/ K • y/' %^ r^ ^Éffm^^^Êr |,^ 7\P^'%t R----^ % ^rHJ mM^ *%,: ^^ --5 •■^ ^ ^^ t_'_ " ë r r 3- , o ! m ! ui ! ° : D 1 m i o Expédition Antarctique Française (1903-1905) COMMANDÉE PAR LE D-^ Jean CHARCOT I Écal Ac C.NIaacapl S' Gravier SU Gaudry • 06801') -^ C.Evensen/ O L 0 deParin 66° C Pfustssimv*. 61° «ou «aux <*J«eTCurf«n, I VictorHugo / Seiheder _ "^C 7Ur,"7( V JJfertheL.t o N / Mar^tifi- **■ IJ}urhauj: / _ . -? Rca.„, ■* CCdea3Per©z I P"l"l; ; pt..Nunei^ ^^ L Lippnumn.' J ty- K/ieugué^\ ^^««^, C.Garcia. /^Ç/'"''"' n ^-^ \Qaptlari' o <^ Hoseâson /«v Uffnes de cotas et hv écrituyvj' fijrtes iruLqiuaU fer ^CT*/Y\f ciêixmvcries , /«r lieux ot ptnms rcleoôs par l'EœpédjUwTi' PORT D'HIVERNAGE ( ILE. WANDLL 1 68? CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVEES PAR L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE Membres de l'État-Major : Jean Charcot — A. Matha — J. Rey — P. Pléneaii — J. Turquet — E. Gourdon OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SOU^ LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle /. ^pc EXPEDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) COMMANDEE PAR LE D-^ Jean CHARCOT % 0 SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES <^' ' hol_e:, Vmass ARTHROPODES Pycnogonides PAR E.-L. BOUVIER Membre de 1 Institut, Professeur au Muséum d Histoire naturelle Myriapodes, par H. Bbolemann. Collemboles, par Y. Carl. Coléoptères, par Pierre Lesne. Hyménoptères, par R. Du Buysson. Diptères, par E. Roubaud. Pédiculinés, Mallophages, Ixodidés. par L.-G. Neumann. Scorpionides, par Eue. Simon. Acariens, par Trouessart et Ivar Tragardh. PARIS MASSON ET C'% ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, 120 Made in France LISTE DES COLLABORATEURS Les 'mémoires précédés d'un astérisque sont publiés. MM. Trouessart Mammifères. * Ménégaux Oiseaux. * Vaillant Poissons. * Sluiter Tuniciers. * Vayssière Niidi branches. * JouBiN Céphalopodes. * Lamy Gastropodes et Pélecypodes. * Thielk A tnphineures. * Brolemann Myriapodes. * Carl Collemboles. * RouBAUD Diptères. *Dd Buysson Hyménoptères. * Lesne Coléoptères. * Trouessart et Ivar Tràgardh . Acariens. * Neumann Pédicutines,Mallophages, Ixodidés. * SuMON Scorpionides. * Bouvier Pycnogonides. * Coutière CrustacésSchizopodeset Décapodes. M"" * RicHARDSON Isopodes. MM. * Chevreux Amphipodes. * Quidor Copépodes. NoBiLi Ostracodes. Œhlert Brachiopodes. Calvet Bryozoaires. * Gravier ." Polychèles. Hérubel Géphyriens. JÀGERSKioLD Nématodcs libres. * Railliet et Henry Némal helminthes parasites. Blanchard Cestodes . GuiART Trématodes . Joubin Némcrtiens. * Hallez Pulyclades el Triclades maricoles. Ed. Perrier Crinoides . * KoEHLER Stellérides, Ophiures el Echinides. « Vaneï Holothuries . Roule Alcyonaires . Bedot Siphonop/iores. 0. Maas Méduses. * Billard Hydroïdes . TopsENT Spongiaires . TuRQUET Phanérogames. * Gardot Mousses . * Hariot Algues. Petit Diatomées . GouRDON Géologie, Minéralogie, Glaciologie. M"' Trislinsky, mm. Weinsberg, Charcot. Bactériologie. PYCNOGONIDES DU " FRANÇAIS " Par E.-L. BOUVIER MEMIIRE IIR l'institut PROFESSEUR AU MUSKUM n'ilIsnilUE NATURELLE. INTRODUCTION Les Pycnogonides recueillis par la Mission dn « Français », dans les régions antarctiques, proviennent tous des parages de l'île Booth-Wandel ou de l'île Wiencke ; la plupart même ont été capturés à Port-Charcot, c'est-à-dire au lieu qui abrita longtemps le navire dans la première de ces îles. Beaucoup furent trouvés à la côte par mer basse ; les autres ont été pris au moyen de la drague sur des fonds qui atteignaient au plus iO mètres. Tous, dès lors, appartiennent à la zone littorale et sont par là même éminemment caractéristiques des eaux froides antarc- tiques. Us sont représentés par les huit espèces suivantes : 1 . Decolopoda antarctica Rouvier, 1 exemplaire. 2. Pentawpnphon antarcticnm Hodgson, 3 exemplaires. 3. CordylocliP.le Turqueti Rouvier, 1 exemplaire. 4. Ammothea curculio Bouvier, 2 exemplaires, 5. — communis Rouvier, nombreux exemplaires. 6. — (iffinis Rouvier, 3 exemplaires. 7. Leiomjmphon antarcticum Rouvier, 2 exemplaires. 8. — grandis Pfeffer, 9 exemplaires. Il est intéressant de constater que cette petite collection ne renferme pas moins de 0 espèces nouvelles sur 8. Cela donne à croire que la faune des Pycnogonides antarctiques doit être remarquablement riche et varice. Car les mers australes ne sont plus des régions vierges pour Expédition Cliaicot. — BouviEn. — rycnosiinides. 1 459S0 è pycnogonides. les zoologistes ; elles ont été l'objet de six campagnes antérieures, ce qui n'a pas empêché la septième, celle du « Français », de recueillir dans tous les groupes, et particulièrement dans celui qui nous occupe, une ample moisson de nouveautés. Et ce n'est là qu'un début, on peut l'affirmer en toute ceiiitude. Les espèces trouvées jusqu'ici ne représentent qu'une faible partie de la faune antarctique, même pour les régions peu étendues qui furent explorées au cours de chaque campagne. C'est un heureux hasard qui a fait découvrir aux chercheurs du « F'rançais » le type unique de la gigantesque Decolopoda antarclica^ et l'on peut bien croire que d'autres formes non moins curieuses, mais plus petites, ont dû échapper aux recherches des naturalistes. D'un autre côté, ne doit-on pas trouver surprenant que V Ammothea commimis, si répandue prés des côtes de l'île Booth-Wandel, soit restée inaperçue durant les campagnes qui ont exploré d'autres points de l'Océan antarctique (1)? Cette espèce n'est sûrement pas localisée au voisinage de Port-Charcot; elle doit également pulluler ailleurs; mais elle a sans doute des endroits de prédilection, et l'on n'avait pas réussi, jusqu'alors, à rencontrer l'un de ces gîtes. Par ces deux exemples, on peut juger du nombre et de l'importance des lacunes qui restent à combler dans le catalogue faunistique des régions australes. Quand seront comblées ces lacunes, on trouvera probabletnent que la faune antarctique proprement dite (j'entends la faune littorale ou sub- littorale, celle qui n'atteint pas les régions profondes où la température tend à s'égaliser), on trouvera probablement, dis-je, que la faune antarc- tique est uniformément répandue autour du pôle. C'est là du moins ce que laisse entrevoir la distribution du fameux Nymphonide à dix pattes, le Penlmiymphon antarcticum^ que la <( Discovery » a capturé et que mon excellent confrère, M. Hodgson (1904), a si bien fait connaître. Les exemplaires de la « Discovery » furent trouvés dans la baie Mac-Murdo, c'est-à-dire à peu près par 78° latitude sud et 168" longitude est; or, on sait, par M. Hodgson (1905°, 35), que la même espèce a été prise aux (1) M. Hodgson vient de me faire savoir qu'il a Irouvé deux exemplaires d'.4. communis dans les matériaux recueillis [)ar l'Expédition écossaise. PYCNOGONIDES. 3 Orcades du Sud (South Oi'kneys) par l'Expédition antarctique écos- saise, et l'on verra plus loin que les chercheurs du « Krançais » l'ont retrouvée à l'île Booth-Wandel. Les Orcades du Sud sont situées par 45° longitude ouest et 61° latitude sud, et l'île Booth-Wandel plus loin au sud-ouest, par 02" 20' longitude ouest et 65° 6' latitude sud ; voici donc une espèce répandue en doux points opposés des mers australes, et l'on peut justement penser qu'elle existe également dans les régions inter- médiaires. En sera-t-il de même pour les autres espèces déjà connues; c'est bien probable, mais jusqu'ici rien n'est venu le prouver. Pourtant le volu- mineux et magnifique Leinnymphon grandis PfelTer, découvert près de la Géorgie du Sud (1 37° longitude ouest, 54° latitude sud), et depuis cap- turé par la Mission du « Français » à l'île Booth-Wandel, où il pra-aîl plutôt commun, se trouve représenté par un exemplaire dans les collec- tions faites à l'île Coulman par la « Discovery ». On n'en peut dire autant (les espèces nouvelles trouvées par la Mission française, et plus parti- culièrement des gigantesques Pycnogonidcs à dix pattes connus sous le nom de Decolopoda ; ces curieux organismes ont été décou- verts aux Shetland du Sud (60° longitude ouest, 63° latitude sud), puis retrouvés aux Orcades du Sud et à l'île Booth-Wandel ; mais, au contraire du Leionjjmphon grandis^ ils manquaient dans les parages si bien explorés zoologiquement par la « Discovery ». Ne convient-il pas d'observer, à ce propos, que l'histoire de la Decolopoda anlnrctica est également celle de toutes les Ammothées australes. C'est à la Géorgie du Sud que fut découverte la première espèce antarctique [Ammo- thea lloeki Pfeffer) de ce genre, qui était considéré jusqu'alors comme localisé bien plus au nord ; depuis celte époque, trois espèces nouvelles ont été capturées par le « Français », mais le genre Ammothea n'a jias olfert de représentants aux naturalistes de la « Discovery ». Faut-il déduire de ces faits que la faune antarctique présente une localisation remarquable de certaines de ces espèces ? Que non pas, et l'exemple du Pentanymphon antarcticum nous le fait bien voir. La conclusion qui s'im- pose, c'est que les mers australes sont fort riches, et qu'à leurs hardis explorateurs elles n'ont livré qu'une faible part de leurs curieux secrets. 4 PYCNOGONIDES. Il n'est peut-être pas téméraire d'espérer qu'elles nous permettront un jour de soulever le voile encore assez épais qui dissimule les affinités du groupe énigmatique auquel est consacré le présent mémoire. N'est-ce pas un premier degré dans cette voie que la découverte des Pycnogonides à dix pattes, qui ont si justement émerveillé les zoolo- gistes? Tous les Pycnogonides jusqu'alors connus étaient des animaux octopodes, ce qui leur donnait une certaine apparence d'Arachnides, et ce qui a dû porter certains zoologistes à les rapprocher de ce dernier groupe (I). En J90o, lorsque fut attirée l'attention sur la Decolopoda australis, si bien décrite et figurée longtemps auparavant par Eights (1834, 203-206, PI. Vil), on resta quelque peu sceptique, et M. Loman (1905, 723) semblait avoir pour lui la logique en considérant cette forme comme une larve de Colossendeis transformée en un « monstre irrationnel ». Or, la figure donnée par Eights était à coup sûr rigoureu- sement exacte, et M. Hodgson (1905", 254) n'eut pas de peine à l'établir ; retrouvée par l'Expédition écossaise, la Decolopoda australis était bien une espèce nouvelle, normalement pourvue de dix pattes et semblable seulement aux Colossendeis par sa grande dimension et son faciès général. Le monstre irrationnel devenait une réalité! Et cette réalité ne saurait être prise pour une manifestation propre à l'espèce décrite par Eights. En découvrant un nouveau type de Décolopode, la Decolopoda antarctica, les missionnaires du « Français « ont eu le mérite d'établir que les Pycnogonides colossendéiformes à cinq paires de pattes présentent une certaine variété ; et, en faisant connaître le Pentanymphon antarcticum^ M. Hodgson a montré que le type décapode se rencontre également chez des formes tout à fait différentes, les Pycnogonides de la famille des Nymphonides. Ainsi, la présence de cinq paires de pattes, au lieu de quatre, doit être considérée comme un fait normal et assez fréquent chez les Pycnogonides. Cette particularité modifie singulièrement les idées relatives à la mor- phologie du groupe et soulève de nouveau la question du point de départ de ce dernier. Est-il primitif ou secondaire? C'est un problème qu'il (1) Voy. plus loin (p. 8) une note relalivu ù un tiavail Je M. G. -11. Carpemer sur les rolalions cnti'c !e; tl:vcr"?es classes J'Arlluopudes. PYGNOGONIDES. 5 faut actuellement résoudre et dont la solution n'est pas douteuse, comme je le montrerai plus loin. Les Pycnogonides à dix pattes ne sont pas moins normaux que les autres; mais ils se rapprochent davantage de la forme primitive du groupe, forme dans laquelle il y avait peut-être un plus grand nombre encore de somites pédifères identiques. Est-il témé- raire d'espérer que les eaux antarctiques donneront à leurs explorateurs la joie de découvrir quelques descendants directs de la forme originelle : des Pycnogonides ayant plus de dix pattes et peut-être même un abdo- men encore quelque peu segmenté ? Dans le travail qu'on va lire, j'ai adopté la nomenclature employée par M. Hodgson, dans son mémoire sur les Pycnogonides capturés par la « Discovery » (1907). Cette nomenclature est la même que celle établie par M. G.-O Sars (i), sauf toutefois en ce qui concerne les diverses régions du corps. Abstraction faite de la trompe, M. Sars divise le corps en trois parties : le segment céphalique, qui s'étend depuis le front jusqu'au bord postérieur du premier somite pédifère ; le tronc, qui comprend les somites pédifères suivants, et le segment caudal, qui forme la partie postérieure du corps. M. Hodgson, au contraire, désigne sous le nom de tronc toute la partie du corps qui s'étend depuis le bord frontal jusqu'à la limite postérieure du dernier segment pédifère; il distingue d'ailleurs dans cette partie un céphalon qui comprend toute la région antérieure jusqu'au premier somite pédifère exclusivement, et il attribue la dénomination d'abdomen au segment caudal de M. Sars. Il me semble plus naturel de limiter le tronc aux segments pédifères et de considérer dans le corps les quatre parties successives suivantes : la trompe, le céphalon, le trotic Qi Vabdomen. C'est, à mon avis, le seul changement qu'il soit utile d'apporter dans la nomenclature de M. Hodgson. Comme mon confrère anglais, je désignerai sous le nom de col. la partie rétrécie du céphalon, et j'appellerai prolongements latéraux les saillies latérales des somites pédifères; — les appendices antérieurs du céphalon, (1) G.-U. Sahs, PycnogoniJea (in Tlie Norweijian yorth-Allanlic Expédition, 1S7G-187S, Zouloyy, 1891). 6 PYCNOGONIDES. désignés sous lo nom de mandibules par M. Hoek (I), seront appelés cltélicères^ les suivants jialpes et ceux de la troisième paire ovigères. Je donnerai enfin les noms de première, deuxième et troisième coxa, de fémur, de premier et de second tibia, de tarse et de propode aux articles successifs qui constituent les pattes, ces dernières se terminant par une grijfc principale souvent accompagnée de deux griffes auxiliaires. Je conserverai le nom de ligne latérale à la formation linéaire qu'on trouve fréquemment sur les faces antérieure et postérieure de chaque patte, et qui se distingue par une ornementation difTérente de celle des régions tégumenlaires voisines. Les dimensions longitudinales du corps seront toutes prises dorsale- ment, sur la ligne médiane : celles de la trompe, depuis l'orifice buccal jusqu'àla base ; celles du céphalon, depuis le bord frontal jusqu'au niveau du bord antérieur du premier prolongement latéral, et celles du tronc depuis ce bord jusqu à la naissance de l'abdomen. La plus grande largeur du tronc sera celle qui sépare les extrémités distales des prolongements latéraux du somite où ces prolongements atteignent leur plus grande longueur. Les dimensions longitudinales des divers articles des pattes seront prises sur la face postérieure, entre deux articulations succes- sives. Avant d'aborder la partie essentielle de ce travail, je tiens à remercier de tout cœur celui qui m'en a fourni les éléments, M. Jean Charcot, l'organisateur et le chef intrépide de la Mission du « Français ». Je veux également témoigner ma gratitude à M. Turquet, le biologiste de la Mission, et aux marins qui l'ont secondé dans sa Lâche. Il m'est agréable de payer un juste tribu de reconnaissance à M. Ilodgson, l'habile zoologiste de la « Discovery », et à mon ami M. Henri Fischer, qui m'ont aidé l'un et l'autre dans la préparation de ce mémoire : le premier en me donnant d'utiles conseils sur la spéci- fication des Pycnogonides et en me communiquant les bonnes épreuves de son mémoire (1907); le second, en exécutant les photographies de types reproduites plus loin dans les premières planches du présent travail. (i) P.-l'.-C. IloEK, Report on Ike Vijcnoijonidca " Challenger », Zouloyy, vol. 111. 1881. PYGNOGONIDES. 7 iMon excellent collègue ilii Muséum, M. le; professeur Joubin, voudra bien aussi accepter un remercîment pour la part (jui lui revient dans l'exécution matérielle de cette publication. QUELQUES GÉNÉRALITÉS SUR LES /'YCiWGONIDES. A l'exemple de plusieurs zoologistes, et notamment de M. Kay Lan- kcster (1), je considère les Pycnogonides comme appartenant à la grande classe des Arachnides, qui se distingue essentiellement des Crus- tacés par la présence, chez l'adulte, d'une seule paire d'appendices prébuccaux. Ainsi comprise, la classe des Arachnides s'étend depuis les Trilobites jusqu'aux Acariens, en passant par les Xi])hosures et tous les Arachnides normaux. Elle présente ainsi un assez grand polymor- phisme, toutefois sans être moins homogène, à ce point de vue, que la classe des Crustacés : abstraction faite des formes très modifiées par le parasitisme ou par la fixation, il ne me paraît pas y avoir plus de dill'é- rence entre un Trilobite et un Oribate qu'entre un Branchipe et un Cloporte, entre un Pycnogonide et un Palpigrade qu'entre une Caprelle et un Ostracode. Les Pycnogonides se distinguent par beaucoup de caractères qui appartiennent également à certains Arachnides les plus normaux : ils ont (souvent) des chélicères triarticulés et en pince comme les Scorpions, les Palpigrades et les Opilionides ; une trompe réduite à l'état larvaire et, dans tous les cas, homologue de la saillie buccale des Pédipalpes, des Chernètes, des Galéodes et surtout des Palpigrades; des palpes pluriar- ticulés et vraisemblablement tactiles, comme un très grand nombre d'Arachnides, et d'ailleurs sans aucune relation avec l'appareil buccal, comme ceux des Palpigrades. Leurs appendices de la troisième paire sont modifiés et constituent des ovigères, de même qu'ils se diiïérencienl en appendices palpiformes chez les Pédipalpes. L(;s ovigères des Pycnogonides servent le plus souvent h port(;r les œufs, comme les ap- pendices des paires antérieures chez les Heteropoda, les Pholcus et les (1) E. Hay LANKESTER.The structure and Classification of the Araclmida [Quart. Juuni. mie. Science, vol. XLVlll, pari. 11, p. I6r)-265, 1904). 8 PYGNOGONIDËS. Dolomedes; il est vrai que celte fonction est dévolue aux mâles des Pycno- gonides, mais M. Hoek (1) l'a vue remplie par les femelles chez le Nym- p/ion brevicaudatum Miers, et, d'ailleurs, il semble bien qu'on ne la trouve pas encore développée dans les Colossendeis et les Decolopoda, ainsi que l'a observé M. Hodgson (1905"). Le céphalon des Pycnogonides est toujours, chez l'adulte, entière- ment fusionné avec le premier segment du tronc pour constituer ce que M. Sars appelle le segmentum cephalicum et M. Hoek le cephalotho- racic segment ; or cette partie du corps a rigoureusement son homologue dans la partie antérieure libre du céphalothorax des Palpigrades, des Tartarides et des Solifuges ; bien plus, chez les Solifuges, on trouve l'équivalent du céphalon des Pycnogonides dans la grande pièce tergale oculifère qui se rattache, par une ligne de suture, au tergite étroit des pattes de la deuxième paire (2). Quant aux quatre ou cinq segments munis de pattes locomotrices qui constituent le tronc des Pycnogonides, ils correspondent aux trois segments thoraciques postérieurs des Arachnides normaux et aux segments qui leur font suite sur l'abdomen, segments qui sont appendiculés chez l'embryon et parfois même chez l'adulte (opercule génital et peignes des Scorpions). A ce point de vue encore, il y a quelques ressemblances entre les Pycnogonides et certains (1) P.-P.-C. IIOEK, loc. cit., p. 135. (2) Dans son très intéressant travail : On Ihe Relationships betiveen the Classen of the Arthro- poda (Proc. Roy. Irish. Acad., vol. XXIV, sect. B, p. 320-360, 1903), M. G. -H. Carpenter identifie cette région triappendiculée du corps des Solifuges avec le segmentum cephalicum quadri- ailiculé des Pycnogonides; et, d'un côté, s'appuyant sur cette identification, de l'autre sur la pré- sence d'une paire d'appendices vestigiaux enlre les chélicères et les palpes des Araignées, conclut que les Arachnides noi'inaux dilTèrenl essenliellenient des Pycnogonides par j'atiophie des palpes qui persistent chez ces derniers : " Les Pycnogonides, écrit-il (p. 342), semblent être un ordre aberrant d'Arachnides. Non seulement leur histoire embryogénique, telle que l'a décrite Morgan, la l'orme en chélicères des appendices de la paire antérieure et la présence de quatre paires de pattes ambulatoires suggèrent des affinités arachnidiennes, mais aussi le fait que les segments portant les trois |)aires de i)attes postérieures, chez les diverses familles de Pycnogonides comme cliez les Solifuges, ne se fusionnent pas avec le segment céphalique qui porte les quatre paires d'appendices frontaux. " M. Carpenter est plus que personne convaincu des étroites affinités arachnidiennes des Pycnogonides, mais il a été beaucoup trop fiappé par le caractère octopo [Zool. Anzeiger, Bd. XV, p. 177, 1892). PYCNOGONIDES. 11 et de régénération de membres? Choz les Gamasides et les Ixodes, ce sont les pattes de la quatrième paire qui disparaissent dans la forme embryon- naire libre pour réapparaître ensuite; chez les Pycnogonides, l'atrophie porte sur les appendices de la deuxième et de la troisième paires, qui réapparaissent sous la forme de palpes et d'ovigères. D'après M. Meinert (1), qui a bien étudié ce curieux phénomène, on ne saurait identifier les palpes et les ovigères avec les deux paires d'appendices qui ont disparu; mais cette conception me paraît sujette à critique, et, dans tous les cas, il convient d'attribuer aux mêmes somites les membres de l'adulte et ceux de la forme embryonnaire (2). Beaucoup des caractères que nous venons de passer en revue sont également applicables à certains Crustacés, mais ce fait n'atténue en rien les puissantes affinités arachnidiennes des Pycnogonides, et il peut seule- ment servir à prouver que les Crustacés et les Arachnides sont issus d'une souche commune (3), les premiers avec deux paires d'appendices prébuccaux, les seconds avec une seule paire. A l'exemple de M. Ray Lankester (4), il convient donc de ranger les Pycnogonides dans la classe des Arachnides. Mais la découverte des formes décapodes, Pentanijmphon et Decolopoda, conduit à une modifi- cation des groupements établis dans cette classe par le savant directeur du lîritish Muséum. On sait que M. Ray Lankester divise les Arachnides en deux sous-classes : les Anomoméristiques ^ dans lesquels le nombre des somites est variable, et les Nomomérutiques ^ dans lesquels ce nombre est primitivement constant. Ayant tantôt quatre somites pédifères (1) Fr. Meineut, Pycnojjoniila (in Ihe \)anhh liii/olf Expédition, vol. 111(1), ISO'J, p. 27 olsiiiv.). (2) " l'oi- niy |iait, dit .M. Moiiu'it (p. 28), 1 niusl regai'ded il as a dccided l'act lliat in ail Pycno- gonida the embryonal legs aie (juite thrown off during the second larval stage, and that they aie in no way identical wilh the latter imaginai fore limbs, the palps and the ovigerons legs, which latter also, and of this thcre is no doubt, arise, although on the saine nietameres, still in olhcr parts of thèse metameres. » (:)) C'est ainsi que s'expliquent les ressemblances indéniables qui existent entre les Pycnogo- nides et les Crustacés, surtout à l'état larvaire. Ces ressemblances ont été fort bien mises en relief par M. J. iMeisemieimer. dans un intéressant travail [Lîeber die Entwicklung der Pantopoden und ihre systematische Stellung (Verh. deut. zool. Ges., XII Jahr., p. 57-64-, 1902)], où sont d'ailleurs méconnues les aflinilés arachnidiennes des Pycnogonides. 11 est évident que la structure en pince des chélicères est d'origine secondaire par rapport à la souche commune des Arachiiocarides; mais ce fait prouve seulement que les Pycnogonides et les Arachnides se sont d'abord adaptés dans un sens et les (Crustacés dans un autre. (4) E. Ray Lankester, loc. cit., p. 1213. 12 PYCNOGONIDES. et tantôt cimj, les Pycnogonides ne sauraient être placés dans le second groupe, avec les Arachnides normaux ; ils doivent rentrer dans le premier, avec les Trilobites, dont ils se distinguent d'ailleurs par la plupart des autres caractères. Les Arachnides anomoméristiques, par le fait seul qu'ils présentent un nombre variable de somites, méritent deprendre rang parmi lesformes j)rimitivesdela classe. Nombreux sont lesautres caractères qui permettent de les considérer comme tels, et, en ce qui regarde les Pycnogonides, on doit citer la persistance de l'article basilaire des pattes, l'indépendance de cet article par rapport au suivant et aux parois du corps, la répétition métamérique des prolongements sexuels, des pores coxaux et des cseca digestifs, enfin et surtout la structure scalariforme de la chaîne nerveuse ventrale. Ce dernier caractère, à lui seul, suffirait pour établir que les Pycnogonides sont des formes primitives; il diffère totalement, à ce point de vue, du système nerveux condensé qu'on observe chez tous les Arachnides, à l'exception des Xiphosureset des Scorpionides, qui sont, eux aussi, très rapprochés de la souche commune. Contrairement à l'opinion courante, on ne saurait donc considérer les Pycnogonides comme des formes dégénérées : ce sont tout simplement des Arachnides primitifs ayant subi une adaptation spéciale. CLASSIFICATION. La découverte des Pycnogonides décapodes permet de caractériser, avec une précision assez grande, la forme ancestrale plus primitive d'où sont issues les diverses branches du groupe. M. L.-J. Cole (1905, 412) observe justement que cette forme devait sans doute se rapprocher beau- coup AqV Archipycnogonu7n imaginé par M. Iloek (1) et, comme ce genre ancestral hypothétique, présenter de puissantes chélicères pluriarticulées et parfaitement chéliformes, des palpes de 10 articles et des ovigères également de 10 articles avec plusieurs rangs d'épines foliacées sur leurs quatre derniers articles. M. Hoek attribuait à son Archipyaiogonum des grilles auxiliaires ; mais, si ces formations existent dans les Pentanym- (1) P.-P.-C. Hoek, Nouvelles études sur les Pycnogonides (1881, Arch. zool. exp., vol. IX, p. 495). PYCNOGONIDES- 13 pho7i, olles inanquenl lolalcineuL chez lus Decolopuda, ot on peut ù bon droit les considérer comme le résultat d'une adaptation secondaire qui ne s'était pas produite encore dans le type ancestral. Ajoutons que ce type devait ressembler aux Pycnogonides décapodes actuels par ses tarses allongés et sespropodes à peu près droits, par la griffe terminale de ses ovigères et par ses dimensions grandes ou médiocres; il avait 7w?/r le moins cinq somites librement articulés et munis chacun d'une paire de longues pattes ambulatoires. Ce type ancestral hypothétique diffère des Pentani/mphon par ses épines ovigères simples, juir ses chélicères quadriarticulées et par ses palpes de dix articles, du genre Decolopoda par ses somites pédifères nettement articulés ; on ne saurait donc, à l'exemple de M. Cole, l'identifier avec ce dernier genre ; mais il en est fort voisin, et peut-être trouvera-t-on quelque jour, dans les mers australes, sa descendance directe à peine modifiée. M. Cole a été bien inspiré en groupant les Pycnogonides en deux séries évolutives à partir de la forme ancestrale ; mais on a vu que cette forme ne saurait être identifiée avec les Decolopoda et, d'autre part, je ne crois pas qu'on puisse réunir, dans une même lignée, les Eurycydides et les Ammothéides avec les Colossendeis. Cette dernière lignée correspond aux Cryptochelata de Sars et constitue pour M. Cole l'ordre des Colossendeo- morpha ; l'autre est représentée par l'ordre des Pycnocjonomorpha^ qui embrasse le reste des Pycnogonides (Euchelata et Achelata de Sars), sauf, bien entendu, les Decolopoda. Mais M. Cole ne caractérise nulle- ment ces deux ordres, et il me semble ne pas tenir compte des affinités naturelles en considérant les Eurycydides comme des formes intermé- diaires entre les Decolopoda et les Ammothéides d'une part, les Colossendeis de l'autre. Par leur faciès bien caractéristique, par la structure deleur corps, par la position relative de leurs palpes et de leurs ovigères, parla brièveté et l'égalité de leurs articles coxaux, par la pré- sence de pores sexuels sur tous les appendices (1) et par la denticulation faible ou nulle des épines de leurs ovigères, les Decolopoda se rapprochent (1) M. Cole note que les pores sexuels des Colossendeis sonl localisés sur les pattes des deux dei-- nières paires; mais ce n'est pas exact, et M. Ilodgson (1905% 255), d'après les observations do M. Hoek, remarque très justement que, dans les Colos^tcndcis adultes, les pores sexuels sont développés sur toutes les pattes comme chez les Decolopoda, et à la même place que dans ià PYGNOGONIDES. étroitement des Coinssendeis et constituent avec eux un groupe homo- gène. Tandis que les Eurycydides et les Ammothéides ont un faciès tout autre, les segments du tronc généralement mobiles, des palpes différem- ment disposés relativement aux ovigères, des articles eoxaux ordinaire- ment assez longs et inégaux, des pores sexuels localisés sur les pattes des deux paires postérieures chez les mâles, et des épines fortement denticulées sur les quatre derniers articles de leurs ovigères ; et tous ces caractères leur sont communs avec la plupart des Nymphonides, c'est-à- dire avec les formes les plus typiques et les plus primitives de ce que M. Cole appelle la lignée des Pycnogonomorphes. Il y a donc bien deux lignées évolutives distinctes dans le groupe des Pycnogonides, mais elles ne sont point telles que M. Cole les a conçues. Elles partent l'une et l'autre de la forme ancestrale définie plus haut et comprennent : d'un côté les Decolopoda et les Colosse?ideis ; de l'autre, les Pentan)/?i?phon a\ec tout le reste du groupe, qui peut être divisé, suivant la méthode de Sars, en Euchelata, Crypiochelata et Achelata. Les Pycno- gonides constituant une sous-classe dans la classe des Arachnides, il convient de considérer les deux lignées comme deux ordres ; et, afin de ne |)as compliquer par de nouveaux termes la momenclature zoologique, il me paraît sage de conserver à ces ordres les dénominations de M. Cole, en leur accordant toutefois la valeur différente nettement établie par le tableau suivant. CLASSE. — ABACHNIDA. SUBDIVISION. — ANOMOMEIilSTlCA E. Ray Lankester. SOUS-CLASSK. — PVCNOGONIDEA. Latr. {Patdopoda Gerst). PRIiMIER ORDRE. — COLOSSENDEOMORPHA. L.-J. Cole [pro parte). Partie coxale des pattes beaucoup plus courte que le fémur et formée (le trois articles très courts et subégaux. Palpes et ovigères d'un même côté ayant leurs bases presque contiguës et situées du côté ventral ; segments du res (lorniiTs. .l'ajoulo qui- M. llodgson (1905') a liés nettement mis en évidence les affinités éli'i)il(!s dos Co/o.sstjit/cis aver les Deculopuda. PYCNOGONIDES. . IS tronc inaiHiailé. articles, le genre Pentanymphon est à un stade évolutif plus avancé que les /^«;'a/2?/;?2jo/w/«(palpes de 7 articles), les Leionymphofi (9 articles), les Eurycydidés (palpes de 10 articles) et la plupart des 20 PYCNOGONIDES. Ammothéidés . On peut conclure de ces faits que la forme commune d'où sont issus tous les Pycnogonomorphes était une sorte de Pentanymphon présentant des palpes à 10 articles et les chélicères tétra-articulées du genre Decolopoda. Famille des DECOLOPODIDJ9E L.-J. Cole. Cette famille ne renferme, jusqu'ici, pas d'autres représentants que le genre Decolopoda Eiglits ; elle doit être considérée comme la souche des Colossendéomorphes et présente un ensemble de caractères primitifs donl on trouvera l'exposé à la page 13 du présent mémoire. M. Cole (1905, 409) a eu le premier l'idée de l'établir, mais avec quelque doute et en se bornant à lui donner un nom, parce qu'il ne savait pas si elle devait comprendre les Pentanymfhon^ qui présentent également cinq paires de pattes. Cette hésitation n'a plus sa raison d'être, les Pentanynrphon étant les plus typiques des Pycnogonomorphes, tandis que les Decolopoda pré- sentent tous les caractères des Colossendéomorphes. Rien ne ressemble moins à un Colossendeis qu'un Pentmiymphon ; mais il en est tout autre- ment du genre Décolopode, surtout quand on le compare aux Colossen- deis^ dont le tronc est largement ovalaire : au point de vue de la forme générale du corps et des appendices, on peut dire qu'il y a une ressem- blance étrange entre le Colossendeis proboscidea Sab. et la Decolopoda antarctica Bouvier ; ces deux formes sembleraient même représenta- tives l'une de l'autre, n'étaient les différences familiales qui les séparent. Malgré leurs caractères primitifs, les Décolopodidés s'éloignent déjà quelque peu de la forme ancestrale des Pycnogonides, car leur corps ne présente plus d'articulations mobiles, et parfois même il a perdu toutes traces de lignes articulaires. A ce point de vue, ils sont moins rapprochés de la forme ancestrale que les Pentanymphon . DECOLOPODA Eig^hts Les caractères de ce genre ont été exposés par Eights (1834), puis complètement décrits par M. llodgson (ISGô*"), qui a, en outre, très bien PYGNOGONIDES. 21 mis en évidence les affinités des Cohssendeis et des Dero/opoda. Ces carac- tères sont les mêmes que ceux de la famille. Celle-ci ne comprend que deux espèces, la D. aiistralis Eights et la D. antarctica découverte par la Mission du « Français », l'une et l'autre propres aux régions antarctiques. Decolopoda antarctica E.-L. Bouvier. (Voy. la (ig-. 1, PI. I; les fig-. 1-5 de la PI. II, cl, dans le Icxle, les (Ig. 1 ot 2.) 1905. ColosseDfleis antarctica E.-L. Bouvier, Bull, du Muséum, 1905, p. 294. 1900. Decalopoda antarctica E.-L. Bouvier, 6". H. Acud. des sciences, t. CXLII, p. 17, 1906. Par sa forme, sa coloration et son aspect général (PI. 1, fig. 1), cette espèce ressemble à la D. ausbmlis Eights ; mais elle en diffère beaucoup au fond, et il ne sera pas inutile de décrire simultanément ces deux formes, en les comparant l'une à l'autre au cours de la description. Pour la D. antarctica^ je me servirai du type unique rapporté par M. Charcot ; pour la D. australis, des travaux d'Eiglits (1834) et de M. Hodgson (1905", 1905"), ainsi que d'un exemplaire des Orcades du Sud (île Laurie) envoyé au Muséum par M. Lahille. Le corps. — Le céphalon (PI. II, fig. 1 et 3) de la D. antarctica arrive à peu près au même niveau que les processus latéraux des pattes anté- rieures, et la partie médiane presque droite de son bord frontal se trouve légèrement en retrait sur les parties externes. Le tubercule ocu- laire a pour base un rectangle obtusangle, légèrement étranglé à la base; il s'élève d'abord en parallélipipède, mais bientôt se transforme presque en un cône à sommet subaigu. Les yeux, très développés et fort apparents, sont disposés aux quatre angles du parallélipipède basilaire. Ce dernier occupe une position transversale ; sa largeur est notablement plus grande que sa longueur et égale pour le moins la moitié du bord frontal. Dans la D. australis Eights (PI. II, fig. 8), le céphalon dépasse de beaucoup les processus latéraux des pattes antérieures, et le tubercule oculaire a des dimensions fort réduites ; c'est une sorte de cône obtus, à pente plus rapide vers le sommet; sa base non rétrécie tend vaguement vers la forme quadrangulaire, et son plus grand diamètre égale tout au plus la même étendue que l'une des parties latérales du bord frontal. Les 22 pyCNOGONIDES. yeux sont plus petits, plus rapprochés et moins apparents que ceux de la D. antarctica. A la partie antéro-inférieure du céphalon se rattache la trompe, ou PROBOScis (PI. II, fig. 3), qui estlargement mobile sur son articulation basi- laire. Dans les deux espèces, elle se termine par une bouche en fente triangulaire, s'infléchit obliquement vers le bas dans sa partie antérieure et, se renflant un peu (fig. 1), présente son diamètre maximum dans la région infléchie. Au surplus, la trompe de la D. antarctica est complètement inerme, fort peu dilatée au point d'inflexion (fig. I) et à peine un peu moins longue que le reste du corps. Dans la T). australis {^\.\\,{\^. 8), d'autre part, la trompe est armée dorsalement de nombreuses spi- nules ; elle est bien plus dilatée au coude et pré- sente une longueur beaucoup plus faible, qui égale à peu près la distance comprise entre le bord anté- rieur du céphalon et la limite distale du premier tiers de l'abdomen. Le TROiNC de la Z). antarctica (PI. II, fig. 1 et 2) est reu" rlppru'^vef i: un peu plus loug et plus étroit que celui de la Gr'^a'vl' '"'' ''°'''"' J)- australis (PI. II, fig. 6 et 7), surtout dans sa partie médiane indivise, qui forme une sorte de disque ovalaire entre les processus latéraux. Dans la première espèce, en efl'et, la longueur totale du tronc et du céphalon égale la distance qui sépare le bord externe du troisième prolongement latéral du bord externe du pre- mier article coxal immédiatement opposé; en outre, la plus grande largeur du disque central n'égale pas la moitié de la plus grande largeur du tronc. Dans la D. australis, la longueur totale du tronc et du céphalon est relative- ment plus réduite, tandis que la grande largeur du disque égale sensible- ment la moitié de la plus grande largeur du tronc. Au reste, les prolon- gements latéraux sont à peu près identiques dans les deux espèces; s'ils présentent dorsalement d'assez nombreuses saillies spiniformes dans la D. australis décrite par M. Hodgson, ils en sont dépourvus dans l'exem- plaire des Orcades et en présentent un très petit nombre dans le type de Fig. 1. — Decolopoda an larctica Bouv. — Gliéli PYCNOGONIDES. 23 la D. antarctica. Les mêmes variations se manifestent dans les restes de la segmentation du tronc; les sillons transversaux segmentaires sont très nets dans le type de D. australis figuré par Eiglits et dans celui de M. Hodgson; ils n'apparaissent que du côté ventral dans l'exemplaire des Orcades et sont à peu près totalement indistincts sur les deux faces dans la D. antarctica. L'abdomen atteint, chez les deux espèces, le milieu du deuxième article coxal des pattes postérieures. Dans la D. antarctica, il est à peine dilaté en arrière et présente en avant une articulation basilaire peu apparente, mais encore mobile. Cette articulation est beaucoup plus nette dans la D. australis, oii, d'ailleurs, l'abdomen est plusnettementdilaté en arrière, surtout dans le type figuré par Eights. Appendires du céphalon. — Les chélicères (fig. 1 ) se composent de quatre articles, soit un scape basilaire et une pince terminale, ces deux parties étant l'une et l'autre biarticulées. Dans les deux espèces, le premier article du scape est beaucoup plus long que le second ; les doigts sont courbes et séparés par une large hiatus, la portion palmaire de la pince étant bien moins longue que les doigts; au surplus, les chélicères de la D. antarctica (Pl.II,ûg.4) sont plus longues et plus grêles que celles de la D. australis (PI. II, fig. 9) et d'ailleurs terminées par une pince assez différente. Dans la D. antarctica, en efict, le premier article du scape atteint presque le bord distal du troisième article coxal des pattes antérieures; il égale juste la longueur du tronc, et sa largeur maxima ne vaut pas tout à fait le cinquième de sa propre longueur; en outre, dans la même espèce, les pinces ont les doigts peu arqués, le hiatus médiocre et la portion palmaire assez longue, le bord antérieur de cette région égalant à peu près le tiers de la longueur totale de la pince. Dans la D. australis, par contre, le premier article du scape dépasse à peine le bord proximal du troisième article coxal des pattes antérieui-es ; il égale au plus les deux tiers de la longueur du tronc, et sa largeur maxima équivaut à très peu près au tiers de sa propre longueur; au reste, les pinces sont remar- (juables par leurs doigts extrêmement arqués, par leur très large hiatus et par la brièveté de leur portion palmaire, dont le bord antérieur égale 24 PYGNOGONIDES. environ le quart de la longeur totale de l'organe. J'ajoute que, dans la D. australis^ la pince est à peu près aussi longue que le premier article du scape, tandis qu'elle n'en égale pas tout à fait la moitié dans la D. antarctica. Les PALPES de la D. antarctica (PI. Il, fig. 3) se composent de 9 articles, dont les rapports et la dimension relative sont indiqués dans la figui-o 3 de la Planche II; le troisième article est le plus long, le cinquième est un peu plus court et plus fort, les quatre derniers sont subégaux, l'anté- pénultième, toutefois, étant légèrement plus long que les autres. Il en est à très peu près de môme dans la D. australis ; mais les palpes de cette espèce présentent un dixième article, qui est légèrement plus long et un peu moins large que les trois précédents. Les oviGÈRES sont àpeu près identiques dans les deux espèces, avec leurs trois articles basilaires fort réduits (PI. II, fig. 2 et 7), leur quatrième article très développé, mais pourtant un peu moins long que le sixième, leurs quatre derniers articles subégaux, légèrement recourbés et formant par leur ensemble une sorte de crosse presque fermée, les larges et courtes épines qui forment pour le moins trois rangées longitudinales sur le bord interne de ces articles, enfin la puissante grille courbe qui occupe la partie distale de l'organe. Les épines de la crosse terminale sont des pro- tubérances chitineuses, articulées à leur base, où elles sont à peu près contiguës et infléchies en avant; dans le type de la D. antarctica (PI. II, fig, 5), elles sont moins nombreuses, à raison d'une ou deux unités dans chaque série, que dans l'exemplaire de D. australis vgcwqWW aux Orcades. Pattes. — Les pattes de la D. antarctica ?,oniïovi longues (PI. I, fig. 1), mais très sensiblement inégales; celles de la deuxième paire ont la prédominance sur toutes les autres ; viennent ensuite, dans l'ordre de la longueur décroissante, celles de la troisième paire, de la quatrième, de la première et enfin de la cinquième ; c'est par suite d'une erreur de mensuration que j'ai attribué antérieurement la plus grande longueur aux pattes de la troisième paire (1906, 17). Les pattes sont relativement plus courtes et plus fortes dans la D. australis. Les THois ARTICLES co.xAux sont courts et subégaux, celui du milieu étant PYCNOGONIDES. 23 toutefois légèrement plus long que les deux autres. Le premier article présente distalement une paire de bourrelets transversaux bien isolés l'un de l'autre sur la ligne médiane; ces bourrelets saillants existent sur les deux faces, mais sont particulièrement développés du côté dorsal ; la dépression qui les sépare se prolonge par un sillon vers la base de l'appendice. Dans la D. australis (PI. II, fig. 6 et 7), ce sillon est au contraire bien développé, surtout du côté ventral, où il traverse l'article sur toute sa longueur. Au surplus, dans cette dernière espèce, tous les articles coxaux sont beaucoup plus larges que longs et, d'une patte à l'autre, à peu près contigus, tandis qu'ils sont à peine moins longs que larges dans la D. antarctica (PI. II, fig. 1 et 2) et par suite fortement séparés les uns des autres. Gela suffit pour donner à chacune des deux espèces un faciès des plus typiques. M. Hodgson signale une épine courte à l'extrémité distale des sillons dorsaux et ventraux de la D. australi!i\ cette épine n'est pas développée dans l'exemplaire des Orcades, et on n'en trouve pas même la trace dans le type de la D. antarctica. Ce dernier exemplaire présente un orifice sexuel très apparent sur le deuxième article coxal de toutes les pattes ; cet ori- fice est situé sur la face inférieure de l'article, un peu au delà du milieu, nn il annnpQÎt eniic la Fig. 2. — Oeco/oporfa an/arc/ica Bouv. — Deuxième patte UU 11 dppdld.ll hUUb Jd droite, lace postérieure. Réd. de 1/3. forme d'une fente ovale assez grande et inclinée en arrière par rapport au grand axe de l'appendice (PI. II, fig. 2). Dans la û. australis des Orcades, on trouve également un orifice sexuel sur la face inférieure du deuxième article coxal de toutes les pattes (PI. II, fig. 7); mais cet orifice a des dimensions très réduites, une forme presque circulaire, et se trouve à l'extrémité distale de l'article, sur le bord arrondi par lequel ce dernier article va se rattacher au troisième. Etant données les intéressantes observations de M. Hodgson (1905% 255), on sait aujourd'hui que les sexes de la D. australis (comme aussi des Colossendeis) se distinguent par des différences de cette sorte, et qu'il faut considérer comme des mâles les Expédition Charcol. — Bouvier. — PycnogODides. ^ 26 PYCNOGONIDES. individus à petit orifice distal et comme des femelles ceux à grand orifice sub-médian. Le type de la D. antarctica est donc une femelle, tandis que notre D. australis de l'île Laurie est un mâle. Le FÉMUR (fig. 2 du texte, fîg. 1 de la PI. I) présente, dans les deux espèces, un petit nombre de soies spiniformes sur son bord distal ; ces soies sont aisément caduques, et souvent on n'en voit que la base, aussi bien dans la D. australis (exemplaire de l'île Laurie) que dans la D. antarctica. D'ailleurs, cette dernière espèce présente du côté dorsal quelques soies analogues, dont on ne trouve aucune trace dans la D. australis. Le PREMIER ARTICLE TiBi.vL de \k D . aïitarctica présente, du côté dorsal, une rangée de soies spiniformes assez nombreuses et, sur son bord antérieur, quelques soies plus réduites; il est d'ailleurs beaucoup plus court que le DEUXIÈME ARTICLE TiBiAL, Icqucl cst totalement inerme, sauf sur sa face ventrale, où il présente en avant une très faible soie et, sur son bord antérieur, où se trouve un groupe de soies spiniformes beaucoup plus longues et plus fortes. Dans la D. australis., le premier article tibial ne présente pas de soie et, d'après M. Hodgson, serait à peine plus court [a trifle shorter) que le suivant. Les deux derniers articles paraissent également beaucoup plus inégaux dans notre espèce, le tarse y étant d'un tiers plus allongé que le propode. Tarse et propode sont dorsalement inermes, mais ils présentent l'un et l'autre ventralement une série longitudinale de deux fortes soies spiniformes. Au bord inférieur antéro-distal du tarse, on voit une rangée de trois soies spiniformes plus fortes encore et, au bord correspondant du propode, un groupe de deux soies analogues. La griffe est aiguë, arquée et un peu plus courte que le propode. D'après M. Hodgson, les tarses et le propode de la D. australis ne présenteraient pas d'autre armature que les soies du bord inféro-distal, et ces soies seraient toujours au nombre d'une paire. La coloration du type de la D. antarctica^ conservé dans l'alcool, est le brun clair légèrement olivâtre, moins accentué au bout de la trompe et des palpes, plus foncé et tirant au noir sur le tarse, le propode et la grille. La ligne latérale (fig. 2) noirâtre est représentée sur les deux faces PYGNOGONIDKS. 27 de chaque patio. Elle apparaît à peine sur le premier article coxal, où elle se déplace et occupe l'axe médian du côté dorsal comme du côté ventral; elle est déjà latéralement située sur les deux articles suivants sans présenter encore sa netteté définitive et en décrivant une forte courbe à convexité ventrale. Sur les autres articles, elle est très apparente et rigoureusement rectiligno ; on n'en trouve aucune trace sur les grifFes. D'après M. Hodgson, les exemplaires de D. amtralis conservés dans l'alcool sont de couleur variable, tantôt d'une teinte paille clair, tantôt d'un riche brun-olive, les extrémités des palpes, des chélicères et de la trompe étant plus foncées. Eights décrit l'animal vivant comme rouge écarlate, et M. Hodgson (1905% 38) tantôt de cette couleur, tantôt d'un rouge foncé avec la trompe presque noire. Les dimensions des deux espèces sont relevées dans le tableau de la page suivante. En résumé, la B. antarctica se distingue de laZ). australis : 1° Par la structure de ses palpes, qui ont 9 articles au lieu de 10; 2° Par la dimension du tronc, qui est plus allongé et plus étroit, le rapport de la largeur à la longueur étant de 0,83 au lieu de 0,76; 3° Par le développement beaucoup plus grand des pattes, celles de la deuxième paire égalant plus de douze fois la largeur maxima du tronc, au lieu de huit à neuf fois comme dans la D. australis ; 4° Par la longueur et la gracilité plus grandes du premier article dos chélicères, cet article égalant les 48 centièmes de la longueur du corps sans la trompe et étant à peu près six fois plus long que large ; tandis que, dans la D. australis^ il est à peine trois fois aussi long que large et n'égale guère que les 30 centièmes de la longueur du tronc; 5° Par la forme des pinces des chélicères, ((ui ont une portion palmaire assez longue et des doigts médiocrement arqués, tandis que la portion palmaire est courte dans la D. australis, où elle se termine par des doigts fortement infléchis en arceau demi-circulaire; 6° Par le développement de la trompe, qui est bien plus longue (les 91 centièmes de la longueur du corps au lieu de 7o centièmes) et nota- blement plus étroite ; 7° Par le très grand développement du tubercule oculaire, qui est plus 2S PYCNOGONIDES Long'ueur totale du corps (sans la trompe). . — du ti'onc Largeur maxima du tronc — — du disque central Longueur du céphalon Largeur — — du tubercule oculaire Longueur de la trompe Largeur maxima de la trompe Longueur du 1''' article des chélicères Largeur distale / Longueur des trois coxa ^ , I — du fémur Patte) , ,.,. , ( — • du tibia i — du tibia 2 \ — des trois derniers articles. . (Longueur des trois coxa — du fémur \ — du tibia 1 — du libia2 — • des trois derniers articles. . Longueur des trois coxa , — du fémur Patte j ,1 • 1 < — du tibia 1 — du tibia 2 — des trois derniers articles. . / Longueur des trois coxa ^ I — du fémur, Patte _ dutibial ^^- ' — du tibia 2 — des trois derniers articles. . i Longueur des trois coxa — ■ du fémur ^ — du tibia 1 ^- — du tibia 2 \ — des trois derniers articles. DECOLOPODA AUSTRALIS. Figuré par M. Hodgsoii. 82,2 88,0 87,5 85,4 82,0 Capturé aux Orcades. Millim. 14,0 6,3 8,4 4,2 3,2 4,7 1,4 10,6 3,0 4,2 1,7 6,6 14,2 16,0 16,9 » 7,0 15,8 7,0 15,1 7,0 15,1 6,7 14,1 DECOLOPODA ANTARCTIGA. 135,8 ,5 132,0 129,6 large que la moitié du céphalon, tandis qu'il est bien plus étroit dans la D. australis ; 8° Par la plus grande longueur du deuxième article tibial ; PYGNUGONIDES. 29 0° Par les soies spiniformes, qui sont bien moins nombreuses sur le tronc et bien plus sur les pattes ; 10° Par de nombreux caractères moins importants, qui ont été signalés plus haut. Habitat. — N° 2.S4, i avril 1904, iO mètres. Exemplaire type, pris au filet à Port-Charcot, par 64° longitude ouest et 65° latitude sud. La D. australis a été trouvée plus à l'est et un peu plus loin du pôle : aux Shetland du Sud (exemplaires d'Eights), c'est-à-dire par environ 60° longitude ouest et 63° latitude sud, et aux Orcades (Orkneys) du Sud, qui sont situées vers 45° longitude ouest et61°latitude sud (exemplaires de l'Expédition écossaise antarctique pris à Scotia Bay par 9 à 10 brasses; spécimen de M. Lahille capturé à l'île Laurie). Famille des NYMPHONIDJE P.-P.-C. Hoek. Les Nymphonidés sont représentés par les quatre genres Peiilanymphott Hodgson, Njjmphon Fabr., Chateomjmphon Sars ei Boreomjmphon?)?iV?,^ tous caractérisés par des palpes à 5 articles, des ovigères à 10 articles, dont les quatre derniers sont munis d'épines denticulées et de griffes auxiliaires plus ou moins fortes à l'extrémité des pattes. Ils s'éloignent à tous cespoints du genre /*flr«wî/m/jAo/«Gaullery, qu'on rattache pourtant à la même famille, encore qu'il présente, d'après M. Meinert(l), despalpes de 7 articles, des ovigères de 8 articles, dont l'armature se réduit à quelques simples épines disposées sans ordre, enfin un propode dépour- vu de griff"es auxiliaires. Avec les articulations généralement très nettes et mobiles de leurs somites pédifères, le développement de leur tarse et la structure complexe de leurs ovigères, ils peuvent passeràbondroit pour des Pycnogonomorphes assez primitifs, mais leur évolution se manifeste déjà par la réduction des chélicères à trois articles, par la disparition des pores sexuels sur les pattes antérieures des mâles, par le développement de grifi"es auxi- liaires et par les variations de longueur considérables que présente le tarse ; chez les Njjmphon, ce dernier est souvent plus long que le propode, tandis qu'il est beaucoup plus court dans les Boreonymphon . (1) F. Meinert, loc. cit., p. 46. 30 PYCNOGONIDES. PENTANYMPHON T.-V. Hodgson. En faisant connaître cette curieuse forme, M. Hodgson (1904, 4!)9) a justement fait observer « que le caractère important qui la distingue du genre Nymphoii est la présence d'une cinquième paire de pattes ». Cette observation reste parfaitement juste, tous les autres caraclères du genre étant ceux des JSymphon : doigts des cbélicères finement denticulés, corps grêle et nu avec des somitesbien articulés, tarses de longueur assez considérable. Ce dernier caractère présente pourtant quelques variations. Dans les vingt-huit spécimens types de Pentanymphon antarcticum Hodgson cap- turés parla» Discoveryj) dans la baie Mac-Murdo, le tarse est manifestement plus long que le propode, tandis qu'il est à peu près de même longueur, d'après M. Hodgson (1905% 35), dans un exemplaire recueilli aux Orcades du Sud par l'Expédition antarctique écossaise, et presque toujours nota- blement plus court dans les spécimens pris par le « Français » à l'île Bootlî-Wandel. Peut-être se trouve-t-on en présence d'une nouvelle espèce ? Mais le caractère présentant quelque variation chez ces der- niers spécimens, il convient de rester dans l'expectative en attendant de nouveaux matériaux. Quoi qu'il en soit, le genre Pentanymphon est, de tous les Pycnogono- morphes, le plus voisin de la forme ancestrale, bien que ses palpes soient réduits à cinq articles, ses chélicères à trois, et bien que les pattes y présentent des griffes auxiliaires. Par ces trois caractères, il se montre moins primitif que le genre Deco- lopoda^ mais il l'est davantage par l'articulation mobile très nette que présentent entre eux ses somites pédifères. Les deux genres paraissent d'ailleurs localisés dans les mers antarc- tiques. Pentanymphon antarcticum T.-V. Hodgson. (Fig. 3-G du lexto.) 1904. Pentanymphon an/arrlicum T.-V. Hodg-son, Ann. and Mag. Nat. Hist., (7), vol. XIV, p. 459, et PI. XIV. 1905. Pentanymphon antarcliciun L.-J. Gole, Ann. and May. Nat. Ilist., (7), vol. XV, p. 405. PYCNOGONIDES. 31 1906. Penlnnymphnn nntarrtkitm E.-L. Bouvier, C. II. Acad. des scienrps, t. CXLII, p. 18. 1907. Pentain/wp/ion fiiUarcticum T.-V. Hodgson, Pycnogonida (Discovery), p. 28-30, PI. V. Cette très curieuse espèce est représentée dans la collection par trois exemplaires, qui ressemblent, presque à tous égards, au type figuré et décrit par M. Hodgson. HABrrAT. — N° 115, lo mars 1904, 20 mètres, île Boolli-Wandel. — Un exemplaire dont la longueur totale du corps (trompe y compris) mesure H""", 5. Cet exemplaire n'est pas moins richement muni de soies et de poils que le type figuré par M. Hodgson en 1905, et les quatre derniers articles de ses palpes sont même plus fortement et plus longuement pileux. Quelques caractères essentiels distinguent pourtant du type cet exemplaire : ainsi le cinquième article des ovigères n'est pas sensible- ment plus long que le quatrième (il l'est beaucoup plus dans le type), et, dans toutes les pattes, le tarse est parfois plus court d'un quart que le propodite (tandis qu'il est au contraire pluslong d'autant dans le spécimen figuré par M. Hodgson) ; au surplus, les pattes sont relativement plus courtes que dans le type. Peut-être ces différences sont-elles dues à la taille médiocre du spécimen, qui n'est pourtant plus un immature, puisque les ovigères y sont bien développés. Je n'ai pu apercevoir les orifices sexuels. N° 116, 13 mars 1904, 20 mètres, île Booth-Wandel, Port-Charcot. — Un exemplaire plus petit que le précédent (4 millimètres) et présentant les mêmes caractères; il est toutefois un peu moins riche en poils, et le cinquième article de ses ovigères dépasse notablement en longueur le quatrième. N° 669, Snovembre 1904, île Booth-Wandel. — Un exemplaire degrande taille (10 millimètres) pris à marée basse sur les galets de la plage. Ce spécimen me paraît être une femelle à cause de ses fémurs un peu renflés ; il est d'ailleurs beaucoup moins riche en soies que les précédents. Ses ovi- gères (fig. 3) diffèrent de ceux du type .par le moindre allongement de leur cinquième article et par l'armature de leurs épines marginales (fig. 4), qui portent trois ou quatre paires seulement de denticules latéraux et ne s'atténuentpas en pointes dès leur base. Le tarse est quelquefois égal au 32 PYCNOGONIDES. propodite, rarement à peine plus long (fig. 6), souvent un peu plus court. Des orifices sexuels près de l'extrémité distale de la deuxième coxa. Distribution. — Les premiers exemplaires de cette curieuse espèce, au nombre d'une tren- taine, furent capturés par la « Discovery » dans ses quartiers Fig. 3. — Penlanyinphon antarcticuin Hodg- son. — Extrémité d'un ovigère. Gr. 30. Fig. 4. — Penlanympkon Fig. b. — l'entanymphon an- antarcticum Hodgson. tarclicum Hodgson — Griffe — Une épine denticulée terminale du même ovigère. du même ovigère. Gr. Gr. 96. d'hiver de la baie de Mac-Murdo; soit à peu près par 78° latitude sud et 168° longitude est. On sait par M. Hodgson (1905% 35) qu'un autre exemplaire, probablement de même espèce (1 ), a été capturé au cours de l'Expé- dition antarctique écossaise, près des Orcades du Sud (45° longitude ouest, 61° latitude sud), c'est-à- dire dans une région antarctique opposée à la pré- cédente. Enfin les exemplaires du « Français » pro- viennent de l'île Booth-Wandel, qui se trouve par 64° longitude ouest et 65° latitude sud. Il n'est donc pas exagéré de dire que le Pentanymphon antarcti- cum est répandu partout dans les mers qui avoi- sinent le pôle Sud. D'après M. Hodgson, les exemplaires de la « Discovery » furent capturés entre 12 et 125 brasses de profondeur; mais les récoltes de M. Gharcot montrent que l'espèce peut remonter jusqu'à la côte. (1) Cet e.xemplaire n'est pas sans ressembler beaucoup à ceux recueillis par la Mission Charcot. D'après M. Hodgson, en effet, il se distingue du P. antarcticum par ses appendices ambulatoires plus courts et par les dimensions relatives des tarses et des propodes, qui sont de longueur.s vaiiables, mais d'ailleurs subégaux. Ces caractères ne sont pas d'une constance absolue, et c'est poui'quoi je n'ai pas attribué les spécimens du " Français » à une espèce nouvelle. Fig. 6. — Pentanym- phon antarcticuin Hodgson. — Extré- mité de la deuxième patte gauche, vue île côté. Gr. 13. PYCNOGONIDES. 33 Famille des PALLENIDJE P.-P.-C. Hoek. Les PaUenidœ sont des Pycnogonomorphes euchélates qui dérivent vraisemblablement des Nymphonides par atrophie plus ou moins com- plète des palpes. Certains d'entre eux ont des ovigères à griffe terminale comme les Nymphonides, et c'est précisément le cas du genre Cordy- lochele qui représente à lui seul la famille dans les collections du (( Français ». CORDYLOCHELE G.-O. Sars. Le genre Cordylochele comprenait jusqu'ici un petit nombre d'espèces, C. malleolata Sars, C. longicollis Sars et C. brevicoUls Sars, toutes trois propres aux régions boréales. Il compte aujourd'hui un quatrième représentant, le C. Turqueti^ découvert par le « Français » dans les mers australes. Cordylochele Turqueti E.-L. Bouvier. (Voir les fig-. 1 et 2 de la Pi. III, ol dans le texte, les fig-. 7-18""). 1905. Cordylochele Turqueti E.-L. Bouvier, Uull. du 3Iuxéum, 19UÔ, p. 297. 190G. Cordij loche le Turqueti E.-L. Bouvier, C. R. Acad. des sciences, t. GXLII, p. 18. Le corps. — Le céphalon (fig. 7. 8, 10) est très dilaté latéralement dans sa partie antérieure, où il est beaucoup plus large que la partie centrale des segments du tronc et oii il présente dorsalement une Fig. 7 et 8. — Cordylochele Turqueti Bouv. — Le corps, les chélicères et la base des pattes, vus du c6té dorsal (fig. 7, à gauche) et liu c6té droit (fig. 8, à droite). Gr. 4 2/3. paire de hautes saillies coniques. Ces saillies sont un des caractères les plus frappants de l'espèce :elles se rattachent au céphalon par une très large base et se prolongent au sommet en une courte pointe aiguë (fig. 9) ; expédition Cliarcot. — Bouvieb. — l'ycnugonidos. 5 Fig. y. — Cardijlochele Turqueli Bouv. — Le front vu de face, avec la trompe en raccourci et l'origine des cliéli- cères. Gr. 7. 34 PYCNOGONIDES. leur bord externe est vertical, et leurs bords internes dessinent une courbe demi-circulaire; elles sont à peine inclinées en avant; la distance qui sépare leur pointe de la face supérieure correspon- dante du céphalon est à peu près égale à la distance de leurs deux pointes. En arrière des saillies coniques, le céphalon se rétrécit en un étroit col, puis s'élargit pour se con- fondre avec le premier segment du tronc. 11 n'est pas possible de séparer ces deux parties du corps; même ici l'on pourrait croire que le tubercule oculaire est une dépendance du premier segment, car il se trouve compris entre les prolongements latéraux de ce dernier, au niveau, il est vrai, de leur moitié antérieure. Ce tubercule est d'ail- leurs réduit, peu élevé et arrondi au sommet ; il porte quatre yeux (lîg. M), dont les deux antérieurs sont plus grands et plus rapprochés que les autres. La trompe (fig. 7, 9, 10) estassez obliquement inclinée sur l'axe longitudinal du corps ; elle atteint presque le milieu du doigt mobile des chélicères et égale sensi- blement en longueur la distance qui sépare le bord postérieur du tubercule oculaire de l'extrémité de l'ab- domen ; elle a une insertion ventrale au-dessous de la base des chélicères; son contour est arrondi. Sur au moins toute la longueur de ses deux tiers proximaux, elle s'atténue très légèrement à partir de la base ; ensuite elle se rétrécit progressivement davantage, si bien que son tiers terminal figure mani- festement un tronc de cône à sommet rétréci. Ce sommet (fig. 10) présente un contour en forme de triangle obtus ; sa surface est irrégulière, mais ne présente aucune soie, même examiné à de forts grossissements du microscope. Le tronc (fig. 7, 8) est plutôt robuste avec des prolon- gements latéraux séparés et à peu près aussi longs que sa propre largeur; les segments y sont bien distincts, obtusément arrondis en arrière et dépourvus de saillie médiane dorsale ; le sillon qui les Fig. 10. — Cordyluclie- le Turqueli Bouv. — Extrémité buc- cale de la trompe. Gr. 46. '00 •PO, Fi 11. — Cordy- lochele Turque- li Bouv. — Po- sition des yeux sur le tubercule, vue d'en haut. Scliériia. PYGNOGONIDES. 35 sépare les uns des autres en arrière est toujours apparent du côté ventral, tandis que, du côté dorsal, il n'existe pas entre les troisième et quatrième segments. Les prolongements latéraux se dilatent un peu dans leur partie terminale; ils présentent dorsalement, près de leur bord externe, un léger tubercule conique perpcuidiculaire à leur grand axe. Vabdomen (fig. 7, 8) est sensiblement dirigé suivant l'axe du corps; un peu plus long que les prolongements latéraux, il est à peu près cylin- drique, sauf dans sa partie distale où il s'atténue assez rapidement en cône. Sur toutes les parties du corps, les téguments sontglabresetdépourvus d'aspérités. Appendices du céphalon. — Les chélicères [W^. 7, 8, 12, 13 et 14)sontun peu moins inclinées que la trompe; elles se composent d'un scape et d'une pince dont les bords internes forment entre eux un angle presque droit. Le scape est à sa base presque aussi large que la trompe, et beaucoup plus à son extrémité distale ; il n'atteint pas la longueur des pinces et paraît complètement dépourvu de soies. Les pinces présentent d'abord une partie basilaire située dans le prolongement du scape, mais un peu plus large ; elles s'élar- gissent ensuite beaucoup pour former le reste de la portion palmaire, qui s'incline alors de haut en bas et d'arrière en avant. La pince atteint son maximum de largeur au niveau de la base des doigts ; ces der- niers sont séparés par un large hiatus et très subaigus à leur pointe, qui est roussàtre. Le doigt immobile (fig. 14) pnésenle en dessus quelques courtes soies éparses, comme les parties avoisinantes de la portion palmaire ; sur son bord interne, il est muni de deux dents tronquées, l'une petite et subterminale, l'autre plus longue, plus saillante et située plus en arrière. Le doigt mobile est inerme. Kig. 12, 13. li. — Conli/lochete Tur- queli Bouv — Cliélicère droite vue par la faco infiTiRure (fig. 12, à gau- che) et, par la face siipéro-interne (fig. \3, k droite), Gr. 7; en liant (fig. 14), extrémité très grossie de la même cliélicùre, face inférieure. 36 PYCNOGONIDES. au moins aussi long que la portion palmaire et mobile dans le plan même de la pince, c'est-à-dire de dehors en dedans et de haut en bas. Les palpes n^ existent pas ; on ne peut même pas en apercevoir la trace du côté ventral, au-dessous et en dehors des chélicères. Les ovigères (fig. 15, 16) prennent naissance sur la face ventrale et dans la partie posté- rieure du céphalon, au bord inférieur d'une paire de saillies qui délimitent très nette- ment le cou ; juste en arrière de ces sail- lies, on observe un sillon transversal assez net, qui, du côté ven- tral, sépare le céphalon du premier segment. Les ovigères du mâle Fig. 15. — Cordi/lochele Turqiieli Bouv.— Ovi- gère droit vu de côté. Gr. 6 1/2. Fi 46. — Cordi/lochele Turqueti Bouv. — Extrémité du même ovigère vu de côté et plus grossi. adulte que nous étu- dions se composent de dix articles dont les quatre derniers sont un peu courbes, subégaux, réunis en faucille et munis chacun, sur leur bord interne, de 18 à 21 épines, qui sont obtuses au sommet, un peu crénelées à la base et plus loin à bords finement striés en éventail (fig. 1 7) ; sur l'article terminal, qui finit par une griff"e, les épines dis- taies sont plus longues que les autres et présentent une pointe subaiguë (fig. 16). Le premier article des ovigères est très court ; le deuxième l'est moins ; le troi- Fig. 17. Cordy- locheie Turqueti sième dépasso notablement en longueur le précédent et Bouv. — Une ' . . épine denticuiéc très pcu l'uu quolcouquo des articles terminaux ; le qua- de lavant-dernier article de lovi- trième article égale à peu près en longueur les articles gère. Gr. 282. o i i o 1, 2 et 3 réunis ; le cinquième est un peu courbe comme le précédent et à peine plus long ; le sixième est un peu plus Fig.18. Cordylochele Turqueti Bouv. — Première patte droite, face postérieure. Gr. 4 2/3. PYGNOGONIDES. "^ 9 court que le troisième. Tous ces articles sont dépourvus de soie. Pattes. — Je n'ai |>as mesuré comparativement les pattes des difle- rentes paires, mais il m'a paru que les postérieures étaient un peu plus courtes que les autres. D'ailleurs toutes (fig. 18) sont assez lon- gues, plutôt grêles et munies de très petites saillies aiguës ou subaiguës qui j)ortent souvent une soie fort brève ; ces saillies sont peu nombreuses sur les articles coxaux, où elles se pré- sentent surtout du côté dorsal ; elles le sont davantage sur le fémur et bien plus encore sur les deux tibias, où la plupart se groupent plus ou moins distinctement en séries longitudinales. Les saillies manquent sur les deux articles terminaux, dont les faces supérieures et latérales présentent d'ailleurs (fig. 18'") quelques soies rares et courtes; sur le bord inférieur des mêmes appendices, on trouve des soies abondantes et beaucoup plus longues, qui font complètement défaut sur toute la longueur des grifTes. Le second article coxal est à peu près aussi long que les deux autres pris ensemble ; il se dilate fortement en massue dans sa partie externe et pré- sente dorsalement, à l'origine de son tiers terminal, un tubercule arrondi beaucoup plus grand que les saillies avoisinantes; on observe sur sa face ventrale, tout près du bord externe, un large pore génital, qui est également bien développé sur toutes les pattes Le fémur est un peu plus long (jue les tibias, les- quels sont subégaux et, à leur tour, un peu plus allongés que les trois articles coxaux réunis ; on observe quelques saillies plus fortes et presque spiniformes sur le bord inférieur du fémur. La griffe égale au moins les trois quarts du propode. Fig- 18 A/s. — Cordylocliele Turqueli Bouv. — Tarse, propode et grille de la mèiiic' p.ilte, face anté- rieure. Gr. 23. 38 PYCNOGUNIDES. Les dimensions de l'exemplaire type sont les suivantes: Millim. Longueur totale du corps, sans la trompe 6,0 Largeur maxima (au niveau des pattes 2) 4,1 Distance des pointes des deux cornes du céphalon 2,8 Longueur de la trompe 4,0 — dorsale du scape de la ctiélicère droite 2,6 — — de la pince 3,4 — totale des trois articles coxaux (troisième patte) 5,0 — du fémur 6,0 — du premier tibia 5,5 — du deuxième tibia 5,3 — du tarse et du propode 3,2 — du doigt 2,4 Habitat. — Port-Charcot. L'exemplaire type ci-dessus décrit. Affinités. — Cette espèce est une forme de passage entre les Cordylo- chele G.-O. Sars et les Psewlopallene E.-B. Wilson; elle ressemble aux espèces du premier genre par son corps dépourvu d'épines et par les lèvres non sétifères de sa trompe; elle tient du second par les saillies de ses appendices ambulatoires et par la direction de sa trompe, qui est obliquement inclinée vers le bas. Au surplus, ses saillies appendiculaires sont réduites et non comparables à de vraies épines, ce qui indique encore une transition entre les deux genres. A ces divers points de vue, notre espèce ressemble bien moins aux Cordylochele^ dont toutes les espèces connues sont propres aux régions boréales, qu'à la Pseudnpallene cornigera Môbius découverte par la « Valdivia » sur les côtes de l'île Bouvet, dans les régions antarctiques. Les différences qui distinguent le C Turqiieti de cette espèce, telle qu'elle a été décrite par M. Môbius (1902, 18(3), sont pourtant assez nombreuses : 1° la trompe n'est point franchement conique depuis la base, mais en forme de cylindre sur une grande partie de sa longueur, et ensuite fortement atténuée ; au surplus, elle ne présente pas, dans sa région labiale, les soies caractéristiques des PseudopaUe?ie ; 2° ses deux cônes céphaliques sont plus profondément séparés ; ils ne s'inclinent pas en avant et se terminentpar des pointes beaucoup plus courtes ; 3° il n'y a pas d'éperons à l'extrémité des prolongements latéraux, qui sont simplement pourvus d'une légère saillie dorsale ; 4° l'abdomen n'est pas PYCNOGONIDES. 39 en massue et ne se relève pas sensiblement ; 5° le doigt fixe des chéli- cères porte deux dents au lieu d'une seule ; 6° le cinquième article des ovigères n'est pas beaucoup plus long que la quatrième, et le dernier article de ces appendices, au lieu de se terminer par un bout obtus, se réduit peu à peu et se continue par toutes les transitions avec la griffe terminale ; 7° le premier article tibial des pattes, au lieu d'être plus court que le suivant, est légèrement plus long; 8° les épines des ovigères sont plutôt striées que distinctement denticulées. La Pseudopallene coniiyera a été retrouvée par la « Discovery » dans les régions antarctiques; les spécimens qui proviennent de cette nouvelle source viennent d'être décrits (1907) par M. Hodgson (1 ). Famille des AMMOTHEIDiE A. Doljni. Les Ammothéides sont des l*ycnogonomorphes cryptochélates, chez lesquels on voit les chélicères s'atrophier peu à peu et parfois même se réduire à un simple ho\xY^eow[Trygeus), ou à un rudiment presque invi- sible [Clothmia) et parfois même disparaître [Discoamc/me) ; plus ou moins parallèlement se réduisent les palpes, dont le nombre des articles peut varier de 9 à 4, et les ovigères, qui ont de 7 à 10 articles. Ce sont donc, à beaucoup d'égards, les plus modifiés des Cryptochélates, d'autant qu'ils présentent des griffes auxiliaires, des tarses courts et des propodes arqués, ce qui les éloigne encore davantage des Eurycidides, c'est-à-dire des Cryptochélates les plus primitifs. Au surplus, ils semblent se rattacher assez étroitement à ces derniers et, de même que les autres Cryptochélates, dérivent de forme moins modifiées que Uis Penlanymphon. Ces formes nous sont encore inconnues, mais devraient vraisemblablement s'intercaler entre ce dernier genre et le type ancestral de la sous-classe. Ainsi se justifie, à notre sens, le groupe des Pycnogonomorphes crypto- chélates. Les Ammothéides recueillis par le « Français » sont représentés par trois espèces qui appartiennent au genre Ammotheu, et par deux espèces du genre Leionymphon . 1) Dans la bonne épreuve tic son travail, M. Hodgson identifie avec doute le Cordylochele Turqueti avec la Pseudopallene cornigera. J'ai relevé ci-dessus les diflférences assez grandes qui existent entre ces deux formes; il sera facile d'en relever d'autres en comparant mes ligures avec celles de >1. Hodgson. 40 PYCNOGONIDES. AMMOTHEA W.-E. Leach. Les Ammothées se rangent parmi les formes les moins modifiées de la famille, parce que leurs chélicères présentent encore, chez l'adulte, un développement notable, de même que leurs palpes, qui ont de 7 à 9 articles, et les ovigères qui en ont 10. Elles sont propres surtout à l'hémisphère du Nord; poui-tant on en con- naît quelques espèces au sud de l'Equateur (.4. Wilsoni Schimk, A. bre- vicauda Loman), et M. Pfeffer en a même signalé une, l'A. Hueki Pfeffer, dans les parages de la Géorgie du Sud. Cette dernière était jusqu'ici la seule Ammothée connue dans les régions antarctiques, maisle « Français » en a trouvé trois autres : VA. curculio, VA. communis et VA. afftnis, dont les caractères sont les suivants : Ammothea curculio E.-L. Bouvier. (Fig-. 10-22 du texte.) 1906. Ammothea curculio E.-L, Bouvier, C. R. Acad. des sciences, t. CXLII, p. 20. Cette espèce n'est représentée que par des exemplaires immatures, dont les chélicères sont encore en pinces, les palpes vraisemblablement imparfaits, les ovigères nuls ou à peine indiqués. Dans l'exemplaire qui a été choisi comme type, le céphaton (fig. 19, 20, 21) se rétrécit et se prolonge entre les chélicères sous la forme d'une avance un peu infléchie ; il se dilate ensuite latéralement, puis se rétrécit de nouveau, formant un col assez large qui, du côté dorsal et du côté ventral, semble s'articuler avec le tronc. Du côté dorsal, il présente en son milieu un haut tubercule oculaire assez large qui s'élève verticale- ment, s'atténue peu à peu tout d'abord et se rétrécit brusquement en pointe au-dessus des yeux, qui ne paraissent guère distinctement séparés. En avant du tubercule et en arrière des chélicères, on observe à droite et à gauche deux saillies spiniformes assez petites. 'A Fig. 19. — Ammolhea ctircutio Bouv. — Le corps, les appendices céphaliques et la base des pattes, face dorsale. Gr. 10. Fig. 20. — Ammothea curculio Bouv. — Les parties de la figure précédente vues du côté gauche. Gr. 13. PYGNOGONIDES. 41 La trompe (fig. 19, 20, 21) s'articule par une lar^e base sur la face ventrale du céphalon, un peu en arrière des chélicères ; elle se rétrécit progressivement jusqu'au niveau des pinces, puis devient subcylindrique et se termine par un bout obtus légèrement dilaté. Elle est un peu infléchie et recourbée vers le bas et à peu près aussi longue que le reste du corps ; dans la partie subcylindrique, son diamètre égale à peu près le dixième de la longueur totale. Les segments du tronc (fig. 19, 20, 21) s'articulent fort nettement entre eux du côté dorsal ; il en est de même du côté ventral, au moins en ce qui concerne le segment moyen ; mais, de ce côté, l'articulation des deux segments postérieurs ne paraît guère distincte. Les prolongements latéraux sont larges, assez courts et dimi- nuent de longueur du premier au dernier, comme les pattes qui leur font suite. C'est là, sans doute, le résultat d'une crois- sance encore incomplète. Les prolonge- ments de la paire antérieure sont presque contigus au céphalon, mais ceux de la deuxième paire sont assez largement éloi- gnés des prolongements qui les précèdent et qui les suivent ; par contre, les très courts prolongements postérieurs tou- chent ceux de la troisième paire, sauf à leur bord distal, où ils s'en écartent un peu. Du côté dorsal (fig. 19), ces prolonge- ments présentent tous, à quelque distance de leur bord externe, une arma- ture de fortes épines ; ces épines inégales sont au nombre de 2 ou3 en avant et de 3 ou 4 en arrière dans les prolongements des deux paires anté- rieures; il y en a 2 en avant et 2 ou 3 en arrière dans les prolonge- ments de la troisième paire, mais je n'ai vu qu'une seule épine, d'ailleurs assez réduite, sur le prolongement postérieur. Ces différences Expédition Charcot. — Bouvieh. — Pycnogunides. U Fig. 21. — Ammoi'liea curculio Uouv. — Les mêmes parties vues du côté ven- tral. Gr. 13. 42 PYCNOGONIDES. doivent à coup sûr s'atténuer avec l'âge. Une saillie conique s'élève au milieu de la face dorsale de chacun des segments (fig. 20). La saillie du segment antérieur est assez élevée, un peu inclinée en arrière et munie sur les flancs de quelques rudiments d'épines ; la saillie sui- vante est plus large et un peu plus haute, d'ailleurs presque verticale et armée latéralement d'épines assez fortes ; la saillie du troisième seg- ment ne le cède en rien à la précédente pour la hauteur, mais elle est plus étroite, plus nettement acuminée et s'incline au surplus assez for- tement en arrière, sa partie distale présentant sur les flancs quelques fortes épines; la saillie du segment postérieur est petite, inerme et for- tement inclinée en arrière. La face ventrale (fig. 21) est égale, unie et sans protubérance. L'abdomen (fig. 19, 20, 21) est fusiforme et obliquement relevé ; il ne semble pas s'articuler avec le dernier segment du tronc. Les chélicères (fig. 19, 20, 21) se composent d'un fort article basilaire et d'une pince bien formée. L'article basilaire est un peu plus long que large et légèrement dilaté en avant; il présente quelques faibles saillies spiniformes près des bords externe et antérieur de sa face dorsale. La pince est à peu près aussi longue et aussi large que l'article basilaire ; ses doigts sont longs, courbes et séparés par un large hiatus. Le?, palpes {^\^. 19, 20, 21) ne paraissent pas avoir atteint leur complet développement; ils dépassent à peine les chélicères et se composent de 4 ou .5 articles, dont le deuxième est beaucoup plus long que les autres. Les ovigèresne sont pas encore indiqués. J'ai dit plus haut que les pattes décroissent en longueur de la première à la quatrième; celles des trois paires antérieures paraissent bien développées, mais les postérieures sont trop réduites pour qu'on puisse croire qu'elles présentent leur forme et leur structure définitives. Dans les pattes (fig. 22) des trois premières paires, le fémur et le premier tibia sont à peu près d'égale longueur et aussi longs que les trois articles coxaux réunis ; le deuxième tibia est notablement plus long, mais le tarse est très court, et le propode égale à peu près en longueur les deux pre- miers articles coxaux. La griffe terminale mesure plus de la moitié PYCNOGONIDES. 43 de la longueur du propodo et dépasse d'au moins un tiers ses deux griffes auxiliaires. Tous les articles des pattes sont armés d'épines ; ces dernières sont assez fortes et au nombre de 3 ou i sur la première coxa, où elles occupent le côté dorsal ; elles sont h peu près aussi nom- breuses, mais plus réduites, sur le deuxième article, et à peine représentées par une ou deux spinules sur le troisième. I ' • t U' 1 ^'S' "^' — Ammothea curculio Bouv. — Deuxième patte Les épines sont Dien plus nom- gauche vue un peu obliquement par sa face antérieure. breuses, et certaines sont plus fortes sur les trois grands articles qui suivent ; elles deviennent particu- lièrement abondantes sur les deux tibias, où d'ailleurs beaucoup d'entre elles se groupent en séries longitudinales ; partout, entre les grandes épines, se trouvent des spinules et de faibles saillies aiguës. Ces saillies existent seules sur le tarse et le propode, où elles sont accom- pagnées de courtes soies et, sur le bord inférieur, de quelques forts poils raides et spiniformes. La longueur totale du corps, depuis le bout do la trompe jusqu'à l'extrémité postérieure de l'abdomen, est de 4™°',o. Habitat, variations. — N° 446, 29 avril 1904, île Booth-Wandel. —- Deux exemplaires immatures : le type décrit plus haut et un autre individu à peu près identique, mais à pattes postérieures déjà plus longues; le cin- quième article des palpes y est bien distinct, d'ailleurs un peu plus court que le quatrième. Ces deux exemplaires sont d'une étude difficile, toutes les parties du corps, sauf la trompe, étant recouvertes de particules étrangères et de microorganismes. N-SIS, 8 avril 1904, île Booth-Wandel, Port-Charcot, 40 mètres, sur une Ascidie. — Jeune exemplaire presque aussi grand que les précédents, mais beaucoup moins développé ; les pattes postérieures sont réduites à de courts bourgeons indivis, un peu moins longs que l'abdomen; les pattes de la troisième paire sont encore petites et à peine plus longues que la moitié des pattes antérieures; ces dernières et les suivantes pa- raissent très normales, de même que la trompe. Les palpes atteignent à peine l'extrémité des chélicères et ne comptent que quatre articles. 44 PYCNOGONIDES. Les bourgeons appendiculaires postérieurs précèdent manifestement le segment auquel ils appartiennent; ils naissentau contact l'un de l'autre, du côté ventral, entre la base de l'abdomen et le bord contigu du troi- sième segment, qui est lui-même peu développé. Affinités. — Cette espèce est tellement caractérisée par la forme de sa trompe et par ses saillies segmentaires dorsales qu'il est impossible de la mettre en comparaison avec les autres espèces d'Ammothées. On peut dire pourtant qu'elle se rapproche un peu, par son armature épineuse appendiculaire, de VA. echmata Hodge et de l'A. Hoeki Pfeffer par la gracilité de sa trompe, qui, d'ailleurs, ne s'atténue pas en pointe comme dans cette dernière espèce. On sait que l'A. eeA /;««/« es tune espèce boréale, et que l'A. Hoeki, décrite par Pfeffer (1889, 48), appartient à la faune de la Géorgie du Sud. Il est possible que 1'^. curculio doive prendre place A^x\^\e ^Qx\ve Austrodecus , récemment établi par M. Hodgson (1907, 40) ; elle présente, en effet, une troupe d'Aitstrodecus, mais l'espèce n'étant pas adulte, on ne peut en fixer avec précision les caractères génériques. En tout cas, VAmmothea curculio diffère de V Austrodecus glaciale Hodgson par sa trompe plus longue, son abdomen relevé, ses saillies dorsales épineuses et par la présence de fortes épines sur ses prolonge- ments latéraux. Ammothea communis E.-Tj Bouvier. (Voù- la fig. 3 de la PI. 111, et, dans le texte, les fig-. 23-32.) 190(3. Ammothea communis E.-L. Bouvier, C. R. Acad. des sciences, t. CXLII, p. 20. Le céphalon (fig. 23-27) est très développé en tous sens, plus large que long et pourtant à peu près aussi allongé que les deux segments postérieurs du tronc réunis. Son bord frontal est convexe en avant, et ses angles antérieurs font obliquement saillie en dehors, où ils se terminent en pointe obtuse; son extrémité postérieure est à peu près moitié moins large que son bord frontal tout entier. Un tubercule oculaire s'élèvL' presque verticalement sur sa face dorsale (fig. 27), à une très faible distance du bord antérieur ; d'un diamètre basilaire au moins égal au quart de ce dernier bord, le tubercule semble tout d'abord figurer un tronc de cône évasé à la base et à sommet obtus; mais, en fait, ce sommet passe PYCNOGONIDES. 45 brusquement à un cône terminal étroit, qui, transparent et incolore, échappe facilement aux regards et ne peut être bien vu qu'à des grossis- sements assez forts. Sur les côtés et non loin du sommet du tronc de cône, on voit quatre yeux égaux et bien dé- veloppés, qui laissent entre eux une aire non pigmentée ayant sensiblement la forme d'une croix. La ti^ompe (fig. 24-27), par- faitement mobile, est tou- jours un peu inclinée du côlé ventral et légèrement plus longue que la distance qui sépare le bord frontal du cé- phalon de la naissance de l'ab- domen ; c'est au voisinage du milieu qu'elle présente son diamètre maximum; en deçà et au delà, elle se rétrécit avec régularité, sauf toutefois près de son extrémité antérieure obtuse, où elle s'atténue un peu moins rapidement. En son milieu, elle est presque aussi large que les segments moyens du tronc sans leurs prolongements latéraux. Le tro7ic (fig. 23-27) présente dorsalement trois sillons arti- culaires transverses compris entre les divers segments, les deux sillons antérieurs sont précédés par un petit bourrelet; du côté ventral, ces bourrelets sont remplacés par un sillon. Les prolongements latéraux sont à peu près aussi longs que la distance transversale qui les sépare sur le tronc; ils sont contigus à leur base et un peu écartés dans leur région Fig. 2.Î et 24. — Ammothea cominuiiis riniiv. — Un exem- plairit o' vu du côté dorsal sans la Irumpe au gr. 23 (lig. 23, en haut) et vu du côté ventral avec la trompe, les ovigères et les orifices sexuels, augr. 30(ng. 24,en bas). 46 PYGNOGONIDES. distale. Celte dernière présente dorsalement, à chacun de ses angles, une saillie fort légère et souvent obsolète. La plus grande largeur du tronc se trouve au niveau des pattes de la deuxième paire ; en ce point, la distance qui sépare distalement les deux prolongements latéraux est un Fig. 25. — Ammothea communis Bouv. — Le Fig. 26. — Ammolhea communis Bouv. — Les corps, la trompe, la naissance des palpes et des mêmes parties, les ovigères et les orifices sexuels, pattes, face dorsale, Ç. Gr. 23. vus du côté ventral, même Ç. Gr. 23. peu plus grande que celle comprise entre le bord frontal et la base de Vabdomen (fig. 23, 25, 32). Ce dernier est un prolongement fusiforme, de longueur et de direction assez variables. Il est un peu mobile sur le quatrième segment du tronc et présente un sommet obtus ; ordinairement plus ou moins in- cliné vers le haut, il devient dans certains exemplaires presque hori- zontal. Les chélicères (fig. 2;) et 27) se composent d'un article basai dilaté en avant et d'un court article ovoïde quelque peu acuminé au sommet. Ce sont, en somme, des appendices réduits, où la pince non fonctionnelle ne présente pas môme, le plus Fig. 27. — Ammolhea communis Bouv. — Hxem . plaire vu du cùté gauche, les pattes enlevées. Gr. 23. Fis- 28. Ainmothea comiiiuiiis Uûuv. d'une Ç. Gr. 46. Palpe PYCNOGONIDES. 47 souvent, les traces d'un doigt ; elles ont à peu près la longueur de la partie céphalique. Les imlpes (iig. 27 et 28) comptent 8 articles et non pas 9, comme je l'avais écrit dans la diagnose préliminaire de l'espèce. En examinant les palpes avec beaucoup de soins et avec des grossissements divers, j'ai constaté que le huitième article, assez long, forme bien l'extrémité libre de ces appendices, et qu'il ne se termine point par un neuvième article distal très réduit; la ligne articulaire que j'avais cru apercevoir sur l'article n'est pas une formation normale (1). En fait, les palpes se terminent par un huitième article assez long, que précèdent trois articles subégaux et notablement plus courts, d'ailleurs ornés comme lui de poils nombreux et sétiformes. Les quatre autres ar- ticles ne présentent que des poils courts et rares ; le premier et le troisième sont très réduits ; les deux autres sont grands et de longueur à peu près égale. Les ovigères (fig. 24, 26, 29, 30) comptent bien 10 articles : le premier dilaté et court, le cinquième remar- quablement plus long que tous les autres, même que le quatrième, dont les dimensions longitudinales sont sensi- blement plus réduites. Le troisième article est moins long que le deuxième et à peu près autant que le septième ; les sixième, huitième et neuvième sont plus courts encore et subégaux ; enfin le dernier ou dixième est extrêmement réduit. Ce dernier article et les trois qui le précèdent Fig. 29 (en bas) et 30 (en haut). — Ammo- thea communis Bouv. — Ovigère de la précédente Ç, en totalité au gr. 46 (fig. 29) et réduit à sa partie terminale au gr. 96 (fig. 30). (1) Voici le passage ine.xact : « L article prominai (distal) étant fort petit et précédé pai' un long article suivi de trois aulies plus réduits et subégaux » (1906, 20). 48 PYCNOGONIDES. (fig. 30) portent tous en avant et en dedans une paire d'épines plates latéralement denticulées. Les pattes (fig. 31 , 32) se distinguent par les bords irréguliers de leurs principaux articles et par les soies raides qui occupent les saillies de ces bords; leur plus long article est le deuxième tibia ; viennent ensuite le premier tibia et le fémur, qui sont à peu près égale- ment longs et qui égalent en lon- gueur les trois articles coxaux réunis. Le pre- mier article coxal présente distale- ment, sur sa face supérieure, une paire de saillies; il est à peu près aussi long que le troisième article Fig. 31 (en bas) et fig. 32 (en haut). — Ammothea communis Bouv. — Fig. 31: ^^j^ beaUCOUD pluS les deux tiers basilaires delà quatrième patte droite d'un cf, face pustérieure ; ' " " fig. 32, deuxième patte droite d'une Ç, face postérieure, avec les œufs vus pQurt QUC le Se- par transparence. Gr. 23. ^ cond,qui est plus étroit dans sa partie proximale. Le fémur est plus dilaté que les autres articles ; à son angle distal supérieur, il se prolonge en une saillie qui fait suite à une dépression notable. Les deux tibias sont à peu près d'égal diamètre et remarquables ordinairement par l'irrégu- larité de leur bord supérieur; on aperçoit sur les faces du second une ligne longitudinale qui représente vraisemblablement les restes de la ligne latérale. Le tarse présente une paire de soies spiniformes et le propode une série longitudinale de trois soies semblables, mais plus fortes. La griffe principale est plus longue que la moitié du propode et presque deux fois autant que les griffes auxiliaires. PYCNOGONIDES. 49 La surface des pattes est presque partout recouverte et comme héris- sée de très courts poils raides, invisibles à l'œil nu. Les pattes de la deuxième paire sont un peu plus ongues que celles des deux paires avoisinantes ; les postérieures sont les plus petites, mais il n'y a pas de très grandes différences do longueur entre les appendices de ces diverses paires. C'est à peu près exclusivement dans les pattes qu'on observe des différences sexuelles. Chez les mâles (fig. 31), les deux saillies dorsales de la première coxa sont très élevées, les fémurs sont peu dilatés et les orifices sexuels se localisent sur la deuxième coxa (fig. 24) des pattes des deux dernières paires, où ils occupent le sommet d'une forte saillie conique inféro-distale. Dans la femelle (fig. 28), les saillies de la première coxa sont faibles, les fémurs apparaissent très dilatés et les orifices sexuels, répartis sur la deuxième coxa de toutes les pattes (fig. 26), ne se trou- vent pas au sommet de saillies. Les dimensions des diverses parties du corps sont les suivantes : Millim. Longueur totale de tout le corps, y compris la trompe 2,95 — de la trompe, en avant du front 1,20 — du céphalon 0,38 — du tronc 0,70 — de l'abdomen 0,67 Largeur maxima de la trompe 0,44 — — du céphalon 0,73 — — du tronc 1,36 Longueur des trois articles eoxaux des pattes II 1,40 — du fémur 1,34 — du tibia 1 1,30 — du tibia 2 1,44 — du tarse et du propode 0,88 — de la grifTe principale 0,34 Ces mesures ont été prises sur un mâle dont l'abdomen, à peu près horizontal, avait été placé horizontalement de même que la trompe. Habitat, distribution. — N° 33 et 38, février 1904 ; île Moureau, baie des Flandres, assez nombreux exemplaires qui ont conservé, dans l'al- cool, une teinte brun-marron prononcée. Mâles avec des œufs. N° 41, 17 février, sur les galets, à mer basse ; plage de l'île Moureau, Expédition Charcol. — Bouvieb. — Pycnogonides. ^ 50 PYGNOGONIDES. dans la baie des Flandres. Deux beaux exemplaires : un mâle porteur d'œufs et une femelle. N° 77, 17 février, sur les galets, à mer basse; îleMoureau, dans la baie des Flandres. Assez nombreux exemplaires, les uns femelles, les autres mâles, ces derniers souvent avec des œufs. N° 670, 8 novembre ; plage de l'île Booth-Wandel. Deux exemplaires : un mâle porteur d'œufs et une femelle. N° 582, 29 octobre : sur les galets à mer basse; plage de l'île Booth- Wandel. Deux mâles. N" 699, 4 décembre; île Booth-Wandel. Six exemplaires de belle taille, presque tous femelles. N" 788, 29 décembre, 20 mètres; île Wiencke. Assez nombreux exem- plaires, dont les types mâle et femelle de l'espèce. Tous les spécimens dépourvus d'œufs. J'ai dit plus haut que M. Hodgson a trouvé deux exemplaires d'A. communis dans les matériaux recueillis par l'expédition écossaise aux Orcades du Sud. Affinités. — Cette espèce tient à la fois de \ A. echinata Hodge et de l'A. gracilisyernW, l'une et l'autre de l'hémisphère septentrional; elle s'éloigne beaucoup plus, à tous égards, de VA. Hoeki Pfeffer de la Géorgie du Sud, cette dernière espèce ayant des pattes inermes et un rostre presque rétréci en pointe. La trompe est également bien plus rétrécie en avant dans VA. gj^acilis, qui d'ailleurs, d'après M. Cole (1904, 318) présente des palpes de 7 articles et un tubercule oculaire bien plus court, sans segmentation du corps apparente. VA. echinata est certaine- ment beaucoup plus voisine, encore qu'elle ait des appendices plus irréguliers, une armature de 2 ou 4 épines sur le second article coxal et un tubercule oculaire bien plus long et plus incliné. Ammothea afflnis nov. sp. (Pig-. 33-36 du texte.) Les trois exemplaires pour lesquels je crois devoir établir cette espèce sont des immatures avec des chélicères en pince et des ovigères nuls ou à l'état de bourgeons. Le plus grand mesure à peu près 2 millimètres de Ion- PYCNOGONIDKS. 51 gueur, depuis l'extrémité libre delà trompe jusqu'à celle de l'abdomen; il n'est pas encore adulte, puisque ses ovigères sont imparfaits, seschélicères en pinces et ses orifices sexuels indistincts; ses palpes ont 7 articles, comme on le voit dans la figure ci-jointe, mais il semble bien que l'avant- dernier doive se diviser plus tard en deux autres. Dans tous les exem- plaires, les pattes sont bien développées. Le cépAalon{ûg. 33) est très large, contigu en arrière avec les prolonge- ments latéraux antérieurs, et muni dorsale- ment d'un petit tubercule sétifère près de chaque angle latéro-antérieur. Son tuber- cule oculaire est large, à peu près vertical, d'abord subcylindrique ou plutôt subco- nique, puis brusquement rétréci en cône ; au sommet de la partie subconique, il porte quatre yeux jaunâtres bien développés. Les segments du trvnc ne présentent pas de lignes articulaires du côté dorsal, mais on voit deux de ces lignes (en avant et en arrière du deuxième segment), à peine indiquées d'ailleurs, sur la face ventrale. Les segments sont absolument dépourvus de toute saillie sur leurs deux faces. Les pro- longements latéraux sont presque contigus et munis chacun, près de leur bord dorsal libre, d'une paire de protubérances coniques hérissées de quelques soies rigides à insertion subapicale. V abdomen est un peu obliquement relevé; il se dilate assez régulièrement de la base jusqu'au voisinage du sommet, puis se rétrécit jusqu'à l'anus. 11 atteint à peu près l'extrémité dorsale du premier article coxal des pattes postérieures. Les chélicè?'es [Hg. 33, 34) sont courtes et n'atteignent pas le milieu de la trompe, qui est plus ou moins inclinée et semblable à celle de l'A. communis\ leur pince est presque aussi longue que l'article basilaire. Les palpes (fig. 33) se distinguent par Fig. 33. — Ammothea a fp nis nov. sp. — Face dorsalfi sans les pattes, sauf le premier artirle coxal. Gr. 30. Fig. 34. — Ammolhae affinis sp. nov. | Chélicùre droite, face supérieure. Gr. 64. 52 PYGNOGONIDES. les deux saillies latérales sétifères de leur avant-dernier article. Les pattes {Cig. 3&) présentent des soies inégales et rigides, dont les plus grandes occupent souvent le sommet d'une légère saillie tégumen- taire. Leur premier article coxal présente dorsalement, près de son bout externe, une paire de tubercules sétifères sembla- bles à ceux des prolongements latéraux (fig. 33) ; le deuxième article coxal est subcylindrique et un Fig. 35. — Ammolhea affinis nov. Fig. 36. — Ammothea affîjiis nov. sp. — Une patte antérieure, sp. — Palpe droit. Gr. 64. Gr. 23. peu plus long que les deux autres; il est dépourvu de tubercules, comme le suivant. Le fémur se fait remarquer par une protubérance plus ou moins forte, qui se développe sur son bord dorsal au voisinage du premier tibia ; ce dernier article est à peu près aussi long que le fémur et à peine plus court que le second tibia. On observe une forte soie spiniforme sur le bord inférieur du tarse, et deux soies semblables un peu plus loin, sur le bord inférieur du propode ; d'autres soies plus réduites se trouvent ensuite sur le même bord de ce dernier article. Les deux griffes auxiliaires égalent à peu près la moitié de la griffe principale, qui est très forte. Habitat. — Trois exemplaires trouvés par M. Billard sur des Ohelia lonqissima Pallas, recueillies dans la baie des Flandres, station 24. Affinités. — M. Hodgson, à qui j'ai communiqué les trois précédents exemplaires, trouve qu'ils ressemblent beaucoup aux jeunes à' Ammothea lF//.s^on? Schmikewitsch, mais ne se prononce pas définitivement sur leur identité spécifique. 11 est certain, en effet, que ces exemplaires présentent des ressem- blances étroites avec les jeunes de A. WUsoni figurés par M. Schimke- PYCNOGONIDES. 53 witschdans les figures 10 et 20 de son mémoire (1). Pourtant ils en dif- fèrent à beaucoup d'égards : 1" k-sjounesdel'/l. VF/Awi? se distinguent par le très long article basai de leurs chélicères, qui dépa&se le milieu de la trompe et égale plus de trois fois la longueur de la pince ; 2° ils présentent comme l'adulte un tubercule oculaire long, étroit et incliné en avant au-dessus de la base des chélicères ; 3° leurs segments II et III présentent dorsalement chacun une saillie impaire ; ces deux saillies se développent chez l'adulte, où la première est bifurquée ; 4° leur abdomen allongé atteint à peu près l'extrémité distaledu deuxième article coxal des pattes postérieures; 5° cet article coxal, sur toutes les pattes, présente des protubérances comme le premier ; 6° le second tibia est beaucoup plus long que le premier; 7° les griffes auxiliaires dépassent largement le milieu de la griffe principale. Ces différences sont importantes et ne permettent certainement pas de rapporter les spécimens du « Français » à l'A. Wilsoni. Nos trois spécimens se rapprochent de VA. communis^ dont toutefois ils diffèrent : 1" par leur céphalon et leur tubercule oculaire plus larges; 2° par les segments inarticulés de leur tronc ; 3° par leur abdomen plus allongé; 4° par les tubercules plus forts de leurs prolongements laté- raux et par ceux plus réduits de leur premier article coxal; o° par leur deuxième article coxal, qui ne se dilate pas sensiblement en massue ; 6° par leurs griffes auxiliaires plus courtes. En somme, les spécimens du « Français », quoique immatures, paraissent appartenir à une espèce nouvelle que j'appellerai A. affinis, en raison de ses affinités étroites avec l'A. communis d'un côté et avec l'A. Wilsoni de l'autre. On sait que la première de ces espèces fut trouvée par le « Français » dans les mômes parages que le nouveau type ; quant à la seconde, elle fut recueillie dans l'archipel des îles Chonos, Chili méridional. (1) W. ScHiMKEwiTsr.H, Sur les Panlopodes recueillis par M. le lieutenanl G. Chierchia pen- dant le voyage de la corvette ■ Vettor Pisani " en 1882-1885 (Atti R. Acr.ad. dei Lincei, ser. quarta, Memorie, vol. VI, p. 329-347, et Planches, 1880). 31 PYCNOGONIDES. LEIONYMPHON K. Môbius. Le genre Leionymphon Mobius a été rangé jusqu'ici dans la famille des Nymphonidés, à la suite des Boreonymphon (Voy. Môbius, 1902, 183). Mais il suffit de jeter un coup d'œil sur les caractères que nous avons attribués aux Ammothéides et aux Nymphonidés, pour acquérir la conviction que le genre établi par M. Môbius diffère essentiellement des Nymphonidés et qu'il doit prendre place parmi les Pycno- gonomorphes cryptochélates, dans la famille des Ammothéides ; c'est aussi l'opinion de M. Hodgson (1907 1). Par leurs chélicères imparfaites, mais d'assez grande taille, leurs palpes de 9 articles, leurs ovigères qui en ont 10, leurs tarses très courts et leurs propodes arqués, les espèces du genre Leionymphon se rapprochent étroitement des Ammothea et s'éloignent de tous les Nymphonidés. Mais elles se distinguent essentiel- lement des Ammothéides les plus normaux par la structure de leurs ovigères, qui sont dépourvus d'épines différenciées (1), par la dilatation et la brièveté du septième article de ces appendices chez le mâle, par la longueur de leurs pattes et aussi par leurs dimen- sions ordinairement assez grandes, alors que les autres Ammo- théides sont toujours de petite taille. Par là, elles méritent de consti- tuer dans la famille un groupe spécial, qui d'ailleurs se rattache à la souche commune des Cryptochélates, ou aux Eurycydides, dont ils dif- fèrent surtout par l'atrophie des épines denticulées des ovigères et par la brièveté des tarses. Le genre Leionymphon se distingue en outre par la présence de courts poils très nombreux sur les téguments (abstraction faite de la trompe), par le céphalon large et court, par la forme conique ou subconique du tubercule oculaire qui porte quatre yeux, par le tronc assez puissant dont les somites présentent des bourrelets dorsaux élevés et des prolon- gements latéraux convergents à la base, par l'abdomen plus ou moins relevé, et par le grand développement de la trompe, qui est largement (1) Il est curieux de constater que les genres Aiistrodecits et Austroraptus, récemment établis par M. Hodgson (1907, 1), pour des typesde la « Discovery », sont des Ammothéides antarctiques dépourvus, comme les espèces du genre Leionymphon, de soies ovigères différenciées. PYGNOGONIDES. 55 obtuse au sommet. Les chélicères sout réduites chez l'adulte et leur doigt est rudimentaire; mais, dans le jeune âge, elles conservent assez longtemps une pince parfaite. Des orifices sexuels se voient sur toutes les pattes dans les femelles et sur les deux paires postérieures chez les mâles (1). Les Pycnogonides qui appartiennent à ce genre, malgré leur taille ordinairement assez grande, ne sont pas sans analogie avec les Ammothea, et leurs premières espèces furent décrites sous ce nom générique par Pfeffer (1889) ; c'est également dans le genre Ammothea que j'ai rangé les deux espèces L. antarcticum et L. grande recueillies par le « Fran- çais » (1905, 295, 296). Frappé tout d'abord par les ressemblances très grandes qui existent entre le L. grande et la ColossendoÀs gibbosa de Môbius, je l'avais rangé provisoirement dans le même genre que cette dernière espèce, non sans faire observer d'ailleurs qu'à l'exemple de la Colossendeis gibbosa il « ne présente aucun des caractères du genre Colos- sendeis... et se rapproche bien plus des Ammothéides ». Je considérais alors les exemplaires du « Français » comme les types d'une espèce nouvelle qui fut désignée sous le nom de Colossendeis (?) Charcoti; mais M. Hodgson, à la suite d'un voyage qu'il fit à Paris, eut l'aimable obli- geance de me Caire observer que cette dernière forme devait être rappor- tée à V Ammothea grande de Pfeffer, et qu'elle devait, comme elle, se ranger dans le genre Leiomjmphon . En fait, les Leionymphon ne ressem- blent en rien aux Colossendeis, si ce n'est par leur taille parfois assez grande et aussi, dans une certaine mesure, par la forme de leur trompe. Mais ces caractères sont de valeur bien subordonnée dans le groupe des Pycnogonides. Le genre Leionymphon est actuellement représenté par neuf espèces, toutes propres aux régions antarctiques : L. grande Pfeffer, L. Clausi Pfeffer, L. striatum Môbius (type du genre), L. gibhosum Môbius, L, antarcticum Bouvier et les quatre espèces nouvelles suivantes, trou- vées par M. Hodgson (1907), dans les matériaux de la « Discovery » : L. minor, L. australe, L. spinosum et L. glaciale. La première et la cin- (1) C'est du moins ce que j'ai observé très nettement dans le L. grande ol le L. antarcticum. 36 PYCNOGONIDES. quième de ces espèces se trouvent seules dans les matériaux recueillis par le « Français ». Leionymphon antarcticum E.-L. Bouvier. (Voy. les fig. 4 et 5 de la PI. III, et dans le texte les lîg. 37-39.) 1905. Ammothea antarctica , E.-L. Bouvier, Bull, du Muséum, p. 296. 1906. Ammothea aniarctica E.-L. Bouvier, C. H. Acad. des sciences, t. CXLII, p. 19. Cette espèce est très voisine d'une espèce de la Géorgie du Sud, V Ammothea Clausi Pfeffer et, comme ce dernier Pycnogonide, appartient au genre Leionymphon ; elle est représentée par deux spécimens qu'il sera bon de décrire en les comparant avec la description de M. Pfeffer (1889,45). Le corps et les pattes de l'A. Clausi^ d'après M. Pfeffer, sont « très grêles, peu chagrinés, les pattes ayant de longs poils épars». Il en est à peu près de même dans le L. antarcticum, encore que les poils un peu longs soient très rares dans cette espèce et que les téguments y présentent, particulièrement sur les pattes (fig. 39), de nombreuses ponctuations munies de poils excessivement courts. Le céphalon est à peu près aussi long que large et à peine rétréci en arrière ; sa face supérieure, presque en totalité, sert de base au tubercule oculaire (fig. 37), qui a la forme d'un cône subvertical. Dans VA. Clausi, le tubercule, au-dessus des yeux, « se rétrécit brusquement pour Fig. 37. — Leionymphon antarcticum Bouv. — Un exemplaire former UUe petite Dolute » ' Cf vu de côté. Gr. 7. f i:" i dans notre spécimen, il n'en est pas tout à fait de même : sur la face antérieure, les génératrices du cône oculaire sont rectilignes ou même légèrement concaves en avant ; sur la face postérieure, elles s'infléchissent un peu au-dessus des yeux, mais sans aucun rétrécissement brusque. Les trois segments antérieurs du tronc (fig. 37) se terminent dorsale- PYCNOGONIDES. 37 ment en arrière par un bourrelet transversal peu saillant ; du côté dorsal, ce bourrelet s'élève davantage au milieu, où il se termine par une sorte de pointe obtuse, qui, dans notre spécimen, est légèrement dirigée en arrière. Les prolongements coxaux, dans les deux espèces, sont séparés par des intervalles médiocres ; leur largeur augmente progressivement du côté externe ; ils sont longs presque autant que la largeur du segment correspondant et présentent dorsalement, sur leur bord distal, deux tubercules marginaux. Dans le L. Clausi^ ces deux tubercules sont petits et punctiformes ; dans notre spécimen, ils sont fort irrégulièrement déve- loppés, le tubercule postérieur étant plus volumineux et formant une sorte de saillie conique dirigée en arrière et en dehors. Au surplus, les dimensions relatives du corps ne semblent pas les mêmes dans les deux espèces : dans la nôtre, la plus grande largeur du tronc égale presque la distance qui sépare le bord antérieur du front du sommet de l'angle formé par la réunion des prolongements coxaux de la paire postérieure, tandis que, dans le L. Clausi, celte largeur dépasse d'un quart ce que M. Pfeffer appelle ici la « longueur totale du corps », c'est-à-dire, vrai- semblablement, la distance indiquée plus haut (1). L'abdomen du L. Claiisi « est une pointe grêle verticalement dressée et mesurant presque la moitié de la longueur totale du tronc et du céphalon {MHtelleib) (1); dans notre espèce (fig. 37), il est beaucoup plus fort (à peu près du diamètre du second tibia), en cône obtus et manifestement incliné en arrière, de sorte que sa base ne refoule pas en arc le bord pos- térieur du dernier segment du tronc. La trompe (fig. 37) paraît également bien différente dans les deux espèces. Dans la L. C/ausi, elle égale la longueur du corps [Leibes- lànge (1), comprenant sans doute le céphalon, le tronc et l'abdomen), se renfle jusqu'à l'extrémité distale de l'avant-dernier tiers, puis se rétrécit ensuite très fortement, l'ensemble de l'appareil ayant la forme d'un grain de blé. Dans le L. antarcticum, la trompe se renfle très peu et s'incurve (1 ) Les termes employés par M. Pfeffer ne me semblent pas avoir toujours la même signification, faute d'avoir été bien définis; c'est ainsi que le terme de « longueur totale du corps « [Gesammt- lànge des Leihes) signifie parfois la totalité des longueurs de la trompe, du céphalon, du tronc et de l'abdomen, el tantôt la longueur du céphalon et du tronc, ces deux parties étant ailleurs dési- gnées sous le nom de Mittelleib. Expédition Char-col. — Bouvier. — l'yoïiogonides. ° Fig. 38. — Leionymphon antarcli- cum Bouv. — Ovigère de l'exem- plaire précédent (l'extrémité libre de l'appendice l'ait défaut). Gr. 7. 08 PYCNOGONIDES. notablement dans son tiers basilaire ; puis elle se dilate brusquement, et, presque de suite, atteint son diamètre maximum ; après quoi elle se rétrécit peu à peu pour atteindre, au sommet, très sensiblement le même diamètre qu'à la base. Ces deux parties de la trompe sont d'ailleurs assez dissemblables : le tiers basilaire ayant un contour arrondi assez régulier, tandis que les deux tiers terminaux se présentent plutôt sous la forme d'un tronc de pyramide triangulaire, dont les arêtes sont largement obtuses et les faces longitudinalement déprimées dans le milieu. Au surplus, la trompe du L. antarxticwn est plus longue que la largeur du corps, tandis qu'elle est beaucoup plus courte dans le L. Clausi. Pour le reste, les deux espèces semblent à peu près identiques et caractérisées par l'état rudimentaire de la pince de leurs chélicères (fig. 37), où l'on observe à peine les traces d'une bifurcation terminale ; par le développement prédominant du deuxième article des palpes (fig. 37), qui comptent 9 arti- cles, dont la figure ci-jointe donne les dimensions relatives; par la structure de leurs ovigères (fig. 38), qui sont très semblables à ceux du L. grande, leurs ar- ticles 2, 4 et 5 étant d'ailleurs subégaux ; par la longueur relative des divers articles des pattes (fig. 39), le fémur égalant le premier tibia, et le second tibia la longueur totale du fémur et du dernier article coxal, enfin par les dimensions des griftes accessoires, qui égalent plus de la moitié de la longueur de la griffe prin- cipale. Dans le L. Clausi, le fémur, les tibias et le propode sont forte- ment comprimés, tandis qu'ils ne le sont pas d'une manière sensible dans le L. antarcticurn. .le relève ci-contre quelques-unes des dimensions de chacune des deux espèces : Fig. 39. — Leionymphon antarcticurn Bouv. — Troisième patte gauche du même cC. Gr 3 1/2. TYCNOGONIDES. 39 A. Clausi, L, antnrcticum, d'après PfelTer. type- Millim. MiUim. Longueur totale du corps (trompe, têlo, tronc, abdomen). 9,7 11,5 Largeur maxima du 2" segment 5,0 4,8 Longueur di; la trompe 4,5 5,1 — de l'abdomen 2,0 2,0 — des pattes 26,0 2" paire : 33,3 Dans l'alcool, les représentants des deux espèces ont une coloration d'un brun clair, avec une teinte de Fucus pour notre spécimen. En résumé, les principaux caractères qui distinguent les deux espèces sont : r les dimensions relatives de la trompe et du tronc, la première étant plus longue que la grande largeur du second dans l'espèce qui nous occupe, notablement plus courte dans le L. Clausi \ 2° la grosseur et la position de l'abdomen, qui est vertical et en pointe étroite dans le L. Clausi., un peu oblique et en cône obtus dans le L. anlarcticum ; 3" la forme de la trompe, qui atteint son diamètre maximum au milieu dans cette dernière espèce, età l'extrémité distale de l'avant-dernier tiers dans le L. Clausi; 4° enfin la structure des articles 4, 5, 6 et 8 des pattes, articles qui sont fortement comprimés dans le L. Clausi, et qui ne le sont pas du tout dans le L. antarcticum, etc. (l). Habitat. — N" 130, Port-Charcot, 25 mètres, drague; 14 avril 1904. L'exemplaire type décrit plus haut ; la deuxième patte gauche et la troisième patte droite sont incomplètes dans ce spécimen, de même que l'extrémité des ovigères. Mâle. N°432, Port-Charcot, 40 mètres ; 15 avril 1904. Un exemplaire jeune où les ovigères ne comptent encore que 4 articles. Les caractères sont identiquement ceux du type, mais les pattes semblent un peu plus courtes, plus trapues ; elles ont de grands poils plus nombreux et plus longs, et les prolongements coxaux qui les supportent se font remarquer par la transformation en fortes épines aiguës de leurs deux tubercules distaux. Dans ce jeune, comme dans le type, la ligne latérale est vaguement (1) M. Hodgson a eu l'obligeance de me communiquer les figures du palpe, du tarse et du propode, qu'il a dessinées d'après une femelle adulte de L. Clausi, rapportée par l'expédition écossaise. Ces diverses parties ressemblent beaucoup à celles du L. antarcticuin, si bien que l'on ne doit pas être sans quelques doutes sur la validité de cette dernière espèce. 60 PYCNOGONIDES. représentée sur le fémur, le tibia et le tarse par une ligne où les petits poils sont serrés; cette ligne est un peu saillante dans le jeune. On sait que le L. Clausi Pfeffer provient de la Géorgie du Sud. Leionymphon grande G. Pfeffer. (Voy. la fig. 6, PL III, et, dans le texte, les fig. 36-44.) 1889. Ammothea grandis G. Pfeffer, Jahrb. Hamburg. Wiss. Anstallen. Jahrg.. VI, 2'" Hàlf., p. 4.3, 1888. 1905. Colossendeis(?} Charcoti E.-L. Bouvier, Bii/l. du Muséum, p. 296, 1905. 1906. Colossendeis (?) Charcoti E.-L. Bouvier, C. R. Acad. des sciences, t. GXLlI,p.l9, 1906. iQQl. Leionymphon grande T.-V. Hodgson, Pycnog-onida (Discovery), p. 31-33, PI. VI, fis-'. 1. Cette espèce est remarquable par sa grande taille (fig. 6, PI. III); par ses téguments presque partout chagrinés (fig. 43), abstraction faite de la trompe, qui est absolument lisse; par la forme et le développement de cette dernière (fig. 40), qui est sen- siblement aussi longue que le reste du corps, légèrement rétrécie vers l'extrémité distale de son quart basi- laire, puis en forme de tronc de cône à sommet obtus ; par les fortes sail- Fig, 40. — Leionymphon grande PfelTer. — Partie antérieure du corps et appendices céplialiques d'une 9 , face dorsale. Gr. 3. Fig. 41. — Leionymphon grande PfelTer. — Même 9 vue du côté droit avec la base de la trompe, du palpe droit et des pattes. Gr. 3. lies transverses qui caractérisent chacun des trois segments anté- rieurs du tronc, saillies qui se développent ventralement sous la forme d'un bourrelet arrondi très régulier (fig. 42), et, sur la face dorsale, à Fig. 42. — Leiontjmphon grande l'feffer. — Les mêmes parties et les ovigères du même exemplaire. Gr. 2 1/4. PYGNOGONIDES. 61 Tétat de pyramide comprimée d'avant en arrière avec un sommel aigu légèrement infléchi vers la région anté- rieure (fig. iO et 41) ; par les dimen- sions du tronc, qui est à peu près aussi long que large ; par le médiocre écartement des prolongements coxaux 1, 2 et 3, dont les bords sont presque parallèles (fig. 42) ; par le grand déve- loppement du céplialon (fig. 40), dont la longueur équivaut au tiers de celle du tronc ; par les caractères de l'abdo- men (fig. 42), qui est fusiforme, pres- que toujours légèrement redressé (fig. 41 ) et à peu près de même longueur que les chèlicères ; enfin par la réduc- tion de ces dernières, dont la pince est très réduite avec un doigt mobile presque rudimentaire (fig. 40). M. PfefFer a très clairement décrit cette espèce; aussi ne reste-t-il qu'à la figurer et à donner plus de précision ou d'exactitude à certains points de la description primitive. Les téguments sont bien chagrinés, comme l'indique M. Plèfïer, mais il n'est pas exact dédire, avec cet auteur, qu'ils sont dépourvus de petits poils (Hârchen) ; en fait, ces derniers sont très abondants, et c'est à eux qu'est dû l'aspect chagriné du corps. Ils se présentent sous la forme de petites soies raides, étroites et subaiguës (fig. 43), longues en moyenne de 300 [a; ils sont articulés à la base et se détachent avec une certaine facilité, laissant pour cicatrice leur base d'articulation arrondie. Les petites soies spiniformes sont répandues partout, sauf sur la trompe, la face ventrale du corps, la presque totalité des articles des ovigères de la femelle et, dans les deux sexes, la ligne latérale, parfois avec une certaine zone dans son voisinage (fig. 44). Ils sont peu nombreux sur la pince des chèlicères et la moitié terminale des palpes. Jamais on n'en trouve sur les propodes. Fi 43. — Keionymphon grande PfefTer. — Deux fies soies spiniiliformes du l'i'inur. Gi'.96. 62 PYCNOGONIDBS. La trompe (fig. 40) présente son diamètre maximum un peu avant le milieu, à quelque distance au delà de la très faible dépression annuli- forme qui termine distalement son quart basilaire; elle se rétrécit ensuite un peu jusqu'à son extré- mité distale, qui porte la fente buccale triangulaire. Sa longueur égale sensiblement celle du reste du corps ; parfois elle est un peu moindre, dans d'autres exemplai- res un peu plus grande. La ligne latérale (fig. 44) n'a pas été signalée par M. PfefFer. On l'observe sur le fémur et les deux tibias ; elle manque totale- ment sur les trois articles termi- naux et s'atténue sur les deux der- niers articles de la région coxale ; on la retrouve dorsalement et ven- tralement sur le premier article coxal, voire sous la forme d'un sillon transverse, sur la face postérieure Fig. 44. — Leionymphon grande Pl'effer. — Le deuxième segment du tronc vu de côté et en arrière, et la deuxième patte droite vue par la face postérieure. Gr. 21/2. Fig. 45. — Leionymphon grande PfetTer. — Extrémité de l'ovi- gère d'une 9 ■ Gr. 10. Fig. 46 (à gauche) et 47 (à, droite). — Leionymphon grande Pfeflfer. — Fig. 46, ovigère d'un cf à partir du deuxième article. Gr. 3 1/2; lig. 47, extrémité distale du même ovigère. Gr. 13. de chaque prolongement latéral. M. Pfeffer ne mentionne pas davantage PYCNOGONIDES. 63 les orifices sexuels. Ils se trouvent sur la ligne médiane ventrale de la deuxième coxa, non loin du bord externe de cet article. Très réduits, à peu près ronds et localisés sur les pattes des deux dernières paires chez le mâle, ils sont très largement ovalaires et se trouvent sur toutes les pattes dans la femelle (fig. 42). Cette dernière se distingue en outre par ses ovigères, qui sont droits (fig. 42 et 45) dans leur moitié terminale; les ovigères du mâle (fig. 46, 47), bien décrits par M. Pfeffer, sont fortement et irrégulièrement contournés en ce point. Les œufs ont à peu près un demi-millimètre de diamètre; ils entourent d'un manchon le quatrième article des ovigères du mâle. Voici les dimensions d'une femelle de bonne taille: MiUim. Longueur totale du corps 32,6 — de la trompe 16,5 Diamètre maximum de la trompe 4,5 Long-ueur du tronc avec le céphaloii 13,5 Largeur maxima du tronc (au niveau de la 2'= patte) 10,8 La plus longue patte est la deuxième, viennent ensuite la troisième, la première et la quatrième. Voici les dimensions de la deuxième patte : Millim. Longueur des hanches (les trois articles coxaux) 11,5 — du fémur 16,0 — du 1" tibia 14,5 — du 2= tibia 19,0 — des deux tarses réunis 5,7 — du propode 3,0 Le deuxième article coxal est au moins aussi long que les deux autres réunis ; le tarse est fort court. L'abdomen n'est pas articulé à sa base, mais les articles du tronc sont mobiles les uns sur les autres. Habitat, distribution. — N" 243, 30 mars 1904, drague, 40 mètres; Port-Charcot. Deux femelles adultes, un mâle adulte avec son manchon d'œufs, un individu immature. La longueur totale de ce dernier n'atteint pasmoinsde 26 millimètres, dont 14,5 pour la trompe; les ovigères ont la structure de ceux de la femelle ; les chélicères (fig. 48) sont en pince parfaite et les pores sexuels très réduits. Comme l'a observé M. Pfefi'er sur des spécimens plus jeunes, la pince des chélicères est aussi longue 64 PYGNOGONIDES. pour le moins que l'article basai, et ses doigts, largement écartés, sont bien plus longs que la portion palmaire (fîg. 48). N"130 et 140, 14 et 15 avril 1904, drague 20-25 mètres; Port-Charcot. Trois grandes femelles, sur le vivant d'une couleur jaune-soufre tirant sur le brun. N° 753, 21 décembre 1904, 30 mètres; île Booth- Wandel. Une grande femelle. Les exemplaires étudiés par M. Pfeffer(1889, 43) provenaient de la Géorgie du Sud, où ils furent captu- rés par 12 brasses de profondeur; dans l'alcool, ils avaient pris une teinte brunâtre. Les nôtres sont tantôt d'un jaune blanchâtre, tantôt bruns, toujours Fig. 48. — Leionymphon grande pieffer. — avec l'extrémité de la trompe noirâtre. Chélicère gauche d'un immature, face dorsale. M. Hodgsou (1907. 33) sii>nale uu exemplaire de Gr. 10. o \ / o ^ ^ r cette belle espèce dans les matériaux recueillis à l'île Coulman, par la « Discovery ». Affinités. — J'ai précédemment décrit cette espèce sous le nom de Colossendeis(?) Charcoti {1905, 295); mais elle est certainement iden- tique à V Ammothea grandis Pfeffer, qui appartient sans aucun doute au genre Leionytnphon. En la faisant connaître, j'avais d'ailleurs observé qu'elle présente tous les caractères des Ammothéides, et c'est unique- ment à cause de ses ressemblances étroites avec la Colossendeis gibbosa Môbius (1902, 193) que je l'avais provisoirement rangée parmi les Colossendeis, dont elle ne se rapproche que par sa grande taille. Au surplus, la Colossendeis gibbosa doit prendre place dans le genre Leioinjmphon, et l'on peut même se demander si elle n'est pas identique à l'espèce de Pfeffer. Les seuls caractères qui la distinguent de cette der- nière sont la forme de la trompe, qui semble èlre un troncdecône régulier, et la structure du tubercule oculaire, qui est obtus au sommet ; mais peut- être doit-on croire que ces différences sont dues au jeune âge des exemplaires étudiés par M. Môbius, ces derniers étant deux fois plus petits que notre jeune mâle de L. grande et présentant comme lui de vraies pinces à l'extrémité des chélicères. Dans ce dernier, la trompe ressemble beaucoup à celle du L. gibbosum; elle serait même tout à fait PYCNOGONIDES. 65 identique sans le rétrécissement basiiaire normal qui ne paraît pas exister dans l'espèce de la « Valdivia». J'ajoute que, dans cette espèce, M. Môbius figure quelques poils assez longs sur les pattes et de courtes soies spi- niformes sur les saillies pyramidales du tronc ; c'est là peut-être ce qui représente, dans le jeune âge, les téguments chagrinés et brièvement sétifères du Leionyniphon grande. Expédillon Charcot. — Bouvier. — PycnoKoniilcs. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE RELATIF AUX PYCNOGONIDES DES MERS ANTARCTIQUES 1905. E.-L. Bouvier. — Observations prélimi- naires sur les Pycnogonides recueillis dans la région antarctique par la Mis- sion du " Français » {Bull, du Muséum, p. 294-297, 1905). 1906. Id. — Nouvelles observations sur les Py- cnogonides recueillis dans les régions antarctiques au cours de la campagne dirigée par M. Jean Charcot {Comptes rendus Aead. des sciences, t. CXLll, p. 15-22, 1906). 1905. L.-J. CoLE. — Ten-legged Pycnogonides, with Remarks on the Classification of the Pycnogonida {Ann. Nat. Hist. (7), vol. XV, p. 405-415, 1905). 1834. J. Kic.iiTS. — Description of a new Animal belonging to the Arachnides of La- treille; discovered in tlie Sea along tlie Shores of the New .Shetland Islands [Boston Journ. Nat. Hist., vol. I, p. 203- 206, PI. VU, 1834). 1904. T.-V. HoDGSON. — Un a new Pycnogonid from the South Polar Régions (.4nn. Nat. Hist. (7), PI. XIV, 1904). vol. XIV, p. 458-462, 1905 a. Id. — Scotia Collections. On Decolopoda australis Eights an old Pycnogonid rediscovered {Proc. Roy. Phys. Soc. Edinburgli, vol. XVI, part. 1, p. 35-42, PI. 111, 1905). 1905 h. Id. — Preliminary Repoii of the biological Collections of the » Disco- very » {The Geogr. Journ , p. 396-400, 1905). 1905 c. Id. — Uecalopoda and Colossendeis {Zoot. Anz., Bd. XXiX, S. 2.i4-256, 1905). 1907. Id. — Exp. « Discovery » : Pycnouo- nida. 1905. LoMAN. — Decolopoda Eights oder Colos- sendeis Jarz. (Zool. Anz., Bd. XXVlll, S. 722-723, 1905). 1902. K. MoBius. — Die Pantopoden der deut- schen Tiefsee - Expédition, 1898-1899 (WîSS. Ergeb. deutsch. Tiefsee Exp. u Valdivia », Bd. 111, 6''= Lief., 1902). 1889. G. Pfeffer. — Zur Fauna von Sud Geor- 'gien; Pycnogonidcn {Jahrb. Hamburg. Wiss. Anstalten, Jahrg. Vi, 2'= Hàlfte, 1888). EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I. Fig. 1. — Decolopodu aatarctica Bouvier. Femelle type vue du côté dorsal, ses pattes étant placées dans une position à peu près naturelle, de sorte que certains de leurs articles, particulièrement le fémur, le propode et la grille, sont vus en raccourci. Gran- deur naturelle. (Photographie de M. Henri Fischer.) PLANCHE n. Decolopoda anlarclica Bouvier (type femelle). Fig-. 1. — Le corps (sauf la trompe), et l'origine des appendices, face dorsale. Gr. 2 1/4. Fig-. 2. — Moitié droite des mêmes parties, face ventrale. Gr. 2 1/5. Fig-. 3. — Le tubercule oculaire, la trompe et le palpe droit, vus de côté dans leurs rap- ports naturels. Gr. 4 1/2. Fig'. 4. — Chélicère droite, vue de la face externe. Gr. 4 1/2. Fig-. 5. — Extrémité d'un ovig-ère, vue de côté et grossie. Decolopoda aiistrdUs Eights. Fig-. 6. — Le corps (sauf la trompe), et l'origine des appendices, face dorsale. Exemplaire mâle de l'île Laurie. Gr. 3 1/2. Fig. 7. — Moitié gauche des mêmes parties, face ventrale. Même exemplaire. Gr. 3 1/2. Fig. 8. — Le tubercule oculaire et la trompe, vus du côté droit. D'après M. Hodgson (1905% fig. 2). Gr. 64. Fig. 9. — Chélicère, vue de côté. D'après M. Hodgson (1905% fig. 1). Gr. 6. PLANCHE \\\. (Fig. 1-G, photographies de M. Henri Fischer ; fig. 7», 7", photographies de M. A. Quidor.) Fig. 1. — Cordylochele Tiirqueti Bouvier. — Exemplaire type vu du côté dorsal. Gran- deur naturelle. Fig. 2. — M. — Le même grossi 2 fois. Fig. 3. — Aminotliea comminiis Bouvier. — Une femelle vue du côté dorsal. Gr. 5. Fig. 4. — Leionijmphon antarcticum Bouvier. — Un exemplaire quelque peu incomplet vu du côté gauche. Grandeur naturelle. Fig. 5. — Id. — Le même dans la même position. Gr. 2. Fi^. G. — Leionymphon grande Pfeffer. — Une femelle vue du côté dorsal, en position à peu près naturelle, c'est-à-dire avec des articles en raccourci. Grandeur naturelle. Fig. 7", 7". — Id. — Le même exemfjlaire en deux vues stéréoscopiques obtenues avec le nouveau microscope de M. Quidor; examinées avec un stéréoscope ordi- naire, ces vues donnent le relief parfait de l'animal, qui est un peu réduit. 68 EXPLICATION DES FIGURES DU TEXTE. FIGURES DU TEXTE. Decolopoda antarctica Bouvier. Fig. 1. — Chélicères et trompe vues du côté dorsal, dans leurs rapports avec le front. Gr. 3 1/2. Fig. 2. — Deuxième patte droite, l'ace postérieure. Réduction de 1/3. Pentanymphon antarcticum Hodgson. (Grand exemplaire de la station G69.) Fig. 3. — Extrémité d'un ovigère, vue de côté. Gr. 30. Fig. 4. — Une épine denticulée du même ovigère. Gr. 282. Fig. 5. — Griffe du morne ovigère. Gr. 96. Fig. 6. — Extrémité de la deuxième patte gauche, vue de côté. Gr. 13. Cordylochele Turqueti Bouvier. Fig. 7. — Le corps, les chélicères et la base des pattes, face dorsale. Gr. 4 2/3. Fig. 8. — Les mêmes parties vues du côté droit. Gr. 4 2/3. Fig. 9. — Le front vu de face, avec la trompe vue en raccourci et l'origine des chéli- cères. Gr. 7. Fig. 10. — Extrémité buccale de la trompe. Gr. 40. Fig. 11. — Position des yeux sur le tubercule vu d'en haut. Schéma. Fig. 12. — Chélicère droite, face inférieure. Gr. 7. Fig. 13. — La mcme, face supéro-interne. Gr. 7. Fig. 14. — Extrémité de la même chélicère, face inférieure. Fig. 15. — Ovigère droit vu de côté. Gr. 6 1/2. Fig. 16. — Extrémité du même ovigère, vue de côté. Fig. 17. — Une épine denticulée de l'avant-dernier article. Gr. 282. Fig. 18. — Première patte droite, face postérieure. Gr. 4 2/3. Fig. 18'''. — Tarse, propode et griffe de la même patte, face antérieure. Gr. 23. Ammothea curculio Bouvier. (Exemplaires immatures de la station 446.) Fig. 19. — Le corps, les appendices céphaliques et la base des pattes, face dorsale. Gr. 10. Fig. 20. — Les mômes parties vues du côté gauche. Gr'. 13. Fig. 21. — Les mêmes parties, face ventrale. Gr. 13. Fig. 22. — Deuxième patte gauche, vue un pou obliquement par a face antérieure. Gr. 13. Ammothea communis Bouvier. Fig. 23. — Le corps (sauf la trompe) et la naissance des pattes dans un exemplaire mâle. Gr. 23. Fig. 24. — Le corps, les ovigères et la naissance des pattes ; même exemplaire, face ventrale. Gr. 30. Fig. 25. — Le corps, les chélicères, la naissance des palpes et des pattes dans une femelle, face dorsale. Gr. 23. Fig. 20. — Le corps, la naissance des palpes, les ovigères et la naissance des pattes, face ventrale du même exemplaire. Gr. 23. Fig-. 27 Figr. 28 Fig. 2U Fig-. 30 Fia:. 31 EXPLICATION DES FIGURES DU TEXTE. 69 Le corps et les appendices vus s sont des formes caractéristiques de l'Antarctide. 1. Achorutoïdes antarcticus Willem. Willem V. Résultats du « S. F. Belgica ». Co/lembolcs, sep., p. 8, PI. II, fig-. 3-10; Pi. III, fig. 1-3. Ile Hovgaard, dans les mousses ; île Booth-Wandel, dans la mousse et les lichens des rochers. Une espèce très voisine a été décrite par C. Schffe.\r [Hamhurçjer Magalhaensische Sammeireise ; Apterjjgoten, p. 8, 9, 1897) de la Géorgie du Sud sous le nom de PseudotaUhergia grisea. Le genre Achorutoïdes Willem ne se distinguerait de PseudotaUhergia Schâffer, à en juger d'après les diagnoses, que par la présence d'une fourche très rudimentairo. Etant donné que Schâffer ne possédait de son (espèce que trois exemplaires, il se pourrait que la présence d'une fourche très réduite lui ait échappé et que, sinon les deux espèces, au moins les deux genres Pseudotullbergia et Achorutoïdes se confondent. 2. Cryptopygus antarcticus Willem. Willem V. Résultats du «S. Y. Belgica ». Collemboles, sep., p. H, PI. III, fig. 7 ; PI. IV, fig-. 1-6. Ile Booth-Wandel, dans la boue, dans les mousses et les lichens des rochers. 4 COLLEMBOLES. 3. Isotoma octo-oculata Willem. Willem V. Résultats du « S. Y. Belgica ». Collemboles, sep., p. 13, PI. IV, fig^. 7-11. Ile Booth-Wandel, dans les mousses et les lichens des rochers. 4. Isotoma spec. Voisine de Isotoma viridis Bourl. et de /. georgiana Schâffer. L'état de conservation de l'unique exemplaire ne nous permet pas de l'attribuer avec certitude à l'une ou l'autre de ces deux espèces. Ile Hovgaard, dans la mousse. COLÉOPTÈRES Par Pierre LESNE ASSISTAIT AU MUSEUM NATIONAL DlllSTOIRE NAÏUREI.I E Les Coléoptères qui font l'objet de la présente notice ont été recueillis l)ar M. le D'Turquet, pendant une relâche du bateau « Le Français », por- tant l'Expédition antarctique dirigée par M. le U'J. Charcot. Bien qu'ils se trouvent en nombre tout à fait restreint et qu'ils ne puissent être comparés aux magnifiques récoltes d'animaux marins ressemblées également par M. Turquet au cours de la même mission, ils sont loin de manquer d'intérêt pour les collections du Muséum. Des trois espèces de Coléoptères rapportées de Patagonieparla Mission antarctique, l'une est un curieux Ateuchide, VEucranium deiitifrons Guér., dont le Muséum possédait déjà quelques exemplaires reçus d'Alcide d'Or- bigny (1834) et de M. H. de La Vaulx (1897) ; le Saprinus dolatus Mars n'était encore connu, à ce qu'il semble, que par le type unique de l'espèce conservé au Muséum ; un Ténébrionide d'un groupe très caractéristique des régions désertiques de l'Amérique du Sud, le genre Nyctelia, constitue une forme nouvelle que nous faisons connaître ci-dessous. 1. Saprinus dolatus Marseul. In Ajinales de la Société entomologir/ue de France [1862], p. 482, tab. 13, fig. 40. Habitat. — Patagonie, plage de Port Madryn, sur un cadavre de Pingouin, 4 mars 1905. — Un individu. Le type unique de l'espèce, conservé au Muséum, a été décrit comme provenant de Rio-Janeiro. Le spécimen de Port Madryn, qui mesure S"",? de longueur, n'en diflëre que par des particularités qui ne paraissent pas spécifiques. Les élytres sont noirs seulement à la base et 6 COLÉOPTÈRES. roux sur les trois quarts postérieurs ; leurs stries sont moins fines et moins nettement ponctuées que chez le type, et la troisième n'est pas abrégée à la base. Les spinales des tibias postérieurs sont pointues et plus longues que chez le type. 2. Nyctelia cireurauadata Lesne. In Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, 1906, p. 15, fig. Long. 19-20 mill. — Ovata, sat convexa, nigra, subnitida, supra, glabra; prothorace fortiter transverso Jrapezoidali, a hasi usque ad apicem gradatin attenuato^ lateribus leviter arcualis, postice reflexis, angidis pos- ticis acutis, apice rotufidatis, retroi^surn vergentibus ; pronoto niedio tenui- ter, laieraliter fortins, punctato ; scutetlo biviso; elytris [prœterregionem scutellarem) subopacis, tenuiter verniiculatis , haud granulatis , lateribus undalatis, transversim 11-sulcatis, sulcis brevibus, latis, leviter sinuatis, margine externo tenuiter crispato haud granulato , disco regulariter convexo, medio ohsoletissime longitudinaliter sulcato, angulo apicali in lamina explanata coriacea, subelongata, apicem versus gradatim attenuata, producto ; antennis pedibusque gracilioribus , concoloribus . Ovalaire, modérément convexe en dessus, entièrement noir, assez bril- lant sur la tête, le prothorax et la base des élytres. Dessus de la tête, pro- notum et élytres glabres. Région clypéale de la tête éparsement et assez fortement ponctuée et marquée en outre, en arrière, dans la dépression interoculaire, d'une ponctuation très fine et très serrée. Front lisse. Labre éparsement ponctué etpubescent en dessus, anguleusement échancré en avant. Antennesfines, leur troisième article mince, plus large à l'apex qu'en son milieu, nullement ventru. Prothorax trapézoïdal, rétréci dès la base, échancré en avant, ses angles antérieurs saillants, aigus, pointus; bords latéraux réfléchissur plus de leur moitié postérieure, marginés en arrière; angles postérieurs saillants en arrière etun peu lobés. Pronotum finement et assez densément ponctué au milieu, fortement ponctué sur les côtés dans chacune des dépressions latérales. Ecusson non visible. Élytres lisses ou presque lisses dans la région scutellaire, finement vermiculés et comme coriaces sur le reste de leur surface, sans granules disséminés^ COLÉOPTÈRES. 7 dépourvus de sillons longitudinaux (à part une très faible indication de sillon discoïdal en arrière), prolongés chacun à l'apex en un lobe explané, redressé horizontalement, graduellement rétréci en arc de la base au sommet, arrondi au bout, à surface coriacée, et séparé de son homologue par une étroite incision. Bords des élytros marqués d'en- viron 1 1 sillons transversaux larges et courts, légèrement flexueux et n'atteignant pas le tiers de la largeur de chaque élytre. Bord externe dos élytres finement crispé, mais non râpeux. Surface du lobe prosternai, du mésosternum, du métasternum et milieu du premier segment abdo- minal vermiculés. Segments 2 et 3 de l'abdo- men finement ridés longitudinalement. Habitat. — Port Madryn, dans la brousse, 4 mars 1905. — Deux individus cf. Cette espèce est voisine du Nyct. latmima Blanch. découvert par A. d'Orbigny dans les dunes de la baie de San-Blas, au nord de l'embouchure du rio Negro. Elle en difTère par son tégument élytral finement vermiculé et complètement privé de granules, parla conformation de l'apex des élytres, par les antennes et les pattes plus grêles, par le prosternum imponctué au milieu, les bords du prothorax réfléchis et ses angles postérieurs plus prolongés en arrière. La sulcature des élytres est la même chez les deux espèces. Le Nyctelia circumundata se rapproche surtout du N.planicauda Fair- maire (A/m. soc. eut. Fr., 1905, p. 294) du Gouvernement de Santa-Cruz, dont le Muséum possède un spécimen type. Mais, chez l'espèce de Port Madryn, le corps est plus atténué en avant, les antennes sont plus grêles et moins courtes, le pronotum est moins densément ponctué, ses angles postérieurs sont plus longuementprolongés en arrière, et son bord anté- rieur présente une frange de soies blanches plus courtes que chez le planicauda. Les sillons transverses latéraux des élytres sont beaucoup plus courts et moins ondulés ; les lobes apicaux des élytres sont déhiscents Fis- I. Nyctelia circumun- data cf. 8 COLÉOPTÈRES. au lieu d'être accolés l'un à l'autre ; enfin les pattes sont notablement plus grêles, et les tibias postérieurs sont nettement arqués au lieu d'être presque droits. 3. Eucranium dentifrons Guérin. In Magasin de Zoologie, 1838, p. 46. Habitat. — Port Madryn, sur le sable, 4 mars 1905. — Un individu. C'est vraisemblablement à tort que Burmeister ( 1 ) a réuni à cette espèce IM^wm/o/jszs y£7««WMs Blanch., rapporté par A. d'Orbigny de la baie de San-Blas et dont le Muséum possède le type. Cette forme se distingue du dentifrons notamment par la carène marginale externe desélytres obtuse età peine saillante et par la carène du vertex effacée au milieu. Burmeister a précisément invoqué ces caractères pour diviser les Eucranium en deux groupes. Il est évident qu'il n'avait pas vu le type de Blanchard. VE. Jilianus se rapprocherait surtout de VE. arachnoïdes Brullé, ainsi que Blanchard l'avait déjà signalé. Outre l'exemplaire de d'Orbigny provenant de la baie de San-Blas, au nord de l'embouchure du Rio Negro, et celui de la Mission Charcot pro- venant de Port Madryn, au sud de la péninsule de San-José, le Muséum a reçu un petit nombre d'exemplaires du même E. dentifrons pris par M. H. de La Vaulx sur les rives du Rio Negro et dans le trajet du Rio Negro au Rio Teca. (1) H. Burmeister, Die Ateuchiden ohne Fusskrallen [Berl. ent. Zeitschr., 1861, p. 60). HYMÉNOPTÈRES Par R. DU BDYSSON [) U M U s K U M NATIONAL D ' Il I S T 0 I R E NATURELLE l> E PARIS POMPILIDES 1. Pepsis limbata Guérin-Ménevillc. 1 9- '*- ''''t. Sud. Patagonie, Port Madryn ; mars lOOo. Ce Pompilide est le plus gros de l'Amérique du Sud, et il est assez répandu. Il aété décrit en 1 830, pour la première fois, par Guérin-Méneville dans levoyage deDuperrey sur <- La Coquille » {Zoologie, \\, ParticII, 1830, p. 255, 0*, 9). 11 a été repris par Gay au Chili, dans plusieurs localités : Santiago, Coquimbo et San-Garlos, en février. Dahlbom le signale de Valparaiso et l'appelle Pepsis Thoreyi [Hijmenoptera europœa, \, 1845, p. 465, 9) ■> 6t Taschenberg le décrit de nouveau sous le nom de Pepsis aciculata [Zeitschr. gesamm. Nat. Sachs, u. Thuring., 1869, p. 29) comme provenant de Rio-Janeiro. Dans les collections du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, en outre du type de Guérin-Méneville recueilli à Conception par Dumont d'Urville, on trouve le Pepsis limhata de plusieurs localités du Chili et de la République Argentine. M. E.-R. Wagner en a rapporté une très belle série du Chaco de Santa-Fé et du Chaco de Santiago del Estero. Le mâle se distingue de suite de la femelle par ses antennes énormes, qui restent droites. FORMICIDES 2. Atta (Acromyrmex) lobicornis Emery. Nombreuses ouvrières. 42" lat. Sud. Patagonie. Port Madryn; 10 mars 1905. Expédition Charcot. 2 lô HYMÉNOPTÈRES. C'est à M. le professeur Carlo Emery, de Bologne^ que l'on doit la connaissance de cette Fourmi [Bulletmo délia Societa entomologica italiana, 1887, p. 3")8). Elle doit être, comme ses congénères, nuisible à l'agricul- ture. Son aire de dispersion comprend le Brésil et la République Argentine. M. Ernest André, l'historien des Fourmis, a bien voulu con- firmer notre détermination. DIPTÈRES Par M. E. ROUBAUD HE I. A MISSION F 11 A iN n A I S E DE LA M A I. A 11 I E l> V S 0 M M E I I. L'Expédition a capturé, en assez grandnombre, les curieux Sciarides aux ailes rudimentaires découverts antérieurement par l'Expédition antarc- tique belge et décrits par le D' Jacobs sous le nom de Belgica antarrùca [Ami. Soc. Ent. Belgique, 1900, XLIV). Une fort bonne étude morphologique et systématique ayant été donnée par Ew.-H. Rûbsaamen, nous nous contenterons de renvoyer à ce travail pour la description de l'espèce et la diagnose précise du genre (Expédi tion antarctique belge : C hironomides , p. 74-83, PI. III et IV). Sur une cinquantaine d'exemplaires recueillis par l'Expédition, il nous a été impossible de découvrir aucun représentant du nouveau genre Jacohsiella de Riibsaamen. A ce point de vue, la croisière française a été moins heureuse que celle de la « Belgica ». De nombreuses larves de Chironomides, offrant les mêmes caractères que celles qui ont été recueillies par l'Expédition belge, sont jointes aux Belgica antarctica Jacobs, de la Mission Charcot. Si, comme paraissent le démontrer les recherches de Riibsaamen, les Diptères en question appartiennent bien à la famille des Sciarides (1), les larves qui les accompagnent laissent supposer la présence d'unChirono- mide encore inconnu dans les régions antarctiques. r Stations où fut récoltée la Belgica antarctica. N°85, 23 février 190i. — Ilo Booth-WamJel. Un exemplaire, dans la mousse. N° 679, 10 novembre. — lie Booth-Waniiel Deux exemplaires, « dans la mousse elles algues des rochers ». (1) M. Riibsaamen dit que, par son aspect général, la Belgica antarctica présente la plus grande ressemblance avec les Sciaridiîs, mais que, pourlant, les cerques de la femelle sont réduits à un article, tandis qu'ils en ont deux chez les Sciarides. 12 DIPTÈRES. N" 686, 4 décembre. — Six exemplaires capturés dans la même île et dans les mêmes conditions. N" 689, 4 décembre. — Même île. Un exemplaire, mousse et lichens des rochers. N" 690, 4 décembre. — Un exemplaire capturé dans la même île et dans les mêmes conditions. N" 695, 696 et 697, 4 décembre. — Quinze exemplaires capturés à l'île Booth-Wandel dans la mousse des rochers. 2° Station où furent récoltées les larves de Chironomides. N" 88, 22 février 1904. — lie Hovgaard. Six exemplaires dans la mousse des rochers. .N" 91, 22 février. — Deux exemplaires capturés dans la même île et dans les mêmes con- ditions. N° 638, 20 novembre. — Douze exemplaires capturés dans la même île et dans les mêmes conditions. PÉDIGULIDÉS, MALLOPHAGES, IXODIDÉS Par L.-G. NEUMANN PROFESSEUR A l' ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE DE TOULOUSE La collection soumise à mon examen comprenait huit tubes. Deux renfermaient une espèce de Pédiculidés [Antarctophthïrus ogmo- r^m/ Enderl.), dont les exemplaires avaient été recueillis, les uns sur un Phoque crabier, les autres dans les mousses et les lichens des rochers. Les autres tubes, sauf un, provenaient du Pétrel des neiges [Pogodroma îiivea Lath.) et de Sterna hirundo L. ; ils ont fourni deux espèces de Mallophages, dont une nouvelle : Philopterus melanoceptialus Nitzsch et Degeeriella Charcoti n. sp. Enfin un tube contenait une Tique provenant d'un Oiseau, car elle était accompagnée de fragments de plume. C'est Ixodes auritulus Neum. Le détail de cette collection est indiqué dans ce qui suit. PEDICULI Antarctophthirus ogmorhini Enderlein. 1906, Antarctophthirus ogmorhini, G. Enderlein, Zoologischer Anseiger, XXIX. n" 21-22, p. 622, fig. 1-2. N 95. — 7 exemplaires (2 cf, 5 Ç). — « Sur le Phoque crabier; Ile Booth Wandel, le 14 février 1904. » N°691. — 6 exemplaires (1 cT^ ^ 9)- — " ^"'' ^^^ mousses et lichens des rochers ; Ile Booth Wandel, 4 décembre 1904. » Note. — Cette espèce a été établie, en même temps que le genre Awtor/o/jM/rws, par G. Enderlein, d'après un des treize exemplaires ap- partenant au British Muséum et recueillis dans la région antarctique, sur ou dans le voisinage de la Terre Victoria, sur un jeune Ogmorhinus lepto- nyx (Blainv.), par la « Southern Cross Expédition ». Le genre Antarctophthirus appartient à la famille des Echinophthiridee et se distingue des genres Echinophthirius Gieb. et Lepidophthirus 14 PÉDICULIDÉS, MALLOPHAGES, IXODIDÉS. Enderl. par la présence de cinq articles aux antennes, au lieu de quatre. 11 ne comprend que deux espèces : A. ogmorhini Enderl. et A. microchir (Trt. et Neum.). A. ogmorhitii a, jusqu'à présent, pour hôtes Ogmnrhinus leptonyx (Blainv.) etZoôof/o^icarcmojoAayw'; (Jacquin.etPuch.) , ou Phoque crabier. Mais il peut probablement infester les divers Phocidés qui fréquentent les mêmes parages antarctiques, puisqu'on le trouve dans les « mousses et les lichens » des rochers, où il est laissé par des individus très phthi- riasiques. MALLOPHAGA Philopterus melanocephalus Nitzsch. 1818, Philopterus melanocephalus Chr.-L. Nitzsch, Magasin der Entomologie, III, p. 290. 1835, Docophorus melanocephalus H. Burmeister, Handbuch der Entomologie, II, p. 420. 18G6, Docophorus caspicus G. -G. Giebel, Zeitschrift f. ges. Naturwiss., XXVIII, p. 301. 1866, Docophorus larîcola (Nitzsch) G. -G. Giebel, Zeitschrift f.ges. Naturwiss., ^XNWl, p. 303. 1871, Docophorus ?nelanocephalus -\- D. lobaticeps C.-G. Giebel, Insecta epizoa, p. 110, pi. XI, fig. 8. 1880, Docophorus melanocephalus E. Piag-et, Les Pediculines, p. 109, PI. IX, fig-. 5. N° 596. — 4 exemplaires (Icfi 3 Ç). — « Sur le Pétrel blanc ; Ile Booth-Wandel, le 30 octobre 1904. » N° 603. — 2 exemplaires ( Ç ). — « Sur le Pétrel blanc ; Tic Booth-Wan- del, le 30 octobre 1904. » N° 612. — 3 exemplaires (cf). — « Sur le Pétrel des neiges, Pogodroma 7Ùvea\ Ile Booth-Wandel, le 1" novembre 1904. » N° 722. — 2 exemplaires ( Ç ). — « Sur Sterna hirundmacea\ Ile Booth- Wandel, le 14 décembre 1904. » Note. — Nitzsch assigne pour hôte à cette espèce les Larus et les Sterna \ Giebel, Larus ridibwidus., Sterna caspia et Sterna cantiaca; Piaget, Sterna cantiaca et Larus cirrhocephalus (du Paraguay). Piaget considère comme une variété à peine distincte ses exemplaires de Sterna hirundo et de St. gracilis (de l'Obi) ; et il assimile à Philopterus melanocephalus les Docophorus recueillis par Giebel sur Sterna hirundo et St. fissipes et nommés par lui D. lobaticeps. PÉDICULIDÉS, MALLOPHAGES, IXODIDÈS. 18 Degeeriella Charcoti n. sp. (I). Tête arrondie en avant, plus longue que large, s'élargissant jusqu'aux tempes, qui sont un peu plus larges que l'angle antennai antérieur ; sinus antennal un peu en arrière du milieu de la longueur. Tempes à peine Fi" bef/eefiella Charcoti 9 , face dorsale {x 27). Deyeeriella Charcoli. — A, antrnnes de la Ç (x 125). B. taches dr la l'ace ventrale de la 9 ; c, tache céphaliquc ; /, tache thoraciiiiie ; a. tache du premier segment abdo- minal (X 40). — C, appareil génital du o' (x 90), avec les numéros d'ordre des segments de rabdoiiii-n. anguleuses ; occiput droit. Bandes antennales recourbées au dedans à leur origine, où elles laissent entre elles un intervalle supérieur au tiers delà largeur de la tète, mais réunies l'une à l'autre par une bande transversale un peu concave en avant, le bord antérieur étant longé par une bande étroite. Un poil très court au niveau de la suture, un autre à l'origine de la bande transversale, une longue soie latérale à chaque tempe. Trabécules à peine visibles. Bandes occipitales larges à la base, divergentes en avant. Bandes oculaires en forme de taches transversales. Bandes temporales presque linéaires. Signature large, acuminée en avant avec un court pédicule en arrière. Antennes à premier et deu.xième articles de même (1) Le genre Degeeriella Neum. remplace le genre Mrmus. Le nom de Nirmus avaitété substitué arbitrairement par Hermann à celui de Ricinus, qui a repris sa place dans la nomenrlature. liirmus est ainsi devenu caduc [L.-G. Neumann, Notes sur les Mallophages (BttU. de la Soc. zool. de France, XX, 'p. S4 ; 1906)]. 16 PÉDICULIDÉS, MALLOPHAGES, IXODIDÉS. longueur et égaux chacun aux troisième et quatrième réunis, qui sont égaux entre eux et plus courts que le cinquième ; le premier presque aussi large que long, les quatre autres moitié moins larges et tous de même diamètre. Prothorax très court, large. Métathorax presque rectangulaire, un peu angulaire sur l'abdomen, avec cinq longues soies à l'angle et au bord postérieurs. Signature arrondie en arrière, rétrécie en pointe en avant, avec les angles latéraux saillants. Abdomen étroit, allongé, à peine plus large aux quatrième et cinquième segments; les bandes latérales très colorées, échancrées par le stigmate vers le milieu à la face dorsale, plus étroites et à bords parallèles à la face ventrale. Taches dorsales foncées, réunissant les bandes latérales, s'affrontant sur la ligne médiane. Taches ventrales non contiguës aux bandes latérales, ininterrompues sur la ligne médiane; celle du premier segment étroite, piriforme, à sommet postérieur. Deux soies aux angles postérieurs ; quatre ou six soies médianes en avant du bord postérieur sur les sept premiers segments. Le huitième segment est bordé de blanc en avant et en arrière. Le neuvième est échancré avec deux petites taches chez la Ç , peu échancré avec une seule tache transversale chez le q^. Tache génitale Ç sur le septième segment, lyriforme (limitée latéra- lement par deux bandes en S, symétriques, peu courbées, et en arrière par une arcade). Appareil çf long, étroit, à appendices extérieurs rapprochés, subrecti- lignes, le pénis fdiforme, très long. Couleur générale châtain foncé ; bandes noirâtres. Longueur. Largeur. Tête 0°"°,50 Thorax O^^jSS Abdomen l'"°',34 Antennes 0°"°,19 3= Fémur 0'""',20 3= Tibia O^-'jlB Longueur totale: cf,2°'°',15 ; Ç, 2"°°',70. o 0* et 8 Q , sur trois Pogodroma nivea. 9 0"'"",60 Cf Ô 0"'",48 0"'°',40 0'""',38 0"'°',43 l'°'",80 Qmm 42 Qmm 52 0mm 22 0"°',25 Qmm 20 PÉDIGULIDÉS, MALLOPHAGES, IXODIDÉS. 11 IXODID.E Ixodes auritulus Neum. 1899, Ixodes thoracicus Koch, L.-(i. Neumann, Révision de la famille des Ixodidés, 3° Mémoire [Mém. de la Société zoologique de France, XII, p. 149). 1904, Ixode.i auritulus L.-G. Neumann, Notes sur les Ixodidés, II {Archives de Parasi- tologie, VIII, p. 450). N° 340. — 1 exemplaire (9)? accompagné de fragments de plumes. Parages de l'île Booth-Wandel. Note. — Cette espèce a été établie d'après 4 exemplaires 9 recueillis àPunta Arenas (Terre de Feu) par Lebrun, sur un Oiseau non déterminé, des fragments de peau emplumée adhérant au rostre. L'exemplaire actuel est identique aux premiers. Expédilion Charcot. SCORPIONIDES Par M. Eugène SIMON CORRESPONDANT ni' MUSEUM Un Bothriurus Burmeisteri Kra'pelin, capturé à Port Madryn. Les Bothriurus sont des Scorpionides propres àTAmérique méridionale et répandus surtout dans la région australe de cette partie du monde. Le Muséum en possédait jusqu'ici trois espèces : le B. d'Orbiyiiyi Guérin (exemplaire capturé en Patagonie par M. H. de La Vaulx), le B. signatus Pocock (exemplaires de Patagonie, du Chili, de la Nouvelle-Grenade) et le B. vittatus Guévin (exemplaires de Buénos-Ayres et de Cayenne). A cette petite collection vient s'ajouter, gràceauxrécoltesdu « Français », le B. Burmeisteri, qui est une espèce plus rare. ACARIENS MARINS Par E.-L. TROUESSART PROFESSEUR AU MUSÉUM d'iIISTdIKE NATURELLE tiE PARIS Avec 3 figures d'aprùs les dessins de G. NEUMANN F R 0 F E s s B U R A L K C 0 L E V li T K II I N A I H E DE TOULOUSE FAMILLE DES HALACARIDyE. Ainsi que l'auteur de ces lignes l'avait prévu en terminant l'étude des Acariens de la « Belgica « (1), les Halacaridés, ou Acariens Marins, ne font pas plus défaut aux mers Antarctiques qu'aux mers Arctiques. L'Expédi- tion anglaise à bord de la « Discovery » a rapporté des parages de Granité Harbour une espèce de cette famille que j'ai décrite (2), comme une sous- espèce de Leptospathis A/be)'ti Trt. (qui vit sur les côtes du Spitzberg), sous le nom de Leptospathis Albert i antarctica Trt. Il est probable que cette espèce, qui vit à une certaine profondeur (entre 48 et 430 mètres), dans l'océan Arctique, se retrouvera dans de nombreuses stations intermé- diaires entre les deux pôles. De son côté, le professeur H. Lohmann (de Kiel) vient de publier les courtes diagnoses préliminaires(3) des espèces d'Halacaridés rapportées par l'Expédition antarctique allemande de son voyage d'exploration dans les mers du Sud. Cette collection renferme vingt-six espèces recueillies non seulement sur l'Antarctide, mais aussi au voisinage des continents et des îles qui forment la limite septentrionale de l'océan Glacial Antarc- (1) Résultats du voyai/e du ■< S. Y. Belgica » (Zoologie, Acariens), 1903, p. 10. (2) National Antarctic Expédition, Natural History, vol. 111, Acari, p. 1-6, PI. 1 (1907). (3) Ueber einige faunistiche Ergebnisse der Deutsclien Siid-Polai'-Expeilition, — Besonderer Berùcks.der M.eevsml[hen {Schriflen des Natutiv. Verein-; f. Schleswig-Holsteiu, Bd. XIV, Hefl 1,1907, p. 1-14). Expédition Charcol. — Trocessaht. — Acariens marins. l 2 ACARIENS MARINS. tique (Cap, îles Saint-Paul et Kerguelen, Nouvollo-Zélande). Voici la liste de ces espèces: 1. Rhombognathus apsteini n. sp. — Kerguelen. 2. — magnun n. sp. — Kerguelen. 3. /eptospath/s Drygalskii n. sp. — Kerguelen et Anlarclide. 4. — cillosus n. sp. — Antarctide. 5. — debilis n. sp. — Cap et Saint-Paul. G. — agaiioides n. sp. — Antarctide. 7. — tenuirostris n. sp. — Antarctide. 8. — occultus n. sp. — Antarctide. 0. Halarnrus noviis n. sp. — Kerguelen et Saint-Paul. 10. — novioi- n. sp. — Kerguelen. 11. — liarrioti kerguelensU n. subsp. — Kerguelen. 12. — gracile-unguiculaius n. sp. — Kerguelen. 13. — Werthi n. sp. — Kerguelen. 14. — actenus Trt. — Kerguelen. 15. — minor n. sp. — Antarctide. 16. — exceZ/ens n. sp. — Antarctide. 17. Copidognathus simonis n. sp. — Cap. 18. — oculattis (Hodge). — Kerguelen. 19. — kerguelensls (1) n. sp. — Kerguelen. 20. — VanhOff'eni n. sp. — Antarctide. 21. — gihbus Trt. — Cap. 22. Agaue antarcticn n. sp. — Kerguelen et Antarctide. 23. — niicrorhyncha paulensis n. subsp. — Saint-Paul. 24. WerthelUi parvirostri.i (Trt.), — Nouvelle-Zélande et Kerguelen. 25. LohmanneUa falcata (Hodge). — Kerguelen et Antarctide. 26. — gaussi n.s[). — Kerguelen et Antarctide. Cette liste montre que cinq espèces au moins (11, 14, 18, 21, 25) se retrouvent dans l'hémisphère septentrional. On remarque aussi que le genre Leptospa (his semh\e très répandu dans les mers du Sud ; en efVet, aux six espèces dénommées ci-dessus (3 à 8), il faut ajouter les cinq espèces recueillies par le « National « (savoir Lpptospalliis nationalis Lohm., Z. his- pidiis Lohm., L. panopse Lohm., L. hi/pertrophicus Lohm., L. thalia Lohm.) et les deux espèces décrites ci-dessous ; toutes sont des mers du Sud ou tout au moins des mers intertropicales. Deux espèces seulement {Leptospathis Chevreiixi Trt. etZ. Alberti Trt.) sont communes aux deux hémisphères, tandis que les treize autres semblent surtout répandues dansles mers iutertropicaleset dans l'océan Antarctique, legenres'amoin- (1) Ce nom de kerguelensia devra être changé comme taisant double emploi avec la sous- espèce 11, le genre Copidognathus n'étant, poui- .M. Lohmann, quun sous-genre d'Halacarus. ACARIENS MARINS. 3 drissant peu à peu à mesure que l'on s'avance vers le nord [L.C.hevreuxi ne dépasse pas la Manche). Le L. A/berli, de l'océan Arctique, constitue une exception remar(]uable ; mais on doit considérer cette espèce comme un type des grandes profondeurs, qui a pu émigrer lentement et passer ainsi d'un pôle à l'autre. Genre LEPTOSPATHIS Troiiessart, 1894. 1889. Leptopaalis Tvl., Le .Vd/itralislr, XI, p. 102; /iiill. Se. de France et Bi-l!/i(jue, t. XX, p. 244 (nec Leptnpsalis Thorell, 1882). 1894. Leplospalhis Trt., Revue biol. du Nord de la France, t. VI, p. 174 (Sous-g-enre ; type Halararus Chevreuxi). 1001. Pohjme/a Lohm., Das Tierreic/i, Hydrachnidie und /falacaridee, p. 287 (Sous- g-enre : tvfie flaf. Chevreuxi). 1907. Leptospatfiis Trt., National Antarctic Expédition, IVatural Ilistory, t. III, Acari, p. 2 (genre). Caractères. — Rostre grêle, allongé, à palpes parallèles; l'hypostomo linéaire, en forme de spatule, plus étroit à sa base qu'à son extrémité, atteignant le dernier article des palpes; deuxième article des palpes très long, le quatrième court, droit, atténué à sa pointe ; le troisième toujours dépourvu de piquant interne. — Type : Halacorus Chevreuxi Trt., 1889. J'ai cru devoir élever ce sous-genreau rang de genre, parce que la gra- cilité du rostre, l'allongement de l'hypostome, la faiblesse des palpes, semblent indiquer un régime différent de celui des espèces du genre //fl/flcarws proprement dit. Les palpes, en particulier, semblent incapables de saisir une proie vivante, comme le font les représentants types dY/o/«- carus, dont les palpes sont terminés par un article en forme de griffe, et qui portent souvent une dent sur le pénultième article. Remarqice. — Lorsqu'en 1894 j'ai substitué le nom de LepiospaÛtis à celui de Leptopsalis (préoccupé), j'ai complètement réformé ce groupe ; j'en ai écarté V Halacarus longipes, fondé sur uu spécimen déformé d'Ha/. Murrayi Lohm., et j'ai donné les caractères rectifiés du sous-genre en indiquant comme type Hal. Chevreuxi ; j'ai eu soin de noter que ce sous-genre était synonyme du Chevreuxi-group de M. Lon- MANN. Cela équivalait à la création d'un sous-genre nouveau. 4 ACARIENS MARINS. C'est donc sans nécossité que, dans son travail de 1901, postérieur de six ans au mien, M. Lohmann a substitué le nom de Poltjniela à celui de Leptuspathis . Leptospathis Bouvieri n. sp. Corps Ab forme ovale, sanscône terminal, Fanus étant infère; rostre très allongé; le deuxième article des palpes portant sur sa face supérieure, à l'extrémité distale, un poil écailleux en forme d'éventail ouvert; pattes robustes, pas plus longues que le corps sans le rostre ; téguments des plaques dorsales et de la région proximale des pattes sculptés en forme d'alvéoles hexagonaux. lioslre allongé, à base en tronc de cône arrondi, presque hémisphérique, à palpes subparallèles ; le premier article très court, le deuxième très long, cylindrique, à peine renflé dans son milieu ; son extrémité distale portant, en dessus, un poil écailleux, qui remplace le poil normal, en forme de soie, que laplupartdes espècesportent à cetteplace(l) ; mais ici ce poil est dilaté en forme d'éventail ouvert [fl aie lli forme), son bord libre portant 12 à 15 dentelures grêles en forme de peigne. Le troisième article court, mais plus long que le premier ; le quatrième deux fois plus long, conique, por- tant une soie dorsale atteignant l'extrémité du palpe. Hypostome très étroit, linéaire ; mandibules styliformes, terminées par une grifife droite, grêle et faiblement dentée. Tronc : face dor sale, horààvi camérostome droit, un peu arrondi, à con- vexité antérieure; des échancruresau niveau de l'insertion delà première et de la deuxième paire de pattes; une échancrure plus faible au niveau de la troisième paire. — Plaque de l'épistome (dorsale antérieure) avec son bord antérieur formant le bord du camérostome, s'étendant latéralement jusqu'à léchancrure de la première paire, terminée en arrière par un bord arrondi en demi-cercle, dont les extrémités latérales sont entre les deux échancrnres, et séparée de la plaque nologastrique (dorsale postérieure) par un large espace de téguments finement plissés. Son champ fortement (1) Le Leptuspathis panopx squamifcrm Loh m., figuré [Plankton-Expedition, Halacarinen, 1893, PI. lU, fig. 8), a seul ce poil court, écailleux, en forme de bec de plume d"oie à écrire avec une très petite soie en face du bec de la plume. ACARIENS iMAHINS. 5 criblé de fovéoles en forme d'alvéoles hexagonaux, visibles au moins par transparence. — Plaques oculaires irrégulièrement losangiques avec tous les angles arrondis, surtout l'externe, qui est à peine plus convexe que le bord des flancs ; l'angle antérieur arrondi en demi-cercle ; l'interne for- mant un angle arrondi à 60°; le postérieur à 40° ; le champ criblé irrégu- lièrement etportantprès du bord antéro-externe une surface saillante, arrondie, lisse, avec deux lentilles oculaires dans l'angle an- téro-externe. Ces plaques sont séparées des deux autres plaques dorsales par un large espace de tégu- ments finement plissés. — Plaque notogastrique ovale, ses bords latéraux n'atteignant pas le niveau du bord interne des pla- ques oculaires, séparée des lianes par un large espace de téguments plissés, son bord postérieur atteignant l'extrémité de l'abdomen; son champ obscurément criblé, mais portant deux bandes longitudinales saillantes, subparallèles, médiocrement larges, à surface lisse et dentelées sur leur bord. Face ventrale : Toutes les plaques simplement granulées ou finement chagrinée^. Plaque sternale grande, échancrée en avant en demi-cercle par l'ouverture du camérostome ; faiblement échancrée pour l'insertion des première et deuxième paires de pattes ; large, arrondie en arrière ; le bord postérieur se terminant latéralement au bord postérieur de Kig. I. — Leptospalliis Bouviej-i Tri., mile, face dorsale X 7o (environ). ri'' 6 ACAHIKNS MARINS. l'échancrure de la deuxième paire. — Plaque veniralo (ou génitale) séparée de la précédente par un très large espace de téguments plissés, arrondie, à peu près aussi large ou plus large que longue, avec un cadre génital (mâle) presque annulaire, à rebord saillant, surtout en arrière, portant une couronne de poils grêles. Écusson anal moitié plus petit que le cadre génital, en forme d'écu renversé, séparé du cadre génital par une longueur égale à son propre diamètre. — Plaques coxales soudées ensemble, grandes, à angle interne arrondi. Pattes robustes, décroissant de longueur dans l'ordre suivant : quatrième, troisième première, deuxième ; la plus longue à peine de la longueur du tronc ; les deux premières plus fortes et plus courtes que les posté- rieures. — Première paire : premier et deuxième articles courts; le troisième (fémur), trois fois plus long que le précédent, renflé sur son bord supéro-interne, droit sur le bord inféro-externe ; fortement sculpté de fovéoles nettement saillantes, en forme d'alvéoles hexago- naux, plus ou moins allongés dans le sens de l'axe du membre, couvrant toute la surface sur environ 6 rangs (face externe) ; portant en dessus 4 poils : un vers les deux cinquièmes, un sur la saillie médiane, deux autres un peu avant l'extrémité, l'un sur le bord dorsal, l'autre un peu en dehors, au même niveau que le précédent. Un seul poil assez court en dessous, vers le premier tiers de l'article. — Quatrième article (genou) court, portant deux poils, l'un en dedans, l'autre en dehors, dirigés obliquement en avant. — Cinquième article (tibia) plus long que le fémur, un peu élargi en avant, portant un long poil en dessus, un peu après — Leptospalhis Bouiierl, rostre, face ventrale X 240 (envi- ron); à droite, le poil fiabdli- forme de l'extrémité dorsale du deuxième article des palpes x 800 (environ). Fi .3. — Le/ilo.^pal/iis Bouvieri, extrémité du tarse et griffes de la première paire (gauche) X oOO (environ). ACARIENS MARINS. 7 son milieu ; un poil plus petit presqu'à la base du grand, en avant ; deux autres à l'extrémité ; deux poils en dessous, après le milieu de l'article. — Sixième article (tarse) plus court que la moitié du tibia, arrondi à son extrémité, portant une gouttière qui s'étend jusqu'au milieu de sa lon- gueur, cette gouttière munie de trois poils, un au sommet et un dans l'épaisseur de chaque bord. Une touffe de huit à neuf paires de cirres on dessous de l'extrémité du tarse. Griffes fortement recourbées en faucille, formant plus d'un demi-cercle avec une pointe dorsale accessoire ; peigne très faible {ou usé par le frottement) dans le milieu de la courbure, formé par sept à neuf dents; pièce médiane impaire très petite. Deuxième paire semblable à la première, un peu plus courte ; le troi- sième article (fémur) plus court et plus trapu, sculpté comme celui de la première paire ; un poil assez long sur la face externe et un plus court vers le milieu de l'article ; tarse et griffes comme celles de la première paire, mais le dessous du tarse ne portant que cinq paires de cirres. Troisième paire à premier article allongé, piriforme ; fémur moins nettement sculpté qu'aux pattes antérieures, un peu fusiforme ; tibia très allongé, un peu renflé vers son milieu, puis comprimé en crête à son extrémité; tarse plus allongé que celui des pattes antérieures; griffes moins recourbées, formant à peine un demi-cercle ; une seule paire de cirres à l'extrémité. Quatrième paire semblable à la troisième, mais plus allongée, encore faiblement sculptée sur le fémur. Un seul spécimen (mâle). Dimensions : Longueur totale (environ) 1""",120 — du tronc 0°'»,950 — du rostre 0°'",370 Larg-eur du tronc O-^^.ÔUO à 0"'"',600 (suivant la compression de la préparation). L'espèce est dédiée à mon collègue M. A. Bouvier, professeur d'ento- mologie au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Habitat. — lie Wiencke (archipel Palmer), dans l'Antarctide Occidentale, par 20 mètres de profondeur (fond de rochers et d'algues i . — 1 j mars 1 904 (n° 120 de la Mission Charcotj. ACARIENS MARINS. APPENDICE. DiAGNOSE DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES à' HalacariclsB PROVENANT DE LA « NATIONAL Antarctic Expédition » de la « Discovery » . Ma note sur les Acariens de l'Expédition Anglaise Antarctique était imprimée et publiée lorsque j'ai reçu, par les bons soins de M. F. Jeffrey Bell, du British Muséum, directeur de la publication des résultats scien- tifiques de ce voyage, un nouveau tube, retrouvé par M. Hodgson, natu- raliste de l'Expédition, parmi les matériaux recueillis par lui sur l'Antarctide Orientale, et contenant des Acariens marins. A côté de trois spécimens appartenant à l'espèce déjà connue [Leptospathis Albertiantarc- tica Trt.), représentée par deux adultes et une grande nymphe, se trou- vaient deux autres spécimens qui seront chacun le type d'une espèce nouvelle, dont je donne ici une courte diagnose. Leptospathis scriptor (1) n. sp. Espèce voisine de Leptospathis Bouvieri Trt. par sa forme générale et celle du rostre, mais les pattes plus longues et plus grêles (toutes plus longues que le tronc), la cuirasse plus mince et les pattes dépourvues de sculptures en forme d'alvéoles. — Le poil placé à l'extrémité distale de la face supérieure du deuxième article des palpes est écailleux, mais plus étroit que chez l'espèce précédente, en forme d'éventail à demi fermé ou de plume. — Les plaques oculaires sont petites, en forme d'écu à pointe postérieure, et portent deux cornées oculaires. La plaque notogastrique porte deux bandes longitudinales étroites sub-parallèles, à bords dentelés. Le cadre génital (mâle) est circulaire, saillant, portant une couronne de poils grêles ; l'anus est infère. — Les griffes sont faiblement recourbées, presque dépourvues de peigne, et la pièce médiane est très petite. D'ailleurs semblable à L. Boiwieri. Remarque. — Le spécimen type décrit ci-dessus semblait, au premier abord, couvert de poils fins et assez longs, notamment sur les parties anté- (1) Scriptor, écrivain, à cause du poil en forme de plume que porte le palpe. ACAIIIENS MARINS. 3 rieures du tronc et les premiers articles des pattes. Un examen plus attentif montre que ces filaments ne sont que le pédoncule abandonné par de nombreuses Diatomées qui s'étaient fixées sur l'Acarien. Un cer- tain nombre de ces Diatomées se voient encore attachées à leur pédoncule ; elles sont en forme de coquille bivalve, orbiculaire, et plusieurs sont en train de se dédoubler. Dimensions : longueur, r""',100; largeur, O""", 500 à 600. Habitat. — Terre Victoria (Antarctide Orientale), « Winter Quarters » (Quartiers d'hiver de la « Discovery »], par 20 mètres de profondeur. Agaue vêles (1) n. sp. {Deuxième nymphe). Espèce voisine d'A. microrhijncha Trt., mais à cuirasse plus faible, indistinctement sculptée, et à pattes de la première paire portant deux épines de moins (8 au lieu de 10). Le troisième article, fortement renflé, n'a que deux épines (au lieu de trois) et le cinquième trois épines (au lieu de quatre). En outre, les articles de cette première paire sont dépourvus des lames ou crêtes saillantes, et la patte n'a pas la courbure accusée qui caractérise les spécimens d'A. microrhyncha provenant de la Méditerranée ou des mers australes (Voy. Lohmann, Plankton-Expedilion^ Ilalacarinen, 1893, PI. XI, fig. 1-9). Dimensions : longueur, 0°"",540; largeur, 0°'°',320. Habitat. — Terre Victoria (Antarctide Orientale), « Winter Quarters » (Quartiers d'hiver de la « Discovery »), par 20 mètres de profondeur. (1) V't/es, vélite, soldat armé à la légère, par allusion à la faiblesse de la cuirasse de celle espèce. — Le genre Aijaue, comme le précédent, est surtout des mers méridionales. Expédition Charcol. — Tbouessadt. — Acariens marins. ACARIENS TERRESTRES Par le D^ IVAR TRÀGARDH DE l.'UMVEnSITÉ I>'UPS.VL (Avec 1 figure dans le texte) EUPODID.E. 1. Rhagidia gigas subsp. gerlachei Trt. Aorneria f/>g(is gerlachei Trouessarl, Hésullats du VoijcKje du « S. Y. lieUjicn » (Zoologie), Acariens, 1003, p. 4. Habitat. — Dans les mousses sur les rochers. — Ile Wandel, 8 novembre 1904 (n"676). 2. Tectopenthaleus villosus (Tii.) Triigiirdh. Penihaleus villosus Trouessart, lac. cit., l'M'-',, \<. 0, PJ. I, fig-. 2el2a-2d. Habitat. — Dans les mousses sur les rochers, 8 novembre lOOi ; dans les mousses et les lichens, 4 décembre 1904,41e Wandel (n°"076 et089j. PARASITID.^ {vel GAMASIDvE). 3. Digamasellus Racovitzai (Trt.) Tràg-ardh. Gamasus Racovitzai Trt., lac. cit., 1U04, p. 8, PI. I, fig-. 3, 3a-3rf. . Remarque. — Les spécimens rapportés par l'Expédition Charcot ont les processitarsales du mâle plus j^rands que ceux des spécimens de la « Belglca ». Habitat. — Dans la mousse sur les rochers et sur les lichens, 22 février 1904, île Hovgaard ; 8 novembre 1901 et i décembre 1904, île Wandel (n" 84, 675 et 689). 4. Zercon tuberculatus Tiàgardh. La description de cette espèce nouvelle est publiée dans les Résultats 12 ACARIENS TERRESTRES. scientifiques de V Expédition Antarctique Suédoise^ actuellement sous presse. Une nymphe. Habitat. — Dans la mousse sur les rochers, 8 novembre lOOi, île Wandel (n° 670). oribatidjî:. 5. Notaspis antarcticaMicli. Notaspis antarclica, Michael, Résultats du voyage du « S. 7. Belgica », Acariens, 1903, p. 1. Habitat. — Dans la mousse sur les rochers et dans les mousses et les lichens, 8 novembre et 4 décembre 1904, île Wandel (n°' 84 et 689). 6. Notaspis belgicse Mich. Notaspis be/gicie Michael, loc. cit., i'M'S, p. 5. Habitat. — Dans les mousses et les lichens, 4 décembre 1904, île Wandel (n"' 23 et 689). SARCOPTIDJi:. Tyroglyplii?iœ. 7. Triehotarsus antarcticus no\ . sp. [Hgpopc, fig-. 4.) Face dorsale. — La partie antérieure et "les côtés sont recouverts de tissus mous, plissés très finement et concentriquement, parallèlement aux côtés du corps. Les deux tiers postérieurs sont recouverts d'une plaque oblongue, ovale, qui se continue en arrière avec l'extrémité de l'abdomen, qui porte une échancrure médiane. Cette plaque porte des lignes pointillées doubles, très fines, concentriques. Cette face porte, en outre, cinq paires de longs poils droits, affilés à leur extrémité et placés comme chez T. hipposiderus Oudms. et T. xylocopœ Donn., et de plus deux rangées longitudinales de poils très petits, dont cinq en dedans et trois en dehors. ACAIUENS TERRKSTUKS. 13 Les Irois premières paires de pattes munies de crochets très gros, fortement recourbes. La quatrième paire ne porte qu'une longue soie terminale plus de deux fois plus longue que le corps, terminée en forme de fouet, avec un 1res petit poil à la base. La cuticule des pattes est très Kig. i. — Tricholaraus anlarcticus, liypope, face dorsale. X 123 (les longues soies de la (|ualrièiiie paire oui élé eoupées près de leur base). finement pointillée. Le tarse des première et deuxième paires est muni de deux poils longs et fins, dont l'un est velu. Sur le tibia, un poil unique, très long. A la troisième paire, le tarse porte trois poils longs. Face ventrale. — Semblable à celle de T. lâpposiderus. A l'extrémité de l'abdomen, deux paires de poils, dont la plus externe est très longue, effilée et recourbée en dehors. Longueur totale, 0"'°,37 ; largeur, 0""",30. Habitat. — Sur les Algues, 22 février 1904, île Wandel [\\ 8i). liemavque. — Il est possible que cet Hypope appartienne au genre Hyadesia (Mégnin), dont plusieurs espèces vivent dans l'océan Antarc- tique, sur les algues, dans la zone des marées [Note de Ë. Trouessarl) . Kl OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE sous LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle EXPEDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) COMMANDEE PAR LE D' Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES ARTHROPODES Pycnogonides PAR E.-L. BOUVIER Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle Myriapodes, par H. Bbôlemann. CoUemboles, par Y. Carl. Coléoptères, par Pierre Lesne. Hyménoptères, par R. Du Buysson. Diptères, par E. Roubaud. Pédiculinés, Mallophages, Ixodidés, par L.-G. Neumann. Scorpionides, par Eue. Simon. Acariens, par Tbouessart et Ivar Tràgardh. PARIS MASSON ET C'% ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Oermain, 120 EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) Fascicules publiés Décembre 1906 POISSONS Par L. Vaillant. / fascicule de 52 pages : 5 fr. TUNICIERS Par Sluiter. / fascicule de 50 pages et 5 planches hors texte : 8 fr. MOLLUSQUES Nudibranches et Marséniadés, par A. Vayssière. — Cépha- lopodes, par L. JouBiN. — Gastropodes et Pélécypodes, par Ed. Lamy. — Amphineures, par le D'' Joh Thiele. i fascicule de 90 pages et 6 planches hors texte : 12 fr. CRUSTACÉS Schizopodes et Décapodes, par H. Coutière. — Isopodes, par Harriett Richardson. — Amphipodes, par Ed. Che- vREux. — Copépodes, par A. Quidor. / fascicule de i 50 pages et 6 planches hors texte : 20 fr. ÉCHINODERMES . . Stellérides, Ophiures et Échinides, par R. Koehler. — Holothuries, pai- G. Vaney. / fascicule de 74 pages et 6 planches hors texte : 12 fr. HYOROÏDES Par Armand Billard. i fascicule de 20 pages : 2 fr. BOTANIQUE. VERS ARTHROPODES. Juillet 1907 Mousses, par J. Gardot. — Algues, par J. Hariot. 1 fascicule de 30 pages : 2 fr. Annélides polychètes, par Gh. Gravier. — Polyclades et Triclades maricoles, par Paul Hallez. Némathel- minthes parasites, par A. Railliet et A. Henry-. 1 fascicule de 1-18 pages, avec 13 planches hors texte : 22 fr. Pycnogonides, par E.-L. Bouvier. — Myriapodes, H. Biùi- LEMANN. — Colletnboles, par Y. Carl. — Coléoptères, par Pierre Lesne. — Hyménoptères, par R. du Buysson. - Diptères, par E. Roubaud. — Pédiculinés, Mallophages, Ixodidés, par L.-G Neuma.nn. — Scorpionides, par EuG. Simon. — Acariens marins, par Thouessart. — Aca- riens terrestres, ]mr Ivar Thâgaudh. / fascicule de 100 pages, avec 3 planches hors texte : 10 fr. sous PRESSE : Roule Alcyonaires. Ménégaux Oiseaux. Corbeil. — Imprimerie Ed. Cbété 5;^ - ^<^.n>^-Vf ° O ,"^J^f ^mi^ ^'b-v-ti, <ï.i ;• € 0., V '*■ 0 va.» î'-. % .' âs«^âl •■- *■ kJ'' -. „! :.g^'^ ■%> ■* i^o -*" t^-' --V* .i?: yk:. L V -'- 1% -^\ :^::^ mB^' '%^^^^0r- /TSé^'^- i,^. «r" »,. ;-,o ■.'-«•'' ■»; ft.Sïî