SS où SÈ SSS Q SS NS NS RS Se SS S =s0) er 2R'W-Cibson-{nur 2075) \ $ =. n —. « 15 Le mr EE à Fr ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE | DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER © SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE: PAR Hevr: LECOOQ. Professeur d'Histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand. —0} oo — A PARIS, CHEZ J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, 19, RUE HAUTEFEUILLE. A LONDRES, cnez H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. A NEW-YORK, cnez H. BAILLIÈRE, 290, BROAD-WAY. A MADRID, cnez C. BAILLY-BAILLIÈRE, CALLE DEL PRINCIPE, Â1. a e Le ï RE Te je OR © @ TOME HUITIEME. ÉTUDES LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE, SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. CLERMONT-FERRAND , IMPRIMERIE DE FERDINAND THIBAUD, ÉTUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE ET EN PARTICULIER SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE: PAR Hevrr LECOO@. Professeur d'Histoire naturelle de la ville de Clermont-Forrand, ZX TOME HUITIEME. LIBRARY —20 5 RHÈE o— NEW YORK BOTANEKAL GARDEN À PARIS, CHEZ J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, 49, RUE HAUTEFEUILLE, A LONDRES, cuez H. BAILLIÈRE, 219, REGENT-STREET. À NEW-YORK, cuez H. BAILLIÈRE, 290, BROAD-way. A MADRID, cHez C, BAILLY-BAILLIÈRE, CALLE DEL PRINCIPE, 11. 1998. F0 ui po rh | ai ER 2 ARR | = ANNE 0 -N “ent yo rat dd ae mu, Ha. = È k pr ni fi A Li! ÿ 1 se ee DAME Ce A à 42 Ÿ AE GAL , 4. Le ri 4 ARERLETA: | (Ati 17 Qi PT Fi 4 L “tuner VENTE «êRe Eat \ nu 40 ÿE AAA - «2 ais Tri NIEN, ( à À JAN 2- 1909 CONTENU DU HUITIÈME VOLUME. Mnrbe des Labiées. 2... 2044800008 das. paii Genres : Lavandula, p. 5. — Mentha, p. 7. — Ly- copus, p. 16. — Salvia, p. 17. — Origanum, p. 25. — Thymus, p. 27. — Satureia, p. 31. — Calamintha, p. 34. — Hyssopus , p. 43. — Nepeta, p. 45.— Melit- tis, p. 49. — Lamium, p. 50. — Galeobdolon, p. 57. — Galeopsis, p. 58. — Stachys, p. 63. — Sideritis, p. 15. — Marrubium, p. 77. — Ballota, p. 79. — Leonurus, p. 81. — Phlomis, p. 82. — Scutellaria , p. 85. — Prunella, p. 88. — Ajuga, p. 93. — Teu- crium, p. 99. FAMILLE des Verbénacées. ...................... p. 108 Genre : Verbena, p. 108. Dnmedes Primulacées::....::.0:...,..... pe, TU Genres : Pinguicula, p. 11%. — Utricularia, p. 118. — Coris, p. 122. — Lysimachia, p.123. — Anagallis, p. 129. — Centunculus, p. 134. — Androsace , p. 135. — Primula, p. 138. — Hottonia, p. 145. — Solda- nella, p. 147. — Cyclamen, p. 149. — Samolus, p. 151. — Glaux, p. 154. immune des Globulariées. …....:....::.,,..5. p. 156 Genre : Globularia, p. 156. mare des Plumbaginées.… "2.21. p. 158 Genres : Plumbago , p. 161. — Statice , p. 162. Hour des Plantasimées. uen. p. 165 Genres : Littorella, p. 168. — Plantago, p. 169. Farmer des Armaranthacéés......:.........,... p. 183 Genre : Amaranthus, p. 183. Pmimdes Chénopodées. 2... p. 188 Genres : Salsola, p. 191. — Polychnemum, p. 193. — Chenopodium, p. 194. — Blitum, p. 202. —Beta, p. 207. — Atriplex, p. 208. RARY YORK BOTANICAL GARDEN tj CONTENU Famizce des Polygonées.....,.................. p. 13 Genres : Rumex, p. 216. — Polygonum, p. 235. Famisne dés Thymélées.1....4.04 RE p. 253 Genres : Stellera, p. 25%. — Daphne, p. 255. Famrene des. Santalacées rt. MSN p. 262 Genre : Thesium, p. 262. FAMILLE dés ATISIDIOCHIÉES 0.4 0 AS SE ARE p. 266 Genres : Aristolochia, p. 266. — Asarum, p. 270. FAMILLE es ÉMPDÉITÉES Je. --2-6R cest p. 272 Genre : Empetrum, p. 272. FamiLze des Euphorbiacées...................:.. p. 215 Genres : Croton, p. 278. — Ro p- 280. — Eu- phorbia, p. 283. — Mercurialis, p. 306. FAMILLE des Urtitées... 2.20... RE p. 310 Genres : Urtica, p. 314. — Parietaria, p. 318. — Humulus , p. 321.— Celtis, p. 323.— Ulmus, p. 325. Fasacpe des Amentacées..... 100 p. 351 Genres : Fagus , p. 335. — Castanea, p. 345. — Quercus, p. 349. — Corylus, p. 359. — Carpinus, p. 362. — Salix, p. 364. — Populus, p. 387. — Be- tula, p. 394. — Alnus , p. 402. Famsedes Conifèress. aident. AR Et p. 405 Genres : Juniperus, p. 409. — Pinus, p. 417. FamiLse des Alismacées......................,. p. 128 Genres : Alisma, p. 428. — Damazonium , p. 433. — Sagittaria, p. 434. Fame des Butomacées,, 2.14 autant : seen p. 431 Genre : Butomus, p. 437. Fate desdluncaginées#il, se 46 2 fie p. 439 Genres : Scheuchzeria, p. 439.—Triglochin, p. 441. FAMILLE des Polamées........ 4021... HOM0CUERe p. 444 Genres : Potamogeton, p. 447. — Zanichellia, p. 458. Fais des Lemnacées: 11.4. ...42:00:2+-0e p. 460 Genre : Lemna, p. 461. DU HUITIÈME VOLUME. vi] Fame des Typhacées......................... p. 467 Genres : Typha, p. 467. — Sparganium, p. 469. FAMILLE des Aroïdées.............sesssslssusee p. 413 Genre : Arum, p. 473, Fame des Orchidées.....................see p. 471 Genres : Orchis, p. 480. — Gymnadenia, p. 496. Himantoglossum, p. 500. — Cœloglossum, p. 501. — Platanthera, p. 503. — Nigritella, p. 505. — Ophrys, p. 507. — Serapias , p. 512. — Limodorum, p. 514. — Cephalanthera, p. 516. — Epipactis, p. 519. — Listera, p. 522. — Neollia, p. 525. — Goodiera, p. 527. — Spiranthes, p. 529. FAMILLE des Iridées.......................:.:.. p. 532 Genres : Crocus, p. 535. — Gladiolus, p. 537. — Iris, p. 540. FAMILLE des Amaryllidées AFAQ LE PAT RTE p. 545 Genres : Narcissus, p. 548. — Galanthus, p. 551. PANIER US TASNATABINÉES. .. .. .... ee is ce ses sion * p. 093 Genres : Asparagus, p. 556. — Streptopus, p. 559. — Paris, p. 561. — Convallaria, p. 563. — Maïan- themum, p. 569. — Smilax, p. 571. — Ruscus, p. 5173. PAMREE des DiosChrées. ......:.... 5... ee... p. 915 Genre : Tamus, p. 515. Pen des IACées. so. oo e p. 9178 Genres : Tulipa, p. 581. — Lilium, p 583. — Erythronium, p. 585.— Asphodelus, p. 587. — An- thericum, p. 589. — Paradisia, p. 592. — Ornitho- galum, p. 59%. — Gagea , p. 597. — Scilla, p. 599. — Muscari, p. 605. — Allium, p. 608. — Narthe- cium, p. 622. Le tome 9° qui terminera notre travail, est sous presse et paraîtra comme celui-ci dans le courant de 1858. Il contiendra la fin de la géographie des familles européennes, et les conclusions générales tirées de ces études géographiques. Il renfermera également une table alphabétique, et quelques cartes relatives à la distribution des familles et des espèces. ÉTUDES GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE. SUITE DES COROLLIFLORES. FAMILLE DES LABIÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie.. .... 0. 00à 100 1800.ù SE. 1 : 67 Abyssinie ...... TONI COTE A AE. 01) :199 Algérie. . ...... DD I0 Hop Ot a UGLE: 12:91 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 0. 1 : 19 RES ALee.. «9198 101E1à 13 E. 1:99 Portugal. ........ de, 42 090 Sa 11:0::,1:3922 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16E. 1 : 19 Caucase.......... 40 à 44 35 E à48E. 1 : % Mautide.…. se °° .. A4 46 : 31: Erà 34.E:012.:149 Plateau central. ... 44 à 47 O0 à 2E. 1 : 2 VII 1 2 LABIÉES. Latitude. Longitude. FAnCe ou moe se. 12 à 010) TO ANDNEE Russie méridionale. 47 à 50 22 E.à 49 E Allemagne........ 45 à 55 2 E. à14 E Carpathes........ 49 à 50 19 E. à 22 E. Angleterre........ 50 498: : 10. à 710 Russie moyenne... 00 à 60 17 E.à58 E. Scandinavieentière. 9 à 71 3 E. à 29 E. Danemarck....... 02 à 97 7 E.à12 E. Gothie. Her. 55 à 591, 10 E. à 15 E: SUBTELe sai ones 55 à 69 10 E. à 22 E. Norvége .......e + DB: 7 TROP EMAMONE Russie septentrie..… 60 à 66 19 E.à 57 E. Finlande. . . ss: …. 60 à 70 18 E. à 28 E« Laponie ......... 65 à 71 14 E. à 40 E: EUROPE ENTIÈRE. . : « « + « +eosloeses ee se sie Tableau des proportions relatives des espèces dans le rlande. .. ..... Angleterre. .... Allemagne . .... Russie moyenne . 5 Sibérie de l’Oural. Sibérie altaïque. . Sibérie du Baïkal. Dahurie........ Sibérie orientale. Sibérie arctique. Kamtschatka.... Pays des Tschukhis. llesdel’'Océanor*. Amérique russe. . des longitudes. Latitude. Longitude. 51%a b50 0 HO. aà"1320;: 00 à 58 1107a711 720% 45 à 59 2 E. à 14 E. 50 à 60 17 E. à 58 E. 4% à 67 59 E.àùà 74 E. IA a 67." "06 .E; à tOTWE 49 à 67 93 E.à116 E. 50 à 55 110 E. à 119 E. 56 à 67 111 E. à 163 E. 67 à 78 60 E. à 161 E. 6 à 67 148 E.àù170 E: » 1455 E. à 175 O. 51 à 67 170 E. à 130 O 54 à 72 170 0.à130 E > be He bo be ei Hd pe ed Ed ed be ed OCR Om me À & pe em © M : 28 25 : 30 a : 28 : 22 - : 28 : 24 : 99 "QE A :-30 : 65 oo sens 3 . 28 :19D A : 26 “20 "00 : 42 : 4 C1 So © OO PROPORTIONS RELATIVES. 3 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy. deGri*, rég.alp.etniv. 36°à 370 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 Pyrénées. ............. 42 à 43 Pyrénées élevées. . ...... 42 à 45 Pic du Midi de Bagnères.…. » Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central, sommets... 44 à 47 Alpes élevées... .... Deus da Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 : 2500 à 3500 1 : 500 à 2700 1 : 1560 à 2700 1 : 0 500 à 1900 1 : 1500 à 1900 0 : 500 à 2700 1: 99 1500 à 2700 1 : 116 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap-Vert... 120à 1%° 9} Canaries... .. 28 à 390 15 Hébrides........ 57 à 58 8 Ordades..... …. 59 D Shetland: ..... 60 à 61 3 HORDE. Los. 62 9 Hlionde......... 6% à 66 16 Mageroë. ...….... 71 2% Spitzberg. . . ...... 79 à 80 10 Ile Melville. ..... 76 114 =] eo * Ile J. Fernandez... 33 à 40S. Nouv. Zélande (mr). 35 à 42S. 1 Malouines. ...... 52S$. ON =] © 1 [=] D002m#0900000S = Longitude. 2700. 176: 0. 65 O. © À © © © mm + EH bi 22 1 25 798 39 49 99 19% 0 La nombreuse et remarquable famille des Labiées est dispersée dans toutes les parties du monde, mais surtout dans l'hémisphère boréal. Elle atteint son maximum en À LABIÉES. Europe, dans les parties chaudes de la zone tempérée , dans le royaume de Grenade, dans le midi de l’Italie, en Crimée, où elle forme 1719 ; en Sicile, en Portugal, où elle fait 1922. En Algérie, ces plantes offrent encore une propor- tion très-élevée comme tout autour de la Méditerranée, puis elles s’éloignent de la moyenne européenne qui est 1724, soit au sud , soit au nord , au point de présenter seulement 467 en Abyssinie, et 1765 en Laponie. Elles disparaissent presqu'entièrement de l’Afrique tropicale, à moins que le climat ne soit tempéré par des montagnes. — Elles devien- nent très-rares dans l’Amérique du sud et dans l'Océanie. Elles font pourtant 1748 à Timor. Dans le sens des longitudes, la proportion des Labiées diminue à mesure que l’on avance vers lorient, et quand une haute latitude s’ajoute à la longitude, elles disparais- sent tout-à- fait. On ne connaît aucune Labiée dans l’Amé- rique russe, et déjà au Kamtschatka elles ne font plus que 4290. Mais il faut observer, à l’égard de ces plantes, qu’à latitude égale, l'Amérique est bien moins riche que l’Eu- rope. Ainsi les États-Unis, au nord de la Virginie, de 39° à 46° Jatitude nord, ont 1736 ; la Géorgie et la Caroline, de 34° à 35° latitude nord , 1233 , et le centre de l’Amé- rique septentrionale, de 35° à 42° latitude nord, 1725; tandis que les flores des contrées situées en Europe, sous les mêmes latitudes, en accusent 1719 à 1222. L’Asie pré- sente à peu près les mêmes proportions que l'Amérique. Ainsi l'Inde anglaise, de 1 à 35° latitude nord, offre 1750, la Chine 1937, le Japon 1723 ; mais l’Arabie-Pétrée et le mont Sinaï, qui font partie de la région méditerranéenne, donnent la proportion très-forte de 1718. L’altitude est une cause d’affaiblissement dans la pro- vortion des Labiées; notre troisième tableau le démontre LAVANDULA. 5 de la manière la plus évidente; mais si en Europe et dans les zones tempérées l'élévation est un obstacle à leur déve- loppement, cette élévation leur devient au contraire favo- rable sous la zone équatoriale. C’est à cette cause qu’il faut attribuer la proportion de 1731 dans le Pérou septentrional, entre # et 12° latitude sud; 1738 autour du Chimboraço, 1° latitude sud , et 1725 pour la partie centrale et tempé- rée du Mexique. Les iles nous montrent égalité de nombre et même aug- mentation dans les pays chauds ; ainsi les Canaries ont 1717, le groupe du cap Vert 1722 , les Baléares 1718 , tandis que dans les pays froids les Labiées diminuent ou disparaissent dans ces conditions insulaires. En résumé, M. de Humboldt donne comme proportion moyenne pour la zone torride 1740, pour la zone tempé- rée 1725 et O pour la zone glaciale. G. LAVANDULA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 15, sont presque également partagées entre l'Europe et l'Afrique. Elles sont à peu près toutes du bassin de la Méditerranée. — 7 sont africaines, de l’E- gypte, des Canaries, des îles du cap Vert, de Madère ou de la Barbarie. — 6, européennes, sont de l'Espagne, de l'Italie ou des îles de la Méditerranée. — 2 seulement sont asiatiques. L'une habite le mont Sinaï, l’autre les Indes orientales. LavanpuLA Srocras, Lin. — Ce petit arbuste est abon- damment répandu dans les lieux secs et pierreux, sur les coteaux , avec le Thymus vulgaris, le Satureia montana, 6 LABIÉES. et plusieurs autres Labiées qui recherchent comme lui les localités chaudes et bien exposées. — Il forme de petits buissons à tiges rameuses et à feuilles blanchâtres, un peu cotonneuses. Ses fleurs naissent au sommet des rameaux, entourées de bractées élargies qui s’écartent pour leur livrer passage, et surmontées de bractées colorées qui ajoutent encore à l'élégance de cette espèce. — Les fleurs sont d’un beau bleu violacé; la dent supérieure du calice porte un petit appendice ; la corolle est grande. Elle contient 4 éta- mines, dont les 2 inférieures atteignent plus haut que les 2 autres. La fécondation a lieu un peu avant l’épanouisse- ment, et les anthères répandent leur pollen orangé sur un stiÿmate bilamellaire qui paraît perforé. — Les akènes sont glabres. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Y1 recherche les terrains siliceux et graveleux, les alluvions contenant du sable et des galets quartzeux. — Il habite la plaine et peut s’élever jus- qu’à 1,000" dans les pays chauds. Géographie. — Au sud, il croit en Provence, en Es- pagne , aux Baléares, en Algérie, à Madère, aux Canaries. — Âu nord, il arrive sur le bord du plateau central. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’orient, il végète en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie, dans l’Asie mineure et tout autour du bassin de la Méditerranée. Limites d'exiension de l’espèce. Sud OSRAMESS EE de ee ee 290 Écart en latitude : Nord; rame rent Enr à 1 4 15° Occident, Madère. ........:. 19 O.;Ecart en longitude: Orient, Asie mineure........ 35 E.) 94° Carré d'expansion. ........,... 810 MENTHA. of . Lavanpura Spica, Lin. — Cette lavande forme, comme la précédente, de petits arbustes à la souche ligneuse, aux rameaux redressés et aux feuilles blanchâtres et fortement odorantes. Elle vit dans les mêmes lieux, mais on la dis- tingue aux longs pédoncules dénudés qui soutiennent ses épis presque toujours interrompus. Ses calices à cinq dents offrent aussi un appendice à la dent supérieure; ils sont vio- lacés, pulvérulents et striés. La corolle est bleue, élargie vers son ouverture, offrant une lèvre supérieure bifide et une inférieure trifide. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et se trouve en plaine sur tous les terrains ; mais elle peut aussi s'élever, car Requien l’a trouvée sur le mont Ventoux, au sud, de 672 à 1.646", et au nord, de 495 à 1,400. Géographie. — Cette lavande, à laquelle nous réunissons ici comme variété le L. vera, DC., est commune, au sud, en Provence, en Espagne, en Algérie. — Au nord, elle s'arrête aussi sur le plateau central. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l’orient , elle existe aux Baléares , en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie. Limites d'extension de l’esnèce. Dee Algérie... .....62:: JO0 Her en latitude : Not Érance. .. . . sue : » 00 AA 90 Occident, Portugal. ......... 12 O.) Ecarten longitude : rent Grece. e . : .soonvocoe 29° E.) 340 Cärré d'expansion. ............ 306 G. MENTHA, Lin. Distribution géographique du genre. — Le nombre des espèces de ce genre est très-variable dans les flores, car on 8 LABIÉES. a considéré comme espèces distinctes une foule de formes qui ne sont réellement que des variétés, en sorte que l’on peut réduire à 30 les types spécifiques. — Près de 20 ha- bitent l'Europe et surtout l’Europe centrale, fuyant égale- ment les pays chauds et les contrées trop froides. — 5 es- pèces sont asialiques , des Indes orientales , de la Sibérie et de Ceylan. — En Afrique , 2 sont originaires de la Barba- rie et { du cap de Bonne-Espérance. — On ne connaît que 9 menthes américaines, une du nord , et l’autre du midi de ce vaste continent. — Une seule vit à Java. MENTHA ROTUNDIFOLIA , Lin. — Cette menthe recherche les bords des fossés et des chemins, les lieux incultes, un peu humides. Elle y vit en sociétés nombreuses , car ses racines sont vivaces et traçantes. Les tiges sont droites, garnies de feuilles sessiles, épaisses, très-ridées, bosselées, crénelées, arrondies au sommet , et irès-odorantes. Les fleurs sont disposées en épis assez grêles accompagnés de bractées ovales , lancéolées, pointues. Le calice est campanulé, sans stries , la corolle est rose ou blanche. — Elle fleurit en juillet eten août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente , pourvu que le sol soit humide. — Elle vit en plaine ou dans les montagnes, mais sans s'élever à une grande hauteur. M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne jusqu’à 1,000", et M. Cosson, en Afrique, dans les montagnes de l’Aurès. Géographie. — Au sud, elle habite la France, l’Es- pagne , l’Algérie, Madère, les Canaries. — Au nord , elle croît en France, en Belgique, en Allemagne, en Dane- marck dans l’île de Bornholm seulement , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A lorient, elle existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce, MENTHA. 9 en Turquie, à l'ile de Crète, en Transylvanie, dans le du- ché de Varsovie et dans la Sibérie altaïque. Limites d'extension de l’espèce. MMA Oiaries. .. 200000... 309 en latitude : Nord, Danemarck........... 5à 250 Occident, Canaries. ......... 18 O., Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque ...... 72 E.) 909 Carré d’expansion. ........... 2250 Menrua syzvesrris, Lin. — Si la plupart des Labiées recherchent les lieux secs et les coteaux exposés à toute l’ardeur du soleil, il existe aussi dans cette grande famille des espèces qui préfèrent les bords des ruisseaux et qui vivent à l'ombre des aulnes et des peupliers qui en habitent les rives. Telles sont les menthes au feuillage odorant. Le M. sylvestris qui s'étend si facilement par ses racines tra- çantes, est peut-être l’espèce la plus répandue. Elle vit en groupes nombreux, souvent associée à l’{nula dysenterica, à l’Eupatorium cannabinum, et à cette foule de plantes qui affectionnent les lieux frais et humides , et notamment les sables de rivières. — Ses tiges élevées , garnies de feuilles oblongues, blanchâtres ou même cotonneuses, selon les va- riétés, sont terminées par de longs épis de petites fleurs pur- purines qui donnent à cette espèce un aspect très-élégant. — Ces fleurs sont presque régulières , comme dans toutes les menthes , et il n’est pas rare d'y trouver, comme dans les autres espèces du genre, des fleurs à étamines plus saillantes, dont les stigmates sont avortés, tandis que d’autres offrent tous les caractères de fleurs femelles bien conformées. Les 10 LABIÉES. étamines des menthes sont presque égales et ne présentent pas les caractères didynamiques des autres Labiées. La fécondation directe ou indirecte semblerait presque assurée par la multitude des fleurs qui commencent à s’épanouir à la base des épis, et qui continuent ensuite pendant très- longtemps jusqu'à ce que l’épi terminal et les nombreux épis latéraux aient fini d'ouvrir. leurs fleurs. Malgré ces circonstances, on trouve assez souvent des calices qui ne contiennent pas de semences ou dont une partie des akènes ont avorté. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente, recherche l’eau et vit en plaine et dans les montagnes. Nous la rencontrons encore en Auvergne à 1,000" d'altitude. Wablenberg l'indique en Suisse jusqu’au-dessus de la limite supérieure des hêtres. M. Boissier l’a trouvée dans le midi de l'Espagne, depuis 600 jusqu’à 1,150m. Lede- bour l'indique dans le Caucase entre 400 et 800", et, dans le Talusch , jusqu’à 1,300". Géographie. — Cette menthe se trouve, au sud, en Es- pagne, dans les plaines et les montagnes de l'Algérie, en Egyrte, à Madère, aux Canaries et sur le bord des ruis- seaux de toute l’Abyssinie. — Au nord, elle est répandue dans toute l'Europe centrale et s’arrête en Danemarck et dans la Gothie australe, arrivant aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A lorient, on la trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Dalmatie, en Grèce , en Turquie, dans les Russies moyenne et australe, dans le Caucase, la Géorgie , le Talüsch et dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altai. — Elle est encore citée au cap de Bonne-Espérance. MENTHA. 11 Limites d'extension de l'espèce. Rd A byssinie. “..,.....:.. Ecart en PT Nord, Saint-Pétersbourg. . à Occident, Madère... ........ 7 O.} Ecarten Ta. Orient, Sibérie altaïque ...... 96 E. 1 1150 Carré d'expansion. ........:... 9700 , Menrua AQuATICA, Lin. — Cette espèce abonde au bord des eaux, le long des fossés et des ruisseaux où elle déve- loppe ses racines traçantes, ses tiges quadrangulaires et ses feuilles vertes et parfumées. —Ses fleurs, nombreuses et lila- cées comme celle des autres menthes, naissent en verticilles serrés , ou plutôt en paquets à l’aisselle des feuilles supé- rieures, et semblent terminer sa tige. Le tube du calice est oblong, strié, à dents triangulaires à la base, et terminées en pointes allongées. — Cette espèce fleurit en juillet et en août. Elle offre de nombreuses variétés , et surtout une forme hir- sula, considérée comme une espèce, et qui est assez fréquente dans les lieux desséchés, mais qui ont été inondés pendant l'hiver. Nature du sol. — Altitude. — Xndifférente ee restant dans la plaine. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France , en Espagne , dans les ruisseaux de l’Algérie , à Madère , aux Açores. — Au nord, elle existe dans toute l'Europe cen- trale, dans la Scandinavie , jusqu'aux frontières de la La- ponie, en Angleterre et aux Orcades, ainsi que dans la Finlande australe. — A l'occident, elle croît aussi en Por- tugal, et a été mentionnée sur quelques points de l’Amé- rique septentrionale. — A l'orient, on la rencontre en 12 LABIÉES. Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, en Palestine, sur les bords du Jourdain , dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale , dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale. — Elle est indiquée aussi au cap de Bonne-Espé- rance et à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère. ....... ….... 39 )Ecart ‘en hhniudes Nord, Finlande es 62 200 Occident, Açores........... 30 O.)Ecarten longitude : Orient , Sibérie orientale... .. 163 E.) 1930 Carré d'expansion. .."......... 5397 MenTHA saTiva, Lin. — Cette espèce croît dans les champs humides , sur le bord des étangs et des ruisseaux. Elle est vivace comme les précédentes, très-variable , et res- semble au Xf. aquatica. Elle en diffère par ses verticilles de fleurs axillaires ou plus espacés : son calice est cylindri- que, non campanulé , à dents lancéolées, subulées et dres- sées. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On la trouve sur tous les terrains pourvu qu'ils soient humides, et elle reste dans la plaine ou dans les vallées peu élevées. Géographie. — Elle végète, au sud , sur le plateau cen- tral, aux environs de Lyon, en Lombardie. — Au nord, en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége australe, et en Angleterre où elle a sa limite occidentale. — A l’orient, en Suisse, en Hongrie, en Croate, en Transylvanie. MENTHA. 13 D Limites d'extension de l'espèce. Sud, Lombardie.......... 350450 Ecart en latitude : Nord, Norvège australe....... 59 14° Occident, Angleterre. ....... 7 0. DE en longitude : Orient, Transylvanie... ... SAR 28° Carré d’expansion......... se 392 MenTHA GENTILIS, Lin. — Elle habite , comme les autres menthes, les champs humides et les bords des ruisseaux. Elle est vivace ; sa tige est droite , très-rameuse, un peu pubescente, garnie de feuilles pétiolées, ovales, dentées et pubescentes sur leurs deux surfaces. Les fleurs sont réu- nies en verticilles axillaires, à pédicelles glabres et purpu- rins. Son calice est oblong, à dents lancéolées, subulées et dressées. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle végète sur tous les terrains humides de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , elle se trouve en France, en Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord , en Belgique, en Allemagne, en Danemarck , en Gothie, en Suède , en Norvège, en Finlande et en Angleterre. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l’orient, elle vit en Suisse , en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Satiniele se due. ce de 0 70 le en latitude : Nord, Finlande............. 61 2/40 Occident, Portugal.......... 10 O.Ecart en longitude : Orient , Transylvanie. ....... 22 E. 320 Carré d’expansion............. 7068 14 LABIÉES. MeNTRA ARvENsIs, Lin. — On trouve cette espèce vivace dans les champs humides, sur les bords des fossés, sur les sables des rivières. Ses tiges sont carrées , très-ramifiées et souvent couchées sur le sol. Ses feuilles, d’un vert blanchâtre, sont velues, dentées. Les fleurs, qui naissent en glomérules axillaires sont hlacées. Le calice est court, en forme de clo- che, et hérissé ainsi que le pédicelle de poils horizontaux. — Cette menthe fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique, presque indifférente, mais plus fréquente sur les terrains si- liceux et sablonneux. Elle reste en plaine , ou s’élève au plus à 700 ou 800". Géographie. — Au sud , elle croît en France et en Es- pagne. — Au nord, dans toute l’Europe centrale , toute la Scandinavie, y compris la Laponie, en Finlande , en AngJle- terre, en Irlande, aux Orcades et aux Feroë où elle a sa imite occidentale. — À l’orient, elle habite la Suisse , l'Italie, où Andrejiwski la cite haute de 5 pouces, seulement à la source thermale d’Abano , près Padoue, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie , la Turquie, le Caucase , la Géor- gie, les Russies septentrionale, moyenne et australe ; les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale, la Dabhurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Royaume de Grenade... 360 Lu en latitude : Nord Laponie... 69 330 Occident NFerve 0." oetr. À Are en longitude : Orient, Kamtschatka....... 170 E. 1790 Carré d’expansion. ......... .. 9907 Menrua Puregium, Lin. — Cette jolie menthe forme MENTHA. 15 des buissons couverts de fleurs, sur les sables des rivières, sur le bord des chemins, des étangs et des fossés, partout où les eaux ont séjourné pendant l'hiver. Elle est vivace. Ses tiges sont grêles et rougeâtres , un peu velues, souvent couchées à la base et dressées au sommet. Ses feuilles sont presque rondes et glabres , nerveuses, déntelées et portées sur de courts pétioles. Les fleurs , d’un joli rose lilas , sont réunies en glomérules compactes aux aisselles des feuilles et forment des épis interrompus. Le calice, fermé par des poils après la floraison, retient longtemps les akènes prison- niers. Toute la plante a une odeur très-forte. — Elle fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et préfère la plaine aux régions montagneuses. Géographie. — Au sud, elle croît en France, en Es- pagne , aux Baléares, aux Canaries, dans les marais et sur les montagnes de l’Algérie jusque dans l’Aurès (Cosson) ; sur les bords des étangs près d’Adona, et dans la province de Chiré en Abyssinie. — Au nord, elle est disséminée dans l'Europe centrale, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle croit en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croa- üe, en Transylvanie, en Turquie, en Grèce , à l’île de Crète, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Ou- ral. — Elle est citée encore au Chili, à la Conception et dans l’Inde septentrionale. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie. ............ 10° |Écart en latitude : Nord’, Angleterre. . .........-55 45° 16 LABIÉES. Occident, Canaries. ......... 18 O.)Ecart en longitude: Orient; Sibérie. à = sas 214000 E. 780 Carré d’expansion............, 3510 G. LYCOPUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connaît 10 espèces dont 6 habitent l'Amérique septentrionale, attei- gnant au nord jusqu’à la baie d'Hudson. — 2 espèces seule- ment se trouvent en Europe. — Une autre vit dans la Sibé- rie du Baïkal — et la dixième est originaire de la Nouvelle- Hollande. Lycopus EUROPÆUS , Lin. — On rencontre cette plante commune, le pied dans l’eau, à la queue des étangs et sur leurs bords , le long des fossés. Elle se multiplie par ses racines traçantes et forme des touffes à rameaux redressés et tétragones , un peu velus, garnis de feuilles lancéolées , dentées, à l’aisselle desquelles se trouvent des paquets de petites fleurs plus ou moins régulièrement verticillées. La corolle est blanche, souvent tachée de rose, presque régu- lière, et contient de 2 à 4 étamines; tantôt ces étamines sont saillantes, tantôt elles sont incluses, et l’on trouve même des fleurs unisexuées. — L’épanouissement a lieu le matin, et bientôt après la fécondation commence par l’ou- verture des anthères qui répandent un peu de pollen blanchâ- tre sur les stigmates placés le long de la lèvre supérieure de la corolle. — Lors de la dissémination , les calices s’éta- lent et les akènes, souvent au nombre de #, lisses et trigo- nes, se montrent comme saupoudrés d’une poussière ré- sineuse. — Fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Xl est aquatique et in- SALVIA. 17 différent , préférant la plaine aux montagnes. Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu’à la limite du noyer. Ledebour le cite à 800% dans le Breschtau. Ï | Géographie. — Au sud , il habite la France, l'Espagne et l’Algérie. — Au nord, il existe dans le centre de l’Eu- rope , en Belgique, en Allemagne , dans la Scandinavie, la Laponie exceptée, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient, il se trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Grèce, en Tur- quie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, au mont Liban, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ....... Dale D EE OUe ni en latitude : Nord, Finlande centrale..... 62 270 Occident, Irlande........... 11 O.)Écarten longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 E.) 174 Carré d'expansion. ............ 4698 G. SALVIA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les sauges constituent un des grands genres du règne végétal, et aussi un des plus beaux. A l’exception de l'Océanie, ces plantes sont disséminées partout, et il est probable que la liste, qui s'élève aujourd’hui à 332, est loin d’être com- plète. — C’est en Amérique que se trouve leur grand centre de réunion. On en connait 184 espèces dans le Nouyeau- Monde. — L'Amérique septentrionale en possède 93, VII : 18 LABIÉES. presque toutes équatoriales, du Mexique, de la Nouvelle- Grenade, de la Nouvelle-Espagne, des Antilles, et quel- ques-unes seulement des Etats-Unis. — On en connaît 91 dans l'Amérique du sud , toutes rassemblées au Pérou et au Brésil. On voit que sur ce continent elles sont réunies dans la partie équinoxiale. — L'Europe est aussi très-bien parfagée en Salwia ; on y cite 51 espèces presque toutes de l'Europe australe : de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce, de l’île de Crète, de la Crimée, de la Turquie, de la Hongrie, de la Provence, et quelques-unes même de la Russie. — 43 es- pèces font le contingent de l'Asie : 12 habitent les grandes Indes et l'Himalaya , 4 la Chine et le Japon, toutes les autres sont du Caucase ou de l’Asie mineure, de la Syrie, de la Perse ou de l'Arménie. — L'Afrique en possède aussi 43 ; 27 vivent au cap de Bonne-Espérance ou dans l'Afrique australe , 12 habitent le nord de ce continent, la Barbarie , l'Egypte, 1 croit en Abyssinie, 3 sont dis- persées aux Canaries et à Madère. — Enfin, on indique an Salvia à la Nouvelle-Hollande. SALVIA OFFICINALIS, Lin. — Les coteaux pierreux ex- posés au midi sont fréquemment décorés par cette plante odo- rante, dont les souches ligneuses, à écorce légère et fendillée, se divisent en rameaux quadrangulaires munis de feuilles grises et ridées. Les fleurs, qui paraissent en mai et en Juin, forment des épis verticillés, d’un beau bleu, dont les an- neaux s'épanouissent successivement. Le calice est coloré en violet et la corolle semble chercher la lumière et s’incliner de ce côté. Elle n'offre que les 2 étamines inférieures fertiles, et même chacune de ces étamines n’a-t-elle qu’une seule loge insérée à l'extrémité d’un seul connectif allongé , dont l’autre extrémité offre quelquelois une poche vide ou con- SALVIA. 19 tenant rarement un peu de pollen. Le style bifide se ter- mine par 2 stigmates inégaux. Le tube de la corolle est enflé et velu. Après la fécondation, qui ne dure qu’un jour, les calices s’inchinent, et plus tard ils répandent des akènes un pen anguleux qui étaient attachés sur une large glande nectarifère. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — K recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Géographie. — La sauge est méridionale ; elle habite la région des oliviers , l'Espagne et l'Algérie, Madère, mais peut-être est-elle remplacée dans quelques-unes de ces contrées par le S. hispanorum , Boiss., qui lui ressemble beaucoup. — Au nord, elle arrive sur le bord du plateau cen- tral, à Ampuis près Vienne en Dauphiné, et en Suisse dans le Tessin. — À l'occident , elle vit en Portugal et à Madère. — À l’orient, elle croît en Italie, en Corse , en Dalmatie, en Croatie , en Transylvanie , en Grèce, Limites d'extension de l'espèce. D MAURIE. ..... ,,....... 990 De en latitude : Nord, Suisse. ....... RES 20R5 129 Occident, Madère........... 19 O.}Ecarten longitude: Orient, Grèce. ......... es DU EE: 410 Carré d'expansion: ............ 492 SALVIA GLUTINOSA , Lin. — Cette belle espèce se rencon- tre par petits groupes dans des stations très-différentes ; tantôt sur le bord des eaux ou sous l’ombrage des forêts, tantôt sur le sol scoriacé des volcans, mêlée au Digitalis lutea et au Sarothamnus vulgaris. — Elle s'élève beaucoup et présente de belles et larges feuilles d’un vert jaunâtre, has- 20 LABIÉES. tées et glutineuses. — Les fleurs, d’un jaune pâle, forment au sommet des tiges des épis interrompus. La lèvre supé- rieure du calice est tronquée ; le tube de la corolle est annelé, la lèvre supérieure grande et arrondie est courbée en voûte, comme celle du S. pratensis. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente ; elle croît aussi en plaine et dans les montagnes, jusqu’à 800" dans l'Ardèche. Wabhlenberg la cite, en Suisse , au-dessous de la limite du noisetier. Ledebour l'indique dans le Bresch- tau de 100 à 1,600", Géographie. — Au sud, on la rencontre dans le midi de la France , en Espagne , en Grèce et dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle croît dans les forêts ombreuses de la Volhynie. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A lorient , elle végète en Suisse , en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce. .e.sossseuss.e. 380 )Écart en latitude : Nord, Volhynie............. 52 14° Occident, Espagne... ....... 5 0. M - longitude : Orient, Géorgie. ses 5: ETOE: 520 Carré d’expansion.............. 728 SazviA Ærmopis, Lin. — Dès l'automne et pendant les belles journées d'hiver , quand la neige vient de disparaitre, on trouve sur quelques coteaux et sur le bord des chemins, d’élégantes rosettes de feuilles incisées , à bords ondulés, à surface laineuse, qui sont exactement appliquées sur le sol. SALVIA. 21 Ce sont de jeunes Salvia œthiopis qui attendent le printemps pour se développer. Alors il sort du milieu de chacune de ces rosettes, une tige feuillée couverte de longs poils blancs, lai- neux.etentremélés. Ces tiges se développent rapidement et se divisent en nombreux rameaux opposés, garnis de bractées bleuâtres, à l’aisselle desquelles naissent successivement des fleurs pâles et d’un bleu lilacé. La plante ressemble alors à une pyramide quadrangulaire de la plus grande régularité. — Le calice est campanulé, le tube de la corolle est renflé , la lè- vre supérieure à trois dents , est aplatie et recourbée en faux. — Ses akènes, plongés dans l’eau, développent un réseau très-apparent, à mailles mucilagineuses, qu'ils offrent tou- jours lors de leur germination. — Il fleurit en juin et juillet. ature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette plante que sur les calcaires compactes, en plaine ou sur les montagnes , jusqu’à 600 et 800" en Auvergne, et jusqu’à 1,600" au mont Genièvre selon de Candolle. Géographie. — Elle est méridionale et se trouve, au sud, en France, en Espagne et dans les champs de la Barbarie. — Au nord, elle croît en Allemagne dans la Hesse. — A l'occident, en Portugal. — A lorient, elle végète en Piémont, en Lombardie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie et dans le Talüsch. Lunates d'extension de l'espèce. Sud, Barbarie. . ...... À Ecart en latitude : = AT RNNE Fa S 16° Occident, Portugal. ......... “ 0.) Ecarten Lei n Han alusche 1. .:. A1 EE. #} Carré d’expansion. ...... 912 Le] LABIÉES. SaLvia ScLAREA, Lin. — Cette sauge habite, comme la précédente, les lieux secs, les bords des chemins, la lisière des vignes. Elle est aussi bisannnelle, montre de bonne heure ses rosettes étalées sur le sol, et, dès le printemps , elle développe ses tiges munies de belles feuilles rugueuses , finement bosselées , velues , hérissées , d’un vert jaunâtre et pétiolées. — Ses tiges sont pen- chées avant la floraison , et garnies de nombreuses bractées d'un rose pâle ou lilacé , à l’aisselle desquelles se trouvent des fleurs de même couleur, dont l’ensemble constitue un épi tétragone. Les bractées sont concaves , les supérieures violacées. Les divisions du calice sont terminées par une pointe dure et acérée. — Elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — C'est une plante des ter- rains calcaires, compactes et argileux, qui s'élève peu dans les montagnes, et que Tenore indique en Italie, entre 100 et 300%. M. Boissier la cite, dans le midi de l'Espagne, entre 800 et 1,300", et Ledebour dans le Talusch, entre 700 et 1,300". Géographie. — Au sud, elle se trouve en France et dans le midi de l'Espagne. — Au nord, on la connaît en France, en Belgique et dans l'Allemagne méridionale. — A l’occi- dent, elle reste en Espagne. — A l’orient , elle habite l'Ita- le, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Servie, la Mœæsie supérieure , la Bulgarie orientale, la Syrie, l'Arménie , la Perse et l'Arabie. Limites d'extension de l'espèce. SUA 'APADIES ee es. 200 ue en latitude : Nord, Belgique.......,...... 49 20° SALVIA. 23 Oucrdent,dÆspagne.. . 217.4. 147 Ecart en longitude : Oment, Perse. ....:.. 1... 4948: 96° Carré d’expansion. ........+.e+ 1120 SALVIA PRATENSIS , Lin. — Les prairies, si fraîches et si belles quand le mois de mai vient développer leur parure, doivent en partie leur éclat aux Salvia pratensis dont les magnifiques épis bleus s'élèvent au-dessus des corolles dorées du Ranunculus acris, près des calathides soufrées du Tra- gopogon pratensis, ou se mélangent aux franges roses et délicates du Lychnis flos-cuculi, variant quelquefois la nuance de sa fleur qui, après avoir épuisé la gamme de l'azur, passe à l’albinisme ou au rose. Sa floraison se prolonge et dure assez longtemps pour figurer encore au milieu des disques argentés des chrysanthèmes et des grappes légères du Galium verum. — Cette sauge est vivace et habite non- seulement les prairies, mais le bord des chemins, la lisière des bois, les environs des sources minérales. Sa tige est haute, velue, carrée , simple ou rameuse.et peu feuillée. Ses feuilles radicales , assez nombreuses, sont étalées sur le sol en forme de roselte. Elles sont pétiolées, ovales, oblongues, . échancrées en cœur à la base et très-ridées; celles de la tige sont sessiles, embrassantes et pointues. Le calice est cam- panulé, à lèvre supérieure concave et marquée de deux sillons. La lèvre supérieure de la corolle est aplatie et voütée, sa lèvre inférieure a ses lobes latéraux arrondis et un peu tordus. Le style sort par le sommet de la lèvre supérieure et se recourbe ensuite. — Elle fleurit er mai, juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croit dans la plaine et dans les montagnes jusqu’à 1,000 24 LABIÉES. ou 1,200" en Auvergne, et de 700 à 1,400" dans le Cau- case, d’après Ledebour. Géographie. — Cette plante n’est pas très-méridionale, bien que la plupart des sauges le soient. — Au sud, on la trouve en France , dans une partie de l'Espagne et dans le midi de l’Italie. — Au nord , elle est assez répandue dans tout le centre de l’Europe, en Belgique, en Allemagne et en Suède où elle s’arrête, ou devient sporadique près d'Upsal. Elle habite aussi l'Angleterre où elle trouve sa limite occiden- tale. — A lorient, elle occupe la Suisse, l'Italie, la Hon- grie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, le Caucase, les Russies moyenne etaustrale et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ........ 40° a en latitude : Nora EURE ee ss. OÙ 20° Occident, Angleterre... .. ee D As en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... 60 E, 66° Carré d'expansion. ........... 1320 SALVIA VERBENACA, Lin. — Cette espèce vivace forme de petits groupes sur le bord des champs et le long des chemins , quelquefois aussi au milieu des prairies. Elle est moins élégante que les autres espèces dont nous avons parlé; ses tiges sont très-souvent couchées. Ses feuilles, d’un brun vert sombre, sont dentées, et ses fleurs bleuâtres sont réunies en petits bouquets verticillés à l’aisselle des feuilles supérieures. Son calice est aussi campanulé ; sa corolle non annelée au sommet, ne s'ouvre pas complétement, et lors de la maturation, le calice laisse facilement échapper ses akènes noirs et un peu anguleux. — Elle fleurit en été et ORIGANUM. 25 continue très-longtemps sa floraison. Nous l'avons rencontrée associée au Coronilla minima, à l’Astragalus monspessu- lanus, à l’Helianthemum pulverulentum, au Thymus Ser- pyllum, etc. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires, argileux et marneux, ou les sables mariti- mes , qui remplacent alors par les matières salines le calcaire qui paraît lui être nécessaire. — Elle croît en plaine et dansles montagnes. M. Boissier la cite entre 600 et 1,600. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Corse, en Espagne, dans les champs de l'Algérie, aux Ca- naries et à Madère. — Au nord , elle vit en Belgique, en _ Allemagne, en Bavière, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A l’orient, elle habite la Suisse, l’Itahe , les Baléares , la Sicile , la Hon- grie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie, le Caucase, la Syrie, l’Asie mineure, les bords de la Caspienne. — Elle est citée aussi au cap de Bonne-Espérance. Limites &’extension de l'espèce. SU CATATIES. . Li A | 0 à Ecart en latitude : Nord, Angleterre. ..... er ON 270 Occident, Madère. ....... “PE LS he longitude : Orient, Mer Caspienne......., 48 E. 670 Carré d’expansion............ 1809 G. OBIGANUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît en- viron {3 espèces de ce genre. 8 habitent les parties chaudes de l’Europe : la Grèce, l’île de Crète, les Baléares et l'ta- 26 LABIÉES. lie. — 3 sont asiatiques, des [ndes orientales et de la Pa- lestine. — 2 autres sont africaines, l’une de la Guinée, l’autre de l’Afrique boréale. sde ORIGANUM VULGARE, Lin. — Les lieux secs et les bords des champs se couvrent d’origan dont les racines traçantes font une plante éminemment sociale. Ces jolies touffes, aux tiges ailées et purpurines , aux feuilles glanduleuses et odo- rantes, se mêlent à la végétation commune des bords des chemins , et fleurissent au milieu de l'été. Les fleurs sont terminales et nombreuses, situées à l’aisselle de feuilles avortées, et accompagnées de bractées en partie vertes et en partie violettes, qui donnent aux bouquets de fleurs l’appa- rence de panachures. Le calice, caché par les bractées, est strié et à 5 dents, la corolle presque régulière est blanche, lavée de rose, et les étamines, assez régulièrement espacées, répandent un pollen blanchâtre sur un stigmate à 2 lobes. — Il arrive assez fréquemment que l’origan est dioïque. Les mâles ont les anthères saillantes et le stigmate avorté ; les femelles ont la corolle plus petite, le stigmate développé, et elles manquent nécessairement d’étamines. Le fruit est composé de # akènes arrondis, portés sur une glande nec- tarifère , et protégés par le calice dont les poils obturateurs s’allongent et se relèvent lors de la dissémination. Nature du sol. — Altitude. — L'origan végète sur tous les sols, mais il semble préférer ceux qui sont calcaires ou volcaniques. Il s'élève en Auvergne jusqu'à 800 ou 1,000®. Ledebour l'indique dans le Breschtau jusqu'à 1,600" , et dans le Talüsch , entre 800 et 1,000. Géographie. — Au sud, il végète dans le midi de la France, en Espagne, à Madère et aux Canaries. — Au nord , il croît dans toute l’Europe , en Scandinavie, la La- THYMUS. 27 ponie exceptée, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — À l'occident , il est aussi en Portugal. — A l’orient , il vit dans toute l’Europe, dans le Caucase , en Géorgie, dans les Sibéries de l’Oural., de l’Altaï, du Baïkal, orientale et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries............. 29° |Écart en latitude : Nordinlande............ 03 34° Occident, Madère.......... 19 O.)Ecarten longitude : Orient, Sibérie orientale. ... 163 E.) 1820 Carré d’expansion............ 6188 G. THYMUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les thyms, presque tous un peu ligneux , et au nombre @e 43 à 45, recherchent les pays chauds des zones tempérées. — On en connait 32 en Europe : de l'Espagne, du Portugal, de la Grèce, de l'Italie , de la Corse, des Baléares, de la Sicile et de la Provence. — 7 à 9 vivent en Asie, { aux Indes orientales et tous les autres dans le Caucase, l'Asie mi- neure et l'Arabie. — 3 seulement ont été cités dans l'Afrique méditerranéenne. — Un seul , connu en Amérique, habite le Brésil. Tuymus vurcaris, Lin. — Quoique n'ayant ni stolons ni racines traçantes , ce petit arbuste est abondamment ré- pandu et vit en société nombreuse sur tous les coteaux secs et exposés à la chaleur. Comme plusieurs autres Labiées , il résiste aux plus hautes températures de nos contrées et aux 28 LABIÉES. sécheresses prolongées qui en sont la conséquence. Ses tiges très-rameuses sont munies de petites feuilles grisâtres, arti- culées, très-odorantes, et les fleurs, très-abondantes, naissent par petits groupes à l’aisselle des feuilles supérieures. Leur calice marqué de 13 stries est velu à l’intérieur ; la corolle est rose, presque régulière, mais pourtant partagée en deux lèvres, dont la supérieure bifide et l’inférieure tri- fide. Les étamines sont écartées. — Après la fécondation, la jolie manchette de poils écailleux qui étaient couchés contre la paroi du calice , se redresse peu à peu et forme une voûte grillée sous laquelle les graines naissent à l’abni, et qui s’ouvre plus tard pour leur livrer passage. — IL fleurit au printemps et pendant tout l’été. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la na- ture chimique du sol, et recherche les terrains rocailleux des coteaux et des montagnes. De Candolle l'indique à 0" à Montpellier et à 2,000 au pic d’'Eredlitz. Géographie. — Au sud , il croît en Provence, dans les Pyrénées, en Corse, en Espagne , aux Baléares. — Au nord , il atteint le bord du plateau central de la France. — A l’cccident , il existe en Portugal. — A lorient, il est dans toute l'Italie, en Sicile et en Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Grenade... .. 36° y en latitude : Nord, France MO Ci U siatete A 8° Occident, Portusal......:.. 10:0: | Ecarten longitude : Orient, \Gabce MALE .- 2140 E; 91° Carré d’expansion...... + hu iene Tuymus SereyLLuM, Lin. — Le serpolet est une char- mante espèce , dont les tiges filiformes et rampantes, garnies THYMUS. 29 de petites feuilles arrondies et parfumées, forment de brillants gazons sur les pelouses et sur tous les sols arides et rocail- leux. Ses tiges s’enlacent, et la plante entière forme un coussin bombé , sur lequel, à la fin du printemps et pendant tout l'été, de jolies fleurs roses ou carminées se succèdent sans interruption. Munies de taches mellifères , ces fleurs, plus encore que celles des autres Labiées, sont constamment courtisées par une multitude d'insectes différents , qui pui- sent leur nourriture dans leurs corolles béantes. — Le ser- polet, dont les fleurs et les fruits offrent , au reste, les mêmes caractères que le Thymus vulgaris, a, comme ce dernier, des fleurs presque toujours dioïques. « La fleur mâle, dit Vau- cher, qui a remarqué cette dioëcie , renferme # étamines, dont la paire supérieure a ses filets très-écartés et ses anthères fort saillantes, tandis que l’inférieure les a moins saillantes mais plus rapprochées : le style manque souvent, et le stigmate est toujours plus ou moins avorté ; aussi les semences sont-elles à peu près stériles. La fleur femelle, de son côté, a 2 stig- mates papillaires, étalés et assez égaux , les filets demi-avor- tés , et les anthères dépourvues de pollen, mais des semences bien contormées ; l’on peut même reconnaître les deux sexes à la simple inspection et sans aucun examen ; les touf- fes des fleurs mâles, qui bordent tous nos chemins , sont dif- fuses , élevées, à fleurs grandes et d’un rose clair; celles des fleurs femelles sont , au contraire, plus serrées et moins élevées, et leurs fleurs beaucoup plus petites, sont d’un rouge beaucoup plus foncé. » (Vaucher , t. 3, p. 600.) — Un peu plus loin, Vaucher fait remarquer que les Labiées polygamiques ou dioïques, telles que les Mentha, Origanum et Thymus , sont toutes des plantes à corolles à peu près ré- gulières, ou dont les lèvres sont tellement étalées , que le pollen de leurs anthères peut aisément se répandre à distance, 30 LABIÉES. tondis que toutes les Labiées hermaphrodites, comme les Za- mium, les Galeopsis, les Stachys, les Dracocephalum ont au contraire leur lèvre supérieure prolongée en une voûte destinée à abriter, comme sous un toit, les anthères cachées au-des- sous. Ces faits sont certainement très-curieux , mais pour- quoi les Teucrium et les Ajuga , qui sont hermaphrodites, manquent-ils de lèvre supérieure et ont-ils leurs organes sexuels entièrement nus? — Je serpolet offre un grand nombre de variétés : tantôt ses feuilles sont entièrement gla- bres, tantôt elles sont plus ou moins velues, plus ou moins ci- liées. L'odeur qu'elles répandent lorsqu'on les froisse est aussi très-variable, et rappelle celle de la térébenthine du thym ou du citron , ainsi que tous les intermédiaires. On rencontre sur le sommet du puy de Dôme une variété à larges feuilles et à odeur de citron que Ramond avait déjà remarquée : — 1l fleurit dès le mois de juin, et sa floraison continue pendant une grande partie de l'été. Linné le cite en fleur à Upsal, le 1° juin 1748. Nature du sol. — Altitude. — A est indifférent et ha- bite aussi la plaine et les montagnes. Nous le trouvons jusque sur le sommet de nos plus hautes montagnes , à 1,880". De Candolle le cite à 0" en Hollande et à 3,000 au mont Calm. Sur le mont Ventoux, il commence à 1,240" au midi et à 919 au nord , et continue, selon M. Martins, jusqu’au sommet de la montagne. M. Boissier l'indique en- tre 1,300 et 2,900" dans le midi de l'Espagne. Dans les Pyrénées, il s'élève très-haut. Ramond l’a recueilli sur le Vignemal, à 3,000" , il l’a vu monter jusqu’au sommet du pie du Midi, où il l’a trouvé en fleurs du 11 septembre au 22 octobre 1810. Il y est représenté par une variété à fleurs très-petites , en pelites têtes peu garnies ; ses étamines sont à peine saillantes, etses feuilles fortement ciliées et très-odo- SATUREIA. 31 rantes, Le même savant a vu encore ce serpolet des mon- tagnes à la brèche de Roland , à plus de 3,060" d’é- lévation absolue , vivant en société avec le Taraxacum officinale, avec l’Apargia pyrenaica, le Filago leonto- podium, le Viola biflora et le Saxifraga Aizoon. Wah- lenberg l'indique aussi dans les Alpes à une très-grande altitude, jusque parmi les neiges éternelles , à 3,500". En- fin , Ledebour mentionne dans sa flore plusieurs variétés qui dans le Talüsch ou dans le Caucase s'élèvent de 1,000 à 2,000" et au delà. Géographie. — Une plante qui offre un si grand nombre de variétés et qui peut supporter un si grand écart d’altitude, doit avoir une aire d'expansion très-large. Nous pouvons d’a- bord lui assigner l'Europe entière. — Au sud, elle existe dans l'Afrique septentrionale, à Madère et dans diverses parties de l’Abyssinie. — Au nord, elle atteint la Laponie, les archi- pels anglais, les Feroë et l'Islande. — A l'occident, on la trouve au Groënland, et naturalisée sur quelques points des États-Unis. — A l’orient, elle habite lé Caucase, la Géorgie, le Talüsch , l'Himalaya, les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal et orientale , la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. AH ADNSSINIE. ... +... » + ee: 10° }Écart en latitude : MAO TADOnIE.. «eo» 2 - De ru 60 Occident, Groënland..... ss. OÙ Écart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 217° Carré d'expansion. ............ 13020 G. SATUREIA, Lin. Distribution géographique du genre. — I est com- 32 LABIÉES. posé d’environ 25 espèces. — 16 européennes, sont dis- séminées comme la plupart des Labiées dans la partie aus- trale du continent : en Sicile, en Italie, en Espagne, en Grèce, en Istrie et en Dalmatie. — L'Afrique en pos- sède 6 dont # de ses rivages septentrionaux ou de l'Atlas, et 2 de Ténériffe. — 2 seulement sont connus en Asie et habitent le Caucase. — Une seule croît dans l'Amérique septentrionale. SATUREIA HORTENSIS, Lin. — On trouve cette espèce dans les champs et dans tous les lieux cultivés où elle semble natu- ralisée. Elle croît aussi presque spontanément dansles jardins. C’est une petite plante rameuse, à feuillage d’un vert sombre et très-odorant , dont les branches portent de petites fleurs lilacées disposées en verticilles écartés et formés d’un petit nombre de fleurs qui se tournent vers la lumière. — Les dents du calice sont profondes et inégales, les anthères, dans les fleurs hermaphrodites, restent dans l’intérieur de la corolle, mais elles font saillie dans les mâles, la plante étant sou- vent polygame comme les précédentes. Le pollen est blan- châtre, la lèvre inférieure de la corolle offre 3 taches metti- fères. Le fruit est composé d'akènes nus. — Elle fleurit pendant tout l’été. Nature du sol. — Altitude. — Xndifférente, elle ha- bite la plaine et plus rarement les montagnes. Ledebour la aite dans le Caucase entre 600 et 800", et dans le Ta- lüsch jusqu’à 1,300. Géographie. — Au sud et au couchant, le midi de la France , l'Espagne et le Portugal. — Au nord et au levant, le plateau central , le Tyrol, le Piémont, l'Italie, la Dai- matie, la Turquie, le Caucase, la Géorgie , le Talüsch, les Sibéries de l’Altai et du Baïkal. SATUREIA. 33 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne... ... ne DR PP en latitude : D ance...s dei s it cie 40 5° Occident, Portugal. ......... 10 ©.) Écarten longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 4 1260 Carré d’expansion............. 630 SATUREIA MONTANA, Lin. — Les rochers exposés au so- leil et les coteaux pierreux offrent les touffes demi-ligneuses de cet arbuste. Sa racine est grosse et très-dure ; la tige est rameuse, garnie de rameaux redressés et très-raides. Ses feuilles sont odorantes, glabres, entières, piquantes à leur ex- trémité et ponctuées en-dessous. Les fleurs naissent aux ais- selles des feuilles supérieures. Le pédoncule se bifurque , puis se subdivise encore, et les fleurs paraissent à l’angle de chaque division, mais comme ces fleurs recherchent la lu- mière , elles forment de jolis épis bleus unilatéraux. — Les divisions du calice sont à peu près égales, mais dans l’in- florescence, dit Vaucher , elles se disposent en deux lèvres, et après la chute de la corolle elles reprennent leur première situation, et l’on remarque alors quelques poils rares et allon- gés qui grillent l’ouverture du tube calicinal redressé. Les anthères à lobes divariqués, et imitant un fer à cheval, s’ouvrent par leur bord supérieur, et l’on peut voir ici comme dans les Thymus , deux sortes de fleurs, les unes à anthères avortées à l’entrée du tube et à stigmate très-dé- veloppé au-dessous de la lèvre supérieure, les autres à an- thères bien conformées au-dessous de la même lèvre, et à stigmate avorté placé au-dessous. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Alhtude. — Cette espèce paraît vil $ 34 LABIÉES. spéciale aux terrains calcaires et rocheux. — Elle s'élève sur les montagnes dans les contrées très-chaudes. De Can- dolle l'indique à 50" à Agen et à 1,400" à la butte de Sars et à Limoné. Elle commence sur le Ventoux à 470m au nord, à 420" au sud, et s’y élève à 1,590. M.Boissier l’a recueillie entre 2,100 et 2,200" dans le midi de l’Es- pagne. Géographie. — Au sud, elle habite le midi de la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, elle atteint le pla- teau central, le Tyrol et elle est citée en Belgique près de Spa. — À l'occident, elle existe en Portugal. — A l’orient, on la rencontre en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Turquie, dans l’Epire, au mont Athos , dans le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, NIGerE ces ee se ne En en latitude : Nord, Ps SNib sets MO 14° Occident , Portugal. . . 40 u) Ecart en longitude : Orient, Géorgie. ..,........ 48 E 580 Carré d’expansion.........%... 812 G. CALAMINTHA Mœnch. Distribution géographique du genre. — Nous réunis- sons sous cette dénomination les Melissa etles Clinopodium. Il résulte de cette réunion environ 32 espèces, dont la moi- tié fait partie de la végétation européenne. Elles sont origi- naires de l’Europe australe : de l'Espagne, de l'Italie, de la Sicile, de la Corse, de l’île de Crète et des Pyrénées ; une espèce croit en Carniole. — Après l’Europe, c’est l'Asie qui nourrit le plus grand nombre de ces plantes. CALAMINTHA. 39 1 ! existent dans cette partie du monde : 6 aux Indes orien- tales, les autres au Népaul, à la Chine, à la Cochinchine , dans la Sibérie altaïque et au Liban. — 5 Calamintha crois- sent dans les parties chaudes de l'Amérique septentrionale. une espèce vit en Abyssinie. — Une autre est citée à Java. CaLzaminTuA AcNos, Claiv. — Les champs en friche, les coteaux et les bords des chemins sont quelquefois couverts de cette petite plante annuelle, dont les touffes rameuses sont étalées sur la terre. Elle est assez fréquemment associée à l’Heliotropium europœum , à l’Aphanes arvensis, et à cette multitude de plantes qui couvrent la terre dès qu’elle est dépouillée de ses moissons. — Sa tige est droite et ra- meuse. Ses feuilles sont arrondies, petites, un peu cen- drées , et les fleurs, d’un rose lilacé, naissent par petits verticilles aux aisselles supérieures. Les pédoncules sont courts et raides, mais 1ls grandissent pendant la floraison. La fécondation a lieu après l’épanouissement. Les anthères ont leurs lobes écartés et le stigmate est placé entre les an- thères supérieures. A près la fécondation , le pédoncule gran- dit encore et s’applique contre la tige, puis, à la maturité, le calice qui ne s’ouvre pas et qui même est resserré au som- met, se désarticule et tombe, conservant au point d’articula- tion une ouverture qui s'agrandit et par laquelle les graines peuvent se disséminer. — Il fleurit pendant l’été et l'automne. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains, mais il a une préférence pour ceux qui sont calcaires et marneux et préfère la plaine aux montagnes ; il monte cependant à 1,000 dans le centre de la France, et s'élève à la même hauteur dans le Breschtau, d’après la flore de Ledebour. 36 LABIÉES. Géographie. — Au sud, on connaît cette plante en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord , elle existe dans toute l’Europe centrale, jusque dansla Laponie et la Finlande australes , ainsi qu’en Angleterre. — A l’occident, elle croît en Portugal. — A l’orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Mæsie supérieure, l’Epire , la Grèce, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Talusch , les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Algérie. .e.....sess..e 30° |Ecart en latitude : Nord, Laponie.............. 66 31° Occident, Portugal.......... 11 ©. an longitude : Orient, Russie moyenne...... 58 E. 69° Carré d’expansion. ............ 2139 CALAMINTHA GRANDIFLORA, Mœnch. — Les majes- tueuses forêts de hêtres ou de sapins qui couvrent les pen- tes des montagnes et qui pendant l’été servent de retraite aux oiseaux chanteurs et à la plupart des animaux, ont aussi parmi les végétaux quelques espèces qui, par l'éclat de leurs fleurs, ajoutent encore aux charmes de leur solitude. Tel est le C. grandiflora, aux racines traçantes, au large feuillage et aux belles fleurs pourprées. Ses racines tracent dans le terreau formé par la chute des feuilles, et son feuillage odorant laisse voir dans tout leur éclat ses fleurs tardives qui nese montrent qu’à la fin de l’été. Les feuilles sont d’un vert foncé , avec de profondes dentelures qui répondent chacune à une nervure qui rend la surface de chaque feuille réguliè- rement sillonnée. Les fleurs naissent en petits verticilles unilatéraux , qui ne donnent que # à 5 fleurs à corolle ren- CALAMINTHA. a ( flée à leurouverture. Les deux paires d’étamines n’ouvrent pas en même temps leurs anthères; les 2 supérieures ac- compagnent les stigmates et répandent leur pollen par le côté; les 2 autres, plus courtes, s’ouvrent en-dessous du stigmate. — Le calice grandit un peu pendant la matura- tion, et les akènes mürissent abrités sous les larges feuilles de la plante. Nature du sol. — Altitude. — Ce Calamintha recher- che les terrains siliceux et détritiques des montagnes, sans être exclu des sols calcaires. De Candolle l'indique à 0 à Nantes et à 2,000" au Lautaret. Il croît à 1,400" sur le mont Ventoux. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud, il existe dans les Pyrénées, en Italie et en Sicile. — Au nord, ilest en Suisse et dans la France centrale, où 1l trouve aussi sa limite occidentale. — A lorient , il végète en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans la haute Albanie, la Thrace, la Ma- cédoine, le Caucase et la Géorgie. Limites d'extension de l’espèce. D GG... our es e ... 37° })Ecart en latitude : INR AUISSE. +... « e sosie slne à e 48 1 1 Occident, France. .......... 0 LS en longitude : Orient, Géorgie......... 110 Le 470 Carré d’expansion........ SEC) (fl CALAMINTHA GFFICINALIS, Mœnch. — Cette espèce fait artie de la végétation des haies, des décombres et des lieux habités. C’est une plante vivace, dont les racines sont traçantes et dont les feuilles , molles et arrondies, sont cou- vertes en-dessous de glandes ponctuées. Les fleurs naissent 38 LABIÉES. en grappes cachées en partie, unilaterales, et qui sont formées de cymes dichotomes. Le calice est velu intérieure- ment. La corolle est d’un rose violacé plus ou moins foncé. Le limbe de sa lèvre supérieure est redressé , et la lèvre in- férieure est plane et divisée en 3 lobes. Les 4 étamines sont abritées par la lèvre supérieure ; les deux plus grandes ont au milieu d’elles le stigmate , dont la division inférieure est exactement plongée dans un pollen blanchâtre et onctueux, tandis que les deux autres anthères, situées plus bas, ne paraissent pas utiles à la fécondation , et font partie de ces réserves que la nature fait si souvent, comme pour nous donner des exemples de prudence et de sagesse. — Après la fécondation, le calice ne se ferme pas, mais les poils dont il est pourvu protégent jusqu’à leur maturité les akè- nes secs et lisses de cette espèce. — Vaucher fait remarquer que cette plante a deux espèces de fleurs. Dans Ja première, les étamines sont agrandies et les anthères arrivent jus- qu’au sommet de la lèvre supérieure. Dans la seconde, dont les tiges sont plus faibles et les fleurs plus petites, le stig- mate atteint bien à peu près la même hauteur et se partage également en deux lobes stigmatoïdes, mais les anthères restent engagées dans l’intérieur du tube, où souvent elles avortent. Ainsi donc, des deux pieds, l’un est hermaphro- dite, et l’autre seulement femelle. —Il fleurit en juillet, août et septembre. Nature du sol.— Altitude. — Il est indifférent et s’é- lève à peine dans les montagnes. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Es- pagne, en Barbarie, aux Açores et aux Canaries. — Au nord , il croît en France ,en Belgique , en Allemagne, en Bavière, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, CALAMINTHA. 39 l'Italie, la Sicile, la Corse, les Baléares, la Hongrie, la Transylvanie, la Croatie, la Dalmatie , la Turquie, la Li- vonie , le Caucase, la Géorgie et l'Arménie. Limites d'extension de l'espèce. SUPACANANIES, 2 Le ce ee - «à à .. 290 Ecart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 55 26° Occident, Açores............ 30 O.]}Ecarten longitude: Orient, Géorgie... ...,.....:. 47 E. | 71° Carré d’expansion............. 2002 CazaminrHaA NeperA, Clairv.—Voisine de la précédente, cette espèce habite aussiles lieux secset pierreux. Ses racines sont également vivaces; ses tiges,souvent rameuses et couchées sur le sol, sont garnies de feuilles rondes, molles, blanchâtres et velues. Les fleurs, petites et d’un lilas plus ou moins foncé, sont disposées en grappes unilatérales. Les 5 divi- sions du calice sont presque égales. — Elle fleurit en juillet et en août. — Elle offre une variété ou plutôt une espèce (C. mentæfolia , Boreau ) que nous lui réunissons, à cause de l'impossibilité où nous nous trouvons de séparer son aire géographique de celle du type. Nature du sol. — Altitude. — Elle se trouve sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Elle s'élève à 460 sur le versant sud du mont Ventoux. — Vahlenberg l’in- dique en Suisse , dans les vallées chaudes, jusqu’à la limite du noyer. Géographie. — Au sud, elle existe en France, en Corse, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord, elle croît dans une grande partie de la France, en Belgique, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , en Portugal et aux Canaries. — A lorient, elle végète en Suisse , en Italie, A0 LABIÉES. en Sicile, aux Baléares, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau- ride , dans la Russie australe et dans la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............. 30° ) Écart en latitude : Nord, Angleterre. ......... 5 250 Occident, Canaries........... 18 O.)Écarten longitude : Orient Géorgie. essaie AT sd 65° Carré d’expansion............. 1625 CaLamNTHA CLinoronium, Benth. — Le clinopode est une de ces espèces vulgaires que nous sommes habitués à rencontrer partout, le long des chemins, dans les haies, sur les décombres. Ses longues tiges, munies de feuilles distantes, se ramifient à leur base et fleurissent successive- ment. Elles montrent depuis le mois de juin jusqu’au milieu de l’automne de jolis verticilles de fleurs carminées. Ces fleurs sont sessiles, et le dernier verticille couronne et termine chaque rameau. Il en résulte des anneaux serrés et globuleux dans lesquels la fleur centrale paraît la première. La fleur est protégée, pendant son développement, par les poils blancs qui bordent les divisions du calice. Vaucher nous donneencore d’intéressants détails sur la fécondation de cette espèce : « Elle présente , dit-il, aussi deux espèces de fleurs. Dans les premières, les étamines sont saillantes et les stigmates souvent mal conformés et cachés dans l’intérieur du tube. Dans les secondes, les stigmates sont saillants et les anthères avortées dans l’intérieur de la corolle; mais il y a ici plus qu'ailleurs un grand nombre d’intermédiaires et l’on rencon- tre souvent des fleurs hermaphrodites très-bien conformées. À l’époque de la fécondation , les anthères à connectif ren- CALAMINTHA. 41 flé et glanduleux , sont rapprochées par paires sous la lèvre supérieure , et leurs deux lobes s’écartent assez pour former une croix avec les deux lobes de l’anthère correspondante. Elles s'ouvrent antérieurement sur le côté, et couvrent de leur poussière blanche le lobe inférieur, allongé , roulé et aplati du stigmate , de même que les 2 rangées de poils pa- rallèles et humides de la lèvre inférieure de la corolle. Le nectaire jaunâtre, très-apparent, remplit le fond de la co- rolle de son humeur miellée, qui semble sortir de pores placés sur les bords renflés de la glande. Lorsque les pluies sont abondantes et continues , les anthères découvertes ne s'ouvrent pas, mais elles se renflent et deviennent transpa- rentes. Le lobe supérieur du stigmate est à peu près avorté (t.3,p. 613). » Pendant la maturation , les calices restent horizontaux et fermés par des poils, mais quand arrive l'é- poque de la dissémination , les akènes écartent ces poils et sortent des calices qui se sont un peu inclinés, mais qui se redressent et persistent quand ils sont débarrassés de leurs semences. Nature du sol. — Altitude. — N est indifférent et vit en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Ledebour le cite cependant jusqu’à 600" dans le Caucase. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans le midi de l'Espagne eten Barbarie. — Au nord , ils’étend dans tout le centre de l’Europe, en Scandinavie , la Laponie exceptée, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il vit aussi en Portugal et il est indiqué sur plu- sieurs points de l'Amérique du nord où il a été naturalisé.— A l’orient, il occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Dalma- . tie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Thrace, l’île de Crète, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , l'Arménie, le Talüsch , les Russies septentrionale , moyenne A2 LABIÉES. et australe, les Sibéries de l’Oural, de l’Altai et duBaïkal, et le Japon. Limites d’exlension de l’espèce. Sud, RARE. >. cms ihress JO En en latitude : Nord: Finlande. vosseees UT 290 Occident, Irlande.......... 12 O.)Ecart en longitude: Orient Tapans es MS, STONE 1480 Carré d'expansion. ............ 4292 CaLamINTHA MELissa. — Si les climats des régions tro- picales ont la puissance de développer les parfums dans les tissus des plantes, nos régions tempérées ne sont pas com- _plétement dépourvues des mêmes avantages. La mélisse est une des plantes les plus parfumées que nous connaissions, et ses racines vivaces et traçantes, qui donnent à chaque ins- tant des pousses nouvelles, en font une espèce sociale qui vit en abondance au milieu des buissons, dans les lieux pierreux, mais pourtant humides et à demi-ombragés. — Ses belles feuilles, un peu réticulées, sont parsemées de glandes qui se brisent facilement et d’où s'échappe alors cette suave odeur de citron , mêlée d’un parfum indéfinissa- ble. — Les fleurs naissent encore aux aisselles supérieures des feuilles, en verticilles peu garnis que la lumière ap- pelle d’un seul côté, mais les pédoncules se redressent con- tre la tige et forment ainsi un angle droit avec le calice, qui reste constamment horizontal et ouvert. La corolle est blan- che. Lors de l’épanouissement , les anthères se rapprochent par paires, et leurs loges, qui auparavant étaient parallèles, s’écartent et finissent par prendre une position presque ver- ticale, et c’est alors seulement qu’elles répandent leur pollen blanchâtre comme celui de la plupart des Labiées. Le HYSSOPUS. 43 calice s’ouvreun peu plus à l’époque de la dissémination, et malgré les poils dont il est alors garni, les graines se répan- dent avec facilité. — Elle fleurit en juin et juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains calcaires et rocailleux , sur les basaltes, et devient presque indifférente en se rapprochant des habitations. Elle reste en plaine et s’élève à peine de 500 à 1,000" dans les pays chauds. Géographie. — Au sud , elle habite la France, la Corse, le midi de l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, elle croît en France et en Allemagne. — A l'occident , elle est en Por- tugal. — A lorient, on la connaît en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géor- gie, dans le Talüsch, en Arménie, et jusque dans le sud de la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. PUR AIDÉTIG ee. . ce 5e». JO VÉers en latitude : Nord, Allemagne........... 46 11° Occident, Portugal....... RE À D ME en longitude : Orient, Sibérie de lOural..... 62 E. fi Carré d'expansion... ......... .. 792 G. HYSSOPUS, Lin. Ce petit genre ne contient que # espèces : 2 sont égyp- tiennes ; les 2 autres , européennes, habitent la Crimée et le centre du continent, et l’une d'elles arrive en Sibérie. Hyssopus oFriciNaLis, Lin. — L’hysope forme des touffes puissantes et quelquefois très-multipliées sur les AA LABIÉES. vieux murs et sur les coteaux pierreux. Ses rhizomes s’éten- dent dans leurs fissures et donnent continuellement de nou- velles pousses , garnies de feuilles étroites , luisantes, comme si elles étaient vernies, recouvertes sur leurs deux faces de glandes résineuses et odorantes , qui existent aussi sur les pé- doncules et les calices. — Les fleurs forment au sommet des rameaux de longs épis bleus ou violets, composés d’une multitude de petits verticilles qui se tournent du côté de la lumière et rendent les épis unilatéraux. Le calice, à 5 dents, est marqué de 15 nervures ; la corolle a la lèvre supérieure échancrée, et l’inférieure étalée, allongée et trifide. La paire inférieure d’étamines est la plus allongée. Ces éta- mines sont d’abord réunies et soudées , mais un peu après l'épanouissement , lorsque la fécondation a lieu , elles s’é- cartent, deviennent bientôt verticales, et s'ouvrent dans leur longueur pour répandre un pollen formé de grains sphériques , très-visibles sur les deux lobes recourbés du stigmate. — Les dents du calice se rapprochent et se fer- ment jusqu’à la dissémination, mais alors elles s’ouvrent et laissent sortir 2 akènes, rarement plus. — L’hysope, comme plusieurs autres Labiées , offre souvent des fleurs polyga- mes. — Il épanouit ses fleurs pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les ter- rains calcaires et rocheux, et devient très-facilement do- mestique, occupant les ruines et les décombres. — II peut atteindre une assez grande altitude. M. Boissier le cite, dans le midi de l'Espagne, entre 1,900 et 2,400", Le- debour l'indique entre 800 et 1,200" dans le Caucase. Géographie. — Au sud , on trouve l’hysope en France et dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il se trouve dans la France centrale, dans la Russie moyenne, à Varsovie et en Volhynie. — A l'occident, il reste en Espagne, — NEPETA. 45 A l’orient , 1l végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dansle Caucase, en Géorgie, dans la Russie australe, dans l'Asie septentrio- nale, en Turquie, en Perse, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 37° |Écart en latitude : No OIEnE. ec. OÙ 170 Occident, Espagne. ......... 7 O.|Écart en longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï..... 92 bi 999 Carré d’expansion......... .... 1683 G. NEPETA, Lin. Distribution géographique du genre. — En réunissant les Glechoma et les Nepeta, on trouve environ 72 espèces. Ce genre est principalement asiatique ; on en compte 50 es- pèces dans cette partie du monde; leur centre principal est aux Indes orientales, ou les catalogues en indiquent 23 : 7 sont de la Sibérie , 9 du Caucase ; les autres dispersés en orient, en Arménie, en Perse, au Népaul et au Japon. — L'Europe a 17 Nepeta : de la Grèce, de l’Archipel, de . l’île de Crète, de l'Espagne, de l’Italie, de la Sicile, de la Sardaigne et des Pyrénées. — On n’en cite que #en Afri- que : de l’Atlas, de l'Egypte, de l’Abyssinie et de Mada- gascar. — On n’en connaît qu’une espèce en Amérique , elle habite le Pérou. NeperA CaTaRiA , Lin. — Il abonde dans les kroussail- les, sur le bord des chemins et surtout autour des habita- tions. C’est une plante domestique qui suit l’homme dans une foule de localités. Ses tiges s’élèvent assez haut et sont A6 LABIÉES. garnies de feuilles blanchâtres, ridées et odorantes. Les fleurs forment des grappes terminales d’un bleu sale ou rosé, dont les cymes inférieures sont pédonculées , tandis que les supérieures sont rapprochées en verticilles uniflores mais uni- latéraux. Le calice est strié. Le tube de la corolle est aminci et saillant , et la lèvre supérieure est concave. Les anthères, rapprochées par paires, ont leurs lobes d’abord divergents, ensuite placés verticalement l’un sur l’autre, et elles répan- dent alors leur pollen blanchâtre sur le stigmate bifide. Le fruit est formé d'akènes lisses etsecs. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Il végète dans tous les terrains salifères, autour des habitations, plutôt en plaine que dans les montagnes. Ledebour le cite dans le Breschtau à 500", et M. Boissier l'indique en Espagne entre 600 et 1,200". Géographie. — Au sud , il végète en France et dans le midi de l'Espagne. — Au nord, en France, en Belgique, en Allemagne, en Scandinavie, la Laponie exceptée, en Finlande ,en Angleterre et en Irlande.— À l’occident, il reste en Irlande. — A lorient, on le trouve en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie ,en Turquie , en Tauride , dansle Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 37° }Ecart en latitude : Nord, Finlande.......... 6 2/° Occident, Irlande........... 12 O.) Ecarten longitude: Orient , Sibérie de l’Altaï. .... 91 E. | 1039 Carré d'expansion... ......s.. 2472 NEPETA. AT NeperA GLECHOMA , Benth. — Longtemps avant que les hirondelles ne soient venues nous annoncer le printemps, le lierre terrestre a montré ses fleurs azurées sur le bord des chemins et le long des haies des prairies. Il est accompagné du Zaminum album, du Ranuneulus Ficaria, du Viola odorata , et souvent aussi le bleu marbré de ses charmantes corolles se montre-auprès des diadèmes empourprés du Bellis perennis. Ce sont de fraîches parures, des décorations vernales , sur lesquelles le papi!lon citron, échappé aux ri- gueurs de l'hiver, vient ouvrir ses ailes anguleuses, et où les diptères éveillés viennent faire entendre les premiers bourdonnements de la saison. Alors le Glechoma dresse ses | rameaux couchés par le bas, et montre ses feuilles festonnées, encore rougies par les froids de l’hiver. Ces feuilles sont d’a- bord appliquées l’une contre l’autre et s’écartent à mesure qu’elles se développent, pour donner à leur aisselle de pe- tits verticilles de 2 à 3 fleurs. Pendant que la floraison s’o- père, des rejets s’échappent de la racine , tantôt rampants sur le sol, tantôt s’allongeant outre mesure et montant dans les haies et les buissons. [ls s’accrochent alors par leur tige ou par les pétioles tordus de leurs feuilles. Ces dernières n’acquièrent tout leur volume qu'après la floraison. Elles forment des séries régulièrement espacées, d’un beau vert. Elles sont, comme celles des tiges fertiles, arrondies et créne- lées, munies de glandes à l'extrémité de leurs crénelures, et de points résineux sur toute leur face inférieure.—Dans les belles matinées du printemps, la fécondation s’opère ; la fleur du milieu du verticille terné s’épanouit la première en se tournant comme les autres du côté de la lumière. Les anthères se disposent en une double croix au-dessus du stigmate , et le pollen, sortant lentement par la fente longi- tudinale des loges, maintient la fleur épanouie pendant AS LABIÉES. plusieurs jours. — Plus tard, le calice se déjette, et les akènes se disséminent en tombant des pieds femelles, car malgré la fécondation tout intérieure , il existe souvent dans cette espèce des individus unisexués. — I] fleurit de très-bonne heure. — 1% avril 1840, environs de Cler- mont ; — 25 avril 1829, près de Riom ; — 12 mai 1836, bords de l'Allier ; — 13 mai 1841, base du puy de Dôme; — 7 mai 1748, à Upsal (Linné); — le 7 mai 1771, sur les bords du Carassoum, près Korkina, en Sibérie (Pallas). Nature du sol. — Altitude. — 1 est indifférent et croît sur tous les sols humides et ombragés. — Ils’élève peu dans les montagnes, à 1,000" environ dans les pays chauds. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il est plus répandu et vit en France, en Belgique, en Allemagne , en Scandi- navie, en Laponie où il recherche les bords des chemins , et les rochers les plus secs jusque dans la région subalpine. 1l existe aussi en Finlande, dans le pays des Samoyèdes, en Angleterre, aux Orcades et en Irlande. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l’orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, l'Epire, l’Olympe bithynique , la Tauride , le Caucase, la Géorgie , les Russies septentrionale, moyenne et méridionale , les Sibéries de l'Oural, de l’Altai, du Baïkal oriental et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midiÿde l'Espagne... ... 37° |Ecart en latitude : Nord, Pays des Samoyèdes... 71 34° Occident, Irlande. ......... 12 Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka....... 170 ” 182° Carré d'expansion. .......... 6188 MELITTIS. 49 MELITTIS, Lin. Ce genre contient 2 espèces, l’une de l'Europe, l’autre du Japon. Mervrnis Merssoravrzum, Lin. — Lorsque les taillis sont peu élevés et que le Campanula persicifolia, le Dian- thus Seguieri, le Cirsium erisythales peuvent encore s'y dé- velopper , on rencontre aussi çà et là, parmi ces fleurs de la - forêt, de belles touffes de Helittis dont les fleurs blanches et roses attirent immédiatement les regards. — La racine de cette belle espèce pénètre obliquement dans la terre, puis elle devient traçante et donne naissance à des tiges garnies de lar- ges feuilles dentées et réticulées comme celles de la mélisse. — Les fleurs, géminées et plus souvent ternées, naissent aux aisselles supérieures , et comme elles se dirigent constam- ment versle point le plus éclairé, elles forment des épis unilatéraux. — Le calice est membraneux , irrésulièrement veiné , large, et ne se referme jamais comme les calices à nervures parallèles et non réticulées , le tube de la corolle: est enflé et saillant. La lèvre supérieure est entière , l’infé- rieure trilobée et étalée. Les 2 étamines inférieures sont les plus courtes ; les anthères sont dydimes; le style a ses > lobes courts , ovales et stigmatoïdes. Nous devons encore à Vaucher de curieuses remarques sur la fécondation de cette espèce. « Les lobes de ses anthères , dit ce grand observa- teur , sont d’abord parallèles, mais ensuite un des deux se retourne , de maniére à se placer immédiatement sur l’autre, et en même temps, le sommet des filets se retourne en dehors et les 2 lobes se trouvent alors disposés en demi- croix : c’est dans cette position que s’opère la fécondation ; les anthères s’ouvrent sur leurs 2 lobes, et renferment alors LA 4 90 LABIÉES. entr’elles les 2 lobes tronqués des stigmates. IL y a ici un mouvement spontané de l’extrémité des filets, qui appar- tient à la plupart des Labiées à lèvre voütée, qui mérite d’être observé. » (t. 3, p. 638.) — Les akènes sont lisses et finement réticulés à la loupe. — Cette espèce fleurit de bonne heure : — 13 mai 1830, bois de Royat; — 95 mai 1846, près Billom ; — 9 juin 1836 , à Durtol ; — 29 juin 1839, bois du petit puy de Dôme ; — 26 juin 1826, près Aydat; — 13 juillet 1843, bois du puy de Dôme. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les terrains graveleux, mais paraît indifférente à la nature chimique du sol. — Elle préfère les coteaux et les monta- gnes, atteignant jusqu'à 1,000", et les dépassant rarement. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne et dans le midi de l’Italie. — Au nord, elle existe en France, en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Angleterre et en Lithuanie. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient , elle croît en Suisse , en Dalmatie, dans la Bulgarie orientale, dans la Macédoine, au mont Athos et en Volhynie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de litalie. ....... A0? He en latitude : Nord, Angleterre........... 53 13° Occident, Portugal.......... 10 O. Ecart en longitude : Orient, Volhynie........... 26 E. 369 Carré d'expansion. ..........ee 168 G. LAMIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, composé de 24 espèces , est en grande partie européen. — LAMIUM. 51 17 Lamium croissent en Europe : en Italie, en Grèce, en Autriche, en Allemagne et en France. — 6 sont asia- tiques : 2 des Indes orientales, les autres du Caucase , de l'Asie mineure et de l'Orient. — Un seul, américain, est du Brésil. LaAMIUM AMPLEXICAULE, Lin. — Il vit dans les lieux cultivés, dansles vignes, les jardins, les décombres ou sur les vieux murs. Annuel et printanier, on le voit de bonne heure montrer ses petites toufles rameuses, composées de rameaux dont les uns sont fertiles et les autres stériles, les uns et les autres garnis de feuilles opposées et sessiles qui semblent former sur les tiges une série de corbeilles étagées. Les feuilles supérieures sont rapprochées 2 à 2, plissées sur leur nervure et sur leurs bords qui présentent un liséré rouge qui s’efface pendant leur développement. On voit sortir de ces corbeilles des verticilles de fleurs d’un beau carmin velouté , à tube allongé, à lèvre supérieure dilatée, dans laquelle la fécondation s'opère comme dans la fleur du L. purpureum. — Le calice, dont les dents ne sont pas piquantes , se dilate à la maturité pour faciliter la dis- persion des akènes. — Le L. intermedium de la Scandi- navie lui est parallèle. — I fleurit depuis le printemps jus- qu’en automne. | Nature du sol. — Altitude. — I] est indifférent, et végète sur tous les terrains et à toutes les hauteurs, où il suit l'habitation des hommes et leurs cultures. — M. Boissier le cite en Espagne entre 1,600 et 1,900", et Ledebour l'indique à 1,800" dans le Caucase. Géographie. — Il existe, au sud, en France, en Espa- gne, aux Baléares, en Algérie dans la plaine et sur les montagnes jusque dans l’Aurès , aux Canaries. — Au nord, 52 LABIÉES. il est assez commun dans toute l’Europe centrale, dans la Scandinavie, la Laponie exceptée , la Finlande, l'Angleterre, l'Irlande, les Hébrides et l’Islande. — A l'occident, il est en Portugal est s’est naturalisé aux États-Unis. — A lorient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dal- matie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural, de lAltai et du Baïkal, dans le Caboul et toute la chaîne de l'Himalaya. Linites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ....... ose 30° } Écart en latitude : Nord, Finlande.…......s..s 65 \ 350 Occident, Islande.......... 2% OA EG en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 140° Carré d’expansion. ........+°.+. 4900 Lamiom purPUuREUM , Lin. — Les Lamium vivent rare- ment solitaires, et celui-ci se réunit en sociétés nombreuses qui forment d’élégants tapis dans les champs et les lieux cultivés, sur le bord des chemins et près des habitations. El est souvent associé au Senecio vulgaris, au Capsella bursa-pastoris, au Stellaria media, au Fumaria officinalis, à l’Holosteum umbellatum, au Thlaspi perfoliatum, et ses feuilles veloutées et souvent rougeâtres sont serrées les unes contre les autres, et par la diminution régulièré de leurs di- mensions, depuis le bas de la tige jusqu’à son sommet, elles donnent à la plante une apparence étagée très-remarqwable et qui simule de petites pyramides quadrangulaires dont l'axe, également à # angles, est bien plus mince à la base qu'au sommet. Annuel ou plutôt bisannuel, il végète en LAMIUX. 53 automne et se montre pendant tout l’hiver avec une nuance de rouge foncé par le froid, que la plante conserve sou- vent pendant toute sa vie. Dès le mois de février on aper- çoit quelques fleurs qui ne tardent pas à devenir plus nom- breuses, et la plante offre alors des touffes purpurines qui font d'autant plus d'effet que souvent la neige, à demi- fondue, contraste encore avec le carmin velouté de ses co- rolles. Les fleurs sont verticillées, mais elles se disposent ordinairement sur 2 rangs. Le calice est tubulé et strié : la corolle a la lèvre supérieure voûtée et la gorge porte 2 dents latérales. Les anthères sont à 2 loges verticales et velues, et s'ouvrent sur deux stigmates papillaires. — Après la fécon- daton , les feuilles s’abaissent et abritent successivement les calices persistants remplis d’akènes, comme si cette plante, qui fleurit à la fin de l'hiver, craignait même, pour la ma- turité de ses graines, les chaleurs du printemps. Dès le mois de mai elle jaunit, répand des akènes bordés à leur base d’une petite frange et disparait de la scène des fleurs. Nature du sol. — Altitude. — Y est indifférent, domes- tique , et suit l'homme à une grande altitude. Géographie. — Au sud, il végète en France, en Corse, en Espagne, aux Canaries. — Au nord, il est commun dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, jusque dans l'Altenfiord , en Finlande, en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels anglais et danois, et en Islande. — A l'occident, il est en Portugal, en Islande et aux Canaries. — A lorient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrié, en Croatie, en Tran- sylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , la Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de VAltaï et du Baïkal. 54 LABIÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries............. 30° )Écart en latitude: Nord, Altenhord......2:...." 10 | 40° Occident , Islande...... .... 21 O.) Écart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 Ki 1370 Carré d’expansion. ........... 5480 Lamiom iNcisum, Willd. — Voisin des espèces précé- dentes , il a des rapports avec les deux, de là, peut-être, le nom de L. hybridum. IL est un peu moins domestique que les autres, il vit le long des chemins, quelquefois le long des ruisseaux, et se trouve moins souvent dans les jardins et sur les décombres. Il a le port du L. amplexicaule ; ses feuilles florales sont incisées, et la fécondation est la même que celle des autres Lamium. — Il fleurit pendant tout le printemps. Nature du sol. — Altitude. — U est indifférent et vit disséminé sur tous les sols, atteignant aussi les montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France et en Lombardie. — Au nord , il croît en Belgique, en Allema- gne, en Bavière, en Westphalie, dans le Mecklembourg , en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides et aux Shetland. — A l'occident, il reste en Irlande. — A lorient, il vé- gète dans une partie des Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, ÉrANCe Enr Rae. n5° )Écart en latitude : Nord, Saint-Pétesbourg....... 60 15 Occident, Irlande. .......... 12 O.)Ecart en longitude : Orient, Russie méridionale... 43 E.) 55° Carré d’expansion...........%. 829 LAMIUM. 55 Lamiuüm MACULATUM, Lin.— Cette espèce s'éloigne aussi des lieux habités. On la rencontre bien dans les haies des villages et autour des habitations, mais elle se trouve encore dans les bois, sur le bord des ruisseaux, dans des lieux entièrement sauvages. Elle est vivace, et ses racines tra- çantes émettent en automne des rameaux stériles qui res- tent verts pendant l'hiver. Dès le commencement du printemps, ses tiges fertiles paraissent avec un feuillage rougeâtre qui plus tard devient d’un vert sombre. Ses tiges sont faibles et couchées dans le bas. Ses feuilles sont gran- des et dentées. Il fleurit en avril et ses tiges, continuant de s'allonger , donnent dé nouvelles fleurs pendant une partie de l'été. Le calice a des dents aiguës. La corolle, rose , plus ou moins foncée et admirablement marbrée par plusieurs tons de carmin, a son tube contracté en-dessous de l’an- neau qui en rétrécit l’entrée, et, au contraire, dilaté en- dessus. Les anthères sont velues, et les calices s’aplatissent pendant la maturation. Nature du sol. — Alhtude. — 11 est indifférent et croît dans la plaine et sur les montagnes basses. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne et en Algérie. — Au nord , il habite la France, la Belgique , l'Allemagne, la Bavière, le Danemarck et la Go- thie. — A l'occident, il vit en Portugal. — A lorient, il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, le Péloponèse , la Turquie, la Tauride , le Caucase, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie arctique, au détroit de Karik, sur la mer Glaciale. Limites d'extension de l'espèce. Sad, Alsérie. ...........« 300 )YEcart en latitude: Nord , Sibérie arctique. ..... 71 36° 26 LABIÉES. Occident, Portugal... ...... 10 O.) Ecart:en longitude : Orient, Sibérie arctique. ...… 145 . 155° Carré d’expansion. ............ 5380 Lawium azgum, Lin. — Très-voisin du précédent, ce Lamium à racines vivaces vil en sociétés très-nombreuses, le long des haies et des murailles, sur le bord des chemins, des champs et des fossés. Il accompagne l’ortie, dont il semble avoir emprunté le feuillage , mais il est dépourva de ses poils vénéneux. Ses belles fleurs blanches naissent au sommet des tiges en verticilles réguliers, se mêlent aux co- rolles bleues du Veronica Chamædrys , aux fleurs jaunes des renoncules ou du Primula officinalis , et concourent par leur précocité , à l’ornement des campagnes dès le commen- cement du printemps. — Ses corolles sont droites , à lèvre supérieure dilatéeet voütée. Ses anthères sont velues et ré- guhièrement disposées par paires les unes au-dessus des au- tres. —— Pendant la maturation , les calices se resserrent ; en grossissant les uns à côté des autres, ils s’aplatissent et cachent les akènes, presque toujours au nombre de #,un peutriquêtres et tronqués au sommet. — fl fieurit en mars, avril et ana. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent. EL vit en plaine et dans les montagnes , jusqu’à 1,000 et 1,260. Lcdebour le cite même à 1,600 dans le Talüsch. Géographie. — Au sud, on le rencontre rarement et toujours disséminé en France , en Espagne et en Algérie, au sommet de l'Atlas, près Belida. — Au nord, 1l est beaucoup plus commun et répandu dans toute l'Europe cen- trale, daus toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, dans les haies et les lieux incultes, en Angleterre et en Hrlande, — À l'occident , il reste en Irlande. — A lorient, ilexiste GALEOBDOLON. 57 en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie , en Transyl- vamie , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale , et en Da- hurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie.............. 36 }Ecart en latitude : Nord, Finlande............ 64% | 280 Occident, Irlande.......... 12 O.]Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 162 E. 1749 Carré d’expansion............. 1872 G. GALEOBDOLON , Adans. On n’en connaît qu'une seule espèce qui est d'Europe. GALEOBDOLON LUTEUM, Huds. — Lorsque l’on voit la pro- fusion de Labiées qui fleurissent en étéeten automne, on est étonné que la nature en ait aussi réservé pour l’ornement du printemps; celle-ci fait partie de cette fraîche végétation des bois qui reçoit les rayons solaires brisés par la cime ramifiée des arbres, ou filtrés à travers les feuilies naissantes et translucides du hêtre, à cette époque roi des forêts. Alors le sol des bois est un véritable parterre où le Galeobdolon éiève ses longs épis de verticilles orangés, où les Hyosotis montrent le bleu pur de leurs corolles , où le Stellaria Ho- lostea incline ses étoiles de neige sur les massues pourprées des Arum , tandis que l’Oxalis Acetosella se réfugie au pied des vieux arbres, et que l’sopyrum thalictroides étale son feuillage léger près des épis d’azur de lAjuga reptans. Telles sont les compagnes ordinaires de notre gracieuse La- 58 LABIÉES. biée. — Sa racine jaunâtre s'étend dans le terreau des bois et propage la plante par des rejets rampants. Ses feuilles sont en cœur, irrégulièrement dentées, d’un vert sombre, glabres et ridées. Le tube de la corolle est rétréci, et le limbe, au contraire, est élargi en une voûte redressée qui forme la lèvre supérieure, et en une lèvre inférieure trifide. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , croît sur tous les sols, mais plus particulièrement sur les terrains détritiques. — Il habite la plaine et les montagnes. Nous le trouvons au Mont-Dore à 1,200, avec Streptopus amplexi- folius, Stellaria nemorum et Abies pechinata. Wahlen- berg l’indique en Suisse dans les lieux ombragés et humi- des , jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, la France, la Belgique, l’Allema- gne , le Danemarck , la Gothie , la Norwége centrale, l’An- gleterre et l'Irlande , où il trouve sa limite occidentale. — A l’orient, la Suisse, le Piémont , la Lombardie, la Dal- matie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Servie , la Thrace, les Balkans, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espéce. Sud, Espagne ............+. 40° )Ecart en latitude : Nord, Norwége...........e. FN 21° Occident. Irlande... 18 dt en longitude : Orient , Sibérie de l'Oural.... 62 75° Carré d’expansion...........e.. 1575 m © G. GALEOPSIS, Lin. Distribution géographique du genre. — I contient 12 GALECPSIS. 59 à 15 espèces, toutes de l’Europe centrale et moyenne. L'une d’elles végète aussi dans l’Amérique septentrionale. GaLeopsis LapANcM, Lin. — Un peu moins commune que la suivante, cette espèce vit comme elle près des habita- tions, sur le bord des chemins, et elle couvre quelquelois les champs après que la moisson en a été enlevée. Elle est alors en société avec l’Heliotropium europœæum, l’Alche- milla arvensis , l’Euphorbia exiqua , et quelquefois le Del- phinium Consolida qui reparaît, ou le Daucus Carotta qui développe ses ombelles blanches. — Sa racine est lon- gue et peu profonde. Sa tige unique se ramifie dès la base, et produit plusieurs branches horizontales dont la longueur va en diminuant près du sommet de la plante. Ses feuilles sont glabres , ovales , lancéolées. Ses fleurs , assez grandes, colorées en rouge violet où en blanc jaunâtre, ont les anthères brunes et le pollen jaune. Elles offrent, dans leur fécondation, lesmêmes caractères que celles du G. Tetrahnt. — Il fleurit pendant tout l’été et tout l’automne. Nature du sol. — Altitude. — On rencontre ce Ga- leopsis sur tous les terrains , et peut-être plus abondamment sur les sols siliceux et graveleux, sur les décombres et près des lieux habités ou cultivés. Au reste, il y a probablement plusieurs espèces réunies sous cette dénomination, et dont l’une affectionnerait le calcaire, l’autre les terrains siiceux. — Ce sontdes plantes de la plaine ou des montagnes peu élevées. Géographie. — Il est très-difficile d'établir avec certitude l’aire d’expansion des Galeopsis. Ils ont été transportés par- tout avec les cultures. — Au sud, on trouve celui-ci en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il existe dans tout le centre de l’Europe ; dans tout le Da- 60 LABIÉES. vemarck, la Gothie, la Norvége , dans la Suède et la Fm- lande australes, en Angleterre, en Irlande, aux Feroë et en Islande. — A l'orient , il croît en Suisse, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie , dans lesSibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ....... 40° )Ecart en latitude : Monts Aslande. LR "6, 259 Occident, Islande... ........ 2% bac en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 112 E. 1360 n Carré d'expansion. ........... 3400 GALEOPSIS OCHROLEUCA , Lam. — C’est encore dans les champs cultivés qu’il faut chercher cette espèce qui se trouve aussi, mais plus rarement , sur la lisière des bois, sa vérita- bie patrie ; mais la terre remuée plaît tellement à ces plan- tes, qu'elles abandonnent leur station primitive, pour pro- fiter des soins que l’homme donne à d’autres cultures. — Annuelle comme les autres, celle-ei s'élève peu , se ramifie plus ou moins, selon la richesse du sol, etse fait remarquer par la grandeur et le coloris de ses belles corolles. — Sa tige est droite, non renflée sous les nœuds. Ses feuilles sont molles, velues et presque tomenteuses en-dessous , ovales ou lancéolées , dentées en scie. Les fleurs forment de petits glomérules distincts, munis de petites bractées linéaires et pointues. Le calice est couvert de poils mous et glandu- leux. La corolle, jaune, purpurine et marbrée, a son tube beaucoup plus long que le calice. — I fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — H croit sur les terrains GALEOPSIS. 6G{ siliceux et graveleux de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et en Lombardie. — Au nord , il croît en France, en Belgi- que, en Allemagne, en Bavière, en Danemarck , en An- gleterre, en Irlande et à St-Pétersbourg. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Autriche , en Croatie, en Hon- grie , en Transylvanie et en Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. .. DT RUE .. comes cescoce HT Écart en latitude Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 16° Occident , Irlande........... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie …............ 28 E.) 40° Carré d’expansion............. 640 Garropsis TErramiT, Lim. — Dès que le sol a été fouillé par l’homme, soit pour creuser des fossés, soit pour labourer des champs ; aussitôt que des forêts séculaires ont été abat- tues , et si mème sur le bord d’une clairière le vent abat un arbre et remue la terre qu! depuis plusieurs siècles était accumulée sur ses racines , aussitôt on voit paraître de jeunes plantes en germination. Elles étalent deux larges cotylédons verts et s’empressent de grandir avec rapidité. Ce sont des Galeopsis Tetrahit dont les graines semblent exister partout en réserve et attendent pour germer que les circonstances leur deviennent favorables. La plante devient rameuse, hé- rissée de poils raides et piquants. Ses rameaux sont ouverts ; ses feuilles sont grandes , pointues , à dentelures aiguës et d’un vert sombre. Ses fleurs se montrent depuis l’été jusqu'à a fin de l’automne ; elles sont sessiles et réunies en paquets 62 LABIÉES. à l’aisselle des feuilles supérieures. Les calices sont ordinai- rement d’un brun rouge à dents très-aiguës , divergentes et piquantes quand elles ont vieilli. Les corolles sont roses , violacées, blanches ou même jaunâtres , variant de couleur selon les localités et présentant parfois toutes leurs variétés dans le même lieu. Le tube de la corolle est saillant et non dilaté au sommet ; les étamines sont recourbées sur la lèvre inférieure, les filets sont engagés dans le tube de la corolle , tandis que le style est roulé en spirale à sa base. — A cette singulière structure , il faut ajouter celle des anthères bien décrites par Vaucher. « Elles ont leurs 2 lobes disposés d’abord parallèlement, puis verticalement l’un au-dessous de l’autre ; au moment où elles commencent à répandre. leur pollen, ce qui a lieu un peu avant la florai- son, on observe que chaque lobe a sa surface antérieure for- mée de 2 valvules; l’une triangulaire, bordée de poils à sa ligne d'ouverture, est placée à la base du lobe supérieur et immé- diatement au-dessus du lobe inférieur ; l’autre, dont la ligne d'ouverture est nue , occupe le sommet des 2 lobes; la pre- mière, en conséquence, s'ouvre de haut en bas, et la seconde de bas en haut, en sorte qu’elles se rencontrent et s'arrêtent mutuellement, en développant les poils qui bordent alors toute l'ouverture. » (Vaucher, t. 3, p. 648.) Ces anthères sont glauques et répandent un pollen jaune sur les 2 lobes stig- matifères du style. — Les akènes, triangulaires, mürissent au fond des calices et se répandent en abondance. Ils con- tiennent une grande quantité d’huile qui ne les empêche pas dese conserver sous terre très-longtemps. — Cette espèce très-sociale , comme nous l’avons dit, vit aussi avec beau- coup d’autres espèces; avec le £Eapsana vulgaris, les bardanes et toutes les plantes des décombres, avec les Polygonum sur les sables des rivières , avec les avoines et STACHYS. 62 les seigles dans les champs ; avec le Solidago virga-aurea, V’Aira flexuosa dans les bois défrichés , etc. , etc. Nature du sol. — Altitude. — Ce Galeopsis est in- différent et recherche surtout les lieux habités. Il s’élève comme les habitations , très-haut dans les Alpes auprès des chalets et des cabanes des pâtres. Ledebour l'indique jus- qu’à 2,600" dans le Caucase. Géographie. — Son aire est artificielle. El est originaire des forêts dont il habite les clairières, mais aussitôt que des terres voisines sont cultivées, il s'en empare immédiatement. — Au sud , il croit en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est commun dans toute l’Europe centrale , dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie où il reste aussi dans les cultures. On le connaît en Angle- terre, en Irlande, dans les archipels , aux Feroë et en Is- lande où il s’arrête aussi à l'occident, quoique déjà il soit naturalisé en Amérique , à Terre-Neuve et au Canada, — A l’orient , 1l habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, Ja Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, le Caucase, la Géorgie , l'Arménie, toutes les Russies, les Sibéries de lOural , de l’Altaï, du Baïkal et orientale , la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie........ AO00 os en latitude : MAUR AMASEIOE.. . . . ....... ji 310 Occident , Islande. ......... 25 O.) Ecarten longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E.) 1959 Carré d'expansion. ............ 6045 G. STACHYS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Stachys 64 LABIÉES. constituent un genre nombreux et très-dispersé , habitant toutes les parties du monde excepté Océanie. — Sur 125 à 130 espèces connues , 40 environ sont européennes et vé- gètent dans le midi ou dans le centre du continent : en Grèce, en Dalmatie, en Italie, en Espagne , en Corse, en Crimée , à l’île de Crète , en France et en Allemagne. — 32 à 33 Stachys sont africains, presque tous du Cap et de la pointe australe de l'Afrique , car sur ce nombre 2 seulement habi- tent Madagascar , 5 l'Egypte ou les côtes de l'Afrique bo- réale. — 25 espèces asiatiques se trouvent en grande partie groupées dans le Caucase , la Syrie , l'Arabie et l’Orient , les autres aux Indes orientales , à la Chine , en Sibérie , en Dahurie et au Kamtschatka. — L’amérique a aussi ses Stachys , au nombre de 20 dans le nord et 12 dans le midi de ce grand continent ; les premières sont surtout au Mexique et en Cahfornie, les autres au Chili, au Brésil et au Pérou. STACHYS GERMANICA , Lin. — Cette plante qui habite le bord des chemins , les lisières des champs et quelquefois les prairies , se fait remarquer par ses feuilles entières ou un peu dentées , ovales , recouvertes comme ses tiges par une laine feutrée , très-douce au toucher. Toute la plante est grise ou blanche , sans nuance de vert ; elle est bisannuelle. — Ses fleurs sont réunies comme celle de l'espèce suivante, en verticilles à plusieurs rangs, formant des couronnes écartées, séparées par des bractées également cotonneuses. — Les ca- lices sont engagés dans ce duvet ; la corolle est d’un rose violacé et la fécondation est la même que celle du $. alpina. Le calice est fermé par des poils qui se relèvent dès que la co- roile s’est détachée , et qui se disposent en un tube conique et fermé. Puis, à l’époque de la dissémination, le cône s'ouvre au STACHYS. 65 sommet et laisse passer leurs akènes, — Elle fleurit en juiliet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains calcaires et marneux et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Es- pagne , aux Baléares. — Au nord , elle est en France, en Belgique , en Allemagne , en Angleterre et en Russie jusque dans l’île d’Osilie. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient , elle végète en Suisse , en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Ou- ral , de l’Altai et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. PR AIOTE.. Lee. cn eee. : 300 Ji en latitude : Nomle diOsiie......... 53 450 Occident, Portugal......... 10 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 112 . 1220 Carré d’expansion...........+. 1830 STACHYS HERACLEA , AÏl. — Ce Stachys est vivace et croit en sociétés plus ou moins nombreuses dans les champs mcultes , sur les coteaux et sur le bord des chemins. Sa ra- cine est presque ligneuse , et l’on remarque au sommet, non-seulement la tige florifère qui va se développer, mais encore le rudiment de celle de l’année suivante. Les feuilles radicales sont pétiolées, oblongues, crénelées, couvertes comme la tige et le reste de la plantæ*de poils longs, mous et hérissés. Les fleurs, de couleur purpurine, sont disposées en verticilles d'autant plus rapprochés qu'ils sont situés plus près du sommet. Les bractées sont sessiles, étalées ou réfléchies, VIII ve 66 LABIÉES. ovales à la base et rétrécies en pointe au sommet. La lèvre supérieure de la corolle est entière et cachée dans de longs poils. — 11 fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — W recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud et à l’est, il existe en France, en Corse , en Sardaigne, en Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord et à l’ouest , il s’arrête aux environs de la Ro- chelle et dans le Cher. Limites d'extension de l'espèce. Sud’, Sicile... ei ous ss 91000) Evcarttenctnee Nord} France... 0#"2222746 | ge Occident, France............ 4 O.)Ecart en longitude: Orient, Male on ee 0 Fi 19° Carré d’expansion. ............ 171 Sracuys ALPINA , Lin. — Bien que les forêts nourrissent peu de Labiées, celle-ci les habite de préférence , pourvu qu'elles ne soient pas trop fourrées. Elle y forme des touffes épaisses et vigoureuses aux larges feuilles molles et velues, et termine ses tiges par des épis composés de plusieurs rangs de verticilles séparés par des bractées , épis dont le sommet est fréquemment penché. — Le calice offre des dents poin- tues ; la corolle, d’un violet pâle , agréablement maculée de carmin , renferme les # étamines , mais 2 d’entre elles s’ou- vrent avant la floraison, et s'empressent , aussitôt après l’épa- nouissement, de tordre leurs filets et de sortir d’une prison dans laquelle elles n’ont plus aucune fonction à remplir. Les 2 autres s'ouvrent plus tard et restent enfermées sous la lè- vre supérieure où la fécondation s’opère par le contact d’un pollen blanchâtre et à petits grains. Le calice, velu à l’inté- STACHYS. 67 rieur, redresse ses poils à la maturité et laisse tomber des akènes obtus. — Toute la plante est couverte de poils trans- parents, capités , glanduleux , de longueur inégale. Les ca- lices surtout sont plus glanduleux que les autres organes. Ces mêmes poils blancs existent encore sur la lèvre supé- rieure de la corolle. Les anthères sont violettes, — Elle fleu- rit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Ce Stachys est indiffé- reat et se trouve sur tous les terrains, dans les plaines et sur les montagnes. De Candolle le cite à 40" à Liége et à 1,400" dans les Alpes. Ledebour l'indique depuis 400 jus- qu’à 2,000" dans le Caucase, le Breschtau et le Talüsch. Géographie. — XI existe, au sud, en France, en Espagne, et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il croît en France, en Belgique, en Allemagne, et en Russie près de Saint-Pé- tersbourg. — À l'occident , il reste en Espagne. — A l’o- rient, on le rencontre en Suisse, en Dalmatie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. PR PEDASNE...,. ce... A0 Li en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 200 Occident, Espagne... :..... . 6 O.}Ecart en longitude: Orient, Géorgie... .. CRE 47 E. 53° Carré d’expansionss. 4: 2:10... 1060 STACHYS SYLVATICA , Lin. —— De tous les Stachys, ce- lui-ci est le seul qui cherche l’ombre et les lieux abrités. C'est sur la lisière des bois , à l’abri des haies et au sein même des forêts qu'il enfonce ses racines vivaces, tortueuses 68 LABIÉES, et rampantes, qu'il développe ses helles feuilles pétiolées , triangulaires, dentées et d'un vert pur, qu'il élève ses tiges quadrangulaires garnies comme ses feuilles de poils étalés,, et qu’il laisse épanouir ses longs épis de fleurs carminées. — Ses verticilles ne sont formés que d’un petit nombre de fleurs qui s’épanouissent successivement de la base au sommet de l’épi. La corolle, d’un carmin violet, offre dans son intérieur des macules blanches qui contrastent avec sa couleur foncée, et ses filets extérieurs, aplatis, se déjettent en dehors comme dans tous les vrais Stachys. — Les racines traçantes et sto- lonifères de cette espèce contribuent à la rendre sociale; aussi la trouvons-nous par petits groupes, souvent associée au Galeobdolon luteum, au Circea lutetiana, à l'Impa- tiens noi tangere, au Geranium Robertianum et à toutes les espèces qui recherchent aussi les lieux frais et ombragés. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol, — Altitude. — X préfère les calcaires et les sols détritiques, et croit également bien sur les terrains volcaniques. Nous le trouvons jusqu’à 1,200". Ledebour l'indique dans le Breschtau à la même altitude. Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne, et le midi de l'Italie. — Au nord, il est répandu dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, en Laponie, dans les vallées inférieures du Nordland méridional , dissé- miné, mais abondant ; il existe aussi en Finlande, en Angle- terre, dans les 3 archipels anglais , non aux Feroë , mais en Islande où il trouve sa limite occidentale, s’il n’existe pas en Amérique. — À l’orieut , il occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la Dalmatie , la Transyl- vante, le Péloponèse , la Turquie, la Tauride , le Caucase, la Géorgie , les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. STACHYS. 69 Limites d'extension de l'espèce. DR Drece, ne eee 10 Écart en latitude : Nord, Laponie.............. 70 | 390 Occident, Islande. .......... 26 O.)Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï..... 97 E.) 123° Carré d’expansion............. 4059 Sracuys PALUSTRIS, Lin. — La nature a répandu les espèces de ce genre dans toutes les statious. Celle-ci croit dans les marais, le long des fossés et des cours d’eau. C’est une plante vivace, à racines traçantes, qui se multiplie abon- damment et qui vit associée au ELythrum Salicaria, au Lysimachia vulgaris , au Scirpus marilimus , et à divers Polygonum. — Sa tige est simple, droite, un peu rou- geâtre et velue. Ses feuilles sont allongées , pointues, den- tées en scie, d’un vert sombre. Ses fleurs, d’un rose violacé, sont réunies en épi verticillé. Elles offrent les caractères des vrais Stachys; elles ont leurs filets extérieurs aplatis et déjetés. — Elle fleurit en juillet et en août. — Nous men- tionnons ici le S. ambigua, Smith., qui paraît être une hy- bride des S. palustris et S. sylvatica ; ou s’il constitue une espèce distincte et non une hybride, il a été trop souvent confondu avec le S. palustris pour que nous puissions sépa- rer son aire géographique. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indiffé- rente ; elle accepte tous les terrains et s’élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud , elle vit en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle végète dans tout le centre de l’Europe, et dans toute la Scandinavie , jusque 79 LABIÉES. dans la Laponie australe, en Finlande, en Angleterre, en Irlande , aux Orcades, aux Hébrides et aux Shetland. — A l'occident, elle existe en Portugal, dans Amérique du nord, dans tout le Canada jusqu’au fort Francklin sur la rivière de Makensie, sur les bords de la Colombie , sur la côte nord- ouest et à Terre-Neuve. — A l’orient, elle occupe la Suisse, la Dalmetie, la Thrace, la Macédoine, le Péloponèse, la Tauride , le Caucase, la Géorgie, les Russies septentrio- nale , moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural, de F'AI- tai, du Baïkal et orientale, ainsi que la Dahurie. Eimites d'extension de l'espèce. Sud. tGrèce A SRI METe pe en latitude : Nord, Laponieste ses 0/6 | 290 Occident, Amérique........ 130 O.) Ecart en longitude: Orient, Sibérie orientale... 160 E. | 2900 Carré d’expansion. ........... 8410 STACHYS ARVENSIS, Lin. — Petite plante annuelle ré- paudue dans les champs et vivant au milieu des moissons, quand celles-ci laissent des clairières. Elle y forme de petites touffes plus ou moins rameuses, dont les branches ou les tiges portent à l’aisselle des feuilles supérieures une série de ver- ticilles composés chacun de 6 fleurs. La corolle est blan- che ou rosée, et déjà les 2 étamines extérieures ont ouvert leurs anthères avant l’épanouissement, et se déjettent aus- sitôt que la floraison s'opère. — Les calices, renflés à leur base, s’inchinent lors de la maturité, pour répandre les akènes. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et croit partout dans les plaines. STACHYS. jy Gévgraphie. — Au sud, elle végète en France, en Espagne, en Algérie, à Madère, aux Canaries et aux îles du Cap-Vert, — Au nord , elle est disséminée dans une grande partie de l’Europe centrale et dans la Scandinavie, où elle croît aussi dans les moissons du printemps , Jusque dans la Norvêge australe. On la trouve aussi en Finlande, en Angleterre , en Irlande et aux Orcades. — A l'occident, nous ajouterons le Portugal aux localités citées. — A lorient , elle occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile , les Ba- léares, la Corse, la Sardaigne, la Balmatie, la Hongrie, la Galicie , la Grèce, l’île de Crète, la Turquie, le Caucase, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Iles du Cap-Vert..... ... 1439 )Ecart en latitude : Nord, Norvége.....:....... 60 479 Occident , Les du Cap-Vert... 26 O.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 71 E.| 97° Carré d'expansion. ... ....... 4509 Sracys ANNUA , Lin. — Cette petite espèce est extré- mement commune dans les champs lorsque la moisson a été récoltée. Elle y croît avec l’Heliotropium europœui , l’Aphanes arvensis, l'Euphorbia exigua, le Galeopsis La- danum, etc. Elle est annuelle; sa tige est droite et rameuse; ses feuilles sont pétiolées, légèrement ridées et d’un vert jaunâtre; les inférieures, ovales, oblongues, crénelées et un peu obtuses; les supérieures plus étroites, pointues et dentées en scie. Les fleurs sont réunies en verticilles aux aisselles supérieures; elles sont assez grandes, d’un jaune pâle. Le calice se ferme après la chute de la corolle, et ne 7è LABIÉES. s'ouvre qu'après la maturation complète des akènes. — Elle fleurit pendant l'été et l'automne. x Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires de la plaine et des montagnes peu élevées. Ledebour l'indique dans le Talüsch, depuis 600 jusqu’à 1,300". Géographie. — Au sud , elle habite la France, une per- tie de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, elle croît en France, en Belgique, en Allemagne en Dane- marck et en Angleterre. — A l'occident, elle vit en Por- tugal. — À l’orient , on la cite en Suisse, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvarien, en Turquie au mont Athos, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. r Sud, Midi de Pftalie......... 400 } Écarten longitude : | Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 200 Occident, Portugais, ........ 110. | Écart en latitude : Orient, Géorgie. . KW... 47 E 58° | Carré d’expansion........:...:. 1160 Sracays RECTA, Lin. — C’est encore une plante des champs, mais des lieux incultes, des pelouses sèches , des rochers et des bords des chemins. Elle y forme des touffes raides, d’un vert jaunâtre , munies de verticilles qui se suc- cèdent pendant tout l'été. — Sa racine, vivace, est dure et ligneuse. Ses tiges, ordinairement droites, sont quelquefois couchées ou obliques. Ses feuilles sont allongées, velues et légèrement dentées. Les calices ont leurs divisions très-poin- tues ; la corolle est d’un jaune pâle, marquée de taches et STACHYS, 73 de veines purpurines ou briquetées. La lèvre supérieure est droite , redressée et très-écartée de l’inférieure. Les éta- mines sont déjetées , et les calices restent ouverts pendant la maturation. — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — On la trouve sur tous les terrains, mais elle préfère les calcaires. Elle croît ordi- nairement en plaine. Ledebour la cite dans le Talüsch jus- qu’à 1,200". Géographie. — Au sud, elle habite la France, l'Espagne -et le midi de l’Etalie. — Au nord, la France, les Ardennes, l'Allemagne, ja Lithuanie et l’île d’Osilie. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l’orient, elle habite la Suisse, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie , l’île de Crète, le Péloponèse , la Tauride , le Cau- case, la Géorgie, le Talüsch, les Russies moyenne et aus- trale. Limites d'extension de l'espèce. ete Crète... "350 . ) Ecart en. latitude : None Osihe........... O7 | 290 Occident, Espagne. ......... 5 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne. ..... 58 E.\ G3° Carré d’expansion. ............ 1386 STACHYS BEToNICA, Benth. — Jolie plante vivacequihabite les pelouses des lieux montagneux où elle étale ses feuilles pétiolées et garnies de festons arrondis et glanduleux. Quel- ques feuilles sessiles naissent aussi sur la tige rarement rami- fiée et qui se termine par un épi purpurin , formé de verti- cilles serrés et munis de petites bractées colorées. — Le calice est velu , la lèvre supérieure de la corolle est voûtée, l'inférieure est tnifide, Les 2 étamines extérieures se pen- 74 LABIÉES. chent à l’intérieur et rapprochent leurs anthères qui s'ou- vrent en dedans, du côté du stigmate qui s’est allongé etest venu se placer au milieu des anthères. Ce stigmate cepen- dant ne devient apte que plus tard, et il n'étale ses deux branches papillaires qu'après l'ouverture des anthères. — Le calice , renfermant les akènes, reste nu et ouvert, et les semences , recouvertes de glandes brillantes et résineuses , en sortent successivement. — La bétoine vit en sociétés assez nombreuses au milieu des graminées et des autres espèces des stations sèches. On voit souvent ses élégants épis asso- ciés aux panicules légères du Briza media, aux corolles azurées des campanules, au Lotus corniculatus, ete. — Cette plante fleurit pendant tout l'été. — Dans cette espèce comme dans tous les Betonica, dit M. Gay, l’axe cauli- naire primaire ne s’allonge jamais en tige. Ce sont les ra- meaux, nés à l’aisselle des feuilles de la rosette, qui, dans ces plantes, jouent le rôle de tiges florifères ( Bull. de la Société bot. de France, t. IL, p. 586). C’est un exemple nouveau et curieux de la génération alternante, comme celui qui a été indiqué par M. Fabre, dans le Vicia amphi- carpa. | Nature du sol. — Altitude. — Indifférente à la nature chimique, elle recherche les terrains secs et graveleux des plaines et des montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu’à 1,200 et 1,500. Ledebour la cite à 800mdans le Breschtau , et Wahlenberg l'indique jusqu’à 2,500" dans les Alpes de la Suisse. Géographie. — Au sud, la bétoine vit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , elle est commune dans toute l’Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , elle vit aussi en Portugal. — A l’orient, on la SIDERITIS. 19 connaît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie , dans le Péloponèse et la Tauride, dans le Caucase, la Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. DUR ANA IEETIE.. ans eo. = + - 390 LÉ en latitude : NortinAnde............. O1 26° Occident, Irlande. .......... 1% O.)Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 72 fil 86° Carré d’expansion.............. 2236 G. SIDERITIS, Lin. Distribution géographique du genre. — I comprend eoviron 50 espèces , dont 30 à 32 européennes. Ces plantes sont surtout concentrées dans l’Europe australe , et princi- palement en Espagne , en Sicile, à l’île de Crète, en Grèce, en Italie et en Crimée ; quelques-unes habitent les Aïpes australes. — 9 à 10 espèces seulement sont asiatiques, toutes de l'Orient, de la Syrie, de la Palestine ou de l’Asie mineure, excepté une qui croît au Japon. — L'Afrique possède 8 Sideritis : 3 des Canaries, 2 de Madère, 2 de l'Egypte et { du cap de Bonne-Espérarce. — Une seule espèce américaine a été trouvée au Pérou. SIDERITIS ROMANA, Lin. — Comme beaucoup d’autres La- biées , celle-ci se developpe dans les lieux arides et incultes bien exposés au soleil. Elle y forme de petites touffes d’un vert jaunâtre. Sa tige est rameuse , et se ramifie d’abord près de la racine qui est annuelle. Le rameau intermédiaire est droit et reste très-court. Les latéraux s'étendent en 76 LABIÉES. rampant et sont 3 ou # fois plus longs. — Ses fleurs, réunies par verticilles rapprochés, sont disposées en épi. Le calice est terminé par 5 dents épineuses. La corolle, d’un jaune pâle bordé de noir, a la lèvre supérieure droite, tandis que l'inférieure est déjetée par en bas. Lors de l’épanouisse- ment, c’est la lèvre supérieure qui se développe la première, et ses 2 lobes sont placés l’un au-dessus de l’autre, tandis que le lobe moyen de la lèvre inférieure reste engagé dans le tube longtemps encore après que les 2 latéraux se sont dégagés. Les étamines ne sortent pas du tube. Les supérieures sont très-courtes ; les inférieures, plus longues, ont leurs anthères uniloculaires. Lorsque la fécondation a lieu, le stigmate est formé de 2 lobes dont l’inférieur est un demi-cylhindre creux enveloppant le supérieur en forme de languette. Les loges des anthères supérieures, d’abord parallèles , sont fixées sur un petit disque qui , par un mou- vement de torsion, amène la loge extérieure au-dessus de l'autre, et c’est alors que le pollen se répand. — Après la floraison , le calice reste ouvert, mais garni intérieurement d’une petite manchette de poils qui protége des akènes lisses, un peu triangulaires et amincis au sommet. — Le Sideritis fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — 11 végète sur tous les terrains calcaires et rocailleux , et ne s’élève que dans les pays très-chauds. M. Boissier le cite depuis 0 jusqu’à 1,600" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, il est beaucoup plus rare, et at- teint à peine le plateau central de la France. — A l’occi- dent , il existe en Portugal. — A l’orient, on le trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, dans la Macédoine, aux îles de Mélita et de Leri, en Syrie et dans PAsie mineure. MARRUBIUM. = —{ Limites d'extension de l'espèce. PARENT... cossecsece JA ÉT en latitude : DOM AETANCE . . eco ce co 100 Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecart en longitude : Orient, Syrie. ............. 34 E.) AT Carré d'expansion. . .s.o.s.ss..e 440 G. MARRUBIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Il contient 26 espèces, dont la moitié habite les parties chaudes de l'Eu- rope : l'Espagne , la Grèce , l'Italie, la Sicile et l'Allemagne méridionale. — 12 Harrubium asiatiques se trouvent dans le Caucase , la Perse, la Syrie et la Géorgie, ainsi que dans la Sibérie. — L'Afrique et l'Océanie en sont dépourvues. — À espèce vit en Amérique à la Nouvelle-Espagne. MARRUBIUM VULGARE, Lin. — Les plantes communes offrent un intérêt tout particulier ; nous les rencontrons partout, nous les avons constamment sous les yeux , et si quelques-uns des phénomènes physiologiques qu'elles pré- sentent nous échappent, nous ne devons nous en prendre qu’à notre indifférence. Nous assistons à leur naissance et à leur mort, à toutes les phases de leur vie. Le marrube est évidemment dans cette catégorie ; nous le voyons abon- dant sur le berü des chemins , produisant au printemps de petites touffes serrées et cotonneuses qui ne tardent pas à grandir et à montrer des feuilles grises, ridées , odorantes, fixées à des tiges également blanches et cotonneuses. — Les fleurs naissent par paquets verticillés aux aisselles de pres- que toutes les feuilles, excepté des inférieures. Le calice , 78 LABIÉES. également laineux, est terminé par 10 dents crochues. La corolle est petite et blanchâtre. Avant l’épanouissement, la lèvre supérieure recouvre l’inférieure contre laquelle sont appliqués extérieurement les deux lobes latéraux. — Les filets des étamines sont insérés à des hauteurs différentes au tube de la corolle, et le.stigmate a son lobe inférieur élargi et étalé. Le pollen est blanchâtre, épais et parsemé de points brillants. — Le style persiste après la fécon- dation et la chute de la corolle. Le calice recourbe forte- ment ses dents, et les fleurs sont si serrées que ces dents s’enchevêtrent, et tout le verticille se détache à la fois, en sorte que les akènes, obtus et non tronqués, ne sortent qu'après la destruction des calices. — 11 fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et recherche les lieux secs et rocailleux. Il habite également la plaine et les montagnes. II remonte en Auvergne sur les coulées de lave jusqu’à 1,200. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne de 0 à 1,600", en remontant Je lit desséché des torrents. Ledebour l'indique ‘dans le Talüsch à 1,350". Géographie. — Plante des plus communes qui s'étend, au sud , en Espagne, en Algérie, aux Canaries, à Madère, en Syrie et dans toute la région méditerranéenne , excepté l'Egypte. — Au nord, on trouve le marrube dans l'Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie, la Norvége et la Suède australe ; il évite la Finlande et existe en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, il est en Portugal, et il est surtout très-abondant au Canada où, malgré cela, on doit le considérer comme introduit. — A lorient, il habite la Suisse, l'Italie , la Sicile, les Baléares, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce , la Turquie, BALLOTA. 79 la Tauride, le Caucace, la Géorgie, la Syrie, la Servie, l’Arabie-Heureuse, Cachemire, les Russies moyenne et aus- trale. Limites d'extension de l'espèce, NO TMNARIES. ec. ee, 200 Ga en latitude : D nd M 56 270 Occident, Madère. .......... 19 O. | Écart en longitude: Orient, Cachemire. ......... 78 E. | PA Carré d’expansion, ............. 2619 G. BALLOTA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Ballota, au nombre de 22, appartiennent presque tous à l’Europe et à l’Asie. — On en connaît 11 dans cette dernière partie du monde : 2 aux Indes orientales , 3 de l’Arabie, les autres de l’orient , de la Syrie et de la Perse. — Les 9 espèces eu- ropéennes sont réparties : en Grèce, en Espagne, à l'île de Crète, à l’île de Chypre, en France et en Bohême. — 2 africaines habitent l’une l'Afrique australe, l’autre l’Afri- que boréale. BALLOTA NiGRA , Lin. — Ce que nous venons de dire du Marrubium vulgare s'applique également au Ballota nigra. Ces deux plantes se trouvent souvent ensemble sur le bord des chemins, au pied dés murailles, sur les décombres. Toutes deux sont presque domestiques. Le Ballota pousse de bonne heure en touffes serrées comme le marrube. Ses feuilles , dans leur développement, sont repliées et non ap- pliquées sur la nervure moyenne. Leur partie supérieure, # S0 LABIÉES. d'un vert foncé, est bosselée, tandis que l'inférieure est parsemée , comme les tiges et le calice, de petites glandes libres , arrondies, qui communiquent à la plante son odeur forte et désagréable. — Les fleurs sont disposées en verti- cilles assez serrés que la lumière parait rendre unilatéraux. Les calices portent 5 dents. La corolle est d’un rose violet sale, à tube annelé intérieurement, à lèvre supérieure droite et concave, à lèvre inférieure étalée et trifide. Les étamines sont saillantes; elles s'ouvrent le matin et répan- dent un pollen blanc et onctueux sur un stigmate bilobé. — Après la floraison, le calice s'étale et s'élargit, formant une sorte de corbeille à 5 dents écartées, d’un tissu cartilagi- neux, et il en sort facilement, à l’époque de la maturité, des akènes allongés et brillants. — Le B. urticæfolia, de la Bohème, est une espèce entièrement paralièle à celle-ci. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — A est indifférent et do- mestique, de la plaine et des basses montagnes. IT croit en Auvergne jusqu'à 1,000. M. Boissier l'indique jusqu’à 600" en Espagne, et Ledebour jusqu'à 1,200" dans le Caucase. Géographie. — Au sud, le Ballota croît en France, en Corse, en Espagne , aux Baléares, en Algérie et à Ma- dère. — An nord, il végète dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége boréale, dans la Suède et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, :l est en Portugal. — A lorient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Romélie, en Tauride, dans le Caucase et le Talüsch, en Géorgie, en Arménie, dans les Russies moyenne et australe. LEONURUS. St Limites d'extension de l'espèce. D Madére. . us sboc.uc.s JO À Ecart en latitude : Nord, Norvége..- 1". ....22..: 04 | 31° Occident, Madère. .......... 19 O.}Ecarten longitude: Orient, Russie moyenne. ..... 53 E.) we Darré d'expansion: . ...:,..... 9239 G. LEONURUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît seu- lement 16 espèces de ce genre. 9 sont asiatiques, et se trouvent surtout dans la Sibérie, aux grandes Indes et au Népaul. — # habitent le midi ou le centre de l’Europe. — 2 végètent à Java. — Une seule dans l’Amérique australe. Leonurus CarpiAcA, Lin. — Cette espèce appartient encore à la longue série des Labiées domestiques. Si elle quitte le voisinage des habitations, les haies des jardins, c’est pour pénétrer dans ces groupes variés qui habitent les sables des rivières où elle acquiert un grand développement. C'est en effet une plante élevée, dont les racines vivaces, traçantes , se multiplient à l’infini, et rendent ainsi le Zeo- nurus très-social. Ses feuilles, incisées profondément en 3 lobes, sont souvent pendantes où au moins inclinées sur leurs longs pétioles. Les supérieures portent à leurs aisselles les verticilles de fleurs qui forment un long épi interrompu. Chaque fleur, munie d’une corolle purpurine à lèvre oblongue et entière, reste assez longtemps épanouie. La paire infé- rieure des étamines est plus longue que la supérieure. Le pollen est blanchâtre et sort d’anthères velues, recouvertes de pointes brillantes particulières. Lors de la maturation, les dents du calice se réfléchissent , et les akènes secs, lisses, VIII 6 82 LABIÉES. tronqués au sommet et presque toujours au nombre de 4, tombent et se disséminent. — Fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — C'est une espèce indif- férente comme toutes les plantes domestiques. Elle habite la plaine et les montagnes peu élevées. Ledebour la cite jusqu'à 1,200" dans le Caucase, et jusqu'à 1,300" dans le Talusch. Géographie. — Au sud, on la rencontre en France, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle ha- bite toute l’Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, la Norvége, la Suède et la Finlande australe, l'Angleterre et l’irlande, et partout elle est domestique. — A l'occident, elle reste en Irlande. — A lorient , on la trouve en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sihéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, midi de Italie. ....... 40° )Écart en latitude : Nord, Finlande............ pre 210 Occident , Irlande.......... 12 O.)Ecarten longitude: Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E.| 128° Carré d’expansion............. 2688 G. PHLOMIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre très- méridional est en grande partie asiatique, car sur 42 espèces qui le composent, 2% appartiennent à l’Asie, où les PAlo- mis sont partagés en 3 groupes; 9 sont des Indes orientales et de l'Himalaya ; 3 habitent la Sibérie ; le dernier groupe, PHLOMIS. Ss3 le plus considérable , est formé de 12 espèces dispersées en orient, en Arabie, en Syrie, en Arménie , en Perse et sur divers points de l'Asie mineure. — L'Europe en possède 1 4 espèces, toutes des pays chauds : de l'Italie, de l’Es- pagne , de la Grèce, de l’île de Crète. — 3 seulement sont africaines : de l'Egypte, de l’Atlas et de la Fybie. — Enfin on cite au Brésil une seule espèce de ce genre. Pucomis Lycaniris, Lin. — Cette jolie plante ligneuse croit sur les coteaux arides où l'on remarque ses tiges car- rées, velues et blanchâtres; ses feuilles sont étroites, lan- céolées, pointues, sessiles , ridées, blanchâtres par le duvet dont elles sont couvertes, surtout à leur surface inférieure. Les fleurs sont réunies en verticilles velus, et paraissent plongées dans le duvet ; elles sont grandes, axillaires, d’un beau jaune. Le calice est tubulé, tronqué mais spinescent. La corolle a son tube fermé, à peine saillant. La lèvre supé- rieure est allongée en casque aplati, l’inférieure est étalée et trifide. La paire inférieure des étamines est plus longue que l’autre ; les loges sont verticales et obtuses. — Les akènes sont secs, triangulaires et obtus. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol, — Altitude. — Ce Phlomis recherche les terrains calcaires et rocailleux. Il végète en plaine et sur les coteaux ; mais dans le midi de L'ESpAgn il atteint jus- qu'à 1,150. Géographie. — 11 est méridional, et n’est connu qu’en France , en Espagne et en Portugal. Limites d'extension de l’espce. Sud, Royaume de Grenade. ... 36° Écart en latitude : Dom Prances..:...... 07 40) 8° S4 LABIÉES. Occident, Portugal...... .... 11 O.)Écart en longitude: Orient, Erance : al sois1st40 0 11° Carré d’expansion.............. 88 PHLoMis HERBA-VENTI, Lin. — Plante vivace qui croît dans les lieux incultes , sur les coteaux arides et sur le bord des chemins. Sa racine est noirâtre, ses tiges sont nom- breuses, fermes, velues et rougeâtres. Ses feuilles sont larges, ovales, oblongues, dentées, d’un vert foncé en dessus, et un peu blanchâtres au-dessous. Les fleurs naissent en vertiailles, réunies 8 à 10 ensemble. Les calices et les bractées sont hérissés de poils. Les divisions du calice sont droites et lancéolées, la corolle est grande, d’un rouge vio- lacé. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche aussi les terrains calcaires et rocailleux , et reste dans les plaines, s’élevant cependant à plus de 1,000" dans les contrées chaudes et surtout en Afrique. Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, elle reste sur le bord du plateau central. — A l'occident , elle est en Portugal. — A l'orient , elle est indiquée en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Thrace, au nord et au sud de l'Hæmus, dans l’Attique, en Tauride, en Syrie, dans l’Asie mineure et en Perse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... .... cesse. 35° )Écart en latitude : Nord, France... er... 4% 90 Occident, Espagne.......... 8 0.) Écart en longitude : Ont Perse... 50 6 E.) 54° Carré d’expansion............. 186 SCUTELLARIA. 85 G. SCUTELLARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connait environ 79 espèces dispersées sur le globe entier, à l’excep- tion de l'Afrique. — 25 Scutellaria sont asiatiques, et leur grand centre, en Asie, est aux Indes orientales où l’on en cite 10 , et 1 à Ceylan. On en mentionne 6 en Sibérie, 3 à la Chine et au Japon; les autres sont de l'Orient, de l'Asie mineure et de la Perse. — 25 espèces habitent l’Amé- rique du nord , et principalement le Mexique, la Californie, la Nouvelle-Espagne , la Nouvelle-Grenade et Cuba. — 7 ou 8 seulement font partie de la végétation de l’Amé- rique du sud et vivent au Brésil et au Pérou. — L'Europe a 14 ou 15 Scutellaria, presque tous de la partie australe ou moyenne : de la Grèce, de l’île de Crète, de la Crimée ou de la Russie méridionale. — Enfin, on en connait 3 ori- ginaires de la Nouvelle-Hollande. SCUTELLARIA GALERICULATA, Lin. — Cette curieuse Labiée se rencontre sur le bord des eaux avec le Eythrum Salicaria, le Lotus uliginosus, le Lycopus europœus, et tout ce cortége de plantes aquatiques qui ne quittent pas les rivières et les étangs. Elle fleurit tard comme les espèces qui l’accompagnent le plus ordinairement. — Ses racines traçantes sont munies de radicelles verticillées ; ses tiges rameuses sont garnies de feuilles lancéolées, et ses fleurs géminées sortent de l’aisselle des feuilles supérieures qui dégénèrent en bractées, de plus en plus courtes à mesure qu’elles approchent du sommet. « Le calice est un tube presque tronqué , comprimé à son orifice et surmonté, dans sa partie supérieure, d’un appendice aplati et presque orbi- 86 LABIÉES. culaire ; le tube calicinal s’entr'ouvre pour donner passage à une corolle exactement fermée , qui s’allonge en se recour- bant , et qui dégage d’abord sa lèvre supérieure, et ensuite l’inférieure, dont le lobe moyen était recouvert par les 2 la- téraux , souvent réunis à la lèvre supérieure ; cette corolle reste entr’ouverte en dérobant aux regards les organes sexuels , qui arrivent à peine sur les bords extérieurs ; lors- que la fécondation a eu lieu, la corolle tombe et le calice ne tarde pas à se refermer; en même temps l’appendice orbiculaire , qui n’était qu’un capuchon aplati , se renfle in- térieurement , et devient la loge qui reçoit dans son sein le gynobase conique et allongé , et les # akènes disposés, non point horizontalement mais verticalement , sur la face latérale et antérieure du gynobase ; peu à peu les akènes grossissent , et lorsqu'ils sont mürs, et qu’on ne comprend pas comment ils sortiront , on voit le calice se séparer hori- zontalement en deux pièces, la supérieure qui fermait le capuchon et qui se détache comme un couvercle, et l’in- férieure qui subsiste jusqu’à la fin , et sur laquelle le gyno- base reste courbé ( Vaucher, t. 3, p. 621). — Elle fleurit en juillet et en août. | Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférente, recherchant la vase détritique des lieux humides, dans la plaine et sur les montagnes basses. Géographie. — Au sud, on la trouve dans le midi de la France et de l'Italie, dans Je nord de l'Espagne. — Au nord , elle croît en France, en Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie : en Laponie même elle embellit les bords des lacs et des ruisseaux, se mêle aux plantes des marais, et ajoute à la variété du tableau par sa fraîche verdure et le bleu vif de ses corolles ; elle ne s'arrête qu’à la frontière de la Laponie uméenne. Elle vit aussi en An- SCUTELLARIA . 87 gleterre, en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident, on la rencontre en Amérique , aux Etats-Unis et dans les con- trées arctiques du Canada où elle s'étend jusqu’au 66°.— A lorient, elle habite la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, l’Olympe bithynique, le Caucase , la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural , de l’Altai, du Baïkal et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie... ..... 40° bois en latitude : Nord, Canada..... Were st 06 260 Occident, Amérique..:..... 130 gate en longitude : Orient, Kamtschatka...... +. A7OLE. 3000 Carré d'expansion... ...... .. 7800 SCUTELLARIA MINCR, Lin. — Cette miniature habite aussi le burd des eaux et se trouve dans les terrains tour- beux avec d’autres espèces aussi jolies et aussi délicates. Telles sont le Wahlenbergia hederacea, V’Anagallis tenella, qui disputent aussi aux Sphagnum les sols tourbeux sur les- quels l’Erica Tetralix élève ses buissons fleuris. — Elle appartient à la même section que la précédente, elle offre les mêmes particularités dans sa floraison et dans son déve- loppement. Sa tige est grèle et très-rameuse; ses feuilles inférieures sont ovales, cordiformes et obtuses ; les supé- rieures sont étroites et entières. Les fleurs, petites et d’un bleu pâle ou rougeâtre , naissent aussi géminées à l’aisselie des feuilles supérieures. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et préférant les terrains siliceux et détritiques. Elle recherche les lieux 88 LABIÉES. un peu montagneux et se tient souvent en Auvergne entre 800 et 1,000". Géographie. — Au sud , cette bei plante ne dépasse pas le Portugal, — Au nord , elle croît en France, en Bel- sique, en Allemagne, en Bavière, dans ie Holstein, en Angleterre et en Irlande où elle a sa limite occidentale. — À l’orient, elle vit en Autriche, en Piémont, en Lombardie, en Transylvanie, en Lithuanie, puis elle parvient tout à eoup , comme le fait observer M. de Candolle, dans la Si- bérie du Baïkal, sautant un espace de plus de 80 degrés. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal...........:. 41° }Ecart en latitude : Nord, Angleterre. ... 4.4.2. 156 | 150 Occident, Irlande. ......... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 110 E | 1220 Carré d’expansion............ 1830 G. FRUNELLA , Lin. Distribution géographique du genre. — 12 à 15 es- pèces composent ce genre , et 5 ou 6 seulement sont euro- péennes. — On en cite # dans l'Amérique du nord. — 3 vivent en Asie, c’est-à-dire; 1 aux Indes orientales, 1 dans l’île d’Unalaska , 1 dans le Caucase, et par consé- quent toutes trois très-éloignées. — Une espèce habite la Nouvelle-Hollande. PRUNELLA vuLGaRIS, Lin. — Nous pouvons citer cette espèce comme une plante des plus communes, répandue partout sur les pelouses , le long des chemins, sur le bord PRUNELLA. 89 des champs. Ses racines sont vivaces et les Liges, couchées à leur base, se propagent et s’enracinent de manière à former de jolis gazons. Ses feuilles sont ovales, glanduleuses et sans odeur , d’un vert foncé. Les fleurs sont réunies au sommet des tiges où elles forment des épis serrés et verticillés. Elles sont entremêlées de bractées opposées, violacées ou pur- purines, garnies de cils sur leurs bords, et au sommet de l'épi, on remarque plusieurs paires de petites bractées tou- jours ciliées et colorées, mais qui ne donnent plus de fleurs à leur aisselle. Les calices sont violets, striés et ciliés. Les anthères sont d’un jaune pâle. La corolle est d’un beau bleu, à deux lèvres, la supérieure arrondie et voütée , l’inférieure a 3 lobes latéraux réfléchis, dont le moyen arrondi est cré- nelé. Avant l'épanouissement , la lèvre supérieure recouvre entièrement l’inférieure, et les filets des étamines sont roulés sur le bas ; mais ils se déroulent à l’époque de la féconda- tion, et les anthères se rapprochent d’un stigmate à 2 lobes. — La dissémination, observée par Vaucher, a lieu d’une manière très-remarquable. « Après la fécondation, la co- rolle tombe, et le calice, resté nu, est entr’ouvert pendant tout le cours dela maturation ; ensuite la lèvre inférieure, qui s’est fendue sur les côtés presque jusqu’à la base, s’élor- gne de la supérieure, dont les deux bords s’écartent et les graines sortent ; lorsqu'elles sont répandues , cette lèvre in- férieure vient s'appliquer exactement contre la supérieure qui l'enveloppe encore de ses bords. Cette forme de dissé- mination rapproche les Prunella des Scutellaria, et ne s'exé- cute que lorsque la saison est favorable (t. 3, p. 617). » — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et vit aussi dans la plaine et sur les montagnes. M. Boissier la cite entre 600 et 1,300" dans le midi de l'Espagne, et 90 LABIÉES. Ledebour à 1,400 dans le Caucase, et à 1,000" dans le Talüsch. Géographie. — On rencontre ce Prunella, au sud, en France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale , dans la Scandinavie, dans les prés et sur les pelouses , dans la Laponie, sur les pentes mêmes des montagnes et sur les bords humides des rivières , aux îles Loffoden, sur les bords de la mer, en Finlande , en Angleterre et en Irlande, aux Orcades, aux Hébrides, aux Shetland, aux Feroë et en Islande. — A l'occident , il croît en Portugal , dans le nord-est de l’Amé- rique septentrionale, à Terre-Neuve, dans la Caroline du sud , au Canada, au Saskatchawan , aux sources de la Co- lombie sur la côte nord-ouest, dans les montagnes du Me- xique et de la Nouvelle-Grenade. — A l’orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Croatie , la Dalmatie, la Hon- grie , la Transylvanie , la Turquie , la Tauride , le Caucase, la Géorgie, le Talüsch, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale , l’île de Sitcha , la Perse, la Chine, le Japon, Cachemire et l'Himalaya ; dans l'hémisphère austral, la terre de Van Diemenet la Nouvelle-Galles du sud. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Nouvelle-Grenade...... 99 »Ecart en latitude : Nora Meolledent..<:....., 07 580 Occident, Amérique........ 130 O.)Ecart en longitude : Orient , îles Aléoutiennes. ... 180 E.) 310° Carré d'expansion. ......... . 17980 PRUNELLA GRANDIFLORA , Jacq. — Les pelouses et les lieux secs des montagnes présentent souvent de gracieuses PRUNELLA. 91 associations de végétaux. Elles se couvrent au milieu de l'été de Galium verum aux panaches dorés, de Jasione perennis aux capitules d'azur, et d’une multitude d’autres espèces parmi lesquelles figure le Prunella grandiflora. Sa tige est droite ou couchée; ses feuilles sont pétiolées, entières ou un peu découpées, quelquefois munies d’oreillettes à leur base. Les fleurs forment de beaux épis courts, serrés et accompagnés de bractées colorées. Ces fleurs sont très- grandes , veloutées , bleues, violettes, quelquefois couleur de chair et rarement blanches. La corolle offre un renfle- ment placé au-dessous de la lèvre inférieure, tandis que la lèvre supérieure se coude vers le milieu, et devient parallèle à la lèvre inférieure. Son mode de fécondation est le même que celui des autres Prunella. Ses akènes sont lisses et oblongs. — Il fleurit pendant tout l’été. Nature du sol. — Altitude. — X est indifférent à la nature du sol, et préfère la montagne à la plaine. Walhen- berg le cite jusqu’au-dessus de la limite du sapin. Nous le trouvons en Auvergne de 800 à 1,200". Ledebour l'indique dans le Breschtau à 1,300". Géographie. — I] végète, au sud, en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il habite la France, la Belgique, l'Allemagne, le Danemarck et la Gothie. — A l'occident, il croit en Portugal. — A lorient, il est en Suisse , en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, midi de Pitalie......... 40 À Écart en latitude : Nord; \Gbthies-...,. 2.59 190 92 LABIÉES. Occident, Portugal.......... 10 0: Écart en lougitude : Orient, Russie moyenne...... 96 E. 66° Carré d’expansion ............ 125% PRUNELLA ALBA, Pall. — Cette plante se trouve, comme les précédentes, sur les pelouses, dans les clairières des bois et dans les lieux secs et arides. Elle est vivace ; sa tige est dure, rameuse; ses feuilles sont plus ou moins velues, plus ou moins découpées. La lèvre supérieure du calice est large, à 3 lobes courts et arrondis; la corolle est allongée, blanche ou jaunâtre, et quelquefois bleuâtre ou lilas. — Elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires, mais se développe aussi très-bien sur les sols vol- caniques , dans la plaine et sur les montagnes peu élevées ; jusqu’à 1,000 à 1,200" en Auvergne. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne. — Au nord , la Belgique, l'Allemagne. — A l'occident, l’Es- pagne. — A lorient, la Suisse, l'Italie , la Sicile, la Dal- matie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, l'ile de Crète, la Tauride. Limites d'extension de l'espèce. Sud one delCièless see. + Jesel 300 Écart en latitude : Nord, Belgique. .... sms de 0 15° Occident, ÆEspeané.:....,.." 810: Écart en longitude : Ornent Tant... +... (32 a 40° Carré d’expansion. ..... s'é eUE00 PRUNELLA HYSSoPpiFoLIA , Lin. —[l est commun le long des chemins, sur les pelouses et sur les coteaux. Il est vi- AJUGA. 03 vace ; sa tige est droite , un peu velue et rameuse ; ses feuilles sont sessilés , entières , étroites et ciliées. Ses fleurs, réunies en épi terminal, sont bleues, lilas ou blanches, accompa- gnées de bractées pourprées. Le limbe de la corolle et sa lèvre supérieure sont munis de poils blanes. — Il fleurit en mai, et continue sa floraison pendant une grande partie de l'été. Nature du sol. — Altitude. — I croît surles sols cal- caires et marneux de la plaine. Géographie. — Il existe dans le midi de la France, en Espagne , en Corse, en Ligurie , et sur les rivages du Bos- phore. Limites d'extension de l’espèce. Écart en latitude : Sud, Espagne. ......,...... 399 Nend France. : ie sc ces 4% 5û Occident, Espagne... ........ 7 O.} Écart en longitude : Orient, Turquie... ....... 27 E } 34° Carré d’expansion... .......... 170 G. AJUGA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce joh genre comprend plus de 30 espèces , dont 16, ou la moitié, se trouvent en Asie. On en connaît 6 aux grandes Indes, 2 au Népaul , 3 en Chine et au Japon; les autres dans le Cau- case, l'Orient , l'Arménie, la Perse et la Palestine. — 9 ou 10 habitent les parties chaudes ou tempérées de l’Europe, les lieux frais et les montagnes. — On en connaît 3 espèces à la Nouvelle-Hollande et 1 à la terre de Diémen. — 2 espèces habitent l’Afrique australe. AguGA REPTANS, Lin. — Lorsque le bleu du ciel paraît 94 LABIÉES. au milieu des nuées que les brises du printemps éloignent de nos climats , quand déjà les renoncules ont couvert les prai- ries de leurs bassins dorés , la bugle se montre aussi et vient rehausser par ses épis d’azur l’or des renoncules et les rayons argentés des pâquerettes. C’est une de ces plantes communes que le printemps nous ramène et qui vient orner ses premiers tableaux. Elle est vivace, ses racines sont fi- breuses. Ses feuilles, entières, sont d’un vert luisant et foncé. Sa tige solitaire se présente sous la forme d’une belle pyramide quadrangulaire où chaque fleur est abritée sous une bractée colorée. Cette pyramide est formée par une série de verticilles, dont chacun présente à la fois quelques fleurs épanouies, en sorte que l’épi reste pendant longtemps chargé de ses belles corolles, qui du reste se dessèchent sans tomber. — Le calice est campanulé, à 5 dents ; la corolle a la lèvre supérieure petite, échancrée, à peine apparente et comme remplacée par la bractée de la fleur supérieure. La lèvre inférieure est allongée et trifide , et lelobe du milieu, plus grand et échancré, constitue presque seul le brillant coloris de cette espèce. — Les 2 étamines inférieures sont plus grandes que les 2 autres; leurs loges sont superposées et inégales, et s'ouvrent à leur point de jonction. La fécon- dation est extérieure et s’opère au moment même de la flo- raison, quand la lèvre inférieure, qui était roulée sur la lèvre supérieure, se dégage et s'étale. — Le calice reste ouvert pendant la maturation , et la corolle se dessèche peu à peu, de manière à abandonner les graines qui, insérées latéralement sur le réceptable, ne se séparent cependant qu’à sa destruction. — À peine cet Ayuga commence-t-il à fleurir, qu’il part du collet de sa racine des rejets rampants, qui s’éloignent en divergeant, portant quelques paires de feuilles qu'ils étalent sur le sol, puis ils émettent des ra- AJUGA. 95 cines qui affranchissent chaque drageon et le rendent indé- pendant de la plante mère, qui périt dès que ses graines se sont répandues. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente à la nature du sol et à son altitude. On la trouve jusqu’au- dessus de la limite des hèêtres dans les prairies des hautes montagnes. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France , en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Angleterre , en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades. — À l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient, elle croît en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Thrace, dans le Balkan d’Estrapol, à Constantinople , à l’île de Zante , dans le Péloponèse, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. PRE ee one. 310 Ecart en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 230 Occident, Irlande........... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie moyenne...... 98 E.) 700 Carré d’expansion............. 1610 AJUGA GENEVENSIS, Lin. — Quoique les caractères de cette espèce difièrent à peine de ceux de la précédente, elle en est évidemment distincte par son portet par ses habitudes. Elle croît rarement au milieu des prairies, mais souvent sur le bord des chemins, sur les sables des rivières, accompagnée de l’Euphorbia Cyparissias, du Bellis perennis. Elle est un peu moins vernale que la précédente ; ses fleurs sont plus 96 LABIÉES. grandes, d’un bleu plus pur; son calice est cotonneux, ses bractées sont plus développées et presque toujours d’un beau violet. — Tandis que l'A. reptans, s’entoure, par ses rejets rampants, d’une postérité nombreuse, celle-ci qui, au pre- mier abord , paraît privée de ce moyen de reproduction , émet des stolons souterrains, très-grêles, très-allongés, qui tracent près de la surface, et qui bientôt manifestent leur présence par des bourgeons qui se développent et étalent sur la terre 2 ou 3 feuilles radicales. C’est ainsi que se multi- plient ces groupes d’Ajuga qui teignent d’azur des espaces plus ou moins étendus. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente et croissant aussi dans la plaine et dans les montagnes. Lede- bour l'indique dans le Caucase entre 1,200 et 2,000n, et dans le Talüsch entre 1,800 et 2,000. Géographie. — On trouve cet Ajuga, au sud, en France, en Italie, en Turquie, en Macédoine. — Au nord, il est plus commun et répandu, en Belgique, en Allemagne, dans le Danemarck et la Gothie australe. — A l'occident, :l reste en France. — A l’orient, il végète en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe, et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Macédoine............. 40° )Ecart en latitude : Nord Laon"... ...... 00 160 Occident, France........... % O.)Ecart en longitude: Orient, Géorgie... .......... A7 A 51° Carré d’expansion. ............ 816 A3uGA PYRAMIDALIS, Lin. — Cette belle espèce vit plus AJUGA. 67 dispersée encore que l’A. reptans. On la rencontre çà et là au milieu des gazons des montagnes, n’affectant aucune société particulière et paraissant surtout fuir la sienne. Ce- pendant, si lors de la floraison elle n’a pas de pousses laté- rales, après cette époque elle produit une quantité de stolons plus courts et plus robustes que ceux de l’A. reptans. Outre ces stolons , l'A. pyramidalis emet des racines rampantes qui produisent des bourgeons adventifs dont sortent des feuilles et des plantes nouvelles. Dans tous les cas, elle forme une magnifique pyramide quadrangulaire, entièrement cou- verte de fleurs bleues , roses et quelquefois blanches, sépa- rées par des bractées dont la nuance est en rapport d’inten- sité avec la couleur des fleurs, mais qui sont le plus ordi- nairement d’un beau rose. — C’est une de ces plantes que la nature semble avoir jetées au hasard sur les pelouses si variées des montagnes, pour nous montrer qu’elle sait répé- ter, en les variant, ses types de la plaine et les approprier aux différences du climat des lieux qu’elle leur assigne. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche les terrains siliceux et détritiques , et croît habituellement dans les montagnes, excepté dans les contrées septentrio- nales. Nous la trouvons depuis 1,200 jusqu’à 1,800". De Candolle l'indique à 1,500" à Montlouis; Wahlenberg, qui la réunit à l'A. alpina, dit qu’elle arrive en Suisse jus- qu'aux neiges éternelles. Ledebour la mentionne dans sa flore comme atteignant 1,800" sur le Caucase. Géographie. — Au sud, elle habite les Pyrénées, peut- être l'Espagne , et le midi de l'Italie. — Au nord , elle vit disséminée en Belgique, en Allemagne, en Scandinavie, Jusque dans la Laponie australe et aux Loffoden , en AngJle- terre, aux Hébrides et aux Orcades -— A l'occident , elle ALL 2 98 LABIÉES. existe en Portugal, au Groënland, mais seulement jus- qu'au 60%. — A lorient, on la rencontre en Suisse, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, au mont Hœmus, dans la Servie et les Balkans , dans le Cau- case, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie......... 40° }Ecart en latitude : Nord, Iles Loffoden. ........ 07 249 : Occident, Groënland......... 29 O.)Ecart en longitude : Orient, Géorgie... 5... 47 E. | 76° Carré d’expansion............. 2052 AguGa Caamæpirys , Schreb. — Le port de cette petite plante annuelle rappelle celui du Teucrium Botrys. Elle croit comme lui dans les champs, préférant ceux qui sont incultes mais qui ont été momentanément cultivés. Elle forme de petits buissons rameux à feuilles profondément découpées et très-odorantes , à l’aisselle desquelles naissent des verticilles de quelques fleurs d’un beau jaune. — Les anthères ont d’abord leurs 2 loges parallèles et très-dis- tinctes , ensuite leurs bords se soudent par leurs grandes faces. Elles se creusent insensiblement dans leur milieu, selon Vaucher ; enfin, la face supérieure se renverse comme un couvercle, et met le pollen à découvert. Les akènes sont ponctués , recouverts de glandes résineuses , et sortent par la destruction du calice. — Elle fleurit pendant tout l'été. | Nature du sol. — Altitude. — C’est une plante des ter- rains secs et rocailleux, qui ne végète que sur les cal- caires ou sur l'argile; Andrejewski en cite près Padoue, aux TEUCRIUM. 99 eaux d’'Abano , une variétée naine, croissant sur des terrains arrosés par ces eaux thermales. — Elle s’élève peu. M. Boissier ne la cite que dans sa région montagneuse infé- rieure, et Ledebour dans le Talüsch jusqu’à 1,300". Géographie. — Au sud , on la trouve en France, en Es- pagne et en Algérie où elle est indiquée par M. Cosson dans les moissons de Sidi-Meid , dans les bois des environs de Lambèze et sur le Djebel-Tougour. — Au nord, elle est disséminée en France, en Belgique, en Allemagne et en Angleterre où probablement elle a été introduite par les cultures. — À l'occident, elle reste en Espagne. — A lorient, elle habite la Suisse, l’Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, l’Olympe bithynique , le Péloponèse, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SA RAIMEMES 2e 250 0 0 +. 300 )Ecart en latitude : Nan MBHSSIe. 565 ce su 0 0 5 DD 18° Occident, Espagne.......... 6 O. A en longitude : Ortent,/Géormie.:. ..... ...:. A7 :E: D30 Carré d’expansion............ . 954 G. TEUCRIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce grand genre contient au moins 400 espèces , dont près de 60 sont euro- péennes. Presque toutes sont de l’Europe australe : 30 sont espagnoles ; les autres de la Grèce , de l’île de Crète, des Baléares ou de la Progence. — 17 habitent l’Asie ; 8 sont des Indes orientales ; 9 sont disséminées dans le Caucase , 100 LABIÉES. l'Orient , l'Arabie, l'Arménie , la Chine, la Cochinchine et le Japon. — Les espèces africaines sont moins nombreuses ; on en mentionne 10 , très-disséminées , dans la Barbarie, l'Egypte, Madère, les Canaries et le cap de Bonne-Espé- rance. — Les Teucrium sont moins répandus en Amé- rique ; il yen a 6 dans la partie australe du continent : au Chili, au Brésil et au Pérou. — 4 seulement vivent dans l'Amérique septentrionale. — Il en existe 4 espèces à la Nouvelle-Hollande et 1 à Java. TEucrium ScoroponiA , Lin. — Cette Labiée vit en so- ciété très-nombreuse sur les pentes arides des coteaux, dans les lieux incultes, au milieu des pierres. Elle offre des tapis d’un vert sombre , dus à ses feuilles crénelées, bosselées et noirâtres , qui répandent, quand on les froisse , une forte odeur de houblon. — Ses fleurs sont disposées en longs épis qui terminent la tige, et ses pédoncules tordus les ra- mènent toutes du côté où les appelle lalumière. Ses verticilles rapprochés sont biflores, et ses épis, parfois rameux , peuvent devenir de véritables grappes àrameaux serrés. La dent supé- rieure du calice est ovale et élargie; la corolle est jaunâtre et paraît comme les autres Teucrium privée de lèvre supérieure, bien qu’elle existe , mais à divisions petites et étroites, dont les 2 latérales semblent appartenir à la lèvre inférieure, tan- dis que celle-ci est arrondie et concave. Les étamines sont saillantes hors de la corolle pendant tout le temps de la fécondation, qui dure plusieurs jours. Les anthères sont percées d’un petit trou comme dans les autres espèces du genre , et leur pollen est orangé. — Plus tard les pédon- cules se redressent contre la tige, mais le calice, horizontal, se ferme pendant la pluie, resserre les poils qu'il porte à son ouverture, et ne les écarte qu’à l’époque de la maturité TEUCRIUM. 101 pour laisser tomber des akènes ridés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude, — Ce Teucrium est in- différent et s'élève peu dans les montagnes , atteignant ra- rement 800 à 1,000". Géographie. — Au sud , il croit en France, en Corse, en Espagne, dans le Maroc, en Algérie et à Madère. — Au nord, il végète en Belgique, en Allemagne , en Danemarck, dans la Norvége australe, en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident , il vit en Portu- gal. — A l’orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Si- cile, en Grèce, dans le Péloponèse , aux Cyclades. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère............... 330 Écart en latitude : Nord, /Norvége.......:..... 59 26° Occident , Madère. .......... 19 O.)Ecart en lougitude : CR IG... 0... 23 su 429 Carré d'expansion............. 1092 Teucriom Borrys, Lin. — Cette plante croît dans les champs, où elle devient parfois très-abondante aprèsla mois- son. Elle habite aussi les pelouses, la lisière des vignes, et se présente sous la forme de petites pyramides verdoyantes et rameuses , dont les branches se raccourcissent à mesure qu’elles approchent du sommet, et dont les feuilles, profon- dément découpées et velues, sont parsemées en-dessous de petites glandes blanchâtres. — Les fleurs sont axillaires, assez distantes les unes des autres, et leur fécondation a lieu comme dans les autres Teucrium. — Le calice est ren- lé à la base, et une bosselure nectarifère de la corolle corres- 102 LABIÉES. pond à ce renflement. Les akènes restent enfermés dans ce calice, dont le pédoncule se brise , et avant leur maturitéils sont eux-mêmes recouverts d’une espèce d’arille qui disparaît par la dessication. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Alhitude.— Plante des terrains cal- caires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, on la trouve en France , en Espagne , aux Baléares et en Barbarie. — Au nord, en France, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et à Moscou. — A l'occident , elle reste en Espagne. — A l’o- rient , elle est citée en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dal- matie. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Harbane::4 20.20.02. 7"d00 1 en latitude : Nord:Boscous...41... "#5... 30 21° Occident, Espagne. ......... 5 O.)Ecart en longitude : Orient; Moscons Er JEr 2t .- 39 40° Carré d’expansion. ..... Hbc ueR F5 Teucrium Scornrum , Lin. — Il fait partie des Labiées marécageuses qui recherchent, comme les Mentha, les Ly- copus etles Scutellaria, les lieux humides des prairies , les marais ou le bord des eaux. Ses racines tracent dans la vase ou la terre humide , et émettent des tiges garnies de feuilles ovales et crénelées très-odorantes. Les fleurs sont axillai- res , réunies le plus souvent 2 à 2. Le calice est campa- nulé ; la corolle, d’un rose violacé, à divisions supérieures oblongues et crénelées. La fécondation s'opère comme dans le T. Scorodona , et plus tard, lors de la maturation , les akènes sortent par une ouverture latérale du calice ou par la destruction de ce dernier. — Il fleurit en juillet et en août. TEUCRIUM. 103 Nature du sol. — Altitude. — Comme toutes les plantes aquatiques , le Scordium croît sur la plupart des terrains, mais il préfère les calcaires ou les lieux un peu salifères , et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, il vit en France, en Corse, en Espagne, aux Baléares et dans les prés humides de l’Abys- sinie. — Au nord, il croit en Belgique, en Allemagne, dans le Danemarck, la Gothie australe, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident , il reste en Irlande. — A l’orient, en le trouve en Suisse, en Italie, en Sicile , en Dalmatie, en Grèce, en Turquie, à l’île de Crète, dans le Caucase, en Géorgie , dans l’Asie mineure , dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie............ .. 12° )Écart en latitude : Nord, /Gothie:. :............ 06 47° Occident,"Mrlande........... 12 cn en longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 92 E. 10%° Carré d’expausion. ............ 4576 Teucrium Caamæpris , Lin. — Il n’est pas rare de voir les Labiées rechercher les lieux secs et bien exposés au soleil, mais cette espèce est une de celles qui supportent le plus faci- lement la sécheresse et la chaleur. On voit ses tiges et ses racines demi-ligneuses s'étendre en gazonnant sur les co- teaux les plus arides. Ses feuilles lisses et crénelées sont sèches et coriaces , et ses fleurs naissent 2 à 2 aux aisselles supé- rieures, formant de jolis épis purpurins. Elles sont grandes, leurs calices inclinés portent 5 dents à peu près égales, les divisions supérieures de la corolle sont oblongues et incli- 10% LABIÉES. nées. — Lors de la maturation , les akènes restent empri- sonnés par des poils dans leur calice campanulé, et ces poils s’écartent lors de la dissémination pour leur livrer passage. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol.— Altitude. — Ce Teucrium recherche les terrains calcaires et rocailleux, et reste dans les plaines ou dans les montagnes peu élevees. Wahlenberg dit qu'il peut dépasser, en Suisse, la limite du noyer, et Ledebour le cite dans le Caucase à 900", et dans le Talüsch entre 800 et 1,300". Géographie. — Au sud, il habite la France , l'Espagne, la Corse, les Baléares et l’Algérie où M. Cosson l’a trouvé dans les bois des environs de Lambèze, sur le Djebel-Cheliah, le Djebel-Tougour , etc. — Au nord, il est en Belgique, en Allemagne, en Livonie, dans l’île d'Osilie, et en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l’orient , il vit en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et aus- trale, et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l’espèce. nd AlaMess te eee: soc HU 1 Ecart en latitude : Nord, Livonie..... “a Pirate ML ant 290 Occident , Irlande... .. ...... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 60 A 720 Carré d’expansion.............. 1584 TeucrIUM MoNTANUM , Lin. — Il végète sur les coteaux, dans les lieux secs et pierreux, au milieu des buissons. Il est vivace et presque ligneux. Sa tige est rameuse , couchée ou étalée sur le sol en forme de gazon. Ses feuilles sont poin- TEUCRIUM. 105 tues, lisses, d’un vert pâle en dessus, un peu blanchâtre en dessous. Ses fleurs, d’un jaune pâle, sont réunies en verti- cilles capités, et simulant un corymbe aplati. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — W vit sur les terrains cal- caires et rocailleux , et cela d’une manière presqu’exclusive ; s’il se montre à Fontainebleau, c’est, comme l’a fait remar- quer M. de Schœnefeld , sur les pointes calcaires qui domi- nent les grès. — I croît en plaine et dans les montagnes, quelquefois même presqu’à la limite supérieure du sapin, ce qui a lieu en Suisse , selon Wahlenberg ; à 0 à Montpel- lier, et à 1,500" dans le Jura, selon de Candolle. Géographie. — Au sud, il végète en France et en Espa- gne. — Au nord, en Belgique, en Allemagne , en Volhynie. — À l'occident, il reste en Espagne. — A l’orient, on le cite en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Roumélie, en Albanie, au mont Athos, sur l'Olympe bithynique, en Tauride, en Podolie et dans la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. PR IECGe .. eco e s.... 380 Écart en latitude : Nord, Volhynie....... Hier. OL 130 Occident , Espagne. ......... 5 O.)Écart en longitude: Orient , Sibérie altaïque. ..... 90 E. 95° Carré d’expansion.. .......... + 1235 Tevcrium Porrum, Lin. — Cette espèce se trouve dans les mêmes conditions que les autres, sur les collines sèches et pierreuses. Ses tiges ligneuses et à demi-couchées donnent naissance à des rameaux redressés, garnis de feuilles étroites plus ou moins roulées , blanches et tomenteuses. C’est une 106 LABIÉES. plante très-variable par ses feuilles et par ses fleurs. Celles-ci, en verticilles peu nombreux, sont réunies en têtes terminales , velues et cotonneuses. Les dents du calice sont à peu près égales , les divisions supérieures de la corolle inclinées, les latérales plus petites. La couleur varie du blanc au jaune et du rose au violet, mais ces corolles, qui sortent d’an duvet blanc, produisent, quoique petites, un très-bel effet sur ces plantes. — Les calices enferment les akènes par les poils nombreux dont ils sont garnis, et les abandonnent à la ma- turité. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 11 se trouve sur les ter- rains calcaires et rocailleux de la plaine, des coteaux et des montagnes. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne, jusqu’à 1,600", sa variété montanum jusqu’à 2,400", et sa variété aureum entre 1,600 et 2,900. Ledebour le cite dans le Talusch entre 1,000 et 1,300". Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne, en Egypte, en Algérie où M. Cosson l'indique depuis les cultures arrosées des oasis, jusque sur les mon- tagnes de l’Aurès. — Au nord, il existe sur le bord du plateau central de la France, et, dans la Russie moyenne, à Saratow et à Orembourg. — A l'occident , il vit en Por- tugal. — à lorient, il habite l'Italie, les Baléares, la Si- cile, la Dalmatie, la Grèce , la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï, la Syrie, le mont Sinaï, l'Asie mineure et la Perse australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Egypte........... .... 300 ps en latitude : Nord, Orembourg........... 92 220 TEUCRIUM. 107 Occident, Portugal. ........ . 10 O.) Écarten longitude : Orient , Sibérie de l’Altaï..... 96 E.) 1060 Carré d’expansion. ..... FE NB 32 TeucriuM FLAvVUM , Lin. — Il vit encore sur les coteaux et dans les lieux secs. Sa tige est ligneuse , grêle, rameuse et pubescente. Ses feuilles sont pétiolées, ovales , arrondies, crénelées, un peu épaisses , vertes en dessus et blanchâtres en dessous. Les fleurs sont disposées en épis terminaux, formés de petits verticilles à 3 fleurs, séparés par de courtes bractées. Ces fleurs sont jaunes, et la fécondation s’y opère comme dans les autres Teucrium. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — NH recherche les terrains calcaires et rocheux les plus exposés au soleil, et n’habite les montagnes que dans les pays très-chauds. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, les Baléares et les collines de la Barbarie. — Au nord, les bords du plateau central de la France. — A l'occident, l'Espagne. — A l’o:ient, l'Italie, Ja Sicile, la Dalmate, la Turquie et la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. Pud ABarbarie: ...... 5 LUS So “ren en latitade : Monmrancest: He ct 90 Occident, Espagne... ........ 6 O. ma en longitude : Orient, Grèce......... sets 291; 290 Carré d’expansion............. 261 108 VERBÉNACÉES. FAMILLE DES VERBÉNACÉES. Les Verbénacées forment un petit groupe qui appartient encore à la zone tropicale , et surtout à l'Amérique équi- noxiale. Elles atteignent à peine quelques parties des zones tempérées , et fuient presque totalement le centre et le nord de l'Asie, les régions polaires et les montagnes. — Il n’existe en Europe qu'un très-petit nombre de Verbénacées. La flore la plus riche, celle de la Sicile , n’en a que 6 espèces, celle du midi de l'Italie et celle du Caucase n’en ont que # es- pèces chacune, et les autres flores sont réduites à 2 ou à une seule espèce. G. VERBENA , Lin. Distribution géographique du genre. — On compte en- viron 110 à 120 espèces de verveines, et à l'exception de 4 d’entr’elles, toutes appartiennent à l'Amérique. — La partie sud du Nouveau-Monde en possède à peu près 70, dont le plus grand nombre habite le Pérou, le Brésil et le Chili. Les autres sont à Monte-Vidéo, Buénos-Aires, au Paraguay, et l’une d’elles arrive jusqu'aux Malouines. — 40 Verbena croissent dans l'Amérique du nord, partie au Mexique, à Panama, et en Californie, ou dispersés à la Nouvelle-Grenade , à Saint-Domingue et dans la Caroline. — On en cite 2 en Asie, aux Indes orientales et au Népaul. — 2 seulement en Europe, et encore l’une d’elles végète aussi dans d’autres parties du monde. VERBENA OFFICINALIS, Lin. — La verveine ne doit la VERBENA. è 109 haute réputation dont elle a joui longtemps ni à sa beauté, ni à ses vertus. Aujourd'hui complétement oubliée, elle vé- gète humblement le long des chemins, mêlée aux plantes les plus vulgaires, aux Carduacées, aux Urtica, à l’Erin- gium campestre. — Ses racines sont traçantes, et ses tiges quadrangulaires sont munies de feuilles opposées , incisées, d’un vert foncé. « Tous les rameaux, dit Vaucher, se ter- minent par un épi allongé et étroit de fleurs violettes, char- gées chacune d’une bractée courte et persistante ; le tube corollaire est coudé en dessous par l’effet de la lumière , et garni au sommet d’une collerette de poils qui en ferment exactement l'entrée; les anthères petites, sessiles et intorses, sont rapprochées par paires. — La floraison a lieu dès le commencement du Jour ; on remarque sur chaque épi à peu près 3 fleurs en pleine vie, 3 autres plus bas qui se flétris- sent, et 3 autres plus haut qui doivent s'épanouir le len- demain. La fécondation s'opère dans l’intérieur renflé du tube qui reste fermé au sommet; les anthères répandeat leur pollen sur les poils placés au haut du tube et sur les stig- mates, dont la lèvre supérieure est avortée, mais dont l’in- férieure est visqueuse et déjetée. Le nectaire qui supporte l'ovaire remplit alors le tube d’humeur miellée. — Pendant la maturation, le calice reste appliqué sur le fruit; mais aux approches de la dissémination, il se fend en deux pièces, renfermant chacune deux pyrènes qui ne tardent pas à se séparer sans qu’on aperçoive aucune trace de l'enveloppe qui les avait réunis. La bractée qui accompagne le fruit per- siste jusqu'à la fin. » (Vaucher, t. 3, p. 693.) —— Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — La verveine est indif- férente et presque domestique ; mais elle reste dans les plaines, et s’élève au plus de 800 à 1,000". 110 VERBÉNACÉES. Géographie. — C'est une plante très- commune et très- répandue. Au sud , elle existe en Espagne, aux Baléares, en Algérie, sur le Djebel-Tougour , dans les montagnes de l’Aurès, et dans les champs aux Canaries, à Madère , en Abyssinie, dans la province de Chiré où elle fleurit en août, et près d’Adona, aux îles du cap Vert, à Saint-Jacobi, dans la vallée de Saint-Dominique. — Au nord, elle se trouve en France, en Belgique, en Allemagne, en Dane- marck, dans la Gothie australe, en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, elle croît en Portugal, et a sans doute été naturalisée au Mexique et au sud-est des Etats-Unis, où la cite M. A. de Candolle, d’après Beechey, mais où il dit ensuite (page 1153), qu’elle n’a pas encore pénétré. Elle croît du reste à Cuba, aux îles Galapagos, au Brésil méri- dional et à Buénos-Aires. — A l’orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, le Talüsch, les Russies moyenne et australe , la Chine, le Japon et les bords du Gange. — Elle est indiquée aussi au cap de Bonne-Espérance. Nous négligerons les loca- calités de l'hémisphère austral et celles de l’Amérique, qui sont dues peut-être à des cultures ou à un transport artificiel. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinies 207. - 100 }Ecart en latitude : Nord, Ile d’Osilie. ......... 57 | 470 Occident, Madère.......... 19 O.)Ecart en longitude: Orient ao... 135 E | 154° Carré d'expansion. :. . ...... .. 7238 —— “D Q-— PRIMULACÉES, {il FAMILLE DES PRIMULACÉES. Tableau des proportions relatives des éspèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigvitie. . ... +. O°à 109 18°0.à SE. 0: 0 Abyssinie . ...... 1016 32 E à AE. 1 : 333 ISERE. UE ee. 33 à 36 9 O.à GE. 1 : 186 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 80. 1 : 143 005. 971a138 010 ÆE: à 43h tu 484 Bortugal. 2 4: 37: à 42 9 O: à 11 0.4 :117 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 : 123 Caucase... ....... 40 à 44 35 E. à4S E. 1 : 132 Tauride..... 1 Aonh146 01 E. d'a Eu) i:415 Plateau central... 44 à 47 O0 à 2E. 1: 78 ane. 0.1... 42 à 51 7 O.à GE. 1: 75 Russie méridionale. 47 à 50 22 E. à A9 E. 1 : 111 Allemagne. ....... 45 à 55 2 E à14E. 1: 52 Carpathes........ HO3050N 49 E. à 22 E. : 1 : 59 Mneleterre........ 50 à 58 1 O.àùà 7 O0. 1: 56 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1 : 96 Scandinavie entière. 59 à 71 3 E. à 29 KE. 1 : 60 Danemarck....... 02407 QU EEE :.::59 Poiliemises.. cu. . 99 à 99 10 E.à 15 E. 1: 59 2112 090 CNE 59 à 69 10 E.à 22. FE. 1 : 61 Noryéges........ “OA Eat Est L:5258 Russie septentrlé... 60 à 66 19 E.à57 E. 1: 54 Finlandes:..... 60 à 70 18.E. à 28 E. 1 : 67 Laponie . .... 4. GHagan 14.E..à 40 EE. 1:-0167 ES s € Go RP ENTIRRE ES, . A ae eco ocre des 112 PRIMULACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude, Irlande. ...... + S10à 550 ‘700. à 1300-0081 Angleterre . .... 50 à 58 4.0 à 7 OS Allemagne . .... 45 à 55 2 E.à 14 E. 1 : 52 Russie moyenne . 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 96 Sibérie del’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 71 Sibérie altaique.. 4% à 67 66 E.à 97 E. 1 : 95 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E.à116 E. 1 : 60 Dahurie........ 50 à 55 110 E.à 119 E. 1 : 59 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 34 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 52 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E.à 170 E. 1 : 64 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 O. 1:29 Ilesdel’'Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 45 Amérique russe.. 54 à 72 170 O.à 130 E. 1 : 37 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mêtres. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 36°à 37° 1500 à 3500 1 : Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 Pyrénées tie Je se. 60 42 à 43 Pyrénées élevées... . . 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères. » Plat. central,rég. montagn. 44 à 47 Plateau central, sommets. 4% à 47 2500 à 3500 1 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : es 500 à 1900 1 : 1500 à 1900 1 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : 81 41 27 13 18 62 34 27 13 PROPORTIONS RELATIVES. 113 + Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.. 190à 149 2490. à 9700. 1 : 124 Canaries... ...... 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 251 Hébrides. ....... 57 à 58 80: 24210 01-27 CAES TUE 59 D'Or OO TES Shetlénde ss. 60 à 61 GAL ( RE VE 0 eS GE | Heroë Rat .... 62 9 ©. Me sléndet., : :. .... 6% à 66 1620: 40#2710;:1:r 89 Mageroë: …. .:.. 71 24 E. IE SDAADErS. 1.5... 79 à 80 10 "Ed "207E. 0 0 Ile Melville. . .... 76 . 114 O. (4) 0 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. (10 Nouv. Zélande (mr). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 308 Malouines. ...... SAS 59"0: à 09 '0:/T:"62 Les Primulacées constituent une charmante famille qui fait l’ornement des zones tempérées de l’ancien monde. Elles ne sont pas exclues de la zone tempérée de l’hémisphère austral, mais elles y sont plus rareset se rencontrent aussi disséminées sur les montagnes de la zone torride. Elles ap- partiennent en grande partie à l'Asie. L’immense chaîne de l'Himalaya , ainsi que la Sibérie , sont les contrées les plus favorisées dans la distribution des plantes de cette famille. Les pays chauds qui entourent la Méditerranée ont aussi un certain nombre d’espèces, puis vient le nord de l'Amérique, et enfin l’Amérique méridionale , le cap de Bonne-Espé- rance et l'Océanie. Les Lentibulariées ou Primulacées aquatiques que nous réunissons ici, sont dispersées sur le globe entier, dans les eaux stagnantes ou peu rapides, et dans les lieux humides et arrosés. Elles abondent surtout dans la zone subtropi- VI 8 114 PRIMULACÉES. cale du Nouveau-Monde et à la Nouvelle-Hollande, et sur l’ancien continent elles préfèrent aussi la zone tropicale ou subtropicale. Notre premier tableau nous montre pour la famille des Pri- mulacées une augmentation très-sensible en allant de l'équateur au pôle , et les irrégularités que nous trouvons dans la série des contrées distribuées dans le sens des lati- tudes , tiennent à la présence ou à l'absence des montagnes, qui apportent une perturbation dans leurs rapports. L’in- fluence de la latitude est si considérable , que de l’Abyssinie à la Laponie, deux contrées montagneuses, on trouve pour le premier pays 12186, et pour le second 1754. Notre second tableau présente de très-grandes inégali- tés, mais il nous montre l’accroissement très-considérable des Primulacées dans la Sibérie , dans la Dahurie, et dans toute l’Asie orientale , ainsi que dans l’Amérique russe. Ces plantes sont, comme les Renonculacées, plus abondantes dans le nord de l’Asie. | Quant à leur augmentation rapide dans les montagnes, elles ont cela de commun avec les Campanulacées; elles con courent comme elles à l’ornement des pelouses élevées , à la décoration des rochers, et notre troisième tableau est trop significatif pour que nous insistions davantage sur cette ten- dance , qui du reste concorde avec leur préférence pour les régions du nord. Les îles, à l’exception des archipels anglais, qui font ex- ception en sens contraire, sont moins riches en Primulacées que les continents dont elles sont voisines. G. PINGUICULA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes PINGUICUI A. 115 sont partagées en 3 centres principaux qui sont : l'Amérique septentrionale , l'Europe et l’Asie. Sur 27 espèces connues, 10 croissent dans la partie nord du Nouveau-Monde : an Mexique , à la Nouvelle-Guinée, en Caroline et en Géorgie. — 2 seulement sont de l'Amérique du sud , et ont été trou- vées à de grandes distances, l’une au Pérou, l’autre sur les terres Magellaniques. — L'Europe à 9 Pinguicula très- disséminés , en France, en Italie, en Portugal , en Livonie, en Laponie et à l’île de Chypre. — On en connaît 6 en Asie, tous du nord : de la Sibérie, de la Dahurie, du Kamtschatka et des îles Aléoutiennes. PINGUICULA VULGARIS, Lin. — Si la famille des Lenti- bulariées n’est représentée dans nos climats que par un très- petit nombre d’espèces, ces plantes nous offrent des carac- tères qui méritent toute notre attention. Les Pinguicula ne sont pas précisément aquatiques comme les Utricularia , mais ils ne quittent pas les lieux humides, les bords des sources et des fontaines. On voit leurs rosettes de feuilles jaunâtres étalées au milieu des mousses , et surtout associées au Barthramia fontana , au Saxifraga stellaris, au Trifo- lium spadiceum, contribuer à l’embellissement de ces par- terres si frais et si remarquables que nous présentent les montagnes et les contrées du nord. Les racines du Pinqui- cula vulgaris sont de véritables tiges traçantes, des rhizomes qui rappellent tout à fait ceux des fougères, et parfois, comme dans la variété grandiflora, ces rhizômes émettent des ramifi- cations qui s'étendent aussi sous la mousse et sous le sol hu- mecté et qui reproduisent la plante. Pendant que la tige souter- raine se détruit d’un côté, elle avance de l’autre et produit chaque année une jolie rosette de feuilles grasses et lustrées très-entières qui, sont roulées dans le bourgeon sur leur face 116 PRIMULACÉES. supérieure. Elles sont formées de larges cellules, et dès qu'elles se développent, on voit sur leur surface de petits poils glanduleux qui concourent peut-être, par leur sécrétion, à donner à ces feuilles une apparence grasse et lustrée, qui les rend aussi insensibles à l’action de l’eau que les plumes constamment huilées des oiseaux aquatiques. — Dès le mois de juin on voit sortir de l’aisselle des feuilles des pédoncu- les purpurins garnis, ainsi que le calice et l'ovaire , de poils glanduleux. Chaque pédoncule est uniflore ; le calice est à 2 lèvres, la supérieure trifide , l’inférieure à 2 lobes; la corolle est à 2 lèvres, dont la supérieure se termine en un éperon nectarifère. Il n’y a que 2 étamines, dont les filets tordus à la base enveloppent l'ovaire , et ouvrent leurs anthères sur un stigmate bilabié, mais dont la lèvre inférieure, élargie en une membrane papillaire, parait seule apte à recevoir la poussière fécondante. — Un peu plus tard la corolle se dé- tache, et l’ovaire se change en une capsule uniloculaire qui se fend à moitié et répand un grand nombre de graines très- fines. — Pendant que la fécondation des premières fleurs et la maturation des fruits qui leur succèdent s’accomplis- sent, de nouveaux pédoncules s'élèvent et la floraison con- tinue pendant longtemps. Mais déjà tout est prêt pour l’an- née suivante; un bourgeon est au centre de la rosette de feuilles , 1l est destiné à passer l'hiver; aussi les feuilles se recouvrent et s’emprisonnent, et si l’on écarte ces petites feuilles concaves et transparentes, on trouve au centre du bourgeon des pédoncules et des fleurs rudimentaires qui vont passer l’hiver avec leurs vêtements sous une couche puissante de neige, et se réveiller quand cette neige fondue abandonnera les montagnes et quand les filets d’eau glacée descendant vers les vallées, donneront de nouveau aux campa- gnes leur vie et leur animation, PINGUICULA 117 Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et presque indifférente , elle montre cependant de la prédilection pour les terrains siliceux et volcaniques. — Elle ne descend en plaine que dans les pays du nord. Aïlleurs elle vit dans les montagnes, où nous la trouvons jusqu’à 1,600". De Can- dolle l'indique à 1,000 dans les Pyrénées occidentales , et à 2,400 à Néouvielleet au mont Viso. Géographie. — Nous réunissons ici le P. vulgaris, Lin., et le P. grandiflora, Lam. , et la variété tenuior, Wahl. Enfin, nous y ajoutons encore le P. l{ongifolia, Ramond, qui est une espèce distincte, mais que nous ne pouvons pas en séparer géographiquement. — Au sud, on rencontre cette plante en France, dans les Pyrénées, en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle croît en France, en Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie, en Laponie, même sur les montagnes , à Hammerfest, dans l’Altenfiord, aux Loffoden et à Mageroë. C’est surtout la variété tenuior, Wahl., qui habite les montagnes de la Laponie ; là, comme au mont Dore, elle est accompagnée du Salix lapponum , de l’Eriophorum vaginatum , du Trollius europœus, et du Viola epipsila qui Y remplace notre Viola palustris. L'espèce est encore indiquée en Angleterre, en Irlande, aux 3 archipels anglais, aux Feroë et en Islande. — À l'occident, on la trouve dans les Asturies , dans l’Amé- rique septentrionale, au Groënland, dans les contrées boisées et sauvages de la rivière de Makensie , dans les montagnes Rocheuses , au Labrador, à Terre-Neuve, dans les parties élevées de la Colombie. — A lorient, elle habite la Suisse, la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Thrace, la Ma- cédoine , les Russies arctique, septentrionale et moyenne, la Sibérie du Baïkal et l'ile de Sitcha. 118 PRIMULACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie........ 40 | Ecart en latitude : Nord, Laponie............. rh 31° Occident et Mdkest 1300 re on SANS Carré d’expansion..... se-sc. LITOÙ G. UTBICULARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes constituent un grand genre formé d'environ 100 espèces, la plupart aquatiques et très-inégalement dispersées sur la terre. Les 3 centres principaux sont : la Nouvelle-Hollande, les Indes orientales et les Antilles. — On en connaît à peu près 30 en Océanie, 28 de la Nouvelle-Hollande, 1 de Java, 1 de Van Diemen. — 29 espèces habitent l’Asie, et sur ce nombre 25 sont des Indes et du Népaul , 3 de la Cochinchine et 1 de Ceylan. — 25 sont connues dans l’Amérique septen- trionale, et la moitié de ce nombre vit aux Antilles , les autres sont très-dispersées dans la Caroline , la Virginie, la Géorgie et sur quelques autres points des Etats-Unis. — L'Amérique méridionale en a 5 : du Brésil, du Pérou ou du Chili. — En Europe, le genre n’est représenté que par # espèces assez semblables et moins brillantes que celles qui appartiennent aux autres contrées. UTRICULARIA VULGARIS, Lin. — La puissance des milieux agit d’une manière très-intense sur les êtres organisés, et les plantes aquatiques nous montrent tous les jours l'influence de cette action. Quoique appartenant à des familles très- UTRICULARIA. 119 différentes, elles ont toujours quelques traits communs d'organisation, des moyens singuliers de s'élever au- dessus des eaux , un mode de fécondation particulier, une puissance excessive de reproduction , etc. L’Utricularia est peut-être, sous ces divers rapports, une des espèces le plus intéressantes. Ses longues tiges , attachées par leurs racines à la vase des marais, sont garnies de ces petits aiguillons que l’on remarque aussi sous les feuilles du Trapa natans et qui prennent dans le Victoria regia de si grands dé- veloppements. Ses tiges se divisent à l'infini, en sorte qu'il devient très-difficile, comme dans les plantes grasses, de dis- tinguer les feuilles des véritables tiges. On remarque sur ces organes de petites vésicules transparentes, et la plante entière est immergée ; mais cette espèce doit paraître à la surface des eaux, élever, sur l’azur des lacs et des étangs, des groupes de fleurs orangées ; elle doit apporter son contin- gent de parure à ces plaines liquides où sur d’autres points le Nymphæa étale ses lys d’albâtre , et où le Polygonum am- phibium balance ses épis d’un rose pur. Alors ces vésicules que l’on apercevait à peine et qui étaient munies d’une ou- verture latérale fermée par des poils feutrés, se remplissent de gaz comme la vessie natatoire des poissons ; la plante s'élève et vient surnager, soutenue par ses flotteurs. Des pédoncules se montrent ; ils sont verts ou purpurins, et supportent 3 ou # fleurs d’un beau jaune orangé, sur les- quelles on distingue de petites veines rougeâtres, disposées en caractères hébraïques et rappelant les corolles de quelques calcéolaires. Le calice est formé de 2 pièces, et la corolle, personnée, à sa lèvre inférieure enveloppée par la supérieure, tandis que l’éperon est roulé en dehors. Ces fleurs qui pa- raissent vers le milieu de l’été ne durent guère qu’un jour, et souvent même elles ne s’épanouissent que pour un simulacre 120 PRIMULACÉES. de fécondation. Cependant la corolle s’entr'ouvre, ses 2 éta- mines se courbent vers le stigmate, et celui-ci déploie 2 lames dont une paraît stérile, tandis que l’autre, élégamment fran- gée, se présente sous la forme d'une membrane plissée qui doit recevoir le pollen des anthères. — La corolle tombe bientôt après, le calice persiste, et quand toutes les fleurs se sont épanouies , le pédoncule se retire sous l’eau avec la plante entière qui s’y replonge. Le calice accompagne une capsule indéhiscente , dont les graines sont presque toujours avortées. Mais pendant que ces tiges flottantes élèvent leurs fleurs au-dessus des eaux , on remarque aux extrémités de leurs ramifications des bourgeons compactes et verdoyants qui restent aussi à l’état latent, comme ceux des Myriophyl- lum, des Ceratophyllum, etc., pendant toute la durée de la belle saison. À l’automne quand les tiges périssent, ces nombreux bourgeons se détachent, et, abrités sous une es- pèce d’enduit résineux et insoluble dans l’eau, ils restent pendant tout l’hiver plongés dans la vase, engourdis comme les reptiles, et se réveillent au printemps pour donner naïs- sance à des tiges, à des racines, et pour recommencer ce cercle curieux de phénomènes que nous venons de parcourir: il y a ici lutte évidente entre la génération gemmipare toujours assurée, et la génération sexuelle qu’une tempête ou une inondation peuvent détruire. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé- rente, elle s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud, on trouve cette plante en France, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle habite la Belgique, l'Allemagne , la Bavière , toute la Scandinavie, la Finlande, l'Angleterre, l’Erlande et les archipels anglais. — À l'occident , elle vit en Portugal et en Irlande. A l'orient, elle croît en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en UTRICULARIA . 191 Hongrie, en Transylvanie, dans le Péloponèse, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Si- béries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. PRMPIDICHE.. ce... 900 re en latitude : Nord, Laponie............ 68 31° Occident, Irlande.......... 12 O.)Ecarten longitude : Orient, Dahurie.........,.. 119 ri 1310 Carré d’expansion. ........... A061 UrricuLarra minor, Lin. — Tout ce que nous venons de dire de l’espèce précédente, s'applique également à celle-ci, mais elle est plus petite dans toutes ses parties. Elle est aussi moins exigeante sous le rapport de l’eau. Elle peut vivre parmi les Sphagnum , sur la vase, dans les lieux accidentellement inondés, où elle se reproduit facilement par ses bourgeons. Elle ne fleurit toutefois que si ses tiges sont plongées dans l’eau, etses fleurs paraissent en juillet et août. Nature du sol. — Allitude. — Aquatique, et pré- férant les terrains siliceux des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud, on la trouve en France et en Italie. — Au nord, en Bohème, en Allemagne, en Ba- vière, dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie; en Finlande, en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident, elle reste en Irlande. — A l’orient, elle existe en Suisse , en Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. AE... 0000. 410 ]Écart en latitude : D AEaponie..:.. 40... 68 | 270 122 PRIMULACÉES. Occident, {Irlande........... 12 Un en longitude : Orient, Sibérie altaïque.. ..... 97 E. 1090 Carré d’expansion............ 2943 G. CORIS, Lin. Il n’est formé que d’une seule espèce. Coris moxsPeLIENsisS, Lin. — Tous les genres de beau- tés sont réunis dans l’élégante famille des Primulacées. Les unes sont humbles et rampantes, d’autres grandes et dres- sées. Il en est qui habitent les eaux ets’y plongent en entier, d’autres se plaisent sur leurs bords arrosés , tandis que le Coris recherche les lieux secs, les coteaux pierreux, et brave impunément les feux du soleil qui anéantiraient les Primu- lacées des forêts et des lieux humides. Toutefois le Coris semble au premier abord s’écarter un peu de la famille à la- quelle on l’a réuni. Ilest presque ligneux. Ses racines tra- çantes sont de véritables tiges souterraines, qui émettent des rameaux florifères. Ceux-ci sont garnis de feuilles un peu épaisses, linéaires et réfléchies, et les fleurs, qui parais- sent en mai, naissent presque sessiles en épis rameux aux aisselles supérieures de ses feuilles. Le calice est ventru , à 5 dents bordées d'autant de pointes épineuses; chaque dent porte aussi sur le dos une tache rougeâtre et glandu- leuse. La corolle est tubulée, comme celle des Primevères, d’un beau rose violacé, qui se conserve après la dessi- cation ; ses 5 étamines sont déjetées, le stigmate est sim- ple. — Quand la fécondation est opérée, le calice se re- ferme très-exactement et la capsule mürit sous son enveloppe. — Plus tard le calice s'ouvre, et la capsul se partage en 5 valves , laissant tomber 5 semences qui paraissent presque LYSIMACHIA. 193 séparées par des traces de cloison. — Il fleurit en avril et en mal. ; Nature du sol. — Altitude. — I végète sur les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des montagnes. M. Boissier l'indique de 160 à 1,900" dans le midi de l'Espagne, et M. Cosson l’a trouvé sur les montagnes de l’Aurès en Algérie. Géographie. — Il croît au sud, en France, en Espa- gne, aux Baléares, en Algérie dans le Sahara, dans les cultures arrosées des oasis et sur les montagnes { Cosson), dans le Maroc et en Egypte. — Au nord, on le rencontre en France, sur le bord du plateau central, dans la vallée du Rhône. — A l'occident , il reste en Espagne et dans le Maroc. — À l’orient , il habite l'Italie, la Sicile, les Ba- léares et la Grèce. Limites d'extension de l'espèce. 1112210 CHENE 30° )Écart en latitude : MORAARIONCE. ous... A4 14° Occident, Maroc. ...... A tan EN 0 Écart en longitude : Den Grèce, ... ...... STONE: 330 Carré d’expansion. ..... RS 462 G. LYSIMACHIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre est formé d’environ 45 espèces dispersées dans toutes les parties du monde, mais surtout en Asie, en Europe, et dans l'Amérique septentrionale, — 15 lysimaques vivent en Asie : 6 aux grandes Indes, 2 au Népaul , 2 en Chine; les autres espèces, au Japon, dans la Sibérie, la Dakurie, 192% PRIMULACÉES. le Caucase et dans l’Asie mineure. — 11 se trouvent en Eu- rope , depuis la Tauride et l’île de Crète jusqu'aux Hébrides et à la Belgique. — 11 aussi habitent l'Amérique du nord, les Etats-Unis et le Canada. — 1 seulement de l'Amérique du sud est à Buenos-Aires. — On en connaît 4 en Afrique : 2 aux Acores, { en Egypte, 1 en Abyssinie. — Enfin # sont indigènes de l’Océanie : 3 de Java et 1 de la Nou- velle-Hollande.* LysimacHiA vurGaRis, Lin. — Parmi les plantes qui ornent le bord des eaux, la lysimaque est certainement une de celles qui produisent le plus d'effet; solitaire ou groupée , elle élève sur les sables desrivières, sur le bord des étangs et des fossés, ses longues tiges aux feuilles ver- ticillées , et les bouquets dorés de ses fleurs régulières, élé- gamment posées aux aisselles supérieures des verticilles. Elle accompagne les saules et la salicaire, l'Eupatorium can- nabinum, V'Inula dyssenterica,et ces nombreuses espèces qui cherchent comme elle la fraîcheur des cours d’eau et l'ombre de leurs fourrés. Les racines traçantes de cette espèce don- nent un grand sombre de rejets qui sortent de terre et s’y étalent eu plaçant leurs feuilles sur le même plan , comme celles du £. numunularia, mais dans les tiges florales les feuilles sont ordinairement ternées. — Les calices sont garnis de petites glandes couleur de minium, dont les feuilles sont ‘aussi parsemées. La corolle , d’une admirable pureté, s’étale en étoile , et les 5 étamines, un peu soudées par leur base, sont aussi garnies de glandes visqueuses. — Cette espèce fleurit tard et souvent une partie des fleurs avortent. Les autres se transforment en capsules globuleuses , polys- permes, qui s'ouvrent en 5 valves et répandent des graines nombreuses détachées d'un placentaire central, LYSIMACHIA . 125 Nature du sol. — Altitude. — Elle estindifférente, reste dans les plaines ou à la base des montagnes. Ledebour la cite à 1,000" dans le Breschtau. Géographie. — Au sud, elle croît en France, dans le nord de l'Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile, où elle s’approche des rivages. — Au nord, elle vit disséminée dans toute l’Europe centrale, en Scandinavie, sur les bords des ruisseaux à demi-ombragés et même en Laponie où elle devient très-rare ; elle est en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, elle végète en Portugal. — A lorient, on la connaît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hon- grie, en Croatie , en Transylvanie, en Thrace, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de F'Altaï, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l’espéce. CRE is. ie. 370 Ecart en latitude : Nord PEaponie.....:....... OS 31° Occident, Irlande. ......... 12 O.}Ëcarten longitude: Orient, Sibérie orientale. .... 160 E.) 4720 Carré d'expansion 0... 0. 39392 LYSIMACHIA NUMMULARIA, Lin. — Cette espèce se ren- contre partout où le sol humide et frais est ombragé par quelques arbres. Le bord des fossés et des étangs, la lisière des haies et les sables des rivières sont les lieux qu’elle pré- fère et qu’elle embellit. Ses longues tiges souterraines et rameuses tracent sous le sol humide, avancent par l'ex- tension de leurs rameaux, et se détruisent par le côté op- posé. Les extrémités de ses rameaux souterrains sortent 126 PRIMULACÉES. de terre, mais restent constamment appliqués sur le sol. Elles montrent partout de petits nœuds d’où partent à la fois des feuilles et des racines, et la plante fleurie se présente sous l’aspect d’une guirlande aux feuilles serrées et arrondies qui portent à presque toutes leurs aisselles de belles fleurs jaunes, étoilées. Le tube de la corolle est parsemé de glan- des brillantes, les filets des étamines sont aussi glanduleux, et se réunissent en une sorte de godet , tandis que le style, incliné lors de la fécondation, se redresse quand elle est opérée. Pendant l'hiver ses feuilles rougissent , et déjà on voit à leur aisselle de petits bourgeons qui naissent rare- ment des deux côtés à la fois. Ces bourgeons sont d’un beau vert, se dressent immédiatement , puis s’inclinent , et les branches qui en sortent s’appliquent sur le sol. — Elle fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et restant dans la plaine. Géographie. — Au sud, elle habite la France, l'Espagne et l'Italie. — Au nord, elle croît en Belgique, en Alle- magne , en Danemarck, en Gothie, en Norvége , dans la Suède australe , dans les prés humides et accidentellement inondés , et près des rivages de la mer. Elle entre à peine en Finlande et se trouve en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est indiquée en Portugal. — A l’orient, elle existe en Suisse, én Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne AE... 380 }Écart en latitude : Nord, Norvége........... 160 229 LYSIMACHIA. 127 Oécident, Arlande.…. 5... 12 aide en longitude : Orient, Russie moyenne...... 51 E. 63° Carré d’expansion.....-....... 1386 LysiMACHIA NEMORUM, Lin. — Encore une de ces plantes charmantes , d’une délicatesse extrême, qui se cache à l’om- bre des forêts humides, et dont les tiges couchées sur le sol accompagnent le Pyrola minor, l'Oxalis Acetosella, et la fraîche végétation des bois. Ses feuilles sont lisses et entières, ses tiges rosées émettent de petites racines qui fixent la plante sur l’humus produit par la décomposition des feuilles , et la multiplient au point qu’elle forme parfois des gazons éten- dus. — Ses fleurs sont toujours axillaires et solitaires , d’un jaune pur , et sa corolle, sensible à la lumière , se ferme tous les soirs et s’ouvre le matin; mais si la pluie survient, le pédoncule s’abaisse, les pétales se rapprochent, et la fleur, ainsi protégée, attend que le ciel devienne azuré et qu’un rayon de soleil, passant au milieu du feuillage, vienne l’aver- tir qu’elle peut ouvrir sa pure corolle et se livrer à ses amours. Ensuite le pédoncule se recourbe et applique sur le sol une capsule arrondie. — Elle fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains frais , siliceux et détritiques, et s'élève très-facilement dans les montagnes. Wahlenberg l’indique en Suisse, au- dessus de la limite des sapins. De Candolle la cite à O à Nantes, et à 1,600" au port de Paillère et dans les Alpes. Nous la trouvons en Auvergne depuis 800 jusqu'à 1,500". Géographie. — Au sud, elle vit dans les Pyrénées, en Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord, elle croit en Belgique, en Allemagne, en Danemarck, dans la Gothie et la Norvége australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident elle existe en Portugal. — A l'orient, elle habite 128 PRIMULACÉES. la Suisse , la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie, et, selon Ledebour , le Kamtschatka , sans toucher aux points inter- médiaires. Limites d'extension de l'espèce. Sud: Sales. ee 380 rs à en latitude : Nord, Norvége. ....:. 2 CHARS 210 Occident , Portugal.......... 11 O. } Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka....... 1950 E. 161° Carré d’expansion............. 3381 Lysimacara LiNvM STELLATUM, Lin. — Cette plante est bien différente des lysimaques. Haute de quelques centi- mètres , c’est à peine si on la voit sur les coteaux arides et sur les pelouses sèches où elle disparait de bonne heure, et où il est toujours difficile de l’apercevoir. Quoiqu’annuelle, elle paraît très-vernale , et montre ses tiges et ses feuilles lisses et d’un beau vert. Dès le mois d'avril, on re- marque à l’aisselle de ses feuilles, de petites fleurs portées sur de courts pédoncules. Les calices sont grands, les pé- tales petits, rosés et obtus. La fécondation s'opère rapide- ment, et chaque pédoncule porte alors une petite capsule arrondie, à » valves, contenant seulement 2 ou 3 graines striées, étoilées et ombiliquées. — Elle fleurit en avril. Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons sur les terrains caleaires et rocailleux, mais elle croît en Bretagne sur le sol siliceux, à Nantes sur les sables maritimes. Elle s’élève peu ; elle est pourtant citée par M. Boissier, entre 450 et 1,300" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , elle vit en France, en Espagne, en Aloérie où M. Cosson l’a recueillie sur le Djebel-Tougour, et aux Canaries. — Au nord, elle s’avance en France ANAGALLIS. 129 jusqu’à Nantes et à l’île de Noirmoutiers. — A l'occident, elle est en Portugal. — A l’orient, elle habite l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, le Péloponèse, l’Archipel, l'ile de Chypre, le Caucase, l’Asie mineure et la Géorgie , jusqu’à Bakou. Limites d'extension de l'espèce. DU TOMATE ue eo ocmccce 30° |Écart en latitude : Nord, rence... ...... ie. AT 170 Occident, Canaries. ......... 18 O. ré en longitude : Orcent,/Bakou......:....1.., 47 E, 65° Carré d’expansion. .. .......... 1105 G. ANAGALLIS, Lin. Distribution géographique du genre. — On ne connaît que 17 à 18 plantes de ce genre, et 12 d’entr’elles sont européennes : de l'Espagne , du Portugal, de la Sardaigne et de l'Europe centrale. — 3 habitent l'Amérique du sud : le Brésil , le Pérou et le Chili. — On en connaît 1 seule dans l'Amérique du nord, à la Jamaïque, — et les 3 espèces asiatiques se trouvent : l’une au Kamtschatka, les 2 autres aux Indes orientales. ANAGALLIS ARVENSIS, Lin. — Les champs, les lieux cultivés et même les sables des rivières sont embellis par cette jolie plante annuelle. Ses tiges rameuses et presque articulées s’étendent sur le sol. Elles sont quadrangulaires et munies de feuilles opposées ou ternées, dont les cellules vo- lumineuses se détachent sur les bords en petites vésicules glanduleuses. Les fleurs naissent solitaires à l’aisselle des feuilles, portées par des pédoncules déliés et dressés , assez YU - {30 PRIMULACÉES. courts d'abord, mais qui s’allongent rapidement à l’époque de la floraison. Dès le mois de juin les fleurs paraissent; elles sont d’un rouge de brique, s'ouvrent le malin et se ferment le soir de bonne heure , pendant plusieurs jours. Les filets des étamines sont garnis de poils violets transparents, articulés, de la plus grande beauté , et les anthères, d'un jaune d’or, droites avant la fécondation , deviennent horizontales quand elles ont émis leur pollen. — Dès que la fécondation est opérée , le pédoncule s'incline, se courbe, se tord, et amène enfin vers la terre la capsule globuleuse, surmontée de son style. Cette capsule se développe avec rapidité, accompa- gnée du calice qui s'étale encore le matin pour se re‘ermer le soir, comme s'il avait la corolle à protéger. La trace des 5 valves reste marquée sur cette capsule, mais elle s'ouvre transversalement comme celle du Centunculus et répand de petites graines déjà rapprochées du sol par la courbure des pédoncules. — Pendant longtemps les fleurs se succèdentet les fruits les remplacent, en sorte que la végétation est con- tinue pendant toute la belle saison. Nature du sol. — Allitude. — On trouve cette plante sur tous les terrains, bien qu'elle préfère ceux qui sont sili- ceux et sablonneux. Elle préfère la plaine aux montagnes, et s'élève au plus à 1,000® dans les pays chauds. (réographie. — Cet Anagallis est très-répandu dans toutes les directions , mais sans doute naturalisé dans de nombreu- ses localités. — Au sud, il existe en Espagne , en Corse, aux Baléares , en Algérie dans les moissons , sur les mon- tagnes et jusque dans les cultures arrosées des oasis, en Egypte, à Madère, aux Açores, aux Canaries et en Abys- sinie où il est commun dans les champs. — Au nord, il est aussi très-commun dans toute l'Europe centrale, en Dane- marck, en Gothie, dans la Norvège et la Suède australe, en ANAGALLIS. 131 Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il croît en Por- tugal, et il est indiqué dans la majeure partie de l'Améri- que du nord et du sud , où il a sans doute été transporté.— À l’orient, on le trouve en Suisse, dans toute l’Itahe , en Sicile , en Turquie, en Grèce , en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, au mont Sinaï, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Oural. — On le connaît encore à la Nouvelle-Zélande , au cap de Bonne-Espérance, à la Nouvelle-Hollande , au Japon, etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie. ............ 10° ) Écart en latitude : Nord, Norvége.........0.. : ) 519 Occident, Açores...,........ 1 Écart en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... ci E.) 98° Carré d’expansion............. 1998 ANAGALLIS CÆRULEA , Schreb. — Cette espèce, consi- dérée par Linné et par plusieurs botanistes comme une sim- ple variété de la précédente, croît dans les mêmes lieux et présente à peu près les mêmes caractères. Elle en diffère par ses fleurs toujours bleues, et par ses feuilles ordinairement plus larges et plus souvent ternées. — Elle fleurit également pendant la majeure partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. — Comme la précédente. Géographie. — Au sud , elle croît en France, en Espa- gne , aux Baléares, en Barbarie, aux Canaries et à Saint- Jacobi , l’une des îles du cap Vert. — Au nord , on la trouve dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, 132 PRIMULACÉES. où elle est rare; en Angleterre.et en Irlande. — A l’occi- dent, nous ajouterons le Portugal aux Canaries. — A lorient , elle habite la Suisse , l’Italie, la Sicile, la Dalma- tie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Thrace, la Tauride, le Caucase , la Géorgie, l’Arménie, la Russie moyenne et la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Iles du Cap-Vert....... s 19° te en latitude : Nord, Angleterre........... 58 459 Occident, Ile du Cap-Vert..... 26 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 68 < 94° Carré d’expansion............. 4230 ANAGALLIS TENELLA , Lin. — S'il est des plantes qui com- mandent notre admiration par la majesté deleur port, par la magnificence de leurs fleurs ou la beauté de leur feuillage, il en est aussi qui n’attirent notre attention que par la délica- tesse de leurs formes, par la pureté de leurs corolles. Tel est ce charmant Anagallis dont les tiges, d’une extrême débi- lité, rampent sur la terre humide, sur les rochers mouillés par la poussière vaporeuse des cascades , sur les mousses ve- loutées dont les filets d’eau pure entretiennent la fraîcheur. D'autres tiges, fructifères, s'élèvent à peine au-dessus du sol, mais se redressent garnies , comme les précédentes, de pe- tites feuilles arrondies, opposées, presque sessiles , absolu- ment glabres , et formées de grosses cellules. Elles ne sont plus opposées au sommet des rameaux, et de leur aisselle sort un pédoncule filiforme , qui porte une fleur d’un rose tendre et veiné. Les anthères sont d’un jaune pâle et les ANAGALLIS. 133 filets sont entourés de beaux poils blancs, formés eux-mé- mes de cellules globuleuses et placées bout à bout. — Elle épanouit ses fleurs en juillet et en août et s'associe presque toujours au Wahlenbergia hederacea qui rampe avec elle, et dont les fleurs , comme les siennes , restent dominées par les capsules des Barthramia et des grandes mousses des fon- taines. Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons cette plante sur les terrains siliceux et tourbeux, mais elle croît surtous les terrains pourvu qu'ils soient arrosés. — Elle aime les lieux élevés. De Candolle la cite à 0 aux Sables d'Olonne, et à 1,400" sur les montagnes de l’Aubrac. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 650 et1,300". Géographie. — Au sud , elle habite la France , l’Espa- gne et l’île de Crète. — Au nord , on la trouve en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Angleterre, en Irlande , dans tous les archipels anglais et aux Feroë. — C’est évidemment une espèce occidentale qui vit aussi en Portugal. — A l’orient , elle existe en Suisse, en Tyrol, en Piémont, en Lombardie, en Sardaigne , à l’île de Crète. — Une espèce ou une variété fiiformis , remplace notre plante au Brésil; elle fleurit en novembre et croît aussi dans les marais ( Auguste de Saint-Hilaire ). Limites d'extension de l’espéce. Sud , Ile de Crète... s....e.ee 300 is: en latitude : Nord, Feroë....... Mn NN 572. 270 Occident, Irlande........... 12 O.)Écart en longitude: Orient , Ile de Crète. ....., "22 34° Carré d’expansion............. 908 134% PRIMULACÉES. G. CENTUNCULUS, Lin. 2 espèces seulement le composent. L'une est européenne, l'autre de la Caroline, CExTuxcürvs miniMus, Lin. — La plus petite sans doute de toutes les Primulacées , elle croît sur les terres humides des bords des étangs et des fossés. Elle est annuelle et si fugace, que c'est à peine si on peut la saisir au passage, bien qu’elle attende ordinairement le mois de juin pour pa- raître et fructifier. Elle vit en petites sociétés. Ses feuilles sont alternes , tendres et délicates , ponctuées en dessous et gar- nies sur leur bord de petites glandes noires. Les fleurs sont axillaires, blanches , mais ne s'ouvrent complétement qu’au soleil. 4 sépales au calice, 4 divisions à la corolle entraînent aussi ce nombre % pour les étamines. Quand la fécondation est opérée , la corolle se dessèche et persiste ; le calice se res- serre, et, à la maturité, ce calice s’écarte et laisse voir une capsule globuleuse qui s'ouvre transversalement comme celle des Plantago , et qui porte encore le style et la corolle des- séchés. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Le Centunculus est indifférent et croît partout , mais en plaine. Géographie. — Au sud, il vit en France et aux Açores. — Au nord, il habite la France, la Belgique, l'Allemagne, la Bavière, le Danemarck, la Gothie et la Norvège aus- trales, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident , il est en Portugal. — A lorient, on le connaît en Suisse, en Au- triche, dans le Tyrol, en Bohème, dans le Piémont, en Lombardie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie du Baïkal. — Auguste de Saint- ANDROSACE. 135 Hilaire l’a trouvé au Brésil, et, près d’un lac dans la ré- publique Argentine. Limites d'extension de l'espèce. PMU ES se see cueseae de — JUS à en latitude : Nord Norvege... .. 10... 59 290 Occident, Açores........++ 30 _. Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1469 Carré d’expansion............. 4234 G. ANDROSACE, Lin. Distribution géographique du genre. — Les espèces de ce genre, au nombre de plus de 40, embellissent les régions élevées ou celles qui avoisinent les pôles. — 19 sont européennes : des Alpes, des Pyrénées, des montagnes de la Grèce ou de la Carinthie. — Un nombre égal vit er Asie, surtout en Sibérie, puis aux grandes Indes, au Népaul, en Chine, dans le Caucase, en Perse et en Orient. — 4 Androsace sont connus dans l'Amérique du nord , jusque dans la partie arctique du continent. — Une seule espèce vit dans l'Amérique du sud. ANDROSACE CARNEA , Lin. — Quel est l’étonnement et l'admiration des botanistes qui atteignent pour la première fois les pelouses et les rochers élevés des montagnes, en y rencontrant ces espèces sauvages qui refusent la civi'isation de nos jardins , les soins protecteurs de l’homme, et qui, craignant de perdre leur liberté, ne descendent pas même sur la lisière des terrains cultivés des montagnes. Sur ces pelouses le botaniste est frappé de la multitude des fleurs de 136 PRIMULACÉES. l'Anemone alpina, du Geum montanum, du Tlaspi des montagnes, de l’azur des Gentiana verna; et si une petite pointe de rocher fait saillie, il y voit des gazons étalés aux bouquets de fleurs roses et carnées , et il reconnaît l’Andro- sace carnea, entourée de plaques de neiges à demi-fondues et donnant le signal du printemps pour sa station privilégiée. — Ses rhizomes ne sont pas seulement protégés par une couche épaisse de neige, ils s’insinuent dans les fentes des rochers, ils conservent les feuilles flétries de leurs élégantes rosettes , tandis que les feuilles nouvelles, sorties d’un bour- geon central, s’étalent en divergeant. Elles sont linéaires, - d’un vert sombre et rembruni, roses à leur base, hérissées de poils simples sur leur nervure, et de leurs aisselles sor- tent quelques pédoncules rougeâtres qui se terminent par des bouquets de fleurs carnées. Ces fleurs sont presque sessiles au sommet des pédoncules communs. Leur calice est per sistant, pentagone, à 5 dents. La corolle est en roue, à 5 lobes entiers , et porte , pour fermer son tube, 10 petites écailles qui enferment les 5 étamines. La fécondation s’opère dans l’intérieur de la corolle, qui persiste quelque temps. — Le fruit est une capsule qui s'ouvre en 5 valves et ré- pand un petit nombre de semences. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains siliceux et détritiques des montagnes. Nous la trou- vons en Auvergne entre 1,600 et 1,880", et par consé- quent jusque sur nos sommets les plus élevés. De Candolle la cite à 1,500" sur les ballons des Vosyes, et à 3,500 dans les Alpes. Elle est aussi une des jolies espèces de la flore du pic du Midi. Ramond l’y a rencontrée sur les deux sommets le 8 août 1792, et le 28 juillet 1797. Il n’a vu, dit-il, que la variété Halleri, à feuilles cihées, qui varie elle- même à fleurs blanches. ANDROSACE. 137 Géographie. — Au sud, elle végète dans les Pyrénées françaises et espagnoles. — Au nord , elle est en Suisse et dans les Vosges. — À l'occident , elle reste dans les Pyré- nées. — À l'orient , elle vit en Tyrol, en Piémont et en Lombardie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées.............. 42° \Ecart en latitude : INOMDMNOPBES... ........0.. A8 6° Occident, Pyrénées... ....... 3 sl Ecart en longitude : Orient, Lombardie. ......... 5 E. 8° Carré d’expansion........e.s..s 48 ANDROSACE MAxIMA, Lin. — Si l’espèce précédente ha- bite exclusivement les lieux sauvages, il semble au contraire que celle-ci ait voulu montrer les caractères des androsaces aux botanistes qui n’ont pas eu le bonheur d’atteindre les grands jardins de la nature, à ceux qui habitent des con- trées privées de montagnes. Celle-ci n’existe que dans les champs cultivés; elle vit dans les moissons, et s’y présente de bonne heure au printemps, avec le Veronica triphyllos, l'Erisymum orientale, le Gagea arvensis, les jeunes pousses du Bunium bulbo-castanum , etc. — Quoiqu'annuelle , elle montre dès le mois d’avril sa rosette de feuilles den- tées, régulièrement disposées, et dès le mois de mai elle a élevé son pédoncule qui, parti du centre étoilé formé par ses feuilles , se partage au sommet en 5 rayons qui se ter- minent par des fleurs. — Son calice est très-développé, un peu épais et se présente sous la forme d’une jolie corbeille au milieu de laquelle se trouve posée une petite corolle blanche ou rosée. Le tube de la corolle est nu , et la fécon- dation s’opère le matin, quand le soleil vient frapper la 138 PRIMULACÉES. fleur et la forcer de s'ouvrir. La corolle persiste, mais l'ovaire grossit et finit par la faire disparaître. Alors la capsule jaunit, s'ouvre en 5 valves, répand un petit nombre de graines anguleuses , et la plante desséchée abandonne le terrain. Nature du sol. —Altitude. — Cette androsace croît sur les terrains calcaires et marneux, et reste en plaine dans nos climats. En Espagne et en Aloérie elle atteint les monta- tagnes. M. Boissier l'indique, dans le midi de l'Espagne, entre 1,900 et 2,100", et M. Cosson l’a rencontrée en Algérie sur les montagnes de l'Aurès. Dans le Talüsch elle se trouve entre 1,600 et 1,800", selon Ledebour. Géographie. — Au sud , elle vit en France , en Espagne, en Algérie. — Au nord, elle croît en France, en Belgique, en Allemagne, sur les bords du Rhin, dans la Russie moyenne et à Kasan. — A l'occident, elle reste en Es- pagne. — A lorient, elle habite la Suisse , le Piémont, la Lombardie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, jusque sur les bords de la Caspienne où Pallas trouva cette espèce , l'Arménie, le Ta- lüsch, la Syrie et la Perse, les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Perses asiene ose ji 200020 } ea en latitude : Nord iasan se... 07 25° Occident, Espagne... ....... 7 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie orientale. .... 160 ss 107 Carré d’expansion............. 4175 G. PRIMULA, Lin. Distribution géographique du genre.— Les primevères, PRIMULA. 139 au nombre d'environ 80, sont presque également et exclu- sivement distribuées entre l'Europeet l'Asie. — On en con- naît 37 en Europe, et leur centre principal est sur les mon- tagnes des Alpes, en Suisse, en Piémont et en Carinthie, en Italie, et l’on en trouve aussi quelques-unes en France, dans les Pyrénées, en Espagne , en Grèce, et d’autres en Ecosse, en Norvège et en Laponie. — En Asie on cite aussi 37 Primula, dont 10 aux Indes orientales, 7 au Népaul, 10 en Sibérie, 1 en Dahurie, 2 aux îles Aléou- tiennes, les autres à la Chine, au Caucase, en Arabie et en Perse. — L'Amérique du nord n’a qu’un petit nombre d'espèces , dans ses régions froides , au Canada et au Groën- land. — Une primevère croît à l’extrémité de l'Amérique australe , sur la terre de Magellan. PRIMULA oOFFICINALIS, Jacq. — Lorsqu’après la fonte des neiges l’herbe des prairies commence à verdir , et que déjà la pâquerette a montré ses fleurs blanches teintées de carmin, le printemps s'annonce d’une manière plus certaine encore par l'apparition des primevères. Messagère fidèle, qui a reçu, comme les astres de l’espace, les ordres du Dieu de l’univers, elle vient épanouir ses fleurs aux premiers beaux jours; elle laisse échapper de sa corolle l’odeur douce et légère du printemps et nous rappelle le bonheur de l’enfance, l'insouciante existence de nos premières années. — Dè l'automne, cette plante a montré le bourgeon terminal de sa tige souterraine, et l'hiver est à peine écoulé, que ses feuilles tendres, d’un beau vert, ridées à la surface et rou- lées en dehors sur leurs deux bords, se déroulent et s’éten- dent sur la terre. De nouvelles racines partent de leurs aisselles et fixent la primevère sur le sol des prairies où sur la lisière des bois. C’est là qu’elle attend le Cardamine pra- 140 PRIMULACÉES. tensis, le Luzula campestris, le Ranunculus Ficaria, le Plantago larceolata, et, toutes ensemble , ces espèces ver- pales montrent leurs premières fleurs. — La primevère élève les siennes sur une hampe allongée, au sommet de laquelle les pédoncules articulés forment une ombelle simple et pen- chée. C’est dans cette position que la fleur s’épanouit. Son calice blanchâtre et tomenteux à 5 angles prononcés, s’ou- vre au sommet, et la corolle découvre les 5 divisions qui terminent son tube allongé. Le limbe est d’un jaune pur, marqué de 5 taches orangées qui l’embellissent encore. Tan- tôt les 5 étamines viennent fermer J’entrée du tube, tantôt elles y sont incluses, et le style plus ou moins allongé, laisse le stigmate en-dessous des anthères ou l’élève au-dessus des organes qui doivent le féconder. Quelles que soient dureste les différences de position de l’organe femelle , la fécondation est presque toujours assurée. Alors les calices persistants se redressent, la capsule s'ouvre au sommet en 5 valves bifides, et les graines roussâtres et légèrement tuberculées se répan- dent. La primevère se perd dans l'herbe des prairies quand sa fleur est passée, ses feuilles se flétrissent , elle abandonne aux autres végétaux l’espace qu’elle occupait , mais elle con- serve sousle sol un bourgeon latent, dans lequel les hampes florifères du printemps suivant sont déjà indiquées ; elle s’en- dort , la neige arrive; au printemps, le réveil. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et végète sur tous les terrains, dans la plaine et dans les mon- tagnes. En Auvergne elle dépasse à peine 1,000. Wabhlen- berg dit aussi qu’en Suisse elle atteint à peine la limite du hêtre ; de Candolle la cite cependant à 1,500" à Villars- d’Allos et M. Boissier à 1,600" dans le royaume de Gre- nade. Ledebour mentionne l'altitude de 1,000" dans le Breschtau et dans le Talusch. PRIMULA. 141 Géographie. — Au sud, et au moyen des montagnes , la primevère atteint le midi de l'Espagne et l'Algérie. — Au nord , elle est plus commune ; elle existe dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, en Fin- lande, en Suède , où Linné la cite en fleur à Upsal le 6 mai 1748 ; elle est encore en Angleterre, en Irlande, aux Orca- des et aux Feroë. — A l’occident , elle vit aussi en Por- tugal. — A l’orient, elle s’étend très-loin, en Suisse, en Italie où elle devient le P. suaveolens , Boiss.; en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans la région alpine surtout; en Grèce, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans le Talüsch, dans les Russies septentrio- nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sad, Alsére. ............. 35° )Ecart en latitude : Nord, Norvége. ............ 68 | 330 Occident, Irlande........... 12 er en longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï..... 97 E.. 1090 Carré d'expansion. ............13097 PRIMULA ELATIOR, Jacq. — Lorsque le feuillage des forêts est encore enfermé dans les bourgeons écailleux qui le protégent contre les derniers froids de l'hiver, le soleil arrive librement sur le sol et vient échauffer la couche de terreau dont il est recouvert. Alors une foule de germes ensevelis se réveillent. Abrités des vents froids de la plaine, sollicités par une douce température , les premiers signes de la végé- tation se montrent dans les bois; c’est alors que se développe le beau Primula elatior qui ressemble un peu au précédent mais qui en diffère à la fois par sa station, par l’époque un 142 PRIMULACÉES. peu plus reculée de sa floraison, par ses feuilles molles et cotonneuses, et surtout par l’ampleur de ses corolles et leur belle couleur soufrée. — Il y a toujours dans chaque om- belle un grand nombre de fleurs épanouies en même temps, non qu'elles s'ouvrent toutes ensemble, mais comme chacune d'elles dure longtemps, elles s’attendent et forment au sommet de la hampe un magnifique bouquet. Plus tard , les fleurs, moins penchées que celles du P. officinalis, se redres- sent encore, et la capsule, cylindrique et cartilagineuse, s'ou- vre en 10 segments roulés en dehors. — Quoique la fécon- dation soit presque assurée dans les plantes vernales par la multitude d’insectes qui viennent butiner sur leurs fleurs, elle manque assez souvent dans celte espèce sans qu’on puisse en découvrir la cause. — Ses compagnes ordinaires sont le Seilla bifolia, lV'Anemone nemorosa, le Corydalis bulbosa, et souvent le Daphne Mezereum qui étend ses rameaux cou- verts de fleurs pourprées au-dessus des larges ombelles du Primula. Nature du sol. — Altitude.— Cette primevère est indif- férente et croît sur tous les terrains, surtout s'ils sont re- couverts d’une couche détritique. Elle vit en plaine et dans les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200, DeCandolle l'indique à 30 à Angers et à 1,600 à Villars-d’Allos. Elle s'élève en Suisse, selon Walhenberg bien au delà de la limite des sapins, jusqu’à 2,000" dansle Caucase ; d’après la flore de Ledebour , son altitude serait entre 2,000 et 3,000". Géographie. — Au sud, elle manque dans la région mé- diterranéenne mais se trouve dans les Pyrénées, dans le nord de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle habite la France, quoiqu’elle manque sur plusieurs points et notamment à Rocroy et à Vervins (comme les au- PRIMULA. 143. tres Primula, selon M. de Lafont) la Belgique, l’Allema- gne , la Bavière, le Danemarck boréal, la Gothie australe, l'Angleterre, l'Irlande et l'Islande où elle a sa limite occi- dentale. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limiles d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie......... 400 Ecart en latitude : onde Te 05 259 Occident, Islande... ......,. 22 Ecart en lougitude : Orient, Sibérie de l’Altaï..... 89 rt 111° Carré d'expansion. ............ 2770 PRiMULA ACAULIS. — Jacq. — Plus vernale encore que les autres, cette espèce abonde le long des ruisseaux, dans les’ prairies humides, dans les bosquets; elle se couvre de fleurs dressées qui, à l’époque où elles paraissent, portées sur les pédicelles d'ombelles radicales, dépassent les touffes ar- rondies de leur feuillage et les couvrent de leurs amples co- rolles. Presque toujours la fleur est d’un jaune soufré, mais on en trouve aussi des variétés à fleurs roses, à fleurs saumo- nées, ete. — Elle est plus sociale encore que les précéden- tes ; ses touffes sont ordinairement rapprochées et ses belles fleurs contrastent avec le Cardamine pratensis et le Caltha palustris le long des ruisseaux, avec le bleu de la perven- che dans les bosquets ou avec le feuillage rouge et les ra- meaux rampants du lierre. — Tandis que les autres, à fleurs penchées, redressent leurs capsules pendant la maturation, celle-ci les abaisse , les applique sur le sol en allongeant ses 144 PRIMULACÉES. pédoncules, comme pour les soustraire à l'ombre de son feuillage qui grandit promptement après la floraison. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui con- viennent pourvu qu'ils soient frais, et quoiqu’elle préfère la plaine, on la trouve aussi dans les montagnes à 1,500" à Villars-d’Allos selon de Candolle, à 1,200" dans le Talüsch selon la flore de Ledebour. Géographie. — Au sud, elle manque à la Provence, mais se trouve dans l’ouest jusqu'aux Pyrénées ; elle existe en Espagne, en Corse, et jusqu’en Algérie, où M. Reuter l’a indiquée comme abondante près de la fontaine d’Ain- tel-Azir , sa seule localité connue. — Au nord, elle est com- mune en France, mais elle manque à l'Auvergne, à Ver- vins et à Rocroy selon M. de la Font. Elle est indiquée en Belgique, mais nous ne l’avons pas vue à Saint-Hubert ni dans la majeure partie du duché du Luxembourg; elle est en Alle- magne, en Danemarck , en Norvége , dans la Gothie aus- trale, en Angleterre, en Irlande , dans les archipels anglais et aux Feroë. — A l'occident, elle vit aussi en Portugal. — A l’orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Péloponèse, la Thrace et la Macédoine, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch et dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... 370 us en latitude : Nord, Norvége............. 68 à 31° Occident, Irlande....... .... 21 O.}Écart en longitude : Orient, Géorgie........+:.. 47 E. 68° Carré d'expansion. ............ 2108 HOTTONIA. 145 G. HOTTONIA, Lin. On ne connaît que 3 Hottonia : 1 d'Europe, { des Indes orientales, et { de la Géorgie dans l'Amérique septen- trionale. HotroniA PALUSTRIS, Lin, — Que de beautés dans les plantes aquatiques , que de mystères cachés au fond de ces eaux stagnantes où la vie se présente sous des formes'si dif- férentes et si multiphiées ! Les tiges submergées de cette es- pèce, ses panaches de feuilles verticillées, forment des forêts aquatiques où de nombreuses espèces d'animaux trouvent des retraites impénétrables. On y voit en abondance les limnées et les planorbes, le Cypris faba, des infusoires sans nombre, cette poussière de vie qui s’agite sous l’in- fluence de la lumière , qu’un rayon de soleil appelle à la sur- face et qu’une ride de l’eau fait plonger dans ses ténébreux asiles. Le Hottonia forme en effet de véritables; forêts dans les eaux calmes et tranquilles. Ses longues tiges qui partent d’une rosette centrale amarrée dans la vase par de puissantes racines , se divisent et se subdivisent au moyen de bourgeons axillaires qui se développent pendant tout le cours de l’année, et qui, semblables à ceux des Utricularia et des Myriophyllum, se détachent à l’entrée de l'hiver et se con- servent sous l’eau. Ses feuilles, transparentes et pectinées, sont réunies en longs plumets submergés que le moindre mouvement des eaux fait onduler. Tantôt elles sont d’un vert pur, d’autres fois et plus souvent d’un rouge brun comme la plupart des plantes aquatiques. Le Hoftonia se reprodui- sant à profusion par cette génération gemmipare, fleurit rare- VI 10 146 PRIMULACÉES. ment, mais si une fois la floraison s’annonce , chaque verti- cille de feuilles s’approche de la surface de l’eau , de longs pédoncules s’élancent dans les airs, # à 5 couronnes de fleurs blanches ou carnées se superposent, et la surface de l’eau dormante se change en une vaste prairie où les fleurs se ba- jancent sous l'impulsion des eaux comme le font les pani- cules des graminées poussées par les courants aériens. — Chaque fleur offre un calice à 5 divisions , 5 pétales soudés par la base, 5 étamines situées, comme dans les Primula, tantôt au-dessus, quelquefois au-dessous d’un stigmate pa- pillaire. Le fruit mürit au-dessus de l’eau. Son pédoncule se recourbe, et plus tard sa capsule se partage en 5 valves pour répandre ses graines qui descendent lentement dans la vase. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent, et recherchant les plaines. Géographie. — Au sud , il vit en France (excepté dans la région des oliviers) et dans le midi de l'Italie. — Au nord , on le trouve en France , en Belgique, en Allemagne , en Bavière, en Angleterre, en Irlande et aux Shetland, dans la Suède méridionale. — À l’occident, il reste en Ir- lande. — A l’orient, on le rencontre en Suisse mais rare- ment, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie...... .<.. 40° |Ecart en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 | 20° Occident, Irlande........... 21 A en longitude : Orient , Sibérie de l’Oural..... 66 E. 879 Carré d'expansion... ......... 1740 SOLDANELLA. 147 G. SOLDANELLA, Lin. On ne connaît encore que 4 Soldanella qui sont tous des plantes des montagnes de l’Europe. SOLDANELLA ALPINA, Lin. — Ceux qui n'ont jamais parcouru les pelouses des hautes montagnes que la neige n’abandonne que quelques mois de l’année, n’ont aucune idée de la promptitude avec laquelle la végétation s’y mani- feste dès que le sol se dépouille de son linceul d'hiver. Presque toutes les plantes de ces hautes régions, averties qu’elles n’auront que quelques jours de bonheur et de hi- berté, sont constamment prêtes à éclore. La soidanelle, comme beaucoup d’autres, pouvant végéter sous une basse température, prépare ses feuilles à l'extrémité de son rhi- zome ; elle couche ses pédoncules floraux, plie les franges de sa corolle, enveloppe le tout de quelques écailles, et, blo- tie sous la neige , elle attend quelquefois plusieurs années que les frimas protecteurs qui la couvrent soient fondus par les feux du soleil. — Lorsque tout a verdi sur ces pelouses des montagnes et que des fleurs nombreuses s’étalent sur les gazons , il reste encore des plaques de neige dont les bords irréguliers se fondent et se rétrécissent tous les jours. Là l’herbe est jaunie, les bourgeons roses ou jaunes des grands végétaux ressentent pour la première fois l'influence du soleil, mais une petite plante suit régulièrement les pro- grès de cette fusion de la neige et entoure chaque lambeau glacé d’ure brillante bordure: c’est la soldanelle. Sa racine est un rhizome du sommet duquel partent de petites fouil- les épaisses, lisses et réniformes, peu nombreuses, et qui ne prennent leur développement qu'après l'apparition des 148 PRIMULACÉES. fleurs. Avant cette époque, elles sont courbées sur leur pétiole, privées d’écailles, et plus tard seulement glandu- leuses sur les bords et ponctuées sur leur surface. Des ham- pes latérales portent des fleurs, toujours en petit nombre, qui résistent assez longtemps sur la même plante et qui con- tinuant pendant très-longtemps sur des pieds différents suivent la marche rétrograde des neiges, en rétrécissant toujours la courbe fermée et irrégulière dont elles habitent la lisière. — Le calice est à 5 dents, les 5 pétales vio- lets de la corolle sont frangés comme ceux du ZLychmis flos-cuculi. Leur tissu est d’une délicatesse extrême et parsemé de glandes brillantes. Les étamines, insérées au fond d’une corolle évasée, ont des anthères qui se prolon- gent en arêtes, tandis que les filets se dilatent à leur base en une membrane frangée dont la réunion forme un godet nectarifère. Les parois extérieures des anthères sont épais- ses et cartilagineuses, mais elles s’ouvrent en dedans par une fente longitudinale autour de laquelle ses bords mem- braneux restent un peu flottants. Vaucher à qui l’on doit cette observation, ajoute que la fécondation a lieu au moment où la fleur est encore redressée et où le stigmate traverse le fourreau des anthères qui le recouvrent de leur pollen bleuà- tre; ensuite la fleur se renverse et le stigmate peut encore recevoir le pollen. La capsule est cylindrique, striée en spi- rale, munie d’un opercule, et s'ouvre ensuite en 5 segments bifides. Le pédoncule desséché persiste jusqu’au printemps suivant, puis il tombe en laissant sa trace sur la tige sou- terraine comme les feuilies y laissent aussi leur cicatrice. Nature du sol. — Altitude. — I] préfère les terrains siliceux et détritiques des hautes montagnes. Nous le trou- vons en Auvergne entre 1,300 et 1,800". De Candolle lui assigne pour limite inférieure 1,000" dans les Alpes et CYCLAMEN. 149 pour limite supérieure 3,000 dans les mêmes localités. Wabhlenberg dit qu’on le voit en Suisse, depuis la zone su- périeure du hêtre jusqu’à la limite des neiges, où il fleurit en suivant leur fusion jusqu’au mois de septembre. Tenore l'indique en Italie entre 1,600 et 1,800”. Géographie. — Au sud, ce Soldanella croît dans les Pyrénées françaises et espagnoles et dans le midi de l’ftalie. — Au nord , il se trouve dans le Jura. — A l’occident, en Espagne. — À lorient , en Suisse, en Hongrie, en Croatie et en Transylvanie. Linntes d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples. ..... 40° )Ecart en latitude : Nour. :.." CROP eue 70 Occident, France. .......... 3 O. Ecarten longitude : Orient, Transylvanie. ....... 128 10E, 25° Carré d’expansion....... 170 G. CYCLAMEN, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 16, sont presque toutes européennes, à l’ex- ception de 2 espèces , dont une habite la Syrie et l’autre la Géorgie. — Les 14 espèces d'Europe se trouvent dans le midi : en Grèce, en Italie, en Corse ou en France, occu- pant surtout la partie orientale de ce continent. CYCLAMEN REPANDUM , Sibth. — Le port si remarquable des Cyclamen les distingue facilement de toutes les autres Primulacées. Cette espèce habite les buissons , la lisière des bois, et présente un bulbe aplati ou arrondi, noirâtre en dehors, blanc en dedans, qui persiste intact et végète en 150 PRIMULACÉES. grossissant pendant un grand nombre d'années. Aucun re- jet ne part de ce bulbe, il ne donne pas de cayeux, périt s'il est coupé dans son centre, et par conséquent la plante vit dispersée ou entourée seulement de jeunes individus pro- venant de la dispersion de ses graines. — Au premier prin- temps, le Cyclamen laisse sortir quelques feuilles du centre de ce bulbe ou plutôt d’une tige courte et souterraine qui le surmonte et qui conserve les cicatrices des feuilles des années précédentes. Ces jeunes feuilles, généralement pur- purines , sont à peine déroulées que paraissent aussi des pé- doncules rougeâtres au sommet desquels une fleur unique se renverse. Le calice est campanulé, la corolle, rose, a le tube renflé ; le limbe a 5 lobes qui se réfléchissent et donnent à la fleur une apparence singulière et élégante à la fois. Cette corolle est tordue pendant l’estivation. Les 5 anthères, pres- que sessiles et rapprochées, sont tuberculées en dehors, lisses en dedans , et s’ouvrent à l’intérieur par une fente qui ré- pand un pollen jaunâtre. Le stigmate n’est pas encore apte à le recevoir, et il se peut que la fécondation soit dioïque ou monoïque. — Dès que les fleurs sont flétries, les feuilles grandissent; elles sont arrondies, crénelées sur les bords, roses-carminées ou violacées en-dessous, et très-élégamment marbrées en-dessus de taches blanches ou d’un vert plus pâle. Pendant que les feuilles grandissent, l'ovaire, accom- pagné du calice, se transforme en une capsule globuleuse dans laquelle les graines sout plongées dans une masse pul- peuse qui fait paraître le fruit un peu charnu. Longtemps avant sa maturité, cette capsule se rapproche du sol par la courbure du pédoncule qui s'incline avec tendance à la spi- rale de gauche à droite ; bientôt la spirale se dessine, le pé- éoncule se contracte davantage , forme un second tour de spire, puis un troisième, et enfin les spires se rapprochent , SAMOLUS. 151 amènent la capsule sur le sol, où elle achève de màrir, et souvent même, si la terre est meuble, l’entraînent au-dessous de sa surface où elle répand ses semences. — Il arrive à cette curieuse espèce de fleurir deux fois, au printemps et en automne. Nature du sol. — Altitude. — 11 semble préférer les terrains calcaires et marneux , mais on le trouve aussi sur ceux qui sont siliceux. Il s’élève peu dans les montagnes. Géographie. — 11 est méridional et végète, au sud , en France, en Corse, en Sardaigne, en Espagne, aux Baléa- res et en Algérie. — Au nord , il arrive jusqu'au bord du plateau central de la France. Sa limite occidentale est en Espagne. — A l’orient, il existe en Italie, en Sicile, en Dalmatie, dans le Péloponèse, en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie.....,....,..., 359 }Ecart en latitude : DNomrances sise vestes 4% 9° Occident, Espagne. ....,..... A O.])Ecarten longitude : CHAR A TCE. node ce us « o 929, E. | 26° Carré d’expansion............. 234 G. SAMOLUS, Lin. 8 espèces sont connues jusqu’à ce jour. — # habitent la Nouvelle-Hollande, — 1 est au cap de Bonne-Espérance, — 1 vit à l’île de Cuba, — Une autre dans l'Amérique australe, — Une dernière occupe presque toute la terre et par conséquent l’Europe, SAMOLUS VALERANDI, Lin. — Déjà le genre Glaux sem- 192 PRIMULACÉES. ble s’éloigner des Primulacées, et le Samolus offre aussi une organisation assez diflérente. Ce n’est pas à proprement dire une plante maritime comme le Glaux, mais une espèce qui cependant préfère les eaux un peu saumâtres aux ruisseaux purs et rapides, sur le bord desquels on le rencontre quel- quefois. Il y forme de fraîches rosettes d’un vert pur ou un peu glauque, composées de feuilles ovales et glanduleuses. La tige qui sort de ces rosettes se divise en rameaux grêles, qui se subdivisent eux-mêmes en pédoncules alternes ou gé- minés, et munis d’une petite bractée à l’angle de leur cour- bure. — Les fleurs, qui se succèdent pendant plusieurs mois, sont petites et blanches. — Leur calice est persistant , adhé- rent, divisé en 5 lobes. Entre les 5 lobes de la corolle rota- cée, se trouvent à écailles qui en ferment l'entrée. — Les 5 anthères, jaunes et sagittées, sont enfermées sous ces écailles ; elles entourent un stigmate en tête, sur lequel elles répandent en abondance leur pollen orangé. — Après la fé- condation la corolle se détache , le calice serre plus étroi- tement l'ovaire, et bientôt la capsule, arrondie, s’ouvre au sommet en 5 valves et répand les petites semences qui cou- vrent son placentaire central. — Quoique munie de rejets rampants, cette plante, au moins dans notre contrée , vit le plus souvent isolée et disséminée le long des ruisseaux et des fossés. — Elle fleurit pendant l’été et l’automne. Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui permettent de se développer, maiselle préfère les lieux salés, les sables, et est maritime comme ses congénères de la Nou- velle-Hoilande. Andrewjeski l'indique à la source thermale d'Abano près Padoue, croissant à 54 degrés, tempéra- ture de l’eau. Elle végète aussi en Siennois, autour du grand bassin de Bagno-Vignone , et dans tous les prés salés de la Lorraine. Elle croiten plaine et sur les montagnes. De Can- SAMOLUS. 153 dolle la cite à 0 en Hollande et à 1,400" à Mont-Louis. Ledebour ne l'indique qu’à 400m dans le Caucase. Géographie. — Il est peu de plantes qui aient une aire aussi vaste. — Au sud , on rencontre le Samolus en France, en Espagne, aux Baléares, en Afrique, aux Canaries, à Madère, aux Açores, en Algérie, dans les cultures arro- sées des oasis et dans les montagnes de l’Aurès, dans les lieux tourbeux de l’Abyssinie, aux îles du cap Vert, dans les lieux aqueux de l’île Saint-Vincent, à partir de 160" d’al- titude. — Au nord, il occupe toute l’Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, la Suède où il préfère les rivages, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, 1l se rencontre en Portugal, en Amérique, au Canada, dans tous les fonds humides , près des sources et le long des eaux courantes, de la mer Atlantique à l'océan Pacifique, sur la côte nord- ouest, etc. — A lorient, il habite la Suisse, l’Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Grèce, l'île de Crète, le mont Athos, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural et orientale, le Kamtschatka , la Perse et la côte de Coro- mandel. — Il est aussi assez répandu dans l'hémisphère austral, sur les bords du Rio de la Miquelette, près de Montevideo ; au Chili, à la Nouvelle-Galle du sud et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie. Moto. jan ol ete le 10° | cart en latitude : RD AUEdE. . 0 100 .) 56° Occident et Orient. ........ 360 AAA ANNEE Ù 360 154 PRIMULACÉES. G. GLAUX, Lin. ki Ce genre ne contient qu’une seule espèce. GLAUX MARITIMA, Lin. — Les Primulacées n’habitent pas seulement les bois, les prairies et les rivages, on en trouve aussi qui quittent ces rivages salés de l'Océan si elles trouvent dans l’intérieur des terres des sources minérales qui leur fournissent les principes chimiques dont elles ont besoin pour végéter. Tel est le Glaux maritima. Ses racines vivaces émettent des tiges rameuses et traçantes toutes gar- nies de feuilles épaisses, opposées , glauques et très-rappro- chées , en sorte que la plante, redressant l'extrémité de ses rameaux et vivant en société nombreuse, couvre de grands espaces de sa fraîche verdure. — Ses fleurs, petites et roses, sont multipliées comme ses feuilles , mais ce sont les calices qui sont colorés, car la corolle manque comme dansles Atriplicées, qui vivent avec elle dans les lieux salés. Les 5 étamines sont insérées sous l’ovaire , le stigmate est capité, et la capsule, uniloculaire, s’ouvre en 5 valves et répand un nombre égal de semences globuleuses, attachées à un pla- centaire central. — C'est à la fin de mai que commence la floraison du Glaux , elle continue longtemps et produit un joli spectacle sur le bord des fontaines minérales, sur les rochers ou dans les prairies arrosées par leurs eaux. Le Triglochin maritimum , le T. palustre, le Lepidium rude- rale, l’Arenaria marginata, le Glyceria distans et le Plan- {ago marilima sont les espèces avec lesquelles le Glaux se trouve le plus généralement associé. Nature du sol. — Altitude. — X1 recherche les terrains salifères des plaines. GLAUX. 155 Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagneet dans le midi de l'Italie. — Au nord, il croit en Belgique, en Allemagne, en Bavière , dans toute la Scandi- navie, jusque sur les rivages septentrionaux du Nortland et du Finmark , en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais, non aux Feroë, mais en Islande et dans l’île de Leyran, près l'Islande. — A l'occident, il végète dans l'Amérique septentrionale, dans les marais salés du Canada, à la baie de Murray , à Terre-Neuve, sur la côte nord-ouest de la Colombie, dans les marais salifères du Saskatchawan. — A l'orient , il habite la Dalmatie, la Transylvanie, le Caucase, les plaines de la Caspienne et de l'Arménie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, la Sibérie de l'Oural, où il s’éloigne beaucoup des bords de la mer et par- vient dans l’intérieur des terres où il indique toujours la présence du sel. — Pallas le cite dans ces conditions, associé à diverses espèces, telles que : Inula brilannica, Anthemis Cotula, Potentilla fragariastrum, Peganum Harmala, etc. Ledebour l'indique encore dans les Sibéries de l’Altaï et du Baïkal, dans la Sibérie orientale, en Dahurie et dans l’île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ......, 40° Ecart en latitude : Nord, Laponie... ...... ss 69 290 (Écart en longitude : ( 360 Carré d'expansion. ..........: 10440 Occident et Orient..... 220500 156 GLOBULARIÉES. FAMILLE DES GLOBULARIÉES. Les Globulariées sont réduites à un seul genre que l’on pla- çait autrefois avec les Primulacées et dont il diffère par de nombreux caractères. Leur géographie est celle du genre Globularia. G. GLOBULARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — 12 espèces le composent. 8 sonteuropéennes : de l'Espagne, de la Grèce, de l'Italie, de la Provence ou des Alpes. — 3 espèces asta- tiques habitent les Indes orientales, l’Asie mineure et l’A- rabie-Pétrée. — Une seule, africaine, est originaire de l’île de Madère. GLOBULARIA VULGARIS, Lin. — Les prés secs et un peu montagneux sont la station de cette espèce dont les rhizo- mes traçants s’épanouissent à leur extrémifé en une rosette de feuilles ovales spatulées et consistantes. — Les fleurs se montrent en têtes terminales et globuleuses comme celles des Dipsacées et des Synanthérées; elles sont d’un bleu pur et paraissent en mai. La floraison se prolonge parce que les fleurs extérieures s’épanouissent les premières, puis se déjettent en dehors pour faire place à la rangée suivante, et ainsi de suite jusqu’à ce que le capitule entier ait accompli sa fécondation. Un involucre protége ce capitule, des brac- tées colorées accompagnent ses fleurs. Le calice est simple, la corolle hypogyne et à deux lèvres; la supérieure offre 2 di- per GLOBULARIA. 157 visions courtes ou avortées, et l’inférieure 3 plus déve- loppées et allongées. Les étamines, dydinames, ont la paire supérieure plus courte comme dans la plupart des Labiées. Les anthères sont bleues comme la corolle, et le pollen qui a la même couleur, tombe sur un stigmate allongé et bifide, apte bien avant la rupture des anthères, et qui, selon toute apparence , est fécondé par les fleurs antérieurement épe- nouies. Le fruit est monosperme , surmonté d’un style per- sistant, enveloppé par le calice, défendu par les poils qui ferment son entrée. Il ne contient qu'une seule graine. Nature du sol, — Altitude. — Ce Globularia croît sur les terrains calcaires, rocheux ou marneux, et préfère Ja plaine et les coteaux aux montagnes. Géographie. — On le rencontre en France, en Espa- gne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il véoète en Belgique, en Allemagne, dans l'ile de Gothland et en Russie. — À l'occident, on le trouve en Portugal. — A l’orient , 1l existe en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, sur l’Olympe bithynique , en Tauride , dansle Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. DE. eee ee o .. 380 (Es en latitude : Nord, Russie...... A a 1 290 Occident , Portugal. ...... .. 10 O.) Écart en longitude : Dmienr, Géorgie... .......... 47 E..) 979 Carré d’expansion. . ..... sonne J207 158 PLUMBAGINÉES. FAMILLE DES PLUMBAGINÉES. Tableau des proportions relañives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie........ 00à 10° 1800. à 5°E Abyssinie. ....e.ee 10 4 160 921E. 4/1 Algérie. ........e 33 à 36 5 O.à 6 129 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 156 Siclessenethe 01-8190, 100ENa143 99 Portugal. ....... 937 à 42 9 O.à11 152 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 181 Caucase. . oc... . 4Â0à44 35 E. à418 275 Tauride........ . 19 4 A0! 91 as 2349 Plateau central.... 44 à 47 0 412 91 France. secs. 42 à 91 07 OPà6 106 Russie méridionale... 47 à 50 22 Allemagne........ 45 à 55 2 Carpathes . ....... 49 à 50 19 Angleterre. ...... 50 à 58 1 . à 49 . à 1% . à 22 “aus Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 18% 391 Danemarck ....... 521à 57 7, EM 260 Gothis tee... 55 à 59 10 E. à 15 “202 Suède s sisis see 00e « 55. 09 10 EF 422 EM NT Norvége...... PPREU DS A 1100 à 10 108 Russie septentrie... 60 à 66 19 Finlande. ::..7-..100 à 70 18 Laponie.......... 65 à 71 14 E. à 40 EUROPE ENTIÈRE, « . - + « 5 ee... CT 0 E E E O E Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E E E E E E HRNmEREERONmERmMmmEOMmOmEMI Job jh Heb eh ed fæb (eh bed ed bed pb © Hd job ed Jeb pe à deb Hd ed à à lb à Co © pd PROPORTIONS RELATIVES. 159 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. rlande...... 55000700: à 140. 1:32 Angleterre ...... 50 à 58 10h 1-07 TT 27 Allemagne ...... 45°à 59, 2 E.à 14 E. 1 : 301 Russie moyenne... 90 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 484 Sibérie de l’Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 135 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E.à 97 E. 1 : 133 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 242 Danune--....... 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 336 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 709 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 157 Kamtschatka.. ... 46 à 67 148 E. à 170 E. 0: 0 PaysdesTschukhis. » » 155 E. à 175 O. 1 : 147 Iles de l'Océan or". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 498 Amérique russe... 54 à 72 170 O à 130 E. 1 : 296 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 360à 370 1500 à 3500 1 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 Pyrénées. .........0 .. 42 à 43 Pyrénées élevées. ....... 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères.…. » Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 Plateau central, sommets.. 4% à 47 Alpes élevées. . ....... .- 45 à 46 2500 à 3500 1 500 à 2700 1 500 à 1900 1 500 à 2700 1 :162 :1929 : 486 1500 à 2700 0 : » 1: 0 75 : 499 1500 à 1900 0 : 0 : 024 1500 à 2700 0: 0 160 PLUMBAGINÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Îles du Cap-Vert.... 120à 14° 24°0. à 2700. 1: 62 Canaries: 225... 28 à 30 15 O. à 20 O. 1:112 Hébndes ec 97 à 58 8. O. à 10 0261 Orcadés seu 59 5O.à 602 Shetand est... +. 60 à 61 3 O.à 4 O0. 1:309 RÉROP PRES SE 7e 62 9 ©. 1 : 297 Islande es re 642 66 16 O. à. 270 Mageroë........ Me T4 À 2h E. 0:79 Spitzherg ....... CET: 10 E. à 20'F 00 Ile Melville... .. “>s/40 114 O. 0: #0 Ile J. Fernandez.... 33 à 40S. 76 O. 0: 40 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42S. 171 O. à176 O. 0: 0 Malouines. ....... D De 59 O.à 65 O. 1:125 Cette famille est presque entièrement littorale et appar- tient en grande partie aux rivages de la Méditerranée et aux terres découpées de l’Europe, baignées par les eaux de l'Océan. Ses espèces sont aussi assez abondantes en Asie, dans les lieux salés , autrefois couverts par la mer, où les Plumbaginées sont souvent associées aux Chénopodées. — Elles préfèrent, en Europe, les pays chauds et maritimes ; la Sicile, le royaume de Grenade, le Portugal, et la Russie méridionale sont les contréesles plus riches. Les Plumbaginées disparaissent des pays froids ou y sont à peine représentées. — Leur distribution, dans le sens des longitudes, montre seu- lement un accroissement dans le centre de l’Asie. — Les montagnes ne leur sont pas favorables, puisque ce sont des plantes en partie maritimes. — Par cette même raison elles PLUMBAGO. 161 sont plus abondantes dans quelques îles; mais en général leur nombre, relativement à l’ensemble de la flore, est trop petit pour que l’on puisse y reconnaître leurs tendances par- ticulières. G. PLUMBAGO. Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 14 à 15 vivent très-disséminées sur la terre. — 5 espèces se trouvent en Asie : 3 aux Indes orientales , { en Sibérie, { en Orient. — On en connaît 3 en Afrique : une en Abyssinie et 2 au cap de Bonne-Espérance. — 3 Plum- bago végètent dans l'Amérique du nord, au Mexique et à la Nouvelle-Grenade. — 2 autres se trouvent au Pérou. — Une seule espèce existe en Europe et seulement dans la partie australe du continent. PLumBAGo EUROPÆA, Lin. — Cette plante vivace croît dans les lieux incultes et pierreux. Ses tiges, rameuses, dures et anguleuses, sont garnies de feuilles sessiles , oblongues et glanduleuses. Ses fleurs terminales ne se montrent qu’au mi- lieu de l'été. — Le calice est tubulé, à 5 dents, garni de petites glandes pédicellées et visqueuses. La corolle, d’un rouge sale et vineux, est monopétale, et les étamines, au nombre de 5, à filets dilatés à la base , correspondent à 5 stigmates couronnant un seul style et déjà développés dans le tube de la corolle, quand les anthères répandent un pollen visqueux et peu abondant. — Le calice persiste pendant la maturation; il devient même un peu adhérent à l’ovaire, puis la capsule s’ouvre au sommet en 5 valves pour mettre à nu une seule graine suspendue à un cordon filiforme de vaisseaux nour- riciers. — Il fleurit en juillet et en août. vu 11 162 PLUMBAGINÉES. Nature du sol. — Altitude. — Le Plumbago recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des mon- tagnes. Il croît sur le mont Ventoux à 445" du côté sud ; M. Boissier le cite entre 1,000 et 1,800" dans le midi de l'Espagne ; Ledebour à 1,000 dans le Talüsch. HI a été trouvé par M. de Tchihatchelf sur le plateau basaltique du mont Argée, dans l’Asie mineure, à la grande éléva- tion de 2,128". Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, en Algérie et à Tunis. — Au nord, il s'arrête sur le bord du plateau central. — A l'occident, il est en Portugal. — À lorient, il habite l’Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, le Péloponèse , l’Archipel, la Turquie, le Caucase, la Géor- gie et une bonne partie de l’Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. 4 Su ARBRES te ieeieieetsee 39° }Ecart en latitude : Nord, Dalmatie....... ..... AD 10° Occident, Portugal.......... 10 O. | Ecart en longitude : Orient, Géorgie... ......... 47 E, 97° | Carré d'expansion. ....... NASA 5 7 1 G. STATICE, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Statice, auxquels nous réunissons les Armeria, sont des plantes des rivages et des terrains salés , dont on compte maintenant plus de 150 espèces. — 100 environ sont européens et sont presque tous rassemblés sur les côtes de la Méditerra- née et dans ses îles , en Grèce , en Sardaigne , en Espagne, en Italie, en Sicile, en Corse, en Dalmatie, en Provence, STATICE. 163 en Tauride et même en Angleterre. — Les espèces asia- tiques, au nombre d’environ 26, vivent surtout en Sibérie et au Caucase, dans l’Altai, en Chme, en Arabie, en Perse et dans l’Asie mineure. — On cite aussi 26 Statice en Afrique, la plupart encore sur les bords de la Méditer- ranée, en Egypte, en Barbarie, dans le Maroc, puis aux Canaries et aux Açores, et un groupe nombreux existe à la pointe australe de ce même continent. — Enfin on cite un Statice en Caroline , 1 autre au Brésil. — 1 seul à la Nouvelle-Hollande. STATICE PLANTAGINEA , Al. — Il est bien facile de re- connaître ce Joli Statice à ses toufles nombreuses et d’un vert sombre, et à ses têtes de fleurs roses, quelquefois si nombreuses et si rapprochées, qu’elles rappellent tout à fait les charmantes bordures de gazon d’Espagne qui entourent nos parterres. Il habite les pelouses, les prairies des mon- tagnes, les bords sablonneux des rivières. Ses tiges, à demi- souterraines et rameuses, émettent de belles rosettes de feuilles linéaires, d’un vert foncé, et roses ou violacées à leur origine. De l’aisselle de ces feuilles sortent des hampes entièrement nues , et remarquables par une gaine qui res- semble à un involucre rabattu et qui descend du capitule des fleurs. Cette gaine est rousse, allongée et souvent fran- gée ou déchirée vers le point où elle vient s’arrêter. — L’in- florescence est aussi très-curieuse. « Chacune des bractées principales du capitule, disent MM. Gaillard , a son ouver- ture ou ses deux bords tournés en dedans, et renferme plu- sieurs boutons pourvus aussi de leur propre bractée, et dis- posés de manière à ce que les plus jeunes, logés à la base et en dehors des plus grands, forment ainsi, en se dévelop- pant, une véritable cyme unilatérale, ce qui explique la longue 16% PLUMBAGINÉES. durée de la même tête florale (1). » Chaque fleur offre un - calice scarieux à 5 sépales , une corolle à 5 pétales soudés. Les étamines, au nombre de 5, portent de petites houppes de poils qui s’entre-croisent et forment un joli réseau, qui reçoit les globules du pollen. Ceux-ci peuvent aussi s’atta- cher aux stigmates portés par 5 styles. Le fruit est une petite capsule indéhiscente. — Sa floraison, qui commence en juin, continue quelquefois pendant une partie de l’automne. Nature du sol. — Altitude. — I] recherche les terrains siliceux , volcaniques et graveleux, sans être exclu d’une manière absolue des calcaires. Il croît en plaine et dans les montagnes, des bords de l'Allier à 1,000" en Auvergne ; à O0 aux sables d'Olonne; à 2,000" au mont Viso, selon de Candolle ; M. Boissier le cite seulement en plaine ou sur les coteaux dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il habite la France et l'Espagne. — Au nord , il croit en Belgique et en Allemagne. — A l’occident, il est en Portugal. — À l'orient , on le rencontre en Suisse, en Italie et en Dalmatie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Espagne....... 36° : Ecart en latitude : Nord, Belgique. .........%.49 13° Occident, Portugal. ......... 10 Ecart en longitude : Orient, Dalmatie. .......... 15 E. 250 Carré d’expansion........... +. 929 (4) Mémoire sur le développement et la formation des organes floraux. Paris, 1835. PLANTAGINÉES. ——————…——…—………’”…"”…”…”"”…”"”"”…"’"…—…_’"’…-—_— _…________ _… 165 FAMILLE DES PLANTAGINÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. . ..... .. O°à 109 18°0.ùà SE. Abyssinie ......, + 10 à 16 32 E. à At E. Aibérie.. 2.....33 à 36 : 5 O.à 6 E. Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O. 1,58 SEMAINE 37 à 38 10 E. à13 E. Portugal: .i.:.... 3714) 42 & 9; 0 à:1440: Royaume de Naples. 58 à 42 11 E. à 16 E, Caucase. ....... :. 40 à 44 35 E. à 48 E. MAUR. Lie Le À. 43 à 46 31 E.à 34 EF. Plateau central.... 44 à 47 0 à 2E. Here... ue di ol 7 OA "O'E Russie méridionale. 47 à 50 22 E. à 49 E. Allemagne........ 45 à 55 2 E.à14 E. Carpathes........ 4K9"a 50 19 E. à 22 E. Mnpleterre. 0, à 507158, ::1 Où 7-0: Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. Danemarck....... 92 à 97 7 E.à12 E. LT LTTON ARR PN ARS 59 à 59 10 E.à 15 E. deb CL SL. 59 à 69 10 E.à22 E. Morvégex........ 58 à 71 2 E.à 10 E. Russie septentrié... 60 à 66 19 E.à 57 E. Pinlande." ; ....: 60 à 70 18 E.à28 E. Miponieo et... 65 à 71 14 E. à A0 E. PRO EN TIÉRE LC UE Lu ie me D EE D M me mè Ed à md Hi ei ei à Hi mi mi à hi © .. . NO re e » 166 PLANTAGINÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande... ...... 019à 95 700.4 1300100 Angleterre . .... 50 à 58 1.0 à 7 O0 HESS Allemagne . .... 45 à 55 2 E.à 14 E,1:19% Russie moyenne . 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 276 Sibérie del’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1 : 149 Sibérie altaïque.. 44 à 67 GG E,à 97 E. 1 : 159 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E.à116 E. 1 : 242 Dahuriestser st 50 à 55 110 E.à119 E. 1 : 252 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 236 Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 157 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E.à 170 E. 1 : 295 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 O0. 0 : "0 Llesdel’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 166 Amérique russe. 54 à 72 170 O.à130 E. 1 : 148 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des allitudes. Latitude. Altitudeen rites. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 360à 37° 1500 à 3500 1 : 162 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 1: 61 Pyrénées... o . 0 oo » » » ee 42 à 43 500 à 2700 1 : 243 Pyrénées élevées... ..... 42 à 43 1500 à 2700 1: 159 Pic du Midi de Bagnères.. » » 1: 75 Plat. central,rég. montagn. 4% à 47 500 à 1900 1 : 499 Plateau central, sommets. %% à 47 1500 à 1900 1 : 103 Afpes. Rene 45 à 46 500 à 2700 1 : 262 Alpes élevées. ......... 45 à 46 1500 à 2700 1 : 175 PROPORTIONS RELATIVES. 167 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.. 120à 14° 2400. à 2700. 1 : 195 Canaries... ...... 28 à 30 15 O. à 20 O. 1:111 Hébrides. ....... 57 à 58 8 O. à 10 0. 1: 66 Oreadess 07... 59 020740 :0/0:4:r01 Shetland. 2... 60 à 61 AO OL TL: 0 Feroë...... une. 02 9 ©. 1:10 Inde... 6% à 66 16 O. à 27 O. 1 : 103 Mageroë. . ...... 71 24 E. C0 Spitzberg.. ...... 79 à 80 1056: :4/207E. 0: 0 Ile Melville. ..... 10 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 0: 0 Nouv. Zélande (mr). 35 à 42$S. 171 O. à 176 O. 1 : 308 Malouines. ...... 525. 59 O. à 65 O. 1 : 125 Les Plantaginées ne sont exclues d’aucune partie de la terre ; mais elles préfèrent les régions tempérées de l’hémis- phère boréal et suivent les rivages de la Méditerranée et de l'Amérique septentrionale. — En Europe, c'est, comme nous venons de le dire, près de la Méditerranée qu’elles atteignent leur maximum, en Sicile ou sur les bords de l'Océan, en Portugal, en Espagne. En Algérie, elles font 1/88 de la flore. C’est la proportion connue la plus consi- dérable. En Laponie, elles font encore 1/142; mais ce rapport est dù à la persistance de quelques espèces très- répandues et à la diminution rapide du chiffre qui repré- sente l’ensemble des espèces de la flore. — Le tableau qui nous indique les rapports dans le sens des longitudes ne nous offre rien de particulier. — Le 3° tableau , au con- traire, nous démontre que la proportion des Plantaginées augmente rapidement dans les montagnes, et cela sans ex- 168 PLANTAGINÉES. ception. — Enfin, dans les îles, nous remarquons une augmentation réelle du chiffre relatif de ces plantes, au- tant par leur tendance à vivre sur les rivages que par la facilité de dispersion que présentent leurs graines très-fines et recherchées des oiseaux. G. LITTORELLA. On n’en connaît qu’une seule espèce. LiTTORELLA LACUSTRIS, Lin. — Les bords des lacs et des étangs nous montrent souvent de larges bordures d’un gazon uniforme et d’un beau vert, qui s'étendent jusque sous l’eau et qui appartiennent à cette espèce. Ce sont de petites feuilles linéaires et pointues qui prennent sous l'eau un assez grand développement et qui naissent de rhizomes ensevelis et rameux. — Quand les eaux se retirent ou que le Littorella s’en échappe pour végéter à l’air, ilne tarde pos à fleurir. Il offre de petites fleurs blanchâtres et soli- taires formées par un calice à # sépales, une corolle à 4 pétales, et # étamines dont les anthères, jaunâtres et va- cillantes, sont portées sur de très-longs filets. Ce sont les fleurs mâles ordinairement accompagnées de fleurs femelles qui n’offrent que 3 sépales et un stigmate papillaire égale- ment très-long, souvent apte avant l'ouverture des anthères, et qui vient se placer près d'elles pour en recevoir le pollen. Le vent agite si fréquemment les anthères longue- ment suspendues des fleurs mâles que la fécondation mo- noïque ou dioïque paraît assurée. — Le fruit est une capsule monosperme qui renferme une semence allongée et osseuse. — Jlfleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Le Littorella recher- PLANTAGO. 169 che les terrains aquatiques et siliceux de la plaine et des montagnes jusqu’à l'altitude de 800 à 1,000". Géographie. — Au sud , il croît dans le midi de la France sans en atteindre les limites. — Au nord , on le rencontre en France , en Belgique, en Allemagne , dans toute la Scan- dinavie, jusque dans la Laponie australe , en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais et aux Feroë. — A l'oc- cident, il reste en Irlande. — A l’orient, il habite Ja Suisse, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie et la Russie moyenne. Limites d'extension de l’espèce. D MANEe. ee csooe... AA HAE en latitude : Nord Laponie .."........... 06 220 Occrdent, Irlande. .......... 13 A en longitude : Orient, Russie moyenne. ..... 46 E. 99° Carré d'expansion. ........... 1298 G. PLANTAGO, Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre très- naturel est très-répandu sur la terre et se trouve représenté dans toutes les parties du monde. C’est en Europe qu'il do- mine, car sur {50 espèces, 30 vivent dans le midi de ce continent, sur les bords de la Méditerranée , en Italie, en Espagne, en Sicile, en Grèce, en Tauride, en Dalmate, en Provence ou bien en Portugal , en Hongrie , et quelques- unes même sur les hautes montagnes de la Transylvanie. — On connaît 26 Plantago dans l'Amérique du sud ; ils sont surtout au Chili et au Pérou, puis au Brésil, à Monte- Vidéo, à Buénos-Aires et enfin ils arrivent au détroit de Magellan et à la Terre-de-Feu.— F1 y en à moins de con- 170 | PLANTAGINÉES. nus, 17 à 18, dans l’Amérique septentrionale. [ls en occupent les parties tempérées , les Etats-Unis et le Canada, à l’ex- ception de quelques espèces qui croissent au Mexique età la Nouvelle-Grenade. — 24 espèces sont citées en Asie ; elles ont pour centres principaux la Sibérie, d’où elles s’éten- dent en Mongolie, à la Chine, au Kamtschatka, et aux îles Aléoutiennes, puis aux Indes orientales et au Népaul. Un troisième centre se trouve dans le Caucase , en Armé- nie, en Syrie et dans l’Asie mineure. — L'Afrique a aussi ses plantains ; on y en connaît 25 , dont 8 sont disséminés dans les îles : aux Canaries, aux Açores , à Madère, à l’ile Maurice et à Sainte-Hélène; % vivent au cap de Bonne- Espérance et les autres dans la partie boréale du continent, en Egypte et en Barbarie, 3 seulement atteignent la Numi- die et l’Abyssinie. — L'Océanie n’est pas dépourvue non plus des espèces de ce genre ; on en mentionne 7 : # à la Nouvelle-Hollande, 4 aux Philippines, 1 aux îles Sand- wich et 1 à la Terre-de-Diémen. PLANTAGO MAJOR , Lin. — Il est bien difficile de savoir quelle est la véritable patrie du plantain. Nous le trouvons partout où l’homme a pénétré. Il envahit ses jardins et la . lisière de ses champs, il croît entre les pavés de ses rues et se plait surtout sur le bord des sentiers fréquentés où il sem- ble attendre comme une faveur que l’homme le piétine et essaie de l’écraser. I résiste à la sécheresse par sa racine puissante et fibreuse , par ses larges feuilles souvent creusées en cuillère, mais entières ou simplement froncées, ondulées, et traversées par de grosses nervures très-saillantes et très- résistantes au nombre de 9 à 11. — Dès le mois de mai, on voit sortir des épis de l’aisselle des feuilles. Ils s’allon- gent assez rapidement et portent plusieurs centaines de fleurs, PLANTAGO. 171 sessiles sur le prolongement du pédoncule, très-serrées dans le haut de l’épi, espacées dans le bas. La floraison d’un épi aussi allongé dure très-longtemps et déjà des graines sont müres à la base que des boutons existent encore au sommet. — Chaque fleur a un calice à 4 divisions, une corolle sca- rieuse et persistante à # lobes, et # étamines dont les anthè- res purpurines ou orangées sont la seule décoration de l’épi. Le stigmate est saillant et papillaire, et dès que la féconda- tion , toujours certaine , est opérée, la capsule polysperme grossit et s’allonge, puis elle se brise en travers et répand les graines nombreuses qui étaient renfermées dans ses deux loges. C’est le plus fécond de tous les plantains, dit M. Barnéoud , dans sa Monographie ; chaque capsule con- tient jusqu'à 22 graines. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et se trouve partout près des lieux habités, dans les plaines et sur les montagnes. De Candolle le cite à 2,000" dans les Alpes, près des habitations, et Walhenberg dit qu’il monte jusque au-dessus de la limite des sapins , au-dessus des chalets. Géographie. — Le plantain habite une grande partie de la terre. — Au sud, il vit en Espagne, en Algérie, dans le Sahara , dans les cultures arrosées des oasis, à Ma- dère, aux Canaries, dans les lieux aqueux du mont Viride à l’île Saint-Vincent, à l’altitude de 500" dans l’île Saint- Antoine dans l'archipel du cap Vert, dans les champs in- cultes autour d’Adona en Abyssinie. — Au nord, on le trouve dans l’Europe entière , jusque dans la Laponie, dans l’Altenfiord , en Angleterre, en Irlande, dans les archipels, aux Feroë et en Islande, où il vit près de sources si chaudes que ses feuilles en sont crispées. — A l'occident, le Por- tugal etune grande partie de l'Amérique du nord , à Terre- Neuve, aux États-Unis, au Canada et dans les terres boi- 172 PLANTAGINÉES. sées du nord jusqu'au 58°, à la côte nord-ouest. — A l’o- rient , il occupe toute l'Europe, toutes les Russies, le Cau- case, la Géorgie, les Sibéries de l’Oural, de l’Altais du Baïkal et orientale, la Dahurie, le Kamtschatka, les Aléou- tiennes et l'Amérique russe. — On le cite encore au Chili, à la Nouvelle-Zélande et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Abyssinie............ 10° |Écart en latitude : NOT AILONIOI.s cac cost 10 60° Occident et Orient. ........ 360 Écart De Carré d’expansion. .... ss: JT 210600 PLANTAGO MEDIA, Lin. — C’est le plus élégant des plan- tains. Il habite non-seulement le bord des chemins et les lieux cultivés, mais encore les pelouses, les prairies et même la lisière des bois. Il vit en société avec le Betonica offici- nalis , le Lotus corniculatus , le Briza media, et avec les graminées qui ne s'élèvent pas assez pour l’étouffer. Sa ra- - cine est fusiforme ; ses feuilles sont étalées sur le sol en une élégante rosette blanchâtre ou d’un vert grisâtre , velues, à nervures sohdes et saillantes. Il existe à l’aisselle de ces feuilles, d’où sortent les hampes florifères , des poils longs et blanchâtres; Vaucher pense qu'ils sont destinés à protéger les fleurs, non encore développées, contre l'humidité en gé- néral, et en particulier contre l’eau qui, en s’insinuant dans les aisselles, pourrait altérer les jeunes fleurs. Il appuie cette explication sur ce que ces poils, qui remplissent ici les fonc- tions du vernis résineux ou gluant si commun sur les bou- tons ou les calices des fleurs, manquent presqu'entièrement dans les aisselles stériles et sont au contraire très-allongés à PLANTAGO. . 173 la base des feuilles fertiles. — Au mois de mai les pédoncu- les s’allongent et montrent bientôt des épis serrés, roses ou Jilas , bien plus courts que ceux du P. major, mais fleu- rissant comme eux de la base au sommet et répandant une odeur suave d’héliotrope. Le matin, au lever du soleil, les longs filets des étamines, d’une jolie nuance de lilas, phiésen deux et resserrés dans les enveloppes florales , se détendent, les anthères lancent leur pollen, puis deviennent vacillantes, et des stigmates papillaires le recueillent; plus tard la cap- sule se brise en travers, comme celle de tous les plantains, et répand ses semences qui sont géminées dans chaque loge. Nature du sol. — Altitude. — I croît partout, mais il semble préférer les calcaires. Il peut s’élever très-haut, et on le rencontre sur le mont Ventoux, à 14307? sur le ver- sant nord. M. Boissier le cite en Espagne entre 1300 et 1900. Ledebour l'indique dans le Caucase, entre 800 et 1300® , et Wahlenberg l'indique aussi au-dessus de la li- mite des sapins. Géographie. — Au sud , il.s’arrête dans le midi de l’Es- pagne. — Au nord, il habite toute l’Europe, jusque dansla Laponie australe, mais il manque aux archipels anglais et à l’Islande, bien qu'il croisse aux Feroë. — A l'occident, il est cité en Amérique, mais seulement au nord et dans les pro- vinces russes. — À l’orient , il occupe encore l’Europe en- tière, toutes les Russies, le Caucase , la Géorgie, les Sibé- ries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, orientale, la Dahurie et l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. . .... 370 ne) en latitude : Nord, Laponie. ....... tn 66 290 174 PLANTAGINÉES. Occident , Irlande....... ET 0 Orient, Amérique russe 180 0. rose + 200 E. Carré d’expansion............. 6148 * [Ecart en longitude : 2120 PLANTAGO LANCEOLATA, Lin. — Une des plantesles plus communes des prairies, ce plantain parait dès que la neige est fondue. Ses feuilles allongées et lancéolées se dressent au- dessus du gazon, et les bractées noires qui accompagnent sesfleurs les font remarquer dans tousles lieux gazonneux où cette espèce fait sa résidence habituelle. On le voit au prin- temps avec le Luzula campestris, le Primula officinalis, etc. Ses hampes ou pédoncules striés , anguleux et souvent con- tournés, s’allongent très-vite et de très-bonne heure. Dans presque toutes les plantes, l'apparition des organes mâles précède ceux des organes femelles. ‘C’est l'inverse dans ce plantain. Bien longtemps avant l'épanouissement des fleurs on voit les styles saillants, garnis de stigmates papillaires, qui se distinguent sur les bractées noires dont l’épi de fleurs est accompagné. Plus tard la floraison commence par le bas de cet épi. Chaque fleur laisse sortir # anthères d’un. blanc jaunâtre qui vacillent sur de longs filets et dont le pollen s'échappe par jets. Mais alors les stigmates et les sty- les sont flétris ; l'ovaire est fécondé et le pollen de ses éta- mines, emporté par le vent, n’opère que des fécondations dioiïques. La capsule a les plus grands rapports avec celle de l'espèce précédente. Nature dusol.— Altitude. — I est indifférent et, quoi- que souvent sauvage dans les prairies et dans les bois, 1l suit l’homme dans ses habitations jusqu’à 2,000" d’altitude, dans les Alpes, près des chalets. Géographie. — Au sud, il vit en France , en Espagne, PLANTAGO. 175 en Algérie et sur divers points de l’Abyssinie — Au nord, il habite toute l’Europe, y compris toute la Laponie et l’Es- lande, à l'exception des Orcades. — A l'occident, il existe en Portugal et dans l’Amérique du nord, au fort Nor- mand , sur les bords de la mer Arctique , dans les plaines du Saskatchawan, près de la rivière Rouge, dans les terres boï- sées au nord du Canada. — A l’orient , l’Europe entière, les Russies septentrionale , moyenne et australe , le Caucase, la Géorgie , les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. DR ini... 109 Écart en latitude : Nord, Laponie. ..... scies 69 590 Occident, Canada. ......... 110 Écart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 A 29260 Carré d’expansion............. 13334 PLANTAGO ALPINA, Lin. — Dès que l’on arrive dans les hautes montagnes à une certaine élévation, on en est averti par plusieurs espèces de plantes, et notamment par le Plantago alpina et par le Trifolium alpinum , qui sont fréquemment associés. Ce plantain, dont les rhizomes rameux et traçants sont à demi-souterrains, forme des gazons com- posés par l’assemblage de rosettes de feuilles. linéaires, d’un vert sombre, un peu charnues et souvent rougies à la base par le froid des montagnes. De ces rosettes naissent des hampes velues , terminées par des épis assez courts, garnis de bractées violacées. Les fleurs sont verdâtres, munies d’étamines orangées ou violettes. Les capsules sont lisses. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les terrains siliceux, volcaniques ou détritiques, où il vit en 176 PLANTAGINÉES. petites touffes disséminées et toujours à une grande hau- teur. Nous le trouvons en Auvergne depuis 1,400% jus- qu’à 1,800. De Candolle le cite jusqu’à 3,000 dans les Pyrénées où il est aussi indiqué à cette altitude, sur le Vigne- mal, par Labaumelle. Ramond l’a trouvé en petites touffes éparses au sommet du pic du Midi. Il ÿ est seul et non accompagné du Trifolium alpinum qui, dans nos mon- tagnes d'Auvergne, est son compagnon ordinaire, mais un peu plus bas et dans toutes les Pyrénées , ces plantes sont associées et forment des pelouses d’une extrême finesse et souvent d’une grande étendue. Les pâturages où ces deux plantes se rencontrent, sont réputés les meilleurs pour les moutons. En Suisse, il ne descend jamais sur les pentes in- férieures des montagnes, selon Wahlenberg , mais 1} monte même au-dessus de la limite des neiges éternelles. El croît aussi très-haut sur les montagnes de la Corse et de l’Itahe, et il atteint son minimum d'altitude en France, dans le canton de Figeac (Lot), où il a été indiqué par M. Puel. Géographie. — Au sud, il végète dans les Pyrénées, dans le centre de l’Espagne, en Corse et dans le midi de J'Italie. — Au nord , il vit en Suisse, dans le Tyrol, puis il est cité en Islande et aux Feroë, quoique manquant dans le vaste intervalle qui sépare ces localités. — A l'occident, nous avons cité l'Islande. — A l’orient, il existe en Italie, en Turquie, en Transylvanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ........ 40° )Ecart en latitude : Norte, 0. SOON 25° Occident, Islande.......... . 24 Ecart en longitude: Orient, Transylvanie. ....... 22 E. 460 Carré d'expansion. .....,..... 1150 PLANTAGO. 177 PLANTAGO MARITIMA, Lin. — Variable comme heau- coup de plantes maritimes, cette espèce vivace se montre sous toutes les dimensions , avec des feuilles entières ou dé- coupées, linéaires ou élargies, mais toujours grasses et consistantes, et s'élargissant au point où elles viennent s’insé- rer sur des rhizomes rampants. Ses hampes, assez hautes, s'élèvent au-dessus des feuilles. Elles sont cylindriques, droites et pubescentes, terminées par un épi cylindrique , serré et allongé. Les bractées sont concaves, obtuses et gla- bres. Les étamines sont moins saillantes que dans les autres plantains. — Il fleurit pendant l'été et pendant l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce n’habite que les terrains salés, arrosés ou imprégnés de sel ou d’eaux minérales. Il y ramifie ses tiges souterraines et se développe en quantité quelquefois si grande qu'il forme de véritables ga- zons. [reste dansles plaines et presque toujourssur les rivages. Géographie. — Il habite une grande partie de la terre. Au sud , il croît en France, en Espagne, en Algérie et dans toute la région méditerranéenne. — Au nord, il habite toute l’Europe, y compris la Laponie où ilest commun sur tout le rivage de l'Océan septentrional, du Nordland et du Finmark jusqu’au cap Nord. Là il s'éloigne quelquefois des rivages , mais 1l n’atteint Jamais la région montagneuse. Il existe aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais et danois, en. Islande. — A l'occident, il occupe le Portugal, une grande partie de l'Amérique du nord , Terre- Neuve, le Labrador, le Canada, la côte nord-ouest de la Colombie, et Unalaska. — A l’orient, on le trouve aussi dans toute l’Europe, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, même dans la Sibérie arctique , et souvent au mi- lieu des terres chargées de sels comme près du lac salé de Korüakofskoë, où Pallas le rencontra le 5 juin 1771, VIN © 178 PLANTAGINÉES. parmi des Salsola. { vit aussi dans la Dahurie , au Kamts- chatka et sur les îles Aléoutiennes d’où il va joindre FAmé- rique. — Dans l'hémisphère austral, on le cite aussi sur un grand nombre de points : au cap Horn, au détroit de Ma- ge!lan , au port Famine et au port de Grégory, et à la Nou- velle Zélande. Limites d'extension de l'espèce. SATA ERR RE Leone 35° }Ecart en latitude : Nord, Cap Nord..... ....: ‘71 (| 360 : : Ecart en longitude : Occident et Orient. ........ 360 2600 Carré d’expansion........ «.t. : 12960 PLANTAGO SERPENTINA , Lam. — Ce plantain vivace, à racine dure et presque ligneuse , croît en toufles sur les rochers et dans les lieux les plus arides. Ses feuilles sont glabres, subulées , serrées les unes contre les autres, et for- ment parfois des gazons considérables. Elles sont entières ou dentées. La hampe est terminée par un épi de fleurs oblong, souvent penché ou incliné. — I! fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les micaschistes , sur les granits, sur les arkoses et sur presque tous les terrains siliceux. Il n’est pas exclu des calcaires puisqu'on le cite sur le mont Ventoux à 1,430"®. M. Bois- sier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 2,000 et 3,000" ; il habite aussi les montagnes de la Corse. Géographie. — Au sud, le midi de la France et de l’Es- pagne , la Corse et l’Algérie. — Au nord, il arrive dans le Tyrol et la Carniole. — A l'occident, il vit en Portugal. — A lorient, il est en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Dalmatie , en Turquie. PLANTAGO. 179 Limites d'extension de l'espéce. Ho AlpérIe...........e 300 ts en latitude : Nord, Transylvanie.......... 49 13° Occident, Portugal. ......... 10 ru en longitude : Orient, Transylvanie. ....... 22 E. 320 Carré d’expansion.............. 416 PLANTAGo Coronopus, Lin. — Il recherche, comme beau- coup de plantains , le bord des chemins, les lieux incultes. Il est annuel, parfois bisannuel , et étale sur la terre une ro- sette de feuilles dont les incisions et les découpures varient à l'infini. L'épi florifère part du centre et porte un assez grand nombre de fleurs qui offrent la structure ordinaire des fleurs des plantains. Les calices sont ciliés; les laciniures de la co- rolle sont très-aiguës ; les anthères jaunes sont leur seul orne- ment. Le fruit est une capsule dont la cloison porte des deux côtés une aile qui la fait paraître tétragone. Cette capsule est à 2 loges qui contiennent chacune 2 graines. — Il fleu- rit pendant la majeure partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. — 1 recherche les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud, il est répandu en France, en Espagne , aux Baléares, en Algérie, jusque dans les cultures arrosées des oasis , aux Canaries , à Madère et dans toute la région méditerranéenne. — Au nord, il est aussi très-ré- pandu en France , en Belgique, en Bavière , en Danemarck, en Gothie , dans la Norvège australe, en Angleterre, en Ir- lande, aux Hébrides , aux Orcades , au Shetland , aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A lorient , il croît en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase et en Géorgie. 480 PLANTAGINÉES, Limites d'extension de l'espèce. X Suds CanATiES.. - Deer seve eee SU a en latitude : Nord, Islande.s. 5420. 250806 360 Occident, Islande........... 26 O.)Ecart en longitude : Orient; Géorgie. : en 07 “. 13° Carré d’expansion. ............ 2628 PLANTAGO PsyLcium, Lin. — Espèce annuelle qui habite les lieux secs , les coteaux arides, et dont la tige, simple à la base et rameuse au sommet, est toujours un peu velue. Ses feuilles sont opposées, fasciculées, linéaires, planes , arquées en dehors et un peu visqueuses au toucher. L’épi est globuleux et comprimé, accompagné de bractées étroites et pointues. La capsule est ovoïde , à deux loges monosper- mes. — Il fleurit en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — 1] préfère les terrains calcaires de la plaine ou les sables maritimes. Géographie. — Au sud , il est répandu en France dans la région des oliviers, en Corse, en Espagne , aux Baléares, en Barbarie dans les moissons, et jusque dans les cultures arrosées des oasis, dans toute la région méditerranéenne, ex- cepté l'Egypte, aux Canaries, aux îles du cap Vert et dans les lieux sablonneux autour d’Adona en Abyssinie. — Au nord , il ne va pas au delà du plateau central de la France. — À l’ocadent, il est en Portugal. — A l’orient, il vit en Suisse, en Italie , en Sicile, en Sardaigne, en Tran- sylvanie, en Dalmatie, en Grèce, eu Turquie, en Syrie, Sur le mont Sinaï et dans l'Asie mineure. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Abyssinie............. 10° }Ecart en latitude : Nord. Krances En mar: «45 ) 35° PLANTAGO. 18£ Occident, Iles du Cap-Vert.... 25 4 Ecart en longitude : Orient, Asie mineure........ 46 E. 71° Carré d’expansion. ............ 2485 PLANTAGO aRENaRIA, W. et K.— Il est annuel et croit souvent en abondance dans les lieux arides et sur les sables des rivières. Il se montre parfois tout-à-coup, quand on creuse des canaux et des rivières, sur les terres remuées qui reçoi- vent l'influence de l’air. Il a paru en quantité sur les berges du chemin de fer dans le département de l'Allier. Le même fait s’est reproduit en Angleterre et dans plusieurs autres lo- calités. — La racine est pivotante et donne naissance à plu- sieurs tiges droites et herbacées, hérissées, comme le reste de la plante, de poils blancs et visqueux. Les feuilles sont opposées , linéaires, étroites et généralement entières. Les pédoncules, axillaires et redressés, portent des épis conoïdes et compactes , entourés d’un involucre formé par le développe- ment des bractées inférieures. —- Il fleurit en juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — 1 recherche les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il croît en France et dans le midi de l’Italie. — Au nord , il viten France , en Belgique, sur les bords du Rhin, en Lithuanie. — A l'occident, il reste en France et en Belgique. — A lorient , il végète en Autriche, en Croatie, en Transylvanie , en Turquie, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ....... . 40° pal en latitude : Nord, Lithuanie...........,. 53 13° Occident, France... ......... 4 O.)Ecarten longitude: Orient, Sibérie de l’Altaï..... 92 E.) 96° Garré d'expansion. ........,,,. 1248 182 PLANTAGINÉES. PLanraco Cynops, Lin. — Sous-arbrisseau à tiges du- res et tortues, à feuilles étroites, épaisses , opposées, for- mant de petits buissons dans les champs incultes et sur le bord des chemins. Les rameaux se terminent par des bour- geons dépourvus d’écailles, qui résistent à l’hiver et empè- chent cette plante de s’avancer dans les régions septentrio- nales. Les fleurs sont réunies en capitules portés par de longs pédoncules qui naissent de l’aisselle des feuilles ; elles sont accompagnées de bractées larges et souvent folia- cées ; la capsule s'ouvre horizontalement, plus près de la base que d usommet. Elle est à deux loges, et chacune d’elles contient une semence cornée et concave. — II fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — I] croît sur les calcaires, dans les terrains compactes et rocailleux de la plaine. Il s’é- lève un peu dans les pays très-chauds et atteint, selon M. Boissier, jusqu’à 1,600" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Il est méridional et se trouve, au sud, en France, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord , ilexiste en Suisse, en Autriche. eten France Jusque dans le Jura, — À l'occident, il est aux Canaries. — A lorient, il croît en Italie et en Sieaile , en Transylvanie, en Turquie et dans l’Asie mineure. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Canaries.............. 30° }Écart en latitude : Nord, France.............. 18 | 180 Occident, Canaries. ..... Ad à © ar en longitude : Orient, Asie-Mineure. . . ... ARE DS 900 Carré d'expansion. .......... NE a—— D Q —— AMARANTHACÉES. 183 MONOCHLAMIDÉES. OS C—— FAMILLE DES AMARANTHACÉES. Ces plantes, assez nombreuses, sont très-abondantes dans la zone équatoriale des deux continents. Elles deviennent moins communes dans les zones subtropicales ; elles dimi- nuent encore dans les zones tempérées et s’effacent compléte- ment des pays froids. — L'Europe ne possède qu’un petit nombre d’Amaranthacées : 7 en Sicile, 9 dans le midi de l'Italie, 3 ou 4 seulement dans quelques autres flores. — Elles disparaissent entièrement dans le sens des longitudes, c’est-à-dire , vers l’orient, ainsi que dans les montagnes et dans les îles. Le rapport des Amaranthacées d'Europe au reste de la végétation de celte même contrée est 1 : 648. G. AMARANTAUS, Lin. … Distribution géographique du genre. — Les Amaran- thus constituent un genre assez nombreux, composé de 66 espèces , dont la moitié habite l'Asie. 25 sont des Indes orientales ou du Népaul, et les autres sont dispersées en Chine , au Japon, au Caucase et en Géorgie. — 17 vivent dans l’Amérique septentrionale , depuis la Jamaïque jusqu’à la Virginie et la Pensylvanie. —- # seulement , de l’Améri- 184 AMARANTHACÉES. que méridionale, croissent au Pérou et au Brésil. — L'Eu- rope n’a que 10 Amaranthus , tous de ses régions méridio- nales et australes. — 4 espèces sont indiquées à la Nouvelle- Hollande. — Une seule, africaine , végète dans la Guinée. AMARANTHUS SYLVESTRIS, Desf. — Cette espèce est presque domestique ; elle vit sur les décombres, autour des habitations, sur le bord des chemins. Elle est annuelle et lève en grande quantité au printemps. Une partie des Jeunes plantes périssent pendant la chaleur de l’été ; les plus vi- goureuses survivent et montrent des tiges élevées, garnies de feuilles alternes, entières, qui sont presque pendantes pendant les chaleurs et pendant la nuit. Les fleurs, mo- noïques, sont axillaires, réunies par petits pelotons, et la partie supérieure des tiges continue de se garnir de feuilles. — Les fleurs sont très-petites, vertes, sans éclat. Leur pé- rigone est foliacé, et leurs étamines, dont les anthères s’ouvrent aussitôt que la fleur s’épanouit, répandent un pollen abondant sur un stigmate aigretté. La fleur se flétrit le jour même de sa fécondation et d’autres lui succèdent. Les fruits sont de petits utricules monospermes, munis d’un couvercle qui s'ouvre à la maturité, et la plante reste garnie de petites capsules béantes dont les graines se sont répandues. — Il fleurit en été et pendant une partie de l’automne. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les lieux habités et les terrains salifères , indifférent à leur nature physique. Il reste dans la plaine et s’élève à peine sur les pentes des montagnes dans les pays très-chauds. Géographie. — Au sud , il habite l'Espagne , la Barba- rie, les cultures arrosées des oasis et les Canaries. — Au nord , il vit en France, en Belgique, en Allemagne, en AMARANTHUS. 185 Bavière et en Russie jusqu’à Saint-Pétersbourg , mais tou- jours disséminé. —- A l'occident, l'Espagne et les Cana- ries. — A l’orient, il croît en Autriche , en Italie, en Si- cile, en Dalmatie, dans le Péloponèse, la Tauride , le Cau- case, la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SE AmArES.. L. 0.1... . 30° }Écart en latitude : NOR RMEIE. . . ceci. 00 00 no Occident, Canaries. ..... Sais DO O. y Écart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 52 E.) 70 Carré d'expansion. ........... 2100 Amaranraus Burrum, Lin. — C’est toujours le même type qui domine dans les Amaranthus; des tiges simples ou rameuses et des feuilles entières ; mais dans cette espèce les feuilles sont presque rondes , d’un vert noirâtre et sou- vent marquées d’une tache brune en dessus. Les fleurs, quoique axillaires, se rapprochent au sommet de la plante où elles semblent former un épi. — Les fleurs femelles ont de jolis stigmates aigrettés et saillants pour recueillirle pollen des fleurs mâles. — Elle fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Alhtude. — Elle recherche les ter- rains salifères de la plaine. Géographie, — Au sud, cette plante vit en France, en Espagne , à Madère et aux Canaries. — Au nord, elle est en Belgique, en Allemagne, en Danemarck , en Gothie et en Suède où elle devient sporadique. — A l’occident , elle croît en Portugal, à Madère. — A lorient, on la rencon- tre en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, à Athènes, en Tur- 186 AMARANTHACÉES. quie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. — Elle est indiquée aussi au Pérou, au Chili, à Buénos-Aires et au cap de Bonne- Espérance. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Canaries. ............. 30° Écart en latitude : Nora nie. 0... ce ce. OÙ 300 Occident, Madère. .......... 19 O.) Ecart en longitude : Orient , Russie moyenne. ..... 49 Si 68° Carré d'expansion. .......... .. 2040 AMARANTHUS PROSTRATUS, Balb. — Commun le long des murs , sur le bord des chemins, cet Amaranthus a des ti- ges rameuses, rougeâtres et couchées, qui se terminent, comme dans l'espèce précédente , par des épis de fleurs formés par de petits pelotons ramassés. C’est une de ces plantes sans élégance que le botaniste seul distingue au milieu des Carduacées et des Polygonées qui, à la fin de l'été et pendant l’automne , lui disputent les décombres. Nature du sol. — Altitude. — H croît sur les terrains salifères et siliceux de la plame. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne, aux Baléares , en Algérie. — Au nord , il ne dépasse pas la Belgique. — À l'occident, il vit en Portugal. -— A l’orient, on le trouve en Autriche, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. SU; AIBÉTIE ARE ee eee JON A en latitude : Nord PREIGIQUeRR eee 49 14° f AMARANTHUS. 187 Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient, Turquie... .:,...... 29 E 39° Carré d’expansion. . . .…. tdi. 546 AMARANTHUS RETROFLEXUS, Lin. — Il est annuel et végète sur les berges des chemins, sur le bord des champs et sur les décombres. Ses tiges sont droites et fermes, à rameaux courts, garnies de feuilles longuement pétiolées , d’un vert pâle, à bords ondulés. Les fleurs sont verdâtres et réunies en glomérules rapprochés et formant ainsi une espèce de panicule. Les mâles ont 5 étamines ; les femelles, placées à la base de l’épi, restent constamment fermées, tandis que les mâles étalent leur périgone. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — Plante des terrains sali- fères et de la plaine. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, en Algérie. — Au nord, en Belgique, en Allemagne , en Lithuanie. — A l'occident, il existe en Portugal. — A l’orient , 11 habite la Suisse, l'Autriche, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Transylvanie, la Hongrie, la Grèce, la Turquie , la Tauride, le Caucase, la Géorgie , les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. D Iacriest. 0 .. 54 4h de 35° )Écart en latitude : Nord Etihuanie : : + - +. 0. 20 54 19° Occident , Espagne. ...... ... 6 O.!Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque . . ... «+ 96 E. 102° Carré d'expansion. ......... sr. 1938 133 CHÉNOPODÉES. FAMILLE DES CHÉNOPODÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie..... ss. 00 109 1890.à OUEN Abyssinie. .... ... 10 à 16 32 E. à Al E° L':7110 Algérie. ......... 39 à 30 9 O.à 6 E. 1: 58 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O. 1: 60 Sie nee EC 31 à 33 10 E.. à 130E00m0S Portugal......... 37 à 42: 9: 0. à 117000 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E.à16 E. 1 : 77 Cadcaseit ue 40 à 44 35 E. à A8 E. 1 : 36 Taundes. ne 43 à.46 31 E.à 94 É OS Plateou central. ... 44 à 47 O0 à 2 E. 1:09 FFANCE 2er e-pssce 42 à ô1,,. 4 O: à 06 ER Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1: 25 Allemagne........ A5 à 59 2 E.àal4 EE AW Uarpathes. +. ..0.: 49'à 50 19 €. à 22 ES ANMMNS Angleterre . ...... 50 à 58 1 O. à 7 "OUEN Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1: 46 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E.à99 E. 1 : 62 Danemarck ....... 52 à 51 Eh ER GOtR BU. Lis Lt se à 59 à 59 10 E. à 15 E: 4:90 Sd eee 55 à 69 10 E. à 22 FN E Norvége.......... 58 à 71.2 E,àa 10 EME Russie septentrie... 60 à 66 19 E.à57 E. 1: 57 Finlande. . 2... 60 à 70 18 E. a 98 EE 63 Laponie" Cet 65 à 71 14 E.'à 40 ENS BUROPRENTIERE En es e mors « à ere sie ie 1 : 85 PROPORTIONS RELATIVES. 189 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Inlande.,,....... O10à 59 700. à 130. 1:,,54 Angleterre . ..... 50 à 58 Pr 0 ATEN Allemagne ...... Ha 00 : AVE. a LE À 2:72 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : 46 Sibérie de l’'Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 1: 15 Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 20 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 47 Dahurie,........ 50 à 55 110 E.à 119 E. 1: 56 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 70 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 157 Kamtschatka.. ... 46 à 67 148 E.à170 E. 0: 0 PaysdesTschukhis. » » los 18119 0.702147 0 Iles del’Océan or". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 498 Amérique russe... 54 à 72 170 O à 130 E. 1: 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Altitude en mètres. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 360à 37° 1500 à 3500 0 : O Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 2500 à 3500 0 :0 Pyrénées. . ….s.se..uee. 42 à43 500 à 2700 0 :0 Pyrénées élevées. . . . . ... 42 à43 1500 à 2700 0: 0 Pic du Midi de Bagnères.… » » 0:0 Plat. central, rég. montagn. 4% à 47 500 à 1900 0:0 Plateau central, sommets.. 4% à 47 1500 à 1900 0 :0 LT EORM ANNEE 45 à 46 500 à 2700 0:0 Alpes élevées... ..,,... .. 45 à 46 1500 à 2700 0:0 190 CHÉNOPODÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Îles du Car-Vert.... 120ù 149 2400. à 2700. 1: 89 Canaries. she 28 à 30. 15 O0. à 20 04-748 Hébrides. ........ 57 à 58 8 O. à 10 O. 1: 66 Orcades...... ecran 5 O0. GORE Shetland: 7". ...7 60 à 61 3 O.à EE OS FROM ee. ee 62 9 O. T7 Efndes sn ent 64 à 66 16 O. à 27 O. 1:137 Mageroë........ VU 24 E. 1: 194 Spitzherg ......... 79 à 80 10 E. à 20 E. 0: 0 Ile Melville........ 76 11% O. 0: 0 Ile J. Fernardez.... 33 à 40S. 76 O. | au L Nouv. Zélande (nord). 35 à 425$. 171 O. à 176 O. 1: 13 Malouines. ....... 921$. 59 O. à 65 O. 0: 0 Les Chénopodées constituent une très-nombreuse famille qui appartient en grande partie aux régions maritimes de l’Europe et de l’Asie, ou dont les espèces s’attachent aux pas de l’homme et s’éloignent rarement de ses habitations ou de ses cultures. Quoique voisines des Amaranthacées, . qui abondent sous les tropiques, ces plantes sont rares dans la zone équinoxiale. — Dans le sens des latitudes, nous les voyons offrir leur maximum dans la zone moyenne, en Russie, en Tauride , dans le Caucase, puis diminuer à me- sure que l’on s’avance vers le sud ou vers le nord. — Dans le sens des longitudes , elles acquièrent une prépondérance extrême à l’est, en Asie, dans les plaines de la Sibérie, dont le sol salifère paraît avoir subi l'influence des eaux marines. C'est à tel point que, dans la Sibérie de l’Oural, elles forment le 1715 et dans la Sibérie de l'Altai le 1720, tandis que la moyenne pour toute l'Europe est 1785. — Les SALSOLA. 191 Chénopodées manquent totalement dans les montagnes. Elles ne s’y élèvent qu’en suivant l’homme dans ses ascen- sions ; elles marquent quelque temps le lieu de son séjour momentané, puis elles disparaissent comme lui. — 11 n’en est pas de même dans les îles. Le voisinage de la mer en retient quelques-unes , et elles s’y présentent à peu près dans la même proportion que sur les continents voisins. G. SALSOLA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît en- viron 50 Salsola qui tous sont des plantes sans beauté et sans fraicheur. Ils constituent en partie la végétation des rivages et des lieux salés. — L’Asie est leur principale pa- trie ; on en compte 30 espèces, dont les centres principaux sont aux grandes Indes, dans la Sibérie de l’Altaï et dans le Caucase. Quelques-unes vivent en Arabie. — Après l'Asie, vient l’Afrique où l’on en cite 12 espèces qui se trouvent presque toutes en Egypte : 1 Salsola vit à Mogador, {1 à Sainte-Hélène et 1 autre le long du canal de Mozambique. — 12 espèces aussi vivent en Europe , toutes sur les côtes de la Méditerranée ou de l’Océan, en Espagne, en Portugal, en Sicile, en Provence ou en Dalmatie. — 3 se trouvent an Chili. — 3 autres aux Etats-Unis d'Amérique. — 3 encore sont confinées à la Nouvelle-Hollande. SALSOLA KaLr, Lin, — Annuslle comme le plus grand nombre des Chénopodées , cette plante croît en sociétés nombreuses dans les lieux cultivés et dans ceux qui, de près ou de loin , sont exposés aux émanations maritimes ou aux irrigations d’eau salée. Sa tige est dure et rameuse ; ses feuilles étalées, subulées et même épineuses au sommet. 192 CHÉNOPODÉES. Les fleurs, verdâtres, naissent solitaires aux aisselles des feuilles supérieures. Elles sont remarquables par leur péri- gone qui semble formé d’un plateau sur lequel les 5 sépales sont insérés. 5 étamines partent aussi de Ja base du périgone. Les stigmates sont allongés. Après la fécondation la base du périgone prend de l'accroissement, s’épaissit et forme une petite couronne à 5 loges membraneuses. — Il fleurit en automne. Nature du sol. — Altitude. — X1 recherche les lieux salés et maritimes de la plaine, remontant jusque dans les Alpes et les Pyrénées. Nous l'avons trouvé près d’Anduze (Gard) sur des dolomies décomposées avec Tribulus terres- tris et Iberis Prostii. Il semble que la magnésie ou le cal- caire puisse dans quelques cas remplacer les émanations ma- ritimes. | Géographie. — Au sud cette espèce occupe une partie du littoral de la Méditerranée, en France, en Espagne, dux Baléares , en Algérie et aux Canaries. — Au nord, elle suit également les rivages, en France, en Beigique, en Alle- magne, en Angleterre, en Irlande et dans toute la Scandi- navie jusque près de la Laponie. — A l'occident, elle est. en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, elle existe en Autriche, en Italie, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les terrains salés de toutes les Sibéries, à l’exception de la Si- bérie arctique. Linutes d'extension de l’espèce. Sud, Canaries. ............ 30° }Ecart en latitude : Nord, Finlande............ 63 339 POLYCHNEMUM. 193 Occident, Canaries. ........ 18 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 160 E. 178° Carré d’expansion........... 5874 G. POLYCHNEMUM, Lin. On n’en connaît que 7 espèces dont 4 sont dispersées en Europe. — 1 habite la Sibérie. — 1 autre l'Amérique cen- trale, Buénos-Aires. — La dernière , l'Amérique du nord , dans l'Etat de Missouri. POLYCHNEMUM ARVENSE, Lin. — Il se trouve assez com- munément dans les champs. Il est annuel et ne paraît qu’as- sez tard. Ses tiges sont couchées, rameuses, rougeâtres et comme articulées; les feuilles, disposées en séries quater- paires, sont allongées, subulées, et s’élargissent à leur base en une membrane transparente qui embrasse la tige. — Les fleurs sont sessiles aux aisselles supérieures, une ou deux ensemble, et protégées par 3 bractées. — Le périgone est à 5 folioles qui s’écartent sous l'influence de la lumière so- laire, et montrent 3 étamines dont les anthères sont car- minées. Ces étamines, insérées sur un disque hypogyne, ne tardent pas à répandre leur pollen sur les deux stigmates. Aussitôt la fécondation opérée, la fleur se referme. Le fruit est un utricule ouvert au sommet, mais pourvu d’un opercule. Il se détache avec son périgone. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — I] préfère les terrains calcaires et argileux et reste dans les plaines. Géographie. — Nous réunissons géographiquement les P. arvense et P. majus, Braun, bien que ces plantes nous paraissent différentes. — Au sud , on les trouve en France, vil 1 19% CHÉNOPODÉES. en Espagne, dans le midi de l'Italie. — Au nord , elles existent, au moins le P. arvense, en France , en Belgique, en Allemagne et en Lithuanie. — A l'occident, elles res- tent en France et en Espagne. — A l’orient, elles croissent en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie de V’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Italie... ..... . 40° ) Écarten longitude : Nord, Lithuanie... :.s......-5% | 14° Occident, Espagne... ..… +... Ô O.)Écart en latitude : Orient, Sibérie altaique. ..... 92 E. 970 Carré d’expansion......... ss. 1398 G. CHENOPODIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On rencontre aussi les formes peu élégantes des Chenopodium dans toutes les parties du monde, et l’on en connaît déjà plus de 60 es- pèces. — 22 vivent en Europe, très-dispersées, ayant une tendance vers les rivages et les lieux salifères , mais al- lant presqu’indistinctement du sud au nord, quoique moins répandues dans la Scandinavie. — 15 habitent l'Asie et sont concentrées aux Indes orientales et au Népaul, en Sibérie, en Chine et au Japon. — L'Amérique du sud n’a que 10 espèces : du Chili, du Brésil et du Pérou. — On n'en compte que 6 dans l'Amérique septentrionale, au Mexique et aux Etats-Unis. — 6 appartiennent à l’Afrique et sur- tout au Cap et à l'Egypte; 1 croit en Guinée , { autre aux Canaries.— Dans l'Océanie, on en connaît 3 à la Nouvelle- Hollande et 1 àla Nouvelle-Zélande. CHENOPODIUM. 195 Cnexoronium nyeripum, Lin. — Il est annuel et croît dans les lieux cultivés, sur le bord des champs, dans les vi- gnes et les jardins. Sa tige est droite, glabre et cannelée, souvent simple et garnie de feuilles tendres, très-anguleuses, d’un vert foncé. Les fleurs sont terminales, réunies en glo- mérules , disposés eux-mêmes en une sorte de panicule. — Il fleurit pendant l’été et pendant l’automne. Nature du sol. — Altitude. — 11 végète sur les terrains salifères de la plaine, et remonte jnsque dans les hautes val- lées des montagnes, où on le trouve autour des chalets et des burons. | Géographie. — Au sud, il viten France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il existe dans tout le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, en Suède, en Finlande et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Angleterre. — A l'orient, on le rencontre en Hon- grie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l’Oural, de l’AI- tai, du Baïkal, orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Midi de l’Italie........ 40° ex en latitude : More, Finlande... .....:... 02 290 Occident, Angleterre. .... + 7 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 s 1700 Carré d'expansion. ... ....... 3740 CHENoPoDIUM uRBICUM, Lin, — Annuel et commun sur les bords des chemins et des fossés , dans les rues des villa- ges, sur les sables des rivières. Sa tige est haute, droite, 196 CHÉNOPODÉES. glabre et striée, ordinairement simple et garnie de feuilles pétiolées, deltoïdes, dentées, épaisses, d’un beau vert, et glabres des deux côtés. Les fleurs sont réunies en gloméru- les, eux-mêmes disposés en grappes droites, axillaires et redressées contre la tige. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains salifères des plaines et peut s'élever à 1,000 à 1,200" dans les montagnes. Géographie. — Au sud, il croît en France, en Espa- gne et aux Canaries. — Au nord, dans tout le centre de l’Europe, dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, en Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le trouve en Portugal et aux Canaries. — A l’orient, il habite la Suisse , l'Italie , la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie, la Tauride, le Caucase , la Géorgie, les Russies septentrionale , moyenne et australe, les Sibé- ries de l’Oural et de l’Altaï, et la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Canaries... ...... se... 30° )Ecart en latitude : Nord, Finlande..........+. 62 320 Occident, Canaries ......... 18 O. DE en longitude: Orient, Dahurie. .......... 119 E. 137° Carré d’expansion............. 4384 CHENOPODIUM MURALE , Lin. — Annuel et très-commun dans le voisinage des habitations. Sa tige est droite, souvent rameuse à la base, verte, striée , offrant quelquefois des angles rouges. Les feuilles sont triangulaires, pointues, d’un vert foncé, les plus jeunes un peu glauques. Les fleurs sont réunies en glomérules qui forment des grappes axillaires CHENOPODIUM. 197 et unies , qui s’écartent obliquement en dehors et s’élèvent un peu au-dessus du feuillage. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — I] préfère les terrains salifères de la plaine. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, aux Canaries, à Madère, en Egypte, en Algérie dans les champs, dans les jardins, jusque dans les cultures arrosées des oasis, aux îles Saint-Jacobi et Saint-Vincent au cap Vert , dans les lieux incultes autour d’Adona en Abyssinie , où il fleurit en novembre. -- Au nord , il croît dans la ma- jeure partie de l’Europe et arrive jusqu'en Suède, ainsi qu’en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il végète en Portugal, à Madère et aux Canaries. — A lorient, il occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Croa- tie, la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce, la Turquie , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, l'Arabie, les Russies moyenne et australe. Linutes d'extension de l'espèce. DT TRI. -..:....-... 10° | Écart en latitude : Nord;'Suède: .............. 58 | 48° Occident, Madère. .......... 19 O.) Écart en longitude : OrentGéorgie..…. .... 20. 2.041 VE. | 66° Carré d’expansion..... Lei 14108 CHENOPODIUM ALBUM , Lin. — Cette plante est une des plus répandues dans les champs, dans les jardins, sur les décombres, sur les sables des rivières , autour des sources minérales , etc. Annuelle comme les précédentes, elle varie à l'infini par la dimension de ses tiges généralement élevées et peu rameuses , et par la forme de ses feuilles qui, cepen- 198 CHÉNOPODÉES. dant, restent ovoïdes , tronquées à la base, quelquefois en- tières, quelquefois sinuées et jamais divisées en 3 lobes. Leur surface inférieure est recouverte, dans cette espèce comme dans quelques autres, d’une poussière glauque dont les globules sont visibles à l’œil nu, à peu près sphériques et d’un diamètre très-varié. On aperçoit surtout ces globu- les dans le premier développement de la plante. Les fleurs naissent aussi en glomérules disposés en grappes ou en épis sur les rameaux. Les graines sont lisses et jamais chagrinées. — Elle fleurit pendant la majeure partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche aussi les terrains salifères et suit l’homme dans les montagnes jusque dans ses stations les plus élevées. Géographie. — Ce Chenopodium est répandu sur la majeure partie de la terre. — Au sud , il croît en France, en Espagne, en Barbarie, aux Canaries, à Saint-Thomas en Nigritie, dans les lieux incultes autour d’Adona en Abyssinie, où il fleurit en octobre. — Au nord, il est ré- pandu dans toute l’Europe, dans toute la Scandinavie, en Laponie où il trouve sa limite à 70° 30”, en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides, aux Shetland , aux Feroë et en Is- lande. — A l’occident , il est aussi en Portugal et à l’île de Cuba, ainsi que dans une grande partie de l'Amérique du nord , du lac Huron au Saskatchawan , aux montagnes Ro- cheuses et au lac de l’Ours. — A l’orient, il végète en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies sep- tentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l’Ou- ral , de l’Altai, du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie. — Dans l'hémisphère austral 1l est cité au Chili et au cap de Bonne-Espérance. CHENOPODIUM. 199 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Nigritie.............. 0° }Ecart en latitude : Nord, Laponie ............ 70 700 Occident, Montag. Rocheuses. 160 ©. } Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale. .... 163 . 3230 Carré d’expansion............ 22610 CHENOPODIUM POLYSPERMUM , Lin. — Il habite, comme les autres, les lieux cultivés et humides, les rues et les abords des villages. Ses tiges sont rameuses, ses feuilles lisses et entières. — Ses grappes de fleurs sont réunies aux aisselles et à l’extrémité des rameaux. Le périgone est à 5 divisions, les étamines sont au nombre de 5. Il y a 2 stigmates. Son périgone ne recouvre pas le fruit ; il s’entr'ouvre, dit Vau- cher, avant sa maturité et laisse voir une petite baie sèche dépourvue d’utricule et qui achève de mürir à l'air libre; la dissémination a lieu pendant tout le cours de l'été, et les fleurs , les unes mâles , les autres femelles, se succèdent con- tinuellement. Elles sont disposées en cyme, et celle qui s’é- panouit la première est placée à l'angle de la première di- chotomie ; ensuite vient celle de la seconde et ainsi de suite. — Il fleurit pendant l'été et l'automne. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la plaine. Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la France et de l'Italie. — Au nord, il habite le centre de l’Europe , le Danemarck , la Gothie , la Norvége , la Suède et la Finlande australe, ainsi que l'Angleterre où il rencon- tre sa limite occidentale. — A l’orient , il vit en Suisse, en Autriche , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en 200 CHÉNOPODÉES. Géorgie , dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale , dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie........ 40° en latitude : Nord, Norvége............ 68 28° Occident, Angleterre........ 7 a Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale..... 163 E. 170v Carré d’expansion............ 4760 Cuaenoronium VucvariA, Lin. — Cette plante infecte abonde le long des murs, dans les rues des villages et sur les décombres et les ruines des lieux habités. Elle traîne de longues tiges rameuses, garnies de feuilles ovales, entières, ayant un aspect glauque dû à une infinité de globules gras ou résineux qui sont sans doute la cause de son odeur insup- portable. Ses fleurs sont ramassées aux aisselles supérieures des feuilles, et finissent par former des épis interrompus. Ses graines sont brillantes et ponctuées. — Elle fleurit pendant l'été et l’automne. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères et graveleux de la plaine et des montagnes peu élevées. M. Boissier la cite en Espagne dans sa région monta- gneuse et Ledebour l'indique dans le Talüsch entre 800 et 1,300. Géographie. — Au sud , elle est commune en France, en Espagne et surtout en Algérie. — Au nord , elle habite la France, la Belgique, l'Allemagne , le Danemarck, la Gothie , et atteint à peine la Suède ; elle est en Angleterre. — A l'occident, elle croit en Portugal. — A l’orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en CHENOPODIUM. 201 Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, en Tur- quie , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Alérin. sic. ji... 3/° jet en latitude : Nord) Gallhie:.......4....... 56 2920 Occident, Portugal. ......... 10 O.}Écart en longitude : Orient, (Géorgie... .......e.. 47 # D70 Carré d’expansion. ............ 1254 Caenoponium Borrys, Lin. — Annuel comme les autres, il paraît moins domestique et s'éloigne des habitations pour vivre le long des chemins et surtout sur les alluvions des ri- vières ; il forme, par les nombreuses ramifications de ses ti- ges, de petits buissons ou de petites pyramides assez élégan- tes, à feuilles pinnatifides, couvertes de petites glandes pubescentes qui lui donnent une odeur aromatique assez agréable. Ses fleurs sont disposées en cymes sur des grappes allongées. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — I] préfère les terrains siliceux et sablonneux de la plaine, mais il remonte dans les vallées à une assez grande altitude ; M. de Candolle le cite à 1,600 dans le val Saint-Nicolas. Géographie. — Au sud , il végète en France, en Espa- gne cten Algérie. — Au nord, il habite quelques parties de l’Allemagne et atteint même la Podolie. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient, ‘on le rencontre en Suisse, en Autriche, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Fau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans les 202 CHÉNOPODÉES. Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altai. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 35° |Écart en latitude : Nord, Podolie.............. 49 14° Occident; Portugal. ! .. 2, 2." 12 0. Écart en longitude : Orient, Sibérie altaique...... 90 E. | 101° Carré d’expansion.............. 1414 G. BLITUM, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît 11 Blitum dont 5 croissent en Europe , surtout dans le sud et le centre. — 2, asiatiques, sont indigènes de la Sibérie et de la Tartarie. — 2 croissent à la Nouvelle-Hollande. — Et 2 dans l’Amérique du nord, dans l’Etat du Missouri. BLiTum virGATuM, Lin. — Il est annuel et croît dans les champs et sur le bord des chemins. Ses tiges sont dres- sées, un peu faibles, glabres, anguleuses et feuillées dans toute leur longueur. Les feuilles sont alternes, lisses, d’un vert foncé, lancéolées, un peu triangulaires, ponctuées, dentées , et dégénèrent en bractées placées sous des glo- mérules axillaires qui réunissent les fleurs. Ces glomérules sont composés de fleurs monoïques dont les femelles sont placées près du sommet et les mâles en dessous. — Immédiatement après la fécondation, les périgones rou- gissent, deviennent succulents, et forment, par leur réunion, un fruit composé qui a l’apparence d’une fraise ; après la maturation , la semence se dégage du périgone charnu et coloré; elle mürit ensuite à découvert, en prenant une BLITUM. 203 teinte noire ; enfin elle se sème séparée de toute enveloppe. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères ou sablonneux de la plaine et des montagnes. De Candolle l’in- dique à 0 à Abbeville et à Montpellier, à 1,400m à Lans- le-Bours. Ledebour le cite dans le Caucase, entre 1,200 et 2,700" , et dans le Talüsch entre 1,600 et 2,000. Géographie. — Au sud, ce Bhitum existe en France, en Espagne, en Algérie jusque dans les cultures arrosées des oasis. — Au nord, il se trouve en Belgique, en Alle- magne, en Danemarck , en Gothie, en Norvége, en Suède, en Finlande. — A l'occident, il reste en Espagne et en Algérie. — A l’orient , il croît en Suisse, en Autriche , en Piémont, en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch, dans les Russies septentrio- nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. — Pallas cite cette plante le 17 juin 1774, près de Moscou, à Novo-Choperskaïa-Kriepost; elle était accompagnée des Gypsophila muralis, Linum perenne, Hes- peris trishis, Geranium sanguineum, G. palustre. Limites d'extension de l'espèce. Mon lgérie.s:. ae ces no 30° |Ecart en latitude : Nord, Finlande... ...... ecole OL | 260 Occident, Espagne. ......... 6 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaique....... 90 E. | 96° Carré d’expansion. ,....... s... 2496 Bcrrum Bonus-HENRicus, Meyer. — Si cette espèce est aussi commune que les autres Chénopodées le long des che- mins et autour des habitations, on la trouve aussi loin du séjour des hommes, dans les bois et dans les hautes vallées 204 UHÉNOPODÉES. des montagnes. C’est une plante vivace, à racines vigou- reuses , qui pousse plusieurs tiges fermes et striées, garnies de feuilles triangulaires et hastées. Ses fleurs naissent en épis axillaires et en épis terminaux non feuillés. Les stig- mates, papillaires, sont saillants hors du périgone long- temps avant que les 5 étamines des fleurs mâles soient en état de répandre leur pollen. Après la fécondation, le péri- gone des fleurs femelles se resserre et les semences sont toutes redressées. — Il fleurit pendant une grande partie de l’année. Nature du sol. — Altitude. —— Il recherche les ter- rains gras, fertiles et salifères, et croît en plaine près des habitations. Il est essentiellement domestique , et suit l’homme et les animaux partout, même à une grande élé- vation. Nous le trouvons en Auvergne à 1,600" dans les vallées du Mont-Dore, et à 1,860" sur le plomb du Cantal. De Candolle le cite à 30" à Angers et à 2,000" dans les Alpes et les Pyrénées. Wahlenberg dit aussi que dans la Suisse on le trouve jusque près des chalets les plus élevés, et à l'entrée des grottes et des cavernes où les troupeaux s’abri- tent pendant la nuit. Géographie. — Au sud , il croît en France, dans les Pyrénées , en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il est répandu dans toute l’Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie, la Norvége, dans la Suède et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale, et où déjà, pent-être, il est natura- lisé comme dans l'Amérique du nord. — A l’orient, il occupe la Suisse , la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce , la Turquie, les Russies septentrio- nale, moyenne et australe, la Sibérie de l’Oural et la Da- hurie. BLITUM. 205 Limites d'extension de l'espèce. OR. 0 0 Eisreiet à 00 Ecart en latitude : Nond/Norvége.....:.:2%1.., 62 24° Occident, Arlande. ..%.5t7..,. 12 O. LU en longitude: Orient, Dahurie...... 28225: 11938): 124° Carré d’expansion............ 2976 Bcirom rugruM , Rchb. — Il s'éloigne souvent des ha- bitations, et vit dispersé sur les sables des rivières. Il est annuel ; sa tige est droite, glabre , striée ; ses feuilles sont rhomboïdales,rougeâtres et profondémentdentées, brillantes. Ses fleurs sont réunies en épis entremêlés de feuilles plus petites ou de bractées qui s’écartent de la tige centrale, surtout dans le bas de la plante. La semence est placée ho- rizontalement dans la fleur terminale de chaque glomérule. — ]l fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — I préfère les terrains sa- blonneux de la plaine et les sables maritimes. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Corse, en Italie et en Grèce. — Au nord , il est répandu dans tout le centre de l’Europe, en Danemarck, en Gothie, en Nor- vége, dans la Suède et la Finlande australes, en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident, on le trouve en Amé- rique, dans le Saskatchawan , à Terre-Neuve, à la côte nord-ouest. — A l’orient , il vit en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal, et dans la Dahurie. 206 CHÉNOPODÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce....ssseessse. 39° Écart en latitude : Nord, Norvége..........:.. : 02 230 Occident, Amérique........ 160 Er en longitude : Orient, Dahurie........... 118 E. 2789 Carré d’expansion............. 6394 BLirum GLaucum, Koch. — On le rencontre sur les bords des chemins, près des lieux habités, dans les rues des villages et dans les marais salés. Il est annuel ; ses tiges sont longues, un peu couchées, rameuses, cannelées, et rayées de vert et de blanc, quelquefois striées de rouge et luisantes. Ses feuilles sont obtuses, entières ou légèrement sinuées , vertes en dessus et glauques en dessous. Les fleurs, réunies en glomérules, forment tantôt de petites grappes rameuses et axillaires, tantôt des épis terminaux qui dé- passent les feuilles. Les semences situées horizontalement, sont plus nombreuses que celles qui sont verticales. — Il fleurit à la fin de l’été. Nature du sol. — Altitude. — I] recherche les terrains sablonneux et salés des plaines, et s’élève peu dans les mon- tagnes. Géographie. — Au sud on le trouve en France et dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il végète en France, en Belgique, en Allemagne , en Danemarck, en Gothie, dans la Norvège, la Suède et la Finlande australes ; il existe aussi en Angleterre où il trouve sa limite occidentale, quoique naturalisé sur quelques points de l’Amérique du nord. — A l’orient , il est en Suisse, en Autriche, en Italie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et BETA. 207 australe ; dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal, et dans la Dahurie. Il croît aussi au cap de Bonne-Espérance et à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud, midi de l'Espagne. ..... 360 en en latitude : Nord//Rinlande............ ‘01 25° Occident, Angleterre... ..... 7 O.{Écart en longitude: Orient, Dahurie........... 193 E. 200° Carré d’expansion, ..........:. 5000 G; BETA, Lin. Ce petit genre ne renferme que 7 espèces , dont 5 sont européennes. — 2, asiatiques, croissent dans le Caucase et aux Indes orientales. — La septième est originaire de Madère. BETA vuzGaRis, Lin. — Nous n'avons que la variété maritima de cette espèce. Elle croît dans les lieux arrosés par les eaux minérales, où elle enfonce sa racine pivotante et bisannuelle. Elle donne d’abord des feuilles radicales vertes, ovales, épaisses et fortement nervées et pétiolées , et, plus tard, une tige dressée, sillonnée, peu rameuse, qui est terminée par de petites fleurs verdâtres, réunies en glomérules sessiles qui sont eux-mêmes disposés en épis, et entremêlés de feuilles dont les dimensions vont en dimi- nuant à mesure qu’elles approchent de l’extrémité des ra- meaux. — Lors de la floraison, les anthères restent abritées sous les lobes du périgone et attachées sur un disque charnu ; elles répandent leur pollen sur deux stigmates papillaires, 208 CHÉNOPODÉES. presque sessiles sur l'ovaire. Dès l'épanouissement, les fleurs se soudent entr'elles, et pendant la maturation la soudure augmente , le glomérule devient presque charnu; la base du périgone est réuni intimement au fruit, qui tombe soudé et qui contient, pour chaque fleur, une semence aplatie et horizontale. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. -— M recherche les terrains salifères de la plaine. Géographie. — Au sud , on rencontre ce Beta en France, en Espagne, en Algérie dans un grand nombre de loca- lités, en Egypte et aux Canaries. — Au nord, il croît en Belgique , en Allemagne, en Danemarck et en Russie jus- que près de Saint-Péterebourg ; il est aussi en Angleterre, en Irlande , aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident , il reste en Irlande et en Portugal. — A l'orient, il végète en Italie, en Sicaile, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie ; dans le Caucase, en Géorgie, sur les bords de la Caspienne et dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Egypte. ........ss..e. 30 1Ees en latitude : Nord, Russie. ........e..o.. 09 29° Occident, Irlande........... 12 O.)Ecart en longitude : Orient, Géorgie............ 47 E 99° Carré d'expansion. .......... 1711 G. ATRIPLEX, Lin. Distribution géographique du genre. — Plus de 60 Airi- plex sont dispersés sur la terre. — 21, européens, recher- chent surtout les rivages de l’Europe australe, de l'Espagne, du Portugal, de la Provence, de la Grèce et de l'Itahie. — ATRIPLEX. 209 16 espèces asiatiques croissent en grande partie dans les terrains salifères de la Sibérie, aux Indes orientales et dans le Caucase. — L’A mérique septentrionale en a 7, du Mexi- que , de la Nouvelle-Grenade et des Etats-Unis. — On n’en connaît encore que 3 dans l’Amérique méridionale, du Chili et de Monte-Video. — On en cite 7 en Afrique : aux Canaries, en Egypte , en Lybie, en Numidie et au cap de Bonne-Espérance. — 1 espèce vit aux îles Sandwich et 6 à la Nouvelle-Hollande. ATRIPLEX PATULA , Lin. —- On le trouve, comme les au- tres Chénopodées, au milieu des décombres, sur le bord des chemins et des fossés, autour des habitations et des fumiers. Il est annuel, et ses tiges rameuses, à rameaux divariqués, s'étendent sur le sol. Ses feuilles sont étroites, sagittées, lancéolées, linéaires , entières ou irrégulièrement dentées. La plante est tantôt monoïque , tantôt et plus souvent dioïque ; ses fleurs sont petites et disposées en épis grêles au sommet de la tige ou des rameaux. Lors de la dissémi- nation, on distingue , dit Vaucher , deux sortes de semences dans cette espèce d’Atriplex , les unes renfermées dans des périgones bivalves, allongés, triangulaires et fortement dentés; les autres contenues jusqu’à pleine maturité dans leur périgone seulement entr'ouvert , avec lequel elles tom- bent, et qui appartiennent aux fleurs hermaphrodites restées fertiles. La dissémination a lieu en automne. La semence de la fleur hermaphrodite tombe avec son périgone à 3 à 5 divisions et son utricule comprimée, et la fleur femelle avec ses deux valves et sa semence comprimée. — C’est une forme bien remarquable, continue Vaucher , que celle des fleurs des Atriplex de cette division, les unes ayant un périgone bifide, les autres ayant un périgone de 3 à VIT 14 210 CHÉNOPODÉES. 5 divisions ; les unes mâles, sans ovaire visible ; les autres hermaphrodites, à semences plus ou moins ovoides, les der- nières femelles avec des semences comprimées ; mais aumi- lieu de ces formes bizarres et qui dépendent d’avortements nombreux, la semence conserve sous ses deux formes la même organisation intérieure. » (T. 4, p. 26). — II fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la plaine, mais pouvant s'élever dans les montagnes avec l’homme et les animaux jusqu'aux chalets les plus hauts. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, en Angleterre , en Irlande, aux archipels anglais , aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il vit en Portugal, en Amérique sur les bords de la Walla-Wallah , dans les vallées des montagnes Bleues et sur la côte nord-ouest. — A l'occident , il habite la Suisse , l'Italie, la Sicile, la Dal- matie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , les Russies septentrionale, moyenne et australe , les Sibéries de l'Ou- ral , de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... ......... 34° ) Écart en latitude . Nord, Islande...) 66 320 Occident, Amérique........ 160 O.)Écart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal. ... 116 r.| 276° Carré d’expansion............ 8832 ATRIPLEX LATIFOLIA, Wahl. — Plante annuelle qui végète sur le bord des fossés, dans le voisinage des eaux ATRIPLEX. 211 minérales et des fumiers. Sa tige est droite, anguleuse , ra- meuse et diffuse, garnie à sa base de longs rameaux très- ouverts et couchés sur le sol. Ses feuilles sont pétiolées, larges, triangulaires, dentées et très-glabres. Ses fleurs sont réunies en glomérules, et sont munies de valves sémi- nales très-grandes, deltoïdes, et denticulées sur leur ner- vure dorsale. — Elle fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la plaine. Géographie. — Au sud , on la trouve en France, en Es- pagne , en Italie et en Sicile. — Au nord elle est dissémi- née dans l’Europe centrale, dans toute la Scandinavie, jus- qu’à Hammerfest et à Mageroë, sans aborder ni l’Angle- terre m ses îles, mais elle se trouve aux Feroë. — A l’occi- dent, elle croît en Portugal. —A l’orient, elle se rencontre en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibérie de l’Oural et de l’Altaï. Linutes d'extension de l'espèce. RE. seen. s cer O0 ) Écart en latitude : Mar MASerOE. à «voie sioioie 71) 330 Drouent, Feroë......-s..ss 9 an en lougitude : Orient , Sibérie de l’Altaï...... 97 E. 106° Carré d’expansion............. 3198 ATRIPLEX ROSEA, Lin. — Il est annuel et habite, comme les autres Atriplex, le voisinage des eaux minérales et des fumiers , ainsi que les lieux cultivés. Sa tige, ligneuse à la base , est ronde, rameuse et couchée sur le sol. Ses feuilles sontglauques et presquefblanches, éparses, à peine pétio- 212 CHÉNOPODÉES. lées , ovales ou rhomboïdales, et très-inégalement dentées. Les fleurs sont petites et groupées sur les dernières divisions de la tige. Les fruits sont verticillés , blanchâtres , composés de 2 valves dentées et contenant une seule graine orbicu- laire et comprimée. — J1 fleurit en automne. Nature du sol. — Altitude. — I] préfère les terrains salifères, gras et fertiles de la plaine , mais il peut s’élever jusqu’à 1,000" dans les contrées les plus chaudes de l’Eu- rope. Géographie. — Au sud , cet Atriplex est assez commun en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord, il est disséminé en France, en Belgique, en Allemagne , en Da- nemarck, en Finlande, en Gothie, en Angleterre, aux Hé- brides et aux Shetland. — A l'occident, il croît en Portugal. — A lorient, on le trouve en Autriche, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Arabie , en Syrie, dans le désert de El-Tor près du Sinaï, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limates d'extension de l'espèce. SUR Ce on eee 320 a en latitude : Nord Binlande. . .....4.... 61 290 Occident, Portugal. ......... 10 O. ) Écart en longitude : Orient , Sibérie altaique....... 97 E. 1070 Carré d’expansion.. .......... 3103 POLYGONÉES. 213 FAMILLE DES POLYGONÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Niamiess".... s... OA TOASUO A DE SOIT Abyssinie ....... + 10 à 16 32 E. à A E. 7139 Migérie.. ....... 33 à 36 9 O.àù 6 E. 7 129 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O. ALL 2 | ESINNINNNENRRES 37 à 38 10 E. à13 E. 92 Portugal... ..... 37 à 42 9 9% Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. CAUCASE... eee ee « 40 à 4% 35 Pauride. . . ... . 45 à A6 31 E.à3% E. à à O à E à O. à 11 O. à E à E. à 48 E. à E Plateau central .... 44 à A7 O0 n'O"E: à à à à à à Me... ... 42 à 51 7 Où GE. Russie méridionale... 47 à . à 49 E. Allemagne. .... re le Carpathes........ A9 à Angleterre... ..... 50 à .ài4 E. 422 E, tar Al Russie septentrie... 60 à 66 19 Finlande. . . .... . 60 à 70 18 Mponie ee 0... Goal EUROPE ENTIÈRE, « seromesoioodooseoenenee 1 : 131 ed ed ed fe ed ed nb ed et feb ed bed je) ei ed jed ed ed ed ed eb He jeb je . .… … . se . .. . .. . .. . .. e. . .. . .. . (æp] [=] [e] E E E 0 E Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 à E E E E E E E 0. Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 52 E. 98 Danemarck....... HANatou TUE, à 1920E 52 {LOT IT ORNE 56%a0590 10.E: 4 15: E LS LCR PSARIRER 55 à 69 10 E.à 22 E. 44 Norvége. ....... 06 à 11, <2)Eà 10/E: 64 E. E. E. 214 POLYGONÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. ol°à 55° 50 à 58 45 à 55 50 à 60 4h à 67 Lh à 67 9 à 67. 00 à 55 56 à 67 Angleterre. .... Allemagne . .... Russie moyenne . Sibérie de l’Oural. Sibérie altaïque. . Sibérie du Baïkal. Dahurie:.%0 Sibérie orientale. Sibérie arctique.. 67 à 78 Kamtschatka.... 46 à 67 Pays des Tschukhis. » Jlesdel’Océanor”. 51 à 67 Amérique russe.. 54 à 72 Tableau des proportions relatives des espèces dans le Longitude. 700. à 13°0. 104770 2 E à WE 17 E. à 58 E. 50 E. à 74 E. 66. E. à 97 E. 93 E. à 116 E. 110 E. à 119 E. 111 E. à 163.E. 60 E. à 161 E. 148 E. à 170 E 155 E. à 175 O. 170 E. à 130 O. 170 O. à 130 E des altitudes. Latitude. Roy.deGr“*,rég.alp.etniv. 360à 370 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 PyFÉRÉES eee 42 Pyrénées élevées... ..... 42 Pic du Midi de Bagnères... Plat. central,rég. montagn. 44 Plateau central, sommets. 44 45 à 37 à 43 à 43 » à 47 à 47 à 46 » à 46 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 : 2500 à 3500 1 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : ee 9e 500 à 1900 1 : 1500 à 1900 1 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : ed Hd jed ed ed ee è Hè Di à EE mn : AG : 59 : 89 : 52 : 46 | A | : A :, 15 : 64 2 OA 19 : 04 sens 162 122 108 79 75 qi 51 131 88 PROPORTIONS RELATIVES. 215 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.. 120à 14° 2400. à 2700. 1 : 269 Canaries... ...... 28 à 30 1502120027 1:067 Héhrides..... .. 57 à 58 8 O0. à 100.1: 37 Creadess. 6. 0e. 59 2 O0. à 6 O0. 1: 36 Shetlande.:..... 60 à 61 2100 AO. T :.98 PÉTER nee - 62 9 O. 1727 nee... 64 à 66 10104027 0.1: 97 Mageroë. ....... 71 2K E. 1:97 SpHADERS... . 79 à 80 10 2 /207%E,:1:::. 38 Ile Melville. ..... 76 11% ©. 15099 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 0: 0 Nouv. Zélande (mr). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 101 Malouines. ...... 52. 59 O. à 65 O. 1: 41 Les Polygonées sont assez nombreuses, et s'étendent dans toutes les régions tempérées du globe. Elles sont cependant plus abondantes sur l’ancien continent que sur le nouveau, où plusieurs espèces tropicales deviennent arborescentes. — En Europe, où elles font 17131 de la végétation, elles atter- gnent leur maximum 1744, et 1748 en Suède et en Gothie, et elles restent encore prépondérantes en Russie, en Finlande eten Angleterre.Elles diminuent plus rapidement vers le midi que vers le nord , et disparaissent dans l’Afrique tropicale. — Dans le sens des longitudes, elles se comportent un peu comme les Chénopodées, c’est-à-dire que leur nombre augmente à l’est, mais en même temps la latitude élevée vient y ajouter son influence à tel point , que de 17131, la moyenne de l’Europe, ces plantes arrivent à 1747, 1746 et à 1241 dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal , à 1/39 en Dahurie et même à 1715 dans la Sibérie 216 POLYGONÉES. arctique, en sorte que leur plus grand développement numé- rique est dans le nord de l'Asie. — Dans les montagnes, les Polygonées remplacent les Chénopodées qui n’y parvien- nent pas, et leur nombre augmente, sans exception, à mesure que l’on s'élève. — Dans les îles, ces plantes se trouvent aussi en nombre plus considérable que sur les con- tinents voisins, les îles océaniques agissant dans le même sens que les îles atmosphériques. G. RUMEX, Lin. Distribution géographique du genre. — Le nombre des Rumex connus est d'environ 120 , et c’est l’Europe qui est leur principale patrie. On y compte 4% espèces, très-dis- persées partout, depuis les bords de la Méditerranée jus- que dans les régions arctiques. — Après l'Europe, vient : l'Afrique, avec 28 à 30 Rumex, dont une moitié est groupée au Cap, tandis que les autres sont en Egypte, en Abyssinie, en Barbarie et aux Canaries. — Les asiatiques , au nombre de 23, sont principalement des parties froides de ce grand continent : de la Sibérie, du nord de la Chine, du Kamts- chatka, ou de l’Asie mineure, de l'Orient, de l’Arabie, d’Alep ou du Caucase. Quelques-uns seulement croissent aux grandes Indes et au Népaul. — L'Amérique du sud en a 11: du Brésil, du Pérou, du Chi, de Buenos-Aures et même de Magellan. — 10 seulement sont connus dans l'Amérique du nord, dans la Californie, la Louisiane et les autres parties des Etats-Unis. — # Rumeæx existent à la Nouvelle-Hollande, à la terre de Van-Diemen et à la Nou- velle-Zélande. RumEx MARITIMUS, Lin, — Il végète sur le bord des RUMEX. 217 eaux, sur le sable des rivières, dans les lieux qui ont été inondés pendant l'hiver. Il est annuel ou bisannuel; sa racine est dure et d’un beau rose. Sa tige est droite et rameuse ; ses feuilles sont lancéolées , linéaires, entières et presque sessiles. Les fleurs sont nombreuses, verdâtres, axillaires, et occupent à peu près toute l’étendue de la tige. Les valves séminales ont des dents allongées en forme de scie, qui font paraître les glomérules hérissés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I] accepte tous les ter- rains, mais il préfère ceux qui sont siliceux et sablonneux, et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , on trouve ce Rumex en France, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il végète en France, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, dans la Suède australe où il vit sur les bords de la mer, en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l’orient , il est en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Transylvanie , en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, midi de PItalie......... 40° , Écart en latitude : Nord yNorvége.............. 68 280 Occident , Irlande.......... 12 O.)Écarten longitude : Orient , Sibérie altaïque.. .… HOONE: 1079 Carré d'expansion. .-.:...... 2996 RUMEx CONGLOMERATUS , Murr. — On le rencontre sur le bord des fossés et des ruisseaux , dans les lieux humides. Il 218 POLYGONÉES est vivace; sa racine est droite, ligneuse et profonde; sa tige est striée, peu rameuse; ses feuilles sont lancéolées, très-aiguës, et dégénèrent en pétiole. Les fleurs, verdà- tres ou rougeâtres , sont verticillées sur les rameaux supé- rieurs où elles simulent des couronnes suspendues. Les valves intérieures du périgone sont dentées sur les bords et tuberculeuses à leur base. — Il fleurit à la fin de l’été. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et re- cherche les sols mouillés des plaines et des basses montagnes. M. Boissier le cite jusqu’à 1,000" dans le midi de l'Es- pagne. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, en Algérie dans la plaine de Lambèze et dans les cultures arrosées des oasis (Cosson). — Au nord, il croît en Belgique, en Allemagne , en Danemarck, en Gothie, en Angleterre, aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, il se trouve en Portugal ; il est aussi naturalisé en Amérique. — A l’orient, il existe en Suisse, en Autriche, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .. .... Res 0 ESS en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 26° OccidenrePontunale. .: 601%... 10 ei en longitude : Orienthbauere"55..1 1... AGE 6° Carré d’expansion............. 1456 RuMEx sANGUINEUS, Lin. — Il habite les fossés, les bords des étangs et des rivières , les bois ombragés et marécageux. Il est vivace ; sa tige est droite , d’un brun pourpré , simple RUMEX. 219 ou rameuse au sommet seulement. Ses feuilles sont alternes, lancéolées, ponctuées, à pétiole rougeâtre et à nervures très-ramifiées. Les fleurs, petites, verdâtres ou rougeûtres, sont disposées en épis allongés, composés eux-mêmes de verticilles superposés. — Il fleurit à la fin de l’été. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent, reste en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il habite la France et la Grèce. — Au nord, il se trouve en France, en Belgique, en Alle- magne, en Bavière, en Danemarck, en Gothie, en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident, il existe en Amérique, à Terre-Neuve, en Virginie, en Pensylvanie, au Canada, jusqu’au 64°. — A l’orient, il végète en Suisse, en Autriche, en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud Grèce. . . ::.... css... 380 | Écart en latitude : Norteeanada-............ OA 260 Occident , Canada. .......... 75 O.)Écart en longitude: Onent/lalusch::. : 52; ss a LArré d'expansion... ."....... 3172 Romex PULCHER, Lin. — On le rencontre dans les fossés, sur le bord des chemins, et souvent près des lieux habités et sur les décombres. Il est bisannuel; sa tige est basse, ra- meuse et diffuse. Ses feuilles inférieures sont elliptiques et fortement échancrées à la base, ayant un peu la forme d’un violon. Les fleurs sont petites, verdâtres, et disposées en nombreux verticilles superposés et distincts. Le périgone intérieur est élégamment frangé. Les fleurs supérieures sont 290 POLYGONÉES. mâles , elles s'ouvrent le matin et répandent leur pollen sur les fleurs inférieures dont les unes sont hermaphrodites et les autres femelles. Les houppes des stigmates de ces der- nières sont bien plus étalées que celles des fleurs herma- phrodites. Lors de la maturité des graines, le pédoncule se désarticule, et la graine se détache avec le périgone desséché, comme cela a lieu dans un grand nombre de Rumex. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — X est indifférent; il vit également en plaine et dans les montagnes. Nous le trou- vons en Auvergne presqu'à 900%. M. Boissier le cite en Es- pagne de 0 à 1,600". Géographie. — Ce Rumex s’avance, au sud , en France, en Espagne , dans les champs de l’Algérie , dans les cultures arrosées des oasis, à Madère , aux Canaries. — Au nord, il croît en France, en Allemagne , en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, il est en Portugal et à Madère. — A l’o- rient, on le trouve en Suisse , en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, et en Géorgie où il est très-commun. Limites d'extension de l’espèce. SULAUANATIES a ces o,0 see 2): 10 300 }Ecart en latitude : Nord, Angleterre. .: 4... SEE 2/0 Occident, Madère. .......... 19. O. | Ecart en'longitude : Orent CES ee. deu LATE 66° Carré d'expansion. ............ 158% RomEx oBTusiFoLius , Lin. — Il se trouve dans les prai- ries et dans les lieux humides, sur le bord des ruisseaux et des rivières. Il est vivace, à racine jaune, à tiges droites et RUMEX. 221 peu rameuses. Ses feuilles , longuement pétiolées, sont lan- céolées, échancrées en cœur à leur base, et marquées de ner- vures saillantes et quelquefois brunes ou rougeâtres. Les fleurs sont disposées en une panicule assez resserrée ; les valves intérieures du périgone sont dentées et tuberculeuses. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — I est aquatique et in- différent, et peut s'élever sur les montagnes. Nous le trou- vons jusqu’à 1,200" en Auvergne, et de Candolle l'indique aussi à 1,200" dans les Cévennes. Géographie. — Au sud, ce Rumex vit en France, en Espagne et aux Canaries. — Au nord, il habite la Bel- gique , l'Allemagne, la Scandinavie , la Laponie exceptée, l'Angleterre , l'Irlande, les Hébrides et les Orcades. — A l'occident , il croît en Portugal , et se trouve naturalisé dans l'Amérique du nord. — A l’orient , il est en Suisse, en Ita- he, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, dans le Talüsch, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ....... se... 90° Ecart en latitude : Nord , Norvége........ AE 7 à 3/° Occident, Canaries. ........ 18 O.)Ecart en longitude: Orient , Sibérie orientale... .. 163 1 1810 Carré d'expansion. 4... +. 6154 Romex PRATENSIS, Mert. et Koch. — Il habite les prai- ries humides , les bords des fossés et des étangs ; sa racine est vivace, pivotante ; sa tige est droite, striée, peu ra- 222 POLYGONÉES. meuse; ses feuilles sont pétiolées, lancéolées, non échan- crées à leur base : le limbe est un peu décurrent sur le pé- tiole et très-aigu au sommet. Les fleurs , verdâtres ou rou- geâtres, sont verticillées sur les rameaux supérieurs où elles sont suspendues. Les valves intérieures du périgone sont dentées sur les bords et tuberculeuses à leur base. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent, et s’élevant très-haut sur les montagnes. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- gne. — Au nord, il croît en Belgique , en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, dans la Suède australe et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Espagne et en Angleterre ; il est aussi indiqué dans le nord de l’Amé- rique. — À l’orient, il habite la Suisse, l’Autriche, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, les provinces du Cau- case , la Lithuanie et la Podolie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. .......... .. 40° )}Ecart en latitude: Nord, Norvége.......e.e... 63 230 Occident, Espagne ...... .... 7 O.)Ecart en longitude: Orient, Lithuanie. .…....... 30 E.) 370 Carré d’expansion............ . 851 Rumex crispus, Lin. — Il est vivace et croît dans les champs humides, dans les prés et sur le bord des eaux. Sa tige est droite, élevée, cannelée et peu rameuse ; ses feuilles sont étroites , lancéolées , ondulées et frisées sur leurs bords. Les feuilles inférieures sont un peu obtuses au sommet. Les fleurs, verticillées aux aisselles des feuilles supérieures, for- ment des épis rameux et touffus, rapprochés en forme de RUMEX. 223 grappe. Elles sont polygames ou monoïques. Les étamines sont insérées 2 à 2 à la base des divisions internes du pé- rigone , divisions qui restent sans changement , tandis que les divisions extérieures grandissent pendant la maturation, et s’appliquent contre les 3 faces du fruit avec lequel elles tombent et se disséminent. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé- rent, vivant en plaine et dans les montagnes .M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne jusqu’à 1,300". Wahlen- berg dit qu'il est commun en Suisse près des villages de la plaine et de la montagne, où il monte très-haut, près des chalets , jusqu’au-dessus de la limite des hêtres. Il occupe souvent en Suisse les mêmes stations que le R. alpinus en Auvergne. Géographie. — Au sud , il existe en France, en Es- pagne, en Afrique, dans la plaine de Lambèze et sur les montagnes de l’Aurès (Cosson). — Au nord, il habite toute l’Europe centrale jusqu’à l’extrémité de la Laponie, l'Angleterre, l’Irlande, les archipels anglais, les Feroë et l'Islande. — A l’occident, il végète en Portugal, à Terre- Neuve et au Canada. — A l’orient, on le trouve en Suisse, en Autriche, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Dal- matie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Tur- quie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’AI- tai et du Baïkal. — Ce Rumex est indiqué encore à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Algérie. .............. 34° )Ecart en latitude : Nord, Altenfiord.....,...... 70 | 36° 224 POLYGONÉES. Occident, Canada.......... 65 O.)Ecarten longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E 181° Carré d’expansion............ 6516 Ruomex Maximus , Schreb. — Il est vivace et habite les prairies et les lieux humides. Sa tige est droite, ferme et cannelée , rameuse à sa partie supérieure , à rameaux dres- sés et allongés. Ses feuilles radicales sont amples, lon- guement pétiolées , assez épaisses , à bords crénelés et on- dulés ; les caulinaires sont lancéolées et rétrécies en pétiole. Les fleurs sont verdâtres, réunies en verticilles incomplets et très-rapprochés, formant par leur réunion une espèce de panicule ; les divisions intérieures du périgone sont triangu- laires , cordiformes et denticulées à leur base. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent et habitant la plaine. Géographie. — Au sud, on le trouve dans la France centrale. — Au nord, en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Gothie, en Suède. — A l’oc- aident, il reste en France. — A l’orient, il est en Suisse, en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SU ACAUCRSPER ES PE. 2. 0.7 HR en latitude : NOT SUETE MR ee 6. . 00 120 Occident, France... 2... 00 Ecart en longitude : Orient. Caucase Lu 48 2 48° Carrétd'expansion. s. ......:--05670 RUMEX HYDROLAPATHUM , Huds. — On le trouve dans RUMEX. 225 el les fossés , sur le bord des étangs et des mares d’eau délais- sées par le débordement des rivières. El est vivace ; sa tige est droite, forte, cannelée, rameuse à sa partie supérieure. Ses feuilles sont lisses, coriaces, ondulées et crénelées sur les bords; les radicales sont très-grandes , longuement pé- tiolées , atténuées aux deux extrémités et décurrentes sur le pétiole. Les fleurs sont disposées en verticilles incomplets, très-rapprochés et très-fournis, formant ensemble une pani- cule dense , volumineuse et dépourvue de feuilles. Les divi- sions intérieures du périgone sont ovales, triangulaires, ai- guës, munies sur le dos d’un granule oblong. — 11 fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Indifférent et aqua- tique ; il reste dans les plaines. Géographie. — Au sud, la France centrale et l'Italie. — Au nord, l'Allemagne, la Bavière, le Danemarck, la Go- thie , la Suède australe et l'Angleterre , où il trouve sa limite occidentale. — A l’orient, la Suisse, l'Italie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Italie......,.......... 42° |Écart en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 18° Occident, Angleterre... ...... 6 O.,Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne...... 44 E.) 500 Carré d’expansion. ............ 900 Rumex AqQuarTICus , Lin. — Il croît aussi dans les lieux humides, sur le bord des rivières ; il est généralement très- 9 2 dispersé. Sa racine est vivace, profonde et jaunâtre : sa tige , (e] est haute, très-ferme et cannelée. Ses feuilles radicales sont très-grandes , oblongues, très-lisses, glabres, et échancrées VIII 29 296 POLYGONÉES. en cœur à la base. Les caulinaires sont longues , pointues et ondulées. Les fleurs sont disposées en épis formés de verticilles étagés. Les divisions du périgone sont chargées de tubercules oblongs, rouges ou bruns, dont le volume est très-variable. — I fleurit à la fin de l'été. Nature du sol. — Altitude. — X végète sur les terrain mouillés de la plaine, et paraît indifférent à la nature du sol. Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans le Péloponèse. — Au nord, il est disséminé dans toute l’Eu- rope centrale et dans toute la Scandinavie jusqu’en Laponie ; il est aussi en Angleterre, aux Hébrides et aux Shetland. — A l'occident, on l'indique dans l'Amérique du nord, en Virginie et en Pensylvanie. — A lorient , 1l existe en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie, en Arménie , dans toutes les Russies et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Péloponèse............ 38° |Ecart en latitude : Nord, Laponie... ........... 68 300 Occident, Pensylvanie........ 80 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie de lOurel..... 71 E. | 151° Carré d’expansion............ A550 Romex ALPINUS , Lin. — Ce Rumex est une des plantes les plus remarquables des montagnes. Sa station naturelle est dans les lieux humides des forêts de sapins, avec le Sonchus Plumieri, le S. alpinus , le Ranunculus aconiti- folius , le Doronicum austriacum, ete.; mais 1l sort des bois et s'établit sur les pelouses, le long des ruisseaux , et quand il rencontre des lieux habités, des cases construites RUMEX. 297 par les pâtres, des parcs où les bestiaux ont passé la nuit, il s’y développe en quantité prodigieuse. Alors il devient social, serre ses rangs et exclut tous les autres végétaux , à l'exception du Poa annua qui, profitant des mêmes circons- tances, lutte contre lui et se glisse au milieu de ses tiges. Longtemps après que les pâtres ont abandonné leur séjour élevé et temporaire, ce Rumex en marque la place et s’y maintient presque indéfiniment. — C’est une plante vigou- reuse, à racines vivaces et puissantes, à tiges épaisses, striées, trapues et rameuses. Les feuilles radicales sont très-grandes, ovales, lancéolées ou arrondies, échancrées à leur base, très-nerveuses et portées sur de longs pétioles. Celles de la tige sont plus allongées et toutes pétiolées. Les stipules de la tige ne forment pas, comme celles des Polygonum, des cylindres engainés, mais après avoir protégé la jeune feuille par leur enveloppe transparente et scarieuse , elles se déchi- rent irrégulièrement et flottent longtemps adhérentes au nœud ou même au pétiole, et elles se dilatent vers le bas pour protéger les feuilles non encore développées et toujours roulées sur leurs bords. Les fleurs sont très-nombreuses , réunies en nombreux verticilles serrés les uns contre les au- tres , et formant des épis très-denses composés de fleurs po- lygames. Les mâles sont généralement placées au sommet ; les femelles sont en dessous. Tous les matins, peu après le lever du soleil, on voit les étamines répandre des nuages de pollen qui atteignent de jolis stigmates étalés et plumeux. Les valves du périgone sont dépourvues de tubercules. Dès le mois de juillet la plante se couvre de graines qui restent longtemps fixées sur les rameaux et qui sont colorées en rouge brun. — Elle fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Presque domestique et aquatique , il préfère cependant les terrains siliceux et dé- 2928 POL.YGONÉES. tritiques , et reste dans les montagnes. Nous le trouvons en- tre 800 et 1,600. De Candolle l'indique à 2,000" dans les Alpes. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, en Allemagne et en Suisse. Est-ce bien le R. alpinus que Pallas cite sur les bords de la Samara, le 11 juin 1769, dans les fonds humides? — À l'occident , il reste dans les Pyré- pées. — À l’orient , on le rencontre en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Italie... ...... 400. PU en latitude : Nord, Allemagne. ......... 90 10° Occident, France. .......... à O. Far en longitude : Orients1Gnèce. scene. So ur: 270 Carré d’expansion...........+ 270 Romex scuTATus, Lin. — Cette plante vit toujours dans les lieux rocailleux, sur les vieux murs, sur les cailloux, au milieu des roches éboulées. Elle vit en société, et ses ra- cines vivaces, presque ligneuses, s’étalent à la surface du sol où ses tiges sont elles-mêmes couchées à leur base. Ces ti- ges se redressent et sont alors cylindriques et herbacées. Ses feuilles sont très-variables , lancéolées, obtuses ou pointues, munies à leur base de 2 oreillettes plus ou moins prolongées, vertes ou glauques , mais toujours acides et un peu épaisses. Leurs aisselles inférieures sont chargées de petits rameaux à l’extrémité desquels s’étalent de petites rosettes qui émet- tent quelquefois des racines et constituent une véritable gé- nération alternante. Les fleurs sont clairsemées , disposées RUMEX. 229 en épis grêles ou rameux, hermaphrodites ou polygames, à valves séminales entières et arrondies. Les semences sont triangulaires et suspendues. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I semble qu'il y ait 2 espèces confondues dans ce type. L'une, à feuilles glauques, qui recherche les régions méridionales , les terrains calcaires et les plaines; l’autre, à feuilles vertes, qui s’avance très-loin vers le nord, qui s'élève très-haut sur les montagnes et qui préfère les terrains siliceux et rocailleux. La première est in- diquée par Tenore entre 100 et 300" dans le midi de l'Italie. La seconde croît en Auvergne jusqu’à 1,860" sur le sommet du plomb du Cantal. De Candolle l'indique à 1,200" dans les Cévennes : Wablenberg la cite en Suisse entre les pierres éboulées , bien au-dessus de la limite supé- rieure du sapin. Ledebour la mentionne dans le Caucase entre 800 et 1,600", et dans le Talüsch à 1,000". Géographie. — Au sud , ce Rumex vit en France , dans les Pyrénées, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il habite la France, la Belgique , la Bavière, quelques parties de l'Allemagne, la Gothie, la Suède et l'Irlande, mais sporadique dans ces dernières localités. — A loccident, il est er Portugal. — A lorient il vit en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, ‘en Croatie, en Tran- sylvanie, en Grèce à Mélos près du Monastère, en Tau- ride, dans le Caucase, dans le Talüsch, en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud Algérie. .......... <.. 300 |Ecart en latitude : NOÉ SEE... « à 0 ae 55 200 Occident, Portugal.......... 10 ©.) Ecarten longitude : ments Géorgie. . 3... 47 E.\ 57° Carré d'expansion: : 44 2480 .: 4140 230 POLYGONÉES. RuueEx ARtFoLIUS, AIT. — Cette plante vit dans les bois, dans leurs clairières et dans les hautes prairies qui en sont voisines. Tantôt elle s’abrite sous les hêtres avec le Stella ria nemorum, le Doronicum austriacum, le Preñanthes pur- purea, tantôt elle profite de l’ombrage des sapins, et se développe à côté du Senecio Cacaliaster, de l’Acomitum Ly- coctonum , des myrtilles et des framboisiers. Elle est vivace et dioïque. Sa tige est droite, élevée, cannelée et souvent rougeâtre. Ses feuilles sont d’un vert foncé, ovales, pointues, échancrées à la base , et munies de 2 oreillettes divergentes. Les gaines de la base des pétioles sont tronquées , et les nervures partent en rayonnant du sommet du pétiole. Les fleurs sont disposées en panicules vertes ou rougeâtres. Les anthères s'ouvrent le matin très-rapidement , et lancent au loin des jets de pollen, ce qui n'empêche pas bon nombre de fleurs femelles de rester stériles. — Elle fleurit en juil- let et en août. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce habite les terrains siliceux , volcaniques et détritiques des montagnes. Nous la trouvons entre 1,200 et 1,700". Géographie. — Au sud , on la trouve en France, dans les Pyrénées, en Corse et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle existe en Suisse et sur quelques points de l'Allemagne. — À l'occident, elle ne dépasse pas les Pyrénées. — A lorient , elle végète en Croatie, en Hongrie et en Transyl- vanie. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Midi de l'Italie. ........ 40° \Ecart en latitude : Nord, Allemagne. ........+. 49 ‘) go Occident , Pyrénées... ... .... 4 O.)Ecarten longitude : Orient, Transylvanie... ...... 22 E. 26° Carré d'expansion. ............ 234 RUMEX. 251 Rumex Acerosa, Lin. — C’est une des plantes les plus communes, dont la véritable station est dans les bois, comme celle du À. arifolius, mais qui, depuis longtemps, préfère nos prairies, et s’y méle à toutes les graminées et à tous les végétaux qui les composent , élevant ses pédoncules pur- purins au-dessus des renoncules dorées et des élégants myo- sotis, dépassant les légers panaches des brizes et les épis noirâtres du Plantago lanceolata. — Elle est vivace; ses racines sont amincies et forment de petits rhizomes ram- pants , dont les cicatrices marquent les pousses annuelles et successives. La tige est droite, striée, garnie de feuilles d’un vert sombre, un peu épaisses, acides, peu nombreuses, obtuses et sagittées. Les gaînes ou stipules sont acérées, un peu déchiquetées au sommet. Les fleurs, quelquelois dioï- ques, sont disposées en grappes rameuses. Les 3 premières divisions du périgone s’appliquent immédiatement sur l'ovaire, tandis que les 3 autres, qui sont extérieures, portent à leur base 6 étamines distribuées 2 à 2 entre les 3 divisions. Les anthères offrent souvent des nuances d’un rouge vif carminé à l'extérieur , où elles sont frappées par la lumière. Elles répandent un pollen abondant et devien- nent bicornes dès qne le pollen est sorti; les 2 loges s’écar- tent et se dessoudent par en haut. Malgré cette émission du pollen, les styles s'étendent le long des angles de l'ovaire, et font passer leurs stigmates pénicellés entre les divisions du périgone pour aller au devant des étamines, et comme les 3 divisions extérieures sont déjetées pour mettre à nu les stigmates, rien ne s'oppose au contact du pollen. — Elle fleurit au printemps, et prolonge souvent sa floraison pen- dant l’été. Nature du sol. — Altitude. — {ndifférent, croissant partout , sur tous les sols, dans les plaines et sur les mon- 232 POLYGONÉES. tagnes. Nous trouvons cette oseille jusqu’au sommet des nos plus hautes montagnes, à 1,800%. De Candolle la cite à 1,600" dans les Alpes; M. Boissier entre 1,300 et 2,100® dans le midi de l'Espagne ; Ledebour, entre 800 et1,200" dans le Talüsch, et Lessing la cite encore à 600" aux îles Loffoden. Géographie. — Au sud, elle a ses limites dans le midi de l'Espagne. — Au nord, elle occupe toute l'Europe, toute la Scandinavie, y compris la Laponie où elle croît dans les lieux cultivés de la plaine et dans les montagnes au milieu des saules alpins, arrivant aux Loffoden , à Mageroë et au cap Nord; elle existe en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais, aux Feroë et dans les dunes de l'Islande. — A l'occident, on la rencontre en Portugal , dans l’Amé- rique du nord, au Groënland , à Terre-Neuve, au Canada, dans les prairies des montagnes Rocheuses. — A l’orient, elle occupe la Suisse, l’Etalie, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Grèce , la Turquie, le Caucase, la Géorgie , toutes les Russies , toutes les Sibéries, la Da- hurie, le Kamtschatka, les iles Aléoutiennes et l'Amérique russe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 360 }Ecart en latitude : Nord, Cap Nord...... de Loe TE 300 | Ecart en longitude : \ 3600 Carré d'expansion ............ 12600 Üecident et Orient... ....... 300 RumEx AcErosELrA, Lin. — Ce Rumex est vivace et croit en sociétés très-nombreuses dans les champs en friche , au milieu des bruyères, sur les places où l’on a charbonné RUMEX. 233 le bois et surtout sur les sols écobués. 1 se mélange à l’Hy- pericum humifusum, au Draba verna, au Dicranum pur- pureum, au Polytrichum piliferum, etc. KL est parfois si abondant qu'il colore les champs en rouge. — Ses tiges sont grêles et garnies d’articulations d’autant plus rapprochées qu'elles sont situées plus près du sommet des rameaux supérieurs ; les feuilles sont pétiolées, lancéolées, pointues, sagittées et comme divisées en 3 lobes, dont les 2 laté- raux s’écartent à angles droits, de celui du milieu. Aux ar- ticulations naissent de petits paquets de fleurs suspendues. D’autres fleurs sont réunies en épis ou en grappes au som- met des tiges. Ces fleurs, qui sont ordinairement dioïques, sont munies d’un ovaire triangulaire ordinairement coloré en rose, et de 3 jolis stigmates étoilés et plumeux. Les graines qui leur succèdent sont aussi triangulaires et vivement co- lorées. — Elle fleurit au printemps et en été. Nature du sol. — Altitude. — Ce Rumex recherche les terrains siliceux , graveleux et sablonneux des plaines et des montagnes. Nous le trouvons très-abondant en Auver- gne, entre 800 et 1,000". Wahlenberg le cite en Suisse sur les plus hauts sommets ; nous l’avons trouvé à 1,400" dans les montagnes du Forez. M. Boissier dit qu'il croît dans le midi de l'Espagne depuis 0 jusqu’à 2,300". Lede- bour le mentionne dans le Talusch entre 400 et 800", et Lessing aux Loffoden entre 215 et 350". Géographie. — Son aire est aussi très-vaste. Au sud , il occupe la France , l'Espagne et les Canaries. — Au nord, toute l’Europe, y compris la Scandinavie et même la Lapo- nie, où Wahlenberg l'indique dans les lieux brûlés, culti- vés et fumés, même dans les montagnes, mais abondant surtout autour des parcs des rennes; il est aussi en Angle- terre, en Irlande, aux archipels anglais, aux Feroë et en 934 POLYGONÉES. Islande. — A l'occident , il croît en Portugal, en Amérique à Terre-Neuve, au Groënland , au Canada , dans le Sas- katchawan et sur la côte nord-ouest. — A l’orient, il existe en Suisse, en Italie et dans tout le reste de l’Europe, dans le Caucase , en Géorgie, en Arménié, dans toutes les Rus- sies, dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal et orientale et dans la Dahurie. — On le cite encore au Cap et aux Malouines où il a certainement été introduit. Limites d'extension de l’espèce. Sud; Cinañes ne ee Écart en pr Nord, Laponie» a Occident, Amérique. ....... js O. } Ecart en Orient , SU orientale..... 163 E. 3430 Carré d'expansion. ........... 14063 RüMEx INTERMEDIUS, DC. — Plante vivace, souvent confondue avec la précédente et qui croît aussi dans les champs incultes , dans les vignes et sur les coteaux pierreux. Ses racines fibreuses se renflent quelquefois en tubercu- les allongés ; ses tiges sont droites, simples ; ses feuilles radicales sont nombreuses, longuement pétiolées ; les cau- linaires sont oblongues ou lancéolées, à oreillettes longues et un peu divergentes. Les gaines sont membraneuses , allon- gées, incisées et ciliées. Les fleurs sont réunies en demi-ver- ticilles très-rapprochés, formant une panicule; elles sont portées par des pédicelles déliés et articulés. — Elle fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter- rains calcaires des plaines et des montagnes peu élevées. M. Boissier la cite jusqu'à 650". POLYGONUM. 235 Géographie. — On la trouve, au sud , en France, en Corse, en Espagne et en Algérie. — Au nord , sur le bord du plateau central de la France. — A l'occident , en Espa- gne, — À l’orient, en Piémont et en Sicile. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie....... ec 100 00) Ecarti en latitude : Nord ÆErance............. . 44 go Occident, Espagne. . ... ARE EU À Le en longitude : Onmpiale. L..:.1...2. 12 .E,) 18? Carré d’expansion.......... 0102 G. POLYGONUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ils constituent un genre nombreux formé d'environ 190 espèces dispersées dans toutes les parties du monde. — L’Asie seule en a 90, et sur ce nombre 32 habitent les Indes orientales, 24 le Népaul et 16 sont disséminées dans toute l'étendue de la Sibérie. Les autres végètent à la Chine , à la Cochinchine, au Japon, en Perse, en Géorgie, en Arménie et sur le Caucase. Une espèce est citée à Ceylan. — On connaît en Europe 28 à 30 Polygonum préférant en général la partie australe à la région moyenne, et fuyant le nord de ce con- tinent à peu d'exception près. L'Espagne , la Corse, l'Ita- lie, la Grèce et la Sicile sont les pays qui en sont le mieux pourvus, puis viennent la Hongrie , la France et l'Allema- gne. — 25 espèces croissent à la Nouvelle-Hollande , à Java et aux Moluques. — 18 occupent l'Amérique du nord , le Mexique, la Nouvelle-Grenade, les Etats-Unis et la Cali- fornie. — 135 vivent dans la partie sud du Nouveau-Monde, 336 POLYGONÉES. presque toutes au Brésil , quelques-unes au Chili et au Pé- rou. — Enfin l'Afrique a aussi ses Polygonum : en Egypte , au Sénégal, en Abyssinie, en Barbarie et même au cap de Bonne-Espérance. Ces diverses localités en fournissent 14 espèces. — La plupart des espèces de la section des avi- culare appartiennent à l’Asie tempérée et à la Nouvelle- Hollande. Il est très-remarquable que plusieurs d’entr'elles représentent les formes anormales des Casuarina , formes que l’on retrouve en Corse dans le P. equisehiforme. Porvconum BisrorTa, Lin. — Lorsque les pluies du printemps ont humecté la terre, et que l’eau provenant de la fusion des neiges des montagnes s'écoule avec rapidité sur leurs pentes, on voit partout de brillantes associations où règnent les épis roses de la bistorte, les tiges verticillées de l’'Equisetum sylvaticum , les fleurs globuleuses du Trollius, ou les touffes vigoureuses du Ranunculus aconihfolius. Le véritable printemps pour les montagnes est l’époque où ce beau Polygonum se couvre de fleurs et se charge de décorer pendant longtemps les prairies et les clairières des bois. — Ses racines sont de profonds rhizomes à chair rouge, ordi- nairement contournés sur eux-mêmes, et qui chaque année, produisent de bonne heure un bourgeon central qui ne donne que des feuilles, et des bourgeons latéraux, dont chacun produit une tige fertile, simple et sans rameaux. — Ses feuilles allongées, plus ou moins larges, sont d’un beau vert en-dessus, souvent glauques en-dessous , et traversées par une grosse nervure dont la couleur carminée tranche or- dinairement avec le vert du limbe ; quelquefois même ces feuilles deviennent d’un rouge vif, et ressemblent de loin à des fleurs éclatantes disséminées sur la verdure des prés. Une ou deux feuilles caulinaires embrassent la tige, qui se POLYGONUM. 237 termine par un épi serré, entremêlé de bractées colorées. — Ses fleurs ne s'ouvrent jamais entièrement ; leurs 3 stig- mates sontsaillants, et des 8 étamines qui les entourent, il y en a 3 qui répandent leur pollen en dehors. Le fruit est un ca- riopse qui se sème avec le périgone. A près la dissémination, la tige fournie par le bourgeon foliacé persiste , elle se recourbe sur elle-même et produit au printemps suivant des pousses nouvelles, dont celle du milieu est encore foliacée. Ainsi se perpétue, jusque dans les contrées où sa graine ne peut mürir, cette belle espèce qui, par ce moyen, occupe de grands espaces et devient une plante éminemment sociale. Nature du sol. — Altitude. — On rencontre la bistorte sur tous les terrains, mais elle préfère ceux qui sont siliceax. Elle habite la plaine et les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusque sur les sommets les plus élevés : sur le puv de Dôme, sur le sommet de Montoncelle et sur le plomb du Cantal à 1,860". De Candolle la cite à 20" sur les bords du Loiret et à 1,800 dans les Alpes et dans les Pyrénées. C’est une des espèces les plus communes des hautes prairies du mont Cenis , à 2,006", où elle est associée au Centaurea montana, au Campanula barbata, et à plusieurs centaines d'espèces alpines. Ledebour l'indique dans tout le Caucase entre 1,400 et 3,000". Géographie. — Elle s'étend sur une grande partie de la terre. — Au sud, en France, dans les Pyrénées, en Espa- gne, dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle existe dans toute l’Europe , excepté en Laponie où sa présence est dou- teuse , mais elle habite le pays des Samoïèdes, l'Angleterre , l'Islande , oùelle croît abondamment dans la vallée de Raar- darval. — A l'occident, elle habite aussi l'Amérique du nord , le Missouri et l’intérieur du nord-ouest de ce conti- nent, où M. Hooker dit qu’elle tient le milieu entre Île 238 POLYGONÉES. P. Bistorta et P. viviparum. — A l'orient, on la ren- contre en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Grèce, en Turquie sur le Balkan d’Etropol, dans le Caucase , en Géorgie, en Arménie , dans toutes les Rus- sies , dans toutes les Sibéries, au Japon, dans le pays des Tschukhis, en Dahurie, au Kamtschatka , dans les îles Aléoutiennes et dans l’Amérique arctique. — Pallas cite ce Polygonum en Sibérie, associé aux espèces suivantes : Ado- nis apennina, Orobus luteus, Anemone narcissiflora , Ca- calia hastata, Buplevrum longifolium, Lathyrus pisifor- mis , etc. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie......... 100 ie en latitude : Nord , Sibérie arctique........ 74 3/0 , Écart en longitude : Occident et Orient.......... 360 2600 Carré d'expansion. ............ 12240 PoLyGoNum vivipARuM , Lin. — Lorsque l’on s'élève dans les montagnes et que l’on a dépassé la zone où la bis- torte cesse de croître, on la trouve remplacée par une es- pèce voisine , vivace comme elle, au milieu des pelouses, et souvent associée au Plantago alpina, au Trifolium alpi- num, à l’Orchis albida, au Lycopodium Selago. Elle ressem- ble au P. Bistorta, mais ses feuilles sont plus étroites, ses tiges moins élevées, et ses fleurs également réunies en épis, mais moins serrées, sont loin d’avoir autant d'éclat. Elles sont d’un rose pâle, ou blanches, ou verdâtres, accompa- gnées de bractées cylindriques et tronquées. — Souvent une partie de ces fleurs avorte et l’autre ne mürit pas ses grai- nes; mais le pédicelle se renfle et se transforme en une vé- POLYGONUM. 239 ritable bulbille sessile dans une bractée scarieuse , qui se détache comme les semences pour reproduire cette espèce. C’est surtout dans les pays froids que l’on remarque ce phé- nomène des fleurs remplacées par des bulbilles, comme si la nature avait prévu que la rigueur du climat s’opposerait à la maturité des semences. En effet, dans les régions arctiques et sur les hautes montagnes, 1l est impossible de rencontrer des graines. — Ce Polygonum fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I] croît sur les terrains siliceux et détritiques de la plaine dans les régions arctiques, et sur les hautes montagnes dans les autres contrées. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,880", c’est-à-dire, sur les plus hauts sommets. Il arrive dans les Alpes jusqu'au mi- lieu des neiges éternelles à 2,500", et ne descend jamais au delà de la limite supérieure des sapins. En Italie, Tenore l'a rencontré entre 1,800 et 2,000". Ledebour l'indique dans le Caucase entre 1,800 et 3,000". M. Martins l’a vu à 690 et à 700" au sommet de la montagne de Mal- lingsfall à Vinderoë, une des Feroë ; Lessing le mentionne à 620" aux iles Loffoden. Géographe. — Au sud, il se trouve en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il existe sur toutes les montagnes de l’Europe, dans les prés et les pâturages élevés, en Scandinavie et même en Laponie ; mais dans les montagnes élevées et dans les Alpes mariti- mes jusqu’au cap Nord; c’est, dit Wahlenberg, la variété alpinum, dont les feuilles inférieures sont elliptiques et les fleurs roses très-élégantes ; la racine de cette variété est aussi beaucoup plus grosse et noueuse. On rencontre encore ce Polygonum en Angleterre, aux Shetland , aux Feroë, en Islande et au Spitzhberg. — A l'occident, il habite diverses parties de l'Amérique, le Canada, le Groënland , les côtes 240 POLYGONÉES. et les îles de la mer Arctique, l’île Melville, les terrains tourbeux des montagnes Rocheuses, le Labrador, la côte nord- ouest et le détroit de Behring. — A l’orient, il vit dans les montagnes de la Suisse , des Carpathes, du Caucase, de la Géorgie et de l'Arménie , dans toutes les Russies , dans toutes les Sibéries, en Dahurie, au Kamtschatka, aux îles Aléoutiennes et dans l’Amérique arctique. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Midi de Italie... ....... 400 Le en latitude : 80 Nord aSpitrherS: 2, 082. 40° Occident et Orient.......... 360 po gr Lo 360° Carré d'expansion. ........... 14400 Poriconum AMPæigrum, Lin. — Sur un vaste bassin d’eau tranquille, dont le miroir azuré reflète les collines d’alentour , au milieu d’une troupe brillante d'oiseaux aqua- tiques qui s’agitent en tous sens, s’élèvent des parterres li- mités dont les fleurs disposées en épis carminés vienuent rehausser les corolles blanches des Nymphœa. Ce sont des Polygonum amphibium dont la brise qui ride la surface des eaux balance doucement les fleurs. — De ses racines im- plantées dans la vase s'élèvent des tiges creuses et renflées qui portent des feuilles allongées, glabres et longuement pétiolées. Ces feuilles viennent nager sur les eaux, et les pé- doncules coudés amènent au-dessus de leur niveau de char- mantes fleurs dont la fécondation s’opère dans l'atmosphère. Son périgone est à 5 divisions, ses étamines sont au nombre de 5 et son ovaire unique est entouré de 5 glandes. — Si l’eau vient à manquer à ce Polygonum , il est assez flexible POLYGONUM. 241 your accepter de vivre sur la terre; alors il se modifie; ses tiges ne sont plus creuses, elles sont pleines; ses feuilles sont velues, et ses fleurs sont loin d'offrir des épis aussi serrés que lorsqu'il habite les eaux. Il est vrai qu’il reste cr- dinairement stérile et se reproduit par les rejets de sa racine. — 1 fleurit en juin, juillet et août. Le P. vaccinifolium, de l'Himalaya, semble lui être parallèle ; mais c’est une espèce terrestre dont le port participe à la fois des P. amphibium , P. Persicaria et P. aviculare. Nature du sol. — Altitude. — XYndifférent, il croît dans les eaux tranquilles de la plaine. Géographie. — On le rencontre, au sud , en France, dans le midide l'Italie , en Sicile, dans les étangs et les eaux dormantes de l’Abyssinie. — Au nord , il végète dans toute l'Europe, y compris la Scandinavie , la Laponie, l’Angle- terre, ses archipels et l'Islande. — A l'occident, il est en Portugal , dans l’Amérique du nord, au Canada, au Sas- katchawau , au lac de l’Esclave , à la côte Nord-Ouest , au- tour du fort Vancouvert et de Wallah-Wallah, au détroit de Fura. — A l'orient, il est indiqué en Suisse, en Autri- che, en Hongrie, en Croatie, en Dalmatie, en Transylva- nie, en Turquie, en Tauride, dans les provinces du Cau- case, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, aux In- des orientales , à la Chine, au Japon et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie............. 10° us en latitude : Nord, Laponie......... 10070 60° Occident, Amérique. ....... 180 O.) Écarten longitude : Orient , Sibérie orientale..... 163 E./ 3430 Carré d’expansion........... + 20580 VUI 16 9249 POLYGONÉES. PoLyGoNUM LAPATHIFOLIUM, Lin, — Il croît en sociétés nombreuses le long des fossés et sur les sables des rivières. Il s’y développe quelquelois en si grande quantité que ses ti- ges, pressées les unes contre les autres et ses branches enla- cées, forment de petites forêts herbacées qu'il est difficile de traverser. Si les individus <’écartent sur quelques points, les clairières sont envahies par des menthes , par l’Eupatorium cannabinum, par l'Inula dissenterica, V'Artemisia vulqa- ris, etc. C’est une plante annuelle qui lève à la fin du prin- temps, qui grandit ets’allonge avec rapidité, et dont les fleurs paraissent à la fin de l'été. — Ses tiges, rouges et rameuses, sont garnies de feuilles aliongées qui y sont fixées par des stipules soudées, formant une véritable gaîne qui recouvre et enferme les jeunes pousses. — Les fleurs , roses ou blanches, naissent en épis serrés, d’abord presque droits, mais bien- tôt penchés par le poids des semences qui mürissent successi- vement abritées sous le périgone persistant. Pendant long- temps de nouvelles fleurs se montrent sur les épis, et de nou- veaux épis naissent anx aisselles des feuilles. Le périgone, blanc ou d’un rose pâle, se fonce de plus en plus, après s'être refermé sur la graine, de telle sorte que la plante semble toujours chargée de fleurs. Ses graines, aplaties et concaves sur les deux faces, se sèment avec le périgone. Nature du sol. — Altitude. — A] est aquatique , et vé- gète sur tous les sols pourvu qu’ils soient humides. Il reste dans les plaines ou sur les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, il vit en France, et atteint le midi de l'Espagne. —- Au nord, il croît en France, en Bel- gique, en Allemagne, en Scandinavie, même en Laponie, en Finlande , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l’orient , il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie , eu Hongrie, en POLYGONUM, 243 Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe; dans les Sibéries de l’Oural, de l’AI- tai, du Baïkal et dans la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Midi de l'Espagne...... 36° }Ecart en latitude : Nord, Laponie............. 65 | 290 Occident, Espagne.......... 6 O.)Ecarten longitade: OM Balhurie".:....... 119)E.) 1350 Carré d’expansion............. 3625 Pocvconum PErsicArtA, Lin. — Annuel comme tous ceux de sa section , il croît en abondance le long des fossés, sur le bord des eaux, autour des habitations, et devient, pour ainsi dire, une plante domestique. — Ses tiges sont souvent rouges et ramêuses ; ses feuilles, sont lancéolées, presque toujours marquées d’une tache noire ou brune en fer de lance, et ses épis, roses et dressés, persistent pen- dant longtemps avant de répandre des graines dont les angles sont arrondis. — Ces graines se conservent presque indéfiniment dans le sol ou dans la vase des étangs et des lieux humides, et c’est une des plantes que l'on voit paraître le plus promptement sur les terres remuées ou sur le sol . des étangs que l’on met en culture. — Elle commence à fleurir en été. Nature du sol. — Altitude.— La persicaire est indif- férente, et vit sur tous les sols humides des plaines et des montagnes peu élevées ; elle monte cependant avec les cul tures, et suit l’homme dans ses migrations. Elle arrive ainsi autour des chalets dans les hautes régions. 24% POLYGOXNÉES. Géographie. — Au sud , on la rencontre en France, en Espagne, en Algérie, dans l'ile de Crète, à Madère, aux Ca- naries. — Au nord, dans toute l’Europe, dans toute. Ja Scandinavie jusqu’au 70° 30", où elle vit dans les champs et près des habitations. Elle est aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, outre le Portugal, Madère et les Canaries, elle est citée par Hooker sur plusieurs points de l'Amérique du nord, mais nous présumons qu’il a confondu avec notre P. Persi- caria, des types particuliers comme il le fait lui-même pres- sentir. — À l’orient, elle habite la Suisse, l'Itahe , la Dal- matie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, toutes les Russies, les Sibéries de l’Oural, de J’Altai, du Baïkal et orientale, et la Dabhurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............ 30° )Écart en latitude : Nord Altentiord: "1,0, 200170 j &Q0 Occident, Islande.......... 26 O.)Écart en longitude: Orient, Sibérie orientale. .... 163 E.) 1890 Carré d’expansion. ........... 7560 Poryéoxum mitTE, Schrank. — Cette espèce commune se trouve dans les lieux frais, su le bord des rivières, le long des fossés où elle vit en sociétés souvent très-nom- breuses. Elle est annuelle: sa tige est droite, simple ou rameuse, souvent rougeâtre; ses feuilles sont lancéolées , non tachées, et les gaînes sont velues et ciliées. Les fleurs, roses ou blanches, sont disposées en épis grêles et interrom- pus, ordinairement penchés , munis de bractées cilées. Les POLYGONUM. 245 graines sont noires, très-luisantes et plus ou moins trigones. — Elle fleurit à la fin de l'été. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent et habitant les plaines. Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Italie. — Au nord, la Belgique, l'Angleterre, l'Allemagne, le Danemarck et la Gothie. — A l'occident, l'Angleterre. — À lorient, la Suisse, l'Autriche , la Hongrie , la Dalmatie, la Transylvanie, le Caucase et la Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. MNordy Gothie.ss ses... 59 190 Occident, Angleterre... ...... 6 Écart en longitude : Onent Caucase... 8. :. 46 E 529 Carré d'expansion... 988 Sud, Midi de l'Italie. ........ 400 us en latitude : Porya@oxum Hypropirer , Lin. — Il est bien rare qu’à la fin de l’été les fossés où s’épanchent des eaux de fumier ou ceux même qui bordent les champs cultivés, ou qui avoi- sinent les habitations, ne soient pas peuplés de ce Polygo- num, qui vit avec les Bidens , avec le Panicum Crus-galli, avec les Alisma ou le Potentilla anserina. — Ses tiges sont grêles et vertes, ses feuilles allongées et d’une saveur poi- vrée, non {achées, et ses épis allongés, moins serrés que ceux du P. Persicaria, sont toujours inclinés. — Ses feuil- les, comme celles des autres Polygonum, sont redressées dans le bourgeon , roulées en dehors et enveloppées d’une stipule scarieuse qu’elles percent ensuite. — Il fleurit en été et en automne. Nature du sol. —— Allitude. — Aquatique et indiffé- 246 POLYGONÉES. rent ; vit en plaine et dans les montagnes près des lieux habités et dans les champs après la moisson. Géographie. — Au sud, la France, le centre de l’Es- pagne , l’Algérie et Madère. — Au nord, toute l'Europe, y compris le Danemarck, la Gothie , la Norvége, la Suède et la Finlande australe , l'Angleterre , l'Irlande, les Orca- des, les Shetland , les Feroë et l'Islande. — A l'occident, le Portugal, Madère , le Canada et le Saskatchawan. — A l’orient , la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, le Caucase, toutes les Russies, les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal, orientale, et la Dahurie. Limites d'extension de l’espèce. SATA MATE Te re 330 \ Écart en latitude : Nord , Finlande. .….......0. 62 ) 990 Occident, Canada. ......... 64. A en longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 1634E: 2970 Carré d’expansion......... ec... A583 Pocyconum minus, Huds.— On le trouve dans les lieux marécageux eten partie inondés, sur le bord des étangs et des mares. Il est annuel ; ses tiges sont diffuses , très-ra- meuses et d’un beau rouge. Ses feuilles sont lancéolées- linéaires, arrondies à la base et rétrécies au sommet. Les gaines sont munies de longs poils ciiés. Les fleurs sont d’un beau rouge et disposées en épis grêles et lâches. Les graines sont noires, très-luisantes, trigones ou arrondies. — Jlfleurit en juillet eten août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains aquatiques et siliceux des plaines. { POLYGONUM. 247 Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , la Belgique, l'Allemagne, la Scandinavie, la Laponie exceptée, l'Angleterre et l'Irlande. — À l'occident, le Portugal. — A l’orient, la Suisse, la Hongrie , la Croatie, la Transylvanie , le Caucase, la Géor- gie, les Russies moyenne et australie, les Sibéries de FOu- ral , de l’Altai, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Etalie........ 40° Ecart en latitude : Nord, Norvége............ 62 290 Occident, Portugal. ........ 190 cart en lougitude : Orient , Sibérie orientale... .. 163 E. 1730 Carré d'expansion. ........... 3806 Poryconum Avicuzare, Lin. — Un des faits les plus curieux de l'étude des végétaux et de leurs rapports, est cer- tainement de trouver dans un même genre de plantes, des fleurs et des fruits dont les ressémblances sont telles, qu'il est impossible de les séparer, et de voir ces principaux or- _ganes de la plante accompagner des parties essentielles à la végétation et qui n’ont plus aucun rapport. C’est ainsi que dans le genre qui nous occupe le P. aviculare a un port en- tièrement différent des autres. Il se présente lui-même avec des caractères tellement distincts, que l’on doit sans doute reconnaitre qu'il constitue un groupe plutôt qu’une espèce unique. Tantôt, en eflet, c'est une plante rampante, à tige très-rameuse , à feuilles vertes et ovales , sortant, comme les fleurs qu’elles portent à leurs aisselles ,de stipules plus ou moins larges, transparentes et bilobées ; tantôt ce sont des tiges dressées , à larges feuilles ovales, ou bien des rameaux 218 POLYGONEES. aphylles, ressemblant à des tiges d’Equisetum , et s'allon- geant indéfiniment sur la terre. Toutes ces variétés ou espè- ces sont annuelles ; les unes vivent en société sur la terre pié- tinée , le long des chemins , entre les payés des rues, les autres se dressent dans les champs, sur le bord des fossés , ou s’étalent en gazons enlacés sur les sables des rivières. — Dans toutes ces plantes, les fleurs sont petites , blanches ou rosées, et elles naissent réunies en petits paquets dans les ais- selles, d'où elles sortent une à une pour s'épanouir, pen- dant très-peu de temps.— Les anthères extérieures s’ouvrent en dehors, les autres en dedans, et les 3 stigmates, sur- montés de papilles, sont immédiatement fécondés. Les graines sont noires, brillantes, et tombent accompagnées du périgone. — Il fleurit pendant toute l’année. Nature du sol.— Altitude. — Quoique indifférent, il pré- fère les terrainssalifères, les rues et les promenades publiques, le voisinage des habitations. El vit en plaine et dans les mon- tagnes où il suit l’homme, ses chalets et ses cultures , jus- qu'à 2,400, altitude qu'il atteint dans les Alpes, selon de Candolle. M. Boiïssier en cite une variété qui, dans le midi de l'Espagne, atteint jusqu'à 3,200. Géographie. — C'est une des plantes les plus répandues sur la terre. — Au sud , elle vit en France, en Espagne, en Algérie , en Egypte, à Madère, aux Canaries et dans di- verses parties de l’Abyssinie. — Au nord , elle occupe toute l'Europe jusqu’à la Loponie australe , l'Angleterre et ses archipeis , l'Irlande, les Feroë et l'Islande. — A l'occident, on la rencontre en Portugal, en Amérique, au Groënland, au Canada, à Terre-Neuve, où, selon de La Pilaye, elle offre une variété à feuilles panachées de pourpre ; au Labra- dor, dans le nord-ouest de l'Amérique, où elle varie comme en Europe, selon M. Hooker, et renferme proba- POLYGONUM. 249 blement aussi plusieurs espèces distinctes. — A lorient, elle vit dans toute l'Europe, dans le Caucase, la Géorgie, les grandes Indes et presque toute l'Asie tempérée, dans toutes ies Russies, dans les Sibéries de l'Oural , de l’Altaï, du Baïkal, orientale, dans la Dahurie et l’île de Sitcha. — Elle est encore indiquée sur plusieurs points de l’Australie, au cap de Bonne-Espérance, etc. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Abyssinie. ........... 10° Ecart en latitude : NA Eapomie............. 66 " | 5°0 Occident et Orient.......... 360 dus on. Carré d’expansion............ 29160 PozyGonum BEcLaRDt, AI. — Il croît dans champs, le Jong des fossés, dans les lieux salifères et humides. Il est annuel et ressemble au P. marilimum. Sa tige est droite, ferme et striée. Ses stipules sont très-grandes, membra- neuses, blanches et déchiquetées sur leurs bords. Les feuilles inférieures sont oblongues, les supérieures linéaires et pointues. Les fleurs, petites et d’un blanc rosé, sont axil- laires. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — K recherche les terrains aquatiques , salifères et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, 1l vit en France, en Espagne, en Algérie jusque dans l’Aurès. — Au nord, il atteint la Belgique, l’Esthonie et la Lithuanie. — A l'occident , il reste en France. — À l’orient, il habite l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , le Talüsch, les Russes 259 POLYGONÉES. movenne et australe, les Sibéries de l’Oural, de l’Altai et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie, ............. 34° )Ecart en latitude : Nardibsthbnietetenttnnts 59H 25p4 Occident France. \.. 281608 Ecart en longitude: Orient, Sibérie orientale...,. 160 g.. 1620 Carré d’expansion............. 40350 Pozyconxum Coxvozvyzus, Lin. — La terre recèle dans son sein une foule de semences qui restent dans un som- meil léthargique jusqu'à ce que des circonstances favorables se présentent pour leur développement. Le P. Convoluulus se trouve dans ces conditions. Ses graines dispersées dans les champs lèvent à l'abri d’une vive lumière , sous la pro- tection des céréales qui verdissent et s'élèvent. Les jeunes plantes. munies de quelques feuilles sagittées, restent long- temps sans prendre d’accroissement, et les plus précoces s’en- roulent autour des chaumes, cherchant, en contournant leurs pétioles , à profiter le plus possible de la Jumière qui pé- nètre sous le feuillage des moissons. À peine leurs fleurs verdâtres, réunies en petites grappes axillaires, commen- cent à paraître, que la faux, en détruisant leurs supports, les entraîne avec eux. Mais ce Polygonum repousse de sa base, et d’ailleurs, de nombreux individus qui languissaient étiolés sous les chaumes, croissent alors avec promptitude. Ils pren- nent un feuillage brun ou rouge, ils s'élèvent peu, privés de point d'appui, et les fleurs, qui naissent à cette époque, donnent aussi naissance à des cariopses triangulaires, sur lesquels le périgone reste appliqué sans changer de forme, comme cela a lieu dans le P, dumetorum. — C'est toujours POLYGONUM. 251 à la fin de l’été que cette plante fleurit, mêlée au Galeop- sis Ladanum , à l'Heliothropium europœum, et à ces végé- * taux tardifs qui attendent que les campagnes soient dé- pouillées de leurs richesses pour y eroître en pleine liberté. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent , et croît dans les plaines et sur les montagnes. Ledebour le cite dans le Caucase jusqu’à 2,000", Géographie. — Plante très-répandue, comme toutes celles des moissons. Au sud , elle occupe la France, lEs- pagne, l’Algérie, Madère et les Canaries. — Au nord, on la trouve dans tout le centre de l’Europe, jusque dans la. Laponie où elle se rencontre dans les champs des colons, en Irlande et en Islande. — A l'occident, elle existe aussi en Portugal. — A l’orient, elle esten Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transyl- vanie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, aux Indes orientales, en Chine et au Japon, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............ 30° |Écart en latitude : Nord, Laponie............. 68 | 38° Occident, Canaries......... 18 0. Ar en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E. 1880 Carréid'expansions es 500..., 7144 PoLyYcoNum puMEToRUuM, Lin. — Quoique nous soyons bien loin dans'nos climats d’avoir ce grand nombre de plantes grimpantes et enlaçantes qui rendent les forêts des régions tropicales impénétrables , nous avons cependant des espèces 252 POLYGONÉES. qui, par la rapidité de leur croissance et la faculté qu’elles ont de s’enrouler autour des corps voisins, jouent le rôle de ces lianes multipliées sous les tropiques et qui man- quent à nos contrées. De ce nombre est le P. dumetorum. — Ses longues tiges, rondes et non anguleuses comme celles de l'espèce précédente, pénètrent dans les haies et les buissons ; elles s’enroulent de droite à gauche sur toutes les branches qu’elles rencontrent, elles s’y ‘attachent, et leurs feuilles sagittées, portées sur des pétioles assez longs, se mêlent à celles des arbrisseaux qui leur prêtent leur appui. Les fleurs sont axillaires et réunies par petits bouquets qui poussent à la fin de l'été au-dessus des haies qui sont cou- ronnées par cette plante sarmenteuse. Ces fleurs sont vertes, sans éclat, et s'ouvrent seulement quelques heures dans Ja matinée. Les étamines sont au nombre de 8, et l’ovaire triangulaire, presque soudé au périgone, porte 3 styles et 3 stigmates. — Après la fécondation, les carènes des 3 sépales extérieursse relèvent en ailes membraneuses et blanchâtres; elles restent fixées à des semences triangulaires et noires qui tombent avec elles quand l'articulation qui les attachait à la grappe se brise et leur donne la liberté. — El fleurit en juilleteten août. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la na- ture du sol, et préfère la plaine aux montagnes. Géographie. — Au sud, il végète en France, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, dans toute l’Eu- rope centrale, dans la Scandinavie jusqu’en Suède et dans la Finlande australe. Il est indiqué comme naturalisé en An- gleterre. — A l'occident, il reste en France. — A l’ortent, il s'étend en Suisse , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Thrace septentrionale , la Tauride, le Caucase , la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne THYMÉLÉES. 258 et australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altai, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. tie. 03. 00 1" 390%) Ecart en labitude : Nord, Finlande... 10.4... 62 230 Occident , France........ .. 4 O.)Écarten longitude : Orient , Sibérie orientale... ... 163 = 1670 Carré d’expansion............. 3841 FAMILLE DES THYMEÉLEÉES. Ces plantes appartiennent aux deux hémisphères, et re- cherchent les régions tropicales ou les parties des zones tempérées qui en sont voisines. Elles sont assez rares en Amérique, mais prépondérantes au cap de Bonne-Espé- rance et à la Nouvelle-Hollande. Un petit nombre seule- ment vit en Europe et fait seulemerit 131% de sa flore. Les pays chauds de ce continent sont ceux qui sont le plus favorisés ; ainsi la Sicile en à 8 espèces , le royaume de Na- ples en a 9, le midi de l'Espagne en a 11, et toutes les autres flores se réduisent au chiffre de 2 à Æ, et même à une seule espèce dans les régions du nord. — Cette pau- vreté se maintient à l’est en avancçant en Asie. — Elle se manifeste également dans les montagnes et plus encore dans les îles de l'hémisphère boréal, qui sont à peu près toutes dépourvues de Thymélées. 251 THYMÉLÉES. G. STELLERA, Lin. Très-petit genre, composé seulement de # espèces , tou- tes originaires de la Sibérie et de la Dahurie , et dont une seule arrive en Europe. STELLERA PAssErINA, Lin. — Cette espèce annuelle passe souvent inaperçue dans les champs et sur le bord des vignes, où elle devient quelquefois très-commune. — Ses tiges sont grêles , simples ou rameüses , et garnies de feuilles glauques, un peu visqueuses à cause des glandes blan- châtres dont leurs deux surfaces sont parsemées. Les fleurs naissent aux aisselles des feuilles supérieures, réunies en glomérules sessiles , entourés de poils cotonneux et de brac- tées. Le périgone est tubulé , quadrifide, et les 8 étamines entourent un ovaire surmonté d’un style court et d’un stig- mate en tête. Ces petites fleurs, à peine apparentes , s’ou- vrent le soir, sont fécondées pendant la nuit, et se refer- ment le matin suivant. Quelques fleurs femelles sont presque toujours mêlées à celles qui sont hermaphrodites. — La fleur fécondée ne s’ouvre plus, son périgone est soudé à l’o- vaire, qui s’allonge et se transforme en une petite baie verte à l'extérieur, et renfermant une seconde enveloppe noire et crustacée, — Il fleurit à la fin de l'été. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine, et peut aussi s'élever dans les montagnes. — M. Boissier la cite entre 800 et 1,300" dans le midi de l’Espagne. Géographie. — Au sud, elle habite la France, l'Espa- pagne et l'Algérie. — Au nord , on la trouve en France, en Belgique, en Allemagne et en Volhynie. — A locci= DAPHNE. 255 dent, elle reste en Espagne. — A l'orient, elle vit en Suisse, en Autriche, en Italie, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, en Perse, dans la Russie australe et dans la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. BAPRAIENE e-...:...... 300 |Ecart en latitude : NORMES. ec. ss. O1 16° Occident, Espagne... ....... 7 O.|Ecarten longitude: Orient, Sibérie allaïque....... 92 E. 99° Carré d’expansion. ........... 158% G. DAPHNE , Lin. Distribution géographique du genre. — Gn connaît en- viron 30 espèces de ce genre, très-disséminées sur la terre. — 20 appartiennent à l'Asie et se trouvent surtout aux Indes orientales et au Népaul; quelques-unes existent en Chine, au Japon et en Sibérie, quelques autres dans le Caucase et dans l'Asie mineure. —- L'Europe a 17 à 18 Daphne qui végètent presque tous dans ses régions austra- les : en Italie, en Provence , en Grèce, à l’île de Crète, en Corse, ou bien dans les montagnes des Alpes. — L’Amé- rique n'est pas très-riche; 7 ont été rencontrés dans sa partie nord, au Mexique, à la Nouvelle-Grenade et aux Antilles. — Un seulement est connu dans le sud du nou- veau monde, dans les Andes de Quito. — On en indique 3 espèces en Océanie : 2 à Java, { aux îles des Amis. — En Afrique une seule est mentionnée; elle est du cap de Bonne- Espérance. 256 THYMÉLÉES. Dapaxe Gxipium , Lin. — Abondamment répandu sur les collines sèches et rocailleuses, ce Daphne forme des groupes élégants qui se mêlent aux romarins et aux lavan- des, aux cistes et à toute cette série de végétaux qui s’em- pressent au printemps de jeter leur voile de verdure et de fleurs sur l’aridité des rochers. — Ses tiges, presque sim- ples, marquées de cicatrices, portent un grand nombre de feuilles éparses et lancéolées. Les fleurs sont réunies en grappes jaunâtres au sommet des rameaux; elles paraissent au printemps, et pendant que les baies auxquelles elles don- nent naissance commencent à mürir , les aisselles inférieures émettent de nouvelles branches qui se dressent et s’allon- gent avec rapidité et dépassent bientôt la hauteur de la tige principale dont la floraison a arrêté la croissance. C’est un arbrisseau charmant dont l'élégance consiste particulière- ment dans le feuillage et dans les baies globuleuses et d'un beau rouge qui contrastent avec lui. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains siliceux et graveleux de la plaine et des coteaux. Dans le midi de l'Espagne il se trouve entre 600 et 1,600", selon M. Boissier. | Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne, l'Algérie, les Canaries et toute la région méditerranéenne à l’exception de l'Egypte. — Au nord , il arrive sur le bord du plateau central de la France. — À l'occident, il est en Portugal et aux Canaries. — À l’orient, 1l végète en Itahe, en Sicile, en Dalmatie et en Grèce. Limites d'extension de l’espèce. Sud. Canaries EL Le «st 300 Ecart en latitude : Nord, France SUR SE LA | 149 DAPHNE. 257 Occident , Canaries. .......,. 18 O. Ecarten longitude : Dent Grèce..." "220E. 40° Carré d’expansion. ..... SE Lo Dapuxe Cneorum, Lin. — Ses tiges ligneuses et ram- pantes se cachent sur les pentes herbeuses des montagnes, dans les lieux battus par les vents; mais elles sont fixées par de puissantes racines. Ses rameaux dressés sont garnis de petites feuilles consistantes et rapprochées, et se terminent par de jolis bouquets de fleurs roses et odorantes, sessiles au centre de la rosette foliacée. Ce n’est que dans les mois de. mai ou de juin que ces fleurs paraissent, car elles étaient primitivement enfermées avec les feuilles dans des écailles qui formaient un bourgeon terminal. Les fleurs ont un pé- rigone velu et quadrifide, dans l’intérieur duquel les 8 éta- mines répandent leur pollen orangé. Le fruit est une baie uniloculaire et monosperme. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains calcaires et rocheux, depuis 0 dans les Landes jusqu’à 2,400 dans les Pyrénées, selon de Candolle. Il existe dans la Lo- zère à 800" environ. Walhenberg le cite dans la Suisse septentrionale , dans la région alpine inférieure, au-dessus dé la limite des sapins, jusqu’à 2,200, où il est abondant. Géographie. — Au sud , il habite les Pyrénées, le centre de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , il existe dans le midi de l’Allemagne et en Lithuanie. — A l’occident, il resteen Espagne. — A lorient, on le rencontre en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Volhynie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. .,....., 100 Écart en latitude : Nord, Lithuanie: . ::.:...56: 04 14° VIII 17 298 THYMÉLÉES. Occident , Espagne.......... 4 O.]Écarten longitude : Orient, Volhynie.........:.. 27 E. 31° Carré d’expansion. ........ ..….. 434 DAPHNE ALPINA, Lin. — C’est au milieu des montagnes, dans les fentes des rochers, aux lieux pierreux et escarpés, qu'il établit son séjour. Il se présente sous la forme d’un arbrisseau rameux , raccourci et tortueux, dont les branches forment de petits buissons dénués de feuilles à leur base, et montrant une écorce cendrée. Les feuilles sont presque tou- tes réunies au sommet des rameaux; elles sont d’un vert pâle, et pubescentes dans leur jeunesse seulement. Les fleurs, d’un blanc jaunâtre et parfumées, naissent à l’aisselle des feuilles et sont remplacées par des baies noires et arrondies. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I] recherche les terrains calcaires et rocheux des montagnes. Nous le trouvons à 700 dans la Lozère. De Candolle le cite à 300" à Greno- ble et à 1,400" à Briançon. Géographie. — Au sud et à l’orient , on le trouve dans les Pyrénées, dans les Apennins, en Grèce, sur le Par- nasse et sur l’Olympe, et à l’île de Crète. — Au nord et à l'occident , il atteint le Jura, le Tyrol, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie. L Limites d'extension de l'espèce. Écart en latitude : Sud, Ile de Crète....... ARR Nord , Transylvanie... .. AEAL 120 Occident, France............ 3 O.)Ecart en longitude: Orient, Ile de Crète. ........ 23 E.}| 26° Carré d’expansion............. 312 DAPHNE. 259 Dapaxe Mezereuu , Lin. — Lorsque les fleurs du prin- temps, quis’abritaient l'hiver sous les feuilles mortes des bois, les soulèvent et viennent timidement présenter leurs corolles aux premiers rayons du soleil ; dans cette saison où chaque jour amène un progrès de la nature et ajoute à nos sens une jouissance nouvelle, déjà un arbrisseau rameux montre sur son écorce grise des boutons qui essaient aussi de se dégager de leurs écailles. Il présente des pousses annuelles super- posées, et au-dessous du bourgeon vert et terminal qui ren- ferme encore les feuilles, on voit dispersés sur le bois des deux années précédentes les groupes de fleurs qui vont s'épanouir. Elles sont réunies 3 ou # ensemble et leur dou- ble enveloppe purpurine s’entr'ouvre et parfume la forêt. Le Sambucus racemosa se développe auprès de ce Daphne, le Dentaria pinnata élève ses fleurs lilacées au niveau des siennes, le Sclla bifolia , l’Anemone nemorosa s’empres- sent aussi de s'ouvrir; mais il les domine et attire tous les regards sur ses girandoles carminées. Ses fleurs conti- nuent de s'épanouir, et le bourgeon supérieur se développe; ses jolies feuilles ovales, d’un vert gai, se montrent en une rosette élégante, et lorsque le feuillage est entièrement déve- loppé , lorsqu'une pousse nouvelle s’est en quelque sorte ajoutée aux anciennes , des baies ovales et d’un rouge écla- tant apparaissent au-dessous du feuillage et donnent encore au séjour que le Daphne à choisi un ornement plus dura- ble que les fleurs qui l'embellissaient au printemps. — Voici quelques dates précises de floraison. — 1% avril 1839, à la Chartreuse de Pontgibaud ; — 3 avril 1852, bois de la Goulie; — 8 avril 1827, base du puy de Dôme ; — 28 avril 1833, au puy de Côme ; — 12 mai 1833, bois au bas du puy de Dôme. — 2% mai 1842, au puy de Pariou; 260 THYMÉLÉES. — 9 avril, moyenne de # ans pour le Tyrol septentrional , selon Unger. Nature du sol. — Altitude. — X] est indifférent et croît sur tous les terrains, bien qu’il semble préférer les sols dé- tritiques des forêts. Il habite la plaine dans le nord , et par- tout ailleurs il préfère les montagnes. Nous le trouvons en- tre 800 et 1,200. De Candolle l'indique à 400" à Autun et à Genève, et à 2,000 dans les Pyrénées et dans les Alpes. En Suisse, dit Wabhlenberg, il abonde dans toutes les forêts subalpines et 1l monte quelquefois jusqu’à 1,800", Tenore l'indique, en Italie, entre 800 et 1,200", Géographie. — Au sud, il existe en France, dans les Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il habite la France, la Belgique, l'Allemagne, toute la Scandinavie y compris la Laponie où il vit dans les bois épais, et l'Angleterre où 1l à sa limite occidentale. — À lorient, ilest cité en Suisse, en Dalmatie, en Hon- grie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l’AI- taï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ....... 40° JEcart en latitude : Nord, Eaponie........:4..e 68 280 Occident, Angleterre... ,.... 6 O.)Écart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E.) 122 Carré d'expansion... ........ 3416 Daraxe LaurxoLa, Lin. — C'est encore dans les bois, au milieu des buissons, près du houx , du Sambucus race- mosa où du Rubus idœus, que l’on aperçoit les tiges élau- DAPHNE. 261 cées et quelquefois rameuses de ce Daphne. K conserve en hiver son élégant feuillage. Le vernis qui recouvre ses feuil- les entières et épaisses le met à l’abri de l’eau du ciel et de celle qui résulte de la fonte des neiges. Sous la rosette de feuilles qni termine chacun de ses rameaux, naissent éparses de petites fleurs vertes dont les anthères orangées relèvent la couleur foliacée , et, pendant que les fruits commencent à grossir, on voit au milieu de ces rosettes le Jeune bourgeon qui doit continuer la branche et la surmonter , comme cela a lieu dansle D. Mesereum. Ses baies sont ovales et noires quand elles sont mûres. — Il fleurit en février et en mars.’ Nature du sol. — Altitude. — H croît sur les terrains calcaires et détritiques, préférant les montagnes aux plaines. Nous le trouvons entre 900 et 1,200. Ramond le cite à 300" dans les Pyrénées, de Cardolle à 400" à Autun et à 2,000" dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier l'a rencontré en Espagne, entre 1,000 et 2,006". Géographie. — Au sud , il habite la France, les Pyré- nées et l'Espagne. — Au nord, il végète en Belgique et en Angleterre. — A l'occident, ilest en Portugal. — A l’o- rient , on le trouve en Suisse , en Itahe , en Sicile, en Dal- matie, en Croatie, en Transylvanie , en Grèce sur l'Olympe bithynique. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 360 ) Écart en latitude : Mort Angleterre......2.0 107) 219 Occident , Portugal.......... 10 O.)Ecarten longitude: mnt Grèce... 292.199: E, 320 Carré d'expansion. : 51:05... 672 262 SANTALACÉES, FAMILLE DES SANTALACÉES. Ces plantes forment un petit groupe dont les espèces ne son nulle part abondantes, quoique disséminées partout à l'exception de l’Afrique et de l'Amérique tropicales. Le cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande sont leurs centres de prédilection, et elles se retrouvent aussi dans l'Asie: souvent même, dans les contrées chaudes et dans l'hémisphère austral, elles sont représentées par des espèces ligneuses. En Europe, les Santalacées sont peu nombreuses et peu répandues ; elles font seulement 1648 de la végé- tation, et c’est à peine si l’on en compte 8 à 10 espèces dans chaque flore. Elles disparaissent au nord, n’augmen- tent pas dans le sens des longitudes , existent à peine dans les montagnes, et s’effacent presque complétement des îles. G. THESIUM. Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 50 environ, appartiennent toutes à l’ancien continent et à l'Océanie ; on n’en connaît aucune en Amé- rique. — L'Afrique est leur principale patrie; car, sur 50 es- pèces, 25 l’habitent ; c’est-à-dire , que 23 sont originaires du cap de Bonne-Espérance et 2 de l’Abyssinie. — 1%# es- pèces sont connues en Europe : en Grèce, en Sicile, en Italie, en Hongrie, en France et en Allemagne. — 10 vi- vent en Asie, presque toutes de la Sibérie altaique et de la THESIUM. 9263 Daburie ; 1 des Indes orientales, { du Caucase , 1 de l'Asie mineure. — 2 seulement habitent l'Océanie, une à Java, l’autre à la Nouvelle-Hollande. Taesiom aumirusum, DC. — Le rhizome souterrain de cette espèce donne naissance à de nombreuses racines qui cherchent celles des plantes voisines, y implantent leurs suçoirs , et vivent en parasites. Leurs tiges sont grêles et couchées, souvent rameuses, garnies de feuilles nombreuses, étroites, épaisses et glauques, recourbées d’abord sur leur face supérieure , et se redressant ensuite. Les pédoncules | sont axillaires, simples ou rameux, adhérant quelquefois par leur base aux pétioles des feuilles, et munis comme eux de petits renflements articulaires qui permettent leurs mouve- ments. Les fleurs sont petites, vertes en dehors, blanches en dedans ; elles s’épanouissent dans les mois de Juin et de juillet, et restent ouvertes jusqu’à ce que le pollen de leurs o étamines , entourées d’un faisceau de poils, soit tombé sur le stigmate papillaire. Alors le limbe du périgone se redresse, couronne le fruit qui est strié longitudinalement et tombe désarticulé. Ce fruit est une capsule monosperme et indé- hiscente. Nature du sol. — Altitude. — W recherche les terrains calcaires et marneux des plaines et des montagnes. De Can- dolle le cite jusqu’à 1,600" dans le Jura. M. Boissier l’in- dique entre 600 et 2,100" dans le midi de l'Espagne. Nous le trouvons en Auvergne, jusqu’à 1,200". Géographie. — Au sud , 1l croît en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il végète en France, en Bel- gique et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Espa- gne. — A l’orient , il vit en Suisse, en Italie, en Carniole, en Dalmatie et en Transylvanie. 264 SANTALACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. Sete 2e 200 Hi en latitude : Nord, Angleterre:,..7.%.,6.. 53 18° Occident, Espagne......... “1610 Mo en longitude : Orient, Transylvanie. ....... 22 E. 28° Carré d’expansion. .....:..... 504 TuesiuM PRATENSE , Ehrh. — Il habite les bois, les pà- turages, les pentes herbeuses des montagnes où il croît au milieu des graminées. Il est vivace; ses tiges sont nom- breuses, à demi-dressées jusqu’à l’époque de la floraison, puis couchées sur le sol. Ses feuilles sont linéaires, un peu glauques et assez nombreuses. Ses fleurs, petites et ver- dâtres, sont disposées en une grappe étalée , jaunes, unila- térales et solitaires au sommet de pédicelles allongés. Les fruits sont globuleux et striés longitudinalement. — Il fleu- rit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I] végète sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,200 et 1,300". Géographie. — Au sud , il existe en France et dans le nord de l'Espagne. — Au nord , il vit en Allemagne , en Bohême. — A l'occident , dans les Asturies. — A l’orient, en Suisse , en Tyrol, en Lombardie , dans le Caucase. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............. 419 )Écart en latitude : Nord; Bohémem rte... .... 00 90 Occident ASTUMES CE... .. 0: ou en longitude : Orient Cia rer"... ASE: 51° Carré d'expansion. ...... tn 459 THESIUM. 265 - TaesiuM ALPINUM, Lin. — Il est vivace et habite les pentes herbeuses des montagnes, vivant souvent en société du Buplevrum longifolium , du Gnaphalium norvegicum , du Festuca spadicea, du Crepis grandiflora , etc. Ses tiges sont gréles, simples, nombreuses, entièrement garnies de feuilles étroites , linéaires, et au moins aussi longues vers le sommet des tiges que dans le bas. Les fleurs sont petites, verdâtres , souvent à # divisions, unilatérales, sessiles ou portées sur de courts pédoncules accompagnés d’une longue feuille. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en Auvergne sur les terrains siliceux, volcaniques et détritiques des montagnes, jusqu’à l'altitude de 1,600, IT vit aussi sur le calcaire, puisqu'il est cité sur le mont Ventoux. Wah- lenberg l'indique un peu au-dessus de la limite des sapins , et de Candolle lui assigne son minimum à 30" à Angers, et son maximum à 2,000" dans les Alpes. Géographie. — Au sud, il se rencontre en France, en Espagne et dans l'Atlas, près de Mascara. — Au nord, on le trouve en France, en Allemagne et dans la Gothie bo- réale. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l’espece. A leériel.. ee. LO00, De en latitude : D Goihie. ............ 109 230 Occident, Espagne... ....... 6 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 110 E.) 1160 Carré d’expansion.. ........... 2668 266 ARISTOLOCHIÉES. FAMILLE DES ARISTOLOCHIÉES. Cette famille , composée seulement de quelques genres, atteint son plus grand développement dans l’ Amérique équi- noxiale. On rencontre aussi quelques types autour du bassin de la Méditerranée ; quelques espèces sont disséminées dans les zones tempérées des deux hémisphères , mais ces plantes sont rares en Asie et manquent au cap de Bonne-Espérance et à l'Océanie extra-tropicale. — En Europe, où elles font seulement 17572, les flores les plus riches n’en ont pas plus de 6 espèces , et ce sont des flores méridionales , car au nord les Aristolochiées diminuent et disparaissent. — Elles s’éloi- guent plus encore des régions orientales, des montagnes et des îles. G. ARISTOLOCHIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Aristolo- ches, au nombre de 90 espèces environ, ont une grande iufluence sur les paysages tropicaux. La plupart ont des ti- ges ligneuses , grimpantes et volubles, dont l’accroissement est si rapide que l’on pourrait, pour ainsi dire, suivre de l'œil le développement de leur extrémité. Quelques-unes d’entre elles offrent des fleurs d’une grandeur démesurée , et tout, dans ces plantes singulières, offre aux botanistes un puissant intérêt. — 60 espèces sur 90 vivent dans le Nou- veau-Monde. 36 font partie de la végétation de l'Amérique du nord, mais elles en recherchent les parties chaudes : les Antilles, la Nouvelle-Grenade , le Mexique, l'ile de Cuba, et quelques-unes vivent à la Louisiane , à la Caroline et en ARISTOLOCHIA. 267 Virginie. 2% aristoloches croissent dans l'Amérique du sud ; presque toutes au Brésil, un petit nombre au Pérou et au Chili. — On connaît en Europe 12 espèces de ce genre, toutes de l’Europe australe : de la Grèce, de l’île de Crète, de l'Espagne, du Portugal et de l'Italie. — 12 aussi sont originaires de l'Asie, et surtout des Indes orientales, de Su- rinam et de Sumatra. On en cite aussi quelques-unes à la Chine , au Japon, et dans l'Asie mineure. — 4 se trouvent en Océanie , à Timor , à Luçon et à la Nouvelle-Calédonie. — 9 seulement sont indiquées en Afrique , à l’île de Mas- careigne. ÂARISTOLOCHIA ROTUNDA , Lin. — Ïl est vivace et croît dans les lieux rocailleux , sur les coteaux. Sa racine est ar- rondie, charnue ; elle donne naissance à des tiges faibles, anguleuses et rameuses, garnies de feuilles sessiles, alternes, échancrées en cœur à leur base et obtuses au sommet. Les fleurs sont grandes, jaunâtres, munies d’une languette pur- purine, solitaires et axillaires. — IL fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — IX croît sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Es- pagne, en Algérie. — Au nord, il s'arrête sur le bord du pla- teau central, dans le Tessin et en Carniole. — A l'occident, il reste en Espagne. — A lorient , 1l végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Sicile, en Grèce , en Servie, en Bulgarie. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .............. 359 |Ecart en latitude : New1Carniole.. ....,...40. 47 ) 129 258 ARISTOLOCHIÉES. Occident, Espagne. ......... 4 LL Ecart en longitude : Orient, Bulgarie... 2. 125NE; 290 Carré d'expansion..." 1202998 ARISTOLOCHIA PisrococmiA, Lin. — Cette espèce vé- gète sur les coteaux arides, parmi les pierres éboulées , où elle est souvent accompagnée de l’Astragalus purpureus. Elle est vivace; sa racine est fasciculée, à fibres nombreuses et cylindriques. Ses tiges sont grêles, faibles, anguleuses et souvent ramifiées; ses feuilles sont pétiolées, cordiformes, crénelées sur les bords et d’un vert jaunâtre. Les fleurs naissent solitaires à l’aisselle des feuilles ; elles sont jaunä- tres avec la lèvre supérieure recourbée et d’un brun pour- pré. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains calcaires et rocailleux des plaines. Géographie. — Au sud , elle habite la France, l’Es- pagne, la Sardaigne et le Portugal. — Au nord, elle atteint le bord du plateau central de la France. — A l’orient, elle arrive dans la Servie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. . .: 300, | Écartten htimeE Non Éance.. » - à. ce en VU go Occident, Portugal. ......... 10 |Ecarten longitude: COTE RSS RMIE LE 1. es Li se ce JE | 20 Carré d'expansion... .......... 292 ArisrozociA CremaTiTis, Lin. — C’est seulement vers le milieu du printemps que les racines fibreuses de cette espèce produisent de jeunes pousses que l’on voit sortir du sol , le long des haies, dans les buissons et les lieux incultes. Ces ARISTOLOCHLA . 269 di pousses, d'un vert jaunâtre, offrent un bon nombre de feuilles enroulées les unes sur les autres. Mais à mesure que la tige, mince et fortement striée, s’allonge, les feuilles se déroulent et s'étendent ; elles sont échancrées en cœur, marquées de nervures saillantes et disposées d’une manière toute parti- cuhère. Aux aisselles supérieures naissent des bouquets de fleurs jaunâtres et pédonculées , à périgone allongé et fermé par une languette recourbée qui rappelle les opercules des Nepenthes. Lors de l’épanouissement, cette languette se redresse, et le tube évasé de la fleur est ouvert aux insectes qui viennent bientôt savourer le miel que sécrètent les nec- taires. Les 6 étamines, placées sur le pistil, et qui s'ouvrent en dehors des stigmates, abandonnent leur pollen que les insectes dispersent et répandent sur une colonne papiilaire où ces stigmates sont fixés. Malgré ce puissant concours de messagers ailés, des fleurs nombreuses restent sté- riles , et dans quelques-unes seulement, l'ovaire, qui était placé sous la fleur, grossit et s'incline. Il devient charnu, offre 6 angles plus ou moins marqués et 6 loges qui ren- ferment un nombre très-variable de semences. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cette aristoloche recher- che les terrains calcaires et marneux de la plaine et des mon- tagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , elle se trouve en France, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord , elle croit en Bel- gique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie. — A l'occident , elle reste en France. — A l’orient, elle est en Suisse , en Autriche , en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. 270 ARISTOLOCHIÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile... ........+.+°:. 389 )Ecart en latitude : Nord; Gothieus. 27 DUROPE ENTIÈRE. « . . eo do: d 0e 0 10 0 RP Cote Lau LE 332 AMENTACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande. ....... . D10à 559, L 700. à.139 28 Angleterre . ..... 90 à 58 1000800 33 Allemagne ...... H5'à 55 C24E au 44 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 38 Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 64 : AU ON . à 116 E E Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E E Dahurie........ . 50 à 55 110 E. à 119 E E E E E Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 à : 40 Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 : 04 Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 9 Kamtschatka.. ... 16 à 67 148 E. à 170 20 PaysdesTschukhis. » » LADONE AM Iles del’Océanor*’. 51 à 67 170 E. à 130 Amérique russe... 04 à 72 170 O à 150 OORRRDERPMROS = em EE à bn Re R RE Lo Co Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Allitudeen mètres: Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 360à 370 1500 à 3500 1 :121 Roy. deGrenade, rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 122 Pyrénées. .. eo, ses 42 à 43 500 à 2700 1: 40 Pyrénées élevées. ......, 42 à43 1500 à 2700 1: 35 Pic du Midi de Bagnères. » vu: TS Plat. central, rég. montagn. ae àaA7 500 à 1900 1: 38 Plateau central, sommets.. 4% à 47 1500 à 1900 1: 25 Alpes. 0.260 -: SR 5 à46 500 à 2700 1: 51 Alpes élevées... 19 à 46 1500 à 2700 1. 33 PROPORTIONS RELATIVES. 339 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Hes du Car-Vert.... 120à 149 2%°0. à 2700. 0: 0 Cananes.......:.. 28 à 30 150: 420 "O0!"T: 503 Hiébrides. .4...::357 à 58 8 O:à 10 O. 1: 1 Orcades ets 159 ONE 6 0: 4:10 Shetland... .. 00! à 61 3 O.à 4 O. 1:103 HER... 62 9 O. 1: 49 Islande... ....,.... 64 à 66 16:0%22922%0"041:, 95 Mageroë.......... 71 24 E. 1: 16 nt ....... 79 280 .:10:E.à 20 E. 1: 38 Ile Melville........ 76 114 O. 1/07 Ile J. Fernandez.... 33 à 40S. 76 O. 0:70 Nouv. Zélande (nord). 35 à 425. 171 O. à176 O. 1:154 Malouines. ....,.. 52S. POV GI 007 U La grande famille des Amentacées est celle qui a le plus d'importance en Europe, non par le nombre deses espèces, mais par leur grand développement, et surtout par l’asso- ciation de ses nombreux individus. Presque toutes les forêts européennes sont formées par des Amentacées ; les bois, les taillis , les pentes des montagnes leur doivent leur fraicheur et leur manteau de verdure. Sans ces végétaux, les zones tempérées seraient privées de leur plus bel ornement; la terre y serait sans ombrage et les animaux sauvages sans retraites et sans abris; sans eux, les régions polaires sem- bleraient livrées à une affreuse stérilité. Dans ces tristes contrées , quand le vent des hivers vient emporter les feuil- les , les campagnes sont encore ornées par quelques arbres, sur lesquels vient s'attacher un givre soyeux qui éuncelle sous les feux éclatants de l’aurore polaire, et que le soleil dé- coloré ne peut anéantir. 334 AMENTACÉES. Nous réunissons sous la dénomination d’Amentacées trois familles distinctes : les Cupulifères, les Salicinées et les Bétulinées. Les Cupulifères appartiennent pour la plus grande partie aux régions tempérées de l'hémisphère boréal et surtout à l'Amérique septentrionale. Elles manquent dans le nord de l'Asie, et si elles se retrouvent sous la zone torride, ce n’est jamais qu'à une grande élévation; l’Afrique n’en pos- sède qu’un petit nombre d'espèces, et l'hémisphère austral n’en offre aussi qu'une très-faible proportion. Les Salicinées sont surtout abondantes dans les zones tempérées et froides de l'hémisphère boréal, surtout en Eu- rope et en Amérique. Elles sont plus rares en Asie et man- quent à peu près complétement sous les tropiques, si ce n’est sur les hautes montagnes ; quelques-unes se trouvent dans l'Afrique boréale. Les Bétulinées préfèrent aussi les parties tempérées et froides de notre Hémisphère, mais quelques-unes atteignent les lieux élevés de l’Asie et de l'Amérique tropicale. En somme, les Amentacées font partie de la végétation arborescente de notre hémisphère et vont en augmentant en nombre de l'équateur aux régions polaires. En Europe, leur proportion moyenne 1775 est à peu près atteinte en France, puis ce nombre diminue au point d'arriver à 410% dans le midi de l'Espagne, malgré les montagnes; 17129 en Algérie, 17417 en Abyssinie, à cause des mon- tagnes , et O0 en Nigritie. — Au contraire, en allant au nord, nous trouvons 1733 en Angleterre, 1729 en Scandi- navie et 1721 en Laponie. — M. de Humboldt donne les proportions 12800 pour la zone torride , 1745 pour la zone tempérée , 1720 pour la zone glaciale. Dans le sens des longitudes , nous voyons la proportion FAGUS. 335 des Amentacées varier d’un lieu à un autre, mais se tenir pourtant au-dessus de la moyenne de l’Europe. Cette pro- portion arrive même à 1720 pour le Kamschatka, et à 179 pour la Sibérie arctique. Mais si nous comparons l’ensemble de l’Amérique du nord à l’ensemble de l’Europe , les rap- ports sont bien différents, 1775 pour l'Europe, 1725 pour l'Amérique. Notre troisième tableau nous montre que l'altitude a moins d'influence que la latitude, puisque les rapports res- tent à peu près les mêmes. Nous ne trouvons pas non plus de grandes différences eitre les îles et les continents, et d’ailleurs leur peu d’éten- due ne permet pas de tirer des conclusions bien précises re- lativement à leurs proportions. G. FAGUS, Lin. Les hètres sont bien moins répandus que les chênes, car on n’en connait encore que 7 espèces, dont une seule est européenne. — 2 habitent Java. — 2 autres l'Amérique septentrionale. — Il en existe 2 aussi dans l’Amérique du sud, l’une au Chili, l’autre à la Terre-de-Feu et au détroit de Magellan. FaGus SYLVATICA, Lin, — La majesté du hêtre, son port élancé et l'ombre épaisse de ses mystérieuses forêts lui aturent l'admiration des hommes sensibles au grand spec- tacle de la nature. Habitant de la terre plus d’un siècle avant nous , 1l nous reporte à l'existence de ceux qui nous ont précédés dans l’ordre des temps, qui comme nous se sont reposés à la fraicheur de son feuillage ; 1l lie par de doux souvenirs le passé au présent de la vie, et nous montre dans le développement annuel de ses bourgeons un symbole 336 AMENTACÉES. d'avenir et d'espérance. Le hêtre doit partager avec le chêne le sceptre des forêts. Il est un des arbres qui ont le plus de majesté. Son tronc, droit à la base, se divise bientôt en branches vigourcuses et étagées, dont l'écorce lisse et grise annonce toute la vigueur. Ses rameaux divisés et flexueux , ses bourgeons allongés et symétriquement protégés par des écailles brunes et demi-transparentes, le distinguent en hiver des autres arbres avec lesquels il est parfois associé. El at- teint des hauteurs énormes, un volume prodigieux. En exa- minant avec 2ttention les bourgeons qui sont situés sur ces branches, on voit qu’ils sont de grosseur inégale. Celui qui termine le rameau et qui est destiné à l'allonger , ne contient que des feuilles , les autres ont souvent, au milieu de leur jeune feuillage, les rudiments des fleurs. Ceux-là sont plus volumineux et moins allongés que les autres. Les jeunes feuilles sont plissées ayant leur développement sur leur ner- vure moyenne, et froncées sur leurs nervures latérales. Cha- cune d’elles s’appuie aussi sur celle qui en est le plus rappro- chée. — Vers la fin d’avril ou dans le commencement de mai, selon l’altitude ou la température, les bourgeons s’en- tr'ouvrent, et l’on aperçoit le vert pur des feuilles souvent rebaussé par le rose tendre de stipules caduques ou d’écailles intérieures. Ces feuilles, qui étaient restées longtemps in- décises sur le jour de leur épanouissement , se développent alors avec rapidité, et bientôt l’arbre offre le spectacle impo- sant d’une voûte feuiliée impénétrable à la pluie, et sous laquelle la lumière solaire n'arrive qu’en filtrant ses rayons à travers un feuillage demi-transparent. Les feuilles et les jeunes pousses sont velues, mais plus tard ces feuilles sont lisses et lustrées et peuvent persister pendant longtemps. C'est à l’aisselle de ces jeunes feuilles que naissent les fleurs qui sont monoïques. Les mâles, réunies en tête globuleuse, FAGUS. 337 sont placées aux aisselles inférieures , sur des pédoncules al- longés qui se recourbent et en suspendent les chatons arron- dis. Les femelles sont géminées ou ternées aux aisselles supé- rieures, fixées par de courts pédoncules, droites et jamais in- clinées. Chaque fleur mâle est formée d’un périgone à 6 di- visions profondes, scarieuses et velues, et de 8 à 9 étamines à anthères verdâtres qui abandonnent promptement un pollen abondant. Chaque fleur femelle offre un involucre à 4 divisions duvetées à l’intérieur, et recouvertes d’épines molles et presque semblables aux stigmates qu’elles entou- rent. Les deux ovaires sont trigones et terminés chacun par 3 styles dont les stigmates sont papillaires sur les bords. Chacun de ces ovaires renferme 3 loges à 2 semences cha- cune, mais 2 de ces loges s’oblitèrent, et celle qui reste n’amène le plus ordinairement qu’une seule graine à matu- rité. Le péricarpe est presque épineux , il s'ouvre et laisse tomber cette graine volumineuse, triangulaire, dont les co- tylédons épais sont remplis d'huile. — Dans le hêtre comme dans beaucoup d’autres Amentacées, les fleurs mâles sont situées en dessous des fleurs femelles, et de plus suspendues de telle manière que la fécondation est indirecte et que le pollen d’une branche féconde nécessairement les fleurs d’une branche mférieure. — Le sol des forêts est jonché de fleurs mâles qui se détachent après leur courte apparition. Plus tard, une partie des fruits avorte, se désarticule et tombe, et ensuite les faines, aux enveloppes brunes , précèdent la chute des feuilles. Celles-ci prennent, avant de mourir, des nuances de brun et de pourpre qui contrastent avec la sombre verdure des autres arbres de la forêt, avec le rouge vif des cerisiers ou le jaung d’or que prend la cime mourante des bouleaux. Puis ces feuilles abandonnent leurs rameaux, et contribuent puissamment à former la couche de terreau VIII _ 338 AMENTACÉES. fertile dans laquelle les graines, ensevelies pendant l'hiver, germent au printemps et ouvrent leurs larges cotylédons plissés, d’un beau vert en dedans et d’un blanc satiné en dehors. Quelquefois ces feuilles séminales sont d’un jaune pur et paraissent étiolées ; elles ne verdissent pas, leur tissu parait sans vie, il ne prend pas de bleu; il est analogue aux taches jaunes des feuilles panachées. — Mais le terreau si abondant formé par la décomposition des feuilles de cet arbre , ne profite pas seulement au développement de ses graines, il abrite pendant l'hiver une foule de germes qui se développent au printemps, et parmi lesquels nous citerons seu- lement : Prenanthes purpurea, Corydals solida, Stellaria nemorum, Isopyrum thalictroïdes, Allium ursinum, Scilla Lilio-Hyacinthus, [lex Aqufolium , Monotropa Hypopitis, Neottia nidus-avis, Asperula odorata, Phallus impudi- cus, et cette admirable série de champignons charnus qui font en automne l’ornement des forêts. Nature du sol. — Le hôtre croît sur tous les terrains, et en Auvergne il se trouve partout, excepté sur les calcai- res , dont la région n’est pas assez élevée et où il ne ren- contrerait pas une humidité suffisante. Il se développe très- bien sur les granits et y acquiert de très-grandes dimen- sions. Les terrains volcaniques lui conviennent peut-être plus que les autres. Un des plus beaux, et peut-être le plus beau du plateau central, se voit à Juilles, dans le canton de Latour, sur un plateau basaltique ; ses branches sont immenses et occupent un espace considérable. En général ces hêtres isolés, de même que tous les arbres, ontun as- rect tout différent de celui qu'ils offrent dans les forêts. Libres dans leur développement, débarrassés des entraves de l'association qui les gêne et les maintient dans un état de luttes continuelles , ils prennent de très-grandes dimensions FAGUS: 339 et le tronc n’est plus la partie principale de l'arbre. En effet, si on pouvait réunir en un seul faisceau les branches multi- phiées qui forment la cime du hêtre de Juilles, on aurait, au lieu d’un tronc conique que l’on attribue aux grands arbres, un cône renversé comme dans plusieurs palmiers. L'absence des branches dans ces derniers est sans doute la cause de la forme de leur stipe. Nous pourrions citer une multitude d'autres exemples. Les scories des volcans modernes de la chaîne des monts Dômes nous montrent partout les res- tes des magnifiques forêts de hêtre qui les couvraient autre- fois. L’Etna en a aussi de très-beaux , cependant on consi- dère en général le hêtre comme un arbre des terrains calcaires. Dans le Jura il est très-vigoureux , mais on le trouve aussi partout dans les Vosges. Il abonde dans le Siennois, sur les terrains volcaniques du Montamiata , où ses feuilles ont at- taquées, comme sur le plateau central, parle Cynips fagi, qui y développe des galles aux tubercules roses. À Ch4- teauneuf, Puy-de-Dôme, il croît très-bien sur le porphyre le plus compacte; Wahlenberg dit bien qu’il est abon- dant dans les Carpathes, sur les terrains calcaires, et qu’il devient rare sur les granits ; mais les localités citées en Suède par Wahlenberg lui-même, et par plusieurs autres auteurs, et les observations discutées par M. Alphonse de Candolle, dans sa géographie botanique, doivent faire considérer le hêtre comme dépendant beaucoup plus du degré d’humi- dité du sol et de l'atmosphère que de la nature chimique ou physique du terrain. Altitude. — Cet arbre habite la plaine dans le eentre et dans le nord de l’Europe, où il s’arrête vers le 60° degré. Mais, à mesure que l’on avance vers le sud , il s'élève sur les montagnes, quoique dans le centre de la France dn le rencontre en plaine, jusque dans le Bourbonnais ; tandis 340 AMENTACÉES. qu’à l’est il s'élève davantage. Voici du reste une série d’al- titudes que nous avons recueillies dans le travail de M. Ch. Martins, sur le mont Ventoux {Annales des sciences natu- relles, botanique, t. 10, p. 237), dans la géographie bo- tanique de M. A. de Candolle {t. 1, p. 273), ou d’après nos propres recherches et observations : À Christiana, par 59° sur le bord de la mer...... 0 A Kiel, Danemarck, sur le bord de la Baltique réuni BA de de se 6 3e TE NRER 0 Montagnes de l’Angleterre. .............. 91 à 182 Forêt shpire sr sise tintin SR INR 710 Carpathes (Wahlenberg.)................... 1256 Albanie (Boué)....,..............:.. 950 à 1300 Jura (de Gandolle) ....................... 1600 Jura, au Chasserol (Thurmann)... .......... 1500 Alpes bavaroïses , limite supérieure . ........... 1381 Alpes, Grimsel (Martins). .................. 985 Riesengebirge , Silésie autrichienne (Schneider)... 747 Hochgebirge, Silésie (Wimmer)............. 1299 Alpes Algauer, côté occidental (Sendtner)...... 1381 Idévedté oriental: (Sendtner }. - : 2 4MTR ee 1348 Suisse septentrionale, limite supérieure (Hegetsch- medéreheen) si tius .. eUUORERRE 136% Suisse centrale, moyenne (Wahlenberg)........ 1322 Terrain calcaire du nord de la Suisse, pentes exposées au soleil (Æleen)se 4 + «440 + 1e ORNE 1478 Id., pentes septentrionales (Heer)............. 1267 Id:, moyenne (Her)... ....4 2.4 4401 00000 1380 Suisse septentrionale, Tyrol ( Unger)........... 1315 Salève (A. de Candolle) ................... 1600 Oberland Bernois, forêts (Kasthoffer)........., 1202 FAGUS. 341 Oberland Bernois , individus isolés ne mürissant plus leurs fruits (Kasthoffer) . . ... SOS UE 1462 Suisse méridionale ( Wahlenberg)............. 1428 Moleed'Un:(Wahlenberg sise se are 942 raléerde Hasli ( Wahlenbers }6e hs 97% Alpes des Grisons, côté septentrional (Moritzi).... 1299 Alpes du Tessin (Heer fente té cs 1516 Col de Tende (Schouw), moyenne........,.., 1567 hacer Olhurmann). .:444.4,,,.4: En 1200 Dinc (Thurmann):, us dis de ee sie 1300 Mont Cenis, côté de l'Italie (Schouw).......... 1598 Scheeberg, au nord de Fiume, montagnes cotières disinen(Henfier). 4.434.404 RENE 1559 Nord de Venise, sur Dolomie (Fuchs), limite supé- a dansent mano 1624 Apennins (Schouw), moyenne. .............. 1836 Midi de l'Italie (Tenore), minimum........... 800 D ennTé maximum... vus issu, 1200 Etna, nord (Gemellaro)..,..... FSI SUR 1770 Id., sud (Gemellaro)......... ds taie His 2085 M ne nn a de 1949 Dnbrestlet-Philippi).:e,, ts 1927 Auvergne , maximum. .... ne en EUR 1500 RIM hs sand Sid ee dat dt 700 Mont Ventoux, sud (Martins)............,.. 1666 D OMartigs RER ne eus à 1576 Versant septentrional des Pyrénées ( Parrot). .,... 1591 Canigou , limite supérieure (Massot}........... 1623 Cauease, minimum (Meyer): 24........:.,4, 600 Id., maximum (Meyer)......, CONS E CS ci 1400 Talusch, minimum (Meyer).......... ste dié 800 Id, maximum (Meyer)........... OI TTIEENO0 342 AMENTACÉES. On voit, par cet exposé, que le hêtre peut s’accommoder d’altitudes très-différentes et que souvent il dépasse les moyennes indiquées, mais alors il reste rabougri, à l’état de buisson, et ne fructifie plus. Ses écarts, selon l’exposi- tion et les versants des montagnes , sont quelquefois assez considérables ; cet écart est en moyenne de 279" pour les Alpes, de 289" pour le mont MA et il atteint jusqu’à 400" sur l’Etna. A ces diverses altitudes, et surtout à ses limites moyenne et supérieure, le hêtre est souvent en lutte avec le sapin Abies pectinata et A. excelsa). Sur les montagnes de l’Au- vergne, le sapin domine ordinairement le hêtre et lui per- met seulement d'aborder ses clairières, mais il semblerait que peu à peu le hêtre devienne dominant, et ce fait curieux a été confirmé, au mont Dore même, lors de la réunion de la société Botanique de France, par un savantsuédois, M. Vau- pell, de Copenhague. « S'il est vrai, dit-il, comme l’assurent les habitants , que le hêtre ne s’est introduit dans les sapins que depuis peu de temps et qu’il tend toujours à gagner , il y à une grande analogie avec ce qui se passe dans d’autres pays. En effet, en Danemarck, un examen attentif des ar- bres ensevelis dans les tourbières a permis de constater que c’est depuis 2,000 ans environ , que le hêtre qui , aujour- d’hui, constitue essentiellement les forêts naturelles, a en- vahi ces forêts composées jadis uniquement de pins { Pinus sylvestris), de chênes ou de bouleaux. La destruction du pm a été si complète, que de nos jours il ne reste plus dans le pays un seul pied de cette essence qui soit réellement sau- vage. Pour trouver des pins , il faut fouiller les tourbières, d’où on retire chaque année (surtout dans l’île de See- land}, une énorme quantité de troncs et de cônes apparte- pant au P. sylvestris; par contre, dans ces mêmes tour- FAGUS. 343 bières, on ne rencontre jamais ni branches, ni feuilles, ni fruits de hêtre.» — « En Hollande, continue M. Vaupell, on a constaté les mêmes faits. A l’époque où César péné- tra dans la Bretagne (aujourd’hui l'Angleterre), iln’y trouva pas le hêtre qui y est si répandu de nos jours. Enfin, 1l est probable que les forêts de hêtres qui existent en Normandie, résultent aussi de l’envahissement de cet arbre. Dans tous ces pays, le hêtre est un intrus. Sa marche envahissante se dirige toujours de l’ouest vers l’est, et dans cette migration, il a déjà atteint les limites de la Russie d'Europe. A l'île de Moen , en Danemarck , le hêtre a succédé au chêne et au sa- pin. Comment expliquer de pareils faits ? Quelques natura- listes, dit M. Vaupell, sont d’avis que la végétation des orêts subit, de siècle en siècle, des alternances régulières , analogues à celles que l'on appelle en agriculture des asso- lements. Mais l’envahissement du hêtre me paraît un phé- nomène tout différent. Il remonte à 1,000 ou 2,000 ans, et J'aimerais mieux, quant à moi, le regarder comme une migration assimilable à celle des plantes qui émigrent des formations anciennes , pour s'établir sur de récents terrains d’alluvion. » {Bulletin de la soc. bot. de France, t. 3, p. 483.) Ilsemble , malgré cette note intéressante de M. Vau- pell, que cet arbre subisse quelquefois les effets de l’aiter- nance ; ainsi M. de Candolle rapporte l’observation faite par M. Mengy de la probabilité de la disparition du hêtre dans la fagne de Trelon (nord ); mais j'ai pu dans ma jeunesse constater dans cette belle forêt que le chène envahit aujour- d’hui, la présence de vieux hêtres, qui, presque seuls, cons- tituaient la futaie sous laquelle je récoltais de magnifiques espèces de champignons charnus. J'ai vu le même fait se re- produire dans la forêt des Ardennes et le hêtre chassé de ses antiques domaines par le bouleau et le genévrier. 344 AMENTACÉES. Géographie. — Un arbre qui s'élève aussi haut sur les montagnes, ne peut atteindre des contrées bien méridio- nales; cependant, au sud, on a rencontré le hêtre en France, dans une partie de l'Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile, s’échelonnant , dans ces divers pays à des altitudes différentes , et c’est à peine si, en plaine et dans les conditions les plus favorables, il atteint 43 degrés. — Au nord, il est commun en France , en Belgique , en Allemagne , en Scandinavie, où sa limite existe à Alver- sund, en Norvége, par 60°31'; en Suède il arrive à 58° sur la côte sud-ouest , et à 57° sur la côte sud-est ; 1l existe en Angleterre, en Irlande, en Ecosse, jusqu’au 57°. — A l'occident, il reste en Irlande et dans les Asturies. — A lorient, il croît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie, sur l’Olympe by- thinique, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, jus- que sur les bords de la Caspienne ; dans les Russies moyenne et australe ; en s’avançant ainsi à l’est, le hêtre s’ahaisse en latitude , comme le démontre très-bien la carte publiée par M. A. de Candolle , et il s’abaisse à tel point , qu'après avoir dépassé le 60° parallèle , il descend en Tauride au 45° et le suit jusqu’à la Caspienne. — La courbe formée par les li- mites du hêtre dans les plaines de l’Europe suit à peu près la même ligne isothermede 7,5 centigrades. Sa limite la plus septentrionale, sur la côte orientale de la Norvége, n'atteint pas celle de #,9, tandis que sur les bords de la Caspienne elle descend presque à l’isotherme de 10. (Ch. Martins, Ann. des sciences nat.,t. 10, p. 237.) — Quant à la com- pensation entre la latitude et l'altitude, on peut calculer que 168" égalent 1 degré , et que 242" correspondent en latitude à un décroissement en température de 1° pour la moyenne de l’année. CASTANEA. 315 Limites d'extension de l'espèce. D Sud, Sicile................ 389 Ecart en latitude : Nord,2Norvége. . , sos. 60 221 Occident , Irlande........... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Mer Caspienne....... 45 ai 970 Carré d'expansion. ........... 1254 G. CASTANEA, Miller. Distribution géographique du genre. — Les chätaigniers sont pour la plupart de grands arbres dont on connaît 15 es- pèces, distribuées en 2 centres principaux. — Le premier et le plus nombreux, est formé de 6 espèces des Indes orientales et { de la Chine. — Le second se compose de 5, originaires de Java. — 2 châtaigniers vivent dans l'Amé- rique du nord, et un seul, végétal gigantesque, vit dans l'Europe méridionale. CASTANEA vurGaris, Lam. — Près du hêtre se place le châtaignier , qui est aussi un des plus beaux arbres du continent européen. Plus que le hêtre encore, il devient énorme, et son tronc, entouré d’une écorce grise et gercée, offre presque toujours les indices d’une torsion in- décise dans un sens ou dans un autre. Ses branches sont largement étagées , et ses bourgeons volumineux, qui s’ou- vrent très-tard , laissent sortir des feuilles allongées et régu- lièrement dentées, couvertes, dans leur jeunesse, d’une poussière résineuse, et qui deviennent ensuite d’un beau vert et cartilagineuses. Lorsqu’à la fin de juin toutes ces feuil- les se sont entièrement développées, on voit paraître sur les 346 AMENTACÉES. branches fertiles et au sommet de l’arbre, une multitude de fleurs, dont les mâles, disposées en brillants panaches, font du châtaignier la plus belle décoration des vallées sauvages des montagnes. Là encore, les fleurs mâles naissent de boutons particuliers, situés en-dessous des femelles, mais elles sont dressées en longs chatons, d’un blanc jaunâtre et d’une odeur désagréable. Elles sont réunies le long de leur axe par petits faisceaux composés de plusieurs fleurs. Cha- cune d'elles offre un calice à 6 divisions et 15 à 20 éta- mines, dont les longs filets, repliés sur eux-mêmes , se dé- bandent instantanément et lancent des nuages de pollen jaunâtre. Ces fleurs sont si nombreuses , que souvent elles tombent sans s'épanouir, ou du moins avant que plusieurs de leurs étamines n’aient ouvert leurs loges ou déployé leurs filets. Les fleurs femelles, au nombre de 3 à %, à la dernière aisselle , occupent la base d’un axe qui porte aussi quelques fleurs mâles, mais qui se désarticule et tombe peu après qu'elles sont ‘épanouies. Elles sont enfermées dans un im- volucre hispide, qui s'accroît après la fécondation et de- vient un péricarpe épineux. Chacune d'elles a un périgone coriace et quinquéfide ; l'ovaire est à 6 loges, à 2 ovules chacune , et se termine par 6 styles cornés ei lisses qui peu- vent cependant retenir leur pollen et le transmettre à des stigmates peu apparents. De nombreux avortements ont lieu comme dans le hêtre, car, à l’époque de la dissémina- tion, l’involucre, d’un beau vert jaunâtre et fortement hérissé, s'ouvre en # valves satinées à l’intérieur , et met à découvert 3 châtaignes , dont 2 extérieures, plus grosses , et une intérieure , aplatie et pressée par les 2 autres. Cette graine, d’un beau brun, est toujours marquée d’un large ombilie, et ses cotylédons, soudés, restent enfouis pen- dant la germination, et se transforment en une matière su- CASTANEA. 347 crée et nutritive qui alimente le grand arbre dans le pre- mier mois de son existence. * Nature du sol. — Altitude. — Le châtaignier est pres- que complétement exclu des terrains calcaires , mais 1l vé- gète très-bien sur les granits, sur les micaschistes , les grès houillers , les grès du lias , les alluvions siliceuses , les molasses et les laves des volcans modernes. En Auvergne, où il u’est pas commun, on le trouve sur les falaises graniti- ques qui bordent le bassin de la Limagne ; on ne trouve plus que le noyer sur les terrains calcaires dont les bords viennent s’appuyer sur ces falaises; mais si un courant de laves sépare les deux terrains, les deux arbres vivent mêlés sur cette lave. Le terrain granitique lui convient parfaitement. Près de Vis- contat, canton de Saint-Rémy ( Puy-de-Dôme), on voit un énorme châtaignier dont les branches sont mutilées. Il a 9 mètres de circonférence à hauteur d'homme. Son tronc est creux et six personnes pourraient y diner autour d’une petite table. Trois autres châtaigniers d’une grande beauté et surtout d’une grande vigueur existent aussi à Frissonet, près de Vollore. Ils sont aussi sur le granit. On voit le châtai- gnier sur le lias ferrugineux d’Alais où il vit avec le chêne vert. Il est très-commun dans la Lozère, où il prospère sur les granits et surtout sur les micaschistes. Il végète dans les vallées creusées dans le terrain primitif et s'élève presque jusqu’au calcaire dont 1l marque la limite. Si une montagne est entièrement schisteuse, les châtaigniers en couvrent le sommet ; si elle a , au contraire , un chapeau calcaire, l'ar- bre fuit ce terrain et n’atteint pas même sa limite, comme si les éboulis calcaires lui étaient contraires. Aussi ces pla- teaux ou causses sont presque désolés, privés de végétation arborescente, tandis que des châtaigniers touffus ornent tous les sols schisteux. Il constitue, près de Florac, sur tou- 348 AMENTACÉES. tes les pentes des montagnes, de magnifiques bosquets. Une jolie pelouse s’étend sous ces beaux arbres, et le soleil qui se glisse dans les éclaircies de leurs branches vient échauffer la terre et lui faire produire quelques fleurs. Le Bellis perenms, le Veronica Chamædris, V'Ajuga genevensis, le Dianthus carthusianorum, rompent l’uniformité de la verdure. Quand le sol est moins uni, que le gazon n’a pu le couvrir, on y voit les touffes vigoureuses et multipliées de l’Helleborus fœtidus, de l'Asclepias Vinceloxicum, du Silene inflata , de l’Euphorbia cyparissias, et çà etlà le Digitalis purpurea. De très-beaux châtaigniers vivent encore sur le granit au Vi- gan. On trouve cependant de vastes terrains primitifs si- tués dans les mêmes conditions et qui sont dépourvus de châtaigniers. De Candolle a fait depuis longtemps cette re- marque dans le centre de la France. « Les départements de la Creuse , du Puy-de-Dôme, de la Corrèze et de la Haute- Vienne , forment, dit-il, un plateau granitique fort sembla- blement homogène; si les deux premiers de ces pays sont complétement dépourvus de châtaigniers, les deux autres en sont entièrement couverts. » Altitude. — Cet arbre croît en plaine et sur lés montagnes, mais toujours à une faible altitude. De Can- dolle l'indique à 1,400® dans les Apennins. M. Boissier entre 800 et 1,600" dans le midi de l'Espagne. Tenore le cite dans le royaume de Naples entre 300 et 800". En Tur- quie, selon M. Boué (Voyages, t. 1, p. 426), ii forme çà et là de petits bois, surtout dans la Turquie occidentale , à des niveaux au-dessous de 600. Maisil s’élève bien plus haut dans le sud. Il abonde principalement dans la Croatie tur- que, à l’ouest du Verbas à 5 à 600", dans l'Albanie supé- rieure il se tient vers 500%, Mais sur la pente méridio- nale du Schad , il s'élève jusqu'à 800". | QUERCUS. 349 Géographie. — Au sud, il se trouve en France, dans le midi de l'Espagne , en Corse, en Sardaigne. — Au nord, il croît en France, peut-être spontanément en Belgique et dans le midi de l’Angleterre.-— A l'occident , il est en Por- tugal. — A l’orient , il existe en Italie , en Sicile, en Dal- matie, en Croatie, en Turquie, en Grèce, en Tauride, dans le Caucase et én Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Espagne....... 360 Er en latitude : Nord, Angleterre?.......... 50 140 Occident , Portugal.......... 10 O.)Ecart en longitude : D éongie.s ..... 0... 47 E 97° Carré d’expansion............. 798 G. QUERCUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les chènes sont pour la plupart de grands et beaux arbres , vivant en so- ciété et composant de magnifiques forêts. Ce sont eux sur- tout qui décorent la zone tempérée de l’hémisphère boréal. Leur nombre s'élève aujourd’hui à environ 200. — Leur patrie principale est l'Amérique du nord , où plus de 80 es- pèces sont distribuées sur les montagnes du Mexique, de la Nouvelle-Espagne, de la Nouvelle-Grenade, et dans les plaines’ de la Caroline, de la Virginie, des autres parties des Etats-Unis et du Canada. La beauté des forêts de l'Amérique du nord est due en grande partie à ces arbres majestueux. — Après l'Amérique , un autre centre est aux Indes orientales, car sur 52 espèces qui se trouvent en Asie, 33 croissent aux grandes Indes ou dans le Népaul, s’éle- 390 AMENTACÉES. vant jusqu'à uneassez grande hauteur sur les flancs des monta- gnes. Un autre groupe de 16 à 12 espèces vit à la Chine et au Japon ; les autres chênes asiatiques croissent sur le Cau- case , en Syrie ou dans l’Asie mineure. — Les chênes euro- péens, au nombre de 40 environ, sont très-dispersés , mais la majeure partie reste dans l'Europe australe, en Espagne, en Italie, en Sicile, en Portugal; quelques-uns en Hon- grie , en France et en Aïlemagne. — Ces arbres sont aussi très-abondants sur les montagnes de Java, où l'on en a re- connu 17 espèces. —- Enfin , 2 seulement sont spéciale- ment propres à l’Afrique, l’un croit à Madère, l’autre en Mauritanie. QuERCUS SESSILIFLORA, Ehrh. — Grandeur, puissance et majesté, tels sont les attributs du roi de nos forêts , de ces arbres gigantesques qui voient s’écouler plusieurs généra- tions dans leur vie bien plus que séculaire. Leur tronc, sim- ple d’abord et quelquefois tortueux dès son origine, recou- vert d’une écorce lisse et comme vernissée dans sa jeunésse, se divise en une cime étendue. Des bourgeons bruns et écailleux sont disposés sur ses branches, et l’un d’eux est toujours situé à leur extrémité, chargé de continuer les pousses de l’année précédente. À la fin d'avril, dans nos climats, ces bourgeons s’entr'ouvrent et de jeunes feuilles d’un vert tendre paraissent en abondance et sont parfois surprises par les gelées du printemps. A peine le chêne a-t- il revêtu cette parure si fraîche , que ses fleurs se montrent à l’aisselle de ses feuilles ; les unes sont mâles et nombreu- ses, réunies par petits paquets le long d’un axe allongé et filiforme qui flotte au gré du vent. Un petit périgone, plus ou moins découpé , s'ouvre pour laisser sortir un nombre déterminé d’étamines, qui aussitôt répandent dans QUERCUS, sol l'air des nuages d’un pollen abondant. À la même épo- que , des fleurs femelles naissent au-dessus des fleurs mâles et retiennent le pollen qui tombe des branches supérieures sur leurs stigmates en massues glutineuses. Ces fleurs sont formées de petites écailles scarieuses, au milieu desquelles est un ovaire à 3 loges dispermes. — Dès que la féconda- tion est opérée, les chatons mâles se détachent et tombent, l'ovaire grossit, ses loges s’atrophient , les semences avor- tent, une seule persiste et grossit pendant que l’involucre écailleux agrandit et soude ses bractées et les transforme en une cupule élégante où le gland reste fixé jusqu’à l’é- poque de sa maturité. Les feuilles, qui tous les jours se fon- cent davantage , se développent entièrement pendant la maturation ; elles sont larges et sinueuses sur leurs bords, à nervures très-saillantes en dessous , et généralement dis- colores et plus pâles à leur partie inférieure ; mais rien n’est plus variable que leur forme et leur grandeur. A la fin de l’automne , ces feuilles se flétrissent et se dessèchent sans tomber ; elles persistent pendant l'hiver, et au printemps, le jeune bourgeon qui grossit à leur aisselle, fait l’effet d’un levier, et, s'appuyant à la fois sur le pétiole roïdi et sur le rameau qui le supporte , il renverse les feuilles qui disparais- sent pour permettre à l'arbre de reprendre , sa fraîche et nouvelle parure. — Sa floraison, dans nos climats, a lieu en avril et en mai. Sa foliation ne commence qu'à la fin d'avril, après un repos absolu de 110 jours environ, tandis que le hêtre, placé dans les mêmes conditions, se repose 149. M. Quetelet a calculé l'ouverture de ses bour- geons pour Bruxelles, pour une moyenne de 10 années, au 25 avril; M. Eleer indique la même phase à Madère , le 20 février. Nature du sol. — Altitude. — Ce chêne est presque 399 AMENTACÉES. indifférent et se trouve à peu près sur tous les terrains. -— Il ne s’élève pas très-haut ; en Auvergne, il atteint à peine 600"; de Candolle le cite à 1,200" dans les Alpes et dans le Jura. Wahlenberg dit cependant que dans la Suisse sep- tentrionale il constitue, des forêts assez clairsemées sur le versant des montagnes basses et se trouve partout, mais qu'il devient rare au-dessus de la limite supérieure du ceri- sier. On trouve pourtant encore le Q. sessiliflora à 1,100", le Q. pedunculata ne s'élève pas aussi haut. Sur le mont Ventoux, il croît à 520 au sud, à 700" au nord; il se trouve encore rabougri à 1,130" sur le versant sud (Mar- tins). Ledebour le mentionne à 800" dans le Caucase, et il cite une variété 1berica comme vivant dans le Talusch, entre 300 et 2,200". Tenore cite le Q. robur (sans autre désignation) entre 300 et 800", dans le royaume de Na- ples. M. Martins lui assigne 800% comme maximum sur le Grimsel. Le chêne (Q. robur, lequel?) monte sur l'Etna à 1,700" au nord et à l’ouest, et à 2,100 au sud et à l’est. En Auvergne, le Q. sessiliflora le plus élevé que nous ayons vu, croissait sur le granit à la Forêt près de Seychalles, can- ton de Saint-Rémy, à 650% environ ; il était isolé et d’un volume prodigieux. Géographie. — Au sud, on trouve ce chêne en France, dans le nord de l'Espagne, en Italie, en Sardaigne et en Grèce. — Au nord, il est répandu en France, en Belgique, en Allemagne, où il forme de magnifiques forêts ; il atteint le Danemarck, la Gothie et la Norvége, où il s'arrête au 60° 57°. — A l'occident, il vit en Portugal, en Angle- terre et en Irlande, jusqu’au 59°. — A l’orient, il existe en Suisse, en Jtalie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Cau- case, la Géorgie, le Talüsch ; dans la Russie moyenne jus- QUERCUS. 399 qu’à Saint-Pétersbourg et dans l’île d'Osilie, à Moscou et dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. MANBrÈCE 26e. 01990 Heu en latitude : Nord, Norvége.............. 61 290 Occident, Irlande. .......... 11 O. ne en longitude : Orient, Molga............. A5 E. 56° - Carré d’expansion.. ......... . 1232 Quercus PEDUNCULATA. Ehrh. — Roi comme le précé- dent, majestueux comme lui et longtemps confondu sous le nom linnéen de Q. robur, avec le Q. sessiliflora, ce bel arbre offre les mêmes caractères, mais ses glands , portés sur de longs pédoncules , le font distinguer. Il fleurit comme le Q. sessiliflora dans le courant du mois de mai, et ses fruits mürissent aussi en automne et se détachent par un large ombilic de leur capsule protectrice. Nature du sol. — Il est aussi assez indifférent ; mais sur le plateau central il habite surtout les granits, les argiles sableuses et les laves. On en voit à Pontgibaud un grand nombre sur la lave du puy de Côme et sur le bord de la Sioule, qui offrent des formes très-différentes. Le port et le feuillage diffèrent peu, mais les glands sont loin d’être sem- blables. On trouve beaucoup de diversité dans leur grosseur et dans leurs formes , dans les dimensions de la cupule, dans le nombre de fruits portés sur chaque pédoncule. On voit de gros glands courts et arrondis dans de petites cupules, d’autres à demi-enfoncés dans cet involucre qui s’est beau- coup agrandi. Il y a des glands ovales, allongés, et parfois les cupules sont si larges que le gland semble plutôt posé VII 28 394 AMENTACÉES. qu’entouré et serré par ces petites bractées. Ordinairement “il n’y a qu’un gland sur chaque pédoncule et un second avorté, mais certains arbres amènent à la fois leurs deux fruits à une complète maturité. Les pédoncules sont quel- quefois si longs que le gland est pendant; d’autres fois le fruit est dressé parce que son support est très-court, et ce dernier vient même à manquer totalement. On ne peut voir que de simples variétés dans toutes ces différences. — Près de Chà- teauneuf (Puy-de-Dôme), on trouve sur le granit compacte et peut-être sur le porphyre, un chène magnifique dont les branches sont immenses. — On en voit de plus beaux en- core sur les argiles sableuses, près de Thiers et notamment au château de Lavaure. — Un autre également admirable végète sur le granit, aux Granges, canton d’Olliergues. Altitude. — Cet arbre s’élève un peu moins que le précé- dent, cependant de Candolle le cite à 1,200" dans le Jura. Nous ne le trouvons pas en Auvergne au-dessus de 700". Ledebour l'indique dans sa flore à 800" dans le Caucase. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne jusque dans le centre, en Sardaigne et en Grèce. — Au nord , il arrive comme le précédent en Suède et en Nor- vége, même en Finlande , et en Angleterre jusqu’au 58°. — À l'occident, il se trouve en Portugal. — A l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans le Talüsch, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SU: GRECE RES se 390 ni en latitude : Nord, Norvége. .. . ...... 63 23° QUERCUS. 399 Occident, Portugal. .…....... 10 O.)Écarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 50 E. 60° Carré d’expansion...........:. 1440 Quercus PuBESCENS, Wild. — Même type que le pré- cédent ; il forme peut-être un arbre moins élevé et plus rameux. Ses bourgeons laissent épanouir des feuilles ten- dres et pubescentes, d’un vert grisâtre, qui sont mêlées à de nombreux chatons suspendus, mais en vieillissant ces feuilles prennent aussi de la consistance et se fon- cent en couleur comme celles des autres espèces. Ses fruits sont sessiles, ordinairement réunis par petits groupes et moins gros que ceux des chênes précédents. — Il fleu- rit en avril. Nature du sol. — Altitude. — I vit sur tous les ter- rains, mais il semble préférer ceux qui sont calcaires et mar- neux. Nous le trouvons aussi en Auvergne sur ies basaltes, et nous l'avons vu au Vigan constituer avec des Cistus des bosquets sur le terrain primitif. Il s’élève peu dans les mon- tagnes. Il ne dépasse pas 500" sur le plateau central de la France. M. de Candolle l'indique, d’après Philippi, entre 1,000 et 1,600" sur l'Etna. Géographie. — Au sud, on le rencontre assez commu- nément en France, en Espagne, jusque dans le centre, dans le midi de l'Italie, en Sicile. — Au nord , il est moins répandu ; 1l atteint cependant la Belgique, les bords du Rhin, et la Podolie. — A l'occident , il végète en Portugal. — À l’orient , il est en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans l’Albanie, la Haute- Moæsie , la Bulgarie, la Servie , le Péloponèse , la Tauride, dans le Caucase et la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. 396 AMENTACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile. ............... 380 |Écart en latitude : Nord, Podohern 0e 12212750 12° Occident, Portugal. ......... 10 O.)Écart en longitude: Orient, Géorgie. "st, 047 E. | 570 Carré d’expansion... .......... 684 Quercus ILex, Lin. — Très-différent de nos chênes à feuilles caduques , celui-ci constitue des forêts qui conser- vent pendant l'hiver un feuillage terne et monotone qui sem- ble éternel. Jamais 1l n'offre ce caractère de fraicheur que présentent nos forêts, quand les arbres qui les composent ouvrent leurs bourgeons écailleux. Son tronc est peu élevéet rameux ; ses feuilles ovales, entières ou dentées, sont très- souvent blanchâtres et cotonneuses en dessous et d’un vert sombre en dessus. Ces feuilles varient à l'infini, et il en est de même des fruits qui sont de toute grosseur et mon- trent la forme arrondie jusqu’à l’ovale le plus allongé ; tou- tes ces variétés sur un très-petit espace et quelquefois sur le même arbre. — Il fleurit en mai et en juiu. — Nature du sol. — Alhtude. — Ce chène est indiffé- rent, mais on le rencontre en France plus souvent sur les calcaires que sur tout autre sol. Il constitue à peu près tous les bois du département du Gard et d’une grande partie du midi dela France. On le trouve pourtant mélangé au chêne ordinaire, qui atteint de très-grandes dimensions dans le midi comme dans le nord ; le Q. [lex ne devient jamais aussi grand, mais on en voit de très-gros sur les causses, en- fonçant leurs solides racines au milieu des blocs calcaires. I y est ordinairement associé aux Phyllirea, au Juniperus Oxicedrus, au Rosæ sempervirens, au Pistacia Tereben- QUERCUS. 397 thus, etc. — I croît en plaine etsur les montagnes ; dans le midi de la France il atteint 538" sur le versant sud du mont Ventoux, et 618% sur le versant nord. Il dépasse 1,000% dans le midi de l'Espagne, et atteint 1,300" sur les flancs de l’Etna. Tenore lui assigne seulement 300" dans le midi de l'Italie. D’après M. Martins , le nombre de mè- ‘tres d'altitude qui doit compenser un degré de latitude, est pour cet arbre de 216, et ce chiffre estde 28% pour faire l'équivalent de { degré de décroissement en latitude sur la moyenne annuelle. Géographie. — Au sud, le chêne vert croît en France, en Espagne, en Algérie jusque sur les montagnes de l’Au- rès, danstoute la région méditerranéenne, l'Egypte ex- ceptée, en Palestine au désert de Saint-Jean-Bapüste, près de Jérusalem (Bové). — Au nord, il arrive sur le re- vers méridional du plateau central de la France, entre Alais et Villefort, et sur les bords de la mer à Nantes, et à l’île de Noirmoutiers, où il forme un bosquet mélé au Rhamnus Alaternus. À l'occident , il existe en Portugal, — A l’orient , il végète en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Grèce , en Turquie, dansl’Albanie moyenne, en Thessalie, dans toute la Macédoine maritime et la Syrie. Limites d'extension de l'espèce. Mn lérusalem.......... REED Écart en latitude : NondetFrance. . .....: de 15° Occident, Portugal.......... 10 Te ENS MM DNTIE.. ee soon -. 99 E. 439 Carré d'expansion. . ........... 645 Quercus coccirERA, Lin] — Il croit dans les lieux secs 398 AMENTACÉES. et incultes , où, loin de s’élever comme les précédents, 1l ne forme que des buissons bas et rameux. Ses feuilles sont pe- tites, minces, nombreuses, glabres, luisantes, ovales, bordées de dents allongées et épineuses. Les glands sont pe- tits et ovales, enfermés dans une cupule hérissée en de- hors de pointes raides , ouvertes et très-dures. Ce gland ne grandit sensiblement qu’une année après sa fécondation, et il ne tombe qu’au bout de 18 mois. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur tous les ter- rains, mais il préfère les calcaires. Il habite la pläine et les montagnes. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne entre 300 et 1,600". Géographie. — Il est plus méridional que le précédent. Au sud , il végète en France , en Espagne , en Corse , en Al- gérie, en Syrie près de Jérusalem , dans le désert de Saint-Jean-Baptiste, où Bové l’a vu mêlé au Q. Tex. — Au nord , il se tient à une petite distance au sud du plateau central de la France, n’atteignant même pas Alais ; il est en Dalmatie. — A l'occident, il croît en Por- tugal. — À l’orient, 1l existe en Italie, en Sicile, en Grèce, au mont Athos, en Albanie, en Thrace et en Syrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Jérusalem............. 390 )Écart en latitude : NordiiDalmates. :.......,.. 44. 120 Occident, Portugal..... ..... 40 O.)Écarten longitude: Orient, STI à 0 0 0 33 4 43° Carré d’expansion. ...... ANR 916 G. CORYLUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les noisetrers CORY LUS. 399 sont de jolis arbrisseaux peu nombreux sur la terre, mais vivant Souvent en société , et formant les taillis des forêts et les buissons des montagnes. On n’en connaît que 10 espè- ces. # sont européennes, du centre et du midi de ce continent. — 3 sont asiatiques : 2 des Indes orientales, 1 de la Si- bérie. — 3 habitent l'Amérique septentrionale, contrée où presque tous les arbres et arbrisseaux de l’Europe ont leurs : espèces parallèles. Cory£zus AVELLANA, Lin. — ]l existe dans les forêts des arbres dont les cimes élevées et largement feuillées , consti- tuent des voûtes de verdure, sous lesquelles les rayons brü- lants du soleil ne peuvent pénétrer. Il en est d’autres, de taille moins élevée, qui, craignant l’ombre de ces futaies, restent sur la lisière des bois, ou s’aventurent dansleurs clai- rières , ou forment ailleurs des taillis fourrés et buissonneux. De ce nombre est le noisetier, dont les branches, longues et flexibles, paraissent en hiver, recouvertes d’un épiderme fauve et léger, sous lequel la moelle corticale s'étend sous la forme d’une lame verte et celluleuse. Avant que le prin- temps n'ait signalé son arrivée, et quelquefois même en janvier ou février, le noisetier, stimulé par quelques beaux jours, allonge des chatons mâles, qui bientôt suspendus, écartent leurs écailles qui portent chacune 8 étamines uni- loculaires , et jettent dans l’air de petits nuages d’un pollen inutile, puisque les fleurs femelles n’ont pas encore paru. Plus tard, de nouveaux chatons fleurissent encore, mais alors des bourgeons écailleux , assez gros et arrondis, situés en dessous des fleurs mâles, laissent sortir du milieu des jeu- nes feuilles qui sont encore complétement endormies, de petites houppes d’un carmin très-vif, qui sont les stigmates géminés de plusieurs ovaires réunis. Le noisetier offre alors 360 AMENTACÉES. un aspect très-singulier , il est couvert de chatons allongés et suspendus , que le moindre vent fait osciller , et à moins que des froids très-rigoureux ne surviennent, la fécondationnest assurée. Peu après, les chatons mâles sont flétris et se déta- chent, les stigmates sont desséchés, et les ovaires fécondés restent plus d’un mois, et quelquefois deux , ensevelis au milieu des jeunes feuilles et des écailles, sans donner signe de vie. Enfin, le printemps arrive , et le noisetier , comme les autres arbres , s’empresse d’ouvrir ses bourgeons et de mon- trer ses feuilles et ses jeunes pousses de l’année. Ces orga- nes sont velus, et parfois couverts, dans leur jeunesse, de poils rouges et transparents. De belles feuilles arrondies , dentées , à nervures saillantes, garnissent les rameaux, et dès le mois de juillet, on voit à leur aisselle les fleurs mâles qui doivent s’ouvrir pendant l'hiver. Elles se présentent sous la forme de chatons raccourcis, entourés d’un duvet grisâtre, et restent ainsi très-longtemps sans prendre d’accroisse- ment; mais alors cesse l’inertie des ovaires fécondés. Ils grossissent ; les 2 stigmates correspondent à 2 ovules , dont l’un avorte presque constamment , et le péricarpe osseux est entouré d’un périgone développé et accrescent, qui le couronne d’une membrane élargie et découpée sur ses bords. L’inté- rieur du fruit est entièrement rempli d’une moelle blanche et spongieuse, qui diminue et disparaît à mesure que la ma- turation s’avance, puis enfin les noisettes sont müres, elles : brunissent, leur embryon remplit le noyau , et elles se déta- chent de leur cupule en conservant la trace du large ombilic par lequel elles y étaient fixées. Nature du sol. — Altitude. — Le noisetier croît sur tous les terrains , dans les plaines et sur les montagnes. Nous le trouvons très-abondant en Auvergne sur les sols volcani- ques où il arrive à 1,200" d'altitude. M. Massot le cite au CORYLUS. 361 Canigou à 1,623", M. Martins, sur le mont Ventoux à 995" et sur le Grimsel à 1,060, M. Wattson à 450" dans les monts Grampians et M. Sendtner à 1,378" dans les Al- pes bavaroises. Wahlenberg le mentionne en Suisse dans les haies et sur la lisière des bois, partout jusqu’à la limite su- périeure du cerisier à 1,060". Sur quelques points , ajoute- t-il, il monte beaucoup plus haut que la limite du hêtre, à 1,350m. Il recherche plutôt qu'il ne fuit le voismage des hautes montagnes. En Turquie, il forme çà et là de petits bois, surtout dans la moyenne Albanie, le Balkan et la Moæsie supérieure. Ils abondent dans les régions basses et s'élèvent quelquefois à un niveau supérieur, à 1,000" (Boué, voy. t. 1, p. 427). Ledebour l'indique dans le Caucase en- tre 400 et 1,300, Géographie. — Au sud, on trouve cet arbrisseau en France, en Espagne , dans le royaume de Naples , en Sicile. Il est cité en Algérie, mais 1l y est très-probablement natu- ralisé. — Au nord , il habite tout le centre de l’Europe, la Scandinavie, y compris le sud de la Laponie, la Finlande, l'Angleterre , l'Irlande, les Hébrides , les Orcades, et il a laissé des débris dans la tourbe aux Shetland où il n'existe plus. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l’o- rient , 1l vit en Suisse , en Dalmatie, en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale , moyenne et australe. Ledebour cite en Dahurie une variété dahurica qui peut-être est une espèce. Limites d'extension de l’espèce. /.11120 57001 NNMRNNMEN ARS ee 380 Ecart en latitude : HONALaponie. ..:...,. 000 65 27° 362 AMENTACÉES. Occident, Portugal.......... 10 ©. | Ecart en longitude : Orient, Russie moyenne. . ... . 08 E.) 68° . Carré d'expansion... .. 5.119836 G. CARPINUS, Lin. Distribution géographique du genre. — "7 espèces seule- ment composent ce petit genre. Ce sont des arbres très-élé- . gants dont 3 appartiennent à l’Europe , 2 aux Indes orien- tales et 2 à l'Amérique septentrionale. — On ne peut mécon- naître le parallélisme qui existe dans presque tous les genres de la famille des Amentacées, entre l’Europe , l'Amérique septentrionale et les montagnes de l'Himalaya. La flore fos- sile elle-même rappelle ce parallélisme. Carpinus Berurus , Lin. — Le charme végète dans les bois, sur leur lisière et dans les haies. Son écorce est grise et peu fendillée, sa cime très-rameuse et ses branches garnies de bourgeons plus ou moins allongés, selon les organes qu'ils renferment, et toujours recouverts d’écailles brunes et stipu- laires. Ces bourgeons s’ouvrent au printemps en même temps que ceux du hêtre et de la plupart des arbres des forêts, On voit alors de jeunes feuilles d’un vert pur, élégamment plis- sées, accompagnées de stipules roses et caduques, et le charme prend place parmi ces arbres au feuillage naissant qui donne aux forêts leur plus fraiche et leur plus belle parure. A peine ses feuilles commencent-elles à paraître que les fleurs se montrent aussi. Elles sont monoïques. Les mâles sortent de boutons particuliers placés près du sommet des rameaux sur és brindilles de l’année précédente. Elles sont disposées en nombreux chatons qui s’inclinent et écartent leurs écailles pour mettre les étamines au jour. Chaque écaille, cihiée à CARPINUS. 363 sa base, porte ordinairement 10 à 12 étamines, dont lesfilets sont courts et les anthères velues. Elles s’ouvrent en 2 val- ves et répandent un pollen abondant. — Les chatons fe- melles sont placés au-dessus des mâles et cofitiennent dans l'intérieur de chaque écaille 2 ovaires terminés chacun par 2 styles pourprés et papillaires. D’autres écailles, plus petites et glanduleuses au sommet, sont placées à l’intérieur de la première et destinées à prendre de l’accroissement et à ac- compagner les fruits. Lorsque la fécondation doit avoir lieu, les fleurs femelles s'élèvent au-dessus des boutons où elles étaient enfermées, leurs écailles s’écartent pour découvrir les stigmates, puis elles se redressent et s’agrandissent après la fécondation pour protéger les jeunes fruits. — C’est alors seulement que le charme se couvre de son élégant feuil- lage et montre ces feuilles ovales et dentées, gaufrées sur leurs nervures secondaires et fixées à de courts pétioles. L’o- vaire devient uniloculaire par avortement. Les écailles qui l’accompagnent s’allongent du côté extérieur, et le fruit, qui est une espèce de nucule, se présente avec une enveloppe osseuse et fortement striée qui en recouvre une autre d’un beau vert. Nature du sol. — Altitude. — Le charme est indiffé- rent à la nature du sol. Il vit dans les plaines et dans les montagnes. En Auvergne, il ne dépasse pas 8007. Wah- lenberg le cite en Suisse jusqu’à la limite supérieure du noyer. M. Boué dit qu'en Turquie il reste dans les basses montagnes, et que dans l’Epire il est remplacé par le Car- pinus orientalis. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 700 et 1,400 ; dans le Breschtau, entre 400 et 800", et dans le Talüsch à 1,000. ; Géographie. — Au sud, il se trouve en France, dans le midi de l'Italie, en Grèce. — Au nord, on le rencontre 204 AMENTACÉES. dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, dans la Gothie australe, en Angleterre et en Irlande, où il atteint sa limite occidentale. — A l’orient , il vit en Suisse, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans là haute Albanie, en Tauride, dans le Caucase, en Georgie, en Mingrélie où il habite les forêts et où d’Ur- ville à rencontré des arbres de la plus grande beauté, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l’espèce. SUN GAP TRES See ete UD en latitude : INOTA ,"DADEMArCR ee. DT 18° Occident \Itande ee Me Dire en longitude : Orient AGé0reI NE RC RE CIGME 08° Carré d’expansion............. 104% G. SALIX, Lin. Distribution géographique du genre. — Les saules, destinés par la nature à orner les contrées les plus froides de la terre, répandent un charme particulier sur les régions polaires qui sans eux seraient privées de toute végétation arborescente, Tous cependant sont loin de s'élever en ar- bres élégants ou en arbrisseaux verdoyants ; plusieurs d’en- tre eux, quoique ligneux, rampent sur le sol, y ensevelis- sent leurs tiges, s’endorment sous la neige pendant de longs hivers, et ne montrent au printemps que de jeunes rameaux redressés qui cherchent à jouir de la douce influence de la courte saison des fleurs. Ce genre difficile, « la croix et le scandale des botanistes, » dit Endlicher, est loin d’être entièrement connu. Ses espèces, souvent confondues ou SALIX. 365 réunies, ne diffèrent quelquelois que par des caractères in- saisissables, et, en attribuant au genre, comme le fait Steudel, 180 à 190 espèces, on est peut-être bien loin encore d’en attemdre le chiffre réel. — L'Europe est la partie du monde qui en nourrit le plus ; 85 à 90 espèces y sont dispersées, mais la plupart appartiennent aux régions horéales, à la Scandinavie et surtout à la Laponie, à l’Angleterre et à l’Ecosse ; d’autres vivent en France, en Belgique, en Alle- magne, en Russie; quelques-unes en Hongrie, en Autri- che , en Italie, et d’autres se rélugient sur les hautes mon- tagnes des Alpes et des Pyrénées. — L’Asie a aussi un nombre assez considérable de ces arbres ; on en mentionne 45 partagés en deux centres principaux : les grandes Indes d’abord , où l'on en connaît 15 espèces, et la Sibérie où l’on en cite 18. Les autres se trouvent en Chine, au Japon, en Dahurie, aux îles Aléoutiennes. — L'Amérique du nord est encore la patrie des saules. 36 espèces croissent au Mexi- que, aux Etats-Unis , au Canada et jusque dans l'Amérique arctique, car les saules recherchent toujours les pays froids et les montagnes.— On n’en cite que # dans l'Amérique du sud , au Pérou, où M. d’Orbigny en indique une espèce qui lui rappelait, par sa forme élancée, les peupliers de l’ancien monde, au Chili et en Patagonie. — L'Afrique n’est pasriche en ce genre, mais pourtant on y cite {2 espèces : en Egypte , en Barbarie, dans les montagnes de l'Abyssinie , au Sénégal , au cap de Bonne-Espérance , à Sainte-Hélène, à Madagascar et aux Canaries. — Un seul Salix est indiqué à Java. SALIX PENTANDRA: Lin. — Ce bel arbre croit dans les lieux humides des montagnes, dans les forêts de sapins, dans les prairies, où il s’arrondit en magnifiques buissons 366 AMENTACÉES. qui indiquent de loin le cours sinueux des ruisseaux et des torrents qui descendent avec bruit des hauteurs voisines. Il borde les prairies marécageuses, ombrageant les Trolhius et les narcisses qui croissent à ses pieds et parfumant les vallées de son feuillage odorant. Tantôt c’est un arbrisseau dont la ame arrondie simule un oranger, tantôt c’est un grand arbre dont l'écorce grise est fendillée. Ses feuilles sont vertes des deux côtés, finement réticulées, un peu visqueuses et dentées. Elles sont pétiolées sur des rameaux à écorce verte et lisse. Les fleurs naissent après les feuilles et sont disposées en chatons odorants et courts. Les mâles ont » étamines; les femelles, moins nombreuses que les mâles , se transforment en capsules courtes et pédicellées qui s’entr'ouvrent et livrent au vent des montagnes des se- mences couronnées par de légères aigrettes argentées. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — 1 croît sur les terrains siliceux, tourbeux et volcaniques des montagnes. En Au- vergne, on le trouve depuis 700" jusqu’à 1,400, De Can- dolle le cite au mont Cenis à 2,000. Tenore dit au con- traire que dans le midi de l'Italie il reste au niveau de la mer. Wahlenberg le cite çà et là, en Suisse, dans les lieux subalpins. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans la France centrale, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il existe en Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie y compris la Laponie, jusqu’au 70° 27’. Sa véritable patrie, dit Wahlenberg, paraît être le Nordland suédois. On l’y trouve ayant un tronc de la grosseur du corps d’un homme. Les chatons femelles sont épais et courts, les feuilles sont le plus souvent oblongues ; la plupart ce- pendant sont tellement élargies dans le milieu du limbe SALIX. ; 367 qu'elles prennent la forme elliptique. On trouve encore ce saule en Angleterre , en Irlande et en Islande , et nullement dans les archipels qui semblent autant de relais entre ces diverses contrées. — A l'occident, il reste en Islande. — A l’orient , il croît en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Midi de PItalie........ 40° Di en latitude : Nord, Altenford........... ‘70 300 Occident, Islande........... 22 ra ed en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E. 1920 Carré d'expansion. ….......... 5760 SALIX FRAGILIS. Lin. — Ce saule est commun sur le bord des rivières et des ruisseaux, où il s'élève en arbres de moyenne grandeur et où il reste aussi sous forme de buis- sons rameux. Ses rameaux sont nombreux, un peu étalés, fragiles à leur point d'attache et couverts d’une écorce verte. Ses feuilles sont oblongues, lancéolées, denticulées , très- lisses, et se terminent en pointe allongée. Les feuilles in- férieures de chaque pousse sont plus petites et plus obtuses. Ses fleurs paraissent après les feuilles en chatons cylindri- ques , allongés et clairsemés. Le pédoncule porte 3 à 5 feuil- les dont la supérieure est plus longue que les autres. L’axe du chaton est velu. Les fleurs mâles ont 2, 3 et rarement 4 étamines. Les capsules sont allongées , pédicellées et en- tièrement glabres. — H fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — W recherche les terrains 368 AMENTACÉES. humides et siliceux de la plaine et des montagnes. De Can- dolle le cite à 0 à Abbeville et à 1,500" dans les Alpes et le Jura. Tenore l'indique au niveau de la mer seulement, et en Auvergne il se tient aussi entre 300 et 800". Ledebour le mentionne entre 400 et 800" dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espa- gne, en Italie, en Sicile. — Au nord , il existe en Belgi- que, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans la Suède et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'Orient, 1l ha- bite la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Cau- case, la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et australe , les Sibéries de l’Oural , de l’Altai et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud Sicile Men hat Mt en latitude : Nord, Finlande......,..... 63 25 Occident, Portugal. ......°. 10 Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 cu 126° Carré d’expansion............ 3150 SALIX ALBA, Lin. — Les bords des rivières et des fossés, les prairies humides, les îles des lacs, des étangs et des cours d’eau nous offrent cet arbre magnifique , le plus beau de tous les saules, mais que nous trouvons rarement dans toute la plémtude de sa végétation. C’est alors un grand arbre dont l'écorce est lisse et cendrée , souvent verte ou rouge sur les jeunes rameaux. Il s’élève en pyramide comme les peupliers, et ses branches flexibles, presque toujours agitées par le moindre vent, nous montrent alternativement SALIX. 369 le vert pur ou le duvet argenté de ses feuilles. Ses feuilles sont allongées , pointues, denticulées. Ses fleurs , qui nais- sent aussi après l’apparition des feuilles, sont disposées en chatons jaunes, odorants, oblongs, clairsemés et flexibles. Les fleurs mâles ont 2 étamines velues à leur base. — II fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et végète sur tous les sols mouillés de la plaine et des monta- gnes peu élevées. De Candolle l'indique jusqu’à 1,500, dans les Alpes et dans le Jura; Ledebour le cite dans le Caucase , entre 400 et 1,000". Géographie. — Cet arbre est très-répandu sur le plateau central de la France, où les mâles sont bien plus communs que les femelles, ce qui est l'inverse de ce qui a lieu pour le S. pentandra. Nous doutons cependant qu'il y soit bien spontané. — Au sud , 1l vit en Espagne, en Italie, en Si- cile. — Au nord, dans toute l’Europe centrale , en Dane- marck, en Gothie, dans la Suède et la Norvége aus- trales, à Saint-Pétersbourg , en Angleterre et en frlande. — À l'occident, il existe en Portugal. — A l'orient, dans toute l'Europe , dans le Caucase, la Géorgie , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l’Oural, de l'Altai et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. IC... oc e ... 380 )Ecart en latitude : M ARNO... secoue 00 l 290 Occident, Irlande. ......... 11 DA en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1270 Carré d’expansion. ....... ……... 2794 SALIX AMYGDALINA , Lin. — Ce joli Salix est commun VIII = 370 AMENTACÉES. sur le bord des eaux , dans les fourrés des bords des rivières et des ruisseaux, où 1l forme quelquefois, à lui seul, de petits bosquets. Il reste le plus souvent à l’état d’arbrisseau. Son écorce est grise et se détache chaque année par plaques minces ; celle des jeunes rameaux est d’un pourpre foncé et presque noir. Les feuilles sont minces, oblongues , fermes, dentées , lisses des deux côtés, et accompagnées de 2 sti- pules dentées ou réniformes. Les fleurs sont en chatons oblongs, nombreux, bien garnis, d’un beau jaune et à 3 éta- mines. Ses capsules sont ovales, obtuses, et les stigmates sessiles. — Il fleurit en mai. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les sols humides ; il préfère cependant les terrains siliceux et sablonneux et reste dans les plaines ou dans les monta- gnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, en Grèce. — Au nord, il est disséminé dans toute l’Europe centrale, jusque dans la Scandinavie où il croît aussi le long des rivières et surtout dans les lits rocailleux abandonnés par les eaux torrentielles. Il s'arrête aux limites de la La- ponie et se trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A l’occident , il végète en Portugal. — A l’orient, on le ren- contre dans la Suisse basse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural, de l’AI- tai et du Baïkal. Limites d'extension de l’espèce. Sud, GrÉCR EE es ce: ee HD He en latitude : Nord, Laponie......... 00 26° SALIX. 371 Occident, Portugal......... 10 O.) Ecarten longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E.) 1260 Carré d’expansion............ 3276 SALIX PURPUREA , Lin. — Cet arbrisseau est très-répandu le long des eaux, dans les lieux humides où il forme des buissons aux rameaux allongés et presque simples. L’écorce des vieux pieds est cendrée , celle des jeunes branches est lisse, quelquefois verdâtre et presque toujours d’un rouge purpurin. Les chatons naissent avant les feuilles. Ils sont courts , très-serrés et cotonneux. Ils sont situés sur les bran- ches de l’année précédente. Les fleurs mâles offrent une seule anthère à 4 loges formée de 2 étamines soudées. Cette anthère, d’abord rouge, devient jaune quand elle est couverte de pollen, noire quand elle est défleurie. Elle s’ou- vre en # valves. La capsule s'ouvre en 2 parties creusées en nacelle et met à découvert des graines munies de soie blanche et argentée. Pendant ce temps, les feuilles se dé- veloppent ; elles sont presque opposées, presque sessiles, lancéolées-linéaires , un peu dentées en scie vers le sommet, glabres et souvent glauques en dessous. Après la chute des chatons, on voit naître sur le point même qui portait le chaton desséché 1 ou 2 bourgeons foliacés qui se dévelop- pent et regarnissent la branche. — Il fleurit en avril et mai. Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur tous les terrains mouillés, mais il semble préférer ceux qui sont si- liceux et sablonneux. Il vit en plaine et dansles montagnes. M. Boissier le cite entre 1,300 et 1,900" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — I est plus méridional que les précé- dents. — Au sud , il atteint le midi de l'Espagne et l’AI- gérie. — Au nord, il est répandu dans tout le centre de 372 AMENTACÉES. l’Europe, en Danemarck , en Gothie , dans la Norvége aus- trale où il devient un peu domestique, en Angleterre, en Irlande et en Islande. — A l'occident , 1l vit encore en Portugal. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne et aus- trale , dans les Sibéries de l’Altai et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie.............. 35° }Ecart en latitude : Nord, Islande............. 65 | 300 Occident, Islande.......... 22 O.)Ecarten longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.. . 116 E. | 138° Carré d’expansion, . ......... 4140 SALIX RUBRA , Huds. — Il croît comme les autres sau- les dans les lieux humides, sur les bords des ruisseaux et des rivières. C’est un arbrisseau peu élevé, dont l'écorce est grise, cendrée ou rougeûtre , selon l’âge des rameaux. Ses. feuilles sont longues, lancéolées, linéaires, très-légère- ment dentelées, un peu pubescentes en dessous et accom- pagnées de stipules linéaires et aiguës. Les chatons, qui se développent avant les feuilles, sont cylindriques , sessiles, et portent à leur base quelques bractées. Les fleurs mâles ont 2 étamines un peu soudées parles filets, et les périgones sont bruns, ovales et velus. Les ovaires, sessiles et soyeux , sont surmontés de styles allongés munis de stigmates aplatis. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — 11 est aquatique , indif- férent et habite les plaines ou les montagnes peu élevées. SALIX. 373 Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et en Lombardie. — Au nord , il existe en Belgique , en AlÏ- lemagne, en Danemarck, en Gothie et en Suède où il est seulement sporadique , en Angleterre, où 1l trouve sa li- mite occidentale. — A l’orient, il est cité en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase et dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Lombardie. ........... 45° Écart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 96 11° Occident, Angleterre. ....... 6 O.) Écart en longitude : Orient, Caucase... ......... A6 E. | 520 Carré d'expansion. ........... 972 SALIX VIMINALIS, Lin. — On le trouve sur le bord des rivières ou planté dans les lieux humides. Il ne forme jamais un arbre, mais un arbrisseau dont l'écorce de la tige est brune, verte ou pointillée , tandis que celle des rameaux, qui sont très-flexibles, est d’un pourpre presque noir. Ses feuilles sont minces , très-longues, un peu soyeuses en dessous et légèrement roulées sur leurs bords. Les chatons mâles sont oblongs, cylindriques , sessiles et clairsemés. Les styles des fleurs femelles sont allongés. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — N croît sur tous les ter- rains pourvu qu'ils soient humides, et reste en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, il végète en France et en Espa- gne. — Au nord , en Belgique, en Allemagne , en Dane- marck, dans la Gothie et la Norvége australes, en Angle- terre et en Irlande. — A l'occident , il est en Portugal. — 37% AMENTACÉES. A l’orient , il existe en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce , en Tur- quie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Altaï et du Baïkal et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne ............. 39° )Écart en latitude : Nord, Finlande..........:.1101 | 290 Occident, Portugal......... 11 1 en longitude : Orient, Daluriés. ss sie. MIE. 1300 Carré d'expansion. ....-...+. 2860 SALIX SERINGEANA, Gaud. — Arbrisseau qui croît dans les lieux humides et pierreux et reste ordinairement sous la forme de buisson, Ses rameaux très-flexibles sont munis de. feuilles lancéolées, minces, réticulées avec stipules lan- céolées. Ses chatons sont précoces ct cylindriques. —Il fleu- rit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains calcaires et rocailleux. | Géographie. — Au sud, il a sa limite dans la Lozère. — Au nord , il croît en Belgique, près de Luxembourg. — À l'occident , il reste en France. — A l’orient, on le connaît en Tyrol, en Carniole et en Suisse ; dans cette dernière con- trée, la femelle a été trouvée dans le Simmenthal , sur les bords du lac de Thoun à l’embouchure de la Kandel , et le mâle uniquement aux environs de Vevey. Limites d'extension de l'espèce. Su, Frante. MORE. :...: 44° Ecart en latitude : Nord , Belgique............. 51 13° SALIX. 379 Occident, France........... 0 O.)Ecarten longitude : a Pyrol.. 5. 0. MORE: 10° Carré d’expansion............ 130 SALIX INCANA, Schrank. — Il végète en abondance le long des rivières et des torrents, où il vit en société et où il forme de charmants bosquets ; il reste le plus ordinaire- ment très-près des eaux, et c’est à lui que l’on doit, en grande partie, cette fraîche verdure qui annonce le prin- temps sur les rives des fleuves et de leurs îles, dans les régions méridionales. Il ne s’élève pas en arbre, mais il constitue de grands arbrisseaux dont l’écorce, d’un vert brun, est assez souvent ponctuée. Les feuilles sont nom- breuses, très-longues, presque entières, d’un vert assez foncé en dessus, cotonneuses en dessous et à bords légère- ment roulés. Les chatons paraissent avant les feuilles. Ils sont minces, allongés et toujours un peu courbés à l’épo- que de la fécondation ; leur axe est velu, garni d’écailles allongées et couchées les unes sur les autres. Les éta- mines, au nombre de 2, sont soudées par leurs filets, et répandent , au moment même où elles apparaissent, un pollen glutineux comme celui de tous les saules. Les stig- mätes sont libres, verdätres. La capsule est glabre, verte, puis jaunâtre , allongée et pédicellée. — IL fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — I est aquatique et re- cherche les terrains vaseux, détritiques ou sablonneux de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , il vit en France, dans les Py- rénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il existe en Belgique, en Allemagne, en Bavière. — A l’oc- cident , il reste en Espagne. — A l’orient , on le trouve en 376 AMENTACÉES. Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie......... 400 Écart en latitude : Nord, Belgique..,.......... 50 10° Occident, Espagne.......... 5 O. en longitude : Orient, Transylvanie......... 22 E. 270 Carré d’expansion............. 270 SALIX CINEREA , Lin. — Arbrisseau plus petit que le S. capræa , mais plus répandu encore, et formant des buissons et quelquefois des cimes arrondies dans les haies, dans les bois humides et sur le bord des eaux où 1l contraste par son feuillage d’un gris cendré avec le vert pur des autres arbres. Son écorce est grise ou verdâtre, ceile des rameaux est brune, et les branches sont fréquemment pubescentes au sommet. Ses feuilles sont ovales, un peu oblongues , rétré- cies à la base, pointues, un peu crénelées et ondulées sur les bords et couvertes, surtout en dessous, de poils courts et serrés qui leur donnent une couleur cendrée. Elles offrent des nervures réticulées, de couleur rousse, dans une variété décrite par de Candolle sous le nom de S. rufinervis, et qui est peut-être une espèce tranchée. Les stipules sont arrondies, un peu dentées. Les fleurs, un peu moins précoces que celles du $S. capræa, naissent pourtant de très-bonne heure. Les chatons mâles sont ovoides, presque sessiles, garnis d’écailles brunes , obtuses et de longs poils soyeux. Les filets des étamines sont glabres et très-longs après l’anthèse. Les chatons femelles sont oblongs, moins soyeux que les mâles, garnis d’ovaires coniques et velus. Le style est court SALIX. 3171 et terminé par 2 stigmates aplatis. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains frais et humides, mais il préfère les sols siliceux. Il existe également dans les plaines et dans les montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, dans le nord de l'Espagne , dans le midi de l'Italie. — Au nord, il existe dans toute l’Europe centrale, dans toute la Scan- dinavie , jusqu’à la Laponie australe, en Finlande , en An- gleterre, en Irlande et dans les archipels anglais. — A l’oc- aident, il vit aussi dans les Asturies. —— A l’orient, on le connaît en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de Ptalie.......... 40° Écart en latitude : NOM MEAPONIE see so. 000 26° Occident, Asturies. ..... . .. 10 O.) Ecart en longitude: Orient, Kamtschatka ....... 170 E.) 180° Carré d'expansion. 2161 4e 4680 SALIX CAPRÆA, Lin.—Ce saule est un des plus communs; il est répandu partout dans les bois humides, où souvent il se mêle aux hêtres et aux sapins, sur le bord des rivières et des torrents des montagnes, dans les haies, dans les buissons et même sur les coteaux. Il s’élève en arbre et offre alors une écorce grise et fendillée sur le tronc, une écorce verte et lisse sur ses rameaux. Ou voit de très-bonne 378 AMENTACÉES. heure, sur les branches de l’année précédente, de gros boutons dont l’enveloppe extérieure est formée d’une seule écaille. C’est une tunique conique parfaitement close , sou- dée à sa base tout autour du cône qu’elle renferme. Cette écaille est brune et comme vernissée au dehors pour défen- dre et protéger les fleurs qui sont toutes formées pendant l'hiver. Cette saison finit à peine que ces enveloppes se dé- sarticulent et tombent, et l'on voit sortir des poils soyeux qui entourent les fleurs, de nombreuses étamines qui s’allon- gent presque instantanément sous l'influence du soleil. C’est au sommet du chaton que les premières fleurs s’épanouis- sent. La floraison continue en descendant ; mais elle a heu d’une manière inégale par la situation même du chaton, car les fleurs supérieures, tournées du côté de la lumière quand le chaton est incliné , s’ouvrent avant celles qui sont moins éclairées, en sorte que l'épanouissement a lieu par couronnes obliques, dont la portion la plus élevée est toujours la plus éclairée. Le pollen des saules ne s'échappe pas en nuages de poussière comme celui des peupliers ; il est lourd et visqueux , et la brise du printemps qui, à cette époque, emporte le parfum des fleurs qui éclosent en abondance , ne peut entraîner dans les airs la poussière vivifiante des an- thères. Ce sont les insectes qui sont chargés de ce soin ; aussi voit-on constamment les chatons entourés d’essaims qui bourdonnent, et sous le ciel glacé de la Laponie, comme sur les zones élevées des montagnes , le réveil des insectes coïncide avec la floraison de ces saules qui, les premiers, signalent la vie au sein des forêts depuis si longtemps silen- cieuses. Les chatons femelles sont oblongs, portés sur un pédicelle un peu plus long et garni de quelques feuilles soyeuses ; la capsule est pubescente, pédicellée et renflée à la base. — Au-dessous des boutons à fleur se trouvent SALIX. 319 des bourgeons plus petits et pointus, d’un jaune verdâtre, appliqués contre l'écorce verte des branches, et qui ne mon- trent leurs feuilles qu'après la floraison. Ces feuilles sont épaisses , ovales, ridées, larges, un peu dentées ou ondu- lées sur les bords, velues, blanchâtres ou cotonneuses en dessous. — Les graines aigrettées de ce saule et des autres espèces, comme celles des peupliers, germent en général très-vite et lèvent en quelques jours, lorsque le vent les dépose sur la terre humide des bords des rivières, et sur- tout si d’autres végétaux les ombragent. Il n’est pas rare de voir, à la fin de l’automne, ces lieux couverts de jeunes arbres qui déjà ont atteint 10 à 15 centimètres de hauteur. — Le saule marceau fleurit en mars et en avril, quelquelois en février. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, croît sur tous les terrains, et s'élève aussi dans les montagnes. Tenore ne l'indique en Italie que de 100 à 300", tandis que M. Boissier le cite en Espagne entre 1,900 et 2,100"; dans le Caucase il atteint 2,400 , et 1,400" dans le Ta- lüsch. En Auvergne, il ne dépasse pas 1,200". M. E. Robert le mentionne en Islande avec le bouleau, et il dit que le saule s’élève plus haut sur les montagnes, et qu'il arrive à la limite des neiges perpétuelles. Géographie. — I croit, au sud, en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il existe dans toute l'Europe, même en Laponie, dans les lieux secs et fertiles de la région sylvatique; ses jeunes feuilles, dit Vablenberg, y brillent par la présence d’un duvet très- dense. Il est aussi en Angleterre, en Irlande, aux Feroë et en Islande. — C’est dans cette dernière contrée qu'il rencontre sa limite occidentale. — A lorient , 1l vit aussi dans toute l’Europe, dans le Caucase, la Géorgie, l'Ar- 380 AMENTACÉES. ménie , toutes les Russies, les Sibéries de l’Oural, de l’AI- tai, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Midi de Espagne....... 36° )Ecart en latitude : Nord’, Laponre: 0000000 069 330 Occident , Islande. . …..2....1 200: Ce en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 184%° Carré d’expansion. ..........++ 6072 - SALIX AURITA , Lin. — On le rencontre dans les bois, dans les prés tourbeux , sur les bords marécageux des lacs et des étangs. Il ressemble au précédent, mais il s'élève moins. Ilest plus buissonneux. Il fleurit aussi avant de feuiller. Ses chatons sont ovales ; les filets des étamines sont soudés et les fleurs accompagnées d’écailles lancéolées et velues. La capsule est oblongue, les feuilles sont ovales, un peu lan- céolées, accompagnées de stipules larges et persistantes. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Y] recherche les terrains humides, siliceux et détritiques, préférant les montagnes aux plaines. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,200". Ledebour le cite dans le Caucase jusqu’à 2,200". Géographie. — Au sud , il vit en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, dans toute l’Europe jusque dans les forêts humides de la Laponie, en Angleterre , en Irlande et dans les archipels anglais. — A l'occident , il ne dépasse pas l'Irlande. — A l’orient , il existe en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies et dans la Sibérie de l’Altaï. SALIX. 381 Limites d'extension de l’espèce. Nord, Laponie. . ..!, :..4%:.. 68 28° Occident, Irlande. .......... 12 O.)Ecart en longitude: Orient, Sibérie altaïque. . .... 97 ss 1090 Carré d'expansion... ste 3052 Sud, Midi de l'Italie. ........ 40° us en latitude : SALIX PHYLICIFOLIA, Lin. — Ce saule, qui constitue des buissons rameux et souvent rabougris, croît abondam- ment dans les lieux tourbeux et marécageux, le long des ruisseaux et sur les pentes des montagnes. Son écorce est glabre, mince, d’un beau rouge ; ses feuilles sont pétiolées, obtuses, un peu ondulées, dentées , très-glabres et un peu glauques en dessous. Les chatons paraissent peu de temps après l’épanouissement des feuilles ; ils sont assez longs, cylindriques ; leur axe est pubescent ; les étamines, au nom- bre de 2, 3 ou #, ont les filets jaunes et allongés. Les ovaires sont allongés, glabres, d’un vert foncé et se transforment en capsules pédiceliées. — Ilfleurit en mai, en juin, ou en juillet , selon son altitude. Nature du sol. — Altitude. — Terrains tourbeux, si- liceux et détritiques des montagnes. Il atteint en Auvergne 1,500. Géographie. — Au sud, on le trouve dans le centre de la France et dans le midi de l'Italie. —— Au nord, il est disséminé dans l’Europe centrale , dans la Scandinavie, et arrive en Laponie oùil est commun dans les lieux ombragés; il vit aussi en Angleterre où il a sa limite occidentale. — A lorient, il végète en Suisse, dans les buissons humides de la plaine et de la montagne, en Hongrie , dans toutes les Rus- sies, dans la Sibérie du Baïkal et au Kamtschatka. 382 AMENTACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie........ 40° os: en latitude . Nord, Liponie. 240000 30° Occident, Angleterre....... 7 Paper en longitude : Orient , Kamtschatka....... 170 E. 1770 Carré d’expansion. ........... 5310 SALIX REPENS, Lin. — Comme l'indique son nom, ce saule offre des tiges rampantes souvent cachées dans les Sphagnum ou dans les herbes des marais et des lieux tour- beux où il végète. Ses rameaux, munis d’une écorce grise ou jaunâtre, se redressent au-dessus des mousses. Ils sont munis de feuilles, dont les inférieures sont opposées et les supérieures alternes ; ces feuilles, portées sur des pétioles irès-courts , sont ovales, entières, légèrement velues en des- s s, et couvertes en dessous d’un duvet serré qui les fait pa- raître soyeuses, glauques ou argentées. Les jeunes pousses de l’année sont velues. Les chatons sont petits, elliptiques, presque sessiles , accompagnés de 2 ou 3 feuilles florales. La fleur mâle a 2 étamines. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude.— I] végète sur les terrains siliceux, tourbeux et détritiques des montagnes et des plaines, car M. Lloyd l’indique à Nantes sur les sables maritimes où il joue un grand rôle. En Auvergne nous le rencontrons en- tre 1,200 et 1,500". Géographie. — Au sud, il existe en France, dans les Pyrénées. — Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne, dans une grande partie de la Scandinavie, en Angleterre, en Irlande et en Islande où il habite les prairies herbeuses, et où il trouve sa limite occidentale. — A l’orient , il vit en Suisse, en Autriche, en Hongrie, en Croatie , en Tran- SALIX. 383 sylvanie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Ou- ral, de l’Altaï, du Baïkal et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... .......... 430 Écart en latitude : Normande een. 0.65 220 Occident , Islande.......... 20 O.) Écarten longitude : Orient, Dahurie........... 119 E..) 1390 Carré d’expansion............. 3058 SALIX LAPPONUM , Lin. — Ce saule est abondamment répandu dans les marais des montagnes , dans les lieux tour- beux et arrosés par les eaux froides qui résultent de la fonte des neiges. Il forme de nombreux buissons toujours peu élevés et souvent rabougris par la masse pesante des neiges qui les compriment pendant une partie de l'année. Il est généralement accompagné du Cardamine pratensis, du Caltha palustris, du Saxifraga stellaris , du Narcissus pseudo-Narcissus, de l'Eriophorum vaginatum, et plus tard du Swertia perennis et du Menyanthes trifoliata. Son écorce est grise ou jaunâtre; ses feuilles sont étroites, presque lancéolées, plutôt canescentes que glauques, garnies de poils argentés, surtout en dehors, et quelquefois velues des 2 côtés. Les chatons sont pédonculés. Les mâles sont ova- les, munis d’étamines d’un rouge orangé ou briqueté, entou- rées d’écailles brunes. Les femelles, un peu plus allongées, ont le stigmate sessile et bilobé, couché dansle duvet qui re- couvre l'ovaire. Les capsules sont sessiles, épaisses, obtuses, couvertes d’un coton dense. — Il fleurit en mai, en juin et en juillet, selon l'altitude. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en 384 AMENTACÉES. Auvergne sur les terrains siliceux , tourbeux , volcaniques etdétritiques des montagnes, depuis 1,200 jusqu’à 1,700". Il recouvre à cette hauteur de petits espaces circonscrits, et forme un grand nombre de groupes distincts, et, comme cela arrive presque toujours, chaque groupe est formé par un seul sexe. Un fait curieux est que les groupes mâles sont toujours plus rapprochés des lieux où la neige persiste pen- dant l'été, de telle sorte que des femelles ont déjà laissé échapper leurs graines cotonneuses, quand des groupes de mâles se dégageant lentement des dernières masses de neige sous laquelle ils étaient ensevelis , montrent seulement alors leurs étamines briquetées. Il est certain que ce ne sont pas ces plantes tardives qui peuvent féconder les femelles déjà fructifiées , mais comme ce saule est étagé sur une zone de 300 à 400" et à des expositions diverses, les premiers mà- les qui fleurissent suffisent, sans doute, pour répandre le pollen à de grandes distances, et les mäles frileux qui restent si longtemps abrités sous leur manteau de neige, ne sont plus qu’un luxe inutile , une partie de ce superflu que la nature prodigue dans certaines circonstances. — En Lapo- nie , ilreste également dans les montagnes, dépassant 600% avec les genévriers. Il y habite les hautes vallées, dit Walhenberg, et il constitue les derniers arbrisseaux qui for- ment aussi sur les plateaux des saussaies au feuillage ar- genté. De là, il descend le long des rivières dans les ré- gions sylvatique et sous-sylvatique. Géographie. — Au sud , il existe sur le plateau central de la France et dans les Pyrénées. — Au nord, en Suisse où il est très-rare, dans la Scandinavie, dans la Laponie, jusqu’au cap Nord, en Angleterre, aux Orcades, aux Feroë, en Islande. — A l'occident , il végète sur les terres septen- trionales de l'Amérique. — A lorient, il croît en Lom- SALIX. 382 bardie? en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries et dans l’Amé- rique russe. Limites d'extension de l'espèce. PR EYrÉNEES. 0 1.00 0 27 430 | Écart en latitude : Nord CapiMNorde: 000.) PA CURE 980 Occident et Orient.......... 360 Écart ja longitude : 3600 Carré d’expansion............ 10080 SALIX HERBACEA, Lin. — C’est encore sur les mon- tagnes et dans les régions polaires de notre hémisphère qu’il faut aller chercher ce saule si différent de ces beaux arbres que nous avons décrits. Toujours gêné par le froid , toujours défiant d’un hiver qui, pour lui, dure 9 mois de l’année, il enfonce sous les végétaux herbacés et sous les pierres ébou- lées, sa tige traçante et rameuse. À mesure que les neiges se fondent , il hasarde au dehors quelques rameaux qui se dressent à peine et sur lesquels on aperçoit quelques feuilles lisses, presque rondes, sessiles, transparentes et quelquefois un peu échancrées au sommet, veinées en dessous. Les chatons terminent les rameaux. Ils sont protégés dans leur jeunesse par le pétiole dilaté de la feuille avortée, et sont formés d’une seule écaille capuchonnée. Les chatons mâles, accompagnés de quelques petites feuilles laurinées, et com- posés d’écailles foliacées, s'ouvrent dès que la neige les abandonne , mais successivement et lorsque la température le permet, de manière que le pollen ne reste pas exposé aux intempéries de la saison. Tous les chatons sont pau- ciflores ; les femelles ont encore moins de fleurs que les mâles, 2, 3, # ou 5 seulement, dont le stigmate est VII 25 386 AMENTACÉES. souvent quadrifide , et il en résulte autant de capsules lisses, assez grandes, presque sessiles, et qui prennent généra- lement des teintes de rouge. Après la floraison, il sort, près du chaton, un nouveau rameau revêtu de feuilles qui portent des bourgeons à leur aisselle , bourgeons qui doi- vent se développer l’année suivante en rameaux destinés aussi à porter des fleurs. Il résulte de ce mode de végé- tation de jolis gazons verdoyants formés par ce saule sur les pelouses des montagnes, et associés aux nombreuses espèces qui végètent pendant l'été si court de ces hautes régions. | Nature du sol. — Altitude. — I végète sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes , presque toujours à une grande élévation. Nous le trouvons en Auvergne à 1,700®. De Candolle lui donne pour minimum , dans les Alpes et les Pyrénées, 2,000", et pour maximum , dans les mêmes localités, 3,000. Wahlenberg le cite jusqu’à 2,100" au milieu des neiges du sommet du Saint-Gothard. M. Martins l’a trouvé de 326 à 700" dans l’île de Vinde- roë, et Lessing jusqu’à 620" aux Loffoden. Géographie. — Au sud , il arrive sur les hautes mon-. tagnes, jusque dans les Pyrénées. — Au nord, il est plus commun et se trouve en Allemagne, dans toute la Scan- dinavie, jusque dans l’Altenfiord , en Angleterre, en Ir- lande , aux Hébrides , aux Orcades , aux Feroë, en Islande et au Spitzberg. — A l'occident , il existe au Groënland, au Labrador, à la côte nord-ouest de l'Amérique et dans les îles arctiques du Nouveau-Monde. — A l’orient , il ha- bite la Suisse, la Lombardie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie , les Russies arctique et septentrionale, la Si- bérie arctique, les Sibéries de l’Altaï et du Baïkal, et la Dahurie. POPULUS. 387 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées... .......... 43° )Ecart en latitude : Nord; Spitzherg........... 80 370 Occident, Amérique. ....... 180 PER en longitude : Orient, Sibérie arctique..... 161 E. 3419 Carré d’expansion............ 12617 G. POPULUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les peupliers sont peut-être de tous les arbres ceux qui diversifient le plus les scènes de la nature. Tantôt c’est leur forme élancée et pyramidale, tantôt c’est leur ample feuillage, et d’autres fois l'extrême mobilité de leurs feuilles qui les font distinguer dans les groupes ou dans les forêts. — On en connait 25 es- pèces, dont plus de la moitié, 14, font l’ornement des par- ties boisées de l’Amérique septentrionale, — 8 Populus sont originaires de l’Europe , de l'Italie, de la Grèce ou du centre. — 3 espèces asiatiques habitent, l’une les Indes orientales , une autre la Syrie , et la troisième la Sibérie. Popurus ALBA, Lin. — Le règne végétal a ses colosses comme le règne animal , et certains arbres par leur volume prodigieux et leur longue existence dépassent la grosseur et la longévité des animaux. Tel est le P. alba, quand il peut enfoncer ses racines dans les alluvions mouillées des rivières, et s'élever en pleine liberté sous l'influence du soleil du midi. Son tronc s’élance couvert d’une écorce grise et lisse d’abord, mais qui bientôt se fendille et s’écaille comme celle des vieux chênes. Des branches noueuses , en rapport d’étendue avec 388 AMENTACÉES. le volume du tronc, constituent une cime arrondie ou étalée qui fait la beauté de cette espèce. Elle est dioïque , et ses branches sont chargées de deux sortes de bourgeons. Les uns, stériles, doivent donner des feuilles ; les plus précoces sont fertiles et contiennent les fleurs. Au mois de mars et d'avril, les chatons velus sortent de leurs écailles et restent suspendus et flottants. Ils s’échappent, comme toutes les fleurs hâtives , du bois de l’année précédente ; chaque écaille, chez les individus mâles, offre un assez grand nom- bre d’étamines situées dans une coupe membraneuse, et chaque fleur femelle, semblablement conformée, montre un ovaire surmonté de # stigmates papillaires et glutineux. Les anthères s’ouvrent longitudinalement par le milieu de leurs loges, et répandent un pollen grisâtre si abondant que le sol de la forêt en est couvert au pied des arbres. Les arbres mâles ou femelles se distinguent alors à leur port, Les mâles sont plus chargés de chatons. Dans les femelles ces organes sont moins nombreux et plus grêles, et dans tous deux ils naissent de préférence sur les extrémités des branches su- périeures. Lorsque les chatons mâles Jonchent le sol, et que les femelles s’allongent et verdissent, les bourgeons écailleux, mais non résineux de ce peuplier, s’entr’ouvrent, et il en sort de jeunes feuilles presque perdues dans un coton très-dense. Peu à peu elles se développent ; leur surface supérieure devient lisse et d’un vert brun , l'inférieure, ve- loutée, est grise ou éclatante de blancheur. L'arbre est alors le plus bel ornement des lieux où il se rencontre. Ses larges feuilles anguleuses se multiplient. Souvent même le bour- geon terminal se développe et continue si la branche est vi- goureuse , et des feuilles dont la forme est parfois différente de celle des premières, se montrent en automne sans que les premières soient tombées. Plus ordinairement, la branche POPULUS. 389 s'arrête au sommet, et un bourgeon latéral contient le ra- meau de l’année suivante. Pendant ce développement, les capsules sont müres, elles s'ouvrent en deux valves, et les graines paraissent couronnées de petites masses cotonneuses et légères. Une fois dégagées de la compression qui agissait sur elles, ce coton étend ses filets, se détache des graines et forme des flocons semblables à la neige que le vent en- traîne dans les airs. La graine, séparée et très-fine , tombe sur le sol ou s’envole à son tour, et parfois aussi, libre et mollement enveloppée du léger coton qui l’entoure et l’em- prisonne, elle part au souffle du vent et s’arrête au gré du hasard. Nature du sol. — Altitude. — Cet arbre végète sur tous les terrains, mais il préfère les sols sablonneux et hu- mides et s'élève peu dans les montagnes. Géographie. — Au sud, il est répandu dans le midi de la France, en Espagne, et, dans le midi de ce royaume, c’est à peu près le seul arbre, dit M. Boissier, que l’on trouve spontané dans les parties chaudes du littoral. Il existe en Afrique, dans l’Atlas, près de Blidah; il est magnifique aux environs de Philippeville (Cosson). — Au nord , il viten Belgique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, dans la Suède australe, en Angleterre et en Irlande. — A l’occident , on le cite en Portugal. — A l'o- rient , ilest rare en Suisse, mais assez répandu et quelque- fois énorme , en Italie, en Siale, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, autour de la mer Noire et sur les bords de la Caspienne, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'AI- tai, du Baïkal, en Dahurie et au Kamtschatka. 390 AMENTACÉES. Limites d'extension de l’espèce. Sud Barbare Pie, 2. ie 100 EN en latitude : Nord, Suédene uen Le 1356 219 Occrdent, Portugal. . 3... 5141400: Li en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E. 181° ‘Carré d’expansion............ 3801 Popurus TRrEMuLA , Lin. — Le peuplier blanc n’est pas le seul arbre de ce genre qui se mêle à la végétation vigoureuse des forêts. Le tremble se mélange à la futaie , il en occupe les clairières, et souvent on le voit seul essayer, au milieu des bruyères, les prémices d’une forêt, et faire osciller son jeune feuillage rougi par les fraiches matinées. Cet arbre croît avec rapidité ; son écorce, verte et tendre, se détache facilement; elle brüle avec flamme sans être dessé- chée. Ses branches offrent deux sortes de boutons résineux, dont les uns s'ouvrent dès la fin de l'hiver pour livrer pas- sage aux fleurs, tandis que les autres se montrent plus tard et laissent sortir ces feuilles arrondies et crénelées aux pé- tioles aplatis qni animent les bois et les campagnes de leurs perpétuelles agitations. En effet, quand tout semble calme et silencieux dans les forêts, quand les feuilles des autres arbres sont immobiles sur leurs rameaux, on entend tout à coup un bruissement léger ; c’est la brise qui voyage mys- térieusement , mais qui frémit sur le feuillage tremblant du peuplier. — Ses graines suspendues mürissent et s'envolent comme celles du précédent. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous les terrains, mais 1l semble préférer ceux qui sont siliceux POPULUS. 391 et volcaniques. Nous le trouvons en Auvergne sur les pouz- zolanes pures, sur les alluvions, sur les laves modernes. II atteint facilement 1,000 à 1,200" d'altitude, parmi les bois et les bruyères, et se développe abondamment dans les terres écobuées et sur les places où l’on a fait du charbon. M. Massot le cite à 1,640" sur le Canigou, et M. Sendtner à 1,308m dans les Alpes bavaroises. Tenore l'indique en Italie dans les dunes de sable , au niveau de la mer. Wah- lenberg dit qu’en Suisse il habite les forêts de la plaine et des montagnes, qu'il s'élève à peine à la limite supérieure du hêtre, mais qu'il reste toujours moins grand qu’en La- ponie, et d’autant plus rabougri qu’on s'élève davantage. . Ledebour l'indique dans le Caucase entre 500 et 1,300. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, dans une partie de l'Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il est répandu dans toute l’Europe centrale et dans toute la Scandinavie, y compris la Laponie où il croit dans les lieux humides et surtout au pied des mon- tagnes jusqu’à Hammerfest, et même jusqu’au 70° 40’. On le trouve aussi en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, il existe en Portugal. — À lorient, en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Bulgarie, au mont Athos , en Thrace, en Macédoine, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, à Elisabethpol, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altai, du Baïkal, orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile... .. SAS AR .... 98 )Ecart en latitude : DOM Laponie... ...,...1. 1 | ESS, 329 392 AMENTACÉES. Occident, Portugal......... 10 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 E.- 1730 Carré d'expansion. .........+.+ 3030 Porvius NiGRA, Lin. — La rapidité et la lenteur dans le développement sont deux caractères opposés que l’on remarque dans les arbres. Les peupliers, et notamment le P. nigra qui recherche les lieux humides , les bords des ri- vières et des ruisseaux , s’y développe avec vigueur. Ses graines y lèvent très-vite, et de petits taillis de saules et de peupliers se forment au bord des eaux si rien ne vient arrè- ter leur essor. — Cet arbre, dont l’écorce est d’un gris jau- nâtre, assez pâle, offre à la fois des bourgeons pointus, rapprochés des branches, et d’autres situés au sommet des rameaux, plus gros et plus arrondis; ces derniers renfer- ment. les fleurs. Au printemps les bourgeons fertiles s’ou- vrent les premiers, et déjà, depuis quelques temps, les écailles des fleurs mâles se sont détachées, quand celles-ci, portées sur un axe flexueux se suspendent aux rameaux. Alors leurs étamines s’allongent et les anthères restent pendantes à l’ex- trémité de leurs filets. Les moindres vents en enlèvent des ondes de pollen dont quelques parcelles, tombant sur les stig- mates charnus et glutineux, assurent leur fécondité. — Peu de temps après, le soleil fond la résine abondante dans la- quelle ies bourgeons stériles sont immergés , une odeur bal- samique est répandue dans les campagnes, c’est le parfum du printemps que les jeunes feuilles conservent encore pen- dant quelques semaines. Elles sont jaunes et transparentes, imprégnées de résine qui leur permet de résister aux brouil- lards et aux pluies, ou à la neige fondue qui vient quelque- fois les inonder. Peu à peu ces feuilles verdissent et s’éten- dent. Le vent les agite à chaque instant en imprimant un POPULUS. 393 léger mouvement de torsion à leur pétiole aplati. Les cap- sules, espacées sur un pédoncule allongé, gonflées par leurs aigrettes , flottent au milieu du feuillage, et la saison n’est pas encore avancée que ces capsules s’entr'ouvrent et que l'air se charge de flocons d’une extrême finesse qui sont les voiles aériennes de ce peuplier des rivages. — Ses feuilles , à cette époque, ont atteint tout leur développement, elles ne se fon- cent plus en couleur; elles perdent, au contraire , le bleu qu’elles ont acquis ; elles deviennent d’un beau jaune comme celles du bouleau, et jonchent le sol des prairies où le col- chique montre encore quelques fleurs tardives. Nature du sol. — Altitude. — Ce peuplier est indiffé- rent et croît sur tous les sols, pourvu qu'ils soient humides. Il s’élève peu dans les montagnes, et c’est à peine si en Au- vergne il atteint 800 à 1,000. Dans le midi de l'Espagne, M. Boissier le cite entre 650 et 1,600". Géographie. — Au sud, il végète en France et Jus- que dans le midi de l'Espagne. — Au nord, on Île trouve dans tout le centre de l’Europe, en Lithuanie, en Angle- terre, mais 1l n’entre pas en Scandinavie. — A l’occi- dent , il est en Portugal. — A lorient, il existe en Suisse, en Jtalie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau- ride, dans le Caucase, dans toute la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Espagne... .... 36° }Ecart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 56 200 Occident, Portugal. ......... 11 O. } Ecart en longitude : Orient, Sibérie altaïque.. . . ... 97 E. 115° Carré d’expansion. . ... ti E 2360 394 AMENTACÉES. G. BETULA, Lin. Distribution géographique du genre. — Les bouleaux, comme les saules, font l’ornement des paysages des mon- tagnes et des régions polaires , où ils se présentent au prin- temps avec leur fraiche verdure et où 1ls contrastent en au- tomne par leurs feuilles jaunissantes. On en connait 32 es- pèces, dont 12 américaines habitent les plaines et les mon- tagnes des Etats-Unis, du Canada et de l’Amérique arcti- que ; une seule végète dans les montagnes du Mexique. — Une autre lui est parallèle à la Terre-de-Feu , à la pointe australe du Nouveau-Monde. — 11 Betula sont originaires de l’Asie, des Indes orientales , du Népaul , de la Sibérie et du Kamtschatka. —8 espèces vivent en Europe: en Italie, en Sicile, en Allemagne et en Suisse. Berura ALBA, Lin. — Arbre des neiges et des hivers , le bouleau semble annoncer, par sa blanche écorce, sa force de résistance à l’inclémence des saisons. Son bois tendre et peu coloré est abrité par plusieurs couches superposées d’un épiderme épais et résineux qu s’enlève transversalement comme celui du cerisier, et qui, laissant parfois une petite couche d’airentre ses feuillets, empêche le froid de pénétrer jusqu'au cœur de l’arbre. Sa cime rameuse est formée de branches flexibles et suspendues qui rappellent quelquefois l'aspect du saule pleureur. Tantôt les bouleaux croissent so- litaires sur les pentes élevées des montagnes, d’autres fois 1ls se réunissent en bosquets ou en véritables forêts, et partout ils ont la plus grande influence sur le paysage. Ils se mélan- gent aux hêtres, aux chênes et aux saules des bois ; ils s’é- lèvent en bocages daus les marais tourbeux. Ils s’associent BETULA. 395 au Juniperus communis, au Pinus sylvestris, au Sarotham- nus vulgaris, et l’hiver, quand le brouillard congelé se trans- forme en givre qui remplace le feuillage , le bouleau est alors l'arbre des frimas ; ses rameaux sont garnis de blancs pana- ches, ses branches principales sont couvertes de glaçons, et le soleil qui vient briller un instant dans les cristaux frangés de sa cime , détruit cette parure hivernale, magnifique et triste emblème de deuil et de désolation. Mais si le bouleau prête à l'hiver sa cime vacillante pour y suspendre ses glaces soyeuses , le printemps lui apporte en échange une de ses plus fraîches parures. Ses bourgeons résineux sont en- trouverts, ses feuilles plissées sortent de leur prison et éta- lent au soleil leurs tissus transparents et délicats. C’est le luxe des climats du nord et l’annonce aérienne des beaux jours, alors que la terre est encore cachée sous un voile de neige. Ces feuilles résineuses enduites d’un vernis imper- méable, sont à l’abri de l’eau dégelée qui s'écoule sur elles, et dès qu’elles paraissent la floraison commence. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont séparées sur des chatons dis- tincts. Les premiers, qui terminent les rameaux, sortent de boutons formés dès l’année précédente. Ce sont ordinaire- ment 2 chatons allongés et suspendus qui portent une série de fleurs à 3 écailles dont la centrale est unillore et arrondie et dont les latérales sont stériles. 6 étamines sont placées sur l’écaille principale; elles ont leurs filets courts qui por- tent chacun 2 anthères umiloculaires. — Les fleurs femelles, également disposées en chatons, sortent des bourgeons de l’année. Ces chatons sont formés d’écailles rapprochées, à 3 lobes caduques, et abritant 3 fleurs. Chaque ovaire porte 2 stigmates papillaires d’un rouge vif. — La dispo- sition des chatons mâles et des chatons femelles est telle, que les fleurs mâles d’un rameau ne peuvent féconder les 396 AMENTACÉES. fleurs femelles de ce même rameau. Leur fécondation est indirecte, mais les branches du bouleau sont étagées et le pollen qui descend des branches supérieures tombe nécessai- rement sur les chatons femelles qui sont situés au-dessous d'elles, en sorte que les chatons mâles des dernières bran- ches paraissent seuls inutiles. Pendant que la fécondation s'opère, les feuilles grandissent et se multiplient. Suspendues comme celles des trembles par un pétiole aplati, le moindre vent les fait osciller, et ce bruissement des feuilles qui anime si fortement les campagnes que parcourent les briseset le zé- phir, appartient surtout à cet arbre si abondamment répandu dans les lieux aérés. — Les fleurs mâles se détachent du sommet des branches; l'ovaire des fleurs femelles grossit pendant que les écailles qui les accompagnent s’élargissent, etil se transforme en une petite samare uniloculaire et mo- nosperme par l’avortement d’un des ovules préexistants. — Vers le milieu de l’automne, les feuilles des bouleaux de- viennent d’un jaune pur et contrastent alors avec le feuil- lage brun du hêtre, avec les feuilles rouges des cerisiers et des viormes et surtout avec le feuillage toujours vert du genévrier et du Pinus sylvestris. Au printemps la dissémination com- mence., Les cônes remplis de graines sont pendants; les écailles supérieures se détachent en même temps que les graines, et après quelques jours il ne reste plus sur les bran- ches fertiles que l’axe filiforme sur lequel ces écailles étaient implantées. — C’est vers le 20 du mois d’avril que le bou- leau montre ses feuilles sous notre chmat. Pallas cite les bouleaux de Sarapoul, situés à de bonnes expositions, qui montraient leurs boutons le 7 avril 1773 (t. 5, p. 49), et il dit ailleurs que cet arbre bourgeonnait seulement le {1 juin 1772 vers Obderskoï, près la mer Glaciale (Éd p. 2%). Les saules et les bouleaux ne commencent à mon- BETULA. 397 trer leurs feuilles, en Sibérie, sur les bords du lenissei qu’à la fin de juin (t. 4, p. 458). Tandis qu'aux environs d'Uléaborg, d’après Acerbi, il prend ses feuilles le 25 mai et les perd vers le 25 septembre. Nature du sol. — Le bouleau végète sur tous les ter- rains, mais il a une préférence marquée pour ceux qui sont sili- ceux , sablonneux, volcaniques ou détritiques. Il recherche aussi les sols tourbeux. Altitude. — Il est échelonné en Europe sur une ligne verticale de 3,000®.De Candolle lui assigne cemaximum dans les Alpes. Mais à cette hauteur il ne se présente plus qu’en buissons rabougris. Voici, du reste, un certain nombre d’al- titudes qui ont été réunies par M. A. de Candolle dans sa Géographie botanique (t. 1, p. 280). M. Schouw a re- cherché sa hauteur degré par degré, depuis le 70° jusqu’au 99°; il donne les chiffres suivants, tous applicables aux montagnes de la Scandinavie : A metres, HOMdenrés... RUE HS AA LS HN 480 67° , sur le Sulitelma à l’ouest... ..... NE ANS Te us — -. à l'est... :..: SUR 80,682 On voit combien est grande l’influence de l’exposi- tion sous les hautes latitudes. Entre la mer Glaciale et le golfede Bothnie , les bou- leaux, selon MM. Bravais et Martins, cessent decroîtreà 380 À cette élévation , ils deviennent rabougris et s’ar- tent'entiérementas mn LS 10432 Dans les mêmes contrées, L. de Buch assigne pour limitelsupérieure 0... 01600 63 à 64, Scandinavie. ....... 62 à 63 ee, ; 1011 61 — MAL CRM ORNE 1 398 AMENTACÉES. 60 Scahdinavie. 2 ot LR ne biais à 1008 60 — à. l'ouést: 2480242860 su sb 100 59 à 60 — se diéétetele etais INSEE Ecosse, monts Grampians......:.........,. 640 Montagnes de la Silésie, maximum........... 1300 — — minimum .:...... 045 Monts Carpathes, moyenne............. PRE — — MIDIMUM... . « si. 4009 00e TRES Alpes orientales, maximum.................. 1550 Suisse centrale et septentrionale, maximum..... 1787 — — — moyenne...... 1300 — occidentale, maximum........... «ete s LONN — — MOYEDNE ut sordée dite JC =; -sialienne &i.. LORIE sis se RER Pyrénées, Canigou , côté ouest, moyenne. ...... 1987 Caucase méridional, moyenne. ............... 2340 Etna, revers nord et ouest, minimum......... 1981 — revers sud et est, maximum...... et + D) (MOYENNE LE sea sebelisee secs ER Turquie d'Europe . . .. .. ses ee + atele eletetelebale 1040 Aux îles Loffoden il atteint encore... .... cs E 340. Le bouleau , dit Wabhlenberg , est très-commun dans les montagnes basses de la Suisse ; 1l monte jusqu’à la limite du hêtre et vit alors dans les marais ; il atteint jusqu’à 1,700" et à ces hauteurs il devient rabougri. En Auvergne, on le trouve depuis 300 jusqu’à 1,400". Géographie. — Cet arbre est peu méridional, et quoique commun dans le centre de la France , sur le plateau cen- tral, il est arrêté dans la direction du sud par la température, et la présence des calcaires ; il n’arrive pas à Mende. Il se montre plus au sud dans les montagnes , en Espagne, en Italie , en Sicile. — Au nord, il est commun et disséminé BETULA. 399 par petits groupes formant souvent des bosquets dans tous les terrains sablonneux du nord où il est surtout associé au Pinus sylvestris et au Juniperus communis. On le trouve dans toute la Scandinavie jusque vers le 70° 40". Dans ces localités de la Laponie , il monte encore dans les régions subalpines , il s'approche de la limite des neiges où il est, dit Wahlenberg , le seul arbre qui forme des bosquets clair- semés et épars. Il monte jusqu'aux cols des montagnes en suivant les ruisseaux. On le trouve aussi dans la région in- feralpine du Nordland , au pied des montagnes, sur les pen- tes desquelles il monte davantage, et se rencontre plus rare- ment que sur le versant suédois. Il se montre aussi dans toutes les vallées intérieures du Finmarck et sur les flancs des Alpes maritimes. Mais les derniers que l’on rencontre, en s’élevant sur les sommets de la Scandinavie, ne sont que des arbrisseaux faibles et rabougris. Un peu plus au sud, dans la Laponie, les bouleaux offrent un autre caractère. « La ri- vière d’Alten, dit Acerbi, nous parut être une des plus belles que nouseussions vues dans le cours de nos voyages au nord. Elle est formée à son commencement par une suite de lacs d’étendue et de forme différentes, entremélés d’ilots cou- verts de bouleaux, espèce de paysage qui, loin d’avoir une apparence âpre et sauvage, serait de nature à plaire encore dans un climat tempéré (Acerbi, t. 2, p. 341).» — TI existe une grande différence entre la limite des arbres sur l’ancien et sur le nouveau monde, car, d’après les relations du capi- taine Back , les dernières apparences d’arbres , de broussail- leset de pins rabougris se montrent à 63° 15’ latitude nord, sur le bord des eaux méridionales qui tombent dans le grand lac de l'Esclave, tandis que sur la côte occidentale de la Norvége , comme nous venons de le voir, on suit les bou- leaux jusque sous le 70° parallèle (Back, expéd. dans les 400 AMENTACÉES. régions arctiques, revue Britan., avril 1836). — Le bou- leau est répandu en Angleterre et en Irlande, mais il n’existe plus que dans les tourbières des Shetland et des Feroë. Tou- tefois il s’est conservé en Islande où on le rencontre dans les golfes, dans les fiords, sur les pentes des vallées qui viennent aboutir à la mer. Ces arbres sont presque tous rampants et contournés. Dans l’intérieur des terres, ils for- ment de petits groupes dans les lieux les plus abrités, et quoi- que les Irlandais, dit M. E. Robert, décorent ces brous- sailles du nom de forêt, il est impossible de s’y égarer. On trouve encore cet arbre dans le voisinage des glaciers, mais partout il cache son tronc tortueux sous les pierres et sous la mousse pour s’abriter du froid ; il élève à peine quelques rameaux, qui plus tard se recourbent, deviennent ram- pants et contribuent à augmenter les ramifications de la tige qui n’est plus qu'un rhizome souterrain. Dans ces condi- tions , il est presque toujours mêlé au B. nana, qui parfois le remplace complétement. — A l'occident, outre l'Islande, on le rencontre en Portugal où il est très-rare et réfugié sur les montagnes, et au Groënland. — A l’orient , il existe en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie; il forme de petits bois dans le sud de la Servie , 1l est disséminé en Bosnie et sur le pied méridional du Balkan ; il est aussi dans le Caucase , dans toute la Géorgie, dans toutes les Russies, dans toutes les Sibéries et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. SU MSIE SERRE Tee es ee 380 )Ecart en latitude : Nord, Laponie. ..... SOU | 329 Occident , Groënland........ 45 O. is en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 208° Carré d’expansion........ .... 6656 BETULA. 401 BETULA PUBESCENS, Ehrh. — On le rencontre dans les bois et dans les marais élevés. C’est un arbre moins haut que le précédent, se présentant assez souvent en buissons ou en touffes rameuses plus ou moins rabougries , selon l’altitude. L’écorce des branches est fauve ou rougeâtre, et ses jeunes rameaux dressés, sont tantôt glabres, tantôt velus ou pubes- cents. Les feuilles sont ovales, quelquefois un peu rhom- boïdales , aiguës et dentées en scie, d’un vert sombre en dessus, et d’un vert plus pâle en dessous, où les nervures sont un peu saillantes et réticulées. Celles des jeunes bran- ches sont enduites à leur naissance d’une sorte de vernis glutineux. Les chatons femelles sont dressés. — II fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I habite les terrains siliceux et rocailleux , les sols volcaniques, détritiques et tourbeux. Il recherche les lieux élevés. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,500". De Candolle l'indique aussi à cette altitude dans :e Jura et à Baréges. Géographie. — Au sud, il existe dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on le trouve dans une grande partie de l'Europe , dans toute la Scandinavie, dans les lieux rocailleux et dans les marais, même en Lapo- nie jusqu’au 70° 40’. Pallas cite aussi un bouleau à larges feuilles près de la mer Glaciale, dans des marais où il est mêlé à l’Andromeda polifolia comme sur les bords des lacs élevés de l’Auvergne. — A l'occident, ilest en Portu- gal. — A lorient, il est indiqué en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans le Kamtschatka , sans qu’il soit cité par Ledebour dans aucune des Sibéries. VII 19 [er] 402 AMENTACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie. ....... 40° Ecart en latitude : INOTU A apOmMe cn LIU 300 Occident, Portugal. . ..…. ..... 10 O.)Écarten longitude : Orient, Kamtschatka . .... et LIU El 1800 Carré d’expansion... ........ 5400 G. ALNUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces arbres et arbrisseaux , au nombre de 2%, appartiennent en nombre presqu’égal à l’Asie, à l’Europe et à l'Amérique septen- trionale. — Les 9 espèces asiatiques sont très-dispersées : % sont du Caucase, 1 de la Syrie, 1 du Japon, 1 du Né- paul, 4 de la Sibérie et la dernière des îles Aléoutiennes. — 8 croissent en Amérique, au Mexique , aux Etats-Unis, au Canada; une seule est de la partie australe du conti- nent. — L'Europe a 7 Alnus : de l'Italie, de la Bohème, de la France ou de l’Allemagne. ALNUS GLUTINOSA, Gærtn. — L’aulne, répandu partout à profusion, habite à la fois les forêts et les bords des cours d’eau. Il s'élève sous la forme de pyramides élégantes, aux branches étagées, à l’écorce noire et au sombre feuillage. Quelquefois il forme à lui seul de véritables bosquets, ou bien il se mêle au peuplier noir, aux diverses espèces de saules et embellit avec eux le bord des rivières et des ruis- seaux. Ses racines sont fréquemment garnies de tubercules ligneux et rougeâtres ; son bois, incorruptible, rougit dès qu'il a le contact de l'air, et la longévité de cet arbre est ALNUS. 403 excessive. — On le distingue en hiver à son écorce d’un brun violacé, toute parsemée de lenticelles, à ses bourgeons violets très-durs et couverts de cire, à ses chatons qui prennent la même nuance, et se couvrent aussi de cette couche résineuse qui les met complétement à l'abri de l'humidité. Dès le commencement du mois de juillet, on aperçoit sur les aulnes les chatons qui doivent fleurir après l'hiver. Les premiers jours du printemps excitent leur déve- loppement bien avant celui des feuilles. Les chatons mâles s’allongent et restent suspendus. Ils sont nombreux, pana- chés de jaune et de violet. Leur axe s’allonge, et permet de distinguer des écailles peltées , plus ou moins crénelées sur les bords, et sous chacune desquelles on distingue 3 fleurs munies d’une espèce de périgone à 4 divisions et de # éta- mines. Les chatons femelles, réunis # à 4 sur des pédon- cules rameux, se redressent et forment de petits cônes écail- leux, où chaque écaille montre une fleur à deux styles pur- purins. La masse du pollen qui tombe des chatons mâles est considérable, et lorsque, dans les mois de mars et d’avril, l’aulne est couvert de cette multitude de chatons, il cons- titue un des types les plus remarquables et des plus étranges que nous ayons dans nos contrées. — A peine la féconda- tion est-elle opérée que les feuilles visqueuses et odorantes de l’aulne sortent de leurs bourgeons. Elles sont arrondies , larges et d’un vert foncé. À mesure que la saison avance, de nouvelles feuilles , qui étaient pliées et enveloppées dans leurs stipules résineuses, se développent successivement, et cette végétation continue ne s’arrête qu’à l'entrée de l'hiver, quand la chaleur devient insuffisante pour l’exciter; aussi le feuillage de l’aulne ne prend pas, comme celui des autres arbres, une livrée d’automne ; il reste vert et luisant, et persiste jusqu'aux gelées sans perdre de son éclat. — Les 404 AMENTACÉES. fleurs mâles sont tombées depuis longtemps, mais les cha- tons femelles ont grandi, ils se sont transformés en petits cônes d’un vert foncé, courts et ovales, dont chaque écaille s’est épaissie. Ces fruits, au nombre de 4 sur le même pé- doncule, sont inclinés et recourbés de telle manière que l'inférieur est terminal et le plus gros. Ces cônes noircis- sent à l’automne, ouvrent leurs écailles à la fin de cette saison, et répandent des graines anguleuses et aplaties. Le pédoncule qui soutient ces cônes se raidit et devient ligneux. Aussi persistent-ils jusqu’au delà du printemps suivant , et il n’est pas rare de voir sur la même branche les cônes noircis et desséchés de l’année précédente et les chatons nouveaux et suspendus dont le vent entraine des nuages de pollen. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous les terrains un peu mouillés, mais principalement sur les sols siliceux et graveleux. Lorsque les ruisseaux descendant des terrains primitifs déposent leurs alluvions sur des terrains calcaires, on voit l’aulne indiquer par sa présence la disper- sion de ce sol entraîné. — Il végète du reste dans la plaine et dans les montagnes. En Auvergne, il s’élève jusqu’à. 1,000. Wahlenberg le cite en Suisse dans les lieux hu- mides de la plaine et des basses montagnes , commun jus- qu'à la limite supérieure du noyer, et montant même à 900. Ledebour en cite des variétés dans le Caucase et dans le Talüsch, qui atteignent aussi 1,000"; M. Wattson donne sa limite dans les monts Grampians à 480, Géographie. — Au sud, il se trouve en France, en Espagne, et il est indiqué par Desfontaines le long des ruis- seaux près de la Calie, en Algérie. — Au nord, il est très- répandu dans le centre de l'Europe, en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége , la Suède et la Finlande austra- CONIFÈRES. 405 les. En Laponie, il est remplacé par l’A. incana qui prend son aspect et devient presque glabre. Il habite l'Angleterre, l'Irlande et les Hébrides. — A l'occident, il croît en Portu- gal, et l’A/nus indiqué au Canada et à la côte nord-ouest de l'Amérique , est probablement une espèce différente.— À lorient , il se trouve en Suisse , en Italie, dans le royaume de Naples, où il se montre près des étangs, n’occupant ja- mais que de petites étendues et remplacé, selon Tenore, par l'A. cordifolia, Ten. Il est aussi en Sicile, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie, dans le Talüsch, dans les Russies sep- tentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Ou- ral, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. DA Aldéne. 1... ..... 35°) Écart en latitude : NordsEinlande. x. !..: 0.4... Go 279 Occident, lilande.......... 12 O.) Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1280 Carré d’expansion............ 3456 FAMILLE DES CONIFÈRES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. ......... O°à 10° 1800. 5E. 0: O Abyssinie . . . . .. ve, 10 ATOME; /à AL E) 11::07839 /:.: 11 1 TONER AREES 33 à 36 9 O0.à GE. 1 168 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 80. 1 156 406 CONIFÈRES. Latitude, Mclebnue x de 31°à 38° Portugal. ........ 37 à 42 Royaume de Naples. 38 à 42 CAUCASE A eee O0 à 44 Taunmne 0. .. 43 à A6 Plateau central.... 44 à A7 France. .... +080 42 à 51 Russie méridionale... 47 à 50 Allemagne........ 45 à 55 Carpathes........ 49 à 50 Angleterre........ 50 à 58 Russie moyenne... 50 à 60 Scandinavie entière. 59 à 71 Longitude. 109 E. à 13 E. 9 O, ad0: 11 E. à 16 E. 39 E. à 48 E. 91 E. à 34 E. QAR 7 O.à GE. 22 E. à A9 E. 2 E.à 14 E. 19 E. à 22 E. 1::0..à,,7490;: 17 E. à 58, E. 3 E. à 29 E. 1 FE. à12 E. 10.E. à 19 E. 10 E.à 22 E. 2 E.à 10 E. 19 E. à 57 E. 18 E. à 28 E. 14 E. à 40 E. Danemarck....... 52 à 57 Gothie! 22457. cn 55 à 59 SubTe re ere 55 à 69 Norvége. ....... . 08 à 71 Russie septentrié... 60 à 66 Finlande. ...... . 60 à 70 Laponie ....... .. 65 à 71 EUROPE ENTIÈRE. « semoscoeceesoecoscseosc md md et ed ho mè mi mi ù En mi © LE © © À D ee ee ‘au ré 2 60) Det, vecle eo “Se fo on dé or sole omis onne "ee DA | 18% 166 171 236 279 267 201 371 195 133 339 193 391 300 339 231 245 96 236 178 237 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Irlande........ o10à 590 Angleterre. .... 50 à 58 Allemagne . .... 45 à 55 Russie moyenne. 50 à 60 Sibérie del’Oural. 44 à 67 Sibérie altaïque.. 4% à 67 Sibérie du Baïkal. 49 à 67 Dahurie........ 50 à 55 Sibérie orientale. 56 à 67 Longitude. 700. à 13°0. 1 Où 7 0. 2 E. à 440E: 17: E:àm580E 55 E. à 74 E: 66 E. à 97 E. 93 E.à116 E. 110 ‘E a 119"E; à 105 0E8 ed ed bb ed ed eb ed ed led 1929 : 339 : 195 : 193 : 149 : 159 OL 92 88 PROPORTIONS RELATIVES. Latitude. Sibérie arctique... 67°à 78° 407 Longitude. 60 E. à 1612 E. 39 LE Kamtschatka.... 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 150 Pays des Tschukhis. » 155 E. à175 O0. 0: 0 Ilesdel’Océanor". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 62 Amérique russe.. 54 à 72 170 O. à 130 E. 1 : 148 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. } Latitude. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 360à 370 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 PTÉNÉES,: 01e 0 06 2 0 0 . 42 à 43 Pyrénées élevées... .. ….. 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères. . » Plat. central, rég. montagn. 4% à 47 Plateau central, sommets. 4% à 47 2. | LEONA 45 à 46 AIDES CIEVÉES: - «ee 0 45 à 46 Altitude en mètres. : 1500 à 3500 1: 81 2500 à 3500 1: 61 500 à 2700 1 : 139 1500 à 2700 1 : 160 » 0: 0 900 à 1900 1: 99 1500 à 1900 1 : 103 500 à 2700 1 : 10/4 1500 à 2700 1 : 116 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Iles du Cap-Vert... 120à 14° 2%° Canaries ie :. 0, 28 à 30 15 Hébrides. ....... 57 à 58 8 Create à one 59 5 Shetland... 0... 60 à 61 3 HERO. die. cle 0e 62 9 MAnde. ee 6% à 66 16 MASErOË. . +. 0 Le 71 2} Enzbers.. . . 79 à 80 10 Ile Melville. ..... 76 114 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 Nouv. Zélande (ur). 35 à 42S. 171 Malouines. ...... 528. 99 Longitude. Ua 021907 0" 7 0 O. à 20 O. 1:159 O. à 10 O. 1 : 165 Où 093610.,140::182 O. à 4 O.1:154 O. 4, :2297 O. à 27 O. 1 : 113 E. 1 : 194 EE a01204F 0 20) 0. 0:40 0. O0 O. "a 170 OEM 7 O. à 65 O. 0 0 408 CONIFÈRES. Nous réunissons sous la dénomination générale de Coni- fères des plantes qui ont entr’elles les plus grands rapports, mais que les botanistes modernes ont séparées en plusieurs ordres sous les noms de : Cupressinées, Abiétinées, Taxi- nées et Gnétacées ou Ephédrées. Les Cupressinées recherchent plutôt les pays chauds que les régions froides; elles habitent l’Europe moyenne et mé- diterranéenne, l'Asie orientale , l'Amérique boréale , le cap: de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande. Les Abiétinées sont répandues dans toute la zone tem- pérée de l'hémisphère boréal. Les Taxinées se trouvent dans les deux zones tempérées du globe, mais elles sont bien plus fréquentes dans l’hémis- phère austral. Enfin les Gnétacées sont dispersées partout, mais cepen- dant plus répandues dans l'hémisphère austral. Ces groupes, réunis et composant la famille des Conifères, ont une grande importance dans l’aspect des contrées où vivent leurs espèces. Ce sont en général de grands arbres qui croissent en société et forment d'immenses forêts ténébreu- ses où souvent la lumière peut à peine pénétrer. Ces arbres : conservent une verdure éternelle qui, pendant l’hiver , con- traste avec la neige qui couvre les montagnes et les régions du nord, et qui pendant l'été se détache de l’azur du ciel ou du yaporeux lointain du paysage. Aülleurs des groupes isolés étendent au-dessus des prairies leurs branches régu- lières et étagées, ou bien se réunissent pour ceindre des montagnes, pour orner les pentes des vallées , et quelques espèces finissent même par arriver jusqu'aux neiges éter- nelles. Dans le sens des latitudes , on voit en Europe les Coni- {ères diminuer en nombre à mesure que l’on approche de JUNIPERUS. 409 l'équateur , à moins que des montagnes ne viennent com- penser la latitude. — Aussi la movenne de l’Europe étant 19237, nous arrivons à 1796 dans la Russie septentrionale, à 17178 en Laponie et à 17133 dans les Carpathes; mais le Danemarck, malgré sa situation , n’a qu’un seul conifère parce qu'il n’a pas de montagnes, tandis que l’Algérie en a 12168 à cause de l'Atlas, et le royaume de Grenade 12156 à cause de la Sierra qui le traverse. Dans le sens des longitudes le nombre des Conifères va en angmentant à mesure que l’on se dirige vers lorient, et ce fait est si évident, que dans le nord de l'Amérique la propor- tion est 12103, tandis que pour l’ensemble de l’Europe elle n’est que 12237. Dans les montagnes, la proportion est toujours relati- vement plus forte que dans les plaines, mais si on dépasse une certaine élévation, cette proportion va en s’abaissant, ce qui était facile à prévoir , puisque les espèces arborescen- tes cessent plus tôt que les plantes vivaces et herbacées. Les îles ne nous offrent rien de particulier, si ce n’est la forte proportion de ces plantes à la Nouvelle-Zélande. G. JUNIPERUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Juniperus constituent des arbres ou des arbrisseaux plus ou moins éle- vés, au feuillage sombre et persistant, qui ont une très-grande influence sur le spectacle des grandes scènes de la nature. Leurs fruits , généralement colorés en rouge ou en noir, presque toujours très-nombreux, les rendent parfois très- élégants. On en connaît aujourd’hui près de 40 espèces échelonnées sous toutes les latitudes , depuis la pointe aus- trale de l'Amérique jusqu’au cap Nord. — On en compte 410 CONIFÈRES. 13 en Asie, dont 6 à la Chine, 1 au Japon , 2 au Népaul, 4 en Dahurie , { dans le Caucase, 1 en Syrie, 1 en Armé- nie. — On en cite une douzaine en Europe, vivant en.Es- pagne, en Grèce, en Sicile, en Provence, ou bien dans l’Europe boréale et sur les hautes montagnes. — 8 Junipe- rus font partie de la végétation arborescente de l’ Amérique du nord , des montagnes du Mexique , des Etats-Unis et du Canada. — Un seul croît dans l’Amérique du sud , au cap Horn. — Un seul aussi est africain et se trouve au cap de Bonne-Espérance. JonirErys NANA, Willd. — Peut-être existe-t-il des in- termédiaires entre cette espèce et la suivante , mais 1l est douteux pourtant que leurs stations peu différentes puissent produire dans le port des changements aussi considérables. Il forme dans les lieux élevés de larges buissons étalés sur le sol , dont les branches tortueuses divergent d’un centre com- mun et s’étalent sur les pelouses ou sur les bruyères qu’elles forcent à la retraite. Ses feuilles sont nombreuses et serrées les unes contre les autres, glauques au moins dans leur jeu- nesse, et quand les neiges qui persistent si longtemps se sont retirées, ce genévrier, qui a beaucoup d’analogie avec le J. communis , se couvre aussi de fleurs dioïques et ne mürit ses fruits , très-gros et bleuâtres , qu'après deux années révolues. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Ce genévrier croît sur tous les terrains , mais , en Auvergne, nous ne le trouvons que sur les sols siliceux et volcaniques où il acquiert une grande vigueur. Les plus beaux buissons que nous ayons rencontrés , étaient sur le trachyte ou sur le phonolite. Ils couvraient entièrement les rochers et la pelouse, formant des rosaces étalées de 3 à 4 mètres de diamètre, toujours JUNIPERUS. A1 arrondies, aplaties, déprimées à la fois par leur mode de croissance et par le poids des neiges qu’elles ont à suppor- ter pendant l’hiver. Ces larges touffes se dégarnissent dans le centre, tout en restant très-vigoureuses à leur circonfé- rence. — Il recherche les montagnes élevées et nous le voyons en Auvergne entre 1,500 et 1,800". M. Cosson le cite en Afrique sur le sommet du Djebel-Cheliah, dans l’Aurès, et M. Durieu dans la zone supérieure du Djurjura qui atteint 2,000", Ramond en cite un individu à 200" au- dessous du sommet du Pic-du-Midi de Bagnère. « C’est, dit-il, l’arbrisseau qui s’est le plus hasardé sur la pente. Il est vieux, tordu, rabougri, tout couché et collé contre terre à environ 2,760 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il y est demeuré seul depuis des siècles, dominant à peine les touffles du Vaccinium uliginosum qui rampent autour de lui. » Sur le mont Argée, qui est la plus haute monta- gne de l’Asie mineure, et dont le sommet est défendu par un escarpement trachytique , M. de Tchihatcheff, a trouvé le J. nana jusqu’à l'altitude de 2,600 mètres. Il remplace le Quercus nana qui croît au-dessous et termine la végétation arborescente de cette montagne de la Cappadoce. M. Boissier l'indique aussi dans le royaume de Grenade, dans la zone al- pine et nivale, entre 1,600 et 2,800". En Sibérie 1l atteint encore 600%, et dans les Alpes il se tient ordinairement entre 1,700 et 2,500". En Turquie, d’après M. Boué, il vit dans la région alpine associé aux pins:et aux sapins. Géographie. — Au sud, les montagnes lui permettent d'arriver sur les Pyrénées , dans le midi de l’Espagne et en Afrique dans l’Aurès. — Au nord , il s'étend très-loin, sur les montagnes de l’Allemagne , de la Norvége, de la Suède, en Laponie, en Angleterre, aux Hébrides, aux Orcades, aux Shetland et en Islande où il est seul de sa famille et où 412 CONIFÈRES. il ne croît qu’au milieu des accidents de terrain et des aspérités protectrices que lui offrent les courants de lave moderne. On le trouve plus particulièrement dans l’île de Thingoë qui est formée par les deux branches de la rivière de Skial- fande, et là 1! mürit ses fruits. — A l'occident , de La Py- laie le cite à Terre-Neuve, enfoui et rampant sous la mousse et les lichens. — A l’orient , 1l existe en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie , dans les Russies arctique et septentrionale , dans les Sibéries de l’'Oural, de l’Altaï et du Baïkal, en Dabhurie, au Kamts- chatka , et à l’île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ........... 34° Ecart en latitude = Nord \Tapomes et. 0.002. 1070 360 Occident, Terre-Neuve. .... 58 O.}Ecarten longitude : Orient , Aléoutiennes....... 180 E. 2380 Carré d’expansion............ 8568 \ JUNIPERUS COMMONIS , Lin. — Quand l’hiver a ramené la neige dans nos contrées et qu’elle cache sous un voile épais les plantes desséchées que la saison a flétries, on rencontre avec plaisir les buissons toujours verts du genévrier, dont les cimes sont souvent les seules parties qui sortent des fri- mas qui recouvrent le sol. C’est en quelque sorte un gage d’avenir que l'hiver nous laisse au milieu de ses ri- gueurs. L'aspect du genévrier est très-variable ; tantôt il forme des buissons rabougris, aux tiges tortueuses et rougeûtres, aux rameaux étalés. Tantôt il s'élève en arbrisseau pyra- midal, ou bien il incline ses branches et semble imiter les rameaux flottants du bouleau avec lequel il se trouve sou- JUNIPERUS. 413 vent associé. Sous l’un ou l’autre de ces états, il rompt la monotonie des landes et des bruyères , il forme des groupes avec les genîts, la digitale etle Pteris aquilina. Sa tige se ramifie par de petits bourgeons que l’on trouve en hiver aux aisselles des feuilles supérieures. Ses feuilles acérées, nom- breuses et pointues, d’un vert sombre et quelquefois rou- geâtres en dessus , grises ou marquées en dessous de deux lignes argentées , sont presque décurrentes sur les rameaux et accompagnées à leur base d’une glande résineuse.— Dès le commencement du printemps le genévrier fleurit. Les individus mâles, ordinairement plus nombreux que les fe- melles, sont munis de petits chatons écailleux, dont les écailles verticillées et peltées renferment un nombre indéter- miné , souvent 6 à 8, d’anthères uniloculaires. Les femelles sont formées de 3 écailles concaves et rapprochées en une petite sphère. — Quand la fécondation a eu lieu par suite de l'émission d’un pollen très-abondant , les écailles pren- nent de l'accroissement , elles se soudent , et le genévrier femelle se couvre de baïes vertes qui restent ainsi pendant plus d’une année. Dans le courant de la seconde année elles bleuissent, puis se couvrent d’une poussière glauque et ci- reuse, et enfin, au bout de deux années, elles s'ouvrent un peu au sommet et laissent voir trois cariopses osseux et mo- nospermes, enfermés sous des écailles épaissies et parfu- mées. Ces baies vertes ou müres sont marquées, à leur par- tie supérieure, d’une pelite étoile à 3 rayons divergents qui rappelle la bouche des sangsues. Nature du sol. — Altitude. — I] croît sur tous les ter- rains, en plaine et dans les montagnes. Nous le rencontrons en Auvergne jusqu'à 1,500%, mais au-dessus il est rem- placé par le J.nana. De Candolle le cite à 0 à Montpellier, et à 3,000" dans les Alpes et dans les Pyrénées, mais c’est à 414 CONIFÈRES. l'espèce précédente qu'il faut rapporter cette dernière me- sure. Sur le mont Ventoux il arrive, au sud , de 1,240 à 1,800"; au nord, de 920 à 1,580". Schouw dit qu'il est très-commun dansles Alpes jusqu’à 1,700", et au-dessus , il est aussi remplacé par le J. nana. Ledebour l'indique dans le Caucase, entre 800 et 1,800; et Lessing l'a trouvé aux Loffoden, jusqu’à 325". Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées, en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Grèce. — Au nord, il est commun dans toute l’Europe , même en Laponie, en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels et aux Feroë. — A l'occident , il croît en Portugal , au Groënland, à Terre-Neuve, au Canada près du lac Huron et sur la côte occidentale de l’Amérique du nord, jusqu'à Sitcha ; mais il est très-probable qu'il existe dans ces indications quelque confusion avec l’espèce précédente. — A lorient, 1l se trouve en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, sur le Talüsch, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Mageroë.......... = DATE 390 Occident, Amérique. ....... 160 ca Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 3230 Carré d’expansion......,...... 10659 DD RCE an do soon es oo 380 ru en latitude : Juniperus Oxvceprus , Lin. — 11 forme en général un arbre plus élevé que les précédents, il est moins buisson- neux, et prend sa place sur les coteaux arides avec les chênes JUNIPERUS. 415 verts, les cistes et les Phyllirea. Sa verdure est aussi per- pétuelle, mais sombre et quelquefois rougeâtre , et l'arbre, en s’élevant sur une seule tige et portant une cime ar- rondie, forme souvent à lui seul de petites forêts. Ses feuilles aciculaires sont comme ternées sur les rameaux , et marquées en dessous de 2 raies glauques. Ses fleurs, qui s’épanouissent en automne et qui sont dioïques, produisent des fruits rouges et volumineux qui donnent à cette espèce un aspect tout particulier. Nature du sol. — Alhitude. — I est indifférent et se trouve sur tous les terrains secs et rocailleux des plaines et des montagnes. Tenore l'indique seulement au niveau de la mer, sur les dunes et les sables, dans le midi de l'Italie, tandis que dans le midi de l'Espagne, M. Boissier le cite entre 450 et 1,800. IT croît à 540" sur le versant sud du mont Ventoux, et à peu près à la même altitude sur les causses des départements du Gard et de l'Hérault. I est encore indiqué par Schouw, dans les Appennins, entre 350 et 1,000". Géographie. — Au sud , il se trouve en France, en Es- pagne , aux Baléares et en Afrique jusque sur les mon- tagnes de l’Aurès (Cosson), à Madère et aux Canaries. — Au nord, il s'arrête sur les bords du plateau central de la France et en Dalmatie. — A l'occident, il vit aussi en Portugal. — A l’orient, on le rencontre en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , et dans l’Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ..... ss... 300 Ecart en latitude : Nord France... .......:... A4 140 416 CONIFÈRES. Occident, Madère........... 19 O. CE en longitude : Orient, Géorgie........ . 47 E 47° Carré d’ nn D JonrPerus SABiNA, Lin. — Celui-ci habite encore les coteaux, les lieux arides, et se présente sous des aspects très- différents. Tantôt il rampe sur le sol et redresse ses ra- meaux, tantôt son tronc s'élève et ses branches étendues forment une cime étagée. Ses feuilles sont opposées , rap- prochées, et présentent au sommet des rameaux des imbrica- tions à # rangs de feuilles obtuses. Les fleurs naissent en chatons , mais les baies bleuâtres qui succèdent aux fleurs femelles sont nenchées et souvent pédicellées. Toute la plante a une odeur très-désagréable. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche les terrains calcaires , rocailleux, et vit également dans les plaines et sur les montagnes. Nous la trouvons dans l’Ardè- che à une faible altitude. De Candolle la cite à O à Pise et à 2,000" dans les Alpes du Dauphiné. M. Boissier lindi- que entre 1,700 et 2,700". Selon Tenore, elle végète dans le midi de l’Etalie entre 1,200 et 1,600", et, d’après Le- debour , elle atteint 2,600" dans le Caucase. Géographie. — Au sud, la sabine habite la France et le midi de l'Espagne où elle vit à une grande élévation, associée au Juniperus nana. — Au nord, on la trouve dans le Tyrol, dans le Canada, dans la Sibérie orientale. — A l'occident, en Portugal, dans l'Amérique du nord, dans tout le Canada jusqu’au Saskatchawan , sur les montagnes Rocheuses, au lac Huron. — A l’orient, nous pouvons citer la Suisse, la Dalmatie, la Transylvanie, la Grèce, le Caucase , l’Asie mineure, les Russies moyenne et australe, PINUS. 417 les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale, et la Dahurie. — Il est remarquable que cetle espèce (si toutefois la plante américaine est bien identique), s’avance bien plus vers le nord en Asie et en Amérique que sur le continent européen. C’est précisément le contraire de ce qui a lieu le plus ordinairement. Limites d'extension de l'espèce. P Sud, Midi de l'Espagne. ...., 360 ne, en latitude : Nord, Sibérie orientale. ..... 56 20° Occident , mont. rocheuses. .. 125 O. | Écart en longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 E. | 288° Carré d’expansion......... 58700 G. PINUS, Lin. Distribution géographique du genre. — En conservant le genre Pinus tel qu'il a été formé par Linné, c’est-à-dire en y laissant les Abies et les Larix, nous y trouvons plus de 100 espèces , presque toutes sociales, gardant pour la plupart leur feuillage pendant l’hiver , atteignant quelque- fois d'énormes dimensions et ayant toujours la plus grande importance dans la décoration des scènes de la nature. La forme pyramidale des uns, les dispositions en parasol de plu- sieurs d’entr’eux, le feuillage glauque ou argenté des autres, leurs cônes dressés ou étalés sont autant de caractères qui les différencient et qui les éloignent de la forme commune aux autres végétaux arborescents. — Le Nouveau-Monde est la principale patrie des Pinus, et l'Amérique du nord, si re- marquable déjà par le nombre de ses chênes, de ses Magno- ha, de ses Salix, en nourrit seule au moins 50 espèces. Ce vil A 418 CONIFÈRES. sont des arbres quelquefois très-élevés, immenses, qui habi- tent principalement les montagnes de la Californie et du Mexique , la Caroline , les autres contrées des Etats-Unis et les plaines du Canada.— L’Amérique du sud n’en à que 2 ou 3 espèces : au Brésil et au Chili. — L’Asie a aussi des pins qui lui sont propres, au nombre de 24 environ : 6 habitent la Sibérie, 5 les Indes orientales, 4 le Népaul, quelques- uns vivent dans les monts Himalaya , d’autres à la Chine, en Orient, en Syrie. Une espèce végète à l'ile de Sitcha. — L'Europe a aussi 24 à 25 Pinus, les uns de l'Europe australe, les autres de l'Italie, presque tous des régions montagneuses, et plusieurs d’entr’eux atteignent le centre et même les zones les plus froides du continent. — 2 espèces seulement sont citées en Afrique, aux Canaries. — Une seule croît à Timor. On voit que ces arbres fuient l’hémis- phère austral, où ils sont remplacés par de plus belles espè- ces, les Araucaria , les Podocarpus, etc. Pinus syLVEsTRIS , Lin.— La nature a destiné cette es- pèce à habiter les contrées les plus sauvages de la terre ; elle lui a donné une énorme puissance de vie et de végéta- tion, et l’a organisée pour supporter à la fois les chaleurs de l’été et les rigueurs de l'hiver. A toutes les époques de l’an- née on le reconnait à son feuillage toujours persistant, mais son port varie avec l’âge. Jeune , il est couvert de ra- meaux réguliers qui lui donnent un peu l’aspect d’une pyra- mide, mais bientôt il perd ses branches les plus basses, son tronc s’élève droit ou légèrement courbé, couvert d’une écorce rouge qui se détache en plaques écailleuses, et l’arbre arrivé à sa grande période de développement se montre avec une cime aplatie, des branches tortueuses et des feuilles aci- culaires et dressées. C’est ainsi qu'il forme ces bouquets PINUS. 419 dispersés qui tranchent par leur feuillage sur les campagnes nivelées par la neige; c’est ainsi qu’il revêt les plateaux et les pentes des montagnes , tantôt seul de son espèce, tantôt réuni aux hêtres et aux bouleaux , plus rarement au sapin qui cherche à s'élever davantage. Ses feuilles dures , ar- rondies d'un côté, aplaties de l’autre, sont réunies et ap- pliquées 2 à 2 dans une petite gaine ; elles sont d’un vert sombre et marquées de petites {séries blanches formées par les stomates. Ces feuilles sont d’abord réunies au sommet des rameaux et recouvertes d’écailles roussâtres enveloppées de résine. Elles passent ainsi l’hiver sous la protection d’un tissu et d’un vernis qui les abritent du froid et de l'humidité. D’autres boutons , également enveloppés d’écailles brunes, sont situés sur le bois de l’année qui vient de s’écouler, en dessous du faisceau de feuilles terminal, Ce sont les bou- tonsquirenferment,sousune enveloppecommune, toutelasé- rie des chatons de fleurs mâles. A la fin de mai, quand l’allon- gement des jeunes pousses déchire les écailles protectrices et les emporte dans leur croissance, les fleurs mâles brisent aussi leur enveloppe. On voit alors de nombreux chatons qui forment un faisceau et qui sont composés d’écailles por- tant 2 anthères uniloculaires. Ces anthères s'ouvrent et ré- pandent des nuages de pollen jaune et soufré. En même temps paraissent les fleurs femelles situées à la base des jeu- nes pousses de l’année. Ce sont de petite cônes roses ou purpurins formés d’écailles pointues, et portant chacune à leur base 2 ovaires à stigmates glanduleux. Ces fleurs femelles, toujours situées au-dessus des mâles, sont fécondées par les chatons mâles des branches supérieures. Pendant que cette fécondation s'opère, les écailles des fleurs femelles s’écartent pour recueillir plus facilement le pollen. Alors la féconda- tion est terminée , les chatons mâles se détachent en ais: 490 CONIFÈRES. sant leurs cicatrices sur la branche , les jeunes pousses s’al- longent avec rapidité et laissent sortir de leur gaine trans- parente leurs feuilles géminées; les écailles des fleurs fe- melles se resserrent et prennent du développement, le"pé- doncule qui soutenait le cône se courbe et s’inchine, et le pin entre dans une phase nouvelle de sa vie, dans celle de la maturation. Le cône vert présente ses écailles devenues ligneuses ; il résiste à l'hiver et il continue de grossir au printemps. À la fin de la seconde année les graines sont müres. Les cônes, inchinés, bruns et tout-à-fait ligneux, ou- vrent leurs écailles sous l'influence de la chaleur solaire en commençant par le sommet, et les graines , revêtues d’une membrane mince et ailée, tombent au pied de l’arbre ou sont emportées par les vents. — Tant que cet arbre est jeune, il ne donne que des fleurs femelles qui sont fécondées dioï- quement. Plus tard , il a des fleurs des 2 sexes, et quand il devient vieux, il arrive très-souvent qu’il ne donne plus que des fleurs mâles. | Nature du sol. — I recherche les terrains siliceux , ro- cheux , rocailleux , graveleux ou sablonneux , où il vit géné- ralement en société et où il constitue souvent des forêts très-étendues. | Altitude. — Le pin sylvestre croît en plaine et dans les montagnes, mais ses limites en altitude sont très-variables. En Auvergne on ne le trouve pas au-dessous de 700 à 800, à moins qu'il n’ait été planté, et il arrive jusqu’à 1,050 et 1,100, se laissant dépasser par la plupart des autres arbres, à l'exception du chêne, et restant toujours au-dessous du sapin , du hêtre et du bouleau ; bien que souvent il se mé- lange avec eux , il les abandonne dès qu'ils s’élèvent. De Candolle lui donne pour limite 400" à Genève et 1,600" dans les Alpes et les Pyrénées. Ramond dit que dans cette der- PINUS. 491 nière chaine il arrive à 2,150, et qu'il est le dernier ar- bre en altitude. Wahlenberg le dit abondant dans la Suisse septentrionale, sur les montagnes inférieures , plus rare dans les hautes montagnes, arrivant pourtant à la limite du hêtre, quelquefois à la limite supérieure du sapin. Il atteindrait au Grimsel 1,810" comme maximum, et seulement 1,400", comme moyenne, dans les Alpes bavaroises. Sa limite su- périeure sur la pente méridionale des Alpes est, selon Schouw, en moyenne, à 1,670", mais elle atteint 2,000", et sur la pente septentrionale elle ne dépasse guère 1,330". Il peut descendre à 700% et même à 350" comme sur les bords du Tagliamento. Dans les diverses parties du Caucase on le trouve indiqué dans la flore de Ledebour entre 800 et 2,400. Tenore l’a rencontré dans le midi de l'Italie entre 800 et 1,200". Il croît sur l’'Etna à 2,000 sur les versants nord et ouest, et à 2,250" sur les pentes sud et est. M. Boissier l’a vu dans le midi de l’Es- pagne, constituant des forêts entre 1,600" et 2,100". Dans le nord de l’Europe le pin vit en plaine, formant des bois étendus ou des bosquets et s’élevant encore sur les collines à 200 ou 300". Géographie. — Nous avons cité cet arbre sur les mon- tagnes dy midi de l'Espagne où il a sa limite méridionale. — Au nord, il est très-répandu dans l’Europe centrale et dans toute la Scandinavie. Il a sa limite en Norvége à 70° et dans la Russie occidentale à 69°. Wahlenberg le dit très-commun dans la région sylvatique et sous-sylvatique de’ toutes les Laponies. Ses cônes y sont toujours solitaires, presqu’opposés sur les rameaux. Tous sont penchés même à leur maturité. Dans les parties hyperborées de la Scandi- navie, les derniers pins restent rabougris, épars au milieu des bouleaux plus élevés. Jamais cependant on ne les trouve 499 CONIFÈRES. rampants ou couchés, ce qui tient sans doute, dit Wahlen- berg , à ce que le froid les arrête avant que le vent, par sa violence, ne les empêche de croître ; dans la Dalécarlie,tsur les montagnes subalpines, on ne voit que des pins tor- tueux , croissant au-dessus des bouleaux et contournés par les tempêtes. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’on ne rencon- tre plus aucun bouquet de pins dans la région alpine de la Laponie et à peine peut-on dire que cet arbre existe dans la région subalpine méridionale de cette contrée, Il végète en Angleterre et en Irlande et y trouve sa limite occidentale. — À l’orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, sur l’Olympe bithynique, en Tau- ride , dans le Caucase, en Géorgie , dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï où il ne dépasse pas en latitude le 66° degré, dans les Sibéries du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , midi de l'Espagne. ..... 370 is en latitude . Nord, Noryése. ss tée ny /0 33° Occident , Irlande. ...... ts ND Se en longitude : Orient, Sibérie orientale. . . 163 E. 1750 Carré d’expansion........ «se RO Pinus PYRENAICA, Lap. — On rencontre ce bel arbre dans les Cévennes, où il forme seul , ou mélangé au châtai- gnier , d'assez vastes forêts, occupant de préférence la zone élevée au-dessus de ces châtaigniers. Plusieurs de ces arbres atteignent 45" de hauteur et présentent une cime bien fournie , munie de rameaux dressés. Les feuilles sont aussi PINUS. 493 dressées, et presque appliquées sur les rameaux. Elles offrent à leur base des écailles allongées recouvrant toujours le point d'insertion de leur feuille, sur les branches de l’année, et surtout sur celles de l’année précédente. Les arbres les plus jeunes n’ont que des fleurs femelles, et souvent même la première année de leur floraison il n’y a qu’un seul cône de pistils au sommet de la flèche centrale. Les années suivantes on en voit plusieurs , mais il y a très-peu d'arbres jeunes qui donnent des fleurs mâles. Ces dernières se montrent sur des arbres déjà âgés, et les rameaux qui supportent les chatons d’étamines sont loin de présenter le même développement que ceux qui portent les fleurs fe- melles. Quelques pieds assez rares ne donnent que des fleurs mâles. Les cônes sont solitaires ou géminés, presque ses- siles, formés d’écailles ovales, à écusson rhomhoïdal et ca- rénées en travers, qui s'ouvrent pour répandre des graines elliptiques, juste deux ans après l'apparition des fleurs fe- melles. — I] fleurit à la fin de mai. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connais- sons que sur le terrain siliceux et rocailleux , sur les gneiss, le micaschiste et le grès houiller, à la hauteur de 400 à 800". Géographie. — Si, comme nous pensons qu’on doit le faire, on sépare cette espèce du P. Laricio, elle reste confinée dans les Cévennes et dans les Pyrénées espagnoles, occupant au plus # à 6 degrés carrés. Pinus Picea , Lin. (Abies pectinata, DC.) — Il est de tous les arbres celui qui constitue les forêts les plus sombres et les plus ténébreuses ; il s’associe par milliers d'individus, et offre souvent dans un espace restreint tous les âges de la vie, depuis le jeune sapin qui lève avec son verticille de 494 CONIFÈRES. cotylédons jusqu’à la pyramide élégante dont les bran- ches inclinées viennent toucher la terre et ombrager le vieux tronc abattu par le temps, et que les mousses viennentsen- vahir. C’est à peine si quelques plantes peuvent vivre sous leur ombre mystérieuse; le Vaccinium Myrtillus, le Me- lampyrum pratense , les pyroles et le Zistera cordatæ sont à peu près les seules espèces qui fructifient sous ces sombres arceaux de verdure. Des lichens filamenteux, des Usnea, des Cornicularia, des Physcia, pendent de leurs branches ou s’attachent à leurs troncs. C’est un admirable spectacle de suivre dans ces forêts toutes les phases de la vie de ces arbres, depuis l’époque de leur naissance jusqu’à leur adolescence séculaire, et depuis leur plus beau déve- loppement jusqu’à l’époque de leur décrépitude. Leurs ra- meaux , régulièrement étagés et souvent verticillés, sont gar- nis de feuilles solitaires , rapprochées et disposées sur deux rangs. Elles sont d’un vert sombre en des$us, rayées en dessous de deux lignes argentées, et presque sessiles sur leurs rameaux. Ces feuilles persistent pendant plusieurs an- nées, puis elles tombent en laissant sur les branches des cicatrices disposées en spirales et formant des lignes plus ou moins régulières. Au printemps, ces arbres fleurissent , et leurs nouveaux bourgeons éclosent ; les jeunes feuilles s’échappent d’écailles résineuses sous lesquelles elles étaient arrangées en faisceaux symétriques , et bientôt elles se dis- posent sur deux rangs. Les fleurs mâles sont réunies en petits chatons solitaires, et chaque écaille offre 2 anthères qui s'ouvrent au sommet et répandent en abondance un pollen jaune et très-fin. Tout le sol de la forêt est couvert de cette poussière fécondante que le vent enlève et transporte quel- quefois à de grandes distances. Les fleurs femelles naissent aux sommets des arbres, mais au lieu d’être unies, comme PINUS. 425 dans les pins, aux bourgeons foliacés , elles sortent une à une de boutons séparés. Elles forment de jolis cônes dres- sés, d’un beau vert, dont les écailles arrondies s’écartent pour que le pollen puisse pénétrer sur les stigmates. Chaque écaille est chargée de deux ovaires à stigmates globuleux. — C'est à la fin de mai que la floraison s'opère. Dès que la fécondation est terminée, les écailles se resserrent contre leur axe. Elles grandissent, deviennent ligneuses, et les cônes dressés mürissent à la fin de l’année. Au printemps suivant, ces écailles se détachent, entraînent avec elles les deux graines ailées qui étaient à leur base , et l’axe du cône reste dressé jusqu’à ce que la chute soit complétement accomplie. — Le sapin n’est pas toujours seul pour constituer des forêts; on le trouve quelquelois associé au hêtre, au bouleau, au tremble et à quelques saules, mais le plus ordinairement il est seul, et ses individus serrés laissent le sol libre à leur pied. C’est sous l'obscurité protectrice de leurs branches superposées , que se développent en automne cette multi- tude de champignons charnus, dont les vives couleurs et les formes variées changent la forêt en un véritable jardin interdit aux rayons du soleil. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur tous les ter- rains, mais en Auvergne il est constamment sur les sols primitifs et volcaniques , les terrains calcaires ne lui offrant pas une altitude suffisante. C’est en effet un arbre des hautes montagnes , dont la zone est comprise sur le plateau central de la France, entre 600 et 1,500", et qui trouve entre 1,200 et 1,300" son maximum de bien-être. De Candolle lui assigne, comme minimum, 200" dans le Palatinat, et comme maximum, 1,600" dans les Alpes etles Apennins. Schouw dit qu'il est répandu sur toute la masse des Alpes, 426 CONIFÈRES. de l’est à l’ouest , et qu’on le trouve surtout à la hauteur de 700 à 1,400, mais il descend jusqu’à 350%. Il croît dans la chaîne entière des Apennins ; dans la partie nord de cette chaîne , la région de cet arbre occupe de 350 à 1,500; dans la partie sud, de 700 à 1,800" ( Ann. des sciences nat. bot., 3° série, t. 3, p. 239). Beaucoup d’autres mesures ont été données pour les diverses parties de la chaîne des Alpes, elles sont toutes entre les extrêmes indiqués par Schouw. Dans les Carpathes, Wahlenberg indique une zone comprise entre 97% et 1,169". Il est, d’après Thurmann, une des plantes directrices des altitudes dans le Jura, et c’est de 700 à 1,100 qu'il forme le plus de forêts à lui seul. Dans le nord , vers sa limite, près de Dresde ou de Breslau , il descend à peu près dans la plaine, et se tient entre 100 et 200%; mais dans le midi. il s'élève beaucoup , puisqu'il est cité sur le mont Athos jusqu’à 1,700", et sur le Canigou, dans les Pyrénées, à 1950, et c’est le point le plus élevé où on le connaisse. Tenore l'indique dans le midi de l'Italie, entre 800 et 1,200%. Il mentionne sur- {out ceux qui croissent sur les flancs orientaux du Siles. « Ils atteignent de 130 à 150 pieds de hauteur, et leurs cimes noirâtres semblent vouloir disputer aux nues l’empire des régions aériennes. » | Géographie. — Au sud , on le rencontre dans le centre de la France , dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie, en Grèce et en Sicile. — Au nord, il existe dans les Vosges, dans le Jura, en Silésie, à Dresde et sur quelques au- tres points de l'Allemagne, et sur les Carpathes. — A l'occident, il reste dans les Pyrénées. — A l’orient , on le trouve en France, en Suisse, où ilest bien moins répandu que le P. Abies; en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, PINUS. 427 en Grèce, en Turquie, dans le Caucase et dans l’Asie-Mi- neure septentrionale. Limites d'extension de l'espèce. RCI. ee Le «ie scores ess a 1 Hart en latitude : Nord , Principauté de Waldeck. 51 130 Occident , Pyrénées... ....... 5 O.)Ecart en longitude: OMAN... ee... oo 46 a 01° Carré d’expansion... ..... .... 663 498 ALISMACÉES. MONOCOTYLÉDONES. —— oo e— FAMILLE DES ALISMACÉES. Cette famille ne renferme qu’un petit nombre de plantes disséminées sur toute la terre, mais habitant de préférence les eaux stagnantes des régions tropicales et tempérées. Nulle part elles ne sont abondantes, moins encore en Eu- rope qu'ailleurs , car les flores les plus riches de cette partie du monde, telles que celles de la France et de la Russie moyenne , n’en ont pas plus de 6 espèces, et la proportion, relativement à l’ensemble de la végétation européenne, est seulement de 1 à 648. G. ALISMA , Lin. Distribution géographique du genre. — Les Alisma sont des plantes aquatiques qui recherchent les lieux tourbeux et les marécages, et dont quelques-unes nagent à la surface des eaux. On en connaît 2% espèces : 6 sont eu- ropéennes , la plupart de l’Europe australe, mais quelques- unes cependant s’avancent très-loin vers le nord. — 6 sont asiatiques : des Indes orientales et du Népaul. — 8 habitent le Brésil. — 3 seulement ont été indiquées dans l'Amérique du nord. — Une seule, africaine, croît en Guinée. ALISMA. 4929 AzismaA PLANTAGO , Lin. — Les plantes aquatiques sont profondément modifiées selon le milieu dans lequel elles se développent, et les organes qui sont destinés , selon les cir- constances , à végéter dans l’eau ou dans l’air atmosphéri- que, changent de forme comme de fonction, selon cette alternative. L’A. Plañtago est vivace, et ses graines , qui tombent dans l’eau, descendent sur la vase où elles ne tardent pas à germer; on voit alors les jeunes plantes qui élèvent leurs feuilles et viennent flotter à la surface , jusqu’à ce que la gelée saisisse le liquide qui les soutient. Le printemps suivant l'accroissement continue, et l’Alisma, dès la seconde ou la troisième année, se présente avec une sorte de bulbe allongé, formé par la base fibreuse des an- ciennes feuilles , et d’où partent des racines ramifiées qui s’enfoncent dans la vase. Ses feuilles radicales, variables dans leur forme, sont pétiolées, munies de grosses nervu- res parallèles , de petites nervures transversales, et bordées per un filet fibreux qui les maintient toujours dans une com- plète intégrité. Avant leur entier développement, ces feuil- les sont roulées sur leurs deux bords supérieurs, et logées, à la base des feuilles déjà développées, dans un sillon bordé de deux prolongements membraneux. Les feuilles, dressées, sont presque toujours portées hors de l’eau par des pétioles renflés etlacuneux qui renferment beaucoup d’air dans leurs tissus. Quelquefois plusieurs de ces feuilles , qui restent sub- mergées, sont transparentes et amincies à leur base. Du mi- lieu des feuilles s’élève une hampe verte et légèrement tri- gone , nue à sa base , et qui plus haut est garnie de 4 ou 5 verticilles de fleurs. De chacun de ces nœuds partent 3 pé- doncules principaux , et 3 autres moins développés ; ces 6 pédoncules sont verticillés à leur tour, mais ces verticilles secondaires sont moins garnis, et le dernier ressemble un peu 430 ALISMACÉES. à une ombelle simple. Chaque nœud fournit encore plu- sieurs pédicelles uniflores qui s'élèvent à des hauteurs dif- férentes et se développent successivement ; enfin tous les verticilles primitifs ou secondaires sont, de plus , garnis d’in- volucres protecteurs. — La fleur est formée de 3 sépales rayés, blanchâtres, à rebords membraneux , et de 3 pétales demi-transparents, à teinte rosée et à onglet blanchâtre; entre chaque pétale sont placées 2 étamines qui s'ouvrent en dehors et fécondent, sur les fleurs voisines, les stigmates papillaires. Les fleurs qui s'ouvrent les premières sont celles du verticille inférieur , mais dans chaque verticille la fleur ter- minale commence à s'épanouir , et les autres successivement et assez tard pour qu’on puisse y remarquer des fleurs qui ré- pandent déjà leurs graines, d’autres qui les mürissent, et d’autres enfin qui ne sont pas encore développées. Ce mode de floraison fait que cet Alisma reste longtemps garni de fleurs ; chacune d’elles s’ouvre le matin et se referme pour toujours avant le coucher du soleil. Les pétales se roulent sur eux-mêmes, tandis que les calices restent étalés , et pendant que les fleurs à venir dégagent insensiblement leurs pétales, dont les bords se recouvrent, et les préparent à l'é- - panouissement du lendemain. — Après la fécondation, les carpelles, triangulaires, sillonnés , et comme bilobés , se disposent en verticille régulier sur le réceptacle, puis ils se détachent et tombent à la surface de l’eau (Vaucher , t. 4, p. 220). L’Ahisma vit dans les eaux en petites sociétés ou en touffes séparées. Il est souvent uni au Veronica Becca- bunga,au Glyceria fluitans, et à toutes les espèces qui cherchent comme lui les eaux dormantes ou le bord vaseux des rivières et des étangs. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et vit dans les eaux ou sur les sols vaseux. Il reste ordinairement ALISMA.. 431 dans les plaines, mais il peut s'élever dans les montagnes jusqu’à la limite supérieure du hêtre. Géographie. — Son aire est très-vaste. Au sud , il existe en France , en Espagne, en Algérie et en Abyssinie sur le bord des étangs et dans les lieux inondés de la province de Chizé. — Au nord , il atteint la Laponie, l'Angleterre et l'Irlande sans entrer dans les archipels. — A l'occident, il vit en Portugal, au Canada et dans le Saskatchawan. — A lorient , il végète en Suisse , en Italie, en Sicile , en Dalma- tie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’'Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale , daus la Dahurie et le Kamtschatka. — On cite encore cet Alisma à la Nouvelle-Hollande. Limites d'extension de l’espèce. Sud'MAbyssinie. . :....:.., «+ 109 }Ecart en latitude : NordeEaphnie ss 4.4... 69 590 Occident, Canada........... 75 O.)Ecarten longitude : Orient, Kamtschatka. ....... 170 à 2750 Carré d'expansion. ........... 14455 ALISMA NATANS, Lin.—Cette espèce devient parfois très- commune dans les lacs, les fossés et les eaux peu profondes. Elle offre deux sortes de feuilles , les unes fixées au fond de l’eau près des racines et d’autres ovales et flottantes aux- quelles de longs pétioles filformes permettent de monter ou de descendre suivant le niveau du liquide qui les soutient. Ses fleurs, blanches et grandes, solitaires ou réunies en om- belles très-lâches , viennent ordinairement s'épanouir dans l'air, et restent quelquefois plongées dans le liquide où elles 432 ALISMACÉES. ouvrent néanmoins leurs corolles. D’autres fois, au contraire, la plante devient terrestre et végète entièrement dans l’air atmos- phérique ; aussi cette espèce, dit M. Chatin, peut, avec le Trapa natans et quelques autres, être considérée comme « le type d’une série de plantes flottantes, dont les feuilles ont l’épiderme de la face supérieure (à la fois chromulifère et stomatifère ), organisé pour la vie amphibie , c’est-à-dire, pour respirer aussi bien dans l’eau que dans l’air. » (Bullet. de la soc. Bot. de France , t. 2, p. 675). Nature du sol. — Altitude. — I] est indifférent et croît dans les eaux tranquilles des plaines et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 800 et 1,500". Géographie. — Au sud , il reste sur le plateau central de la France et dans la Gironde. — Au nord, il existe en France, en Belgique , en Allemagne, en Bavière, en .Da- nemarck et dans la Norvége australe, en Angleterre et en Irlande. — A l’orient, il est cité en Autriche et en Russie, en Lithuanie et en Livonie. C’est une espèce occidentale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Francertenséiarestss A4 Fa en latitude : Nord, Noryégess. cru... 09 15° Occident , Irlande. ,........ , 12 O. | Ecart en longitude: Orient, Lithuanie. +... : 90.-E. 429 Carré d'expansion. , . . 1. .« ete sie. » 030 ALISMA RANUNCULOIDES, Lin.— Il croît en sociétés nom- breuses sur le bord des eaux et offre des feuilles linéaires , radicales, pointues , et portées sur de longs pétioles, et des tiges allongées , terminées par quelques fleurs grandes et ro- ses qui ne s'ouvrent que pendant peu de temps. Les pédon- DAMAZONIUM. 433 cules sont très-longs , ses capsules sont anguleuses, réunies en petites têtes, mais non verticillées. — Elle fleurit en été. Nature du sol. — Altitude, — Elle est aquatique , in- différente à la nature du sol, et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, la France , l'Espagne et l’AI- gérie.— Au nord , l'Allemagne , la Bohème, le Danemarck, la Gothie , l'Angleterre et l’Irlande. — A l’occident, le Por- tugal. — A l’orient, la Suisse, l’Italie, la Sicile, la Dal- matie, la Croatie et la Lithuanie. Limites d'extension de l’espèce. M RÉ ent .e solloie.s 0 | DD0 ge en latitude : Nord, Danemarck........... 56 " 219 Occident, Lrlande........,.. 12 ©.) Ecarten longitude : Orrent, Lithuanie........... 30 E.) 420 Carré d’expansion. . . .. dd -- 882 G. DAMAZONIUM. On n’en connaît que 2 espèces, dont une habite à la fois l'Europe et l'Afrique boréale, tandis que l’autre est à la Nouvelle-Hollande. DAMAZONIUM STELLATUM, Delarbre. — Il est vivace et croît sur le bord des étangs et dans l’eau dormante des fossés. Ses feuilles radicales sont pétiolées , ovales, oblon- gues, échancrées en cœur à leur base, et entourent des hampes courtes portant à leur sommet 1 ou 2 vertiailles de fleurs petites et blanches accompagnées d’un involucre de 3 folioles membraneuses. Les carpelles, aplatis et terminés en pointe, sont disposés en une étoile régulière. — Il fleurit pendant la majeure partie de l’été. VIII 28 434 ALISMACÉES. Nature du sol. — Altitude. — I est aquatique , indiffé- rent et reste dans la plaine. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , en France, en Angleterre êt en Russie. — A l'occident, en Portugal. — A l’orient, 1l est en Italie, en Sardaigne, en Sicile, en Dalmatie, dans le Caucase et dans les plaines salifères près de la Caspienne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ........ AARAR RE Ecart en latitude : Nord, Moscouss. tte 56 20° Occident, Portugal.......... 11 O.)Écart en longitude: Orient, Mer Caspienne. ...... 47 sa 580 Carré d'expansion. ........... 1160 G. SAGITTARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces jolies plan- tes, dont le nombre dépasse aujourd’hui 30 espèces, sont à peu près toutes étrangères à l'Europe et se présentent surtout dans les eaux de l’Amérique du nord. On en cite 17 qui, presque toutes, à l'exception de 1 ou 2 du Mexi- que et de la Nouvelle-Grenade, croissent dans la partie tempérée du Nouveau-Monde , aux Etats-Unis et au Ca- nada. — 7 espèces végètent dans l'Amérique du sud, au Brésil, au Chili et à Monte-Video. — 8 sont citées en Asie : aux Indes orientales , à la Chine, au Népaul, en Dahurie et à Surinam. SAGITTARIA SAGITTÆFOLIA, Lin. — Cette espèce est une des plus élégantes parmi celles que la nature a chargées SAGITTARIA. 135 de décorer le bord des eaux et de cacher la fange des étangs. Ses racines, tubéreuses et blanches, produisent des espèces de bourgeons formés de membranes superposées qui s'ouvrent par le côté et reproduisent abondamment la plante; aussi elle vit en sociétés nombreuses, dont les individus, serrés les uns contre les autres, couvrent de grands espaces sur le bord des eaux. Les premières feuilles sont simples, demi- transparentes, allongées, et restent submergées. Ce sont ordinairement les seules que possède la plante dans sa pre- mière période de croissance, c’est-à-dire dans sa première année. Dès le commencement de la seconde, d’autres feuilles , à limbe sagitté et porté sur un long pétiole spongieux et trian- gulaire, s'élèvent au-dessus du liquide, et au milieu d’elles naît la tige également à 3 angles et qui se termine par un épi de fleurs verticillées 3 à 3. Ces fleurs sont monoïques. Chacun des vertialles est entouré de 3 bractées. Les fleurs mâles , plus nombreuses, sont placées au-dessus des autres. Elles offrent, comme les femelles, un périgone à 6 divisions, dont 3 extérieures persistantes et calicinales, et 3 intérieu res blanches et pétaloïdes, roses à leur base, qui persistent long- temps sans se fermer et sans se rouler comme ceux des Alisma. Les étamines sont nombreuses, à filets élargis, à anthères bru- nes qui s'ouvrent en dehors et laissent tomber leur pollen oran- gé sur les stigmates en lamelles papillaires des fleurs femelles situées aux verticilles inférieurs. Ces fleurs ont en effet des ovaires nombreux, ramassés en tête, qui se transforment en petites capsules aplaties, bordées et monospermes. — Les feuilles du Sagittaria deviennent quelquefois flottantes, ainsi que la plante entière. M. Kirschleger a trouvé, près de Strasbourg , cette plante avec des feuilles longues de 2 mè- tres, larges de 2 à 3 centimètres, presque transparentes , et il a vu aussi sa tige florifère flexueuse , longue de 1 à 2 mè- 436 ALISMACÉES. tres et également flottante {Bull. de la Soc. bot. de France, t.3,p. 542). — M. Germain a cité le Sagittaria, ainsi que le Convolvulus sepium , comme ayant des tiges descen- dantes. « Cette espèce, dit-il, émet à l’aisselle de ses feuil- les deux sortes de rameaux ; les uns sont ascendants, aériens, florifères et fructifères ; les autres sont de couleur blanche nacrée et d’aspect radiciforme; ils présentent des feuilles réduites à des écailles membraneuses ; leur longueur dépasse quelquefois 5 à 8 décimètres et est en rapport avec la pro- fondeur du terrain et de l’eau. Ces rameaux ou rhizomes, qui s’enfoncent verticalement de haut en bas dans le sol, sont, pendant leur premier état, cylindriques dans toute leur éten- due ; ils se terminent par une extrémité aiguë, qu’une coupe longitudinale montre constituée par de jeunes feuilles emboi- tées, et qui constitue un bourgeon terminal. L’axe de ce bourgeon se renfle insensiblement, devient charnu et prend une forme globuleuse ; cet accroissement de volume a lieu dans le courant de l’automne : dès les premiers froids, la plante mère, frappée de mort, disparaît après avoir dissé- miné ses graines ; les rhizomes radiciformes eux-mêmes, se détruisent, et leur bourgeon terminal charnu, enfoncé de haut en bas dans la vase, est la seule partie de la plante qui reste vivante. Ces corps charnus, d'aspect bulbiforme, repro- duisent chacun la plante au printemps suivant, le bourgeon qui la termine s’allonge en se recourbant de bas en haut et s’épanouit en une rosette de lames foliacées qui émet des fibres radicales à sa base. Une nouvelle plante mère est dès lors constituée et joue le même rôle que la plante de l’année précédente. » {Anshtut, 23 janvier 1856, p. 31.) Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent, il reste en plaine ou dans les lieux peu élevés. Géographie. — Au sud, cette plante croît en France et Li BUTOMACÉES. 437 dans le centre de l'Espagne. — Au nord, elle est disséminée dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, en Finlande, dans la Suède australe, en Angle- terre et en Irlande. — A l’occident, elle vit aussi en Portu- gal et dans l’Amérique du nord le long de la rivière de Colombie et de Walla- Wallah , sur la côte nord-ouest ; au Canada , à Terre-Neuve et au Saskatchawan. — A l’orient, on la connaît en Suisse, en Lombardie, en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie , en Turquie, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal , orientale, dans la Dahurie et au Kamtschatka. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Espagne. ............ 40° |Écart en latitude : Do AHinlande. . 1.02 « «+, 02 290 Occident, Amérique. ....... 125 O.) Écarten longitude: Orient, Kamtschatka........ 170 E. 2959 Carré d’expansion...... ee DAON FAMILLE DES BUTOMACÉES. Les plantes de cette famille sont moins nombreuses en- core que celles de la précédente , elles vivent aussi dans les eaux stagnantes des régions tempérées et tropicales. Une seule espèce habite l’Europe. G. BUTOMUS, Lin. 4 Bulomus sont décrits dans les ouvrages de botanique ; 438 BUTOMACÉES. tous # sont asiatiques, des Indes orientales, du Népaul, de la Sibérie, et l’une de ces espèces habite aussi l’Europe. Buromus UMBELLATUS, Lin. — Pendant que la surface des eaux tranquilles ou doucement agitées offre les par- terres flottants des Nymphœa et des Potamogeton, leurs bords sont ornés de l'élégant Butomus qui laisse épanouir ses om- belles colorées près des Sparganium et des fourrés d’Equi- seltum. Ses racines traçantes et horizontales, blanches et charnues, sont enfouies dans la vase et donnent tous les ans de nouveaux rejets. Ses feuilles radicales sont. allongées, étroites, et ses hampes élevées, remplies de moelle à l’in- térieur, paraissent au-dessus des autres végétaux. Elles sont terminées par un bouton fermé, dont les bractées scarieuses et demi-transparentes laissent apercevoir les fleurs qui doivent bientôt se développer. En effet, cette espèce de spathe se divise, et 15 à 20 fleurs, disposées en une gracieuse ombelle, s’épanouissent successivement. Elles sont brunes et roses, formées de 3 sépales extérieurs d’un brun rouge et de 3 sépales intérieurs roses, concaves et arrondis. Les étamines sont au nombre de 9, dont 3 intérieures, et répan- dent un pollen orangé sur 6 stigmates en languettes papil- laires. Le fruit est formé par 6 petites capsules uniloculaires. — Il est vivace et fleurit en juin eten juillet. Nature du sol. — Altitude. — Presqu'indifférent, il recherche un peu les vases calcaires et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il vit en France et dans le midi de l’Italie. — Au nord, il habite la Belgique , l'Allemagne, la Bavière, le Danemarck, la Gothie, la Norvége, la Fin- lande , la Suède australe, l’Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l’orient, il végète en Suisse, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transyl- JUNCAGINÉES. 439 vanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géor- gie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce, Sud, Midi de lItalie........ 40° pi en latitude : Nord, Norvége........... + 66 26° Occident, Irlande. ......... 12 O.]Écart en longitude: Chen Dahurie........... 119 E. | 1319 Carré d'expansion. ............ 3406 FAMILLE DES JUNCAGINÉES. Les espèces peu nombreuses de cette petite famille vivent dans les marais tourbeux de l'Amérique et de l’Europe, mais cette dernière contrée n’en nourrit qu’un petit nombre, car les flores les plus riches n’en possèdent que 3 espèces. G. SCHEUCHZEBIA, Lin. Genre formé d’une seule espèce qui habite à la fois l’Eu- rope , l’Asie et l'Amérique. SCHEUCHZERIA PALUSTRIS, Lin. — C’est à peine si l’on distingue cette espèce au milieu des jones et des Sphagnum où elle fait sa résidence. On la trouve toujours dans les lieux tourbeux, sur le bord des lacs ou sur leurs îles flottantes. Ses longues racines, que l’on peut considérer comme des rhizomes, tracent dans la vase et émettent des tiges assez 410 JUNCAGINÉES. courtes et noueuses, fléchies alternativement à chaque nœud et munies de feuilles simples et rétrécies qui sont fixées par des gaînes courtes et renflées. Les fleurs, verdâtres sans éclat, naissent au sommet de la tige en une petite grappe peu garnie entremêlée de quelques bractées. Les étamines , au nombre de 6, sont extrorses, allongées, portées sur de courts filets et opposées aux 6 divisions du périgone. Elles répandent leur pollen ou sur leurs propres fleurs ou sur les fleurs voisines et fécondent des stigmates adnés au sommet des ovaires. — Le fruit est formé de petites ca psules di- vergentes , aplaties, à deux valves, et contenant chacune un petit nombre de graines. — Il est vivace et fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Alhitude. — Terrains aquatiques, si- liceux et détritiques de la plaine et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,300%. M. de Candolle l’in- dique à 1,400" dans le Jura. Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré- nées. — Au nord, il vit en Allemagne, en Bavière, en Da- nemarck, en Gothie, en Norvége, en Suède, en Finlande, en Laponie dans les marais froids et profonds mêlé à une multitude de Carex ; il est aussi en Angleterre. —A l’occi- dent , il habite l'Amérique du nord, la baie d'Hudson, les points élevés des montagnes Rocheuses. — A l’orient, il existe en Suisse , où déjà il fructifie rarement dans le nord de cette contrée, selon Wahlenberg ; en Croatie, en Hon- grie, en Transylvanie, dans toutes les Russies et dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï jusqu'au Fénisseï. Limites d'extension de l'espèce. Sud Pyrénées nn. on, 130 is en latitude : Nord, Laponie... 69 26° TRIGLOCHIN. 441 Occident, Amérique. ....... 125 O. jÉcart en longitude : Orient , Iénisséi............ 90 E. 2159 Carré d’expansion,............. 5590 G. TRIGLOCHIN , Lin. Distribution géographique du genre. — Il est formé de 18 espèces qui recherchent les lieux tourbeux et maréca- geux. 5 croissent dans ces conditions à la Nouvelle-Hollande. — À européennes végètent en Sicile, en Italie ou dans le centre. — 4 de l'Amérique du sud habitent le Pérou et le Chili. — 3 de l'Amérique du nord ont été rencontrées au Mexique et à la Caroline. — Enfin 2, africaines, font partie de la végétation du cap de Bonne-Espérance. TRIGLOCHIN MARITIMUM, Lin. — Cette espèce vivace habite les bords de la mer et les lieux arrosés par les eaux minérales. Elle vit en société nombreuse et forme des touffes d’un vert sombre dont les feuilles, longues et presque cylin- driques, sont élargies à la base en gaines superposées et forment comme une espèce de bulbe à tuniques. Les pé- doncules ou les hampes portent un grand nombre de fleurs vertes, disposées en un épi serré, dont la floraison, qui commence à la base, continue pendant longtemps. Son fruit arrondi est à 6 loges distinctes. — Cette espèce est souvent associée au Glyceria distans, à l’Arenaria media, au Glaux maritima, au Trifolium maritimum, etc.— Elle fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la plaine. Géographie. — Au sud, ce Triglochin croît en France et en Espagne. — Au nord, il est beaucoup plus répandu , 442 JUNCAGINÉES. le long des rivages et dans les lieux salés de toute l’Europe, jusque dans la Laponie, dans l’Altenfiord et dans la plupart des fiords intérieurs du Finmark, en Angleterre, en Irlande et dans tous les archipels , y compris les Feroë et l'Islande. — A l'occident, il existe en Portugal, dans l’Amérique sep- tentrionale , à Terre-Neuve, au Labrador , au Canada , à la côte nord-ouest, au Saskatchawan et aux montagnes Rocheu- ses. — A lorient, il se trouve en Suisse, dans le nord de l'Italie, en Dalmatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans les déserts de la Caspienne , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale, dans la Dähurie et dans l’île de Sitcha. Limites d'extension de l'espèce. Sud’, Espagne. 2... 21 .. 41° }Ecart en latitude :: Nord; Altenfordes. 44820 170 290 Ecart en longitude: Occident et Orient.......... 360 3600 Carré d'expansion. .......... . 10440 TRIGLOCHIN PALUSTRE , Lin. — On le rencontre sur le bord des eaux, dans les lieux marécageux , avec les joncs et les autres plantes aquatiques. — Ses racines sont vivaces et traçantes ; elles donnent continuellement des pousses for- mées de feuilles étroites, creusées en gouttière, et engaînées à leur base. Les individus qui doivent fructifier laissent sortir des hampes très-minces, sur lesquelles une vingtaine de fleurs sont disposées en épis. Chacune d’elles est portée sur un pédoncule solitaire et dépourvue de bractées. Le périgone est caduc, à 6 divisions, dont 3 extérieures étalées, et 3 in- térieures redressées ; les 6 étamines sont opposées à ces di- TRIGLOCHIN, 443 visions ; elles s'ouvrent en dehors et répandent un pollen blanchâtre sur 3 stigmates plumeux. Après la fécondation , les ovaires grossissent et se transforment en un fruit à trois pointes recourbées. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — Son aire est aussi très-étendue. Au sud , il croît en Espagne et dans les prés humides de l'Algérie. — Au nord, il existe dans toute l’Europe, jusque dans les lieux marécageux de la Laponie et du pays des Samoïèdes ; il est aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels, aux Feroë et en Islande, où il végète souvent avec une grande vigueur autour des sources minérales, soumis à une température de 21 degrés. — A l’occident, on le trouve en Portugal et dans l'Amérique septentrionale , à Terre-Neuve, au Labrador et sur le Saschatkawan, dans le nord du Ca- nada. — A l’orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , toutes les Russies, toutes les Sibéries, la Sibérie arctique exceptée, la Dahurie , le Kamtschatka et l’île d'Unalaska. Limntes d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... ....... RENANE 51 | Écart en latitude . Nord, Laponie........... AO | 300 Occident, Canada. ......... 130 O.)Écart en longitude : Orient, Aléoutiennes........ 180 Ki 3100 Carré d’expansion............ 10850 444 POTAMÉES. FAMILLE DES POTAMÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie.......... O0 à 109 18°0. à 50E. 0:00 Abyssinie. ........ 10 à 16 32 E.à 41 E. 1 : 559 Algérie... «0, 0 39 à 36 9 O.à 6 E. 1 : 187 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O. 1 : 310 Sicile ee Four de 31 à 38. 10.E. à 13 6 0m Portugal. Set 37 à 42 , 9:0.à 4 00 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16 E. 1 : 206 Cucase: ..... .... A0 AA 35 E a AS RE TAURUE secs 43 à 46 31 E.à34 E. 1 : 499 Plateau central. : . "4% à 47 00 à 2 Fe Franet. ie LRU 42 451 :°°7 O. à GER Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 202 Allemagrie........ 45 à 55 2 E.à 1% EN Carpathes ........ 9 à 50 19 E.à22 E. 1 : "211 Angleterre . ...... 50° à58 ‘1 0. à T7 OURS Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1: 72 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E.à 29 E 1: 51 Danemarck ....... 52 à 57...7.E. à 4206000000 Gathiersoter se. 55 à 59 10. E. à 15 E:0 550100 Suéde Me... 55 à 69 10 E.à22 E 14:"52 Norvége.. sen. 58 à 71. 2E. à 40 EM: 63 Russie septentrle... 60 à 66 19 E.à57 E. 1: 51 Finlande... "1000, 60 à 70 18 E. a 98 E. : 1 : 47 Laponie: ever 65 à 71 14 E:à 40 Em EUROPE ENTIÈRE. » « « + + » serein 1 : 221 PROPORTIONS RELATIVES. 445 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. LL ES ES o10à 590%» 1700.à 1300. 1: Angleterre .. .... 90 à 58 1a0:à 17.0: 11: Allemagne ...... 45/à 55,0 2,E. à 14 E. 1: Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : Sibérie de l’Oural. 4% à 67 55 E. à 74 E. 1 : Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : Hahune...... + 90 à 55 110 E. à 119 E. 1 : Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. O : Kamtschatka.. . 46 à 67 148 E. à 170 E. O0 : PaysdesTschukhis. » » 100 UE. at79 O0" Iles del’Océanor". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : Amérique russe... 54 à 72 170 O à 130 E. O : Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 360 à 370 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 Pyrénées. ..... +... 42 à 43 Pyrénées élevées. . ..... 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères.… » Plat. central, rég. montagn. 4% à 47 Plateau central, sommets... 4% à 47 45 à 46 Alpes élevées... .,.,..+.°° 45 à 46 Altitude en mètres. 1500 à 3500 0 : 2500 à 3500 0 : 900 à 2700 0 : 1500 à 2700 0 : JL | A 500 à 1900 0 : 1500 à 1900 O0 : 500 à 2700 0 : 1500 à 2700 0 : DO 8 © 20 © © © 446 POTAMÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 120h 14° 2%00. à 2700. 1 :269 Canariesen tons 28 à 30 15 O0. à 20/0 4-42 Hébrides. nue 07 à 58 8 O. à 10 O. 1: 66 Orcades........ +. 29 5.0.à GO SRE SENS, 2 60 à 61 3 O.à 40 HET TA RNA 62 9 O. 1: 59 SANS cuute 64 à 66 16 O.'àa 27 OT Mageroë.. ...... NUE 24 E. 0:12 SpHZberR eee .. 79 à 80 10 E. à 20 E. 0: 0 Ile Melville........ 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez.... 33 à 40OS. 76 O. 0: 0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42$. 171 O. à 176 O. 0: 0 Malogines: ss: 0218. 59 O.à 65 O0. 0: 0 La famille des Potamées ou Nayades habite les eaux dou- ces ou salées, préférant celles qui sont stagnantes ou peu animées, à celles qui coulent avec vitesse, sans cependant être totalement exclues des cours d’eau rapides. Elles se trou- vent, comme la plupart des plantes aquatiques , dans toutes les parties du monde et surtout dans les zones tempérées. Comme leur nombre reste à peu près le même dans toutes les parties de l’Europe, il en résulte que leur proportion augmente à mesure que le chiffre d’une flore diminue. C’est ainsi que nous trouvons 1/61 en Angleterre, 1251 en Scan- dinavie, 1743 en Danemarck, tandis que pour l’Europe entière le rapport est 17221. La proportion s’abaisse dans les pays chauds, parce que les eaux y sont généralement moins abondantes , et dans les pays très-froids parce qu’elles sont trop longtemps congelées. — Le tableau rela= POTAMOGETON. 447 tif aux longitudes ne nous apprend rien. — Celui qui indique leur proportion dans les montagnes est réduit à 0, ce qui devait avoir lieu, puisque les cours d’eau des ré- gions élevées sont trop rapides et trop souvent congelés. — Leur proportion dans les îles est à peu près la même que sur les continents. G. POTAMOGETON, L'n. Distribution géographique du genre. — On a décrit 65 à 70 Potamogeton. Ce sont tous des plantes aquatiques, vivant en sociétés nombreuses, couvrant quelquefois les eaux de leurs feuilles nageantes, ou se laissant doucement ba- lancer par les courants. 40 espèces vivent en Europe et surtout dans le centre du continent, dispersées dans toutes les contrées. — 12 croissent en Asie, moins éparses que celles d'Europe : 6 aux Indes orientales , 3 en Sibérie, 1 à la Cochinchine, 1 à l’île d'Unalaska , 1 en Syrie. — On en connait 6 dans l’Amérique du nord : aux Antilles, au Mexique, à la Nouvelle-Grenade et aux Etats-Unis. — 3 seulement de l'Amérique australe sont du Brésil et du Chili. — 3 autres végètent en Afrique : aux Canaries, au cap de Bonne-Espérance et à Madagascar. POTAMOGETON NATANS , Lin. — Les eaux tranquilles des lacs et des étangs peu profonds sont presque toujours cou- vertes des feuilles ovales et nageantes de cette curieuse es- pèce. Elle fixe, comme les autres Potamogeton, ses raci- nes vivaces dans la vase, et de là s’élèvent des tiges ordinai- rement rameuses, articulées et lacuneuses dans leur intérieur, comme celles de presque toutesles plantes aquatiques. Des feuilles submergées, membraneuses et allongées, presque 448 POTAMÉES. toujours transparentes , restent fixées aux articulations de la tige; d’autres, roulées sur leurs bords, entourées d’abord de stipules translucides , s’approchent lentement de la sur- face , ouvrent les spathes stipulaires qui les retiennent capti- ves, et, allongeant leurs pétioles, viennent flotter sur le hi- quide. Elles s’y appliquent exactement ; elles sont vertes ou brunes, ovales , à nervures parallèles , et persistent entières ourongées par les insectes, pendant toute l’année. Les fleurs sont disposées le long d’un axe qui est aussi protégé par des membranes qui s'ouvrent lors de la floraison , et laissent voir tous'ces épis, qui font saillie au-dessus des eaux et qui, soutenus par leurs larges feuilles et par leurs tiges lacuneuses, fleurissent dans l’atmosphère. Chacune de ces fleurs sessiles est composée d’un périgone à # divisions , de # anthèresses- siles , alternes aux divisions du périgone, et de 4 ovaires qui , à l’époque de la maturité, sont transformés en # nu- cules monospermes. — Cette plante est presque toujours associée à plusieurs espèces aquatiques , elle est en lutte continuelle avec elles, et voudrait posséder seule le sceptre des eaux tranquilles. Ses individus sont quelquefois si nom- breux , qu'ils couvrent la surface entière des étangs. Nature du sol. — Altitude. — Eaux calmes de la plaine et des montagnes. Géographie. — Aucune plante n’est plus généralement répandue. Elle habite toute l'Europe sans aucune excep- tion. — Au sud, elle se trouve en Afrique, en Barbare, à Madère, aux Canaries et dans les eaux stagnantes de l'Abyssinie. — A l'occident , on la rencontre en Amérique, au Canada jusqu'à la baie d'Hudson, à la côte nord- ouest, aux Antilles. —— A l’orient, elle existe dans toutes les Sibéries, la Sibérie arctique exceptée, en Dahurie et aux Aléoutiennes. — On cite encore cette espèce dans POTAMOGETON. 449 l'Inde, au cap de Bonne-Espérance, au Chili et à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie.........,. 1 40° es en latitude : Nord, Faponie.:. {0.68 58° Occident et Orient. ........ 360 val en longitude : 3600 Carré d'expansion. ........... 20880 POTAMGGETON RUFESCENS , Schrad. — Plante vivace et submergée qui vit dans les eaux tranquilles , à fond vaseux. Ses tiges sont longues et cylindriques ; ses feuilles sont minces, alternes , oblongues et rétrécies aux 2 extrémités, presque sessiles, garnies d’un grand nombre de nervures parallèles , très-entières , de couleur brune ou rousse, et transparentes. Les feuilles supérieures, également submer- gées, sont un peu plus fermes et plus longues ; toutes sont accompagnées de stipules élargies et lancéolées. L’épi est serré, cylindrique et saillant au-dessus des eaux. — I] fleurit en juillet et en août. Nature dw sol. — Alhtude. — X1 croît dans les eaux calmes des montagnes. Géographie. — Au sud, il ne dépasse pas le plateau central de la France et Bordeaux. — Au nord, il croît en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en Islande et dans toute la Scandinavie, dans les eaux les plus froides des plaines et des montagnes. — Il à sa limite occidentale en Islande. — A lorient, il est cité en Suisse, en Au- triche, en Croatie, dans les Russies septentrionale et moyenne, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie et à l’île d'Unalaska. VIIL 29 450 POTAMÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, France.......e.oece A5° }Ecart en latitude : Nord, Laponie............ 68 230 Occident , Islande.......... 25 O.)Ecarten longitude: Orient, Iles Alécutiennes.... 180 E. | 205° Carré d'expansion. ........... 4719 POTAMOGETON HETEROPHYLLUS, Schreb. — On le trouve comme le précédent dans les lacs froids et peu profonds. Il offre des tiges grêles , articulées et rameuses ; des feuilles inférieures sessiles , membraneuses, oblongues et presque linéaires, tandis que les supérieures sont coriaces, pétiolées, ovales, lustrées en dessus, d’un vert brun, et flottantes à la surface de l’eau. Les fleurs sont réunies en épi serré. — I fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Eaux stagnantes des plaines et des montagnes. Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est très-disséminé dans l'Europe centrale, en Scandinavie , en Angleterre, en Ir- lande , aux Orcades et aux Shetland. — Il à sa limite occi- dentale en Irlande et peut-être en Amérique. — A l’orient, il végète en Suisse , en Italie, en Turquie, et dans les Rus- sies septentrionale et moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie......... 40 Ecart en latitude : Nord, Laponie........... ... 66 | 26° Occident , Irlande ........... 12 O.)Ecart en longitude: Orient , Russie moyenne...... 59 El 670 Carré d’expansion. ............ 1742 POTAMOGETON. 451 PoTAMOGETON LUCENS, Lin. — Il est commun dans les lacs et les étangs. Ses tiges sont très-longues , articulées, garnies de feuilles larges, luisantes et transparentes, dont le sommet est rétréci en une pointe allongée. Les stipules sont très-grandes , aussi longues que les articulations de la tige. L'épi est cylindrique et pédonculé. — Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — Eaux dormantes ou courantes, à fonds vaseux , argileux ou calcaires. Géographie. — Au sud , la France, le midi de l’Italie, la Sicile et l’Algérie. — Au nord , le centre de l'Europe, le Danemarck, la Gothie, la Norvége, la Finlande, la Suède australe, l’Angleterre, l'Irlande, les Orcades, les Shetland , les Feroë et l'Islande. — A l’orient, la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, toutes les Russies, les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l’espèce. Sade eu. sui. 39°) Ecart en latitude : Nord:\Finlande.: :.....:.., 66 ) 310 Occident, Islande. ......... 25 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 1880 Carré d’expansion. .... ...... 5828 POTAMOGETON PERFOLIATUS, Lin. — Il habite les étangs, les rivières et les fossés profonds. Ses tiges sont gréles, ra- meuses, garnies de feuilles assez nombreuses, ovales, échancrées en cœur à leur base, embrassantes, très-nervées et d’un vert foncé. Les épis, qui naissent successivement aux aisselles des feuilles supérieures, sont soutenus par des 452 POTAMÉES. pédoncules qui dépassent les feuilles, et composés chacun de 10 à 15 fleurs. — Il fleurit en juin , juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent, il préfère les eaux tranquilles ou peu agitées de la plaine à celles des montagnes. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, on le rencontre dans toute l'Eu- rope, y compris l'Angleterre, l'irlande, les Hébrides, les Or- cades, les Feroë et l’Islande.—A l'occident, il croît en Portu- galet en Amérique, dansla rivière de l’Esclave et dans diverses localités du nord du Canada. —A l’orient , il est en Suisse, quoique peu abondant , ainsi que les autres Potamogeton , à cause de la rapidité des cours d’eau des montagnes; en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl- vanie, en Turquie, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal, orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie... ....see.o.oe 300 lai en latitude : Nord, Laponie,........ 7 66 31° Occident, Canada. ....... ... 75 O.)Ecarten longitude : Orient , Sibérie orientale... ,. 163 2380 Carré d’expansion. . .….. es NT PorAmoGEToN crispus. Lin. — Il croit dans les eaux peu dormantes et plus ou moins agitées, dans les étangs, sur les bords des rivières où il forme d’épais tapis d’un beau vert, et constitue de véritables forêts submergées, habitées par les mollusques d’eau douce et les insectes aquatiques. Ses tiges sont longues, un peu rameuses , garnies de feuilles lancéolées, oblongues , traversées par une nervure saillante, POTAMOGETON. 453 luisantes, translucides et ondulées. Les feuilles inférieures sont distantes et alternes, les supérieures, rapprochées, paraissent opposées. Les stipules sont courtes, membraneu- ses et ciliées au sommet. Les pédoncules axillaires amènent au-dessus des eaux des ‘épis courts et arrondis composés seulement de 5 à 7 fleurs. — M. Clos a décrit avec soin, dans le Bulletin de la Soc. bot. de France (t. 3, p. 351), le singulier mode de reproduction gemmipare de cette espèce. Des bourgeons cornés se séparent de la plante, ils gagnent le fond de l’eau, mais ces bourgeons restent stationnaires, ne se développent pas et donnent naissance à un bourgeon axillaire qui constitue une plante nouvelle, offrant ainsi l'exemple d’une génération alternante des mieux caractéri- sées. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent, il vit en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Espagne, en Italie ct en Sicile. — Au nord, il existe dans tout le centre de l’Europe, dans la Scandinavie où il vit dans les rivières et dans les eaux courantes, mais il n’en- tre pas en Laponie. Il est aussi en Finlande, en Angleterre, en Irlande, aux Shetland et en Islande. — A l'occident, il croît en Portugal. —- A l’orient, ilexiste en Suisse, en Dal- matie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tau- ride, en Turquie, en Géorgie, dans le Talüsch, däns toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. SR DICIIO, ee.» « ne OUR IS JON de en latitude : Nord lande! . :..... 2.166 289 454 POTAMÉES. Occident, Islande.......... 26 O., Ecart en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1420 Carré d'expansion. ........... 3976 POTAMOGETON DENSus. Lin. — Il diffère de la plupart de ses congénères en ce qu'il préfère, aux eaux calmes et tranquilles, celles qui sont animées d’une certaine vitesse. Ses longues tiges sont dirigées dans le sens du courant, et comme le mouvement du liquide ne permettrait pas à des feuilles nageantes de s’étaler, la plante en est privée, et toutes ses feuilles sont nues, submergées et privées de stomates. Ces feuilles sont sessiles, d’un beau vert lustré, engaïnantes à leur base. Les pédoncules naissent à la bifurcation des branches, entourés de spathes qui tombent quand les fleurs arrivent à la surface de l’eau. L’épi ne porte ordinairement que 5 fleurs, dont # latérales et une supérieure, disposées à peu près comme celles de l’Adoxa. Après la floraison, les tiges, qui continuent de s’allonger , font enfoncer les épis dans-l’eau où les graines mürissent et se disséminent. Mais cette espèce possède encore un autre mode de reproduction. Ses tiges se brisent, leurs fragments sont emportés par le cou- rant et bientôt ils se fixent dans la vase par de jeunes raci- nes axillaires et deviennent autant de plantes distinctes. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent, des plaines ou des montagnes peu élevées. . Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne , dans les rivières de l'Algérie, dans l'Oued Batna, etc. — Au nord, il est assez commun dans toute l'Europe centrale et il entre en Danemarck et en Angleterre. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient, il est indiqué en Suisse, en POTAMOGETON ; 459 Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 35° } Écarten longitude: Nord, Danemarck........... 56 210 Occident, Portugal. ......... 11 O.]Écart en latitude : Orient, Russie moyenne...... 53 E.} 64° _ Carré d’expansion, ....... soso. 1344 POTAMOGETON PUSILLUS. Lin. — Il est vivace et vit en sociétés nombreuses dans les fossés et dans presque toutes les eaux dormantes. Ses tiges sont grêles, cylindriques, très- faibles et rameuses. Elles semblent articulées et sont garnies de feuilles linéaires ressemblant à de minces filets et dépour- vues de gaines. Les stipules sont caduques, embrassantes et plus larges que les feuilles. Ces stipules enveloppent à leur naissance les fleurs disposées en épis latéraux. Ces épis s’élè- vent comme une petite forêt au-dessus des eaux ; les fleurs, peu nombreuses , y sont disposées par étages ; elles s'ouvrent toutes en même temps, et au lever du soleil on aperçoit les jets de pollen qui s’échappent des anthères pour imprégner des stigmates papillaires et spongieux , et l’eau reste couverte de ce pollen blanchâtre. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent, reste dans la plaine. Géographie. — Au sud, ce Potamogeton végète en France, en Espagne, en Barbarie, à Madère, aux Canaries, aux îles du Cap-Vert, dans les eaux de l’Abyssinie, au cap Coast, à Angola, en Nigritie. — Au nord, il existe dans tout le centre de l'Europe, en Scandinavie et même en La- 456 POTAMÉES. ponie, où Wahlenberg le:cite dans le fond des lacs et des rivières de la Laponie sylvatique, dans le fleuve Luleà. Il y croît ordinairement dans les eaux profondes, à la manière des conferves, et n’atteint jamais la surface; cependant il fructifie. On le trouve encore en Angleterre, en Irlande, aux Orcades, aux Feroë et en Islande.—A l'occident, nous avons cité le Cap-Vert. — A Forient, il est indiqué en Suisse , en Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. — On le cite encore au Brésil et au cap de Bonne-Espérance. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Nigritie.............. (0° )Écart en latitude : Nord, Laponie............. 67 67 Occident, Hes du Cap-Vert... 26 O ) Ecart en longitude: Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E.) 1420 Carré d'expansion... se... 951% POTAMOGETON MONOGYNUS , Gay. — Il croit comme les autres dans les eaux dormantes et tranquilles, et ressem- ble beaucoup au P. pusillus , avec lequel il a été certaine- ment confondu, mais il en diffère par ses rameaux fasciculés à l’aisselle des feuilles alternes , et surtout par ses fleurs mo- nogynes. — Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Eaux tranquilles et fonds vaseux , argileux ou calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud, la France, probablement l’Es- pagne et les Canaries. — Au nord, la France, la Belgr- que, l'Angleterre , l'Allemagne et la Russie jusqu'à Saint- Pétersbourg. — A l'occident, les Canaries. — A l’orient, POTAMOGETON. 497 l'Autriche, la Lombardie , la Hongrie , la Russie près de Saint-Pétershourg. Limites d'extension de l'espèce. DD URHANIES. - ces ones JU D en latitude : MO MAUSIB ae: eco cvse OÙ 30 ., Occident, Canaries.......... 18 O. | Ecart en longitude: Orient, Russie.............. 27 E.) 45° Carré d’expansion............. 1350 POTAMOGETON PECTINATUS, Lin. — Il habite Îles fossés profonds et tranquilles , où 1l étale de longues tiges filifor- mes, rameuses et articulées , garnies de feuilles linéaires, engaïinantes à leur base , alternes, mais opposées au nœud supérieur ; l'épi est grêle, pédonculé , et assez souvent formé de petits verticilles superposés. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et préfé- rant les fonds vaseux et calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne , et les eaux de l’Abyssinie, où il fleurit en novembre. — Au nord, toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie, jusque sur les rivages , dans les mares d’eau marine, v compris la La- ponie ; en Angleterre, en Irlande , aux Orcades, au Shet- land et en Islande. — A l'occident, en Amérique , du Ca- nada à la rivière des Anglais, et de la baie d'Hudson aux lacs Alpins des montagnes Rocheuses ; à la côte nord-ouest et à la rivière de Colombie. — A l’orient, la Suisse, l’Ita- lie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Tran- sylvanie , la Grèce, la Turquie ; la Géorgie, toutes les Rus- sies , les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï et du Baïkal. 458 POTAMÉES. Limites d'extension de l'espèce. . Sud, Abyssimpes oi Les entOP ii en latitude : Nord;\lapomers. discret s50h68 580 Occident, Amérique........ 160 O.) Ecart en longitude: Orient, Sibérie du Baïkal.... 110 E.) 276° Carré d’expansion...........+ 16008 G. ZANICHELLIA , Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, dont on ne connaît que 9 espèces, vivent dans les eaux peu profondes, et réunies en touffes denses et très-fournies. 6 sont européennes : de l'Allemagne, de l'Italie ou de la Go- thie. Elles préfèrent le nord au sud. — 2, asiatiques, se trou- vent, l’une aux Indes orientales, l’autre à la Cochinchine. — La dernière est de l’Afrique boréale. ZANICHELLIA PALUSTRIS, Lin. — Si les espèces qui peu- plent les eaux ne sont pas toutes brillantes par leurs fleurs ou remarquables par la beauté de leur feuillage , elles sont au moins très-intéressantes par leur manière de vivre et de se propager. Ce Zanichellia a des racines vivaces, fixées dans ja vase, et de ces racines partent des tiges nombreuses et rameuses, cylindriques, amincies et articulées ; ses feuil- lesinférieures sont alternes et engaînées, mais lessupérieures sont opposées, et toutes sont linéaires, transparentes et constamment submergées. Ses racines se renouvellent conti- nuellement en sortant de l’aisselle des feuilles inférieures , et fixent la plante, qui avance ainsi lentement dans le sens où le courant l’entraîne. — Les fleurs, monoïques , naissent ZANICHELLIA. 459 aux aisselles supérieures, abritées par la dilatation de la base des feuilles et par une double spathe membraneuse. L’extérieure contient la fleur mâle, formée par une écaille et une seule étamine , dont l’anthère a de 2 à % loges. Les fleurs femelles sont placées dans la seconde spathe ; elles ont un périgone campanulé et renferment de 2 à 6 ovaires ter- minés par des stigmates allongés, et s’élargissant au som- met en une surface papillaire. A l’époque de la fécondation, le filet de l’étamine s’allonge au point de placer l’anthère près du stigmate, et la fécondation s’opère sous l’eau au moyen d’un pollen blanchâtre. Les capsules sont monosper- mes, sessiles et aplaties. — Il fleurit pendant tout l'été. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et pré- fère les fonds vaseux de la plaine. Géographie. — Au sud , 1l végète en France, en Algé- rie, en Egypte et aux Canaries. — Au nord , il existe dans toute l’Europe tempérée , en Danemarck, en Gothie, dans la Norvége et la Suède australes, en Angleterre et en Ir- lande. — A l’occident, en Portugal, aux Canaries, et, selon Hooker , dans le nord-ouest de l'Amérique , dans la rivière de Colombie. — A l’orient, il est en Suisse, en Italie, en Sicile , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Turquie, en Géorgie, dans les Russies septentrio- nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de PAltaï. Limites d'extension de l'espèce. PR TD AMOTICS. . coco se . 309 Écart en latitude : Men Finlande... ....15. GR) 31° Occident, Amérique du nord.. 130 O. ) Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï.... 97 E. 2270 Carré d’expansion............ 7037 460 LEMNACÉES. ZANICHELLIA PEDICELLATA , Fries. — 11 ressemble beau- coup au précédent et constitue comme lui des touffes épaisses fixées sur la vase des mares et complétement submergées. Ses tiges sont très-longues, fines, roussâtres et striées. Ses feuilles sont vertes, aciculaires etternées. Les fruits sont pédonculés, souvent tuberculeux sur le ventre, c’est-à-dire sur la partie saillante, et munis d’un style allongé, surmonté lui-même d’un stigmate obtus. Ils sont roussâtres quand ils sont mûrs. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Cette espèce aquatique est probable- ment indifférente. Nous ne la connaissons que sur les fonds vaseux et calcaires de la plaine. Géographie. — Au sud , la France et l'Espagne. — Au nord, l'Europe centrale, le Danemarck et la Gothie aus- trale. — A l'occident , l'Espagne. — A lorient, la Suisse, la Croatie, la Hongrie, la Russie moyenne et la Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Espagne............. 400 Era en latitude : Nord, Gothie.............:: 06 16° | Occident, Espagne.......... 5 O. | Écart en longitude : Orient, Géorgie... ......... 47 E. Carré d'expansion. ............ 832 FAMILLE DES LEMNACÉES. Ces petites plantes vivent à la surface des eaux stagnan- tes sous la zone tempérée, et s’ayancent un peu vers les ré- LEMNA. 461 gions froides. Elles sont peu nombreuses , et 5 espèces seu- lement se trouvent en Europe, fuyant généralement les montagnes comme un grand nombre de plantes aquatiques. G. LEMNA, Lin. Les Lemna, qui sont si multipliés à la surface des eaux dormantes, sont au nombre de 8 seulement. 4 sont assez répandus dans toutes les contrées de ce continent; un est propre à la Hongrie, un autre à l'Italie. — Un seul, asiatique , vit à Surinam. — Un seul, africain, a été trouvé en Egypte. LEMNA minor, Lin. — Le nature a non-seulement des plantes qui, fixées dans la vase, se développent au sein des eaux et embellissent leur surface de leurs fleurs, mais elle a destiné aussi des espèces à flotter librement sur les plaines liquides, comme elle a suspendu dans l'air ces orchidées tropicales qui se balancent au sommet des branches. Les Lemna couvrent les eaux, ondulent avec elles sous l’impul- sion du vent, et transforment en prairies aquatiques des ma- rais remplis d’eaux croupissantes. Le Lemina minor est un des plus communs, c’est aussi la plus petite de toutes les es- pèces. Chaque plante consiste en une feuille ovale ou arron- die. Il sort d’une petite fossette, placée au-dessous de cette expansion foliacée , des racines d’abord courtes, renfermées dans une gaine et qui s’allongent ensuite et se terminent par un bouquet de spongioles. Ces racines sont entièrement libres, et l’on se demande comment ces organes peuvent s’en- foncer perpendiculairement dans le liquide, au lieu de res- ter flottants comme les feuilles. Ici, comme dans certaines plantes grasses, la feuille n’est à proprement parler qu’une di- 462 LEMNACÉES. latation de la tige, et quand la plante se multiplie par gem- mes ce sont de véritables expansions qui s’en détachent. La nouvelle plante sort d’entre les deux surfaces de cette masse foliacée et devient bientôt libre de toute adhérence. Les in- dividus se multiplient ainsi avec une extrême rapidité jus- qu’à ce que toute la surface de l’eau soit couverte. — Lors- que la plante fructifie, c’est à la fin du printemps; alors, dit Vaucher qui l’a observée avec soin, on aperçoit sur le bord de la feuille une petite étamine chargée d’une anthère biloculaire ou de 2 anthères blanchâtres et uniloculaires ; elle est bientôt suivie d’une seconde semblablement conformée, et qui sort, comme la première, d’un petit sac membra- neux ; vis à vis de ces étamines et à l’extrémité opposée, on voit paraître le pistil , dont le stigmate papillaire et presque transparent , a la forme d’un petit entonnoir , en sorte que ce Lemna serait monoïque s’il portait toujours, lors de la fécondation, des étamines d’un côté et des pistils de l’autre, mais Vaucher a trouvé des individus stériles et d’autres qui n'avaient que des fleurs mâles ou des fleurs femelles. Si l’on observe avec attention les Lemna, à l'approche de l’hiver, on voit, continue Vaucher, qu'ils descendent au fond de l’eau où ils s’accumulent quelquefois en couches très-épais- ses, et en visitant au printemps ces divers amas, on recon- naît à leur surface, des lentilles qui ne sont plus que des pellicules blanchâtres et au-dessous des lentilles vertes qui ont résisté à la gelée, et qui, soulevées par la dilatation de l'air qu’elles renferment , viennent bientôt nager à la surface de l’eau. Cette plante vit aussi sur les pierres , sur les murs hu- mides contre lesquels elle applique alors ses racines. — Elle fructifie au printemps. Nature du sol. — Altitude. — Eaux croupissantes de la plaine. LEMNA. 463 Géographie. — Au sud, on rencontre cette plante, en Espagne, en Algérie, à Madère, aux Açores, aux Cana- ries, et jusque sur les eaux de l’Abyssinie. — Au nord, elle croît daus toute l’Europe, excepté en Laponie; elle ne se trouve pas non plus en Angleterre, ni dans les archipels, mais seulement en Irlande. — À l'occident , on la citeen Portugal , dans l'Amérique du nord, au Canada , à la Nou- velle-Angleterre, dans la Caroline du sud et même à la Nouvelle- Grenade. — A l’orient, on la rencontre en Suisse, enItalie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural , de l’Altaï et du Baïkal; elle est encore mention- née au Chill, à la Nouvelle-Galles du sud, à la terre de Diémen, à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Abyssinie............. 100 ee en latitude : Nord Finlande... +..:.4::,. 62 520 Occident, Canada. .......... 76 O.)Écart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal. ... 116 #1 192° Carré d’expansion. . ..... NOUS LEmna rrisucca, Lin. — Comme la précédente, cette espèce recouvre la surface des eaux et y forme de vastes tapis flottants au milieu desquels les limnées, les physes et les planorbes viennent chercher le soleil et passer douce- ment leur vie. Ses frondes sont d’un beau vert, minces, oblongues , lancéolées , un peu sinuées, munies d’une ner- vure médiane et réunies le plus ordinairement par 3. Ces frondes sont vivipares, etles jeunes feuilles qu'elles produi- 464 LEMNACÉES. sent partent tantôt de leur pointe, tantôt de leurs parties latérales. Les deux jeunes feuilles latérales qui donnent à cette plante une apparence ternée , sont fixées à un pétiole blanchâtre qui subsiste encore lorsque ces frondes produi- sent à leur tour de nouvelles feuilles, en sorte que souvent bon nombre de frondes restent soudées et forment de lar- ges rosettes à la surface de l'eau. Nature du sol. — Altitude. — Elle habite les eaux calcaires ou celles qui reposent sur des terrains calcaires, et reste dans les plaines. Géographie. — Son aire est aussi très-étendue. Au sud, elle végète en France, en Espagne, en Italie, en Sicile. — Au nord , elle.est disséminée dans toute l’Europe jusque dans la Laponie méridionale , en Angleterre et en Irlande. — A l’ocadent , elle croît en Portugal , en Amérique, dans le nord des États-Unis et au Canada jusqu’au 58° de la- titude. — A l’orient, on la connaît en Suisse, dans les eaux de la plaine, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Grèce, en Turquie, en Géorgie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï et du Baï- kal. — On la cite aussi au Bengale , à la Nouvelle-Galles du sud et à la terre de Diémen. Limites d'extension de l'espèce. SULMSIIE MERE ei Us hu 4 en latitude : Nord, Laponie. .........:. 66 28° Occident, Canada. ....... .. 80 ©.) Ecart en longitude : Orient, Sibérie du Baïkal.... 116 E.) 196° Carré d’expansion........... + 9488 LEMNA POLYRHIZA, Lin. — Cette curieuse espèce LEMNA. 465 flotte comme les autres à la surface des eaux tranquilles et presque toujours disséminée, mais associée au L. minor ou au L. gibba. Ses frondes sont relativement grandes, planes des deux côtés, ovales ou presque orbiculaires, ver- tes en dessus, brunes ou violacées en dessous et munies de fibrilles fasciculées. — Dans cette espèce, selon Vaucher, le pétiole que l’on remarque dansle L. trisulca, se trouve ap- pliqué sur la face inférieure , quoiqu'il naisse entre les deux surfaces. Il paraît en juin, et il ressemble à un style; en le suivant dans l’intérieur de la lentille, on remarque à sa base plusieurs lenticelles superposées, enveloppées séparément par une membrane transparente, et placées des deux côtés du pétiole aplati et blanchâtre. — Il fleurit au printemps. Nature du sol. — Altitude. — Espèce aquatique, in- différente et habitant la plaine. Géographie. — Au sud, elle viten France et dans le midi de l’Italie.— Au nord , elle est dispersée dans le centre de l’Europe et pénètre dans toute la Scandinavie sans entrer en Laponie. Elle est indiquée en Angleterre et aux Feroë. — À l'occident, elle reste en Angleterre, car n’est pas certain qu'elle se trouve en Amérique. — A l’orient, elle végète en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ......., 39° |Ecart en latitude : Nord, Norvége.....:....... 63 | 2/0 Occident, Angleterre... ...... 6 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï...... 97 E. 1030 Carré d’expansion:......... + 2172 VIII 30 466 LEMNACÉES. LEA GiB8a, Lin. — Cette espèce est peut-être plus commune encore que le L. minor, et tout ce que nous avons dit de cette dernière peut aussi convenir à celle-ci. Elle à pour caracières des frondes vertes, épaisses, planes en dessus, mais très-bombées, spongieuses et lacuneuses en des- sous. Elles sont arrondies ou ovales, non pétiolées, sans apparence de nervure; elles sont munies d’une fibrille soli- taire, et ne se soudent que momentanément 2 ou 3 ensemble. — On la trouve au printemps. Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique, in- différente , et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne, les Ca- naries, et sur l’eau des puits en Algérie (Cosson). — Au nord , l’Europe centrale, le Danemarck, la Gothie , la Nor- vêge , la Suède et la Finlande australe , l'Angleterre et l’Ir- lande. — A l'occident, le Portugal et le nord des Etats- Unis. -— A l’orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile , la Dalma- tie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, et la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............ 300 }Écart en latitude : Nord.:Finlande. :....%.4..4,0.5 02 320 Occident, Amérique........ 48 ©. Via en Jougitude : Orient, Sibérie du Baïkal .... 116 E. 16/40 Carré d'expansion. ............ 0248 TYPHACÉES. 467 FAMILLE DES TYPHACÉES. Les Typhacées sont encore des plantes des terrains aqua- tiques ou très-marécageux , qui sont dispersées sur tous les points du globe. L'Europe cependant n’en possède qu’un pe- tit nombre, mais leurs individus sont tellement abondants, qu'ils impriment souvent un cachet très-original aux lieux où ils ont fixé leur séjour. Les pays froids ou tempérés leur conviennent mieux en Europe que les régions plus chaudes. — La longitude paraît sans action sur elles. — Elles sont à peu près nulles dans les montagnes et peu abondantes dans les îles. G. TYPHA, Lin. Distribution géographique du genre. — On connaît jus- qu’à présent 9 espèces de ce genre. Ce sont des plantes aquatiques , élevées et d’un vert glauque , qui jouent un grand rôle dans la nature par leur masse et l’étendue du terrain qu’elles recouvrent. 5 espèces sont européennes, plutôt septentrionales que méridionales. — 1 est africaine et vit en Egypte. — 2 habitent le Pérou. — Une autre Saint-Domingue. TypHa LATIFOLIA, Lin. — Les plantes aquatiques sem- blent plus variées encore que celles qui vivent sous la dépen- dance exclusive de l’atmosphère , et comme le plus souvent elles se réunissent en sociétés nombreuses, elles ont sur le paysage une très-grande influence. Le Typha est sans con- 468 TYPHACÉES. tredit une des plus apparentes; il croît en abondance dans les eaux peu profondes , sur le bord des étangs , le long des rivières à cours peu rapide. Là , il enfonce dans la vase de puissants rhizomes rameux , qui s'étendent en tous sens par des rejets souterrains, et qui émettent de jeunes pousses entourées de membranes protectrices. Il en sort de petits faisceaux de feuilles allongées, glauques, qui, serrées les unes contre les autres , s’écartent au sommet et forment de vastes forêts aquatiques. Une tige cylindrique , lisse et sans nœud , sort du milieu de ces feuilles et se termine par 2 épis serrés et superposés, enveloppés de plusieurs spathes qui sont très-caduques ; la plus longue entoure entièrement l’épi femelle, et, chose rare dans les monocotylédones, elle est articulée. Dès que l’épi, ou les épis mâles, quelquefois au nombre de 2 et enveloppés chacun d’une petite spathe, sont sur le point de répandre leur pollen, opération qui dure longtemps, la spathe de l’épi femelle tombe immédia- tement et ilreste nu. Les fleurs sont du reste d’une admira- ble simplicité ; les femelles forment l’épt inférieur, tandis que les supérieures sont mâles. Toutes sont très-rapprochées : les mâles formées d’une seule étamine, ou plutôt d’un seul filet à 2 anthères ; les femelles formées d’un ovaire pédi- cellé et aigretté. Un pollen jaune et abondant sort des éta- mines, et tombe doucement et longtemps sur les stigmates, couvrant quelquefois les feuilles de la plante et la surface de l’eau. Un peu plus tard , cet épi supérieur de fleurs mâles se détruit et disparait , tandis que les fleurs femelles, réunies, forment une massue brune etallongée, composée d’une infi- nité de semences aigrettées. Alors la dissémination commence par le haut de l’épi, et ses aigrettes des plus délicates , etdes plus légères, cédant à la moindre action du vent, se préparent aux plus lointains voyages. — Il fleurit en juillet et en août, SPARGANIUM. 469 Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent, le Typha croit partout, mais ne s'élève pas dans les hautes montagnes. Ledebour le cite sur le promontoire septentrio- nal du Caucase, entre 400 et 1,000", Géographie. — Au sud , il se trouve en France, en Es- pagne et en Algérie. — Au nord, il vit dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en Norvége, en Suède et en Finlande australes, en Angleterre et en Irlande jus- qu’au 58°. — A l'occident, il végète en Portugal, dans l'Amérique du nord , à Terre-Neuve, dans tout le Canada, jusqu’à la côte nord-ouest, au fort Franklin, aux Etats- Unis jusque dans la Caroline du sud. — A l'orient , 1l ha- bite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tau- ride, le Caucase, la Géorgie, Elisabethpol et Lenkoran , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l’Oural, de l’Altai , du Baïkal et orientale. — Ce Typha est encore in- diqué à la Nouvelle-Zélande. Limites d'extension de l’espéce. Sud Algérie: ..........2 39° )Ecart en latitude : Nord, Finlande......... NN 162 | 270 Occident, Amérique. ....... 125 O.)Ecarten longitude: Orient , Sibérie orientale..... 163 E. 2889 Carré d’expansion. ........... 7776 G. SPARGANIUM, Lin. Ce que nous avons dit des Typha s’applique aussi aux Sparganium ; ce sont des plantes aquatiques et très-sociales dont on connaît seulement 6 espèces. 3 vivent dans les eaux 470 TYPHACÉES. et les marais de l'Europe. — 2 sont asiatiques et croïssent lune aux Indes orientales , l’autre en Dahurie. — Une dernière végète dans l’Amérique septentrionale. à SPARGANIUM RAMOSUM. Huds. — La famille des Typha- cées nous rappelle des formes tout à fait étrangères, et les Sparganium, aquatiques comme les Typha, sont plus cu- rieux encore par leur mode d’inflorescence et par des rap- ports éloignés avec la famille exotique des Pandanées. Ils vivent en nombreuses sociétés dans les eaux peu profondes et tranquilles, dans les fossés, à la queue des étangs, et leurs rhizomes s’enfoncent dans la vase, où ils se ramifient et produisent quelques rejets rampants. La plante reste en- sevelie pendant tout l'hiver, souvent protégée par une couche puissante de glace. Au printemps, on voit paraître de gros turions d’où sortent des feuilles triangulaires à la base, en- gainées, creusées en gouttière, à limbe allongé et souvent un peu fléchi. Le tissu de ces feuilles offre un grand nombre de lacunes séparées par de petits diaphragmes médullaires , en sorte que la partie plongée dans l’eau reste toujours gon- flée d’air. Le pédoncule fructifère sort du milieu des feuilles et porte à son sommet une espèce de grappe aplatie, formée de capitules arrondis , dont les uns, inférieurs sont femelles, les autres mâles et supérieurs, et tous ordinairement placés aux points de flexion de ce pédoncule. Toutes ces fleurs sont sessiles et forment des glomérules arrondis. Les étamines sont presque nues et à peine accompagnées de quelques écailles irrégulières. Chaque anthère est biloculaire et répand une assez grande quantité de pollen. Les fleurs femelles ont une espèce de périgone peu saillant, et présentent un stigmate blanc et papillaire qui reçoit le pollen des capitules supérieurs. Alors les fleurs mâles disparaissent , les ovaires se dévelop- SPARGANIUM. 471 pent et offrent de grosses têtes arrondies, formées de pe- tits drupes sessiles et ponctués, verts d’abord , puis jaunes et lustrés lors de Ja maturation. Il n’y a ici aucune spathe pour protéger les fleurs, mais un simple enduit résineux qui s’oppose à l'action nuisible que l'humidité pourrait exer- cer sur elles et qui disparaît lors de la floraison. Il n’y a pas d’aigrette pour transporter les graines, mais une enveloppe durable qui leur permet de séjourner longtemps dans l’eau. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent, reste en plaine. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, dans le midi de l'Espagne et en Algérie. — Au nord, il vé- gète dans toute l’Europe centrale, en Danemarck, en Go- thie, dans la Suède , la Norvége et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — À l'occident, il est en Portu- gal. — À l’orient , il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Caucase, le Talüsch, la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural, de l’Altai et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud Alaérie... .:. 1 ENS 5 | Écart en latitude : Nord, Finlande.......... sNGBr AE | 270 Occident, Portugal........ 10/0: ren en longitude : Orient , Sibérie du Baïkal.... 116 E. 1260 Carré d'expansion. ............ 3402 SPARGANIUM SIMPLEX. Huds. — Ii diffère du précédent par ses tiges simples et non rameuses , par ses feuilles planes 472 TYPHACÉES. et non triangulaires ou carénées. Il est plus petit dans toutes ses parties ; il croît aussi dans la vase, sur le bord des lacs et des étangs. Il devient quelquefois flottant et stérile, avec des feuilles longues de 80 à 120 centimètres, étalées sur l’eau, etila été confondu dans cet état avec le S. natans. Il en diffère par ses fruits munis de styles persistants et allon- gés. — Il fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I vit sur tous les ter- rains, préférant cependant les fonds siliceux et détritiques : nous le trouvons , en plaine et dans les montagnes, jusqu’à 1,200" d’altitude. Géographie, — Au sud, il vit en France , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est en Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le cite en Amérique , à Terre-Neuve , depuis le Canada jusqu’au fort Franklin. — A l'Orient, 1l vit en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Bosnie, dans les Russies sep- tentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’'Ou- ral, de l’Altai, du Baïkal , et au Kamtschatka. | Limites d'extension de l’espèce. Sud, Midi de l’Italie........ 390 hu en latitude : Nord, Norvége. ...... bas so ACER 250 Occident, Amérique. .......,120 O.) Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka....... + FI0E;: 290° Carré d'expansion. .........., 7200 AROÏDÉES. 473 FAMILLE DES AROÏDÉES. Grande et magnifique famille qui décore de son large et plantureux feuillage les forêts vierges de la zone torride , et qui se présente dans tout son luxe dans l'Amérique équi- noxiale. Les Aroïdées deviennent beaucoup plus rares dans les zones tempérées, et s’effacent des régions polaires. L'Eu- rope n’en possède qu'un petit nombre : 9 en Sicile, la con- trée la plus riche, 8 en Italie, 5 en Allemagne; et leur proportion, relativement à l’ensemble de la végétation, est de 14 : 487. — Dans le sens des longitudes, leur nombre se soutient en Europe et en Asie; mais si ces plantes sont abon- dantes sur les montagnes des Andes, dans les belles et pro- fondes forêts qui en tapissent les flancs, elles ne croissent pas sur nos montagnes européennes. — Elles disparaissent à peu près complétement dans les îles de l'Europe. G. ARUM, Lin. Distribution géographique du genre. — 60 espèces sont réparties sur différents points du globe , mais , comme les autres Aroïdées , elles se rencontrent surtout dans les pays chauds ou au moins très-tempérés. — 30 Arum vivent en Asie, et, sur ce nombre, 15 sont mêlés à la riche végéta- tion des Indes orientales; d’autres croissent au Népaul , à la Chine, au Japon , à Ceylan, et quelques-uns seulement dans le Caucase, la Syrie, la Palestine, ou l'Arabie. — 474 AROÏDÉES. | On en connaît en Europe 9 espèces toutes de l’Europe aus- trale, et dont { ou 2 seulement s’avancent dans les pays froids sans dépasser le cercle polaire. — 8 sont mention- nées dans l’Amérique du nord , aux Antilles, au Mexique, aux Etats-Unis. — 10 habitent le sud du Nouveau-Monde et sont presque toutes confinées dans les belles forêts du Brésil. — Une seule espèce est citée en Afrique, dans la Sénégambie. ARUM VULGARE, Lin. — C’est encore une espèce com- mune , où la nature s’est plue à nous montrer les combinai- sons les plus ingénieuses et les plus inattendues. A peine la graine commence-t-elle à germer, que l'embryon , Cyln- drique , allonge sa radicule et que la plumule sort par une fente longitudinale. Bientôt un petit tubercule se forme à la base de la première feuille, et commence à prendre de l'accroissement. Il devient, dès la seconde année , une espèce de bulbe, et les années suivantes, il se détruit à sa base, pendant que le sommet produit une nouvelle plante, et que sa circonférence donne une multitude de tubercules nou- veaux qui se séparent ensuite de la plante mère. La pousse qui doit fructifier sort de terre dès le commencement du printemps, abritée sous des membranes transparentes qui se déchirent et laissent sortir des feuilles sagittées qui étarent roulées sur elles-mêmes, de droite à gauche. Ces feuilles sont d’un beau vert, lustrées et souvent marquées de taches noires. Elles ont leurs bords limités par deux nervures dont l’une, extérieure, moins visible que l’autre, reçoit les ner- vures diverses qui traversent le limbe. Après le développe- ment des feuilles, on voit paraître la spathe, verte, mem- braneuse et quelquefois pourprée, roulée sur elle-même de droite à gauche, et terminée par une pointe plus ou moins ARUM. 415 allongée. Dans les beaux jours de mai, la spathe , d’un tissu réticulé, se déroule entièrement, sa base s’échaufle et la fé- condation commence dans son intérieur. On ne voit en dehors qu'un spadice allongé et terminé en massue, coloré en un pourpre livide. En dessous de la massue setrouvent de nom- breuses fleurs mâles, formées chacune d’une seule anthère à 4 loges , et disposées en spirale régulière. En dessous se trouve une couronne de poils blancs, et plus bas encore des verticilles d’ovaires, surmontés chacun d’une petite ca- vité ciliée et remplie de liqueur miellée. C’est sur cet ap- pareil , clos de toutes parts par la base renflée de la spathe, que tombe à profusion le pollen des anthères. Dès lors les ovaires grossissent lentement , recevant peut-être quelque nourriture du spadice qui disparait peu à peu. Les feuilles grandissent aussi, le pédoncule très-court qui soutenait la spathe , s’allonge, puis la spathe se détruit peu à peu. Enfin on voit de gros épis d’un beau vert, portés sur de longs pédoncules privés de feuilles et composés de baies sessiles et serrées. Peu à peu ces baies jaunissent ; elles deviennent orangées, et enfin d'un beau rouge écarlate, C’est ainsi qu’elles se montrent en automne au milieu des bois, parmi les pervenches, ou sous les berceaux de clématite, dans les haies, dans les buissons et dans tous les lieux où l’Arum nous rendait témoins au printemps du curieux spectacle de sa naissance , de son développement et de ses amours. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et croit partout, dans les prairies et les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,000, Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne et la Barbarie. — Au nord , on le trouve en Belgique , en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Angleterre et en rlande. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A 476 AROÏDÉES. lorient , on le connaît en Suisse , en Italie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie et dans la Russie moyenne jusqu’en Lithuanie, à Varsovie. Limites d'extension de l'espèce. SU Barbane TUE en a. en latitude : Nord’; Danemarck:..4...... 157 2920 Occident, Portugal.......... 11 O./}Ecart en longitude: One) Grèces Li. 00 435 79N dE: 340 Carré d’expansion...........+. 748 ARuM 1TALICUM , Mill. — Cet Arum ressemble au pré- cédent, mais il en diffère par ses dimensions plus grandes et par sa précocité qui fait remarquer, pendant l'hiver, et quelquefois même avant cette saison , les jeunes pousses de son feuillage. Ses feuilles, parfois marbrées de blanc et jamais tachées de brun, sont échancrées à leur base en 2 oreillettes grandes, pointues et divergentes. La spathe est grande, d’un vert jaunâtre , très-étalée et munie d’un spa- dice d’un beau jaune et non pourpré. Les anthères répan- dent leur pollen par des pores latéraux. — Il fleurit en avril, 15 jours au moins avant le précédent. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et croît en plaine ou à une faible altitude. Géographie. — Au sud, il est indiqué en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il atteint la Normandie et la Carniole. — A l'occident, il est en Portugal. — A lorient, on le trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Grèce. — Il est remplacé dans le Caucase par l’A. albospathum, Stev., qui lui est entièrement parallèle. ORCHIDÉES. 477 Limites d'extension de l'espéce. Sud, Algérie... .... ses... 300 \Ecart en latitude : Nord, France, ...: :... des AS 139 piccedent, Portugal.......... M1 APE en longitude : nt Grèce nids dt eu otdeics 22 E. 990 Carré d’expansion.............. 429 EE FAMILLE DES ORCHIDÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. « .... 0008 :10718%0 . ASE LA 72 Abyssinie ,.....+. 10 à 16 -32 E. à 41 E. 1 : 49 Ame. 0:.0430à. 30 12510. à: 6.,E:: 4/:58 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 80. 1 : 64 SIERE eee « 4.300 TOUE. APS EL LL: AÛ Portal. ...... 37 à 42 90. à 11 0. 1: 66 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E.à16E. 1 : 47 Came se. : 040 à 44 25 EX ASTE. 1: 62 apte 000. 49 à AG SL°E. A S%'ES 1:48 Plateau central . . .+ A%'à A7 © O : à°2°F, 1 : A6 meet aa :91007 O4: 6:E. 1:75 Russie méridionale., 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 79 Allemagne... ..... 45 à 55. 2 E. à14 E. 1 : 54 Carpathes........ 49 à 50 19 E.à22 E. 1 : 46 Angleterre... :.., 00. à,98, ,40.à 7.0. ,1;:.38 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à58 E. 1 : 40 Scandinavie entière. 59 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 41 Danemarck....... DANS OMMUE. à 192 Ets Gomme... 55 4:99 10 E. à 15 KE 4: 40 478 ORCHIDÉES. Latitude. Longitude. Snbde entre last 550 à «699: 10 EMMORE im Norvége. ....... . 08:à, 71: 9 E. A0 en Russie septentrle..,. 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 41 ‘ Finlande... ..... 60 à 70 18 E. à 280 Laponie ..... cs. 60°à 71 14 E, a 40 EUROPE ENTIÈRE. « «oo. PA SONT on. . EN R Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes Latitude. Longitude. Irlande... .... :14104:000-8700à 1157108 Angleterre. .... 90 à 58 L Où, 120 Allemagne . .... 45 à 55 2 E. à ‘14 Russie moyenne. 50 à 60 17 E. à 58 Sibérie del’Oural. 44 à 67 55 E.à 74 3 Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 E.à 97 : Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E. à 116 3 Dahurie:1., 00 à 55 110 E. à 119 Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 Kamtschatka.... 46 à 67 148 E. à 170 Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 à 67 170 E. à 130 à 72 170 O. à 150 Ilesdel'Océanor”. 51 Amérique russe.. 94 i HOCEBEMmESEeE EH m = © me © me Hi Hi Æ mè mi ei me Hd 108 -"} 148 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr*,rég.alp. etniv. 360à 370 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 Pyrénées. 25RRlt en. 42 à 43 Pyrénées élevées... ..... 42 à 45 Pic du Midi de Bagnères.. » Plat. central ,rég. montagn. 44 à 47 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 : 2500 à 3509 0 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : » 0: 500 à 1900 1 : 41 PROPORTIONS RELATIVES. 479 Latitude. Altitude en mètres. Plateau central, sommets. 44°à 470 1500 à 1900 1 : 25 0. 45 à 46 500 à 2700 1 : 55 Mipesélevées. . ...... 5. 45 à 46 1500 à 2700 1 : 87 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. , Iles du Cap-Vert.. 120à 149 2400. à 2700. 1 : 269 Canaries......... 28 à 30 Or a 20/0: 171201 Hébrides. ....... 57 à 58 8 O. à 10 O. 1: 110 Order. 59 MOI Où :: 60 Shetland..…...... 60 à 61 SCA LAON NUULE Mer 2... 62 9 0. 4:42 Bandes... = 043060, 2 (1070 à; CIO Na 7 Mageroë. ......, A 04 24 E. 1: 64 DHNENCIS.-...-.. 79 à 80 10 E:. 20, 20 E° 0: 0 Ile Melville... ... 76 114 O. 0 0 Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 0 20 Nouv. Zélande (nr). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1: 61 Malouines ...... 525. 59 O. à 65 0. 4”: v02 Les Orchidées semblent avoir été créées pour embellir la terre, pour couvrir de fleurs éclatantes les troncs décrépits des forêts tropicales, pour émailler nos prairies et orner nos bosquets du printemps. Ce sont des plantes qui souvent dé- daignent la terre et se suspendent aux branches des végé- taux ligneux. Les Monocotylédones nous offrent de grandes différences dans leurs diverses familles. À peine reconnais- sons-nous les fleurs des Graminées , des Joncées et des Cy- péracées, qui sont petites et sans éclat, et voilà dans les Or- chidées les couleurs les plus belles et les plus variées , les” formes les plus ravissantes et les plus suaves parfums. Elles empruntent à la fois l'ampleur des fridées, les formes anor- males des Scitamminées, l'éclat des Amaryllidées. — Les 480 ORCHIDÉES. Orchidées sont dispersées sur le globe entier, mais elles ha= bitent surtout les forêts humides et ténébreuses des zones tropicales où elles vivent parasites sur les arbres. Dans les zones tempérées , ces plantes sont moins répandues et ordi- nairement elles vivent sur la terre ou paraissent sur les raci- nes d’autres végétaux. En dehors des tropiques, elles sont bien plus nombreuses dans l'hémisphère austral que dans le boréal. Ainsi le Codonorchis Lessonit est une charmante orchidée portant une seule et grande fleur comme les Cy- pripedium et croissant sur les terres les plus australes. L'Europe ne présente pas un très-grand nombre d’Or- chidées, puisque la proportion, pour le continent entier, est seulement 1/87. Leur nombre, cependant, est proportionnel- lement plus grand en allant vers le pôle que vers l'équateur, car, tandis qu’elles ne font que 1/75 en France, elles font 1/40 en Laponie, 1/35 en Finlande. — Leur distribution dans le sens des longitudes , pour les latitudes élevées , ne présente rien de particulier et accuse plutôt une augmen- tation qu’une diminution, puisqu'elles font 1/37 dans les iles de l’Océan oriental. — Dans les montagnes leur pro- portion diminue avec l'altitude. — Leur dispersion dans les îles n'offre rien de particulier. G. ORCHIS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Orchis forment le type le plus européen de la grande famille des Orchidées. Leur nombre dépasse 85, et 60 espèces sont eu- ropéennes. On les rencontre dansles bois, dans les prairies et sur les coteaux de toutes les régions de ce continent. Ce: pendant l’Europe australe et surtout l'Italie , la Sicile, l’Es- pagne, le Portugal, la Grèce , l’île de Crète et la Provence ; ORCHIS. 481 sont les pays qu'ils préfèrent. Bon nombre d’espèces se dé- veloppent aussi dans les prairies de la France, de l’Alle- magne, de l'Angleterre et même de la Suède. — L’Asie a environ une douzaine d’Orchis que l’on rencontre surtout dans les parties les plus rapprochées de l’Europe, dans le Caucase, dans l'Orient , en Palestine , et quelques-unes aux Indes orientales, au Népaul , en Sibérie, au Kamtschatka et jusque dans l’île d'Unalaska. — On ne connaît en Afrique que 6 plantes de ce genre : 2 de l’Afrique boréale, 2 de l’île Maurice, 1 des Canaries et 1 de Madère. — Il y a peu d’Orchis en Amérique; on en cite 5 dans la partie nord : 3 dans la Caroline , 1 à la Martinique, 1 à la Guyane. — % dans la parie sud, dont 3 au Brésil et { aux Malouines. Orcnis FusCA, Jacq. — Une des plus grandes jouissan- ces que nous puissions éprouver dans la recherche des plan- tes consiste dans l’étonnement et l'admiration que les fleurs excitent en nous, par la variété mnombrable de leurs formes, par la distribution et les nuances de leurs couleurs; on peut dire que la nature se montre inépuisable dans ses inven- tions; on peut le dire surtout en parlant de ces brillants Orchis si répandus dans nos campagnes. Celui-ci est le plus beau. Il habite les bosquets, les bois taillis, les coteaux buissonneux , les lieux à demi-ombragés. Ses bulbes sont en- tiers, volumineux ; ses feuilles sont lisses, oblongues, d’un beau vert. Sa tige est droite et élancée, et se termine par une magnifique pyramide de fleurs blanches et brunes, avec des nuances de pourpre. Les divisions supérieures du péri- gone sont droites , aiguës ; l’inférieure est divisée en 4 la- nières opposées ou rapprochées , souvent séparées par une petite pointe, d’un lilas pâle pointillé de pourpre. Dans cette espèce comme dans les autres, la fécondation s’opère d’une VIIX : 482 ORCHIDÉES. manière toute particulière. Les loges anthérifères s’ouvrent plusieurs jours après que la fleur est tout-à-fait épanouie, et les anthères elles-mêmes se redressent sur leur support pour se rejeter ensuite sur le stigmate , ou quelquefois même elles tombent tout entières sous la forme de petites massues glu- tineuses. La floraison dure assez longtemps. L’axe de Pépi s’allonge et les dernières fleurs avortent. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — X1 préfère les terrains calcaires , argileux et marneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud, cet Orchis vit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord , on le trouve en Belar- que, en Allemagne, dans les îles de Gothland et d'OEland, et en Angleterre. — À l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient , on le rencontre en Suisse, en Autriche , enltalie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Si- béries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ..... vesse.... 35° )Écart en latitude : Nord, Ile d'Osilie........... 59 21° Occident, Portugal. ......... 10 le en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï..... 90 E. 1000 Carré d’expansion............. 2400 OrCHIS GALEATA, Lam. — On le trouve dans les bois taillis, parmi les broussailles , sur les coteaux, où il vit or- dinairement dispersé. Ses bulbes sont ovoïdes ; ses feuilles sont oblongues ; sa tige est droite, ferme, et terminée par un bel épi de fleurs roses et carminées. Ses bractées sont ORCHIS. 483 plus courtes que l'ovaire. Les divisions externes du périgone sont pointues, conniventes, et réunies en une espèce de cas- que d’un rose pâle. Le labelle est à 3 lobes latéraux et li- néaires ; l'éperon est courbé , moitié moins long que l'ovaire. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine , il peut cependant s'élever dans les montagnes. Wahlenberg le cite en Suisse jusqu’à la limite supérieure des sapins. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans les montagnes de l'Espagne et du midi de l'Italie. — Au nord , il végète en Belgique , en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Gothie, à Saint-Pétersbourg et en Angle- terre. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l’orient , il végète en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylva- nie, en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie , dans les Russies moyenne et australe, dans la Sibérie de l'Oural jusqu’au 55° de latitude, dans les Sibéries de l’Al- tai, du Baïkal, orientale, et dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples.... 40° }Ecart en latitude : Nonemissie.s ets. 0. 60 200 Occident, Espagne.......... 6 O. | Écart en longitude : Orient , Sibérie orientale..... 163 E. 1690 Carré d'expansion......... +. 93380 OrcHIS USTULATA , Lin. — Il habite les prés où l'herbe est courte, les coteaux et les pelouses. Ses tubercules sont entiers; ses feuilles sont étroites, d’un vert glauque et ar- genté. Sa tige est droite, peu feuillée , et terminée par un épi dense de fleurs petites et sessiles. La partie supérieure de 484 ORCHIDÉES. l’épi, composée de boutons , est d’un pourpre foncé et presque noir, et paraît comme brülée. La partie inférieure, formée par les fleurs épanoutes, est panachée de lilas pâle et de pourpre violacé. La division inférieure du périgone est partagée en 3 lobes principaux, dont celui du milieu est plus allongé et divisé en deux. — Il fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — X] croît le plus ordinai- rement sur les calcaires , mais nous le trouvons en Auvergne sur les terrains siliceux, primitifs et volcaniques , depuis la plaine jusqu'à 1,000" d'altitude. Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu’à la limite du sapin, partout , mais rare et dis- séminé. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vit en Belgique , en Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Angleterre et à Saint-Pétersbourg. — A l'occident , il reste en Angleterre. — À lorient, ilexiste en Suisse , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Bosnie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ........ 40° pe en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 20° Occident, Angleterre. ....... 6 O.)Ecarten lougitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 70 me 76° Carré d’expansion......... .<. 1520 Orcuis corioPHoRA , Lin. — On le trouve dans les prai- ries et sur les pelouses. Ses tubercules sont entiers et arron- dis; ses feuilles sont lancéolées, linéaires, et sa tige peu élevée porte un épi serré d’un pourpre un peu livide, rés ORCHIS. | 485 pandant la plus détestable odeur de punaise. Les divisions supérieures du périgone sont rapprochées et d’un rouge sale ; l'inférieure est verdâtre, recourbée et à 3 lobes, dont les 2 latéraux sont dentés. L’éperon est recourbé et dirigé vers la terre. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous le rencontrons sur les terrains siliceux et graveleux jusqu’à 1,000" d’élévation ; mais dans d’autres contrées , il vit aussi sur le calcaire. Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne et la Bar- barie. — Au nord, la Belgique et l'Allemagne méridionale. — A l'occident, le Portugal. — A l’orient, la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transÿl- vanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. SAMOA EPATIE eee envers JOU Hs en latitude : Nord'ihuanie. 0, 07.1... 55 20° Occident, Portugal. ....... .. 10 O.}Écart en longitude : Orient, Géorgie............. 47 E. 570 Carré d’expansion.. .......... 1140 OrcHis 6Lo8osa , Lin. — On voit cet Orchis sur les pen- tes herbeuses des montagnes, au milieu de toutes les espèces fleuries qui constituent ces brillants tapis de verdure. Ses tubercules sont entiers et oblongs. Sa tige est élevée et gar- nie de feuilles oblongues. Les fleurs réunies en un épi, dont l’axe est très-court forment un capitule presque glo- buleux , d’un rose carminé et très-élégant. Ces fleurs sont nombreuses , assez petites. La division inférieure du périgone est courte, à 3 lobes, dont celui du milieu a 3 dents. L’é- 486 ORCHIDÉES. peron est plus court que l'ovaire. Les fleurs offrent des situa- tions différentes; celles du bas de l’épi ont conservé leur forme ordinaire, avec l'ovaire contourné et la lèvre infé- rieure pendante ; les latérales ont la lèvre inférieure tour- née tantôt à droite, tantôt à gauche, et les fleurs supé- rieures ont cette même lèvre supérieure. — [Il fleurit en juin , Juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en Au- vergne sur le terrain siliceux, volcanique et détritique , à l'élévation de 1,200 à 1,500. Mais il croît ailleurs sur les calcaires, car de Candolle le cite à 1,200" dans le Jura et à 1,800" au col de l’Arche. Wahlenberg dit qu'il vient en Suisse, dans les lieux exposés au midi, jusque vers la limite des sapins à 2,000. Ledebour le mentionne dans le Cau- case entre 1,500 et 2,400". Géographie. — Au sud , il vit en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on le rencontre en Belgique, en Allemagne et en Volhynie. — A l'occident, il est en Por- tugal. — A l’orient, 1l végète en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Bosnie , dans le Caucase, en Géorgie et dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de Ptalie...... ce. O0 DS en latitude : Nord, Volhynie.......... Se UUL y LS Occident, Portugal. .... AULEIS i O.) Écart en longitude : Orient Géorgie. 0. 47 E.\ 970 Carré d’expansion.............. 627 Orcmis morio, Lin. — C’est un des Orchis les plus com- muns. On le rencontre dans tous les prés secs, parmi les buis- ORCHIS. 487 sons , dans les clairières des bois. Il vit le plus ordinairement en société, et présente dans ses fleurs toutes les nuances de pourpre , de rose , de lilas, de carné , et passe même entière- ment à l’albinisme dans quelques variétés. Ses tubercules sont entiers et ovoides ; ses feuilles radicales sont lancéolées, celles de la tige sont étroites et peu nombreuses. Les fleurs, assez grandes, forment un épi court et peu garni. La divi- sion inférieure offre 4 lobes , dont 2 latéraux crénelés et ré- fléchis. Ces fleurs répandent quelquefois une odeur de vanille très-prononcée. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — A est indifférent, on le trouve sur tous les terrains, dans les plaines et sur les co- teaux. Nous ne le trouvons plus au-dessus de 1,000". Le- debour l’indique à cette même altitude dans le Talüsch. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il est ré- pandu en France, en Belgique, en Allemagne , en Dane- marck , en Gothie, jusque dans la Norvége australe , l’An- gleterre, l'Irlande , les Orcades, les Shetland et l'Islande. — À l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient, 1l habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, les Baléares, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce , la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie , les bords de la Cas- pienne , les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l'Espagne... .... 370 [Écart en latitude : Nord, Islande. .... SE eh he ) 290 Occident, Islande ........... 25 O.)Écarten longitude : Orient , Sibérie de l’Altaï..... 97 E.\ 122p Carré d’expansion... .. Pen LA 3038 488 ORCHIDÉES. Orcnis MAsCULA, Lin. — Quand les prairies ont repris leur parure du printemps et que les bourgeons des arbres des forêts commencent à s'ouvrir, on voit paraître sur ces fonds de verdure les fleurs purpurines des Orchis. Déjà, depuis l'automne précédent, le tubercule de cette plante a com- mencé à se développer près du bulbe flétri qui a donné la fleur et qui s’est épuisé par son dernier eflort lors de la matura- tion des graines. Dès la fin de l'hiver, des feuilles ovales et lustrées, souvent tachées de macules noires rapprochées, s’étalent sur le sol ct y forment une élégante rosette. De son milieu , il sort, dès le mois d’avril , une hampe abritée sous des feuilles avortées et demi-transparentes , qui s'ouvrent sur le côté et laissent sortir leurs éclatants épis de fleurs pourprées et presque sessiles. Chacune de ces fleurs se ter- mine par un éperon ; toutes restent longtemps épanouies jus- qu'à ce que les masses polliniques glutineuses s’en soient échappées et se soient fixées sur le stigmate, soit naturelle- ment, soit par le concours des insectes qui transportent in- volontairement ces masses fécondantes et ne s'en débarrassent que par l’action glutineuse du stigmate. Bien avant que la fleur ne se flétrisse , l'ovaire grossit et perd lentement sa tor- sion. « Le péricarpe parait alors formé de 3 pièces rappro- chées , dont les lignes de suture sont recouvertes par autant de bandes longitudinales , plus étroites et plus minces que les valves proprement dites. Ces bandes restent étroitement appliquées sur les sutures jusqu’à la maturité. Alors elles se soulèvent en même temps que les valves des péricarpes s’é- cartent les unes des autres et laissent échapper leurs graines qui se répandent au gré du vent; ces graines, attachées à 8 réceptacles longitudinaux placés au milieu de chaque valve, sont très-petites, scrobiformes et formées d’ua petit sac ré- ticulé renfermant la graine proprement dite (Vaucher, ORCHIS. 489 t. 4, p. 243). » Les autres espèces ont les fruits conformés de la même manière et répandent de mêmé leurs graines presqu'imperceptibles. — Le tubercule de cet Orchis, comme celui des autres, prend naissance sur le bord de l’ancien et toujours du même côté, en sorte que la plante change de place tous les ans et avance toujours du même côté. Dans l’espace de 30 années, elle a parcouru au plus { mètre, en sorte qu'il lui faut environ 30,000 ans pour faire un kilo- mètre. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — A1 est indifférent, on le trouve sur tous les terrains, et, en Auvergne, principa- lement sur ceux qui sont siliceux et détritiques. Il habite la plaine et les montagnes. Nous le trouvons jusqu’à 1,000". M. Boissier le cite entre 600 et 1,600" dans le midi de l'Espagne; Wahlenberg l'indique en Suisse, jusqu’à la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espagne et en Barbarie, dans les prés humides et sur les montagnes. — Au nord , il occupe tout le centre de l’Europe , le Dane- marck, la Gothie, la Norvége australe, l'Angleterre, l'Ir- lande , les Orcades, les Shetland, les Feroë et l'Islande. — À l'occident, il existe aussi en Portugal. — A l’orient, il est indiqué en Suisse, en Italie, en Corse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Algérie... .... CE LE + 300 es en latitude : Nord, Islande... ...... RARNOS 300 490 ORCHIDÉES. Occident , Islande........... 2% O. jure en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 62 E. 86° Carré d’expansion............ 2080 ORCHIS LAXIFLORA, Lam. — On le trouve dans les prés humides, au milieu des graminées, sur le bord des ruisseaux d'irrigation et quelquefois dans les bois un peu mouillés. Ses bulbes sont entiers, ses feuilles sont allongées, étroites et pliées en gouttières. La tige est élevée et se ter- mine par un épi très-lâche de fleurs d’un beau rouge, quel- quefois roses ou blanches. La division inférieure du périgone est à 3 lobes, dont les 2 latéraux très-grands et crénelés, dépassant de beaucoup celui du milieu qui est raccourci et à peine échancré. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous les terrains, pourvu qu'ils soient humides, dans les plaines et sur les coteaux. Géographie. — Au sud, il viten France, en Espagne, à l’île de Crète. — Au nord , on le rencontre en Belgique, dans quelques parties de l’Allemagne, en Danemarck et en Gothie. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l’orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Ile de Crète... ....... 300 D en latitude : Nord \Gothie emmener. 6h 56 21° Occident, Espagne. ........ . 7 O.)Ecarten longitude: Orient, Géorgie... ...... se Ed; D4° Carré d'expansion. ......... .... 1194 ORCHIS. 491 Orcuis PALUSTRIS , Jacq. — On le trouve dans les prés marécageux où il vit dispersé. Il ressemble un peu au précé- dent, mais il en diffère par ses fleurs plus serrées, près du double plus grandes, à labelle très-large, ayant le lobe du milieu émarginé, tantôt plus long, tantôt plus court, ou égalant les latéraux, à éperon un peu plus court que l'ovaire, dirigé en bas ou horizontal ; par ses bractées toutes plus lon- gues que l'ovaire, les inférieures les surpassant 2 ou 3 fois, par sa tige plus élevée, plus robuste, et par sa floraison plus tardive, — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur le terrain calcaire et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, la France, le midi de l'Italie , la Sicile et la Sardaigne. — Au nord, la Belgique, quelques parties de l’Allemagne et l’île de Gothland. — A l'occident, la France. — A lorient, la Suisse, la Dalmatie , le Bannat, la Hongrie, la Transylvanie , la Grèce et la Tauride. Limites d'extension de l’espèce. Sud ,'Sicile . …. se... 389 )Ecart en latitude NordÿGothland..….2. 4... 57 | 19° Occident, France. ..... HA y 0 | Ecart en longitude : Onent, Tauride:. 1... 34 E.) 34° Carré d’expansion. ....... …... 646 Orcuis sAMBuCINA, Lin. — Il se trouve dans les prés secs, sur les pelouses, parmi les bruyères, et souvent il est accom- pagné de l’Orchis mascula, du Saxifraga granulata, de l'Anemone montana, etc. Il offre 2 variétés très-distinctes , l’une à fleurs d’un jaune pâle beaucoup plus commune, l’autre à fleurs d’un beau rouge et beaucoup plus rare. Quelquefois 492 ORCHIDÉES. ces variétés vivent isolées , d’autres fois elles se mélangent, mais la variété jaune est presque toujours dominante. — Ses tubercules sont palmés ou bifides et même entiers. Les feuil- les inférieures sont obtuses et les supérieures pointues. L'épi est assez court. Les bractées sont lancéolées, plus ou moins colorées, selon la couleur des fleurs. Les divisions supérieures du périgone sont courtes et ouvertes ; l’inférieure est presque plane et divisée en 3 lobes arrondis et peu prononcés; l’épe- ron est épais, obtus et plus court que l’ovaire. — Il fleurit au printemps. Voici quelques dates précises de floraison : 27 avril 1828 , bois du puy de Dôme ; — 5 mai 1836, bois de Royat ; —6 mai 1827, au puy de Chopine ; — 12 mai 1842, à Combronde ; — 12 mai 1833, bois du puy de Dôme; — 27 mai 1841, puy de Pariou; — 15 juin 1845, puy de Côme; — 3 juillet 1845, bois du puy de Dôme. Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons cet Or- chis sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes. Nulle part nous ne l’avons vu mieux développé que sur les basaltes et les trachytes ou sur les scories des volcans. Nous le trouvons entre 500 et 1,500. De Candolle le cite à 0 à Abbeville et à 1,600" à Villard-d’Alos et au port d'Oo. Géographie. — Au sud, il végète en France, dans les Pyrénées, en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il croît en Belgique, en Allemagne, en Dane- marck, en Gothie, en Suède, en Norvége, en Finlande et jusque dans la Laponie australe, se tenant principalement dans les parties maritimes de la Scandinavie. Il n’est pas indiqué en Angleterre mais aux Feroë. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’orient, il existe en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies sep- tentrionale, moyenne et australe. ORCHIS. 193 Limites d'extension de l'espèce. D nes user hotes 4380 me en latitude : Nord, Laponie. ........ 200 28° Occident, Portugal.......... 10 O.)Ecart en longitude: Dane MÉOIRIR. 2.1. 2, 0 « 47 E. 970 Carré d'expansion... . .. . ... 1090 OrcHISs MACULATA, Lin. — Les prairies, les pelouses , les bois, les bruyères, sont le séjour de cette espèce qui montre partout ses fleurs réunies en élégantes pyramides et offrant toutes les nuances du lilas, du blanc et du violet, dis- posées de mille manières différentes, en points, en lignes, en zigzag ou en réseau. — Ses räcines sont palmées ; sa tige est assez haute, garnie de feuilles étroites et presque tou- Jours couvertes de macules noires disposées avec plus ou moins de symétrie. La division inférieure du périgone est presque plane et partagée en 3 lobes, dont les 2 latéraux sont dentés. Les bractées ne dépassent pas la fleur. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous les terrains, mais 1l semble préférer ceux qui sont siliceux. Il croît en plaine et sur les montagnes où il atteint souvent 1,000 à 1,200". Géographie. — Au sud , il végète en France, en Espa- gne, en Italie et en Sicile. — Au nord, dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie , même en Laponie, jus- jusqu’à Hammerfest, en Angleterre, en Irlande, aux Hé- brides, aux Shetland , aux Feroë et en Islande. — A l’occi- dent, il est aussi en Portugal. — A l’orient, il est assez rare en Suisse et plus commun en Hongrie, en Transylvanie 49 ORCHIDÉES. et dans le Bannat ; on le trouve aussi en Grèce, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sue Sie SPRL UE Li : en lstitude : Nord, Altenford....:..+.... 70 320 Occident , Islande. .......... 25 O.|Ecarten longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 1880 Carré d'expansion. ........... 6016 OrcHis LATIFOLIA, Lin. — Cet Orchis est peut-être le plus commun ; il abonde dans toutes les prairies marécageu- ses, dans les clairières humides des forêts. I! vit associé au Trollius europœus, au Narcissus poeticus, au Pediculanis palustris, au Cirsium palustre, au Veratrum album, au Lychnis flos-cuculi, ete. Ses fleurs, disposées en longs épis très-garnis, munis de longues bractées colorées, offrent toutes les nuances de pourpre et de violet, et descendent jusqu’à l’albinisme. — Ses racines sont palmées ou au moins divisées à leur extrémité inférieure, Sa tige est assez élevée, fistuleuse et garnie de feuilles oblongues , lancéolées et poin- tues ; les inférieures plus larges et souvent tachées de noir ou de brun; la division inférieure du périgone est large, à 3 lobes peu marqués, dont les 2 latéraux sont réfléchis et dentés. L’éperon est conique. — Il fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — XI recherche les terrains siliceux, tourbeux et détritiques ; mais on le rencontre aussi sur les calcaires. Il habite la plaine ou les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 500 et 1,200". Ledebour le ORCHIS. 495 cite dans le Caucase à 1,500". En Suisse, Wahlenberg ne l'indique que dans les prés marécageux de la plaie. Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espa- gne et en Algérie jusque dans les montagnes de l’Aurès, sur le Djebel-Cheliah (Cosson). — Au nord , il est répandu dans toute l'Europe, en Laponie, aux Loffoden, dans les marais près du temple d'Enonteckis, en Angleterre, en Irlande, dans tous les archipels aaglais et danois, et en Islande. — A l'occident, 1l est aussi en Portugal. — A l’orient, il se trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Bannat, en Grèce, en Turquie , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Rus- sies, dans toutes les Sibéries, la Sibérie arctique exceptée, dans la Dahurie, au Kamtschatka et à l’île d'Unalaska. Limites d'extension de l'espèce. DUREE NUS SU 5,8% De en latitude : Nordtaponie.:........... ‘66 AO Occident , Islande.......... 2% O.)Ecart en longitude : Orient, Aléoutiennes........ 180 si 10/4° Carré d'expansion ............ 6528 OrcHIS INCARNATA, Lin. — Il vit dans les prés maréca- geux , sur le bord des lacs, parmi les Caltha palustris, le Carex limosa, etc., et toujours isolé et disséminé. Il ressemble beaucoup à l'O. latifolia. Ses tubercules sont divisés, ses feuilles sont allongées, lancéolées et serrées contre la tige qui est fistuleuse. Ses fleurs, souvent de cou- leur blanche, forment un épi allongé , serré, muni de lon- gues bractées et présentent à peu près les caractères de celles de l'O. latifolia. — I fleurit en juin et en juillet. 496 ORCHIDÉES. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que dans les terrains imbibés et tourbeux des régions volca- niques. M. Mougeot l'indique sur calcaire dans les Vosges. — Il croît en Auvergne de 1,000 à 1,200" d'altitude. Géographie — Au sud, la France, l'Espagne. — Au nord , la Belgique , l'Allemagne, toute la Scandipavie jus- qu’à la Laponie australe , et l'Angleterre. — A l’occident, le Portugal. — A l’orient, la Suisse, le nord de l'Italie, la Dalmatie, la Transylvanie , le Peloponèse , la Géorgie et la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne.............. 39° )Ecart en latitude : Nord, Laponie..,.......... 66 270 Occident, Portugal. ......... 10 O.)Ecart en longitude: Orient GÉOIRE see cote ot LÉ E.) 979 Carré d’expansion........... 1939 G. GYMNADENIA , R. Brown. Distribution géographique du genre. — Ce genre con- tient 27 à 30 espèces, dont 10 à 12 africaines : 8 espèces sont réunies à l’île Maurice, 2 à Madagascar et 1 en Nu- midie. — 7 sont asiatiques : 5 des Indes orientales, { de “la Sibérie , 1 de la Dahurie. — 7 à 8 sont européennes et se trouvent en Espagne , en Italie, en Tauride ou dans le centre de l’Europe. — On en connaît 3 dans l'Amérique septentrionale. GYMNADENIA ConopsEA, R. Brown.— Quand les scènes brillantes que nous offrent les Orchis ont disparu des GYMNADENIA. 497 prairies et des forêts où résident ces admirables végétaux , on trouve encore sur les pelouses , au milieu des bruyères, une espèce plus tardive qui vient clore la série des gracieux tableaux que nous présente cette famille, c’est le G. Co- nopsea , dont le bulbe palmé produit des feuilles étroites , une tige mince , élancée , terminée par un long épi de fleurs roses et parfumées. Ces fleurs sont serrées les unes contre les autres , terminées par un long éperon recourbé et aminei. La base de leur labelle est rétrécie, et présente deux ren- flements allongés contre lesquels s’appuient intérieurement les plaques visqueuses du stigmate. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — X1 croît sur tous les terrains, et préfère ceux qui sont siliceux, graveleux et sur- tout volcaniques. Il végète en plaine et sur les montagnes. En Auvergne, on le trouve principalement entre 800 et 1,000. Ledebour le cite dans le Breschtau entre 1,600 et 2,400, et dans le Talüsch entre 1,000 et 2,200. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord , il habite tout le centre de l’Europe, y compris la Laponie jusque dans l’Altenfiord, l’Angleterre, l'Irlande, les Orcades et les Shetland. — À l'occident, 1l vit en Portugal. — A l’o- rient, il occupe la Suisse , la Dalmatie, la Croatie, la Hon- grie , la Transylvanie , la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie , toutes les Russies, toutes les Sibéries, _ la Sibérie arctique exceptée, et la Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. RE. oc 39 | Écort en latitude : Nord, Altenford............ 70 320 VIII 32 498 ORCHIDÉES. Occident, Portugal......... 11 O.)Écarten longitude: Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 1740 Carré d’expansion............. 5568 GYMNADENIA ALBIDA, Rich. — A peine aperçoit-on cette petite espèce au milieu des plantes vigoureuses qui forment le fond de la végétation dans les prairies des mon- tagnes. Ses tiges allongées, garnies de quelques feuilles, élèvent cependant des épis de petites fleurs blanches ou verdâtres au-dessus des graminées , et l’on distingue alors cette orchidée souvent accompagnée du Zrifolium alpi- num, du Lycopodium Selago, du Plantago alpina, du Polygonum viviparum , etc. Au reste, le parfum de vanille qu’elle exhale suffit souvent pour décéler sa présence. — Sa racine est formée d’un seul bulbe appliqué contre la tige et enveloppé d’une membrane blanchâtre. Ce bulbe est souvent profondément enfoui, et donne naissance à 3 ra- eines cylindriques et allongées au-dessous desquelles on aperçoit celles de l’année précédente. Les fleurs ont un labelle trifide et deux poches anthérifères. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — 1] préfère les toits siliceux et détritiques, les sols volcaniques où 1l vit toujours très-dispersé. Nous le trouvons entre 800 et 1,800" sur le plateau central. De Candolle l'indique à 200® dans les fa- gnes des Ardennes, et à 1,800 à Esquierry dans les Py- rénées, et sur le Cantal. Il est mentionné à 350" dans les marais de Rocroy, à 360" aux îles Loffoden. Wahlenberg l'indique dans la Suisse septentrionale jusqu'à 2,100" , et en Laponie dans les alpes Luléennes , aux lieux herbeux et humides les mieux exposés. « La plante lapone est très- remarquable , dit le savant auteur que nous citons ; sa racine GYMNADENIA. 499 est formée de radicelles lombricoïdes, atténuées et réunies sous forme de mains. Une autre griffe, placée au-dessus, est destinée à la plante de l’année suivante, et chaque année il naît ainsi un nouveau bourgeon. Ses feuilles sont oblon- gues et plus pointues que dans la plante suédoise; son épi est plus lâche et plus court ; ses fleurs un peu plus grandes, ses pétales plus pointus , entièrement blancs, à labelle jau- nâtre ; l’éperon est cylindrique et obtus. » Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est disséminé dans toute l’Europe jusque dans la Laponie et à l’île de Ma- geroë, en Angleterre, en Islande, aux Orcades, aux Shet- land , aux Feroë et probablement en Islande , car nous pen- sons que c’est lui qui est indiqué dans le Voyage en Islande, (t. 1, p. 330), par cette phrase : « L’Orchis à fleur blan- che, que l’on ne voit que dans la lande occidentale de Skard, et sur presque tous les coteaux, qui en sont tapissés; il répand aux alentours le parfum le plus agréable : l’on- gle des pétales est rouge. La plante a trois feuilles à sa tige, opposées l’une à l’autre à des distances égales. » — A l’oc- cident, outre l'Islande, il est mentionné au Groënland. — A l’orient, il habite la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, les Russies arctique , septentrio- nale et moyenne , et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l’espéce. Sud, Midi de lItalie......... 40° , Ecart en latitude : Nord, Mageroë..... ur US ) 31° Occident, Groënland. ....... 65 O.)Ecarten longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 74 E. 1399 Carré d'expansion. .......... .«. 1309 500 ORCHIDÉES. G. HIMANTHOGLOSSUM, Spreng. On ne connaît que # espèces de ce genre : 3 européennes du sud et du centre de ce continent. — 1 asiatique habite la Géorgie. H1IMANTHOGLOSSUM HIRCINUM , Rich. — Quand les cha- leurs du mois de mai ont réveillé les germes engourdis que renferme la terre , on trouve cette plante singulière dissémi- née sur les pelouses et les pentes arides des coteaux, au milieu des taillis clairsemés des forêts. Sa racine, qui avait donné naissance à des feuilles ovales et luisantes, produit alors une tige enveloppée de feuilles engaînantes, puis enfin, un long épi couvert de fleurs d’un brun livide ou violacé, qui s'annonce de loin par la forte odeur de bouc qu'il ré- pand. Ses fleurs, très-nombreuses, naissent à l’aisselle de bractées aiguës. Les 5 divisions supérieures du périgone sont redressées, puis un peu voütées, tandis que l’inférieure , ou labelle , est allongée, étroite, ponctuée et maculée de violet. Celle-cise subdivise en 3 lanières, dont les 2 latérales sont petites , ondulées, et celle du milieu très-longue et tor- tillée en un ruban qui n’est que le développement en spirale de cette lanière roulée sur elle-même dans la fleur avant son épanouissement. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — 1] recherche les terrains Æalcaires et marneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud, il croît en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il se trouve en Belgi- que, en Allemagne , en Angleterre, en Lithuanie, à l’île d’Osilie. — A l’occident , il ne va pas au delà de l’Espa- gne. — À lorient , il végète en Suisse , en Italie , en Corse, COELOGLOSSUM. 501 en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran- sylvanie , en Grèce , en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Espagne....... 36° )Ecart en latitude : Nord, Ile d’Osilie. ........:: 59 23° Occident , Espagne. ..... +... 7 O.)Ecart en longitude: COPIER LUTQUIE. .. .. . «1-15, +: 29 ru 30° Carré d’expansion.......... .... 690 G. CŒLOGLOSSUM, Hartm. Distribution géographique du genre. — Ce genre, dans lequel nous comprenons les Habenaria et les Peristylus, contient 24 espèces , dont 11 sont asiatiques. C’est encore aux grandes Indes qu’elles se trouvent concentrées , car 9 y végètent ; { est au Népaul et la dernière à l’île d'Unalaska. — 5 vivent en Europe dans le midi, dans le centre et 1 en Islande. — On en cite 3 dans l'Amérique du nord. — 3 en Afrique : { de l'Atlas et 2 de l’île Bourbon. — Enfin 2 es- pèces croissent à Java. CoELoGLossum viriDE, Hartm. — On aperçoit difficile- ment cette plante au milieu des pelouses sur lesquelles elle est disséminée parmi les Graminées et les autres espèces de cette station. Sa couleur verte permet à peine de la dis- tinguer. Ses bulbes sont en partie palmés , ses feuilles, ova- les et peu nombreuses ; son épi est formé de fleurs vertes assez serrées les unes contre les autres, portées sur un ovaire tordu , et munies d’un périgone à divisions redressées en casque, vertes et quelquefois nuancées de rouge brun et entremêlées de bractées assez longues et saillantes au-dessous 502 OBCHIDÉES. des fleurs ; le labelle est étalé, terminé par un éperon, et les loges qui contiennent le pollen sont éloignées l’une de Pau- tre. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I croît en Auvergne sur les terrains siliceux , détritiques et volcaniques. Mais on le trouve aussi sur le calcaire, car M. J. Rémy le cite à Charlemont (Ardennes), à 231. — Nous ne le trouvons que sur les montagnes entre 800 et 1,600". De Candolle le cite à 50" à Orléans et à Liége , et à 2,200" à la Tour- rette. Aux Loffoden, il atteint encore 360", selon Lessing ; dans le Caucase, Ledebour l’indique entre 1,600 et 2,400", et dans le Breschtau jusqu'à 2,900", Gévgraphie. — Au sud, il habite la France, le nord de l'Espagne , le midi de l’Itahe et la Sicile. — Au nord, il existe dans toute l'Europe jusqu’en Laponie. Il s’y trouve, dit Wahlenberg, dans les lieux herbeux inferalpins du Nord- land , et aussi, mais plus rarement , sur les pentes humides des Alpes Luléennes. Dans ces localités élevées, il se montre avec des fleurs plus grandes et rougeâtres, et quelquefois l'épiderme des feuilles et des bractées est soulevé en forme de vésicules à leur surface inférieure. Il arrive en Laponie , jusqu’à Mageroë; 1l vit aussi en Angleterre, en Irlande, anx Hébrides , aux Shetland , aux Feroë et en Islande où il a sa station la plus occidentale. — A l’orient , il est en Suisse , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Tur- quie, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altar, du Baïkal, et dans la Daburie. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Sicile... .. seoceus.. 380 )Écart en latitude : Nord, Mageroë.,........... 71 330 PLATANTHERA. 503 Occident, Islande... ........ 26 VÉeant en longitude : Orient, Dahurie........... 119 E. 145° Carré d'expansion. ....-.....+e 4785 G. PLATANTMERA, Rich. Distribution géographique du genre. — Il existe plus de 50 espèces de ce genre, et presque toutes sont asiatiques ou américaines. — Ces dernières, au nombre de 24, se trouvent dans l'Amérique septentrionale, et s’avancent jus- que dans les régions boréales. — On en connaît 20 en Asie, dont 12 aux Indes orientales, 1 au Népaul, 2 au Japon, ‘1 à la Chine, 3 au Kamtschatka, 1 à Unalaska et 1 en Arabie. — 5 seulement vivent en Europe, dans le midi et dans le centre. — 2 sont à Java. — 1 à Madagascar. PLATANTHERA BIFOLIA, Rich. — On trouve au milieu de l'été, dans les bois taillis, sur les pelouses et parmi des bruyères, cette curieuse espèce dont les deux feuilles, ovales et d’un vert jaunâtre, s’étaient déjà montrées depuis longtemps. La tige se termine par un épi assez lâche de fleurs d’un blanc verdâtre, qui répandent souvent une odeur de vanille. Son éperon est allongé, mais sans ren- flement et filiforme ; l’anthère est à loges divergentes et à glandes nues; les masses de pollen, jaunâtres et très-élas- tiques, sortent entièrement des enveloppes et s’attachent au stigmate couvert de liqueur miellée. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il se trouve sur tous les terrains, mais il semble préférer ceux qui sont siliceux , détritiques et volcaniques. IL vit dans les plaines et sur les montagnes. En Auvergne, il occupe une zone située entre 504 ORCHIDÉES. 800 et 1,200. Ledebour l'indique dans le Caucase entre 1,800 et 2,000" , et dans le Talüsch jusqu’à 1,000". Géographie. — Au sud, il vit en France et jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie , jusque dans la Laponie méridionale , où 1l occupe les localités les plus exposées au midi. Il est aussi en Angleterre et en Irlande où il a son habitation la plus occidentale. — A l’orient, il végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase , dans toute la Géorgie, toutes les Russies, dans les Sibéries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal, orientale , dans la Da- hurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Espagne...... 37° air en latitude : Nord, Laponie............. 66 290 Occident , Irlande.......... 12 Bu en longitude : Orient , Kamtschatka....... 170 E. 1820 Carré d’expansion............ 5278 PLATANTHERA CHLORANTHA , Cust. — On trouve cette orchidée dans les mêmes localités que l’espèce précédente, dans les bois et les bruyères, sur les pelouses des montagnes. Elle a absolument le même port que le P. bifolia ; elle en diffère seulement par sa fleur verdâtre , par sa colonne sta- minifère épaissie, par les loges divergentes de ses anthères, et par son nectaire renflé. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons aussi sur les terrains siliceux et détritiques , entre 800 et 4,200" d'altitude. : NIGRITELLA. 505 Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord, la Belgique, l’Alle- magne, la Bavière , l'Angleterre et la Scandinavie, jus- qu'aux limites de la Laponie. — A l'occident, l'Angleterre. — À l’orient, la Suisse, la Sardaigne, la Dalmatie, la Turquie , le Caucase , la Géorgie , la Finlande et la Sibérie de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile..........:.:°.. 389 |Ecart en latitude : Nord "Norvége. ............ 69 ! 219 Occident, Angleterre. ....... 6 O.)Ecarten longitude: Orient , Sibérie altaïque....... 95 E. 101° Carré d’expansion............ 2727 G. NIGRITELLA, Rich. Ce très-petit genre ne renferme que 3 espèces, toutes rois européennes. NIGRITELLA ANGUSTIFOLIA , Rich. — Il est rare de ren- contrer parmi les vives couleurs dont sont ornées les fleurs de nos montagnes, ces tons rembrunis qui n’appar- tiennent pas ordinairement aux brillantes enveloppes des or- ganes de la fécondation. C’est pourtant le contraste qui nous est offert par cette espèce, quand elle croît sur les pelouses, entourée des fleurs orangées du Potentilla aurea, des co- rymbes verdoyants et des feuilles satinées de l’Alchemalla alpina, et des épis bleus du Polygala vulgaris. — Ses bulbes sont blancs et régulièrement palmés, ses feuilles étroites; ses fleurs d’un brun noir , réunies en un épi res- serré et presque globuleux , répandent dans l'air le suave 506 ORCHIDÉES. parfum de la vanille, ou rappellent à la fois l’odeur de la rose et celle du benjoin. Chaque fleur possède un périgone membraneux dont le labelle est concave et un peu éperonné; l’anthère a ses loges séparées , divergentes à la base et sou- vent allongées. Son ovaire n'est pas contourné, et ses graines sont arrondies et beaucoup plus grosses que celles des Or- chis. — I fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons en Auvergne que sur les terrains siliceux, détritiques et volcaniques des montagnes, vers 1,200 à 1,300%, mais il croît ailleurs sur le calcaire , puisque de Candolle le cite à 1,000 dans le Jura, et à 2,000" dans les Alpes. Wah- lenberg dit que, dans la Suisse septentrionale , 1l est com- mun au-dessus des sapins, jusqu'aux neiges éternelles , et qu'il descend jusque dans des localités où les sapins ne peu- vent plus vivre. Cet auteur ajoute que l’odeur de cette plante paraît due à des glandes pédicellées , qui sont situées sur le bord des bractées. Géographie. — Au sud, il végète dans les Pyrénées et dans le midi de l’Italie. — Au nord, il occupe quelques points de l'Allemagne , la Norvége, la Suède et l'Islande où il trouve sa limite occidentale. — A l’orient, il existe en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Livonie, en Lithuanie et dans la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie......... 380 R en latitude : Nord SARA EEE ere - es. OÙ 28° Uccident , Islande........... 22 O.)Écart en longitude: Orient, Sibérie de l’Oural..... 70 pi 920 Carré d’expansion............. 3976 OPHRYS. 507 G. OPHRYS , Lin. Distribution géographique du genre. — Ces espèces, des plus curieuses dans cette intéressante famille, sont au nombre de 40 environ. 26 habitent l’Europe et se trouvent dans toute sa partie australe : en Italie , en Corse, en Es- pagne , en Portugal, en Tauride , en Grèce , à l’île de Crète et en Provence. — 5 appartiennent au Brésil et au Pérou. — 2 à la Guyane et à la Caroline. — 4 Ophrys vivent en Barbarie. — 2 dans l’Asie mineure. — 1 à Java. Opurys MusciFERA, Huds. — On le rencontre dans les bois taillis et dans les lieux à demi-ombragés, où il vit toujours isolé et dispersé. — La racine est formée de 2 tu- bercules presque globuleux ; sa tige est faible, verte; ses feuilles sont oblongues , étroites, lisses et d’un beau vert. Ses fleurs, peu nombreuses , ressemblent comme celles des autres Ophrys à des insectes suspendus. Elles représentent des mouches panachées de vert et de violet bleuâtre. Les 3 di- visions supérieures du périgone sont verdâtres ; les 2 moyen- nes très-petites et brunes ; l’inférieure, pendante, simule le corps de l’insecte et se trouve marquée d’une tache bleuâtre. Ses masses polliniques sont retenues par un globule gluti- neux. Le stigmate, couvert d’une substance visqueuse, est situé dans une poche verticale ; l’ovaire n’est pas contourné. — Fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — I croît sur les terrains calcaires et argileux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud, il habite la France, le nord de l'Espagne , l’Italie et la Sicile. — Au nord, il est disséminé dans le centre de l’Europe, en Angleterre, et dans une 508 ORCHIDÉES. grande partie de la Scandinavie où il croît dans les prés hu- mides et calcaires. — A l'occident, il reste en Angleterre. — À l'orient , on le trouve en Suisse dans les prés humides de la plaine et des montagnes, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce , et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. SUN Sie es ST 38 Vent en latitude : Nord, Norvége.......:..... 63 250 Occident, Angleterre......... 6 Sert en longitude : Orient, Russie moyenne...... 30 E. 360 Carré d’expansion...........++ 900 OPHRyYS APIFERA, Huds. — Cette curieuse espèce se trouve dispersée, ou réunie en petits groupes sur les coteaux pierreux et sur les pelouses. Sa racine consiste en 2 tuber- cules globuleux. Ses feuilles sont oblongues, lancéolées,-et ses fleurs, qui rappellent la forme d’une abeille, sont peu nom- breuses et réunies en épi lâche accompagné de bractées. Le labelle est brun, couvert de petites papilles qui le font paraître velouté, et il est marqué sur son milieu de deux petites taches qui paraissent un peu luisantes. Dans le bou- ton, ce labelle est roulé en dedans sur lui-même, et ses deux taches vertes sont miroitantes. Plus tard, il se roule, au contraire, en dehors. — Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude.— On le rencontre sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, il croît en France, en Espa- gne et en Algérie. — Au nord, il existe en France, dans une partie de l'Allemagne, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il vit en Portugal. — A l’orient, il est en OPHRYS. 509 Suisse, en Italie, en Corse, en Sicile, en Dalmatie, en Transylvanie , en Grèce et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 359 }Ecart en latitude : Nord, Angleterre........... 55 | 20° Occident, Portugal. ......... 11 O.)Ecarten longitude : CR CrÈCe ne. une + 29 E. 34° Carré d’expansion, ........... 680 OPHRYS ARACHNITES, Reich. — Il végète dans les prés secs et sur les coteaux incultes. Sa racine est formée de 2 tu- bercules presque globuleux ; ses feuilles sont oblongues et pointues; sa tige porte au sommet 4 à 5 fleurs assez grandes et tout aussi curieuses que celles des espèces précédentes. Les divisions du périgone sont étalées, blanchâtres, avec une raie verte dans le milieu, et prennent une teinte brune en vieillissant. Le labelle est entièrement couvert de poils soyeux et luisants ; il est bombé et divisé en 3 lobes arron- dis, de couleur brune, et marqué d’un réseau à mailles po- lygones. La colonne qui porte les organes de la reproduction est allongée et terminée en bec. L’anthère est formée de deux masses polliniques portant chacune à leur base un ren- flement glanduleux. Ces 2 masses sortent de leur enveloppe lors de la fécondation, et tout en restant fixées au renflement par leurs filets, elles se déjettent sur le stigmate, y adhèrent, s’y soudent et disparaissent peu à peu. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol.— Altitude. — On le trouve sur les ter- rains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne, 510 ORCHIDÉES. en Italie et en Sicile. — Au nord, il est en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, et à l’île d'Osilie. — A l’occi- dent , il végète aussi en Portugal. — A lorient , il existe en Suisse, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie, en Tran- sylvanie et en Turquie. Limites d'extension de l'espèce. Sud: Sictleemee tient es . 380 [Écart en latitude : Nord, Ile d'Osiie..: :.......59 21° Occident, Portugal. ..... . .. 10 O.. Ecart en longitude: Orient, Turquie.e.".L ... . 2h E. | 36° Carré d’expansion............. 796 OPHRyYs ARANIFERA, Huds. — Il habite aussi les pelou- ses et les coteaux où il vit dispersé. Ses tubercules sont globuleux ; ses feuilles inférieures sont oblongues, lancéolées etétalées ; lessupéricures étroites et engaïnantes. Lesfleurs, peu nombreuses, formant un épi très-lâche, rappellent la forme d’une araignée. Les divisions du périgone sont pla- nes, très-étalées , vertes et oblongues. Le labelle est ovale, muni à sa base de 2 petites saillies, bombé, couleur de rouille, velu, mais marqué de petites raies glabres et pa- rallèles. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Comme presque tous les Ophrys , il affectionne les terrains calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. Géographie. — Au sud, il se trouve en France, en Es- pagne , à l’île de Crète. — Au nord , il habite la Belgique, l'Allemagne et l'Angleterre. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l’orient, on le rencontre en Suisse, en Italie, en Corse ; en Sicile, en Dalmatie, en Croatie ; en OPHRYS. 511 Hongrie, en Transylvanie , en Grèce, en Turquie et dans le duché de Warsovie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Ile de Crète............ 35° )Écart en latitude : Nord, Angleterre. .......... 54 19° Occident, Portugal. ......... 10 O.) Écart en longitude : Orient, Turquie........... . 23 E. 330 Carré d’expansion, ; ...... 021 Opxrys ANTRoPoPHORA, Lin. — C’est toujours avec un étonnement mêlé d’admiration que l'on contemple les formes bizarres des Orchidées , qui sont bien loin pourtant d'offrir dans nos climats toutes les beautés qu’elles déploient dans les régions tropicales. On est surpris cependant de trouver cet Orphys dans les taillis, sur le bord des bois, où il étale à la fin de mai ses fleurs verdâtres et singulières. Ses deux bulbes sont arrondis et couronnés de grosses radicules. Ses feuilles sont ovales et jaunâtres , et ses fleurs, disposées en épi, ont un périgone dont les parties supérieures sont relevées en forme de casque, tandis que le labelle offre 4 di- visions que l’on a comparées aux # membres d’un homme suspendu. Son ovaire, sessile, est fortement tordu. Lors de la fécondation, les masses polliniques sortent de leur enveloppe ct adhèrent à un stigmate glutineux; puis le fruit mürit, les péricarpes s'ouvrent, et des graines, d’une extrême finesse comme celles des autres Orchidées, se disséminent au moindre vent. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I vit sur les terrains calcaires et marneux de ia plaine et des coteaux. M. Boissier le cite jusque près de 1,000 dans le midi de l'Espagne: 512 ORCHIDÉES. Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne et l’AI- gérie, où il est cité sur le Djebel Tougour par M. Cosson.— Au nord, la Belgique, l'Allemagne et l'Angleterre. — A l’occident, le Portugal. — A l’orient, la Suisse , l'Italie, la Sicile , la Dalmatie, la Grèce, la Turquie et la Lithuanie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. .... eossesesee 350 |Écart en latitude : Nord, Angleterre,....... sc. 04 | 17 Occident, Portugal.......... 10 O. Vans en longitude : Orient, Lithuanie......... «. 30 E. 40° Carré d'expansion. ............ 760 G. SERBAPIAS, Lin. Distribution géographique du genre. — I] contient plus de 20 espèces, toutes de l’Europe ou du Brésil; 12 vivent ensemble dans ce dernier empire. — 9, indiquées en Eu- rope , se trouvent en Îtalie, en Espagne , en Portugal, en Grèce, en Autriche, en France ouen Belgique. SERAPIAS PSEUDG-CORDIGERA , Moric. — Il croit dans les prés secs et sur les coteaux. Sa racine offre 2 tuber- cules arrondis ; ses feuilles sont lancéolées-linéaires , et les fleurs sont disposées en un épi allongé, accompagnées de grandes bractées lancéolées et ponctuées ; les 3 divisions externes du périgone sont soudées dans toute leur lon- gueur ; les 2 intérieures sont ovales et traversées par 3 ner- vures. Le labelle est d’un pourpre foncé, presque noir, divisé en 3 lobes, dont le médian est très-long et pubes- cent. — Il fleurit en mai. SERAPIAS. 513 Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , le midi de la France et l’Es- pagne. — Au nord, le Tessin, le Tyrol, — A l'occident, l'Espagne. — A l’orient , l'Italie, la Grèce, la Turquie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Espagne... ............ 38° )Ecart en latitude : Nano Peyrol:. 7%... 46 So Occident, Espagne... ..:.... "7 O. ME en longitude : DRE. 0.0.1. 92 E 290 Carré d’expansion. ....:.... .. 232 SERAPIAS LINGUA , Lin. — Cette jolie orchidée vit isolée sur les pelouses et sur les sables des rivières, où elle enfonce ses 2 bulbes , celui de l’année, qui est sessile, et celui de l’année suivante, qui paraît pédicellé. Mais ce pédicelle n’est autre chose qu’un lien de communication qui relie ces 2 bulbes et permet au second de s'éloigner un peu du pre- mier. Ses feuilles , assez nombreuses, pliées en gouttière et engainantes, ne sont plus au sommet que de véritables gaines , d’où s'échappe un épi composé d’un très-petit nom- bre de fleurs, quelquefois de 2 seulement. Ces fleurs, d’un rouge violacé, ont un grand labelle purpurin, très-appa- rent, terminé encore par une lèvre pendante. L’anthère, située au sommet du style, a 2 masses polliniques logées dans 2 petites cavités operculées. L’ovaire est droit, jamais tordu, — fl fleurit au mois de mai. Nature du sol. — Altitude. — Nousle trouvons sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa- VIII 33 514 ORCHIDÉES. gne et en Algérie. — Au nord, il arrive jusque dans la Bre- tagne, où il a été détruit sur quelques points, et entr'autres dans la vallée du Chetif, bourg d'Urgola, où il croissait dans les prairies au bogd de la route de Quimper ( de la Pilaye). — À l'occident, il est en Portugal. — A lorient, 1l vé- gète en Italie, en Sicile, en Corse, en Dalmatie, en Grèce et à l’île de Crète. Limites d'extension de l'espèce. Sudile de Crète. : : 35° )Ecart en latitude : Nord, Bretagne............. 48 l 13° Occident, Portugal.......... 10 ms en longitude : Orrent, Grèce. ses ds 090 320 Carré d’expansion............. 416. G. LIMODORUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Sur 10 espèces, 4 sont européennes : de l'Espagne , de la Corse et de la Tauride. — # sont asiatiques : des Indes orientales, du Népaul et du Japon. — 1 vit au Brésil. — 1 autre à Saint- Domingue. Limoporum ABoRTIVUM , Lin. — C’est toujours un spec- tacle intéressant pour un botaniste que la rencontre d’une espèce sans feuillage, sans nuance de verdure, et que l’on est tenté de considérer pour cette raison comme plante pa- rasite. Il n’a pas été constaté cependant que le L. abortivum tienne aux racines d’autres végétaux ; il croît, 1l est vrai, dans les bois, sur les coteaux, au milieu des buissons , sou- vent réuni en petits groupes, mais ses racines ne paraissent LIMODORUM. 515 nullement adhérentes. Cette racine est un. corps allongé et solide d’où sortent des radicules plus ou moins nombreuses. La partie inférieure de ce bulbe se détruit, mais la partie supérieure offre toujours le germe de la prochaine tige qui doit se développer, puis une autre destinée à survivre à la première et ainsi de suite. Les tiges sont épaisses , viola- cées, ou même d’un brun violet, dépourvues de feuilles, mais pourvues de gaines membraneuses de la même couleur. Les fleurs, accompagnées de bractées et souvent unilatérales, sont au nombre de 8 ou 10, quelquefois plus; elles sont grandes, violettes, et redressées sur un pédoncule court et tordu. Le labelle est coudé et éperonné en dessous, les an- thères , rapprochées par le haut et écartées par le bas , sont logées dans deux petites cavités operculées ; elles en sortent pour donner issue à leur pollen onctueux et pulvérulent, qui s'attache au stigmate couvert d’une secrétion visqueuse. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — X\ est indifférent et croît dans les plaines ou sur les montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en Espagne, et en Algérie sur les coteaux boisés de la plaine de Lambèze (Cosson). — Au nord, il est plus rare et très- disséminé, en France , en Belgique, dans le grand duché de Bade, en Tyrol. — A l'occident, il croît en Portugal. — A l’orient , il existe en Suisse , en Italie , en Corse , en Si- cile, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie et sur quelques points de la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. DH TAISETLE. - .. sspooeece . 35° |Ecart en latitude : Nord Russie moyenne....... 51 | 160 516 ORCHIDÉES Occident , Portugal.......... 10 O.)Ecarten longitude: Orient, Géorgie............ 41 E. 57° Carré d'expansion. ...........+, 912 G. CEPHALANTHERA, Rich. On n’en connaît que 7 espèces, dont 6 sont indigènes de l’Europe et 1 des Indes orientales. CEPHALANTHERA PALLENS , Rich. — Cette Orchidée ha- bite les bois à demi-ombragés, où elle vit solitaire ou réunie en petits groupes. Ses racines sont fibreuses; ses feuilles sont ovales, lancéolées; ses fleurs, d’un blanc jaunâtre , sont réunies au sommet de la tige. Les divisions du périgone sont presque régulières; le labelle est dépourvu d’éperon, et l’anthère terminale est libre. L’ovaire est glabre et tordu. « On trouve dans cette espèce, dit Vaucher , une columelle terminée par une demi-voüte épaisse, charnue et d’un beau blanc ; sous cette voüte sont placées deux loges , qui s’ou- vrent en 2 pièces, renfermant chacune une masse très-fria- ble, qui se partage en deux massules allongées, et sortent de leur loge pour laisser tomber leur pollen sur une petite conque inférieure , toute recouverte d'humeur miellée; le stigmate est sans doute la languette saillante qu’on voit au milieu de la conque. » — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les terrains, mais il préfère ceux qui sont calcaires, argileux ou marneux. Il peut s'élever dans les montagnes ; Ledebour l'indique dans le Talüusch jusqu’à 1,200". Géographie. — Au sud, il croît en France, en Fspa- gne , en Italie, en Sicile. — Au nord, il vit disséminé dans l’Europe centrale, jusque dans le nord du Danemarck, en CEPHALANTHERA. DT Angleterre et à l’île d'Osilie. — A l'occident, il est en Por- tugal. — A lorient, il est indiqué en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. DAMABITIIE. 4... .. ...... 389 | Ecart en latitude : Nord, Ile d'Osilie........... 59 | 21° Occident, Portugal........ .. 11 a en longitude : UMTER I GÉDrgIe.. à. . ei. ee 47 E. 08° Carré d’expansion......... ... 1218 CEPHALANTHERA ENSIFOLIA , Rich. — C’est encore dans les bois taillis des montagnes et parmi les buissons que l’on rencontre cette Orchidée ; elle y vit très-dispersée. Ses raci- nes sont fibreuses ; ses feuilles allongées, pointues, nervées et disposées sur 2 rangs. Les fleurs sont blanches, dres- sées , assez nombreuses , munies de quelques bractées, dont les 2 inférieures les dépassent en longueur. La division infé- rieure du périgone ou labelle est plus courte que les autres et rayée de pourpre. — Il fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent; nous le trouvons sur les terrains siliceux , volcaniques et détriti- ques vers 800" d'altitude. El est indiqué sur le calcaire, dans le Tyrol, par Unger. On le rencontre dans les Ardennes sur le sol schisteux. Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , l'Italie et la Sicile. — Au nord , l’Europe centrale, le Danemarck, la Gothie, la Norvège, la Suède australe, et l'Angleterre où se trouve sa limite occidentale. — A l’orient , la Suisse, la 518 ORCHIDÉES. Dalmatie, la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l’espèce. Sud; Sicile APRES as en latitude : Nord, Norvége............. 60 220 Occident, Angleterre......... 7 CAS en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 65 E. 729 Carré d’expansion............ 1584 CEPHALANTHERA RUBRA, Rich. — Cette jolie plante, dont la fleur rappelle un peu celle de certaines Orchidées des tropiques, vit dans les taillis et quelquefois sur les pelouses et dans les champs, sur la lisière des bois. Ses feuilles sont étroites, lancéolées, disposées sur 2 rangs, et les inférieures sont réduites à des gaînes. Ses fleurs, d’un joli rose, sont réu- nies en grappes lâches au sommet des hampes. L’ovaire est pubescent, le labelle est aigu et strié ; chaque masse anthé- rifère est divisée dans sa longueur en 2 lobes plus petits, qui se déjettent souvent et s’accrochent au stigmate immé- diatement placé au-dessous.— Il fleurit en juin et en Juillet. Nature du sol. — Altitude. — I habite les terrains calcaires et volcaniques de la plaine, et des montagnes peu élevées jusqu’à la limite supérieure du hêtre. Ledebour le cite dans le Talüsch entre 7090 et 1,200". Géographie. — Au sud , il croît en France, et dans le midide l'Espagne. — Au nord, on le trouve disséminé dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie sur terrain calcaire, eten Angleterre où il a sa limite occidentale. — À l’orient, il habite la Suisse, l’Italie, la Sicile, la EPIPACTIS. 519 Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce sur le mont Parnasse, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 36° |Écart en latitude : Nord, Gothie........... 2: 0) 230 Occident , Angleterre........ 6 ©. De en longitude : Orient, Sibérie de l'Oural..... 65 E. FL be Carré d’expansion........... . 1633 G. EPIPACTIS, Crantz. Distribution géographique du genre. — 9 espèces le composent, et 6 croissent en Europe dispersées dans le centre et dans le sud. — 2 sont asiatiques, des Indes orientales et du Népaul. — 1 seule, américaine, habite les terres de Ma- gellan. EpipACTIS LATIFOLIA , AI. — La plupart des Orchidées sont des plantes sauvages qui s’éloignent des lieux cultivés, et celle-ci comme les autres se trouve au milieu des buissons et dans les taillis des forêts. Ses racines sont traçantes, très- profondes, et la tige qu’elles produisent offre à sa base un bourgeon destiné à produire une plante nouvelle. Les feuilles sont assez larges , ovales , engaïnantes, à nervures parallèles. Les fleurs sont verdâtres, assez nombreuses; l'ovaire est aminci à sa base en un pédoncule tordu , et le périgone est très-étalé. — Cette plante fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et végète sur tous les terrains. Nous la trouvons , en Auver- 520 ORCHIDÉES. gne, en plaine ou sur les coteaux, mais elle peut s’élever. Wabhlenberg l'indique en Suisse jusqu’à la limite du hêtre. Géographie. — Au sud , elle végète en France, dans le midi de l'Espagne, en Algérie dans les bois des environs de Lambèze (Cosson). — Au nord, elle existe dans toute l'Europe centrale, et dans toute la Scandinavie jusque dans l’Altenfiord ; elle est aussi en Angleterre et en Irlande. — À l'occident , elle vit en Portugal. — A l’orient , en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud Algérie see ce. 300 7) Etart entlatttudes Nord'£Altenfordii.66. 29270 300 Occident , Portugal... ..... 220 PA: longitude : Orient, Sibérie altaïque..... SHROZUES 1029 Carré d’expansion............ 3970 EPiIPACTIS RUBIGINOSA, Gaud. — Il se trouve dans les lieux buissonneux, sur les coteaux. Sa racine est fibreuse ; sa tige est droite, un peu inclinée , garnie de feuilles ovales dont les nervures sont garnies, comme le haut de la tige, de petites aspérités. Les fleurs sont disposées en grappes assez denses, verdâtres, et munies de bractées dont les inférieures sont aussi longues que les pédicelles qui soutiennent ces fleurs. Le périgone est étalé, et ses 3 divisions externes sont fur- furacées. — Il fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I] est indifférent et reste ordinairement en plaine. EPIPACTIS. 521 Géographie. — Au sud , on le trouve en France et jus- que dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il est disséminé et reste dans le centre de l’Europe, atteignant cependant la Russie moyenne, Saint-Pétersbourg et l’île d'Osile. — A l'occident, ilesten Angleterre et peut-être en Portugal. A l’orient , il habite la Suisse , l'Italie , la Croatie, la Hon- grie, la Transylvanie, la Grèce, le Caucase, les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l’Oural. Limites d'extension de l’espèce. * Sud, Midi de l'Espagne... ... + 960 }Ecart en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 27° Occident , Angleterre. ...... . 6 O.)Ecarten longitude: Orient, Sibérie de lOural..... 60 E. 66° Carré d'expansion... .... 1084 EPiPACTIS PALUSTRIS , Crantz. — Il se trouve dans les prés marécageux, souvent accompagné du Swertia perennis, du Veratrum album, du Comarum palustre , ete. I vit réuni en petits groupes assez circonscrits. Sa racine est fibreuse ; sa tige est droite , un peu pubescente , garnie de feuilles étroites , lancéolées , glabres et nervées. Les fleurs sont verdâtres, disposées en épi lâche au sommet de la plante. Le labelle est arrondi, obtus, égal aux divisions du périgone. L’ovaire est tomenteux. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et indif- férent, vivant en plaine ou dans les montagnes. Nous le trouvons dans la Lozère et dans l’Aveyron entre 600 et 800%. Wahlenberg dit qu’en Suisse il monte à peine jus- qu’à la limite du noyer. Géographie. — Au sud , il croit en France, en Espagne 2922 ORCHIDÉES. et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est dispersé dans toute l’Europe, jusqu’à la frontière méridionale de la La- ponie. Ilest aussi eu Angleterre et en Irlande où il a sa li- mite occidentale. — A lorient , il habite la Suisse , la Dal- matie , la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ....... 40° | Écart en latitude : Nord ANonyese er Eee 69 juste 259 Occident, Irlande.......... 12 O.)Ecart en longitude : Orient, Sibérie orientale..... 163 E. 1759 Carré d'expansion." "20 G. LISTERA, À. Brown. On ne connaît que 3 espèces de ce genre. 2 sont de l’Eu- rope centrale, et { des Indes orientales. LisTERA OVATA , R. Brown. — Cette plante est commune dans les pâturages, dans les taillis et sur le bord des bois. Elle se fait immédiatement remarquer à ses deux grandes feuilles ovales , d’un beau vert, et presqu’opposées , du mi- lieu desquelles s’élève une hampe nue et très-longue, qui porte un grand nombre de fleurs d’un vert jaunâtre. Cha- cune de ces fleurs est munie d’un périgone à deux lèvres, dont les divisions supérieures sont réunies en forme de cas- que, et d’un labelle déjeté et bifide, dépourvu d’éperon. L’anthère est libre , sessile et persistante , le pollen est fari- neux. Sa racine est fibreuse et très-divisée. — Elle fleurit en mai et en Juin. LISTERA. 529 Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et vit dans la plaine ou sur les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 800%. M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne à 1,700". Wahlenberg l’indique en Suisse dans les prés sylvatiques jusqu’à la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud, elle habite la France et l'Es- pagne. — Au nord , elle croît dans toute l’Europe jusque dans la Laponie et la Finlande australes, en Angleterre , en Irlande et en Islande où elle a sa limite occidentale. — A lorient , elle vit en Suisse, en Italie, en Sicile, en Corse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne. ...... 37° |Ecart en latitude : Nord Eaponie: 23: . 1.1... 66 290 Occident, Islande... ......... 22 Lo longitude : Orient, Sibérie altaïque....... 90 E. 112° Carré d’expansion............ 3248 Lisrera coRpaTA, R. Brown. — Lorsque l’on pénètre dans les forêts de sapins, et que l’on arrive sous les arbres séculaires qui, par l’entrecroisement de leurs branches , for- ment les voûtes les plus ténébreuses , le sol est presque dé- pourvu de végétation, et si parfois des tapis d’une fraîche verdure s'étendent sous ces ombrages, ils sont dus à des mousses, à des Hypnum enlacés, ou à quelques groupes d’Oxalis Acetosella , à de petites sociétés de Circœa alpina. Mais si l’un de ces vieux géants de la forêt s’est affaissé 524 ORCHIDÉES. sous la puissance du temps, son cadavre à demi-décomposé gît sur le sol, les mousses le revêtent de leur manteau de velours, les jungermanes luttent avec elles pour l’envahir, et sur le léger gazon que forment ces plantes, on voit avec surprise le Listera cordata, le seul qui, dans nos climats, représente la riche tribu des Orchidées parasites des régions tropicales. Cette plante est d’une délicatesse extrême ; sa tige est brune, ses racines fasciculées s'étendent sur le bois mort, au milieu des mousses, ou sur la couche mince de terreau que le bois a fourni par sa décomposition. La base de la tige est chargée d’un petit bourgeon protégé par une seule écaille, et deux feuilles cordiformes et presqu’opposées nais- sent vers son milieu. Puis la hampe se prolonge et se ter- mine par un épi de quelques fleurs brunâtres , frêles et déli- licates. Ces petites fleurs ont un labelle trifide qui fait partie d’un périgone persistant. Après la fécondation l’ovaire gros- sit, il atteint plus tard sa maturité, et il s'ouvre par des fentes. Pendant tout ce temps le périgone reste intact, et il semble que la plante soit encore en fleur quand déjà ses grai- nes presqu’'imperceptibles se sont répandues dans l’air calme de leur séjour. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Presque parasite sur le bois décomposé, ce Listera habite les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne dans toute la région des sapins ; il est surtout abondant vers 1,200". De Candolle le cite à 1,200" dans le Jura, et à 1,600" à Voiron et au Saint-Bernard. Géographie. — Au sud, cette espèce vit en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle se trouve disséminée dans une partie de l’Europe, laissant de grands espaces libres sans les occuper. Elle végète en Scandinavie, en Suède , dans les marais couverts de mousse, dans les forêts, en Laponie, dans les bois ombragés et tour- NEOTTIA. 229 beux , jusque dans l’Altenfiord ; elle est en Angleterre, en Irlande et aux Orcades. — A l'occident, elle existe dans les forêts américaines, à Terre-Neuve, au Labrador, au lac Winipeg, au Saskatchawan et à la côte nord-ouest ; selon Nuttal, elle s’avancerait au midi jusqu’à New-Jersey dans les Etats-Unis. — A l’orient, elle habite la Suisse, la Croa- tie, la Hongrie, la Transylvanie, la Bosnie, le Caucase, la Géorgie, les Russies arctique, septentrionale et moyenne, les Sibéries de l’Oural et orientale, et kes îles Aléou- tiennes. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ....... AO ee en latitude : Nord, Laponie....... Ses ces TO 30° Occident et Orient.......... 360 ag Mopinie: 3600 Carré d’expansion............ 10800 G: NEOTTIA, Distribution géographique du genre. — Les Neottia sont des Orchidées peu brillantes, dont les espèces, au nombre de 13 à 14 seulement, sont très-disséminées. — 5 vivent en Asie, à Ceylan , aux grandes Indes, à la Chine, au Kamtschatka et à Unalaska. — 3 habitent le centre de l’Europe. — 2 se trouvent dans les îles africaines, à Bourbon et à la Trinité. — 2 végètent dans l'Amérique du sud. — Une seule est indiquée au Brésil. NeoTrTIA Nipus-Avis, Rich. — Celui qui, dans les mois de juin et de juillet, herborise pour la première fois sous les voûtes assombries des vastes forêts de hêtres ou de sapins, 526 ORCHIDÉES. est surpris de rencontrer, parasite sur les racines les plus déhées de ces arbres, une plante presque nue, sans feuilles et sans verdure , et qui dès sa naissance a pris la triste cou- leur fauve que les feuilles acquièrent en automne quand elles jonchent le sol de leurs tissus desséchés. Si l’on fouille la terre autour de cette singulière espèce, on trouve, dans le terreau formé par la décomposition des feuilles, une masse arrondie composée de grosses fibres attachées à un centre. Rarement cette plante est solitaire, mais elle est réunie par petits groupes peu nombreux qui proviennent sans doute de la re- production gemmipare des premiers individus. Il est souvent difficile ici, comme pour les Orobanches, de trouver le con- tact du parasite et de la racine nourricière. Vaucher pense même que ce Neotlia est mdépendant. « Lorsqu'on examine ses racines , dit-il, qui présentent dans leur eusemble comme un nid d’oiseau, on voit quelques-unes d’entr’elles s’allon- ger et se ramifier en étoiles au sommet , pour émettre de ce centre étoilé une petite tige conique et toute recouverte de radicules non encore développées ; c’est cette tige, déjà renflée en bulbe et remarquable par sa blancheur, qui est destinée à former la plante nouvelle de la nouvelle année. ». Les feuilles, dans cette espèce, sont remplacées par des gaines lancéolées, couleur de feuille morte ; les fleurs sont dispo- sées en épi accompagné de bractées; elles sont serrées les unes contre les autres, de la même couleur fauve que le reste de la plante. L’éperon n'existe pas ; l’anthère est terminale et lisse, remplie de pollen farincux et non glutineux comme celui de la plupart des Orchidées.— Plus tard les fleurs dis- paraissent , les capsules grossissent et elles persistent dessé- chées jusqu’à l’époque où les tiges nouvelles viennent placer leurs fleurs sous ces épis müris de l’année précédente. — Il fleurit en juin et en juillet. GOODIERA. 27 Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la nature du sous-sol, et végète dans la couche détritique qui le recouvre. Nous le trouvons entre 800 et 1,000. Wah- lenberg le cite en Suisse jusqu’à la limite du hêtre, et Le- debour à 700" dans le Talusch. Géographie. — Au sud, on le trouve, en France, dans le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie, et en Sicile. — Au nord , il vit aussi disséminé dans les forêts de la Bel- gique, de l'Allemagne et de la Scandinavie, la Laponie exceptée ; il habite aussi l'Angleterre, et l'Islande où il trouve sa limite occidentale. — A lorient, il existe en Suisse, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géor- gie, dans les Russies septentrionale, moyenne et aus- trale, et dans la Sibérie de l’Oural. ex Limites d'extension de l'espèce. ES eos se ioieve 30 LE en latitude : Nord hnde. .......,.. 1-10 279 Occident , Islande... ...... .. 2% O.}Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 70 E. 9/0 Carré d’expansion......... ... 2538 G. GOODIEBA, À. Brown. Distribution géographique du genre. — Ses 10 espèces sont très-disséminées : 3 sont asiatiques, des Indes orien- tales et du Népaul, — 3 sont des îles africaines : de Mas- careigne et de Madère. — 2 existent dans l’Amérique sep- tentrionale. — 1 au Brésil. — 1 seule en Europe. Goopiera REPENS, R. Brown. -— Cette curieuse espèce 5928 ORCHIDÉES. croît sur le sol détritique des forêts d’arbres verts et notam- ment dans celles du Pinus sylvestris. Son rhizome rampe à la surface du sol, entre la terre elle-même et la couche de mousse ou de débris de feuilles qui la recouvrent. Elle re- cherche, comme la plupart des Orchidées , un sol spongieux où l’air puisse facilement pénétrer. Ce rhizome se ramifie, et chacun des bourgeons qui termine un rameau vient s’épa- nouir en une rosette de feuilles radicales, pétiolées, dont les nervures, apparentes, forment un joli réseau à leur surface. Ces feuilles, d’un beau vert, laissent sortir de gaines tu- bulées, glanduleuses et pubescentes, une tige qui se ter- mine par un épi de fleurs blanches disposées en spirale. Le labelle est dépourvu d’éperon , mais bossu en dessous. Son anthère est libre, mobile et operculée. — Fleurit en juillet et en août. | Nature du sol. — Altitude. — Cette plante est pres- que parasite comme le Zistera cordata ; le sous-sol lui est indifférent, pourvu qu’elle trouve une couche suffisamment épaisse de débris d’arbres verts. Ces deux plantes paraissent représenter, dans les forêts de conifères , la brillante série des Orchidées parasites de la zone torride. — Celle-ci recher- che les coteaux et même les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne, très-rare, vers 600%. De Candolle la cite à 300" à Kaiserslautern et à 1,400" à Lans-le-Bourg. Géographie. — Au sud, ce Goodiera végète en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on l'indique très- disséminé en Allemagne, en Scandinavie, en Angleterre. Il vit dans les bois épais et moussus de la Laponie, où il arrive jusque dans l’Altenfiord. — A l'occident, on le cite à Terre-Neuve, dans les bois des montagnes Rocheuses, au Saskatchawan , au fort Franklin. — A l’orient, il habite la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylva- SPIRANTHES. : 529 nie, le Caucase, les Russies arctique , septentrionale et moyenne , et les Sibéries de l’Oural, de l’Altai, du Baïkal et Orientale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Italie........ 40° |Écart en latitude : Nord, Laponie... ........ sur TON 300 Occident, Amérique. ....... 125 Li Ecart en longitude : Orient , Sibérie orientale..... 163 E. 2880 Carré d'expansion... ........ . 8640 G. SPIRANTHES, Rich. Distribution géographique du genre. — Ces curieuses Orchidées , au nombre de 28 à 30, sont aussi très-dissé- minées. L’Asie en à 10 : aux Indes orientales , au Népaul , à la Chine, en Sibérie et à Unalaska. — 8 se trouvent dans l’Amérique du sud et surtout au Pérou; les autres au Brésil et au Chili. — 4 seulement sont connues dans l’Amé- rique au nord. — En Afrique 3 ou 4 Spiranthes sont en- core situés dans les îles , à la Trinité et à Mascareigne. — 2 sont européennes. — Une seule habite la Nouvelle- Hollande. SPIRANTHES ÆSTIVALIS, Rich. — C’est une plante des prairies humides où elle se montre en été, en juin et en juillet. Ses bulbes allongés et cylindriques sont au nombre de 3 ou #. Ceux qui doivent fournir les tiges nouvelles sont fusiformes, cachés dans la base intérieure de la pousse de l’année, et placés à côté des bulbes plus ou moins dessé- chés de l’année où même des années précédentes. Les feuilles radicales sont lancéolées-linéaires, en rosette, VIII 530 ORCHIDÉES. et les feuilles caulinaires ont presque la même forme. Les Jeurs, petites, d’un blanc verdâtre, sont disposées en un épi spiral, qui doit cette disposition à la torsion de la tige. Le périgone est à 2 lèvres, il est dépourvu d’éperon. Lors de la fécondation, l’anthère, formée de deux petites masses de pollen onctueux et pulvérulent, se répand sur le stigmate qui est visqueux et nectarifère. Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les ter- rains siliceux et graveleux de la plame, mais il est probable qu'il est indifférent. Géographie. — Au sud , on le rencontre en Corse et en Grèce. — Au nord , il croit en France, en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. —- À l'occident, il vit en Portugal et à Terre-Neuve. — A l’orient , il est en Suisse , en Piémont, en Lombardie et en Croatie. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Grèce... s.sssessses. 390 Ecart en latitude : Nord, Angleterre... secs 01 120 Occident, Terre-Neuve ....... 957 O.)Ecarten longitude: Orient, Grèce. ........ TT a 79° Carré d’expansion............. 948 SPIRANTHES AUTUMNALIS , Rich. — On le rencontre dans les prairies lorsque déjà l'herbe flétrie permet aux espèces tardives de se développer à l'air bre. Ses feuilles radicales sont ovales, courtes, disposées en un faisceau latéral; les caulinaires sont petites, bractéiformes. Sa hampe est axillaire et garnie dans toute sa partie supérieurede petites fleurs blan- châtres, disposées en spirales, et placées de telle manière que la première correspond à la 4°, la 2° à la 5°, et ainsi de SPIRANTHES,. 531 suite. Ces fleurs sont sessiles. La fécondation a lieu comme dans l'espèce précédente. — Il fleurit en août et en sep- tembre. Nature du sol. — Altitude. — I est indifféreft, et croît sur les sols détritiques des plaines et des montagnes. Lede- bour le cite dans le Caucase entre 1,600 et 1,800". Géographie. — Au sud, il habite la France, l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, il est disséminé dans le centre de l’Europe, jusque dans le Danemarck et à Saint-Péters- bourg. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l’oc- cident , on le trouve en Portugal. — A l’orient , il végète en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie, au mont Athos, à l'ile de Crète, dans le Caucase, en Géorgie et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie, ....s..e..ss.e 30° )Ecart en latitude : Nord, Saint-Pétersbourg...... 60 | 25° Occident , Irlande. .......... 12 O.]}Ecart en longitude : Orient, Géorgie... SE et AD a 58° Carré d’expansion. ... ... ce... 1450 532 IRIDÉES. A ——— ———_—_—————_—_—_—_—_—_————— FAMILLE DES IRIDÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. ........ 00a 100 1800. à 9° 00 Abyssinie........e 10 à 16 32 E. à AL E° “10108 Algérie. ......... 33 à 36 5 O.à 6 E. 1 : 120 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O. 1 : 186 Sicile do. us 31 à 38 10:E. à 13 E: 14:08 Portugal......... 37 à 42. 90.414 O0 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E.à16 E. 1 : 128 Caucase. = ss A0. 3524E. à A8 OR Tanride...-<..10 43 à AG 31 E. à 34 E. 1L:164 Plateau central.... 44 à 47 O0 .à 2 E. 1 : 269 | PK 11 (4 NASA FOR A2 54: 7 O.àù 6 Em Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 131 Allemagne. ....... 5 à 55 : : 2 E'à TA "E Carpathes ........ 49 à 50 19 E.à22 E. 1 : 532 Angleterre . ...... 50° à 58 1L'O:'à7 OMS Russie moyenne... 950 à 60 17 E.à58 E. 1 : 193 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 439 Danemarck ....... 52. à 57, 7 Es ad Gotmesr-barcs. 55.à 59, 10 E. 15 En Suède ee -chei 55 à 69 10 E.à22E. 0: 0 Norvége........s. 58 à 71: 2 En 10 ES Russie septentrl... 60 à 66 19 E.à57 E. 1 : 430 Finlande......... 60 à 70 18 E. à 28 E O0 Laponies. 222 65 à 71, 14 E. à A0 EE ON EUROPE ENTIÈRE see costs esse LR PROPORTIONS RELATIVES. 933 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude. Longitude. Irlande. ....... D 00) 0 AU. d'1970., 717, Angleterre . ..... 90 à 58 sal UP MONT id Prés ne Allemagne ...... 45 à 55 DB AMAR ETAT": Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 1 : Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 Sibérie altaïque... 4% à 67 66 E. à 97 E. 1 Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : Dahurie........ . D0 à 55 110: E. à 119 E. 1”: Sibérie orientale... 56 à 67 111 E.à163 E. 1 : Sibérie arctique... 67 à 78 60 E.à 161 E. 0 : Kamtschatka.. . .. A6 à 67 148 E.à170 E. 1 : PaysdesTschukhis. » » 155 E. à175 O. 0 : Îles del’Océan or". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : Amérique russe... 54 à 72 170 O à 150 E. 0 : Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 36°à 370 Roy. deGrenade, rég. niv.. 36 à 37 Pyrénées. .... SOS EE 42 à 45 Pyrénées élevées. ...... 42 à A3 Pic du Midi de Bagnères.… » Plat. central, rég. montagn. 4% à 47 Plateau central, sommets.. 44 à 47 Alpes it -. cet 4388 4 45 à A6 Altitude en mètres. 1500 à 3500 1 : 2500 à 3500 0: 500 à 2700 1 1500 à 2700 1 » 0: 500 à 1900 0: 1500 à 1900 0: 500 à 2700 1: 1500 à 2700 1 : 3: 534 IRIDÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.... 120à 140 2%°0. à 92700. 0: 0 Canaries... .:, 5.4. 98:à 30 15 O. à 20 O. 1:167 Hébrides. +, +... 57.458 8 O.à 10 0. 0: 0 Orcadess. ss «vise +! 59 5.0. à 6.0.0: 0 Shetland . . 1. . 60 à 61 3: 0.:à, RO DSSS Feroë sh se Retels ts 3 62 9 O 0:10 Islande... . .:.. .... 64 à 66 16 O. à 27 O0. 0: 0 Mageroë........ Pal 2h E. 0:90 Spiizberg. . een. 79 à 80 10 E. à 20 E. 6: 0 Ile Melville........ 76 114 O. 0: 0 Ile J. Fernandez.... 33 à 40S. 76 O. 0: 0 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42$. 171 O. à 176 O. 1 : 200 Malouines. ,...,... 525. 59 O. à 65 O0. 0: 0 Le beau groupe des Iridées, si remarquable par l’am- pleur et le magnifique coloris de ses fleurs, a dispersé ses espèces sur toutes les parties de la terre , mais c’est surtout dans les parties tempérées les plus voisines des tropiques qu’elles se rencontrent en plus grande abondance. Ces plan- tes sont assez rares sous les tropiques, et sont nulles sous les zones glaciales. La pointe australe de l’Afrique est la partie du globe où leur proportion est la plus forte. — En Europe, le rapport des Iridées est seulement de 17111 , et nulle part, si ce n’est en Sicile , dans le sens des latitudes , cette propor- tion n’est dépassée. — Dans le sens des longitudes, c’est en Dahurie seulement que le rapport devient plus grand et atteint 1792. — Dans les montagnes, les fridées disparais- sent presque entièrement , et ilen est à peu près de même dans les îles. CROCUS. 999 G. CROCUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Crocus, dont les variétés sont multipliées à l’infini dans les jardins, ne sont pas très-nombreux en espèces. 30 au plus ont une origine certaine, et presque tous sont européens. Leur sé- jour est dans l’Europe australe, en Italie, en Sicile, en Corse, en Tauride, en Grèce, en Hongrie. — 4 seule- ment habitent l'Asie, et ont été trouvés en Syrie et sur- tout dans l’Asie mineure. Crocus venus , Al. — Il y à bien peu de plantes plus printanières que celle-ci; elle attend à peine la fonte des neiges, et souvent elle s’y trouve ensevelie quand de beaux Jours trompeurs l’appellent à la lumière avant que les nua- ges chargés de frimasn’aient abandonné les contrées qu’elle habite. C’est alors un joli spectacle de voir les pelouses et les prairies se couvrir de fleurs avant que les graminées n’aient montré leurs premières feuilles. Ce Crocus , il est vrai, ne laisse pas encore sortir son feuillage , mais son périgone blanc ou violet , souvent strié par ces deux couleurs, s’ouvre au soleil et se ferme la nuit ou sous l’influence d’un ciel nuageux. Chacune de ces fleurs naît d’un bulbe ovoïde, en- touré de tuniques réticulées. Un bulbe nouveau se forme, comme dans les glaïeuls, au sommet de celui qui existe; le plus ancien s’entoure de bulbillesqui ne tardent pas à acqué- rir une existence indépendante, et c’est du sommet et pres- que du milieu de ce bulbe ancien , que sort la pousse qui doit d’abord fleurir et ensuite se développer. — La féconda- tion a lieu dans le bouton plusieurs jours avant l’épanouis- sement. Les stigmates, d’une belle couleur orangfe, ont 536 TRIDÉES. leurs crêtes frangées appliquées contre les commissures des trois anthères, et ces franges sont garnies , dans le bouton même, de gros grains de pollen globuleux. Ces frangesce- pendant restent serrées les unes contre les autres, et ne s’é- talent que lors de l'épanouissement, qui dure plusieurs jours ; ensuite la corolle se flétrit ; l’ovaire , pédicellé , reste abrité sous le sol, et les feuilles, qui sortaient à peine d’une gaine transparente, grandissent et viennent au jour. Elles sont vertes, linéaires, marquées d’une ligne blanche dans leur milieu. Quand elles ont atteint tout leur développement, elles s'écartent puis s’étalent , et l’ovaire, dont le pédoncule s’allonge, arrive à la lumière. Il est alors transformé en une capsule blanche , à 3 loges, qui s’ouvre en 3 valves, et qui répand des graines fauves, arrondies et assez grosses. — L'époque de la floraison est très-variable , elle commence en mars et se perpétue jusque dans le mois de juin, en suivant les zones d’aititude. Nous l'avons vu en fleur dans les prairies de Langogne dès les premiers jours d’avril, et nous l’avons trouvé le 18 juin 1845, sur les pentes méridionales de la mon- tagne dela Lozère, ouvrant sa corolle à mesure que la neige disparaissait. | Nature du sol. — Altitude. — A] végète sur les terrains siliceux, mais volcaniques et détritiques des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne sur nos plus hauts sommets , sur le plomb du Cantal à 1,850". Il y fleurit en juin , à mesure que la neige fond, et y présente ses variétés blanches et violettes ; il ne descend pas au-dessous de 600". Thur- man dit qu’il abonde dans le Jura , sur le calcaire, et qu'il est nul dans les Vosges. De Candolle le cite à 200% à Turin et à 2,000" dans les Alpes. Wahlenberg l'indique en Suisse, depuis la limite supérieure du hêtre jusque bien au-dessus de la limite du sapin, Gussone le mentionne aussi en Sicile, GLADIOLUS. 53T sur les flancs de l’Etna où il fleurit en avril, et où la variété blanche est aussi plus commune que la variété violette. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans les Pyrénées, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il existe au Wurtemberg, en Bavière et atteint à peine le Danemarck. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’o- rient, il croît en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Bosnie, en Servie , en Macédoine. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie............... 35° )Ecart en latitude : Nord, Danemarck........... Fa 170 Occident , Portugal. ......... 9 O.)Ecarten longitude : PR Turquie... ... 23 E. | 329 BARRE D'EXDANSION. .. : -.. »-- + ee 944 G. GLADIOLUS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les glaïeuls sont d’admirables plantes aux fleurs vivement colorées pour la plupart, et qui presque tous ajoutent leur éclat à la belle végétation du cap de Bonne-Espérance. En effet, on con- naît maintenant près de 100 Gladiolus, et 90 au moins sont du Cap. Un seul est indiqué à Madagascar. — On en cite 7 en Europe, des parties australes et orientales de ce continent, de la Grèce, de l'Italie, de la France, de la Tauride et de l'Autriche. — Un seul a été trouvé en Amérique dans la Patagonie. GLADIOLUS SEGETUM , Gawler. — Vers la fin du mois de 538 TRIDÉES. mai, avant que les moissons ne soient encore couronnées de leurs épis, on distingue, au milieu de la verdure des cé- réales, des fleurs d’un rouge éclatant et disposéesssur deux séries presque parallèles. Ce sont des glaïeuls qui naissent ainsi dans les champs et s’y perpétuent malgré les labours qui viennent chaque année déranger leurs bulbes. Ces derniers, déprimés, enveloppés d’un réseau fibreux , périssent comme les tubercules des colchiques, après avoir donné une tige florifère, mais un autre bulbe naît au-dessus du premier, et des bulbilles naissent encore en abondance, soit du bulbe lui-même, soit des radicules qui s’en échappent. La tige est simple, munie de feuilles plissées, ensiformes et engaînantes , et les fleurs offrent un périgone à 6 divisions irrégulièrement disposées. Il semble que cette fleur ait deux lèvres, une supérieure, l’autre inférieure. Les étamines sont au nombre de 3 ; les anthères sont allongées. Le style se divise en 3 stigmates dont les lames sont plissées en deux jusqu’au moment de la fécondation ; alors elles se déploient en cuillerons élégamment frangés sur les bords, et se déjet- tent contre la lèvre supérieure, tandis que les anthères, ex- troses, s’inclinent sur l’inférieure pour s’ouvrir. Chaque fleur naît accompagnée de 2 bractées qui persistent pendant la maturation, et le fruit est une capsule trigone, à trois loges, renfermant un assez grand nombre de semences. — Il fleurit en mal. Nature du sol. — Altitude. — K recherche les terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne, en Aloérie et aux Canaries. — Au nord, il reste dans le centre de la France, et atteint Noirmoutiers. — A l’occi- dent , il se trouve aussi en Portugal. — A l’orient, on le cite en Italie , en Sicile , en Corse, en Dalmatie, en Croatie, GLADIOLUS. 339 en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans le Talüsch. “ Limites d'extension de l’espéce. Sad iTatanes. 2.21 Jah. 300 FERRÉ en latitude : NOR TanREt less A7 170 Occident, Canaries. ......... 18 en longitude : Omenttalüsch.......445..047 LE. 65° Carré d'expansion... 4. ...61..-14105 GLaprorus communis, Lin. — Ce glaïeul croît dans les prairies et non dans les moissons, et ressemble beaucoup au précédent. Sa tige est droite, cylindrique, et son bulbe . est entouré d’un tissu formant au sommet quelques mailles étroites et allongées. Ses feuilles sont linéaires, aiguës; ses fleurs sont disposées en épi unilatéral sur un pédoncule flexueux. Les stigmates sont étroits, glabres dans leurs deux tiers inférieurs , et s’élargissent en un limbe papillaire. La capsule est à 3 angles et contient des semences brunes et bordées d’une large membrane. — Il fleurit en mai. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et reste ordinairement dans les plaines. Ledebour le cite à 800" dans le Caucase. Géographie. — Au sud, il croît en France, en Corse, aux Baléares, à Madère. — Au nord, on le trouve en Alle- magne, à Francfort, à Stettin, en Russie, en Lithuanie et en Volhynie. — A l'occident, il est à Madère. — A lorient , on le trouve en Italie, en Dalmatie, on Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe. 540 IRIDÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère... tie TND JE en latitude : Nord, Hithuanie-: Fee: re. ° 99 2208 Occident, Madère........... 19 O. ) Ecart en longitude : Orient , Simbirsk............ A6 “A 65° Carré d’expansion............. 1430 G. IRIS , Lin. Distribution géographique du genre. — Les inis, dont on connaît environ 100 espèces, constituent un genre aux fleurs éclatantes, que la nature a distribué principalement en Europe et en Asie. — On en cite 40 dans cette dernière partie du monde, et la majeure partie de ce contingent végète dans les diverses parties de la Sibérie, en Dahurie, à la Chine et au Japon. Quelques espèces sont réparties aux Indes orientales et au Népaul, dans le Caucase, en Géorgie, en Perse et en Orient. — L'Europe a 34 à 35 iris qui occu- pent surtout ses parties australe et moyenne : l'Itahe , l'Es- pagne , le Portugal, la Grèce , l’île de Crète, la Hongrie, la Bohême, le centre de l'Allemagne et de la France et même la Russie. — L'Amérique, quoique moins riche, en possède aussi quelques espèces, 11 environ : de la Californie, de la Géorgie, de la Caroline, de la Virginie et même du Canada. — On n’en connaît que 2 dans l'Amérique méri- dionale ; elles sont du Brésil. — L'Afrique en a 11, dont 5 du cap de Bonne-Espérance, # de la Mauritame et 2 de l'Egypte. IRIS GERMANICA , Lin. — C’est sur les rochers et sou- IRIS. 541 vent sur les vieux murs que l’on rencontre cette espèce aux larges fleurs. Ses rhizomes noueux , rameux et traçants la réunissent en sociétés nombreuses, et végètent avec une telle vigueur , que s'ils permettent à l’iris de déployer toutes les richesses de son périgone, ils détournent à leur profit la nourriture destinée à former ses graines, et la plante est généralement stérile. Ses larges feuilles engaïînées , ensi- formes et nervées, forment des toufles d’un vert glauque, et dans le mois de mai on en voit sortir des tiges lisses et cy- lindriques , un peu flexueuses, qui ne tardent pas à offrir quelques fleurs. Celles-ci sont enveloppées dans des spathes superposées, qui s'ouvrent par un de leurs côtés, et qui laissent épanouir, pour quelques jours seulement, les brillants tissus de leur corolle. La couleur varie du bleu pâle au violet foncé , et les 3 pétales extérieurs, réfléchis, sont munis de belles séries de poils collecteurs orangés qui reçoivent le pollen de 3 anthères extrorses. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Cet iris recherche les sols rocheux de la plaine , et ne s’élève pas dans les mon- tagnes. Géographie. — Au sud , il végète en France, en Es- pagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord, il atteint l'Allemagne méridionale , le nord de la France et même la Lithuanie. — A l'occident, le Portugal et les Canaries. — À lorient, il est indiqué en Suisse, en Autriche, en Italie, en Sicile , en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Tauride, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries. ............. 30° )Ecart en latitude : Nom laithuanie. . .!...... Ra à il 2/0 D42 IRIDÉES. Occident , Canaries. ........ 18 O.|Écart en longitude: Orient, Tauride......o.vess 9%, E 529 ! Carré d’expansion............. 1248 Iris OLBIENSIS, Hénon. — Il croît en touffes très-serrées sur les rochers; il enfonce ses rhizomes rameux dans leurs fis- sures ou les laisse ramper à leur surface. Sa tige est droite, très-ferme , un peu plus Tongue que les feuilles. Celles-ci sont ensiformes et pointues. Les fleurs, au nombre de 1 ou 2, jaunes, violettes et quelquefois blanches, sont portées sur des pédonceules courts et fermes. Les stigmates sont beaucoup plus courts que les divisions du périgone. La capsule est grosse, oyvoide et trigone. — Il fleurit en avril. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains calcaires et rocheux de la plaine. Géographie. — Il occupe une partie du midi de la France, depuis Hyères jusqu’à Anduze, c’est-à-dire une surface d’en- viron # degrés. Iris PsEuDo-Acorus, Lin. — Un des plus beaux spec- tacles que nous présentent les campagnes est la vue d’un lac azuré dont les eaux doucement agitées balancent les fleurs du nénuphar et les feuilles flottantes des Potamogeton, et dont les lames soulevées par le vent viennent expirer sur les rives parmi les Typha aux lourdes massues, et les touffes d'Iris aux larges fleurs soufrées. Cette dernière espèce est en effet une de celles que l’on rencontre le plus souvent sur le bord des ruisseaux, dans les prés humides et marécageux, le long des rivières et des étangs. Ses puissants rhizomes sont solidement implantés dans la vase ; ses feuilles ensi- formes, emboîtées les unes dans les autres, se développent activement dès les premiers jours du printemps , et bientôt IRIS. 543 après, une tige verte et solide s’élève du milieu de ce feuil- lage. Elle porte encore quelques feuilles demi-avortées , puis enfin les spathes qui la terminent s’entr'ouvrent et les fleurs s’en échappent. Elles développent leur périgone d’un jeune pur, brillent quelques jours au-dessus des eaux, et des capsules pesantes, exactement remplies par des graines fauves et aplaties, se suspendent aux pédoncules qui main- tenaient les fleurs dressées, s’inclinent peu à peu, finissent par toucher la surface de l’eau, puis elles s’y plongent et y disséminent leurs graines. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — A est aquatique, indif- férent , et vit en plaine ou sur les montagnes peu élevées. En Auvergne il ne dépasse pas 900. Géographie. — Au sud , ce bel iris croit en France, en Espagne, en Algérie et à Madère. — Au nord, il est ré- pandu dans toute l’Europe centrale, dans toute la Scandi- navie, la Laponie exceptée, en Angleterre, en Irlande, dans les archipels anglais et danois. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l’orient , il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, le Caucase, la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural, de l’Altaï et du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Madère. .........se. 93 |Ecart en latitude : Nord, Norvége............ O4 j 31° Occident, Madère.......... 19 O.)Ecart en longitude: Orient , Sibérie du Baïkal..... 116 E. 1350 Carré d'expansion. .........+. 4185 Iris FÆTinissiMA , Lin. — On rencontre cet Fris dans 54% IRIDÉES. les haies, dans les bosquets, au milieu des buissons. Il forme des touffes d’un vert sombre, dont les feuilles sont étroites, nervées, et exhalent une mauvaise odeur lors- qu'on les froisse. Ses fleurs sont peu apparentes, d’un lilas bleuâtre, sale et veiné. Ses graines, d’un beau rouge orangé, persistent pendant tout l'hiver, fixéesà la capsule qui s'ouvre en trois valves. Elles contribuent à orner les bosquets pen- dant que la neige couvre encore la terre , et contraste par sa blancheur avec leur éclat. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les terrains argileux et calcaires, mais ne les exige pas d’une manière absolue. Il reste en plaine ou sur les coteaux peu élevés, excepté dans les contrées très-chaudes ; car M. Boïissier le cite à 1,000 dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espagne, sur les collines de l'Algérie et aux Canaries. — Au nord, il est rare en France , mais se retrouve dans l’ouest, en An- gleterre et en Irlande. — A l'occident , il vit aussi en Por- tugal. — A l’orient , il est en Italie, dans le Tyrol, en Si- cile, en Hongrie, en Turquie et dans le Caucase. Limites d'extension de l’espèce. SUE ; (ÜANATIES 4 er else «0 190 | Écart en latitude : Nord, Angleterre... ...... 6e ON 250 Occident , Canaries. ..... .... 18 O.)Écart en longitude: Orient Caucase... ......... A6 E.| 64° Carré d’expansion. ..... sorte e eV LOU AMARYLLIDÉES. 245 FAMILLE DES AMARYLLIDÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie, ....:... O0 à 10° 1800. à 5E. Abyssinie......... 10 à 16 32 E. à 41 E. Algérie. ......... 33 à 36 5 O.ù 6 E. Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 O. | HETONMERINSE 37 à 38 10 E.à13 E. Portugal......... 37 à 42 9 O. à11 O. Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16 E. Caucase se. e 40 à 4% 35 E. à 48 E. Tauride. ...::..: 43 à 46 31 E. à 34 E. Plateau central. ... 4% à 47 O0 à 2 E. FAR 0 ee ce. e Ha 61 : 7,0:à: 6G:E. Russie méridionale... 47 à 50 92 E. à 49 E. Allemagne....:... 45 à 55 2 E.à14 E. Carpathes . ....... 49 à 50 19 E.à22 E. Angleterre . ...... Ua one Li 4710. Russie moyenne... 90 à 60 17 E. à 58 E. Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. Danemarck....,., 52 à 57 7 E.à12 E. Gothie. .:...:.::. 59 à 99 10 E. à 15 E. PHÉde- 5: ce 55 à 69 10 E.à22 E. Nonégez.. ….....: 98 à 71 2 E.à10 E. Russie septentrie... 60 à 66 19 E. à57 E. Finlande. ....:. . 60 à 70 18 E. à28 E. Laponie. .....:. 65 à 71 14 E. à 40 E. EUROPE ENTIÈRE. ...... dires es . VIII 3 [SL km © © © = © 2e me ed © = © 2 ee ee bed eb ed ed bed bed è nd © 546 AMARYLIDÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Latitude, Longitude. Irlande... use 10 à. 590 7710, à LRO Angleterre . ..... 50 à 58 1.0. à CIO Allemagne ...... 45 à 55 2 E. à 140600 Russie moyenne... 50 à 60 17 E.à 58 E. 0 : Sibérie de l'Oural. 44 à 67 55 E.à 74 E. 0 : Sibérie altaïque... 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. O0 : Dahurie....... ++ 50 à 55 110 E.à 119 E. O : Sibérie orientale... 56 à 67 111 E.à 165 E. 0 : Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 : Kamtschatka.. ... 46 à 67 148 E. à 170 E. O0 : PaysdesTschukhis. » » 155 E. à 175 O.1 0 : Iles del’Océanor”. 51 à 67 170 E. à 130 O. 0 : Amérique russe... 54 à 72 170 O à 150 E. O : Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Roy. deGr”, rég.alp. etniv. Roy. deGrenade, rég. niv... Pyrénées. ..... «se. Pyrénées élevées. . ..... Pic du Midi de Bagnères… Plat. central, rég. montagn. Plateau central, sommets. . Alpes élevées... Latitude. 300 à 370 36 à 37 42 à 43 42 à 43 » 44 à 47 44 à 47 45 à 46 45 à 46 Altitude en mètres. 1500 à 3500 0 : 2500 à 3500 0 : 500 à 2700 0 : 1500 à 2700 0 : » 0 : 500 à 1900 O0 : 1500 à 1900 0 : 500 à 2700 0 : 1500 à 2700 0 : 9 200.0. 20 29© © PROPORTIONS RELATIVES. 547 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Can-Vert.... 120à 14° 2400. à 2700. 0: 0 HAE co 2... 28 à 30 19:04 20:01:35 Hébrides . ........ 57 à 58 8 O.à 10 0. 0: 0 DNA de eo à . D9 o O.à 60.0: 0 Shetland . . ... 60 à 61 200:.à 4070: :0 Fee... 5.1. 62 9 O. 0: 0 Liagde .... 64,à 66 16 O. à 27 O. 0: 0 Mageroë......., sad 2% E. 0:40 SDIÉZDETE. …. . » + « .. 79 à 80 1OXE. à 20 E::0:.: 0 lle Melville... +1 114 O. FA Ile J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 0:10 Nouv. Zélande (nord). 35 à 42$S. 171 O. à 176 O. 0: 0 Malouines. ....... 525. 59 O. à 65 O0. 0: 0 La famille des Amarylidées à des représentants sur toute la terre, mais ils sont évidemment plus abondants dans l’hémisphère austral que dans l’hémisphère boréal. — L'Europe n’en possède qu’un petit nombre, dont le rapsort au total de la végétation est de 1 : 141. Ce sont les parties australes de ce continent qui en nourrissent la plus grande partie, et le Portugal seul dépasse la moyenne européenne. Cette moyenne est à peu près atteinte pour la France, 714%, mais les pays du nord en restent très- éloignés. — La longitude n’a pas d'influence sur leur dis- tribution , ou si elle en exerce une, c’est dans le sens de leur diminution vers l’orient. — Les Amaryllidées dispa- raissent totalement des montagnes, et des îles situées à une latitude élevée. b48 AMARYLLIDÉES G. NARCISSUS, Lin. Distribution géographique du genre. — West très-dif- ficile de fixer le nombre des Narcissus. Leurs espèces sont assez mal déterminées, et certaines formes, considérées par quelques auteurs comme de simples variétés, sont pour d’autres des types distincts. En supprimant ces variétés , et quelques espèces cultivées dont on ne connaît pas l’origine, il reste environ 56 espèces de ce genre. -— Presque toutes, 50 au moins, sont européennes et à peu près toutes de l’Europe australe : de l'Espagne , du Portugal, des Pyré- nées, de la Provence, de l'Italie, de la Sicile, de la Grèce, de Chypre; c’est à peine si 2 ou 3 de ces espèces arrivent dans l’Europe centrale. — On connaît # narcisses dans le nord de l'Afrique. — 2 en Orient. Narcissus PsEuDO-NaRcissus, Lin. — Il existe un cer- tam nombre de plantes toujours prêtes à fleurir quand le printemps arrive. Ce sont celles dont la végétation est au- tomnale, qui préparent leur nourriture et leurs bourgeons pendant que les feuilles des arbres se détachent, et qui , en- foncées plus ou moins profondément dans la terre , s’ac- croissent et se nourrissent à l’époque où les végétaux aériens entrent dans la plus complète inaction. Alors les bulbes de ces plantes émettent leurs racines, et déjà dans leur centre de nouveaux bourgeons se préparent pour remplacer celui qui va fructifier et périr. Les bois et les pacages se couvrent de bonne heure des grandes fleurs de ce narcisse. Il y vit en société, souvent uni à l’Endymion nutans, ou au Scilla Lilio-Hyacinthus , au Luzula pilosa et au Viola odorata. NARCISSUS. 519 Son périgone est d’un jaune soufré , et sa grande couronne, à bords ondulés, est du jaune orangé le plus beau et le plus pur. Ce large godet abrite les étamines et le pistil, et la fé- condation s’opère comme dans l’espèce suivante. — Il fleurit depuis le commencement d’avril jusqu’à la fin de juillet et même d’août, selon les altitudes. Nature du sol. — Altitude. — X croît sur les sols sili- ceux , détritiques et volcaniques. Nous le trouvons en plaine et sur le sommet de nos plus hautes montagnes jusqu’à 1,850". Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il est commun dans toute l'Europe centrale , et il arrive en Dane- marck , en Gothie , et même en Norvége et en Suède; il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il vit en Portugal. — À lorient, il habite la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie, la Transylvanie et le Caucase. Limites d'extension de l'espèce. ER ...-. 38° |Écart en latitude : INR NDENÉSE. nee. ose 60 220 Occident, Irlande. ...... .... 42 O. | Écart en longitude : Orient, Caucase............ A6 E. 58° Carré d’expansion.............. 1276 Narcissus poETICus , Lin. — Quand les prairies se cou- vrent de fleurs et nous annoncent la plus belle saison de l’année, lenarcisse abandonne au zéphir les doux parfums qui s’échappent de son périgone d’un beau blanc. Il se mon- tre en abondance , en société nombreuse , à côté des Trollius aux fleurs jaunes et globuleuses, près du Geranrum sylvati- 550 AMARYLLIDÉES. cum à l’élégant corymbe, mêlé au Dactyhs glomerata, à l’Avena sativa, au Lychnis flos-cuculi, et à ces brillantes Orchidées qui viennent partager avec lui le sol humide et à demi-tourbeux des prairies. — Le bulbe de cette espèce est ovale et allongé ; il produit dès l’automne des racines fi- breuses et abondantes, et sa végétation commence ; mais aussitôt que les gelées de l’hiver viennent à cesser, ses feuilles, au nombre de 3 à #, d’un vert glauque et allongées, montrent leur pointe au sommet d’une enveloppe membra- neuse. Elles se développent, et, en même temps, une hampe fistuleuse et striée s’élève , terminée par une spathe monophylle , qui s'ouvre por le côté et laisse sortir la fleur. Celle-ci s'incline, par la torsion de sa hampe, du côté où elle peut recevoir le plus de lumière ; son périgone s’étale et laisse voir un élégant godet d’un jaune verdâtre,que relève un liséré rouge et ondulé. Les 6 étamines, insérées sur 2 rangs, font à peine saillie au dehors du tube de la corolle, et les 3 stigma- tes en sont trop rapprochés pour que la fécondation ne soit pas assurée ; aussi l'ovaire grossit, se penche vers la terre, et se transforme en une capsule à 3 loges et à 3 valves, ren- fermant des graines noires, brillantes et globuleuses. — Il fieurit depuis la fin d’avril jusqu’à la fin de juin , selon l'al- titude. Nature du sol. — Altitude. — Nous trouvons ce nar- eisse sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques de la plaine et des montagnes, jusqu’à l’altitude de 1,200. Géographie. — Au sud, il croît en France, dans le midi de l'Italie, en Grèce sur l'Hélicon. — Au nord, il atteint la Belgique, la Bavière. — A l’occident, il reste en France. — À l'orient, on le trouve en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie et en Turquie. GALANTHUS. 991 Limites d'extension de l’espèce. MA TGréte. 10, 0.030600 9.7889 en latitude : Nord, Belgique............ 50 120 Occident, France............ À se en Jongitude : Orient, Turquie. ..........+ 24 E. 289 Carré d’expansion. ........+... 336 Narcissus JunciForius, Req. — Cette espèce habiteles lieux secs et escarpés, les rochers dans lesquels l’eau a creusé des cavités où la terre végétale s’est rassemblée. Ses bulbes sont bruns et ovales ; ses feuilles, allongées et cylin- driques, ne sont pas enveloppées d’une membrane transpa- rente comme celle des espèces précédentes. La fleur est aussi solitaire, d’un beau jaune, et légèrement penchée. — Il fleurit en avril. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des montagnes peu élevées. Géographie. — On ne connaît encore cette plante que dans le midi de la France , en Espagne et en Portugal. Limites d'extension de l’espèce: Sud, Espagne... . - oo o18 0 a12 0.0 400 tent en latitude : Nord, France. s..s.socosces A4 4° Occident, Portugal.......... 10 O. Écart en longitude: Urient, France. .......". SM 1 120 ‘Carré d’expansion. ......e..eecee A8 G. GALANTHUS, Lin. On ne connaît que 2 espèces de ce genre, dont une habite le centre de l’Europe et l’autre la Tauride. 552 AMARYLLIDÉES. GaLanrTaus nIvALIS, Lin. — Charmante messagère des beaux jours, cette espèce les précède et ne les attend pas. Ses bulbes, enfouis sous le sol et groupés par petites touffes , sont disposés pendant tout l'hiver à profiter des premières éclaircies. Dès l’automne , des radicules blanches sortent de la base de ces bulbes , et sous la neige , qui dans le mois de février recouvre la terre, deux feuilles , entourées d’une spathe transparente , renfermant le bouton entre leurs deux faces intérieures , arrivent au niveau du sol, et attendent patiemment que la tempéra- ture s'élève ; alors la hampe se développe pendant que les feuilles s’allongent ; le bouton, d’abord dressé, entouré d’une spathe hermétiquement fermée, sort de sa prison pro- tectrice, porté sur un pédoncule flexible , qui s'incline et suspend la fleur. Elle ouvre les 3 blanches divisions de son périgone et laisse voir les 3 intérieures, blanches et striées de vert, et ses 6 étamines orangées. Après la fécondation, l'ovaire, globuleux, grossit, la spathe se détache, et le fruit s’inclinant successivement à mesure que sa pesanteur aug- mente, achève de mürir sur le sol et s’ouvre en 3 valves pour répandre ses graines. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et vé- gète en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,000" d'altitude. Géographie. — Au sud , il existe en France, dans les Pyrénées, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il vit disséminé dans l’Europe centrale , jusque dans le Danemarck, la Gothie, la Norvége et la Suède. El est aussi en Irlande où il à sa limite occidentale. — A l'o- rient , 1l habite la Suisse, la Dalmatie , la Croatie, la Tran- sylvanie , le Péloponèse, la Turquie, la Volhynie , la Po- dolie et la Géorgie. ASPARAGINÉES. 554 Limites d'extension de l'espèce. mile OS 380 en latitude : Nord, Norvége....... PEUR 59 21° Occident, Irlande. . 2.4.4, ,.. 11 O.)Ecart en longitude : Orient, Géorgie............. 47 E.) 58° Carré d’expansion............. 1218 FAMILLE DES ASPARAGINÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nr. 2. 004100016007 à 199 E007%007":0 Abyssinie . ....... 10 à 16 32 E. à A1 E. 1 : 333 Algériens... 95 14/304% 50746 E;" 1":910 Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 8 0. 1 : 372 SE. Lu CNRS 37 à 38 10 E.à13 E. 1 : 199 Porugals see. Jrua:42: s 9,0: à 11,04, 1:::190 Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à16E. 1 : 205 Caucase... : ..... . A0 à 44 35 E. à {SE 1 : 184 Houride..-:... HONG UATUE à 34. Eu, %i:.149 Plateau central .... 4% à 47 O0 ans Ea , L2/157 Ho E0mmO a G E.: 1L,: 952 Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 202 Allemagne. ....... 45 à 55 2 E. à14 E. 1 : 236 Carpathes........ 49 à 50 19 E. à2E. 1 : 152 Munibienre. 22 5016810 m0: à 7 O0: :1:,4193 Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à58 E. 1 : 242 Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 251 95 ASPARAGINÉES. Latitude. Longitude. Danemarck...... +, 02. 570; : 70 E a 120, POIME-LE . 09 à 99 10 E.à 15 E. Suède: d'uvrers à fn se 090à 69 10 E. à 22 E. Norvégehisir. au + 08'à 711 2,E,à:10%E Russie septentrle,.. 60 à 66 19 E.à 57 E. Finlande, : .., 4 60 à 70 : 18 E, à, 28:K, Laponie ..s.:3:.., 65 à 71 , 14,E) à 4080 EUROPE ENTIÈRE... , ed deb job jet He eh ed je : 186 : 194 : 165 475 SANS : 189 : 178 M Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Irlande........ Angleterre. .... Allemagne . .... Russie moyenne . Sibérie de l’Oural. Sibérie altaique. . Sibérie du Baïkal . Dahurie.- 0 Sibérie orientale. Sibérie arctique. . Kamtschatka. ... Pays des Tschukhis. Ilesdel’Océanor. Amérique russe. . Latitude. o1°à 59° 50 à 58 45 à 55 50 à 60 k4 à 67 44 à 67 49 à 67 50 à 55 56 à 67 67 à 78 46 à 67 » 51 à 67 54 à 72 Longitude. 700. 1 O QE: 17 99 66 93 110 111 60 FEFRPRE 170 E. 170 O. à 1320. C MÉRE7 AL ©: à 14 E. 98 E. 74 E. a (OTCE; @- © -àa116 E. à 119 E, à 163 E, . à 161 FE: 148 E. 155 E. à 170 E. à 175 O. à 130 O. à 130 E. md meù © mt © me ei ù Hi HE à Hà à là : 971 : 193 : 236 : 242 : 163 "VETI : 161 SE : 142 0 : 113 0 : 494 98 Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Pyrénées... 16 es. 42 à 43 Altitude en mètres. Roy.deGr*,rég.alp.etniv. 360à 370 1500 à 3500 0: Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 2500 à 3500 0 : 900 à 2700 1 : 162 PROPORTIONS RELATIVES. 299 Latitude. Altitude en mètres. Pyrénées élevées... ..... 420ù 43° 1500 à 2700 0: 0 Pic du Midi de Bagnères. . » DO 0 Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 83 Plateau central, sommets. 4% à 47 1500 à 1900 0: 0 2206 APR RER & 45 à 46 500 à 2700 1 : 174 Alpes élevées. . . .:... .. 45 à 46 1500 à 2700 0: 0 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Latitude. Longitude. Iles du Cap-Vert.. 120à 14° 2400. à 2700. 0: 0 Canaries’... ..... 28-à 30 15 O. à 20 O. 1 : 100 Hébrides. ....... 97-à 98 8 O. à 10 0. 0: 0 DRASS ose o 59 O0. à 60.0: 0 le à 60 à 61 a0.020:1040 00 0 MOREL 2 je oise à 62 9 ©. 0:50 : ET COMMENTS 64 à 66 10/047217:0: 07770 Magenoë. : …. .... 71 24 E. 0:20 Spitzherg. ....... 79 à 80 19 Eat 20.E: 0:::0 Île Melville. ..... 76 114 O. Dies ED Ile J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 O. 0560 Nouv. Zélande (mr). 35 à 428. 171 O. à 176 O. 1 : 308 Malouines. ...... 525$. 59 0. à 650.0: 0 Les Asparaginées ou Smilacinées constituent un groupe nombreux , dont les espèces sont très-dispersées , mais dont la plus grande partie habite le Nouveau-Monde et surtout l'Amérique boréale. Une autre partie de cette famille végète dans l'Inde tropicale et en Australie. Enfin une portion se trouve en Europe et dans l’Asie boréale. — Les Asparagi- nées européennes ne sont pas très-nombreuses , car les flores les plus riches n’en mentionnent pas plus de 16 à 18 , et la proportion pour l’Europe entière n’est que 1 : 374. Quel- 556 ASPARAGINÉES. ques-unes de ces espèces sont si généralement répandues, que toutes les flores locales présentent une proportion plus grande que la moyenne, mais il n’y a du reste rien de cons- tant dans la graduation de ces proportions du sud au nord, car nous trouvons 17199 en Sicile, et 17178 en Laponie. — Dans le sens des longitudes on remarque une progression irrégulière mais constante vers l’orient, à tel point, que l'Irlande n’a que 17971, c’est-à-dire une seule Asparaginée, et l'Amérique russe en possède 1798. — Dans les monta- gnes , les zones moyennes conservent leur proportion, maïs les zones élevées sont dépourvues d’Asparaginées.— Les îles se comportent comme les zones élevées des montagnes. G. ASPARAGUS, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Asparagus forment un type tout particulier, qui appartient presque en entier à l’ancien continent. On en connaît 55 espèces , dont 30 sont africaines, et presque toutes du cap de Bonne-Es- pérance. En effet, 20 font partie de la curieuse végétation de la pointe australe de l'Afrique ; 5 vivent aux Canaries, et les autres à Madère, à l’île Maurice, à l'ile de France et en Barbarie. — 15 espèces sont asiatiques : des Indes orien- tales , de la Sibérie, de la Chine, du Japon, de la Daburie et de l’Arabie. — L'Europe n’en a que 8, des bords de la Méditerranée , de la Tauride , de l’Italie et de la Provence. — 2 seulement sont citées dans toute l'Océanie, 1 à Timor, 4 à la Nouvelle-Hollande. ASPARAGUS OFFICINALIS, Lin. — Il est dispersé dans les buissons , sur le sable des rivières , presque toujours solitaire. Ses racines, ou plutôt ses tiges souterraines, consistent dans ASPARAGUS. 557 une souche ou une sorte de plateau, qui chaque année donne de jeunes pousses de son centre et émet également de nouvelles racines qui remplacent celles de l’année précé- dente. Les bourgeons, recouverts d’écailles , et toujours vo- lumineux, sortent de terre au printemps ; ils grandissent très-rapidement, et bientôt on remarque une tige élancée, d’où s’échappent de nombreux rameaux, minces, étagés et garnis de feuilles linéaires , qui donnent à la plante une ex- trême légèreté. De petites fleurs, verdâtres et portées sur un pédoncule incliné, naissent solitaires, mais rapprochées 2 ou 3 ensemble à l’aisselle des feuilles. Elles sont dioïques ; les mâles se désarticulent et tombent; les femelles donnent naissence à des baies arrondies , vertes d’abord , mais bien- tôt d’un rouge vif, dont la nuance contraste avec le beau vert du feuillage. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains siliceux et sablonneux des plaines. Géographie. — Au sud, la France , l'Espagne, les Ba- léares, l’Algérie et Madère. — Au nord, toute l'Europe centrale , le Danemarck, la Gothie, la Norvége australe et l'Angleterre. — A l'occident, l'Espagne et Madère. — A l’orient , la Suisse, l’Itahe , la Sicile, la Dalmatie , la Croa- ie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie , la Grèce , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Madère: . 4,00. 1980 JEeRe en latitude : Nord, Norvége... .:...... 10:60 272 Occident, Madère.......... 19 O. | Ecart en longitude : Orient, Sibérie de l’Altaï.... 97 E.| 1160 Carré d’expansion......,...,.. 3132 558 ASPARAGINÉES. ASPARAGUS TENUIFOLIUS , Lam. — On le rencontre dans les lieux incultes, sur les coteaux pierreux où il vit ordinai- rement solitaire. Sa soucheressemble à celle de la précédente et donne également naissance à des turions écailleux qui se développent très-rapidement. Ses feuilles, aciculaires , sont disposées par pelits faisceaux de 15 à 20, et situées à la fois sur la tige et les rameaux. Les fleurs sont verdâtres, ordi- nairement solitaires et hermaphrodites ; elles produisent des : baies d’un rouge pâle. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud, cet Asparagus vit en France, dans le midi de FItalie et en Sicile. — Au nord, il estrare, et atteint le Tyrolet la Podolie. — A l'occident, il reste en France. — A l’orient , il croît en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Podolie. Limites d'extension de l’espèce. LS 7 ARS LMP PE + .. 380 Écart en latitude : Nord; Podole. ::44481 214.41 49 11° Occident, France.......+.-.. 0 Ecart en longitude : Orient, Podolie....s...:...+ 26 BA 26° Carré d'expansion. ............ 286 ASPARAGUS ACUTIFOLIUS , Lin. — Cette plante se pré- sente communément au milieu des buissons, dans les heux pierreux et arides , où elle enfonce ses souches puissantes et vigoureuses. Ses tiges sont munies de petites feuilles courtes et linéaires, et ses fleurs, dioïques , ne diffèrent en rien de celles des autres espèces. Chaque année il sort de la sou- che souterraine de nouvelles tiges, qui doivent porter des STREPTOPUS. 599 fleurs , et les anciennes n’en continuent pas moins d’exister pendant longtemps , mais sans fructifier de nouveau. Il cons- titue un arbrisseau branchu , à feuilles piquantes, vertes, nombreuses, et réunies en faisceaux très-rapprochés. Les fleurs sont solitaires, d’un blanc jaunâtre , et portées sur de courts pédoncules, — Il fleurit en août. Nature du sol. — Altitude. — I végète sur les terrains calcaires et marneux de la plaine. De Candolle le cite à 900% dans le Roussillon. | Géographie. — Au sud, on le trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Corse, aux Baléares, dans les champs et sur les collines de la Barbarie. — Au nord, il atteint le Tyrol et la Carniole. — A l’occident, il est en Portugal. —— A lorient, il existe en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en Croatie, en Grèce, en Turquie et dans l’Asie mineure. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Barbarie......... ..... 359 | Écarten longitude : NORPRRITOR JE. 48 130 Occident, Portugal.......... 11 O. | Écart en latitude : Orient, Asie mineure........ 33 E.] 45° Carré d’expansion, ............. D89 G. STREPTOPUS, MWich. On n’en connaît que 5 espèces. 3 sont de l'Amérique du nord, et, sur ces 3, une espèce parvient en Europe. — Les 2 autres sont asiatiques , des Indes orientales et du Népaul. STREPTOPUS AMPLEXIFOLIUS , DC. — Quoique cette es- èce n'offre rien d’éclatant , c’est une de ces plantes que les ? ' 560 ASPARAGINÉES. botanistes rencontrent avec le plus de plaisir et qui leur montre ce vert tendre , ces tissus délicats qui appartiennent aux espèces qui fuient le grand soleil et vont demander pro- tection aux arbres des forêts. C’est sous la couche épaisse de leurs feuilles décomposées, et parfois au milieu des dé- bris de roches amoncelées, que ce Streptopus ramifie ses rhi- zomes. Ces derniers donnent naissance à des tiges simples ou rameuses , noueuses et fléchies alternativement de droite à gauche et de gauche à droite. À chaque inflexion naît une feuille ovale , arrondie , alterne , dilatée à sa base et embras- sant la tige par deux oreillettes arrondies. De l’aisselle de ces feuilles sortent des pédoncules solitaires et allongés, coudés et presque divisés en deux, mais ne portant qu’une seule fleur qui, suspendue comme celle des Polygonatum , vient s’ouvrir sous les feuilles. Elle est blanchâtre, à 6 di- visions dont 3 externes, creusées à leur base de fossettes nectarifères, et 3 intérieures, marquées de sillons qui sécrè- tent aussi de l'humeur miellée. Les anthères, au nombre de 6, portées sur de courts filets, s'ouvrent en dehors, et le stigmate, en forme de tube et bordé de papilles , semble ne pouvoir être facilement imprégné sans le concours des insec-. tes. Ceux-ci, à ce qu'il paraît, ne lui font pas défaut, car la plupart des fleurs sont fécondes, et dans le mois de juillet cette espèce s’est embellie par la présence de baies ovales, luisantes et toujours suspendues, d’un rouge éclatant et contenant 3 loges à 2 graines chacune. — Cette plante vit assez dispersée. Nous l’avons trouvée associée à l’Arabis ce- bennensis , au Ranunculus platanifolhius, au Rosa alpina, au Saxifraga rotundifolia, etc., presque toujours au pied de l’Abies pectinata. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons que sur terrains primitifs et volcaniques, siliceux et rocails PARIS. 561 leux, et toujours dans les montagnes entre 1,000 et 1,500 d'altitude. Wahlenberg l'indique aussi dans les forêts de sapins vers 1,600. Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il vé- gète dans les Alpes allemandes. — A l’occident, il est au Groënland , à Terre-Neuve, où il remplace avec le S. roseus notre Convallaria Polygonatum. — À lorient, il existé en Suisse, en Croatie, en Transylvanie, au Kamtschatka et aux îles Aléoutiennes. C’est une des plantes les plus dis- séminées que l’on connaisse. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie....... A0 Ecart en latitude : Nord, Groënland......... +... OÙ 20° Occident, Groënland........ 55 O.) Ecart en longitude : Orient , Aléoutiennes, ...... 180 E.\ 2359 Carré d’expansion. ..... arssoie 100 G. PARIS, Lin. On ne connaît encore que 6 espèces de ce genre singu- iier. 5 sont disséminées en Asie : en Sibérie, au Népaul, au Caucase ét en Arménie. — Une seule est européenne. Paris QuADRIFOLIA , Lin. — Quelest celui qui, dans ses promenades solitaires au milieu des forêts, n’a pas été frappé de l’origmalité de cette espèce ? Sans couleur et sans éclat elle attire l'attention et se distingue parmi l’Asperula odorata , le Monotropa Hypopitys, l’'Allium ursinum, le Galeobdolon luteum et les autres plantes némorales dont elle estentourée. Son rhizome trace et s’avance sous le sol de la VII 36 562 ASPARAGINÉES. forêt, et dès le printemps son extrémité sort de terre, traçant encore et protégée par une simple écaille. Alors la tige se montre et porte au sommet un cornet de feuilles enroulées, tandis qu’à sa base un jeune bourgeon solitaire paraît inactif et attend l’année suivante pour se réveiller et grandir. Quand ses 4 feuilles (quelquefois 5) ovales, pointues , larges et veinées , se sont tout-à-fait épanouies , elles laissent apercevoir, au milieu d'elles, un bouton soli- taire qui s'ouvre régulièrement en 8 parties, dont # plus grandes et calicinales , # plus étroites et intérieures ; 8 éta- mines à anthères sagittées accompagnent ce périgone ; elles se redressent , se retournent et viennent placer leur pollen en face des # stigmates papillaires que supporte un ovaire à 4 loges. Cet ovaire grossit , il devient une baie noire que les divisions du périgone accompagnent souvent, et chacune de ses loges rune 6 à 8 graines. — Elle fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — La parisette est indiffé- rente à la nature chimique du sol, mais elle recherche les terrains détritiques des plaines et des montagnes. Nous la trouvons encore en Auvergne à 1,000" d’élévation. Wahlen- | berg dit que dans la Suisse septentrionale elle vit dansles lieux ombragés à la base des montagnes, et qu’elle atteint à peine la limite du hêtre. Géographie. — Au sud, elle vit dans les PAS fran- çaises et espagnoles et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle est commune dans toute l’Europe centrale, et se trouve dans toute la Scandinavie jusque dans la Laponie, dans les bois bien fournis de terreau. Elle est citée en fleur à Uléa- borg le 30 juillet 1795 , et le 12 juillet 1797 (Acerbi). Elle est aussi en Angleterre, en Irlande et dans le midi de l'Islande, où elle est rare et où elle trouve sa limite occi- CONVALLARIA. 563 dentale. — A l’orient , elle habite la Suisse , la Dalmatie , la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie , la Turquie, le Caucase, la Géorgie, toutes les Russies, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Royaume de Naples...... 400 D en latitude : Nord, Altenford..........,.. 70 30° Occident, Islande. .......... 26 O. } Écart en longitude : Orient, Sibérie altaïque.. .... 97 bi 123° Carré d’expansion....... se 3090 G. CONVALLARIA, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 26 environ , sont très-dispersées : 11 sont asia- tiques et vivent aux Indes orientales et au Népaul, en Si- bérie , au Japon, dans le Caucase et en Orient. — L’Eu- rope en a 7 espèces, dont 1 ou 2 méridionales, les autres du centre ou du nord. — 6 habitent l'Amérique du nord et principalement les Etats-Unis où elles sont parallèles aux nôtres. — 2 seulement sont connues dans l'Amérique du sud , toutes deux du Brésil. CONVALLARIA VERTICILLATA , Lin. — On voit dans les bois élevés et sur les pentes herbeuses des montagnes cet élégant muguet dont les tiges, munies de feuilles glauques, étagées et verticillées, rappellent un peu les formes des Equisétacées. Ses racines sont traçantes , et ses fleurs, sus- pendues sur des pédoncules qui naissent entre les feuilles , 26% ASPARAGINÉES. restent cachées sous le feuillage. Ses fleurs, cylindriques et verdâtres, ont un périgone à 6 divisions , dont 3 extérieures et 3 intérieures, toutes garnies intérieurement au sommet de petits amas de poils bianchâtres et feutrés. Les 6 éta- mines sont serrées contre le pistil, et quoique la féconda- tion semble assurée, il arrive souvent que les fruits avortent et que les fleurs ne sont remplacées que par un petit nom- bre de baies rouges, suspendues comme elles. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — W préfère les terrains primitifs et volcaniques , schisteux , siliceux et détritiques. II vit dans les montagnes et atteint, en Auvergne, 1,600. Ledebour le cite dans le Caucase à 1,400. Aux Loffoden, il monte encore à 360", selon Lessing. Géographie. — Au sud, il habite la France, les Pyrénées, le nord de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord, il vit très-disséminé dans l'Europe centrale, dans la Scandi- navie, et il arrive en Laponie. On le trouve, dit Wabhlen- berg, dans les lieux très-ombragés et dans les vallées étroites, au pied des hautes montagnes du Nortland. Il est disséminé, mais abondant. On le rencontre aussi, mais plus rarement, dans le Finmarck. Cette plante, méridionale pour la Laponie, reste confinée dans les vallées les plus sauvages, d’un accès presqu’impossible aux botanistes, et qui sont seulement fré- quentées par les ours. — A l'occident, il est en Angleterre. — À l’orient, on le rencontre en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale et moyenne , dans les Sibéries de l'Oural et de l’Altaï. Est-ce bien la même plante que cite Pallas sur les rochers de Kiatka en Dahurie !t. 4, p. 379)? CONVALLARIA. 263 Limites d'extension de l'espèce. Sud , Midi de l’Italie......... 39° )Ecart en latitude : Nord, Iles Loffoden......... 68 29° Occident, Angleterre. ....... 6 O.) Ecart en longitude : Orient , Sibérie altaïque......, 97 E.) 103° Carré d'expansion. ............ 2987 ConvazLarIa POLYGONATUM , Liu. — À cette brillante époque de l’année où les primevères et les violettes ornent et parfument la lisière des bois, on voit sortir sur le sol ameubli des forêts de jeunes pousses glauques et enroulées qui partent d’un rhizome souterrain, et qui plus tard lui laisseront une cicatrice comme trace de leur naissance. Ce sont les bourgeons du C. Polygonatum. Bientôt ces feuilles ovales, arrondies et nervées, s'étalent en restant sessiles et fixées sur la tige par leur base élargie en anneau. Elles sont glauques et régulièrement alternes sur une tige gracieuse- ment inclinée. Ces feuilles offrent à la lumière leur face su- périeure,et cachent des fleurs, souvent solitaires, qui sortent de l’aisselle des feuilles à mesure que celles-ci se déroulent du bas en haut de la tige. Ces fleurs, assez grandes et suspendues, sont d'un vert jaunätre et persistent longtemps. Elles sont remplacées par des baies d’un bleu foncé. — Cette espèce vit solitaire ; ses individus sont rarement rap- prochés , mais elle admet près d'elle une foule de plantes némorales qui recherchent aussi la lumière diffuse des forèts. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Y est indifférent à la na- ture chimique des terrains, mais il recherche les sols détri- tiques et ameublis. On le trouve en plaine et dans les mon- tagnes. Nous le rencontrons, en Auvergne comme en Suisse, 566 ASPARAGINÉES. jusqu’à la limite des hêtres. M. Boissier le cite dans le midi de l’Espagne vers 1,600®. Ledebour l'indique entre 200 et 1,000 dans le Caucase. Géographie. — Au sud , il vit en France et en Espagne. — Au nord, il existe dans toute l’Europe centrale, dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, et en Angle- terre. — À l'occident, il est aussi en Portugal. — A lorient, on le rencontre en Suisse, en Italie ; il est remplacé en Sicile par le C. Broteri, Guss. ; il est indiqué en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Tur- quie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibé- ries de l’Oural , de l’Altai, du Baïkal, et dans la Dahunie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Espagne... ... 360 }Ecart en latitude : Nord, Norvége...... anse 63 279 Occident; Portugal :: 2. 2... 10 a en longitude : Orient, Sibérie orientale. .... 163 E. 1739 Carré d’expansion. ......... ... A671 CONVALLARIA MULTIFLORA , Lin. — Cette plante, bien voisine de la précédente, croît aussi dans les mêmes lieux. Elles s'élève davantage, elle est plus glauque; ses feuilles sont plus nombreuses, encore plus régulièrement disposées. Sa tige forme un arc plus courbé à son sommet. Ses fleurs, suspendues, naissent plusieurs ensemble à l’aisselle des feuilles. Elles sont plus petites et plus vertes que dans l’es- pèce précédente. Une partie des fleurs avorte et tombe, et les fruits sont des baies rouges et suspendues. — Elle fleurit en mai et en juin. CONVALLARIA. 567 Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente à la nature du terrain, et vit sur le sol détritique des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Au sud, elle croît en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, on la trouve dans toute l’Eu- rope centrale, en Danemarck, en Gothic, dans la Norvége, la Suède et la Finlande australes, ainsi qu’en Angleterre. — À l'occident, on la cite dans l'Amérique du nord, du Canada au Saskatchawan. — A l’orient, elle habite la Suisse, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural, de l’Altai, du Baïkal , et la Dahurie. Linutes d'extension de l'espèce. Sud, Midi de lItalie........ 40° Ecart en latitude : Nord, Norvége........ EE 290 Occident, Amérique. ....,.. 80 O.)Ecart en longitude : Orient, Dahurie........ "TUE: 1990 Carré d’expansion............ 4378 CoNvALLARIA MAÏALIS, Lin. — Quand le soufle du prin- temps a ramené la fraîche verdure des forêts, et que les o1- seaux chanteurs ont repris possession de leurs bosquets , la nature achève son œuvre de magnificence en faisant éclore le muguet, parfum délicieux que la brise enlève et qu’elle transporte en ondes invisibles pour annoncer partout la vic- toire des beaux jours sur la saison des frimas. Alors tout s’anime dans la forêt , et les corolles transparentes du mu- guet deviennent le signal de la vie, le réveil de tous les germes engourdis. C’est en effet dans les bois que cette plante a fixé son séjour. Ses tiges souterraines et ses racines 568 ASPARAGINÉES. souvent verticillées s'étendent et se ramifient dans la couche d’humus que les siècles ont accumulé. Le sommet de cha- cune de ces branches souterraines se termine par deux feuil- les emboîtées. L’extérieure a un pétiole demi-cylindrique où s’engaine celui de la feuille intérieure, et déjà, à la base de ces deux feuilles, existe le bourgeon qui prépare ses or- ganes pour paraitre l’année suivante. La hampe, qui porte les fleurs et qui naît séparée et en dehors des feuilles, est demi-cylindrique ; elle s’allonge pendant que ses deux belles feuilles ovales se déroulent , et enfin chaque fleur, en grelot translucide, accompagnée d’une petite écaille,s’ouvre penchée vers la terre. Les 6 anthères sont serrées près du stigmate, la fécondation s'opère ; ensuite les feuilles s’agrandissent encore, et quelques baies rouges , à 2 ou 3 graines, nous annoncent que tout passe avec le temps , le parfum, le prin- temps et son gracieux cortège. Nature du sol. — Altitude. — K est indifférent à la na- ture du sous-sol , et vit sur le terrain détritique des forêts. Ïl recherche les coteaux et les montagnes peu élevées. Nous le trouvons en Auvergne jusqu’à 1,400". Ledebour l'in- dique dans le Caucase entre 600 et 800. Wahlenberg le cite dans la Suisse septentrionale, dans les forêts sèches des vallées des montagnes, jusqu’à la limite supérieure du hêtre, et jamais au-dessus. Géographie. — Au sud , le muguet croit en France, en Espagne et dans le midi de l’Italie. — Au nord, il vé- gète dans les bois de l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie, ainsi qu’en Angleterre; « en Laponie, dit Wabhlenberg , on le rencontre sur les pentes méridionales des montagnes où il est rare, et toujours placé sur le bord des eaux et dans les îles basses des rivières. C’est en s’a- britant ainsi sur le bord des fleuves, dont le courant rapide MAIANTHEMUM, 569 et les eaux abondantes impriment à l'atmosphère ambiante un mouvement continuel , que cette espèce parvient à se maintenir sous un climat trop froid pour elle. » — A l’occi- dent , il habite le Portugal. — A lorient , on le trouve en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tau- ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, du Baïkal et en Dahurie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie........ A4O0° DL en latitude : Nord, Laponie. ........... 07 270 Occident, Portugal. ........ 10 ©.) Ecarten longitude : Ont Danurie........... 119 E.) 1290 Carré d'expansion. ........... 3483 G. MAIANTHEMUM, Wig. Distribution géographique du genre. — Les 1% espèces de ce genre sont partagées presque exclusivement entre l'Amérique et l'Asie. Les 7 espèces asiatiques sont disper- sées en Sibérie, en Dahurie, aux Indes orientales, en Arabie, et l’une d'elles arrive en Europe. — Les améri- caines , au nombre de 6 , végètent dans le nord de l’Amé- rique. — L'Afrique n’en à qu'une, de l'île Saint-Jacobi de l'archipel du cap Vert. MarANTHEMUM B1FOLIUM , DC. — Parmi les plantes so- ciales qui recherchent l’ombre des forêts, on distingue le léger Maïanthemum, dont les rhizomes, munis de racines verticillées, s'étendent en traçant dans l’humus qui recouvre le sol. Au commencement du printemps ses deux feuilles sortent de terre et se déroulent ; elles sont d’un beau vert, 570 ASPARAGINÉES. alternes, pétiolées et cordiformes, ayant quelque ressem- blance avec celles des Smilax. La tige se termine par un petit épi dont les pédicelles sont blancs comme les fleurs. Le périgone offre 4 divisions blanches , réfléchies , qui lais- sent à découvert # étamines , dont le pollen jaune s’échappe lors de l'épanouissement et féconde 2 stigmates papillaires. Un petit nombre de fruits succède à ces fleurs rapprochées et nombreuses; ce sont des baies rougeâtres et dispermes qui se détachent au milieu de l'été. — Cette espèce fleurit dès le mois de mai et se mêle à l’Oxalis Acetosella , à V’Al- lium ursinum , au Paris quadrifolia , etc. Elle est rempla- cée dans les bois du Canada par le M. canadense, et dans ceux de la Sibérie par le M. trifoliatum, qui lui sont pa- rallèles. — IL fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent à la nature chimique du terrain, mais il recherche les sols dé- tritiques des forêts des montagnes. En Auvergne on le trouve entre 800 et 1,500". Géographie. — Au sud, il existe en France et en Es- pagne. — Au nord, il occupe toute l’Europe centrale et toute la Scandinavie, y compris la Laponie. — A l’ocai- dent , il est indiqué à Terre-Neuve et dans le nord du Ca- nada ; est-ce bien le M. bifolium ? — A l’orient , il croît en Suisse, en Piémont, en Lombärdie, en Croatie, en Hongrie, eu Transylvanie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale, en Daburie, au Kamtschatka et dans l’île de Sitcha. Limites d'extension de l’espèce. Sud ; Espagne". . ... «+ 420 \Ecart en latitude : Nord, Laponie... .......... 70 28° SMILAX. 971 Occident, Canada. ......... 60 O.) Ecart en longitude : Orient, Ile Sitcha.......... 180 E 200 Carré d’expansion........... . 6720 G. SMILAX, Lin. Distribution géographique du genre. — Les Smilax, au nombre de 112 environ, sont dispersés sur toutes les parties de la terre, mais leur principale patrie est l Améri- que. En effet, on en connaît 65 dans le Nouveau-Monde. 46 font partie de la végétation de l'Amérique du nord, et presque tous habitent la zone équatoriale ou les pays qui en sont voisins ; les 23 vivent aux Antilles et à Cuba, à Saint-Domingue , à la Jamaïque, à la Guyane ; les autres au Mexique , à la Nouvelle-Grenade et dans les Etats-Unis du sud. — 19 se trouvent dans l'Amérique du sud et sur- tout au Brésil et au Pérou ; un très-petit nombre au Chili et à Monte-Video. — Les Smilax ont encore un autre cen- tre en Asie, où l’on en a mentionné 30 espèces , dont 23 appartiennent aux grandes Indes; les autres se trouvent au Népaul , en Chine , à la Cochinchine, dans le Caucase et en Syrie. — 8 existent en Océanie : à la Nouvelle-Hollande, à la Nouvelle-Calédonie et aux Philippines. — L'Europe n’en à que » , toutes de sa partie australe : de l'Espagne, de la Grèce et de l'Italie. — Enfin, # espèces africaines ha- bitent la Barbarie, Madère , Ténériffe et Mascareigne. SMILAX ASPERA , Lin. — Quoiqu'il existe sous la zone tempérée bien moins de plantes grimpantes et épineuses que dans les pays chauds, on en trouve cependant quelques es- pèces si communes et si enlaçantes, qu’elles obstruent la marche etrelient d’autres plantes en fourrés impénétrables. D'12 ASPARAGINÉES. Ce Smilax est de ce nombre ; ses tiges minces et longues s’insinuent à travers les branches des arbres , se mêlent aux buissons , envahissent les haies, et semblent n’avoir aucune limite à leur croissance. Il est dioique; les mâles sont bien plus communs que les femelles, mais, dans les deux sexes, les tiges sont munies d’aiguillons recourbés et forte- ment piquants, et de feuilles en cœur , luisantes en dessus, à nervures saillantes en dessous et parfois même épineuses. À la base de ces feuilles se trouve une stipule qui serre le pétiole et se prolonge de chaque côté en une vrille qui permet au Smilax de s’accrocher aux arbres, de se suspendre à leurs branches et de jouer le rôle pittoresque de ces lianes qui tombent ‘en guirlandes des arbres de la zone torride. — Deux sortes de tiges sortent de ses racines fasciculées : les unes sont stériles et s’allongent avec une grande rapidité, ce sont celles qui montent si vite sur les arbres ; les autres sont fertiles et s'arrêtent dans leur développement; les vril- les y manquent ou sont réduites à de simples filets avortés. Dans l’intérieur de la stipule , sur ces dernières tiges, se trouve le bourgeon de l’année suivante , et dans le pétiole dilaté et creusé en gouttière qui porte la feuille , le pédon- cule roulé de bas en haut et dilaté au sommet , comme celui du licrre, pour porter une ombelle de fleurs. Ces dernières sont petites, herbacées et blanchâtres; leur périgone offre 6 divisions réfléchies, qui laissent à découvert les 6 étamines des fleurs mâles et les 3 stigmates papillaires et étalés des fleurs femelles. — Après les fleurs, on remarque de jolies ombelles de baies rouges ou noires qui restent longtemps fixées sur leurs pédicelles et qui contiennent chacune 2 ou 3 graines. — Il fleurit en septembre eten octobre. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et vit sur les terrains rocailleux des plaines. RUSCUS. 573 Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en Corse, aux Baléares et jusque dansle midi de l'Espagne et à Madère. — Au nord , il s'arrête sur le bord du plateau central de la France et en Carniole. — A l'occident, 1l vit en Portugal. — A lorient , il habite l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Croatie , la Grèce , la Turquie , l’île de Chy- pre et la Géorgie. | Limites d'extension de l'espèce. : Sud, Madère. ........0..e in en M e Nord, Carniole............. Le Occident, Madère........... 19 O. L) Ecart en ide Onent, Géorgie. ...:....... 47 E Carré d’expansion.............. 858 G. RUSCUS. Lin. Distribution géographique du genre. — I] en existe au moins {1 à 12 espèces. 7 sont européennes et toutes de la Grèce ou del'Italie, l'une d'elles s’avançant dans l’Europe centrale. — 3 sont africaines, du cap de Bonne-Espérance et des Canaries. — Une seule, américaine, croît à la Nou- velle-Espagne. Ruscus AcuLEATUS , Lin. —— La nature semble avoir épuisé toutes les combinaisons pour varier les formes avec les mêmes organes, et la plante dont nous parlons est un nouvel exemple de ces types particuliers qui excitent à juste titre toute notre admiration. Nous trouvons ce Ruscus, qui toute l’année conserve sa verdure, dans les bois à demi-ombra- gés, sur les coteaux pierreux: Ses racines sont traçantes, ou 57% ASPARAGINÉES. plutôt ses tiges sont souterraines et abritées sous lesol comme celles des fougères et de presque toutes les plantes mono- cotylédones vivaces. Cette tige donne tous les ans naissance à de nouveaux bourgeons qui existent en même temps que ceux des années précédentes. Ces jeunes bourgeons sont en- veloppés à leur naissance d’écailles ou de stipules blanchä- tres et demi-transparentes, et bientôt cestiges, molles et her- bacées, montrent des feuilles souples, ovales, lancéolées, d’un vert clair qui se fonce de plus en plus à mesure que leur tissu s’endurcit. Ces feuilles sont tordues à leur base et dirigées dans tous les sens. Lorsque ces plantes ont passé l'hiver, on remarque au printemps, sur la face de la feuille opposée à la lumière, un bouton qui s’épanouit en avril ou en mai, et offre le singulier spectacle d’une fleur blanchâtre et étoilée posée près du milieu de la feuille. Ces fleurs sont dioïques. Leur périgone est à 6 divisions; les mâles ont 6 étamines à anthères uniloculaires ; les femelles un ovaire simple comme son style et son stigmate. Le pollen, qui est onctueux, ne peut que bien difficilement être em- porté par le vent: il faut ici, comme dans beaucoup d’autres espèces, le contact de ces insectes printaniers empressés de butiner sur les premières fleurs de la saison. Il arrive que plusieurs deces fleurs femelles avortent; mais beaucoup d’au- tres sont fécondes et l’on voit alors des baies assez volumi- neuses, d’un rouge vif, à3 loges dispermes, posées sur les mê- mes feuilles où les fleurs sont écloses au printemps. Pendant l’hiver ces fruits se détachent et tombent sur la terre. Le ra- meau aérien qui a donné ses fruits persiste encore longtemps, conservant sa verdure, puis il finit par se dessécher et périr, pendant que la tige souterraine continue à montrer de nou- veaux bourgeons. Nature du sol. --- Altitude. — M croît sur les terrains DIOSCORÉES. 979 calcaires, argileux et rocailleux, ainsi que sur les basaltes. II n’atteint les montagnes que dans les pays chauds. M. Bois- sier le cite entre 1,000 et 1,300" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il atteint la Belgique et l’An- gleterre. — A l'occident , il est en Portugal. — A l’orient, il végète en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce, en Tur- quie, en Tauride , en Géorgie et dans le Talüsch. Limites d'extension de l’espèce. Sud Algérie)... 7, + ant ee en latitude : Nord, Angleterre. ..... s.... 99 200 Océident, Portugal. ......... 11 O. VE en longitude: HP Talüsch..e ., :......, 47 E.! 98° Carré d'expansion. ......:.... . 1160 FAMILLE DES DIOSCORÉES. Ces plantes sont assez répandues dans les régions tropi- cales et subtropicales du monde entier, mais elles sont très- rares dans les zones tempérées. La flore de l'Europe n’en possède que 2 espèces. G. TAMUS, Lin. On n’en connaît que 2 espèces ; l’une est de l’île de Crète et l’autre de l’Europe centrale. 576 DIOSCCRÉES. Tamus communis, Lin. — Le Tamus, commun dans nos taillis, sur la lisière des bois ou dans les buissons , sur le bord des eaux, est pour nos climats le seul représentant d’une famille des régions chaudes de la terre. Ses mœurs sont des plus curieuses à connaître. Dutrochet, qui a étudié avec soin sa germination, dit qu'il sort de terre avec un seul cotylédon foliacé , transparent et promptement caduc; de la base de l’embryon qui est sphérique , sort une radi- cule velue, et du sommet une petite feuille longuement pétiolée qui disparaît bientôt avec la feuille cotylédonaire et la racine; il ne reste plus que l'embryon qui s’épaissit, et là se termine le travail d'évolution de la première année. La seconde, cet embryon s’allonge en une tige souterraine qui s'étend assez loin et se bifurque; cette tige produit de son sommet et de l’aisselle de sa feuille caduque des tiges annuelles. Alors la plante est formée, mais elle n’a pas encore fleuri. La troisième année, comme les suivantes, le Tamus est formé d’un tubercule arrondi, assez volumineux, qui présente de la manière la plus régulière la génération alternante. Il en sort au printemps une pousse à jets cylin- driques et sans feuilles jusqu’à une grande hauteur, La tige principale, ainsi produite par génération gemmipare, se détruit, mais auparavant elle donne naissance, aux ais- selles qui sont à sa base, à de jeunes individus qui la rem- placent et qui prennent un accroissement très-rapide. Ils s’enroulent de droite à gauche sur tous les végétaux voisins, en pendant que le tubercule émet aussi des radicelles verti- allées et des rejets souterrains, les feuilles se développent. Celles-ci sont d’abord très-petites, appliquées les unes sur les autres sans pli et sans croisement , puis elles grandissent et deviennent cordiformes et d’un vert lustré, marquées de nervures convergentes au sommet ; leur pétiole est souvent TAMUS. 571 voluble, et de plus elles ont encore à leur base deux petits organes qui tiennent la place de vrilles. Ce pétiole est ren- flé à son point d’articulation ; aussi ces feuilles exécutent- elles divers mouvements pour s’étaler au jour et sortir des buissons sur lesquels la plante s'appuie. Lorsque le Tamus a acquis tout son développement, les fleurs paraissent en pe- tites grappes aux aisselles des feuilles supérieures. Elles sont dioïques. Les mâles, plus nombreuses, forment des grappes plus lâches et plus allongées que les femelles; leur périgone est à 6 divisions qui restent ouvertes et réfléchies pendant que les 6 anthères, d’un jaune verdâtre et à 2 loges très-distinctes, s'ouvrent en dehors et se couvrent d’un pollen adhérent.fLes _ femelles sont réunies en grappes plus courtes ét plus serrées; elles ont un ovaire infère, surmonté d’une style trifide et de 3 stigmates réfléchis et papillaires. Ces fleurs femelles sont météoriques , elles se ferment la nuit, et quoique les in- sectes soient probablement chargés de la fécondation, c’est dans leurs courses diurnes qu’ils doivent l’opérer. Dès qu’elle est effectuée , les fleurs mâles se détachent et tombent , les feuilles se flétrissent bientôt et les tiges se dessèchent , tan- dis que les plantes femelles, prenant une nouvelle vigueur, acquièrent un feuillage plus large et plus lustré, se suspen- dent en élégantes girandoles aux arbres et aux buissons , et soutiennent de longues grappes de baies d’un rouge vif, qui font le plus magnifique contraste avec le vert des feuilles. Ces baies ont 3 loges qui souvent renferment chacune deux semences et elles se détachent entières de leurs pédoncules. — Ainsi ce ne sont pas les premières tiges qui sortent du tubercule qui reproduisent la plante , mais des individus de forme différente qui naissent entre leurs écailles avant que ces tiges ne périssent, comme cela a lieu dans plusieurs espèces de Vicia. — 11 fleurit en mai et en juin. VII 57 578 LILIACÉES. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et reste dans les plaines. Cependant Wahlenberg dit que dans la Suisse il monte un peu sur les pentes des montagnes. Géographie. — Au sud , il croit en France, en Espa- gne, aux Baléares, en Barbarie, à Madère, aux Canaries. — Au nord , il végète sur quelques points de l'Allemagne, en Belgique et en Angleterre. — A l'occident , il vit aussi en Portugal. — A l’orient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, à l’île de Crète, en Turquie, en Tauride , en Géorgie et dans le Talüsch. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Canaries... : 1. 0... 0 .. 300 }Écart en latitude: Nord, Angleterre. .......... 99 21° Occident, Madère....... .... 19 O.) Écart en longitude: Orient, Géorgie... .......... 45 = 64° Carré d’expansion......... 0,0 .,° 21000 FAMILLE DES LILIACÉES. Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des latitudes. Latitude. Longitude. Nigritie. ...... .. O°àa 109: 1820. à1150E 20400087 Abyssinie ........ 10 à 16 39 LE. à AE ra Algérie.. +... 15.33 à 30 1910. ANOMRENENIERN Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O.à 80. 1: 69 Sicile? 7011: 400 37 à 38 ‘AOE. à SN TEEN Portugal......... 37 à 42 9 O. à 11 O0. 1: 136 Latitude. Longitude. Royaume de Naples. 3804 420 110E. à 160 E. Caucase... .. c.... 40 à 44 35 E. à 48 E. Tauride....... .. 43 à 46 31 E.à 34 E Plateau central .... 44% à 47 0 à2E LE ANNEE 42à 510 7O0%6E. Russie méridionale... 47 à 50 22 E. à 49 E Allemagne........ 45 à 55 2 E.à14 E. Carpathes........ 49 à 50 19 E. à 22 E. Angleterre... ..... 50 à 58 1 O.à 7 O. Russie moyenne .. 50 à 60 17 E.à58 E. Scandinavie entière. 59 à 71 3 E. à 29 E. Danemark. .!.... DO LE AMD ES: Peu... 55 à 59 10 E.à 15 E. ER -.. . + 59 à 69. 10 E. à 22 E. Norvége .". -.... . 58 à 71 2E.à10 E. Russie septentrie... 60 à 66 19 E.à 57 E. Finlande. . .... . . 60 à 70 18 E. 3928 E. PApome re... . 1: 65 à 71 14 E. à 40 E. EUROPE ENTIÈRE, . . PROPORTIONS RELATIVES, 400000000029 0 md Hd eh ed ne ed Heb eh bob jet ob ed ed bed ed HO HO be Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des longitudes. Irlande. Angleterre. .... Allemagne . .... Russie moyenne . Sibérie de l’Oural. Sibérie altaïque... Sibérie du Baïkal. Dahurie Sibérie orientale. Sibérie arctique. . Latitude. ol°à 55° 00 à 58 45 à 55 00 à 60 44 à 67 44 à 67 A9 à 67 00 à 59 56 à 67 67 à 78 Longitude. 700.à 13°0. 10H, 7. 0: 2 E à 14 E. 17 E. à 58 E. 99 E.à 74 E. G6NES à, 97..E. JOUE, à 116 E. 110: E. à 119 E. 111 E. à 163 E. 60 E. à 161 E. md deb eh ed feed eh eh ed ed je : 138 580 LILIACÉES. Latitude. Longitude. Kamtschatka.... AG0à 670 1480 E. à 1700 E. Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 O. 1 1 Ilesdel’Océanor”". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 1 Amérique russe.. 54 à 72 170 ©. à 130 E. 56 73 249 D Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens des altitudes. Latitude. Roy.deGr“,rég.alp.etniv. 36°à 370 Roy. de Grenade, rég. niv. 36 à 37 PYTÉNÉES. 11. asie nie ee Lei 42 à 43 Pyrénées élevées... ..... 42 à 43 Pic du Midi de Bagnères.. » Plat. central,rég. montagn. 44 à 47 Plateau central, sommets. 4% à 47 Alpes. .... L'ACHAT 45 à 46 Alpes élevées. ......... 45 à 46 Altitude en mètres, 1500 à 3500 1 : 2500 à 3500 1 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : >» 0: 500 à 1900 1 : 1500 à 1900 1 : 500 à 2700 1 : 1500 à 2700 1 : 69 122 33 103 65 113 Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles. Nouv. Zélande (nr). 35 à 42S. 171 Latitude. Longitude. Îles du Cap-Vert... 120à 14° 24°0. à 2700. 0 Canaries........: 28 à 30 15 O0: à "20/0: Hébrides........ 57 à 58 8-0. à "10 "01 Orcadess. TAN, 59 5 O0. à 60.1 Shetland ne 60 à 61 3 O: à. 41014 Féroë. 4000. 62 9 ©. 1 Islande........e 64 à 66 16 O. à 2700 Mageroë. ..:,... TA 24 E. 1 Spitzherg....... 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 Île Melville. ..... 76 114 O. 0 lle J. Fernandez... 33 à 40S. 76 O. 0 1 1 Malouines. ...... 125. 59 0. à “65: 0: TULIPA. 581 Cette éclatante famille , remarquable par la beauté de ses fleurs et souvent par leur soudaine ‘apparition lorsque les pluies vernales viennent éveiller la végétation, a des repré- sentants sur le globe entier. Cependant les régions voisines des tropiques sont plus riches que les autres, eten Europe, où la proportion des Liliacées est de 1742, nous voyons cette proportion réduite à 12178 en Laponie, et portée au con- traire à 1739 dans le Caucase et dans le midi de l'Itahe , atteindre 1736 en Portugal et même 1733 en Sicile.— Notre second tableau nous montre que ces plantes deviennent pré- pondérantes dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altai, où elles font partie de la brillante végétation printanière de ces contrées. — Dans les montagnes elles diminuent avec l’alti- tude. — Dans les îles, elles disparaissent tout à fait ou se trouvent en moindre proportion que sur les continents. G. TULIPA , Lin. Distribution géographique du genre. — Ses espèces, au nombre de 25, se trouvent exclusivement en Asie et en Europe. Cette dernière partie du monde en a 14, quisont toutes du midi, et végètent : en Italie, en Grèce, en Espagne, à l’île de Crète et en Provence. — Les tulipes asiatiques, au nombre de 14, ont leur centre principal en Sibérie, et les autres sont en Perse, dans le Caucase, en Géorgie et aux Indes orientales. Tuzipa syLVESTRIS , Lin., et T. CELsrANA, DC. — Si quelques espèces de ce beau genre ont été transportées dans nos jardins et sont devenues l’ornement de nos parterres , 1l en est d’autres qui ont conservé toute leur simplicité et qui 582 LILIACÉES. croissent encore dans les champs et dans les prairies. Telles sont les T. sylvestris et T. Celsiana , longtemps confondues, et dont la dernière diffère de la première en ce qu’elle est plus petite dans toutes ses parties, et que sa fleur est droite au lieu d’être inclinée avant la floraison. Leur bulbe est so- lide et compacte comme celui de toutes les tulipes, il en sort, un peu sur le côté, une tige munie de quelques feuilles glauques et allongées , et qui se termine par une fleur jaune et solitaire. Les 6 divisions du périgone sont pointues, les 3 extérieures sont roulées sur leurs bords pendant l’estiva- tion ; les 3 intérieures se recourbent. Les 6 étamines ont les filets velus à la base et les anthères vacillantes sur l’extré- mité des filets. La fleur ne s'ouvre que pendant le milieu du jour sous l’influence de la lumière solaire , et le pollen se répand sur 3 stigmates papillaires et sessiles. Le fruit est une capsule à 3 loges, qui s'ouvre en 3 valves et répand des graines nombreuses et aplaties , disposées dans chaque loge en deux séries parallèles. — Cette tulipe fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud, on la trouve en France , en Es- pagne et en Algérie. — Au nord , on la cite en Belgique, en Angleterre, en Danemarck, en Gothie et dans la Nor- vége méridionale, mais ces localités du nord sont peut-être un peu douteuses; la plante y est-elle bien spontanée ? — À l'occident, elle est en Portugal. — A lorient , elle vé- gète en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en Hon- grie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce , en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne el australe, et dans la Sibérie de l'Oural. LILIUM. 583 Limites d'extension de l'espèce. Sud, Barbarie. ..... seu... 350 )Écart en latitude : Nord, Lithuanie. ........... 09 | 200 Occident, Portugal. ......... 10 O. Écart en longitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 72 E.) 820 Carré d’expansion. ..........+. 1640 G. LILIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Il existe plus de 50 espèces de ce beau genre, qui est partagé entre l'Eu- rope , l'Amérique du nord et l’Asie. — Le grand centre est dans cette dernière partie du monde, où l’on en compte au moins 30, dont10 figurent dans la flore du Japon. Les autres sont au Népaul, en Sibérie, en Dahurie, en Chine, dans le Caucase, en Perse et en orient. — L'Europe a 10 à 12 espèces de lis, préférant, comme la plupart des Liliacées, les climats du sud aux régions du nord. Ils vivent en Italie, en Espagne, dans les Pyrénées, en Provence, et quelques espèces se tiennent dans la Russie méridionale. — 9 à 10 Lilium font partie de la flore de l'Amérique septentrionale. Licium MartaGon, Lin. — Les bois taillis et les prairies fertiles qui les avoisinent nous montrent ce beau lis dispersé avec les plantes némorales. L'Orobus niger, le Melittis Me- hssophyllum , V'Allium victoriale, le Centaurea montana sont souvent ses compagnons et contribuent comme lui à l’ornement de ces lieux sauvages. Le bulbe est jaune et écailleux, et, dès le printemps, il laisse sortir de terre le bourgeon foliacé d’où la tige doit bientôt s’élancer. A côté de ce bourgeon , à sa base , paraît déjà le germe qui l’année 584 LILIACÉES. suivante remplacera la plante qui va se développer. La tige est garnie de plusieurs étages de feuilles ovales, luisantes et verticillées, et elle se termine par un épi de fleurs dont les boutons, d’abord redressés, se penchent pour fleurir. Alors le périgone , quelquefois entouré de poils lanugineux, s’entr'ouvre; ses 6 divisions, d’un joli rouge de laque, parse- mées de points bruns,quelquefois roses ou blanches, s’écartent un peu, s'étendent, se réfléchissent, et finissent par se rouler sur elles-mêmes. Elles restent longtemps dans cet état, et les 6 étamines, à anthères vacillantes , répandent leur pollen briqueté sur les 3 stigmates que le style amène au-dessous de leur niveau. Chaque division du périgone est en outre marquée d’un sillon nectarifère. Après la fécondation , le périgone se désarticule , le pédoncule se coude en se re- dressant et présente des capsules presque hexagonales. A leur maturité, ces capsules s'ouvrent en 3 valves et répan- dent des graines nombreuses, fauves, aplaties et presque ailées, qui y sont disposées sur deux rangs dans chaque loge. — Voici quelques dates précises de floraison : 26 juin 1836 , bois de Saint-Saturnin ; — 1% juillet 1835, bois de Royat ; — 21 juillet 1839, Pessade, près le Mont-Dore ; 29 juillet 1825, pentes du puy de Dôme; — 25 juillet 1841, cratère de Pariou. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en Auvergne sur les terrains siliceux, volcaniques , primitifs et détritiques, entre 600 et 1,600" d'altitude ; mais 1l croît ailleurs sur le calcaire. De Candolle le cite à 0 à Nice, à 400 à Genève et à 1,600" dans le val d'Eynes. Te- nore l'indique en Italie, dans les vallées, au milieu des bois, entre 800 et 1,200%. M. Puel l’a trouvé près de Figeac à 300% seulement. Géographie. — Au sud, ce lis croit en France, dans le ERYTHRONIUM. 589 nord de l'Espagne , dans le midi de Ptalie et en Grèce. — Au nord, il est assez rare, mais il existe dans la Russie moyenne jusqu'à l’île d’Osilie, et en Sibérie jusqu’au 61° 30. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’orient , on le rencontre en Suisse, en Hongrie, en Croatie, en Tran- sylvanie , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l’'Oural , de l’Altaï, du Baïkal , orientale, dans la Dahu- rie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Grèce.........:..... 380 )Ecart en latitude : NondiiSibérie... 1.0.0. 61 239 Occident, Portugal. ........ 10 O. Lei en longitude: Orient, Kamtschatka........ 170 E. 180° Carré d'expansion. ..........+ 4140 G. ERYTHRONIUM, Lin. Ce genre, peu nombreux, ne contient que 8 espèces. 7 se trouvent dans l'Amérique du nord et principalement aux Etats-Unis , la 8° est européenne. ERYTHRONIUM DENS-CANIS, Lin. — Création du prin- temps , beauté passagère , cette espèce se montre dans les bois et dans les prairies où elle est très-commune, mais tou- jours dispersée et en société du Corydalis bulbosa, du Viola odorata, du Scilla Lilio-Hyacinthus, du Scilla bifohia et surtout de l’Anemone nemorosa. Son mode de repro- duction ou plutôt de substitution, par sa racine, à été très- bien observé par Vaucher. « Sa racine, dit-il, est un 586 LILIACÉES. bulbe allongé, non écailleux, qui porte au-dessous de sa base % à 5 disques aplatis , liés entr’eux et chargés de radicules sur leur face infère et bombée ; ces petits corps lenticulaires sont les bases d’autant de bulbes qui se sont succédé et s’implantent les uns sur les autres , et l’on voit encore à la base de la plante de l’année un disque semblable aux au- tres et garni de ses radicules. En ouvrant le bulbe de l’an- née, on y trouve une bulbille intérieure qui en renferme elle- même une autre , dont l’on observe distinctement la forme, en sorte qu’un Erythronium vivant porte à sa base extérieure les restes de #4 à 5 bulbes , et dans son intérieur les rudi- ments de 3 à # nouveaux bulbes non encore développés. Dans les jeunes plantes qui n’ont encre que des feuilles , on n’aperçoit aucun de ces disques extérieurs qu’on trouve dans celles qui donnent actuellement des fleurs (t. #, p. 338). » Mais cette plante se perpétue par sa racine sans se multiplier, et cela explique pourquoi on ne la trouve jamais en touffes. — 2 feuilles qui semblent provenir des tuniques du bulbe qui se développera l’année prochaine, accompa- gnent la fleur tardive de l’année précédente. Ces 2 feuilles, engaînées l’une dans l’autre , se déroulent et montrent alors un large limbe arrondi, panaché de vert glauque et de brun, et offrant souvent une grande élégance dans l’irrégularité de ses macules. La fleur, toujours solitaire, est penchée sur son pédoncule, mais elle est à peine épanouie , que les di- visions de son périgone se réfléchissent comme les pétales des Cyclamen. Ses fleurs sont blanches ou roses; chacune des divisions intérieures offre à sa base un renflement frangé. Les 6 étamines sont pendantes, leurs anthères pivotent, et le pollen, pourpré et adhérent, vient presque toucher les 3 stigmates papillaires portés par le style. — Après la fé- condation , le périgone se détache , le pédoncule redresse la ASPHODELUS. 987 capsule, et celle-ci, presque triangulaire, s’ouvre en 3 valves et montre des semences ovales et cornées, attachées à un axe central situé dans le fond de la capsule. En juin toute la plante a disparu. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux, primitifs et volcaniques des montagnes. Il recherche les sols détritiques. Il ne dépasse pas en Au- vergne l'altitude de 800%. De Candolle le cite à 0 à Bayonne et à Pise, et à 2,000" dans les Pyrénées à la Maladetta. Géographie. — Au sud , il végète en France et en Espa- gne. — Au nord, il reste dans la France centrale et dans la Suisse occidentale. — A l'occident, il croît en Portugal. — À l’orient , il se trouve en Piémont, en Lombardie , en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Bosnie , dans le Caucase , en Géorgie et dans la Sibérie de l'Oural. Limites d'extension de l'espèce. Sud//ÆSpagne. ............. 109 NE en latitude : No RTANC.. . ee eco. A6 6° Occident, Portugal. ......... 10 sélges en Jougitude : Orient, Sibérie de l’Oural..... 74 E. 8/° Carré d’expansion....,......... 50% ® G. ASPHODELUS, Lin. Distribution géographique du genre. — On en connaît environ {7 espèces, dont 10, européennes, se trouvent dans les régions méridionales : en Grèce, en Italie , en Espagne, à l’île de Crète, en Portugal , en Istrie, en Dalmatie, en Tauride. — 4 sont asiatiques et dispersées, aux Indes orien- 588 LILIACÉES. tales ,dans le Caucase et en Géorgie. — 3, africaines, exis- tent en Barbarie , à Mogador et aux Canaries. AsPHODELUS ALBUS, Mill. — Cette espèce, rare et dis- séminée dans notre circonscription , se trouve dans les lieux incultes et pierreux. Ses racines sont volumineuses et for- mées d’une espèce de souche, de laquelle s’échappe de nombreuses radicelles en fuseau. Les feuilles sont radicales, assez nombreuses , allongées, et de leur centre sort une tige peu élevée, terminée par un épi de fleurs blanches. De pe- tites bractées, courtes , d’un brun foncé et dentées, sont entremèlées à ces fleurs, qui s’éloignent un peu de la tige pour fleurir. Elles offrent alors un périgone à 6 divisions, marquées d’une ligne brune ou rougeâtre dans le milieu; 6 étamines, dont les filets élargis entourent l'ovaire globu- leux, et dont les 6 anthères se rapprochent avec le style de la division supérieure du périgone. Le fruit est une capsule renflée, un peu ellipsoide, à 3 loges, qui ne renferment chacune que 1 ou 2 graines anguleuses. — 11 fleurit en mai et en Juin. Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et vé- gète dans les plaines et sur les montagnes. De Candolle l'in- dique à 0 dans le Languedoc et à 1,600" dans les Pyré- nées. Nous l’avons trouvé en Auvergne à 1,200", et M. Boissier l'indique à 1,650" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Nous réunissons sous le même titre 2 formes qui constituent sans doute 2 espèces : À. albus et A. ramosus, et qu'il nous est impossible de séparer avant que M. J. Gay n’ait publié le travail qu'il prépare en ce mo- ment sur ce genre. Au sud, il existe en France, dans toute l'Espagne , en Barbarie et aux Canaries. — Au nord , il ne dépasse pas le plateau central en France , mais il arrive ANTHERICUM. 589 dans le Tyrol et dans la Carniole. — A l'occident , il est en Portugal et aux Canaries. — A lorient, il habite la Suisse italienne, l'Italie, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la Dalmatie , la Grèce, la Turquie, le Balkan, l’Epire et le Parnasse. Limites d'extension de l'espèce. Su ANANIES resto ststéioieial , JOL rs en latitude : Nord, Tyrol... .... 00.0 + a... 46 160 Occident, Canaries. ......... 18 O.)Ecarten longitude: COMENT GTÈCe.. . . scue sous. 22 5 409 Carré d'expansion. .......++.. 640 G. ANTHERICUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Sur 60 espèces qui le composent 35 sont africames , et à l'exception d’une seule, citée dans l'Afrique boréale, toutes sont groupées au cap de Bonne-Espérance. — L’Asie en possède 8 très-dis- séminées : aux Indes orientales, au Népaul, en Sibérie, au Japon, en Arabie, en Syrie et à l’île de Rhodes. — 6, européennes, habitent : la Grèce, l'Espagne, la Sardai- gne et la Valachie. — 6 Anthericum vivent dans l’Amé- rique du nord : au Mexique, à la Nouvelle-Grenade et aux Etats-Unis. — 5, de l'Amérique du sud, occupent le Bré- sil, le Pérou et Buénos-Ayres. ANTHERICUM LiL1AGO, Lin. — Cette plante croît sur les pelouses , dans les lieux secs, sur les coteaux pierreux, dans les buissons. Ses racines sont épaisses et rameuses. Sa hampe, nue et cylindrique, porte un certain nombre de grandes fleurs blanches , disposées en une grappe lâche unilaté- rale, et dont l'épanouissement éphémère se termine pour 596 LILIACÉES. chacune d’elles dans la même journée. Ses feuilles radicales sont longues et pliées en gouttières. — Elle fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Cet Anthericum est indifférent et recherche seulement les lieux rocailleux ; il habite la plaine et les montagnes. Nous ne le trouvons pas au-dessus de 800%, mais de Candolle le cite à 1,200" dans les Alpes et dans le Jura. Wahlenberg l’indique en Suisse jusque près de la limite supérieure du sapin. Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne et en Barbarie, mais il est remplacé dans le royaume de Grenade par une espèce parallèle, À. bæticum, Boiss., qui probablement existe aussi en Afrique. — Au nord , ilest en France, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck, en Gothie. — A l'occident , il reste en Frante. — A lorient, il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. DUT PDARDARIÉ ee: atiee-cete 300 en en latitude : Nord; \Gôthie.. 1... 90 219 Occident, France... 2.. .. 4 O.)Ecart en longitude: Orient, Russie. ............ 42 A 46° Carré d’expansion. ............ 966 nu ANTHERICUM RAMOSUM , Lin. — Il croît parmi les buis- sons, sur les coteaux et sur la lisière des taillis. Ses racines sont allongées , réunies en faisceaux ; ses feuilles, longues, à demi-pliées et creusées en gouttière. Ses tiges rameuses , munies de petites bractées, se subdivisent en pédicelles ar- ticulés, dont chacun porte une fleur blanche à 6 divisions étalées. Les 6 étamines offrent des filets en alène et des ANTHERICUM. 591 anthères attachées par le dos. Le style est simple , le stig- mate trifide. « La fécondation, dit Vaucher, s’accomplit dans la journée; la fleur s’étale le matin, et en quelque temps, ses anthères se tournent vers le stigmate légèrement penché, et saupoudrent de leur pollen jaune les 3 goutte- lettes d'humeur miellée placées sur les rainures de l’ovaire: lorsque l’opération est achevée, la fleur se referme lente- ment en rapprochant ses anthères du stigmate saillant et fortement papillaire ; la fécondation s’accomplit ainsi, et le lendemain, les fleurs de la veille forment une tubulure étroite, imprégnée d'humeur miellée , et parachèvent ainsi la fécondation. » Après cet acte l’ovaire grossit et se trans- forme en une capsule redressée, à 3 loges, à 3 valves et à graines anguleuses. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — I recherche les ter- rains calcaires et rocailleux des plaines. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa- gne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il se trouve en France, en Belgique, en Allemagne , en Danemarck et en Gothie. — A l'occident, il reste en France. — A l’o- rient , il vit en Suisse, en Dalmatie , en Hongrie, en Croa- tie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l’Etalie......... 390 iv en latitude : I COIDIG.. ee co cesse ee # 19° Creudent, France... 1000 ar en longitude : Orient, Géorgie ..... E. 46° Carré écperitadhs us GE ANTHERICUM PLANIFOLIUM , Lin. — On le trouve dans 592 LILIACÉES. les lieux marécageux , dans les prairies. Ses racines sont formées de fibres épaisses. Ses feuilles sont allongées , pla- nes et quelquefois tortillées. La hampe est nue, et les fleurs, d’un beau blanc à l’intérieur et d’un rose violacé en dehors, sont disposées en une panicule lâche , accompagnée de brac- tées caduques. Les filets sont barbus, géniculés et munis d’appendices au sommet. Les anthères sont versatiles ; la capsule , arrondie, renferme des semences globuleuses. — Il fleurit en juin. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent et vé- gète en plaine. Géographie. — Au sud, ilexiste en France et en Al- gérie. — Au nord , il est cité en Angleterre. — A l’occi-. dent , il vit en Portugal. — A l'orient, en Corse et en Sar- daigne. C’est une espèce occidentale. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. ....sesseseee 350 )Ecart envlatituder Nord, Angleterre... 4... 01 16° Occident, Portugal... ........ 12 O0. Ecart en longitude: Orient, Sardaigne.....:...... 6 E. 15° Carré d’expansion.............. 288 G. PARADISIA, Mazzug. Il est formé d’une seule espèce européenne. PARADISIA LILIASTRUM, Bert. — On aperçoit de loin, sur les pentes herbeuses des montagnes, les grandes fleurs blanches de cette espèce. Elle fait partie de cette élégante végétation qui déploie son luxe dans les mois de juin et de juillet, et offre simultanément la plus grande partie de ses PARADISIA. 593 richesses. Ses racines sont des rhizomes qui laissent échapper à leur extrémité des feuilles allongées et creusées en gout- tière, du centre desquelles s’élève une tige qui porte, sur un seul côté, ses belles fleurs d’un blanc de lis, Le périgone est à 6 divisions inégales, marquées chacune de 3 nervures qui se réunissent en une petite pointe; les étamines, au nom- bre de 6 , alternativement grandes et moyennes, se redres- sent vers le haut de la fleur avec le stigmate, et, pendant ce temps, la fleur elle-même se place horizontalement à l’extrémité de son pédoncule. Alors, de petites masses de pollen orangé tombent sur ce blanc périgone qui, peu de temps après se flétrit et enveloppe , en se roulant , le stig- mate peut-être déjà fécondé, mais bien sûr de l’être par le contact de ce pollen müri sous l'influence du soleil. Après cette fécondation le pédoncule se redresse, l'ovaire devient une capsule allongée, à 6 angles; elle s'ouvre en 3 valves et répand des semences anguleuses. Nature du sol. — Altitude. — Cette belle plante re- cherche les terrains siliceux, volcaniques et détritiques des montagnes. Nous la trouvons dans la Haute-Loire de 1,200 à 1,400" d'altitude. De Candolle l’indique à 1,000" dans les Alpes de Tende et à 2,000" au col d’Allos. Wahlen- berg la cite , en Suisse, dans les prairies alpes, entre la limite des sapins et 2,100. Géographie. — Au sud, la France et l'Espagne. — Au nord , le Tyrol et la Suisse. — A l'occident , le Portugal. — A lorient , le Piémont et la Lombardie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne.............. 40° )Écart en latitude : Nord;Æyrol......:..:.....+ 46 6° VIII 38 594 LILIACÉES. Occident, Portugal......... . 12 Sr de en longitude : Orient, Lombardie. ....... nn 220 Carré d'expansion. ........ .... 132 G. ORNITHOGALUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au nombre de 78 à 80, sont inégalement partagées sur le globe. La plus grande partie, 42 à 4%, appartient à l’A- frique, et, à l'exception de 1 espèce qui vit dans l’Atlas, et de 3 qui croissent en Egypte, toutes les autres sont origi- naires du cap de Bonne-Espérance. — L'Europe possède 20 ornithogales : de la Grèce, de l'Italie, de la Sicile, de la Provence , de l'Espagne, du Portugal, de la Hongrie, de la Dalmatie , de l’Autriche et de la France. — 8 seule- ment sont connus en Asie : aux Indes orientales, dans la Sibérie de l’Altaï, en Dahurie , dans le Caucase , en Arabie et en Syrie. — On en cite 7 espèces dans l'Amérique mé- ridionale : 5 au Chili, 2 au Pérou. — Une seule est indi- quée dans l'Amérique du nord, en Californie. ORNITHOGALUM PYRENAÏCUM, Lin. — Il habite les bois où il vit toujours solitaire et dispersé. Son bulbe est ovoïde ; ses feuilles sont étroites, linéaires, un peu canaliculées, étalées sur le sol. Elles ont peu de durée, et dès qu’elles sont flétries, on voit une hampe entièrement nue s’élever avec rapidité. On n’aperçoit aucune bulbille extérieure, mais la hampe centrale donne un nouveau bourgeon de sa base in- térieure. Un peu plus tard, les fleurs se montrent en un épi solitaire qui occupe le tiers supérieur de la hampe. L’épi est presque cylindrique ; mais à mesure qu’il fleurit les pédon- cules s’écartent de la tige, etils s’en rapprochent après la ORNITHOG4LUM. 595 floraison. Les bractées, élargies à leur base , sont subulées, très-aiguës ; les segments du périgone sont étroits, d’un vért jaunâtre dans le milieu , d’un blanc sale sur les bords. Après la fécondation, le périgone se rapproche et persiste assez longtemps autour dela capsule. — I] fleurit en juin eten juillet. Nature du sol. — Altitude. —— I préfère les terrains calcaires et marneux de la plaine et des montagnes peu éle+ vées, Nous le trouvons jusqu’à 800%. Ledebour le cite dans le Talusch entre 800 et 1,300". Géographie. — Au sud , il habite la France , le nord de l'Espagne , la Grèce, l’île de Crète et Tunis.— Au nord, il existe en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Angleterre. — A l’orient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie, en Tauride, en Géorgie et dans le Talüsch. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Ile de Crète........ .... 350 : Écart en latitude : Nord, Angleterre. ......., ‘+ 03 180 Occident, Angleterre... ... +. 7 O.{Ecarten longitude: Orient, Talüsch......... ve 247: E, 04° Carré d’expansion.....s....evs 972 ORNITHOGALUM UMBELLATUM , Lin. — Espèce commune dans les champs, dans les prairies, dans les sables d’alluvions, et sé multiphant par ses bulbilles avec une incroyable rapi- dité. Ces bulbilles, pédonculées, naissent non-seulement à la base et à l'extérieur du bulbe principal , mais encore de son intérieur et de l’extrémité des racines fasciculées. Tous ces bulbes sont blancs et formés de tuniques superposées. Les feuilles sont étroites, radicales , d’un vert sombre et traver- 596 LILIACÉES. sées par une large nervure blanche. La hampe se termine par une ombelle irrégulière dont les fleurs extérieures sont éloignées du centre par de longs pédoncules étalés, tandis que l’intérieure, brièvement pédonculée, reste droite au mi- lieu des autres. Les fleurs sont blanches en dedans et vertes en dehors, comme si elles étaient formées de deux enveloppes soudées. Elles sont très-météoriques , s’ouvrent à 11 heures du matin, se ferment à 2 ou 3 heures du soir, ourestent closes si Ja pluie survient, si le soleil se cache. 3 de leurs 6 éta- mines ont les filets dilatés ; le style est simple, le stigmate est obtus. Le fruit est une capsule à 3 loges qui renferme des semences globuleuses. — Elle fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cet ornithogale préfère les terrains calcaires , mais il n’est pas exclu des autres sols. Il croît en plaine et dans les montagnes. De Candolle le cite à 1,600" dans la Lozère, et M. Boissier entre 900 et 1,300" dans le midi de l'Espagne. Géographie. — Au sud, il végète en France, en Espa- gne, en Algérie jusque dans les montagnes de l’Aurès, à Madère. — Au nord, il existe en Belgique, en Allema- gne, en Danemarck, en Gothie, en Norvége et en Suède. Il est en Angleterre, mais probablement naturalisé. — A l'occident , il existe en Portugal et à Madère. — A lorient, on le trouve en Suisse, en Italie, en-Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans la Géorgie, dans le Talüsch, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Madère... 24e ie se. + 340 far en latitude : Nord SUR TR €. st OÙ 31° GAGEA. 597 Occident, Madère..........e 19 O. Écart en longitude : Orrent , Kazau.. 1... AJTE: 68° Carré d’expansion............. 2108 : G. GAGEA, Salisb. Distribution géographique du genre. — Ces plantes, longtemps réunies aux Ornithogalum, sont au nombre de 30 , et 19 d’entr'elles font partie de la végétation de l’Eu- rope. Elles sont disséminées dans l’Europe centrale, en Al- lemagne, en France, en Bohême, en Russie, en Tauride et en Espagne. — L'’Asie n’en a que 8, des Indes orien- tales, de la Sibérie et du Caucase. — On en cite 1 espèce dans l’Afrique boréale , 1 à Buenos-Ayres , { dans l’Amé- rique septentrionale. GAGEA ARVENSIS, Schült. — On remarque de très-bonne heure, dans les champs cultivés, cette petite espèce qui sort à peine de terre et qui montre ses fleurs jaunes et étoilées. Ses bulbes sont doubles, redressés et enfermés dans une tunique commune du milieu de laquelle sort la hampe. L'un de ces bulbes porte des feuilles radicales , c’est le principal ; l’autre ne fleurit que l’année suivante. Chacun de ces petits bulbes est donc annuel ou bisannuel. Dans cette espèce les feuilles radicales sont géminées et creusées en gouttières ; les feuilles florales sont aussi géminées et presque opposées à la base de pédoncules rameux, velus, et formant une espèce de corymbe. Les fleurs sont jaunes en dedans et vertes en dehors. Les anthères sont redressées et insérées par leur base au sommet des filets. Le style est entier, le stigmate trigone, . et la capsule, qui s'ouvre en 3 valves, répand des graines arrondies et brunes qui, l’année de leur germination, ne 598 LILIACÉES. développent absolument que leur cotylédon. — Il fleurit en mars et en avril. Nature du sol. — Altitude. — K croît sur les terrains calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Il végète aussi très-bien sur les basaltes. Géographie. — Au sud , il existe en France, dans le midi de l'Italie, en Grèce et en Sicile. — Au nord, on le trouve en Belgique, en Allemagne et en Danemarck où il est sporadique. — A l'occident , il reste en France. — A l’orient, il habite la Suisse, la Dalmatie , la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Tauride, les provinces du Caucase , la Géorgie, les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Grèce. ..sessooss.e..e 36° )Ecart en latitude: Nord, Russie... ...........e 96 | 200 Occident, France. .......... A )Ecarten longitude: Orient, Tauride........ UE AT EU 510 Carré d’expansion............. 1020 GAGEA LUTEA , Schült. — Moins répandue que la pré- cédente, cette plante habite les bois, les bords sablon- neux des rivières , et se développe aussi dès le premier prin- temps, dispersée, et souvent accompagnée de l’{sopyrum thalictroïdes, de l’Anemone ranunculoïdes, de l'Oxaks Acetosella , etc. Sa racine est un bulbe ovale, solide, re- dressé , qui entoure la base de la hampe et porte une feuille solitaire sans bulbe accessoire. Les feuilles florales sont gé- minées , presque opposées, et les fleurs, peu nombreuses, sont réunies en une espèce d’ombelle, — Il fleurit en avril et en mai. Linné le cite en fleur à Upsal le 26 avril 1748. SCILLA. 299 Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, et recherche les terrains détritiques des plaines et des mon- tagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 600 et 1,000". De Candolle l’indique à 1,500" à Esquiéry, et à 2,500" dans l’Allée blanche. Wablenberg le cite seulement jusque dans la région alpine. Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, en Espagne et en Grèce. — Au nord, il est très-disséminé dans l'Europe centrale et dans la majeure partie de la Scan- dinavie, dans la Finlande australe et en Angleterre. — A l'occident , il est en Portugal. — À l’orient, on le ren- contre en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altai et du Baïkal, dans la Dahurie et au Kamtschatka. Limites d'extension de l'espèce. PORAEOLeUNUE, LU. da o « 0 0 « 370 Écart en latitude : Nord, Norvège. ........... 64 279 Occident, Portugal. .... .... 10 O.)Écarten longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 fa 180° Carré d’expansion............. 4860 G. SCILLA , Lin. Distribution géographique du genre. — Ce genre, re- marquable par la beauté de ses fleurs bleues, contient 50 espèces. 30 vivent en Europe et particulièrement dans sa partie australe : en Portugal, en Espagne , en Italie, en Sicile, en Corse, en Provence, en Sardaigne , en Tauride 600 LILIACÉES. eten Croatie. — 12 habitent l’Afrique, et sur ce nombre 4 sont du cap de Bonne-Espérance, 6 se trouvent en Barbarie, 4 en Numidie et 1 à Ténériffe. — On cite 6 Seilla en Asie : aux Indes orientales, au Japon, en Sibérie, dans le Caucase et en Géorgie. — Un seul est indiqué au Pérou. — Un seul à la Nouvelle-Hollande. SCILLA AUTUMNALIS , Lin. — Il fait partie de la végéta- tion des pelouses sèches, des coteaux , où il se montre très- tard, en juillet et en août, quand le soleil a brülé toutes les plantes du printemps. Le bulbe est ovoïde et peu profondé- ment enfoui ; il donne naissance à quelques feuilles radica- les, tenues, filiformes, plus courtes que la tige, et qui sont ordinairement flétries quand celle-ci se présente. Elle est grêle et lisse, et se termine par un petit corymbe irrégu- lièr de fleurs d’un bleu pâle ou lilacé. Les divisions du pé- rigone sont étalées et persistent jusqu’à la maturité, accom- pagnant une capsule déprimée, qui renferme des graines noires et chagrinées. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit sur toutes les pelouses des plaines et des coteaux. Géographie. — Au sud, il végète en France, en Espa- gne et en Algérie. — Au nord , on lerencontre en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. — A l'occident, en Portu- gal. — A l’orient, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce , en Turquie , en Tauride, en Géorgie, en Orient sur les sables maritimes de Beyrouth. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Algérie: tee. ee ge en latitude : Nord, Angleterre. .......... D2 179 SCILLA. 601 Occident, Portugal.......... 10 ali en longitude : Orient, Géorgie. ......... «+ AG E. 96° Carré d’expansion............+ 952 SciLLA VERNA , Huds. — On le trouve dans les lieux in- cultes , dans les prés secs et les coteaux. Son bulbe est ovoïde et laisse sortir 3 à 5 feuilles épaisses , légèrement courbées en gouttière, dressées et moins hautes que la tige. Celle-ci est ferme, lisse et cylindrique, et porte au sommet 4 à 8 fleurs que des pédicelles allongés réunissent en une espèce d’ombelle accompagnée de bractées allongées. Les divisions du périgone sont d’un bleu pâle, marquées d’une nervure bleue plus foncée. L’ovaire et les étamines sont d’un beau bleu ; la capsule est presque globuleuse. Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons que sur les terrains primitifs de la plaine. Géographie. — Au sud , les Pyrénées et l'Espagne. — Au nord , l’Angleterre et les Feroë, les Orcades et les Shet- land. — A l'occident, les Asturies. — A l’orient, la France. Limites d'extension de l’espèce. Sud, Midi de l'Espagne... .... 36° VE en latitude : Nord; Feroë........ ME . 62 260 Occident, Feroë....,.. ce. 9 O.)Écarten longitude : Orient, Erance.s, 2.04 2. 0 | 99 Carré d’expansion.. ........... 23h SCILLA BIFOLIA , Lin. — Fille du printemps, compagne inséparable de l’anémone des bois, du Daphne Mezereum , de l’Erythronium dens canis et du cortège brillant que les beaux jours nous ramènent , cette plante ne quitte le séjour 602 LILIACÉES. des forêts que pour celui des prairies qui s’y trouvent encla- vées et dont les arbres ont disparu. Son bulbe, blanc et peu volumineux, est arrondi et formé de tuniques superposées. Il en sort, à la fin de l’hiver, 2 feuilles qui s’étalent sur la terre après avoir protégé un épi de charmants boutons ré- gulièrement alternes, que le développement de leurs pédi- celles dispose en une grappe lâche et écartée; alors ils s’épa- nouissent et présentent l’azur le plus vif, le bleu de la tur- quoise passant à l’outremer. Les ovaires et les étamines-sont bleus ; le stigmate, glanduleux, est apte avant les anthères. Après la fécondation, l'ovaire grossit promptement ; la hampe s’allonge et s’affaiblit, et les fruits l’entraînent et la couchent avec eux sur le sol. Plus tard , ces fruits verts, spongieux et arrondis , s'ouvrent en 3 valves, et l’on trouve dans cha- que loge { ou 2 graines assez grosses, munies à leur base d’un arille épais et comme gélatineux. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — C’est une plante indiffé- rente, qui recherche cependant les terrains détritiques et qui, en Auvergne, atteint facilement 1,200" d’altitude. Elle croit en Grèce, sur le sommet du Taygète. Géographe. — Au sud , elle vit dans les Pyrénées, en Espagne, à l’île de Crète. — Au nord , elle habite la Bel- gique, l’Allemagne, la Volhynie. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l’orient , on la trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud , Ile de Crète......... ... 35° Écart en latitude : Nord, Volhynie............. 51 16° SCILLA. 603 Occident, Espagne... 53 part à en longitude : Orient, Géorgienste ose miss: UE, 50° Carré d’expansion... .......... 800 Scrzza Larro-Hyacwraus, Lin. — Cette espèce, la plus sociale de tous les Scilla, couvre de grands espaces dans les forêts, et tapisse leur sol d’une verdure fraîche et lustrée. Ses individus se touchent et s'étendent en tapis avant que les arbres ne se soient encore couverts de leur feuillage, et quand leurs fleurs bleues ou lilas s’épanouissent , elles for- ment le fond d’un parterre auquel viennent s'associer les belles fleurs blanches du Dentaria pinnata, les corolles soufrées du Primula elatior , V'Anemone nemorosa, V’ Adoxa moscalellina, de jeunes feuilles roulées de l’Athyrium Filix fœmina, des groupes de houx , de framboisier et de Sam- bucus racemosa. Ses bulbes, enfouis sous les feuilles mortes à demi-décomposées, sont jaunes et écailleux ; ses feuilles sont radicales , allongées et luisantes. La hampe qui sort du centre de leur rosette porte 10 à 12 fleurs, d’abord réunies en un faisceau, mais dont les pédicelles s’écartent avant l’épanouissement.Le périgone est ouvert, à 6 divisions; les 6 étamines ont leurs filets dilatés, les anthères oscillantes. L'ovaire, à 3 angles, se transforme en une capsule trian- gulaire et à 3 loges. — Il fleurit en mai et en juin. * Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ce Scilla que sur les terrains siliceux , primitifs, volcaniques et détritiques des montagnes , entre 800 et 1,400". De Can- dolle le cite à 0 à Dax et à Orléans, et à 1,600" à Es- quierry. Géographie. — Au sud, cette plante entre à peine en Espagne , et reste dans les Pyrénées françaises et espagnoles. -- Au nord, elle ne dépasse pasles départements de la Creuse 60% LILIACÉES. et de l’Allier. — À l'occident , elle atteint Bayonne. — A lorient, elle est limitée par le plateau central de la France. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Pyrénées. ............. 420 \Écart en latitude : Nord "Franee: 00 + A6 1° Occident, Bayonne. ......... 4 O.)Ecart en longitude: Orient, Frances: u.tittoné a D° Carré d’expansion........:...+e 20 SCILLA NUTANS, Smith. — Chaque contrée de l’Europe possède au moins une espèce de scille pour décorer le sol de ses forêts avant que le feuillage des arbres ne vienne ar- rêter les rayons du soleil, mais aucune ne produit un plus bel effet que le S. nutans. Elle vit en société, ou plutôt ses individus presque solitaires, mais rapprochés, s’étendent sur de vastes espaces, mêlant leurs grappes bleues aux fleurs orangées du Narcissus pseudo-Narcissus et aux co- rolles étoilées de l’Anemone nemorosa. Ses bulbes, assez . gros, donnent naissance à des feuilles nombreuses, allongées, étalées en rosette sur le sol, et du milieu desquelles sort une hampe penchée à son extrémité, qui se déploie lente- ment et finit enfin par se dresser pour ouvrir ses fleurs. Celles-ci sont bleues; les 3 divisions extérieures du péri- gone sont roulées en dehors. Le pollen est blanchâtre ; chaque pédicelle est muni à sa base de 2 bractées. — Ses bulbes sont enveloppés d’une tunique blanche , très-épaisse, sous laquelle se trouvent des bulbilles qui finissent par la percer et se faire jour à l’extérieur. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle vit sur les terrains MUSCARI. 605 primitifs et détritiques des plaines et des montagnes peu élevées. Géographie. — Cette plante est très-disséminée dans ses stations. Elle existe, au sud, dans les Pyrénées et en Es- pagne. — Au nord , elle se trouve en France, en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides, où elle a sa limite occidentale. — A l’orient, elle habite la Lombardie et l’Illyrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Espagne... ..... sante 00 eat en latitude : Nord Hébnides........ 0.0.0 58 18° Occident, Hébrides.......... 10 O.. Ecart en longitude : Orrent, Ulyrie...........e 12 E.) 220 Carré d'expansion. ............ 396 G. MUSCARI, Wall. Distribution géographique du genre. — On n’en connaît que 11 espèces, dont 7 sont européennes , de la Sicile , de l'Italie et du centre de l’Europe. — 3 sont asiatiques , de la Perse, de l’Orient et de l’Asie-Mineure. — 1 est africaine, de la Barbarie. Muscart comosum, Mill. — Cette plante curieuse abonde dans les champs, sur les pelouses et les coteaux où elle fleurit en mai et en juin. Elle offre des bulbes volumi- neux et rougeâtres, d’une forme régulière, et qui rappellent ceux de la jacinthe des jardins. Ce bulbe porte entre ses tuniques intérieures un grand nombre de bulbilles pédon- culées qui, chaque année, reproduisent la plante indépen- damment de la bulbille qui se trouve à la base de la hampe 606 LILIACÉES. centrale. Cette hampe, élevée et munie de quelques feuilles allongées et pliées en gouttière, sort du bulbe principal, et se termine par un long épi de fleurs dont l’épanouisse- ment commence à la base pour s’arrêter avant d’être au sommet. En effet, les fleurs inférieures sont fertiles, elles offrent un périgone ovale, renflé dans son milieu, et partagé au sommet en 6 dents. Les fleurs supérieures manquent d'organes de la reproduction; leurs pédicelles violets sont redressés au lieu d’être rabattus, et leur ensemble forme comme un élégant bouquet au sommet de la tige. Après la fécondation, l'ovaire, triangulaire , grossit et se transforme en une capsule trigone, à angles saillants, presqu’ailée. Elle s'ouvre au sommet, ses 3 valves se fendent par le milieu, et les graines noires qui étaient réunies 2 à 2 dans chaque loge se dispersent sur le sol. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent et vit dans les plaines ou dans les montagnes. Ledebour le cite dans le Talusch, entre 1,000 et 2,000", Géographie. — Au sud, il végète en France, en Espagne et en Algérie. — A nord, il existe dans l'Allemagne méri- dionale et en Belgique où il est rare. — A l’occident, il est en Portugal. — A l’orient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, en Géorgie, dans le Talüsch, dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Algérie. . ..... sus sue DL LE en latitude : Nord, Belgique... + 00 15° Occident, Portugal.......... 10 O.]}Ecart en longitude : Orient, Géorgie. ......... se) HO. 58° Carré d’expansion. ,.....,...:. 870 MUSCARI. 607 Muscari RACEMOSUM, Mill. — Cette jolie espèce abonde dans les champs , dans les vignes , sur le bord des chemins où ses individus sont nombreux et souvent mêlés au Tussi- lago Farfara, au Thlapsi perfoliatum, au Fumaria offi- cinalis , etc. Ses bulbes rougeûtres portent à leur base et à l'extérieur un grand nombre de petites bulbilles. Du milieu du bulbe principal sortent quelques feuilles allongées, étroi- tes, cylindriques et roulées sur elles-mêmes, puis une hampe nue, verte ou rougeâtre , qui est terminée par un épi serré de charmants grelots bleus liserés de blancs et répandant une odeur suave. Les dernières fleurs du sommet de l’épi avortent comme celles du M. comosum , mais l’axe ne s’al- longe pas pour les élever au-dessus des autres. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — 1 préfère les terrains calcaires et marneux, et vit dans les plaines et dans les mon- tagnes. M. Boissier le cite à 1,800" dans le midi de l’Es- pagne. Ledebour l'indique entre 800 et 2,600 dans le Breschtau. Géographie. — Au sud , il est commun en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord, on le rencontre en Allemagne, en Belgique et en Angleterre, où il est pro- bablement naturalisé. — A l'occident, il vit en Portugal. — À l’orient, il est en Suisse , en Italie, en Hongrie, en Dalmatie, en Croatie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie et dans la Russie australe. Limites d'extension de l'espèce. D Barbarie.. . 0, Jile eorerer A0 te en latitude : Nord, Belgique............. 49 15° 608 LILIACÉES. Occident, Portugal.......... 11 O.)Ecart en longitude: Orient, Géorgie. ........... 47 E. 580 Carré d'expansion. ......++.+°. 870 Muscar: BoTRyoïpes , Mill. — Cette espèce croît aussi dans les champs et dans les lieux incultes. Elle ressemble à la précédente, mais elle en diffère par ses feuilles plus larges, redressées et dépassant les épis floriféres. Les fleurs sont ino- dores. — Elle fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude. — Elle végète sur les ter- rains calcaires et marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , elle se trouve en France, en Italie et en Sicile. — Au nord, on la rencontre disséminée en Allemagne, en Bavière, en Belgique, en Danemarck, en Gothie, et sporadique en Suède et en Norvége. — A l'occident, elle reste en France. — A l’orient, elle est en Suisse, en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Croatie, en Bosnie et en Géorgie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Sicile. ..s.esoossoss.e 389 )Ecart en latitude : Norde Gothie sir 008 re 08 20° Occident, France... ...... ++. O0 )Ecart en longitude: Orient, Géorgie. ..s..06.:.e Li 0) 470 Carré d’expansion. . .... ss... 940 G. ALLIUM, Lin. Distribution géographique du genre. — Parmi les 200 espèces qui composent ce grand genre, on en compte 110 qui habitent l'Europe, et si quelques-unes s’avancent ALLIUM. 609 en Allemagne et en Russie, presque toutes restent dans l'Europe australe : en Grèce , en Italie, en Sicile, en Espa- gne , en Portugal, à l’île de Crète, en Tauride, en Corse, en Provence, en Dalmatie et en Hongrie. — L’Asie a 60 Allium, dont les deux tiers appartiennent aux diverses régions de la Sibérie, et l’autre tiers aux Indes orientales, à la Chine, au Japon, au Caucase, à la Géorgie et à l’Asie mi- neure. — 15 sont mentionnés dans l’Amérique du nord, quelques-uns au Mexique, la plus grande partie aux Etats- Unis et au Canada. — On en cite seulement 4 dans le sud du Nouveau-Monde , 3 au Chili, 1 au Brésil. — L'Afrique a aussi ses Ællium , et ses 10 espèces, à l’exception de # qui sont du cap de Bonne-Espérance , appartiennent à l’Afri- que boréale, à la Barbarie et à l'Egypte. ALLIUM VICTORIALE, Lin. — Les pentes herbeuses des montagnes nous offrent cette grande espèce qui tantôt vit solitaire et d’autres fois forme de vastes tapis. Quelques vé- gétaux lui sont associés, et l’on distingue parmi eux le Ge- ranium sylvaticum , le Pedicularis foliosa , le Centaurea montana , le Luzula maxima, le Ranunculus platanifo- lius , etc. Ses racines sont des espèces de rhizomes munis d’un plateau d’où s’échappent d’un côté des radicelles, et qui de l’autre s’allongent en un bulbe recouvert d’un tissu fibreux. Ce tissu est formé par les fibres desséchées et super- posées de la base des anciennes feuilles. De ce plateau part la tige florifère , et à côté d’elle se trouvent des bourgeons qui doivent se développer dans les années suivantes. Les feuilles sont engaînantes, larges, arrondies et plissées en éventail. Les fleurs, d’un blanc verdâtre, sont enfermées dans une spathe scarieuse qui se déchire pour les laisser sortir. Les étamines sont saillantes et dilatées à la base. vi x 610 LILIACÉES. La capsule s’entr’ouvre au sommet et contient dans chaque loge 2 semences noires et dures. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Cet Allium se trouve en Auvergne sur les terrains siliceux , volcaniques et détri- tiques des montagnes, entre 1,000 et 1,700. De Can- dolle le cite sur le calcaire dans le Jura à 900% comme mi- nimum d'altitude. Unger l'indique dans le Tyrol sur le cal- caire. Ledebour le méntionne dans le Caucase entre 700 et 1,700, Géographie. — Au sud, il croît en France, dans les Pyrénées, en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il végète en Suisse et dans les Vosges. — A l'occident, il est en Portugal. — A l’orient, on le trouve en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans la Thrace orientale, dans le Caucase, dans les Sibéries de l’Oural, de l’Altaï, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie et le Kamtschatka. Limites d'extension de l’espèce. UT ICI ee © ae aie cie wie ES it en latitude : Nord, Sibérie orientale...... 57 190 Occident, Portugal......... 10 A en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E. 180c Carré d’'expansion............ 3420 ALLIUM URSINUM, Lin. — Cette curieuse espèce vit dans les forêts, dans les lieux frais et ombragés où elle se déve- loppe en abondance. Elle forme des groupes d’un beau vert, au milieu desquels se montrent des fleurs d’un blanc de lait. Ses bulbes croissent dans le terreau formé par la décom- position des feuilles, et présentent une organisation toute ALLIUM. 611 particulière. Vaucher, qui a observé avec soin leur déve- loppement, le décrit ainsi: « Première année ; germina- tion , feuille séminale chargée à sa base d’une bulbe. 2€ an- née; cette bulbe donne de son centre une nouvelle bulbe dont on aperçoit le rudiment dès la première année. 3° an- née ; la bulbe de la seconde année développe de son centre 2 ou plusieurs bulbes , les unes chargées d’une et quelque- fois de deux feuilles, dont une toujours renflée et bulbifère à sa base, les autres florifères renfermant une hampe laté- rale, une feuille enveloppant et une feuille bulbifère, et ainsi à l’indéfini (t. #, p. 373). » Ses feuilles, toutes radi- cales, sont larges et d’un beau vert, portées sur un long pé- tiole qui forme à sa base une gaine cylindrique. La hampe est nue , latérale et lisse. Ses fleurs sont étalées , d’un beau blanc, et ses étamines sont plus courtes que le périgone. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les terrains siliceux, primitifs, volcaniques et détritiques des coteaux et des montagnes, jusqu’à l'altitude de 1,200. Wahlenberg le cite aussi en Suisse, dans les bois de la plaine et des montagnes, jusqu’à la limite supérieure du hêtre, et ajoute qu'il atteint quelquefois la zone supérieure des sapins. Géographe. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées , en Espagne , dans le midi de l’Italie et en Sicile. — Au nord , il existe dans l’Europe centrale, jusque dans la Suède et la Norvège australes, aux îles d’Aland et d’Osilie, en Angleterre et en Irlande où il a sa limite occidentale. — À l’orient , il habite la Suisse, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï, et le Kamtschatka. 612 LILIACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Salli\ Sicile sion ist DM AE 380 Lors en latitude : Nord , Iles d’Aland......... 60 220 Occident, Irlande.......... 12 O. | Ecart en longitude : Orient, Kamtschatka........ 170 E. 1820 Carré d’expansion............ 400% ALLIUM ROSEUM, Lin. — Elégante espèce qui végète dans les champs et dans les vignes, sur le bord des chemins. Il sort de sa racine bulbeuse et arrondie, des feuilles planes, engainantes et plus courtes que la tige. Celle-ci est cylin- drique , et terminée par une ombelle de fleurs roses , enfer- mée d’abord dans une spathe d’une seule pièce et persistante, qui se partage en deux pour laisser sortir les fleurs. L’om- belle est presque plane, bien fournie. Le périgone a ses divisions obtuses, 1l s'ouvre le matin et se referme le soir. — Il fleurit en avril et en mai. Nature du sol. — Altitude.— Terrains calcaires et mar- neux de la plaine. Géographie. — Au sud, cet ail vit en Provence, en Corse, en Espagne , aux Canaries, et en Barbarie jusque dans le Sahara. — Au nord , il atteint à peine le bord du plateau central de la France et la Dalmatie. — A l'occident, il reste en Espagne. — A lorient , il végète en Corse, en Itahe, en Sicile, en Grèce et à l’ile de Crète. Limites d'extension de l'espèce. Sud. Canaries. 4872804 4 Le 30° ee en latitude : Nord, Dalmatie......... PAL | 14° ALLIUM. 613 Occident, Canaries. ......... 18 O.) Écart en longitude : Orient, Ile de Crète...,..... 23 E.) 419 Carré d’expansion, . ...... D ALLIUM FALLAX , Don. — On le trouve sur les coteaux, dans les lieux arides et dans les fentes des rochers. Sa racine est une espèce de rhizome rameux, au sommet duquel s’im- plante un bulbe allongé qui donne naissance à la hampe latérale de l’année et aux feuilles carénées de l’année sui- vante. Ce rhizome s'accroît encore par sa base spongieuse de bulbes qui naissent successivement. Les feuilles sont dis- tiques et se flétrissent promptement. La hampe est angu- leuse, recouverte près de sa base par les gaines raccourcies des feuilles latérales. Les fleurs sont disposées en ombelles penchées avant la floraison, et entourées d’une spathe courte et persistante qui se fend en 2 ou 3 lobes. Le périgone est rose et campanulé ; les anthères sont saillantes , mais la fécondation est indirecte, car le stigmate est toujours en retard sur l’ouverture des anthères. — 11 fleurit en Juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I est indifférent, et croît sur le sol rocheux des coteaux et des montagnes. De Candolle le cite à 0 à Marseille , et à 2,400" au pic d’'E- reslitz, dans les Pyrénées. Géographie. — Au sud, on le trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est disséminé dans une grande partie de l'Europe, en Danemarck, en Gothie. — A l'occident, il reste en France. — A l’orient, il existe en Suisse , en Autriche , en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe. 614 LILIACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie. ........ 390 |Écart en latitude : Nord, °Gothies:s fe nés . 4 9ù | 16° Occident, France... ......... O0 :Ecarten longitude: Orient, Russie moyenne...... 42 E.$ 42° Carré d’expansion............. 672 ALLIUM SUAVEOLENS , Jacq. — On le rencontre dans les lieux frais , sur le bord des ruisseaux et quelquefois dans les marais. — Son rhizome est entièrement recouvert de gaines superposées , fournies par les anciennes et par les nouvelles feuilles dont la base est élargie. Il repousse chaque année de son sommet, et produit des feuilles linéaires, planes, mar- quées en dessous de nervures saillantes, et une tige arrondie qui se termine par une ombelle serrée, globuleuse, penchée, protégée par une spathe qui se divise en deux segments ova- les. La base des filets des étamines est munie de 2 appen- dices latéraux. Lors de la fécondation , le périgone s'étale et les anthères s’approchent alternativement du stigmate qui est porté sur un long style. — Il fleurit en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et reste dans les plaines. | Géographie. — Au sud, les Pyrénées et le midi de l’Ita- lie. — Au nord, le Valais, le Tyrol et l’Aliemagne méri- dionale. — A l'occident, la France.— A l’orient, la Hongrie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Midi de l'Italie......... 40° }Ecart en latitude : Nord Suissesternatfanens « L. Yrissi} 7° ALLIUM. 615 Occident, France............ 0 Ecart en longitude : Orient, Hongrie....,....... 20 E. 20° Carré d’expansion. ..........+. 140 ALLIUM MULTIFLORUM, DC. — On le trouve dans les vignes et sur le bord des chemins. Son bulbe est ovoïde et recouvert de nombreuses tuniques superposées qui séparent les cayeux. Sa tige est droite, cylindrique , garnie à sa base de feuilles planes et glabres , plus courtes que la tige. L’om- belle est arrondie , très-fournie , enveloppée d’une spathe membraneuse et caduque. Le périgone, d’un rose plus ou moins foncé, a ses divisions lancéolées et pointues, les étamines ont leurs filets alternativement simples ou tricus- pides. — Il fleurit en mai et en juin. Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les calcaires et les terrains marneux de la plaine. Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et en Algérie. — Au nord et à l’occident, il reste en France. — À l’orient, il est indiqué en Grèce. Linutes d'extension de l'espèce. DHADS DMIBÉTIES cn cu . 35° Écart en latitude : NOIR PEBDCES «st csoscoocece A0 11° Ocbrdent France... 0... 10 Ecart en longitude : Orient, Grèce......... ut 20 2 29» Carré d’expausion. ..... et 01242 ALLIUM SPHÆROCEPHALUM, Lin. — Il est commun dans les champs, dans les vignes, sur les coteaux. Son bulbe, qui paraît simple , est formé de 2 ou 3 bulbilles, dont les supérieures sont pédicellées. La hampe latérale est soudée à Ja base du bulbe, et l’on aperçoit de bonne heure dans les bul- 616 LILIACÉES. billes la hampe future. La tige est garnie de feuilles minces, fistuleuses et à peu près cylindriques. Les fleurs forment une tête serrée, enfermée dans une spathe courte, membraneuse et qui s'ouvre en 2 pièces. Ces fleurs sont roses ou purpu- rines ; les filets des étamines sont alternativement tricuspides, et à la base de l'ovaire se trouve un nectaire en godet. Les pédicelles , très-courts, rendent l’ombelle sphérique , mais peu à peu les supérieures s’allongent et donnent à l’ombelle la forme d’un cône. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se trouvesur tous les terrains, souvent sur les calcaires. M. Lloyd le cite comme jouant un grand rôle sur les sables maritimes de Nantes. — En Auvergne, nous le trouvons en plaine. De Candolle le cite à 0 à Nantes et à Gênes , et à 1,500" à Montlouis. M. Boissier l'indique dans le midi de l’Espa- gne de 0 à 1,900%. Ledebour le mentionne dans le Ta- lüsch à 2,200". Géographie. — Au sud, il vit en France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord , il occupe la ma- jeure partie de l’Europe centrale , le Danemarck et l’Angle- terre. — A J'occident , il est aussi en Portugal. — A l’o- rient , il existe en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenneet australe, Limites d'extension de l'espèce. Sud, Canaries RER es. ses 309 )Ecart en latitude : Nord, Angleterre. ......... + Haivu) 290 Occident, Canaries. ......... 18 M ir. en longitude : Orient. Talüschsme.lit.….2e 47 E. 65° Carré d’expansion. ......... .. 1430 ALLIUM. 617 ALLIUM VINEALE, Lin. — On le trouve dans les vignes et dans les moissons où il vit dispersé. Son bulbe est ovoide et d’une structure très-remarquable. Il porte à sa base, après l’époque de la floraison , 3 à 4 bulbilles longuement pédon- culées et logées dans les enveloppes superposées de la base de la tige. Ce bulbe contient encore, sous une enveloppe cartilagineuse , la hampe qui est latérale et aplatie. Les feuilles sont cylindriques et fistuleuses. L’ombelle est bul- bifère, souvent partagée en deux et protégée par une spathe tapissée à l’intérieur d’un duvet blanchâtre. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous les terrains, mais il préfère les calcaires et reste dans les plaines. Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espa- gne, aux Canaries. — Au nord , dans tout le centre de l'Eu- rope, en Scandinavie, la Laponie exceptée , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, ilest aussi en Portugal. — A l’onient , il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Croatie, en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie , et dans la Russie moyenne. Limites d'extension de l'espèce. Sud, \Canaries. ..:...::0., :: 308 oi en latitude : Nord , Norvége............. 62 320 Occident , Canaries. ......... 18 O.)Ecarten longitude : Orient, Russie moyenne...... 59 E. 730 Carré d’expansion............ 2336 ALLIUM OLERACEUM , Lin. — Il croît dans les haies, dans les taillis et sur le bord des chemins. Son bulbe est solitaire 618 LILIACÉES. et donne naissance à une tige droite et feuillée , toujours un peu tordue avant la floraison. Ses feuilles sont marquées en dessous de 7 à 9 nervures un peu saillantes. Les fleurs, pres- que toujours mêlées à des bulbilles et quelquefois remplacées par elles, souvent pendantes lors de l'épanouissement , sont renfermées dans une spathe qui s'ouvre en 2 pièces, dont l’une est terminée par une longue pointe. Les étamines sont subulées , réunies à leur base par une membrane. Lors de la fécondation et avant que les stigmates ne soient nubiles, chaque anthère s’en approche et y répand un pollen blan- châtre. Les bulbilles de l’ombelle sont terminées par une pointe verte et très-courte.—Il fleurit en juin, juillet et août. Nature du sol. — Altitude. — Xl est indifférent à la nature du sol et préfère la plaine aux montagnes. Géographie. — Au sud , il se trouve en France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est disséminé dans toute l’Europe , dans toute la Scandinavie, jusque dans la Lapo- nie australe , et en Angleterre. — A l'occident , il reste en Angleterre. — A l’orient , il vit en Suisse, en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe , et dans la Sibérie du Baïkal. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Laponie... ... sors sv #66 26° Occident, Angleterre........ 6 O.\Ecarten longitude : Orient, Sibérie du Baïkal..... 110 E.) 1160 Carré d’expansion............ 3016 Sud, Royaume de Naples..... 40° Del en latitude : ALLIUM FLAVUM, Lin. — On rencontre cet ail dans les lieux pierreux , dans les champs, sur les coteaux incultes et ALLIUM. 619 sur les rochers. Il s’y trouve ordinairement en sociétés assez nombreuses. Sa racine est bulbeuse; sa tige est cylindrique, garnie de feuilles étroites, demi-cylindriques , un peu fis- tuleuses et d’un vert glauque. Ses fleurs, d’un beau jaune, sont disposées en une ombelle lâche , protégée par une spa- the qui s'ouvre en 2 parties et dont une des pièces est ter- minée par un long appendice. Les étamines sont simples et font saillie hors du périgone.— II fleurit en juillet et en août. Nature du sol. — Altitude. — I] recherche les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des coteaux. Nous le trouvons aussi en Auvergne sur le basalte. Géographie. — Au sud, il existe en France, en Italie, en Sicile et en Grèce. — Au nord , il croît en France et dans la Podolie australe. — A l'occident, ilreste en France. — À l’orient, on le rencontre en Autriche, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe. Limites d'extension de l'espèce. MTL ec oomececscoss 919 VJEcart en latitude : Nord, Podolie. ............. 18 ) 110 Ovetdent; Francése. : 500" 10 Ecart en longitude : Orient, Géorgie. ........... 48 … 48° Carré d’expansion.......... c... 928 ALLIUM PANICULATUM, Lin. + Il vit aussi dans les champs et sur les coteaux arides , très-disséminé. Sa racine est bulbeuse ; sa tige est cylindrique , garnie de feuilles al- longées, menues, demi-cylindriques. Les fleurs sont dis- posées en une ombelle très-lâche et comme paniculée, que protége une spathe à deux divisions, dont l’une se prolonge 620 LILIACÉES. en pointe. Les fleurs extérieures sont suspendues sur leur pédoncule. Le périgone est purpurin ou violacé. Les filets des étamines sont réunis à leur base par une membrane;et les anthères font saillie hors du périgone. — Il fleurit en juin et en Juillet. | Nature du sol. —. Altitude. — 1] croît sur les terrains siliceux et détritiques des plaines et des montagnes. De Candolle le cite à 0 à Narbonne et à 1,600" dans le Jura. Ledebourle mentionne dans le Caucase à 1,600 et à2,000". Géographie. — Nous réunissons à cette espèce l'A. in- termedium , DC. , que nous considérons comme distincte , mais dont il nous est impossible de séparer l’aire géographi- que par suite de la confusion des 2 espèces. — Au sud , il croît en France et en Algérie. — Au nord, on le trouve dans la France centrale, en Tyrol et dans la Volhynie. — À l'occident, il est en Portugal. — A lorient , il végète en Italie, en Sicile, en Corse, en Hongrie, en Transylva- nie, en Galicie , en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne ét aus- trale, dans les Sibéries de l’Oural et de l’Altaï. Limites d'extension de l'espèce. Sud, AlSére:. 4 JANET. :0380 pt en latitude : Nord, Volhynie........ cs 6e 180 15° Occident, Portugal...... .... 10 O.)Écarten longitude: Orient, Sibérie altaïque... . . 90 “ 100° Carré d’expansion. .....:.... .… 11900 ALLIUM SCHÆNOPRASUM , Lin. — Il croît sur les rochers mouillés par les eaux et dans les lieux humides, dans les prairies. Il forme de jolies touffes d’un beau vert, au mi- ALLIUM. 621 lieu desquelles se distinguent ses ombelles violettes ou lila- cées. Son rhizome, peu apparent, donne naissance à plu- sieurs bulbes rapprochés. Ses feuilles , très-menues , filifor- mes, pointues et fistuleuses , sont aussi longues que la tige. Les fleurs naissent en têtes serrées, accompagnées d’une spathe de 2 pièces plus courtes que l’ombelle. Ses étamines sont simples, réunies à la base par leurs filets. Les anthères se retournent et répandent successivement leur pollen au- dessus du stigmate. — Il fleurit en juin et en juillet. Nature du sol. — Altitude. — N recherche les terrains siliceux etrocailleux des collines et des montagnes. M. Bois- sier l’indique dans le midi de l’Espagne entre 2,100 et 2,500. Ledebour le cite dans le Caucase jusqu'à 2,300". Wabhlenberg le mentionne dans sa flore de la Suisse, dans les lieux humides, sur les pentes des Alpes, depuis la limite supérieure du sapin jusqu’à 2,200". Géographie. — Au sud, il atteint le midi de l'Espagne. — Au nord, ilest très-disséminé, maisil arrive jusque dans la Laponie où Wahlenberg l’indique sur les rivages herbeux et humides de tout le Finmarck et assez commun dans les îles du Nordland septentrional. Il est aussi en Angleterre. — A l'occident, il est cité dans l'Amérique du nord, dans les con- trées boisées du Canada , depuis le lac de l’Ours jusqu'aux montagnes Rocheuses , dans les prairies à Terre-Neuve, près de la rivière de Wallah-Wallah , sur la côte nord-ouest. — À l’orient, on le trouve en Suisse, en Italie, en Corse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie , dans toutes les Russies, dans les Si- béries de l’Oural , de l’Altaï, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie, au pays des Tschukhis, au Kamitschatka et dans l'Amérique russe. 622 LILIACÉES. Limites d'extension de l'espèce. Nord, Altenfiord........... 70 34° Sud, Midi de l’Espagne....., 36° je en latitude : Occident et Orient. .......,. 360 as en longithies 3600 Carré d'expansion. ........... 12240 G. NARTHECIUM, Auds. On n’en connaît que 3 espèces , dont 2 de l'Amérique du nord et la 3° européenne. NARTHECIUM OSSIFRAGUM, Huds. — On ne rencontre cette espèce que dans les lieux marécageux , tourveux, en partie inondés, où elle croît souvent en très-grande quantité, associée aux Carez , aux Eriophorum , au Drosera rotun- difolia, au D. intermedia, au Lycopodium inundatum, au Veronica scutellata, ete. Ses rhizomes tracent dans la tourbe ou dans la vose, et de leur extrémité sortent des feuilles allon- gées, engainées, et rappelant en petit celles des Zris. Du milieu de ces feuilles sort une hampe terminée par un épi de fleurs jaunâtres, presque sessiles, et offran tun périgone à 6 divisions. Les étamines, au nombre de 6, ont les filets lai- neux et persistants, les anthères jaunes ; l'ovaire est pyra- midal , surmonté d’un style court. Le fruit est une capsule pointue, assez fréquemment colorée en rouge vif. Elle s'ouvre en 3 valves et répand des graines enveloppées dans un petit sac membraneux, dont les 2 extrémités dépassent la graine et la rendent ovale.—Jl fleurit en juillet et en août. NARTHECIUM. 6923 Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les sols aqua- tiques , siliceux et tourbeux des montagnes. Nous le trou- vons de 800 à 1,000" d'altitude. De Candolle le cite à 0 à Dax et à 1,400" au port de l’Erce. Géographie. — Au sud , on le trouve en France, dans les Pyrénées, en Corse et dans le nord de l'Espagne. — Au nord , il existe dans toute l’Europe centrale , dans toute la Scandinavie et même dans la Laponie , dans les lieux arrosés au pied des rochers exposés au midi, dans les vallées subal- pines du Nordland méridional. Il est aussi en Angleterre, en Irlande et dans tous les archipels anglais et danois, mais non en Islande. — A l'occident, il existe en Portugal. — À lorient, il habite l’Autriche , la Hongrie et la Livonie. Limites d'extension de l'espèce. Sud, Portugal.............. 40° phase en latitude : Nord, Laponie............. 68 28° Occident , Portugal. ......... 10 O. VÉeartien longitude : Orient , Livonie... ..oss..e. 204: 36° Carré d’expansion............. 1008 FIN DU TOME HUITIÈME. Clermont, impr. de Ferdinand Thibuud: * : alé sis anni Le | ‘# es 71 sitsuno Bqo à = pr rie va ex 9 sol rase t hastital a ut dE î re; Le A Bd Ann ms eu à buligusl ed rl fe re KT ANR RAS le M (et LR L 4,06 JS naer à+ <4 00 800$; « se na 000 ei ie 8e te D , A : PONS 4 É n { ep RU Ce RMALITION ANCGE Li MAR ÉTEINT PAR C4? nee pi AN è k Fee) (Te e F7 4 . - STE | de pement DE 5 té Qusailr Davet PAL VAN à MORTE 0 è } Di ( n Pate pre L APS Ü 4 à PAR 1e { ; 1% ci ” à Clermont, imprimerie de Ferdinand Turmaun. Lf rt ni À UE au ( k ; UT M rs 7 ROLE HS Ar ; pue New York Botanical Caen Library LE ge td SE 2e Ÿ ‘ 4 : : Ë