SES S RSS SSS à SS À S SR SSSS SNS ESS SSSK Cp = AD. Ÿ: | OF LP À , n ; , £ ÉCRIN" 72 il :# ÉTUDES SUR LA + æ = GÉOGRAPHIE BOTANIQUE Li L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE; PAR Hennr LECO®. Professeur d’Elistoire naturelle de la ville àg Clerinont-Ferrand, TOME SIXIÈME. ad 2 NEA PARIS CHEZ J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, 19; RUE HAUTEFEUILLE, A LONDRES, cnez H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. A NEW-YORK, cuez H. BAILLIÈRE, 290, eRoAD-way. A MADRID, cmez C. BAILLY-BAILLIÈRE, cALLE DEL PRINCIPE, Â1. @ SE ; ; 1857. ÉTUDES LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE, SUR LA VÉGÉTATION pu PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. oo CLERMONT-FERRAND, IMPRIMERIE DE FERDINAND THIBAUD, ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE; PAR INenrr LECO®, Professeur d'Histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand. Ju TOME SIXIÈME. LIBRARY —20 BK ee — NEW YORK BOTANICAL GARDEN À PARIS, CHEZ J.-B. BAILLIÈRE;» LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, 19, RUE HAUTEFEUILLE. A LONDRES, cuez H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. A NEW-YORK, cuez H. BAILLIÈRE, 290, BRoAD-way. A MADRID, cuez C. BAILLY-BAILLIÈRE, CALLE DEL PRINCIPE, 11. 1857. JAN 2- 1909 CONTENU DU SIXIÈME VOLUME. FaahiLe des Rosagées253:3 45 cata 458 à #2 1 Genres : Prunus, p.6.—Spiræa, p. 14. — Geum, p. 18. — G. Rubus, p. 24. — Fragaria , p.38.— Po- tentilla , p. 42. — Agrimonia, p. 60. — Rosa, p. 63. — Alchemilla, p.78. — Sanguisorba, p. 85. — Pote- rium, p. 87. — Cratægus, p. 89. — Cotoneaster, p. 95.— Mespilus, p. 98. — Amelanchier , p. 99. — Pyrus, p. 101. FamiLe des Onograriées. ...................... p. 113 Genres : Epilobium, p.117. — Isnardia, p. 132. — Circæa, p. 133. — Trapa, p. 137. Face des (Haloragées: 222... 200.5. eue. p. 140 Genres : Myriophyllum, p. 140.— Hippuris , p.145. FAMILLE des Callitrichinées.....,............... p. 147 Genre : Callitriche , p. 147. Famizce des Cératophyllées..................... p.151 Genre : Ceratophyllum, p. 151. Famire des Eythraricess 07.200 are p. 154 Genres : Lythrum, p.155.—Peplis, p. 199. Pamicie des “CucurDitacées- 2-2 eme ces ce p. 160 Genres : Bryonia , p. 161. — Momordica, p. 164. Faire des Portulacées .. .................... 0p- 10 Genres : Portula, p. 166. — Montia, p. 168. FamiLe des Paronychiées............. En Seie p. 170 Genres : Corrigiola, p. 173. — Herniaria , p. 175. — Jilecebrum, p. 178. — Paronychia, p. 179. — Polycarpon, p. 181. — Scleranthus , p. 183. Y] CONTENU Faure des Crassulacées...........#5.......,, p. 186 Genres : Tillæa, p. 190. — Sedum, p. 191. — Sempervivum , p. 213.— Umbilicus, p. 218. Famize des Grossulariées...............442... p. 221 Genre: Ribes, p. 221. Pastce des Saxifragéess 563; 536: 250. PRE p. 227 Genres : Saxifraga, p. 231. — Chrysosplenium, p.251. Faire des Ombellifères.........,.. dieu ous p. 255 Genres : Hydrocotyle, p. 259.— Sanicula , p. 261. — Astrantia, p.263.— Eryngium, p.265. — Cicuta, p. 268. — Apium, p. 210. — Trinia, p. 271. — Helosciadium , p. 273. — Ptychotis, p. 275. — Fal- caria, p. 216. — Ammi, p. 271. — Ægopodium, p. 279. — Carum, p. 281. — Conopodium, p. 285. — Pimpinella, p. 286. — Berula, p. 290. — Bu- plevrum, p. 292. — OEnanthe, p. 303.— Æthusa, ?. 308. — Fœniculum, p. 309. — Seseli, p. 311. — Libanotis , p. 315.— Athamantha, p.316. — Silaus, p. 318. — Meum, p. 319. — Angelica, p. 322. — Ferula, p. 325. — Peucedanum , p. 327. — Impera- toria, p. 331. — Pastinaca, p. 332.—Heracleum, r. 334. — Tordylium, p. 338. — Laserpitium, p. 340. — Orlaya, p. 344. — Daucus, p. 345. — Caucalis, p. 348. — Turgenia, p. 390. — Torilis, p. 301. — Scandix, p. 354. — Anthriscus, p. 356.— Chærophyllum, p. 359. — Myrrhis, p. 363. — Me- lopospermum , p. 364. — Conium, p. 366. Fañnxe des Araliacées .....,..,.:..4.. -R p. 368 Genre : Hedera, p. 368. Faure des (Cornées, .-.-...:.:. 100.0; a. p. 313 Genre : Cornus, p. 373. Famize des Loranthacées......... ch x CEA AE | Genre: Viscum, p. 377. DU SIXIÈME VOLUME. vi Famiize des Caprifoliacées: : 22.52... p. 382 Genres: Adoxa, p. 385. — Sambucus, p. 388. — Viburnum , p. 393. — Lonicera , p. 398. Momtesrdes Robes RS re p. 407 Genres : Sherardia, p. 410. — Asperula, p. 411. Crucianella, p. 418 — Rubia, p. 419. — Galium, p. 422. — Vaillantia, p. 443. Faauzze denfaiemantes- 2.0... domeae - p. 445 Genres: Valeriana, p. 448.— Centranthus, p. 454 — Valerianella, p. 458. Faure des Dipeacées . 24520 ue ee tee p. 463 Genres : Dipsacus, p. 466.— Cephalaria, p. 471. — Knautia, p. 472. — Scabiosa , p. 476. Ac UE DT Lite Win { ue sal WE stlh + PO "LA AE | \+ CA A 74 | (RE ne Nr) os [ à NE AT AIN NA ne JA (di Du CN] Ass 1 NE Lo “are, qe AMEN + Ve HAL idée he. Ve ri À 4 mi W Wa he | vil { vai ‘ el AS re ANNEE 2 A à L ut LA jui | UNE À Abris FM ete A1 va { £ AG + p : . \ LAN RE TRUE ds, MUR AL he ve “A: COR _ ] Al RE” ] ; { | VE ? à LE nl w : f le: à ' | Cr Ta M CORRE LL AE x . à 7 F R NE - . L LEA L 1 4 r 1 on : à ' l \ À L : . « AU L " v & ‘os | 0 | f k L nt. | t dt: où AE k W,.} j É : n À À ais “4 W ” LEE 2 ou , ns 4 | | | ÿ > f, Fi { ï s Le + À que LE Fa he à k 127 ‘ > l 0! t > ‘ + 2 } 4 d * 3 8 ES à ù { di " +. « ‘ . MAT N R ( dat: AY LS s ! ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. SUITE DES CALICIFLORES. Ce —————— FAMILLE DES ROSACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie: 0%. «. . 2..." 10" 0: ne en longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï..... 96 E. 106 Carré d’expansion............ 2756 HERNIARIA HIRSUTA , Lin. — On remarque le long des chemins et dans les champs cette petite plante annuelle, dont les tiges et les feuilles jaunâtres et velues sont exacte- ment étalées et ramifiées sur le sol. Elle forme de petits ga- zons qui rayonnent d’un centre commun el vont toujours en s’agrandissant. Ses feuilles inférieures sont opposées et les autres alternes par l’allongement des tiges ; elles sont accom- pagnées de petites bractées scarieuses , et les supérieures of- frent à leurs aisselles de petits pelotons de fleurs verdâtres HERNIARIA. A7 dont une seule s'ouvre à la fois , les 5 étamines s’approchent du pistil, puis le calice se resserre et tombe plus tard, comme celui du Corrigiola, avec sa capsule monosperme. Nature du sol.— Altitude. — Recherche comme l’espèce précédente lesterrains siliceux et sablonneux, ets’élève moins dans les montagnes. Géographie. — Cet Herniaria, qui peut-être devrait être réuni au précédent sous le nom de A. vulgaris, comme l’a fait Sprengel , est évidemment plus méridional que la forme ou espèce glabra, car il s’avance au sud , en Algérie et en Abyssinie où il croît dans les champs, et fleurit en décembre. — Au nord, c’est à peine s’il atteint le Danemarck, et il y reste sporadique. — A l’occident, il croît en Portugal et aux Canaries. — A l’orient , on le trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, dans le Caucase, en Tauride , autour de la Caspienne , dans le désert des Kirghiz, dans la partie orientale de la Russie moyenne, dans la Russie australe et dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altar. Limites d'extension de l'espèce. sp Sud, Abyssinie......... +... 109 }Ecart en latitude : Nord, Danemarck, .......... 52 420 Occident, Canaries... ....... + 18 O.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie de l’Altaï...... 96 É 114° Carré d'expansion. ........... 4788 HERNIARIA INCANA , Lin. — Cette plante est distinguée des précédentes par sa tige presque ligneuse et sous-frutes- centes, par le duvet cotonneux dont elle est couverte , par ses fleurs solitaires ou peu nombreuses et toujours pédicellées, VI 12 178 PARONYCHIÉES. à calice hérissé de longues soies. — Elle fleurit en juillet et en août, dans les lieux secs et pierreux. Nature du sol. — Alhitude.— Elle préfère les terrains calcaires et rocailleux. — M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 650 et 1,650m. Ledebour la cite dans le Talusch entre 1,000 et 1,400". Géographie. — Plus méridionale que les autres , elle ne dépasse pas cependant le midi de l'Espagne. — Mais au nord elle va moins loin et s'arrête en France sur le plateau central ; elle atteint l'Allemagne méridionale et même la Podolie. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A lorient, on la rencontre dans le midi de la Suisse, dans le Piémont, dans le royaume de Naples, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch, à Elisabethpol, près Bakou, jusque sur les bords de la Caspienne. , Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade. ... 38° LP en latitude : Nord, Podolie........ MERE 48 100 Occident, Royaume de Grenade. 8 O. } Ecart en longitude : Orient, Bakou............. A7 E. 55° Carré d'expansion. .......... +. 900 G. ILLECEBRUM, Lin. Deux espèces seulement font partie de ce très-petit genre, une est d'Europe, l’autre d'Egypte. ILLECEBRUM VERTICILLATUM , Lin. — Les rochers hu- mectés par les eaux , les sables des montagnes, les clairières que les bruyères laissent entr’elles, sont les stations que re- PARONYCHIA, 179 cherche cette élégante espèce. Ses tiges rouges et filiformes, souvent dirigées du même côté, rampent sur la terre, toutes garnies de petites feuilles arrondies, d’un beau vert, et tou- jours opposées. A leur aisselle naissent de jolis verticilles de fleurs aux calices blancs, soyeux , argentés et immortels, qui donnent à la plante une très-grande élégance. Elle fleurit tard, et sa capsule, recouverte par le calice, ne tombe qu'avec lui. Elle est souvent accompagnée du Juncus capitatus, du Corrigiola littorals ; du Scleranthus perennis, du Ra- diola linoides, du Pteris aquilina , etc. Nature du sol. — Altitude. — Recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines et des montagnes. Nous ne le trouvons en Auvergne que de 800 à 1,500. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l’Es- pagne , l'Algérie et Madère. — Au nord, la Westphalie, la Bohême et le Danemarck austral, l’île d’Osilie à l’entrée du golfe de Riga, ainsi que l'Angleterre jusqu’au 51°. — A l'occident, Madère et le Portugal. — A l’orient , la Lombardie, la Corse, la Sardaigne, la Grèce et l’île d’Osilie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Malèreéest cs sdb 2 330 ue en latitude : Nord, Ile d’Osilie. .......... 58 259 Occident, Madère. .......... 19 O. LÉGAR en longitude : Orient, Ile d’Osilie. ......... 20 E. 390 Carré d’expansion. ............ 975 G. PARONYCHIA, Zournef. Distribution géographique du genre. — Ce genre appar- tient aux régions chaudes, mais surtout extratropicales ; car, sur 30 espèces connues, l’Europe en a 10 , toutes de 180 PARONYCHIÉES. l'Espagne ou au moins de l’Europe australe et des bords de la Méditerranée. — L'Amérique en a 12, dont 6 du Brésil et du Chili, les 6 autres de Saint-Domingue, du Mexique, de la Caroline et de la Virginie. — 3 ou 4 sont africaines, des Canaries et de l’Abyssinie. — # sont asiatiques, de l'Arabie et des Indes orientales. ParoNYCHIA CYMOSA , Poir. — Une des plus gracieuses miniatures du règne végétal, cette espèce annuelle s’élève à quelques centimètres seulement. Sa tige est filiforme, droite et divariquée , garnie de petites feuilles linéaires et pointues , réunies en verticille. Chaque rameau se divise au sommet en 3 pédoncules chargés chacun d'un certain nombre de petites fleurs verdâtres naissant à l’aisselle d’une bractée. La fécondation a lieu après l'épanouissement ; les fleurs s’ou- vrent successivement, et se referment après l'émission du pollen. La capsule est monosperme et recouverte par le calice. — C’est à peine si l’on aperçoit cette petite espèce qui fleurit en juin et en Juillet, dans les lieux secs et pierreux. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et sablonneux des plaines et des coteaux, jusqu’à -près de 1,000" d'altitude. Géographie. — Au süd, le midi de la France, l'Espagne, l'Algérie. — Au nord, les Cévennes, Villefort. — A l'oc- cident, le Portugal. — A l’orient, Nice et l’île de Erète. Limites d'extension de l'espèce. … Sud, Algérie... .......0. + + 30° )Ecart en latitude : Nom ranch... …......-. AE 90 Occident , Portugal. ......... 10 O. } Ecart en longitude : Orient , Ile de Crète......... “5 tes 0 Aù 330 Carré d’expansion. . ... ab de - gi POLYCARPON. 181 PARONYCHIA POLYGONIFOLIA , DC. — Plante vivace qui croît en jolis gazons étalés sur le sol, au bord des chemins, dans les champs en friche, parmi les bruyères. Ses tiges ar- ticulées, couchées et nombreuses s’étalent en divergeant. Ses feuilles sont petites, opposées , très-lisses , acompagnées de 4 stipules lancéolées d’un beau blanc. Ses fleurs naissent anx aisselles supérieures, munies de bractées blanches et im- mortelles, semblables aux stipules. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrain siliceux et grave- leux des montagnes. De Candolle l’indique à 1,000" au Champsaur, et à 2,000 au mont Cenis ; nous la trouvons à 600% dans la Lozère. M. Boissier la cite de 2,600" à 3,150" dans les fissures des rochers de la région nivale des montagnes du royaume de Grenade. Elle habite aussi les hautes montagnes de la Corse. Géographie. — Au sud, la France, le midi de l'Espagne, la Corse. — Au nord, les Alpes du Dauphiné, le plateau central de la France. — A l'occident, le Portugal. — A lorient, le Piémont, l'Italie, la Dalmatie, la Sicile, la Grèce, l’Olympe bithynique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... .. 36° ds en latitude : Nord, Plateau central........ 44 8° Occident , Portugal.......... 10 de en longitude : Orient: Giècé. nie mar ser 20 E. 300 Carré d’expansion............. 240 G. POLYCABPON, Lin. On n’en connait que 4 espèces ; 3 de l’Europe australe, 1 de l'Amérique du sud. \ 182 PARONYCHIÉES. PoLycARPON TETRAPHYLLUM, Lin. — Petite espèce peut- être annuelle, peut-être vivace, etremarquable parses feuilles obtuses, réunies en verticilles garnis de stipules, et parses pe- tites fleurs paniculées. Celles des dichotomiesintérieures avor- tent , les autres offrent des pétales blancs ou verdâtres, trans- parents, météoriques. Le calice, angualeux, se referme après la floraison et protége une capsule uniloculaire mais polys- perme qui s’ouvre en trois valves. — Elle fleurit en juin et en juillet , et présente l'aspect d’un petit arbrisseau. On la trouve disséminée, dans les champs, sur le bord des chemins et quel- quefois sur les vieilles murailles , car c’est une plante qui de- vient facilement domestique. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains, mais principalement les sols siliceux, sablonneux ou salifères de la plaine et des rivages de la mer. Géographie. — On rencontre ce Polycarpon , au sud, dans tout le midi de la France , toute l'Espagne , la Corse, les Baléares, l'Algérie, Madère, les Canaries, jusque sur les sables du royaume de Tigré, et près d’Adona en Abys- sinie. — Au nord , il végète dans quelques parties de l’AI- lemagne, de la France occidentale, et en Angleterre jusqu’au 52°. — A l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, on le rencontre en Italie , en Sicile , enTransyl- vanie, dans le Caucase et sur les bords de la Caspienne , à Lenkoran. D’Urville l'indique en Grèce, dans les champs de Mélos, et comme une des plantes qui ont le plus promptement abordé sur le cratère de récente immersion de la nouvelle Camini. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie............. . 92 }Ecart en latitude : Nord, Angleterre......... st 4016? 120 SCLERANTHUS. 183 Occident, Canaries... ........ 18 O.»Ecart en longitude: Orient, Caucase... . . ....30% 48 nl 66° Carré d’expansion. .....,..... 2772 G. SCLERANTHUS, Lin. Les Scleranthus constituent un petit genre européen, car, sur 10 espèces, 2 seulement sont étrangères et toutes deux de l’Océanie : de la nouvelle Hollande et de la terre de Diémen. Celles d'Europe appartiennent à la Sicile , à la Hongrie ou à l’Europe centrale. SCLERANTHUS PERENNIS, Lin. — On le rencontre en abon- dance dans les lieux sablonneux des montagnes où il forme de jolis gazons. On y voit des pieds entièrement garnis de fleurs mâles et d’autres ne portant que des fleurs hermaphro- dites. Ses tiges sont articulées, à demi couchées à la base, dressées et très-rameuses au sommet. Ses feuilles sont linéaires, aiguës, étroites, légèrement réunies à leur base, tandis que les fleurs, d’un vert blanchâtre , se présentent en petits bouquets portés sur des pédoncules pubescents. Le périgone est à 5 divisions obtuses , blanches sur les bords, vertes au milieu. Les étamines, au nombre de 5 à 10, entourent un ovaire simple surmonté de 2 styles. Après la fécondation, le péri- gone se referme et abrite jusqu’à la maturité une petite cap- sule monosperme.— Cette plante produit beaucoup d’effet par ses larges gazons et sa couleur d’un vert glauque. Elle habite les lieux secs et arides , disséminée au milieu du Sedum acre, du Sedum album, du Sedum reflexum, de l’Asperula cynanchica, du Dianthus carthusianorum , et contribue beaucoup à la diversité que nous présentent les pelouses sèches des montagnes. Nature du sol. — Altitude. — Espèce préférant les 18% PARONYCHIÉES. terrains meubles à ceux qui sont compactes, les sols siliceux à ceux qui sont calcaires. — Elle croît en plaine sur les sables des rivières, et s’élève facilement à 1,000 à 1,200" dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on rencontre ce Scleranthus, dans les Pyrénées , en Espagne , dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie et en Norvége partout ; en Suède , dans la partie australe seulement, commun selon Wablenberg sur les collines argi- leuses exposées au vent; il existe aussi dans la Finlande aus- trale et en Angleterre. — A l'occident , il ne dépasse pas cette dernière contrée. —- A l’orient, on le connaît en Italie, en Corse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, à Constantinople, dansles Russies moyenne et australe, jusque sur les frontières de la Sibérie de l'Oural, à Yekaterinimburg. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 00 LE en latitude : NoneNorveae". ........ Où 25° Occident, Angleterre... ...... 6 O.)Ecart en longitude - Orient , Sibérie de l’Oural..... 56: É 620 Carré d'expansion. ........... 1550 SCLERANTHUS ANNUUS, Lin. — Très-commun dans les champs et très-reconnaissable à ses tiges minces et comme articulées , à ses petites feuilles glauques et opposées, et à ses ramifications dichotomes, dont les supérieures portent de petits paquets de fleurs sessiles et sans pétales; plusieurs de ces fleurs sont mâles, à 10 étamines, et d’autres , herma- phrodites, n’en ont quelquefois qu’une seule. Le calice s’en- durcit après la fécondation , mais il reste ouvert et contient à sa base une seule graine. — Fleurit en juin, juillet et SCLERANTHUS. 185 août, et forme de petites touffes d’un vert jaunâtre dans les champs cultivés, parmi les moissons , sur les terres incultes, au milieu des landes autrefois cultivées, sur les sables des rivières où il accompagne presque toutes les espèces de ces différentes stations. Nature du sol. — Altitude. — Presque indifférent, 1l préfère cependant les sols meubles et siliceux , les pouzzo- lanes des volcans, les grès en décomposition. — Il habite les plaines, mais il peut atteindre très-haut dans les mon- tagnes , de 1,650 à 2,000" dans le royaume de Grenade, selon M. Boissier ; à 1,000" dans le Talüsch, et jusqu’à 2,200" dans le Caucase, d’après la flore de Ledebour. Géographie. — Au sud, le Scleranthus habite la France, l'Espagne jusqu’au royaume de Grenade, l'Italie méridio- nale et la Sicile. M. Cosson l’a rencontré en Algérie, sur le Djebel-Tougour, et dans la partie supérieure du Djebel- Cheliah, dans l’Aurès. — Au nord, toute l’Europe centrale, toute la Scandinavie à l’exception de la Laponie, la Fin- lande, l'Angleterre, l'Irlande, et on le cite aussi en Islande mais non dans les archipels. — A l'occident , 1l se trouve en Portugal. — A lorient , en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , dans la Thrace, sur l’Olympe bithynique, en Tauride, sur le Caucase et les hautes montagnes du Talüsch, dans l'Arménie , dans toute la Géorgie, sur les bords de la mer Caspienne, dans les Carpathes, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et jusque dans la Sibérie de l’Oural, à Yekaterinimburg. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. er 6 n. LS Écart en latitude : Nord, Norge. …. 12. 68 330 186 CRASSULACÉES. Occident, Islande ...... s 5e DU er en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 56 E. 78° Carré d’expansion. .... sbioie Ti FAMILLE DES CRASSULACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens Latitude. Longitude. Nigritie. « : 1e: » + » e,0,2 O°à 100 1800. à 5E. Abyssinie ......... 10 à 16 32 E. à 41 E. Algéne. +... 33 à 36 95 O.à 6 E. Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O.à 8 O. ts, oO Te ES ADS 37 à 38 10 E.à13 E. POnBRal est-ce. 37 à 42 9O.à11 O. Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E. à 16 E. Caucase... ..... ... 40 à 44 35 E.à48 E. Diunider ; 20900: 43 à 46 31 E. à 34 E. Plateau central. .... 44 à 47 0 à 2E. France, .......... 42! a01. 01700: à 1GNE: Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. Allemagne......... 45 à 55 2 E.à14 E. Carpathes......... 49 à 50 19 E.à22 E. Angleterre ........ 50 axe PT 0407 O: Russie moyenne..... 50 à 60 17 E. à58 E. Scandinavieentière.. 55 à 71 3 E.à 29 E. Danemarck........ 2 br Tr Et2 E. Gothie........... 5% à 59° 10 E. à 15 E. SUÉTERE RS RSS. 55 à 69 10 E.à22 E. Norvége..........e 58 a 71 2E.à10 E. des latitudes. es »à bebe mi Ja en Eù M IN RÉ E PES .. ECC 2, ] CC AN K | Se RC. On ANR PROPORTIONS RELATIVES. 187 Latitude. Longitude. Russie septentrie.... 600à 66° 19 E. à STE. 1 : 173 Finlande...... .... 60 à 70 18 E à 98 E. 1 : 157 PDA Va. se. 65 à 71 14 E.à 40 E. 1 : 178 EUROPE ENTIÈRE. . +... hole AA ee 1; 200 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. rlande.s 22308 g1à 5960 10. à 490. FM Angleterre. ..... 90 à 58 10. à °° O0 : 2007005 Allemagne ...... 45 à 55 2 a" 16 6. -DS007 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 149 Sibérie de l’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 106 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E.à 97 E. 1 : 149 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 132 Dahurte: {7.7 "600 à 55 1107%E. à419 ET 57426 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 118 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 1: 52 Kamtschatka.. ... 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : :75 PaysdesTschukhis. » sAtnn 247940. 1: ANT Iles de l’Océan or. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 498 Amérique russe... 54 à 72 170 ©. à 130 E. 1 : 296 Li Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1 : 35 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à37 2500 à 3500 1 : 30 PyRÉHÉeS ne st 42 a 43 500 à 2700 1 : 69 Pyrénées élevées. . . . :... 42 à 43 1500 à 2700 1 : 53 Pic du Midi, de Bagnères.. » »: 1:48 Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 49 188 CRASSULACÉES. Latitude. Altitude en mètres. Plateau central, sommets... 44° à 47° 1500 à 1900 1 : 34 APS: . 6.0 CARRE 45 à 46 500 à 2700 1 : 80 Alpes élevées... ....... .. 45 à 46 1500 à 2700 1 : 58 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. | Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 120à 14° 2400. à 92700. 0: 0 Come"... 28 à 30 15 O. à 20:0. 75431 Hébrides. ........ 07 à 58 8:0. à 10.0. 1:21 Ortadest.. #6... 99 H10.a CO Shetland. ..% .::.. 60 à 61 310, à. % OS FRROEL Le OUR AU TE 62 9 O. 1:188 Isogde.t..58 0 64 à 66 16:0. à. 0122865 Mageroër 6. 71 2h: E. 1:194 Spitzherg . . 4 411, .: 79 à180 10 E. à 20 E. 0: 0 Ile Melville........ 76 114 O. 0;::1,9 Ile J. Fernandez.... 33 à OS. 76 O. 0::.0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42$S. 171 O. à176 O. 1:616 Malouines. ....... 525. 59 O. à 65 O. 1:125 Les Crassulacées constituent une famille nombreuse et très-importante, dont la grande majorité appartient aux parties chaudes des zones tempérées de l’ancien continent. La moitié des espèces connues sont du cap de Bonne-Espé- rance. On peut diviser l’autre moitié en trois parties , dont une appartient à l’Europe et surtout à sa région méditerra- néenne , une autre à l’orient , à l’Asie moyenne et aux Ca- naries , et la dernière dispersée entre l'Amérique boréale et tropicale , les contrées chaudes de l’Asie et la Nouvelle- Hollande. C’est donc tout au plus 1/6 de cette famille que nous avons en Europe. — Ce sixième est très-inégalement distribué et forme en moyenne 17100 de la végétation eu- PROPORTIONS RELATIVES. 189 ropéenne. Le Portugal , le royaume de Naples , le royaume de Grenade et le plateau central de la France , ainsi que l'Allemagne , à cause du littoral de la Dalmatie et des mon- tagnes de la Suisse qui se trouvent comprises dans la flore de Koch, sont les contrées où ces plantes sont en plus grande proportion que la moyenne. Les montagnes et les émanations maritimes favorisent le développement des Cras- sulacées. Elles diminuent en nombre vers les régions très- froides. — La longitude ne paraît avoir aucune influence . sur leur distribution , et leur nombre est d’ailleurs trop res- treint pour qu'on puisse tirer quelque conclusion des rap- ports que présente notre second tableau. — Quant à l’in- fluence des montagnes , elle est évidente. Toutes les con- trées montagneuses offrent une proportion bien plus grande que celles qui sont à leur pied , et, quand on compare les zones d’élévation, on reconnaît aussi que les Crassulacées atteignent leur maximum sur les sommets, à tel point qu'elles sont 1730 dans la région nivale du midi de l’Es- pagne, 173% sur les sommets élevés du plateau central, et 1218 sur le sommet du pic du midi de Bagnères. On voit que ces différences sont énormes, et que les Crassulacées, qui vivent surtout par leurs feuilles, ont besoin d’un air sou- vent humide, comme celui qui règne sur les bords de la mer et sur les hautes montagnes. Ce ne sont pas les seules plantes qui affectionnent ces deux stations si différentes. — Ce sont sans doute les mêmes causes qui occasionnent l’aug- mentation des Crassulacées dans les îles et notamment aux Canaries , qui sont des îles montagneuses , soumises à la fois aux émanations maritimes, à une température élevée, et réu- nissant par conséquent tout ce qui peut contribuer au bien- être de ces végétaux. 190 CRASSULACÉES. G. TILLÆA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre n'est pas très-nombreux , mais il contient déjà 14 espèces dis- persées dans toutes les parties du monde. — L'Amérique est leur principale patrie ; on en compte 6 dans l’Amérique du sud : 2 au Brésil, 1 au Chili, { au Pérou et 2 qui ar- rivent jusque sur les terres magellaniques. — On n’en con- paît que 3 dans les Etats-Unis de l'Amérique septentrio- pale. — L'Afrique a 2 Tillæa , dont 1 en Egypte et l’autre en Abyssinie. — L'Europe en a 2 seulement. — Et enfin une espèce habite la Nouvelle-Hollande. Tizzæa muscosA, Lin. — Les lieux sablonneux qui ont été inondés pendant l’hiver, ceux qui pendant longtemps ont été exposés à des pluies abondantes et qui reçoivent pendant l’été toute l’intensité de la chaleur solaire, sont les stations pri- vilégiées de cette petite espèce. Elle s’y présente sous forme de très-petils gazons rouges appliqués sur la terre et formés de rameaux entrecoupés de nœuds très-rapprochés. Les deux feuilles opposées, soudées par leur base, donnent naissance à leur aisselle à de petits faisceaux qui sont l’origine des ramifications et des feuilles nouvelles , et ensuite à de pe- tites fleurs blanches sessiles et qui paraissent à peine. Le fruit est formé par 3 ou 4 carpelles dispermes et étran- glés par le milieu, Cette petite plante colore quelquefois en rouge le bord des sentiers et des fossés ou même de petites plaines sablonneuses. Elle se multiplie à l’infini et vit en sociétés nombreuses. Quel est donc le rôle important qu'elle est appelée à remplir dans le monde? Elle a dans des contrées très-éloignées des espèces entièrement paral- SEDUM. 191 lèles ; dans toute l'Amérique, dans le nord de ce continent, puis au Chili, à Buénos-Ayres, et enfin au détroit de Ma- gellan. Une autre se rencontre dans la Nouvelle-Hollande. Notre espèce paraît être rare dans tout l’ancien continent. Nature du sol. — Altitude. — Le Tillæa vit sur les ter- rains siliceux et sablonneux de la plaine , sur les sables ma- ritimes. | Géographie. — Au sud, le midi de la France, l’Es- pagne. la Corse, l’Algérie et les Canaries. — Au nord, une partie de l'Allemagne et l'Angleterre, jusqu’au 53°. — A l'occident, le Portugal , les Canaries. — A lorient, l'Italie, la Sicile et la Grèce. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Canaries: ........... . 30 | Écart en latitude : Nord, Angleterre.......... + 93 230 Occident, Canaries ..... Sie LOU Ce en longitude : Orient Grèce... : 6.3... 92 FE. 40° Carré d’expansion.............. 920 G. SEDUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Sedum forment un grand genre, dont les espèces au nombre de plus de 130, sont disséminées partout, mais principalement en Europe et en Asie. — L'Europe en a 60 espèces , dont la majeure partie appartiennent aux montagnes des contrées chaudes , telles que l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce, la Corse, le Piémont et quelques autres à la France, À l’Allemagne et même à la Scandinavie et à l'Angleterre. — Dans l'Asie, les 45 espèces qui habitent cette vaste contrée sont presque toutes réunies sur 3 points éloignés : 192 CRASSULACÉES. les Indes orientales , la Sibérie , le Caucase et la Géorgie. On en cite quelques espèces disséminées à la Chine, au Japon, au Népaul , sur l'Himalaya et au Kamtschatka. — L'Amérique est beaucoup moins riche en Sedum , elle en a 20, dont 2 espèces de Caraccas et du Pérou, 5 des montagnes du Mexique ; toutes les autres sont des Etats- Unis et quelques-unes même en très-petit nombre de l'Amérique arctique. — Enfin l'Afrique a 10 Sedum, dont 4 de la Barbarie, 3 de Madère, 1 des Canaries et 1 d’E- gypte. SEDUM MAXIMUM , Sut. — Grande et belle espèce qui croît en petites touffes sur les rochers, au milieu des laves et des basaltes, et que l’on reconnait facilement à sa racine blanche, épaisse et charnue , à ses larges feuilles glauques, épaisses et dentées, et surtout à ses corymbes élargis et d’un blanc jaunâtre. Ses fleurs sont presque toutes épa- nouies en même temps, puis elles se referment après la fécondation. — Elle fleurit tard, en août et en septembre, et vit souvent en société avec le Saxifraga Aizoon , le Sem- pervivum arachnoideum , etc. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les rochers compactes de porphyre, de granit, de basalte , les coulées et les laves des volcans, et y végète avec force au milieu des lichens et des premières plantes qui viennent s’en emparer. — Il habite les montagnes et monte facilement à 1,000". Ledebour le cite dans le Caucase de 300 à 2,000". Géographie. — Comme ce Sedum a été confondu avec le suivant, son aire d’expansion est assez difficile à établir. Peut-être existe-t-1l en Italie et en Sicile; mais le point le plus méridional où nous le trouvons cité est le Caucase et la Géorgie. — Au nord, on le rencontre dans une par- SEDUM. 195 tie de l'Allemagne, en Lithuanie, en Curonie, en Volhy- nie et à l’île d'Osilie. — A l'occident, il est possible qu’il ue dépasse pas le plateau central. — Mais à l’orient, il croît en Sardaigne , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans les Russies moyenne et australe, dans le Caucase, l'Asie mineure , les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal, et dans la Dahurie. Est-ce bien partout la même espèce ? Limites d'extension de l'espèce. Sud, Asie mineure. ......... 42° )Écart en latitude : Nord, Ile d'Osilie........... 58 160 Occriente Fire. .2.."0 Écart en longitude : Orient; Dahurie as 0. M9 " 119° Carré d’expansion............. 1906 Sepum TeLepnium, Lin. — Il forme des touffes plus ou moins fournies au milieu des rochers , dans les bois éle- vés et pierreux et même sur les pentes herbeuses des mon- tagnes. Ses racines sont formées par plusieurs tubercules blancs qui, dès l'automne, produisent des germes et des bourgeons destinés à remplacer les tiges desséchées de l’an- née précédente. Au printemps, ces tiges s'élèvent et se garnissent de feuilles planes, ovales, oblongues, lancéolées, plus ou moins dentées, glauques et quelquefois rougeâtres, souvent opposées ou même ternées. Les fleurs, roses ou pur- purines, naissent en cyme au sommet de ces tiges. Elles s’épanouissent en grand nombre à la fois, et les pétales sont étalés pendant la fécondation et accompagnés de petits nectaires jaunes et cylindriques. Ces pétales se referment pendant la maturation, et les carpelles restent constamment redressés. — Il fleurit en juillet et août. vi 19% CRASSULACÉES. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains siliceux et rocheux, les trachytes, les granits, mais il croît aussi sur les basaltes, et, en Lorraine et dans le Jura , sur le calcaire jurassique. — Il préfère les lieux montagneux à la plaine. De Candolle le cite à 40" dans l’Anjou , et à 1200" dans le Jura ; nous le trouvons jusqu’à 1,500" en Auvergne. ILest vrai que cette altitude appartient plutôt au Sedum Fabaria, Koch., que nous réunissons au S. Telephium , bien que nous admettions son caractère distinctif. Géographie. — Le groupe du S. Telephium , Lin., con- tient plusieurs espèces qui n’ont probablement pas toutes été séparées. Nous avons isolé le S. maximun et nous réu- nissons ici le S. Telephium et le S. Fabaria. Koch. — Au sud, nous le rencontrons dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie. — Au nord, en Allemagne, en Dane- marck, en Gothie, dans toute la Suède et la Norvége ainsi -que dans la Finlande. Il est aussi en Angleterre, en Ir- lande , aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident , il croît en Portugal. — A l’orient , il habite les lieux secs de toute la Suisse, plaines et montagnes , la Hongrie, la Tran- sylvanie , les Carpathes et le midi de l’Etalie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° eur en latitude : MOTS SURUE. ee Nec 68 280 Occident, Portugal. ......... 10 O.) Ecart en longitude: Orient, Transylvanie... ....... 21 E.) 31° Carré d'expansion. 00 me 868 SEDUM ANACAMPSEROS, Lin. — Sa racine, vivace et fibreuse, produit un certain nombre de tiges cy‘ndriques, couchées à leur base et redressées au sommet. Les feuilles , SEDUM. 195 en grande partie réunies à leur sommet, sont arrondies, un peu rétrécies en coin, très-entières , charnues et presque bleues par la poussière glauque qui s’y trouve répandue. Dans les tiges stériles, elles forment de jolies rosettes au sommet des rameaux. Les fleurs, constituant de petits co- rymbes serrés au sommet des rameaux, sont blanches, roses ou pourprées, tachées en dehors de points rouges ré- sineux, et munies de nectaires cannelés fortement mellifères. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siliceux et ro- cailleux. C’est une plante des hautes montagnes, qui a été trouvée accidentellement par M. Puel sur les bords du Célé, à une faible altitude ; elle n’habite que les lieux élevés, car de Candolle indique son minimum à 1,800 au mont Cenis , et son maximum à 2,500" dans Allée blanche. Géographie. — Au sud , les Pyrénées. — Au nord, la Russie australe, la Podolie méridionale, l'Ukraine. — A l'occident, Figeac. — A l’orient , les Alpes dans l’Allée blanche, la Lombardie. Limites d'extension de l'espèce. Sud YRYIÉNEES 4 2 2. à à à à 439 VEes en latitude : Nord, Eodohie....2.#.28. ... 48 9° Occident, Frame... 5 0 Year en longitude : Orient, Alpes. 550: 0. o E. 29 Carré d’expansion......... 1,4 . 29 SEDUM CEPÆA, Lin. — Cette plante, annuelle ou bis- annuelle, se développe sur les rochers, sur les sables des rivières, où croissent d’ailleurs presque tous les Sedum , le long des haies et sur le bord des chemins. Elle recherche 196 CRASSULACÉES. un peu d'ombre et des lieux frais. Ses tiges sont longues, couchéees, et redressées à leurs extrémités. Les feuilles sont grasses, planes, oblongues et presque toujours rougeâtres ; celles du bas de la tige tombent à mesure que la plante viaillit, Ses fleurs, petites et nombreuses, blanches et rayées de rose, sont quelquefois verticillées ou uni-laté- rales, et forment une grappe d’abord resserrée qui s’allonge par l’accroissement continuel de la tige. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol, — Altitude. — I préfère les terrains si- liceux et sablonneux , et ne s'élève pas au-dessus de 800 à 1,200" dans les montagnes. Géographie. — Au sud, les Pyrénées , l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , il atteint Paris, la Lorraine, et descend sur quelques points de la Hollande, à Maës- trich. — A l'occident, les Pyrénées occidentales. — A lorient , la Suisse , le Piémont et l'Italie, la Dalmatie, la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce et la Turquie. Limites d'extension de l’espèce. Sud. Midi de l'Italie. ........ 40° a en latitude : Nord... Maëstrach. 524% pee een 11° | Occident, France... .. 4.94: Sig en lougitude : Orient ; Turquie... 0e + 95 °E. 290 Carré d’expansion.............. 319 SEDUM RUBENS , Lin. — Cette petite plante annuelle croît en sociétés nombreuses dans les champs, sur le bord des che- mins et des fossés, sur les sables des rivières. Elle varie in- finiment dans sa taille ; tantôt on l’aperçoit à peine, tantôt elle atteint au moins 1 décimètre de hauteur. Sa tige est simple dans le bas et divisée, à sa partie supérieure, en 3 ou SEDUM. 197 & rameaux ouverts. Ses feuilles sont cylindriques, glanduleu- ses, demi-transparentes, et les inférieures se détachent après la floraison. Toute la plante est d’un brun rouge très- remar- quable. Les fleurs naissent à l’aisselle des feuilles alternes des rameaux, et sont toutes unilatérales et tournées du côté inté- rieur; elles sont blanches en dedans , rougeâtres en dehors, munies de petits nectaires pédicellés. La fécondation s'opère au moment même de l'épanouissement; alors les anthères se serrent contre le stigmate, et s’écartent ensuite beaucoup dès qu’elles ontrépandu leur pollen. Ces anthères, dont le nombre normal est 10, sont souvent réduites à 5 comme dans les Sedum anglicum et S. villosum. Les carpelles, poin- tus, rougeâtres et écartés, forment un fruit étoilé. — Fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Sedum préfère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine , mais il peut s'élever un peu dans les montagnes , de 1,000 à 1,200". Géographie. — Au sud , la France, la Corse , les Pyré- nées, le midi de l'Espagne et les Canaries. — Au nord, la France , la Suisse. — A l'occident, le Portugal. — A l’o- rient, l'Italie, la Sicile, la Turquie, la Grèce, à Mélos où d'Urville l’a rencontré en fleur au mois de mai. Limites d'extension de l'espèce. MT: Cine ait iac à SOU Écart en latitude : MNOrG, tance. ess -cesse 46 ma: : Occident, Canaries. . ... ..... 18 O.)Ecarten longitude : Orient, Grèce. .......... 5. 95 E.} 13° Carré d’expansion............. 714 SEDUM viLLosuM , Lin. — Tous les Sedum recherchent l'humidité. Les uns la trouvent en s’exposant, sur les rochers 198 CRASSULACÉES. élevés, aux nuages et aux brouillards des montagnes, les autres la puisent comme celui-ci dans le sol humide et spongieux des marais, sur le bord des ruisseaux. On voit ce joli Sedum se mêler à l’Orchis maculata , aux Carex, aux Eriophorum , aux Myosotis, et ajouter le charme de ses fleurs étoilées à l'émail varié de ces plantes des prairies. Ailleurs, il s'élève au milieu des Sphagnum, ou bien il borde de ses fleurs roses les filets d’eau, où le Veronica Beccabunga ouvre ses corolles azurées près des épis neigeux du cresson des fontaines. Ses tiges sont faibles mais droites. Toute la plante est tendre, velue, souvent rougeâtre, et peu rameuse. Ses feuilles sont éparses, oblongues, convexes en-dessous, légère- ment aplaties en-dessus, et les fleurs forment un bouquet lâche et pédicellé au sommet des rameaux. Le calice, rougeûtre , est couvert de poils glanduleux ; 5 des 10 étamines avortent ordinairement ; les pétales sont ovales et obtus ; les capsules sont obtuses et conservent le style sur le côté. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Sedumrecherche les terrains siliceux , tourbeux , et surtout très-mouillés. — Il croît en plaine, mais il préfère les montagnes et s’élève très- haut. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,400. De Candolle l'indique à 0 dans les Landes et à 1,600 à Mont- Louis. M. Boissier le cite à 2,400" dans les montagnes de l’Andalousie , et Lessing à 310" aux Loffoden. Géographie. — On le trouve, au sud, en France, dans les Pyrénées et jusque dans le midi de l’Espagne. — Au nord, dans presque toute l'Europe centrale, en Norvége, où il habite les lieux humides, sur les rivages de la mer ; en Laponie, où Wahlenberg l'indique aussi sur les rivages du Nordland méridional où il est rare. Là, ses fleurs, dit l’au- teur de la flore de Laponie, par leur grandeur et leur coloris, SEDUM. 199. ont tout à fait l'aspect de celles du Saxifraga oppositifolia, à tel point qu’au premier aspect on confondrait ces deux plantes. On trouve encore ce Sedum en Angleterre, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il existe en Portugal. — À lorient, on le connaît en Suisse, en Piémont , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie et en Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° } Écart en latitude : Nord, Loffoden............. 68 ) 310 Occident , Islande. .......... 24 CA en longitude : Orient , Lithuanie.......... so0 EE 54° Carré d’expansion.. ......... 1674 SEDUM miRsUTUM , AI. — Cette jolie espèce forme sur les rochers des touffes compactes et très-serrées. Sa racine, à la fois fibreuse et rampante, produit de petites rosettes de feuilles épaisses, oblongues, hérissées, vertes ou rougeätres, et toujours serrées les unes contre les autres. La tige est rougeâtre, un peu feuillée, pubescente, et se termine par une cyme raccourcie de 5 à 6 fleurs pédicellées, grandes, régulié- rementépanouies, et simulant des étoiles blanches, striées de rose et pubescentes en-dessous. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains siliceux et rocheux dont il habite les fissures. Nous l’avons trouvé sur le quartz blanc le plus pur avec le Spergula arven- sis. — Il croît toujours dans les montagnes. De Candolle le cite à 500 à Saint-Pons et à 2,000" à Montcalm. Géographie. — K est assez méridional, et se trouve, au sud, dans les Pyrénées , en Espagne, en Portugal et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il reste dars l'Ardèche , sur 200 CRASSULACÉES. le plateau central, et arrive jusqu’à Roanne et dans le Bour- bonnais. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° LÉcart en ltitude : Nord, France. ............. 46 À 6° Occident, Portugal... ..,..... 10 O. | Écart en longitude : Orient, Royaume de Naples... 15 E. 25° Carré d’expansion.......,...... 150 SEDUM ALBUM, Lin. — Les Sedum nous offrent une organisation toute spéciale qui leur permet, parmi les plantes grasses, de résister au froid qui tue plusieurs Sempervivum, les ficoïdes et les Cactées ; c’est surtout une des propriétés du S. album, de résister aux hivers les plus rigoureux, et de conserver pendant tout l’été la teinte rouge quele froid donne en hiver à son feuillage. Aussi c’est une des espèces des plus importantes dans le tapis végétal. On le voit s’éten- dre sur le sol en larges gazons , vivre sur les sables les plus arides, couvrir les rochers, et puiser dans l’air toute la nour- riture qui lui est nécessaire. Ses tiges, phiées en deux dans leur jeunesse, se redressent à mesure qu’elles se rapprochent de l’époque de la floraison. Ses feuilles sont sessiles, cylin- driques , épaisses , obtuses et un peu rétrécies à la base, très - souvent écartées de la tige, vertes et presque tou- jours fortement pointillées de rouge. Les fleurs forment des cymes élégantes ; elles sont d’un blanc pur rehaussé par le rose des étamines, dont les anthères s'ouvrent avant la nubi- lité des stigmates et rendent la fécondation indirecte. Les capsules sont dressées. — La plante est vivace et couvre le sol de ses fleurs dans les mois de juin et de juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent ; nous SEDUM. 201 l'avons trouvé en admirable végétation sur les sables mou- vants des bords de l'Allier, sur les scories et les pouzzolanes noires des volcans d'Auvergne, sur le calcaire de Charlemont, près Givet, sur les marbres des environs d’Avesnes et sur les basaltes des environs de Clermont. — Il croît à toutes les hauteurs : à 0 partout, dit de Candolle, et à 2,400" au pic d’Eredlitz. En Auvergne il atteint 1,500. M. Boissier l'indique entre 500 et 2,150 dans le midi de l'Espagne. Il devient pourtant domestique et couvre les vieux murs des villes et des villages et se montre aussi en abondance sur les terrains salés arrosés par des eaux minérales. Géographie. — Au sud, la France, les Pyrénées, le midi de l'Espagne et les rochers élevés de Beni-Souik en Algérie. — Au nord , l'Europe centrale et presque toute la Scandinavie, ainsi que la Finlande australe. — A l'occident, le Portugal. — A l’orient, la Suisse jusque bien au-dessus de la limite du hêtre, les Carpathes , la Turquie, la Grèce, l'Italie, la Corse, la Dalmatie , la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Rus- sies septentrionale et moyenne, et les Sibéries de l’Oural et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ......... se y Écart en latitude : Rord Ndetèse. 7.0... + 1 08 j 330 Occident, Portugal. ..... ... 10 O.)Écarten longitude : Orient, Sibérie du Baïkal. ... 116 pal 126° Carré d'expansion. "5.407. 4158 SEDUM DASYPHYLLUM, Lin. — Il forme des touffes serrées sur les vieux murs et sur les rochers, où il se multiplie par des rejets. Ses tiges, filiformes d’abord , courtes et garnies de 202 CRASSULACÉES. feuilles serrées, s’allongent ensuite, perdent les feuilles de la base, et forment de petites touffes suspendues. Ses feuilles sont très-épaisses, subglobuleuses et fixées à la tige par un prolongement filiforme. Elles sont glauques, d’un vert pâle, roses, lilas ou d’un brun violet , opposées et très- ramassées. Les fleurs sont disposées en bouquets assez lâches. Leurs pédoncules et leurs calices globuleux sont pubescents, les pétales sont blancs et accompagnent des capsules qui s'inclinent un peu et s'ouvrent au sommet. — Fleurit en juin et juillet : 22 mai 1842, sur les sables de l’Allier; — 12 juin 1828, vallée de Saint-Floret; — 28 juin 1829, éboulement de Pardines ; — 16 juillet 1840, vallée de Massiac (Cantal) ; — 19 juillet 1840, murs de Salers (Cantal. Nature du sol. — Altitude. — Ce Sedum recherche les terrains siliceux et rocheux. — Il croît à des altitudes très-différentes : à 0 à Marseille, et à 2,000" à Néouvielle, selon de Candolle. Nous le trouvons jusqu'à 1,500" en Auvergne. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne et les rochers de l'Atlas. — Au nord, la Suisse, sur les murs et les pierres sèches, dans les vallées profondes où 1l est com- mun et d’où il monte jusqu’au delà de la limite supérieure des hêtres , et en Irlande où 1l est rare et peut-être même naturalisé. — A l'occident , l'Irlande et le Portugal. — A lorient, le royaume de Naples, la Dalmatie, la Turquie, la Grèce , au mont Parnasse, à l’ile de Crète. Limites d'extension de l'espèce. Sud VAE ET Et 2, . 35° )Écart en latitude : Nord ,'Aniaude ses : 200 à, iv 170 SEDUM. 203 Occident, Portugal......... . 10 O.}Écart en longitude : Orient, Ile de Crôte..... PAP AE RE 330 Carré d'expansion. . ....sesesoee 961 SEDUM BREVIFOLIUM , DC. — Il forme, comme le pré- cédent, de petites touffes serrées dont les tiges , rameuses et fruticuleuses, sont garnies de feuilles ovoiïdes, courtes, presque sphériques et serrées sur les tiges stériles, comme celles du S. dasyphyllum. Ses fleurs naissent en petits corymbes portés par des pédicelles glabres. Elles sont blan- ches , avec une large strie rose sur chaque pétale. Les an- thères, d’un rose vif, donnent aussi beaucoup d'élégance à cette espèce. — Il fleurit en juin. Nature du sol. —- Altitude. — I préfère les terrains siliceux et rocheux , et croit toujours à une assez grande al- titude. De Candolle le cite à 1,400" à Baréges, et à 2,200 au port de Gavarnie, dans les Pyrénées. M. Lamotte l’a trouvé plus bas, vers 1,000" au Pont-de-Montvert, dans la Lozère. M. Boissier l'indique en Andalousie à 2,300". Géographie. — Au sud , il est connu dans les Pyrénées, en Corse et en Espagne. — Au nord, il s’arrête dans la Lozère. — A l'occident, dans les Asturies. — A l’orient, en Corse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 360 pe en latitude : Nord, Plateau central...... .. 45 9o Occident, Asturies. ....... septo ag él en longitude : DrientoiCorse. Mister Fab: 170 Carré d'expansion enr 5 1.00 153 SEDUM ANNUUM, Lin. — Ce Sedum forme de petits buissons dressés et rameux , d’un vert jaunâtre, disséminés 204 CRASSULACÉES. sur les rochers des montagnes. Il est annuel ou bisannuel ; sa racine est fibreuse , ses feuilles sont éparses, étalées, cylindriques , un peu déprimées, obtuses et glabres. Elles prennent quelquefois des teintes rougeâtres quand elles sont exposées au grand soleil. Les divisions de la tige, plus ou moins étalées , se redressent pour fleurir, et la plante offre alors l’apparence d’un petit buisson dont les sommets sont nivelés. Les fleurs sont jaunes, sans éclat, solitaires et serrées le long des rameaux qu’elles transforment en longs épis feuillés. Les stigmates ne sont pas complétement développés lors de l'ouverture des anthères. Les capsules sont divergentes à leur maturité. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I habite les terrains siliceux et rocheux, les granits, les trachytes, les ba- saltes. — De Candolle lui assigne pour minimum d’alti- tude 800" dans les Vosges, et pour maximum 2,400 à Combredaze. M. Boissier l’a trouvé depuis 2,600" jusqu’à 3,300, dans le midi de l'Espagne. Ledebour l'indique dans le Talüsch de 900 à 1,800", et Lessing l’a encore trouvé dans les Loffoden jusqu'à 220". Géographie. — Nous venons de voir qu’au sud les hautes montagnes lui permettaient d’atteindre le midi de l'Espagne. — Au nord, il se trouve sur toutes les mon- tagnes de l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie. Il s’avance jusque dans la Laponie, aux Loffoden , à Ham- merfest où il devient presque maritime, recherche les ro- chers littoraux , et se trouve quelquefois seul, comme sur les montagnes du midi de l'Espagne , occupant un rocher qui perce la neige et les glaces. On ne le cite ni en Angleterre, ni en Irlande, ni sur aucun des archipels anglais ou da- nois, puis il paraît en Islande et au Groënland. — Cette SEDUM. 205 dernière localité est sa limite occidentale. — A l’orient , il est connu en Suisse, où Wabhlenberg le cite sur les pierres sèches du Saint-Gothard , à 2,000, dans les Carpathes, en Hongrie, en Transylvanie, en Galicie, dans l'Epire, en Grèce, sur le Caucase, en Géorgie, dans les Russies arc- tique et septentrionale, ainsi que dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° Écart en latitude : Nord, Hammerfest........... 70 330 Occident, Groënland......... 50 O. joe en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 60 E. 1100 Carré d'expansion. ........... 3630 SEDUM REPENS, Schl. — Cette plante a beaucoup de rapports avec la précédente, et a certainement été souvent confondue avec elle. Elle forme sur les rochers de petits gazons en partie rampants, et offrant un grand nombre de rameaux stériles. Ses tiges, peu rameuses, sont couchées à la base. Les feuilles sont éparses , ovales, oblongues, ob- tuses au sommet et un peu prolongées à la base. Les fleurs forment 'de petits corymbes terminaux et serrés, composés dei3 à 5 fleurs d’un jaune pâle. Les carpelles sont diver- geants à leur maturité. — Vivace, fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains primitifs, si- liceux ou trachytiques des montagnes. Il atteint les plus hauts sommets des Pyrénées. IT a été cueilli par M. Léon Dufour sur les pics d’Anie et d’Amoulat, et par Ramond sur le sommet supérieur du pic du midi de Bagnères, où il fleurissait le 22 septembre 1810. 206 CRASSULACÉES. Géographie. — I est difficile d'établir son aire d’ex- pansion, car ce Sedum a été confondu avec les S. an- nuum et S. anglicum. Au sud , il habite les Pyrénées, la Corse , la Sardaigne. — Au nord , il arrive dans les Vosges, en Suisse, dans le Tyrol. — A l'occident, il ne dépasse pas les Pyrénées, et à lorient il atteint le midi de l’Italie. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Stage... 2.022. ao | Écart en latitude : Nord," Vosges : ...".....5.6: : AS" 8° Occident, France. ......... 4 O: | Écart en longitude : Orient, Royaume de Naples... 15 E.| 1 Carré d’expansion .. 4.00. ."152 SEDUM ACRE, Lin. — Extrêmement abondant et vivant en sociétés nombreuses , ce Sedum , qui est vivace, couvre de ses jolis gazons les rochers et les vieilles murailles , les pouzzolanes des volcans et les sables des rivières. Sa tige, qui paraît droite, est souvent rameuse et rampante à sa base. Ses feuilles sont larges, un peu aplaties, et tombent d’autant plus facilement qu’elles ne sont fixées à la tige que par un point. Toute la plante est formée de grosses cel- lules gonflées de suc, d’un vert jaunâtre, et ses feuilles vues à la loupe sont pointillées de blanc. Les fleurs sont réunies en petites cymes trifides et sessiles. Ses pétales sont pointus d’un beau jaune et creusés chacun d’un léger sillon melli- fère dans leur milieu. Tous les organes de ces fleurs sont d’un jaune verdâtre. Les anthères ne s'ouvrent qu'après la flo- raison ; alors seulement les 5 styles, d’abord resserrés, s’écartent et reçoivent le pollen. Le fruit est étoilé, formé par la réunion de 5 carpelles pointus , canaliculés en dessus, et accompagnés des sépales charnus. — Après la SEDUM. 207 floraison la plante se dessèche, mais on remarque çà et là, sur la tige, de petites parties vertes , espèce de bourgeons, dans lesquels la vie se concentre , et qui, bientôt détachés de la plante, contribuent avec la graine à la reproduire à l'infini et à étaler continuellement ses larges gazons. — Ce Sedum fieurit en juin et en Juillet ; il couvre de grands es- paces sur les murs et sur les sables des rivières, mêlé au Se- dum album, dont le blanc des fleurs et la rubescence du feuillage contrastent avec ses touffes dorées, tandis que l’E- chium vulgare domine cés parterres surbaissés de toute la hauteur de ses longs panaches azurés. Nature du sol. —— Altitude. — I est indifférent et croît partout, sur les rochers compactes, sur les sables mou- vants , sur le mortier des édifices et sur les toits de chaume des maisons. Andrejewski le cite ayant à peine { pouce de haut aux eaux thermales d’Abano, près Padoue. — Il est commun à 0 d’altitude, et de Candolle le cite encore à 1,400, dans les Alpes et dans le Jura. Il prospère en Au- vergne jusqu’à 1,200%. M. Boissier l'indique, dans le midi de l'Espagne, de 2,000 à 2,100", et Ledebour, ex le Caucase, entre 600 et 1,000". Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées et jusque dans le midi de l'Espagne , à une grande altitude. M. Cosson l’a rencontré, en Algérie, dans les pâturages éle- vés du Djebel-Cheliah, dans l’Aurès et dans les forêts de cèdres du Djebel-Tougour. Dans cette dernière localité , 1l était accompagné des Cerastium brachypetalum, Geranium lucidum , Veronica arvensis, Valerianella olitoria, etc. — Au nord, il végète dans toute l’Europe centrale et dans toute la Scandinavie, où il habite les rochers des bords de la mer, même en Laponie, aux Loffoden, dans l'Altenfiord, à Hammerfest où il fait partie de la flore des toits des maisons, 208 CRASSULACÉES. et il suit le littoral jusqu’au cap Nord, selon Wahlenberg. Il existe aussi en Angleterre, en {rlande, aux Hébrides, aux Orcades ; il saute les Shetland et les Feroë et arrive en Islande. — Cette localité et le Portugal sont ses limites occidentales. — A l’orient, on le rencontre en Suisse sur tous les murs , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie, en Grèce, à l’île de Crète , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , sur les bords de la mer Caspienne, dans les Carpathes, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï, ainsi que dans le désert des Kirghiz. Limites d'extension de l’espèce. Nord Cap Nord........... M 360 Occident, Islande........... 25 O.) Écarten longitude : Orient, Sibérie altaïique...... 96 E. 1219 Carré d’expansion. ...... JO 4656 SUD, AIBÉRIE ne: ce paes se DE | Écart en latitude : | SEDUM REFLEXUM, Lin. — Tous les Sedum sont des plantes très-ornementales pour les lieux où ils se développent en abondance. Celui-ci couvre quelquefois les rochers , les vieux murs, les sables des rivières et les coteaux incultes de ses gazons de feuilles grasses et de ses nombreuses cymes dorées. Il croît fréquemment avec d’autres Sedum , tels que S. acre et S. album, en société avec le Dianthus carthu- sianorum, le D. Segquieri, V’Achillea Millefolium, le Scle- ranthus perennis , le Jasione perennis , etc. Sa racine est épaisse, vivace et traçante ; elle produit 2 sortes de tiges, les unes stériles , les autres fertiles. Les feuilles sont vertes, presque cylindriques , amincies, pointues, et finissant ordi- nairement par une petite pointe recourbée en hameçon. SEDUM. 209 Ces feuilles sont disposées en spires régulières très-rappro- chées dans les rameaux stériles, et qui s’éloignent sur lesautres par l’allongement de leur axe. Malgré l'insertion spirale, ces organes sont très-souvent dirigés du même côté, comme pour chercher la lumière indispensable à la vie des Sedum. Les tiges, ployées en deux dans‘leur jeunesse, dans cette espèce comme dans le S. album, se redressent peu 4 peu, et enfin la cyme seule est inclinée avant la floraison. Alôrs les fleurs, qui sont disposées en longues cymes trifides, com- mencent à s'épanouir ; elles sont unilatérales et opposées à la lumière qu'elles ne reçoivent directement qu’à l’époque où ces cymes sont complétement étalées. La fleur principale a 7 pétales et 14 étamines , les autres ont 6 ou 5 pétales, 12 ou 10 étamines. Le fruit est composé de carpelles qui s'étendent horizontalement, qui s’élargissent ensuite à leur base et qui s'ouvrent avant que les semences ne soient tout- à-fait mûres. — Fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains rocail- leux , rocheux ou sablonneux lui conviennent. Il est indif- férent à leur nature chimique. — Il végète en plaine, sur les coteaux, et atteint facilement 1,000 à 1,200" dans les montagnes. M. Boissier l'indique vers 1,650" dans le midi de l'Espagne. Il ajoute que sa plante diffère un peu du vrai S. refleæum , et qu’elle est identique aux échantillons de la Lozère envoyés par Prost. Géographie. — Plusieurs espèces sont réunies sous le nom de S. reflexum qui constitue un groupe assez étendu. Nous citerons particulièrement le S. elegans, Lej., espèce très-distincte, mais dont nous ne pouvons séparer l’aire d'expansion de celle du groupe entier. — Au sud , il habite la France, les Pyrénées, et une de ses variétés arrive, comme nous venonsde le voir, dansle midide l'Espagne. — Au nord, vi 14 210 CRASSULACÉES. ce Sedum vit dans la majeure partie de l’Europe et s’avance, sous le nom de S. rupestre, Lin., jusque dans le Dane- marck , la Gothie et le sud de la Norvége , ainsi qu’en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident, il croit en Portugal. — À l’orient, en Suisse, en Turquie, en Italie, en Sar- daigne, en Sicile, en Grèce sur le Parnasse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 1 Ecart en latitude : Nord, Norvége......see.es.: O0 239 Occident, Portugal.......... 10 O.}Ecarten longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 62 E.| 720 Carré d’expansion. ...... SE | 5 SEDUM ANOPETALUM , DC. — Il croît en petites touffes sur les rochers, et ressemble au $S. reflemum; mais il en diffère par ses moindres dimensions, par ses fleurs, qui ont presque toujours 7 pétales d’un jaune pâle, poin- tus et jamais complétement étalés , et dont les stigmates ne sont pas encore développés lors de l'épanouissement. Il offre aussi des tiges stériles, couchées, garnies de feuilles cylindriques, prolongées en bec à leur base, et formant des spirales serrées et très-glauques, — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Rochers calcaires de la plaine. Géographie. — Son aire d'expansion est très-restreinte ; c’est à peine si, au midi, 1l sort de la Provence pour entrer en Espagne. — Au nord , il s'arrête dans le département de la Vienne, où il trouve aussi sa limite occidentale, — A SEDUM. 211 l'orient, il existe en Suisse et à Trieste, en Istrie, à l’île Zacynthe , et en Turquie, au mont Athos. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ..... 4... A1 1 en latitude : NOT France ee seras es. DT 6° Occident, France 97e" 2 O. He longitude : Orient, Turquie. .... dossoss AL Er 239 Carré d'expansion: :....7.,.2: 138 SEDUM ALTISSIMUM, Lam. — Cette espèce , à souche li- gneuse, est abondante sur les rochers, sur les coteaux arides, où elle forme des touffes à la manière du $. re- fleæum. Sa tige est droite et charnue, divisée à sa base en rameaux stériles , couchés et garnis de feuilles nombreuses, glauques, cylindriques et pointues , dont les supérieures sont un peu aplaties ; les tiges florifères sont presque nues et ter- minées par une cyme corymbiforme très-serrée, à fleurs d’un jaune très-pâle, dont les pétales offrent souvent les nombres 6, 7 et 8. Après la floraison et la dissémination, les tiges se désarticulent, et l’on voit sortir de la souche qu'elles ont laissée, et souvent même des cicatrices des anciennes feuilles , des filets radicaux qui s'implantent dans le sol et fixent au moins la plante solidement , s'ils ne con- courent pas à sa reproduction. — Fleurit en juin et en juillet, et vit en société avec : Psoralea biluminosa , Cis- tus salvifolius, Ruta angustifolia , etc. Nature du sol. — Altitude. — Plante des rochers cal- caires de la plaine, et s’élevant aussi dans les montagnes. M. Boissier l'indique, dans le midi de l'Espagne, de 0 à 1,650® , et M. Léon Dufour sur les pics d'Anie et d’A- moulat, dans les Pyrénées. 212 CRASSULACÉES. Géographie. — C'est une espèce méridionale, qui croît en Espagne, aux Baléares et en Algérie. — Au nord, elle remonte à Gap, à Lyon et dans la partie sud du pla- teau central. — À l'occident , elle est en Portugal. — A l’orient, on la trouve en Italie, en Sicile, en Sardaigne , en Corse, en Dalmatie, en Croatie, en Grèce et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... ....ss.se.. 300 Fo en latitude : Nord, Frances: -L:--2-.--- 49 10° Occident, Portugal.......... 10 O.) Écart en longitude : Orient, (GEGCEe à Sc aus due » » EU E.) 30° Carré d’expansion............. "300 SEDUM AMPLEXICAULE, DC. — Il forme aussi de petites touffes sur les rochers, et sa souche, un peu li- gneuse, émet, comme dans les autres Sedum, des tiges florifères et d’autres qui restent stériles. Ces dernières sont couvertes de feuilles subulées , imbriquées , serrées les unes contre les autres, et s’élargissant à leur base en une mem- brane qui enveloppe la tige. Les tiges fertiles , couchées d’abord, seredressent ensuite, garnies de feuilles subulées, éperonnées à leur base. Les fleurs, peu nombreuses et à peine pédicellées , excepté les dernières, forment de petits épis dressés. Ses fleurs sont jaunes , à pétales linéaires-ob- tus. Les carpelles sont lancéolés , pointus , et renferment des semences ridées. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et graveleux , et vit ordinairement dans la plaine ; mais il peut s'élever très-haut, car M. Boissier l’indique, dans le midi de l'Espagne, depuis 500" jusqu’à 2,400. Géographie. — C’est encore un Sedum des pays chauds, SEMPERVIVUM. 213 qui occupe le midi de la France , l'Espagne et l'Algérie. — Au nord , il s'arrête dans les Cévennes, au bord du pla- teau central de la France. — A l'occident, il ne dépasse pas le midi de l'Espagne. — A l’orient il croît en Italie, en Sicile, à l’île de Crète, en Grèce, dans la Macédoine. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie...... soso. 35° ) Écart en latitude Nord, Cévennes... ..... se AR go Occident, Espagne........... 9 ©. Écart en longitude : Or ER. op Ee 320 Carré d’expansion.............. 288 G. SEMPERVIVUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On connait 44 espèces de ce genre , et sur ce nombre 30 appartiennent à l'Afrique. Le groupe des Canaries et de Madère est la véri- table patrie de ces plantes, car, sur les 30 espèces africaines, les Canaries en ont 22, Madère 5 , et les 3 autres sont en Barbarie, en Abyssinie et au Cap.— Après l'Afrique vient l’Europe, où l’on compte maintenant 12 Sempervivum, dont plusieurs ont été longtemps confondus, et parmi lesquels 1l existe des espèces réunies. Ils appartiennent presque tous aux montagnes des contrées chaudes ou tempérées : à l’Es- pagne, à l'Itahe, aux Alpes, à la Grèce. — On n’en connaît que 2 espèces particulières à l’Asie ; l’une végète en Sibérie, l’autre sur le Caucase. SEMPERVIVUM TECTORUM , Lin. — On rencontre, sur les rochers les plus arides et sur les roches les plus dures, des groupes serrés de ces plantes grasses, qui vivent sans terre , 214 CRASSULACÉES. sans eau , sans engrais, mais chargées de feuilles succulentes, empruntant à l’atmosphère une nourriture abondante. De larges rosettes, dont les feuilles grasses et pointues sont régulièrement disposées , forment des touffes serrées d’où s'élèvent des tiges feuillées qui se terminent par des fleurs. Le rouge domine dans toute la plante , il semble qu’une vive insolation produise sur les Sempervivum l'effet qui résulte de l’action du froid sur les feuilles des autres végétaux. Les jeunes feuilles sont d’abord d'un vert jaunâtre, qui prend peu à peu du bleu et se fonce à tel point que souvent les feuilles extérieures, et surtout leur extrémité, prennent des nuances de brun et de violet. Les feuilles ou les écailles de la tige sont garnies de poils raides en forme de cils sur les bords et sont plus souvent roses que vertes. La même nuance domine encore dans presque toutes les parties des fleurs. Celles-ci sont disposées en cymes comme dans les Sedum , et s'épanouissent successivement. Le nombre de leurs pétales et de leurs étamines varie. La fécondation commence dès que la fleur est ouverte. Les étamines, en nombre double des pétales, sont disposées sur deux rangs, et leurs anthères sont dressées et pivotantes. Le premier rang, opposé aux sépales, s'approche le premier desstigmates, et s’en éloigne régulièrement après avoir répandu son pollen. Le second rang, opposé aux pétales, vient accomplir le même phénomène , et cependant les stigmates ne sont pas encore développés, et, selon toute apparence, ne sont pas aptes à limprégnation. Les pétales restent, ne se ferment ni ne tombent, mais persistent autour des carpelles qui sont, comme les étamines, en nombre double des pétales, en nombre égal aux anthères, et nous montrent une monogamie apparente dans cette réunion compliquée. — Des graines nombreuses ne sont pas le seul moyen de reproduction que ces plantes SEMPER VIVUM. 215 ont à leur disposition. Elles produisent constamment, des ais- selles inférieures de la rosette, de petites rosules pédoncu- lées qui sont autant de bourgeons disposés à reproduire la plante, soit en restant adhérentes et en augmentant la masse compâcte de ses individus , soit en les propageant au loin. Comme toutes les plantes grasses, plus peut-être encore que les autres, les joubarbes peuventêtre desséchées, transportées, oubliées , tourmentées, privées pendant longtemps de toute espèce de nourriture, et prospérer de nouveau dans des cir- constances favorables. — Cette plante fleurit tard, en juillet et août. Elle vit en nombreuses sociétés, avec des Sedum et quelques plantes des rochers. Elle s'approche des habitations, végète sur les murailles des clôtures et devient domestique. Elle s'empare alors du toit des chaumières dont elle fait un des plus beaux ornements, dominant les mousses ver- doyantes qui s’y étendent en gazons veloutés, persistant sur les ruines que l’homme a abandonnées, et les couvrant chaque année de fleurs nouvelles. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains ro- cheux lui conviennent , granits, porphyres , basaltes, calcai- res; ce Sempervivum croit partout. — Il végète égale- ment dans les montagnes et dans la plaine. M. Boissier l'indique en Andalousie , dans les fissures des roches schis- teuses, de 2,300 à 2,600". Wahlenberg le cite aussi jusqu’à 2,200" dans la Suisse septentrionale. Géographie. — Nous sommes forcé de réunir encore en un groupe plusieurs espèces très-distinctes, dont plusieurs ont été signalées et décrites avec beaucoup de soin par M. Lamotte , qui, le premier, a constaté les différences qui existent entre ces plantes. Ayant été confondues jusqu'à ce jour par les auteurs des fiores, nousne pouvons tracer qu'une aire générale appartenant au groupe entier du $. tectorum. 216 CRASSULACÉES. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, dans la majeure partie de l’Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie boréale, et la Suède où il est sporadique; on le croit spontané en Irlande. — À l'occident, cette dernière localité est probablement Sa limite. — A lorient, il végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, à Constantinople, dans les Russies moyenne et australe, dans le Caucase et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. : Sud, Royaume de Grenade..., 37° beat en latitude : Nord, Gothie........ ous 0 290 Occident, Irlande. ...... OR Le LS À Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 58 E. 690 Carré d'expansion... 207000" 1518 SEMPERVIVUM ARACHNOÏDEUM, Lin. — Cette espèce naït en petites sociétés dont les globules, réunis et serrés les uns contre les autres, forment sur les rochers des masses com- pactes et couvertes de longs filaments mêlés, qui simulent des toiles d'araignées. Ses bourgeons, ou plutôt ses rosules, repro- ductives ou florifères , sont formées de feuilles arrondies et imbriqnées d’une manière très-serrée, et dont l'extrémité supérieure donne naissance au tissu arachnoïde qui rend cette espèce si remarquable. En été, les rosettes les plus anciennes émettent des tiges feuillées qui se terminent par de magnifiques fleurs rouges ayant des écailles nectarifères tronquées , très-différentes de celles que présente le S. tec- torum. Après la floraison, la rosette se dessèche, mais elle a émis déjà des rosules stériles qui, à leur tour, de- viendront florifères, montrant ainsi et successivement une SEMPERVIVUM. 217 de ces mille formes sous lesquelles se présente la généra- tion alternante dans les végétaux. Les carpelles, situés horizontalement, s'ouvrent dans toute leur longueur, et les graines ne peuvent se répandre que par les secousses que l’air imprime à la tige desséchée. — Elle fleurit en juillet et en août. — C’est une plante ornementale dont les jolies fleurs rouges contrastent avec le tissu blanc lanu- gineux qui recouvre ses feuilles. Souvent les tapis qu'elle forme sur les rochers sont accompagnés de ceux du Sedum album, du S. reflexum, et voisins de quelques touffes d’Ar- temisia campestris, de Genista pilosa, ou de G. purgans. — Le 16 juin 1840, commence à fleurir sur les rochers d'Enval, environ 400m d’altitude. — 19 juillet 1829, ro- chers de basalte à Pranal, près Pontgibaud. — 23 juillet 1840 , roche Sanadoire au Mont-Dore. — 22 août 1843, sur le col de Cabre au Cantal. Nature du sol. — Altitude, — Nous l'avons trouvée sur toutes les roches des terrains primitifs et basaltiques, et de- puis 400" jusqu'à 1,600. De Candolle l'indique depuis 400%, à Oletta jusqu’à 2,500", dans les Alpes. Tenore la cite dans sa région alpine de 1,800 à 2,000"; Wahlen- berg dit l'avoir vue sur le Saint-Gothard seulement, où elle parait s’élever un peu au-dessus de la limite du sapin, et d’où elle descend au-dessous de la limite supérieure du noyer, comme en Auvergne. Dans les Pyrénées, cette belle espèce s'élève très-haut, puisque Ramond l’a rencontrée sur le sommet supérieur du pic du Midi , les 16 septembre 1793, 30 août 1805, 30 août 1809 et 11 septembre 1810. Ses fleurs y sont, comme sur nos basaltes et sur nos phonolites, d’un pourpre rouge pur et brillant; mais Ramond fait obser- ver que ses rosettes de feuilles sont quelquefois dépourvues 218 CRASSULACÉES. des filaments arachnoïdes dont elles sont ordinairement cou- vertes. Géographie. — Son aire a très-peu d’étendue. Au sud , on la trouve en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l’Italie. — Au nord, dans les Alpes, au Saint-Gothard, dans le Tyrol et dans la Carinthie. — A l'occident, les Py- rénées et la France centrale. — A l’orient , le midi de l’Ita- lie, la Transylvanie et la Galicie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de pilot es. 40° )Ecart en latitude : Nord, \Exrals.. ds. vi ) 1 Occident, France. Leu. à Mage” en lonsitusle : Orient, Galicie........ MNT “ E. Carré d'expansion... ........ 175 G. UMBILICUS, DC. Distribution géographique du genre. — 1% espèces d'Umbilicus sont dispersées en Europe et en Asie ; ce sont en général des plantes qui préfèrent les pays chauds, et les 7 espèces européennes vivent en Espagne, en Portugal, en Sicile, à l’île de Crète ou sur les Pyrénées. — Les 6 espèces asiatiques sont de la Sibérie, de la Dahurie, de la Pa- lestine et du Liban. — On en cite une seule en Amérique, elle vit au Mexique. Uugiicus PENDuLINUS, DC. — La racine de cette plante, complétement approvisionnée de matières alimen- taires, est un tubercule b'anchâtre d’où sortent des feuilles grasses et arrondies, creusées au centre en forme d'ombi- UMBILICUS. 219 lic, étalées sous forme de rosette irrégulière. Une tige épaisse et charnue, garnie de feuilles alternes, s'élève de cette rosette et se termine par un épi très-long de fleurs verdâtres et tubulées, qui durent assez longtemps et pro- longent leur apparition successive jusqu’à la fin du prin- temps. Ces feuilles grasses , douées d’une grande puissance d'absorption , permettent au tubercule principal de donner, après la floraison, des bourgeons latéraux qui poussent eux-mêmes des feuilles rondes ombiliquées, et qui forment bientôt une petite rosette. Cet assemblage persiste en hi- ver et se développe rapidement au printemps pour fleurir à son tour. Quand les dix étamines ont opéré la fécondation, la fleur s'incline , le calice se resserre, et le fruit se com- pose de cinq carpelles amincis. — Cette plante fleurit en mai et en juin, et vit en sociétés nombreuses qui occupent quelquefois toutes les fissures des rochers. Elle se plait avec les Sedum , avec les Sempervivum, et couvre souvent de très-grands espaces. Nature du sol. — Altitude. — On rencontre l'Umbilicus sur tous les terrains et surtout sur ceux qui sont siliceux, mais il croît aussi sur les calcaires. El est extrêmement abon- dant sur les basaltes ; il profite des fissures que les prismes laissent entre eux pour y implanter ses racines, et dessine alors, selon la direction de ces fissures, des lignes droites ou des aréoles que viennent aussi orner le Sedum maximum, le Sempervivum arachnoïdeum , V Androsæmum officinale, le Notholæna Maranthæ, etc. Au reste , il croît aussi sur les toits des maisons, et nous l’avons vu couvrir le tronc des arbres. Il atteint son maximum de vigueur dans les lieux soumis aux émanations maritimes. Nous l’avons vu si grand et si développé en Provence, à Cannes, à Antibes, 220 CRASSUI ACÉES. qu'il semble former une espèce distincte. Il en est de même dans le Poitou, tant qu'il reste sur le terrain primitif; mais sur le calcaire, même en approchant de l'Océan, il est plus chétif ; malgré cela, il végète pendant tout l'hiver , favorisé par la température moyenne de l'Océan, qui ne permet guère au thermomètre de descendre au-dessous de + 6. Il peut être considéré dans toute la Bretagne , dit M. E. Robert, comme le représentant de la famille des Crassu- lacées. On le trouve presque partout, dans les fentes des rochers aussi bien que sur les murs de terre et les toits de chaume, et même dans les fissures des menhirs et des dol- mens. [l couvre les murs et les rochers granitiques de Cher- bourg. Il abonde dans le midi de la France sur les micas- chistes et les grès du Lias. — Il préfère la plaine et s'élève peu dans les montagnes ; cependant M. Boissier l'indique à 1,300" dans le royaume de Grenade. Nous le trouvons abondant à 800" sur les basaltes de Saint-Flour. Géographie. — Au sud , l’'Umbilicus vit dans le midi de la France, aux Baléares , en Espagne , en Barbarie et aux Canaries, — Au nord, il reste en Bretagne, en An gleterre et en Irlande, où il atteint le 57°. — Il est très- occidental, et se trouve dans l’ouest de la France, dans toute la région de l'Erica ciliaris, en Portugal, à Ma- dère, aux Canaries. — A l’orient , il est moins abondant ; il est rare et disséminé dans la Suisse italienne ; il se trouve dans le royaume de Naples, et enfin il arrive en Dalmatie et en Grèce, où il fait partie, selon d’Urville, de la flore du volcan de Camini, près Theran, puis en Palestine, où M. Bové l’a recueilli entre les fissures des rochers du mont Sinaï. Tout le grand empire de Russie a plusieurs Umbi- licus, mais non l’U. pendulinus. RIBES. 221 Limites d'extension de l'espèce. Put Vanaries., se . sentee .... 300 Écart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 57 279 Occident, Canaries. ........ 18 O.) Écart en longitude: Orient, Palestine... .......... 34 KL) 529 Carré d’expansion.......... ... 1404 FAMILLE DES GROSSULARIÉES. Groupe d’arbrisseaux composé des genres Ribes et Rob- sonia , et dont les espèces sont presque toutes origi- naires de l’Amérique et surtout de l'Amérique du nord, et ensuite de l'Asie. — Les flores européennes ne renferment qu'un très-petit nombre d’espèces de cette famille ; la pro- portion est 1 : 1391. Elles sont plus répandues vers le nord que dans le midi. — Leur nombre augmente vers lorient, dans le sens des longitudes , et elles disparaissent presque totalement dans les iles et sur les montagnes. G. BIBES, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît plus de 80 Ribes, et sur ce nombre plus de 50 sont amé- ricains. Leur centre principal est l'Amérique du nord: le Mexique, la Californie, mais surtout les Etats-Unis, le Canada et toute la partie boréale du Nouveau-Monde. — L'Amérique du sud n’a que 12 espèces sur ce chiffre de 90 ; elles sont réunies au Pérou et au Chili, et l’une d'elles arrive au détroit de Magellan , où probablement elle 222 GROSSULARIÉES. n'est pas isolée. — L'’Asie a environ 25 Ribes, presque tous de la Sibérie, quelques-uns des Indes orientales , de la Dahurie, des îles Aléoutiennes, et enfin quelques-uns aussi du Caucase et de la Syrie. — L'Afrique n’a pas de groseilliers, et l'Europe n’en compte que 8, tous du nord : des Carpathes, de l'Angleterre, de la Carniole , de la Croa- tie et de la Russie. RiBEs uvA-CcRisPA, Lin. — Le printemps s’annonce de mille manières différentes dans nos climats tempérés, et l’une de ses premières parures se trouve dans le développe- ment de ces jeunes feuilles d’un vert pur que nous offrent les buissons épineux de ce groseillier. Ses bourgeons ne résistent pas au soleil de février ; 1l donne aux arbres le si- gnal du réveil, et forme lui-même des touffes verdoyantes qui permettent de distinguer encore leurs épines acérées. Celles-ci sont réunies 2 à 2, plus souvent 3 à 3 sous chaque bourgeon. Elles contrastent , par leur couleur fauve ou orangée, avec le gris blanchâtre de l'écorce et le vert si vif des jeunes feuilles. Ces dernières, un peu velues en dehors, sont ployées en 3 dans le bourgeon sur leurs 3 ner- vures principales, en sorte que 6 surfaces, formant les 3 plis, sont exactement appliquées l’une contre l’autre. Ces feuilles s'étendent rapidement, et, dans les pre- miers jours d'avril, de petites fleurs inclinées, nuancées de rouge et de vert, sortent du milieu des jeunes feuilles où elles étaient placées, et où elles attendaient pour éclore les premières journées de cette douce température que le mois d’avril accorde à la terre. Cet arbrisseau se montre en buissons fourrés dont les branches pendent et s’in- clinent souvent vers le sol. Quand ses petites fleurs verdâtres et purpurines se sont effacées, des baies vertes et translucides RIBES. 293 leur succèdent ; elles deviennent d’un jaune fauve en mù- rissant, et, dès le mois de juillet, le groseillier a parcouru toutes les phases de son développement. — C’est un arbuste commun dans les haies, dans les buissons, que l’on voit aussi pendre de la tête des vieux saules où les oiseaux ont transporté ses graines. Nature du sol. — Alnitude. — Il est indifférent, et s'il montre une préférence c’est pour les terrains calcaires. — Il croît en plaine et peut s’élever dans les montagnes de 1,000 à 1,500. Ledebour l'indique, dans le Breschtau, de 500 à 1,200. De Candolle le cite à 0 sur les dunes de la Hollande, et à 1,400" dans les Alpes et dans les Cévennes. Géographie. — Au sud, on le trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Italie, dans le royaume de Naples et en Algérie, près du sommet du Djebel Cheliah (Cosson). — Au nord, ilexiste danslamajeure partie de l'Europe cen- trale , disséminé dans le Danemarck, la Gothie boréale; il habite aussi la Suède, la Norvége et la Finlande australes, mais il devient domestique et se rapproche des habitations. Il reste en Ingrie, sur la rive droite de la Narowa, par 58°, et vit en Angleterre et en Irlande aussi jusqu’au 58°. — C'est dans les îles britanniques qu’il atteint sa limite occi- dentale ; il ne se trouve même pas en France dans plusieurs provinces de l’ouest ; il manque à Bordeaux, à Agen, à Nantes.—A lorient, il est extrêmement commun en Suisse, où il remonte dans toutes les vallées des Alpes ; il existe dans le Tyrol septentrional, où M. Unger note sa floraison le 9 mai pour une moyenne de # ans. Il vit dans les Car- pathes , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. 227 GROSSULARIÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 35° : Écart en latitude : Nord, Norvége............. 58 23° Occident, Arlande........... 10 ©. | Écart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 58 E. 68° Carré d’expansion............. 1564 RIBES ALPINUM , Lin. — Les haies et les buissons sont les stations que préfèrent les groseilliers, et c’est là que nous rencontrons les buissons verdoyants et dioïques du Ribes alpinum. I se présente avec des feuilles brillantes, ciliées sur leur pétiole, et des fleurs mâles jaunâtres , à grappes re- dressées. Les fleurs femelles , plus vertes , moins apparentes et moins nombreuses , naissent comme les mâles au milieu des feuilles ; leurs stigmates saillants et glutineux , au lieu d’être enfermés dans le tube du calice, sont disposés pour recevoir le pollen, et l’ovaire , aussitôt la fécondation accom- ple, est recouvert par le calice dont les sépales se rappro- chent. Ses épis sont nombreux et dressés, accompagnés de bractées demi-transparentes, d’autant plus larges qu’elles avoisinent les fleurs inférieures. — Les fruits, peu nom- breux, puisque les fleurs femelles ne sont pas abondantes et que plusieurs d’entre elles avortent, sont de petites gro- selles d’un beau rouge, mais complétement insipides. — Cet arbrisseau est très-répandu dans les haies et dans les buissons , dans les tailis et sur la lisière des forêts ; 1l fleurit en mai, et vit en buissons dispersés , souvent accompagnés du Ribes uva-crispa, du Prunus Padus et du P. spinosa. Nous avonsrencontré plusieurs fois des cantons très-étendus, en Auvergne, où, malgré toutes nos recherches, nous n’a- vons pu découvrir un seul pied portant des fleurs femelles, RIBES. 225 et comme ce fait se reproduit pour un bon nombre d'espèces dioïques , on se demande comment une espèce réduite à un seul sexe, et surtout au sexe mâle, peut être aussi commune dans une localité, et comment elle peut s’y reproduire ? Nature du sol. — Altitude. — I] est indifférent , croît sur tous les terrains et atteint des hauteurs assez grandes. Nous le trouvons en Auvergne de 400 à 1,500, Il croît à 1,500" sur le versant sud du mont Ventoux. De Candolle l'indique à 400 à Genève, et à 1,600" dans les Pyré- nées , le Jura etles Alpes. Wahlenberg dit qu’il existe dans la Suisse septentrionale, dans les lieux exposés au vent, jus- qu’à la limite supérieure des sapins. Géographie. — Au sud, les Pyrénées , l'Espagne bo- réale, le midi de l'Italie. — Au nord , une partie du centre de l’Europe, toute la Scandinavie, y compris la Laponie, où il croît comme en France dans les bois et au milieu des buissons, ainsi que l'Angleterre où il s’arrête au 56° en Ecosse. — A l'occident , il reste dans les Iles britanniques. — À lorient, il s’étend très-loin , en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Carpathes, dans toutes les Russies, dans les Sibé- ries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et dans le Kamts- chatka. | Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... 40° : Écart en latitude : Nord, Laponie... .... cs. 69 x 290 Occident, Angleterre........ 5 O.)Ecart en longitude: Orient, Kamtschatka.. ...... 170 E.| 1750 Carré d’expansion............ 5085 RiBEs pETRæÆUM, Wulf. — Il habite les bois rocailleux de nos montagnes où il forme des buissons volumineux, 15 vI 296 GROSSULARIÉES. à écorce brune et luisante comme celle des groseilliers rou- ges de nos jardins, et sur laquelle on remarque de petites lenticelles jaunâtres très-abondantes. Ses feuilles, d’un vert sombre , sont aussi lobées et semblables à celles de ce der- nier arbrisseau. Ses fleurs sont nombreuses, d’un brun pour- pré, dù à la’coloration du calice, dont les lobes sont agréa- blement ciliés. Les grappes sortent de F'aisselle des pre- mières feuilles et sont rapprochées les unes des autres, tandis que le sommet du rameau, qui continue toujours de s’accroître , est feuillé et sans fleurs. Les pédicelles sont ar- ticulés, mais les pédoncules ne le sont pas; ces fleurs pen- dent en grappes allongées et s’épanouissent presque toutes à la fois, et plus tard , des fruits rouges, sans acide, vien- nent décorer les forêts près des myrtilles, des framboisiers et des alisiers, qui souvent accompagnent ce Ribes dans ses stations némorales. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains si- liceux , granitiques , trachytiques et rocailleux. Il se déve- loppe admirablement sur les phonolites, mais il vit aussi sur les calcaires. — De Candolle l'indique à 1,000" au Mont-Dore, et à 1,800" dans les Alpes de Provence. Nous l'avons trouvé à 600% à Aurillac, et à 1,600® au Mont-Dore. Ledebour dit qu'il croît dans la zone subalpine de toute la chaîne du Caucase , entre 1,000 et 2,000". Géographie. — Au sud , ce Ribes vit dans les Pyrénées. — Au nord , il se trouve en Suisse , dans le Tyrol, en Ca- rinthie, dans les Carpathes. — A l'occident, il est dans les Pyrénées et sur le plateau central. — A l’orient, il existe en Piémont, en Lombardie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase , la Géorgie, l’Arménie, sur les bords de la mer Caspienne, dans les Sibéries de l'Altas du Baïkal , et dans la Dahurie. PROPORTIONS RELATIVES. 297 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... ........ +4 49 Br en latitude : Nord, Carpathes.......... + 90 au Occident, France... .... Jsae 0 Écart en longitude : Orient, Dahurie..... s'uus 419 . 1190 Carré d'expansion. ............ 833 FAMILLE DES SAXIFRAGÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. . .... 24. DIU, ABOU R LUAT Abyssinie ...... se 10 à 10 92 E. 4 A1 8)""1 "721007 AlsériB: #12... * Ja40 9 Ou 6 EM 12/7668 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 0. 1 : 186 Sifnle . 1:02 secs 14 20, 10 D 439 RD NES Portugal. .1..... 1442 VO a It O0" TOM Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 : 128 Caucase... .. Dee Da AT 90 ES EPP Tadride. ss, 2. + AS à 46 SU EL EPA ES Plateau central.... 4% à 47 0 SA RE QAR 1) Fine. 2e 048 à51: ,703à 6/54): 182 Russie méridionale. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 556 Allemagne... ...:. 45 à 55 :2"E. à14 E. 1: 67 Carpathes........ 49 à 50 19 E.à22E. 1: 66 Angleterre "2002080 à 68714 O. à 7 O 1: 113 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 327 Scandinavieentière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 109 Danemarck....... 52 à°57 07 E:à19 K. 1:#260 298 SAXIFRAGÉES. Latitude. Longitude. Gotlie, .... 010: 59°à 599 10E.à15E. 1 : 272 Suède. ......... 59 à 69 10 E.à22 FE. 1 : 89 Norvége........ à 582411 2 ER ee 76 Russie septentrl®... 60 à 66 19 E.à57 E. 1 : 12% Finlande. ........ 60'a,.70 18 E.à'287E: 17 135 Laponie. . ..... 69 à 71 14 E. à 40 E: 1: 56 ÉCRORE ON LT rca ce cu eg ee see Ps 91 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande........ 103,582 790.8. 1300. 4 : 20 Angleterre. .... 50 à 58 TU 10 LH Allemagne . .... 45 à 55 DEA 14 BD 07 Russie moyenne. 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 327 Sibérie del’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 213 Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 E.à 97 E. 1 : 140 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E.à116 E. 1 : 76 Dahurie... . .... 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 92 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 27 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E.à 161 E. 1: 13 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 37 Pays des Tschukhis. o .166.Æhà 175, 04,.,1 :, … 9 Hesdel’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 24 Amérique russe.. 54 à 72 170 O0.à 150 E. 1 : 11 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1: 69 Roy. deGrenade, rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 60 Pyrénées... ......... + 42 à 43 500 à 2700 1 : 20 PROPORTIONS RELATIVES. Latitude. Pyrénées élevées... ..... Pic du Midi de Bagnères.. Plat. central,rég. montagn. 44 à 47 Altitude en mètres. 42°à 43° 1500 à 2700 1: 10 229 0 0 1: 18 500 à 1900 1 : 41 Plateau central, sommets. 4% à 47 1500 à 1900 1 : 20 45 à 46 500 à 2700 1 : 29 Alpes élevées. ..... .... 45 à 46 1500 à 2700 1 : 13 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap-Vert.. 12°à 14° Canaries......... 28 à 30 Hébrides........ 97 à 58 Orcades er. 09 Shetland. Ness 60 à 61 Eeroë:.2511868 at 62 Islande. seras 64 à 66 Mageroë. et. 71 Spit2lee 79 à 80 Ile Melville. ..... 76 Ile J. Fernandez. . Malouines. ...... 5259. Longitude. 2400. à 2700. 15 O. à 20 O. 8 O. à 10 O. 5 O0. à 60. JrOr nr Ur Où 90: 16 O. à 27 O. 24 E. 10 E. à 20 E 114 O. 33 à 40S. 76, 0. Nouv. Zélande (mi). 35 à 428. 171 O. à 99 O. à 65 O. 176 O. OO À © nn ei Eù eù md md © © NO Ce | Les plantes nombreuses qui composent cette famille , for- ment plusieurs groupes , dont le plus considérable appartient à l'Amérique du nord et à toutes les contrées froides du nouveau et de l’ancien continent; un autre se trouve en Asie: en Chine, au Japon, à Java, et un autre encore à la Nou- velle-Hollande et à la terre de Van-Diémen , à la Nouvelle- Zélande ou à la Nouvelle Calédonie. Quelques genres font par- tie de la végétation du Cap; mais, en général , l'hémisphère boréal est infiniment plus riche que l’hémisphère opposé. — Nos tableaux nous démontrent tous la tendance des Saxifra- 230 SAXIFRAGÉES. gées vers les montagnes et vers les contrées du nord. Ainsi, dans le premier, nous les voyons atteindre leur maximum en Laponie, 1756, profitant à la fois et du climat glacé et des mon- tagnes dont ce pays est couvert. Après la Laponie, vient l’Allemagne de la flore de Koch, dans laquelle toutes les Alpes et toute la Suisse se trouvent enclavées , puis la France, à cause des Alpes et surtout à cause des Pyrénées ; les Carpa- thes, la Suède et la Norvége viennent ensuite (1/66, 1789 et 1776 de cette famille), en opposition avec le Danemarck et la Gothie, sans montagnes, qui n’en ont que 17260 et 12272. Nous voyons les Saxifragées fuir les plaines de la Russie et ne plus former même que 17556 dans la Russie méridionale. Quoique le Caucase ne soit pas riche, 17276, la Tauride l’est infiniment moins, puisque le chiffre desaflore, 1498, ne contient qu’une seule espèce decette famille. Enfin, ces plantes disparaissent presque complétement des pays chauds, de l'Afrique surtout , et si nous en trouvons 17186 en Andalousie et 17128 dans le midi de l'Italie, nous ne pouvons disconvenir que cette forte proportion ne soit due aux mon- tagnes du royaume de Grenade et à celles de la Calabre. — Le second tableau nous montre d’abord des chiffres peu si- gnificatifs, mais bientôt ils se régularisent et nous font voir la proportion de ces plantes croissant d’une manière extré- mement rapide en arrivant à l’est , dans les parties arctiques de l’Asie et de l'Amérique. Cette proportion arrive même à 179 dans le pays des Tschukhis, à 1711 dans l’Amé- rique russe. — Tous les pays de montagnes sont très- riches en Saxifraga, et si ce fait n’était déjà mis hors de doute par notre premier tableau, il le serait évidemment par le 3° : les proportions sont bien plus fortes partout dans les montagnes que dans les plaines qui leur corres- pondent; et si nous comparons les zones d'altitude, nous SAXIFRAGA. 231 remarquons quelle immense influence elles ont sur l'ap- parition de ces espèces; c’est au point que dans les Alpes élevées , les saxifrages font 1713 de la végétation, et 1710 sur les sommets des Pyrénées. — Les îles confirment d’abord les règles que nous avons énoncées, de l’augmenta- tion de la proportion dans le nord et dans les montagnes , et aussi d’une augmentation relativement aux proportions existantes sur les continents voisins. Ainsi, l'Islande, les Feroë, Mageroë, sont infiniment plus riches que la Laponie ; et nous remarquons que le froid est tellement favorable à ces plantes , qu’elles arrivent à former le 176 et le 177 de la végétation, dans les lieux les plus reculés que les végétaux puissent atteindre à l’extrémité nord de notre hémisphère. — Les Saxifragées sont beaucoup moins communes sur l'hémisphère austral. G. SAXIFRAGA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les saxifrages forment un genre très-important , que la nature a destiné à décorer les zones les plus froides du globe. La plus grande partie vit sur les montagnes élevées , au milieu des glaces ou sur la lisière des neiges éternelles ; les autres descendent de cette élévation pour s'établir dans des lieux plus abrités, sur les rochers humides ou à l’ombre des forêts. D'autres encore habitent les pentes fraiches des montagnes, et quel- ques-uns affectionnent les marais tourbeux ou les sables hu- mides de nos vallées. Ce sont toutes plantes sauvages , dont 2 ou 3 espèces seulement approchent de nos demeures ou denos champs cultivés. — On en connaît à peu près {50 espèces, qui occupent plusieurs centres, en Europe, en Asie et en Amé- rique. — L'Europe en renferme plus de 60. Ses deux cen- 232 SAXIFRAGÉES. tres principaux sont les Alpes qui en ont 30 espèces par- ticulières, et les Pyrénées, qui en possèdent plus de 15. Viennent ensuite les Carpathes, les montagnes espagnoles, celles de la Calabre et de la Sicile, la Corse , les Alpes de Carinthie , et enfin les points élevés de l’Ecosse , de la Scan- dinavie et du plateau central de la France. — Parmi les 90 saxifrages qui sont propres à l’Asie , 20 se rencontrent sur les différentes chaînes de la Sibérie , à l’exception de l’Oural qui en offre très-peu , et 15 dans celle du Népaul. Ce sont là les 2 centres asiatiques. Ces plantes se dirigent ensuite à l’orient, dans la Dahurie, au Kamtschatka, sur les îles Aléoutiennes, d'où elles vont rejoindre les espèces du nord de l'Amérique. On en cite 1 en Chine, 1 aux grandes Indes; très-peu sont propres au Caucase et à la Géorgie. — L'Amérique du nord est riche en ce genre de plantes. 30 espèces y sont disséminées dans le nord des États-Unis, au Canada, au Groënland et jusqu’à l’île Mel- ville où l’on en trouve 2 espèces qui bravent ce climat glacé. — L'Amérique du sud n’en a que 7 à 8 qui crois- sent sur les hautes montagnes des Andes, au Pérou, sur le Chimborazo, et l’une d’elles parvient au détroit de Magellan. — On ne connaît que 2 Saxifraga en Afrique, 1 de Madère, l’autre de l'Atlas. SAXIFRAGA A1Z00N , Jacq. — Jolie plante qui habite les rochers des montagnes, et qui y vit en sociétés composées de rosettes rapprochées et serrées, qui sont terminées par de belles pyramides de fleurs blanches. Ces rosettes sont en quelque sorte encaissées au milieu des feuilles mortes et desséchées des années précédentes. Elles sont formées de feuilles coriaces, épaisses, arrondies , dentées en scie ou plutôt crénelées , et présentent sur la partie saillante de ces SAXIFRAGA. 933 crénelures , de petits paquets pulvérulents qui semblent répandre le glauque sur l’ensemble de la rosette. De la base des rosettes qui doivent donner les fleurs et qui paraissent après la floraison , on voit sortir des rejets allongés qui se font jour à travers les feuilles mortes, et qui sont terminées par de petites rosules au moyen desquelles ce saxifrage se multiplie et étend ses gazons. La tige florale s’élève du cen- tre des feuilles ; elle est presque nue ou garnie de quelques feuilles éparses, oblongues et dentées. Les fleurs forment au sommet une élégante panicule , dont chaque pédicelle porte 1 à 3 fleurs. Le calice est glabre et les pétales sont blancs, finement pointillés de jaune ou de rouge; les anthè- res s’approchent successivement du pistil pour s’ouvrir. Le fruit est une capsule à deux loges, à 2 cornes, et s’ouvrant, comme dans les autres saxifrages, par un trou situé entre les 2 cornes. Les graines sont très-petites et fixées à la partie moyenne de la cloison. — Il fleurit en juillet et en août, souvent accompagné du Dianthus cœsius , du Juni- perus nana , de l’Avena versicolor , etc. Nature du sol. — Althitude.— Nous le trouvons partout, sur les terrains rocheux , granitique, basaltique , trachytique et phonolithique ; il croît aussi sur le calcaire. — Il atteint en Auvergne une assez grande élévation, de 1,200 à 1,800”. De Candolle indique son minimum à 800" et son maximum à 2,400" dans les Pyrénées. Tenore le cite à 2,300" dans la Calabre, sur le versant septentrional, et à 1,650" sur le versant méridional. Il croît sur le Ventoux, au nord , entre 1,850 et 1,900. Wahlenberg dit qu'il habite les lieux pierreux des montagnes , depuis la région des noyers Jjus- qu’au milieu des neiges éternelles, où il est encore très- commun. Ramond a vu cette espèce à la brèche de Roland, dans les Pyrénées, à une altitude qui dépassait 3,000. 234 SAXIFRAGÉES. Elle était associée à l’Apargia pyrenaïca, au Filago leonto- podium, au Viola bflora, au Thymus Serpyllum et au Taraxacum officinale. Géographie. — Au sud, on trouve ce saxifrage dans les Pyrénées , sur quelques montagnes de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — An nord, il végète dans l’Europe centrale, s'éloigne du Danemarck et de la Gothie où les mon- tagnes lui manquent, et se montre dans la Norvége et dans la Laponie où il devient sporadique. — A l'occident, il est cité en Islande et non dans les îles britanniques, ni dans les archipels , mais au Labrador. — A l’orient, il ha- bite la Suisse, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , les Carpathes , le midi de l'Italie, et la haute Albanie. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Laponie... .......:... 60 25° Occident, Labrador.......... 70 jé pe en longitude : Orient, Albanie... 2049 tE: 89° Carré d’expansion............. 2225 Sud, Royaume de Naples... ... A 0° nn en latitude : SAXIFRAGA BRYOIDES, Lin. — Vivace comme la plupart des saxifrages, il s’étale sur les rochers et les pelouses sè- ches des montagnes , et y forme des gazons arrondis , formés de tiges couchées et rameuses. Ses feuilles sont petites, oblongues , pointues et rapprochées par leur extrémité, un peu ciliées, d’un vert jaunâtre et luisant. Elles sont cou- vertes, comme le reste de la plante, de glandes d’un beau jaune. Les tiges sont garnies de petites feuilles alternes, et sont terminées par { ou 2 fleurs assez grandes , bien étoi- lées, à pétales oblongs, pointus, blancs pointillés de jaune. SAXIFRAGA. 233 — Il fleurit en juillet et août. Nous l’avons vu sur le som- met du plomb du Cantal , associé au Silene ciliata , au Ce- rastium alpinum , var. lanuginosum, et ouvrant ses belles fleurs étoilées près des rosettes orangées du Peltigera cro- cala. Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur les terrains sili- ceux et rocheux, sur les trachytes, et plus rarement sur les calcaires. — Il n’habite que les hautes montagnes. Wah- lenberg le cite dans les Alpes les plus élevées, vers la limite des neiges, sur le sol sec et micacé le plus exposé au vent, et dans les lieux qui offrent encore des traces de neige que le soleil peut à peine faire disparaître. C’est une des plantes que Saussure rencontrait avec étonnement sur le mont Cer- vin, à 3,500" d'altitude, en société avec l’Aretia helvetica et le Geum montanum. La Baumelle observait ce saxifrage à 3,000" sur le sommet du Vignemal dans les Pyrénées. Ramond a trouvé cette espèce sur le sommet supérieur du pic du Midi, le 26 août 1795 et le 11 septembre 1810. Elle y forme des rosettes denses de feuilles ciliées et d’un vert jaunâtre. Ses tiges sont le plus souvent uniflores, ses fleurs grandes, d’un jaune clair, mouchetées de fauve. Te- nore le cite aussi de 2,000 à 2,300" dans le midi de l'I- talie. | Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne, le midi de l'Italie. — Au nord, les Alpes, la Suisse, les Carpathes. — A l'occident, les Pyrénées. — A lorient, la Suisse, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. .... 409 y Écart en latitude : Nord. Carpathes. .....:..... 50 10° 236 SAXIFRAGÉES. Occident, Pyrénées.......... 6 eh en longitude : Orient, Transylvanie. ........ 2114 970 Carré d’expansion............. 270 SAXIFRAGA STELLARIS, Lin. — Plante frêle et délicate qui étale les rosettes de son feuillage dans les lieux humides, sur le bord des eaux vives ou dans les marais tourbeux, au milieu des Sphagnum et des Drosera. Elle se plait sur le bord des neiges fondantes des montagnes, et pénètre jusque dans les grottes et les cavités des rochers arrosés, où la lumière peut à peine arriver. Elle aime la poussière humide et l’é- cume des cascades, et végète partout où une froide humidité peut entretenir sa fraicheur. Ses feuilles varient dans leur forme. Elles sont tendres et délicates, un peu épaisses et lustrées , pointues, munies d’un petit nombre de dents assez grandes. Tantôt elles sont d’un beau vert, tantôt elles sont brunes ou rouges, et presque toujours de petits rejets, por- tant des rosettes, vont s'épanouir à une petite distance et forment de jeunes rosules. Les pédoncules, qui naissent soli- taires , et quelquefois réunis à l’aisselle des feuilles, sont d’abord abrités par les feuilles recourbées, puis ils se déga- gent et présentent un petit corymbe de fleurs à pétales étoi- lés, pointus, lancéolés, blancs et tachés de jaune et de rouge. Les anthères sont orangées, le stigmate est pres- que sessile et la capsule à peine adhérente au calice qui est réfléchi. — [1 fleurit en juin, en juillet, en août, accom- pagnant souvent le Barthramia fontana, le Chrysosplenium oppositifolium, le Caltha palustris, le Trifolium spadi- ceum, le Stellaria uliginosa , etc. Nature du sol. — Altitude. — A recherche les terrains siliceux et aquatiques , et se développe très-bien sur tous les sols volcaniques. — Il atteint une très-grande altitude ; nous SAXIFRAGA. o7 letrouvons jusqu’à 1,700", et s’il ne s'élève pas au delà en Auvergne, c’est que l’eau luimanque. De Candolle l'indique à 600" dans les Alpes et à 3,500 dans les Alpes et dans les Pyrénées. Ramond le cite à peu près à la même hauteur au pic de Néouvielle dans les Pyrénées, où il est souvent en- vahi par les glaces et reste engourdi pendant plusieurs an- nées consécutives. M. Boissier le cite , dans les montagnes du midi de l'Espagne, de 2,300 à 3,000. Wahlenberg dit qu’en Suisse on le trouve sur tous les points élevés, même au milieu des neiges éternelles. Aux Loffoden il s’élève en- core de 0 à 370m, selon Lessing. Il arrive aussi très-haut en Corse , sur le monte Rotondo. Géographie. — Au sud, il croît dans les Pyrénées , en Corse et dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il habite à peu près toutes les montagnes , à l’exception du Jura, dont il est probablement chassé par les eaux calcarifères. Il existe dans toute la Scandinavie , le long des petits ruisseaux des montagnes, et dans toutes les Alpes maritimes un peu om- bragées. Il pénètre en Laponie et atteint les Loffoden, Hammerfest, où il fleurit à la fin de juin, et le cap Nord ; il arrive même au Spitzherg. On le trouve aussi en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, non aux Orcades ni aux Shet- land, mais aux Feroë et en Islande. — A l'occident , il dé- passe cette dernière localité et végète au Groënland et au Labrador. On l'indique aussi au Canada, mais, selon Hoo- ker, Pursch est le seul qui y cite cette plante où il sup- pose qu’elle n'existe pas. Elle a pour parallèle, dans les îles américaines arctiques, le S. fohosa, Brown, et dans les montagnes rocheuses et sur la côte nord-ouest, le S. leucan- themifolia , Michaux. — A l’orient, ce saxifrage saute la Finlande et toute la Russie pour reparaître en Sibérie et s’ayancer même yers le nord jusqu’à la terre des Samoyèdes; 238 SAXIFRAGÉES. De là il passe dans la Sibérie du Baïkal, dans la Sibérie orientale, dans la Sibérie arctique , dans le pays des Tschu- khis, dans les Aléoutiennes et dans le voisinage du détroit de Behring, atteignant l'Amérique russe. — Il forme ainsi deux longues bandes dirigées du sud au nord, touchant les régions les plus froides de la terre, etséparées par deux autres bandes plus larges encore sur lesquelles il ne se montre pas. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Royaume de Grenade... 37° un en latitude : Nord, Spitzberg.:........: 80 ! 43° Occident, Labrador......... 65 O.|Ecart en longitude: Orient, Aléoutiennes........ 180 E. | 245° Carré d'expansion. ........... 10535 SAXIFRAGA CLüsIT, Gouan. :— Ce saxifrage a quelque rapport avec le précédent, mais on ne conçoit pas que la plupart des botanistes aient pu le considérer comme une va- riété du S. stellaris. IL est impossible à ceux qui l’ont vu vivant de pouvoir confondre ces deux plantes. Il vit en so- ciété sur les rochers, et atteint quelquefois plus de 3 déci- mètres de hauteur. Ses feuilles sont grandes, allongées, à larges dentelures inégales. Ses tiges sont rougeâtres au soleil, vertes à l’ombre, et couvertes de poils blancs très- visqueux. Toute la plante est d’une extrême fragilité, et se présente avec des rameaux très-ouverts, dont les inférieurs sont même souvent réfléchis. Le calice offre 5 sépales, verts ou rougeâtres au sommet, et réfléchis. Les 5 pétales sont d'un blanc pur; les 3 supérieurs plus grands et marqués jusqu’à leur base d’une tache cordiforme d’un beau jaune. Les filets sont Elancs ; les anthères d’un bel orangé rouge; SAXIFRAGA ; 239 le pollen rouge brique. L'ovaire est blanc comme les péta- les, terminé par 2 styles et 2 stigmates de la même couleur et à peine apparents. Cet ovaire devient immédiatement d’un beau vert après la fécondation. Nature du sol. — Altitude. — Nous l'avons toujours trouvé sur le micaschiste et à une faible altitude, 600 à 800% environ. De Candolle l’indique à 800" à St-Girons, et à 2,000" dans les Pyrénées. Géographie.—Nous n'avons vu citer cette plante que dans les Pyrénées, dans les Cévennes, dans le Tyrol et la Tran- sylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... ....... + 430 | Écart en latitude : Nord, Tyrol............... A8 | 90 Occident, Pyrénées. .. ..... .. 2 O.) Écart en longitude: Orient, Trañsylvanie........ 22 E.} 24° Carré d'expansion. ..........:. 120 SAXIFRAGA CUNEIFOLIA , Lin. — Ce joli saxifrage re- cherche les lieux frais etombragés , où il se réunit en petites sociétés. Ses feuilles épaisses, cunéiformes, solides et comme cartilagineuses, sont fortement crénelées et réunies en rosettes composées d’étages superposés qui indiquent les années de la plante. Ges feuilles , vertes ou rougeâtres en dessus, sont presque toujours rouges ou violettes en dessous. Des rejets partent de ces rosettes pour reproduire l’espèce. Les pédoncules sont nus et inclinés, mais ils se redressent et présentent un petit corymbe de fleurs blanches un peu irré- gulières, ayant 2 taches safranées à la base de chaque pétale. Les filets sont renflés, les anthères sont orangées et s’appro- chent successivement des stigmates , puis s’en éloignent en- 240 SAXIFRAGÉES. suite. Les graines sont sphériques et tuberculées. — Fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous l’avons rencontré sur les terrains siliceux et rocailleux , à l'altitude de 800 à 1,000. De Candolle l'indique à 500" à Genève, et à 2,500 dans les Alpes. Géographie. — Au sud, les Pyrénées. — Au nord , la Suisse, le St-Gothard. — A l'occident, les Pyrénées. — A lorient , les Alpes, le Piémont , la Lombardie, Modène, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées... .. RAS AN EL. Fr en latitude : NOT, DIS. = ce: Pomothisres 5° Occident, Pyrénées... ........ 5 “4 Ecart en longitude : Orient, Transylvanie... .. Sd + Le 27° Carré d’expansion...........+ 135 SAXIFRAGA EXARATA, Vill — C'est une petite plante sociale qui croit en gazons larges et arrondis d’une extrême fraicheur. Il habite les lieux humides, le bord des cascades et des ruisseaux , les sommets souvent enveloppés de brouil- lards. Ses feuilles sont un peu velues, portées sur un long pé- tiole aplati, élargies et divisées au sommet en 3 ou 4 lobes à nervures fortes et saillantes. Les feuilles inférieures et an- ciennes deviennent brunes et presque noires , et rendent les gazons très-compactes à leur base. On voit sortir de la par- tie supérieure de ces coussins verdoyants , des pédicelles nus qui se terminent par quelques fleurs de grandeur moyenne, d’un blanc verdätre ou jaunâtre, remarquables par leurs stigmates élargis. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Alhtude; — Y végète sur les terrains SAXIFRAGA. 241 siliceux et rocheux des montagnes , quelquefois sur les pentes herbeuses. Nous le trouvons de 1,500 à 1,850®. De Can- dolle l'indique de 1,600 à 2,600 dans les Alpes. Il ha- bite aussi les parties les plus élevées du Caucase. Géographie: — Au sud , il s'arrête probablement dans les Pyrénées espagnoles. — Au nord, c’est sur le nouveau continent qu'il atteint sa limite, dans l'Amérique russe, à la baie de Kotzébue. — A l'occident , on le cite encore en Amérique , dans les montagnes Rocheuses, entièrement identique à celui de l'Europe. — A l’orient , il habite la Suisse, la Lombardie , l’Autriche, le Tyrol, la Turquie, le Caucase, le pays des Tschukhis , l'ile d’Unalaska et l’Amé- rique russe. — Enfin on le retrouve à l’extrémité de l’hé- misphère austral, au détroit de Magellan et au port Famine. Limites d'extension de l’espèce. Sud , Pyrénées... ... ....... 43° }Ecart en latitude : Nord, Amérique russe....... 66 ( 239 Occuent.PVrénées 0 7 50 Orient, Montag. Roch. 180 E. DO... 230 Carré d’expansion............. 5405 * [Ecart en longitude : 2350 SAXIFRAGA PUBESCENS, Pourr. — Il forme de petites touffes sur les rochers, et s’y réunit en gazons serrés. Il est vivace et presque ligneux à sa base. Sa tige est courte, gar- nie de feuilles d’abord droites, puis étalées en rosette et quelquelois même réfléchies quand leur rapprochement ne s’y oppose pas. Elles sont pubescentes, un peu visqueuses sur toute leur surface, rétrécies en pétiole et élargies au sommet en un limbe divisé en 3 lobes linéaires et obtus. Les fleurs sont blanches et disposées en une panicule lâche au vI 16 242 SAXIFRAGÉES. sommet de pédoncules pubescents. De Candolle dit que les filets des étamines persistent et deviennent purpurins après la floraison, caractère qui se retrouve dans le S. groenlan- dica. — HN fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — I habite les terrains calcaires et rocheux des montagnes. De Candolle l'indique à Mende à 500", où nous l’avons trouvé, et à 2,500 dans les Pyrénées. Géographie. — Son aire d’expansion a très-peu d’éten- due, comme celle de plusieurs autres saxifrages. — Au sud et à l'occident , il existe dans les Pyrénées et en Espa- gne. — Au nord , il ne dépasse pas Ja Lozère. — A l’o- rient, 1l s'arrête dans les Alpes du Piémont. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Espagne.............. 38° )Ecart en latitude : Nord, Deskre. se ste: ma ve 0 7o Occident, Espagne........... 6 ma en longitude : Orient, Piémont............ a E 110 Carré d'expansion. ............e 77 SAXIFRAGA PEDATIFIDA , Ehrh. — Ce saxifrage ressem- ble au précédent, et forme comme lui d’épais gazons sur les rochers. Ses souches sont presque ligneuses , accompagnées des anciennes feuilles à demi-décomposées , tandis que les nouvelles forment de jolies rosettes, de la base desquelles sortent des rejets nombreux qui ajoutent à la densité des ga- zons. Ces feuilles sont planes , rétrécies en pétiole , et leur limbe est à peine dilaté, mais divisé en lanières aiguës et mucronées. La tige, qui naît au centre de la rosette, est droite et pubescente, et se termine par une petite panicule SAXIFRAGA. 243 redressée, de 2 à 8 fleurs tubuleuses, grandes et blanches, dont l’ovaire est en grande partie adhérent au calice. — Fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Préfère les terrains si- liceux , et ne s’élève pas beaucoup dans les montagnes. Nous le trouvons de 500 à 600" au plus. Géographie. — Au sud , la Lozère, l'Ardèche, la Corse, et peut-être les Pyrénées, au port de Paillière. — Au nord, il est indiqué dans les montagnes de l’Ecosse du 56 au 57°. — C’est là son habitation la plus occidentale, comme la Corse est pour lui la plus orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Care mere .. 42 EE en latitude : Nord RE eee ne 56 14° Occident, Ecosse... ......... 6 ©. Fo en longitude : Orient ABorSe I) 2e 07 E: 13° Carré d’expansion. ........ + 1482 SAXIFRAGA HYPNOIDES, Lin. — Il habite les rochers, les pelouses sèches des montagnes, et quelquefois les vieux murs. Il constitue des gazons souvent très-étendus, formés par des tiges rampantes et enlacées , très-rameuses à leur partie supérieure. Les feuilles naissent en faisceaux isolés des tiges, donnant souvent naissance, à leurs aisselles, à de nombreux rameaux stériles, terminés par des gemmes ou bourgeons allongés. Cesfeuilles, à divisions linéaires et pointues, sont jau- nâtres à leur naissance ; elles verdissent puis se colorent peu de temps après en rouge un peu violet, au moins en-dessous et sur les pétioles. Les fleurs sont peu nombreuses, mais assez grandes, et portées sur des pédicelles rameux, couverts 244 SAXIFRAGÉES. de poils courts à tête glanduleuse, d’un rouge brun. Les pé- tales sont blancs, munis à leur base de 3 nervures jaunà- tres, dont celle du milieu traverse presque toujours le pétale tout entier. Les filets des étamines sont jaunâtres, les an- thères et le pollen d’un beau jaune. — 1 fleurit en mai, en juin et ea juillet , souvent associé à l’Alchemilla alpina , au Luzula maxima , au Cerastium alpinum, au Vaccinium Vitis-idæa , au Festuca spadicea, etc. Nous l’avons trouvé fleuri : 13 mai 1830, à Royat; — 22 mai 1842, à St- Floret; — 26 mai 1833, à Gravenoire ; — 20 juin 1833, rochers du puy de Dôme ; — 23 juin 1839 , bois de la base du puy de Dôme; — 9 juillet 1835, montagnes de la Lo- zère ; — 16 juillet 1840 , vallée de Massiac ( Cantal) ; — 17 juillet 1840 , rochers d’Albepierre (Cantal) ; — 7 août 1842, puy d'Eraigne, près St-Nectaire. Nature du sol. — Altitude. — Y recherche les terrains siliceux, granitiques, trachytiques, et croit aussi sur les basaltes , préférant les sols rocheux et rocailleux aux pentes herbeuses et unies. — Il descend quelquefois jusque dans la plaine, mais ses véritables stations sont dans les monta- gnes. De Candolle l'indique à 0 à Collioure, et à 1,200" en Auvergne. Nous l'avons trouvé à 500m à Royat, et à 1,400" au puy de Dôme et au mont Dore. Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées- O:ientales, dans les Asturies, dans le centre de l'Espagne et en Portugal. — Au nord, il habite le duché de Luxem- bourg , l'Irlande, les Orcades, les Feroë et l'Islande, mais n'existe ni en Angleterre, ni en Scandinavie. Il atteint le Groënland , où il est commun. — Là est sa limite occiden- tale. — A lorient , 1l habite les Vosges et non la Suisse. Il est aussi indiqué en Transylvanie. SAXIFRAGA. 245 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal.............. 40° yEcart en latitude : Nord: Llande .…. 44700007 1] 25° Occident, Groënland......... 50 O. Ecart en longitude : Orient, Transylvanie. ....... 20 E. 700 Carré d’expansion............. 1790 SAXIFRAGA TRIDACTYLITES, Lin. — Jolie petite plante annuelle qui croît sur les rochers ou sur les murs, sur les pe- louses à herbe courte et espacée, au milieu des mousses et des lichens, et qui, parfois, lutte de précocité avec le Draba verna , qui occupe aussi les mêmes localités et lui est souvent associé. Sa tige est grêle et rameuse, souvent rougeâtre, ainsi que ses feuilles. Celles-ci sont un peu velues, divisées en 3 lobes à leur extrémité. Les fleurs sont blanches, pe- tites, à pétales obtus. L’ovaire est presque entièrement soudé au calice, et, aussitôt après la fécondation, la partie supérieure de la capsule, qui n’est pas adhérente, s’élargit et devient cartilagineuse.$ Les styles sont persistants ; ils s'écartent , puis la capsule s'ouvre par le sommet, et met à découvert de nombreuses graines disposées en séries sur les deux côtés de la cloison. Nature du sol. — Altitude. — Ce saxifrage paraît in- difiérent et croît sur les murs, sur les terrains primitifs, sur les calcaires compactes , sur la lave et les scories des volcans, et dans les fissures des basaltes. Nous ne le connaissons qu'en plaine fou à une faible faltitude sur les causses de la Lozère. Ledebour le cite à 800% dans le Caucase. Géographie f— Au sud, on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne, aux Baléares, dans le midi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe continentale, en Scandinavie sur 246 SAXIFRAGÉES. les calcaires , et jusque dans les champs et sur les collines de la Laponie où il devient rare. Il est en Angleterre et en Irlande, et de là il passe en Islande sans prendre relai dans les archipels. On le trouve aussi en Finlande , et une petite variété à feuilles entières, le S. minuta, Poll., végète versle 58°, sur les deux rives de la Narowa, en Esthonie et en In- grie, où M. Ruprecht l’a recueillie. — A l'occident, il reste en Islande. — A l’orient , il est rare en Suisse, et vit dans la plaine sur les murs ; il habite en Turquie la région subal- pine , la Bosnie, le mont Zmilevitza, selon M. Boué ; on le rencontre en Grèce , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase , la Géorgie, sur les bords de la Caspienne , dans toutes les Russies et dans la Sibérie orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud; Baléares. 5. lots er 390 De en latitude : Nord; Laponie. se 64. 109 30° Occident , Islande... ... sise 002 “ie en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 150 E. 1720 Carré d’expansion. ........... 5160 SAXIFRAGA GRANULATA , Lin. — Il est sans doute le plus commun de tous les saxifrages ; c’est une des premières vic- times exposées chaque année , dès le printemps , à tomber sous la houlette des botanistes débutants. Il se présente par- tout , sur les pelouses , dans les prairies , sur les berges des chemins , sur la lisière des bois, et jusque dans les taillis et sur les pentes herbeuses des montagnes. Il abonde parfois sur les sables des rivières et sur les laves et les scories des volcans. Il s’associe à une foule de plantes, souvent au Sa- rothamnus vulgaris : leur floraison est simultanée, et c’est SAXIFRAGA. 247 un charmant spectacle de voir la multitude de fleurs que ces deux espèces ouvrent à l’envi dès la fin de mai et pendant le mois de juin. Ailleurs, le Viola sudetica ajoute ses fleurs bleues à ce mélange, où l'on distingue encore le Luzula campestris, le Veronica serpyllifolia, le Cerastium ar- vense , etc. Il n’est même pas exclu des prairies humides ; il y forme de petits groupes sur les points un peu saillants et égouttés, et nous l’avons vu ainsi réuni en sociétés, près desquelles, sur des points un peu plus bas, croissaient le Narcissus poeticus , le Trollius europœus , et même le Pe- dicularis palustris. — Ses racines sont chargées de plu- sieurs tubercules arrondis , d’un beau rose en dedans et en dehors , et qui sont autant de bourgeons destinés à multi- plier la plante. Ses feuilles sont épaisses, réniformes et vis- queuses, les radicales souvent d’un beau violet, roses ou carminées, et passant quelquefois, en mourant, à un orangé très-vif, indépendant de l’Uredo, qui leur donne souvent cette couleur. Si elles restent vertes, elles sont bordées de carmin sur le sommet de leurs crénelures. Elles portent, comme les tiges, des poils blancs, transparents , allongés , dont quelques-uns sont glanduleux. Les fleurs, peu nom- breuses, naissent au sommet de la tige ou de ses divisions, et, comme dans la plupart des saxifrages, elles sont pen- chées avant l'épanouissement. Les pédicelles sont souvent rougeâtres et hérissés, comme les sépales, de poils nom- breux, courts et blancs, portant une petite glande d’un rouge vif. Les pétales sont d’un beau blanc, avec quelques stries verdâtres qui n’atteignent pas l'extrémité du limbe. Les fi- lets et les anthères sont jaunes ; les stigmates sont d’un vert Jjaunâtre , à papilles très-développées. La fleur répand une odeur suave. La capsule est très-adhérente au calice , et con- tent des graines brunes et tuberculeuses. Voici quelques 248 SAXIFRAGÉES. dates précises de floraison : 21 avril 1840 , à Grasse (Var) ; — 4 mai 1833, coulée et lave de Gravenoire; — 6 mai 1840, puys de Côme et de Pariou, à la base ; — 9 mai 1833, à Nohanent ; — 12 mai 1831, sommet du cratère de Côme ; — 19 mai 1833, volcan de Chanat ; — 21 mai 1840, à Durthol; — 26 juin 1828 , sommet du puy de Dôme ; — 17 mai 1748, à Upsal { Linné ). — La variété penduliflora , dont on a fait à tort une espèce , remplace le type dans les montagnes de l'Auvergne, comme il est remplacé dans d’autres localités par le S. bulbifera et le S. cernua. Nature du sol. — Altitude. — Nulle part il n’est plus abondant et plus beau que sur les terrains volcaniques et si- liceux , surtout s'ils sont graveleux ou sablonneux ; mais il n’est pas absolument exclu des calcaires. — 11 peut atteindre très-haut sur les montagnes. De Candolle le cite à 40 à Paris, et à 1,600" dans les Pyrénées, d’après Ramond. Nous pouvons l'indiquer à 0 à Nantes, et à 1,600 au moins (la variété penduliflora) dans les montagnes de l’Au- vergne. M. Boissier l’a rencontré depuis 1,000® jusqu’à 2,300" dans les montagnes du royaume de Grenade. Géographie. — Au sud , il habite les Pyrénées , l’Espa- gne, la Corse, la Sardaigne, le midi de l'Italie, et l’Algérie, où il est cité par Desfontaine et par Munby. Ne serait-ce pas, dans cette dernière localité, le S. bulbifera que M. le docteur Borne m’a dit avoir trouvé très-communément de- puis le littoral jusqu’à l'Atlas? — Au nord, il est répandu dans tout le centre de l’Europe; il entre en Scandinavie , en Danemarck , partout en Gothie, et s’arrête dans la Suède et la Norvége australes. On le trouve dans la Finlande aus- trale, en Irlande et en Islande, mais non en Angleterre ni dans les archipels. — A l'occident , il végète aussi en Por- SAXIFRAGA. 249 tugal. — A l’orient, on le rencontre en Suisse , en Itahe, en Turquie, en Grèce, en Hongrie, en Croatie, en Tran- sylvanie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l’espéce. SU, Algérie... 2-2. ce. 000 Pond en latitude : Nord, Finlande: #2... O1 26° Occident; 1hhde.7. .,720"0. nu en longitude : Orient , Russie moyenne...... 58 E. 78° Carré d’expansion............ 2028 SAXIFRAGA ROTUNDIFOLIA , Lin. — Il fait partie de la fraîche végétation des bois humides , des sources et des ruis- seaux d'eau limpide. Il croît en belles touffes d’une admira- ble fraicheur sur le bord des cascades, quelquefois même abrité dans des grottes humides, ou enfermé avec l’Impatiens noh tangere, le Geranium Robertianum et le Myosotis pa-. lustris, sous la courbe décrite par l’eau qui s’élance dans sa chute. Il se mêle à ces parterres isolés qui laissent voir toutes leurs beautés à travers les lames sans cesse renaissantes de leur cristal. Il fait partie de ces groupes délicieux, éclairés aux couleurs pures de l'iris, et qui n’admettent pour habi- tant que le cincle plongeur, usant à chaque instant de son privilége pour traverser la nappe liquide qui le sépare de la retraite paisible et fleurie où il a déposé le fruit de ses amours. — Ce saxifrage est un des plus grands de nos contrées. Il est vivace, sa tige est droite, succulente et rameuse. Ses feuilles sont larges, arrondies, réniformes et dentées tout autour. Les fleurs naissent au sommet de la tige et des ra- meaux étalés. Les pétales sont blancs, pointus, parsemés de points Jaunes et rouges d’une finesse extrême. Les anthères sont pivotantes , et viennent successivement s’incliner sur le 250 SAXIFRAGÉES. pisül pour y répandre leur pollen, mais alors les stigmates n’ont pas encore développé leurs houpes papillaires , et la fé- condation est probablement indirecte. La capsule est libre, ovale, resserrée au sommet, puis élargie et terminée par 2 pointes divergentes. Les graines sont petites, ovales et cha- grinées. Des rejets, rampants et souterrains, concourent avec les semences à la reproduction de cette espèce. — Il fleurit pendant tout l'été. — Le S. hederacea, de l'Orient, le S. russi et le S. parviflora, des îles de la Méditerranée, sont des espèces parallèles à notre S. rotundifolia, dont elles sem- blent être des diminutifs. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons cons- tamment sur les terrains primitifs et volcaniques, et notam- ment sur les trachytes, sur les phonolites et les tufs pon- ceux. Thurmann semble, au contraire , l'indiquer comme caractéristique des terrains calcaires, car il dit qu'il fait contraste, par son absence dans les Vosges ; ce qui viendrait à l'appui du fait que nous avons rappelé plusieurs fois, que les terrains volcaniques constituent un sol neutre , sur le- quel viennent se réunir les plantes des terrains siliceux et calcaires , meubles et compactes. — Nous trouvons cette espèce à une assez grande élévation : 1,200 à 1,500". Wablenhberg l'indique, dans les Alpes, au-dessous de la li- mite des noyers, jusqu'aux neiges perpétuelles , et Tenore la place dans les vallées de sa région des bois, entre 800 et 1,200. M. Boué dit aussi qu’en Turquie elle habite la zone subalpine. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne, la Corse , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , le Jura, la Suisse. — A l'occident , les Pyrénées et l'Espagne. — A l’orient , l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie,la Grèce , le Caucase , la Géorgie. CHRYSOSPLENIUM. 251 Limites d'extension de l'espèce. PUR IDE... eee so 0 0 AP ARE À à Le Ecart en latitude : Nord SUISSE.» . cc EU 18 100 Occident, Pyrénées... ........ 2 “ Ecart en longitude : Orient, Géorgie. ........... 47 E. 49° Carré d’expansion. .... see « 490 G. CHRYSOSPLENIUM, Lin. Petit genre composé seulement de 8 espèces asiatiques , européennes et américaines. C'est-à-dire , 2 de la Sibérie et { du Kamtschatka. — 1 de l'Amérique septentrionale, 1 de l'Amérique australe. — 1 de la Calabre et 2 du nord de l’Europe. CHRYSOSPLENIUM ALTERNIFOLIUM, Lin. — Quand le Salix caprea ouvre ses fleurs odorantes et appelle au ban- quet de la vie, les insectes que le soleil vient d’éveiller, une humble plante essaie à ses pieds d’épanouir sa corolle, et d’attirer notre attention par ses fleurs dorées. C’est le Chri- sosplentum qui souvent est effacé par la fleur brillante du Caltha palustris, ou par les corolles tendres et lilacées du Cardamine pratensis. Quelquefois il précède encore ces espèces vernales, et, réuni en société sur le bord des ruis- seaux d'eaux vives , il étale tout le luxe que lui a donné la nature. — Il est vivace , tendre et délicat. Ses feuilles sont longuement pétiolées, reniformes , crénelées et un peu velues. Les supérieures sont sessiles ou presque sessiles ; elles sont très-rapprochées au sommet de la plante , et y prennent une nuance de jaune. Les fleurs, petites, semblent posées sur les feuilles, et ouvrent successivement leur calice doré et dé- 292 SAXIFRAGÉES. pourvu de corolle. La fleur supérieure a 5 divisions et 10 étamines , les autres sont quadrifides. Ces fleurs, accompa- gnées de leurs feuilles florales, restent longtemps épanouies et deviennent de plus en plus jaunes. L’ovaire fécondé grossit, puis il s'ouvre avant la maturité des graines, qui semblent régulièrement disposées dans des corbeilles élégantes, et qui, encore fixées au placentaire, reçoivent directement l'influence du soleil. -- Il fleurit en février, mars et avril. M. Unger indique sa floraison le 20 avril, dans le Tyrol septentrional, pour une moyenne de # ans. Nature du sol. — Altitude. — X] préfère les sols siliceux, sablonneux et détritiques. Il croît aussi sur le calcaire pourvu qu'il soit mouillé. Il s'élève assez haut ; nous l’avons trouvé à 1,400 et 1,500" en Auvergne, associé aux sapins. Wabh- lenberg l'indique en Suisse, dans les lieux aqueux de la plaine et de la montagne, jusque sur le St-Gothard. Géographie. — C’est une espèce de l’extrême nord , qui s’avance au sud jusque dans les Pyrénées et en Corse, et que nous avons trouvée presqu'en plaine dans le département du Gard. Elle habite aussi les montagnes du midi de l'Italie. — Au nord , elle s’avance tant qu’elle trouve de la terre , dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie et même au Spitzberg. Elle croît aussi en Angleterre et en Irlande. — À l'occident , elle végète dans les lieux buissonneux et hu- mides de l'Amérique anglaise ; le capitaine Parry l’a vue dans les lieux les plus arctiques, à l'île Melville, par 75°. Elle existe aussi dans les montagnes Rocheuses. — A l’o- rient, elle est aussi commune dans les Carpathes, en Italie, dans le Caucase , autour de la Caspienne , dans toutes les Russies, dans les parties les plus arctiques de la Sibérie, où elle gagne le nord partout, arrivant encore dans le pays des Samoyèdes. Pallas la cite sur les bords de la mer CHRYSOSPLENIUM. 253 Glaciale , très-petite el très-rabougrie, et vivant en société avec Andromeda hypnoides, Saponaria alpina , Arenaria grandiflora, Dianthus plumarius. Saæifraga hmreulus, Stellaria nemorum, Potentilla stipularis, Rubus chamæ- morus, Pedicularis lapponica, etc. Ledebour l'indique en- core dans la Sibérie orientale , en Dahurie , dans le pays des Tschukhis , à la baie de St-Laurent , au Kamtschatka et dans l'Amérique arctique, où elle retrouve les individus qui remon- tent des montagnes Rocheuses. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 400 DAS en latitude : Nord’, Spitberb..::..44... : 80 40° Occident et Orient.......... 360 ET Le lopepNe : 3600 Carré d’expansion............ 14400 CHRYSOSPLENIUM OPPOSITIFOLIUM, Lin. — Espèce des plus sociales, et formant de longues et larges touffes sus- pendues aux rochers ou tapissant le bord des sources et des eaux vives, l’intérieur et le portique des grottes ombragées, souvent mélangée au Geranium Robertianum, aux Myosotis, au Cardamine Impatiens, au Cystopteris fragilis, et aux thallus verts et rampants des Marchantia. I conserve toute l’année sa verdure , et fréquemment, en hiver, on le voit enchâssé dans la glace transparente des cascades et des ruis- seaux avec quelques Hypnum , à côté des rameaux givrés des lierres et des églantiers. — Ses feuilles sont rondes, épaisses, un peu velues et succulentes, toujours opposées, un peu courbées , et embrassantes au sommet des rameaux stériles. Il semble que, dans les tiges fertiles, elles soient dis- posées pour recueillir les rayons du soleil et les concentrer sur 254 SAXIFRAGÉES. les boutons, qui sont réunis au centre de ces espèces de corbeilles. Ces fleurs, eneffet, s’épanouissent de bonne heure , en avril et en mai, et naissent en petits bouquets presque sessiles, accompagnés de quelques bractées. Elles sont d’un jaune verdâtre , presque toutes à Æ divisions et à 8 étamines. Sa capsule s'ouvre de bonne heure, comme dans l’espèce précédente, mais ses graines sont plus grosses et moins arrondies. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante que sur les terrains primitifs et volcaniques, sur les grès et sur les pouzzolanes ; mais comme elle ne croît que dans les lieux mouillés, il est possible qu’on la rencontre aussi sur des calcaires. Elle végète, du reste, dans les fissures des basaltes les plus compactes , pourvu qu'ils soient arrosés. — Elle s'élève assez haut, depuis 40" dans l’Anjou , jus- qu’à 1,000" dans les Pyrénées, selon de Candolle. Nous l'avons rencontrée en Auvergne de 500 à 1,200". Géographie. — Au sud , les Pyrénées , l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, le centre de l’Europe , jusque dans le Danemarck et la Norvége australe, l’Angleterre , l'Irlande et les Orcades. — A l'occident, le Portugal , les bords de la rivière Colombie et la côte nord-ouest de l’Amé- rique. — À l’orient , l'Italie, la Hongrie, la Transylvanie, la Russie moyenne et les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° )Écart en latitude : Nord, Norvége...:..... ARE. 197 Occident, Amérique......,.. 80 tin en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 95 E. 175° Carré d'expansion. ........... 3325 OMBELLIFÈRES. FAMILLE DES OMBELLIFÈRES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Finlande. à... 60 à 70 18 Laponie. 2: 65 à 71 14 E. à 40 EcRAPE Een most eee Latitude. Longitude. Nigritiesrs ia sers Oà 109 1800. à SE. Abyssinie as. » 10.416, .39 E à A E. MORE ee pee: 33,496 50O.à GE. Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O.à 8 O. Sicile... . . SAR 37 à 38 10 E.à13 E. Portugal... els 0 442 20 OL ATRON Royaume de Naples... 38 à 42 11 E.à16 E. Tonease ee ue 40 à 4% 35 E. à48 E. Reda 43 à AG 31 E.à34 E. Plateau central. .... 4% à A7 0O AUDE. Fradees se 42 à 51: 7 Où GE. Russie méridionale... 47 à 50 922 E. à A9 E. Allemagne... .....…. 45à°551 °9: E. à 14 E. Carpathes. ........ 49.250. 19,8: 2 291F. Angleterre ........ 50458. 1 Où 7 0: Russie moyenne... .. 50 à 60 17 E.à58 E. Scandinavie entière... 55 à 71 3 E.à 29 E. Danemarck.. ...... SARA: Sn AH Eat: Gone. 297540 TK 55 à 597 10. Ed 19NE: +5 et EH PUR 55 à 69 10 E.à 22 EE, Nosvéenent 00. 98 à 71 2 E.à 10 E. Russie septentrie. ... 60 à 66 19 E.à57 E. E. db lb eb Deb bob Deb Hd ed jet ed Ed md à à à à à là à he ei à Hà à a .. . .. . .. se .. .. se. .. . .. .. .. . .. : 468 50 21 20 23 21 18 18 18 23 23 23 21 27 sr 23 32 28 33 39 39 43 38 47 20 256 OMBELLIFÈRES, Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Irlande. .:.....: 91041549 Angleterre Allemagne Russie moyenne... Sibérie de l’Oural. Sibérie altaïque.. . Sibérie du Baïcal. . Dahurie..… ..... . Sibérie orientale... Sibérie arctique... Kamtschatka.. ... PaysdesTschukhis. Iles de l'Océan or*. Amérique russe... Tableau des proportions relatives des espèces dans le Latitude. 90 à 58 45 à 55 50 à 60 44 à 67 44 à 67 49 à 67 50 à 55 96 à 67 67 à 78 46 à 67 » » o1 à 67 94 à 72 Longitude. T0.à 13°0. 1% > 104" 70 0 2E. a 1€ EE. "Pet 17 Là SE'V2— dE à 74 EEE GOLE. à 97/5 Tes 93.E. à 116 E 1 : 30 110,608 0319 EF, 25 27 111, 4105 En TU ODCE. à 101 EE DUO 148.5 à 170.E.. T': 56 19 a TS DEP AIDES A 100, T0 17040. a T0,E.. 1200 des altitudes. Latitude. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 36°à 37° Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 Pyrénées. ............. 42 à 43 Pyrénées élevées. ....... 42 à 43 Pic du Midi, de Bagnères.. Plat. central, rég. montagn. Plateau central, sommets. . Alpes élevées... ... » 4% à 47 14° à 47° 45 à 46 45 à 46 sens Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 : 2500 à 3500 1 : 500 à 2700 1 : 25 1500 à 2700 1 : 39 ». Dir 500 à 1900 1: 1500 à 1900 1 : 500 à 2700 1: 1500 à 2700 1:: 21 24 PROPORTIONS RELATIVES. 957 1 ableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 120à 14° 2400. à 2700. 1:134 Éânariest en 2. A 28 à 30 15 O. à 20 O. 1: 42 Hébrides. sc te 57 à 58 8 O. à 10 O. 1: 47 Orcades .… . sorote 14.59 5 O0.à 6 0. 1: 52 Shetland... as%thes . 60 à 61 3 O.à 40.1: Eeroë.. Hate es . 62 9 0. 1: 99 Islande. … cs sis 04.:4106 1010u à 127. 0.:1;:: 59 Mageroë.. .... ee 71 24 E. 1: 48 SUITE VINS 79 à 80 10 E. à 20 E. 0: 0 Ile Melville........ 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez.... 33 à 40S. 76 O. 1: 60 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42S. 171 ©. à176 O. 1: 38 Malouines. ....... 525. 5940. %65"0;:1:"91 Les Ombellifères sont une des familles importantes du règne végétal; leur nombre s’élève à plus de mille, et les 273 de ce nombre appartiennent à l'hémisphère boréal. Ce sont surtout des plantes européennes et asiatiques, abondantes tout autour du bassin de la Méditerranée, dansles Indes etla Sibé- rie, seretrouvant en proportion moins grande dans les 2 Améri- ques et au cap de Bonne-Espérance , et vivant aussi en assez grand nombre à la Nouvelle-Hollande et dans quelques îles de l'Océanie. Ce sont des plantes qui fuient la zone torride, comme Adanson l’avait déjà remarqué, comme M. de Hum- boldt l'a depuis confirmé, et qui sont surtout multipliées dans les parties chaudes et moyennes des zones tempérées, Les Ombellifères viennent se mêler à presque toutes les belles scènes que nous présente la nature, quand on contemple les divers tableaux de la végétation. Quoique moins répandues dans l’hémisphère austral, elles s’y avancent cependant très- vI 17 258 OMBELLIFÈRES. loin vers le pôle, et nous n’avons rien, parmi nosOmbellifères, d’aussi splendide que les Anisotome latifolia et A. anti- poda , rapportés par D. Hooker des îles Campbell et Lord- Auckland. Leurs magnifiques fleurs roses ou pourprées , mo- noïques ou dioïques, sont un des plus beaux ornements de ces régions glacées. La distribution des Ombellifères, en Europe et dans le sens des latitudes , suit une marche presque régulière ; on les voit exister à peine dans la Nigritie, devenir plus abondantes sous le climat de l’Abyssinie, où les montagnes tempèrent la chaleur, prendre un très-grand développement en Algérie et dans le midi de l'Espagne, et acquérir leur maximum au point de jonction de l’Europe et de l’Asie , sur le Caucase, en Tauride et dans le midi de l’Italie. Elles de- viennent ensuite un peu moins nombreuses, car elles for- ment, dans les contrées citées, 1218, puis 1723 en France, comme sur le plateau central, 1724 en Angleterre, en di- minuant successivement à tel point, que, dans la Laponie, elles ne font plus que 1247 de la végétation. Les pays très- chauds , comme ceux qui sont très-froids, sont nuisibles à leur développement. — Dans le sens des longitudes , notre second tableau nous montre les Ombellifères allant en di- minuant de proportion , d’une manière plus ou moins régu- lière, à mesure que l’on avance vers l’orient , à tel point que, dans les îles de l'Océan oriental et dans l’Amérique russe , elles ne sont plus que 1771 et 1759 ; il est vrai que la latitude élevée entre pour quelque chose dans cette dimi- nution, mais elle n’en est pas la cause principale, car, tandis que les contrées européennes, situées entre 30° et 38°, nous offrent 1718, 1720, 1721, les pays placés sous les mêmes parallèles , dans l'Amérique du nord, nous donnent : pour les Etats-Unis , au nord de la Virginie, 1253; pour HYDROCOTYLE. 259 le centre de l'Amérique septentrionale, 1257 ; pour la Géor- gie et la Caroline du sud, 1257 ; pour le Texas oriental, 1234, et pour la Nouvelle-Californie seulement, 1225. — Les montagnes ne sont pas favorables à cette famille ; ses espèces ne sont pas sensiblement affectées par les zones in- férieures , mais, à mesure que l’on s’élève, leur nombre di- minue , et elles deviennent rares ou nulles sur les sommets très-élevés. — Dans les îles, les proportions relatives des Ombellifères sont au-dessous de celles qui existent sur les con- tinents qui leur correspondent , ce qui peut tenir à leur peu d’étendue, mais le fait est si constant, qu’il dénote des difficultés réelles pour le transport de ces plantes ; il suffit de comparer les îles anglaises à l’Angleterre, les Feroë à la Scandinavie, pour se convaincre de ce fait, qui, du reste, n’est pas confirmé sous des climats plus chauds, car, dans les Açores, la proportion est 1720, aux Baléares, 1725, en Sardaigne, 1720 , proportions plus élevées que celles de la France et des régions africaines. G. HYDROCOTYLE, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, formé de plus de 120 espèces , appartient surtout à l’Amérique , à l'Afrique et à la Nouvelle-Hollande. C’est à peine s’il est représenté en Europe; il l’est un peu plus en Asie. — Son centre principal est dans l'Amérique méridionale qui en nourrit à peu près 40 espèces , dont la moitié au Brésil, le reste au Pérou, 1 au Chili, et 1 autre sur les terres Ma- gellaniques. — 13 Hydrocotyle seulement habitent l’Amé- rique du nord , et se tiennent presque tous dans la partie chaude , au Mexique et aux Antilles. — L'Afrique a 36 espèces , presque toutes du cap de Bonne-Espérance , quel- 260 OMBELLIFÈRES. ques-unes de Madagascar, de l’Abyssinie, du Cap-Vert, des îles Maurice et Bourbon. — L'Océanie est riche en Hydro- cotyle ; on en compte 25, dont 16 à la Nouvelle-Hollande, 3 à la Nouvelle-Zélande , 1 à Timor et 5 à Java. — En Asie, il en existe seulement 6 : 3 aux Indes orientales, 2 au Népaul et 1 à Ceylan. — Enfin, 3 espèces seulement, occupant principalement l'Italie, représentent ce grand genre dans toute l'étendue de l’Europe. HyDROCOTYLE VULGARIS, Lin. — Des tiges rampantes et presqu’articulées, enfoncées plus ou moins dans la vase, s’y amarrent continuellement par l’apparition de nouvelles raci- nes à leurs parties inférieures. Des bourgeons naissent à la par- tie supérieure de ces tiges, et de jeunes feuilles y sont complé- tement enfermées; leur limbe est rabattu , leur pétiole est cen: tral et elles sortent ets’étendent, comme un parapluie d’abord fermé qui percerait son fourreau et s’étendrait ensuite. Les pétioles s’allongent , les bords des feuilles deviennent cré- nelés , et enfin ces organes viennent flotter sur l’eau, offrant de petits disques peltés, à 9 nervures rayonnantes , repré- sentant en miniature les feuilles immenses du Victoria regia. Le pétiole est inséré près du milieu. Les pédoncules n’attei- gnent pas la longueur des pétioles , ils sont extra-axillaires et portent des ombelles latérales, composées seulement de 3 à 4 fleurs blanches, au-dessus desquelles on voit encore quelquefois d’autres pédoncules, munis aussi d’un très-petit nombre de fleurs blanchâtres. Les fruits sont formés de deux carpelles aplatis, parsemés de petits tubercules jaunâtres ou rougeâtres. Ils se séparent complétement et sont disséminés dans les eaux. — Il fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nl est indifférent et re- cherche les eaux peu profondes dans les plaines. SANICULA . 261 Géographie. — 11 vit disséminé sur la majeure partie de l’Europe. Au sud , en France , en Corse, en Espagne et même en Algérie, dans les petits lacs autour de la Calle. — Au nord , on le rencontre dans l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, et il s’arrête dans la Norvége aus- trale. On le connaît en Angleterre, en Irlande, dansles archi- pels et en Islande, mais il manque aux Feroë. — A l’occi- dent , nous venons de citer l’Islande, nous pouvons y ajouter le Portugal et même le Canada. — A lorient , il végète en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Transylvanie, à l’île de Crète et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l’espèce. Sudislebne 4. 250 2022828 0359 fais en latitude : Nord ,.Islandes. . ce... 009 300 Occident, Canada ........... 68 O.)Écarten longitude: Orient, Russie moyenne. ..... 45 É 113° Carré d’expansion.............. 3390 G. SANICULA. Distribution géographique du genre. — Il n'existe qu'un petit nombre de Sanicula, et presque tous sont étrangers à l'Europe. — Sur 14 espèces, 6 font partie de la végéta- tion du Mexique et des États-Unis de l’Amérique, — 2 sont originaires du Chili; — il y en a 2 asiatiques de la Chine et du Népaul, — 2 de l'Océanie , de Java, — 1 du cap de Bonne-Espérance, — et { européenne, si elle n’est pas asiatique. SAnICULA EUROPÆA , Lin. — C’est une des Ombellifères le plus vernales. Elle pâraît au milieu du printemps, dans 9623 OMBELLIFÈRES. les bois et les bosquets , où ses rhizomes traçants sont cachés dans le terreau. Le bourgeon, placé à l’extrémité du rhi- zome, se développe en larges feuilles glabres , palmées, à 3 lobes, d’un vert luisant, du milieu desquelles s'échappe une tige striée et souvent rougeâtre. De son sommet sor- tent ordinairement 3 à 4 pédoncules, d’un point central muni d’un involucre formé par 2 ou 3 feuilles avortées et réduites à quelques pinnules denticulées. Du milieu de ces pédoncules il en sort un autre qui ne porte qu’une ombelle, et fleurit le premier. Chacun des 3 ou 4 autres se divise or- dinairement en 3, et l’ombelle qui est au milieu fleurit avant les deux autres. Les pédoncules s’allongent après la floraison. Les pétales sont recourbés et ne s’ouvrent jamais. Le bou- ton est pentagone, à 5 angles percés, dont on voit sortir des filets élégamment courbés, qui finissent par se redresser et par dégager les anthères qui sont jaunes ; les ombellules sont globuleuses , séparées les unes des autres par de courts rayons. Les fleurs sont blanches ou lilacées, la plupart her- maphrodites, entremélées de quelques fleurs unisexuées. Les pistils, contre l'ordinaire, sont aptes à recevoir le pollen avant que les étamines ne soient disposées à Je répandre. Beaucoup de fleurs avortent , et souvent même les femelles seules sont fertiles. Elles donnent des péricarpes sans canne- lures, mais garnis de poils crochus qui en facilitent le trans- port et la dispersion. — La sanicle est une plante solitaire, dispersée en touffes isolées au milieu des bois. Elle cherche j'ombre et les lieux abrités, et se trouve souvent associée au Vinca minor, au Galeobdolon luteum, au Lychnis viscaria , etc. Nature du sol. — Altitude. — La sanicle sembie pré- férer les terrains siliceux et détritiques ; elle est vigoureuse sur tous les terrains volcaniques. — Elle peut s'élever dans ASTRANTIA. 263 les montagnes. En Auvergne elle atteint 1,000". Ledebour l'indique dans le Talüsch à 800", et Wahlenberg dit que, dans la Suisse septentrionale, elle atteint presque à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Cette espèce se trouve, au sud, en France, en Espagne, en Italie, en Sicile ; elle n’est pas indiquée en Barbarie, et cependant Vogel l’a trouvée en Abyssinie, dans les ravins humides où elle fleurit en juin. — Au nord, elle est très-répandue dans toute l’Europe centrale, en Dane- marck et en Gothie, dans la Norvége, la Suède et la Fin- lande australes , où elle croît comme en Auvergne, dans les forêts de hêtres très-ombreuses. Elle est aussi en Angleterre. — À l'occident, nous ne pouvons l'indiquer qu’en Portugal. — A lorient , elle habite la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, les Carpathes, la Grèce , le mont Athos, la Tauride, le Caucase , la Géorgie, les bords de la Caspienne , Lenkoran et les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. HUle AINSSINIe... 0... ..... 12 }Écart en latitude : Nord, Norvége....... he 60 | 48° Occident, Portugal. ......... 10 O. } Écart en longitude : Orient, Lenkoran........... 47 E. 570 Carré d’expansion. ...... VE s2VbT 46 G. ASTRANTIA, Lin. Genre élégant dont on ne connaît que 9 espèces ; 5 sont européennes : de l'Italie, de la Carinthie, de la Grèce et du centre de l’Europe. — 3 sont du Caucase et de la Sibérie. — Une seule du cap de Bonne-Espérance. 964 OMBELLIFÈRES. ASTRANTIA MAJOR, Lin. — Il existe, dans toutes les fa- milles de végétaux, des espèces privilégiées, où la grâce et la fraîcheur sont unies à un port élégant et distingué. Telle est la belle astrance parmi les Ombellifères. Retirée sur la lisière des bois, ou prenant place au milieu des richesses des hautes prairies des montagnes, elle vit seule ou réunie à ses com- pagnes, mais indépendante de l’homme et de ses cultures. Son rhizome trace sous la terre, et pendant qu’une touffe de feuilles, à 5 lobes trifides, s’étale dans l’atmosphère, la plante prépare sous le sol le bourgeon qui , l’année sui- vante, lui permettra de briller dans les mêmes lieux. La tige, qui était ensevelie au milieu des feuilles, s’allonge rapide- ment, les ombelles sortent des pétioles élargis et membra- neux qui protégeaient leur naissance. Elles se redressent et montrent le luxe de leurs jolis involucres blancs ou lilas, striés et disposés en rayons avec la plus admirable symétrie. Des fleurs nombreuses, à peines pédicellées, sont rangées avec ordre dans des corbeilles légères. Quelques-unes sont stériles, mais toutes concourent à la beauté de la plante. L’ombelle du milieu s’épanouit la première, et les fleurs de chaque ombelle s'ouvrent en même temps. Toutefois leurs pétales blancs restent pliés, leurs étamines courbées sur leurs filets, se détendent et offrent des anthères d’un brun rouge. Plus tard, les fruits sont réunis dans lesinvolucres dont les bractées se resserrent ; 1ls sont munis de stries et de tubercules can- nelés, un peu aplatis, et surmontés de petites dents subulées. — L’astrance est souvent accompagnée du Lilium Marta- gon, du Geranium sylvaticum, du Centaurea montana, et d’une foule de plantes qui forment avec elle le gazon épais des montagnes. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Cette Ombellifère re- cherche , en Auvergne , les terrains siliceux et détritiques , ERYNGIUM. 265 toutes les roches primitives et volcaniques. Selon M. Unger, ce serait une espèce des calcaires, au moins pour le Tyrol septentrional. — Elle habite les montagnes, de 800 à1,500" en Auvergne. De Candolle la cite à 500" à Genève, et à 1,600® dans les Alpes et le Jura. Wahlenberg dit qu’en Suisse elle monte presque à la limite supérieure du sapin, mais qu’elle se tient surtout dans la région des hêtres. Géographie. — Au sud , elle habite les Pyrénées , l’Es- pagne et l'Italie. — Au nord, tout le centre de l'Europe, les Carpathes, la Lithuanie et la Volhynie. — A l'occident, l'Espagne. — A l’orient, la Podolie, l'Italie, la Suisse, l'Autriche , la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Tran- sylvanie et la Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne: £osieieise tp ie ce 40° }Ecart en latitude : Nord, Lithuanie...... État 55 | 15° Occident, Espagne... ....... 4 O.)}Ecart en longitude : Orien£.:Podolié........ os A Le 3 L° Carré d’expansion...........e. 465 G. ERYNGIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe au moins 100 espèces d’£ryngium dispersés dans toutes les par- ties du monde. — L'Amérique seule en a 60, également partagées par l’équateur. Dans l’Amérique du nord, le centre est au Mexique, dans la Floride, et quelques espèces sont dans la Caroline. — Dans l'Amérique du sud , les Eryngium sont presque tous groupés au Brésil etau Chili, 1 ou 2 seu- lement au Pérou. — L'Europe en possède aussi 25 espèces, toutes des pays chauds ou des montagnes. La Grèce, l’Es- 266 OMBELLIFÈRES. pagne , le Portugal, la Crète , la Sicile, la Dalmatie, sont leur patrie, à part quelques-unes qui habitent les Alpes et les Pyrénées. — 3 espèces sont propres à l’Afrique septentrio- nale. — 3 autres sont égarées à la Nouvelle-Hollande et à la terre de Diémen. ERYNGIUM CAMPESTRE, Lin. — On le trouve en société nombreuse sur la lisière des champs, sur le bord des chemins, en compagnie des Carduacées, du Centaurea Calcitrapa, du Polygonum aviculare , et de toutes ces espèces qui restent plus ou moins dans le voisinage des lieux habités. Ses puis- santes racines lui assurent la conquête de tous les terrains où il veut dominer. Ces racines se ramifient sans cesse, et produisent à chaque extrémité supérieure un bourgeon qui reproduit la plante. Les feuilles radicales, à pétioles allon- gés, sont épaisses et cartilagineuses , les caulinaires sont amplexicaules, et enfin, celles qui avoisinent les fleurs, sont sessiles. Ces feuilles sont profondément découpées, épineuses, d’un vert glauque et quelquefois comme crispées et chiffon- nées. Les tiges se divisent et se subdivisent en panicules di- cothomes, dont chaque ramification offre une ombelle presque sessile, entourée de bractées piquantes, et dont les fleurs de la base sont les premières à s'ouvrir. Ces ombelles ont la forme de capitules ovoides. Elles sont d’un vert glauque et épineuses comme les feuilles et la plante entière. Les pétales sont plissés et échancrés , s’ouvrent à peine, et la féconda- tion est probablement monoïque, car les stigmates ne sont pas développés quand les anthères répandent le pollen. Les fruits sont recouverts d’écailles et de tubercules, mais ne présentent pas de cannelures. — Cette espèce, organisée pour résister aux plus longues sécheresses , habite aussi des lieux qui sont extrêmement arides, et prospère dans des loca- ERYNGIUM. 267 lités où d’autres espèces ne pourraient résister. Son feuillage disparait quelquefois sous la poussière des chemins, ses tiges sont recouvertes par les éboulements ; toujours elle résiste, surmonte les obstacles et pousse avec énergie. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Y paraît presqu’indiffé- rent aux terrains. Nous l’avons trouvé, en Auvergne, sur les granits et sur les porphyres, très-commun ; sur les cal- caires marneux et sur les pouzzolanes des volcans, très- abondant; sur les basaltes, avec Helleborus fœtidus et Carlina vulgaris ; sur les sables des rivières. Il recherche surtout les lieux habités et fréquentés. Il est répandu, à Nantes, sur les sables maritimes. — Il croît en plaine et dans les montagnes ; il s'élève jusqu’à 1,200" sur les cones volcaniques. Ledebour l'indique à 1,000" dans le Caucase. M. Boissier l’a trouvé entre 1,500 à 2,000" dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud, la France, les Pyrénées, l’Es- pagne et l'Afrique boréale occidentale, où cependant il est souvent remplacé par l'E. triquetrum , Desf. — Au nord, on le trouve dans une partie de l’Allemagne, mais il n’en- tre pas en Scandinavie et reste sporadique dans le Dane- marck ; ilest en Angleterre. — A l'occident, il est commun en Portugal. — A l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Turquie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase , en Tauride , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et jusque dans la Si- bérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Barbarie.........,..,. 35° )Écart en latitude : Nord, Yecatherinimburg...... 57 220 268 OMBELLIFÈRES. Occident, Portugal.......... 11 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie. . . .......vt O61E: 67° Carré d’expansion............. 1474 G. CICUTA, Lin. Très-petit genre dont on ne connait encore que # espè- ces, toutes des terrains marécageux , et dont 3 appartien- nent à l'Amérique septentrionale. — Une seule habite à la fois l'Europe et l’Asie. CicuTA virosa, Lin. — Si l’Eryngium et de nom- breuses espèces de cette famille peuvent résister aux séche- resses les plus prolongées, il est d’autres Ombellifères qui ne quittent jamais le bord des eaux, qui ne vivent qu’à la con- dition d’avoir leurs racines enfoncées dans une vase profonde, ct de pouvoir étaler leur feuillage dans une atmosphère hu- mide et vaporeuse. Tel estle Cicutavirosa, que nous trouvons sur les bords marécageux des lacs des montagnes, sur des terrains vaseux dont l’abord est impraticable. C’est une grande et belle plante, à hautes tiges vertes et fistuleuses, tapissées de moëlle intérieure , et séparées par des cloisons éloignées dans le haut de la plante , moins écartées dans le bas, et rapprochées dans la portion qui s’enfonce dans le sol, d’où naissent de longues feuillesradicales, d’un vert som- bre, et très-profondément découpées. La tige est lisse, cylin- drique, à peine striée, et terminée par 3 ou # rameaux alter- nes, plus élevés que la tige principale qui reste plus forte et plus basse. Ses ombelles, dépourvues d’involucre, sont termi- nales ou opposées aux feuilles. Les fleurs sont blanches, et les fruits qui leur succèdent, enveloppés d’une pellicule su- béreuse , sont arrondis , aplatis sur le côté, et tombent 2 à 2 sans se séparer. Cette espèce vit en toufles solitaires , asso- CICUTA. 269 ciée au Menyanthes trifoliata , au Comarum palustre , au Nuphar pumilum, ete. — Fleurit en juillet et en août, Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette ci- guë sur les sols siliceux, détritiques et inondés, et toujours dans les montagnes, entre 1,000 et 1,500" d'altitude. Géographie. — Au sud , NOUS ne connaissons pas cette espèce au delà du plateau central et de l'Italie. — Au nord, elle est dans la majeure partie de l’Europe et de l’Asie. Elle existe dans toute la Scandinavie , dans les marais et les tour- bières de la Suède, de la Norvége et de la Laponie, très- disséminée, mais abondante quand on la rencontre. C’est la variété tenwifolia qui s’avance ainsi dans le nord. Le type : existe aussi en Angleterre et en Irlande. En Asie, celte es- pèce atteint le pays des Samoyèdes. — A l'occident, elle est à Nantes et en Irlande. — A l’orient, dans les marais froids de la Suisse , au mont Circello, près Terracine selon Thiebaud de Bernaud , dans la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altai et du Baïkal, dans la Dahurie et au Kamtschatka, où se retrouve encore la variété tenuifolia. — Enfin, elle est indiquée dans les contrées boisées du nord du Canada, entre 5% et 64°, mais il est probable que c’est une des espèces du nord de l’Amérique qui aura été considérée comme identique à la nôtre. Nous excluons pour cette raison cette dernière indication. Limites d'extension de l'espèce. Sud érraénes ve. : 5. PEN 1e Dr eu latitude : Nord, Pays des Samoyèdes.... 72 319 Occident ;lrlande..sse toi, 10 a Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka..... LL UATOTE. 1800 Carré d’expansion............ 5980 270 OMBELLIFÈRES. G. APIUM, Lin. 7 espèces le composent, { européenne, 1 de l’Afrique australe, { de Tristan d’Acuhna , 1 du Chili et 3 de la Nou- velle-Grenade. Sa présence en Europe est presque une ex- ception, car l’espèce européenne vit aussi dans d’autres parties du monde. APIUM GRAVEOLENS, Lin. — Nous rencontrons cette es- pèce dans les lieux rapprochés des sources minérales, le long des chemins et dans le voisinage des habitations. Ses racines sont profondes, ses feuilles d’un vert sombre , dé- coupées et luisantes, ses tiges cannelées et rameuses. Les ombelles, presque sessiles, sont latérales, et se composent d'un petit nombre d’ombellules séparées par des rayons inégaux ; souvent elles sont doubles, et une seconde om- belle naît en-dessous de la première. Les pétales, jaunâtres, sont entiers et arrondis, les étamines sont müres avant le développement des stigmates, et les fruits, arrondis, un peu bossus à la base , se séparent très-facilement. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains con- viennent à cette espèce, pourvu qu'ils soient mouillés par des eaux minérales ou salines ; on la trouve également sur les calcaires marneux et sur les sables des rivières, et toujours dans les plaines. Géographie. — Son aire est des plus vastes. — Au sud, elle atteint le midi de l'Espagne , les Canaries et l'Algérie, oùelle croit dans les cultures arrosées des oasis. — Au nord, le Danemarck, la Gothie, et la Norvége australe, où elle reste sur les bords de la mer, comme en Angleterre et en Irlande, — A l'occident , elle végète en Portugal et aux TRINIA. 271 Canaries. — A l'Orient, elle est en Italie, en Sicile, en Crimée , dans le Caucase , en Géorgie , sur les rivages salés de la Caspienne, en Turquie, et dans les Russies moyenne et australe.— Elle est disséminée dans l'hémisphère austral, dans le sud du Chili, à la Terre-de-Feu, sur les sables mari- times des Malouines et du détroit de Magellan, ainsi qu’à l’île de Tristan d’Acuhna. Elle se trouve au cap de Bonne- Espérance, dans la Tasmanie, à la Nouvelle-Zélande, et elle est aussi commune dans ces localités qu’en Europe. Limites d'extension de l'espèce. Sud CAMES. eee ee «| SÛ0 dE en latitude : Nord, Norvége............. 60 300 Occident, Canaries... ...... .. 20 O. } Ecart en longitude : Orient\Géorgie. 4... ASE. 68° Carré d’expansion............ 2040 G. TRINIA, Hoffm. On ne connaît que 7 espèces de ce genre : — 5 sont eu- ropéennes : de l'Espagne, de la Russie, de la Tauride et de l'Europe centrale. — Les 2 autres sont de l'Afrique aus- trale. TrRinia vuLGaRIS, DC. — On rencontre cette plante, dioïque et bisannuelle, sur les coteaux secs et exposés au so- leil, au milieu des pelouses courtes et peu fournies. Elle offre des tiges très-rameuses, anguleuses, et des feuilles très-découpées et glauques. Ses fleurs sont très-nombreuses, et l’ensemble de ses petites ombelles forme une espèce de corymbe. Dans les fleurs mâles, les pétales, verdâtres et striés de pourpre , sont roulés par leurs sommets et se dé- roulent tous les matins, en même temps que les étamines, 272 OMBELLIFÈRES. repliées aussi sur leurs filets, se détendent. Les fleurs fe- melles, plus petites , s'ouvrent de même , et montrent deux jolis stigmates glanduieux qui s'élèvent sur des ovaires can- nelés. Les pétales très-pelits, les étamines saillantes, et les styles allongés, sont des conditions que l’on rencontre dans presque toutes les plantes dioïques. — Cette espèce fleurit d’assez bonne heure ; elle reste quelquefois très-rabougrie quand l’année est sèche ; les mâles périssent bientôt, et les feuilles se couvrent de petits fruits ayant chacun cinq can- nelures. Nature du sol. — Altitude. — X recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine ou des montagnes basses. En Auvergne, il ne s'élève pas au-dessus de 500", De Can- dolle l'indique à 0 à Narbonne et à 2,000" à Combre d’Aze; M. Léon Dufour l’a cueilli aux pics d’Anie et d’Amoulat. Géographie. — Au sud , il se trouve dans le midi de la France, dans les Pyrénées-Orientales, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on le rencontre en Suisse , en Allemagne , dans la vallée du Rhin , près de Bingen , dans le Tyrol, en Volhynie, en Angleterre et en Irlande. -— Cette dernière habitation est sa limite occidentale. — A l’orient, il végète en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, dans les déserts de la Caspienne, en Géorgie, en Turquie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° en en latitude : Nord, Angleterre........... 52 120 Occident, Irlande........... 12 O. Ecart en longitude : Grient, Géorgie............. 48 E. 60° Carré d'expansion. ........++.. 720 HELOSCIADIUM. 273 G. HELOSCIADIUM, Koch. Distribution géographique du genre. — Les 1% espèces qui le composent sont très-disséminées; 5 sont européennes, de la Corse, de la Sardaigne, du centre et dumidi de l’Eu- rope. — On eu connaît # en Asie : 2 au Népaul, 2 aux Indes orientales. — Il y en a # en Amérique : au Pérou, sur les montagnes du Chili et en Californie. — Une seule, afri- caine, habite l'Égypte. HEcLoscrADIUM NoDiFLORUM, Koch. — On rencontre cette Ombellifère dans les fossés vaseux, sur le bord des rivières et des étangs, quelquefois sur le sable humide. Elle offre des tiges plus ou moins longues, souvent couchées et rameuses, qui se multiphent à l'infini par les rejets et par les radicelles dont elles sont pourvues. Ses feuilles sont découpées et comme ailées, à lobes ovales, lancéolés, pointus et dentés. Les fleurs, petites et blanches, sont disposées en ombelles presque sessiles, composées d’un petit nombre de rayons et opposées aux feuilles. Les pétales sont entiers, et le pollen des éta- mines se répand avant que les styles ne se soient élevés pour le recevoir. La fécondation est donc indirecte, mais elle manque souvent quand la plante vit dans l’eau et se déve- loppe avec toute sa vigueur. Elle se reproduit alors par ses rejets. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — T1 recherche les lieux aquatiques ou très-mouillés et la vase calcaire, mais on le trouve aussi sur le sable des rivières. — II reste dans la plaine ou s'élève très-peu. La variété ochreatum, DC. , joue un rôle très-important sur les sables maritimes de Nantes, d’après M. Lloyd. vI 18 274 OMBELLIFÈRES. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, en Barbarie, dans les lieux humides et dans tous les ruis- seaux de l’Abyssinie. — Au nord, il végète dans l'Allemagne méridionale, dans la Lithuanie, en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, il habite les Açores, Madère, les Cana- ries, le Portugal. — A l’orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Grèce, la Turquie, la Perse, la Palestine où M. Bové l’a recueilli aux sources des réservoirs de Salomon, près de Nazareth. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie............4.. 10°) Ecart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 56: 47 46° Occident, Canaries... ........ 18 O. {Ecart en longitude: Orient, Perse. .... A pot Se don 90 E.J 68° Carré d’expansion. ...... ss 3120 HELOSCIADIUM INUNDATUM, Koch. — Petite plante à tige rampante , qui habite les eaux peu profondes. Ses feuilles inférieures sont profondément divisées et capillaires , tandis que les supérieures, sortant au-dessus de la surface de l’eau, sont formées de 5 petites folioles élargies et dentées ou tri- fides au sommet. Les ombelles sont petites, axillaires , pé- donculées , à 2 ou 3 rayons. Le fruit est glabre , oblong, à côtes saillantes. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude.— 1] habite les lieux inondés de la plane, et préfère les fonds siliceux, graveleux ou sa- blonneux. Géographie. — 11 s’avance peu au sud, et reste, en France, sur le plateau central et à Lyon; il est aussi indiqué par Gussone en Sicile. — Au nord, on le trouve en Westphalie, dans le Holstein, dans la Gothie australe, PTYCHOTIS. 275 en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et dans la Russie moyenne, dans le canal de jonction de la Newa et de l’Oka, dans l’île d’OEsel et à Moscou. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile... Re Ste TO js en latitude : Nord, Angleterré........... 60 220 Occident, Irlande. .......... 12 EU en longitude : Orient ; Mosou:.:2::..21..1301E. 47° Carré d’expansion............ 1034 G. PTYCHOTIS, Aoch. Petit genre composé de 9 espèces, dont plus de la moitié, 9, sont asiatiques et habitent les grandes Indes, le Népaul et l'Orient. — 2 sont de l’Europe centrale, — 1 de l’Egypte, — 1 de Caracas. Prycaoris HETEROPHYLLA, Koch. — Cette plante habite les lieux secs et pierreux, les coteaux arides, où elle vit sou- vent isolée. Sa tige est lisse, unie, légèrement striée et souvent purpurine sous les nœuds; ses feuilles radicales sont vertes, découpées, à segments arrondis ou incisés, glabres et luisantes. Les ombelles, composées de 6 à 7 om- bellules, sont terminales ou axillaires , toujours penchées avant la floraison. Chaque ombellule est accompagnée d’un involucelle de 3 bractées, redressée avant l’épanouissement et penchée après la floraison. Les pétales sont bifides et plis- sés transversalement. Les anthères, cachées dans les poches que les pétales portent des deux côtés de leur base, répan- dent leur pollen avant que les deux styles ne soient déve- loppés. Ces derniers sont ensuite persistants et couchés. Les 276 OMBELLIFÈRES. fruits sont striés et restent quelque temps suspendus au som- met avant de se répandre. — Cette espèce est bisannuelle et fleurit en juillet et en août. — Le P. trachysperma, Boiss., et le P. verticillatum, Duby, sont parallèles à cette espèce , la première dans le midi de l'Espagne, la seconde en Italie, Nature du sol. — Altitude. — Terrain calcaire et ro- cailleux de la plaine. Cependant de Candolle, qui cite cette plante sur le bord de la mer à Marseille, l'indique à 1,800 dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, la France méridionale, les Pyrénées, la Sardaigne, une partie de l'Espagne. — Au nord, une partie de la France, le Tyrol, et la Lithuanie indiquée avec doute par Ledebour. — A l'occident , le pla- teau central , la Lozère , Toulouse. — A l’orient, la Suisse, la Lombardie, la Crimée. Lirates d'extension de l’espèce. Sud. Espagne... . see » + «+ s 0 e 2. 100 en en latitude : Nord, Lithuanie...... tetes LE 10° Occident, France. .... ...... 2 O.)Ecarten longitude : Orient ; Crimée......... LE es (' je 360 Carré d’expansion............. 360 G. FALCARIA, Host. * 6 espèces le composent : 2 sont d'Europe, — 2 de l'ile de Java, — 1 du Népaul, et 1 de la Sibérie. FazcariA Rivini, Host. — Racine vivace, épaisse et s’enfonçant dansle sol à une grande profondeur. Elle émet des feuilles glauques, solides, glabres, profondément découpées, à segments recourbés et régulièrement dentés, et ses tiges rameuses donnent naissance à des ombelles , les unes ter- AMMI.. 271 minales , les autres opposées aux feuilles, mais toutes pen- chées avant la floraison. Les fleurs sont blanches, herma- phrodites , entremêlées de fleurs mâles; les pétales sont recourbés ; le fruit est oblong et recourbé aussi sur le côté. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — C’est une des espèces les plus constantes pour les terrains calcaires. Elle reste ordinairement dans les champs cultivés-et en plaine, mais elle peut s'élever. Ledebour l'indique, dans le Talüsch, entre 800 et 900", et, dans le Breschtau, entre 400 et 1,000. Elle habite aussi le mont Ararat. Géographie. — Au sud, on la trouve en France , en Espagne, dans les champs de l’Algérie. — Au nord , elle est disséminée dans tout le centre de l’Europe , et arrive jusque dans la Gothie boréale et dans le Danemarck, où elle est spo- radique. — À l’occident, elle reste en France et en Espagne. — À l'orient , elle s'étend beaucoup plus, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Grèce, dans la Tauride, le Caucase, les déserts de la Caspienne, le Ta- lüusch , l'Arménie, la Géorgie, les Russies moyenne et aus- trale, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. PUR IEEE een. 300 }Ecart en latitude : Nord ÉOtRe L RUN E 58 | 230 Occulent, France... 1... 00 6 A sas en longitude: Orient, Sibérie de lAltaï. .... 97 E. 1030 Carré d'expansion... 56000 2369 G. AMMI, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- 278 OMBELLIFÈRES. tient environ 13 espèces, dont 6, européennes, sont toutes originaires des contrées les plus chaudes de ce continent, de l'Espagne et des Pyrénées, du midi de l'Italie et de la Si- cile. — Il y en a 3 en Asie, 2 dans les régions méditerra- néennes, et { aux Indes orientales. — 2 autres végètent dans l'Afrique boréale. — 2 enfin en Amérique, { dans la zone chaude du Nouveau-Monde, où les Ombellifères sont cependant très-rares , et l’autre dans l'Amérique septentrio- nale et tempérée. Ammi Magus, Lin. -— Etranger sans doute à nos con- trées , l’Ammi se rencontre seulement disséminé dans nos moissons. Il est annuel ; sa racine est fusiforme ; ses feuilles sont glauques , bipinnées , à folioles oblongues, lancéolées, terminées par une pointe blanche. Sa tige est droite, un peu cannelée , et se divise en 2 ou 3 branches, terminées par de grandes et larges ombelles de fleurs blanches munies d’un involucre pinnatifide. Les fleurs placées à l'extrémité de l'ombelle , moins serrées que les autres, sont plus grandes et plus développées; les fruits, oblongs, comprimés sur le côté , restent suspendus avant de tomber. — II fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — X1 végète sur les terrains calcaires, peu importe leur constitution physique, et tou- jours dans la plaine. Géographie. -— Xl est méridional et se trouve en France, en Espagne, aux Baléares, en Algérie, à Madère, aux Ca- naries, et jusque dans les champs de l’Abyssinie, où il fleurit en septembre. — Au nord, il s’avance accidentellement en Allemagne et même en Russie, sans autre désignation, se- lon Ledebour. — A l'occident, il est en Portugal, aux Ca- nariés, à Madère, et M. de La Pilaye m'a dit l’avoir trouvé ÆGOPODIUM. 279 aussi à Terre-Neuve. — A l’orient , il est cité en Italie, en Sicile, en Croatie, en Dalmatie, en Turquie, en Grèce, dans toute l’Asie mineure et la Perse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie. ,...... RÉ 5 nu en latitude : Nord ; Russe eee" 00 38° Occident, Canaries... ........ 18 O. un en longitude: Orient’; Pere NT. .. 50 E. 68° Carré d’expansion............. 2584 G. ÆGOPODIUM, Lin. Il ne comprend que 2 espèces, l’une de la Sibérie al- taïque, l’autre de l’Europe, du Caucase et de la Sibérie. ÆGoPpopiuM PoDAGRARIA, Lin. — Les lieux frais et fer- tiles, les prairies humides, les bosquets ou la lisière des bois sont quelquefois couverts par le beau feuillage de cette espèce. La forme et les habitudes de ses racines la disposent à vivre en société. Les rejets blanchâtres, qui partent des no- dosités des racines mettent trois ans pour se développer, essayant successivement leur force de végétation par le dé- ploiement de larges feuilles lobées, et finissant enfin par émettre une tige qui se termine par un involucre de 3 feuilles, d’où sortent les ombelles. Celles-ci sont étagées et régu- lièrement disposées. Une d’elles est centrale et part du mi- leu des 3 feuilles ; les autres , au nombre de 6, partent 2 ë 2 de l’aisselle des 3 feuilles, et la branche unique qui les porte ne se divise qu’à une certaine distance de son point de départ. Alors la principale ombelle fleurit et donne des fruits 280 OMBELLIFÈRES. ovales, comprimés sur le côté. Quand ces fruits ont atteint leur maturité, la sève se porte sur l’ombelle secondaire , qui ne fleurit qu'à l’époque où les semences sont déjà très- grosses et qui offre, encore épanouies, quand les graines de sa compagne sont müres, des fleurs hermaphrodites en- tremêlées de fleurs stériles. — Comme la plupart des espè- ces qui peuvent accumuler la nourriture dans leurs racines, lÆgopodium fleurit de bonne heure, et ce n’est qu'après la floraison que les feuilles radicales grandissent et nous of- frent leurs larges limbes d’un beau vert, lorsque ses tiges striées ont acquis tout leur développement, vers l’époque de la maturité des graines. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la nature du sol, pourvu qu'il soit frais et un peu ombragé.— Il croît souvent en plaine, mais il peut s’élever assez haut ; souvent même il devient domestique daus les montagnes et se trouve près des habitations , dans les lieux humides, jus- qu’à 1,000 et 1,400. Ledebour l'indique à 1,200 dans le Caucase. Géographie. — Au sud, il existe dans les Pyrénées et dans les montagnes de la Calabre. — Au nord, il habite toute l’Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, la Nor- vége, la Suède australe sur les bords des grands lacs, et le midi de la Finlande. Il s’avance jusque dans le pays des Samoyèdes, et vit aussi en Angleterre, en Irlande et en Islande, sans paraître sur les archipels. — A l’occi- dent, il a sa limite en Islande. — A lorient , il habite la Suisse, l'Italie, le Caucase, la Dalmatie, la Croatie, lé Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, la Turquie, toutes les Russies, et les Sibéries de l'Oural, de l’Altaï et du Baïkal. CARUM. 281 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples,.... 40° Écart en latitude : Nord , Terre des Samoyèdes.. 69 290 Occident, Islande... .... .... 2% O.)Écart en longitude: Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E. | 1400 Carré d'expansion. ........... 4060 G. CARUM,; Lin. Il n'existe dans les flores que 7 espèces de Carum ; 6 sont des parties chaudes et tempérées de l’Europe ; la 7° habite la Sibérie du Baïkal. Carum Carvi, Lin. — On le trouve assez répandu dans les prairies et sur les pelouses, où il vit souvent en société et réuni au Scabiosa sylvatica , au Pimpinella magna, etc. Il est bisannuel. Ses tiges sont glabres, striées et rameuses. Ses feuilles, d’un vert foncé, sont allongées , 2 fois ailées , à découpures linéaires et pointues et formant des verticilles incomplets autour du pétiole ou de la nervure centrale. Ses fleurs, petites et blanches , forment des ombelles lâches, munies d’une seule bractée pour involucre. Les pétales sont bifides , et les graines un peu amincies à leur partie supé- rieure. — Il fleurit en juin et en juillet. — Le C. rigidu- lum , des collines de la Ligurie, lui est parallèle. Nature du sol. — Altitude. — X croît en Auvergne sur les terrains siliceux et calcaires; on le trouve au Ventoux sur le calcaire. Il est mdifférent. — Il préfère les monta- gnes aux plaines; nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,000 à 1,100". Ledebour l'indique dans le Caucase à 1,600" et dans le Talüsch à 1,300. M. de Candolle le cite à 282 OMBELLIFÈRES. 40" à Angers, et à 1,800® dans les Alpes. Wahlenberg dit aussi qu’il croît dans les prés secs, jusque dans la région subalpine de la Suisse. Géographie. — Au sud, il paraît limité par les Pyrénées et l’Aragon. — Au nord, il existe dans toute l’Europe centrale ; il est seulement sporadique en Danemarck, mais il se trouve dans tout le reste de la Scandinavie (où il est commun dans les prés élevés), et même en Laponie, où il occupe les mêmes stations ainsi qu'aux Loffoden. On le cite en Islande. — Ce serait son habitation la plus occidentale , s’il n’était pas indi- qué aussi dans le Canada où peut-être il a été introduit , ou peut-être aussi, cette forme , très-différente par ses feuilles, appartient à une autre espèce. — A lorient, le carvi existe en Suisse , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Turquie, dans le Caucase , le Talüsch, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altaiï et du Baïkal. — En France, il fuit la partie occi- dentale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne... ..... AMP nés en latitude : Nord, Mageroë............ ai 298 Occident, Islande......... . 20 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 136° Carré d'expansion. ........... 3944 - CaruM Burgocasrantm, Koch. — Il habite les terres cultivées et se trouve parfois très-abondant dans les mois- sons avec les Lathyrus tuberosus, L. Aphaca, Agrostema Githago, Prismatocarpus Speculum, etc. Sa racine, profon- dément enfouie, donne naissance à un tubercule noir et bos- selé en dehors, d’un beau blanc et charnu à l’intérieur , et chaque année ce Carum vivace donne un tubercule nouveau CARUM. 283 toujours plus enfoncé que le précédent, aussi arrive-t-il sou- vent qu'il peut à peine amener à la surface du sol une feuille qui végète pendant quelque temps, et se couvre d’un Æci- déum particulier. Quand le tubercule est assez fort ou assez rapproché de la surface, il en sort une tige dure et striée, garnie de feuilles très- profondément découpées, dont les inférieures sont longuement pétiolées. Cette tige, peu ra- meuse , se divise en 2 ou 3 branches terminées chacune par une large ombelle dont l’involucre est formé par 7 à 8 brac- tées linéaires. Les styles, qui sont allongés et réfléchis, ne dé- veloppent leurs stigmates qu'après l'émission du pollen par Jes anthères, en sorte que la fécondation est indirecte comme cela à lieu dans la plupart des Ombellifères. Les fruits sont cylindriques, un peu épais au sommet, et terminés par 2 styles qui se réfléchissent d’abord et se détachent ensuite. Nature du sol. — Altitude. — Ce Carum recherche les terrains profonds, calcaires et argileux, les terres marneuses. — Il habite la plaine et peut aussi atteindre les montagnes, car Ledebour l'indique , dans le Talüsch , à 1,300". Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne, où 1l est souvent remplacé par le Bunium ma- cuca, Boiss., qui lui ressemble beaucoup, en Italie et en Sicile. — Au nord, on le trouve en France , en Allemagne, en Angleterre jusqu'au 53°. — A l'occident , il habite le Portugal. — A l’orient, il est en Italie, en Dalmatie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Arménie et.dans la Sibé- rie de l’Oural, jusqu’à Yekaterinimburg. Limites d'extension de l'espèce. Sud} Sie FRONT LS Le à | Ecart en latitude : Nord , Yekaterinimburg. . .... S PLOTAN 19° 284 OMBELLIFÈRES. Occident, Portugal.......... 10 Le en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 56 E. 66° Carré d’expansion........ .... 1254 CARUM VERTICILLATUM , Koch. — Ce Carum est quel- quefois très-multiplié dans les prairies humides et maréca- geuses, où il vit en société et se réunit aussi à diverses espèces , telles que Veratrum album, Lotus uliginosus, Potentilla Tormentilla, Succisa vulgaris, Gentiana pneumo- nanthe , etc. Ses racines sont fasciculées, sa tige est droite, _cylindrique , peu rameuse. Ses feuilles radicales sont profon- dément découpées, à lobes très-nombreux , opposés et par- tagés jusqu’à la base en plusieurs découpures linéaires et divergentes qui semblent verticillées , et donnent à ce feuil- lage une grande légèreté et beaucoup d’élégance. Les om- belles sont terminales, à 10 ou 12 rayons, entourées de 5 à 6 folioles courtes et ovales, qui forment son involucre. Les pétales sont en cœur ; les étamines répandent leur pollen avant la nubilité des stigmates, puis, après la fécondation, le disque mellifère prend une teinte rouge ; le fruit est ovale et comprimé. — Il fleurit tard , en juillet-et août. Nature du sol. — Altitude.— I recherche les lieux aqua- tiques, les tourbes imbibées d’eau, et préfère les terrains siliceux et détritiques. Il peut s’élever très-haut. Nous le trouvons en Auvergne de 1,000 à 1,200%. M. Boissier l’a rencontré en Andalousie, dans sa région nivale, de 2,000" à 2,600". Géographie. — Au sud , les Pyrénées, la Corse, le midi de l'Espagne. — Au nord, une partie de l’Alle- magne , l'Angleterre et l'Irlande jusqu’au 53°. — A l’oc- cident, il habite le Portugal. — A l’orient, l’Italie; Pallas _lindique aussi en Russie et en Sibérie, dans les landes CONOPODIUM. 285 salines où 1l le dit abondant , et où il se trouvait en fleur le 8 août 1773. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° )Ecart en latitude : Nord, Angleterre... ......... + Li) 16° Occident, Portugal.......... 10 O. A en longitude : Orient SIDA SR Este nn. 65 E. | 750 Carré d’expansion........ +... 1200 G. CONOPODIUM, Âoch. Petit genre formé de deux espèces parallèles, l’une des parties tempérées de l’Europe, l’autre du Canada. CoNoPoDIUM DENUDATUM , Koch. — Frêle et délicate Ombellifère qui se retire à l'ombre et à la fraîcheur des bois, où elle vit disséminée, acceptant pour société l’Oxalis Ace- tosella, V’Asperula odorata, l'Arum maculatum , Ophrys nidus avis, le Prenanthes purpurea, etc. — Elle est vivace; sa racine est un petit tubercule noir assez profondément en- foncé dans le sol meuble de la forêt. Sa tige est gréle, simple, un peu flexueuse à la base. Ses feuilles, peu nom- breuses, sont profondément découpées. L’ombelle est ordi- nairement solitaire, nue ou seulement accompagnée d’une ou deux bractées. Les fruits sont plus gros à la base qu’au sommet, et sont munis de 2 styles persistants , dressés d’a- bord, divergeant ensuite, et finissant par se recourber autour du fruit. — Fleurit en mai, en juin et en juillet. — 13 mai 1850 , Royat ; — 26 mai 1833, bois de Royat ; — 2 juin 1833, Thède; — 9 juin 1836, hois de Durthol; — 11 juin 1835, bois de Chanat ; — 18 juin 1835, puy de Côme; — 286 OMBELLIFÈRES. 20 juin 1833, bois du puy de Dôme ; — 26 juin 1828, bois du petit puy de Dôme; — 26 juin 1836, à Saint- Saturnin ; — 26 juillet 1828, sommet du puy de la Tache, au Mont-Dore. Nature du sol. — Altitude. — 1] recherche les terrains primitifs, siliceux , sablonneux et détritiques. Nous le trou- vons abondant sur les sols volcaniques. — Il préfère les montagnes et croit cependant dans les plaines. Nous l’avons trouvé à 350" sur des détritus granitiques ; à 1,200" sur les scories des volcans; à 1,400" sur les phonolites du Mezenc; à 1,600" sur les trachytes du mont Dore. De Candolle le cite à 40 à Orléans, où 1l a sans doute été entraîné , et à 1,800" dans les Pyrénées. Géographie. — C’est un type du centre qui va au midi, dans les Pyrénées, en Corse, dans les Asturies et dans toute l'Espagne occidentale. — Au nord, il n’existe pas dans l'Allemagne , mais on le trouve dans la basse Norman- die, en Angleterre, aux Orcades, en Irlande. — A l’occi- dent , en Portugal. — A l’orient, dans le midi de l'Italie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............e 40° }Écart en latitude : Nord, Angleterre... .. As le LE 60 200 Occident, Portugal. -....... 10 Dee longitude : Orient, Royaume de Naples... 14 E. 24° Carré d’expansion...........e. 480 G. PIMPINELLA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Pimpinella, au nombre d'environ 35 espèces, sont principalement eu- ropéens et asiatiques. — Les {#4 espèces d'Europe habi- 2 PIMPINELLA. 287 tent les pays chauds : l'Espagne , l'Italie, la Grèce et la Tauride. -- Les 14 espèces asiatiques sont originaires du Caucase , des grandes Indes , de la Perse et quelques-unes seulement de la Dahurie, d'Alep et de l’Arabie-Heureuse. — 6 sont africaines : 3 du Cap ou du promontoire africain, 1 de Ténériffe , 1 de l’Atlas et 1 du Maroc. — Une espèce est particulière à Java. PIMPINELLA MAGNA, Lin. — Il est très-répandu dans les haies, dans les taillis et dans les bois à demi-ombragés, ainsi qu’au milieu des prairies. Il est vivace et varie beaucoup dans sa taille, dans son feuillage et dans la couleur de ses fleurs. Sa tige est striée , rameuse ; ses feuilles radicales sont simples, pétiolées, dentées et à3 lobes. Les autres sont formées par la réunion de foholes ovales, dentées, dont lesinférieures forment souvent une espèce d’oreillette. Les feuiiles supérieu- res ont leurs lobes d’autant plus étroits qu’elles approchent davantage du sommet de la tige. Ses fleurs, toutes fertiles, sont réunies en gracieuses ombelles au sommet des rameaux, et se succèdent pendant longtemps. Celles des bords de l’ombelle sont un peu irrégulières ; les pétales sont relevés sur les côtés, et les ombelles, d’abord penchées, se redressent aux approches de la fécondation ; les anthères répandent leur pollen avant le développement du style et des stigmates ; alors, tandis que les rayons conservent leur écartement , les pédicelles des ombellules se rapprochent. Les styles persis- tent, terminés par leurs stigmates globuleux et les graines bombées , se séparent par le sommet. — Il fleurit en juin, en Juillet et en août. La variété élevée, à fleur blanche ou carnée, croit à l’ombre des bois avec Lilium Martagon, Prenanthes purpurea, Campanula persicifolia, Melittis mellissophyl- lum , etc. La variété minor est un des plus beaux ornements 288 OMBELLIFÈRES. des prairies des montagnes ; sa tige est basse; ses ombelles , d’un rose vif et pur, contrastent non-seulement avec le vert foncé de son feuillage, mais elles se mêlent aux frondes élé- gantes et verticillées de l’Equisetum sylvaticum, aux légères panicules du Briza media, aux pyramides du Veratrum album , aux tapis des Veronica et des Trifolium , aussi bien qu'au Ænautia sylvatica et au Geranium sylvaticum. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains siliceux et détritiques , les trachytes, les alluvions volcaniques et même le basalte, lui conviennent mieux que les calcaires compactes dont il n’est pas complétement exclu. — C’est une plante des plaines et des montagnes, que de Candolle indique à 40% à Angers, et à 1,600" dans les Alpes. Nous l’avons vu couvrir de ses fleurs roses les hautes prairies du mont Cenis, où elle était surtout accompagnée du Centaurea montana. Nous l'avons suivie jusqu’au sommet du puy de Dôme, à 1,460", et sur les pentes les plus élevées du mont Dore et du Cantal, à 1,850m. Ledebour la cite, dans le Caucase , entre 400 et 800". Géographie. — Au sud, ce Pimpinella se trouve dans les Pyrénées , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est assez fréquent dans toute l’Europe centrale ; il existe en Danemarck, dans la Gothie australe et dans le nord de la Norvége, dans les prés voisins du rivage où il est abondant, tandis qu’il est seulement sporadique en Suède. Il croît aussi en Angleterre et en Irlande. — C'est dans cette dernière contrée que se trouve sa limite occidentale. — A l’orient, il habite les forêts montagneuses de la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie , le Caucase , la Géorgie , l'Arménie et les bords de la Caspienne ; les Carpathes , l'Epire, la Russie moyenne et la Russie australe. PIMPINELLA. 289 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° | Écart en latitude : Nord, Norvége..... ser o2 4 . 66 260 Occident, Irlande........... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne. ..... 98 “ 70° Carré d’expansion............. 1820 PImPINELLA SAXIFRAGA , Lin. — Cette espèce, moins grande et moins belle que la précédente, croît dans les lieux découverts, sur les pelouses et les coteaux , et parfois sur la lisière des bois. Sa racine est pivotante , sa tige grêle, peu rameuse et peu feuillée. Ses feuilles radicales sont ailées, composées de 5 à 7 folioles arrondies et dentées, avec la terminale souvent trilobée. Elles disparaissent à l’époque de la floraison, et la tige conserve alors quelques feuilles profondément découpées , dont les supérieures sont réduites à de simples gaînes allongées et sans limbe. Ses ombelles, d’abord penchées, se redressent pour fleurir ; la fécondation est indirecte , les fleurs sont blanches, sans involucre; le fruit est ovale , oblong et strié. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante préfère les sols calcaires et marneux de la plaine. La variété poterüfolia recherche les lieux sablonneux et monte assez haut dans les montagnes, de 900 à 1,000. Nous l'avons trouvée végé- tant aux pieds des volcans, dans des pouzzolanes noires telle- ment échauflées par le soleil, que la boule du thermomètre, enfoncée près de la racine de la plante, aceusait dans le tube de l'instrument 60° centigrades. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 400 et 800". Géographie. — Au sud , les Pyrénées, une partie de l'Espagne, le midi de l'Italie. — Au nord , l'Europe cen- VI 19 290 OMBELLIFÈRES. trale , toute la Scandinavie et la Finlande, et il arrive dans la Laponie australe où il est rare. El habite aussi l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident , il reste en France et en Es- pagne. — À l’orient , il est en Suisse , jusque dans la ré- gion subalpine, dans l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, le Caucase, la Tauride, la Géorgie, les Carpathes, la Thrace septentrionale, les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï, ainsi que dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Fiulande.e "#2. 20.0016080 40) 290 Occident, France........... 6 O.)Écarten longitude: Orient, Dahurie............ 119 E./ 1250 Carré d’expansion. ............ 3625 Sud, Royaume de Naples... 40° }Écart en latitude : | G. BERBULA, Koch. Petit genre séparé du G. Sium, et qui ne renferme que 2 espèces, toutes deux européennes, mais s'étendant en Amérique et en Asie. BERULA ANGUSTIFOLIA , Koch. — A une époque où les campagnes sont entièrement dépouillées de feuillage, et souvent recouvertes par un voile de neige, on voit avec un plaisir infini , la fraiche verdure de cette espèce, qui vit en société dans les ruisseaux , et qui, la racine dans la fange, résiste aux hivers comme aux chaleurs de l'été. Des tiges droites et fistuleuses , remplies d'air, s’enracinent partout à leur base et s'étendent avec rapidité. Ses feuilles, à lobes inégalement distants, sont droites, luisantes et d’un BERULA. 291 vert pur. De petites ombelles arrondies naissent opposées aux feuilles, et leurs ombellules, aplaties , sont formées de petites fleurs blanches, dont les anthères tardives ne s’ouvrent qu'après que les stigmates glutineux les ont atten- dues. Le fruit s’arrondit en mürissant et tombe sans se par- tager, car il ne renferme le plus ordinairement qu'une seule graine. — Il fleurit en juillet et en août , et vit avec toutes les plantes aquatiques , en les tenant toutefois à une certaine distance et ne leur permettant pas de se mêler à ses sociétés, qui s'étendent toujours par la facilité avec laquelle les tiges couchées s’enracinent. On voit souvent , autour de ses larges gazons aquatiques, le Veronica Becca- bunga , le Nasturtium officinale, l'Iris pseudo-Acorus, le Scrophularia Balbisu, le Sparganium ramosum , etc. Toutes ces espèces occupent surtout le bord des ruisseaux , tandis que le Berula se développe dans le milieu. Nature du sol. — Altitude. — Xndifférent au terrain , pourvu qu'il soit inondé , et ne s’élevant pas dans les mon- tagnes. Géographie. — Au sud, la France, les Baléares, le midi de l'Espagne. — Au nord , l’Europe centrale, le Da- nemarck et la Gothie australe , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident , le midi de l'Espagne. — A l’orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , les bords de la Caspienne , la Perse, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Écart en latitude : Sud, Royaume de Grenade. ... 37° 200 Nord, Danemarck........... 57 292 OMBELLIFÈRES. Occident, Royaume de Grenade. 8 ES en longitude : Orient, Russie moyenne....... 08 E. 66° Carré d'expansion... .........: 1320 G. BUPLEVEUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Buplevrum forment un genre assez nombreux, contenant au moins 66 espèces, presque toutes de l'hémisphère boréal , et inégale- ment disséminées en Europe, en Asie et en Afrique. La moitié du genre , c’est-à-dire 33 espèces, appartiennent à l’Europe, et sont surtout réparties dans les contrées les plus chaudes. Les bords de la Méditerranée, l'Espagne, le Por- tugal, l'Italie, la Sicile , la Grèce et la Tauride les renfer- ment presque toutes. Quelques-unes cependant, habitent l'Autriche, la Carniole, la Hongrie et la France, — L’Asie a 22 Buplevrum, dont 6 en Sibérie, 5 au Népaul, 3 aux Andes orientales, 2 à la Chine, les autres sur le Caucase, dans la Perse et l'Arabie. — L'Afrique en possède 11 es- pèces, dont 3 égyptiennes, 9 de la Barbarie, du Maroc ou de Tunis, et 3 du cap de Bonne-Espérance. — Ce sont des plantes qui s’éloignent de la zone tropicale comme des ré- gions polaires , et qui fuient le voisinage des eaux. BuPLEVRUM TENUISSIMUM, Lin. — Petite plante an- nuelle qui habite les pelouses et les lieux arides , autour des sources minérales et sur les terrains secs et sahfères , où 1 est parfois difficile de l’apercevoir, Elle vit disséminée au mi- lieu du Plantago maritima, du Lepidium ruderale, du Lepigonum marginatum, etc. Sa tige est grêle, un peu dure et rameuse. Ses feuilles sont étroites, pointues et pres- que linéaires. Ses fleurs, jaunâtres , sont réunies en petites ombelles terminales ou latérales , les unes composées , les BUPLEVRUM. 293 autres simples, et situées à la base des rameaux. Chaque om- belle est munie d’un involucre de # à 5 bractées courtes et pointues , au centre desquelles les fleurs sont presque ses- siles. Les fruits sont rudes et tuberculeux. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Ce Buplevrum recher- che les sols salés, peu importe leur composition physique. — Il reste toujours en plaine ou à une faible altitude. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es- pagne , dans le midi de l'Italie, et en Algérie d’après M. le docteur Borne. — Au nord, il est dans l’Allemagne cen- trale, en Bohème, à Halle, jusque dans le Holstein et dans la Gothie boréale, se tenant près du rivage, ainsi qu'en Angle- terre. — A l'occident, il ne dépasse pas cette dernière contrée , ni les sables maritimes de Nantes. — A lorient, il vit en Italie, en Sicile, en Grèce, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, et arrive dans les provinces du Caucase. Limites d'extension de l'espèce. Nord , Gothie boréale. ....... 59 2° Occident, Angleterre......... 7 0. pi en longitude : UE M UAUGASES scie à sde HO UE 520 Carré d’expansion............. 1248 SU AlEÉTIe SD is latitude : BUPLEVRUM AFFINE, Sadler. — Petite plante annuelle qui ressemble un peu à la précédente, et qui vit aussi dans les lieux secs et arides. Sa tige est rameuse ; ses rameaux, droits et minces , subdivisés près de leur point de naissance. Les feuilles sont étroites, linéaires, lancéolées, pointues , à 3 ou » nervures. Les fleurs sont en ombelles terminales, 29% OMBELLLIFÈRES. composées de 5 rayons, entourées d’un involucre à bractées pointues qui les débordent. Les semences sont ovales. Nature du sol. — Inconnue. — Altitude. — Habite la plaine. Géographie. — I est très-difficile de l’établir , cette es- pèce ayant été confondue avec le B. Gerardi. — Au sud , il croît en France et probablement en Italie. — Au nord , à Vienne, en Autriche , dans la Hongrie et la Transylvanie. Limites d'extension de l’espéce. Sud, France. .............. 4° )Écart en latitude : Nord ; Hongrie... ?......0.. 48 0) 4° Occident, France... ........ O0 O.) Écart en longitude : OmentHonerien.. 00081 00 IE 200 Carré d’expansion.............. 80 BuPLEVRUM JuNCEUM, Lin. — Il végète dans les lieux secs etpierreux, oùil étend ses tiges minces, à rameaux alternes et nombreux, presque droits. Ses feuillessont longues, linéaires, minces et pendantes, et marquées de 5 à 7 nervures. Les fleurs forment de petites ombelles simples ou composées , axillaires ou terminales. Elles sont accompagnées d’un invo- lucre à 2 ou 3 bractées. Les semences sont grosses et poin- tues. — La plante est lactescente, annuelle, et fleurit en juillet et août. | Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud, le midi de la France, l’Itahe et la Sicile. — Au nord , la Podolie. — A l'occident , la France. — À l’orient , la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie, la Tauride, la Bulgarie et la Podolie. BUPLEVRUM. 295 Limites d'extension de l'espèce. SULESICiEs se 6 RTS 1380 Ne en latitude : Nord, Pôdolie....5 428800. , 00 120 Occident} France 249... 4 (are en longitude : OrientS#ffaunde 4788000 9% E: 380 Carré d’expansion. ............ 456 BUPLEVRUM ARISTATUM, Bartl. — Petite plante an- nuelle qui vit en société dans les lieux secs, sur les pelouses des coteaux , quelquefois associée à l’Helianthemum salicr- folium, au Linum austriacum, au Trifolium striatum, etc. Ses tiges sont minces, basses et rameuses. Ses feuilles sont raides, linéaires, très-pointues et demi-embrassantes. Les ombelles sont composées de 2 à 3 rayons très-courts et iné- gaux, et accompagnées d’un involucre formé de bractées raides, assez grandes. Le fruit est ovoïde, noir, hbre et marqué de côtes très-fines. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Buplevrum préfère les terrains calcaires et rocailleux. Il habite souvent, en Au- vergne, les pépérites basaltiques, et reste dans les plaines ; mais, dans les pays chauds, il peut atteindre les monta- gnes , car M. Boissier le cite à 1,600" dans le midi de l'Es- pagne. Géographie. — I à été souvent confondu avec le e Odontites , qui est plus méridional que lui. — Au sud , existe dans le midi de la France, en Espagne , aux ic en Corse. — Au nord, il s’avance dans l’ouest de la France, à Nantes, et atteint même l'Angleterre jusqu’au 51°. — Là est sa limite occidentale. — A l’orient, il est en Italie et en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Turquie. 296 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Angleterre. ....0......51 14° Occident, Angleterre. ....... 6 O. | Écart en longitude : Orient , Transylvanie... ...... 22 E.)| 28° Carré d’expansion........ RE Sud , Royaume de Grenade.... 37° 4 en latitude : BUuPLEVRUM FALCATUM , Lin. — Il est très-commun sur les coteaux , le long des chemins, sur le bord des champs, au pied des buissons, avec : Coronilla varia, Reseda lutea, Lactuca saligna , Cichorium Intybus, etc. I offre un rhi- zome allongé et traçant , qui donne naissance à des tiges la- térales, peu feuillées à leur base. Cependant les premières feuilles sont pétiolées , oblongues et nerveuses. Celles de la tige, sèches et glauques, deviennent de plus en plus étroites, à mesure qu'elles approchent du sommet. Les fleurs, pe- tites et d’un beau jaune , ont les pétales entiers , roulés sur eux-mêmes. Les styles sont saillants, et les stigmates nu- biles avant la floraison ; mais, dès que celle-ci s’opère, la fécondation a lieu le même jour. Le fruit est lisse , ovoïde, et muni de 3 bandelettes entre les côtes. — Il est vivace ; il commence à fleurir en juillet et continue pendant tout l’automne , et quelquefois pendant une partie de l'hiver, car nous l’avons recueilli en fleur à la fin de décembre. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine, sans être exclu des mon- tagnes , car il croît sur le mont Ventoux, et Ledebour le cite dans le Caucase entre 400 et 3,000". Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la France et de l'Italie. — Au nord, dans une partie de l'Allemagne, dans les Carpathes et dans la Volhynie. — BUPLEVRUM. 297 À l'occident , il reste sur les côtes de France. — A l’orient, on le rencontre en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Tauride, le Caucase, Ja Géorgie , sur les bords de la Caspienne, en Podolie, dans les Sibé- ries de l’Altaï et du Baïkal, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Naples.... 70° fs en latitude : Nord, Carpathes........... 90 10° Occident, France... 6 O. | Écart en longitude : Orient NDahurie Lame 119 E. 1250 Carré d’expansion. ............ 1250 BupLEVRUM RIGIDUM , Lin, — Il vit, comme la plupart des Buplevrum , dans les lieux incultes et pierreux. Sa tige est presque nue, rameuse , et ses feuilles naissent presque toutes au bas de cet organe. Elles sont consistantes, marquées de plusieurs nervures saillantes , ovales, terminées en pointe et rétrécies en pétiole. Les ombelles sont nombreuses , à 3 ou # rayons. Les involucres sont formés de petites bractées presque avortées. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I recherche, comme le précédent , les lieux calcaires et rocailleux. — M. Boissier l’a trouvé dans le midi de l'Espagne entre 600 et 1,300. Géographie. — 11 est très-méridional et se trouve dans le midi de la France, dans toute l'Espagne et en Barbarie. — Au nord , il s'arrête sur le plateau central de la France. — À l'occident, il ne sort ni de la France ni de l'Espagne. — À lorient , il croît en Lombardie et au mont Cenis. Linutes d'extension de l'espèce. Sud Babaes02 an, 2 3° Écart en latitude : Nord , Plateau central. ...... A 90 298 OMBELLIFÈRES. Occident, Espagne. ......... 8 O. droit en longitude : Orient, Piémont. ...... she st O IE 16° Carré d'expansion... 6. Ut BUPLEVRUM RANUNCULOIDES, Lin. — Jolie espèce qui croit dans les fissures des rochers et sur les coteaux pierreux. Il est vivace et conserve une souche ligneuse , entourée des anciennes feuilles desséchées. Sa tige est peu rameuse ; ses feuilles inférieures sont très-étroites , pliées en deux; les supérieures , linéaires , lancéolées. Les fleurs sont Jaunes. Les ombelles dressées. Les involucelles , allongés, sont plus grands que les ombellules ; ils sont jaunes, à bractées sou- dées et réunies en élégante corbeille, dans laquelle les grai- nes se réunissent quand elles se détachent à leur maturité. — Fleurit en juillet. Nature du sol, — Altitude. — I préfère les sols calcaï- res et rocailleux , et peut s'élever très-haut sur les monta- gnes. De Candolle l'indique à 500" à Gap, et à 2,000" à Combre d’Aze. Il se trouve aussi sur le Jura, sur le Lau- taret dans les Alpes , et à Esquiery dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, il habite les Pyrénées et le midi de l'Italie. — Au nord, il atteint sa limite dans l’A- mérique arctique, au détroit de Behring , à la baie de Kot- zebue , tandis qu'en Europe il ne dépasse pas la Suisse et le Tyrol. — A l'occident , ilreste dans les Pyrénées. — A l’o- rient , il se rencontre en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans l'Ouralet dans l’Altai, se- lon Lessing, au cap Mulgrave et au détroit de Behring. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° Ha en latitude : Nord, Cap Mulgrave........ 67 27° BUPLEVRUM. 299 Occident, France .......... 6 O Orient, Baie de Kotzebue 180 RAS = re Set ONE: Carré d’expansion. ss. + + + + « 0427 Écart en longitude : 201° BuPLEVRUM LONGIFOLIUM, Lin. — Ce joli Buplevrum habite les pentes herbeuses des montagnes , où on le trouve disséminé au milieu de nombreuses espèces, telles que Hieracium aurantiacum , Gnaphalium norvegicum , Cen- taurea montana , Crepis grandiflora , Aconitum Lycocto- num, Festuca spadicea, etc. Sa racine est vivace; ses feuilles radicales sont longues , glabres, pointues et persis- tantes, sa tige est simple, garnie de feuilles allongées et embrassantes. L’ombelle est terminale, entourée de 5 brac- tées elliptiques , pointues , presque rondes , inégales et sou- vent colorées en rouge. Ses involucelles sont jaunes , à fo- lioles soudées autour de l’ombellule, qu’elles dépassent en formant autour d’elle une coupe élégante. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — NW croit en Auvergne sur les terrains siliceux et trachytiques ; il vit sur le calcaire dans le Jura. — Il recherche les montagnes. De Candolle le cite à 400% à Genève, et à 1,400" dans le Jura. Nous le trouvons à 1,600 au mont Dore et au Cantal. Géographie. — Au sud , il ne dépasse guère les mon- tagnes du Cantal. — Au nord , il est dans les Vosges, le Jura , la Suisse, les Carpathes, la Thuringe, la Bohême , le Wurtemberg et le Hanovre. — A l'occident , il ne dé- passe pas le plateau central. — A lorient, nous avons cité la Bohême , nous pouvons y ajouter la Hongrie , la Croatie, et la Transylvanie. Pallas l'indique en Sibérie avec l’Oro- bus luteus , le Digitalis Lutea, le Lathyrus pisiforms, etc. 300 OMBELLIFÈRES. Comme il n’est pas cité par Ledebour , nous négligerons cette dernière indication. Limites d'extension de l’espéce. Sud , Plateau central. ........ 45° Écart en latitude : Nord, Hanoi He Occident France see 0 10 Hg en lougitude : Orient, Transylvanie... ..:... 22 E 220 Carré expansion... TO BUPLEVRUM PROTRACTUM, Link. — Cette espèce a les plus grands rapports avec la suivante; elle croît comme elle dans les champs cultivés, et s’en distingue par ses feuilles cau- linéaires plus allongées , par ses rameaux plus étalés et par ses ombelles composées seulement de 2 à 3 ombellules, situées au centre d’involucelles très-étalés. Ses styles sont plus longs, et ses fruits, plus gros et plus avales, sont garnisde tubercules disposés en séries. — Fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Espèce des calcaires compactes et marneux de la plaine. Géographie. — Ce Buplevrum est méridional; 1l occupe le midi de la France, la Corse , l'Espagne, les Baléares, la Barbarie et l'Egypte. — Au nord, il atteint , selon MM. Grenier et Godron, la vallée de la Loire. — A l’occi- dent , il habite le Portugal. — A lorient, on le trouve en Italie, en Sicile, dans toute la Grèce , la Turquie , dans la Dalmatie , la Croatie, l’Asie mineure et la Syrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud; Egypte: ...:..... ET CUS Écart en latitude : Nord range "s A ANR QD ANT AI 170 BUPLEVRUM. 301 Occident, Portugal.......... 11 O0.) Écart en longitude : Onent, Syrie... ONE) 46° Carré d’expansionss4,. 1." 220182 BUPLEVRUM ROTUNDIFOLIUM , Lin. — Il est abondant dans les champs et les moissons, et quelquefois sur les bords des chemins. Il est annuel comme le précédent. Sa tige est glabre et rameuse ; ses feuilles sont ovales , arrondies dans leur partie inférieure, et munies d’une petite pointe à leur extrémité. Elles sont glabres , d’un vert glauque , traversées par la tige, et les inférieures seules sont embrassantes. Les ombelles, formées de petites fleurs jaunâtres,sont dépourvues d’involucre, mais les ombellules, dont la floraison est simul- tanée , sont entourées d’un involucelle composé de 5 folioles ovales , inégales et d’un jaune verdâtre. — Il fleurit en juin et en juillet, Nature du sol. — Altitude. — AH préfère les terrains calcaires et marneux, les terres argileuses des plaines et des coteaux, cependant M. Boissier le cite à 1,600" dans les montagnes du royaume de Grenade, ct Ledebour à 800" dans le Caucase, et à 1,300" dans le Talüsch. Géographie. — A] à été évidemment propagé par la cul- ture. Au sud , on le rencontre en Espagne et en Algérie. — Au nord, dans une grande partie de l’Europe centrale , en Danemarck, en Gothie où il est sporadique , et en Angle- terre où peut-être 1l a été transporté. — A l'occident, il existe en Portugal. — A l'orient, 1l habite l'Etalie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, Île Caucase , la Tauride , l'Arménie , la Géorgie , les bords de la Caspienne , la Turquie, la Grèce , les Russies moyenne et australe. 302 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. SA lgérie. MN MMS | Écart en latitude : Nord, Gothie state on 200 Occident, Portugal. ......... 10 O.]|Écarten longitude : Orient GÉNIE SEE. AIRE, 570 Carré d’expansion..........ssee 1140 BUPLEVRUM FRUTICOSUM , Lin. — Arbrisseau toujours vert, dont la tige, droite et rameuse, est d’un rouge plus ou moins foncé , violet ou presque noir. Ses feuilles sont ovales , oblongues, rétrécies à leur base ; leur face supérieure est lustrée, d’un vert foncé, l’inférieure est mate, régulière- ment réticulée et chagrinée. Les feuilles sont roulées en cornet les unes sur les autres. Les fleurs sont jaunâtres, disposées en ombelle terminale, munies d’involucres et d’involucelles. Elles s’épanouissent pendant la majeure partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. — K habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine, et ne parvient sur les montagnes que dans les contrées chaudes; mais M. Boissier l'indique de 1,300 à 1,450" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — NH est méridional et se trouve en France, en Corse , en Sardaigne, en Espagne et en Barbarie. — Au nord , il arrive Jusque sur les limites du plateau central. — A l'occident , il est en Portugal. — A lorient, il habite l'Italie australe, la Sicile , la Turquie et la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. SU AIDE. eee es O ie en latitude : Nord Erance PAR De sen ee 0 OCCEN Pornueal Te Re 1070; Hi en longitude : OrtentAaite 7822.72 " 20"E. 300 Carré d'expansion. -:.-.:%....: 270 OENANTHE. 303 G. ŒNANTHE, Lin. Distribution géographique du genre. — Les OEnanthe forment un genre composé de 2% espèces , dont plus de la moitié, 43 au moins, habitent l'Europe. L'Espagne, le Portugal , l’Italie, la Sicile et la Grèce sont les contrées qui en offrent le plus grand nombre ; les autres sont disséminés en France, en Allemagne et en Carniole. — L'Afrique en a 7 espèces ; 3 de la Barbarie, 3 du cap de Bonne-Espé- rance et 4 de Madère. — 2 espèces asiatiques habitent les Indes orientales et le Népaul. — Une autre se trouve à Java. — Une seule, de l'Amérique boréale occidentale, représente ce genre sur le Nouveau-Monde. OExANTHE FISTULOSA , Lin. — Il se trouve dans les lieux aquatiques et souvent en partie inondés, dans les fossés, sur les bords fangeux des étangs, où il vit disséminé et mêlé au Phragmutes vulgaris, au Sparganium erectum , au Lysi- machia vulgaris, au Lythrum Salicaria, etc. Ses racines sont blanches, charnues et fasciculées ; ses tiges sont cylin- driques , lisses, striées et fistuleuses. Elles ne portent qu’un petit nombre de feuilles à pétioles également fistuleux, à limbes allongés et très-découpés, les supérieures à lobes linéaires et relevés. Les fleurs sont blanches, petites, réunies en ombelles, à 3 rayons, sans involucre ; les ombeilules ont chacune un involucelle polyphylle. Les fleurs extérieures sont pédicellées , difformes et stériles ; celles de l’intérieur sont régulières, petites et fertiles. Les fruits, noirs,turbinés et mar- qués de côtes saillantes, forment à leur maturité une tête globuleuse et hérissée. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent, il habite les plaines et ne s’élève jamais. 304 OMBELLIFÈRES. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , le midi de l'Italie, la Sicile. — Au nord , le centre de l'Europe, le Danemarck , la Gothie australe et rarement la Finlande. Il est en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, le Por- tugal. — A lorient, la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie, la Grèce , la Turquie , le Caucase, la Thrace orientale et la Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud Sale EN 2.410080 HS en latitude : Nord Finlande secte eee: 000 290 Occident Portugal: 22... "10 ME en longitude : Orient Caucase LL AUS ON EMENNUE 579 ° Carré d'expansion. ............ 1254 OENANTRE LAcRENArIT , Gmel. — Il habite les marais et les prés humides. — Ses racines sont un peu tubéreuses, fasciculées, à fibres renflées en fuseau à leur extrémité. Les tiges sont droites , striées et non fistuleuses. Les feuilles inférieures sont à segments trifides , tandis que les supé- rieures sont profondément découpées , à segments linéaires. L'ombelle est de 8 à 15 rayons, souvent privée d’involucre, et formée de fleurs d’un beau blanc, à pétales extérieurs arrondis à la base, fendus jusqu’au milieu et appartenant à des fleurs stériles. Le fruit des fleurs du centre est ovoïde ou oblong, muni de côtes obtuses. — Fleurit en juin et en juillet. ( Nature du sol. — Altitude. — Recherche les sols mouillés, calcaires où imprégnés de matières salines, et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, on trouve cette espèce en Corse, en France, en Espagne , et dans le midi de l'Italie. — OENANTHE. 305 Au nord, dans une partie de l'Allemagne, dansla Poméranie et le Holstein. — A l'occident, elle abonde à Nantes, où elle joue un rôle important dans la végétation des sables mari- times. Elle est aussi en Angleterre. — A l’orient , elle se trouve à peu près dans les mêmes conditions qu’à Nantes, près de Lenkoran , sur les terrains salés qui environnent la mer Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 409 y Ecart en latitude ? Nord "Angleterre... 957 1) 12e Occident, Angleterre......,. 6 ©. A en longitude : Orient, Lenkoran: #12" 0.147 E: 990 Carré d'expansion. ........ 1901 OENANTHE PEUCEDANIFOLIA, Pollich. — 1] vit disséminé dans les lieux humides , sur le bord des rivières, dans les taillis et dans les prés mouillés. Sa racine est aussi formée par la réunion de plusieurs tubercules rapprochés. Sa tige est droite , ferme et striée. Les feuilles, comme dans les autres OEnanthe, sont d’autant plus découpées qu’elles approchent davantage du sommet de la tige. L’ombelle a 6 à 8 rayons sans involucre. Les ombelles partielles sont planes , très-serrées, souvent entourées de fleurs plus gran- des , quelquefois rougeâtres et toujours stériles; elles sont accompagnées d’un involucelle de 9 à 10 folioles lancéolées. Les fruits sont allongés, cylindriques, amincis vers la base et couronnés par les dents inégales du calice. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette plante sur les sables et sur les terrains siliceux. M. Mougeot l'indique dans les Vosges, sur le calcaire. — Elle peut atteindre jusqu'à 800 à 900" d'altitude. VI 20 306 OMBELLIFÈRES. Géographie. — Elle est peu répandue et peu commune ; elle habite cependant toute la France, la Suisse, la Hessé et la Thuringe , l'Angleterre et la Belgique. — A l’orient, on la rencontre en Lombardie , en Hongrie, en Transyl- vanie , en Croatie et dans le Péloponèse. Limites d'extension de l'espèce. Sud::'Grécer 25e 2e es 00 Va en latitude : Nord; Thunnges Re 100 100 Occident, France... .... ..... 6 O.)Écart en longitude: Orient, Grèce............. . 2 E/ 280 Carré d'expansibne. 02.21 280 OEXANTHE PIMPINELLOIDES , Lin. — [l végète dans les prairies humides , et il enfonce dans le sol ses racines fasci- culées , formées de tubercules renflés à leur extrémité infé- rieure. Ses tiges sont glabres et fistuleuses ; ses feuilles ra- dicales, larges, épaisses et bipinnées dans les lieux très-hu- mides; celles de la tige, distantes, à découpures plus étroites. L’ombelle est solitaire , composée de 6 à 12 rayons, accom- pagnée de 5 à 6 bractées linéaires. Les fleurs sont d’un blanc jaunâtre. Le fruit est cylindrique, à côtes saillantes et obtuses, et couronné par les dents du calice. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cet OEnanthe paraît indifférent ; il recherche surtout les lieux humides et mari- times, et reste par conséquent dans les plaines. Géographie. — Au sud, il habite le midi de la France et l'Espagne. — Au nord , toute la France occidentale et l'Angleterre jusqu’au 53°. — A l'occident , on le trouve aussi en Portugal. — A l’orient, il croit sur les rivages de Ftalie , à Trieste , à Naples, en Sicile, dans la Thrace OENANTHE, 307 orientale , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran- sylvanie , en Tauride et dans l’Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... .. 37° DU en latitude : Nord, Angleterre: MSc 93 16° Occident, Portugal .......... 10 ©. }Ecarten longitude : Orient, Asie mineure....... 30 ss {6° Carré d’expansion............ 736 OENANTHE PHELLANDRIUM , Lam. — Grande et belle espèce qui croît dans les marais et les fossés profonds, où elle forme de véritables bosquets. Elle vit en société; elle en- fonce dans la vase ses racines fibreuses , elle produit inces- samment des stolons reproductifs, et l'on voit bientôt ses tiges épaisses, fistuleuses et cannelées, s'élever comme une futaie au-dessus de la surface des eaux. Ces tiges se rami- fient beaucoup et produisent sans cesse de nouvelles racines; leur extrémité inférieure se détruit peu à peu. Le feuillage est léger, d’un vert sombre, profondément découpé, à lobes un peu pliés dans leur longueur et redressés. Les ombelles sont petites, nodiflores, verdâtres ou blanches et opposées aux feuilles. Elles sont du reste régulières et bien fournies, sans involucres , tandis que les ombellules ont des involucelles de 6 à 7 folioles aiguës. Le fruit est oblong , atténué au som- met et couronné par les dents du calice. — Elle fleurit en juin et continue pendant plus de 2 mois, souvent accompagnée du Sparganium ramosum, du Carex riparia, du Lythrum Salicaria et de grandes plantes aquatiques, qu’elle éloigne quelquefois par la profusion et la densité de ses fourrés. Nature du sol. — Alhtude. — Cet OEnanthe est le plus aquatique, et il croît indistinctement sur tous les sols 308 OMBELLIFÈRES. pourvu qu'ils soient suffisamment inondés, Il s'élève peu et reste dans les plaines. Géographie. — On le trouve, au sud, en France, en Es- pagne, dans le midi de l’Italie et en Sicile. — Au nord, en France, dans une grande partie de l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, en Fin- lande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est cité en Portugal. — A l’orient , nous devons ajouter à l’Ita- lie et à la Sicile la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Tauride , le Caucase, la Géorgie , les Rus- sies septentrionale , moyenne et australe, ainsi que la Sibé- rie altaique. Limites d'extension de l'espèce. D SudSiale ee.ped.Lr EE . 380 Lac en latitude : Nord, Finlande..... sidit cures 6% 260 Occident, Portugal.......... 10 O. } Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaique...... 96 si 106° Carré d’expansion. ...... 2100 G. ÆTHUSA, Lin. On n’en connaît que 3 espèces, 1 de l'Ukraine, 1 de la Podolie , et la 3%° de la majeure partie de l’Europe. Ærausa CynapiuM, Lin. — On rencontre cette espèce presque domestique, dans les champs, au milieu de nos jardins el autour de nos habitations. Son aspect n’a rien d’at- trayant : ses tiges sont rondes, peu cannelées, souvent tache- tées de brun. Son feuillage est sombre, d’un vert presque noir, découpé comme celui d’un grand nombre d’Ombelli- fères. Ses feuilles sont munies à leur base de gaïnes étroites et membraneuses , et ses ombelles, ou terminales ou oppo- sées aux feuilles, portent des imvolucelles de 3 bractées uni- FOENICULUM. 309 latérales et pendantes. De petits pétales verdâtres et échan- crés se relèvent pour laisser sortir les étamines, et plus tard la plante dissémine de petits fruits arrondis à cinq arêtes. — Elle fleurit pendant tout l’été ; elle offre une variété sau- vage, Æ. elata, Friedl. , qui habite les bois et les lieux om- bragés. Nature du sol.— Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent ; elle préfère cependant ceux qui sont salifères ou voisins des habitations, et s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Ausud, elle existe dans le mididela France, dans une partie de l'Espagne et en Sicile. — Au nord, dans la majeure partie de l’Europe, dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, et toujours dans les lieux cultivés, gras ou voisins des habitations, dans la Finlande australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle a sa limite en Irlande. — A l’orient, on la trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, sur les bords de la Caspienne, dans les Carpathes, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, ainsi que dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. D Sud SSrcleis Hosni 380 Écart en latitude : Nord'ANortéses. messes. “2102 2/0 Occident \Arlande. 4e... 1, 9 O. (Ses en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... 57 E. 66° Carré d’expansion,...... DIE Ne G. FŒNICULUM, Hoffm. Ce genre est composé de 5 espèces, dont 3, européennes, habitent les parties chaudes de ce continent.— Les 2 autres, asiatiques, vivent aux Indes orientales et en Perse. 310 OMBELLIFÈRES. FOENICULUM OFFICINALE, AÏl. — Quoique cette espèce ne fleurisse que dans je courant de l'été, on voit de bonne heure ses jeunes pousses essayer de sortir du collet de leurs profondes racines, puis elles se développent peu à peu, donnent naissance à des feuilles très-grandes, d’un beau vert, très-odorantes , et toujours laciniées. Plus tard encore parait la tige qui s’allonge avec rapidité, et devient presque ligneuse à l’extérieur , quoique son intérieur renferme une couche épaisse de moëlle. En juillet, paraissent de grandes ombelles, d’un beau jaune, dont le centre , au point de dé- part des rayons, est solide et presque ligneux. Les ombel- lules centrales sont petites et souvent stériles, tandis que les extérieures, toujours fertiles, sont munies de fleurs à péta- les jaunes, arrondis, entiers etroulés, et d’étaminesqui répan- dent leur poussière avant que les stigmates ne soient aptes à limprégnation. Les fruits sont cylindriques et à cinq arêtes. — Cette espèce vit en touffes considérables, qui, par leur di- mension, leur beau feuillage et leurs fleurs dorées, ne peuvent manquer d'attirer les regards. Ces touffes sont isolées sur les coteaux pierreux et sur le bord des champs. Elle s’associe au Saponaria officinalis, à l’Althæa cannabina, au Salvia Sclaræa , etc. Nature du sol. — Altitude. — Le fenouil aime les sols calcaires et rocailleux , les terres argileuses , et ne s’élève pas dans les montagnes. Géographie. — 11 a une grande puissance d'expansion , mais il est bien plus commun dans le midi que dans le nord. Il occupe toute la région méditerranéenne, l'Espagne , PAI- gérie, et même l’Abyssinie. — Au nord, on le trouve en France , à Charlemont près Givet, en Angleterre et en Ir- lande jusqu’au 54°. — A l'occident , il habite le Portugal. -— À lorient, l'Italie, la Sicile , la Dalmatie, la Croatie , SESELI. ji la Hongrie, la Transylvanie , la Grèce, la Turquie, le Cau- case, la Géorgie , les rivages dela Caspienne, et la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie . ...... D. 20 lÉeué en latitude : Nord, Angleterre. .......... 54 429 Occident, Portugal. ......... 10 O. Écart en longitude : Orient, Géorgie............. 47 El 970 Carré d’expansion............. 2394 G. SESELI, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît au moins 40 Seseli, dont 25 environ habitent l’Europe, où ils sont très-disséminés , mais vivant en plus grand nombre dans les pays chauds : en Italie, en Espagne , en Grèce, en Cri- mée , en Sicile, et quelques-uns dans la France , l’Allema- gne et la Russie méridionale. — L’Asie en a 9 espèces : du Caucase, de la Sibérie altaique, des Indes orientales et de la Dahurie. — On en compte # en Amérique, 3 du nord de ce continent et 1 du Chili. — On en cite 2 espèces au cap de Bonne-Espérance. SESELI GouANt, Koch. — On le rencontre sur les co- teaux pierreux, dans les lieux incultes, exposés à toute l’ar- deur du soleil. Il y forme de petits buissons rameux et di- variqués, à feuilles radicales , triternées et très-profondé- ment découpées , à lobes étroits et linéaires. Les feuilles de la tige sont moins divisées et sessiles sur une gaine allongée ; les supérieures très-simples et formées d’une seule lanière allongée. Les ombelles sont petites, à 3 à 6 rayons; les in- volucelles sont formés de bractées étroites et comme bor- 312 OMBELLIFÈRES. dées d’une légère membrane ; les fruits, pubérulents dans leur jeunesse, sont glabres quand ils sont adultes, à côtes épaisses et carènées. — Il fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et ro- cailleux de la plaine. Géographie. — 11 habite l'Europe méridionale, le midi de la France, probablement une partie de l'Espagne, les environs de Fiume sur les bords de l’Adriatique , ce qui lui donne à peine 12 à {4° pour carré. SESELI MONTANUM , Lin. — On le trouve sur les côteaux arides, le long des chemins, sur le bord des champs. Sa souche est presque ligneuse; elle produit des tiges nom- breuses et dressées, hautes et ramifiées. Ces tiges , souvent purpurines , sont garnies de feuilles glauques, ovales , oblon- gues, les inférieures pétiolées, découpées en segments li- néaires. Les feuilles supérieures, moins développées, par- tent d’une gaine étroite, allongée et bordée d’une mem- brane blanchâtre. La tige est terminée par 2 ou 3 rameaux qui portent chacun une ombelle à 18 à 20 rayons relevés, sans involucre. Les styles , persistants, prennent souvent de belles teintes de rouge ; les graines sont allongées , ovales, striées et sessiles au milieu d’involucelles assez grands pour former des corbeilles, où ces semences détachées se ras- semblent jusqu’à ce que le vent, agitant les tiges, leur per- mette de se disperser. — Il fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. —H recherche les terrains calcaires, compactes ou marneux ; il semble préférer les plaines ou les coteaux peu élevés ; cependant de Candolle l'indique à 40", à Angers, et à 1,400", à Gavarnie. Il croît plus haut encore dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans le midi de SESELI. 315 la France, dans les Pyrénées, en Espagne et en Afrique, dans les pâturages du Djebel-Cheliah. — Au nord, 1l habite les Vosges , la basse Normandie et la Belgique. — A locci- dent, Nantes et l'Espagne. — A lorient , il croît en Estrie, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérien "M". 0... 35° )Écart en latitude : Nord, Belgique............. 49 14° Occident, Espagne... .... .... 6 O.)Ecarten longitude: Orient, Transylvanie. ....... 22 E.) 280 Carré d’expansion............. 392 SESELI TORTUOSUM, Lin. — Il végète dans les lieux arides et pierreux , sur le bord des chemins et des champs. Sa racine est fusiforme et profonde, entourée au sommet des débris des anciennes feuilles. Sa tige est raide , presque ligneuse, dure, rameuse, sinueuse et contournée. Ses feuilles sont très-découpées, à divisions raides et glauques. Les ombelles sont terminales, très-nombreuses et à rayons très- rapprochés, surtout dans le centre. Les ombellules sont gar- nies d'involucelles à bractées lancéolées, pubescentes et bordées de blanc. Les fleurs sont blanches ; les étamines ré- pandent leur pollen avant le développement des stigmates. C’est un peu plus tard que les styles paraissent, et, plus tard encore , les stigmates desséchés se déjettent avec les styles sur les deux côtés d’un fruit ovoide , pubescent et à côtes épaisses. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et ro- cailleux des plaines. Géographie. — Au sud , ce Seseli se trouve dans le midi de la France, dans une partie de l'Espagne , en Italie, en 314 OMBELLIFÈRES. Sicile. — Au nord , il s'arrête sur le plateau central de la France et dans la Podolie. — A l'occident, il reste en France. — À l’orient, il habite l'Italie , la Dalmatie , la Turquie, la Grèce, le mont Hymette , la Macédoine , les bords du canal de Xercès , la Tauride , le Caucase, la Géorgie, les bords de la mer Caspienne , Astrakan, Bakou, la Russie australe et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud Side Re 2e ue 380 |Écart en latitude: Nord ;"Bodolie. Re 48 100 Occident , France... .... ..... © |Écarten longitude: Orient, Sibérie de l’Oural. .... 60 E.| 60° Carré d'expansion. : 4.421.486 2600 SESELI COLORATUM, Erh. — On rencontre cette plante bisannuelle sur les rochers , sur le bord des vignes , dans les lieux pierreux. Le collet de la racine est entouré de dé- bris de feuilles desséchées. La tige est simple , ferme, cylin- drique et striée. Les feuilles radicales, profondément décou- pées, ont les lobes linéaires, divergents et peu nombreux, trifurqués au sommet. Celles de la tige sont simplement tri- furquées. Les gaines , étroites, n’embrassent que la moitié de la tige. Les ombelles sont grandes , larges, terminales, offrant jusqu’à 20 rayons dressés et étalés, souvent privés d’involucre, mais les involucelles sont formés de 8 à 10 folioles lancéolées, membraneuses sur les bords. Les tiges et les fruits prennent souvent des nuances de pourpre. —Il fleurit en Juillet et en août, quelquefois en septembre. Nature du sol. — Altitude. —N croît ici sur les terrains siliceux et rocheux, dans les Vosges sur le calcaire. — II reste en plaine ou sur les coteaux peu élevés. LIBANOTIS. 319 Géographie. — Au sud , le midi de la France et le midi de l'Italie. — Au nord, la Belgique, la Lithuanie , une partie de l’Allemagne. — A l'occident, la France. — A lorient , le Piémont , la Hongrie, la Croatie , la Transylva- nie, les Carpathes, la Russie moyenne et la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° re en latitude : Nord, Lithuanie...... eco 14° Occident France. 22.11. 221103 Cri longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 50 E. 03° Carré d’expansion............ . 742 G. LIBANOTIS, Crantz. Les 9 espèces connues appartiennent seulement à l’Eu- rope et à l'Asie. — La Sibérie en a 5. — Les 4 espèces d'Europe sont des Pyrénées et de la partie australe de cette contrée. LiBANOTIS MONTANA , AI. — On rencontre cette belle espèce sur les pelouses des montagnes, sur le bord des forêts, dans les lieux secs et un peu pierreux. Elle y vit disséminée en ndividus vigoureux, dont les racines profondes ont leur collet entouré des fibres desséchées des anciennes feuilles , caractère que l’on retrouve dans un grand nombre d’'Ombel- lifères et dans beaucoup de plantes des montagnes, dont les racines, exposées au froid des hivers, sont protégées par ces nombreuses tuniques et par la couche de neige qui ne fond qu'au printemps. De fortes tiges glabres mais sillonnéessortent du milieu de feuilles élégamment découpées et se terminent par de larges ombelles involucrées, garnies d’un grand 316 OMBELLIFÈRES. nombre d’ombellules également entourées d’involucelles découpés. Les fleurs sont blanches ou rosées , fertiles monoï- quement , car le pollen s'échappe avant que les stigmates ne soient aptes à s'imprégner. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons cette plante sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques ; elle croît sur le calcaire dans le Jura, à Charlemont dans les Ardennes, et dans beaucoup d’autres localités. Elle est indi- quée par M. de Molh comme spéciale aux sols calcaires. — Nous la trouvons jusqu’à 1,400 et 1,500" au Mont-Dore. De Candolle l'indique à 200" à Mayence , et à 1,300, dans le Jura. Ledebour la cite de 300 à 1,600" dans le Caucase. Géographie. — Au sud, le midi de laFrance, les Pyrénées, le midi de l'Italie. — Au nord, une partie de l’Allemagne, le Danemarck, les prés secs de la Suède, le nord de la Gothie, la Norvége , la Finlande australe , ainsi que l’Angleterre. — À l'occident, le centre de la France et l’Angleterre. — À lorient, la Suisse , l'Italie , la Hongrie , la Croatie, la Transylvanie, le Caucase, les Carpathes, les Russies septentrionale, moyenne et australe , la Géorgie , les bords de la Caspienne et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples.... 40° he en latitude : NonDNorvéSes MANCLIN. RE 64 2/0 Occident, Angleterre. ...... 6 Lx al en longitude : Orient: Dahnriess ss ME 118 E. 12/° Carré d'expansion. ........ 5129706 G. ATHAMANTHA , Lin. Distribution géographique du genre. Ces plantes, peu ATHAMANTHA. HET nombreuses , sont presque toutes européennes ou asia- tiques ; on en connait 14, dont la moitié se trouve dans Ja Sibérie et dans le Népaul. — L'Europe en à 5, toutes de l'Europe australe ; — 2 autres vivent en Afrique, l’une à Ténériffe et l’autre à la pointe australe. ATHAMANTHA CRETENSIS, Lin. — Cette espèce, vivace ou bisannuelle, croît dispersée dans notre région méridio- pale, sur les coteaux pierreux et exposés au soleil. Ses ra- cines sont entourées à leur sommet de fibres desséchées. Ses feuilles, couvertes de poils veloutés, blanchâtres et finement découpées, sont appliquées sur la terre. La tige se termine par des ombelles de fleurs blanches , légèrement velues en dehors, et qui produisent des fruits presque cylindriques, amincis au sommet, un peu comprimés sur le côté, et cou- verts de villosité. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaisson cette plante que sur le calcaire, ou M. de Mohl l'indique également. Elle y croît aussi sur le Jura et sur le Ventoux. — Elle occupe le sommet de cette dernière montagne de 1,300 à 1,900". De Candolle la cite à 400" à Mende, où nous J’avons aussi recueillie, et à 1,500" dans le Jura. Wahlenberg dit qu’elle s'élève jusqu’à 2,100" dans la Suisse septentrionale. Géographie. — Au sud, les Pyrénées, l'Espagne , le Portugal. — Au nord , la Suisse septentrionale. — A l’oc- cident , le Portugal. — A l’orient, l’italie, la Dalmatie, la Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. SUD TERRE ess ces 40° )Ecart en latitude : Nord SURESNES ) 8° 318 OMBELLIFÈRES. Occident, Portugal.......... 10 Gur en longitude : Orient, Transylvanie......... 22 390 Carré d’expansion............. 256 G. SILAUS, Less. Petit genre formé de 5 espèces. 3 sont européennes, de la Hongrie , de la Podolie , de la France et de l'Allemagne. 1 espèce est sibérienne, et la 5° est indiquée dans l’Amérique australe. SILAUS PRATENSIS, Bess. — Si beaucoup d’Ombelhifères recherchent les lieux secs et rocailleux , il en est aussi qui se plaisent dans les prairies humides et fertiles, où elles peuvent puiser en abondance les aliments nécessaires à leur végétation. De ce nombre est le Silaus pratensis. Sa racine s'enfonce profondément dans le sol, conserve la base de ses feuilles desséchées et en produit bon nombre de nouvelles, profondément découpées. La tige, glabrecomme les feuilles, porte des ombelles sans involucres, formées de petites fleurs jaunâtres , où le calice manque complétement et où les pétales sont oblongs et amincis en languette recourbée. Les anthères sortent de dessous les pétales et deviennent fécon- dantes avant que les stigmates puissent être fécondés. Les fruits sont donc le résultat d’une fécondation indirecte ; 1ls sont cylindriques, chargés de 5 arêtes aiguës; 1ls restent assez longtemps séparés et suspendus à l’époque de la dissé- mination, et sont alorsgénéralement colorés en violet comme les pédoncules qui les supportent. — Il fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains, pourvu qu'ils soient humides, et principale: MEUM. 319 ment sur Ceux qui sont arrosés par des eaux minérales ou salines. — Il reste ordinairement dans les plaines. Géographie. — Au sud , le Silaus arrive jusqu'aux Py- rénées. — Au nord, il existe dans tout le centre de l’Eu- rope, dans la Gothie, dans la Finlande australe et en Angleterre ; 1l aime les rivages et les lieux soumis aux émanations maritimes. — À l'occident, il a sa limite en An- gleterre. — A l’orient, on le rencontre en Piémont, en Lom- bardie , en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transyl- vanie, dans les Russies moyenne et australe, dans le Simbirsk et dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Pallas le cite sur les bords de l’Yrüich, dans les lieux salés, avec le Carum verticillatum. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... .......... -. 43°) Écart en latitude : Nord Eimlande.s, 54:40 00 170 Occident, Angleterre... .... NT cs en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 90 E. 9:70 Carré d'expansion. :-.:..0.:..- 1649 G. MEUM, aller. Très-petit genre européen , dont 1 espèce habite la Sicile et les 3 autres l’Europe médiane ou ses montagnes. MeEum ATHAMANTICUM , Jacq. — Chaque famille a pour le botaniste des plantes préférées qu’il retrouve tous les ans avec bonheur, et qui, liées à d’anciens souvenirs, lui rap- pellent les premières impressions qu’il reçut dans ses voyages. Quand on arrive sur les pelouses élevées des montagnes, au milieu de toutes les richesses qu’elles nous présentent , 320 OMBELLIFÈRES. on remarque des espaces couverts de feuilles légères, fine- ment découpées, d’un beau vert, et qui répandent, quand on les froisse, le parfum aromatique qui appartient à un grand nombre d'Ombellifères. Ces jolies feuilles sortent du collet d’une racine plus odorante encore, qui s’enfonce dans la terre noire de ces plateaux, et qui conserve longtemps, comme un abri, les pétioles élargis et desséchés de celles qui se sont succédées pendant plusieurs années. Au milieu de ce charmant feuillage, naissent des tiges rougeâtres, qui se terminent par deux ombelles resserrées , sans involucre , mais à involucelle polyphylle, dont les ombellules intérieures ne donnent souvent que des fleurs avortées. Ces fleurs sont blan- ches sans calice, à pétales entiers et ovales. Les fruits sont cylindriques, à cinq arêtes saillantes et égales. — Il fleurit eu juineten juillet. Nature du sol. — Alhtude. — Ce Meum aime les ter- rains siliceux et détritiques des montagnes. Il recherche le terrain noir des pelouses élevées. De Candolle le cite à 50" dans les Ardennes et à 2,000 dans les Alpes. Nous le trouvons, en Auvergne, surle sommet de nos plus hautes mon- tagnes, à 1,880. Sa principale station est un peu plus bas, entre 1,200 et 1,500", où il forme quelquefois des tapis étendus, entremêlés de Narcissus poeticus, de Viola sude- hca, de Trollius europœus, d’Heracleum Sphondylium, etc. Géographie. — Au sud , il croît dans les Pyrénées, dans les Asturies, en Espagne, dans les montagnes du midi de j'Italie. — Au nord, on le trouve dans les Vosges , dans la Suisse, en Ecosse, dans la Bohême, dans l’Eifel. — A loccident , 1l habite les Asturies. — A l’orient, la Suisse, l'Italie et la Transylvanie. — Il est exactement remplacé, dans le midi de l'Espagne, parle A1. nevadense, Boiss., qui habite la Sierra-Nevada. MEUM. 321 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 400 )Écart en latitude : Nord, Ecosse... Rene 5e 18° Occident, Asturies........... 9 O.)Écarten longitude : Orient, Transylvanie... ....... 21 s.| 30° Carré d’expansion. ...... ee MEuM MUTELLINA, Gærtn. — Comme la précédente, cette espèce se trouve au milieu des gazons des montagnes, où elle est parfois très-abondante, et où elle vit en société. Ses raci- nes, vivaces, profondes et chevelues, produisent des tiges sim- ples, des feuilles découpées à segments linéaires et trifides. Les ombelles terminales sont garnies de fleurs blanches, sou- ventrosées, à cause de la coloration des styles et des stigmates; ses anthères sont violettes, et son pollen verdâtre se répand en abondance longtemps avant l'apparition des stigmates, ce qui n'empêche pas cette plante d’être souvent fertile et d'offrir des fruits cylindriques, marqués de cinq arêtes , comme ceux de la précédente. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que sur les terrains trachytiques, phonolitiques et détritiques, et toujours à une grande altitude, de 1,200 à 1,850. De Candolle la cite jusqu’à 2,000" dans les Alpes. Wahlenberg dit qu’on la trouve, dans la Suisse septentrionale , dans les prairies alpines , depuis la limite supérieure des sapins jus- que parmi les neiges éternelles. Géographie. — Au sud , on la rencontre dans les Pyré- nées, dans le midi de l’Italie et en Corse. — Au nord , en Suisse , dans les Carpathes. — A l'occident, dans les Pyré- nées. — À lorient, en Lombardie, dans le royaume de Naples, en Turquie, en Tauride. vI “ 322 OMBELLIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° )Ecart en latitude : Nord, Carpathes............ 50 10° Occident, Pyrénées... ....... 4 O.) Ecart en longitude: Orient Faure ere -tee JA E.) 36% Carré d’expansion............. 360 G. ANGELICA, Lin. Distribution géographique du genre. — 13 espèces con- nues jusqu’à ce jour composent le genre Angelica. T sont européennes, des Pyrénées, de l'Italie, du centre ou du midi de l'Europe. — 4 sont américaines , toutes des Etats- Unis et du Canada. — Une espèce représente le genre aux Indes orientales. — Une autre habite Sainte-Hélène. ANGELICA SYLVESTRIS, Lin. — Les plantes les plus com- munes sont souvent les plus belles , et ce sont toujours celles qui, par leur nombre, servent à embellir les stations qu’elles préfèrent. Celle-ci est répandue dans les bois, dans les prai- ries des montagnes, le long des petits ruisseaux qui descen- dent des plateaux et qui traversent des broussailles. C’est une espèce tardive, dont la racine, peut-être vivace , peut- être bisannuelle, conserve longtemps un bourgeon terminal, enveloppé de gaînes pétiolaires , et ne lui donne son essor qu’à la fin du printemps. Alors on voit grossir avec rapidité une masse arrondie qui s'élève en même temps qu'elle se développe, et qui renferme à la fois, et la tige, et les feuilles, et toutes les ombelles qui doivent naître. Ce n’est qu’en jaillet et en août que cette plante acquiert toute son élévation. Elle offre alors de hautes tiges d’un brun violet, un peu ANGELICA. 323 velues au sommet, glauques et pulvérulentes à la base. Ces tiges, creuses et tapissées de moëlle à l’intérieur, sortent suc- cessivement et par articles dela base dilatée des pétioles. Les feuilles inférieures, à longs pétioles violacés , se divisent etse subdivisent en segments lancéolés, d’un beau vert en- dessus et blanchâtres en-dessous ; maïs à mesure que la tige s'élève, les feuilles, qui embrassent chaque articulation, offrent un limbe de plus en plus restreint, jusqu’à ce qu'il s’efface ou soit réduit à quelques folioles. De la base di- latée et striée des pétioles , sortent alors les branches et les ombelles. Celles-c1, d’abord penchées, se redressent et pré- sentent une multitude d’ombellules entourées d’involucelles persistants. L'ensemble est une large ombelle hémisphérique, blanche ou d’un lilas tendre. sur laquelle les insectes sont attirés par la sécrétion d’un miel abondant. Les pétales sont entiers et pointus, les étamines très-saillantes, en avance sur les stigmates. Le fruit est comprimé et chargé de cinq arêtes, dont les deux latérales se prolongent en ailes. Nature du sol. — Altitude. — L'angélique préfère les terrains siliceux et devient presque indifférente sur les sols mouillés et à demi-ombragés; elle abonde en Auvergne sur les coulées de lave et sur les sables des rivières, comme dans les prairies des montagnes. — Elle s'élève facilement de 1,000 à 1,200. Ledebour l'indique à 800" dans le Caucase, et Wahlenberg dit que dans la Suisse elle atteint presque la limite supérieure du hêtre, et nous la trouvons sur le puy de Dôme jusqu’à 1,300. Géographie. — Cette plante offre une aire d'expansion très-considérable, mais sa tendance est vers le nord, — Au sud, on la rencontre dans les Pyrénées , en Espagne et en Portugal, dans le midi de l'Italie et dans les bois de a Sicile. — Au nord , elle se trouve dans toute l'Europe cen- 324 OMBELLIFÈRES. trale, dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie, jusqu’au Cap-Nord, et elle y végète comme ici, dansles lieux humides , au milieu des buis’ 2ns. Elle existe en Angleterre, en Irlande, aux Feroë et dans tous les archipels. — A l'oc- cident, elle habite le Portugal. — A lorient, elle végète en Suisse, en tale, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase , dans les Car- pathes, en Turquie, dans les Russies septentrionale,moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal, dans la Dahurie et jusqu’au détroit de Behring. Limites d'extension de l’espèce. SUN EC erersee O0 Cart en laLtUGe Nord, Cap-Nord............ 71 330 Occident, Portugal. ........ 10 O., Ecarten longitude: Orient, Détroit de Behring... 180 E. | 190° Carré d’expansion............ 6270 ANGELICA PYRENÆA , Spring. — Cette angélique habite les pentes élevées des montagnes, au milieu des gazons où elle est disséminée. Sa racine est épaisse, cylindrique; sa tige est simple, droite et striée ; les feuilles sont radicales, d’un vert clair, profondément découpées. L’ombelle est ter- minale, sans involucre ou munie d’un involucre monophylle et sétacé. Les rayons, au nombre de # à 5, sont inégaux. Les ombellules offrent des fieurs blanches, quelquefois tein- tées de rose, très-serrées et accompagnées d’un involucelle formé de bractées déliées et nombreuses. Les semences sont ovales, à 3 crêtes sur le doset de plus entourées d’une aile membraneuse. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que sur les terrains primitifs, volcaniques et détritiques. FERULA. 325 Elle semble fuir le calcaire. — Elle habite seulement les hautes montagnes au-dessus de 1,200m en Auvergne. De Candolle l'indique à 1,060" au Queriguet , et à 2,500" à Montcalm. Géographie. — Elle a peu d’étendue; au sud, elle ne dépasse pas les Pyrénées et les Asturies. — Au nord et au levant, les Vosges. — À l'occident, les Asturies. Limites d'extension de l'espèce. Sud, BYTénEeSse 0e ..... 430 )Écart en latitude : Nord, Vosges... St Bi ati 48 90 Occident, Asturies. ...... OL SE en longitude : OrientNosses rene (5) D 14° Carré d'expansion ....... se UT G. FERULA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les férules, au nombre d'environ 36, appartiennent surtout à l'Asie et à l'Europe. Les 1% espèces propres à cette dernière contrée, sont dispersées dans toutesles parties chaudesde ce continent: en Italie, en Sicile, en Grèce , en Espagne , en Portugal, en Crimée, en Crète, en Turquie et dans la Russie australe. — Les 13 espèces propres à l’Asie habitent surtout la Sibérie et la Perse, quelques-unes l'Arménie et le Caucase. — On en connaît 5 en Afrique, 2 dela partie boréale , 3 de la pointe australe. — Enfin, il en existe # espèces de l'Amérique septentrionale, dont 2 du Mexique et 2 du Canada ou des Etats-Unis. FERULA comuunis, Lin. — C’est dans les lieux les plus secs et les plus exposés à l’ardeur du soleil que l’on trouve cette belle Ombellifère. Ses fortes et hautes tiges vertes, ar- 326 OMBELLIFÈRES. ticulées, sont remplies d’une moëlle presque vaporeuse et d’un blanc pur, dans laquelle on remarque quelques faisceaux de fibres. Des feuilles très-grandes, découpées au point de ne plus offrir que des divisions capillaires, partent des pé- tioles élargis, qui sont fixés aux articulations de ces tiges. Ses ombelles sont grandes et d’un jaune d’or; celle qui occupe le centre est hermaphrodite, mais les autres, qui appartiennent aux branches latérales , ne portent ordinairement que des fleurs mâles, destinées à rendre plus certaine la féconda- tion indirecte de l’ombelle principale. Ces ombelles se dé- gagent peu à peu de la gaine des feuilles où elles sont em- prisonnées comme celles des angéliques. Le fruit est aplati sur le dos, muni de 5 arêtes, dont les deux latérales s’al- longent en ailes. — Elle fleurit au milieu de l’été, en juin et en Juillet, et vit souvent dans la société des Cistus, du Smilax aspera, du Rosa sempervirens, du Rubia pere- grina , etc. Nature du sol. — Altitude. — Elle aime les terrains cal- caires ou les sables maritimes, et reste ordinairement en plaine ; cependant M. Boissier la cite dans le midi de l'Es- pagne de 600 à 1,300". Géographie. — Cette plante est très-méridionale; elle occupe toute l’Europe australe et la Barbarie, la Corse, les Baléares et les Canaries. — Au nord, elle s’arrête à l'entrée des Cévennes. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle habite l’talie, la Sicile, la Sardaigne et la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sade Cammes tr PEER. AO ENT ECart en latitude : Nord, Cévennes. 22006 20.020004 1° PEUCEDANUM. 327 Occident, Canaries. ......... 18 O. Der longitude : Orient Grèce... 2.50 0 20NES 380 Carré d’expansion............. 9092 G. PEUCEDANUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est nombreux et renferme près de 70 espèces, presque toutes européennes et asiatiques. — Les 28 à 30 espèces d'Europe sont disséminées partout et principalement dans le centre, en Hongrie, en Autriche, en Carinthie, dans la Russie moyenne et dans la Russie australe. Quelques-unes habitent la Corse, l'île de Crète et le Portugal. — Un nombre presqu'égal existe en Asie et se trouve groupé dans la Sibérie altaïque, la Sibérie du Baïkal et la Dahurie. Les autres, en nombre bien moins considérable , sont des espèces des Indes orien- tales, de la Chine, du Japon, de la Perse et du Caucase. — On en connaît 9 espèces africaines, dont une seule de Ténériffe, et les 8 autres du cap de Bonne-Espérance ou au moins de l'Afrique australe. — 2 seulement habitent l'Amérique, 1 à la Louisiane, l’autre à la Caroline. PEUCEDANUM PARISIENSE , DC. — Il habite les bois taillis, les broussailles et les sables des rivières. Il y forme de petites touffes d’un beau vert. Sa tige est striée, ses feuilles dé- composées, à folioles linéaires , lancéolées et pointues. Les fleurs, blanches et quelquefois rosées constituent des ombelles terminales et dressées de 10 à 20 rayons, munies d'invo- lucres et d’involucelles sétacés. Le fruit est petit et ellip- tique. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siiceux , grave- leux ou sablonneux de la plaine. 328 OMBELLIFÈRES. Géographie. — Aire très-restreinte entre la Champagne et l'Auvergne, entre les vallées de la Loire et l’Istrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Auvergne. et eue DONC) ECATE en En 4 = Nord, Ghanbttne * 3312 0 CRIS . Occidenthalioire PCR SR Et Ecart en “4 Orient Tmestess AL et. 11 dre 15° Carré d’expansion.......... PEUCEDANUM CERVARIA, Lap. — On le trouve sur les coteaux incultes et pierreux , où il forme de petits buissons rameux et feuillés. Sa tige est haute, ferme et striée. Ses feuilles , 2 fois ailées , offrent des folioles grandes , ovales, obliques , fermes , luisantes, avec des dentelures très-aiguës qui se terminent par une arête. Les fleurs sont blanches, réunies en grandes ombelles terminales de 8 à 10 rayons. Les involucres sont formés par 6 à 8 bractées lancéolées et souvent réfléchies; le fruit est ovale et glabre. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Ce Peucedanum préfère les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des coteaux. il s'élève cependant sur les montagnes, car de Candolle l'indique à 1,300" dans le Jura. Géographie. — Au sud, on le trouve dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , 1l ha- bite une partie de l’Allemagne , les Carpathes, la Lithuanie. — A l'occident, il atteint l’ouest de la France. — A l’orient, il se trouve en Suisse , en Italie, en Autriche, en Dalma- tie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les provinces du Caucase, dans la Russie moyenne et dans la PEUCEDANUM. 329 Russie australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, dans le désert des Kirghiz. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Lithuanie eee. 51 1° Occident France... 00.27.0019 nn en longitude : Orient, Sibérie altaique....... 96 E. 1010 Carré d’expansion............. 1414 Sud, Royaume de Naples...... 400 a en latitude : PEUCEDANUM OREOSELINUM, Mœnch. — On le trouve sur les rochers , sur les coteaux pierreux, dans les bois taillis et les prés secs, et même dans les prairies. Sa racine est épaisse et vivace, dure et tortueuse. Ses tiges sont élevées , cylindriques et striées. Les pétioles, renflés en gaînes, se terminent par un limbe trois fois ailé, à folioles cunéiformes, incisées et trifides. Les pétioles communs et leurs subdivi- sions sont feuillés et comme brisés dans plusieurs endroits. Les fleurs sont blanches, disposées en ombelles terminales assez garnies et munies d’involucres et d’involucelles plus ou moins réfléchis. Chaque tige porte ordinairement 2 ombelles. Le fruit est arrondi. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 préfère les terrains sili- ceux , volcaniques et rocailleux de la plaine et des coteaux. De Candolle le cite à 40" en Anjou, et à 1,300" dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans les Pyré- nées, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans une grande partie de l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, sur les sables et les collines basses de la plaine. — À l'occident , il ne sort pas de la France et de l'Espagne. — À l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en 330 OMBELLIFÈRES. Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples..... 40° îcart en latitude : Nord; Gothic Le Net 56 16° Occident, France............ 5 O.}Ecarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 94 E. 99° Carré d'expansion. :........... 94% PEUCEDANUM ALSATICUM, Lin. — Grandeet belle Ombel- lifère qui habite les coteaux pierreux , les bords des champs et des vignes , les broussailles et les bords des chemins. Elle vit avec le Fœniculum officinale, le Cornus sanguinea, l’Aristolochia Clematihs, le Coronilla varia, etc. Sa ra- cine vivace est épaisse et roussâtre. Ses tiges sont élancées, cylindriques , striées, dures, tortueuses , brunes ou rougeä- tres. Ses feuilles sont planes, luisantes, quatre fois subdi- visées. De chaque nœud de la tige part un rameau axil- laire qui se subdivise, en sorte que la plante offre une pyramide fleurie sur laquelle on compte quelquefois plus de cent ombelles. Ces ombelles, composées de 8 à 10 rayons, sont formées de fleurs jaunâtres, dont les pétales sont recour- bés en dedans et dont les étamines répandent un pollen blanchâtre et abondant, avant que les stigmates ne soient aptes à le recevoir. Les fruits sont oblongs, aplatis et rou- geâtres. — Il fleurit en août et en septembre. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et rocailleux ; on le trouve aussi sur les sables des rivières , sur les pépérites basaltiques de la plaine ou des coteaux peu élevés. Géographie. — Au sud, 1} habite le midi de la France, L2 IMPERATORIA, à 391 le midi de l'Italie, la Grèce, le mont Athos. — Au nord, il se trouve en France, dans le centre de l’Allemagne, en Bohême, en Thuringe et dans la Russie moyenne, en Vo- lhynie et à Oremburg. — A l'occident, il ne paraît pas aller au delà du plateau central. — A l'orient, il se trouve en Suisse, en Autriche , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie altaique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 0° DEF en latitude : Nord, Volhynie... 1... 01 11° Occident Brance AS RER EN 0 Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 96 E. 96° Carré d’expansion. ........... 1056 G. IMPERATORIA, Lin. 5 espèces le composent; une d’elles est répandue dans toute l’Europe, une autre est du Caucase, une autre du Piémont et la 4° de l'Espagne. Enfin , la 5° est originaire du Mexique. IMPERATORIA OsTRUTIUM , Lin. — On trouve cette belle plante dans les vallées des montagnes. Ses racines, noueuses et odorantes, produisent à la fonte des neiges des feuilles larges et d’un beau vert, fortement engainées à la base , et qui se développent lentement. La tige sort en été; elle est cylindrique et striée, peu rameuse, et se termine par de grandes ombelles blanches ou teintées de rose, sans invo- lucres, dont les fleurs, sans calice apparent, ont les éta- mines très-saillantes et les stigmates retardataires, comme 332 OMBELLIFÈRES. dans la plupart des Ombelliféres. Ses semences sont très- grandes, garnies d’ailes membraneuses, et souvent réunies 3 à 3, au lieu d’être géminées. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons l’/mpe- ratoria sur les terrains siliceux, granitiques, volcaniques et détritiques. El habite toujours les montagnes, de 1,000 à 1,500. De Candolle l'indique à 0 à Marras et à 1,400" dans les Alpes. Wahlenberg dit qu’il se développe surtout sur les montagnes, dans les lieux où les troupeaux ont sé- journé, jusque dans la région alpine, au-dessus des sapins. Géographie. — Au sud, cette plante se trouve dans les Pyrénées, en Espagne, et elle est aussi indiquée à Madère, où il est douteux qu’elle se trouve. — Au nord, elle occupe une grande partie du centre de l'Europe, le Danemarck, la Gothie australe, la Suède boréale, où elle est citée par Wahlenberg sur les pentes herbeuses des hautes vallées, dans la même station qu'au mont Dore. —A l'occident, elle existe aux Feroë, en Islande, et à Terre-Neuve selon de La Pilaye. — À lorient, Ledebour l'indique en Tauride et sans doute en Lithuanie; mais elle est en Piémont, en Corse, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne: tee 200 ns en latitude : Nord, Aslande...1. "1440226000 25° Occident, Terre-Neuve....... 60 2] Ecart en longitude : Orient” Tanride 2200. ceci 94° Carré d’expansion............. 2350 G. PASTINACA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les 16 espèces PASTINACA. 339 qui le composent sont inégalement distribuées en Asie et en Europe; 10 habitent cette dernière contrée et y vivent dans les parties les plus chaudes, en Corse, aux Baléares, en Grèce, en Italie, en Crimée et en Carinthie. — 6 appar- tiennent soit aux grandes Indes et à la Sibérie, soit au Cau- case et à la Syrie. PAsTINACA sATIVA , Lin. — S'il existe des plantes qui se font remarquer par l'élégance de leur port et la fraicheur de leur feuillage , il en est d’autres qui semblent n’avoir aucun droit à notre admiration. Telle est peut-être celle qui nous occupe. Habitant le bord des chemins, la lisière des champs; souvent couvert par la poussière que le moindre vent sou- lève pendant les chaleurs de l'été, le panais n’en pousse pas moins avec vigueur. Ses profondes racines bisannuelles vont lui chercher une sève toujours abondante, et ses larges feuilles lustrées, d’un vert foncé, à lobes incisés, puisent dans l’atmosphère une partie de ses aliments. La gaîne élar- gie des feuilles supérieures renferme de jeunes ombelles qui se développent tard et s’étendent en nombreux rayons, au bas desquels paraissent quelques bractées caduques. Ces rayons supportent des ombellules de fleurs jaunes, dont les pétales sont roulés, les étamines saillantes et les stigmates non développés à l’époque de l’anthèse. Plus tard , les pé- doncules se rapprochent, resserrent les ombellules et portent des fruits aplatis sur le dos, dilatés sur les bords, et qui per- dent promptement la faculté de germer. — Il fleurit en juil- let et en août. Nature du sol. — Altitude. — H recherche les terrains calcaires et argileux des plaines et des coteaux. Ledebonr l'indique entre 800 et 1,400" dans le Caucase occidental. Géographie. -— Au sud, il est commun en France, en 334 OMBELLIFÈRES. Espagne, dans le royaume de Naples et en Sicile. — Au nord , il habite toute l'Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, la Norvége, la Suède et la Finlande australes. On le trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, le panais se rencontre en Portugal, et 1l végète aussi en Amérique, dans le Saskhatchawan et sur les bords de larivière Rouge, mais on le suppose naturalisé dans ces deux localités. — À l’orient, il habite la Suisse, l'Italie, où nous l'avons vu comme espèce dominante dans les prairies des environs de Turin, la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie, la Transyl- vanie, la Tauride, le Caucase, les Carpathes, la Turquie, les Russies septentrionale , moyenne et australe, ainsi que les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. SAP SIC Te bone are ... 98° |}Ecart en latitude : NordsiNorvéget del St 60 990 Occident, Portugal.......... 10 O.}Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaique....... 96 E. 106° Carré d’expansion............. 2332 G. HERACLEUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît plus de 40 Heracleum presque tous originaires de l’Europe et de l'Asie. — 22 habitent cette dernière contrée, et leur centre principal est aux Indes orientales , dans la Sibérie et dans le Népaul ; un autre centre’ est le Caucase, et les autres espèces sont solitaires, en Syrie, sur les bords de la mer Caspienne et en Arménie. — 2 sont spéciales à l’Amérique boréale. — Une seule est du Chih. Heracceum SPHGNpyLiuM, Lin. — Les plantes com- HERACLEUM. 3939 munes ont, sur toutes les autres, de nombreux avantages. Elles sont connues de tout le monde ; elles se présentent par- tout à nos regards et à nos observations. Elles se lient à tous les souvenirs que nousretracentles sitesqu'elles affectionnent. Celle-ci abonde dans les prairies et domine par sa haute sta- ture les humbles graminées qui en forment le gazon. Elle enfonce profondément de puissantes racines, et ses feuilles, précoces et d’un vert tendre, se développent de bonne heure. Elles varient dans la forme que présentent les découpures de leurs lobes, mais elles sont grandes, velues, rudes au tou- cher, munies de larges pétioles qui prennent, comme les tiges, des nuances de pourpre et de violet. Ces dernières sont très-hautes, striées, creuses et tapissées de moëlle blanche. Elles se ramifient , et de larges ombelles terminent la tige et les rameaux. L’assemblage de toutes ces fleurs est régulièrement bombé. Les fleurs des ombellules extérieures sont très-souvent femelles. Il arrive même que l’ombelle cen- trale tout entière n'offre pas une seule fleur hermaphrodite. Dans les nombreuses ombellules , séparées par la longueur inégale des rayons, on remarque que les fleurs extérieures ont les pétales plus grands, irréguliers, et que ce sont presque les seules fertiles. Il serait impossible, en effet, que chacune d'elles püt produire deux semences ; l’ombelle est si abon- damment fournie, que les fruits ne pourraient pas s’y placer. Toutes les ombellules fleurissent en même temps, dans l’ombelle centrale d’abord, et ensuite dans les ombelles des rameaux. Mais, dans chaque ombellule , ce sont les fleurs ex- térieures qui s’épanouissent les premières, et la floraison continue vers le centre où les dernières fleurs sont déformées et avortées. Les pétales sont irréguliers et bifides, blancs, roses ou lilacés ; les anthères, petites et verdâtres, sont 330 OMBELLIFÈRES. d'abord retenues par les pétales, puis elles se relèvent et ré- pandent leur pollen sur des stigmates développés en même temps qu’elles. Aussi toutes les fleurs bien conformées portent graines. Pendant la maturation , les pédoncules se redressent peu à peu et forment alors une surface plane ou concave, due à des graines aplaties, vertes, rougeâtres, brunes ou violettes, selon l’époque de leur maturité et selon les variétés auxquelles elles appartiennent. Les ombelles se resserrent dans la maturation, selon Vaucher, parce que leurs rayons, comme ceux des Daucus, sont planes du côté interne, relevés et cartilagineux de l’autre ; 1ls ont ainsi rempli deux fonctions, ils se sont étalés à la fécondation lorsqu'ils étaient striés et cylindriques, et non pas planes du côté interne. — El fleurit depuis la fin du printemps jusqu’à la fin de l'été, et produit beaucoup d’effet dans les prairies par ses belles ombelles de fleurs blanches, roses ou lilas, par ses jeunes feuilles d’un vert tendre qui s’empressent de repousser dès que l'herbe est fauchée , et dont les nervures sont alors cou- vertes de poils blancs et droits qui les font paraître velues. Lors de sa floraison, ses larges ombelles se mélangent aux corymbes dorés du Barkhausia taraæifolia ou du Crepis biennis, aux longs épis bleus du Salvia pratensis, aux dis- ques argentés du Chrysanthemuin Leucanthemum, aux cou- ronnes purpurines du Centaurea Jacea, et souvent elles sont dominées par les panicules violacées du Dactylis glomerata ou par les épis veloutés de l’Alopecurus pratensis. Ailleurs, cet Heracleum suit les bords des ruisseaux, ou bien il habite les clairières des bois. Nature du sol. — Altitude. — K est indifférent et re- cherche les lieux gras et fertiles, où le sol est profond et frais. I atteint en Auvergne jusqu'à 1,500 à 1,600" d’alti- HERACLEUM. 3971 tude. De Candolle l'indique aussi à 1,600" dans les Py- rénées. Wahlenberg le cite en Suisse dans tous les prés, jus- qu'à la limite des sapins. Géographie. — A y a eu probablement confusion entre cette espèce et quelques autres qui lui ressemblent beaucoup. Cet Heracleum appartient aux régions boréales et il s’avance peu vers le sud; ilexiste, assez rare, dans les Pyrénées, où ilesi souvent remplacé par À. pyrenaïcum. Dans le royaume de Grenade, l’H. granatense, Boiss., lui est parallèle, et entre l'Auvergne et les Pyrénées, c’est l’ZZ. Lecokii, Gren. et Godron, qui abonde dans les prairies y tenant lieu de PH. Sphondylium. Ce dernier est indiqué aussi par Tenore dans le midi de l'Italie. — Au nord, i est commun dans toute l’Europe centrale, dans tout le Danemarck, mais il s'arrête dans la Gothie et la Norvége australes. On le trouve en Angleterre, en Irlande et dans les 3 archipels anglais. — À l'occident, 1l est cité en Portugal et dans la partie boisée de l'Amérique du nord , où probablemeut il est rem- placé par une espèce très-voisine.—A l’orient, il serencontre en Suisse , en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, au mont Athos, dans les Carpathes, la Tauride, les Russies septentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï, au Kamtschatka et aux iles Aléoutiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. .... 400 ae en latitude : Nord Nonese ne 62 290 Occident, Portugal... ......., 10.0. Ecart en longitude : Orient , Kes Aléoutiennes..... 180 E. 190° Carré d'expansion VI 22 338 OMBELLIFÈRES. HeracLeum LECOKn, Gren. et God. — Cette plante abonde dans les prairies, où elle est parfois l'espèce domi- nante , et où on la distingue à ses ombelles jaunes ou ver- dâtres. Elle vit en société avec le Cirsium rivulare , le Ve- ratrum album, le Sangusorba officinalis, et avec les hautes graminées des prairies herbeuses des vallées. Elle est bisannuelle; sa tige est droite, fistuleuse et sillonnée, peu ra- mifiée. La forme de ses feuilles varie, et les pétioles sont d’autant plus longs que leur point d'insertion est plus bas sur la tige. Elles sont profondément divisées en segments crénelés, pubescents en dessus et tomenteux en dessous. Les fleurs sont disposées en grandes ombelles , de 10 à 16 rayons. Le fruit est gros, en cœur renversé, échancré au sommet et entièrement glabre. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent à la nature du sol, mais n’habitant que les montagnes, entre 500 et 1,200". Géographie. — X nous est presque impossible de déter- miner l’aired’expansion de cette espèce, qui paraît être locale. Nous l’avions considérée comme J1. sibiricum , dont elle dif- fère ; elle a été confondue, par de Candolle , avec I. fla- vescens, dont MM. Grenier et Godron l'ont séparée pour en faire une espèce distincte. Nous ne la connaissons que dans le centre de la France, entre l'Ardèche et la Lozère, et entre le Cantal et l’Aveyron, où elle occupe à peu près 4 degrés de surface. Nous ne devons pas luirapporter le 47. fla- vescens de l'Italie et de la Sibérie, mi le A. sibiricum du Caucase et du nord de l’Europe et de l’Asie. G. TORDYLIUM, Lin. Il en existe 5 espèces, dont 3 européennes, occupent TORDYLIUM. 339 plutôt le midi que le nord, 1 de l’orient et { de l'Afrique boréale. Torpy£ium MAxIMUM , Lin. — Il est bisannuel et croît çà et là dispersé sur les bords des chemins, le long des haies et des vignes , sur les coteaux pierreux. Sa tige est droite, peu rameuse, hérissée de poils rudes. Ses feuilles sont peu nombreuses ; les inférieures profondément découpées , à fo- lioles rondes, obliques, obtuses et velues; les supérieures oblongues et incisées. Les fleurs , petites et blanches, nais- sent en ombelles opposées aux feuilles. Les ombellules centrales sont presque sessiles pendant la floraison. Les fruits sont aplatis, serrés les uns contre les autres, et pré- sentent la forme d’un disque brun, dont le contour est épais, mais ni crénelé ni festonné. — Il fleurit en juin, en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Y est indifférent et croit dans tous les lieux rocailleux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es- pagne et en Sicile. — Au nord, on le rencontre dans une grande partie de l'Allemagne, au Hartz, etc. ; il est aussi en Angleterre jusqu’au 32°. — A l'occident, 1! existe en Portugal. — A lorient, il habite l'Italie, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie , la Turquie, la Tau- ride , le Caucase, le Talüsch et la Géorgie, jusque sur les bords de la mer Caspienne. Limites d'extension de l’espèce. Sud SIP PE : SPORE 389 Ecart en latitude : Nord, Angleterre... ........ 52 14° 340 OMBELLIFÈRES. Occident, Portugal.......... 10 O.) Écart en longitude : Ormenr, Lenkoran..... 1..." 470E) YU Carré d'expansion: =... 708 G. LASEBPITIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Près de 30 es- pèces le composent, et sur ce nombre une vingtaine sont européennes. Elles appartiennent surtout à l’Europe aus- trale. Elles sont disséminées en Espagne , en Italie, en Si- cile, en Crimée, etquelques-unes habitentla France, la Suisse et la Silésie. — 8 à 9 sont asiatiques, de la Sibérie, des Indes orientales, du Caucase et de l’Asie mineure. — Une seule semble égarée au cap de Bonne-Espérance. LASERPITIUM ASPERUM, Crantz. — Les racines de cette belle espèce, qui habite les bosquets et la lisière des bois, offrent à leur collet des masses de fibres qui proviennent des feuilles desséchées des années précédentes. Elles produisent un jet nouveau qui se développe au-dessous de la tige qui vient de périr. Les feuilles sont élégantes, solides, rudes au toucher, glauques et composées de larges folioles dentées. Les tiges fermes, élevées et peu rameuses , sont munies de feuilles moins développées, à larges gaines, qui protégent les ombelles de leurs membranes solides. Les fleurs parais- sent assez tard ; elles sont blanches et disposées en grandes ombelles, à surface plane et à involucres polyphylles. Les pétales sont échancrés, et les fruits, presque cylindriques, sont munis de quatre ailes membraneuses très-saillantes. — Il fleurit en juillet et en août, et se trouve souvent associé à l’Orobus niger, au Melitiis Melissophyllum , au LASERPITIUM. 941 Sonchus Plumieri, au Senecio Cacaliaster, au Cirsium erisithales, etc. Nature du sol. — Altitude. — K recherche les terrains siliceux et détritiques, les lieux rocailleux. De Candolle le cite à 50 en Sologne , et à 1,600" à Mont-Louis, dans les Pyrénées. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,500. Géographie. — Cette belle espèce se trouve, au sud , dans les Pyrénées, dans une partie de l'Espagne, et dans le midi de l’Italie. — Au nord, elle existe dans la majeure partie de l’Europe centrale, en Danemarck, en Norvège eten Fin- lande australes, dans la Gothie et dans la Suède boréale , au pied des montages , dans les lieux bien exposés à la chaleur solaire. — À l'occident, elle ne dépasse pas les Asturies. — A l’orient, elle est en Suisse jusqu’à la limite supé- rieure du hêtre, en Italie, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Carpathes, dans Îles Russies moyenne et australe. — Nous réunissons ici les deux variétés, L. asperum et L. latifolium ; c’est cette dernière qui s’avance dans le nord. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 400 Le ri en latitude : Nord, Suède boréale. .... MO 2/0 Occident. 2 Astumes.. 2.1.1. 9 O. ; Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne. .... . 58 E. 67° Carré d’expansion. . .... CNE OS Laserpinium NestLeri , Soy.- Wil. — Cette plante habite, comme la précédente , à laquelle elle ressemble, les bois et les taillis, les coteaux buissonneux. Elle est vivace. Sa tige est droite et pleine, Ses feuilles inférieures sont grandes, 342 OMBELLIFÉRES. longuement pétiolées, et divisées en segments ovales en cœur à leur base et trilobés, ou cunéiformes et non lobés, d’un beau vert en dessus , un peu glauques en dessous. Les feuilles supérieures sont sessiles, d'autant moins développées qu’elles sont plus rapprochées du sommet, et munies de gaines solides et renflées. Les ombelles sont aussi très- grandes , à rayons épais et sillonnés. Les fruits sont oblongs, glabres, munis d’ailes égales. — Fleurit en juin et en juiilet. Nature du sol. — Altitude. — M croît sur les terrains calcaires et rocailleux ; il habite les coteaux, mais il peut s'élever dans les montagnes, car de Candolle le cite depuis 200% à Sérane, jusqu’à 1,200® dans les Cévennes. M. Boissier l'indique à 1,450 dans le royaume de Grenade. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans le midi de la France, dans les Pyrénées et dans le midi de Espagne. Il est cité en Grèce sur l’Olympe bithynique. — Au nord et à l’est, il croîtsur le plateau central de la France , en Car- niole et en Hongrie. — A l'ouest, il végète en Portugal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° }Écart en latitude : Nord, Hongrie... ........... 48 | 129 Occident, Portugal.......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient Grèce. IRAN 000 . 31° Carré d’expansion.......:..... 372 LaserPpiTiuM SiLER , Lin. — Il croit dans les lieux secs et rocailleux, dans les fentes des rochers. Ses tiges sont droites, striéesetun peu rameuses. Ses feuilles sont grandes, 2 ou 3 fois découpées à lobes lancéolés, entières, glabres , et d’un beau vert. Les fleurs forment de larges ombelles très-fournies. Les pétales sont blancs , et les stigmates sont LASERPITIUM. 343 en retard , relativement au développement des étamines. Ses graines allongées ont des ailes à peine saillantes. — Il fleurit en Juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — K préfère les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des montagnes peu cleyées: Géographie. — A1 se rencontre dans le midi de la France jusque dans les Pyrénées, en Espagne, dans le midi de l'Italie et dans la Grèce septentrionale. — Au nord et à l’est, ilse trouve en Suisse et dans le Wurtemberg, dans le Tyrol, en Dalmatie et en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud Greene Or EEn 380 Ecart en latitude : Nord, Wurtemberg......... . A8 100 Occident, Pyrénées. ......... 50 O.])Ecart en longitude: Orient, Grèce........ Prec el Le 71° Carré d'expansion. ..........+. 710 LASERPITIUM GALLICUM, Lin. — Il habite aussi les coteaux rocailleux, les fissures des rochers et les débris amoncelés. Il est bisannuel , sa tige est glabre, striée et peu rameuse; elle a 4 , 2 et rarement 3 feuilles d’un vert bril- lant, à segments cunéiformes, multifides et mucronés. La tige est ordinairement terminée par 2 ombelles très-volumi- neuses de fleurs blanches et serrées. Les semences sont munies d'ailes très-développées. — I fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — A] recherche les terrains calcaires, rocheux et rocailleux. — Il préfère les coteaux et les montagnes à la plaine, et atteint même 1,600 à 2,100m= sur les pentes pierreuses des montagnes de l’Andalousie. 344 OMBELLIFÈRES. Géographie. — Au sud, il habite le midi de la France , les Pyrénées, l'Espagne , la Sardaigne. — Au nord , il croît en France jusqu'à Dijon. — A l'occident, il reste dans les Pyrénées et en Espagne. — A l’orient , il atteint le Piémont et le royaume de Naples, la Sardaigne etla Hongrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 lÉcegi en latitude : Nord, FTANDE ET AL ee 47 10° Occident Espagne... ..; 8 sus en longitude : Orient, Royaume de Naples... 15 E. 230 Carré diexpansionL---. 2 230 G. ORLAYA, Hoffm. On n’en connaît que 3 espèces toutes de l’Europe aus- trale, et dont une atteint facilement le nord de l'Afrique. ORLAYA GRANDIFLORA, Hoffm. — Lorsque cette plante annuelle apparaît dans les champs, elle y vit en société nombreuse, et l’on croirait de loin voir une couche de neige déposée sur la terre, tant ses fleurs blanches sont nombreuses et apparentes. Elle se ramifie beaucoup, montre des feuilles petites et profondément découpées , et des ombelles multi- phées, entourées de fleurs plus grandes, qui rappellent celles du Viburnum Opulus , tandis que les pétales extérieurs, plus larges et plus allongés, ressemblent à ceux des Jberis. Ces belles fleurs extérieures sont les seules fertiles, les autres sont ordinairement mâles, mais le retard de développement que présentent les stigmates des fleurs extérieures, font de cet Orlaya une espèce tout-à-fait monoique. Les semences qui succèdent à l’élégante couronne de cette espèce sont DAUCUS. 340 aplaties, chargées de poils rudes et d’arêtes aiguillonnées , presque ailées et recouvertes de pointes. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains calcaires ou argileux des plaines. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France, en Espagne, jusque dans le royaume de Grenade et en Grèce. — Au nord, elle est disséminée en France, en Belgique et dans quelques parties de l'Allemagne, jusque dans le Ha- novre. — À l'occident , elle a sa limite en Espagne. — A l'orient , on la connaît en Suisse , en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, et Ledebour la cite avec doute dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... 36° |Écart en latitude : Nord; Hanôyre:.. 7.4 +555 «70 Occident, Espagne. .......... 8 STE en longitude : Orient, Caucase... ... is sta: 56° Carre d'expansion =" "02 220052 G. DAUCUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Daucus, disséminés un peu partout, appartiennent cependant en grande partie au pourtour de la Méditerranée. On en con- naît 36 espèces, et sur ce nombre 16 sont européennes et toutes de l'Italie, de la Sicile , de la Grèce , de la Crète ou de la France australe. — 14 vivent en Afrique, toutes dis- persées sur la lisière nord de ce continent : en Barbare, en Mauritanie et en Egypte. — On ne cite que 2 Dau- cus en Asie, 4 dans l'Asie mineure, l’autre en Perse. — 346 OMBELLIFÈRES. 3 espèces vivent dans l'Amérique du nord, sur le vaste ter- ritoire des États-Unis. — 3 autres se rencontrent au Chili et au Brésil.— Un Daucus vit isolé à la Nouvelle-Hollande. Daucus CarorTra, Lin. — Il est peu d'espèces plus com- munes. Elle se montre tard, mais en abondance , le long des chemins, dans les prairies sèches, et surtout dans les champs dont la moisson a été coupée de bonne heure. On la voit alors mélanger ses ombelles blanches ou rosées au Galeopsis Ladanum , à l’Heliotropium europeum, à V'Eu- phorbia falcata, etc. Sa racine, toujours perpendiculaire et fusiforme comme celle de nos carottes cultivées, produit des tiges plus ou moins rameuses, droites ou couchées, et des feuilles souvent velues et toujours profondément décou- pées. Les ombelles, à rayons nombreux, largement étalés, se font remarquer par de jolis involucres dont les caractères sont cependant très-variables, et par quelques fleurs avortées qui occupent le centre de l’ombelle, et sont d’un rouge pourpre très-foncé. — La carotte présente, d’une manière très-développée , des caractères qui appartiennent du reste à un grand nombre d'Ombellifères, et qui consistent dans les mouvements des rayons des ombelles et des ombellules. Lorsque la plante fleurit, le sommet de la tige, d’où partent les principaux pédoncules, est endurci par le dépôt d’une cer- taine quantité de matière nutritive que les insectes savent par- faitement trouver dans nos herbiers. Ces pédoncules restent alors complétementimmobiles et comme empâtés dans ce dépôt de nourriture. Mais à mesure que les graines se développent, cette nourriture est absorbée par les fruits; les rayons de l’ombelle s’aplatissent à l'intérieur, et tous, se relevant vers le centre, forment ainsi un faisceau entouré par l’invo- lucre, et dans lequel les graines mürissent emprisonnées. Elles DAUCUS. 347 se séparent du carpophore, et se répandent quand les pé- doncules , S'écartant d'eux-mêmes, leur permettent de tom- ber sur le sol. Elles se disséminent alors par petits paquets, car elles s’accrochent par les poils recourbés dont les fruits sont abondamment pourvus. — Elle fleurit depuis le mois de juin jusqu’au mois de septembre et d’octobre. Nature du sol. — Alhitude. — La carotte préfère les sols calcaires et argileux, mais elle croît partout, même sur les sables des rivières et à toutesles hauteurs , depuis 0 jus- qu'à 1,400%, hauteur signalée dans le Jura par de Can- dolle. Géographie. — On rencontre cette plante sur une très- grande surface. — Au sud , elle habite l'Espagne, l'Algérie et les lieux incultes de l’Abyssinie. — Au nord, toute l'Europe centrale, le Danemarck, la Gothie boréale, la Norvégeet la Suède australes, la rive gauche de la Narowa, en Esthonie, par 58, et non la rive droite, en Ingrie, selon M. Ruprecht , l’Angleterre, les Hébrides et les Shetland. — À l'occident, elle se trouve en Portugal, et elle est in- diquée encore dans quelques parties de l'Amérique, où elle a été naturalisée. — A l’orient , elle végète en Suisse, en Italie et au milieu des nombreuses espèces que nourrit la Sicile; elle croît dans les Carpathes, dans toute la Turquie, dans le Caucase et la Géorgie , autour de la Caspienne , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altai et du Baïkal, en Chine et en Cochinchine, ainsi que dansle Kamtschatka. — On la cite encore dans l'Inde et à l’île Maurice. Limites d'extension de l'espèce. SU, ADYSIME ARS NT 10° ) Écart en latitude : Nord;, NOTES CPE MED NN 900 La] 34 CO OMBELLIFÈRES. Occident, Portugal......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient, Kamtschatka........ 170 E. | 1800 Carré d’expansion. ...:......, 19000 G. CAUCALIS , /lo/ffm. Distribution géographique du genre. — Ce genre peu nombreux ne contient que 1 { espèces, dont 5 européennes, de l'Espagne ou de l’Europe australe et moyenne. — 3sont asiatiques , du Japon et de l'Asie mineure. — 3 sont africaines, 2 de l'Egypte et { de la Mauritanie. CaucaLIS DAUCOIDES, Lin. — Cette petite espèce an- nuelle , répandue le long des chemins , au pied des haies et dans les champs incultes, n’est connue que des botanistes. On la reconnaît à ses tiges inclinées et souvent couchées , à ses petites feuilles profondément découpées , et à ses petites ombelles trifides de fleurs blanches et sans éclat. Ses pétales extérieurs sont plus grands que les autres et fortement échan- crés. Comme dans l’Orlaya grandiflora, ce sont ses fleurs extérieures, plus grandes et irrégulières , qui sont les seules fertiles, car celles du centre de l’ombelle sont toutes mâles. Les fruits, munis d’arêtes chargées d’aiguillons bifides, tom- bent séparément à la maturité. Ils sont très-gros et réunis 3 à 3. — Il fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Caucalis habite les terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux ; mais 1l peut s'élever; Ledebour l'indique, dans le Talüsch , entre 700 et 1,300". Géographie. — Au sud, il existe dans le midi de la France, en Espagne, en Algérie. — An nord , on le trouve dans presque toute l’Europe centrale, jusque dans le Dane- marck austral, et en Angleterre jusqu'au 55°.— A l’occi- CAUCALIS. 349 dent , il reste en Espagne. — A lorient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie, en Arménie, dans le Talüsch, dans les Carpathes, en Turquie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud. Algérie Se Re 21,399 LE en latitude : Nord , Angleterre: 064... 95), 4 20° Occident, Espagne.......... 8 O.)Ecarten longitude : Orient, Caucase. ........... 48 E.) 960 Carré d’expansion........... #: 1120 CAUCALIS LEPTOPHYLLA, Lin.—Cette espèce remplace la précédente dans notre région méridionale. Elle se trouve dans les mêmes stations. Elle a aussi ses ombelles petites, latérales, opposées aux feuilles; ces dernières sont découpées, recouvertes de poils rudes, redressés, tandis qu'ils sont couchés sur la tige. Ses fleurs sont presque toutes fertiles, les pétales sont bifides , presque réguliers , et offrent à leur base un petit enfoncement. Les étamines sont courtes et le fruit hérissé de pointes tuberculées.. — Elle est annuelle et fleurit en juin eten juillet. Nature du sol. — Altitude. — Ce Caucalis préfère les terrains calcaires et marneux, et reste dans les lieux cultivés ou habités de la plaine, des coteaux et même des mon- tagnes, car Ledebour l’indique, dans le Talüsch, entre 700 et 1,300. Géographie. — Au sud , on le connaît en France, en Espagne , en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il arrive en France, dans la Lozère et à Lyon, en Suisse, dans le duché du Luxembourg. — A l'occident, nous l'avons cité 390 OMBELLIFÈRES. aux Canaries. — A l’orient, 1l habite l’ftalie, la Sicile, la Dalmatie, la Transylvanie , la Grèce, la Turquie , la Tau- ride , le Caucase, la Géorgie et la Perse. Limites d'extension de l'espèce. Sud. Canaries mere ° 900 | Ecart en latitude : Nord, Luxembourg. ........ 50 | 200 Occident, Canaries. ......... 18 O.)Ecarten longitude: Orient Perse: Rene CHOC ES: 670 Garré d'expansion”, . 70.77 + 1340 G. TURGENIA, Hoffm. Il a été démembré des Caucalis et ne contient que 3 es- pèces , dont une appartient à la Turquie , une à la Perse, et la 3° est commune à cette dernière contrée et à l’Europe , où peut-être elle a été importée. TURGENIA LATIFOLIA, Hoffm. — Le port particulier et les fleurs roses ou carminées de cette Ombellifère annuelle, la font distinguer dans les champs etsur les coteaux , où elle est commune et où elle fleurit pendant la majeure partie de l'été. Ses tiges sont droites, ses feuilles découpées, et toute la plante hérissée de poils blanchâtres. Les ombelles et les ombellules sont peu garnies, composées de fleurs hermaphro- dites et fertiles à l’extérieur et de fleurs mâles à l’intérieur. Les pétales extérieurs sont plus grands et échancrés , les stig- mates retardent et sont fécondés par les fleurs mâles du centre ou des autres ombelles. Le fruit, un peu resserré sur le côté et presque didyme, est porté sur 2 ou 3 rayons seu- lement, etse trouve recouvert de tubercules aigus. — Ilfleurit en mai, en Juin et en juillet. TORILIS. 391 Nature du sol. — Alhitude.— croit surles terrains cal- caires, marneux et argileux, et reste ordinairement dans les plaines ou sur les coteaux ; M. Boissier l'indique de 600 à 800" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il végète en France , en Espagne et en Algérie. — Au nord , on le trouve en France, dans le midi de l’Allemagne et en Angleterre jusqu’au 53°. — Il a sa limite occidentale en Espagne. — A lorient, il est ré- pandu en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse, dans la Russie australe et dans la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sul ASE eco M en latitade : Nord, Angleterre. .... 00 19° Occident, Espagne .......... 8 O.)Ecarten longitude: Orient , Sibérie de l'Altaï..... 96 E.| 10% Carré d’expansion............ 1976 G. TOBILIS, Adans. Distribution géographique du genre. — On connaît 14 Torilis, dont 7 européens. Ils occupent l’Europe australe et moyenne, la Grèce, l'Espagne, l’Autriche et la Podolie. — 4 espèces asiatiques sont dispersées : 2 au Japon, 1 au Népaul, { en Syrie. — 3 Torilis africains habitent le Cap, les Canaries et l’Afrique boréale. Tonus ANrTariscus , Gmel. — Il est annuel et habite les haies, le bord des champs , les lieux incultes. Sa tige est grêle , dure et rameuse. Ses feuilles sont profondément dé- 392 OMBELLIFÈRES. coupées, incisées, dentées, et le segment terminal des feuilles supérieures est allongé et pointu. Les fleurs, blanches ou teintées de rose, constituent de petites ombelles opposées aux feuilles. Elles sont portées sur 5 à 10 rayons garnis de poils droits, tandis que ces mêmes poils sont courts et ren- versés sur la tige ; les fleurs extérieures sont ordinairement seules fertiles, et leurs styles et leurs stigmates sont dévelop- pés quand celles du centre répandent leur pollen. Les om- belles sont longuement pédonculées ; les fruits sont couverts d’aiguillons recourbés, et les2 akènes tombent réunis en se désarticulant ensemble de leur pédicelle, — Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol.— Altitude. — I est indifférent et croît partout dans la plaine et sur les basses montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne et en Algérie. — Au nord, dans toute l’Europe cen- trale , en Danemarck , en Gothie , dans la Norvége , la Suède et la Finlande australes en Angleterre, et jusqu’au 58°. — A l'occident, 1l habite le Portugal. — A l’orient , on le con- naît en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie , dans les Carpathes, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .............. 30° JEcart en latitude : Nord, Finlande... 2220.20 2260 0 250 Occident, Portugal. ......... 10 O.}Ecart en longitude: Orient, Géorgie. ............ 47 E. D70 Carré d’expansion............. 1125 Toricis HELVETICA, Gmel. — Il est annuel ou bisannuel, TORILIS. 353 et ressemble beaucoup au précédent. H croît dans les haies, au milieu des broussailles, sur les coteaux incultes où il devient quelquefois très-abondant. C’est une plante sans élégance , qui forme de petites touffes rameuses, à divisions nombreuses et divergentes. Ses ombelles sont blanches , souvent teintées de rose, et ses fruits assez gros et d’un vert foncé. Les deux akènes restent suspendus au sommet d’un carpophore très-mince qui part du haut du pédicelle. — Il fleurit en juin, en juillet et quelquefois en août, dans les champs, après la moisson. Nature du sol. — Altitude. — W préfère les terrains calcaires et argileux, et croît aussi en abondance surles sables des rivières. Il vit en plaine ou à une faible altitude; Le- debour l'indique entre 300 et 600" dans le Breschtau. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Espa- gne ; mais dans cette contrée il est souvent remplacé par une espèce parallèle , le T. neglecta , Boiss. On le connaît encore dans le midi de l'Italie, en Sicile et aux Canaries. — Au nord , il habite la France , une grande partie de l’Allemagne, l'Angleterre, jusqn'au 55°. — À l'occident, il est en Por- tugal, aux Canaries. — A l’orient, en Dalmatie, en Hon- grie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase et dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries. ............. 30° })Ecart en latituce : NordSeAnsleterre. "........055 | 25° Occident; Canaries: ....... 18 O.}Ecart en longitude: Orrent Caucase 40,52. VASE; 66° Carré d’expansion. ............ 1650 Torr£is Noposa, Gærtn.—Il est annuel etse trouve abon- VI 23 394 OMBELLIFÈRES. damment répandu dans les lieux incultes, sur les bords des chemins, etc. Sestiges sont longues , grêles et dures, rudes au toucher par la présence de poils raides et caducs. Ses feuilles sont profondément découpées, à découpures étroites et pointues. Les ombelles sont simples, sessiles le long des tiges, opposées aux feuilles; elles offrent quelquefois, dit Vaucher, le singulier spectacle de deux méricarpes différents dans le même fruit, l'extérieur fortement aiguillonné , et l'intérieur simplement tubereulé et plus ordinairement fer- tile. — Il fieurit pendant la majeure partie de l’été. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et croît partout, en plaine et sur les coteaux. Géographie. — A1 est répandu, au sud, dans le midi de la France, en Corse, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il arrive jusque dans le nord de la France, à Paris, en Istrie, dans le Tyrol , et même en An- sleterre jusqu'au 56°, et dans le Danemarck austral. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, on le connaît en Italie , en Sicile , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , la Géorgie et l’Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries... ......eseee 309 Le en latitude : Nord, Angleterre. .......... 956 260 Occident, Canaries. ......... 18 ++ LS en longitude : Orient , Caucase. .......... 48 E: 66° Carré d'expansion. ..e....e+. 1716 G. SCANDIX , Lin. Distribution géographique du genre. — 11 espèces le composent : 5 appartiennent à l’Europe australe. — 5 à SCANDIX. 355 YAsie, c'est-à-dire 3 à la Perse, 2 à l'Asie mineure. — L'Afrique n’a pas de Scandix. — Et une espèce se trouve isolée au Chili. SCANDIX PECTEN VENERIS, Lin. — Petite plante annuelle commune dans nos champs, où elle se distingue à ses feuilles d'un beau vert et profondément découpées, à ses petites ombelles de fleurs blanches , et surtout à ses fruits allongés ou plutôt terminés par un long bec. L’involucre manque ordi- nairement, mais J'involucelle se compose de 5 à 7 folioles, elles-mêmes divisées. Les fleurs du centre de l’ombelle sont stériles, et les étamines des fleurs hermaphrodites se penchent sur les stigmates et y répandent leur pollen avant que ceux-ci ne soient développés. Dès que la fécondation est opérée, on voit grandir l’anneau calicinal, coloré en rouge violet, et qui finit par renfermer, jusqu’à la dissémination , le sty- lopode comme dans une gaine. Les rayons de l’ombelle, d’abord rapprochés, s’écartent pendant la maturation. — Il fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — X préfère les terrains calcaires et argileux , mais il n’est pas complétement exclu des autres. El croît en plaine et s’élève facilement à 1,000 dans les montagnes. M. Boissier le cite, dans le midi de l'Espagne, de 0 à 2,000", Geographie. — I a été répandu sur une grande surface avec les graines des céréales. — Au sud , il habite toute Ja région méditerranéenne, excepté l'Egypte , y compris la Corse, les Baléares et l'Algérie. El croît aussi aux Canaries, — Au nord, il est disséminé dans toute l'Europe, jusque dans le Danemarck austral , la Gothie boréale , l'Angleterre et l'Irlande. — À l'occident, il est en Portugal. — A l’erient , il se rencontre en Italie, en Sicile, en Dalmatie, 306 OMBELLIFÈRES. en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans la majeure partie de l’Asie mineure, en Perse et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries.........,.... 300 |Écart en latitude : Nord , Gothie boréale. ...... 59 290 Occident, Canaries. ......... 18 ©. )Ecart en longitude: Orient GÉOTBIC OUT CE) G5° Carré d'expansion. ........... 1885 G. ANTHRISCUS, /loffn. On ne connaît que 10 espèces de ce genre, toutes euro- péennes, et presque toutes de l’Europe australe, de la Sicile, de la Tauride, du midi de la France. — Quelques-unes de ces espèces pénètrent en Asie ; une d’elles habite le Caucase. ANTHRISCUS SYLVESTRIS, Hoffm. — Quand le mois de mai estsur le point de finir, après avoir donné le dernier essor à la végétation vernale, les prairies nous offrent une multi- tude d’ombelles blanches et légères, qui répandent l'odeur du miel, et qui commencent à s'épanouir avant que les nom- breuses graminées qui les entourent n'aient ouvert leurs glumes à leurs étamines suspendues. Le Crepis biennis, le Tragopogon pratensis, accompagnent souvent l’Anthriscus sylvestris, qui est à la fois une plante des plus fraîches et des plus communes. Tantôt il blanchit les prairies sous la multitude de ses fleurs, d’autres fois 1l se réunit en petits groupes, profitant de l'ombre d'un arbre ou d'une haie. Il associe ses ombelles aux fleurs globuleuses et soufrées du ANTHRISCUS. 557 Trollius europœus, ou il fait ressortir par sa blancheur les fleurs roses du Silene diurna ou un groupe de Myosotis, S'il est inondé par la pluie ou la rosée , il penche ses om- belles parsemées de perles liquides qui brillent, étincellent et s’évaporent si le soleil vient percer les nues , ou succéder à l'apparition de l'aurore. — Il est vivace, ses tiges sont glabres, rougeâtres , renflées sous les nœuds et profondément canne‘es. Son feuillage , d’un beau vert, est très-profondé- ment découpé, et donne à toute la plante cet air de légèreti que présentent souvent les Cmbellifères. Les om- belles sont terminales, à rayons glabres. Les fleurs sont d’un blanc pur, sans calice, à pétales échancrés qui se recou- vrent mutuellement. Les filets des étamines, d’abord très- courts, grandissent assez rapidement , répandent leur pollen dans la matinée et se dégètent sous les pétales. Le fruit, resserre sur les côtés , surmonté d’un bec moins long que la semence elle-même, se présente en faisceaux serrés, d’un beau vert, mais ne tarde pas à noircir. Nature du sol. — Altitude. — 1 croit partout , sur tous les terrains, pourvu que le sol ait un peu de fraicheur. — II vit à la fois en plaine et sur les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne de 300 à 1,500, De Candolle le cite à 100" dans les forêts de Pise, et à 1,400" dans le Jura et dans les : Alpes. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne depuis 1,000 jusqu'à 1,600", et Ledebour dans le Talüsch, entre 1,000 et 1,600: dans les îles Loffoden, 1l monte encore à 360", selon Lessing. Géographie. — I vit pour ainsi dire de l'équateur au pôle ; il est, de toutes les Ombellifères , celle qui atteint la plus grande expansion en latitude. — On le trouve , au sud, en Espagne, en Algérie , et dans les lieux humides etélevés de l’Abyssinie, où il fleurit en juin. — Au nord, il oc- 338 OMBELLIFÈÉRES. eupe toute l’Europe centrale, toute la Scandinavie, jusqu'au Cap-Nord. En Laponie, il vit dans les prés, autour des maisons, disséminé , mais abondant dans les lieux où il se rencontre. Il habite aussi l’Angleterre , l'Irlande , les 3 ar- chipels , la Finlande et le pays des Samoyèdes. — A l’occi- dent, il est en Portugal. — A l’orient, il végète en Suisse, où il dépasse la limite du hêtre, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Turquie , en Grèce, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Si- béries de l'Oural , de l’Altai et du Baïkal , ainsi que dans la Dahurie. Lirates d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie ............. 10° )Ecart en latitude : Nord, Pays des Samoyèdes..... 70 60° Occident, Portugal......... 10 ©.) Ecarten longitude : Orient, Dahurie........... 119 E.) 1290 Carré d’expansion. ......s...e 7140 ANTHRISCUS VULGARIS, Pers. — Ombellifère annuelle, d’une grande délicatesse. Elle viten petits groupes, le long des haies , sur le bord des prés, autour des habitations et sur les décombres. Sa tige est droite et faible, striée et rameuse; ses feuilles, d’un beau vert, sont molles, velues et très-fi- nement découpées. Les supérieures sont sessiles, munies d’une gaîne bordée de blanc. Les ombelles sont opposées aux feuilles. Les fleurs sont extrêmement petites et régulières, au nombre de 5 ou 6 sur la même ombellule, et presque toutes portées sur des pédicelles courts et inégaux. Une de ces fleurs est ordinairement femelle, tandis que les autres ont leurs 5 étamines. Les ovaires sont déjà hispides ; ils se trans- CHÆROPHYLLUM. 399 forment en fruits ovales , recouverts de poils courbés et ter- minés par un bec conique. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui conviennent, pourvu qu'ils soient un peu salés ou exposés aux émanations animales. Il s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud , il est répandu en France et en Espagne , jusque dans le royaume de Grenade. — Aunord, il est disséminé dans une grande partie de. l'Europe, dans tout le Danemarck, dans la Gothie australe, en Angleterre, en Irlande et aux Shetland seulement. Wahlenberg dit qu’on le rencontre, dans la Suède méridionale et littorale, dans les champs qui ont été fumés avec les Fucus et les Zostera. — A l'occident , ilexiste en Portugal. — A l’orient , 1l habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, la Grèce, l’île de Cos, la Tau- ride, le Caucase, la Géorgie et la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 370 las en latitude : Nord. Shetland ss SR Of Occident, Portugal: M0 0; ue en longitude: 2h40 Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 126° Carré d’expansion........... 3024 G. CHÆBOPHYLLUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est en grande partie européen, car, sur 30 espèces connues, 17 habitent l’Europe etse trouvent disséminées un peu partout, mais principalement dans la partie australe et dans les mon- tagnes. — On en compte 9 en Asie, et encore sur ce nornbre 3 sont du Caucase et presque européennes, les autres 360 OMBELLIFÈRES. de la Géorgie, du Japon, de la Sibérie altaïque et des Indes orientales. — 1 espèce vit au cap de Bonne-Espé- rance, { autre dans le Maroc. — Enfin, il y en a 2 aux Etats-Unis d'Amérique. CHÆROPHYLLUM TEMULUM, Lin. — Cette espèce si com- mune et bisannuelle ne donne, la première année, qu’une touffe de feuilles radicales, découpées comme celles d’un grand nombre d'Ombellifères. A peine abritées le long des haies, dans les buissons ou sur le bord des chemins, ces feuilles résistent à l'hiver, et font partie de cette verdure rougeâtre ou douteuse qui ne reprend son éclat qu'aux pre- mières chaleurs du printemps. On peut les briser pendant les gelées, mais elles reprennent leur souplesse sans offrir au- cune trace de désorganisation. Alors il sort de ces feuilles une tige élevée , tachée de petits points bruns ou rougeâtres, parsemée de poils rudes et renversés, Cette tige se ramifie aux aisselles des feuilies, et, dès le commencement de juin, des ombelles élégamment penchées signalent la floraison de cette plante. Toutefois ces ombelles se redressent pour s'épanouir, et toutes les ombellules, entourées d’involucelles ahés et réfléchis, fleurissent à la fois dans la même om- belle, puis la floraison continue dans chacune d’elles, de la circonférence au centre. Les anthères, plus tôt aptes que les stigmates, répandent leur pollen avant que les organes fe- melles ne soient en état de le recevoir. Les fruits sont glabres, noirâtres ou bruns. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et croît partout dans la plaine ou à une faible altitude. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, dans une partie de l'Espagne, dans le midi de l'Italie, en Sicile eten Afrique, sur les pentes inférieures du Djebel-Cheliab, CHÆROPHYLLUM. 20 dans l’Aurès. — Au nord, il est répandu dans toute l'Europe, dans tout le Danemarck et la Gothie , dans la Norvége aus- trale; dans la Suède , il devient sporadique et presque do- mestique, ne quittant plus les villages et les lieux habités. On le trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le rencontre en Portugal. — A l’orient , il habite la Suisse , l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, les Carpathes, la Tauride, le Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et australe et la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Algérie.............. 35° )Ecart en latitude : Nord:aiStéde ER 00 \ À 250 Occident, Portugal......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient, Dahurie. ::.....:... 110: E. 1200 Carré d’expansion............. 3000 CHÆROPHYLLUM AUREUM, Lin. — Cette espèce, comme le C. hirsutum, auquel il ressemble , habite les lieux frais et arrosés des montagnes. Sa racine ligneuse produit chaque année une pousse nouvelle située près du point de départ de la tige qui périt. La tige nouvelle est simple et velue. Son feuillage , ses fleurs et leur fécondation sont les mêmes que ceux du C. hirsutum. Les pédoncules du milieu de l’om- belle sont souvent simples. Son fruit a cinq arêtes bien mar- quées ; il se sépare et tombe de bonne heure, laissant son carpophore libre sous la forme d’un filet ligneux , bifide au sommet. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons, en Auvergne, sur les terrains siliceux et détritiques, sur les sols volcaniques, — Il croît dans les montagnes entre 600 et 362 OMBELLIFÈRES. 1,200" d'altitude. De Candolle le cite à 900% dans le Jura, et à 1,600 dans les Alpes. Ledebour dit que dans le Cau- case 1l habite entre 300 et 1,600, Géographie. — Au sud , on le trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il croit en Suisse, dans le sud de la Belgique. — Il a sa limite occidentale sur le plateau central de la France ou dans les Pyrénées. — A lorient , il habite l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Tran- sylvanie, la Turquie, la Tauride, le Caucase et l’Arménie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 30° )Ecart en latitude : Nord}, Belgique... :..:2..2 50::- 1) 10° Occident rance. 0. ne O ons en longitude : OnentDancase CE CE 48 E.| 490 Carré d’expansion......... …... 490 CHÆROPHYLLUM HiRsuTuM, Lin. — Nous rencontrons partout, dans les lieux montagneux, pourvu qu'ils soient humides et à demi-ombragés, cet élégant Chærophyllum , aux feuilles molles, découpées et velues. Les ombelles ter- minales sont blanches, rarement rosées et toujours bien garnies. Le calice est nul, les pétales échancrés, et les fleurs extérieures, hermaphrodites, ne montrent leurs stigmates dé- veloppés qu'à l’époque où les fleurs mäles du centre des ombellules pourraient les féconder. — Il est vivace, et fleurit en Juin, Juillet et août. Il est parfois très-abondant, cou- vrant les bords des ruisseaux d’eaux vives de son joli feuil- lage, serrant secs ombelles les unes contre les autres, et s’associant à la fraiche végétation des sources et des lieux ombragés. Nature du sol. — Altitude. — Les terrains siliceux , MYRRHIS. 363 primitifs et volcaniques sont ceux qu'il préfère, mais l'eau lui est plus indispensable encore. — C’est une espèce des montagnes, qui descend rarement dans les plaines et qui peut s'élever très-haut. Elle végète en Auvergne depuis 600" jus- qu'à 1,800. De Candolle la cite à 200" dans le Palatinat et à 1,600" dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier l'indique sur le bord des ruisseaux, dans sa région alpine, entre 1,600 et 2,100, Ledebour dans le Talüsch, entre 800et{,400%. Ellemontedansles Alpes au-dessus de la limite des sapins , et là, dit Wahlenberg, toute la plante est velue, et les pétales même sont quelquefois garnis de cils, tandis que les pédoncules et les pédicelles restent entièrement glabres. Géographie. — Au sud, ce cerfeuil habite les Pyrénées et jusqu’au midi de l'Espagne. — Au nord, il est assez ré- pandu dans presque toute l’Europe , jusque dans les Carpa- thes et dans la Lithuanie. — A l'occident, on le trouve dans les Asturies et l'Espagne. — A lorient, on le rencontre en Suisse , en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans le Simbirsk inférieur, près du Volga. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 36° )Ecart en latitude : Nord Lathuanie. :2..::1.00 CEE 190 Occident, Asturies.......... - Ecart en AR OmenfSimbirskse +. as je E, wi Carré d'expansion. ........... 1045 G. MYRRHIS, SCOp. On n’en connait que 3 espèces; une de l’Europe australe, une de la Calabre, la troisième de la Géorgie. 36% OMBELLIFÈRES. MyeRuis ODORATA, Scop. — [l habite les prés monta- gneux. Sa racine s’y enfonce perpendiculairement et produit des feuilles découpées et velues, dont l’odeur est très-aroma- tique. Ces feuilles offrent quelquefois des taches blanchâtres. Ses ombelles sont composées d’un petitnombre de rayons; ses fleurs blanches, à pétales échancrés, souvent irréguliers, sont fréquemment stériles. Après la fécondation, les pédoncules se redressent et portent quelques fruits aplatis latéralement , enveloppés d’une double écorce, dont l’extérieure porte cinq arêtes ovales et aiguës. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — H recherche les terrains siliceux et détritiques, et peut atteindre 1,000 à 1,200". Géographie. — Au sud, cette espèce s'étend en France jusque dans les Pyrénées. — Au nord , on la rencontre dans les Vosges , dans une partie de l’Allemagne ; elle est spora- dique en Danemarck, en Gothie, en Suède, et habite la Norvége australe. On la trouve aussi en Angleterre et aux Hébrides. Elle a cette dernière localité pour limite occiden- tale. —A l’orient, elle se retrouve en Piémont, en Lombardie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, sur quelques points de la Russie moyenne et dans les provinces du Caucase. Limutes d'extension de l'espèce. Sud Pyrénées. 2. eee seen ECart en latitude : Nord; Norvénes. 20.757 Enr) 169 Occident, Hébrides.......... 10 O.)Ecart en longitude : Orient, Caucase... 00008 . 98° Carréld'expansione Ce -cre-0928 G. MELOPOSPERMUM, Koch. Séparé des Ligusticum, Lin. , et ne contenant que cette seule espèce. MELOPOSPERMUM. 36 MELOPOSPERMUM CICUTARIUM , DC. — Quoique la nature nous offre partout la preuve de sa puissance , même dansles plantes les plus faibles et dans celles qui échappent à notre vue, nous sommes cependant plus frappés quand nous nous trouvons en face de ces végétaux énormes, dont les dimen- sions nous surprennent et attirent malgré nous toute notre at- tention. Qui donc ne resterait étonné devant les touffes puissantes d’une Ombellifère qui atteint deux mètres ? et surtout quand ces masses de feuillage incisé, de blanches et larges ombelles, sont dispersées au milieu de prairies cou- vertes defleurs, arrosées d'eaux pures et murmurantes , par- semées de rochers éboulés des montagnes supérieures, ou de groupes verdoyants d’aulnes et de saules! Une racine blanche et spongieuse fixe solidement cette belle plante dans les lo- calités qu’elle affectionne. Ses grandes feuilles sont for- tement découpées, son involucre est formé de plusieurs bractées, etses involucelles, polyphylles, entourent des ombel- lules à pédicelles raccourcis. Deux sortes d’ombelles existent : les terminales, qui sont larges, grandes, munies de fleurs hermaphrodites et fertiles, et de plus petites toujours mâles et destinées à assurer la fécondation des stigmates retarda- taires des ombelles terminales. Le fruit, souvent déformé et contracté latéralement , offre cinq arêtes membraneuses et ailées. — Fleurit en mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons cette belle espècesur les terrains primitifset graveleux toujours humides, et sur des montagnes peu élevées, entre 500 et 1,200" environ. Géographie. — I se trouve , au sud, dans les Pyrénées. — Au nord, dans le Tessin, dans le Tyrol, la Carniole. — À l'occident, dans les Pyrénées. — A l’orient, dans l’'Epire méridionale , en Piémont, en Lombardie. 366 GMPELLIFÈRES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées. ............. 43° )Écart en latitude: Nord, Tyrol............... 48 50 Occident, Pyrénées. ......... 3 O.)Ecarten longitude: Orient, Epire. 00000178 E.) 21° Carté d'expansion, ......:..... 105 G. COXMIUM, Lin. Il contient 3 espèces, dont 1 de l'Italie, { de la Croatie et la 3° de l’Europe, de l'Asie et de l'Amérique septen- trionale. Coxivom macu£zATUM , Lin. — S'il est des plantes dont la vue nous procure de vives sensations de plaisir, si quelques- unes d’entr’elles nous rappellent de gracieux souvenirs, ilen est aussi qui se lient à des sentiments de tristesse et de mé- lancolie. Le noir feuillage de la ciguë , sa tige maculée, sa station habituelle dans les cimetières , près du Halva sylvestris et de l'Arfemisia vulgaris, sont sans doute les motifs qui excitent notre répulsion pour cette espèce. Elle sort cependant de l’enceinte destinée aux sépultures ; on Ja trouve sur les décombres, autour des habitations , et même sur le bord des ruisseaux, pourvu que le terrain soit gras et fertile. Elle s’élève alors à plus d’un mètre. Ses racines s’en- foncent perpendiculairement dans le sol; ses tiges cylin- driques et rameuses, souvent tachées de brun, garnies elles- mêmes d’un feuillage foncé et léger, se terminent par des ombelles de grandeur moyenne , planes, à rayons inégaux. Ces ombelles ont un involucre de plusieurs bractées , et des involucelles latéraux formés d’un petit nombre de bractéoles. Les fleurs sont blanches, à pétales égaux , légèrement échan- CONIUM. 307 crés , à styles croisés, sur lesquels les étamines s’inclinent pour répandre leur pollen avant que les stigmates ne soient épanouis. Malgré cette fécondation indirecte , les fleurs sont ordinairement fertiles, et les fruits qui leur succèdent sont ovales, recourbés sur le côté, avec des arêtes saillantes et crénelées. — La cigüe est bisannuelle ; elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains argileux et fertiles, marneux plutôtque sablonneux, humides plutôt que secs , et reste toujours en plaine ou dans des lieux peu élevés ; cependant Ledebour la cite dans le Brechtau, entre 400 et 1,000". Géographie. — Cette plante a une aire d’expansion très- étendue , comme la plupart de celles qui suivent l’homme. — Au sud , elle croit en Espagne , en Algérie, aux Canaries. — Au nord, elle se rencontre à peu prés dans toute l’Eu- rope, dans tout le Danemarck et la Gothie, dans la Nor- vége, la Suède et la Finlande australes. Elle y habite aussi les lieux fertiles et les rivages. Elle végète en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, elle est connue en Portugal, aux Canaries, et naturalisée sur quelques parties de l'Amérique du nord. — A l’orient , elle est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Carpathes, en Grèce , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans toute l’Asie moyenne, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dansles Sibéries de l’Oural, de l’Altai et du Baïkal. A Limites d'extension de l’espèce. SU) CANAFE SUITE. .2.30P ee en latitude : Nord’, Nortége 5.200.122 60 30° 368 - ARALIACÉES. Occident, Canaries. ......... 28 ©. Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E,. 14/40 Carré d'expansion. 5702-2050, 4390 FAMILLE DES ARALIACÉES, Les Araliacées réunissent un assez grand nombre de plantes exotiques d'une organisation très-remarquable, et qui croissent dans toute la zone tropicale et sur ses limites, mais surtout dans l'Amérique septentrionale. Elles sont très- rares dans l’Asie boréale, et à peine représentées en Europe, où les flores les plus riches n’en ont que 2 espèces. G. HEDERA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le nombre des espèces de ce genre s'élève environ à 60, et la majeure partie appartient à l'hémisphère austral. — Le centre prin- cipal est l'Amérique du sud; 24 espèces s’y sont donné rendez-vous, et se trouvent principalement au Pérou et au Brésil. — L'Amérique du nord n’en a que 5, toutes origi- naires de la zone torride, du Mexique et de la Jamaïque. — On connaît en Asie 20 Hedera , presque tous confinés sur le même point, c’est-à-dire, 16 aux Indes orientales, 3 au Népaul et 1 à la Chine. — Un autre centre se trouve à Java , où l'on en cite 6 espèces, et 1 à Amboine. — L’Eu- rope n’a que 2 lierres. — L'Afrique en a également 2 espèces reléguées aux îles Canaries. Hepera Heux, Lin. — Pourquoi la nature a-t-elle donné à certaines plantes des tissus d’une délicatesse ex- HEDERA. 369 trême, que le moindre souffle déchire, et à d’autres un feuil- lage épais et résistant, sur lequel l’eau glisse sans le mouiller, que le vent fait osciller sans le détruire, qui résiste à la neige et aux gelées les plus intenses? Pourquoi ces différences dans une même contrée, sous un ciel soumis aux mêmes caprices des saisons ? Dieu ne nous offre-t-1l pas ces contrastes pour nous montrer sa sagesse et sa puissance , et le feuillage im- mortel du lierre ne s’élève-t-1l pas au milieu des frimas comme un gage d'espoir pour les scènes de vie et d’amour que le printemps doit faire renaître ? Mais alors le lierre n’est-il pas oublié? Seul, en hiver , il attire nos regards sur les vieux troncs qu’il décore de ses guirlandes , et plus tard sa sombre verdure est effacée par le vert transparent du feuillage, par les fleurs brillantes de toutes ces tribus végétales qui s’em- pressent de jouir d’un printemps auquel le lierre impassible reste complétement étranger. — Cet arbrisseau revêt toutes les formes et se plie à toutes les circonstances. Nous le voyons ramper dans les forêts sur les feuilles mortes qui en couvrent le sol. Ses rameaux flexibles s’y étendent avec rapidité, en croisent d’autres qui arrivent de directions opposées, et les bois offrent quelquefois de véritables tapis où le lierre et la pervenche, mariant leur feuillage toujours vert, semblent par- tager les fleurs d’un bleu céleste qui n’appartiennent qu’à la dernière de ces plantes. Alors les feuilles du lierre sont pal- mées et anguleuses ; ses nervures se dessinent en blanc ou en jaune pâle sur un fond rouge ou d’un vert sombre; le lierre rampant des forêts semble une espèce particulière. S'il atteint un arbre, et surtout s’il rencontre l'écorce rugueuse d’un chène ou d’un châtaignier , il s’y applique et s’y colle eu moyen de nombreuses radicelles qui s’échappent des deux côtés de sa tige et se disposent en séries. C’est au moyen de ces espèces de crochets qu'il s'attache solidement aux VI 2% 3710 ARALIACÉES. arbres , aux murailles, aux ruines et aux rochers. La nature tient en réserve, sous l'écorce du lierre, une multitude de germes destinés à produire les radicelles accrochantes, et dont un contact détermine immédiatement l’éruption. — Le jeure lierre applique exactement sur son süpport et ses branches légèrement sinueuses et la face inférieure de ses feuilles disposées avec la plus grande régularité ; la nature du support lui importe peu; il accepte tous les arbres , pré- férant cependant ceux dont l'écorce est rugueuse; 1l s'appuie également sur les rochers, et s'empare des chaumières aussi bien que des ruines des donjons et des murailles délabrées des forteresses. En vieillissant, ses branches se soudent, ses feuilles perdent leurs angles; elles s’élargissent, et l’arbrisseau arrive même à se détacher de son support ou à l’étreindre de ses replis enlacés. Rien de plus pittoresque qu'un lierre vieilli qui arrive au sommet d’un arbre, ou qui s'élève au-dessus | d’une muraille. Il a su monter rapidement , mais il ne sait pas descendre, et, loin de courber ses branches nouvelles vers la terre, il les élève vers le ciel, et se couvre de feuilles entières ou trilobées. Ces branches aériennes sont dépour- vues de ces radicelles qui semblent avoir besoin de l’excita- tion d’un corps étranger pour se développer, mais, en re- vanche, elles sont munies de bourgeons à leurs aisselles et se terminent par des boutons verdâtres et écailleux. — Le lierre ne s’accroit, du reste, que par l'extrémité de ses bran-. ches. Les jeunes feuilles sont plissées en deux avant leur dé- veloppement, et enveloppées d’un duvet blanchâtre qui ne tarde pas à disparaître. Elles deviennent alors très-glabres, et résistent pendant plusieurs années sans tomber , solidement fixées par des pétioles très-fibreux. — A la fin de l’automne, quand les autres végétaux abandonnent leurs feuilles dessé- chées et disséminent leurs fruits, le lierre fleurit. Il offre HEDERA. 371 des ombelles irrégulières de fleurs jaunâtres, à pétales ca- ducs, dont l'épanouissement est presque simultané pour chaque ombelle. Les anthères, mobiles sur leurs filets, s'ou- vrent en dehors avant la nubilité des stigmates , et la fleur offre sur l'ovaire un disque épais et nectarifère qui sécrète en abondance une liqueur sucrée très-recherchée des insectes. — Ce disque forme la partie supérieure d’une baie à cinq loges, souvent réduite à trois ou à quatre par avortement, et ne contenant ordinairement chacune qu’une seule graine volumineuse. — Ces fruits, d’un noir bleuâtre, ne mù- rissent qu'au printemps suivant, et deviennent jaunes dans V'H. chrysocarpa , rouges dans VAT. canariensis, que l’on considère comme deux variétés de l'A. Helix. — Tandis que la plupart des licrres exotiques sont dressés et non grim- pants, le nôtre, le lierre européen, décore nos paysages de ses gracieux festons de verdure; mais c’est surtout en Auvergne, appuyé sur les rochers volcaniques, qu’il acquiert tout son éclat et toute sa puissance. Des lierres immenses s'étalent en magnifiques éventails sur les basaltes du canton d’Ardes; leur feuillage contraste avec la couleur noire de ses rochers ; s'ils laissent quelques espaces vides au milieu de leurs branches étalées, on y voit fleurir le Sedum Telephium, le Sempervivum arachnoïdeum, ou quelques touffes du Vale- riana tripleris. — Sur la butte basaltique de Monthoissier, canton de Cunlhat, nous suivions avec intérêt les variations du lierre qui abonde sur les ruines du château et sur les prismes amoncelés. Nous étions à la fin de l’automne. Pen- dant qu’il rampait sur les masses de basalte entassées sur le sol , ses feuilles , petites et nombreuses , étaient anguleuses, d’un vert presque noir et veinées de blanc ou de gris jau- nâtre. El formait ainsi un réseau qui enlaçait une multitude de prismes. Ailleurs , le lierre s’approchait des vieilles mu- | 372 ARALTACÉES. railles, il commençait à s’y cramponner, et déjà les angles de ses feuilles palmées étaient arrondis. Enfin, prenant plus de développement, 1l formait sur les ruines des masses de verdure. Alors ses feuilles étaient entières, à peine ondulées, d’un vert jaunâtre, et une multitude de bouquets de fleurs n’attendaient plus que quelques jours pour s'épanouir. — Cet arbrisseau abonde en Auvergne, sur les vieux arbres; nous en avons recueilh un dont les replis étranglaient un ce- risier ; nous l’avons vu envahir des houx , et mêler son feuil- lage à celui de cet arbre toujours vert. Il couvre souvent de vieux châtaigniers, de vieux chênes et même des noyers. Nature du sol. — Altitude. — 1 est indifférent ; il s’ap- puie sur tous les arbres, sur tous les rochers. Il croît sur tous les terrains. Nous l’avons cité en Auvergne sur le ba- salte et le sol volcanique ; nous l’avons vu à Ganges ( Hé- rault) sur le calcaire ; à Saint-Jean-du-Gard sur le granit; à Châteauneuf (Puy-de-Dôme) sur le porphyre le plus com- pacte. Il s'étend sur le terrain détritique des forêts, et croît partout. — Il habite la plaine et la montagne , et s'élève, en Auvergne, à 1,000 ou 1,200®. M. Boissier l'indique, dans le midi de l'Espagne , entre 650 et 800%. Wahlen- berg dit qu'il végète, dans la Suisse septentrionale, dans les bois et sur les rochers des plaines et des montagnes, qu'il y est commun et n’atteint pas tout à fait la limite da hêtre; il cesse à 1,050, et déjà depuis longtemps il reste à l’état rampant aux expositions méridionales. Géographie. — Presque seul de son genre en Europe, le lierre y est très-répandu et atteint, au sud, le midi de l'Espagne, la Corse , les Baléares, arrive en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord , il est commun dans tout le centre de l’Europe, dans le Danemarck , la Gothie, la Norvége et la Suède australe ; dans ces dernières locali- CORNUS. 313 tés il vit sur les rochers principalement , près des rivages. Il habite aussi l'Angleterre, l’Irlande, les Orcades, les Shetland et l'Islande, sans prendre pied aux Hébrides ni aux Feroë, — A l'occident, il est en Portugal , à Madère, aux Canaries. — À l’orient, on le connaît en Suisse, en Italie , en Sicile, en Grèce, en Tauride, en Géorgie, dans le Caucase. Il végète en Turquie, dans la Russie moyenne où il ne fructifie pas et où souvent il habite les plus sombres forêts , et dans la Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud; Cananes cent 00 NE icart en latitude : Nord Aslndetiect rue 65 390 Occident, Canaries... ....... 18 O: CRC en PRES, Mrient GÉQrSIe nes. eee ARE Carré d'expansion. . .:.:...2..12279 FAMILLE DES CORNÉES. Cette famille, peu nombreuse, rare sous les tropiques, appartient surtout à la zone tempérée de l'hémisphère boréal. Ses deux centres principaux sont l'Amérique septentrionale et les montagnes du Népaul. Les flores d'Europe les plus riches n’en ont que 3 espèces. G. CORNUS, Lin. Distribution géographique du genre. — A existe au moins 22 espèces de ce genre, dont la moitié se trouve 31% CORNÉES. dans les parties tempérées de l'Amérique du nord, aux Etats-Unis, au Canada et dans les montagnes du Mexique. — 6 espèces existent en Sibérie, au Népaul, au Japon et aux Indes orientales. — Æ sont européennes. — Une est de l'Amérique du Sud. Cornus saNGUINEA, Lin. — El est des arbrisseaux qui ont le privilège de se faire remarquer pendant toutes les sar- sons, et cette espèce est du nombre. Ses longs rameaux flexibles prennent, en hiver, des teintes de carmin et de vermillon qui deviennent d'autant plus vives que le froid est plus intense , et l’on admire alors, dans les haies et les buis- sons , ce cornouiller dont les rameaux contrastent avec l’é- corce verte du houx et du fusain, et avec l'écorce légère et cannelée de l’érable commun. Aucun bourgeon ne se mon- tre sur ces branches, qui perdent , au printemps , la teinte rouge de l'hiver; les jeunes feuilles forment, au sommet des rameaux , des boutons soveux, préservés du froid par leur villosité. — Ces feuilles, d’abord plissées sur leurs ner- vures latérales et moyennes, s'étendent rapidement au prin- temps, offrant des nervures confluentes, et conservant en dessous une légère pubescence. Les supérieures , rappro- chées, accompagnent et protégent de jolis corymbes d’un blanc jaunâtre, dont les fleurs extérieures s’épanouissent avant celles du centre , mais dont la floraison est rapide. Le pollen, blanchätre , se répand sur les stigmates au lever du soleil, et bientôt de petites baies vertes et allongées succè- dent aux fleurs. — A l'automne , ces baies sont noires, et le feuillage du cornouiller se rembrunit ; ses feuilles se pana- chent de pourpre et prennent quelquefois des nuances assez vives. Le corymbe terminal tombe du sommet de la bran- che , qui donne alors, au printemps suivant, des rameaux CORNUS. 375 atéraux et stériles, tandis que les autres , plus anciens , de. viennent fertiles à leur tour ; véritable génération alternante si commune dans les végétaux. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Y préfère les calcaires et habite principalement la plaine et les coteaux. Wahlenberg dit qu'en Suisse 1l dépasse à peine la limite des noyers. Le- debour le cite, dans le Caucase, à 1,000", dans le Bresch- tau, entre 400 et 500%, et, dans le Talusch, à 1,100". Géographie. — Au sud , 1l existe en France, en Espa- gne , en Corse, en Italie, en Sicile. — Au nord, il est ré- pandu dans toute l'Europe, dans le Danemarck, la Gothie et jusque dans la Norvège australe, ainsi qu’en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le connaît en Portugal; Pursh l'indique au Canada et de la Pilaye à Terre-Neuve. — A l'orient , il se trouve en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase, dans la Géorgie, et dans toutes les provinces qui entourent la mer Caspienne; dans les Carpathes, la Turquie, les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud Sile:s.. 2. do osoutis st 3808 'Écartientlatitude: Nord Nonése.... 11-0000 229 Occident, Canada .......... 75 O.)Écarten longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E.| 1910 Carré d'expansion. . ............ 4202 Corus Mas, Lin. — Il se présente sous un aspect bien différent de celui du cornouiller sanguin. C’est un arbre de moyenne grandeur, à bois tortu , qui habite aussi les haïes et la lisière des bois. — Trois fois dans l’année 1l change de 3716 CORNÉES. parure. Longtemps avant que les feuilles ne paraissent , les branches du cornouiller se sont garnies de petites fleurs jau- nes, primitivement abritées sous de larges écailles. Ces fleurs, dont une seule est ordinairement fertile dans chaque bouquet, répandent une odeur de miel qui attire les pre- miers insectes sortis de leurs retraites d'hiver. — Plus tard, les feuilles se développent ; elles sont ovales, d’un vert foncé et fortement nervées. C’est à peine si l’on distingue alors de ce feuillage les fruits, qui sont noués depuis longtemps, mais dont la couleur se confond encore avec celle des feuilles qui les entourent. — Enfin, à l'automne, on voit briller, dans le feuillage du cornouiller, des fruits d’un rouge vif, ovales et comme vernissés, qui sont des drupes contenant un seul noyau très-dur. Nature du sol. — Altitude. — 1 recherche Îles terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Ledebour le cite cependant à 1,000" dans le Caucase. Géographie. — C’est, en général, un arbre peu répandu, très-rare sur le plateau central de la France, et trouvant sa limite méridionale en Grèce et dans le midi de l'Italie, — Au nord , on le rencontre dans la partie septentrionale de la France, en Belgique , en Bohème, en Thuringe. — Il a sa limite occidentale en France. — À l’orient , il existe en Suisse , en Tyrol , en Italie, en Dalmatie, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie, en Tauride , dans l'Ukraine et la Po- dolie, et jusque sur les bords de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. r Sud, Royaume de Naples...... 40° | Ecart en latitude : Nord: Bohème uses 0150! 1) 100 VISCUM. x 17 0 ( Occident, France: sente 4 O. LAURE en longitude : Orient, Caucase. tt rte 48 ÎE. 520 Carré d'expansion. ...-........ 220 FAMILLE DES LORANTHACÉES. Petit groupe composé d’arbrisseaux toujours verts et pa- rasites , habitant la zone tropicale , et ne se trouvant que par exception dans la zone tempérée. C’est à peine si l’Eu- rope en possède 2 ou 3 espèces, qui disparaissent à l’est, dans les îles et sur les montagnes. G. VISCURN, Lin. Distribution géographique du genre. — Les espèces, tou- tes parasites, qui composent ce genre sont au nombre de 4100 environ , et végètent presque toutes sous la zone torride ou du moins dans les parties chaudes des zones tempérées. L’A- mérique du nord et l'Asie sont les deux centres princi- paux. — Le nombre des espèces asiatiques est au moins de 30 , presque toutes des Indes orientales , quelques-unes du Népaul et du Japon. Le second centre est aux Antilles, et notamment à Saint-Domingue , à la Martinique, à la Ja- maïque, à Cuba. Le nombre de ses espèces est de 27 à 28. — Un autre groupe de Viscum habite l'Amérique du sud et surtout le Brésil, le Pérou, l’Uruguay, et quelques-unes atteignent le Chili. On en connaît 21 espèces propres à la partie méridionale du Nouveau-Monde. — L'Afrique en possède au moins 13 espèces, dont 9 ou 40 du Cap ou de la pointe australe , 4 d’Abyssinie et les autres de l’île Mau- 3178 LORANTHACÉES. rice. — 6 espèces habitent l'Océanie et surtout Java, Ti- mor, l'ile de Norfolk et la Nouvelle-Zélande. — L'Europe est presque étrangère à la distribution géographique des Vrs- cum , car elle n’en possède que 2 espèces. Ces plantes ont, en général , une aire d'expansion très-restreinte. Viscum ALBUM, Lin. — Le guy est une des plantes li- gneuses les plus remarquables de nos climats, des plus sin- gulières dans le paysage. Sa station réelle est d’être parasite sur le sapin. On le voit attaquer avec vigueur ce géant des forêts d’arbres verts, s'implanter sur ses branches, absorber sa sève parfumée, donner à ses feuilles toute l'ampleur qu’elles peuvent acquérir, et vivre, pendant des siècles , comme l'arbre vigoureux dont il s’est constitué le parasite. Le guy s’est échappé des forêts d’arbres verts ; les oiseaux , en quittant leur séjour d’été, l'ont transporté sur les ali- siers et sur les Cratægus ; ils l’ont semé sur les pommiers sauvages , et, descendant dans nos vergers, ils en ont cou- vert nos arbres fruitiers. Ailleurs, ils ont abandonné ses graines sur la cime des tilleuls , sur l’écorce lisse des trem- bles et des peupliers blancs, sur les rameaux eannelés de l’Acer campestre, etle Robinia, importé de l’Amérique du nord , n’a pas été préservé de ce parasite envahissant. — Quoique paraissant presque indifférent pour son support, le guy ne se présente pas toujours avec le même aspect. Il est plus vigoureux , plus rameux et ses feuilles sont plus lar- ges sur le sapin que sur les autres arbres ; ses touffes sont plus jaunes sur les pommiers; il croit en touffes plus volu- mineuses et plus arrondies sur les tilleuls et sur les peu- pliers blancs que dans toutes ses autres stations. Nous ne l'avons jamais vu sur le chêne. — L'aspect du guy est très- curieux; sa tige cassante et dichotome est garnie d'une VISCUM. 379 écorce verte ou jaunâtre ; et la moelle y est remplacée par des rayons médullaires ; ses feuilles sont entières , épaisses, charnues, à nervures divergentes et jaunâtres comme le reste de la plante. — La cime arrondie que forme chaque toufle de guy offre une série de dichotomies successives, dont tou- tes les pièces, solidement fixées, semblent articulées les unes sur les autres, et à l'extrémité de chacune d'elles se trouvent trois fleurs également articulées, dont deux laté- rales et une terminale. Entre ces fleurs latérales existent deux feuilles, dont chaque aisselle produit un rameau sem- blable à celui dont nous parlons, et ainsi de suite d’année en année. Mais il arrive presque toujours qu'indépendam- ment de ces deux rameaux axillaires, ilen sort d’autres au- tour des articulations, et, quand le développement est com- plet, il y a quatre rameaux accessoires et deux axillaires, ce qui donne des verticilles de six, souvent diminués par des avortements. — Le guy fleurit au mois de mars, etse pré- sente en touffes dioïques. Tantôt le même arbre est garni d'individus de sexe différent , tantôt un seul sexe en occupe la cime, ce qui nous a paru être l’effet du hasard. La fleur est jaune, les pétales sont épais, et les anthères sessiles, collées sur ces mêmes pétales, s’y présentent en petites mas- ses épaisses, offrant un réseau aréolaire dont les mailles sont remplies d’un pollen très-fin et un peu adhérent. Ces étamines s'ouvrent déjà dans le bouton. Le stigmate est ses- sile et peu apparent. — Après la fécondation , l’ovaire ne tarde pas à grossir ; 11 blanchit peu à peu, et , au bout d’une année , lorsque les fleurs nouvelles paraissent , il s’est trans- formé en une baie blanche et demi-transparente , ovale et remplie d’une pulpe visqueuse, dans laquelle une seule graine aplatie se trouve engagée. — Les baies pesantes tombent sur la terre et sont perdues pour la reproduction, mais beau- 380 LORANTHACÉES. coup d’entre elles servent d’aliment aux oiseaux, qui, dans leurs voyages rapides , les disséminent sur les arbres où ils se reposent. Alors la graine collée sur la branche laisse sortir une ou plusieurs radicelles qui cherchent à pénétrer, à tra- vers l'écorce , jusque dans la couche extérieure de laubier. Là elles se ramifient et prennent possession du milieu qui leur convient, et, quand elles ont ainsi assuré l'existence du premier bourgeon , les deux cotylédons s’étalent, et la jeune plante prend successivement du développement, Elle s’al- longe chaque année , et cliaque année la couche nouvelle de l’aubier vient serrer la base de sa tige , tandis que des ra- cines nouvelles s’implantent et se ramifient au milieu de ces jeunes fibres du bois, donnant ainsi aux buissons ar- rondis du guy une solidité qui leur permet de résister aux tempêtes etde ne tomber qu'avec les branches qui les sup- portent. — Le V. album est remplacé, à Grenade, par le V. cruciatum , Sieber, qui croît sur les branches de loli- vier, et, à Norfolk, entre la Nouvelle-Zélande et la Nou- velle-Calédonie , par le V. distichum, Endl., qui lui est aussi parallèle, selon Bauer. Nature du sol. — Altitude. — Nous avons cité le guy sur un grand nombre d’arbres où il croît habituellement ; nous pouvons ajouter que M. Bouteille l'indique sur un très- vieux bouleau aux environs de Magny (Seine-et-Oise) , et M. Cosson sur un chêne dans la forêt de Trops ( Aube). Wahlenberg l'indique, en Suède, sur les arbres feuillés tels que le poirier, le chêne, le hêtre, etc. Nous ne con- naissons aucune autre citation sur ce dernier végétal. M. Gre- nier l’a vu sur le Pinus sylvestris dans la vallée du Quayras, et M. Godron sur les peupliers, à Nancy. Il reste dans la plaine ou sur des montagnes peu élevées. Nous ne l'avons pas vu au-dessus de 1,000". VISCUM. 381 Géographie. — Le guy est circonscrit dans des limites assez étroites ; au sud, 1l ne passe pas le plateau central de la France , et n’atteint pas le #40. Il est pourtant cité par Te- nore et Gussone en Italie et en Sicile, et de Candolle dit qu'il est commun , en Provence , sur les amandiers. El existe en Espagne. — Au nord, on rencontre le guy dans la ma- jeure partie de l’Europe , en Danemarck , en Gothie, dans la Norvége et la Suède australe , et il est seulement sporadi- que en Finlande. Il croit , en Angleterre , jusqu’au 55°. — A l'occident, ila sa limite en Angleterre. — A l’orient, il s’é- tend davantage, vit en Suisse, en Toscane, où, selon Sant, il habite les châtaigniers ; à Majorq e, en Dalmatie, en Croa- tie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Livonie,où Ledebour en cite un seul échantillon sur un tilleul : en Lithuanie, où il habite les bouleaux; dans la Russie australe, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, sur les bords de la Caspienne et dans la Sibérie de l’Oural, où il croît aussi sur le bouleau. M. Bové le cite, aux environs de Balbek , sur les poiriers et les aubépines ; mais , d’après les observations de M. Decaisne, ce pourrait être une es- pèce voisine. Limites d'extension de l’espèce. CA NSP Se Le ee LOS Écart en latitude : Nord; Morybse:t 7} 0700 o | 220 Occident, Angleterre. ....... Écart en MES 5 Orient, Sibérie de l’Oural.. u Lo nn 062 382 CAPRIFOLIACÉES. oHovJYNS = = = — FAMILLE DES CAPRIFOLIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie.........0. O°à 100 180. à 5E. 0: 0 Abyssinie ......... 10 à, 16924 à 19e 0: um0 Algérie........... 33 à 36 5. O0.à 6 E. 1 : 336 Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O.à 8 O. 1 : 208 SIC ee one Jp STORE 12321 Portugal. ......... SL A2 000 0241100001, 255 Royaume de Naples.. 38 à 42 11 E.à16 E. 1 : 237 Caucase... 0.0 h0 à 4% 35 E. à 48 E 1 : 300 Tauride. ses... 43 at4GNSINE AS "E"" 177299 Plateau central. .... 44 à AT 0 à 2PEMPTEMEN France 0m K9 a DL TMD AMGNE TER 208 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 KE. 1 : 318 Allemagne......... 45 à 55 2 E.à 14 E. 1 : 207 Carpathes......... 19: 50 TONER 2917 00 133 Angleterre ........ 50:a258 AO TA M7AO MEL: 169 Russie moyenne... 90 à 60 17 E. 41H90. 04: 176 Scandinavieentière.. 55 à 71 3 E.à 29 E. 1 : 219 Danemarckos 22 00e DOAN OT EM AE "ri : 216 Gothies she. 55 à 59 10 E:à15 E. 1 : 19% SUR eee ce. 551a169 0410NENa122)0E. 10€ :2289 Norvége..........e ES ANT 0 ME aMtOE; 167925 Russie septentrie.... 60 à 66 19 E à57 E. 4054179 Finlande te ct 60 à 70 18 E.à 28 E. 41 : 189 Laponie. ......... 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 356 EUROPE ENTIÈRE. « crosses... 1 :0#05 PROPORTIONS RELATIVES. 383 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Hlande: 4 9103 5921: 700. à: 130 061242 Angleterre ...... 90 à 58 LOS, 7 OLAEREGO Allemagne ...... 45 à 55 DHEA LAUE 150907 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 176 Sibérie de l’Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 213 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 199 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 FE. 1 : 242 Dahaner eee HOLAT SON LOMME a TTIONEMEEMUEA Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 236 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 0: O0 Kamtschatka.. ... 6% 67 L'IASMES a: 170%E:) LME 7S Paysdes Tschukhis. » Don EAST OR EIOPM O0 Îles del’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 99 Amérique russe... 54 à 72 170 O.à 130 E. 1 : 148 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr”,rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1 : 243 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à37 2500 à 3500 0: 0 BMRÉNÉES So de 0 100 42 a43 500 à 2700 1 : 162 Pyrénéesélevées. …. ..... 42 à 43 1500 à 2700 1 : 159 Pic du Midi, de Bagnères.. » » 070 Plat. central, rég. montagn. 4% à 47 500 à 1900 1 : 129 Plateau central, sommets... %4%°à 47° 1500 à 1900 1: 51 Alpes TERRE RTL S 45 à 46 500 à 2700 1 : 174 Alpes élevées... ....... .. 45 à 46 1500 à 2700 1 : 175 384 CAPRIFOLIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Îles du Cap-Vert.... 120ù 14° 2400. à 2700. 0: 0 Canaries. 21: JE 28 à 30 15 O0. à 20 O. 1:503 Hébrides:1 026 97 à 58 8 O. à 10:0:15:351 Orcadess Mere 159 510: à:::6.0:14:491 Shetland 2er + 60 à 61 3 O.à 4 O. 1:154 Ferocr ae CE UterE 62 9 O. 1 : 297 Islande... 80. 64 à 66 16.0. à 27 O::0:200 Mageroëé. Lee 2r ee Hal 24 E. 11497 Spitzherg 01 RUE 79 à 80 LONES à MO0NE C0: 1n0 Ile Melville........ 76 114 O. DO Ile J. Fernandez.... 33 à 40S. 76 O. 0: 0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42$. 171 O. à176 O. 0: 0 Malouines. ....... 525. 591041654010 :m0 Les Caprifoliacées, par leurs tiges ligneuses , par l’abon- dance et la dispersion de leurs individus , tiennent une place importante dans les grandes scènes de la nature. Ces plantes appartiennent en très-grande partie à la zone tempérée de l'hémisphère boréal, soit à l’Amérique et à l'Asie, soit à l’Europe où elles sont en plus petit nombre. On en trouve peu sous les tropiques, et quelques-unes seulement en dehors de cette zone, dans l’Amérique australe et dans la Nouvelle- Hollande. — L'Europe n’est donc pas leur principale patrie, et c’est à peine si, en moyenne, elles font 17400 de la vé- gétation. C’est entre le 45° et le 60° de latitude qu’elles atteignent leur maximum ; les Carpathes, le plateau central de la France, la Russie moyenne, l’Angleterre sont des con- trées où elles sont de 12133 à 12176, c’est-à-dire , où elles atteignent leur plus grand développement ; au sud du 45°, ADOXA. 385 et au nord du 65°, le nombre des espèces va en s’affaiblis- sant. Les Caprifoliacées remplacent, dans notre zone moyenne, les Rubiacées ligneuses des tropiques. — Elles n’offrent rien de constant ni de régulier dans leur dispersion dans le sens des longitudes, elles semblent cependant devenir un peu plus abondantes en Asie, en se rapprochant de l’Amérique. — Elles se maintiennent dans les montagnes , à l'exception des sommets très-élevés dont elles disparaissent. — Leur pro- portion dans les îles n’offre rien de régulier, et les rapports sont d’ailleurs établis sur un trop petit nombre d'espèces. G. ADOXA. Jin. Il ne contient qu’une seule espèce. ApoxA MoscHATELLINA , Lin. — Délicate et charmante espèce qui fuit la lumière et qui ne laisse plus de traces sur la terre, quand le soleil pourrait la détruire en la frappant de ses rayons brülants. Elle se cache sous le feuillage des haies ou sous l’ombrage des bois, protégée par les feuilles naissantes du hêtre ou par les branches étagées des sapins. Nous la trouvons en petits groupes mêlés à ceux de l’Oxalis Acelosella, à ceux du Polypodium driopteris, du Blech- num spicant, du Ranunculus auricomus, du Viola sylves- tris. — Elle choisit un sol assez meuble pour y étendre son rhizome délicat, qui s’allonge par une extrémité tandis qu'il se détruit par l’autre. Ce rhizome rappelle celui de l’Oxalis Acetosella. On y voit de petites saillies qui indiquent la place des anciennes feuilles, et à l’aisselle desquelles nais- sent les jeunes pousses du rhizome qui s'étale et se ramifie en donnant naissance , à son sommet , à des radicules dont l’extrémité est munie de suçoirs charnus. — Cette disposi- 386 CAPRIFOLIACÉES. tion du rhizome lui permet de produire de légers gazons de feuilles glauques et découpées , ainsi que des tiges angu- leuses et demi-transparentes, qui portent aussi des feuilles opposées. — Au sommet de cette tige feuillée naissent de petites fleurs verdâtres qui répandent une odeur musquée, et qui, réunies au nombre de 5 , et sessiles au sommet de leur pédoncule , semblent constituer un capitule cubique. La flo- raison , qui a lieu dans le mois d’avril ou de mai, commence par la fleur supérieure et continue sur celles qui sont laté- rales. Ces dernières ont toutes 5 parties et 10 étamines, tandis que la supérieure , contrairement à ce qui a lieu dans les genres Ruta, Chrysosplenium , etc. , n’a que 4 divisions et 8 étamines. — La fécondation s'opère directement ; les anthères de la fleur supérieure s'ouvrent toutes à la fois, tandis que dans les fleurs latérales les 3 anthères supérieures répandent d’abord leur pollen, et les 5 autres ensuite, et successivement par ordre de hauteur. Les anthères, insérées par le milieu sur le filet, sont disposées horizontalement, et s’ouvrent sur leur surface supérieure ; la paroi amincie qui les recouvre se fond ou se détruit entièrement, et fait dis- paraître leurs deux lobes; le pollen, jaunâtre, est alors ren- fermé dans une hoîte qui a perdu son couvercle, et, lorsqu'il s’est dispersé, on ne voit plus que la petite coupe discoïde dans laquelle il était contenu , et les 5 petites papilles du stigmate sont imprégnées. —- Le fruit est une baie de 4 à 5 loges monospermes. Insensiblement ces loges se détruisent, et le péricarpe présente une véritable baie. Aux approches de la dissémination , le pédoncule s’allonge et se penche contre terre , et se contouine de diverses manières, et enfin la baie verte et consistante tombe entière (1). Voici quelques dates {4)Vaucher, Hist. physiol. des plantes de l'Europe, t. 2, p. 614. ADOXA. 387 précises de floraison. — 7 avril 1828, environs de Marin- gues ; — 20 avril 1833 , Royat ; — 22 avril 1838, bois de Gondolle ; — 19 mai 1828, environs de Riom ; — 2% mai 1842, bords du lac Pavin ; — 28 mai 1748, à Upsal (Linné). Nature du sol. — Altitude. — W recherche les terrains détritiques, riches en débris de végétaux, peu importe la nature chimique. — Il habite souvent la plaine, mais il peut s'élever, et nous l’avons trouvé au mont Dore, dans les bois de sapins , Jusques à 1,000 et 1,200". Géographie. — C’est une plante du nord qui, d’après MM. Grenier et Godron, parait manquer dans le bassin sous-pyrénéen pour reparaître dans les Pyrénées centrales. Les montagnes lui permettent aussi d’atteindre le midi de l'Italie et l'Espagne, — Au nord , elle se trouve dans toute l'Europe centrale, en y comprenant toute la Scandi- navie et la Laponie. Elle végète aussi en Angleterre. — A l'occident, on la rencontre dans une grande partie de l’Amé- rique du nord, au Canada, dans les contrées boisées , entre 94 et 64°; dans les montagnes Rocheuses, entre 42 et 46°. — À lorient, elle habite la Suisse , l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, toutes les Russies, le Caucase, toutes les Sibéries, la Dahu- rie, le Kamtschatka et l'Amérique russe. Limites d'extension de l’espèce. SUTPRESpaane Ten ee 38 }Écarten longitude : Nord ones ee SU 70 329 Occident et Orient... ....... 360 | Ecart en Carré d’expansion......... +. 11520 388 CAPRIFOLIACÉES. G. SAMBUCUS, Lin. Distribution géographique du genre. —- 18 ou 20 es- pèces le composent et sont très-disséminées sur la terre. — Leur centre principal est l’Asie, où cependant on n’en connaît que 7, dont 3 de la Chine, les autres du Japon, de la Cochinchine , du Népaul et des Indes orientales. — 3 espèces sont européennes. — 3 autres habitent l’Amé- rique du nord , — et 2 l'Amérique du sud , au Pérou et au Brésil. — On trouve un Sambucus à Java, un autre à la Nouvelle-Hollande. — En Afrique, un seul est cité aux Canaries. SamBucus EBuLus, Lin. — Il arrive assez souvent qu’un même genre renferme à la fois des espèces ligneuses et des plantes herbacées ; c’est ce qui a lieu dans celui qui nous occupe. Le S. Ebulus a des tiges qui périssent tous les ans ; mais ses racines traçantes et vigoureuses le reproduisent en abondance, et c’est sans doute à ce mode de propagation qu'il faut attribuer ces grandes réunions d'individus serrés que nous trouvons le long des chemins et dans les champs que la culture abandonne pendant quelques années. — $es tiges vertes, herbacées, sont munies de feuilles nombreuses, et leur rapprochement forme de petits bosquets d’un vert sombre qui, lorsque les chaleurs arrivent, sont cachés sous de larges corymbes de fleurs. — Ces fleurs, d’un blanc pur, ont les anthères violettes et sont toutes réunies au sommet de la plante. Leur tissu est plus épais que celui des fleurs des espèces ligneuses ; leurs anthères s'ouvrent en dehors, et leurs 3 stigmates occupent le fond de la coupe élégante que forme la corolle monopétale. Les fruits sont des baies SAMBUCUS. 389 arrondies d’un noir violacé et d’une odeur désagréable. — Il fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains cal- caires, marneux, argileux ou salifères. Il est presque do- mestique, et reste ordinairement confiné autour des habita- tions ou sur le bord des chemins. — II végète le plus ordinai- rement dans les plaines. M. Boissier le cite à 1,000" dans les lieux stériles de sa région montagneuse. Ledebour l’in- dique à 400" dans le Breschtau, et dans le Talüsch jusqu’à 1,000. Wabhlenberg dit qu’en Suisse 1l dépasse la limite supérieure du noyer. Géographie. — Au sud, l’hièble croit en France, aux Baléares, en Espagne, en Barbarie et à Madère. — Au nord , il se trouve dans le centre de l’Europe, dans le Da- nemarck et la Gothie, où 1l est seulement sporadique. Wah- lenberg l'indique en Suède comme domestique. En Angle- terre et en Irlande, il va jusqu’au 58°. — A l'occident, il est cité en Portugal et à Madère. — A l’orient , il est en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, en Tauride , en Géorgie, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SMART Re... de 33° /Écart en latitude . Nord, Angleterre........... DSL 250 Occident, Madère. . . ..... 19 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne. ..... 58 E. Ie Carré d’expansion............. 1925 SamBucus NIGRA, Lin. — Le sureau, que l’on trouve sur la lisière des forêts, sa station naturelle, est devenu un 390 CAPRIFOLIACÉES. arbrisseau presque domestique , commun dans les haies, sur- tout dans celles des jardins des campagnes. C’est l’arbre de la chaumière qu se montre également sur les ruines des palais. Ses branches sont couvertes d’un épiderme fanve et rugueux, et ses pousses vigoureuses , qui semblent articulées à la nais- sance de feuilles opposées, sont remplies d’un tissu médul- laire abondant, d’une blancheur éclatante. — Ses feuilles ailées sont roulées en dedans sur leurs deux bords et appli- quées ainsi les unes sur les autres. Dès le mois de février on voit ces Jeunes feuilles, d’un rouge vineux, entourées d’écailles pétiolaires, essayer de développer leur limbe. Dès le mois d'avril elles sont étalées, d’un vert sombre , et aban- donnent déjà les stipules étroites qui ont assisté à leur déve- loppement. — Des bourgeons volumineux , qui contiennent les fleurs, paraissent au sommet des rameaux fertiles, et d’autres bourgeons florifères diminuent de grosseur à mesure qu'ils s’éloignent du bourgeon terminal. Déjà, dès l'automne, on aperçoit cette promesse de fleurs qui ne s’épanouissent qu'au mois de juin suivant. — Ces fleurs d’une odeur par- ticulière, sont disposées en corymbes d’un blanc jaunâtre, qui rendent le sureau très-élégant. Les fleurs extérieures de chaque corymbe s’ouvrent les premières, et l'épanouissement continue avec assez de rapidité pour que l’arbre paraisse entièrement couvert de fleurs. — Alors la fécondation s'opère et les anthères jaunâtres s'ouvrent en dehors. — Presque toutes les fleurs sont fertiles, et des baies d’un violet presque noir, à pédicelles rouges ou violacés, changent en automne l'aspect de cette espèce. Tous les corymbes s’incli- nent, et les oiseaux, attirés par ces baies succulentes , trans- portent rapidement à de grandes distances, les trois ou quatre semences osseuses et ridées qu’elles contiennent, C’est un des arbres dont la floraison est le plus influencée par la SAMBUCUS. 391 chaleur. Nous l'avons vu en fleur le 6 avril 1851 , à Mar- seille ; il donnait ses premières fleurs le 27 juin 1853, à Lezoux, en plaine, et le 24 juillet 1853, à Laqueuille et à Rochefort à 1,000" d’altitude. | Nature du sol. — Altitude. — Cet arbre est indifférent et croît partout, dans la plaine et dans les montagnes, jus- qu’à la limite supérieure du cerisier. Les plus beaux que nous ayons vus en Auvergne, croissent sur les laves et les scories, à 1,000" d'altitude. M. Boissier le cite dans le midi de l’Espagne, entre 650 et 1,300"; dans le Caucase il atteint 1,000", Géographie. — Le sureau habite, au sud , le midi de la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord , il atteint le Danemarck, la Gothie et la Norvège australe, et reste spo- radique, confiné près des habitations dans la Suède et la Fin- lande. Il croit en Angleterre, en Irlande et aux Orcades. — À l'occident , on le trouve en Portugal et en Amérique, sur la côte méridionale de Terre-Neuve, où , selon de la Pilaye, sa souche seule persiste, tandis que les rameaux périssent tous les ans. — À lorient, il existe en Suisse , dans les Car- pathes, en Turquie , en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. — M. Wedel dit qu'il est commun à Sauces, dans l’Amérique du sud. Limites d'extension de l'espèce. Sud IEEE... ee Jo) Fcart enrlautude : NOR NON EE ELA DOME 2/0 Occident, Terre-Neuve....... 60 O. | Écart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 58 E. 118° Carré d'expansion... .....:..12832 392 CAPRIFOLIACÉES. Samgucus RACEMOSA, Lin. — Si l'espèce précédente en- toure nos habitations et semble faire partie de nos espèces domestiques, celle-ci, au contraire, recherche les lieux sauvages, les taillis des montagnes, et prospère surtout au milieu des coulées de laves de nos anciens volcans, où elle forme de larges buissons. C’est un arbrisseau rameux, re- marquable par la moelle roussâtre qui emplit l’intérieur; de ses rameaux, par ses feuilles nombreuses dont la dernière paire avoisine les fleurs, et par la disposition de ces der- nières en grappes presque globuleuses. —' Dès le com- mencement du printemps, les branches souvent inclinées de ce sureau montrent leurs bourgeons florifères enveloppés d’écailles colorées en pourpre ou en violet; bientôt ils s’en- tr’ouvrent, et au mois d’avril ou de mai, selon l'élévation, on voit épanouir une multitude de petites fleurs verdâtres, dont la fécondation directe ou indirecte est parfaitement assurée. Les feuilles prennent de l'accroissement pendant que le fruit mürit; et l’on voit en été ce sureau chargé de grappes de baies rouges, dont la vivacité contraste avec le vert du feuillage. — 11 produit beaucoup d’elfet parmi les noisetiers , le Ribes petræa , le Rubus Vins idæa, le Vibur- num Lantana, etc., qui composent sa société la plus ha- bituelle. Dans l'Amérique septentrionale, il a pour parallèle le S. pubens qui n’en est peut-être qu’une variété. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains siliceux et rocailleux , les laves et les scories des volcans. Il préfère les montagnes à la plaine, et nous le rencontrons en Auvergne jusqu'à 1,500" d’élévation. De Candolle le cite à 40" à Liége et à 1,200" dans le Jura. Wahlenberg dit qu’en Suisse il monte bien au-dessus de la limite du hêtre, à 1,700", où il décore les sombres forêts de sapins de ses fruits éclatants. VIBURNUM. 393 Géographie. — Il se trouve , au sud , dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il oc- cupe une partie de l'Allemagne , et ne dépasse guère les Carpathes. Il atteint cependant Varsovie. — À l'occident , ilse trouveen Amérique , dans le Canada , sur les bords de la rivière Colombie , près du fort Vancouvert , et sur le ver- sant Est des montagnes Rocheuses. — A l’orient, il végète en Suisse , en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transyl- vanie, en Turquie, dans la Russie moyenne, dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altaï et du Baïkal, dans la Dahurie, au Kamtschatka et à l’île de Sitka. Linutes d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Naples.... 40° JÉcart en latitude : Nord Narsoyies sel ene 52 120 Occident, Montagnes Rochs®s.. 120 O. | Écart en longitude : Orient, Ile Sitcha.......... 180 E. 3000 Carré d’expansion......... . 3000 G. VIBURNUM, Lin. Distribution géographique du genre. — H existe plus de 60 Viburnum, et ils ont deux centres principaux de grou- pement, l'Asie et l'Amérique du Nord. — L'Asie seule en a plus de 30 espèces, dont moitié des Indes orientales , 5 du Népaul, 6 du Japon, les autres de la Chine, de la Dahu- rie et de l’Arménie. — L'Amérique septentrionale en à 21 ou 22, dont quelques-unes seulement du Mexique et de la Jamaïque , les autres des Etats-Unis et du Canada. — L'Amérique du sud n’en a que 3 espèces. — L'Europe u'en possède pas davantage. — En Afrique, on ne connaît qu'un Viburnum aux Canaries, 394 CAPRIFOLIACÉES. Vigurnum LanrAna, Lin. — Les fleurs du printemps sont toujours accueillies avec reconnaissance ; elles réveil- lent dans notre âme ces sentiments d’admiration et de res- pect pour le Créateur qui les fait éclore et qui les ramène ainsi périodiquement sous nos yeux. Les Viburnum tien- nent un rang distingué parmi ces espèces printanières. Le V. Lantana forme des buissons aux branches grisâtres et aux larges feuilles opposées , qui croissent dans les haies, sur Ja lisière des bois et surtout au milieu des laves de nos volcans éteints. Les feuilles et les jeunes pousses sont cou- vertes de poils nombreux, grisâtres et étoilés, paraissant former à la plante une sorte de fourreau qui remplace , comme abri protecteur, les écailles qui manquent à ses bour- geons. Les jeunes feuilles sont engagées l’une dans l’autre et roulées sur leur face supérieure. — Les branches stériles s’accroissent indéfiniment, mais les autres sont bientôt ter- minées par un corymbe dont l’apparition était annoncée dès l'automne précédent. Ce corymbe est garni de fleurs blan- ches, ayant une très-légère nuance de jaune, et qui s’épanouissent presque toutes en même temps. Ce Viburnum est alors un des plus beaux ornements des lieux arides , où il se montre en abondance mélangé au Sambucus racemosa, au Cratægus Oxyacantha, à l’Acer campestre, etc. — Ses belles feuilles , aux dentelures glanduleuses , grandissent en- core après la floraison, et ses baies , ovales et aplaties, leur prêtent le charme de leur brillant coloris. Vertes d’abord , elles ne tardent pas à jaunir ; elles s’orangent ensuite , de- viennent d’un rouge vif et carminé, puis elles passent au violet et au noir. La maturation , qui n’est pas simultanée, mais successive , nous montre souvent ces riches colorations dans le même corymbe. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. --- K croît sur tous les ter- VIBURNUM. 395 rains, mais il préfère ceux qui sont calcaires ou volcaniques. Il habite la plaine et les montagnes. Nous le trouvons Jus- qu'à 1,000 et 1,200. I monte à 1,550" sur le versant sud du mont Ventoux, jusqu’à 1,000 à 1,200m dans le Cau- case ou sur les montagnes qui en dépendent, et jusqu’à 2,000 dans le Talüsch. Wabhlenberg l'indique aussi en Suisse jusqu'à 1,200". Géographie. — En France, il arrive jusque dans les Py- rénées, l'Espagne, et, en Italie, jusque dans le royaume de Naples. — Au nord , il habite la majeure partie de PAI- lemagne, les Carpathes, Varsovie, et l'Angleterre jusqu'au 54°. — À l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient, il végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase , dans la Géorgie et jusque sur les bords de la mer Caspienne , en Tauride et dans la Russie méridionale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° Écart en latitude : Nord, Angleterre. ......... 54 ) 14° Occident, Portugal. ......... 10 O.)Écart en lougitude: Orient:,- Géorgie AUERIN ROMET E.) sy Carré d’expansion ............. 798 Vigurnum OPuLus, Lin. — C'est encore dans les haies, sur le bord des forêts ou dans leurs clairières que l’on ren- contre cet élégant arbrisseau. Ses feuilles sont abritées dans des bourgeons écailleux ; mais, aussitôt que le printemps les appelle , elles montrent leur tissu transparent, leur vert tendre et leurs gracieuses découpures. Peu de temps après , des corymbes paraissent au sommet des rameaux et plus rare- ment à l’aisselle des feuilles , et bientôt l’arbrisseau tout en- 396 CAPRIFOLIACÉES. tier ouvre des couronnes virginales qui préludent à l’épa- nouissement des fleurs fertiles. Celles-ci, entourées de leur brillant cortège, s’épanouissent successivement de la circon- férence au centre, et, quand l’œuvre de la fécondation est accompli, la couronne de fleurs stériles se flétrit et dispa- raît. — De jeunes baies, lisses , luisantes et vertes encore, restent longtemps cachées dans le feuillage de la viorme, mais, à l'automne , ces baies ovales et demi-transparentes deviennent d’un rouge éclatant ; le pédoncule s'incline, elles se montrent suspendues, et, peu après, le froid des matinées d'automne vient aussi colorer le feuillage. C’est ainsi qu'une même espèce se présente avec différentes parures aux diverses époques de sa vie. Cette viorme fleurit en mai et en juin. Le Viburnum oxycoccos, DC. , lui est exacte- ment parallèle, et le remplace dans le Canada et jusqu’au cercle polaire. Nature du sol. — Altitude. — Cet élégant arbrisseau se montre sur tous les terrains , et si, dans le centre de la France , il descend quelquefois dans la plane , il préfère cer- tainement les coteaux et même les montagnes ; nous le trou- vons jusqu’à la hauteur de 1,200", En Suisse, dit Wahlen- berg , il habite les bois humides des plaines et des monta- gnes, et reste bien en dessous de la limite du hêtre ; il ne monte pas aussi haut que le W. Lantana. Ledebour l'indique, dans le Breschtau, entre 150 et 1,000". Géographie. — Au sud , il atteint, en France , les Py- rénées , l'Espagne , et, en Italie, la royaume de Naples. — Au nord , il se trouve dans la majeure partie de l’Eu- rope , dans toute la Scandinavie jusqu’à la Laponie australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il habite le Portugal. — À l'orient , il existe en Suisse, en Italie , en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , dans VIBURNUM. 397 les Carpathes, en Turquie , en Tauride, en Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 40° ln en latitude : Nord, Laponie.............. 66 26° Occident , Portugal. ........ 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Dahurie........... 119 E: 1290 Carré d'expansion. .......:.. 3304 VieurnoM Tinus, Lin. — Dans les lieux rocailleux et parmi les buissons, on remarque cette espèce dont les feuilles toujours vertes et la floraison presque hivernale ne peuvent manquer de frapper le botaniste qui parcourt notre région méridionale. Ses feuilles , opposées , coriaces et d’un vert sombre, sont appliquées l’une contre l'autre avant leur développement, et dépourvues de ces écailles et de ces stipules qui protégent les jeunes pousses de la plu- part des végétaux. — Les fleurs terminent les rameaux et se présentent en corymbes blancs ou rosés d’une grande élé- gance. Presque toutes s’épanouissent à la fois, mais on voit pendant quelques jours des corelles ouvertes et d’un blanc pur, et des boutons roses sur le point de s'ouvrir. — Les baies restent plus d’une année pour mürir complétement. Elles sont d’un noir bleu, ayant des reflets presque métal- liques. Elles offrent au sommet les 5 dents desséchées du ca- lice et à leur base 3 petites écailles. — Les fleurs répandent une légère odeur de miel et s’épanouissent à la fin de l'hiver. Nature du sol. — Altitude. — Cet arbrisseau affectionne les lieux calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie, — Il est plus méridional que les autres Pr- 398 CAPRIFOLIACÉES. burnum. A arrive, en Afrique, à Alger, à Tanger et dans l'Atlas. — Au nord , il reste sur le bord méridional du pla- teau central et sur les bords de Adriatique. — A l'occident, il habite le Portugal, — A lorient, on le trouve à Major- que, en Corse , en Italie, en Sicile, en Turquie et en Dal- matie. Limites d'extension de l'espèce. Sud PMBEME TRE .... 35° )Écart en latitude : Nord'AISIe LEE eee. ) 10° Occident, Portugal. ......... 10 O.)Écart en longitude: Orent-Æurquie- "5 2-20 E./ 300 Carré d’expansion.- .- .....:.. .. 300 G. LONICERA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le nombre des Lonicera est au moins de 65, et la moitié de ces espèces fait partie de la végétation de l'Asie. Les Indes orientales, l’'Hymalaïa , les montagnes du Népaul , la Sibérie aitaique sont les contrées où l’on en trouve le plus grand nombre ; quelques-unes habitent le Japon, la Chine, la Dahurie et la Géorgie. — Après l’Asie vient l'Amérique du nord, où l’on en connaît 16 à 18 espèces, la plupart des États-Unis, un petit nombre du Mexique, de la Californie et même de la Jamaïque. — L'Amérique du sud n’a que 2 Lonicera. — On en connaît 13 en Europe, soit de la partie australe et méditerranéenne, soit de l'Europe médiane. — 3 espèces sont de Java et de la Nouvelle-Hollande. — Une seule, afri- caine , se trouve en Lybie. LonICERA IMPLExA , Ait. — Ce chèvrefeuille forme des buissons très-rameux, et en partie couchés dans les lieux LONICERA. 399 rocailleux et sur le bord des champs. Ses rameaux sont lisses, couverts d’une écorce violette ou d’un rouge brun, comme saupoudrés de poussière glauque. Ses feuilles entières, d’une consistance très-ferme , rappellent celles de plusieurs chèvre- feuilles étrangers. Elles sont très-lisses, d’un vert foncé pres- que luisant en dessus, et glauque en dessous. Elles persistent pendant l'hiver. Les supérieures sont réunies par leur base, et celles qui sont voisines des fleurs sont plus grandes que les autres et fortement élargies. Les fleurs sont rouges ou jaunes, réunies par petits bouquets, et sessiles dans la cor- beille formée par la soudure des feuilles, — Il fleurit en mai et en juin, et continue souvent pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — 1 habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Au sud, il est en France, en Corse, en Espagne, aux Baléares, en Algérie. — Au nord, il atteint à peine le plateau central et l’Estrie. — A l'occident, il reste en France et en Espagne. — A lorient , il se trouve dans toute l'Italie et la Sicile, en Dalmatie et en Grèce. Limites d'extension de l’espèce. SH A lrérie | PORN TS | Écart en latitude : Nondelstrier RSR PSN 100 Occident, Espagne........... 8 O.]Ecart en longitude : Orient Grèce. SL. NIET E. 290 Carré d’expansion. ............. 290 LonicERA ETRUSCA , Saut. — Cette espèce n’habite pas les bois comme la précédente, elle reste dans les haies et dans les buissons, et forme souvent seule des touffes élargies qui s'élèvent rarement au-dessus de 2 à 3 mètres, et qui n’ont pas besoin d’appui pour se soutenir. Elle constitue un 400 CAPRIFOLIACÉES. arbrisseau très-rameux , à écorce fauve ou grise, fendillée longitudinalement, comme celle de plusieurs autres chèvre- feuilles. — Les feuilles d’un beau vert, glauques en dessous, opposées, se soudent à la partie supérieure des rameaux. Elles offrent à leur aisselle un bourgeon horizontal et conique qui les maintient étalées et qui souvent est accompagné de deux autres bourgeons plus petits, phénomène qui paraît com- mun à tous les Lonicera. — Les fleurs sont disposées en verticilles superposés , entourées de feuilles connées. Elles sont jaunes et rouges, très-parfumées , et s’épanouissent dès le milieu du mois de juin. Comme les autres espèces , elles sont munies d’un nectaire allongé qui sécrète un miel odo- rant, et le soir, quand les ondes de l’air transportent ce parfum, de nombreux papillons viennent butiner sur ces fleurs , dont les flots d’ambroisie ne sont accessibles qu’aux lépidoptères munis de longs suçoirs pour puiser jusqu’au fond de la corolle ; c’est ainsi qu’on voit le jo Sphinx por- cellus, couleur de rose, rester suspendu par son vol rapide au-dessus de la corolle qui vient d’éclore, et le Sphinx æno- theræ , aux ailes festonnées, abandonner l’épilobe des ma- rais, pour venir partager ce festin éthéré. — Mais la fleur se flétrit à son tour, et des baies d’un beau rouge viennent ajouter leur éclat aux harmonies de l’automne. Nature du sol. — Altitude. — 1 recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine ; mais, dans le midi de l'Espagne , il se trouve entre 650 et 1,600". Géographie. — Son aire n’est pas très-étendue. Au sud, il végète en France, en Espagne, en Corse et en Algérie. — Au nord , il existe en France, dans le Bourbonnais et le Lyonnais ; il est aussi dans la Suisse méridionale. — A l’oc- cident , il reste en Espagne. — A l’orient, il atteint le midi de l’Italie et la Sicile, la Dalmatie et la Grèce. LONICERA. 401 Limites d'extension de l'espèce. Sud Alrére: ss Rene en 350 Dean en latitude : Nord. Frances. 842. 46 11° Occident, Espagne. ......... 8 O. | Écart en longitude : Orient, Grécebre rene DOTE 280 Carré d'expansion. ............. 308 LonicERA PERICLYMENUM, Lin. — Ceux qui ont par- couru les bois du centre de l'Europe et surtout des contrées qui tendent vers le nord, ont été frappés du charme que leur imprime ce gracieux arbrisseau , et des guirlandes fleu- ries et odorantes qu'il mêle au feuillage des arbres de la forêt. — Elevant d'abord une tige droite et débile, il s’ap- proche d’un tronc hospitalier , il s'appuie doucement sur lui, puis, se contournant en spirale , il l’entoure de ses replis, le serre de plus en plus. Loin de céder à l’accroissément de son support, sa spirale s’y imprime et s’y incruste ensuite, jus- qu’à ce que la Jeune tige de l'arbre ait acquis assez de force pour étoufler son adversaire dans les sillons qui ont pénétré sa surface d’accroissement. C’est pour nos contrées une de ces scènes de combats et de violence, une de ces tenta- tives d’envahissement dont les forêts tropicales nous offrent de si nombreux exemples. — Des feuilles douces et velues, et des rameaux qui ne présentent pas de traces de volubi- lité, naissent de cette tige enroulée. — Les derniers se ter- minent par de beaux verticilles dont les fleurs extérieures s'ouvrent les premières. Elles sont panachées de jaune et de vert , offrent parfois quelques teintes de rouge, et se succè- dent depuis le mois de juin jusqu’au milieu de l’automne. Le calice et le tube extérieur de la corolle sont couverts de poils glanduleux. Les cinq étamines et le pistil se redressent, VI 26 402 CAPRIFOLIACÉES. dès l'épanouissement , vers la lèvre supérieure de la corolle, mais déjà la fécondation s’est opérée ayant que la fleur ne soit ouverte, et les parfums du soir que la brise nous apporte, et ceux du matin que la rosée entraîne en remontant dans les airs, ne sont pas pour nous l'indice d’un futur hyménée, mais le signe certain d’un mystère accompli. Ea corolle tombe, et un mois après des baies arrondies et sessiles, d’un rouge éclatant, succèdent à ces fleurs parfumées. Nature du sol. — Altitude. — XX croit sur les terrains siliceux et graveleux, et surtout volcaniques, entièrement opposé en cela au L. etrusca qui prospère sur les calcaires, sur les sols argileux ou sur les pépérites volcaniques. — HI végète en plaine et dans la montagne, où nous le trouvons jusqu’à 1,006" environ. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne , à l'île de Chypre, et, selon M. Boissier, dans l’Afri- que boréale occidentale. — Au nord, il habite la France, l'Allemagne, la Belgique, le Danemarck, la Gothie, la Norvége australe, où Wahlenberg dit qu'il croît sur les ro- chers voisins du rivage, l'Angleterre , l'Irlande et les archi- pels, mais non les Feroë. — A l'occident, 1l est dans le Por- tugal et dans le Maroc. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Sicile et en Grèce, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Maroc.............. 35° Écart en latitude : Nord, Shetland............. 61 | 260 Occident, Portugal. ......... 11 O. D en longitude : Orient, Chypre............. 31 E. 420 Carré d'expansion. ........... 1092 LONICERA. 403 Ledebour cite dans sa flore cette espèce au Kamtschatka, sans indiquer aucune station intermédiaire. Nous devons con- sidérer jusqu'ici cette localité comme accidentelle. LoniceraA XYLosTEUM , Lin. — Commun dans les bois frais et humides, dans les haies et les buissons , et sur le bord des eaux, cet arbrisseau montre de bonne heure ses feuilles molles et veloutées et ses fleurs géminées qui sont loin d’avoir l’éclat de celles des Lonicera dont nous venons de parler. Ces fleurs sont petites et jaunâtres, moins irrégu- lières et à tubes moins profonds que celles de la section des Caprifolium. La floraison a lieu dans le mois de mai, à l’aisselle des feuilles, et de petites baies violacées, un peu aplaties au sommet, soudées comme les ovaires qui les produisent, les remplacent peu de temps après. — Il fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — Cet arbrisseau paraît indifférent à la nature du sol et recherche seulement les lieux humides et abrités. Nous le rencontrons , en Auvergne, sur la lisière des forêts du sapin jusqu’à 1,200". Ledebour l'indique à 1,000" dans le Caucase. Wahlenberg dit qu'il monte, en Suisse, jusqu’à la limite supérieure des hêtres, ‘ Géographie. — Au sud, on le trouve dans le midi de la France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il existe en Allemagne , dans toute la Scandinavie, à l'exception de la Laponie, dans toute la Finlande, et en Angleterre où il a peut-être été transporté, car il s’étend peu à l’ouest, et manque sur une grande partie du littoral de la France et du nord, de Nantes à Hämbourg. — A l'occident, l'Angleterre et l'Espagne sont ses limites. — À l’orient, 1l est en Sicile, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, dans le Caucase, 401 CAPRIFOLIACÉES. dans les Carpathes, en Turquie, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples ..... 40° rt en latitude : Nord; Finlande. 27-PA Le 09 200 Occident, Angleterre... ..... 6 O.) Écarten longitude: Orient, Sibérie altaïque..…..... 97 E.) 1030 Carré d'expansion. .....:....:. 2987 LoxicErA NiGRA, Lin. — Cette espèce préfère les brous- sailles des lieux élevés, les jeunes taillis ; elle se montre fré- quemment dans la jeune végétation ligneuse qui s’empare des coulées de lave, et habite au milieu des Sambucus race- mosa, Rubus idœus, Ribes petræa, etc. Elle se présente sous la forme de petits arbrisseaux d’un beau vert, dont le sommet des entrenœuds inférieurs des rameaux est garni d’une petite manchette desséchée. Deux paires de bourgeons écailleux, superposés aux bourgeons développés, sortent aussi d’une gaine écailleuse. Ce sont ces bourgeons supplé- mentaires , disposés exactement dans le même plan et dont la première paire se développe quelquefois, qui donnent aux chèvrefeuilles de cette section leur position généralement horizontale. — Les rameaux de ce Lomicera ne se déve- loppent pas indéfiniment comme ceux des Caprifolium ; ils se terminent bientôt par un bouton conique, entouré d’écaiiles sèches et opposées , qui émet un rameau portant, aux aisselles de ses feuilles, un pédoncule biflore ou un simple bouton. Vaucher fait remarquer que si l’aisselle a été florifère, ce qui arrive fréquemment , elle ne donne plus de fleurs ni de boutons, mais la tige ou le rameau ne périt LONICERA. 405 pas; au contraire, il se termine presque toujours par trois boutons , dont celui du milieu avorte quelquelois. — De jolies fleurs roses, géminées comme celles de tous les Xy/os- teum, paraissent au mois de juin, et ont leur tube rempli de liqueur miellée , que sécrète un nectaire logé dans une poche renflée, située à la base de la corolle. Les pédoncules, d’abord couchés sur les feuilles, se relèvent pour laisser épanouir leurs fleurs. — À ces fleurs succèdent de grosses baies noires, un peu oblongues et séparées , qui contrastent avec les fruits rouges des espèces au milieu desquelles végète ordinairement le Lonicera nigra. Nature du sol. — Altitude. — TX croit sur les terrains siliceux, volcaniques et rocailleux , sur les laves, sur les sco- ries, sur les phonolites et presque toujours à une grande élévation, de 1,000 à 1,500" en Auvergne. De Candolle l'indique à 1,600" à la Dôle et à 2,000" au mont Cemis. Géographie. — AY se trouve, au sud, dans les Pyrénées, en Grèce au mont Athos. — Au nord , il habite la Suisse, la Russie moyenne, l’île d’Osilie, la Lithuanie. — A l’oc- cident , il reste dans le milieu de la France. — A lorient, il croît dans la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie , les Carpathes, dans la Sibérie altaïque et dans le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud Mont'Athos.......30220100 as en latitude : Nord /lerd'Osilie::...0.... 98 18° OccidentiErance:.:..6.….. 410 Écart en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 s 170° Carré d’expansion. . ... 0e: OUO0 LONICERA ALPIGENA , Lin. — Cet arbrisseau , qui s'élève peu , reste souvent mélangé aux grandes plantes herbacées 406 CAPRIFOLIACÉES. des montagnes. Il se distingue à ses larges feuilles d’un beau vert, à ses fleurs rapprochées deux à deux et d’un violet brunâtre sans éclat, et, enfin, à ses baies rouges, serrées l’une contre l’autre, libres ou à peine soudées, et portées sur de longs pédoncules. Ses bourgeons sont toujours dressés, et la liqueur miellée abonde dans la fleur comme dans celle du L. nigra. — I] fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Y aime les terrains sili- ceux et rocailleux, les sols volcaniques ; il est indiqué sur le calcaire, au mont Ventoux et dans le Jura. — I croît dans les montagnes, de 1,200 à 1,500" en Auvergne, à 1,000" dans les environs de Gap, à 1,800" dans les Pyré- nées, selon de Candolle. Wahlenberg l'indique en Suisse depuis la limite inférieure du noyer jusqu’au delà de la limite supérieure du hêtre, et presque jusqu’à la limite su- périeure du sapin. Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie, au mont Athos en Grèce. — Au nord , il est en Suisse et dans le Jura. — A l’orient , on le trouve en Piémont, en Hongrie, en Croatie , en Transylva- nie et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Mont Athos.......... .. 0° }Écart en latitude : Nord MStusSse Ne AIS le 8° Occident, France... .... se ee O0 Le en longitude: Orient, Grèce. ......... >: DOUÉ: 20° Carré d’expansion............+ 160 RUBIACÉES. 4OT FAMILLE DES RUPBIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie- 00 se. O0 4400! 182 0141) 50 EH MBi-uNO Abyssinie,. 3.3.1 :101à 46,32) E. à Eu h045 Algére eus 2 33 a 36 5 O.à 6:E. nu 1:64 Roy. de Grenades. : 36)à137) 15/0: (al: 8,0: ,.11:1149 Sicile 54 er 41439 10) E (1130E 120004 Portugal... 20! Sa 42 | 90. a11 0:08 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1: 61 Caucase Acer . AD1à14% 35 E. à ASUE.) 11:11 62 Tauride 21000 AS TURC AE SRE ANNE Plateau central RS UT anAT ON at 2 Eine France mener A2 a Oo 7 O Ma ONE ARS NET Russie méridionale. 47 à 50 22 E.à49 E. 1 : 76 Allemagne sec 45 à 59 2 Eaà14E. 1: 585 Carpathes........ AOYAN SON MANMET 22" E." TNT Angleterre... 1:50 8898) MAO AmOMMTL ETS Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1: 88 Scandinavieentière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 103 Danemarck. . ... 92 à 57: .7..E. à 424E.ud :1100 Gothiehe oi sa Doit S9UMOUE AtS UE) 107 SUR MSC NE 55tà 69NM10,E. 22248 41M0:41096 Norvédereon.. 0818 71) 2NEMMON ES VAN UE Russie septentrie... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 107 Finlande ee 60 à 70 18 E.à98 E. 1 : 135 Laponie . . NOV ONE A AQUE 11-18 EUROPE ENTIÈRE. . . . . . al SE CARTE TEE IE di5:87 408 RUBIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande..." 94/99 n070 0171500. 81 Angleterre. .... 50 à 58 102) 7.0 8 Allemagne . .... 45 à 55 2 E. à 14 E 85 Russie moyenne. 50 à 60 17 Sibérie del’Oural. 4% à 67 55 Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 ë 161 Dahurie.}.:..42150:4159 1440 11€ Sibérie orientale. 56 à 67 111 à 163 354. Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 9 Kamtschatka.... 46 à 67 148 Pays des Tschukhis. » 155 Ilesdel'Océanor”. 51 à 6 Amérique russe.. 94 à 7: : 124 : 296 de) C9 CERTA ERMmERmEOE [ES = (en md ml © & © & À À ee À À Le Le bd & ES Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1: 37 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 122 Pyrénées... . . «oo » e . . o e 42 à 43 500 à 2700 1: 65 Pyrénées élevées... ..... 42°à 43° 1500 à 2700 1: 64 Pic du Midi de Bagnères.. 0 E MEPUES 71 Plat.central,rég.montagn. 4% à 47 500 à 1900 1: 83 Plateau central, sommets. 4% à 47 1500 à 1900 1 : 105 J\ LE PS SPRICE 45 à 46 500 à 2700 1: 74 Alpes élevées. ......... 45 à 46 1500 à 2700 1: 87 PROPORTIONS RELATIVES. 409 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.. 120à 14° 2400. à 270. 0: 33 Canaries 0928030 150.2 1200077 Hébrides. ....... 57 à 98 8 O. à 10 O0. 1:55 Orcades. 2222:08059 HO UNION Shetland........ 60 à 61 DO AA OM Féroë. SAS ME EX 62 9 O. 1 : 99 Islande este 64 à 66 1640:/2027 O1: 51 Mageroë. ....... 71 24 E. 0: 0 SPZDETS done le 79 à 80 10" FE. "20" 208 E 70:70 Ile Melville. ..... 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 4 : 60 Nouv. Zélande (mr). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 32 Malouines. ...... 52$. 59 O0. à 65 O0. 0: 0 Grande et magnifique famille, contenant un nombre con- sidérable d’arbres et d’arbrisseaux répandus surtout dans la zone tropicale des deux continents, et plus particulièrement en Amérique. En dehors des tropiques, on trouve encore des Rubiacées, dont plusieurs, herbacées, désignées sous le nom d’étoilées , croissent surtout en Europe , et atteignent même les parties les plus froides , tandis que d’autres tribus habitent , les unes l'Australie, les autres l'Amérique aus- trale , d’autres encore les îles Canaries et les parties chaudes de l’Afrique. — Les Rubiacées européennes appartiennent toutes à la tribu des étoilées. Leur proportion diminue gra- duellement du sud au nord. C’est dans le royaume de Gre- nade et en France qu’elles atteignent leur maximum, 1749 à 1747, tandis qu’elles ne sont plus que 17118 en Laponie et 17135 dans la Finlande. Ces proportions se rapprochent de celles indiquées par M. de Humboldt, ou 1729 pour 410 RUBIACÉES. l’ensemble de la zone torride , 160 pour la zone tempérée, 1180 pour la zone glaciale. On a pu voir, en tête de notre premier tableau, que, dans la Nigritie, les Rubiacées font 179 de la végétation. Ce rapport n’est dépassé sur au- cun point du globe. — Dans le sens des longitudes, nous voyons les Rubiacées diminuer successivement de l’ouest à l'est, et les proportions devenir peu comparables dans les contrées les plus septentrionales. — Dans les montagnes, ces plantes diminuent avec la hauteur, mais d’une manière peu rapide. — Dans les îles, elles paraissent relativement plus nombreuses que sur les continents dont elles dépen- dent. G. SHERARDIA, Lin. Très-petit genre composé de 3 espèces, 1 de la Grèce, { de l'Europe etde l’Asie ; la dernière de l’île de l’Ascension. SHERARDIA ARVENSIS, Lin. — Ce Sherardia croît com- munément dans les champs cultivés, dans les prairies , sur le bord des chemins, où ses tiges, annuelles et couchées, for- ment pendant la majeure partie de l’année de jolies touf- fes d’un beau vert. Ses tiges sont articulées et rameuses, garnies de nombreux verticilles de six feuilles, et chacune de leurs divisions se termine par un nombre égal ou supérieur de feuilles florales disposées en rosettes. C’est au milieu de ces corbeilles étoilées que naissent les petites fleurs violettes de cette espèce. Elles s’épanouissent en juin , et continuent pendant l’été et l'automne. Les anthères, très-saillantes , répandent un pollen bleuâtresur deux stigmates papiilaires, et une partie de ces fleurs se trouve bientôt remplacée par de petits fruits géminés , velus, et portant chacun trois dents qui représentent les divisions endurcies du calice. ASPERULA . 411 Nature du sol. — Altitude. — Ce Sherardia est indif- férent et croît partout, mais il reste dans la plaine. Géographie. — II est encore plus commun au sud qu’au nord ; on le trouve dans tout le midi de la France, où 1l af- fectionne surtout les prairies ; dans toute l'Espagne , en Al- gérie , à Madère, aux Canaries. — Au nord , il est très- répandu dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège et la Suède australes, où 1l se rap- proche des rivages sablonneux. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. A l'occident, nous avons cité Madère et les Ca- naries ; nous y ajoutons le Portugal. — A l’orient , il habite la Suisse , les Carpathes, la Turquie , l'Italie, la Sicile, La Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce, le Caucase , la Tauride , la Géorgie, les bords de la Caspienne , la Syrie, presque toute l'Asie mineure, les Rus- sies moyenne et australe , la Sibérie de l'Oural où Pallas le recueillait mêlé au Teucrium Chamæpytis et au T. Polium, sur le bord même du fleuve Oural , aux avant-postes de Den- vartzofskoï, le 12 mai 1773, ét enfin dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud Canaries. . 40000 .. 300 )Ecart en latitude : Nord Nonése... 1.4.2, 0000 300 Occident , Canaries. ..... MINS BE en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1340 Carré d’expansion............. 4020 G. ASPERULA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connait 50 Asperula inégalement dispersés en Europe et en Asie. — 412 RUBIACÉES. 36 espèces sont européennes , et presque toutes de l'Europe australe , de l'Italie, de la Grèce, de la Tauride, de la Dal- matie , de l'Espagne et des montagnes des Pyrénées. — 11 espèces asiatiques font partie de la végétation du Caucase et de l’Asie mineure, de la Perse, de l’Arabie-Pétrée et de la Sibérie. — Une seule est originaire de l’Afrique boréale, — 2 seulement sont américaines , et toutes les 2 du Brésil. ASPERULA ARVENSIS, Lin. — On suit avec intérêt, au milieu de nos moissons, l'existence de ces plantes annuelles, qui, placées en quelque sorte sous les auspices de l’homme, qui est loin de les protéger, viennent, à ses yeux et malgré lui , partager les soins qu’il accorde à ses espèces privilégiées. Celle qui nous occupe vit au milieu des blés avec les Ado- nis, avec le Ranunculus arvensis et cette foule de plantes des moissons dont nous avons indiqué déjà la liste et les associations. Ses tiges, quadrangulaires et rougeâtres , sont munies de nombreuses articulations , de branches multi- pliées et de feuilles réunies en verticilles. Des taches blan- ches se montrent sur la face inférieure de ces organes. Au sommet des rameaux , on remarque d’élégantes corbeiïlles formées par la disposition régulière de bractées, ciliées par de longs poils blancs, au milieu desquels des fleurs groupées viennent ouvrir leur corolle d’un bleu pur. — Dès le mois de mai ces fleurs s’épanouissent ; elles s'ouvrent et se fer- ment pendant plusieurs jours. Les anthères ne sortent pas du tube ; elles s'ouvrent immédiatement sur le stigmate , et de petits fruits, ronds et lisses, restent cachés au milieu des bractées jusqu’à ce que le vent les dissémine. Nature du sol. — Altitude. — Cet Asperula est indif- férent. Il croit sur tous les sols et semble préférer ceux qui sont volcaniques ou calcaires et marneux. Il aime la plaine, ASPERULA. 413 mais il s'élève en Auvergne jusqu’à 1,000" avec les mois- sons, et, dans le Talüsch, de 950 à 1,300". Géographie. — Au sud , le midi de la France, l'Espagne, les Baléares, la Grèce et l'Algérie. — Au nord , l’Allema- one moyenne et australe, et l’île d’Osilie dans la Russie moyenne. — À l'occident, le Portugal. — A l’orient, la Suisse , l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Croatie , la Hon- grie, la Transylvanie, la Turquie, la Russie australe , le Caucase , la Tauride, la Géorgie, le Falüsch et la Perse. Limites d'extension de l'espèce. Sud Alpe 3-00... 0900 LÉcart en latitude : Nord, Ile d’Osilie........... 58 23° Occident, Portugal. ......... 10 O.])Écart en longitude: Orient, Géorgie............. 48 E.\ 58° Carré d'expansion. ............ 1334 ASPERULA CYNANCHICA, Lin. — Dans les lieux les plus secs et les plus stériles , et lorsque déjà l'été s’avance, on voit de larges touffes de cette jolie aspérule fixées dans le sol par une racine longue et ligneuse, qui, comme celle de la garance , offre des nuances vives de rouge et d’orangé. Ses tiges, couchées et très-rameuses, toujours articulées , sont garnies de feuilles peu nombreuses , souvent réunies deux à deux au sommet des rameaux , et se terminent par de nombreux bouquets de fleurs roses ou carnées qui s’épa- nouissent en juillet. Les anthères sont placées à l’entrée du tube de la corolle , et répandent leur pollen sur deux stig- mates amenés par un seul style à des hauteurs inégales. Déjà la fécondation est opérée quand la fleur s’épanouit. Le fruit est double , comme dans les autres aspérules , non cou- ronné et se sépare facilement en deux parties monospermes. 414 RUBIACÉES — Cette espèce est souvent associée au Scleranthus perennis, au Dianthus carthusianorum , au Sedum album , au S. re- fleæum , etc. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons, en Au- vergne , cette plante très-vigoureuse sur les sables volcani- ques , et elle s’y éiève jusqu’à 1,200", Elle croît aussi en abondance sur les sables de l’Allier et sur les calcaires. On la trouve , dans le Siennois , jusque sur des carrières d’al- bâtre , et presque partout elle est citée sur le calcaire, et toujours dans les lieux secs. M. Lloyd l'indique comme jouant un grand rôle sur les sables maritimes de Nantes, où elle constitue la var. densiflora. En Hollande, cet Aspe- rula croît aussi sur les bords de la mer, et, dans les Pyrénées, il peut atteindre 2,000" d’après de Candolle. Wahlenberg dit aussi que, dans la Suisse septentrionale , il dépasse la limite supérieure du sapin. Ledebour l'indique , dans le Breschtau , entre 400 et 1,600", et il cite, dans le Cau- case oriental, une variété qui atteint 2,800 et 3,000", Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, aux Baléares, en Grèce. — Au nord, il végète en Allema- gne et s’avance jusque dans l’île d'Osilie, en Angleterre et en Irlande jusqu’au 55°. — A l'occident, il reste en Espa- gne. — À lorient , on le rencontre en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Grèce, dans le Caucase, dans la Tauride et la Géorgie , dans les Carpathes, en Turquie , dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sul, Grèce-bhehaiiminiemie 36° | Écart en latitude : Nord, Ile d’Osilie. ....... EU ES 290 ASPERULA. 415 Occident, Espagne... ........ 8 O. Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 65 E. 739 Carré d’expansion............. 1606 ASPERULA GDORATA , Lin. — Cette plante est du petit nombre de celles qui acceptent l’ombrage des forêts ; c’est une des espèces les plus sociales et qui parfois, seule sous les hètres et les sapins d’une vaste forêt, cache le sol sous les verticilles étagés de son feuillage. —Ses racines sont tra- çantes, munies partout de rejets verticillés qui prennent des nuances de rouge quelquefois très-vives. Ses liges, angu- leuses et rudes au toucher, sont terminées par un joli bou- quet de fleurs d’un blanc de lait. Les anthères, blanches ou violacées, ne répandent leur pollen qu'après l'épanouisse- ment de la corolle ; elles s’inclinent sur deux stigmates papillaires et inégaux. — Il semble que cette mégalité de stigmates soit due à un arrêt de développement , car rare- ment les deux ovaires sont fertiles : l’un avorte ordinaire- ment et l’autre s’allonge par le côté, et de telle manière que le point d'insertion du style ne paraît plus qu’une cica- trice située à la base d’un péricarpe hérissé. — Toute la plante , à demi-fanée , répand l'odeur suave des mélilots et de l’Anthoxanthum odoratum, mais, comme cette dernière espèce, elle est inodore quand elle est fraiche. — Elle fleurit en mai et en juin , et vit souvent en société avec : Prenan- thes purpurea, Neottia nidus avis, Monotropa Hypopi- thys, Stellaria nemorum , Geranium Robertianum, Arum vulgare, etc. Nature du sol. — Altitude. — X1 recherche les sols si- liceux ou volcaniques , mais se trouve aussi sur les calcaires, pourvu que le terrain soit détritique et contienne beaucoup de débris de feuilles décomposées. Nous trouvons cette es- 416 RUBIACÉES. pèce en Auvergne sous les sapins, jusqu’à 1,500 mètres. De Candolle l'indique à 0 en Bretagne et à 1,000% dans les Alpes et dans les Pyrénées. Elle croît toujours en plaine dans le nord de la France et en Belgique, où elle est précé- dée, dans les bois, par l’Endymion nutans , le Narcissus pseudo-Narcissus et le Luzula pilosa. Wahlenberg l’indi- que en Suisse jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Le- debour la cite , dans le Breschtau, entre 400 et 1,000%, et dans le T'alüsch entre 800 et 1,600. Géographie. — On trouve cette espèce , au sud , dans les Pyrénées, en Corse, en Italie et en Sicile. — Au nord, c’est une plante commune dans toutes les forêts de hêtres et de sapins, dans le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie , dans la Norvége, la Suède et la Finlande australe. Elle y recherche les sombres forêts de hêtres et se montre aussi dansles bois de chêne des provinces orientales etlittorales. On la trouve aussi en Angleterre, en Irlande et aux Shet- land. — Elle à sa limite occidentale dans les îles britanni- ques. — À l’orient, on la rencontre en Suisse, dans les Carpathes , en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géor- gie, autour de la Caspienne , dans les Russies septentrio- nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. SULSUIE LEE RS SEE EUR 38° }Écart en latitude : Nord Shetlandi. 22: +002 Gr 1 239 Occident -Mrlande®. 221.729." 10 “al Ecarten longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 126° Carré d’expansion. . ... Path > 2808 ASPERULA. 417 ÂASPERULA GALIOIDES , Bieb. — On rencontre cette es- pèce sur les collines un peu sèches et rocailleuses , sur les pelouses, ou mélangée à l'herbe des prairies qui ne sont pas très-humides. Elle s'élève au-dessus des autres plantes, of- fre des tiges articulées , des feuilles linéaires et glauques , et des fleurs blanches paniculées qui lui donnent plutôt l'aspect d'un Galium que d’un Asperula. Sa corolle, assez profonde, forme avant son épanouissement une petite chambre close, dans laquelle la fécondation s’opère d’une manière certaine, et cependant plusieurs de ses fleurs restent stériles. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Alhitude. — Nous la trouvons sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine, sur les pépérites volcaniques. Ledebour l'indique dans le Breschtau entre 800 et 1,800". Géographie. — Au sud , elle existe dans les Pyrénées, en Espagne et en Portugal. — Au nord , on la trouve dans une grande partie de l'Allemagne, sur les bords du Rhin, dans le Wurtemberg, en Bohême, et dans la Russie moyenne jus- qu'à Saint-Pétersbourg. — A l'occident, elle est en Portugal. — À l’orient, en Suisse, en Italie, en Hongrie, en Transyl- vanie , en Turquie , dans les Carpathes , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et aus- trale et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud lEspapnes ne. 0 NO Per en latitude : Nord , Pétersbourg.......... 60 20° Occident, Portugal... 10 ©. Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 62 E. 129 Carré d'expansion... 45000. 1440 VI 27 418 RUBIACÉES. G. CRUCIANELLA , in. Distribution géographique du genre. — Les Crucianella, au nombre d’environ 2%, constituent un genre en grande partie asiatique , puisque {# espèces vivent en Perse, en Arménie, au Caucase, dans le Liban et dans la Géorgie. — L'Europe en a 8, dont 5 de l’Europe australe et 3 de l’île de Crète. — Une espèce habite l'Egypte. — Une autre Vera- Cruz, en Amérique. CRUCIANELLA ANGUSTIFOLIA , Lin. — Si cette espèce n’a rien qui puisse lui donner de l'importance sur les pelouses sèches et dans les lieux rocailleux , où elle se développe or- dinairement , elle offre des phénomènes physiologiques bien dignes d’être remarqués. C’est une petite plante annuelle, sèche et glauque, à tiges carrées et articulées, dont les rameaux , partant de la base, s’écartent immédiatement de la tige et reprennent ensuite la position verticale. Ils se ter- minent par un épi quadrangulaire ou aplati , allongé, et qui donne à la plante, au premier abord , quelque chose de la physionomie d’une graminée. — Les épis sont formés de bractées opposées, à l’aisselle desquelles naissent de petites fleurs jaunâtres , solitaires et peu apparentes. L’écaille ou la bractée s’écarte pour laisser sortir la fleur un instant. Celle- ci s'ouvre le soir et se referme dans la matinée. Les éta- mines, non saillantes, fécondent deux stigmates dont le dé- veloppement est inégal et dont l’imprégnation n’est proba- blement pas simultanée. Alors la corolle tombe, la bractée se resserre pour abriter de petits fruits oblongs et géminés, puis elle s'ouvre de nouveau pour que ces fruits müris puis- sent se répandre. — Ses graines, qui germent aux pre- RUBIA. 419 mières pluies du printemps, laissent sortir du milieu de leurs cotylédons une tigelle chargée de petits verticilles qui simu- lent un Æquisetum en miniature, — Cette plante fleurit à la fin du printemps ; elle mürit rapidement ses graines et dis- paraît dès les premières chaleurs de l’été. — Elle vit sou- vent en société avec le Jasione montana, le Festuca myurus, le Scleranthus annuus , etc. Nature du sol. — Altitude.— Ce Crucianella croît sur les terrains siliceux, graveleux et sablonneux, sur les pouz- zolanes volcaniques. Il habite la plaine et peut s'élever, dans les montagnes : de 1,500 à 1,600" dans les Pyré- nées, de 0 à 1,600® dans le midi de l'Espagne, de 1,000 à 1,300 dans le Talusch. Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de la France, en Corse, dans toute l'Espagne et sur les sables des bords de la mer, en Algérie, où il s'élève aussi sur les montagnes. — Au nord , il arrive sur le plateau cen- tral et jusque dans la Vienne. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il végète en Italie, en Sicile, en Corse, en Sardaigne , en Grèce , au mont Athos, en Cri- mée, dans le Caucase et dans la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. SUP NINOTIe.S. CURE 35° Écart en latitude : Nord France... .:.. soie 46 | 110 Occident, Portugal. ..... ss. 10 EE longitude : Orient , Géorgie. ........ AUDE: 979 Carré d’expansion. ............ 627 G. RUBIA , Lin. Distribution géographique du genre. —Ce genre, en 4920 RUBIACÉES. grande partie américain, est composé de 50 espèces , dont 32 appartiennent au nouveau continent; 27 sont du Brésil, du Pérou et du Chilt. — Les 5 autres, de l'Amérique sep- tentrionale, restent toutes dans la région tropicale, au Mexi- que, à la Jamaïque , à la Guadeloupe, à l'exception d’une seule qui est de la Caroline, — L'Europe à 8 espèces de Rubia, toutes de la partie australe et méditerranéenne. — Les Rubia asiatiques, au nombre de 7, sont des Grandes- Indes, du Népaul, de la Sibérie et de la Syrie. — Parmi les # espèces africaines on en connaît 2 du Cap, 1 de l’Afrique boréale et { des Canaries. RugrA PEREGRINA , Lin. — On rencontre cette espèce _dans les buissons, sur les collines rocailleuses , dans les haies et sur le bord des champs, où ses puissantes racines , tra- çant ou pénétrant dans le sol, produisent de longues tiges quadrangulaires qui rampent ou s’accrochent aux corps voi- sins au moyen des aiguillons recourbés dont leurs angles sont munis. C’est ainsi que cette plante rameuse parvient à dépasser les buissons, à les recouvrir de ses rameaux aux feuilles verticillées , toujours vertes et accrochantes , et de ses corymbes de petites fleurs jaunâtres. Ces fleurs sont abondantes; elles se montrent en mai et en juin, et durent longtemps. Elles sont nocturnes, comme celles des crucia- nelles ; cependant elles restent quelquefois épanouies aussi pendant le jour. Un assez grand nombre avorte ; celles qui sont fertiles donnent naissance à des baies rondes et noirà- tres. — On trouve souvent cette espèce avec le Smilax as- pera , le Paliurus aculeatus, le Catananche cœrulea, le Pistacia Terebinthus, etc. Nature du sol. — Altitude. — Cette garance croit sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des co- RUBIA. 491 teaux. Elle s'élève à 1,450" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Elle se trouve , au sud , dans le midi de la France, en Corse, en Espagne , en Barbarie, aux Cana- ries. — Au nord , elle est indiquée à Nantes et même aux environs de Paris; elle atteint l'Angleterre et l'Irlande jus- qu’au 54°. — A l'occident, elle vit en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle existe en Italie, en Sicile, dans la Thrace et la haute Albanie, en Croatie, en Transyl- vanie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Canaries. ............. 30° } Écart en latitude : Nord:Angleterre. 42.208400) 2° Occident , Canaries. ......... 18 O.]Écart en longitude: Orient , Nijneinovogorod...... 57 E. | 759 Carré d’expansion.............. 1800 RusiaA Tricrorum , Lin. — Peu différente de l'espèce précédente , cette plante se reconnaît à ses longues racines entourées d’une écorce spongieuse imbibée de sucs colorés, et composée de fibres et de moelle qui contiennent aussi des matières colorantes diverses où le rouge domine. Des bourgeons pointus et écailleux partent de ces racines ou ti- ges souterraines, et donnent naissance à des tiges et à des feuilles dont le port et les caractères rappellent tout à fait le R. peregrina. Ses fleurs sont moins nombreuses, plus com- plétement nocturnes ; ses stigmates très-inégaux et globu- leux; ses baies sont noirâtres. — Cette garance croit aussi dans les haies et dans les lieux pierreux, quelquefois sur les vieilles murailles. Il est douteux qu’elle soit réellement spon- tanée sur le plateau central. 422 RUBIACÉES, Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et meubles de la plaine, basaltes des coteaux. Géographie. — Al est très-difficile de l’établir, cette espèce cultivée ayant été introduite dans un grand nombre de localités. Elle est certainement méridionale et se trouve, au sud, dans toute la région méditerranéenne , en Espagne, en Algérie, dans l'Atlas. — Au nord, elle est disséminée dans l’Europe centrale, et n’a pas de limite bien fixe. Elle est même citée jusque dans l’Altenfiord , mais évidemment introduite. — A l’occident, elle croît en Portugal. — A lorient, elle est en Italie, en Sicile, en Turquie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie et dans les Russies moyenne et australe, où très-probablement elle est bien spontanée. Limites d'extension de l'espèce. Su Algérie. ie ee 35° | Écart en latitude : Nord, Russie moyenne... ..... 50 15° Occident, Portugal........... 10 O.) Écart en longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 58 E) 68° Carré d'expansion. ............ 1020 G. GALIUM, Lin. Distribution géographique. du genre. — \} existe au moins 200 Galium , très-dispersés sur toute la terre, mais dominant en Europe où l’on en compte à peu près la moi- tié. La région méditerranéenne est leur principal foyer. La Grèce, l'Italie, la Corse, la Sardaigne , l'ile de Crète, la Sicile et l'Espagne sont les contrées où l'on en trouve le plus. Viennent ensuite les Alpes, les Pyrénées, la France, la Hongrie et l'Autriche, ainsi que la Tauride et la Russie GALIUM. 423 méridionale. — 33 à 33 espèces habitent l’Asie et surtout les Indes orientales, le Népaul, la Sibérie altaïque ; quel- ques autres sont disséminées en Chine, au Japon , en Perse, en Syrie, en Arabie et même au Kamtschatka. — On en compte plus de 40 en Amérique, également partagées entre les deux parties de ce continent. Les espèces septentrionales habitent les Etats-Unis et le Canada, excepté 5 qui sont mexicaines. — Ces dernières se lient aux espèces méridio- nales, toutes réunies au Brésil, au Pérou et au Chili. — L'Afrique à aussi ses Galium au nombre de 23 à 25, dont moitié du Cap et de la pointe australe; 2 sont de l’Abyssinie, 2 d'Egypte, 5 de la Barbarie, 2 de Téné- riffe, 1 de Madère et 1 des Açores. — L'Océanie a 4 Ga- lium , dont 2 de la Nouvelle-Hollande et 2 de Java. GALIUM CRUCIATUM , Scop. — On voit, dans les premiers jours du printemps, les jeunes pousses de ce Galium qui cherchent à s'élever au-dessus de l'herbe des prairies, ou qui croissent en toufles serrées le long des chemins et sur le bord des champs. Ses feuilles sont larges, molles et velues, d’un vert jaunâtre , réunies quatre par quatre, appli- quées les unes sur les autres, et donnent aux jeunes pousses de.ce Galium l'apparence d’épis quadrangulaires. I sort de leurs aisselles de légers verticilles de fleurs petites et nom- breuses, d’un jaune assez pur, et qui répandent une forte odeur de miel. Dès le mois de mars on voit épanouir leurs corolles , mais la floraison continue de bas en haut et se prolonge pendant toute la durée du printemps. Les verticilles de fleurs sont généralement mâles sur les côtés et herma- phrodites au centre. Dès que la fécondation est opérée, les corolles des fleurs mâles se détachent, mais leurs pédicelles 1924 RUBIACÉES. persistent à côtés des ovaires fécondés, dont un seul pour chaque fleur arrive à sa maturité. Les pédicelles destinés à soutenir les fruits acquièrent seuls de la mobilité. Els s’incli- nent, puis se déjettent tout à fait, et sont abrités par les feuilles qui s’abaissent à leur tour, de sorte que la tige en- tière paraît être une pyramide quadrangulaire sur les faces de laquelle chaque série de feuilles est régulièrement appliquée. Cette disposition fait que les fruits mürissent très-lentement, et que la dissémination se prolonge jusque pendant l'hiver. Nature du sol. — Altitude. — Plante indifférente qui croit partout et devient souvent domestique. Elle peut s’éle- ver assez haut sur les montagnes. Wahlenberg l'indique le long des haies et des chemins jusqu’à la limite supérieure du hêtre. — Ledebour la cite dans le Breschtau entre 2,000 et 3,200", et dans le Talusch entre 1,600 et 2,000". Géographie.— Au sud, elle croît dansle midi de la France, en Espagne , en Corse et dans le royaume de Naples. — Au nord , on la trouve dans presque toute l’Europe centrale, dans les Carpathes, en Angleterre et aux Hébrides. — A l’occident, elle existe en Portugal. — A l’orient, elle est en Suisse , en Italie , en Tauride, en Dalmatie, en Croate, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 40° ns en latitude : Nord Aneleterres: ©2210) 199 Occident, Portugal........ LUN O: be en longitude : Orient , Sibérie altaïque....... 97 E. 107 Carré d’expansion. ......... 2033 GALIUM. 425 GaLiom TRicoRnE, With.— Ce Gadium croît dans les champs, au milieu des moissons , et se distingue facilement à ses tiges couchées et rameuses, à ses verticilles rapprochés. Ses feuilles, dit Vaucher, présentent à chaque aisselle un pédoncule aplati, divisé en trois pédicelles, dont deux laté- raux chargés d’une fleur mâle, trifide , à trois étammes , et un central à fleur véritablement hermaphrodite, et dont les stigmates sont inégaux. Après la fécondation les pédicelles des fleurs mâles s’allongent en pointe mousse, ceux des fleurs femelles s’élargissent en se couvrant d’aspérités sur leur face supérieure, et se recourbent en dessous pour abri- ter leurs deux graines. — Fleurit en mai, juin et juillet; il est annuel. Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains calcaires et marneux, et reste ordinairement dans les plaines. M. Boissier l'indique cependant jusqu’à 1,600" dans le royaume de Grenade. Géographie. — On le rencontre , au sud, en France, en Espagne , en Algérie, aux Canaries. — Au nord, 1l est disséminé dans l’Europe centrale et arrive jusque dans le Danemarck austral. El devient sporadique en Gothié, et pro- bablement en Angleterre, où on le trouve çà et là jusqu'au 56°.— A l'occident, il habite les Canaries. — A l’orient, il est indiqué dans le midide l'Italie, en Dalmatie, eu Croa- tie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Cau- case , en Géorgie , dans le Falüsch et à Bakou. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries... ............ 30° }Ecart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 56 ) 26° 426 RUBIACÉES. Occident, Canaries. ......... 18 O.)Ecart en longitude : Orient, Bakou............. 47 E.\ 65° Carré d'expansion: ..::2..%...01690 GALIUM APARINE, Lin. — En employant des caractères appartenant à un même genre, en donnant à chacun des or- ganes des formes semblables aux organes d’une autre plante, la nature sait, par quelques dispositions particulières, par quelques changements dans les proportions, produire des végétaux si différents, qu’on les croirait, au premier abord, éloignés dans la série. Que l’on compare, en effet , les ga- zons fleuris du G. verum , les blanches panicules du G. Hol- lugo et les longues tiges accrochantes du G. Aparine, on y trouvera certainement de grandes dissemblances, qui ne tiennent pourtant qu’à des caractères trés-secondaires. — Le G. aparine est une plante annuelle, sociale , domestique. Elle abonde autour de nos habitations , dans les haies de nos Jardins , dans tous les lieux où la présence de l’homme et des animaux engraisse le sol où elle doit puiser sa nour- riture avec voracité. Elle se glisse dans les buissons , elle s’accroche au moyen des aiguillons courts et recourbés dont les angles de ses tiges, les nervures et les bords de ses feuilles sont abondamment garnis. Elle croît aussi en larges touffes le long des ruisseaux , sur les sables des rivières , dans les lieux à demi-ombragés , où elle forme des fourrés très-épais en reliant en un faisceau tous les végétaux sur lesquels elle s'appuie. C’est une des espèces les plus incom- modes à rencontrer, et près de laquelle on ne peut passer sans emporter des fragments de ses tiges ou sans être cou- vert de ses fruits accrochants. — Comme toutes les plantes grimpantes et gourmandes, elle croît très-vite, et, en peu de GALIUM. 427 semaines, elle couronne les buissons au-dessus desquels elle étale ses feuilles verticillées. Un seul rameau s'échappe ordi- nairement de chaque verticille. — Les fleurs sont petites et blanches , et les fruits qui les remplacent , ronds et réunis deux à deux, sont garnis de poils accrochants comme les autres parties de la plante. — Elle fleurit depuis le mois de mai jusqu’au mois de septembre. Nature du sol. — Altitude. — Ce Galium est indifférent et croît partout, dans les plaines, sur les coteaux et dans les montagnes jusqu'à 1,000 ou 1,200®. M. Boissier l’indi- que entre 1,000 et 1,600m dans le royaume de Grenade. Ledebour dit que, dans le Caucase, 1l ne dépasse pas 800n. Géographie. —W habite une grande partie de la terre ; au sud , l'Espagne , l'Algérie, Madère, les Açores, les Ca- naries et les îles du Cap-Vert. — Au nord, toute l'Europe, y compris la Scandinavie entière , l'Angleterre, l'Irlande, les Hébrides et les Orcades. — A l'occident, nous avons cité les Açores et les Canaries; ajoutons le Portugal, le Canada, la Colombie, la côte nord-ouest de l'Amérique, le fort Van- couvert. — À l’orient, il est connu partout, en Suisse, dans les Carpathes, en Turquie, en Grèce , en Italie, en Sicile, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaiï et du Baïkal , en Dahurie et dans les îles Aléoutiennes. — On connaîtencore ce Galium dansl’hémisphère austral, au détroit de Magellan, au Port-Famine et au Port-Gregory, à la baie du Bon-Succès, à l’île Chiloë et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Iles du Cap-Vert. .... «. 12° )Ecart en latitude : Nord, Laponie eee ID RE) 98° 428 RUBIACÉES. Occident, Canada.......... 72 O.])Ecarten longitude : Orient, Aléoutiennes........ 180 E.! 2520 Carré d'expansion” .-2------°." 114010 GALIUM ULIGINOSUM, Lin. — Il est vivace et croît en so- ciété dans les marais , sur le bord des étangs et des fossés, dans les prairies marécageuses. Ses tiges sont longues, an- guleuses , garnies d’aspérités crochues. Ses feuilles sont réu- nies par 6 à chaque verticale ; ses fleurs sont grandes, un peu campanulées , d’un beau blanc rehaussé par la couleur brune des anthères. Les pédoncules fructifères sont redres- sés et portent des fruits glabres , presque lisses. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I est aquatique et pres- que indifférent. El recherche les sols tourbeux et mouillés des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , il habite la majeure par- tie de l'Europe, toute la Scandinavie, y compris la Laponie entière, où il reste d’une manière absolue dans la plaine ; l'Angleterre, l'Irlande, les Orcades, les Shetland, les Feroë, l’Islande et non les Hébrides. — A l'occident, sa limite est en Islande, mais il est aussi en Portugal. — A l’orient, il s'étend en Suisse, en Hongrie, en Croatie, en Transyl- vanie , dans les Carpathes, en Tauride, dans les déserts de la Caspienne, dans toutes Îes Russies , dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et dans la Sibérie orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .:.....:..... 95° Ecart en latitude: Nord aponie.. "32007. ..70 390 GALIUM. 429 Occident, Islande........... 25 O.}Ecarten longitude : Orient , Sibérie orientale. .... 160 E.| 1859 Carré d'expansion. ............ 6475 Gazium aAxGricum, Huds. — Frèle et délicate espèce annuelle qui se présente en touffes légères dans les lieux stériles, sur les pelouses sèches et peu fournies. Ses tiges sont grèles et ramifiées de tous côtés. Ses feuilles sont pe- tites et recourbées , formant des verticilles de Æ à 8 feuilles, garnies , comme les tiges, de poils crochus. Les fleurs sont petites, d’un blanc jaunâtre , et souvent polygames ; elles s'ouvrent le matin et se referment dans la soirée, après avoir été fécondées. Ses fruits sont lisses ou granuleux , placés à l’extrémité des rameaux, sur des pédicelles presque droits. — Ïl fleurit en juin et en juillet, et reste souvent inaperçu à cause de sa ténuité. Nature du sol. — Altitude. — NH habite les terrains siliceux , sablonneux , les sols volcaniques, et s'élève fa- cilement sur les montagnes , et jusqu’à 1,000" en Auver- gne. Il est cité par M. Boissier dans les champs de seigle, entre 1,000 à 2,000" sur les montagnes du midi de l’Es- pagne, | Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne , aux Baléares, en Algérie , jusque sur les rochers élevés du Beni-Souik, aux Acçores , et aux Canaries. — Au nord , il vit disséminé dans une bonne partie de l’Europe moyenne , sans atteindre la Scandinavie, mais il se montre en Angleterre jusqu’au 53°. — A l'occident, il est en Por- tugal et aux Açores. — A l’orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Transylvanie, en Fauride , dans le Caucase , en Géorgie, sur les bords de la Caspienne et dans la Russie australe. 430 RUBIACÉES. Limites d'extension de l'espèce. SHAHACaNArIeSs.. ee le leise 300 ne en latitude : Nord, Angleterre... ......... 93 230 Occident, Açores. ......... . 30 ©.) Ecart en longitude : Orient, Bords de la Caspienne.. 48 E | 78° Carré d’expansion............ 179% GALIUM DIVARICATUM , Lam. — Annuel et délicat. il croît sur les coteaux stériles comme le précédent, auquel il ressemble, et avec lequel il a été plusieurs fois confondu. Ses tiges sont droites, grêles; ses rameaux capillaires , très- ouverts, chargés au sommet de 2 à 3 fleurs; ses pédoncules divariqués. Les rameaux florifères et les pédoncules sont le double plus longs que ceux du G. anglicum. — I fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Terrains siiceux et rocail- leux des plaines. Géographie. — C’est une espèce toute méridionale que l’on trouve dans le midi de la France, en Corse, en Es- pagne , en Itale, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie et en Grèce, et qui au nord s’arrête à Lyon et à Bourges. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 370 ne en latitude : NOT DL NETANCE d'a ee se siaiots sole 46 9o Occident; Espagne. 701 8 O.) Ecart en longitude : Ornenta Grece. Mine 20 E.) 28v Carré d’expansion............ 252 GALIUM PALUSTRE, Lin. — On rencontre abondamment GALIUM. 431 ce Galium vivace dans les marais , sur le bord des étangs, dans les lieux très-humides et quelquefois dans l'eau. C’est une plante délicate qui vit en sociétés nombreuses, et qui doit ce caractère à ses rhizomes qui s'étendent en tous sens et se multiplient par de nombreux rejets. Ses tiges débiles sont munies de verticilles de quatre feuilles élargies à leur extrémité, et se terminent par des panicules diffuses de jolies fleurs blanches, dont la pureté est encore rehaussée par des anthères purpurines. La fécondation s'opère au moment où l'épanouissement a lieu, d’une manière presqu’instantanée, époque où de beaux stigmates blancs et papillaires sont aptes à recevoir le pollen. Ses fruits sont lisses et étalés sur la panicule élargie. — Le G. trifidum lui est parallèle dans le nord de l'Europe, et le G. tinctorium dans le nord de l'Amérique. — Il fleurit en juin et en juillet, Nature du sol. — Altitude. — H est aquatique , indif- férent, préférant peut-être les terrains siliceux à ceux qui sont calcaires. — IL s'élève très-facilement dans les montagnes, et peut atteindre 1,000 à 1,200" en Auvergne et dans les Alpes. Géographie. — On rencontre ce Galium, au sud, dans les Pyrénées et en Espagne. — Au nord, dans presque toute l’Europe , dans toute la Scandinavie et dans la Laponie, où il habite le bord des ruisseaux, dans la région sylvatique où il atteint l’Altenfiord, par 70° 30". Il habite l’Angleterre, l'Irlande, les archipels anglais, ainsi que l'Islande et non les Feroë. — A l'occident, il a sa limite en Islande, et se trouve aussi disséminé en Portugal. — A lorient, il croit en Suisse, en Italie, en Thrace, en Colchide, en Dal- matie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans les Carpathes, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altai et du Baïkal. 132 RUBIACÉES.. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne... ... 37° |Ecart en latitude : Nord, Laponie... LOUE A 33° Occident, Islande........ «+ 22 O.]}Ecart enlongitude : Orient, Sibérie du Baïkal..... 116 E. 1389 Carréd'expansion-2. 2,02. 0 4554 GALIUM ROTUNDIFOLIUM, Lin. — Il croît en jolies touffes verdoyantes au milieu des bois et particulièrement dans les bois de pins, où il est mêlé au Pyrola chlorantha , au P. uniflora , etc. El offre une souche couchée et vivace, d’où partent plusieurs tiges simples et droites, et de longs rejets rampants. Les feuilles sont réunies 4 ensemble, ovales, pe- tites et arrondies dans le bas de la plante, plus grandes, ciliées, d’un vert gai et à 3 nervures dans la partie supé- rieure des tiges. Les fleurs sont petites, blanches et termi- nales , portées sur des pédicelles munis de dichotomies ou de trichotomies. Il succède à ces fleurs de jolis fruits globu- leux et couverts de poils. — I fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 1 croît sur les terrains primitifs et sur les scories des volcans , à la hauteur de 800 à 2,000. Ledebour l'indique dans le Talüusch, entre 900 et 1,600, et Wahlenberg dit qu'il est rare dans la Suisse septentrionale, et qu'il se tient exclusivement dans la région du hêtre. Géographie. — K est très-méridional, et se trouve, au sud , en France, en Corse , dans les Pyrénées, en Espagne, à Madère, aux Ganaries, et jusque près du mont Gardo à l’île de Saint-Nicolas du Cap-Vert. — Au nord , il végète dans une bonne partie de l'Allemagne, en Bohême, en Thu- GALIUM. 133 ringe, en Wurtemberg, et s'arrête en Gothie, où il croît aussi sous les pins dans les lieux élevés. — A l'occident, il est en Portugal et dans les îles africaines. — A l’orient , on le rencontre dans le midi de Italie, en Hongrie, en Croatie, en Fransylvanie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Iles du Cap-Vert........ 130 Lo en latitude : Nord AGotMes Tr RS A stob 43° Occident, Iles du Cap-Vert.... 25 ci Ecart en longitude : OrnenpaEurquie CSN 470 Carrés d'expansion: 0. --.0..,2091 GALIUM BOREALE, Lin. — Il croît en touffes sur les pentes boisées des montagnes, d’où ses graines sont sou- vent entrainées par les eaux et viennent germer sur les sa- bles des rivières. Il est vivace, à racines rampantes. Ses tiges sont droites, glabres et rameuses, accompagnées de rejets rampants. Les feuilles sont quaternées et souvent iné- gales, ovales, à 3 nervures. Des glandes assez nombreuses sont placées sur la tige, entre les feuilles supérieures. Les fleurs sont axillaires , blanches , réunies en panicules lâches, souvent trichotomes; les fruits sont hérissés de poils re- courbés et écailleux. — I fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ce Galium , rare sur le plateau central, que sur les sables des rivières. Thurmann l’indique dans les prés tourbeux , et M. Mougeot sur le granit et le syénite des Vosges. — Il ha- bite ordinairement les montagnes. De Candolle le cite à 200" dans le Palatinat et à 1,200" dans le Jura. — Le- debour l'indique à 800" dans les prairies du promontoire : 28 vI 434 RUBIACÉES. occidental du Caucase, et à 6502 dans le Kamtschatka. MM. Grenier et Godron font observer qu'il occupe toute la région des sapins de la chaîne du Jura, des Alpes et des Py- rénées. Géographie. — Au sud , il manque dans toute la région des oliviers, et trouve sa limite dans les Pyrénées. — Au nord, 1l existe dans la plus grande partie de l’Europe, dans toute la Scandinavie, dans les prairies et les pâturages de toute la Suède , où il abonde , excepté dans la région alpine, sur les bords des lacs et des rivières, dans les lieux humides et herbeux de la Laponie. Il est aussi répandu en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Orcades, aux Feroë, en Is- lande, mais il manque aux Shetland. — A l'occident, on le rencontre en Amérique, à la cataracte du Niagara , du lac Vinipeg aux montagnes Rocheuses, par 68° de latitude, abondant ; sur les bords de la rivière Colombie. — A l'o- rient , il habite l'Italie, la Hongrie, la Croatie, la Transyl- vanie, les Carpathes, toutes les Russies, le Caucase, toutes les Sibéries, la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Pyrénées... ....... ... A3 )Écart en latitude : Nord', Laponie. ........... 70 270 Occident, Amérique........ 125 ru en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E. 2950 Carré d'expansion ....... .... 7965 Gazrum veruM , Lin. — Il est abondamment répandu dans les lieux incultes , sur les berges des chemins , sur les pelouses des montagnes, au milieu des bruyères et des claï- rières des bois. Il y produit beaucoup d’effet par la multi- GALIUM. 435 tude de ses fleurs d’un jaune pur, par son léger feuillage et par l’association de ses thyrses dorés aux faisceaux carminés des Dianthus , aux corolles bleues des campanules, aux épis du Betonica officinalis, aux panicules mobiles du Briza media, où aux touffes délicates du Stellaria graminea. Sa racine est épaisse et ligneuse ; ses tiges sont rondes, droites ou couchées ; ses feuilles sont étroites, roulées, un peu déjetées de côté et réunies en verticilles de 8. Les fleurs forment une panicule allongée ; mais, dans chacune des pe- tites panicules dont est formée la panicule générale, la fleur qui paraît la première , dit Vaucher, est la terminale. Les autres suivent régulièrement , en sorte qu’on trouve sur le même pied des graines müres et des fleurs à peine ouvertes. La floraison a lieu à toutes les heures du jour, et les corolles, une fois épanouies, ne se referment plus ; on peut voir, sur la même grappe , des fleurs dans tous les états de fécon- dation. Cette plante fleurit sans étaler ses panicules , parce que ses tiges et ses rameaux sont dépourvus de renflements ; mais , à la maturation, les pédicelles fructifères se réfractent, parce que leur base a acquis un renflement corné. Ses pé- dicelles sont déjetés, mais les fruits, roulés sur les pédon- cules, ne sont pas cachés sous les feuilles. Ce sont de petites baies géminées et lisses , dont l’une avorte très-souvent, Il fleurit en mai, en juin et en juillet, et répand alors une forte odeur de miel. Nature du sol. — Altitude. — X est indifférent et croît partout , sur les sables des rivières , sur les scories volcani- ques, sur les trachytes et les basaltes, et surtout le long des parcs où les bestiaux passent la nuit. 1] végète également sur les calcaires et dans les lieux arrosés par des eaux minérales, où 1l prend les caractères de la variété maritima. — Il croît en plaine et sur de hautes montagnes , à 1,200 et 1,500 436 RUBIACÉES. en Auvergne, entre 4,100 et 2,000m dans le royaume de Grenade , entre 300 et 1,000 dans le Breschtau, et Le- debour indique encore une de ses variétés comme dépassant 2,000" dans le Telüsch. De Candolle le cite à © partout et à 1,200" dans les Alpes et dans le Jura. Géographie. — A est très-répandu et s’avance, au sud, en France, en Espagne , en Sicile, en Barbarie , où M. Cos- son l’a rencontré dans la plaine de Lambèse et sur le Djebel- Cheliah, dans l’Aurès. — Au nord , 1l occupe toute l’Eu- rope centrale, et se modifie en Scandinavie, où l’on trouve une variété ochroleuca, en Danemarck, en Gothie, en Norvége , en Suède et en Finlande. Cette variété est aussi commune que le type dans nos climats , et croît aussi dans les mêmes stations. Le type habite l'Angleterre, l’Erlande , les archipels anglais, l'Islande et non les Feroë. — A l’occi- dent , l'Islande est sa limite. — A l’orient , on le rencontre en Suisse, dans une partie de l'Italie, et la variété pubes- cens en Sicile ; il est en Grèce , sur les sables mouvants de l'ile de Samos, en Turquie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Tauride, en Géorgie , dans les Carpathes, en Turquie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï et du Baïkal , et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie..... saiocec On jee en latitude : Nord Norge... 0.2 62 270 Occident, Islande... ......... 2% O.) Ecart en longitude : Orient, Dahurie......:.... 119 Fo 1430 Carré d’expansion. . . .. e. .. 3861 ’ Garuvum Morcuco , Lin, — Ce Galium est presque aussi GALIUM. 457 commun que le précédent, et contribue beaucoup aussi à la décoration des campagnes par ses innombrables panicules de fleurs blanches qui s'élèvent pour fleurir dans les haies , au- dessus des buissons, où souvent ses grappes neïgeuses con- trastent avec les fleurs violettes du Vicia Cracea, avec les fleurs jaunes du Lathyrus pratensis, ou avec les épis pur- purins du Lythrum Salicaria. On rencontre partout cette belle plante vivace, aux tiges dures et presque ligneuses à la base, munies d’une écorce sèche, et plus haut herbacées, quadrangulaires , renflées aux articulations qui donnent naissance à des feuilles longues, pointues, vertiaillées et très-ouvertes. Tantôt la plante traîne sur le sol, tantôt elle s'élève, appuyée sur d’autres végétaux. Ses fleurs blanches se succèdent longtemps depuis le mois de mai jusqu'au mois d’août. Parfois elle repousse en automne , et conserve pendant tout l’hiver la verdure de ses jeunes pousses. — Souvent mêlée à la précédente, ces deux plantes s’hybri- dent et donnent naissance à une espèce intermédiaire ordi- nairement stérile , remarquable par l'abondance de ses fleurs et leur nuance ochroleuque , qui tient le milieu eutre la couleur des deux parents. Nature du sol. — Altitude. — Ce Galium est indiffé- rent et se contente de tous les terrains; il peut s'élever dans les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jus- qu'à {,400%. De Candolle l'indique aussi à © partout , et à 1,400 dansiles Alpes et dans le Jura. Wahlenberg le cite en Suisse, au-dessus de la limite des sapins. Géographie. — On à probablement confondu plusieurs espèces sous cette dénomination. Le G. elatum, Thuill., celui de notre circonscription , est sans doute distinct. La variété ochroleucum, du nord de l’Europe, devrait peut-être aussi étre considérée comme espèce. Ce groupe s’étend au 438 RUBIACÉES. sud, dans le midi de la France, jusque dans les Pyrénées, en Espagne , en Portugal, dans le midi de l'Italie et même à Madère. — Au nord , il se trouve dans presque toute l’Europe centrale, dans tout le Danemarck et toute la Go- thie, dans la Norvége, la Suède et la Finlande australes. Il est aussi en Angleterre , en Irlande et en Islande, mais dans aucun des archipels. — A l'occident, nous avons cité l’Is- lande, le Portugal et Madère. — A l’orient, il habite la Suisse, les Carpathes, la Turquie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Russies septentrionale , moyenne et australe, la Tauride , le Caucase , la Géorgie et la Sibérie de l’Oural. Linutes d'extension de l'espèce. Sud. Madère... 0... Sd 390 ra en latitude : Nord Finlander.ne.-02 in 62 290 Occident, Madère. .......... 19 si Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 59 E. 780 Carré d’expansion.......... .. 2262 GaLIum ERECTUM , Huds. — Cette espèce a dà être confondue avec la précédente, dont elle diffère par son port, par sa floraison plus précoce, en mai et en juin, par ses fleurs plus grandes et ses anthères plus grosses. Elle croît aussi le long des haies, dans les buissons et dans les pâturages. Nature du sol. — Altitude. —- Elle habite les terrains siliceux et graveleux des plaines et des coteaux. M. Boissier la cite entre 600 et 2,000" dans le royaume de Grenade. Géographie. — Il est probable qu’elle est incomplète. Ce Galiums’avance, au sud, en Espagne,et jusqu’en Algérie dans l’Aurès. Au nord , il est en Suisse, dans l'Allemagne méri- GALIUM. 43 dionale , sur le plateau central de la France , en Belgique et en Angleterre. — A l'occident , il habite l'Espagne et l’An- gleterre. — A l’orient, la Sicile, la Corse, la Sardaigne, la Hongrie, la Dalmatie, la Croatie, la Transylvanie et la Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud YAlsérie RER RS 000 Le en latitude : Nord, Angleterre........... 53 180 Occident, Espagne... ........ 8 O.\)Ecarten longitude: Orieniturquiesse ct ce 0-Cho2LE: 30° Carré d'expansion. .....: 0... .. 1040 GaLrom Lucipum , AI. — Souvent confondue avec Ja précédente , cette espèce en est très-distincte ; elle forme de larges touffes sur le bord des chemins, dans les prés secs. Ses tiges sont luisantes, couchées à la base ; ses feuilles sont roulées en-dessous , ce qui les rend presque rondes, et em- pêche d’apercevoir au toucher les petites aspérités qui sont sur leurs bords. Les fleurs sont plus petites que dans le G. erectum , les fruits plus allongés. — Il fleurit en mai , en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — K croît sur le calcaire Jurassique, en plaine ou sur les coteaux. | Géographie. — Son aire d'expansion doit avoir été quel- quefois confondue avec celle de l'espèce précédente. I croit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il s’ar- rête sur le plateau central et à Lyon. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l’orient, on le rencontre en Pié- mont, à Majorque , à Gênes, à Rome, dans le Caucase, et dans les Sibéries de l’Altaï et du Baïkal. 440 RUBIACÉES. Limites d'extension de l'espèce. MHNAlnéne ee MIS Lie en latitude : Nord, Sibérie du Baïkal....... 50 15° Occident, Espagne... ......, . 6: 0: Ecart en longitude : Orient ; Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1220 Carré d’expansion............ 1830 Gazrvm RuBRUM, Lin. — Il forme de petites touffes parmi les broussailles, sur les débris des rochers; ses tiges sont couchées, étalées; ses feuilles, verticallées par 8, sont étalées, linéaires, d’un vert clair, glabres et luisantes. Ses fleurs, pourprées, sont disposées en panicule très-ramifiée. Elles s’ouvrent le matin et se ferment le soir. Les styles, légèrement inégaux, s’allongent après la fécondation qui dure plusieurs jours. — M. Lamotte fait remarquer que ce Galium, de la Lozère, est intermédiaire entre le G.rubrum, du midi, etle G. obliquum, Vill., et paraît être un passage entre ces 2 plantes; il appartient au premier par ses fleurs d’un rouge sanguin, quelquefois orangées ou jaunâtres, et au second par ses tiges plus robustes, couvertes de poils dans le bas, et étalées à la base. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la nature du sol, et croît à une faible altitude sur les terrains rocailleux. Géographie. — Au sud , il habite la France , le Piémont, la Corse et la Sardaigne. — Au nord, le plateau central de la France, la Suisse méridionale et le Tyrol. — A l'occident, il reste en France. — A l’orient , il arrive jusque dans la Hongrie et la Transylvanie. GALIiM. 441 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sardaignes 4001). 12.2 419 1 Ecart'enMlatitude : Nortel a Een SO D To Occident France eee 070.0 Ecart en longitude : Orient, Transylvanie. ........ 22 E. 220 Carré d'expansion. ............ 154 GALIUM sAXATILE, Lin. — Il forme de jolis gazons serrés, d'un beau vert, sur les pelouses des montagnes, parmi les bruyères, dans les lieux rocailleux. 1l est vivace, et sa racine donne naissance à des tiges nombreuses, les unes stériles et couchées , les autres fructifères et dressées. Les feuilles sont verticillées par 6, les inférieures obovées et arrondies en verticilles rapprochés , les supérieures oblon- gues , lancéolées en verticilles éloignés. Ces feuilles sont garnies de cils sur leurs bords. Les fleurs sont quelquefois axillaires et solitaires, plus souvent elles sont portées sur un pédoncule qui se divise en 3 pédicelles uniflores. Ces fleurs sont d’un blanc un peu jaunâtre. Le fruit est lisse. — Ce Ga- lium fleurit tard, en juillet et en août. Il est parfois très-com- mun, Nous l’avons vu, dans les clairières des bois de sapins, s’étaler sur la terre et la couvrir, mêler ses fleurs à celles du Veronica officinalis, du Potentilla Tormentilla, et s'étendre en larges tapis sous des groupes d’Aira fleæuosa entièrement roses et étalant leurs panicules carminées au-dessus de ces. gazons. Nature du sol. — Altitude. — 1 habite les terrains siliceux , rocailleux, sablonneux ou détritiques, les trachytes, les scories des volcans, aussi manque-t-il aux calcaires juras- siques. — Il croît dans les montagnes, et atteint de grandes 442 RUBIACÉES. élévations, 1,500 à 1,700", en Auvergne. De Candolle l'indique à 1,600® dans les Alpes , et à 2,400" au port d’Oo , dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le rencontre dans les Pyrénées, en Espagne , dans le royaume de Naples. — Au nord, ilse trouve dans une grande partie de l’Europe centrale, dans tout le Danemarck, dans la Gothie et la Norvége australes, en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels et en Islande. — A l'occident, il est en Portugal et en Islande. —- À lorient, en Suisse, en Italie et dans les montagnes de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 400 )Ecart en latitude : Nord, Aslande 742.080 065 29° Occident, Islande. .......... 22 O.)Ecart en longitude. Orient M OpralL Se 5 i 770 Carré d'expansion. ......... 6e) 1029 GALIUM SYLVESTRE , Poll. — Nous réunissons peut-être à tort, sous cette dénomination, plusieurs espèces distinctes, telles que G. lœve, Thuill., G. Bocconi, AÏ., G. supinum, Lam. , G. commutatum , Jord., que bien d’autres auteurs ont, sans doute, confondues, et qu'il nous serait impossible de séparer. Leur caractère sera, par cela même , assez mal déterminé. Ce sont des plantes vivaces , qui croissent dans les clairières des bois, sur les pelouses , dans les prés secs, et dont les tiges, lisses et cylindriques , sont tantôt droites, tantôt et plus souvent diffuses et gazonnantes. Les feuilles sont minces, étalées, élargies, glaucescentes, souvent réflé- chies, d’un beau vert, réunies par 6 à 8 en vertialles. Les fleurs sont blanches, un peu campanulées, les panicules plus VAILLANTIA. 443 ou moins rameuses , plus ou moins resserrées. Les fruits sont grisâtres et chagrinés. I fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Ce Galium recherche les terrains siliceux et volcaniques , les sels sablonneux. Il at- teint, en Auvergne, nos plus hautes montagnes jusqu'à 1,800. M. Boissier l’a trouvé , en Espagne , de 1,600 à 2,800". Géographie. — Au sud, il habite la France, les Pyrénées, le midi de l'Espagne et le royaume de Naples. — Au nord, on le trouve en Allemagne, en Danemarck, en Gothie et dans la Norvége australe. El atteint aussi l'Angleterre ou plutôt l'Ecosse, jusqu'au 57°, et l'Islande. — II trouve, dans cette dernière localité, sa imite occidentale. — A l’orient, il existe en Suisse et en Italie, en Hongrie , er Croatie, en Transyl- vanie , en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° }Ecart en latitude : Nord, Æslande:.! 1... ÉUAUNETS 65 280 Occident Mlstande 2 ER 20 O. | Ecart en longitude : Orient Turquie eee eee . 22 a 4.20 Carré d’expansion. .... DRE CUS 1176 G. VAILLANTIA , DC. Il est formé de 2 espèces, toutes deux de l’Europe aus- trale. VAILLANTIA murALiS, Lin. — Très-petite plante qui rampe sur les rochers, les vieux murs et les pentes rocail- leuses des coteaux. Son organisation, bien étudiée par Vau- 444 RUBIACÉES. cher, est des plus remarquables. Toutes ses parties sont dures et glabres. Ses feuilles sont disposées sur quatre rangs sur des tiges tétragones, et chaque verticille se re- couvre de manière à former une petite pyramide quadran- gulaire. Ces feuilles sont déjetées et les fleurs sont ternées entre chaque aisselle. La fleur centrale , seule fertile, s’in- cline pendant la maturation, et les deux autres conservent assez longtemps leurs pédicelles redressés ; après la fécon- dation les bases des calices se soudent , leurs limbes gran- dissent et forment trois cornes qui couronnent le fruit. A l’époque de la dissémination, la graine, toujours solitaire, sort par la base entre ces trois cornes qui s’écartent, et le péricarpe ouvert reste attaché à la tige. — La floraison , qui a lieu de bonne heure, commence par le bas de la plante, et les fruits inférieurs sont mürs avant que les fleurs du sommet ne soient épanouies. — Les fleurs, continue Vaucher, sont placées entre les aisselles et non aux ais- selles ; il en a compté 12 dans chaque vertidille supérieur , 8 stériles et 4 fertiles, dont les fruits mürs sont pendants entre les aisselles des # feuilles (1). — Le Vaillantia fleur t en avril et en mai. É Nature du sol. — Altitude. — M croît sur les terrains calcaires et rocheux de la plaine. Géographie. — Il est méridional et se trouve, au sud, dans le midi de la France, de l'Espagne et de lItalie, en Corse, en Sicile, en Grèce, aux Baléares. — Au nord, il a sa limite en Istrie et sur le bord du plateau central. — A l’oc- cident, il est en Portugal. — A l’orient, en Italie, en Dal- matie, en Croatie, en Grèce, dans la Turquie occidentale et méridionale. 4) Hist. physiol. des plantes d'Europe, t. 2, p. 706. Qt VALÉRIANÉES. D Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 36° }Ecart en latitude : Nord, Plateau central........ UNION 8° Occident Portupal eee Er 10 ©. } Ecart en longitude : Ortent AGIR RS ROUE 20 E.| 30° Carré d’expansion....:........ 240 FAMILLE DES VALÉRIANÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. NiSTiee eER A OIEE OPA TSI OM ANSE" FOTO ADYSSIIeR SEE TON LOMIS2NE MER" ODA O AIgÉTIE NS 0 Vo ON GUEMINEMOS Royaume de Grenade. 36 à 37 5 O.à 8 O. 1 : 268 SICHE= eco ee 37-838 1 AONE” a 191 E 2102105 Portugal "0080 Ja 42 MU) ON NATION Royaume de Naples. 38 à 42 11 E.à16 E. 1 : 131 Damcase "00 A0 2 4% 0995) E AS EMMEMET Tanride- et..." 43 à 46, 31 E. à 3% E. 41: 107 Plateau central. .... 4h à A7 O0 at 2 EAP TMS Frances 42 a STMETIO AM ONE NTI: TT5S Russie méridionale... 47 à 50 22 E.à 49 E. 1 : 278 Allemagne ne 45 a S M MEMRTANE. 114 Carpathes Een HOLAT SDL MOVE "à 220 E0 117269 Angleterre ser 90,458 :1 110: à 7 0.2 1,226 Russie moyenne... .. 90 à 60 17 E.à58 E. 1 : 276 Scandinavieentière.. 55 à 71 3 E.à 29 E. 1 : 351 446 VALÉRIANÉES. Latitude. Longitude, Dapemerck. .....'. 520à,579 .70E, a AOF: 1 : 395 MB secs 09/4 59% 4101 Fa 15 MEL 2979 Séde.. se cesladece Do 00 LOUE 290) ES 20S Norvége........e. 98:à 71 2 E:à 10 E.24071506 Russie septentrie.... 60 à 66 19 E.à57 E. 1 : 289 Finlandeseerrenrt GONNA 70. "18 E:498: Er 01 0256 Laponie-#:"."27.t Gota TT 1% EE a A0 E 107060 EUROPR ENTIERE. en E RE se ecrescectrertRi 1 : 180 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande 42 00108 5000 ORAN AS OT EEE Angleterre . . . ... 90 à 58 11058 0070. 0077226 Allemagne ...... 45 à 59 SD DE voie 1 PA D'AIE HGE 11 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 276 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 298 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E.à 97 E. 1 : 299 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 290 Dahurie......... 50:à155 °410:E.,/àa 1190E. 1012202 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E.à 163 E. 1 : 234 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E.à 161 E 0: 0 Kamtschatka.. ... 16 à 67 148 E. à170 E. 0: 0 Paysdes Tschukhis. » » LL DD Be du 0 BD: O Iles de l'Océan or“. 51 à 67 170 E. à 130 O. 0: 0 Amérique russe... 54 à 72 170 O0.à130 E. 0: 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy. deGr*,rég.alp.etniv. 360à 37° 1500 à 3500 1 : 162 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0 PROPORTIONS RELATIVES. UT Latitude. Altitude en mètres. PYRÉNÉES: LENS AE ETES 420 à 439 500 à 2700 1 : 138 Pyrénées élevées. .... 42 à 43 19500 à 2700 0: 0 Pic du Midi, de Faut » D Ou 0 Plat. central, rég. AN &% à AT 500 à 1900 1 : 195 Plateau central, sommets... %440à 470 1500 à 1900 0: 0 Alpes: SO SN à 46, "500 "à 2700 M9 Alpes élevées. 24,221 .. 45 à 46 1500 à 2700 1 : 175 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 1920à 149 2400. à 2700. 0: 0 Canaries: 2. PU eu 28 à 30 15 O.ù 20 O. 1:181 Hébrides. ........ 9104.58 8 O. à 10 O. 0 0 Orcades eee D9 50)7a02610710 0 Shetland Se 60 à 61 3:0. à.11/470::0 0 Ferde ins sin 62 9 O. 0 0 Islande: CIN NOR 06 16 021027 ON 0:1%\0 Mageroë........ TA 24 E. 0140 Spitzberg . . ... 10 OÙ 10 E. à 20 E. 0:10 Ile Melville. ...... 76 114 O. 010 Ile J. Fernandez.... 33 à 4A0S. 76 O. 0: O0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 4258. 171 O. à 176 O. 0: 0 Malouines. ....... 525. HO A 0 OMOEMMO La famille des Valérianées n’est pas une des plus im- portantes du règne végétal, mais elle est encore assez nombreuse. Dans l’ancien continent ces plantes sont princi- palement répandues dans l’Europe moyenne et tout autour du bassin de la Méditerranée, en Tauride et dans le Cau- case , et ensuite dans la Sibérie et le Népaul, ainsi qu’au Japon. Elles ne se trouvent ni dans la zone torride, mi au delà du tropique du Capricorne. — Dans le nouveau 448 VALÉRIANÉES. monde , au contraire , on les trouve en quantité assez con- sidérable dans les montagnes de la zone torride , ainsi que dans les parties australes du continent, au Chili et Jusque sur les terres Magellaniques et sur les îles voisines. — En Europe, notre premier tableau nous montre ces plantes inégalement dispersées et atteignant leur maximum, 17107 et 17127, dans la Tauride et le Caucase. Viennent ensuite les contrées qui touchent la Méditerranée , le royaume de Naples, la Sicile, l'Algérie, la France. Ces plantes dimi- nuent en allant vers le nord, jusqu’en Laponie où il n’en reste plus qu'une seule espèce. — Dans le sens des lon- gitudes , notre second tableau montre un affaiblissement graduel à l’est et une disparution complète en appro- chant de l’Amérique du nord. — Les montagnes ne sont pas favorables au développement des Valérianées, et si les zones inférieures conservent à peu près la proportion des contrées au milieu desquelles elles s'élèvent, les zones su- périeures et les sommets sont bientôt abandonnés par elles. — Quant aux iles , à l'exception des Canaries , nous voyons ces plantes les fuir ou se trouver réduites à une seule espèce que nous avons considérée comme 0. G. VALERIAMA , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- tient plus de 100 espèces, dont la moitié environ ha- bitent l’Amérique centrale ; là est le grand centre des Va- lérianes. 25 de ces 50 espèces croissent au Pérou, les autres au Chili, au Brésil, au Paraguay, et quelques-unes même vont jusque sur les terres Magellaniques et aux Malouines. — L'Amérique du nord a près de 20 espèces, presque tou- tes du Mexique et de la Nouvelle-Grenade, très-peu des . VALERIANA. 449 Etats-Unis ou de la partie boréale du continent. — L’Eu- rope et l’Asie ont à peu près le même nombre de valé- rianes, 48 à 20. Celles de l’Asie habitent principalement les Indes orientales , le Népaul, puis la Sibérie, et attei- gnent les îles Aléoutiennes. Un autre groupe est dans le Caucase ou dans l’Asie mineure, établissant ainsi le passage aux espèces européennes. — Celles-ci se trouvent princi- palement dans l'Europe australe et moyenne, en Italie, dans les Pyrénées, dans les Alpes ; quelques-unes en Grèce, en Autriche, en Bohême et en Suède. — Une seule, africaine, est reléguée au cap de Bonne-Espérance. VALERIANA OFFICINALIS , Lin. — Il arrive dans l’année une époque où les fleurs sont si abondantes, qu’on ne sait plus à laquelle on doit donner la préférence. C’est à la fin de juin que l’on trouve cette admirable confusion, et c’est alors, aussi, que la valériane fleurit dans les taillis, sur le bord des bois et parmi les buissons. Ses racines odorantes, ses feuilles découpées et d’un vert noir, ses hautes tiges fistuleuses et striées, et surtout ses corymbes violacés dont l'odeur et la forme ont quelque chose de l’héliotrope, la font bientôt distinguer au milieu de ses nombreuses com- pagnes. — La floraison commence par le bouton qui est posé à l’aisselle de la première dichotomie, puis s'ouvrent suc- cessivement ceux des dichotomies secondaires, et enfin ceux qui, serrés les uns contre les autres en une sorte de corymbe, résultent des subdivisions nouvelles raccourcies, et même avortées. Souvent les fleurs sont polygames; la corolle est toujours un peu irrégulière, à cinq divisions ; elle a trois étamines et une petite poche nectarifère. — Le fruit est muni, comme celui des Centranthus, d’une aigrette légère 450 VALÉRIANÉES. dont les 10 branches velues sont roulées sur elles-mêmes, et qui, sensibles à l’état de l’atmosphère, se resserrent si la pluie arrive, mais s’étalent au soleil et confient leur sort aux courants capricieux de l'air agité. — La valériane vit le plus souvent en société dans les bois humides et associée au Spirœa Ulmaria , au Crepis paludosa, au Silene diurna, au Galeobdolon luteum, etc. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croît dans tous les terrains, préférant les lieux frais, humi- des et à demi-ombragés. — Elle habite la plaine et les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu’à 1,200; de Candolle la cite à 0 en Bretagne et à 1,200" dans les Pyrénées ; Ledebour l'indique entre 900 et 1,000" sur le promontoire du Caucase occidental. Géographie. — Quoique très-commune dans le centre de la France, la valériane s’arrête dans la région des oli- viers, pour paraître de nouveau dans les Pyrénées ; elle se rencontre aussi en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle abonde dans toute l’Europe, dans toute la Scandinavie , où elle croît aussi au milieu des buis- sons et le long des prés humides , jusque dans Ja Laponie, même au Cap-Nord, mais ses fleurs deviennent inodores dans ces froides régions. Elle habite aussi l’Angleterre , l'Ir- lande, les Hébrides, les Orcades et l'Islande. — A l’occi- dent, elle ne va pas au delà de cette dernière habitation. — À l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Carpathes, en Turquie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l'Altaï et du Baïkal, et dans la Dahurie. VALERIANA, 451 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sie. eee eise el 38° Lt en latitude : Nord, Cap Nord......... LÉOMUE : 330 Occident, Islande... ........ 22 O. | Ecart en longitude : Orient, Dahurie........... 119 E. 1410 Carré d’expansion............ 4653 VALERIANA pioicA, Lin. — Les prairies humides et maré- cageuses sont parsemées , dès le mois d'avril, de cette petite valériane qui partage le terrain avec les Orchis maculata et latifohia , le Menyanthes trifohata, le Scorzonera hu- milis, le Caltha palustris, et d’autres espèces moins pré- coces qui viennent à leur tour cacher le sol tourbeux sous l'abondance de leurs fleurs. — Ses racines minces et allon- gées tracent à une petite profondeur ; ses feuilles, entières à la base de la tige, et d’un vert foncé, sont profondément divisées à sa partie supérieure. La corolle est plus grande dans les plantes mâles que dans les individus femelles ; elle est rose ou lilacée comme celles de toutes nos valérianes , et ses graines sont aussi régulièrement aigrettées. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante recherche les terrains très-mouillés, marécageux, tourbeux et siliceux, c’est-à-dire les sols détritiques. Elle s’élève jusqu’à 1,000 en Auvergne. De Candolle la cite à 30" en Anjou, et à 1,200" à Allos. Wahlenberg dit qu'elle croît, en Suède, jusqu’à la limite du sapin. Géograplue. — Cette espèce reste en France, au midi, sur le plateau central, sans descendre en Provence, et sans remonter dans les Pyrénées ; elle atteint cependant Espagne et les montagnes du royaume de Naples. — Au 452 VALÉRIANÉES. nord , elle est connue dans tout le centre de l'Europe, dans le Danemarck, dans la Gothie et la Finlande australes, dans la Norvége boréale; elle est aussi en Angleterre. — A l’oc- aident, elle abonde dans l’ouest de la France, mais ne dé- passe pas l'Angleterre. — A l’orient, on la trouve en Suisse, dans quelques parties de l'Italie, en Dalmatic, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans les Car- pathes et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples... ... 70° Jen en latitude : Nord Noryéser ee. PEER GDS 20° Occident, Angleterre....... 6 O.)Ecarten longitude: Orient, Russie moyenne. ..... 99 E l 61° Carré d'expansion... 002: 1220 VALERIANA TUBEROSA, Lin. — Il habite les lieux mon- tagneux, les prairies et les pentes des coteaux. Sa racine est épaisse, tubéreuse, dure et très-odorante. Ses feuilles radicales sont lancéolées, entières et rétrécies en pétioles ; celles de la tige sont peu nombreuses, d’un vert cendré et profondément découpées. Les fleurs sont disposées en une panicule terminale et serrée de fleurs rosées et odorantes. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — X] croit sur les terrains calcaires et marneux de la plaine et des montagnes. De Can- dolle le cite à O à Toulon et à 1,400" dans les Alpes de Provence. M. Boissier l'indique en Espagne, dans sa région montagneuse. Géographie. — Cette plante est très-rare sur le plateau . central de la France, et reste sur ses confins méridionaux. VALERIANA. 453 Elle est commune, au sud, dans la Provence, en Espagne, et se retrouve en Algérie, dans les pâturages supérieurs du Djebel-Cheliah dans l’Aurès, et sur le Djebel-Tougour (Cosson). — Au nord, elle s'arrête sur le bord du plateau central, aux environs de Dijon, et en Istrie sur les rivages de l’Adriatique. — A l'occident, on la trouve en Portugal. — À l’orient, elle est en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Grèce, dans le Caucase, en Géorgie, dans l'île de Chypre, dans la Russie australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade. ... 36° )Écart en latitude : Nord Frances 24025500 06 10° Occident, Portugal.......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï. .... 96 “ 106° Carréid’expansion,."-°.0.-%:° 4060 VALERIANA TRIPTERIS, Lin. — Dès le mois de mai les rochers et les lieux rocailleux des montagnes se couvrent de cette belle espèce dont les fleurs roses et lilacées se suc- cèdent longtemps. De très-longues racines s’insinuent en- tre les pierres, jusqu’à ce qu’elles aient trouvé le sol que l’ac- cumulation des fragments de rochers défend contre le soleil ; de longs rhizomes tracent aussi entre ces débris souvent ense- velis dans les coussins épais des Trichostomum, des Hypnum et d’autres mousses gazonnantes. C’est seulement au-dessus de ces abris que l’on voit paraître de nombreux rameaux garnis de feuilles d’un vert foncé, dont les supérieures se divisent en trois. Ces rameaux sont terminés par de longs corymbes , quelquefois dioïques et plus souvent polygames. 45% VALÉRIANÉES. — Elle forme des touffes très-puissantes au milieu des Vaccinium Myrtillus, près des buissons du Lonicera nigra, de l’Epilobium spicatum , etc. Nature du sol.— Altitude. — Cette valériane recherche les terrains siliceux et volcaniques , rocheux ou rocailleux. Elle descend quelquefois dans la plaine , mais sa station or- dinaire, en Auvergne, est de 1,000 à 1,500. De Candolle l'indique à 200" à Sorane, et à 1,800" dans la vallée d’Eynes, dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud , on la trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle habite le centre de l’Allemagne, les Carpathes. — A l’occident, elle ne dépasse pas le plateau central. — A l’orient, le royaume de Naples , la Dalmatie , la Croatie, la Hongrie et la Transÿl- vanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° ns en latitude : Nord, Carpathes.....,....... 90 100 Occident, France.......... F0 Écart en longitude : Orient, Transylvanie... ...... 20 r.} 20° Carré d'expansion. . .....o.e...e 200 G. CENTRANTHUS, DC. Il n'existe que 6 espèces de ce genre, dont # de l’Eu- rope australe, de la Corse et de la Sardaigne, et 2 asiatiques, de l’Arménie et de l’ile de Chypre. CENTRANTHUS CaLciTRAPA, Dufr. —- Cette plante an- nuelle et assez rare a peu d'importance. Ses liges, grosses à la base, se rétrécissent rapidement au sommet, et sont fistu- CENTRANTHUS. #59 leuses dans toute leur longueur. Elles sont munies de feuilles simples, à longs pétioles dans le bas de la tige, tandis que les autres deviennent de plus en plus sessiles et découpées à mesure qu’elles approchent du sommet. Les fleurs sont dis- posées en jolies grappes roses, et leur appendice n’est plus qu'une bosse ou une légère saillie ; leur anthère est unique, et se trouve placée au-dessous d’un stigmate trifide. —Elle fleurit en mai, juin et juillet. Elle.croit sur les vieux murs, sur les coteaux pierreux. Nature du sol. — Altitude. — Ce Centranthus recherche les terrains calcaires et rocailleux. Il préfère les plaines, mais il s'élève facilement et atteint jusqu’à 2,000" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il est méridional et se trouve dans le midi de la France, en Corse , en Espagne , aux Baléares, dans toute la région méditerranéenne excepté l'Egypte, en Algérie, aux Canaries. — Au nord , on le rencontre sur le bord du plateau central, et, d’après MM. Grenier et Godron, il remonte le Rhône jusqu’à Nantua. — A l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient , en Italie, en Sicile, en Dalmatie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sudulañanes.... 22.511090 Ecart en latitude : Nord France... ..;. LAS NPEG 16° Occident, Canaries.......... 18 O.)Ecart en longitude: Orient, Turquie …. 125 = 43° Carré d’expansion............. 688 CENTRANTHUS RUBER , DC. — Grande et magnifique es- pèce qui a pour mission de décorer les rochers , de s’implan- 456 VALÉRIANÉES. ter sur les ruines et de couvrir de fleurs le donjon qui s'écroule aussi bien que le roc éternel. Ses profondes racines s’enfon- cent dans les fissures et y résistent aux sécheresses prolon- gées. Ses feuilles glauques, larges et opposées, peuvent puiser dans l’air presque toute la nourriture de la plante; aussi dès le printemps, ces tiges se divisent en nombreux rameaux feuillés. Elles se terminent par des panicules étagées , d’un beau rouge, où la floraison commence par le centre pour s’en éloigner ensuite et gagner les parties extérieures des grappes. Ces fleurs ont un tube allongé , au-dessus duquel on voit en saillie une seule étamine pourprée. Elle s'ouvre du côté op- posé au stigmate. La corolle est terminée inférieurement par un éperon prolongé et nectarifère. Le calice, à peine appa- rent pendant la floraison, se déroule dès que la corolle se flétrit, et se transforme en une frange cihée , en une vérita- ble aigrette, au moyen de laquelle le fruit, mdéhiscent et mo- nosperme , est facilement entrainé dans les airs. — Cette espèce est parfois associée au Cheiranthus Cheiri, à l’Antir- rhinum majus, et nous l’avons vue former, au milieu des guirlandes de lierre , la parure éclatante d’un temple aban- donné. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol.— Altitude. — K habite les terrains ro- cheux, quelle que soit leur nature, les vieilles murailles et le voisinage des habitations. Il reste dans les plaines. Géographie. — Sa géographie est assez difficile à établir, car dans un grand nombre de localités 1l est naturalisé et échappé des jardins , où les vents s’emparant de sa graine élégamment plumeuse, l’emportent au loin sur les ruines et sur les montagnes. — Au sud, il est répandu dans tout le midi de la France , en Espagne , en Algérie, sur les rochers de l’Atlas. — Au nord , il est disséminé sur quelques points de la France, de la Suisse, du Tyrol et de l'Istrie. — A 97 CENTRANTHUS. 45 l'occident , 1! est en Portugal. — A l’orient , il existe en Italie, en Sicile, en Turquie, en Dalmatie, en Croatie et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud’, Algérie. 1-5" 12.00.8507 NÉcart en latitude : Nord VETEMENT 129 Occident, Portugal. ......... 10 O.}Écart en longitude : OrientMurquie 5 001206E;: 300 Carré d’expansion............ 360 CENTRANTHUS ANGUSTIFOLIUS, DC. — Moins élégant que le précédent, à feuilles plus étroites , à tiges moins ra- meuses , il vit en petits groupes sur les rochers, et plus souvent dans les lieux secs et pierreux. Ses fleurs et ses fruits offrent exactement la même conformation. Ses fleurs rouges ou roses descendent jusqu’à l’albinisme. On pourrait considé- rer cette espèce , ainsi que la précédente, comme des plantes toujours vertes, car , si elles ne végètent qu’au printemps, elles résistent au moins pendant l'hiver. — Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains calcaires et rocheux, sur les coteaux graveleux, et peut s’éle- ver très-haut dans les montagnes. De Candolle l'indique à 60m à Aix, et à 1,000% à Mont-Louis, dans les Pyré- nées, et au creux du Van dans le Jura. M. Boissier le cite dans les fissures des rochers du royaume de Grenade, entre 2,300 et 2,800. MM. Grenier et Godron disent que dans le Jura il se trouve jusqu’à la hauteur de la région des sapins. Géographie. — Au sud, ce Centranthus se trouve en France, en Espagne et en Barbare, sur les rochers’ de 458 VALÉRIANÉES. l'Atlas et du Djebel-Tougour. — Au nord, il habite le Jura et la Suisse occidentale. — A l'occident, il reste sur le plateau central de la France. — A l’orient , il s’avance jusque dans le royaume de Naples, en Grèce et dans la haute Albanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Athst 27: à. +... 30° )Ecart en latitude : Nord Suisse ques Lie tire 48 j 13° Occident, France...) 0 Ecart en longitude : Orient Gite er ee. 211 21° Carré d’expansion............. 215 G. VALERIANELLA, Poll. Distribution géographique du genre. — On en connaît 36 espèces, dont 23 sont dispersées en Europe dans la région méditerranéenne, en Italie, en Sicile, en Grèce, en Crimée, en France et en Allemagne. — L’Asie en a 8 , dont # ou 9 continuent la série européenne et vivent au Caucase, en Géorgie, et 2 autres en Sibérie et en Perse. — On en cite 3 espèces dans l'Amérique septentrionale ; — une seule au Chili; — une seule en Afrique, en Abyssinie. VALERIANELLA OLITORIA, Poll. — Ses semences, répan- dues en automne sur la terre nue des champs et des jardins, ne tardent pas à se développer sous l'influence des pluies , et bientôt de petites rosettes de feuilles spatulées et d’un beau vert se montrent sur le sol. Elles grandissent et s’étalent jusqu'à ce que le froid les arrête sans les détruire. Elles font alors partie de cette verdure hivernale qui décore la terre si VALERIANELLA . 459 la neige ne vient pas la couvrir. Dès les premiers jours de soleil, une tige dichotome sort du milieu de Ja rosette ; elle se divise et se termine par des corymbes de fleurs bleuâtres et très-petites, que l’on remarque cependant, car à cette époque la nature n’est pas prodigue , et l’on compte facile- ment les espèces printanières. La disposition des fleurs de cette valérianelle tient à la division infinie des tiges, qui sont régulièrement dichotomes. Les premières fleurs sont sessiles aux dichotomies , et à mesure que celles-ci se multi- plient, les fleurs se rapprochent, et enfin au sommet des ra- meaux ces bifurcations de la tige sont tellement rapprochées, que les fleurs elles-mêmes simulent des corymbes. Leurs trois anthères répandent un pollen blanchâtre sur trois stigmates papillaires, et l'ovaire, accompagné du calice persistant, de- vient un fruit à trois loges, dont une seule, fertile, est bossue et celluleuse sur le dos. — Le V. radiata lui est exacte- ment parallèle dans l'Amérique septentrionale. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante est indif- férente et accepte tous les terrains, et reste ordinairement dans les plaines , excepté dans les régions méridionales, Géographie. — Elle est du nombre des espèces dont la culture a étendu le domaine, car elle habite ordinaire- ment les champs cultivés où ses semences très-fines ont été transportées. C’est ainsi qu’elle se rencontre, au sud, en France, en Espagne, en Algérie, à Madère et aux Canaries. — Au nord, elle vit aussi disséminée dans toute l'Europe, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége, la Suède et la Finlande australe. Dans ces dernières loca- lités elle est presque littorale; elle végète aussi en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle s'étend aussi très-loin, en Suisse, en Italie, en Sicile où, selon Gussone, elle croît dis- 460 VALÉRIANÉES. séminée dans les prairies, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les Carpathes, en Turquie, dans les Rus- sies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud; Canaries rte er ton hot en latitude : Nordr'Fimiande.ss 00/0002 320 Occident, Canaries. .......... 18 PR en longitude : Orient, Russie moyenne...... 98 E. 760 Carré d’expansion............ 2432 VALERIANELLA CARINATA , Lois. — Cette espèce est aussi très-commune quoique paraissant un peu moins domestique que la précédente. Elle est répandue dans les moissons, dans les vignes, au milieu des prairies artificielles jeunes ou dé- garnies. Elle a le même port que les autres espèces du genre dont elle diffère par son fruit antérieurement creusé en nacelle, par son limbe calicinal unidenté , par son fruit triloculaire , sillonné, par sa loge fertile nullement cellu- leuse n1 bossue, et par ses loges stériles recourbées dans leur longueur. Elle offre une variété ou plutôt une monstruosité très-commune , dans laquelle les lobes du calice ont pris beaucoup d’accroissement, tandis que les corolles se sont transformées en feuilles. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Elle occupe, au sud, la France, le midi de l'Italie, la Sicile et l'Algérie. — Au nord, la Bohême, la Prusse, la Bavière, la Belgique, la Podohe, la France et l'Angleterre jusqu’au 55°, où elle a été sans VALERIANELLA. 61 doute importée.— A lorient, elle habite l'Italie, la Sardai- gne, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Tauride, le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Algérie. ............ 359 )Écart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 59 ) 20° Occident , Angleterre........ 7 0. Écart en longitude : Orient Géorgie, 2... 2 A7 94° Carré d’expansion....-....... 1080 VALERIANELLA DENTATA, Poll. — Se trouve dans les mêmes stations que la précédente. Annuelle et fugace comme elle, elle disparaît bientôt sans laisser de traces de sa pré- sence. Ses tiges sont très-dichotomes, et ses petits paquets de fleurs sont ordinairement entremélés de fleurs mâles assez nombreuses. Le fruit est triloculaire, sillonné en avant; sa loge fertile n’est pas bossue, et ses loges stériles sont plus longues que celle qui renferme la graine. — Le V. sphe- rocarpa lui est parallèle en Sicile, le V. érigonocarpa en Turquie. Nous réunissons à cette espèce le P. auricula, DC., qui en diffère un peu par le port, mais dont les carac- tères ont été souvent confondus avec ceux du V. dentata. — Le Valerianella membranacea, Lois., est encore voi- sin des deux précédentes. Il est ordinairement plus pe- tit et disparait plus tôt encore des champs cultivés qu'il habite dans notre région méridionale. Nous sommes forcés de réunir ces 3 espèces au point de vue géographique, faute de pouvoir séparer l’aire d'expansion qui appartient à cha- cune d'elles. Nature du sol. — Altitude. — Cette plante préfère les terrains siliceux et argileux de la plaine. 462 VALÉRIANÉES. Géographie. — Elle s’avance peu dans le midi de la France, mais se retrouve en Espagne, dans le midi de l’Ita- lie et en Algérie. — Au nord, elle est assez répandue dans le centre de l’Europe, dans toute la Gothie, dans le Dane- marck central, en Angleterre et en Irlande. — A l'orient, on Ja trouve en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase et dans une partie de la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud iAlgémeste#.-CL 40. 300 y Écart en latitude : Nord, Gothie....... LR ETS A 230 Occident, Irlande........ .. 12 O.) Écart en longitude : Orient , Géorgie........ Set a ir E.) 990 Carré d’expansion. ........... 1357 VALERIANELLA CORONATA, DC. — C’est encore le port des espèces précédentes. Ses fleurs sont rapprochées en tête, les dents du calice sont un peu crochues et couronnent le fruit. Ses feuilles supérieures ne sont pas entières, mais pinnatifides. Le fruit a la même organisation que dans les précédentes. — Cette plante fleurit en mai et en juin, et habite aussi les moissons et les champs cultivés. Nature du sol. — Altitude. — Comme toutes les va- lérianelles, elle recherche les lieux calcaires et marneux des plaines et les endroits bien exposés, où elle peut, dès le printemps, recevoir les premiers rayons du soleil. .” Géographie. — De notre région méridionale, cette plante s'étend dans toute l'Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord, elle habite une partie de la France, s’avance accidentellement jusqu’au delà de Paris ; elle se retrouve à Liége, dans le Tyrol, à Gœttingue, dispersée çà et là. — À DIPSACÉES. 463 j'occident, elle est en Espagne, et probablement en Portu- gal et aux Canaries. — A l’orient, on la rencontre en Italie, en Sicile, aux Baléares, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, dans les moissons de l'île de Mélos, dans les prés de la Tauride, où elle est pro- bablement indigène, dans le Caucase et dans la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sul Canaries sea ENMRURR 30° Lo en latitude : Nord Diégest MR en es. E 51 21° Occident, Canaries. ......... 18 ou en longitude : Orrent Géorgie. 4. re 47 E 65° Carré/ d'expansion. 4 ee 1365 FAMILLE DES DIPSACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigtitie.. .--. s.. : 0a 10 180.4 SE 01 :000 Abyssinie ........ 1012/2460 32 E 74 4ALE LL" 978 Algérie. ......... 33 à 86 19 OJà GE: 1:129 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 0. 1 : 111 SIC En MERS 37 a 38 10.E. à 13 E+ 1: 135 Portugal ss tits B7uà 42: 10910. a/11.0.,,1.:,:138 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16E. 1 : 140 Caucase pe 0, LEO: 44 35 K.ià ASUE.) 1 : 118 Täuride.:.. 4. 43146. 31 E.à 34 E. 1 :.149 Plateau central. ... 44 à 47 0 à 2E. 1 : 188 k6% DIPSACÉES. Latitude. Altitude en mètres. France... cts ce 1010 700 POUR: 110 Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à A9 E. 1 : 131 Allemagne........ 15 "a799 . DE ATLE TERMS 0 Carpathes........ h9 3 50 149 LE a9E. 116 Angleterre... 901400 1 10 0471001" Russie moyenne... 90 à 60 17 E.à58 E. 1 : 176 Scandinavieentière. 99 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 251 Danemarck: 2007 DAVIS EE @ADSE... 1: 210 Gothie eee ce 5922400 010 086 à 19 EE 0206 Suédenre MLMAEL 554109. :10/EFE. 22) Etude: 985 Norvége........ 58 AGTL:) :20E A A0 EMI EE: 2108 Russie septentrl®... 60 à 66 19 E.à 57 E. 1 : 433 Finlande..." 60 à 70 18 E. à 28 E. 1 : 315 Laponie"... 65-à 71, LL0E AMD VER: 305 EUROPE ENTIERE. 20. 2 ee seniors cle ele. Le 415 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande as mets 10, 55014, 70à 413004115388 Angleterre. .... 90 à 58 1901, 7,0... 15485 Allemagne . .... 45 à 55 DE. a 1h E. ChEM150 Russie moyenne. 90 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 176 Sibérie del’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 165 Sibérie altaïque.. 4% à 67 66 E.à 97 E. 1 : 239 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E.à116 E. 1 : 48% Dahurie. 200" 50"à 59 1107E à 4410PE)- 1: 252 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 0: 0 Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 E. O0 : 0 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E.à170 E. 0: 0 Pays des Fschukhis. » 495 E. à 175 O...0-:2209 Ilesdel’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 0: 0 Amérique russe.. 54 à 72 170 0.à130 E O0: 0 PROPORTIONS RELATIVES. 165 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 360à 37° 1500 à 3500 1 : 122 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0 PYyTÉNÉES.. ee eo 42 à 43 500 à 2700 1 : 243 Pyrénées élevées... ..... 42°à 43° 1500 à 2700 0: O0 Pic du Midi de Bagnères. . 0 OO SU Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 166 Plateau central, sommets. 4% à 47 1500 à 1900 0: O0 pes 0 Me ee. etes 45 à 46 500 à 2700 1 : 201 Alpestélevées. 50... 45 à 46 1500 à 2700 0: Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert... 120à 14° 2400. à 2700. Canaries ones 28 à 30 15 O: à 20 OC. Hébrides.. 55700 57 à 58 8 O. à 10 ©. Orcades mnt 59 HO A0 "0; Shetland ss 60 à 61 SOA MUMOS Feroë, ere 62 90: Islande SANTE 6% à 66 1610. à. 27 O Mageroëé.. 71 2h E. SDHZDETD.. se. 79 à 80 10 E. à 920 E. Ile Melville. ..... 76 114 O. Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. Nouv. Zélande (mri). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. Malouines. ...... 525. 59 O. à 65 O. A © Sd 2 0 SO OO Ce À = © Les Dipsacées constituent une famille peu nombreuse qui appartient surtout à la partie chaude de la zone tempérée de l’ancien continent et au cap de Bonne-Espérance. La VI 30 466 DIPSACÉES. région méditerranéenne en offre un assez grand nombre. — Ces plantes ne sont pas très-répandues en Europe, et leur nombre diminue d’une manière très-sensible à mesure que l’on approche des régions polaires. Le royaume de Grenade est le pays où elles dominent; elles y forment 17111; en Norvège elles ne font plus que 17408. Leur moyenne est à peu près 17200 de la population végétale. — Notre se- cond tableau nous montre que les Dipsacées disparaissent à l’est dès que les pays deviennent très-froids et se rapprochent de l'Amérique. — Le troisième tableau démontre leur ab- sence des hautes montagnes. — Le quatrième prouve qu’elles sont aussi peu fréquentes dans les îles. G. DIPSACUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Sur 15 espèces connues, 8 sont asiatiques et 7 européennes. — Les pre- mières sont des Indes orientales, du Népaul, de la Perse et de Ceylan. — Les secondes du midi de l'Europe : de la Corse, de la Sicile, de la Tauride ou de la France. Elles ap- partiennent donc toutes à l'hémisphère septentrional de l’an- cien continent, et sont réparties sur une bande assez large, qui s'étend depuis l’extrémité occidentale de l'Europe tem- pérée ou australe , Jusqu'à la Sibérie ou au Népaul. Drpsacus syLvesrris, Lin. — Lorsque le soleil a brülé de ses feux cette fraîche végétation du printemps, éclose sous l'influence de ses premiers rayons, on voit, sur le bord des champs et des chemins, une plante vigoureuse dont la tige simple ou rameuse s’élève avec rigidité, et dont les feuilles épineuses et les capitules hérissés défendent d'approcher de trop près. C’est le Dipsacus, dont la singulière organisa- DIPSACUS. 4 tion doit nous arrêter un instant. — Ses graines, qui germent au printemps, emploient toute l’année à développer une osette de feuilles légèrement épineuses, régulièrement étalées, qui résistent à l'hiver. Au printemps suivant, ces jeunes feuilles s’accroissent encore, et une tige vigoureuse sort de leur centre. De belles feuilles l’accompagnent , et, soudées par leur base, elles forment de gracieux bassins dans lesquels les gouttes de pluie se rassemblent, et où les oiseaux savent trouver une réserve qui semble destinée à leurs besoins. Des aiguillons verts ou blanchâtres, à demi- transparents, couvrent les tiges et les nervures des feuilles. — Au sommet de la tige et des rameaux on trouve un Capi- tule allongé, muni à sa base d’un involucre étalé de plu- sieurs bractées , et dans ce capitule, couvert d’alvéoles qua- drangulaires se trouvent des fleurs très-nombreuses , dispo- sées avec la plus grande symétrie. La floraison, qui n’a lieu qu’en juillet où même plus tard, commence par le milieu du capitule où l’on voit une couronne fleurie. Elle continue au-dessus et au-dessous de cette zone, en sorte que très- souvent les deux couronnes de fleurs vont en s’éloignant et sont séparées par un intervalle défleuri. On connaît dès Ja veille les fleurs qui doivent s'épanouir le lendemain : le bouton s’allonge rapidement , et sort de l’alvéole. La co- rolle s'ouvre en quatre divisions , dont la supérieure est plus élargie ; le stigmate en languette se montre le premier, et les quatre étamines, dont les filets sont pliés, se dé- tendent; leurs anthères, anguleuses et rougeâtres, s’ou- vrent et répandent un pollen blanchâtre. Plus tard, les semences, quadrangulaires et sans aigrettes, régulièrement logées dans les alvéoles, se détachent et se répandent, quand les vents de l'automne viennent agiter les tiges des- séchées du Dipsacus. — On le rencontre fréquemment 468 DIPSACÉES. associé au Cichorium Intybus, au Senecio Jacobæa, aux Cirsium et aux Carduus. Nature du sol. — Altitude. — K est indifférent et se trouve partout, mais en plaine et rarement sur les montagnes même peu élevées ; car, en Suisse, Wahlenberg fait obser- ver qu’il atteint à peine la limite supérieure du noyer. Géographie. — I est commun dans toute la France, et, au sud, il s'étend en Corse, en Espagne, en Barbarie, aux Canaries. — Au nord , il est répandu dans tout le centre de l’Europe, et vient s'arrêter dans le Danemarck qu'il occupe tout entier. Ï] se trouve aussi en Angleterre, eten Irlande. — A l'occident, il habite le Portugal et les Canaries. — A lorient, il végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalma- tie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie et en Perse , dans les Carpathes, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. .... RSR EC PSE ne a en latitude : Nord, Danemarck......... 279 Occident, Canaries. ......... Me O.) Écarten nd Orient, Perse. ........ 51 E. Carré d'expansion. ............. jh Drwsacus picosus, Lin. — C’est encore sur le bord des fossés et le long des haies et des ruisseaux que l’on voit vé- géter cette grande espèce annuelle dont la tige n’est que far- blement aiguillonnée. Ses feuilles sont glabres, appendicu- lées mais non réunies à leur base, et ses capitules, portés sur de longs pétioles, sont globuleux , alvéolés comme ceux de l'espèce précédente, mais garnis de paillettes molles et flexi- DIPSACUS. 469 bles. Les fleurs sont petites, rosées ou blanchâtres , et pré- sentent les mêmes phénomènes que celles du D. sylvestris. — Il fleurit en juillet et en août. Le D. strigosus de la Perse, le D. inermis du Népaul, et le D. asper des Indes orientales, lui sont parallèles. Nature du sol. — Altitude. — NH est indifférent pourvu que le terrain soit frais et humide, et souvent il reste dans la plaine, mais il peut aussi s’élever sur les montagnes ; nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,000%. Ledebour l’indi- que dans le Breschtau entre 400 et 800", et dans le Ta- lüsch de 0 à 1,300. Géographie. — On le rencontre, au sud, dans les Pyré- nées et en Espagne. — Au nord, il s'étend dans une partie dunord de l'Europe, en France, dans les environs de Paris, dans le Jura, dans une grande partie de l’Allemagne, dans la Gothie australe, dans tout le Danemarck et en Angle- terre. — Il n’est pas occidental et reste en Angleterre et en France. — A lorient, on le trouve en Suisse, où il est rare et n’atteint pas les montagnes, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, la Géorgie, la Perse bo- réale et dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Perse... ... schistes SAV INNECArÉ en latitude : Nord, Danemarck..... EC PRE 7 230 Occident, Angleterre. ....... 6 O.)Ecarten longitude: Orient iGEorcie.. AG Fi 920 Carré d’expansion. ........... 1196 Dipsacus LAGINIATUS, Lin — Il habite le bord des fos- 470 DIPSACÉES. sés, les lieux arrosés par des eaux minérales, et ïl présente les mêmes mœurs que le D. sylvestris. AL en diffère par ses feuilles profondément découpées, par ses aiguillons moins raides, et par ses capitules latéraux qui s'élèvent plus haut que celui du milieu. — Il fleurit en août; il est bisannuel. Nature du sol. — Altitude. — Lieux salés ou calcai- res des plaines et des montagnes. — Ledebour le cite à 400 dans le Breschtau, et entre 300 et 1,300 dans le Talusch. Géographie. — On le trouve assez rarement dans le midi de la France, mais il existe dans l’ouest, dans l’est et dans le centre de cette contrée où il est rare. — Il atteint, au sud, le royaume de Naples et la Sicile, — Au nord, il se rencon- tre en Alsace, dans une partie de l'Allemagne, en Bohême, en Volhynie. — A l'occident, il existe au Portugal. — A lorient, il habite l'Italie, la Croatie, la Hongrie, la Transyl- vanie, la Tauride, le Caucase, la Grèce, la Macédoine méri- dionale, la Salonique, la Géorgie, les bords et les déserts de la Caspienne, les Russies moyenne et australe. Pallas le cite en Russie près du ruisseau de Targoum, dans un sol salé, au milieu des plantes maritimes, et en Sibérie dans une foule de localités, comme le long du fleuve Oural et du Volga, dans des lieux abandonnés autrefois par la Caspienne. (Pallas, t. 1, p. 576 ett. 5, p. 246.) Limites d'extension de l'espèce. SU SOIE EE ER ER Cre eee TOO Ecart en latitude : Nord, Volhynie...... APM | 1/40 Occident, Portugal. .... A EU ‘ia en longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 60 E. 719 Carré d’expansion............ . 99% CEPHALARIA. 471 G. CEPHALARIA , Schrad. Distribution géographique du genre. — Environ 20 es- pèces composent ce genre, et la moitié appartient à l’Europe et s’y trouve très-dispersée depuis la Grèce et la Tauride jasqu'au Bannat et à la Russie australe. — Les espèces astatiques, au nombre de 5, sont du Caucase, de la Syrie, de la Géorgie et de la Sibérie. — Une petit groupe, com- posé de 6 espèces, se trouve isolé au cap de Bonne-Espé- rance. CEPHALARIA LEUCANTHA , Schrad. — Cette plante croît en toufles dans les lieux incultes et pierreux, sur le bord des chemins, sur la lisière des vignes et des champs cultivés. Ses feuilles sont profondément découpées ; ses fleurs qui se moutrent très-tard, en juillet ou en août, sont blanches ou légèrement teintes de jaune, et leur involucelle se termine en une couronne membraneuse. Le fruit, tétragone, est couronné par le limbe du calice et renfermé dans l’involu- celle. — Elle est vivace et fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des coteaux, mais elle s'élève davantage dans les pays très-chauds. M. Bois- sier l’indique dans les montagnes du royaume de Grenade, comme croissant dans les fissures des rochers, entre 800 et 1,800 , et il en cite une variété scabra, qui végète, in declivibus umbrosis, entre 1,000 et1,300m, et qui serait identique au C. scabra du cap de Bonne-Espérance. Géographie. — I] est méridional et atteint, comme nous venons de le voir , le midi de l'Espagne. — Au nord, il arrive sur le plateau central et sur le littoral de lIstrie. — 472 DIPSACÉES. A l'occident, il croît en Portugal. — A l’orient, il est dans le midi de l'Italie, en Sardaigne, en Croatie, en Dalmatie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Plateau central........ 44 D) 8° Occident MPorteal ECC EATO 0 ne en longitude : Orient Géorgie MC MATE 912 Carré d’expansion............. 456 Sud, Royaume de Grenade.... 36° )Ecart en latitude : + G. KNAUTIA, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connait 15 espèces dont 12 sont européennes ; elles se trouvent en Espagne, en Sicile, en France, en Hongrie et en Allema- gne. — Les 3 espèces asiatiques sont du Caucase et de lorient. KNauTIA ARVENSIS, Coult. — Lorsque l’on remarque avec quelle facilité, avec quelle profusion la nature varie les formes et l'aspect des végétaux, en modifiant légèrement ou en associant de diverses manières des objets presque semblables, on reste pénétré d’une respectueuse admiration pour l’auteur de toutes ces merveilles. Des fleurs conformées comme celles des Dipsacus, mais étalées sur un disque, au lieu d’être groupées en épis, donnent un port tout dif- férent à la plante qui les porte, et le Knautia, touchant par tous les points aux Dipsacus, en diffère essentiellement par le port. — On trouve cette espèce dans les prairies sèches, sur les pelouses et sur le bord des champs. Elle étale sur le sol sa rosace de feuilles découpées et souvent grises ou blan- KNAUTIA. 473 châtres ; elle élève sa tige plus ou moins rameuse, et nous montre de jolis capitules d’un bleu clair ou lilacé , dont les fleurs extérieures, plus développées, forment une couronne au- tour des autres. Tantôt toutes ces fleurs sont fertiles, her- maphrodites où femelles, tantôt les capitules entiers ne sont formés que de fleurs mâles dont les stigmates ont avorté. Chaque fois que des fleurs nombreuses sont réunies et rap- prochées, la nature semble avoir pris moins de soins pour donner à chacune d’elles des organes complets de repro- duction; elle compte sur les fécondations indirectes, si fré- quentes dans les organisations compliquées. — Toute la plante est couverte de longs poils blancs. Les involucres, très-velus, sont formés de bractées alternativement larges et étroites. Les corolles, fermées, en bouton, sont également munies de quelques poils blancs. Les anthères, vacillantes sur leurs filets, sont violettes et allongées. Elles s'ouvrent longitudinalement et montrent un pollen à gros grains, jaune d’abord, et qui, restant quelque temps adhérent à l’an- thère , devient rouge brique ou orangé ; les fruits sont velus et terminés par une petite couronne de dents acérées et ter- minées par un poil. Ces capitules ont une odeur assez forte qu'il est difficile de définir. — Fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. —Cette scabieuse préfère les terrains calcaires ou argileux, un peu compactes. Elle croit en plaine, mais s'élève très-facilement sur les monta- gnes, et atteint en Auvergne 1,500®. Wabhlenberg l’indi- que en Suisse, dans Îles prés secs et dans les champs, pres- que à la limite supérieure des sapins. M. Boissier la place dans sa région montagneuse entre 1,200 et 1,600". Géographie. — Au sud, elle est commune en France, en Espagne, et elle arrive dans les champs de l'Algérie. — Au 474 DIPSACEES. nord, elle est répandue dans toute l’Europe centrale, dans toute la Scandinavie et la Finlande, où elle vit aussi dans les champs et dans les prés, dans la Laponie australe et aux Loffoden, selon Lessing. Elle est en Angleterre, en Irlande, aux Orcades et aux Hébrides. — A l'occident, on la trouve à Nantes, sur les bords de la mer, en Portugal et en Irlande. — À l’orient, elle vit en Suisse, en Italie, en Sicile, en Tau- ride, dans le Caucase, dans les Carpathes, la Turquie, toutes les Russies et dans la Sibérie de l’Oural. Lirates d'extension de l'espèce. Sud, Algérie....... AUCUNE EX 300 ) Ecart en latitude : Nord; 'Eolfodeni 44m TOME) 35° Occident, Portugal. ..... .... 10 O.) Ecarten longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 59 + 690 Carré d’expansion............ 2415 KNauTIA HyBripA, Coult. — Cette plante ressemble au K. arvensis, avec lequel elle a été confondue ; elle croit, comme cette dernière, dans les champs et sur la lisière des vignes. Elle en diffère par ses capitules à fleurs d’un rose pâle, par ses Involucelles à 2 dents velues et par ses involucres à 24 dents. Ses graines sont aplaties et remarquables par un bel ombilic blanc et saillant au-dessus du réceptacle. Elle fleurit en Juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cette scabieuse se plaît sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Corse, dans le midi de l'Italie et probablement en Sicile. — Au nord, elle est très-restreinte et reste dans les vignes de l’Istrie et sur le bord du plateau central de la France. KNAUTIA. 475 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 40° »EÉcart en latitude : Nord, Plateau central........ 4% j Æ . Occident, France... ......... 0 Ecart en longitude : Orient, Royaume de Naples... 16 ni 16° Carré d’expansion......... AGE PU , KnauriA syLvaTiCA, Duby.—C'est la scabieuse des prés, des montagnes et des bois taillis. Ses grandes feuilles se dé- veloppent de bonne heure, tantôt entières et tantôt un peu dentées. Ses tiges peu rameuses s'élèvent très-haut , et ses capitules larges et bombés, d’un violet tirant plus sur le rose que sur le bleu, sont un des plus beaux ornements des prairies. L'involucre est garni, plus que la tige et les feuilles, de longs poils blancs; les bractées verticillées qui le forment, veinées et velues sur les bords, sont de trois dimensions; les plus grandes sont en dehors , les plus petites en dedans , et les moyennes entre les deux autres. Les anthères, d’un beau lilas, sont portées sur de longs filets pliés dans le bou- ton, comme celles des Plantaginées. — Elle est vivace et abonde dans les prairies , où elle fleurit en juin, juillet et août, et où elle se méle au Geranium sylvaticum, au Pim- pinella magna à fleurs roses , à l’Equisetum syloaticum , et à une foule d’autres plantes ; mais elle les domine presque toujours par son abondance et sa beauté. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains siliceux et détritiques. Elle abonde sur les sols frais et volca- niques, et préfère partout les montagnes à la plaine. Nous la trouvons jusqu’à 1,500 ou 1,600" de hauteur, dans toute la région des sapins et dans les prairies qui la dominent. 476 DIPSACÉES. Wahlenberg la cite aussi commune dans la Suisse, dans les lieux boisés, jusqu’à la limite supérieure des sapins. M. Bois- sier l'indique dans sa région montagneuse du royaume de Grenade, à environ 1,500", Géographie. — C’est une des plantes les plus communes de notre région montagneuse. Elle disparaît dans les plaines du midi de la France, pour se montrer de nouveau dans les Pyrénées et dans toutes les montagnes de l'Espagne. — Au nord, on la trouve dans tout le centre de l’Europe, et elle s'arrête en Gothie et en Lithuanie. — A l’occident, elle est en Portugal. — A l’orient, elle occupe la Suisse et toute l'Italie, la Sicile, le Caucase, la Turquie, les Russies moyenne et australe, et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade.... 37° }Écart en latitude :. Nord Mithuanier 10000 .095 18° Occident, Portugal. ....... 10 O. Écarten longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 72 E | 82° Carré d’expausion............. 1476 KNAUTIA LONGIFOLIA, Koch. — Quoique cette plante soit très-distincte de la précédente, elle a été confondue avec elle dans presque toutes les flores, et considérée comme une variété du Æ. sylvatica. Cette confusion nous empêche de séparer l’aire géographique de cette espèce qui habite les pelouses élevées de nos montagnes, une partie de l’Alle- magne, le Caucase et l'Arménie. G. SCABIOSA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les scabieuses SCABIOSA. { = 171 forment un genre nombreux dont les espèces dépassent 80, et appartiennent toutes à l’ancien continent. — 45 sont eu- ropéennes et habitent les parties chaudes de ce continent : l'Italie, la Grèce, l'Espagne, la Sicile, la Crimée, le midi de la France, le Portugal, et quelques autres la Hongrie, la Carniole, le Bannat, la Russie, la Turquie. — 20 espèces asiatiques se trouvent surtout en Sibérie, en Dahurie, aux grandes Indes, à la Chine et au Népaul; quelques-unes crois- sent en Syrie, en Arabie, dans le Caucase et dans l’Asie mineure. — 15 scabieuses sont indiquées en Afrique, 7 à la pointe australe , aux environs du Cap, 8 de l'Afrique bo- réale : Egypte, Mauritanie, Açores et Ténériffe. SCABIOSA SuccisA, Lin. — Quand l'automne vient nous of- frir les dernières scènes de la végétation, et ramener quelques fleurs sur les prairies que la faux a moissonnées , cette plante est une des premières à s’y montrer. Elle occupe aussi les bois taillis, les prairies des montagnes. Elle s’associe au Parnassia palustris, à l'Euphrasia officinalis, au Gen- hana Pneumonanthe. — Ses racines traçantes avancent par une de leurs extrémités et se détruisent par l’autre, et les tiges dichotomes sont munies à leur base de feuilles ovales ou spatulées. — Les capitules qui terminent les dichotomies n’ont pas de couronne élargie, comme ceux des autres sca- bieuses ; les fleurs très-multipliées forment une demi-sphère d’un bleu pâle ou lilacé avec des variétés roses , carnées , et même des variétés entièrement blanches. La floraison com- mence, comme dans les Dipsacus, par la zone du milieu et continue en se rapprochant à la fois et du sommet et de la base du capitule. Souventla plante est dioique, et les fleurs fe- melles sont réunies en têtes plus petites; les mâles, en groupes plus volumineux, ont leurs étamines pliées sur leurs filets, qui 478 DIPSACÉES. se détendent lors de l'épanouissement et rendent les an- thères saillantes. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette scabieuse aime les terrains siliceux ou volcaniques, tourbeux, détritiques et mouillés. Elle s'élève assez haut dans les montagnes, dans les prés humides et dans les clairières des forêts. © Nous la trouvons encore à 1,500". Géographie. — C’est une plante des plus communes, qui s'arrête, au sud, dans les Pyrénées, en Espagne et dans le Portugal. — Au nord , elle s'étend très-loin dans toute l’Europe centrale, dans la Scandinavie entière, y compris la Laponie australe, selon Fries, et même les îles Loffoden, selon Lessing. Elle occupe l'Angleterre, l'Irlande, l'Islande et tous les archipels intermédiaires. — A l'occident, on la trouve en Portugal.— A l’orient, elle habite la Suisse, l’Ita- lie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, les Carpathes, le Caucase, la Turquie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal. .......... 1400 et en latitude : Nord, Loffoden............: 68 280 Occident, Islande........... 2% O.)Ecart en longitude: Orient , Sibérie de l’Altaï..... 97 E.) 1310 Carré d’expansion............. 3668 ScaBiosa CoLuMBaRi4a, Lin. — Cette scabieuse fuit les lieux humides et se montre communément sur les pelouses sèches, le long des chemins et dans les champs. Elle varie à l'infini pour sa dimension et surtout par les découpures de son feuillage ; ses feuilles radicales sont velues, obtuses, les SCABIOSA. 479 caulinaires bipinnées. Ses capitules sont d’un bleu pâle, ra- diés comme ceux du Knautia arvensis, mais moins garnis que ceux du Anautia sylvatica et surtout que ceux du Suc- cisa pratensis. Sa corolle est à 5 divisions très-inégales, sur- tout dans les fleurs de la circonférence; le fruit est couronné par une petite lame membraneuse; il est évasé et offre dans son milieu une étoile à 5 rayons noirs. — Elle fleurit pen- dant tout l'été, et souvent même en automne, comme beau- coup d’autres espèces, si la tige principale a été coupée à l’époque des foins. — Nous réunissons à cette espèce le S. lucida, Vill., que nous considérons comme distincte, mais que la plupart des auteurs ont placée parmi les nom- breuses variétés du S. Columbaria. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche, en Auvergne, les terrains secs, siliceux , volcaniques, détri- tiques; en Normandie elle croît sur les roches calcaires, ainsi que dans le Siennois, en Italie, à Nantes, etc. — Elle s’é- lève depuis la plaine, où elle est commune jusque sur les pen- tes des plus hautes montagnes de l'Auvergne, de 1,600 à 1,700". Tenore ne l'indique cependant en Italie que de 0 à 100%. M. Boissier ne la cite pas non plus à une grande hauteur. Géographie. — La réunion de plusieurs espèces, que l’on distinguera sans doute parmi ses variétés, donne à cette plante une aire d’expansion assez grande. — Au sud, elle habite l'Espagne, Madère, l'Algérie et l’Abyssinie où elle offre comme en Europe des formes nombreuses et diffé- rentes. -— Au nord, elle se trouve dans toute l’Europe cen- trale, en Danemarck et en Gothie, dans la Norvége, la Suède, la Finlande australe, ainsi qu’en Angleterre. — A l'oc- cident, elle est à Madère et en Portugal. — A lorient, elle existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en 480 DIPSACÉES. Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, à Lenkoran, dans le Talüsch, dans les Carpathes, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie ............. 100 }Ecart en latitude : Nord, Fralande:s see oc n62 520 Occident, Madère........... 19 O.)Ecart en longitude: Omnent Géorgie ere ete NAT E./ 660 Carré d’expansion............. 3432 FIN DU TOME SIXIÈME. Clermont, impr. de Ferdinand Thibaud, ü ({#l AU PEN 0) WA ( 2 RAA MS EE mes 1 NS SS S S NS DS SE SX S à