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O RAVIER Assistant au Muséum d'Histoire naturelle Polyclades et Triclades maricoles Par PAUL HALLEZ Professeur à lUniversité de Lille. Némathelminthes parasites A. RAILLIET, Professeur et A. HENRV, Préparateur, à l'École Vétérinaire d'Alfort. PARIS MASSON ET C'% ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, 120 T/r^fiô in Francs /^ô7 LISTE DES COLLABORATEURS Les mémoires précédés d'un astérisqne sont publiés. MM. Trouessart Mammifères. * Ménégaux Oiseaux. * Vaillant Poissons. * Sluiter Tuniciers. * Vayssière Nudibranches. * JouBiN Céphalopodes. * Lamy Gastropodes et Pélecypodes. * Thiëlk -A mphineures. * BiiOLEMANN Ali/riapodes. * Carl Collemboles. * RouBAUD Diptères. * Du BuYSSOîs Hyménoptères. * Lesne Coléoptères. * Trouessart et Ivar Tràgardh . Acariens. * Neumann PédiculinesJIallophages, Ixodidés. * Simon Scorpionides. * Bouvier Pycnogonides. * CouTiÈRE CrustacésSc/iisopodes et Décapodes. W" * RicHARDSON Isopodes. MM. * Chevreux Amphipodes. * QiuDOR Copépodes. NoBiLi Ostracodes. CEhlert Brachiopodes. Calvet Bryozoaires. * Gravier Polychètes. Hérubel Gépliyriens. JÂGERSKiÔLD Nématodes libres. * Railliet et Henry Némalltelmintlies parasites. Blanchard Cestodes . GuiART Trématodes . JouBiN Aémerliens. * Hallez Pohjclades el Triclades maricoles. Ed. Perrier Crinoïdes . * Kœhler Stellérides, Ophiures et Echinides. * Vaney Holothuries . Roule Alcyonaires . Bedot Siphonophores. 0. Maas Méduses. * Billard Hydroïdes . Topsent Spongiaires . TuRQUET Phanérogames. * Gardot Mousses . *Hariot Algues. Petit Diatomées . Gourdon Géologie, Minéralogie, Glaciologie. M""Trislinskv, mm. Weinsberg, Charcot. Bactériologie. ANNELTPES POLYCHETES Par CH. GRAVIER LesAnnélides Polychètes provenant de la Mission antarctique française ont été recueillies par M. le W Turquef, à l'ile Roolh Wandel, à la I)aie des Flandres, à l'île Wiencke, à la baie Biscoe, situées à des latitudes qui ne s'écartent guère du 65"" degré; presque toutes ont été draguées à des profondeurs ne dépassant pas 40 mètres. Bien que le nombre des espèces ne soit pas considérable, un intérêt tout spécial s'attache à cette collection, à cause de la partie du globe encore si mal connue aujourd'hui d'où elle a été rapportée. Parmi les 36 espèces, 15 sont nouvelles; les 21 autres déjà connues viventdans l'hémisphère austral ; quelques-unesparmi celles-ci s'avancent jusque dans les mers septentrionales de l'Europe, mais bon nombre d'entre elles sont localisées dans la pointeextréme de l'Amérique duSud. Les 36 espèces ressortissent à 32 genres, dont un nouveau, apparte- nant à 12 familles, comme l'indique le tableau suivant, dans lequel les noms des formes nouvelles sont en caractères italiques : I. — Syllidiens. Antohjtus Charcoti nov. sp. Antolytus gibber Ehlers. Exai/dne Tu>' à S, sont presque toutes composées, avec une hampe arquée forlemeiit rcnllée au sommet, hétérogomphe, et une serpe courte (lig. 3, p. l 1). Dans les segments antérieurs, on trouve presque à chaque segment une soie plus rectiligne, renflée au sommet, avec une pointe terminale oblique par rapport à la hase élargie au sommet et soudée à celle-ci (fig. 4, j). 1 1 ) ; on observe aussi des soies du même type, avec un article terminal plus séparé de la partie basilaire à laquelle il est soudé (fig. îi, p. 11). Dans les segments de la région postérieure, il existe des crochets terminés par une pointe légèrement arquée au sommet (fig. G, p. 11). Le pygidium se termine par deux cirres anaux assez courts et un peu effilés dans leur partie terminale (PLI, fig. 6). La trompe dévaginée présente un orifice garni d'une couronne de dix FiK. 3 à 6. festons à contour arrondi (PL I,fig. 4). Au niveau de celle-ci affleure la dent qui, vue à un fort grossissement (PL I, fig. 5), se montre un peu incurvée au sommet et à trois pans. Lorsque l'organe n'est pas extroversé, le proventricule s'étend sur les quatrième et cinquième sétigères. L'individu femelle décrit ci-dessus porte de chaque côté une rangée d'œufs très volumineux, non encore évolués, à raison d'un œuf par parapode dans la seconde moitié du corps (PL 1, fig. 8). Les parapodes correspondants ne présentent pas trace des grandes soies locomotrices caractéristiques de la phase épitoque. Par la brièveté des antennes, cette espèce se rapproche de VExogone [Pœdophylax) f erw^rer Claparède (1); mais elle s'en distingue nettement (1) Ei>. Ci.APAREDE, Les AnniJlides Cliétojiodes du golfe de Naples. Supplément (.Ut'm. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XIX, 1868, p. 523, PI. XII, fig. 3.) 12 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. par les caractères des palpes plus courts, plus larges; plus profondément échancrés en avant ; les soies telles que les dessine Claparède, à un trop faible grossissement, ne paraissent pas être identiques à celles qui sont figurées ici. Il y a également des différences à signaler dans le prostomium et surtout dans la disposition des yeux. A ce point de vue, le Syllidien antarctique ressemble beaucoup plus à VExogone gemmifera Pagenstecher (1), tel que le représente Viguier; mais les antennes de ce Polychète sont beaucoup plus longues que chez celui dont il est question ici, qui est également différent de VExogone heterosetosa Mac Intosh (2), trouvé d'abord par le « Challenger » aux îles Marion et plus tard en diffé- rents points de l'Amérique du Sud : Puerto Bueno, Smyth Channel, Ushuaia (3). Genre SPHjEROSYLLIS Claparède. Sphserosyllis antarctlca nov. sp. (PI. I, fig-. 9-10.) Deux exemplaires de cette espèce proviennent d'un dragage pratiqué à 40 mètres de profondeur dans le Port Charcot le 8 avril 1904. L'un d'eux, entier, a les dimensions suivantes : longueur, 5°"", 6 ; largeur (inaxima), sans les parapodes, 0°'°',4, — avec les parapodes, 0°"°,6. Le nombre des sétigères est de 33. L'autre exemplaire, qui était à peu près de même taille que le précédent, ne compte que 24 sétigères. Aucun d'eux ne présente de trace de pigmentation. Le prostomium (PI. I, fig. 9), dont le bord antérieur est convexe, n'est pas séparé nettement du segment tentaculaire. Les deux paires d'yeux qu'il porte sont disposées presque sur une ligne droite et transversale. Les deux latéraux sont cependant situés un peu en avant des autres et sont un peu plus grands que ceux-ci. La lentille de ces organes est à peine discernable. L'antenne médiane, assez courte, renflée à la base, (1) A Pacf.nsteciier, UntersuclmiiKen ùher die niedere Seethiere ans (^etto, I. Abih. I. RxogimR, gemmilera iind einige vorwandte Syllidcon {Zntsrhf. fur u'isscHscliaft. ïuol., 1802, l!d. Xll, p. 267, Taf. XXV et XXVI). (2) W.-C. iMac Intosii, The Voyage of « II. M. S. Challenger», Report on (ho Aniiolida Polychu'la, 1885, p. 205, PI. XXXlII,fig. tr,-lG;Pl. XXXIVa, fig. 11. (3) E. EiiLERS, Polyr.h:elen der hamburger magalhaensischen Sammelreise, 1897, p. 51, Taf. III, fig. 61-05. ANNÉLIDES POLYCHÈTES. 13 étir(^e à rextrémité distale, est seule restée en place. Les deux palpes sont, en arrière, presque aussi larges que le prostomium ; ils sont s('|)ar(''S en avant par une échancrure bien marquée et suivie d'un sillon médian qui s'atténue peu à peu. Quelques papilles en pointe mousse s'observent sur les parties latérales du corps. De chaque côté et en arrière des yeux, s'insèrent les cirres tenta- culaires; ces appendices, dont il n'existe qu'une paire, sont de même forme et sensiblement de mômes di- mensions que l'antenne médiane. Le second sejj,ment, séparé netlement du segment précédent, est muni d'un parapodc complet; c'est le premier sétigèro. Le troisième segment, qui est le second sétigère, est dépourvu de cirre dorsal. Le cirre dorsal, plus développé dans la région postérieure que dans la région antérieure du corps, est renflé à sa base et prend la forme d'une massue (PI. I, fig. 10) ; sur la partie distale effilée, il existe quel- ques petites papilles ou de simples aspérités; le som- met est souvent élargi en une sorte de bouton termin;d. Le mamelon sétigère, assez saillant, a son bord libre découpé en lobes digités ; il est soutenu par un acicule droit axial. Les soies, assez peu nombreuses, sont toutes composées dans la première moitié du corps. La hampe fine, un peu arquée, graduellement renflée à son extrémité distale, est fortement hétérogomphe (fig. 7, page 1.3). L'arête, presque rectiligne, recourbée en pointe fine au sommet, a l'un de ses bords garni de cils ténus et serrés ; la longueur de cet article terminal diminue régulièrement et assez forte- ment des soies les plus dorsales aux plus ventrales. Dans la seconde moitié du corps, il existe, à la partie dorsale du faisceau, une soie simple, arquée au sommet et terminée par une pointe fine légèrement in- curvée (fig. 8, page 13). Les cirres anaux étaient détachés. La trompe est courte. Le proven- tricule commence un peu en avant du sillon séparant le second et le 14 ANNÉLIDES POLYCIIÈTES. troisième sétigère et finit presque à la limite postérieure du cinquième. Cette espèce nouvelle do Sphœi'osyUis [S. antarctica nov. sp.) se distingue nettement des trois autres espèces du même genre trouvées dans les ports du Sud de l'Amérique (1) : 1° de Sphœrosyllis Mac Intoshi Ehlers, que Mac Intosh (2) a décrite comme un Hésionien, Salvadoria kerguelemis^ et qu'EhIers rapporte au genre Sphœrosyllis; 2° de Sphœro- syllis retrodens Ehlers, qui n'a aucime verrue, ce qui la fait ressembler à une Grubea; 3° de Sphœrosyllis hirsuta Ehlers, qui en a, au contraire, le corps couvert ainsi que les palpes, et dont les soies sont très différentes de celles de la forme antarctique. Celle-ci se rapproche de la Sphœro- syllis pirifera Claparède (3), que Viguier (4) a décrite à nouveau et figurée très exactement ; elle s'en sépare par ses papilles plus rares, par la brièveté plus marquée des antennes et des cirres tentaculaires, par la position des yeux et par les caractères de ses soies. Genre GRUBEA de Quatrefages. Grubea rhopalophora Ehlers. E. Ehlers, Polychseten der hamburger magalhaensischen Sammelreise, 1897, Hamburg, L. Friederichsen und G°, p. 53, Taf. III, fig. 66-70 Trois exemplaires de cette espèce ont été recueillis dans le port Charcot, à une profondeur de 40 mètres, le 4 avril 1904. La Grubea rho- palophora Ehlers, qui ressemble à la Grubea clavata Claparède, ainsi qu'EhIers le fait remarquer, a été trouvée en premier lieu à Ushuaia, dans la Terre de Feu méridionale. Ehlers a fait observer que les cirres dorsaux se présentent sous deux faciès. Chez certains individus, la base est très forte et l'extrémité distale très ténue. Chez d'autres, la base est fusiforme et s'effile graduellement jusqu'à l'extrémité libre; c'est sous ce dernier aspect que (1) E. Ehlers, Polychailen der hamburg(U- magalhaensischen Sammelreise, 1897, Hamburg, L. Friederichsen and G°, p. 46-bO, Taf. II, fig. 53-57; Taf. 111, lig. 58-60. (2) W.-C. Mac Intosh, The Voyage of « H. M. S. Challenger », lîeport on the Annelida Poly- chœla, 18Sn, p. 18s, PI. XXX, fig. 4; PI. XXXlli, Og. i ; Pi. XV, fig. 11-12. (3) En. CiAPAiimiE, Beobaclitungen iiber Analomio und Eiiiwicklungsgeschichte wiibi'Ili)~er Thiere an (1er Kùste von Normandie angestellt, Leipzig, 1863, p. 43. (4) C. ViGUiER, loc. cit., p. 96, PI. V, lig. 39-43. ANNÉLIDES POLYCHÈTES. IS se montrent les cirrcs dorsaux des individus provenant de la région antarctique. Genre PIONOSYLLIS Malmgren (Langerhans emend.). Pionosyllis comosa nov. sp. (P). II, fig-. 12-13.) Un individu, en bon état, presque complet, a été dragué dans le Port Charcot, à 25 niMres de profondeur, le 14 mars 1904. 11 mesure 14'"'", 3 de longueur, l'"'°,3 dans sa plus grande largeur, pour le corps seul, ^"jS y compris les mamelons sétigères ; le nombre des sétigères est de 55. La forme du corps est plutôt trapue; la face dorsale est très fortement bombée ; la face ventrale est presque plane, avec une légère gouttière médiane. Les mamelons sétigères sont insérés très bas, de sorte que les cirres ventraux sont presque au niveau de la face ventrale. Il n'y a aucune trace de pigmentation. Le prostomium très saillant (PI. II, fig. 12), plus large que long, à bord antérieur convexe, est rétréci en arrière, avec une profonde échan- crure qui pénètre presque jusqu'au centre. Les quatre yeux sont disposés en trapèze; les antérieurs sont les plus grands et les plus éloignés du plan de symétrie ; la lentille est à peine discernable dans cliacun de ces quaire organes visuels. Des trois antennes, la médiane, dont la longueur dépasse largement le double de celle des latérales, s'insère dans la partie centrale du prosto- niuin, immédiatement en avant du sommet de l'échancrurc postérieure. Les deux autres sont fixées de chaque côté, presque sur le bord anté- rieur du prostomium. Aucun de ces appendices offre le moindre indice de segmentation ni régulière, ni irrégulière ; ces antennes s'effilent très légèrement dans leur région distale. Il en est de même pour tous les cirres tentaculaires et dorsaux. Les deux palpes ne sont réunis que dans leur partie basilaire. Le premier segment porte une paire de cirres tenlaculaires de chaque côté. Le dorsal est plus de deux fois aussi long que le ventral. Au second 16 ANNÉLIDES POLYCHÈTES- segment, qui est le premier sétigère, le cirre dorsal est plus de deux fois aussi long que le cirre lentaculaire dorsal; c'est de beaucoup le plus développé de tous les appendices. Au troisième segment, le cirre dorsal est court relativement aux précédents; il est plus long au quatrième et au cinquième; au sixième, il a à peu près le môme développement qu'au troisième. De semblables iné- galités s'observent dans les autres parties du corps. Le cirre dorsal s'insère à une certaine distance au- dessus du mamelon situé relativement très bas, comme il a été dit plus haut. Le mamelon sétigèrc (PI. II, iig. 13), terminé en pointe mousse, est soutenu par trois acicules droits accolés, situés à la partie supérieure et profonde du faisceau de soies. Les deux ou trois soies insérées le plus haut ont une hampe légèrement arquée, forte- ment hétérogomphe, à rostre saillant s'cffilant en une pointe aiguë (fig. 0, p. Ki). L'arête, de longueur moyenne, droite, s'incurve un peu à son sommet, au-dessous duquel est une dent triangulaire assez forte. Le bord correspondant à ces deux dents est convexe et porte des cils rigides serrés et courts. Toutes les autres soies ont une hampe beaucoup plus forte, renflée au sommet, très hétérogomphe également (fig. 10, p. IG); la serpe terminale est beaucoup plus courte et plus large que dans les précé- dentes; des cils rigides plus longs et plus espacés que dans les soies de la partie supérieure du faisceau garnissent le bord qui porte les deux dents de la partie distale de la serpe. Le cirre ventral, en forme de languette courte et large, a un dévelop- pement comparable à celui du mamelon sétigère. La trompe est droite. La trompe pharyngienne présente en avant une couronne de papilles et, immédiatement au-dessous, une forte dent chi- tineuse, de teinte un peu ambrée et qu'on ne voit que par transparence. Le proventricule, long et étroit, s'étend du huitième au dix-septième segment. Ces dimensions sont inusitées chez les Eusyllidés; cependant 10 Fig. 9 et 10. ANNÉLIDKS POLYCHÈTES. 17 Khlers a signalé la mémo particularité chez le Syllides articulosiis Ehlers (1^. Les caecums ventriculaires sont également fort développés. Le même auteur (2) mentionne, sous le nom de Si/llkles sp. ? un Sylli- dien (dont il n'a eu entre les mains que la partie antérieure) à cirres extrêmement longs et non segmentés, avec deux yeux frontaux, en dehors des quatre autres et une trompe inerme. Aucune espèce du genre Pionosi/llis, tel que l'a défini Malmgron et que l'admet Ehlers, n'a été signalée jusqu'ici sur les côtes sud-américainos. Genre EUSYLLIS Malmgren. Eusyllis kerguelensis Mac Intosh. PI. Il, fig-. li-lG.) \\'.-C. Mac liiLosh, The l'ai/t/i/r nf >■ II. M. S. Cha/lengcr », Jtcjior/ on llu- Anncliilu Polyclixta, 1885, ]>. l'.U, PI. XXIX. (ig-, 4, XXX'lIl, (ig-. 3, XVa, fig-, i;i. E. Elilers, Pdlijfhxtrn dfr luunlnifrjer m5, p. 177, Preg-. Eug-enies Resa, Tab. XX, fig-. 6). Une vingtaine d'exemplaires de cette espèce ont été rapportés par l'Expédition antarctique française de Puerto-Madryn. Trois d'entre eux étaient renfermés dans un tube membraneux, assez consistant, avec de petits grains de sable agglutinés. (1) A.-,l. MALMcriEN, Annulata Polynhœta Spclsbergigc, Gronlandiae, Islandi;c et Scandinaviae hactenus cognita (0/i>. uf Kongl. Vclensk.-Akad. Forhatvll., 1867, p. 148, Tab. IV, fig. 22). ANNÉLIDES POLYGHÈTES. 29 Ehlers (1) a donné la synonymie de cette espèce, qui a été décrite sous les noms de Platijnereis antarctica Kinberg, Platijnereis patagonica Kinberg, Nereis antarctica Verrill, Nereis Eatoni Mac Intosh. Son aire de distribution dans l'Amérique du Sud est extrêmement vaste, sur la côte orientale, comme sur la côte occidentale (Puerto-Bueno, Long Island, Punta-Arenas, etc.; îles Kerguelen, îles Marion, Fernando Noronha, côtes du Brésil). Elle a été recueillie à Puerto-Madryn, anté- rieurement au passage de la Mission antarctique française dans ce port. Genre NEREIS Cuvier, char, emend. Nereis Kerguelensis Mac Intosh. W.-C. Mac Intosh, The Voyage of « H. M. S. Challenger ■>. Report on Ihe Polychxta., 1885, p. 225, PI. XXXV, lig-. 10-12; PI. XVI a, fig. 17-18. Des recherches à marée basse à l'île Booth Wandel et des dragages olFectués au voisinage des îles Anvers, Booth Wandel et dans la baie Biscoe, ont fourni une trentaine d'exemplaires de cette espèce, trouvée tout d'abord aux Kerguelen, et qui existe aussi dans l'Amérique méridio- nale, aux îles Falkland et également à la Géorgie du Sud (2). Les exem- plaires de la région antarctique sont colorés en rouge-orange >sur la face dorsale de la partie antérieure du corps. L'un des plus grands exemplaires mesure 48 millimètres de longueur et possède 63 segments sétigères. Les cirres tentaculaires sont, chez la plupart des exemplaires, divisés on segments irréguliers par des contractions; ce caractère est plu."^ marqué sur les cirres dorsaux que sur les ventraux. 11 est probable que cette segmentation est factice; chez certains individus, elle est indis- cernable. En outre, les cirres sont plus longs en général que ne l'indique Ehlers, qui a sans doute eu affaire, comme il le présumait, à des exem- plaires fortement contractés. L'armature de la trompe présente quelques variations. (1) E. Ehlers, toc. cit., 1901, p. 104. (2) E. Ehlers, loc. cit., id., p. 105. 30 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. FAMILLE DES EUNICIENS Grube. L'Expédition antarctique française n'a rapporté qu'un Eunicien des parages qu'elle a explorés. 11 est extrêmement vraisemblable que des recherches futures dans la région antarctique y feront découvrir d'autres formes de cette famille, si remarquablement riche en type des plus variés. On en connaît 17 espèces dans l'Amérique du Sud, ce qui paraît pauvre à Ehlers, en comparaison des 31 espèces de la Floride et des 26 espèces des Philippines. Le Lumhriconereis maçialhaensh ^ recueilli par le D'Tur- quet, est d'ailleurs une espèce caractéristique de la région magellanique. Genre UJMBRICONEREIS Blainville, Grube rev. Lumbriconereis magalhaensis Kinberg. J.-G.-H. Kinberg, Annulala nova (Ôfv. af Kongl. Vetensk.-Akad. Fôrhandl., 1864, p. 568). Ed. Gmhe, Annelidenausbeute von « 5'. M. S. Gazelle» (Monatsber. Akad.d. Wissensch., 1877, p. 531). E. Ehlers, Polychaeten der hamburger magalhaensischen Sammelreise, 1897, p. 574. — Die Anneliden der Sammlung Plate (Zool. Jahrb., Supp. Pauna chilensis, II, 1901, p. 263). — Die Pohjchxten des magellanischen und chilenischen Strandes (Ein faunis- tischer Versuch, 1901, p. 136). Quatre exemplaires incomplets de cette espèce ont été recueillis à l'île Booth Wandel et un cinquième au Port Charcot, en dragage, à 40 mètres de profondeur. Le plus grand d'entre eux, auquel manque une partie de la région postérieure du corps, mesure 35 millimètres de longueur et compte 73 sétigères. Le Lumbriconereis magalhaensis avait déjà été trouvé dans le détroit de Magellan, à la Terre de Feu, aux îles Falkland et à la Géorgie du Sud. Les soies, et particulièrement les soies composées des premiers segments, rappellent fort celles du Lumbriconereis floridana Ehlers (1). (1) E. Ehlers, Florida Anneliden (Mcm. o( the Mus. of comparai. Zool. at Harvard CoUeye, vol. XV, 4887, p. 103, Taf. XXX, fig. 10-15). ANXÉLIDES POLYCHÊTES. 31 FAMILLE DES APHRODITIENS Savigny sensu str. On connaît actuellement 1 1 espèces d'Aphroditiens dans la région magellanique. Trois denlre elles ont été rapportées par la Mission dirigée par M. le D' Charcot. Toutes trois appartiennent à la tribu des Polynoïniens, qui est aussi la plus largement représentée dans la pointe extrême de l'Amérique du Sud. Le Polynoe antarctica Kinberg est une forme australe typique rappelant fort, comme Ehlers l'a fait remarquer, le Polynoe Kinbergi Malmgren des mers boréales. V Harinothoe spinosa Kinberg n'est pas rare sur les côtes magellaniques. Quant à X Harmothoe hirsuki Johnson, elle a été trouvée en premier lieu dans l'Amérique du Nord, sur les côtes de Californie. Genre POLYNOE s. st. Œrst., Kinb., Maiing., Lev. Polynoe (Enipo antarctica) Kinberg. J.-G.-H. Kinberg-, Fregatten « Eugenies » Resa. Zool. Annulala, p. 2.3, t. X, p. 58. E. Ehlers, Die Poti/chœlen der liamburger magalhacnsischen Sainmelreise, 1897, p. 19 — Die Anneliden der Samnilung Plate [Zoo\. Jabrb., Suppl. Fauna chilensis, II, 1901, p. 256). — Die Polychseten des magel/anischen utid chilenischen Strandes (Ein faunis- tischer Versuch, 1901, p. 47, Taf. IV, «g-. G-13). Deux exemplaires de cette espèce ont été recueillis à l'île Booth Wandel ; le tube dans lequel ils avaient été placés portait la mention : « trouvés dans une touffe d'Antipathes transportés par les Cormorans (?) pour construire leurs nids ». Ces deux exemplaires sont tous deux incomplets ; l'un d'eux a 6o millimètres de longueur, 9 millimètres de largeur, y compris les parapodes, avec 49 sétigères; l'autre, de taille plus considérable, ne compte que 19 sétigères. Trois autres exemplaires, plus petits et également incomplets, ont été dragués dans la baie Biscoe (île Anvers), à 110 mètres de profondeur. Il me semble, comme à Ehlers, que le Polyeunoalœvis Mac Intosh (1) (i) W.-C. Mac Intosh, The Voyage ol" » 11. M. S. Challenger », Report on the Polycha-ta, 1885, p. 76, m. XII, fig. 2; PI. XX, fig. 8; PI. ViU, Qg. 12 et 13. 32 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. est à identifier au Pohjnoe antarctica Kinberg. Comme le fait observer le premier de ces auteurs, Mac Intosh indique 19 paires d'élytres, mais n'en figure que 16. Je n'en trouve moi-même que 15 sur l'exemplaire le moins incomplet, qui mesure 65 millimètres de longueur ; ces appen- dices sont disposés, comme d'ordinaire, sur les segments dont les numéros d'ordre sont les suivants: 2, 4, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 26, 29 et 32, le premier segment portant les cirres tentaculaires. Les soies que j'ai étudiées sont plus conformes aux figures données par Mac Intosh qu'à celles d'Ehlers. Les soies dorsales présentent des stries parallèles légèrement marquées, comme le représente Mac Intosh ; dans la très grande majorité des soies ventrales à cornets emboîtés, ceux-ci commencent à une distance du sommet plus grande que ne l'indique Ehlers. Cet auteur mentionne fort justement la similitude que présente ce Polynoïdien antarctique avec le Pohjnoe Kinbergi Malmgren (1) des mers boréales. Le Pohjnoe antarctica Kinberg a été signalé en divers points de la Terre de Feu et sur la côte du Chili (Calbucco). Genre HARMOTHOE Kinberg Mgrn. s. ext. Harmothoe hirsuta Johnson. H. -P. Johnson, A preliininary Account of the marine Annelids of the pacifie Coast. (Proceed. of the Galif. Acad. of Sciences, sér. III, Zool., vol. I, n° 5, San Francisco, 1897, p. 182). E. Ehlers, Anneliden der Sammlung Plate (Zool. Jahrb., Suppl. Fauna chilensis, II, 1901, p. 253). — Die Polychœten des tnagellanischen und chilenischen Strandes (Ein faunis- tischer Versuch, 1901, p. 42). Je rapporte avec doute à cette espèce californienne décrite par Johnson, trouvée sur les côtes du Chili (Tumbes) par Plate, une Harmothoe en mauvais état récoltée à l'île Booth Wandel, par 40 mètres de fond. L'article basilaire des cirres tentaculaires porte une soie, ce qu'EhIers (1) A.-J. .Malmghen, Nurdiska Hafs Annulater (O/'o, af Konyl. Vetensk.-.Akad. Forhandl., p. 83, Tab. X, (ig. 12). ANNÉLIDES POLYCHÈTES- 33 considère comme un des traits caractéristiques de l'espèce ; mais j'observe la même parLicularilé chez V Uarmnlkoe spinosa Kinbei-j;-. Le premier sétigère présente une petite languette médiane, qui déborde sur le prostomium. La place des yeux antérieurs situés tout à fait en avant rappelle la disposition des mêmes organes chez V Harmothoe areolata Grube et chez VHarmothoe hnhricata. Les élytres sont longuement frangés sur les bords ; leur face supérieure olFre à considérer de nombreuses ponc- tuations. Harmothoe spinosa Kinberg-. J.-G.-TI. Kinberg, Annulata nova (Ôfv. af Kongl. Vetensk.-Akad. ForhanJl., 1805, p. 3S0. Fregatlen Eugcnies Rcsa, Znol. Annulata, t. VI, ?A). E. Ehlers, PoUjrlnvten der /lamljiirf/cr viagalliaensischen Saminelreise, 1897, p. 12. — — Magellanische An?ieli(len{Nnchr. der k. Gesellsch. d. Wissensch., Goltin- gen, malh.-phys. Klasse, 1900, p. 208). — Annelulen der Sainmlung Plate (Zool. Jahrb., Suppl. Fauna chileasis, II, 1901, p. 253). — Die Polijrhxten des magellanisclivn iind chi/eiiisc/ien Strandes (Eiii faunis- tiscber Versuch, 1901, p. 41). Une vingtaine d'exemplaires de cette espèce ont été recueillis, soit à marée basse, sous les pierres, soit en dragage, jusqu'à 40 mètres de profondeur, à l'île Booth Wandel, au Port Charcot, à l'ile Wincke, à la baie des Flandres et à l'île Moureau. Ehlers a identifié à cette espèce le Pnhjnne fiillu Grube (!) et la Lagisca magellanica Mac Intosh (2) avec ses deux variétés Murraiji et Grubei. Plusieurs des exemplaires provenant de l'Expédition antarctique ont une taille supérieure à celle des spécimens étudiés par Mac Intosh ; certains des premiers ont plus de 40 millimètres de longueur et lîi de largeur, tandis que le plus grand de ceux qui furent recueillis par le «Challenger» mesurait 32 millimètres de longueur et 10 millimètres de largeur. L'article basilaire des cirres tentaculaires porte une soie. Les soies des parapodes des exemplaires de l'Antarctique ressemblent (1) Ed. Grube, AiHU'IiJen-Ausbi'ulea Gazelle » [Monatsber. der I;. AkwL der Wissensch., Berlin, 1877, p. 2ir,). (2).\V.-n. Mai. Ivtosh, Tlie Voya-e of <■ II. M. S. CliallcnLîer », Zool., vol. Xli, p. H-2, Pi. Xlli, fi;:. :i ; PI. .Wlll, lig. :t, 4; l'i. VIJA, lig. 1-2. — lu. (var. Murnii/i \ id., p. 83, IM. XI.X. litr. I; l'i. I.Xa, fig. 13-14; (var. Grubei), id., p. 84, PI. 111; lig. 5, PI. XVIII, lig. 2; PI. MIa, lig. 14-10. Expédition Charcot. — Gh.avieh. — Annélides l'olycliétes. O 34 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. surtout à celles que Mac Intosh a figurées pour la variété Grubei. La pigmentation des élytres paraît présenter quelques variations. Ehlers a fait remarquer que V Harmothoe spmosa Kinberg est une des formes littorales les plus caractéristiques et les plus fréquentes de la Terre de Feu ; elle a été trouvée jusqu'à 150 brasses de profondeur. Elle est connue également aux îles Falkland et à la Géorgie du Sud. FAMILLE DES AMPHINOMIENS Savigny. Les Amphinomiens vivent surtout dans les contrées chaudes du globe; ils paraissent se complaire dans les récifs coralliens, où on les trouve en abondance. Le genre Euphrosyne Savigny ne fait cependant pas défaut dans les régions froides. Sur les côtes de Magellan, Ehlers en mentionne quatre espèces, dont une n'est qu'une variété d'une espèce des mers du nord de l'Europe; deux autres ont des affinités marquées pour des formes septentrionales ; c'est l'une de celles-ci, VEuphrosyne tjoiialis Ehlers, qu'a rapportée l'Expédition antarctique française. Genre EUPHROSYNE Savigny. Euphrosyne notialis Ehlers. E. Ehlers, Die Polychxten des magellanîschen und chilenischen Strandes (Ein fau- nislischer Versuch, 1901, p. 38, Taf. 1, fig-. 12-151. — Magellanische Anneliden (Nachr. der k. Gesellsch. der VVissensch., GiJUin- g-en, math.-phys. Klasse, 1900, p. 207). Un exemplaire en bon état mesurant M millimètres de longueur et 5 de largeur a été recueilli dans la baie Biscoe. La forme des soies, celle des branchies, leurs dimensions relatives sont bien conformes à la des- cription et aux figures données par Ehlers, dont les exemplaires prove- naient du cap Valentyn, où ils ont été trouvés à 150 brasses de profondeur. Cet auteur a fait remarquer que cette espèce antarctique correspond à VEuphrosyne borealis Sars, à laquelle elle est étroitement apparentée. ANNELIDES POLYCHETES. 25 FAMILLE DES FLABELLIGÉ RIENS do Saint-Joseph. [Plierusea Giube, Chlordmiens de Qualrefages, Siphonostomacex Johnston.) Aucune des trois espèces de Flabelligériens connues actuellement dans la région niagcUanique n'a été recueillie au cours de la Mission du D' Cliarcot dans l'Antarctique. En revanche, le D' Turquet a eu la bonne fortune de rapporter deux espèces nouvelles du genre type de la famille, Flabelligera Sars. Genre FLABELLIGERA Sars [Siphostomum Otto, Siplioyiostoina Ralhke, Chlorxma Dujardin). Flabelligera Gourdoni nov. sp. (1). (PI. m, fig. 28 ; PL IV, fig-. 29-30.) Un exemplaire entier et en bon état de cette espèce nouvelle a été dragué dans le Port Charcot, à iO mètres de profondeur ; il mesure 21 millimètres de longueur, 3°"°, 5 dans sa plus grande largeur et compte 19 sétigères. Le corps, dont les extrémités ne sont pas faciles à distinguer l'une de l'autre à première vue, est de teinte gris jaunâtre à cause des particules de vase fine et des grains de sable très ténus qui renveloppent complètement. Les parapodes se trouvent indiqués sur les deux faces latérales par de petits buissons constitués par les papilles recouvertes par les mêmes éléments vaseux que le reste du corps. La couche de mucus interposée entre cet étui minéral et le corps est mince et translucide. La partie antérieure du corps est entourée par une sorte de cage à paroi semi-transparente, soutenue par de longues soies courbes cloi- sonnées, couvertes de papilles, à base envasée, ouverte sur les deux faces dorsale et ventrale. Sur celle-ci, l'ouverture de la cage laisse voir les deux palpes épais, allongés, avec un sillon médian ventral, entre lesquels ont aperçoit les branchies beaucoup plus courtes (PI. III, fig. 28). Les soies de la face ventrale sont plus longues que celles de la face (1) Espèce dédiée à M. Gourdon, naturaliste attaché à la Mission antarctique française. 36 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. opposée; elles recouvrent complètement les palpes de chaque côté. Le faisceau dorsal se compose de cinq ou six soies simples masquées par la gaine des papilles, dont les parties basilaires sont recouvertes de dépôts confluents de vase et de sable fin, et dont il faut les débarrasser pour les mettre à nu et les étudier. Ces soies (fig. 19, page 36), un peu arquées au voisi- nage de leur sommet, terminé en pointe grêle, présentent un petit nombre d'anneaux dans leur partie terminale (fig. 20, page 30); au delà, ces anneaux s'espacent beaucoup plus. Les soies formant la charpente de la cage antérieure ont des anneaux beaucoup plus nombreux, répartis sur une plus grande longueur. Toutes ces soies sont striées lon- gitudinalement. Dans la rame ventrale, la disposition est la même ; il n'y a généralement qu'une seule soie ; quelques rames en ont deux. Ces soies ankylosées ont une partie terminale en faux assez fortement recourbée (fig. 21, page 36); la hampe comme la pseudo-serpe sont striées obliquement ; on remarque d'assez nombreux anneaux incomplets dans la partie la plus voisine de l'articulation. La base de ces soies très saillantes est empâtée dans une masse vaseuse hérissée de prolongements qui correspondent à autant de papilles (PI. IV, fig. 29). Celles-ci, longuement pédiculces, un peu renflées dans leur région moyenne, ont leur extrémité libre sphériquc; la surface de celle-ci paraît être couverte d'une toison de cils trapus (PI. IV, fig. 30). L'extrémité postérieure ne présente aucun appendice. Par sa taille et son aspect extérieur, ce Flabelligérien antarctique rappelle le Flahel- ligera indula Ehlers (1) de l'Amérique du Sud et de la Géorgie du Sud. Il en difi'ère par ses palpes relativement beaucoup plus développés, par 20 19 21 Fig. 10 à. 21. (1) E. EiiLEns, Polychoitcn der hamburger magalhaensischen Sammelreise, 1897, p. 105' Taf. VU, fig. 108-173. ANNÉLIDES POLYCHÈTES. 3"^ la forme des soies ankylosces et par celle des papilles, enfin par le nombre beaucoup moindre de segments séligères. Flabelligera mandata nov. sp. (PI. IV, fig-. 31-32.) Cette seconde espèce de FlahelUijera a été recueillie au môme endroit que la précédente, au Port Gharcot, à 40 mètres de profondeur. Le plus grand des deux exemplaires récoltés a 62 millimètres de longueur, 1 4 mil- limètres de largeur (dont 9 pour le corps proprement dit), dans la région moyenne du corps, et compte 26 sétigères. L'autre a 4:j millimètres de longueur et 13 de largeur, dont 8 pour le corps seul. Celui-ci n'est pas revêtu de sable ni de vase, de sorte que l'animal se laisse parfaitement voir par transparence à travers l'épaisse couche extérieure de mucus. La partie antérieure est, comme d'ordinaire, enfermée dans une sorte de cage qui s'ouvre suivant une fente située dans le plan de symétrie et qui est formée par des soies simples, arquées dans leur partie médiane et qui ne diffèrent pas essentiellement de celles qui sont situées dans les faisceaux dorsaux. En écartant les parois de cette cage et en examinant l'animal sur la face ventrale (PI. IV, fig. 31), on voit les deux gros palpes épais, avec un sillon médian et terminés par une large pointe mousse arrondie et tangents dans leur région basilaire. En arrière de ces palpes, sur la même face, on aperçoit les branchies, qui sont fort nombreuses et qui sont creusées d'un sillon pigmenté en brun violet. La cavité circonscrite par les palpes et les branchies est remplie, chez le plus petit exemplaire, par des œufs de couleur jaunâtre, sphériques et plus ou moins adhérents les uns aux autres. Cette cavité serait-elle incubatrice? Il y a là, en tout cas, une disposition très favorable à la protection des jeunes. La segmentation est indiquée extérieurement par les faisceaux de soies tant dorsaux que ventraux. Ces faisceaux sont longs et grêles, ce qui donne à l'animal une physionomie spéciale ; les dorsaux ont jusqu'à 18 millimètres de longueur à partir de la surface externe du mucus, 38 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. qui a plus de 2 millimètres d'épaisseur; les ventraux ont jusqu'à 7 milli- mètres. Les points d'émergence de ces faisceaux à la surface du mucus ne sont pas alignés de chaque côté et paraissent disposés d'une manière irrégulière ; mais on peut voir par transparence les points d'insertion vrais qui correspondent chacun à une émi- nence conique bien marquée et qui sont, eux, parfaitement alignés. Les faisceaux dorsaux de soies sont for- més de quatre à six soies, dont les extré- mités seules sont visibles; ils sont enve- loppés, jusqu'auprès du sommet, d'une gaine vaseuse couverte de papilles ; il en est de même pour les parois de la cage anté- rieure. Les soies, striées longiludinalement, ont un certain nombre d'anneaux assez régulièrement espacés, sauf au voisinage de la pointe terminale, où ils sont plus rap- prochés (fig. 22, page 38). Les faisceaux ventraux, insérés sur une saillie beaucoup moins forte que les dor- saux, aussi grêles et moins longs, sont, en général, composés de quatre soies anky- losées à pseudo-serpe assez fortement recourbée au sommet, avec des stries courbes (fig. 23, page 38). La hampe, légèrement qua- drangulaire, striée obliquement en long, a des anneaux uniformé- ment espacés. Les faisceaux de la partie postérieure du corps n'ont que deux soies ou même une seule. La gaine qui recouvre les faisceaux de soies est tapissée de papilles renflées dans leur partie moyenne et légèrement dilatées en une tête sphérique, à contenu granuleux à l'extré- mité libre (PI. IV, fig. 32). Lç corps se termine à l'extrémité postérieure en pointe mousse ; l'anus s'ouvre un peu au-dessus du niveau de la dernière paire de faisceaux dorsaux ; les derniers faisceaux ventraux sont situés immédiatement au-dessous de ceux-ci et tout i)rès d'eux. 21 Fis. 2-2 et 23. ANNÉLIDKS POLYGHÈTES. 39 Par ses dimensions et son aspect général, cette espèce se rapproche du Flabelligera [Siphorwstomnm) diplochaitos Otto ( I ) ; il en diiïére complè- tement par les caractères des soies ankylosées, par le nombre moindre des segments et par sa forme plus trapue ; un exemplaire de Flubdlujcva diplochaltoa de 70 à 80 millimètres de longueur a 7 millimètres de largeur et une quarantaine de segments. FAMILLE DES MALDANIENS Savigny. Jusqu'ici, on n'a décrit que trois Maldaniens du genre C/ijmene Savigny provenant des côtes de Magellan. Encore faut-il noter qu'actuel- lement une seule d'entre elles, Clymene grossa Baird, peut leur être attribuée en propre, car les deux autres espèces, Clymene kergueletisis Mac Intosh et Clymene assimilis Mac Intosh ont été antérieurement trouvées aux îles Kerguelen, au cours de l'exploration du « Challenger ». 11 est intéressant de remarquer ici que les trois espèces nouvelles rapportées par l'Expédition antarctique française se rangent dans autant de genres différents qui n'ont encore aucun représentant dans les mers australes. Genre RHODINE Malmgren, Ehlers, char, emend. Rhodine antarctica n. sp. (PI. IV, (ig. 33-157.) Ce Maldanien est représenté dans la collection rapportée par l'Expé- dition antarctique française par un seul individu entier, en assez bon état de conservation, dragué à 40 mètres de profondeur dans le Port Charcot. La longueur est de 17 millimètres, la plus grande largeur de O^^jO. Aux quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième et neuvième sétigères, on observe des anneaux blancs en avant des (1) Otto, De Sternaspide thalassemoideo et Siphostomate diplochaito; Animalium maritimo- ruin noiidum editoruni gênera duo descripsit Otto [Novaacta nat. cur., t. X, 1821, p. 628, PI. Ll). 40 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. plaques onciales. La coloration du corps, certainement affaiblie dans l'alcool, est pâle. Le tube fait défaut. Le prostomium est soudé intimement au premier sétigère; il forme en avant une languette à contour arrondi sur laquelle on ne distingue pas de trace de carène frontale (PI. IV, fig. 34). Sur la face ventrale, la bouche s'ouvre largement et laisse voir trois bourrelets, un médian supérieur et deux latéraux, sur lesquels on n'aperçoit aucune papille (PI. IV, fig. 35). Il n'y a pas le moindre indice de séparation d'un premier segment achète dit buccal. Le prostomium et le premier séti- gère sont tout d'une venue, et leur longueur dépasse celle des trois séti- gères suivants (PI. IV, fig. 33). Les quatre premiers sétigères ne portent que des soies dorsales semblables à celles des autres segments. Le second et le troisième sétigère s'évasent en avant de façon à former une collerette qui entoure la base des segments précédents. Le quatrième sétigère est un peu moins long que le second et le troisième. Les segments restent courts jusqu'au onzième sétigère, puis s'allongent progressivement jusqu'au dix-huitième. Ce dernier présente à son bord postérieur une collerette semblable à celle des bords antérieurs du second et du troisième sétigères. Les quatre segments qui suivent sont très courts, mais complets. Le vingt-deuxième et dernier est complètement soudé au pygidium et à la cloche qui enve- loppe celui-ci. Les soies dorsales reculent de plus en plus vers la limite postérieure des segments, d'avant en arrière ; elles sont fines et très étroitement limbées sur l'un des bords (fig. 24, page 41); quelques-unes ont un limbe très réduit sur chacun des bords. Il n'existe pas de soies d'un autre type aux faisceaux dorsaux. Les crochets ventraux situés un peu en avant du sillon postérieur de chaque segment ne commencent qu'au cinquième sétigère. Jusqu'au douzième inclusivement, ils sont disposés sur deux rangées, alternant de l'une à l'autre ; ceux de la première rangée ont leurs pointes tournées en avant; celles de la seconde ont une disposition inverse. Du treizième au vingt-deuxième, il n'y a plus qu'une rangée unique à pointe orientée vers la partie antérieure. Sauf dans les cinq ou six derniers segments, où il ANNÉLIDES POLYGHÈTES. '*' existe de chaque côté une sorte de tore, ces rangées de crochets ne formant pas de saillie à la surface du tégument. Ces soies, vues de profil (PI. IV, fig. 36), montrent, au-dessus de la dent principale, deux autres dents, dont la seconde est à peine distincte ; au-des- sous est une forte pointe médiane conique et, sur le bord opposé, une saillie correspondant à un épaissis- sement sur la partie profonde de la dent; le manubrium est court. Vues de face (PI. IV, fig. 37), ces soies pré- sentent, au-dessus de la dent principale inférieure, une rangée transversale de trois dents plus petites, puis un nombre assez grand, difficile à fixer, de denticules plus réduits. Le pygidium (PI. IV, fig. 35), à l'extrémité duquel s'ouvre l'anus au pourtour festonné, est entouré par une sorte de cloche tronquée obliquement et s'évasant sur la face ventrale. La Rhoditie Loveni Malmgren (1) des côtes danoises et suédoises ressemble à l'espèce décrite ci-dessus par les caractères généraux de la partie antérieure du corps. Mais le Maldanien antarctique s'en sépare nettement par la forme du prostomium, qui est dépourvu de ca- rène; par l'absence de papilles sur les bourrelets laté- raux delà cavité buccale ; par les dimensions relatives des segments dans toute l'étendue du corps; par l'unique collerette postérieure au cin- quième avant-dernier segment et enfin par la forme des crochets ven- traux, si différente ici de celle qu'on observe chez les autres Maldaniens. Chez la Rhodine sima Ehlers (2), de la pointe sud de la Floride, le premier segment est beaucoup plus court que dans les deux espèces précédentes; le sixième et le septième sétigères semblent fusionnés, car ils ne sont séparés par aucun sillon ; les plaques onciales existent au quatrième sétigère et, de plus, le premier sétigère est nettement séparé (1) A.-J. Malmgren, Annulata Polychajta (Ofv. uf Kongl. Vetemk.-\kad. Fôrhandl., 1867, p. 209, Tab. XI, fig. 61). (2) E. Ehlers, Florida Anneliden [Mem. of the Mus. of comp. Zool. at Harvard Collège, vol. XV, 1887, p. 189, Taf. XLVU, fig. 6-10). Expédition Charcot. — Gravier. — AnnéliUts Polychètes. 6 «• ANNÉLIDES POLYCHÈTES. du prostomium soudé au segment dit buccal. L'auteur n'a pu donner aucun renseignement sur la partie postérieure du corps mal conservée chez l'exemplaire unique qu'il a eu à sa disposition. Genre LEIOCHONE Grube. Leiochone singularis n. sp. (PI. V, fig. 38-42.) Un seul exemplaire, en deux fragments, de ce Maldanien a été récolté à l'île Booth Wandel, à marée basse. La longueur est de 14 millimètres ; le maximum de largeur de 0°"°,6 ; le nombre des sétigères, de 19. Le corps, très grêle, ne présente pas de pigmentation. La largeur des segments croît très lentement du premier au sixième sétigère (Pi. V, fig. 38); le septième et le huitième ne sont pas séparés l'un de l'autre et assez courts; les segments du neuvième au dix-septième sont les plus longs ; les trois derniers sont encore assez développés ; le pénul- tième est plus court que l'antépénultième et que le dernier. Le prostomium est soudé intimement au premier segment achète ; il se prolonge en avant de la bouche en une sorte de mufle ; vu dorsalement (PI. V, fig. 39), il paraît dépourvu de carène médiane, mais on observe de chaque côté une dépression longitudinale. Tout en avant, il existe également, de part et d'autre du prostomium, d'assez nombreuses taches pigmentaires, qui sont peut-être oculaires. Sur la face ventrale (PI. X, fig. 40), l'orifice buccal paraît limité sur les côtés et en arrière par un bourrelet assez épais, qui est peut-être la partie antérieure de la trompe dévaginée. Le premier sétigère est séparé du segment précédent par un sillon bien marqué et possède de chaque côté un faisceau dorsal de même composition que ceux des segments suivants, avec deux sortes de soies. Les unes, très saillantes, au nombre de deux, sans limbe apparent, sont élargies en spatule dans leur portion terminale étirée en une pointe acérée et couvertes de stries obliques, qui se rejoignent sur la ligne médiane (fig. 25, p. 43 ). Les autres soies, au nombre de trois, beaucoup moins saillantes, plus fines, coudées assez fortement à leur point d'émer- ANNÉLIDES POLYGHÈTES. -43 gence, se terminent par une lame très mince, souvent volubile, dont un bord est garni de longs cils très serrés les uns contre les autres (fig. 26, p. 43). Ce nombre de soies varie peu dans toute la longueur du corps. 11 n'y a plus qu'une soie en spatule dans les segments postérieurs; le nombre des soies cou- dées à bord cilié ne dépasse pas quatre ou cinq. Aux deux premiers sétigères, la rame ven- trale n'est représentée que par une soie acicu- laire unique; au troisième, il y en a deux. Je n'ai pu étudier ces soies, n'ayant à ma disposi- tion qu'un seul exemplaire que je ne voulais pas sacrifier. Aux autres fragments, cette rame est formée par un petit nombre (qui ne dépasse pas dix) de crochets. Il n'y en a que cinq au quatrième sétigère, six au cinquième ; ce nombre est égale- ment très réduit dans les derniers segments. Ces crochets, qui ne s'insèrent pas sur des bourre- lets saillants, sont tout spéciaux (PI. V, fig. 42). La grosse dent basilaire est surmontée par cinq autres de taille décroissant vers le vertex. La barbule sous-rostrale est étroite. Au-dessous du point d'émergence est un très gros renflement ; la partie profonde est courte, étroite et très fortement recourbée. Les derniers segments du corps sont bien développés et pourvus de soies. Le corps se termine par une collerette courte à bord non festonné (PI. V,fig. 41); l'anus débouche au fond et au centre de celle-ci, qui ne montre aucune saillie conique. Le Maldanien décrit-ci-dessus diflere nettement de Leiochone dypeata de Saint-Joseph (1) : 1° par la forme du prostomium ; 2° par la partie pos- térieure du corps, qui, chez la Leiochone clypeata^ ne possède que des segments très réduits; 3° et surtout par la forme totalement différente des soies; les soies en spatule et les soies volubiles s'éloignent complè- (1) Baron de Saint-Joseph, Les Annéiides Polychètes des côtes de Dinard, 3* partie {Ann. des Se. nat., Zool., T série, t. XVII, 1894, p. 139, PI. U, fig. 167-175). 44 ANNÉLIDES POLYGHÈTES- tement des soies limbées et des soies pennées de l'espèce de la Manche; il n'y a pas davantage de rapprochement à faire entre les crochets ven- traux des deux types en question ; peut-être y aurait-il lieu de faire ici une coupe générique fondée essentiellement sur les caractères des soies ; 4° enfin parle nombre des segments, dix-neuf ici, vingt-cinq dans l'espèce décrite par Saint-Joseph. Comme le fait remarquer cet auteur, il est difficile de tenir compte de la Leiochone leiopygos Grube (1), qui possède trente segments, car Grube (2) déclare qu'il n'est pas certain que la partie antérieure et la partie postérieure, qui ont servi à créer cette espèce, appartiennent bien au même animal. Genre PETALOPROCTUS de Quatrefages. Petaloproctus sp. ? (PI. V, fig. 43-44.) Le tube qui contenait ce Maldanien portait l'indication suivante : Vers trouvés dans l'estomac de Poissons secs, île Wincke, 7 février 1904. Ces Vers n'étaient autres que trois fragments en médiocre état de conser- vation d'un Maldanien, qui appartient très vraisemblablement au genre Petaloproctus de Quatrefages. Le plus grand et le moins mutilé de ces fragments mesure 25 millimètres de longueur, 3""", 2 dans sa plus grande largeur et correspond aux cinq premiers sétigères, dont le dernier n'est pas entier. Le prostomium est soudé au premier segment achète ; sur sa face dorsale, deux sillons délimitent une carène large et peu saillante ; la face ventrale montre l'orifice transversal correspondant à la bouche. La longueur des segments croît du premier au troisième sétigère ; le qua- trième est un peu plus court que ce dernier (PI, V, fig. 43). Les soies dorsales sont de deux sortes : les unes, assez fortes, un peu coudées, colorées en jaune, étroitement limbées, d'un côté seulement (1) Ed. Grube, Beschreibung neuer oder wenig bekannten Anneliden (Arch. fur Naturgesck., 1860, t. I, p. 91, PI. IV, fig. 3). (2) E. Grube, Die Famille der Maldaniden (Jahresber. der schles. Gesellsch. fur 1867, Breslau, 1868, S. A,, p. 5). ANNÉLIDES POLYCHÈTES. •45 /fig. 27, p. 45) ; les autres, beaucoup plus fines, incolores, presque droites (fig. 28, p. 4S). Dans la partie terminale, de petites écailles disposées presque parallèlement au bord de la soie, de chaque côté, y dessinent des saillies peu marquées, sauf au voisinage de l'extrémité, où elles sont plus visibles. Les rames ventrales comprennent, de chaque côté, une soie aciculaire au premier sétigère, deux et parfois et trois, aux trois suivants ; ces soies presque droites, robustes, sont terminées en pointe mousse (PI. V, fig. 44). Au cinquième sétigère, il existe de chaque côté une rangée de onze crochets de forme différente de celle des précédents. La partie externe presque droite, montre, au-dessus de la grosse dent terminale, deux autres dents en pointe mousse un peu re- courbées et une quatrième à peine visible ; au- dessous, on voit trois barbules sous-rostrales. La partie profonde est légèrement arquée, renflée au-dessous du point d'émergence (fig. 29, p. 45). Avec son prostomium sans plaque limbée, sa rangée unique de crochets avec barbules sous- rostrales aux segments uncinigères, ses soies aciculaires ventrales aux quatre premiers seg- ments antérieurs, le Maldanien décrit ci-dessus se range dans l'un des quatre genres suivants, que l'on distingue par la forme du pygidium, qui fait malheureusement défaut ici : Nicomache Malmgren, Leiochone Grube, Petaloproctus de Quatrefages et Lmnbriclymene Sars. Les Leiochone ont des soies dorsales pennées; les Nicomache des soies à petites écailles alternantes ou opposées ; les Lumbrichymene n'ont que des soies limbées. Il ne reste que le genre Petaloproctus, chez lequel il existe des soies avec de petites écailles semblables à celles qui sont mentionnées plus haut ; de sorte que le Maldanien antarctique appar- tient très probablement à ce dernier genre. Cette espèce diffère nette- 27 28 Fig. 27 à 29. 4G ANNÉLIDES POLYCHÈTES. ment du Pelaloproctus terricola de Quatrefages (1) par la forme du prostomium et par celle des crochets ventraux. FAMILLE DES AMPHARÉTIENS Malmgren. Les Ampharétiens sont, comme l'a justement fait observer Ehlers, des Polychètes des régions boréales et des profondeurs. Levinsen (2) en mentionne dix-sept espèces dans les mers du nord de l'Europe ; parmi les quinze espèces capturées par le « Challenger » (3), cinq proviennent de profondeurs comprises entre 135 et 850 mètres, et les dix autres ont été prises entre 2 000 et 5 000 mètres environ. Dans la région de la Terre de Feu, on ne connaît qu'un seul type, V Ampharete patagonica Kinberg, celui qui, précisément, a été dragué à 110 mètres profondeur dans la baie Biscoe, par l'Expédition antarctique française. Ehlers a signalé le contraste frappant entre la pauvreté en Ampharétiens des mers australes et la richesse à ce point de vue des contrées boréales. Genre AMPHARETE Malmgren. Ampharete patagonica Kinberg-. J.-G.-H. Kinberg, Annulata nova. {Oï\. af KongL Vetensk.- Akad. FôrhandL, 1866, p. 343). E. Ehlers, Polijchseten der hamburger magalhaensischen Sammelreise, 1897, p. 129. — Magellanische Anneliden (Nachr. der K. Gesellscb. der Wissensch., Gôttin- gen, math.-phys. Klasse, 1900, p. 220). — Die Polychseten des magellanischen und chîlenischen Strandes (Ein faunis- tischer Versuch, Berlin, 1901, p. 200). Je rapporte avec quelque doute à l'espèce décrite très sommairement par Kinberg un Ampharete dragué à HO mètres de profondeur dans la baie Biscoe. L'exemplaire unique, entier, en assez bon état, est dépourvu de branchies, qui, comme on le sait, sont caduques chez les Ampharé- (1) A. DE Quatrefages, Histoire naturelle des Annelés, t. 11, p. 247. (2) G. -M. -K. Levinsen, Systematik geographiske Oversigt {Meddel. natur. For., Kjobenhavn, 1883, p. 304). (3) W.-C. Mac Intosh, The Voyage of « H. M. S. Challenger », Report on the Polychaeta, 1885, p. 304. ANNÉLIDES POLYCHÈTES. i^^ tiens. Par ses tentacules pennés, par la forme de ses plaques onciales subquadrangulaires, par l'absence de cirre au mamelon pédieux, il se range sûrement dans le genre Amphai'ete. La détermination spécifique est plus embarrassante, à cause de la diagnose, très courte, sans figure et tout à fait insuffisante de Kinberg. Cette espèce paraît être localisée, du moins d'après l'état de nos con- naissances actuelles, dans la pointe extrême de l'Amérique du Sud et la région antarctique. Elle a déjà été signalée, en effet, au cap Virginie (Kinberg), à Puerto Bridges, Terre de Feu du Sud (Michaelsen), à Puerto Eugenia, à Ultima Esperanza et à Tribune Bank (Nordenskjôld), à des profondeurs inférieures à 60 mètres. FAMILLE DES TÉRÉBELLIENS Grube (Malnigren rev.). Les Térébelliens de l'Expédition antarctique française comprennent six espèces correspondant à autant de genres différents. Deux d'entre elles, la Pista cristata O.-F. Miiller et le Thelepus spectahilis Verrill, ont été trouvées antérieurement dans le sud de l'Amérique; la première est presque cosmopolite, puisqu'elle existe dans les mers du nord de l'Europe et de l'Amérique ; la seconde est très répandue sur les côtes de l'Amérique du Sud et paraît être le Térébellien le plus commun sur le littoral de la Terre de Feu. Des quatre autres espèces qui sont nouvelles, trois appartiennent aux genres Terebella, Leœna, Polycirrus représentés par d'autres formes dans la région mageilanique. La qua- trième se rapporte au genre Lysilla, peu riche en espèces et qui, jusqu'ici, semblait confiné dans l'hémisphère nord. Genre TEREBELLA L., de Saint-Joseph char, emend. Terebella Ehlersi n. sp. (PI.V, fig. 45-40.) Un exemplaire de cette espèce a été trouvé sous les galets, à marée basse, à l'île Booth Wandel ; un dragage à 40 mètres de profon- deur au large de celle-ci a fourni un second exemplaire ; un troi- '*■■! 48 ANNÉLIDES POLYGHÈTES. sième individu a été recueilli près de l'île Wincke, à 30 mètres de profondeur. Le premier est un beau spécimen entier de 10 centimètres de longueur, de 8 millimètres de largeur, dans la partie antérieure, la plus déve- loppée. Le nombre des segments est d'environ quatre-vingt-dix; les der- niers, presque indistincts, sont difficiles à compter. La largeur décroît graduellement d'avant en arrière. La couleur de l'animal conservé est d'un jaune brun clair uniforme. Le corps est aplati sur la face ventrale et fortement bombé sur la face dorsale. La partie antérieure est entourée d'une épaisse collerette s'élargissant à partir de sa base jusqu'à son bord libre, qui est ondulé; celle-ci, recouverte entièrement par de longs tentacules canaliculés et fort nombreux, est ouverte largement sur la face ventrale. En avant de la bouche est une sorte de bourrelet formant comme une lèvre infé- rieure ou ventrale. Il n'y a pas trace de taches oculaires. Sur la face ven- trale, on compte quatorze boucliers, dont la largeur diminue assez régu- lièrement à partir du cinquième. Le second segment porte la première paire de branchies arborescentes ; le segment suivant est pourvu d'une seconde paire d'organes de même forme insérés un peu plus dorsalement; de chaque côté, entre la pre- mière et la seconde branchie, on voit une papille très saillante. Ces deux premiers segments sont achètes. Le quatrième segment possède de chaque côté une branchie, celle de la troisième paire et le premier faisceau de soies. La troisième branchie est située un peu plus dorsa- lement que la seconde. Chacun de ces organes possède un gros tronc basilaire court, qui se ramifie abondamment ; les deux paires postérieures sont plus développées que la première. Le premier faisceau de soies est un plus réduit que les suivants ; au second séligère, apparaît le premier tore ventral, un peu plus court que ceux qui viennent immédiatement en arrière. Je compte cinquante-quatre sétigères ; mais il y en a probablement davantage, car, en avant du cin- quante-quatrième faisceau, on voit plusieurs segments dont les soies se sont sans doute brisées et ne laissent plus de trace apparente. Entre le faisceau dorsal et le tore du neuvième torigère, on voit une petite papille. ANNÉLIDES POLYCHÈTES. ^^ Le faisceau dorsal, porté par une saillie assez forte du tégument, présente un faisceau de soies disposées en éventail, toutes du môme type. Ce sont des soies grêles, ni limbées, ni ailées, plus ou moins coudées à l'extrémité; celle-ci, très mince, tou- jours tordue dans sa partie terminale, montre sur son bord convexe une pectination très mar- quée, due peut-être à un plissement marginal. Ce qui varie seulement, c'est la valeur de l'angle formé par la partie basilaire de la soie et le limbe pectine, dont la pointe est d'une ténuité extrême (fig. 30 et 31, p. il)). Aux tores des premiers segments, il n'y a qu'une seule rangée de soies rélrogressives ; aux seg- ments suivants, il existe une double rangée de soies opposées ; dans la partie postérieure, il n'y en a, à nouveau, qu'une seule rangée. Les plaques onciales, vues de profil (PI. V, fig. 45) montrent au-dessus de la grande dent principale quatre autres dents de taille décroissant vers le vertex, nettement détachées les unes des autres. Un peu au-dessus du niveau de la pointe d(î la, grande dent principale, est une éminence correspondant au Schûtzpolster de von Marenzeller. La partie inférieure s'élargit assez fortement ; au-dessus de la région élargie est une saillie correspondant à l'insertion de l'une des soies-tendons ; l'autre soie-tendon se fixe à l'extrémité opposée à celle qui est dentée. Vues de face (PI. V, fig. 46), ces plaques onciales présentent, au-dessus de la dent principale, une rangée 'de trois dents dont la médiane est un peu plus forte et un peu plus sail- lante que les deux autres; puis une rangée de quatre dents, dont les deux médianes sont un peu en saillie sur les latérales; puis enfin, au sommet, toute une série de dents plus petites, disposées moins réguliè- rement que les précédentes et difficiles à compter. Expédition Charcol. — Gkavieu. — Annélides Polyehites. " Fig. 3U ul 01. 50 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. Ehlers (I) a décrit, sous le nom de Leprea streptochxta., une espèce qui diffère de la précédente par la forme des soies, tant dorsales que ventrales^, et par le nombre des sétigères, réduit ici à dix-sept. La Leprea pterochœta Schmarda (2), décrite par Mac Iiitosh sous le nom de Schmardanella pterochœta (3), a des uncini ressemblant à celles de l'espèce antarctique ; mais les soies dorsales limbées de chaque côté au-dessous de la partie terminale coudée sont bien différentes de celles qui ont été signalées plus haut. Quant au nombre des faisceaux dorsaux, j'ai indiqué ailleurs (4) qu'il était sujet à des variations assez importantes. Genre LE /EN A Malmgren, de Saint-Joseph char, emend. Leœna "Wandelensis n. sp. (PI. V, flg". 47-48.) Un exemplaire de cette espèce a été ramené à la surface par la drague, de 48 mètres de profondeur, au Port Charcot ; un second exemplaire, plus petit, provient de l'ile Booth Wandel. Chacun d'eux était logé dans un tube cylindrique, à paroi unie, formée de grains de sable excessivement fins, mêlés d'un peu de vase ; le tout est agglutiné par le mucus sécrété par l'animal. La longueur du premier de ces deux spécimens, le plus grand, enroulé sur lui-même, est de 50 millimètres environ ; la largeur, dans la partie antérieure du corps, où elle est maxima, est de 3°"°, 2 ; elle diminue gra- duellement d'avant en arrière. Le nombre des segments est d'une soixantaine ; les derniers, achètes, très serrés, sont difficiles à compter. La couleur de l'animal conservé est d'un brun clair uniforme. La collerette est largement ouverte sur la face ventrale (PI. V, fig. 47) ; les tentacules, disposés sur une seule rangée, sont peu nombreux, de (1) E. Ehlers, Polychaeten der hamburger magalhaensischen Sanimelreise, 1001, p. 130, Taf. Vlll, fig. 203-205. (2) L.-K. Sciimauda, Neue wirbellose Thiere, II' Ilàlfle, 1861, p. 43., (3) W.-C. Mac Imosii, The Voyage of « H. M. S. Challenger », Report on the Polych;eta, 1855, p. 449, PL LUI, llg. 1 ; PI. XXVIU, fig. 23-26. (4) Cil. Gravier, Contribution à l'étude des Annéiiilcs Polyihètes de la mer [îouge, 3'" ]iailie {Nouv. Archives du Mus. d'iiist. Nat., 4" série, t. Vlll, l'JOO, p. 216, lig. 226-227, Pi. IV, iig. 386-387, dans le te.\te). ANNÉLIDES POLYCHÈTES. SI longueur médiocre et canaliculi's. Le premier segment forme une lèvre saillante ventrale avec une éohancrare bien marquée sur son bord libre; en arrière de la bouche, un bourrelet bien développé forme une sorte de lèvre dorsale. 11 n'y a ni lâches oculaires ni branchies. Le second et le troisième segment sont achètes; de chaque côté, chacun d'eux est pourvu d'un limbe libre sur son bord antérieur, plus dé- veloppé et s'avançant davantage vers la ligne médiane ventrale sur le second segment que sur le troisième. Le premier des quinze mamelons sétigères dorsaux est porté par le qua- trième segment et de dimensions moin- dres que ceux des segments suivants. Ceux-ci sont muni s de chaque côté d'une languette portant un faisceau de soies disposées assez régulièrement sur deux rangées inégalement saillantes. Toutes sont plus ou moins fortement recour- bées à leur extrémité libre, étirée en pointe fine ; les plus longues sont lim- bées également de chaque côté (fig. 32, p. 51); les moins saillantes sont, en général, plus fortement recourbées, avec un limbe beaucoup plus large sur l'un des bords que sur l'autre (fig. 33, p. 51 gères commencent au cinquième segment ou au second séfigère et se continuent jusqu'à l'extrémité postérieure. Chacun d'eux est constitué par (les plaques onciales montrant, de profil, cinq dents superposées (fig. 34, p. 51); mais, à partir de la dent inférieure, les autres sont multiples; celles qui sont au sommet comptent un grand nombre de dents très fines disposées transversalement. Les quatre premiers tores ne possèdent qu'une seule rangée de plaques onciales rétrogressives ; aux tores cinquième et sixième, les plaques sont engrenantes; à partir 32 33 Fia 32 à 34. Les tores uncini- 52 ANNÉLIDES POLYCIIÈTES. du septième, il y a deux rangées nettement distinctes : les antérieures, progressives ; les postérieures, régressives. Au delà du deuxième tore uncinigère abdominal, il n'y a plus qu'une seule rangée de plaques. Les tores uncinigères ne forment aucun bourrelet à la surface du corps, sauf à la partie postérieure, où ils constituent des languettes saillantes ; les derniers segments entourent l'orifice anal situé à l'extrémité du corps et un peu dorsalement. C'est de l'espèce type du genre Leœna ahranchiata Malmgren (1) que l'espèce antarctique se rapproche le plus par ses membranes alaires du second et du troisième segment, par ses languettes uncinigères de la partie postérieure du corps et par le nombre des segments. Elle en diflere un peu par la forme des plaques onciales et surtout par le nombre des segments sétigères (réduit à dix dans l'espèce décrite par Malmgren), qui la placerait dans le genre Lanassa Malmgren. Elle se distingue nettement par la forme des crochets de la Leœna antarctica Mac Intosh (2) draguée à plus de 3 500 mètres de profondeur par le « Challenger », en pleine mer, tout au sud de l'Océan Indien, par 62° 26' de latitude sud; en outre, cette espèce, à dix segments séti- gères, probablement, présente à la partie postérieure une coupe termi- nale toute spéciale. Par les plaques onciales, l'espèce antarctique [Leœna Wandelefîsis nov. sp.) se sépare de la Leœna abyssorum Mac Intosh (3) (dont le baron de Saint-Joseph a fait le genre Bathya) et de la Leo?na neozelandiœ Mac Intosh (4). Elle se rapproche davantage à ce point de vue de la Leœna Langerluvisi Mac Intosh (5), très incomplètement connue, Mac Intosh n'ayant eu entre les mains qu'un fragment de 9 millimètres de longueur. (1) A.-J. Malm(;rex, Nordiska Hafs-Annulater (Ôfv. af Kongl. Vetensk. — Akad. PôrhandL, 1865, p. 385; Tab. XXIV, fig. 64). (2) W.-C. Mac Intosh, Tho Voyage of « H. M. S. Challenger », Report on tlie AnnelidaPolycliaeta, 188!i, p. 462, PI. XLVIU, (ig. 9-10 ; Pi. XXVIIIa, fig. 10-11. (3) IL, p. 461, PI. XXVIIIa, fig. 8-9. (4) Id., p. 460, PI. Ll, fig. 3; PI. XXVIIIa, fig. 2-3. (5) Id., p. 464, PI. XXVIIIa, lig. 12. ANNÉLIDES POLYGHÈTES. 53 Genre PISTA Malmgron, von Marenzeller char, emend. Pista cristata O.-F. Muller. O.-F. Millier, Zoo/. Dan. Prodr., illV,, p. 210 ; Zool. Dan., fasc. II, p. 'lO, Tab. LXX. A.-.). M.i\n)^vûn, A'orilisAri f/iif.t-Anniiltjler. {Oh', af Konyl. Vetensk. — Akad. Fur- haiidl., 1865, p. 382, Tab. XXII, fig. 59). E. Elilers, M/jf/i-ffanisr/ie Anne/iden (Nachr. derK.Gesellsch. der K. Wiss., Gottingen, matb.-pliys. Klasse, 1900, p. 221). — Die Poltjciiseten des inar/e/lanisc/ien iind rliilenischen Slrandes [K\n faunis- tischerVersuch, 1001, p. 213). Ce Térébellien est certainement l'une de.s forme.s représentées par le plus grand nombre d'individus dans la collection d'Annélides Polychètes rapportée par l'Expédition antarctique française. Une trentaine d'indi- vidus de différentes tailles ont été recueillis, les uns, amer basse, dans la baie des Flandres ; les autres, dans les matériaux de dragage pratiqués à des profondeurs variant de 23 à 40 mètres dans la baie Biscoe ou dans le Port Charcot. Les plus grands d'entre eux ont un peu plus de 00 milli- mètres de longueur, 7 de largeur avec 80 segments environ. Ce sont là des dimensions supérieures à celles qu'a indiquées Malmgren : 55 à 60 millimètres de longueur. S"", 5 à 5 millimètres de largeur. Tous ces exemplaires ont 17 sétigères thoraciques, deux paires de branchies avec les limbes latéraux bien développés au troisième segment, qui est le second branchifère; les soies capillaires et les plaques onciales pré- sentent nettement les caractères figurés par Malmgren. La paroi du tube est presque unie et formée de petits grains de sable agglutinés. Cette espèce est répandue dans les mers du nord de l'Europe et de l'Amérique, sur les côtes anglaises et dans la Méditerranée. Genre 7'fIE LE P US Leuckari (Malmgren, Grube, de Saint-Joseph rev.). Thelepus spectabilis Verrill. A.-E. WernW, A'alural histoi-y of Kerguelen Island Annelids and Ecliinoderms (Bull. U. S. Nal. Muséum, n- 3, II, 1870). Ehlers (1) a donné la synonymie et la bibliographie relatives à cette (1) E. Ehlebs, Die Polychaeten des tnageilanischen und chilenischen Slrandes (Ein faunistischer Versuch, Berlin, 1904, p. 210). 54 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. espèce, qui a été trouvée en de très nombreux points des côtes orientales et occidentales de rAmérique du Sud et qui paraît être le Térébellien le plus ré|)andu sur le littoral de la Terre de Feu ; on l'a recueilli cependant jusqu'à près de 220 mètres (120 fathoms) de profondeur. C'est de dra- gages faits à des profondeurs comprises entre 20 et 40 mètres que pro- viennent les sept exemplaires apportés par le D' Turquet; quatre d'entre eux ont été trouvés dans le Port Charcot; les trois autres, près de l'île Booth Wandel. Un bel exemplaire, sans tube, du Port Charcot, ne mesure pas moins de 15 centimètres de longueur; la plus grande largeur, dans la partie antérieure du corps, est de 10 millimètres; le nombre de segments, d'une centaine. Les vingt derniers environ ne portent pas de faisceaux de soies capillaires, dont quelques-uns ont pu être brisés. Les plaques onciales ont très exactement la forme indiquée par Mac Intosli pour sa Neottis antarctica. Le tube est construit avec des grains de sable grossier ; une quantité de corps étrangers sont fixés sur sa paroi, notamment des valves de Lamellibranches, des Ascidies simples, des colonies d'Ascidies com- posées, etc. Genre POLYCIRRUS Grube, de Saint-Joseph, Char, emend. Polycirrus insignis n. sp. Un seul exemplaire de ce Polycirrus provient d'un dragage à 40 mètres de profondeur dans le Port Charcot. La longueur est de 23 millimètres ; la plus grande largeur, dans la partie antérieure du corps, de 3 milli- mètres. La couleur de l'animal conservé est d'un brun clair uniforme. Le corps, rempli d'œufs dont le développement paraît avancé, se rétrécit fortement et assez brusquement à partir du segment porteur de la qua- trième paire de tores uncinigères. La séparation des segments est beaucoup plus marquée dans la partie effilée que dans les premiers segments abdominaux et les derniers segments thoraciques. Un certain nombre d'entre eux sont même subdivisés par une dépression aussi profonde que les sillons intersegmentaires. L'anus est terminal. ANNÉLIDES POLYCHÈTES. -'J Une haute collerette à bord libre ondulé entoure la partie antérieure du corps et est ouverte sur la face ventrale. Vis-à-vis cette ouverture, le premier segment forme une saillie à surface plissée, de même largeur qu'elle, dessinant ainsi une sorte de lèvre inférieure ou \ ventrale. En arrière, sur la face dorsale, l'orilice buccal est limité par un bourrelet demi-circulaire. On n'observe ni taches oculaires ni branchies. Au quatrième segment, apparaît la première des onze paires de faisceaux sétigères. 11 n'existe aucun tore unci- nigère thoracique. Les soies sont portées par de petites languettes comprimées, plus étroites à leur insertion que sur leur bord libre, qui se rapprochent un peu de la face ventrale d'avant en arrière. Ces soies capillaires (fig. 35, p. 55) grêles, plus ou moins fortement coudées dans leur partie terminale, un peu élargies au niveau du coude, ne sont pas limbées, mais leur bord convexe terminal présente de fines striations obliques. Au premier sétigère, correspond un plastron ventral légèrement déprimé dans la région médiane; aux cinq segments suivants, il existe de chaque côté un plastron nettement distinct du précédent et du suivant; les deux plastrons d'un même segment sont d'ailleurs largement séparés l'un di; l'autre. Ces saillies se réduisent beaucoup 36 au septième sétigère ; au huitième, elles sont à peine '"' discernables ; il n'en reste plus trace aux trois derniers sétigères. Aux quatrième, cinquième et sixième sétigères, on voit, à la base du fais- ceau, ventralement et de chaque côté, un orifice au centre d'un petit bourrelet circulaire. Les segments abdominaux, au nombre de 28, portent de chaque côté une pinnule dont la saillie va en s'accentuant d'avant en arrière du pre- mier au douzième segment abdominal, puis se réduit dans la seconde région de l'abdomen pour disparaître presque complètement dans les derniers segments. Ces pinnules présentent sur leur bord libre des plaques onciales de forme assez spéciale, bien qu'ayant le faciès général 56 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. de celles qui caractérisent la tribu des Polycirridea de Malmgren. Les trois dents sont très divergentes ; l'inférieure et la plus grande est très robuste et a ses deux bords convexes (fig. 36, p. 56). La partie basilaire est assez longue et arquée. Sur le bord interne concave, il y a une saillie bien nette ; sur le bord convexe, une autre éminence plus forte sur laquelle s'attache une soie-tendon; l'autre soie-tendon se fixe à l'extrémité profonde. Des stries fortement accusées, normales au bord externe, s'observent tout le long de ce dernier. Ce Polij cirrus appartient au groupe des espèces du genre qui ne possèdent pas de plaques onciales au thorax, ce sont : Pulijcirrus médusa Grube, Polycirrus hoholensis Grube (1), P. albicans Malmgren (2), P. Smitti Malmgren (3), P. [Aphlebina) hsematodes Claparède (4). 11 se distingue nettement de toutes ces espèces par la forme de ses plaques onciales. Genre LYSILLA Malmgren, Lysilla Mac Intoshi nov. sp. Les dragages dans le Port Gharcot ont ramené de profondeurs com- prises entre 2o et 40 mètres trois exemplaires de cette espèce nouvelle. Celui qui est conservé dans le meilleur état a 14 millimètres de longueur ; la partie antérieure du corps, fortement renflée, a 3 millimètres de largeur. La couleur de l'animal, qui est resté dans l'alcool depuis sa capture, est d'un brun jaune, dont la teinte s'assombrit un peu dans la partie postérieure du corps. Comme chez la plupart des Polycirriens, les tentacules sont de deux sortes : les uns, filiformes, conservant à peu près le même calibre dans toute leur étendue ou se dilatant un peu au voisinage de leur extrémité (1) En. Gkube, Annulala semperiana [Mém. de l'Acud. imper, des Se. de Sainl-Pélersbourg, XXV, n° 8, 1878, p. 242, Taf. XUl, fig. 7). (2) A.-J. Mai.mgben, Nordiska Ilafs-Annulaler {Ofv. af Kongl. Velcnsk.-Akad. Foj-liandl., 1865, p. 390, Tab. XXIII, Ug. 61). (3) Id., p. 301, Tab. XXIU, fig. 63. (4) Ed. (Ii.apabkde, Glanurcs zootomiques parmi les Annélides de Poii-Vendres {Méin. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XVII, 1864, p. 485). ANNÉLIDES POLYCHÈTES. 57 libre; les autres, beaucoup plus larges et canaliculés. Ces appendices très (IcWeloppés forment une toud'e relativement volumineuse à la partie antérieure de l'animal. La collerette, très haute sur la face dorsale, est ouverte sur la face ventrale. Une languette libre de toute adhérence, sauf sur son bord antérieur, par lequel elle s'insère au niveau de cette ouverture de la collerette, forme une sorte de lèvre inférieure ou ventrale ; do forme presque quadrangulaire, elle est un peu arrondie aux angles. Il n'y a ni branchies ni taches oculaires. La partie antérieure du corps est dilatée par rapport à la région postérieure. Les sillons intersegmentaires sont à peine discernables. La surface est couverte de verrues grossièrement disposées en séries transversales. De chaque côté, les six faisceaux de soies sont insérés sur autant de minuscules pharètres. Les soies, au nombre d'une vingtaine à chaque faisceau, sont excessivement fines, droites ou légèrement arquées dans la partie terminale, étirée en une longue pointe très grêle. Au-dessous de cette pointe, il existe un petit élargissement en spatule (fig. 37, page 57). Les trois premiers faisceaux sont beaucoup plus rapprochés l'un de l'autre que les trois derniers. A la base des troisième, quatrième et cinquième faisceaux sétigères, on observe un orifice au centre d'un bourrelet annulaire. Ces orifices manquent aux deux autres exemplaires de la même espèce ; l'un d'eux ne compte que cinq paires de faisceaux sétigères au lieu de six. 3' Le corps se rétrécit brusquement et fortement en arrière de '^ la sixième paire de faisceaux sétigères, là où commence l'abdomen, qui s'effile un peu et graduellement jusqu'à l'extrémité postérieure. L'abdomen ne porte de soies d'aucune sorte. On n'y reconnaît que cinq sillons bien nets, ce qui correspond à six segments abdominaux subdi- visés par de nombreuses dépressions superficielles parallèles et réguliè- rement espacées : cette apparence est due à de petites verrues alignées en rangées transversales à peu près équidistantes. L'anus est terminal. Expédition C/tarcot. — Ghavieii. — Annélides Polychèles. 8 58 ANNÉLIDES POLYGHÈTES. Cette espèce antarctique ressemble beaucoup au type du genre, Lysilla Lovera Malmgren (1), pour la partie antérieure du corps, la colle- rette, la languette ventrale, les tentacules et les six segments thora- ciques. Mais l'abdomen est ici beaucoup moins développé que dans la forme arctique, puisque chez celle-ci cette partie du corps est au moins trois fois aussi longue que le thorax ; les deux régions du corps ont sensiblement la même longueur dans le ïérébellien de Port Charcot. Malmgren ne donne aucun détail sur les soies. Par la forme très spéciale de ses soies thoraciques, cette nouvelle espèce de Lysilla^ L. Mac Intoshi, que je suis heureux de dédier au savant professeur de TUniversité de Saint-Andrews, se distingue nette- ment de la Lysilla nivea Langerhans (2) ; elle se sépare aussi de la Lysilla alba Webster (3). FAMILLE DES SERPULIENS Burmeister (Grube char, emend.). Parmi les Serpuliens recueillis dans la mer Antarctique par le D' Turquet, figurent un Sabellide nouveau du genre Potamilla, qui, jusqu'ici, n'était pas représenté sur les côtes de l'Amérique du Sud, et trois Serpulides. Deux de ceux-ci sont déjà connus : la Serpula vermi- cularis L. est une forme cosmopolite, car elle vit non seulement à l'extré- mité sud de l'Amérique, mais encore aux Kerguelen, aux îles Marion, dans les mers du nord de l'Europe, la Manche, l'Atlantique et la Médi- terranée ; le Spirorbis Perrie?'i CauUery et Mesnil a été trouvé par l'Expédition française du cap Horn sur les côtes de Patagonie, et par celle de Nordenskjold en divers points de la même région. Quant à la quatrième, elle appartient à un genre nouveau, à affinités multiples, à tube libre, en hélice à spire allongée, et dont l'asymétrie et la réduction du nombre des segments thoraciques rappellent fort les Spirorbes. (1) A.-J. MALMGnEM, Nordiska Mafs-Annulaler (ijfv. af Kunijl. Vetcnsk.-Akad. Fcirhandl., I8Co, p. 363, Tab. XXV, fig. 71). (2) P. Langerhans, Die Wurmfauna von Madoira, IV {Zeilsch. fiir un^sensch. ZooL, t. XL, 1884, p. 204, Taf. XVI, iig. 25) . (3) H.-E. Weiisteii, Annelida Chœtopoda of the Virginian Coast {Trans. Albany Inslituti', voL .VI, 1879, p. 63). ANNÉLIDES POLYCHÈTES. S9 Genre POTAMILLA Malmgren. Potamilla antarctica n. sp. La plupart des exemplaires de cette espèce proviennent de lile Booth Wandel ; un seul a été recueilli dans la baie Biscoe ; les récipients dans lesquels on les a rapportés ne contenaient aucune indication relative à la profondeur où ces animaux vivaient. Leur tube translucide, de con- sistance cornée, montre çà et là quelques grains de sable (in. L'exemplaire étudié, de l'île Booth M'andel, mesure 66 millimètres de longueur totale, dont 12 pour le panache branchial; la largeur, à peu près uniforme d'un bout du corps à l'autre, est de 2 millimètres, de sorte que la forme générale est plutôt grêle. La couleur de ces animaux conservés est d'un jaune verdàtre uniforme; les boucliers ventraux, de teinte plus claire, sont vraisemblablement blancs chez l'animal vivant ; les branchies montrent dans leur partie supérieure des bandes alterna- tivement blanches et ocre. La collerette va en s'inclinant d'avant en arrière, de la face ventrale à la face dorsale. Sur la première, elle forme deux pointes saillantes séparées par une profonde échancrure. Sur la face dorsale, les deux lobes viennent se terminer à la surface, largement distants l'un de l'antre ; en avant d'eux, s'étend le bourrelet basilaire des branchies. Les palpes, terminés en une longue pointe effilée, sont fortement colorés en ocre dans leur région basilaire. Les branchies sont divisées en deux lames comptant chacune dix-sept rachis et peu élevées. Il n'y a pas trace d'yeux. Le pigment est localisé sur les filaments branchiaux, qui s'élèvent jusqu'au sommet des rachis, dont les extrémités très fines restent seules libres. Outre les bandes alternativement colorées et blanches de la partie supérieure des branchies, on observe quelques taches isolées sur les filaments de la partie inférieure de ces organes. Dans l'exemplaire en question, il y a dix segments sétigèrcs au thorax ; mais, comme chez beaucoup de Sabelliens, ce nombre est sujet à des variations assez considérables. Ainsi un autre individu de la même 60 ANNÉLYDES POLYCHÈTES- provenance que le précédent a treize sétigères thoraciques ; un autre, dont l'extrémité antérieure semble être en voie de régnération, en a cinq ; celui de la baie Biscoe en a onze. L'exemplaire, qui a dix segments thoraciques, compte cent dix segments abdominaux. Les faisceaux dorsaux possèdent deux sortes de soies : 1" des soies Fiff. 38 à 43. un peu coudées dans leur partie terminale, limbées des deux côtés ; le bord convexe correspondant au limbe le plus large présente des stries obliques fortement marquées (fig. 38, p. 60) ; ces soies, au nombre d'une dizaine, sont groupées à la partie dorsale du faisceau; 2° des soies en spatule terminées en une pointe fine et assez brusquement effilée avec un limbe strié de chaque côté. Ces soies (fig. 39, p. 60) sont disposées ANNÉLIDES POLYCHÈTES. 61 assez régulièrement en rayons superposés, au nombre d'une vingtaine à chaque faisceau. Aux tores ventraux qui commencent au second sétigère, il y a éga- lement deux espèces de soies : l"des soies en pioche, à manche courbe (fig. 41 , p. 60) ; 2° des crochets aviculaires à partie basilaire assez longue, à région moyenne relativement large, à bec court surmonté d'une crête, qui, de profil, se montre fortement striée (fig. 40, p. 00). Les plastrons ventraux thoraciques, de forme quadrangulaire, sont échancrés assez fortement de chaque côté et sont presque tous également développés. Le sillon copragogue traverse obliquement les premier et second segments abdominaux. Les faisceaux sétigères ventraux de l'abdomen sont constitués par des soies d'une seule sorte, qui ressemblent à celles des faisceaux dorsaux du thorax ; mais elles sont plus fortement coudées et bilimbées, avec un limbe plus développé sur le bord con- vexe que sur le bord opposé (fig. 42, p. 60) ; elles sont plus saillantes à la partie postérieure du corps que dans les premiers segments de l'abdomen. Il en est d'ailleurs fréquemment ainsi chez les Sabelliens. Aux tores dorsaux, il existe une seule rangée de crochets aviculaires semblables à ceux du thorax, mais à partie basilaire plus courte (fig. 43, p. 60). Les plastrons ventraux abdominaux sont coupés en deux parties égales par le sillon copragogue. A l'extrémité postérieure du corps, on observe, sur la face dorsale, deux groupes de taches oculiformes symétriquement placées. Ce Sabellien se range dans le groupe des Polamilla dépourvues d'yeux branchiaux, comme la Poiamilla neglecta Malmgren (1), la Potamilla Torelli Malmgren (2), la Potamilla incerta Langcrhans (3), très voisine de la précédente, la Polamilla tenuitorqices Grube (4). Elle s'éloigne des (1) A.-.I. Mu.mgue^, Noreliska llafs-Annulaler (bf\). af Kongl. Vtlcnsk.-Akad Fôrhandl., 18Gb, p. 400, Taf. XXVIl, fig. H4). (2) Id., id., p. 402, Aniuilala Polyrha;ta {id., 1807, p. 222, PI. XIV, fig. 7G). (3) P. Langerhans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitsch. fur wissensch. Zuul., t. XL, 1884, p. 267, PI. XVI, lis. 29). (4) Ed. Grure, Annulata Semperiana {Mém. de l'Acad. imp. des Se. de Saint-Pélersbourg , vol. XXV, 1878, n» 8, p. 246, Taf. XIV, fig. 2). 62 ANNÉLIDES POLYGHÈTES. trois premières par sa gracilité et par la forme spéciale de ses crochets aviculaires tant abdominaux que thoraciques. L'espèce décrite par Grube s'en dislingue par la hauteur beaucoup moins grande de la lamelle basilaire branchiale et par les caractères de la coUei^ette, qui constitue un anneau continu à la base des branchies. Celles-ci ont une longueur égale au cinquième de la longueur totale du corps chez la Potumilla anlarctica nov. sp.; au huitième chez la Potmnilla Torelli; au tiers chez la Potamilla negleda ; au quart chez la Potamilla inceria. Aucune espèce du genre Potamilla n'a été signalée jusqu'ici dans la région magellanique. Genre SERPULA L. s. st. Phil. Sous-genre SERPULA s. st. Serpula vermicularis L. (1). Linné, Syst. Nat., XII, 1707, p. 1206, fide Murch. Un dragage à 40 mètres de profondeur, près de l'île Booth Wandel, a ramené à la surface un exemplaire de cette espèce décrite en premier lieu par Linné. Le tube, isolé, replié sur lui-même, avec des épaissis- sements transversaux parallèles, a 45 millimètres environ de longueur; son extrémité supérieure, un peu évasée, est bordée par un bourrelet. Il se rétrécit un peu et graduellement à partir de l'extrémité antérieure. Les plaques onciales ont, en général, sept ou huit dents au thorax; la plus antérieure, plus grosse que les autres, est pointue comme elles. Les soies épaisses du premier segment thoracique ont deux moignons à la base de la longue pointe terminale. Les soies des autres segments thoraciques sont limbées. Les soies abdominales sont en cornet comprimé, finement dentelé sur le bord libre. L'opercule a la forme d'une coupe assez profonde avec un fond plat très réduit; le bord libre découpé a une quarantaine de dents à pointe mousse. (1) Voy., pour la bibliographie : Baron de Saint-Joseph, Les Annélides Polychèles des côtes de Dinard, 3" partie {Ann. des Se. natur., Zoo/., 7= série, t. XVll, 1894, p. 328, Pi. XII, lig. 3b8-36o); ANNÉLIDES POLYCHÈTES. 63 Cette espèce cosmopolite a été trouvée en divers points de la région magellanique (1) par la « (îazolle », le x (lliallciigep » et par l'Expé- dition Nordenskjold. Genre SPIROIWIS Daudin s. st. Spirorbis Perrieri Caullcry et Mesiiil. M. Caullery et P. Mesnil, Etudes sur In morphologie comparée et la iilnjlodén'ie des espèces cite: les Spirorbes (Bull, soient, de la France et de la Belg'ii|iie, t. \XX, 4" série, 9» vol., 1897, p. 20S, fig-. 15«-f, PI. VIII; fi-. i(w-(!/ ; fi-. 17, PI. IX). Une dizaine d'exemplaires de cette espèce ont été dragués dans le Port Charcot à des profondeurs variant de 20 à 40 mètres ; trois autres ont été récoltés dans les mêmes conditions près de l'île Bootli Wandel ; tous étaient détachés des supports sur lesquels ils étaient fixés. Les soies dorsales du premier sétigère n'ont pas d'aileron crénelé, mais elles ne sont pas toutes d'un type absolument uniforme ; les plus grandes ont une légère encoche dans la partie inférieure du limbe ; les autres sont bien conformes au type représenté par la figure JiJr, Planche VIII, du Mémoire de Caullcry et Mesnil; l'opercule a bien les caractères indiqués par la figure V.ki, Planche VIII, des mômes auteurs. Cette espèce a été recueillie sur les côtes de Palagonie par l'Expé- dition française du cap Horn, puis par l'Expédition Nordenskjold en divers points de la région magellanique (2) : Punla Arenas, Puerto Churucca, Porvenir, Beagle Channel. Genre IIEUCOSIPIION nov. gen. Helicosiphon biscœeusis ii. sp. (PI. V, fig-. 49-52.) Un dragage dans la baie Biscoe, à 1 10 mètres de profondeur (11 février 1904), ramena à la surface une douzaine de tubes de Serpuliens, les uns (1) E. Ehlers, Die Polychasten des magellanischen und chilenisohen Strandes [Ein faunistischer Versuch, Berlin, 1901, p. 219). (2) E. Ehlers, Magellani.sche Anneliden, Xachr. (1er K. Gc^eUsch. ikr Wiss., Giillingen, malh- phys. Kl., 1900, p. 223). E. Ehlers, Die Polychi-cten des magellanischen und rliilenischon Strandes {Ein faunistischer Versucti, Berlin, 1901, p. 223). 64 ANNÉLIDES POLYGHÈTES. avec leur hôte, les autres vides. Ces tubes calcaires, blancs, sont légè- rement tordus en une hélice étroite et allongée (PI. V, fig. 50) ; le nombre des tours est au plus de deux ; leur surface présente des stries transversales parallèles, assez régulièrement espacées ; leur diamètre décroît graduellement de l'extrémité antérieure à l'autre. Ils sont isolés, paraissent ouverts aux deux bouts et sont fort probablement libres; s'ils étaient fixés, ce qui est peu vraisemblable, ils ne pourraient l'être, en tout cas, que par l'extrémité effilée; on ne trouve, dans toute leur étendue, aucune trace d'adhérence. Ils sont tapissés intérieurement d'une couche chitineuse jaune brun. L'un de ces tubes contenant l'animal qui l'a construit mesure 20 mil- limètres d'une extrémité à l'autre ; la longueur vraie du tube est d'au moins 25 millimètres ; l'hôte a une longueur totale de 13 millimètres ; sa plus grande largeur est de 0""^,95. Ce n'est pas là le maximum de taille ; quelques tubes vides ont des dimensions supérieures à celles qui sont indiquées ici. La collerette, non distincte de la membrane thoracique, est légè- rement échancrée en avant sur son bord antérieur et ventral et s'ouvre largement en arrière sur la face dorsale. 11 n'y a pas trace d'yeux. Le panache branchial se compose, chez l'individu étudié, de onze branchies assez peu développées, dont les rachis ne sont pas soutenus par des cellules dites cartilagineuses, comme on en observe chez les Sabelliens et chez quelques Serpuliens ; les barbules branchiales sont courtes. Chez l'animal vu dorsalement, la première branchie gauche est remplacée par l'opercule (PI. V, fîg. 52). Le pédoncule de ce dernier s'élargit dans sa partie terminale et porte à son sommet un disque corné, légèrement déprimé au centre ; au-dessous de ce dernier, on observe une région transparente avec une sorte de treillissage de nature probablement calcaire. Cette apparence est due à ce que le pédoncule est profondément excavé sur la face qui regarde l'intérieur du panache branchial. 11 y a là une disposition qui se retrouve chez certains Spirorbes : cette partie déprimée sous-operculaire correspond, peut- être, à un sac incubateur. ANNÉLIDES POLYCIIÈTES. 63 On ne voit aucun écusson thoracique. Le corps présenle une asymé- trie évidente correspondant à la torsion. Sur l'animal vu ventralement (Pi. V, fig. 49), on compte trois tores uncinigères à droite, deux à gauche ; les faisceaux de soies dor- sales de même rang ne sont pas situés au même niveau. Le premier faisceau dorsal est inséré tout à fait à la partie anté- rieure, obliquement, la pointe des soies tournée en avant et orientée presque normalement au second faisceau. Le second et le troisième faisceau sont plus développés que le précédent et paraissent corres- pondre au premier et au second tore. Les soies du premier seg- ment (fig. 44, p. 6'j) ont exacte- ment les mêmes caractères que celles des segments suivants (fig. 4o, p. 65). Ce sont des soies coudées et limbées, avec des stries obli- ques sur le limbe, qui est peut-être un peu plus développé dans les soies du premier sétigère thoraci- que. Aux tores uncinigères, les pla- ques onciales (fig. 46, p. 66) ont un très grand nombre de dents très fines, très serrées les imes contre les autres, et la plus antérieure et la plus voisine de la collerette est plus grosse que les autres ; elle paraît être pleine et non creusée en gouge, comme chez beaucoup de Serpuliens. Dans l'échancrure de la membrane thoracique, on distingue, sur la face dorsale, par transparence, au niveau du premier sétigère, deux Expédition Charcot. — Gravier. — Annélides Polychètes. 9 66 ANNÉLIDES POLYCHÈTES. organes glandulaires de couleur brun rougeâtre. On voit de même les ovules en voie de développement et s'étendant jusqu'au troi- sième sétigère abdominal. Quelques individus sont parasités par des Crustacés qui sont probablement des Lernéens. L'abdomen est composé d'une soixantaine de segments absolument transparents ; il participe à la torsion du tube. Il est profondément excavé sur la face ventrale. Dans la partie antérieure, les segments sont nette- ment séparés les uns des autres par des sillons assez profonds pour donner au bord libre, de chaque côté, une apparence crénelée ; ces dépressions intersegmentaires s'atténuent graduel- lement d'avant en arrière. Les tores uncinigères, de même que les faisceaux de soies, ne forment dans les premiers segments abdominaux qu'une saillie imperceptible, mais qui s'accentue d'avant en arrière. Le premier tore abdominal est plus éloigné du dernier tore thora- ciqueque celui-ci ne l'est du premier de la même région du corps. A chaque faisceau ventral, il n'existe qu'un petit nombre de soies, cinq ou six dans les segments de la région moyenne. Ces soies, élargies au sommet, ont leur bord libre denté ; l'une des dents latérales est un peu plus effilée que les autres (fig. 47, p. 66). Aux tores uncinigères, les plaques onciales sont de même type qu'au thorax, mais de taille un peu plus réduite. Le corps se termine par deux petits lobes, entre lesquels s'ouvre l'anus (PI. V, fig. 51). Par son asymétrie, par son petit nombre de segments thoraciques, par son opercule, et, à un moindre degré, par la forme des plaques onciales, le Serpulien décrit ci-dessus se rapproche fort des Spirorbes ; ce serait un Spirorbe hélicoïde à soies dorsales thoraciques toutes limbées ; le ANNÉLinES POLYCHÈTES. f''" Spiro?^bis Perrio'i CauUe.vw (^[ Mesnil ne possède également que des soies limbées au thorax. A certains points do vue, le Sorpulien antarctique rappelle aussi le genre Josephella CauUery et Mesnil (1), qui habite de petits tubes cylin- driques ne formant pas d'agrégats comme les Salmacines et n'a que cinq sétigères thoraciques, avec un opercule rappelant celui des Se)y)ula ; le genre Wwdopsis décrit récemment par Miss K.-J. Bush (2) ne difiere guère de Josephella que par la forme de l'opercule. D'autre part, les plaques onciales, les soies thoraciques toutes limbées, les soies abdominales élargies au sommet avec une pointe étirée ne sont pas absolument sans analogie avec les soies correspondantes de certaines espèces du genre Pomatoceros Phil. Mais, à la différence des Pomato- ceros, les dents des plaques onciales sont ici fort nombreuses et très fines ; l'opercule est dépourvu d'épines ; les soies de l'abdomen ont leur pointe latérale beaucoup plus courte, ce qui rappelle les soies du genre Serpiila Phil. s. st. et mieux encore peut-être celles de certains Spirorbes, comme le Spirorbis mediterraneiis C. et M. (3). En somme, le Serpulien antarctique se distingue des Spirorbes dont il s'éloigne le moins par plusieurs caractères : 1° Par la forme de son tube. Chez les Spirorbes, le tube s'enroule en spire nautiloïde le plus fréquemment; parfois, comme chez le Spi- rorbis Pagensteeheri de Quatrefages, il prend la forme d'une spirale ascendante, qui reste d'ailleurs attachée à un support solide et qui ne rappelle en rien le tube, en hélice à spire très allongée, du Serpulien décrit ici. 2° Par sa taille exceptionnelle, très supérieure à celle des plus grands Spirorbes. D'autre part, on ne compte qu'un fort petit nombre de Sorpuliens ayant leur tube libre [Protula [Protis) arctïca Hansen (4), flijdroides norvecjica Gunn., Ditrupa arietina O.-F, Mùller, etc.]. Le tube des (1) M. C\ui,LERY et Mesmi.. Note sur , PI. V ; fig. 30-31, p. 40 47 LeaenaWandelensis nov. sp., fig. 47-48, PI. V ; fig. 32-34, p. 51 50 Pista crislata O.-F. Muller 53 Thelcpus spectabilis Verriil 53 Polycirrus insignis nov. sp., fig. 35-30, p. 55-56 54 Lysilla Mac Intoshi nov. sp., fig. 37, p. 57 56 XII. — Famille des Serpuliens Burmeister. Potamilla antarctica nov. sp., fig. 38-43, p. (iO 59 Serpula vermicularis L 02 Spirorhis Perrieri Gaullery etMesnil 63 Helicosiphon nov. g. biscocensis nov. sp., fig^. 49-52, PI. V; fig. 44-47, p. 65-60.. . . 03 ♦ * ExpédiUon Charcot . i Gravier.- AnnéhdB s Poljchètes) PLI. et. Gravier del. Imp.l lafontaine , P&ris Annélides Polychetes Masson &. G '.^Editeurs Ch. Richard Ktli Expédition Charcot. I Gravier.. Annéhde s Poljrchetes. PI. 11. 15 Ch. Gravier del. 18 Imp. L . LaJ ontauLO , Paris . Annélides PolycKètes Masson &. C'.^ Editeurs. Ch.Richai-dlith. Expédition Charcot. ( Gravier.- Anaélide s Polychètes.) Pi. m. CK. Gravier deL 20 Inip . L . L afont aane , Paris- Annélides Polychètes. Masson et Cl^Editeurs Ch.RicliaTilhth. Expédition CKarcot. ' Gravier _Ann.èlide s Polychetes ) PI. IV. Imp L Lafontain.e.PaTiE Annélides Polychetes. Masson et C^ïditeiirs . Ch.Ric}iard.litli. Expédition Charcot. CGra\der..AnnéIides Polychèies > PIV. Annèlides Polychètes Masson&.C'® Editeurs POLYCLADKS ET TRICLADES MARICOLES Par Paul HALLEZ PROFESSEUR A l'u.MVERSITK DE LILI.: La collection des Polyclades et des Triclades maricoles, recueillie dans rOcéan Antarctique par l'Expédition Cliarcot, et dont l'étude m'a été confiée par M. le professeur L. Joubin, n'est pas nombreuse en espèces. Les Polyclades ne sont représentés que par six individus que j'ai ratta- chés à cinq espèces différentes, toutes nouvelles, et réparties dans quatre genres, dont un nouveau. Les Triclades maricoles appartiennent à deux espèces seulement, dont une est représentée par 127 exemplaires et l'autre par un seul. Les Polyclades, à l'exception de VEurylepta, ont été dragués par 20 à 40 mètres, tandis que les Triclades ont été trouvés sous les galets de la plage. Les dragages présentent toujours des aléas ; c'est sans doute à cette circonstance qu'il faut attribuer le nombre relativement très restreint des exemplaires de Polyclades comparativement à celui des Triclades recueillis. 11 faut aussi tenir compte de cet autre fait que les Triclades attirent facilement l'attention par leur coloration foncée et par l'habitude qu'ils ont de se réunir à plusieurs sous une même pierre, tandis que les Polyclades échappent facilement à la vue, grâce à leur extrême transparence et à la facilité avec laquelle ils se dissimulent dans les moindres anfractuosités des pierres. Voici l'énumération des espèces recueillies : POLYCLADES. Ils appartiennent tous à la famille des Euryleptides. Sty/ochoïdes albus nov. gen., nov. sp. Expédition Cliarcot. — Hallez. — Polyclades et Triclades Maricoles. 2 POLYCLADES ET TRIGLADES xMARlGOLES- Eun/leptn cornutn Miillcr, var. Wandeli. Styloslomum punctatum nov. sp. Slylostomum antarclicu?n nov. sp. Ace)'os i7iaciiinfus now sp. TRIGLADES MARICOLES. Procerodes Wandeli nov. sp. Proceroden marginata nov. sp. Avant de passer à la description de ces diverses espèces, je crois utile d'en donner une courte diagnose. Si y lochnïdes noy. gen. Euryleptides à corps ovale, lisse, pourvu de deux tentacules coniques, éloignés l'un et l'autre de la ligne médiane et placés à égale dislance du bord antérieur du corps et du cerveau. Bouche située en avant du cerveau comme chez Olhjocladus . Intestin principal avec sept paires de branches intestinales secondaires. Rameaux intestinaux non anasto- mosés. Orifice mâle un peu en arrière de la bouche. Ventouse extrême- ment développée. Slijluchoïdes albus. Corps ovale, blanc, opaque. 6 à 7 yeux dans chaque lentacule, 3 yeux dorsaux presque marginaux en avant de chaque tentacule. Yeux cervicaux formant deux longues traînées longitudinales, composées chacune de 16 à 17 yeux assez irrégulièrement distribués. Longueur, 4 millimètres. Largeur, 2°"", 5. Eurylepta cornuta Millier, var. Wandeli. Variété de l'espèce de Miiller caractérisée par le peu de développe- ment du pharynx et la présence de quelques replis épithéliaux dans la partie proximale de la vésicule séminale. Longueur, 13""°, 5. Largeur, 9 millimètres. Stylostomum punctatnm. Yeux tentaculaii'es dorsaux : 3 à 4 dont 2 plus gros de chaque côté. Yeux tentaculaires ventraux : 6 à 8 de chaque côté, dont trois plus POLYGLADES ET TKICLADKS MARICOLES. 3 gros. Yeux cervicaux : 9 à 1 1 de chaque côté, dont 2 plus j^ros, corres- pondant aux yeux supra-cervicaux des espèces connues. Longueurs inilliniètres. Largeur 2 millimètres. Sfj/lostomum antnrchcum . Yeux tentaculaires dorsaux : 4 h 7 de chaque côté, dont 2 ou 3 plus gros. Yeux tentaculaires ventraux : 3 de chaque côté, dont 2 plus gros et un petit entre les deux premiers. Yeux cervicaux : 5 de chaque côté, dont 1 ou 2 pietits. Longueur, 2'"°',;J. Largeur, 2 millimètres. Acero.9 maculatus. Corps lisse, ovale, sans tentacules; à face dorsale d'un blanc légère- ment jaunâtre, toute maculée de taches d'un jaune rougeâtre, excepté sur ses bords et dans la région pharyngienne. Yeux tentaculaires dor- saux : 5 à 6 de chaque côté, dont 2 très petits. Yeux tentaculaires ven- traux -.lia 12 de chaque côté, dont 5 assez gros. Yeux cervicaux : 2 groupes allongés dans le sens longitudinal, chaque groupe comprenant Li ou 15 yeux dont 8 relativement gros. Intestin principal à 5 paires de branches secondaires; à ramifications non anastomosées. Un fin cana- licule dorsal met en communication avec l'extérieur la partie posté- rieure de l'intestin principal. Cinq [>aires de vésicules utérines et une vésicule impaire postérieure. Longueur, 4 millimètres. Largeur, 2 millimètres. Procerodes Wandeli. Corps atténué en avant, arrondi en arrière, sans tentacules. F"ace dor- sale noire ou brun jaunâtre, avec une à trois taches claires médianes plus ou moins ovalaires, dont une en arrière des yeux, une médiane et une postérieure. Région céphalique blanche avec deux yeux situés chacun au fond d'une encoche pigmentée. Bouche au deuxième tiers postérieur du corps. Oviducte impair s'ouvrant dans un carrefour avec l'utérus et le 4 POLYCLADBS ET TRICLADES MARIGOLES. canal ulérin. Utérus situé au-dessus de la gaine du pénis et en avant du canal utérin. Cocon pédicellé. Longueur, 6 millimètres. Largeur, 3 à 4 millimètres. Procerodes marginata. Extrémité antérieure atténuée, sans tentacules ; extrémité posté- rieure arrondie. Face dorsale brun noir avec une bande marginale et une ligne médiane blanches. Deux taches blanches arrondies marquent la position des yeux. La bouche est un peu en arrière du milieu du corps, et le pore génital en est rapproché, de sorte que la partie caudale est relativement longue. Pharynx court. Rameaux intestinaux non anas- tomosés. Utérus grand, à replis internes et à prolongements digili- formes, situé assez loin en arrière de l'orifice génital. Pas d'oviducto impair. Un septura atrial entre l'orilice du canal utérin et rnrilico de la gaine du pénis. Vésicule séminale glandulaire. Pénis mucroné prr'seii- tant une sorte de prépuce. Cocon sessile. Longueur, 1,3 millimètres. Largeur, i millimètres. POLYCLADES. Ils appartiennent tous à la famille des Euryleptides, dont les divers représentants connus jusqu'ici habitent exclusivement les mers d'Europe. Seuls les Prostkeceraeus, qui ne sont d'ailleurs pas compris dans la liste des espèces antarctiques, se rencontrent à la fois dans les mers d'Europe et dans les mers chaudes. La création d'un nouveau genre [Stijlochoïdes) m'amène à modifier de la façon suivante le tableau dichotomique des genres que j'ai donné dans un autre travail (1 ) : 1 . Pas de tentacules Aceros Lang-. Des tentacules (2). 2. Tentacules frontaux (3). Tentacules nucaux Stylochoides n. gen. (1) Catalogue des Rhabdocœlides, Triclades et Polyclades du nord de la France, J889 et 1894. POLYCLADI':^ ET TIUCLADES MAHICOLES. 5 3. Tentacules Iroiitaux petits, rudimeiilaires (4). Tentacules frontaux long-s et minces (5). 4. Corps pourvu de papilles dorsales ou (chez les jeunes) de taches dorsales. Hameaux intestinaux s'ouvraiit à l'extérieui' par- des pores situés à la périphérie du corps. Orifice çf der- rière la bouche (Ujch>j)Ovug Lang-. Corps lisse. Pas de pores périphériques. Orifice cf réuni à l'orilice buccal Styldsloinmii Lang-. û. Pharynx en forme de cloche. Nombreuses paires de branches intestinales Priisilicccrueus Schmarda. Pharynx cylindrique. Branches intestinales an nombre de cinq ou trois paires (G). G. Bouche située en arrièi'e du cerveau Euryleplu Elirenbg. Bouche située en avant du cerveau OHijucliidiis Lang . Stylochoides albus. (PI. I, fig. 1, 2 et ;i; PI. IV, lig-. 2, 3, i et u; PI. V, tig. 4.) Baie Cnrlhage. — Prof. 4U m. drague). - Un exemiilaire. X" 349. Dans la noie préliminaire que j'ai |>ubli('r dans le /ia//elin de lu Société zooiogif/ue de France du 1 I juillet 1000, j'ai dé.signé cet individu sous le nom de Styluclins albus. Je n'en avais pas alors étudié l'oriiianisation. La position des tentacules et la ventouse située au milieu du corps, et que j'avais prise pour la bouche, avaient été cause de mon erreur, (^ette erreur s'explique, car c'est seulement dans la famille des Planocérides qu'on observe des tentacules aussi éloignés du bord antérieur du corps et, d'autre part, aucune espèce cotylée ne présente un tel dévelop- pement de la ventouse, dont le diamètre atteint presque le tiers de la largeur du corps, ventouse qui, à première vue sur un échantillon conservé en alcool, rappelle plutôt un pharynx faisant en partie saillie par la bouche. Dans la diagnose de sa famille des Euryleptides, Lang cite, comme un des caractères de cette famille, la présence de tentacules frontaux lacini- formes {Zipfciformigen Randlentakeln), qui, chez quelques formes, sont rudimentaires ou manquent entièrement. Cependant, si les tentacules sont nettement marginaux chez Sti/lostomum, Cj/cloporus, Oiigocladus, Eurg/epta et quelques espèces de Prosiheceraeits, par contre d'autres espèces de Prostheceraeus^ telles que Pr. rabropanciatas et Pr. Mose/egi, 6 POLYCLADES ET TRIGLADES MARICOLBS. ont des tentacules qui s'éloignent manifestenient du bord antérieur du corps et marquent une tendance à se rapprocher de la région cervicale. Cette tendance est encore plus accentuée chez Styhc/ioïdes, où les tenta- cules se trouvent à égale distance du cerveau et du bord antérieur du corps (PI. IV, fig. 3). L'individu que j'ai étudié est jeune, ainsi que le montrent les organes copulaleurs mâles, qui sont seulem.nt en voie de formation, l'absence (les organes copulateurs femelles qui ne sont même pas ébauchés, et enfin l'abondance du tissu embryonnaire répandu dans tout le mésen- chyme. Par suite de l'absence des caractères fournis par les appareils copu- lateurs mâle et femelle, la diagnose du genre, que j'ai donnée plus haut, est nécessairement incomplète. La ventouse qui, dans notre individu jeune, se trouve à peu près au milieu du corps, doit, chez les exemplaires adultes, être reportée plus en arrière par suite du développement des organes copulateurs. Siylochoïdes albiis a le corps ovale, blanc, opaque ; la face dorsale, lisse et convexe, porte deux tentacules nucaux, coniques; à l'intérieur de chaque tentacule, on compte six à sept yeux ; trois yeux dorsaux, presque marginaux, se trouvent en avant de chaque tentacule; les yeux cervicaux forment deux longues traînées longitudinales, composées chacune de seize à dix-sept yeux irrégulièrement distribués. Longueur du corps: 4 millimètres ; largeur, 2°"*, 5. Le pharynx cylindrique est dirigé en avant. L'intestin principal ne s'étend guère en arrière au delà de la ventouse ; il présente les caractères de l'intestin des autres Euryleptides et donne naissance à sept paires de branches intestinales, qui sont peu ramifiées. L'intestin principal et ses ramifications renferment un grand nombre de grégarines, dont quelques-unes sont représentées (PI. V, fig. 4). Il n'est pas impossible que la présence de ces parasites ait eu un eff'et fâcheux sur le développement des organes reproducteurs de notre Stylo- ckoides. La coupe longitudinale (PI. IV, fig. 2) montre la position de l'ébauche de l'organe copulateur mâle dessinée à un plus fort grossissement dans POLYGLADES ET TRICLADKS MARICOLKS. 7 la figure 4 (PI. IV). La cavité oblique (At), qui s'arrête à la couche muscu- laire (m) des téguments, est sans doute la future cavité atriale qui ne s'est pas encore mise en relation avec l'extérieur ; il est facile de se rendre compte que cet orifice se formera à une faible distance en arrière de la bouche. La gaine du pénis {f/P) et le pénis (P) sont ébauchés, tandis que la future vésicule séminale (V.v) est relativement plus déve- loppée. Cette vésicule séminale se prolonge, à droite et à gauche, en deux courts diverticules cœcaux (PI. IV, fig. 3), qui sont vraisem- blablement la première ébauche des deux canaux déférents. En arrière de cet organe copulateur mâle, on observe une conden- sation médiane du tissu embryonnaire (PI. IV, fîg. 2, x), qui marque peut-être le point où doit se former plus tard l'organe copulateur femelle. Dans le mésenchyme du cor[)s, il n'existe pas trace tle testicules ni d'ovaires. Eurylepta cornuta Ehrbg., var. Wandeli. PI. I, fig. 7 et 8; PI. IV, fig. 1 ; PI. V, fig-. 3.) Ile Wandel. — Sous les pierres. — Un seul exemplaire. N° 590. L'exemplaire est en très mauvais état, et sa détermination eût été impossible, même comme genre, si je ne l'avais pas étudié par la méthode des coupes. Son aspect extérieur est représenté planche I (fig. 7 et 8). Blanc et absolument opaque sur les faces dorsale et ventrale, qui ont en partie perdu leur épiderme et les tissus sous-jacents, cet exemplaire mesure IS'"'",^ en longueur et 9 millimètres en largeur dans la partie posté- rieure du corps. 11 est moins large dans la région antérieure, dont les parties latérales sont repliées dorsalement (PI. I, fig. 7). Sur le bord frontal, on lemarque deux petites saillies correspondant à deux tenta- cules rétractés. Sur la face ventrale, on dislingue quelques yeux au niveau des tentacules, une ventouse bien développée, située un peu en avant du milieu du corps, et un oi'ifice que les coupes m'ont montré être l'orifice génital femelle. Le cerveau, le pharynx et l'orifice mâle, qui sont indiqués sur la figure 8 (PI. 1) n'étaient pas visibles sur 8 POLYCLADES ET TRICLADES MARICOLES. l'exemplaire entier; ils n'ont été reportés sur le croquis qu'après l'étude des coupes transversales. En reconstituant l'organisation de l'animal, d'après la série des coupes, on reconnaît facilement qu'il appartient au genre Eurylepta, dont il présente tous les caractères essentiels, bien que le pharynx soit notablement plus court que dans les exemplaires de la Méditerranée, de la Manche et de la Norvège. Les tentacules paraissent aussi moins développés que ceux des espèces d'Europe, mais ce n'est peut-être qu'une apparence due au mauvais état de conservation. Les yeux tentaculaires dorsaux sont au nombre d'une quinzaine, ainsi que les yeux tentaculaires ventraux. Quant aux yeux cervicaux, ils sont tous d'égale dimension. Ce dernier caractère rapproche l'espèce antarctique de VEurylepta cornuta Millier et l'éloigné de \ Eurijlepia Lohianchii Lang, dont les groupes cervicaux sont formés d'yeux dont le diamètre diminue d'avant en arrière. Je dois ajouter que les yeux cervicaux de l'individu de Wandel, comme ceux de VEurylepta cornuta, s'étendent notablement moins loin en arrière que chez Enrijlepta Lobimichii; on les observe sur toute la région cervicale, mais ils ne dépassent pas en arrière l'extré- mité antérieure du pharynx, tandis que, chez Eurylepla Lobianchii^ les yeux cervicaux s'étendent sur la région pharyngienne et même au delà de l'orifice génital mâle. La région des organes copulateurs mâle et femelle, dont j'ai recon- stitué une coupe longitudinale médiane (PI. IV, fig. 1), montre que la disposition de ces organes est sensiblement la même que chez Eurylepta cornuta. Le pore génital mâle est situé sous la gaine pharyngienne comme chez toutes les espèces à'Eunjlepta. .le n'ai pas pu observer le stylet caractéristique du pénis des Kuryleptides. La vésicule des glandes granuleuses présente, mais dans sa partie proximale seulement, des replis de l'épithélium (PI. V, fig. 3), disposition qui n'existe pas dans les Euryleplides connus. La vésicule séminale est conformée comme celle de V Eurylepta cornuta; elle s'étend en arrière notablement plus loin que la vésicule des glandes granuleuses et, vers son extrémité POLYGLADKS ET TRICLADES MAUICOLES. 9 dislale, s'ouvre un canal déférent impair, qui traverse la gaine muscu- laire et reçoit, dès sa sortie de cette gaîne, les deux canaux déférents latéraux. L'appareil copulateur femelle est conformé comme celui de VEary- lepta cornula : les glandes coquillières sont bien dévelo|»pées, et les deux canaux utérins s'ouvrent directement dans l'organe copulateur vers son extrémité distale (PI. IV, fig. 1). On voit, en résumé, que l'individu de l'île Wandel se rapproche beau- coup par son organisation de V Eurijlepta cornuta Mùller, dont il se distingue cependant par quelques caractères : la présence de quelques l'eplis épithéliaux dans la partie proximale delà vésicule granuleuse, et le peu de développement du pharynx. N'ayant eu à ma disposition qu'un seul exemplaire très abîmé, je ne me crois pas autorisé à en faire une espèce nouvelle ; je me borne à le considérer comme une variété de l'espèce de Mùller à laquelle je donne le nom de Wande/i. STYLOSTOMUM. Le genre Styloslomimi est un des mieux caractérisé par le fait de la réunion de l'orifice génital mâle avec la bouche. On n'en connaît actuellement que deux espèces certaines : le Stylostomuin variabile Lang, trouvé dans la Méditerranée, le détroit du Pas-de-Calais et la mer du Nord, et le Stylostomum sangiànemn Hallez, qui n'a encore été signalé que dans les eaux boulonnaises, où il est commun. Ces deux espèces très voisines se distinguent l'une de l'autre, principalement par le nombre et la disposition des yeux tentaculaires et cervicaux. Les exemplaires antarctiques, par l'ensemble de leur organisation, rappellent complètement les espèces des mers d'Europe, dont on ne peut guère les distinguer que par le nombre et la disposition des yeux. C'est un caractère qui paraît d'autant plus secondaire que le nombre des yeux n'est pas toujours absolument fixe chez tous les individus des deux espèces européennes, si bien que je ne suis pas éloigné de considérer Expédition Charcol. — Hallez. — l'olyclade et Tridados Maricoles. 2 10 POLYCLADES KT TRIGLADES MARICOLRS. tous les Stf/lostomuin comme élant simplement des races locales d'une seule et même espèce. Cette réserve faite, voici la description des individus recueillis par l'Expédition Charcot. Stylostomum puuctatum. (PI. II, %. 1, 2, 3 et 4.) Deux exemplaires dragués dans la baie de Carthag-e, l'un à 20 m. (N° 204), l'autre à 40 m. (N''349). Blanc, légèrement jaunâtre dans la région médiane du corps; six à sept taches arrondies d'un jaune brunâtre, de chaque côté de la ligne médiane dorsale. Par leur position, ces taches doivent correspondre aux glandes utérines. Tentacules marginaux semblables à ceux de iSYy/o.ç/rtmMwyarmô//<'. Yeux tentaculaires dorsaux : 3 à 4 dont 2 plus gros que les autres, de chaque côté. Yeux tentaculaires ventraux : 6 à 8 dont 3 plus gros, de chaque côté. Yeux cervicaux : 9 à M de chaque côté, dont 2 plus gros correspondant aux gros yeux situés au-dessus du cerveau dans les autres espèces connues. Longueur, 3 millimètres. Largeur, 2 millimètres. Stylostomum punctatum se distingue donc des Stylostomum variabile : r par ses yeux tentaculaires dorsaux, qui sont au nombre de 3 ou 4 de chaque côté, tandis que dans l'espèce de Lang ils sont au nombre de 7 à 8 à droite et à gauche; 2° par ses yeux tentaculaires ventraux égale- ment moins nombreux (6 à 8 au lieu de 11 à 12 de chaque côté) ; 3° par ses yeux cervicaux, qui, bien qu'au nombre de H de chaque côté dans les deux espèces, ne peuvent pas, au moins dans les échantillons conser- vés en alcool, être distingués, comme dans l'espèce méditerranéenne, en trois groupes : une paire en avant du cerveau, deux paires sur le cer- veau etdeuxgroupes formes chacun de 8 yeux situés en arrière du cerveau. stylostomum antarcticum. (PI. I. fig-. 6; PI. II, fig. 5 et G.) Baie Carthage. — Prof. 20 m. (drague), n" 202. — Un seul exemplaire. Blanc jaunâlre dans la région médiane qui correspond à l'intestin principal; cette même coloration s'observe sur les rameaux intestinaux. POLYCLADES ET TRICLADES MAIUCOLES. H Les taches dorsales d'un jaune brunâtre et arrondies de l'espèce précé- dente ne s'observent pas sur cet individu. Yeux tentaculaires dorsaux : 4 à 7 de chaque côté, dont 2 ou 3 plus gros que lesau très. Yeux tentaculaires ventraux : 3 de chaque côté, dont 2 gros et 1 petit entre les deux premiers. Yeux cervicaux ; ^ do chaque côté, dont 1 ou 2 petits. Longueur, S"", 5. Largeur, 2 millimètres. Aceros maculatus. (PI. I, (ig. 4 et 5; PI. II, fig. 7 et 8; PI. III, fig. 1 à 8.) Baie Garthage. — Prof. 20 m. (drague), n° 202. — Un seul exemplaire. Corps lisse, ovale, allongé, doucement arrondi aux deux extrémités, à bords latéraux droits, parallèles ; à bord frontal à peine plus large que le bord postérieur. Pas trace de tentacules. Face dorsale (PI. \, fig. 4) légèrement convexe, toute maculée de taches pigmentaires d'un jaune rougeàtre, excepté sur ses bords et dans la région pharyngienne. Face ventrale (PI. I, fig. 5) plane, d'un blanc légèrement jaunâtre comme les parties non pigmentées de la face dorsale. Yeux tentaculaires dorsaux (PI. II, fig. 8) : 5 à 6 de chaque côté, dont 2 très petits. Yeux tentaculaires ventraux (PI. II, fig. 7) : H à 12 de chaque côté, dont 5 assez gros et 6 à 7 plus petits. Yeux cervicaux : deux groupes allongés dans le sens longitudinal ; chaque groupe comprend 14 ou 15 yeux, dont 8 relativement gros et 6 à 7 petits. Longueur, 4 millimètres. Largeur, 2 millimètres. L'examen de l'individu conservé en alcool et peu transparent m'a permis de rapporter sans difficulté ce Polyclade à la famille des Eury- leptides et, à cause de l'absence des tentacules, au genre Aceros Lang. L'étude des coupes a confirmé cette détermination, tout en mettant en évidence quelques caractères qui éloignent l'espèce antarctique de l'espèce méditerranéenne; elle m'a montré, en outre, que certains genres de cette famille sont plus voisins encore l'un de l'autre qu'on ne pouvait le supposer. Un peu plus grand qu'Aceros inconspicuus Lang, Aceros maculatus diffère à première vue de celui-là par sa coloration et surtout par ses 12 POLYGLADES ET TRIGLADES MARIGOLES. yeux tentaculaires et cervicaux. Sous ce rapport, il conviendra de modifier légèrement la diagnose du genre Aceros telle que Lang l'a formulée, le petit nombre des yeux cervicaux et tentaculaires ne pou- vant plus avoir que la valeur d'un caractère spécifique propre à l'espèce méditerranéenne. La figure 5 (PI. I) montre l'aspecl de la l'ace ventrale de l'animal. On devine vaguement le cerveau et la gaine pharyngienne. La bouche (H) en arrière du cerveau, la ventouse (V), un peu en arrière du milieu du corps, et la glande coquillière (gl. coq.) sont très facilement reconnais- sablés. La partie claire vers le milieu de cette dernière, que j'avais prise d'abord {)our l'orifice génital femelle, correspond en réalité à la cavité de l'atrium ; les pores mâle et femelle n'étaient pas visibles sur l'ani- mal entier. Enfin, neuf corps arrondis, opaques, très visibles sur la face ventrale, et la terminaison (I) de l'intestin principal n'ont pu être déter- minés que par l'étude des coupes. Sur le pourtour du corps, les extré- mités des ramifications intestinales sont visibles. Appareil digestif {?\. III, fig. 1 et 6). — La gaine pharyngienne s'étend jusqu'au cerveau, et la bouche est située presque immédiatement en arrière de celui-ci. Le pharynx cylindri(iue, dirigé en avant, ne présente rien de remarquable, si ce n'est que le mésenchyme y est peu abondant (pi.iii,ng.7). L'intestin principal s'étend en avant, un peu au-dessus de la partie postérieure du cerveau, et présente latéralement cinq paires de branches qui se ramifient sans s'anastomoser. A sa partie postérieure, l'intestin principal présente un fin canalicule dorsal, qui le met en communication avec l'extérieur. Comme en ce point l'intestin principal est voisin des téguments, le canalicule capillaire est court (PI. III, fig. 1 et 3). Le mésenchyme, autour du canalicule dorsal, présente des cellules glandu- laires. Il y a donc ici une disposition comparable à celle signalée par Lang chez Oligocladus, mais avec cette différence que la communication avec l'extérieur se fait dans noire espèce à canal ouvert, quoique celui-ci soit extrêmement capillaire. Ce fait, particulier dans le groupe des Poly- clades, rapproche plus notre Aceros Ae?, Oligodadim que des Stylostojnum. Organes copulateurs. — L'appareil copulateur mâle (PI. III, fig. I) no POLYCLADES ET TIUCLADES MAIUCULES. 13 niérilo aucune mention spéciale. Par ses connexions comme par sa struc- ture, il est conforme à celui de l'espèce méditerranéenne. Le pore mâle est à une faible distance en arrière de la bouche. L'orifice femelle est un peu plus rapproché de l'orifice mâle que de la ventouse. Les glandes coquillières sont très développées. La seule parli- cularité digne d'être signalée, c'est la présence de cinq paires de vésicules utérines et d'une vésicule utérine impaire postérieure (PI. III, lig. 8). Ces vésicules alternent avec les branches intestinales paires (IM. m, fig. 6), prenant ainsi une disposition métamérique. Elles étaient visibles sur l'animal entier, à l'exception de la première paire, parce que celle-ci ne renferme pas les granules jaunes qu'on observe dans les autres. Chez Aceros, comme chez Enrijlepta et Stybstomum, Lang ne signale qu'une paiie de glandes utérines, tandis qu'il en indique quatre paires chez Oligoclndus et onze paires chez ('ycloporus. Le nombre de ces glandes dans notre espèce antarctique ne me paraît pas suffisant pour éloigner celle-ci du genre Aceros^ d'autant plus que le nombre de ces glandes ne semble pas être absolument fixe dans tous les individus d'une même espèce, ainsi que Woodworth (1) l'a montré pour Drpoaihus coralHcola Woodw. Chacune des vésicules utérines est reliée par un conduit propie aux canaux utérins latéraux, qui, au niveau de la deuxième paire (Pi. III, fig. 8 et 2), émettent chacun un oviducte se dirigeant vers la ligue médiane, où ils se réunissent en un canal commun qui reçoit le produit des glandes coquillières et s'ouvre dans l'atrium femelle, dont les parois sont bourrées de rhabdites. .Je n'ai pu étudier que d'une manière imparfaite la structure des glandes utérines, à cause de la fixation défectueuse et du mauvais état de conservation de l'échantillon. Néanmoins, on voit dans toutes des cellules qui ressemblent énormément à des ovules et des corpuscules sphériques jaunes très abondants, dont la plupart présentent à l'intérieur quel(|ues très petits points noirs. Ces corpuscules semblent être des produits de (\) Woodworth, Some planarians from the great barrier reef ol Australia (6»//. of tho. Muscum of cump. Zool. al Harward Collège, vol. XXXU, n» 4, 1898). 14 POLYCLADES ET ÏHICLADES MARICOLES. sécrétion de la paroi ; ils occupent surtout la partie dorsale des vésicules utérines. Un certain nombre de cristaux, jaunes comme les sphères, accompagnent celles-ci; les uns ont la forme d'aiguilles, les autres sont tabulaires. Les sphères jaunes font défaut dans la première paire des glandes utérines. Au milieu des corpuscules jaunes, on observe, dans chaque glande, une cellule semblable à un ovule, mais à prolongements cytoplasmiques en forme de pseudopodes (PI. 111, fig. 4 et 5). La partie ventrale ou inférieure des vésicules, qui ne contient pas de sphérules jaunes, est remplie par des cellules à aspect d'ovules, mais sans prolon- gements pseudopodiques. TRICLADES MARICOLES. Procerodes AVandeli. (PI. 1, fig-. 10 et 11; Pl.V, fig. 2.) J'ai eu à ma disposition 127 individus de cette espèce. Tous ces exem- plaires ont été recueillis sous les galets du rivage, à marée basse, sauf un (n° 179) dragué à 20 mètres. Bien que ce dernier individu soit en mauvais état, il est facile de reconnaître qu'il appartient à la même espèce que les autres. Les 127 individus recueillis se répartissent de la façon suivante: Ile Wandel. Cinquante et un exemplaires. N" 309, 492, 504, 510, 561 et 605. Ile Moureau. — Quarante exemplaires. N°' 48 et 51. Baie des Flandres. — Seize exemplaires. N"' 55 et 83. Baie Garthage. — Ving-t exemplaires, dont un dragué par 20 m. N° 179. Ce Triclade peut donc être considéré comme aussi commun sur les plages antarctiques que le Procerodes OA/wM'Bergendal au cap Horn,et le Procerodes ulvse sur les côtes boulonnaises. Procerodes Wandeli mesure 6 millimètres en longueur et 3 à 4 milli- mètres en largeur, vers la partie postérieure du corps. Le corps, large et arrondi en arrière, s'atténue progressivement vers le milieu jusqu'à l'extrémité antérieure, qui ne porte pas de tentacules. La face dorsale (PI. I, fig. 10) est d'une couleur qui varie du noir au brun jaunâtre, et présente, sur la ligne médiane, une àtrois taches claires POLY0LAT1ES ET TRIGLADES MARIGOLES. 13 longitudinales, parfois arrondies, en général de peu d'étendue. L'une de ces taches se trouve un peu en arrière du niveau des yeux ; la seconde est au milieu du corps, la troisième à l'extrémité postérieure. De nombreux individus sont marqués de ces trois taches, d'autres n'ont que les taches antérieure et postérieure; d'autres enfin n'ont qu'une seule tache, l'anté- rieure, ou plus rarement la postérieure. La plus constante de ces taches est l'antérieure. Le pigment foncé de la face dorsale, qui manque aux points correspondants aux taches, fait également défaut, chez tous les individus sans exception, à l'extrémité céphalique, où il se termine par trois courts prolongements dont un médian et deux latéraux, délimitant ainsi deux encoches non pigmentées au fond desquelles se trouvent les yeux noirs et petits. Les variations dans la couleur de la face dorsale et dans le nombre des taches claires ne sont pas en relation avec des localités différentes; elles peuvent se rencontrer sur les divers individus recueillis en un môme point. Des variations individuelles analogues sont d'ailleurs fréquentes chez la jilupart des espèces de Triclades Maricoles et Paludicoles. La face ventrale (PI. I, fig. H) est uniformément d'un blanc jaunâtre. La bouche est à peu près exactement au deuxième tiers postérieur de la longueur totale du corps, et l'orifice génital est moins éloigné de la bouche que de l'extrémité postérieure. Les ramifications intestinales ne sont pas anastomosées. Les organes copulateurs (PI. V, (ig. 2) ont une structure qui éloigne, comme les caractères extérieurs, notre espèce des espèces connues. Le canal utérin s'ouvre, d'une part, dans l'atrium au niveau de l'orifice génital et, d'autre part, à l'extrémité postérieure de l'utérus; il porte sur toute son étendue de nombreuses glandes radiairement disposées. L'oviducte impair, formé par la réunion des deux oviductes latéraux, débouche encore dans le canal utérin comme dans les espèces connues, mais notablement plus haut, près de l'orifice du canal utérin dann l'utérus, de sorte qu'il y a en ce point un carrefour où aboutissent le canal utérin, l'utérus et l'oviducte impair. Cette disposition est abso- lument différente de celle des espèces du cap llurn. 16 POLYCLADES ET TRICLADES MARICOLES. L'ulérus piriforme est situé obliquement au-dessus de la gaine du pénis et tout entier en avant du canal utérin, auquel il se réunit presque à angle droit par son extrémité amincie. Cette disposition, très carac- téristique, présente un certain intérêt. L'utérus n'est plus situé en arrière de l'orifice génital, comme chez les Maricoles et les Terricoles ; on ne peut pas dire davantage qu'il est placé entre le pharynx et le pénis comme chez les Paludicoles ; en réalité, il est situé au-dessus du pore génital et, si tenant compte de sa forme et de sa position, on suppose que sa partie proximale amincie s'allonge d'une longueur à peu près égale à celle du pénis, la partie vésiculeuse de l'utérus se trouvera reportée entre le pharynx et le pénis, et le type Paludicole sera réalisé. Procerodes Wandeli est donc intéressant sous ce rapport. Le pénis en forme de cône allongé, entièrement charnu, reçoit à sa base les deux canaux déférents et les canalicules de glandes iinicellulaires. Il est surtout remarquable par l'épaisseur des muscles circulaires de sa base (bulbe). Le canal qui traverse le pénis présente une légère dila- tation en arrière du bulbe, dilatation qui joue probablement le rôle de vésicule séminale. Un seul cocon accompagne les nombreux exemplaires de cette espèce; il possède un court pédicelle, et son diamètre est de 1 millimètre. Procerodes marginata. (PL II, fig. 9 et 10; PI. V, lig-. 1; PI. VI, (ig. 1 à 9; PI. VII, fig. 1 à 12.) Je n'ai eu à ma disposition qu'un seul exemplaire de cette espèce, heureusement en bon état. Il se trouvait dans le tube n° 605 avec cinq exemplaires de Procerodes Wandeli, et était indiqué comme pro- venant de la plage de Wandel dans les galets. Le même tube contenait en outre un cocon qui, par sa taille plus grande et par l'absence de pédi- celle, diffère de celui du Pr. Wandeli. Ce cocon, qui a l'°'°,5 de diamètre, provient vraisemblablement de l'espèce que je désigne sous le nom de Pr. marginata. La longueur du corps est de 1 1 millimètres, c'est-à-dire presque double de celle de Pr. Wandeli dont la taille est pourtant égale à celle des plus grandes espèces connues. Sa largeur est uniformément de POLYCLADES ET TlilCLADES MARIGOLES. 17 4 millimèlres sur toute la longueur, sauf vers rcxtrérnité antérieure qui est alténuéc. L'extrémité postérieure est arrondie. La face dorsale (PI. II, fig. 9) est d'un brun noir foncé et présente une bande marginale blanche qui fait tout le tour du corps; une ligne blanche, légèrement élargie vers son milieu, s'étend le long de la ligne médiane, sans cependant atteindre tout à fait les bandes marginales aux deux extrémités du corps. La limite est très nette entre les parties blanches et les parties colorées en noir par le pigment sous-épithélial. Les deux yeux sont indiqués par des disques blancs. La face ventrale (PI. II, fig. 10) est uniformément blanche. La bouche est à 5 millimètres de l'extrémité postérieure, c'est-à-dire moins en arrière que dans la plupart des espèces du genre. Le pore génital est très rapproché de la bouche. La partie caudale, située en arrière des organes copulateurs, est donc remarquablement longue. Le pharynx est relativement court; il n'a pas plus de 2 millimètres de long. C'est la seule remarque à faire sur l'appareil digestif, dont les rami- fications ne s'anastomosent pas. Les testicules sont en pleine activité; les spermiductes et les gros canaux déférents contiennent des spermatozoïdes. Les ovaires, situés, suivant la règle, en arrière du cerveau, sont petits. Les glandes lécithogènes, pas plus que les ovaires, ne sont dans une période de grande activité. Les oviductes, voisins des cordons nerveux ventraux, peuvent être suivis dejiuis l'ovaire jusqu'au point où ils s'ouvrent séparément dans le canal utérin (PI. VI, fig. 1 et 0; PI. VII, fig. 4, 5, 6, 7). Leur lumière étroite est tapissée de cils vibratiles. Sur leur coupe transversale, on peut compter sept à huit noyaux (PI. VI, fig. 6, et PI. VII, fig. 10). Organes copulateurs males. — Vésicule séminale. — Elle commence dans la région pharyngienne postérieure, où elle est dorsalement située par rapport au pharynx (PI. V, fig. 1), et s'étend en arrière de celui-ci. Elle est grande, presque globuleuse, à paroi épaisse, glandu- laire, entourée d'une zone musculaire relativement peu développée. La structure de cette vésicule, qui semble remplir à la fois le rôle de glandes Expédiliûn Charcol. — Hallez. — PoIyclaJos et Tiiclailcs Maricolos. 3 18 POLYCLADES ET TRIGLADES MARIGOLES. du pénis et de vésicule séminale, est très particulière. Sa lumière, relativement étroite vers l'extrémité distale (PI. V, fig. 1, et PI. VI, fig. 1), s'élargit fortement au point où elle reçoit les deux canaux défé- rents (PI. V, fig. 1, et PL VI, fig. 2 et 3), et se continue en arrière avec le canal du pénis. Canaux déférents. — Les gros canaux déférents (PL VI, fig. 1 et 2, cdd et cdg) ou canaux collecteurs des spermiductes de la partie anté- rieure du corps s'observent latéralement et ventralement dans la région de la vésicule séminale et du pharynx. Ils reçoivent, en outre, avant de s'ouvrir dans la vésicule séminale, les deux spermiductes qui lui amènent le sperme élaboré par les testicules de la partie postérieure du corps (PL VI, fig. i, 2, 3 et 7 spd). Tandis que l'épithélium des gros canaux collecteurs du sperme est aplati et non cilié, celui des spermiductes est plus élevé et porte des cils vibratiles (PL VI, fig. 4 et 5). /^em>(PLV, fig. 1 ; PL VI, fig. 8 et 9, et PL VII, fig. 1,2 et 3). — Il est à peu près cylindrique, trapu et présente, vers son extrémité libre, une collerette circulaire ou sorte de prépuce qui ne recouvre que la base de l'extrémité amincie, dépourvue de toute partie dure. Le canal qui le traverse est le prolongement rétréci de la lumière de la vésicule sémi- nale. L'épithélium de cette dernière perd déjà en grande partie son caractère glandulaire dans le voisinage du pénis (PL VI, fig. 7), et devient insensiblement pavimenteux dans le canal du pénis (PL VI, fig. 8 et 9). En môme temps que l'épithélium s'aplatit, la couche musculaire, peu développée autour de la vésicule séminale, s'épaissit considérablement dans le pénis, où l'on distingue une couche de fibres circulaires internes et une couche de fibres radiaires avec cellules granuleuses d'apparence glandulaire. Atrium et gaine dupéîiis. — La gaine du pénis est tapissée par un épi- thélium cilié qui s'élève en papilles d'autant plus saillantes qu'elles sont plus voisines de l'orifice génital (PL V, fig. 1 ; PL VII, fig. 1 et 2). De larges papilles épithéliales se rencontrent aussi sur la face ventrale, autour de l'ouverture génitale. En arrière de l'atrium et au-dessus de l'orifice alrial du canal utérin, se trouve une cloison (PL V, fig. 1, et PL VII, fig. 3, S). Ce septum transversal se trouve à la limite de la POLYCLADES ET TRICLADES MARICOLES. 19 gaine du pénis et de l'atrium, et restreint beaucoup l'ouverture de la gaine du pénis dans l'atrium. Organes copulateurs femelles. — Canal utérin (Pi. V, lîg. 1 ; PI. VU, fig. 4 à 9). — Il s'ouvre dans la partie postérieure de l'atrium, au-dessous et en arrière du septum transversal. 11 est entouré de nombreuses glandes unicellulaires radiairement disposées. Ce canal se dirige d'abord en arrière, à peu près parallèlement à la face ventrale, puis il se relève presque verticalement pour aller s'ouvrir dans l'utérus. Les figures 4, 5, 6 et 7 (PI. YII) montrent la marche des oviductes qui se rapprochent pro- gressivement de la ligne médiane, traversent la zone des glandes et vont s'ouvrir séparément et symétriquement dans le canal utérin au point où celui-ci se coude, c'est-à-dire à peu près au milieu de sa longueur. Il n'y a donc pas d'oviducte impair. Les coupes transversales du canal utérin (PI. VII, fig. 12) montrent qu'il est tapissé par un épilhélium élevé à noyaux situés à la base des cellules, et qu'il est entouré par une couche de fibres circulaires tra- versée par les canaux excréteurs des cellules glandulaires radiaires. Utérus. — Situé en arrière du pénis et du canal utérin, l'utérus est grand et offre, dans la plupart des coupes transversales, la forme d'une demi-lune à concavité ventrale (PI. VU, fig. 7, 8 et 9). Sa face dorsale convexe présente plusieurs replis internes de sa paroi épithéliale, tandis que sur la face ventrale concave on observe des replis externes digitiformes qui ont l'aspect de diverticules. C'est au milieu de cette face concave que s'ouvre le canal utérin (PI. VII, fig. 9). REMARQUES SUR LES PROCERODES ANTARCTIQUES. Grâce à l'obligeance du professeur L. Joubin, j'ai pu examiner un grand nombre de Triclades Maricoles provenant du cap Ilorn (Bocal 1147, tubes 21, 22, 23 et 24), et reconnaître qu'ils appartiennent tous au Procerodes o/f/m? Bergendal. Cette espèce, connue dans le détroit de Magellan (Punta-Arenas), à la Terre de Feu (Uschuia) et à l'île Navarin (Puerto-Toro), n'avait pas encore été signalée plus au sud, au cap Horn. 20 POLYCLADES ET TlilGLADES MARICOLES. Il me paraît intéressant de faire remarquer que cette espèce est diffé- rente des Maricoles antarctiques. Les exemplaires du cap Ilorn ont la face dorsale tantôt noire, tantôt d'un brun foncé, avec souvent deux lignes longitudinales plus claires et une transversale en arrière de la tète (PI. I, fig. 0). Chez certains indi- vidus on observe, en outre, des dessins blanchcàtres qui rappellent les marbrures de certaines Hirudinées; d'autres, de couleur foncée noirâtre, n'ont qu'un collier clair postérieur et une tache claire arrondie au milieu du dos. Tous indistinctement portent, de chaque côté de la tête, une partie claire bombée correspondant aux yeux. Ces vai-ictés de cou- leur sont analogues à celles signalées chez les individus du détroit de Magellan. La longueur du corps est de 5 à 7 millimètres et sa largeur de 2 à 4 millimètres. Procerodes Ohlhii ne s'éloigne pas moins des espèces antarctiques par ses organes copulateurs que par ses caractères extérieurs. Si, à ce point de vue, on le compare avec Pr. Wandeii, on est surtout frappé par ce fait que l'oviducle impair chez ce dernier s'ouvre presque directement dans l'utérus, tandis que, chez Pr. Ohlini, il débouche dans le canal utérin vers son milieu (1). Bôhmig (2) a décrit, sous le nom do Procerodes variahilis, une autre espèce des mêmes régions, qu'il signale à Punta-Arenas et à la Terre de Feu, et que je n'ai pas rencontrée dans les échantillons recueillis au cap Horn. Pr. Wandeii se distingue aussi de cette espèce, non seulement par ses caractères extérieurs, mais aussi par plusieurs dispositions ana- tomiques, parmi lesquelles je citerai : l'absence sur l'oviducte impair de Pr. Wandeii, môme dans sa partie voisine de l'utérus, des glandes que Bôhmig signale chez Pr. variabilis et qu'il nomme glandes coquillières ; la forme et la structure du pénis et surtout la position si remarquable de l'utérus au-dessus de la gaine du pénis, et sa direction oblique d'avant en arrière chez Pr. Wandeii, direction qui est inverse de celle qu'on observe dans les autres espèces. Quant au Procerodes tnarginata, il faudrait en faire un genre et même (1) Voy. BouMiG, ZciVsc/t. f. Wiss. ZooL, Dd. LXXXl, 1906, PI. XVI, fig. 5. (2) BoiiMiG, KhabdocœliJen u. Tricladen. (Hamburger Mayelhaensische Sammelrcisc, 1902, Hambuig, el in Zeitsch. f. Wiss. Zoot. 190(5, p. 191 et 192.) POLYGLADES ET TRICLADES MARICOLES. 21 une sous-famille à part, si l'on voulait suivre à la lettre la classification de Bôhmig (Ij. En effet, remaniant la classification que j'ai donnée en 1889 et en 1894 (2), Bhômig n'admet plus que deux familles, par suppression des Otoplanides : 1° Les Procérodides, qu'il divise en trois sous-familles, savoir : les Euprocérodines avec le genre Procerodes ; les Cercyrines avec les Cercyra et le genre nouveau Sabussowia ; les Micropharyngines avec le genre Micropharynx Jâgerskiôld 189G ; 2° les Bdellourides^ qu'il partage en deux sous-familles : les Utériporines avec le genre Uteriporus, et les Eubdellourines avec les genres Bdeltoura et St/ncoe/idiian Wheeler 1894. /'r. niargmata doit évidemment rentrer dans la famille des Procéro- dides, qui n'ont qu'un seul pore génital, les Bdellourides étant caracté- risés par deux ou trois orifices génitaux. Mais dans quelle division? Bôhmig, qui élève au rang de sous-familles les genres Procerodes et Cercyra^ attribue à ses trois subdivisions les caractères suivants : 1° Euprocérodines : les canaux déférents ne se réunissent pas hors du pénis en un canal commun. Pénis ni pointu ni armé. Le conduit glan- dulaire ou oviducte impair (Eiergang). placé en arrière du canal utérin, s'ouvre dans celui-ci. Diverticules intestinaux (branches intestinales secondaires) non anastomosés. 2° Cercyrines : les canaux déférents se réunissent en avant du pénis en un canal commun. Pénis pointu ou pourvu d'un stylet. Conduit glandulaire en avant du canal utérin; ce dernier s'ouvre à l'extrémité postérieure du premier. Diverticules intestinaux non anastomosés. 3° Micropharyngines : les canaux déférents se réunissent en avant du pénis en un canal commun. Pénis non pointu. Les oviductes s'ouvrent séparément dans l'utérus (?), à la limite de son conduit excréteur. Diverticules intestinaux richement ramifiés et formant de nombreuses anastomoses. Or Procerodes marginata présente la plupart des caractères des Eupro- cérodines, mais il n'a pas d'oviducte impair. Sous ce rapport, il devrait (1) Rôii>iiG,Trir,la(lenstudien : I. Trirladida maricola (ZciVsc/i. f. ïVis.';. looi., 1906, p. 185 etsiiiv.). (ii) Catalogue des Turbellaiiés du nord de la France et de la côte Boulonnaise {Aevua biol. du Nurd de la France, 1889, et 2= édition, Lille, 1894). 22 POLYCLADES ET TRICLADES MARIGOLES. donc rentrer dans la sous-famille des Micropharynglnes dont il s'éloigne par tous les autres caractères. Outre l'absence d'un oviducte impair, Pr. marginata présente encore quelques caractères anatomiques, qui lui sont propres, tels que le septum atrial, le pénis pointu, mucroné, avec un semblant de prépuce et un organe glandulaire remarquable, enfin un utérus avec diverticules. 11 n'en faudrait pas davantage pour justifier la création d'un genre nouveau. Mais je suis depuis longtemps convaincu qu'il n'y a aucun intérêt à multiplier les coupes génériques, ni les subdivisions des familles, surtout quand ces subdivisions ne doivent comprendre qu'un ou deux genres. Pour que notre espèce antarctique puisse être comprise dans le genre Procerodes, il suffit d'élargir un peu la diagnose du genre qu'on peut formuler ainsi : ProcérocUdes à canaux déférents ne se réunissant pas hors du pénis en un canal commun; à pénis non armé ; à ooiductes s' ouvrant dans le canal utérin en un point plus ou moins rapproché de r utérus^ soit séparément^ soit après s'être réunis en un conduit impair; à ramifications intestinales non anastomosées. Cette diagnose a l'avantage de permettre de grouper, sous un même nom, un plus grand nombre de formes dont les affinités étroites sont évidentes. EXPLICATION DES PLANCHES LETTRES COMMUNES A TOUTES LES FIGURES At. Alriiim. B. Bouche. Bi. Bouche intestinale. C. Cerveau. cd. Canal déférent. cdd. Canal déférent droit. cdg. — gauche. cdimp. — impair. cej. Canal éjaculateur. eut. Canal utérin. ep. Épithélium. fre. Fibres cii'culaires externes. fci. — — internes. jle. — longitudinales externes. pi. — — internes. fr. — radiales. fjl. Glandes. glco(j. Glandes coquillières. glut. Glandes utérines. (jlgr. — granuleuses. gP. Gaine du pénis. gPh. Gaine pharyngienne. gPhi. — — partie interne. /. Intestin. M. Mésenchyme. ?«. Muscles. N. Troncs nerveux latéraux. /(. Nerf. ocd. Orifice des canaux déférents dans la vésicule séminale. ocd^. Point de jonction des deux canaux déférents. ocut. Orifice du canal utérin dans l'utérus. ocul-. Orifices des canaux utérins dans l'or- gane copulafeur femelle. Og. Orifice génital. oovd. Orifice de l'oviducte dans le canal utérin. Org.cop.f. Organe copulateur femelle. Ov. Ovaire. ovd. Oviducte. ovdi. Oviducte impair. P. Pénis. Ph. Pharynx. pd. Pore dorsal. 5'. Septum do l'atrium. T. Tentacule. T.em. Tissu embryonnaire. apd. Spermiducte postérieur. ut. Utérus. V. Ventouse. Vs. Vésicule séminale. Vgl.gr. Vésicule des glandes granuleuses. g. Yeux. 5 ■ Orifice génital mule. Qj. — — femelle. PLANCHE I Fig. 1-3. — Slglochoïdes albus. Gr. =23. 1. Face ventrale et yeux tentaculaires. 2. Face dorso-postérieure. 3. Face dorsale antérieure : yeux cervicaux et tentaculaires. 24 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig-. 4-5. — Âcei'os macufa/us. Gr. =23. 4. Face dorsale. 5. Face ventrale. Fig-. G. — Stylostomum anlarcllcuin. Face dorsale. G. =23. Fig-. 7-8. — Eurylepta cornuta Millier var. Wandeli. G. =4. 7. Face dorsale. 8. Face ventrale. Fig-. 9. — Procerodes o/dlni liergend. du cap Horn. y. Face dorsale. Gr. = 7. Fig. 10-11. — Procerodes Wandeli. Gr. =7. 10. Face dorsale. 11. Face ventrale montrant la position de la bouche et de l'orifice génital. PLANCHE II Fig-. 1-4. — Stylostomum punctatum. 1. Face dorsale. Gr. = 23. 2. Face ventrale. Gr. = 23. 3. Disposition des yeux cervicaux et tentaculaires dorsaux. Gr. =50. 4. — — tentaculaires delà face ventrale. Gr. ^50. Fig. 5-6. — Stylostomum antarcticum. Gr. = 50. 5. Disposition des yeux cervicaux et tentaculaires de la face dorsale. 6. — — tentaculaires de la face ventrale. Fig. 7-8. — Aceros maculatus. Gr. = 50. 7. Disposition des yeux tentaculaires de la face ventrale. 8. — — cervicaux et tentaculaires de la face dorsale. Fig-. 9-10. — Procerodes innryinata. Gr. = 7. 9. Face dorsale. 10. Face ventrale montrant la position de la bouche et de l'orifice génital. PLANCHE ni Toutes les figures de cette planche se rapportent à V Aceros mnculalus. 1. Coupe longitudinale médiane reconstituée à l'aide des coupes transversales. 2. Coupe transversale au niveau de la deuxième paire des glandes utérines. 3. Pore dorsal de l'intestin. 4. Coupe d'une glande utérine et de son canal. 5. Une cellule amœbiforme d'une glande utérine et les corpuscules jaunes qui l'envi- ronnent. y EXPLICATION DES PLANCHES. 23 6 Disposition de l'appareil digoslif ; les ramificalions des branches principales ne sont pas représentées. Reconstilulion d'ai)rès les coupes transversales. 7. Coupe transversale du pharynx. 8. Diagramme des organes génitaux femelles. PLANCHE IV Fig-. 1. — Eurylepta cornuta. var. Wandeli. 1. Coupe longitudinale médiane reconstituée à l'aide des coupes transversales. Fig-. 2-5. — Stylochoïdes albus. 2. Coupe longitudinale médiane, x, Amas de cellules embryonnaires marquant peut- être le point où se formera ra[ipareil copulateur femelle. 3. Coupe longitudinale passant par un tentacule. 4. — médiane passant par les organes copulateurs en formation. 5. Partie de coupe longitudinale passant par l'un des deu.x diverticules latéraux (canaux déférents?) de la vésicule séminale. PLANCHE V Fig. 1. — Procerodes marginata. 1. Coupe longitudinale médiane reconstituée d'après les coupes transversales. Fig. 2. — Procerodes Wandeli. 2. Coupe longitudinale médiane. Fig. 3. — Eurylepta cornuta var. Wandeli. 3. Coupe transversale passant par la région proximale de la vésicule séminale et de la glande granuleuse. Fig. 4. — Grégarines de l'intestin de Stylochoïdes albus. 4. A, Jeune. — B et C, Adultes. — D, Coupe tranversale. — E, Individus en conju- gaison. PLANCHE VI Fig. 1-0. — Toutes les figures de cette planche se rapportent au Procerodes marginata. Toutes les coupes, sauf les figures 4, 5 et 0, sont dessinées à un grossissement de 40 environ. i. Pallie de la 405" coupe. Portion antérieure de la vésicule séminale, en arrière de la gaine pharyngienne. 2. Partie de la 487'^ coupe. Point où le canal déférent droit s'ouvre dans la vésicule séminale. 3. Partie de la 494° coupe. Le spermiducle gauche s'ouvre dans le canal déférent du même côté. Expédition C/iai-cot. — IIallez. — Polyclades et Tridades Maricolos. 4 26 EXPLICATION DES PLANCHES. 4. Partie plus grossie de la coupe précédente. 5. Spermiducle postérieur (Immersion). 0. Oviducle (Immersion). 7. Partie de lai97" coupe. Extrémité postérieure de la vésicule séminale. On voit encore le spermiducte postérieur droit qui disparaît quelques coupes plus loin. 8. Partie de la .507' coupe. Coupe transversale de la partie du pénis voisine de la vésicule séminale. 9. Partie de la 511° coupe. Pénis, orifice génital et atrium. PLANCHE VII Fig. 1-12. — Toutes les figures de cette planche se rapportent à Procerodes margînata. 1. Partie de la 521" coupe. Pénis, orifice génital et atrium. 2. Partie de la 524° coupe. 3. Partie de la 52G° coupe passant par le septum qui sépare en arrière l'atrium de la gaine du pénis. 4. Partie de la 532° coupe. Orifice du canal utérin dans le cœcum postérieur de l'alrium. Extrémité postérieure de la gaine du pénis. Les oviductes commencent à se rapprocher de la ligne médiane. 5. Partie de la 548° coupe. Coupe du canal utérin dont les oviductes se rapprochent de plus en plus. G. Partie de la 5G6° coupe. L'oviducte gauche est sur le point de s'ouvrir dans le canal utérin. L'utérus commence à apparaître. 7. Partie de la 572° coupe. L'oviducte droit s'ouvre dans le canal utérin. 8. Partie de la 582' coupe. Canal utérin et utérus. 0. Partie de la 588° coupe. Le canal utérin s'ouvre dans l'utérus. 10. Ovaire et oviducte. 11. Ovule ovarien. 12. Structure du canal utérin. Expédition Charcot. ( Hallez._Poljclades et Tnclades PLI ^J: W / '4^: ^t *t- it 6 -%\. t' ^^-. 10 P Hallez de! Imp L lafonlairie,Pans Polyclades et Tnclades. Masson&C'.= Editeur s - C.Reiûnier Jitti. Expédition Charcot. ( HaRez.. PQljcla.des et TrzcladesJ PI. II. PHallez del. Imp L Lafontaine Pans Poljclades et Tnclades Massoa&.C'° Editeurs. C. Reiûnier litt Expédition Charcol. < Halle z.-PoIyclades et Tnclades) PIJII. Ph jPh. ■..- r «1558»^, 'îasâiju. pd gl P Halle z del Imp L Lafonlaine Paris Aceros maculatus^ Masson&Ci^ Editeurs. C.Reid .itk. Expcdilioa CharcoL ( Halle z.. Polyclades et TriclâdesJ PI. IV. ■'nr- cdimp, ocà^ ■ em P ffaHez del. Imp TiLafontauie, Parie Polj-clades MassoaaC" Editeurs. Reig: lUerlrth. Expédition dhaxcoV. f Hallez.-Polyclades et Tricl&des.) ^V P o.cd Vs FIV Ut. ocat ,,>y->^ 5 Fil ^i. Ph igfe»»'^ i} ..^H^SSfcS^BîESGïri^^ (^ r- iPh Ph C Vglgr.. -■■•'".V-; p Halle zdel Imp. L. Lafontaine, Paris Polvclades eL Tnclades. ,ij Masson St C^.^ Editeurs. C ReiiTuer UtK. txpédjlioii CJiarcob ( HaJlez - Polyclades et Tricla.des.) PL VI. F ovd. P, Halle zàel N ovd ovd Imp.L La-fontame .Paris Procerodes marômata. Masscm&,C'.° Editeurs. C.Reidniex litk Expéditioa Cha.rcoL ( Halle z..Polycl&des et Triclades) 1 2 ' PI. Vil -^ 4-^''' .Oj Ai EiP At At ,^ -*■-- S ovdd N 6 ovdd N..., O 10 it. .\e out At -r::-^'imm Xh : ovd6 n ovdd. O — ovàù 7 .lit ovdd 'fe. o v')- n ul eut 12 t 2^..- ut S eut ,^^' N;. /^'"li: 6 u.t cul S? .'S '■Si,.,, p. Halle z de! Imp.L Lafontame, Pane Procerodes inarôinala. Masson&.C'^ Editeurs. C.Reiônierlitli. .Reiii NÉMATIIELMINTIIES rARASITES Par MM. A. RAILLIET, Professeur, et A. HENRY, Chef de travaux A l'kcolk Vétérinaire d'alkûrt. I. — NEMATODES. Les Nématodes rapportés par l'Expédition antarctique du « Français » sont presque exclusivement représentés par des Ascaris recueillis dans l'estomac de diverses espèces de Phoques. La détermination n'en a pas été des plus l'aciles, d'abord par suite de l'emploi, comme liquide conservateur, d'un alcool trop concentré, ce qui apportait un sérieux obstacle à l'éclaircissement des préparations; ensuite parce que le même flacon renfermait souvent un mélange de deux, trois et jusqu'à quatre espèces différentes, dont la distinction était assez délicate. Par contre, notre travail a. été facilité par l'abondance du matériel. Nous avons pi'is pour base de celte étude l'importantf! monographie de Stiles et Ilassall [Internai Parasites af the Fur Seal) (1), dans laquelle sont rassemblées systématiquement toutes les données recueillies, jusqu'à la fin du xix' siècle, sur les Helminthes en question. Ces auteurs répartissent les Ascarides des Phoques en deux grands groupes, suivant l'absence ou la présence de lèvres intermédiaires. Premier groupe. — Ase/iris ne possédant pas de lèvres intermédiaires : A. decipiens Krabbe ; A. siinplex Rudolphi ; A. ti/pica Diesing ; A. bicolor Baird; A. patagonica v. Linstow ; .1 K'ùkenthalu Cobb; A. similis Baird ; .1. Iialicoris Owen. A cette liste il faut ajouter A. dehis- cens V. Linstow, 1905 (2). Expédilion Charcot. — A. Railliet et A. Henry. — Nrinallicliiiinllies parasites. 1 2 NÉMATHELMINTHES PARASITES. De toutes ces espèces, trois seulement avaient été signalées, jusqu'à présent, comme appartenant à la faune antarctique : A. simplex Rudol- phi (3), (i) ; A. -patagonica v. Linstow (5) ; A. similis Baird (6). Aucune d'elles ne figure dans les échantillons rapportés par l'Expédi- tion Charcot. Par contre, V Ascaris decipiens Krabbe a été récolté à plusieurs reprises par la mission et représente par suite une espèce nouvelle pour la faune antarctique. Second groupe. — Ascaris possédant des lèvres intermédiaires. Ils ne comprennent que deux espèces : A. osculata Rudolphi et A. lobulata Schneider. VAscaris osculata, déjà plusieurs fois mentionné (7), (8), (9), dans la faune antarctique, a été récolté également par l'Expédition Charcot. Mais il y a lieu, en outre, de ranger dans ce second groupe deux espèces nouvelles, recueillies par le « Français », et que nous décrirons sous les noms à' Ascaris falcigera et Ascaris stenocephala. Ascaris decipiens Krabbe. Cette espèce, nouvelle, comme nous l'avons dit, pour la faune antarc- tique, s'est rencontrée dans six récoltes de l'Expédition du « Français « : une fois chez Omnatophoca Rossi Gray; cinq fois chez Leptoriychotes Weddelli Less. ; ces deux espèces de Phoques représentent d'ailleurs deux hôtes nouveaux pour le parasite. Voici le détail de ces récoltes : N" 218. — Estomac d'un Phoque de Weddel [Leptomjcholes Weddelli Less.), île Booth-Wandel, Port Charcot, 24 mars 1904. Une dizaine d'exemplaires parmi A. osculata Rud. et A. stenocephala n. sp. N° 455. — Estomac d'un Phoque de Weddel (Z. Weddelli Less.) femelle, île Booth-Wandel, Port Charcot, 29 avril 1904. Une dizaine d'exemplaires parmi A. osculata Rud. NÉMATHELMINTHES PARASITES. 3 N° 485. — Estomac d'un Phoque de Weddel {L. Weddeili Less.), île Boolh-Wandel, 31 juillet 1904. Une vingtaine d'exemplaires, parmi de nombreux débris do poissons. N° 629. — Estomac d'un Phoque de Weddel {L. Weddelli Less.) très adulte, lie Booth-Wandol, 4 novembre 1901. Quelques exemplaires parmi A. osculala Rud. et A. stenocephala n. sp. Dans l'intestin, des Cestades et des Acanthocéphales [Corynosoma sipho n. sp.). N° 708. — Estomac d'un Phoque de Ross [Omnatnphnca flossi Gray), n° 5, île Booth-Wandel, décembre 1904. Quelques exemplaires parmi des milliers AWscaris falcigera n. sp. Dans l'intestin, des Cestodes. N'TIO. — Estomac d'un Phoque de Weddel [Leptomjchates Weddelli Less.), n° 7, île Booth-Wandel, décembre 1904. Quelques exemplaires parmi A. osculata Rud., A. falcigera n. sp. et A. stenocephala n. sp. Dans l'intestin, des Cestodes et des Acanthocéphales [Corynosoma sipho n. sp.). Ascaris osculata Rudolphi. L'Expédition Charcot a iait sept récoltes de cette espèce : deux chez Lnbûdon carcinophagn lîoml). et Jacq. et cinq chez Leptonychotes \\ eddelli Less. Le parasite n'avait pas encore été rencontré chez ces deux hôtes. Détail des récoltes : N° 123. — Estomac d'un Phoque crabier [Lobodon carcinophaga Ilomb. et Jacq.), île Booth-Wandel, 24 février 1904. Deux jeunes exemplaires. IN° 215. — Estomac d'un Phoque crabier (/.. carcinophaga Ilomb. et Jacq.) femelle, île Booth-Wandel, Port Chnrcot, 24 mars 1904. Deux femelles et un fragment de mâle. N° 217. — Estomac d'un Phoque de Weddel [Leptonychotes Weddelli Less.), île Booth-Wandel, Port Charcot, 24 mars 1904. 4 NÉMATHELMINTHES PARASITES. Une vingtaine d'exemplaires, jeunes et âgés. ]V<> 218. — Estomac d'un Phoque de Weddel (Z. Wedddli Less.), île Booth-Wandel, Port Charcot, 24 mars 1904. Quelques exemplaires parmi A. decipiens Krabbe et A. stenocephala n. sp. N° 455. — Estomac d'un Phoque de Weddel {L. WeddeUi Less.), femelle, île Booth-Wandel, Port Charcot, 29 avril 1904. Une cinquantaine d'exemplaires avec A. decipiens Krabbe. N° 629. — Estomac d'un Phoque de Weddel {L. Weddeili Less.) très adulte, île Booth-Wandel, 4 novembre 1904. Avec A. decipiens Krabbe et A. stenocephala n. sp. Il existait en outre, dans l'intestin de ce Phoque, des Cestodes et des Acanthocéphales [Corynosoma siplio n. sp). N" 710. — Estomac d'un Phoque de Weddel [L Weddelli Less.), n" 7, île Booth-Wandel, décembre 1904. Avec A. decipiens Krabbe, A. stenocephala n. sp. et A. falcirjera n. sp. Dans l'intestin, des Cestodes et des Acanthocéphales [Corynosoma sipho n. sp.). Ascaris falcigera n. sp. Ascaris osculata v. Linstow, 1892, pro parte (9). (Fi«-. 1-- ; PI. I, fig-. 1-7.) Corps de teinte blanc jaunâtre, cylindrique, atténué aux deux extré- mités. La cuticule présente de nombreuses petites crêtes longitudinales coupées par de très fines stries transversales distantes les unes des autres de 4 (JL environ. La bouche est munie de trois lèvres principales et de trois lèvres intermédiaires, formant un ensemble [te/e des auteurs) plus large que long, et aussi large que la partie antérieure du corps. Toutes les lèvres possèdent en dehors une partie cuticulaire épaisse, transparente, formant des sortes déjoues. Les lèvres principales portent quatre papilles doubles (deux sur la lèvre supérieure, une sur chacune des autres). Les lèvres inlermé- NÉMATUELMINTHES PARASITES- 5 diaires (PI. I. fig. 5) ont une partie libre («é) recourbée vers l'intérieur et plus courte que la moitié de la longueur totale [ac] de la lèvre. La région du corps qui fait suite à la tète, et qu'on pourrait désigner sous le womàe cou, présente une sorte de froncement de la cuticule. Les fronces, au nombre de 8 à 10 environ, sont plus fortes en avant; en arrière, elles s'atténuent progressivement jusqu'à se confondre avec les stries de la cuticule. On ne trouve pas d'ailes cervicales ; seulement une paire de papilles à 800-900 a de l'extrémité des lèvres. L'œsophage, long de 2°"°,;^, large de 500 i;., est pourvu d'un prolon- gement cœcal dirigé en arrière. L'intes- tin offre lui-même à sa naissance un semblable diverticule dirigé en avant et s'étendant jusqu'au milieu de la lon- gueur de l'œsophage. Mâle. — Long de 18 à 21 millimètres, large de 900 |j. en moyenne. L'extré- mité caudale, enroulée sur elle-même, est terminée par un petit appendice co- nique long 40 à 50 jx et présente deux ailes latérales très nettes, ayant leur plus grande largeur, 50 ,a, au niveau ou un peu en arrière du cloaque. Ces ailes présentent une paire de papilles latérales à 100 [i. environ de la pointe caudale. La face ventrale porte des papilles cylindroïdes ou lon- guement fusiformes, au nombre approxi- matif de quarante paires, ainsi réparties f'g- '• — Disposition lii-s papiiics caudales ' chez le mâle d'.iscaiis faldgera. de chaque côté et d'arrière en avant : 1° Un groupe de quatre papilles en avant de la pointe caudale. Ces papilles sont disposées en deux files qui divergent en avant; les deux papilles externes sont plus distantes que les deux papilles internes; 2° Une papille double entre la pointe caudale et le cloaque, à 6 NÉMATHELMINTHES PARASITES. 150 [;. environ de cette pointe, et distante de 10 à 12 ;;. de la ligne médiane ; 3° Un groupe de papilles débutant au niveau ou un peu en arrière de la papille double et se prolongeant en avant bien au delà du cloaque. Ces papilles, généralement au nombre de douze, sont disposées en deux ou trois rangées longitudinales irrégulières ; 4° Enfin, une file plus ou moins régulière de papilles, dont le volume va s'atténuant en avant et dont le nombre, difficile à évaluer, n'est cer- tainement pas inférieur à une vingtaine. Le cloaque s'ouvre à 200-240 ;i. de l'extrémité postérieure. Il livre passage à deux spicules égaux, longs de 4'^°', '2 à 4"^", 8, dont la partie normalement exserte, très incurvée, représente environ la moitié de leur longueur. Leur extrémité présente une courbure caractérisque « en faucille )> et se termine par un prolongement transparent arrondi. Femelle. — Longue de 2""', 5 à 3^",2, sur 1 mil- limètre à 1""",1 d'épaisseur. L'extrémité postérieure se termine en un cône mousse, mais sans appen- dice véritable ; elle présente deux petites papilles latérales à 80 [j. de sa pointe. L'anus s'ouvre à 300 [z. de cette extrémité, la vulve à 6 millimètres de l'extrémité antérieure, c'est-à-dire vers le cinquième antérieur du corps, sans bourrelet apjiréciable de la cuticule. Les œufs, subglobuleux, mesurent 70 à 80 [/.. Fig. 2. — Extrémité cau- dale du mâle à'A. falci- gera montrant les spi- cules exsertes et arqués. Le nom que nous donnons à cette espèce rappelle la forme caracté- ristique « en faucille » de la terminaison des spicules. Nous pensons que V Ascaris falcigera a déjà été vu par von Linstow (9) chez le Stenorhynclnis Ipptonyx, de la Géorgie du Sud, mais confondu par lui avec A. osculata Rud. La longueur des spicules (3°"", 7) et le dessin qu'il donne de l'extrémité caudale du mâle — sauf les papilles, qui ne semblent pas avoir été vues avec netteté — se rapportent assez bien à notre espèce. Le dessin figure en effet deux ailes latérales très NÉMATHELMINTHES PARASITES. "î nettes, — alors que dans A. oscii/ala il n'en existe pas à proprement par- ler, — et des spicules exsertes et arqués. Pour nous faire une opinion précise sur ce point, nous avons cherché à étudier directement les exemplaires qui ont servi de base à la descrip- tion de von Linstow et qui sont conservés au Muséum d'Histoire naturelle de Hambourg. Mais les spécimens qui nous ont été très aimablement communiqués par M. le D' Michaelsen se rapportent uniquement à A. osciilata, et le mâle ne ressemble nullement à la figure de von Linstow. Nous sommes donc amenés à penser que les parasites du Stenorhynchus /ep(oni/x devinent comprendre deux espèces mélangées : A. osculata Rud. et .4. falcigera n. sp., et que von Linstow a figuré sans y prendre garde une extrémité du mâle de notre espèce. V Ascaris fnlcigera^éiévécoMé deux fois par l'Expédition du « Français» dans l'estomac de deux espèces de Phoques : Omnatopkoca Rossi Gray et Leptoiiychotes Weddelli Less. Dans les deux cas, les parasites étaient fixés à la muqueuse en nombre si considérable qu'ils la recouvraient d'un véritable gazon toufî"u. Voici les renseignements qui accompagnaient ces récoltes : N° 708. — Estomac d'un Phoque de Ross [Omnatopkoca Rossi Gray), n" 5, île Booth-Wandel, décembre 1904. Avec quelques A. decipiens Krabbe. Dans l'intestin, des Cestodes. N° 710. — Estomac d'un Phoque de Weddel [Le plony choies Weddelli Less.), n" 7, île Bootb-Wandel, décembre 1904. Avec .4. decipiens Krabbe, A. osculata Rud. et A. stenocephala n. sp. Dans l'intestin, des Cestodes et des Acanthocéphales [Corynosoma sipho n. sp.). Ascaris stenocephala n. sp. (Fig. 3; PI. 1,11-8-12.) Corps brunâtre, cylindroïde, atténué aux deux extrémités. Cuticule striée tranversalement et longitudinalemont de façon à former de petits carrés de b à 6 u. de côté. 8 NÉMATHELMINTIIES PARASITES. La bouche est munie de trois lèvres principales et de trois lèvres intermédiaires, dont l'ensemble forme une « tète » plus large que longue ei plus étroite que la partie antérieure du corps. Les lèvres sont munies de « joues » très étroites. Les princi- pales portent des papilles simples ; les intermédiaires (PI. I, fig. 11) possèdent une partie libre [ab) étroite, légèrement recourbée vers l'intérieur, et plus longue que la moitié de la longueur totale {ac) de la lèvre. La région du cou va s'élargissant en arrière et se trouve séparée du corps par une sorte de ressaut brusque. La cuticule forme environ 18 plis circulaires. Pas d'ailes cervicales ; une paire de papilles à 800 \i- de l'extrémité buccale. Œsophage long (3""", 7) et étroit (350 à 400 [>), avoc un prolongement cœcal ; il existe aussi un cœcum in- testinal qui remonte sur les trois cin- quièmes environ de la longueur de l'œsophage. xMdle. — Long de2"",5 à 3 centimètres, large de 1 millimètre. Extrémité caudale enroulée sur elle-même, terminée par un petit appendice conique long de 3o-iO u. Les faces latérales de l'extrémité caudale sont plutôt légèrement vésicu- leusesque munies d'ailes. On trouve deux papilles latérales assez volumi- neuses à 70 [j. de la pointe caudale. La face ventrale est pourvue d'au moins cinquante paires de papilles courlement fusiformes, réparti(îs ainsi de chaque côté et d'arrière en avant : r Près de la pointe caudale, un groupe de quatre papilles sur deux rangs ; les papilles du rang externe sont aussi rapprochées que celles du rang interne; Fig. 3. — Disposition des papilles caudales chez le mâle A' Ascaris stenocephala . NÉMATHELiMINTHES PARASITES. 9 2° Une double papille à 160 p. environ de la pointe caudale el distante de 60 y. de celle du côlé opposé ; 3° Une série de dix-huit à vingt-trois papilles débutant au niveau ou un peu en arrière de la papille double et se prolongeant au delà du cloaque. Ces papilles sont disposées sur deux ou trois rangs plus ou moins irrégu- liers; on compte ordinairement dans ce groupe cinq papilles postanales ; 4° Une file de papilles s'atlénuant en avant et dont le nombre approxi- matif est de vingt à vingt-cinq. Deux spicules un peu inégaux, longs de 5 millimètres à 7°"°, 5, géné- ralement non exsertes, quelquefois un peu et inégalement sortis par le cloaque situé à 260 u. de la pointe caudale. Terminaison des spicules sans courbure, à pointe mousse. Femelle. — Longue de 3 à 4 centimètres, large de 1°"",4 environ. L'extrémité postérieure conique présente latéralement deux papilles à 110 [j.. L'anus s'ouvre à 500 u.. La vulve est située vers le quart antérieur du corps, sans proéminence marquée des téguments. Les œufs mesurent 70 à 80 y.. Le nom de l'espèce est tiré de l'étroitessp de la tète relativement à l'extrémité antérieure du corps. VAscari.^ stenocepJiala a été récolté quatre fois par l'Expédition (Iharcot : une fois chez Steno7'/ii/?icln/s lepfotu/x Blainv. et trois fois chez Leptonychotes Weddelli Less. Dans chacun de ces cas, les échantillons étaient peu nombreux et libres. N° 6. — Estomac d'un Léopard de mer [Utenorlnjnchus {Ogmorhina) leptonyx Blainv.], baie des Flandres, latitude 64°, 7 février 1904. N" 218. — Estomac d'un Phoque de Weddel [Leptonychotes Weddelli Less.), île Booth-Wandel, Port Gharcot, 24 mars 1904. Avec A. decipiens KrabbeetA. osculata'^uà. K 629. — Estomac d'un Phoque de Weddel [L. Weddelli Less.) très adulte, île Booth-Wandel, 4 novembre 190i. Expédition Charcol. — A. Raili.iet et A. Henhv. — Nématheirainthes parasites. 2 10 NÉMATHELMINTHES PARASITES. Avec A. decipiens Krabbe et A. osculata Rud. Dans rintestin existaient en même temps des Cestodes et des Acan- thocéphales [Coryuosoma sipho n. sp.). N° 710. — Estomac d'un Phoque de Weddel [L. Weddelli Less.), n° 7, île Booth-Wandel, décembre 1904. Avec A. decipiens Krabbe, A. osculata Rud. et A. falcigera n. sp. Dans l'intestin, des Cestodes. En outre des Ascarides de Phoque, nous avons eu à examiner : N° 171. — Un Nématode de 15 centimètres trouvé dans une Némerte {Cerebratulus Charcoti Joubin) de 30 centimètres prise à la ligne à 20 mètres, île Booth-Wandel, 15 mars 1904. Malheureusement, le parasite est indéterminable, Téchanlillon ne possédant pas ses extrémités. N° 808. — Une larve à' Ascaris sp. enkystée sous le péritoine d'un poisson à nageoires jaunes [Notothenia coriiceps Richardson), péché par 30 mètres, 6 février 1905. t II est assez curieux que la Mission n'ait pas recueilli de Nématodes chez les Pingouins, Oiseaux rencontrés cependant en très grande abondance au cours de l'Expédition. NÉMATHELMINTHES PARASITES H II. — AGANTHOCEPHALES. Les Acanthocéphales recueillis représentent une seule espèce du genre (lorynosoma^ es[)èce nouvelle d'ailleurs et que nous décrirons sous le nom de C. sipho. Le genre Corynosoma a été créé, en 1905, par Max Liihe (10), pour les Echinorynques dont le corps est en massue et dont les testicules sont symétriquement placés. A l'exception de C. hijstrix des Palmipèdes, les espèces vivent presque toutes chez les Mammifères ichtyophages et en particulier les Pinnipèdes : Corynosoma strumosum (Rud.), chez Pfioca vilulina, Ph. hispida^ Ph. annulata, Ph. fœtida, Halichœmis grypus, Delphinus phocœtia; C. hamanni (v. Linstow, 1892), chez Stetiurhynchus Iept07njx ; C. bullosum (v. Linstow, 1892), chez Cystophora prohoscidea ; C. rediictiim (v. Linstow, 190o), chez Phoca fœlida. Les espèces C. Hamanni et C. bullosum [W] sont seules de la faune antarctique. Corynosoma sipho n. sp. (Fig:. 4; PI. I, (ig. 13-19.) Le corps, dans son ensemble, a la forme d'une courte jjipe anglaise. Il est renflé en avant en une portion sphérique déprimée, par côté, à sa partie antérieure, en un disque convexe du centre duquel émerge le rostre ; il s'amincit d'autre part en une queue oblique cylin- droïde. La partie renflée mesure environ 2°'"',o de large sur o millimètres de long et 2°"°, 5 à 3 millimètres d'épaisseur. La queue est longue de 1"",5 à 2 millimètres, large de 1 millimètre à sa naissance et d'environ 0°"°,5 à son extrémité. 12 NÉMATHELMINÏHES PARASITES. Tout le corps est revêtu d'aiguillons cliitineux, sauf sur la calotte de la partie renflée, qui est opposée au rostre. Celui-ci, légèrement conique, mesure 0°"°,8 à 1 millimètre de long sur 400 i>. de large à la base et 300 [j. au sommet. Il est armé de 21-22 rangées transversales de 11 crochets disposés en quinconce, ce qui répond exactement à 22 rangées longitudinales de 11 crochets. Dans le premier tour, les crochets sont très ouverts, effilés, aigus; puis l'ouverture et la longueur du crochet proprement dit diminuent progressivement à mesure qu'on se rapproche de la base du rostre. La racine est plus courte et plus épaisse dans les tours du centre. Voici, du reste, le tableau résumant les dimensions des diverses formes de crochets : !"■ tour 9e Crochet. liacine. Epaisseur. Angle. 9ôy. 60 [X 10 |JL 76° 85 fA 57 [JL 18 a 37° 80(1 56 [Ji 20 fjL 25° 78 [A 55 [JL 21 [. 23° 76 [X 54 PL 22^ 22° 75 |x 56 1JL 23 |x 22° 74 [. 60 [JL 24 [j. 22° 73 p. 62|JL 24 jA 21° 70 (A 65 [X 23 |. 20° 67 a 68 |j. 23 f. 20° 05 [L 65 [A 22 f. 20° 3" 4° 5« 6« 7= 8" 0" 10'^ 11" Suivant la méthode de De Marval (12), nous mesurons : la lougueiir du crochet proprement dit de la pointe au coude ; la longup,ur de la rachie, depuis le coude jusqu'à l'extrémité ; Vépaisseiir, au niveau du coude ; Vouverture, par l'angle formé entre les faces intérieures du crochet et de la racine. A la base du rostre, les crochets dont il vient d'être question font place sans transition aucune à des aiguillons grêles, sans racine et disposés en trois ou quatre rangées transversales. Le ?ndle diffère de la femelle par sa partie renflée moins volumineuse et par sa queue plus longue. Sa longueur totale varie de 4 à 6 milli- NÉMATHELMINTIIES PARASITES. 13 mètres. La bourse copulatrice terminale est très rarement évaginée. La femelle mesure de 3"", 5 à S millimètres. Son extrémité pos- térieure, légèrement recourbée en arrière, présente deux petits mamelons latéraux. Les œufs sont oblongs, à trois coques, dont la mé- diane, épaisse, s'étire aux deux pôles pour former une boucle non fermée. Ils mesurent 145 à IGO [i. de long sur 40 à 55 [}. de large. ^, .. , • ,. 1 e ' ' I 1 -t Fis- 4- — OEuf de Cette espèce, qui tire son nom de sa lorme générale, doit corynosoma si- être très voisine du Corynosoma Eamanni (v. Linstow, \ 892) fois'. ^'°^ et de C. reductum (v. Linstow, 1905). Elle en diffère surtout par sa forme et par le nombre des crochets du rostre. Le « Français » a récolté des centaines d'exemplaires de Corynosoma sipho dans l'intestin de plusieurs Leptonychotes Weddelli Less. N° 107. — Intestin d'un Phoque de Weddel [Leptonycholes Weddelli Less.), île Booth-Wandel, latitude 65°,5, 8 mars 1904. Des centaines d'exemplaires fixés à la muqueuse. N"' 472-473. — Intestin d'un Phoque de Weddel [L. Weddelli Less.), île Booth-Wandel, 18 juin 1904. Quelques exemplaires. N° 629. — Intestin d'un Phoque do Weddel (/.. Weddelli Less.) très adulte, île Booth-Wandel, 4 novembre 1901. Avec des Cestodes. Dans l'estomac : Ascaris decipiens Krabbe, A. osculata Rud. et.4. stenn- cephala n. sp. N°70(3. — Intestin d'un Phoque de Weddel [L. Weddelli Less.), ii° 0, île Booth-Wandel, décembre 1904. N° 710. — Intestin d'un Phoque de Weddel {L. Weddelli Less.), n° 7, île Booth-Wandel, décembre 1904. Avec des Cestodes. Dans l'estomac : Ascaris decipietis Krabbe, A. osculata Rud., A. fal~ cifjeru n. sp. et A. stenocephala n. sp. 14 NÉMATHELMINTHES PARASITES. lU. — Tableau des Nëmathelminthes parasites recueillis au cours de l'Expédition du D' J. Charcot, avec indication de leurs hôtes. ORDRES PARASITES HÔTES Némalodes Âsca?'is decipiens Krabbe. Leptonychotes Weddelli Less. Omnatophoca Rossi Gray. Ascaris osculata Rud. Leptonychotes Weddelli Less. Lobodon carcinophaga Honib. et Jacq. Ascaris falcigera n. sp. Leptonychotes Weddelli Less. Omnatophoca liossi Gray. Ascaris stenoceptuda n. sp. Leptonychotes Weddelli Less. Stenorhynchus leptonyx Blainv. Acanthocéphales. Corynosoma sipho n. sp. Leptonychotes Weddelli Less. i\ . — Tableau des diverses espèces de Phoques chez lesquels ont été récoltés les Nëmathelminthes parasites. HÔTES PARASITES ORDRES Stenorhynchus leptonyx Blainv. Lobodon carcinophaga Homb. et Jacq. Omnatophoca Ilossi Gray. Leptonychotes Weddelli Less. Ascaris stenocephala n. sp. Ascaris osculata Rud. Ascaris decipiens Krabbe. — falcigera n. sp. Ascaris decipiens Krabbe. — osculata Rud. — falcigera n. sp. — stenocephala n. sp Corynosoma sipho n. sp. Xématodes. Acanthocéphales. BIBLIOCxRAPHIE. l.STiLEs(Cn.-W.)and Hassali. (A.). Internai Para- sites of the Fur Seal. The Fur Seals and Fur Seal Islands of the Norlh Pacific Océan, part. 111, Washinfjlon, 1899, p. 99-177. 2. Von Linsiow, llclmintlien der Russischen Polar-Expcdition, 1900-1903. Résultats scientifiques de l'Expédition polaire russe en 1900-1903. Section E : Zoolo- gie, vol. I, liv. 1. Sainl-Péler.sbourt:, 1905, p. 2, PI. I, lig. 7-10. i. Id., Hepoit on Ihc Entozoa collected liy « H. M. S. Challenger >-. Riport on the scientific results of the voyage o/« //. M. S. Chnllenyer » duriny the ycais 1S73- 1876. Zoology, vol. XXIII, pari L.XXi, p. 2. 4. MoMiCELLi, Elenco degli Elminli raccolti dul capitano G. Chierchia durante il viag- gio di circumnavigazione délia R. Cor- vetla i( Vettor Pisani ». lloU. 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Fig. 2. — Ascaris falcigera, femelle, gi'andeur nalurelle. Fig. 3. — Extrémité céphalique d'.4. falcigera. Fig. 4. — Une papille labiale double d'A. falcigera. Fig. 8. — Une lèvre intermédiaire d'A. falcigera, vue de côté: «6, partie libre plus courte que la moitié de la longueur totale ac. Fig. 6. — Terminaison d'un spicule d'A. /'a/cig'eca. Fig. 7. — Fragment de muqueuse stomacale d'Omnatophoca Rossi Gray, couvert d'A. falcigera de tous âges. Fig. 8. — Ascaris stenoccphahi , mà\e, grandeur naturelle. •Fig. 9. — Ascaris stenocvphala, l'cmelle, grandeur naturelle. Fig. 10. — Extrémité céphalique d'A. stenocephala. Fig. 11. — Lèvre intermédiaire d'A. stenocephala, vue de côté : afc, partie libre p/«s longue que la moitié de la longueur totale ac. Fig. 12. — Terminaison d'un spicule d'A. stenocephala. Fig. 13. — Mâle de Corynosoma sipho, vu de côté, grossi 10 fois. Fig. 14. — Extrémité caudale de mule de C. sipho avec la bourse copulatrice évaginée. Fig. Vo. — Femelle de C. sipho, grandeur naturelle. Fig. 16. — Femelle de C. sipho, vue de côté, grossie 10 fois. Fig. 17. — F'emelle de C. sipho, vue de face, grossie 10 fois. Fig. 18. — Fragment de tégument de C. sipho revêtu d'aiguillons. Fig. 19. — Disposition des crochets suivant une génératrice latérale du rostre de C. sipho. expédition CharcoL I Rsdlliet et Henry. - NénLci.Lni::iminthe s parasites 3 iO 12 Nicolet lith Neiiiath.elinin.tKe S parasites. MassonE^C'^ Editeurs Jtnp . L LaXcntaine , Pans OUVRAGE PUBLIE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE sous LA DIRECTION D Iv L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle EXPEDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES VERS Annélides polychètes CH. GRAVIER Assistant au Muséum d'Histoire naturelle Polyclades et Triclades maricoles Par PAUL HALLEZ Professeur à I Université de Lille. Némathelminthes parasites A. RAILLIET, Professeur et A. HENRY, Préparateur, à l'École Vétérinaire d'Alfort. PARIS MASSON ET C'% ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, 120 IV] 40 FR. k S S O N & C" EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) Fascicules publiés POISSONS . TUNICIERS. Décembre 1906 .... Par L. Vaillant. / fascicule de 52 pages : 5 fr. .... Par Sluiter. / fascicule de 50 pages et 5 planches hors texte : 8 fr. MOLLUSQUES Nudibranches et Marséniadés, par A. Vayssière. — Cépha- lopodes, par L. JouuiN. — Gastropodes et Pélécypodes, par Ed. Lamy. — Amphineures, par le D' Joh Thiele. 1 fascicule de 90 pages et 6 planches hors texte : 12 //•. CRUSTACÉS Schizopodes et Décapodes, par H. Coutiêre. — Isopodes, par Harriett Richardson. — Amphipodes, par Ed. Che- VREUX. — Copépodes, par A. QuiDon. i fascicule de 150 pages et 6 planches hors texte : 20 fr. ÉCHINODERMES . . Stellérides, Ophiures et Échinides, par R. Koehler. — Holothuries, par C. Vaney. / fascicule de 74 pages et 6 planches hors texte : 12 fr. HVDROÏDES Par Armand Billard. i fascicule de 20 pages : 2 fr. Juillet 1907 BOTANIQUE. VERS ARTHROPODES.. Mousses, par J. Gardot. — Algues, par J. Hariot. 1 fascicule de 20 pages : 2 fr. Annélides polychètes, par Ch. Gravier. — Polyclades et Triclades maricoles, par Paul Hallez. Némathel- minthes parasites, par A. Railliet et A. Henry. 1 fascicule de 1 1 S pages, avec 13 planches hors texte : 22 fr. Pycnogonides, par E.-L. Bouvier. — Myriapodes, H. Brô- LEMANN. — Collemboles, par Y. Carl. — Coléoptères, par Pierre Lesne. — Hyménoptères, par R. du Buvsson. — Diptères, par E. Roubaud. — Pédiculinés, Mallophages, Ixodidés, par L.-G Neumann. — Scorpionides, par EiiG. Simon. — Acariens marins, par Trouessart. — Aca- riens terrestres, [lar Ivar Tragardh. / fascicule de 100 pages, avec 3 planches hors texte : 10 fr. sous PRESSE : Roule Alcyonaires. Ménégau.x Oiseaux. Corbeil. — Imprimerie Ed. Ckétè