vW^ ^^'if^^f. 'f^^^^^^i^^ '^^4^^^"^^^'^ îÏjlÇc^eS^Î^:;-^^^;^^^^' .fyf^f\K^^^: ^f^r\f^^ '^f S>0-^J--Xi?S'l '^'^f^r^^^f' :î^^^rvA^^^rvrn^^'>r>'^^^^'^/^^^V^?^':^^j Ll™ 'r'/J/i ^àm ""' "^Â.^;;îÂ3,535c^'^:- mmm^^^'^'â^^^^i': "f^SX^nl 'f^' ^'^r.j^ i^^^m000 ^.mm'^^^:''^---^- ■f^^r^^rr>^'^/^^^;^^^j;^^A^' ;^'^^^^fN^;^-|,,,;a^. ^^--r-^ «r ^^'-^^^'AA "^'^5^^r::^n^^A- '^7a'A!fi''^>7>l2kM^b!.:'^f!4e>2M^li /^' ,/, W • 7 T T' "^^0^*: Digitized by the Internet Archive in 2009 witii funding from University of Ottawa Iittp://www.arcliive.org/details/etudessurlago09leco ETUDES LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE. £T EU PARHCULIISh SUR LA VÉGÉTATION PLATEAU CEiXTRAL DE LA FRANCE. CLERMONT-FEnBAND , IMPRIMERIE DE FERDINAKP THIDAUD. ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATM DU PLATEAU GEÏÏRAL DE LA FRANCE; Henri IjECOQ, Vrottmmuur d'HiaCoire natarelle de la vUle de CUrmont-Farrmad. TOME NEDVIEIUE. ►«^®^®<^ A PARIS, CHEZ J.-B. BAILLIÈRE ET FILS, UBRÀIRESDE L'ACADÉMIE IMPÉnULB DE MEDECINE, 19, RUE UAUTEFEUILU. A LONDRES, chez H. BAILLIÈRE, 219, regent-strekt. A NEW-YORK, chez H. BAILLIÈRE, 290, broad-way. A MADRID. CHEZ C. BAILLY-BAILLIÈRE, calle del principe, H. 1858. VtSr Le 15 janvier 1854, je commençais l'impression de cet ou\Tage que je termine aujourd'hui , après quatre ans et demi de travaux de rédaction. J'avais consacré auparavant plus de trente années à recueillir les obser- vations et les notes que je destinais à cette publication. Un volume a donc paru régulièrement tous les six mois. Je ne veux pas laisser paraître ce dernier volume , sans remercier les botanistes de tous les pays des docu- ments qu'ils m'ont fournis , soit dans leurs ouvrages imprimés, soit dans leurs correspondances; et je suis surtout reconnaissant de la \ive sympathie qu'ils m'ont témoignée. Malgré ce concours empressé, je renouvelle ici l'aveu que j'ai fait en commençant, que mon li^Te ne peut être qu'un essai et que l'on ne doit rien y chercher au delà de ce que le titre promet. J'ose espérer pourtant qu'il donnera une direction plus spéciale aux études de géographie botanique , qu'il montrera les lacunes nombreuses qui existent encore dans cette partie de la science des végétaux , et que peut-être , en appelant l'attention des amis et des ad- mirateurs de la nature sur des sujets aussi dignes de leurs méditations, il les décidera à parcourir cette voie philosophique qui ramène à chaque instant vers l'auteur de toutes les merveilles de la création. Malgré tous les soins matériels donnés à l'impression de cet ouvrage , des erreurs typographiques et quelques fautes de calcul s'y sont nécessairement glissées ; je n'ai pas cru devoir les réunir dans un errata de quelques pages. Je compte sur la sagacité du lecteur pour rec- tifier les fautes qui sont du fait de l'imprimeur , et sur son indulgence pour me pardonner celles qui m'ap- partiennent. Clermont-Ferrand, le 30 juin 1838. H. LECOQ. CONTENU DU NEUVIÈME VOLUME. Famille des Colchicacées p. 1 Genres : Colchicum , p. '2. — Veratrum , p. 4. Famille des Commelinacées p. 7 Genre : Aphyllanthes. p. 7. Famille des Juncacées p. 8 Genres : Juncus, p. 12. — Luzula, p. 29. Famille des Cypéracées p. 41 Genres : Cyperus, p. 44. — Schœnus, |). 45. — Cla- dium , p. 50. — Rhynchospora , /). 51. — Heleocharis, p. 53. — Scirpus, p. 57. — Eriophorum, p. 79. — Carex , p.ll. Famille des Graminées p. 128 Genres : Andropogon , p. 133. — Tragus , p. 136. — Panicum, p. 137. — Phalaris,^?. 145. — Anthoxan- thura,|). 147. — Alopecurus,|).150.--Crypsis,p. 155. — Phleum, p. 156. — Chamagrostris. p. 162. — Cy- nodon, p. 163. — Leerzia,p. 165. — Polypogon,;).167. — Agrostis, p. 168. — Calamagrostris , p. Vil, — Gas- tridium , p. 180. — Milium , p. 181. — Piptatherum , p. 182. — Slipa,;?. 184. — Lasiagrostis , p. 186. — Phragmites , p. 186. — Anindo, p. 189. — Sesleria, p. 190. — Kœleria, p. 192. - Aira, p. 195. — Cory- nephorus, p. 199. — Holcus , p. 201. — Arrhenathe- rum , p. 203. — Avena , p. 205. — Triodia , p. 217. — Melica, p. 218. — Briza, p. 222. — Eragrostis, p. 226. — Poa, p. 229. — Glyceria, j9. 242. — Moli- nia , p. 248. — Dactylis , p. 250. — Cynosurus, jj. 253. — Festuca, p. 254. — Brachypodium ,p. 272. — Bro- mus , p. 275. — Gaudinia, p. 285. — Triticum , p. 287. — Hordeum , p. 290. - Lolium , p. 293. — iEgilops , p. 296. — Psilurus, p. 298. — Nardus, j». 299. Famille des Equisétacées p. 301 Genre : Equisetum, p. 305. >iij CONTENU DU NEUVIÈME VOLUME. Famille des Marsiléacées p. 31 5 Genres: Pilularia, p. 316. — Marsilea, p. 317. — Isoëtes, p. 318. Famille des Lycopodiacées p. 320 Genres : Lycopodium, p. 320. — Selaginella. p. 326 Famille des Fougères p. 328 Genres:Botrychiam,p.333.— Ophioglossum,p. 336. — Osmunda,p. 337. — Grammitis, p. 339. — Ceterach, p. 340. — Polypodium,^). 341. — Aspidium , p. 346. — Polystichum , p. 348. — Cystopteris , p. 352. — As- pleniura , p. 355. — Scolopendrium , p. 363. — Blech- num , p. 365. — Pteris , p. 366. — Adiantimm, p. 370. — Cheilanthes , p. 372. — Notholœna , p. 373. — AUo- surus , p. 374. Famille des Characées p. 376 Genres: Chara,p. 376. — Nitella, 380. Conclusions générales p. 386 Tableau des chiffres représentant l'expansion moyenne de chaque famille et de chaque classe sur le plateau central de la France , p. 387. — De l'étendue de l'aire d'expansion géograpinque, p. 388. — De l'étendue de l'aire d'expansion géographique selon la constitution physiologique des végé- taux , p. 396. — De la forme de l'aire d'expansion , p. 403. — Des causes de la forme de l'aire d'expansion , p. 410. — De l'aire des plantes selon leur durée , p. 416. — In- fluence du sol sur l'étendue et la forme de l'aire d'expan- sion, p. 419. — Le mode et la facilité de dispersion des semences ont-ils une action plus ou moins grande sur l'éten- due de l'aire d'expansion? p. 421. — Des espèces disjointes et des causes géologiques relatives aux aires d'expansion et aux centres de création , p. 428. — D'où viennent les espèces du plateau central? p. 446. Considérations générales sur la végétation de l'Europe, p. 460 Table générale et alphabétique des articles contenus dans les neuf volumes p. 515 ÉTUDES GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PAKTICIXIEK SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. SUITE DES MONOCOTYLÉDONES. FAMILLE DES COLCHICACÉES. Les Colchicacées sont très-dispersées sur la terre , mais nulle part elles ne sont abondantes. Elles sont rares sous les tropiques et préfèrent les parties chaudes des zones tempé- rées. Les Colchicacées européennes sont peu nombreuses. Elles font seulement 1/335 de la végétation, et les flores les plus riches n'en ont pas plus de 8 à 10 espèces. Elles restent dans les parties chaudes et tempérées, et disparais- sent des contrées froides. — Elles sont au moins en pro- portion aussi grande en allant vers l'orient. — Elles existent aussi dans les montagnes; mais elles disparaissent complè- tement des îles. IX 1 2 COLCHICACÉES. G. COLCHICUeS , Li7l. Distribution géographique du genre. — Les colchiques constituent un genre presqu'entièrement européen , car sur 20 espèces, 16 appartiennent à l'Europe : à l'Italie, à la Sicile , à la Grèce, à la Tauride, à l'île de Crète , au Por- tugal, à la Hong! ie et à la Dalmatie. — 3 seulement sont asiatiques : du Caucase, de la Syrie et de la Géorgie. — 1 colchique, africain, habite la Numidie. CoLCHiccM AUTCMNALE, Lin. — Quand la nature fati- guée de produire va se reposer pendant un long hiver, il semble qu'elle fasse encore un effort pour nous montrer, dans les prairies, une lleur pâle, d'un lilas tendre, qui vient confier les tissus délicats de sa corolle au calme des derniers beaux jours. C'est le colchique qui n'a plus pour compa- gne de son existence passagère que l'herbe verte des prés, et qui vient trop tard pour assister à la splendeur des par- terres du printemps et de l'été. Sa racine est un bulbe pro- fondément enfoui, enveloppé de tuniques brunessuperposées. Ce bulbe offre alors deux bulbilles ; celle de l'année précé- dente , très-grosse et destinée à la nourriture de la plus jeune implantée sur un des côtés du bulbe de l'ancienne, avec sa jeune tige et ses radicules descendantes enveloppées d'une coiffe qu'elles percent ensuite. Ce bulbe est en même temps un dépôt de nourriture pour la végétation des fleurs qui sortent seules de la terre et s'épanouissent encore lors même que le bulbe est hors du sol et privé de toute humi- dité. Vaucher dit qu'au milieu de novembre on aperçoit au sommet de certains bulbes un 3^ bulbe déjà pourvu de ses radicelles, et qu'il croit destiné à ramener près du sol COLCHICUM. 3 la plante que ses bulbes ordinaires abaissent toujours. C'est à la base et sur un des côtés à\i bulbe que se trouve l'ovaire de la fleur, entouré desjeunes feuilles qui doivent se dévelop- per au printemps. Le tube de la corolle, solide et comme feu- tré, amène près du sol les boutons à fleur, entourés ou plu- tôt enfermés dans une spathe blanche. Le périgone se colore à l'air, il s'ouvre en 6 segments, et alors la fécondation s'opère au moyen de 3 étamines dont les anthères sont voisines de 3 stigmates recourbés. Ceux-ci sont en commu- nication avec l'ovaire au moyen de 3 styles allongés qui pé- nètrent sous terre , et dont l'existence est fugitive comme celle de la corolle qui les entoure. L'ovaire , chaudement enveloppé , reste pendant tout l'hiver dans l'inaction , mais au printemps la tige ou plutôt la base des feuilles s'al- longe, leur limbe, lustré et d'un beau vert, sort de terre et amène , en l'entourant , l'ovaire transformé en un fruit à 3 loges vésiculeuses qui s'ouvrent sur le côté et répandent un grand nombre de graines. — La germination du colchi- que, étudiée avec soin par M. Fabre {Bulledn de la soc. bolan. de France, t. 3, p. 338), lui a montré que la plante qui fleurit est loin d'être l'individu primordial issu de la graine, mais que pendant plusieurs années des in- dividus de plus en plus vigoureux naissent par agamie des individus précédents, jusqu'à ce qu'enfin un tubercule assez volumineux donne des fleurs et des fruits, véritable génération, alternante lors même que l'on ne voudrait pas admettre qu'un \égétal est formé par une série d'indivi- dus groupés. — Il fleurit en automne , en août et en sep- tembre. Ses feuilles paraissent dès le mois de mars. Il arrive quelquefois dans les montagnes , que la neige tombe lors- que le colchique est sur le point de fleurir. Alors sa végé- tation sVrrête , et le printemps voit par.âtre à la fois et la 4 COLCHICACÉES. fleur tardive et les feuilles qui, dans l'ordre régulier, devaient lui succéder. Nature du soi, — Altitude. — 11 est indifférent , et vé- gète sur tous les sols humides , dans la plaine et dans les montagnes, jusqu'à 1,200°*. Wahlenberg dit qu'en Suisse il monte jusqu'aux neiges éternelles. Géographie. — Quoique très-commun dans les localités où il existe , il reste de grands espaces où il manque com- plètement ; souvent une rivière l'arrête et l'empôche de pas- ser sur l'une de ses rives. Au sud , il vit en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord, il se trouve dans toute l'Europe , jusque dans le Danemarck et dans la Suède où il devient sporadique. Il est aussi en Angleterre et en Irlande, où il a sa limite occidentale, il est nul en Bretagne ou très- rare, ainsi que dans la Creuse et dans une grande partie de l'ouest de la France. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce , en Lithuanie et en Voihynie. Limites d'extension de Vespéce. Sud, Algérie 35" ^ Ecart en latitude : Nord , Suède 58 j 23« Occident , Irlande 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Voihynie 27 E. ) 37» Carré d'expansion 851 G. VEHATBUM, Lttl. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 8 seulement, se trouvent en grande partie dans l'Amérique du nord. 5 espèces croissent au Mexique et aux VERATRCAI. 5 Etats-Unis. — 2 Veratrum habitent l'Europe centrale et montagneuse. — 1 espèce existe aux Indes orientales. Veratrum album. Lin. — Au milieu delà riche végé- tation qui recouvre les pentes et les prairies des montagnes, on distingue au premier abord les grappes fleuries du Vera- trum. Il vit dans la société des nombreuses espèces mon- tagnardes ; le Trollius europœus, le Rammculus aconili- foHus, le Cirsium rivulare , le Narcissus poeticus , et une foule de magnifiques espèces concourent avec lui à la dé- coration de ces lieux. Sa racine est une souche souterraine, garnie de fibres nombreuses d'un blanc jaunâtre, et profon- des. A la partie supérieure se trouvent un ou plusieurs bour- geons qui percent le sol dès que la neige est fondue , et qui, bientôt après, déploient de grandes feuilles ovales, en- tières et d'un beau vert, et qui , dans le bourgeon , étaient pliées en éventail sur leurs nervures. Du milieu de ces feuil- les sort une tige élevée et rameuse, munie de feuilles ses- siles qui dégénèrent en bractées , et qui est terminée par une grappe pyramidale à rameaux nombreux et redressés. Les fleurs, d'un blanc verdâtre et polygames, ont un péri- gone à 6 divisions et 6 étamines à anthères peltées, et, dans les femelles et les hermaphrodites un ovaire trigone, divisé au sommet en 3 pointes surmontées de stigmates un peu tardifs. Aussi la fécondation est généralement indirecte. Lors de la dissémination, les 3 carpelles du fruit s'ouvrent par le sommet, ils se dessèchent, et les graines, aplaties et membraneuses, restent assez longtemps suspendues. Il fleurit en juillet et en aoijt. Nature du sol. — AUilude. — Nous ne le connaissons que sur le sol siliceux, volcanique et détritique des mon- tagnes , au Mont-Dore, an Cantal et au Mezenc. Il est ex- () COLCHICACÉES. trêmement commun dans ces localités et surtout dans les deux dernières. Nous commençons à le trouver en Auvergne à 1,200™, et nous le rencontrons encore à 1,700™. De Candolle le cite à 800™ dans les Cévennes, et à 1,600™ dans le Jura. Wahlenberg l'indique dans les lieux en pente de la- région subalpine , très-fréquent au-dessus de la limite du hêtre, et dépassant à peine la limite supérieure de VAbies pectinata. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 1,600 et 2,400™. Géographie — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées, dans le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie et en Grèce. — Au nord, on le rencontre en Allemagne, en Fin- lande et en Laponie le long des ruisseaux des montagnes , dans les lieux les plus sauvages du Finmarck maritime oîi il est parfois très-commun. — A l'occident, il vit en Por- tugal.— A l'orient, il occupe la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , la Tur- quie , le Caucase , la Géorgie , toutes les Russies , les Sibé- ries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale , la Da- hurie, le Kamtschatka et les îles de la mer Orientale. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce 37<* 1 Ecart en latitude : Nord. Laponie 68 j 31*^ Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : OnmMlesderOcéan oriental. 180 E j 190° Carré d'expansion 5890 COMMELINACEES. FAMILLE DES COMMELINACEES. Ces plantes sont abondantes dans la zone équinoxiale , d'où elles s'étendent jusqu'au 35^ degré dans l'hémisphère austral, et jusqu'au 40^ dans l'hémisphère septentrional. Une seule espèce croît en Europe. G. APHTI.I.ANTHES , Liïl. On n'en connaît qu'une seule espèce , qui est euro- péenne. Aphyllanthes MONSPELiENSis, Lin. — Cette curieuse espèce croît en touffes dans les lieux secs et pierreux , sur le bord des chemins, et présente, comme les joncs, une racine traçante qui donne naissance à des feuilles courtes, cylindriques et pointues. Un peu plus tard naissent des tiges qui portent elles-mêmes des feuilles courtes et engaî- nées, et au sommet desquelles se trouvent 2 fleurs d'un beau bleu qui s'échappent d'un involucre scarieux , et qui sont aussi accompagnées de 2 bractées demi-transparentes. Le matin la fleur s'épanouit et étale les 6 divisions de son périgone ; ses 6 étamines, dont les anthères sont allongées , entourent et fécondent 4 stigmates , dont le supérieur est redressé, et le soir elles se ferment, puis se flétrissent sans que le périgone abandonne le fruit. Celui-ci est une capsule à 3 valves et à 3 loges polyspermes. — Il fleurit en mai et en juin. 8 JONCACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne entre 400 et 1 ,600™. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et l'Algé- rie. — Au nord , la France jusqu'à Lyon et Grenoble. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Ligurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , France 45 . j 10« Occident , Portugal 12 O. i Ecart en longitude : Orient , Ligurie 7 E. j 19» Carré d'expansion 190 FAMILLE DES JONCACEES. fableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0° à 10» 18°0. à 5« E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. 1 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 : 165 937 555 186 133 117 95 118 PROPORTIONS RELATIVES. Latitude. Longitude. Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1 Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne... 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière 1 214 75 101 171 127 62 46 92 47 50 52 41 41 45 55 27 143 Tableau des proj)orlions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51» à 55» Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne.. . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcal. . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique.. . 67 à 78 Kamtschatka 46 à 67 Longitude. 7«0. à 13°0. : 57 1 0. à 7 0. : 46 2 E. à 14 E. 127 17 E. à 58 E. 92 55 E. à 74 E. 106 66 E. à 97 E. 133 93 E. à 116 E. 103 110 E. à 119 E. 84 111 E. à 163 E. 118 60 E. à 161 E. 31 148 E. à 170 E. 90 10 JONCACÉES. Latitude. Longitude. PaysdesTschukhis. » » 155 E. a 175 0. 1 : 37 Iles de l'Océan or'. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 41 Amérique russe... 54 à 72 170 O à 130 E. 1 : 37 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr''%rég.aIp.etniv. 36° à 37« Roy.deGrenade, rcg. niv. . 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères... » Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central , sommets. . 44 à 47 Alpes 45 à 46 Alpes élevées , 45 à 46 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert 12oà 14« 24° O. à 27° O. Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 O. Orcades 59 5 O. à 6 0. Shetland 60 à 61 3 O. à 4 0. Feroë 62 9 0. Islande. 64 à 66 16 O. à 27 O. JMageroë _. 71 24 E. Spitzberg , . 79 à 80 10 E. à 20 E. Ile Melville 76 114 O. Ile J. Fernandez 33 à 40 S. 76 O. Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 0. Malouines- ...,,.. 52 S. 59 O. à 65 0. Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 . 69 2500 à 3500 1 122 500 à 2700 1 52 1500 à 2700 1 : 39 » 0: 0 500 à 1900 1 45 1500 à 1900 1 : 34 500 à 2700 1 . 65 1500 à 2700 1 . 44 1 ^ 269 126 25 30 28 24 36 19 19 33 60 77 25 PROPORTIONS RELATIVES. 1 1 Cette famille est disséminée sur toute la terre , mais elle appartient plus spécialement aux régions tempérées et froi- des. Les Joncacées sont plus abondantes dans l'hémisphère boréal que dans l'hémisphère austral, et l'Europe est assez largement partagée. La proportion de ces plantes y fait 1/1 43 de la végétation, et, en jetant les yeux sur notre pre- mier tableau, on reconnaît bientôt que leur proportion s'ac- croît à mesure que l'on s'éloigne de l'équateur pour se di- riger vers les pôles. Nous voyons, en effet, ces végétaux manquer à la Nigritie et à l'Abyssinie , se montrer un peu plus fréquents en Algérie et dans le royaume de Grenade , offrir quelques inégalités dans la série des pays rangés dans l'ordre des latitudes, mais augmenter d'une manière très- sensible dans la Scandinavie, et surtout en Laponie oii elles forment le 1/27 de la flore entière. — Il faut cependant faire une remarque générale au sujet des Joncacées et de la plu- part des Monocotylédones et surtout des Glumacées, c'est que leur aire d'expansion étant très-vaste, les calculs établis sur une faible étendue de pays donnent toujours des chiffres plus élevés en leur faveur que les mêmes rapports étabhs sur une large surface. C'est-à-dire que si les Joncacées, comme les Graminées et les Cypéracées, s'étendent sur toute l'Europe et en habitent presque indistinctement toutes les contrées , leur chiffre reste à peu près le même pour un pays circonscrit, pendant que le nombre des autres plantes di- minue, ce qui augmente leur proportion relative. M. de Humboldt a donné pour rapports de ces plantes 1 :400 pour la zone torride ; 1 :90 pour les zones tempérées ; 1 :25 pour les zones glaciales. Nous pensons que la proportion indiquée pour les zones tempérées est un peu trop forte , car si nous recherchons pour l'Amérique du nord le chiffre propor- tionnel des Joncacées, nous trouvons 1:152, valeur moins 12 JONCACÉES. grande que 1:143 , qui représente l'Europe entière. Nous ne pensons pas que l'Asie puisse établir la compensation. — Le second tableau ne nous donne aucune indication précise, tout en nous laissant voir cependant une augmentation dans les régions arctiques , mais les longitudes ne paraissent avoir aucune influence. — Les montagnes nous montrent, à une exception près, un accroissement très-sensible en altitude. — Dans les îles, les proportions augmentent aussi, mais cela tient principalement à la cause que nous avons déjà si- gnalée , c'est-à-dire , à leur peu d'étendue. G. JUBTCnS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les joncs , au nombre d'environ 130 espèces, sont très-disséminés sur la terre et appartiennent plus particulièrement à l'Europe qu'aux autres continents. On en connaît 47, presque tous des parties froides de cette contrée, delà Scandinavie, de la Suisse, des montagnes de l'Italie , de l'Ecosse et de la France. Quelques-uns habitent la Sicile , la Grèce , la Corse , la Silésie et le Bannat. — L'Amérique en possède 43 , dont 23 de l'Amérique septentrionale , à peu près tous des Etats les plus froids de l'Union , du Canada , de Terre- Neuve et des terres arctiques. — La partie méridionale du Nouveau-Monde en a 20 des hautes montagnes des An- des , de Monte-Video, du détroit de Magellan et des Ma- louines. — L'Asie a aussi ses Juncus ; on en cite 17 très- dispersés : aux Indes orientales, au Népaul , en Chine, en Sibérie, en Syrie et aux îles Aléoutiennes. — On n'en compte que 11 en Afrique, dont 3 au cap de Bonne-Espé- rance, 5 en Barbarie, 1 en Abyssinie, 1 en Numidie et 1 aux Canaries. — L'Océanie en a 10 qui tous, excepté 1 de JCNCLS. 13 la terre de Van-Diemen, croissent sur le continent de la Nouvelle-Hollande. JuNCUs CONGLOMERATUS , Lin. — Ce jonc est extrême- ment commun sur le bord des fossés et des ruisseaux , dans les terrains frais et humides. Il y croît en touffes denses , solidement fixées au sol par des rhizomes rameux, recou- verts d'écaillés brunes qui enveloppent et protègent les jeunes pousses. Ses feuilles sont longues, cylindriques, pointues, d'un beau vert, et remplies d'une moelle légère et à larges mailles. Sa tige est hsse et laisse échapper , d'une spathe la- térale formée par les bords mêmes de la tige , un paquet de petites fleurs brunes ou verdâtres et presque sessiles. Les capsules sont courtes et obtuses. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, in- différent et croît en plaine, et dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espa- gne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il est très-commun partout jusque dans la Laponie et la Fin- lande , et aux îles Loffoden. Il est aussi en Angleterre , en Irlande et dans tous les archipels anglais et danois. — A l'occident, il se trouve en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse oii il est assez rare , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Turquie , le Caucase , la Géorgie , les Rus- sies septentrionale , moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38" ) Ecart en latitude ; Nord, Laponie 68 ^ 30« 14 JONCACÉES. Occident, Irlande 12 0.| Écart en longitudt^: Orient, Sibérie orientale 163 E.) 175» Carré d'expansion ... 5250 JuNCUS EFFCSUS , Lin. — Ce jonc croît en touffes serrées le long des fossés, sur le bord des étangs, dans les lieux humides et inondés. De puissants rhizomes s'étendent sous le sol, fixés par de fortes racines. Des tiges et des feuilles cy- lindriques , d'un vert glauque, sortent de gaines brunes et solides qui les protègent contre l'humidité. Plusieurs de ces tiges sont stériles et persistantes, d'autres offrent en des- sous de leur sommet un point plus volumineux qui grossit et perce la tige, et l'on voit alors sortir une grappe panicu- lée et diffuse de petites fleurs verdâtres, dont les 6 sépales s'étalent, et dont les 6, et plus souventlesS étamines, tour- nent leurs anthères en iace de 3 stigmates disposés en pin- ceaux tortillés. C'est en effet par un mouvement spontané et assez rapide qui s'exécute peu après le lever du soleil , que les anthères, d'abord latérales, se retournent et viennent placer leur ouverture en face des stigmates. Ce phénomène a lieu dans la plupart des joncs. La capsule est obtuse, élar- gie à son extrémité , arrondie et sans angles. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé- rent, il habite les plaines et les montagnes. Nous le trou- vons encore en Auvergne à 1 ,000™. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne entre 1,600 et 2,100'". Géographie. — Au sud, il sort de l'Europe et arrive en Barbarie, à Madère et aux Canaries. — Au nord, il se trouve partout , jusque dans la Laponie méridionale , en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et aux Feroë. — A l'occident , il vit en Portugal et dans l'Amérique du nord , JINCUS. i5 au Canada , à Terre-Neuve , et à la Colombie sur la côte nord-ouest. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tur- quie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. — On cite encore ceJuncus à la Nouvelle-Zélande. Limites d'pxlension de Vespèce. Sud , Canaries 30° j Ecart en latitude : Nord, Laponie 68 j 38° Occident , Amérique 130 O. , Ecart en longitude : Or«>/îi, Sibérie altaïque 97 E.j 227° Carré d'expansion 8626 JuNCUs GLAUcus, Ehrh. — On le trouve sur les bords des fossés , des rivières et des étangs , où il croît en touffes serrées , qui ressemblent beaucoup à celles de l'espèce pré- cédente. Ses tiges sont munies , à leur base , d'écaillés d'un brun noir. Elles sont nues , cylindriques, glauques, striées, et s'élèvent au-dessus des fleurs en se courbant légèrement. Les feuilles sont cylindriques et pointues. Les (leurs forment une panicule assez lâche et unilatérale. Ses capsules sont longues et pointues. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et in- différent , habitant la plaine ou les montagnes. Wahlenberg le cite en Suisse dans les marais et lieux tourbeux jusqu'au delà de la limite des hêtres. JM. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 1,300 et 1,600", et M. Cosson le mentionne enAfrique sur le Djebel-Cheliah, dans l'Aurès. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, en Barbarie , à Madère. — Au nord, il végète dans toute 16 JONCACÉES. l'Europe , dans toute la Scandinavie , jusque sur les bords sablonneux de la mer du Nordiand ; en Angleterre et en Ir- lande.— A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce , en Tur- quie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 ^ 33® Occident , Madère 19 0.1 Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. i 116" Carré d'expansion 3828 JuNCUSFiLiFORMis, Lin. — Il vit dans les marais , sur le bord des lacs et des ruisseaux , où il forme de petites touf- fes qui souvent s'étendent en gazons irréguliers. Sa tige est grêle , filiforme , avec l'extrémité aplatie et inclinée ; ses feuilles sont molles , radicales , et filiformes comme la tige. Les fleurs , d'un vert jaunâtre , sont disposées en panicules sessiles et formées seulement de 4 à 5 fleurs qui semblent s'échapper du milieu de la tige. La capsule est obtuse et souvent colorée en rouge. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et croît partout , préférant pourtant les terrains siliceux , volcani- ques et détritiques des montagnes. Nous le trouvons en Au- vergne jusqu'à 1,400™. De Candolle le cite à 30™ en An- jou et à 2,000" au mont Cenis; Wahlenberg l'indique en Suisse , mais rare , dans les marais des hautes montagnes. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées et JCNCUS. 17 dans le midi de ITtalie. — Au nord, il se trouve dans toute l'Europe , y compris la Scandinavie et même la Laponie jusqu'à Hammerfest, et l'Angleterre. — A l'occident, on le rencontre dans l'Amérique du nord , du Saskatchawan au lac de l'Ours et à la rivière des Anglais , dans les contrées boisées du nord du Canada. — A l'orient, on le cite en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase, dans les Russies septentrionale et moyenne, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal , dans la Da- hurie et au Kamtschatka. — Il est aussi mentionné à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. 5mc? , Midi de l'Italie 39° ) Écart en latitude : iVorÉ?, Hammerfest 70 j 31° Occident , Canada 80 O. ) Ecart en longitude : Onew^ Kamtschatka 170 E. j 250» Carré d'expansion 7750 JuNCUs SQUARROsus, Lin. — Il croît dans les marais, dans les pacages humides , et forme de petites touffes plus ou moins rapprochées. Sa racine est fibreuse; sa tige est nue, raide comme ses feuilles, qui sont toutes radicales, sétacées, un peu carénées, aiguës et piquantes. Les fleurs forment une petite panicule rameuse et terminale. La capsule est pointue, piquante , luisante et d'un brun roussâtre. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche néanmoins les fonds siliceux et détritiques des plaines et des montagnes. De Candolle le cite à 50"" à Mayence et dans la Sologne, et à 1,500'" à Mont-Louis IX 2 18 JONCACÉES. dans les Pyrénées. Wahlenberg l'indique dans les marais al- pins du Saint-Gothard. Géographie. — Au sud , la France, le nord de l'Espa- gne et le midi de l'Italie. — Au nord , toute l'Europe cen- trale , toute la Scandinavie jusqu'à la Laponie australe, la Finlande, l'Angleterre , l'Irlande, l'Islande et tous les ar- chipels. — A l'occident , le Portugal et l'Islande. — A l'o- rient, la Suisse , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Turquie, toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, JVlidi de l'Italie 39» I Écart en latitude : Nord , Laponie 66 j 27» Occident, Islande 24 0. 1 Ecart en longitude: Omwf, Sibérie du Baïkal 116 E. ' 140« Carré d'expansion 3780 JuNCUS COMPRESSUS , Jacq. — On le trouve dans les ma- rais , sur le bord des fossés et des rivières , où il forme des touffes comme la plupart des joncs. Ses rhizomes sont bruns et tracent horizontalement, émettant quelquefois des dra- geons. Ses feuilles sont cylindriques ou canaliculées, un peu comprimées mais non articulées. — Ses tiges sont droites, minces , et terminées par une panicule latérale de petites fleurs jaunâtres auxquelles succèdent des capsules arrondies. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains mouillés , mais il préfère les calcaires et les eaux douces, et vit souvent en société du Potentilla Anserina, du Nasturtium sylvestre, etc. Il végète en plaine et peut s'élever JUNCUS. 19 un peu , carLedebour l'indique dans le Breschtau entre 400 et BOO"". Géographie. — Au sud , la France , le nord de l'Espa- gne et le midi de l'Italie. — Au nord, toute l'Europe cen- trale , la Scandinavie, la Laponie exceptée, la Finlande, l'Angleterre , l'Irlande , l'Islande et tous les archipels, à l'exception des Feroë. — A l'occident, l'Islande. — A l'orient , la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géor- gie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. 5m(/, iVIidi de l'Italie 40° J Ecart en latitude: Nord , Islande 66 j 26° Occident, Islande 24 O.] Ecart en longitude: Onen^ Dahurie 119 E.' 143° Carré d'expansion 3718 JcKCLS Gerardi , Lois. — Il végète dans les marais, autour des sources et sur les sables arrosés ; il y forme de petites touffes distinctes et plus ou moins rapprochées, qui ressemblent beaucoup à l'espèce précédente , mais ses feuil- les sont moins raides et plus longues; sa tige est plus éle- vée ; la panicule est formée de fleurs plus petites, et ses cap- sules sont plus étroites et plus longues. — Il fleurit en juil- let et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche surtout les terrains salifères et les eaux minérales de la plaine. Géographie. — Au sud , il croît en France et en Al- 20 JONCACÉES. gérie. — Au nord , il se trouve dispersé dans l'Europe centrale , dans la Scandinavie , et il atteint la Laponie aus- trale ainsi que l'Angleterre. — A l'occident , il existe dans les Asturies. — A l'orient, il habite l'Autriche, l'Italie, la Sicile , la Dalmatie , la Turquie , le Caucase , la Géorgie , le Taliisch , les îles de la mer Caspienne , les Russies septen- trionale, moyenne et australe , et la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. 5mé?, Algérie ^5'^ ) Ecart en latitude: Nord, Laponie 66 ) 31° Occident , Asturies 10 O.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. j 107* Carré d'expansion 3317 Jdncus Tenageia, Ehrh. — Il est annuel et forme de petits gazons verdoyants dans les lieux inondés , sur le bord des étangs, dans les mares à demi-desséchées. Il reste bas. Sa tige est grêle et rameuse , et garnie de petites feuil- les étroites et sétacées. Les fleurs sont petites , verdâtres , solitaires et sessiles sur les rameaux ou à leur bifurcation. Elles sont remplacées par des capsules brunes ou rougeâtres, globuleuses, à 3 loges et à 3 valves. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les ter- rains mouillés , siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes. M. Boissier le cite en Espagne jusqu'à 2,300™« Géographie. — Au sud , il atteint le midi de l'Espagne. — Au nord, il se trouve dans l'Europe centrale, et s'ar- rête dans le Danemarck. — A l'occident , il reste en Es- pagne. — A l'orient , il végète en Suisse , en Italie , en JCNCUS. 21 Corse, en Sardaigne, en Sicile, en Dalmatie , en Tran- sylvanie, en Géorgie , dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 36*' | Ecart en latitude : Nord , Danemarck 52 j 16<^ Occident , Espagne 7 O."^ Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 104"^ Carré d'expansion 1664 JcNCUS BcfojSius, Lin. — Annuel, et très-commun par- tout, dans les lieux humides et sablonneux, dans les champs, dans les prés mouillés et surtout le long des chemins et des sentiers. Il se réunit en sociétés nombreuses et cons- titue de petites forêts herbacées. Dès l'entrée du printemps on le voit sortir de terre dans les localités que nous venons d'indiquer. Sa radicule, conique, s'enfonce dans le sol , et le cotylédon, quia la forme d'un cuilleron pétiole, s'élève au- dessus. Son développement est rapide ; ses tiges sont filifor- mes , plus ou moins dressées , successivement bifurquées , peu élevées, et garnies de petites feuilles linéaires , sétacées et anguleuses. Les fleurs sont solitaires ou géminées à l'ex- trémité des rameaux, ou placées à leur bifurcation. Elles ont à leur base 1 ou 2 écailles blanchâtres et translucides. Celte fleur , dit Vaucher , est éminemment météorique ; le stigmate sort le premier avec ses 3 lobes pelotonnés en forme de mitre; les anthères s'appuient d'abord contre l'ovaire, et à mesure qu'elles s'en éloignent, elles répan- dent sur les côtés et sur les bords leur pollen verdàtre et granuleux ; l'opération commence dans les premières heures de la journée, ensuite la fleur s'épanouit complètement; 22 JONCACÉES. enfin elle se referme vers les 1 1 heures , les anthères , enveloppant les stigmates. — Il fleurit pendant l'été et pendant tout l'automne. Nature du sol. — AUilude. — Il est aquatique et recherche surtout les lieux siliceux qui ont été inondés pendant l'hiver , et qui , en été , sont sujets à recevoir de nombreux arrosements et à être piétines. Il vit en plaine et dans les montagnes. M. Boissier le cite en Espagne entre 1,000 et 2,100™. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000 et 1,200™. Ledebour l'indique à 1,800™ dans le Caucase. Géographie. — Il est répandu sur une grande partie du globe et dans l'Europe tout entière. — Au sud, on le trouve aux Canaries , aux Açores, en Algérie dans le Sahara , et dans les lieux marécageux près d'Adona en Abyssinie. — Au nord , il s'arrête en Islande et en Laponie , par 70° 30'. — A l'occident, il existe au Canada, au lac de l'Ours, et il est abondant sur la côte nord-ouest. — A l'orient, il entre dans le Caucase , en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et en Dahurie. Il est indiqué par Hooker sur les sables du Gange. — Il croît encore au cap de Bonne-Espérance , au Chili , à la Nouvelle-Grenade , à la Nouvelle-Hollande , et à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 10° | Ecart en latitude : Nord y Laponie 70 i 60° rx j . t n ■ , ian (Écart en longitude : Occident et Orient doO o^rw [ «5dU° Carré d'expansion 21600 juNcus. 23 JuNCUs PYGMiEUS, Thuill. — On le trouve disséminé sur le bord des étangs. Il est annuel , et s'élève rarement au- dessus de 12 à 15 centimètres. Sa racine est fibreuse , et laisse sortir quelques tiges droites et grêles , portant à leur sommet une spathe à demi-transparente, qui se divise et montre un petit glomérule de fleurs verdâtres, entourées d'écaillés scarieuses. La capsule est triangulaire , étroite et pointue. Ses étamines , selon de Candolle, sont au nombre de 3 seulement. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et la Grèce. — Au nord , la France, la Belgique , la Bavière , le Danemarck et la Gothie. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient , la Corse et la Grèce. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Grèce 38» ) Ecart en latitude : Nord , Goih'ie. 55 i 17« Occident , Espagne 8 0.î Ecart en longitude : Orient , Grèce 22 E ) 30° Carré d'expansion 510 JuNCUs CAPiTATUS, Weig. — Petite espèce annuelle qui vit disséminée et que nous trouvons souvent associée, dans les clairières que laissent les bruyères, avec le Rumex Ace- tosella , VHypericum humifusum , Vlllecebrum verticilla- tum, sous l'ombre protectrice du Pteris aquilina. Sa racine est fibreuse, ses tiges sont nues, grêles, simples, munies à leur base de quelques feuilles recourbées et un peu creu- sées en gouttière. Chaque tige est terminée par 1 ou 2 glo- 24 JONCACÉES. mérules de fleurs jaunâtres , accompagnées de bractées fili- formes. Les divisions du périgone sont pointues. La capsule est ovoïde et d'un brun rouge. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains frais, siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000™. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne entre 150 et 2,200™. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne, en Barbarie , aux Açores et aux Canaries. — Au nord, il se trouve en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège australe et en Angle- terre. - A l'occident , il croît en Portugal et aux Açores. — A l'orient , il vit en Suisse , en Italie , en Corse , en Sicile , en Grèce , en Lithuanie et en Volhynie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : iVorrf, Norvège 58 1 28» Occident, Açores 30 O.) Ecart en longitude : Orient , Volhynie 27 E. ^ 57« Carré d'expansion 1 596 JuNcrs supiNUS, Mœnch. — Ce jonc varie beaucoup. Il est vivace et croît dans les lieux humides , inondés , ou qui l'ont été pendant l'hiver, dans les fossés et les marécages, dans les prairies tourbeuses , sur le bord des étangs. Le type forme sur le sol humide des touffes gazonnantes, quel- quefois très-épaisses, d'oii s'échappent des tiges grêles, pres- que toujours couchées, et munies de capitules offrant, en très-petit nombre, des fleurs à 3 étamines et très-souvent jcNccs. 25 vivipares. — Une autre variété croît dans l'eau et submergée, au moins pendant l'hiver. Ses tiges sont droites, fermes et renflées à leur base en une espèce de bulbe. Les fleurs , qui ne sont jamais vivipares, sont réunies en cyme rameuse. Souvent la plante entière prend une nuance de rouge. — Enfin, une forme, entièrement aquatique, offre des tiges très- allongées et flottantes, et des capitules pauciflores et clair- semés.— Ces diverses variétés fleurissent en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains aquatiques , siliceux , graveleux et détritiques des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est en Belgique, en Angle- terre, dans les 3 archipels anglais, auxFeroë, en Allemagne etdans toute la Scandinavie et la Finlande. — A l'occident, il ne dépasse pas les Hébrides. — A l'orient, il croît en Suisse, en Croatie , en Transylvanie , daus le Caucase , en Géorgie, dans les Russies septentrionale et moyenne. Limites d'extension de V espèce. Sudt Midi de l'Italie 40** 1 Écart en latitude : Nord, Laponie 68 j 28» Occident , Hébrides 10 O. | Reart en longitude : Orient , Géorgie . . , 46 E. ) 56° Carré d'expansion 1568 JuNCUS ALPINES, Lin. — Il est vivace et végète sur le bord des lacs , dans les marais et les prairies humides , dans les clairières des forets. Il forme de petites touffes d'un beau vert. Son rhizome traçant donne naissance à des tiges ar- 26 JONCACÉES. rondies , et à des feuilles minces, noueuses et fistuleuses. Les fleurs sont disposées en petits glomérules noirâtres et dressés, composés d'un nombre de fleurs assez variables. La capsule est ovoïde , oblongue et un peu plus longue que le périgone. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et pré- fère les terrains siliceux , volcaniques et détritiques. Nous le trouvonsen Auvergne jusqu'à l'altitude de 1,500™. M.Bois- sier le cite entre 1,900 et 2,600" dans le midi de l'Espa- gne, et Ledebour à 1,900™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il vit en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il se trouve sur la plu- part des montagnes de l'Europe centrale et dans la Scan- dinavie, y compris la Laponie. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient , il habite la Suisse, la Lombardie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , le Caucasie, toutes les Russies, les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal, et la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Midi de l'Espagne 36» | Ecart en latitude : Nord, Laponie 68 j 32° Occident , Espagne 8 0.) Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E. j IS?» Carré d'expansion 4064 JuNCUs LAMPROCARPUS , Ehrh. — Il est vivace et forme de petites touffes verdoyantes dans les lieux humides, le long des fossés et des étangs. Son rhizome est traçant. Ses feuilles sont cylindriques, un peu comprimées , fistuleuses et noueuses. Les tiges sont allongées , quelquefois flottantes. Les fleurs naissent en glomérules brunâtres ou jaunâtres, ac- juNcus. 27 compagnes de bractées, et cesglomérules, rapprochés et re- dressés, constituent une sorte de corymbe. Toutes les divi- sions du périgone sont de mênne longueur. La capsule est brune ou rouge , brillante , à angles aigus. — Il lleurit pen- dant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains aquatiques et siliceux des plaines et plus rarement des mon- tagnes; cependant Ledebour le cite dans le Caucase entre 400 et 2,000™. Géographie. — Il est extrêmement commun et se trouve dans toute l'Europe. — Au sud , il atteint le midi de l'Es- pagne. — Au nord , il arrive en Laponie et en Islande, sans habiter les Feroë , bien qu'il se trouve en Angleterre, en Irlande et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident, il est en Islande. — A l'orient , on le rencontre , au delà de l'Europe , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , orientale, dans la Da- hurie et le Kamtschatka. Limites d* extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Espagne 36° | Écart en latitude : iVorf?, Islande 66 j 30» Occident , Islande 25 O. | Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 170 E.j 195® Carré d'expansion 5850 JuNCUS SYLVATicus, Reich. — Ce jonc, à racine vivace et traçante , habite les clairières des bois humides , les prai- ries marécageuses et les sables des rivières. Sa tige est haute, dressée , garnie de feuilles fistuleuses, articulées et finement striées. Les (leurs sont aussi réunies en glomérules assez 28 JONCACÉES. nombreux, portés sur des pédoncules de grandeur inégale, qui constituent un corymbe plus ou moins régulier , verdâ- tre ou rougeâtre. La capsule est pyramidale et munie de 3 angles aigus. — Il fleuriten juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent, et croît sur tous les terrains, dans les plaines etdans les montagnes. M. Boissier ne le cite qu'à 1 ,000™ dans le midi de l'Espagne, tandis que de Candolle l'indique à 0 par- tout et à 3,000™ à la Maladetta et au pic de Néouvielle. Géographie. — Au sud , il vit en France et en Espagne. — Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie , la Laponie exceptée, en Angleterre, en Irlande et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , en Italie , en Sicile , aux Baléares , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce , ep Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de TEspagne 36'' 1 Écart en latitude : Nord, Angleterre 61 ) 25'^ Occident, Portugal 11 0.1 Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 97 E. j 108» Carré d'expansion 2700 JuNCUs OBTUSiFLORUS , EHrh. — Il est vivace et croît dans les fossés , sur le bord des étangs et dans les prairies maré- cageuses. Son rhizome est allongé et traçant; sa tige est droite, élevée , cylindrique , portant 2 ou 3 feuilles un peu comprimées, articulées par l'accumulation inégale de la LLZULA. âO moelle intérieure , pointues et serrées contre la tige. Les fleurs, verdâtresou rougeâtres, sont disposées en petits glo- mérules dont les pédoncules, plus ou moins allongés, simu- lent une ombelle assez lâche. La capsule est obtuse. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, indif- férent , et vit dans la plaine et sur les montagnes. M. Bois- sier l'indique entre 1,600 et 1,800'° dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il existe en France, dans le midi de l'Espagne et en Barbarie. — Au nord , il se trouve en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en Irlande, dans le Danemarck et laGothie. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Si- cile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie et en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Swd, Barbarie SS** ) Ecart en latitude: Nord , Angleterre 56 ^ 21° Occident , Espagne 8 O. j Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. | 30° Carré d'expansion 630 G. I.UZUI.A, Desv. Distribution géographique du genre. — Les luzules, plus fraîches que les joncs , sont bien moins nombreuses , car on n'en connaît que 33 à 35 espèces. C'est encore un genre eu- ropéen, puisque l'on en cite 20 dans les montagnes des Al- pes principalement et en Scandinavie. 2 ou 3 seulement sont de l'Europe australe. — 6 espèces sont indiquées dans les montagnes de l'Amérique du sud. — 2 seulement dans 30 JONCACÉES. l'Amérique du nord. — 3 luzules, africaines, habitent les Canaries et les Açores. — 2, océaniennes, sont de la Nou- velle-Hollande et de la Nouvelle-Zélande. LuzcLA FoRSTEiii , DC. — On le rencontre dans les bois, sur les coteaux buissonneux oii il vit disséminé en petites touffes, ordinairement distantes. Ses feuilles radicales sont nombreuses, linéaires, étroites, offrant sur les bords de longs poils blancs et mous. La tige est droite ou inclinée, grêle, presque nue dans sa partie supérieure et garnie à sa base de quelques feuilles engainantes. Les fleurs, d'un brun jaunâtre, forment un corymbe lâche , à rameaux inégaux et souvent multiflores et redressés. Les divisions du périgone sont ai- guës , la capsule est terminée en pointe et plus courte que le périgone. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la nature chimique du terrain, et recherche le sol détritique des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 900 et 1,000'°. Géographie. — Au sud , il habite la France , le nord de l'Espagne, le midi de l'Italie , la Sicile et la Grèce. — Au nord, il croît dans quelques parties de l'Allemagne et en Angleterre où il a sa limite occidentale. — A l'orient, il se trouve en Suisse , en Turquie , et en Géorgie près de Lenkoran. Limites d'extension de Vespece. Sud, Grèce 37« ) Ecart en latitude : iVorti, Angleterre 53 i 16<> Occident , Angleterre 6 O. | Ecart en longitude : Orient , Lenkoran 47 E. ) .53» Carré d'expansion 848 LUZULA. Si LuzcLA PiLOSA , Willd. — Cette jolie luzule se trouve disséminée dans les bois , où déjà , à la fin de l'hiver, elle forme de petites touffes verdoyantes. Ses feuilles sont pla- nes, larges et velues en dessus. Leur gaine est aussi longue que le limbe; la tige est souvent inclinée, grêle, nue à sa partie supérieure , et munie à sa base de quelques feuilles planes, dont la gaîne est garnie sur les bords de longs poils blancs. Les fleurs sont terminales , réunies 3 à 3 sur des pédicelles dont la longueur inégale constitue une fausse ombelle. Sa fécondation , comme celle de la plupart des luzules, est très-souvent indirecte; les stigmates sortent les premiers de la fleur , qui se referme après leur avoir donné passage , et ce n'est guère que lorsqu'ils sont flétris, ou même tombés , que le périgone se rouvre et que les an- thères répandent leur pollen , qui ne tombe que sur les stig- mates des fleurs voisines. Ses pédoncules, allongés et simples, patteni tous d'un rachisou axe central plus ou moins com- posé , se déjettent après avoir fleuri comme dans l'/fo/os- teum umbeîlalum , et se redressent de même pour la dissé- mination. Ses fleurs, comme celles de beaucoup d'autres luzules , ont les anthères latérales , et non pivotantes comme celles des joncs. — A la fin de la maturation les 3 valves s'ouvrent , en mettant à découvert autant de grai- nes implantées dans le fond de la capsule, et remarquables par leur beau noir lustré. Ces semences sont pourvues d'une petite aile membraneuse. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve sur tous les sols , dans la plaine et dans les mon- tagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200'". Lessing la cite encore aux Loffoden entre 100 et 370"™ . Elle atteint les neiges éternelles dans les Alpes selon M. Martins. Géographie. — Efle habite une grande partie du globe. 32 JONCACÉES. — Au sud, on la rencontre en Fiance, en Espagne, en Barbarie , à Madère et aux Canaries. — Au nord , dans toute l'Europe, jusque dans les bruyères stériles des régions sylvatique et sous-sylvatique de toutes les La- ponies,en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident, elle est au Groenland, et depuis le Canada jusqu'au Saskatchawan. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibériesde l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale , au Japon , au Kamtschatka, à l'île Sitcha et dans l'Amérique arctique. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30* 1 Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 i 40° Occident et Orient 360 ] .,^^'' j 360° Carré d'expansion 14400 LrzuLA MAXiMA , DC. — Belle et grande espèce qui ha- bite les bois ou les pâturages élevés des montagnes. Elle forme des touffes dont les feuilles grandes , fermes Jarges et hérissées de poils soyeux , sont disposées en une espèce de rosette. Les tiges, ordinairement incHnées, sont aussi accompagnées de quelques feuilles, qui vont en diminuant de grandeur à mesure qu'elles approchent delà partie su- périeure. Des bractées blanchâtres et pointues abritent des fleurs terminales qui sortent rapidement de leur enveloppe protectrice et s'étendent en une large panicule de couleur roussâtre , composée elle-même de glomérules de 3 à 4 fleurs. Les divisions du périgone sont pointues, ainsi que LUZULA. 33 les capsules , qui ne les dépassent pas. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la trouvons que sur les terrains siliceux , volcaniques , primitifs et détri- tiques des montagnes , mais elle est indifférente , et se ren- contre en d'autres contrées sur d'autres terrains. Elle at- teint en Auvergne 1,600™. De Candolle l'indique dans le Maine à 30"", et à la Grande-Chartreuse à 1,200m. Elle est citée parLessing aux Loffoden entre 100 et 360"". Géographie. — Au sud, elle vit en France, dans les Pyrénées, dans le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle existe dans l'Europe centrale , en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais , aux Feroë, en Danemarck, dans la Norvège australe, et spora- dique en Laponie. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient, elle habite la Suisse , la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie , l'île d'Osilie , le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 38° | Ecart en latitude : A^orc?, Lape nie 65 j 27° Occident , Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. j 57° Carré d'expansion. , 1539 LuzDLA GLABRATA , Dcsv. — On le trouve sur les pentes des montagnes , le long des ruisseaux et des torrents , dans les lieux pierreux. Ses feuilles, semblables à celles des au- tres luzules , ne sont pas toujours entièrement glabres comme l'indique Desvaux ; on y trouve parfois quelques poils blancs. Les fleurs naissent au sommet des tiges en panicules IX 3 -34 JONCACÉES. formées par des pédicelles rapprochés, sur lesquels les Heurs sont souvent réunies 4 à 4. La panicule est brune, droite d'abord , puis inclinée , surtout quand elle est chargée de ses capsules brunes et incluses dans le périgone. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol, — Altitude. — Nous ne le connaissons c|ue sur les terrains siliceux , primitifs et volcaniques , entre 1,200 et 1,800™. De Candolle lui assigne comme mini- mum 1,400"* en Auvergne, et 2,400™ au portd'Ooetau mont Calm. En Laponie même, il reste dans la région alpine et n'en descend guère. Il vit dans cette contrée avec le Salix herbacea et le Poa alpina , ou avec le Poa cenisia. Géographie. — Au sud , il vit en France dans les Py- rénées. — Au nord , on le trouve en Autriche et dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie. — A l'occi- dent , il reste en France. — A l'orient, il existe en Hon- grie et en Transylvanie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Pyrénées 43° ) Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 i 27" Occident , France 3 0. ) Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. ) 25*^ Carré d'expansion 675 LuzuLA. NivEA , DC. — Il habite les bois montagneux et y vit souvent en sociétés nombreuses, mêlé au Vaccinium Myr- iillus, au Prenanthes purpurea , au Rumex arifolius, etc. Sa racine est traçante ; sa tige est un peu penchée comme celle de toutes les luzules. Ses feuilles sont très-longues, étroites, offrant quelques poils épars. Les fleurs sont blan- LUZCLA. 35 ches , accompagnées de bractées de la même couleur , et réunies en une panicule serrée au sommet de la tige. Chaque glomérule est composée de 4 à 5 fleurs, dont les divisions intérieures dupérigone sont plus longues que les extérieures. Les étamines et les pistils sont nubiles à la même époque , ce qui est l'exception pour les luzules. Sa capsule est noire et incluse. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons ce Lii^ zula sur les terrains primitifs , volcaniques et détritiques des montagnes, entre 800 et 1,500™. Il est cité au mont Ven- teux sur calcaire. De Candolle l'indique à 50™ à Orléans, d'après Dubois , mais il est évident qu'il a été entraîné par la Loire, et à 1,600°* au val d'Eynes. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées , en Corse et dans le nord de l'Espagne. — Au nord , on le trouve en Belgique , près de Saint-Hubert oii nous l'avons recueilli. — A l'occident , il reste en France. — A l'orient, il habite la Suisse, le Piémont, la Toscane, la Croatie et la Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Corse 42° | Ecart en latitude î Nord , Belgique 50 \ ^^ Occident , France 2 0.) Ecart en longitude : Orient, Transylvanie 22 E. j 24" Carré d'expansion 192 LuzuLA CAMPESTRis , Lin. — Dès le mois d'avril on voit paraître sur les pelouses , avant même qu'elles ne commen- cent à verdir, ce Lu%ula dont les racines traçantes , enlacées avec celles des Graminées, donnent aux sols les plus déclives 36 JONCACÉES. une grande solidité. Souvent il est accompagné , dans ces stations, du Planlago lanceolata , deVOrchis sambucina, de V Anémone monlanay du Saxifraga granulata , etc. Il varie beaucoup par la hauteur de sa tige, par ses feuilles plus ou moins velues , selon la nature du sol qu'il occupe ; mais on le reconnaît à ses lleurs brunes , relevées d'étami- nes d'un beau jaune, et composant de petits glomérules qui s'inclinent aussitôt après la floraison. La capsule est allon- gée et obtuse ; lors de la maturité elle s'ouvre en 3 valves , et , entre les 3 graines qu'elle renferme , on distingue les traces des cloisons qui sont effacées dans les autres luzules. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. • — Attitude. — II recherche les terrains siHceux , volcaniques et primitifs sans être exclu des autres. 11 croît en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons encore en Auvergne sur le sommet du puydeDôme à 460"". M. Boissier l'a vu dans le midi de l'Espagne, mais très- rare, à 2,100'". Géographie. — Aire très-vaste , limitée au sud par la pointe australe de l'Europe. — Au nord , on le rencontre dans toute l'Europe , jusque dans la Laponie , dans l'Alten- fiord , aux îles Loffoden , à Mageroë , dans les lieux secs de toute la Laponie , dit Wahlenberg ; mais dans les monta- gnes il se transforme , d'après lui , en L. sudelica. Il existe aussi en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides , peut-être aux Orcades et aux Shetland? non aux Feroè. — A l'occi- dent, il végète dans une grande partie de l'Amérique du nord , au Groenland , à Terre-Neuve, dans les contrées in- cultes et boisées du Canada , à la Nouvelle-Brunswick , dans les prairies des montagnes Rocheuses, au lac Vinipeg, au lac de l'Ours, à la baie de Kotzebue , au détroit de Behring. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Corse, la LUZULA. 37. Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, la Tur- quie , la Tauride, le Caucase , la Géorgie , toutes les Rus- sies, toutes les Sibéries oîi il atteint le 74» 15' de latitude dans la Sibérie arctique, la Dahurie, le pays des Tschukhis, le Kamtschatka , les îles Aléoutiennes et l'Amérique russe. — On le cite encore à la Nouvelle-Hollande et aux îles Sandwicb. Limites d'extension de Vespëce. Sud, Royaume de Grenade 37° j Écart en latitude : Nord, Sibérie arctique 74 ] 370 Occident et Orient 360 F^^''* ^" longitude : j 360« Carré d'expansion 13320 LuzcLA MULTiFLORA , Lej. — On le rencontre en petites touffes disséminées sur les pelouses des montagnes , dans les bruyères et sur les coteaux. Sa racine est fibreuse, ses tiges sont droites et élevées , ses feuilles étroites et garnies de poils épars ; les fleurs, d'un brun fauve ou jaunâtre , sont disposées en un corymbe formé par 5 ou 6 glomérules ova- les , dont celui du milieu est presque sessile, tandis que les autres sont portés sur des pédicelles droits mais inégaux. Les fleurs sont accompagnées de bractées blanches et sca- rieuses. — Il fleurit en mai, juin et juillet, et présente plu- sieurs variétés qui se rapprochent du L. congesta et du L. nigricans. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains siliceux et graveleux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne sur les sols volcaniques jusques à 1,500"\ Ledebour le cite, dans le Caucase, entre 1,200 et 2,900'", et dans le Taliisch entre 700 et 2,000»». 38 JONCACÉES"» Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et l'Al- gérie. — Au nord , la Belgique , l'Allemagne , le Dane- marck, la Gothie , l'Angleterre , les Hébrides , les Orcades et la terre des Samoyèdes. — A l'occident , les Hébrides et les Asturies. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, le Caucase, la Géor- gie , le Taliisch , toutes les Russies , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d^extension de l'espèce. Sud , Algérie 36« ^ Ecart en latitude : iVor^i, Pays des Samoyèdes... . 70 j 34^* Occident , Hébrides 10 O. -v Ecart en longitude : Omn^ Sibérie du Baïkal 116 E.j 126« Carré d'expansion 4284 LuzuLA SUDETICA , DC. — Il croît en petites touffes dis- tinctes sur les pelouses élevées des montagnes. Sa racine est rampante ; ses feuilles sont étroites , velues à l'entrée de la gaine. Sa tige est droite ou un peu penchée, et terminée par un corymbe de fleurs brunes et serrées , formé par la réunion de glomérules ovales , et accompagné d'une feuille florale qui dépasse la longueur du corymbe. La capsule est noire comme le périgone (qu'elle ne dépasse pas) , obtuse et triangulaire. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques , entre 1,500 et 1 ,850™ sur nos plus hautes montagnes. Géographie. — Elle est difficile à établir , cette luzule ayant été confondue avec lesL. campestris et L. spicata , et même avec le L. multiflora.. — Au sud , nous ne la con- mzcLA. 39 naissons pas au delà du plateau central de la France. — Au nord , elle atteint la Laponie. — A l'occident , elle reste en France. — A l'orient, Ledebour l'indique dans les Sibéries de l'Altaï, du Baïkal , à l'île d'Unalaska et dans l'Améri- que russe. Limites d^ extension de l'espèce. Sud , France 45® | Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 25» Occident , France 0 ) Ecart en longitude :^ Orient, Amérique russe 190 E, | 190® Carré d'expansion 4750 LuzuLA, SPICATA, Lin. — Il vit dispersé dans les lieux élevés , sur les pelouses et les rochers herbeux. Sa racine est épaisse et fibreuse. Ses feuilles, petites et carénées, parais- sent cylindriques. Celles de la tige offrent un pinceau de poils blancs à leur point d'insertion. Ses tiges sont grêles, au nombre de 2 ou 3 sur le même gazon , droites , et ter- minées par un épi penché , qui offre à sa base 3 à 5 glomé- rules distincts, sessiles et séparés par des bractées velues. Ces (leurs , petites et brunes, ont les divisions de leur péri- gone lancéolées , égales et pointues ; les stigmates sont très- courts. La capsule est brune , obtuse , à peine trigone , et contient 3 graines grises et arrondies. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques, et n'est sans doute pas exclu des sols calcaires. Nous le trouvons en Au- vergne depuis 1,500™ jusque sur le sommet de nos plus hautes montagnes h 1,880™. De Candolle l'indique avec doute à 0 dans les dunes de la Hollande et avec certitude k 40 JONCACÉES. 3,000"" sur le pic du Midi. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 2,400 et 3,200™, et Lessing l'a trouvé aux îles Loffoden de 0 à 610"". M. Boissier l'indique dans sa région nivale du royaume deGrenade entre 2,800 et 3,400"". Il croît aussi en Corse à une grande altitude sur le Monte- Rotondo. Géographie. — Au sud , la France , le midi de l'Espa- gne.— Au nord , toutes les montagnes de l'Europe cen- trale et celles de la Scandinavie entière, l'Angleterre, les Hébrides, les Feroë et l'Islande. ^— A l'occident, le Groenland, le Labrador, les montagnes Rocheuses. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Corse, la Turquie , le Cau- case, les Russies arctique , septentrionale et moyenne, la Sibérie de l'Altaï, la Dahurie , le pays des Tschukhis, les îles Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Espagne 36° ) Ecart en latitude } Nord, Mageroë 71 ) 35« Occident et Orient 360 | t^^art en longitude : ' 360» Carré d'expansion 12600 CYPÉKACÉES. il FAMILLE DES CYPERACEES. Tableau des 'proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0°àl0°18°O. à 5° E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 a 36 5 O. à 6 E. 1 Roy. de Grenade. . . 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 Royaume de Naples. .38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1 Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. h 22 E. 1 Angleterre .50 à 58 1 0. à 7 0. 1 Russie moyenne . . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière, 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie seplentr'^ . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 h 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Elrope entière 1 22 21 52 58 48 40 44 33 44 25 34 36 21 22 14 18 12 15 14 11 11 11 11 8 38 42 CYPÈRACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 5l°à 55*^ Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque.. 44 à 67 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. 56 à 67 Sibérie arctique.. 67 à 78 Kamtschatka .... 46 à 67 Pays des Tschukbis. » llesde l'Océan or*'. 51 à 67 Amérique russe.. 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Longitude. 7H3. à 13«0. 17 1 0 à 7 0. 14 2 E. à 14 E. 21 17 E. à 58 E. 18 55 E. à 74 E. 30 66 E. à 97 E. 30 93 E. àl16 E. 21 110 E. àll9 E. 24 111 E. à 163 E. 34 60 E. à 161 E. 31 148 E. à 170 E. 18 155 E. à 175 0. : 27 170 E. a 130 0. 14 170 0. à 130 E. . 21 Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36°à 37« 1500 à 3500 1 Roy. deGrenade,rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 Pic du Midi de Bagnères. . » » 1 Plat. central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1 Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 37 61 25 24 25 25 34 20 18 PROPORTIONS RELATIVES. i3 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 12oà 14* 24°0. à 27«0. 1:54 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 0. 1 : 50 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 0. 1 : 12 Orcades 59 5 0. à 6 O. 1 : 14 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 13 Feroë 62 9 0. 1 : 13 Islande 64 à 66 16 O. .\ 27 0.1: 9 Mageroë. .. . 71 24 E. 1:9 Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 : 25 lie Melville 76 114 O. 1 : 17 lie J. Fernandez. . 33 à 40 S. 76 O. 1 : 60 Nouv. Zélande (nord). .35 à 42S. 171 0. h 176 O. 1: 18 Malouines 52S. 59 O. à 65 O. 1:12 L'importante famille des Cypéracées a disséminé ses nom- breuses espèces sur toute la terre, ayant des formes et des genres spéciaux pour toutes les zones et pour tous les cli- mats. Plantes essentiellement socialespar leurs racines ou plu- tôt par leurs rhizomes traçants, elles envahissent les marais, les prairies , les pelouses sèches des plaines , et contribuent par leur nombre à donner aux campagnes un aspect tristo et monotone. Leur proportion est cependant très-variable selon les climats, et diminue évidemment à mesure que l'on se rapproche de l'équateur, ou plutôt augmente d'une manière frappante dans les régions polaires. M. de Humboldt indique le rapport de 1 : à 60 pour la zone torride , 1 : 30 pour la zone tempérée ,1:9 pour la zone glaciale ; mais si nous cherchons les proportions pour l'Afrique tropicale seulement, nous trouvons 1:18. Pour les Indes orientales et l'Austra-^ 44 CYPÉRACÉES. lie réunies 1 : 18 aussi, et certainement ces chiffres sont plutôt au-dessous qu'au-dessus de la vérité, car les Cypé- racées sont loin encore d'être parfaitement connues dans les flores. — En Europe , la proportion est de 1 : 38 pour la moyenne, et l'on voit le rapport entre les deux extrémités de ce continent s'accroître d'une manière très-marquée, puisque le minimum, 1/58, se trouve dans le royaume de Gre- nade, et le maximum, 1/8, dans la Laponie. — Notre second tableau ne nous donne aucun résultat positif, et nous montre, en allant vers l'orient, une moyenne généralement plus forte que la moyenne européenne, tandis que si nous considérons l'ensemble de l'Amérique du nord, nous avons, à peu de chose près , les mêmes rapports qu'en Europe , 1 : 40 au lieu de 1 : 38. — Si l'altitude a une influence, elle est très-faible, comme on le voit dans notre 3** tableau , où les proportions restent sensiblement les mêmes que dans les plaines. — Les îles ne nous offrent rien de particulier. Si on voit que le chiffre relatif des Cypéracées y est propor- tionnellement élevé, cela tient aux espaces restreints que l'on compare, et à l'aire étendue de presque toutes les espèces de cette famille. G. CTFEBUS , Lin. Dislribution géographique du genre. — On a décrit plus de 420 espèces de ce genre qui est abondamment disséminé partout, et qui présente des centres particuliers dans diverses parties du monde, à l'exception de l'Europe qui n'a guère en Cyperus que des plantes existant aussi dans les autres continents. — L'Asie en possède 107, dont 88 des Indes orientales et 7 du Népaul. Les autres croissent en Chine, à Ceylan et en Arabie. — 107 espèces sont africaines et présentent d'abord 2 centres princi|»aux, l'un de 47 au CYPERCS. 45 cap de Bonne-Epérance , et l'autre de 19 à Madagascar. Les autres sont distribués par petits groupes de 5 à 6 en Barbarie, en Egypte, en Abyssinie, au Sénégal , en Guinée , à Mascareigiie , à l'île Maurice et aux Canaries. — On connaît dans l'Amérique septentrionale 84 Cyperus , la plupart de la zone torride , des Antilles , du Mexique , de la Guyane, de la Nouvelle-Grenade, et ensuite de la Cali- fornie , de la Louisiane et des contrées cbaudes des Etats- Unis. — L'Amérique du sud en a au moins 52 , dont 46 du Pérou et du Brésil , et les 6 autres du Chili et de Monte- Video. — On en connaît 55 dans l'Océanie, c'est-à-dire 41 à la Nouvelle-Hollande, 6 aux Philippines, 5 aux îles Sandwich , 1 à l'île de Norfolk , 1 à Java , 1 à la Nouvelle- Zélande. — Enfin, le chiffrede l'Europe est réduit à 19, en- core la plupart de ces plantes lui sont communes avec l'Asie, l'Afrique ou l'Amérique du nord. Elles recherchent aussi les pays chauds, et vivent, à peu d'exception près, en Grèce , en Italie , en Sicile et en Provence. Cypercs flavescens , Lin. — Il est annuel et forme de petites touffes dans les lieux marécageux , sur le bord des étangs et des fossés. Sa racine est fibreuse ; ses tiges sont nombreuses, gazonnantes, trigones avec les angles arrondis, nues ou garnies à leur base de feuilles linéaires, pointues et canaliculées. Les fleurs sont disposées en épillets jau- nâtres ou brunâtres , aplatis , étalés à angles droits , et formant une espèce de corvmbe ou de capitule. Les anthères sortent toutes les 3 ensemble, poussées par l'allongement de leurs filets ; elle se fendent et se détruisent en abandon- nant lentement leur pollen jaune et globuleux sur les 2 stig- mates. Les akènes sont petits, d'un brun noir et lenticu- laires. — Il fleurit en juillet et en août. 46 CYPÉUACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , et pré- fère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud, il croît en France , en Espagne, à Madère, dans les marais de l'Algérie, et en Abyssinie , dans les lieux qui ont été inondés. — Au nord , il existe en Allemagne , en Bavière et dans le Danemarck austral. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie , la Hon- grie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride , le Caucase, les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Altaï et duBaïkal. Limites d'extension de l'espèce. Nord , Abyssinie 10 | Ecart en latitude : 5m(/, Danemarck 52» j 420 Occident , Madère 19 O. | Ecart en longitude : Omnï, Sibérie du Baïkal 116 E. j 135" Carré d'expansion 5670 Cypercs fuscus , Lin. — On le rencontre aussi dans les lieux humides , sur les bords des rivières et des étangs. Il vit en petites sociétés et constitue des gazons annuels. Ses tiges sont nombreuses, presque nues et exactement triangu- laires ; ses feuilles sont aussi longues que la tige , mais étroites. Les fleurs sont réunies en épillets ovales , petits et bruns , accompagnés de 3 bractées dont 2 sont très-longues. Chaque fleur a 3 styles, — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , et pré- fère les terrains sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, en Algérie, jusque dans le Sahara et en Egypte. — Au nord , il est disséminé dans l'Europe centrale , en Dane- CYPERUS. 47 marck , dans la Gothie australe, en Angleterre. — A l'oc- cident , il est en Portugal. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, à l'île de Crète , en Tauride , dons le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Egypte 30° s Ecart en latitude : Nord , Gothie 55 J 25° Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Omn^ Sibérie du Baïkal 116 EJ 1-26° Carré d'expansion 3150 Cyperus loxgus, Lin. — Il habite les marais et les lieux inondés où il enfonce ses racines traçantes et vivaces. Sa tige est droite et élevée ; ses feuilles sont allongées, carénées et toutes radicales , jaunâtres et un peu rudes. Les fleurs sont réunies en épillets aplatis et de couleur brune , dont l'ensem- ble, porté par des pédoncules inégaux, constitue une pani- cule irrégulière accompagnée de 3 bractées inégales. La fleur a 3 stigmates; les akènes sont petits, noirâtres et oblongs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé- rent , il reste en plaine. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne, dans toute la Barbarie, dans le Sahara , aux Cana- ries , sur les bords des ruisseaux près d'Adona en Abyssinie. — Au nord , il est bien moins répandu , il arrive cependant en France, dans la Vienne , dans les prés maritimes à Cher- bourg, et s'arrête en Angleterre. — A l'occident , il croit en 48 CYPÈRACÉES. Portugal et aux Canaries. — A l'orient , on le rencontre dans la Suisse méridionale , dans le Tyrol , en Italie , en Si- cile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Turquie , en Grèce dans les marais de Lerne où il est abondant selon d'Urville, à l'île de Crète , enTauride, en Géorgie et dans la Russie australe. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Abyssinie lO'' {Écart en latitude : Nord , Angleterre 52 j 42^» Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude: Orient , Géorgie 47 E. j 65" Carré d'expansion 2730 G. SCHŒNUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connaît actuellement environ 35 espèces qui se trouvent dans toutes les parties du monde , mais qui ont 2 centres très-dis- tincts , le cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande. C'est donc un genre presqu'entièrement étranger. — Les espèces africaines sont au nombre de 12 , dont 8 du Cap, 3 de l'île Bourbon et 1 des Canaries. — L'Océanie en a 9 à la Nouvelle-Hollande , 1 à la Nouvelle-Zélande. — On en compte 5 en Asie : aux grandes Indes, au Népaul, à la Cochincbine et à Ceylan. — 3 habitent l'Amérique méri- dionale. — 2 seulement l'Amérique septentrionale, l'une à la Jamaïque, l'autre à la Caroline. —L'Europe n'en a que 3 espèces petites et insignifiantes dans le tapis végétal. ScHOENUS NiGRiCAiss , Lin. — Cette espèce , assez com- mune dans les marais et dans les prairies humides , y forme scHcœNus. 49 des gazons étendus qui souvent se détruisent au centre en divergeant et dont les bords seuls sont fructifères. Ses tiges, ou plutôt ses rhizomes, produisent aussi des rejets extérieurs qui agrandissent presqu'indéfiniment ces gazons. Les fleurs sont disposées en épis distiques, entourées d'écaillés d'un brun ferrugineux, et elles forment une sorte d'épi arrondi et aplati. 2 à 4 glumes seulement sont fertiles, et quand lesan- thères en sortent, déjà les stigmates, papillaires et allongés, sont imprégnés de pollen. Les filets s'allongent et les an- thères restent suspendues comme celles des Graminées. Le fruit est un cariopse brillant et dur, oii l'embryon conique est logé à la base d'un grand périsperme farineux. — 11 fleurit en mai, en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , mais il préfère les terrains calcaires et reste dans les plaines ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il végète en France , en Espa- gne , en Algérie , jusque dans le Sahara et dans toute la ré- gion méditerranéenne, excepté l'Egypte. — Au nord, il n'est pas rare dans le centre de l'Europe , et arrive dans le Danemarck austral , dans les îles de la Baltique , en Angle- terre, en Irlande, et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il végète en Suisse, en Italie, en Sicile, aux Baléares, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, sur les rochers humides du mont Sinaï , en Perse, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 34° \ Écart en latitude : iVorrf, Angleterre Cl j 27» IX 4 50 CYPÉRACÉES. Occident , Portugal 10 O. j Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. ( 126« Carré d'expansion 3402 G. ciiABiUM, Schrad. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, la plupart assez grandes et vivant en société, recherchent, comme la plupart des Cypéracées, les lieux humides ou les marais. On en connaît près de 20 espèces à peu près toutes originai- res d'une même contrée , de la Nouvelle-Hollande. Il sem- ble même que notre seule espèce européenne en provienne, car elle se rencontre aussi dans cette partie du monde. — On cite 2 Cladium américains; l'un au Brésil , l'autre aux Etats-Unis. Cladium Mariscus , R. Brown. — Cette belle plante, vivace et vigoureuse , croît en société dans les marais et s'y multiplie à l'infini par ses rhizomes traçants et ligneux. Ses tiges sont hautes , droites et fistuleuses , cyhndriques et feuillées. Ses feuilles sont très-allongées , repliées sur elles- mêmes , très-rudes sur la carène et sur les bords. Les fleurs, très-nombreuses , sont réunies en épillets courts , roux et ramassés, dont chacun offre à sa base 2 glnmes stériles. Les stigmates sont au nombre de 2 ou 3. Ces épillets sont réunis en une panicule irrégulière au sommet de la tige , ou en panicules latérales et moins fournies qui s'échappent de l'ais- selle des feuilles. L'akène est osseux j saillant au-dessus de l'écaillé qui le protège, brillant et recouvert d'une enveloppe mince et fragile. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains aquatiques, calcaires et marneux des plaines. RHYNCeOSPORA. 51 Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa* gne, en Algérie, aux Canaries, et à l'île Saint-Vincent au Cap-Vert. — Au nord, on le trouve en France, en Alle- magne, en Danemarck, en Gotliie , en Angleterre et en Ir- lande. — A l'occident, il est commun en France, dans la Loire inférieure oîi il couvre des plaines immenses, dans les prairiesmarécageuses de la Brière (Lloyd), et il ne dépasse pas les îles du cap Vert. — A l'orient , il est en Suisse , en Italie, en Sicile, en Corse, en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau- ride , dans le Caucase, en Géorgie, dans lesRussies moyenne et australe et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Swrf, Ile du Cap-Vert 12° | Écart en latitude : AVc? , Saint-Pétersbourg 60 j 48® Occident , Ile du Cap-Vert 24 O. j Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E.) 121» Carré d'expansion 5800 G. RH7B7CHOSPORA , Wahl. Distribution géographique du genre. — Ce sont des plantes qui presque toutes sont américaines, et dont 2 es- pèces seulement , sur 83, existent en Europe. — 43 Rhyn- chospora habitent l'Amérique du nord , presque tous des Etats-Unis, du Canada, ou des parties tempérées de cette vaste région. Quelques-uns pourtant vivent à la Louisiane, au Mexique, et supportent même la chaleur des Antilles. — On en cite 23 dans l'Amérique du sud, tous des mon- tagnes du Brésil et du Pérou. — 7 croissent en Asie : 5 aux Indes orientales, 1 à la Chine , 1 à Ceylan. — 6 végètent 52 CYPÉRACÉES. dans rOcéanie : aux îles Sandwich , à la Nouvelle-Hollande et à Luçon. — Les 2 espèces européennes sont du centre du continent. Rhynchospora alba , Wahl. — II recherche les prairies tourbeuses et les marais , oii il vit en sociétés assez nom- breuses, et souvent associé à VErica Tetralix, au Gentiana Pneumonanthe, au Sciitellaria minor, au Drosera rolimdi- folia, etc. Il est vivace ; sa racine est fibreuse et rampante ; sa tige est droite, grêle, filiforme, verte, un peu triangu- laire et garnie de quelques feuilles étroites , linéaires, caré- nées, durcies et d'un vert jaunâtre. Les fleurs sont réunies en petits épillets agglomérés, oblongs, portés sur de courts pédicelles, et formant 2 ou 3 glomérules sur chaque tige. Les akènes sont blanchâtres et comprimés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , mais il recherche les terrains siliceux et détritiques des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud , il se trouve en France et en Lombardie. — Au nord , il existe en Belgique , en Alle- magne , en Bavière , dans toute la Scandinavie , même en Laponie dont il n'atteint que la partie australe, en Angle- terre , en Irlande et dans les 3 archipels anglais. — A l'oc- cident, il est à Terre-Neuve et au Canada. — A l'orient, il vit en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans la Sibérie du Baïkal, et à l'île de Sitcha. Limites d'extension de V espèce. Sud , France 4-3° ] Ecart en latitude : iVorrf, Laponie 66 i 23» HELEOCHARIS. 53 Occident , Canada 70 O. ) Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. ' 250« Carré d'expansion 5750 G. HCLEOCBABis, R. Brown, Distribution géographique du genre. — Les 75 espèces qui constituent ce genre ont été retirées des Scirpus , et vivent , comme eux , en sociétés nombreuses dans les ma- rais , sur le bord des eaux et dans les lieux marécageux et inondés. Ce genre est principalement américain. 27 espèces sont indigènes de l'Amérique du nord , quelques-unes du Mexique, de la Louisiane, de la Nouvelle-Grenade et des Antilies , le plus grand nombre de la Caroline , de la Géor- gie, de la Virginie et du Canada. — 18 vivent dans la par- tie méridionale du Nouveau-Monde: au Brésil d'abord, puis au Pérou, au Chili et à Monte- Video. — Les 1 1 Heleo- charis asiatiques sont des Indes orientales , à l'exception de 2 qui croissent au Népaul. — 9 sont de l'Océanie : 7 de la Nouvelle-Hollande , 2 de l'île de Luçon. — On en con- naît 5 en Afrique : 2 au cap de Bonne-Espérance, 1 de l'Egypte, 1 de la Barbarie et 1 de Madagascar. — Les 5 espèces européennes sont de l'Europe médiane. Heleocharis palustris, R. Brown. — Il est extrême- ment commun dans les fossés , sur le bord des rivières et des étangs, oii ses racines vivaces et traçantes le réunissent en sociétés nombreuses. Ses tiges , vertes , lisses et cylin- driques, souvent très-rapprochées , s'élèvent au-dessus de la surface de l'eau ou de la vase. Ces tiges sont chargées à leur base de quelques écailles qui tiennent lieu de véri- tables feuilles , et elles sont terminées par un épi solitaire 54 CYPÉRACÉES. et formé d'un certain nombre de fleurs à glumes aiguës. Les stigmates sont allongés et papillaires ; ils sont nubiles avant les anthères qui répandent , un peu plus tard , un pollen jaunâtre , onctueux et adhérent. Les akènes sont lisses, jaunâtres et un peu comprimés. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indiffé- rent , et végète dans les plaines et dans les montagnes peu élevées. M. Boissier le cite vers 1,000™ dans sa région mon- tagneuse, et Ledebour le mentionne à 800™ dans le Bresch- tau. De Candolle l'indique à 40™ à Paris, et à 1,200™ au Mont-Dore. Géographie. — Au sud, il croît en France , en Espagne, en Algérie , jusque dans le Sahara , aux Canaries. — Au nord , il s'étend dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie oiî Wahlenberg le cite sur les bords des lacs et sur les bords de la mer, en Angle- terre , en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident, il existe en Portugal, en Amérique, du Ca- nada au lac de l'Ours, de la baie d'Hudson à l'océan Paci- fique, au Saskatchawan , au lac Huron. — A l'orient, il est indiqué en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Grèce , en Turquie , dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal , orien- tale et dans la Dahurie. — On le cite encore en Patagonie, aux îles Malouines et aux Sandwich. Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30" ] Écart en latitude : iVo/(/, Laponie.., 70 i 40" HELEOCHARIS. 55 Occident, Amérique 180 0. j Ecart en longitude : On>«^, Sibérie orientale 163 E.^ 343" Carré d'expansion 13720 Heleocharis umglumis, R. Brown. — 11 croît aussi sur le bord des étangs et des rivières. Il ressemble beaucoup au précédent ; il est vivace et social comme lui , et s'en dis- tingue par le développement considérable de l'écailIe infé- rieure bractéiforme, qui devient assez grande pour embrasser complètement la base de l'épi. Ce dernier est plus foncé, ses écailles sont plus aiguës et son fruit comprimé. Lamarck a remarqué le premier cette plante au Mont-Dore, et de Candolle dit avoir observé sur un même pied d'autres épis ou le prolongement de l'écaillé n'a pas lieu. — Il ileurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent , et vit en plaine ou dans les montagnes. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , en Bohême, en Belgique, en Laponie, en Angleterre, aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, il reste aux Hébrides. — A l'orient , il est en Suisse, à Venise , en Bosnie , dans le Cau- case , en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» | Ecart en latitude : Nord, Laponie 65 ) 25° Occident , Hébrides 10 0,^ Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 54 E. j 64® Carré d'expansion 1600 Heleocharis AcicuLAUis , R. Brown. — Il est annuel 56 CYPÉRACÉES. et forme sur le bord des lacs , des étangs et des rivières , de jolis gazons d'un vert pur et d'une finesse extrême. Ses tiges et ses feuilles sont confondues sous la forme de filets très- minces et tendres, mais tétragones, dont les uns sont stériles, tandis que les autres sont terminés par de petits épillets solitaires, oblongs, verdâtres, quelquefois panachés de vert et de brun , et composés d'un petit nombre de fleurs. Cha- cune d'elles a 3 étamines et 3 stigmates. Les akènes sont petits , blanchâtres , oblongs et non comprimés. — 11 fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , et pré" fère les terrains sablonneux des plaines ou des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il végète en France et en Corse. -— Au nord , il est dispersé dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie , jusque sur le bord des rivières dans la Laponie méridionale , en Angleterre , en Irlande et aux Feroë. — A l'occident , on le trouve en Amérique , à la baie d'Hudson, à la rivière Rouge , au Saskatchawan , au fort Wancouvert. — A l'orient , il existe en Suisse , en Pié- mont , en Lombardie , en Hongrie, en Croatie, en Transyl- vanie, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Al- taï, du Baïkal, et dans la Dahurie. — On indique aussi cette plante dans la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Corse 42" ) Écart en latitude : Nord, Laponie 66 i 24" Occident, Amérique 80 O. | Ecart en longitude : Orient , Dahurie 119 E. j 199« Carré d'expansion 4776 sciRPcs. 57 o. sciRPDS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Scirpus constituent un genre composé d'environ 75 espèces , toutes aquatiques ou des sols très-humides, et dont les formes, qui dans plusieurs d'entr'eux se rapprochent de celles des Cy- perus, jouent un grand rôle dans l'aspect que nous présen- tent les lacs , les rivières et les marais. Ces plantes , très- sociales, généralement plus grandes que les Carex , ont une grande importance dans le tapis végétal. — L'Europe est assez bien partagée ; on y cite 20 Scirpus , presque tous de sa partie médiane, de l'Allemagne, de la France, de la Russie. — On en compte 18 dans l'Amérique du sud, tous du Pérou, du Brésil et du Chili. — 15 à 16 vivent dans l'Amérique du nord : aux Antilles , aux Etats-Unis , en Ca- hfornie et au Canada. — L'Afrique en a 14, c'est-à-dire 5 du cap de Bonne-Espérance, 2 de Madagascar , 1 de l'île Maurice, 1 de l'Abyssinie , 1 de la Guinée et 4 de l'Egypte. — Les espèces de l'Océanie, au nombre de 6, sont très- dispersées : à la Nouvelle-Hollande , aux îles Sandwich , à Java , à Timor et à Luçon. Scirpus coespitoscs , Lin. — Il croît dans les marais et dans les prés tourbeux des montagnes , souvent associé à VEriophorum vaginatum , au Saliœ lapponum, au Swertia perennis, au Saxifraga stellaris, au Menyanthes trifo- liata, etc. Il vit en société, réuni en petits gazons très-fermes et fortement adhérents au sol par une souche fibreuse et horizontale , accompagnés de nombreuses écailles radicales qui se fendent latéralement et laissent sortir des tiges vertes et striées, terminées par un épi un peu penché. Les glumes 58 CYPÉRACÉES. sont obtuses; l'inférieure est mucronée, et enveloppe tout l'épillet dont les stigmates sont trifîdes. L'akène est noi- râtre, un peu trigone et entouré de quelques soies. — Il fleurit en juillet en août. Nature du sol. — Allilude. — Il végète sur les ter- rains siliceux , primitifs et volcaniques , tourbeux et détri- tiques , et se trouve en Auvergne entre 1,300 et 1,700™. De Candolle le cite à 50™ à Verviers et à Orléans, et à 2,000™ au mont Cenis. MM. Grenier et Godron l'indiquent dans les montagnes de la Corse à plus de 2,000™. Géographie. — Au sud , c'est en Corse et en Sicile qu'il a sa limite. — Au nord, il est disséminé dans l'Europe entière, jusque dans l'île de Mageroë et aux Loffoden. Wah- lenberg le dit très-commun en Laponie , dans les marais des plaines et des montagnes. Il est aussi en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occi- dent, il croît en Portugal, à Terre-Neuve , au Labrador , au Groenland , au Canada jusqu'aux bords de l'Océan arc- tique et dans les marais des montagnes Rocheuses. — A l'orient, il végète en Suisse, assez rare, mais abondant dans les localités qu'il occupe, en Piémont, en Lombardie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Russies arctique, septentrionale et moyenne, dans les Sibéries de l'Oural , du Baïkal et dans les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 'SH^ 1 Écart en longitude : Nord , Mageroë 71 i 33» Occident, Amérique 130 0. 1 Écart en latitude : Onm^, Aléoutiennes 180 E. ) 310» Carré d'expansion 10230 SCIRPLS. 59 SciRPUS BiEOTRYON, Liii. — Il végète dans les marais et dans les lieux mouillés où il forme de petits gazons à souche rampante et rameuse. Ses tiges vertes, à peine striées et cylindriques , sont réunies en faisceaux et sortent de gaines radicales, minces et tronquées au sommet. L'épi de fleurs est ovale, terminal, de 2 à 5 fleurs, dont les écailles florales sont brunes et bordées de blanc. L'akène est jaunâtre, triangulaire et ponctué. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altiiude. — Il recherche les terrains mouillés et siliceux ou détritiques des plaines ou des mon- tagnes peu élevées. Géographie . — Au sud , on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est plus commun et vit en Belgique, en Allemagne, dans la majeure partie de la Scandinavie, et même en Laponie où il est très-rare et ma- ritime , en Angleterre, en Irlande et aux Feroë. — A l'oc- cident , il a été rencontré en Amérique , dans les marais tourbeux et dans les marais salés des montagnes Rocheuses. — A l'orient, il habite la Suisse, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Tauride, le Caucase, les Russies sep- tentrionale, moyenne et australe, la Sibérie de l'Oural et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Italie 40° ) Écart en latitude : Nord, Laponie 66 ) 26° Occident, Montagnes Roch*<'*. . 125 O. | Écart en longitude: Orient , Dahurie 119 E. j 244" Carré d'expansion 6344 SciKPUS FLUiTANs , Lin. — Il est vivace et croît dans l'eau ou sur la vase des lacs et des étangs. Lorsqu'il est 60 CYPÉllACÉES. terrestre , il forme des gazons plus ou moins serrés , com- posés de tiges courtes et rameuses. Quand il est libre de s'étendre dans l'eau, ses tiges s'allongent beaucoup, mais elles restent néanmoins radicantes à leur base , et la plante s'amarre continuellement dans la vase. Les feuilles, un peu engainantes à la base , ont un limbe plan , linéaire et pointu. Les tleurs naissent à l'aisselle des feuilles, portées sur des pédoncules assez longs qui souvent les amènent au- dessus des eaux. Elles sont réunies en épis courts et soli- taires, protégés par une spathe de 2 pièces. Chaque fleur a 2 stigmates ; l'akène est lisse et aplati. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît partout dans les plaines et dans les montagnes peu élevées. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000'" d'altitude. Géographie. — Au sud , on le trouve mais rarement en France , dans l'Espagne boréale , en Portugal et en Abys- sinie , flottant dans les étangs au mois d'octobre. — Au nord , on le rencontre disséminé en France , en Belgique , en Allemagne, en Danemarck , en Gothie , en Angleterre , en Irlande, aux Orcades, aux Hébrides et aux Feroë. — A l'occident, nous avons cité le Portugal. — A l'orient, il habite l'Autriche, la Lombardie , le Piémont, la Transyl- vanie et le duché de Warsovie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Abyssynie 10° \ Écart en longitude : Nord, Feroë 62 ] 52° Occident , Portugal 1 0 O. | Écart en latitude : Orient , Transylvanie 22 E. i 32» Carré d'expansion 1664 SCIRPUS. 61 SciRPCS sETACEUs, Lin. — II est annuel et forme de frais gazons d'un vert pur sur le bord des eaux. Les tiges, stéri- les ou fertiles, sont munies à leur base d'une petite gaîne qui donne naissance à une feuille subulée. Ces tiges sont très-grêles , légèrement striées et terminées par 2 ou 3 épil- lets sessiles, protégés par une spathe dont une des pièces se prolonge en une bractée qui fait paraître les épis laté- raux. Les écailles sont brunes, traversées par une nervure verte. L'akène est aplati et dépourvu de soies. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et in- différent, mais, selon l'observation de M. Durieu, il n'aban- donne jamais l'eau douce et ne se présente jamais dans les sta- tions salées du S. Savii. — Il vit en plaine et dans les montagnes ; M. Boissier le cite en Espagne à 2,300". Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Espagne et en Algérie sur le bord des lacs. — Au nord , il existe dans l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie , dans la Norvège méridionale , en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels à l'exception des Feroë. — A l'occident , il reste en Islande. — A l'orient , il habite la Suisse, l'ItaHe, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal. — On le cite encore à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie So» ) Ecart en latitude : Nord, Islande 66 i 31« Occident , Islande 24 O. "j Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 140'' Carré d'expansion 4340 62 CYPÉRACÉES. SciRPUS scpiNUs , Lin. • — [1 est annuel et ressemble au 5. setaceus. Il forme comme lui de fins gazons sur le bord des mares et des étangs , mais il en diffère en ce qu'il est plus grand et en ce que ses épillets, accompagnés d'une spathe qui dégénère en bractées très-allongées , semblent insérés vers le milieu de la tige. Les akènes sont trigones et dépourvus desoies. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains aquatiques et siliceux des plaines. Géographie. — Au sud, il vit en France, et sans être cité en Espagne , ni en Algérie , il se trouve en Abyssinie dans les lieux marécageux de la province du Chiré , où il fleurit au mois d'octobre. — Au nord , on le rencontre en France et sur quelques points de l'Allemagne , à Berlin. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, il est en Suisse , en Italie , en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie , dans la Géorgie et dans la Sibérie de l'Aitaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 10° \ Ecart en latitude : Nord , Prusse. 53 ) 43» Occident , France 0 ) Ecart en longitude: Orient , Sibérie altaïque 97 E. i 97** Carré d'expansion 4171 SciRPCS LACUSTRis, Lin. — Les eaux plus ou moins cou- rantes ou tranquilles des fossés, des lacs et des étangs, nous montrent cette grande espèce vivant en sociétés nombreuses et quelquefois si serrées que l'on dirait de vastes forêts qui s'étendent sur les plaines hquides. Les vagues les font osciller et les vents qui les traversent sifflent en les courbant, comme SCIRPUS. 63 ils fléchissent , dans les forêts terrestres, la cime aérienne des arbres. Parfois Vlris pseudo-Acorus vient mêler quel- ques fleurs jaunes à ces nombreuses tribus de Cypéracées, le Sparganium suspend près d'elles ses fruits globuleux qui rappellent les Pandanées des Indes orientales, et les oi- seaux aquatiques trouvent, au milieu de leurs tiges serrées, un abri pour le berceau de leur famille et pour eux l'assu- rance de la paix et du bonheur. — Des racines traçantes et rameuses assurent à ce Scirjnis éminemment social, une nombreuse postérité. Aussi de tous côtés ses tiges s'élèvent, les unes stériles , les autres portant de nombreux épillets. Ces tiges, cylindriques et remplies d'une moelle légère et lacuneuse , sortent de gahies radicales dont la supérieure se continue en une feuille courte , subulée, canaliculée et rude au toucher. La partie supérieure de la tige se fend sur le côté comme celle des joncs, et laisse sertir une panicule com- posée de nombreux épillets inégalement pédoncules , re- couverts d'un enduit résineux qui les met à l'abri de l'humi- dité, et protégés avant leur développement par un involucre de 2 bractées inégales. Les stigmates, étalés et papillaires , sortent les premiers, et plus tard les anthères sortent aussi , terminées par un appendice court , triangulaire et pubescent. Les pédicelles qui portent les épillets sont comprimés, et lors de la maturation ils laissent flotter les glomérules qui aban- donnent des akènes jaunâtres et entourés de soies. — Il fleurit en juin et en juillet. — Souvent le rhizome de ce Scirpus , au lieu de donner naissance à des tiges fructifères, dressées et cylindriques , produit des feuilles hnéaires , ca- rénées, atténuées en pointe , flottantes et atteignant jusqu'à 2 mètres de longueur. M. Kirschleger, qui a observé celle singulière foliation du Scirpus lacustris près de Strasbourg, rapporte que déjà elle avait été signalée par Scheuchzer, et 64 CYPÉRACÉES. il ajoute que souvent les chaumes eux-mêmes sont munis à leur base de 3 longues feuilles frondales. ( Bulletin delà soc. botan. de France, t. 3, p. 542). Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé- rent, il habite les plaines et les montagnes peu élevées. Nous le trouvons en Auvergne à 900". Ledebour l'indique dans le Caucase à IjOOO"". Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord, il est commun dans toute l'Eu- rope centrale et se trouve aussi dans toute la Scandinavie , jusque dans la Laponie, en Angleterre , en Irlande , dans les archipels anglais et en Islande, mais non aux Feroë. — A l'occident, il est en Portugal , au Canada , aux Etats- Unis. — A l'orient , il végète en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie, en Grèce , en Turquie, en Tauride, dans le Cau- case , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Ou- ral, de l'Altaï, du Baïkal et orientale. — Il est encore indiqué à la Nouvelle-Zélande. — Nous avons réuni géo- graphiquement les S. lacustris et S. Tabernœmontani , t\u\ d'ailleurs ne forment vraisemblablement que deux variétés d'une seule espèce. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie SS" ^ Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 j 35» Occident , Canada 120 O. I Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale 163 E. ' 283» Carré d'expansion 9905 SciKPUS HoLOSCHiENUs , Lin. — On le rencontre dans sciRpus. 65 les endroits mouillés et marécageux , le long des fossés et dans les lieux salifères. Son rhizome est compacte et gazon- nant. Il émet des gaines larges , scarieuses , striées , qui se déchirent , mais dont les bords sont retenus par de petites fibres. Ces gaines se prolongent en feuilles linéaires forte- ment repliées en dessus, ou bien elles se terminent par une petite pointe. Elles donnent naissance à des tiges hsses , cylindriques , semblables à celles des joncs. Les fleurs sont réunies en capitules globuleux dont l'un est sessile, tandis que les autres sont portés sur des pédicelles minces , de longueur inégale , et divergents. Ces capitules sortent d'une spathe composée de 2 bractées inégales , raides et pointues, dont l'une est dressée et l'autre réfléchie. Les écailles des fleurs sont épaisses , dures , et recouvertes d'un enduit vernissé et tuberculeux qui subsiste encore après la fécondation. Les stigmates sont allongés et pa- pillaires. Les anthères ont la même conformation que celles des Carex. L'akène est nu et triangulaire. — Il fleurit pen- dant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , mais il préfère les terrains calcaires et marneux des plaines. M. Boissier l'indique jusqu'à 1,000™ dans le midi de l'Es- pagne, etLedebour jusqu'à 450 seulement dans le Breschtau. Géographie. — Au sud , il est commun dans toute la ré- gion méditerranéenne, excepté en Egypte. Il existe en Bar- barie jusque dans le Sahara, aux Canaries. — Au nord , il est très-disséminé et atteint la Silésie et l'Angleterre. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A l'o- rient, il habite la Suisse méridionale, l'Italie, la Sicile, les Baléares , la Dalmatie , la Grèce , la Turquie , la Tau- ride , le Caucase , la Géorgie , la Palestine , la Russie aus- trale , et la Sibérie derAllaï. l X 5 66 CVPÉRACÈES, Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries , , 30® ) Ecart en latitude : Nord, Angleterre 52 j '22° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. ) 115» Carré d'expansion 2530 SciRPUS MARiTiMcs, Lin. — Il est très-commun le long des fossés, dans les étangs , sur le bord des eaux stagnantes, et surtout près des eaux minérales ou marines. Sa souche, fortement traçante et renflée d'espace en espace, rappelle la racine de plusieurs Cyperus. Ses feuilles sont très- allon- gées , planes , carénées et rudes au toucher. Ses tiges sont feuillées , triangulaires. Les fleurs naïs>ent en gros épillets ovales et roussâtres qui se réunissent pa groupes de 3 à 7 au sommet de chaque pédoncule, où ils sont suspendus. Ces épillets forment ainsi une sorte d'ombelle accompagnée d'un involucre de 3 à 4 bractées, dont une beaucoup plus longue que les autres. L'akène est Hsse, plan en dessus, convexe du côté opposé et muni de 3 soies. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche les terrains calcaires, marneux et sahfères de la plaine. Géographie. — Au sud , il habite l'Espagne , la Bar- barie , les Canaries, l'Egypte et la Sénégambie. — Au nord , il est commun dans toute l'Europe jusque dans la Norvège et dans la Finlande australes ; il croît en Angle- terre , en Irlande et aux Feroë. — A l'occident, il vit en Portugal et dans l'Amérique du nord , aux Etats-Unis , dans sciRPi's. 67 les marais du Saskatchawan , à New-Brunswick et à la côte Nord-Ouest. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Cau- case, en Géorgie, en Arabie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï et dans la Dahurie. — On le rencontre aussi à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sénégal Il** "i Écart en latitude '. Nord , Norvège 63 j 52° Occident , Amérique 1 30 O. j Ecart en longitude : On>n<, Dahurie 119 E. I 249° Carré d'expansion 12948 SciRPUS SYLVATiccs, Lin. — Les prairies humides et marécageuses sont quelquefois remplies de cette élégante espèce, dont les ombelles, grandes et étalées, se mêlent aux fleurs roses du Lychnis flos cucitli , au bleu céleste des Myosotis et aux feuilles plissées du Spirœa Ulmaria. Ses rhizomes traçants émettent des tiges triquèlres et garnies de feuilles allongées et creusées en gouttière à leur base. Les fleurs naissent en petits épis verdâtres qui sont eux- mêmes disposés en un vaste corymbe irrégulier, étalé, et entouré de 2 à 3 feuilles irrégulières en forme d'involucre. La floraison se prolonge longtemps, et les stigmates, nubiles avant les étamines , attendent que celles-ci sortent le soir de leurs enveloppes et répandent leur pollen qui se dissémine sur toutes les fleurs qui sont alors épanouies. Le fruit est un akène qui tombe chargé de quelques poils raides. - — 11 fleurit en juin et en juillet. 68 cypéuacées. Nature du sol. — Altitude — Il est indifférent et croît dans tous les lieux assez marécageux ou suffisamment mouillés. Il peut s'élever dans les montagnes jusqu'au-dessus de la région du hêtre. Ledebour le cite dans le Breschtau entre 800 et 1,200^". Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , en Gothie , en Norvège, en Suède, en Finlande, en Angleterre et en Ir- lande. — A l'occident , on le connaît dans l'Amérique du nord , du Canada à la baie d'Hudson , aux sources de la ri- vière de Colombie, dans les montagnes Rocheuses. — A l'orient , il est en Suisse , en Croatie , en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale , dans la Dahurie et à l'île de Sitcha. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» j Ecart en latitude : Nord , Finlande 66 ) 26« Occident, Amérique 125 O.^Ecart en longitude: Orient , Aléoutiennes 180 E. j 305« Carré d'expansion 7930 SciRPCS MiCHELiANUS , Lin. — Il se trouve sur le bord des rivières, dans les prés marécageux et dans les lieux hu- mides. Il est annuel ; sa tige, basse et trigone, porte à sa base quelques feuilles lisses , étroites et courbées en carène. Les fleurs constituent des épillets réunis au sommet de la tige en une tète arrondie accompagnée d'un involucre de 5 à sciRPis. 69 ô bractées longues et étalées. L'akène est nu, triangulaire et blanchâtre. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. - Altitude. — Il est aquatique et pré- fère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , le midi de l'Italie. — Au nord, la France et l'Allemagne. — A l'occident , le Portugal. — A l'orient, l'Autriche, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Russie australe, le Caucase, et la Géorgie jusqu'aux bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40« | Écart en latitude : Nord , Allemagne 49 i 9" Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Géorgie 48 E.i 58« Carré d'expansion 522 SciRPUS COMPRESSES, Lin. — Il est commun dans les lieux humides, dans les prairies oii l'herbe est courte et piétinée. Sa racine est vivace et rampante , et donne nais- sance à des tiges gazonnantes, un peu triangulaires, portant 4 à 5 feuilles planes, linéaires, glabres, engainantes à la base et aussi longues que la tige. Les fleurs sont réunies en un épi terminal , composé lui-même de nombreux épillets comprimés, bruns, alternes, régulièrement disposés sur 2 rangs, et munis à leur base d'une bractée, qui, dans l'épil- let inférieur , s'allonge en une feuille et simule une spathe. L'akène est entouré de soies brunes très-longues. — 11 fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et pré- fère les terrains siliceux , sans être exclu des autres. Il ha- 70 CYPÉRACÉES. bite la plaine ou les montagnes. Ledebour le cite dans le Caucase jusqu'à 2,300™. Géographie: — Au sud, il atteint à peine le midi de l'Italie. — Au nord, il est répandu dans toute l'Europe centrale , dans le Danemarck , la Gothie, la Norvège, dans la Suède et la Finlande australes et en Angleterre oii il a sa limite occidentale. — A l'orient , il existe en Suisse , en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 41" \ Écart en latitude : Nord , Norvège 66 ] 25*' Occident, Angleterre 7 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 97 E. ^ 104° Carré d'expansion 2600 G. ERIOPHORUM. Lin. Distribution géographique du genre. — Les Eriopho^ rum ne sont pas très-nombreux en espèces, car on n'en con- naît encore que 16, mais ils sont remarquables par leur abondance dans les marais et dans les lieux partiellement ou momentanément inondés, et par la blancheur éclatante de leurs aigrettes soyeuses. — On en compte 7 en Europe, toutes du nord ou du centre , ou des montagnes, mais sur ces 7 il y en a 4 qui végètent aussi dans la partie septen- trionale de l'Amérique. — Le Nouveau-Monde, en excluant les 4 espèces qui lui sont communes avec l'ancien, n'en possède plus que 5 , dont 1 de Monte-Video dans l'Améri- ERIOPHOULM. 71 que du sud , et 4 des Etats-Unis , du Canada ou de la par- tie arctique du continent. — 3 Eriophorumhah'itent l'Asie : les Indes orientales , les Sibéries altaïque et du Baïkal. — 1 espèce vit isolée à l'île de la Trinité. Eriophorcm ALPiNUM , Lin. — On le rencontre dans les prairies marécageuses oii il vit en société et forme des touffes fasriculées , solidement fixées au sol par une souche ram- pante qui émet aussi quelques stolons. Les tiges sont vertes, triangulaires, dressées, et accompagnées à leur base de quel- ques écailles vaginales et de petites feuilles sélacées , cour- tes et carénées. Les tleurs, peu nombreuses, forment au som- met de la tige un petit épi ovale, un peu allongé, muni d'une spathe aiguë, foliacée, très-étroite, de la longueur de l'épi. Les écailles florales sont brunes avec une nervure verte au milieu. Les akènes sont aplatis d'un côté, convexes des 2 autres, et couronnés de quelques poils assez longs , la- nugineux et frisés qui font reconnaître la plante de très- loin et lui donnent un aspect des plus curieux. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du soL — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux, volcaniques et détritiques des hautes mon- tagnes vers 1,500™. De Candolle l'indique à 1,400™ dans l'Aubrac et à 2,000™ dans les Alpes. Géographie. — Au sud , il s'arrête dans les Pyrénées et dans le nord de l'Espagne. — Au nord , il est très-dissé- miné dans toute l'Europe jusqu'au fond de la Laponie, oii Wahlenberg le cite commun dans les marais , plus rare dans les montagnes et dans la Norvège ; il est aussi en Angle- terre. — A l'occident, il végète en Amérique , de la baie d'Hudson au lac Mistassin aux Etats-Unis. — A l'orient, on le trouve en Suisse, dans les marais des Alpes inférieures, 72 CYPÉRACÉES. çà et là mais abondant, en Piémont, en Lombardie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans les régions subalpines de la Turquie , dans les Russies arctique , septen- trionale et moyenne, et dans la Sibérie. Limites d'extension de V espèce. Écart en latitude 30« Sud , Espagne 40° Nord, Altenfiord , . 70 Occident, Amérique 115 0."i Écart en longitude: Orient , Sibérie 80 E. j 195« Carré d'expansion 5850 Eriophorum VAGiNATUM , Lin. — Lorsque le botaniste rencontre cette espèce, commune dans les prés tourbeux et marécageux , c'est qu'il atteint une zone froide de la terre , ou un climat du nord qui peut être dû tout aussi bien à l'altitude qu'à la latitude. Il doit s'attendre à rencontrer avec cette espèce le Viola palustris , le Salix lapponum , le Saxifraga slellaris , le Comarum palustre , toutes ces plantes du nord qui aiment la lumière et qui fuient la cha- leur. Sa souche est fibreuse , non traçante et solidement fixée dans la tourbe des marais. Cette racine produit plusieurs tiges droites , fermes , trigones , et garnies de feuilles en- gainantes, un peu renflées à leur partie supérieure , dont le limbe, très-court, est étroit, pointu et triangulaire. L'épi est volumineux , solitaire , droit et non penché , et dépourvu de spathe. Les écailles sont blanchâtres , translucides , et doivent ce caractère à un joli réseau de grandes cellules vi- des. Chaque écaille protège une fleur à 3 étamines, à style trifide, à stigmates allongés et papillaires. L'akène est brun, •oblong , entouré d'une touffe de poils réunis à la base , qui ERIOPHORIM. 73 s'allongent beaucoup pendant la maturation et forment bien- tôt de beaux panaches blancs et légers comme la neige , mais qui n'appartiennent qu'au sommet et au milieu de l'épi, car sa base est stérile. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît dans les terrains siliceux , volcaniques et tourbeux des montagnes , entre 1,200 et l.TOO"*. De Candolle le cite à 30"" en Anjou et à 1,400™ autour des lacs de l'Aubrac. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 2,400 et 2,800". Géographie. — Au sud , il atteint comme le précédent les Pyrénées et une partie de l'Espagne. — Au nord , on le rencontre partout dans les lieux élevés jusque dans les ma- rais tourbeux de toute la Laponie et même au cap Nord ; il est en Angleterre , en Irlande , et dans tous les archipels an- glais et danois. — A l'occident , il est très-répandu dans l'A- mérique du nord : au Groenland , à Terre-Neuve , au Ca- nada , au fort Entreprise , au Saskatchawan , au lac Huron. — A l'orient , il végète en Suisse , en Piémont, en Lom- bardie , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans toute? les Russies et toutes les Sibéries et dans l'île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne 40" i Ecart en latitude : Nord, Sibérie arctique 76 i 36" Occident , Amérique 130 O. I Ecart en longitude: Onenf, Iles Aléoutiennes, .. . 180 E.-' 310° Carré d'expansion 11 160 Eriophguujh LATiFOLiLM, Hopp. — Il est commun dans les marais où ses brillantes aigrettes , exposées aux rayons 74 CYPÉRACÉES. du soleil et mobiles au moindre souffle des vents, donnent à ces lieux tourbeux un aspect des plus agréables. Sa racine est courte , très-solide, oblique et sans stolons. Sa tige est cylindrique , dressée , munie de feuilles engainantes à leur base , à limbe plan et triangulaire au sommet. On voit à la partie supérieure de ces tiges , une spalhe formée par 2 bractées lancéolées, brunâtres et inégales, d'où s'échap- pent 7 à 8 épillets suspendus par des pédicelles inégaux qui parfois se subdivisent aussi à leur sommet , et portent des spalhes secondaires d'oii sortent de nouveaux épillets moins volumineux que les autres. Les écailles des fleurs sont brunes. Lors de la fécondation , les stigmates s'allongent et sortent de ces écailles , en commençant par le sommet de l'épi; un peu plus tard, on aperçoit les anthères de ces mêmes fleurs qui grandissent parallèlement comme dans les Carex , et répandent indistinctement leur pollen sur toutes les fleurs de l'épillet. Les pédicelles se développent pendant la maturation ; ils deviennent encore plus inégaux , et les épillets , enveloppés de leurs blanches aigrettes , y restent longtemps suspendus. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, indif- férent , et recherche seulement les terrains tourbeux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 600 et 1,200'". De Candolle l'indique à 0 en Hol- lande et en Languedoc, et à 2,000™ au Galibier. Géographie. — Au sud , il habite la France, le nord de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , il est très- commun dans toute l'Europe centrale et dans la Scandina- vie, jusque dans la Laponie australe. On le trouve en An- gleterre, en Irlande, aux Feroë , en Islande et en Finlande. — A l'occident , il existe en Portugal et au Groenland. — A l'orient, il vit en Suisse, dans les marais profonds et ERIOPHORUM. 75 froids des Alpes inférieures , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Bosnie, dans le Caucase , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale, en Dahurie, dans le pays des Tschukhis , au Kamtschatka et à l'île de Sitcha. Limites d'extension de Vespèce. 5mc?, Midi de l'Italie 40"^ | Écart en latitude: AVrf, Islande 66 ) 26° Occident , Groenland 60 O. ] Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. ) 240» Carré d'expansion 2640 Eriophoroi angcstifolicm , Roth. — Cette plante ressemble à la précédente , et croît comme elle dans les prés humides et marécageux , disséminée, mais souvent accom- pagnée du Menyanlhes Irifoliata , de VOrchis latifolia , de VEqiiisetum sylvalicum , du Caltha palustris , etc. Elle diffère de VE. lalifoUum par ses feuilles plus étroites , linéaires, pliées en gouttière dans toute leur longueur, et par ses épillets dont les pédicelles sont toujours simples, plus allongés, plus solides et moins penchés. Ses écailles sont scarieuses, d'un gris blanchâtre , bordées de blanc, et les aigrettes de ses graines sont encore plus longues et plus légères. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains siliceux , volcaniques, tourbeux et détritiques des plaines et des montagnes. Nous le trouvons entre 800 et 1,200™. De Candolle le cite à 0 à Nice et à 1,600™ au Lautaret. Géographie. — Il n'est pas plus méridional que les autres: au sud , il ne dépasse pas le nord de l'Espagne et le midi 76 CYPÉUACÉES. de l'Italie. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe , dans toute la Scandinavie, jusque dans la Laponie oij il est commun dans les marais, même dans les montagnes. Aux îles Loffoden, il s'élève encore à 200™. On le rencontre en Angleterre , en Irlande , dans tous les archipels et en Islande. — A l'occident, il habite le Groenland , le Canada, l'île Melville, les montagnes Rocheuses et toute l'Amérique arctique. — A l'orient, il existe en Suisse, en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans les Russies arctique , septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries arctique , de l'Oural , de l'Altaï, du Baï- kal, en Dahurie et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40° | Ecart en latitude : iVorrf, Melville 75 ( 35° Occident et Orient 360 ( ,^ ° ( 360« Carré d'expansion. 12600 Eriophorum GRACILE, Koch. — II vit disséminé, comme la plupart des Eriophorum , dans les prés mouillés et les marécages où il est souvent associé à VOrchis incarnata , au Caltha palustris , à VEpilobium palustre , au Carex limosa, à VAndromeda poUifoIia, etc. Sa racine est arti- culée et rampante ; sa tige est droite , un peu triangulaire, grêle et munie de quelques feuilles filiformes, triquètres , comprimées au sommet , molles et dressées. Ses épillets , assez nombreux et dressés lors de la floraison , sont portés sur des pédoncules pubescents, et restent constamment moins volumineux que ceux des autres espèces , lors même qu'ils CAREX. 7i sont ornés de leurs soies blanches et légères , mais plus courtes que dans les espèces précédentes. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons dans les terrains siliceux , volcaniques et tourbeux des montagnes entre 800 et 1,200'°. De Candolle le cite à 30"» en Anjou et à 1 ,400 autour des lacs de l'Aubrac. Géographie. — Au sud, il paraît atteindre sa limite dans l'Aveyron et dans la Bosnie. — Au nord , il vit disséminé en France, en Belgique, en Allemagne, en Scandinavie, iusque dans les marais profonds et couverts d'eau de la La- ponie suédoise, et en Angleterre. — A l'occident, il se trouve au Saskatchawan, dans l'Amérique arctique. — A l'orient, il existe en Suisse, en Piémont, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Russies arctique, septen- trionale et moyenne , dans la Sibérie du Baïkal et à l'île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Bosnie 44° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ^ 26» Occident, Amérique 120 O.j Ecart en longitude: Orient , Aléouliennes 180 E.^ 300*> Carré d'expansion 7800 G. CAREX, Lin. Distribution géographique du genre. — Le type origi- nal des Carex a été répandu à profusion sur la terre et des- tiné à habiter ses zones tempérées , mais surtout ses régions les plus froides ou ses plus hautes montagnes. Rien n'est élégant dans ces plantes , dont plus de 500 espèces sont dispersées dans toutes les parties du monde, et rien de 78 CYPÉKACÉES. saillant n'attirerait l'attention sur elles, si on ne les voyait se réunir en sociétés nombreuses et montrer de bonne heure leurs épis bruns ou fauves, portant leurs étamines d'un jaune d'or. Sans eux , les marais des régions glacées n'of- friraient aucune trace de verdure; sans eux, les oiseaux du nord manqueraient de ces plantes aquatiques oii ils éta- blissent leur demeure et qui sont à la fois leur refuge et leur asile pour toute la belle saison. Dans nos climats tempérés nous voyons avec plaisir les Carex montrer leurs fleurs pré- coces sur les pelouses encore jaunies par l'hiver, ou s'éten- dre en cordons de verdure sur le bord des ruisseaux et des marais. — L'hémisphère boréal , ayant des terres plus étendues , qui s'approchent des régions polaires , est aussi celui qui offre le plus grand nombre de Carex, car sur • 522 espèces cataloguées, 65 seulement sont citées dans l'hémisphère austral. L'Europe est la contrée la plus favorisée par ces plantes ; environ 200 s'y développent, mais nous de- vons dire que sur ce nombre, près de 50 vivent dans l'Amé- rique du nord et se trouvent aussi dans la partie septentrio- nale de l'Asie. On pourrait partager ces végétaux en 3 grou- pes : le plus nombreux , le plus important sans contredit occupe les plaines du nord , la Scandinavie entière et sur- tout la Laponie. Un autre groupe est celui des Careo; alpins, qui s'élèvent très-haut dans toutes les montagnes et qui présentent des formes très-variées , d'une extrême délica- tesse. Puis enfin viennent les Carex des pays chauds, qui vivent en Italie , en Espagne , en Portugal , en Sicile , en Grèce , et qui traversent même quelquefois les mers pour arriver en Barbarie , aux Canaries et à Madère. Une partie des espèces du nord arrive jusque dans l'Allema- gne , la Bohême , la France , le Tyrol , la Hongrie. La plu- part des Carex méridionaux s'étendent aussi un peu du côté CAREX. 79 du nord, et, au moins vers le centre de l'Europe ; on pourrait même considérer tous ceux qui atteignent le midi de la France , l'Espagne et l'Afrique boréale , comme des types qui se sont étendus vers le raidi , mais qui n'en sont pas originaires. Enfin plusieurs d'entre eux se trouvent dans toute la longueur du trajet qui sépare l'Algérie de la La- ponie. — Les espèces de l'Amérique du nord sont au nom- bre de 150; toutefois, en se rappelant que parmi les 200 européennes il y en a 50 qui sont aussi américaines, l'équi- libre sera rétabli entre les 2 contrées , c'est-à-dire que l'on comptera 150 de chaque côté et 50 communes à la partie nord et tempérée des 2 mondes. A l'exception de quelques espèces disséminées aux Antilles , toutes les autres sont des Etats-Unis et surtout du Canada , jusqu'à la baie d'Hud- son, et même jusqu'à l'île Melville, de l'Amérique russe, et de ces vastes contrées boisées ou stériles qui séparent le Canada des régions polaires. — L'Amérique méridio- nale a aussi ses Carex, dont on cite 26 espèces. Ils se trou- vent presque tous dans les montagnes du Chili , du Brésil, du Pérou, à Monte-Video, à Buenos- Ayres, sur les terres Magellaniques et aux Malouines, mais dispersés et bien moins nombreux que dans l'hémisphère opposé. — Les espèces asiatiques dépassent aussi le chiffre de 100. Les grands centres sont aux Indes orientales, au Népaulet dans la Sibérie. Elles sont aussi fréquentes à la Chine , au Japon , au Kamtschatka, en Dahurie et dans les îles Aléou- tiennes. Le Caucase, la Géorgie, la Syrie , ont aussi quel- ques Carex , mais cette partie de l'Asie qui avoisine ou l'Europe ou l'Afrique est bien moins riche que l'Asie sep- tentrionale. — L'Océanie, si féconde en Cladium et en quel- ques autres genres de Cypéracées, a encore 27 à 28 Carex. Us sont surtout de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle- 80 CYPÉRACÉES. Zélande ; quelques-uns se trouvent aux îles Mariannes , aux îles Sandwich et aux Philippines. — L'Afrique est trop chaude et trop sèche pour avoir beaucoup de Carex ; on en cite 24 , dont 8 du cap de Bonne-Espérance , 7 des Açores , 3 de Mascarègne , les autres de l'Afrique boréale ou de l'Ethiopie , de l'Abyssinie et de Madère. Cauex Davalliana , Smith. — On le trouve disséminé dans les prés humides. Sa racine est courte , fibreuse et ga- zonnante. Sa tige est droite, filiforme , garnie de quelques feuilles sétacées , très-étroites et rudes au loucher ; cette tige est terminée par un épillet solitaire et dioïque. Les mâles sont plus grands et présentent des anthères très-écar- tées et vacillantes. Les femelles, plus petites, ont les stig- mates très-étalés. On rencontre quelquefois des épis qui renferment des fleurs des deux sexes; les utricules qui con- tiennent les graines sont sessiles, dressés d'abord , étalés ensuite , puis réfléchis et terminés par une pointe. L'akène est oblong et obtus. — Il (leuriten mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires , compactes et marneux , sans être exclu des au- tres. Il vit en plaine et dans les montagnes. Nous le trou- vons dans la Lozère vers 600'". De Candolle le cite à 100™ à Mayence et à 2,000"" dans les Alpes et dans les Pyrénées. Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'à la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud, il reste dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vit en Belgique , en Allemagne , en Angleterre et en Irlande où il trouve sa li- mite occidentale. — A l'orient, il existe en Suisse , en Autriche , en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l'Altaï. CAUEX. 81 Limites d'extension de r espèce. Sud, Midi de iltalie 40° |Ecart en latitude : iVbrc^, Angleterre 53 ) 13° Occident, Irlande 12 O.] Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. i 109» Carré d'expansion 1417 Carex pdlicaris, Lin. — Il habite les lieux maréca- geux, le bord des lacs , et vit assez dispersé et toujours assez rare. Sa racine est fibreuse , un peu traçante. Ses feuilles sont minces, longues, glabres, dressées et un peu pliées en gouttière. La tige, gf-êle et cylindrique, s'élève au-des- sus des feuilles et se termine par un seul épi monoïque. Les fleurs mêles sont au sommet, les femelles à la base. Les écailles sont brunes et ovales; elles s'entr'ouvrent, dans cette espèce comme dans toutes les autres , pour laisser sortir 3 anthères qui se fendent latéralement, en repliant plus ou moins leurs parois. En même temps les stigmates , gémi- nés ou ternes , étendent leurs lobes papillaires et se recou- vrent, ainsi que l'épillet lui-même, d'un pollen jaune et granuleux ; cette opération se continue plusieurs jours , parce que les écailles s'ouvrent successivement de la base au sommet. Les utriculessont fauves, luisants, ponctués et réflé- chis à l'époque de leur maturité. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé- rent, il habite les plaines et les montagnes. M. Léon Du- four l'a trouvé sur les pics d'Anie et d'Amoulat dans les Pyrénées. De Candolle l'indique à 0 en Bretagne, et à 1,800" dans les Alpes ainsi que dans l'Auvergne ; nous l'avons vu dans les montagnes de l'Aubrac.Wahlenberg le cite en Suisse jusqu'à la limite des hêtres et toujours assez rare. IX 6 82 CYPÉRACÉES. Géographie. — Au sud , il vit dans les Pyrénées et dans l'Espagne boréale. — Au nord , il est plus répandu et se rencontre dans toute TEurope centrale , en Danemarck , en Golhie , en Norvège , dans la Suède et dans la Finlande australes, en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident, il reste en Islande. — A l'orient, il habite la Suisse, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie , le Caucase , la Géorgie , les Russies septen- trionale et moyenne , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sm^;, Espagne 42° | Ecart on latitude : iVorrf, Islande 66 j 24° Occident, Islande 24 0. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. j 140» Carré d'expansion 3360 Carex PAiciFLORA, Light. — Ce carex végète dans les lieux très-mouiilés et très-marécageux , sur les bords tour- beux des lacs. Sa racine est courte et rameuse , pourvue de fibres jaunâtres et flexueuses. Sa tige est simple, grêle, dressée, un peu triangulaire, et garnie à sa base de 3 à 4 feuilles engainantes, linéaires , pointues et pliées en gout- tière. L'épi est terminal et solitaire , d'un fauve pâle , mo- noïque, portant seulement 4 à 5 (leurs, dont les 2 ou 3 in- férieures femelles , et les 2 supérieures mâles. Les utricules sont écartés, jaunâtres, terminés par un petit bec allongé, et réfléchis. Les akènes sont triangulaires. — Il fleurit eu mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — 11 est aquatique, mais il préfère les terrains siliceux des montagnes. Nous le trou- CAREX . 83 vons en Auvergne jusqu'à 1 ,000™ , au milieu des Sphag- num. De Candolle le cite à 300™ dans les fagnes de Cor- donne, et à 2,000™ au mont Cenis. Géographie. — Au sud , il reste sur le plateau central de la France , dans la Lozère et dans le nord de l'Italie. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Europe y compris la Laponie et l'Angleterre, mais non les archipels. — A l'occi- dent, il est cité en Amérique, à Terre-Neuve, dans les montagnes Rocheuses et à l'île de Sitcha. — A l'orient, il est en Suisse , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce . Sud , France 44° ] Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 i 26o Occident, Aléoutiennes 180 0. i Ecart en longitude : Onen/, Russie moyenne 30 E.i 2ip° Carré d'expansion 5460 Carex gynomane, Bertol. — Il croît dans les lieux hu- mides, sur le bord des chemins, sur les sables des rivières. Sa racine est fibreuse et gazonnante. Sa tige est grêle , dressée , à 3 angles. Ses feuilles sont planes , carénées, linéaires et pointues. Les fleurs sont réunies en 2 à 4 épil- lets grêles , lâches el écartés , qui pourtant se rapprochent en un seul épi terminal, dont l'épillet inférieur s'éloigne un peu par l'allongement de son pédicelle. Ces épillets sont mâles au sommet, femelles à la base. Les écailles des fleurs femelles sont d'un vert pâle, bordées de fauve. Les utri- cules sont amincis à leurs 2 extrémités. L'akène est brun, ovoïde, ponctué et tronqué à son extrémité. — II fleurit en mai et en iuin. 84 CYPÉRACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et reste en plaine. Géographie. — Ce Carex est du petit nombre de ceux qui recherchent les régions méridionales. Il a sa limite nord dans la Lozère , et s'étend au sud en Corse et en Grèce. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il est en Italie , en Dalmatie , en Croatie et en Turquie. Limites d' extension de l'espèce. Sud , Grèce 38® | Ecart en latitude : Nord , Lozère 44 j 6® Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude : Orient, Grèce 22 E.) 32» Carré d'expansion 192 Carex chordorrhiza , Ehrh. — On le rencontre sur le bord des lacs tourbeux des montagnes , dans les îles cou- vertes de Sphagmim , où il vit avec le Carex limosa , le Drosera inlermedia , le Lycopodium immdalum, le Scheu- chzeria palustris , etc. Son rhizome est étendu sur la vase, il est de couleur brune et ressemble à une longue racine qui , d'espace en espace, émet des radicelles et des chaumes de sa partie supérieure. Ces chaumes sont droits, triangu- laires , nus à leur partie supérieure , et munis à leur base de feuilles planes, linéaires, pointues, engainantes, dont les plus extérieures dégénèrent en gaines aphylles. Les épil- lets, au nombrede 2 ou 3, mâles au sommet, femelles à la base, sont réunis à la partie supérieure de la tige. Les 2 in- férieurs sont appliqués sur celui du sommet. Les écailles et les bractées sont d'un roux brillant. Les utricules sont semi-globuleux, très-bossus , arrondis sur les côtés et sans CAUEX. 85 angles. L'akène est grisâtre et arrondi au sommet. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du soL — Allitude. — Il recherche les terrains aquatiques et détritiques, sans tenir compte de la nature chi- mique de la roche sous-jacente. — Il préfère les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 1,000 et 1,400"°. De Candolle le cite à 200™ à Kaisersiautern , et à 1,400™ dans le Jura. Géographie. — Au sud , il a sa limite sur les montagnes de l'Aubrac. — Au nord , il existe dans toute l'Europe , mais disséminé comme toutes les plantes qui ont besoin d'une station spéciale pour végéter. Il atteint les marais aqueux et profonds de la Laponie. — A l'occident, il se trouve en Amérique , à la baie d'Hudson , au fort Cumberland , au lac Vinipeg , à Norwai-house et à Carlton-house , au Groen- land. — A l'orient, il est en Suisse, oîi Wahlenberg dit qu'il fleurit en octobre, en Autriche , en Hongrie, dans les Russies arctique , septentrionale et moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , France 44" ; Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 26» Occident , Amérique 1 25 O. ) Ecart en longitude : Omn<, Russie moyenne.*. .. . 58 E.-' 183» Carré d'expansion 4758 Carex divisa, Huds. — Il vit sur le bord des eaux , dans les marais et quelquefois sur les coteaux. Sa racine est rampante et rameuse. Sa tige est grêle, triangulaire , munie à sa base de feuilles linéaires , redressées et souvent plus longues que la tige. Les Heurs constituent 5 à 6 épillets, 86 CYPÉRACÉES. ovales , serrés, la plupart femelles, et dominés par le supé- rieur qui porte les fleurs mâles. Tous ces épillets sont réunis en un seul épi divisé , accompagné d'une longue feuille acé- rée. Les écailles sont brunes, les 2 stigmates sont très-longs. L'utricule est ovale, aigu, bordé d'une membrane vers le sommet et appliqué contre l'axe de l'épi. L'akène est ovale et comprimé. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains salifères et les lieux arrosés par les sources minérales. Il pré- fère la plaine, cependant Ledebour le mentionne dans le Ta- lûsch à 1,300™. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Espagne, aux Canaries , en Algérie jusque dans le Sahara, en Egypte. — Au nord, il végète en Angleterre et en Is- lande.— A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, on le connaît en Autriche, en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , en Géorgie , dans le Taliisch , sur les rivages de la mer Caspienne , dans la Russie moyenne, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Egypte 29» | Ecart en latitude • iVorrf, Angleterre 54 J 25*^ Occident, Canaries 18 0.| Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 78« Carré d'expansion 1950 Carex disticha , Huds. — On le trouve dans les ma- rais , dans les prés humides , sur le bord des fossés. Sa racine est longue et traçante, produisant des fibres simples et soli- des. Sa tige est dressée, triangulaire, à angles rugueux, et CAUEX. 87 munie à sa base de feuilles étroites, carénées, d'un vert pâle un peu glauque. La tige est terminée par un épi composé d'un grand nombre d'épillets, dont les inférieurs et le supé- rieur sont femelles , tandis que ceux du milieu sont mâles. Cet épi est brun , obtus , accompagné de bractées ovales. L'utricule est muni d'une petite aile très-étroite et denticu- lée. L'akène est elliptique et comprimé. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, indif- férent, et habite la plaine. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es- pagne et en Grèce. — • Au nord , il existe en Belgique , en Allemagne , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , dans la Suède et la Finlande australes. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce 38° \ Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 î 22" Occident , Portugal 10 O.) Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 23 E. ( 33" Carré d'expansion 726 Carex vulpina , Lin. — Il est extrêmement commun et se trouve dans tous les lieux humides , dans les marais , sur le bord des fossés , des étangs , dans les bois ombragés et marécageux. Sa racine est fibreuse, et ses feuilles, allongées et rudes sur les bords, presque toutes radicales, sont réunies en gros gazons serrés et touffus qui font saillie sur le sol au-dessus des Graminées. Sa tige est haute, droite , nue , 88 CYPÉRACÉES. nettement triangulaire et rude sur ses angles; elle est ter- minée par un gros épi verdâtre composé lui-même d'un grand nombre d'épillets androgynes où les fleurs mâles occupent le sommet et les fleurs femelles la base. Cet épi est hérissé de petites pointes dures et distantes provenant de bractées si- tuées à la base de chacun des épillets. Les utricules sont oblongs , fendus, pointus et divergents à l'époque de leur maturité. L'akène est brun, luisant, comprimé et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent, il s'élève peu dans les montagnes sans en être absolument exclu. Géographie. — Au sud, il existe en France, dans le midi de l'Espagne, aux Canaries et à Madère.— Au nord, il oc- cupe toute l'Europe centrale , leDanemarck , la Gothie , la Norvège . la Suède et la Finlande australes , l'Angleterre , l'Irlande , les Hébrides et l'Islande. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30» i Ecart en latitude : Nord , Islande 66 \ 36« Occident , Madère 19 0.| Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal 1 16 E. j 135» Carré d'expansion 4860 Carex muricata , Lin. — Il croît dans les prairies hu- mides, sur la lisière des bois, où il forme de petites touffes à CAUEX 80 racines courtes et fibreuses. Ses feuilles sont minces , étroi- tes, plus courtes que celles du C. vulpina. Sa tige est droite, triangulaire et terminée par un épi oblong, souvent inter- rompu à la base, et composé de 6 à 8 épillets presque glo- buleux dont les inférieurs sont très-écartés. Chaque épillet est mâle au sommet. Les utricules sont très-divergents. L'akène est blanchâtre, ponctué et lenticulaire. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent, et vit dans les plaines et dans les montagnes. M.Bois- sier le cite en Espagne entre 1,600 et 1,800™. Wahlenberg l'indique en Suisse jusque dans la région subalpine. Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es- pagne , en Algérie, aux Canaries et à Madère. — Au nord, il est disséminé dans l'Europe centrale , en Danemarck, en Gothie , en Norvège, en Suède, en Finlande, en Angle- terre, en Irlande , mais non dans les archipels. — A l'occi- dent, il est en Portugal et en Amérique , aux Etats-Unis et à la côte nord-ouest, selon Douglass. —A l'orient, il croît en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° i Ecart eu latitude : iVor(/, Islande 66 ( 36° Occident , Amérique 130 O. ( Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. j 227* Carré d'expansion 8172 Carex divulsa , Good. — On le trouve dans les haies , 90 . CYPÉUACÉES. sur le bord des chemins ombragés , dans les lieux humides. Il ressemble au précédent et il a , comme lui , une racine fibreuse et des feuilles allongées , étroites et rudes sur les bords. Sa tige est faible, triangulaire, plus courte que les feuilles. Son épi est allongé et ensuite penché. Il est com- posé de 5 à 7 épillets assez distants, les inférieurs surtout, ovales, sessiles, portant à la fois des Heurs mâles et des fleurs femelles, toutes munies d'écaillés blanchâtres, prolon- gées en pointe et munies d'une nervure verte. Les utricules sont courts, ovales, fendus au sommet, dressés d'abord , puis divergents. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, indif- férent et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne et aux Canaries. — Au nord, il vit en Belgique, en Allemagne , en Danemarck , dans la Gothie australe et en Angleterre. — A l'occident , il est aux Canaries. — A l'o- rient , il existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalma- tie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude : Nord, Golbie 56 j 26° Occident , Canaries 18 0.-\ Ecart en longitude : Omn?, Sibérie altaïque 97 E.j llS» Carré d'expansion 2990 Carex teretiuscula , Good. — On le rencontre dans les marais et dans les prairies tourbeuses. Sa racine est CAREX. 91 faible et oblique. Sa tige est grêle , dressée. Ses feuilles sont vertes, linéaires, rudes sur les bords et pointues. Les fleurs sont réunies au sommet de la tige en un épi composé d'épillets nombreux , ovoïdes et mâles au sommet. Les utricules sont petits, durs, d'un brun foncé et luisant. L'a- kène est fauve et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent , et vit en plaine et dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa- gne, aux Canaries. — Au nord, dans toute l'Europe, y compris la Laponie et l'Angleterre. — A l'occident, il est cité en Amérique, au fort Cumberland et dans les monta- gnes Rocheuses. — A l'orient, on le trouve en Suisse , en Lombardie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30° | Écart en latitude : Nord, Laponie 69 j 39» Occident, Amérique 136 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Lithuanie 30 E. ) 160° Carré d'expansion 6240 Carex paniculata, Lin. — Il habite les prés maréca- geux , les prairies tourbeuses , où il enfonce ses racines courtes et fibreuses, et où il forme de larges gazons serrés et peu élevés. Ses feuilles sont longues , pliées en carène. Ses tiges sont droites , triangulaires , rudes sur les angles et moins élevées que les feuilles ; elles sont terminées par une panicule composée d'épillets rameux qui se subdivisent eux-mêmes en spicules arrondis et bruns, dont les supérieurs 92 CYPÉIIACÉES. sont mâles. Les utricules sont petits, étalés, bruns et lui- sants. L'akène est brun , comprimé et ponctué. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 11 est aquatique et re- cherche les terrains tourbeux et détritiques de la plaine et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à IjâOO'". Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'à la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud , il vit en France , dans les Pyré- nées et aux Canaries. — Au nord , il se trouve dans toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie y compris la Lapo- nie , où il est rare , en Angleterre , en Irlande et aux Orca- des. — A l'occident , il croît en Portugal et dans le nord de l'Amérique. — A l'orient , il est en Suisse , en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Bosnie, dans le Caucase, dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30*^ ) Ecart en latitude : iVorf/ , Laponie 67 ) 37« Occident , Amérique 120 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural. ... 74 E. j 194° Carré d'expansion 7178 Carex Schreberi , Schrank. — On le trouve «ur les coteaux et sur le bord des chemins , dans les lieux incultes , où il vil en petites sociétés. Sa racine est longue et traçante , articulée et garnie de fibrilles à chacune de ses articulations. La tige est grêle , droite ou un peu courbée , garnie de feuil- les canaHculées, subulées et rudes au sommet. L'épi est terminal et composé de 5 à 6 épillets bruns , cyhodriques CAUEX. 93 et pointus à leur extrémité, et qui deviennent ovoïdes pen- dant la maturation. Ces épiilets sont mâles dans leur partie inférieure et femelles au sommet. Les bractées sont lancéo- lées, pointues et plus courtes que les épiilets. L'utricule est ovoïde, un peu dentelé sur le bord. L'akène est brun, elliptique , comprimé et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout , mais il préfère les terrains siliceux , sablonneux et graveleux , les sables maritimes. — Il reste en plaine. Géographie. — Au sud , il croît en France , dans le midi de l'Italie et en Algérie. — Au nord , il vit en Belgique, en Allemagne et dans la Gothie boréale. — A l'occident, il existe en Bretagne, à Nantes. — A l'orient, il habite la Suisse , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Bosnie, le Caucase , la Tauride , les Russies moyenne et australe , la Sibérie de l'Altaï et leKamtschatka. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35° ^ Ecart en latitude : Nord, Golhie 59 j 24" Occident , France 5 0.) Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 170 E. j 175« Carré d'expansion 4200 Carex remota, Lin. — Il habite les lieux humides et ombragés, les haies, la lisière des bois, et se présente en touffes volumineuses et saillantes, à racines fibreuses. Ses feuilles sont très-longues , étroites, radicales ou caulinaires; ces dernières , qui jouent le rôle de bractées, partent des in- flexions de la tige et dépassent sa hauteur. A leur aisselle 94 CVPÉUACÉES. se trouvent 4 à 5 épillets sessiles , dont les derniers ou su- périeurs sont hermaphrodites ou mâles ; quelquefois tous ces épillets sont androgynes. L'utricule est ovale , aigu, den- telé sur ses bords. L'akène est jaunâtre , ovale et comprimé. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et re- cherche les sols humides et détritiques des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, il existe en France , en Espa- gne et en Grèce. — Au nord , il se trouve dans toute l'Eu- rope centrale, dans toute la Scandmavie, la Laponie excep- tée, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il vé- gète à Terre-Neuve et dans les contrées septentrionales et boisées du Canada. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale et moyenne , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï , et dans l'île de Sitcha. Limites d'extension de V espèce. Sud , Grèce 38** | Ecart en latitude : Nord , Norvège. 65 j 21° Occident, Aléoutiennes 180 O. ) Ecart en longitude: Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 277** Carré d'expansion 7479 Cauex stellulata, Good. — Il est commun dans les prairies tourbeuses , dans les clairières des bois marécageux. Sa racine est fibreuse ; ses tiges , réunies au nombre de 3 à 5 , sont triangulaires et munies de feuilles étroites , poin- tues , rudes sur les bords principalement, réunies au bas de CAREX. 95 la tige , mais la dépassant souvent en hauteur. Les épis , au nombre de 3 à 4 , sont séparés , ovales , sessiles et accom- pagnés chacun d'une bractée qui, dans l'épi inférieur , est une véritable feuille. Ces épis sont tous androgynes.Les utri- cules sont ovales, pointus, jaunâtres et divergents, cons- tituant un groupe de fruits étoiles. L'akène est brun, ovale, comprimé et obtus. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains mouillés , tourbeux et détritiques , mais il est indifférent à leur nature chimique. Il croît dans la plaine et surtout dans les montagnes. Nousletrouvonsen Auvergne jusqu'à 1 ,300™. M. Boissier le cite en Espagne dans la région alpine, et Wah- lenberg le cite en Suisse jusqu'au-dessus de la limite du hêtre. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne et en Algérie. — Au nord , il se trouve dans toute l'Eu- rope, même en Laponie dans les lieux humides et herbeux inféralpins du Nordiand , aux Loffoden , en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Orcades et aux Feroë. — A l'occident , il vit en Portugal , au Canada , dans les mon- tagnes Rocheuses et aux îles Aléoutiennes. — A l'orient, il habite la Suisse , l'Italie , la Croatie , la Hongrie , la Tran- sylvanie, la Roumélie , le Caucase, toutes les Russies , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie '65^ \ Ecart en latitude : JVorJ, Iles Loffoden 68 j 33« Occident, Aléoutiennes 180 | Ecart en longitude: Orient , Sibérie altaïquo 97 E. j 277» Carré d'expansion 9141 96 CYl'ÈRACÉES. Carex LEPORiNA , Lin. — Il habite les pelouses et les pacages humides, oii il se montre en petits gazons serrés, à racines fibreuses et non traçantes. Ses feuilles sont étroites , rudes , fasciculées et radicales. La tige est droite et trian- gulaire , terminée par un épi panaché de roux et de vert , ovale-oblong , et formé lui-même de 5 à 6 épillets ovales et obtus. L'épi est presqu'entièrement femelle et porte seule- ment quelques fleurs mâles à sa base. L'utricule est verdâtre, convexe et terminé par un bec bifide. L'akène est blanchâ- tre et aplati. — H fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , primitifs , volcaniques et détritiques des plaines et surtout des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jus- qu'à t,500™. Ramoud le cite sur les pentes du pic du midi et jusque sur le double sommet de cette montagne à près de 3,000"". M. Boissier l'indique en Espagne entre 1,800 et 2,500'". Géographie. — Au sud , il végète en France, en Espa- gne et en Algérie. — Au nord , il existe dans toute l'Eu- rope centrale, dans toute la Scandinavie jusqu'aux îles Lof- foden , en Angleterre , en Irlande , en Islande , aux Hébri- des et aux Shetland. — A l'occident , il est en Portugal , au Groenland , dans les montagnes Rocheuses. — A l'orient , il vit en Suisse , en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï , du Baïkal et orientale. — Il est aussi indiqué aux îles Malouïnes. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie 3.y 1 Écart en latitude : Hord , Iles Loffoden 08 33° CAREX. 97 Occident, Amérique 130 O. ^. Ecart en longitude : Onewf, Sibérie orientale 160 E.j 290« Carré d'expansion 9570 Carex elongata , Lin. — Il croît le long des ruisseaux, sur le bord des étangs , oii il forme des gazons assez serrés, composés de feuilles droites, allongées, planes, carénées, rudes sur les bords et d'un vert gai. Les tiges, à peine plus hautes que les feuilles, sont droites, à 3 angles rudes et se terminent par 6 à 12 épillets sessiles , oblongs, roussâtres , un peu espacés et accompagnés de bractées ovales et aiguës. Les utricules sont pâles et divergents. L'akène est fauve, lisse, ovale et obtus. — II fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains aquatiques et siliceux des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud, il se trouve dans le nord de l'Es- pagne et en Grèce. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Europe jusque dans la Laponie australe , en Angleterre et en Islande , où il a sa limite occidentale. — A l'orient , il croît en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans les Eussies septentrionale et moyenne , dans la Sibérie de l'Oural , en Dahurie et dans les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 38*> ) Ecart en latitude : iVorrf, Laponie 66 j 28° Occident , Islande 24 O. l Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E.i 204° Carré d'expansion 5712 Carex canescens , Lin. — On le trouve dans les prai- IX 7 98 CYPÉRACÉES. ries marécageuses, sur le bord des lacs et quelquefois sur les coteaux. Il forme de petits gazons à racines fibreuses, à feuilles étroites, pointues, rudes sur leurs bords et d'un vert pâle. La tige est droite, triangulaire, plus longue que les feuilles, et terminée par 5 à 7 épillets distincts, sessiles, ova- les et accompagnés d'une bractée blanchâtre. Ces épillets sont mâles à la base et femelles au sommet. Les utricules sont dressés , verdâtres et ponctués. L'akène est lisse , fauve et obtus , un peu comprimé. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains aquatiques et siliceux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,400™. Ledebour le cite dans le Caucase à 2,200™. Géographie. — Au sud , il existe en France , assez rare , et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on le rencontre dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie jusqu'aux îles Loffoden , en Angleterre , en Irlande et en Islande. — A l'occident, on le trouve dans le nord de l'Amérique. — A l'orient , il végète en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase , dans les Russies arcti- que , septentrionale et moyenne , dans les Sibériesde l'Ou- ral, de l'Altaï, du Baïkal , au Kamtscliatka et à l'île de Sitcha. — Il est indiqué aussi au détroit de Magellan , au port Famine , et commun aux Malouïnes. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Italie 40« | Ecart en latitude : iVord, Pays des Samoyèdes.. . 70 j 30*» Occident , Canada 75 O. | Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. ) 255» Carré d'expansion 7650 CAREX. 99 Carex vcLGARis, Ffies. — Il est commun dans les ma- rais, sur le bord des fossés et dans les prairies humides. Il vit en société et forme souvent de petits gazons. Sa racine est rampante ; ses feuilles sont étroites , flasques , étalées , dé- pourvues de gaines. Ses tiges sont plus ou moins hautes et munies de 2 à 5 épis très-distincts , dont 1 et rarement 2 mâles, les autres femelles ou quelquefois androgynes ayant les fleurs mâles au sommet. Les stigmates sont allongés et plus longs que l'utricule , tandis que les écailles sont plus courtes. Les utricules sont imbriqués sur plusieurs rangs, verts ou bleuâ très, ovales, mais arrondis aux 2 extrémités. L'akène est fauve , lisse et comprimé. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent ; vit en plaine et dans les montagnes. De Candolle le cite à 0 à Avranche et à 1 ,200'° dans les Alpes. En Auvergne, il atteint 1 ,800°". Géographie. — Au sud, ce Carex se trouve dans le nord de l'Espagne et en Grèce. — Au nord , il est très-répandu dans toute l'Europe jusque dans les marais herbeux et inon- dés de la Laponie, à Bodoë, dans l'Altenfîord, aux îles Loffoden , en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il vit en Portugal , dans l'Amérique du nord, au Groenland, et du Canada aux riva- ges arctiques , à la baie de Kotzebue et aux Aléoutiennes. — A l'orient , il croît en Suisse , en Corse, en Sardaigne, en Croatie , en Hongrie , dans les Carpathes , en Transyl- vanie , en Turquie, dans toutes les Russies, dans les Sibé- ries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , dans la Dahurie et le Kamtschatka. Lirniles d'extension de Vespèce. Sud , Grèce .38° \ Écart en latitude : Nord , Laponie 70 j 32» 1 00 CYPÉRACÉES. Occident et Orient 360 ) ,„^ ^ j 360° Carré d'expansion 11520 Carex aguta, Lin. — Il n'est pas rare sur le bord des fossés, dans les prairies marécageuses. Sa racine est ram- pante et produit des rejets qui multiplient la plante. Ses feuilles sont assez larges , glauques et carénées. Ses tiges sont dressées, triangulaires. Les épis, au nombre de 4 à 7, sont bruns; les mâles dressés , oblongs, au nombre de 2 ou 3 , les femelles allongés , au nombre de 3 à 4, portés sur de courts pédicelles. Les écailles sont étroites, brunes et traversées par une nervure verte. Les utricules sont bruns , elliptiques , rayés , et terminés par 2 pointes très- courtes. L'akène est fauve , ponctué , lenticulaire. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indiffé- rent , et vit en plaine ou dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne et en Grèce. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Europe centrale, jusque dans les prés mouillés de la Lapo- nie, en Angleterre , en Irlande , en Islande et aux Feroë. — A l'occident , on le trouve aussi en Portugal. — A l'o- rient , il habite la Suisse , l'Italie , la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , la Roumélie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie, toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, orientale, la Dahurie et l'île deSitcha. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce 38® I Ecart en latitude : Nord, Laponie 67 ( 29° CAREX. JOt Occident , Islande 26 O. j Écart en longitude : Orient, Alëouliennes 180 eJ 206» Carré d'expansion 5974 Carex LmosA , Lin. — II est abondant dans les marais tourbeux et en partie inondés où il vit en sociétés. Sa racine est très-longue et trace dans la vase. Ses feuilles sont assez larges, droites, carénées sur le dos, rudes et un peu glau- ques. La tige est triangulaire , à angles rudes , plus haute que les feuilles, et porte 2 ou 3 épis, dont le supérieur, mâle, est terminal ; les autres, femelles, partent de l'aisselle de bractées foliacées, et sont suspendus à des pédicelles assez longs et déliés. L'utricule est ovale, presque triangulaire et déprimé, un peu strié. L'akène est fauve, ponctué et lui- sant. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et recherche les terrains siliceux , tourbeux et détritiques de la plaine et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 900 et 1,300°». De Candolle le cite à 0 en Bre- tagne et à 1,400™ sur les bords des lacs de l'Aubrac. Wahlenberg le cite dans les marais profonds de la Suisse jusqu'à 1,800"". Géographie. — Au sud , il resie dans le nord de l'Es- pagne. — Au nord, il est très-disséminé en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Angleterre. Il devient plus commun en Scandinavie et surtout en Laponie où il croît dans les marais froids et mouvants , comme en Auvergne. II est aussi en Islande. — A l'occident , il existe dans le Canada , sur les montagnes Rocheuses , à la côte Nord- Ouest et aux Aléoutiennes. — A l'orient, on le trouve en Suisse, dans le nord de l'Italie, en Croatie en Hongrie, 102 CYPÉKACKES. en Transylvanie , dans toutes les Russies et dans les Sibéries de rOural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud y Espagne 41** ] Ecart en latitude: Nord, Laponie 70 ) 29» Occident , Aléoutiennes 180 O. ] Écart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E J 296« Carré d'expansion 8384 Carex piLULiFERA , Lin. — Il est commun dans les lieux secs et herbeux , sur les pelouses et les bruyères , dans les clairières des bois. Sa racine est fibreuse et gazonnante ; ses feuilles sont minces , linéaires , planes , carénées et d'un vert jaunâtre. La tige est grêle , triangulaire , de même lon- gueur que les feuilles , et terminée par un épi composé lui- même de 5 à 6 épillets sessiles , très-rapprochés et arron- dis , dont le supérieur est mâle. Les utricules sont ovoïdes , pubescents , ne dépassant pas la longueur des écailles , d'un vert jaunâtre , et réunis en capitules arrondis. L'akène est brun , globuleux et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains secs et siliceux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il est indiqué dans les Asturies. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Europe centrale, en Finlande, dans toute la Scandinavie , la Laponie exceptée, en Angleterre , en Irlande , en Islande et aux Hébrides. — A l'occident , il reste en Islande. — A l'orient, il végète en Suisse , en Italie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Thrace , dans la Russie moyenne jusqu'à Moscou , puis au Kamtschatka. CAREX. 103 Limtles d'extension de l'espèce. Sud , Asturies 41" | Ecart en latitude : Nord , Islande 66 J 25« Occident , Islande 24 O. j Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 170 E. ) 194« Carré d'expansion 4850 Carex TOMENTOSA, Lin. — Ce Carex est assez com- mun dans les prairies, dans les pacages humides , dans les lieux ombragés. Sa racine est traçante, ses feuilles sont dres- sées, planes , carénées , molles et d'un vert gai. Sa tige , faible et mince, est terminée par 2 ou 3 épis elliptiques dont le supérieur est mâle et aminci. Les écailles sont pointues, fauves ou roussâtres , avec une nervure verte sur le dos. Les utricules sont arrondis, blanchâtres et toraenteux, réunis au nombre de 15 à 20 sur chaque épi. L'akène est triquètre et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons en Auver- gne jusqu'à 900™. Ledebour le cite dans le Caucase à 1 ,4001". Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en Allemagne , en Gothie, à Saint-Pétersbourg , et en Angleterre où il a sa li- mite occidentale. — A l'orient , il vit en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Bosnie , en Tauride , dans leCaucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40° ) Ecart en latitude : Nord, Russie 60 i 20° 104 CYPÉRACÉES. Occident , Angleterre 6 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E j o3^ Carré d'expansion 1060 Carex MONTANA , Lin. — Il habite les bois , les bruyères des coteaux montagneux, les pelouses sèches. Sa racine est oblique , épaisse et rameuse , et le collet est entouré des anciennes feuilles desséchées. Les nouvelles sont longues , vertes, dures, minces, flexibles, velues et gazonnantes. Les tiges sont filiformes , un peu trigones , faibles et souvent inclinées par le poids des épis. Ceux-ci sont ordinairement au nombre de 3, dont 1 mâle, supérieur et un peu épais, et 2 femelles sessiles ne contenant qu'un petit nombre de fleurs. Les utricules sont oblongs, blanchâtres, cotonneux , amincis aux 2 bouts et plus longs que les écailles. L'akène est ellip- tique , ponctué et atténué à ses 2 extrémités. — Il fleurit en avril , en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Ce Carex est indiqué partout sur le calcaire. Nous le trouvons aussi en Auver- gne sur les terrains siliceux et détritiques, dans les plai- nes et sur les montagnes. Wahlenberg le cite jusqu'à la limite supérieure du sapin , sur les montagnes fertiles de la Suisse. Géographie. — A.u sud , il existe en France , dans le nord de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vit en Allemagne, en Angleterre et en Scandinavie, ex- cepté en Laponie. — A l'occident, il reste en Espagne et en Angleterre. — A l'orient, il croît en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Bosnie, dans la Russie moyenne et dans la Sibérie de l'Oural. CAREX. 105 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40« j Ecart en latitude : Aor(/, Norvège 63 ^ 23« Occident , Angleterre 6 O. ( Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 65 E. ( 71» Carré d'expansion 1633 Carex ERiCETORUM , Poll. — On le rencontre sur les pelouses sèches des coteaux, disséminé ou en petites sociétés. Sa racine est rampante et émet de longues fibres radicales. Ses feuilles sont larges, courtes, pointues, étalées et d'un vert f^lauque. Sa tige, droite, nue et presque cylindrique, est terminée par 3 épis sessiles, rapprochés, panachés de blanc et de brun , dont le supérieur est mâle , dressé et oblong. Les 2 inférieurs sont femelles et presque globuleux. Les utricules sont ovoïdes , cotonneux , à bec court , arrondis et tronqués. L'akène est blanchâtre. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux des coteaux et des montagnes. Nous ne le trouvons pas en Auvergne au-dessus de 900™. De Can- dolle le cite à 40'° à Paris et à 2,000™ au mont Cenis et au Galibier. Géographie. — Au sud , il reste dans les Pyrénées. — Au nord, il croît en France, en Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie. — A l'occident , il ne dépasse pas la France. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , dans le nord de l'Italie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie , dans toutes les Russies , dans le Caucase , dans les Sibéries de l'Altaï, du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie. 1 06 CYPÉRACÉES , Limites d'extension de V espèce. Sud, Pyrénées 43® ) Ecart en latitude . iVorrf, La ponie 66 i 23° Omrfen/, France 0 ) Écart en longitude: Onm^ Dahurie 119 EJ 119» Carré d'expansion 2737 Carex pr^cox , Lin. — Il est très-commun sur les pe- louses, dans les prairies sèches, dans les lieux incultes. Sa racine est rampante, et sa souche est enveloppée par la base desséchée des feuilles qui se sont succédé pendant plu- sieurs années. Les feuilles nouvelles sont menues , rudes sur les bords et plus courtes que la tige. Celle-ci est lisse, droite, triangulaire et terminée par 3 ou 4 épis dont le su- périeur est mâle, dressé, oblong, élargi en massue au sommet, et d'un brun roux. Les autres sont femelles, ovales et rapprochées du sommet. Les utricules sont presque triangulaires , pubescents et noirâtres quand ils sont mûrs. L'akène est elliptique , ponctué et tronqué au sommet. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude, — Il est indifférent et croît partout dans les plaines et dans les montagnes. Nous le trou- vons jusqu'à 1,500™ en Auvergne. Wahlenberg le cite en Suisse jusqu'à la limite des neiges éternelles. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 1,400 et 2,800m, et dans le Taliisch entre 1,600 et 2,200". Géographie. — Au sud , il croît en France , dans le midi de l'Italie, et en Sicile. — Au nord , il existe dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , en Gothie, en Suède, en Finlande , dans la Norvège australe , en Angleterre , en Irlande, aux Orcades, aux Shetland; M. Ruprecht l'in- CAREX. 107 dique sur les 2 rives de la Narowa qui sépare J'Ingrie de l'Esthonie, par 58°. — A l'occident, il reste en Islande. — A l'orient , il végète en Suisse , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , en Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile 38° y Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 61 f 23« Occident, Islande 12 O. i Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 170 E.) 182° Carré d'expansion 4186 Carex POLYRRHizA, Wallr. — On le trouve en petites touffes sur les pentes humides des montagnes , oij sa sou- che , épaisse et fibreuse , est enveloppée des feuilles dessé- chées des années précédentes. Il forme d'épais gazons, et ressemble au C. prœcox. Il en diffère par la longueur de ses feuilles radicales, par ses feuilles caulinaires plus étroites et plus rudes , par ses tiges plus grêles , par ses épis moins rapprochés , et par ses utricules plus gros , plus longs et plus velus. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur le sol trachytique et détritique des montagnes, entre 1,200 et IjTOO'". M. Mougeot le cite dans les Vos- ges sur le Lias et sur le Muschelkalk. Géographie. — Au sud , le Cantal. — Au nord , la Bel- gique, l'Allemagne, la Bohême. — A l'occident, la France. — A l'orient, la Suisse, le Tyrol, l'Italie boréale , la Russie 108 CYPÉRACÉES. entière, leXaucase , la Géorgie, les Sibéries de l'Oural et du Baïkal , la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de Vespéce. Sud , France 45» ) Ecart en latitude : Nord , Bohême 50 ) 5» Occident , France 0 | Ecart en longitude ; Omw^, Kamtschatka 170 E. j 170° Carré d'expansion 850 Carex huhiilis , Leyss. — Il croît dans les lieux arides et y étale ses touffes gazonnantes, quelquefois très-étendues, et susceptibles de se dégarnir dans le centre , de telle sorte qu'elles forment souvent sur le sol des couronnes de verdure. Ses feuilles sont linéaires , très-longues ; ses tiges sont très- courtes, dressées , cylindriques et terminées par 3 ou 4 épis dont le supérieur est mâle et cylindrique , tandis que les épis femelles sont petits, distants et peu visibles avant la fécon- dation. Les utricules sont pubescents, ovoïdes, blanchâtres, triangulaires et à 3 stigmates. L'akène est brun et ponctué. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude, — On le rencontre quel- quefois sur les terrains primitifs et schisteux , mais il préfère les terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud , il a sa limite dans les Pyrénées orientales. — Au nord , il vit en France , en Belgique , en Allemagne , et en Angleterre oij il a sa limite occidentale. ■- — A l'orient, il est en Suisse , dans l'Italie boréale , en Dal- matie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Bosnie, dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries altaïque et du Baïkal. CAREX. 109 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées 42" ) Ecart en latitude : iWrf , Ile d'Osilie 58 j 16° Occident , France 0 ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. j 116« Carré d'expansion 1856 Carex GY^OBASIS , Vill. — On le trouve sur les coteaux, dans les lieux incultes. Sa souche est dure , compacte , mais elle ne forme pas de véritables gazons. Ses feuilles sont fasci- culées , dures, linéaires, pointues, d'un vert gai, et plus courtes que la tige. Celle-ci , très-basse, est munie de 2 ou 3 feuilles seulement, et de sa partie supérieure naît un pé- doncule capillaire qui supporte un épi de fleurs femelles com- posé seulement de 4 à 5 fleurs. La tige est terminée par I ou 2 autres épis femelles semblables au premier, mais presque sessiles , et par un épi mâle , roussâtre ou pana- ché de blanc et de vert. Les utricules sont gros et un peu pubescents ; l'akène est brun , trigone et ponctué. — II fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux des plaines et des montagnes. De Can- dolle le cite à 12" à Avignon et à 1,400™ à mont Mau- nier. M. Boissier l'indique entre 900 et 1,100™ dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il vit eu France jusque dans le midi de l'Espagne et en Algérie. — Au nord , il existe en France et dans le Tyrol. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Italie , en Dalmatie , en Transylvanie , en Turquie , sur 110 CYPÉRACÉES. le mont Hœmus , dans la Tauride et sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35» | Écart en latitude : Nord , Tyrol 48 \ 13o Occident , Espagne 8 0.1 Écart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. 55o Carré d'expansion 715 Carex DiGiTATA, Lin. — Ce joli Carex vit dans les bois ou sur leur lisière , et forme de petites touffes isolées , à ra- cines brunes, dures et fibreuses. Ses feuilles sont planes, étroites , souvent un peu rouges à leur base ; la tige est peu élevée , grêle , presque ronde , et terminée par 3 à 4 épis , dont un seul mâle , panaché de brun et de blanc. Un des épis femelles s'étale au-dessus du mâle, et, des 2 autres, l'un est plus éloigné, et le dernier plus bas et axillaire. Les utri- culessont verts d'abord , puis bruns et pubescents. L'akène est brun et obtus. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les ter- rains sihceux et graveleux des coteaux et des montagnes. — Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'à la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es- pagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et dans la Scandi- navie , la Laponie exceptée. — A l'occident, il reste en Angleterre. — A l'orient , il est en Suisse , en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies CAREX. 111 septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de rOural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40<» ) Écart en latitude : Nord , Suède 64 ) 24° Occident, Angleterre 7 O.) Ecart en longitude : Omn^, Sibérie altaïque 97 eJ 104** Carré d'expansion 2496 Carex nitida , Host. --Il végète sur les pelouses, dans les lieux incultes , où sa racine traçante émet çà et là quel- ques stolons. Ses feuilles sont d'un vert glauque, planes, carénées et un peu recourbées en dehors. La tige , droite et grêle , est terminée par 3 à 4 épis, dont le supérieur, mâle et solitaire, est oblong et obtus. Les épis femelles sont ova- les ouoblongs , et l'inférieur est souvent le seul pédoncule. Les utricules sont bruns, luisants , glabres et bilobés au som- met. L'akène est blanchâtre, ponctué et déprimé. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains calcaires et compactes des plaines et des montagnes. DeCandoUele cite à 800" à la Novalèze et à 1,500™ dans le Jura. Géographie. — Au sud , le plateau central de la France et la Tauride. — Au nord , l'île d'Osilie. — A l'occident , la France. — A l'orient , la Suisse méridionale , l'Autriche , le Tyrol , le nord de l'Italie , la Dalmatie , la Hongrie , la Transylvanie , le Caucase , la Géorgie , les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l'Altaï. \ 12 CYPÉRACÉKS. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Tauride 44" ) Ecart en latitude : Nord , Ile d'Osilie 58 i 14« Occident , France 4 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 101° Carré d'expansion 1414 Carex PANiCEA , Lin. — Il est commun dans les lieux humides , sur le bord des fossés , dans les prairies. Il s'y trouve isolé et ne s'y montre jamais en touffes gazonnantes. Sa racine est traçante; sa tige est droite, faible ettriangu- gulaire ; ses feuilles sont glauques , linéaires , plus courtes que la tige. Les épis sont ordinairement au nombre de 4 , le supérieur mâle et oblong, à écailles blanchâtres sur les bords, les autres femelles , pédoncules, oblongs , et l'inférieur reste en partie caché dans la feuille florale. Les capsules sont ver- tes , glabres , isolées, pointues. L'akène est gris et ovale. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit en plaine et dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il atteint le midi de l'Italie. — Au nord , il occupe toute l'Europe, y compris la Laponie, l'Angleterre, l'Irlande, l'Islande et tous les archipels. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient, il vit en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tau- ride, dans le Caucase , en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orien- tale, et au Kamtschatka. CÂRKX. 113 Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de Tltalie 39« ) Écart en latitude : Nord , Laponie 71 j 32° Occident , Islande 26 O. | Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 170 E. ) 196« Carré d'expansion 6272 Carex gla€CA, Scop. — Le plus commun des Carex; on le trouve partout où il y a un peu d'humidité , dans les marais, dans les prairies, sur le bord des fossés. Sa racine est brune et rampante. Ses feuilles sont larges , un peu cour- bées, glauques et très-rudes sur les bords. Sa tige est lisse, droite, ou courbée vers le milieu. Les épis sont au nombre de 5 à 7, dont 1 à 3 supérieurs et mâles, à écailles oblon- gues et obtuses , et les 3 ou 4 inférieurs femelles et quel- quefois androgynes. Les utricules sont ovoïdes, triangulaires, atténués à leur base , un peu renflés , obtus et entiers au sommet, quelquefois glabres, et plus souvent un peu coton- neux. L'akène est obové, triquètre et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il se trouve sur tous les terrains, mais il recherche ceux qui sont argileux. Il vit en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons en Au- vergne jusqu'à 1,500". De Candolle le cite à 0 en Bretagne et à 1,400" aux lacs de l'Aubrac. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 1,400 et 2,600™. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne , en Corse , en Algérie jusque dans les bois des montagnes de l'Aurès (Cosson). — Au nord, il est commun dans toute l'Eu- rope centrale , en Danemarck, en Gothie, en Norvège, dans IX ^ 114 CYPÉRACÉES. la Suède boréale, dans la Finlande australe , en Angleterre et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident , il reste aux Hébrides. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Ita- lie, enDalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale et moyenne, dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34" | Ecart en latitude : Nord, Suède 66 i 32» Occident , Hébrides 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 1 10 E. ) 120» Carré d'expansion 3840 Carexmaxima, Scop. — Il végète dans les fossés, sur le bord des rivières , dans les marais ombragés , où il est tan- tôt solitaire et tantôt réuni en petits groupes. Sa racine est fibreuse et un peu gazonnante ; sa tige est très-haute , droite, épaisse, triangulaire, et garnie de feuilles larges, un peu glauques et inclinées. Les épis sont au nombre de 4 à 5 , dont 1 ou 2 mâles , très-longs , cylindriques , très- garnis de fleurs et plus épais au sommet. Les femelles sont allongés , suspendus à des pédoncules grêles, d'autant plus longs qu'ils sont plus rapprochés du bas de la plante ; ces épis sont souvent stériles à leur base. Les utricules sont lis- ses, pointus et peu comprimés, glabres et très-nombreux. L'akène est elliptique et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sot. — Altitude. — Il est aquatique , indiffé- rent et reste dans les plaines. M. Boissierle cite cependant entre 600 et 900™. CAREX. 115 Géographie, — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , il se trouve en Allema- gne, au Hartz., à Hanovre , en Westphalieet en Angleterre. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, il croît en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride. Limites d'extension de V espèce. Sud y Algérie 35*^ | Ecart en latitude : Nord, Angleterre 58 i 23» Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E.j 40° Carré d'expansion 920 Carex pallescens , Lin. — Il habite les prairies, les bois humides, les lieux ombragés. Sa racine est fibreuse; sa tige est droite, triangulaire , denticulée et pubescente au sommet, garnie de feuilles étroites , pâles , molles , un peu pubescen- tes. Les épis sont au nombre de 4, très-rapprochés au som- met de la tige. Le supérieur est mâle , dressé et cylindrique ; les femelles sont pédicellés, ovoïdes, obtus. Lors delà ma- turité ces épis deviennent pendants, et portent des capsules elliptiques et obtuses. L'akène est vert et triangulaire. — 11 fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et indif- férent , et habite la plaine et les montagnes. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Corse , en Sardaigne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il vé- gète dans tout le centre de l'Europe , dans toute la Scandi- navie, en Angleterre, en Irlande , aux Feroëet en Islande. — A l'occident, il est cité au Canada. — A l'orient , il 116 CYPÉRACÉES. existe en Suisse, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale. Limites â/extension de Vespèce. Sud, x\Iidi de l'Italie 40° I Écart en latitude : Nord , Laponie 70 I 30» Occident , Canada 75 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 163 E J 238» Carré d'expansion 7140 Carex TENUis, Host. — Cette espècc , assez rare, vit isolée dans les lieux frais et un peu ombragés , sur les pentes des montagnes et sur les rochers. Sa racine est gazonnante, un peu stolonifère. Sa tige est droite, lisse et filiforme. Ses feuilles sont très-étroites , allongées et roulées en dessus. Les épis , au nombre de 3 ou 4 , sont grêles et allongés ; le supérieur est mâle , les autres femelles , un peu lâches et penchés lors de la maturité. Les utricules sont allongés, at- ténués en pointe aux 2 extrémités et glabres. L'akène est brun et pointu. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud , les Pyrénées. — Au nord, la Suisse. — A l'occident, le plateau central delà France. — A l'orient , le Piémont , la Lombardie , la Croatie , la Hon- grie , la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43» ] Écart en latitude : Nord , Suisse 48 ^ .5» CAREX. 11 y Occident , France 0 ) Ecart en longitude : Orient, Transylvanie 22 E. ) 22° Carré d'expansion 110 Carex hordeistichos , Vill. — Il croît en gazons ser- rés et touffus sur le bord des chemins etdes fossés. Sa racine est fibreuse et traçante ; sa souche est forte et robuste. Ses feuilles, très-nombreuses , sont rudes, carénées , d'un vert sombre et beaucoup plus longues que la tige. Celle-ci est dressée , lisse et Irigone. Les épis sont ordinairement au nombre de 5; les 3 supérieurs mâles, plus minces, plus allongés; les autres femelles, dressés , ovoïdes et d'autant plus longuement pédoncules qu'ils sont placés plus bas sur la tige. Les utricules sont convexes en dessous , aplatis en dessus , velus , allongés , à angles tranchants et légèrement dentés sur les côtés. L'akène est brun et ponctué. Nature du sol. — AUilude. — Il recherche les terrains calcaires, marneux et argileux des plaines et des montagnes. M. Cosson l'a trouvé sur la partie supérieure du Djebel- Cheliah dans l'Aurès. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et l'Al- gérie. — Au nord, disséminé dans l'Europe centrale jus- que dans la Norvège. — A l'occident, l'Espagne. — A l'o- rient, l'Autriche , ristrie, la Dalmatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34° | Ecart en latitude : Nord , Norvège ,04 j 30» Occident, Espagne 0 0. ^ Ecart en longitude: Orient, Lithuanie 30 E. j 36<* Carré d'expansion 1080 118 CYPÉRACÉES. Carex flava , Lin. — On le trouve dans les marécages , sur les pelouses mouillées et dans les lieux humides oii il est commun et où il vit par petits groupes au milieu des autres plantes des marais. Sa racine est fibreuse ; ses feuilles sont dures, jaunâtres , larges et recourbées en dehors , plus cour- tes que la tige. Celle-ci est grêle , dressée , trigone, et porte ordinairement 4 épis, dont le supérieur, mâle, dressé et rous- sâtre , les autres , femelles , arrondis , sessiles ou brièvement pédicellés et situés à l'aisselle de feuilles étroites et allon- gées. Les utricules sont gros, jaunes, globuleux , terminés en une pointe fendue au sommet, disposés en un glomérule. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude . — Il est aquatique , il vit sur tous les terrains et recherche cependant ceux qui sont siliceux. Il habite les plaines et les montagnes. De Candolle le cite à 0 partout et à 1,400™ aux lacs de l'Aubrac. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500"". M. Boissier l'in- dique dans le midi de l'Espagne entre 2,600 et 2,800™. Géographie. — Au sud , il existe en France et en Espa- gne. — Au nord , on le rencontre dans toute l'Europe cen- trale , dans toute la Scandinavie, même en Laponie dans l'Altenfîord , aux îles Loffoden , en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il est cité dans l'Amérique du nord , au Canada , à Terre-Neuve, au lac Vinipeg, à la baie d'Hudson , au saut du Niagara. — A l'orient , il est en Suisse, en Italie , en Croatie , en Dalmatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans toutes les Russies. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Espagne 36" ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ^ 34° CAKEX. 119 Occident , Amérique 95 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 58 E. j 153" Carré d'expansion 5202 Carex distans, Lin. — 11 est très-commun le long des fossés, dans les prairies humides, sur le bord des sources salifères. Il vit isolé ou en petites sociétés. Sa racine est fibreuse , sa tige est très-longue , triangulaire , souvent penchée. Ses feuilles sont glabres , et fixées par une gaine qui se prolonge au sommet en une membrane scarieuse. Les épis sont au nombre de 2 à 4 ; l'épi mâle terminal , oblong et obtus. Les femelles très-distants , inclinés sur des pédon- cules très-longs , et accompagnés de feuilles florales aussi très-longues. Les utricules sont lisses, triangulaires , poin- tus , entiers. L'akène est blanc , jaunâtre et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche surtout les terrains salifères de la plaine et des mon- tagnes. M. Boissier le cite en Espagne entre 1,300 et 1,800'». Géographie. — Au sud, il vit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , il existe dans toute l'Europe cen- trale, en Danemarck , en Gothie, dans la Suède et la Nor- vège australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Cau- case , les Russies septentrionale et moyenne. Limites d'extension de Vespèce, Sud , Algérie 35^* ^ Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 i 24" 120 CYPÉRACÉES. Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Caucase 45 E. j 55® Carré d'expansion 1320 Carex sylvatica , Huds. — Il vit en petites touffes dans les lieux humides et ombragés , dans les bois et dans les haies. Sa racine est fibreuse , un peu gazonnante ; sa tige est droite , lisse , garnie de feuilles vertes , larges , pen- dantes et carénées. Les épis , au nombre de 5 à 7, sont allongés, pendants et recourbés après la floraison. Le mâle ou les 2 mâles sont dressés , linéaires et d'un fauve pâle. Les femelles , situés en dessous , sont portés sur des pédicelles grêles , dont une portion reste enfermée dans la gaîne de la feuille. Les utricules sont écartés , glabres , renflés à leur base et terminés par un bec pointu et fendu au sommet. L'akène est brun et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — • Il est indifférent et croît en plaine et dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Italie et en Sicile. — Au nord , il habite toute l'Europe centrale , le Danemarck , la Gothie , la Norvège australe , l'Angleterre et l'Irlande, où il a sa limite occidentale. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Croatie, enllongrie, en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase, en Géor- gie , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibé- ries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38" | Ecart en latitude : lYorrf, Norvège 61 j -23° CAREX. 121 Occident, Irlande, 12 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 E. f 131« Carré d'expansion 3013 Carex psecdo-Cyperus , Lin. — Il croît sur le bord des eaux oii il vit en société , enfonçant dans la vase ses racines fibreuses et gazonnantes. Ses tiges sont triangulaires , mu- nies de feuilles larges , carénées , rudes sur les bords et d'un vert pâle. Les épis mâles sont au nombre de 2 ou 3 et quel- quefois solitaires , roussâtres , un peu triangulaires , chargés d'écaillés pointues, roussâtres. Les épis femelles , au nombre de 2, et plus rarement de 3, sont oblongs, situés en dessous des mâles , et si rapprochés , qu'ils semblent sortir du même point de la tige. Les utricules sont ouverts, réfléchis, un peu renflés à la base , terminés par un bec allongé , bifide ou trifide. L'akène est brun et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du soi. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux des plaines ou des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, il est en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est disséminé dans toute l'Europe centrale, dans une partie de la Scan- dinavie jusque dans la Suède, dans la Norvège australe , en Angleterre , en Irlande et en Islande , mais non dans les archipels. — A l'occident , il atteint le Canada. — A l'o- rient, il croît en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Bosnie , en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe. — Il est cité aussi à la Nouvelle-Hollande. Limites d'extension de V espèce. Sud , Midi de l'Italie iO" ) Ecart en latitude : Nord, Islande 0.1 j 25'' 122 CYPÉRACÉES. Occident , Canada 95 0. Orient, Russie moyenne 54 E. Ecart en longitude 149« Carré d'expansion 3725 Carex ampullacea, Good. — Il habite aussi les bords tourbeux des lacs et des étangs. Sa racine est rampante ; ses feuilles sont étroites , dressées , canaliculées et d'un vert glauque. Sa tige est droite, à angles obtus , et porte 4 à 6 épis , dont moitié mâles , moitié femelles. Les maies sont grêles, rapprochés, roussâtres ; les femelles, écartés entr'eux et éloignés des maies , sont un peu inclinés. Les utricules sont enflés , globuleux , disposés sur 8 rangs serrés et réguliers, et terminés par un bec qui se divise au sommet en 2 dents divergentes (de CandoUe). L'akène est brun et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Allilude. — Il préfère les terrains siliceux , tourbeux et détritiques des plaines et des monta- gnes. Nous le trouvons en Auvergne de 1,200 à 1,500'" d'altitude. De Candolle le cite à 40'» à Paris et à 1,400™ aux lacs de l'Aubrac. Wahlenberg l'indique en Suisse dans les marais froids presque subalpins , et Ledebour le men- tionne dans le Caucase jusqu'à 2, 200"\ Géographie. — Au sud , il atteint le nord de l'Espagne, le midi de l'Italie et la Grèce. — Au nord , il vit isolé sur plusieurs points de l'Europe centrale et devient plus commun en Scandinavie, surtout en Laponie, où il croît dans les lieux sylvatiques aqueux , et même dans la région subalpine. Il est aussi en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels, à l'exception des Feroë. — A l'occident, il végète dans l'Amérique du nord , dans la majeure partie du Canada. — A l'orient , il est cité en Suisse , en Dalma- tie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, eu Bosnie, CAREX. 123 dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les Russies, dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 38» jEcart en latitude : Nord , Laponie 70 i 32» Occident , Canada 95 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 97 E. ) 192» Carré d'expansion 6144 Carex VESiCARiA , Lin. — Il ressemble au précédent et habite comme lui le bord des lacs et les marais tourbeux. Sa racine est longue et rampante ; ses feuilles sont très-lon- gues , vertes , rudes et pendantes , souvent déchirées dans leur partie engainante. Sa tige est triangulaire. Les épis sont au nombre de 4 à 6 ; 2 ou 3 mâles situés au sommet, grêles , droits et cylindriques ; 2 ou 3 femelles , cylindri- ques , compactes , dressés , et partant de l'aisselle de feuilles dépourvues de gaîne. Les utricules sont rendes en vessie, glabres , jaunâtres, nervés et prolongés en un bec mince et bifide. L'akène est brun et ponctué. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche néanmoins les terrains siliceux et détritiques des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , on le trouve dans toute l'Eu- rope, jusque dans la région sylvatique de la Laponie où il est disséminé ; il est aussi en Angleterre , en Irlande, en Is- lande, mais non dans les archipels. — A l'occident, il vé- gète en Amérique, dans le Canada , sur les bords de la ri- vière de Colombie et à l'île deSitcha. — A l'orient , il existe 124 CYPÉRACÉES. en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl- vanie , en Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, dans la Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord, Altenfiord 70 i 35« Occident et Orient 360 | Ecart en^longitude : Carré d'expansion 12600 Carex paludosa , Good. — Il est très-commun partout, dans les marais, dans les fossés, sur le bord des rivières oii il vit en sociétés nombreuses. Ses racines sont fortes , lon- gues et traçantes ; ses tiges sont hautes , droites ou légère- ment inclinées , à angles saillants et coupants. Ses feuilles sont larges, d'un vert sombre , carénées, rudes et coupan- tes , munies de gaines serrées , souvent déchirées dans le bas de la tige. 2 ou 3 épis mâles se montrent au sommet; ils sont d'un brun noir,sessilcset inégaux. Les épis femelles sont aussi au nombre de 2 ou 3 , oblongs , cylindriques, dressés , et l'inférieur est ordinairement le seul pédoncule. Les utricules sont ovales , oblongs , striés , terminés par un bec court et fendu. L'akène est brun et ponctué. — Il fleurit en mai et juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est abondant dans toute l'Europe centrale et se trouve encore en Dancmarck, en Golliie , dans la Suède et la Finlande australes , en Angle- CAIIEX. Iâ5 terre et en Irlande. — A l'occident, on le rencontre dans le Canada et dans l'île de Sitcha. — A l'orient , il habite la Suisse , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Tur- quie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Russies sep- tentrionale, moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural. Limites cV extension de V espèce. Nord , Midi de l'Italie 40o ) Ecart en latitude : Sud, Pays des Samoyèdes 70 ) 30° Occident , Aléoutiennes 180 O. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 74 E. j 254« Carré d'expansion 7G20 Carex riparïa , Curt. — Ce Carex , voisin du C. palu- dosa , végète comme lui en sociétés nombreuses sur le bord des rivières , dans les marais et les fossés. Il y forme de petites forêts aquatiques dont les feuilles et les épis se montrent de bonne heure et sont souvent infléchis par le vent dans une même direction. Il vit en société du Sparga- nium erectum , de VIris pseudo-Acoriis , du Butomus um- 6e//a/MS, etc. Sa racine est traçante; ses feuilles sont d'un vert foncé en dessus et glauques en dessous , longues , caré- nées et coupantes. Sa tige est triangulaire et terminée par 3 à 5 épis mâles, d'un roux assez vif, sessiles et réunis en faisceaux. Les épis femelles, au nombre de 3 ou 4 aussi, sont épais, com{)actes, cylindriques, rapprochés et sessiles, à l'exception de l'inférieur, pédoncule , un peu éloigné des autres et souvent penché. Les utricules sont terminés par un bec allongé à 2 pointes divergentes. L'akène est fauve et lisse. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique etin- dilférent; il reste en plaine. 126 CYPÉRACÉES. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne et en Grèce. — Au nord , i! est très-répandu dans le centre de l'Europe et végète aussi en Danemark, en Go- thie , dans la Suède et la Norvège australe, en Angleterre, en Irlande et aux Feroë. — A l'occident, il ne dépasse pas les Feroë. — A l'orient , il est en Suisse, en Italie, en Sicile , en Dalmalie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl- vanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 37^ | Ecart en latitude : iVorrf, Feroë 62 i 25» Occident , Feroë 9 0. "i Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E.) 106« Carré d'expansion. 2650 Carex FiLiFORMis, Lin. — Il croît dans les marais tourbeux , sur le bord des lacs , et laisse tracer ses racines dans la vase. Ses feuilles sont très-étroites , filiformes , rou- lées en dessous , très-dures. La tige est grêle , triangulaire et rude ; elle est terminée par 4 à 5 épis , dont 1 ou 2 su- périeurs sont mâles et cylindriques. Les 2 inférieurs sont fe- melles , un peu écartés et partent de l'aisselle d'une feuille très-longue. Les utricules sont velus, brillants, aigus, à 2 pointes divergentes. L'akène est lisse et triangulaire. — Il lleurit en juin et en juillet. Nature du soi. — Altitude. — Aquatique ; il recher- che les terrains siliceux , tourbeux et détritiques des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 1 ,000 et 1 ,400'". De Candollele cite à 40'" près Paris et à CAREX. 127 2,000" au raont Cenis. Wahlenberg ne l'indique que dans la plaine. Géographie. — Au sud , il ne dépasse pas le centre de la France. — Au nord , il existe en Belgique, en Allemagne, en Bavière , dans toute la Scandinavie , en Laponie sur le bord des lacs et des marais de la région sylvatique , très- disséminé, mais vivant en société; il est aussi en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident, il croît au Canada. — A l'orient , il occupe la Suisse , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , le nord-ouest de la Turquie , les Russies arcti- que, septentrionale et moyenne, et les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, France 44° ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 26» Occident, Canada 80 ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. ) 196« Carré d'expansion 5096 Carex HiRTA , Lin. — Il est très-commun dans tons les lieux humides, dans les prairies, sur le bord des chemins et des fossés. Sa racine est longue et rampante; sa tige est droite et triangulaire; ses feuilles sont planes, molles, dressées, d'un vert gai , glabres ou chargées de poils blancs , longs et isolés, que l'on retrouve aussi sur les épis. Ceux-ci sont au nombre de 5 , dont 2 mâles , rapprochés et velus, le terminal plus grand ; les autres femelles, oblongs , verdâtres, pédicellés , mais écartés les uns des autres. Les utricules sont ovales, aigus, hérissés et bifides au sommet. L'akène est fauve et aminci à sa base. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , in- 128 G II AMINÉES. différent , et reste en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il croît en France et en Algérie. — Au nord , on le trouve dans la majeure partie de l'Eu- rope, dans le Danemarck, la Gothie , la Norvège , dans la Suède et la Finlande australes , en Angleterre et en Irlande, où il a sa limite occidentale. — A l'orient, il vit en Suisse, fuyant les montagnes selon Wahlenberg ; en Italie, enDal- matie,en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Tur- quie , en Tauride , en Géorgie , dans les Russies septentrio- nale , moyenne et australe , dans la Sibérie du Baïkal , en Dahurie. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : iVorcî, Norvège 64 î 29» Occident , Irlande 12 0. j Ecart en longitude: Onen^ Dahurie 119 E. ( 131« Carré d'expansion 3799 FAMILLE DES GRAMINEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie 0«àlO« IS^O. à 5° E. 1 Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal. . 37 à 42 9 0. à 11 O. 1 12 9 11 12 11 14 PROPORTIONS RELATIVES. 129 Latitude. Longitude. Royaume de Naplcs. 38»,à 42« tl°E. àt6»E. 1 : 12 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1:15 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1:12 Plateau central..,. 44 à 47 0 à 2 E. 1 : 13 France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1:16 Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 16 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 14 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1:13 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 : 12 Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 14 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 12 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1:13 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 : 12 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 : 12 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1:12 Russie septentr'e... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 11 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1:12 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1:11 Europe entière 1 : 18 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande Sl^à 55» 1°0. k 13°0. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 Sibérie arctique. . . 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 IX 9 11 12 14 14 15 17 17 18 12 12 0 0 0 0 1 13 1 11 130 GUAMINÉES. Latitude. Longitude, Kamtschatka 46» à 67« 148° E. à 170« E. PaysdesTschukhis. » » 155 E. à 175 O. Iles de l'Océan or^'. 51 à 67 170 E. à 130 O. Amérique russe.. . 54 à 72 170 O à 130 E. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr\rég.alp.etniv. 36oà37« 1500 à 3500 1:14 Roy.deGrenade,rcg.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1:11 Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 23 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères. . . » Plat, central, rég. montagn. 44 a 47 Plateau central , sommets. . 44 à 47 Alpes 45 à 46 Alpes élevées 45 à 46 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap-Vert.... 12° à 14° Canaries 28 à 30 Hébrides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë 71 Spitzberg , . 79 à 80 IleMelville 76 Ile J. Fernandez. ... 33 à 40 S. Nouv. Zélande (nord) . 35 k 42 S. Malouines -, 52 S. 1500 à 2700 1 24 » 1 12 500 à 1900 1 :25 1500 à 1900 1 :17 500 à 2700 1 .21 1500 à 2700 1 :25 Longi tude. 24° 0. à 27° 0. 1 :11 15 O.h 20 0. 15 8 0. h 10 0. 10 5 0. à 6 0. 9 3 0. à 4 0. 8 9 0. 11 16 0. à 27 0. 9 24 E. 9 10 E. à 20 E. 7 114 0. 5 76 0. 0 171 0. à 176 0. 18 59 0. à 65 0. 8 PHOPOllTIONS MELATIVFS. 131 Les Graminées sont une des plus nombreuses familles du règne végétal , une de celles dont les espèces sont le plus généralement et peut-être le plus également répandues sur la terre. Stendel évalue leur total à 5668 espèces, réparties en 310 genres, ce qui donne le chiffre relativement élevé de 18 espèces par genre. Leur nombre, leur sociabilité, leur fraîche verdure , la légèreté de leur feuillage et de leurs panicules, l'originalité de leurs épis leur donnent une place des plus importantes dans la décoration des grandes scènes de la nature. Il n'est aucun lieu qui ne soit soumis à leur envahissement ; partout elles donnent un fond au coloris des fleurs, à l'émail des prairies; elles tapissent les pentes des montagnes , la lisière des bois , parfois même elles flottent sur les eaux , ou bien elles indiquent de loin leur cours et leurs méandres par le vert pur de leur feuillage. Leur pro- portion sur la terre entière est environ 1 : 12 ; leur rapport au total de la végétation sous la zone torride est de 1 : 15, selon M. de Humboldt ; mais il y a déjà des variations ex- trêmes dans les diverses localités tropicales oii des chiffres ont été recueillis. Ainsi , en Nubie et au Cordofan réunis, par 10° à 26^* N. , elles forment 1/8 ; aux îles de la Société, par IS'' S. 1/11 ; à Timor, par 8« à 10° S. 1/16; à l'île Maurice, par 20" à 21'^ S. 1/12; au Congo, par V à 6° S. 1/12; à la Nouvelle-Guinée, de 0 à 9° S. 1/25; à la Nou- velle-Grenade, de 0 à 11°N. 1/25. II faut remarquer aussi que sous la zone torride les Graminées, comme beaucoup d'autres plantes, cessent d'être sociales, et, à l'exception des Bambusacées , elles semblent perdues au milieu de lu végétation brillante de ces contrées. Il faut encore excepter le Trislegis ghUinosa , qui envahit les montagnes déboisées du Brésil , et qui est peut-être la seule espèce qui se pro- page ainsi et s'associe en immenses tapis. — Dans les zones 132 GRAMINÉES. tempérées, M. de Humboldt indique la proportion 1/12. Nous trouvons pour l'Europe entière 1/18; et si nous dé- composons l'Europe en parcelles , comme on le voit dans notre premier tableau, nous restons partout entre 1/16 et 1/11 , résultat qui concorde avec celui qui est indiqué par M. de Humboldt, car il faut remarquer que dans l'Europe se trouve comprise aussi la zone glaciale pour laquelle l'illus- tre auteur de l'Essai sur la géographie botanique des plantes admet la proportion 1/10. Il n'est du reste, comme nous l'avons dit un peu plus haut, aucune famille de plantes un peu importante qui présente autant de régularité dans sa distribution. Si maintenant nous suivons cette dispersion dans le sens des longitudes, nous voyons les Graminées diminuer dans les diverses Sibéries et dans la Dahurie, et même manquer dans quelques flores, parce qu'on a omis de les recueillir; mais nous ne pouvons rien conclure de ces exceptions rela- tives à des plantes difficiles et peu attrayantes pour plusieurs voyageurs. Il nous semble, au contraire , que dans la zone tempérée du Nouveau-Monde la proportion est à peu près la même qu'en Europe , ou peut-être un peu plus élevée. Nous avons pour les Etats-Unis, au nord de la Virginie, entre 39° et 46° N. , 1/12 ; pour le centre de l'Amérique septentrionale, de 35° à 42° N., 1/12; pour la Géorgie et la Caroline du sud , de 31° à 35° N. , 1/12 ; pour le Texas oriental, à 30° N. , 1/8; pour le Mexique central et tem- péré, de 17° à21°N., 1/10. Dans l'hémisphère austral, les Graminées existent en proportion relative plus forte que dans l'hémisphère boréal ; ainsi à l'île Hermite , à l'ouest du cap Horn, par 56° S., la proportion est 1/7 ; aux îles Aukiand et Campbel, par 51° S. , 1/7 ; à l'île de Kerguelen , par 49° S. , 1/4. ANDROPOGON. 133 La distribution des Graminées dans les montagnes ne suit pas de proportions régulières; tantôt elles augmentent, et tantôt elles diminuent , différences qui tiennent plutôt à l'humidité qu'à l'altitude; mais, en général, si elles ne suivent pas de proportions suivant les zones d'altitude, on remarque qu'elles sont généralement moins nombreuses que dans les contrées même oiî s'élèvent ces montagnes. Enfin , les îles nous montrent presque partout une pro- portion plus grande que les continents voisins , ce qui tient à la fois à leur peu de surface , à l'humidité de leur climat, et à l'étendue de l'aire d'expansion d'un grand nombre de plantes de cette famille. G. ANOBOPOGOaï, Lin, Distribution géographique du genre. — Il est très-nom- breux, au moins 200 espèces, et presqu'étranger à l'Europe, quoique répandu partout ailleurs. — 50 Andropogon sont indiqués dans les flores asiatiques , et 40 sont des Indes orientales; les 10 autres du Népaul, de la Chine, de Ceyian, du Japon et de l'Arabie. — On en connaît 45 dans l'Amé- rique du sud , à peu près tous du Brésil , sauf quelques-uns qui sont du Pérou , du Chili et de Monte-Video. — 40 ha- bitent l'Amérique du nord; les Antilles, le Mexique, la Caroline et quelques autres parties des Etats-Unis. — 1 es- pèce se trouve même au Canada. — L'Océanie est assez riche en Andropogon; sur 35, il y en a 15 à la Nouvelle- Hollande, et le reste aux Moluques , aux Mariannes , aux Philippines, à Timor et aux îles de la Société. — L'Afri- que en a 30 environ; 10 font partie de la flore du cap de Bonne-Espérance, et 20 sont dispersées en Barbarie, au Sénégal , en Egypte , dans la Guinée , en Abyssinie et à 134 GltAMlNÉKS. l'île de France. — L'Europe n'en possède que 5 , toutes de ses régions australes. An'dkgpogon Isch.emum, Lin. — Cette plante vivace croît en petits groupes sur les pelouses sèches, sur le bord des chemins et dans les champs incultes , où elle offre des touffes gazonnantes et saillantes au-dessus du sol. Ses racines , extrêmement rameuses, forment un lacis très-com- pliqué, d'où sortent des tiges noueuses et coudées par en bas. Les feuilles , assez étroites , présentent à la base une touffe de poils , tandis que les supérieures, élargies en gai- nes , s'ouvrent pour laisser sortir un faisceau d'épis verdâ- trcs ou violacés, quelquefois panachés de ces deux couleurs. « Ces épis, dit Vaucher , qui varient entre 3 et 10 , s'éten- dent d'abord comme des doigts sur leur axe dentelé et re- couvert d'épillets géminés, dont la fleur inférieure est her- maphrodite , sessile et aristée ; la supérieure, pédicellée, est mâle. L'axe, les gtumcs et les pédicelles sont recouverts de poils blancs duvetés , et l'on peut remarquer que tous les épis latéraux sont genouillés à la base pour la facilité de leurs mouvements , tandis que le terminal , qui ne s'incline pas, n'est pas articulé. — Les fleurs s'épanouis- sent dans la matinée, les stigmates pourprés sortent les pre- miers et se déjeltent; ensuite paraissent les filets qui, après s'être dépliés , laissent longtemps llotter autour des stigma- tes leurs anthères, ouvertes seulement au sommet; sur le soir les lleurs se referment et les mâles ne tardent pas à tomber; mais les glumes endurcies des hermaphrodites se soudent aux cariopses , qu'elles n'abandonnent plus (Vau- cher, t. 4, p. 441). » —Il fleurit tard, en juillet et en août. Nature du sol. — Allilude. — Il croît sur tous les ter- rains, mais il préfère les calcaires. Il reste en [daine ou ANDUOPOGON. 135 s'élève peu. Ledebour le mentionne cependant dans le Cau- case à la hauteur de 1,300™. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne et en Grèce. — Au nord , il est rare et disséminé , et il ar- rive cependant en Lithuanie. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient , il se trouve en Italie , en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Grèce 38° ) Ecart en latitude : iVorf/, Lithuanie 54 ^ 16» Occident , Portugal. 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque 97 E. j 107» Carré d'expansion 1712 Andropogon Grillus, Lin. — Il abonde sur les co- teaux secs et stériles , sur le bord des chemins où il vit assez isolé , ou en petites touffes peu fournies, à côté du Genista Scorpius, du Cistus salvifoUus , de VErica scoparia, etc. Ses chaumes sont droits et élevés, et se terminent par de grandes panicules roussâtres, très-simples et à pédicelles barbus. Ses épillets sont composés de 3 fleurs , dont 2 mâ- les latérales , et 1 centrale, femelle, qui étale 2 stigmates plumeux , et au-dessus de laquelle les étamines des 2 fleurs mâles viennent successivement osciller. Peu après les fleurs mâles se referment, se désarticulent et tombent, tandis que la graine mûrit et se détache enfin avec son périgone adhé- rent et couvert de poils fauves, et d'une arête velue et tor- due. — 11 fleurit en mai et en juin. 136 GRAMINÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Ledebour l'indique ce- pendant dans le Caucase jusqu'à 600". Géographie. — Au sud , il existe en France , à l'île de Crète et en Algérie. — Au nord , il arrive jusqu'à Lyon et dans le Tyrol. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient , il se trouve dans la Suisse méridionale , en Italie ^ en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en. Turquie et dans le Caucase. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35^* \ Écart en latitude : Nord, France 45 j 10« Occident , France , . . . . 0 j Écart en longitude : Orient , Caucase 45 E. ) 45» Carré d'expansion 450 G. TBAGUS , Desf. Il ne contient que 4 espèces , de l'Europe australe , des. Indes orientales , du Sénégal et de l'Amérique du sud. Tragus racemosus , Desf. -- Cette petite plante an- nuelle est quelquefois très-abondante sur le bord des che- mins et des champs , dans les vignes , sur les sables des ri- vières. Sa racine est fibreuse et très-ramifiée ; ses tiges sont rameuses , couchées à leur base , un peu redressées à leur extrémité et garnies de feuilles glauques et ciliées , dont les gaines comprimées portent de jolies touffes de poils. Ses fleurs , ordinairement d'un brun rouge , sont disposées en épis rameux , dont chaque ramification porte 3 ou 4 fleurs PANICUM. 137 presque sessîles. Les valves du périgone s'entr'ouvrent pour laisser sortir les 3 étamines , dont le pollen tombe sur 2 stigmates en pinceau. Puis les glumes se referment , et pendant que les graines mûrissent d'autres fleurs se succè- dent jusqu'à la fin de l'automne. Les 2 glumes restent adhérentes à la graine mûrie , elles se sèment avec elle , et la dissémination est facilitée par les poils crochus dont ses glumes sont armées et par la sécrétion d'une matière vis- queuse qui reste fixée sur les glumes et les rend adhérentes à tout ce qui les touche. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur tous les terrains , préférant ceux qui sont sablonneux, et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne , en Algérie , aux Canaries et dans la Gambie. — Au nord , il arrive jusqu'en Belgique , dans la Campine. — A l'occident, il reste aux Canaries. — A l'orient, il vé- gète en Suisse, en Itahe, en Sicile, en Dalmatie , en Tran- sylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans la Sibérie de l'Oural et aux grandes Indes. — On le cite aussi dans l'Amérique méridionale. Limites d'extension de Ves'pèce. 5Mrf, Gambie 12° ) Ecart en latitude: Nord , Belgique 50 j 38» Occident, Canaries 18 O. ) Ecart en longitude: Orient, Indes orientales 80 E. j 98" Carré d'expansion 3724 G. PANICUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Panicuniy parmi lesquels nous laissons les Setaria qui en avaient été 138 G U AMINÉES. séparés, l'ornientun des genres les plus nombreux du règne végétal , car on en connaît près de 600 espèces. Ce sont toutes des plantes des pays chauds, et l'Europe en possède à peine quelques-unes. Le Nouveau-Monde est leur principale patrie, car on y connaît 300 espèces partagées à peu près également entre les deux Amériques. Celles qui habitent la partie sud se trouvent en grande majorité au Brésil, puis au Pérou, ensuite à Buenos-Ayres et à Monte-Video, quel- ques-unes au Chili. — Celles qui végètent dansla partie nord sont groupées aux Antilles, au Mexique, à la Guyane, en Californie et dans les Etats les plus chauds de l'Union. — L'Asie possède plus de 100 Paniciim. 85 sont des Indes orientales, 8 du Népaul , 6 de la Chine, les autres de Ceyian, du Japon et de l'Arabie. — L'Océanie en possède un grand nombre, au moins 75 à 80, dont moitié de la Nouvelle-Hollande, 12 à 15de l'îlede Luçon, 10 des Sand- wich , et les autres disséminés aux Mariannes , à Java , à la Nouvelle-Zélande, à l'île de Norfolk et à Taïti. — On en connaît à peu près le môme nombre en Afrique, mais ils sont moins groupés : 15 en Abyssinie, 15 au Sénégal, 12 au cap de Bonne-Espérance, 10 en Egypte, 10 à l'île Bourbon et les autres dispersés dans l'Afrique équatoriale, à Madagas- car, à l'île Maurice, à l'île de France et aux Canaries. — 11 espèces sont citées dans les flores européennes, mais 6 d'entr'elles au moins se rencontrent également et même plus communément dans d'autres parties du monde, et il n'est peut-être pas un seul Panicum qui appartienne réel- lement et spécialement à l'Europe. Panicum sanguinale , Lin. — Cette espèce extrêmement commune abonde le long des chemins et des fossés , dans les lieux cultivés et dans les champs incultes. Ses racines ou PASICCM. 139 plutôt ses rhizomes articulés , rameus , rampent sous le sol et donnent naissance à des touffes peu fournies, formées de tiges couchées à la base et redressées au sommet , à feuilles d'un vert sombre ou rougeâtre comme les tiges. Les fleurs sont réunies en épi, et ces épis, serrés et rapprochés les uns des autres, sont enfermés dans une espèce de gaine qni s'ou- vre pour leur livrer passage. Alors ils s'écartent aussitôt qu'ils sont libres. Ces épis portent sur le côté extérieur deux rangées d'épillets aplatis et alternes. Dès que la fleur com- mence à s'ouvrir, on voit sortir les étamines, dont les filets ne sont pas repliés, et l'on voit aussi s'étaler les stigmates qui sont d'un pourpre violacé. Dès que la fécondation est opé- rée, les épis qui étaient écartés se rapprochent, se resserrent, et plus tard les graines se détachent accompagnées de leur j)érigone lisse et charnu. — Il fleurit en juin , en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Il est .très-répandu partout. — Au sud , il existe en Espagne, en Algérie et aux îles du cap Vert à Saint-Jacobi. — Au nord, il est disséminé dans toute l'Europe centrale jusqu'en Irlande et en Lithuanie , mais il n'entre pas dans la Scandinavie. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie, sur les bords de la mer Caspienne, dans les Rus- sies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud, lies du Cap-Vert 13° I Écart en latitude : Nord , Lithuanie 55 i'io I iO GRAMINÉES. Occident , Cap-Vftrt 20 O.n Écart en longitude : Orient y Russie moyenne 55 E. ] 81" Carré d'expansion 3402 Panicum ciliare, Retz. — II croît dans les champs et sur le bord des chemins, et il est considéré par plusieurs au- teurs comme une variété du précédent. Il en diffère en ce qu'il est généralement plus grand , plus développé, et par la glumelle unique de la lleur inférieure , ciliée sur les nervures latérales. Il forme des touffes isolées, composées de longues tiges divergentes , disposées en rosaces appliquées sur le sol par les coudes inférieurs et relevées par leur partie su- périeure. Les panicules sont composées de longs épis dis- posés en éventails dont les branches ne sont pas toutes in- sérées au même point. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sa- blonneux des plaines. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne, probablement en Algérie , et dans les sables du fleuve Tacazzé en Abyssinie. — Au nord, il végète en France, en Belgique et en Allemagne , jusqu'à Stettin. — A l'occi- dent, il vit en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , Astrakan et les provinces du Caucase. Limites d'extension de V espèce. Sud , Abyssinie 12» \ Écart en longitude : Nord , Prusse 53 ; 41*^ Occident , Portugal 10 O. | Écart en latitude : Orient , Caucase 48 E.i 58« Carré d'expansion 2378 PANICLM. 141 Paniccm glabrum , Gaud. — II est annuel et se trouve dans les lieux incultes, sur les sables des rivières ou dans les jardins. Sa racine est fibreuse ; ses tiges sont grêles , fas- ciculées , de longueur inégale et couchées. Ses feuilles sont courtes , linéaires et pointues. Les tleurs sont disposées sur 3 à 4 épis digités, grêles et formés eux-mêmes d'épillets elliptiques , verdâtres ou violacés. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Allitude. — Il recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes. Mever l'a trouvé dans le Caucase entre 600 et 1,200™. Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Italie. — Au nord, l'Allemagne, le Danemarck, la Gothie et l'Angleterre où il a sa hmite occidentale. — A l'orient , la Hongrie, la Transylvanie , les Russies moyenne et australe , le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40® ^ Écart en latitude : A^orrf, Lithuanie 55 j 15" Ofc/rfan;, Angleterre 6 O. ) Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 53" Carré d'expansion 795 Panicum crcs-galli , Lin. * — Cette espèce fait partie de la végétation annuelle des bords des fossés et des étangs où on la voit mélangée aux PoJijgonum , aux Bidens, à ïlnula dysenterica , etc. Elle fleurit tard, en juillet et en août. Ses racines sont fibreuses, ses feuilles sont longues, assez larges , d'un vert sombre ou violacé, et ses chaumes élevés sont terminés par des épis rameux, verts ou violacés , 142 GRAMINÉES. formes de divisions alternes. Chaque épillet renferme 2 Heurs, l'une neutre à 2 valves, l'autre hermaphrodite. Les rameaux se rapprochent après la fécondation, et les ca- riopses, mûris, emportent, en se détachant, et leur périgone et leurs glumes munies d'arôtes. — Il fleurit pendant tout l'été et pendant tout l'automne. Nature du sol. — AUitude. — Il est un peu aquatique et presque indifférent, cependant il recherche les terrains siliceux et sablonneux et reste dans les plaines. Géographie. — Il est très-difficile d'établir l'aire d'ex- pansion de ce Panicum qui paraît avoir été transporté dans toutes les parties du monde. — Au sud , il atteint le désert du Sahara , les Canaries. — Au nord , il est en Danemarck , en Gothie, dans la Finlande australe. — A l'occident , il existe en Portugal , au Canada , au détroit de Fuca à la côte nord-ouest de l'Amérique. — A l'orient , on le rencon- tre partout, en Suisse, en Italie, aux Baléares, en Dalma- tie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale. — Il est encore indiqué à l'île de Norfolk par 29 lat. S. en- tre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Hollande. Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30° ') Écart en latitude : iVor^/, Finlande 62 i 32" Occident , Amérique 95 O.^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 163 E.) 258° Carré d'expansion 8256 Panicum VERTiciLLATLM , Lin. — Il est annuel et se PANICLM. 143 trouve dans les champs, dans les vignes et les jardins, sur les sables des rivières sur lesquels il est parfois très-abon- dant. Sa tige est droite et garnie de feuilles larges et velues à l'orifice de la gaîne ; l'épi est long, cylindrique, vert ou brun, et garni de poils accrochants. Il est formé d'épillets réunis eux-mêmes en petits faisceaux distincts et toujours un peu écartés. Lors de la fécondation, les 2 valves du pé- rigone s'ouvrent et les 2 stigmates en pinceau sortent déjà saupoudrés du pollen des anthères. Les poils crochus de l'épi contribuent à faciliter la dissémination. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout, mais il préfère les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie — Au sud , il existe en Espagne , en Algé- rie , aux Canaries, en Egypte et au cap Vert à l'île Saint- Jacobi. — Au nord , il est disséminé en Belgique , en Alle- magne, en Angleterre, en Gothie et en Suède. — A l'oc- cident, il vit aussi en Portugal et se trouve naturalisé sur quelques points de l'Amérique du nord. — A l'orient, il vit en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau- ride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural, en Arabie, dans l'Asie-Mi- neure et aux Indes orientales. — On le cite encore au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de Vespèce. Sud, lies du Cap- Vert 12» ") Ecart en latitude : Nord, Suède 56 i 4"io Occident , Iles du Cap-Vert. ... 26 O. I Ecart en longitude: Orient, Indes orientales 80 E. ( 106° Carré d'expansion 4664 144 GRAMINÉES. Panicum viRiDE, Lin. — Il est très-commun dans les champs , dans les vignes et dans tous les lieux cultivés. Il est annuel , et ressemble beaucoup au précédent. Il en dif- fère par son épi paniculé , plus compacte et rarement inter- rompu à la base, par ses verticilles plus rapprochés, par ses épillets plus serrés. Il varie aussi dans sa taille, et dans sa couleur qui offre toutes les nuances entre le vert pur et le pourpre. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Allitude. — Il est indifférent, et se trouve , en plaine , sur tous les terrains. Géographie. — Au sud, il existe en France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , il est répandu dans toute l'Eu- rope centrale, en Danemarck, en Gothie , dans la Suède, la Norvège méridionale et en Angleterre. — A l'occident, il habite le Portugal. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies septentrio- nale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 62 j 27° Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 E. j 129» Carré d'expansion 3483 Panicum glaccum. Lin. — On le rencontre principale- ment sur les bords humides des rivières oii il vit dispersé. II est annuel ; sa tige est droite , articulée , garnie de feuilles larges, un peu velues à l'entrée de leur gaine, et d'un vert PHALABIS. 145 glauque. Ses Heurs sont aussi disposées en une panicule res- serrée qui simule un épi. Son périgone est marqué de rides transversales que l'on retrouve aussi dans plusieurs espèces étrangères de Panicum. Les involucres sont sétacés et d'un brun jaune. Les étamines, à filets redressés, sortent avant les 2 stigmates plumeux. Ceux-ci ne se développent que 1 ou 2 jours plus tard , en sorte que la fécondation est in- directe. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , sablonneux et humides. Géographie. — Il est très-répandu; au sud, en France, en Espagne, en Barbarie, à Madère, aux Canaries, en Abys- sinie et en Nigritie. — Au nord, il croît en Allemagne , en Belgique et en Livonie. — A l'occident , il est aussi en Portugal, et il a été cité en Amérique , dans le Saskatcha- wan , où sans doute il a été introduit. — A l'orient , il vit en Suisse, en Itahe, en Sicile, aux Baléares, en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Géorgie, sur les bords de la Caspienne, dans les Rus- sies moyenne et australe. — Il est encore indiqué à la Nou- velle-Hollande et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Nigritie 0» 1 Écart en longitude : Nord , Livonie 58 ' 58° Occident, Madère 19 O. [Écart en latitude : Orient , Russie moyenne 50 E. | 69" Carré d'expansion 4002 G. PHALABIS , Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît IX 10 140 GUAMIKÉES. environ 20 Phalaris. La moitié de ces espèces sont euro- péennes, et se trouvent en Grèce, en Italie, en Sicile, et très- peu dans l'Europe centrale et septentrionale. — 3 espèces habitent l'Afrique : l'Egypte, les Canaries et le cap de Bonne-Espérance. — 3 sont de l'Amérique septentrionale. — 2 vivent au Chili et au Brésil. — 2 Phalaris, asiatiques, croissent au Népaul et au Japon. Phalaris ARUNDiNACEA , Lin. — C'est à la (ois une des Graminées les plus belles et les plus communes. Elle est vi- vace et croît en sociétés nombreuses dans les marais , sur le bord des étangs et des fossés on elle étale son large feuillage et ses panicules purpurines. Son rhizome, vigoureux et ram- pant, laisse sortir de nombreuses fibrilles de ses articulations ; sa tige est droite , haute et glabre. Ses feuilles sont larges , linéaires , lancéolées , rudes sur les bords. Les gaines sont glabres et munies d'une languette allongée. La panicule est droite, ovale, pyramidale, resserrée lorsqu'elle sort de la feuille supérieure , puis elle s'étale et dispose ses rameaux en étages. Les épillets sont ovales. Le cariopse est ovale , comprimé, de couleur brune et luisant. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent et préfère les plaines ; cependant il peut aussi s'éle- ver dans les montagnes, car Ledebour le cite en Arménie à 1,600™. Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es- pagne, en Italie et en Sicile. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe, même en Laponie , en Angleterre, en Irlande, aux Orcades, aux Shetland et aux Feroë. — A l'occident, il existe en Portugal et dans l'Amérique du nord , du Canada au lac de l'Ours , et de la baie d'Hudson ANTHOXANTHUM . 1 47 à l'Océan oriental. — A l'orient , il végète en Suisse, en Dalmatie , en Croatie, en Transylvanie, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , en Arménie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce, Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord, Laponie G8 j 30° Occident, Amérique 120 O. I Ecart en longitude: Orient , Dahurie 119 vJ 239" Carré d'expansion 7170 G. ANTHOXANTHUM , Lin. Ce petit genre ne renferme que 8 espèces. 6 appartien- nent à l'Europe australe, et l'une d'elles s'avance très-loin dans le nord. — Les 2 autres croissent à la Chine et aux Indes orientales. Anthoxanthum odoratum, Lin. — Lorsque l'on voit au printemps le Luzuïa campestris étaler son périgone pres- que noir et ses étamines dorées, quand le Planlago lanceo- lata commence à laisser sortir ses stigmates de ses bractées fuligineuses, on est à peu près certain de trouver dans leur voisinage les touffes ou les petits gazons de cette graminée précoce. Ses racines, vivaces et fibreuses, produisent de très- bonne heure des feuilles assez larges et d'un beau vert ainsi que des chaumes à trois nœuds ; le premier situé près de la racine, le second un peu plus haut, faisant lo sommet d'une géniculation, et le troisième'plus élevé encore. Ces chaumes 148 GRAMINÉES. portent des épis assez lâches , verts , rougeâtres ou violacés, d'abord très- resserrés dans la gaîne de la feuille dont ils sortent, mais ensuite étalés. La glume est bivalve , à 3 fleurs dont les 2 intérieures sont neutres ; les 2 étamines sortent tard des fleurs, tandis que les stigmates, plumeux , et portés sur des styles allongés, s'échappent longtemps d'avance du sommet de la fleur. La fécondation est donc indirecte comme dans un grand nombre de Graminées. La fleur s'ouvre à peine pendant cet acte important. Plus tard, l'épi se resserre et mûrit ses graines. Toute la plante à demi-desséchée ré- pand une odeur suave qu'elle communique au foin des prai- ries.— Fleurit au printemps. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante semble pré- férer les terrains siliceux et volcaniques , mais elle n'est pas exclue des calcaires. En Auvergne, elle croît en plaine et sur les plus hauts sommets à 1,880"". De Candolle l'indique à 0 à Montpellier et en Bretagne, et à 2,000™ dans les Al- pes. Wahlenberg la dit commune en Suisse jusque dans les Alpes nivales. M. Parlatore l'a trouvée àChamouny au-dessus des sapins, à 2,100°^. Ledebour la mentionne dans le Cau- case entre 1 ,800 et 2,800™, tandis que M. Boissier ne l'a rencontrée que dans la région chaude du royaume de Gre- nade. Aux îles Loffoden elle monte encore à 620™. Géographie. — Au sud , elle existe en Espagne , aux Baléares, en Algérie oii elle arrive près du sommet du Djebel-Cheliah dans l'Aurès (Cosson), aux Canaries, dans toute la région méditerranéenne excepté l'Egypte. — Au nord, elle abonde dans toute l'Europe , dans toute la Scan- dinavie , partout très-commune, en Laponie , dans les lieux un peu couverts , sur le flanc des montagnes , jusqu'au cap Nord. Elle est aussi en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels, — A l'occident , elle vit en Por- AXTHOXANTHLM. 149 tugal , à Terre-Neuve et au Groenland. — A l'orient, elle existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Ou- ral , de l'Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries SO** / Ecart en latitude : Nord , Cap Nord 71 ■' 41° Occident , Groenland 59 O. | Ecart en longitude : Orient , Dahune 119 E. ) ITS"* Carré d'expansion 7298 Anthoxanthum Puelii, Lee. et Lamt. — Il est an- nuel et vit disséminé en petites touffes dans les champs cul- tivés , où on le trouve presque toujours associé au Triticum Poa, a V Ornithopus perpusillus , au Viola gracilescens , Jord., à V Àrnoseris minimal à V Alchemilla arvemis. Sa racine est fibreuse ; sa tige est constamment rameuse , à partir du nœud immédiatement supérieur au collet, et les rameaux eux-mêmes se subdivisent. Les feuilles sont li- néaires, obtuses, à ligules oblongues et tronquées. Les épil- lets sont réunis en une panicule serrée , à courts pédicelles. Les valves de la glume sont ovales, lancéolées, subulées. Les valves de la glumelle sont égales, couvertes dans leur moitié inférieure de poils appliqués, glabres dans le haut. L'inférieure est munie, près de sa base, d'une arête géni- culée qui dépasse les valves. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et graveleux des plaines et des montagnes jus- qu'à 1,000™. 150 GRAMINÉES. Géographie. — C'est à peine s'il est connu. Nous le trouvons au sud dans le centre et dans le midi de la France. Il est remplacé dans le midi de l'Espagne par hsÀ. arisla- tum et A. ovatiim , Lag. — Au nord, il arrive en Breta- gne où il a sa limite occidentale. — A l'orient, nous ne connaissons pas sa puissance expansive , mais nous pensons qu'il croît en Italie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, France 43« | Écart en latitude : Nord, France 48 -^ ^ 5° Occident , France * 6 0.) Écart en longitude : Onen^, France 4 E. î 10» Carré d'expansion 50 G. AL07XCURUS, Lin. Distribution géographique du genre. — 27 à 30 es- pèces le composent. 14 sont européennes, du midi, du cen- tre et des montagnes. — 5, asiatiques, croissent en Sibérie, au Japon , au Népaul et dans l'Asie mineure. — 4 Aïope- curus habitent l'Amérique du nord , la Caroline et les An- tilles. — 2 se trouvent sur les terres de Magellan et dans les îles de la mer Australe. — 2 autres vivent en Afrique , l'un au cap de Bonne-Espérance , et l'autre dans le nord de l'Afrique. Alopecurus pràtensis. Lin. — Les prairies ont pour apanage la fraîcheur de leur tapis sur lequel mille espèces ornementales viennent éclore ; elles ant de plus les épis et les panicules légères de leurs nombreuses Graminées. Celle- ci est à la fois l'une des plus communes et l'une des plus ALOPECCRLS. 151 belles. C'est elle qui la première, au printemps, dépasse toutes les autres et montre ses gros épis veloutés au-dessus des pyramides azurées de VAjiiga reptans et des innombra- bles Heurs des renoncules. Sa racine est vivace , fibreuse et stolonifère. Ses chaumes sont élevés, géniculés à la base, puis dressés et glabres. Les feuilles sont linéaires , lancéolées , pointues, rudes au toucher, munies d'une ligule tron- quée. Les fleurs forment un épi dense, cylindrique, obtus et velouté. Ces fleurs sont réellement disposées en panicule dont les pédicelles raccourcis naissent sur un axe qui est entièrement caché. Les arêtes des valves sont très-saillantes, et chaque pédicelle porte 5 à 6 fleurs. Contrairement à ce qui a lieu dans la plupart des Graminées , c'est le soir et non le matin que les anthères s'échappent des fleurs et ré- pandent leur pollen. Ces anthères sont brunes, violettes ou orangées; leurs 2 loges s'écartent au sommet et à la base, et elles paraissent fourchues quand on les trouve suspendues et vacillantes sur leurs longs filets. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les sols humides et détritiques , mais il est indifférent à leur nature chimique. Il vit en plaine et dans les montagnes. De Can- dolle l'indique à 0 partout et à \ ,600™ sur les montagnes de l'Aubrac. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Es- pagne et en Algérie, jusque dans la région du Sahara. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe, dans la Scan- dinavie ; il est rare en Laponie où Wahlenberg le cite dans les montagnes de la partie Luiéenne et dans une vallée hu- mide peu éloignée de Quickjock. Cette variété lapone ett une forme très-différente de la nôtre ; peut-être même est- elle une espèce. Ses feuilles sont plus lisses, ses épis plus colorés et sa floraison plus tardive. On trouve encore 152 GRAMINÉES. V j4 . pratensis en Angleterre, en Irlande, auxOrcades, aux Shetland et aux Feroë. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l'orient, il vit en Suisse , en Italie, en Si- cile , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans le Taliisch, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal, orientale et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34" ] Ecart en latitude Nord, Laponie 66 ■' 32» Occidetit , Irlande 12 O. j Ecart en longitude Orient , Sibérie orientale 163 E J 175» Carré d'expansion 5600 Alopecurus agrestis, Lin. — Il est annuel et très- commun dans les champs, dans les vignes, dans les prés secs et les bruyères. Il forme de petites touffes isolées. Sa racine est fibreuse. Sa tige , géniculée à la base, est ensuite dressée et un peu rude. Les feuilles sont pointues, rudes à la base et au sommet , à gaines glabres et striées , à ligules tronquées. Les fleurs sont réunies 1 à 2 sur de petits pédi- celles qui se resserrent les uns contre les autres et constituent un épi cylindrique et allongé. La floraison commence au milieu de l'épi. Les étamines sortent le soir; les stigmates se montrent en même temps que les anthères ; la fécondation est directe et instantanée. Les anthères se flétrissent immédia- tement, et aussitôt après la fécondation les pédicelles, munis de renflements cornés, s'écartent de l'axe central de l'épi. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et ALOPECURLS. 153 vit sur les sols graveleux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il végète en France, en Es- pagne , en Algérie. — Au nord , il existe dans toute l'Eu- rope centrale , en Danemarck , en Gothie , en Suède jus- qu'à Upsal , en Angleterre oij il a sa limite occidentale. — A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , dans le Taliisch, en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites tVexlension de Vespèce. Sud, Algérie 35« | Écart en latitude : Nord, Suède 60 ) 25» Occident, Angleterre 7 O.^Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. j 104° Carré d'expansion 2600 Alopecurus geniculatus , Lin. — Il est très-commun dans les lieux inondés ou dans ceux qui l'ont été pendant l'hiver, dans les mares et les fossés , sur le bord des étangs, et il y est ordinairement associé à divers Carex , et au Potenliîla Anserina. Sa racine est annuelle et fibreuse. Ses chaumes gazonnants sont couchés sur le sol , souvent radi- cants sur leurs nœuds, puis un peu redressés au sommet. Les feuilles sont planes , linéaires , lancéolées , étalées, rudes en dessus et sur les bords, munies d'une ligule allongée. Ses fleurs sont en panicule contractée en un épi cylindri- que vert ou violacé , relevé de nombreuses anthères oran- gées. — Il fleurit en mai et en juin, et devient quelquefois 154 GRAMINÉES. nageant comme le Sparganium simplex et le Glyceria fluilans. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche les terrains détritiques et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne et en Algérie. — x\u nord , on le rencontre dans le centre de l'Europe, dans toute la Scandinavie, y compris la Lapo- nie, les Loffodenet l'Altenfiord, en Angleterre, en Irlande, en Islande, et dans tous les archipels. — A l'occident, il existe au Canada , sur les bords de la Colombie , sur la côte nord-ouest de l'Amérique. — A l'orient, il croît en Suisse, en Italie, en Sicile , en Croatie, en Hongrie , en Transylva- nie , dans les provinces du Caucase , dans toutes les Russies, dans les Sibérie» de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , orien- tale , et dans la Dahurie. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Algérie 35'' ) Ecart on latitude : Nord , Laponie 70 ) 35" Occident, Amérique 120 O. \ Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 163 E. j 283» Carré d'expansion 9905 Alopecurus fulvus, Smith. — Il ressemble beaucoup au précédent , surtout à sa variété natans. Il en diffère par ses chaumes plus élevés, par ses gaines rudes et souvent ren- flées, et par tout son feuillage recouvert d'une poussière d'un blanc glauque qui préserve la plante de l'humidité. Les an- thères, d'abord blanches, répandent à la fin du jour un pollen abondant qui tombe sur les stigmates appliqués contre l'épi, puis elles deviennent d'un rouge orangé lors de la déflorai- CRYPSIS. 155 son. — Il fleurit en mai et en juin , et vit en société dans les lieux inondés. Nature du sol. — Altitude. — 11 est aquatique et indif- férent, et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées à Mont-Louis , en Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord, il est dispersé dans l'Europe centrale, dans la Scan- dinavie jusqu'à la Laponie australe, en Finlande et en An- gleterre. — A l'occident, il habite les Asturies et l'Amérique du nord, du Canada au lac de l'Ours, et abondant dans les terrains marécageux de la côte nord-ouest. — A l'orient, il croît en Suisse , en Croatie, en Hongrie , en Transvlvanie, en Turquie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude : Nord, Laponie 60 j 28» Occident , Amérique 1 20 O. | Ecart en longitude : Onen^ Sibérie de l'Altaï 97 E. ) 217« Carré d'expansion 6076 G. CR-rpsis , Ait. Les Crypsis sont peu nombreux. On en connaît seulement 8, dont 4 habitent l'Europe australe. — 2 croissent en Egypte. — 2 existent dans l'Amérique septentrionale. — ■ 1 seul , asiatique, végète en Sibérie. Crypsis alopeccroïdes , Schrad. — Herbe annuelle et gazonnante, garnie de stolons et de petits rameaux, ter- 156 GRxVMlNÉES. minés, comme le chaume, par un épi caché sous la gaine renflée de la dernière feuille. A la fécondation l'épi pres- que sessile sort de sa gaîne , et bientôt on voit s'échapper du milieu des glumes fortement serrées les unes contre les autres, 2 stigmates filiformes, velus et accompagnés de 2 ou 3 anthères ordinairement briquetées ; l'épi central fleurit le premier, et les autres suivent selon l'ordre de leur déve- loppement ; le bas de l'épi est encore engagé dans la gaîne quand le haut est déjà épanoui , en sorte que la dissémina- tion commence par le sommet ; les fleurs, en se séparant de leur pédicelle les unes après les autres , tombent avec leur double enveloppe scarieuse, mais les cariopses, non adhérents, se dégagent promplement (Vaucher). — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , la France , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, la France. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, l'Autriche, la Dalmatie, la Croa- tie , la Hongrie , la Turquie , la Russie australe , les pro- vinces du Caucase , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38® "i Ecart en latitude : Nord , France 48 ) 10« Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Omn^, Sibérie altaïque 97 E.^ 107° Carré d'expansion 1070 G. PHI.SUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît en- PHLEUM. 157 viron 12 espèces de ce genre , et à l'exception d'une seule qui existe dans l'Afrique orientale , toutes les autres sont européennes et croissent partout, mais elles préfèrent les montagnes et les régions un peu méridionales. Phleum ARENARiUM, Lin. — Il est annuel et vit ordi- nairement sur les bords de la mer; il peut s'en éloigner, car nous le trouvons dans le centre de la France , le long des chemins et sur les coteaux arides. Sa racine est fibreuse, dépourvue de rejets rampants. Ses chaumes sont peu élevés et forment de charmants gazons à feuilles courtes , linéaires- lancéolées , étroitement pointues et rudes sur les bords. Les gaines sont comprimées , les supérieures enflées et garnies d'une ligule allongée. Les fleurs sont disposées en une pani- cuie spiciforme, allongée, rétrécie à la base , un peu dilatée en massue au sommet , d'un vert glauque d'abord et jaunâ- tre ensuite. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , il existe dans l'Europe centrale , en Danemarck ,. en Gothie , dans la Norvège aus- trale , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il croît en Portugal. — A l'orient , on le rencontre en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Grèce et en Turquie. Limites d'extension de Vespece. Sud , Algérie 35° ^ Écart en latitude : Nord , Norvège 60 J 25'» Occident, Portugal 12 O. | Écart en longitude : Orient , Turquie 24 E. ] 36» Carré d'expansion 900 158 GRAMINÉES. Phleum BoEHMERi, Wibel. — On le trouve disséminé sur les pelouses sèches , sur les coteaux, dans les bruyères. Sa racine est vivace , fibreuse ; ses tiges sont gazonnantes, droites , glabres et épaissies à la base. Ses feuilles sont un peu glauques , linéaires , pointues , rudes sur les bords , à gaines comprimées dans les inférieures, enflées dans les su- périeures , qui offrent aussi des ligules prolongées. Les fleurs sont disposées en panicule spiciforme atténuée aux 2 ex- trémités, droite , un peu interrompue à la base , d'un vert glauque ou purpurine. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. - — Altitude. — II recherche les terrains siliceux, volcaniques et sablonneux , bien qu'il soit indiqué, ailleurs qu'en Auvergne , sur les coteaux calcaires. — On le trouve en plaine et dans les montagnes ; il atteint ici 1,200'". Ledebour le cite dans le Taliisch "entre 1,400 et 2,000"", en Arménie à 1,400"', dans le Breschtau à 1,800™. Géographie. — Au sud , il vit en France et en Espagne. — Au nord, il est dans le centre de l'Europe, en Dane- marck, en Gothie , en Norvège, dans la Suède et la Fin- lande australes , et en Angleterre. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient , on le rencontre en Suisse, en Italie , en Corse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal , orientale , et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 37® ] Écart en latitude : Nord , Norvège 62 } 25" PHLEUM. 159 Occident , Espagne 0 O. Ecart en longitude : Om/î^ Dahurie 163 E. i 169° Carré d'expansion *■ ^225 Phleum ASPERiM , Vill. — 11 cst annucl et vit en petites touffes dans les vignes , sur les coteaux et sur les sables des rivières. Sa racine est fibreuse et produit une tige simple ou rameuse, munie de feuilles glabres dont les gaines su- périeures sont allongées. Les fleurs forment une panicule verte, resserrée en épi cylindrique. Les glumes sont carénées, très-rudes, tronquées au sommet et prolongées en une pointe courte. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allitude. — 11 est indifférent et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud , la France, l'Italie , la Sicile. — Au nord, l'Allemagne , la Bohème , la Belgique et l'An- gleterre. — A l'occident, l'Angleterre. — A l'orient, la Suisse , la Dalmatie , la Hongrie et la Tauride. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38" ) Ecart en latitude : A'orrf, Angleterre ...52 14° Occident , Angleterre 7 O. | Écart en longitude : Orient , Tauride 34 E. j 41° Carré d'expansion 574 Phleum pratense, Lin. — Cette jolie graminée abonde dans les prairies , sur le bord des fossés, dans les lieux hu- mides et fertiles. Sa racine est fibreuse ; ses chaumes gazon- nants, épaissis et un peu géniculés à la base, sont élevés , dressés et glabres. Les feuilles sont planes , linéaires, poin- tues, rudes sur les bords, munies de gaines comprimées, 160 GRAMINÉES. un peu dilatées dans les feuilles supérieures, pourvues de li- gules allongées et tronquées. Les fleurs sont disposées en petites cymes tellement rapprochées et serrées, que l'ensem- ble représente un épi de la plus grande régularité, cylin- drique, allongé et d'un vert glauque. La glame contient un périgone qui s'entr'ouvre avec elle pour donner issue, d'abord aux étamines , dont les filets non plissés grandissent promptemcnt, et ensuite aux stigmates qui sont fécondés, jusqu'à ce que la glume se referme, ce qui a lieu de bonne heure dans la journée ; ce joli spectacle dure assez longtemps, parce que les fleurs qui s'épanouissent chaque jour occupent des positions correspondantes dans les diverses cymes. La dissémination commence par le haut de l'épi , les spicules se détachent avec leur glume entr 'ouverte , et le cariopse ne tarde pas à se débarrasser de ses enveloppes (Vaucher). — II fleurit en mai et en juin . Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît partout oii il trouve de l'humidité. Il vit en plaine ou dans les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,000 et 1,200™. De Candolle le cite à 0 partout et à 2,500" au port de Venasque. M. Boissier l'indique entre 2,100 et 3,100™ dans le midi de l'Espagne; Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 800 et 1,600™ , et jusqu'à 2,900™ sur le mont Kasbek. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, eu Espagne et en Algérie. — Au nord , il existe dans toute l'Europe et même en Laponie oii sa limite se trouve entre 70 et 70° 30', et toujours en plaine. Il végète aussi en An- gleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il vit en Portugal , à Terre-Neuve , au Sas- katchawau , au fort Vancouver, mais on le soupçonne im- porté d'Europe. — A l'orient, il existe en Suisse , en Italie, PHLEUM. 161 en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie, dans le Taliisch, dans toutes les Russies, dans les Si- bériesde l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35® \ Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ) 35o Occident, Islande ^5 O."^ Ecart en longitude: Onew/ , Sibérie orientale 163 E.) 188° Carré d'expansion 6580 Phleum alpinLxM , Lin. — On le rencontre dispersé sur les pentes herbeuses des montagnes , dans les hautes vallées. Il est vivace ; sa racine est rampante. Son chaume est sou- vent solitaire , peu élevé et géniculé à sa base. Ses feuilles sont courtes, étalées , accompagnées d'une gaine renflée dans les supérieures. Les ligules des gaines inférieures sont courtes et tronquées, celles des gaines supérieures allongées. La panicule est courte , épaisse , ovale ou exactement cylin- drique, composée d'épillets serrés, noirâtres et hérissés de poils rudes. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les ter- rains sihceux, primitifs, volcaniques, détritiques, et les hau- tes montagnes. Nous le trouvons en Auvergne sur nos plus hauts sommets, à 1,880™. De Candolle l'indique à 40™ à Paris et à 3,000™ dans les Alpes. Wahlenberg dit que dans la Suisse septentrionale il forme la base des pâturages dans les régions alpine et nivale, et qu'il descend à peine au- dessous de la limite supérieure des hêtres ; il le dit même très-commun dans les montagnes de la Laponie. Ledebour le cite dans le Caucase entre 2,000 et 2,900™. IX " 162 GUAMLNÉES. Géographie. — Son aire est considérable ; au sud, cepen- dant, il ne dépasse pas le midi de l'Italie. — Au nord , il croît partout jusqu'au cap Nord , en Angleterre , en Ir- lande , en Islande et non dans les archipels. — A l'occident , il existe au Groenland , sur les sommets des montagnes Ro- cheuses et aux affluents de la rivière de Colombie qui en descendent. — A l'orient , il croît en Suisse , en Corse , en Dalmalie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , dans les Russies arctique et septentrionale , dans le Caucase, en Géorgie, dans la Sibérie de l'Altaï, au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. — Il a de plus été recueilli à la pointe australe de l'Amérique , au détroit de Magellan, au port Famine et au port Gregory, à la baie de Bon-Succès. Limites d'extension de V espèce. Stid, Midi de l'Italie :39« ] Ecart en latitude ; A^orrf, Cap Nord 71 j 32« ^ . r,^rv ) Ecart en longitude : Occident et Orient .ioO Carré d'expansion 11520 G. CHAMAcaosTis , Borhh. Il ne contient qu'une seule espèce. Chamagrostis MiNiMA. — Il forme dans les champs de jolis gazons serrés , dispersés et quelquefois réunis , qui , quoique annuels, se montrent de très- bonne heure et cons- tituent de petites touffes à racines fibreuses et à feuilles li- néaires et plissées. Les chaumes , extrêmement déliés , sont nus et terminés par de petits épis rouges ou violets, dont les CYNODOIN. 165 épillels, espacés, sont alternes et presque sessiles. La glume est à 2 valves arrondies et sans arête ; les anthères sont fendues de la base au milieu , et les stigmates, allongés et fi- liformes, sortent du sommet de la Heur. Les chaumes , forte- ment hygrométriques, se contournent pendant la maturation. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du soL — Altitude. — • Il recherche les ter- rains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne et en Algérie. — Au nord , il croît en Allemagne , en Bavière , dans le Holslein , en Belgique , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, en Piémont , en Lombardie et en Transylvanie. Limites d'extension de fespèce. Sud , Algérie 35" | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 52 ' 17® Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. ) 32» Carré d'expansion 544 G. cirNODOiff, Rich. Distribution géographique du genre. — 11 espèces le composent. 4, de l'Océanie, vivent à la Nouvelle-Hollande et à l'île de Luçon. — 2 croissent aux Indes orientales. — 2 existent au cap de Bonne-Espérance. — L'Amérique en a 2 aussi, l'une au Brésil, l'autre au Mexique. — 1 Cyno- don occupe toutes les parties du monde , et c'est le seul qui pénètre en Europe. Cynodon dactylon , Pers. — Cette gramiuée , des plus iQl GUAMINÉES. vivaces et des plus communes, se trouve en abondance le long des chemins et des fossés, au pied des murs, autour des habitations, où elle devient domestique avec les Atri- plex, les Chenopodium , le Carduus nutans , le Polygonum avicidare , etc. Ses rhizomes, articulés et rameux , s'éten- dent sur la surface du sol et forment des gazons dont les chaumes, d'abord couchés, se redressent ensuite. Les feuil- les sont courtes, d'un vert sombre ou rougeâtre , et mu- nies , à l'entrée de leur gaine , d'une jolie touffe de poils qui remplace la ligule. Les épis de fleurs , d'abord renfer- més dans la gaine des feuilles , sont réunis plusieurs ensem- ble, s'étalent ensuite et forment un verticille au sommet du chaume , qui se termine brusquement. Ses épis sont presque toujours bruns ou rougeâtres ; ils tendent à se déjeter du même côté en s'inclinant sur leurs articulations. La glume est uniflore et bivalve; les anthères sont pendantes, et les stigmates, en forme de pinceaux, portés sur des styles al- longés, sortent du sommet des fleurs. La fécondation s'o- père dans la matinée , et pendant plusieurs jours sur des fleurs différentes, puis la graine se disperse avec son péri- gone , tandis que la glume extérieure reste fixée à l'axe des épis. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — AUilude. — Il est indifférent et vit sur tous les sols, dans les plaines et rarement sur les monta- gnes. Il est seulement cité, dans la flore de Ledebour , à SOO^dansleTaliisch. Géographie. — Au sud , il existe en Espagne, en Algé- rie , aux Canaries , aux îles du cap Vert et en Abyssinie.— Au nord , il est en Allemagne , en Bavière et en Angle- terre. — A l'occident , il croît en Portugal et dans une partie des Etats-Unis. — A l'orient, il vit en Suisse , en - Italie, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transyl- LEERSIA. 165 vanie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , sur les bords de la Caspienne , dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. — Il est aussi indiqué aux Indes orientales, au cap de Bonne-Espérance, à la Nouvelle-Hollande , à la Nouvelle-Zélande et dans l'Amérique du sud. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Abyssinie 10® | Écart en latitude : Nord , Angleterre 51 ) 41** Occident , Amérique 92 O.^ Ecart en longitude: Orient , Sibérie de TOural , . . , 74 E. j 166» Carré d'expansion 6806 G. rcEasiA , Swartz. Distribution géographique du genre. — Ces plantes , au nombre de 15, sont principalement américaines. 8 d'en- tr'elles croissent dans l'Amérique septentrionale : aux An- tilles , au 3Iexique et dans la Caroline. — 2 espèces habi- tent le Brésil. — 2 existent à l'île Maurice. — 2 font partie de la flore de Luçon et de la Nouvelle-Hollande. — La 15« est commune à l'Europe et à l'Amérique du nord, Leersia ORYZOïDES , Swartz. — Ce Leersiant en socié- tés nombreuses dans les fossés et dans les lieux très-humi- des, où la plante peut enfoncer , dans une vase molle et lé- gère, ses rhizomes traçants et rameux. Déjeunes pousses en sortent à la fin du printemps, et viennent bientôt paraître au-dessus de la couche d'eau sous laquelle la plante a passé l'hiver. Il en sort des chaumes allongés et rameux , garnis de feuilles assez nombreuses, dont les ligules sont avortées 166 GRAMINÉES. et dont le limbe et la gaine sont recouverts de poils raides. Les (leurs naissent en panicule , dont les pédicelles espacés s'étendent irrégulièrement dès que cette panicule sort de la gaine dans laquelle elle était enfermée, mais elle en sort rarement en entier , et la fécondation n'a lieu que dans la portion qui reste incluse. Un fait plus curieux encore , si- gnalé par M. Duval-Jouve, c'est que très-souvent les fleurs ne sortent pas du tout , et qu'indépendamment de cette florai- son terminale , il existe à l'aisselle de toutes les feuilles, à l'exception des inférieures , de plus petites panicules qui ne sortent jamais et qui n'en sont pas moins toujours fécondées et fertiles. Ses fleurs sont solitaires sur chaque pédicelle ; elles sont munies d'un périgone à 2 valves , aussi n'aper- çoit-on jamais dans cette plante les étamines suspendues comme dans beaucoup d'autres Graminées. On ne la voit pas fleurir. Aussitôt que la panicule est étendue les graines sont mûres, elles se détachent avec leur périgone et tombent im- médiatement. — Il fleurit en aoiit et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indiffé- rent , et végète en plaine. Géographie, — Au sud , il paraît rester dans le midi de la France et en Corse. ~ Au nord , il se trouve en Belgi- que , en Allemagne , en Bavière , en Danemarck et en An- gleterre. — A l'occident , il est indiqué par Hooker dans l'Amérique du nord , au Canada, au Saskatchawan. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Piémont , en Lom- bardie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase , en Géorgie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de Vespéce. Sud , Corse 42° ) Ecart en latitude : Nord, Danemarck .53 ) 11» POLYPOGON. 167 Occident , Canada 75 O. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. i 1220 Carré d'expansion 1342 G. POLYPOGON . Desf. Distribution géographique du genre. — Parmi les 16 espèces qui le composent, 8 se trouvent dans l'Amérique du sud, au Chili, au Pérou et à l'île de Tristan d'A- cuhna. — Aucune n'est citée dans l'Amérique du nord. — 4 sont européennes : delà Corse, de l'Espagne, de l'Italie et de la Provence. — 2 sont africaines : du cap de Bonne- Espérance et de l'île de l'Ascension. — 1, asiatique, est du Népaul. — 1 espèce croît aussi à la Nouvelle-Hollande. PoLYPOGON MONSPELiENSis , Dcsf. — Cette plante an- nuelle forme de petites touffes sur les rochers humides , sur les bords de la mer et dans les lieux arrosés par des eaux minérales. Ses feuilles sont vertes, planes , linéaires, rudes sur les 2 surfaces. Ses tiges , assez élevées , souvent coudées à la base, n'ont qu'un petit nombre d'articulations et sont terminées par de beaux épis velus , d'un vert tendre , for- més eux-mêmes par un grand nombre de petites panicules redressées et serrées contre la tige. La glume est uniQore , convexe et aplatie ; les valves du périgone portent des arêtes sétacées ; elles s'ouvrent pour laisser sortir 3 étamines et 2 stigmates plumeux , sessiles , sur l'ovaire. Lors de la matu- rité des graines , la glume s'ouvre et laisse sortir un cariopse ovale qui tombe quelquefois nu et plus souvent enveloppé de son périgone membraneux. — II fleurit en juin et en juillet. Nature du soL — Altitude. — Il est aquatique et re- cherche les terrains salifères de la plaine. 168 GRAMINÉES. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, en Algérie jusque dans le Sahara , en Egypte , aux Canaries et dans les champs humides de l'Abyssinie oii il fleurit en automne. — Au nord, il a été rencontré en Bavière, en Belgique et en Angleterre. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l'orient , il est cité en Suisse , en Italie, en Sicile , aux Baléares , en Dalmatie , en Grèce , en Turquie , en Géorgie, en Tauride, dans l'Arabie-Pétrée. — Il existe aussi au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de V espèce. Sud, Xbyjssin'ie 10" -i Ecart en latitude: Nord , Angleterre 53 j 43® Occident, Canaries 18 ] Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 65" Carré d'expansion 2795 G. AGI10STIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Ces Graminées entrent pour une partie souvent considérable dans les asso- ciations des prairies, et forment ces pelouses verdoyantes qui décorent les campagnes et contribuent à leur fraîcheur. Les espèces sont nombreuses, et l'on peut, sans crainte d'exagé- ration , porter leur nombre à 100. — Le tiers est euro- péen. L'Espagne , le Portugal , l'Italie , la Sicile , la France et la Hongrie sont les contrées qu'elles préfèrent, mais elles peuvent s'étendre dans tout le reste de l'Europe. — L'Amé- rique est assez riche en Agrostis. On en cite 40 distribués également entre les deux parties du nouveau monde. 20 ha- bitent le Pérou, le Brésil, le Chili, Montevideo et les terres de Magellan. — 20 croissent aux Etats-Unis , au Mexique, AGKOSTIS. 169 au Labrador et au Canada. — 8 à 10 espèces vivent en Asie : aux Indes orientales, à la Chine, à la Cochinchine , au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. — Sur 7 espèces africaines, 4 sont du cap de Bonne-Espérance, 1 du centre de l'Afrique , 1 du Maroc et 1 da l'île de Ténériffe. — On connaît 12 Agrostis en Océanie, et il en reste certainement à découvrir ; 7 habitent la Nouvelle-Hollande , 3 la Nou- velle-Zélande et 2 sont à la terre de Van-Diemen. Agrostis verticillata , Vill. — Il croît le long des chemins et sur les coteaux arides en petites touffes dissé- minées. Sa racine est fibreuse et vivace. Ses tiges sont cou- chées et stolonifères à la base , redressées au sommet quand elles sont fertiles. Les feuilles sont courtes, linéaires, ai- guës , un peu glauques , munies d'une hgule courte et tron- quée. Les fleurs forment une panicule d'un vert pâle, très- étalée, et formée de rameaux filiformes inégaux à demi-verti- cillés. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne, la Bar- barie jusque dans le Sahara et en Egypte. Au nord, il reste sur le bord du plateau central. — A l'occident , il est en Es- pagne. — A l'orient, il existe en Italie, en Sicile, en Dal- matie , en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, en Perse et en Arabie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte 30» ^ Ecart en latitude : Nord, France 44 i 14** 170 GRAMINÉES. Occident , Espagne 7 0.) Ecart en longitude : Orient, Perse 50 E. ^ 57« Carré d'expansion 798 Agrostis STOLONiFERA , Lin. — Cct Àgrostis , vivace , varie beaucoup et croît en touffes ou en gazons dans les lieux frais , sur les bords des fossés , sur les sables des ri- vières et quelquefois sur la lisière des bois. Sa racine est or- dinairement traçante et stolonifère. Ses chaumes sont cou- chés et radicants à leur base , ensuite dressés et presque glabres. Ses feuilles sont lancéolées , pointues ; la panicule varie beaucoup par sa couleur et par ses dimensions, passant du vert au pourpre et au violet. Elle est formée de rameaux à pédicelles grêles et demi-verticillés. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains frais, sablonneux, siliceux ou détritiques des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne, aux Canaries, en Algérie, dans les îles du cap Vert et sur les rochers humides de l'Abyssinie. — Au nord, on le rencontre dans toute l'Europe jusque dans l'Altenfiord, en Angleterre , en Irlande, en Islande et dans tous les ar- chipels. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'o- rient , il végète encore dans toute l'Europe , dans toutes les Russies , dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce . Sud , Abyssinie 10° ] Écart en latitude : Nord , Laponie 70 ' 60" AGUOSTIS. 171 Occident, Iles du Cap-Vert. ... 24 O.) Ecart en longitude: \ Orient , Géorgie 47 E. j 71» Carré d'expansion 4260 Agrostis vulgaris , With. — Vivace et répandue à pro- fusion dans les prairies , sur le bord des bois , dans les bruyè- res et dans les champs en friche , cette graminée implante partout ses racines fibreuses, traçantes et stolonifères. C'est elle qui souvent constitue le fond des gazons fins par ses feuilles nombreuses et fasciculées. Ses tiges, d'abord cou- chées et ensuite redressées, se terminent par d'élégantes pa- nicules, composées de deux verticilles superposés et dont tous les rameaux , serrés les uns contre les autres et enve- loppés dans la gaîne de la feuille supérieure , s'étalent len- tement et se transforment en une légère pyramide. Ces pa- nicules rougeâtres , souvent couvertes de gouttelettes irisées que la rosée y dépose , associées au Saîvia prafensis , au Beîlis perennis, aux Trifolium et aux Medicago, concourent puissamment à la parure des champs. Les glumes , uniflo- res , petites et légèrement suspendues , s'ouvrent un instant le soir pour laisser sortir 3 étamines, 2 styles très-courts et 2 stigmates plumeux, puis elles se referment pour envelop- per un cariopse ovale et très-petit , qui tombe néanmoins nu et séparé de toutes les enveloppes. — Cet Agrostis fleurit en juin et en juillet,. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains frais, siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il existe en France et en Espa- gne. — Au nord , il se trouve dans toute l'Europe jusque dans la Laponie , le long des rivières et dans les lieux humi- des, mais ne s'y élève pas au-dessus de la limite du sapin. 172 GRAMINÉES. II est aussi en Angleterre, en Irlande, en Islande, aux Feroë. — A l'occident , il végète en Portugal et dans l'Amérique du nord sur la côte nord-ouest. — A l'orient, on le cite dans toute l'Europe, dans le Caucase, en Géor- gie et en Sibérie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de TEspagne 36° i Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ) 34» Occident, Amérique 120 0. ) Ecart en longitude: Orient , Sibérie 60 E. j 180» Carré d'expansion 6120 Agrostis canina , Lin. — Il forme de petites touffes dans les prairies , dans les bruyères et dans les champs en friche , quelquefois sur la lisière des bois. Sa racine est fi- breuse ; ses chaumes sont droits, grêles et délicats. Ses feuilles radicales sont sétacées , munies de ligules oblon- gues , lancéolées et denticulées au sommet. La panicule est ovale , oblongue , diffuse pendant la floraison et con- tractée lors de la maturation. Les épillets sont étroits, à glumes inégales , ovales , lancéolées. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît dans les terrains sihceux et sablonneux de la plaine et des montagnes. M. Par- latore le cite sur les pâturages des environs de Chamouny , au-dessus des sapins, à 2,100™, et Ledebour l'indique sur le mont Kasbek à 2,000™. Géographie. — Au sud , il existe en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , on le trouve dans toute l'Europe , dans toute la Scandinavie, en Angle- AGKOSTIS. 173 terre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels , à l'exception des Hébrides. — A l'occident, il est cité par Hooker sur le sommet des montagnes Rocheuses , localité douteuse pour cette espèce. — A l'orient , il est en Suisse , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie , en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaïet du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Italie 40« \ Écart en latitude : A'orrf,Mageroë 71 j^ 31" Occident , Islande 25 0. \ Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j Ul'^ Carré d'expansion c 4371 Agrostis setacea , Curt. — Cette plante se montre en petits gazons sur les rochers et sur les pelouses sèches. Sa ra- cine est fibreuse , non stolonifère ; ses tiges sont droites et minces, peu élevées. Ses feuilles, réunies en faisceau et d'un vert glauque, sont sétacées , très-fines ; les radicales roulées sur elles-mêmes, les canlinaires courtes et peu nom- breuses. La panicule est peu étendue, purpurine ou viola- cée, à pédiceiles minces et rugueux, Ecart en longitude : Omnf, Asie-Mineure 36 E. ) 54" Carré d'expansion .... - 2322 G. MILIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — 20 espèces de Milium sont dispersées sur la terre. — 7 habitent le Mexi- que et les Etats-Unis. — 3 sont originaires du Brésil et du Pérou. — 4 espèces, asiatiques, croissent aux Indes orien- tales et au Japon. — 4, européennes, vivent en Sicile, en Corse , en Tauride , et l'une d'elles s'avance dans la majeure partie de l'Europe. — 2, africaines, sont du Sénégal et de l'île de Mascareigne. MiLiCM EFFUSCM, Lin. — Nous voici ramenés dans les bois sous l'ombre protectrice des vieux hêtres, oîi les plantes sont rares et disséminées. C'est dans ces lieux que nous ren- controns çà et là, près du Monolropa Hypopithys ou du Neottia nidus-avis , de petites touffes de ce Milium. Elles sont munies seulement de quelques feuilles du milieu des- quelles s'élèvent des chaumes élancés, d'un beau vert, ter- 182 GRAMINÉES minés par une ample et délicate panicule. Ses rameaux, très- minces et parfois ondulés, de longueur inégale, s'étalent pendant la floraison , puis ils se réfléchissent et s'abaissent comme si le poids des graines les entraînait vers le sol. Lors de la fécondation, deux jolis stigmates, blancs et plu- meux, sortent des glumes et sont bientôt en contact avec des anthères d'un beau jaune. Chacun des petits épillets est formé d'une fleur inférieure neutre et d'une fleur supérieure hermaphrodite. Le périgone de cette dernière se soude à l'ovaire qui se transforme en une graine lisse et brillante. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — AUilude. — Il recherche les terrains siliceux et détritiques des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200™. Wahlenberg l'in- dique dans la Suisse septentrionale, dans les bois monta- gneux , jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 300 et 1,800™. Géographie. — Au sud , il vit en France , dans les Py- rénées , en Aragon , et Italie et en Sicile. — Au nord , il végète dans toute l'Europe et arrive aux Loffoden et môme au cap Nord , en Angleterre, en Irlande , en Islande et non dans les archipels. — A l'occident, il est en Islande et au Canada , aux environs de Québec et de Montréal. — A l'o- rient , il existe en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hon- grie , en Transylvanie, en Bosnie , en Tauride , dans le Cau- case, en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude : iVorc?, Cap Nord 71 i 33« PIPTATHERDM. 183 Occident , Canada 75 O. j Ecart en longitude : On>«^ Sibérie du Bai ka! 116 E.J 191® Carré d'expansion 6303 G. piPTATHEauM , P. de Beauv. Distribution géographique du genre. — 9 espèces seule- ment ont été décrites. 4 sont de l'Europe australe. — 2 croissent au Pérou. — 3 autres, de l'Amérique du nord, existent aux Antilles , au Mexique et en Pensylvanie. PiPTATHERUM PARADOXUM, P. de Bcauv. — Il est vivace et se trouve disséminé sur les coteaux arides et le long des chemins. Sa racine est fibreuse; sa tige est droite, glabre et garnie de feuilles larges, linéaires, planes, pointues, accompagnées de ligules courtes et tronquées. Les fleurs , portées sur des pédicelles allongés, forment une panicule très- lâche et étagée. Lors de la fécondation le périgone ouvre sa valve roulée , et les stigmates , assez courts , se déjètent sur les côtés pendant que les 3 anthères s'étalent en éven- tail au-dessus. Ensuite le périgone se referme , puis il tombe , et le cariopse achève de mûrir entre les 2 valves un peu écartées de son enveloppe. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des montagnes. M. Bois- sier lecite entre 1,500 et 1,900"' dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , il vit en France et en Espagne. — Au nord il existe dans le Tyrol et en Carniole. — A l'oc- cident, il reste en Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, dans la Tauride, dans le Caucase et en Géorgie. 184 GRAIMINÉES. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne SG» I Écart eu latitude : Nord, Carniole 48 i 12« Occident , Espagne 8 O. i Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. i 55» Carré d'expansion 660 G. STiv A, Lin. Distribution géographique du genre. — Les espèces, au nombre de 70 environ, sont dispersées sur toute la terre, et surtout dans l'Amérique australe. 20 croissent au Pérou, au Brésil, au Chili et à Montevideo. — 10 se trouvent au Mexique, à la Nouvelle-Grenade et aux Etats-Unis. — 13 à 14 sont exclusivement propres à la Nouvelle-Hol- lande. — Nombre égal existe en Europe : en Espagne , en Portugal, en Grèce, en Sicile et en Italie. — 10 Stipa sont indiqués en Asie; dans la Sibérie, en Chine , en Perse et dans le Caucase. — On en mentionne 4 en Afrique, 3 de la partie boréale du continent, et 1 du cap de Bonne- Es- pérance. Stipa pennata. Lin. — Celte plante forme de petites touffes à demi-desséchées sur les pentes herbeuses des col- lines, dans les fentes des rochers, etc. Ses racines sont traçantes et articulées , ses feuilles dures, allongées, et ses fleurs , peu nombreuses, sont disposées en panicules termi- nales. La fécondation est souvent indirecte, car, avant l'épa- nouissement des stigmates , les 3 anthères se couvrent d'un pollen jaune et onctueux. Ensuite les 2 stigmates plumeux STIPA. 185 se développent, et la fleur se referme peu de temps après. L'ovaire fécondé reste enfermé dans la partie extérieure du périgone qui non-seulement est velue , mais qui se termine par une très-longue arête articulée , garnie de soies plu- meuses disposées sur deux séries que le tortillement de l'arête dispose en spirale. Le vent peut alors les enlever avec facilité, emportant la graine qui se détache et tombe quand l'articulation se brise. — Ce Stipa fleurit en juin , et pré- sente en juillet ses longues arêtes soyeuses qui sont quel- quefois si abondantes que les pentes des coteaux semblent couvertes d'un duvet argenté. Nature du sol. — Allilude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des montagnes. M. Bois- sier le cite en Espagne entre 1,600 et 2,100™. Ledebour l'indique dans le Caucase à 1,800™. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Es- pagne , en Algérie où il s'élève aussi très-haut. — Au nord, il est rare , disséminé en Allemagne , en Belgique, et jusque dans la Gothie australe. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Tran- sylvanie , la Bosnie , la Macédoine , la Tauride , le Caucase, la Géorgie , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 34» x Écart en latitude : Nord, Gotbie 55 ! 21» Occident , Espagne 8 0. | Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque. , 97 E.) 105» Carré d'expansion 2205 186 GRAMINÉES. G. I.ASIAGROSTIS , Litlk. Il ne contient qu'une seule espèce. Lasiagrostis Calamagrostis, Link. — Il est vivace, et forme des touffes plus ou moins volumineuses dans les lieux arides , sur les coteaux et sur les pierres éboulées. Ses ra- cines sont fortes et fibreuses ; ses tiges sont hautes , articu- lées, quelquefois rameuses à leur base, et garnies de feuilles allongées et rudes sur les bords. Les fleurs forment une pa- nicule terminale, dense, resserrée et très-longue. Sesglumes sont luisantes et argentées , et ses balles, couvertes de soies brillantes, sont terminées (au moins l'une d'entr'elles) par une arête longue et droite. — Il fleurit en juillet. Nature du sol. — Allitude. — On le rencontre sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Italie. — Au nord, le Tyrol et la Belgique. — A l'occident, la France. — A l'orient , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie et la Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40» ^ Ecart en latitude : Nord , Belgique , iO j 9° Occident , France 0 I Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. j 22» Carré d'expansion 198 G. FHRAGMITES, Trùl. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, comme les Arundo, ont une très-grande influence sur l'aspect PHRAGMITES. 187 des contrées qu'elles habitent, mais leurs espèces sont peu nombreuses; on en connaît seulement 12 à 13. —3 vi- vent en Europe ; l'une en Grèce, l'autre dans la France aus- trale et la 3'^ dans la majeure partie du globe. — 4, afri- caines, se trouvent au cap de Bonne-Espérance, en Egypte et à Mascareigne. — 2, américaires, sont citées Tune au Chili, l'autre à la Martinique. — En Asie, les Indes orientales ont 2 Phragmites. Phragmites communis, Trin. — Cette grande espèce, éminemment sociale , occupe le sol déposé sur le bord des rivières, des fossés et des étangs. Elle dessine de loin les cours d'eau dont sa présence embellit les rives et oii elle constitue de véritables forets dont la vase profonde interdit l'entrée. Parfois un Iris à fleur jaune se glisse à travers son épais feuillage ; quelquefois le Bulomus y ajoute son élé- gante ombelle de fleurs carnées , et les oiseaux aquatiques, paisibles habitants de ces forêts herbacées , établissent leur demeure sous ses ombrages ou fixent leurs nids entre ses chaumes. De profonds rhizomes, articulés et traçants, pro- pagent ce roseau dont les graines sont souvent stériles. Ses jeunes pousses sortent des eaux à côté des tiges desséchées de l'année précédente; leurs chaumes s'allongent, et l'on voit bientôt de larges feuilles déjetées , et portant à leurs gaines une élégante collerette de poils. Un peu plus tard, le chaume s'allonge encore, et il s'en échappe une grande et élégante panicule panachée de vert, de brun et de pourpre, et dont les épillets, nombreuxet inclinés d'un seul côté, obéis- sant au moindre souffle du vent , s'inclinent et se relèvent pour s'abaisser encore, balançant mollement dans ces douces oscillations le berceau de la rousserole trop profond pour 188 GRAMINÉES. être renversé. Les fleurs s'ouvrent, et 3 étamines rediessées entourent 2 stigmates en faisceaux plumeux sur lesquels elles abandonnent un pollen jaune et abondant. Lors de la maturité , les épillets se détachent et se brisent , emportant la graine lorsqu'elle a été fécondée , et les poils blancs, qui restent adhérents à l'axe , s'étalent et constituent ces jolies panicules plumeuses qui se montrent en automne et qui sou- vent persistent en hiver au sommet des chaumes blanchis et desséchés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, indif- férent, et se trouve à la fois dans les plaines et dans les mon- tagnes. Ledebour le cite à 1,600'° dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, en Barbarie , jusque dans le Sahara où M. Cosson le cite sur les bords de la rivière de Biskra , et oii il forme des fourrés avec Ariindo Donax , Erianthus Ravennœ , et les Tamarix. — Au nord , il orne tous les paysages maréca- geux de l'Europe jusque dans la Laponie , où il est com- mun sur les bords des lacs et des rivières , et où il s'élève sur les montagnes aussi haut que le sapin. Il existe en An- gleterre, en Irlande, en Islande, dans tous les archipels anglais et non aux Feroë. — A l'occident, il croît en Por- tugal, au Canada, au Saskatchawan et sur les bords de la rivière de Colombie. — A l'orient, il est peut-être encore plus commun, en Suisse, en Italie, en Sicile et dans l'Eu- rope entière, dans le Caucase, en Géorgie, sur les bords de la mer Noire et de la mer Caspienne , dans les steppes sablonneuses et humides , dans les plaines basses, au pied du mont Ararat, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , au Japon et en Dahurie. — Il est indiqué aussi à la Nouvelle-Hollande. ARUNDO. 189 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34® ï Ecart en latitude : Nord, Laponie 69 I 35° Occident, Amérique 125 0. \ Ecart en longitude : Onen^ Dahurie 119 E.j 244« Carré d'expansion 8540 G. ARUMDO, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 22 , sont presqu'également réparties dans toutes les parties du monde. — Sur 5 espèces asiatiques , 3 habi- tent la Cochinchine et 2 les Tndes orientales. — 4, euro- péennes, sont toutes de l'Europe australe. — 4 vivent dans l'Amérique du sud , 3 au Chili et 1 à Quito. — 4 encore croissent dans l'Amérique du nord, aux Antilles et aux Etats- Unis. — 3 ^rjm(/o, africains, végètent en Barbarie, à Ma- dère et à Madagascar. — 1 espèce existe aux Moluques et 1 autre à la Nouvelle-Hollande. Arundo Donax, Lin. — L'élévation des tiges, l'am- pleur du feuillage et la beauté de la panicule donnent à cette plante le droit d'occuper le premier rang parmi les Gra- minées d'Europe. Son rhizome est vigoureux, rameux, arti- culé , jaune et recouvert d'un épiderme lustré. Sa tige est très-haute , verte pendant sa végétation , jaune et vernissée quand elle est sèche, creuse et articulée comme celle des bambous dont cette plante sociale rappelle la vigueur et la beauté. Ses feuilles sont larges, glabres, demi-cartilagi- neuses, d'un vert glauque. Il fleurit très-tard, et l'on voit J90 GRAMINÉES. alors ses panicules serrées et violacées sortir de la gaine su- périeure oii elles étaient abritées. Les épillets sont ordinaire- ment trillores, les pédicelles et les glumes sont glabres et les périgones très-velus. — Il fleurit en septembre , et forme des forêts sur le bord des rivières et dans les prés marécageux. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif- férent , et végète dans les plaines. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne, en Algérie , en Egypte et aux Canaries. — Au nord, il ne dépasse pas le midi de la France. ~ A l'occident, il croît aussi en Portugal. — -A l'orient, il habite l'Italie, la Sicile , la Dalmatie, la Hongrie, la Grèce, la Turquie, la Russie australe, la Géorgie, les bords de la Caspienne jusqu'à Lenkoran. — Il croît encore au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Egypte 30» \ Écart en latitude : Nord, France 44 i U'» Ocarfen/, Canaries 18 ^Écart en longitude: Orient , Lenkoran 47 E. ) 65« Carré d'expansion 910 , G SESiiERiA , Arduin. Distribution géographique du genre. — 11 est formé de 16 à 18 espèces dont 14 européennes, du midi , du centre ou des montagnes de cette partie du monde. — 2 ou 3 Ses- leria vivent dans l'Amérique du nord, aux Etats-Unis. — 1 espèce croît dans le Caucase. — 1 autre végète en Barbarie. Sesleria c^rulea , Ard. — Cette graminée croît prin- cipalement sur les rochers et dans les lieux secs, oiî ses chau- SESLERIA. 191 mes rampants . appliqués sur le sol et fixés par des racines fibreuses , forment de larges gazons qui verdissent au pre- mier printemps. Ses feuilles fortement engaînées, serrées dans des étuis feutrés , en sortent munies de gaines d'autant plus courtes qu'elles approchent davantage du sommet. Le chaume, également comprimé, sort aplati , pressé dans les gaines par les nouvelles pousses qui se développent. Ces chaumes n'ont de nœuds qu'à leur base. Ils sont terminés par une panicule unilatérale d'un bleu violacé, et dont les bractées, situées à la base, sont larges et embrassantes. La glume renferme ordinairement 4 à 6 fleurs à anthères sail- lantes, à stigmates filiformes et très-longs qui sortent au sommet de la fleur. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Espèce des terrains calcaires, compactes et rocailleux, s'éloignant des autres sols et se montrant quand celui qu'elle préfère est à dé- couvert. M. de Schœnefeld a remarqué qu'au milieu du sol siliceux de la forêt de Fontainebleau, cette plante paraît sur tous les points calcaires qui dominent les grés. — Elle croît en plaine et sur les montagnes. De Candolle l'indique à 100'" sur les bords de TOurthe, et à 2,000°* dans les Alpes de Tende. Wahlenberg la cite dans les lieux secs et rocailleux de toute la Suisse, dans les Alpes nivales, |à la limite des neiges , partout. M. Boissier la donne aussi comme une plante de la région Alpine. Géographie. — Au sud , elle atteint le midi de l'Espa- gne. — Au nord , elle est disséminée sur un grand nombre de points calcaires dans le centre de l'Europe et en Scandi- navie, dans la Gotliie et dans la Suède, en Finlande, aux îles d'Aland , en Angleterre , en Irlande et en Islande , où elle a sa limite occidentale. — A l'orient, elle se trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Sardaigne, en Croatie, 192 GRAMINÉES. en Transylvanie , en Hongrie, en Turquie, en Grèce, sur le Parnasse, dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 36» | Ecart en latitude : Nord , Finlande 63 ) 27« Occident , Islande 25 O. ) Ecart en longitude : Orient, Kasan 48 E. j 73» Carré d'expansion 1971 G. KOSLEHIA , Pers. Distribution géographique du genre. — Il contient en- viron 26 espèces, dont 15 à 16 européennes se trouvent surtout dans le midi , en Sicile , en Italie , en Provence et dans les Pyrénées. Quelques espèces croissent dans le midi de l'Allemagne et en Russie. — 3 Kœleria sont indiqués dans l'Amérique du sud , au Chili et à l'île Juan Fernandez. — 2 végètent dans l'Amérique du nord , dans la Floride et sur les bords du Missouri. 3 croissent en Afri- que, au cap de Bonne-Espérance et en Egypte. — ^1 espèce habite l'Asie , à Smyrne. — 1 autre est indiquée dans l'île Ovalahu. KoELERiA CRiSTATA , Pers. — On le trouve sur les co- teaux et sur les pelouses , sur le bord des bois secs ou dans leurs clairières. Il est vivace , à racines fibreuses et stoloni- fères. Ses chaumes sont droits, velus au sommet; ses feuil- les sont courtes et linéaires , les radicales plus étroites et pubescentes des deux côtés; les caulinaires plus larges, velues en-dessus , glabres en-dessous, munies de gaines KOELERIA. 193 striées et velues, à ligule presque nulle. Les fleurs sont réu- nies en épillets panachés de vert et de blanc , serrés les uns contre les autres et formant un épi lâche et crête. Lors de la fécondation on voit les fleurs du même ordre s'épanouir le matin , et les autres suivre régulièrement la même mar- che dans les différentes matinées ; les stigmates s'échappent par les côtés avec les étamines à anthères violettes, d'abord redressées , puis vides et recourbées en croix aux deux ex- trémités. Après la fécondation ses épillets se rapprochent, et à la dissémination les cariopses s^échappent de leur pé- rigone. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les ter- rains, mais il semble préférer ceux qui sont sihceux et graveleux ; on le trouve en plaine et dans les montagnes. M. Lloyd le cite à 0 sur les sables maritimes de la Loire où il joue un grand rôle. Nous l'avons trouvé, en Auvergne , sur le plomb du Cantal, à 1,858"'. M. Cosson l'indique en Afrique sur le Dejebel-Cheliah et sur le Djebel-Tougour. En Suisse , Wahlenberg dit qu'il arrive à la limite supé- rieure du hêtre. Ledebour mentionne sa variété hirsnta dans le Caucase, entre 2,600 et 3,000™. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , l'Algé- rie , et les lieux montagneux de quelques parties de l'Abys- sinie. — Au nord , l'Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, le Ca- nada, le lac Vinipeg, delà rivière rouge au Saskatchawan et aux montagnes Rocheuses, et sur les fonds graveleux de la Colombie. — A l'orient , la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce, la Tur- quie, h) Tauride, le Caucase , le Taliisch , la Géorgie , les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et le Kamtschatka. IX 13 194 GRAMINÉES. Limites d'extension de Vespèce. 6Mrf, Abyssinie 10» * Ecart en latitude: Nord , St-Pétersbourg 60 i 50« Occident , Canada 125 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka 170 E. j 295*» Carré d'expansion 14750 KoELERiA vALESiACA, Gaud. — 11 cst vivacB et croît en petites touffes sur les coteaux pierreux et dans les lieux secs. Sa racine est fibreuse, ses tiges sont dressées, presque nues et pubescentes au sommet. Les feuilles radicales sont séta- cées , étroites , enroulées ; les caulinaires offrent des gaînes filamenteuses, souvent déchirées, et se terminent par un limbe plan et court. La ligule est courte et denticulée. Les fleurs sont disposées en une panicule serrée, en forme d'épi oblong, composé d'épillets presque sessiles, brillants, d'un vert plus ou moins foncé avec des reflets violets. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux des plaines et des montagnes. M. Bois- sier le cite dans le midi de l'Espagne entre 1 ,400 et 1 jOOO"". Géographie. — Au sud, il croît en France et en Espagne. — Au nord , il croît dans le Valais et dans le Tyrol , et en France près de Dijon et de Saint-Mori dans l'Yonne , et près de Paris, selon M. Cosson. — A l'occident, il reste en Es- pagne. — A l'orient , il existe en Piémont et en Lombardie. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Midi de l'Espagne. 36° j Ecart en latitude : Nord , France 48 j 12° Occident , Espagne 8 0.| Ecart en longitude : Orient , Lombardie 9 E. j 17° Carré d'expansion 204 KOELERIA . 1 95 KoELERiA PHLEOÏDES , Pers. — Il végète sur le bord des chemins et dans les lieux arides. Il est annuel , à racines fibreuses, à tiges droites et glabres. Ses feuilles sont linéaires, un peu velues sur les deux faces et sur les gaines , munies d'une ligule courte et dentelée. Les fleurs sont réunies en une panicule verte et cylindrique, assez serrée pour repré- senter un épi souvent interrompu. Les épillets, presque sessiles, sont ovales et luisants. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne, aux Canaries, en Algérie, jusque dans les cultures arrosées des oasis du Sahara (Cosson). — Au nord , il arrive à Lyon , à Grenoble , en Bretagne, en Tyrol et en Carniole. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Corse , aux Baléares, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie , en Grèce , sur l'île toute récente de Nova- Camini, en Turquie, en Tauride, en Géorgie jusque sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Canaries 30« 1 Ecart en latitude : Nord, Bretagne 48 j 18» Occident , Canaries 18 0. j Écart en longitude : Orient^ Géorgie 48 E. ^ 66® Carré d*expansion 1188 G. AIEIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Aira, dont le nombre dépasse 30, appartiennent en grande partie à 196 GRAMINÉES. l'Europe. 19 espèces y ont fixé leur séjour, et sont dissé- minées partout, dans le midi, dans le centre et dans le nord. — 5 croissent dans les régions tempérées de l'Amérique septentrionale, — 3 habitent l'Amérique du sud , au Chili et au Pérou. — 4, asiatiques, vivent à la Chine, aux Indes orientales, en Palestine et dans le Caucase. — 1 Aira est indiqué à Madère. — 1 autre à la Nouvelle-Calédonie. AiiiA c^spiTOSA, Lin. — Grande et belle graminée qui croît en touffes et en gazons volumineux dans les prairies humides et tourbeuses, dans les clairières marécageuses des forêts et quelquefois aussi sur les bords des rivières. Ses ra- cines sont fibreuses , ses feuilles sont courtes , planes et rai- des. Ses chaumes, élevés, sont terminés par de grandes pa- nicules dont le sommet est penché, et dont les pédicelles, dé- liés et rameux, souvent inclinés du même côté, soutiennent des épillets nombreux, argentés, petits et suspendus. — Elle Qeurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cet Aira recherche les terrains siliceux et graveleux , mais humides , des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200™. Wahlenberg l'indique dans les prés mouillés des montagnes de la Suisse jusqu'à la région subnivale. Lede- bour le cite dans le Caucase entre 1 ,200 et 1 ,400™. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , dans les Pyrénées , en Grèce. — Au nord , il existe dans toute l'Europe jusque dans la Laponie, dans tous les lieux tourbeux, en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatic, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les AIR A. 197 Russies , dans toutes les Sibéries , même dans la Sibérie arctique jusqu'au 75*^ 36', enDahurie, au Kamtschatka , à l'île d'Unalaska et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Grèce. 37° ) Ecart en latitude : Nord , Sibérie arctique 75 ^ 38° Occident , Ishnôe 25 G.") ^ ^ , .^ , ^ • [ .■ 4 0/.T- (Ecart en longitude: Orient, Amenq. russe. 180 L. i ^..^^ -i-30O. = 210 ) Carré d'expansion 8930 AiRA MEDIA , Gouan. — Il est annuel et forme de petites touffes sur les rochers ou sur les coteaux arides, souvent accompagné du Buxus sempervirens. Ses tiges sont droites et nues. Ses feuilles sont menues, filiformes, glauques et rou- lées. Les fleurs sont disposées en panicules un peu lâches, et lesépillets, petits et rougeâtres , sontportés sur despédicel- lesdéliésetrudes au toucher. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et rocailleux des plaines. Géographie, — Cette plante n'est encore citée au sud, qu'en France, dans toute la région des ohviers, et au nord, jusqu'à Dijon d'un côté et dans la Vendée de l'autre ; elle existe en Etrurie, en Dalmatie et en Bosnie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, France 43° ) Ecart en latitude : Nord , France 48 j 5° Occident , France 4 O.'j Ecart en longitude : Omw^, Bosnie Il E.) 15° Carré d'expansion 75 198 GRAMINÉES. AiRA FLExuosA , Lin. — Cette jolie plante est vivace et croît en sociétés extrêmement nombreuses dans les bois taillis, sur les coteaux et sur les pentes des montagnes. Elle est souvent accompagnée du SoUdago virga-aurea , du Lina- ria striata , du Galeopsis Tetrahit , etc. Ses feuilles sont un peu cylindriques, sétacées et fasciculées. Les caulinaires peu nombreuses, un peu rudes, munies d'une ligule étroite, obtuse ou bifide. Les chaumes sont roses , violets , purpu- rins, lilacés ou bruns, ainsi que les pédicelles déliés et flexueux qui soutiennent la panicule. Des espaces étendus sont quelquefois teints en rose ou en violet par ces chaumes. Les pédicelles sont articulés et la panicule, mobile et trem- blante comme celle des brizes, fléchit au moindre vent. Elle reste presque toujours un peu penchée. Les épillets, com- posés de 2 fleurs dont l'une sessile et l'autre pédonculée , sont luisants, argentés ou purpurins. Chaque fleur offre une petite touffe de poils blancs à la base de la glumelle et sur le dos des glumes une arête coudée et saiflante. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux et graveleux des plaines et des montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,800™. Wahlenberg l'indi- que aussi comme montant très-haut en Suisse; M. Boissier la cite en Espagne entre 2,100 et 2,500"", et Ledebour dans le Caucase entre 1,200 et 1,400™, sur le Kasbek à 1,800™, et la variété Montana entre 2,400 et 2,800™ sur le Caucase. Géographie. —^ Son aire est très-étendue, mais repen- dant, au sud , cet Aira ne dépasse pas l'Europe. — Au nord , on le trouve partout, jusque dans les champs secs et les lieux stériles de toute la Laponie , où il est très-commun, et où, selon Wahlenberg, il n'atteint pas les pentes élevées CORYNEPHORUS. 199 ni le sommet des montagnes. Il croît aussi en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels. — A l'oc- cident, il vit en Portugal, à Terre-Neuve, au Labrador, au Canada , aux Etats-Unis , à la côte nord-ouest de l'A- mérique. — A l'orient, il est dans toute l'Europe, la Grèce et la Dalmalie exceptées, dans le Caucase et dans la Sibérie de l'Oural. — On le retrouve en Patagonie , au dé- troit de Magellan, au port Famine et au port Grégory. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 36** -v Ecart en latitude : N'ord , Cap Nord 71 j 35° Occident, Amérique 130 0.^ Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural. ... 74 E. j '204° Carré d'expansion 7140 G. CORYNEPHORUS , /-*. de Beciuv. On n'en connaît que 4 espèces, toutes de l'Europe aus- trale ou moyenne. CoRY-NEPHORUS CANESCENS , P. de Beauv. — il est vi- vace et croît en légers gazons dans les champs et sur les sa- bles des rivières. Sa racine est fibreuse. Ses feuilles sont sétacées, dures, glauques, roulées et fasciculées. Les chaumes, nombreux et gazonnants à leur base , sont dressés et se terminent par de jolies panicules^ resserrées avant et après la fécondation. Les épillets, souvent teints de rose ou de violet, offrent 2 fleurs dont l'une est à peu près sessile , tandis que l'autre est portée sur un pédicelle velu. — Il fleurit en mai et en juin. 200 GRAMINÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , sablonneux et maritimes des plaines ou des mon- tagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il croît en Provence et jus- que dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il se trouve en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Angleterre, en Dancmarck, en Gothie et dans la Norvège australe. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient , il vit en Suisse , en Italie, en Croatie , en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Grèce, à l'île de Lery (d'Urville), dans le Caucase , dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Espagne 36** \ Ecart en latitude : iVorc?, Norvège 60 J 24** Occident , Portugal 10 O. i Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal. . . . 116 E. 1 126» Carré d'expansion , 3024 CouYNEPHORUS ARTicuLAïus, P. de Beauv. — Il est annuel et croît aussi en petites touffes dans les lieux arides et sur les coteaux. Il est plus grand que le précédent; ses feuilles sont planes et plus larges. Sa panicule est aussi plus dé- veloppée ; ses glumes sont aiguës, brillantes, et son arête, articulée dans le milieu de sa longueur et terminée en mas- sue, est insérée à la valve inférieure du périgone. — Il fleu- rit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , la France, la Corse, l'Espa- HOLCUS. 201 gne et l'Algérie. — Au nord, la Lozère. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient , l'Italie et la Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35» | Écart en latitude : Nord , France. • 44 j 9» Écart en longitude : 210 Occident, Espagne 8 0. Orient , Sicile 13 E Carré d'expansion 189 G. HOLCUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les JIolcus, au nombre de 17, appartiennent en grande partie à l'Europe. 9 y végètent en Espagne, en Italie , en Sicile , dans le cen- tre et au Spitzberg. — On en cite 4 en Afrique : 2 en Bar- barie , 1 aux Açores et 1 au cap de Bonne-Espérance. — 2 asiatiques, se trouvent l'un, à Coromandel , l'autre en Arabie. — On connaît aussi 2 IIolcus aux Etats-Unis. HoLCCs LANATus , Lin. — Il est vivace et très-commun dans les prairies , dans les bois humides et sur le bord des ruisseaux. Il forme de jolis gazons un peu saillants et d'une grande fraîcheur. Ses feuilles sont larges, douces et velues; ses chaumes sont tendres et pubescents , et de belles pani- cules roses , lilas , ou panachées de vert et de violet, sortent de la dernière feuille enroulée qui les protégeait. Lesépillets, nombreux et pubescents, épanouissent successivement leur fleur. « Les premières sont celles du sommet de la panicule et de ses pédoncules ; la fécondation a lieu à la fin du jour , où les anthères sortent de la fleur avec les stigmates plu- meux qu'elles recouvrent de jets de leur pollen. Pendant la 202 G U AMINÉES. maturation, les pédoncules, d'abord divariqués et cornés à la base, se rapprochent les uns des autres ; et à la dissémina- tion les cariopses tombent enveloppés de leur périgone qui est un peu velu à la base.» (Vaucher.) — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se trouve sur tous les sols, dans les plaines et sur les monta- gnes. De Candolle le cite à 0 à Nantes et à 1 ,400"' dans le Jura. M. Boissier l'indique entre 1 ,300 et 2,200™. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il existe dans toute l'Europe , à l'exception de l'Islande et de la La- ponie. -^ A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'o- rient, il habite encore l'Europe entière, le Caucase, la Géorgie, les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30« | Écart en latitude : iVord, Suède 61 ) 31« Occident , Canaries 18 O. | Écarl en longitude : Onm^ Sibérie du Baïkal 116 E.) 134" Carré d'expansion. 4154 HoLCUS MOLLIS, Lin. — Il croît, comme le précédent, dans les prairies et dans les champs ; il est plus répandu. Sa racine est vivace et traçante ; ses feuilles sont un peu plus étroites et moins velues ; ses tiges sont moins nombreuses , moins rapprochées , et il ne forme pour ainsi dire pas de gazons. La panicule est rose , ou lilas panachée de vert , et reste quelque temps engagée dans la feuille supérieure. Dès que sa pointe s'en dégage , la floraison commence et ARRilENATHERCM. 203 continue successivement à mesure que îes épillets sont libres. Plus tard , la panicule s'étale au moyen d'articu- lations cornées qui existent au bas des pédicelles , et plus tard encore ces articulations disparaissent , et la panicule se resserre de nouveau au moment de répandre ses graines. — — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il n'est exclu d'aucun sol , mais il préfère ceux qui sont siliceux et graveleux. 11 s'élève très-peu dans les montagnes. Géographie. -— Au sud , la France, la Corse, l'Espagne, l'Algérie et Madère. — Au nord, l'Europe centrale , le Da- nemarck, la Gothie, la Norvège et la Suède australes, l'An- gleterre , l'Irlande , les Hébrides , les Shetland et les Fe- roë. — A l'occident, le Portugal et Madère. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud, Madère 33» I Ecart en latitude : Nord, Feroë 62 | 29» Occident, Madère 19 O.i Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne 36 E. j 55" Carré d'expansion 1595 G. ARBHEMATHEKUM , P. de BeauV. Ce genre, séparé des Avena, ne renferme que 4 espèces, dont 3 de l'Europe australe ou médiane, et 1 de l'Amé- rique septentrionale. Arrhenatheulm elatius, m. et K. — Grande et belle graminée abondante dans les prairies un peu fraîches et sur 204 GRAMINÉES. le bord des champs où elle domine presque toutes les autres plantes. Elle est vivace , ses racines sont fibreuses , ses feuilles planes et tordues à droite , et son chaume élancé se termine par une jolie panicule composée de pédicelles demi- verticillés , resserrés en faisceau avant l'époque de la fécon- dation , et ensuite complètement étalés. Ses épillets sont oblongs, quelquefois panachés de violet et formés de 2 fleurs dont l'inférieure mâle et munie sur le dos d'une arête géni- culée , et la supérieure hermaphrodite. Ces fleurs s'ouvrent le matin , les anthères sortent et restent suspendues, répan- dant leur pollen sur 2 stigmates plumeux et sessiles sur l'ovaire. A l'époque de la maturité, le cariopse se détache avec son périgone et son pédicelle velu. — Elle fleurit en mai , en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît pourtant plus communément sur les terrains siliceux des plaines et des montagnes. Ledebour l'indique à 800°* dans le Caucase, à 1,000"* dans le Taliisch et jusqu'à 1,600"" en Arménie. Géographie. — Au sud , on rencontre cette graminée en France , en Espagne, en Algérie et à Madère. — Au nord, elle est commune dans toute l'Europe centrale , en Dane- marck, en Gothie, dans la Norvège, dans la Suède et la Finlande australes , en Angleterre , aux Hébrides, aux Or- cades et aux Shetland. — A l'occident, elle est en Portugal et à Madère. — A l'orient, elle se trouve encore dans toute l'Europe , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , en Arménie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Madère 33° | Ecart en latitude : iYorrf, Norvège 62 ( 29« xVVENA. 205 Occident , Madère 19 O, > Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 58 E. j 77° Carré d'expansion 2233 G. AVENA, Lin, Distribution géographique du genre. — Les Avena cons- tituent un genre essentiellement européen , car sur 92 es- pèces, 72 habitent l'Europe et particulièrement l'Espagne, l'Italie, la Sicile, la Sardaigne , la .Grèce , la Provence, les Alpes et les Pyrénées. Quelques-unes seulement s'avancent vers le nord. — On cite 6 à 7 Avenu dans l'Amérique du nord : aux Antilles , au Mexique et au Labrador. — On en connaît 3 dans l'Amérique du sud , 2 au Chili, 1 sur les terres de Magellan. — Sur les 6 espèces africaines, 5 sont du cap de Bonne-Espérance et la 6^ de Ténériffe. — En Asie , on en indique 2 dans la Sibérie. — 1 avoine existe à la Nouvelle-Hollande , 1 autre à la Nouvelle-Zélande. AvENA STERiLis, Lin. — 11 est annuel et vit disséminé dans les lieux secs et arides. Sa racine est fibreuse ; ses feuilles sont larges , hnéaires , lancéolées, planes, munies d'une ligule courte et tronquée. Les chaumes sont droits, striés et pubescentsau sommet. La panicule est unilatérale. Les épillets contiennent 5 fleurs plus petites que la glume. Les valves supérieures ont 9 nervures , les inférieures sont aristées sur le dos et velues jusqu'au milieu. La fécondation s'opère à l'extérieur. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et l'Al- gérie jusque dans la région montagneuse de l'Aurès et dans 20C GRAMINÉES. les oasis du désert (Cosson). — Au nord , le bord méridio- nal du plateau central et le Tyrol. — A Toccident, le Por- tugal. — A l'orient, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Grèce, l'île Melos (d'Urville) et la Tauride. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34*" ) Ecart en latitude : Nord, Tyrol 47 i 13« Occident , Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude : Orient, Tauride 34 E. j 44° Carré d'expansion 572 AvENA FATCA , Lin. — Il est annuel et se montre dis- persé dans la plupart des moissons. Sa racine est fibreuse ; son chaume est dressé , velu sur ses nœuds ; ses feuilles sont planes et pointues, munies d'une ligule courte et ob- tuse. Les fleurs sont disposées en une panicule égale et étalée. Les glumes sont ordinairement triflores ; la valve supérieure a 9 nervures. Les fleurs sont aristées sur le dos, velues jusqu'au milieu , et portées sur un rachis hérissé. La fécondation est extérieure ; la graine , soulevée par l'élas- ticité du duvet qui la recou\re , s'échappe en tous sens. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , mais il n'existe absolument que dans les moissons. Villars avait déjà remarqué que si on laisse «ne terre en jachère , il ne se développe pas même l'année suivante sur le champ qui re- pose , mais il reparaît souvent en quantité désespérante avec le nouvel ensemencement , malgré la propreté du fro- ment que l'on y sème. Les épillets se désarticulent promp- tement à l'époque de la maturité et restent dans le sol à l'état de repos complet. Il végète en plaine. AVENA . 207 Géographie. — Son aire est artificielle comme celle de plusieurs plantes des moissons. Au sud , on le trouve en Espagne , en Algérie , dans les cultures arrosées des oasis et dans la majeure partie de l'Abyssinie. — Au nord, il existe dans toute l'Europe , la Laponie exceptée, en Angleterre, en Irlande, mais non en Islande ni dans les archipels. — A l'occident , il vit en Portugal. — A l'orient , il est en Suisse, en Italie , en Sicile , enDalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride oii il est probablement sauvage et spontané , croissant hors des moissons; dans les Russies septentrionale , moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Abyssinie 10° |Ecart en latitude : Nord , Norvège 05 ) 55° Occident, Portugal 10 O. l Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïquc , 97 E. j 107° Carré d'expansion 5885 AvENA AMETHYSTiNA, Clarion. — On le rencontre sur les pelouses élevées des montagnes en petites touffes élé- gantes. Il est vivace ; sa racine est fibreuse ; sa tige est droite, garnie de feuilles courtes, étroites, les supérieures glabres , les inférieures velues sur leur gaine et à leur face inférieure ; la panicule, droite et peu garnie, sort de la gaine supérieure. Les glumes sont grandes, oblongues, pointues, un peu inégales, d'un beau violet à la base, argentées au sommet ; elles renferment 2 fleurs munies de soies à leur base, tachées de violet vers le haut. Dans chaque épillet on compte 3 arêtes longues, droites, purpurines, dont 1 sur la base inférieure 208 GRAMINÉES. et 2 sur la supérieure , caractère singulier qui seul distingue cette espèce (de CandoUe). — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — Il est indifférent. Nous l'avons rencontré sur le calcaire et sur les terrains volcani- ques , en plaine et dans les montagnes , jusqu'à 1,800'". Géographie. — On ne connaît cette plante que des Vos- ges aux Pyrénées, et du plateau central de la France aux Apennirjs. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43° | Écart en latitude : Nord , Vosges 48 1 ^ 5» Occident , France 0 j Écart en longitude : Om«^ Italie 11 E.j 11° Carré d'expansion 55 AvENA PUBESCENS, Lin. — Cette plante vivace se trouve dispersée sur les pelouses sèches , dans les clairières et sur le bord des bois. Sa racine est fibreuse , un peu stolonifère. Son chaume est élevé , un peu géniculé à la base , puis re- dressé et souvent rose ou violet. Ses feuilles sont velues , surtout les inférieures, munies d'une gaîne comprimée et d'une ligule ovale , pointue et denticulée. Les fleurs sont disposées en une panicule formée de 3 à 5 épiliets dressés, rougeâtres ou violets à leur base , argentés et luisants à leur sommet , contenant 3 fleurs dont la valve extérieure est obtuse , tronquée et comme déchirée à sa partie supérieure. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente , bien que M. Durîeu ait remarqué que dans la Gironde elle n'habite que les terrains calcaires ; elle végète en plaine et dans les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à AVENA. 209 1,000"", et Ledebour la cite dans le Caucase entre 600 et UGOO"". Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , elle habite toute l'Eu- rope centrale, toute la Scandinavie jusqu'à la Laponie aus- trale , la Finlande , l'Angleterre , l' Irlande et les Orcades. — A l'occident, elle reste en Irlande. — A l'orient, elle est en Suisse , en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hon- grie , en Transylvanie , dans le Caucase , en Géorgie , en Arménie , dans les Russies septentrionale , moyenne et aus- trale, dans les Sibériesde l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. 5Mrf, Algérie 35^ ] Écart en latitude : Nord , îles Loffoden 68 j 33» Occident , Irlande 12 O. | Ecart en longitude : OWew/, Sibérie du Baïkal 116 E.J 128° Carré d'expansion 4224 A VEXA PRATEXSis , Lin. — On rencontre cette avoine dans les prés secs et dans les bruyères , sur les coteaux et sur les pentes des montagnes. Elle ressemble à la précédente. Elle est vivace comme elle , mais elle forme des gazons plus serrés et plus durs. Ses chaumes sont plus courts, raides et un peu rudes au toucher. Ils offrent chacun 2 nœuds. Les feuilles sont rudes , glabres , planes et striées. Ses fleurs for- ment une petite panicule composée d'un petit nombre d'é- pillets superposés et dressés , panachés de blanc et de violet et contenant chacun environ 5 fleurs velues à leur base. Les valves offrent 1 à 3 nervures; l'ovaire est velu au sommet. — Elle fleurit en juin et en juillet. IX 14 210 GRAMIÎSÉES. Nature du sol. — Altitude. — On la trouve sur tous les terrains, mais elle préfère les calcaires et les sols volcaniques, les terrains basaltiques et pierreux. Elle vit en plaine et dans les montagnes, et végète encore en Auvergne à 1,400"". M. Boissier l'indique en Espagne entre 600 et 2,300". Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Espa- gne et l'Algérie. — Au nord, elle est dans toute l'Europe, jusque dans la Laponie méridionale. Elle est si commune en Suède , dit Linné, qu'elle étouffe les genévriers et autres ar- brisseaux parmi lesquels elle croît. M. Ruprecht l'a signalée sur les deux rives de la Narowa , par 58*^, en Esthonie et en Ingrie. Elle existe aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle croît aussi en Portugal. — A l'orient , elle végète en Suisse , en Italie , en Sicile, en Hongrie , en Croa- tie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le Cau- case, en Géorgie, dans lesRussies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï , et en Dahurie. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Algérie 35o J Ecart en latitude : Nord , Laponie 65 î 30» Occident, Portugal 10 0. 1 Écart en longitude : Omw^ Dahurie 119 E. ( 129° Carré d'expansion. 3870 AvENA VERSICOLOR, Vill. — Cette espèce forme de jolies touffes sur les pentes herbeuses des montagnes. Sa racine est vivace et fibreuse. Ses tiges sont gazonnantes, fasciculées et dressées. Ses feuilles sont courtes , glabres , pliées dans leur longueur et munies d'une ligule allongée et déchirée. La panicule est droite, allongée, panachée de brun, de AVENA, 211 violet, de fauve et de blanc. Chaque épillet est composé de 5 fleurs. La valve supérieure est trinervée. L'ovaire est velu au sommet. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol, — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux , volcaniques et détritiques. Nous ne la con- naissons que sur les hautes montagnes, entre 1,500 et 1,800'". De Candolle la cite à 400'" à Grenoble, et à 2,000™ dans les Alpes. Wahlenberg dit que dans la Suisse septentrionale , elle croît sur les pâturages alpins et notam- ment au Saint-Gothard , depuis la limite inférieure des sa- pins jusque bien au-dessus de la limite inférieure des neiges. Géographie. — Au sud , les Pyrénées et le midi de l'Ita- lie. — Au nord, la Suisse septentrionale. — A l'occident, la France centrale. — A l'orient, l'Autriche, la Hongrie, la Transylvanie et la Galicie. Limites d^ extension de V espèce. Sud, Midi de Tltalie 40° 1 Écart en latitude : Nord , Suisse 49 j 9» Occident , France 0 i Écart en longitude : Orient y Transylvanie........ 22 E. ) 22® Carré d'expansion 198 AvENA MONTANA , Vill. — Cette plante vivace forme des gazons serrés, composés de feuilles courtes, velues et linéaires qui passent toute l'année sans se flétrir , et qui bravent les neiges et les frimas des lieux élevés et sauvages qu'elle choisit pour son séjour. Ses chaumes sont dressés, fascicules et terminés par une panicule dressée et peu rameuse. Les pédicelles sont courts et déliés, et lesépillets, luisants et souvent colorés en violet, comme ceux de plusieurs grami- 212 GRAMINÉES. nées des montagnes, renferment seulement 3 à 4 fleurs , dont 2 ou 3 fertiles et aristées. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques des lieux élevés; elle est pourtant citée au mont Ventoux sur le calcaire et elle en atteint le sommet à 1,900™. Nous la trouvons en Au- vergne sur les basaltes et sur les trachytes de nos plus hauts sommets de 1,600 à 1,850™. M. Boissier la cite en Espa- gne entre 2,200 et 2,400™. La Baumelle, cité par Ramond, l'indique à 3,000™ sur le Vignemal, et Ramond lui-même a vu cet Avena sur les deux sommets du pic du Midi , dans une position analogue à celle qu'il occupe dans le Cantal parmi les débris basaltiques près du sommet du Plomb. Nous pensons que sa plante est bien la même que la nôtre. Il en cite des variations qui tendent à la confondre avec VA. se- dennensis , Clarion , et à faire des deux une seule et même espèce, comme on l'a reconnu depuis. Géographie. — Son aire est très-restreinte, car on ne la connaît que dans le centre de la France , en Espagne, dans les Alpes et en Piémont. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Espagne 36" ) Ecart en latitude : iVorrf, France centrale 45 j 9" Occidetït , France 0 | Ecart en longitude : Orient , Piémont 9 E. j 9» Carré d'expansion . , . . , 81 Avena tencis, Mœnch. — Cette espèce annuelle croît en petites touffes disséminées dans les champs et dans les AVENA. 213 moissons, dans les bruyères, sur le bord des chemins. Sa racine est fibreuse; ses tiges sont grêles et dressées. Ses feuilles sont courtes, planes, étroites, un peu pubescentes en dessus et munies d'une ligule étroite et allongée. Les fleurs sont disposées en une panicule droite , resserrée , un peu penchée au sommet, qui s'écarte ensuite, et qui est composée d'épillets dressés et verdâtres. L'ovaire est glabre. Ses valves offrent 7 à 9 nervures, et, dans la fleur inférieure, l'arête part du sommet et non du dos de la valve. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains sihceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Italie. — Au nord , la France , l'Allemagne , la Belgique , le Ha- novre. — A l'occident, elle reste en France. — A l'orient, la Suisse , l'Autriche , la Hongrie , la Transylvanie , la Bos- nie , la Thrace , la Macédoine , la Russie australe , le Cau- case et la Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 4-0° I Écart en latitude : Nord , Hanovre 53 | 13° Occirfen/, France 0 » Ecart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. ) 47° Carré d'expansion 611 AvENA FLAVESCENS, Lin. — C'est une des plantes les plus élégantes des prairies et de la lisière des bois. Ses lé- gères panicules se mêlent à celles des brizes et des palurins, et se montrent par petits groupes près des couronnes nivales du leucanthème et des diadèmes pourprés du Cenlaurea Jacea; 214 GRAMINÉES. OU bien ils accompagnent le Scabiosa sylvatica , le Géra- nium sylvaticum , le îathyrus onobrichioides , etc. Elle est vivace , à racines fibreuses un peu stolonifères. Ses chaumes sont dressés, simples, d'un vert jaunâtre; ses feuilles sont courtes , pointues , rudes sur les bords , munies d'une ligule courte et tronquée. Elles sont tordues à gauche pen- dant la vernation, tandis que la plupart des céréales les ont tordues à droite. Les fleurs sont disposées en une élégante panicule ouverte, inégale, diffuse , inclinée au sommet, à rameaux déliés et nombreux. Les épillets sont triflores , l'ovaire est glabre. Les anthères sortent en même temps que les 2 stigmates plumeux , et se déjettent sur les côtés. Lors de la maturité, le périgone se détache avec son pédicelle velu, et entraîne le cariopse. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente que l'on trouve sur tous les terrains dans les plaines et sur les montagnes. En Auvergne elle s'élève au moins à 1,000™. Wahlenberg dit qu'elle monte rarement en Suisse au-des- sus de la limite supérieure du hêtre. M. Boissier la cite en Espagne entre 2,200 et 2,400", et M. Cosson l'indique en Afrique sur le Djebel-Cheliah dans l'Aurès. Ledebour la mentionne sur le mont Kasbek , dans le Breschtau , entre 2,000 et 2,900™ , et à 700™ dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , cUe est en France, en Espagne, en Algérie. — Au nord , elle vit dans toute l'Europe cen- trale , dans la majeure partie de la Scandinavie , mais elle n'entre pas en Laponie. Elle est en Angleterre et en Irlande où elle a sa limite occidentale. — A l'orient, elle existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans les Russies moyenne et australe , dans la Sibérie du Baïkal, en Dahurie et au Kamtschatka. AVENA. 215 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie. 34° | Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 j 26° Occident, Irlande 10 0. i Ecart en longitude : Oncn^ Kamtschatka 170 E. } ISO» Carré d'expansion 4680 AvENA CARYOPHYLLEA , Wigg. — H est annusl et se trouve disséminé dans les chanips sablonneux, dans les bruyères , sur les sables des rivières où il enfonce ses racines composées de fibres extrêmement délicates. Ses chaumes sont très-petits , un peu géniculés , grêles , filiformes et souvent colorés en pourpre ou en violet. Ses feuilles sont très-cour- tes , obtuses , à gaines striées , à ligule ovale , lancéolée. La paniculeest diffuse, roussâtre, à pcdicelles écartés, soli- taires ou ternes. Les épillets sont ovales, pointus, brillants, réunis au sommet des pédicelles. Les valves ont 3 nervures, avec une arête insérée plus bas que le milieu. L'ovaire est glabre. — il fleurit en juin et en juillet. Nature du suL — Altitude. — Il croît sur les ter- rains siliceux et sablonneux de la plaine et des montagnes peu élevées. M. Boissier le cite en Espagne entre 300 et 1,300°". Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne, l'Algérie, les Canaries, Madère, ainsi que les lieux sablon- neux et montueux del'Abyssinie. — Au nord, il croît aussi disséminé dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , en Gothie , en Angleterre, en Irlande , aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, 216 GRAMINÉES. il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croa- tie , la Hongrie, la Transylvanie , la Grèce , la Turquie , la Tauride , la Russie moyenne et la Sibérie du Baïkal. — On indique encore cette espèce aux Malouines. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Âbyssinie 10® ) Ecart en latitude : iVorrf, Shetland 61 j 51« Occident, Madère 19 0. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 135« Carré d'expansion 6885 AvENA PR^cox , P. de Beauv. — Très-petite plante an- nuelle qui vit disséminée dans les champs , sur les terres en friche, dans les clairières des bruyères. Sa racine est fibreuse ; ses chaumes sont courts , déliés , d'un jaune verdûtre , géni- culés à la base, dressés au sommet. Ses feuilles sont très- courtes , munies de gaines un peu dilatées et d'une ligule allongée et pointue. La panicule est un peu allongée et res- serrée sous forme d'un petit épi. Les épillets sont ovales , lancéolés, linéaires; les glumes pointues et carénées. — Elle lleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et sablonneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud , la France et l'Espagne centrale. — Au nord, l'Europe centrale, leDanemarck, la Gothie, la Norvège australe, l'Angleterre , l'Irlande , et les 3 archi- pels anglais. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse , le Piémont , la Lombardie , la Dalmatie , la Hon- grie , la Transylvanie, la Tauride , Moscou et Kazan. TKIODJA. 217 Limites d'extension de V espèce. Nord, Espagne. 40° ) Ecart en latitude : Sud, Shetland 6J i 21» Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Kazan 49 E. j 59° Carré d'expansion 1239 G. TBIODIA, R. Broun. Ce genre appartient à la Nouvelle-Hollande où l'on en compte 6 espèces; une 1' habite l'Europe. Triodia decumbens , p. de Beauv. — Cette plante forme de petits gazons dans les bruyères , sur le bord des bois , dans les pacages. Elle est vivace , à feuilles planes , à gai- nes velues, et ses chaumes, ordinairement simples, sont ter- minés par de petites panicules formées d'épillets de 3 à 5 fleurs. La glumeest ample et bivalve , la valve inférieure du périgone est bifide au sommet et porte une arête re- dressée. Les 3 étamines sortent de la fleur à l'époque de la fécondation et répandent leurpollen sur2 stigmatesplumeux, insérés sur un ovaire glabre, et qui sortent à la base des fleurs. La graine tombe entourée de son périgone garni de poils étalés. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol, — Altitude. — C'est une espèce indif- férente , que nous ne trouvons en Auvergne que sur les ter- rains siliceux et volcaniques des coteaux et des montagnes jusqu'à 1,200™. Wahlenberg l'indique aussi jusque près de la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en. 218 GRAMINÉES. Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle est disséminée dans l'Europe centrale , en Danemarck , en Go- thie , en Norvège , dans la Suède et la Finlande australes, en Angleterre , en Irlande et dans les archipels anglais. — A l'occident, elle reste en Irlande. — A l'orient , elle est en Suisse , en Dalmatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie et dans la Russie moyenne jusqu'à Kazan. Limites d'extension de l'espèce. Swrf, Midi de l'Italie. 40*» ) Ecart en latitude: Nord , Suède 64 ) 24» Occident, Irlande 12 O. | Ecart en longitude : Orient, Kazan 49 E.j 61« Carré d'expansion 1464 G. MEI.10A, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces jolies Gra- minées, au nombre d'environ 45, se trouvent dans toutes les parties du monde et surtout dans l'Amérique du sud et en Europe. Cette dernière contrée en a 12 espèces : de la Grèce , de la Sicile , de l'Italie , de la Tauride , de la France et de l'Allemagne. — 12 aussi vivent dans l'Amérique méridionale : au Chili , à Monte-Video , au Pérou et au Brésil. — 5 seulement sont indiquées jusqu'à présent dans la partie septentrionale du Nouveau-Monde, et se trouvent en Californie , aux Etats-Unis et à l'île Melville. — L'Asie a aussi ses Melica au nombre de 10 et très-dispersés : aux Indes orientales , en Sibérie , en Chine , en Perse , en Ara- bie , dans le Caucase. — 5 espèces seulement sont citées en Afrique et toutes du cap de Bonne-Espérance. — 1 Melica vit isolé aux Moluques. MELICA. 219 Melica ciliata , Lin. — Il est vivace , à racine fibreuse et un peu rampante; et se trouve dans les lieux secs et ro- cailleux , sur les coteaux arides , sur le bord des chemins. Ses tiges sont droites et raides. Ses feuilles sont dures , glauques, étroites , dressées , à gaine striée , à ligule saillante. Les fleurs sont disposées en panicule très-serrée simulant un épi cylindrique. La valve inférieure est recouverte, principa- lement sur les bords, de poils d'abord très-courts, mais qui après la fécondation s'allongent et s'étalent en panache blanc et soyeux , destiné peut-être à transporter les ca- riopses lisses et brillants qui se dispersent avec leur péri- gone. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les sols cal- caires et rocailleux des plaines et des montagnes peu éle- vées. Wahlenberg le cite en Suisse sur les rochers secs des vallées, au pied des Alpes, et atteignant à peine la limite du noyer. M. Boissier le cite en Espagne entre 600 et 1 ,200"", et Ledebourdans le Taliisch entre 600 et 1,000™, et dans le Breschtau entre 600 et 1 ,200™. Géographie. — D'après MM. Grenier et Godron notre plante ne serait pas celle de Linné et n'arriverait pas dans le nord , mais la confusion qui règne à cet égard dans les flores ne nous permet pas de séparer géographiquement ces deux types. — Au sud , on rencontre ce Melica en France , en Espagne, aux Baléares , en Algérie dans les plaines et jus- que dans la région montagneuse de l'Aurès (Cosson) , et aux Canaries. — Au nord, il existe en Gothie, en Suède et dans la Finlande australe. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient , il croît en Suisse , en Italie, en Si- cile, enDalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Grèce , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , à Elisabethpol , dans le Taliisch, en Arménie , 220 9*^^^"^^ES. dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, et dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d^extension de Vespèce. Sud , Canaries 30® ] Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 62 ) 32« Occident , Canaries 18 0.| Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l' Altaï 97 E.j 115" Carré d'expansion. 3680 Melica ramosa, VilL — Il est vivace et forme de peti- tes touffes saillantes et serrées sur les rochers et les coteaux stériles. Sa racine est fibreuse; ses feuilles sont très-dures, redressées , puis roulées en dedans sur elles-mêmes , mu- nies d'une ligule allongée et déchirée au sommet. Les chau- mes sont grêles , fascicules , rameux et amincis à la base , terminés par une panicule lâche et pyramidale , à rameaux écartés presque à angles droits. Les fleurs , sont géminées et hermaphrodites. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains calcaires et rocheux des plaines et des montagnes. M. Boissier le cite en Espagne entre 150 et 1,100'". Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de l'Espagne et en Barbarie. — Au nord , il vient s'ar- rêter sur le bord méridional du plateau central ^e la France. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il ha- bite l'Italie , la Sicile , la Grèce , l'île d'Astypalée , l'île de Crète, la Corse , les Baléares. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Barbarie 35« | Ecart en latitude : Nord , France 44 ^ 9° mei.i<:a. 221 Occident , Espagne 8 0.) Ecart en longitude : Orient, Ile de Crète 31 E. ) 39° Carré d'expansion 351 Melica CNiFLORA, Retz. — Peu de Graminées ont, comme celle-ci , la faculté de croître à l'ombre , dans l'in- térieur des bois ou le long des haies élevées. Elle est vivace et ne forme pas de gazons, quoique sa racine soit traçante. Sa tige est droite et grêle, doucement inclinée, garnie de feuilles larges, d'un beau vert , souvent unilatérales, munies d'une gaine presque quadrangulaire , terminée par un appendice aigu et membraneux. La panicule est lâche , peu fournie, composée d'épillets uniflores par avortement, et d'un brun violacé. Presque toutes les fleurs s'épanouis- sent en même temps, dès le malin, et restent longtemps ouvertes avec les 2 stigmates rejetés sur les côtés et les an- thères flottantes. Lors de la dissémination, le cariopse tombe enveloppé de son périgone et débarrassé de saglume. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il n'est exclu d'aucun terrain , mais il préfère les sols siliceux et détritiques. Il vit en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons en Au- vergne jusqu'à 1,200™ dans les bois de sapin. Ledebour le cite dans leTalusch entre 1,000 et 1,200™. Aux îles Lof- foden il monte de 0 à 325"'. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans le nord de l'Espagne c^t en Grèce. — Au nord, il est dissé- miné dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scandi- navie , la Laponie exceptée , en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale. - — A l'orient , il vit en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en 222 G K AMINÉES. Transylvanie , en Turquie , en Géorgie , dans les Russie» moyenne et australe. Limites d'extension de Vespèce. Sudy Grèce 37° ^Ecart en latitude : iVord, Norvège 61 3 24» Occident , Irlande 12 0. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E.j 59« Carré d'expansion 1 416 G. BRIZA, Lin. Distribution géographique du genre, — On en connaît 25 espèces, dont le centre principal est l'Amérique du sud. 13 Briza vivent au Pérou , au Brésil , au Chili et à Monte- Video. — 3 habitent l'Amérique du nord : le Mexique et les Etats-Unis. — 6 ont été observés en Europe : en Grèce , dans la Tauride , en Provence , en Italie , en Espa- gne , et 2 de ces espèces peuvent s'avancer vers le nord. — On en connaît 3 espèces en Afrique : 2 au cap de Bonne- Espérance et 1 à l'île de Ténériffe. Briza maxima , Lin. — Espèce annuelle qui croît sur les coteaux secs et arides , sur le bord des chemins et la lisière des bois. Elle paraît au printemps, développe rapi- dement quelques feuilles et montre bientôt d'élégants épil- lets, très-gros, peu nombreux, suspendus comme tous ceux des Briza, verts d'abord, et ensuite panachés de fauve, de brun et de vert. Ces grands épillets ont souvent 15 à 17 fleurs à étamines flottantes , à stigmates plumeux , dont la BRIZA. 223 floraison est matinale et dont les graines , qui naûrissent fa- cilement, tombent aussi très-aisément en entraînant leur pé- rigone. — Elle fleurit pendant tout le printemps. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît en plaine sur tous les sols. Géographie. — Au sud, on la rencontre dans tout le midi de la France , en Espagne , en Algérie , à Madère , aux Ca- naries. — Au nord , elle arrive sur le bord du plateau cen- tral de la France. — A l'occident, elle végète aussi en Por- tugal. — A l'orient, elle croît aux Baléares, en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Hongrie , en Grèce , en Turquie et en Orient. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Canaries 30** ^ Ecart en latitude : Nord , France 44 j 14** Occident , Madère 19 0.x Ecart en longitude : Orient , Orient 35 E. ) 54° Carré d'expansion 756 Briza MEDIA , Lin. — Au milieu des fleurs les plus éclatantes des pelouses et des prairies , il est une plante qui se fait remarquer par la délicatesse extrême de ses panicu- les , par ses épillets en forme de cœur , suspendus et pres- que toujours panachés de vert et de violet. Le moindre souffle l'agite, l'aile d'un papillon fait osciller ses fleurs, et cependant elle résiste au vent des montagnes comme au zé- phir de la plaine. Cette plante est le Briza média , aux racines fibreuses etvivaces , aux feuilles larges, à ligules raccourcies. Avant l'épanouissement des fleurs, le pédon- cule est strié et se divise en une panicule légère , dont les pédicelles, filiformes et purpurins, sont renflés au point d'at- 224 (iRAMlNÉES. tache et au point d'insertion de IV'pilIet. Quelquefois ces pédicelles , longs et extrêmement minces , sont tordus ou contournés et penchés à leur extrémité par le poids de gros épillets qui y sont suspendus. Ceux-ci contiennent 7 à 9 fleurs, dont 1 ou 2 s'épanouissent chaque jour, de grand matin , et laissent un instant flotter leurs anthères près de 2 stigmates plumeux et allongés qui sortent sur les côtés de la fleur. Le cariopse est aplati , il tombe avec le périgone , mais la panicule reste étalée et se dessèche. — Cette char- mante espèce fleurit en juin, accompagnant ou dominant de ses légers panaches les épis roses ou bleus du Polygala vul- garis , les fleurs rouges du Betonica of/îcinalis , les gazons odorants du Thymus Serpillum , les épis réguliers du Cyno- surus crislalus, les panicules du Poa pralensis , les Trifo- îium et toute cette jolie série de fleurs qui viennent succes- sivement paraître sur les pelouses. Nature du sol. — Altitude. — La brize est indifférente et végète sur tous les sols et à toutes les hauteurs. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500'". De Candolle la cite k 0 partout et à 1,600°" dans les Alpes de la Provence. M. Parlatore l'a trouvée à Chamouny, au-dessus des sapins, à 2,000™. Ledebour la cite dans le Breschtau entre 400 et 1,200™, et à 2,400™ sur le mont Kasbek. M. Boissier l'indique en Espagne jusqu'à 1,400™. Géographie. — Au sud , elle existe en France et jus- que dans le midi de l'Espagne. — Au nord, elle est com- mune et atteint le Danemarck , la Gothie , la Norvège , la Suède , la Finlande , l'Angleterre , l'Irlande et les Or- cades. — A l'occident , elle est en Portugal. — A l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Turquie , la Tau- ride , le Caucase, la Géorgie, les Russies septentrionale. BRIZA. 225 moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ..... 36* ) Ecart en latitude : Nord , Suède 64 j 28° Occident , Portugal 1 0 O. | Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. ) 126» Carré d'expansion 3528 Briza MixoR , Lin. — Cette jolie plante est annuelle et vit disséminée sur les coteaux , sur les sables des rivières et même dans les bois. Elle ressemble beaucoup à la précé- dente ; elle en diffère par ses feuilles plus larges, dont la dernière enveloppe la panicule , et par «es épillets triangu- laires de 5 à 7 fleurs , verts ou panachés de blanc , mais jamais bruns ou violacés. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente et habitant la plaine. Géographie. — Au sud , elle se trouve en France , en Espagne , en Algérie , à Madère , aux Canaries. — Au nord , elle s'avance le long des rivages jusqu'en Norman- die et en Angleterre. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient , elle existe en Suisse , en Carniole, en Corse, en Italie , en Sicile , en Hongrie , en Grèce , en Géorgie. — On la cite encore au cap de Bonne-Espérance et dans une partie de l'Amérique australe. Limites d' extension de l'espèce. Sud , Canaries 30° > Écart en latitude : Nord, Angleterre 51 i 21° IX 15 226 GRAMINÉES. Occident , Madère 29 | Écart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 76« Carré d'expansion ... 1596 G. ERAGBOSTIS , P. de Beauv. Distribution géographique du genre. — Ces plantes , très-nombreuses, 130 au moins, existent à peine en Eu- rope , mais elles ont sur la terre plusieurs centres impor- tants, dont le principal est l'Amérique du sud. On y a trouvé 43 espèces à peu près toutes réunies au Brésil et au Pérou, car 3 seulement sontcitées au Chili et 3 à Monte-Video. — 26 vivent dans l'Amérique du nord et toujours dans les ré- gions chaudes : aux Antilles, au Mexique, à la Nouvelle- Grenade , en Californie , et le plus petit nombre aux Etats- Unis. — 25 ont été observées en Asie : 17 aux Indes orientales , 3 à la Chine , 3 au Japon , 1 à Ceylan et 1 en Arabie. — Un nombre égal, 25, se trouve en Afrique , dont 14 au cap de Bonne-Espérance ; les autres, très-disper- sées, à Madagascar, au Congo, dans la Guinée, au Sénégal, en Egypte et en Abyssinie. — 6 habitent la Nouvelle-Hol- lande et les Sandwich. — Quant aux 6 espèces que l'on rencontre dans la partie sud de l'Europe, 3 d'entre elles lui sont communes, soit avec l'Asie, soit avec l'Amérique septentrionale. Eragrostis megastachya , Link. — Cette élégante graminée est annuelle et se rencontre fréquemment sur les berges des chemins , sur les sables des rivières , sur la li- sière des champs cultivés. Elle forme de jolis gazons un peu glauques. Ses tiges , couchées à la base , se relèvent au sommet et sont terminées par de belles panicules compo- LRAGROSTIS. 227 sées elles-mêmes d'épillets demi-transparenls, verts ou ar- doisés, contenant 15 à 20 fleurs régulièrement alternes. Lors de la fécondation , la valve inférieure du périgone s'é- carte, et l'on distingue aiorsSétamines à anthères arrondies qui répandent leur pollen sur 2 stigmates plumeux. Un peu plus tard , le cariopse, qui est ovale et rorné, se détache et tombe avec la valve inférieure qui est la plus grande. — Cet Eragrostis fleurit tard , en juillet et en août. Nature du sol. — AUitude. — II recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud . il végète en France, en Espa- gne , en Algérie , dans toute la région méditerranéenne et jusque dans les champs d'Adona en Abyssinie. — Au nord, on le trouve accidentellement sur les bords du Rhin et en Belgique. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, on le cite en Suisse , dans le Tyrol , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, et à Kiev\ dans la Russie australe. Limites d'extension de Vespece. Sud , Abyssxme 10» . Écart en longitude : Nord , Belgique 49 ) 39» Occfdent, Portugal 10 O.j Écart en latitude : Orient, Russie australe 30 E. ) 40° Carré d'expansion 1560 Eragrostis po.eoides, P. de Beauv. — Il est annuel et croît aussi sur le bord des chemins et sur les sables des ri- vières. Sa racine est fibreuse; ses chaumes , inclinés et ra- meux à la base , forment des gazons d'un vert obscur. Les feuilles sont planes, ouvertes, munies à leur base de 2 fais- 228 GRAMINÉES. ceaux de poils soyeux. La panicule est ovale, assez longue, dressée, très-rameuse et composée d'épillets linéaires, très- étroits , presque cylindriques , rougeâtres ou violacés , et contenant 8 à 20 fleurs. — Il fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains sablonneux et vit dans les plaines. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne, en Barbarie, à Madère et aux Canaries. — Au nord , il est plus rare , mais il est cité sur quelques points de l'Allemagne, à Dresde, au Hartz, en Westphalie. — A l'oc- cident , il est encore en Portugal. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans le Taliisch, dans la Russie moyenne à Kazan, dans la Russie australe, dans les Sibéries de l'Altaï et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30° i Ecart en latitude : Nord, Kazan 51 ( 21» Occident, Madère 19 O. j Ecart en longitude: Orient, Sibérie orientale 155 E. j 174" Carré d'expansion 3654 Eragrostis pilosa, p. de Beauv. — II est annuel et forme de légers gazons disséminés sur les sables alluviens des rivières. Sa racine est fibreuse; ses tiges sont grêles, comprimées , couchées et gazonnantes à la base , redressées au sommet. Les feuilles sont planes, étroites , nerveuses, à gaines comprimées et terminées par une jolie manchette de poils soyeux. Sa panicule est grêle, délicate, rameuse poA. 229 et composée de petits épillets linéaires de 7 à 12 tleurs, portés sur des pédicelles velus et allongés. — Il fleurit en juillet et enaolit. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche, comme les précédents, les terrains siliceux et sablonneux des plaines. » Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne, le raidi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , l'Allemagne , la Belgi- que et la Russie moyenne. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Autriche , leTyrol, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , îa Turquie , la Tau- ride, le Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et aus- trale , la Sibérie de l'Altaï et la Dahurie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38" | Ecart en latitude : Nord, Orembourg 52 j 14° Occident , Portugal 10 O. > Ecart en longitude : Orient , Daburie 119 E. j 129" Carré d'expansion 1806 G. POA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les espèces de ce genre, au nombre de 160 au moins, ont une grande im- portance dans la nature. Presque toutes sociales, elles for- ment le fond des prairies, ou se présentent en lisières ver- doyantes sur le bord des chemins ou à l'entrée des bois. Chaque partie delà terre a son contingent, et c'est l'Afrique qui est la moins bien partagée. L'Asie, l'Europe, les deux Amériques en ont à peu près le même nombre. — 3i Poa S3 trouvent dans l'Amérique du nord, et à l'exception de 230 GUAMINÉES. quelques espèces du Mexique , de la Nouvelle-Grenade et des Antilles, tous les autres sont des Etats-Unis, du Ca- nada , du Groenland et des parties les plus arctiques jusqu'à l'île Melville. — 29 à-SO vivent dans l'Amérique du sud, et la plus grande partie existe dans les montagnes du Pérou et du Brésil , tandis que les autres sont au Chili , à Buénos- Ayres et à Monte-Video. — On en connaît 32 espèces asia- tiques, dont 7 des Indes orientales , 6 de la Sibérie , 4 de la Chine ou du Japon , 8 du Caucase ou de l'Orient, et les autres s'avancent vers le nord , en Dahurie, auKamlschatka et aux îles Aléoutiennes. — Les 30 espèces européennes sont très-disséminées, mais leur centre principal est en Al- lemagne , en Suisse, en France et en Espagne. Quel- ques-unes vivent en Italie et en Sicile , quelques-unes en Russie et en Scandinavie , et plusieurs de celles qui arrivent dans le nord de l'Europe végètent aussi dans la par- tie septentrionale de l'Asie et du Nouveau-Monde. — Près de 25 Poa appartiennent à l'Océanie, et sur ce nombre 20 à la Nouvelle-Hollande, 3 à la Nouvelle-Zélande, 1 ou 2 aux îles Sandwich. — Les 12 espèces africaines sont ré- parties, 5 au cap de Bonne-Espérance, 2 à Madagascar, 1 à Bourbon, 3 dans la Sénégambieet 1 dans l'Afrique boréale. Poa dura , Scop. — Il est annuel et croît en petits ga- zons étalés sur le sol. Sa racine est fibreuse; ses chaumes sont géniculés, articulés, munis de feuilles glabres, pla- nes, à gaîne scarieuseet à ligule oblongue. Les fleurs for- ment un épi droit, comprimé, resserré, unilatéral et sou- vent aussi long que le chaume, et composé d'épillets redres- sés , serrés , imbriqués , quelquefois panachés de vert et de blanc et fixés par des pédicelles très-courts. Les balles sont dures et pointues. — Il fleurit en juin et en juillet. poA. 231 Nature du sol. — Altitude. — II recherche les terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud , il habite la France et l'Algé- rie. . — Au nord, il est disséminé dans l'Europe cen- trale jusque dans la Volhynie. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, il est dans le Valais, en Italie , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie , en Tauride , en Géorgie , à Baku , à Elisabethpol , dans le Taliisch , sur les bords de la Cas- pienne , dans la Podolieetle Cherson , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35° j Ecart en latitude : Nord, Yolhynie 51 ( 16« Occident , France 2 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. j 62« Carré d'expansion 992 PoA ANNUA , Lin. — C'est le gazon des rues dans les villes et dans les villages , se glissant partout dans les moin- dres interstices que laissent les pavés , résistant au piétine- ment, le recherchant même comme le plantain. Il ne craint ni les froids du nord , ni la chaleur du midi , et ses touffes verdoyantes fructifient en tout temps et même en hiver si la gelée est suspendue pour quelques jours. Il offre l'intéres- sant spectacle de la végétation qui lutte contre la rigueur des saisons. Il suit l'homme partout, s'empare des terres qu'il cultive comme de celles qu'il laisse en friche; il borde sa chaumière d'un liséré de verdure, il s'expatrie a\ec iui , marque par sa vigueur les lieux où il a fait parquer ses trou- peaux , et si le soleil vient parfois brûler son feuillage , une 232 GUAMINÉES. ondée le ranime et donne à cette plante une vigueur nou- velle. Sa racine est formée de fibres allongés qui le rendent très-adhérent au sol. Ses feuilles sont glabres , larges, d'un beau vert , réunies en gazons. Les fleurs sont disposées en une panicule solitaire ou géminée, à pédicelles divariqués et souvent unilatéraux. Les épillets, verts ou violacés, sont composés de 3 à 7 fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit partout, sur tous les terrains gras et fertiles, et suit l'homme jusque sur les plus hauts sommets où il fixe momentanément son séjour. Hooker le cite dans l'Himalaya jusqu'à 4,000™. Géographie. — Cette graminée occupe presque toute la terre , mais il est facile de voir qu'elle a été transportée sur un grand nombre de points. Nous la trouvons quelquefois en Auvergne dans les bois où évidemment elle est sauvage. Au dehors de l'Europe nous la citerons, au sud , en Algérie, aux Canaries, à Madère et en Abyssinie. — A l'occident, à Terre-Neuve, au Saskatchawan , à la baie d'Hudson et dans une grande partie de l'Amérique du nord. — A l'o- rient , dans le Caucase, en Géorgie, dans l'Himalaya, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal, dans la Da- hurie , au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Abyssinie 12" ) Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 -' 58° Occident et Orient 360 \ .,„^ ° ( 360° Carré d'expansion 20880 PoA BULBOSA, Lin. — On trouve ce Poa disséminé ou péuni en sociétés parfois très-nombreuses, dans les lieux in- poA. 233 cultes , sur les vieux murs, le long des chemins , sur les sa- bles des rivières. Sa racine est vivace et fibreuse. Son chaume est renflé à sa base qui ressemble à un bulbe allongé et d'un rose quelquefois très-vif; d'autres renflements existent en- core au-dessus de ce bulbe , aux nœuds inférieurs de la tige. Les feuilles sont courtes, glabres, obtuses, cendrées et creusées en gouttières, munies d'une ligule aiguë. La pani- cule est courte , resserrée , unilatérale et composée d'épil- lets ovales , presque triangulaires , verdâtres ou rougeâtres, et contenant 4 à 6 fleurs. Souvent la panicule est bulbifère, et l'on voit alors de jolis faisceaux de verdure qui s'échap- pent du sommet de la tige, et qui ne sont autre chose que la première feuille des bulbiiles qui végètent avant d'être sépa- rées de la plante mère. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — AUiiude. — Il croît partout, et montre pourtant une préférence pour les terrains siliceux, graveleux et salifères des plaines et des coteaux. M. Boissier le cite jusqu'à 1,900"" dans les montagnes du midi de l'Espagne, et M. Cosson sur le Djebel-Cheliah et sur le Djebel-Tou- gour en Algérie. Ledebour l'indique dans le Taliisch entre 1,000 et 1,300™, et dans le Caucase entre 150 et 1,100"". Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, aux Baléares , en Algérie , aux Canaries. — Au nord , il est disséminé dans l'Europe centrale, dans la Gothie boréale, dans la Suède australe , en Angleterre et dans le pays des Samoyèdes. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'o- rient , il se trouve en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dal- matie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans le Taliisch, autour de la Caspienne, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale. 234 GRAMINÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30® ] Ecart en latitude : Nord , Pays des Samoyèdes. . . 66 ) 36*» Occident , Canaries 18 O.^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale 163 E. I 181° Carré d'expansion 6516 PoA ALPiNA , Lin. — Il est vivace et se trouve abondam- ment sur les pentes herbeuses et sur les sommets des hautes montagnes qu'il recouvre quelquefois entièrement de ses gazons. Il vit en sociétés nombreuses, et varie beaucoup, car il a des formes pour toutes les stations et pour tous les terrains. Sa racine est épaisse; ses chaumes gazonnants sont souvent renflés à leur base, entourés des gaines des feuilles inférieures. Les feuilles sont plus ou moins larges, plus ou moins longues selon les variétés, un peu carénées, arrondies au sommet. Les gaines inférieures sont fibreuses et dépour- vues de limbe. Les fleurs forment une panicule redressée et étalée pendant la fécondation , assez dense , composée d'épillets ovales, élargis, agréablement panachés de vert, de jaune et de violet, et contenant chacun 4 à 6 fleurs pu- bescentes sur le dos et à la base ; il est parfois stolonifère , à larges feuilles qui rappellent celles du Nartheciiim ossi- fragum. Souvent aussi sa panicule est vivipare, surtout lorsqu'il végète dans des lieux très-élevés , oii les gelées arrivent de bonne heure, et où fréquemment, sans cette sage précaution de la nature, il resterait infertile pendant de lon- gues années. — Il fleurit en juillet et (sn août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques , et atteint en l'OA. 235 Auvergne les sommets les plus élevés , et notamment la pointe du pic de Sancy qui en est couverte à 1,886™. Sa* variété badensis , Koch, ne végète que sur les calcaires com- pactes de la Lozère vers 600 à 700™ d'élévation. De Can- dolle le cite à 40™ à Paris, ce qui est douteux , et à 2,000™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. La Baumelle l'a trouvé à 3,000™ sur le Vignemal , et il croît encore, dans les Py- rénées, sur le sommet du pic du Midi de Bagnères , comme il végète ici sur le pic de Sancy. Ses individus , dit Ramond, y sont petits, et les épillets , oii domine le violet foncé , portent seulement 3 à 4 fleurs. Cette graminée se retrouve encore au sommet de Néouvielle. Wahlenberg dit que des plus hauts sommets de la Suisse il descend jusqu'au-des- sous de la limite du hêtre. M. Parlatore le cite au sommet du Crammont à 2,763™. Sur le mont Ventoux il atteint 1 ,900™ , dans le midi de l'Espagne 2,6C0™ et dans le Cau- case 3,000™. Géographie. — Au sud , il habite les Pyrén'es et le midi de l'Espagne. — Au nord, il se trouve sur toutes les chaînes de montagnes de l'Europe , dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie où il vit sur les rochers et dans les lieux pierreux de toutes les Alpes lapones. Il s'y trouve, dit Wah- lenberg , en gazons épais et parfois stolonifères. Il arrive au cap Nord. Il existe encore en Angleterre, en Irlande , en Islande , aux Feroë, mais non dans les archipels anglais. — A l'occident, il se trouve dans les Asturies et dans l'Amé- rique du nord, au Groenland, au Canada, au Labrador, des parties élevées du Saskatchawan au lac de l'Ours et aux montagnes Rocheuses. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, dans toutes^ les Russies et dans l'Altaï. 236 GRAMINÉES. • Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Espagne 36« ) Ecart en latitude : iVord , Cap Nord 71 ^ 35« Occident , Amérique 135 O. | Écart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. j 232« Carré d'expansion 8120 PoA NEMORALis , Lin. — Il est vivace et se rencontre dans les bois, dans les buissons, sur les pelouses ou dans les prairies, ayant presqu'autant de variétés que de stations. Sa racine est rampante, quelquefois stolonifère, et il forme de jolies touffes d'un vert foncé, à feuilles linéaires, allon- gées, faibles et quelquefois sétacées. La ligule manque ; les chaumes, grêles et délicats, sont terminés par une panicule plus ou moins étalée, formée d'épillets ovales à 2 ou 5 fleurs. La gaîne supérieure est beaucoup plus courte que la feuille. La valve inférieure du périgone est couverte de poils blancs, peu saillants dans les variétés réellement némorales, mais très-visibles dans celles qui croissent à découvert, où ces poils s'allongent et forment de petits flocons cotonneux et adhérents aux corps qui les touchent. — Cette plante a un grand nombre de variétés. Gaudin y distingue la forme fir- mula qui s'établit dans les buissons et devient plus ferme; la variété mon/ana des bois montagneux ; la ccpsmdes con- trées plus chaudes , à panicule multiflore et pyramidale et épillets à 5 fleurs; la glauca qui recouvre les sommets des Alpes; ses chaumes sont raides, ses feuilles glauques, ses panicules resserrées , ses épillets triflores ; et enfin la coarctala à pjjnicule resserrée , qui prend cette forme quand il s'établit sur le bord des chemins , sur les vieux murs ou autour de nos habitations. — Il fleurit en juin et en juillet. POA. 237 Nature du sol. — Altitude. — II végète sur tous les terrains et préfère ceux qui sont siliceux. — Il croît en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons en Auver- gne jusqu'à 1 .dOO"". m. Boissier l'indique en Espagne entre 1,600 et 2,600"° (c'est la variété firmula). Lessing l'a trouvé aux Loffoden de 325 à 370™. Ledebour le men- tionne sur le mont Kasbek entre 1,800 et 2,000™ , dans le Caucase occidental à 3,000™, sur le Taliisch à 1,000™, et la variété coarctata entre 1,500 et 1,600™ dans le Caucase. Il cite encore dans les mêmes lieux la variété glauca, jusqu'à 2,000™. Géographie. — Au sud , il existe en France et jusque dans le midi de l'Espagne, et en Algérie. - Au nord , ses variétés sont disséminées dans toute l'Europe jusqu'au cap Nord, en Angleterre, en Irlande, en Islande et non dans les archipels. — A l'occident, on le rencontre sur divers points de l'Amérique du nord , au Saskatchawan et dans les plaines de la rivière Rouge , à la rivière de l'Esclave , sur lesmontagnes Rocheuses. Ily est très-variable, selon Hooker, et la variété dominante est la glauca. — A l'orient , il est aussi très-répandu , en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dal- matie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Tur- quie , dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï , du Baïkal , en Dahurie , au Kamtschatka et dans l'Amérique russe. — Il est encore indiqué au détroit de Magellan, au port Grégory. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35" ( Ecart en latitude : Nord , Cap Nord 71 •' W^ 238 G K AMINÉES. Occident et Orient 360 | \^^ 360» Carré d'expansion 12960 PoA SUDETICA , Haench. — Grande et belle graminée qui habite les forêts et les pentes herbeuses des montagnes où elle vit disséminée. Sa racine est fibreuse et rampante. Ses chaumes sont droits , élevés , comprimés, garnis à leur base des gaines des anciennes feuilles. Celles-ci sont d'un beau vert , larges, planes, pointues, dressées, munies de gaines glabres et striées, et de ligules très-courtes. Les fas- cicules de feuilles stériles sont distiques et légèrement com- primés. Les fleurs forment au sommet de la tige une élé- gante panicule, verte ou violacée, dont les rameaux infé- rieurs sont quinés et demi-verticillés. Cette panicule est éta- lée et formée d'épillets lancéolés à 3 à 5 fleurs, tantôt libres et tantôt réunies par un léger duvet. — Ce Poa fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques des montagnes. Nous le trouvons entre 800 et 1,500". Ledebour le cite à 2,000'» dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il végète dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il se trouve en Belgi- que , en Allemagne , en Danemarck , en Gothie , en Suède, eu Norvège, en Finlande jusque dans la Laponie australe. — A l'occident , il reste en France. — A l'orient , il croît en Suisse , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase , dans la Russie moyenne , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. — Nous réunissons ici les P. sudetica , Haenck , P. remota , Hartm. et P. hybrida, Gaud. _ lOA. 239 Limites cV extension de V espèce. Sud, Midi de l'Italie 40« | Ecart en latitude : Nord, Laponie australe 66 j 26" Occident, Y vaï\(iQ ■> 0 1 Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. î 97° Carré d'expansion 2522 PoA TRiviALis , Lin. — Il est commun dans les prairies, dans les clairières des bois , le long des fossés et sur le bord des rivières. Il s'y étend en gazons plus ou moins serrés. Ses racines sont fibreuses et vivaces. Ses chaumes , quelquefois radicants à la base, sont dressés, un peu comprimés, colo- rés en brun à leurs nœuds et offrent quelques poils très- courts. Les feuilles sont d'un vert foncé , rudes au toucher , à gaines plus courtes que les entre-nœuds , à ligule très- allongée. Les fleurs sont réunies en une panicule élégante , formée d'un grand nombre d'épillets triflores, soutenus par des pédicelles déliés , quinés et à demi-verticillés à la base de la panicule. Les fleurs sont munies de 5 nervures. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et re- cherche les sols frais et humides de la plaine, sans être exclu des montagnes , car Ledebourle cite dans le Caucase entre 150 et 2,400"". Géographie. — Au sud , il habite la France, l'Espagne , l'Algérie et les Canaries. — Au nord , il entre dans la composition des prairies naturelles de presque toute l'Eu- rope jusque dans la Laponie où, selon Wahlenberg , souvent il constitue la masse des foins quand les prés sont à la fois secs et fertiles. Il croît aussi en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident, il 240 GKAMINÉES. existe en Portugal, aux Canaries, et naturalisé dans l'Amé- rique du nord. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans toutes les Russies , dans le Caucase, en Géorgie , au Japon , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. 5wrf, Canaries 30® | Ecart en latitude: iVorrf, JVIageroë 71 j 41° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 eJ 137° Carré d'expansion. 5617 PoA PRATENSis, Lin. — Il est très-répandu dans les prairies , sur le bord des chemins et des fossés où il forme des gazons. Ses racines sont vivaces, fibreuses, traçantes et sto- lonifères. Ses chaumes, un peu comprimés à la base, sont droits , glabres et d'un vert pâle. Ses feuilles sont linéaires ; les radicales, fasciculées , longues et étroites ; les caulinaires, plus courtes , glabres et obtuses ; les gaines sont glabres , striées, un peu comprimées et munies d'une ligule très- courte et obtuse. Sa panicule est égale, ovale, pyramidale, ouverte et étalée, composée d'épillets ovales deS à 5 fleurs réunies par un duvet lanugineux et extensible. Lors de la fécondation, qui a lieu le matin, les valves s'ouvrent, et les 3 anthères, arrondies, sortent près des 2 stigmates plumeux, et pendant ce temps les pédicelles s'abaissent et se déjeltent fortement sil a pluie survient. Plus tard , ils se redressent et la panicule se resserre pendant la maturation. — Il fleurit en mai et en juin. POA. 241 Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit en plaine et quelquefois dans les montagnes. Ledebour l'in- dique dans le Caucase à 300 , 800 et 2,000™ , dans le Ta- luschà 1,000'". Géographie. — Au sud , il existe en France et en Espa- gne. — Au nord , il est dans toute l'Europe, dans toute la Laponie , dans les prés gras et fertiles , autour des huttes des Lapons, à l'île de Mageroë, en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels à l'exception des Feroë. — A l'occident, il croît en Portugal, au Groenland, au Saskatchawan , au lac de l'Ours. — A l'orient, il végète dans toute l'Europe , dans toutes les Russies , dans le Cau- case, dans le Taliisch, en Géorgie , dans toutes les Sibéries y compris la Sibérie arctique oii il atteint 75" 36' sur le bord de la rivière Taimys, en Dahurie et au Karatschatka. — Il croît aussi au détroit de Magellan, au port Famine , à la baie du Bon-Succès et aux îles Malouines où il est abondant. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne 36" j Ecart en longitude : Nord, Sibérie arctique 75 ) 39" Occident , Canada 95 O. ) Ecart en latitude : Orient , Kamtschatka 170 E. ) 265" Carré d'expansion 10335 PoA COMPRESSA, Lin. — Il est vivace et croît disséminé dans les lieux secs , sur les décombres et les vieux murs , sur les sables des rivières et quelquefois dans les prairies. Sa racine émet de longs stolons; ses chaumes, un peuga- zonnants , sont couchés à la base, géniculés et radicants, striés , comprimés , puis dressés au sommet. Les feuilles sont IX 16 2Ï'2 GUAMINÉES. longues, linéaires, un peu rudes sur les bords et d'un vert pâle ou glauque. La panicule est étalée, à peu près unila- térale, à pédicelles géminés et rudes, et composée d'épillets oblongs de 4 à 9 ileurs libres et dépourvues de duvet lai- neux, verts ou panachés de violet. — Il ileuritenjuin eten juillet. Nature du sol. — Attitude. — • Il végète sur tous les terrains et s'élève peu dans les montagnes. Ledebour l'indi- que entre 600 et 800'" dans le Caucase. Géographie. — Au sud , la France , le nord de l'Espa- gne , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , toute l'Eu- rope centrale , le Danemarck et la Gothie , la Norvège , la Suède et la Finlande australes, l'Angleterre, l'Irlande et l'Islande. — A l'occident, le Canada et le Saskatchawan. — A l'orient, la Suisse , la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie , la Transylvanie , la Bosnie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie, les Uussies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkalet le Kamtschatka. Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38" ^ Écart en latitude : Nord , Islande 66 j 28» Occident , Canada 96 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Kamtschatka t70 E. j 266° Carré d'expansion 7448 G. GLYCEniA, P. de Beauv. Distribution géographique du genre. — Les Glyceria , la plupart aquatiques, sont au nombre de 20 à 25. — 15 habitent l'Europe et surtout l'Europe septentrionale , bien GLVCEKIA. 2'f3 i\ue quelques-uns se trouvent en Espagne et en Sicile. — 4 croissent aussi dans le nord de l'Amérique. — 3 seule- ment sont indiqués en Asie : dans le Caucase , sur les bords de la Gasfiieime etaux Indes orientales. Glyceria aqcatica , Wahl. — Cette grande espèce vit en société dans les fossés profonds et inondés , sur le bord des étangs et des rivières. Elle enfonce dans la vase de puis- sants rhizomes qui s'étendent de tous côtés. Son chaume est très-élevé , très-glabre , strié , et offre ses nœuds colorés en brun. Ses feuilles sont très-longues, d'un vert jaunâtre, assez larges et coupantes sur leurs bords , munies d'une ligule courte et arrondie. La panicule est très-grande , ovale , dif- fuse, et contient un très-grand nombre d'épillets allongés , d'un jaune verdàtre ou panachés de blanc et de violet. Ces épillets contiennent chacun 8 à 12 fleurs régulièrement dis- posées sur 2 rangs et sont portés sur des pédicelles déliés, flexueux, rapprochés et à demi-verticillés. — Ce Glyceria fleurit enjuiliet Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, indif- férent et reste en plaine. Géographie. — Au sud , il végète en France , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il est très-com- mun dans l'Europe centrale, en Danemarck et en Gothie. On le trouve aussi dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes , en Angleterre et en Irlande jusqu'au 58**. — A l'occident, il est indiqué au Canada, au Saskatchawan, dans les marais près de l'Océan occidental et dans les mon- tagnes Rocheuses. — A l'orient , il habile la Suisse , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Tur- quie, la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et 244 GllAMIlNÉES. australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkul , la Dahurie, le Kamtschatka et les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Sicile 38° ) Écart en latitude : Nord, Finlande 62 ) 24° Occident, Amérique 125 0.| Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. j 305» Carré d'expansion 7320 Glyceriâ FLUiTANS, R. Brown. — Cette espèceabonde dans les fossés , dans les rivières , sur le bord des étangs et dans tous les lieux inondés. Elle vit en nombreuses sociétés, étalant à la surface de l'eau ses feuilles flottantes et comme brisées au point où elles touchent la surface du liquide. Si elle vit isolée , elle forme une rosette de verdure sur l'eau, ou bien elle déjette ses feuilles du même côté. Souvent elle conserve son feuillage en hiver, mais souvent aussi il rougit, et il n'est pas rare de voir des masses de glace transparente dans laquelle ses feuilles sont enchâssées. — Ses rhizomes, traçant dans la vase , émettent de leurs nœuds de nombreu- ses racines. Les chaumes sont stolonifères , rameux , fîstu- leuxet striés. Les feuilles sont linéaires, assez larges, ten- dres , délicates , pointues , et munies de larges gaines qui couvrent le chaume presque en entier. Les panicules sont dressées ou inclinées au-dessus des eaux. Elles sont raides et composées de très-longs épillets, d'abord dressés contre le pédoncule , ensuite écartés. Les valves s'ouvrent pour laisser sortir les 3 étamines et les 2 stigmates qui se déjet- tent sur les côtés. Après la fécondation lapaniculeest main- GLYCEKIA. 245 tenue ouverte par la présence de renflements cornés qui existent à la base des pédicelles, et lors de la dissémi- tion , qui dure très-longtemps , les cariopses tombent ac- compagnés de leur périgone. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique, indif- férente, et reste ordinairement en plaine; cependant Lede- bour l'indique dans le Caucase et dans le Taliisch jusqu'à 1,800™. Géographie. — Au sud, elle habite la France, l'Espagne, l'Algérie et Madère. — Au nord, efle existe dans toute l'Eu- rope centrale, dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les ar- chipels.— A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A l'o- rient, elle croît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie, dans le Caucase , dans le Taliisch, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. — Ce Glyceria est encore indiqué au Chili et à la Nouvelle-Hollande. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Madère 33° ) Écart en latitude : Nord , Islande 66 ) 33*» Occident , Madère 19 0.) Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 74 E.) 93° Carré d'expansion 3069 Glyceria distans, Wahl. — Il forme de petites touffes d'un vert glauque et sale dans les marais salés, autour des sources minérales, accompagné du Plantago marilimay du 246 GRAMINÉES. Trifoliiim fragiferum , du Triglochin palustre , du Car ex dislans , etc. Ses gazons sont denses , durs , à racines fibreu- ses , à chaumes fascicules et dressés à partir de leur dernier entre-nœud. Les feuilles sont pointues, rudes sur les bords, à gaines glabres et à ligule ovale et pointue. La panicule est raide, diffuse, à pédicelles glabres, ternes, quinés et demi- verticillés , puis réfléchis. Les épillets sont linéaires, oblongs, de 3 à6 fleurs. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains salifères des plaines et des montagnes. Ledebour le cite à 1,500™ dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il habite la France et le midi de ritalie. — Au nord , il se trouve dans tous les lieux salés et le long des rivages de la mer jusque dans la Laponie, dans l'Altenfiord , en Angleterre , en Irlande et en Islande où il a sa limite occidentale. ~ A l'orient , il est en Suisse, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauridc , dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les Russieset dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» ^ Écart en latitude : Nord , Laponie 70 I 30° Occident , Islande 25 O. ) Écart en longitude: Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 122'* Carré d'expansion 3660 Glyceria AiROÏDEs, Rchb. — Il abonde dans les eaux peu profondes , tranquilles ou peu courantes , sur la vase mouillée des marais , sur le bord des étangs et des fossés où ses feuilles deviennent parfois flottantes comme celles du GLYCEUIA. 2V7 G. fluilans. Ses racines, vivaces et traçantes, donnent nais- sance à des gazons d'un beau vert. Ses chaumes couchés, géniculés, enracinés par leurs nœuds, se redressent au sommet. Ils sont glabres, striés et comprimés à leur base. Ses feuilles sont larges, tendres, molles, obtuses et un peu velues. Les gaines sont lâches, glabres et striées. La ligule est ovale, obtuse, entière. Les panicules sont pyramidales et diffuses, composées de nombreux épillets biflores et rou- geâtres , et forment au-dessus des eaux de petites forêts légères et élégantes. La floraison de tous les épillets est si- multanée dans la môme panicule , et comme chacun d'eux est biflore, l'épanouissement total ne dure que deux jours. Les cariopses tombent accompagnés de l'enveloppe inté- rieure et de l'articulation correspondante du rachis. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — Il est aquatique, indi- férent, et vit en plaine et dans les montagnes. Ledebour le cite dans le Caucase, au mont Kasbek , entre 1,800 et 2,600™. Géographie . — Au sud , on le rencontre en France, dans l'Espagne centrale, en Italie et en Sicile. — Au nord , dans toute l'Europe, y compris la Laponie , l'Angleterre, l'Ir- lande, l'Islande et les 3 archipels anglais , et non les Fe- roë. — A l'occident, il existe en Amérique à la factoterie d'Yorck , et de la baie d'Hudson aux montagnes Rocheuses. — A l'orient, il habite toute l'Europe, le Caucase, la Géorgie , les bords de la mer Caspienne , les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal, et l'île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38" 1 Écart en latitude : Nord , Laponie 70 j 32° 248 G II AMINÉES. Occident , Amérique J 25 O. ] Écart en longitude : Orient y lies Aléoutiennes. . . . 180 E. ) 305° Carré d'expansion 9760 G. raoLisriA, Kœl. Très-petit genre contenant 3 espèces , dont 1 de l'Altaï, 1 de l'Europe australe , et 1 à la fois européenne et asia- tique. MoLiNiA CiERULEA , Mœnch. - On rencontre cette plante dans les prés humides où ses racines vivaces et articulées rampent sous le sol. Ses feuilles sont fermes et rudes, peu nombreuses, et ses chaumes, élevés et sans nœuds, se ter- minent par une panicule serrée qui est presqu'un épi , et qui est formée de demi-verticilles très-rapprochés et à courts pédicelles. Les épillets sont ventrus à la base et pointus au sommet ; ils s'ouvrent pour laisser sortir 3 étamines violettes et 2 stigmates latéraux d'un pourpre foncé. Les anthères vides restent quelque temps suspendues et flottantes , et les cariopses se détachent et tombent avec leur périgone. — Cette plante fleurit très-tard, au mois d'août ou de sep- tembre, alors que la plupart des Graminées dispersent leurs semences , et lorsque le Geniiana Pneumonanlhe et le Par- nassia palustris épanouissent aussi leurs fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Ce Molinia recherche les terrains siliceux et détritiques des montagnes et des plaines- Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500™. Wahlen- berg le cite en Suisse jusqu'au delà de la limite des hêtres. M. Boissier le mentionne dans le midi de l'Espagne entre 1,600 et 1,800", et Ledebour l'indique à 800'" dans le Caucase. MOLIMA. 249 Géographie. — Au sud, on le rencontre en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il vit dans toute l'Europe , jusque dans les lieux humides de toute la région sylvatique de la Laponie , en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident, il croît aussi en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. 5mc?, Midi de l'Espagne 36° ] Écart en latitude ; Nord , lies Loffoden 68 i 32» Occident , Islande 24 O. j Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. i 140° Carré d'expansion «■ 4480 MoLiNiA SEROTiNA, M. et K. — Il habite les rochers, les lieux secs et les coteaux. Il y forme des touffes serrées, à racines noueuses et rampantes , à chaumes articulés, et re- couverts presque jusqu'au sommet de gaines imbriquées, à ligules courtes et cihées. Ses feuilles sont courtes, étalées, fermes , rudes, linéaires, roulées au sommet. Les fleurs for- ment une panicule courte et étalée , composée de rameaux insérés un à un sur les nodosités. Les épillets sont oblongs, verts ou violacés , et renferment chacun 3 à 5 fleurs. ~ Il ileurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains calcaires et rocheux des plaines et des coteaux. ^50 GRAMINÉES. Géographie. — Au sud , la France, le midi de ITtalie et la Sicile. — Au nord , la France jusqu'à Vienne et à Belley, le Tyrol. — A l'occident, la France. — A l'orient, la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylva- nie, laGalicie, la Turquie, laPodolie, la Tauride, le Cau- case, la Géorgie et l'Arménie. Limites d'extension de V espèce. Sud , Sicile 38» \ Écart en latitude : Nord, Podolie 49 j 11» Occident , France 0 ) Écart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. i 47« Carré d'expansion 517 G. DACTTLIS , Lin. Il est réduit à 6 espèces. — 4 habitent l'Europe, et 3 d'entr'elles l'Europe australe, l'Espagne, la Sardaigne, et le Portugal, tandis que la dernière peut s'étendre vers le nord. - 2 sont asiatiques : l'une de l'Altaï, l'autre des Indes orientales. Dactylis glomerata , Lin. — Celle graminée est une de celles qui , par son port et sa haute stature, représente dans les prairies la futaie des forêts. Elle s'élève au-dessus des autres plantes , elle les écarte par sa vigueur et les domine par sa puissance. Elle forme dans les prairies et sur le bord des champs et des fossés, des touffes saillantes et d'un beau vert, alimentées par des racines vivaces et légère- ment traçantes. Les chaumes , presque toujours un peu in- clinés, soiil terminés par une panicule unilatérale dont les DACTVLIS. 25 f pédicelles inférieurs sont écartés et étalent de nombreux épillets, tandis que les supérieurs sont resserrés presqu'en épi. De petits renflements cornés existent aux articula- tions des pédicelles , et lors de la fécondation on voit sortir les étamines dont les anthères restent suspendues au-dessus des stigmates papillaires. Au bout de quelques jours, toutes les fleurs sont fécondées, et la graine tombe dépouillée de ses enveloppes. — Elle fleurit pendant le printemps et pen- dant une partie de l'été. Dans les régions antarctiques, ce Dactylis est remplacé par leD. cœspitosa, Forster, une des plus grandes et des plus belles Graminées que l'on connaisse. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît dans les plaines comme dans les montagnes, à 0 partout et à 2,000™ dans les Alpes, selon de Candolle. Wahlen- berg l'indique aussi jusqu'au delà de la limite du sapin. M. Boissier le cite en Espagne depuis 0 jusqu'à 3,000™, et Ledebour le mentionne dans le Breschtau entre 650 et 1,800™. Géographie. — Au sud , le Dactylis végète en France , en Espagne , en Algérie depuis les bords de la mer jusque dans les montagnes de l'Aurès (Cosson), à Madère et aux Canaries. — Au nord , on le trouve dans l'Europe centrale , dans la Scandinavie jusque dans la Laponie australe , en Angleterre , en Irlande , et dans tous les archipels. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient, il croît dans toute l'Europe, dans le Caucase, dans le désert de Sinaï , dans les Sibériesde l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de V espèce. Sud, Canaries 30° / Ecart en latitud»- : Nord , Laponie 67 \ 37" 252 GUAMINÉES. Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude . Orient , Sibérie de l'Altaï 97 E. I 115° Carré d'expansion 4255 G. CYMOSURUS. Lin. Ce genre ne contient que 7 espèces dont 4 européennes , des parties australes du continent, excepté une seule répan- due partout. — 1 Cynosurus habite l'Arabie. — 1 l'Afri- que boréale. — 1 la Caroline. Cynoscros CRiSTATUs , Lin. — Ce qui nous charme et nous plaît le plus dans les prairies , c'est la légèreté et l'é- légance des fleurs des Graminées. Leurs panaches, étages et impressionnables au moindre souffle, se balancent au-dessus des espèces plus humbles qui se glissent au milieu de leur feuillage. C'est ainsi que le Cynosurus cristatus , le Briza média , YAvena flavescens et des Agrostis aériens se pré- sentent au-dessus des fleurs orangées du Lotus corniculatus, au-dessus des épis bleus du Polygala ou des capitules rosés des Trifolium. Le Cynosurus est une des plus belles de '^es Graminées. Ses racines sont vivaces ; ses feuilles peu nom- breuses , et son chaume, grêle et élancé, se termine par un épi vert formé de deux séries d'épillets régulièrement alternes, mais déjetés tous deux d'un môme côté. Ces épillets , com- posés chacun d'un certain nombre de fleurs, se présentent comme de petits éventails insérés sur un axe alternative- ment fléchi de l'un et de l'autre côté, et accompagnés cha- cun d'une petite bractée qui paraît être le reste d'un épillet avorté. Cet épi devient plus élégant encore quand les 3 éta- mines, sortant en même temps de toutes les fleurs, restent flottantes au-dessus des stigmates inégalement plumeux et CYNOSURl'S. 253 quelesépillets, écartés de l'axe, offrent le plusgrand éloigne- ment qu'ils puissent atteindre. Après la fécondation ces épillets se resserrent et peu après les cariopses se dissémi- nent avec leur périgone. — Il fleurit en mai , en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et vé- gète en plaine ou dans les montagnes peu élevées. VVah- lenberg l'indique en Suisse presque jusqu'à la limite supé- rieure du sapin. Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne et l'Algérie oii il est souvent remplacé par le C. elegans. — Au nord, il est très-répandu dans les prairies de l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie , dans la Norvège, la Suède et la Finlande australes, en Angleterre , en Irlande , et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident , il croît aussi en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie en Transylvanie , en Turquie , enTauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35<> | Ecart en latitude : iVorrf , Norvège 62 j 27» Occident, Voiluga\ 11 0.^ Ecart en longitude: Orient , Géorgie 47 E. j 58** Carré d'expansion 1566 Cynosurus echinatus. Lin. Il est annuel et croît dans les lieux secs , sur les coteaux et sur les débris des ro- chers. Sa racine est fibreuse ; ses tiges sont glabres et dres- sées ; ses feuilles sont assez larges, linéaires , pointues, gla- bres , planes , rudes sur le dos et sur les bords. La ligule su- 254 GU\M1NÉES. pcrieure se présente sous la forme d'un fourreau qui se dé- veloppe au-dessus de la gaine en une membrane blanche , transparente, destinée à contenir la jeune panicule. Bientôt celle-ci s'allonge et sort de son étui qui, devenu inutile, se dessèche et disparaît. La panicule est dense, ovale, unila- térale , très-rameuse , à pédicelles rudes, portant des épil- lets fascicules dont les uns sont fertiles et les autres stériles et arislés. — 11 fleurit en mai , en juin et en juillet. Nature du sol. — Allitude. — Il est indifférent et reste dans la plaine ou sur les montagnes peu élevées. M. Boissier l'indique en Espagne entre 500 et 1,600". Géographie. — Au sud , il est en France, en Espagne, en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord , il est rare et disséminé , mais il suit les bords de la mer jusqu'à Saint-Malo. Il est encore cité en Belgique, et même en An- gleterre où on le considère comme ayant été introduit. — A l'occident, il vit aussi en Portugal. — A l'orient , il est commun en Suisse , en Tyrol , en Italie , en Sicile , en Dal- matie , en Croatie , en Hongrie , en Grèce , en Turquie , en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie jusqu'à Lenkoran. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30*^ , Ecart en latitude : Nord , Belgique 50 ) 20" Occident, Madère 19 O. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 66<» Carré d'expansion 1320 G. FESTUCA; Lin. Distribution géographique du genre. — Ces jolies Gra- minées, au nombre de 130 à 140, vivent très-dispersées sur FESTLCA. 255 la terre , mais la moitié au moins de leurs espèces fait par- lie de la végétation européenne. Ce sont presque toutes des plantes des régions chaudes ou des montagnes , des pelou- ses, des sables ou des rochers. Leurs gazons, disséminés en touffes isolées, se rencontrent principalement en Espagne , en Portugal, en Sicile, en Italie, en Grèce, dans le midi de la France , sur le httoral de l'Autriche et de la Dalmalie. Quelques espèces vivent plus au nord, en Hongrie, dans les Carpathes, en Angleterre, et d'autres appartiennent aux zones élevées des Alpes de la Suisse et de la Carinthie , ou aux Pyrénées. — Après l'Europe , c'est en Amérique que l'on trouve la plus grande quantité de Fesluca, et plusieurs de ceux que nous avons cités comme faisant partie de la flore européenne se retrouvent aussi dans l'Amérique du nord. Cette dernière contrée en a cependant 18 à 20 qui lui sont propres et qui presque tous vivent dans les montagnes du Mexique , aux Etats-Unis , au Canada et même dans les ré- gions arctiques , jusqu'à l'île Melville. — L'Amérique du sud en a 20, dont 15 des Andes du Pérou, et les autres de la Patagonie , de Monte-Video et du détroit de Magellan. — On connaît environ 20 Festucaen Afrique ; 5 croissentdans la Barbarie , 3 en Egypte, 3 au cap de Bonne-Espérance, et tous les autres dans les îles, aux Canaries, aux Açores , à Madère et à l'île Bourbon. — L'Asie est moins riche, ses llores en mentionnent 12 espèces : au Japon , en Sibé- rie, en Syrie, en Arabie, dans l'Asie mineure et à l'île de Sitcha. — 1 Fesluca est cité à la Nouvelle-Hollande. Festuca TENUiFLORA , Schr. — 11 est annuel et vit dissé- miné sur les coteaux incultes , sous les châtaigniers et le long des chemins. Il forme des gazons denses et saillants, à racines fibreuses, à chaumes dressés et fdifwrmes, à feuilles 256 GRAMINÉES. capillaires , comprimées , fasciculées , à gaines très-étroites. Les lleurs sont réunies en épillets ovales, comprimés, con- tenant 3 à 5 fleurs , et disposés d'un seul côté sur la moitié supérieure du chaume. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — II est difficile d'établir son aire d'expan- sion, cette espèce ayant été longtemps confondue dans le genre Triticum. Au sud, il croît en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , il atteint les environs de Paris. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il se trouve en Suisse , en Italie , en Croatie , en Grèce , en Bosnie et en Tauride. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35® ) Ecart en latitude : iVorrf, France 48 J 13° Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. i 44» Carré d'expansion 572 Festuca Lachenalii , Spenn. — Il habite les champs et les coteaux et surtout les moissons de seigle, où on le trouve mêlé à V Anthoxanthum Puelii , à VOrnithopus perpusil- lus , à VArnoseris minima, etc. Il est annuel et forme de petites touffes à racines fibreuses, à chaumes simples, grêles, verts ou violacés et marqués de 2 nœuds purpurins ou bruns, à feuilles étroites et courtes. Les fleurs forment un épi ou une panicule resserrée , composée d 'épillets régulièrement alternes , obtus, et contenant 5 à 6 fleurs. Lors de la fé- condation, ces épillets, fortement appliqués contre leur axe FESTUCA. 257 infléchi , s'écartent tous ensemble, ensuite les fleurs s'ou- vrent successivennent et les stigmates sont fécondés par leurs propres anthères. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. ~- 11 recherche les terrains siliceux et graveleux des plaines et des montagnes. M. Bois- sier le cite en Espagne au-dessus de 2,000™. Géographie. — Au sud , le midi de l'Espagne. — Au nord, il atteint le centre et l'ouest de la France. Il est même cité en Belgique. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en Sardaigne , en Italie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Espagne 36<» ^ Ecart en latitude : Nord , Belgique 50 ) 14" Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient , Turquie 21 E. j 31« Carré d'expansion 434 Festuca rigida, Kunth. — On rencontre cette petite espèce annuelle dans les Heux arides, sur les coteaux et sur le bord des chemins. Toute la plante est raide et dure. Ses chaumes sont couchés et rameux à la base , redressés au sommet, couverts, jusqu'à la panicule , de feuilles hnéai- res, pointues, munies de ligules saillantes et déchirées. La panicule est unilatérale , resserrée , formée d'épillets linéai- res, un peu mucronés, et contenant 6 à 12 fleurs. Toute la plante est souvent rougeâtre. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve dans tous les sols, dans la plaine ou sur les montagnes peu élevées. IX 17 258 GRAMINÉES. Géographie. — Au sud , elle vit en France , en Espa- gne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord , elle existe en Bavière , en Belgique , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Hon- grie , la Grèce , la Turquie , la Tauride et la Géorgie jusqu'à Lenkoran. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 57 j 27° Occident , Canaries 18 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. ) 65" Carré d'expansion. 1755 Festuca pseddo-mycros , Soy.-Will. — Il est annuel ou bisannuel et très-répandu dans les moissons, dans les bruyères , sur le bord des chemins. Il y forme de petites touffes à chaumes grêles et fascicules , à feuilles étroites et promptement roulées. Les fleurs forment une panicule très- étroite, allongée, unilatérale et penchée au sommet. Elle est très-rameuse , mais ses rameaux sont redressés et môme renflés en massue près du sommet. Les épillets sont petits, oblongs , serrés , jaunâtres avant d'être mûrs, et leurs fleurs n'offrent qu'une seule étamine. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud , il est commun en France , en Espagne , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il vit en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il est en Portugal et en Amérique sur les bords de la Colombie , à la côte nord-ouest. — A l'orient , il FESTCCA. 259 existe en Suisse , en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride et en Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries. 30° ) Ecart en latitude : iVorrf, Angleterre 54 ' 24° Occident , Amérique 130 O. | Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 EJ 164° Carré d'expansion 3936 Festcca scicroides, Roth. — Il est annuel ou bisan- nuel et végète dans les cliamps et sur les coteaux incultes. Sa racin est petite et fibreuse; ses chaumes sont gazon- nants, géniculés à la base, puis redressés, grêles et glabres. Ses feuilles sont étroites , courtes , pointues et roulées , ac- compagnées d'une ligule courte et bi-auriculée. La panicule est courte et rameuse ; les pédicelles inférieurs sont gémi- nés, les autres solitaires. Les épillets sont comprimés, li- néaires-lancéolés. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les ter- rains siliceux et graveleux des plaines. Géographie. — Au sud , il est indiqué en France , en Espagne et en Abyssinie. — Au nord , il atteint le Dane- marck, l'île de Bornholm où il est commun , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, il reste en Espagne et en Ir- lande. — A l'orient , il croît en Suisse , en Italie , en Si- cile , en Grèce et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie 12» ) Ecart en latitude : Nord, Angleterre 58 •' 46° 2()0 GRAMINÉES. Occident, Irlande 12 O. | Écart en longitude: Orient, Grèce 22 £. j 34« Carré d'expansion 1564 Festuca ovina , Lin. — Cette espèce est très-variable et se trouve dans une foule de localités. Elle préfère cepen- dant les terrains secs , les pelouses des coteaux , les bruyères, les rochers elles vieux murs. Elle forme des touffes cespi- teuses , ordinairement très-saillantes , à longues racines vi- vaces et fibreuses qui adhèrent très-fortement au sol. Ses feuilles sont très-nombreuses , longues , vertes ou plus ou moins glauques, roulées , flexibles et d'épaisseur égale dans toute leur longueur. Les chaumes sont droits , grôles et ter- minés par une panicule étroite d'abord, puis étalée pendant la fécondation: cette panicule, à pédicelles striés, est souvent divisée en 3 branches, 1 inférieure de 4 à 6 épiflets, 1 al- terne à la première, de 4 à 6 épillets , et 1 dernière termi- nale de 8 à 12 épillets alternes , tous inclinés du même côté. Les anthères sont jaunes ou violettes selon les variétés, et fourchues à leurs 2 extrémités. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains si- liceux , graveleux et sablonneux. — Elle vit en plaine et dans les montagnes. Nous trouvons en Auvergne sa variété alpina jusque sur le sommet de nos plus hautes montagnes à 1,886™. Wahlenberg l'indique en Suisse dans les lieux les plus élevés. Ledebour la cite dans le Caucase à 2,800"", et elle est indiquée par Hooker dans l'Himalaya à près de 6,000'". M. Cosson l'a trouvée en Algérie sur le sommet du Djebel-Gheliah. Géographie. — Il y a certainement confusion entre les diverses formes du F. ovina (qui sont peut-être autant d'es- FESTUCA. 261 pèces), et les F. rubra et F. duriuscula. Nous ne pouvons donc pas être certain de donner exactement l'aire d'expansion de ces espèces. — Au sud , le F. ovina est indiqué en Es- pagne , en Algérie. — Au nord , il se trouve dans toute l'Europe jusque dans la Laponie , dans les lieux secs , même sur les sommets des montagnes où il est commun. Il reste vert et ne rougit pas , dit Wahlenberg ; il abonde en feuilles, et comme beaucoup de Graminées quand elles ha- bitent des pays très-froids , il devient vivipare. On le trouve aussi en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il existe en Portugal , au Groen- land , sur les terres vagues du Canada , au lac Winipeg , au Saskatchawan , au lac de l'Ours et sur les montagnes Ro- cheuses.— A l'orient, il occupe la Suisse, l'ïlalie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Tur- quie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Taliisch , toutes les Russies , toutes les Sibéries , la Dahurie et l'A- mérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 34" ) Ecart en latitude : Nord, Sibérie arctique 74- | 40" Occident et Orient 360 ^^^^ I 360« Carré d'expansion 14400 Festuca mycros. Lin. — Il est bisannuel et se trouve dans les Heux incultes , sur les coteaux et sur le bord des chemins. Ses tiges sont grêles , dressées ; ses feuilles sont subulées , roulées et accompagnées d'une courte ligule à oreillette saillante. Les fleurs, à une seule étamine, sont dis- posées en une panicule grêle , unilatérale , composée de pe- 262 GRAMINÉES. tits épillets oblongs de 4 à 6 fleurs. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , graveleux et sablonneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il arrive jusqu'en Belgique et en Suisse. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient , il végète en Italie , en Dal- matie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Cau- case , en Géorgie , dans le Taliisch. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" | Ecart en latitude : ^^orrf, Belgique 49 j 19« Occident , Canaries 18 O. ) Ecart en longitude : Orient , Talûsch 47 E. j 65« Carré d'expansion 1235 Festcca duricscula , Lin. — Cette espèce , vivace et aussi très-variable , végète en touffes saillantes et dissémi- nées dans les champs , dans les bruyères , sur les coteaux et sur les rochers. Ses chaumes sont droits et finement striés. Ses feuilles sont courtes, étroites, roulées, pubescentes dans la concavité de la face supérieure, et lisses à l'exté- rieur. Sa panicule est droite et serrée avant l'anthèse, sou- vent rougeâtre , ensuite plus étalée, composée de pédicelles solitaires à chaque nœud , et portant des épillets ovales , aplatis, contenant 3 à 5 fleurs. -— Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Ses variétés diverses s'accommodentde terrains très-différents, maisgénéralement il vit sur les sols siliceux et graveleux , dans la plaine et sur FESTOCA. 263 les montagnes. On le trouve à 1,900"" sur le mont Ven- toux.M. Boissierlecite en Espagne entre 1,400 et 3,300™. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 600 et 2,300™. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , il habite l'Europe cen- trale, la Scandinavie australe et moyenne, l'Angleterre, l'Irlande , l'Islande et tous les archipels. — A l'occident , il reste en Islande. — A l'orient , il vit en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalraatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Cau- case , en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies septen- trionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie r . . 35*^ ) Ecart en latitude : Nord , Islande 66 j 31» Occident, Islande 25 O. | Écart en longitude : Orient, Russie moyenne 50 E.^ 75® Carré d'expansion 2325 Festuca heterophylla, Lam. — Cette plante est com- mune dans les bois ombragés, dans les lieux herbeux. Sa ra- cine est Nivace et fibreuse. Ses chaumes sont dressés, lisses et striés , accompagnes de feuilles planes, à ligule bi-auri- culée. Ses feuilles radicales sont sétacées, roulées sur leurs bords, glabres et un peu rudes. La panicule est Ikhe, étalée, composée d'épillets de 4 à 5 (leurs aristées, et dirigés d'un seul côté. — Ce Festuca fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la nature du sol , pourvu qu'il soit recouvert d'une couche de détritus. Il reste dans la plaine ou sur les coteaux. 264 GRAMINÉES. Géographie. — Au sud , il est en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il existe en Allemagne et en Belgique. — A l'occident , il reste en France, à Bordeaux. — A l'o- rient, il existe en Suisse , en Autriche , en Croatie, en Hon- grie , en Transylvanie, en Turquie, en Curonie, dans le Caucase et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Italie 40» ) Ecart en latitude : Nord , Belgique 49 i 9» Occident , France 4 0.^ Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque 97 E. ) 101« Carré d'expansion 909 Festuca nigrescens , Lam. — Il forme de jolies touffes cespiteuses sur les pelouses et sur les rochers des montagnes. Sa racine est vivace et fibreuse ; son chaume est droit et lisse. Ses feuilles radicales sont raides , grêles et capillaires ; celles de la tige sont étroites , à ligule courte et tronquée , munie de 2 petites oreillettes. Les lleurs sont disposées en une panicule rameuse, étalée, composée d'épillets ovales, comprimés, de 4 à 7 fleurs. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,800'". Ramond l'a recueilli sur le sommet du pic du Midi , tout le long de la crête qui rejoint le sommet inférieur, dans une situation toute semblable à celle qu'il occupe sur nos montagnes. Il existe également au sommet de Néouvielle et du Vignemal. Géographie. — Au sud , il atteint les Pyrénées et le midi de l'Espagne. — Au nord , il reste en Suisse, dans les FESTUCA. 265 Alpes. — A l'occident, il ne dépasse pas le midi de l'Es- pagne.— A. l'orient, il existe en Italie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l'espèce . Sud, Midi de l'Espagne 36» ; Écart en latitude : Nord , Suisse : 48 ) 12« Occidetit , Espagne 6 O. ] Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque 97 E. i 1 03° Carré d'expansion 1236 Festcca rcbra , Lin. — Cette jolie plante vit dispersée dans les prairies^ sur la lisière des bois ou dans leurs clai- rières ; elle se présente en gazons isolés le long des ruis- seaux d'irrigation, sur les pentes et sur les sommets des montagnes. Sa racine est stolonifère, traçante et non fibreuse comme celle du F. heteroplujUa. Ses chaumes sont droits et finement striés. Ses feuilles inférieures sont étroites , rou- lées sur leurs bords; les supérieures plus larges, presque planes, velues en dessus et glabres en dessous. La panicule est grise , bleuâtre ou violette , souvent glauque , étalée pendant la floraison et composée d'épillets glabres, compri- més, contenant 4 à 5 fleurs aristées. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère , comme la plupart des Festuca , les terrains siliceux , rocheux , grave- leux ou sablonneux. Nous la trouvons en Auvergne , depuis âSO"", notre point le plus bas, sur les sables de l'Allier, jus- que sur le sommet de nos plus hautes montagnes à 1,880™. De Candolle l'indique à 0 à Ostende et à 1 ,200° dans le Jura. Wahlenberg la cite partout, même dans les lieux les 266 GUAMINÈES. plus élevés de la Suisse. Ledebour la mentionne à 2,000"" dans le Caucase. Géographie. — Au sud , elle habite la France , le centre de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Aunord, elle est ré- pandue partout , jusque dans la Laponie oii elle reste tou- jours verte , en Angleterre , en Irlande , en Islande , dans tous les archipels et dans la Sibérie arctique. — A l'occi- dent, elle vit en Portugal, au Groenland, au Canada, au fort Vancouver, au fort Cumberland , au lac de TOurs et dans toute l'Amérique arctique. — A l'orient, elle se trouve en Suisse, en Italie, en Croatie , en Hongrie , en Transyl- vanie , dans le Caucase, dans toutes les Russies, dans les Sibéries arctique, de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , dans la Dahurie , aux îles Aléoutiennes et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40» j Ecart en latitude : Nord , Sibérie arctique 75 ' 35" ^ ., ^ . o/.n (Ecart en longitude: Occident et Orient obi) j ^ Carré d'expansion 12600 Festcca rh^tica , Sut. — Il végète en petites touffes cespiteuses sur les pentes et les sommets des montagnes. Sa racine est vivace et fibreuse ; ses chaumes sont grêles , dres- sés ou légèrement inclinés. Ses feuilles radicales sont fasci- culées, étroites et très-longues. Les caulinairessont un peu plus larges et munies d'une ligule oblongue et lancéolée. La panicule est étalée, inclinée ou unilatérale, composée d'é- pillets jaunâtres, réguliers , de 4 à 5 fleurs , portés sur un axe revêtu de petits fascicules de poils. — Il fleurit en juillet et en août. FESTCCA. 267 Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons ce Fes- tuca sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes , jusque sur nos sommets les plus élevés , à 1 ,880°. De Can- dolle l'indique à 1,500°» au Queyras et à 2,700"" au Ca- nigou. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées , dans les Asturies , en Italie et en Sicile. — Au nord, il existe en Suisse et en Tyrol. — A l'occident , il reste dans les Asturies. — A l'orient , il vit en Corse , en Hongrie et en Turquie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° -j Ecart en latitude : Nord, Suisse 48 j 10« Occident , Asturies 9 0. | Ecart en longitude : Orient , Turquie 24 E. 1 33« Carré d'expansion 330 Festuca spadicea. Lin. — Grande et robuste graminée qui végète sur les pentes herbeuses des montagnes, au milieu des espèces nombreuses qui en constituent le gazon ou qui les ornent de leurs fleurs. Sa racine est fibreuse et traçante ; ses feuilles sont longues, dures, vertes, larges, lisses en dessous, cannelées, rudes et cendrées en dessus. Elles sont épaisses et réunies en gazon très-solide, à gaines lâches et striées^ d'où partent plusieurs chaumes très-élevés , cylindriques , munis de 2 ou 3 articulations. Les fleurs sont réunies en une pa- nicule un peu inclinée , composée d'épillets nombreux , d'un brun doré , renfermant chacun 4 à 5 fleurs dont la fécon- dation a lieu à l'intérieur. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du soi. — Altitude. — Nous ne connaissons cette espèce que sur les terrains siliceux , primitifs , volcani- 268 GRAMINÉES. ques et détritiques des montagnes. Elle se trouve en Auver- gne entre 1,600 et 1,800'". De Candolle l'indique à 400"» à Serane , et à 2,000™ à Cambredase. M. Boissier la rite en Espagne entre 1,000 et 1,400™. Géographie. — Au sud , elle atteint le midi de l'Es- pagne. — Au nord , elle ne dépasse pas la Suisse et le Tyrol. — A l'occident , elle est en Espagne et dans les Asturies. — A l'orient , elle végète en Italie, en Croa- tie et en Transylvanie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Midi de l'Espagne 36" i Écart en latitude : Nord, Suisse 48 I 12» Occident , Asturies 9 0.) Ecart en longitude : Orient , Transylvanie 22 E. ^ 31* Carré d'expansion 372 Festcca sylvatica , Vill. — - Ce Festuca croît dans les bois des montagnes , dans les lieux humides et ombragés , sur le bord des ruisseaux. Il se présente en touffes plus ou moins volumineuses, à racines vivaces , fibreuses et fas- ciculées. Ses feuilles sont planes , glauques en dessus, d'un vert gai en dessous , rudes sur les bords, munies d'une ligule oblongue et obtuse, et souvent desséchées àleur extrémité. Les chaumes, peu nombreux, sont très-élevés, et accompa- gnés d'écaillés sanspimbe à leur base. Les fleurs sont dispo- sées en une panicule longue et débile , très-rameuse , com- posée d'épillets lancéolés , oblongs, convexes , de 3 à -5 fleurs roussâtres et très-petites relativement à la plante qui les porte. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les terrains FESTUCA. 269 siliceux et détritiques des montagnes. Nous le trouvons entre 1,000 et 1,500'". Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Italie. — Au nord, la Belgique, l'Allemagne, le Danemarck, la Norvège australe , la Golhie boréale , l'Angleterre et l'Ir- lande, où il a sa limite occidentale. — A l'orient , la Suisse, la Transylvanie , la Lithuanie et la Mingrélie. Limites d'extension de Vespèce. Swd, Midi de l'Italie 40» j Ecart en latitude : iVorc?, Golhie 59 ^ 19" Occident , Irlande 10 O. | Ecart en longitude : Onewf, Mingrélie 45 E. ( 55" Carré d'expansion 1045 Festuca gigantea, Vill. • — Cette grande espèce vit dans les bois montagneux , sur les coteaux à demi-ombragés. Elle est vivace et se trouve dispersée au milieu des taillis. Sa racine est fibreuse. Ses feuilles sont larges, un peu froncées à la base, linéaires, lancéolées, entièrement glabres comme toute la plante, d'un vert luisant, à nervures relevées, à gaines glabres et striées. Les chaumes sont très-élevés, ro- bustes , garnis de 2 à 3 nœuds , et de 3 à 4 feuilles élargies. La panicule est grande , unilatérale , étalée , munie de pé- dicelles arqués et grêles , qui portent des épillets lancéolés , de 3 à 8 Heurs , à glumes inégales , dont la supérieure est trinervée. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et vit sur tous les terrains , dans les plaines et dans les montagnes peu élevées. Wahlenberg la cite en Suisse, dans les buissons, presque jusqu'à la limite du hêtre. 270 G U AMINÉES. Géographie. — Au sud , elle croît en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle est disséminée dans l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothic , dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est aussi dans les Asturies. — A l'orient, elle habite la Suisse, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe , le Caucase, la Géorgie et la Sibérie altaïque. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40o j Ecart en latitude : iVorrf, Finlande 61 1 21» Occident , Asturies 9 0. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque. , 97 E. ) 106® Carré d'expansion 2226 Festuca arcxdinacea , Schreb. — C'est encore un de ces grands Festuca que l'on rencontre en touffes vigoureuses dans les prairies, sur le bord des fossés et des rivières. Sa racine est vivace , rampante et stolonifère. Ses chaumes sont élevés , dressés , arrondis et inclinés au sommet. Ses feuilles sont planes, longues, dures, rudes sur les bords et sillonnées. Leur gaîne est glabre et striée , leur ligule très-courte. La panicule est très-longue, diffuse, penchée, à pédicelles rudes et géminés, multillores, à épillets oblongs de 3 à 7 fleurs. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur les sols humides et graveleux de la plaine. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne, en Algérie jusque dans la région montagneuse de l'Aurès. — Au nord, il est assez commun dans l'Europe FEsrucA. 271 centrale et dans la Scandinavie , la Laponie exceptée. Il se trouve aussi en Angleterre et dans les 3 archipels anglais. ~ A l'occident , il existe en Portugal. — A l'orient , il est cité en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Russie» septentrionale, moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 34*^ \ Écart en latitude : Nord , Finlande 62 j 28« Occident , Portugal 10 O. -^ Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. J 70» Carré d'expansion 1960 Festlca elatior , Lin. — On le trouve dans les prairies humides , sur le bord des fossés et des rivières. Il y croît en touffes plus ou moins volumineuses , à racines traçantes et Yivaces. Ses feuilles sont planes , allongées , striées en dessus, d'un vert clair, glabres , rudes sur les bords, fasciculées. Du centre des fascicules sort un chaume d'abord incliné , en- suite relevé , muni de 2 à 3 feuilles, et qui se termine par une panicule un peu penchée , plus ou moins rameuse , à pédicelles rudes et géminés, à épillets linéaires, oblongs, de 3 à 10 Heurs, et à glumes acérées. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, et vit en plaine ou dans les montagnes. Wahlenberg le cite , en Suisse sur le bord des champs et des prés , jusqu'à la région subalpine. Ledebour l'indique dans le Caucase , entre 400 et 1,600"". Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne, 272 GRAMINÉES. dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il est as- sez .répandu dans l'Europe centrale , dans toute la Scandi- navie jusque dans la Laponie australe , en Angleterre , en Irlande , en Islande , aux Orcades et aux Feroë. — A l'oc- cident , il est aussi en Portugal. — A l'orient , il existe en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie., en Tran- sylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale . moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38" 1 Écart en latitude : Nord , Islande 66 j 28° Occident , Islande 25 O. ^ Ecart en longitude : Orient, Dahurie 119 E. j 144'^ Carré d'expansion 4032 G. BBACH-r PODIUM, P. de Beauv. La distribution géographique des espèces de ce genre a été réunie à celle des Triticum. Brachypodicm SYLVATicuM, Rœm et Sch. — Il forme des gazons d'un beau vert dans les lieux ombragés , le long des haies , sur le bord des ruisseaux. Sa racine est vivace et fasciculée. Ses chaumes sont droits , arrondis. Ses feuilles sont pointues , élargies dans le milieu, munies de poils ru- des à leur face supérieure , à gaines velues , à ligules obtu- ses. Les fleurs forment une panicule distique , penchée , composée d'épillets alternes , rapprochés , presque sessiles , BRACHYPODIUM. 273 de 6 à 10 fleurs, à glumes pointues, nervées et velues , à valve supérieure pectinée sur les bords. — Il fleurit en juil- let et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les ter- rains siliceux , volcaniques , graveleux ou rocailleux des plai- nes ou des coteaux. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il est commun dans l'Europe centrale et se trouve aussi en Danemarck , en Go- thie , dans la Norvège et la Suède australes , en Angleterre et aux Orcades. — A l'occident, il occupe le Portugal. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en Géor- gie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30° |Ecart en latitude : Nord , Norvège 59 | 29» Occident , Canaries 18 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 65** Carré d'expansion 1885 Brachypodiu»! pinnatum , P. de Beauv. — Il est com- mun le long des chemins , sur le bord des vignes , sur les coteaux pierreux et dans les taillis. Sa racine est vivace et stolonifère; ses feuilles sont raides, parsemées de quelques poils courts, d'un vert un peu glauque. Sa panicule est dis- tique , redressée , composée d'épillets alternes, rapprochés, comprimés, presque sessiles, de 10 à 15 fleurs munies d'a- rêtes courtes. — Il fleurit en juillet et en août. IX 18 274 GRAMlxNÉES. Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains colcaires et plus ou moins compactes , les sols basaltiques de la plaine et quelquefois des montagnes. Ledebour le cite dans le Caucase entre 800 et 1 ,400™. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il n'est pas rare dans le centre de l'Europe , en Danemarck , en Gothie , en Norvège ; il existe encore dans la Suède et la Finlande australes , en Angleterre et en Irlande. — A l'oc- cident, il croît aussi en Portugal. — A l'orient, il vit en Suisse, en Dalmalie, en Croatie , en Hongrie, en Transyl- vanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, dans le Taliisch , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38» ( Ecart en latitude : Nord , Norvège 65 I 27« Occident , Portugal 1 0 O. | Ecart en longitude : Onew/, Sibérie du Baïkal 116 E. j 126» Carré d'expansion 3402 Brachypodioi kamosum , Rœm. et Sch. — Il est vivace et bien moins commun que les précédents. Il croît en petites touffes sur les coteaux arides, parmi les pierres éboulées. Sa racine est vivace et rampante ; ses feuilles sont glauques , étroites , roulées sur leurs bords , raides , pointues et éta- lées. Les chaumes sont rameux et gazonnants à leur base , dressés ensuite et portant un épi droit , raide , composé seu- lement de 2 à 5 épillets, quelquefois d'un seul, à fleurs aris- tées. — Il fleurit en mai , en juin et en juillet. BROMUS. 275 Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les ter- rains calcaires et rocailleux de la plaine ou des montagnes peu élevées. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espa^ gne, entre 0 et 1,400°*. Géographie. — Au sud , il vit en France , dans le midi de l'Espagne et en Algérie. — Au nord , il arrive sur le bord du plateau central de la France. — A l'occident, il végète en Portugal. — A l'orient , il existe en Corse , en Sardaigne, aux Baléares , en Italie , en Sicile , en Dalma- tie , en Grèce , en Turquie et en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Algérie 35*^ ( Ecart en latitude : Nord , France 44 ^ 9° Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 45 E. ( 55° Carré d'expansion 495 G. BROMUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Bromus sont nombreux; on en connaît au moins 100 dispersés sur toute la terre , mais surtout en Europe où la moitié de ces espèces a été rencontrée. Toutes les parties de l'Europe en possèdent quelques formes spéciales, depuis l'Espagne jus- qu'à la Russie ; mais le plus grand nombre se trouve dans la partie australe et méditerranéenne, en Espagne, en Grèce, en Sicile , en Italie ; puis dans le centre , en France , en Al- lemagne et en Suisse. — L'Amérique du sud est la patrie de 27 espèces qui croissent à peu près toutes au Pérou , au Brésil et au Chili. — 6 Bromus de l'Amérique septentrio- 276 GRAMINÉES. nale sont dispersés aux Etats-Unis. — On en cite 14 en Afrique : en Egypte , en Barbarie, en Lybie , aux Canaries, à l'île Bourbon et au cap de Bonne-Espérance. — 10 ha- bitent l'Asie et surtout le Caucase , quelques-uns le Japon , Ceylan et les îles Aléoutiennes. — Cette forme paraît peu répandue en Océanie , cependant on en a indiqué 2 à la Nouvelle-Hollande et 1 aux Mariannes. Bromus SECALiNUS, Lin. — Il est bisannuel, et vit dis- séminé dans les moissons, parmi les seigles et les sainfoins, dans les vignes. Sa racine est fibreuse ; ses chaumes sont gazonnants, raides, dressés, glabres, striés et munis de nœuds solides, saillants et pubérulents. Ses feuilles sont linéaires , aiguës , rudes en dessus et sur les bords. Les gaînes sont sillonnées et parsemées , dans leur partie supé- rieure, de poils réfléchis. La panicule est étalée, ouverte, composée d'épillets larges , mous , un peu velus , et dont les fleurs, après la fécondation, s'écartent les unes des autres. La valve inférieure du périgone est marquée de 7 nervures. Les cariopses sont glabres. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — 11 croît sur tous les ter- rains, mais il préfère ceux qui sont siliceux et graveleux. Il vit en plaine et dans les montagnes peu élevées. Ledebour le cite dans le Caucase , entre 600 et 800". Géographie. — Il est répandu par la culture sur une vaste étendue. — Au sud , dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , dans la Scandinavie , jusque dans la Laponie méridionale où il est très-rare et où il se trouve dans les champs avec le B.arvensis. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'orient , en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en BROMLS. 277 Bosnie , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans la Sibérie de rOural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de Tltalie 40" (Ecart en latitude : iVorrf, Laponie, 66 ^ 26« Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude : Orient, Sibérie de TOural 60 E. i 70« Carré d'expansion 1820 Bromus racemosus , Lin. — Il est bisannuel et vit dans les moissons , dans les prairies et dans les lieux herbeux. Sa racine est fibreuse; ses chaumes sont droits, raides et glabres. Ses feuilles sont Hnéaires , planes , pointues et pu- bescentes^ à gaine velue, à ligule courte et lacérée. Sa pani- cule est étroite, dressée, puis étalée pendant la fécondation, et ensuite resserrée , composée d'épillets ovales , oblongs , un peu comprimés, brillants, a fleurs imbriquées et tom- bant facilement à l'époque de la maturité des graines. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du soL — Altitude. — Il est indifférent et vit sur les terrains graveleux de la plaine. Géographie. — Au sud , il végète en France , en Italie et en Sicile. — Au nord , il est assez répandu dans le centre de l'Europe , en Danemarck , en Gothie , dans la Norvège australe , en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occi- dentale. — A l'orient, il croît en Suisse , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie et en Curonie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Sicile 38" ) Écart en latitude : Nord, Norvège 60 i 22« 278 GRAMINÉES. Omrfm^ Irlande 10 O. ) Écart en longitude. Orient , Curonie 24 eJ 'd\° Carré d'expansion 748 Bromcs mollis, Lin. — Il est très-commun dans les prés , dans les pâturages , sur les bords des chemins. Sa ra- cine est bisannuelle et fibreuse. Son chaume est droit, ro- buste , plus ou moins velu sur les nœuds. Les feuilles sont pointues, cendrées, tomenteuses, molles, mais rudes sur les bords. Les gaines sont striées et couvertes d'une villosité très- dense. La ligule est courte et obtuse. La panicule est ovale, contractée et dressée à la maturation, et composée d'épillets ovales, coniques, un peu comprimés, velus. La fécondation est intérieure. On voit dès le matin ses anthères flotter sur de courts filets , mais les stigmates restent inclus , et bientôt la fleur se referme complètement. — Il fleurit en mai et en juin . Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, et croît partout dans la plaine, et dans les contrées chaudes sur ies montagnes. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne de 0 à 2,300™ ; et M. Cosson l'indique en Algérie sur le Djebel-Tougour. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne , en Algérie , à Madère. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe centrale, dans la Scandinavie, la Laponie exceptée , en Angleterre , en Irlande et dans les 3 archipels. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient, il occupe toute l'Europe , le Caucase , la Géorgie et la Sibé- rie de l'Oural. Limites d' extension de Vespèce. Sud , Madère 33« j Ecart en latitude : Nord, Finlande 66 33« BiioMis. 279 Occident, Madère 19 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E.) 79° Carré d'expansion 2607 Bromus ARVENSis , Lin. — Il est assez répandu sur le bord des champs , le long des chemins , sur les sables des rivières. Sa racine est fibreuse, annuelle et quelquefois bi- sannuelle ; ses chaumes sont couchés à la base, puis dressés. Ses feuilles sont courtes , velues , à gaines tomenteuses et parsemées de poils plus longs. Sa panicule est très-grande , large, étalée, à pédicelles déliés portant des épillets linéaires et comprimés , dont les fleurs sont munies d'une arête al- longée et arquée. — Il fleurit en juin , en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains meubles , mais il est indifférent à leur nature chimique. Il reste en plaine. Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , il se trouve dans toute l'Europe , jusque sur la limite méridionale de la La- ponie où il devient très-rare, en Angleterre, en Irlande et aux Feroë. — A l'occident, il reste en Irlande. — A l'o- rient, il se trouve en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Bosnie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° 1 Ecart en latitude : Nordj Finlande 65 j 27» Occident , Irlande 10 O. ^ Écart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. J 70o Carré d'expansion 1890 280 GRAMINÉES. BROMts sQLAKROsus , Lin. — Il est assez rare et dissé- miné sur les pelouses, sur les coteaux pierreux. Sa racine est bisannuelle et fibreuse. Sa tige est droite et grêle ; ses feuilles sont allongées, pubescentes et cendrées. La pani- cule est un peu inclinée , étalée , munie de pédicelles sou- vent solitaires ou géminés qui portent de gros épillets oblongs, lancéolés, obtus, et composés de 7 à 18 fleurs rap- prochées, élargies, qui se recouvrent pendant la maturation, et dont la valve extérieure est très-grande. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allitudc. — Il préfère les sols cal- caires et rocailleux des plaines et des montagnes. M. Bois- sier le cite en Espagne à 2, 100"". M. Cosson l'indique aussi dans la partie supérieure du Djebel-Cheliah en Algérie, et Ledebour dans le Taliisch entre 1,000 et 1,400™. Géographie. — Au sud , i! végète en France, en Espa- gne et en Algérie. — Au nord , il atteint la Belgique , l'Al- lemagne méridionale et la Lithuanie. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie , la Dalmatie , la Hongrie , la Transylvanie , le Pélopo- nèse , la Turquie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 34" | Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 54 i 20» Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 126« Carré d'expansion 2520 Bromus asper, Murr. — 11 est bisannuel et végète dans BHOMLS. 281 les lieux ombragés , dans les bois, sur le bord des ruisseaux, dans les fourrés des bords des rivières. Sa racine est tra- çante sans émettre de stolons. Son chaume est lisse et dressé; ses feuilles sont lancéolées, linéaires, pointues, d'un beau vert et un peu rudes sur les bords. Les gaines sont plus courtes que les entre-nœuds , striées et parsemées de poils réfléchis. La paniculeest rameuse, mollement pen- chée , composée d'épillets lancéolés de 7 à 8 fleurs, penchés et aristés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et reste en plaine ou sur les montagnes peu élevées. Ledebour le cite à \ ,000" dans le Taliisch. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il végète dans toute l'Europe centrale, en Dane- marck , en Gothie , dans la Norvège et la Suède australes , en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l'orient , il croît en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie , au mont Athos, dans le Cau- case , en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Altaï. Limites d'extension de Vespëce. Sud , Sicile SS*» | Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 ( 22o Occident, Irlande 10 O. i Ecart en longitude : Onew^ Sibérie de l'Altaï 97 E.) 107» Carré d'expansion 2354 Bromus erectus , Huds. — Il est annuel et très-commun dans les prairies, sur les coteaux, dans les clairières des 282 GRAMINÉES. bois. Sa racine est traçante , son chaume est droit , raide et glabre, à nœuds étroits et bruns. Ses feuilles radicales sont canaliculées , ciliées sur les bords , striées et roulées ; celles de la tige planes et rudes , à gaine velue , à ligules courtes et tronquées. La panicule est égale , redressée , composée d'épillets linéaires , lancéolés, de 5 à 10 fleurs , à glumes pointues. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude . — Il est indifférent et vit dans la plaine ou dans les montagnes. Ledebour le cite dans le Taliisch entre 1,300 et 2,200™. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en Espagne, et en Algérie où M. Cosson l'a recueilli dans l'Au- rès sur le sommet du Djebel-Cheliah. — Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Suède , en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l'orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, au mont Athos , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de V espèce. Sud , Algérie. 34° j Ecart en latitude : Nord, Gothie 59 j 25° Occident, Irlande 10 0.| Ecart en longitude: Orient , Géorgie 47 E. j 57° Carré d'expansion 1425 Bromus STERiLis , Lin. — Il est annuel et extrêmement commun dans les lieux incultes , sur le bord des champs , dans les vignes. Sa racine est fibreuse ; ses chaumes sont géniculés à la base , puis dressés ; ses feuilles sont longues, BROMDS. 283 molles et velues des 2 côtés. Les gaines sont velues au som- met. La panicule est grande , diffuse , penchée, à pédicelles simples et rudes , portant des épillets oblongs de 7 à 11 fleurs minces, linéaires et aristées. Quoique la fleur s'ou- vre, la fécondation est intérieure , car les anthères ne sor- tent pas. — Il fleurit en mai, en juin et en juillet. Nature du sol. ■ — Altitude. — Il est indifférent et se trouve partout, sur tous les terrains, dans les plaines et dans les montagnes. M. Cosson l'a trouvé en Afrique sur le Djebel-Tougour , et Ledebour le cite dans le Taliisch entre 100 et 500". Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espa- gne, en Algérie. — A.u nord , il est aussi très-commun dans le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il est en Portu- gal. — A l'orient, il végète en Suisse, en Italie , en Sicile, aux Baléares , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et aus- trale et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 34» ^ Ecart en latitude : Nord , Angleterre 58 j 24° Occident , Portugal 10 O. j Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 70° Carré d'expansion 1680 Bromus tectorcm. Lin. — Annuel comme le précédent, commun comme lui , on le rencontre en abondance dans les lieux stériles , sur les sables des rivières , sur les vieux murs 28 i G K AMINÉES. et les décombres , sur les toits de chaumes où il vit souvent en nombreuse société , laissant flotter au gré des vents ses panîcules vertes, roges, brunes ou violacées. 11 ressemble beaucoup au B. sterilts , mais il est plus petit et plus velu. Son chaume est plus raide, sa panicule est plus dense, mais elle est aussi diffuse et fortement penchée. Ses épillets sont oblongs, de 6 à 10 fleurs, dont la fécondation est intérieure. Les anthères sont petites et jaunes ; elles s'ouvrent latéra- lement sur des stigmates à pinceaux lâches et raccourcis, puis elles se flétrissent dans l'intérieur de la fleur. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , et végète en plaine et dans les montagnes. M. Boissier l'indique entre 600 et 1,800'" dans le midi de l'Espagne. M. Cosson le cite sur le sommet du Djebel-Tougour et dans la région montagneuse de l'Aurès. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il est disséminé dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège, la Suède et la Finlande australes ; il n'est pas cité en Angleterre. — A l'occident, il n'est pas non plus en Portugal, et, selon M. Durieu, il est rare dans la Gironde. — A l'orient , on le connaît en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Tran- sylvanie, en Grèce , en Turquie, en Tauride, dans le Cau- case, en Géorgie, dans l'Arabie-Pétrée, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" | Ecart en latitude : Nord , Finlande Gl ] 31» GAUDINIA. 285 Occident , Canaries 18 O. J Ecart en longitude : Omn^ Sibérie du Baikal..,. 116 E. î 134» Carré d'expansion 4154 Bromes MADRiTENsis, Lin. — Il est annuel, et vit dissé- miné en petites touffes dans les lieux arides, sur les coteaux, sur le bord des. vignes; sa racine est fibreuse ; ses chaumes sont raides et dressés ; ses feuilles sont linéaires , planes , pubescentes, et munies d'une ligule saillante et acérée. La panicule, souvent rouge ou violette , est droite et serrée, à pédicelles géminés, pubescents et dilatés vers le sommet, qui supportent des épillets linéaires, comprimés, un peu luisants, et formés de 8 à 10 fleurs. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et graveleux de la plaine. Géographie. — Au sud , il est commun en France , en Espagne , aux Baléares , en Algérie , en Egypte , aux Ca- naries. — Au nord , il devient rare et se trouve disséminé en France , en Bretagne et en Angleterre. — A l'occident , il vit en Portugal. — A l'orient , il est en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Grèce et en Tauride. Limites d'extension de Vespèce. Sud y Egypte 30° ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 52 -' 22« Occident , Canada. 18 O. ^ Ecart en longitude ; Orient , Tauride 34 E. ) 52° Carré d'expansion 1144 G. GAUD1S7IA , P. de Beauv. On ne connaît que 3 espèces de ce genre : 2 de l'Eu- rope australe, et 1 de la Géorgie d'Asie. 286 GRAMINÉES. Gaudinia FRAGiLis, P. de Beauv. — Celte gramioée annuelle forme de petites touffes sur les coteaux , sur les pelouses, et quelquefois dans les prés arrosés d'eau minérale. Elle est d'un vert jaunâtre. Ses feuilles sont glabres , à gaines velues et à courtes ligules obliques. Ses chaumes dressés sont terminés par une sorte d'épi composé d'épillets sessiles sur les angles rentrants de l'axe. La glume est bi- valve et contient 4 à 7 fleurs, dont les dernières avortent presque toujours. Le périgone a sa valve inférieure munie sur le dos d'une arête tordue. Lors de la fécondation, le périgone s'entr'ouvre, dans les épillets inférieurs d'abord , dans les supérieurs ensuite , et laisse sortir 3 étamines pen- dantes et 2 stigmates plumeux et déjetés sur les côtés. Après la fécondation , les valves se resserrent, l'axe s'allonge, et plus tard la valve inférieure du périgone, marquée de 5 ner- vures, tombe adhérant au cariopse. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains salilères et graveleux de la plaine. Géographie. — Au sud, elle végète en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , elle est rare , mais on la trouve en France dans la Vienne , en Belgique et à Ham- bourg. — A l'occident , elle est en Portugal. — A l'orient, on la cite en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce , en Tauride , dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35« | Écart en latitude : Nord , Hambourg 53 | 18° Occident, Portugal . . 10 0. l Écart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 57» Carré d'expansion 1026 TRITICUM. 287 G. THITICUM, Lin. Distribution géographique du genre, — II est très- difficile de connaître le nombre réel des espèces de ce genre à cause des espèces cultivées qui s'y trouvent , et dont la patrie est complètement inconnue. En retranchant 20 Tri- ticum d'origine problématique, et en ajoutant les Brachy- podiiim, que P. de Beauvais en a séparés, on trouve en- core au moins 65 espèces. — 28 sont européennes , et sont surtout originaires des contrées chaudes de l'Italie, de la Sicile, de l'Espagne, de la Provence, de la Tauride et de la Grèce , bien que plusieurs d'entr'elies s'avancent dans la partie moyenne et même dans le nord de l'Europe. — On compte en Asie 18 à 20 Triticum^ dont la moitié de la Si- bérie , les autres des Indes orientales , de la Chine, du Cau- case ou de l'Orient. — 7 espèces sont originaires de l'Afri- que : 3 de l'Egypte, 1 de la Barbarie, 1 de l'Abyssinie, 1 de l'île Bourbon, 1 du cap de Bonne-Espérance. — 5 font partie de la végétation de l'Amérique du nord , du Mexique, de la Havane et du Groenland. — 5 croissent aussi dans la partie sud du Nouveau-Monde, au Pérou et au Chili. — 4 habitent l'Océanie :' la Nouvelle-Hollande, l'île de Luçon et l'île de Norfolk. Triticum repens. Lin. — Le chiendent, plante des plus vivaces et des plus communes , abonde dans les heux incultes comme dans les champs cultivés , dans les vignes , sur les bords des chemins. Son rhizome est d'un blanc rosé, articulé, très-rameux, et trace à la surface du sol ou à une certaine profondeur. L'extrémité des rameaux, qui doit plus tard se développer, est munie, sous le sol, d'une pointe dure 288 GRAMINÉES. qui perce même les racines des autres végétaux. Il n'est pas rare de voir des pommes de terre , des bulbes de sa- fran traversés de part en part par les pousses souterraines du chiendent. Cette génération gemmipareest quelquefois si active que la plante n'a pas de tiges fertiles et que toute sa force génératrice est concentrée dans le rhizome. Quand les chaumes se montrent , ils sont génirulés à la base , puis dressés et glabres. Les feuilles sont pointues, planes , gla- bres , rudes sur les bords, d'un vert obscur , à gaine glabre , à ligule très-courte. L'épi est dressé, composé d'épillets serrés, de 3 à 5 fleurs mutiques ou aristées. La fécondation est extérieure; les étamines sortent des valves, et les anthères répandent leur pollen verdâtre sur les stigmates plumeux et étalés. — II fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains ; mais il préfère la plaine aux monta- gnes , sur lesquelles il s'élève peu. Géographie. — Son aire est considérable. Au sud , il s'étend en France, en Espagne, en Algérie, à Madère, aux Canaries. — Au nord, il est dans toute l'Europe, y compris la Laponie où il reste près des lieux cultivés et ha- bités et oîi Wahlenberg le cite entièrement spontané sur les bords déserts de la rivière Ivalojoki dans la Laponie keméenne. Il est aussi en Angleterre, en Irlande , en Is- lande et dans tous les archipels. — A l'occident, il végète en Portugal , et dans l'Amérique du nord où il offre, selon Hooker, 5 variétés distinctes indépendamment du type : ce dernier se trouve depuis le Saskatchawan jusqu'aux monta- gnes Rocheuses et à la rivière de Mackensie. La variété minus aux montagnes Rocheuses ; la variété purpuras- cens au lac de l'Ours et aux rivages arctiques de l'Améri- que ; la variété subvillosum au fort Normand , sur la rivière TRiTir.uM. 289 de Mackensie; la variété nanum sur les bords de la mer arctique , et enfin la variété distachyum au fort Carltow sur le Saskatchawah. — A l'orient, il est tout aussi ré- pandu : il occupe toute l'Europe , le Caucase , la Géorgie , toutes les Sibéries , la Dahurie et l'Amérique russe. — Il existe encore au détroit de Magellan , au port Famine , dans la partie sud de Fuegia, à la baie du Bon-Succès, aux Ma- louines et à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30° j Ecart en latitude : Nord, Laponie 70 \ 40" Occident et Orient 3(iO ^ l 360« Carré d'expansion 14400 Triticum CANiNUM, Lin. — Il est commun dans les haies et les broussailles , dans les lieux humides , le long des ruis- seaux. Sa racine est vivace , gazonnante , fibreuse et sans stolons. Il est plus élancé et d'un vert plus pur que le pré- cédent. Ses chaumes sont glabres ; ses feuilles sont planes, molles , rudes sur leurs 2 surfaces. Ses fleurs forment un épi comprimé, assez dense , composé d'épillets non ven- trus de 3 à 5 fleurs attachées sur un rachis très-rude. Les glumes ont 3 à 5 nervures. — Ilfleuriten juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur tous les terrains, dans les plaines et sur les monta- gnes peu élevées. Wahlenberg le cite dans les lieux ombra- gés des montagnes inférieures de la Suisse. Ledebour l'in- dique dans le Taliisch entre 1 ,000 et 1 ,600"". IX 19 290 GRAMINÉE!>. Géographie. — Au sud , il croît en France , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , on le rencontre dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie , dans les lieux herbeux de toute la Laponie, en Angleterre , en Irlande et en Islande, mais non dans les archipels. — A l'occident, il existe en Amérique, du lac Winipegau Sas- katchawan , près la grande chute de la Colombie , sur la côte nord-ouest. — A l'orient , il habite la Suisse , la Dal- matie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , le Cau- case , le Taliisch , les Russies septentrionale et moyenne ,. les Sibériesde l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de Cespèce. Sud, Sicile 38® | Ecart en latitude : Nord , Mageroë 71 j 33» Occident , Amérique 130 O. | Ecart en longitude : On>n/ , Sibérie altaïque 97 E.) 227° Carré d'expansion.. , 7491 G. HOHDEUM, Lin. Distribution géographique du genre. — En retran- chant les espèces cultivées, dont la patrie est inconnue, il en reste encore au moins 26. — 11 sont européeimes, de la Sicile , de l'Italie , de l'Espagne , de la Provence ou du cen- tre de l'Europe. — 7 habitent l'Amérique du sud et pres- que toutes sont du Chili, une seule est du Pérou, — 2 crois- sent dans l'Amérique du nord. — 4 Hordeum sont asiati- ques : de la Tartarie, de l'Himalaya, du Népaul et de l'A- rabie.— On n'en coîmaît que 2 en Afrique, l'une en Egypte , l'autre au cap de Bonne-Espérance. HORDEUM. 291 HoRDEUM MURTNUM, Lin. — Une des plantes les plus comnaunes et les plus domestiques , qui ne quitte pas le bord des chemins , les lieux incultes , les décombres et les habi- tations, et qui, mêlée aux orties et aux chardons, s'empare de tous les points où l'homme a fixé son séjour. — Il est annuel ; sa racine est fibreuse ; ses chaumes sont gazonnants, géniculés à la base , redressés au sommet ; ses feuilles sont linéaires, à gaines glabres à la base , velues et dilatées au sommet , à ligule très-courte et tronquée. Ses fleurs for- ment un épi serré d'un beau vert, un peu penché et com- primé , composé d'épillets à 3 fleurs, dont celle du milieu hermaphrodite et les 2 latérales mâles ou neutres. Les glu- mes des fleurs hermaphrodite? sont ciliées. Les anthères sont courtes, arrondies, violacées, et ne sortent de la fleur que lorsqu'elles sont défleuries. Les stigmates ne sont jamais saillants. La dissémination commence par le sommet de l'épi, et les épillets se détachent , emportant avec eux la portion correspondante du rachis. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains salifères des plaines. Géographie. — Il est très-répandu : au sud, en France, en Rspagne , aux Canaries, à Madère, en Algérie jusque dans le Sahara. — Au nord , il occupe toute l'Europe cen- trale , le Danemarck, la Gothie australe , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient , on le trouve en Suisse, mais seulement en plaine, en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tauride, en Géorgie jusque dans les îles de la mer Caspienne , dans les Russie? moyenne et australe. 292 GRAMINÉES. Limites d^ extension de V espèce. Sud , Canaries 30® ^ Ecart en latitude : Nord , Ile d'Osilie 58 j 28° Occident , Madère 19 O. | Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ' 66» Carré d'expansion 1848 HoRDEUM SECALiNUxM , Schreb. — Il est vivace et croît disséminé dans les prairies humides et dans les marais où il n'est pas très-commun. Sa racine est fibreuse ; son chaume est droit, grêle, élevé et nu à la partie supérieure. Ses feuilles sont courtes , un peu rudes des 2 côtés , à gaines velues au sommet. L'épi est court, linéaire , d'un vert obs- cur, un peu comprimé , composé d'épillets à fleurs mâles et hermaphrodites comme le précédent, à balles aristées , à anthères jaunes et longues. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les ter- rains calcaires , mouillés et salifères des plaines ou des montagnes. Ledebour le cite dans le Caucase entre 1 ,600 et 2,400"'. En Auvergne nous ne le connaissons pas au- dessus de 600*". Géographie. — Au sud , la France , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , le centre de l'Europe, le Dane- marck, la Gothie australe, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, le Portugal et l'Amérique du nord, commun dans les plaines de la Colombie et à Sitcha. — A l'orient, la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Trunsyl- Aanie, la Tauride , la Géorgie, la Russie australe , les Si- béries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et orientale , la Dahurie et les îles Aléoutiennes. LoCiL'sr. 293 Limites d'extension de V espèce. Sud, Sicile 38® | Ecart en latitude : iVorrf, De nemarck 57 i lO*» Occident, Amérique 130 0. 1 Écart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. ) 310<» Carré d'expansion 5890 G. roLiUM;, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est réduit à 15 espèces environ. 10 croissent en Europe et sur- tout dans la partie australe : en Italie, en Sicile, en Pro- vence et en Espagne. — 4 vivent en Amérique : 1 au Pérou, 1 à Monte-Video, 1 à la Jamaïque , 1 aux Etats-Unis. — On en connaît une espèce en Asie, elle habite le Malabar. LoLiuM PERENNE , Lin. — Lcs prairies fraîches et un peu humides où les Graminées jouissent de tous leurs droits , sont souvent envahies par ce Lolium qui s'y mélange au Poa pratensis , à VAjnga reptans , au Lotus corniculatus , aux TrifoUum, à VAlopecurus pratensis et à toutes les es- pèces qui recherchent les sociétés nombreuses réunies dans ces lieux. Ses racines, légèrement traçantes, donnent nais- nance à des feuilles d'un beau vert , glabres , plissées et non roulées avant de s'épanouir. Le chaume est lisse, légè- rement incliné et terminé par un axe aplati , alternative- ment fléchi de l'un et de l'autre côté, et muni sur ses côtés d'une rainure dans laquelle les épillets sessiles, et aplatis, sont régulièrement insérés dans les angles rentrants de l'axe. Au moment de fleurir, la valve extérieure de la glume s'é- 294 GRAMINÉES. carte promptement de l'axe, et l'épillet découvert commence à s'épanouir à sa base , continuant ainsi successivement jus- qu'à la fleur supérieure qui avorte. La fécondation a lieu de grand matin ; les anthères sont flottantes, les stigmates sont déjetés sur les côtés et inondés de nuages de pollen dont l'air lui-même est saturé, et dans lequel la prairie tout entière est plongée. Lors de la maturité, la graine se détache avec sa valve supérieure adhérente ou appliquée. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent pourvu que le sol soit humide, et il s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud , ce Lolium vit en France , en Espagne , à Madère , en Algérie jusque dans l'Aurès. — Au nord , il est commun dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie , même dans la Laponie méridio- nale , en Angleterre , en Irlande et dans les 3 archipels. — A l'occident , il croît en Portugal , et il est cité dans l'Amé- rique du nord oii il a été introduit. — A l'orient, il existe dans touie l'Europe , dans le Caucase et en Géorgie. — On l'indique aussi aux Malouines sur les sables maritimes où il paraît être spontané. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 34" | Écart en latitude : Nord , Laponie 68 ^ 34° Occident , Madère 19 O. ] Écart en longitude : Orient, Russie moyenne 58 E. j 77° Carré d'expansion 2618 LoLiCM TEMULENTUM , Lin. — Gramiuée annuelle et vigoureuse, à racines capillaires, qui se développe en abon- dance parmi les céréales et qui se sème avec elles. Ses feuil- les sont tordues à gauche , et son chaume porte un long épi composé d'épillets sessiles , aplatis, réguliers et espacés qui sont insérés dans la rainure de chaque angle rentrant de l'axe. L'a floraison a lieu successivement du bas en haut de chaque épillet , mais la fécondation est intérieure , et quand les étamines sortent au sommet de la fleur , elles sont déjà défleuries. — Les épillets de ce Lolium sont tantôt munis d'arêtes et tantôt ils en sont dépourvus. M. Al. Brown as- sure même que le |)remier de ces états se présente toujours quand la plante croît en société des orges et des avoines , et le second quand elle habile avec des froments. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allilude. — L'ivraie végète dans tous les sols et reste ordinairement dans les plaines ou sur les plateaux peu élevés. Géographie. — Il a été transporté avec les semences des céréales et croît, au sud , jusque dans les moissons de l'Al- gérie. — Au nord , il est aussi très-répandu dans toute l'Europe jusque dans la Suède et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il végète en Por- tugal. — A l'orient , il se trouve en Suisse, en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Transyl- vanie , en Grèce , en Turquie , en Géorgie , en Tauride , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce, Sud, Algérie 35° J Ecart on latitude : Nord, Finlande 62 \ '11^ Occident , Portugal 10 0. i Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 70" Carré d'expansion 1800 296 GRAMINÉES. LoLiCM MULTiFLORUM , Larti. — Il est annuel et habite les prairies, les moissons, les prés artificiels. ï! diffère beaucoup du L. temulentum ; il en diffère par son chaume presque lisse au toucher et par le nombre de ses fleurs qui dans chaque épillet est de 20 à 25. On le distingue du L. perenne à ses racines annuelles et à ses fleurs aristées vers le sommet des épillets. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit en plaine. Géographie. — Au sud , la France et la Grèce. — Au nord , l'Allemagne, la France et la Belgique. — A l'occi- dent , Nantes et les Asturies. — A l'orient, la Suisse, l'Ita- lie, la Sicile , la Dalmatie , la Croatie et la Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce 36« ) Ecart en latitude : Nord, Belgique 50 ) 14" Occident , Asturies 9 0.^^ Ecart en longitude : Orient, Turquie 24 E. j 33» Carré d'expansion 462 G. 2:GiiiOFâ, Lin. Distribution géographique du genre. — Sur 13 espèces, 2 sont sans indication de patrie et 7 végètent dans les parties les plus chaudes de l'Europe : en Sicile , en Itahe, en Grèce et en Espagne. — 3, asiatiques , se trouvent en Orient et aux Indes orientales. — 1 seule est connue dans l'Amérique du nord. ^^GiLOPs ovATA , Lin. — Cette espèce annuelle est ré- jEGilops. 207 pandue le long des chemins , sur le bord des champs et aux alentours des villages. Elle forme de petits gazons à feuilles planes, presque dépourvues de languettes. Le chaume, un peu couché à la base, est peu élevé et terminé par un épi dont les épillets ovales sont insérés dans de petites cavités creu- sées alternativement des deux côtés de l'axe central. L'épil- let est de 3 fleurs, dont les 2 latérales sont sessiles et herma- phrodites, et celle du milieu pédicellée , mâle ou neutre. La glume inférieure porte 3 ou 4 arêtes plus ou moins longues et barbelées. La fécondation s'opère à l'intérieur, et lorsque les anthères ont répandu leur pollen elles sortent par le sommet de la (leur. Lors de la maturité , chaque épillet se désarticule et tombe entraînant ses deux graines entourées de toutes les enveloppes florales. - Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et végète en plaine. Géographie. — Au sud, il est très-répandu , en France, en Espagne , aux Canaries , en Algérie oii il se trouve de- puis les plaines et les cultures arrosées des oasis jusque sur le Djebel-Cheliah dans l'Aurès (Cosson). — Au nord, il remonte dans l'ouest de la France jusqu'au 47^ degré. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il existe dans le Tyrol , en Carniole , en Italie , en Corse , en Dal- matie, en Grèce, en Turquie , en Tauride et en Géorgie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30" , Ecart en latitude : Nord , France 47 j 17° Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude Orient , Géorgie 47 E.-' 0.5" Carre d'expansion. 1105 ^2\rn GRAMIISÉES. iEGiLOPS TRiuNCiALis , Lin. — On rencontre aussi cette espèce sur le bord des chennins où elle offre le même aspect et presque les mêmes caractères que la précédente. Elle en diffère par son épi allongé formé de 5 à 6 épillets, dont les valves supérieures sont chargées de 3 arêtes et les valves inférieures de 2. La fécondation et la dissémination s'opèrent de la même manière que dans l'espèce précédente. — Elle lleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Allitude. — Cet jEgilops est indiffé- rent et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il est répandu en France , en Espagne et dans les champs de l'Algérie. — Au nord, il atteint le centre de la France , les bords de la mer dans la Charente et même accidentellement les environs de Paris. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il existe en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Turquie, en Tauride , dans le Taliisch , en Géorgie. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude : Nord, France 48 ) 13« Occident, Portugal 10 0.^ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. ^ 57° Carré d'expansion 741 G. PSII.URUS, Trin. Une seule espèce le compose. PsiLURUS NARDOints , Trin. — Espèce annuelle qui croît en petites touffes sur les coteaux secs et arides et qui paraît NARDLS. 299 elle-même presque desséchée. Ses feuilles sont minces, fili- formes et roulées ; son chaume est simple , légèrement in- cliné , terminé par un petit épi formé d'épillets solitaires et billores qui sont insérés dans de petites fossettes de l'axe qui les porte. La fleur inférieure est portée sur un petit tuber- cule, et la supérieure, pédicellée, avorte presque toujours. La fécondation est intérieure , les graines se disséminent avec leur périgone. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du soi. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux et graveleux des plaines. Géographie. — Au sud, elle vit en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle arrive dans la Lozère où elle a sa limite occidentale. — A l'orient, elle végète en Corse, en Dalmatie, en Thrace et en Tauride. Limites d'extension de V espèce. Écart en latitude 40 Sud, Midi de l'Italie 40° Nord , France 44 Occident, France 0 » Ecart en longitude : Orient , Tauride 34 E. | 34° Carré d'expansion 136 G. NABDDS, Lin. On n'en connaît que 2 espèces, dont une des Indes orien- tales et l'autre de l'Europe. Nardus STRiCTA, Lin. — C'est une des Graminées les plus communes, la plus répandue de toutes peut-être. Elle couvre à elle seule d'immenses plateaux, où elle forme de petits gazons serrés et saillants. Ailleurs elle s'associe à 300 GRAMINÉES. d'autres Graminées, au Festnca myuros^ au Festuca ovina, ou bien au Veronica officinalis , h V Euphrasia minima , et à toutes les plantes des pelouses sèches et élevées. Ses gazons sont formés de petits rhizomes couchés qui portent pendant longtemps toutes leurs feuilles desséchées. De leur extrémité antérieure sortent des faisceaux de feuilles Hnéaires et des chaumes articulés munis de feuilles à leur base. Ces feuilles, qui d'abord sont engaînées , s'écartent ensuite du chaume à angle droit au moyen d'une petite articulation qui existe au-dessous de leur languette. Le chaume est terminé par une série de petits épillets insérés dans les cavités de l'axe. La fleur est sohtaire et sans glume. ïl n'y a qu'un style, allongé et saillant hors du sommet delà fleur. — Ce Nardus fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques. On le trouve en plaine , mais il prélère les montagnes. Il végète en Au- vergne jusqu'à 1,800™. De Candollele cite à 0 à Nice, à Angers , et à 2,500™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. Wahlenberg le dit commun en Suisse, dans les lieux stériles et uligineux des montagnes, jusqu'à 2,300™, d'oii il des- cend rarement dans la plaine. Il abonde sur les pelouses élevées des environs de Chamouny , où nous l'avons recueilli à 2,200™. M. Boissier l'a vu , dans le midi de l'Espagne, entre 2,600 et 2,900™. Géographie. — On le rencontre, au sud , jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il est plus répandu; il existe dans toute l'Europe, jusque dans l'Altenfiord , à Mageroë , au cap Nord et dans toutes les parties boisées de la Laponie , mais non dans les montagnes. Aux îles Loffoden , il ne quitte pas non plus le niveau de la mer. Il croît en Angleterre , en Irlande, en Islande et dans tous ÉQLISÈTACÉES. 301 les archipels. A Nalsoë , l'une des Feroë, on le rencontre, dit M. Martins , aussitôt que l'on commence à monter les pentes sèches de la montagne ; il devient dominant, il exclut pour ainsi dire toute végétation , sauf quelques pieds de Raniinculus montanus , de Planlago alpina et de Luzula spicata. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , la Haute- Albanie, , le Caucase, la Géorgie , toutes les Russies et la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de l'Espagne 36° ] Ecart en latitude : " Nord , Cap Nord 71 ) 35» Occident , Islande 25 O. Ecart en longitude : Omw^ Sibérie du Baïkal 116 E. 1^1° Carré d'expansion . , . . 4935 FAMILLE DES EQUÎSETACEES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le seta des latitudes. Latitude. Nigritie 0°à 10° Abyssinie 10 à 16 Algérie 33 a 36 Roy. de Grenade. . . 36 à 37 Sicile 37 à 38 Portugal 37 ù 42 Longitude. 18° 0. à 5°E. 0 0 32 E. à 41 E. 0 0 5 0. a 6 E. 1 420 5 0. à 8 0. 0 0 10 E. à 13 E. 1 643 9 0. à 11 0. 1 380 302 ÉQUISÉTACÉES. Latitude. Longitude. Royaume de Naples. 38° ^ 42" 11" E. à 16° E, 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride .. 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 O. à 0 E. 1 Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1 Russie moyenne ... 50 h 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentri«. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière. . 1 513 551 499 235 504 278 311 266 150, 193 159 162 151 144 157 96 135 107 748 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande 51° à 55" Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne . 50 à 60 Sibérie de rOural. 44 à 67 Sibérie altaïque. . 44 à 67 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale. 56 à 67 Sibérie arctique. . 67 à 78 Longitude. 7«0. à 13«0. 139 l 0 à 7 0. 150 2 E. à 14 E. 311 17 E. à 58 E. 193 55 E. à 74 E. 248 66 E, à 97 E. 263 93 E. àl16 E. 181 110 E. à 119 E. 25f 111 E. à 163 E. 23< 60 E. à 161 E. 15 PROFOKTIONS RELATIVES. 303 Latitude. Loneiludt. Karntschatkii .... 46° à 67" 148° E. à 170° E. 1 90 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 0. 1 147 llesde l'Océan or"'. 51 à 67 170 E. à 130 0. 1 2h9 Amérique russe.. 54 à 72 170 0. à 130 E. 1 296 Altitude en mètres. 1500 à 3500 0 0 2500 à 3500 0 0 500 à 2700 1 973 1500 à 2700 0 0 » 0 0 500 à 1900 1 . 499 1500 à 1900 0 . 0 500 h 2700 1 1048 1500 à 2700 0 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr'Srég.alp.etniv. 36° à 37° Roy. de Grenade, rég. ni V. 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères. . » Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central, sommets. 44 à 47 Alpes 45 à 46 Alpes élevées 45 à 46 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles . Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert. . 12oà 14« Canaries 28 à 30 Hél)rides 57 à 58 Orcades 59 Shetland 60 à 61 Feroë 62 Islande 64 à 66 Mageroë. ....... 71 Spitzherg 79 à 80 Ile Melville 76 Ile J. Fernandez. . 33 à 40S Nouv.Zélande(nord). 35 à 42S. Malouines 52 S. 24«0. à 27° 0. 1 : 269 15 0. à 20 0. 1 : 1006 8 0. à 10 0. 1 83 5 0. à 6 0. 1 91 3 0. à 4 0. 1 77 9 0. 1 59 16 0. à 27 0. 1 68 24 E. 0 0 10 E. à 20 E. 1 77 114 0. 0 0 76 0. 0 0 171 0. à 176 0. 0 0 59 0. à 65 0. 0 0 304 ÉQLISÉTACEES. Les Equisétucées constituent une petite famille dont il semble que le règne soit passé sur la terre. Ces plantés, à rhizomes traçants et rameux , à tiges droites et articulées, représentent aujourd'hui ces curieux Calamités, colosses de cette ancienne végétation dont les débris ont formé les houilles. Un seul genre [Equiseiiim) la compose, mais par la réunion de ses individus en immenses sociétés, par la puissance envahissante de ses racines, il contribue à l'effet que produisent les marais et les terrains inondés. Ce sont des plantes qui s'éloignent des tropiques et qui préfèrent les zones froides ou tempérées de notre hémisphère, car il y a peu à' Equiselum dans la moitié australe de notre globe. — Si nous comparons leurs chiffres proportionnels en allant du sud au nord, nous verrons ce chiffre augmenter dans cette direction. En effet, nous avons 0 dans ic cœur de l'Afrique, des proportions insignifiantes dans les contrées chaudes de l'Europe, et enfin nous arrivons à 1/107 en Laponie , à 1;96 dans la Russie septentrionale. Pour l'Europe entière nous n'avons que 1/748 , mais cela tient à ce que les Equi- sétacécs, ayant une aire d'expansion très-vaste, les mêmes espèces se retrouvent partout pendant que le nombre des autres plantes diminue a mesure que la surface des flores se rétrécit. — Notre second tableau ne nous indique rien de particulier ; comme il nous conduit dans des régions froides de la terre, la proportion des Equisétacées y reste toujours assez considérable. — Dans les montagnes ces plantes dis- paraissent presque totalement. — Dans les îles elles sont au contraire plus nombreuses que sur les continents voisins , ce (jui tient, comme nous venons de le dire, à l'exiguité du territoire. EQCISETUM. 305 G. EQUISETUni , Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît en- viron 20 Equisetum qui sont pour la plupart européens , car 13 habitent cette partie du monde et vivent dispersés en Allemagne, en France , en Suisse et en Italie , occupant cependant aussi les régions du nord oii elles se développent en abondance. — L'Amérique en a quelques espèces : 1 au Pérou , 1 aux Antilles , 1 à la Nouvelle-Grenade , 1 autre en Pensylvanie. — Enfin , on cite une espèce aux Indes orientales. — t dans l'Afrique boréale. Equisetum arvense, Lin. — On le rencontre en abon- dance dans les champs humides, dans les prairies, sur le bord des rivières oîi il vit toujours en société. Son rhizome est traçant, rameux ; il donne naissance à deux sortes de tiges ; les unes sont fertiles, précoces, sans feuilles, et com- posées d'articles demi-transparents et couleur de chair , séparés par des gaines striées, un peu renflées et allongées, à 10 à 14 dents brunes au sommet. Les fleurs sont dispo- sées en un cône régulier, ovale et écailleux. — Les tiges stériles sont vertes, pyramidales, fistuleuses, et présentent dans leur section horizontale 3 rangées de cylindres dont le nombre varie de 10 à 14. Ses rameaux, toujours verticillés, sont anguleux, tétragones, simples ou pau rameux, arti- culés, complets dans les verticillés du centre, mais avortent souvent au sommet qui se termine par une tige dénudée. — Les tiges fertiles qui paraissent en avril et en mai ne tardent pas à disparaître. Les tiges stériles restent vertes et persistent pendant tonte l'année. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique, et vé- IX 20 306 ÉQUISETACÉES. gète sur tous les terrains , mais il s'élève peu dans les mon- tagnes. Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es- pagne, à Madère. — Au nord, il est commun dans l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie , jusque dans l'Alten- fiord. Il habite, dit Wnhlenberg, les lieux secs et les prés sté- riles de toute la Laponie, et ses rivages jusqu'au cap Nord . On le rencontre également en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il existe en Por- tugal , dans l'Amérique du nord , au Groenland , au lac Huron et aux montagnes Rocheuses. — A l'orient , il est en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , dans le Caucase , en Géorgie, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries, en Dahurie, au Kamtschatka, aux îles Aléoutiennes et dans l'Amérique russe. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Madère 33« j Ecart en latitude : Nord , Sibérie arctique 74 J 41<* ^ . .w-rw (Ecart en longitude : Occident et Orient ibO ^ [ obO" Carré d'expansion 14760 Eqcisetum Telmateya, Ehrh. — Il est peu répandu et se trouve dans les lieux humides, sur le bord des fossés et surtout dans les clairières des forêts. Son rhizome , traçant comme celui de tous les Equiselum, produit aussi des tiges fertiles et des liges stériles comme le précédent ; mais il est bien plus grand, plus développé , et comme il vit aussi en société , il produit beaucoup d'effet et rappelle plus que EQUISETUM. 307 les autres les Equisétacées de l'ancien monde , qui impri- maient un cachet particulier aux paysages de cette époque. Sa tige fertile est droite , forte , rougeâtre , munie de gaines assez grandes et tronquées, offrant 20 à 32 dents pointues. L'épi est gros , cylindrique et trés-dense. La tige stérile est très-haute , d'un blanc pur, striée et chargée de rameaux verticillés, longs et grêles , à 8 angles, et accompagnés de gaines courtes et serrées. — Il fructifie en avril et en mai, et ses tiges stériles persistent et grandissent jusqu'à l'automne. Nature du sol. — Altitude. ~ Il recherche les terrains siHceux et détritiques , sans être exclu des autres , et il reste en plaine. Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en Allemagne , en Belgique , en Angleterre et en Danemarck où il a sa Hmite occidentale. — A l'orient , il existe en Suisse , en Bavière, enDalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Péloponèse et la Macédoine , en Thrace , en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» j Ecart en latitude : Nord , Saint-Pétersbourg 60 ) 20" Occident, Angleterre 7 0.| Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal. . . . 116 E. I 123o Carré d'expansion 2460 Eqcisetcm sylvaticum, Lin. — Il se montre en sociétés nombreuses dans les forêts, dans les clairières et dans les prairies qui s'y trouvent enclavées. Il élève ses tiges élé- 308 ÉQUISÉTACÉES. gantes et ses légers verticilles au milieu des Graminées, du Trollms europœus , du Géranium sylvalicum , du Pim- pinella magna, etc. , et devient surtout très-important par le caractère particulier qu'il imprime aux contrées du nord. Son rhizome est rameux et traçant ; ses tiges sont striées , fistuleuses, fragiles. Ses gaines sont roussâtres , allongées et inégalement dentées, à 10 à 14 dents. Ses feuilles for- ment des verticilles complets et réguliers dans les tiges sté- riles , ou dans celles qui ne portent que des épis courts , minces et avortés. Les rameaux sont anguleux , plusieurs fois divisés, d'abord quadrangulaires , ensuite triquètres et recourbés; ils sont d'un vert gai , et cont-f-aslent avec la nuance carnée et demi-transparente des tiges. Celles de ces dernières qui sont fertiles , sont formées de 7 à 8 arti- culations, dont les inférieures sont dépourvues de rameaux ; dans les supérieures, ces rameaux sont courts, avortés et souvent colorés en brun. L'épi est ovale, oblong , couleur de chair, panaché de brun. Il paraît en mai et en juin, puis la plante fertile se dessèche et disparaît, tandis que les tiges stériles, qui naissent du même rhizome, prennent un grand développement et persistent jusqu'aux gelées. Elles accu- mulent dans ces rhizomes la masse d'aliments nécessaire à la végétation vernale des tiges fructifères. JSalure du sol. — AUilude. — Il est aquatique et pres- qu'indifférent. Nous le trouvons sur les terrainssiliceux , volcaniques et détritiques des plaines et des montagnes jus- qu'à 1,200"^. Géographie. — Au sud , il végète en France , en Grèce et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie , même en Laponie oii il habite les sombres forêts de sapins. Il se trouve également en Angleterre, en Irlande, en Islande et EOCISETCM. 309 dans tous les archipels. — A l'occident , il croît dans l'Amé- rique septentrionale : au Groenland , à Terre-Neuve où de la Pylaie le cite en société de VEmpetriim nigrum et de VEriophorum alpinum , au Canada , au fort Francklin , sur la rivière de Colombie. — A l'orient, on le rencontre en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tur- quie , dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , en Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Grèce 38" \ Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 ) 32" Occident, Amérique 135 0.| Ecart en longitude: Orient , Ramtschalka 170 E. î 305» Carré d'expansion 9760 Eqcisetum palustre, Lin. — Cette plante est com- mune dans les prairies humides , dans les marais, sur le bord des étangs et des rivières oui elle vit aussi en nombreuses so- ciétés. Sa tige est striée et paraît anguleuse ; elle est blan- che , articulée, tendre, fistuleuse. Ses articulations sont distantes , munies d'une gaine à 8 à 10 dents noires et poin- tues. De chaque articulation s'échappe un verticille de 5 à 6 feuilles plus ou moins allongées , quelquefois nulles ou presqu'avortées, d'autres fois au contraire, allongées et transformées en petites branches fructifères. La tige cen- trale est terminée par un épi grêle, allongé, cylindrique. Souvent les rameaux ne paraissent qu'après la chute de l'épi. — Elle fructifie en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique et in- différente. Elle préfère la plaine aux montagnes. 310 ÉQtlISÉTACÉES. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Es- pagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle est plus commune et végète dans toute l'Europe jusque dans la La- ponie, où elle habite les marais spongieux de toute la région sylvatique. Elle croît aussi en Angleterre , en Irlande , dans tous les archipels et en Islande. Dans cette dernière contrée, elle se développe beaucoup et occupe une grande partie de la surface de l'île , mais selon M. Robert, les Equisétacées , comme les bouleaux, y sont toujours couchés à leur base. — A l'occident , elle vit en Portugal et en Amérique au Ca- nada , du lac Huron aux rivages de l'Océan arctique. — A l'orient, elle existe en Suisse , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et enDaburie, Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Italie 40» ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 68 i 28° Occident , Canada 95 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Dahuùe 119 E. i 214" Carré d'expansion 5992 Equisetum LiMOSUM , Lin. — Plante commune dans les étangs, dans les marais , sur le bord des rivières et quelque- fois aussi sur les sols humides et ombragés, oii ses rhizomes rameux , traçants et longuement persistants, l'obligent de vivre en société comme les autres Equisetum. Ses tiges sont lisses , fistuleuses , peu consistantes , et portent , selon Vau- cher , environ 14 stries. Les gaînes olfrent des dents ai- guës , courtes, noirâtres et serrées contre la tige. Les épis, KQCISETUM. 311 avant leur développement, sont noirs , plus courts et plus compactes que ceux des autres espèces. Tant que ces épis subsistent, les tiges sont nues ou du moins garnies de ra- meaux courts et comme avortés, mais lorsqu'ils sont tom- bés, les rameaux s'allongent et donnent à la plante un as- pect très-différent. Du reste, il n'y a pas d'espèce qui varie autant, dans le nombre et l'étendue de ses rameaux ; quel- quefois tout le verticille se développe , quelquefois une par- tie seulement ou un seul rameau , et l'on distingue très- bien sur la tige les points oii les avortements ont lieu. — Elle fleurit au printemps ou au commencement de l'été dans un intervalle de peu de jours. Les racines forment des entrelacements si multipliés que toutes les tiges, qui parais- sent au premier coup d'œil séparées, appartiennent proba- blement à la même plante (Vaucher, Monog. des prèles, p. 44). — Nous avons rencontré quelquefois celte espèce mêlée à Vlris pseudo-Acorus qui ouvrait ses grandes fleurs jaunes au milieu de ses verticilles, et au Veronica Anagallis qui cherchait à insinuer ses racines dans le réseau inextrica- ble de son rhizome. Nature du sol. — Elle est indifférente , aquatique et préfère la plaine aux montagnes. Géographie. — Au sud, elle habite la France, l'Espa- gne , le midi de l'Italie , la Grèce et la Sicile. — Au nord , elle est dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck , en Gothie , dans la Norvège et la Suède australes, dans la Fin- lande moyenne, en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , elle vit en Portu- gal , en Amérique , dans les lieux inondés du Saskatchavvan et sur les bords du lac Vinipeg. — A l'orient , on la trouve en Suisse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- .312 ÉQUISÉTACÉES. sylvanie , ei> Tauride, en Turquie , dans toutes les Russies, dans les Sibériesde l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et orien- tale , en Daliurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Ecart en latitude 30« Swd, Sicile 38« Nord, Pays des Sambyèdes. . . 68 Occident, Amérique 80 O. ) Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka 170 E.) 250o Carré d'expansion 7500 Equisetum ramosum , Schleich. — On le rencontre dis- séminé sur le bord des rivières, dans les lieux humides. Sa tige est cannelée , rude au toucher et très-haute. Elle offre ordinairement 16 stries et autant de dentelures sur le bord de ses gaines. Ses rameaux ne dépassent pas le nombre 12. Il ont 7 à 8 stries , selon Vaucher , et autant de dents à leurs anneaux : les principaux sont chargés d'épis courts et noirâtres. Le principal caractère distinctif de cette espèce consiste en la présence de belles gaines d'un brun clair , en forme de fourreau , terminées par des dents très-courtes et noirâtres. — Il fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent , il reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne et l'Al- gérie. — Au nord , les bords du Rhin , le ïyrol et la Li- thuanie. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, la Suisse méridionale , l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , le Pé- loponèse , la Tauride, la Géorgie, les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. EQLISETUM. 313 Limites d'extension de Vespèce, Sud , Algérie 35<* ) Ecart en latitude : Nord , Lithuanie 54 ^ 19» Occident , Espagne 8 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. j 105° Carré d'expansion 1995 Equisetum VARIEGATCM , Schleich. — On le rencontre en petites sociétés sur le bord des rivières et toujours hors de l'eau. Ses rhizomes sont traçants et très-rameux. Ses tiges sont nombreuses , sillonnées de 8 ou 9 arêtes minces , dures, nues ou chargées d'un petit nombre de rameaux simples et disposés irrégulièrement. Les gaines sont petites, serrées et munies de dents qui tombent aisément (Vaucher). — Il fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — il recherche les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , on le trouve en Grèce. — Au nord, il est très-répandu, en Belgique, en Allemagne, en Bavière , en Danemarck , en Gothie , en Norvège. Wahlen- berg le cite aussi en Laponie, sur les rochers élevés des mon- tagnes inféralpines du Nordiand et dans les Alpes luléennes. On le voit difficilement, dit-il, à cause de ses tiges fines et cachées. Wahlenberg n'a-t-il pas confondu l'^". scirpoïdes , Michaux , avec le véritable £. variegaium ? Il croît en An- gleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l'orient, il végète en Suisse, en Grèce, dans les Russies septentrionale et moyenne , dans les Sibérie» de l'Altaï et du Baïkal. 314 ÉQUISÉTACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Nord , Grèce 38° ) Ecart en latitude : Sud, Norvège 66 ^ 28» Occident , Irlande 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. ( 126« Carré d'expansion 3528 Equisetum HiEMALE, Lin. — Il habite les bois et les broussailles humides. Son rhizome est rameux et produit plusieurs tiges simples, élevées, très-dures, composées de 12 à 13 articulations creuses, glauques et striées. Les gaines , selon Vaucher , sont serrées et terminées par 15 à 18 dents, tronquées au sommet où elles se terminent souvent par un simple poil qui tombe en se flétrissant. Mais en La- ponie, d'après Wahlenberg, la gaine est bordée d'une ligne noire, crénelée et sans dents. Tantôt la tige est tordue, d'autres fois elle porte un épi noir et compacte , enveloppé dans sa gaine , et parfois entouré d'épis plus courts. Il per- siste pendant tout l'hiver, et fructifie en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons dans le Cantal jusqu'à 1,200™. Géographie. — Au sud , il atteint le nord de l'Espagne, le midi de l'Italie et l'Algérie. — Au nord , il est très- dispersé dans le centre de l'Europe , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , en Suède , en Finlande , en Laponie, où il habite, selon Wahlenberg, les lieux sablonneux et humides , principalement sur le bord des rivières de toute la région sylvatique. Il est rare , mais abondant quand on le MAUSJLÉACÉES. 315 rencontre. 11 vit aussi en Angleterre, en Irlande et aux Feroë. — A l'occident, il croît aux Etats-Unis, au lac Huron, au lac de l'Esclave, et de la baie d'Hudson à l'Océan occidental. — A l'orient, il existe en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, sur l'Olympe bithynique, dans les provinces du Caucase, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et du Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie : 35» \ Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 1 350 Occident , Amérique 135 O. ) Écart en longitude : Orient , Kamtschatka 170 E. ) 305° Carré d'expansion . 10675 FAMILLE DES MARSILEACEES. Ces plantes aquatiques , nageantes ou submergées , sem- blent plus voisines de certains genres que l'on trouve à l'état fossile, que des familles aujourd'hui vivantes sur la terre. Elles sont peu nombreuses et dispersées dans les eaux douces de tous les climats. Elles sont plus rares sur l'hémisphère occidental , et si peu répandues en Europe , que les flores les plus riches n'en renferment que 5 espèces, et qu'elles ne font que 1/1,082 de la végétation. Elles disparaissent presqu 'entièrement des pays froids et des montagnes. •^1<> MAKSILÉACÉES, G. Pli;.ui.ARiA, Lin. Il ne contient qu'une seule espèce. PiLULARiA GLOBULiFERA , Lin. — Cette petite plante ta- pisse d'un gazon fin et d'un vert gai le bord des mares et des étangs, les terrains inondés, les lieux humides. Sa tige est un véritable rhizome qui s'étend et trace sur la vase , où il est solidement fixé par des faisceaux de fibres radicales. Ses leuilles, qui naissent à côté de chaque faisceau de racines et réunies 3 ou 4 ensemble , sont très-menues, cyhndriques , filiformes et roulées en crosse dans leur jeunesse. A leur base, et tenant pour ainsi dire au rhizome, on remarque un globule sphérique , velu, d'un brun roussâtre et partagé en ï loges qui , lors de la maturité du fruit, contiennent des se- mences fines et globuleuses. — Elle fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente sur le choix du terrain et vit sur tous les limons, calcaires, sili- ceux ou argileux. Elle reste en plaine. Géographie. — Au sud , cette espèce ne dépasse pas la latitude de Bordeaux et de Bayonne. — Au nord , elle croît en France , en Allemagne , en Belgique , en Danemarck , en Gothie , dans la Norvège australe , en Angleterre et en Irlande où elle a aussi sa limite occidentale. - A l'orient , elle existe en Livonie , en Lithuanie et dans la Russie aus- trale sur les bords du Jaïk. Limites d'extension de Vespèce. Sud , France 430 \ Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 j 1 70 MARSII.EA. 317 Occident, Irlande. 10 O. | Ecart en longitude: Orient, Russie australe 48 E. i 58» Carré d'expansion 986 G. MARSirSA, Lin, Distribution géographique du genre. — Les Marsilea constituent un petit genre aquatique très-remarquable , dont les espèces flottantes habitent les eaux de l'Europe , de l'Asie , de l'Afrique et de la Nouvelle-Hollande. — 4 es- pèces sont européennes, du midi de la France, de l'Italie et de la Russie. — 3 sont asiatiques : du Malabar , de Co- romandel et du Volga. — 2, africaines , habitent l'une l'Egypte, l'autre la pointe australe. — Une dernière est citée à la Nouvelle-Hollande. Màrsilea QUADRiFOLiA , Lin. — Cetteespèce habite les marais et les étangs et vit souvent en sociétés nombreuses. Son rhizome est rampant et trace dans la vase. Les feuilles sont roulées en crosse quand elles commencent à se déve- lopper, puis des pétioles qui s'allongent rapidement, selon la profondeur de l'eau , amènent à la surface une fronde composée de 4 folioles opposées, lisses, vertes, arrondies au sommet , rétrécies à la base et exactement appliquées sur l'eau. Des pédoncules très-courts , situés à la base des feuilles, sur le rhizome, portent 1, 2 ou 3 capsules dures, ovales, quelquefois tronquées aux 2 extrémités, et divisées transversalement par des cloisons très-minces, formant autant de loges occupées par djs globules jaunâtres. — Elle fruc- tifie en juin et en juillet , et présente une variété terrestre, plus petite, moins développée, et qui persiste sur le sol lors- que les mares et les étangs ont été desséchés. 318 MARSILÉACÉES. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît sur tous les limons, siliceux , calcaires ou argileux , mais en plaine. Géographie. — Le Marsilea végète, au sud, dans les eaux des Canaries et de l'Algérie. — Au nord , il existe en Carniole et sur les bords du Rhin. — A l'occident, il reste aux Canaries. — A l'orient, il est mentionné en Autriche, en Sicile , en Géorgie et dans la Sibérie de l'Oural. — Cette plante est encore indiquée à l'île Maurice, aux îles Sand- wich , et dans plusieurs autres îles de la mer du Sud. Limites d'extension de V espèce. Sud , Canaries 30» ) Écart on latitude : Nord , Allemagne 48 \ 18» Occident , Canaries 18 0.| Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 78° Carré d'expansion. 1404 G. ISOETES , Lin. On en connaît 7 espèces : 1 de Coromandel et 6 de l'Eu- rope australe, dont 1 s'avance dans l'Europe centrale. IsoETES LACDSTRis , Lin. — Il forme de petites touffes isolées, qui parfois se réunissent et s'étendent comme de pe- tites prairies submergées dans le fond des lacs dont les eaux sont froides. Le rhizome consiste en un tubercule fixé dans la vase par de nombreuses fibres radicales, et qui émet, à sa partie supérieure , des feuilles toutes radicales , étroites , articulées , et rétrécies au sommet qui se termine en pointe. La fructification naît à la base de la feuille , dans laquelle ISOETES. 319 elle est même enfermée. Elle consiste en petits sacs ou cap- sules dont les unes , celles des feuilles extérieures, contien- nent des globules blancs, sphériques, un peu chagrinés; les autres renferment une poussière blanche, assez abondante, qui a fait considérer ïlsoetes comme monoïque. — Il fruc- tifie en juillet et en août. Aature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que dans les eaux pures des lacs des montagnes, entre 1,000 et 1,500™, sur fonds volcanique et siliceux. Géographie. — Au sud , il ne dépasse pas les Pyrénées. — Au nord , on le trouve en Allemagne , en Bavière , en Angleterre , en Irlande , aux Feroë , en Islande , en Dane- marck, en Gothie , en Norvège, en Suède , en Finlande et dans la Laponie méridionale. On l'y trouve, dit Wahlen- berg, sous l'eau des rivières tranquilles et des lacs de la La- ponie sylvatique inférieure. Dans les eaux profondes de cer- tains lacs de cette contrée , ses feuilles se développent et s'al- longent au point de changer complètement l'aspect de la plante. — A l'occident, nous avons cité l'Islande: Hooker y ajoute le Saskatchawan^dans l'Amérique septentrionale. -— A l'orient, ïlsoetes végète en Suisse, à Saint-Péters- bourg et dans la Sibérie de l'Oural. 'o Limites d'extension de F espèce. Sud , Pyrénées 43° ) Ecart en latitude Nord, Laponie 67 i 24® Occident , Amérique 120 O. i Écart en longitude Orient, Sibérie de l'Oural .... 65 E. | 185<' Carré d'expansion 4440 320 LVCOPODIACÉES. FAMILLE DES LYCOPODIACEES. Ces plantes élégantes , semblables à de grandes mousses sarmenteuses, vivent sur la terre, sur le tronc des vieux ar- bres et quelquefois sur les rochers. Elles sonttrès-dispersées sur le globe , mais elles abondent surtout dans les régions tropicales et sont par conséquent peu nombreuses en Eu- rope. Les flores les plus riches et les plus étendues n'en ren- ferment que 9 espèces , et la proportion pour l'Europe en- tière n'est que de 1/973. — Elles habitent de préférence les parties froides de la zone tempérée, ou bien elles se réfu- gient sur les montagnes , pourvu que celles-ci ne soient pas trop élevées. Elles ne gagnent pas en proportion dans le sens des longitudes et ne présentent rien de particuher dans les îles. G. iiVCOPODiuni , Lin. Distribution géographique du genre. — Les lycopodes sont nombreux et rappellent des formes élégantes de l'an- cien monde , d'une époque pendant laquelle , en société des Equisetum et de nombreuses fougères, ils atteignaient d'é- normes proportions et contribuaient pour une large part à la beauté des scènes que la terre déployait en l'absence de l'homme. Quoique réduits dans leurs dimensions, les lyco- podes sont encore élégants : on en connaît 150 espèces, inégalement distribuées sur la terre. — Un centre princi- pal est en Afrique : 35 y croissent , et sur ce nombre 25 ont été trouvées sur l'île de Mascareigne, 2 à Madagascar, LYCOPODIUM. 3i2l i a Sainte-Hélène , les autres dans la Guinée et au cap de Bonne-Espérance. La réunion de ces nombreuses espèces sur un point aussi circonscrit que l'île de Mascareigne , est un des faits les plus curieux de la géographie botanique. — L'Amérique en possède aussi un grand nombre , 28 à 30 pour la partie sud seulement. Ils sont presque tous des mon- tagnes du Pérou et du Brésil , et quelques-uns vivent aux Malouines et au détroit de Magellan. — 28 habitent la moitié septentrionale du nouveau monde , préférant les îles de la zone torride à la vaste étendue des terres du nord. 12 à 15 sont des Antilles, 4 de la Nouvelle-Grenade, 2 ou 3 du Mexique , les autres de la Pensylvanie , de la Caroline, de la Virginie et du Canada. — On cite dans l'Océanie 25 Lycopodiiim , dont les centres princfpaux sont aux Philippines , à la terre de Diémen et à la Nouvelle-Hol- lande ; les autres aux îles Sandwich , aux îles de la Société , à Java , aux Moluques et aux Mariannes. Il reste proba- blement un grand nombre d'espèces à découvrir dans ces îles de l'Océan austral. — L'Asie a aussi 20 à 25 espèces de ce genre , et la moitié occupe les Indes orientales et le Népaul ; l'autre moitié est très-dispersée : à Ceyian , au Japon , en Sibérie, en Arabie et au Kamtschatka. — Enfin l'Europe en offre seulement 10, qui sont des plantes des montagnes, du centre, du nord, et rarement de sa partie australe. Lycopodicm Selago, Lin. — Il forme de jolis petits buissons sur les rochers , sur les pelouses, dans les bruyères humides et quelquefois même au pied des sapins et sur leurs troncs. Il estvivace. Sa tige est dressée, raide , rameuse, épaisse, cylindrique, à rameaux serrés, et arrivant ordinai- rement à la même hauteur. Les feuilles sont très-nombreu- IX 21 322 LYCOPODIACÉES. ses , fermes , lancéolées , pointues et régulièrement imbri- quées. Les sporanges sont axillaires et occupent à peu près toute la longueur de l'épi. — Il fructifie en juillet et en août , mais il offre une variété stérile dont les tiges sont longues et presque rampantes, les feuilles plus ouvertes et distantes. Elle ressemble au L. annotinum, et croît dans les bois humides et ombragés. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et détritiques des montagnes. Il croît en Bretagne à une faible altitude et atteint 1 ,800"" en Auvergne. Wahlen- berglecite sur les Alpes les plus hautes. Lessing l'indique aux Loffoden entre 200 et 650™. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 2,800 et 3,100'". Géographie.*' — Au sud , il habite les Pyrénées, le nord de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , il vit dis- séminé dans toute l'Europe , môme en Laponie, en Angle- terre, en Irlande en Islande, dans tous les archipels et au Spitzberg. — A l'occident, il se trouve dans l'Amérique, à Terre-Neuve , au Groenland, de la baie d'Hudson aux mon- tagnes Rocheuses et jusqu'aux rivages et aux îles les plus arctiques de l'Amérique du nord , au Labrador, près des sources de la Colombie. — A l'orient , il végète en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, dans toutes les Russies , dans toutes les Sibéries , dans le pays des Tschukhis , aux îles Aléoutiennes et dans l'Amé- rique russe. — On cite une variété saururoides aux Maloui- ^les et à la terre de Kerguelen. Limites d' extension de V espèce. Sud , Italie 40° / Écart en latitude . Nord , Spitzberg ....,,, 80 ^ 40" LYCOPODIUM. 323 ^ ., , ,n é o«A 1 Ecart en longitude : Occident et Orient doO ^^^^ ) 3600 Carré d'expansion 14400 Lycopodium inundatum, Lin. — Il forme, sur la vase des marais et dans les lieux tourbeux, de petites sociétés qui se mêlent aux Drosera, au Narthecium ossifragum, etc. Mais ses groupes sont ordinairement distincts et composés de tiges rampantes , rameuses , feuillées , qui émettent çà et là des fibres allongées qui s'enfoncent dans le sol, tandis q.ue des rameaux fructifères, très-courts et un peu renflés au som- met , se redressent et sont garnis de feuilles étroites, lancéo- lées , pointues , d'un vert jaunâtre, à l'aisselle desquelles se trouvent les sporanges. Ces feuilles sont droites , tandis que celles des rameaux rampants et stériles sont constamment courbées. — Il fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains siliceux, détritiques et tourbeux des plaines et des monta- gnes peu élevées. Nous l'avons trouvé en abondance en Au- vergne à 700"^, sur les plateaux de gneiss et de micaschiste situés entre Pontgibaud et Rochefort. Les petits cours d'eau y sont bordés de Sphagnum et de Drosera, et le L. inundatum forme sur leurs rives de petites forêts en mi- niature, tandis que le L. clavatum s'étend au milieu des bruyères et rampe sous les Agaricus colubrinus. Géographie . — Au sud , il reste dans les Pyrénées. — Au nord , il existe en Belgique , en Allemagne , en Bavière, en Danemarck , en Gothie, dans la Norvège et la Finlande australes, et il est seulement sporadique en Suède. Il croît aussi en Angleterre. — A l'occident , il est cité au Canada. — A l'orient, il végète en Suisse , dans le nord de l'Italie, 324 LVCOPODIACÉES. en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées 43" I Écart en latitude : /Vorrf , Saint-Pétersbourg 60 j 17» Occident , Canada 75 O. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne 39 E. J 114° Carré d'expansion 1938 LicopoDiUM ALPiNUM, Lin. — Il habite les bois et se présente en touffes rampantes, dont la souche , dure et pres- que ligneuse, émet des rameaux disposés en éventail ou en faisceaux, chargés de feuilles courtes, lancéolées, poin- tues , très-serrées et imbriquées sur 4 rangs. Les épis fruc- tifères sont grêles et courts, et terminent les rameaux fer- tiles. — II fructifie en aoiîtet en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains si- liceux et détritiques des montagnes. Wahlenberg l'indique en Suisse, dans les lieux élevés très-secs, au-dessus de la limite supérieure de VAbies excelsa, jusqu'aux neiges éternelles. Ledebour le cite à 1,000'° dans la Sibérie de l'Oural. Géo^rap^iV. — Ilestraresur le plateau central, et s'arrête, au sud, dansles Pyrénées. — Au nord, il croît dans les Vosges, au Hartz et dans les montagnes de la Scandinavie, jus- que dans la région subalpine de toutes les Laponies , aux Loffoden à 195™ (Lessing), en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il existe au Groenland , à Terre-Neuve , dans les parties élevées des montagnes Rocheuses. — A l'orient, on le trouve en Suisse, LYCOFODILM. 325 en Autriche , dans le nord de l'Italie , dans la Russie arcti- que , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , au Karatschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées ^^'^ ) Ecart en latitude : Nord , Laponie 70 j 27° Occident , Amérique 130 O. ) Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. j 310« Carré d'expansion 8370 Lycopodilm clavatum, Lin. — Ce lycopode contribue, par son abondance et surtout par sa tendance à former de grands cercles concentriques , à la décoration des bruyères , des pelouses et des forêts oii il se développe. C'est le plus ^rand de nos lycopodes indigènes. Sa tige est très-longue , rampante , rameuse et fixée par des radicelles solides et al- longées. Ses feuilles sont dures , linéaires , terminées par une soie blanche , d'un vert jaunâtre , et très-rapprochées. De longs pédoncules, privés de feuilles mais écailleux , se dressent à l'extrémité des rameaux , se bifurquent au som- .met, et portent 2 épis fructifères élargis en massue , d'un blanc jaunâtre, et composés d'un grand nombre de sporanges réunies. — Il fructifie en aoîjt et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siljceux , primitifs, volcaniques et détritiques. Il vit en plaine et sur les montagnes, atteignant en Auvergne 1,700'". Il monte aussi très-haut dans les Alpes. Géographie. — Au sud , il est dans les Pyrénées , dans le nord de l'Espagne cl en Sicile. — Au nord il est plus répandu et se trouve dispersé dans toute l'Europe centrale , 326 LYCOPODIACÉES. dans toute la Scandinavie y compris la Laponie jusqu'à Ham- merfest, en Angleterre , en Irlande, aux Orcades , aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il croît à Terre-Neuve, au Canada , au Saskatchawan , dans l'intérieur de la Co- lombie , sur les montagnes Rocheuses et dans le nord-ouest de l'Amérique. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , du Baïkal et dans les îles Aléoutiennes. — Il est assez répandu aussi à la pointe australe de l'Amérique , au détroit de Magellan , aux Malouines, à la terre de Kerguelen , au port Famine et aux îles de lord Auckland et Campbell. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile 38" "i Ecart en latitude . Nord, Laponie 70 i ;:52« Occident , Amérique 135 O. ) Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. ^ 315» Carré d'expansion 10080 G. SEi.AGiNi:x.i.A , Spring. La géographie de ce genre est comprise dans celle du G. Lycopodium. Selaginella spiNULOSA , Al. Braun. — Cette plante dé- licate forme de petits groupes sur les rochers humides, et quelquefois dans les marais. Elle est très-petite , munie de souches rampantes, qui émettent des rameaux simples, re- dressés et feuilles. Ses feuilles sont éparses , imbriquées, lancéolées, ciliées sur les bords. Les sporanges, réunies à. SELAGINELLA. 327 l'aisselle des feuilles supérieures, forment un épi simple et ter- minal ; celles de la base s'ouvrent en 4 valves et leur struc- ture est différente de celle que présentent les sporanges du sommet. — Il fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains siliceux et détritiques des plaines et des montagnes. Wah- lenberg le cite dans tous les lieux subalpins ; commun au- dessus de la limite du hêtre et dans toutes les Alpes jusqu'aux neiges éternelles. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en Allemagne , dans toute la Scandinavie jusqu'au cap Nord. Il est aussi en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels. — A l'occident , il végète aussi au Groenland, à Terre-Neuve, au Canada , au Saskatchawan. — A l'orient, il habite la Suisse , la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, les Russies arctique, septentrionale et moyenne, les Sibéries de l'Oural et du Baïkal et les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40" ) Ecart en latitude ; Nord, Cap Nord 71 ] 31« Occident, Amérique. 7.5 O. ) Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. ) 255° Carré d'expansion 7905 328 FOUGÈRES. FAMILLE DES FOUGERES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. ISigritie. 0« à lO» IS^O. à 5» E. » Abyssiuie 10 à 16 32 E. à 41 E. » Algérie 33 à 30 5 O. à 6 E. 1 Uoy.de Grenade... 36 à 37 5 0. à 8 O. 1 Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 Portugal... 37 à 42 9 O. à 11 O. 1 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1 Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1 Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1 Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1 Russie septentrie... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 Europe entière ^ » 87 77 75 80 93 114 106 62 85 139 82 50 33 66 47 56 46 38 36 41 45 31 137 PROPOUTIONS KELATIVES. 329 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens . des longitudes. Latitude. Irlande 51° à 55° Angleterre 50 à 58 Allemagne 45 à 55 Russie moyenne... 50 à 60 Sibérie de l'Oural. 44 a 67 Sibérie altaïque. . . 44 à 67 Sibérie du Baïcal. . 49 à 67 Dahurie 50 à 55 Sibérie orientale... 56 à 67 Sibérie arctique.. . 67 à 78 Kamtscbatka 46 à 67 Pays des Tschukhis. » » lies de l'Océan or^'. 51 à 67 Amérique russe. . . 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy. deGr''% rég. alp. et niv. 36° à 37° Roy.deGrenade, rég. niv. . 36 à 37 Pyrénées 42 à 43 Pyrénées élevées 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères. . . » Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central , sommets. . 44 à 47 Alpes 45 à 46 Alpes élevées 45 à 46 Lougitude. 7«0. à 13° 0. 1 29 1 0. à 7 0. 1 33 2 E. à 14 E. 1 82 17 E. à 58 E. 1 : 66 55 E. à 74 E. 1 55 66 E. à 97 E. 1 119 93 E. à 116 E. 1 63 110 E. à 119 E. 1 72 111 E. àl63 E. 1 88 60 E. à 161 E. 0 0 148 E. à 170 E. 1 27 155 E. à 175 0. 0 0 170 E. à 130 0. 1 31 170 0 à 130 E. 1 ■ 98 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 44 2500 à 3500 1 24 500 à 2700 1 57 1500 à 2700 1 106 » 1 18 500 à 1900 1 45 1500 à 1900 1 : 34 500 à 2700 1 61 1500 à 2700 1 .116 330 lOUGÈUES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap- Vert 12«à 14° 24«0. à 27°0. 1 :24 Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 28 Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 O. 1 : 22 Orcades 59 5 O. à 0 O. 1 : 28 Shetland 60 à 61 3 O. à 4 O. 1 : 25 Feroë 62 9 0. 1:29 Islande, 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 : 29 Mageroë 71 24 E. 0. 0 Spitzberg , . 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0 lie Melville 76 114 O. 0: 0 lie J. Fernandez 33 à 40 S. 76 0. 1: 4 Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. 171 O. à 176 0.1: 6 Malouines , . . 52 S. 59 O. à 65 O. 1 : 21 La variété, l'élégance, la délicatesse du feuillage, et quelquefois la majesté des formes , sont les attributs de la belle famille des Fougères. Leurs espèces , très-nombreuses aujourd'hui sur la terre , avaient pris possession du sol dès les époques géologiques les plus anciennes. Des forêts com- posées d'espèces sociales, accompagnées de grands Equise- ium, de gigantesques Lycopodiacées et de quelques autres formes complètement éteintes,ornaient alors les archipels dont les flots de l'Océan venaient battre les rivages. Plusieurs de ces plantes , semblables à des palmiers, s'élevaient comme eux sur des stipes élancés, dont les frondes étendues et finement découpées constituaient les brillantes couronnes. D'autres Fougères couvraient de leur feuillage les troncs élevés de ces espèces arborescentes , s'enroulaient autour de leur ccorce , se suspendaient en guirlandes au\ pétioles de leurs PROPORTIONS RELATIVES. 331 feuilles, tandis que d'autres encore, développées sur le sol humide de la forêt, vivaient sous son ténébreux ombrage. — Si de nos jours les Fougères ne dominent plus exclusi- vement sur la terre , ces scènes de l'ancien monde se retrou- vent encore dans les parties chaudes du globe. La zone tor- ride a ses Fougères arborescentes qui luttent de majesté avec les palmiers et les arbres dicotylédones ; les espèces parasites et grimpantes existent encore dans les forêts vierges ; elles se mêlent aux Orchidées , dont elles semblent emprunter les fleurs dans le pêle-mêle de cette végétation tropicale qui est la gloire de la terre. C'est dire assez que c'est seulement sous cette zone privilégiée que les Fougères montrent leur nombre et leur puissance. C'est dans les îles situées sous ces beaux climats, échauffées par une atmosphère humide , abritées par de plus grands végétaux du soleil qui brûlerait leur feuillage et du vent qui briserait leurs tissus , que ces plantes montrent comme autrefois leur variété et leur magnificence. Toutes les parties du monde ont leurs Fougères , mais la zone équatoriale est plus riche que les autres. Dans plusieurs îles de l'Océanie la proportion est de 1/5 et même 1/4. A l'île de Norfolk, par 29° I. S. , la proportion arrive même à 1/3. Les Fougères acquièrent en- core une grande prédominance dans les îles africaines situées sous la zone torride, à Maurice, à Mascareigne , à Sainte- Hélène. A Amboine elles font 1/10, à Sidney 1/11 , au Chili 1/15. En général, les plantes équinoxiales, parmi les- quelles se trouvent les Fougères arborescentes , s'avancent plus loin vers le sud que vers le nord. Dans cette dernière direction , les Fougères en arbre dépassent à peine le tro- pique du Cancer, et s'arrêtent dans la Caroline vers le 37*' degré. Dans l'hémisphère sud , ces plantes vont jus- qu'au 46", c'est-à-dire sous un parallèle correspondant à 332 FOUGÈRES. Lyon et à Clermont. Ces Fougères tropicales ont une aire d'expansion peu étendue; plusieurs d'entr'elles appartien- nent spécialement à une île ou tout au plus à un archipel , tandis que dans les régions du nord , il n'est pas rare de rencontrer des espèces qui appartiennent en même temps à l'Europe, à l'Asie et à l'Amérique. — Cette diffusion des espèces septentrionales a pour résultat d'augmenter la proportion relative des Fougères d'une contrée, tout en en diminuant le nombre absolu. Ainsi , en Europe, nous voyons le royaume de Grenade , la Sicile , le Portugal , le royaume deNaples, la Russie méridionale, offrir seulement de 1/75 à 1/139 , tandis que la Gothie , la Suède , la Laponie nous donnent 1/46 à 1/31. Il y a , malgré ces chiffres, diminu- tion évidente des Fougères dans les zones tempérées, quand on les compare à la zone tropicale , puis augmentation sen- sible dans le nombre des espèces et surtout dans le nombre des individus, dans les régions polaires, à l'extrémité de la Norvège et près des rivages de la mer Glaciale , où certaines espèces sont si communes qu'elles cachent le sol sous leur multitude. Nous ne sommes pas parfaitement fixé sur les différences (|ui existent dans les proportions relatives , dans le sens des longitudes. L'Irlande et l'Angleterre paraissent plus riches, ce qui tient à leur position insulaire. Les Sibéries en offrent un plus petit nombre , puis le Kamtschatka nous présente une nouvelle augmentation , ainsi que les îles de l'Océan oriental. Mais ce qui est plus décisif en faveur de l'augmen- tation de nombre dans le Nouveau-Monde, ce sont les chiffres comparés de l'Europe entière et de l'Amérique du nord, c'est-à-dire 1/137 pour l'Europe, 1/33 pour l'Amérique. Les montagnes sont favorables aux Fougères tant qu'elles ne sont pas élevées , comme le montre notre 3" tableau , cl BOTKYf.HlUM . 333 si elles occupent une latitude assez basse. Ainsi nous voyons ces plantes plus nombreuses , ou plutôt leur proportion plus grande dans la zone supérieure du royaume de Grenade et sur les sommets élevés du plateau central , et nous trou- vons l'inverse pour les Alpes et pour les Pyrénées élevées. Il y a quelques exceptions à cette règle. M. de Humboldt cite des Fougères alpines montant sur les hauts plateaux d'où s'élève le volcan d'Antisana et sur les lianes du Rucupichin- cha jusqu'à la hauteur de 4,200 mètres. Il a vu des Fougères herbacées sur les trachytes porphyroïdes du Chimborazo jus- qu'à l'élévation prodigieuse de 4,600 mètres. Mais ces plantes sont rares à cette élévation, où elles ne trouvent plus assez d'humidité. Leur plus grande abondance est dans les zones tempérées et presque froides , entre les altitudes do 600 et 2,400 mètres. Quant aui îles, notre 4*^ tableau confirme ce que nous savions déjà , que les Fougères sont toujours relativement plus abondantes que sur les continents voisins , non-seule- ment parce qu'elles y trouvent leurs meilleures conditions d'existence, mais encore parce que leur faible étendue tend à élever ce chiffre proportionnel. G. BOTiiTCHIUM , SwarlZ. Dislribiition géographique du genre. — Parmi les 13 es- pèces qui le composent 7 sont européennes, mais peut-être quelques-unes d'entr 'elles ne sont-elles que des variétés re- marquables. — 4, américaines, se trouvent aux Antilles el aux Etats-Unis. — 1, asiatique, vit au Japon. — On en trouve une espèce à la Nouvelle-lTollande. BoTUYCuiriw LUNARiA , Swartz. — Cette petite fougère 334 FOUGÈRES. habite les pelouses herbeuses des montagnes, où elle vit solitaire, dispersée et souvent très-difficile à apercevoir à cause du développement des Graminées qui l'entourent. Sa racine est formée par un faisceau de fibres solides qui émet une tige grêle , cylindrique , simple , munie dans sa partie moyenne d'une fronde glabre , un peu charnue , composée d'un nombre variable de pinnules arrondies et légèrement échancrées en croissant. Au-dessus de la fronde , naît la grappe fructifère , très-distincte de la fronde et souvent ra- meuse. Les sporanges y sont disposées sur 2 rangs qui re- présentent exactement les pinnules d'une feuille avortée. — Selon M. Jos. Angstrœm, cette plante produit chaque an- née, dans des circonstances favorables, une fronde plus dé- veloppée et plus divisée. Si la fronde épanouie présente 4 pinnules , outre le lobe terminal, on trouve que la fronde du bouton destinée à se développer l'année suivante, en offre 5. Enfin , si quelquefois un individu est pourvu à la fois de 2 ou plus rarement de 3 frondes stériles , il n'y en a jamais qu'une qui soit le produit de l'année. Les autres résultent d'une végétation antérieure. — Elle fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — AUilude. — Cette Fougère recherche les terrains siliceux et détritiques des plaines et des monta- gnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1 ,700™. Wah- lenberg ne la cite que dans la région subalpine et dans les Alpes inférieures de la Suisse. Tenore l'indique en Italie entre 1,200 et 1,600™. Ramond l'a trouvée dans les Pyré- nées sur le sommet inférieur du pic du Midi, et au-dessous du sommet supérieur. M. Martins l'a vue à 415™ à Vinde- roë, l'une des Feroë. Ledebour la mentionne dans le Cau- case entre 2,100 et 2,800™. Géographie. — Au sud , elle vit en Espagne , dans le KOTKYCIIIIJM. 335 midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , elle est dissémi- née en Allemagne , en Bavière , en Scandinavie, aux îles Loffoden, en Laponie, dans les lieux maritimes et inferai- pins du Nordiand, et auFinmarck. La plupart des Fougères , dit Wahlenberg, habitent, en Laponie, le versant norvé- gien, et surtout les lieux sauvages, les vallées étroites mais exposées au midi ; très-peu vivent sur hîs Alpes élevées. Elle se trouve encore en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archipels , à l'exception des Hébrides. — A l'occident, elle vit au Groenland , à Terre-Neuve, dans le Saskatchawan. — A l'orient , elle est en Suisse , en Dalma- tie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les Uussies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale, en Dahurie, au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38° | Ecart en latitude : Nord, Laponie 68 j 30" Occident, Amérique 75 O. ^ Ecart en longitude : On'en^, Aléoutiennes 180 E.) 255« Carré d'expansion 7650 BoTRYcmuM 1ÎUT.EF0LIUM , Al. Brauu. — Il vit dans les mêmes conditions que le précédent, mais il est beaucoup plus rare. Il a le même aspect et se distingue à sa fronde dont les segments sont ovales , oblongs et découpés , à lo- bes plus ou moins crénelés. — Il fructifie en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes peu élevées. Géographie, — Au sud , les Pyrénées. — Au nord, les 336 FOUGÈRES. Vosges, l'Allemagne, la Bohême, le Danemarck , la Go- thic , la Norvège el la Laponie australes. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, il existe en Autriche , dans la Russie moyenne, dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkalet aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées 43° ) Écart en latitude : Nord, Laponie 66 ^ 23" Occident , France 0 | Écart en longitude : Omn^ Aléoutiennes 180 E.l 180° Carré d'expansion 4140 G. OFHXOGXiOSSUM , Lin. Distribution géographique du genre. — 11 à 12 es- pèces connues sont partagées entre l'Europe, l'Afrique, l'Amérique et la Nouvelle-Hollande. — 5, africaines, habi- tent le cap et l'île Ma scareigne. — 3, américaines, sont des Antilles et de la CaroHne. — 2 sont européennes, du Portu- gal et du centre. — 1 existe à la Nouvelle-Hollande. Ophioglossum vulgatcm , Lin. — Cette curieuse es- pèce vit disséminée dans les prairies humides , dans les lieux découverts. Sa racine est composée d'un faisceau de fibres fixées à de longs rhizomes qu'il est très-difficile d'ex- traire des racines de Graminées au milieu desquelles elle végète. Sa tige est simple, droite , et porte une seule feuille lancéolée , amplexicaule , très-entière , très-glabre , sans nervure et non roulée en crosse dans sa jeunesse. Sa tige se prolonge en une seconde feuille , plus longue , plus étroite OSMCNDA. 337 et transformée en un épi fructifère , comprimé, et formé à sa partie supérieure de 2 rangées de capsules ovales, bival- ves, sans tégument et sans anneau élastique. — Elle fruc- tifie en juin et en juillet. Nature du soL — Altitude. — Nous la trouvons sur les sols calcaires ou basaltiques des plaines et des monta- gnes , jusqu'à 800™. Walîlenberg l'indique en Suisse , dans les prés humides, jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Au sud , elle habite la Franc-e, les Py- rénées , le nord de l'Espagne , le midi de l'Italie et la Si- cile. — ■ Au nord , elle est disséminée dans toute l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , dans la Suède , la Finlande et la Laponie australes , en Angleterre , en Irlande, en Islande, aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, elle reste en Islande. — A l'orient, elle est en Suisse , en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Tauride, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, movenne et aus- trale, dans la Sibérie de l'Oural et dans l'île d'Unalaska. Peut-être cette espèce a-t-elle échappé aux voyageurs dans {'espace considérable qui sépare ces deux dernières habita- tions. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Sicile 38" ) Écart en latitude : A^ord, Laponie., 68 i 30° Occident , Islande 25 0. ) Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. \ 205° Carré d'expansion 6150 G. OSMUNDA , Swarlz. Ce petit genre contient 6 espèces. — i, américaines, ha- 338 FOUGERES. bitent les Etats-Unis. — 1 , africaine, existe à l'île Masca- reigne. — La dernière occupe le midi et le centre de l'Europe. OsMUNDA REGALis, Lin. — Cette belle Fougère est un de ces types qui rappellent dans nos climats l'élégance des espèces exotiques. Elle vit en société dans les lieux humides, le long des ruisseaux , dans les clairières des bois. Ses rhi- zomes sont traçants et rameux , ses frondes sont grandes , dressées , 2 fois ailées , à pinnules opposées , oblongues , lancéolées, sessiles et marquées d'une nervure médiane qui donne naissance à une multitude de nervures secondaires. La fructification déforme tellement les feuilles supérieures qu'elles deviennent très-étroites et se transforment en grap- pes d'un roux pâle , composées d'une multitude de capsules pédicellées, sans tégument, et qui s'ouvrent en 2 valves. — Elle fructifie en mai et en juin. Nature du sol. — AUilude. — L'osmonde recherche les terrains siliceux et aquatiques , mais elle s'élève peu sur les montagnes. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , elle vit dans l'Europe centrale, enDanemarck, en Gothie, et elle devient spora- dique en Suède. Elle est en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides et aux Shetland. — A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie , en Sicile , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase , eu Géorgie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35» \ Ecart en latitude : iVord , Angleterre 61 i 26» GRAMMITIS. 330 Occident, Portugal 10 O. \ Ecart en longitude : Orient , Géorgie 47 E. j 57® €arré d'expansion 1482 G. GBAMMITIS, Swat'lZ. Distribution géographique du genre. — Les espèces délicates de ce genre , qui ont été souvent transposées dans les classifications , sont au nombre de 13 à 14. — 3 d'en- tr'elles habitent, en Afrique, l'île Mascareigne. — 4, américaines , se trouvent : 3 à la Jamaïque , 1 au détroit de Magellan. — 3, de l'Océanie, font partie des flores de la Nouvelle-Hollande, de la terre de Diémen et des îles Sandwich. Grammitis lepto?hylla , Swartz. — Petite Fougère réunie en groupes au pied des rochers et des murailles, où elle montre de bonne heure ses frondes d'un vert jaunâtre et profondément divisées. Sa racine est brune et fibreuse ; ses frondes sont portées sur des pétioles bruns ou pourprés, luisants , qui en traversent le limbe entier. Celui-ci est par- tagé en un grand nombre de folioles demi-transparentes , arrondies et divisées en plusieurs lobes qui souvent sont en- core digités. Les capsules naissent en lignes oblongues sur les nervures qui traversent les folioles; elles s'étendent beaucoup et finissent par couvrir la feuille sans la déformer. Ces capsules sont nues, mais entourées d'un anneau élas- tique. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et recherche seulement les terrains rocailleux de la plaine. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , l'Algé- rie, les Canaries. — Au nord, la France à Brest. — A l'occi- 340 FOUGÈRES. dent, le Portugal. — A l'orient , la Corse, la Sardaigne , l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Grèce et l'île de Crète. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude : Nord, Brest 48 ) 18" Occident, Canaries 18 O. ] Ecart en longitude : Onew^ lie de Crète 23 E.^ 41*' Carré d'expansion 738 G. CETERACH, C. Bauhin. La géographie de ce genre a été comprise dans celle des Grammitis. Ceterach officinarum, C. Bauhin. — Il croît sur les rochers et sur les vieilles murailles , où il se fixe solidement par un rhizome presque ligneux et garni de fibres allongées^ Ses frondes forment une jolie rosette étalée , composée de feuilles pinnatifides, à lobes alternes et arrondis , d'un vert foncé en dessus, et couvertes en dessous de lamelles rousses et ferrugineuses qui paraissent dorées. Les capsules sont dispo- sées en groupes allongés qui s'étendent ensuite de manière à couvrir le disque de la feuille, et qui n'ont d'autres téguments que les écailles dont nous venons de parler. — Il fructifie en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et n'habite les montagnes que dans les pays chauds. M. Cosson le cite en Algérie sur le sommet de la montagne de Sidi- JVIeid. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , l'AIgé- POLYPODIUM. 341 rie , les Canaries. — Au nord , l'Europe centrale , l'An- gleterre et l'Irlande. — A l'occident, le Portugal et les Ca- naries. — A l'orient , il croît en Suisse , en Italie , en Sicile, aux Baléares, en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géor- gie, au mont Liban , dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Canaries 30" j Ecart en latitude : iVorrf, Angleterre 57 ' '27» Occident , Canaries 18 O. | Ecart en longitude : 0^>n^ Sibérie de rOural 70 E.j 88° Carré d'expansion 237(i G. POLYPODIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre, malgré plusieurs coupures et malgré la séparation d'un cer- tain nombre de ses espèces, en renferme encore près de 250. Il est surtout américain , car 100 espèces environ se trouvent dans l'Amérique septentrionale , mais elles sont presque toutes confinées aux Antilles , à la Nouvelle-Gre- nade , à la Guyane, au Mexique , et c'est à peine si 5 à 6 espèces sortent de la zone équatoriale pour entrer dans la Californie, aux Etats-Unis et au Canada. — L'Amérique méridionale a au moins 70 Polypodium , dont 50 du Brésil, 12 du Pérou , et le reste du Chili et de Monte-Video. — L'Océanie est assez riche en ce genre; 30 espèces y sont dispersées : à Java , à Manille, aux îles Marianncs, à la Nouvcll ^Hollande, aux Sandwich , aux îles de la Société , à 342 FOUGÈRES. la terre de Diémen et à la Nouvelle-Zélande. — Les espèces asiatiques , au nombre de 25 , ont pour centre principal le Népaul , qui en a la moitié , puis les Indes orientales , le Ja- pon , la Chine et la Cochinchine , et même le Kamtschatka. — 20 à 25 se trouvent en Afrique : 15 à l'île Mascareigne, si fertile en Fougères et en Lycopodiacées , 3 au cap de Bonne-Espérance , 2 à Madagascar , 1 dans la Guinée. — L'Europe, très-mal partagée, comme cela lui arrive ordi- nairement, a tout au plus 5 Polypodiiim , dont 1 appar- tient au monde entier et les autres à sa partie moyenne et à sa partie australe. PoLYPODiUM vuLGARE, Lin. — Il décore en hiver les rochers et les troncs d'arbres que la verdure a abandonnés. 11 y vit en société et couvre de son feuillage des lieux qui sans lui resteraient longtemps stériles. Ses rhizomes char- nus, rameux, tubercules, s'enfoncent dans les moindres fis- sures , ou bien ils tracent sous des coussins de mousse et émettent presque continuellement de leur partie antérieure, de jolies frondes d'un beau vert , profondément incisées en pinnules coniluentes dont la longueur diminue progressive- ment jusqu'au sommet de la fronde. Les capsules , d'un beau jaune, mais absolument nues, entourées d'un anneau élas- tique , sont disposées en paquets arrondis sur le dos des feuilles et en communication directe avec des fibres entou- rées de gaines brunes qui partent du rhizome. — Il fructifie en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les ro- chers et sur tous les arbres pourvu qu'il y trouve un peu d'humidité. Wahlenberg dit, pourtant, qu'il devient rare en Scandinavie dans les îles formées de terrain de transi- tion, telles que celles de Gothland et d'OEIand. — Il peut POLYPODIUM. 343 s'élever très-haut dans les montagnes. Ledebour le cite dans le Caucase jusqu'à 2,000™. Géographie. — Son aire est considérable. Au sud , il est en Espagne , en Algérie , à Madère , aux Canaries. — Au nord , il arrive dans la Laponie sur les pentes des mon- tagnes exposées au midi, sur les collines du Finmark occi- dental et du Nordiand septentrional. On le trouve aussi en Angleterre , en Irlande , en Islande et dans tous les archi- pels. — A l'occident , il existe en Portugal, au Groenland, à Terre-Neuve , au Canada , du Saskatchawan à la rivière de l'Esclave, dans le nord-ouest de l'Amérique , sur les ro- chers et sur les vieux troncs ; il est commun à l'embouchure de la rivière de la Colombie , et dans chacune de ces loca- lités il offre pour ainsi diie, selon Hooker, une variété distincte. — A l'orient, il se trouve dans toute l'Europe, dans le Caucase , la Géorgie , le Taliisch , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal , dans la Dahurie , au Kamtschatka et aux Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30*^ ) Écart en latitude ; Nord , Laponie 69 i 39" Occident et Orient 360 ^ ° I 360" Carré d'expansion 14040 PoLYPODiUM Phegopteris , Lin. — Il vit en société dans les lieux rocailleux et humides , au milieu des brous- sailles. Son rhizome est traçant ; ses frondes sont d'un beau vert , profondément découpées , à segments opposés , dé- croissant de la base au sommet , confluents à leur base , ob- 344 FOIGÈUES. tus et légèrement velus. Les sporanges sont réunies en pe- tits paquets nus, situés à l'extrémité des veinules, et dispo- sés en séries régulières sur les 2 bords de chaque seg- ment sans en atteindre l'extrémité. — Il fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux , primitifs et volcaniques des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à l^âOC". Géographie. — Au sud , il végète en France , dans le midi de l'Italie et en Grèce. — Au nord , il existe dans toute l'Europe, jusque dans la Laponie, où il est commun même dans le Nordiand , dans les lieux ombragés et ferti- les, au pied des montagnes. Il habite aussil'Angleterre ,. l'Irlande , l'Islande , les Shetland et les Feroë. — A l'occi- dent, il vit au Groenland, à Terre-Neuve, au Canada , au Saskatchawan , dans le nord-ouest de l'Amérique, à la ri- vière de Colombie. — A l'occident, il croît en Suisse, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie, dans les Russies arctique , septentrionale et moyenne , dans les Sibéries de l'Oural et du Baïkal , au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d^exiension de l'espèce^ Sud , Grèce 38° ^ Écart en latitude î iVor(/ , Laponie 69 j 31» Occident, Amérique 135 O.'i Écart en longitude: Orient , Aléoutiennes 180 E. ) 3t5« Carré d'expansion , , 9765 PoLYPODiUM DRioPTERis, Lin. — Plante d'uue délicatesse extrême qui recherche l'ombre épaisse des forêts , l'entrée POLYPODILM. 345 des grottes et le pied moussu des vieux arbres. Il étend sous la mousse ou dans le terrain des bois ses rhizomes tra- çants et rameux, et nous montre des frondes presque trian- gulaires, d'un vert tendre, bipinnées ou tripinnées, por- tées sur des pétioles verts, tendres, mais raffermis par des nœuds à la bifurcation de la fronde. Les groupes de sporan- ges sont petits , jaunes et régulièrement disposés sur le bord des pinnules. — 11 fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — AHitude. — Il croît sur les terrains siliceux et rocailleux des plaines et surtout des montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe , jusque dans la Laponie , oii on le trouve communément à la base des montagnes et dans les prés inféralpins de tout le Nordland et dans le Finmarck. Il végète aussi en Angleterre , en Irlande et en Islande , mais non dans les archipels. — A l'occident, il est à Terre- Neuve , au Canada , dans les montagnes Rocheuses, au lac de l'Ours et sur les bords des rapides de la rivière de Colombie. — A l'orient , il existe en Suisse , très-répandu dans les bois de sapins, en Dalmatie, en Croatie , en Hon- grie , dans les Carpathes , en Transylvanie , dans les Russies arctique , septentrionale et moyenne , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, en Dahurie, au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40« ^ Écart en latitude : iVorti, Laponie .,.. 69 ] 29° Occident , Amérique ] 25 0. ] Écart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E. j 315" Carré d'expansion 9135 346 FOUGÈRES. PoLYPODiUM CALCAREUM , Smith. — On le rencontre aussi en sociétés assez nombreuses sur les rochers , sur les pierres éboulées. Il ressemble beaucoup au précédent , dont il a été considéré comme une variété par plusieurs auteurs, et peut-être , en effet , est-il une forme particulière due à sa station différente. Il diffère du P. dryopteris en ce qu'il est plus raide, plus consistant, d'un faciès particuHer. Son rhizome est plus solide , plus épais ; ses frondes sont plus fermes, d'un vert moins pur, pubescentes ou glanduleuses, et ses paquets de sporanges sont plus serrés. — Il fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains calcaires , rocheux et rocailleux , et préfère la plaine aux montagnes. Il vit pourtant à 1,400™ sur le mont Ventoux. Géographie. — Au sud , il atteint seulement les Pyré- nées. — Au nord , il vit très-disséminé dans l'Europe cen- trale , jusque dans la Norvège australe , la Suède boréale et l'Angleterre où il trouve sa limite occidentale. — A l'orient, il existe en Suisse , en Autriche , en Dalmatie et en Li- thuanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Pyrénées 43° ) Écart en latitude : iVorrf, Suède 64 \ 21« Occident, Angleterre 7 0.| Écart en longitude: Orient, Lithuanie 30 E. ) 37* Carré d'expansion 777 G. AsvimiJMj'Swartz. Distribution géographique du genre. — Ce genre nom- breux renferme environ 170 espèces qui sont dispersées ASPIDIUM. 347 sur la terre entière. Leur centre principal est l'Amérique septentrionale , qui en nourrit près de 60 , et dont 40 appar- tiennent aux Antilles. Les autres sont de la Nouvelle-Gre- nade, de Cayenne, delà Californie et de la Pensylvanie. — Parmi les 14 espèces citées dans la partie sud du nouveau monde , 1 1 habitent le Brésil , 2 le Pérou , 1 le détroit de Magellan. — Les espèces africaines, au nombre de 30, sont principalement concentrées à l'île Mascareigne , où l'on en connaît 15 ; le Cap en possède 5 , les Canaries, 3 ; Ma- dère , 2, et la Guinée, 3. — 32 Aspidium, asiatiques, sont répartis : 15 au Népaul, 12 aux Indes orientales, 3 au Japon et 1 en Sibérie. — L'Océanie en compte au moins 20 espèces et doit en avoir davantage ; elles sont dis- séminées : à Java , aux Philippines, aux îles Mariannes, à la Nouvelle-Hollande, à la Nouvelle-Zélande, aux îles Sandwich, à la terre de Diémen et à la Nouvelle-Calédo- nie.— L'Europe a 19 Aspidium : de la Grèce, de l'Italie, de la France , de la Hongrie , des Alpes, de l'Allemagne et de la Russie. AspiDiUM ACULEATCM , Lin. — Il forme de petites touf- fes dans les bois ombragés et sur les pentes des ravins. Son rhizome est très-fort , écailleux , garni de fibres brunes , et émet au sommet quelques frondes assez grandes , persistan- tes, d'un vert foncé , et découpées en pinnules bordées de pointes fines en forme de cils ou de petites épines qui nais- sent à l'extrémité des dentelures de la fronde. Les sporan- ges sont disposées en 2 lignes régulières le long de la ner- vure médiane des pinnules ; leurs groupes sont arrondis et protégés par un tégument membraneux , orbiculaire , fixé seulement par le centre. — Il fructifie en juillet et en août. Na(ure du sol. — AUiludc. — Il végète sur les ter- 348 FOUGÈRES. rains siliceux , primitifs , volcaniques et détritiques des mon- tagnes. Nous le trouvons en Auvergne de 1,000 à 1,200™. Wahlenberg l'indique en Suisse dans les lieux cachés des montagnes, jusqu'à la limite supérieure du sapin. Tenorele cite dans le midi de l'Italie, au milieu des bois, de 800 à 1,200". M. Boissierl'avu à 2,000"" dans la région alpine du royaume de Grenade. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne et en Algérie. — Au nord, on le trouve en Allemagne, en Bavière , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il ne dépasse pas cette dernière contrée et les Asturies. — A l'orient, il croît en Suisse, en Italie, en Dalmalie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tur- quie , dans le Caucase , en Géorgie jusqu'à Lenkoran. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35» ) Ecart en latitude : Nord , Angleterre 57 i 22o Occident , Irlande 10 0. ^ Ecart en longitude : Orient, Lenkoran 47 E. j 57° Carré d'expansion 1254 G. FOLirSTZCBUM , Roth. Ses espèces ont été comprises dans la géographie du genre Aspidium. PoLYSTiCHmi Oreopteris , DC . — Cette Fougère croît en groupes sur les pentes rocailleuses des montagnes. Son rhizome est vigoureux et laisse sortir de son extrémité un groupe de frondes presque toutes fertiles , à pétiole court , P0LYSTICHC3I. 349 et découpées en segments linéaires , lancéolés , pointus , eux-mêmes découpés et -parsemés en dessous de glandes résineuses. Les sporanges sont très-rapprochées du bord de la fronde et forment 2 séries parallèles. — Ce Polystichum fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et rocailleux des montagnes et des coteaux. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées , dans le nord de l'Espagne et en Grèce. — Au nord , il arrive, disséminé çà et là, jusque dans la Laponie aus- trale , en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Shet- land. — A l'occident, il croît dans les Asturies. — A l'o- rient, il vit en Suisse, en Étrurie , en Croatie, en Hon- grie , en Transylvanie , en Turquie , en Lithuanie , en Vo- Ihynie et à Moscou. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 38° ^ Écart en latitude : iVbrrf, Laponie 65 j 27® Occident, Irlande 10 O. | Ecart en longitude : Orient , 3Ioscou 35 E. i 45° Carré d'expansion 1215 Polystichum Filix-mas, Roth. — Grande et belle es- pèce dont les groupes d'un beau vert décorent le sol de nos forêts. Ses gros rhizomes , d'un brun noir , portant les débris écailleux des anciennes feuilles , tracent et s'avan- cent dans le terreau qui recouvre le sol. Ses fibres radi- cales, brunes et nombreuses, les y fixent solidement. De l'ex- trémité antérieure , on voit sortir dès le printemps, de jeu- nes pousses roulées en crosse , tout entourées d'écaillés 350 FOUGÈRES. légères et roussâtres dont leur pétiole même est couvert. Bientôt d'amples frondes se sont déployées ; elles sont planes , bipinnées , à folioles nombreuses , un peu con- lluentes à leur base , obtuses , arrondies et dentées , à demi- transparentes. Quelques frondes extérieures sont stériles; presque toutes sont fertiles et garnies sur toutes les folioles de 2 rangs de paquets de sporanges réniformes , recou- verts d'un tégument fixé par le centre. — Elle fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît sur tous les sols , préférant pourtant ceux qui sont dé- tritiques , et vivant indistinctement dans la plaine ou sur les montagnes. M. Boissier la cite , dans le midi de l'Espagne entre 1,900 et 2,200"». Ledebour l'indique dans le Cau- case entre 400 et 1,200"\ Géographie. — Au sud, elle existe en France, en Espa- gne et en Algérie. — Au nord, elle est plus commune et vé- gète partout jusque dans la Laponie , le long des ruisseaux et dans les lieux humides des régions sylvatique et sous- sylvatique , et au pied des Alpes du Nordiand et du Fin- marck, jusqu'à Hammerfest. Elle existe aussi en Angleterre, en Irlande , en Islande et dans tous les archipels. — A l'oc- cident, elle vit en Portugal, au Groenland, à Terre-Neuve. — A l'orient , elle occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dal- matie , la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Tur- quie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , toutes les Rus- sies, lesSibériesde l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de V espèce. 5m(/, Algérie 35® j Écart en latitude Nord, Laponie 70 ^ 35° POLYSTlCHLiM. 351 Occident , Terre-Neuve 60 O. I Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Bàïkal 116 E. î 176« Carré d'expansion 6160 PoLYSTicHUM SPINULOSCM , DC. — Cette charmante es- pèce ne montre son léger feuillage que dans les lieux abri- tés contre les vents. Tantôt elle étale ses groupes à l'ombre des vieux sapins, partageant le sol de la forêt avec le Circea alpina , le Listera cordaia , le Stellaria nemorum , ÏOxa- lis Acetosella; tantôt elle se réiugie dans les anfractuosités des rochers, dans les creux profonds des coulées de lave, où soumise pendant l'hiver à des courants d'air attiédis , elle conserve sa verdure et vit à côté des larges coussins du Bar- thramia Halleri et de nombreux Cenomice. — Sa souche est épaisse et gazonnante. Ses frondes sont larges , triangu- laires , grandes , minces et légères , d'un vert pur et foncé , et plusieurs fois découpées en lobes arrondis et obtus garnis de petites dents plus ou moins aiguës et même spinuleuses. Les frondes extérieures sont stériles et souvent penchées , les autres sont garnies de petits paquets de sporanges réunis en 2 séries le long de la nervure moyenne des segments. — Elle fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle végète sur les ter- rains siliceux, graveleux ou détritiques des montagnes. Géographie. — Cette Fougère s'avance peu au sud , et reste dans les montagnes de l'Espagne boréale ou de l'Italie méridionale. — Au nord , elle embellit les forêts de toute l'Europe centrale , et de toute la Scandinavie jusque dans le Nordiand , et se trouve aussi en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, elle croît dans les Asluries, au Groenland, à Terre-Neuve, au Canada, 352 FOUGÈRES. dans les montagnes Rocheuses et sur les bords de la rivière de Colombie. Hooker dit qu'elle est aussi variable en Amé- rique qu'en Europe. — A l'orient, elle habite la Suisse, la Corse, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , le Cau- case , la Géorgie , toutes les Russies , les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , la Dahurie , le Kamtschatka , et les îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40° j Écart en latitude : Nord, Laponie 70 ' 30« Occident , Amérique 130 0. 1 Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. ) 310» Carré d'expansion 9300 G. CTSTOPTERIS , Bertih. Ses espèces ont été comprises dans la géographie du genre Aspidium. CvsTOPTERis FRAGiLis , Bemh. — Espèce très-délicate qui habite les rochers humides , les vieux murs, le bord des eaux , où elle forme de petits groupes mêlés au Cardamine Impatiens, au Géranium Robertianum , aux Myosotis, au Géranium phœum, etc. Son rhizome, court et épais, est en- touré d'écaillés brunes. Ses frondes, oblongues et d'un vert pâle , sont finement et profondément incisées , à segments opposés, lancéolés, uniformes ou diversement dentés et découpés. Ces frondes offrent un grand nombre de variétés. Les sporanges sont disposées en série simple ou double, se- lon la longueur des lobes. Elles sont jaunes dans leur jeu- CYSTOPTERIS. 353 hesse et deviennent brunes en vieillissant. — Elle fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique et indifférente ; elle vit également en plaine et dans les mon- tagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200™. M. Tenore la cite en Italie entre 300 et 800°^. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 1,900 et 3,200"'. Ramond a vu cette espèce délicate au sommet du pic du Midi de Bagnères sur les rochers près de la neige , en juillet 1799 et en août 1805. Elle vit entre 2,463 et 3,000"» sur le cône volcanique du mont Argé, en Asie mineure, où M. de Tchihatcheff l'a observée. M. Cosson la cite dans les pâturages supérieurs du Djebel-Cheliah en Algérie. Elle croît à Ténériffe à 1,300"", aux îles Loffoden à 390"% dans le Caucase à 2,000™. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France, en Espagne , en Algérie, aux Canaries, à Madère. — Au nord, elle est dans toute l'Europe, y compris la Scandinavie et même la Laponie oii elle est commune , habitant les lieux boisés, les Alpes du Nordland et du Finmarck jusqu'aux fissures des rochers du cap Nord. On la trouve aussi en An- gleterre , en Irlande , en Islande , aux Feroë et aux Hébri- des. — A l'occident, elle végète en Portugal , au Groen- land , au Canada , du lac de l'Esclave aux montagnes Ro- cheuses. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Cau- case , en Géorgie , dans le Talusch , dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , en De- hurie , au Kamtschatka , aux îles Aléoutiennes et dans l'A- mérique russe. — On l'indique encore au détroit de Ma- gellan, au port Famine et aux Maloumes. IX 23 354 FOUGÈRES. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 34" 1 Ecart en latitude : iVorri , Cap Nord 71 ) 37« ) Écart en longitude: Occident et Orient obO ° Carré d'expansion 13320 Cystopteris regia, Presl. — Cette espèce ressemble à la précédente et croît dans les mêmes lieux. Elle n'en est peut-être qu'une variété dilférenciée par les lobes de ses frondes qui sont ovales-lancéolés , à lobules dentés et à sub- divisions oblongues, obtuses , entières ou bidentées. — Ce Cystopteris fructifie en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et pré- fère les terrains siliceux. Il croît en plaine et dans les mon- tagnes. Ramond le cite sur le sommet supérieur du pic du Midi à 3,000™. Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées et dans le nord de l'Espagne , en Grèce au mont Athos. — Au nord , il végète en Allemagne, dans la Suède boréale, en Belgique, en Angleterre où il a sa limite occidentale. — A l'orient , il croît en Suisse , dans le nord de l'Italie , en Dal- malie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Mont Athos 40° ) Ecart en latitude : Nord , Suède 65 i 25» Occident, Angleterre 7 O. ) Ecart en longitude: On>n^ Transylvanie 22 E. i 29« Carré d'expansion 725 ASPLENIUM. 355 G. ASPLENIUBI , Liu. Distribution géographique du genre. — Plus de 150 Asplenium sont connus sur la terre et contribuent , comme toutes les Fougères, rà l'embellissement et à la fraîcheur des lieux qu'ils décorent. C'est dans le nouveau monde que leurs espèces sont le plus abondantes. On en compte près de 50 dans l'Amérique du nord et presque toutes sont groupées aux Antilles, puis à la Nouvelle-Grenade, et quelques-unes seu- lement en dehors du tropique. — 25 à 30 sont réunies dans l'Amérique du sud , au Brésil et au Pérou , mais une espèce s'avance jusqu'au détroit de Magellan. — 26 à 30 Asplenium croissent aussi en Océanie : aux Philippines, aux îles Sandwich , aux îles Mariannes , à la Nouvelle-Hol- lande , à la Nouvelle-Zélande, à la terre de Diémen. — Près de 30 espèces existent en Afrique, et la moitié fait en- core partie de la riche végétation de l'île Mascareigne ; 6 ha- bitent le cap de Bonne-Espérance , et les autres sont dissé- minées dans les lies de Madagascar, de Sainte-Hélène et des Canaries. — Les Asplenium asiatiques , au nombre de 20 , sont au Népaul et aux Indes orientales. On en cite 1 espèce au Japon. — L'Europe en a 16, nombre considé- rable pour la famille des Fougères, et c'est encore la partie du monde la plus mal partagée. Plusieurs sont du midi : de la Corse, de l'Espagne, de l'Italie, mais plus de la moitié vit en France, en Angleterre, en Allemagne et quel- ques-uns même atteignent la Scandinavie. AsPLEMUM FiLix-FEMiNA , Bemh. — C'est sans contre- dit la plus belle de nos Fougères , celle qui a le plus d'in- fluence dans les scènes majestueuses des forêts dont elle oc- 356 FOUGÈRES. cupe les ténébreuses retraites. Elle peut atteindre de grandes dimensions et végète en larges touffes d'un beau vert, aux frondes légères et multipliées. Son rhizome est épais et garni, dès la base des débris des anciennes feuilles. Les pétioles sont courts', couverts d'écaillés brunes, et se déroulent en larges frondes, d'un beau vert, qui souvent atteignent un mètre de hauteur. Elles sont glabres , oblongues , un peu rétrécics à la base , et divisées en segments opposés , à lobes alternes pinnatifides, plus ou moins profondément incisés ou découpés. Les groupes des sporanges sont distribués sur les frondes du centre qui sont toutes fertiles, en 1 ou 2 séries régulières , selon la largeur des segments. Ces groupes, jaunes d'abord , deviennent bruns ensuite et sont recouverts, dans leur jeunesse , par un tégument qui se fend longitudi- nalement , se soulève des 2 côtés et finit par offrir une pe- tite lanière linéaire et frangée. — Elle fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette belle plante n'est exclue d'aucun terrain, mais elle semble préférer ceux qui sont siliceux et détritiques. On la rencontre en plaine et dans les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à i,200"^ dans les bois de hêtres et de sapins. Ledebour la cite dans le Caucase, entre 800 et 1,200'", et jusqu'à 1,600™ dans le Taliisch. Géographie. — Au sud, cette Fougère végète en France, dans les Pyrénées et jusque dans le midi de l'Espagne, Ma- dère et les Canaries. — Au nord , elle abonde dans les fo- rêts de l'Europe centrale et occupe aussi toute la Scandina- vie , les lieux humides et sylvatiques de la Laponie moyenne et méridionale, l'Angleterre, l'Irlande, l'Islande et tous les archipels. — A l'occident, elle existe en Portugal , au Canada , au Saskatchawan , dans les bois élevés des mon- ASPLENIUM. 357 tagnes Rocheuses; elle est connue sur la côte nord-ouest de l'Amérique , sur les bords des ruisseaux. — A l'orient , elle croît en Suisse , en Italie , en Sicile , en Croatie , en Hon- grie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , en Dahurie et dans les îles Aléoutiennes. Limites d' extensioîi de Vespèce. Sud, Canaries 30° 1 Ecart en latitude : Nord , Iles Loffoden 68 j 38« Occident , Amérique 135 O. /Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes 180 E. i 315« Carré d'expansion. ...» 11970 AsPLENiUM Halleri , R. Brown. — Il forme de petits groupes dans les fentes des rochers, sur les vieux murs , entre les fissures des basaltes. Son rhizome est épais ; ses frondes sont oblongues , glabres, d'un beau vert, découpées en segments ovales , divisés eux-mêmes en lobes presque rhomboïdaux et dentés; les lobes inférieurs des frondes sont un peu cordiformes. Les fructifications sont réunies en pe- tits groupes , recouverts d'un tégument très-entier sur les bords. — Il fructifie en mai et en juillet. JSalure du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît en plaine et dans les montagnes peu élevées. Wahlenberg le cite en Suisse, au dessous de la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Au sud , les Pyrénées, l'Espagne et la Grèce. — Au nord, les environs de Liège. — A l'occident, la France et l'Espagne. — A l'orient , l'Italie. 358 FOUGÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Grèce 38« | Ecart en latitude : iVor<^, Belgique... 50 j 12" Occident, Espagne 6 0.| Ecart en longitude : Orient, Grèce 22 E. ) 28° Carré d'expansion 336 AsPLENiUM Adianthum-nigrum, Lin. — Il orne les ro- chers, les décombres, les vieilles murailles, et il enfonce dans leurs fissures ses rhizomes vigoureux et gazonnants. Ses frondes ont un pétiole brun et un limbe découpé d'un vert foncé, triangulaire, tripinné, consistant, à lobes in- cisés , dentés et obtus. La face inférieure est souvent colo- rée en brun par la multitude des sporanges qui s'y trouvent éparses. — Tl fructifie en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Il n'est exclu d'aucun terrain , mais il préfère ceux qui sont siliceux et rocheux. Il reste en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Py- rénées , en Espagne , en Algérie sur le Djebel-Cheliah dans les montagnes de l'Aurès (Cos«on), et à Madère. — Au nord , il est assez commun dans l'Europe cen- trale , et se trouve aussi en Danemarck , à l'île Bornholm , dans la Gothie et la Norvège australes , en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occi- dent, il vit en Portugal. — A l'orient, il est en Suisse , en Italie, en Sicile, aux Baléares, en Dalmatie, en Croa- tie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie , en Lithuanie et dans la Si- bérie de l'Oural. ASPLENILM. 359 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Madère 33" ) Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 ) 27° Occident, Madère 19 O. ) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. j 79o Carré d'expansion 2133 AsPLEMCM ÏRiCHOMANES , Lio. — Cette petite plante tapisse les rochers humides, les vieilles nonrailles, les grottes et l'intérieur des puits. Elle se fait remarquer par le vert pur de ses feuilles qui contraste avec la couleur sombre des rochers humides oij elle se développe , et presque toujours elle est associée à des mousses qui s'étendent près d'elle en moelleux tapis, et mêlée au Géranium Bobertianum , qui complète , par ses feuilles découpées et par ses fleurs striées de rose, la fraîcheur de ces tableaux. — Le rhizome émet un grand nombre de fibres radicales et donne à sa partie an- térieure une rosette de frondes presque toujours étalées. Elles sont étroites , ailées et composées d'un grand nombre de folioles ovales-arrondies , légèrement crénelées et dispo- sées des 2 côtés d'un pétiole commun, brun ou pourpré et luisant. Les sporanges forment 5 à 6 groupes linéaires et divergents sur le dos de chaque foliole. — Elle fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et vit absolument sur tous les terrains , recherchant seulement leur état physique , rocheux ou rocailleux. — Elle vit en plaine ou dans les montagnes peu élevées. M. Boissier la cite en Espagne entre 900™ et 1,300"". Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à cette dernière limite d'altitude. Lede- 360 FOUGÈRES. bour l'indique dans le Caucase entre 1,200 et 2,000™ , et dans le Taliisch entre 200 et 1,300". Géographie. — Au sud , elle croît en France , en Espa- gne et en Algérie. — Au nord, elle est plus répandue , dans toute l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie , en Nor- vège, en Finlande et dans la Suède médiane, en Angleterre, en Irlande, en Islande et dans tous les archipels, à l'exception des Shetland. — A l'occident, elle existe en Portugal, en Amérique, au Canada , au Saskatchawan , sur les débris de rochers des bords de la Colombie. — A l'orient, elle habite la Suisse, les Baléares, l'Italie , la Sicile, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie , le Taliisch , les Russies septentrionale, moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural ^ de l'Altaï et du Baïkah Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie 35* ) Ecart en latitude : Nord, Islande 66 ( 31« Occident, Amérique 130 O. I Ecart en longitude i Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 246« Carré d'expansion 7626 AsPLENiuM Breynii, Retz. — Cette plante constitue de petits groupes dans les fissures des rochers. Son rhizome est court et garni de fibres sohdes. Ses frondes sont très-petites, incisées plus profondément et plus divisées à la base qu'au sommet , à segments inférieurs plus incisés que les supé- rieurs , ces derniers simplement dentés. Le pétiole est brun à la base , vert au sommet. Les sporanges sont en groupes linéaires, épars et recouverts d'un tégument à bords très- entiers. — Elle fructifie en juin et en juillet. ASPLENIUM. 361 Nature du sol. - Altitude. — Nous trouvons cette es- pèce sur les terrains siliceux et rocheux des montagnes. Géographie. — - Au sud , les Pyrénées. — Au nord , l'Allemagne, la Belgique, l'Ecosse, la Gothie, la Norvège, la Suède et la Finlande australes. — A l'occident , l'Ecosse. — A l'orient, la Suisse , l'Italie boréale , la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. Limites d' extension de Vespèce. Sud, Pyrénées 43° i Ecart en latitude : iVord, Finlande 62 ( 19° Occident , Ecosse 6 O. | Ecart en longitude : Orient , Finlande 23 E. i 29» Carré d'expansion 551 AsPLENiuM RuTA-MURARiA , Lin. — Cette Fougère est extrêmement commune sur les rochers , dans les grottes et sur les vieilles murailles , où elle forme de petits groupes très-denses et d'un vert sombre. Son rhizome est garni de fibres chevelues. Ses frondes sont glabres , striées , consis- tantes et découpées en nombreuses folioles, courtes, obtuses, denticulées, quelquelois incisées ou lobées^ et offrant de gran- des différences dans la profondeur des incisions , selon les variétés. Les sporanges forment d'abord 2 ou 3 groupes linéaires , puis ces groupes s'étendent et se réunissent en un seul qui devient d'un brun foncé. — Elle fructifie en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires et rocheux, mais elle n'est pas exclue des autres d'une manière absolue. Elle habite la plaine et les montagnes. M. Boissier la cite en Espagne entre 1,600 et 362 FOUGÈRES. 1,800™, et M. Cosson l'indique en Afrique , près du som- met du Djebel-Cheliah , dans l'Aurès. Géographie. — Au sud , on la trouve en Espagne et en Algérie. — A nord , elle existe dans toute l'Europe, jusque dans la Laponie oij elle croît sur les rochers , près de la mer septentrionale du Nordland et du Finmarck occidental où elle est très-rare. Elle est aussi en Angleterre , en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, elle se trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibé- ries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. — Pallas a ren- contré cette Fougère en Sibérie , le 20 mai 1770 , près de la forge de Simskoï. Il visitait une grotte à l'entrée de la- quelle il vit associés : VAsplenium Trichomanes, VA. Ruta- muraria^ VA, Halleri, et le Polypodium Dryopteris. Limites d'extension de V espèce. Sud, Algérie 35** | Ecart en latitude : Nord, Laponie 68 i 33» Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. i 126» Carré d'expansion 4158 AsPLENiUM SEPTENTRIONALE , Lin. — Il habite les fis- sures des rochers, les vieilles murailles. Sa souche, écailleuse et noirâtre, produit un faisceau de frondes étroites, linéaires, le plus ordinairement partagées au sommet en 2 ou 3 lobes aigus , allongés , un peu déchirés , et qui se recourbent en vieillissant. Les groupes de sporanges occupent le milieu des SCOLOPENDKIUM. 363 lobes. On en remarque d'abord 2 séries , mais elles devien- nent bientôt confluentes , et recouvrent le lobe presque en entier. — Il fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux, volcaniques et rocheux des plaines et des monta- gnes. M. Boissier le cite à 2,800™ dans le midi de l'Es- pagne. Ledebour l'indique entre 1 ,200 et 2,000"" dans le Caucase, entre 1,000 et 1,300™ dans le Taliisch. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,300°'. Géographie. — Au sud , il atteint le midi de l'Espagne. — Au nord, il végète dans l'Europe centrale, en Finlande, dans la Scandinavie, la Laponie exceptée, en Angleterre et en Islande, mais non dans les archipels. — A l'occident, il est au Goënland. — A l'orient , il se trouve en Suisse où il est rare , en Italie , en Sicile , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans le Taliisch, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Limites d'extension de l'espèce . Sud, Midi de l'Espagne 36» \ Ecart en latitude : ^ord , Finlande 65 J 29*» Occident, Groenland 50 0. ) Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque 97 E. i 147° Carré d'expansion 4263 G. SCOIiOPENORIUM , Smith. On en cite 2 ou 3 espèces en Europe , dont 2 sont mé- ridionales, 1 espèce parallèle au Japon et 1 autre au Brésil. ScoLOPENDRiiiM OFFitiNARUM , Smith. — La scolopcn- 364 FOUGERES. dre recherche les lieux humides, les vieux murs arrosés, les rochers ombragés. Elle insinue dans leurs fissures des rhizo- mes bruns, fibreux et munis de quelques écailles. Ses fron- des, groupées 4 à 5 ensemble, sont entières, luisantes, d'un beau vert , oblongues , échancrées en cœur à leur base , lé- gèrement ondulées sur les bords et supportées par un pé- tiole vert ou brun, chargé, au moins dans sa jeunesse , d'é- cailles légères et roussâtres. Les groupes de sporanges sont disposés en séries linéaires et parallèles des 2 côtés de la nervure médiane, et protégés par 2 téguments parallèles, d'a- bord soudés , et qui s'ouvrent ensuite par une fente longi- tudinale. — Elle fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On la trouve sur tous les terrains, mais elle semble préférer ceux qui sont calcaires , basaltiques et rocheux. Elle habite la plaine ou les monta- gnes peu élevées. Ledebour la cite à 1,300™ dans leTaliisch. Géographie. — Au sud , elle croît en France , en Espa- gne et en Algérie dans les montagnes de l'Atlas. — Au nord , on la rencontre en Allemagne , en Bavière , dans l'île de Gotland , en Angleterre , en Irlande , aux Orcades et aux Shetland. — Elle a sa Hmite occidentale en Espagne. — A l'orient, elle se trouve en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase, en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies moyenne et aus- trale et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Algérie 35® \ Écart en latitude : Nord, Shetland , 61 ) 26« Occident , Espagne 8 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. i 68° Carré d'expansion 1768 BLËCHMM. 365 G. Bx.ccHNUin, Lin. Distribution géographique du genre. — 30 à 35 espè- ces de ce genre sont très-inégalement distribuées sur la terre, 14 occupent l'Amérique méridionale et sont presque toutes du Brésil; 2 ou 3 seulement vivent au Pérou et au Chili. — 6 se trouvent dans l'Amérique septentrionale : aux Antilles, à la Nouvelle-Grenade , à la Guyane et aux Florides. — 6, de rOcéanie, sont indiquées : 3 à la Nouvelle-Hollande , les autres à Amboine, à Manille et aux Mariannes. — 4 sont africaines, c'est-à-dire , 3 du cap de Bonne-Espérance et 1 de Ténériffe. — 2 font partie de la Hore si riche des In- des orientales. — 1 seule vit en Europe. Bleciincm spiCAKT, Lin. — Cette Fougère habite les forêts et les lieux humides, les pentes des ravins, et y vit en sociétés nombreuses, tapissant le sol de sa >erdure et con- servant, comme les noirs sapins près desquels elle se déve- loppe , toute la vivacité de son feuillage sous le voile de neige qui vient la recouvrir. Elle s'associe aux mousses, aux ChrysospJenium qui s'étalent sur le bord des eaux, et aux pyroles qui recherchent comme elle l'ombre des épaisses forêts. — Sa souche est noirâtre , solide et fibreuse. Ses frondes forment un joli faisceau. Les unes sont stériles , extérieures et le plus ordinairement couchées sur le sol ; elles sont portées sur un court pétiole et leur limbe est régulière- ment divisé en segments rapprochés , oblongs, entiers et un peu confluents à la base. Les frondes fertiles occupent le centre des faisceaux ; elles sont dressées et divisées comme celles qui les entourent, mais les segments sont étroits , li- néaires et en partie déformés par la quantité de sporanges 366 FOUGÈUES. qui les recouvrent. Chaque groupe est muni d'un tégument qui s'ouvre en dedans et en dehors. — Elle fructifie en juillet et en août. Nature du soL — Altitude. — Le Blechnum recherche les terrains siliceux et détritiques des plaines et surtout des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à la limite supérieure des sapins à 1,500". Wahlenberg l'indique en Suisse, dans la région subalpine , tellement abondant qu'il constitue des gazons épais par ses frondes pectinées d'un vert sombre , qui rappellent les forêts ombreuses d'arbres verts. De là , il descend dans les forêts de hêtres et remonte plus haut encore dans les Alpes nues. Géographie. — Au sud , il est cité en France , dans le nord de l'Espagne , en Italie, en Corse, en Sicile et aux Canaries. — Au nord , il habite l'Allemagne , la Bavière , toute la Scandinavie y compris la Laponie méridionale oîi il est très-abondant , l'Angleterre , l'Irlande et tous les ar- chipels ainsi que les Feroë. — A l'occident, il est indiqué en Portugal et au Groenland. — A l'orient, il existe en Suisse, en Lithuanie, dans le Caucase, en Géorgie, au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries 30® ) Ecart en latitude : Noîii , Laponie 66 ^ 36^* Occident , Groenland 50 O. ) Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes 180 E ^ 230» Carré d'expansion 8280 G. FTsais, Lin. Distribution géographique du genre. — Les formes sin- VTEuis. 36T gulières et élégantes des Pleris sont répandues sur toute la terre, et l'on en connaît au moins 150 espèces. L'Afrique est la partie du monde où l'on en trouve le plus , 30 à 40, dont la moitié se trouve groupée à l'île de Mascareigne, 8 à 10 au cap de Bonne-Espérance , et les autres dans la Guinée , à l'île de l'Ascension et dans l'Afrique boréale. — Le Nouveau-Monde a ses nombreux Pteris, environ 60, éga- lement répartis eutre les deux Amériques. Au sud , c'est au Brésil et au Pérou que ces plantes sont réunies , puis au Chili. — Au nord , presque toutes vivent aux Antilles , puis au Mexique , à Cayenne , à la Nouvelle-Grenade , en Cali- fornie et aux Etats-Unis. — Plus de 20 espèces sont origi- naires de rOcéanie. Leur centre est à la Nouvelle-Hollande qui en a 8 à 10. Les autres vivent à Java, à Amboine, aux îles Mariannes, à Manille, aux Sandwich, aux îles de la So- ciété et à la Nouvelle-Calédonie. — Les 20 Pleris asiatiques sont dispersées : 9 à 10 aux Indes orientales, 2 au Népaul, 3 en Arabie , 2 au Japon , 1 à Ceylan , 1 à la Chine , 1 en Sibérie. — L'Europe n'en a que 7 , dont 1 cosmopolite et les autres de l'Europe australe. Pteris aquilina, Lin. — La plus grande et la plus com- mune de toutes les Fougères indigènes; la plus sociale de toutes les plantes , car elle forme souvent seule de véritables forêts sous l'ombrage desquelles rien ne peut se développer. Quelques espèces vigoureuses lui disputent cependant le ter- rain et finissent par s'y associer; tels sont le Sarothamnus vulgarisy le Digitalis purpurea, le Genliana lutea, et quand les individus du Pleris sont moins pressés, le CaUunavul- garis, VErica œierea, etc. Cette plante est du reste com- mune partout : dans les landes, dans les bois, dans les haies, le long des chemins, sur les pentes des montagnes; elle 368 FOUGÈRES. arrive en Bretagne jusqu'aux portes des maisons. Nous l'avons vue en Auvergne atteindre 4 mètres de hauteur, et rappeler les Fougères arborescentes de la zone torride. Sur un autre point elle avait soulevé les pierres d'une route nouvellement construite et croissait vigoureusement à travers le makadam. — La force de son rhizome explique cette puissance; c'est une véritable tige souterraine , très-fibreuse , très-rameuse, enveloppée d'un tissu de fibres noires, et, qui trace en ram- pant horizontalement mais à une certaine profondeur. Vers le milieu du printemps, il sort de la partie antérieure de chaque rameau une jeune fronde roulée, toute couverte d'écaillés roussâtres. Cette fronde se développe avec rapi- dité, et présente alors un vaste limbe triangulaire, 3 ou 4 fois ailé et découpé, à segments nombreux , sur lesquels les sporanges forment une série continue et marginale qui suit exactement leur contour. Le tégument qui les protège dans leur jeunesse, paraît formé par le bord même de la feuille; il s'ouvre de dedans en dehors. — Ce Pteris fructifie en juillet et en août, mais il offre souvent des frondes entiè- rement stériles provenant du même rhizome qui produit celles qui sont fertiles , car ce rhizome est tellement étendu qu'il relie presque toujours les Pleris d'un très-grand espace. Dans quehjues circonstances cette Fougère ne fruc- tifie pas. Ainsi , en 1854 , tous les Pteris du plateau central de la France , brûlés par la chaleur , restèrent sans fructification?. Nature du sot. — Altitude. — On rencontre cette es- pèce sur tous les terrains , mais elle semble préférer ceux qui sont siliceux, volcaniques et graveleux. — Elle vit en plaine et dans les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,500™. M. Boissier la cite en Espagne entre 900 et 1,800"'. Ledebour la mentionne dans le Taliisch à PTEuis. 369 I jSOO"*. Elle habite la zone la plus élevée du pic de Té- nériffe et de l'Etna. Géographie. — Elle est répandue sur une grande partie du globe. Au sud , en France, en Corse , en Espagne , en Algérie, aux Canaries. « Lorsqu'après un défrichement opiniâtre, dit M. Berthellot (t. 3 , p. 1 18) , on est parvenu à détruire les bruyères aux Canaries , une autre plante vient les remplacer. C'est le Pteris aquilina. Il croît à toutes les hauteurs, depuis les coteaux maritimes jusque sur le sommet des montagnes. L'intérieur des forêts est le seul endroit qui semble ne pas lui convenir ; il fuit l'ombre des grands arbres; mais après les déboisements, il apparaît aussitôt parmi les bruyères et subsiste encore longtemps après elles. Le Pleris caudala dans l'Amérique méridionale, le Triste- gis ghitinosa au Brésil , et le Donax tenax à Majorque , envahissent , comme le Pteris aquilina , les lieux que les arbres abandonnent. <) — ■ Au nord , cette plante est aussi très-commune dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie, jusque sur les pentes des montagnes inféral- pines exposées au sud de la Laponie méridionale. Elle existe en Angleterre, en Irlande et dans les 3 archipels anglais. — A l'occident, elle végète en Portugal, à Terre-Neuve, au Canada, au Saskatchawan , à New-Brunswich , au détroit de Pujet et dans les plaines traversées par la rivière de Co- lombie. Liebmann [Flora, février 1843) en cite une variété qui se trouve exactement dans la même position que la nôtre sur les hauts plateaux du Mexique. — A l'orient , elle existe dans toute l'Europe, et d'Urville la cite en Grèce, comme une des plantes qui occupe déjà le sommet du volcan tout récent de la nouvelle Caniini. On la trouve dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans les Sibé- IX 24 370 FOUGÈRES. ries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal , en Dahurie , au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries 30" | Ecart en latitude : Nord , Laponie 66 ' 36» Occident et Orient 360 | „^^ ) 3600 Carré d'expansion 1 2960 O. ADIANTHUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Àdianthum, au nombre de plus de 60, sont dispersés partout, excepté en Europe, et appartiennent surtout au Nouveau-Monde. On en connaît 30 dans rAmérique septentrionale mais tous sous la zone torride, aux Antilles, à la Guyane, au Mexique et à la Nouvelle-Grenade. — 16 sont cités au Brésil, au Pé- rou et au Chili. — 8, africains, sont: de l'île Mascareigne où il en existe 5, puis du Cap et des Canaries. — 5, asiatiques, se trouvent : aux Indes orientales , au Népaul , à la Chine et en Arabie. — 5 végètent à la Nouvelle-Hollande , aux îles de la Société et à la Nouvelle-Zélande. — Une seule espèce , presque cosmopolite, pénètre en Europe jusqu'en Angleterre. Adianthum capillus-Veneris , Lin. — Cette plante dé- licate croît en petites sociétés dans les lieux humides et pier- reux, dans les fentes des rochers, à l'entrée des grottes et dans les puits. Sa souche est noirâtre et fibreuse ; ses fron- des sont dressées , portées sur des pétioles grêles , bruns , luisants, divisés et subdivisés. Les segments du limbe sont ADIANTHUM. 371 minces, délicats, demi-transparents, arrondis puis élar- gis au sommet en éventail , un peu incisés , rétrécis en coin à la base. Les sporanges forment de petites séries interrom- pues sur le bord des feuilles, lequel se replie sur elles et leur forme un tégument qui s'ouvre de dedans en dehors. — Cet Adianthum fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocheux de la plaine et des montagnes. Ramond le cite à 1 ,269™ près des sources de Barège et soumis à une température de 32°. — De Candolle l'indique à 1,500'" dans les Alpes du Piémont, près des sources chaudes de Vaudier. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne , en Algérie dans la région montagneuse de l'Aurès , à Ma- dère , aux Canaries, à l'île Saint-Antoine du cap Vert. — Au nord , il croît en France , en Bretagne , à l'entrée de plusieurs grottes le long de la côte , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il se trouve en Portugal. — A l'orient , il est rare en Suisse et plus commun en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Grèce , en Turquie , en Géorgie, et se trouve aussi dans la grotte de Saint- Jean, près Jérusalem, où il a été observé par Bové, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Iles du Cap- Vert 12» | Ecart en latitude : Nord , Angleterre 55 j 43" Occident, Cap-Vert 25 O. ) Ecart en longitude ', Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. j 85» Carré d'expansion 3655 372 FOUGÈRES. G. CHEILAMTHES , SwartZ. Distribution géographique du genre. — On connaît en- viron 40 espèces de ce genre. L'Amérique est leur principale patrie. 12 croissent dans la partie sud du Nouveau-Monde, au Pérou et au Brésil. — 10 sont citées dans l'Amérique du nord : aux Antilles , au Mexique , aux Etats-Unis et au Canada. — 12 végètent en Afrique : au cap de Bonne- Espérance, à l'île Mascareigne , en Egypte et à Ténériffe. — 4 espèces asiatiques se trouvent au Népaul et aux Indes orientales. — 2 existent à la Nouvelle-Hollande. — Une seule habite le sud de l'Europe. Cheilanthes odora , Swartz. — Il forme des groupes verdoyants et odorants sur les rochers , sur les débris pier- reux, dans les heux incultes et rocailleux. Son rhizome est noir, fibreux, écailleux et gazonnant. Ses frondes sont grou- pées, nombreuses, petites, ovales dans leur ensemble , mais découpées , incisées en segments ovales, subdivisés en lobes entiers et arrondis. Les pétioles sont courts et très- fragiles. Les frondes fertiles sont bordées par une série de sporanges que leur marge réfléchie recouvre en partie. — Il fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît sur les sols rocheux, en plaine ou sur les montagnes peu élevées. M. Boissier le cite en Espagne entre 450 et 1 , 1 00™. Géographie. — Au sud , la France , la Corse , l'Espa- gne et l'Algérie. — Au nord , la Lozère. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, l'Italie, la Sicile , la Dalmatie , la Grèce , la Turquie , l'île de Chypre , la grotte de Saint- Jean près de Jérusalem. >OTHOL^NA. 373 Limites d'extension de Vespèce. Sud, Jérusalem 32° "i Ecart en latitude : A'^orf/, France 44- ' 12° Occident , Espagne H 0.\ Ecart en longitude : Omn?, Jérusalem 33 E. ) 41° Carré d'expansion 492 G. BTOTHOi.2:iffA , R. Brown. Distribution géographique du genre. — Ses espèces, au nombre de 13, sont très-dispersées. — 3 vivent aux Antilles et au Mexique. — 1 au Pérou. — 3 habitent les Indes orientales. — 3 existent à la Nouvelle-Hollande et à Java. — 2, européennes, se trouvent en Espagne et dans le midi de l'Europe. — Une seule , africaine , végète à l'île Masca- reigne. NoTHOLiENA Marant^e , R. Browu. — Cette élégante espèce croît aussi sur les rochers , dans les lentes desquels elle fixe solidement son rhizome écailleux. Ses frondes sont peu nombreuses, ovales, allongées, découpées, incisées, à segments opposés, lancéolés et encore subdivisés. Ces frondes sont d'un vert assez foncé en dessus et couvertes en dessous d'écaillés fauves qui se foncent de plus en plus à me- sure que la plante vieillit. Les sporanges sont réunies en une seule ligne marginale et complètement cachées par les écail- les qui tapissent le dessous de la fronde. — Elle fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette es- pèce en plaine sur les terrains siliceux, basaltique et ro- cheux. M. Boissier la cite en Espagne à 950™. 374 FOUGÈRES. Géographie. — Au sud , la Corse , le midi de l'Espagne, les Canaries et les îles du cap Vert. — Au nord , la France centrale. — A l'occident, le Portugal. — A l'orient, l'Ita- lie , la Grèce , l'île de Crète , l'île de Chypre, la Tauride et la Géorgie. Limites d' extension de l'espèce. Sud, Iles du Cap- Vert 12» | Écart en latitude : Nord , France 44 ) 32« Occident , lies du Cap-Vert. . . . 25 0. -v Écart en longitude : Orient, Géorgie 47 E. ) 72<> Carré d'expansion c 2304 G. Ai.i.osnau3. Bernh. Il ne contient que 4 espèces : de l'Europe , du Chili , du Pérou et de l'Amérique boréale. Allosurus CRispus, Bernh. — On rencontre cette es- pèce sur les pentes des montagnes , au milieu des pierres éboulées. Elle vit en groupes assez rapprochés, d'un beau vert. Son rhizome, qui s'étend sous les pierres et dans leurs interstices, est rampant, traçant, tortueux, très-rameux et garni d'un grand nombre de fibres. Ses frondes sont réunies en larges gazons touffus. Dès le premier printemps des fron- des stériles sortent du sommet des rhizomes et de ses ra- meaux ; elles sont vertes, à segments arrondis. D'autres frondes, encore stériles, naissent un peu plus tard que les pre- mières ; elles sont encore découpées , à segments moins arrondis que les premières. Enfin, les frondes fertiles se dé- roulent à leur tour et leurs divisions sont étroites , simples et presque entières. Les sporanges sont entièrement cachées ALLOSURUS. 375 sous le bord replié des segments et ne sont jamais décou- vertes. Toute la plante est extrêmement fragile. — Elle fruc- tifie en juillet et en août. Nature dli sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains siliceux et rocailleux des montagnes. Nous la trouvons sur les trachytes et sur les phonolites entre 1,200 et 1,600™. Wahlenberg la cite au Saint-Gothard et dans les vallées des environs , depuis la limite des sapins d'oii elle ne descend que jusqu'à la limite supérieure du hêtre. M. Boissier l'in- dique en Espagne entre 2,600 et 2,800™. Lessing la men- tionne aux îles Lolfoden entre 200 et 570™. Géographie. — Au sud , elle habite la France , les Py- rénées , la Corse, le midi de l'Espagne. — Au nord, elle est disséminée dans les Vosges , en Belgique , en Norvège, en Suède , et sur les pentes pierreuses et méridionales des montagnes maritimes du Finmarck. Elle existe aussi en An- gleterre , en Irlande , en Islande et aux Hébrides. — A l'oc- cident, elle reste en Islande. — A l'orient, elle croît en Suisse , dans le nord de l'Italie , en Turquie , en Grèce, sur le mont Olympe et dans l'île d'Unalaska , bien qu'elle ne soit indiquée sur aucun point intermédiaire. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Espagne 36** \ Ecart en latitude JSord , Laponie 68 j 32» Occident, Islande 25 O. ) Ecart en longitude Orient , Aléou tiennes 180 E. j 205« Carré d'expansion 6560 376 CHA RACÉES. FAMILLE DES CHARACEES. Les espèces de cette famille sont encore trop peu connues pour que nous puissions en faire l'étude géographique. Elles sont , du reste , dispersées dans les eaux douces , sauma- Ireset même marines du monde entier. Elles abondent dans les climats tempérés où elles vivent en sociétés nombreuses, et font en Europe le 1/82 de la végétation phanérogamique. G. CHARA, Lin. Distribution géographique du genre. — En retranchant de ce genre les Nitella, qui pendant longtemps ont été con- fondus avec les vrais Chara , il en reste encore 66 espèces d'après la monographie de Wallman. Nous avons lieu de croire ce chiffre beaucoup trop faible, pour les 2 genres de cette famille. Leur habitation dans les eaux, leurs caractères très-précis mais difficijes à étudier, surtout sur le sec, sont des causes qui doivent avoir retardé la connaissance d'un grand nombre d'espèces, et peut-être arrivera-t-on à recon- naître dans toutes les parties du monde autant de Chara que l'on en a décrit en Europe. — 41 sont indiqués dans cette dernière contrée. Ils croissent dans les eaux douces et dans les eaux salées , et occupent principalement l'Allemagne , la France , la Suisse et l'Italie. Plusieurs d'entr'eux vivent en ]?ussie, en Scandinavie, soit dans l'intérieur des terres, soit sur les bords de la Baltique. — 7 espèces sont men- tionnées Cn Océanie : ï à la Nouvele-Holiande , 1 à la flHARA. 377 terre de Van-Diemen , 1 aux Mariannes et 1 à Java. — 7 aussi sont indiquées en Asie , aux Indes orientales , à l'ex- ception d'une seule qui croît en Palestine près de Bethléem. 6 Chara ont été rencontrés en Afrique , en Barbarie , à l'île Bourbon et au port Nuttal , mais plusieurs espèces eu- ropéennes arrivent jusque sur le continent africain. — 6 seu- lement ont été trouvées dans le Nouveau-Monde , aux An- tilles , en Pensylvanie et sur quelques points des Etats-Unis. Ghara hispida, Lin. — On le rencontre dans les fos- sés profonds, dans les marais et dans les eaux tranquilles. Il est annuel et forme des groupes volumineux , dressés , à tiges raides , rugueuses et légèrement striées, et munies de petites pointes raides et fragiles, qui le rendent hispide. Ses rameaux sont verticillés et divisés par de petites articu- lations. La plante est d'un vert glauque, dioïque, et pourvue à l'aisselle des feuilles supérieures ,de nucules etd'anthéri- dies solitaires; les nucules sont subglobuleux .jaunâtres , à 10 à 15 stries. — Il fructifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , in- différent , et vit en plaine. Géographie. — Au sud , il croît en France , dans le midi de l'Italie et aux Indes orientales. — Au nord , il se trouve en Allemagne , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , dans la Suède et la Finlande australes , et en Irlande. — A l'occident, il est cité à Terre-Neuve. — A l'orient, il vé- gète jusqu'à l'embouchure de l'Oural. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Indes orientales 25** ) Ecart on latitude : Nord , Norvège 6.5 \ iO" 378 CHARACÉES. Occident, Terre-Neuve 54 O. ^ Ecart en longitude : Orient , Indes orientales 75 E. J 129o Carré d'expansion 5160 Chaka foetida, a. Braun. — Il habite les fossés et les eaux stagnantes , et s'y présente en gazons parfois considé- rables, composés de tiges d'un vert glauque, allongées et striées, à rameaux verticillés, étalés et recourbés lorsqu'ils sont fertiles ; les entre-nœuds supérieurs sont dépourvus d'é- piderme; le dernier est obtus et allongé. Ce Chara est mo- noïque ; ses nucules sont oblongs , noirâtres lors de leur maturité , et marqués de 13 stries. Il répand , quand on le froisse, une odeur désagréable. — Il fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît dans les eaux douces ou dans les eaux saumâtres , dans les eaux minérales, où nous l'avons vu fructifié et en pleine vé- gétation dans le mois de janvier. Géographie, — Au sud , il vit en France , dans le midi de l'Espagne , et M. Cosson en rite en Algérie une variété longibracteala. — Au nord , il croît en Allemagne et en Suède. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie 35» ) Ecart en latitude : Nord , Suède 58 ^ 23° Occident , Espagne 8 0.) Ecart en longitude : Orient, Suède 15 E. j 23« Carré d'expansion 529 Chara fragilis, Desv. — Il est annuel et se présente dans les eaux stagnantes en gazons plus ou moins étendus , CUARA. 379 composés de tiges lisses , striées , fragiles , très-rameuses ; les rameaux sont réunis par 6 à 7 en verticilles ; ils sont cy- lindriques, pointus , et portent sur leur face interne desnu- cules jaunâtres , marqués de 13 à 15 stries en spirale et qui noircissent en mûrissant. Ces nucules sont entourés de 3 à 4 bractées très -courtes. — Il fructifie pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — • Il habite les eaux dou- ces et jamais les eaux salées. Il est indifférent au fond va- seux que recouvrent ces eaux. Géographie. — Cette espèce végète dans toute l'Europe et en sort au sud pour atteindre l'Algérie. — Au nord , elle s'arrête dans la Finlande et se trouve également en Norvège, en Suède, en Irlande et aux Feroë. — A l'occident, elle a été observée sur diverses parties de l'Amérique. — A l'o- rient, elle occupe aussi l'Europe, la Géorgie, la Palestine aux sources de Moïse près de Tor. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Algérie. 35'^ ) Ecart en latitude : iVorti, Finlande 66 j 31» Occident, Amérique 125 0.| Ecart en longitude: Orient , Géorgie 48 E. j 173» Carré d'expansion 5363 Chara crinita , Wallr. — Il est annuel et vit en gazons très-étendus dans les eaux tranquilles et saumâtres dont la profondeur est peu considérable. Sa tige est droite , plus ou mois allongée, grêle, d'un vert assez foncé, et munie d'une multitude de rameaux ouverts, divariqués et très-grêles, réunis, surtout au sommet des tiges, en verticilles très-rap- prochés. Il est unisexuel et présente au sommet de ses li- 380 CHARACÉES. ges un grand nombre de nucules jaunes ou orangés selon l'état de leur maturité et marqués de 13 stries. M. A. Braun assure que cette espèce , dont les sexes vivent séparés et à de grandes distances , se reproduit facilement de graines non fécondées. — Elle fructifie pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que dans les mares d'eaux minérales de la plaine. Géographie . — Quoique cette plante constitue peut-être une espèce distincte , nous la rapportons provisoirement comme variété au C. crinita. Au sud, elle vit en France et en Italie. — Au nord , elle est en Allemagne , en Angle- terre , en Danemarck, en Suède, commune dans les anses de la mer Baltique. — A l'occident, elle reste en Angle- terre. — A l'orient, elle existe en Hongrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie 40» | Ecart en latitude : Nord , Suède 64 i 24° Occident , Angleterre 7 O. | Ecart en longitude : Orient , Hongrie 17 E. i 24° Carré d'expansion 576 G. NITELLA , Agard. Distribution géographique du genre. — Les Nitella, séparés du grand genre Chara , sont des plantes aquati- ques , habitant à peu près toutes les eaux douces , où elles forment de jolis gazons d'un vert gai, ou de petites forêts submergées. La monographie de Wallman en énumère 52 espèces , dont la majeure partie , 26 , croissent en Europe , et principalement dans l'Europe centrale , en Allemagne, en France, en Suisse , en Italie, en Russie, en Angleterre et NITELLA. 381 en Scandinavie. Ces plantes arrivent jusque dans la Lapo- nie. — Après l'Europe, les iV»7e//a sont réunis en nombre assez considérable à la Nouvelle-Hollande ; on y en compte 9 espèces; une autre habite la terre de Diémen , et Dalton Hooker en a découvert 2 nouvelles dans les eaux de la terre de Kerguelen. — 7 végètent en Asie : 3 aux Indes orien- tales , 3 dans la Sibérie ou sur les frontières de la Chine, 1 dans le Caucase. — On en connaît 5 en Afrique : en Gui- née , à la Sénégambie , à l'île Bourbon et au cap de Bonne- Espérance. — Un seul Nitelta, jusqu'à ce jour , est origi- naire de l'Amérique, il est du Chili. — 2 ou 3 espèces ont été trouvées dans l'Amérique du nord , mais elles vi- vent aussi en Europe. NiTELLA CORONATA , Lcc. et Lamt. — Espèce annuelle qui croît en gazons dans les eaux stagnantes et qui présente des formes assez variables. Ses tiges sont flexibles, diapha- nes, munies de verticilles à 9 ou 10 rayons d'un vert jau- nâtre. Elle est monoïque. Les nucules sont petits, à 8 ou 9 stries, entourés de 6 à 10 bractées subulées. — Elle fruc- tifie en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. ~ Aquatique et indifférente, habitant la plaine. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Corse et en Afrique. — Au nord , elle croît en Allemagne et dans la Norvège australe. — A l'occident, elle existe dans l'Amérique du nord, en Pensylvanie. — A l'orient, elle croît en Italie et en Autriche. Limites d^extension de l'espèce. Sud , Algérie ^ 35" i Ecart en latitude : Nord , Norvège 60 ^ 25" 382 CHARACÉES. Occident , Pensylvanie 80 0. 1 Écart en longitude : Orient , Italie 14 E. j 94° Carré d'expansion 2350 NiTELLA SYNCARPA, Coss. ct Gorm. — Il est annuel et végète dans les eaux tranquilles et peu profondes. Ses tiges sont grêles , rameuses , d'un vert pâle , diaphanes , munies de verticilles rapprochés dans le haut et fertiles. Il est dioïque ; les anthéridies sont solitaires ; les nucules sont ternes et pédicellés , réunis au nombre de 2 ou de 3. — Il fructifie en juin et en juillet. — M. Durieu de Maison- neuve fait observer que cette plante dioïque se trouve en Algérie par groupes d'un seul sexe, séparée par toute l'éten- due de notre territoire algérien , et qu'elle se reproduit par des espèces de bulbilles. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent, il habite la plaine ou les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, la France et l'itahe. — Au nord, l'Allemagne, le Danemarck et la Gothie australe. — A l'occident, la France. — A l'orient, la Suisse, et la Russie moyenne à Kursk. Limites d'extension de Vespèce. Écart en latitude : 16° Sud , Midi de l'Italie 40° Nord , Gothie 56 Occident, France 0 | Écart en longitude : Orient, Kursk 35 E.) 35° Carré d'expansion 560 NiTELLA TRANSLUCENS, Coss. etGerm. — Nous trouvons cette espèce dans les mares et les étangs oii elle vit en nom- breuses sociétés, et se développe en volumineux gazons NITELLA. 383 élégamment suspendus dans les eaux. C'est une des plus grandes espèces de ce genre. Ses tiges sont longues , an- nuelles, grêles et diaphanes, luisantes quand elles sont sèches ; les verticilles inférieurs sont formés de 6 rameaux, et il n'y en a que 4 aux verticilles supérieurs. Ces derniers sont ordinairement fructifères et monoïques. Les nucules sont très-petits, ovales, offant ordinairement 6 stries. Ils sont géminés ou ternes, et très-rapprochés de l'anthéridie qui est unique. — Il fructifie en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et re- cherche les eaux douces des plaines. Géographie. — Au sud , la France, la Corse et l'Italie. — Au nord, l'Allemagne, l'Angleterre et le Danemarck austral. Limites d'extension de Vespèce. Sud, Midi de l'Italie 40« j Ecart en latitude : A^orc?, Angleterre 54 ( 14° Occident , Angleterre 7 0. ) Ecart en longitude : Onen^ Italie 14 E.) 21» Carré d'expansion 294 NiTELLA Brongniartiana , Coss. et Germ. — Egale- ment annuel , ce Nitella croît en groupes submergés dans les eaux tranquilles. Ses tiges sont simples , allongées , en- veloppées d'une membrane très-fine, diaphane, d'un beau vert, et déposant par fois en été des taches de globules verts sur ses parois. Ses verticilles sont éloignés , à 6 rayons. Les nucules et les anthéridies sont réunis sur le même pied et rapprochés , une anthéridie près d'un nucule. Ces derniers sont subglobuleux, à 7 stries, et plus grands que les anthé- ridies. — Il fructifie en juin et en juillet. 384 CHARACÉES. Nature du sol. — Altilude. — Il habite les eaux douces et quelquefois les eaux salées des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Nous avons conservé le nom de N. Bron- gniartiania pour rester autant que possible en concordance avec le catalogue des plantes vasculaires du plateau central que M. Lamotte et moi avons publié en 1848 ; mais nous considérons ici cette plante comme identique au Chara flexi- lis , A. Braun. , ou N. fïexilis , Agardh. Son aire devient ainsi des plus étendues. — Au sud , elle vit en France , en Italie. — Au nord , elle existe en Allemagne , en Angle- terre, en Irlande, en Scandinavie, en Laponie. Dans cette dernière contrée, dit Wahlenberg, elle habite le fond des rivières et des lacs ; elle est rare , mais abondante quand on la rencontre. Elle est surtout commune dans les provinces septentrionales de la Laponie , et s'avance plus au nord que le C. vulgaris. — A l'occident, elle existe dans l'Amé- rique du nord, en Pensylvanie, au Massachussetts. — A l'orient, elle vit en Autriche, en Russie, en Asie, en Si- bérie , au Kamtschatka. — On la cite encore à l'île Bour- bon et dans les mers australes, abandante dans les lacs d'eau douce de la terre de Kerguelen. Limites d'extension de Vespèce. Sud , Midi de Tltalie 40° ) Écart en latitude : Nord , Laponie 08 i 28® Occident, Amérique 80 O. J Écart en longitude: Orient , Kamtschatka 1 70 E. i 250« Carré d'expansion 7000 NiTELLA GRACiLis, Agardh. — Il est annuel et monoï- que. Il forme de petits gazons dans les mares et dans les PHTELLA. 385 eaux tranquilles , sur le bord des rivières. Il est très-mince, très-raraeux, muni de verticilles lâches et diffus, de 6 à 7 rameaux très-déliés. Les dernières articulations sont longues, linéaires et très-grêles, et se terminent par une petite pointé lancéolée. Les nucules sont globuleux et à 5 stries. Nature du sol. — Altitude. — Il végète dans les eaux douces et sur le bord de la mer; il est indifférent à la na- ture du sol, et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud , il croît en France et en Italie. — Au nord, il se trouve en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Norvège, en Finlande, et dans la Suède aus- trale oii il habite souvent les eaux à demi-salées de la Bal- tique. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient, on le rencontre en Autriche , et en Russie à Saint-Péters- bourg, Limites d'extension de Vespéce. Sud, Midi de l'Italie 40<* | Ecart en latitude : Nord , Finlande .66 ) 26« Occident , France 0 l Ecart en longitude : Oriew^ Saint-Pétersbourg. ., . 27 E. ) 27° Carré d'expansion 702 IX 25 386 CONCLUSIONS CONCLUSIONS GÉNÉRALES. Nous terminons ici un bien long travail ; nous venons de rechercher avec autant de soins qu'il nous a été possible , avec autant d'exactitude que le comporte l'état actuel de la science, l'aire d'expansion de toutes les plantes phanéro- games du plateau central de la France. Ces recherches con- tinuées avec persévérance nous ont permis de reconnaître la puissance expansive d'environ 1,800 espèces. Si un tra- vail semblable pouvait être fait pour toutes les espèces con- nues , on obtiendrait de la discussion des chiffres la connais- sance de faits qui auraient sans doute une grande impor- tance, mais nous devons , pour le moment, nous borner aux conclusions que nous pouvons tirer de nos propres obser- vations. Nos recherches nous conduisent à deux ordres de considé- rations : les unes ont rapport à l'étendue, à la forme et à divers caractères de l'aire d'expansion des espèces ; les autres sont relatives à la recherche de l'origine des végétaux qui occupent un point déterminé. GENERALES. 387 v^ 1. Tableau des chiffres qui représentent Vexpansion moyenne de chaque famille et de chaque classe sur le plateau central de la France vers le 45® degré. Renonculacées 2416 Berbéridées. . . . 3000 Nymphéacées 4450 Papavéracées 2210 Fumariacées 3040 Crucifères 2669 Cistinées 515 Violariëes , 4636 Résédacées 1116 Droséracées. , 8562 Polygalées , . 1773 Silénacées 1994 Alsinacées 4257 Elatinées 1122 Linées 1012 Malvacées 1904 Tiliacées 1550 Hypéricinées 1473 Acéracées 868 Géraniacécs 3528 Balsaminées 3328 Oxalidéns 7811 Zygophy liées 6528 Rutacées 921 Coriariées 288 THALAmFLORES... . 2839 Célastrinées 1760 Rhamnées 972 Térébinthacées 711 Légumineuses 1493 Rosacées 2776 Onagrariées 5802 Haloragées 6706 Callitrichinées 7845 Geratophyllées 5730 Lythrariëes 2335 Cucurbitacées 1168 Portulacées 2865 Paronychiées 1913 Crassulacëes 1196 Grossulariées 2494 Saxifragécs 3293 Ombellifères 1755 Araliacées 2275 Cornées 2361 Loranthacées 1562 Caprifoliacées 2479 Rubiacées 2725 Valérianées 1335 Dipsacées 1729 Corymbifères 3122 Cynarocéphales 1535 Chicoracées 2312 Ambrosiacées 5181 Lobéliacées 132 Campanulacées 1778 Ericacées 6081 Calœiflores 3078 388 Aquifoliacées 1566 Oléacées 1109 Jasminées 638 Apocynées 1359 Gentianées 2829 Polémoniacées 3320 Convolvulacées 2956 Boraginées 3131 Verbascées 1631 Anlhirrinées 3748 Orobanchées 834 Rhinanlhacées 3810 Solanées 3958 Labiées 2687 Verbénacées 7238 Primulacées 4009 Globulariées 1254 Plumbaginées 447 Plantaginées 5786 COROLLIFLORES. . . • 3279 Amaranthacées 1659 Chénopodées 4857 Polygonées 6407 Thymélées 1163 Sanlalacées 1210 Aristolochiées 793 Empêtrées 4400 Euphorbiacées 1318 CONCLUSIONS Urticées Amenlacées Conifères MONOCHLAMYDÉES. . Alismacées Butomée? Juncaginées Potamées Lemnacées Typbacées Aroïdées Orchidées Iridées Amaryllidées Asparaginées Dioscorécs Liliacées Colchicacées Commélinacées Joncacées , Cypéracées Graminées Equisétacées Marsiléacées Lycopodiacées Characées , Fougères MONOCOTYLÉDONES 3214 3370 5392 3980 4723 340() 8960 6718 5798 6143 589 2886 1685 720 3054 1625 1647 3352 190 5162 5093 3554 7084 2277 8539 2501 5179 3952 § 2. De l'étendue de l'aire d'expansion géographique. Nous avons déjà dit que nous avions supposé des aires carrées ou rectangulaires limitées aux 4 points cardinaux GÉNÉRALES. 389 par les extrêmes des écarts. Nous avons mesuré la longueur des 2 axes , dans le sens des longitudes et dans le sens des latitudes, et nous avons obtenu la surface en multipliant l'un des écarts par l'autre. Le degré terrestre carré, nous a paru l'unité la plus con- venable pour exprimer la valeur des aires. Il a , il est vrai , l'inconvénient de présenter des surfaces réellement très- différentes à mesure que l'on approche des pôles , mais sous les latitudes où la différence est effectivement considérable, les aires d'expansion sont généralement très-étendues et très-uniformes , de telle sorte que l'on peut négliger les dis- proportions de surfaces sans nuire aux résultats. La surface entière de la terre offre donc une étendue de 6'4,800 degrés, et l'aire d'expansion de chaque espèce ne peut être qu'une fraction plus ou moins grande de ce total, — Pour arriver à des résultats moyens nous avons pris la moyenne d'expansion de chaque famille , puis celle de cha- cune des grandes classes, et enfin la moyenne de l'ensemble des Dicotylédones et la moyenne de l'ensemble des Mono- cotylédones. Nous avons trouvé que l'aire moyenne des 1,800 espèces phanérogames qui composent la flore du plateau central estde3,623 degrés ou d'environ 1/18 de la surface terrestre. M. de Candolle, par suite de Considérations très-raison- nables, admet que l'aire moyenne générale des Phanéroga- mes est de 1/150 seulement de la surface du globe ou en- viron 850 degrés carrés (1). Notre évaluation est de 3,623; c'est, comme on le voit, une différence considérable, mais il (1) M. de Candolle, pour déterminer l'aire d'expansion des plantes, a par- tagé la terre en EJO régions , et il a noté , pour un certain nombre de familles , le nombre de régions dans lesquelles ces espèces ont été rencontrées. 390 CONCLUSIONS faut remarquer que M. deCandoIIe établit cette aire moyenne pour la terre entière, tandis que nous l'exprimons pour une contrée déterminée, limitée et située au 45*' degré de la- titude. Or, si le 45*^ parallèle partage également l'hémis- phère en deux zones, ces deux zones sont très-inégales re- lativement à leur population végétale. D'une part, les de- grés se rétrécissent en approchant du pôle et s'élargissent près de l'équateur; mais ce qui fait la grande différence, c'est que les pays situés au sud du 45*^ degré sont infiniment plus riches que les autres , et comprennent toutes les flores tropicales et subtropicales, oii les plantes, très-rapprochées et dans une lutte continuelle d'espèce à espèce , ne peuvent occuper qu'un très-petit espace. C'est que cette partie de la terre comprend des îles nombreuses qui , sous la zone équatoriale et aussi dans l'hémisphère austral, ont un grand nombre d'espèces locales qui ne peuvent s'écarter de leur point d'origine. Mais il y a sous ce rapport de très-grandes différencesentrelesîIes.Ainsi,enlaissantdecôtélesCryptoga- mes dont l'aire est ordinairement bien plus vaste que celle des Phanérogames, et en profitant pour ce genre de recherches des tableaux publiés par M. A. de Candolle fGéog. 6oL,t. 1, p. 489 et suiv.), on trouve à la Nouvelle-Zélande, sur 394 Phanérogames, 292 espèces propres à cette contrée. Aux îles Auckland et Campbell , sur 104 Phanérogames, 63 leur appartiennent exclusivement. Aux îles de la So- ciété, sur 272 Phanérogames, 78 ne se rencontrent que dans ces îles. La petite île de Norfolk, bien isolée , a sur 113 Phanérogames 61 plantes qui en sont spécialement indigènes. A Tristan d'Acuhna , sur 32, il y en a 26 pro- pres à cette île , c'est-à-dire que c'est une création toute locale. Aux Malouines la flore est composée de 119 Pha- nérogames, et 49 sont spéciales à ces îles. Nous retrouvons GÉNÉRALES. 391 les mêmes laits aux Canaries et dans une foule d'archipels. Il est vrai que les îles placées dans les premières conditions sont isolées ou réunies en archipels isolés , tandis que dans notre hémisphère , les îles sont très-rapprochées des conti- nents, comme celles qui bordent les rivages de la Norvège et de la mer Baltique , ou bien elles sont réunies en séries qui semblent former les relais destinés à reposer d'un long voyage. C'est ainsi que l'Islande se rattache au continent par les Feroë , les Shetland , les Orcades , les Hébrides et l'An- gleterre ; c'est ainsi que les îles Aléoutiennes relient le nord de l'Asie et le nord de l'Amérique. C'est à peine si sur ces archipels des j)arties froides ou tempérées de notre hémis- phère on trouve quelques espèces qui leur appartiennent en propre. Il est encore une autre raison qui doit nous faire considé- rer comme trop grande, relativement à la flore générale du globe, l'aire moyenne d'expansion que nous avons trouvée, c'est qu'il existe un certain nombre de plantes qui occupent 1/3 ou 1/2 delà surface terrestre, et, par exemple, nous pouvons citer sur le plateau central de la France les espèces suivantes comme ayant une aire de plus de 20,000 degrés : Capsella bursa-pastoris. — Calliiriche vernalis. — Veronica Anagallis. — V. serpillifolia. — Limosella aqualica. — Samolus Valerandi. — Planlago major. — Chenopodium album. — Polygonum amphibium. — P. aviculare. — Polamogeton nalans. — Jimcus bufonius. — Poa annua. 13 espèces seulement sur 1,800 ont une aire qui occupe à peu près moitié de la surface de la terre. Voilà des espèces qui nécessairement vont se retrouver dans une foule de flores, et si au heu d'îles de la zone torride , d'îles isolées de l'hémisphère austral , on prend , comme 392 CONCLUSIONS nous l'avons fait, une petite partie d'un continent, le chiffre qui exprimera en degrés la puissance eœpansive, sera d'au- tant plus élevé que la partie du continent prise en considé- ration sera plus petite. Nous pensons donc que si notre moyenne représente très- exactement la puissance expansive dans une portion du 45® parallèle, le chiffre indiqué par M. de Candolle peut aussi, quoique très-différent, approcher de la vérité, et nous croyons comme lui qu'en comparant d'une manière générale le nombre des espèces à aire très-vaste , à celui des espèces à aire très-petite , la proportion de ces dernières est beaucoup plus grande. Une dernière considération nous conduit encore au même résultat. L'étude ultérieure de la géographie des espèces doit tendre en partie, selon nous, à restreindre les aires au lieu de les étendre, à séparer des formes que nous avons réunies au point de vue géographique. On reconnaîtra alors que cer- tains types que nous avons confondus , affectionnent chacun une partie distincte de l'aire générale que nous avons attri- buée à l'ensemble. On rétrécira par ces études les carrés d'extension, mais chacun d'eux fera toujours partie d'un ensemble plus vaste , de même que le bassin particulier de chaque ruisseau appartient à la surface générale qu'arrose un fleuve ou une rivière. Pour nous, qui considérons les formes analogues comme dérivées , il doit en être ainsi , car la différence des stations doit à la longue continuer l'œu- vre depuis longtemps commencée de la multiplication , ou pour parler plus exactement, du dédoublement des formes. Nous ne croyons pas que chaque espèce différente ait été laite pour être placée dans une station déterminée , mais nous pensons que chaque localité détermine des modifica- tions qui sont sous la dépendance des conditions qui y rè- GÉNÉRALES. 393 gnent. Si une forme prise dans une localité, et transportée dans une autre localité soumise à des circonstances différentes, changeet se modifie, ce n'est qu'une variété qui n'a pasencore acquis du temps la force de l'habitude. Si elle se maintient, c'est une espèce désarticulée , dont la stabilité est certaine et la durée soumise aux événements possibles pendant la vie du globe. Nous reviendrons , du reste , plus loin , sur le plus ou moins de fixité des limites d'expansion. Il y a , comme on le voit , bien peu de concordance entre nos résultats et ceux de M. de Candolle , mais il est vrai de dire qu'ils ne peuvent et ne doivent pas être comparés. Ce qui ressort de ces considérations , c'est que l'étendue de l'aire d'expansion est en raison de la latitude. Plus cette dernière est faible, plus la puissance expansive est res- treinte. Le climat, et surtout la température , est ici le principe dominant qui masque les causes physiologiques , car nous trouvons dans toutes les classes des familles à aire étendue et des familles à aire restreinte. Si nous admettons, avec M. Steudel, que le nombre des espèces qui existent aujourd'hui sur la terre est de 300,000 et que nous supposions que les plantes Cryptogames du pla- teau central sont au nombre de 1,200, et les Phanérogames au nombre de 1,800, nous reconnaîtrons que nous possédons, sur un très-petit espace qui est bien loin de représenter la centième partie des terres émergées, environ la centième partie des espèces connues. L'aire d'extension géographique donnée approximative- ment par les limites de latitude et de longitude , n'est pas encore l'expression réelle de la puissance expansive d'une espèce , il faudrait y faire entrer aussi l'extension en altitude et surtout tenir compte de la sociabilité des individus, c'est- 394 CONCLUSIONS à-dire de leur nombre plus ou moins grand dans un espace donné. Il est bien certain qu'une plante commune, dont les indi- vidus seront serrés , qui n'occupera qu'une surface de 3 ou 4 degrés, aura plus d'importance qu'une espèce dissé- minée qui s'étendra sur 20 degrés de surface. Toutes ces considérations doivent entrer en ligne si l'on veut apprécier à sa juste valeur le rôle que joue une espèce dans le tapis végétal d'une contrée. L'aire d'expansion est-elle finie? Les espèces tendent- elles toujours à s'étendre et à agrandir leurs écarts , ou bien sont-elles complètement limitées par des conditions de ter- ritoire et de climat? L'opinion de M. de A. Candolle, que nous aimons toujours à reproduire, nous paraît en contra- diction sur ce point , car il dit (page 597) : « Sur un même continent , les causes actuelles ont agi depuis quelque mil- liers d'années et ont dû produire tout leur effet, ou à peu près. » Et plus loin (page 606), il ajoute : « Après avoir constaté les causes qui ont déterminé l'extension actuelle des espèces , nous allons voir que ces causes continuent à agir, du moins plusieurs d'entre elles, de sorte que l'aire des espèces n'est pas fixée. Pour plusieurs elle grandit ; pour d'autres, en petit nombre, il est probable qu'elle dimi- nue. » Nous pensons, nous, que cette aire est fixée pour un certain nombre d'espèces et qu'elle continue de s'éten- dre encore pour plusieurs d'entre elles. — Rien ne prouve, en effet , que l'aire d'expansion d'une espèce soit accomplie. Lorsque nous ne trouvons aucune cause qui arrête une es- pèce dans son expansion , quand nous ne pouvons invoquer ni les conditions de température, ni celles de l'humidité rela- tive, il peut , il est vrai , exister des motifs qui nous sont in- connus et que nous ne pouvons apprécier; mais n'est-il pas GÉNÉRALES. 395 naturel de supposer aussi que l'aire d'expansion est encore incomplète; car , malgré les moyens puissants et nombreux dont une plante dispose pour ses voyages , ces moyens sont en général très-lents et l'espèce peut très-bien , dans cer- taines directions , n'être pas encore arrivée au but qu'elle peut atteindre. Quand nous remarquons avec quelle facilité, avec quelle promptitude même, se développent, sur notre sol européen , des espèces de l'Amérique du nord , nous re- connaissons immédiatement que ces espèces n'ont pas été répandues partout où elles peuvent végéter. Les circonstan- ces de dispersion leur ont manqué, et des obstacles matériels, que l'homme a surmontés, s'opposaient à l'agrandissement de cette aire. Nous ne pouvons donc pas affirmer que la dif- fusion d'une espèce est aussi grande que possible, nous pourrions tout au plus conclure dans ce sens pour les plantes cultivées et pour les espèces des moissons. Des faits tout récents, et développés avec beaucoup de soins par M. Vaupell , nous démontrent clairement l'exten- sion actuelle et rapide du hêtre dans le nord de l'Europe, en même temps qu'ils signalent des changements remarqua- bles dans la forme de l'aire du Pinus syhesiris et de quel- ques autres espèces. Or , si nous ne pouvons douter des va- riations de forme dans l'aire de quelques végétaux , nous ne pouvons pas admettre que la courbe fermée qui limite l'aire de chaque espèce ne puisse varier dans sa forme et dans ses dimensions. Si nous acceptionscette condition d'invariabilité pour l'époque actuelle , nous ne pourrions l'accueillir ni pour le passé ni pour l'avenir. Les relations d'espèces identiques qui existent quelque- fois entre des pays très-éloignés, et surtout les différences que l'on remarque entre contrées très-rapprochées, prouvent que les causes de diffusion des espèces n'ont pas toujours agi 396 CONCLUSIONS dans le sens des distances , et que ce n'est qu'à la longue , et après de nombreuses tentatives, qu'une espèce parvient à s'implanter dans une contrée nouvelle. Il ne suffit pas qu'une graine soit transportée pour que sa postérité prenne posses- sion d'un pays. Cette graine aura à lutter contre toute une population établie et parviendra difficilement à triompher des obstacles qui se montreront de toutes parts. Que l'on veuille bien se rappeler ce que nous avons dit des combats des végétaux , et l'on verra à combien de vicissitudes la jeune plante se trouvera exposée. Plus le pays sera riche et peuplé, moins les nouveaux-venus auront de chance pour vivre et pour se naturaliser. Il en est des végétaux comme des peu- ples. Ils plantent leur drapeau sur un sol inhabité; ils en prennent possession sans obstacle , mais leurs tentatives agressives sont repoussées sur les rivages défendus par des populations compactes. § 3. De retendue de l'aire d'expansion géographique se- lon la constitution physiologique des végétaux. Dans cet examen , nous avons dû forcément laisser les Cryptogames en dehors de nos calculs. Nous savons bien approximativement le nombre de ceux qui végètent sur le plateau central , au moins en ce qui concerne les mousses , les lichens et les champignons charnus , mais où s'arrêter dans les Urédinées, dans les Mucédinées et même dans les Hypoxilées. La plupart de ces dernières familles n'ont pas de patrie, et les calculs que l'on baserait sur leur nombre se- raient erronés et modifiés surtout par l'étendue de la contrée que Ton prendrait en considération. Il résulte des recherches de M. de Candolle et des ta- bleaux qui les résument, que dans toutes les contrées les GÉNÉRALES. 307 Dicotylédones sont plus localisées que les Monocotylédones, et celles-ci bien plus que les Cryptogames , et M. de Can- dolle conclutVelativement à la diffusion : Que l'aire moyenne des espèces est d'autant plus petite que la classe dont elles font partie a une organisation plus complète, plus déve- loppée, oii, selon V expression usitée, plus parfaite. « Cette loi , dit M. de Candolle , est confirmée par le développement successif des végétaux dans les périodes géologiques. En effet , dans les époques anciennes , les espèces paraissent avoir été plus semblables à de grandes distances et en même temps elles appartenaient à des classes moins parfai- tes. Dans les époques récentes , elles sont devenues plus lo- cales , et elles offrent en majorité une organisation plus parfaite. » C'est sur de grandes masses seulement que ces résultats généraux peuvent ressortir, comme par exemple entre l'en- semble des Dicotylédones et des Monocotylédones ; mais en- suite , si dans chacune des grandes classes on considère les familles isolément , on trouve un grand nombre d'exceptions qui prouvent que la perfection a souvent marché d'une ma- nière parallèle dans les deux grands embranchements du règne végétal , et que souvent même de nouveaux parallé- lismes se sont établis dans les ramifications des premières divisions. Nos recherches confirment l'opinion générale de la plus grande diffusion des Monocotylédones ; car nous trouvons pour le plateau central : aire moyenne des Dicotylédones 3,294 degrés ou 1/20 de la surface terrestre, et pour les Monocotylédones 3,952 degrés ou 1/16 de la surface de la terre. La puissance expansive doit nécessairement varier selon 398 CONCLUSIONS l'organisation des espèces, puisque nous venons de voir que les Dicotylédones comparées aux Monocotylédones ne présen- tent pas la même extension. M. deCandolle a publié (Géog. bot., t. 1, p. 515), un tableau des familles végétales ran- gées dans l'ordre que nous avons adopté, c'est-à-dire, dans l'ordre du prodrome , tableau dans lequel il examine la puissance expansive des familles , en exprimant la propor- tion des espèces qui croissent dans plus de deux régions dif- férentes. Ce travail est relatif au monde entier et donne les résultats suivants : Les espèces qui sur 100 croissent dans plus de 2 régions offrent les chiffres ci-dessous : Thalamiflores 3,4 Caliciflores 2,6 Corolliflores 5,9 Monochlamydées 10,5 Monocotylédones 6,3 Total des Dicotylédones 4,1 Monocotylédones 6,3 Total des Phanérogames 4,5 Cette méthode est-elle suffisamment exacte ? Les con- trées équatoriales ont-elles été suffisamment explorées au point de vue géographique? Tout cela est douteux. Cepen- dant voici , en résumé , l'ordre de plus grande expansion des grandes classes des végétaux d'après la méthode de M. de Candolle : Monochlamydées. — Monocotylédones. — Corolliflores. — Thalamiflores. — Caliciflores. Nos résultats sont évidemment plus précis et notre mé- thode plus exacte, mais ils ont l'inconvénient de s'appli- GÉNÉRALES. 399 quer à une localité restreinte. La moyenne de puissance expansive pour toutes les plantes du plateau central étant = 3,623 (1) Nous avons en moyenne pour : Les Thalamidores — 2,839 Les Caliciflores — 3,078 Les Corolliilores — 3,279 Les Monochiamydées -+- 3,980 Le Monocotylédones -+- 3,952 Et si nous plaçons ces 5 grandes classes dans l'ordre de leur puissance expansive , nous avons : Monochiamydées. — Monocolylédones . — Corolli flores. — Caliciflores. — Tlialami flores. Nous différons à peine du résultat obtenu par M. de Can- doUe. Ce résultat , vrai pour le plateau central , l'est-il aussi pour toute la terre? Nous l'ignorons. Toutes les considérations que nous avons discutées dans le cours de notre travail , nous ont amené à reconnaître que l'ordre de perfectibilité ou de progrès , ou si l'on veut, l'or- dre d'apparition sur la terre ou le degré de perfectibilité était le suivant : Monocotylédones , Monochiamydées, Thalami- flores, Caliciflores et Corolli flores. Cet ordre est interrompu relativement à l'aire d'expansion, et cependant on considère comme une loi que, moins une plante est compliquée, plus grande est sa puissance expansive. — Peut-être , si l'aire de toutes les plantes était bien connue, arriverait-on à ce ré- sultat , mais ce qu'il y a de certain , c'est que deux tentati- (1) Nous prévenons, une fois pour toutes, que nous plaçons le signe = devant la moyenne que nous prenons pour ternie de comparaison , le signe 4- devant les chiffres supérieurs à celte moyenne, et le signe — devant les chiffres qui sont au-dessous. . 400 CONCLUSIONS ves faites par des méthodes différentes conduisent à une conclusion identique , mais à une conclusion opposée à cette loi ; ou bien il faudrait admettre Tordre de perfectibilité exposé ci-dessus , et qui n'est pas probablement le véritable. Il est vrai que tant de causes secondaires viennent modifier et influencer l'expansion , qu'il est bien difficile de dégager la vérité de toutes les causes d'erreurs qui l'environnent. Mais avant d'aller plus loin sur cet intéressant sujet , continuons l'examen de la puissance expansive, non plus en étudiant les grandes masses de végétaux , mais en considé- rant les groupes les plus naturels, désignés sous les noms d'ordre ou de famille. Parmi les familles qui ont des re- présentants assez nombreux en Europe , M. de Candolle cite comme ayant l'aire la plus vaste , dans les Dicotylédones : Papavéracées , Amaranthacées , Convolvulacées , Poly go- nées , Chénopodées, Fumariacées , Primulacées , Verbéna- cées / Gentianacées, et parmi les Monocotylédones : Joncées, Cypéracées, Naïades ou Fluviales, Alismacées , Fougères, Graminées. Il indique ensuite les familles dont Taire est la plus res- treinte. Ce sont, parmi les Dicotylédones : Loranthacées , Oléacées , Crassulacées , Cucurbitacées , Rutacées , et ^armi les Monocotylédones, celles à ovaire infère. Nous pouvons , pour notre contrée , donner d'une ma- nière certaine Taire d'expansion des familles. Voici les noms de celles ( représentées par plus d'une espèce ) dont Taire d'expansion dépasse la moyenne. Parmi les Thalamiflores : Nymphéacées H- 4,450 , Vio- lariées -+- 4,636, Droséracées -+- 8,562, Alsinacées -+~ 4,257, Oxal idées -+- 7,811. Parmi les Caliciflores : Onagrariées -\- 5,802, Halora- g(ées-i-6,706, Callilrichinées -f- 7,845, Céralophyllées -f- GÉNÉRALES. 401 5,730, Portulacées H- 12,865, Ambrosiacées -f- 5,181, Ericacées -H- 6 , 08 1 . Parmi les Corolliflores : Antirrhinées -h- 3,748, Rhinan- Ihaeées -+- 3,810, Solanées ~i-3,9bH , Primulacées -\- 4,009, Plantaginées -4-5,786. Parmi les Monochlamyclées : Chénopodées-i-^,Sôl , Po- lygonées-h 6,407, Conifères -+- 5,392. Parmi les Monocotylédones : Alismacées H- 4,723, Jun- caginées -+• 8,960, Potamées -+- 6,718, Lemtiacées -h- 5,798, Typhacées -h- 6,143, Joncacées -4-5,162, Cy- péracées -4- b,Q93, Equisétacées -i-1 ,0H^, Lycopodiacées -+• 8,539, Fougères -i~b,\l 9. Il est facile de voir que ces familles , contenant des plan- tes à aire moyenne très-vaste , sont en grande partie com- posées d'espèces aquatiques ou des terrains humides , et d'espèces polaires qui occupent toute la zone froide de l'hé- misphère nord. S'il y a quelques exceptions, telles que les Solanées, cela est du au petit nombre d'espèces qui ont donné la moyenne , et à ce que ces espèces, presque cosmo- poHtes , ont individuellement une aire très-vaste. Si , au contraire , nous recherchons les familles dont l'aire moyenne est très-restreinte , au-dessous de 1,000 degrés carrés, nous trouvons : Parmi lesThalamiflores : Cistinées — 515, Acéracées — 868, Rutacées— 921. Parmi les Caliciflores : Rliamnées — 972, Térébintha- cées — 711. Parmi les CoroUillores : Jasminées — 638 , Orobanchées — 834 , Plumbaginées — 447. Parmi les Monochlamydées : Aristohchtées — 793. Parmi les Monocotylédones : Aroïdées — 589 , Amaryl- lidées — 120. 402 CONCLUSIONS Ces familles à aire moyenne très-petite sont formées, en grande partie, d'espèces méridionales, qui trouvent sur le plateau central leur limite vers le nord. V aire cV expansion des espèces végétales est donc d'autant plus grande que Von s'approche davantage de la partie froide de la zone tempé- rée de r hémisphère nord, d' autant plus petite que l'on s'a- vance plus près de la zone lorride , faits qui concordent parfaitement avec le nombre bien plus considérable d'espè- ces dans les régions chaudes de la terre et le nombre bien plus grand des individus dans les régions froides. Quant à l'étendue de l'aire des 1,800 espèces phanéro- games qui constituent la flore du plateau central de la France , elle varie entre un point circonscrit dans 2 à 3 de- grés, et le chiffre énorme de 25,500 degrés , qui ne repré- sente pas tout-à-fait la moitié de la surface terrestre. Nous avons voulu connaître aussi si l'aire moyenne des familles (toujours au 45*^ degré et sur le plateau central de la France) , est en rapport avec le nombre des espèces qu'elles contiennent. Nous avons rangé dans le tableau suivant les principales familles d'après leur ordre numérique d'impor- tance dans la flore, et nous avons ajouté une colonne qui indique l'aire moyenne des espèces de chacune d'elles. Familles de plantes de la flore du plateau central , contenant au moins 30 espèces. Soms des familles. Nombre des espèces. Moyenne de l'aire d'eipansion Synanthérées 216 - 2323 Graminées 138 — 3554 Légumineuses 130 — 1493 Personnées 95 — 2506 Crucifères 90 — 2669 Ombellifères 81 — 1755 GÉNÉRALES. 403 Subis des (iinilles. Kombre des espaces. UoieDne de l'iire l'eipinsioi. Rosacées 78 — 2776 Labiées 75 — 2687 Cypéracées 73 -4- 5093 Renonculacées 54 .... — 2416 Orchidées 41 — 2886 Alsinacées 36 -+- ^2bl Silénacées 35 — 1994 Liliacées 33 — 1647 Amentacées 31 — 3370 Polygonées 30 -+- 6407 Fougères 30 h- 5179 Il n'existe, comme on le voit, aucun rapport entre le nombre des espèces d'une famille et leur puissance expan- sive. Ce tableau vient, une fois de plus, confirmer l'in- fluence du climat sur l'aire d'expansion , puisque les Légu- mineuses , les Omhellifères , les Silénacées et les Liliacées , familles méridionales , occupent une surface bien moins étendue que les Cypéracées , les Alsinacées , les Polygonées, les Amentacées et les Fougères, familles septentrionales. § 4. De la forme de l'aire d'expansion. Nous avons supposé, pour avoir des résultatscomparatifs, l'aire d'expansion de chaque espèce enfermée entre 4 li- gnes droites. Nous eussions pu également la circonscrire par une courbe passant par les 4 points extrêmes de 2 dia- mètres croisés. Ni l'une ni l'autre de ces deux formes possi- bles n'est l'expression de la vérité. Il y a dans nos aires d'expansion , carrées , longues, rondes ou ovales , des sinuo- sités , des sailHes et des sinus plus ou moins profonds. Mais il est un fait d'observation que nous pouvons trancher im- 404 CONCLUSIONS médiatement, c'est la proportion des 2 axes dont l'un suit les longitudes et l'autre les latitudes. Nous saurons ainsi si les végétaux ont une tendance plus grande à s'écarter en longi- tude ou en latitude. M. A. de Candolle, pour résoudre ce problème, a passé en revue 8,495 espèces décrites dans 3 vol. du prodrome, et il en a trouvé seulement 116 dont l'habitation est 4 fois au moins plus étendue dans un sens que dans un autre , savoir: Espèces s'étendant de l'est à l'ouest 68 — du nord au sud 48 Tous ces exemples sont pris dans les CoroUillores. M. de Candolle conclut de ses observations sur 8,495 es- pèces, que la forme de l'aire moyenne de la très-grande ma- jorité est une forme ramassée , approchant d'une forme cir- culaire ou d'une ellipse peu allongée. Et que pour les 116 la forme moyenne est encore une ellipse allongée dont le plus grand diamètre se dirige de l'est à l'ouest. M. de Can- dolle a pu conclure encore de cet examen que : « Il est pro- bable qu'en avançant dans la connaissance des plantes des régions intertropicales , on trouvera le nombre des espèces fort étendues de l'est à l'ouest et du nord au sud , moins différent qu'il ne résulte de ses calculs. » (v II y a , continue-t-il , trois directions dans lesquelles beaucoup d'espèces se sont propagées autrefois d'une ma- nière facile , tout en rencontrant dans le voisinage de grands obstacles qui resserrent leurs habitations. Ces trois directions sont : 1°. Les pays autour du pôle arctique ; 2°. la zone de la mer Méditerranée prolongée à l'ouest vers les îles Cana- ries, Madère et Açores, à l'est vers le Caucase et la Perse ; 3°. la grande Hgne des Floridesou du Texas à Montevideo. Vient ensuite la direction des montagnes de l'Europe et de l'Asie tempérée , puis celles de la CaHfornie au Chili , et en- GÉNÉUALES. 405 fin celles de l'Inde au Sénégal. » M. de Candolle conclut que la configuration de l'aire des espèces paraît tenir bien plus à des circonstances physiques et géographiques du pays qu'à la nature propre de ces espèces (p. 418). Noussommes bien loin dans notre circonscription, et nous pourrions dire en Europe, des résultats obtenus par M. de Candolle dans ses recherches sur les CoroUiflores. L'écart moyen de l'aire d'expansion dans le sens des lati- tudes, c'est-à-dire du sud au nord ou du nord au sud, est pour le plateau central de 24 degrés 1/2, tandis que l'é- cart entre les extrêmes de longitude de l'est à l'ouest ou de l'ouest à l'est est de 120 degrés, en sorte que l'aire moyenne de ces 1 ,800 espèces qui végètent sous le 45^ degré de la- titude est à peu près 5 fois plus considérable dans un sens que dans un autre. Pour les Dicotylédones ces deux écarts sont 24 degrés pour la latitude et 108 pour la longitude; pour les Monocotylédones les deux écarts sont 25 degrés pour la latitude et 133 degrés pour la longitude. La ten- dance des Monocotylédones à s'étendre en longitude est donc plus grande que celle des Dicotylédones dans le rap- port de 133 à 108, ou environ de 5 à 4. Si maintenant nous examinons les limites moyennes de ces plantes vers les 4 points cardinaux , nous reconnaîtrons que la moyenne d'expansion vers le sud est de 34 degrés 1/2, et la moyenne d'expansion vers le nord de 59 degrés 1/2, c'est- à-dire , 10 degrés 1/2 au sud du 45 , et 14 degrés 1/2 au nord. Ainsi extension plus grande vers le pôle. Les différences entre les Dicotylédones et les Monocoty- lédones sont peu importantes , car l'arrêt moyen des Dicoty- lédones est à 34 degrés au sud et à 59 au nord , tandis que l'arrêt des Monocotylédones a lieu à 35 degrés au sud et à 60 au nord, différence d'un degré en moins vers le sud, i06 CONCLUSIONS d'un degré en plus vers le nord pour cette partie de la pha- nérogamie. On conçoit que les écarts dans le sens des lon- gitudes aient moins d'importance. La moyenne de l'écart à l'ouest est au 36^ degré , la moyenne de l'écart à l'est est au 83«. Ici les différences sont beaucoup plus considérables entre les deux grandes divisions des Phanérogames, car les limites moyennes des Dicotylédones sont entre le 27*^ degré 0. et le 77® K. , tandis que les limites des Monocotylédones , bien plus étendues , sont entre le 45® degré 0. et le 89® degré E. Nous reconnaissons du reste, dans les axes de ces aires d'expansion , la tendance aux directions indiquées par M. de Candolle en Europe et en Asie. Cette différence énorme dans la forme des aires d'expan- sion , entre la moyenne présentée par M. de Candolle et celle que nous obtenons de nos propres observations, est due sans aucun doute à l'influence du climat et des causes phy- siques, plus qu'à l'organisation spéciale des plantes. M. de Candolle conclut à une ellipse voisine du cercle , et non à une ellipse dont le grand axe dépasse plus de 5 fois le petit axe. Mais la majeure partie des espèces prises en considé- ration par M. de Candolle appartient à la zone équinoxiale ; les nôtres font partie de la végétation du 45® parallèle. Plu- sieurs de nos espèces font le tour entier de la terre et bien rarement , dans la zone torride , les plantes ont plus de ten- dance à s'étendre dans un sens plutôt que dans un autre. — Dans les régions équinoxiales les espèces trouvent les mêmes conditions sur un très-vaste espace de terrain dans la direction de l'axe des latitudes ; il n'existe aucune cause déterminante qui les entraîne plutôt dans un sens que dans un autre. Sous le 45® parallèle, un écart d'un degré au sud ou au nord de cette ligne détermine déjà de grandes varia- GÉNÉRALES. 407 tions de température ; il n'y a plus cette uniformité de climat qui se révèle sous la zone privilégiée du globe ; l'exposition , qui n'existe pas sous l'équateur , devient très-influente dans des contrées qui ne reçoivent du soleil que des rayons obli- ques ; enfin , toutes les causes se réunissent pour que les es- pèces trouvent des arrêts dans le sens des latitudes , tandis qu'elles ne rencontrent que peu d'obstacles dans le sens des longitudes. Nous pouvons donc conclure de nos observations que Vaxe de l'aire d'expansion , dans le sens des longi- tudes, est d'autant plus grand que Von s'éloigne davantage de la zone torride. Nous avons déjà dit que sur le plateau central l'écart moyen en latitude de nos 1 ,800 espèces est de 24 degrés 1/2, et l'écart en longitude de 120°. Que nous prenions l'une ou l'autre des grandes classes des Dicotylédones, l'écart en latitude reste sensiblement le même, 24 degrés, à l'excep- tion des Corolliflores qui atteignent 25° ; mais en longitude les différences sont plus grandes. Les axes sont, en longitude, pour les Monochlamydées 128 degrés. Corolliflores 105 Caliciflores 103 Thalamiflores 94 Ce sont donc , sous notre climat , ces dernières plantes qui ont le moins de tendance à s'écarter en longitude, et, après les Monocotylédones, dont l'écart est 133 degrés, ce sont les Monochlamydées qui en ont le plus. Quant aux fa- milles séparées, ce sont en général celles que nous avons citées comme ayant une aire plus vaste que la moyenne, qui ont aussi l'axe de longitude le plus étendu , et c'est pres- que toujours au chiffre élevé qui mesure cet axe qu'est due la plus grande surface de l'aire. 408 CONCLUSIONS Les conditions de climat sont évidemment les causes les plus influentes de la forme des aires ; mais il ne faut pas cependant regarder comme nulles les organisations spéciales des plantes. Ce qui prouve que l'idiosynchrasie de l'espèce a aussi une grande valeur , c'est le croisement des limites de l'aire. Pour arriver à connaître l'aire d'expansion des espèces, M. de Candolle a étudié avec soin la diffusion de 33 plantes annuelles , vivaces ou ligneuses. Il a pu, au moyen de cette restriction , arriver, comme il le dit lui-même , à une grande exactitude, et il a pu surtout faire choix de plantes sur la nomenclature desquelles il ne conservait aucun doute. Ces recherches minutieuses lui ont permis de tracer, sur une map- pemonde , les limites polaires de ces 33 espèces , et , ce qui frappe dans ces cartes intéressantes , ce sont précisément ces croisements, surtout dans les plantes annuelles; c'est ce non parallélisme des lignes-limites , ce sont les écarts et les contours de ces hgnes. On voit que chaque espèce cherche sur le globe les conditions qui lui conviennent le mieux, et que ces conditions sont différentes pour toutes. Les lignes que nous avons supposées droites pour limiter nos espèces dans le sens des latitudes sont bien loin de pré- senter ce caractère, et les cartes de M. de Candolle que nous venons de citer, nous montrent, en effet, des sinuosités, des courbures et des inclinaisons. Ces lignes ne suivent pas les lignes géographiques'des parallèles, et en faisant même abstraction de l'idiosynchrasie de l'espèce, on reconnaît bien- tôt qu'il devait en être ainsi ; il suffît pour expliquer ce fait d'étudier la série des températures moyennes et des tem- pératures mensuelles sur les différents points du globe. Il résulte de la discussion de toutes les observations thermo- métriques , que la ligne de plus grande chaleur que l'on peut GÉNÉRALES. 409 nommer équateur thermal , et les points des plus grands froids que l'on peut désigner sous le nom de pôles glaciaux, ne correspondent ni à l'équateur , ni aux véritables pôles de la terre. L'équateur thermal s'élève de quelques degrés au nord dans l'intérieur de l'Afrique, et vient couper l'équa- teur terrestre en deux points opposés et situés l'un sur la côte du Pérou, l'autre dans l'île de Sumatra. Le pôle glacial de notre hémisphère paraît situé par 170*^ de longitude ouest de Paris et 80" de latitude , c'est- à-dire , au nord du détroit de Behring , qui sépare l'Asie de l'Amérique, et à 10° du pôle terrestre; en sorte qu'il se- rait à peu près aussi éloigné du pôle de la terre que de l'île Melville, dont le climat serait à peu près celui du pôle. La place du pôle de l'hémisphère sud paraît bien plus difficile à déterminer, parce que l'on a moins d'observations sur cette partie du globe. D'après M. Saigey, ce second pôle glacial se trouverait situé sur le même méridien que le premier , et du même côté de Taxe de la terre. Ces pôles ne sont donc pas placés aux deux bouts d'un même diamètre. Leur plus courte distance se mesure à travers l'Océan paci- fique , et leur plus grand éloignement à travers l'Afrique et l'Europe. Si nous supposons le méridien 170 prolongé et faisant le tour du globe , il ira passer à 10° à l'est de Paris , où il forme réellement le 10*^ méridien , et marquera la ligne de la plus grande chaleur, à latitude égale ; en sorte que l'Europe et l'Afrique seront plus chaudes que l'Asie et l'Amérique, ce que l'observation confirme. Le méridien 170, que l'on peut nommer méridien gla- cial, traverse très-peu de terres. A partir du pôle nord , il s'étend sur une partie de la Tartaric russe , sur les îles Aléoutiennes, les îles Chatam et lesMulgraves ; il passe près 410 CONCLUSIONS des Nouvelles-Hébrides, et vient traverser la Nouvelle- Zélande qui est une des terres les plus rapprochées du pôle glacial austral. Le méridien thermal , ou la ligne des plus grandes cha- leurs , traverse d'abord le Groenland , les îles Feroë et les Hébrides , l'Irlande et le Portugal. Il traverse une grande partie de l'Afrique , le grand désert , une portion de la Sé- négambie et la Guinée, De l'autre côté de l'équateur , au- cune terre ne se trouve sur sa direction , si ce n'est l'île Sainte-Hélène , qui en est encore éloignée de quelques de- grés. On sait que l'équateur et les pôles magnétiques sont aussi différents de l'équateur et des pôles géographiques , ainsi que de l'équateur thermal et des pôles glaciaux. Nous avons cru devoir entrer dans ces détails , qui expliquent une partie des anomalies que l'on rencontre dans la forme et les sinuosités des aires d'expansion , quand on considère , comme on le fait souvent , les conditions de température comme liées intimement aux parallèles géographiques. Il y a longtemps que M. deHumboldt, dans son beau travail sur les lignes isothermes , a mis cette vérité hors dé doute. « Il existe, dit-il , des contrastes entre les zones tempérées des deux mondes. L'Amérique tempérée présente un carac- tère bien plus boréal que l'Europe, et la proportion des Eri- cinées , des Conifères , des Amentacées devient bien plus grande , celle des Ombellifères et des Labinées diminue au contraire. (Ann. de ch. et de ph., t. 6, p. 289.) § 5. Des causes de la forme de Vaire d'expansion. Nous venons de voir déjà que la température ou plutôt la latitude a une action puissante sur le plus ou le moins d'étendue de l'aire des familles. Nous avons reconnu que GÉNÉKALËS. 411 l'organisation des plantes, d'après tel ou tel plan, tout en nous signalant quelques indires sur leur tendance à la diffu- sion , nous donne des signes moins certains que la latitude. Il n'en est plus de même si , au lieu de réunir des groupes dont nous prenons la moyenne , nous isolons les espèces , car alors nous trouvons des plantes très- voisines , dont l'or- ganisation est la même , à tel point qu'elles peuvent faire partie d'un même genre , et qui nous présentent d'énormes différences dans leur aire d'expansion. Il est même assez fréquent dans les familles et dans les grands genres plus ou moins localisés , de voir quelques espèces d'une flexibilité extrême , qui s'éloignent de leur patrie commune et qui at- teignent une aire d'expansion considérable. Dans les pays chauds oii l'aire est généralement plus res- treinte , la cause principale qui influe sur l'expansion est, d'après les recherches de M. A. de Candolle, l'écart entre les degrés de sécheresse et d'humidité , mais dans les con- trées froides ou tempérées , c'est évidemment la tempéra- ture qui a le plus d'action déterminante. M. de Candolle fait remarquer à ce sujet qu'à partir de la température utile , ou du 0 de végétation qui varie pour chaque espèce entre 5 et 18 degrés du thermomètre centigrade , la somme de tem- pérature nécessaire pour la fructification est d'autant plus considérable , que la plante habite un pays plus chaud. Ainsi VIlex aquifolius, dont la température utile commence à 7", a besoin seulement de 1,830 degrés, tandis que le dat- tier, dont la température utile ne commence qu'à 18° en exige 5,100. Le houx a sa limite septentrionale par le 62*' et le dattier par le 39''. « Les espèces qui s'arrêtent dans la région méditerranéenne , dit M. de Candolle , de- mandent 9° à 19° pour végéter et 2,700 à 5,800° de somme à partir du minimum nécessaire. — Les espèces (jui s'arré- 412 CONCLUSIONS tent en France et en Allemagne exigent 7 à 13" et 2,200 à 3,000 de somme. — Celles qui s'arrêtent plus au nord demandent 5 à 8° et 1,250 à 2,600" de somme à partir de leur minimum. Sous ces latitudes boréales on remarque assez d'uniformité dans le minimum , et il est fort douteux qu'aucune plante végète quand la moyenne est inférieure à 5°, mais les sommes exigées continuent à diminuer. Elles deviennent très-faibles, au delà du 60^ degré, probable- ment à cause de l'allongement rapide des jours d'été , qui donne , par l'action chimique de la lumière , une compensa- tion à la faible chaleur de l'atmosphère. » (Géog. bot. , t. 1, p. 396.) Mais à partir de cette température utile , chaque espèce exige encore pour vivre et pour se maintenir dans une loca- lité, non-seulement la somme nécessaire pour fleurir et pour mûrir ses fruits , mais il faut que cette somme soit acquise dans un temps donné , entre certaines limites , il faut en outre que sa constitution puisse supporter des minima et des maxima de température, de sécheresse , d'insolation, et une foule d'autres conditions accessoires qui , sans avoir l'importance des premières, ont cependant une action très- marquée sur l'existence d'une espèce dans une localité. C'est donc presque toujours l'idiosynchrasie de l'espèce et souvent même de l'individu qui détermine sa fixation sur un point quelconque du globe. On conçoit que la sensibilité plus ou moins grande des individus d'une même espèce , peut donner une certaine élasticité aux conditions néces- saires à cette espèce, et doit permettre un écart quelconque, peut-être peu considérable , mais qui peut faire varier de quelques jours et même de quelques semaines les phéno- mènes périodiques, et permettre ainsi une aire d'expansion bien plus grande. Admettons pour un instant qu'une espèce GÉNÉRALES. 4-13 vienne d'ôtre créée sur un point du globe, et suivons sa marche progressive ou l'extension de son aire. Si elle est vivace à racines traçantes, ses racines ou ses rhizomes vont immédiatement gagner du terrain. Dans tous les cas, ses graines vont se répandre, et l'aire s'agrandira chaque année. Cependant l'aire finira par être limitée , et nous ne pouvons douter qu'il n'y ait sur la terre des aires d'expansion accom- plies, limitées dans tout leur pourtour par une courbe fer- mée , tandis que d'autres s'étendent encore et agrandissent successivement dans un sens ou dans un autre l'espace que leurs divers moyens personnels d'expansion leur permettent d'envahir. Si l'expansion n'est pas limitée par un obstacle matériel , elle l'est souvent, comme nous l'avons vu , par le climat, et sous ce rapport la différence est énorme. D'après les recherches de M. A. de Candolle, les aires moyennes, calculées par régions, diffèrent entre le nord de notre hémis- phère et le cap de Bonne-Espérance de J/20 à 1;2000 de la surface terrestre; si l'on comparait, ajoute M. de Candolle, une flore purement arctique ( Labrador, île Melvillej avec la flore de quelque petite île fort isolée entre les tropiques, (Sainte-Hélène), on trouverait une différence plus grande eucore [Géogr. bot., pag. 545). Par suite des recherches très-laborieuses faites sur la géographie des espèces d'une même famille , M. de Candolle est arrivé à cette indication que Vaire moyenne diminue à mesure qu'on marche du pôle arctique aux extrémités australes des continents. Nous avons vérifié ces résultats sur les grandes familles de notre flore, en comparant les carrés d'expansion des es- pèces de notre région méridionale avec celles des deux au- tres régions. Nous avons obtenu ainsi des chiffres qui ne nous laissent aucun doute. En prenant la moyenne des aires d'expansion de toutes les plantes du plateau central, 4 1 4 CONCLUSIONS nous avons le chiffre m 3,623. Or, on se rappelle que nous avons partagé nos espèces en 3 régions : du midi, du nord et des plaines. L'aire moyenne des espèces méridionales est seulement de — 882 , celle des plantes du nord est de — 3,436, et celle des espèces des plaines de -+- 4,305. Si cette dernière moyenne dépasse toutes les autres , cela est dû à ce que nous avons compris , dans notre région des plaines, les espèces très-communes, à aire très-vaste, et les espèces aquatiques , qui, lorsqu'elles sont séparées de celles des plaines, ont une aire encore plus étendue. Quant à la cause de ce rétrécissement de l'aire dans les régions méridionales , on pourrait sans doute l'attribuer au grand nombre d'espèces qui se développent sur un même point , à des centres de création plus rapprochés et dont le rapprochement met obstacle à l'expansion des individus qui sont obligés de combattre et de disputer à d'autres espèces chaque parcelle de terrain qu'ils gagnent de proche en proche. On ne peut invoquer pour les plantes ce que l'on observe pour les animaux , l'empire de l'habitude et l'amour du sol natal. On sait que les oiseaux reviennent tous les ans nicher dans les mêmes lieux. L'affection des hirondelles pour le toit hospitalier qui les a vues naître, n'est plus mise en doute. Les intéressantes narrations d'Audubon, sur les oiseaux de l'Amérique du nord, confirment en tout point cette tendance à revenir chaque année dans le même nid ou au moins dans le même canton. Les insectes eux-mêmes, qui peuvent comme les oiseaux franchir facilement de grands espaces , sont localisés, et leurs générations se succèdent dans des limites circonscrites relativement à la facihté qu'ils auraient de les étendre. Rien de cela ne peut exister pour les végé- taux. Nous les voyons, sous les cHmats du nord , acquérir une sociabilité qu'ils ont rarement dans les régions tropicales. GÊNliUALES. 415 Les climats rigoureux ne permettant la présence que d'un petit nombre d'espèces, celles-ci trouvent le terrain libre, le climat a combattu pour elles, et leurs individus s'établis- sent avec rapidité sur un sol qui n'est ni défendu ni envahi. Peut-être aussi peut-on considérer ces plantes du nord comme ayant été créées avant celles du midi. Il est certain que les deux extrémités du globe ont dû être habitables avant la zone torride , et nous ignorons si la végétation magnifique qui décore aujourd'hui les régions intertropicales, n'a pas une origine plus moderne que celles dont les régions polaires nous offrent maintenant les robustes individus. Si le climat exerce une action si marquée sur l'étendue de l'aire, la station qui se compose des conditions réunies du sol et de l'atmosphère doit avoir une très-grande in- fluence sur la dispersion ; c'est, en effet, ce que nous voyons. Le plus grand écart se trouve entre les stations sèches et humides , entre les espèces désignées par Thurmann sous les noms de Xerophyles et Ilydrophyles. Prenons , en effet, des familles composées de plantes aquatiques, nous avons les chiffres suivants : Nymphéacées -+- 4,450 , Dro- séracées-i- 8,562 , Haloragées -+■ 6,706 , Callitrichinées -+-7,845, CératophiUées-i-^,130, ^/«smacm-+- 4,723, Juncaginées -+- 8,960, Po(amées-{- 6,718, et toutes les autres familles des Monocotylédones que nous avons citées page 401 , comme dépassant la moyenne. Tandis que dans les Xerophyles nous avons les Cistinées — 515 , les Rulacées — 921 , les Térébenthacées — 711, les Jasminées — 636, et toutes les familles citées p. 401, comme n'atteignant pas la moyenne, ce qui établit une diffé- rence énorme entre l'étendue de l'aire des plantes aquati- ques et celle des terrains secs; et comme dans les pays chauds il y a souvent plus de sols desséchés que de surfaces inon- 416 CONCLUSIONS déesou mouillées , cette cause doit concourir d'une manière puissante à l'étendue de l'aire des espèces. Après les lieux humides ou inondés , ce sont les champs cultivés , les bords des chemins , le voisinage des habitations qui concourent le plus à agrandir l'aire des espèces. Les Alsinacées -+• 4,257, les Rhinanthacées -+- 3,810, les Solanées -+- 3,958 , les Planlaginées -+- 5,786 , les Po- lygonées -H 6,407, les Chénopodées -i- ^,^51 , sont des familles à aires très-étendues qui renferment un grand nom- bre de plantes domestiques. Viennent ensuite les stations némorales , celles des pelouses, des coteaux et des rochers. § 6. De Vaire des plantes selon leur durée. Nous avons déjà dit que la durée des plantes doit être prise en grande considération dans l'étendue de l'aire d'ex- pansion , et que les espèces annuelles ou monocarpiennes offrent généralement, à conditions égales, une aire plus étendue. M. de Candolle , en suivant toujours la même méthode d'investigation, a trouvé que les annuelles ont l'aire la plus grande 7, 8 p. % Les Herbacées vivaces 5, 5 p. % Les espèces hgneuses 1, 9 p. ''/o M. de Candolle a ensuite appliqué ces recherches aux fa- milles des Synanthérées , des Scrophularinées et des Ombel- lifères , et il a toujours trouvé que le nombre des espèces communes à plus de 2 régions est plus grand dans les es- pèces monocarpiennes, moins grand dans les polycarpiennes herbacées et le plus petit dans les espèces ligneuses. D'où M. de Candolle conclut : L'aire moyenne des espèces du règne végétal est d'autant plus grande que leur taille moyenne est plus petite. GÉNÉRALES. 41t En analysant nos résultats nous trouvons l'aire moyenne suivante : Pour les plantes monocarpiennes — 2,959 Pour les espèces vivaces. . , -+- 4,001 Pour les espèces ligneuses — 1,912 11 est facile de voir que ces chiffres sont en opposition avec i-eux de M. de Candolle et avec nos propres observations antérieures ; mais il faut démêler ici les causes d'erreur qui masquent la vérité. La plupart de nos plantes aquatiques sont vivaces , la plupart de nos espèces annuelles sont mé- ridionales et ont par conséquent une aire restreinte due au -climat et à leur habitation méridionale , car si nous com- parons seulement les monocarpiennes et les polycarpiennes de notre région méridionale , l'étendue de l'aire d'expansion estenlaveur des premières. Cependant, en recherchant dans les familles nombreuses de notre circonscription l'étendue relative et moyenne des espèces monocarpiennes et polvcar- piennes , nous trouvons quelques anomalies , voici ces exemples : Crucifères, moyenne générale =i: 2669 — monocarpiennes -h 2789 — polycarpiennes — 2431 Légumineuses^ moyenne générale z=t 1493 — monocarpiennes — 1388 — polycarpiennes -f- 1575 Omhellifères , moyenne générale z= 1755 — monocarpiennes -+- 2000 — polycarpiennes — 1503 Corymbifères , moyenne générale =3122 — monocarpiennes -+- 3459 — polycarpiennes — 2888 IX 27 418 CONCLUSIONS Cynarocé'phales y moyenne générale z=z 1535 — monocarpiennes -f- 1893 — polycarpiennes — 921 Chicoracées , moyenne générale = 2313 — monocarpiennes — 1 932 — polycarpiennes H- 2723 BoraginéeSf moyenne générale == 3131 — monocarpiennes -f- 3805 — polycarpiennes — 2032 Anlirrhinées, moyenne générale =: 3748 — monocarpiennes — 2505 — polycarpiennes -f- 4933 Labiées, moyenne générale =: 2687 — monocarpiennes — 2361 — polycarpiennes -+- 2773 Graminées, moyenne générale :=^ 3554 — monocarpiennes 2576 — polycarpiennes -4-4316 Sur CCS 10 familles, il y en a juste la moitié dans la- quelle la règle est observée et la moitié qui fait exception ; d'où il faut conclure que la loi exprimée par M. de Can- dolle relativement à la plus grande expansion des espèces en raison de leur petite taille , ne doit être acceptée qu'avec réserve. Il est vrai que la faculté que possèdent les plantes annuelles de parcourir en quelques mois toutes les phases de leur existence , est une cause que l'on peut invoquer à l'ap- pui de leur grande dispersion, mais peut-être aussi y a-t-il quelque illusion due à certaines plantes annuelles très-répan- dues et extrêmement communes. En résumé, nous n'admet- tons la courte durée des espèces comme cause d'expansion plus grande que dans les régions méridionales. Quant aux espèces arborescentes ou ligneuses, il n'y a GÉNÉllALES. 419 guère d'exception que pour les Vacciniées, les Erkacées , quelques Conifères et quelques Amentacées. § 7. Influence du sol sur rétendue et la forme de Vaire d'expansion. Après avoir reconnu l'induence du climat et de la stalioik sur l'expansion des espèces, nous avons voulu rechercher si le sol exerce par lui-même une action quelconque sur l'aire géographique ; à cet effet , nous avons dressé le tableau suivant : Espèces du plateau central de la France croissant sur de>< sols différents, et dont l'aire moyenne est exprimée en degrés carrés. Sol calcaire. Sol siliceoi. Indifférenus iaqualipcs. Thalamiflores... — 1159 -— 2798 -+- 3743 Caliciflores.-... — 1299 — 2412 -+- 5308 Corollidores — 1766 -+- 3376 -+. 3854 Monochiamidées. — 999 -{- 4209 -f- 4632 Monocotviédones — 2233 ~i- 4424 -f- 4064 Moyennes... — 1491 —3444 -4-4320 Ce tableau nous démontre que, dans toutes les classes, l'é- tendue de Paire djs espèces qui croissent sur le calcaire est très-inférieure à celle des autres ; que les sols siliceux sont pourvus de plantes à aire plus vaste que les sols calcaires; que les espèces indifférentes à la nature du sol , ou aquati- ques, ont une aire plus grande que toutes les autres; que cependant le sol siliceux semble avoir plus d'iniluence sur l'expansion des Monocotylédones que sur toutes les autres plantes. Nous voyons , en effet, l'aire de toutes les classes marquée du signe — ou au-dessous de la moyenne de cha- 420 CONCLUSIONS que classe sur le calcaire. Nous voyons le signe -h affecter un certain nombre déclasses sur la silice, et ce même signe se placer devant toutes les classes quand le sol est indifférent à l'espèce ou quand celle-ci est aquatique. Ces causes d'agrandissement ou de restriction de l'aire expansive dans un sol sont loin d'être absolues ; elles sont relatives à la contrée et à d'autres conditions. Ainsi sur le plateau central une portion des espèces qui affectionnent les calcaires fait partie de la végétation toute méridionale des causses ou montagnes de la Lozère. Ces plantes sont toutes xérophyles , car il y a peu de plantes aquatiques ou hygro- phyles sur les sols calcaires et moins encore dans notre cir- conscription que partout ailleurs. Nous n'avons pas jugé à propos de rechercher l'aire moyenne relativement au sol physique ; nous serions évi- demment arrivé au même résultat, la plupart de nos terrains siliceux étant meubles , nos terrains calcaires , au contraire et presque sans exceptions, étant plus ou moins compactes. Or , selon nous , la perméabilité du sol , c'est-à-dire sa na- ture physique , doit avoir plus d'importance en faveur de l'expansion que la nature chimique dont nous sommes ce- pendant très loin de vouloir nier l'inlluence. L'expansion plus grande et exceptionnelle des Monoco- tylédones sur les terrains siliceux peut tenir à la fois à des considérations physiques et chimiques. On sait que beaucoup de Graminées admettent une assez forte proportion de silice dans leurs tissus. On sait que les Cyperacées recherchent les sables frais et les bords des rivières. Enfin les nombreuses plantes bulbeuses et tuberculeuses des familles des Liliacées et des Orchidées ont besoin d'un sol meuble pour y implan- ter leurs racines. Quelque intérêt que puissent présenter ces considérations. GÉNÉRALES. 421 elles n'atteindront leur but , elles ne feront connaître la vé- rité d'une manière exacte qu'autant que des recherches nou- velles auront eu lieu sur diverses parties de la terre et que l'on pourra comparer des résultats obtenus dans des contrées bien différentes sous le rapport du sol et du climat. g 8. Ze mode et la facilité de dispersion des semences ont- ils une action plus ou moins grande sur Vétendue de l'aire d'expansion.^ Les plantes s'étendent de proche en proche et se disper- sent en se reproduisant par deux modes : la génération gem- mipare et la génération sexuée. Un assez grand nombre d'espèces aquatiques ou de plantes des marais se multiplient à l'infini par le premier de ces modes, qui est surtout favorisé par l'élévation de la température jointe à la présence de l 'eau . Mais quelle que soit la facili té avec laquelle ces végétaux émettent des stolons ou ramifient leur rhizome, il y a bien- tôt un obstacle, ne serait-ce que la station, qui met un terme à l'envahissement, et si tous les individus de même espèce qui habitent un marais proviennent de la génération gem- mipare d'un premier individu , ceux d'un autre marais ne pourront certainement pas en dériver. Il faut donc admettre que cette génération par gemmes doit avoir beaucoup d'im- portance relativement au nombre des individus dans un es- pace donné , mais qu'elle perd cette importance relativement à l'étendue de la dispersion. Nous ne devons donc nous oc- cuper ici que de l'étude des graines et de leurs moyens divers de transport. La nature emploie pour la dissémination des moyens ex- trêmement variés dont nous ne ferons pas ici l'énumération ; nous nous contenterons de choisir les deux extrêmes, et de 422 CONCLUSIONS comparer d'une part, les semences munies d'ailes, d'aigrettes ou d'appendices, aux fruits charnus et indéhiscents, et de l'autre , les semences les plus fines aux plus volumineuses. Nous ne pourrions guère obtenir de résultats précis en comparant l'ensemble des espèces à graines munies d'aigret- tes à l'ensemble de celles qui en sont dépourvues , car il existe tant de causes qui peuvent modifier l'aire d'expansion que nous ne saurions jamais si celle dont nous voulons dé- terminer l'influence est bien celle qui réagit; elle serait presque toujours masquée par d'autres. Pour obvier à cet in- convénient nous avons comparé les plantes de la même fa- mille et surtout celles qui appartiennent aux Synanthérées. Voici nos résultats : Corymbifères, moyenne générale = 3122 — aigrettées — 3027 — non aigrettées -+- 3332 Cynarocéphales, moyenne générale = 1535 — aigrettées. -+- 1596 -^ non aigrettées — 1469 Chicoracées, moyenne générale = 2312 — aigrettées -4- 2320 — non aigrettées — 2229 On voit que ces chiffres se balancent, et que dans les deux cas oîi l'aire des espèces aigrettées est un peu plus étendue , la différence est si petite qu'elle ne nous permet pas de con- clure , et si nous prenons l'ensemble de la famille des Synan- thérées nous obtenons pour l'ensemble des plantes à graines aigrettées — 2,314 et pour l'ensemble des espèces à grai- nes sans aigrettes -j- 2.343, différence de 29 degrés en fa- veur des dernières , différence peu considérable , il est vrai , mais qui prouve au moins que l'aigrette n'a pas d'influence sur la dissémination lointaine. GÉNÉKALES. 423 Nousn'avonsfaitnosrechercIies,quenousregardonscomme très-exactes, que sur les végétaux du plateau central , mais M. A. de CandoUe avait eu aussi la pensée de se livrer à une semblable investigation sur une plus grande masse de plan- tes. Cette comparaison faite avec soin sur la famille des Sy- nanthérées lui a donné, comme à nous (en calculant l'ex- pansion d'après sa méthode approximative) , une puissance expansive plus grande pour les espèces sans aigrettes que pour celles qui en sont munies. Nous avions prévu ce résultat à priori , ou du moins nous avions toujours pensé, contre l'opinion générale des botanis- tes, que l'aigrette était à peu près inutile à la dissémination, dans la famille des Synanthérées. En effet, dans nos longues études sur les mœurs des plantes , nous avions presque tou- jours vu l'aigrette se séparer de la graine lors de la maturité et voyager seule dans les airs. L'aigrette a certainement d'autres fonctions à remplir que celle de véhicule, et le but réel des organes n'est pas toujours celui qui est pour nous le plus apparent. Il n'en est pas de même pour les Populus , les Salix et les Epiîobium, dont les aigrettes, fixées aux se- mences et non au réceptacle , emportent généralement les graines. Il n'y a pas cependant dans les Onagrariées de gran- des différences entre le chiffre moyen de la famille z=z 5,802 et le chiffre des Epiîobium aux graines aigrettées -f- 5,984. Il n'en est plus de même pour les Amentacées. Ameniacées, moyenne générale ■=. 3370 — dioïques et à aigrettes h- 4186 — monoïques sans aigrettes. ... — 2078 Mais ici encore nous ne pouvons pas savoir si c'est la fa- cilité du transport des semences qui fait la grande différence d'expansion, ou si ce n'est pas la station aquatique qui la détermine dans les deux genres dioïques Salix et Populus. 424 CONCLUSIONS Si nous comparons, dans le genre Anémone , l'expansion de nos Anémones pulsatilles ou à graines appendiculées à celles dont les fruits sont nus, nous avons l'aire de — 1,508 pour les premières et de H- 4,890 pour les secondes. Les Acéra- cées , dont les fruits sont des samares , nous donnent seu- lement — 868 degrés d'expansion. Le Typha latifolia y qui est peut-être la plante (ainsi que les autres Typha) qui réunit les meilleures conditions de transport , nombre , finesse , légèreté des graines , aigrette admirable , nous of- fre une aire de 7,776 degrés, et le Sparganium simplex , de la même famille , avec ses graines pesantes, 7,250 , dif- férence peu considérable qui peut même être due à un dé- faut de recherche dans les flores ou à l'inexactitude de ces dernières. M. de Candolle a examiné aussi , toujours d'après la même méthode , si les plantes à fruits charnus, et par con- séquent offrant le moins de facilité à la dissémination, ont une aire d'expansion moins grande. Il a comparé à ce point de vue les Malpighiacées , Rosacées ^ Myrtacées, Vacciniacées , Ericacées , Oléacées et Solanacées , et de ces 6 groupes naturels 5 offrent plus d'extension dans les espè- ces à fruits charnus, et un seul en offre moins; la proportion des espèces dans plus de 2 régions est de 3,1 pour % dans les plantes à fruits charnus, et seulement de 2,8 pour **/o dans les espèces à fruits non charnus. Parmi les plantes à fruits charnus , M. de Candolle fait remarquer que la famille des Cucurbitacées est composée d'espèces à aire très-restreinte. Nos résultats ne sont pas les mêmes que les siens pour les Rosacées. Rosacées, moyenne générale = 2776 — à fruits charnus — 2162 — à fruits non charnus -+- 3699 GÉNÉRALES. 425 Parmi les groupes à fruits charnus , nous trouvons géné- ralement la moyenne de la famille au-dessous de la moyenne générale; aussi les Rhamnées nous offrent — 972, les Cucurbitacées — 1,168, les Grossulariées — 2,494, les Cornées — 2,361 , les Caprifoliacées — 2,479, excepté VAdoxa qui en réalité est une Araîiacée ( à fruit non charnu) et qui donne -+- 11,520. Les Aroïdées ont — 589 , les Asparaginées — 3,054 , mais les Nymphéacées donnent -4-4,450 et les Vacciniées -+- 9,186. On reconnaît dans ces comparaisons l'action du climat et de la station plus que l'influence des baies et fruits lourds qui appartiennent à ces différentes familles. D'ailleurs , si d'un côté les fruits char- nus ne peuvent se disséminer eux-mêmes avec autant de fa- cilité que les autres , ils ont pour compensation d'être choisis de préférence par les oiseaux et de pouvoir être transportés de cette manière à de grandes distances. C'est ainsi que l'on peut expliquer l'aire si étendue des Vaccinium, du Sorbus Aucuparia, etc. Reste maintenant encore à examiner la finesse des grai- nes, et leur nombre, qui est presque toujours d'autant plus grand que les semences sont plus fines. M. de Candolle a trouvé , comme on devait s'y attendre, une puissance expansive plus grande pour les espèces à graines petites et nombreuses , c'est-à-dire , 4,5 p. % moyenne du règne végétal , et pour les plantes à graines grosses et peu nombreuses 2,1 p. ^'/o seulement. « Il est vrai , ajoute M. de Candolle , que ces plantes à grosses graines sont surtout des arbres dont l'extension est ordi- nairement plus petite, à cause d'un ensemble de circons- tances (p. 540). «Nos recherches ne confirment pas entière- ment les observations de M. de Candolle. Voici la moyerme 426 CONCLUSIONS des familles dont les graines sont généralement plutôt fines que grosses. Papavéracées — 2210 Crucifères — 2669 Cistinées . — 515 Droséracées -|- 8562 Silénacées — 1 994 Alsinacées -|_ 4257 Hypéricinées — 1473 Crassulacées — 1 196 Saxifragées — 3293 Campanulacées , — 1778 Ericacées vraies 4" 4528 Verbascées — 1631 Antirrhinées _}_ 3748 Orobanchées — 834 Rhinanthacées + 3810 Orchidées — 2886 Liliacées — 1647 Joncées _[_ 5162 Ainsi, sur 18 familles dont les plantes ont des graines fines , nous avons seulement 6 signes -j- et 12 — , c'est-à- dire , que les 2/3 de ces familles ont une aire au-dessous de la moyenne. Nous pourrions ajouter en faveur de l'extension des se- mences fines et innombrables, les Equisétacées -[_ 7084, les Lycopodiacées + 8539, et les Fougères -1-5179. Il n'y a, sous ce rapport, pour les Monocotylédones cryptogames aucune exception. Mais il y a pour ces diverses familles à graines fines tant de causes étrangères de dispersion , que GÉNÉRALES. 427 nous ne pouvons considérer le nombre et la finesse des graines comme favorisant d'une manière sensible l'étendue de l'aire d'expansion des espèces. Enfin, nous avons voulu voir aussi si l'altitude, la dioëcie, le parasitisme et la consistance des feuilles exercent une action sur la puissance expansive des plantes, et pour cela nous avons groupé les aires d'expansion des différentes es- pèces qui se présentent sous ces diverses conditions. En prenant la moyenne de l'aire pour les plantes qui , en Au- vergne , ne descendent guère au-dessous de 1,500°' , nous avons obtenu le chiffre 3,624 exactement égal 5 la moyenne générale = 3,623. En faisant le même travail pour l'ensemble des espèces dioïques nous sommes arrivés à une expansion de -|- 3,680, un peu plus grande que la moyenne , mais qui s'explique par la présence et la prépondérance du genre Salix dont les espèces sont pour la plupart aquatiques. Les parasites nous ont donné une aire restreinte — 1,172 pour les parasites vraies et non feuillées , et une aire éten- due -f- 3,810 pour les parasites feuillées de la famille des Rhinanthacées. On doit noter que les premières plantes sont en partie méridionales , tandis que les secondes sont à peu près toutes septentrionales. Il en est à peu près de même des plantes grasses , leur aire a peu d'étendue, car nous trouvons la moyenne ~ 1 ,755, et si nous prenons seulement le groupe des Crassulacées , la puissance expansive n'est que de — 1,196, tandis que l'aire du Portiilaca vulgaris atteint + 14,210 ; mais c'est une plante annuelle et en même temps très-méridionale. Si maintenant nous résumons les causes qui influent en plus ou en moins sur l'étendue de l'aire de chaque espèce, nous pourrons les grouper sous deux titres opposés. '«28 CONCLUSIONS Causes favorables à l'extension. Causes opposées à l'extension. Climat tempéré ou froid. Climat chaud. Présence de l'eau. Absence de l'eau. Sol siliceux. Sol calcaire. Sol meuble. Sol compacte. Nous omettons les causes dépendantes de l'organisation même des végétaux. § 9. Des espèces disjointes et des causes géologiques relati- ves aux aires d'expansion et aux centres de création. Nous avons défmi , dans le commencement de cet ou- vrage (t. 1 , p. 10) , ce que nous entendons par centre de création. Vins loin (t. 4, p. 246), nous sommes revenu avec plus de détails sur le môme sujet et sur les espèces isolées qui semblent avoir élé créées sur un seul point du globe, et ne s'en être jamais écartées. C'est ainsi que nous avons reconnu dans un grand nombre d'îles de véritables centres de création , et si certaines plantes ont la puissance d'accomplir , dans leur extension géographique, la moitié du tour du monde, nous voyons que beaucoup d'autres res- tent stationnaires dans leur lieu de création. Tout en reconnaissant , d'un autre côté, la facilité avec laquelle les espèces peuvent émigrer et s'étendre., nous sommes forcé d'admettre que les centres de création sont très-nombreux sur la terre. Nous avons déjà cité une foule d'exemples pris dans des îles isolées, nous pourrions en rap- porter encore, mais nous nous contenterons d'un seul qui est très-remarquable. Les travaux de M. Cl. Gay , et plus tard ceux de M. Philippi sur les deux îles voisines Juan- Fernandez et Mazafuera , indiquent, sur 137 espèces, 75 ou plus de la moitié qui ne sont pas connues ailleurs , et GÉNÉRALES. 429 sur ces 137 végétaux , 81 ne vivent pas au Chili, faits des plus importants , à l'appui de la multiplicité des centres de création. Nous ne savons pas si dès l'origine des espèces le nombre des individus a été le même. Que nous admettions la créa- tion instantanée de chaque espèce , ou qu'interprétant d'une autre manière la volonté divine, nous ne voyions dans les espèces actuelles qu'une fdiation provenant d'espèces anté- rieures et soumises à des conditions différentes , nous pou- vons dans tous les cas supposer que le nombre d'individus créés originellement a pu varier pour chaque espèce, et les conditions d'expansion ont pu , par ce fait môme, avoir un point de départ différent. Nous adopterons, avec M. de Candolle, l'épithète de disjointes , pour les espèces « dont les individus se trou- vent divisés entre deux ou plusieurs pays séparés, et qui cependant ne peuvent être envisagées comme ayant été transportées de l'un à l'autre, à cause de quelque circons- tance tenant, ou à la structure des graines, ou à la manière de vivre des plantes, ou à l'éloignement considérable des pays d'habitation {Géogr.Bol., p. 993). » M. de Candolle fait observer que ces espèces appartien- nent principalement à 3 catégories : les plantes ligneuses à grosses graines, qui n'habitent pas sur le littoral ; les plan- tes aquatiques et celles des hautes montagnes. Il attribue leur disjonction à des causes antérieures à l'époque actuelle, c'est-à-dire qu'il suppose que les contrées différentes où l'on trouve ces espèces étaient primitivement reliées entre elles, ou que les obstacles actuels n'existaient pas. On conçoit en effet , parmi les exemples que cite M. de Candolle, que les Quercus pedunculala et Q. sessilifhra , «jui vivent sur le continent et dans les îles Britanniques, aient préexisté à la 430 CONCLUSIONS rupture du détroit de la Manche. Il se peut que le Quercuè Toza, que l'on trouve des deux côtés du détroit de Gibral- tar fasse présumer une séparation récente entre l'Afrique et la pointe australe de l'Europe. Il devient plus difficile d'ex- pliquer la présence du Quercus Suber à Madère , et du Co~ rylus avellana aux Shetland , où il a disparu depuis peu. L'existence de forêts de hêtre en Angleterre , en Corse et en Sicile prouvent-elles que ces îles ont fait partie du conti- nent à une époque plus ou moins éloignée? Les Conifères nous offrent des exemples tout aussi curieux. Le Pinus Cem^ 6ra, Lin., et le P. parviflora, Sieb. et Zucc, qui peut être considéré comme une forme locale du premier, vivent dans l'Asie septentrionale , aux îles Kuriles et au Japon. Les Palmiers, malgré l'aire restreinte qu'ils offrent à peu près tous, ont montré à M. deCandolle quelques espèces dis- jointes dans des îles très-différentes, et l'on ne peut guère admettre que les courants y aient transporté leurs graines. Ici encore il est peut-être plus conforme à la raison de sup- poser l'ancienne jonction des îles que la disjonction réelle des espèces. Les exemples nombreux que cite M. deCandolle pour les plantes aquatiques ne peuvent guère s'expliquer par un état antérieur et différent de la surface terrestre. Si l'on suppose que les lacs et les rivières actuelles ne sont que les restes ou les traces de vastes nappes d'eau douce qui cou- vraient des terres étendues, nousdevons trouver une aire très-vasle et non une aire morcelée. Pour les plantes de montagnes on peut supposer à la rigueur que les oiseaux les ont transportées dans leurs voyages , car souvent ils se reposent sur les sommets et on font les relais de leurs péré- grinations ; mais il existe encore de si curieuses anomalies entre les directions des points sépaiés que nous offrent des GÉNÉRALES. 431 espèces moritagiiardet-, que nous ne pouvons pas expliquer leur diffusion en les supposant parties d'un centre unique. Les causes géologiques et l'état topographique antérieur du sol ne peuvent non plus nous donner une explication satisfai- sante des faits de disjonction , et nous sommes forcés, par voie d'exclusion , d'admettre l'hypothèse de centres multi- ples de création. Cette hypothèse est en tout point favora- ble à la théorie de la filiation , car si les mêmes causes , si les mêmes milieux , si, en un mot, les mêmes circonstances se sont présentées sur des points du globe très-éloignés , les mêmes formes ont dû se produire en présence des mê- mes conditions ; et ce qui conduirait à admettre ces créations locales , ce sont les petites différences de caractères qui exis- tent ordinairement entre les plantes de provenance diffé- rente. Déjà nous avons signalé ces légères modifications dans les formes , qui pourtant sont assez sensibles , pour qu'un botaniste exercé distingue à première vue des échantillons européens de spécimens américains , etc. M. de Candolle est porté à croire , au moins pour les plantes des montagnes, que l'état antérieur du globe, l'an- cienne extension des glaciers, et le transport des blocs er- ratiques sur les glaces et sur les eaux, ont pu contribuer pour une large part à la distribution actuelle des espèces disjoin- tes, maisily a de nombreuses localités où jamais les gla- ciers n'ont paru , où le terrain erratique ne s'est pas étendu, où les blocs de transport n'ont jamais existé. Il y a des lieux tellement isolés et dans des conditions si exceptionnelles, qu'il est presque impossible de soupçonner l'origine des plantes qui sont venues les habiter. Parmi les espèces qui occupent les sommets du plateau central , les unes croissent aussi sur les Alpes, d'autres sur les Pyrénées; l'élévation nécessaire pour la vie de ces plantes , est le résultat de sou- 432 CONCLUSIONS lèvements volcaniques récents, qui alors seulement ont donné au sol une altitude suffisante , et pourtant nous ne pouvons invoquer ni les glaciers , ni les courants pour peupler nos montagnes de plantes des Alpes et des Pyrénées. Les phé- nomènes géologiques nous fout défaut, et si nous n'acceptons pas le transport par les oiseaux , nous serons forcément amenés à des créations locales et multiples qui, dans le cas dont il est question, ont peu de probabilité , bien que nous adoptions entièrement cette théorie pour l'ensemble de la distribution des espèces. En trouvant sur les rivages de la Méditerranée et souvent môme dans ses îles, un assez grand nombre de plantes ré- pandues tout autour de cette mer, et en considérant le courant rapide qui de l'Océan court dans ce grand bassin, on se de- mande si cette mer a toujours existé. Le fait d'une évapo- ration considérable dans un bassin exposé aux rayons solaires plus intenses peut-être que ceux qu'il reçoit maintenant, indique déjà que si d'un côté le détroit de Gibraltar était fermé , que si de l'autre, le courant de la mer Noire n'exis- tait pas , la Méditerranée finirait bientôt par se dessécher , car ni le Nil, ni le Rhône, ni le Pô, ni les autres cours d'eau qui viennent s'y rendre ne pourraient l'alimenter. Des faits géologiques et des observations botaniques nous prou- vent en quelque sorte la fracture toute moderne du détroit de Gibraltar. Des observations précises nous démontrent l'an- cienne jonction de la Caspienne et de la mer Noire et doi- vent nous faire admettre une évaporation active sur une si large surface alimentée seulement par quelques fleuves ; le déversement par les Dardanelles n'avait donc pas lieu. Re- présentons-nous un instant cette époque présumée de la terre, et voyons les conditions que devaient présenter ce vaste espace que les eaux recouvrent aujourd'hui. Il existait néces- GÉNÉRALE?. 433 sairement dans celte contrée une large dépression au-des- sous du niveau de l 'Océan , analogue à celle qui contient au- jourd'hui la mer Morte, mais plus étendue et plus profonde. La colonne d'air, allongée de quelques centaines de mètres, donnait à la température une intensité proportionnelle, et les couches atmosphériques voisines du sol dans les parties basses, devaient, malgré leur dilatation , avoir une densité bien plus grande que celles qui reposent immédiatement sur les eaux. La surface de cette contrée était donc une vaste dépression 4 à 5 fois aussi grande que la France, et dans la- quelle existaient de nombreuses collines et des montagnes dont les sommets , de nos jours émergés , constituent tout TArchipel , l'île de Chypre, Malte , la Sicile , la Sardaigne, la Corse et les Baléares, sans compter les innombrables îlots voisins des côtes. Si nous prolongeons le cours du Nil , celui du Rhôbe et des fleuves de l'Italie; si nous tenons compte des petits cours d'eau des côtes de l'Espagne et de l'Afrique , nous reconnaîtrons bientôt qu'il existait sur cette plaine un réseau hydrographique bien suffisant pour l'arroser , mais insuffisant pour alimenter une mer intérieure. C'est tout au plus si un lac central devait recueillir les eaux superflues que le sol n'avait pas absorbées. Il y avait donc , pour la végétation spontanée , toutes les conditions de puissance et de variété : chaleur, humidité, localités variées et zones d'altitude. Sans admettre trop d'unilormité dans la population végé- tale d'un si grand espace , nous pouvons supposer que de nombreuses espèces ont pu s'étendre, sous une latitude sen- siblement égale, de Gibraltar aux côtes de la Syrie dans le sens des longitudes, et de la France à l'Algérie dans le sens des latitudes. Maintenant que par suite des dislocations de 434 CONCLUSIOiNS la croûte terrestre, une issue vers le bassin de la Méditerranée soit ouverte aux eaux de l'Océan et de la mer Noire, les bas- fonds sont d'abord nivelés par les eaux, et des espèces qui avaient besoin d'une température élevée pour végéter sont anéanties. Celles des collines sont détruites à leur tour à me- sure que la submersion s'opère, et celles des montagnes et des rivages subsistent isolées sur les îles dont les sommets s'élèvent au-dessus de l'inondation générale. Quelques pieds solitaires ont pu survivre au déluge sur un point circonscrit comme VOriganum Tournefortii, d'autres ont pu être brus- quement séparés par une nappe d'eau étroite entre l'Espa- gne et le Maroc, entre l'Italie et la Turquie, ou par une mer plus large entre la France et la Barbarie , entre l'Italie et les rivages de Tripoli^ entre l'Egypte et la Turquie d'Asie. Les rapports qui existent dans toute la végétation méditer- ranéenne , tendent à confirmer cette bypothèse de l'irruption relativement moderne des eaux du grai»d Océan venant combler un pays remarquable par la beauté de sa végétation et par sa température exceptionnelle. Cette théorie de la disjonction des continents et de la sé- paration des îles ramène à l'exislence de l'Atlantide, de ces terres submergées dont les hommes ont gardé dans leurs annales un vague et lointain souvenir. M. Ileer, le sa- vant botaniste de Zurich , a publié à ce sujet une note très- intéressante adressée à M. A. de Candolle , au sujet de son travail sur la géographie botanique. M. de Candolle admet comme M. Forbes que les espèces ont traversé diverses séries de terrains et que la plupart sont antérieures à l'époque ac- tuelle. « La végétation actuelle, dit M. de Candolle, est la » continuation, au travers de nombreux changements géolo- » giques, géographiques, et plus récemment historiques, » des végétations antérieures. » C'est aussi l'opinion de GÉNÉRALES. 435 M. Heer, qui pense « que la végétation de l'époque tertiaire a dii se continuer , persister sur quelques points du globe , tandis qu'elle a été anéantie sur d'autres. Il cite comme exemple les îles Canaries qui ont été depuis longtemps con- sidérées comme les sommets encore émergés de l'ancienne Atlantide, et il trouve dans l'examen des espèces végétales de ces îles africaines , de fortes présomptions en faveur de l'opi- nion qui rattache le Nouveau-Monde à l'ancien par une terre aujourd'hui submergée. Ce n'est pas avec l'Afrique que la végétation des Açores et des Canaries a le plus de rapports, mais avec l'Amérique. Ce ne sont pas seulement certaines espèces américaines qui pourraient y être arrivées par quel- ques causes accidentelles , comme le vent , les courants, ou avoir été apportées par l'homme, mais encore des genres américains qui s'y trouvent représentés par des espèces par- ticulières; tels sont les genres CAethra , Bystropogon et Cedronella ; comme aussi l'unique pin des Canaries qui appartient aux formes américaines à feuilles ternées aci- culaires. La relation des lauriers est très-remarquable sous ce rapport; ils forment une grande partie des forêts des îles de Madère et des Canaries , se divisant en quatre espèces et y jouant un rôle important. Deux espèces, Oreodaphnc fœtens et Persea indica , sont des types essentiellement américains ; la troisième , P/iœbe Barbiisana , appartient à un genre qui se trouve dans l'Inde et en Amérique ; la qua- trième enfin, le Laurus canariemis, correspond à l'espèce d'Europe. Par ces forêts de lauriers, les îles de l'Atlantique diffèrent beaucoup du continent africain oii elles manquent entièrement et se rattachent encore à l'Amérique plutôt qu'à l'Afrique , malgré la proximité de celle-ci. » Il existe dans ces îles un tiers ou un cinquième d'espèces qui leur sont propres, et beaucoup de ces espèces ont du 436 CONCLUSIONS grands rapports avec celles qui constituent la flore tertiaire de l'Europe. D'un autre côté cette flore tertiaire se rapproche de celle du midi des Etats-Unis, en sorte que toutes ces considérations tendent à prouver l'ancienne connexion de l'Amérique et de l'Europe. M. Heer s'appuie encore sur la conformation du fond de la mer d'après les sondages re- cueillis par le capitaine Maury; et, faisant remarquer qu'un vaste plateau sous-marin s'étend entre l'Amérique et l'Eu- rope, tandis qu'une profonde vallée sépare les îles africaines du continent auquel les géographes les rattachent, il con- clut à la liaison des deux mondes et considère les îles Cana- ries et les Açores comme ayant fait partie de l'Atlantide , comme ayant conservé une végétation appartenant à la fois aux deux continents aujourd'hui séparés. « Ce pays, cette Atlantide, dit M. Heer , aurait eu les mêmes végétaux que l'Europe centrale miocène, dont les dépouilles se retrouvent dans les mollasses de la Suisse avec une si étonnante richesse de formes (1). Sur le rivage de cette contrée, les coquilles marines offraient une grande conformité en Amérique et en Europe ; et jusque dans les êtres actuels des mers, ce phéno- mène remarquable s'est reproduit , que l'Europe a plus de coquillesmarmes littorales etde poissons des côtesque de pleine mer, communes avec l'Amérique; ce qui nous prouve qu'à une époque , une bande de terrain doit avoir réuni ces deux parties du monde. Les îles Atlantiques avaient déjà surgi vers les côtes sud de ce continent aux temps diluviens. Que dans les temps miocènes, ce pays fiit au fond de la mer, c'est ce que montrent les coquillages fossiles de Porto-Santo et de Saint- Vincent, à Madère, et ceux des Açores : mais qu'il fût émergé aux temps diluviens , c'est ce que nous voyons (1) Bibl. univers, de Genève , avril 18S6, p. 328. GÉNÉRALES. 437 par les mollusques terrestres de Canical et par les plantes fossiles de Saint-Jorge à Madère.» » Les îles formées à cette époque avaient reçu leur végé- tation de l'Atlantide, dans les temps diluviens, par consé- quent à une époque oiî ce continent était entré dans une nouvelle phase de développement. Admettons qu'alors, par une dépression subséquente du terrain, la liaison avec l'Amérique fiit anéantie, et plus tard, celle qui existait avec l'Europe , nous obtiendrons ainsi les éléments de l'explica- tion de la flore actuelle de ces îles. Nous y trouvons les res- tes de la flore de l'ancienne Atlantide , par conséquent bien des types de la flore tertiaire s'y sont maintenus , tandis qu'ils ont disparu en Europe. Ces restes forment, avec un certain nombre d'autres espèces , les plantes particulières à ces îles, correspondant en partie avec les espèces américai- nes, parce qu'elles sont sorties du même centre de création. Mais c'est encore plus avec l'Europe que ces îles ont des es- pèces communes , probablement parce que la liaison a duré plus longtemps. » Si les suppositions que nous venons de faire ont quelque vraisemblance, il est cependant bien difficile de les admettre en toutes circonstances, et nous persistons à reconnaître des centres multiples de création , surtout entre l'Europe et l'A- mérique. Le Circœa luteiiana que nous avons en France et en Amérique , le Veronica scuteîlala commun dans les marais des Deux-Mondes , n'ont pas été disjoints par force majeure. VEriocauIon septanguhre , With., et VE.pellu- cidum, Michaux, qui ne constituent qu'une seule et même espèce, n'ont sans doute pas été dispersés en Ecosse, en Ir- lande , à Terre-Neuve et sur plusieurs autres points de l'A- mérique septentrionale, avant le creusement de l'immense vallée atlantique. Les différences légères que nous avons déjà 438 CONCLUSIONS signalées dans ces espèces qui habitent indistinctement les Deux-Mondes, tendent à faire supposer que la même espèces pu être créée à la fois sur des points très-différents, sous des circonstances presqu'identiques. S'il pouvait rester quelques doutes sur la multiplicité des centres de création, ils disparaîtraient certainement en étu- diant attentivement la liste publiée par M. A. de Candolle des espèces non aquatiques , partagées entre des pays inter- tropicaux très-éloignés, ou entre un pays intertropical et un pays hors des tropiques également très-éloignô. On trouve dans cette liste des espèces partagées entre l'Amérique , l'Asie , l'Afrique et l'Océanie. d'autres partagées entre l'A- mérique et l'Afrique intertropicales , étrangères à l'Asie et à rOcéanie ; des espèces intertropicales partagées entre l'Amé- rique et l'Asie ou l'Océanie , sans exister en Afrique. Il y a dans ces listes des plantes ligneuses , vivaces , herbacées , annuelles , des espèces dont il est impossible d'admettre le transport des graines par l'homme ou par les oiseaux. Une remarque importante , faite par M. de Candolle , c'est que les espèces disjointes sont bien moins nombreuses dans les régions intertropicales que dans les régions de l'hé- misphère boréal, situées hors des tropiques. Et lorsque la disjonction a lieu pour les plantes tropicales , elle atteint surtout les espèces dont l'aire d'expansion est le plus vaste , et , par une conséquence de ce fait , les plantes aquatiques ou au moins hygrophyles (Géogr. Bot., p. 1047). Un fait géographique plus difficile encore à expliquer, si l'on n'admet pas plusieurs centres de création éloignés, c'est l'existence des mômes espèces sur les deux hémis- phères sud et nord de la terre , sans que ces espèces se montrent dans la zone torride qui les sépare. L'obstacle qui interromptici la communication est plus infranchissable en- GÉNÉRALES. 439 core que les mers et les glaces; l'homme seul peut le dé- truire ; mais il est impossible d'admettre qu'il ait transporté , même involontairement, les plantes qui ont été trouvées dans des conditions de disjonction si remarquables. Quelles que soient les hypothèses que nous puissions imaginer relativement à l'apparition des espèces sur la terre, nous sommes toujours forcés de recourir à l'intervention divine ; car si nous admettons la théorie de la filiation et de la transformation dans toute son étendue , nous arrivons à un commencement d'organisation, à un point vivant initial que nous serons forcés de demander à Dieu. Et d'ailleurs, en partant de ce premier germe de vie , de ce principe où la matière cesse d'obéir aux lois de l'affinité pour acquérir des propriétés nouvelles , si cette matière peut se transfor- mer et revêtir des formes variées à l'infini , elle ne peut le faire que d'après des lois établies par le Créateur. Mais ad- mettons un instant que toute matière organique provienne originairement de matière inorganique, nous aurons reculé la difficulté au lieu de la résoudre , car la matière inorgani- que elle-même est composée de plusieurs espèces que nous appelons éléments. On en connaît aujourd'hui environ 60; qui donc les a créés? Les chimistes, il est vrai , peuvent se tromper; il est possible que le brome, le chlore, l'iode, ne soient que des modifications d'un même élément, il est possible que certains métaux soient des états particuliers d'un seul et même corps , opinions que nous ne pouvons pas regarder comme impossibles d'une manière absolue, sur- tout depuis les considérations importantes que M. Dumas a émises sur cet intéressant sujet. Le nombre des éléments serait alors infiniment réduit. Il aurait fallu cependant créer ce petit nombre de corps simples primitifs , leur don- ner des lois de combinaison , leur assigner leurs propriétés , 440 CONCLUSIONS leurs caractères , leur donner ensuite la puissance de s'orga- niser, et de produire avec le temps, et sous des circonstan- ces très-différentes , cette admirable variété d'êtres vivants qui se sont succédé sur la terre depuis les premiers dépôts sédimentaires jusqu'à nos jours. Une création divine , par des moyens plus ou moins différents et tous au-dessus de notre intelligence , est le résultat auquel nous arrivons dans toutes les théories , dans toutes les hypothèses , comme dans l'examen et la discussion de tous les faits. Quand on considère les modifications nombreuses qu'a subies la surface delà terre, on reconnaît qu'avant les sou- lèvements successifs qui en ont sillonné et bosselé l'extérieur, les eaux, presque uniformément répandues , devaient laisser bien peu de terres émergées. C'est cependant sur ces îles primitives que la végétation dut d'abord s'établir, et là, sans aucun doute , furent les premières habitations terres- tres des plantes. Il y a donc eu plusieurs centres primi- tifs de création , puis des centres secondaires. Les plantes étant conformées pour vivre sous des conditions très-diffé- rentes de climat et de sol, il est certain que toutes les espè- ces n'ont pu irradier d'un même point ou d'un même cen- tre, mais que ces centres différents se sont étendus et très- certainement croisés en empiétant les uns sur les autres quand ils ont été reliés par des terres exondées. Après ce que nous venons de dire des centres de création, nous ne pouvons donc pas admettre les créations simulta- nées. Toutes les plantes n'ont pas paru à la fois. Il est pro- bable que celles des terrains riches en humus , comme celles qui croissent sur le terreau des forêts, n'ont pas vécu avant les arbres dont les feuilles décomposées devaient leur servir d'aliment. Il est probable que celles qui recherchent l'ombre des bois ont attendu pour vivre l'époque oii des végétaux r.ÉNÉRALES. 4H séculaires les protégeraient de leurs branches étagées ; lesCus- cutes n'ont pas vécu avant les Légumineuses et les Urticées dont elles détournent la sève, et le guy n'a pas été suspendu aux branches hospitalières des arbres avant que les Conifè- res ne se fussent réunies en forêts , avant que les Rosacées n'eussent étendu leurs rameaux. Il est vrai que Dieu pouvait créer à la fois les forêts et les espèces qu'elles ombragent , les arbres et leurs parasites , mais ce n'est pas ici la puis- sance de Dieu que nous discutons , ce sont les moyens qu'il a employés que nous cherchons humblement à découvrir. Un seul individu est-il la souche de tous les autres? ou bien 10, 100, 1,000 individus se sont-ils montrés à la fois? Sont-ils nés sur un seul point , ou sur 2 , sur 10 , sur 20 localités différentes? Tout cela est possible. Dieu pou- vait, s'il l'eût voulu , créer la terre telle qu'elle est, avec des individus jeunes, d'autres adultes, et même des ca- davres de chaque espèce , mais un tel mode de création répugne à notre raison , à notre intelligence , que nous tenons aussi de la divinité. Nous ignorons donc si toutes les plantes d'une même espèce sont sorties primitivement d'un seul individu , mais comme nous trouvons les mêmes espèces sur des points tellement éloignés , dans des condi- tions telles , que nous ne pouvons supposer la translation , nous devons admettre plusieurs centres pour la création de ces espèces, et dès lors la multiplicité des individus dans chacune d'elles. On voit que les causes géologiques interviennent de toute nécessité dans nos études de géographie botanique. « La » distribution des êtres organisés sur le globe , dit M. de » Humboldt (article Géogr. bot. dudicl. des se. «aL),dé- » pend non-seulement de circonstances climatériques très- » compliquées , mais aussi de causes géologiques qui nou* 442 CONCLUSIONS » sont entièrement inconnues , puisqu'elles ont rapport au » premier état de notre planète. » M. de Candolle attribue, comme nous le savons déjà, la grande extension de certaines espèces, et surtout des espèces disjointes, à des causes qui n'existent plus, mais dont les ré- sultats se font sentir. « Les effets de causes antérieures qui auraient restreint certaines limites d'espèces ont pu se séparer sous l'empire des causes actuelles à la surface des continents ; mais ceux des causes antérieures qui ont ré- pandu quelques espèces peuvent subsister malgré des cir- constances différentes. Il faut donc se contenter d'expliquer les aires très-vastes à la surface des continents , d'abord par des considérations de structure et de physiologie , si l'on peut, et ensuite recourir à l'hypothèse de causes antérieu- res , comme une dernière ressource , le plus souvent indis- pensable. » ( Géog. bot. p. 598). Quand on a vu de près ces grandes scènes du monde , les traces laissées par la lutte des forces agissantes , les im- menses dépôts des mers aujourd'hui émergés, leurs couches fossilifères brisées ou redressées au sommet des montagnes, des lleuves dont le cours est changé et les eaux diminuées, et ces contrastes de l'ancienne végétation des houillères avec celle qui recouvre aujourd'hui les terrains où elles sont en- sevelies, on est forcé d'admettre des causes plus puissantes que celles qui agissent encore pendant notre longue période de calme et de repos. L'admirable tapis de verdure qui couvre aujourd'hui la terre, n'est certainement pas une création nouvelle. Ce sont les restes élégants d'une végétation plus ancienne , dont les couches diverses du globe nous ont conservé les preuves ir- récusables . Nous avons sous les yeux des plantes qui semblent appartenir à un autre âge. Combien d'espèces dans les Coni- GÉNÉRALES. 443 fères australes nous rappellent les formes perdues de l'an- cien monde. Les Araucaria , les Phyllocladus , le Cu- pressus columuaris , les Salisburia et d'autres t\pes encore, presque tous de l'hémisphère austral, semblent avoir traversé de longues périodes géologiques pour arriver jusqu'à nous. Les immenses tapis de fougères de la Nouvelle-Zélande , les groupes singuliers de nos Sphagnum et de nos Lycopo- des, constituent une végétation toute spéciale. Les Casuarina, les Dacrydium nous reportent aux Lepidodendrées, et nos Cycadées nous conduisent aux forêts de l'époque jurassique. Les formes, les analogies, le faciès général, tout nous conduit à ces filiations que nient les nomenclateurs, et qu'ils seront forcés d'adopter quand le nombre considérable d'échantillons aura comblé les lacunes actuellement exis- tantes. On trouve à chaque pas sur la terre , en plein jour, au soleil , des types qui avaient échappé aux recherches de nos devanciers , et c'est à peine si l'on a effleuré sur quel- ques points seulement les couches qui renferment toute l'ar- chéologie de l'histoire naturelle, ces couches sédimentaires qui nous révèlent la création véritable et nous indiquent par leur superposition les modifications successives du sol et du climat. L'étude de la géologie est intimement liée à celle de la géographie botanique ; mais les géologues, par une manière de voir trop absolue, ont peut-être été une cause d'arrêt pour des idées qui semblent aujourd'hui dominer dans les re- cherches sur la distribution primitive des végétaux. La plu- part des géologues affirment que chaque formation dans la succession des terrains contient des débris d'êtres organisés entièrement différents de ceux qui existent dans la formation précédente. Ainsi une création nouvelle de plantes et d'a- nimaux aurait eu lieu chaque fois qu'une révolution du 444 CONCLUSIONS globe en aurait modifié la surface. Ils adoptent encore un autre principe aussi nuisible à l'étude de la distribution géo- graphique des êtres vivants , c'est que des espèces identi- ques, rencontrées sur des points du globe très-différents ou très-éloignés , indiquent des formations contemporaines. Ils partent, selon nous, d'un point dont la vérité est très-con- testable. Ils admettent que jusqu'à l'époque actuelle la tem- pérature était à peu près uniforme sur toute la terre , et dépendait du feu central ; tandis que si l'on consulte les faits , on reconnaît bientôt que la distribution des fossilles a eu lieu par zones , selon les latitudes, et non d'après une tem- pérature et un climat uniformes sous toutes les latitudes. Si au contraire on considère l'abaissement progressif de la tem- pérature de la surface terrestre comme dépendant de la cha- leur solaire, on est conduit à reconnaître que, par suite d'un refroidissement très-lent et progrej^sif, les mêmes conditions d'existence ont pu passer des pôles aux régions tempérées, et de celles-ci à l'équateur, en sorte que des formations semblables ne seraient pas pour cela isochrones. Qui peut nous contester alors que les êtres qui vivaient sur une zone de la terre n'ont pu s'avancer vers d'autres zones, quand les conditions biologiques devenaient propres à leur existence ! Et qui peut nous assurer que, de proche en proche, un certain nombre d'espèces ne soit arrivé jusqu'à nous? Nous n'ose- rions toutefois faire remonter très-loin cette origine des êtres actuels avec les caractères qu'ils nous présentent au- jourd'hui, et si nous acceptons volontiers l'hypothèse de la fihation, nous ne pensons pas que cette filiation ait eu lieu sans altération des types primitifs. Nous croyons faire la part assez large en remontant jusqu'à la partie supérieure des terrains tertiaires , aux terrains tertiaires supérieurs , ou au plus aux terrains tertiaires moyens. M. A. de Gandolle GÉNÉRALES. 445 rapporte le fait de l'apparition du Glauciumluteum, d'après M. Crump , sur un sol extrait d'un puits creusé dans le lias. M. de Candolle exprime des doutes à cet égard , car il regarde le lias comme tertiaire ; mais le lias est bien plus ancien que le terrain tertiaire , il existe très-bas dans la série secondaire , et les doutes de M. de Candolle doivent , nous le pensons , se changer en certitude. Les causes géologiques d'expansion agissent encore; quelques plantes ne vivent en Islande que sur les terrains échauffés par les sources thermales et par les feux volcani- ques. Elles disparaîtraient sans aucun doute si la cause de chaleur qui entretient leur existence venait à cesser {Voyage en Islande , t. 2 , p. 34). Tenore cite aussi deux |»lantes , un Pleris et le Cyperus polyslachius , qu'il a trouvées, en 1802, dans l'île d'Ischia, près des fumarolles deFrassoet de Caccioti, lieux où la température du sol ne descend ja- mais au-dessous de 20° Réaumur. La découverte de ces deux plantes tropicales ou au moins de pays très-chauds , est aussi attribuée , par le savant italien , à un fait géologi- que : « J'ai opiné, dit-il [Géog. Bot. du roy. de Naples , « p. 87) , que la température volcanique des fumarolles de » Frasso et de Cacciotti a contribué à pousser le dévelop- » pement successif des graines de ces deux plantes , et à » entretenir leur végétation , malgré les révolutions phy- » siques qui ont changé la température du reste de l'île » d'Ischia. D'après cette conjecture , l'origine de ces » plantes, que j'ai découvertes en 1802, pourrait bien » remonter à une époque aussi reculée que celle des pal- » miers , des fougères et d'autres plantes tropicales , que » M. Brongniart vient de découvrir dans les mines de » houille du Treuil, près Saint-Etienne, dans le départe- » ment de la Loire, et dont il no manque pas d'autres 446 CONCLUSIONS »> exemples dans les fouilles pratiquées en différents en- » droits de l'Europe. » Nous pourrions ajouter à ces faits la présence de plusieurs plantes des rivages de l'Océan qui vivent encore en Auver- gne sur des terrains qui avoisinaient autrefois des sources minérales et salifères qui ont complètement disparu , et ce- pendant les espèces qu'elles avaient attirées sont restées et se sont mêlées à celles qui ont dû les remplacer. Nous ne con- servons aucun doute sur la présence , dans le tapis végétal actuel , d'espèces qui ont traversé une ou plusieurs périodes géologiques , les unes en conservant tous leurs caractères , les autres en les modifiant plus ou moins. § 10. D'où viennent les espèces du plateau central? Une question très-grave et très-difficile va maintenant nous occuper. D'où proviennent les espèces actuelles qui composent la llore du plateau central ? Sont-elles nées sur les lieux mêmes où elles végètent? Dans le cas d'une ré- ponse négative d'où viennent-elles? L'étude détaillée de l'aire d'expansion des espèces de cette flore, et l'examen attentif des circonstances géologiques qui ont précédé leur apparition, doivent nous aider dans cette recherche et peu- vent nous conduire peut-être à quelques résultats. D'abord, il est à peu près certain que la flore actuelle de cette contrée est formée : 1". De quelques plantes spéciales probablement créées sur les lieux mômes. 2". D'espèces antérieures à l'ordre de choses actuel. 3°. D'espèces colonisées d'origines très-différentes. Reportons-nous d'abord à l'état entièrement primitif du plateau centrale lorsque, formant une île granitique ou gneis- GÉNÉRALES. 447 sique d'une assez grande étendue, il s'élevait au-dessus d'une mer qui ne l'a jamais recouvert. Evidemment , dès cette époque , une végétation quelconque a dû s'y dévelop- per , mais sans aucun doute il ne peut rester de traces de cette végétation primitive. Les plantes de la formation houil- lère s'y sont montrées en abondance, et leurs débris réunis dans une longue vallée qui traversait cette île s'y sont accu- mulés et ont donné naissance à des couches de houille. D'où venaient ces végétaux primitifs? Arrivaient-ils des îles voisines, transportés par des courants? et si l'on admet cette hypothèse, nous ferons la même question relativement aux autres îles. Il faut bien admettre quelque part des cen- tres de création, et si l'Europe, à cette époque, était un archipel qui n'était pas encore relié par les dépôts sédimen- taires, et à peine soulevé au-dessus des eaux, il faut que nous trouvions au moins sur un de ces îlots le point de départ des colonies. Ici tout est mystère; les oiseaux n'existaient pas encore pour transporter les graines , l'homme ne devait pa- raître que dans un avenir lointain ; nous devons supposer que chacune de ces îles avait une végétation à elle, des es- pèces particulières nées sur son propre sol , comme nous voyons aujourd'hui des îles isolées nous offrir des végétaux que l'on ne retrouve plus ailleurs et dont on ignore le mode de translation. Aucun végétal non modifié de cette époque primitive ne fait certainement partie de la flore actuelle du plateau central. Comment et pourquoi ont-ils disparu? Se sont-ils modifiés , transformés? Séries de questions tout-à- fait insolubles. Plus tard, après les houilles, à l'époque tertiaire, une végétation brillante s'est emparée du plateau central. Elle étaitévidemment différente de la première, et les traces con- servées dans les bassins tertiaires , nous montrent des cspè- 448 CONCLUSIONS ces bien plus voisines de celles qui vivent actuellement que de celles des terrains houillers. Cependant, comme nous l'avons déjà fait remarquer, plusieurs de ces espèces rappel- lent la végétation de l'Amérique du nord et même de l'Asie tempérée , mêlée à des types qui ont pu se conserver jus- qu'à la période actuelle. Nous ne trouvons, par exemple , aucune différence entre le châtaignier de cette époque et celui que nous avons maintenant. Nous pouvons donc supposer qu'une partie du tapis végé- tal actuel est un reste de la végétation tertiaire du plateau central. Mais lors du dépôt de ces terrains tertiaires et même des plus anciens, le plateau central n'était plus isolé, l'Eu- rope n'était plus constituée par une série d'archipels et d'îlots; elle formait, comme de nos jours, une grande pres- qu'île de l'Asie; les saisons étaient établies , les vents souf- flaient de différents points de l'horizon , une partie des mon- tagnes européennes étaient soulevées , des fleuves et des glaciers en descendaient , les oiseaux sillonnaient les airs et se transportaient au loin sur les grands lacs des vallées ; en un mot, sauf la présence de l'homme, les causes de disper- sion, de diffusion des espèces étaient pour le moins aussi actives qu'elles le sont de nos jours. En supposant qu'une partie de la végétation tertiaire se soit transmise, modifiée ou non , jusqu'à nous , il est probable que ces espèces y sont arrivées de contrées voisines et qu'elles n'ont pas été créées sur le plateau central même. Restent les plantes de l'époque actuelle dont nous allons essayer de reconnaître la première patrie, les seules sur les- quelles nous puissions établir quelques notions précises de colonisation; nous avons déjà (t. 4, p. 336 et suiv. p. 380 et suiv.) fait pressentir l'origine de nos espèces du plateau central, et ce sont ces notions que nous allons cher- GÉNÉRALES. 449 cher à compléter en utilisant les renseignements précis sur l'extension géographique des espèces , (jue nous avons con- signés dans les volumes précédents. Nous avons déjà dit comment, au moyen des écarts d'ex- tension dans un sens ou dans un autre, à partir du plateau central, nous pouvons deviner avec plus ou moins de chances de certitude , la direction des différentes colonies qui sont venues peupler cette contrée. Nous pouvons maintenant mettre ces notions en pratique, et nous avons construit le ta- bleau placé à la fin du volume , fig. 1 . Ce tableau graphique nous donne une idée générale de la végétation du plateau central de la France. Il est composé de lignes qui coupent ou atteignent le 45*^ degré de latitude. Ces lignes, étendues sur les degrés de latitude de l'hémis- phère boréal, depuis l'équateur jusqu'au pôle, marquent l'extension moyenne des familles du sud au nord et du nord au sud. C'est-à-dire qu'une famille de plantes étant donnée, l'inspection du tableau nous indique si la moyenne d'expan- sion des espèces qui la composent s'étend bien loin en deçà ou au delà du 45^ degré. Ainsi, prenons la première de ces familles, les Renonculacées ; elles s'avancent à 20 de- grés au delà du 45*^ et atteignent par conséquent le 65^ de- gré de latitude; au sud leur aire s'étend beaucoup moins, elle ne s'éloigne que de 9 degrés du 45"^ et arrive seulement au 36®. Les Renonculacées forment donc un groupe qui vient du nord et dont la puissance expansive vers le sud n'est pas considérable. Prenons maintenant la septième famille du tableau, les Cislinées. Elle ne s'étend qu'à 3 degrés au-dessus du 45®, mais au-dessous, vers le sud, elles'écarte de 21 degrés de la ligne moyenne; sa tendance est donc du sud au nord, à l'inverse de celle des Renonculacées. Pour mieux faire sentir IX 29 450 CONCLUSIONS cette différence , nous avons dirigé les flèches qui représen- tent les familles qui ont une plus grande extension vers le nord, du nord au sud, en leur donnant la longueur exacte des degrés parcourus par leur puissance expansive moyenne, et nous avons indiqué par des flèches dirigées dans le sens opposé, les familles méridionales qui s'avancent vers le nord. Un coup d'œil suffit , par le moyen de cette méthode gra- phique, pour reconnaître que la France centrale a été peuplée en grande partie par des familles qui ont leur foyer principal dans le nord, et aussi, mais en bien moindre quantité, par des familles que l'on peut appeler méridionales. En effet, si nous comptons les flèches, nous en trouverons 67 venant du nord et seulement 38 venant du sud ; de plus nous avons 4 flèches à 2 pointes qui signalent 4 familles dont la puissance moyennne d'expansion est aussi grande d'un côté que de l'autre. Voilà l'ensemble , le résumé exact de nos aires d'expan- sion , mais il faut remarquer que nous n'avons employé que les espèces du plateau central , et que parfois ces espèces ac- cusent un résultat qui n'est pas tout à fait l'expression de la vérité. Ce résultat fautif est donné par les groupes qui ne sont formés que d'une seule ou d'un petit nombre d'espèces, et dans ce dernier cas la moyenne se trouve influencée par une seule des espèces , la seule quelquefois de cette famille qui s'avance très-loin vers le nord , car l'erreur est ici dans le trop grand nombre de flèches venant du nord. Ainsi , les Berhéridées, les Oxalidées, les Droseracées, les Pohjgalèes , les Célaslrinées, les Portulacées, les Araliacées, les Loran- thacées , les Boragînées , les Urticées , les Orchidées , les Amaryllidées , sont loin d'avoir leur foyer dans le nord ; ce sont au contraire des plantes des pays chauds, ou môme de l'hémisphère austral , dont quelques espèces sont arrivées r.iNÉRALES. 4-51 jusqu^à nous et se sont tellement étendues vers le nord, que pour nous leur moyenne d'expansion, qui n'est pas tem- pérée par les autres espèces, tend plus vers le nord que vers le sud. Notre tableau n'en reste pas moins exact ; car si, les Oxa- îidées, par exemple , appartiennent en grande partie au cap de Bonne-Espérance , rien ne nous indique que notre Oxalis AceloseUa ait été créé dans l'hémisphère austral, ni même dans le midi de l'Europe, c'est uno création du nord ou du centre de ce continent. Si les Drosera ont leur foyer principal à la Nouvelle-ÏIollande , nos espèces sont très-certainement du nord de l'Europe d'où elles se sont avancées vers le sud tant que les conditions nécessaires à leur existence ne leur ont pas fait défaut. Notre mode graphique a pour résultat èe raccourcir, des deux côtés de h iigne moyenne du 45^ d«gré , la puissance expansive des familles nombreuses dans lesquelles la moyenne égalise les aires d'expansion de chaque espèce , et d'allonger au contraire les aires des groupes peu nombreux et surtout de ceux qui sont représentés par une seule espèce. Nous allons donner un exemple de ces différences d'ex- pansion et de ces compensations dans une même famille. Nous choisirons une de celles qui présentent les plus grands contrastes, la famille des Primulacées. Nous trouvons dans ce groupe l'écart moyen de 26 de- grés en latitude ; mais 2 de ses espèces arrivent au 10^ pa- rallèle et l'une d'elles atteint le 71^ c'est-à-dire que la fa- mille des Primulacées a des représentants depuis les régions polaires jusque sousla zone torride. Nous avons indiqué aussi les écarts de ces espèces dans un tableau graphique qui per- met de saisir d'un coup d'oeil l'ensemble de la dispersion. (Voir à la fin du volume , fig. 2). 452 CONCLUSIONS Le groupe des Labiées , dont les moyennes de puissance expansive sont égales en deçà et au delà du 45**, nous offre aussi des espèces qui vont d'un côté jusqu'au 71*^ parallèle et de l'autre jusqu'au 1 O*', comme les Primulacées. Nous trouvons de ces exemples dans un grand nombre de familles. Si nous prenons l'ensemble de nos 1 ,800 espèces, et que nous les classions en 3 séries , nous obtenons les résultats suivants : Espèces dont l'aire d'expansion s'étend également en deçà et au delà du 45" degré 72 Espèces dont l'aire d'expansion est plus éten- due du côté de l'équateur 650 Espèces dont l'aire d'expansion est plus grande du côté du pôle 1078 Total 1800 Notre flore a donc 72 espèces sur la colonisation des- quelles nous pouvons conserver des doutes, et elle en a 650 qui , selon toute apparence , lui viennent de la région mé- diterranéenne. Les aires les plus petites sont en général celles de ces 72 espèces ; puis vient l'aire des espèces méri- dionales , et enfin, celle des plantes du nord. Le nombre 650 représentant la région méditerranéenne n'est aussi grand que par l'adjonction de la Lozère et d'une partie du Gard dans notre circonscription, car beaucoup de ces espèces s'arrêtent réellement au 44*^ et les autres au 45®, il n'en est qu'un petit nombre qui dépassent cette limite, et c'est ordi- nairement à l'est du plateau central qu'elles s'avancent un peu plus vers le nord. Nous sommes donc certain d'être sur la limite extrême de la végétation méditerranéenne ; nous sommes assuré que ces plantes n'ont pas pris naissance dans nos contrées , elles GÉNÉRALES. 453 y sont arrivées de proche en proche et y sont colonisées. Si nous adoptons les principes que nous avons exposés (t. 4, p. 341) sur la probabilité de l'origine des espèces, nous n'hésiterons pas à reconnaître que les végétaux à aire très- vaste, et étendue vers le centre de l'Europe , vers l'Allema- gne , la Russie et la Sibérie, sont arrivés de ces contrées au lieu d'irradier d'un point circonscrit et trop méridional, vers une immense étendue de pays. Quant aux espèces de l'ex- trême nord, et par conséquent des montagnes sous notre lati- tude , nous n'avons rien à ajouter à ce que nous avons dit (t. 4, p. 385); du moment où l'élévation de nos montagnes est toute récente , les plantes qui les occupent n'ont pu y arriver avant leur soulèvement , et nous avons déterminé (t. 2, p. 404), par des comparaisons géographiques, la part qui revient aux Pyrénées d'abord , aux Alpes ensuite , et à la Scandinavie. D'un autre côté, nous sommes encore sur la limite de quelques espèces occidentales qui, des côtes de l'Océan, arri- vent jusqu'à nous et nous dépassent à peine. Nous sommes donc parvenu à reconnaître , dans les limites du possible, l'origine de la population végétale du centre de la France. Il nous reste, il est vrai, 72 espèces sur lesquelles nous ne nous sommes pas prononcé , mais en agissant par voie d'éli- mination , ce nombre diminue rapidement. Ainsi ce sont en grande partie des espèces méridionales dont quelques indi- vidus se sont avancés vers le nord accidentellement, et ont été recueillis comme des raretés et cités dans les flores loca- les, ou bien, mais plus rarement, l'inverse a eu lieu, et en s'aidant dans ces cas indécis de la patrie de la l'amillc , du foyer principal du genre et même de l'organisation de l'es- pèce , on reconnaît sans beaucoup de difficultés et avec une grande chance de certitude l'origine réelle de rcspèce. D'au- 454- CONCLUSIONS Ires fois le manque de documents est la cause d'une eipres- sion fausse dans l'aire d'expansion, et des plantes dont la puissance expansive semblait égale de part et d'autre, rela- tivement à la France centrale, ont été retrouvées plus loirî. C'est ainsi que bon nombre de nos 72 espèces ont été ren- contrées et recueillies en Afrique , dans le Sahara et dans l'Aurès pendant les intéressants et fructueux voyages de M. Cosson. Le nombre des espèces que l'on pourrait considérer jusqu'à présent comme propre au plateau central est donc très-petit et nous pouvons les citer ; ce sont : Anémone monlana. — Arabis cebennensis. — Braya pinnatifîda. — Alyssum macrocarpum. — Iberis Proslii. — Dianlhus virgineus. — Buffonia macrosperma. — Arenaria lige- ricina. — A. aggregala. — Pyrus salvifolia. — Saxi- fraga pubescens. — Galatella rigida. — Senecio arlemi- siœfoUiis, — S. ieiicophyllus . — .S. Cacaliaster. — Cen~ taurea maculosa. — Picris hisptdissima. — Campanula speciosa. — Androsace carnea. — SciUa Lilio-Hyacinthus. — Aira média. — Avena amelhyslina. — Et encore, dans cette liste si courte , peu de plantes appartiennent à l'Auver- gne proprement dite, mais plutôt à la lisière septentrionale de la région méditerranéenne, et si quelques-unes semblent affectionner les groupes du Mont-Dore , du Cantal ou du Mezenc^ il n'en est peut-être pas une qui n'ait été retrouvée , moins abondante, il est vrai, dans les riches vallées des Pyrénées. Nous aurions pu cependant grossir cette liste d'espèces nouvelles, et au moins de celles que nous avons séparées des types avec lesquels elles étaient confondues, mais rien ne nous prouve, qu'après examen, on ne retrouve ces espèces sur une aire beaucoup plus étendue. GÉNÉKALES. 455 En résumé, nous regardons le plateau central de la France comme colonisé, et nous ne le considérons nullement comme un centre de création, mais comme le point de jonction des aires de plusieurs centres. Ces centres ont plus ou moins empiété sur cette contrée. Ses principales colonies viennent du nord et surtout du nord-est ; elles ne sont que l'extension de proche en proche de cette végétation uniforme qui occupe tout le centre de l'Europe et de l'Asie moyenne ou septentrionale. Après cette colonisation , la plus importante est l'enva- hissement du plateau central et surtout de ses pentes expo- sées au midi par les plantes de la région méditerranéenne, venant du sud et surtout du sud-est, en sorte que si nous adoptions une ligne moyenne pour la marche de chaque fais- ceau d'émigrants, les deux grandes phalanges végétales , en arrivant sur le plateau central , s'y seraient réunies sous un angle de 90". Nos montagnes doivent, en très-grande partie, leurs espèces aux Pyrénées et aux Alpes ; presque toutes celles des som- mets élevés se trouvent à la fois sur ces deux chaînes de mon- tagnes; cependant, comme nous l'avons dit (t. 2, p. 104), nous avons 14 espèces qui viennent des Pyrénées sans exis- ter dans les Alpes, et 7 seulement habitent les Alpes et non les Pyrénées. 11 semble que nos montagnes soient placées comme un relai entre les grands sommets de la France, et que les Pyrénées , plus rapprochées ou plutôt liées plus intime- ment par une série de chaînons, aient pu déjà envoyer un plus grand nombre d'émigrants que les Alpes séparées de nous par de profondes vallées. Les premières de ces colonies nous sont venues du sud , les secondes de l'est. De toutes ces plantes montagnardes nous n'en avons aucune qui se trouve soit en Laponie , soit dans les monta- i56 CONCLUSIONS gnes du midi de l'Espagne , sans avoir fait étape aux Alpes ou aux Pyrénées , montagnes bien plus anciennes que les nôtres. Nous n'avons plus qu'à faire partir de l'ouest ou du sud- ouest une petite cohorte des plantes maritimes et occiden- tales, dont les unes s'arrêtent sur notre territoire, tandis que d'autres vont plus loin encore , pour compléter et résumer le tableau de notre végétation. Nous résumons graphiquement ce tableau au moyen d'une carte sur laquelle nous avons tracé les faisceaux con- vergents qui se croisent sur le centre de la France et simu- lent les végétaux émigrants partis de différents points pour y fonder, d'une manière durable, le tapis de fleurs et de ver- dure que nous y admirons aujourd'hui. Ce tableau n'est autre chose qu'une petite carte de France , sur laquelle nous avons désigné le plateau central , et 011 nous avons conduit des faisceaux de valeur inégale , dont les lignes s'avancent plus ou moins, et qui représentent les directions suivies par les espèces qui ont peuplé cette par- tie de la France. (Voir à la fin du vol., fîg. 3. ) Pour avoir une idée des rapports des espèces du plateau central de la France ^ nous avons réuni les genres qui en for- ment la flore. Nous savons que ces genres contiennent en nombre rond 1,800 espèces, qui croissent sur le plateau central, mais en faisant le dénombrement de toutes les es- pèces de tous les pays , groupées dans ces genres , nous arrivons au chiffre de 30,316 , divisées ainsi qu'il suit : Espèces européennes > . . . . 8554 — asiatiques 6532 — de l'Afrique boréale 1518 — de l'Amérique du nord 4719 — de l'Afrique australe 2601 GENERALES. ÏO / Espèces de l'Amérique méridionale. . . 3217 — de Java etde rOcéanie. . . . . . . 1175 Ainsi les rapports de notre flore avec celles des grandes parties du monde , rapports que l'on obtient pour résultat final de ce genre de recherches, sont, en classant les conti- nents par ordre de plus grande affinité : 1°. L'Europe. 2°. L'Asie. 3°. L'Amérique septentrionale. 4°. L'Amérique méridionale. 5°. L'Afrique australe. 6". L'Afrique boréale. 7*^. Java et l'Océanie. La diffusion des espèces d'un môme genre est ici très- évidente et très-remarquable; ainsi, sur 9,500 espèces phanérogames européennes qui forment à peu près le total de la flore de cette partie du monde, les genres existants sur le plateau central en représentent 8,554-. 11 est vrai que les genres non représentés dans la contrée qui nous a servi de point de comparaison sont assez souvent des genres monoty- pes ou plus souvent encore des genres méridionaux ou orien- taux , dont aucune espèce n'atteint le plateau central. Le nombre de 0,532 espèces asiatiques appartenant à ces mêmes genres , représentés dans nos limites si restrein- tes, prouve qu'à part quelques genres réellement européens, c'est-à-dire occidentaux , l'Asie et l'Europe se confondent en une vaste et uniforme région botanique. En suivant l'ordre des affinités, c'est la végétation de l'Amérique septentrionale qui se présente après celle de l'Asie, et ici, plus que pour toute autre contrée, il y a ana- logie de climat et de toutes les circonstances biologiques. Le nombre des espèces , 4,719, comparé à celui des espèces 458 CONCLUSIONS européennes, 8,554, est encore très-grand , et la végéta- tion de cette partie du monde se fait remarquer par un par- tage très-inégal de grands genres , dont les espèces améri- caines sont bien plus nombreuses que celles de l'Europe ; tels sont surtout les genres : Astet^ , Solidago , Eupato- rium, Senecio , Salvia, Croton , Panicum, Cyperus , Ca- rex , Polypodium. Tels sont surtout de belles séries de grands arbres appartenant aux genres ; FraxinuSy Quercus, Salix, Pinns. L'Amérique méridionale , dont le nombre des espèces est de 3,217 , a , comme on le voit , encore beaucoup d'analo- gie avec l'Europe ; cela est dû plus particulièrement à cer- tains genres peu nombreux en espèces européennes, mais très-nombreux au contraire dans cette partie du nouveau monde. Ce sont surtout des genres herbacés, tels que : Oœalis, Aralia^ Uydrocoiijle^ Helichrysum, Senecio, Cy- nanclmm , Gentiana , Convohulus , Solamim , lleliotro- pium, Salvia y Aristolochia , Croton^ Urlica y Smilax^ Panicum , Cypenis , Lycopodium, etc. Il est assez curieux de voir venir ensuite, dans cet ordre d'analogie, la végétation de l'Afrique australe, séparée de l'Europe par une si grande distance, qu'il semble au premier abord que rien ne doive être commun entre ces deux points extrêmes. Maisil faut se rappeler que la végétation commune avec le sud de l'Afrique , se réduit à peu près à celle du cap de Bonne-Espérance , dont le climat est assez analogue au nôtre. Le chiffre 2,601, qui appartient à l'Afrique australe, est dii surtout à des genres très-nombreux en espèces et dont plusieurs sont à peine représentés sur le plateau cen- tral. Nous pouvons citer les genres : Oxalis , Rhus, Psora- lea, Ihjdrocolyle , Lobelia, Wahlenbergia , Erica ^ Orni- ihogalum , Anlhericum , Gladiolus , Cypents , Lycopo- GÉNÉRALES. 459 diiim , qui constituent en grande partie le tapis de végétaux serrés et peu élevés de cette partie de l'Afrique. L'Afrique boréale ne vient qu'après, et ne présente dans ses genres connus que J,5i8 espèces appartenant en gé- néral aux genres méditerranéens qui s'avancent jusque sur le plateau central. Enfin Java et l'Océanie touchent à notre végétation européenne par 1,175 espèces congénères , qui font sur- tout partie de genres nombreux dans cette partie si cu- rieuse de l'hémisphère austral. Ce sont principalement les genres : Hydrocolyle , Helichrysum , Senecîo , Lobeîia , Jasmmum , Urtica , Andropogon , Panicum , Cyperus , Carex , Lycopodium, Pteris, Asplenium , Asptdium, Po- lypodium, etc. 11 est bien remarquable de voir les différentes formes de ces végétaux représentés à des degrés de fréquences diverses, sur des points si éloignés et soumis à des conditions biologi- ques parfois contraires. Les espèces y deviennent différentes, elles se plient aux circonstances, et des types analogues se répandent sur le monde entier. L'ensemble des Thalamiflores contenues dans les genres qui sont représentés sur le plateau central est de 4,633, sur lesquels il existe 1 ,654 espèces européennes ou la propor- tion des espèces européennes à l'ensemble dans le rapport de 1 : 2,79 L'ensemble des Caliciflores est de 1 : 3,15 — Corollifloresestde. . . . 1 : 3,28 — Monochlamidéesest de. 1 : 4,24 — Monocotylédonesestde. 1 : 3,94 Ces chiffres nous démontrent que la tendance des genres européens à la diffusion sur toute la terre, est plus grande dans les Monochlamidées, puis successivement dans les Mo- 460 CONCLUSIONS nocotylédones , dans les Corolliflores, les Calicinores et enfin dans les Thalamiflores. Nos recherches ne sont malheureusement pas assez géné- rales pour que nous puissions tirer des conclusions ou des lois précises sur ces phénomènes de dispersion. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA VÉGÉTATIOiX DE L'EUROPE. L'Europe , que l'on considère comme une des grandes parties de notre globe, n'est, en réalité, qu'une presqu'île de l'Asie, mais elle est située dans d'admirables conditions pour que les plantes y trouvent toutes les variétés de sta- tions et de climats. Nous avons dit plusieurs fois que l'Europe n'était qu'un grand archipel dont les îles et les innombrables îlots ont été réunis par des couches de sédiments. On trouve partout le cachet de cette origine maritime , et les preuves des sou- lèvements et des dépôts séculaires qui lui ont donné le relief qu'elle présente aujourd'hui. Ce qui frappe le plus lorsque l'on jette un coup d'œil d'ensemble sur la carte de cette contrée, c'est l'immense développement de ses côtes, ce sont ces sinus profonds , ces golfes intérieurs , la multitude et l'étendue de ses presqu'îles , et les découpures élégantes de ses rivages, en sorte que sur un grand nombre de points les eaux sont en contact avec la terre. D'un côté, les flots de l'Océan viennent battre des falaises qui cèdent sous leurs efforts, ou bien ils amoncèlent des dunes de sables mouvants, et, del'autre, lesvagucs de la Méditerranée viennent baigner des plages fertiles de leurs eaux attiédies. Des groupes et des chaînes de montagnes séparent une GÉNÉRALES. 461 partie des contrées dont l'Europe est formée , accusant partout les violentes commotions dont notre terre a été le théâtre, et maintenant tous ces monts nous offrent les écharpes superposées d'une végétation brillante, tandis que leurs cimes , condensant les vapeurs de l'atmosphère , se couvrent de frimas et envoient bien loin dans leurs val- lées profondes les glaciers qui sont la source de ses grands fleuves. Aucune contrée n'offre un plus magnifique réseau d'eaux courantes; nulle part l'eau du ciel n'arrose plus souvent la terre, et si l'inclémence d'un hiver rigoureux vient parfois sévir sur quelques parties de ce continent , un épais man- teau de neiges endurcies protège les germes ensevelis dont le printemps décide le réveil. Avec ces conditions d'altitude et d'arrosement, avec une étendue qui , du Spitzberg au SO'' parallèle , atteint le midi de l'Espagne au 36*^, la Grèce et l'île de Crète au 35*^, l'Europe doit offrir aux végétaux toutes les stations ima- ginables , toutes les variétés de sol , toutes les proportions d'humidité, toutes les différences de climat, toutes les ex- positions, toutes les zones d'altitude. Les plantes peuvent s'y développer depuis le promontoire glacé du cap Nord jus- qu'au rocher brillant de Gibraltar; depuis les fiords et les îlots sans nombre des côtes de la Norvège jusque sur les plateaux neigeux de la chaîne Scandinave; depuis les rivages parfu- més de la Méditerranée jusque sur les sommets élevés des Alpes; depuis les plaines si riches de l'Espagne jusque dans les hautes vallées des Pyrénées. Il ne manque à la variété (les stations, ni le ciel bleu de l'Italie et des îles de la Mé- diterranée, ni l'atmosphère brumeuse des îles britanniques, ni ces archipels de la mer du Nord qui conduisent, de relais en relais la végétation jusqu'à l'Islande échauffée par ses puis- 462 CONCLUSIONS sants volcans. A l'une des extrémités de l'Europe, des jours et des nuits dont la durée presqu'cgale rappelle les régions tropicales, à l'autre une longue nuit éclairée par les magni- ficences de l'aurore polaire, ou des jours prolongés, un soleil sans puissance et des nuits sans ténèbres. Aussi , toutes les stations que nous avons énumérées se présentent avec une extrême diversité. Les forêts couvrent encore une grande partie du nord de l'Europe, elles s'éche- lonnent sur les pentes de toutes les montagnes , variant leurs végétaux du nord au midi, conservant le genévrier et le bou- leau jusqu'aux extrémités du nord , et nous montrant le Chaniœrops humilis , comme une sentinelle avancée des palmiers de l'Afrique tropicale. Des marais immenses, des lacs étendus , aux bords sinueux , aux eaux pures et pro- fondes , offrent aux plantes aquatiques toutes les chances de succès. Les prairies de l'Angleterre , de la Scandinavie , de la France, de la Belgique, de la Hollande, donnent asile à des espèces nombreuses qui s'y multiplient à l'infini. Les lieux cultivés sont envahis par une foule de plantes qui pro- fitent de nos cultures pour se développer librement, tandis que les terres incultes, les landes et les bruyères qui existent dans l'Europe entière, montrent partout des espèces qui viennent y chercher le repos et la sécurité. Les causes de dispersion que nous avons étudiées dans notre premier volume ont du agir et agissent encore d'une manière très-énergique en Europe ; mais ce qui a dij sur- tout contribuer à la peupler d'un grand nombre d'espèces , c'est sa connexion intime avec l'Asie , cette immense sur- face terrestre , l'une des plus riches en espèces , et celle où il existe peut-être le plus grand nombre de centres de créa- tions. On ne peut disconvenir que la plupart des espèces européennes ne se trouvent aussi dans cette vaste partie du GÉNÉRALES. 463 monde, et ne semblent en avoir émigré. Si bon nombre de plantes d'Europe ne se rencontrent pas dans le centre de l'Asie, ellesexistentsurlesbordsdela Méditerranée, en Bar- barie ou en Orient, et de ce côté on ne peut pas dire que cette partie de la végétation d'Europe soit africaine; mais ces nouveaux centres de création semblent partir de la Méditer- ranée , comme si une terre ancienne et étendue avait existé vers son milieu et s'était abîmée après avoir envoyé ses co- lonies dans toutes les directions. Enfin , nous avons vu que par l'intermédiaire des Cana- ries, et peut-être de l'ancienne Atlantide, peut-être par quel- que connexion ignorée avec le nord de l'Amérique, il y a analogie , au moins pour les plantes fossiles , avec la végéta- tion de la partie septentrionale du Nouveau-Monde. 11 est inutile pour notre sujet de pousser plus loin ces suppositions; nous pouvons donner une idée générale de la végétation de l'Europe en résumant les tableaux que nous avons placés en tête de chaque famille , en recherchant d'a- bord quelles sont les familles européennes , celles qui do- minent parmi les autres, en signalant la courbe d'impor- tance de chacune de ces familles (voir cette courbe graphi- que à la fin du vol., fig. 4); en recherchant ensuite l'in- fluence de la sociabihté de leurs espèces. — On conçoit que ce résumé ne doit porter que sur les principales familles , et que si nous faisons intervenir quelques groupes très-infé- rieurs par le nombre, ou évidemment étrangers à l'Europe par leur masse , c'est que ces groupes , par quelques espèces très-sociales , se présenteront d'une manière plus ou moins efficace dans les paysages européens. La première de toutes ces familles, celle qui l'emporte considérablement sur les autres , est celle des Synanlhérées, carsur 9,738 espèces indiquées par M. Nymann, comme le 464 CONCLUSIONS contingent de la flore phanérogamique européenne, les Sj- nanlhérées seules s'élèvent au chiffre de 1,400, ou à peu près 1/7 de l'ensemble; mais si cette proportion considéra- ble se maintient sensiblement dans les parties chaudes et tempérées de l'Europe, elle décroît d'une manière très-ap- parente dans les régions du nord , et dans la Scandinavie les Synanthérées cessent de jouer le rôle de famille tout-à-fait dominante dont elles occupent le rang dans le reste de l'Eu- rope. Quoique nous n'ayons pas dans cette partie du monde ces belles composées arborescente? qui sont confinées dans les îles de la mer du Sud , et que nos espèces soient toutes herbacées , elles jouent néanmoins un grand rôle par leur nombre et leur sociabilité. — Ainsi, les Chicoracées , qui sont les plus sociales , sont aussi celles qui s'aventurent le plus vers le nord , et quand le soleil vient frapper leurs cala- thides , elles produisent un grand effet par leur multitude et par le jaune éclatant de leurs corolles. Elles animent les pelouses, les prairies , les bois et leurs clairières; elles s'é- lèvent jusque sur le sommet des montagnes , elles décorent les lieux incultes et se montrent partout en abondance. Les Cynarocéj)hales croissent dans les pays chauds depuis les rivages de la mer jusque sur les pentes des montagnes , où elles sont bientôt arrêtées par l'altitude. Elles vivent en groupes serrés , en lignes , en bordures , et leurs grosses ca- lathides, presque toujours pourprées, courtisées par des milliers d'insectes , nous représentent une des scènes les plus vivantes de toutes les contrées méridionales. Elles ne se trouvent plus dans le nord, et pourtant quelques-unes attei- gnent les pelouses des montagnes , et les diadèmes de pour- pre ou d'azur que nous présentent les Centaurées appartien- nent à la fois aux zones élevées et aux champs que l'homme cultive , comme aux routes qu'il a tracées. — Les Corym- GÉNÉRALES. 465 hiféres sont plus brillantes encore ; la beauté et la multitude de leurs fleurs , généralement jaunes ou blanches, ou réu- nissant ces deux couleurs , sont une des principales parures du continent européen. Elles en occupent toutes les parties, se glissent dans toutes les stations , dans les prés , dans les bois, dans les lieux incultes, et paraissent dans toutes les saisons. La pâquerette donne le signal sur l'herbe verte de la prairie; les Senecio, les Helenium, les Aster , n'ouvrent leurs disques colorés que sous les feux du soleil de l'été ou qu'aux derniers beaux jours de l'automne. — Les Synan- thérées, partout abondantes, sont donc le type végétal que la nature s'est plue à répandre avec le plus de profusion; c'est la famille dominante du monde entier. Il semble que ce type soit une création moderne, car les couches des ter- rains sédimentaires nous ont à peine offert jusqu'ici quel- ques débris de cette grande fraction des végétaux. Les Légumineuses viennent en seconde ligne dans l'ordre de prépondérance des familles. Elles ne constituent pas plus que les Synanthérées un groupe européen , mais elles sont dispersées sur toute la terre. Toutefois, l'Européen possède une portion assez considérable , 850 espèces, dont plusieurs sont aussi très-sociales, et dont la plupart ont des fleurs nombreuses et vivement colorées. C'est dans les pays chauds et tempérés que vivent les Légumineuses , et quand on examine la ligne brisée ou la courbe qui représente en Europe l'abaissement progressif des groupes naturels , on est frappé de la chute subite de cette ligne entre les Synanthé- rées et les Légumineuses ; mais le résultat devient bien plus frappant quand on compare les courbes du midi , du centre et du nord de l'Europe. Dans les deux premières contrées , ces courbes conservent un certain parallélisme avec celles de l'Europe entière, mais dans le nord la ligne s'a- IX 30 466 CONCLUSIONS baisse tout-à-coup et nous fait voir que les Légumineuses , qui faisaient pour l'Europe entière 1/11 , ne font plus pour l'extrémité nord que 1/37 , différence énorme et qui se maintient entre les parties chaudes et les parties froides du globe tout entier. — Le paysage est peut-être plus influencé encore par les Légumineuses que par les Synanthérées. Si nous n'avons pas dans cette famille de grands arbres comme ceux qui existent dans les autres parties du monde , nous avons cependant des espèces ligneuses , telles que les Spar- tium , Genista , Cyiisus , plantes très-sociales qui couvrent les terrains incultes , et qui produisent d'autant plus d'effet que leurs fleurs , d'un jaune d'or, sont innombrables, que leurs individus sont très-rapprochés et qu'ils refusent toute espèce d'abri , en sorte que vus de loin, des coteaux entiers et des plaines immenses sont colorés par ces belles papiliona- cées. — Ces plantes qui fuient les eaux et même en général les terrains très-humides , s'étalent et se multiplient à l'in- fini dans les lieux secs et s'élèvent aussi pour décorer de leurs vives couleurs les pelouses des montagnes. Elles abon- dent dans les champs où l'homme lui-même les accueille et les cultive , mais elles pénètrent peu dans les forêts , dont elles n'aiment ni l'ombrage , ni l'atmosphère humide et té- nébreuse. Quelques Légumineuses sont vernales, mais, plan- tes des lieux secs et aérés , c'est surtout aux scènes de l'été qu'elles apportent le tribut de leurs riches décors. Les deux famiUes que nous venons de citer, les Synan- thérées et les Légumineuses , appartiennent à toute la terre et à toutes les zones. Il n'en est pas de même de celle des Crucifères qui vient immédiatement , par son importance , en troisième hgne en Europe. Ce groupe est plus essentiel- lement'européen que les deux précédents , il habite surtout,, comme nous l'avons vu, la zone tempérée de l'Europe et de GÉNÉRALES. 467 l'Asie, sans être exclu de l'Amérique septentrionale ni de la zone tempérée de l'hémisphère austral. Les Crucifères montrent leurs fleurs , souvent vernales et souvent munies de couleurs tendres, depuis la pointe australe de l'Espagne jusque sur les rivages glacés du Spitzberg, et depuis les îles rocheuses de l'Archipel grec jusque dans les vallées des monts Oural et sur les côtes de la mer Blanche. Si des espèces de celte famille ornent de leurs fraîches corolles les rochers les plus arides , d'autres , supportant les froids les plus rigou- reux , paraissent dans les prairies du nord , au milieu de leurs épaisses forêts, ou suivent les ruisseaux d'eau vive que les sources leur fournissent ou que les glaciers alimentent. Ce sont encore des espèces pour la plupart herbacées , dont les unes vivent isolées , tandis que les autres sont sociales ; elles égayent les scènes du premier printemps et continuent dans les montagnes, où plusieurs d'entr'ellesont établi leur séjour, à ouvrir leurs nombreuses corolles à mesure que la neige , chassée par la saison , abandonne les pentes herbeuses et se retire sur les sommets. — Dans l'Europe entière les Cruci- fères l'emportent en nombre sur les Graminées. Dans chaque contrée séparée elles sont relativement moins nombreuses que les espèces de cette dernière famille, ce qui tient à leur aire moyenne d'expansion qui est moins étendue. Dans le midi et dans le centre de l'Europe les Légumineuses l'em- portent sur elles , mais dans le nord et surtout en Laponie les Crucifères sont plus nombreuses que les Légumineuses. Voilà donc trois groupes de plantes herbacées ou conte- nant à peine quelques arbustes qui , par le nombre de leurs espèces réunies , font à peu près le tiers de la végétation européenne; et, en divisant l'Europe en trois parties désignées selon la latitude en régions méridionale , moyenne et sep- tentrionale, nous trouvons encore ce tieis pour le midi, un 468 CONCLUSIONS quart pour le centre, et seulement un cinquième pour le nord. Cette famille presqu'européenne des Crucifères est suivie des Graminées qui constituent un des groupes le plus géné- ralement et le plus uniformément dispersés sur la terre. Mais si les Graminées ont numériquement, en Europe, un peu moins d'importance que les Crucifères , elles ont une influence bien plus considérable dans l'aspect de la végéta- tion. Ce sont elles qui en forment le fond, qui couvrent la terre de ces doux et moelleux tapis oii l'œil se repose avec tant de charmes et sur lequel il cherche les fleurs colorées qui appartiennent à d'autres familles. Les Graminées appar- tiennent à toutes les stations, à toutes les altitudes; les pe- louses et les prairies atteignent les plus hauts sommets, des- cendent le long des précipices , ornent les vallées les plus profondes ; elles s'étendent sur des espaces immenses qui , sans elles , seraient privés de végétation ; elles remplacent , par un manteau de verdure , le linceul de neige qui couvre si longtemps le nord de l'Europe. Elles verdissent sous l'in- fluence des eaux marines et des sources thermales, comme par la froide irrigation des torrents qui descendent des gla- ciers. Elles bordent la lisière des forêts et se développent encore sous leurs ombrages. Elles ont des espèces pour tous les sols, et, seules ou associées entr'elles, elles se mélangent à tous les végétaux. Dénuées de fleurs brillantes et colorées, sans éclat , sans parfum , leur beauté consiste dans leur abondance, dans leur fraîcheur, dans la légèreté de leur feuillage , dans la déHcatesse de leurs épis et de ces panicu- les aériennes, jouets des brises et du zéphir qui jamais ne passent près de ces humbles végétaux sans les inonder des parfums qu'ils empruntent aux autres fleurs. Il n'est pas jusqu'à l'eau du ciel qui, condensée la nuit, en perles de GÉNÉRALES. 469 rosée, ne leur forme des couronnes et des diadèmes, et ne leur apporte l'illusion d'étincelantes pierreries. — Les Gra- minées , malgré les caractères qui ne permettent pas de les séparer, ont des formes pour tous les climats ; mais elles réservent les plus élégantes et surtout les plus sociales pour couvrir l'Europe moyenne et l'Europe septentrionale. C'est dans le nord qu'elles offrent le plus beau spectacle , quand, après un long repos hivernal, elles développent leurs jeunes feuilles à cette môme époque oiî les arbres ouvrent leurs bourgeons et risquent leurs premières fleurs aux pre- miers rayons du soleil. — Une autre cause encore ajoute à l'importance des Graminées , c'est l'étendue moyenne de leur aire d'expansion. Ainsi, quoiqu'inféricures en nombre aux Crucifères quand nous étudions l'Europe entière , nous les voyons dans les flores locales devenir prépondérantes , dé- passer partout les Crucifères bien plus localisées, et, même dans le nord de l'Europe, se montrer plus nombreuses que les Synanthérées, et n'être surpassées que par un groupe qui en est voisin par son organisation, par les Cypéracées. La belle et intéressante famille des Ombellifères est en grande partie européenne , car l'Europe renferme à peu près la moitié des espèces connues , et , quoique toutes herba- cées, elles n'en contribuent pas moins d'une manière évi- dente à la physionomie des contrées oij elles abondent. Leur port singulier , leur élégant feuillage , la multitude de leurs ombelles souvent aussi blanches que la neige, contrastent avec le vert pur des prairies et des forêts. Les Ombellifères sont aussi abondantes dans les champs , dans les lieux incul- tes ; il en est qui habitent les marais, et d'autres dont les groupes largement feuilles dessinent les contours des ruis- seaux et en recouvrent les eaux murmurantes. Leurs fleurs si nombreuses sont ornées partout d'une multitude d'insec- 470 CONCLLSIOXS tes qui s'endorment la nuit sur leurs corolles serrées ou qui butinent le jour sur les disques nectarifères de leurs ovaires. C'est principalement dans l'Europe moyenne et centrale que ces plantes sont abondantes ; elles sont nombreuses en- core et atteignent de grandes [dimensions dans la région méridionale oij elles deviennent presqu'arborescentes ; mais elles diminuent dans les contrées du nord. Cependant de grandes espèces aux tiges purpurines, violacées et fîstuleu- ses, aux larges ombelles et au port vigoureux, arrivent au cercle polaire de notre hémisphère , comme on voit aussi des espèces magnifiques se développer dans les îles reculées de l'hémisphère austral. Les montagnes ont également leurs Ombellifères ; leurs pelouses sont ornées d'espèces sociales aux feuilles odorantes et finement découpées qui viennent associer leurs destinées à ces riches parterres arrosés par les nues et éclairés par l'azur du ciel. Les Labiées sont encore une famille européenne , qui néanmoins a des représentants sur d'autres points de la terre , notamment en Asie et dansl' Amérique du nord. Leur principale patrie est l'Europe australe, car si elles arrivent dans l'ordre numérique après les Ombellifères pour l'ensem- ble de notre continent , elles se relèvent dans la partie sud , se tiennent de niveau dans la partie moyenne et s'abaissent un peu dans les contrées du nord. Les Labiées sont moins sociales et plus disséminées que les autres groupes dont nous avons parlé jusqu'ici. Ce sont des plantes qui décorent les lieux arides, les rochers, les bords des chemins , qui pénè- trent aussi mais plus rarement dans les forêts , qui dans le nord se mêlent à l'herbe des prairies, et dont quelques-unes même se montrent sur le bord des eaux. Certaines espèces de la région méridionale produisent beaucoup d'effet par leur nombre, par la couleur bleue ou violette de leurs fleurs, GÉNÉRALES. 471 et l'on pourrait dire même qu'une partie de l'Europe méri- dionale doit son principal caractère à la réunion des iîosma- rinus, des Thymus , des Lavandula, associés à quelques Lé- gumineuses telles que des Spartium et des Genista. Ces six premières familles de la flore d'Europe contien- nent ensemble un peu moins de la moitié des plantes eu- ropéennes, un peu moins de la moitié aussi pour les flores du midi de l'Espagne et du plateau central de la France, et moins d'un tiers pour la flore de Laponie. Nous arrivons maintenant au groupe des Silénacées , en- core formé de végétaux herbacés , la plupart remarquables par la vivacité et la symétrie de leurs fleurs étoilées. Ce sont des plantes régulièrement disséminées dans toute l'Europe, mais pourtant un peu plus abondantes dans le midi que dans le nord, oiî cependant quelques-unes d'entr'elles ajoutent beaucoup de charmes à la triste végétation de ces régions glacées. C'est une famifle européenne qui existe aussi en Asie et dans l'Afrique boréale. Les Silénacées vivent dans les prairies , dans les lieux incultes , sur les bords des che- mins, sur les rivages, sur les rochers et rarement dans les forêts : il en est de sociales comme les Lychnis^ les Dian- ihus et certains Silène, qui se succèdent depuis les prairies basses et humides jusque sur la lisière des neiges éternelles qui couvrent les montagnes. Les formes des Antirrhinées les rapprochent un peu des Labiées , dont elles ne sont séparées numériquement que par les Silénacées, et l'on peut dire qu'elles constituent un groupe de l'hémisphère boréal et en grande partie européen. Elles préfèrent le nord au midi et les lieux secs et arides aux stations humides et marécageuses. Un grand nombre d'Antirrhinées se développe dans les champs cultivés , s'y multiphe de semences puis disparaît pendant les chaleurs. 472 CONCLUSIONS Telles sont plusieurs espèces de véroniques , plantes fugaces et sans éclat, tandis que les digitales, plusieurs Antirrhinum et quelques Linaria , développent des fleurs élégantes , aux vives couleurs, et se multiplient à l'excès. Sans atteindre les lieux très-élevés on trouve cependant des espèces assez nom- breuses dans les vallées et sur les pentes des montagnes , mais leur importance diminue dans l'extrême sud et dans l'extrême nord de notre continent. Après elles viennent les Renonculacées , famille asiatique ou plutôt sibérienne, l'une des plus belles du règne végétal, et dont les espèces ornementales sont aussi très-abondantes en Europe. Ce sont comme les Crucifères des plantes vernales, mais leurs fleurs sont grandes, belles, vivement colorées, et leurs individus pressés les uns contre les autres sont quelque- fois innombrables. Les Renonculacées sont une des plus belles parures de l'Europe moyenne et de l'Europe septen- trionale, et si les espèces sont, relativement au reste de la végétation, moins nombreuses dans l'Europe australe, elles y acquièrent une grande importance par leur développement. Les anémones signalent le printemps dans toute la partie méridionale de notre continent , comme elles l'annoncent dans les forêts du nord par d'immenses associations, comme elles l'indiquent aussi sur les montagnes par leur apparition. Les renoncules jaunes font l'ornement des prairies où elles luttent de puissance envahissante avec les Graminées, et les renoncules blanches créent des parterres oscillants à la sur- face des eaux. Les clématites montrent leurs tiges flexi- bles depuis la Grèce et l'Espagne jusque sur les bords de la Baltique. Les Troîlius habitent toutes les montagnes, les aconits décorent les pentes herbeuses des vallées, et les Ado- nis renouvellent chaque année les scènes brillantes de leurs corolles de feu qui se détachent de la verdure des moissons. GÉNÉllALES. 473 Le cap Nord lui-môme a ses Renonculacées comme les Py- rénées et le midi de l'Espagne. Jusqu'ici nous n'avons signalé dans la végétation euro- péenne que des plantes herbacées, à l'exception de quelques arbustes , tels que les Spartium , Genisia , Rosmarinus et Clemalis. Le groupe des Rosacées va nous offrir de grands arbres , et surtout des arbres à fleurs nombreuses et colorées qui sont la vie des scènes du printemps et des paysages de la majeure partie de l'Europe. Les fleurs blanches des Amyg- dalées et les pétales souvent teintés de roses des Pomacées, constituent la plus belle parure dont les forêts et les campa- gnes puissent être revêtues. Nos regards s'arrêtent avec un plaisir infini sur ces cerisiers transformés en pyramides de fleurs, sur ces buissons d'aubépine aux fraîches guirlandes, séjour privilégié du rossignol qui chante l'aurore et le prin- temps; sur ces vergers cultivés ou sauvages où la corofle rose des pommiers paraît quelques jours et cède bientôt au vent, qui en entraîne les pétales. A cette époque si splen- dide de l'année , les fleurs existent innombrables au milieu de la verdure naissante. Les prunehers ont préludé , et plus tard, après tous ces arbres, les rosiers s'épanouissent, se couvrent de fleurs éphémères , puis les ronces leur succè- dent , et offrent jusque pendant l'automne leurs thyrses roses ou Hlacés. C'est encore à l'Europe moyenne qu'appartien- nent les plus riches tableaux de cette intéressante famille, et l'Europe septentrionale n'en est pas dépourvue , car le Pru- nus Padus, aux grappes suspendues, et le Sorbus Àucuparia, aux corymbes dressés , s'avancent au delà du cercle polaire. L'influence de ces arbres sur les paysages se manifeste encore quand leurs fleurs sont flétries; des feuilles d'un vert admirable se développent avec rapidité , et parfois même CCS feuilles^ rougies par les premiers froidb de l'automne, 474 CONCLUSIONS ajoutent leur éclat aux nuances variées de la verdure pen- dant cette dernière saison. Les fruits, qui presque tous pas- sent du jaune à l'écarlate et au carmin , semblent transfor- mer plusieurs parties de l'Europe en véritables jardins. L'homme y recueille les dons précieux de l'automne , et les oiseaux y trouvent une nourriture abondante qui leur per- met d'entreprendre ensuite de longs voyages. Les fruits des rosiers persistent pendant les gelées de l'hiver et brillent en- core sous le givre soyeux que les brumes du nord ont dé- posé sur leurs contours. Mais les Rosacées ne sont pas seu- lement composées de végétaux arborescents; la nombreuse tribu des Dryadées , les singulières Sanguisorbées , sont des plantes herbacées qui croissent dans les prairies , sur le bord des chemins , dans les forêts , et surtout sur les rochers et sur les montagnes. Enfin , dans le même groupe , se trou- vent les Spirœa, arbrisseaux charmants , élégants de feuil- lage , couverts de fleurs roses ou blanches, et dont les espèces occupent toutes les stations comme toutes les parties de l'hémisphère boréal. Il faut admirer avec quelle facilité la nature , en chan- geant quelques caractères, forme des groupes différents et appropriés à des stations nouvelles. Ainsi , lorsque l'on compare les Graminées et les Cypéracées , on trouve entre ces plantes une grande analogie , et cependant leur aspect et leurs fonctions dans les paysages européens sont bien loin d'être les mêmes. Les Graminées ont été créées pour le monde entier, et les Cypéracées l'ont été en grande partie pour le nord. Si les Cyperus et quelques autres genres re- vêtent des formes élancées et rappellent même quelques vé- gétaux de l'ancien monde, si ces genres se développent dans les régions tropicales , les Carea;, tout aussi nombreux, les Svirpiis et les Eriophorum sont les Cypéracées de l'Eu- GÉNÉRALES. 475 rope , de la Sibérie et de l'Amérique septentrionale. La so- ciabilité de ces plantes est poussée à l'extrême ; vivaces , vigoureuses et généralement aquatiques , elles bordent tous les ruisseaux , s'étendent en larges lisières le long des fleuves, elles envahissent les eaux peu profondes des lacs et des étangs et couvrent les marais fangeux de leurs feuilles verdoyantes. Elles résistent si elles sont submergées , elles résistent en- core si l'eau les abandonne , mais leur séjour de prédilection sont les marais tourbeux et peu profonds , dans lesquels la racine peut s'enfoncer dans la vase , tandis que la plante peut fleurir et fructifier dans l'air. — Dans l 'Europe méri- dionale et dans l'Europe moyenne, les Cypéracées sont éclipsées par les espèces à fleurs colorées , et c'est à peine si l'on donne quelque attention à ces forêts de Scirpus qui ombragent les bords des étangs, et aux fleurs insignifiantes de quelques Carex qui dressent leurs épis printaniers. Mais dans le nord , dans la Scandinavie , les Carex sont souvent la seule parure d'espaces très-étendus , et le botaniste ne se lasse pas d'admirer la variété de leur inflorescence et la puis- sance de leurs rhizomes. Ils couvrent de vastes plaines d'un vert plus ou moins foncé, sur lesquelles d'innombrables Eriophorum agitent leurs soyeuses aigrettes , qui ressem- blent à de gros flocons de neige que l'été aurait épargnés. L'aire d'expansion de ces plantes est très-étendue , aussi les contrées restreintes , nourrissant une grande quantité d'espèces, sont relativement bien plus riches en Cjpéracées que les régions très-étendues. Cette cause, jointe aux con- ditions du climat , fait qu'en Laponie et dans toute la Scan- dinavie, ce type d'organisation est dominant ; ni lesSynan- thérées, ni les Légumineuses, et pas même les Graminées, ne l'emportent en nombre sur les Cypéracées dans l'Europe septentrionale. C'est à tel point qu'en Laponie elles for- 476 CONCLUSIONS ment le 1/8 de la végétation, tandis qu'elles ne font que le 1/38 pour l'Europe entière. A mesure que nous avançons dans notre revue des familles qui concourent à la flore européenne , nous voyons le nom- bre des espèces s'abaisser graduellement ; c'est avec le chiffre 231 que nous abordons les Liliacées, et comme déjà nous avons parlé des Graminées et des Cypéracées , on voit que les Monocotylédones occupent un rang très-important dans cette flore. Les Liliacées ont un rôle tout spécial dans les scènes delà nature; elles apparaissent tout-à-coup. Leur vie est concentrée dans un bourgeon souterrain ; la nourriture nécessaire à la plante y est accumulée, et subitement les feuilles ou les fleurs , quelquefois les deux organes ensem- ble , se montrent au milieu des autres espèces , qu'elles ef- facent souvent par l'ampleur et la belle coloration de leurs calices. Munies de semences assez nombreuses, ayant la prérogative de se multiplier à l'infini par de nombreux cayeux , elles sont fréquemment sociales. Tantôt les bulbes sont ensevelis dans le terreau des forêts , tantôt ils sont pro- tégés par des sables et des alluvions. Qu'une averse sur- vienne, qu'un coup de soleil lui succède, le signal est donné, et ces belles plantes viennent jouir de ces heureuses condi- tions. Ce n'est pas dans le nord de l'Europe qu'il faut cher- cher le plus grand nombre d'espèces de cette famille , mais au contraire dans l'Europe australe , en Espagne , en Por- tugal , en Sicile , en Italie ; mais si elles ne sont pas aussi fréquentes dans l'Europe tempérée , elles offrent des com- pensations par la multitude de leurs individus. Les Scilla , les Muscari , certains Allium y vivent en société et foison- nent dans les bois et dans les champs. Les Boraginées doivent être considérées comme une fa- mille exotique, en grande partie tropicale, dont une faible GÉNÉRALES. 477 fraction pénètre en Europe et s'y maintient d'une manière assez régulière dans toutes ses parties , en s'éloignant toute- fois des montagnes , où quelques espèces seulement peu- vent s'élever. Ces plantes ne sont pas très-sociales ; les unes , telles que les Echium , sont très-ornementales par la multitude de leurs fleurs disposées en longs épis ; d'autres , comme les Myosotis , offrent tant de délicatesse et de fraî- cheur, qu'on les considère avec raison comme une desplusbel- les créations terrestres. A part les espèces de ce dernier genre, quelques Echium et des Lithospennum , les Bora- ginées vivent disséminées et passent assez souvent inaper- çues. Les Alsinacées ne contiennent que de petites plantes her- bacées , à fleurs blanches ou très-pâles , dont les unes vivent à l'ombre des forêts, tandis que d'autres recherchent le bord des eaux , les lieux frais et humides , et quelques-unes les lieux arides et les rochers. Quoique plusieurs d'entre elles soieht très-sociales et en même temps vernales, elles ne jouent pas un grand rôle dans les tableaux de la nature. Ce- pendant on ne peut refuser aux Slellaria et aux Cerastiiim une certaine importance dans le tapis végétal. Dans les con- trées chaudes, oiila végétation est très-développée , c'est à peine si l'on aperçoit les Alsinacées ; mais dans les climats du nord , où elles deviennent prépondérantes par le nombre, où quelques espèces sont sociales et où beaucoup d'autres familles font défaut, elles embellissent les campagnes et les forêts. On les rencontre aussi sur les montagnes, dans les îles , et si les Alsinacées appartiennent aussi à l'Amérique du nord et à l'Asie , on peut dire qu'une bonne partie des es- pèces sont européennes. Il n'en est pas de même des Rubiacées qui viennent im- médiatement après, et qui dominent dans la zone tropicale 478 CONCLUSIONS des deux continents, et surtout en Amérique. Il est vrai que l'on peut partager cette grande famille en tribus , dont l'or- ganisation est assez différente pour en faire des groupes dis- tincts, et l'une de ces tribus, celle des Etoilées, appartient en grande partie à l'Europe. Ce sont encore des espèces herbacées qui n'affectionnent aucune station générale , et dont les unes vivent à l'ombre des forêts, d'autres sur le bord des eaux , et d'autres encore dans les champs , dans les haies et dans les prairies. Leurs fleurs, souvent très-nom- breuses , jaunes ou blanches , quelquefois roses ou bleues , leurs feuilles nombreuses et verticillées , leur sociabilité, sont autant de causes qui donnent à cette famille un rang assez élevé dans la décoration des paysages. Quoique leur nombre soit plus considérable dans l'Europe australe que dans les autres parties de ce continent , il y a quelques espèces ré- servées pour les climats du nord , et la multitude de leurs individus leur permet de couvrir de très-vastes espaces. Le groupe élégant des Campanulacées \égète presqu'en- lièrement sur les montagnes de l'hémisphère boréal, et il est presque exclusivement réservé à l'Europe et à l'Asie , c'est à peine si quelques-unes de ces plantes croissent sur le nou- veau continent. Si , pour l'Europe , ce n'est pas une fa- mille des plus nombreuses en espèces , c'est une de celles qui frappent le plus, lors même que l'on est étranger à l'étude de la botanique. Il n'est pas une prairie , une pelouse élevée, une lisière de forêts oii l'on ne remarque ces Campanules aux corolles d'un bleu pur, ces Phyteuma aux longs épis, ou ces Jasione aux capitules azurés. Partout ces espèces se font distinguer par leur élégance et le tendre coloris de leur corolle. Elles contrastent dans les prairies avec le jaune pur des Chicoracées; dans les montagnes où elles dominent, elles opposent le bleu de leur corolle au vert pur de la pe- GÉNÉUALES. 479 louse , au pourpre des pédiculaires, et contribuent plus que les autres espèces à émailler ces riches tapis qui décorent les pentes des vallées et qui servent de lisière aux neiges perpétuelles. Nous voilà bien loin déjà dans la série des familles domi- nantes en Europe, et nous atteignons seulement, dans l'ordre que nous avons adopté , celle qui donne son caractère à presque toutes les contrées , la famille des Amentacées. C'est que jusqu'ici nous n'avons passé en revue que des plan- tes herbacées. Excepté quelques Rosacées et quelques ar- brisseaux appartenant aux Papilionacées et aux Labiées , nous n'avons pas fait intervenir les grands arbres dans les tableaux que nous avons tracés. Maintenant , les voici dans tout leur développement , dans toute leur puissance , dans toute leur majesté. Les voici qui se réunissent et qui s'asso- cient , qui se rapprochent en immenses forêts et qui souvent protègent, de leurs cimes et de leur feuillage, une foule d'autres plantes qui leur demandent l'hospitalité. C'est aux Amentacées que l'Europe doit ses forêts et ses magnifiques ombrages , ce sont ces arbres qui forment autour de ses mon- tagnes , d'élégantes écharpes de verdure , ce sont eux qui, isolés sur les pelouses ou les gazons, produisent ces effets admirables que nous essayons de reproduire dans nos jardins paysagers. Si quelques-uns de ces arbres manquent de ces fleurs qui donnent à d'autres espèces l'éclat et la fraîcheur, nous avons, pour les remplacer, ces chatons suspendus qui n'attendent pas pour paraître que l'hiver nous ait abandonné; nous avons les fleurs odorantes des saules ; nous assistons à l'évolution de ces bourgeons innombrables où les jeunes feuilles, chaudement vêtues, avaient passé l'hiver engour- dies, et nous les voyons rejeter en quelques jours ces inu- tiles vêtements. Plus tard , c'est le spectacle de ce feuillage 480 CONCLUSIONS qui grandit et modifie ses nuances depuis son apparition jusqu'à sa chute; ce sont les fruits qui tombent, qui ger- ment dans le terreau produit par la décomposition des feuil- les , et l'hiver, dans les forêts, des écorces blanches ou grises, vertes ou brunes, lisses ou fendillées, des cimes arrondies ou allongées , des troncs droits et d'autres rameux , des branches diversement disposées , nous montrent encore mal- gré la neige et les frimas la puissance de la vie végétale un moment suspendue. Ce n'est pas seulement l'Europe qui jouit de ce spectacle , c'est toute la zone boréale de notre hémisphère; l'Asie, l'Amérique du nord sont plus riches que nous en Amentacées, et les empreintes que ces végétaux ont laissées dans les terrains tertiaires du globe , nous prou- vent que depuis longtemps ils existaient sur la terre. Les pays chauds ont assez de plantes ligneuses dispersées dans de nombreuses familles pour composer leurs forets ; aussi les Amentacées sont destinées surtout aux contrées froides. L'Europe centrale et l'Europe septentrionale en sont abon- damment pourvues , et si la tribu des Cupulifères appar- tient plus spécialement au centre et au midi, le groupe nom- breux des Salicinées n'acquiert tout son développement que sous le ciel glacé de la Scandinavie, heureuse compen- sation du Créateur qui a voulu qu'aucune partie de la terre ne fiit déshéritée, et qui, après avoir donné à certains végé- taux le pouvoir de résister aux chaleurs les plus intenses, a permis à d'autres de supporter les froids les plus rigoureux et de s'avancer au delà du cercle polaire. Il n'en est pas de même des Euphorbiacées qui leur suc- cèdent dans l'ordre numérique. Ce sont des plantes des pays chauds et surtout des régions équatoriales où elles devien- nent charnues et très-volumineuses , offrant les formes les plus bizarres et les épines les plus défensives. Mais en Eu- GÉNÉRALES. 481 rope , rien de semblable n'a lieu; les Euphorbiacées sont herbacées , et leurs fleurs insignifiantes ne sont môme pas relevées par des bractées colorées comme dans les par- ties chaudes de la terre. Néanmoins ces plantes ont leur im- portance. La plupart sont sociales et se distinguent à la lois par leur nombre et par leur port très-variable, selon les es- pèces. Les dichotomies de leurs tiges , la soudure de leurs bractées , le développement vernal de quelques-unes d'en- tr'elles attirent notre attention. Ce sont d'ailleurs des plantes communes , abondantes le long des chemins , dans les champs incultes et quelquefois même sur la lisière des bois ou le long des ruisseaux. Le groupe des CharacéeSy qui a son importance, est pres- qu 'entièrement européen , ou du moins ses espèces n'ont encore été étudiées qu'en Europe. Elles sont dispersées dans toutes les eaux douces ou saumâtres. Vertes ou rougeâtres, sans fleurs apparentes , efles se multiplient au point de rem- plir des bassins, des fossés ou d'immenses marais, et elles sont évidemment chargées d'un rôle important dans cette végétation aquatique qui exhausse le sol, qui forme les tour- bes et prépare l'émersion lente et progressive des terres inondées. La famille des Chénopodées est peut-être moins brillante encore que la précédente ; ses espèces herbacées ou sous- frutescentes , souvent annuelles , vivent en abondance dans les lieux incultes ou cultivés , se rapprochant autant que pos- sible de l'homme et de ses habitations, pullulant le long des chemins , dans les rues des villages , mais ayant plus de pré- dilection encore pour les Heux maritimes, pour les plaines salifères, les bords des sources minérales. Plutôt asiatiques, c'est-à-dire sibériennes qu'européennes , les Chénopodées croissent aussi abondamment dans toute l'Europe. Elles ai- IX 31 482 COSCLCSIONS ment la zone tempérée de notre hémisphère, et sont rempla- cées sous la zone torride par les Amaranthacées qui sont plus élégantes. Elles n'atteignent les montagnes qu'en sui- vant l'homme dans ses habitations pastorales , mais les îles leur plaisent par l'atmosphère maritime qui les entoure. Notre courbe descendante nous amène, après les disgra- cieuses Chénopodées , à la famille la plus brillante du monde entier, aux splendides Orchidées. L'Europe , il est vrai , ne peut revendiquer pour ses forêts les milliers d'espèces para- sites qui , sous !a zone torride , cachent le tronc des vieux arbres sous les magnificences de leurs fleurs et les entou- rent d'une atmosphère parfumée ; elle n'a pas non plus ces espèces aériennes , véritables filles de l'air , qui dédaignant la terre , vivent suspendues aux cimes les plus élevées. Mais quelle que soit la part que le créateur nous ait attribuée , il est peu de plantes encore qui soient aussi belles et qui pro- duisent plus d'effet. Nous avons tous remarqué les épis purpurins des Orchis s'élevant sur nos pelouses et dans nos prairies , nous avons admiré les calices marbrés de ceux de nos bosquets, les fleurs singulières et pseudo- morphiques des Ophrys , nous avons recherché le parasi- tisme douteux du Limodorum , du CoraUorhiza , du Neotiia nidus-avis , et si quelques Orchidées nous ont rappelé le doux parfum de la vanille, d'autres nous ont laissé les odeurs détestables du bouc et de la punaise. Il n'est peut-être pas une seule famille où la nature ait réuni dp plus grands con- trastes ; des fleurs aussi grandes et d'autres imperceptibles , les plus vives couleurs à côté des nuances les plus ternes et les plus sombres. — Certaines tribus ne quittent pas la zone équatoriale, mais nos Orchidées d'Europe s'avan- cent jusque dans les contrées polaires, et, modifiées selon les conditions d'existence auxquelles elles sont soumises , GÉNÉRALES. 483 rassemblant dans des bourgeons souterrains toute leur force de développement, elles s'endorment ainsi sous la couche de neige qui les abrite , et montrent en été leur livrée de jeunesse et d'amour. A côté de fausses parasites vient se placer une famille dont le parasitisme n'est pas douteux ; c'est celle des Oro- banchées , qui affectionnent les racines d'une multitude de végétaux. Souvent dispersées, mais quelquefois sociales, sans verdure et sans fraîcheur , elles n'offrent pas moins beau- coup d'intérêt parleurs mœurs et même par l'éclat de leurs fleurs. — Elles habitent les zones tempérées, l'Europe aus- trale et moyenne , et disparaissent presque complètement dans l'Europe septentrionale. L'Amérique du nord , l'Asie boréale , la Nouvelle-Hol- lande et l'Europe se partagent la jolie famille des Saxifra- gées. L'Europe, il est vrai, n'est pas la partie du monde qui en renferme le plus d'espèces , mais comme ses terres s'avancent au delà du cercle polaire , elle entre dans cette large ceinture boréale que viennent orner les Saxifragées, et ses grandes chaînes de montagnes accueillent un grand nombre d'espèces de cette famille. C'est donc dans le nord et dans les zones les plus froides de la terre que ces végé- taux se sont réfugiés. C'est là qu'ils se réunissent en larges touffes d'un beau vert, émaillés de Oeurs nombreuses et apparentes , disposés en festons suspendus sur les précipi- ces, en coussins sur les rochers, ou suivant les eaux vives qui s'échappent des sources ou les ruisseaux glacés que la neige alimente en été. Les Saxifragées constituent un des plus gracieux spectacles de l'Europe. On peut suivre leurs formes variées depuis les cimes neigeuses des Sierra de l'Espagne jusqu'aux plages stériles du Spitzberg. Partout ces plantes fleurissent, et leurs corolles blanches, jaunes, roses ou vio- 484 CONCLUSIONS lacées, sont celles qui exigent le moins de chaleur pour s'épa- nouir. Les Verbascées ou Scrophularinées préfèrent les régions tempérées de l'Europe et de l'Asie, et ne sont pas étran- gères à l'Amérique septentrionale. Elles habitent les plaines plutôt que les montagnes ; elles sont quelquefois sociales , et leurs deux genres principaux , les Verbasciim et les Scro- phuîaria , tous deux composés de grandes espèces , se sont partagé les lieux secs et incultes, ainsi que le bord des eaux Le premier de ces genres, par le grand développement de ses tiges , par ses feuilles souvent cotonneuses et par ses longs épis de fleurs dorées , est un des plus riches orne- ments des campagnes. Les Primulacées sont encore herbacées , mais la beauté de leurs fleurs, la précocité de la plupart d'entr'elles, le grand effet qu'elles produisent sur les pelouses , dans les champs , dans les forêts et même dans les eaux , en font une des familles importantes de l'Europe. Elles occupent du reste toute la zone tempérée de l'Ancien-Monde et surtout l'Himalaya et la Sibérie. C'est indiquer déjà leur prédilec- tion pour le nord et pour les montagnes. Dans ces dernières localités elles recherchent surtout les bois et les prairies, ou bien elles se groupent sur les rochers oii elles attendent la fonte des neiges pour s'épanouir. Les Lentibulariées que nous V comprenons sont bien plus abondantes à la Nouvelle- Hollande et dans le Nouveau-Monde qu'en Europe ; pres- que toutes aquatiques, elles vivent en sociétés nombreuses et nous envoient quelques espèces peupler nos eaux stag- nantes. L'Asie orientale et l'Europe méditerranéenne nous offrent encore une famille qui , par l'abondance de ses espèces et de ses individus, se fait remarquer sur tous les rivages. Les GÉNÉRALES. 485 Plumhaginées indigènes sont cependant loin de nous offrir les grandes fleurs des espèces exotiques, mais ces fleurs bleues, lilas, roses ou blanches, sont si multipliées et si élégamment disposées sur les rameaux, que l'on admire dans ce groupe cette extrême variété que la nature a su mettre dans ses œuvres par le simple arrangement de par- ties similaires. Les Chénopodées qui presque toujours sont mêlées aux Plumbaginées dans leurs stations, font ressortir l'élégance de ces dernières. Les Rhmanthacées sont en partie asiatiques , en partie européennes, sans être exclues du Nouveau-Monde. Elles habitent de préférence les contrées froides et les monta- gnes , au miHeu des Graminées sur lesquelles on les soup- çonne fortement d'être parasites. Elles se réunissent en société dans les prairies et sur les pelouses , dans les clai- rières des bois, et le grand nombre de leurs fleurs leur donne un rôle assez considérable dans les associations de tous les lieux élevés. Jusqu'ici toutes les familles que nous avons passées en revue contenaient au moins 100 espèces. Nous voici en dessous de ce chiffre , et cependant il nous reste à citer des groupes très-importants et quelquefois bien plus apparents que plu- sieurs de ceux dont nous avons fait mention. Nous com- mençons par les Crassulacées , plantes des parties chaudes des zones tempérées de l'ancien continent et appartenant surtout au cap de Bonne-Espérance. Nous n'avons guère en Europe que le sixième de la famille entière. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles grasses, succulentes , qui crois- sent en touffes et en gazons sur la terre, sur les rochers, dans les lieux les plus arides oi!i aucun autre végétal ne pourrait exister. Rarement elles se mêlent à l'herbe des prairies, elles préfèrent les lieux découverts , aérés , où elles 486 CONCLUSIONS peuvent profiter de toute la chaleur des rayons solaires, et c'est sous leur influence qu'elles laissent épanouir leur milliers de corolles étoilées. Elles aiment les montagnes et les émanations maritimes, mais elles s'éloignent des pays froids. Les Iridées sont en petit nombre en Europe, et c'est seu- lement dans les parties méridionales et moyennes qu'elles se développent. Leurs grandes fleurs les font remarquer, d'autant plus qu'elles vivent à découvert sur les rochers ou qu'elles bordent les rives des fleuves et des cours d'eau. Il en est aussi quelques-unes, comme les Crocus, qui émaillent les prairies, et d'autres, comme les Gladioîus, faibles repré- sentants de ce grand genre du cap de Bonne-Espérance, qui étalent leurs fleurs rouges dans nos moissons. Dans le nord de l'Europe il n'y a plus d'Iridées. Les Dipsacées, comme les Iridées et les Crassulacées , sont encore des plantes de la partie chaude de la zone tem- pérée de l'ancien continent et surtout du cap de Bonne- Espérance ; aussi cette famille est peu répandue en Europe et ne s'y avance pas vers les régions polaires. Elle recherche les lieux secs et bien exposés oii les Dipsacus et les Sca- biosa se font remarquer par la beauté ou l'originalité de leurs fleurs dont quelques-unes rappellent par leur groupe- ment celles des Synanthérées. La charmante famille des Cistinées forme une ceinture tout autour de la Méditerranée et ne s'avance nulle part dans les régions froides de la terre ; c'est à peine si quel- ques espèces arrivent dans l'Europe moyenne ou s'élèvent sur les montagnes. Les Cistus, tous ligneux, sont des arbris- seaux qui vivent en société , non-seulement entr'eux mais avec \es Rosmarimis , les Spàriium et les TerebintJms , qui forment les broussailles et les maquis de l'Europe méridio- GÉNÉRALES. 487 nale. Ils sont riches le matin de larges fleurs colorées que le soleil qui les a fait éclore détruit en un instant. Les Heïian- themum, quelquefois herbacés et moins apparents, s'éloi- gnent un peu des régions méridionales et laissent aussi épanouir des fleurs éphémères qui n'assistent qu'aux scènes animées du matin. Un groupe bien différent vient après les Cistinées ; ce sont les Polygonées , famille sibérienne et européenne , fuyant les pays chauds et prenant un grand développement dans les parties froides de la terre et sur ses montagnes. Les Rumex , par leurs larges feuilles et leurs fruits d'un beau rouge , par leur développement considérable dans les prai- ries , dans les bois et sur le bord des chemins , contribuent beaucoup à la physionomie de la végétation européenne. Les Polygoninn, par leurs tiges rouges , par leur tendance à se réunir, constituent des fourrés sur le bord des rivières, dans les fossés et sur les rives des lacs, ou bien, prenant le rôle de plantes domestiques, ils restent près des habitations, sur les décombres et dans tous les lieux sahfères oiî ils accom- pagnent les Chénopodées. Les Fougères sont loin de constituer une des familles les plus nombreuses de l'Europe ; mais si elles le cèdent en nombre à plusieurs autres groupes , elles l'emportent sur la plupart d'entr'eux par leur extrême fraîcheur, par les décou- pures de leur feuillage aérien et par le rapprochement de leurs groupes sous l'ombrage des forêts. Nous n'avons pas , il est vrai , ces belles fougères arborescentes de la zone tor- ride , ni cette variété de formes que revêtent ces plantes dans les îles humides des régions équatoriales ; il nous man- que ces espèces dont le stipe élanté et la riche couronne rivalisent avec le port et la beauté des palmiers ; les vieux arbres de nos forêts n'ont pas leurs troncs couverts de ces -488 CONCLUSIONS fougères parasites mêlées aux fleurs brillantes des Orchidées et aux formes bizarres des Broméliacées. Ces grandes scènes de la nature n'appartiennent pas à l'Europe. Nos fougères naissent en touffes volumineuses sous les voûtes assombries des forêts ; elles ornent le bord des eaux vives , les ruisseaux, les fontaines ; elles s'implantent dans les fissures des ro- chers , tapissent les grottes et les puits, et parfois même vi- vent au milieu des mousses qui cachent le tronc des arbres. Quelques-unes, toujours vertes, résistent à nos hivers; d'autres plus délicates abritent leurs frondes roulées sous de nombreuses écailles, et, engourdies sous le sol des forêts, ne laissent développer leur feuillage qu'à l'époque oij le prin- temps permet aux arbres d'entr'ouvrir leurs bourgeons. Rien n'est plus frais que ces fougères dont chaque contrée de l'Europe a reçu une large part. Leur aire très-vaste leur permet de s'étendre, et si dans l'Europe entière elles ne font que 1;137 de la végétation , il en est un assez grand nombre qui atteignent le nord du continent pour que la Lapo- nie en possède 1/31 . Malgré ces proportions , les formes des fougères appartiennent aux pays chauds, et l'Europe ne renferme qu'une légère fraction de cette intéressante famille. La famille des Amaryllidées passerait inaperçue sans la sociabilité de quelques-unes de ses espèces. C'est un groupe de l'hémisphère austral dont l'Europe a reçu quel- ques émigrés qui s'arrêtent dans sa partie moyenne et n'at- teignent pas ses froides régions. Les Narcisses ont des es- pèces pour les prairies de toute l'Europe australe et de l'Europe tempérée , pour leurs forêts et leurs bosquets ; les Leucomm y sont disséminés, et le Ga/an à l'exception de 2 ou 3 es- GÉNÉRALES. 491 pèces qui sont Irès-multipliées dans les bois , dans les prés humides et sur les rochers des montagnes peu élevées; les autres sont de petites plantes annuelles qui vivent dans le ' centre et dans le midi de l'Europe , et qui n'ont aucune influence sur l'aspect de sa végétation. Il n'en est pas de même des Hypéricinées , elles ne sont pas plus nombreuses que les Valérianées, mais elles sont plus sociales , et quoique le centre de la famille se trouve en Asie et en Amérique, nous trouvons des Hypericum dans toutes les parties de notre continent et même en La- ponie. Elles ne recherchent pas les montagnes , mais les plaines, les champs, les coteaux et les bois, oiî souvent elles sont associées aux Verbascées, aux Malvacées , etc., etoii leurs thyrses ou leurs grappes de fleurs d'un beau jaune les font aisément distinguer. Les EricacéeSy prises même dans leur plus large accep- tion , sont encore des espèces pour la plupart étrangères , dont les masses sont au cap de Bonne-Espérance pour les Ericacées proprement dites, et dans l'Amérique septentrio- nale pour les Vacciniées , les Pyrolacées et les Monotropées. Malgré le petit nombre d'espèces qui habitent l'Europe, ces plantes ont la plus grande influence sur les paysages à cause de l'étendue de leur aire d'expansion , de leur extrême sociabilité , de la multitude et de la persistance de leurs fleurs. Il est vrai que nous exceptons les Pyrola et les Mono- Iropa qui sont peut-être les moins sociales de toutes les es- pèces; mais si l'on se rappelle les plaines immenses couvertes par les bruyères , le riche coloris de ces plaines au printemps pour certaines espèces, et à la fin de l'été pour les autres, on sera convaincu que le nombre des individus d'une seule es- pèce à^Erica surpasse tous ceux de plusieurs familles réu- nies. Les coteaux , les montagnes , les landes et les forêts 492 CONCLUSIONS sont couverts de bruyères depuis le midi jusqu'à l'extrême nord de l'Europe. — Les Vaccinium s'étendent en tapis indéfinis sur le sol des forêts , dans les marais tourbeux , et VArbutus Unedo constitue des bosquets toujours verts de- puis l'Espagne jusque sur les côtes de la Bretagne. Les Convolvulacées sont aussi étrangères ; elles dominent sous la zone tropicale des deux continents, et le petit nombre d'espèces qui se trouve en Europe n'y atteint pas les pays froids. Tantôt ce sont des plantes à tiges volubles et à jolies fleurs roses ou blanches qui égayent les campagnes , tantôt ce sont des espèces parasites sans éclat , mais semblables à des masses de fils mêlés qui s'attachent à un certain nombre de plantes et en détournent la sève à leur profit. C'est à peine si nous devons mentionner les Solanées, fa- mille exotique dont le centre est l'Amérique équinoxiale. Une légère fraction de ces plantes qui ne forment pas 1/200 de la végétation , vit dans le midi et dans le centre de l'Europe où le Solarium Dulcamara et le Phy salis Alke- kengi produisent plus d'effet par leurs fruits rouges que par leurs fleurs insignifiantes. Le nombre des espèces décroît rapidement dans les grou- pes que nous avons encore à examiner. Ce nombre est main- tenant au-dessous de 50. Mais nous savons très-bien que ce n'est pas la multiplicité des espèces , mais plutôt leur sociabilité , leur port , et surtout leur grandeur qui leur don- nent delà prépondérance dans la végétation d'une contrée. Les Potamées sont remarquables sous divers rapports. Elles n'ont que des fleurs verdâtres et sans éclat, mais elles couvrent sur les eaux des espaces très-étendus. Elles s'y multiplient à l'infini , et leurs feuilles nageantes changent la surface azurée du liquide en un tapis de verdure. Elles jouissent dans leur dispersion de cette uniformité qui appar- GÉNÉRALES. 493 tient aux plantes aquatiques. Elles s'éloignent des monta- gnes où le mouvement rapide des eaux n'est pas en rapport avec leur paisible existence, et deviennent rares dans les contrées boréales où l'eau glacée les retiendrait trop long- temps captives. Passant d'un extrême à l'autre , nous arrivons aux Lina- cées^ plantes du bassin delà Méditerranée, qui peuvent cependant pénétrer dans le centre de l'Europe , mais qui s'arrêtent vers le nord comme sur les pentes des montagnes. Elles recherchent, comme les Cistinées, les lieux arides, les coteaux et parfois les prairies. Elles ouvrent le matin d'admi- rables fleurs bleues, jaunes, roses ou blanches, et ne bril- lent que peu de temps après le lever du soleil, abandonnant leurs pétales au premier souffle du vent. Les Paronychiées , dont les fleurs sont à peine appar- rentes, sont souvent ornées de bractées scarieuses et argen- tées qui leur donnent une longue durée et leur permettent de figurer d'une manière assez notable parmi les autres vé- gétaux. Ce sont des plantes de la zone torride et du cap de Bonne-Espérance , qui vivent encore dans l'Europe australe et dans l'Europe tempérée , mais qui disparaissent totale- ment en Laponie. Quelle différence d'importance entre ce groupe et celui des Conifères dont le nombre des espèces européennes est cependant égal à celui des Paronychiées ! N'est-ce pas aux Conifères et aux Amentacées que l'Europe doit ses plus beaux arbres et ses plus vastes forêts? Ce sont les Pinus, les Abies , les Juniperus, qui s'avancent dans les contrées les plus froides de l'Europe, qui opposent à la neige et au givre de ces climats leurs flèches élancées et leurs feuilles résineuses et toujours vertes. C'est dans les immenses forêts du nord que les grands animaux se réfugient, que les oiseaux voya- 49i CONCLUSIONS geurs trouvent en été une retraite assurée, et jouissent des longs jours des régions polaires, charmant ces solitudes de leurs mélodieux accents. Mais si le nord a ses forêts d'arbres verts, elles ne font pas défaut dans l'Europe australe; les montagnes de l'Espagne ont leur Abies Pinsapo, comme les Alpes ont leurs vieux Epicéa. Les Thiija , les Cupres- sus , plusieurs Juniperus recherchent la chaleur des plaines, et les Conifères, ornement de l'Europe, deviennent plus nombreuses encore en Asie et dans l'Amérique du nord ; elles végètent sur les montagnes du Mexique et de la Cali- fornie, et prennent, en les embellissant encore , des formes destinées à vivre sous l'hémisphère austral. Les Planlaginées n'offrent rien de remarquable ; elles préfèrent l'Europe australe et surtout ses rivages; elles at- teignent néanmoins les contrées du nord et les montagnes ; mais, généralement herbacées , basses , disséminées et sans (leurs colorées , elles ont bien peu d'importance dans la vé- gétation européenne. Il en est de môme du petit groupe des Futnariacées. A l'exception de quelques Corydalis, dont l'apparition vernale est toujours remarquée , les autres espèces européennes , plutôt méridionales que septentrionales, vivent dans les champs où elles produisent peu d'effet. Les Urticées sont une famille presque entièrement étran- gère, de l'Amérique équinoxiale , de l'Asie et de l'Océa- nie, dont quelques espèces seulement , mais à la vérité très- sociales , nous font illusion sur l'importance numérique des espèces. C'est du moins ce qui a lieu pour les véritables Urticées dont l'Europe compte à peine 12 espèces plutôt méridionales que septentrionales. Quant aux Celtidées que nous leur réunissons, nous reconnaissons toute l'importance de la seule espèce qui nous est commune avec l'Afrique. GÉNÉRALES. 495 C'est un grand arbre dont les dimensions, la forme et la couleur de l'écorce ont quelque chose d'étrange dans la physionomie des paysages méridionaux. Nous devons re- connaître aussi toute l'influence des Ulmacées , que nous considérons encore ici comme une section des Urticées. Elles appartiennent à toutes les régions tempérées de l'hé- misphère boréal , et les arbres qui forment ce groupe peu- vent être comparés, relativement à l'aspect qu'ils impriment aux campagnes, aux plus beaux types de la famille des Amen- tacées. Les Thymélées sont prépondérantes au cap de Bonne- Espérance et à la Nouvelle-Hollande. Nous n'en avons qu'un petit nombre qui préfère l'Europe australe aux autres par- ties de ce continent, où pourtant elles sont toujours repré- sentées. Elles s'élèvent peu dans les montagnes. La plupart vivent dispersées , mais quelques-unes cependant se réunis- sent sur les coteaux de l'Europe australe, se mêlent à sa vé- gétation buissonneuse , s'attachent à ses rochers, tandis que quelques Daphne cherchent la solitude des forêts de l'Europe tempérée. Le groupe des Colchicacées, sans être nombreux, tient sa place dans la végétation de notre continent dont il préfère la partie australe. Les Verairum vivent en société dans les prairies des montagnes , et s'élèvent avec les grandes gen- tianes bien au-dessus des graminées et des autres plantes qui en forment le fond. Les Colchicum et les Bulbocodium, également sociaux, croissent sur les pelouses et y étalent au printemps ou à l'automne des multitudes de fleurs roses ou hlacées qui ne peuvent manquer d'éveiller l'attention. C'est plutôt dans l'Amérique du nord qu'en Europe qu'il faut chercher le centre principal des Onagrariées ; cepen- dant quelques genres sont presque entièrement européens , 496 CONCLUSIONS et leurs espèces abondent dans les lieux frais et humides , sur le bord des eaux , dans les forêts , sur les pentes des montagnes. Il y a même dans cette famille une espèce si élégante et si sociale [Epilohium spicaitim) , qu'à elle seule elle influence le paysage, surtout dans l'extrême nord où elle peut vivre encore et où aucune espèce ne peut lui être com- parée pour la beauté de ses fleurs. Les Onagrariées s'éloi- gnent des pays chauds, ou ne s'y maintiennent que dans les zones moyennes de leurs montagnes. Leurs formes se repro- duisent avec quelque différence dans l'hémisphère austral , à la Nouvelle-Hollande et surtout à la Nouvelle-Zélande. La famille des Asparaginées , désignée aussi sous le nom de Smilacinées, n'est pas à beaucoup près une famille euro- péenne. Elle appartient surtout au Nouveau-Monde , à l'A- mérique boréale, puis à l'Asie tropicale et à l'Australie. Quelques espèces ont atteint l'Europe , et plusieurs d'entre elles arrivent même dans ses contrées les plus froides. Les Smilax , les Ruscus et les Asparagus sont assez méridio- naux , mais les Convallaria^ les Sireptopus, les Paris, pré- fèrent les frais ombrages des forêts du centre et du nord où ils forment de petites sociétés et des groupes plus ou moins distants les uns des autres. Les Papavéracées constituent une famille asiatique, dont le centre paraît être en Orient. Aussi les espèces européennes qui, à peu près toutes croissent disséminées dans les champs, sont-elles bien plus nombreuses dans l'Europe australe que dans le centre , et surtout dans le nord où elles existent à peine. Si les genres Papaver et Chelidonium se font remar- quer par leurs grandes fleurs et la multitude de leurs indi- vidus, on doit en général, attribuer leur propagation à la culture et au transport de leurs graines avec celles des cé- réales. GÉNÉRALES. 497 Les familles qui, en Europe, sont presqu'enlièrement composées d'espèces ligneuses, sont loin d'être nombreuses ; nous les remarquons, et le rôle qui leur est assigné dans notre végétation est évidemment supérieur à celui des espèces her- bacées dont les groupes sont pourtant bien plus multipliés. Ainsi les Caprifoliacées se montrent partout dans nos cam- pagnes ; dans les bois oiî plusieurs d'entr'elles s'enroulent à la manière des lianes , dans les haies et les buissons où les Viburnum et les Sambucus brillent par leurs corymbes de fleurs blanches, et plus tard par leurs fruits violets ou écarlates. Ce sont pourtant les représentants d'un groupe asiatique et américain. Elles remplacent, dans notre zone moyenne , les Rubiacées arborescentes des tropiques , et en Europe, c'est encore dans la partie moyenne qu'elles domi- nent et qu'elles viennent se mêler à toutes les grandes scènes de la végétation. Les Polygalées nous offrent une des formes le plus ré* pandues dans l'hémisphère austral , au cap de Bonne-Es- pérance, dans l'Océanie et dans l'Amérique du sud. Quel- ques espèces sont asiatiques , et celles de l'Europe, disper- sées sur les pelouses , dans les prairies , dans les lieux in- cultes et sur les pentes des montagnes , se distinguent quel- quefois à la couleur vive de leurs fleurs, et plus souvent restent inaperçues dans le voisinage de végétaux plus bril- lants. Quoique nous possédions quelques Rhamnées dont les buissons inoffensifs ou épineux se rencontrent sur les coteaux de l'Europe australe, ou dans les bois de l'Europe moyenne, il est facile de voir que ce sont seulement les exilés d'une famille étrangère. Leurs centres sont en effet dans l'Asie, en Chine , aux Indes orientales , en Afrique et dans les îles de la Malaisie. IX 32 498 - CONCLUSIONS Les tropiques ont encore laissé échapper quelques Apo- cinées qui font peu d'effet en Europe. Nous devons en excepter les Vinca et surtout le Vinca minor , l'élégante pervenche aux fleurs bleues qui s'unissant au lierre , seule Araliacée que nous ait cédé l'hémisphère austral, forme de vastes tapis sur le sol des forêts. Puis viennent les Résédacées dont les espèces habitent les bords de la Méditerranée, les îles Canaries, les deux extré- mités de l'Afrique , les Indes orientales , et dont quelques- unes cependant s'avancent en Europe où elles produisent peu d'effet, et oiî elles s'arrêtent au 58^ degré de latitude. Nous mentionnons aussi les Aroïdées , ces formes si sin- gulières des régions tropicales et surtout des forêts du Nou- veau-Monde ; quelques espèces arrivent dans le midi de l'Europe , 2 ou 3 atteignent le centre du continent, essayent de s'avancer vers le nord , et cessent bientôt de trouver leurs conditions d'existence. Cependant c'est dans le nord que VAcorus Calamus et le Calla j)alusiris , se réunissent en individus innombrables, et cachent la vase d'immenses marécages. Nous voici depuis longtemps loin des familles européen- nes , nous sommes arrivé à des groupes dont le nombre des espèces est au-dessous de 20 , et pourtant nous trouverons encore quelques types qui appartiennent plus à l'Europe qu'aux autres parties du monde. Les Oléacées sont plus spécialement asiatiques ; les Phil- Jyrea font partie de la végétation buissonneuse de l'Europe australe ; un Ligustrum se mêle à nos haies ou se réfugie sur la lisière des bois où le Fraxinus développe son léger feuillage. C'est maintenant le tour d'une famille de l'Amérique éijuinoxiale. Les Arisloïochiées appartiennent en grande GÉNÉRALES. 499 partie au Nouveau-Monde, et pourtant elles ont aussi quel- ques espèces autour de la Méditerranée , et de même que , dans l'Amérique du nord, ce groupe atteint le Canada au moyen du genre Asarum, nous arrivons au 61^ degré en Suède avec une espèce très-voisine de ce même genre Asarum. Mais nos Aristoloches sont herbacées et non grim- pantes comme celles de l'Amérique et de l'Océanie. Les Rutacées sont des plantes de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique, qui ont, en Europe, quelques représentants dans les contrées les plus chaudes de ce continent. Elles y vivent sur les rochers , dans les lieux incultes et pierreux , et sur le bord des chemins. Les Lythrariées , très-faiblement représentées , sont au «contraire assez répandues dans toute la zone torride des deux mondes. Elles sont rares en Europe et y passeraient inaperçues sans l'abondance et l'élégance d'une de leurs espèces , le Lythrum Salicaria , si commun sur le bord des eaux , où il mêle souvent ses épis purpurins aux thyrses dorés du Lysimachia vulgaris, une des plus belles Primulacées. Les Amaranthacées sont comme les Lythrariées des plan- tes de la zone torride bien peu nombreuses sur notre conti- nent , et offrant des espèces sans éclat , sans élégance et sans couleur. Elles ne présentent pas même les diverses colora- tions de feuillage que quelques-unes d'entr 'elles montrent dans les pays chauds. Elles croissent sur le bord des che- mins avec les Chénopodées et les Carduacées , elles de- viennent presque domestiques et sont inutiles dans la déco- ration des campagnes. Il en est à peu près de même pour les Santalacèes , qui probablement sont parasites à la manière des Rhinanthacées. Ces espèces ont le centre de leur famille au cap de Bonne- Espérance et à la Nouvelle-Hollande. Le reste est di^"séminé 500 CONCLUSIONS partout, et celles qui se sont réfugiées en Europe restent <3ans les zones australe et centrale. Les Alismacées, comme la plupart des plantes aquatiques, sont très-disséminées sur la terre ; elles habitent les eaux stagnantes des zones tropicale et tempérée. Nulle part leurs espèces ne sont nombreuses , mais souvent leurs individus vivent en société et se distinguent des autres plantes aqua- tiques par leur port singulier et la forme de leurs feuilles fréquemment modifiées par la submersion ou la natation. Le groupe des Typhacées n'a pas , en nombre , plus d'im- portance que le précédent , mais la sociabilité extrême de ses individus et la forme singulière de leur fructification en font une famille qui souvent acquiert une grande prépondé- rance sur le bord des eaux. Ce sont encore des plantes aqua-» tiques, et il n'est personne qui n'ait remarqué les Typhahrs- que, portant leurs masses rembrunies, ils occupent d'im- menses marais, pressés les uns contre les autres , ou lorsque , sur le bord des étangs , ils se mêlent aux grands Scirpiisjon- ciformes. Tout le monde a été frappé sans doute de la mul- titude des Sparganium que nourrissent les eaux dormantes ou celles dont l'écoulement est peu rapide , de ces Sparga- nium aux feuilles engainantes et aux fruits globuleux , qui sont dans nos climats les parallèles des Pandanus de la zone équatoriale. Les Equisétacées , aujourd'hui presque toutes européen- nes , semblent restées sur notre continent comme les des- cendants d'un groupe dont le règne est passé sur la terre. Maintenant peu nombreuses en espèces, ces plantes se font remarquer par leur forme à la fois élégante et originale , par la réunion de leurs individus en immenses sociétés, sou- vent occasionnée par la puissance envahissante de leurs ra- cines. Les bords des eaux, les marais de l'Europe centrale GÉNÉRxVLES. 501 et septentrionale leur doivent en partie leur verdure. On croirait voir dans les Eqidsetum des forêts de Conifères en miniature , ou peut-être les types de ces arbres verts qui ont précédé sur la terre les espèces arborescentes aux feuil- les larges et caduques. C'est encore dans les eaux que vivent les splendides Nymphéaeées dont l'Asie et TAmérique sont les véritables patries, mais dont quelques espèces aussi viennent orner les eaux de nos lacs et de nos rivières, et arrivent même jus- que dans les contrées les plus septentrionales de l'Europe. On peut dire que ces plantes, aux larges feuilles flottantes et aux fleurs jaunes ou blanches balancées sur les eaux, sont, avec les groupes du Polijgonum amphibium, leur plus bel ornement. Les Lycopodiacées , plantes toujours vertes , élégam- ment sarmenteuses ou groupées en jolis faisceaux , vivent sur la terre et sur les vieux troncs, sur les rochers humides. Ce sont les mousses des régions tropicales , des îles humides, et quelques-unes cependant vivent en Europe sur les pelou- ses et dans les forêts. Quoique assez grandes elles échap- pent souvent à la vue , et ne font en Europe qu'une légère fraction de la végétation. C'est à peine aussi si les Térébinthacées y sont représen- tées par quelques arbres confinés dans sa partie australe. Ces plantes habitent l'Asie et les îles qui la séparent de la Nouvelle-Hollande , les îles africaines et les forêts du Nou- veau-Monde. Nous citons les Marsiléacées pour rappeler seulement quelques espèces nageantes ou submergées , rares sur toutes les parties de la terre , et qui sont là comme souvenir de ces anciennes familles qui occupaient le globe avantque l'homme y eût fait son apparition. L'Europe n'a qu'un petit nombre 502 CONCLUSIONS de ces espèces dont l'une forme de verts gazons sur le bord des eaux , tandis que d'autres s'étalent à la surface du li- quide et d'autres encore y restent tout à fait submergées. C'est encore dans les eaux que vivent les Elatinées eu- ropéennes , ainsi que la plupart de celles qui croissent en Afrique et en Asie. Ce sont des plantes sans importance sous le rapport de la physionomie du pays. Déjà ces trois derniers groupes , et tous ceux qui nous res- tent à mentionner, renferment moins de 10 espèces, et pour- tant il existe 40 familles représentées en Europe par un nombre inférieur à ce chiffre. Les Acéracées, quoique réduites à 8 espèces, sont des ar- bres au beau feuillage qui vivent dans les bois et auxquels des branches et des feuilles opposées donnent une physiono- mie particulière. Ils constituent un groupe dont les espèces sont partagées entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique sep- tentrionale. Les Capparidées ne montrent leurs grandes fleurs que dans le midi de l'Europe oîi elles pénètrent à peine. Les Tamariscinées s'y avancent davantage et bordent longtemps les rivages de leurs touffes verdoyantes. Puis vient la famille des Ciicurbitacées presqu 'entière- ment tropicale et représentée par quelques espèces seule- ment, parmi lesquelles se trouve le Bryonia dioïca aux lon- gues tiges sarmenteuses et aux fruits écarlates. Les Glohidarièes forment un petit groupe presqu 'euro- péen, ce sont des plantes à fleurs généralement bleues, (juelquefois sociales, qui croissent dans les lieux secs et ari- des de l'Europe australe et dont les autres espèces sont asiatiques ou africaines. Xes Berbéridées de l'hémisphère austral sont à peine in- diquées sur notre continent. GÉNÉKALES. 503 Il en est de même des Grossulariées , plantes de l'Amé- rique du nord et de l'Asie , qui ont assez d'importance en Europe par quelques-unes de leurs espèces , surtout par le Ribes tivaci'ispa qui, dans le nord et dans le centre, donne le premier signal de l'épanouissement des bourgeons des arbres. L'Europe ne possède aussi que très-peu d'espèces de Drosêracées , plantes dont l'organisation singulière est déve- loppée surtout dans les marais de la Nouvelle-Hollande et du cap de Bonne-Espérance. Il y existe quelques Franheniacées qui s'étendent en ga- zons florifères sur les rivages de sa partie australe, tandis que les Célastrinces , groupe du cap de Bonne-Espérance , de l'Amérique équinoxiale et des grandes Indes , nous offre seulement le Staphylea et les Evonymus. Il est vrai que l'espèce la plus commune de ce dernier genre, VE. euro- pœm , se couvre en automne de fruits carminés remarquables par leur multitude et leur élégance. Quelques familles dont les espèces ne dépassent plus le chiffre 5 contribuent encore à caractériser certains paysages européens. Citons d'abord les Tiliacées , grands arbres de l'Asie , de l'Afrique et de l'Amérique représentés en Europe par quelques espèces seulement , mais le port et la majesté de ces arbres, la largeur de leurs feuilles, le parfum de leurs fleurs , réclament en leur faveur l'attention toute spé- ciale des amis de la nature. Plusieurs petites far^illes contribuent à peupler les eaux stagnantes. Les Haîoragées , dent certaines espèces terres- tres et arborescentes végètent à la Nouvelle-Hollande, les CératophijUées de l'Europe et de TAsie, étendent des ra- meaux immenses percés de lacunes aériennes et se soutien- nent au milieu du liquide. Les CuUiirichinées entretiennent 504 CONCLUSIONS dans les eaux pures une verdure continue que l'hiver ne peut flétrir , et les Lemnacées , nageantes et nulle part fixées, se multiplient sur les mares et les fossés au point de les transformer en nappes vertes et étendues. Quelques Ficoides abandonnent leurs congénères africai- nes, arrivent sur les rivages de l'Europe australe , mais elles offrent des fleurs sans éclat et ne rappellent en rien leur floraison si variée sous le ciel de la pointe australe de l'Afrique. C'est encore au cap de Bonne-Espérance qu'il faut de- mander ces nombreuses Oœalidées si impressionnables à la vive lumière du soleil, et parmi le petit nombre d'espèces que possède l'Europe , la plus importante se réfugie à l'ombre des forêts, dans les lieux humides et abrités, oij ses feuilles si fraîches meuvent lentement leurs folioles , oii leurs corol- les s'épanouissent à des heures marquées de la journée. Les curieuses parasites que l'on désigne sous le nom de Loranthacées , sont , pour la plupart , soumises à la haute température de la zone torride, et cependant nous avons en Europe le guy qui s'avance jusque dans la Norvège, et un Loranthus qui arrive jusque dans la Hongrie. Les Ambrosiacées , également exotiques , ont aussi quel- ques espèces herbacées sur notre continent. Les Lobéliacées sont surtout abondantes dans l'Amérique équinoxiale et dans les régions subtropicales de l'hémisphère austral ; elles apparaissent à peine en Europe ; elles y sont sans éclat et y passent inaperçues. Les Cornées, assez répandues dans l'Amérique septen- trionale et dans les montagnes du Népaul , n'ont ici que quel- ques espèces qui font partie de nos haies et de nos taillis. — Les Verbénacées , les Acanthacées, si riches , si éclatan- tes, si variées sous la zone torride, se présentent réduites à GÉXÉUALES. 505 quelques espèces dont le rôle, dans la végétation européenne, est tout insignifiant. Nous somnaes arrivé maintenant aux groupes représentés seulement par une ou deux espèces ; tels sont : les Zygo- phyllées de l'Afrique et de l'Asie , les Myrtacées si fréquen- tes dans rOcéanie, et dont une espèce, un Myrtus, abonde dans les lieux incultes de l'Europe australe ; les Granatées qui nous montrent un arbrisseau aux fleurs couleur de feu ; les Portulacées des régions tropicales et de la pointe aus- trale de l'Afrique qui , en Europe , privées de fleurs éclatan- tes, ne se font remarquer que par l'abondance de leurs indi- vidus et par la promptitude avec laquelle ils se multiplient. A peine possédons-nous deux espèces de Jasmmées , fa- mille asiatique et océanienne dont l'Amérique est aussi presque dépourvue. Les Polémoniacées , plantes des régions occidentales des Amériques boréale et australe, ne nous présentent que deux Poîemonium qui sont loin d'avoir l'éclat des Phlox du Nou- veau-Monde. Les Aquifoîiacées sont asiatiques et américaines. Deux llex seulement croissent en Europe , l'un aux îles Baléares et l'autre sur notre continent presqu'entier jusqu'au milieu de la Norvège. Il vit souvent en société, et il fait d'autant plus d'effet que son feuillage, épineux et lustré , persiste pen- dant l'hiver, et que ses baies, d'un rouge éclatant, résistent aux gelées et contrastent avec la neige et les franges de givre dont ils sont souvent recouverts. Quelques Hedera, ou peut-être quelques variétés d'une seule espèce , sont ici parallèles aux nombreuses Araliacées delà zone tropicale et de l'hémisphère austral. Mais cette plante , par sa verdure constante , par sa manière de s'atta- cher aux arbres et aux rochers, par sa tendance à ramper Ô06 CONCLUSIONS sur le sol des forêts, entre d'une manière active dans les grands tableaux delà ^égétation européenne. Les Laurinées , presque toutes exotiques , ont aussi une espèce qui aborde en Europe , mais qui ne quitte pas ses contrées méridionales oii elle forme des forêts qui rap- pellent celles des Canaries. — Les Eleagnées , composées d'arbrisseaux asiatiques, montrent aussi en Europe leur or- ganisation dans les genres Elœagnuset Hippophae. — Les Coriariées, groupe américain , ont une espèce dans le midi de l'Europe. — Un seul Balsamina, commun le long des eaux vives de nos ruisseaux , appartient lui-même à l'Asie. La famille toute tropicale des Dioscorées n'est indiquée, en Europe , que par le genre Tamus , dont les deux seules espèces , qui sont volubles , croissent dans les forêts , et se distinguent au vert lustré de leur feuillage, et au rouge écla- tant de leurs fruits. — La riche famille des Palmiers a tou- ché , par une de ses plus humbles espèces , le sol européen oii elle s'est multipliée , et deux groupes singuHers et para- sites , les CijUnées, voisines des Rallésiacées de Java, et les Balanophorées de l'Amérique équinoxiale, ont aussi cha- cune une espèce confinée dans les régions les plus chaudes de l'Europe. Nous ne pouvons terminer ce tableau bien incomplet sans rappeler aussi le rôle important que jouent les véritables Cryptogames sur la vaste scène de ce continent ; car , sous ce rapport, l'Europe n'a probablement rien à envier aux autres parties du monde. Où trouverons-nous la famille des Mousses plus développée , plus belle , plus variée ! N'est-ce pas aux Sphagmim que tout le nord doit la verdure de ses marais et le peuplement de ses eaux peu profondes? Ces grandes mousses, réunies en masses étendues, offrant toutes les nuances du vert, du jaune et du rouge, occupées sans GÉNÉRALES. 507 cesse à puiser l'eau des marais par les millious de cellules de leurs feuilles , formant les tourbières , servant de sol à tant d'autres végétaux , ne nous montrent-elles pas un des plus beaux spectacles de la nature? Mais c'est encore plus loin, sous le ciel glacé de la Laponie, qu'il faut chercher les élégants Splanchnum aux collerettes rouges et jaunes , simulant les fleurs des prairies et éclairées par les longues journées de ces contrées. Partout les Ilypnum, les Neckera^ les Leskea, s'étendent en tapis moelleux comme le velours , plus verts que le gazon du printemps. La terre , les rochers, les troncs d'arbres sont couverts de ces mousses enlacées qui croissent sous la neige, qui se réjouissent sous les frimas, et qui fructifient au premier dégel. Les eaux ne sont pas privées de ces élégants végétaux ; des Hypnuni s'y dévelop- pent quand elles sont calmes et tranquilles , des Hedwigia cachent les pierres des cascades et des torrents , et des Fon- tinalis laissent flotter leurs rameaux allongés au gré du courant qui leur imprime de continuels mouvements. Partout vous verrez cette famille envahissante se glisser au milieu des autres plantes , les précéder sur les terres nouvelles , s'emparer du toit de la chaumière et des ruines du château , végéter sur la croix solitaire comme sur la lave des volcans , en tapisser les grottes et les cratères refroidis , croître sur les végétaux qui périssent , et montrer sa vie , sa puissance et sa fraîcheur sur le vieux tronc que les siècles ont abattu. Que de beautés nous découvririons encore si nous voulions pour- suivre l'étude de ces miniatures dans leurs ports et dans l'association de leurs individus; nous retrouverions des prairies et des forêts ; nous y reconnaîtrions le port de tous les végétaux , celui des palmiers et celui des cyprès , les frondes des fougères arborescentes et la cime pyramidale ou étalée des Abies et des Pimis. Toutes les formes tropicales 508 CONCLUSIONS sont simulées dans les mousses européennes , et ces plantes sont d'autant plus belles, d'autant plus nombreuses, d'au- tant mieux développées, qu'elles approchent davantage des cimes élevées , où les neiges se perpétuent pendant l'année entière , ou de la ceinture de glace qui défend les abords du pôle. Près des mousses vient une autre famille, plus délicate en- core, qui craint aussi le soleil et la chaleur, et dont l'orga- nisation singulière commande toute notre admiration. Ce soniles Hépatiques. Plantes frêles et demi-transparentes, elles vivent aussi en gazons serrés, d'un vert pur ou d'un rouge violacé. Elles résistent à la neige et aux frimas , et , semblables à des voiles légers^ elles s'étendent sur la terre et sur les rochers, sur les troncs d'arbres, sur le bord des ruis- seaux , dont elles désignent le cours par une lisière de ver- dure. Le groupe immense des Lichens est encore plus envahis- sant. Toutes les stations lui appartiennent , toutes les for- mes y sont aussi représentées. Là , ce sont des croûtes mar- brées, pointillées de vert , de rouge , de jaune , de noir ou de gris, qui colorent les rochers élevés que les nuages vien- nent baigner de leurs vapeurs, parterres aériens oii l'organi- sation la plus curieuse , oii la plus étonnante variété se révèle aux yeux de l'observateur ; là , ce sont des groupes légers suspendus aux bronches des arbres , sous la forme de fila- ments, de feuillages ou de mousses décolorées ; ailleurs, de magnifiques rosaces s'étendent sur la terre, sur les rochers , sur les écorces, offrant des contours découpés et sinueux, et de nombreuses scutelles dont la couleur, avivée parla pluie et le brouillard , contraste avec celle du thallus sur lequel elles sont disséminées ou groupées. De nombreux Cenomyce, sem- blables à des arbrisseaux , à de petits arbres feuilles cou- GÊNÉ II A LES. 509 vrent des landes immenses qu'ils colorent en gris, en jaune ou en blanc ; ils prennent la forme coralloïde ou celle de vases élégants , et bientôt des tubercules bruns , fauves , ou d'un rouge écarlate viennent couronner leurs bords ou leurs rameaux. Des contrées entières, dans le nord de l'Europe, sont teintes en rose pur par les tubercules du Bœomices rosea. Il y a aussi des lichens aquatiques , fixés aux rochers des tor- rents , ou sans cesse humectés par la poussière humide des cascades. Les mousses , les hépatiques , les lichens , tribus si nom- breuses et si intéressantes , le cèdent cependant en impor- tance au vaste groupe des Champignons charnus. On est loin de connaître encore toutes les richesses de l'Europe dans cette grande classe de végétaux; il est difficile de se figurer les formes singulières , la vivacité des couleurs et les effets d'ensemble de ces espèces. Presque toutes dépendantes des conditions de l'atmosphère, en grande partie parasites sur les végétaux phanérogames ou sur les produits de leur dé- composition , nous les voyons paraître par milliers sur le sol détritique des forêts. Plus ces forêts sont humides et téné- breuses, plus complet est leur envahissement par ces curieux végétaux. Ils y vivent disséminés ou groupés, réunis en li- gnes ou en cercles étendus ; ils habitent le terreau , les mousses , les feuilles mortes ; ils montent sur le tronc des ar- bres , vivent sur leurs branches , ou se cachent sous la terre où s'écoule leur existence éphémère. Dans les lieux où fleu- rissaient les espèces du printemps , vous voyez naître , en automne , ces agarics si nombreux et si vivement colorés , ces bolets si volumineux qui vivent quelques jours et qui bientôt s'affaissent sous leur propre poids. De grands espaces sont couverts de pezizes qui, aux premiers souflles du vent, abandonnent des nuages de séminules. Les Clavaria s'v 510 COiNCLLSlONS présentent en masses coralloïdes de toutes les couleurs , de- puis le gris et le fauve jusqu'au chamois et à l'orangé , de- puis le blanc rosé jusqu'à la teinte presque pure du vermil- lon. Les Lycoperdon, semblables à des bourses ovoïdes, lisses ou bérissés , forment de longues traînées sur la terre ou sur la souche des vieux arbres. Des espèces charnues, fauves ou chamois, paraissent çà et là en groupes presque enterrés; ce sont des Hydnum, avec leurs chapeaux garnis de pointes fragiles, et dont la jolie nuance contraste avec le vert velouté des mousses. Que l'on se figure une belle soirée d'automne , quand le soleil , sur son déclin , lance oblique- ment de longs rayons de lumière qui éclairent le sol des bois, et illumine les voiites de feuillage ; que l'on jette les yeux sur ce riant tableau et sur ce nouveau monde que les pluies et les dernières chaleurs viennent de développer, on aura une idée de ces scènes riantes que la nature veut encore offrir^dans le nord et dans le centre de l'Europe , avant de cacher la terre sous le triste voile des frimas. Accablé sous le nombre et la magnificence de tous ces êtres rapprochés sur un coin de la terre, nous osons à peine aborder un nouvel empire , celui des eaux. Si , comme tout nous l'indique, elles ont été le berceau delà vie, elles nous la montrent encore sous les formes les plus séduisan- tes et les plus multipliées. Les eaux douces et les eaux ma- rines sont peuplées d'Hydrophyles, dont les unes se déve- loppent sous l'influence du calme et de la tranquillité , tan- dis que d'autres ont besoin pour leur existence de ces vagues mobiles et de ces eaux courantes dont elles suivent les os- cillations et les caprices. Des confervesd'un beau vert et une foule d'espèces microscopiques vivent dans les eaux douces, où elles se multiplient à l'infini. Les unes, semblables à des matières visqueuses , s'élèvent et se soutiennent au moyen GÉNÉRALES. 511 de bulles d'air sécrétées par elles et emprisonnées dans leurs replis. D'autres ont des vésicules aériennes capables de les élèvera la surface, et elles viennent prendre place au milieu des autres plantes aquatiques. Mais c'est surtout dans les eaux marines que se développent ces algues aux frondes dé- coupées, que les rayons solaires viennent colorer à travers la nappe liquide dans laquelle elks sont plongées. On ne peut se figurer la variété , la beauté , la multitude de ces plantes, où le vert le plus pur, le rose le plus tendre, le violet le plus admirable , colorent chacun leurs espèces de pré- dilection. Ce sont encore des forêts et des prairies parfois immobiles sous un calme enchanteur qui permet à l'œil d'ad- mirer leur futaie, leurs pelouses , leurs taillis, et de sonder leurs plus mystérieuses retraites; d'autres fois elles sont agi- tées par des lames mollement arrondies qui courbent les ra- meaux des algues , comme le zéphir lorsqu'il vient frapper les feuilles de nos forêts ; ou bien c'est la tempête de l'Océan, analogue à l'orage qui éclate dans les nues ; alors tout s'a- gite, se courbe, s'abaisse et se relève pour céder de nouveau. Les mollusques et les annelides , habitants paisibles de ces riches paysages, descendent dans leurs profondes retraites, et loin delarévolution dontcesempiresmarinssontalorsle théâ- tre, ils attendent dans l'inaction que le calme se soit rétabli, et ils reviennent prendre possession des bosquets humides dont le danger les avait momentanément exilés. — Il n'est peut-être pas une contrée plus riche que l'Europe en Tha- ïassiophyles. Létendue de ses rivages, et surtout les acci- dents nombreux de ses côtes; sa Méditerranée sans marées et son Océan toujours agité , sa Baltique paisible et les flots courroucés de la mer du Nord ; ses falaises abruptes et ses rivages adoucis, son soleil d'Espagne et ses nuits polaires, offrent à la végétation marine des conditions si différentes. 512 CONCLUSIONS que des espèces innombrables peuvent y trouver leur bien- être et y fixer leur séjour. Mais arrêtons ici cette pâle esquisse de notre végétation, et laissons encore à l'imagination le soin de peupler l'Eu- rope entière de ces végétaux parasites qu'une étude patiente laisse découvrir par milliers, de ces Hypoxilées, de ces Urédinées , de toutes ces Mucédinées , de cette poussière de vie toujours suspendue dans les airs, qu'une goutte de pluie précipite sur la terre, et dont une parcelle de matière organique développe la frêle et fugitive existence. Plus de la moitié des familles qui forment l'ensemble de la végétation européenne ne lui appartiennent pas, et la .plupart d'entre elles y sont représentées seulement par quel- ques formes , tandis que la masse des espèces végète dans la zone torride , dans le nord ou dans le centre de l'Asie , dans l'Amérique du nord, à la pointe australe de l'Afrique et même à la Nouvelle-Hollande. Il est bien difficile de conce- voir comment ces espèces , séparées d'un groupe exotique , existent en Europe. Y sont-elles arrivées par migration? Ont-elles été créées sur les lieux mêmes? Si l'on pouvait considérer la végétation actuelle comme datant des premières périodes géologiques , nous pourrions croire que le nord de notre hémisphère a été peuplé avant la zone tempérée et surtout avant la zone torride. Que l'on considère la température terrestre comme provenant du feu central ou des rayons solaires, que l'on admette, ce qui est plus probable , que ces deux causes ont agi à la fois pour donner à la surface du globe une température bien plus éle- vée que celle qui se manifeste actuellement, il faudra tou- jours convenir que les pôles ont dû se refroidir les premiers. Bien plus, en réfléchissant à la température élevée qui de- vait alors régner sous l'équateur , et à la faiblesse du rayon- GÉNÉllALES. 513 nement qui devait refroidir le globe , nous voyons que les régions polaires ont dû être les premières habitables. Les premiers végétaux ont dû en conséquence se grouper aux deux extrémités du globe , sur le sol , si déjà il y existait des terres émergées , dans les eaux , si dès lors elles étaient ras- semblées aux deux extrémités de notre planète. Nous ne pouvons suivre cette végétation primitive et polaire de notre hémisphère , à travers les périodes qui se sont succédé sur la terre, et nous ne savons pas si les quelques espèces des groupes exotiques que nous trouvons encore en Europe sont les types qui sous d'autres climats et dans de nouvelles con- ditions , ont multiplié leurs formes et les ont spécialisées, ou si ces familles, créées sur les lieux mêmes où elles réunis- sent le plus de variété dans les espèces, en ont abandonné quelques-unes à leurs tendances vers des régions lointaines. Nous sommes plus disposé à accepter cette dernière hypo- thèse ; l'Europe est moderne relativement aux autres parties du globe; une grande partie de ses terres a été longtemps submergée ; elle a été reliée par des transitions insensibles au vaste continent de l'Asie, et certainement elle a accueilli plus de colonies , elle a reçu plus d'émigrants qu'elle n'en a expédié vers des régions lointaines. Nous avons cherché à connaître les lois qui ont présidé à la distribution actuelle de la flore variée qui orne ses campagnes , nous avons ex- posé, le plus clairement possible, les faits nombreux que des éludes longues et consciencieuses nous ont permis de réunir , mais nous n'avons pas la prétention de sonder des mystères que Dieu n'a pas encore permis à l'homme de pé- nétrer. FIN DU TOME NEUVIÈME ET DERNIER. IX 33 TABLE GENERALE ET ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES CONTENUS DANS LES NEUF VOLUMES DES ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE. Voir les tables pai- ordre de matières , placées en tète de chaque volume. Les chiffres romains indiquent les volumes ; les chiffres ordinaires ren- voient aux pages. Quand le chiffre romain n'existe pas , il faut y suppléer par celui qui précède. Les noms des familles sont en petites capitales droites et renvoient à leur géographie. Les noms des genres et espèces de la flore du plateau central sont en ca- ractères ordinaires et renvoient seulement aux articles descriptifs el géo- graphiques. • Les titres des chapitres ou paragraphes relatifs aux généralités sont en italique, et leurs sous-divisions en caractères droits plus petits que ceux des genres el des espèces. ACÉRACÉES, V. 362. Acer, Lin., V. 362. — carapestris , Lin., 367. — monspessula- niim, Lin., 369, — opulifolium, Vill., 364. — platanoïdes , Lin., 366. — pseudo-Platanus , Lin., 363. Achillea,Lin., VIL 78. — Ageratum,Lin., 80. — Millefolium, Lin., 83. — nobilis, Lin., 82. — Plarmica , Lin., 78. — tomentosa, Lin., 81. Acide carbonique. Son influence sur la dispersion , L 89. Aconitum , Lin., IV. 512. — lycoctonum, Lin., 517. — Napel- lus, Lin., 513. Actœa, Lin., IV. 520. — spicala , Lin., 520. Adenocarpus , DC, V. 461. — cebennensis , Delil., 462. — par- vifolius, DC.,461. Adenostyles, Cass., VIL 10. — albifrons , Rclib., 10. Adianthura,Lin., X, 370. — capilius-Veneris , Lin., 370. 516 TABLE GENERALE Adonis, Lin., IV. 436. — aestivalis, Lin., 439. — autumna- lis, Lin.,438. — tlammea, Jacq.,441. — vernalis, Lin., 436. Adoxa, Lin., VL 385. — moschatellina , Lin., 385. iEgilops, Lin., IX. 296. — ovata. Lin. 296. — triuncialis, Lin., 298. jEgopodium, Lin., VL 279. — podagraria , Lin., 279. iEthionema, R. Brown., V. 139. — saxatilis, R. Brown., 139. ^thusa. Lin., VI. 308. — cynapium , Lin., 308. Aggrégation des végétaux relativenienl au sol el à l'almosphère, II. fiCO. Agrimonia, Lin., VI. 60. — • Eupatoria, Lin., 60. — odorata, Mill.,62. Agrostis, Lin., IX. 168. — canina. Lin., 172. — rupestris, AU., 174. — setacea , Curt., 173. — stolonifera. Lin., 170. — verlicillata, Vill., 169. — Yulgaris, With., 171. Air atmosphérique. Son influence sur la dispersion, I. 89. Aiguillons. Planles qui en sont pourvues , III. 257. Aira,Lin.,IX. 195. — cœspilosa. Lin., 196. — Ilexuosa, Lin., 198. — média, Gouan., 197. Aire de dispersion.' Lgwt croisement, IV. 2GS. — Leurs associations, 265. Aire d'expansion. Son étendue géographique, IX. 388. — Sa forme, 403. — Causes de sa forme , 'ilO. — Relativement à la durée des planles , 416. — Influence du sol sur son étendue et sur sa forme, 419. — In- fluencée par le mode el la facilité de dispersion des semences, 421. Ajuga, Lin., VIII. 93. — Chamœpitys, Schreb., 98. — gene- vensis. Lin., 95. — pyramidalis, Lin., 96, — reptans. Lin., 93. Albinisme des végétaux, III. 372. Alchemilla, Lin., VI, 78. — alpina, Lin., 81. — arvensis , Scop., 84. — viilgaris. Lin., 78. Alismacées, VIII. 428. Alisma, Lin., VIII. 428. — natans, Lin., 431. — Plantage, Lin., 429. — ranuncnloïdes , Lin., 432. Allium,Lin., VIII. 608. — failax. Don., 613. — flavum , Lin , 618. — mQliifloium , DC, 615. — oleraceum , Lin., 617. — paniculaium , Lin., 619. — roseum , Lin., 612. — Schœnoprasum, Lin., 620. — sphœrocephalum , Lin., 615. suaveolens, Jacq., 514. — ursinura. Lin., 610. — victoriale, Lin., 609. — vineale. Lin., 617. Âllosurns, Bernh., IX. 374. — crispiu , Ber nh., 374. ET ALPHAUÉTIQUE. 517 Alnus, Lin., VIII. 402. — glutinosa, Gsertn., 402. Âlopecurus, Lin., IX. 150. — agrestis, Lin., 152. — genicu- latus. Lin , 153. — fulvus, Smith., 154. — pratensis. Lin., 150. Alsinacées , V. 259. Althœa, Cavan, V. 335. — cannabina. Lin, 337. — hirsuta. Lin , 338. — officinalis , Lin. , 335. Alternance. Ses phénomènes , III, 206. Altitude. Son influence sur la température ,1.16. — Son influence sur la dispersion, I. 113. — Et zones de végétation, II. 529. — Ses rapports avec la latitude , II. 405. — Limites extrêmes de la végétation , 11,419. — Son influence sur la durée des végétaux, III. 56. — Son influence sur la distribution des fleurs colorées , IV. 10. Alyssum, Lin. , Y. 97. — alpestre. Lin., 98. — calycinum. Lin., 100. — macrocarpum , DC. , 103. -- maritimum , Lam., 101.— montanum, Lin., 99. — spinosum. Lin., 102. Amaranthacées , VIII. 183. Amaranthus, Lin., VIII. 183. — Blitum, Lin., 185. — pros- tratiis, Balb. , 186. — retroilexus. Lin., 187. — sylvestris, Desf., 184. Amaryllidées , VIII. 545. Ambrosiacées , VII. 287. Amelanchier , VI. 99. — vulgaris , Mœnch,, 100. Amextacées, VIII. 331. Ammi, Lin., VI. 277. — majus. Lin., 278. Ammoniaque. Son influence sur la dispersion, I. 89. Ampélidées, V. 370. Anagallis, Lin., VIII. 129. — arvensis, Lin., 129. — cœrulea, Schreb., 131. — tenella. Lin., 132. Anarrhinum, Desf., V^II. 524. — bellidifolium , Desf., 524. Anchusa , Lin., AU. 441. — Italica, Retz., 441. Andromeda , Lin., VII. 344. — polifolia, Lin., 345. Andropogon, Lin., IX. 133. — Gryllus, Lin., 135. — Ischœ- mum, Lin., 134. Androsace, Lin., VIII. 135. — carnea, Lin., 135. — maxima, Lin., 137. Andryala, Lin., VIL 285.— integrifolia, Lin., 285. — si- nuata , Lin., 286. 518 TABU: GÉNÉRALE Anémone, Un., IV. 417. — alpina, Lin., 424. — Hepatica, Lin., 433. ~ montana, Hoppe., 422. — nemorosa , Lin., 428. — Pulsatilla, Lin., 420. — ranunculoides , Lin., 431. — vernalis. Lin., 418. Angelica , Lin., VI. 322, — pyrenaica , Spring., 32^i. — sylves- tris, Lin., 322. Animaux. Leur influence sur la dispersion, I. 118. Anthémis, Lin., VÏI. 85. — arvensis, Lin., 87. — allissima, Lin,, 86. — Cotula, Lin., 88. — montana, Lin., 90. — no- bilis, Lin., 90. — peregrina , Wild., 86. Anthericum, Lin., VIIL 589. — Liliago, Lin., 589. — plani- folium , Lin., 591. — ramosum , Lin., 590. Antirrhinum , Lin., VII. 509. — Asarina, Lin., 512, — majus, Lin., 511. — Oruntinm, Lin., 509. Anthoxanthum , Lin., IX. 147. — odoratum , Lin., 147. — Puelii, Lee. et Lamt., 149. Anthriscus, Hoffm., VI. 356. — sylvestris, Hoffm., 3.56. — vulgaris, Pers., 358. Anthyllis, Lin., V. 474. — montana. Lin., 477. — vulnera- ria , Lin., 474. Apera, Adans., IX. 175. — interrupta, P. de Beauvois, 176. — spica-venti , P. de Beauvois, 175. Aphyllantlies, Lin., IX. 7. — monspeliensis. Lin., 7. Apium , Lin., VI. 270. — graveolens. Lin., 270. Apocynées, vu. 381. Aquifoliacées , VU, 367. Aquilegia, Lin., IV. 50i. — vulgaris, Lin., 505. Arabis, Lin., V. 47. ~ alpina. Lin., 48. — auriculata ,^Lam., 51. — brassicœformis , Wallr.,50, — cebennensis, DC, 54. Gerardi, Bess., 52. — hirsuta, Scop., 53. — muralis, Bert., 53. — Turrita, Lin., 55. Araliacées, VI. 368. Arbutus, Lin., VU. 340. — Unedo, Lin., 341. — uva-ursi , Lin., 342. Arenaria, Lin., V. 272. — aggregata , Lin., 280. — fasci- culata , Jacq., 278. — hispida , Lin., 281. — ligericina , Lee. et Lamt. , 283. — média , Lin. , 275. — montana , Lin., 283. — mucronata, DC, 278. -- rubra , Lin., 273. ET ALPHABÉTIQUE. 519 — serpyllifolia , Lin., 281. — tenuifolia, Lin., 279. — verna , Lin. , 276. ARISTOLOCHIÉES,Vin. 266. Aristolochia, VIU. 266. — Clematitis, Lin., 268. — Pistolochia , Lin., 268. — rotunda, Lin., 267. Arnica, Lin., Vil. 106. — montana, Lin., 106. Arnoseris, Gœrtn., VII. 195. — pusilla, Goertn., 195. Aroïdées, VIII. 473. Arrhenatherum , P. de Beauvois, IX. 203. — elatius , Mert. et Koch., 203. Artbmisia, Lin., VII. 70. — Absinthium, Lin., 71. — cam- pestris, Lin., 73. — camphorata, Vill., 72. — vulgaris, Lin., 74. Arum, Lin., VHI. 473. — ilaiicum, Mill., 476. — vulgare . Lin., 474. Arundo, Lin., IX. 189. — Donax., Lin., 189. Asarum, Lin., VIII. 270.— ouropœum , Lin., 270. ASPARAGINÉES, VIII. 553. Asparagus, Lin., VIII. 556. — acutifolius. Lin., 558. — offi- cinalis, Lin., 556. — tenuifolius, Lam., 558. Asperugo, Lin., VU. 434. — procumbens. Lin., 434. Asperula, Lin., VI. 411. — arvensis, Lin., 412. — cynanchi- cha. Lin., 413. — galioides, Bieb., 417. — odorata. Lin., 415. Asphodelus , Lin., VIII. 587. — albus, Mill., 588. Aspidium, Swartz., IX. 346. — aculealum , Lin., 347. Aspleniura , Lin., IX. 355. — Adianlhum-nigrum, Lin., 358. — Breynii, Retz., 360. — Filix-fœmina, Bernh., 355. — Halleri , R. Brown., 3.57. — Ruta-muraria , Lin., 361. — septentrionale. Lin., 362. — trichomanes, Lin., 359. Associations — des forêts de la région des plaines, L 291. — des taillis de la région des plaines, 293. — deshaieset des buissons de la plaine, 299. — des prairies de la plaine, 311. —des coteaux calcaires, 319. — agreste et vicinale de la plaine, 327. — des rochers de la plaine , 537. — des bords des rivières de la plaine, 3G3. — des forêts de chênes verts de la région méridionale , 392. — des châtaigniers de la région méridio- nale, 597. — des haies et buissons de la région méridionale, 401. — des cuisses de la région méridionale, 403. — des lieux cultivés de la région méridionale, 413. — des rochers de la région méridionale, 422. — des bords des rivières de la région méridionale, 428. — des fo- 520 TABLE GÉNÉRALE rêls de sapins, 444. — des forèls de hèlres de la région monlagneiise, 450. — des forèls de pins, 4S5. — des taillis des montagnes, 459. — des haies et des buissons de la région montagneuse , 473. — des prairies hau- tes , 480. — des bruyères, 499. — des moissons, des bords des champs et des chemins de la région montagneuse , 508. — des rochers des monta- gnes, 513. — des^bords des rivière, des montagnes, 521. — des eaux courantes, II. 8. — des eaux stagnantes, 16. — des sources minérales et des marais salés, 41. — des végétaux en général, IV, 85. — des aires de dispersion, 265. Aster, Lin., VU. 19. — alpinus. Lin., 20. — Amellus, Lin., 21. Astragalus, Lin.. V. 546. — glyciphillos . Lin., 549. — hamo- sus, Lin., 548. — monspessulanns , Lin., 550. — piirpu- revis, Lin., 547. Aslrantia, Lin.. VL 263. — major. Lin., 264. Avena, Lin., IX. 205. — amelhystina. Clarion., 207. — ca- ryophyllea, Wigg., 215. — fatua. Lin.. 206. — flavescens, Lin., 213. — montana, ViU., 211. — preecox. P. de Beau- vois, 216. — pralensis. Lin., 209. — pubescens. Lin., 208. — sterilis, Lin., 205. — tennis, Mœnch.. 212. — versicolor, Vill., 210. Athamantha, Lin., VI. 316. — cretensis. Lin., 317. Atriplex. Lin., VIII. 208. — latifolia. Wahl.. 210. — patnla. Lin.. 209. — rosea, Lin., 211. Atropa, Lin.. VII. 476. — Belladona. Lin.. 477. Ballota . Lin., VIII. 79. — nigra , Lin., 79. Balsaminées , V. 399. Barbarea, B. Brown., V. 42. — intermedia , Boreau, 45. — prœcox, B. Brown., 44. — vulgaris, R. Brown.. 43. Barkhausia. Mœnch., VIL 259. — albida, Cass., 260. — fœ- tida, DC.,260.— taraxacifoiia, DC. 262. Bartsia , Lin.. VII. 594. — alpina. Lin., 594. Bellis, Lin.. VIL 23. — pcrennis. Lin., 23. Berbéridées, IV. 525. Berberis, Lin., IV. 525. — vulgaris. Lin., 526. Berula , Koch.. VI. 290. — anguslifolia . Koch., 290. Beta , Lin., VIII. 207. — vulgaris. Lin., 207. Betula. Lin., VIU. 394. — alba , Lin., 394. —pubescens, Ehrh., 401. ET ALPHABÉTIQUE. 521 Bidens. Lin., VII. 49. — bipinnata , Lin., 52. — cerniia. Lin.. 49. — tripartita. Lin., 51. Biscutella, Lin.. V. 125. — laevigata , Lin.. 125. — saxatilis, DC. 127. Blechnum. Lin.. IX. 365. — spicant. Lin., 365. Blitum , Lin.. VIII. 202. — bonus-Hemicus , Meyer, 203. — glaucum, Koch., 206. — rubrum , Rclib., 205. — virgatum. Lin.. 202. BORAGINÉES, VII, 428. Bords des chemins. Leur végétation; voyez Champs. Bords des rivières. Leur végétation ; voyez Rivières. Botrychium , Swartz., IX. 333. — Lunaria, Svtartz., 333. - rutœfolium , AL Braun.. 335. Brassica. Lin., V. 85. Brachypodium, P. de Beauvois, IX. 272. — pinnatum, P. de Beanvois. 273. — ramosum , Rœm.et Sch., 274. — sylvati- cum, Rœm. et Sch., 272. Briza, Lin., IX. 222. — maxima. Lin.. 222. — média , Lin., 223. — minor. Lin., 225. Bromus. Lin., IX. 275. — arvensis, Lin.. 279. — asper, Murr., 280. — ereclus. Hiidt., 281. — raadritensis. Lin., 285. — mollis, Lin., 278. — racemosus. Lin., 277. — secalinus. Lin., 276. — sqiiarrosus, Lin., 280. — sterilis. Lin., 282. tectorum. Lin., 283. Bryonia, Lin., VI. 161. — dioica, Jacq., 161. Biiffonia, Lin,. V. 263. — macrosperma , Gay, 263. Buissons. Leur végétation ; voyez Haies. Bunias, Lin., V. 148. — Erucago. Lin.. 148. Buplevrum. Lin., VI. 292. — affine. Sadler. 293. — arisla- tum. Bartl.. 294. — falcatum , Lin./ 296. — fruticosum. Lin.. 302. — junceum. Lin., 294. longifolium. Lin., 299. — protractum. Link., 300. — ranunculoides , Lin., 298. — rigidum , Lin., 297. — rotundifoliuni , Lin., 301. — te- nuissimum. Lin., 292. BUTOMACÉES, VIII. 437. Butomus . Lin., VIII. 437. — umbellatiis. Lin., 438. Biixus. Lin., Vlll. 280. — sempervirens , Lin., 280. Cœloglossum , Hartra., VIII., 501. — viride, Hartm., 501. 522 TABLE GÉNÉRALE (]alamagroslis, Adans., IX. 177. — Epigeios, Roth., 178. — sylvalica, DC, 179. Calaminlha, Mœnch., Vlll. 34. — Acinos, Clairv.. 35. — Cli- nopodiam, Benth., 40. — granditlora, Mœnch., 36. — Me- lissa, 42. — Nepeta, Clairv., 39. — officinalis, Mœnch., 37. Calendula, Lin., VII. 127. — arvensis, Lin., 128. Calepina, Adans., V. 147. — corvini, Desv., 147. Callitrichinées, VI. 147. Callitriche, Lin., VI. 147. — platycarpa, Kiitz., 150. — sta- gnaUs,Scop., 149. — vernalis, Kiitz., 147. Caltha, Lin., IV. 486. — palustris. Lin., 487. Camelina, Crantz., V. 113. — dentata, Pers., 115. — micro- carpa, Andrz., 113. — sativa , Crantz., 114. Campanllacées, VII. 294. Campanula, Lin., VII, 306. — cervicaria, Lin., 319. — Eri- nus. Lin., 315. — gloraerata. Lin., 320. — latifolia. Lin., 313. — linifolia , Lam., 309. — Médium , Lin., 322. — pa- tula. Lin., 316. — persicifolia , Lin., 317. — rapunculoides. Lin., 311. — Rapunculus, Lin., .318. — rhomboïdahs. Lin., 310. — rotundifolia, Lin., 307. — speciosa, Pourr., 321. — Trachelium, Lin., 312. Capacité des plantes pour le calorique, L2o. Caprifoliacées, VI. 382. Capsella, Mœnch., V. 136. — bursa-pasloris, Mœnch., 136. — prociirabens. Pries., 138. Caractères de la végétation des montagnes , II. 582. Cardamine , Lin., V. 56. — amara , Lin,, 65. — hirsuta. Lin., 60. — Impatiens, Lin., 58. — pratensis. Lin. ,62. — rese- difolia , Lin., 57. — sylvatica , Linck., 59. (]arduncellus, DC, VIL 169. — mitissimus, DC, 169. (^arduus. Lin., VIL, 146. — crispas. Lin., 149. — nutans, Lin., 151. — personata, Jacq., 148. — tenuiflorus. Lin., 146. — vivariensis, Jordan., 150. Carex,Lin=,IX.77. — acuta,Lin., 100. — ampullacea, Good., 122. — canescens. Lin., 97. — chordorrhiza , Elirh., 84. — Ddvalliana, Smith., 80. — digitata, Lin., 110. — distans. Lin.. 119. — dislicha , Huds., 86. — divisa , Huds., 85. — divnlsa, Good., 89. — elongata. Lin., 97. — ericetarum. ET ALPHABÉTIQUE- 523 Poil., 105. — filiformis, Lin., 126. — ilava. Lin., 118. — glauca, Scop.,113. — gynobasis, Vill., 109. — • gynomane , Bertol., 83. — hirta , Lin., 127. - Iiordeistichos , Vill., 117. humilis, Leyss.,108. — leporina. Lin., 96. — limosa. Lin., 101. — maxima , Scop., 114. — montana, Lin., 104. — muricata. Lin., 88. — nitida , Host., 111. — pallescens. Lin., 115. — paludosa, Good., 124. — panicea. Lin. , 112. — paniculata, Lin., 91. — piliilifera , Lin., 102. — polyr- rhiza, Wallr., 107. — prœcox. Lin., 106. — pseudo-Cypc- rus. Lin., 121. — pancitlora, Light., 82. — pulicaris. Lin., 81. — remota. Lin., 93. — riparia , Curt., 125. — Schre- beri, Schrank., 92. — stellulata , Good., 94. — sylvatica, Huds., 120. — tenuis, Host., 116. — teretiuscula , Good., 90. — tomentosa. Lin., 103. — vesicaria. Lin., 123. — vul- garis , Fries., 99. — vulpina , Lin., 87. Carlina, Lin., VIL 158. — achantifolia, AU., 158. — corym- bosa. Lin., 161. — Cynara , Pourr , 160. — nebrodensis , Guss., 163. — Yiilgaris , Lin., 161. Carpinus, Lin., VIII. 362. — Betulus, Lin., 362. Carum, Lin., VI. 281. — Bulbocastaniim,Koch ,282. — «arvi. Lin., 281. — verticillatum , Koch., 284. Castanea, Miller, VIII. 345. — vulgaris . Lam., 345. Catananche. Lin., VIL 198. — cœriilea , Lin., 198. Caucalis , Hoff., VI. 348. — daucoïdes. Lin., 3i8. — leplo- phylla. Lin., 349. Causes géologiques. Leur influence sur la dispersion , I. l'23. — Leur in- fluence relalivemenl à l'aire d'expansion , IX. 428. Causes des écarts des végétaux en attitude , 11. 33 1 . Causses. Leur végélalion, I. 40.0. CÉLASTRINÈES , V. 415. Celtis, Lin., VIII. 323. — australis. Lin., 324. Centaurea , Lin., VII. 171. — amara. Lin., 172. — aspera. Lin.. 187. — Caicitrapa, Lin., 185. — collina. Lin., 181. — Cyanus , Lin., 178. — Jacea, Lin., 173. — maculosa, Lam., 182. — montana. Lin., 177. — nigra. Lin., 175. — panicu- lata. Lin., 183 — pectinata. Lin. , 176. — Scabiosa , Lin. 180. — solstitialis, Lin., 184. Centranlhns, DC, VI. 454. — angustifolius . I)''., i.57. — Cal-, citrapa, Dufr., 4.54. — ruber , DC, 455. 52 "P TAULE GÉNÉRALE Centres de création, I. 10. — IV. 246. — Leur réparlilion sur le globe , IV. 308. — Moyen de les déterminer, IV. 341. — Dans leurs rapports avec les événements géologiques, IV. 383. Centunculus , Lin.,VllI. 134. — minimus, Lin.,134. Cephalaria, Schrad., VI. 471. — leucantlia, Schrad.,471. Cephalanthera, Rich. , VIII. 516. — ensifolia, Rich., 517. — pallens , Rich., 516. — rubra , Rich., 518. Cerastium , Lin., V. 298. — alpinum , Lin., 306. — aquati- cum. Lin., 299. — arvense. Lin., 308. — brachypetalum , Desp., 302. — glotneratum , ThuiU., 300. — glutinosum , Fries., 304. — semidecandrum . Lin., 303. — triviale, Link., 305. CÉRATOPHYLLÉES, VI. 151. Ceratocephahis, IV. 443. — falcatus, Pers., 444. Ceratophyllum , Lin., VI. 151. — deraersiim. Lin., 151. — submersum. Lin., 153. Ceterach,C. Rauhin, IX., 340. — officinarum, C. Bauhin. , 340. Cbœrophyllura, Lin., VI. 359. — aureum , Lin., 361. — hirsutum. Lin., 362. — temulum , Lin., 360. Chamagrostis, Borkh., IX., 162. — minima, 162. Champs cultivés ou incultes. LewT \és,é[di[\on , I. 327, 413, 508. Changement dansles couleurs des végétaux , III. 414. Chara,Lin., IX. 376. — crinita, Walir., 379. — fœtida. A. Braun., 378. — fragihs , Desv., 378. — hispida , Lin., 377. Characées, IX. 376. Châtaigneraies. L%\vc y kgki^Won , I. 397. Cheilanthes,Swartz., IX. 372. — odora, Swartz., 372. Cheiranthus , DC, V. 33. — Cheiri, Lin., 33. Chelidoniiim, Lin., V. 16. — raajus. Lin., 16. Chenopodées, VIII. 188. Chenopodium, Lin., VIII. 194. — album. Lin., J97. — Bo- trys, Lin., 201. — hybridum. Lin., 195. — murale. Lin., 196. — polyspermum , Lin., 199. — urbicum , Lin., 195. — Tulvaria, Lin., 200. Chlora,Lin., VIL 394.— perfoliata. Lin., 395. Chondrilla , Lin. , VII. 238. — juncea , Lin., 238. — iatifolia, Bieberst.,240. ET ALPHABETIQUE. 525 Clirysanthemum , Lin. Vil. 93. — Cebennense, DC, 97. — corymbosum. Lin., 98. — graminifolium , Lin., 97. — ino- dorum,Lin.,99. — Leucanthemum, Lin. ,94. — montanum. Lin., 96. — Partheninm, Pers.,100. — segelum. Lin., 101. Chrysosplenium, Lin , VI. 251. — alternifolium , Lin., 251. — oppositifolium , Lin., 253. Cicendia, Adans. , VU. 408. — fdiformis, Delarbre, 409. — pu- silla, Griseb., 409. Cichorium, Lin., VII. 199. — Intybus, Lin. , 200. Cicuta, Lin., VI. 268. — virosa. Lara., 268. Circœa, Lin., VI. 133. — alpina. Lin., 136. — iutermedia, Ehrh., 135. — luteliana, Lin., 133. Cirsium, Adans., VII. 131. — acaule, AIL, 141. — anglicum, Lara., 139. — arvense, Scop., 142. — bulbosum,DC., 140. — eriopliorum , Scop.. 134. — erisithales, Scop., 137. — feros, DC, 133. — lanceolatum , Scop., 132. — palustre, Scop., 135. — rivulare, Link., 138. CiSTJNÉES, V. 152. Cistus, Lin., V. 155. — albidus, Lin., 158. — laurifolius. Lin., 159. — Pouzolzii, Del., 158. — salvifolius. Lin., 156. Cladium, Schrad., IX. 1:0. — mariscus, R. Brown., 50. Clematis. Lin., IV. 408. — flararaula. Lin,, 407. — vitalba. Lin., 408. Climats de la région des plaines du plateau central , 1. 267. — de iarégion méridionale du plateau central, I. 379. — de la région des montagnes , I. AÔZ. Cochlearia, Lin., V. 112. — saxatilis, Lara., 112. COLCHICACÉES. IX. 1. Colchicum, Lin., IX. 2. — autumnale. Lin., 2. Colonisation des végétaux, i V. 245. Coloration des fleurs \nMencée])3ir h latitude, IV. 1. — Influencée parl'eau, 15. — influencée par le sol, 16. -relativement à la durée des plantes, 19. — relativement à l'époque de leur épanouissement, 21 . Colulea, Lin., V. 544. — arborescens. Lin., 544. Combats des végétaux , IV. 296. COMMÉLINACÉES, IX. 7. Comparaisons du nombre des espèces montagneuses sur diverses chaînes de l'Europe, 11.585. — des sons et des couleurs, III. ."20. Conclusions générales , IX. 386. 526 TABLE GÉNÉRALE Conditions (^existence pour les cspècps . I. 103. COMFÈRES, VIll. 405. Coiiium, Lin., VI. .366. — maculatum. Lin., 366. Conopodium, Koch , VI. 285. — denudatum , Kock, 285. Conquêtes des vi-gélaux, IV. 296. Considérations générales sur l'espèce, 1. 254. — sur la couleur des végé- taux, IH. 331. — sur ladislribulion géographique des végétaux en Eu- rope, IV. 391. —sur lavégélalionde l'Europe, IX. 400. Constitution géologique du plateau central de la France , l. 2S1 . Contraste simultané des couleurs ,111. 327. (^onvallaria , Lin., VIH. 563. — maialis, Lin., 567. — mul- liflora, Lin. , 566. — Polygonatum, Lin., 565. — verticil- lata, Lin., 563. Convolvulacées, VII. 415. Convolvulus, Lin., VII. 416. — arvensis , Lin., 420. — canta- brica. Lin., 422. — iineatus. Lin., 423. — sepiura. Lin., 417. CORIARIÉES, V. 413. Coriaria, Lin., V. 413. — rayrtifolia. Lin., 413. C.oris, Lin., VlII. 122. — mons[)eliensis , Lin., 122. (loronilla, Lin., V. 553. — Emerus, Lin., 553.— minima. Lin., 554. — scorpioides , Koch. , 556 . — varia , Lin. , 557 . Corrigiola, Lin., VI. 173.— littoralis , Lin., 173. Corydalis , DC, V. 21. — claviculata, Pers., 24. — solida > Smith, 21. Cornées. VI. 373. Cornns, Lin., VI. 373. — nias. Lin., 375. — sanguinea , Lin., 374. Corylus, Lin., VIII. 358. — Avellana, Lin., 359. Corynephorus , P. de Beauvois , IX, 199. — articulatus, P. de Beauvois, 200 — canescens , P. de Beauvois, 199. Coteaux calcaires. Leur végétation, l. 319. Cotoneaster, Medik., VI, 95. — tomentosa , LindL, 97. — vulgaris, Lindi., 96. Couleurs des végétaux, III. 302. — Elles résultent de la décomposition de la lumière, 508. — et sons , leur comparaison , 320. — leur contrasle si- multané, 327. — considérations générales, 331. — leur nombre et leur combinaison , 331. — le jaune , 342. — le bleu, 348. — le rouge, 3.^8. — le vert, 368. — le blanc, 572. — panachures, 380. — changeâmes dans les divers organes . 414. — leur ordre de mutation, 441. ET AI.PHABÉTIOLE. 527 Couleurs des fleurs dans les végétaux du plateau central , III. 447. — et odeurs , leurs rapports , IV. 2o. — relativement au paysage , 42. Courants d'air. Leur influence sur la température. I. 18. Cbassulacées, VI. 186. Cralaegus, Lin., VI. 89. — moiiogyna, .lacq., 94. — Oxya- cantha, Lin.. 91. — pyracantlia, Pers., 90. Crépis, Lin., VU. 263. — biennis, Lin., 263. — grandiflora, Tauscli., 269. — paludosa,, Mœnch., 267. — pnlclua, Lin., 266. — succisaefolia , Taiisch., 268. — virens, \'ill., 264. Croisement des aires de dispersion . IV. 263. Crocus, Lin., VIII. 535. — vernus, Ail., 535. (]roton . Lin., VIII. 278. — tinctoriura , Lin., 279. Cruciauella, Lin., VI. 418. — angustifolia . Lin., 418. Crucifères, V. 28. Criipina, Pers., VU. 189. — vulgaris , Pers., 189. Crypsis. Ait.. IX. 1.55. — alopecuroïdes, Schrad., 155. Cucubalus, Lin., V. 233. — bacciferus. Lin., 234. ClCLRBITACÉES, VI. 160. Cusciita , Lin., VII. 424. — epilinum , Weihe., ^27. — epi- thymum , Lin., 426. — Etiropœa . Lin., 424. Cyclamen, Lin., VIII. 149. — repandum, Sibth., 149. Cynanchiim , R. Brown., VII. 381. — nigrum , K. Brown.. 384. — vincetoxicum , R. Brown., 382. Cynodon, Rich., IX. 163. — daclylon, Pers., 163. Cynoglossum , Lin . , VII. 437. — cheirifolium. Lin., 440. — officinale, Lin., 438. — pictum. Ait., 439. Cynosnrus, Lin., IX. 252. — cristatus. Lin., 2.52. — eclii- matus. Lin., 253. Cyperacées, IX. 41. . Cyperus, Lin., IX. 44. — tlavescens. Lin., 45. — fuscus. Lin., 40. — longus. Lin., 47. Cystopteris, Bernh., IX. 352. — fragilis, Bernh., 352. — regia. Presl., 354. Cylisus, Lin., V. 457. — sagittalis . Koeh., 459. — sessili- l'olius. Lin. , 458. Dactylis, Lin., IX. 250. — glomeratd. Lin., 2.50. Dainazoninm, VIII. 433. — slellatum, Deiarbre, 433. 528 TAULE GÉNEUALE Daphne, Un.. VIII. 255. — alpiiia , Lin., 258. — Cneorum, Lin., 257. — Gnidiiiin, 2.56. — Lanreola, Lin., 260. — Mezereum, Lin., 259. Daucus, Lin., VI. 345. — Carotta, Lin., 346. Débilité des vegclaux , III. 2.0 1. Déco})iposition de la lumière en couleurs , MI. 508. Delphinium, Lin , IV. 508. — Ajacis, Lin., 510. — Conso- lida, Lin., 511. Dentaria, Lin., V. 66. — digitata , Lam., 68. — pinnata , Lin . , 66 . Détermination du centre de création d'une espèce et de ses migrations , IV. 341. Dianthus, Lin., V. 213. — Arraeria, Lin., 215. — atroru- bens,All. 218. — cœsius, Smitli.. 224. — carthusianorum, , Lin. , 216 . — Caryophyllus , Lin . , 222. — deltoïdes , Lin . . 220. — hirtus, Vill., 221. — monspessulanus , Lin., 225. — proliler, Lin., 214. — superbus. Lin.. 226. — sylvati- cus, Hoppe , 218. — Tirgineus. Lin., 223. Diffusion géographique des espèces européennes , II. 234. Digitalis , Lin . , Vil . 505 . — grandillora, Lam . , 507 . — lutea, Lin.. 508. — purpurea , Lin., 505. DioscoBÉES. VIII. 575. Diplotaxis. DC, V. 92. — erucoïdes, DC, 92. — muralis, DC.^94, _ tenuifolia, DC, 93. — \iminea. DC, 95. DiPSACÉES, VI. 463. Dipsacus. Lin., VI. 466. — laciniatus. Lin.. 469, — pilo- sus. Lin., 468. — sylvestris. Lin.. 466. Dispersion et proportion des familles sur divers points de V Europe, II. 2o6. Voyez aussi chaque famille à son ordre alphabétique. Dispersion et proportion des végétaux aquatiques, II. 319. Dispersion des végétaux influencée par la durée, III. 56. Dispersion des parasites , III. 230. Distribution des végétaux sur le plateau central de la France , I. 231. Distribution géographique des plantes volubles , débiles, etc., III. 231. — des plantes glauques , 294. — des fleurs colorées , en altitude , IV. 10. Doronicum, Lin., VII. 103. — austriacura, Jacq., 104. — Pardalianches , Lin., 103. Dorychnium, Tournef., V. .533. — kirsutnm, Ser., 534. — siil- frulicosuni , Vill., 533. ET ALPHABÉTIQIE. 529 Draba , Lin. , V. 106. — aizoïdes , Lin, , 107. — muralis, Lin., 108. — verna, Lin., 110. Drosera, Lin., V. 195. — interraedia , Hayne, 198. — rotun- difolia. Lin., 196. Droséracées, V. 195. Durée et pirsislance des végétaux . II. 424. Durée des végétaux, relativement à leur organisation et à leur position géo- graphique, III. 1. — relativement à leur tendance à la dispersion, 50. — relativement à l'allilude, 56. — relativement à la réunion ou à la sépa- ration des sexes , 73. — relativement aux stations et à la nature du sol , 6S. — relativement à la floraison , 180. — son influence sur le glau- que , 298. Durée des plantes , son influence sur l'aire d'expansion , IX. 416, Eau , son influence dans la dispersion des espèces , I. 53. — gazeuse ou en vapeur, 53. — stagnante , son influence sur la dispersion, 05. — cou- rante,son influence sur la dispersion, 70. — wame ou salée, son in- fluence sur la dispersion, 75. — solide, son influence sur la dispersion , 80. — ses rapports avec le sol , II. 305. — son influence sur la colora- tion des fleurs, IV. 15. Eaux courantes, leur végétation, II. 8. — stagnantes, leur végéta- tion, 16. Ecarts thermomélriques entre Pété et Vhivcr, leur influence, I. 25. — d^altitude et leurs causes, II. 331. — des phénomènes périodiques, leurs causes, III. Mi. Echinops, Lin., VIL 129. — sphœrocephalus , Lin., 129. — Ritro, Lin., 130. Ecliinospermura , Swartz.. VIL 435. — Lappula, Lelira. , 436. Echiura, Lin., VIL 4î^. — pyrenaïcum, Lin., 451, — vulgare, Lin., 449. Elatiinées, V. 310. Elatine , Lin. , V. 311. — Alsinastrum , Lin., 312. — hydro- piper, Lin., 311. Electricité, son influence sur la dispersion et l'expansion des espèces , I. 51. Empêtrées, VIIL 272. Empetriim, Lin., VIIL 272. — nigrum, Lin., 273. Envahissement de la végétation , IV. 277. Epanouissement des fleurs, relativement à la durée des végétaux, III. 186. 530 TABLE GÉNÉRALE Epilobiurn, Lin., VI. H7. — angustifolium , Lin., 117. — Do- donasi, Will., 121. — hirsulum , Lin., 122. — montanum , Lin., 124. — origanifolium, Lam., 130. — palustre. Lin., 126. parviflorum, Schreb., 124. — roseum , Sehreb., 129. — tetragonum , Lin., 128. — trigonum , Schr., 130. — vir- gatum, Fries., 127. Epines, végétaux qui les portent, lU. 257. Epipactis, Crantz., VIIL 519. — latifolia, AU., 519. — palus- tris, Crantz., 521. — - rubiginosa, Gaud.,520, Epoques géologiques , leur influence sur l'espèce, L 224. Époques des plantes , III. 14S. Epoques de floraison , leur influence sur la coloration, IV. 21. Equisétacées , ÏX. 301. Equisetum, Lin., IX. 305. — arvense,Lin., 305. — hiemale, Lin., 314. — limosum , Lin., 310. — palustre. Lin., 309. — ramosum , Schleick., 312. — sylvaticum. Lin., 307. — Tel- matheya, Ehrh.,306. — variegatum, Schleick., 313. Equivalents botaniques, IV. 207. Eragrostis , P. de BeauTois, IX. 226. — megastachya , Linck., 226. — pilosa, P. de Beauvois, 228. — poœoïdes, P. de Beauvois, 227. Erica, Lin., VIL 347. — arborea, Lin., 353. — cinerea. Lin., 352. — scoparia. Lin., 355. — Tetralix, Lin., 351. — vul- garis. Lin., 347. Ericacées, VII. 327. Erigeron, Lin., VII. 26. — acris. Lin., 26. — alpinus , Lin., 28. Erinus,Lin., VII. 525. — alpinus. Lin., 525. Eriophorum, Lin., IX. 70. — alpinum , Lin., 71. — angusti- folium, Roth., 75. — gracile, Koch.,76. — latifolium,Hopp., 73. — vaginatum. Lin., 72. Erodium, L'Her., V. 396. — ciconium , Willd., 398. — cicu- tarium , L'Her., 396. Eruca, DC, V. 96. — sativa, Lam., 96. Ervum , Lin., V. 581. — Ervilia , Lin. , 586. — gracile, DC, 584. — hirsutum , Lin. , 582. — monanthos, Lin., 585. — tetraspermum , Lin., 583. Eryngium, Lin., VI. 265. — campestre. Lin., 266. ET ALPHABÉTIQUE. 531 Erysiinum, Lin., V. 83. — orientale, R. Brown., 84. Erylhrsea, Rich., VII. ilO. — Centaurium, Pers., 411, — pul- chella, Fries., 412. Erythronium, Lin., VIII. 585. — dens-canis, Lin., 585. Espagne. Végétation du midi de l'Espagne. H. 147, Espèces accessoires, L 159. — accidentelles, 159. — dominantes, 139. — essentielles, 139. Espèce, ses modifications, L 140.— ses variations parles graines, 146. — ses variations par gemmes ou par bourgeons, 15a. — ses variations par hybridation , 1S7. — ses modifications par les milieux ambiants, 163. — modifiée par l'homme, 175. —sa permanence, 187. —sa jeu- nesse , 201. — sa vie à travers les temps géologiques, 224. — considé- rations générales, 234. Espèces ipïtts spéciales à la région méridionale du plateau central (liste géné- rale), I. 383. — de la région aquatique du plateau central (liste géné- rale), II. 1. — leurs modifications produites par l'altitude, 410. — dis- jointes, IX. 428. — Voyez aussi Végétaux. Etendue de raire d'expansion géographique , IX. 388. — selon la consti- tution physiologique des végétaux , 396. — influence du sol , 41 9. Eupatoriiim , Lin., VII. 7. — cannabinum , Lin., 8. Euphorbia, Lin., VIII. 283. — amygdaloïdes , Lin., 294. — Chamaesyce, Lin., 285. — Characias, Lin., 296. — Cyparis- sias, Lin., 297. — dulcis, Jacq., 289. — Duvalii, Lee. et Lamt., 290. — exigua. Lin., 304. — falcata, Lin., 303. — Gerardiana, Jacq., 293. — helioscopia. Lin., 286. — hy- berna , Lin., 288. — Lathyris , Lin., 305. — nicseensis, Ail. , 299. — Peplus, Lin., 302. — platyphylla, Lin., 287. — portiandica , Lin., 299. — procera , Bieb., 292. — segetalis , Lin., 301. — serrata. Lin., 301. — stricta. Lin., 288. — suffruticulosa, Lee. et Lamt., 292. — verrucosa, Lam., 291. EUPHORBIACÉES, VIII. 275. Euphrasia, Lin., VII. 595. — lutea. Lin., 600. — ' minima . Schleich., 598. — odontites. Lin., 598. — offieinalis. Lin.. 596. — serotina, Lam., 599. Europe, végétation de sa pointe australe, II. 147. — végétation de sa pointe septentrionale, 212. — considérations générales sur sa végétation, IX. 460. Evonymus, Lin., V.415. — europœus. Lin., 415. 532 TABLE GÉNÉRALE Expansion moyenns de chaque famille, exprimée en degrés carrés, IX. 587. Expansion géographique, son étendue , IX. 388. — son étendue selon la consliUilion physiologique des végétaux, 596. — son aire relativement à la durée, 416. Exposition, son influence sur la température, I. 20. Facilité de dispersion des semences. — Son influence sur l'aire d'expan- sion, IX. 421. Fœniculum , Ail.. VI. 310. — officinale, Hoff., 309. Fagus. Lin.. VIII. 335. — sylvatica , Lin., 335. Falcaria , Host., VI. 276. — Rivini. Host., 276. Familles, leur proportion en altitude, II. 582. — de plantes, leur disper- sion et leur proportion sur divers points de l'Europe, 254. Voyez aussi le nom de chaque famille en particulier. Ferula, Lin., VI. 325. — communis. Lin., 325. Fesluca, Lin., IX. 254. — arundinacea, Schreb., 270. — du- riuscula. Lin., 262. — elatior. Lin., 271. — giganlea, Vill., 269. — heterophylla , Lam., 263. — Lachenalii, Spenn. 256. — mynros. Lin., 261. — nigrescens, Lam., 264. — ovina. Lin., 260. — rlisetica, Sut., 266. — rigida, Kunt., 257. — rubra. Lin., 265. — pseudo-myuros , Soy.-Will., 258. — sciuroïdes , Rolh., 259. — spadicea , Lin., 267. — sylvatica, Vill., 268. — tenuillora, Schr.,255. Feuillaison, ses époques, III. 91. Filago, Lin., VII. 52. — arvensis. Lin., 54. — minima, Fries, 55. — gallica , Lin. , 56. — germanica , Lin., 53. Floraison , ses époques , III. 95. — influencée par la température, 108. — liste des plantes du plateau central, rangées dans l'ordre de leur épa- nouissement, 119. F/ore, ce qu'on entend par flore, 1.7. — des plantes annuelles, III. 57.— des plantes bisannuelles , 42. — des plantes vivaces, 45. — des plantes ligneuses , 46. — du plateau central , comparée à celles des différentes régions botaniques , IV. 556. Fleurs , leur coloration dans la flore du plateau central , III. 447. Forêts, leurs associations , I. 274, 288 , 295 , 392, 444 , 450 ,455 , 459. — des dilîérentes zones de la terre, II. 457. — de la zone torride, 458. de la zone tempérée , 475. — de la zone boréale , 484. Forme de l'aire d'expansion , IX. 405. — causes de cette forme, 4iO. — influence du sol , 419. Fougères, IX. 328. ET ALPHABÉTIQUE. 533 Fragaria,Liu., VI. 38. — collina,Ehrh.,41. — elatior, Ehrh., 40. — Tesca, Lin., 38. Fraxinus, Lin., VIL 375. — excelsior. Lin., 376. Fumaria, Lin,, V. 25. — officinalis, Lin., 25. — parvitlora Lam . , 27. — Vaillanlii, Lois., 26. FUMARIACÉES. V. 18. Galarithus, Lin., VIII. 551. — nivalis, Lin., 552. Galatella, Cass., VII. 22. — rigida, Cass., 22. Gagea, Salisb., VIII. 597. — arvensis, Scliiilt., 597. — lulea, Schûlt., 598. Galeobdolon , Adans., VIII. 57. — luteum, Huds., 57. Galeopsis, Lin., VIII. 58. — Ladanum , Lin., 59. — ochro- leuca, Lam., 60. — Tetrahit, Lin., 61. Galium , Lin., VI. 422. — anglicum, Huds., 429. — Aparine, Lin., 426. — boréale , Lin., 433. — cruciatum , Scop., 423. — divaricatum, Lam., 430. — erectum, Huds., 438. — lucidum, AH., 439. — Mollugo, Lin., 436. — palustre. Lin., 430. — rotundifolium , Lin., 432. — rubrum , Lin. , 440. — saxatile. Lin., 441. — sylvestre. Poli., 442. — tricorne, Witb., 425. — uliginosum. Lin., 428. — verum. Lin., 434. Gastridium, P. de Beauvois, IX. 180. — lendigerum, Gaud., 180. Gaudinia, P. de Beauvois, IX. 285. — fragilis, P. de Beau- vois, 286. Genista, Lin., V. 440. — anglica, Lin., 454.. — Delarbrei , Lee. et LamI., 450. — germanica , Lin., 456. — bispanica. Lin., 456. — pilosa. Lin., 446. — prostrata , Lara., 448. — purgans, Lin., 451. — Scorpius, DC, 453. — tinctoria , Lin., 449. Gentiana, Lin., VII. 398. — campestris, Lin., 406.— ciliata. Lin., 407. — cruciata. Lin., 401. — lutea, Lin., 399. — Pneumonanthe, Lin., 402. — verna. Lin., 404. Gentianées, vil 387. (iÉRANIACÉES, V. 373. Géranium, Lin., V. 376. — columbinum. Lin., 388. — dis- sectum, Lin., .387. — lucidum , Lin., 392. — molle. Lin., 391. — nodosum. Lin., 378. — phœura, Lin., 377. — pra- 534 TABLE GÉNÉUALE tense, Lin., 382. — pusillum. Lin., 386. — pyrenaicum , Lin., 385. — rotundifolium , Lin., 390. — Robertianum , Lin., 393. — sanguineura. Lin., 383. — sylvaticum , Lin., 380. Germination , ses époques, IIL 91. Geum, Lin., VL 18. — montanum. Lin., 23. — rivale, Lin., 20. — sylvaticum, Pourr., 22. — urbanum. Lin., 19. Gladiolus, Lin., VIIL 537. — communis. Lin., 539. — sege- tum, Gawler, 537. Glaciers, leur influence sur la dispersion, l. 80. Glandes et poils , III. 261. Glaucium, Tournef., V. 13. — corniculatum , Ciirt., 15. — luteiim, Scop., 13. Glauque des végétaux , III. 292. Glaux, Lin., VIIL 154. — maritima. Lin., 154. Globulariées , A^III. 156. Globularia, Lin., VIIL 156. — vulgaris. Lin., 156. Glyceria, P. deBeauvois, IX. 242. — airoides, Rchb.,246. — aquatica, Wahl., 243. — dislans, WahL, 245. — fluitans, H.Brown., 244. Gnaphalium , Lin. , VII. 57. — dioicum , Lin. , 64. — lu- leo-albiira. Lin., 63. — norvcgicum, Gunn. 59. — supi- num , Lin., 60. — sylvaticum. Lin., 58. — uliginosum , Lin. , 62. (îoodiera, R. Brown., VIII. 527. — repens , R. Brown., 527. Graminées, IX. 128. Grammilis, Swartz.,IX. 339. — leptophylla, Swartz., 339. Gratiola, Lin., VII. 503. — officinalis. Lin., 504. Grossulariées, VI. 221. Groupement des individus, II. 457. — relalivement aux phénomènes pé- riodiques, III. 96. Groupes des végétaux i^3i])Yès les stations. Voyez Associations. Gypsopliila, Lin., V. 211. — muralis , Lin., 212. Gymnadenia, R. Brown.. VIII, 496. — albida, Rich., 498. — conopsea, R. Brown., 496. Habitude etpermunence de Vespèce, 1. 187. Haies et buissons , leur végétation , I. 299 , 401 , 473. Haloragées, VI. 140. Hedera, Lin., VI. 368. — Helix, Lin., 368. ET ALPHABÉTIQUE. 535 Heleocharis, R. Brown., IX. 53. — acicularis, R. Brown.. 55. — palustris, R. Brown., 53. — uniglumis, R. Brown., 55. Helichrysum, Pers., Vil. 67. — angustifolium , DC, 69. — Stœchas, Lin., 68. Helianthemum,Tournef., V. 160. — alyssoïdes, Vent., 162. — apenninum, DC, 169. — Fumana,Mill., 164. — guttatiim., Mill., 163. — italicum , Pers., 166. — procumbens, Dun., 165. — salicifolium , Pers., 166. — umbellatum, Mill., 161. — Yulgare, Gœrtn., 168. Heliotropium , VII. 432. — europœum , Lin., 432. Helleborus, Lin., IV. 495. — fœlidus. Lin,, 496. — viridis. Lin., 495. Helminthia, Juss., VIL 212. — echioides, Gœrtn., 212. Herniaria, Lin., VI. 175. — glabra. Lin., 175. — hirsuta, Lin., 176. — incana. Lin., 177. Helosciadium , Koch., VI. 273. — nodiflorum, Koch,, 273. — inundatum , Koch. , 274. Heracleum, Lin., VI. 334. — Lecokii, Gren. etGod., 338. — Sphondylium, Lin., 334. Hesperis , Lin., \. 69. — matronalis, Lin., 69. Hieracium, Lin., VIL 270. — ampIexicaule,Lin.,279. — au- rantiacum. Lin., 274. — auricula, Lin., 273. — boréale, Fries., 282. — Mougeotii, Froël .. 276. — murorum , Lin., 278. — ochroleucum, Schleich., 281. — Pilosella, Lin., 271. — prenanthoïdes , Vill., 280. — rigidura , Hartm., 283. — saxatile,Vill., 275. — umbellatum. Lin., 284. — vulgatum, Koch., 277. Himanthoglossum , Spreng.,VlII. 500.— hircinum , Rich,. 500. Hippocrepis, Lin., V. 560. — coraosa , Lin., 560. ■— unisili- quosa , Lin., 562. Hippuris, Lin., VI. 145. — vulgaris. Lin., 145. Holcus, Lin., IX. 201.— lanatus, Lin., 201. — mollis. Lin., 202. Homme, son influence sur la modificaiion de l'espèce , l. 175. — son in- fluence sur la dispersion ,118. Holosteum, Lin., V. 287. — umbellatum, Lin., 287. 536 TABLE GÉNÉRALE Hordeum, Lin., IX. 290. — raurinum, Lin., 291. — secali- num. Schreb.,292. Hottonia, Lin., VIIL 145. — palustris, Lin., 145. Humidité, son influence sur les phénomènes périodiques, III. 190. Humulus, Lin., VIIL 321. —Lupuliis, Lin., 321. Hulchinsia, R. Brown., V. 135. — petrœa, R* Brown., 135. Hybridratïon , cause de variation ,1. 157. Hydrocotyle, Lin., VI. 259. — vulgaris. Lin., 200. Hypéricinées , V. 344. Hypericum, Lin., V. 347. — Androsaemum , Lin., 348. — Elo- des. Lin., 361. — liirsutum. Lin., 358. — humifusum. Lin., 349. — hyssopifolium , Vill., 359. — linearifolium , Vahl., 360. — montanum. Lin., 356. — pulchnira, Lin., 355. — perforatum, Lin., 350. — quadrangulum , Lin., 352. — te- Irapterum , Pries., 354. — tomentosum , 354. Hyosciamus, Lin., VIL 478. — albus, Lin., 481. — niger, Lin., 478. Hypochœris, Lin., VII. 227. — glabra.Lin., 227. — maculata, Linc,230. — radicata, Lin., 228. Hyssopus, Lin., VIII. 43. — officinalis , Lin., 43. Iberis, Lin., V. 122. — amara, Lin., 122. — pinnata. Lin. , 123.— Prostii, Soy. -Willem., 124. Ilex-, Lin. , VII. 367. — Aquifolium, Lin., 368. lUecebrum, Lin., VI. 178. — verticillatiim , Lin.. 178. Imperatoria, Lin., VI. 331. — Ostrutium, Lin., 331. Individus , \e\ns variations, I, 143.— leur groupement en végélaux li- gneux, 11.457. Individualités des êtres vivants , II. 424. Influence du sol sur l'étendue et la forme de l'aire d'expansion , IX. Ai9. Insectes , leur influence sur la dispersion , 1. 119. Inula, Lin., VII. 36. — bifrons. Lin., 41. — britannica, Lin., 42. — Conyza , DC, 40. — graveolens , Desf., 44. — Hele- nium, Lin., 37. — montana, Lin., 43. — salicina,Lin.,38. — squarrosa. Lin., 39. Impatiens, Lin., V. 400. — noli-tangere , Lin., 400. 1ridées,VII1. 532. Iris, Lin., VIII. 540. — fœtidissima , Lin., 543. — germa - nica. Lin., 540. — olbiensis , Hénon,542. — psendo-Acorns, Lin., 542. ET ALPHABÉTIQUE. 53t Isatis, Lin., V. 143. — tinctoria, Lin.. 143. Isnardia, Lin., VI. 132. — palustris. Lin., i32. Isoetes, Lin., IX. 318. — lacustris, Lin., 318. Isopyrum, Lin., IV. 499. — thalictroïdes , Lin., 500. Jasione, Lin., VIL 297. — montana, Lin., 299. — perennis, Lam., 298. Jasminées, VII. 379. Jasminum, Lin., VII. 379. — fruticans, Lin., 380. Jasonia,Cass., VII. 45. — tuberosa, DC, 45. Jeunesse de l'espèce , I. 201. Joncacées, IX. 8. JUNCAGINÉES, VIII. 439. Juncus,Lin.,IX. 12. — alpinus, Lin., 25. — bufonius, Lin.^ 21. — capitatus, Weig., 23. — compressus, Jacq., 18. — conglomeratus, Lin., 13. — effusus , Lin., 14. — filiformis. Lin., 16. — Gerardi, Lois., 19. — glaucus, Ehrh., 15. — lamprocarpus , Ehrh., 26. — obtusiflorus, Ehrb., 28. pygmœus , Thuill . , 23. — squarrosus , Lin . , 17. — supinus, Mœnch., 24. — sylvaticus, Reich., 27. — Tanageia , Ehrh., 20. Juniperus, Lin., VIII. 409. — communis, Lin., 412. — nana, Willd., 410. — Oxycedrus, Lin., 414. — Sabina, Lin., 416. Kœleria, Pers., IX. 192. — cristata , Pers., 192. — phleoï- des, Pers., 195. — valesiaca, Gaud., 194. Kentrophyllum , Neck., VII. 170. — lanatum , DC., 170. Knautia , Lin . , VI. 472. — arvensis , Coult.. 472. — hybrida , Coult., 474. — longifolia, Koch., 476. — sylvatica, Duby., 475. Labiées, VIII. 1. Lactuca, Lin., VIL 244. — murahs , Fresen., 247. — peren- nis , Lin . , 248. — saligna, Lin . , 246. — Scariola, Lin . , 245. — virosa. Lin., 244. Lamium, Lin., VII. 50. -—album, Lin., 56.— amplexicaule. Lin., 51. — incisum, Willd., 54. — purpareuœ, Lin., 52.— maculatum , Lin. , 55. La/)o?jîe, sa végétation, II. 212. Lappa, Tournef., VII; 154. — major, Gœrtn., 154. — minor, DC, 156. — tomenlosa, Lam.,\157, 34 6 538 TABLE gënëkalï: Lapsana, Lin., Vil. 194. — commiinis, Lin., 194. Laserpitium , Lin., VL340. — asperum , Crantz., 340. — gal- licum, Lin., 343.— Nestleri,Soy.-Wil., 341. — Siier, Lin., 342. Lasiagrostis , Link., IX. 186. — Calamagrostis,Link., 186. Latlirsea, Lin., VII. 570. — clandestina , Lin., 570. — squa- maria, Lin., 572. Lathyrus, Lin., V. 586. — angulatus. Lin., 591. — Apliaca , Lin., 587. — Cicera, Lin., 590. — liirsutus. Lin., 592. — latifolius , Lin., 597. — Nissolia , Lin., 588. — pratensis, Lin.,594.— setifolius. Lin., 591. — sphœricus, Retz.,. 589. — sylvestris, Lin., 595. — tuberosus. Lin., 593. Latitude , ses rapports avec l'allitude , IL 403. —son influence sur la co- loration , IV. 1. Lavaudula, Lin., VIII. 5. — Spica, Lin., 7. — Stoechas, Lin., 5. — vera, DC, 7. Leersia, Swartz., IX. 165. — oryzoides, Swaiiz., 165. Légumineuses, V. 431. Lerana, Lin., VIII. 461. — gibba. Lin., 466. — minor. Lin., 461. — polyrhiza. Lin., 464. — trisulca , Lin., 463. Lemnacées, VIII. 460. Lepidium, Lin., V. 128. — campestre, R. Brown.. 129. — Draba, Lin., 128. — graminifolium , Lin., 134. — hirtum, Smith., 131. — latifolium. Lin., 133. — riiderale. Lin., 131. Leontodon, Lin., Vil. 204. — autumnale. Lin., 204. — cris- pum,ViU., 208. — liaslile, Lin., 207. — pyrenaïcuin . Gouan., 206. Leonurus, Lin., VIII. 81. — Cardiaca, Lin., 81. Léthargie ou sommeil périodique des végétaux et de leurs graines , III. 494. Leuzea, DC, Vil. 168. — conifera, DC, 168. Libanotis, Crantz., VI. 315. — montana, AU., 315. Ligularia, Cassin., VIL 108. — sibirica,Cass., 109. Ligustrum, Lin., VII. 374. — vulgare. Lin., 374. LiLiACÉES, VIII. 578. Lilium, Lin., VIII. 583. - Martagon. Lin.. 583. Lirananthemum, Lin., VII. 393. — nymphoidBs, Lia., 393. ET ALPHABÉTlOCE. 539 Lîinodorum, Lin., VIII. 514. — aborlivum , Lin., 5M. Limosella, Lin., VIL 552. — aquatica. Lin., 553. Linaria, Juss., VU. 513. — arvensis, Desf., 519. — chalepen- sis, Mill., 522.— Cymbalaria.MilL, 513. — Elatine, MilL, 515. — minor , Desf., 517. — origanifolia , DC, 516. — Pe- lisseriana. Mill., 518. — spuria, Mill.. 514. — striata, DC, 521. — supina, Desf., 520. — vulgaris, Mill., 523. Lindernia, Lin., VIL 551. — pyxidaria. Lin., 551. LiNÉES, V. 313. Linosyris , DC, VIL 18. — vulgaris, Cass., 18. Linum, V. 316. — angustifolium , Huds., 323. — austriacura , Lin., 324. — catharticum , Lin., 316. — flavum,Lin., 320. — gallicum, Lin., 317. — maritimum, Lin., 319. — narbonense, Lin., 322. — salsoloïdes, Lam., 321. — stric- lum. Lin., 318, — tenuifolinm. Lin., 322. Listera , R. Brown., Vlil. 522. — cordata , R. Brown., 523. — ovata, R. Brown., 522. Lithospermum, Lin., VII. 454. — arvense. Lin., 458. — fru- ticosum. Lin., 454. — officinale. Lin., 456. — purpureo- coeruleum , Lin., 455. Littorella, VIIÏ. 168. — lacuslris, Lin., 168. LOBÉLIACÉES, VII. 291. Lobelia, Lin., VIL 292. -- urens. Lin., 293. Loliura, Lin., IX. 293. — multiflorum , Lam., 296. — pe- renne, Lin. , 293. — temulentum, Lin. , 294. Longévité des végétaux , II. 492. Lonicera, Lin., VI. 398. — alpigena, Lin., 405. — etrusca , Savi., 399. — implexa, Ait., 398. — nigra. Lin., 404. — Periclymenum , Lin., 401. — Xylosteum , Lin., 403. LORANTHACÉES , VI. 377. Lotus, Lin., V. 535. — angustissimus, Lin., 540. — cornicu- latus. Lin., 536. — tenuifolius, Rchb. 539. — uliginosus, Schkuhr., 539. Lumière, son influence sur la dispersion et l'expansion géographique des espèces , I. 40. — ses phénomènes , III. 302. — ses sources, 302. — organes destinés à la percevoir, 503. — son trajet dans l'espace , 304. — sa décomposition , 308. Lunaria, Lin., V, 104. — rediviva, Lin., 104. 540 TABLE GÉNÉRALE Lupinus,Lin., V. 463. — angustifolius, Lin., 463. Luzula, Desv., IX. 29. — campestris. Lin., 35. — Forsterî , DC, 30. — glabrata, Desv., 33. — maxima, DC, 32. — niulliflora , Lej . , 37. — nivea , DC . , 34. — pilosa , Willd . , 31. — spicata. Lin., 39. — sudetica, DC, 38. Lychnis, Lin., V. 253. — flos-cuculi , Lin., 255. — Githago, Lara. , 256. — Viscaria , Lin., 253. Lycopsis, Lin., VIL 442. — arvensis. Lin., 443. Lycopodiacées , IX. 320. Lycopodium , Lin., IX. 320. — alpinum , Lin., 324. — clava- tum, Lin., 325. — inundatum. Lin., 323. — Selago, Lin., 321. Lycopus, Lin., VIII. 16. — europœus. Lin., 16. Lysimachia, Lin., VIII. 123. — Linum-stellatum , Lin., 128. — nemorum. Lin., 127. — Nummularia, Lin., 125. — vul- garis,Lin., 124. Lythrariées, VI. 154. Lythrum, Lin., VI. 155. — hyssopifolia , Lin., 157. — Salica- ria. Lin., 155. — tliymifolia , Lin. , 1138. Maianthemum,Wig., VIII. 569. — bifolium, DC, 569. Malva, Lin., V. 329. — Alcea, Lin., 330. — moschata, Lin., 331. — rotundifolia , Lin., 333. — sylvestris, Lin,, 332. Malvacées, V. 326. Marais salés, leur végétation, H. 41. Marrubium, Lin., VIII. 77. — vulgare , Lin., 77. Marsilea , Lin., IX. 317. — quadrifolia. Lin., 317, Marsiléacées , IX. 315. Matricaria, Lin., VIL 92. -- Chamomilla, 92. Maturité des graines , ses époques, in.95. Meconopsis , Vig., V. 11. — cambrica, Vig., 11. Medicago, Lin., V. 478. — apiculata, Willd., 486. — denli- culata, Willd., 487.— falcata,Lin., 478.— Gerardi,W.etK.. 483. — lupulina , Lin., 480. — maculata, Willd., 483. — minima, Lam . , 485. — orbicularis , AU. , 482. Melampyrum, Lin., VII. 574. — aryense, Lin, 576. — crista- tum, Lin, 574. — nemorosum. Lin., 577. — pratense, Lin., 578. — sylvaticum , Lin. , 580. Melica, Lin., IX. 218. — ciliata , Lin., 219. — ramosa , ViJL, 220. — imiflora, Retz., 221, ET ALPHABÉTIQUE. 541 Melilotus, Tournef.,V. 489. — leucantha , Koch. , 490. — ma- crorhiza, Pers., 491. — officinalis, Desr., 492. — parvillora, Desf., 494. Melittis, Lin.. VIII. 49. — Melissophyllum . Lin., 49. Melopospermum , Koch., VI. 364. — cicutarium , DC, 365. Mentha , Lin., VIII. 7. — aquatica , Lin., 11. — arvensis. Lin., 14. — gentilis. Lin., 13. — Pulegium , Lin., 14. — rotundi- folia, Lin., 8. — sativa. Lin., 12. — sylveslris. Lin. ,9. Menyanthes, Lin., VII. 390. — trifoliata, Lin., 390. Mercurialis, Lin., VIII. 306. — annua. Lin., 308. — peren- nis, Lin., 306. Mers et continenis , inûyiewce de leur dissémination sur la tenipéralure , I. 15. Mespilns, Lin., VI. 98. — germanica. Lin., 98. Meum , Haller , VI. 319. — alharaanticum , Jacq . , 319. — Mu- teIlina,Gœrtn., 321. Micropus, Lin., VII. 33. — erectus. Lin., 33. Microlonchus , Cass., VII. 188. — salmanticus, DC, 188. Migration des végétaux , IV. 245. — moyen de la déterminer, 541. Milieux ambiants , leur influence sur les espèces, 1. 1C3. Milium,Lin.,IX. 181. — effiisum. Lin., 181. Mode de dispersion des semences , son influence sur l'aire d'expansion, IX. 421. Modifications de r espèce , I. 140. Mœhringia, Lin., V. 284. — muscosa. Lin., 286. — triner- via, Clairv.,284. Mœnchia,Ehrh., V. 297. — erecta, Banmg., 298. Molinia, Kœl., IX. 248. — cœriilea , Mœnch., 248. — sero- tina, M. et K., 249. Moraordica , Lin., VI. 164. — Elaterium, Lin., 164. Monotropa , Lin., VII. 364. — Hypopitys , Lin., 364. Montagnes, leur influence sur la tenipéralure, I. 18. — du royaume de Grenade, II. 349. — de l'Etna, 350. — des Pyrénées, 352. — du Caucase, 355. — du Venloux, 354. — des Alpes, 355. — du centre de la France, 3G8. —des Vosges, 369. — desArdennes, 571. — des Carpa- Ihes, 572. — d'Angleterre cl d'Ecosse , 376. — de Laponic, 381. Montia,Lïn., VI. 168.— fontana, Lin.. 168. Mulgedium. Cass., VIL 2.5î. •— alpininn, Lcssinp.. 254. — Piumiori. IX... 2.36. 542 TABLE GÉNÉRALE Muscari, Mill.. VIII. 605. — botryoïdes, Mill.,608. — como- sum , Mill., 605. — raceraosum , Mill., 607. Mutation des couleurs ,111. 4^41 . Myagrum, Lin., V. 144. — perfolialum ,Lin., 144. Myosotis, Lin., VIL 459. — cœspitosa, Scliiiltz,, 464. — his- pida,Schlchtd.. 465. — intermedia , Link., 464. — palus- tris, Withe., 462. — stricla , Link., 467. — sylvatica. Lin., 460. — versicolor, Pers., 466. Myosurus, Lin., IV. 442. — minimus, Lin.,442. Myriophyllum , Lin.. VI. 140. — alterniflorum , DC, 144. - spicatnm, Lin., 141. — verticillalum. Lin., 143. Myrrhis, Scop., VL 363. — odorala, Scop., 364. INardus,Lin.,IX. 299. — stricta. Lin.. 299. Narcissus, Lin., VIII. 548. — jimcifolius, Req..551. — poe ti- ens. Lin., 549. — pseudo-Narcissns , Lin., 548. Narthecîum , Huds., VIII. 622. — ossifragura, Huds., 622. Nastiirtium , R. Brown. , V. 35. — amphibium, R. Brown., 37. officinale, R. Brown., 36. — palustre, R. Brown., 40. — py- renaïcnm , R. Brown. 41. — sylvestre, R. Brown., 39. Nature du sol, son influence sur la température, I. 20. — son influence sur la dispersion , i29. — son influence sur la durée des végétaux, IH. G5. Neiges éternelles , leurs limites , IL 537. Neottia . Adans . VIII. 525. — nidus-avis, Ricli., 525. Nepela, Lin., VIII. 45. — Cataria , Lin., 45. — Glechoma, Bentli., 47. Neslia. Desv., V. 145. — paniculata.DC, 145. Nigella , Lin., IV. 502. — arvensis. Lin., 503. — daraascena. Lin., 502. Nigritella. Ricli., VIII. 505. — angustifolia, Ricli.,505. Nitella , Agard., IX. 380. ~ Brongniartiana , Coss. et Germ ., 383. — coronata, Lee. et Lamt., 381 . — gracilis, Agardh., 384. — syncarpa, Coss. et Germ., 382. — translucens, Coss. et Germ . , 382. Notholœna, R. Brown., IX. 373.— Marantae , R. Brown., 373. Nuphar, Smith., IV. 533 — luteum, Smith., 533. — pumi- lum, Smith., 535. rVVMPHÉArFKS , IV. 529. ET ALPHABETIQUE. 543 Nymphaea,Lin., 529. — alba. Lin., 530. Obliquité des rayons solaires , leur influence sur la température et la vé- gétation , l. 2y. Odeurs et couleurs , leurs rapports, IV. 25. OEnanthe, Lin., VL 303. — fistulosa , Lin., 303. — Lachena- lii, GraeL, 304. — peucedanifolia , FoUich., 305. — Phel- landrium, Lam., 307. — pimpinelloides, Lin., 306. Oiseaux, leur intluencc sur la dispersion, I. 119. Oléacées, vil .37L Ombellifèbes, VL 255. Onagrariées, VL 113. Onobrycliis, AIL, V. 563. — supina, DC.,565. —saliva, Lam . , 563 . Ononis, Lin., V. 465. — Columnse, AIL, 468. — fruticosa, Lin., 473. — Natrix, Lin., 472. — rainutissima. Lin., 469. — repens , Lin., 466 . — rotundifolia, Lin., 471 . — spinosa, Lin., 465. — striala, Gouan. , 470. Onopordum, Lin.. VIL 152. — Acanthium , Lin., 152. Onosma, Lin., VIL 446. — echioides, Lin., 447. Opliiogiossum , Lin., IX. 336. — vulgatum , Lin., 336. Ophrys, Lin., VllI. 507. — antropophora. Lin., 511. — api- fera, Huds., 508. — arachnites , Reicli., 509. — aranifera, Hutls., 510. — muscifera, Huds., 507. Orchidées, \Ul. 477. Orchis, Lin., VIII. 480. — coriophora. Lin., 484. — fnsca, Jacq., 481. — galeata , Lam., 482. — globosa. Lin., 485. — incarnata. Lin., 495. — lalifolia, Lin., 494. — laxiflora, Lam., 490. — maculata , Lin., 493. — mascula , Lin., 488. — Morio , Lin., 486. — palustris, Jacq., 491. — sambucina, Lin., 491. — ustulata , Lin., 483. Organisation des végétaux, son influence sur leur durée , IIJ. 1. Origanura, Lin., VIII. 25. — vulgare, Lin., 26. Orlaya, Hoffra., VI. 344. — grandiaora , Hoffm., 344. Ornithogalum , Lin., VIII. 594. — pyrenaicum. Lin., 594. — umbellatum , Lin., 595. Ornitliopus, Lin., V. 558. — compressas, Lin., 559. — per- pusillus. Lin., 558. Orobanche, Lin., VII. 55^. — amelhystea , Thuill., 562. -^ 544 TABLE GÉNÉRALE arenaria , Borkh., 567. — cœrulœa, Vill., 566. — cœrules- eens, Steph., 566. — cruenta, Berth., 555. — Epithymum, DC, 559. — Galii, Duby , 561. — Hederœ, Vauch., 565. — minor, Stutt., 563. — procera, Koch., 558. — ramosa , Lin., 569. — Rapum , Thiiill., 557. Orobus, Lin., V. 598. — albus. Lin. fil., 601. — niger , Lin., 602. — tuberosus. Lin., 600. — vernus, Lin., 598. Osraunda, Swartz,IX. 337. — regalis, Lin., 338. OXALIDÉES , V. 402. Oxalis, Lin., V. 403. — Acetosella, Lin., 403. — corniculata, Lin., 406. — ^stricta, Lin., 406. Paliurus, Adans, V. 418. — aculeatus, Lam., 418. Pallenis, Cass., VII. 34. — spinosa, Cass.,34. Panachures des organes , III. 380. Panicum, Lin., IX. 137. — ciliare, Retz., 140. — crus-galli. Lin., 141. — glabrum, Gaud., 141. — glaucum. Lin., 144. — sanguinale, Lin., 138. — verticillatum , Lin., 142. — vi- ride. Lin., 144. Papaver, Lin., V. 5. — Argemone , Lin., 8. — dubium , Lin., 9. — hybridum. Lin., 7. — Rliœas, Lin., 5. Papavéracées , V. 1. Paradis des espèces , l. 11. Paradisia, Mazzug., VIII. 592. — Liliastrum , Berlh., 592. Parallélisme des espèces , I V. 207. Parasites, leur dispersion, III. 230. Parasitisme , considérations générales , lil. 219. Parielaria, Lin., VIII. 318. — diffusa , Meit. et Koch., 320.— erecta, Mert. et Koch., 319. Paris, Lin., VIII. 561. — quadrifoha. Lin., 561. Parnassia , Lin., V. 199. — palustiis, Lin., 199. Paronychiées , VI. 170. Paronychia, Tournef., VI. 179. — cymosa, Poir., 180, — po- lygonifolia, DC, 181. Pastinaca, Lin., VI. 332. — sativa. Lin., 333. Paysage , considéré dans ses rapports avec la végétation, 1. 1. — ses rap- ports avec la couleur des plantes , IV. 42. Pedicularis, Lin., VII. 581. — comosa. Lin., 585. — foliosa, Lin., 587. — pahistris , Lin., 584. — sylvalica, Lin., 582. — verticillata , Lin., 588. ET ALPHABÉTIQUE. 545 Peplis, Lin., VI. 159. — Portula, Lin., 159. Persomsées , VII. 482. Petasites, Gœrtn., Vil. 14. — albus, Gœrtn., 16. — vulgaris , Desf., 14. Peucedanum , Lin., VI. 327. — alsaticum, Lin., 330. — Cer- varia , Lap., 328. — parisiense, DC, 327. — Oreoselinum , Mœnch., 329. Phagnalon, Cass., VU. 35. — sordidum, DC, 35. Phalaris, Lin., IX. 145. — arundinacea, Lin., 146. Phénomènes de durée et de persistance , II. 424. — périodiques des végé- taux , m. 90. — cause de leurs écarts ,111. — considérations diyerses, 145. — influencés par l'humidité, 190. — diurnes, 171. — d'alter- nance , 206. — de lumière, 302. Phillyrœa, Lin., VIL 371. — angustifolia. Lin., 372. — média, Lin., 373. — latifolia. Lin., 371. Phleum, Lin., IX. 156. — alpinum. Lin., 161. — arenarium, Lin., 157. — asperum, Vill., 159. — Boehmeri, Wibel., 158. — pralense. Lin., 1I>9. Pldomis , Lin., VIII. 82. — herba-venti , Lin., 8i. — Lychni- tis. Lin., 83. Phœnixopiis, Cass., VII. 242. — ramosissimus, Cass., 242. Phragmites, Trin., IX. 186. — communis, Trin., 187. Physalis, Lin., VU. 474. — Alkekengi, Lin., 475. Phyteuma, Lin., VU. 300. — Halleri, Ail., 305. — hemis- phœricnm , Lin., 301. — nigrum, Smith., 303. — orbiculare, Lin., 302. — spicatum , Lin., 304. Picridium, Desf., VU. 257.— vulgare, Desf., 257. Picris, Lin., VU. 209. — crepoides, Saut., 211. — hieracioi- des, Lin., 210. — hispidissima , Barth., 209. Pilularia, Lin., IX. 316. — globulifera, Lin., 316. Pimpinella, Lin., VI. 286. — magna. Lin., 287. — Saxifraga, Lin., 289. Pinguicula, Lin., VIII. 114. — vulgaris. Lin., 115. Pinus, Lin., VIII. 417. — Picea, Lin., 423. — pyrenaica , Lap., 422. — sylveslris, Lin., 418. Piptatherum, P. de Boauvois, IX. 183. — paradoxura, P. de Beauvois, 183. Pistachia , Lin., V. 427. — Terebinlhus, Lin., 427. IX 35 546 TABLE GÉAÉUALE Plantaginées , VIII. 165. Plantago, Lin., VIII. 169. — alpina , Lin., 175. — arenaria, W. etlv., 181. — Coronopus, Lin., 179. — Cynops, Lin., 182. — lanceolata. Lin., 174. — major. Lin., 170. — mé- dia, Lin., 172. — maritima. Lin., 177. — Psyllium , Lin., 180. — serpentina , Lam., 178. plantes. Voyez Végétaux. Plalanthera, Rich., VIII. 503. — bifolia, Rich., 503. — chlo- rantha, Cust., 504. Plateau central de la France, sa constilulion géologique; révolutions qu'il a subies ; distribution des végétaux à sa surface , 1. 2S1 . — végéta- tion de sa région méridionale, 379. — sa végétation , III. 49. — épo- ques de floraison de ses végétaux, 119. — ses végétaux à feuilles char- nues , 236. — tableau des chiffres qui y représentent l'expansion moyenne de chaque famille, IX. 387. — d'où viennent les espèces de sa flore, 446. Pluie , son influence sur la dispersion , I. 60. Plumbaginées , VIII. 158. Plumbago, Lin., VIII. 161. — europaea, Lin., 161. Poa, Lin., IX. 229. — alpina. Lin., 234. — annua. Lin., 231. — bulbosa. Lin., 232. — compressa, Lin., 241. — dura, Scop., 230. — nemoralis , Lin., 236. — pratensis, Lin., 240. — sudelica, Hœnch., 238. — trivialis , Lin., 230. Pœonia, Lin., IV. 523. — peregrina, Mill., 523. Podospermum, DC, VII. 225. — calcitrapifolium , DC, 227. — laciniatum , DC, 226. Poils et glandes , III. 261. POLÉMONIACÉES, VII. 413. Polemonium , Lin., VII. 413. — coeruleum , Lin., 414. Polycarpon, Lin., VI. 181. — tetraphyllum. Lin., 182. Polychnemum, Lin., VIII. 193.— aivense. Lin., 193. Polygala, Lin., V. 202. — calcarea, Schultz, 207. — coroosa, Schk.,205. — depressa, Wender. , 206. — vulgaris, Lin., 203. POLYGALÉES, V. 202. POLYGONÈES, VIII. 213. Polygonum , Lin., VIII. 235. — amphibium , Lin., 240. — ■ avi- culare. Lin., 247. — Bellardi, Ail., 249. — Bistorla, Lin., ET ALPHABÉTIQUE. 547 236. — Convolvulus, Lin., 250. — dumelorum, Lin., 251. — hydropiper, Lin., 245. — lapathifolium, Lin., 242. — minus, Huds., 246. — mite , Schrank. , 244. — Persicaria , Lin., 243. — viviparum, Lin., 238. Polypodium, Lin., IX. 341. — calcareum , Smith., 346. — Dryopteris, Lin., 344. — Phegopteris, Lin., 343. — vul- gare. Lin., 342. Polypogon, Desf., IX. 167. — monspeliensis, Desf., 167. Polystichum, Roth., IX. 348. — Filix-mas, Roth., 349. — Oreopteris , DC . , 348. — spinulosum, DC, 351. Populus, Lin., VIII. 387. — alba, Lin., 387. — nigra, Lin., 392. — Tremula, Lin., 390. Portulaca, Lin., VI. 166.— oleracea , Lin., 167. PORTULACÉES, VI. 166. POTAMÉES, V^III. 444. Potamogeton, Lin., VIII. 447. — crispus, Lin., 452. — dea- sus. Lin., 454. — heterophyllus , Schreb., 450. — lucens , Lin., 451. — monogynus, Gay., 456. — natans , Lin., 447. pectinatus, Lin., 457. — perfoliatus. Lin., 451. — pusilliis, Lin., 455. — rufescens, Schrad., 449. Potentilla, Lin., VI. 42. — Anserina, Lin., 47. — argentea, Lin., 51. — aurea. Lin., 55. — caulescens. Lin., 58. — Comarum , Scop., 43. — Fragariastrum , Ehrh., 59 . — hirta. Lin., 50. — recta. Lin., 49. — reptans. Lin., 52. — ru- pestris,Lin., 46, — supina, Lin., 45. — Tormentilla, Sibth., 54. — verna , Lin., 56. Poterium , Lin., VI. 87. — Sanguisorba , Lin., 87. Prairies , leur végétation , I. 311 , 480, Prenanthes, Lin., VII. 240. — purpurea, Lin., 241. Primula, Lin., VIÏI. 138. — acaulis, Jacq., 143. •— elatior, Jacq., 141. — officinalis, Jacq., 139. Primulacées, VIII. 111. Proportions relatives des groupes naturels des vëgétaux, comparées à l'ensemble des flores du plateau central , du midi de l'Espagne et de la Laponie , II. 254. — et dispersion des végétaux aquatiques , 519. — des genres et des espèces selon l'altitude et la latitude , 405. Prunella. Lin., VIII. 88. — alba, Pall., 92. — grandinora, Jacq., 90. — hyssopifolia , Lin., 92. — vulgaris, Lin., 88. 548 TABLE GÉNÉRALE Prunus, Lin., VI. 6. — avium , Lin., 8. — Cerasus, Lin., 10. — Mahaleb, Lin., IL — Padus, Lin., 12. ~ spinosa, Lin., 6. Psilurus, Trin., IX. 298. — nardoides, Trin., 298. Psoralea, Lin., V. 543. — bituminosa. Lin., 543. Pteris, Lin., IX. 366. — aquilina , Lin., 367. Pterotheca,Cass., VII. 258. — nemausensis , Cass., 258. Ptychotis, Koch., VI. 275. — heterophylla, Koch., 275. Pulicaria,Goertn., VII. 46.— dysenterica, Gœrtn.,47. — vul- gariSjGœrtn., 46. Pulmonaria, Lin., VII. 451. — azurea , Bess., 453. — angus- lifolia. Lin., 452. Pyrola, Lin.. VII. 356. — chlorantha, Swartz., 360. — mi- nor. Lin., 357.— rotundifolia. Lin., 359. — secunda. Lin., 361. — uniflora. Lin., 362. Pyrus, Lin., VI. JOl. — amygdalilormis , ViU., 103. — Aria, Ehrh., 109. — Aucuparia, Gœrtn., 106. — Chamœmespl- lus, Ehrh., 112. — comiuunis, Lin., 101. — hybrida. Lin.. 109. — Malus, Lin., 104. — salvifolia, DC, 103. — tormi- nalis, Ehrh., 111. Quantitc de vie à la surface du globe , IV. 73. Quercus, Lin., VIII. 349, — coccifera , Lin., 357. — Ilex, Lin., 356.— pedunculata, Ehrh., 353. — pubescens, Wild.,355. — sessiliflora, Ehrh., 350. Kadiola, GmeL, V. 314. — millegiana. Smith., 314. Ramondia, Lam., VII. 486. — pyrenaïca, Lam.. 486. Ranunculus , Lin., IV. 445. — aconitifolius . Lin,, 457. — acris. Lin., 472. — aquatilis. Lin., 451. — arvensis, Lin.. 483. — auricomus. Lin., 470. — bulbosus. Lin., 478. — chaerophyllos. Lin,, 468. — confusus, God. et Gr., 451. — Ficaria, Lin., 465. — flammula , Lin., 463. — fluitans, Lam., 456. — gramineus. Lin., 462. — hederaceus. Lin., 448. — Lenormandi, Schutz., 450. — monspeliensis , Lin., 469. — nemorosus , DC, 474. — parvitlorus. Lin., 485. — philo- nolis, Ehrh., 480. — platanifolius , Lin., 460. — repens. Lin. , 476. — sceleralus. Lin., 481. — tricophyllus, Chaix, 451. Raphanus, Lin., V. 1.50. — Raphanistrum, Lin., 150. ET ALPHAbÉTIQUE. 549 Hapistrurn, AU., V. 149. — rugosum, AU., 149. Rapports enlre les couleurs el les odeurs , IV. 2S. — numériques des vé- gétaux en Europe , 391. Région méridionale du plateau central, sa végétation, 1.379. —son cli- mat, 379. — des plaines du plateau central, sa végétation , 274. — des tnontagnes , sa végétation , 433. — régions botaniques , IV. 308. Renoisculacées , IV. 402. Renseignements divers , leurs sources, 111. 81. Répartition des centres de création sur la terre , IV. 308. Reseda, Lin.. V. 189. — Jacquini ,Rchb., 191. - lutea, Lin., 191.— luteola, Lin., 192. - Phyteuma. Lin., 189. — se- samoïdes. Lin., 194. RÉSÉDACÉES, V. 189. Rhagadiolus , Neck., VIL 197. — stellatus , Gœrtn., 197. Rhamnées , V. 417. Rhamnus, Lin., V. 420. — Alaternus, Lin., 425. — alpinus, Lin., 422. — catliarticus , Lin., 420. — Frangula, Lin., 423. — infectorins , Lin., 422. Rhinanthus, Lin., VII. 590. — alectorolophus,PoU., 593. r— major, Ehrh., 590. — minor.Ehrh., 592. Rhinchospora, Wahl., IX. 51. — alba , Wahl., 52. Rhus, Lin., V. 429. — Cotinus, Lin., 429. Ribes, Lin., VI. 221. — alpinum , Lin., 22i. - petrœuni , Wulf,, 225. — uva-crispa, Lin., 222. Rivières et ruisseaux , végétation de leurs bords , 1 , 363, 428 , 821. Rochers , leur végétation , I. 357 , 422, 513. Rosa, Lin., VI. 63. — alpina. Lin., 66. — arvensis. Lin., 76. — canina. Lin., 69. — cinnamomea, Lin., 67. — pimpinel- Ufolia, Lin., 64. — pomifera, Herrra., 75. — rubiginosa , Lin., 72. — nibrifolia , Vill., 68. — sempervirens , Lin., 77. — tomentosa. Lin., 73. Rosacées , VI. 1. Rubia, Lin., VI. 419. — peregrina. Lin., 420. — tinctorum , Lin., 421. RUBIACÉES, VI. 407. Rubus,Lin., VI. 24. — cœsius, Lin., 27. — coUinus , DC , 32. — fruticosus , Lin., 32. — glandulosus , ReU.,29. — idœus. Lin., 36. — saxatiHs, Lin., 26. — tomentosus, Rorckh., 31. 550 TABLE tiÉNEKALE Rumex, Liu., Vlll. 216.— Acetosa, Lin. ,231. — Acetosella, Lin. , 232. — alpinus. Lin. , 226. — aquaticus, Lin. , 225. — arifolius. Ail., 230. — crispus , Lin. , 223. — conglonie- ratus, Murr,, 217. — Hydrolapathum , Huds., 224. — in- termedius, DC, 234. — maritimus. Lin., 216. — maxi- mus, Schreb., 224. — pratensis, Mert. et Koch., 221. — pulcher, Lin., 219. — obtiisifolius. Lin., 220. — sangui- neus,Lin.,218. — scutatus, Lin., 228. Ruscus, Lin., VIII. 573. — aculeatus. Lin., 573. Ruta, Lin., V. 410. — angustitolia, Pers., 412. — graveolens. Lin., 410. RUTACÉES , V. 410. Sagina, Lin., V. 264. — apetala. Lin., 266. — procumbens. Lin., 264. — saxatilis, Wimm. 267. — subulata, Wimm., 269. Sagittaria, Lin., VIII. 434. — sagittaefolia,Lin., 434. Salix, Lin., VIII. 364.--alba, Lin., 368. — amygdalina, Lin., 369. — aurita,Lin., 380. — capraea, Lin., 377. — cinerea, Lin., 376. — fragilis, Lin., 367. — herbacea , Lin., 385. — incana, Schrank., 375. — lapponnm , Lin., 383. — pentan- dra , Lin., 365. — phylicifolia , Lin., 381. — purpurea. Lin., 371. — repens. Lin., 382. — rubra, Huds., 372. — Serin- geana, Gaud., 374. — viminalis. Lin., 373. Salsola, Lin., Vin. 191.— Kali, Lin., 191. Salvia, Lin., VIII. 17. — glutinosa, Lin., 19. — sethiopis. Lin., 20. — officinalis. Lin., 18. — pratensis, Lin., 23. — Sclarea, Lin., 22. — Verbenaca, Lin., 24. Sambucus, Lin., VI. 388. — Ebulus,Lin., 388. — nigra. Lin., 389. — racemosa. Lin., 392. Samolus, Lin., VIII. 151. — Valerandi, Lin., 151. anguisorba. Lin., VI. 85. — officinalis, Lin., 85. Sanicula, Lin., VI. 261. — europœa. Lin., 261. Santal ACÉES,VIÏI. 262. Saponaria , Lin., V. 229. — ocymoïdes , Lin., 232. — officina- lis. Lin., 231. — vaccaria , Lin., 229. Sarothamniis, Wimm., V.'440. — Tulgaris, Wimm., 442. Satureia, Lin., VIII. 31. — hortensis, Lin., 32. — montana , Lin., 33. ET AIJ'IIABÉTIQUE. 551 Saxifraga, Lin., VI. 231. — Aizoon , Jacq., 232. •— bryoïdes, Lin., 234. — Clnsii. Gouan., 238. — cuneifolia, Lin., 239. — exarata, Vill., 240. — granulata,Lin.,246. — hypnoides, Lin., 243. — pedatifida , Ehrh.. 242. — pubescens , Pourr., 241. — rotundifolia, Lin., 249. — stellaris. Lin., 236. — tridactylites , Lin. , 245. Saxifragées , VI. 227. Scabiosa, Lin., VI. 476. — Columbaria, Lin., 478. — Snccisa, Lin., 477. Scandix, Lin., VI. 354. — pecten- Veneris , Lin., 355. Scheuchzeria , Lin., VIII. 439. — palustris. Lin. , 439. Scilla,Lin., VUI. 599. — aulumnalis, Lin., 600. — bifolia, Lin., 601. — Lilio-Hyacinthus, Lin., 603. — nutans, Smith., 604. — verna, Huds., 601. Scirpus,Lin., IX. 57. — baeotryon. Lin., 59. — cœspitosus, Lin., 57. — compressus, Lin., 69. — fluitans. Lin., 59. — Holoschœnus , Lin., 64. — lacustris , Lin., 62. — maritimus. Lin., 66. — Michelianus , Lin., 68. — setaceus. Lin., 61. — supinus, Lin., 62. — sylvalicus. Lin., 67. Scleranthus, Lin., VI, 183. — annuus,- Lin., 184. — peren- uis, Lin., 183. Schœnus, Lin., IX. 48. — nigricans, Lin. ,48. Scolopendrium , Smith., IX. 363. — officinale, Smith., 363. Scolymus, Lin. , VIL 193. — iiispanicus , Lin., 193. Scorpiurus, Lin., V. 551. — subvillosa, Lin., 552. Scorzonera , Lin., VIL 221. — glastifoh'a, Willd., 223. — hu- milis. Lin., 222. — purpiirea. Lin., 224. Scrophularia, Lin., VII. 499. — aquatica. Lin., 501. — ca- nina. Lin., 502. — nodosa, Lin., 500. Scutellaria , Lin., VIII. 85. — galericulata. Lin., 85. — minor , Lin., 87. Sediim. Lin., VI. 191. — acre. Lin., 206. — album. Lin.. 200. — altissimum , Lam., 211. — amplexicaule , DC, 212. — Anacampseros , Lin., 194. — annuum , Lin., 203. — anopelalum , DC, 210. — brevifoliiim , DC, 203. — Cepaîa, Lin., 195. — dasyphyllum, Lin., 201. — hirsutum. Ail., 199. — maximum, Sut., 192. — reflexum, Lin., 208. — 552 TABLE GÉNÉRALE repens, SchL, 205. — rubens, Lin., 196. — Telephium , Lin., 193. — viliosum, Lin., 197. Selaginella , Spring., IX. 326. — spinulosa , Al. Braun., 326. Semences, leur sommeil léthargique, III. 194. — leur mode de disper- sion a- t-il une influence sur l'aire d'expansion? IX. 421. Sempervivum , Lin., VL 213. — arachnoïdeum , Lin , 216. — tectorum , Lin., 213. Senebiera, Pers., V. 141. — Goronopus, Poir., 141. Senecio, Lin., VII. 110. — artemisisofolius, Pers., 116. — Ca- caliaster. Liu.,122. — Doronicum, Lin., 124. — erraticus, Bert., 120. — erucaefolius , Lin., 118. — Fuchsii, Gmel.. 123. — gallicus, Vill., 116. — Jacobsea , Lin., 119. — lana- tus, Scop., 125. — leucophyllus , DC, 121. — lividus, Lin., 115. — spatulsefolius , DC, 126. — sylvaticus. Lin., 114. — viscosus, Lin., 113. — vulgaris. Lin., 111. Serapias, Lin., VIII. 512. — lingua, Lin., 513. — pseudo- cordigera, Moric, 512. Sérénité du ciel , son influence sur la température, I. 19. Serratula, Lin., A'^II. 165. — nudicaulis, DC, 167. — tincto- ria. Lin., 165. Seseli, Lin., VI. 311. — coloratum, Elirb., 314. — Gouani , Koch., 311. — montaniim, Lin., 312. — toituosum. Lin., 313. Sesleria , Arduin , IX. 190. — cœrulea, Ard., 190. Sexes des plantes, leur influence sur la durée, III. 73. Sherardia , Lin., VI. 410. — arvensis , Lin., 410. Sidentis,Lin., VIll. 75. — romana. Lin.. 75. Silaus, Bess., VI. 318. — pratensis, Bess., 318. SiLÉNACÉES, V. 208. Silène, Lin., V. 233. — Armeria, Lin., 240. — ciliata, Poiirr., 239. — conica. Lin., 237. — diurna, Godr., 247. — gallica, Lin.,238.— inaperta, Lin., 242. — inflata, Smith., 236.— italica, DC, 251. — nutans, Lin., 249. — Otites, Pers.. 252. — pratensis, Godr., 246. — rupestris, Lin., 244. — Saxifraga, Lin., 243. Silybum, Adans., VII. 144. — Mariamim ,Gœrtn., 144. Slnapis, Lin., V. 86. — alba , Lin., 89. — arvensis, Lin., 87. ET ALPHABÉTIQUE. 553 — nigra, Lin., 86. — Cheiranthus , Koch., 90. — incana. Lin., 91. Sisymbrium, Lin., V. 71. — Alliaria, Scop., 78. — asperum , Lin., 74. — Columnae, Lin., 81. — Irio, Lin., 75. — offici- nale. Lin., 72. — pinnatifidum , DC, 82. — polyceratiiim , Lin., 73. — Sophia, Lin., 77. — Thalianum. Gaud., 80. Smilax, Lin., VIIL 571. — aspera. Lin., 571. Sociabilité des plantes , IV. 56. 5o/, influence de sa nature sur la dispersion , 1. 129. — considéré sous le rapport chimique, son influence sur la végétation, II. A^. —considéré sous le rapport physique , son influence sur la végétation , 82. — sa clas^ sification sous le rapport physique , 89. — considérations générales sur son influence relativement à la végétation , 118. — ses rapports avec l'eau, 308. — son influence sur lavestiture, III. 290. — son influence sur le glauque , 299. — son influence sur la coloration des fleurs , IV. 16. — son influence sur l'étendue et la forme de l'aire d'expansion , IX. 419. SOLANÉES, VIL 469. Solanum,Lin., VII. 469. — Dulcamara , Lin., 473. — minia- tum, Bernh., 472. — nigrum,Lin.,470. — villosum, Lam., 472. Soldanella, Lin., VIIL 147. — alpina. Lin., 147. Solidago, Lin., VII. 30. — virga-aurea, Lin., 30. Sonchus , Lin., VIL 250. — arvensis, Lin., 252. — asper, Vill., 251. — oleraceus, Lin., 250. Sons et couleurs , leur comparaison , III. 320. Sources minérales, leur végétation , II. 41. Sources de la lumière ,111. 302. Sparganium. Lin., VIII. 469. — ramosum , Huds., 470. — sim- plex,Hud9., 471. Spartium , Lin., V. 440. — junceum, Lin., 441. Specularia , Lhérit., VII. 323. — hybrida , Alph. DC, 324. - Spéculum. Alph. DC, 323. Spergula, Lin., V. 269. — arvensis, Lin., 270. — penlendra. Lin., 271. Spiraa, Lin., VI. 14. — Filipendula , Lin., 17. ~ Ulmaria, Lin., 14. Spiranthes, Rich., VIII. 529. — antumnalis, Rich., 530. — jestivalis, Rich., 529. 356 554 TABLE GÉNÉRALE Stachys,Lin., VIlî. 63. — alpina, Lin., 66. — annua, Lin., 71. — arvensis, Lin., 70. — Betonica, Benth., 73. — ger- manica, Lin., 64. — Heraclea, AH., 65. — palustris,Lin., 69. — recta , Lin,, 72.— sylvatica, Lin., 67. Statice , Lin., YllL 162. — plantaginea. Ail., 163. Stations diverses , 1. 154. — leur influence sur la durée des plantes, III. 65. — sur le plateau central de la France. Voyez Associations. Stellaria, Lin. V. 289. — - graminea, Lin., 294. — Holostea , Lin., 293. — média, Will., 291. — nemorum , Lin., 290. — uliginosa,Murr., 296. Stellera, Lin., VIII. 254. — Passerina, Lin., 254. Stipa,Lin., IX. 184.— pennata, Lin., 184. Stœhelina, Lin., VII. 164. — dubia, Lin., 164. Streptopus, Mich., VIII. 559. — amplexifolius , DC, 559. Succession des végétaux sur la terre , IV. 353. Superposition des zones d^ altitude , II. 536. Swertia, Lin., VII. 396. — perennis, Lin.. 396. Symphitum, Lin., VII. 444. — officinale. Lin., 444. — tube- rosum , Lin., 445. Synanthérées , VII. 1. Tableau de la végétation des principales montagnes de l'Europe (planche) , II. 1. — figuratif du climat de la région des plaines, I. 272. — figuratif de la région méridionale, 385. — des chiffres qui représentent l'expan- sion moyenne de chaque famille sur le plateau central de la France, IX. 387. Taillis , leur végétation , I. 293 ,459. Tamus, Lin., VIII. 575. — communis,Lin.,576. Tanacetum , Lin., VII. 76. — vulgare , Lin., 76. Tapis végétal, ce que c'est , I. 7. Taraxacum , Haller , VII. 232. — dens-Leonis, Desf., 232. — laevigatum , DC, 235. — palustre, DC, 237. Teesdalia, R.Brown., V. 120. — nudicaulis, R. Brown., 120. Température ,%Q\i influence Sur l'expansion géographique des espèces , l. 14. — causes qui la font varier ,14. — utile relativement au développe- ment des plantes , 57. TÉRÉBINTHACÉES , V. 427 . Tetragonolobus , Scop., V. 541. — siliquosus, Scop., 541. Teucrium , Lin., VIII. 99. — Botrys, Lin., 101. — Chamae- dris. Lin., 103. — flavum , Lin., 107. — montanuin. Lin., ET ALPHABÉTIQUE. 555 104. — Polium, Lin.. 105. — Scordiura, Lin., 102. — Sco- rodonia, Lin., 100. Thalictrum, Lin., IV. 410. — aquilegifolium , Lin., 412. — flavum, Lin., 414. — minus, Lin., 415. Thesium, Lin., VIII. 262. — alpinum , Lin.. 265. — humifu- sum, DC, 263. — pratense, Ehrh., 264. Thlaspi. Lin., V. 116. — alpestre, Lin.. 119. — arvense. Lin., 116. — perfoliatum , Lin., 117. — virgatum , Gren. et Godr., 118. Thrincia, Roth., VIL 203. — hiila, Roth., 203. Thymélées, VllL 253. Thymus, Lin., VIIL 27. — Serpyllum , Lin., 28. — vulgaris. Lin., 27. Tilia, Lin., V. 339. — grandifolia, Ehrh., 342. — parvifolia, Ehrh., 340. TiLiACÉES. V.339. Tillaea, Lin., VL 190. — muscosa. Lin., 190. Tragopogon,Liu., VIL 216. — crocifolius, Lin., 216. — ma- jor, Jacq. , 220. — porrifolius, Lin., 217. — pratense, Lin., 218. Tragus , Desf., IX. 136. — racemosus , Desf . , 136. Trapa, Lin., VL 137. — natans. Lin., 137. Tribulus, Lin., V. 408. — terrestris. Lin., 408. Trifolium, Lin., V. 495. — agrarium , Lin , 530. — alpestre. Lin., 499. — alpinum. Lin., 517. — angustifolium , Lin., 506. — arvense. Lin., 508. — aureum. Poil.. 530. — ba- dium. Schr., 528. — Bocconii, Savi, 509. — elegans, Savi, 526. — fragiferum , 514. — glomeratum , Lin., 519. — hirtum , AU. , 507 . — hybridum , Lin., 525. — incarnatum. Lin., 505. — maritimum , Huds., 503. — médium. Lin., 498. — montanum , Lin., 518. — nigrescens, Sav. , 524.— odiroleucum , Lin., 501. — pallescens, Sclireb., 523. — paryiQorum, Ehrh., 520. — patens, Schreb , 531. — pra- tense, Lin., 496. — procumbens. Lin., 532. — repens , Lin., 521. — resupinatum , Lin., 515. — rubens. Lin., 500. — scabrum. Lin., 511. — s])adiceum. Lin., 527. — stellatum. Lin., 504. — striatum , Lin., 510. — subterra- neum, Lin., 512. 556 TABLE GÉNÉRALE Triglochin, Lin., VIII. 441 . — maritimum. Liu., 441. — pa- lustre, Lin., 442. Trigonella, Lin.,V. 488. — monspeliaca , Lin . , 488. Trinia, Hoffm., VI. 271. — vulgaris, DC, 271. Triodia , R. Brown., IX. 217. — decumbens, P. de Beauvois, 217. Triticum, Lin., IX. 287. — caninum. Lin., 289. — repens. Lin., 287. TroUius, Lin., IV. 495. — europseus. Lin., 491. ïolpis, Adans. VII. 201. — barbata, Gœrtn..202. Tordylium, Lin., VI. 338. — maximum, Lin., 339. Torilis, Adans, VI. 351. — Anthriscus, Gmel., 351. — hel- vetica, Gmel., 352. — nodosa , Gœrtn., 353. ïulipa. Lin., VIII. 581. — Celsiana, DC, 581. — sylv es- tris. Lin., 581. Turgenia, Hoffm., VI. 350. — latifolia, Hoffm., 350. Turritis, Lin., V. 45. — glabra. Lin., 46. Tussilago,Lin., VII. 11. — Farfara, Lin.,1^. Typha, Lin., VIII. 467. — latifolia, Lin., 467. Typhacées, VIII. 467. UIex,Lin.. V. 437. — europaeus, Lin., 438. — nanus,Forst., 439. Ulmus, Lin., VIll. 325. — campestris, Lin., 325. — effusa, Willd., 330. — montana, Smith., 328. Umbilicus, DC, VI. 218. — pendulinus, DC.,218. Urospermum, Scop., VII. 213. — Dalechampii , Desf., 214.— picroïdes, Desf., 215. Urtica, Lin., VIII. 314. — dioica. Lin., 317. — pilulifera. Lin., 314. — urens, Lin.^ 315. Urticées, VIII. 310. Utricularia, Lin., VIII. 118. — minor. Lin., 121. — vulgaris. Lin., 118. Vaccinium, Lin., VIL 331. — Myrtiilus, Lin., 331. — Oxicoc- cos, Lin., 338. — uliginosum. Lin., 335. — Vitis-idœa, Lin., 337. Vaillanlia, DC, VI. 443. — muralis, Lin., 443. Valeriana, Lin., VI. 448. —dioica. Lin., 451. — officinalis, Lin., 449. — tnberosa, Lin., 452. — tripteris. Lin., 453. ET ALPHABÉTIQUE. 557 V^aleriauella , Poil. , VI. 458. — cariaata. Lois. , 460. — coro- nata . DC, 462. — dentata , Poil . , 46 J . — olitoria, Poll.> 458. Valébianées, VI. 445. Vapeur d'eau , son influence sur la dispersion des espèces , I. 53. Végétation , considérée dans son ensemble ,1.7. — du plateau central de la France , 251. — de la région des plaines ou du nord du plateau cen- tral , 267. — du midi de l'Espagne , II. 147. — des montagnes , ses ca- ractères, 382. — arborescente du plateau central delà France , III. 49. — de l'Europe , considérations générales , IX. 460. Végétaux, classés d'après l'action chimique du sol , II. 45. — cultivés et éliminés relativement à l'action chimique du sol, 53. — indifférents à l'action chimique du sol (liste générale) , 56. — qui préfèrent les ter- rains calcaires (liste générale) 61. — qui préfèrent les terrains siliceux et feldspathiques (liste générale), 67.— des eaux non salées et des terrains humidesnonsalifères(listegénérale),74.— des terrains salifères (liste gé- nérale), 80. — indifférents à l'action physique du sol (liste générale), 91. — des sols rocheux, 99. — des sols rocailleux, 101. — des sols grave- leux, 104. — des sols sablonneux, 107. — des sols détritiques , 110.— des sols marneux, 114. — contrastants, relativement au sol, 119. — de la Laponie, 212. — comparaison entre le plateau central, le midi de l'Espagne et la Laponie, 254. — rapports entre les différences d'organi- sation et la puissance expansive , 293. — aquatiques , leur proportion et leur dispersion , 319. — leurs écarts en altitude ,331. — leur durée et leur persistance, 424. — leur individualité, 424. —ligneux, 457. — leur longévité , 492. — leur agrégation relativement au sol et à l'at- mosphère, 500. — phénomènes de durée, III. 1. — annuels, leur flore, 37. — bisannuels, leur flore, 42. — vivaces, leur flore. 43. — li- gneux, leur flore, 46. — leur durée relativement à l'altitude, 56. — monoïques ou dioïques , 73. — leurs phénomènes périodiques , 90. — leur sommeil périodique et leur léthargie , 194. — parasites, 219. — à feuilles charnues, 256. — débiles , 242. — volubles , 242. — ram- pants , 242. — munis de vrilles , 244. — attachés , 247. — enlaçants , 247.— nageants, 251. — armés et vêtus, 257. — épineux et aiguillon- nés , 257. — vêtus et glauques du plateau central (leur liste générale) , 265. — vctus , leur distribution géographique, 285. — glauques, 292. — leur distribution géographique, 294. — quelques caractères particu- liers , 300. — leurs couleurs , 302. — considérations générales sur leurs couleurs , 331. — du plateau central de la France , couleurs de leurs fleurs , 447. — rapporis entre leurs couleurs et leurs odeurs , IV. 25. — leur sociabilité, 56. — leurs associations, ('■5. — leurs associations dans divers mois de l'année, avril , 90. — mai, 93. —juin, 114.- juillet, 558 TABLE GÉNÉRALE 140. — août , 16S. — septembre , 184. — octobre , 200. — leurs équi- valents , 207. — leur parallélisme , 207. — leur migration et leur colo- nisation, 245. — association et croisement de leurs aires d'expansion, 265. — leurs envahissements et leurs combats, 277. — répartition de leurs centres de création sur le globe , 308. — moyen de déterminer leurs centres de création et leurs migrations , 341 . — leur succession sur la terre , 353. •— rapports de leurs centres de création avec les évé- nements géologiques , 353. — considérations générales sur leur distri- bution géographique en Europe , 391. — leurs rapports numériques en Europe, 391. — du plateau central de la France , d'où viennent-ils? IX. 446. Vents , leur importance dans la dispersion , 1. 106. Veratrum, Lin., IX. 4. — album. Lin., 5. Verbascum , Lin., VIL 487. — Blattaria , Lin . , 497. — blatta- rioïdes, Lara., 498. — Chaixii, VilL, 496. — floccosum, Waldst. et Kit., 492. — Lychnitis, Lin., 493. — mayale, DC . , 496 . — nigrum , Lin . , 495. — phlomoïdes , Lin . , 491 . — sinuatum. Lin., 491. — thapsilorme , Schrad., 490. — Thapsus, Lin., 487. Verbena, Lin., VIII. 108.— officinalis. Lin., 108. Verbenacées, VIII. 108. Veronica, Lin., VII. 527. — acinifolia,Lin., 542. — agrestis. Lin., 547. — alpina,Lin., 539. — Anagallis, Lin., 529. — arvensis. Lin., 543. — Beccabunga, Lin., 530. — Cliamœ- dris, Lin., 532. — hederœfolia , Lin., 550. — montana, Lin., 533. — officinalis. Lin., 534. — poli ta , Fries., 549. — — praecox. Ail., 546. — prostrata. Lin., 536. — scutellata, Lin., 528. — serpillifolia , Lin., 541. — spicata. Lin.. 538 — Teucrium, Lin.. 537. — triphyllos. Lin., 545. — verna, Lin., 544. Vestiture des végétaux influencée par le sol , III. 290. Viburnum,Lin., VI. 393. — Lantana,Lin., 394. — Opulus, Lin., 395. — Tinus, Lin., 397. Vicia, Lin., V. 565. — angustifolia , Roth., 579. — Cracca, Lin . , 567 . — hybrida , Lin . , 575. — lathyroides , Lin . ,580. lutea, Lin., 576. — onobrychoïdes, Lin., 570. — Orobus, Lin., 566. — pannonica , DC, 574. — peregrina. Lin., 579. — sativa, Lin., 576. — sepium. Lin., 573. — seiiatifolia, .lacq., 571. — tenuifolia , Roth., 569. ET ALPHABÉTIQUE. 559 Vie à la surface du globe, sa quantité , IV. 73. Vinca, Lin., ¥11.384. — major, Lin., 386. — minor , Lin., 384. Viola , Lin., V. 174. — biûora. Lin., 184. — canina , Lin., 182.— epipsila, Led., 177. — hirta,Lin., 178. — odorata. Lin., 179. palustris , Lin., 175. — sudetica, Willd., 187. — sylvatica, Fries.,181.— tricolor , Lin., 186. YlOLARIÉES, V. 171. Viscum, Lin., VI. 377. —album, Lin., 378. Vitis , Lin., V. 371. — vinifera, Lin., 371. Volubilité des végétaux , III. 242. Vrilles, végétaux qui en sont munis , III. 244. Wahlenbergia , Schrad., VIL 325. — hederacea, Rchb. 326. Xanthium, Lin., VII. 288.— macrocarpum. Lin., 289. — spi- nosum , Lin., 290. — strumarium , Lin., 288. Xeranthemum, Lin., VII. 190. — cylindraceum , Smith., 191. — inapertum, Willd., 190. Zanichellia,Lin., VIII. 458. — palustris. Lin., 458. — pedi- cellata, Fries.,460. Zones de végétation des principales montagnes de l'Europe (planche), II. 1. — en altitude, 329. Zygophyllées , V. 408. FIN DE LA TABLE. Clermont , impr. de Ferdinand 'I liibaiid. ■mJ^'^-^'^^' l^^^^^mm^SmM^ mm^....^Mmmmm^m^. THE LIBRARY UNIVERSITY OF CALIFORNIA Santa Barbara THIS BOOK IS DUE ON THE LAST DATE STAMPED BELOW. 50»i-5,'64 (B5474s8) 9482 w '^^■'?^ n^^^^'^^'^An'^'^^^^^^,^^.^^' ilKUl^Uk: ^^^rsA. WmmmM, 'm%mf^- k^>.^ ■^htit -Ar''?A*iiiSft- 5SSRaî?!?ft8S8 A 000 905 117 ^S.:^^^'>; v«sP\.-. ^'^^•:^^n^^^^r^'^0^27' ^^^^'^>O^^D-SÎ"^--^.A;SS?HffiM ^'^^^^Z^^^SIS** HiW*LkH«ï^^i Ai^^i^'P^^f^ ^Ar\^r\A-r>A^"AA'^'* ^f^R' «'^^«^««^««p^ft.ft ^'^^f^^.cs^,^'^^^' '■^A'^^^, W(^, i^iVV*^^ ^/M~ /. ^^, ^^'^.^^^Bfif^f -A.'^^^^A*