/ jx.'-l? ^r->/fM*^;g=^J'>y-- .^ y : W F SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS. EXTRAITS DES PROCES-VERB AUX DES SEANCES PENDAIVT i/aNINEE 1840, I <'i'7wr: .' \ PARIS IMPRIMERIE DA. RENE ET C RUE OE SEINE-S. -GERMAIN, 32. 1841. IE EXTRAITS DE L'lNSTITUT, JOURNAL GENERAL DES SOCIETES ET TRAV.M'X S(:iEMIFIC/.'E$ DE LA FRANCE ET DE l'eTRA.>GF.R. lie Section.— Sciences Mnthematiijucs, Physiques et Naturelles. Rue lie Seine, 32, a Paris, SOCIETE PHELOMATIQUE Sl^ANCES DE 1840. Extrails des proc&s - verbaux. Dans la seance du 4 Janvier 1840,laSoclele n'a entendu aucuno communication scientifique. Seance dull Janvier 1840. Physique : Sons harmoniques. — M. Duharael entretient la Societe de recherches sur les sons harmoniques , qui ont faitle sujeld'un memoire presente par lui a I'Academie des Sciences. Dans le cours de ses recherches , M. Duhamel est arrive a cette proposition generale que , lorsqu'un corps fuit entendre plusieurs sons a la fois , chacun d'eux est produit par une partie differente du corps vibrant ; de sorle que les divers points de chacune deces parties considerees isolement, font un nonibre egal de vibrations dans le meme temps ; mais co nombre change d'une partie a I'au- Exlrait de L'lnsWut, 1840. 1 Ire comiue le son qui lui correspond. — Pour demontrer experi- mentalement ce resultat de la theorie, M. Duhaniel se sert d'une plaque carree delaifon , qu'il ebranle a I'aide d'un archet , de raa- niere a lui faire rendre simultanement deux sons scpares I'un de I'autre par ua intervalle d'environ une quinte ; les nombres de vibrations des parties qui produisent ces sons so trouvent alors dans le rapport de trois a deux. Ces vibrations sent tracees sur une lame de verre enduite de noir de liirnee , que I'on fait giisser derriere la plaque pendant qu'elle vibre. Sur le bord de la plaque ont ete sondes trois petits crochets en (il de fer , d'environ trois a quatre centimetres de longueur , ils sont espaces de facon que le crochet raoyen repoude a peu pres a la limitedes parties vibrantes que I'on etudie , et chacun des extremes au ventre de I'une d'elles. En prenantavec un corapas des longueurs egales de chacune des lignes ondulees que la branche horizontale des crochets a tracee sur le verre, et a une egale distance a parlir de leur origine, on s'assure que les nombres des ondulations sont effeclivement dans les rapports indiques ci-dessus. Mecanique : Disposition pour regidariser le mouvement des machines. — M. Combes indique un moyen fort simple de disposer des freins de maniere que le travail resistant auquel ils donnent lieu soit equivalent au travail resistant de chacun des raecanismes mis en mouvement par une meme machine, de telle sorte que la charge de la machine n'eprouve aucun changement, quand on vient a embrayer ou a debrayer une parlie de ces raecanismes. Dans le cas ou chacun d'eux est conduit par une courroie sans fin, la dis- position indiquee par M. Combes consiste a subslituer a la poulio folle destinee a recevoir la courroie lors du debrayage, une poulie montee sur un arbre pariiculier d'une petite longueur, place sur le prolongeraent de celui qui portela poulie fixe, mais distinct de ce- lui-ci. Ce petit arbre porte une roue en fonte ou en hois cercle en fer sur le contour de laquelie s'appuie un frein acoussinet metalli- que. La pression de ce frein est regiee au moyen d'un poids, ou mieux d'un simple boulon a ecrou, avec interposition d'un ressort entre I'ecrou et la longuo branche du frein, de maniere a occasion- ner sur la roue un frottemeut equivalent a la resistance due au jeu du mecanisme, ce a quoi on parviendra aisenient par le latonnemenf . II resuUe de la, que lors du debrayage ou de rembrayage la charge de la machine dev ra roster la raeme, et parconsequenl sa vitosse de- nieurer invariable saiif toutefois Ii3s effets de I'inertie des pieces mobiles el de raugmentation du frottement entreles surfaces apres un contact de quelque duree. Par cette double cause il y aura une petite diminution de la vilesse du motcur chaque fois qu'on em- brayera ou debrayera, mais ce ralentissemenl a beaucoup moins d'inconvenients que Tacceleration de vitesse qui a lieu, lors des debrayages, dans ies ateliers depourvus de moderateurs, ou meme dans laplupart des ateliers pourvus de moderateurs mal etablis, ce qui est tres frequent. 11 est evident, ajoute M. Combes, que la dis- position indiquee des freins consistanl a remplacer Ies resistances utiles, dont Taction est moraentaneraent suspendue, par des resis- tances inutiles equivalentes, la depense de force motrice demeure constante quelque soit le uombre des mecanismes debrayes. Mais, il y a beaucoup de circonstances dans lesquelles I'economie de force due a I'usage des moderateurs connus est d'une faible impor- tance, tandis que I'uniformite du mouvement des mecanismes de- meurant embrayes est tres essentielle. — On pent disposer Tarbre court qui porte la roue du frein et la poulie de debrayage, de facoB qu'il puisse a volonle glisser longitudinalement sur ses paliers, d'une quantite un peu plus grande que la largeur dela courroie, afln qu'on puisse degager ceile-ci quand elle a besoin d'etre repa- ree ou de recevoir une tension plus forte. — II est facile d'imagi- ner des dispositifs parliculiers aucas ou le raouvemenl serait trans- mis par des roues d'eugrenage susceptibles d'etre debrayees au lieu do I'etrc par des courroies. — M. Donne communique I'extrait d'une lettre qu'il a regue de de M. Melloni, en meme temps que le rapport fait par ce physicieo a I'Academie des Sciences de Naples sur lesprocedes photographi- ques de M. Daguerre. M. Melloui adopte la ihcorie de M. Donne et declare qu'elle lui parait seule admissible. II cite a cette occasion quelques paroles de Galilee qui lui semblent I'appuyer fortement. Relativemcnt aux essais lypograpbiques par lesqueis M. Donne a cherche a reproduire Ies images photograpliiques : • Recevez, lui ecrit M. Melloui, mes congratulations Ies plus sinceres ; j'ajoute sans hesiter que cette precieuse decouverte sera seule veritable- 4 ment utile a la science dans Tinvention du daguerreotype. On est impatient ici d'en voir ics epreuves... » Seance du 18 Janvier 1840. Chimie INDUSTRIELLE : Fabrication du chlorate de potasse. — M. Pelouze communique un precede nouveau et avantageux pour la fabrication du chlorate de potasse. — Jusqu'a present on a tou- jours decompose le carbonate de potasse par le chlore ; M. Pelouze signale les incouvenients de ce procede, auxquels il propose de remedier en substituant la sonde a la potasse. En s'y prenant d'une maniere convenable on obtient du sel marin et du chlorate de son- de; puis, par double decomposition, on transforme ce dernier en chlorate potassique, en le traitant par un des sels de potasse les moins chers du commerce. — M. Pelouze indique un second pro- cede manufacturier, qui pent etre aussi employe avec avantage pour le raeme genre de fabrication ; il consisle a faire passer du chlore dans du lait de chaux, il se forme alors du chlorure de chaux que Ton fait ensuite bouillir longteraps avec du muriate de potasse. Physique : Congilation. — M. Cagniard-Latour communique le resultat d'une experience de congelation qu'il vient de faire sur un marteau d'eau de petite dimension, c'est-a-dire dont le tube n'a que 25 centimetres environ de longueur et 8 millimetres de dia- metre interieur, lequel avait ete purge d'air avec tout le soin pos- sible. — Le but principal de cette experience etait de savoir si I'eau du marteau, etant solidifiee par le refroidissement, contien- drait des cavites on bulles gazeuses corame on en voit dans la glace ordinaire. Apres que le marteau d'eau avait ete confectionne on avait eu soin, un moment avant de commencer I'experience de con- gelation, de le tenir plonge par sa partie inferieure dans un bain- marie jusqu'a ceque I'ebullition dont la colonne liquide du marteau etait devenue d'abord le siege eut cesse de se manifester, lors meme que Ton entretenait le sommet du tube mouille d'eau froide. Cette experience de congelaiion a ete repetee a plusieurs reprises et a presente chaque fois le nieme resultat, savoir : que I'eau d'un pareil marteau laisse toujours apercevoir des cavites ou bulles ga- zeuses lorsqu'elle est gelee. — L'auteur a vu, comrae il s'y etait attendu d'apres les observations de M. Despre(z, que I'eau de son raarteau, quoiqu'elle fut a 10° C. au-dessous de zero, restait li- quide, mais il a reconnu ensuite que Ton pouvait tres facilement determicer sou passage a Tetat solide, et qu'il suffisait pour cet effet de frapper avec une force suffisante le bas du tube sur un corps dur, comme parexemple une table de raarbre. AcousTiQUE : Sons analogues a la voix humaine. — Le meme raembre annonce ensuite qu'en continuant scs recherches sur les moyens de produire des especes de sons vocaux en dirigeant le souffle de la bouche entre deux doigts, comme il I'a indique dans plusieurs de ses precedentes communications, il a ete conduit a reconnaitre que Ton pouvait ameliorer tres sensiblenient le timbre de ces sons et augmenter beaucoup leur intensite en placant con- venablement sous les doigts mis en vibration un tuyau propre a pouvoir produire les effets d'un porte-voix; il a essaye differents appareils renforcants de ce genre. Celui dont il a obtenu les meil- leurs resultats, et qu'il met sous les yeux de la Sociele, est forme principalement d'une espece de cornet en caout-chouc; dans son ouverture superieure est place un bout de tuyau metallique garni a son embouchure d'un bord saillant en membrane mince de caout- chouc; c'est ce bord flexible que Ton presente sous les doigts lors- qu'il s'agit de leur appliquer le porte-voix. L'auteur a reconnu que dans le cas ou Ton supprimait ce bord pour mettre le metal du tuyau immediatement en contact avec les doigts, le son avail lieu aussi, mais qu'il exigeaitplus d'efforts d'insufflation et prenait un timbre assez analogue a celui du serpent. II s'est assure d'ailleurs que dans le cas oul'on vient a exercer des pressions un peu fortes avec un corps dur sur les parlies de la main avoisinant le dessous dela fente vibranteque forment les doigls par leur rapprochement, le son perdait de son intensite, devenait plus aigu et en meme tempspluspetiblea produire; enfm il a reconnu que sil'on plagait entre les doigts un petit coin de caout-chouc alin d'augmenter dans de certaines limites la largeur de la fente vibrante, on pou- vait, a I'aide de cette addition, obtenir des sons plus intenses en- core, surtout lorsque Ton faisait en sorte que les levres de la bou- che et celles formees par les doigts fasscnt mises simultaneraent en vibration. 6 Seance du 25 Janvier 1840. BoTANiQUE : Cnjptogames. — M. Montagne communique a la Societe des observations nouvelles qu'il a etc a mcme de faire sur la structure du nucleus des genres Sphwrophoron, de la famillc des Lichens, et Lichina, de celle des Byssacees. — Apres avoir donne i'histoire abregee des travaux fails sur chacun de ces genres, I'auteur fait conuaitre ce qu'une analyse delicate, secondee par d'excellents instruments, lui a revele touchant leur organisation. Le travail recent de M. Fee sur les thequcs des Lichens, insere dans le Supplement a VEssai sur les Cryplogames des ecorces of- ficinales, conlient ce qu'on saitde plus complet sur le nucleus du genre Sphwrophoron. M. Foe y a vu <• des sporidies tubuleuses, « au moins huit fois plus longues que larges, minces, renfermant « des spores arrondies qui paraissent libres. Elles sont engagees au " milieu d'un tissu noir globuleux se detachanf en bleu sous I'ocil « de I'observateur : elles sont si abondantes qu'il faut une grande « attention pour les decouvrir. » — M. Montagne trouve ces ob- servations trcs exactes, quand au fond ; il Icur manque pourtaut, selon lui, ce degre de precision auquel I'emploi d'un meilleur mi- croscope et de plus forts grossissements permettait seul d'attein- dre. II fait reraarquer, en outre, que M. Fee, qui donne ici a tort, suivant lui, le nom de sporidies a de veritables thequcs ei celui de spores aux sporidies , leur a toutefois lui-meme restitue ailieurs (Supplera. p. 9) le vrai nom sous lequel ces organes sont connus. Le genre 5p/i< — A la suite de cette communication, M. Babinet cite une ex- perience curieuse sur les cbances, qui a ete faite par une personne a qui il avail indique un moyen sur dc gagner a la lotorie ; il lui avait conseille de jouer I'extrait durant un grand nombre d'an- nees, en prenant toujours a cliaque lirage les 45 plus anciens nu- meros. Voulant se convaincre par elle-meme de la certitude du moyen propose, la personne dont il s'agit fit le releve de tous les livres de la loterie depulsson origine jusqu'en 1822, et supposant qu'elle eut joue pendant tout ce laps de temps contre la banque, conformement a I'avis qu'elle avait recu, elle calcula ce qu'une semblable combinaison aurait produit en definitive. Le resultat trouve fut qu'elle aurait obtenu 5,32 dcnumerospar chaque double tirage, d'oii il est facile de conclurequel'avantagecut fini paretre de son cote. — M. Binet entretient la Sociele des resultats qu'ii a communi- ques a I'Academie des Sciences sur les inegaliies seculaires des orbites des planetes. II enonce deux theoremes surle sens des mou- vements seculaires des grands axes des orbiles planetaires, et sur le sens des raouvements des lignes des noeuds. Un autre theoreme, deduit du principe des aires, fait connaitre une nouvelle relation entre les carres des inclinaisons mutuelles des orbites de toutes les planetes considerees successivement deux a deux. Seance dw 21 mars 1840. A I'occasion du proces-verbal de la seance precedenle, M. Daussu prend la [)arole pour conibattre I'assertion qui a ete eraise tou- chant la Constance de la moyenne des quantites de pluie qui tom- bent annuellement a Paris ; il soutient que les quanlites de pluie recueillies a rObscrvaloire sont loin d'etre constantes, comme on le croit generalement, et qu'un laps de 77 ans ne suffit pas pour 23 assurer une moyenne invariable. II rappelle a ce propos les obser- vations qu'il a faites sur la hauteur moyenne de la Seine, et qui prouventque, pour cephenoraene meloorologique,ilfaut enibrasser une serie de pins de 40 annees pour avoir une moyenne qui ne va- rie plus de ■^. La merae conclusion, dit-il, pourrait s'appliquer a la meleorologie en general. — M. Francoeur fait remarquer que rexhaussemeut des eaux de la Seine a Paris est un phenomene tres complexe, pouvant tcnir a plusieurs causes, parmi lesquels il cite la predominance des vents d'ouest, qui doiveut occasionner un refoulement des eaux du fleuve. L'eloment pris en consideration pnr M. Dausse lui senible done pen proprc a faire connailre la quanlite de pluie qui toinbe annuel- lement a Paris. Mathematjques : Calcul dcsprohabillles. — M. Jules Bicnayme annonce qu'il est parvenu a resoudre exacteinent une question de probabiiiles dont il n'existait pas de solution rigoureuse. II s'agit de determiner, parmi un grand nonibre de paquets de cartes pris au hasard dans une grande quautite de cartes de deux couleurs en proportion donnee, combien il pent se trouver de paquets dans les- quels I'une des deux couleurs, designee d'avance, I'emporte sur I'autre. Ce probleme meritait qu'ou en recherchat la solution veritable parcequ'il offre des difficultes speciales, et en meme temps parce- (lu'il est susceptible d'une application interessante. On sail effecti- vement que c'est la traduction fort simple d'une question electo- rale, et M. Bienayme a soin de faire remarquer que I'idee premiere de cette question ne lui appartient pas , mais que la solution qui en a ete donnee peche par la base. Voici I'enonce de ce probleme electoral. On suppose le nombre tres grand des electeurs d'un grand pays partage entre deux opi- nions dans un rapport connu ; on siippose de plus les electeurs re- partis au hasard en colleges nombreux, et Ton demande quel est, avec une grande probabilite, le nombre des colleges dans lesquels la majorite appartiendra a I'opinion qui possede une pluralite connue dans le corps electoral. La solution que ce double probleme avail recueetait fundee sur I'application erronee d'une proposition tres vraie, savoir : que la 24 probabilite de trouver les cartes d'une couleur designee, en pliira- lite daus I'un quelconqiic des paquets, nc depend que du nombre des cartes de ce paquet, et nulleraent du rang qu'il a pu occuper dans la repartition de la masse des cartes donnees. Pour que ce tlieoreme de probabilites conserve toute exactitude, il faut que le paquet considere soit isole de tous les autres, qu'on n'ait aucun egard a la composition de ceux-ci, et que le rapport des deux cou- leurs dans chacun puisse avoir toutes les valeurs possibles. Mais on concoit que si Ton vient a envisager simultanement deux ou plusieurs paquets, la probabilite de la composition de I'un influe sur la probabilite de la composition des autres ; de sorte qu'oa ne pent, sans paralogisme, conclure du theoreme precedent que la probabilite de trouver une couleur en pluralite reste constaute dans une suite de paquets formes d'un egal nombre de cartes ; ou, si les paquets sont inegaux, que cette probabilite ne change qu'a raison du nombre des cartes qu'ils contiennent. Malgre I'erreur evidente de cette conclusion, le hasard a voulu qu'elle influat peu sur la solution numerique qui I'avait prise pour base. Pour expliquer cet effet, M. Dienayme rappellc que les pro- babilites de resultats de grands nombres sont exprimees d'ordi- naire par une integrale, qui se represente dans la plupart des pro- blemes de physique, etc., et dont les limites deoident des limites memes qu'il convient d'attribuer aux valeurs les plus probables. De plus, ces dernieres limites sc composent de deux ternies, dont I'un est proportionnel au nombre des eveuements consideres, tan- dis que le second terme n'est proportionnel qu'a la racine carree de ce nombre. Or, dans la question actuelle, le hasard a voulu que le terme proportionnel au nombre des paquets de cartes, ou des colleges electoraux, n'ait recu aucune alteration de I'inexacti- tude du raisonnement. Elle n'a altere que le second terme, qui de- termine la grandeur des limites des valeurs probables, et qui est seulemenl proportionnel a la racine carree du nombre des colleges. La solution rigoureuse ne modifiera done que letendue de cos li- mites. Mais elle a donne lieu de rectifier dans I'expression du pre- mier terme une erreur de calcul. C'est une de ces erreurs qui, danslcs calculs astronomiques, ont occasionne parfois d'assez vives ton testations, parcequ'on attache aux probleraes qu'ils resolvent line tres grande importance. C'est remission d'une quantite de 25 T'ordre conserve dans rapproxiniation dont ou liiil dependre ce* premier terme. II resulte douc des recherches de M. Bienaynie que les valeurs numeriques fournies par la solution dont il indique le defaut, ne recevront de chaugements notables que dans les limites, mais les valeurs moyennes resteront a peu pres les niemes. Ainsi, par exeraple, on avait trouve que 208,000 eiecteurs, repartis en 440 colleges electoraux, devraient donner a I'opinion qui possede une majorite de -^ (qui compte environ 104,000 contre 94,000), pres de 85 colleges sur 100. La solution rigoureuse changera a peine ^. Apres cela, si on veut comparer cet ecart en des points divers, il faudra supposer qu'on le rapporte a des axes semblables du cer- cle oscuiatour, ce qui roviont a diro quo rfw doit olre cense cons- tant ; et si on veut avoir V alteration dc la forme circulaire, ou ce qu'on propose d'appeler la premiere deviation de la courbure, il A'D faudra prendre le rapport ; ainsi la premiere deviation de la 0 courbure est mesuree par tangS. d^-; ou plus slrictemont par tang 5; puisque du est constant. Apres cela, il est clair quo la ligne qui partage en deux egale- ment la corde inGnimenl petite parallelo a la tangento n'esl autre que le lieu des centres des coniquos qui touchent la proposee par un contact du troisienie ordre ; do sorte que la premiere devia- tion est mesuree par -^. Nous appellerons axe de premiere devia- 3/5 tion la ligne inclinee a la normale sous Tangle S. Quand le rayon de courbure p passe par un maximum ou un minimum, la deviation est nullo, parccque /:.' -— s'annule dans UCi) ces circonstances. 47 A partir du sommet de la parabole ou de I'hyperbole, la devia- tion va croissant au-dela de toutelimite; raais dans I'eliipse elle ne depasse pas uii certain maximum marque par ies points qui cor- respondent aux syslemcs des diameires conjugues egaux ; de sorte que ces memos lignes, qui procurent a I'eliipse une equation iden- tique a celle du cercle, marquent Ies points de son perimetre ou la courbure s'eloigne le plus de la forme circulaire. La courbe dans hMpiellela deviation est constante, est la spirale logarithmique osculatrice. II parait done que c'est par la spirale logarithmique osculatrice qu'on devra mesurer la courbure si on veut considerer a la fois trois elements successifs. II suftit, pour sa determination, de dire que son pole est la projection du centre de courbure de la proposeo sur le rayon vecteur de la parabole oscu- latrice. De memo que dans !e cercle le triangle eleraenlaire forme par deux elements consecutifs est parloul egal a lui memo ; ainsi, dans la spi- rale logarithmique, le trapeze elementaire A BCD est partout sem- blable a lui-meme. On peut done dire que cetle courbe a en tous ses points une courbure sembiable. La seconde deviation de la courbure sera ralleratioii de la forme spirologarithmique , ou I'ecart qui est entre la courbe et sa spirale logarithmique osculatrice dans I'element du quatrieme ordre. Ouand la seconde deviation sera nulle, la spirale logarithmique osculatrice aura un contact du quatrieme ordre , eties points cor- lespondants pourront etre appeles sommeis du second genre. — L'ellipse a quatre sommets du second genre determines par le systeme de ses diametres conjugues egaux ; Ics autres coni- ques en sonl depourvues. — Cette generation des affections suc- cessivesde la courbure parait susceptible d'une extension indeflnie, et la construction des formules relatives a chacune d'elles ne sau- rait offrir de difflcultes. § III. Lois de la premiere deviation dans Ies surfaces. Ces lois so lapportent soil aux deviations de toutes Ies sections normales relatives a un raeme point, soil aux deviations de toutes ces seciions passant par une meme tangente. 1^ Sections normales. On forme I'indicatricede leurs deviations 18 en etendanl jiisqu'au troisiemo ordro la marcbe qii'oii siiii pour former 1 iiidicalrico des amplitudes , et on arrive a ce resullalque : Toute surface se portage en deux sortes de reyions. La premiere sorte est carudcrUeepar cetle circonstauce que . de toutcs Ics sec- tions normalcs relatives a un me'mc point, il y en a Irois qui onten ce point une deviation nuUe, c'esl-d-dire unsommet du premier genre. Pour Us autres regions , il n'y a en chaquc point qu'une seule section normale qui ofjir cctte propriete. Ccs deux sortes de regions confinent entre ellespar des courbes sur lesquelles il y a en cliague point deux sections normalcs a deviation nulle. Ensuite il y a a (ravers ces regions certaines courbes singulieres et certains points singiiliers dans iesquels il pent se presenter encore par excepiion soil deux sections normales a deviation nolle , soil une seule ; et enfin il neut y avoir aussi des courbes on des points isoies dans Iesquels aucune section normale n'offre de deviation nulle. 2° Sections obliques. La loi la plus generale de la deviation dans les sections obliques peut s'exprimer ainsi : Le lien des axes de deviation de toutes les sections relatives a un meme azimuth est un plan. De la plusieurs consequences evidentes : appelons ceplan (PD). Le lieu des normales de tonics ces sections est aussi un plan et notarament le plan passant par le point P et perpendicu- laire a la tangente commune , designons-le par (PN). Cbacunc des sections relalives a la tangenle que Ton considere coupe les plans (PN et PD) en deux droites qui sont respeclive- ment sa normale et son axe de deviation. Done, parnii loules ces sections, il y en a une, et une seule, a deviation nulle ; et la section perpendiculaire a celle-la offre une deviation maximum. Et enfln, si D est cette deviation maximum et 0 rinclinaisou d'une section quelconque sur celle qui donne ce maximum , la deviation d de cette section quelconque est donnee par d =- D cos Q ce qui est tout-a-fait analogue au theoreme donne par Meunier, pour les amplitudes , a la difference pres que la section d'ampli- tude maximum est toujours une section normale , ce qui n'est vrai pour la section a deviation maximum que dans les deux directions de plus grande et plus petite amplitude. § IV. — On pourra rechercher les lois de la seconds deviation 49 et des (Jevialioiis superieuios ile la memo facjon ; et iiotammenl on trouve que le nombrc des sections normales qui ont au point donne un sonimet du second genre est au plus de huit , pouvant etre , en des regions diverses , I'lin des nombres suivants 0,2,4,6,8; mais il sufflra d'avoir donne les lois de distribution des coniques osculatrices. 10 Sections normales. Parmi toutes les sections normales, il y en a au plus six dont la conique osculatrice est parabolique. Et ge- neralement le nombre des sections normales paraboliques est , en des regions diverses d^une meme surface , I'un des suivants 0, 2,4, ou 6. — Avec I'equation de chaque surface , on peul dis- linguer facilement ces quatre sortes de regions. Et il faut reniar- quer que chaque section parabolique marque la transition enlre deux espnces dans lesquels les sections normales ont des coniques osculatrices de genre oppose (eiliptique ou hyperbolique). 2° Sections obliques. Parmi toutes les sections relatives a ud meme azimutb , il y en a au plus deux dont la conique osculatrice est une parabole. Ces deux sections paraboliques separenl des es- paces dans lesquels les coniques osculatrices sont de genre op- pose. — Lorsque les deux sections paraboliques deviennent ideales, toutes les sections relatives a I'azimuth correspondant sont de meme genre, soit eiliptique, soit hyperbolique. Ceci arrive encore lorsque les deux sections paraboliques se confondent en une seule ; mais ce cas se distingue du precedent par la circonstance que toutes ces sections de meme genre , soit eiliptique soit hyperbolique , at- teignent la limite d'une forme parabolique. Nous acheverons I'e- nonce de la loi des sections obliques en disant qu'autour d'un meme point il y a quatorzc azimuth distincts dans lesquels les deux sec- tions paraboliques se confondent. Ces quatorze azimuth separent sur le plan tangent autant d'aires distinctes qui offrent alternative- nient les proprietes que les deux sections paraboliques relatives au meme azimuth sont reelies ou bien ideales. AcousTiQUE : Voix humainc. — M. Cagniard-Latour commu- nique la suite de scs recherches sur la voix humaine. Les dernieres experiences dont il s'est occupe ont consiste prin- cipalement a examiner combien de temps il pouvait, par une seule • xpiration, c'esl-a-diresans reprcndro haleine, souteuir un son de Rxtrait de L'InsHiui, 1840. 7 50 sa voix, et ensuite, pour comparaison, un son dii nieme ton, el autant que possible dc memo iiilensile, qu'il produisait en insuf- flant differcnts appareils ou instruments a vent. Prealableinent ii avail, a I'aide d'un tuyau recourbe, fait passer sous une cloche pleine d'eau, et renversee sur un bain du memo liquide, tout ie gaz d'une seule expiration afin d'en mesurer le volume, lequel, apres plusieurs epreuves, a ete trouve etre raoyennement de tiois litres lorsque I'aspiration prealable avail eu a peu pres loute I'ara- plitude qu'il ctail possible de lui donner. En s'attachant done a faire en sorte que I'expiration, dans chaque experience, produisit toujours a peu pres Tecouleraeut d'un pareil volume gazeux, il a constate que, sous I'influence de eel ecoule- ment, un son repondanl par exemple au la de 425 vibrations simples par seconde pouvail eire soutenu, savoir : 30 secondes avec la voix; 45 avec Ie larynx artificiel forme par I'application de la bouche sur deux doigls ; 50 avec un cor; 25 avec une cla- rinelte, et 10 seulement avec une flute d'orgue. Ces observations et quelques aulres du meme genre que I'auteur a recueillies en coraparanl les sons les plus graves du sifflel de la bouche a ceux correspondanls de la voix, confirment, suivant lui, I'opinion que dans plusieurs de ses precedenles communications II a eraise, savoir : que la voix, lorsqu'elle est grave surtoul, est plulol un son d'anche qu'un son de fliile ou de sifflel. Seance du 9 mai 1840. Hydraulique : Pompes sans sotipapes. — M. de Caligny donne la description d'une pompe sans sonpapes. II fait observer d'abord qu'il suflit de subsliluer la puissance motrice a la resistance a vaincre dans la machine a flotleur oscil- lant, qui a ete I'objet d'un rapport de MM. Cagniard-Lalour et Combes (voir la seance du 30 mars 1839), pour transformer cetle machine en pompe sans soupape. 11 ajoute memo qu'elanl donne un simple luyau vertical enfonce en partie dans un reser- voir, et evase a ses deux exlremites, il suffit d'eraerger periodique- ment un flotleur dans ce luyau pour entretenir un mouvement oscillaloire dans une colonne liqtiide alimentee par le reservoir, et qui jette |)eriodiquemenf de I'eau par le sommet du luyau evase. 4ft 51 Cette niachiiie, coiisideiee sous co point do vue, lui purait etre un des appareils Ics plus puissants et les plus simples qui puissent etre employes a elever de Teau a do petites hauteurs, pour faire des epuisements, au moyen d'une machine a vapeur a simple effet. Quand on veut elever de I'eau a une hauleur plus grande ou raoin- dre que la course du flotteur, il convient alors d'employer un sys- teme do siphons a branches inegales en hauleur ct en diametre, conime dans la pompe sans piston donl M. de Caligny entretint, il y a un mois, la Societe, par occasion, en prevenant qu'il revien- drait sur ce sujet. Or il donue aujourd'hui un moyen do suppri- mer toute espece de soupape dans cet appareil. Ce moyen repose sur ce que si, a I'epoque ou la surface de la colonne oscillante des- cend a une certaine profondeur dans la branche qui est disposee du cote d'oii Ton veut tirer I'eau a epuiser, cette eau est tout na- turellement en mouvement vers cette branche dans un tuyau de conduite, on concoit que ce mouvement pout etre periodiquement eleint a I'epoque qui suit, ou la surface de la colonne oscillante dans cette branche remonte au-dessus de la surface de I'eau a epuiser. Tout I'artifice consistait done a trouver une disposition qui permit de regler convenableraent la course de la colonne os- cillante au-dessus et au-dessous de cette derniere surface. Pour y parvenir, M. de Caligny dispose la jonction de la branche du ver- sement et du tuyau d'arrivee de I'eau a epuiser au-dessous de la limite de la descente des oscillations dans cette branche. En se- cond lieu, il remarque qu'etaut donne le rapport des diametres des deux branches verticales, pour regler la course inferieure de I'os- cillation qui verse de I'eau a une hauteur donnee, il suffit de re- gler convenableraent une premiere fois la longueur de la colonne oscillante dans le siphon. II est clair que si la fontaine dont on veut elever I'eau a un produit assez constant, et que Taction pe- riodique de la machine a vapeur ou du moteur quelconque qui en- tretient les oscillations soil assez reguliere, le systerae fonotionne indefiniment; 11 se regularisera memo par ces deux causes, dont I'une est analogue a un pendule, et I'autre a une clepsydre. On pourrait penser au premier apercu, ajoute I'auteur, qu'il y aurait inconvenient dans la resistance du flotteur si Ton ne pre- nait pas des precautious pour qu'elle ne fut pas trop variable. Mais cet appareil devant etre niu par une machine a vapeur a sim- 52 pie effet, il est clair qu'il n'y aura rien de perdu dans urie ascen- sion faite sous un effort qui n'est pas ncLessairement constant, par la raison memo qu'il ne s'agit que d'uno ascension, et parconse- quent d'une depense (otale de travail ou de force vive. Cette con- sideration dispense de prendre des precautions d'ailleurs faciles a imaginer, et qui dependent speciaiement du calcul. On voit, d'a- pres cela, combien la machine est simple : toutes les pieces sont absolument fixes, a I'exception d'un floiteur souleve verticalement par une chaine sans volant et meme sans balancier. Seance du 16 mat 1840. CuiMiE ORGANiQUE : Pectine , acide pectique; ferments. — M. Fremy depose la note suivante, relative a des communications qu'il avail faites verbalement dans la seance precedente. " 1" J'ai eu riionneur de commuoiqutT a la Societe le resume de raes recherches sur la pectine et I'acide pectique. J'ai fait voir dans mou travail que ces deux corps ne different entre eux que par la capacite de saturation, et qu'ils out !a meme composition elemen- taire. La pectine pent se transformer en acide pectique sous I'in- fluence d'un ferment qui se trouve dans tons les fruits el dans quelques racines. Je crois avoir demontre que cette transforma- tion pent expliquer certains phenomenes qui ont ele observes peu- dant la maturation des fruits. L'acide pectique peut aussi, sous I'influence des alcalis en exces, se changer en un nouvel acide que j'ai nomme acide metapectique , et qui differe de Tacide pectique par la capacite de saturation qui est plus forte. Ces differentes sub- stances sont d'une instabilite remarquable, et s'alterent souvent dans I'eau : je les ai nommees corps de transition. Je crois en effet qu'une substance organique, avant d'arriver a un elat stable, doit passer par une serie de modifications suecessives. C'est une serie de cette nature que j'ai essaye d'etudier dans ce premier travail. « 2° J'ai communique en second lieu la suite des recherches que j'ai eulreprises avec HI. Boulron-Charlard sur les ferments. Nous sommes arrives a determiner d'une maniere precise les circonstan- ces et les agents qui formeut l'acide lactique. Toutes les matieres animates qui agissent conime des ferments ordinaires peuvenl, a la lougue, eprouver une modification qui leur fail prendre une force 53 uouvelle et plus energique. Elles acquiereut en etfet la propriele de transformer on acide laclique, non-seulement le sucre, niais encore la dextrine, les gommes, I'amidon, etc. L'action des ma- tieres animales est paralysee quand on les soimiet a une tempera- ture de 100°. Nous esperons que I'oxameu de ces phenomenes ■lous permettra d'expliquer la formation dos acides dans la vege- tation; il nous a deja conduit a trouver un procede assfz facile lOur preparer de I'acide lactiquo, qui preud, commc on !e salt, de 'importance par ses nouvelles applications a la medecine. Tout le nonde se rappelle que Forge germee contient un principe qui peul ransformer I'amidon eu sucre. et que Ton nomme la diastase; .'orge renferme de plus une assez grande quantite d'une maiierc aniiuale qui peut former de I'acide lactique quand eile a ete nio- difiee. Nous prenons de I'orge germee que nous humectons lege- rement, et que nous conservons pendant trois ou quatre jours dans un flacon bouche. Pendant ce temps, la matiere animale coutenue dans I'orge se modiGe, la temperature s'eleve, et si on vienta sou- mettre, pendant deux a trois jours, I'orge ainsi modifiee dans de I'eau a 40°, i'eau devient fortement acide et contient des quantites assez considerables d'acide lactique. II est evident que dans ce cas la diastase transforme I'amidon en dextrine et en sucre qui se trouvent immediatement changes, sous rinfluence de la matiere animale, en acide lactique. » — M. Martins lit un memoire sur les glaciers du Spitzberg, compares a ceux de la Suisse et de la Norwege. Cette communication donne lieu a une discussion sur la nature iie la cause qui occasionne les fractures des glaciers. M. Martins les attribue a I'inegale dilatation que subissent les diverses parties de ces anias de glaces, jointe a la maniere dont ils sont encaisses paries montagnes environnantes, qui ne leur permettent de s'eten- dre que du cote de la mer. M. Elie de Beaumont defend I'opinion des geologues qui ont vu la principale cause de ces accidents dans le glissement que les gla- ces doivont eprouvor sur un sol incline. II fait observer que les fentes sont precisement dans le sens de ce glissement, c'est-a-diro dirigees perpeudiculairement a I'axe de la vallee, tandis qu'elles seraient tout-a-fait irregulieres si elles etaient dues uniquement a la dilatation inegale des differeutes parlies du glacier. 54 W. Marlins lepond a celte observation, qu'il se pioduil d'abord des fentes impcrceptibles dans tous les sens, mais que celles qui ont uno direction transversale sent seules dans les conditions ne- cessaires pour s'eiargir ; que sans doute Ic poids des glaces su- perieures contribueau phenomene, mais que la plus grandc part d'action doit etre attribuee a I'eau qui tombe dans les fentes, et qui, en s'y consolidant, agit comme un coin sur leurs parols. Seance du 23 mai 1840. M. Babinet propose , pour la mesure des hauteurs par ie baro- metre, une nouvelle formule sans logarithmes, plus facile par- consequent a calculcr que celle dont on fait comniuncraent usage, et dont rexactitude est ties suffisante pour des differences de sta- tion d'environ 1000 metres. Cette formule est : H — /il 2(T + 0 1 = 16000'". -{1 + ^ ' n+k\ 1000 Hydraulique : Fontaines pour les epuisements. Fontaines ele- vatoires. — M. de Caligny lit la note suivante : " La premiere fontaine intermittenle, ayant la forme du signey, qui a deja ele decrite, et dont j'ai meme execute un modele fonc- lionnant, n'etait point susceptible de rendre des services a I'indus- trie, et devait etre simplement considcree comme un moyen d'ex- pliquer des effets uaturels. Je vais faire connaitre aujourd'hul un nouveau principe, au moyen duquel on peut faire produire a cet appareil des effets analogues a ceux des machines qui ont deja ete I'objetde divers rapports favorables a I'Institut, mais avec I'avan- tage essentiel de supprimer toutes les pieces mobiles. « Concevez un siphon renverse, a trois branches, en forme de T renverse, la barre horizontale portaiit a chacune de ses extremi- tes des paralleles a la branche verticale. On peut encore se repre- sentor I'appareil comme une sorte de petite m renversee, dont les jambages seraient de diverges longueurs et de diverses grosseurs. Supposons un courant etabli de dehors en dedans , par une des branches exterieures, dans la branche du milieu, la vitesse de ce courant sera periodiquement eteinte si, en vertu d'uue cause quel- conquo, au moyen d'uu mouvemeiit oscillatoire de I'eau dans la branche du milieu, Tinlegrale des pressious par rapport au temps, 55 sur le point oii converge celte branche exterieure, est convonablo- ment repartie au-dessus et au-dessoiis dii niveau exterieur d'oii arrive I'eau qui entre par la meme branche. Dans ce premier cas. c'est la pression de la colonne ascendante qui eteint la vitesse dans cette branche. Si, au conlraire, le mouvement est etabli de dedans en dehors dans cette meme branche , il sera periodique- ment eteint par une oscillation convenablement repartie dans la branche du milieu , par suite de la baisse de la colonne de cette branche du milieu au-dessous du niveau de la branche exterieure dont il s'agit. Ces repartitions de chaque demi-oscillation (si Ton pent s'exprimer ainsi pour des portions de courses inegales) peu- vent etre obtenues dans la fontaine intermittente en forme dej', on dans la machine a colonne oscillante, sans flotteur independant de cette colonne , parceque la colonne qui vient de la source motrice oscille par ses deux bouts. De sorte que , pour une hau- teur de course donnee dans un siphon, on pent regler la course au-dessous d'un niveau donne , en reglant une premiere fois la longueur de la colonne oscillante. « Pour coDcevoir maintenant comment on pent tirer parti de ce double principe au raoyen d'une chute d'eau , supposons d'abord que les trois branches de notre petite m renversee aillent en de- croissant de hauteur, la plus longue venant directement d'une source motrice , celie du milieu plus grosse que les autres, debou- chant un peu au-dessus du niveau naturel de decharge de la ma chine, et enfln la troisieme, la plus courte, debouchant au niveau, sensiblement constant, d'une fontaine dont on veut elever I'eau au niveau precedent de decharge par la branche du milieu. II est en- tendu , dans tout cet article , que la premiere branche , celle qui descend de la source motrice , est en forme de /, comme dans I'ancienne fontaine intermittente deja executee. Comme dans cette premiere fontaine, I'eau motrice est periodiquement fournie par la source, au moyen d'une succion periodique d'une colonne liquide remontante. L'eau motrice en chaste une quantite egale a elle- meme au has de la branche du milieu • I'ecoulement de la source cesse ensuite, pour cette oscillation, et le mouvement asceusionnel dans la branche du milieu eteint, pour cette oscillation, la vitesse de l'eau al'fluenle de Texterieur, vitesse qui renait, lorsque, apres un versement par la branche du milieu, la colonne redescend dans 56 cette branche au-dossous du niveau dc la fonlaine a opuiser. " Ainsi , I'eau a epuiser commence a venir se poser sur la co- lonne du milieu on a se meler avec eile, a I'epoquc oii cclle-ci des- cend au-dessous d'elle, et elie est souleveo par la coloan;', du milieu quand celle-ci remonto pour la verser a son somraet. On passe les details, mais il est facile de voir que, si i'appareil est bien regie, le mouvement ne cessera quo periodiquenient , a dcs instants trcs courts, dans la branche qui amene I'eau a epuiser vers celle ou eile converge avec I'eau de la source molrice pour se jeter ensemble au niveau de decbarge. " 11 n'y a presque rien a ajouter pour le cas ou, au lieu d'avoir une machine simplemeot elevatoire, ce sera alors le tuyau du mi- lieu qui sera le plus long, et un mouvement de dedans en dehors, dans la derulere branche, qui ue s'eteiudra que periodiquemenl d'apres les principes ci-dessus, a de tres courts intervalles. Ce sera alors par cette branche que se dechargera i'eau motrice. « Ce qui distingue specialement la forme de la machine pour les epuisements de celle de la machine elevatoire, c'est qu'il est indis- pensable que le tuyau du milieu soit plus gros que les autres dans la machine pour les epuisements, afin qu'il y ail une raison pour que la colonne remonte periodiquemenl dans la branche qui vient de la source, dans le but d'operer une succion periodique de force motrice. On doit observer que dans la branche oil le mouvement, toujoui's dans le memeseus, necesse qu'a des instants periodiques tres courts, le frottement de I'eau, dans cette branche, ne devrait point etre attribuo a la machine, dans le cas oil il serait utile, si cette machine n'exislait pas, que I'eau fiit amenee par cette con- duile a I'endroit oil elie se teimine. On repeterait d'ailleurs ici tout ce qui a ete dit sur les coefficients de ces frottemenls, moindres dans le mouvement oscillatoire que dans le mouvement uniforme. II est entendu que toutes les extremites sout evasees, alin que I'eau entre et sorte avec tres peu de vitesse par de larges sections. " Pour concevoir ce qu'il y a d'essenliel dans le principe expose, il faut se rappeler que souvent, pour eviter de construire des ma- chines a pieces mobiles , et parconsequent sujettcs a des interrup- tions de service et a des reparations plus ou moins frequentes , on a souvent prefcro depenser des oapitaux bcaucoup plus conside- rables pour etablir des reservoirs et fairc le service par un simple 57 systeme de tuyaux. Or, ce serait sirapleraent aussi par uu sysferae de tuyaux , absolumcnt fixes , que Ton ferait le service au moyen des principes dont il s'agit. Je n'ai point la preleolion d'avoir en- core resolu ce nouveau probleme d'une ruaDlere tout-i-fait pra- tique ; je ferai observer cependant que si les niveaux de la source motrice, de la source a epuiser et de la decharge sont "sensible- ment constants pendant des epoques assez longues , les machines dont il s'agit seront reglees comme par de veritables clepsydres, puisque s'il vient un peu trop d'eau a une osclUatioD, il faudra bien (ju'il en vienne moins a la suivante. II etait necessaire d'entrer dans ce petit detail et de prevenir que les autres causes de regula- tion sont trop deiicates pour eire exposees flans cet article. « J'ajouterai que ces principes peuvent ctre consideres comme nn moyen d'utiliser tout moteur capable de [aire osciller une co- lonne liquide dans ttne branche; quand on veut s'en servir pour elever de I'eau ou pour faire des epuisements, les oscillations se transmettant d'elles-meraes a plusieurs branches, comme cela est explique dans cet article. " AcousTiQUE : Voixhumaine.^-M. Cagniard-Latour entretient la Societe de quelques nouveaux essais comparatifs qu'il a fails pour savoir combien de temps il pent, d'une seule expiration, sou- tenir un son avec sa voix, et ensuite un son du meme ton avec une flute d'orgue. D'apres ces essais, il paraitrait l" que le temps pen- dant lequel le son Yocal peut etre soutenu par I'ecouiement d'un meme volume gazeux, diminue a mesure que le ton du son devient plus aigu, ce qui s'accorde avec une observation que I'auteur a faite dans le cours de ses explorations manometriques du larynx humain ; laquelle a montre que la pression dans la irachee-artere augmenJe lorsquc la voix devient plus aiguii, quoique son inteosite resle a peu pres la meme ; 2° que si, dans les tons graves, le son vocal par I'ecouiement du meme volume gazeux peut elre soutenu plus longtemps que celui d'une flute d'orgue, il n'en est pas de meme dans les sons aigus; c'est-a-dire qu'alors, s'il y a quelque dif- ference, elle est en faveur des sons de fliite. Seance du 30 mai 1840. Hydraumoue : Pompe d iuyati mobile. — M. de Caligny com- Ex'.rait de L']t\stilut, 1840. 8 58 luuDique la description d'une pompe a tuyau mobile, dont ie prin- cipe ne doit point etre confondu avec celui de la canne hydrau- lique. " J'ai wrifiepar I'experience, dit-il, que si ud tubecylindrique, portant au-dessous de liii un cntonnoir, de certaines dimensions par rapport aux siennes, est d'abord entierement plonge et main- tenu en repos dans un reservoir d'eau tranquiile , il suffit de sou- lever, avec une vitesse convenable, la portion cyiinJrique.en tout ou en partie, pour determiner un jet ascensionnel beaucoup plus fort que si,au lieu de soulever ainsi I'appareil, on I'enfoncait avec une Vitesse sensiblement p/us grande, pour produire direetement un coup de belier de bas en haut par Ie principe de la canne hy- draulique. Cette experience nc peut s'expliquer par Ie frottement, comme ou s'en est d'ailieurs assure. — Les details de ce pheno- mene serablent meriter d'etre eiudies, parcequ'au nioyen d'un mouvement de va et vient, on eleve ainsi de I'eau, par un principe tres different de celui dela canne hydraulique, dont on peut evi- ter, comme on va voir, les principaies causes de pertes de force Yive. « Supposons que, par une cause quelconque , il y ait une baisse de niveau dans Ie tube cylindrique, et que Ton enfoncel'entonnoir avec une vitesse variable, a peu pres egale a celle avec laquelle J'eauyentre, ilest clairque leseffeis de la contraction de la veine seront presque negligeables, et que Vinertie de I'eau du reservoir donnera lieu de bas en haut a une pression qui, en se decompo- sant sur les parois de I'entonnoir, determinera une sorte de coup de belier, ou plutot une pression bydrauiique sans choc brusque. Ainsi, au lieu de se precipiter dans I'entonnoir, I'eau sera enve- lopjiee et chassee de bas en haut, quoiquo ce soit en vertu raeme de son inertie, etcela se fera sansorcasionnerde mouvement trop sensible a I'exterieur de I'entonnoir, si celui-ci est enveloppe d'une surface cylindrique. II sefera un versement par lesommet dutube cylindrique qui surraonte I'entonnoir, et la colonne rcdescendrait en vertu du mouvement oscillatoire de I'eau, quand meme Ie tube resterait en repos. Mais Ie phenomene change de nature, si Ton souleve Ie tube pour Ie remettre avec son entonnoir dans sa pre- miere position. En effet, supposons pour un moment que I'eau coDtenue dans lo systeme soit solidifiee. II est clair qu'il se produi- 59 rait iin vide coniquo annulaire sous Tentonrioir. Mais, dans I'hy- pothese de la fluidile , celte portion conique annulaire est inces- samment romplie pendant le soulevement, si celui-ci n'cst pas ex- cessivement rapidft. L'eau qui remplit ce vide doit venir princi- paleraent du coto ou la pression est la plus forte, et oil alio est ai- dee par le mouvement deja acquis en vertu de roscillation descen- dants. II resulte de la que, si le lube cylindrique n'est pas assez etroitpour donner lieu a des frotteraents considerables, le soule- vement de I'entonnoir donne lieu a une augmentation d'abaisse- ment dans la surface de la colonne osciilante, au dessousdu niveau du reservoir, ct par suite a une augmentation de i)uissance as- censionnelle pour I'epoqne suivante. Telle est la cause de I'ascen- siondel'eau dans I'experience rapportee au commencement de cet article; elle repose sur un principe analogue a celui de ce qu'on appelle la non pression sur la face posterieure des corps plongos en mouvement. » Si !es dimensions de I'entonnoir sontconvenablementcalculees, il n'y aura que peu de force vive perdue pendant ce soulevement. D'abord, le vide conique annulaire sera rcmpli avec une vitesse pelitepar rapport a celle de la colonne cylindrique, parcequ'il le sera par toute la surface conique de I'entonnoir, en vertu de la pression qui ngit de haut en has sur toute la masse liquide. Quant a la Vitesse resiante de l'eau abandonnee par le mouvement ascen- sionnel de I'enlonnoir, il parait que, sauf ['augmentation de vitesse, dont nous venons de signaler la cause, le soulevement de la par- tie solide de IVntonnoir n'ajouterait rien a la vitesse dans I'espace absolu. On so tromperait merae si, abstraction faite de la vitesse exislante dans I'interieur du systeme, on admetlait, corame s'il elait en enlier cylindrique, que la vilesse avec laquelle l'eau est abandonnee par i'entonnoir fiit loujours, abstraction faite du frot- temenl, egale a la vitesse ascensionnelle de celui-ci. En effet, s'il y acontinuite dans le liquide, la vitesse moyenne de chaque tranche, consideree dans un meme instant, est en raison inverse des sections; si done vous voulez soulever le systeme avec une petite vitesse, il faut depenser la travail nocessaire pour on produire une assez grande dans la parlie cylindrique du tube d'ascensiou, dont la section est petit(( par rapport a ceilc de la bouche de sortie de Ten- tonnoir. 60 " Je me suis assure par des experiences directes que, dans un tube en repos, la perte de force vivo a chaque oscillation est Ires peu de (host! par rapport a la puissance de cette oscillation. On voit, d'apres ce qui precede, que les pertes de force vivedans le present appareil, dispose do facon a ce qu'il n'y ait aucun change- raent brusque de vitesse, provenant de son mouvement, se redui- ront aussi a peu de chose, quand il ne s'agira qued'elever de feau a de petites hauteurs. " Par la raison mcme que la non pression a la face posterieure des corps plonges en mouvement determioait un abaissemenl de niveau dans les nianometres de Du Buat, on ne soupgonnait pas que cela put servir a elever de Teau ; mais toule cause d'abaisse- ment de niveau est une cause d'elevaIionsubsequenle,aunioye[idu principe des oscillations. — Le moteur de cette machine pcut lui communiqucr directeracnt un mouvement circulaire alternatif, si le tuyau est courbe en arc de cercle ; mais la thcorie est alors un peu differente. Lc plan de Tare de cercle pent alors etre dans un plan vertical, au lieu d'etre dans un plan horizontal comme dans la machine de Vialon. Si on a bien saisi cc qui precede, on voit que Ton evite la plupart des pertes de force vive de la canne hydrau- lique et de la machine de Vialon. II est entendu que I'extremiie su- perieure est convenablement evasee, poureviter la perte de force vive dans le versement qui donne I'effet utile. Ce versemcnt se fait, il est vrai, a des hauteurs necessairement un peu variables, mais il a lieu a I'epoque oil la vitesse du tuyauest la moindre, ce quidiminue cet inconvenient, I'evasement sereeourbe en cham- pignon pour effectuer le versement dans un vase annulaire au mi- lieu duquel le tuyau oscille. >• Mecamque APPLiQUEE : Batcuux aqua-moteurs. — Le meme numbre communique la description d'un systeme de voiles mo- biles qui ne seraient pcut-etre pas applicables utilement a la navi- gation, mais qui pourraientoffrir de I'interet, pour I'enseignement de la mecanique, dans un tableau de transformations de mouve- ment analogue a celui de Lanlz et Britancourl. 11 avail dcja com- munique celte description, il y a plus de huit ans, a plusieurs in- genieurs des ponts-et-chaussees. " Etant donne un moulin a vent ordinaire, suppnsez pour un 61 moment qu'il soil en repos, ia lorce du venl donl la direction est par hypothcse parallele a I'axe se decomposera en deux sur les ailes, une parlie tendra a lesfaire tourner, et I'autre a lespousser dans le sens de I'axe. II est clair que si I'angle d'un element de I'aiie avec la direction du vent est assez petit, la portion dc la force qui tend a falre tourner I'aile sera plus grande que celle qui lend a la repousser dans le sens de I'axe. Si done le mouvement de rolalioD de I'aile se transmet a des roues analogues a celles des bateaux a vapeur, ou a des roues ayant un point d'appui suffisant d'un autre genre, ou concoit deja que la force du vent peut servir a faire remonter dirictetnent un bateau centre le vent, sans courir de bordees. Cela semble absurde au premier apercu, mais en y re- flechissant on voil que cela peut etre rationuel, puisque Ton salt que le navire qui court des bordees, avance en definilive contre le vent par suite d'une decomposition de forces sur un point d'ap- pui qui seulement est d'une autre nature. " Nous n'avons encore presente que Petal statique, ou tout au plus ce qui se passe a la naissance du mouvement. Mais, pendant le mouvement, la conclusion precedente est encore plus facile a saisir, quand on a egard au principe de la transmission du travail. En effet, abstraction faite de la decomposition de forces que nous venons de considerer, pour que le bateau avance contre le vent , il suffit que le travail resistant du choc de I'eau sur le bateau et do la resistance de I'air sur tout le systeme, pour une vilesse de pro- gression donnee, ne soit pas plus grand que le travail des ailes sur les loues laterales, abstraction faite, bien entendu, des pertes de force Vive qui ont lieu dans tons les genres de transmission de tra- vail analogues. II est done evident que si la vilesse de rotation des ailes etant toujours assez grande, la vilesse du bateau ue depasse pas certaines limites, les deux quantites de travail moieur et re- sistant se contrebalanceront d'elles-memes, et qu'il y aura progres- sion du bateau, puisque, dans le cas contraire, il y aurail travail moteur sans travail resistant. On voil d'apres cela qu'i! n'est nul- lement necessaire de se priver des avantagi^s que pourronl donner des inclinaisons ordiuaires sur la direction du vent, pour profiler de I'avantage que procurerait un angle plus aigu , seulement d la naissance du mouvement. « II y aurait lieu mainienanl a examiner quel est le meiileur 62 systeme d'ailes, soil que le moteur fiit le vent et le point d'appui I'eau, soit que le moteur fut une riviere et le point d'appui un che- min de fer, par exemple. M est clair que, d'apresle principe de la transmission du travail qui vient d'etre considere, ii ne serait point rigoureusement impossible d'employer toutc autre espece de roues, par exemple une roue analogue a reaction ordinaire. Mais con/me il faut tenir compte du travail resistant du fluide sur le fond de la roue, un systeme d'ailes mobiles analogue a celui dont on a parle serait peut-etrere qui remplirait le mieux le double but de cet appareil, malgre la perte plus considerable de force vive sur les aiies. Au resle ces considerations ne pcuvent elre etudiees que par I'experience, les resistances elles-memes etant modifices par le systeme de recepleurs. J'ai simplement pour but, dans cetto communication , de presenter des ideos rationneiles sur un sujet dont on s'est depuis longtemps occupe en Angleterre. Mais il n'est pas prouve que Ton ait bien saisi I'elat de la question, du moins si I'oD s'en rapportc a ce que Partington dit du travail de Desqui- nemare ( voy. The Century of inventions of the marquis of Wor- cester, etc., London, 1825, p. 17). 11 doit paraitre assez singulier aux personnes qui ne connaissent pas les vrais principes de la trans- mission du travail, que la force du vent puisse servir a faire re- monter un bateau directement contre le vent , et que I'eau d'une riviere, au lieu d'etre un chemin qui marche , contienue une force raotrice qui puisse faire remonter contre son courant une sorte de voiture surun chemin de fer. Ces considerations, abstraction faite d'ailleurs de toute application utile, m'ont paru assez nouvelles, du moins en France, pour etre presentees aux personnes qui s'oc- cupeut des combinaisons de la niccanique rationnelle. II ne faut point en effet confondre ce genre de considerations avec celles doni se sont occupes le marechal de Saxe et plusieurs mecaniciens de son temps. » — M. Liouvilie presente quelques remarques sur le nombre e qui sert do base aux logarilhmes neperiens. 11 fait observer que la methode Ires simple dont on fait usage dans les elements pour prouver que e est irrationnei , pent aussi s;'rvir a demontrer que ni ce nombre e, ni son carre, ne peuvent etre racines d'une equa- tion du second degre (complete ou incomplete) a coefficients ra- tionnels. 63 Seance du 6 juin 1840. • M. Liouville indique les princi'pes d'une melhode a Paide de la- quelle on peul trouver directement tous les cas d'integrabililo de reqiiation de Riccali, c'est-a-dire tous les cas dans lesquels I'ia- connue qni depend de cette equation pent s'exprimerenemployant, un nombre limitL' de fois, lessignes algebriques, exponentials, lo- garithmiques, et meme le signeyd'integration indefinie. Meteorologie : Electricite atmospherique. — RI. Peltier com- munique les observations qu'il a faites sur I'etat electriquede I'al- niosphere le 2 juin dernier, et sur Torage qui en est resulte. L'at- tuosphere, qui est ordinairement positive, fut dans cette journee fortemeut negative, atelpoint, cntredeux et trois heuresdel'apres- midi, qu'apres avoir equilibre un electroscope a la bauteur d'uL metre cinq decimetres, il suffisait db le lever d'un seiil decimetre pour que les feuilles d'or chargees d'electricite negative allassent frapper les armatures ; de meme, si de la bauteur de I'equiiibra- tion on baissaitTelectroscope d'un decimetre, les feuilles chargees d'electricite positi\e allaicnt egalement frapper les armatures. A. deux heures cinquante minutes, les feuilles de I'electroscope, leve a un metre buit decimetres, frapperent avec une grande rapidite les armatures pendant quatre a cinq secondes, et on entendit im- mediatement apres le premier roulement du tonncrre. Les cou- rants temoignerenl aussi que toute )a portion inferieure de I'atmo- spbere etait negative ; consequemment la surface de la terre et les corps places dessus etaient posilifs par indueace , ce qui est con- traire a I'etat normal. C'est, suivantlM. Peltier, pendant cesora- ges negatifs, qu'etant rendus posilifs par influence, nous nous sen- tons indisposes, landis que les orages positifs ne faisant qu'aug- menter notre etat negatif naturel, ne nous impressionnent pas ou tres peu. — Pendant cet orage, le tonnerre gronda presque tou- jours, et la foudre tomba sur plusieurs maisons ou elle fit ses de- gats ordinaires ; elle se divisa en autant de ramifications qu'ello trouva de conducteurs. M. Peltier fait remarquer les effets sla- tiques d'attraction et de repulsion qui eurent lieu dans la rue Amelie et dans le passage Saint-Maur. Dans les pieces du rezde- chaussee, on vitdes portions de carreiagcenlevees et un tapis rc- tourne; une plinthc dcchiree en lambeaux fut lancee a quelque 64 distance, et les platras des tefesde^heminecs projetesen tout sens. Des chocs electriques tres iotenses ont ele rt-ssenlis par des ou- vriers dans le passage Saint-Maur, ou un globe de feu, paraissant surle sol, lanca unepierre au loin; un acacia dans la cour parut un instant tout en feu. Seance du iZjuin 1840. Electro-chimie : Affiniles dcl'oxigene et de I'/iydrogene pour certains corps. — M. Edmond Becquerel lit I'extrait suivanl d'un raemoire ayant pour titre : Recherches sur la decomposition elec- tro-chimiquc de I'tau. « Quand on soumet a Taction decomposante de la pile de I'eau te- nant en dissolution des substances qui ont de I'affinite pour I'oxigene ou I'bydrogene, ces substances aident a sa decomposition. Si, par exemple, Ton verse dans un vase de I'eau tenant en dissolution du chlore, el qu'on y plonge deux electrodes en platine en relation avec un petit coup'e a la Wollaston, de 4 centimetres carres et faiblement charge, I'eau est immediatement decomposee ; I'oxi- gene seul se degage au pole positif, tandis que I'bydrogene, a I'au- tre electrode, so combine avec le chlore pour former de I'acide chlorhydrique ; il y a en outre un peu d'oxigene absorbe, comme nous le verrons plus loin. Mais si, au lieu d'employer un seul couple, on en prend trois ou quatre, ou un nombre sulfisant pour decomposer I'eau acidulee, il se degage alors de I'bydrogene au pole negatif, comme il est facile de le concevoir; dans ce cas, la quantite d'hydrogene est telle qu'elle ne trouve pas, a I'instant ou elle est a I'etat naissant sur la lame de platine, tout le chlore ne- cessaire pour former de I'acide chlorhydrique, car il faut un cer- tain temps pour qu'il arrive du chlore des parties eloignees du li- quide. — Cette experience montre que Ton peut decomposer I'eau avec un seul petit element ordinaire, fait qui n'avait pas encore ete observe. On savait neanmoins que, dans des circonstances partiuulieres, comme dans I'appareil simple a degagement d'oxi- gene, tel que la cciviu mon pere, la simple reaction de I'acide ni- trique sur la potasse produisait un courant electrique capable de decomposer I'eau. — Si Ton dissout dans I'eau des scis dont les bases peuvent se suroxider, tels que le sulfate de protoxide de fer. 65 on decompose encore la solution avec un seul couple; dans cocas, il y a seulenient degagement d'hydrogene au pole negatif. « Ces principes vont nous scrvir pour comparer I'energie avec laquelle quelques substances se corabinent entre ellcs. Volci com- ment nous avons opere. « On a d'abord pris deux vases munis chacun de deux electro- des en platine ; deux des electrodes communiquaient ensemble, et les deux autres furent mis en communication avec les poles d'une pile a auges; I'un des vases renfermait de I'eau chloruree, etl'au- Ire de I'eau acidulee. En prcnant successivemeut deux, trois cou- ples de la pile chargee d'eau acidulee, il n'y eut aucun degage- ment de gaz dans les deux vases. Avec quatre couples, I'eau aci- dulee et I'eau chloruree furent decomposees. Dans cette derniere il n'y eut, commc ci-dessus, qu'un degagement d'oxigene; mais en augmentant le nombre des couples, I'bydrogene commenca a se degager dans I'eau chloruree. En examinant les resullats compris dans mon memoire, on voit que, dans le vase contenant de I'eau chloruree, n'on-seulement de I'hydrogene a ete absorbe, mais en- core de I'oxigene. On reconnut facilement cet effet en recueillant les gaz degages, car, d'apres le principe de M. Faraday, la mcme quaniite d'eau a du etre decomposee dans les deux vases. « On a pris ensuite quatre vases semblables aux precedents et communiquant ensemble , de facon que le courant d'une pile passat egalement dans les quatre vases. Dans le premier on rait de I'eau chloruree, dans le deuxiemo de I'eau bromuree, et dans le troisieme do I'eau ioduree. Le quatrieme, contenant de I'eau aci- dulee, servait de volta'imelre. On tit ensuite passer un courant electrique dans ce systeme, et on mesura I'absorption des gaz de- gages dans ces differents vases. On a des resultats assez conipara- bles en ayant soin de prendre des solutions de chlore, de brome et d'iode, de maniere que ces corps soient en proportions atomiques egales, en n'employant que de faibles courants, et en prenant d'au- tres precautions indiquees dans mon memoire. Les nombres sui- vants representent les rapports d'absorption de I'hydrogene et de I'oxigene par le chlore, le brome et I'iode : Ile chlore, d'22 le brome, 712 i'iode, 212 Bxtrait de L'lnstitut, 1840. 9 66 I le chlore, 169 Absorption de I'oxigene par <. le brorue, 380 I I'iode, 469 « Comme plus les corps dissous dans I'eau onl d'affinile pour I'hydrogene ct I'oxigene, plus la ([uantite des gaz absorbes est grande, 11 s'l'nsuit que ces iioinbres monirent Tenergie avec la- queile les gaz (jui entrenl dans la composition de reau se combi- nent avcc le chlore, le brome ct I'iode. II sera curieux do voir si ces nombres seronl les memes que ceux que Ton trouvera par le precede de mon pere pour mesurer raffiniledes corps les uns pour les autres. Du reste, je ne presente ces resultats que comme I'in- dication d'un procede a suivre pour comparer les aflinites de que!- ques corps les uns pour les autres. " J'ai place dans la seconde partic du memoire I'elude que j'ai faite de Taction dos eponges de platine et d'or sur I'oxigene et I'hy- drogene, lorsque ces eponges fonctionnent comme electrodes d'uno pile. J'ai reconnu que ces deux sortes d'eponges absorbent les gaz a peu pres dans les memes proportions, et que le rapport de I'ab- sorption de I'hydrogene est acelle de I'oxigene coranie 2,5 est a 1 , ou a peu de choses pres. " AwATOMiE zooLOGiouE : Acephulocystes du corps de I'homme. — M. Natalis Guillol presente des observations sur les acephalo cystes du corps humain, sur le developpement dc vaisseaux dans leurs parois, sur la communication de ces vaisseaux avec ceux dos parties voisines, et la transformation des acephalocysles en veri- tables kystes pojrvus de parois vasculaires. — U resulte de ces re- cherches que les acephalocystes viennent quelquefois adherer aux tissus du corps de I'homme par une sorte de greffe ; que des vais- seaux developpes primilivement sur la coque acephalocysle ser- vent a cetto union ; que ces vaisseaux, comme beaucoup de vais- seaux de formation nouvelle et secondaire, sont d'abord isoles de la grande circulation et sans communication avec elle, faits deja developpes par M. Guillot dans d'autres memoires presentes a la Societe en 1837 et 1838; que ces appareils vasculaires, isoles d'a- bord, communiquent ensuite avec les vaisseaux du corps humain, i|u'ils se niodifient alors en s'accroissant, changent tout-a-fait de forme el de rapports, et ne lardent pas a se confondre et a rentrer I 67 duns les limiles oidinaires do la graude circulation, en dehors de hKiuelle lis ont pris naissance. ^— M. Doyere prend occasion de la communication precedente pour faire remarquer que c'est par erreur qu'on lui aitribue d'a- voir dit que la couche interne des acephalocysfes renfermait des concretions niicroscopiques de carbonate de chaux. C'est dans les cysticerques qu'il a observe de semblables concretions, et I'e- tiide des acephalocystes lui a au contraire prouve que les globules de la membrane interne de la vessie acephalocyste etaient d'une nature toute differente. — M. Doyere, abordant ensuiteles opinions que vient d'emettre M. N. Guillot, rend un compte detaille de I'e- tat de la science relativement aux acephalocystes et aux vers vesi- cuiaires en general. II fait ressortir tout ce que I'observation de M. Guillot, ou, pour mieux dire, les interpretations qu'il a donnees des fails observes par lui, offrent de contraire a ce que I'on sait touchant la nature de ces etres d'une organisation si inferieurc. 11 insisle surtout sur ce qu'aurait de contraire a I'idee qu'il est per- mis de s'en faire, cette transformation en un etre ayant des vais- seaux propres, des vaisseaux a sang rouge, des vaisseaux en com- munication directe avec le systeme sauguin de I'homme ou de I'a- nimal chez lequel on observe les acephalocystes. M. Doyere ter- mine en faisant observer que I'enveloppcment de beaucoup de vers vesiculaires par des kystes est un phenomene bien connu, et il ne croit pas que la communication vasculaire des kystes avec I'animal qui les renferme soit un fait nouveau. Ce sont probablement ces kystes que M. Guillot a consideres comme une transformation de I'animal. Un fait restera toutefois, s'il est demontre, entierement propre a M. Guillot ; c'est I'observation de la formation isolee du systeme vasculaire du kyste dont il s'agit, avant toute communi- cation avec les tissus ambiants. — M. Jules Bienayme donne I'enonce de quelques proprletes des moyennes arithmetiques de puissances do quantiles positives. II rappelle d'abord que diverses questions de mecanique el de pro- babilites ont conduit depuislongtemps a deraontrer que la moyenne arithmetique des carres de plusieurs quantites est plus grande que le carre de la moyenne arithmetique de ces quantiles. On pent «uoncer ce (heoreme d'une a\itre maniere, ol dire que la racine 68 carree de la nioyenne des carres de certaines quantites est toujours plus grande que la nioyenne de ces quantites. On voit alors plus aisement que cette proposition n'est qu'un cas particulier d'une autre plus generale, qui consiste en ce que la racine d'un degre quelconque de la nioyenne arithmetique des puissances de meme degre, est toujours plus grande que toute expression sembiable dans laquelle le degre est inferieur. C'est ce qui s'indiquealgebri- quenient en disant que la valeur de 1 croit ou diminue toujours avec m. Cette proposition et plusieurs consequences qui s'en deduisent sur les grandeurs relatives des moyennes de puissances sont sus- ceptibles de nombreuses applications analogues a celles qui depen- dent simplement de la nioyenne des carres. On en conclut, par exeniple, que 1 ai+aa + a, +....+ a„ / „^ „^ „^ a„\ a, + «2+.... + a" On savait deja qu'au contraire 1 ai + flj -f-....-fa„ / \n Stance du 20 juin 1840. M.; Catalan communique un theoreme sur la reduction d'une integrale multiple. M. Poisson a demontre synthetiquement la formula (;xV/'m2 + n2+p2)d^; laquelle trouve son application dans I'integration des equations du son. 69 M. Catalan a trouve uue formule, qwi comproiid ia pieocdeiile e! qui s'appliqiie a une integrale multiple d'ordre quelconque. Celle formule est : y(«,A)dM, .(1— M,2) re— J a fn — "2" Dans le premier membro, les limites des integrations sent donnees par Dans le second, A represente \/ »j,2 uj_ w^^2 ^ ^^2. ZooLOGiE : Nature de la Spongille fluviatile. — M. Laurent annonce qu'ayant poursuivi ses recherches relatives au degre d'a- nimalite et au mode d'individualitede la Spongille fluviatile, et par analogie des Spongiaires en general, ilvient de recueillir des faits nouveaux qui lui permettront de donner peut-etre une solution des questions encore problemaiiques relatives a la nature de ce corps organise. Connaissant deja les corps oviforraes de la Spongille decrits par IVlM.Dutrochet,Raspail,GervaisetTurpin,il avail eul'occasion d'ob- server des Spongillestresjeunes, encore libres, et se mouvant dans I'eau au moyen de cils. II les avail montrees aM. de Blainville, eten avail presentequelquesindividusa I'Academiedes sciences, en juin 1839.Ces corps lui avaient paru alors avoir une forme spherique,et ils etaienl tous morts avant de se fixer definitivement. Dansle cou- rant du mois demai dernier, il est parvenu ase procurer un grand nombre de masses spongillaires surlesquellesil a pu observer, exls- tant, soil separemenl, soil simultanement, les corps oviformes et les ovules, ainsi nommes par M. Grant dans les liponges , et qui, sortis de la Spongille-raeresemeuvent librement pendant quelques jours dans I'eau. II a vu sorlir des corps oviformes une substance glutineuse, blanchatre, qui ne renfermait point de spicules sili- ceuses, et qui, s'etendant en nappe sur la surface des corps ovi formes, devenait bientot une Spongille spiculifere. II a vu aiissi les 70 corps ovulitornies soitir de la mere, nou par le tube, mais toujours pardesosculesqui so I'ormaient autour des ovules, par dehiscence de I'enveloppe fxterieure.Ces Spongillos libres, et paraissant cboi- sir !es lieux ou elles veuleiU se fixer , s'appliquent enfin sur les corps qui soma leur porleeet yadbertMit pour toujours tant qu'elies vivcnt. II en a vu se detacher des I'ragaients protoiformes, qui parcouraientun millimetre on cinquante minutes. I! a cu enfin Toc- casion de coustater (jue les Spongilles, qui mcureut et se decom- poscnt sous diverses influences, presenteut,soitdansleur interieur, soil a leur surface, des sortesde gerraes qui, joints aux corps ovi- formes, aux ovules et aux fragments detaches, constituent unequa- irieme sorte de corps reproducteurs. M. Laurent annonce que, s'occupant d'un travail sur I'anato- inie.la physiologic, lapathologie et I'liistoire naturelle dela Spon- gille (luviatile, il se propose de faire a la Societu de nouvelles communications sur tons les points qui pourront I'interesser, sur- tout a I'egard du mode d'individualite de ce corps, qui est encore oontroversee. Seance du 27 jiiin 1840. Chimie organiqi:e : Guarana. — M. Berthemot communique uu resume des recherches qu'il a faites, en con)mun avec M. De- chatelus, sur une substance vegetale nonimee guarana au Bresil. II resulte des experiences de ces deux chimistes : 1° Que les semences du Paulhinia sorbilis, qui foimeut en en- tier le guarana, renfermwit, iudepcndamment de la pulpe : de la gomme,de I'amidon, une raaliere grasse huileuse, de couleur ver- datre, de I'acide tannique qui colore les sels de far en vert, et une substance crislallisable qui est de la cafeine ; que ces memes se- mences contiennent I'acide tannique en combinaison avec la ma- tiere cristallisee, et (ju'on pent en retirer directement cc compose sous forme cristalline, en abandonnant a elles-memes soitles iu- lusions aqueuses, soil les dissolutions dans I'eau des extraits al- cooliques ou etheres. 2° Que le produit insoluble dans I'eau et I'ether, qui se rencon- tre aussi dans le guarana, n'cst point une matiere resinoide,quoi- qu'clle en ait I'apparence, mais bien une combinaison qu'on peut 71 reproduire, et qui se forme aux tlepens du sel cristallisable, soit lorsqu'ou evapore ses dissolutions aqueuses, ou bieii quand on ex- pose tour a lour au contact de Pair, de I'humidite et de l;i chaleur, les fruits du Paulhinia dans la preparation du guarana. 3° Que I'alcool est lo seul vehicule qui enleve en totalite au guarana scs combinaisons salines, dont il devient ensuite facile d'isoler les composants en traitant les teintures alcooliques par la chaux ou I'oxide de plomb hydrates ; ce qui donne d'une part des lannates insolubles, et de I'autre la matiere cristalline. 4° Qu'enfin la matiere cristalline, a laquelle on avail d'abord donne le nom deguaranine, en raisou du produil d'ou elle est re- tiree, et qu'on avail regardee comrae un alcaloide nouveau, n'est pas autre chose que de la cafeine; seulement eettc substance est beaucoup plus abondante dans les fruits du Paulhinia sorbilis que dans aucune des plantcs d'oii ou I'a extraite jusqu'ici. ZooLOGiE : Spongilles. — M. Laurent ajoute a la notice sur les corps reproducteurs de la Spongrlle, qu'il a communiquee dans la seance precedente, les considerations suivantes qui resultent des recherches qu'il poursuit, et qui tendeul a ne point regarder comme generalement vraies les vues tlieoriques de Wagner en ovologic animale. II resume ces considerations ainsi qu'il suit : 1. Les corps reproducteurs libres des Spongilles libres, nommes ovules par M. Grant, qui a figure ceux de la Spongia panicea, peuvent etre consideres comme des ceufs ou corps reproducteurs gemmiformes, en raison de ce qu'ils sont une extension du tissu intimedecesSpongiaires; et cesgemmes, apresleurdeveloppemenl embryonnaire, se separent du tissu de la mere, sortent du corps de celle-ci, soit direcleraent par des oscules formes au-devant d'eux, soit par les oscules qui s'ouvrent dans la grande lacune du couranl sous-cuiane qui les pousse au dehors par le tube, soit enfln paries mailies du reseau spiculaire qui survit al'atrophie du tissu de la raeie. Ouelques-uns de ces corps gemmiformes, qui n'ont pu sorlir, seflxent dans le lieu ou ils sont emprisonnes, et, en se deve- loppant dans la mere, confondent leur tissu avec le sien. Ces corps reproducteurs des Spongilles se forment exactement comme dans les liponges, ou M. Grant les a observes et decrits, et non figures, par une agglomeration spherique de granules continus 71 au tissu de la mere. On ne voit jamais, a I'origine de ceKc forma- lion gemmulaire, rien qui ressemble a uuo vesicule de I'lirkiuje; I'emhryon lui-meme, lorsqu'il est circouscrit par uue membrane enveloppante, peut seul etre considere comme cette vesicule dii germo. 2. Lis portions de tissu animal de Spongille qu'ii a vus so deta- (aclier nalureilement sont aussi libres et mobiles. Celte sorte do corps reproducteurs, qui sont proleiformes, sont de veritdbles frag- ments nalurels, ce qui constilue un premier mode de scissiparile des Spongiiies, c'est-a-dire la scissiparile naturelle, pour la distin- guer dt; la scissiparile artilicielle qu'on obtient dans Its experien- ces. II no faul pas confondre les deux sortcs de fragments repro- ducleurs, qui ont des caracteresdiffereutiels. 3. En outre de ces deux sortes de corps reproducteurs qui ser- vent a disseminer I'espece, les Spongiiies, et probablenient les Eponges, se propagent sur place : 1° par des corj)S oviformes qui vomissent la substance glutineuse non spiculaire encore, qui so transforme ensnite en Spongille, oil Ton distingue plus laid les memos elements analomiques que dans les embryons gemmifor- mes libres ; 2" par une deuxieme sorte de corps geramiformcs qui apparaissent sous foime de points spberiques blanchalres, qui n'out jamais de coque, et qu'on voit s'etendre progressivement soil a I'interieur, soil a la surface de la charpente spiculaire de la mere, qui est morte sans la reproduire par I'un des trois modes indiques ci-dcssus. Dans les fragments de Spongille, dans les corps oviformes et dans ceux gemmiformes Axes, ©n ne voit egalement a I'origine au- cun indice de vesicule du germe ni de vesicule vitelline. C'est la substance du fragment, du corps oviforme ou gemmiforme, qui constilue ie germe proprement dil; ainsi la Iheorie ovoiogique de Wagner necomprend point lous les fails qui ont ete formules d'une nianiere vague, ii fSi vrai, par Harvey, dans sa definilion de I'oeuf en ces termes : Omnc vivum ex ovo, diversa primordia diverso- rum viventium... conveniunt in uno primordio vegetale. Ce pri- mordium vegetale est le blasteme des zootomistes allemands, ou le cambium animal que M. Laurent a designe sous le nom de tissu bUisttnx. JVl. Laurent presenie deux sorlcs de corps reproducteurs des 7'6 SpoDgilles, savoir ; ot'ux gemmiformes libres, et ceux oviformes qui ont vomi la substanco glutinouse qui reproduit los Spongilles sur place. Seance du 4 juillet 1840. ZooLOGiE : Reproduction des Spongilles. — M. Laurent annonce qu'il est parvenu a determiner de noiiveaux fails reialifs a ce point d'ovoiogie et de zoologie. On connaissait deja les corps oviformes qui ontun gouiot le plus generalement dirige en deliors et versant leur substance glutineuse par I'ouverlure exlerieure de ce gouiot. On aurait pu croireque ces corps oviformes, regardes comme des sortes de graines par les naturaiisies qui ont cru devoir conside- rer laSpongille comme un vegetal, avaient tons la meme forme ; cependaut il n'en est point ainsi, puisque M. Laurent met sous les yeux de la Societe une nouvelle sorte de corps oviformes qu'il dis- tingue deceux deja connus et formes dans I'arriere-saison paries caracteres suivants : Les corps oviformes de premiere saison sont sans gouiot, acoque plus mince et plus petite que dans ceux de I'arriere-saison, opaques etdecouleurjaunatrequandilssontpleins,bruns-verdatresettrans- lucides lorsqu'ils sont vides et versant leur substance glutineuse par une fente ou uu trou sur un point oppose a celui ou se trouve le gouiot dans ceux de I'arriere-saison. Ces corps oviformes de premiere saison se vident ou versent leur contenu peu de temps apres qu'ils sont arrives a leur raaturite, tandis que ceux de I'ar- riere-saison ne versent la substance glutineuse qu'au printemps suivant. Ce mode de reproduction par deux sortes de corps ovi- formes chez la Spongille doit-il etre rapproche du meme pheno- meae observe sur plusieurs varietes ou races du Figuier commun {Ficus carica) , qui donnent deux recoltes par annee, savoir ; l°Des figues-fleurs ou Agues d'ete; 2° les figues d'automne ou d'arriere-saison. A I'egard des corps gemmiformes (ovules de Grant) , qui sont destines a se separer de ia mere, M. Laurent a constate qu'un certain nombre de ces corps meme apres s'etre de- taches du tissu de la Spongille, sont cependant retenus, et se deve- loppent dans les alveoles de la charpenle spiculaire de la mere, surtoutlorsque la dcchirurc de la membrane interne n'a pas eu lieu sur le point correspondant. Extraitde L'Inatitut, 4 8A0. 10 74 M. Laurent est port^a eroire quequelques embryonsdeSpoiigillts libres sortent par le tube au sommet duquel est I'oscule commun ; mais le plus souventcesembryons lib res sortent par lesoscules ex- terieurs, qu'il faut bien distinguer des oscules interieurs ou sous- cutanes. Ces observations lui permettent de reunir dans un meme groupe les corps genimiformes ulterieuremont libres aux gemraes ou sortos de tubercules ou cayeux qu'il a vu pousser sur le corps presfjtie entierement mort des Spongilles, qui n'ont produit aucune autrt» sorto de corps reproducteurs. M. Laurent termine celte communication en faisant rcniarquor qu'une erreur s'est glissee dans la notice : Nature de la Spongilte. comprise dans I'extrait de la seance du 20juin , et inseree dans Vlnstitut u° 340, S^annee, page 223, au iieude Corps oviformes ou les ovules , etc. , il faut lire (lignes 17 et 18) Corps oviformcs et les ovules. — A la suite de la communication de M. Laurent, M. Peltier rappelledeux communications qu'il a faites a la Societe, le 18 juiu et le 19 novembre 1836. La premiere etait relative a la soudurc des bras des Rhizopodes, appartenant au meme individu, souduro qu'il ne vit jamais avoir lieu entre les bras d'individus differents. La seconde eut lieu sur une reproduction des Arcelies par ecoule- ment de substance; acette derniere, il ajouta un autre exemplc de generation par ecoulement de substance non spontane, qu'il ob- serva en 1830. M. Peltier avail mis entre deux verres, sous le mi- croscope, une goutte d'eau dans laquelle il y avail une tres grosse Lucophre vesiculeuse de Mulier ; en pressant quelque pen les deux verres, la compression fit crever la membrane exterieure, et il en sortit une centaine des globules qui remplissent I'animal. Beaucoup de ces globules s'eparpilierent dans leur projection par la pression, d'autres se trouverent rass; mbles dans un espace assez limite. Les premiers resterent independants, etl'on n'y remarquait que le mou- vement de treraulation des corps legers. Les globules de la portion agglomeree, au contraire, se rapprocherent peu a pen, se grou- perent, et enfln, au bould'uncheure, ilsformaient une sphere dont le brillant un peu nacre du contour indiquait la formation d'une membrane. Au bout dedeux heures, on apcrrevait au pourtonr Ic rellcl du liquideen nionvemenf, et peu apres on vit les oscillations 75 (le cils tres lins, A ce momenl la Lucophre 6tait complete, el bien- totapres elle tourna sur elle-meme, puis enfin elle changea sponta- nemenl de place, et parcourut la goutte d'eau. Alnsi cetle petite Lucophre fut produite a i'exterieur par i'agglomeratioD do la sub- stance que I'on avail fait sortir mecaniquement de la mere. Siance dull juillet 1 840. BoTANiQUE : Cryptogames. — M. Montagne lit une note ayant pour litre : Considerations succinctes sur la tribu des Lamina- riees et caractere du nouveau genre Capea , appartenant d cette tribu. L'auteur apres avoir donne I'histoire du genre Laminaria, de- puis sa fondalionpar Lamouronx, et de ses denienibrements suc- cessifs jusqu'acejour, ou il ost devenu le type d'une tribu lout eutiere, passe en revue les caracteres qui out pu servir de base a retablissemenldesneufgenresquilacomposenletquisonl : Durvil- teaBory, lessonm Bory, Macrocystis\g.,Phyltospora kg.,Eck- toniaUornem., Laminaria Larax., A g arum hory. Alar iaet Cos- taria Grev. Ces caracteres sonl, en suivanl I'ordre de leur impor- tance relative : 1° le mode d'evolulion et d'accroissement des frondes d'ou resulte la forme et le port de celles-ci ; 2" la pre- sence ou I'absence des vesicules nalatoires ; 3" les formes diverses des organes de la propagation et la place qu'ils occupent; 4° la nervure ou les nervures qui parcourent la fronde, selon sa lon- gueur; 5** enfin, les trous reguliers dont elle est quelquefois cri- blee. — M. Montagne en appelle a I'experience des botanistes qui ont fait une etude approfondie des Algues, pour temoigner en fa- vour de I'importance plus grande qu'il croit devoir accorder, pour la classification, a I'organisation de ces plantes sur leur fructifi- cation, tout en reconnaissant que celle-ci, nialgre sa valeur sou- vent secondaire , nemerile pas moins d'etre prise en grande con- sideration. Ce n'est pas toutefois de la structure intirae , qui dans les Laminariees offre peu de variations, que l'auteur se prevaul pour appuyer les distinctions generiques faltes ou a faire, mais bien du mode d'evolulion ou d'accroissement des frondes , cir- conslance d'oii dependent surtonl la forme et le port propres a chaquo genre. Ainsi les Macrocystos et les Lessonies se distingueni 7C surtoiit des aulres Lamiuariees par ce caractere de vegetalion. Chez ct'S Algues, en effet, la feuille superieure se fend a la base, non au sonimet, en plusieurs lanieres dans le premier dcces gen- res, en deux seulement dans le second , lesquelles so separanl pen a peu , selon la longueur de la feuilie-mere . contribuent de < etle maniere a I'agrandissement de la plante. Dans les genres Dur- villcea elLaminaria, la fronde s'accroil par allongement, et quand elle se fend, c'est toujours en commencant par son oxtremite libre. Les genres Echlonia, Phyllospora et Capea offrent iin loiitauiie mode d'accroissement. C'est sur les Lords de la fionde que se voient, surtouldans le Capea. les appendices ou pinnules qui, par leur evolution successive, sont desliiies a completer revolution de la plante, car, dans sa jeunesse, celle-ci est toujours enticrenient simple. Mais ce qu'il faut surtoui remarquer, c'est que revolution en question se fait par raccroisscmcnt d'appendices spinuliformes ou d'especes de dents qui bordent la lame principalc. — La pre- sence des vesiculfs , de meme que \a polyschidie dela fronde, dis- tinguent sufflsamment les Macrocystes des Lessonies. Quant aux genres Macrocystis et Phyllophord, quoique tous deux portent des vesiculesa la base des feuilles, leur fructification si differente, qu'a fait connaitre tout recemment M. Agardh, suffirait deja pour empecher qu'on ne les confondit, si ce caractere u'etait encore corrobore par un mode d'evolution tres distinct. Ce dernier carac- tere etant commun aux genres Ecklonia , Capea et Pkyllophora, chacun d'eux se distingue des deux autres par les formes de sa fructification, et les deux premiers du dernier par I'absence de vesicules natatoires. Les Laminariees a fronde qui se dechiquete par I'extremite libre ne comprenuent que les deux genres Durvil- hea et Laminaria. Le premier, dont on ne connait encore qu'im- parfaitement la fructification, ne se distingue du second que par ses longues lanieres cylindriques, dont le tissu interne se dilate en cellules polyedres remplies d'air dans I'etat de dessiccation. — Viennent enlin les genres fondes sur la presence d'une ou plu- sieurs nervures. Ce sont les genres Alariu, remarquable, outre la nervure unique qui parcourt sa fronde, par les pinnules qui gar- nissent son stipe, et dans lesquelles se trouve placee la fructifica- tion; Coskiria, (jui, quoique traverse dans sa longueur par cinq nervures |)ar;illei('s n'en differe pent etre pas ; enfln lo genre Aga- 77 rum que distinguenl les trous regiiiieremeiUairoiidis el nisnibroux dont sa fronde est peiforee. C'est sur les considerations qui precedent quo M. Moiitagne se croit autorisea etablir ienouveau genre Capea, ayaot pour type la Laminaria biruncinata Bory, decouverte d'abord sterile sur les cotes du Chili par M. d'Urville, puis recuuiiUe au Cap-Vert, par M. Leprieur, et enfin avec sa fructification, identique a celle des Macrocystes, aux lies Canaries, par !V1. Despreaux. — Voici les car.ictores sur lesquels le genre Capea est fonde : Sporidia oOlongo-clavata, granulosa, lutescentia, peridioUs inclusa cu- neatis pellucidis in soros agregatis. SoRi maculw formes, elon- gato-elliplici, prominuli, amphigeni, obscur lores, juoctd basin pinnularumfolii primarii sou lamina collocatl. Frons stipitata fulcris radiciformbius inslructa, coriaceo-membranacea , mox in laminam expansa simplicem, lanceolatam, margine discoque spinulosam, tandem pinnato-compositam, pinnis patenti decur vis. Color olivaceo-fuscus, nigricans. M. JVlontagne indique enfin lesaffinitesde son nouveau genre soil avec les genres voisins, soil avec d'autresThalassiopliytes qui out le menie mode d'evolution. AcousTiQUE : Sons vocaux. — M. Cagniard-Lalour commu- nique la suite de ses experiences relatives aux sons que I'on peul produire a I'aide du larynx arlificiel forme par I'application de la bouche sur deux doigts. Dans la seance du 30 decembre 1837, il avait annonce que par le moyen de petits cadres ovales interposes entre la bouche et les doigts, il pouvait modifier de diverses manieres le timbre et I'in- tensite des sons obtenus, et avait presente queiques-uns de ces cadres. II met aujourd'hui sous les yeux de la Societe piusieurs uutres petits appareils destines a elre employes d'une maniere analogue. Voici en quoi ils consistent : Le numero 1 est une plaque de liege mince ou espece de demi- cadre dont la partie evidec ressemble a celle que presente un fera cheval entre ses branches. Sa face inferieure, c'esta-dire celle que Ton applique sur les doigts, porte un talon ou espece de saillie en forme do coin. Cette saillie anguleuse, se irouvant logee dans la petite rigole resultant du rapprochement des doigls, sertd'obtu- lateur pour emp*"cher que Fair insnffle entic les levrcs forraees 78 jiar les doigtsno s'echappe le long de cette ligule, el esl en menae temps une cspece de barrage qui limite ia longueur des parlies vibrantes de ces levres. L'auteur fait fonctionner cet appareilpour montrer qu'il produit des sons intenses quoique tres graves, etque leur timbre a quelque rapport avec ceiui des anches battantes. Le numero 2 est une plaque de liege analogue a la precedente. mais plus epaisse, surtout vers la partie correspondante au talon. Cette partie d'ailleurs porte un bout de tuyau qui, lorsqu'on le tientferme ason extremite libreouexterieure, peut etre considere commeforraant une extension de la caviteveutriculaire; les experien- ces faites avec cet appareil ont conduit aux observations suivantes : 10 lorsque pendant la production du son coropiexe, c'est-a-dire de celui qui resulte des vibrations sinuiltanees des doigts el des levres de la bouche, on vient a deboucher I'extremite libre du luyau, cequi interrompt subitementles vibrations des doigts, puisqu'alors I'air de I'expiration s'ecoulant par le tuyau ne fait vibrer que les levres dela bouche, on remarque que le son produit alors a raoins de rondeur, et est plus aigu que le son coraplexe, c'est-a-dire qu'il semble tendre a former sa quinte ou quelque autre harmonique ; 2° si la brusque ouverture du tuyau a lieu lorsque les doigts seuls vibrent, on reconnait aisement que pendant ces vibrations isolees la bouche ne sort que de porte-vent , c'est-a-dire qu'elle ne pro- duitpas de son regulier, mais seulement un bruit de soufflement qui n'a que pen d'intensite ; 3" si le tuyau etant debouche on le raccorde avec le gouleau d'un petit resef voir d'air a parois en membranes minces de caoutchouc, on reconnait que par cette sur- cxtension du systerae ventriculaire les vibmtions simultanees dela bouche el des doigts deviennent en general plus difficiles a pro- duire, a moins que I'on ne donne aux parois trop flexibles du re- servoir plus de consistance en serrant celui-ci convenableraent dans la main. Pendant que cette pression alien, si Ton fait atten- tion aux fremissements du reservoir, on croit reconnailre qu'ils sont plus marques des que les doigts et les levres de la bouche viennent a vibrer simultanement, ce qui s'accorde avec une ob- servation analogue qu'avait deja fournie une experience sur les ca- dres ovales precedemment rappeles. M. Cagniard-Latour ayant essaye de lenir le reservoir baigne dans I'cau, a vu (ine lors de la prodnclioii dn son cumplrxc li" liquide s'agitail finlenient, ol par- 79 fois iiieine jiiillissait a pen [iri's comnie dans les exporieiici's faites par M. Savartsurlcs vibratiouslongitudinalesdes tiges elasti(jues. II so propose d'exa miner si Ton ne pourrait pas ek'ver I'eau a I'aide d'un etui a deux soupapes, dans lequel la reservoir en caout- chouc execuierait les dilatations et condensations alternatives, ut apprecier ainsi les ei'fets dynamiques doiit ces mouvemenls sent susceptibles. L'appareii numero 3 est un simple petit tuyau, ferme d'un bout, a section triangulaire, et qui etant place sur les doigts peut, a I'aide d'une de ses aretes, former un oblurateur analogue a la saillie anguleuse des appareils precedents. Les sons qui se pro- duisent sous I'influence de eel appareil sont plus ou moins doux, suivant que la cavite ventriculaire formee par la juxta-position de la bouche et des doigts communique avec le bout ouvert ou le bout ferme du tuyau. EnDn les numeros 4, 5 el 6 sont des obturaleurs analogues au precedent, c'est-a-dire des especes de prismes triangulaires pleins, les uns en liege, les autres en moelle de sureau, donl les bases sont tantol droites el tanlot obliques. L'effet principal de ces ap- pareils est en general defaciliter les moyensde faire vjbrer siniul- tanement et avec inlensile la bouche el les doigls. Seance du ISjuillet 1840. ZooLOGiE : Organisation de I'ceuf de I' Hydra vulgaris gri- sea. — M. Laurent, ayanl eu occasion d'observer et d'etudicr I'or-^ ganisation et la reproduction de I'Hydre grise vulgaire par CEufs el par germes, s'est assure que, dans tons les cas, les oeufs ont une surface glabre; leur coque ne lui a jamais pre.«ente les epines figurees par M. Ehrenberg dans les oeufs de V Hydra aurantiaca qu'il a compares peut-etre a tori aux oeufs de la Cristatelle. 11 serait tres remarquable qu'il y eut une difference si grande entro I'ceuf de I'Hydre orange el ceux de I'Hydre grise el de I'Hydre verte. Ce dernier ceuf que M. Laurent n'a point encore eu I'occa- sion d'observer, a en juger par la figure donnee par Rcesel, n'est nuUement epineux. II sera important de verifier si I'ceuf de I'Hydre orange figure d'abordpar Rcesel est reellemenl epineux ainsi que raffirnie M. Ehrenberg. 80 M. Laureiu sl' inopose lic Siuimcllr<; prochaiiiement a la So- ciute une uolice sur Ics diflcreuies formes ilcs coufs ile qiiolques animaus inferieurs qui ne sont jamais produites ilans des sortes de moules. II croit devoir faire preceder cette notice des remar- ques qu'il a faites sur les pretendues armes d'atlaque des Hy- dras. Ces remarqucs so reJuisenl aux fails suivaots qui rcsui- tent d'observaiions nombreuses el suffisammeiit repetees. Ces ob- servations demontrent : 1** qu'on ne voit netlcment dans I'Hydrc grise qu'un ires petit nombre de ces pL>ndeIoques, c'est-a-dire une ou deux, au lieu du grand uoicbre de ces parties figurees par M. Ehremberg dans I'Hydre orange. ; 2° que cos pendeloques ne peuvent jamais servir comme armes d'altaqueou d'organes de pre- hension d'unc proie ; 3^ qu'au lieu d'etre des armes d'atlaque, ces niamenls, lermines par une extremite ovalaire ayant a sa base" deux pointes, sont le resuital d'un accident qui donne lieu a leur formation ; 4° que la formation de ces pendeloques consiste dans I'eliremeut d'une portion du tissu glulineux d'un bras de I'Hydre qui s'etait colle a un autre bras. II prend d'abord la forme d'un filament; lorsquo ce filament est produit, on voit se former, par la conlinuite de I'eliremcnt, la base de la pendeloque oil sont les deux pointes, ot un moment apres la pendeloque elle-menie qui se detache pen a peu du tissu du bras qui a fourni la substance gluti- neuse necessaire pour la reproduction do ce pretendu organe. On voit aussi se reprodiiire, par le meme mecanisme, des filaments semblables a extremite irreguliere ou globuleuse. En coniinuant d'observer on s'apercoit que tous les filaments se detacheut des bras et flottent dans le liciuide ou se trouve THydre qu'on observe. Seance du 25 juillet 1840. ZooLOGiE : Lemmings. — M. Martins communique des obser- vations sur les migrations et les moeurs des Lemmings (Mus Lem- mus, L., Lemmux norvcgicus, Ray.). Olaiis Magnus, archeveque d'Upsal, est le plus ancien auteur quiparle des Lemmings. Apres lui Wormius leur a consacre une rao- nographie ou il s'efforce de prouver que ces animaux tombent des nues. On doit ensuite des observations interessantes a Samuel Rbeen , sir Paul Rycant, Linne, Hoegstroem, Pallas, Fabricius el Zotterstedt. Aucun do ces autcurs, Hoegstroem excepte, n'a as- 1 81 y;is1e a une migration. « Nous avonsete plus hcureux, M. Itravais et inoi, dil M. Martins. Je vais donner ici un court resume de nos ob- servations. Plusieurs membres del la Commission scientifique du Nord, parmi lesquels se trouvaient MM. Gaimard et Sundevail tra- verserent la Laponie en septembre 1838. lis no virent pas un seul Lemming. L'annee suivante, a la meme epoque, nous les vimes par milliers sur le plateau lapon. A Bossecop (lat. 700) ils etaientassez rares, et ils le devinrent de nouveau lorsque nous descendimes au- dessous di' la limite altitudinale du Bouleau bianc. lis redevinrent trescommuns aux environs de Karasuando sur les bords du Muonio, mais c'est sur la rive droite de ce fleuve, un peu au-dessous de Muonioniska (lat. 67°, 55'), qu'ils etaientveritablement innombra- bles, il etait impossible de regarder autour de soi sans en aper- cevoir un grand nombre a la fois, et tons couraient dans le meme sen^ paralleleracnt au fleuve. C'etait done le commencement de la fliigration, I'armee etait en niarcbe. Sur le plateau, au contraire, ils couraient ca et la, sans affecter aucune direction deterroinee. Lorsqu'ils desccndent plus bas dans la plaine, alors ils serrent en- core plus lours rangs. "lis tracent, dit Linnee, des sillons recti- "lignes parallcles, profonds de deux ou trois doigts, et dislants I'un "de I'autre de plusieurs aunes. lis devorent tout sur leur passage, "les herbes, les racines; rien ne les detourne de leur route. Un "homme se met-il sur leur passage , ils glissent entre ses jambes. • SMIs rencontrent une meule de foin, ils la rongent et passent au "travers. Si c'est un rocher, ils le contournent en demi-cercle et -reprennent leur direction rectiligue. Unlacse trouve-t-il sur leur " cbemin ils le traversent en ligne droite, quelle que soil sa largeur <«et tros souvent dans son plus grand diametre. Un bateau est-il • sur leur trajel au milieu des eaux, ils grimpent par dessus et se - rejetlent dans I'eau de I'autre cote. Un fleuve rapide ne les ar- "rete pas, ils se precipilent dans les flots, dussent-ils tons y pe- «rir.» Tons ces details sont conflrmes par les auteurs, et on nous a assure qu'en 1833 ils monterent dans des bateaux a Dupvig, pres de Bossecop, et a Hernoesand en Suede. Quand ils nesont pas en migration, les Lemmings habitent des terriers simples ou ramiCes a une ou plusieurs ouverlures, creuses dans de petites butles qui sont si communes en Laponie, et qui doivent le plus souvent leui origine a une souche de pin qui passe a I'cfat de ferreaii vegetal. Ex'.iait de L'histiivt, -IS/iO. 11 82 Coiislaiiiin Gloger ne comple que cinq especes de ce genre Mus (Jo Liiuieo ijiii conslruisent cles nids. Ce sont : Mtis messorius, M. muscnlus, M. agrarius, M. sylvaticus et M. minutus. U laut ajoulcr a cette lisle Ic Mus Lemmus. Son nid est cylindrique, de 18 centimetres de long sur 6 de large ; plus espace inferieure- ment que superieureiuenl, avec une ouverlure a son exiremite an- terieure. L'un d'eux, que nous avons rapporle, etait compose de feuilles d'une Grarainee mcconnaissablo entremelee do fragments de Bctula nana, Empetrum nigrum, Vaccinium vilis-idea, Ce- nomyce rangiferina, C. pgxidata, Cladonia deformis et Ste- reocaulon tomentosum. — Les Lemmings sont tres courageux ; quel que soit leur adversaire lis cherchent a se defendre en sifflant et en abeyant; entre eux ils se battent avec fureur. Quand on en met deux dans une cage 11 faut quo Tun des deux succombe. Les Ours, les Henards, les Loups, les Martes, les Hermines, les Chiens, les Oiseauxde prole, et meme les Rennes, en dotruisent un grand nombre. Leur temperature animalc est assez elevee; une moyenne dequatre observations m'a donne-f-39'',5." — A roccasion du fait cite par M . Marlins, que les Rennes quel- quefois se nourrissent do Lemmings, M. Roulln dit qu'un fait ana- logue s'observe chcz beaueoup d'autres especes de Mammifere* herbivores, qui paraissent s'accommoder tres blen d'une nourri- lure animale, quand I'herbe vient a leur monquer. Ainsi, lors du passage des Criquets voyageurs, on volt les Poules, les Moulons et lesVaches sejeter avec avidite sur ces lusecles, pour en faire leur proie. On pourrait peut-etre rapporter a cette cause quelques unes des epizootics qui ravagent iios troupeaux. On salt encore qu'a la Nouvelle-Hollande les Rrebis, a une certaine epoque, man- gent leurs petlts. M. Roulin fait romarquer aussi que le Lemming n'est pas la seule espece de Mammifere qui se montre parfois en multitudes inuombrables ; il cite parmi les animaux de la France les Campagnols de la Beauce, les Rats de la Bretagne, etc. Beau- coup d'autres animaux, et particulierement les Criquets, suivent pareillement la ligne droite dans leurs migrations. Enfin, les grandes batailles que se llvrent les Lemmings durant leurs voya- ges, De constituent pas uon plus un fail particulier a cette espece: les troupes de Chiens, que dans certains pays on allele aux trai- neaux, en offrent un nouvel exemple. Lorsqu'un de ces Chiens est 83 atteint par le foiiet du conducteur, il arrive souvent qu'il mord 80D voisin ; celui-ci attaque le troisieme, el aiasi de suite, en sorte que ia querelie devient bientot generale. M. Rouiin termine ses re- marques en disant que la grande sensibilife des Lemmings pour le froid pourrait bien etre une des causes qui determinent les migra- tions de ces animaux. Seance du l^r aout 1840. M. Catalan communique la solution de ce problemo de combi- naisons :»Ayantpris au hasard, dans I'espace, n points a,b,c..., on demande quel sera lenotnbre N des points nouveaux A, B, C..., qui resultent des intersections trois a trois des plans passant cliacun par trois des points donnes. » La formule est IN 5 , _ ^ „ . „, n -4- 1 *( n — 1 n — 2 « — 3 n — 4 Seance du 8 aoul 1840. M. IJabinel presentc un nouvel aneraometre qu'il nomme ane- mometre differentiel. — Apres avoir rappele la construction de i'ane- mometre normal de Lind, qui mesure la force du vent par la hauteur a iaquelle celui-ci peut elever une colonne d'eau dans un tube recourbe, lorsqu'il souffle dans Tune des branches de ce tube, M. Babinetfait reraarquer qu'il faut dans cecas une pression assez forte et uu vent de quatre metres au moins, pour qu'on puisse obtenir avec cet instrument une difference de niveau d'un seul millimetre. II etait done utile de chercher a le rendro plus sen- sible. Pour cela, M. Babinets'est servi du principe qui avail guide Wollaston dans la construction do sou baromotre differentiel. Le nouvel instrument se compose de deux boules de vcrre, treslarges, jointes a des lubes verticaux qui se rounissenl enlre eux par une branche horizontale. L'un des tubes a un diametre beaucoup plus pelit que I'autre; au-dessus de I'uue des boules est fixe un autre lube, recourbe horizontalement, et dans lequel le vent doit souffler. La colonne liquide, au lieu d'etre formee d'eau seulement, se compose d'huile dans le tube etroit, et d'eau dans le second tube ; et Ton cherche la difference de niveau produitc entre les deux co- lonnes. Cette difference se trouve considerablement accrue par 84 des niodificalious inlroduites dans i'appareil, car un vent de qiiatrc metres donne 20 a 25 miiliinelres dc difference, au lieu d'un seul millimetre que doiineiait rauemomelrc ordinaire. Dans les dernieres tempetes qui ont eu lieu a Paris, M. Cabinet a trouvi^ que son anemoraetre avail marche de deux decimetres. Seance du 52 aout 1840. Physiologie vegetale : Develo-ppcment des plantes. — M. Paycn expose les principaux resuitats de ses reclierches sur les substances minerales puisees dans le sol ou les engrais par le plantes, les produits de leurs transformations, et la place qu'ils oc- cupent dans les tissus vegetaux. Ainsi, la chaux que Fourcroy el Vauquelin avaienlcru ne pou- voir jamais cxister a I'elat de carbonate dans les plantes, se ren- contre au conlraire sous eel elal dans presque toules les feuilles, tres souvent dans les meats intercelluiaires; ce carbonate est secrete par une organisation speciale autour des lubes el cellules en helice du Chara hispida, tandis que le Chara translucens , dans les memes eaux, n'en fixe pas autour de ses parois. C'esl encore dans le cas general des secretions oalcaires qua rentrent les corps recemmeut etudies par M. Meycn dans les Fi- guiers : M. Payen annonce les avoir relrouves dans un grand nombre de plantes de la famille des Uriicees ; il deraontre que, loin d'etre, comme le croyait M. Meyen, des petiles massues gom- meuses [Gummi Keulen) ce sont de veritables organes pedicelles, formes de cellulose, el destines a sccreter le carbonate de chaux dans leurtissu si fin qu'il avail echappe a I'observateur allemand. M. Payen a trouve encore un fait Ires general dans la presence del'oxalatede chauxen cristauxirreguliers, diaphanes,agglomeres en pelits spheroides herisses de pointes, au milieu du tissu verl ou des grandes cellules des nervures des feuilles. Ces cristaux ne soul pas libres, comme on I'avail suppose jusqu'ici; lors meme qu'ils soul seulemenl grouppes deux ou trois ensemble, un tissti special les enveloppe; on le fait apparaitre en dissolvant I'oxalate. Un autre fait general a ete decouvert par M. Payen. II cousiste dans lincrustalion des membranes du tissu des feuilles par de la silice tellemenl reparlie, qu'elle pent rcproduire le squelelte de de certains tissus lorsque Ton a briile ceux-ci avoc precaution; 85 ct, chose remarquable, le tissu special des concrilions, inapercu jusqu'ici, est parfois incruste de cette matiere, en "sorte qu'on letrouve apres la combusliou Ics cellules siliceusesavec le carbo- nate de chaux; et qu'en dissolvant ce dernier, le squelette ap- parait plus leger encore que le tissu et cependant parfailemeut perceptible. Une concretion siliceuse spheroidale, secrotee aussi dans un tissu mince, s'est rencontree dans deux rangees de cellules sous I'epiderme des feuilles du Piper colubrinum. M. Payen a ligure dans dlx tableaux toutes ces concretions or- ganisees, et leurs rapports avec les tissus environnants. II a menie dessine les phenoraenes successifs de la curieuse analyse micros- copique des raphides; ces longues aiguilles lineaires, sur la nature desquelles M. de Candolle ne s'etait pas prononce, etaieut cousi- derees par differents observateurs comme des cristaux d'oxalate ou de phosphate de chaux ou de silice : ils sont en realile formes d'oxalate de chaux enveloppe d'une membrane externe organique ; celle-ci est incrustee de silice. On peut extraire I'oxalafe de son enveloppe, demontrer dans celle-ci les proprieles de la cellulose, et faire apercevoir la silice qu'elle recele par le tres leger "squelette qu'elle laisse apres I'inci- neration. AcousTiQUE : Voix humaine. — M. Cagniard-Latour entreticnt la Societe de quelques considerations et experiences relatives a la voix humaine. Plusieurs physiologistes out emis I'opiniou que, pour produire cette voix, les levres de la glotte vibraient a la maniere des levres du donneur de cor. L'auteur ne conteste pas que cette aoalogie ne puisse exister dans certains cas, comme, par exemple, lorsque la voix a de la rudesse, mais il croit que les causes d'ou naisseni les sons vocaux n'ontque peu de rapport avec celles qui produisent les sons du cor. Suivant lui , presque toute la formation de la voix resulte de vibrations produites dans le larynx, en sorte que le tuyau vocal n'est utile a cette formation que d'une maniere secondaire , comme, par exemple, pour donner aux sons produits plus de rondeur et d'intensite. Les sons vocaux auraient done uno autre origine que les sons 86 du cor, puisque ceux-ci, comine les physiciens le savciit, sont dus en grande parlie a la resonnance de la colonne d'air contenue dans le tuyau de rinstrument, et que los vibrations des levres de la bouche ont pour effot principal de provoquer cette resonnance. L'auteur annonce d'ailleurs avoir constate que s'il faisait vibrer ses levres sur i'embouchure separeod'un cor, ii n'obtenait aiusi que des sons denues de rondeur , lors mcme que Ton preseutait le bout efdle de cette embouchure devant un porte-voix. II annonce en outre avoir examine avec queique attention le ton du son fondamenial que produisent les tubes cylindriques lorsque Ton excite la resonnance de leur colonne aerieune corarae on le pratique pour un cor, c'est-a-dire en faisant vibrer les levres de la bouche sur un des orifices de chaque tube. L'auteur, dans ces recherches, avait principaleraeut en vue d'acquerir quelques don- nees sur la nature des vibrations dont les ventricules du larynx doivent-etre le siege lorsque les anches ou levres inferieures et su- perieures de la glotte vibrent simullanemenl, et que les ventricules se trouvent ainsi convertis en une cavite presque I'ermee. Les principales observations qu'ont fournies ces experiences ont ete les suivantes. 1" Un tube en verro qui avait 39 centimetres de long et 2 de calibre environ a pu rendre bien pleinement un la de 424 vibrations simples par seconde, c'est-a-dire I'octave grave du son de flute que le tube produisait lorsqu'on le faisait resonner comme un tuyau ouvert des deux bouts. 2° Un tube courbe en forme de serpent et qui etait du memo ton que le tube precedent, a donne les memes resultats. 3° Un tube beaucoup plus grave, c'est- a-dire ayant 1 metre de long sur 18 millimetres de calibre, a donne des resultats analogues, et il en a ete de nieme d'un tuyau metal- lique courbe qui etait le corps de rechange d'un cornet a piston. 4° Enfin un lube de verre, ayanl a peu pres 1 metre 4 decimetres de long sur 19 millimetres de calibre, n'a pu rendre son octavo grave comme les tubes precedents, mais on lui faisait produire fa- cilement son harmonique dominante, c'est-a-dire une note de quinle qui repondait a la douzieme de cet octave grave. D'apres ces observations, l'auteur regarde comme douteux que la colonne aerienne d'un cor vibre comme dans un tuyau ouvert, aiusi que beaucoup de physiciens le supposent. D'apres les memes observations, ainsi que plusieurs de celles 87 que lui ont fouruies ses experiences sue le larynx arlificiei foriue par I'application de la Louche sur deux doigls, et eufui d'apres diverses experiences de M. Savart sur la resonnance de Tair dans les tuyaux nicnibraneux, M. Cagniard-Latour est porle a penser que c'est principaleraent daus le cas oil notre voix est grave que les ligaments inferieurs et superieurs de notre larynx vibrent simultanemcnt, et il croit (|no les vibrations produites alors dans les ventricules doivenl etre de nature a favoriser beaucoup la pro- duction decette voix. Au sujot de i'opinion soutenuepar plusieurs pliysiologistes, savoir , que les ievres de la glolte, pendant Pacte de lapbonation, vibrent suivant le mode des anchcs iibres, il fait remarquer que, d'apres I'extreme sensibilite dont les Ievres paraisscnt douees, ceux qui regardent la voix commo un son d'ancbe doivent-etre portes a admettre I'existence de ce mode a I'aide duquel il semble que les ievres laryngiennes no doivent guere etre dans le cas de s'entre- choqucr d'une manierc qui puisse promptemcnt les irriter ; il an- nonce d'aiileursqu'ayant fait sur des glottes artificielles niembra- neuses de diverses especes un assez grand nombre d'experiences, il a constammont romarqueque c'etait les glottes dont les vibra- tions avaient le plus do resserablance avec les vibrations d'anches Iibres qui produisaient les sons les plus analogues a ceux de \» voix, ce qui lui semble une tres forte raison pour croire que Topi- nion dont il s'agit est fondee. M. Cagniard-Latour, dans plusieurs de ses precedentes commu- nications, avail cite quelques experiences d'apres lesquelles il semble que, dans certains cas, les sons peuvent eprouver des es- pecesd'intorferences ; acesujet il annoncequ'ayant essaye de chan- ter dans un tube en cristal d'euviron un metre de long et 2 centi- metres de calibre, il a rencontre une difficulte Ires grande a produire VutdiezedebZS vibralions simples par seconde, ainsi que lerd sui- vant, landis qu'il n'en elait pas de meme a I'egard des autres notes voisines en dessus et en dessous des deux precedentes ; il a re- connu ensuite qu'un phenomene analogue pouvait avoir lieu avec un porte-voix, surtout lorsque Ton faisait en sorte que fair expir6 ne put s'echapper par la jonction entre les Ievres et rerabouchure de I'appareil. Le m^me membre, au sujet de ses explorations manom^triques 88 tlu larynx humaiii, aiinonce que, dans la viie de determiner d'une maniere plus certaine et plus geni'tale les pressions que I'air con- tenu dans la tracliee-artero supporlc pendant I'actc de la pho- nation, il se prepare a faire ccs explorations sur des personnes ([ui n'aient point subi I'operation de la iracheotomie, et dont les or- ganes vocaux puissent consequeniment elre consideres comme elant dans leur etat normal. Sulvant le procede que I'auteur se dispose a meltre en usage, Tindividu a explorer se trouverait entierement immerge sous I'eau, de sorte qu'il respirerait par le moycn d'un tube flexible a flotteur. Une tige areometrique, fixee sur la tete de I'individu, ferait voir de combien il se rapproche de cette surface en aspirant Fair, et de combien il s'en eloigne lors de I'expiration ; mais on suppose que pendant cette seconde action renfoncenient de I'individu sera un pcu moindre, s'il emet sa voix, et que par les differences obser- vees on pourra counaitre les pressions dont il s'agit. M. Cagniard-Latour se propose d'examiner aussi quels resullals on obliendrait dans le cas ou I'individu plonge respirerait avec de I'air contenu dans une vessie egalement immergee, au lieu d'em- ployer pour cet effet un tube a flotteur. Seance de rentree du 1 novembre 1840. CnniiE ORGANiouE : Essence de cumin. — M. Caliours ccmniu- uiquc la premiere partie d'un travail qu'il a fait en ronimun avec M. Charles Gerhardt, et qui a pour litre : Rechcrclics cinmiques sur les essences. Cette premiere partie concerno I'essence do cumin. « L'essence de cumin que Ton rencontre dans le commerce est un melange de deux essences que nous sommes parvenus a sepa- rer completement. L'uned'elles est un carbure d'hydrogene. C'esl un produit liquide, doue d'un point d'ebullition fixe a 165°, et possedant tous les caracteres des composes bien deOnis. Cette ma- liere nous a peu occupes jusqu'a present. L'autre est un compose- forrae de trois elements, carbone, hydrogene et oxigene, que I'on peut considerer comme I'hydrure d'un radical ternaire analogue a I'hydrure de benzoile. En donnant le nom de cumyle a ce radical liypolhetique, on a la serie suivante ; 89 (]ioH2203 Cumyle, radical inconnu. C*0H2-O'^H2 Hydrure, essence de cumin. C40H22O2-J-O Acide cuniinique anhydre. C40H2202_|-ci2 Chlorure de cumyle. C40H2-2O2^Br2 Broraure de cumyle. C40H22O2_|_o-|-H2O Acide cuminique cristallis6. " L'hydrure de cumyle est un liquide incolore ou faiblement co- lore en jaune, d'une odeur forte, un peu alterable par la chaleur, surlout si on le distille lentement. L'action est nulle lorsque la dis- tillation s'opere dans un couranl d'acide carbonique. Ce compose se transforme en acide cuminique sous I'influence de I'oxigene. Dans ce cas, Taction est fort lente. On rend la transformation plus rapide en faisant intervenir en meme temps une substance alca- line. Si Ton fait toniber goutte a goutte de l'hydrure de cumyle sur de I'hydrate de potasse fondu, il se degage de I'hydrogene, et cha- que goutte se trouve changee en cuminate de potasse. La trans- formation s'opere d'une maniere teliement rapide, dans cette cir- constance , que Ton pourrait facilement obtenir un kilogramme d'acide cuminique dans I'espace d'une heure. « L'acide cuminique, a I'etat de purete, est une nialiere solide, incolore , cristallisable en longues aiguilles prisniatiques , a peine soluble dans I'eau, tres soluble dans I'alcool, qui Pabandonne sous forme de cristaux assez volumineux , volatile sans decomposition, et possedant une saveur acidule et brulante. Lorsqu'on le distille en presence d'un exces de base , en employant , par exemple , 4 parties de baryte caustique pour 1 d'acide hydrate , on obtient un produit liquide incolore, done d'une odeur aromatique et bouillant a ]44o. L'analyse de ce produit , et la densite de sa vapeur, nous ont conduit a la formule C^ti^^, qui en represente 4 volumes. II se forme done de la meme maniere que le benzene. En effet , Ton a : C40H24O4_C*O*~ C36 H24 La base alcaline, etant employee, a opere la separation de l'acide carbonique. " Ce produit, auquel nous donnons le nom de cumene, nous offre de frappantes analogies avec le benzene. Ainsi, il se dissout dans l'acide sulfurique de Nordhausen , et produit un acide correspon- danta l'acide sulfobenzidiquedeMitscherlich. Avec l'acide nitrique fumant, il donne un compose'correspondant a la nitro-bonzide. Ex'rait de L'liistitttf, 1840. 12 90 •• Nous poursuivons nos recherches sur ce siijet , el uous espe- rons faire conaaitre prochaineinent d'autres prodiiits nouveaux correspondants aux composes si interessants que I'etude de I'huile d'amande amere a fournis dans ccs deruicres annees. » Seance du 7 novembre 1840. Physique du globe : Sur la theorie cles flats et dcs courants. — M. de Caligny fait une commuDication sur la theorie physique d'une des causes qui produisent , seloo lui , des courants dans la raer. II comnjunique d'abordia description des experiences qu'il a faites sur un appareil de physique dont voici la description : « Un tube vertical est enfonco, jusqu'a une cerlaiue profondeur, dans un reservoir d'une certaine etendue en tons sens. Ce tube porte , vers son extremite inferieure, un autre tube horizontal qui debouche dans un second reservoir, dont on veut faire passer I'eau dans le premier, quoique d'abord les deux reservoirs soient de ni- veau. Pour cela on souffle alternalivement par le sommet du tube vertical , ce qui met I'eau en oscillation dans ce tube. L'eau du reservoir a epuiser descend , en penetrant dans le tube vertical (toutes les extremites sont ouverles), et elle est chassee par lepied de ce tuyau dans le reservoir ou celui-ci est en partie pionge. Quand le tuyau horizontal n'est pas assez long pour que la force vive s'y emmagasine comma dans un volant , le mouvement ne s'y fait pas toujours dans le meme sens , parcequ'a I'epoque oil la co- lonne arrive a son maximum de hauteur, la pression au bas est plus grande qu'elle ne le serait si le liquide etait en repos. IMais si Ton continue, I'experience assez longtemps , il sort plus d'eau du reservoir a epuiser qu'il n'yen rentre, et son niveau baissejusqu'a une certaine profondeur au-dessous de celui de I'autre reservoir, a moins qu'on ne I'entretienne en y versant de Teau exterieure- ment. La moyenne des pressions de dedans en dehors est done raoindre, vers I'extremite inferieure du tube vertical, pendant les oscillations de la colonne qu'il contient , qu'elle ne I'etait a I'epo- que ou tout le sysleme etait en repos. 11 est entendu qu'on ne souffle point d'une maniero continue ; on laisse meme la colonne osciilante abandonnee a elle-meme, pendant un certain nombre d'oscillations , afin de pouvoir tirer des consequences sur Taction des causes irregulieres. » 91 M. de Caligny poursuit ainsi : "Etant donne ce fait irrecusable d'une coloune dont la moyenne des pressions est diminuee par son etat d'oscillation, au lieu d'etre augraentee par la force exterieure qui de temps ea temps vient entrelenir ces oscillations, quelle en est la raison? Les oscillations, abandonnees pendant quelque temps a elles-raemes, ne peuvent etre entretenues que par Taction de la pesanteur; une partie de cette action est done employee a produire periodiquement de la force Vive , et c'est pour cela qu'elle ne s'exerce point contra les parois avec autant de force que pendant I'etat de repos. « Considerons raainlenant le poids total apparent de tout le sys- teme liquide contenu dans un grand reservoir au milieu duquel un simple tube vertical, ouvertpar les deux extremites , est enfonce jusqu'a une certaine profondeur, par hypothese, tres eloignee de celle du fond de ce reservoir ; supposons que la colonne, contenue dans ce tube vertical, oscille par suite d'une cause dont nous n'a- vous point encore a nous occuper , il est clair, d'apres ce qui pre- cede, que I'eau du reservoir , qui est passee dans le tuyau , et qui y monte, ne presse point le fond du reservoir commc si tout le sys- terae liquide etait en repos. Ouoique la comparaison suivante ne soit pas identique, il est utile de remarquer qu'une pierre lancee en I'air ne presse point la surface d'un reservoir au-dessus duquel elle est lancee, a I'epoque oil elle monte , et que si elle la presse , memeavec violence, au moment ou elle y retombe, ce choc ne se fait pas sentir , au moins avec la mcmc inlensite , sur le fond du reservoir suppose profond, parceque la force vive de la pierre se depense, en grande partie dans le trajet, en mouvements quelcon- ques. II est clair que si un corps fragile est pose sur le fond du re- servoir, il nesera point ecrase au moment du choc de la pierre a la surface, Les considerations relatives a ce choc s'applicjuent di- rectement a celui du liquide qui, pendant I'oscillation desccndante dans le tube vertical, sort par le has de ce tube, et choque I'eau du reservoir. Si la profondeur du fond du reservoir est assez grande, il est clair que le mouvement n'atteindra point ce fond d'une maniere sensible. Pour eclaircir encore raieux ce fait , on a fait arriver de I'eau coloree dans un reservoir d'eau limpide , ou elle etait araenee au-dessous de la surface et par un tuyau incline a I'ho- lizon sous un certain angle. On a observe que la veine liijuide 92 aiigmonle graduelltMueut de diametie eu peuetraut dans le reser- voir et ne frappo le fond qu'avec une vitesse assez petite , dont on se forme une idee par le diametre de la veine a une grande distance de I'orifice qui I'a amene" « On deraontre que si Ton pouvait mettre le reservoir dans une balance, assez sensible pour indiquer une fraction du poids de la co- lonne qui oscille dans le tube vertical, on trouverait que le poids apparent du systeme serait diminue d'une certaine quanlite ; une partie du poids de la colonne dont il s'agit est employee a produire periodiquement de la vitesse. Le systeme du teservoir ot du tube vertical qui y plonge , compose un veritable syphon , a branches inegales, dont I'une est si grande par rapport a I'autre, que la vi- tesse, et par suite la force vive, doity etre negligee, ce qui debar rasse des considerations sur les pressiojs hydrauligues dans its coudes quelconques dont il faudrait s'occuper , et qui pourraient changer le sens du resultat precedent , si la difference de capacite des deux branches etait moins considerable. On reviendra sur ce sujet, avec des details qui ne sont point indispensables ici dans I'etnde du raouvement des flots , puisqu'on ne connait pas les ira- jectoires de leurs molecules. « Considerons maintenant la couche d'eau en ondulation a la" surface de I'Ocean, abstraction faite de la cause qui a produit ces ondulations, que nous etudioDs d'abord a une grande distance des cotes, et sur une mer d'une grande profondeur. La partie des flots qui est soulevee au-dessus du niveau de I'eau tranquilie ne presse pas directement le fond de la mer, comme pendant le calme. Une partie de son poids est employee a produire des mouvements quel- conques, et si, dans la couche d'eau en ondulation, il y a des chocs plus ou moins violenls qui augmentent les pressions locales, peut- etre par exeraple quand le flot se releve , ces pressions ne se trans- ' meltent pas au fond de I'Ocean, du moins elles n'y arrivcnt que tres affaiblies , comme le choc de la pierre sur la surface du re- servoir. Une pression produite par uu mouveraent dans un li(iuide se transraet par du mouvement , et, a del'aut d'autres preuves, on rendrait probable la diminution de lU vitesse a une certaine pro- fondeur au moyen du nouvel appareil, dont voici la description : « Sur le reservoir oii Ton a fait les experiences ci-dessiis , on a pose un corps flottantqui portail uii tube do vcrre vertical, evase 93 en entomioir a son extremite inferieure ; on a observe les oscilla- tions de I'eau dans le tube de verre, la surface du reservoir etant agitee par le vent. Le corps flotlant montait avec les vagnes, et cependant il se produisait dans lo tube de verre des oscillations qui monlaieut au-dessus de ces vagues, a une hauteur au moins aussi grande que la leur au-dessus du niveau de I'eau tranquille, et souvent a des hauteurs beaucoup plus grandes. II est clair que si le mouvement de la couche d'eau dans laquelie plongeait I'en- (onnoir eut suivi celui de la couche superieure , lo corps flottant etant abandonne a la vague , a peu pres comma une partie d'elle- meme , n'eut point donne lieu a ce surcroit d'amplitudes dans le tubede verre , surcroit qui d'ailleurs n'est plus sensible quand on conserve le tube en otant I'entonnoir. Ce systeme , en se soule- vant, tend a produire un vide conique annulaire dans I'entonnoir; I'eau s'y precipite et cause une oscillation ascendante. « Si, d'apres les considerations ci-dessus, on admet que le poids des flots dans I'Ocean est en partie depense en mouvements qui, a do tres grandes profondeurs, n'exercent plus de choc sensible ; ii est clair qu'il faudra tenircompte, danslecalcul de I'equilibre des mers/deceque la couche d'eauen ondulation,quelles quesoientles causes qui ont produit le mouvement , et sur lesquelles on ne s'ex- plique point ici en detail, cxerce sur le fond de la mer une pression moiudre que dans I'etat de'repos. L'equilibre des raers sera done rompu , en quelque sorte , comme si une partie de la couche en ondulation etait enlevee. II peut done en resulter des courants sous- marinsd'une grande puissance; niais par cette raison rnerae I'eau s'accumulera vers les regions de I'Ocean, agitees a leur surface; et du moins quand les ondulations cesseront, il faudra que l'equi- libre des raers tende a se retablir par un deversement de leur partie superieure, ce qui occasionnera des courants au-dessus des premiers et dans des sens contraires. « Les cours d'eau souterrains qui se precipitent au fond de la mer doivent aussi etre influences par cette diminution do pression de la couche superieure. L'explicationdediversphenomenesimportants pour la physique du globe , et sur lesquels on reviendra , senible dependre aussi du principe sur lequel repose cetle diminution. On ne se prononce pas non plus sur les theories des trajectoires dos molecules des flots; on fait observer seiilomcnt quo si les pres- 94 sions , a de grandes profoudeurs , dependent de la Vitesse des mouvenients causes par une partie du poids de la coucheen ondu- lation ; on a un moyen de plus pour etudier ces mouvements et pour controler des exporieuces dlrecles , la vitesse des mouve- ments ne pouvant etre la meme dans toutes les hypotheses pos- sibles. " Ouant aux Hots produits par les vents , on reraarquera qu'en general etant d'un cote plus ou moins abrites centre leur action, ils netransmettent point la pression de ces vents au fond de la nier, corame I'eau tranquille transraet la pression uniforme de I'atrao- sphere. Une partie de leur puissance se depeuse done en mouve- ments , qui ne se transmettent pas , du moins en enlier , jusqu'au fond de I'eau par les raisons ci-dessus. Ainsi les vents semblent clre une cause de courants sous-marins qui peuvent meme devenir contraires a leur direction , mais par des raisons que Ton n'avait jamais donnees. lis peuvent aussi causer des courants superieurs aux premiers et dans des directions contraires. On reviendra dans les prochaines seances sur ce sujet et sur la demonstration du principe fondamental. AcousTiQUE : Formation du son dans les cordes vihr antes. — M. Cagniard-Latour communique quelques nouvelles observations qu'il a faites en continuant ses recherches sur la formation du son dans les cordes vibranles. Dans un memoire lu a I'Academie des Sciences en octobre 1827, raemoire dout une analyse a ete inseree dans le journal le Lycee, du 22 deccmbre 1831, M. Cagniard-Latour avail enlrepris d'expli- quer pourquoi, dans le son d'une corde vibranle, le nombre des vi- brations sonores ne repond qu'a la moitie du nombre synchrone des oscilli;tions simples de la corde. Frenant la question au point ou Sauveur et Lagrange, qui deja s'eu etaient occupes, I'out lais- see, se rappelant aussi quelques idees emises par Lahire sur les vi- brations sonores des corps solidcs, I'auteur, d'apres ses propres experiences, proposait d'admettre (jue la corde, par ses fremisse- inents ou vibrations secondairos, engendrait un bruit continu, qui, pendant le cours de chaque double oscillation transversale decette c orde, augmentait, puis dimiuuait d'intensit^, et produisait le bat- tenient dout les repetitions rapidcs engendraient le son. 95 A I'appui de ces hypotheses, il cilait diverses experiences, et notaraiuent les suiAantes : 10 Ou'aprcs avoir tendu forteiuent enire un arbre ou tout autre point resistant et une croisee, une corde de laiton d'en viron 30 me - tresde longueur, on vienno a la faire vibrer transversalenu-nt, en la pinrant pres de ses points d'attache, on reconnaitra qii'outre !es coups de chaque hscillatton simple et divers sons aigusnotam- ment celui des vibrations longitudiualcs de la corde, celie-ci fail entendre par ses trenibhiments, que Toeil d'ailleurs distingue faci- leraent, un bruit confus a peu pres continu. Lorsque I'on subsiitue a la cordede laiton une corde dechanvred'environ 8 millimetres de dlaraetre, on remarque que le bruit do chaque oscillation simple de cette corde retentit dans la croisee de maniere a imiler, avec une ressemblance tres grande, le bruit loiatain d'un coup de canon ; 2° Que par un choc on fasse resonner une cloche de verre un peu grave, et qu'on lui communique en menie temps, a I'aide des mains, un mouvementde va-et vient, on reconnaitra que, pendant le cours de chaque double oscillation ou balancement, le son de la cloche se trouve influence de maniere a produire un batte- nient; 3" Qu'apres avoir dispose verticalement un petit cylindre de verre dans un collet raetallique garni de cannelures, on etablisse dans un trou pratique au centre de la base du cylindre le pivot superieur d'un petit moulinet-sirene a ailes obliques, charge d'un poids excentrique ; qu'ensuite, par I'insuffiation dans le porte- vent de I'appareil, on fasse tourner ce moulinel de facon que, par les frottements de son axe dans la base du cylindre, il oblige ce- lui-ci a tourner aussi, et par ce moyen a s'appuyer successivement sur les cannelures du collet, on reconnaitra que le bruit des chocs et frottements eprouve a chaque tour du cylindre une espece de suspension momentanee d'ou resulte un batiement, lequel est sur- tout tres sensible lorsque I'appareil est mis en communication avec une table renforcante: 4° Enfin, que dans un moulinet-sirene a ailes obliques, et ayant par exemple 15 ailes, on supprime 5 de ces ailes, de maniere a for- mer cinq breches equidistantes, on reconnait d'abord qu'a I'aide 96 des ciuq groupes d'ailes reslanl, et quoique chaquo groupc n'ait que deux ailes, le laoulinet, pour la inerae vitesse rotative, rend par son jou un son du memo ton qu'avant la suppression dos 5 ailes; mais qu'oulre ce son il s'en produit simultanement un autre plus grave, resultant des 5 battements que les breches par chaquc tour du moulinet occasionnent en suspendant momentanenient cinq fois la production du sou ordinaire. Cette experience deinonlre en raeme temps que deux battements successifs peuvent seuls former un son. Dans ce moulinet les deux sons simultanes formaienl un accord de douzieme ; deux autres mouliuets-sirenes, I'un ayant primitivcment 20 ailes et I'autre 25, dans chacun desquelson avait cnsuite forme cinq breches equidistantes par la suppression de 5 ailes, onl donne, savoir le premier moulinet, I'accord de double octave, et le second, Taccord de dix septieme. Enfin, un autre moulinet de 25 ailes dans lequel on avail prati- quejaussi cinq brecbes equidistantes, mais plus grandes, en suppri- mant pour former chaque breche deux ailes cousecutives, ce qui avait consequemment reduit a trois le nombre des ailes restantes tie chaque groupe, le son grave dominait tellement le son ordi- naire, que Ton ne pouvait guere distinguer celui-ci qu'en le ren- forrant a I'aide d'un tube bouche dont on presentait I'orilicea I'ae- tion du courant au-dessus du moulinet en mouvement. Les nouvelles observations de M. Cagniard-Latour sont princi- pali^ment relnlives a roscillateur acoustique ou especede marteau musical a double effet , dont 11 a recemment entretenu I'Academie des Sciences. (Voir L'lnstilut, no 355.) Leraoyende constaterque le marteau, lorsqu'il oscille assez vite pour produire un son, n'en-' gendre qu'uue vibration sonore pendant le cours de ses deux chocs alternatifs sur les montants metalliques entre lesquels il oscille, est d'une execution aussi prompte que facile. En effet, ces mon- tants etant clnstiqucs, on peut, en pressant avec la main le systeme do ces montants, pendant qu'il est appuye contrela surface reson- iiante, destinee a renforcer le son, empecher a volonte le marteau d'osciller; mais comme alors le son d'axe ou d'excentricite du mou- linet se distingue tres bien, si Ton soutient convenablement I'in- sulTlation, on reconnait que ce son, dont chaque battementou vi- bration sonore repond toujours a chaque tour du moulinet, a le nieme ton que le son beaucoup plus intense qui a lieu lorsqu'on 97 ■laisse le marteau exercer ses chocs allernalifs sur los deux luon- lauts. Oil roinarque d'ailleursquo les deux sous, compares au son de sirene produit par les chocs du courant sur le inoulinet qui est a dix arles, presentent ic menie rapport, c'est-a-dire celui de un a dix. L'auteur avail deja presente a rAcademie dis Sciences (voir le Globe da 13 octobre 1827) un pelit appareil , qu'il nommait mar- teau musical, qui , etant appuye sur le chevalet d'une basse, pro- duisait pendant sou action un son analogue a celui d'une corde grare joueeavec un archet. Dans ce son, qui etait dii aux chocs rapidcs d'un petit raartean sur un montant metaliique, le nombre des vibralions sonores ne repondait, comme dans le son de rosciliateur acoustique, qu'a la moitie du nombre synchrone des oscillations du marteau ; mais ce resultat pouvait s'expliquer facilement, attcndu que lors de I'os- cillation retrograde, c'est-a-dire decelle qui eloignait du montant metaliique le marteau , celui-ci venait frapper sur du liege, en sorte que par ce moyen le bruit des oscillations d'un sens pouvait etre plus intense que celui des oscillations du sens oppose. M. Ca- gniard-Latour pense qu'un effet analogue doit avoir lieu dans I'os- cillateur acoustique, quoique les chocs alternatifs de la tige de verre aient lieu sur du metal. Ainsi, dans son opinion , lorsque les mouvements de la tige ont une rapidite suffisante, le systeme des montants et de la tige devient le siege de vibrations secondaires ou d'un tremblement dont le bruit se Irouve influence de maniere a en- gendrer un battement principal par chaque mouvement de va-et vient de cette tige. A I'appui de cette hypothese, il annonce avoir remarque que si, apres avoir fixe sur I'appareil une petite table renforcante, on le fait aller et vcnir avec la main pendant qu'il fonctionne par I'insufflation de la bouche, on remarque que dans le cours de chaque double oscillation ou balancemcnt du systeme, I'effet sonore engendre un battement tres distinct. M. Cagniard-Latour soupconne que I'air, soil par defaut d'ho- mogeneite ou par d'autres causes, est impropre a faire entendre deux bruits exactement semblables lorsque les chocs qui les pro- duisent resultent de deux mouvements de sens contraires. II se fonde principalement sur une observation qu'il a faite en communiquant avec la main un mouvement oscillatoire a I'une des Extrait dc L'lmlilut, 1840. 13 98 extremites libri'S d'uii tuyau flexible, ptMulaiit qti'il insufflait aveO sa boucho raiilro extreinite; cettc experience lui a niontre que, dans le cas ou {'insufflation elait assez forte pour produire par la sortie du gaz de I'expiration un bruit de quelque intensito, oelui-ci engendrait, a chaque double oscillation du tuyau, un bat- fement, ce qui semblerait indiquer que Ics oscillations d'un sens s'entendaient mieux que celles du sens oppose. II a vu aussi (]iie, dans le cas oil I'extreniite du tuyau cheminait circulairement au lieu d'osciller, on entendait un battemeut a cbaque tour entier qu'executait le tuyau. Un tube sirene ordinaire, un autre a ressort en girouette et un tube muni d'une auche libre en forme de clapet circulaire, ayant ete adaptes au meme tuyau flexible, et ba- lances pendant qu'ils resonnaient par rinsufflalion dans le tuyau, ont fait entendre aussi, par chaque mouveraentdcva-et-vient qu'on leur conimuniquait, un batlenienl ; enlin, avec une sirene a vingt trous, essayee d'une nrianiere semblable, le son baissait sensible- fiicnt pendant I'oscillationdans un sens, et remoniait pendant I'os cillaliou du sens contraire, ce qui formait encore un battcment dans le cours de ces deux mouvements. Dans un memoire hi a I'Academie des Sciences, en septerabre 1831, sur le bourdonnement ou son aerien que produit la toupie ordinaire en tournant rapideraent, M. Cagniard-Latour avail de- montre, l^que dans un pareil son chaque vibration sonore repond a chaque tour execute par la toupie; et 2" que, dans le cas oii la toupie est construite de maniere a pouvoir tourner le plus exacte- nient que possible sur son axe de figure, son bourdonnement n'est que ires pen sensible, comparativement a celui que fait entendre une toupie moins parfaite, c'est-a-dire jouissant d'un certain mou- vement d'excentricite. D'apres celte observation et I'experience precedente, il regarde comme ires probable quechatiue battement ou vibration sonore d'une toupie resnlte principalenienl de ce que ce mobile, parses chocs conire I'air ambiant, engendre dans cha- cun de ses tours entiers une serie complexe propre a produire un battement, a pen pres comme les series de la sirene complexe dont il a precedemment enlrelenu la Societe. 11 a d'ailleurs constate qu'une sonnette metallique debarrassee de son batlant pent, en tournant comme une toupie, produire le son de bourdonnement, el (lue, malgre lu mouvemeiit rotatif, elle donnc en outre le son me^ 99 Jailiquc oidinaiio lorsqu'elle recoil des cliocs. 11 oroit aussi que le son auquel (dans le nieme memoirc) il a doniie lo nom de son d'axe, el qui se pioduit loutes les foisque I'ou fait tourncr rapidemenl el sur deux pivols uh corps solide queloonque tant soil peu excen- irique, se forme d'une maniere analogue, puisque, dans un pareil SOI), comma danscelui de la loupie, chaque vibration sonore, ainsi que I'auteiir I'a conslale, repond aussi a chaque tour execute par lo corps solide. La seule difference, dans ce second cas, consiste en ce que les bruits divers formant la serie complexe de chaque bal- lenienl sont solidiens avant de devenir aeriens, c'est-a-dire qu'ils resuhenl originaireracnt de chocs exerces par les pivots du corps solide dans les irons de son support. M. Cagniard-Latour, par quehjues experiences sur une lame elastique fixee d'un bout, a reconnu, comme on aurail pu le pie- voir, que dans le son d'une pareille lame le nombre des vibrations sonores ne repond qu'a la nioilie du nombre synchroue des oscil- lations simples de la lame. Des experiences du meme genre, qu'il a failes sur des diapasons a fourchette, lui onl donne des resultats analogues. 11 soupconne que, lors de la resonnance d'un pareil instrument, les vibrations secondaires des branches peuvent elre inllueucees par les oscillations principales, de facon que ces bran- ches se trouvent un peu moius allongees pendant les mouvemcnls oscillatoires dans un sens que pendant ceux du sens conlraire; il a essaye de cousiater celle difference par des procedes graphiques du genre de ceux qu'ont employes deja quelques physiciens pour revaluation nuraerique des sons ; mais, au lieu de laisser la pointe vibranie conslammenl appuyee contre lo tableau mobile destine a recevoir ses traits, ainsi qu'on le pratique d'ordiuairc, il a fait en sorte que cette pointe, qui est d'acier Ires dur et solidement fixee au bout d'une des branches du diapason, uc put atteindre le ta- bleau si cette branche, lors de ses oscillations dans un sens, elait reellemeut moins allongee que dans les oscillations du sens cou- traire. Ce tableau elait forme d'une feuille mince de cuivre jaune poll, du genre du clinquant; et comme la pointe d'acier etail Ires aigue, pour peu qu'elle alteignitle tableau, elle y gravait des traits. Dans quelques-uns des essais pendant lesquels, aprcs la premiere impulsion donnee, on laissait le diapason vibrer seul, c'esl-a-dire sans Tcmploi d'un archet, les traits des vibrations dans un sons too ontele prosqueimpercepliblcs, comparativeiueut a ceux repondant aux vibrations en sens contrairc. L'auteur cependant ne tire encore deces aperous aucune conclusion, ayant I'intention de rppeter ses experiences avec un appareil niieux construit ct d'un effet plus constant. M. Cagniard-Latour fait remarquer que, d'apres ce qui a eu lieu dans les cordes vibrantes et dans les tuyaux d'orgue, et d'apres les observations precedentes, il semble que tout corps qui resonne par des raouvements oscillatoires ne doit produire qu'une vibra- tion sonore par deux oscillations simples. II rappellc divers nioyens a I'aide desquels il a pu soustraire certains corps sonores oscil- lants a cette espece de loi generale ; mais il fait remarquer que dans tous les cas oii elle se manifesto on pent I'attribuer en partie, soil a un defaut d'boraogeneite dans I'air ambiant, soit aun defaut analogue dans le corps vibrant lui-meme, soit enfin aux deux causes reunies. Seance du lA novembre 1840. Hydrodynamique : Sur les poids apparents d'un liquideoscil- lant. — M. de Caligny ajoute quelques explications a ce qu'il a dit sur ce sujet dans la precedente seance, a I'occasiou d'un nou- vel appareil. " II y eut dans le dernier siecle, entre Leibnitz, Fontenelle, Be- lidor, Mazzini et Reaumur, une discussion dont le sujet a quelque analogie eloignee avec celui dont il s'agit. Ces deux derniers prou- verent par experience que la pression, supportee par le fond d'un vase rempli d'eau sur laquelle se soutient un flotteur, tire de haut en bas, an moyen d'un fil, par un poids plonge dans cette eau, diminue quand on coupe le fil. Belidor rapporte que le pla- teau d'une balance, sur lequel etait pose le vase de Mazzini et Reaumur, s'est souleve quand on a coupe le fil, ce vase elant un tuyau beaucoup plus long que I'ensemble du flotteur, du fll et du poids. M. Navier dit que ce poids ayant un certain chemin a par- courir avant d'arriver au fond du vase, ce fond etait decharge de la force en vertu de laquelle se faisait cette descente. (Voyez Belidor, coramente par Navier, torn. 1, p. 375). — Or, d'apres les considerations indiquees dans la derniore seance, dans certains cas, UH liquidecD oscillation doit pressor Ic fond du systeme ou il toi oscille aveo moiiis cle force que s'il y olait en rcpos, line parlie dc son poids etaul aussi employee a engendrer de la force vive, qui peut jusqu'a un certain point etre depensee en deformations, comnie dans un ensemble de cliocs entre corps mous. Mais dans I'esperience de Mazzini et Reaumur, la vitesse acquise en vertu de la force dont le vase etait plus ou moins decharge, flnissait par causer un choc sur le fond de ce vase, quoiqu'une partle de la force vive se dissipat dans le trajet. « Si le poids apparent d'une colonne liquide , oscillante dans un siphon reuverse de diametrc constant, n'est pasdiminue, c'est a cause de la pression provenant du mouvement de la colonne qui se ploie dansle coude. On remarque seulemcnt ici qu'une partie de la pression d'uu pareil siphon, provenant de cette pression hydrau- lique dans le coude, semblerait ne pas devoir agir en enlier sur le fond de I'ocean, si Ton y considerait des siphons liqiiides, parcequ'une pression locale dans le liquide cause du mouvement qui se disperse en grande partie avant d'arriver au fond, suppose a une grande profondeur par rapport aux flots. « II ne s'agit point ici du genre de phenomenes oil le mouve- ment est directement produit par des forces tout-d-fait distinctes du poids des corps qui le recoivent; c'est-a-dire que s'il y a une diminution de pression sur le fond de I'eau par suite du mouve- ment , ce n'est point a cause du mouvement horizontal qui pourrait etre imprime directement par une force quelconque dis- tincte du poids du liquide ; une force horizontalo n'influant pas sur une force verlicale a moins qu'elle ne change la hauteur du centre de gravite. II s'agit des effets du mouvement d'ondulation lui-meme. » M. de Caligny se borne a donner les explications precedentes, ce qu'il aurait a y ajouter pouvant, dit-il, se deduire d'une ma- niere plus simple d'un principe general de mecanique, coreime il le fera voir dans une prochaine seance. Seance du 28 novembre 1 840. AcousTiQUE : Voix humaine. — M. Cagniard-Latour commu- nique la suite de ses rechcrches sur la formation de la voix hu- niakie. Ses precedentes experiences avec lo larynx artificiei, forme par 102 lupplicatiun dc la bouche sur deux doigls, lui avuiont inoiilic <)u'en general les sons dc ce syslcme onl plus dc rondeur et d'iii- lensiie lorsqu'ils onl lieu pendant les vibrations simultanees de deux couples de levres. D'apres ces resultats , i) soup^'onne que la cavite acrienne con - tenuc enlre ces deux couples n'esl pas seuleracni utile pour for- mer un espace proprc a permettrc que ces vibrations d'ancbes puissent s'effectuer avec une certaine amplitude, raais qu'elle joue aussi le role d'un corps sonore dont I'effet renforcanl peui meme etre asscz puissant : qu'ainsi probablement elle doit avoir certaincs dimensions determinees pour qu'elle ait la nieilleure iiiilueuce pos- sible sur le timbre de sons obtenus. Divers essais qu'il a faits pour avoir a cet egard quelques don- nees, I'ont conduit a reconnaitre que le cadre en liege interpose d'avance entre la bouche et les doigts , comrae moyen de donner au vcntricule plus de developpemi-nt, devait etre mince pour pro- duire des sons qui se rapprochent le plus possible de la voix, c'est- a-dire que les bords de ces cadres devaient etre assez bas pour permettre quo les levres de la bouche , pendant leurs vibrations, s'approchassent beaucoup des doigts, mais sans cependaut les at- leindre. II a vu aussi qu'avec un cadre a bords un peu plus eleves Ic sou avail (juelque chose de sourd ou do moios ouverl , mais que cette defectuosite pouvail disparaiire ou du moins etre beaucouj) moins sensible si Ton venail a douner aux vibrations simultanees des deux couples de levres beaucoup plus d'amplitude , en aug- menlant couveuableraent la force de I'insufflation. D'apres son observation relative a I'octave grave que peul don- ner un tube cylindrique lorsqu'on le fait resonner commc un cor, I'auteur croit que, dans I'experience precedente, la cavite ventri- culaire , quoique assez peu elendue , est cependant le siege de re sonnances trop graves lorsque les vibrations simultanees des deux couples de levres n'ont qu'uue amplitude ordinaire, purcequ'alors rouv(!rture periodique que subit la cavile, pendant ces vibrations, se irouve trop retrecie; en sorto que, suivant lui, la cause princl- pale de I'amelioration ([ui s'obtient par une insufllation plus forte consiste tres probablement en ee (jue cette insufllation procure une ouveiture pcriodiciue plus grande a la cavite ventriculaire 103 ciont les vibrations aeiionnes prennent ainsi mi cxliaiissenionl dc ton. Ses experiences , avec d'aulres appareils interposes , iui ont fait voir que, dans le cas ou cette cavite etait tres petite , c'est-a-dire au point de n'avoir juste que le developpement necessaire pour permettre aux deux couples de levres de vibrer simultanement, no futce meme que dans une assez petite partie de li'ur longueur, il pouvait cependant obtenir des sons purs et d'une assez grande in- tensite, mais qui ressemblaient en general moius a la voix qu'a des sons d'anches , surtout dans le cas ou les levres de la bouche pou- vaient , en vibrant, battre avec une certaine force sur les doigts. M. Cagniard-Latour n'a pas cru necessaire d'experimenter beau- coup sur de tres grands vcutricules , yttendu que deux essais a cet egard Iui avaient deja montre qu'a moins d'ajuster a de parcils reservoirs des levres raembraneusessuscepiibles d'avoir des vibra- tions bien plus amples que celles du larynx artificiel , forme par la bouche et les doigts , on n'en obtenait que des resultals denues d'interet. Les reservoirs qu'il a employes dans ces deux essais consistaient, Tun en une sphere creuse en bois d'une capaciie d'ea- viron 9 centilitres , et I'autre en une sphere semblable d'une con- tenance de 23 centilitres. Avec la premiere sphere, on obtenait, par les vibrations simultanees de la bouche et des doigts , quel(]ues sons tres graves , et encore n'y pouvait-on reussir qu'avec peine; mais, avec la seconde , los memes vibrations simultanees no se combinaient point, c'esta-dire que chacune faisait entendre le sua qui Iui etait propre. D'apres I'ensemble de ses recherches , M. Cagniard-Latour est porte a penserque, pendant remission des sons vocaux naturcis, c'est-a-dirc de ceux qui servenl d'ordinairea parlor, los doux cou- ples de levros laryngionnes vibrent simultanement, et que les ca- vites ventriculaires , quolqu'elles ne soient pas tres grandos, peu- vent cependant alorsjouer sous plusieurs rapports, el nolamraent comme cavites renfor^antes du son vocal, un role important ^ pourvu que les vibrations des levres laryngicunes puissent avoir une amplitude suffisante. L'auteur annonce ensuite que, dans diverses experiences qu'il a faites sur la voix de ventriloque , il a romarque que , dans le cas meme oii ootte voix acquerait une certaine acuite , le larynx n'a- 104 vait pas di! mouvement asceiisionnel et restait presipie immobile. II peusetiuo cclte voix est due en grande partie a des vibrations hydrauli(|ues , c'est-a-dire aux allees et venues des mucosiles doiit la glotte est humectee, et qui peuvcnt ainsi , lorsque les ievres do celle glotle so trouvent convenablement rapprochees, jouer le lolo d'une espece d'anche. A I'appui de cette assertion , il fait reraar- quer 1° qu'en humectant de salive les Ievres de sa bouche, il a pu, par I'expiration, pendant qu'elles etaient rapprochres, imiler jus- qu'a un certain point quelques sons de la ventriloquie , surtout on presentant au-devant de sa bouche un porte-voix niembraneux ; et 2° qu'ayanl place une goutle d'eau dans un tube de verre donl uu des bouts avait ete retreci en un petit orifice capillaire, il a pu, en insufflant ce tube convenablement , lui faire rendre un son tres pur par les vibrations de la goutte d'eau contenue dans Torifice retreci. Seance du 12 decembre 1840. M. Payen communique a la Societe une nouvelle experience tendant a convertir la cellulose en une matiere susceptible de bleuir par I'iode, a la maniere de I'amidon. A cet effet, il prend du papier a filtre, et I'impregne d'une solution d'iode, qui ne lui donne que sa propre couleur ; puis il verse sur cette substance or- ganiquede I'acide sulfurique concentre, qui en opere la desagre- gation , et, a I'instant meme, elle nianifeste la couleur bleue. Physique : Mcteorologie. — M. Peltier communique la note suivante sur I'electricite atmosphcrique. Lorsque Franklin cut constate que la foudro etait une puissante decharge electrique, on chercha de toutes parts quelle etait la distribution do I'electricite dans I'atmosphere ; comment on pou- vait la recueillir et la constater; cnfin quelle en eluit Torigiue. Deux moyens d'investigation sont employes pour cela : I'un so compose d'appareils fixes, le second d'appareils mobiles. Dans Je premier on se sert de fils metalliques isoles et ctendus dans Tat- mospliere, ou de barres verticales egalement isolces. Cc raoyen, par une foule de causes secondaires, ne donne que des resultals incertains; Tisolement des supports varie avec I'etat de I'atmo- sphere, la poiissiere qui s'y attache et les fils que les inscctcs y deposent. D'iqjres leur immobilite, ccs appareils sont dans la de- 105 pendance lie la secheresse ou de I'tiumidite de Tiiir, de la sereuile ou do I'opacite de I'almosphere, du groupenient des vapcurs en images et de I'isolement de ces derniers. Le second luoyen se com- pose d'uu electrometie portatif, de cerfs-volants et de rheome- ires. M. Peltier ne s'est occupe, dans cette communication, que de I'electrometre a feuilles d'or, qui lui a permis de remonter a la cause des manifestations electriques sous un del serein. Plusieurs physiciens, el principalenient de Saussure, s'etaient apercus que I'instrument donne des signes d'electricite contraires, selon qu'on I'eleve ou qu'on le baisse. Mais, convaincus que I'electricite ma- nifestee appartenait a I'atmosphere, ils ont cherche dans i'air I'ex- plicatiofl de ces effets opposes et de la lenteur de Tinstruraent a se charger d'electricite, si on le laisse a la meme hauteur. On sail queles electrometres ne marquentque la difference qu'il y a entre la tension electri(iue de la tige superieure et le milieu ou plongent les feuilles d'or inierieures. On equilibre I'instrument en touchant le fond et la tige a la fois; les feuilles sont alors a zero. Si la tige est surmontee d'une boule polie, on pent laisser I'e- lectrometre expose a I'agitalion de I'air sous un ciel serein pen- dant une heure ou deux, ou le promener de cote et d'autre, en le tenant a la meme hauteur, sans qu'il manifeste la moindre trace d'electricite. Si la tige est terminee en pointe, il prend quelque- fois un peu d'electricite apres une demi-heure ; mais ce temps sera de bcaucoup abrege si Ton terniine la tige par un faisceau de fils de metal, ou par un corps incandescent, comme le faisait Volta. Dans le premier cas ou I'instrument est teste muet, si on le sou- leve de quelques decimetres, les feuilles divergent aussit6t/)os/™,36. 112 -. bii reste , Ics Lomparaisoiis baromelriques sorout bienlot presijuo', iiiutiles lorsiiu'on sera sur iiuc I'tjchello ("si bieii laito , son zero bi(;n place , et qu'on connaitra le dianiolre tlu lube dii baroinetre , oelni de la cuvette , et la Heche des deux iiienis- ques ; car M. Delcros vient de calculer une table d'apres les expe- riences et les formules de M. Schleiermacher , qui donnc la de- pression caplUaire en fonclion du diametre du tube et de la (leche du meniscjue. Ce dernier element etant suul variable , chaque ub- servateur pourra se faire une petite table a son usage pour un instrument donne. La table de M. Bouvard , calcuice d'apres des experiences faites a I'air libre et non dans le vide, suppose I'anglo que le menisque fait avec le verre constant; elie est a un seul ar- gument, le diametre du tube, et ne saurait etre employee que pour le calcul de la depression du raercure dans la courte branche du barometre a siphon. Get instrument est loin de donner la hau- teur absoiue , pursque la depression de la longuc ct de la courte branche ne se conipcnsent en aucune maniereacause de la varia- bilite et de la difference des raenisques. 11 offrc encore un autre inconvenient corame barometre de voyage : c'est que le vent fait osciller la colonne de telle maniere que i'observaliou est souvent impossible. En outre, sa fragilite est extreme ; et ce n'est que dans quelques grandes villes qu'on trouve des souffleurs de verre assez habiles pour refaire le tube quand il est caise. Sa legerete est done son seul merite; mais M. Ernst vient do conslruire un barometre a cuvette dont le poids est le mcmc , et qui pent etre facilement repare. II consiste en un tube droit dont I'extremite inferieure est recue dans un tube d'un plus grand diametre faisant office de cu- vette, et soude au premier a Taide d'un mastic. Une double echelle sert a noter la hauteur du mercure dans le tube et dans la cuvette. La somme des deux nombres donne la hauteur totale de la celonne mercurielle. Le long tube est retreci a sa partie infe- rieure de maniere a eleindre les oscillations de la colonne mercu- rielle. » FIN OES KXTItAlTS DK 1840. SOCIETE PHILOMATIQUE , DE PARIS SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS. EXTRAITS DES PROCES-VERB AUX DES SEANCES PENDANT l'aNNEE 1841. PARIS IMPRIMERIE DA. RENE ET C'% RUE UE SEINE'S. -GERMAIN, 32. 1841. EXTRAITS DE L" IPSSTITL'T, JOURNAL GENERAL DES SOCIETES ET TRA VAl\ SCIENTIKIQl ES DE LA FRANCE ET DE L'ETBANGKH. ire Soction.— Sciences Mnthcmatiques, Physiques et Naliirelles. Rue (ie Seine, 32, a Paris, ' r SOCIETE PHILOMATIQUE SEANCES DE 18^1. Exlraits des procfes - verbaux. Seance du 2 Janvier 1841. Physique : Electricite des vapeurs. — M. Peltier comniuniqiie fin fait relatif a I'electricite produite au moment de I'expansion des vapeurs. Lorsqu'on lache de la vapeur, provenant d"eau distill^e, formee dans un vase en cuivre, et ayant une tension de pkisieurs atmo- spheres, cetie vapeur est positive; le vase est negatif. Si la vapeur a une faible tension et qu'elle mouille en sortant, on ne recueille plus d'electricite. La qualite de I'eau, la pression, la forme et la matiere de I'ajutage formant oriflce, font varier la tension et la na- ture de I'electricite. M. Peltier dispose un apparcil pour etudier scparement ces diversescirconstances. 7ooLOGiE : Organisation des Zoopliytes et des Mollusques. — Exriait ilc L'lnslUiit, 1S41. 1 2 111. iVIiliie-Edwarils ((liiiniiiiiiqiie a la Societe divers I'iiils relatifs a I'orgaiiisalion ties Zoophytes et des Moliustiues. I'eiidaut son sejour a Nice, i'hiver dernier, il a decouvert une nouvelle espece d'Acalepho (pii devra constitucr un genre particuiier, voisiu des Callianires de Peroo, et qui est remarquahle par I'exis- tence d'un sysleme nerveux, compose d'un gros ganglion medio- dorsal, surmontc d'un lobe optiqur, et donnaut naissance a quatre faisceaux divergeuts de nerfs; la disposition de cet appareii rap- pelle tout-a-fait celle du sysleme nerveux des Bipliores, et, de meme que chez ces Tuniciers , ie lobe opti(iue est surmonte d'une lache oculiforme. Dans le Beroe ovatus, M. Milue-Edwards a trouve une tache oculiforme semblable, mais n'a pu distinguer ie ganglion qui probablement existe au-dessous. IM. Wilne-Edwards s'est assure aussi que chez les Equorces les organes de la generation different tout-ii-fait de ceux des Meduses ordinaires, des Rhizostomes, etc., et occupent la face inferieure de Tombreile, ou ils affectent la forme de lameiles rayonnantes ; chez certains individus ces replis niembraneux paraissent remplir les fonctions d'ovaires, tandis que chez d'autres ils constituent un ap- pareii tcsticulaire, car on les trouve gorges d'aniraalcules sper- matiques. Enfin M. Milne-Edwards entretient la Societe de ses observa- tions sur les dil'ferences que les Mollusques acephales presentent entreeux sous le rapport de I'hermaphrodisme ou de la separation des sexes, et ajoute que les Buccardes sont dioiques, aussi bieu que les Venus, les Anodontes, etc. Seance du d Janvier 1841. M. Combes communique les resultats de plusieurs analyses de gaz inflammable, provenant des mines de houiile. Jusqu'a present on n'avait trouve dans les malieres inflammables des terrains houillers que du gaz des marais. M. Biscliof a obteuu quelques centiemes de gaz olefiant, d'un gaz provenant du terrain houilier de Sarrebruck. Un gaz venant d'une mine, qui apparlient a une formation differente (celle de lias), et qui existe dans la princi- paute de Schauenburg, a donne jusqu'a 16 p. % de gaz olefiant. Ce dernier est beaucoup plus explosif et plus inflammable que le gaz des marais. I — M. A. Bravais donne quelques details sur les experiences iiie- t«orologiques qui out etefaites pariesmejubres composant la com- inissiou de rExpedltion du Nord. Celles dont il entretieut d'abord la Societe sout relatives au decroissemeut de la temperature avec la hauteur. Durant una nuit de trois mois,etavec la brise de terre, on a vu la temperature croitre,amesure qu'on s'eievalt, jusqu'u un maximum de 6° f , et sans que cet accroissement depassat une ele- vation de 60 a 100 metres. Cet accroissement de 6 degres parait etre I'elat normal de I'hiver dans ces contrees; il n'a plus lieu iorsque la brise souffle de la raer. Sa valeur n'cst pas la meme ave(; tous les rumbs de vent. M. Bravais mentionne ensuite le fait de I'orientation frequenlo des nuages par grandes bandes paralleles dirigees dans le sens de la iigne E \ NE. II emet quelques conjectures sur la cause de cette orientation remarquable. II signale la frequence des aurores boreales, qui se sont mon- trees 153 fois sur 200 nuits. II parle des intermitlenccs et de la periodicite presumee de ce genre de phenomeue ; de la coloration des rayons ou jets deluraiere, dont lanuanceordinaire est lejaune, mais qui nianifestent des teintes particulieres lorsqu'ilssont agites d'un mouvenient rapide dans la direction de raiguille d'inclinai- son. Dans ce cas, le pied du rayon se colore en rouge, et le som- met prend une teinte verte. S'il y a un mouvement de translation, le rouge se montre en avaut, le vert en arriere. L'aurore parait rouge quand elle est beaucoup plus australe. M. Bravais parle ensuite des observations relatives aux inten- sites magneliques. On a observe les effets do l'aurore sur I'inlen- site liorizonlale. Avant l'aurore, la decliuaison est plus ouest, el I'intcnsite horizontale augmente; elle est plus faible pendant la dureedu phenomene. L'intensite verticale augmente pare.illement avant l'aurore, diminue pendant le phenomene, el apres elle os- cille. Elle eprouve des perturbations qu'on pent evaluer a 7^ de sa valeur. Dans le jour, elle offre un maximum et un minimum. M. Bravais termine sa communication par quelques observations sur les lignes d'ancien niveau de la mer. Ces lignes ne sont pas ho- rizontales : les differences de niveau qu'elles presententvonla plus de 60 metres, tandis que la liautcur des marees actuelles est tout au plus de 1 metre. — M. CoDstant-Prevost, a I'occasion de ce que vient de dire HI. Bravais sur les lignes du niveau de la mer, croit devoir faire une reraarquegenerale : c'est qu'on aurait tort d'admettre, comme CD serait tente de ie faire au premier abord, que la trace laissee sur les cotes par la mer doive toujours etre horizontale ; il s'en faut de beaucoup que I'eleration dos marees arrive toujours au meme point; il y a des circonstances locales qui font que les traces de Paction des flots parviennent a des niveaux tres differents, en des lieux d'ailleurs peu eloignes, et quoiquo le niveau general soil le meme. Seance du 16 Janvier 184t. M. Peltier presente quelques observations sur la communication faite parM. Bravais dans la seance precedente. M. Bravais adit que les cirri prennent dans le nord une position presque toujours per- pendiculaire au meridien magnetique, et que ces nuages, ainsi que les nues detachees, etant emportes dans le sens des filaments, on pourrait soupconner que le vent est une des causes de cet arran- gement. M. Peltier fait reraarquer que cette constance de position ne se retrouve pas vers le sud, et que le vent ne pourrait rendre compte de la forme filamenteuse des cirri; il communique ensuite une des experiences qu'jl a faites sur cet objet. Beaucoup d'observateurs ont reraarque que les nues orageuses sont surmontees par de longs cirri qui se perdent dans I'atmos- phere; d'autre part, de Saussure a vu des nues s'elever du fond des vallees en masses informes, se diviser en filaments, et ceux-ci se repousser entre eux lorsqu'ils atteignaient pres de la cime du Mont-Blanc, pendant leur dissolution en vapeur elastique. Ces nues etaient alors fortement positives. {Voyage dans les Alpes,^201i.) M. Peltier, ne voyant dans ces filaments que des conducteurs im- parfaits, separes par la repulsion electrique, a cherche a les re- produire. Ne pouvant garder stationnaire de la vapeur opaque, il I'a remplacee par des parcelles de feuilles d'or battu, placees en- tre des corps charges d'electricites contraires. Ces parcelles se sont alignees entre les corps, et ont forme des conducteurs fila- menteux qui se repoussaicnt. 11 reproduit aussi une partic de cc phenomeno avec dos nuages formes de tres petilcs bullcs de sa- von. 5 L'alignemenl descorpusculcs conducteurs eulre deux corps elec- trises et la puissance de repulsion de Texterieur a Tinterieur que possederelectricite(rrat7edcsfrom6es,p. 191) lui dounentl'expli- cation de la division filanienteuse des vapeurs. Lorsque la premiere deces causes n'existe pas, ou n'existe plus, ralignement cesse , il ne rcste plus que la derniere qui s'opere en tous sens, et forme alors ces peliles masses isolees qu'on nomme flocons ou moutons, suivant leur grosseur, et I'ensemble cirro-cumulus. Ainsi les cirri reconnaissenl deux causes electriques co-existautes : I'action at- tractive de deux masses de vapeur ou de deux corps eloignes, pos- sedant des electricites differentes ; les vapeurs inlerposees et atti- rees dans le sens longitudinal s'aiignent ; mais, si leur arrangement est regularise dans ce sens, il ne Test pas dans le sens trans- versal; I'inegale densite des vapeurs dans ce dernier sens permet- tant une inegale distribution d'electricite, il en resulte des repul- sions laterales qui produisent des condensations filamentenses de vapeurs que I'on nomme cirri. II pent arriver, et M. Peltier eu promet des exemples, que Tecoulement electrique dans ces con- ducteurs intermittents rende quelquefois ces nuages phosphoros- cents. — M. Peltier fait une autre communication relative a la tem- perature de I'eau placee sur un corps incandescent. « Au moyen d'un couple thermo-electrlque platine et cuivre, j'ai cherche , dit-il , a niesurer la temperature de la capsule pen- dant les differentes phases que presente la goutle d'eau projetee dessus, aussi Lien que la temperature de la goutte elle-merae. Les difflculles que presentent ces experiences ne permettent pas de donner'des nombres rigoureux, mais seulementdes approximations sufflsantes pour rendre plus facile I'interpretationdes phenomenes de projections et de production electrique. " Apres avoir cbauffe une capsule en platine , bien propre , jus- <]ue vers 1200°, si on laisse tomber une forte goutte d'eau dis- lillee , la goutte prend une temperature moyenne de 77 a 80° cent. EUe la conserve jusqu'a ce que le platine soil descendu vers 106 a 110" cent.; elle mouille alors le platine, et elle est transformee sur-le-champ en vapeur produisant un faible bruit d'expansion. Cette production instantanee de vapeur fait baisser rapidement la temperature du vase. iVI. Uaudrimont a iiiiiiquo une temperature beaucoup plus basse , de 40 a 47° ; ines experiences ne me per- ineltent pas d'admettre ce chiffre. En supposant menie que le rayoDDcnient calorifique du platine put faire raonter le couple ther- nio-electrique dc 2 a 3'* , ce serail le maximum si Ton considere le peu de refroidissement de la goutle pendant I'abaisseraent de tem- perature de la capsule de 1100 a llOo. « Si (juelques corps etrangers reposcnt sur la parol du vase , ou viennent la toucher, ils en facililent le mouillage partiel. Ce phe- nomene a lieu a une temperature plus elevee qui varie de 120 a 140°, suivant la nature et la quantite des corps en suspension. La temperature de la goutte monte alors de 3 a 4°. Plus est elevee la temperature a laquelle s'eflectue le mouillage partiel , plus grande est la tension de la vapeur formee , plus grande aussi est la force avec Inquelle elle projette la paroi liquide qui I'enceint , et euiin plus fort est le bruit des explosions. Ces productions partielles de vapeur font baisscr rapidement la temperature du metal, et bien- tot le mouillage ne produit plus qu'une vapeur sans energie, (jui fuse en s'ecliappant. " Lorsqu'on obtient des projections avec de I'eau distillee, il n'apparait aucun signe electrique; mais cette absence de signe ne demonlre pas rigoureusementqu'il n'y a pas d'electricite produite pendant le changement d'etat; cela peut provenir du mode d'ex- perimentation qui n'isole pas assez rapidement la vapeur formee du reste du liquide. Ce sera le sujet d'une communication ultc- rieure. « Lorsqu'on emploie une dissolution de sel marin , elle garde une temperature de 79 a 81°C. ,et Ics projections ont lieu lorsquc la capsule est desccndue entre 140 et 160**. Les projections sout d'autant plus vives , qu'elles se font a une plus haute temperature de la capsule, et la quantite d'electricite croit daus la porportion dela rapidite ei de I'cnergie des decrepitations. Plus la dissolution est saturee , plus la decrepitation se fait a une haute temperature. Les dissolutions colorees en noir decrepitent a des temperatures plus hautes encore , et j'en ai observe qui ont decrepite a plus de 300". " II y a done deux choses bien distinctes dans ce phenomeue ; les explosions provenant des vapeiirs produiles a une haute tenipc- ralure; al Velcclricilc \uo\v\i'dnl de la brusque segregation chl- I jiiiquo ties corps tlissoiis. Lorsqiie outte segregation so lait lente- inent , la neutralisation olectrique est operee avant que les mo- lecules de vapeur soient assez isolees du liquide pour garder Peleotricite qu'elles avaient au moment de ieur formation , tandis que ces brusques explosions produisent risolement necessaire a la conservation de relectricite developpee. » — M. Cagniard-Latour presente son oscillatcur acoustique et le soumet a queiques experiences , notamment a celle dont le but principal est de faire connaltre les deux effets alternatifs, c'est-a- dire le battement et le silence, qui onl lieu par chaque double os- cillation du marteau de verre , lorsque celui-ci, par I'effet d'une pression exercee sur son raanche elastique S€ trouveappuye centre un des monlants metalliques. L'auteur annonce ensuite qu'ayant ecoute attentivement la re- sonuance de son appareil pendant qu'il etait appuye centre une surface renforcante , il a reniarque : l^que les fremissements du systeme engendraient un son grave, tres appreciable lorsqu'ils ap- prochaient d'avoir I'activite par I'effet de laquelle le marteau peut quitter periodiqueraent son monlantet y revenir apres avoir frappe le montant oppose ; 2" que le battement avail lieu dans le moment oil le marteau, par ses cbocs, augmenlait riulensite du son; et 3" que les causes du silence dont ce battement est suivi paraissenl consister principalement en ce que, pendant la production memo des chocs du marteau, une parlie de la force mouvaute fouruie au systeme est absorbee , de facon qu'ensuite les fremissements so trouvent momenlanement dans I'irapuissance de faire osciller Ic marteau. A ce sujet , Tauteur rappelle le soin que les mecaniciens apportent a eviter qu'il ne se produise des chocs dans les machi- nes en raouvement, sachantbien que ces chocs ont I'inconvenient d'absorber une partie de la force mouvaute, et il fait remarquer que son experience peut etre cousidereo comme un raoyen de de- montrer celte proposition avec une evidence toute parliculiere. Pour prouver I'influence que les fremissements communiques au systeme des montants peuvcut avoir dans la production des batte- ments et des silences alternatifs , il fait remarquer que cette pro- duction cesse d'avoir lieu lorsque Ton vient a diminuer I'activite des fremissements en posant le doigt sur le sommet des mon- tants. M. Cagniard-Lalour aunoDce, fnoutr«,que, dans un casou I'on avail dispose Pappareil de facon que le marteau, apres avoir quille ie montant coutre iequul il etait appuye , put y revenir sans avoir atleint I'autre montant, on obtint les raemes resultats, c'est-a-dire des battements qui paraissaient resulter en grande partie de sus- pensions periodiques produites dans le son grave engendre par les fremissements , en sorte que , suivant lui, c" battements au- raient une grande analogie avec ceux des moulinets-sirenes a echancrures equidistantes. L'auteur, dans une de ses precedentes communications , avail indique quelques essais d'apres lesquels il paraissait ijuc, pendant la resonnance ordinaire de I'oscillateur acouslique, les chocs alter- uatifs du marteau sur les deux montants metalliques avaient a peu pres la nienie inlensite. 11 se propose d'essayer un nouveau moyeu qu'il croit devoir etre plus precis que ceux precedemraent em- ployes; ce moyen consisterait a fixer sur les montants deux petites limes contre lesquelles viendrait frapper le marleau; celui-ci serait alors forme de deux pelits cylindres de laiton visses dans uneraon- lure commune. L'auteur suppose que les cylindres, en frappanl sur les limes, devront s'altcrer de maniere a diminuer de poids et a pouvoir indiquer par ce moyen si les cliocs d'un sens ressemblent, sous le rapport de I'energie ou de faculte usante , a ceux du sens contraire. — M. Bourjot presente a la Societe la table externe d'une ma- choire d'Elephant, et trois dents molaires , dont I'une encore a I'etat de germe , qui out pu appartenir a cette meme machoire. Ces rcstus fossiles proviennent d'une fouille faite au lieu dil Mods, pres Randan, arrondissement de Clermont ( Puy-de-Dome). D'apres la forme en lozange des lames de cement et d'email des molaires, ces restes onl du appartenir a Cftle variele ( sinon espece) d Elephant, intermediaire. quant a ce caractere, a I'Ele- phant d'Afrique chez lequel les lozanges sont tres largemenl des- sines, el a I'Elephant de I'Inde qui avail les lames dentaires elroiies et paralieies. Mais une consideration qui rcssort de la note d'cnvoi, c'est que ces restes out e(e charries par un grand courant d'eau , qui ne serait autre que I'Allier , acluellement reduit a de tres fai- bles proportions; (]ue les detritus volcaniques entraines de la con- tree superieuro , c'est-a-dire du plateau plus eleve de FAiivergno, 9 oiU line puissance do 100 a 150 m. aii-tlessus dc ia liviero d'Allier, et quo ces detritus ont eto amenos de la coiilree volcani- (jue des Monls Dore par la vallee de Neciit-r lo grand courant de I'Allierd'alors lesentrainant avec force, car, a Randan et aux envi- rons dans toute laLimagne, lo sol cesse d'etre volcanique. M. Bour jot, en exaniinant ces debris et principalement I'etat integre de la pointe de I'apophyse coronoide de la machoire , et des nioJaires , cherche a expliquer comment les rcstes d'animaux peuvent avoir ete entraines des lieux de leurs habitations a des distances enormes a I'etat de cadavres , par de grands cours d'eau. U s'appuie des recherches faites par M. Devergio jeune,dans la vue d'eclairer ce qui se passe pour le corps des noyes de I'espece humaine, el de remonter a I'epoque de rimmcrsion par I'etat du cadavre ; ces re- cherches et d'autres observations niontrent qu'il faut un temps tres long pour que le cadavre , aprcs avoir plonge, puis etre re- monte a la surface par le baiionnemeut cause par la putrefaction, etetre devenu un corps l!ottabIe,soit disloque par maceration. S'il resle sous I'eau et sous une pression assez forte , il passe alors a I'etat de gras dc cadavre ou d'adipocire, la peau et les muscles eprouvant une veritable saponification , et la peau s'incrustant de sels qui lui donnent une grande resistance. — Revenant sur une communication faite il y a deux ans a la Societe, sur les moyens que possede I'oeil humain dans la contrac- tion de ses muscles droits et obliques pour augmenter son diame- tre antero-posterieur , en merae temps quo la convexite de la cornee, et ainsi voir de plus pres, avec un certain effort, M. Bour- jot cite les experiences tout-a-fait concluantes pour son opinion , de tenotomie oculaire, dans Icsquelles MM. Philipps et Baudens ont vu qu'eu coupant le muscle droit interne et le grand oblique, et en enlevant ainsi le^ moyeus de pression, on otait a I'oeil sa con- vexite auterieure , et que des sujets myopes sont devenus inconti- nent presbytes ou au moius a vue a distance ordinaire. Seance du 23 Janvier 1841. Cbvptogamie : Sur le genre Asparugops is, Algue nouvelle a ujouter a la tribu des Floridces. — M. Montagne lit a ce sujet line note dont voici I'analyse. line des Tbalassiopliytes les plus elegantes de toute la famille F.xirail ile L'liislilul, 18/)1. 2 10 ,1 ete decouverie sur la cote tl'Alexandrie et publiee par M. Delile, dans sa Flore d'Egypte, sous le nom de Fucus taxiformis. L'ab- sencc de fructification avail jusqu'ici tenu cetto plantc dans la ca- legorie de celics qui demandentun nouve! exainen. IM. Agardli en avail fait avec doute un Cliondria , et Sprcngel ['avail copie. MM. \Vei)b et Berlhelol ayant eu I'avantage de letrouver cetle p'ante marine aux Canaries et do la rapporter avec des fruits, M. Montagne, qu'iisont charge de la publication delaCryptogamie de leur ouvrage, a etudie ces fruits et les a trouves identiques a ceux des genres Dasya el Bonnemaisonia. Apr^s avoir rapporte de preference cetle belle Algue au premier de ces deux genres, d'aprcs cetle consideration que, outre I'identile de fructification, ses ran)ules en pinccau eta lent egalement cloisonnes, une foule de nouvelles considerations, toutes tirees de la structure des frondes el du port de celte Phycee, sont venues dissuador M. Montagne de la laisser a la place qu'il lui avail d'abord assignee, d'apres les deux caracteres sus-raentionnes. I! a trouve en elfet des dissem- blances telles qu'il lui parail impossible de ne pas les regarder commc elablissant une distinction generique. Aiiisi une seulo es- pece de fructification, une souche ram[iante d'oii s'elevent les frondes fertiles et qui donne a cettc Alguc quelque analogic avec les Caulerpes, la structure des rameauxpenicilliformes dont la ra- mification est pennee et non dichotome, et dont les endochromes sont multiples, comme dans les Polysiphonies, et non simples, tels soul les caracteres qui s'opposent a ce qu'elle soil laissee parmi les Dasya. Elle ne pent pas davantago etre reunie au Bonne- maisonia, dont le fruit ne saurait a la vcrite la distinguer, mais dont elle s'eioignc neanmoins par son port et sa structure. D'oii Ton pout conciure que, dans cette famille, la fructification n'est pas suffisaiite pour limiter convenablement les genres, ainsi qu'il a ete dit plusieurs fois. Voici les caracteres sur lesquels esljfonde ce nouveaii genre, auquel, a cause de son port, M. Montagne donne le nom d'AsPAUAcopsis ; Fructus : Capsular sphajric*, piimo mucronulata^ demum mu- ticae, longc pedicellatae ; sporidia pyriformia fundo eorum fills arti- culatis affixa, includentes. Surculus sen caudex repens, cartila- ginetfs, sursiim frondes erectas, teretes, filiformes, continuas ramosasqueemittens. Rami sparsi, penicelliforraes, patentcs. Ra- 11 muU niembranacci, teiiuissimi, compluuali, piimati el bipinnati, piDDulis distiactearlioulatis. Endochromala eslrWs terms, media augustiori iitrinque saepius incrassala , lateralibus crassioribus coraposila. Color roseo-purpureus, interdiim violaceus, cum a;tate lutescens. Substantia caudicis ot frondis primariae carlilaginea ramulorum merabrauaceo-gelalinosa, lenerrima. Locus in syste- rante inter Bonnemaisoniam et Dasyam. L'espece unique de ce genre est decrite et figuree sous le Dom de Dasya Delilei, dans I'llisl. nat. des Canaries de MM. Webb ctBertheiot, PInjtogr. sect, ult., p. 1C6, tab. 8, f. 6. Elle devra prendre desormais celui d' A sparagopsis Delilei Montag. Hydraulique : Ajutages divergcnts de grandes dimensions. — Mouvements de I'eau dans les cones, etc. — M. de Caligny communique la description des experiences qu'il a faites sur le mouvement do I'eau dans des ajutages divergents de grandes di- mensions. « Venturi el Eytehvein onl fait des experiences sur le mouve- mont permanent de I'eau dans ce genre d'ajutages, mais lis n'en onl point fait sur uno grando echelle. Or cela devienl Ires facile pour le mouvement oscillatoire, ayant remarqueque Ton pent pro- duire des oscillations d'une assez grande amplitude dans un tuyau conique, enfonce au milieu d'un reservoir, en soulcvant ce tuyau, sans quo cela cause de trop grandes irregularites a I'exterieur. Lorsque Tangle du cone n'est pas trop ouvert, les durees des os- cillations, dans son interieur, different pen de ce qu'elles seraient si elles u'etaient pas legeremenl (roublees, comme elles le sont reellemont, par les mouvements exterieurs. On s'en assure en ob- servant les durees des oscillations quand on change le tuyau de bout; car si, par exemple, on met en haul le plus grand diamelre, on trouve, par le calcul, que les durees doivenl etre plus longues que dans Tautre cas ; et si le nipporl entie les durees du I'un el I'autre cas dilfere peu de ce que la tbeorie indique, il parait que les mouvements exterieurs ne doivent pas exercer d'inlluence trop sensible sur les durees des oscillations a finterieur du tuyau. Ce- pendant, lorsque Ton fail I'experience dans un reservoir d'une pe- tite largeur, tel qu'un tonneau, il ne faul pas oublier qu'il n'y a point de vagues un peu elevees dans cc cas, mais des oscillations dela surface, analogues a celle d'une cle de poele, qui aurait en 12 oiilio III) niouvcmcut de rotation beaiicoup plus lenr, dans ud plan Doinial a celui du niouvement de ces oscillations. 11 faut evideui- ment alors disposer Ic tuyau conique dans une position convcna- blemonl intcrmediaire. On pent reraarquer en passant (ju'll est tres difficile, par la raison prccedente, do faire dos experiences sur les vagHes dans un cabinet do physique. " Dans un tuyau do lni,16 de long, de 001,135 de diaraetre su- perieur, et de 0i",25 de diamctrc inl'erieur, les durees des oscil- lations different pen des durees calculees, et il en est de niemc pour les augnienlations calculees quand an met le tuyau dans I'au- ire sens. On ne donue pas icH de details uunieriques precis, parce- que ce n'est pas de cela qu'il s'agit en ce moment, comnie on va voir, et que Ton espere d'aiileurs avoir occasion de multiplier ccs experiences. Or, quand on reduit lediametre superieur de()'",135 a 0'n,095, les durees des oscillations ne diminuent pas autant, par suite de la din)inution de ce diamctre, que le calcul I'indique. Dans ce cas, le tuyau ne coule done pas jilein, c'est-a-dire que le niou- vement lateral ne se propage pas jusqu'aux parois, et que les cho- ses se passent, sauf le frottement, pour ainsi dire, comme si ces parois etaient moins ouvertespar lo bas. Voila done un moyen de determiner, par I'observaliou des durees des oscillations. Tangle pour lequel les ajutages divergents coulent pleins, et il ne parait pas quecet angle differe beaucoup de celui que Veuturi a deter- mine pour le mouvement uniforme. Cependant il faut bieu remar- quer qu'on a, dans le genre de mouvement oscillatoire dont il s'a- gh, I'avantage de pouvoir prolonger I'evasement inferieur hivn au-deld des limites pour Icsquelles le tuyau cesserait de couler plein s'il debouchait dans I'air comme celui de Venturi , et c'est pour cela sans doute que Tangle de Venturi parait un peu Irop faible. La loi roraaine qui ne [lerraettait de niettre des ajutages di- vergents qu'au-dela d'une certaine longueur de tuyau aurait peut- etre etc encore plus severe si le legislateur avait connu ces lois du mouvement dans les ajutages divergents prolonges a. une certaine profondeur sous I'eau. " On peut remarquer en passant qu'un cone qui s'^merge, en partie, pcriodiquement au nioycn d'une force qui le tire de bas en baut, son grand diamctrc ctant a la partie iiiforieure, n'est pas aussidelicat a mauceuvrer aveo rcgiilaritequ'ou pourrait le croiic ; 13 il est nierac assez facile dc saisir, avcc un pcu d'adresse, le genre de iiiouvement necossaire, pour eii faire iinc especc de iiiachiiie ;i elever de I'eau, en reunissant les conditions dont on a parle dans une autre communication, suriaquelle il u'est pas besoin do revenir en ce moment. Seuieinent il n'est peut-etre pas inutile d'ajoutcr qu'avec les cones precedents, la main sentait bien distinctement que reffort de la puissance devait s'exercer pendant lo souU've- ment, et 7i07i pendant Vabaissement, comnie ceia aurait eu lieu dans une canue hydraulique. <• Les experiences precedentes ont eu principalemenl pour ohjet Teludo d'une machine raotrice a (lolteur oscillant, cumnuiniquee a la Societe le 2G Janvier 1839, et depuis executee.En la presentant a I'Academie des sciences, le 12 aout 1839, on fit observer que ce genre d'appareils serait plus avantageux si Ton pouvait produire des oscillations dans un simple tube sans coude, pourvu qu'il ne flit pas indispensable de I'enfoncer a une proi'ondeur excessive, dans le but d'eviter les pertes de force vive a rextremite infe- rieure, en dirainuant les vitesses periodiques au moyen de I'inertie, d'apres un theoreme de Daniel Bernouilli. II est clair d'ailleurs que si les niveaux avec lesquels un appareil est en rapport va- rient, cet appareil (luelconque est bien plus facile a regler s'il est vertical, puisqu'il ne s'agit que de le soulever ou de le baisser tout d'une piece en I'etablissant sur bateaux dont la hauteur est fa- cile a regler , ce qui evite en outre la depense des fondations. Or, dans cette question, tout depend dc la ibeorie des ajutages diver- gents. « Deja, il y aura bientot deux ans, ajoutc M. Caligny, j'avais communique des experiences, d'oii il resuliait que la presence d'un evasement au pied d'un tube vertical, enfonce dans un reservoir, augmentait la profondeur obtenue par la surface superieure de la colonne pendant I'oscillation descendante, beaucoup plus que no le ferait un prolougement bien plus grand de la partie cylindri- que, et reduirait a pcu de chose la perte de force vive provenant de la Vitesse qui resle a I'eau quand elle sort du systemc. L'objet de ma communication, dans cede seance, est done de doiiner un moyen pratique assez commode pour determiner Tangle (|u'il est utile do donner a la partie conique. D'ailleuis, ccs experiences ue soat pas sans application a la theorie des mouvcments interieur? 14 (los niiisses liquidos, dont il u cle paiiu ilaus do pieoedenles com- muiiicalions, les quanliles dc travail moteur el resistant, et par- (;oiJst'(nii'Utlcs pressions se trouvant niodlfiees par la mauiore dont so fait Vcvasemcnt du pied de la coloiine. » ZoouxiiE. — M. Milne-Edwards communique des Observations suriappareil circulaloirc dcs Squitks. II annouce s'etre assure : l"qucrorgaue decrit dans cesderniers temps corame un sinus vei- «e«a;entourant I'intestin n'est autre chose que le foie, aiiisiqueCu- vier Tavaitdeja pense; 2o que le veritable sinus veineux ofcupcla lace ventraledu corps, etconsistcdansunegrande laeune intermus- culairequiest situee au-dessous de I'appareil digestif, et qui loge le systemenerveux; Soquele sang, apresavoirtraverseles branchies, remontc vers le caur par les cauaux branchiocardiaques dont MM. AudouiQ et Milne-Edwards avaient depuis longtenips constate I'existence, mais que ces canaux ne s'inserent pas directemeut sur iecccur, comnie ces anatomistes I'avaient pense, el se terminent dans un grand sums perdCarJtgMc analogue au sac pericardique dos Decapodes, et a I'organc designc par M. Strauss sous le nom d'orcillette du coeur. Le sang penetre ensuite dans le cceur par cinq pair^-s d'orifices situees sur sa face dorsale, ct se distribue dans lout le corps a I'aide de nombreuses arteres dont M. Milne- Edwards fait connailre la disposition. Quant a ia cause des erreurs rclevees par I'auteur, il est facile de s'en rendre conipte ; car I'a- natoniie des Squilles n'avait encore ete faite que sur des individus conserves dans de I'alcool liquide, ct leurs visceres s'altercnt tres promplement dans ce liquide; les nouvcUes observations de M. Milne-Edwards out ete faites, aucontraire, sur desauiniaux yi- vants, et les resultats physiologiques de ses dissections ont ete verifies a Taide d'experieuces sur la circulation de liquides co- lores. M. Milne-Edwards ajoute que c'est aussi a tort que Ton a consi- dere le foio des Palemous comme etant forme d'un grand sac mem- braneux simple; cc visccre se compose, comme d'ordiuairc chez Ics Cruslaces, d'une multitude de ccecums rameux , mais sa substance sedetruit tres facilement ; el lorsqu'on examine des I'a- lemons mal conserves dans Talcuol, on ne trouve plus a la place du loie (lue la tuniquecxterne de cet organe remplie d^iuc malierc 15 alleree, et o'est a cause de celte circonslanco que sa struclurc a etc nieconnue. Seance da 13 fccrier 1841. Geometrie : Nouvelle espece dc spiralcs logarilhmiques. — M. Binct commuiii(]ue a la Societe des reniarques sur uno espece de courbes qui out celte propriele curieuse d'etre elles-memes leurs propres developpees. Les couibus dont il s'agit sont des spirales logarilhmiques particulieres. L'equalion polaire de Tune t d'elles est de la forme u = e'"^ , u etant le rayon vecteur, ct t Tangle variable qu'il forme avec line droile fixe. Pour que celle courbe soil sa propre developpee, le parametre ni doit etre de- termine par I'equation transcendante m '" = e ~ e etant la base hyperbolique, tt le nombre du cercle, et i un nom- bre entier positif quelconque. M. Binct a ete conduit a etudier de ncuveau les proprietes des spirales iogarithmiques par I'observation d'une coquille du genre des Ammonites, dont la forme prcsentait une particularite remar- quable. II indique le precede graphique dont il s'est servi pour determiner les caracleres de la courbe formes par les circouvolu- tions de cette coquille. A cette occasion, M. Babinet rappelle lemoyen qu'il a dejacom- nniniciue dans une autre circonstance, etqui a pour but de mener une tangente a une courbe, dont on connait trois points, mais dont le centre n'est pas donne. Ce nioyen consiste a unir par des cordes les deux points extremes avec le point intermcdiaire par laquelle tangente doit passer ; a prolonger cbaque corde d'une quan- titeegaleal'autre corde, et a mener par le point dont il s'agit une parallelea la droite qui passe paries extreraites des prolongeaients. Physique : Electricilc atmospheriqtie. — Au sujet de sa derniero communication faite a I'Academie des sciences, dans la seance du 8 fevrier, M. Babinet demande a M. Peltier si I'electricite d'iu- 16 iluence , nianifestee par los apparcils mobiles , ne pourrait pas s'expliquer tout aussi bien par I'clcctricitc de I'air, qui est une substance inconduclrioe, qu'eii altribuant aux espaces celestes uiie puissanto eiectricile positive. M. Peltier repoiul que les faits sont contraires a cctte supposi- tion : 1° Un electroscope soumis a une influence positive est dit equili bre, lorsqu'on a decbarge ses feuilles d'or de I'electricite positive quiyavaiteterepoussee ; la ligesuperieure restanten possession de Telectricite negative, retenue par innucnce. 2° On salt qu'un corps isolaiit est celui dont les molecules restent independantes les unes dcs aulres sous le rapport electrique; mais cctte independance de conduclibilite entrc dies ne s'opposc pas a ce que cbacune no soit decbargee par le contact d'un corps con- ducteur, comme le fait voir le plan d'epreuve applique sur la re- sine frotlee. Ainsi I'inconductibilite de I'air, pris comme corps, ii'empecherait pas les molecules isolees de cedcr leur cleclricite, et, dans son agitation horizontaie , de charger I'instrnment d'une electricite positive permanente, qui serait repoussee dans les feuilles inferieures. On voit, dit M. Peltier, ce que ferait I'air electrise par I'effet des brouillards sees qui agisseut d'une ma- niere trausitoire par I'influence de leur masse electrisee, et d'une maniere permanente par le contact de leurs particules. 30 Les rafl'ales amenent brus(iuenieut, des couches elevees de i'atmospbere , un air qui devrait posseder une puissante tension positive, c'cst ce qui n'a pas lieu; I'inslrument reste aussi im- passible aux bourasques descendantes qu'aux courants horizon- taux. 4° Enfin, ce n'est, dit M. Peltier, que pour se soumettre au lan- gagc usuel, et pour etre plus facilement compris, qu'il traite I'es- pace celeste comme un corps positif : pour lui, les corps ponde- rables seuls out la puissance de coercer la cause des phenomenes eledriqucs; I'espace vide ne pent done rien coercer. La lerre, comme corps ponderable, comme toutes les planetes^, comme tons les astres , possede cettc puissance de coijrcilion , et I'espace celeste se trouve dans un etat conlraire, puisqu'il ne la possede pas. Plus tard M. l*eltier donnera le developpement neccssaire a ces enonces generaux ; mais jusqu'a ce moment il est oblige'' d'ein- 17 ployer des ternies consacres, tout irratiounels qu'ils sont, pour indiquer un etat qui est oppose a celui de la terre. Seance du 20 fevrier 1841. M. de Quatrefages communique a la Societe le resultat de re- cherches qu'il a faites avecM.Doyere sur ies capillaires sanguins. Ce travail, entrepris depuis quelque temps, aurait necessitedes re- chercliespluslongtcmps continuees; mais Ies auteurs out cru de- voir faire cette communication par suite de la publication du me- moire de M, Lambottesur lessereuses, dont uoe analyse detaillee a ete donnee dans le no 371 de L'Institut. CQt observateur a an- nonce : 1° avoir constate I'existence do vaisseaux plus petils que le diametre des globules du sang ; 2o avoir reconnu que Ies syste- mes des vaisseaux sanguins et lymphatiques aboutissent a un re- seau commun, et qu'ainsi Ies lymphatiques, comme Ies veines, se continuent, mediatement, 11 est vrai. avec Ies arteres. MM. Doyere et de Quatrefages sont arrives aux memcs resultats. En injectant par la carotide d'un Chien, sous une pression moindrequecelle du coeur, lis onl rempli Ic canal thoracique. lis mettent en outre sous Ies yeux de la Societe des preparations montrant des vais- seaux dont le diametre est quatre et cinq fois plus petit que celui des globules du sang. C'esmemcs preparations montreut encore la disposition speciale des capillaires dans le tissu adipeux. lis s'y ra- raiflent de maniere a former un reseau dont Ies mailles circonscri- vent Ies globules graisseux, ainsi que I'avait egalement vu M. Lani- botte. MM. Doyere et de Quatrefages n'ont pu parvenir a injecier ies sereuses dont Ies deux lames ne sont pas juxta-posees, bien qu'il se trouve dans leurs preparations des vaisseaux de ^„ a loVj de millimetre parfaitement injectes. Les preparations mises sous les yeux de la Societe consistent en divers organes de Gre- nouille, de Lapin et de Chien. Diametre des vaisseaux injectes. Capillaires formant reseau aulour des glo- bules graisseux dans le Chien ^l^ mill. Dernieres ramifications des vaisseaux dans le mesentere (Chien) ' ' ri , , . '200 SOS 1(1. dans la patte et a la base des polls. '"^ — '— Extiail (le L'ln^tilut, 1841. 3 18 /(/. dans Ic's nerfs (Chien) '^l^ Id. muscles du Chien j-J,, /t/. diapliragiue de Lapiu iU — fU Id. peaii dn flanc de la Grenouiile. . yj — -^ Ces preparations ont ete obtenues par un procede particulier, invente par M. Doyere, et que I'auteur ne tardera pas a publier. : -^ M. Cagniard-Latour presente la sirene double dont il avail ahrionce, dans la seance du 26 decembre dernier, avoir rinfentioQ de se servir pour acquerir de nouvelics donnees sur le role que peuvent jouer les cavites ventriculaires du larynx humain pendant la production de la voix. L'appareil dont il s'agit contient quatre plateaux, c'est-a-dire deux sirenes, lesquelles sont a 8 trous, et liees I'une a I'autre par uu tambour metallique ou espece de ventricide intermediaire ; les deux plateaux tournants sont portes par le raeme axe, et places de facon qu'a chaque vibration complete du systeme les ttous des deux plateaux fixes sont ouverts tous ensemble et fermes de meme. L'auteur, d'apres diverses experiences sur le larynx artiflciel forme par I'application de la bouche sur deux doigts, avail emis I'opinion : l" que dans la production de la voix naturelle, c'est-a- dire de celle dont on se sen le plus ordinairement pour parler, les levres laryngiennes inferieures et superieures devaient vibrcr si- multanement ; 1° que les venlricules pendant ces vibrations pou- vaient etre consideres comme une cavite Ires peu ouverte, ou du moins se fermant du haul et du bas d'une maniere periodique ; 3° qu'elle ne servait pas seulement a permettre que les vibrations simultanees des deux couples de levres puissent s'executer avec une certaine amplitude, mais qu'elle devait aussi jouer un certain role acoustique, a cause de Fair quelle contenait ; et 4° enfin qu'elle paraissait devoir etre utile pour que les sons vocaux pussenl ac- querir riniensite qu'on leur connait , mais qu'il y avail en- core des rechcrches a faire pour savoir en quoi peuvent consister les effets renforcants de cetle cavito ventriculaire, et si par exera- ple ils ne seraient pas dus principalement aux vibrations de I'air qu'elle contient. C'esl partlculiereraenl ce dernier point que M. Cagniard-Latour a voiilu tM'laircir dans ses nouvelles experiences dont les princi- 19 piiles out consisle a comparer les sons do sa sireuc double avcc ceux d'uDo sirene simple ordinaire a 8 Irons, ij ,Mais cescomparaisonsonlmontreque I'air, par sa presence dans le ventricule metallique de la sirene double, n'augmente pas d'uue maniere sensible I'intensite du son , et que i'influence de cet air parait se borner a modifier le timbre. Dans quelques nouvelles experiences sur le larynx artificiel, forme a I'aide de la bouche et des doigts, M. Cagniard-Latour a reconnu que si, apres avoir fix.e au bout de ses doigts une petite ta- blette en carton mince, et repandu des grains de sable sur cette ta- blette, il vient a mettre simultanement en vibration les levres de la bouche et cellos formees par les doigts, il [)arvient plus facilc- ment, surtout lorsque la cavite venfriculaire est de grandeur con- venable, a causer parmi ces grains une grande agitation qu'en faisant vibrer seulement ses doigts ; et comrae le son produit dc- vienl aussi plus facilement intense dans le premier cas que dans le second, I'auteur serait porte a pcnser, surtout d'apres sos expe- riences avec la sirene double, que I'iullueuce renforrante de la cavite ventriculaire resulte en grande parlie de causes mecani- ques, c'est-a-dire que cette influence consiste en ce que le ventri- cule, a raison de la flexibiiite de ses parois et de sa disposition, peut devcnir, par Taction du courant, le siege de vibrations tres energiques. En resume, M. Cagniard-Latour croit que les ventricules dans le larynx humain peuvent servir a faciliter les moyens de faire vibrer la maliere du larynx, c'est-a-dire les levres de la glotte ainsi que les lissus envirounants, et de facou que les efforts d'insuf- flation, c'est-a-dire les forces molrices de ces mouveraenls, soient employees le plus utilcment que possible. En sorte que. d'apres cette theorie, les vibrations dont resultent la voix ordinaire seraient en partie moleculaires, c'est a-dire solidiennes ou nicmbraneuses avautde devenir aerieunes. Seance du 27 fevrier 1841. M. Duperrey communique h ia Societe les rcnseignements suivauts sur I'astrolabe^ en i voire que IVl. Arago a presente a TAcademie des sciences dans la seance du 15 fevrier 1841. Cet astrolabe est bieu, suivant lui, le raeine instrument que Le Moii- 20 iiiiM |)rest'ii(a on 1771, ot doiil il douna deux figures de grandeur ualurelle, que I'on trouve inserees dans les Memoires de rAcade- mie pour I'annee 1771 , page 94. Le Mennier tenait cet instrument du cabinet du prince de Conti. 11 le designe sousle nom de cadran ou de graphometre, el il pensc que Bellarmatus, qui en est le con- structeur, I'avait execute pour Francois I«r. Le but principal que Le Monnier sc proposa en le communiquant a TAcademie fut de faire remarquer que I'artiste avail eu I'intcntion " d'y afsigner, « par deux lignes trades a dessein et d angles droits, la varia- " tion de I'aimant , telle qu'on Vobservait constamment alors « de Id 8° vers I'E. pour Van 1541. » (Lois du magnetisme, page 158.) Le fait d'identite donl il est ici question est facile a etablir par la comparaison des figures gravees en 1771, a rinstrument lui-meme (|uepossede aujourd'huiM. Hubert, architecte. Get instrument offre un disque d'ivoire de 14 milli. d'epaisseur, et de 133 milli. de dia- motre. Une petite boussole est placee a droite de la ligne nord et sud, el au nord de la ligne est et oucst qui divisent le lirabe en quatre parties egales. Des rumbs de vent magnetiques, declinant do 1° 30' vers le N-E., sont traces dans la moitie septentrionale du disque, donl la moitie meridionale est entierement occupee par un cadran solaire. Sur I'alidade on remarque deux pinules cylin- driques , percees a jour dans la direction de leur axe, et on lit cette devise, que Le Monnier attribue, soil a tort, soil a rai- son , aux malheurs que Francois Fr essuya apres la bataille de Pavie : Tu ne cede malis sed contra audentior ito. Enfin Ton voit grave autour du disque, sur I'epaisseur de I'ivoire : Hieronymus Bellarmatus XDXLI. F. Lutec. Analyse mathematique : Nouveau genre de surfaces courbes. — M. Bineieniretient la Societe d'un genre de surfaces courbes qui jouissent de la propriete d'etre a elles-raeraes le lieu des cen- tres de I'une de leurs courbures principales. Pour obtenir une sur- face de ce genre il suffit de concevoir une surface de revolution engendree par une courbe qui soil sa propre developpee : ii a ete etabli que cette courbe est de I'espece des spirales logaritbmiqiics, mais repondanl a une determination particuliere du piirami'tre. 2( La surface engcndioe par la revolution d'une telle courbe autour (le I'un de ses rayons vecteurs, emanant du pole, jouira de la pro- priete enoncee. Toutefois elle ne sera pas encore la surface la plus generate ; pour Tobtenir il faudra faire rouler ie plan de la spirale logarithmique, sans glisser, sur une surface deveioppee arbitraire. La spirale logarithmique, entrainee dans le roulement de son plan, engendrera la surface qui aura le lieu de I'une de ses cour bures situe sur la surface elle-meme. Son equation aux differences partielles sera du second ordre, mais complelement integrable. Les surfaces soumises a ce mode de construction ont ete etudiees par Monge dans un de ses derniers memoircs ; il leur a reconnu de belles proprietes, et il a etabli que les centres de la seconde es- pece decourbure setrouvent places sur la surface developpable qui dirige le roulement du plan de la generatrice. Geodesie : Sur les refractions atmospheriques. — M. Abel Transou communique la note suivante. Le theoreme donne par M. Biot pour les distances zenithales re- ciproques pent etre exprime comme il suit : sin 1 [/'c TT -f- 1 = (1 + '0 «'»* /^ l/'c y -|- 1 formule dans laquelle h est la difference de niveau des deux sta- tions exprimee en parties du rayon terrestre ; n et o sont les den sites de I'air respectivement a la station superieure ; X et ;/ sont les distances zenithales reciproques; c est une constante egale a 0,000589, et qui represente la puissance refractive a la tempera- ture de zero et a la pression moyenne de Oni,76. — On suppose pour retablissement de cettc formule que ratmosphere estcalme. Ainsi, dans une memo couche spherique, la densite de I'air est constante ; mais elle varie d'une maniere quelconque en passant d'une couche a I'autre. On pourra done connaitre h, ou la difference de niveau des sta- tions, en determinant : 1° les angles ^ et p par observation di- recte ; 2" les densites tt et ^ par I'observaliou du baromelre et du thermoraetre aux deux stations. Apres ceia il n"y aura pas a s'en- querir de la distance horizontale de ces sidtions, non plus ([ue de I'etat de I'atmosphere dans les couches intermediaires; — resultat d'une grande consequence pour toutcs les operations geodesiques 22 daos Icsquolles ou aura pour objet piiucipal de niesurer uiie diffe- rence de hauteur entre deux points eioignes. Ce qu'on veut remarquer ici, c'est qu'en supposaut une troi- sieme station, et Ics trois stations liecs entre elies par des obser- vations de distances zenithales reciproques et simultanees, on aura deux equations nouvelles analogues a la precedente; desquelles on deduira sans peine cette relation reraarquable, sin 1. sin p. sin v =: sin V. sin p,'. sin v' dans la quelle I, p.' et v seraient les distances zenithales observees en parcouraut le contour du triangle des stations dans un sens ; a', y.' et v' les distances zenithales observees en parcourant ce con- tour en sens contraire. Cette relation est absolument independante de Pefat atmosphe- rique, nieme dans les couches auxquelles les observations se rap- portent; elle est la meme qui aurait lieu dans un milieu de densite uniformo, oii les trajectoires lumineusessereduisent a desdroites. 11 parait done que si on voulait s'astreindre dans une operation geodesique a des observations simultanees aux trois sommcts de chaque triangle, on aurait, pour les distances zenithales, un excel- lent moyen de verification et de correction. Si, au lieu d'un triangle, on suppose un polygone ferme,etqu'a chaque station on mesure la distance zenithale de la station qui precede et celle de la station qui suit , en tout 2n distances zeni- thales, si le nombrc des stations est n , on aura une formule toute semblable a la precedente ; mais le nombre des facteurs dans cha- que membre sera egal a celui des stations ; — si le polygone n'etait pas ferme, en observant le baroraetre et le thermometre seule- ment aux stations extremes, on aurait la difference de niveau de ces deux stations exprimee en parties du rayon terrestre par la formule (sin I. sin p. sin v ) [/^c tt -f- 1 ^={sin'X' sin i^' sin ■/ . . . .) (1 -^ h) [/^ c tp -{- 1 Supposons, par exemple, une ligne telegrapliique ctablic dans un pays; il suffira de fiiire, a un moment donne, Tobservation, en chaque station, des distances zenithales des deux stations qui pre- cedent et qui suivenl ; el si, aux extremitcs de la ligne, on observe 23 de plus les indications du thermonietre et dii barometre, on aura effectue le nivellement de ces points extremes. Seance du 6 mars 1841. Optioue : Caustiques. — M.A.Transon communique de nouvelles recherches sur les proprietes des caustiques. Deux caustiques (par reflexion) d'ordres consecutifs procurent un raoyen tres simple de decrire la courbe reflechissante, a I'aide d'un fll tendu, dont les extremites s'enroulent sur ces deux caus- tiques. Ce moyen de description est analogue a celui que procure la developpee. Egalement une meme surface peut etre decrile d'une infinite de manieres a I'aide d'un fil tendu. II suffit que les deux extremites du fil soient convenablement enroulees sur deux nappes locales (par reflexion) d'ordre consecutif. — Ces proprietes don- nent quelque interet a la question de savoir si certaines courbes peuvent etre a elles-memes leurs caustiques par reflexion (ou par refraction) d'un ordre quelconque, et s'il existe des surfaces qui soient a elles-memes leurs nappes focales; questions analogues a celles que M. Binei a resolues par rapport aux developpees et aux nappes de courbure. — Voici, dit-il, ce qu'il en est : « On salt depuis longtemps que la caustique par reflexion d'nne spirale logarithmique , lorsque le pole est considere comrae point lumineux, est une nouvelie spirale de meme pole et de meme angle que la courbe reflechissante. C'est identiquement cette meme spi- rale reflechissante qui aurait seuleraent tourne d'une certainc quan- tite autour du pole. Apres cela je ue sais pas si on a remarque que cette propriete subsiste pour les caustiques de second ordre, de troisieme ordre, etc., a I'infini, c'est a-dire pour les enveloppes des rayons qui ont subi un nombre quelconque de reflexions. C'est vrai aussi pour les caustiques par refraction de tons les ordres, quand meme la loi de refraction serait tout autre que la loi naturelle, et quand meme cette loi changerait a chaque rencontre nouvelie. En- fin on pourrait supposer que les deux reflexions ou refractions consecutives d'un meme rayon ont lieu sur des spires differentes ; toujours et de quelque facon qu'on I'entende , la caustique d'un ordre quelconque sera la spirale primitive qui aura eprouve autour de son pole une certaine rotation. « La quantite de cette rotation par rapport a une caustique 24 d'ordrc (Ititermine depenJ de Tangle qui caracterise la spirale lo- garitlimique. Si la spirale tourne d'un nonibre eutier de clrcoofe- rences, elle sera a elle-meme sa caustique. Cette condition depend d'linc equation transcendante analogue a celle qui exprime qu'une spirale logarithmique est a elle-meme sa developpee. C'est une re- lation entre Tangle de la spirale et le nombre de tours que cette courbe a du faire sur elle-meme pour produire sa caustique, nom- bre qui est indelermine dans la question ; de sorte qu'il y a, non pas une seule spirale, mais une classe entiere de spirales loga- rithmiques, qui sont a elles-memes leurs caustiques d'un ordre determine. « Pour etendre ces proprietes aux surfaces, il faut rappeler pre- mierement que si un centre emet des rayons sur une surface, un rayon roflecbi ou refracte sera rencontre seulemeut par deux des rayons infiniment voisins; ce qui donne lieu par chaque tel rayon a deux foyers seulement, et par suite, pour Tensemble de tous les rayons reflechis ou refractes, a deux nappes focales. Pour les rayons qui auront subi deux reflexions ou refractions, il y aura deux nouvelles nappes focales, et ainsi de suite a Tinfini. " Maintenant si on fait pivoter sur le pole, comme point flxe, le plan d'une des spirales qui sont a elles-memes leurs caustiques d'un ordre determine, ce plan roulant d'ailleurs sur une surface quelconque; cette spirale engendrera une surface qui sera a elle- meme, par rapport au point fixe considere comme centre rayonnant, une des deux nappes focales de ce meme ordre. L'autre nappe focale sera le cone decrit par le plan meme de la spirale dans son mou- ■vement. " Plus generalement, si on a construit, par rapport a un point quelconque de son plan, toutcs les caustiques succcssives (par re- flexion ou refraction) d'une courbe plane, la surface, ongendree par cette courbe, pivotant sur le point rayonnant, aura, pour Tune de ces deux nappes focales d'un ordre (juelconque, la surface en- gendree par la caustique de ce meme ordre; et Tautre nappe fo- cale de ce meme ordre, quel qu'il soit, sera toujours le coue qui enveloppe toutes les positions du plan mobile. Ce cone est a la fois, par rapport a la surface engendree, un lieu de rencontre des nor- males inliniment voisines, etaussi un lieu de rencontre de tous los 25 rayons infinimcnt voisins qui ont subi ud menie nombrfe quelconque de reflexions ou de refractions. " Hydrodynamique : Actions moleculaires des Uquides dans les tubes capillaires, — M. de Caligny communique des experiences inedites qu'il a faites sur les actions moleculaires des liquides, et. d'ou il resulte que certains phenomenes du mouvement des liqdides no peuvent etre expliques par les raoyens adoptes jusqu'a ce jour. Ainsi il parait que, dans les tubes capillaires a parois d'une pe- tite epaisseur, les phenomenes de rccoulemeni dependent de cette epaisseur. Etant donne uii tube d'un diametre uniforme ouvort par les deux extremites et enl'onceau milieu d'un reservoir a niveau cons- tant, on salt qu'abstraction faite des resistances passives, Feau s'elevera d'autant plus haut dans ce tube audessus du niveau ex- lerieur, en vertu d'une oscillation, que I'eau partira de plus bas dans ce tube au-dessous de ce niveau exterieur ; ccla resulte des premiers principes de I'oscillation des liquides. II est facile de voir qu'en tenant corapte des trois especes de resistances passives or- dinaires. constantes, ou fonctions des vitesses, et meme de la re- sistance de I'air, la hauteur obtenue par une colonne liquide os- cillante ne pent pas diniinuer pour une augmentation dans la profondeur du point de depart de la surface, quoiqu'elle puisse ne pas augmenter sensiblement au-dela de certaines limites. Or, dans les nouvelles experiences dontil s'agit, il y a des circonstances oii celan'est pas vrai. Par exemple, ^tant donne un tube de 1 metre de long et de 7 a 8 millimetres de diametre, on commence par s'assurer que, pour le cas oil il ne s'est introduit que tres peu d'eau au bas du tube avant le commencement du mouvement ascensionnel de la co- lonne liquide, le maximum de la hauteur obtenue au-dessus du niveau exterieur correspond au maximum de profondeur ou d'e- lan de la surface de la colonne au-dessous de ce meme niveau. Mais,quand, sur les deux cinquiemes,oumeme quelquefois la moi- tie de la profondeur maximum de ce point de depart, le tube est rempli d'eau en repos a la naissance du mouvement ascensionnel, alorsc'estle contraire qui arrive, c'est-a dire que, dans lecas ou I'eau, partant de I'extremite inferieure du tube, arrive parconse- quent, avec de la vitesse acquise, a la moitie ou du moins aux Extrait de L'tnstilut, 1841. h 26 deux cioquiemes de ia hauteur du niveau exterieur au-dossus de cetle extremile , elle monte cependanl bien raoins liaut que la meme colonne partant de la meme hauteur avec une vitessc mille. Ainsi, pour fixer les idees, la hauteur obtenue dans un cas au- dessus du niveau etanl d'un peu raoins de 2 decimetres, on aug- mente la hauteur d'envirou 3 centimetres, ou environ un seplieme, par la disposition precedente qui semblerait d'abord 6ire une cause de diminution de force dans I'elan ascensionnel. On ne veut ici indiquerqu'un simple rapport, sans appreciation tout-a-fait ri- goureuse; mais les experiences onteterepeteesun sigrandnombrc de fois, et les rapports dont il s'agit reposent sur des differences si notables, qu'il est impossible de s'y tromper. 11 semble d'abord que I'experience precedente peut etre expli- quee par les phenomenes de la contraction de la veine liquide a Fentree du tube, parcequ'une colonne partant d'un repos ou sou adherence aux paroisetait plus intime, cette contraction doit etre moins iraportaote. Mais on ne voit pas bien comment il faut, pour obtenir !a hauteur maximum, une colonne aussi longue par rap- port au diametre du tube, d'autant plus que Ton a observe des phenomenes analogues en chaogeant les tubes de bout, ct, ce qui est encore plus essenliel, en rompant ces uiemes lubes a diverses hauteurs, ce qui permettait d'employer des orifices d'entree de di- verses formes, en les inclinant, meme sous de tres petits angles, pour diminuer les vitesses. Au reste, le fait suivant suffirait pour deranger tous les calculs. Pour un tube de 4 a 5 millimetres de diametre, les phenomenes precedents se sont presentes d'une ma- niere encore plus frappante quant aux rapports obtenus dans les deux cas, et, de plus, quand il n"y a presque aucune porlion rem- plie d'eau a la naissance du mouvenient ascensionnel, le maximum de hauteur obtenu ne correspond plus au maximum de la profon- deur de I'elan ; il doit alors etre diminue de deux cinquieraes. Or cette experience semble lout-a-fait inexplicable par les phenome- nes de la contraction de la veine a I'entree ; il est meme a remar- quer que le maximum, alnsi obtenu par un enfoncement moindro des deux cinquieraes environ, surpasse de pres d'un quart la hau- teur obtenue par le maximum d'enfonceraent, et qui etait un peu raoindre que 1 deciraetre, cet enfoncemcul etant do pres de 1 nje- tre. Ainsi dans ce meme tube on obtenail, au-dessus du niveau, ia I 27 nieme hauleur, soil en enfoncant le plus possible ce tube, sauf la hauteur du jet, et diminuant la profondeur de I'elan par una co- lonne liquide ayant environ les deux cinquieraes de cette profon- deur, soiten n'enfoncant ce tube qu'aux trois cinquiemes. Mais ce qui est frappant, c'est la diminution provenant, dans tous les cas susdits, d'une augmentation dans la profondeur de I'elan, nieme dans un cas ou la contraction semble n'y etre pour rien, d'autant plus que les memes phenomenes sepresentent quand, au lieu d'e- tre vertical, le tube est incline de facoa a changer considerab'e- ment les vitesses. Ces experiences sont tres faciles a faire en bouchant alternative- raent le sommet du tube avee la main, et caiculant, ou meme re- gardant, si le tube estdeverre, de combien I'eau sera entree dans le tube en coraprimant Pair interieur pendant Tenfoncement. On doit cependant prevenir lespersonnes qui desireraient les repeter qu'elles ne reussissent pas egalement bien avec des tubes de di- mensions analogues. Cela meme va mettre sur la voie d'une expli-- cation. Si, en effet, ces phenomenes provenaient d'un sysleme de vibrations, ou que meme le frottement des liquides dependit prin- cipalement d'un systeme de vibrations jusqu'a present inapercues. il n'y aurait rien d'etonnant a ce que ces phenomenes dependissent de I'epaisseur des parois, quand cette epaisseur est tres faible meme par rapport a la couche de liquide qui frotte immedialement contre ces parois ; il serait plutot etonnant qu'il en fiit autreraent. Or ces experiences n'ont, jusqu'a ce jour, ete repetees qu'avec des tubes a parois d'une certaine epaisseur, comparable, par exemple, a un mfllimetre. Cette reraarque semble etublir d'ailieurs que les fails dont il s'agit ne dependent pas, du moins essentielle- ment, de ce que les tubes peuvent diminuer d'humidite a leur in- terieur pendant le cours de I'experience, ce qui d'ailieurs n'est guere admissible quand on la repete au moins une vingtaine de fois de suite. Des fails analogues ont ete observes sur une plus grande echelle avec un tube de zinc de 2 metres de long, et qui, ayant ;iu moins 11 millimetres de diametre, ne pouvait plus guere elre considere comme capiliaire. Mais il serait difficile de repeter ces experien- ces, sans des calculs minutieux, sur une plus grande echelle, par- cequ'on voit iramediatementqu'en vertu de la loi de Mariolte, il en- 28 Irer.iit alors, par suite de la compression de I'air, dans I'interieur dn tube,unetropgrandequantite d'eau avant I'epoqueou Ton ote- raitlaniain. Aussi, pourobserverles rapports precedents, obtenus dans las divers cas au-dessus du niveau, dans un nieme tube de 2 metres de long, il faut I'incliner le plus possible. Ces phenome- nes, qui paraissent provenir, du moins en partie., de I'epaisseur des parois, quelle que soil leur cause, ne seront peut-etre pas inu- tiles dans I'etude des phenomenes de la vie, etc. On ajoutera seu- lercenl ici qu'ils ne sont pas en sens contraire des resultats prece- dents sur uue echelle quadruple au moins de celle qui avail d'a- bord ete consideree au commencement de cet article. 11 est a peine necessaire de faire observer que les tubes doivent etre assez longs par rapport a leur diametre. — M. deCaligny communique ensuite des experiences qu'il a faites sur I'adherence des surfaces mouillees enfoncees a une certaine profondeur dans I'eau. II a trouve que des filets d'eau, trop minces pourcouler d'une maniere continue sous des pressions d'environ 2 metres, transmettaient cependant les pressions de maniere a faire ouvrir des surfaces qui, sans cela, auraient dii tendre a se fermer d'elles-memes. Cette observation, abstraction faite de la circon- stance a laquelle elle etait directement applicable, etait utile a faire connaitre, pour mettre a memo d'apprecier la force de ['impul- sion d'un liquide contre une portion donnee d'une surface. En ef- fet, si, pour mesurer cette impulsion, on rend cette portion mobile, et qu'on la retienne a sa place par une force opposee a celle de Timpulsion, il est essentiel de ne pas la faire appuyer sur des surfaces, parcequ'alors on ne serait plus certain de la mesure cherchee. Seance du 13 mars 1841 . M. Cagniard-Latour communique la suite de ses experiences sur la sirene double qu'il a presentee le 20 fevrier dernier. Lors de sa communication du 6 avril 1839, relative a des essais sur une sirene dont le plateau fixe porte cinq trous de 4 millim. de diametre et dislants les uns des autres d'environ 2 centim. ■^, I'auteur avail anuonce que, dans un cas ou le plateau mobile em- ploye ne portait qu'une seule ouverture, il avail cependant obtenu 29 des sons dans lesquels il se produisait cinq vibrations sonores par chaque tour de ce plateau. Avec une autre sirene dont le plateau mobile porte cinq trous, et le plateau fixe un seul trou , M. Cagniard-Latour ayant essaye de pratiquer au plateau fixe un second trou, de facon qii'il put se produire par chaque tour du plateau mobile dix coups aeriens iso- chrones au lieu des cinq qui ont lieu avec un seul trou, il a remar- que que le son obtenu alors repondait a I'octave aigue de la note qui auparavant se faisait entendre pour la nieme vitesse rotative du plateau mobile. Enfln, avec un systerae contenant deux roues d'engrenage montees sur le meme axe, et ayant leurs dents alter- nees comme il I'a indique dans sa communication du 24 aout 1839, I'auteur a reconnu qu'en exposant aux chocs d'un corps mince les dents des deux roues, il obtenait I'octave aigue du son qui avail lieu des que Ton deplacait le corps mince, de facon qu'il n'exercat plus ses chocs que sur les dents d'une seule roue. Ces diverses experiences avaient principalement pour but de prouver que, dans certains cas, un son pent s'engendrer par des vibrations partant de points differents. L'auteur a voulu savoir si Ton pourrait, avec la sirene double convenablement disposee, ob- tenir des resultats analogues ; pour cet effet , on avail place les plateaux mobiles de facon que les vibrations completes d'une des sirenes alternassent avec ceiles de I'autre, et qu'il se produisit ainsi, par chaque tour des plateaux mobiles ou de I'axe du syste- me, un nombre double de coups aeriens isochrones, c'est-a-dire 16 au lieu de 8. Mais, contrairement a ce que Ton aurait pu pre- voir, le son obtenu a ete I'unisson de celui qui se faisait entendre auparavant par la meme vitesse rotative des plateaux mobiles. On a ensuite essaye de diriger rinsufflatiou dans une tubulure late- rale que portait le tambour ventriculaire; mais de cette maniere le ton est reste le meme que dans le cas oil I'insufHation avail lieu comme d'ordinaire, c'esl-adire dans le barillel formant le sommier ou porte-vent immediat de la sirene inferieure. M. Savart, dans ses Notes sur les causes qui determinenl le de- gre d'elevation des sons (Ann. de Ch. et de Ph., oct. 1840), rap- porte, au sujet de ses experiences sur deux roues paralleles a dents alternees, avoir reraarque que, pour une meme vitesse rota- tive de ce systeme, les chocs d'un corps mince sur une seule roue ao produisaieut le meme son que daus le cas oil lescbocsavaieDt lieu sur les dents des deux roues. A CO sujet, M. Cagniard-Lalour annonce avoir reconnu que, si Ton fait une pareille experience avec deux roues dont les dents sent tres ecartees les unes des autres, comme par exenaple de deux a trois centimetres, les resultats sont differents , c'est-a-dire que Ton peut, en exposant aux chocs d'un corps mince les dents alter- nees des deux roues de ce genre, obtenir I'octave aigue du sod que ce corps produit en n'agissant que sur une seule roue. II fait couuaitre ensuite quelques raodilications qu'il a pu pro- duire dans le timbre de la sirene double, en bouchant avec de la clre plusieurs trous de la sirene superieure, de maniere a la trans- former en une sirene a 4 trous, et annonce qu'il s'occupe d'exami- ner quels resultats on obtiendrait dans le cas ou, par le moyen de plateaux de rechange, on etablirait entre les vibrations de la sirene superieure et celles de la sirene inferieure d'autres rapports que celui de 1 a 2. — M. Walferdin presente un de ses thermometres metastali- ques a alcool, dont le reservoir, de forme cylindrique, u'a que 4 millimetres sur 8, et qui donne, d la lecture directe, la millieme partie d'un degre centesimal. Get instrument, dont la longueur n'excede pas O^, 35, peut etre regie de maniere a indiquer avec la meme sensibilite toutes les temperatures que I'alcool peut sup- porter. M. Walferdin emploie cet instrument pour la determination des temperatures, lorsque le thermomelre a mercure no donne point d'indication sensible. Les autres usages auxquels il peut etre ap- plique avec facilite seront decrits ulterieurement. M. Walferdin communique ensuite ses observations sur les effets de pressiou, et sur les causes d'erreur qu'ils peuvent occa- sionner dans les observations de temperature faites a de.grandes profondeurs. Seance du 20 mars 1841. M. Cagniard-Latour annonce que, s'occupant depuis quelque temps d'examiuer I'influence qu'une cavite buccale metallique, ajoutee a ses sirenes a plateaux, peut exercer sur le timbre, de ces sirenes, il a remarque tleja : 1° que la sirene a 8 trous, qui d'or- 31 dinaire a quelque chose de la flule dans le ton medium, peut, a I'aidede la cavite buccale, acqiierir dans le meme ton une certaine analogie avec la voix de femme ; 2° qu(3 les sons graves, par le meme raoyen, prenoent quelque chose de la voix d'homuie, mais que la resserablance avec cette voix est encore plus marquee lorsque Ton a iransforrae I'appareil en une sirene a 4 trous equidistants, en bouchant avec de la cire les autres trous; 3° enfln que, si I'on reduit cet appareil a D'etre plus qu'une sirene a 2 trous, les memes sons graves ont alors un timbre intermediaire entre celui d'une voix masculine et celui d'une Irompette. Seance du 27 mars 1841. Le meme merabre donne la description d'un appareil dont il vient d'essayer I'emploi pour tracer sur des plaques de verre pre- parees suivant le precede de M. Duhamel, c'est-a-dire recouverteg d'une couche de noir de fumee, les oscillations transversales d'un diapason a fourchette, mais de maniere a obtenir en meme temps les traces des vibrations longitudiuales dont les branches du dia- pason pourraient etre le siege pendant leurs oscillations trans- versales ; et il fait connaitre les principaux resultats qu'il a obtenus. Le diapason employe est impiante debout dans une planche epaisse servant de support au systeme ; sur le sommet d'une des branches du diapason se trouve fixee verticalement une pelite tige rigide en acier durci par la trempe et lerminee en pointc ires aigue. A quelque distance du diapason est impiante un montantde bois, sur le sommet duquel est etablie la charniere d'une plan- chelte; celle-ci, vers son extremite libre, est terminee en une cou- lisse, dans laquelle, a I'aide d'un ressort,on maintient la plaque de verre destinee a recevoir les traits de la pointe d'acier dont on vient de parler. Pres du diapason se trouve place un second mon- tant de bois , sur le sommet duquel s'appuie la plauchette au moment oil I'on va faire glisser celle-ci dans sa coulisse. A Taide d'une cheville a vis qui en depend, et dont le bout iuferieur s'ap- puie sur le montant de bois dont on vient de parler, on regie la position de la plaque de fa9on que la pointe vibrauie ne fasse de traits que dans I'epaisseur du noir de fumee, c'est-a-dire n'atteigne point le verre de la plaque. — Quant a la maniere d'operer, elle consiste en general a faire resonner le diapason par un premier 32 ecartement communique a ses branches, suivant les precedes or- dinaires.eta faire en sorte que, pendant celteresonnance, la plan- chette, par sa rotation autour de la charniere, aniene au-dessus du diapason la plaque de verre, qu'aussitot apres on tire de sa coulisse a I'aide d'un fll qui est lixe a cette plaque par une petite pince a vis. L'auteur annonce avoir remarque que, dans les cas ou I'expe- rience etait faite avec tout le soin possible, on reconnaissait faci- leraent, et surtout a I'aide d'une loupe un pen forte, que les traits principaux du dessin oblenucontenaient uueserie de traits secon- daires ou de rainures transversales , que d'apres leur nonibre ( ordinairemunt environ 40 dans les deux traits de chaque double oscillation principale) on peut supposer appartenir a des vibrations longitudioales du diapason dont le son I'ondamental est un fa de 670 vibrations simples par seconde. L'auteur, ayanl examine au microscope cesdessins, avu que les traits des oscillations transversales paraissaient formes d'une suite de petits cones tronques places les uns au bout des auires, de fa^on que la base de chaque cone s'appuie sur le sommet du cone voisin, quelle que soit la direction des traits principaux du dessin. M. Cagniard-Latour ajoute qu'il avait, 11 y a deja longtemps, es- saye de tracer sur des lames metalliques du genre du clinquant les vibrations longitudinales d'un tube de verre d'environ 2 metres, dont un des deux bouts se trouvait arme a cet effet d'une petite pointe en acier convenablement fixee sur ce tube, et avait remar- que qu'en general les dessins obtenus semblaient indiquer que les vibrations d'un sens ne ressemblaient pas exactement a celles du sens oppose. D'apres cette observation et la precedente, il croit qu'en general, dans les vibrations longitudinales d'une corde elas- tique, il existe un sens particalier suivant lequel ces vibrations peuvent imprimer a des corps mobiles une certaine direction, et qu'une des raisons pour lesquelles les deux oscillations alterna- tives d'une pareille corde ne produisent qu'uue vibration sonore consiste principalement en ce que les vibrations longitudinales sont de nature a pouvoir etre influencees autrement par les oscil- lations transversales dans un sens que par les oscillations du 'sens contraire, et a pouvoir former par ce luoyen un battement dans le cours de ces deux mouvements. 33 Anatomif. et Physiologie. — M. Foiseuille, dans le desseiii d'oblenir sur If cadavre le diametre ct la longueur des vaisseaux capillaires des divers organes a I'etat vivaiif, fait observer que ces dimensions variant avec la pression du sang, il est necessaire do pousser rinjoclion aveo une force (|ui soil tout-a lait la meme que celle avet! laqnelle le coeur lance le sang dans le systeme vascu laire : orrheniodynamometre indiquant la pression determineepar cet organe, M. Poiseuille a fait construire une seringue, ou ponipe a injection, dont le piston est pousse de maniere que la pression correspondante soil precisement la meme que celle donnee par le coeur. II a, a cet effet, adapte a la partie inferieure du cylindre de la ponipe a injection ordinaire, et perpendiculairement a son axe, uu lube de verre gradue de 8 centimetres de longueur el de 2 mil- limetres environ de diametre ; la partie de ce tube qui correspond a Textremite libre et fermee est reraplie d'air, I'autre partie est occupee par de I'eau dislillee, qui est separee de la oavite du corps de la seringue par une membrane de caoutchouc non tendue et d'ailleurs Ires mince (l de millimetre) ; ce diaphragme permet au liquide contenu dans la seringue et presse par le piston de com - primer I'air du tube gradue, et parconse<|uent d'obtenir une pres- sion determinee a priori : commcle volume d'air du tube de verre change avec la pression atmospherique, avec la temperature am biante, avec la tension de la vapeur d'eau qu'il pent contenir, et aussi a cause de la solubilitede Pair dans Teau, selon que la pres- sion est plus ou moins considerable, on determine le volume que doitoccuper Fair du tube de verre correspondant a une pression connue d priori, 150 millimetres de mercure par exemple, a I'aide d'un raanometre a mercure, mis en communication avec le corps de la seringue, qui coutient d'ailleurs de I'eau dont la temperature est precisement celle du liquide qu'on doit injecter. 11 est inutile de dire qu'en faisaut I'injectiou la pompe est tenue horizonta- lement ainsi que le tube de verre. Cette pompe a pression determinee n'offre pas seulement I'avan- tage de donner les dimensions normales des vaisseaux ; avec elle on n'a nullement a craindre les ruptures qui accompagnent si souvent les injections, soil j^enerales, soit partielles, faites avec les seringues ordiuaires, puisque rien n'indique^alors la pression dout on fait usage; il est facile de concevoir que plus le diametre Extrail dp /.'/"s/iVi//, 18A1. 5 , 34 Je lu seriiigue est pelit, plus les ruptures soiit frotjuentes, toutes clioses egaU'8 d'ailleurs. — L'usage dt? cet instrument sera tres utilo dans beaucoup de recherches anatomiqucs; ainsi , par cxemple, on sail qu'en injectant I'artero renalo, la matiere de I'in- jection passe non-seulement dans les veines des reins, raais aussr tres souvent dans les conduits excreteurs de I'organe ; on pouvaii peiiser que cette communication des arteres avec les conduits de Ferrein etait due a queiques ruptures, il n'en est point ainsi ; en injectant I'artero renale sous une pressiou memo moindre que 150 millimetres de mercure, M. Poiseuille a toujours Irouve de la matiere injectee dans les bassinets. Sous la nienie pression de 150 millimetres de mercure, il a rencontre lu matiere de I'injec- tion dans le conduit Iboracique, comme Pavaient deja indique d'abord M. Lambotte, et ensuito MM. Doyere et Quatre-Fages. En se servant du liquide a injection que Ton doit a M. Doyere, M. Poiseuille a reconnu une communication direcleentre les ar- teres el les vuisseaux lymplialiques, car les ganglions lymphaliques de I'aine ont ete injectes par le liquide introduit daws le sysleme arteriel, sous une pression de 150 millimetres de mercure, qui est cello due a Taction du cceur. Seance du 3 avril 1841. HYDRonviNAMiQiiE : Phenomencs du mouvemenl des nappes U- quides dans les ajutages divergents. — M de Caligny communi- que des experiences qu'il a laites sur le mouvemeut des nappes (I'eau dans les ajutages divergents, plonges dans un li(|uide ou debouchant dans I'air libre. "II ne parailpas,dit-il,queron ait jamai;; fait d'cxperiencesdans le but de determiner si le debit des ajutages coni(]ues divergents augraente quand ils sont plonges sous I'eau, ou dans un milieu de memo nature que le fluidequi s'ecouie; cependantccia etait indis- pensable pour la iheorie de plusieurs appareils connus. Dans celles qui suivent, on a eu simpleraent pour but d'etudier le pheuomene dans ce qu'il a de plus essentiel, au moyen de differences notables dans ses effets, et abstraction faito de mesurcs precises. Ainsi, au lieu de se servir d'un reservoir a niveau constant, ou s\'st conlente de raesurer de combien le niveau de Teau baissait pendant une ou deux minutes, pour les divers modes d'ecouiement, dans un vast 35 eu zinc a peu pres cylindiiqno, d'enviioii 24 cenliinelies de dia- metre et de 67 centinieties de hiiut, le niveau no baissant pas d'un tiers de sa hauteur pendant la premiere niinule. " Les quatre ajutages dont on s'est servi elaieut des luyaux co- niques, entieremeni ouverts a leurs exlremites. Lours plus petils diametres etaienl de II a 12 millinietres enviion. De cecole, les ajutages etaienl sondes sans bavurcs a la paroi verticalo du vase, aux plans tangents de la centimetres au-dessus du fond,et a environ 55 millimetres les uiis des aulres. Le diamelre exterieur de I'ajutage le plus ouvert ctait d'environ 55 miilimclres. Le cote de cet ajutage elail de 14 centimetres. L ajutage le moius ouvert avail 28 millimetres de diamelre exterieur et 155 millimetres (Je cote. Lesdeux aulres ajutages avaient 16 centimetres de cote, ledia metre exterieur de I'un etait a peu pros moyon entro ceux des deux premiers, le diamelre exterieur de I'autre elait a peu pii's moyen entre ce dernier et celui de 28 millimetres. " Les deux ajutages les moins ouverts couleni pleins, sans qu'il soil necessaire de les faire deboucher sous I'eau , mais il faut que la charge d'eau soil suffisante. Ccl eflet parait venir de ce que la colonne liquide entraine lateralement de Tair avec elle en faisant le vide , quand elle so detache momentanemont de Tajutage qui coule a peu pres plein, par suite des agitations iuterieures au moyen desquelles on voit la veine s'appliquer periudiquemeul a la paroi, sans jamais s'en eloigner beaucoup. L'ajutagecoulautainsi a peu pros plein , on ne remarque aucune difference sensible dans le debit quand il debouche sous I'eau. Pour ces angles de diver- gence, il est assez dillicilc de laire en sorte que les ajutages ne coulent pas pleins au moment ou ils sout debouches , quand la charge d'eau est assez haute. On parvieut cependant facilement a detacher la veine de la paroi superieure, en ne versaul dabord qu'une petite quantite d'eau au fond du vase , et en aiignientant graduellement son volume jusqu'a ce qu'il soil plein. Mais il faut observer, et c'est precisement une des choses qui caracterisent ce mode d'ecouloment , rjuo si Ton verse un seau d'eau brusquement . dans le cas oil I'ajulage a 28 millimetres de diamelre exterieur, quand ie vase est a moitie rerapii , la veine qui ne remplis^sait pas I'ajutage le rempht brusquement et continue a lo faire couler plein ; 36 fandis que c'esl lp rontiaire qui arrive pour {"ajulase de 33 tiulti- metres de diamelre, qui cesse de coulcr pleiu quaud on y verse uii seau d'eau dans les meroes eirconstances. Cela indique qu'un mouvement rapide, donnant a la vcine une force de succion late- rale suffisanle, Tappliquc aux parois de I'ajutage quand il n'est pas trop ouvert , tandis que s'ii est plus ouvert et un pcu releve, il ne se remplit jusqu'a ud certaiu point, etant abandonne a lui- meme , que par suite des phenomenes bien connus de I'adherence de I'eau aux parois daus les peliles vitesses. Celte observation etait indispensable pour ne pas laisser tirer des consequences prcma- turees sur le mouvement des gaz dans les ajutages divergents, ces effets de succion latcralc pouvaul bien ne pas etre les meraes poui UD gaz que pour I'eau. " On a ensuite place lecylindro dans un autre vase de dimen sionsassez grandes pour que lo volume d'eau ecoule par I'ajutage ne fit bausser le niveau de I'eau exterieureraent au cylindre que d'une hauteur a peu pres egale aux diametres des ajutages. On considerait d'abord I'ecoulement , avant qu'il y eut de I'eau dans le grand vase exterieur, I'eau ne remplissant pas I'ajutage. Au commencement de I'experience , la veine formait une nappe qui se pliait sur une portion plus ou nioins grande du pourtour exterieur de I'ajutage. Quand le niveau exterieur s'elevait devant la veine, celle-ci formait un remou de plus en plus brusque , sans que I'a- jutage coulat pleiu, jusqu'a ce qu'il fut presqu'en entier recouverl ; du raoins s'il ne conteuait pas d'eau au moment ou il avait etc de boiiche exterieurement. Ces phenomenes dependent du degre d'in clinaisou de I'axe de I'ajutage. On ne peut entrcr ici dans tous les details. " Mais quand I'ajutage estsuflisamment reconvert, le bruit que fait I'air entraine par Ic liquide cesse en grande panic, I'ajutage se remplit brusqucment ; son debit augmente d'une ijuantite considerable, et qui, pour I'un des deux, est de plus de moilie en sus, quand il est tout-a-lait sous I'eau. " Quant au troisieme ajutage, celui de 59 millimetres de dia metre, lorsqu"il etait entierement plonge,il debitait plus d'eau que dans I'air; mais comme on est parvenu, il est vrai presque par hasard, a le faire ooulor a peu pres plein dans Pair, on peut penser que, dans tousles cas, I'augmentation de debit donl il s'agil pro 37 vicut lout ^implement de ce que les ajutages cnlieii'iueut plongfw ooulent a pcu \nh coninio lorsqu'ils le foul dans I'air de la ma niere la plus avantageuse. On u'a pu, on cffel, observer d'augmen- tation de debit bien sensible, par reflet de la submersion, pour ie quatrieme ajutage, que I'on n'avait [tu faire couierplein dans Fair, du moins sous des charges un pen fortes. Quand la veiue ne rem- plit pas I'ajutage, elle jaillit, loin de son orifice, avec une grande Vitesse, perdue pour I'effet dis machines oit cet ajutage est dis- pose. On veil combien ces recherches etaient, abstraction iaite du debit d'un reservoir, indispensables dans la theorie des machines. « Dans les deux ajutages les plus ouverts, coulant a I'air libre, la veinesedetachant en general de lapartiesuperieurede la parol, on observe, quand les charges ne sont plus ([ue de 1 uu de 2 decimetres, que la veinedetache d'ellememededroiteeldc gauche une nappe tres mince qui lecho la paroi. (rest Ic long de cette nappe que, dans les petiles vilesses, la veine vient graduellemeni s'etendre, et Hnit par remplir I'origine de I'ajulage, quand I'extre- mite de celui ci est sufUsamment releveo, et que les vitesses soul tres diminuees par la baisse du niveau dans le cylindro. " L'aspectdela veine n'esl pas le meme dans ces deux ajutages avant (|u'elle se soil ainsi releveo. Dans Tun el I'aulre, quand Ic vase est plein, on ne voit point do partie lumineusc daus I'iiite rieur de I'ajutage, mais on en voit une bien distincte (juand I'cau est baissee d'une petite hauteur dans le vase. Or, dans I'ajutage le plus ouverl, on voit tres distinctemeut, au boul d'uu certain temps, cinq anneaux lumineux, precedes par la veine obscure qui sortde I'ajutage. Le second et le qualrieme auueau sont tres bril- lants. On suit tres facilement de I'oeil les mouvenienis inlerieurs des molecules liquidcs et les pertes de force vive qui doiveiit pe- riodiquement en resulter. C'est probablenienl a cause de ces pertes de force vive (|ue le debit n'augmente pas sonsiblemtnt quand I'a- jutage coule plein, sous Teau, car il y a une ep HvDRAULiguE • Ondes. — M. de Caligny fail observer que les consequences qu'il a lirees de ses experien(;es sur les pressions la- terales des liquides oscillants dans les siphons (seance du 19 de- cembre 1840) auraienl pu elre deduiles des equations generales du mouveraent des liquides, developpees par M. Poisson dans son IMemoiresur les ondes {Memoires de l' Academie des sciences 1816.) Si ce geometre ne I'a pas fait lui-meme, c'est peul-etre parce que I'on n'avait pas encore ou Tidee d'etndier le niouvemeut dans des \Sises communiquants et contenant de Vemi dans divers etats d'on- dutation. M. de Caligny croit, d'apres ceia, pouvoir so dispenser de donner, dans cette seance, les demonstrations elementaires qu'il avail trouvees (par le principe de la communication du mouve- ment etc.), des diminutions de pression,qui ontlieuentre la surface et le fond d'un vase ou un liquide est en ondulation. 11 ajoute que les considerations sur les diminutions de pression periodiques, qui peuvent se presenter sur la projection d'une partie du liquide au fond du vase, el qui I'avaienl conduit a ses recberches ulte- rieures, n'ont tju'uneutiiite Ires secondaire par rappurt a celle oi, M. Poisson trouve aussi que le raouvement decroil avec la pro- fondeur, el d'apres cela il est facile de conclure de I'equation qu'il a donne dans son Traile de Mecanique, t. II, p. 493, pre- miere edition , que la diminution de pression provenanl de la Vi- tesse des molecules est d'aulant moins sensible que la molecule consideree est plus loin de la surface. Si done ces diminutions de pression donnent lieu a des mouvemenis sous-marins, qui viennent agir contre les digues, il est facile de concevoir quelle nouvelle especo de forces ces considerations introduiront dans le calcul de la stabilite des travaux maritimes a diverses profondeurs. Geodesie : Surface du globe lerrestre. — M. Kozet lit un me- moire sur quelques-unes des irregulariles que presenle la struc- ture du globe lerrestre. Depuis vingt-cinq ans le corps royal des ingenieurs-geographes, fondu en 1831 dans ceiui d'elal-major, est occupe de rexeculion d"une grande carte lopographique de la France. Les nombreuses operations geodesiques et astronomiques executees pour etablir le canevas de cette carte ont ete rassemblees et discutees par M. Puissant, dans un ouvrage en deux volumes in-4o, intitule ; 40 Descrifilion yeoinelriijue Jt la France. II lesulte Je res calculs que la siirface tie node pays est loiu de pouvoir etre representee par celle il'iin ellipsoide de revolution aplati aux poles, quelle ijue soil 1,1 valeur que Ton assigne a raplatissement. Les parties situees a I'onest du meridien de Paris se trouvent placees sur des ellipsoides allonges aux poles, tandis que cellcs qui soot siluees a Test se trouvent au contraire sur des ellipsoides dont I'aplatisse- ment esl pins considerable que celtii generaletuent admis; re qui anuouce, pour la France du luoins, de grandes irregularites dans la structure du globe. En s'aidanl des travaux des iugenieurs et des astronomes pie- niontais, allemands et anglais, M. Rozet annonce avoir reconnu (ju'il eu est de ineme pour I'llalie, certaioes parties de rAllemagne et de I'Angleterre. «Ccs irregularites, dit-il, sont des elevations et des depressions qui embrassent tonjours une etendue notable de la surface de iiotre planete, mais dont la plus grande valeur n'excede jamais la 12000c partie du rayon, en soMe que le globe, considere en masse, pent neanmoins etre compare a un ellipsoide dont I'apla- lisseuieut aux poles serait jj,. Leselevalionssemanifestent dans les regions montueuses des continents, abstraction faite des protube- rances que Ton appelle montagnes, tandis que les depressions se lont remarquer dans les espaces comprisentre les chainesde mon- (agues, dans les plaines (pii avoisinenl les cotes, et, en geneial, dans la vasle etendue du bassin des mers. « Les observations du pendule a secondes , f;iites en un grand nombre de i)oints de la surl'ate du globe , par MM. Arago , Biot , Malhicu, Duperrey, Freycinei, Kiites, Sabine, etc., conlirment les resultals de I'aslrononiie et de la geodesic. Dans les eudroits ou les observations astronomiques et geodesiques annoncent des de- pressions, le pendule s'allonge; et il se raccourcil , au contraire, dans ceux oil elles annoncent des elevations. " Les observations du barometre, rassemblees et discutees par M. Schauw, professeur de botanique a Copenbague, sont par- laitement d'accord avec les precedentes. Dans tons les endroits oil la geodesic, I'aslronomie et le pendule annoncent des depressions In hauteur moyenne de la colonne batomelrique , deduile de plu- 41 sieurs annecs d'observatioiis, est plus grantle que dans ceux oi'i ces srois genres d'operations signalent des elevations. « f.es irregularites do !a striictiirc du f;lobe , causant des ano - malies notables dans la direction dii fil a plomb en passant d'un lieu a un autre, aussi bien a la surface des luers que sur celle des continents , il en resulte que la surface de la aier, dont I'elemenl en chaque point est perpendiculaire a la verticale , presente des irregularites semblables a celles de la lerre ; ce qui est, du reste, parfaitement deniontre par les observatiens du pendule et du ba- ronietre. II resulte de ces observations que I'ellipsoide de revo- lution a jjg d'aplatissement, osculateur de la surface de la terre a Paris, touchant le niveau moyeu de I'Ocean a Brest, auquel sont rapportes tous les points de la carte de France , coupe la surface des raers qu'il laisse tantot au-dessus et tantot au dessous de la sienne. A La Rochelle, a Formentera, a Macao, a Madere, a I'lle- de-France , a I'Ascensiou , etc., il est au-dessus ; niais a Kcenigs- berg, a Saint-Petersbourg, a ^dimbourg , a Sierra-Leone, etc., il est au-dessous. 11 existe done des portions fort etendues des con- tinents qui sont plus basses que le veritable niveau de la mer, sans que pour cela elles soient envahies par les eaux; ce qui est du a la gravitation qui retienl les eaux dans les positions qu'elles oc- cupent. Mais si, par une cause quelconque, la gravitation venait a eprouver des variations notables dans quelques points du globe , et les faits geologiques accusent que de semblables variations ont eu lieu a differentes epoques, les eaux eugloutiraient certaines par- lies des continents qu'elles abaudonneraient ensuite si la pesanteur venait , plus lard , a varier en sens contrairc dans les m^mes points. Ainsi se trouvent espliques beaucoup de faits gaologiques : les retours succesifs de la mer dans le ba?sin de*aris, que MM. Brongniart et Cuvier ont supposes, pour rendre compte de I'alternance des formations marines et lacustres dans ce bassiu; les amas de coquilles marines a une grande distance dans I'inte- rieur des terres ; les immersions et emersions des temples de Se- rapis a Pouzzole , etc. « Dans ses Rechcrckcs sur les revolutions de la surface ilu globe, M. Elie de Beaumont s'etait deja servi des observations g^o- desiques, astronomiques et (iu pendule pour confirmer les faits qu'il avail deduits de ses observations geologiques, et nolammeni Kxirail de L'liiKiUul, iSli^. Ci 42 |)oui iuoiitier que inaction qui u doune jiuissauce a la chaino priii- cipale des Alpes s'est propagee a travers les Alpes occidentales Jusqira une grande distance a Touest, bien que los effols n'en soient point apparenls a Toeil. M. Elic de Beaumont a mis en rapport les anomalies constatecs enire les resullats geodesi(|ucs et aslronomi- ques et certains fails geologiques ; par exemple, Telcvation des ter- rains tertiaires a une grande hauteur sans etre disloques, et la presence des serpentines sur le versant meridional desAlpes, etc. Me fondant sur ces faits et sur plusieurs autres, je raontre, conti- nue M. Rozet , que la production des bosselures de la surface du globe a porte au-dcssus du niveau de la mcr, sans les deranger sensibleraent de la position horizontaie , une quantite de couches solides, particulierement les plus nouvellement formees; que lo meme phenomene a donne naissance aux chaines de moutagnes, (|ui ne sont autre chose que des parties des bosselures dans les- quelles la croute solide s'etantcrevassee, les debris en ont ete plus ou moins inclines. Quand les crevasses se sont etendues jusqu'a la masse fluide inlerieure , une portion de cette masse est montee a travers et sVst repandue au milieu des debris , comme dans les Alpes , les Cevennes , les Vosges , etc., ou les roches plutoniqucs sont tres abondantes dans I'interieur des chaines. Mais quand les crevasses ne sont pas descendues assez bas , la croute esterieure, en eclatant, a forme des chaines dans I'interieur desquelles on ne voit aucune trace de roches phitoniques : tel est, par exemple, le Jura. Dans ce dernier cas les matieres fluides interieures se sont accliraulees au-dessous, dans la cavite quo la bosselure a produite en se formant. Dans le meme temps, la maliere a diminue dans les endroit|ou il s'est produit des affaissements correspondants aux bosselwes. Co phenomene est tout-a-faii comparable a celui qui, dans les premiers lemps de la cousolidalion du globe, parait avoir chasse une partie des matieres des poles vol's Tequateur. » M. Hozet lermine son memoire en faisant remarquer que les causes qui ont produit les irregularites dans la structure du globe n'ayant point encore cesse d'agir, aiusi que le prouvent les trem- blements de lerre, les eruptions volcaniques, les raouvemcnis lents et continus de la croute du globe dans certaines regions, etc., on pourrait voir se renouveler les graudcs catastrophes que la surface do la lerre a eprouvees anterieuremeiit aux lemps hisloriquos. 43 Seance du 10 avril 1841. AcousTiQUE : Experiences diverses. — M. Caguiard-Lalour aunonce qu'il vient de faire, sur la sireue doubie, quelques iioii- velles cxpeiieiices doiil le but principal elait de savoir si les sons de eelte sircne aiiraient pJus dMntensito dans le cas ou la hauteur du lambour vcntriculaire serait beaucoup nioindre que celie du tambour ptriraitivoment. employe, c'est adirc do i millimetres au lieu de 20. II supposait que la sirene superioure, se irouvaul ainsi tres rapprochee de |a sirene inferieure, I'air sorlant decelle- ci pourrait frapper les bords des trous du plateau llxe superieur et accroitre ainsi I'intensile des sons obteuus ; el I'experience lui a montre en effet que cet accroissemenl avait lieu d'une maniere sensible, sinon dans les sons graves, du moins dans ceux plus ai- gus, a parlir de Vut do 512 vibrations sonoros par seconde. Ayant ensuite essaye d'employer des tambours de hauteurs diverses, il a remarque qu'avec celui, par exemple, do 20 millimetres, le timbre avait quelque chose d'etouffe, mais que cette defectuosite etait beaucoup moindreavec un tambour d'environ 9 millimetres, et qu'eu general le timbre semblait dovenir d'autant plus clair ou plus ouvert que le tambour avait moins de hauteur. M. Cagniard-Lalour se propose de souder, sous le plateau lixe de la sirene superieure, de petits tubes , comme moyen do pro- longer de haut en bas les conduits tres courts que forment les trous de ce plateau, et d'en exposer les bords aux chocs de I'air sortant de la sirene inferieure, tout en donnant au tambour ven- triculaire sa capacite primitive. II suppose que par ce moyen on pourra obtenir dans les sons graves du systeme un accroissemenl d'intensite analogue a celui dont il vient d'etre question a I'egard des sons aigus. Son opinion est fondee sur le resultat principal de ses experiences failes avec le hrynx arlificiel de la bouche et des doigts, dans des cas oii il se servait d'un cadre en licgo pour donner a la cavite veniriculaire de ce larynx plus de develop - pement, et ou il faisail vibrcr simultauement les levres do la bouche et celles formees par les doigts. Ce resultat consiste en ce que, si I'on dispose la bouche de fagon que I'air qui en sort viennc IVapper les bords de I'ouverlure qui a lieu periodiquement entic les doigts pur lour mouvcmont vibraloire, on remarqucj que l(!,s 44 sons produits peuvent avoir, meme clans les ions les plus graves, uneassez grande intensite. D'ailleurs, dans le cours do quelques nouvelles experiences siir uue gloUe arliiiciolle alevrtscn caoutchouc, el qui est disposee dc facon que I'on puisse a volonle en faire une glotte compiexe, c'est-a-dirc nniiiie de deux couples de levrcs separes I'un de I'autre par uuc cavite aerienne ou ventriculalre, il a reconnu que Ton reussissait en general plus facllemciit a faire resonner cet'.e glotte complyxe que la glotte a fetal simple, c'est-a-dirc munie seulemcnt d'un couple de levres ; qu'en oulre celte deruiere glotte, dans dcs cas ou elie restait niuette, etanlinsufflee a plein tuyau, "pouvait devenir sonore par Tapplication d'un second couple et lors meme (jue celni-ci etait incapable de resonner etant essaye isolenient; il a vu aussi : 1° qu'il obtenait facilement les vibrations d'uue glotte simple lorsqu'en I'insufflant avec la bouche il serrait Ifis levres de manierea former un orifice convennblement retreci ;^ 2° que les rosultalsetaient sensiblement les memes avec un tuyau metallique aplati, retenu entre les levres, pendant que celles ci s'appuyalent comrae nn obturateur sur I'enlree du* porte-vent; 3o quelesonobtcuuavailun timbre plus vocal lors(iue leluyau etait forme par une unche de basson a parois ires minces et susceplibles d'eprouver un certain fremissemenl pendant les vibrations des levres de la glotte; et A'' enfin que Ton poiivait en general oble- nir de meiileurs sons avec une glotte dans laquelle on avail substi- tue aux levres en caoutchouc des membranes hiimides d'artere ou de parchemin contracie par I'eau bouillaute. M. Caguiard-Latour,d'apres ces diversesobservations, eten con- sideranl que dans le larynx humain les deux cuuples de levres laryngiennes se trouveoi Ires rapproches, serait porte a penser que, dans beaucoup de cas de la pbonation, I'air sorlaul de I'ou- verlure formee par les levres inferieures vient exercer conlre les bords dos levres ou anches superieures des chocs capables d'exci- ter forlement les vibrations de ces levres ; en sorlc que, d'apres cettemaniere de voir, le larynx, pendant remission dela voix, fonc- lionnerait suivant deux modes simultanes et assez dilierents, c'est- a-dire suivani celui des anches pour rendre intermittente la sortie de Pair despoumons et faire vibrer en meme temps la matiere pro- pre du larynx ainsi que celle des tissus cnvironnauts, el suivant 45 celui (]e I'appeau ou de la flute pour faire \ibrer Pair contciui dans les ventriculos laryngiens ; ainsi se trouveraient iimes a profit les opiiiioiis dfs physiologisles qiii out regarde la voix humaine comme un son d'anche, et celies de M. Savart qui la considere coranie un son de flute. M. Cagniard-Latour, dans Iff cours de ses experiences sur le la- rynx artificiel de la bouche et des doigts, a remarque de plus que, s'il essayait de produire des sous graves en faisanl vibrer seule- ment une paire de levres du ce larynx, soil celle de la bouche, soit celle formee par les doigts, il depensait plus vite I'air de I'expi- ralion que si les sons avaient lieu avec ^ memo intensite par les vibrations sinniltanees des deux paires de levres, ce qui !e por- terait a penser que le cas ou les sons graves du larynx humain ont lieu avec le moins do depense possible de fluide gazeux expire paries poiimons doit eire celui ou les deux paires de levres laryn- giennes sont mises simuilanement en vibration. — Le mememembre'entretient la Sociele de quelques epreuves auxquelles il vient de soumettre une sirene ordinaire, pour savoir si, avec cet instrument, on pourrait mesurer la vitesse des vents, ainsi qu'ii en avait cntendu eraettre I'opinion par un membre de I'Academie des Sciences que Ton saitetrefecondenidees nouvelles. D'apres ces epreuves, faites sur une sirene a cent ouverlures, munie d'un porte-voix ou tuyau renforcant, M. Cagniard-Latour regarde comme tres probable qu'a I'aided'unegirouetteardiee d'une sirene semblable, mais beaucoup plus grande, et mise en mouvemeut par un raoulinet portant des ailes obliques comme celies des moulins- a-vent, on pourrait en effet par le ton des sous obtenus apprecier assez approximativeraent cette vitesse. 11 fait remarquer que son but, en faisant cette communication, a ete principalement de pren- dre date relalivement a la construction dece genre d'aneniometre, en attendant qu'il soil en mesure depouvoir en mettre un modele sous les yeux de ia Societe. Seance du il avril I8il . CoNCHYLiOLOGiE : Sur V enroulement des Ammonites. — M. Elie de Beaumont communique a la Societe les resuUafs des essais qu'il a faits pour veriOer les idees de MM. Moseley (de Cambridge) etNaumanu (de Freyberg), qui ont publie que les coquilles enrou- 46 leos le sonl suivaiit des spirales logarithiiiitiuos. D'iipies la sugges- tion do M. Leopold de Buch et de plusieurs membres de la Societe Philomatique, M. Elie de Beaumont a pris des Ammonites pour Tobjet de ses mesures. La spirale iogarithmique a poui -equation polaire r = e'"^. Si par le pole on tire une ligne droite fndefmie, et qu'on designe par r„, r„ J. 2. '■„ 4-/1 les distances du pole auxquelles cette droite rencontre plusieurs spires consecutives, et par r„ _j. ,| , r ,,^3 ies distances auxquelles le prolongement de la mtoe droite rencontre Ies proiongements des meraes spires, on aura : «• r •- "' ^ »• _ r ft '" '^ ot par suitt! n -f 1 gmTT. '" J! ^ N + 1 On aura de menie ♦•n + 2 + rn + i »-„ + 3-fr„+2 ^ ^ „„r rnii+r,^ r„ + 2 + r„ + 1 L'une et I'autre de ces relations sont susceplibles d'etre veri- fiees par des mesures. D'apres le conseil de M. Biuet, M. Elie de Beaumont a prefere la seconde qui n'exige pas qu'on prenne de mesures a partir du centre de Tammonite, point ordinairemeat beaucoup moins bieu marque que Ies contours de la spire. En Ies appliquant successivemenl a 4 Ammonites sciees suivant le plan de I'euroulement, M. Elie de Beaumont a trouve Ies qualre series de nombres suivants pour Ies valeurs de »^n + 2 -|- ^n + 1 *'t pour „ , fn + i + rn+i celles de lo Goniatites tenuistria du Lancashire. Vol. de r„ + 2 + »'« + i • Val.de ''h + 2 + **»« + 1 211)1)1^5 l>n">,4 47 3, 5 4. 9 K, 8 9, 3 12, 7 16, 7 21, 4 28, 3 4. 38 367 565 315 281 322 321 37, 4 2° Aninionite remplie de fer carbouale de Whilby. Val. de r„ + 2 + »-« + 1 • Val. d.- """^ ^ '^,''" "^ 2mm 2 3, 0 4, 5 6, 3 8, 9 12, 2 16, 6 21. 9 29, 1 37, 5 47, 9 59, 8 30 Ammonite pyriteuse acavites remplies de spath caicaire. Val. der„ + 2 + r„+i. Val.de "" + 2 + rn+i_ 7mm, 3 lmra,507 11, 0 1, 382 15, 2 1, 369 20, 8 1, 394 29, 0 1, 407 40, 8 1, 353 55, 2 1, 395 77, 0 *'n + l + r„ imm ,364 500 400 412 371 361 319 329 289 277 207 48 io Ammoniio (rune onlite ferrugineuse do la collcclioii des Minos. Val. dc r,,^ q -}- r„ J. 1 • Val.de . »"« + 4 4- ''» 6ram,2 lmm,291 8, 0 1, 388 11, 1 1, 352 15. 0 1, 438 20, 6 I, 298 28, 0 1, 350 37, 8 1, 360 51. 4 1, 348 69, 3 1, 353 93, 8 1. 254 127, 0 1, 329 168, 8 Le peu de differeuce que presentent entie elles les differeatrs valeurs de on de e donnees par chacune ^n + i + »•« de ces series prouve qu'effcctivement les 4 Ammonites, objets des mesiires, etaient enroulees a peu pres snivant des ^piraies loga- rithmiques. U est toutefois a remarquer que dans deux de ces sc- ries la valeur dee"* '^ diminue un peu vers la On, ce qui indique une spirale qui renlre un peu en dedans de la spirale logarlthmique. Lorsque reuroulement a lieu seusiblement en spirale logarilh- mique, la loge occupee par I'animal rests constamment semblable a elle-merae, ce qui monire qu'cn vieillissant les Ammonites, ct en general tous les Moliusques qui habitent les coquilles enroulees, changent beaucoup moins de forme quo la pluparl des autres animaux, et noiammeni beaucoup moins que les Mammiferes. Seance clu 24 avril 1841. M. Francceur communique les remarques suivantcs au sujet de la discussion qui a eu lieu dans le sein de I'Academie des Scien- ces de Paris sur le calcul de la fete pascale. •• Oil a en raison de dire que pour eviter les fautes de calcul ou 49 ^'impression du savanl et consciencieux ouvrage, Art de vtrifitr les dates, il fallait calculer, chaque annee, la dale de Paques, celles des fetes mobiles, celie du ler jour de I'annee rausul- raane, etc. ; mais on a eu tort d'avancer que la formuie dc M. Gauss etait tres simple et ires commode : elle est au contraire tres compliquee, telle que ce savant I'a donnee (Corresp. Astr. de Zach, 1800, 2^ partie, p. 129), et sans la demonstration qui suppose, dit I'auteur, une analyse trancendante. Delambre {Conn, des temps, 1817, p. 307, et Astr. moderne, t. I, p. 25) a memo trouve que sa methode est beaucoup plus facile que celle de M. Gauss, et meme que celle de M. Ciccolini. Toutes ces methodes sont d'ailleurs sujettes a des exceptions qu'il ne faut pas oublier. Delambre donne d'abord une formuie generate pour trouver I'e- pacte, une pour la lettre dominicale,enflnune pour lejour pascal. Toutcela est longet assez peu clair. Dans raon Astrgnomie pra- tique, p. 482, j'ai donne une regie si facile qu'on pent faire h calcul de memoire ; la voici : " La fete de Paques doit toujours etre celebree le premier di- manche qui suit la pleine lune d'apres le 20 mars : et Ton entend ici parler des lunes moyennes telles que les donneut les epactes. Je suppose I'epacte d'une annee connue, cpucte — E, ainsi que Ig nom du jour initial de mars et d'avril ; voici la regie pascale : prenez le (44 — E) mars quand E <2i, ou le (45 — E) avril si E >2A : le dimanche suivant sera la fete de Paques. Quand E = 24on prend25; enfin si le nombre d'or est > 11 avecE=:25, on prend E~26. Ce sont les seuls cas d'exception. Mais j'ai sup- pose connues I'epacte et la lettre dominicale. Or c'est ce qui a toujours lieu quand on compose le calendrier d'une annee, ayant deja celui de I'annee precedente : car il sufflt d'ajouter 11a I'e- pacte de celle-ci, 1 a sou nombre d'or, 1 jour a I'initial de mars (2 dans les annees bissextiles). En 18-41, I'epacte est 7 ; done elle est 18 en 1842, 29 en 1843, 40 (ou plutot 10) en 1844, etc.; de meme en 1841 le nombre d'or est 18; il sera 19 en 1842, 20 (ou plutot 1) en 1843, etc. On retranche 30 des epactes qui surpassent 30, et 19 des nombres d'or > 19, parceque ce sont des periodes de 30 et de 19 ans. En 1841, mars commence par lundi; ce sera mardi en 1842, mercredi en 1843 vendredi (et non jeudi) en 1844 qui est bissextile. Je ne vols aucune raison pour RtiraitAe L'lns1ittit,iSiii. 7 50 se priver ninsi des choses qu'oD conoait pour rendre plus difficile la solution du probleme en I'attaquaut a priori. Mais admettODS qu'oD ne connaisse rien ; voici les formules tres simples pour trou- ver les elements doot il s'agit, M etant le millesime d'une annee. " N est le norabre d'or, E I'epacte, I I'initial de mars (en pre- nant 1 pour lundi, 2 pour mardi, etc., 0 pour dimanche) et desi- guant par I'indice r qu'on ne doit prendre que le reste de la di- vision, et Don pas le quotient <• Lettre dominicale L — 4 — I, ou 11 — I. N E Mars. Avril. 1840 17 26 dim. mere. 17 avril Paques 19 avril. 1841 18 7 lundi jeudi 6 avril — 11 avril. 1842 19 18 mar. vend. 26 mars — 27 mars. 1843 1 29 mere. sam. 14 avril — 16 avril. 1844 2 10 vend, lundi 3 avril — 7 avril. — M.Cagniard-Latour communiquequelquesobservationsqu'ila failes en essayant de tracer, par les proeedes indiques dans sa com- munication du 27 mars dernier, les oscillations d'un diapason, pendant qi;e cet instrument, au lieu d'etre vertical comma dans les experiences precedentes, se trouvait place horizontalement, c'est-a-dire de maniere a vibrer parallelement au plan de la pla- que glissante destinee a recevoir les traits de la pointe en vibra- tion. Ces observations consistent principalement en ee que, si Ton examine au microscope les dessins formes sur la couche de noirde fumee dout est recouverte la plaque de verre employee, on remar- que ; 1** que dans les traits des oscillations transversales d'un sens les figures cono'ides produites par les mouvementssecondaires ou longitudinaux ne sont pas exactement semblables a celles dont se composent les traits des oscillations en sens contraire,et, 2° que, dans quelques-uns des dessins obtenus, les figures des premiers traits semblent indiquer une plus grande amplitude de mouvements longitudinaux que celles des seconds traits puisqu'elles ont sensi- blementplus de largeur. 51 A ce sujet M. Cagniard-Latour rappelle qu'ea appliquant scs precedes graphiques aux vibrations du diapason vertical il s'elait apercu deja que, dans le cas oil I'on operait de facon que la poiiilo vibrante ne fit sur la couche du noir de fumee qu'un dessin tres peu marque, les traits etaientdiscontinus, c'esta-dire que ce dessin n'offraitguere queles traits des vibrations transversales d'un sens, en sorte que ceux des vibrations du sens coniraire manquaiunt ou bien ne se dislinguaient qu'avec peine. A I'aide de pareiis dessins onpourrait, suivantlui, expliquertresclairement pourquoi chaque double oscillation d'un diapason n'engendre qu'une vibration so- nore; mais il fait remarquer qu'on les obtient difflcilenoent d'une raaniere convenablement nette, et il annonce que, dans I'espoir d'y noieux reussir, il se dispose a remplacer dans son appareil les pla- ques glissantes par un petit cylindre metallique tournant qui sera comma ces plaques reconvert d'une couche epaisse de noir de fu- mee. Seance du 8 mat 1841 . M. Cagniard-Latour annonce avoir ajoute, dans la sirene double muuie d'un tambour ventriculaire de 20 millimetres de hauteur, les petits tuyaux devant servir, comme il I'avait indique precedem- ment, a prolonger de haut en bas les conduits formes paries trous du plateau fixe superieur, et avoir remarque : 1° que les sons graves de I'instrument ainsi modifle sont en general plus intenses que ceux d'une sirene simple a 8 trous ; 2" que la difference cesse d'etre sensible lorsque les sons arrivent a un certain degre d'a- cuite, comme par exemplea Vut de 1024 vibrations sonores par se- conde, et 3° qu'un peu au-dela, c'est-a-dire a partir du mi, la si- rene simple semble a son (our I'emporter sur la sirene double. Mammalogie : Ecureuils. — M. P. Gervais communique la description d'une nouvelle espece d'Ecureuil, du sous-genre Fu- nambulus de M. Lesson, rapportee des Neel-Gheries par M. Adol- phe Delessert, et a laquelle il propose de donner le nom de ce voyageur. Ce sera le Sciurus Delessertii. La taille de ce Rongeur est a peu pres celle du Palraiste, mais il en differe par la forme de son crane, qui est plus renfle, et par sescouleurs. II a de memo f molaires de chaque cote des machoires, et ses merabres ante- rieurs manquent aussi de pouce. Son pelage est doux et en gene- 52 ral d'un bi uu olivace resultant de poils biuns a leur base, et fine- ment anneles de noiratre et de jaune pale dans leur seconde moi- lie. Le dessous du corps est lave de jaunatre sale, et il y a au milieu du dos rindication de trois petites bandes brunes longitu- dinales separees par du fauve olivace. Les oreilles ne sont pas penicillees, et la queue a ses poils moins abondants a son extre- raite que vers sa base. La longueur du corps est de 4 pouces {, la tete comprise; la queue, avec ses poils terminaus, a 5 pouces. M. Gervais se propose de publier la figure de cette nouvelle es- pece, et dans le memoire qu'il a redige a propos de sa description, il donne des remarques relatives aux caracteres generiques deplu- sieurs genres de la famille des Sciuriens, et principalement de ceui dont les especes habitent I'lnde. MicROGRAPHiE. — M. dc Quatrefagcs presente a la Societe un coropresseur, modifie de maniere a ce que I'objet que Ton etudie puisse etre examine successiveraent sous deux faces opposees. II rappelle que M. Laurent a eu le premier cette idee et a fait con- slruireun instrument qui presente cet avantage; mais le compres- seur de ce naturalisle lui parait propre a fonctionner principa- lement sous de faibles grossissements, et laisse peut-etre a desirer sous le rapport de la facilite avec laquelle on I'emploie. M. de Quatrefages a eu pour but de conserver au compresseur de M. Charles Chevalier tons ses avantages, en le modifiant seu- lement de maniere a ce qu'il put etre retourne en laissant Tobjet que Ton examine au meme foyer, tant de I'objectif que de I'eclai- rage de M. Dujardiu, tel qu'il est dispose dans les microscopes construits par M. G. Oberhaiiser. II a obtenu ce resultat en dis- posant le mecanisme de maniere a ce qu'il n'occupat que 5 milli- metres en epaisseur a partir du plan d'observation, et en plagant sur chaque face de I'instrument trois pieds qui presentent la meme longueur. Ce compresseur est arme de deux plaques de verre mince col- lees sur la platine avec de la cire molle. On obtient par ce moyen une nettete remarquable dans les images. M. de Quatrefages an- nonce avoir observe de plus que les liraites de la vision a distance, deja sirapprochees par I'effet de I'eclairage deM. Dujardin, le sont encore davantage par I'effet des deux plaques de verre mince. Une epaisseur que Ton pouvait explorer en trois temps d'obser- 53 vatiou en exige un de plus. Ainsi la vision a distance se ttouTe raccourcie par ce moyen da"ns le rapport de 4 : 3. Seance dw 15 mai 1841. M. de Quatrefages depose la note suivante : « Dans le n" 385 de L'lnstitut , public sous la date du 13 mai 1841, j'aitrouveune note de M. David Brewster, communi- quee a I'Association Britanniquepour I'avancenjent des sciences dans la session tenue a Glasgow en septembre 1840, et relative a une Hiethode dite nouvelle pour I'eclairage des objets observes au mi- croscope. Dans cette note, M. Brewster propose, comme venant de lui, un procede par lequel les objets sont eclaires par une ou plusieurs lentilles achromatiques dont le foyer coincide avec I'ob- jet examine. M. Brewster recommande que les appareils d'eclai- rage et de grossissement aient des mouveraents separes, mais sem- blables, et que le porte-objet n'ait aucun rapport ni avec I'un, ni avec l'autre,et jouissed'unmouvement independant de tons deux. — Toutes ces conditions se trouvent parfaitement remplies par I'ap- pareil d'eclairage que M. Dujardin a presente a I'Academie des Sciences de Paris, dans la seancedu ITseptembre 1838 (\. L'lns- titut n* 247), etparlamanieredont ill'a fait adapter aux microsco- pes construits par MM. G. OberhauseretTrecourt. Les instruments sortis des ateliers de ces habiles artistes sontaujourd'huitelieraent repandus qu'il est bien difficile d'expliquer comment M. Brewster n'a pas eu occasion de les examiner. On comprend encore plus diffici- lement que les journaux scientifiques ne I'aient pas raisau courant de rinvention de M. Dujardin. Quoi qu'il en soit, nous croyons devoir revendiquer pour notre compatriote I'honueur d'avoir ap- porte au microscope le plus grand perfectionneraent qu'il ait recu depuis qu'on a applique a sa construcliou le principe de I'achro- malisme. » Seance du 22 mai 1841. M. de Tessan rend compte verbalement des principales cir- constances de I'observation par lui communiquee a I'Academie des Sciences de Paris (voir L'lnstitut no 386), de deux arcs-en-ciel superposes, dont les couleurs se succedaient dans le meme ordre. 54 II altribuo Tud des arcs a la lumicre redecbie par UD Duage eblouis- sant, situe unpeu au-dessous du soleiU M. Babinet emet uoe opioion differente snr rorigincdc cet arc; il pense que c'etait tout sirapleraent le quatrieme des arcs que le soleil peut former diractement, et que I'observateur a ete assez beureux pour aperccvoir en meme temps qu'il voyait le second arc. On sait que le quatrieme arc-en-ciel peut se voir un peu eu dedans du second, a cote du premier, taudis que le troisierae ne pourraitse montrerqu'autour du solell. AcousTiQUE. — M. de Haldat lit un meraoire qui a pour titre : Recherches sur les causes de I'extinction du son dans les corps sonores. Le son est dfipuis si longteraps I'objet des etudes et des specu- lations des savants et des artistes, que toutes les questions qui ont rapport a sa theorie semblentepuisees. Toutefois les causes qui le font cesser dans les corps sonores ont paru a M. de Haldat avoir a peine attire I'attention des physiciens, et cependant meriter une etude speciale; il les a divisees en deux classes ; celles qui agissent sur les corps sonores a I'exterieur, et qui assourdissent ou eteignent lessons en dirainuant et en arretant les vibrations qui les produi- sent, ou en excitant simultanement des vibrations qui se neutra- lisent par leurs oppositions mutuelles et reciproques , et les causes internes qui dependent du moded'agregation des molecules inte- grantes des corps elastiques. L'auleur a successiveraent examine I'lnfluence des corps solides, des corps mous, des liquides dis- crets, des liquides visqueux et celle des liquides gazeux qui jouis- sect de la double propriete de produire et de transmetlre les sons quand les gaz sont combines, et qui les assourdissent d'une ma- lii^re si remarquable et les eteignent des qu'ils se separent. II a determine comparatlvement I'lnfluence que les corps exercent par leurmollesseou leur solidite. Passant ensuite a I'eiude des causes de ces phenomenes, il en a reconnu deux sortes, celles dont Taction externe et pureraent mecanique assourdit ou eteiut le son en de- truisant les vibrations par une opposition de force, et celles qui agissent en raodiflant I'elasticite des corps sonores, parmi les- quelles I'lnfluence de la chaleur, qui se montre la plus puissante de toutes, presente des phenomenes aussicurieuxque peu connus. — M. Cagniard-Latoiir met sous les ycuxdc la Socicte une uou- 55 velle espece de glotte artilicielle qu'il a iraaginee dans le cours de ses dernieres recherches siir la formation de la voix humaine. Cette glotte est analogue a celle dont il s'etait precedemment servi,c'est-a-direqu'elleesta levresraembraneusesen caoutchouc, et qu'elle pent etre munie de deux couples d'anches vibrantes et d'une cavite interraediaire ou ventriculaire ; niais tandis qu'avec I'ancieu appareil on obtient difflcilement des sons d'une certalne rondeur on y reussit au contraire presqu'a volonte avec le nou- veau. La piece principale de ce systenie est uue planchettc ayant a peu pres 1 centimetre | d'epaisseur, 34 de longueur sur 6 de largeur, et qui a dans sa partie centrale une ouverlure rectangu- laire ou fenetre d'un centimetre sur deux, dans laquelle sont pla- cees les levres de la glotte. Vers les cxtremites de la planchette sont implantees des chevilles tournantes a frotlement qui serveut pour teudre, suivantqu'on le jugenecessaire, les ficellesauxquellessont liees par des etriers a crochets les rubans membraneux formant les levres dont on vient de parler. Ces rubans sont poses a plat sur la fenetre et maintenuspar unecontre-fenetre ou cadre de pression dont I'ouverture a les memes dimensions que celle de la fenetre ; en outre, vers ses angles, le cadre est perce de trous donnant en- tree a quatre broches metalliques fixees dans la planchette et a I'aide desquelles le cadre une fois applique sur les rubans mem- braneux ne peut plus eprouver de deplacements lateraux. Enfin, a I'aide de plaques minces introduites entre la planchette et le cadre on pousse Fun contre I'autre les rubans, afin que la glotte se ferme par le rapprochement de ses levres et soit raise ainsi en etat de pouvoir resonner par I'insufflation dela bouche. Tel est le systeme lorsque la glotte est simple, c'est-a-dire munie seulement d'un couple de levres ; dans le cas ou la glotte de I'appareil doit etre com-- posee, c'est-a-dire avoir deux couples de levres et une cavite in- terraediaire ou ventriculaire, on applique sur le premier couple de rubans membraneux, des qu'il vient d'etre mis en place, un cadre fait avec une plaque de liege que Ton choisit plus ou raoins epaisse, suivant que la cavite ventriculaire doit avoir plus ou moins de hauteur ; a ce cadre on applique ensuite le second couple sur le- quel alors on place le cadre terrainal ou de pression destine a re- cevoir le porte-vent. !i6 L'auteur anuonce que, daus ses essais avec son uouvel appareil, il a reniarque deja : !<> que la glolte, lorsqu'elle est simple, ne se met d'ordinaire en vibration qu'autaut qu'on I'insuffle en formant avec les Icvres de la boucbe un porte-vent assort!, c'esl-a-dire convenablement relreci ; 2o que par I'addilion d'un second couple de rubans raembraneux le systeme peut alorsen general vibrer par rinsufflation a plein tuyau, ce qui, suivant M. Cagniard-Latour, lient a ce que I'undes couples, independammentde ce qu'ilestemi- nemmenl vibratif, doit par I'effet de rinsufflation s'enir'ouvrir de maniere a devenir pour I'autre une espece de porte-vent assorti ; 30 que deux appareils a giottes simples, dont Tune et I'autre res- tent muettes pendant rinsufflation a plein tuyau, peuvent cependant resonner sous I'influence d'une pareille insufflation lorsqu'on les superpose de facon que le courant,apres avoir passe par I'une des giottes, soil force de s'ecouler a travers I'autre; et 4° qu'en general la glotte simple ne peut vibrer fortement qu'autant que ses levres se trouvent rapprochees jusqu'au contact. Seance du 29 mai 1841. M. Duperrey rappelle I'observation, faite par M. de Tessan, de deux arcs-en-ciel, dans chacun desquels le rouge se montrait en dehors. D'apres les diverses circonstances rapportees par I'obser- vateur, il croit, comme lui, que le second arc n'etait pas produit directement par le soleil, bien qu'il fut en apparence etpar hasard concentrique au premier. M. Puissant avail deja eu I'occasion d'observer un phenomene semblable. M. Duperrey a cru faire une chose utile en recherchant dans ses notes et dans les anciens ouvrages toutes les indications qui pouvaient avoir trait a ce genre d'observation ; et, a propos de cette recherche, il men- tionne differents cas d'arcs-eu-ciel excentriques, produits par la reflexion des rayons solaires dans les eaux des lacs ou des rivieres, et qui ont ete observes par M. Etienne, a Chartres en 1665 , par Senguerden 1685 ; par Halley, a Chester, en 1697; par Celsius en ~ Suede, eu 1743 ; par Flaugergues, etc. M. Binet cite un cas d'arc-en-ciel complet, qu'il a ete assex heureux pour voir de la lanterne du Pantheon. Meteorologie. : Bruit du tonnerre; trombes, ouragans, etc. — M. de Tessan donne quelques details sur une nouvelle explica- 57 tion du bruit du tonnerreetsur quelques autres effets del'electri- salion des masses gazeuses rendues conductrices de I'electricile par une quantite plus ou moins grande de vapeur d'eau visible ou invisible. Apres quelques courtes remarques deslinees a montrer I'insuffi- sance de la theorie de Robert-Hook pour expliquer le lieu d'ori- gine, le timbre, le ton et I'intensite que I'oreille reconnaitau bruit du tonnerre, M. deTessan expose la nouvelle theorie qui lait de- pendre ce bruit du chaugement brusque et considerable de volume qu'un nuage electrise doit eprouver au point d'ou jaillit I'elincelle au moment du depart de cette etincelle. — D'apres M. de Tessan, I'equilibre tend constamment a s'etablir,enchaque point de la sur- face du nuage electrise, entre la pression conslante de fair exte- rieur et I'elasticite propre du gaz electrise augmenlee de la ten- sion electrique en ce point. D'ou il resulte que plus la tension elec- trique est grande, plus I'elasticite propre du nuage doit etre petite, et que parconsequent celle-ci doit etre tres petite au point d'ou I'etincelle electrique est prete a jaillir; car des lors la tension electrique y est presque egale a la pression de I'air exterieur. Si done Tetincelle part reellement, la tension elec- trique devenant subitement nulle, I'air exterieur ne sera plus re- tenu et se precipitera avec impetuosite vers le point du nuage d'ou I'elincelle a jailli, et y produira un bruit tres brusque, tres fort et tres grave, comme il arriverait dans I'experience du creve-vessie faite tres en grand. — Ce serait la la cause du bruit du tonnerre. — Les eclats resulteraient des decharges simultanees de plusieurs nuages dont les etats electriques sont solidaires les uns des autres et dont les distances a I'observateur seraient differentes. — Le roulement resulterait des reflexions et refractions du sou a la sur- face des nuages electrises dont I'elasticite propre, si petite par rap- port a celle de I'air ambiant, les rend tres aptes a donner lieu au phenomene de I'echo. — L'averse qui suit le tonnerre resulterait de la compression subite qu'eprouverait la vapeur du nuage au moment oii Fair exterieur se precipite avec impetuosite vers I'es- pace qu'elle occupe. Passant aux effetsque I'electrisation doit produire dans les nuages ou dans les masses conductrices gazeuses visibles ou invisibles de I'atmosphere, M. de Tessan fait observer que I'equilibre est im- Eitrait de Ulnslitm, 1 841. s 58 possible daus I'interieur d'uiic telle masse, dout la forme doit parconsecjuentetre perpetuellement changeante,cequi est en effet. 11 remaique en outre qu'il pent resulter de eel etatun raouveraent de progression du centre de gravite de la masse elle-meme. — D'apres M. de Tessan, la dilatation que I'electricite fail eprouver a un Duage qui en est charge doit favoriser sa suspension dans ratraosphere. — L'electrisation d'uo nuage par influence ou au- trement pouvant avoir lieu dans un temps tres court, la dilatation qu'il eprouvera pourra etre tres rapide et pent etre assez rapidc pour produire un froid capable de congeler la vapeur vesiculaire et produire la grele. — La formation du cone dans les Irombes tranquilles (c'est-a-dire dans les trombes qui ont lieu sans la moin- dre agitation de Pair ni de la mer) serait due a la dilatation et a la deformation qu'un nuage electrise doit eprouver principalement dans le point oil la tension electrique est la plus grande. — La ra- refaction que I'electricite produit dans les nuages qui en sont charges peut rendre le phenomene de la refraction totale de la lu- raiere possible; cequi expliquerait ces effels de reflexion specu- laire que quelques nuages paraissent presenter. — Si une masse d'air placee a la surface de la terre est humide et electrisee, le barometre devra, a hauteur egale, y accuser une pression moindre qu'en dehors de cette masse, et si elle vient a perdre subitement son electricite, Fair sec ambiant devra, en vertu de sa pression plus considerable, seprecipiter de toutes parts vers I'espaceoccupepar fair humide, et produirait ainsi un veritable ouragau tourbillon- nant. — Plusieurs vents accidentels plus faibles pourraient avoir une origine analogue. Enfin M. de Tessan appelle I'attention sur la relation obligee qui existe entre I'etat electrique de I'air plus ou moins humide et la hauteur de la colonne barometrique. Analyse infinitesimale : Integration d'une classe particu- liere de fonctions differentielles. — M. Binet explique la methode qui I'a conduit a integrer la differentielle j; dye ^ y^ , tetant un entier positif ou negatif, et^j et q des nombres positifs. Cette integration est ramenee a celle des fonctions./ dx e V ^ ■> qui, elle-meme, depend do,/ e '^ dt dont on possededes tables. 59 Lorsque ji ou q ne sont pas des nombres positifs, la transformatiou a egalement lieu, mais le resuitat ne fait que convertir I'inte- gration proposee en uae autre plus simple. II indique I'usage de cette integrale indefinie pour revaluation d'une integrale definie qui se presente dans plusieurs questions relatives a la theorie do la chaleur. 11 annonce a la Societe qu'il est parvenu a former des suites con- vergentes dans toute leur etendue, et propres a fournir I'integrale indefinie J^e '^ off, lorsque t est superieur a I'unite. Jusqu'a present on ne possedait, pour cet objet, qu'une serie procedani selon des puissances negatives de f , mais qui flnissait toujours par devenir divergente : Laplace I'avait convertie en fraction con- tinue. La methode qui conduit a ce resuitat repose sur I'emploi des integrales definies euleriennes, el s'appihjue a des fonctions plus compliquees. Les series qu'elle fournit renferment la variable t dans desdenominateurs qui croisseut a iaraaniere des faclorielles a; (a; 4- 1) {x-\-2) {x-\- 3) , c'esi-a-dire beaucoup plus rar pidement que des puissances. — M. Catalan communique la note suivante sur un cas parti- culier de la surface dont I'aire est un minimum. Si une helice est tracee sur un cylindre droit a base circulaire, et si une droite, constamment parallele au plan de cette base, se meat en s'appuyant sur I'helice et sur I'axe du cylindre, elle en- gendre Vhetipotde gauche ordinaire. On sait que, pour un point quelconque de cette surface, les deux rayons de courbure prin- cipaux sout egaux et de signes contraires : on conclut immedia- tement de la que I'aire de cet helico'ide est un minimum entre toutes celles qui seraient termineesa une courbe quelconque tracee sur la surface de rhelicoide. Cherchons, dit-il, s'il existe d'autres helicoides gauches jouissant des memes proprietes. Soit y — f (■*) I'equation de la surface d'un cylindre droit quelconque, dont les generatrices sont paral- leles a I'axe des z. En prenant cet axe pour directrice rectiligne, et le plan des xy pour plan directeur, on trouve que I'iielicoide dont la directrice curviligne est une helice tracee sur le cylindre dont il s'agit peut etre represente par I'ensemblc des deux equa- tions : 69 «i/ ^oi;f{u),z=k ( *rfOV^r+TW, fe representant la deri- vee de f (6), et k" etant une constante. Si Ton tire de ces deux equations les valeurs des derivees p, q, r, s, t, et qu'on substitue dans {'equation ordinaire de la surface miDimum, on trouve que I'equation resultante se decompose en /-/•'+« =o,f'(«2+f)4-2(i+r2)(/'-ar)==o. Renaplacant « par cc, et /(«) par y, ces deu^^dernieres equations devieDoent L'integrale de I'equation (1) est y^ -^ x^ = c^, ce qui donnel'he- licoide ordinaire. Quant a I'equation (2), si Ton pose y= u sin w, x= u cos CO, elle devient £n deplacanl I'axe polaire et prenant uue unite convenable, on pent ecrire l'integrale de^ cette equation du second ordre sous la forme u = 2 cos w, ou y'^ -\- x"^ '= 2x. Aiosi riielicoide gauche ayant pour directrice curviligne une helice tracee sur un cylindre circulaire, et pour seconde direc- trice une generatrice de ce cylindre, est une surface minimum. On peutdemontrer facilement que cet helicoi'de ne differe qu'en apparence de I'helico'ide ordinaire. II n'y a done que cette der- Diere surface qui soit une surface helicoidale minimum. Prenons raaintenant Tequation generale des conoides : elle est px-\- qy =^0 (4). En combinant cette equation avec celle de la surface minimum, on trouve d'abord py + qx + s (x^- 4- j/2) ^ 0 (5) ; 4 CI puis q{y^-x^)=^a;{x^ + y^) (6). Pour integrer cette equation, posons x — ty, d'ou L'integrale peut se mettre sous la forme a = J^^ly)^ (8) , p) ^ 0, F (X, p) = 0 : la foaction F' («, /3) est de degre moindre que F (a, |3) par rapport aux lettres «, /3; elle est de plus rationnelle et entiere ainsi que les fonctions designees par lescaracteristiquesF,/', y.La formule que nous venons de citer s'etend aux fonctions de trois, quatre variables : en posant F (a;, j/) = C (a;, j/), elleconduil a I'equation remarquable que M. Jacob! a demontree le premier. M. Liouville donne de cette derniere equation plusieurs de- monstrations nouvelles qui s'appliquent a d'autres forraules du meme genre, et 11 en deduit divers theoremes de geometric. Seance du il juillet 1841. Physique du Globe : Observations magnetiques dans le nord de rEuroj^e. — M. Duperrey lit un memoire sur les obser- vations magnetiques faites par M. Jules de Blosseville pendant le voyage de la Lilloise en 1833. Ces observations onl ete transmises a M. Duperrey par une lettre de M.de Blosseville, datee de la cote nord d'Islande, 5 aoiit 1833. Depuis cette date on n'a plus rocu 76 do iiouvtHes de la Lilloise, (\n\n) voile impeuelrahli; a deiobee a toutes les recherches. Ce bi ick etait parti de Dunkerque dans les premiers jours de juillet 1833, sous le commandement de M. Ju- les de Blosseville, avec mission de proteger nos pecheurs en Is- lande, et autorisation de faire en merae temps, mals avec pru- dence , quelques excursions sur les cotes les plus voisines du Groenland. A la date de cette lettre , la derniere qu'il ait ecrite, M. de Blosseville venait de faire une premiere tentative vers les terres du Groenland dont 11 etait parvenu a apercevoir quelques points , apres s'etre courageusement avance dans I'interieur de la bande des glaces qui reudenl ces terres inabordables. Des ava- ries occasionnees par le mauvais temps et surtout par la hauteur disproportionnee de la mature de la Lilloise, I'avaient oblige a rela Cher a Vapna-Fiord, d'oii il repartait dans I'espolr de trouver les glaces plus divisees , et , selon lui , plus favorables a ses recher ches. C'est cette deuxieme tentative qui malheureusement parait avoir fixe le terme de sa glorieuse entreprise. L'equipage a-t-il succombe au milieu des glaces? ou bien , ce qui ne serait pas sans exemple, auraitil atteint sur Us rives du Groenland un refuge eu- toure d'obstacles qu'un fatal destin ne lui a pas permis de sur- monter? c'est ce qu'on ignore encore... M. Lottin , I'un des membres de la commission scientiflque d'ls- lande , ayant exprime le desir de mettre en regard de ses propres observations magnetiques celles qui avaient ete faltes par M. de Blosseville pendant la courle et malheureuse campagne de la Lil- loise, M. Duperrey a saisi avec empressement ce!te occasion de livrer a la publicite non-seulement les elements de ces observa- tions tels qu'ils avaientetedirectementadressespar notreinfortune compatriote , mais aussi les resultats qu'il en a deduits, apres les avoir scrupuleusement discutes et soumis au calcul. Ces observa- tions avaient ete commencees a Paris sous la direction speciale de M. Savary. II est facheux toutefois que des experiences faites a Rochefort, pendant qu'on appretait I'armement de la Lilloise, ne soient pas parvenues a M. Duperrey, non plus que les declinaisons magnetiques que M. de Blosseville aunonrail avoir observees en Is- lande. Mais ces pertes seront reparees tot ou tard. Arrivons au travail de M. de Blosseville, dont M. Duperrey rend ainsi corapte : 77 Inclinaison magn^tique. « M. de Blosseville avail a sa disposition une excellente boussole d'inclinaison de Gambey, munie de trois aiguilles qu'il observait alternativement dans le plan du meridien magnetique el dans deux plans rectangulaires , avanl et apres le renverseraent des poles. Les details de ces observations ne me sont pas parvenus, mais j'ai trouve en tete des tableaux des observations d'intensite magneti- que les indications suivantes, que j'ai du considerer comme des resultats deflnitifs : Dunkerque 29 juin 1833 inclinaison 68o 54' 42" Word-Fiord 19juillet » 76 45 42 Vapna-Fiord 3 aout » 77 13 0 Quant a I'inclinaison que I'aiguille aimantee a du avoir a Paris vers le milieu du mois de raai 1833, epoque moyenne des obser- vations d'intensite magnetique qui ont ete faites dans cette ville avant le depart de I'expedition , je crois I'avoir determinee avee assez d'exactitude en operant comme il suit : "Le 12 novembre 1831 , MM. A. Arago et Rudberg ont obtenu a I'observatoire royal, a I'aide de deux aiguilles 67** 40' 00" « Le 9 septembre 1834, j'ai observe, dans le meme lieu, trois aiguilles dont le resultat moyen a donne 67 26 30 Difference dans 34 mois — 13' 30" Ce qui fait pour 18 mois — 7 9 L'ou pent done admettre que I'inclinaison etait a Paris , vers le milieu du mois demai 1833, de 67" 32' 51" et faire usage de ce resultat dans la reduction des intensites hori- zontales en intensites totales. Intensite du magnetisme. " L'intensite du magnetisme a ete obtenue au moyen de quatre aiguilles qui oscillaient borizontalement suspendues par un fil de 78 sole sans torsion. Ces aiguilles , designees dans les minutes par les numeros 1 , 2, S et 4, ont ete observees, a Paris, deux fois pendant le cours du mois de mai 1833 ; la premiere fois par MM. Savary et de Blosseville, la seconde par M. Savary et par moi ; et elies I'ont ete ensuite a Dunkerque , a Nord-Fiord el a Vapna-Fiord par M. de Blosseville. — Durant le cours de chaque experience on tenait compte des variations de la temperature atmospherique que donnait un thermometre centigrade place sur I'appareil , et Ton prenait le temps de la duree des observations sur une montre-raa- rine, dont on deterrainait la marche diurne avec toute la precision desirable. — Les comparaisons a la montre avaient lieu de dix en dix oscillations, ou a peu pres; mais les amplitudes des arcs par- courus par la pointe de I'aiguille n'ayant ete notees que de cin- quanteen cinquante oscillations, jai du tracer pour chaqueaiguille et pour chaque localite unecourbe dependante des amplitudes ob- servees, afin de pouvoir deduire decette courbe les amplitudes in- termediaires a I'aide desquelles je suis parvenu a transformer les durees des nombres d'oscillations observees en durees de cent os- cillations infiniment petites. Reduction a une temperature uniforme. « Les observations d'intensite ont ete faites a Paris a deux iodi- cations thermoraetriques sufflsamment differentes pour qu'il soit possible d'en deduire la correction due a I'effet de la temperature sur les aiguilles. Pour operer cette correction, j'ai fait usage de la T' T formule cr=:_^_ . r— -7 — -r dans laquelle c est le coefflcient de la correction pour 1° du thermometre et pour une seconde de duree d'oscillations infiniment petites. T et T' expriment les durees de cent oscillations infiniment petites obtenues aux temperatures respectives t et t'. Le tableau suivant contient les elements de cette formule et la valeur de c qui en resulte pour chaque aiguille. 79 MM. Savary et de BlosseTille. MM. Savary et Duperrey. Differences. Coefficient. 90,0 25,6 632",2i 636, 68 100,0 27, 1 622",S0 624, 98 t0",5 648",62 100,5 28, 5 652, 53 29, 7 633",24 636, 95 IG»,6 4",47il7<',l 2", 48 18»,0 3", 91 19»,2( 5",71 c= 0,000424| c=;0,000232 c = 0,000334!c r= 0,000504 "La moyenne des temperatures, observees tanta Paris quedans les autres stations du voyage est d'enviroo I7o. J'ai ramene toutes les observations a cette indication moyenne, afin de n'avoir a leur faire subir que le plus faible changement possible. Ce changeraent est en effet si petit que Ton pourrait, a larigueur, se dispenser d'y avoir egard. En operant aiesi , j'evite la difficulte de repondre a la question de savoir s'il ne serait pas preferable de determiner la valeur du coefficient c en fonction de I'intensite totale piutot qu'en fonction de la duree ou du nombre des oscillations horizon- tales. J'ai lieu de croire qu'il serait plus rationnel d'operer sur les intensites totales ; mais cette recherche de I'exactitude, d'ailleurs hypothetique , devient illusoire dans le cas des reductions dont nous avons a nous occuper ici. En effet , I'aiguilie no 1, observeea Nord-Flord , est celle qui doit subir la plus grande correction due al'effet de la temperature. Nous verrons tout a I'heure que le rap- port des intensites , donne par cette aiguille entre Paris et Nord- Fiord, est de 1 ,0776 dans I'hypoth^se du coefficient c determine en fonction de la duree des oscillations horizontales. Si, au contraire, nous voulions faire dependre ce rapport de la valeur de c determi- nee en fonction des intensites totales obtenues avec la meme ai- guille, nous aurions 1,0762, lequel ne differe que de 0,0014 du premier rapport que nous avons adopts. 80 Reduction a 11° de temperature . Duree de loo oscillations infiniment cetites. Nameros Tempera- --^— — b^ .--^ ^^ -, Nomsdes stations Dales. des ture a la tenipe- correction ramenee a aiguilles. centigrade. ralure obseryee. de tem- perature. 17 degres de temperature. 1833 • Paris. mai 1 90,0 632",21 — 30 — 1 moy. 2S,6 636, 68 — 0",08 17,3 634",44 654", 36 Paris. mai 2 10,0 622, 50 — 30 — 2 moy. 27,4 18,5^ 624, 98 — 0, 22 623",74 623, 52 Paris. mai 3 10,5 648, 62 — 30 — 3 moy. 28,3 652, 53 — 0, 54 19,S 650",57 650, 03 Paris. mai 4 10,5 633, 24 — 30 — 4 moy. 29,7 636, 95 — 0, 60 20,1 635",10 634, 60 Dunkerque. 29 juin 1 22,5 652, 08 — 1, 52 650, 56 — 2 22,5 639, 71 — 0, 82 638, 89 — 3 22,5 666, 54 — 1, 22 665, 32 — 4 22,5 651, 01 — 1, 09 649, 92 Nord-Fiord. 19juil. 1 11,0 787, 18 + 2, 00 789, 18 — 2 11,0 773, 53 + 1, 08 774, 61 — 3 11,0 811, 26 + 1, 63 812, 89 "■"" 4 11,0 790, 43 + 1, 44 791, 87 Vapna-Fiord. 3 aout. 1 14,7 784, 22 + 0, 76 784, 98 — 2 14,7 771, 96 + 0, 41 772, 37 — 3 14,7 800, 46 + 0, 61 801, 07 ~ 4 14,7 781, 37 + 8, 55 781, 92 Hi Hapiiorl (les iniensites magneliques. "NommoDsT et T' les durees de 100 oscillations inflnimenl petites, observees dans deux lieux differents ; M et M' les inten- sites totales respectives, et , enfin , I ot 1' les inclinaisons de Taiguille aimanlee , obtenues dans les memes lieux. L'intensite totale a Paris etant representee par M , on aura pour l'intensite totale dans I'une quelconque des autres stations , _ MT^^ COS. I Si actuellement Ton fait ^—\ on aura pour M' les rapports d'iu- tensites qui figurent dans les huitieme et neuvierae colonnes du tableau suivant. Mais si , pour se conformer a I'usage qui subsiste encore, Ton fait M =z 1,3482, on aura alors les rapports qui sont contenus dans la derniere colonne de ce tableau. Extrait de L'InstUul, 1841. H 82 •o 3 » f ©■ 2 I O B a n .a s pi ^^ 03 &3 c ; — • 09 ['' fD p a> a tn t> \ VI tn >^ 00 o o OS- tA ;;! OS o NO o o VI o KS to / o' 2! f =3 \ 1 n 0= k^ (^ 1 D) O en o O r 1 T3 O e or o 3 \ O to t« 1 C O O 9 OS o C J n oa o 00 X>C>3tsSh^ J=*03^S*^ iS»C5KS^^ iS-03t-S •JOO*J*J •JtX*J"0 C. OOC> ClCiClCi 000*000 'OHfc*Joo.fc*C503Cn c>^t"t^^o^ w»-»NOis- ^*t0X=*O OOlOOO£>_OOii=« cooosto ooooC)^^ oosoocn oomco m 1/1 o k^ p> IA f^ h^ u» ^^ O O O I k^^^h^V^ oooo oooo oooo coosMtto ^ooo^ H»v^^o oooo C>C^-&*«vJ ^-00<1 tOOs^cD oooo ocicoto >^.(2«a)0> o^900^ oooo 09 03 o 00 o oa 09 > B3 -J W, "■ C/3 o <-! 2 c- cn H >■ O H B^ t/3 o PI w. Z ■n c« z ■H H W- P^ g cn > n 2 tfl- H 1-^ O c P3 83 " i^es rapports d'intensite oblenus a Nord-Fiord ot a Vapna- Fiord ont entro eux une difference de 0,0775, qui, en raison de la distance en latitude magnetique qui separe les deux points , nous parait considerable. Neanmoins , lorsque nous rapprochons ces rapports de ceux queM. Lottin a observes trois ans apres a Rey- kiavili et dans les environs du raont Hekia, nous remarquons qu'il pourrait y avoir moins de causes d'anomaiie dans lesol de la par- lie nord-est de I'lslande que dans celui de la partie sud-ouest. « Voici les resultats que M. Lottin a obtenus en Islande en 1836 : Stations. Latitude, Longitude. Declinaison. Inclinaison. Intensity. Paris. 48<'50'N. 0" 0' » » 67''26'8 1,3482 Cherbourg. 49 39 3 67 0. 23o32N.-0. 68 35,5 1,3663 Reykiavik. 64 8 24 16 43 14 77 1,6 1,5502 Tingvellio. 64 15 23 10 40 8 76 4,2 1,4632 MontHekia.63 58 22 3 -. » 79 32,7 1,5984 (Le sommet.) Selsund. 63 54 22 8 40 49 76 40,7 1,5978 (BaseduM. H6kla.) « Eu esaminant ce dernier tableau, on voit qu'il existe en effet dans la partie sud-ouest do I'lslande des causes de perturbation qui affectent d'une mauiere tres-seusible la direction et la force du luagnetisme : I'inclinaison presente une grande anomalie au sommet du mont HekIa , et I'intensite qui devrait augnienter en allant do ce nioiit vers Reykiavik suit precisement une marche opposee. " Un fait non moins remarquable est la difference d'environ 3o qui existe entre les inclinaisons de I'aiguille, observees au sommet et au pied du mont HekIa (1), bien que I'intensite du magnetisme soil absolument la meine en ces deux points. « Les observations inagnetiques de MM. de Blosseville et Lottin nous paraissent de nature a jeter un grand jour sur la constitution physique de I'lslande. » (1) Glicraann pense que le mont Htkla a 868 loiscs de iuiutcur au dessus du niveau de la mcr (1692 mi'tres). BalJii doiinc l;i memc hauteur. 84 Seance du 24 juillct 1841 . M. Alcide d'Orbigny lit un memoire intitule : Consideratiom paleontologiques et geographiques siir la distribution des Cepha- lopodes acetabulifires (Voyez I'Institut, no395). — M. Leguillou lit un memoire contenanl la description de 18 Douvelles especes d'Insectes, recueillies par lui pendant son voyage de circumnavigation en qualite de chirurgien-inajor de la Zelee. Sept especes appartiennent a I'ordre des Apteres, et onze a celui des Coleopteres. Hydraulique : Grands tuyaux de conduite. — M. de Caligny communique des observations relatives a des experiences que I'on a faites sur les grands tuyaux de conduite de Paris. Depuis qu'il a presente a I'Acaderaie des Sciences des experiences faites sur un des tuyaux de conduite de cetle ville, il a appris que I'ingenieur en chef, M. Mary, a fait des experiences sur le mou- vement uniforme dans des tuyaux de dimensions encore bien plus grandes que cclles du tuyau dont il s'est servi lui-meme, et a irouve que pour ces dimensions le debit calcule d'apres les formules de Prony serait trop faible. Ceresultat, ditM. de Caligny, est tres-important pour nioi, qui avals trouvc une diminution analogue dans les cofficients des resis- tances passives pour le mouvement oscillatoire, p[iisqn''il rattacho en quelque sorte mes norabres a ceux que Ton trouve pour le mou- vement uniforme duns ces grands tuyaux. li est essenliel de remar- quer que, si la diminution des coefficients dont il s'agil etait la memo pour toutes les oscillations dans un meme tuyau, ce resultat rentrerait d'apres cela dans la loi relative au mouvement uni- forme, c'est-a-dire n'offrirait d'inleret que sous le rapport des appreciations numcriques. Mais il n"en est point ainsi ; la dimi- nution dans les coefficients des frottements est fonclion de la course de chaque oscillation, que I'on considere dans un meme tuyau donne, et quand celie course est asscz grande relativement au diametre de ce tuyau, cette diminution n'est plus sensible. Ainsi, pour bien fixer les idees, dans un tuyau de0n»,l2 aOi>,13 de diametre et de 212™, 5 de long, la diminution dont il s'agit n'etait plus sensible pour des oscillations dont la course etait une soixan- laine do fois la longuinir du (iianielre. M. de Caligny n'examino 85 pas on ce moment si cela venait dc causes otraugeres aux froue- meuts et particulieres a ce tuyau; niais il iusiste sur ce point essen- tiel que la diminutioti des coefficients eta It fonction de la longueur lie la course, parce que, selon iui , cette diminution vient de ce qu'il faut qu'il y ait un certain chemin parcouru, a partir de la naissance du raouvement , pour que !e rapport de la vitesse a la paroi a la vitesse centrale pour chaque instant considere, devieniie aussi grand que dans un mouvement parvenu a runiformile; or on salt que les coefficients dont il s'agit dependent dece rapport. La presente note etait done indispensable pour faire distinguer la loi des coefficients des frottements dans le mouvement oscillatoire, de ce que serait une simple appreciation jmrnenV/t^e. — LaSocieteentend la lecture d'unrapportdeM. Milne-Edwards sur un catalogue raisonne des Insectes recueillis pendant le voyage de circumnavigation des corvettes I' Astrolabe et la Zclee, par M. Leguillou, chirurgien-major de laZelee, pendant les annees 1837 a 1840. Nous aliens donuer ici la description des especes nouvelles mentionnees dans ce catalogue. APTERES. Polydesmus denticulalus. — Couleur generate d'un gris blan" clialre. Tous les segments du corps fortement granuleux, avec les dilatations laterales denticulees ; dernier segment saillant. arrondi et faiblement dentele. Anteunes et pattes pales. — Long. 28 1. 5 mill. — (Habitant la Nouvelle-Guinee.) Polydesmus Beaumonlii. — D'un brun noiratre, luisant, avec les carenes laterales de chaque segment d'un jaune pale. Ces ca- renes tres developpees, ayant le bnrd epaissi en bourrelel arrondi on avant, et prolongees posterieurement en une forte opine aiguo, dirigee en arriere et un peu en dehors. — Antennes grandes, al- iongees. — Dernier segment abdominal pro'onge et retreci en ar- jiere, tronque et termine par deux pelits tuberoules, ce qui rend son extremite bifide. Tous les segments, a I'exception des quatre premiers, ayant en dessus et au milieu une forte impression trans- versale qui n'atteint pas les bords lateraux. — Long. 40 1. 5 mill. — (Hab. Borneo.) Polydesmus imprcssus. — D'un gris bieuatre, couleur d'ar- doisc on dossus,avoc lescaronos laterales, lo dcssous, les anteiuios M .ca panes U'tin blaiic jaiiuatre pale; 'carenes laterales fortes, epaisses et en bourrelet avec Tangle posltiiieur aigu. line impres- sion transverse assez enfoncee au milieu de chaque segment, a oavite ponctiiee et n'atteignant pas les bords iateraux. Quelciucs points noirs sur les segments plus gros en arriere. Dernier segment (crmiue brusijuement en une pointe saiilanle, tronquee et denti- ciilee an bout. — Long. 18 I. 3 mill. (Hab. la N.-Guinee.) Jiilus BlaiaviUei. — Grande et belle espece d'un brnn noi- ratre. — Tote et premier segment lisses ; celui-ci prolonge en arriere et arque de cbaque cote. — Les autres segments plisses longitudinalement sur leurbord posterieur, amies chacun de huit epines inserees au bord posterieur et formantbiiit lignes longitudi- nales de fortes epines lisses et luisantes, toutes dirigees en arriere. Les deux lignes laterales de chaque cote des qiiatre premiers seg- ments sont prcsque effacees et tuberculiformes. — Dernier seg- ment du corps lisse, termine par une petite pointe arrondie au bout. Pattesetantennesd'unbrunjaunatre. — Long. 136 I. limill. (Hab. la N.-Guinee.) Julus Roissyi. — Corps brun ardoise avec les anleunes, les pattes et le bord des segments d'un jaune fauve. — Tons les segments lisses et luisants ; le dernier termine par une pointe assez avancee et pen aigue. — Pattes ires courtes. — Long. 50 1. 5 mill. (Hab. la N.-Guinee.) Julus dorsalis. — Corps d'un brun jaunatre, a segments fincraent rugosules, bordes de fauve avec une bande longitudinale noire et assez large en dessus et au milieu ; plus une ligne de petits points uoirs de chaque cote. — Antennes et pattes pales. — Dernier segment abdominal simplement arrondi au milieu en arriere. — Long. 38 1. 4 mill. — (Hab. iles Arrow.) Julus longipes. — Corps brun jaunatre avec le bord posterieur dos segments plus pale, vert-noiraire ; antennes terminees par deux articles beaucoup plus larges. Dernier segment termine en pointe coraprimeu lateralement, courbee, ne depassaut pas les pieces analcs. Pattes comprimees et plus longues que dans les especes precedentes. — Long. 35 I. 4 mill. (Hab. ilcs -Arrow.) COLEOPTERES. Feronia nrongniardi. — D'un verl cuivreux assez fonce en 87 dessus, noir dessous. Tete ayant deux lories impressions eutre los antennes at uiie impression transverse derriore les yeux, avec le fond de ces fossettes garni de points. Antennes, labre et paipes bruns. Corselet fortemenl cordiforme, avec i'impression trans- versale du bord anterieur, cello du bord posterieur et les fossettes laterales garnies de points enfonces, le sillon median assez marque et quelques faibles rides onduleuses et transversales sur le disquo ; ecussoa petit, noir. Elytres plus larges que le corcelet, assez allon- gees, lisses, offrant des reflets rouges en dessus et verts sur les bords, garnies de stries lisses assez fortes au milieu, presque ef- facees sur les cotes, avec trois gros points snr le disque et une serie de ces memes points aux bords externes. Pattes noires a tarses brun fonce. — Long. 11 | m.; 1. 4 mill. — (Hab.ledetr.de Mag.) Feronia Tasmanica. — Noire, luisante. Teiepetite, lisse, avec de tres faibles impressions en avaut, vis-a-vis I'insertion des an- tennes. Paipes d'un brun rougeatre, surtout a I'extremite; antennes noires, corselet aplati, cordiforme, un peu rebordees, lisses, avec un fin sillon longitudinal au milieu et une assez large fossette de chaque cote en arrlere. Elytres ovaiaires assez aplaties, lisses, avec neuf stries assez profondes, lisses. On voit deux points en- fonces au tiers posterieur, Tun sur I'intervalle des troisieme et quatrieme stries, et I'autre un peu en arriere sur I'inlervalle des quatrieme et cinquierae. II y en a plusieurs sur le bord externe ; dessous lisse, tarses d'un noir un peu brunatre. — Long. 16 I. 6 mill. — (Hab. Hobart-Town.) Feronia Matthieuii. — AUongee , presque parallele , noire , luisante. Tete assez petite, lisse, avec une forte impression longi- tudinale de chaque cote et un sillon transversal en avant. An- tennes assez courtes , atteignanta peine les angles posterieurs du corselet , ayant les quatre premiers articles luisants , noirs ; les autres bruns et velus ; corselet un peu plus large que long, arrondi sur les cotes , assez aplati , ayant un sillon longitudinal au milieu, et deux fossettes assez larges en arriere. Son bord posterieur angu- leux. echancre au milieu. Ecusson triangulaire, ayant a la base des stries longitudinales, et au milieu, pres du somraet de Tangle, une petite excavation. Elytres a peine un peu plus larges que le corse- let , arrondies au bout , fortement striees a stries ponctuees , et 88 ayani en anierc el sui les bords do ties gros points cul'oiices et oblongs. Pattos robustes , epineuses, dessous lisse et ires luisant. — Long. 13 I. 4 .^ mill. (Hab. Otago, Nouvclle-Zelaade.) Feronia Potelli. — ■ Allongee, presque parallele, noire, luisante et assez aplalie. Tete petite, lisse, a impressions peu marquees. Corselet a peu pres aussi loug que large , arrondi sur les cotes , lisse, avec un sillon longitudinal au milieu, et deux impressions on fossettes allongees de cliaque cote , les internes plus allongees que. les externes. Son bord posterieur tronque presque droit, a peine echancre au milieu. Ecusson triangulaire, avec une impres- sion transversale au milieu. Elytres a peine plus larges que le cor- selet, assez aplaties, lisses, avec des stries peu profondes, offrant a peine quelques petits points au fond de leurs sillons, formant a I'extremite quelquts laibles coles. Dessous el pattes lisses el lui- sants; parlies de la bouclie et tarses d'uu brun ferrugineux. — Long. 9 I. 3| mill. Hab. Otago. Feronia Keramboskerii. — Sub-ovalaire, noire et tres luisante, assez aplatie. Tete lisse, a impressions peu marquees. Antennes et parties de la bouche d'un brun fauve ; quatre premiers articles des antennes noiratres a leur base. Corselet un peu plus large que long, arrondi sur les cotes, un peu plus etroit en arriere, avec un faible sillon longitudinal a-u milieu , et une lossetle peu marquee de chaque cote en arriere. Elylres un peu plus larges que le corse- let a leur base , un peu elargies au dela du milieu , arrondies el faiblement sinuees en arriere , avec des stries peu profondes el finement ponctuees , et une serie de gros points enfonces sur les cotes; dessous et patles noir luisant ; tarses un peu tirant sur le fauve.— Long. 11 1 1. 4| mill. (Hab. Triton-Bay, Nouvelle-Guinee.) Amara Ollivierii. — Assez allongee, d'un bronze obscur a re- licts de cuivre rouge. Tele et corselet lisses ; corselet un peu plus large que long, arrondi sur les cotes, avec une faible impression de chaque cote en arriere, et un sillon median peu marque. Eiy- ires a peine plus larges que le corselet , offrant des stries simples et peuenfoncees. Patles, base des antennes et palpes, fauve. Long. 8,m. 1. 3 ^ mill. (Hab. le detr. de Magellan). Harpalus Clamorgami. — Noir assez allonge. Tele large avec une forte impression de chaque cote en avant. Corselet beaucoup plus large que long, arrondi sur les cotes, et fortemcnt relreci en 89 arriere, avec une impression transverse, pres du bord anlerieur , tin faible sillon longitudinal au milieu , et une fossettc de chaquB cote en arriere. Elytres plus larges que le corselet a leur base, presque paralleles, assez convexes, arrondies en arriere, avec de fortes stries lisses. Antennes, palpes et pattes fauves (femelle). — Long. 12 1. 5 millim. — (Hab. I'ile d'Hamoa.) Oopterusimllidus. — D'un brun marron avec les bords du cor- selet et des elytres plus i)ales. Tete un pcu plus longue que large, lisse, avec les palpes et la base des antennes d'un jaune pale. Cor- selet cordiforme, offrant les fossetlcs lateraies el le sillon longitu- dinal ordinaire; elytres ovales allougees, lisses et tres luisantes, avec de tres faibles stries lisses, presque effacees vers les cotes. Dessous et pattes pales, — Long. 5 1. 2 millim. — ( Hab. Otago, Nouvelle-Zelande.) Oopierus Trobertii. — D'un brun de poix presque noir , tres- luisant. Tele petite, nioins longue que large. Premiers articles des antennes et palpes d'un jaune fauve. Corselet un peu plus large que long , assez aplali , pcu cordiforme, mais retreci en arriere, avec les coles arrondis en avant, un sillon longitudinal au milieu, et les deux fossettes lateraies peu marquees. Ecusson tres petit, plus large que long. Elytres tres ovalaires, assez bombees , forte- ment rebordees avec les bords un peu blenatres, et offrant des stries lisses assez bien marquees. Di'ssous brun, pattes d'un jaune fence. — Long. 6 1. 1 * millim. — (Hab. Olago.) Bembidium Charruaui. — D'un brun noiratrfca faibles re- flets metalli(iues, assez aplati. Tete assez large awec les impres- sions ordiaaires enlre les antennes. Corselet plus large que long , arrondi sur les coles en avant, assez retreci en arriere avec deux impressions ou lignes longitudinales de chaque cote pres dos an- gles posterieurs. Elytres plus larges que le corselet, a epaules as- sez saillantes , ovalaires, tres faiblement siuuees pres de I'extre- mite, garnies de stries formees de points enfonces tres rapproches, ayant une petite tache fauve a la base ; deux autres laches au tiers anlerieur et posterieur, au bord, et I'extremile d'un jauue un pen fonce : toutes ces laches peu liraitees el peu marquees. Dessous noir. Pattes, base des antennes el palpes d'un fauve pale. — Long. 6 1. 2 I millim.— (Hab. les iles Aukland.) Zirophorus Frcminvillii. — Noir, tres luisant, tele lisse, forio- liitrMde L'liislitiit,'l8l\l. ' 12 00 inciitc'i!ca\ee an milieu avco les angles aiiterieurs saillants et lur- luines par deiix especes de tuberculcs bifides. Corselet presque deux fois plus large que long, lisse, a c6(es faiblement arrondis et un peu plus etroits en avant ; il a un profond sillon longitudinal au milieu. Elytres un peu plus longues que larges, tres lisses , un peu en retrecies arriere, avec une petite fossette allongee pres des angles posterieurs exterues , et un siilon paraliele a la surface. Abdomen beaucoup plus eiroit, a segmenis un peu clrangles au milieu. — Tarses bruns. — Long. 17 1. 3 .* millira. — ( Hab. Hamoa.) Seance du 14 aout 1841. Chimie organioue : Recherches sur Ics resines. — M. Deville communique les premiers resultats d'un travail qu'il a corameuce sur les resines, et donl une partie, celle relative a I'une d'elles, le baume de tolu, est completeraentterminee. Le baume de tolu renferme une essence que J'on separe par dis- tjllatiou avec Teau. Cette substance Ires complexe renferme : 1° une huile volatile, bouiliant vers ITQo, dont la composition est representee par la formule C^s hzg ; go .de I'acide benzoique tout forme, et qui s'y developpe avec le temps et I'exposition a I'air ; 3" une substance que toutes ses proprletes et sa composition ele- raentaire doivent faire cousiderer comme identique avec la cinna- mine que M. Fremy a oblenue dans Ic traitement du baume de tolu par la poU^se alcooliquc. Si Ton distilte a feu nu le baume de tolu, en prenant toutes les precautions quecelte operation difficile exige a cause du boursouf- flement contiauel des matieres contenues dans la cornue, on ob- tieut quatre produits differents bien nets : 10 De I'acide benzoique en quantite considerable ; 2" Dans les eaux-meres alcooliques de la cristallisation de cet acide, une faible quantite d'acide cinnamique; 3o Une substance huileuse, bouiliant a 108°, dont la compo- sition el la densite de vapeur conduisent, pour elle, a la formule C-8 H16, la meme que celle quo MM. Pelietier et Walter ont assi ■gnee a leur resinaphte. Le resinapbte et le benzoi'ne ne doivent olre consideres que comme isomeriques, parce que leurs pro- prletes chimiques different csscntiellement. — Le benzoi'ne donne 91 avec I'acide sulfurique iin acido doiil la composition daus les scis eslC28Hi*,S2C»,etal'etatcristalliseetlibreC2«Hii,S2 0S-f.H6 03. L'acide nitriqiie concentre produit a froid, avec le benzoine, una combinaison C28 Hi2, Ch* 0*, et a chaud, apres une action pro- longee, une substance cristallisee de la forme C^s H^^, Ch* 0**. Le ehlore agit tres vivement sur le benzo'iue. Celte action est memo si intense que les premiers produits d'une chloruratlon successive de la substance disparaissent a niesure qu'ils se forment, de sorte que, pour les obtenir isoles, comme iis sont iiquides, on ne salt a quel temps de I'operation s'arreter. Cependant M. Devillea obtenu le plus volatil, qui est de la forme C^s H'* Ch^. faction du ehlore etant prolongee, on obtient successivement C^s fHO ch^, Ch^ H^, ensuite C^s Hio Cho, Ch* H*, puis C^s H»o Cbe, Che ro. Ce dernier est cristallise et represente par sa composition le chlorure de ben- zoine de M. Peligot. Enfin Ic dernier terme de cette serie est C28 H* Chi2. II est cristallise. 4° Le baumede toiu distllle produit enfin une derniere substance qui, par Taction des acides, donne de l'acide benzoique, et sous I'influence de la potasse donne du benzoate de potasse et de I'al- cool. D'un autre cote elle a toutes les proprietes physiques et ia composition de I'ether benzoique. C'est done de I'ether benzoique. M. Deville a observe que la benzine, dans les memes circon- stances qui donnent naissiince avec le benzoine a la combinaison C28 H*2 Ch* 08, fournit aussi une combinaison cristallisee d'une grande beaute et de la forme C^' H^ Ch* 0^, ce qui complete I'ana- logie entre ces deux substances. — M. Duvernoy commence la lecture d'un travail qui a pour litre : Notes ou renseignements sur plusieurs Mammiferes de I'Algerie, pour servir a Vhistoire de la Faune de cette contree. — M. Cagnlard-Latour metsouslesyeuxdelaSocieteuneglotte arlificielle du genre de celles dont 11 avail presente un raodele le 22 mai dernier. Dans celte nouvelle glotte, qui est munle de levres membra- ueuses en caoutchouc et d'un porte-vcnt aplati vers son sommot, la cavite ventriculaire est en communication avec un petit corps de pompe outubea piston, al'aide duquel onpeutfaire varierdans de certalnes limites la contenance totale du ventricule pendant que Tappareil resonne par rinsufflafiou de la bouche. D'apres diverses 92 donnees fouruies par les observations de Grenier et de Muller, re- latives a rinfluence que le porte-ventexercesur le son des anches melalliques et sur celui des anches membraneuses, I'auteur sup- posait que, sans changer la tension des icvres de la glotte dont il s'agit, on pourrait peut-etre faire varier beaucoup le ton du son en faisant raouvoir seulement le piston du systeme. II annonce qu'en cffct Texperience vient de conflrmer ses conjectures; pour donner uno idee des resultats que Ton oblient, il insuffle son ap- pareil apresen avoir conveuablement rapprocbe les levres mem- braneuses, et fait remarquer que pendant cetteinsufllation on pent, en donnant au piston du systeme les positions convenables, pro- duire tous les sons compris dans I'etendue d'une quinte; qu'ainsi, par exeraple, dans le cas ou I'intrument donne un re de 5G6 vibra- tions souores par seconde, lorsque le ventricule est reduit a son minimum de capacite qui estd'environ un demi centilitre, on peut ensuite faire produire au merae instrument le sol ioferieur en tirant le piston do facon que la capacite ventriculaire soit 3 fois aussi graude, c'est-a-dire d'un centilitre et demi apeu pros. — D'autres experiences, dans lesquelles le tube a piston se trouvait applique lateraleraent a la partie cylindrique du porte-vent, c'est-a-dire a celle qui ne communique pas avec le ventricule, ont prouve que Ton pouvait aussi par les allees et venues du piston apporter au ton du son quelques changeraents, mais que les differences obser- vees etaient beaucoup moins sensibles dans ce second cas que dans le premier. D'apres la grande influence que I'augmentation de la cavite ventriculaire parait avoir pour abaisser le ton du son pro- duit, M. Cagniard- Latour serait porte a penser que pour la meme longueur des cordes vocales un larynx liumain doit etre d'autant plus apte a produire des sons graves que ses ventricules ont plus de developpement. M. Cagniard-Latour rappelle que, dans la seance du 1 1 novembre 1837, il avaitdeja presente a la Societe une sircne fronde, munie d'un porte-vent retreci et d'un ventricule a capacite variable, et fait remarquer que la resonnance decet appareilavait des timbres assez differents, suivant que la capacite ventriculaire se trouvait augmentee ou dirainuee (Voir L'Institut, no 222). II annonce avoir recueilli des observations analogues dans le cours de ses expe- riences sur la nouvelle glotte artiGcielie qui vient d'etre decrite. 93 Seance du 21 aoiit 1841. Hydraulique : Succion dans les ajutages. — M. deCaligny com- munique des experiences sur la succion de I'eau dans les ajutages, a I'occasion de quelques observations sur les effets du berceau hy- draulique de M. de Thivilie. Ce dernier appareil decrit dans le Bulletin de la Societe d'En- couragement , consiste , comme on sail, en uu vase en forme de demi-cylindre creux , dans lequel on fait osciller de I'eau en pen- chant periodiquement ce cylindre. Tout le monde salt que cela suffit pour elever de I'eau au-dessus de son niveau ; mais ce qui ap- partienl a M. de Thivilie , c'est I'idee de disposer au fond du vase, cnfonce en partie dans de I'eau a epuiser, un orifice sans soupape, par lequel i'eau a epuiser entre dans I'appareil en verlu de la deni- vellation produite a I'interieur par le balancement de I'eau qu'il contient. A I'epoque oil cet appareil fut publie , on n'avait jaruais etudie les resistances passives qui s'opposent aux mouve- raenls oscillatoires des liquides, et Ton navait aucune idee de leur importance. Maisil resulte des experiences de M. de Caligny qu'il est indispensable d'en tenir compte ici , et qu'il est utile de donner des moyens d'enfoncer cet appareil a la profondeur la moindre possible au-dessous du niveau des eaux a epuiser. Or , il parait que Ton pourrait y parvenir en reduisant le vase de M. de Thivilie a un siphon renverse, parceque, d'apres des experiences deja commuuiquees a la Societe, quand une colonne liquide oscille dans un siphon renverse ordinaire, les pressions sont moindres que si le liquide y etait en repos, a moins que Ton ne considere les pressions sur les points de la parol inferieure, ou s'exerce la force centrifuge. 11 serait d'ailleurs facile de modifier encore ces pres- sions au moyen de la forme du tube , parce que M. de Caligny a observe que les phenomenes de succion , indiques par Bernouilli dans certains ajutages , pour le mouvement uniforme, se presen- lent aussi dans le mouvement oscillatoire avec beaucoup d'inten- site. L'experience qui va suivre est le veritable objet de la presente note. M. de Caligny a communique precedemment a la Societe un appareil forme d'un simple tube vertical, de soixante-sept centi metres de long ot de trentrc millimetres de diametre environ, por- 94 lant laleiiilemeut un lube liorizoiilal lecourbe veiticalemeiil ; ce dernier elait tormiiH' a son sommel par un pelil reservoir conle- iiaot de I'eau a epuiser. On plonge verlicalemeut cet appareil dans uu grand reservoir, ie premier tube etanl en partie hors de I'eau, el Ie petit reservoir etant enfonce presquo jusqu'a ses bords. On souffle periodiquement sur ie sommet de la portion du premier lube reste hors de I'eau , et ['oscillation qui est ainsi cntrelenue dans ce tube determine uue succion lateraie qui fait baisser I'eau de (juantites tres- notables dans Ie petit restrvoir lateral, par des raisons sur lesquelles nous ne pouvons revenir ici. Or, quand Ie tube vertical, par Ie haut duquel on souffle perio- diquement, est termine par un entonnoir, I'abaissement qui se ma- nifeste dans Ie petit reservoir lateral ne differe pas beaucoup do celui qui se manifeste dans ce nieme reservoir, quand Ie premier tube vertical se termine inferieurement sans entonnoir par des pa- rois vives , a une distance de I'origine du tube lateral egale a en- viron Ie double du diaraetre du tube dont il s'agit , distance qui etait ceile a laquelle on avait mis I'entonnoir dans la premiere ex- perience. Mais cet abaissement de niveau lateral diminue d'en- viron moitie lorsque , conservant cette arete vive, on allonge du double lo bout d'ajulage inferieur dont on vient de parler. II re- sulte de la que la force de succion lateraie dependant de Tampli- tude de I'oscillation, sous ce rapport, il est utile de dirainuer la deviation des filets a leur entree dans Ie tube vertical , au moyen d'un entonnoir. ftiais il est essentiel de remarquer que si Ie bout du tube cylindrique , par lequel Ie tube vertical se termine au- dessous de Tembranchement lateral , n'est pas trop long par rapport a son diametre, il forme un veritable ajutage cylindrique , dans le- quel se preseulcnt des phenomenes de succion parfaitement analo- gues a ceux que Ton a observes poor ces ajutages dans Ie mouve- ment uniforme. En effet, on observe dans ce cas une force de succion aussi puissante que dans Ie cas ou il y avi.it un entonnoir ; or, on salt par d'autres experiences que, dans un tube vertical isoU , la hauteur oblenue au-dessus du niveau d'un reservoir par une colonne parlant d'une meme profondeur, est a peu pres uioitie plus grando quand il y a un entonnoir; la partie de la force de succion provenant du raouvement lateral etait done bien raoindre daus Ie cas de I'ajutiige a parois vivos. On pent meme observer 95 que la difference dont il s'agit se trouve ici expriraer la force de succion provenant des phenomenes decet ajutage. Physiolooie. — M. Bibron communique un fait physiologique qu'i! vient d'observer sur une Couleuvre vivante a la menagerie du Museum. Cette Couleuvre civait recu dans le dos une contusion par suite de iaquelle M. Bibron a pu lui enlever une vertebre dor- sale avec deux cotes. Apres celte operation la plaie s'est refer- mee, et, raalgre la solution de continulte qui existe dans la colonne vertebrale, la partic posterieure n'a point eprouve de paralysie, et la sensibilite s'est conservce. — A Toccasiondece fait,M. Velpeaurappelle|qu'ilya quinze ans il a lu a la Societe un memoire sur un cas du roeme genre, offert par un juune homme qui avail eu une lesion profonde a la moelle epiniere, sans qu'il se fut declare une paralysie en proportion de cette lesion. II cite ensuite d'autrescas dont I'explication presente des difficultes non moins erabarrassantes , mais dans ud sens op- pose. Tel est celui d'un homme qui, apres etre tombe sur le crane, est reste trois heures sans connaissance, apres quol il y a eu reta- blissement complet des facultes inlellectuelles, et en meme temps paralysie entiere du corps, a I'exception de la lete. Le malade est mort le vingtetunieme jour apres la chute. Ons'attendaitaceque I'aulopsie revelat une lesion grave de la moelle epiniere , cepen- dant on n'a ricu aperru a I'exterieur de celle-ci dans tons les points de son etendue; il n'y avail rien non plus dans le cerveau ; mais, la raoelle ayant ele ouverte, on a trouve seulemenl vis-a-vis de la quatriemc vertebre cervicale un point qui paraissait un peu plus mou que le reste. Voila done un cas oii la lesion a ete fort peu vi- sible , quoique les accidents aient ete Ires-graves. Seance de rentree du 6 novembre 1841. ZooLOGiE. — M. Duvernoy lit un memoire qui a pour litre : Notes, et renseignements sur plusieurs Mammiferes de I'Algerie, pour servir a la Faune de cette contree. M. Duvernoy explique d'abord les motifs de cette communication, lis tiennent surtout au desir de faire rendre pleine justice aux na- luralistes francais, particulierement a M. Rozet, capitaine d'etat- major, pour les soins qu'il a mis, deja en 1830, lors de noire premiere expedition en Algerie, a rccueillir les objelsnalurels des 90 trois icgnes , et afin tie liii conserver Tanleriorite de la decou- verte d'un assez grand nombre d'animaux de cette contree. En effet , c'ost I'li premier lieu a cet officier que Ton doit de connuitre pour la premiere fois, ou d'avoir pu mieux etudier plu- sieurs Mollusques , Insectcs, Arachnides , Reptiles, Oiseaux et Mammifer^s du nord de I'Afrique. 11 etait d'aulant plus juste de le rappeler aux naturalistes,(iuoson nom a etc passe sous sileuco, ou mentionue superlicieilemcnt daus plusieurs ouvrages generaux ou speciaux de zoologie. M. Duvernoy se borne , dans les notes que nous analysons, a donner quelques nouveaux renseignements sur les caracieres zoo- logiques ou sur ranatomie de quatre Mammiferes envoyes , des 1831, au Musee de Strasbourg, par M. Rozet. I. La Sotiris de Barbaric {Mus Barbarus, L.) — M. Rozet avail envoye de I'Algerie une feraelle adulte et trois jcuues de ce charmant petit Rongeur, tres-peu counu avaut la description pu- bliee par Bennett (1) en 1829. M. Fischer, dans sa. Mammalogie, qui date de la mcme annee, doutait encore de I'origine barbaresque de cet animal ; et Desmarest, en 1820, dans son ouvrage sur le meme sujet, restait incertain a quel genre il faliait le rapporter. La publication de M. Bennett servit a lever ces doutes. On y trouve une figure coloriee^de I'animal adulte, que M. B. Wagner n'a pas connue, a en jugcr par ce qu'ii exprime dans i'explication de la pi. 1 de. I'Atlas du voyage de son frere en Barbarie. Les notes de M. Duvernoy confirment el completent les details descriptifs de M. Bennett. Elles renferment de plus une description comparative et differentielle de la forme et des proportions du corps ou de ses diflercntes parties caracteristiques , et de la cou- leur du pelage, entre les jeunes ct les adultes. Ces descriptions sont accompagnees de figures qui feront salsir ces differences. M. Duvernoy les avail deja fait connaitre en partie, en 1834, a la Reunion des Naturalistes allemands, a Stuttgart. La Souris de Barbarie a le fond du pelage d'un beau brun mar- ron en dessus et sur les coles, el d'un blanc sale en dessous. Hull raies longiiudinales etroites , d'un jaune clair, se dessinent dans toute I'elendue du dessus et des cotes du corps el de la tele. Outre (1) TliL' Zoolo;;, Jouni., vol. IV, 1829, pi. XVII. 97 ces raies principales , plus tranchees chez les jeuoes, ceux-ci ou ont de plus petites, intermediaires aux premieres, qui disparais- sent dans I'age adulte. Les figures coloriees do la Souris de Bar- barie adulte , publiees par Bennet et M. Wagner, ont le defaut de niontrer le jauoe clair comme la couleur de foud qui seralt rayee de brun. II. La Gerbilte de Shaw (Gerbillus Shawii , Duv.; leJird, Voyage deShaw en Barbaric). — M. Duvernoy a deja designe sous ce nora , dans une premiere communication qu'il a faite a Stutt- gart, en 1834, a la Reunion des Naturalistcs aliemands, une es- pece de Gerbiiie provenant d'Oran , ou M. Rozet I'avait recueillic en 1830. Elle avail ete indiquee , dans le Voyage de Shaw , sous le nom de Jird. Quoique cet animal se rapproche beaucoup du Meriones robustus de Cretschmar , decouvert en Egypte par M. Riippel, au point que M. A. Wagner croit devoir les coiifondre, un examen detaille n'a fait que confirmer M. Duvernoy dans I'o- pinion que le Jird de Shaw devait etre considere comme une es- pece distincte. Sa note renferme d'ailieurs une description de- taillee de cette espece', de son squelette et d'une partie de ses muscles et de ses visceres. Ces renseignements sont accoinpagnes de dessins du squelette de cet animal , de piusieurs vues de son crane et de ses visceres. III. La Gerboise de Mauritanie [Dipus Mauritanicus). — M. Duvernoy croit devoir designer ainsi une espece de Gerboise tres-commune dans la province ouest de i'Algerie, quoiiiu'on la rencontre encore, mais beaucoup moins freqiiemraent, a ce qu'il parait, dans la province de Constantine. Cette Gerboise n'est pas le Gerboa de Shaw, qui appartiondrait, suivant Frederic Cuvier, a son genre Alactaga , ou au groupe des Gerboises a cinq doigts, et a I'espece qu"ii a designee le premier sous le nom d^Alactaga des roseaux. La Gerboise de Mauritanio se distingue enlre autrts du Dipus /Egyptius, avec lequcl elle a d'ailieurs les plus grands rapports, parsa tete plus large, son mu- seau plus tronque, ses oreiiles moins grandes, de plus fortes dimen- sions de tout le corps, un pelage plus fence en couleur. La note de M. Duvernoy renferme une description detaiiiee zoolo- gique ct anatomique de cette espece. Elle est accompagnee d'uno figure de son squelette, de piusieurs vues de son crane, etde dessins Extrait de L'lnstitut, 1841. 13 1)8 ' repiesuiilaul sou loie , scs orgaiies males do la generation et Us muscles do ses extremites posteiifures. La circonstanco organique la plus reniarquable du squeletle do cette Gerboise , est la sou- durc des sis dernieres vortebrcs cervicales , analogue a cello que Ton voit dans les Cetaces. Eu comparant le crane des Rats, des Gerbilles et des Gerboises , on est frappe des plus grands rapports qui existent entre cos deux derniers genres, et des diffe- rences qui les distinguent des Rats , surtout dans la forme des teraporaux, des parietaux , des occipitaux et des rochers et des caisses. Les Gerbilles cependant se distinguent , entre autres, des Ger- boises, et reciproquement, par des orgaoes males do generation de forme et memo de composition tres-differentes. La verge de la Gerboise de Mauriianie a son gland surmonte de deux iongues epines. De tres-petiles poiotes herissent la surface de cette partie. Le canal de I'uretre a sa parlie intrapelvienne proportionneliement tres-longuo. II reste libreetseparedu corps caverneux dans unlong espace, bors du bassin, et ne se reunit au corps caverneux quo tres-pres du gland, apres avoir traverse le muscle bulbo-caver- neux qui I'enveloppe, ainsi que le rectum , comme une gaine musculaire commune a ces deux organes , tenant lieu do sphinc- teres. Les canaux deferents sont tres-dilates a leur extremite. II y a des vesicules serainales considerables et des glandes de Cowper. Ces dernieres paraissenl manquer dans la Gerbille de Shaw. Le gland est ici lisse et non herisse d'epiues. Vers sa face dorsale , se dessine un os en forme de palette. L'uretre extrapelvien se joint immediatement au corps caverneux , selon la regie geuerale. Les vesicules seminales sont considerables et repliees sur elles- memes par leur sommet, comme dans la Gerboise. Mais les canaux deferents n'y sont pas de raeme dilates a leur extremite termi- nate. IV. Le Macroscelidede Rozet {Macroscelides Bozeti.) — M.Du- vernoy rappt;lle d'abord que cette espcco , prise dans les environs d'Oran, par M.F. Rozet, deja en 1830, a faille sujet d'une Mono- graphic quia ete imprimee parmi les Memoires dela Societed'His- toire naturelle de Strasbourg. Mais I'exemplaire envoye par cetof- ficier,dejaen 1 831, auMusoe do Strasbourg, n'avait pas permis dela 99 rendre complete. Le supplement actuel a pour but de remplir plu- sieurs lacunes do cette premiere description. Les additions qu'il comprend sent relatives: i° au squeiette ; 2° a la trompe: 3" a la glande sous-caudale; 4° aux organes d'aiimentation; 4o a I'etat de I'uterus vers la tin de la gestation , et au foetus unique qu'il renferraait; 6° enfin, aux afiinites du Macroscelide avec les autres Insectivores. 10 L'ossiGcation parait lenle chez le Macroscelide corame chez les Musaraignes , du moins pour certains points. C'est en partio par suite de cette tardive ossiflcation que la voute osseuse parait percee, dans le squeiette, de quatre series de trous paralleies et d'une cinquieme paire situee horsde ligne. Ces trous ont ete figures tres-exactement par M. Werner, dans TOsteographie de M. de Blainville ( PI, V et X.). M. A. Wagner n'en a pas eu connaissance. Le sternum n'a reellement que six pie- ces. La derniere se termineen arriere par deux branches osseuses qui sont continuees, etdont Tinfervalle est rempli par un cartilage xyphoide en forme de large palette. L'omoplate resserable beaucoup a celui du Herisson , ainsi queM. Duvernoy I'a deja remarque dans sa premiere publication. 11 y a reellement un acromion qui reste longtemps cartilagineux. L'epine de l'omoplate s'en detacbe de bonne heure pour le former et se bifurque en deux branches aigues. L'anterieure est propre- raent I'acromion qui s'articule comrae a I'ordinaire avec la clavi- cule; la posterieure, donne attache au muscle tracheco-acromien. M. Duvernoy n'avait pas trouve les pubis reunis. Cette meme ob- servation a ete conflrmee par M. de Blainville, tandis que MM. Lichtenstein et A. Wagner disent avoir observe les pubis so- lidement reunis par une symphyse passablement haute. Ces diffe- rences ne seraient-elles pas sexuelles? Cinq zoologistes ont decrit successivement le systeme de denti- tion du genre Macroscelide , MM. Smith , Isidore Geoffroy-Saint- Hilalre, Duvernoy, de Blainville et A. Wagner; leurs descriptions s'accordent pourle nombre des dents', dont il y a vingt a chaque machoire, et pour la determination des trois arrieres molaires. Mais elles presentent beaucoup de variantes pour la determi- nation des autres dents. M. Duvernoy a cru devoir faire un tableau de ces variantes, afin de mieui faire ressortir les inconve- 100 nients qui resultent, dans ics descriptioDS, du d^faut de principes bien arret^s et generalement adoptes sur les caract^res des especes de dents. 2" La trompe du Macroscelide se termine par ua muffle Ires- prononce, comme le boutoir des Musaraignes. Les orifices des na- rines sont perces de chaque coje de ce muffle au-dessous d'un renflement arque qui semble les proteger. Cette trompe est evi- demraent un organe de toucher tresdelicat, qui esplique I'eraploi frequent que faitcet animal de cet instrument, pourpalper les ob- jetsqui sont a sa porlee, 3° M. Duvernoy a verifie I'exactitude de la description que M. A. Wagner a publiee de la glande sous -caudale du Macros- celide, analogue a celle decrite par M. J.-S. Brandt dans lo Desman de Russie. Cest un amas de foilicules qui secretenl uue pomraade odoranle, laquelle suinte a la face inferieure de la queue par un grand nombre de tres-petits oriQces. 4° M. Duvernoy fait cobnailre eusuite les organes d'alimenta- lion, et plus parliculierement I'estomac et le canal intestinal, qu'il n'avait pu observer lors de son premier travail. M. Smith avail deja publiee que les Macroscelides du Cap sont pourvus d'un coecum; ce sont , avec les Cladobates , les seuls Insectivores qui n'enmanquentpas. M. A.Wagner a verifie la merae observation sur le Macroscelide de Rozet. Ce dernier anatomiste a trouve que le canal intestinal est de sept fois la longueur du corps. D'apres M. Du- vernoy, il n'aurait que six fois cette longueur. L'arrangeraent des intestins dans la cavite abdominaleest tel, qu'une portion dugros intestin se rapproche du duodenum et de I'estomac , et se trouve plus parliculierement en rapport avec ces organes de digestion. Cette disposition, suivant la maniere de voir de M. Duvernoy, n'existe que pour exciter le gros intestin a se debarrasser des feces, au moment ou de nouveaux aliments arrlvent dans Testomac, ou bien a I'instant ou le chime est verse dans le duodenum. Le duodenum ressemble a une seconde poche stomacale. Sa membrane interne forme des replis nombreux, festonnes , disposes en travers. Dans I'intestin grele ce ne sont plus que des series de fouilles pressees les unes sur les autres,qui remplissent une partie du calibre de cet intestin et multiplient siDgulierement Tetendue de sa surface exha laote et absorbaote. 101 5° L'uterus avait un fcBtus , presque a terme , daus la corne droite seulemeut. On pouvait voir, a travers les parois tr^s-amin- cies de celte corne , le fcetus et ses enveloppes. Une seule partie, celle a laquelle adlierait le disque uterin du placenta , avait une epaisseur remarquable. — Le flacenta se composait , conirae celui des Rongeurs, de deux disques separes par un etranglement. Outre les vaisseaux onibilicaux qui se raraiflaient a sa surface foetale, on apercevait une branche vasculaire qui se prolongeait dans les membranes du fa3tus, ets'y ramifiait. C'etait evidemment une partie des vaisseaux ompbalo-mesenteriques de la vesicule ombilicale. On salt que Cuvier a reconnu que, dans les Rongeurs, cette vesicule subsiste longteraps et double le chorion, comme le fait I'allanto'ide chez les Carnassiers (1). Le foetus etait deja con- vert de poils dans toutes ses parties superieures et sur les cotes. Le globe de I'oeil etait encore a decouvert, et paraissait comme un segment de sphere blanc de lait; les paupieres cependant bien for- mees ne pouvaient plus tarder a le cacher. On remarquait , sur les cotes du cou , quatre plis profonds, suite du developpement inegal et de la position flechie du cou. Pour ceux qui croient a I'existence des fentes branchiaies , ces plis pourraient etre con- sideres comme les deruieres traces de ces fentes. 6° Le meraoire de M. Duvernoy est termine par quelques consi- derations sur les rapports du Macroscelide. II appartient evidem- ment au groupe des Rongeurs qui peuvent melanger leur proie de quelques substances vegetales. II se rapproche des Cladobates par i'existence d'un coecum , et des Herissons par sa dentition. Sa place naturelle est entre ces deux genres. Mammalogie : Observations geologiques et anatomiques sur di- verses especes de Mammiferes nouveaux ou pen connus. — M. P. Gervais soumet a la Societe le resume des observations aux- quelles ont donne lieu les collections mammalogiques faites par MM. Eydoux et Souleyet, pendant leur voyage de circumnavigation siir la Bonite, en compagnie de M. Gaudichaud ; collections dont ces naturalistes lui ont confie la determination et la description. Les especes que leur rarete ou leur nouveaute scientiQque ont failciter dans ce travail proviennent de I'Amerique et de I'lnde, (1) M^nioires du Museum d'histoire naturelle, torn. Ill, p. 114. Paris, 1817 102 et elles appartieoDeut aux differeots ordres des Primates, Carnas- siers , Cheiropteres , Rongeurs et Ruminants; en voici I'enumera- tion : 10 Les Primates sont au nombre de deux : le Cercopilhecusal- bocinereus, Desm., espece qu'il faut rapporter au genre Seranopi- theque , et qui est la meme que le Semn. obscurus de M. Reid; — Macacus carbonarius , Is. Geoff. ; il faut sans doute lui reunir comme synonymes les Mac. carbonarius , F. Cuv. , et Croe, de MM. Diard et Duvancel. 2° Les animaux Carnassiers sont plus nombreux : Mephitis Feuillei, espece de Moufette deja signalee par Feuillee , dont elic portera le nora , et qui parait differente de celles dont ont parle MM. Licbtenstein et Gray. Desmarest en faisait une simple variete du Chinche. — Luira Periiviensis , espece nouvolie caracterisee d'apres son crane et ses dents seulemenf. Elie est de San-Lorenzo du Perou , et elle se rapproche des Ltitra lataxrna, Enkydris et C Miens is , dans le sous-genre desquelles on devra la placer. — Bassaris astuta , Licbtenstein. On ne connaissait que la peau el le crane de cette espece, originaire du Mexique et de Californie. L'exeraplaire male rapporte dans la liqueur par MM. Eydoux et Souleyet, a permis de voir que le Bassaris , animal americain , tient a la fois des Mangoustos , qui toutes sont etrangeres au Nou- veau-Monde, et des Martes ou Musleliens. II est en effet interme- diaire a ces deux sortes d'animaux. Son intestin , long de 3 pieds 7 pouces, manque de coecum, et n'a que 6 pouces pourle gros in- testin ; a son orifice terminal est une plaque cryptifere, dans laqueilo deboucbent les deux conduits excreteurs des poches anales. Les vertebres sont ainsi distribuees : 7 cervicales, 12 dor- sales, 6 lombaires , 3 sacrees et 22 caudales. II y a 8 pieces au sternum; la clavicule manque; le condyle interne de I'bumerus est perce d'un trou pour le passage du nerf median , et la verge est soutenue par un os plus long que celui des Mangoustes , et assez semblable a celui des Martes. Les genres de Mangoustes qui ont, pour le crane et quelques autres points, le plus d'analogie avec Je Bassaris, sont les Galidia et les Galictis de Madagascar; mais leur organisation n'est pas encore connue. — Herpestes exilis, nouvello espece de Mangouste recueillie a Touranne, en Cochin- chine. Su taille et ses caracteres exterieurs la rapprochent des 103 Mang. Javanica, Nems et Malacccnsis , et surtout de la pre- miere, dont ello s'eloigne neaunioins par qiielques particularites de son crane et de sa coloration. — flemigalus Zebra , Jourdan , le Paradoxurus Derbianus de M. Gray. — CynogaU Bennettii, Gray. La premiere dentition de ce genre curieiix de Viverriens offre des caracteres qu'on n'avait point encore indiques. Sa mo- laire carnassiere de lait, ou la plus posterieure des trois dents qui devront etre reraplacees avec I'age, est plus longue proportionnel- ment que son analogue chez i'adulte, tranchante el dentelee , au lieu d'etre un peu ovale et comrae creusee a sa couronne par suite de la disposition des tubercules a son pourtour; elle est, surtout , plus comprimee en avant. Les trois pointes anterieures caracte- ristiques de la raeme dent, chez la plupart des autres Carnasssiers, y sont placees presque sur la merae ligno , au lieu d'etre en trian- gle, et derriere elle existe un talon parfaitement distinct. 3° L'ordre des Cheiropteres n'a fourni qu'une seule espece nou- velle, VespertiUo innoxius, Chauve souris du Perou appartenant a la section des Serotinoi'des , mais dont la taille ne depasse pas celle de la Pipistrelle. M. Gervais renvoie a la seance suivante ce qui a trait aux Ron- geurs et aux Ruminants. Hydraulique : Ecrasement des tuyaux du putts de Grenelle. — M. de Caliguy entretient la Societe des causes auxquelles il croit pouvoir attribuer I'ecrasement du tuyau du puits de Gre- nelle, dans le but de montrer a quelles forces le tuyau doit resister. " La regularite de I'ecrasement d'un tuyau d'une longueur de sept metres nesemble pas , dit-il, pouvoir etre Teffet d'une succession de chocs. Or, si cet ecrasement s'etait produit par Faction d'un choc exterieur , le tuyau interieur etant rempli d'eau, comme on salt par experience que la duree des chocs est tres-courte , il au- rail fallu que non-seulement une colonne d'eau do sept metres de long, mais une colonne d'eau de plus de cent metres de haul qui etait au-dessus , prit subitement une tres-grande vitesse , surtout si Ton considere I'intensite de I'aplatissement qui a eu lieu. Cela correspond a une tres-grande quantitede travail , qu'il faut ajouter au travail resistant de I'ecrasement. Or, la quantite du travail raoteur qui aurait pu etre developpee par la descente de la couche annulaire solide ou liquide comprise entre les deux tuyaux ne pa- 104 rait pas suffisante pour expliquer la somme do ces Jeux quautiles de travail resistant, meme abstraction faite des frottemeiils ct des obstacles solides ou fluides (jui ont pii retarder cette descente. Quaut aux mouveracnts brusques du liquide a I'inlericur que Ton pourrait attribuer aux iravaux, 11 suffit d'observer que raccident est arrive pendant la nuit, c'est-a-dire en I'absence des ouvriers , avant la reprise des iravaux du matin. Cette reraarque n'ost pas inutile, parce que si Ton indique bien la cause de I'ecraseiuent, ou n'aura point a craindre I'effet de quelque negligence. La quantite de travail qui pourrait en provenir ne serait pas d'ailleurs suffi- sante. II ne s'est presente jusqu'a ce jour aucun indice de coup de belier interieur ; et quand meme il en serait resulle une aspiration, cela n'aurait augmente que d'une atmosphere I'effet de la pression exterieure prodaite , soit par une couche annulairc liquide , soit par un ensemble quelconque de corps d'une densite plus grande quel'eau, reunis dans lememeespace. II est bien plus simple de sup- poser que la colonne liquide a oscille a I'interieur par suite d'une cause quelconque , telle qu'une excavation ou un degagement de gaz. Enfln, on pent ajouter aux diminutions de pression provenant de I'abaissement de la colonne liquide, celles qui proviennent d'une espece toute particulieredeswcct'oftdanslescolonnes liquidesoscil- lantes, mais a laquelle il serait plus convenable de donner un autre nora quand les pressions exterieures sont plus grandes qu'une atmosphere, afln qu'on ne pense pasqu'il s'agit a la liraite de la force d'une pompe aspiranle ordinaire. La force de cette succion est fonction de la longueur verticale de la partie du luyau d'une co- lonne oscillante enfoncee au-dessous du niveau d'un reservoir ex- lerieur. Dans des experiences precedemment communiquees a la Societe, cette succion ou non-pression etait d'environ un sixienie de cette partie, si Ton exprime sa puissance en hauteur d'eau. Dans un tuyau d'une tres-grande longueur, cet effet est sans doute influence par les frottements; mais les frottemeutseux-memes di- minuent la pression d'une colonne qui descend. « Si , en definitive , I'ecrasement du tuyau du puits de Crenelle provient d'une non-pression resultant d'un phenomene quelconque de colonne oscillante sans coup de belier, le remede n'a pas besoin ■d'etre indique puisqu'il ne s'agit que de resister a des pressions statiques de la couche exlerieure, dont le poids speciflque maxi- 105 mum peut etre mcsure. On a jiidicieusement observe que les tra- vaux ont eu dc riofluenco siir I'acoident dont il s'agit, en ce sens que les mouvenients imprimes au tuyau peuvent avoir facilite la formation d'un melange analogue jusqu'a un certain point a un liquide dans I'espace annulaire compris entre les deux tuyaux. » AcousTiQUE. — M. Cagniard-Latour presente une sirene a pla- teaux epais, dont les trous sont bouches par uno plaque circulaire de mastic , mais en dessus seulement dans le plateau mobile , et en dessous dans le plateau fixe, de sorte que les conduits tres- courls que ferment les trous peuvent etre consideres cororae au- tant de pelites cloches, dont celles du plateau superieur, par I'effet de sa rotation , viennent en giissant s'aboucher periodiquement sur I'oriflce des cloches opposees du plateau inferieur. 11 suppo- sait que cette sirene, quoique fermee, pourrait peut-etre faire en- tendre encore, outre le son d'axe ou d'excentricite le son beaucoup plus aigu repondant au nombre des cavites portees par le plateau superieur, si Ton venait a lui communiquer par un agent exterieur, comme, par exemplo, une ficelle enroulee sur son axe, une vitessn rotative suffisante. II prouve par une experience faitesous les yeux de la Societe que ce resultat s'obtient eu effet , et il annonce avoir rcconnu que le meme appareil peut aussi rcsonner d'une maniere analogue lorsqu'on le fait fonctionner pendant qu'il est tenu plonge dans I'eau. Seance du 13 novembre 1841. Physique du globe : Magnetisme terrestre. — Dans I'une des precedentes seances, M. Duperrey avail appele I'attention de la Societe sur la decouverte toute recente des nouvelles terres antarctiques ; il communique aujourd'hui les resultats des obser- vations qui ont ete faites sur ces terres, dans le but de determiner la position geographique du pole magnelique austral. En faisant cette communication , M. Duperrey s'exprime ainsi : « Dans des cartes que j'ai dressees et publiees en 1836, Ton voit indique, danschaque region polaire du globe terrestre, un pole magnetique dont la position a ete renduo dependante de la con- figuratioo des raeridiens raagnetiques qui s'y trouvent represcntes, non pas par le prolongement indefini du grand cercle de la sphere Eitrait de L'Jnstiiut, 1841. ik 106 qui passerait par la diroclioii liorizontalo iIc raigiiille aimanlee , inais Itieii par line coiirho dont la condition est d'etro dans toule son etendue, ^'esl-a-dire d'un pole magnetique a Tautre, le meri- dien magnetique de tons les lieiix oil e!le passe. " L'un des pules dont ii est ici question se trouve place au nord de I'Amerique septontrionale , par 70° 10' N. , et 100" 40' 0. ; I'autreest au sud de la Nouvelle-Hollande, par 76" 0' S. et 135° 0' E. Cette dernicre position a ele modifiee et fixee a 75" 0' S., et 136° 0' E. , en 1837, alors que j'ai pu disposer des noinbreuses observations qui avaient ete faites, en 1820 , par les capilaines Bellingshausen etLazareff , dans toutel'etendue de la zone com- prise entre les paralleles de 55 a 70 degres de latitude sud. « La position du pole magnetique boreal s'est trouvee parfaite- raent conGrmee par I'inclinaison de 90o, que le capitaine J. Ross a obtenue en 1832 sur la terre Boothia-Felix ; car il resulte de cette importante observation que le pole magnetique dont il s'agit etait alors par 70" 5' N. et 99° 12' 0, L'on verra tout a I'beure qu'il en a ete ainsi du pole magnetique austral , a en juger du moins par les observations qui vienncnt d'etre faites sur les INou- velles-Terfes-Antarctiques , dans les expeditions scientifiques de MM. les capitaines d'Urville, Wilkes et J. Ross, et m)tarament par cellesqui appartiennent a la premiere de ces expeditions. " La position des poles magnetiques se trouve figureo dans mes carles pour I'annee 1825, epoque a laqueilej'ai ramene toutes les declinaisons observees de 1815 a 1830. Pour placer ces poles, j'ai fait usage de deux procedes qui devaient naturellement con- duire a un resultat satisfaisant. Le premier consiste a faire croiser, dans une projection polaire , et mieux encore sur un globe, ceux des meridiens magnetiques dont la figure parait la raieus deterrai- Dee , et en meme temps la plus reguliere. L'autre procede , qui malheureuseraent ne peut etre employe , faute d'observations , que dans un petit nombre de cas, consiste a coordonner les inclinaisons observees en differents points d'un meme meridien magnetique , avec les latitudes magnetiques respectives qui sont les portions de ce meridien comprises entre les stations et la ligne sans inclinai- son. La courbe que l'on obtient en coordonnant ces deux elements, etant continuee jusqu'a la coordonnee qui s'eleve sur le 90e degre de I'inclinaison , permet d'apprecier avec exactitude , lorsque le prolongementde la courbe doit avoir pen d'etendue, la difference en 107 latitude niagiictique qui separe ce poleiic la station la plus volsiiic. Celte luetliodt; d'interpohilion, qui est independante de toute hy- pothese, est precieuso en cc que la courbo obtenuo, etant compareo a la courbe qui resulte de la formule tang. L = — q--, fait voir immediatement laMifferencequi existe, daus le meridienmagnetiquc que Ton considere, entre la veritable loi de I'accroissenicnt de riuoli- naisonqu'elleexprime, et la loi quedonnela formule dont ils'agil, laquelle n'a pu etre etablie que pour le cas oil les raeridiens magne- tiques seraienl des grands cercles de la sphere, et quo les poles niagnetiques seraienl a 90° de tous les points de la ligne sans in- clinaison ; conditions qui ne peuvent avoir lieu que dans uno sphere parfaitement homogene, et dont I'action du niagnetismc sur lous les points de la surface ne serait troublee par aucune cause d'anomalie. " La formule tang. L r!: — ~^ est applicable aux inclinaisons qui nedepassent pas 30°, et pent servir, par consequent, a de- terminer la position des points de I'equateur magnetique , tonics les,fois que I'inclinaison ne depasse pascette limite; cela provieut de ce que les lignes d'egale inclinaison, qui ne sont pas eloignees de I'equateur magnetique, lui sont a tres-peupresparalleles ; mais les lignes d'egale inclinaison qui avoisinent le pole magnetique sont loin d'avoir ce pole pour centre de figure , en sorte que la formule co<. L' = — ^., daus laquelle L' devrait etre la dis- tance du pole magnetique a la station , ne pouvant salisfaire que dans quelques groupes de raeridiens niagnetiques , ne doit etre employee que corame moyen d'apprcxiraation. " Celte remarque nous oblige a exprimer, des a present, le regret do n'avoir que la formule cotW = — ^ a appliquer aux obser- vations que le capitaine J. Ross a faites, en 1841, sur la terre Victoria, oii il a trouve, etant par 76o 12' S. et 161° 40' E., I'in- claison de 88o 40' et la declinaison de 109° 24' E., ce qui, d'apres cette formule dont le capitaine Ross parait avoir fait lui-meme usage , placerait le pole magnetique austral par lb° 6' S. et 1510 50' E., ou a 160 milles de la station. 108 « Les meridiens niagoetiques qui passont sur la terre Victoria ne presentent dans le cours de leur coDfiguralion que des stations fert eloignees ou rinclinaisoD ait ele observee, en sorte qu'il est impossible de faire usage de la methode des coordonnees, sans laquelle on ne peut fixer la position d'un pole magnetique avec precision. Nous reviendrons plus loin sur ce fait important. « Le capitaine Wilkes , commandant I'expedition scientifi- que des f tats-Unis , se trouve dans un cas egalement defa- vorable. Ses observations faites sur la glace , en vue de terre, dans un enfoncement qu'il a nomnie bale du Desappointement, ont donne pour rinclinaison 87o 30' et pour la declinaison 12° 35' E. II etait alors par 67" 4' S. et 145° 10' E., a environ 180 milles dans I'E. de la terre Adelie , ou les observateurs de VAslrolabe operaient dans le merae temps. « D'apres ces observations, la formule empirique donne L' = 5°, ce qui placerait le pole magnetique par 71" 55' S, et 141° 40' E., position douteuse d'apres ce qui a ele dit plus haut relativeraent a cette formule. Les observations que nous avous faites, M. de Frey- cinet et moi, dans le meridien magnetique qui passe par la station du capitaine Wilkes, sont trop eloignees pour qu'il soit encore possible d'essayer ici la methode des coordonnees. « Les observations qui ont ete faites par MM. Dumoulin et Coupvent, durant I'expedition de I' Astrolabe, commandee par M. d'Urville, sont; quant a present, les seules qui nous parais- sent de nature a resoudre de la maniere la plus complete, la question qui nous occupe. V Astrolabe , en s'eloignant d'Hobart- Town, a suivi, par un hasard heureux, la trace du meridien ma- gnetique qui, de cette ville, se dirige vers le pole magnetique austral indique dans mes cartes; de nombreuses observations, dues au zele de MM. Dumoulin et Coupvent, ont ete faites le long de cette route jusque vis-a-vis la terre Adelie, oir les bous- soles de declinaison , d'inclinaison et d'intensite magnetique ont ete mises en experience sur un banc de glace situe a une petite distance de la pointe Geologic. Le meridien magnetique d'Hobart- Town est, d'apres mes carles, non-seulement celui de la terre Adelie, mais encore celui qui passe a peu de distance de Para- matta, de Sydney, de Cleveland, du Port-Praslin, et de plusieurs autres points oil I'inclinaison avait deja ete observee, soit par moi, soit par d'autres navigateurs, en sorte que je trouve dans 109 ce meme raeridien, dont j'ai fixe I'origine sous la ligne sans iucli- naison, par 6° 15' N. el ISO" 30' E., la serie la plus complete dont il me soil possible de disposer pour arriver avec certitude a la position exacte du pole magnetique austral. « Cette serie est contenue dans I'avant-derniere colonne du tableau suivant. La derniere colonne contient les latitudes ma- gnetiques des stations, que j'aurai pu mesurer dans mes cartes , mais que j'ai prefere calculer, par la raison que les latitudes geo- graphiques des stations sont connues, ainsi que Tangle que fait le merldien magnetique avec la ligne equinoxiale , et que, de plus, ce nieridien est, par cas exceptionnel, un grand cercle de la sphere depuis I'equateur jusqu'a la terre Adelie. II est facile de voir dans ce tableau que la difference des dates, des experiences, ne saurait etre un motif d'exclusion. Lieux des stations. Equateur magndt. Port-Praslin. . . Cleveland. . . . Paramatta . . . Sydney . . . Detroit de Bass. Hobart-Tovvn . En mar . . . Id Id Id Id Id Id Terre Adelie. . Noms des obserTBl. Duperrey. Duperrey. Ring . . Brisbane . Duperrey. I Duulop. . I VVickliam Freycinet. Duperrey. Fitz-Roy . Tessan. . Wickham I Wickiiam I Fitz-Roy . I Franklin . J Wickham ' Dumoulin I Duperrey. Dumoulin et Coupvent. Id . . . Id . . . Id . . Id . . Id . . . Id . . Dales Latitude. 1824 6'15'N. 1823 4 45 S 1819 19 10 1821 33 49 1824 33 49 1831 .33 49 1838 33 49 1819 33 52 1824 33 52 1830 33 62 1838 33 52 1839 33 52 1836 .40 28 1836 42 52 1837 42 52 1838 42 52 1840 42 52 1824 46 4 1840 48 30 1840 54 0 1840 GO 25 1840 62 15 1840 64 0 1840 65 40 1840 66 30 lion )bique. Incli naison. Longitude. -J as a 150°30'E. 0° 0' 0° 0' 150 28 20 40 11 0 144 36 44 7 25 50 148 35 62''36' \ 148 35 148 35 6'> '>7 r 62 51 r"^'^ 40 17 148 35 62 50) 148 50 62 47 \ 148 50 62 20 / 148 50 62 49 62 43 40 20 148 .")0 62 45 \ 148 .50 62 51 ; 142 45 |69 8 47 21 145 4 70 35'\ 145 4 145 4 ?2ll ™« 49 26 145 4 70 44 ) 141 42 73 8 52 49 142 40 7 i 58 55 20 142 15 77 38 60 51 141 10 81 45 67 18 139 45 83 8 69 10 139 0 83 42 70 57 139 0 85 6 72 37 137 48 1 i 85 19 73 30 110 « La courbe qui resulte de cette longue sorie d'eleiiiouls iraites par la niethode des coordonnees est tres-reguliere, cc qui prouvo en faveur de toutes les observations qui out ete raises a contribu- tion. Cette courbe donne, pour la distance du pole magnetique a la terre Adelie, 9o 10', distance qui , etant combinee avec la decli- naison observee, 12° 12' E, et la position geographique de la sta- tion, place le pole dont il s'agit, par 75° 20' S, et ISO" 10' E. Cette position s'accorde en latitude et ne differe que de 80 railles en longitude de celle que j'etais parvenu a deduire de la configu- ration do tons les meridiens raagiielitjues. La distance en longi- tude que nous trouvons ici n'est point a considerer, attendu que, si MM. Dumoulin et Coupvent ont trouve la declinaison de 12^ 12' E a la terre Adelie, le capitaine Willies I'a trouvee nuUe dans le memo lieu et a la memo epoque ; ce qui m'autorise a couserver le pole magnetique dans la position que j'avais obtenue en 1837. Un fait remarquable, c'est que la formule cot L' = - — ~- — est immediatement applicable a rinclinaison observee vis-a-vis la terre Adelie , car en faisant 1 = 85° 19' on a L' = 9" 18'. "MM. Dumoulin et Coupvent ont encore observe, etant tou- jours en vue de la terre Adelie , deux decliuaisons do I'aiguille en deux stations suffisarament eloignees en longitude pour leur faire esperer qu'il resulterait du croisement des deux directions une position exacte du pole magnetique; mais cette operation placerait le pole par environ 7lo 45' S. et 134° 0' E., ce qui n'est point admissible. Dans les lieux ou I'inclinaisou est presque de 90°, la declinaison devient trop incertaine pour que Ton puisse compter sur ses resultats. « "^"^ n'ayons pu en deduire, par cetteraeme formule, qu'un resultat inadmissible. II est probable que 06 resultat doit elre altribue, sinon a une crreur dans les obser- vations, du moins a des causes de perturbations locales, depen- Ill dant do la nature du sol dans les environs de la baiedu Desappoin- tement. L'liypothese d'un pole magnetique, occupant une surface d'une certaine etendue, dont la limite offrirait des points diffe- rents selon lo lieu des observations, a souvent fixe ma pensee; raais c'est la une question qui ne peut etre resolue que par des ob- servations directes. « J'ai expriiue, au commencement de cette notice, le regret de n'avoir pu appliquer aux observations faites a la terre Victoria, par le capitaine Ross, que la formule cot V = — ^- — dont il a Uii- meme fait usage, puisqu'il dit dans son rapport qu'il etait a 160 railles du pole magnetique, aiors qu'il obtenait 88** 40' d'inclinai- son. Ce regret est fonde , ainsi que je I'ai deja dit, sur ce que les poles magnetiques ne sont pas les centres de figure des lignes d'egale ioclinaison , et j'en trouve une preuve bien caracteristique dans les inclinaisons de 88° 30' que les capitaines Sabine et Parry ont observees en 1820 dans les iles Melville et Byam-Martin, qui sont situeesa environ 320 milles au nord du pole magnetique bo- real, etnon pas a 180 milles, que donnerait la formule. " J'ai cherche, il y a plusieurs annees, a savoir quelle etait la cause des irregularitesque Ton remarquedans lamarche des phe- nomenes du magnelisme a la surface de la terre; et les faits que j'ai rassembles pour atteindre ce but semblent prouver d'une ma- niere incontestable que les anomalies qui affectent la configura- tion des lignes d'egale inlensite, et-par suite celle des lignes d'egale inclinaison etdesmeridiens magnetiques, sontdues,principalement, aux anomalies que presentent les temperatures qu'on observe a la surface des mers et des continents. Dans la region glacialede I'he- misphere nord , un froid excossif regno dans la direction du pole magnetique au pole terrestre, et de ce dernier point vers le milieu de la cote septentrionale de la Siberie. Get abaissement de tempe- rature ainsi prolonge, augmente I'intensite du magnetisme, et re- pousse, par consequent , vers la Siberie, les lignes d'egale intousite qui entrainent, sans neanmoins coincider avec elles, les lignes d'egale inclinaison dont la figure se trouve par ce fait considcra- hiemcnt alteree. Les nieridiens magnetiques qui , en I'absence de causes d'anomalies.seraientrigoureusement perpendiculairesa ces lignes, ayani une tendance a conserver cette propriete, se rappro- 112 chent outre mesiire les uns des autres des le milieu de la Siberie, et so diligent ainsi vers le polo niagnetique en passant sur les iles Melville et Byara-Martin, ou TiDclinaison do I'aiguillo est eu effot beaucoup plus grande que ne le comporte la distance (jui separe cos iles du pole magnelique. Si actuellement nous portons notre atten- tion dans I'hemisphere sud, nous verrons egalement les meridiens magnetiques se pressor les uns contre les autres partout ou de vastes courants d'eau froide abaissent la temperature d'une maniere sensible. C'est ainsi , en effet, que se presentent ceux de cos me- ridiens qui passant dans les parages de File de Kerguelen , ou il existe un courant polaire qui prcnd probablement son origine entre la terre d'Enderby et les Nouvelles-Torres-Antarctiqucs ; ct c'est ainsi , enfin , que se presentent les meridiens magnetiques qui , de la terre Victoria, ou le capitaine Ross a fait ses observations, traversentce vaste courant qui portedeseaux froides sur les cotes du Perou, et donl j'ai, le premier, fait connaitre I'origine et I'e- tendue dans une carte publiee en 1831. Ces derniers faits sem- blent etablir que la terre Victoria est placee , a I'egard du pole magnelique austral , dans les memos conditions que les iles Melleville et Byam-Martin le sont a I'egard du pole magnetique boreal; qu'en consequence 11 pourrait se faire que la formule cot V = — |— ^qui aurait trompe les capitaines Sabine et Parry s'ils en avaient fait usage, ait trompe le capitaine Ross en lui faisant croire que le pole magnetique austral n'etait qu'a 1 60 milles du lieu de son observation, tandis qu'il on est a plus de 400 milles, d'apres les] observations faites dans toute I'etendue du meridien magnetique d'Hobart-Town, tant par MM. Dumoulin et Coupvent que par les navigateurs qui les ont precedes. « L'on voit, d'apres tous les faits rapportes dans cette notice, qu'il n'y a point a opter entre les resultats des trois expeditions ; raais disons-le, la coincidence de la route parcourue par l' Astrolabe avecun meridien magnetique est un faitindependant de la volonte de nos compatriotes. En s'eloignant d'Hobart-Towu, M. d'Ur- ville avail pour but d'atteindre par la voie la plus courle les plus liautos regions australos, el ce sont les vents qui regnaiont alors qui lui ont fait fait prendre la resolution de gouverner au sud de la boussole. Si M. d'Urville avail suivi , commo I'ont fait les capi- 113 taines Wilkes et Ross, toute autre direction que celle d'un meri- ilien raaguelique , les inclinaisons observees par MM. Dumouliu et Coupvent , apres le depart d'Hobart-Town , ne seraient pas susceptibles d'etre traitees par la methode des coordonuees, que j'ai appliquee a la determination des poles magnetiques et que je conseille d'employer de la raeme maniere duns plusieurs nieridiens magnetiques, afin de se garantir de I'incertitude que presento en- core, dans cette methode, la declinaison observee dans les lieux ourinclinaisoD est tres-grande. « Esperons que bientot les nombreuses observations recueillies dans les trois expeditions scientifiques mentionnees ci-dessus viendroat repandre de nouvelles lumieres sur la question qui nous interesse. » AcousTiQUE. — M. Cagniard-Latour met sous lesyeux de la So- ciete une sirene analogue a celle qu'il a presentee dans la prcce- dente seance, c'est-a-dire dont les trous sont fermes par dessus dans le plateau mobile , et par dessous dans le plateau flxe; mais la matiere des fermetures , au lieu d'etre en mastic dur, se com pose de membranes minces en papier. En outre, les plateaux ont une epaisseur extraordinaire , c'est-a-dire d'environ quinze milli- metres , et ne portent chacun que deux trous au lieu de cent quo contenait I'autre appareil, lequel d'ailleurs etait principalemeot desline a produire des sons trcs-aigus. L'auteur met en jeu sa sirene grave en tirant avec vitesse une ficelle qui etait enroulee sur I'axe du plateau superieur ; en memo temps il fait remarquer que, dans le cas ou, pendant I'effet sonore ainsi produit, on vient a placer I'instrument sur une surface ren- for^ante, comme ; par exemple , le dessus d'un chapeau , afin de faire ressortir le son d'exceutricite, c'est-a-dire celui dont chaque vibration sonore repond a chaque tour de I'axe, on reconnaitsans peine que ce son est a i'octave grave de I'autre, ce qui prouve evi- demment que, dans la sirene fermee, le son est en rapport avec le uombre des trous du plateau superieur, comme dans une sirene ordinaire. M. Cagniard-Latour annonce qu'ayant essaye desubstituer mo- mentanement des plaques raetalliques aux membranes d'occlusion, il a remarque que les meraes sons avaieot moins d'intenslte; d'a- pres cette observation, son opinion serail que le son de la sirene Exirait de L'lnstitut, 1 8^1. 15 114 fermee resulte principalemeut de vibrations dont I'air contenu dans ies cloches ou cavites devjenl periodiquement le siege pen- dant le jeu de I'appareil, vibrations qui so transmettenl ensuite a I'aic exterieur par le petit intervalle compris enlre Ies deux pla- teaux, et par Ies lucnibranesd'occlusion lorsqu'ellcs ont I'elasticite convenable. L'auteur, en resume, croit que Ton pent considerer la sirene ferraee comme un moyen nouveau de produire des sons. Seance du 20 novembrc 1841. Mammalogie. — M. P. Gervais termine, par renumeration des Mammiferes Rongeurs et Ruminants, le resume de son travail sur Ies Mammiferes du votjage de la Bonite, dont la premiere partic a 6te exposee dans une precedente seance. 4. Las Rongeurs se rapportent a neuf espcces, dont cinq du genre Sciurus ou Ecureuil : 5c. hippurus. Is. Geoff.; Rafflesii, Horsf., flavimanus, Is. GeoU., aureiventer , \s. Geofi., et straminetis. Celui-ci provient d'Omatope, au Perou; c'est une espece encore inedite, etdontvoici lescaracteres :—poilsassez courts, noiratres, terminesdcjaune paille-dore, qui forme un glacis plus vifauxlom- bes et a la face externe des membres posterieurs; queue garnie do longs polls noirs terminesdejauneblanchatre, et paraissantcomme lavee de cette derniere couleur; mains et paltcs noires; oreilles noi- res , sans piiiceaux j occiput de couieur jaune-paille ; longueur du corps et de la tete, 0,27; de la queue, 0,30. — Le Sc. stramineus est du m^me sous-genre que I'Ecureuil a ventre roux dont M. Ale. d'Orbigny a rapporte le squelette. Son crane a la meme forme que celui de ce dernier, etil presente de meme quatre palres de raolaires a chaque machoire. La forme du crane dans ces deux espcces est differente de cello de toutes Ies autres, et en particulier de' celle des Macroxus de I'Amerique meridionale , aussi bien que de celle des nombreuses especes de I'Amerique septentrionale qui avoisinentle Capistrale. Pliloemys Cumingii, Waterhouse. Deux exemplaires dace Ron- geur, I'uo jeune, at I'autra adulte, que M. de la Gironniere a remis a M. Eydoux , ont perrais d'en faire une description dctaillee. Mallieureusement, ni I'unni I'autre de ces animaux n'avait ses vis- 115 ceres , luais le plus jeuue avail encore son squelelte , ct voici quelles particularites il a offert : — 13 vertebres dorsales, 6 lom- baires , 18 sacro-coccygiennes ; le bassin n'est en communicaiion articulaire qu'avec une seule de celles-ci ; 6 ou 7 pieces sterne- brales; clavicules completes; radius et cubitus separes dans toutt! leur longueur; tibia et perone se soudant au contraire , raais sans se confondre pres de leur extremite inferieure ; un rudiment d'os penien. — Quoiquefort semblable exterieurement aux Capromyset au Piagiodonte, le Phloemys appartient a la famille des verltables Murieus ou Rats , et non a celle de ces animaux ; c'est ce que prouve la forme de tout son crane, et en particulier celle de ses dents et de son trou sous-orbitaire ; il s'eioigne cependant du reste des animaux de celte famille par son humerus , qui presente un trou au condyle interne pour lo passage du nerf median (carac- tere fort rare dans les Rongeurs) , et n'a pas de perforation a la fosse olecranienne. Les deux exemplaires dont il est question ci- dessus provenaient de Pile Lucon, ainsi que celui qu'a rapporte M. Cuming, et qui fait partie des collections de la Societe Zoolo- gique de Londres. Mus rupestris , uouvelie espece de Rat, griginaire de Cobija, en Bolivie. Sa description repose uniquement sur son squelette. Par la forme de ses dents, elle doit prendre place a cote du Mus obscurus , Watevh. Comme celui ci, le Mus rupestris a trojs paires de molaires a chaque machoire , et ces dents ont la meme disposition de la couronne que celies des Ctenomyens , famille de Rongeurs egalement propre a I'Amerique meridionale, NvcTocLEPTEs Dekan , Tcmm. Cet animal , qui est le Mus Su- matrensis de Raffles, le Spalax Javanus deG. Cuvier, etaussi le Rhizomys Sumatr.de M. Gray appartient a la famille des Aspalo- miens dont le type est le genre Spalax. C'est I'espece la moins modifiee du groupe des Aspalomyens europaeo-asiatiques dont les animaux africains de la meme famille different par leur trou sous- orbitaire plus petit et par leur canal lacrymal a peu pres tabuleux a son orifice, et place plus en arriere du trou sous-orbitaire a la face postero- interne de la saillie orbitaire de I'os maxillaire. A propos de ces animaux , M. Gervais donne des details sur leur distribution methodiquc, et il distingue, comme autaut de petites families ou tribus particulieres constituant ce qu'oD devrait re- 116 gardcr comme de veritables genres, les Aspalomyens, Cteno- myens et Ascomyens qui ont chacun dans leur forme exterieure, dans leur crane etdans leur systeme dcntaire, des traits carac- terlstiques differents. Les premiers sont de I'ancien monde, les seconds de I'Amerique meridionale et australe, et les troisiemes de I'Amerique septentrionale. Hystrixmacroura, Gmel. Cette espece de la familie des Pores- epics rentrera dans le genre Acanthion de F. Cuvier, dont le type est Vn. fasciculata. C'est a VH. fasciculata qu'il faut rapporter la figure publiee par Seba, Thes. I, pi. 52, ainsi que celie qui a ete inseree sans description dans le Journal de Physique de M. de Blainvilie. Les Acanthion Daubentonii et Javanicum deF. Cuvier, ue paraissent pas non plus en differer. VH. fasciculata manque, comme la plupart des Rongeurs , de trou au condyle interne de I'humerus, raais il n'a pas non plus de perforation de la fosse olecranienne. Ses paires de cotes et ses ver- lebres dorsales sont au nonibre de seize ; il a cinq vertebres Iombaires,quatre sacrees'et vingt-et-unecoccygiennes. Le sternum a sept pieces, dont la premiere aussi longue que les trois suivantes. Le crane est elargi et subquadrilatere au chanfrein , retreci apres I'apophyse postorbitaire et pourvu d'un trou sous-orbitaire de grandeur moyenne. Son canal lacrymal est fort petit et assez re- cule. La raachoire superieure, ainsi que I'inferieure, presente quatre molaires de chaque cote. L'email y forme un cercle en- tourant I'ivoire avec un petit repll au bord externe seulement. II y a un ou deux tubes d'email au milieu de I'ivoire. Ces dents sont a peu pres egales , si ce n'est la posterieure qui est un peu plus petite. Les incisives, lisses a leur bord anterieur, y sontcolorees en jaune orange. La courbure du crane est moinsarquee que chez YH. fas- ciculata et moins surtout que chez les vrais Uystrix. Posturieure- ment le crane est comme coupe a pic au niveau de la crete occi- pitale ; sa capacite est mediocre ; la caisse du tympan est epaisse et peu renflee. 5. L'ordre des Ruminanlsn'di fourni qu'une seule espece. C'est unCerfdu sous-genre des Axis, assez serablableaTanimalqui porte ce nom, de m^me tailie que lui ou a peu pres , mais que differents caracteres en doivent faire distinguer. Ce sera le Ccrvus pseu- daxis. Ce Cerf, dont un exemplaire unique, rapporte par les natu 117 ralistes de la Bonite , vit encore a la menagerie du Museum , a la gorge, la face interne des membres , le tour des yeux, etc., grisa- tres au lieu d'etre colores en blanc comme chez le veritable Axis. Ses formes sont moinselancees,et lestaches blanches desesflancs, quoique semblablement disposees, paraisseut moins serrees. En Liver les polls durs de son corps s'allongent davantage, et les taches blanches sont alors presqu'entiereraent cachees. On neles distingue pas plus que celles offertes a une certaine epoque par le Ccrvus porcinus. En meme temps les polls de la gorge et du cou prennent plus de developpement , et ils fournissent une espece de cravate ou de goitre qui rappelle celui de I'Hippelaphe et de quelques autres especes. Le Q.Qii pseudaxis est alors fort different de VAxis du Gauge. Sa queue a du noir en dessous, a la base, comme chez le Daim. La patrie de ce Cerf est incertaine. II a ete achete comme origiuaire de Java, mais il vient plulot des iles indiennes de Test. Le sujet qui a servi a la presente description est un male de six a sept ans , et qui a deja produit deux fois avec VAxis ordinaire depuis qu'il est a la menagerie. M. Gervais ajoute qu'une description detaillee des divers ani- maux dont il est question dans cette notice va paraitre dans la Zoologie du Voyage de la Bonite, imprimee par ordre du gouver- nement. Get ouvrage, commence par les soins de MM. Eydoux et Souleyet, est continue avec talent par ce defnier naturaliste depuis la mort de son compagnon de voyage. Douze planches de I'atlas qui I'accompagne ont ete consacrees aux Mammiferes, et pour la plupart elles ont deja paru dans les huit livraisons actuellement en vente (1). Mathematiques. — M. Catalan communique quelques recher- chessur des series numeriques. 11 demontre d'abord le theorerae de Goldbach, que Ton peut enoncer ainsi : {i) C'est parerreur qu'il a 616 imprime dans la pr^cSdente communicali°" que le Banaris a douze vertfebres dorsales, c'est treize qu'il faut lire. Ladentcarnassifere de lait du Cynogale, si difKrente de sa correspondanlc chez I'adulten'est pas sans analogie avec celle des Canis. Celte parliculaiitc ainsi que la disposition de I'liumerus dcji signalde d'aprts M. de Blainvillc dans les Annates d'anatomie de pbysiologie est un nouveau trait de ressem- blance entre cette singuli&re espfecc de Viverricr et les Canis, 118 m et n ctaot des nombres entiers auxquels on douuc toutes les valeurs possibles plus graodes que I'unite , on a mn — 1 pourvu que, dans cette somme, on ne compte qu'une seule fois chaque fraction resultant de differents systemes de valeurs attri- buees a m tt n. Cc Iheoreme avail etedemontre, d'une nianiere peu rigoureuse, par Euier, dans les Commentaires de Petersbourg pour I'an- uee 1737. Le systeme de demonstration employe dans le theoreme de Golbach conduit aplusieurs propositions nouvelles, entre autres a celle-ci : n — 1 TT * r etant ud nombre entier qui n'est pas une puissance parfaite. Seance du 27 novembre 1841. Physiologie ANiMALE : Fttits relotifs a I'hisloire des Mol- lusques. — M. Laurent communique un fait relalif aux moeurs de la Valvee piscinale. Ce fait lui parait nouveau et devoir etre rap- prochc de celui deja connu dans le genre Litiope. On salt que ce dernier Mollusque dont M. Bellange, capitaine de vaisseau, a le premier connu I'animal, s'ecarte des plantes ma- rines sur lesquelles il vit en s'y tenant fixe par un fil. On a dit aussi du Litiope que, lorsque ce fil est rompu et que I'animal est tombe au fond de I'eau , il a la faculte de s'elever a la surface au raoyen d'une bulle d'air] enveloppee de mucus. Ce dernier fait a ete inflrme par M. Souleyet , qui a repete ses experiences un nombre de fois sufDsant pour Tautoriscr a ne point admettre cetto faculte de revenir a la surface de I'eau au moyen de la bulle d'air. Jusqu'a ce jour on ne connaitque le Litiope, parmi les Mol- lusques aquatiques , qui puisse descendre dans I'eau au raoyen d'un fil, et parmi les Mollusques tcrrestres, que le Limax flam , 119 qui puisse se laisser choir lentement jusqu'au sol de la meme ma- iiiere. Apres s'etre assure qu'un iait semblable qu'il vient d'ob- server sur la Valvee piscinale, n'a point ete decrit, du moins eu France, M. Laurent a cru devoir en faire le sujet d'une notice, pour engager les observateurs a fixer leur attention sur tous les Mollusques aquatiques qui rampent avec leur pied a la surface de i'eau. Plusieurs individus de I'espece Valvata piscinalis ayant rampe a la surface de I'eau et y ayant depose un mucus epais, il les a forces de s'en detacher et de tomber au fond de I'eau. C'est ainsi qu'il a eu occasion de voir ce Mollusque tomber lentement , el rester meme suspendu par un fll fixe a la lame du mucus qui re- couvre I'eau. La Valvee piscinale fournit dememeun fil muqueux qui la soutient dans I'eau lorsqu'on la iforce de quitter les tiges des plantes sur lesquelles elle vit. Lorsqu'on cesse d'inquieter I'a- nimal ainsi suspendu, on le voit quelquefois remonter jusqu'a la surface de I'eau , en ramassant avec son pied le fil qui le soutenait suspendu. — M. Milne-Edwards signale une observation du meme genre, qu'il a trouvee consignee dans les notes laissees par M. Audouiu', et qui se rapporte a la Limace rousse. M. Alex, d'Orbigny rappelle qu'il a indique un fait analogue pour le Limax canariensis , figure par lui en 1838. Geologie : lies Chausey. — M. de Ouatrefages entretient la Societe de quelques faits geoJogiques observes par lui sur I'archipcl de Chausey, ou il a fait un sejour de trois mois. L'auteur n'a rien a ajouter a ce que MM. Audouin et Milne-Edwards (1) ont publie sur les especes minerales que presentent ces ilots , si ce n'est qu'il a trouve dans les iles del'ouest plusieurs filons de pegmatite entierement semblables aceux que ces naturalistesavaientsignales dans la grande ile. MM. Audouin et Edwards, en decrivant I'as- pect de bouleversement que presente cet archipel a maree basse , ont laisse indecise la question de savoir s'il fallait I'attribuer a un cataclysme ou a Faction incessante des agents actuels. Le long sejour de M. de Ouatrefages lui a permis de s'assurer que cette derniere cause etait bienla veritable. Le granite de Chausey forme (1) M^moires pourservirSi I'histoire du littoral de la France, 2« M^moire. 120 des assises superposees, coupees d'une maniere quelquefois tres- reguliere, par des fentes verticales , circonstauces qui le rappro- chent evidemraent des gneiss. Entre les intersectioos de ces fentes, se trouvent de grandes masses bien distinctes du reste de la roclie. Ces masses sont en sphero'ides assez reguliers, lorsqu'elies sont distantes les unes des autres, et s'aplatissent quand elles s'appro- chent jusqu'au contact, mals sans jamais se penetrer reciproque- raent. Les fentes verticales et celles qui forment les a'ssises hori- zontales, ne les coupent jamais. Ces sphero'ides presentent d'ail- ieurs tousles autres caracteres signales par M. Gregory Watt dans C8UX qu'il a obtenus par la fusion artificielle des laves, et en par- ticulier la composition par couches concentriques. On ne saurait done meconnaitre I'analogie entre les sphero'ides granitiques de Chausey, et ceux qu'a decrits Texperimeutateur anglais; et le fait constant que les fentes ne penetrent jamais les premiers , indique d'une maniere positive qu'elles sont dues uniquement au retrait de la roche, et non a une cause perturbatrice qui aurait agidepuis le refroidissement de la masse. On les trouve presque toujours remplis d'un granil tres-friable , appele par les ouvriers pierre pourrie. Le choc des vagues, ou Paction des agents atmospheri- ques, suffitpour desagreger celle-ci, et pour isoler des blocs sou- vent enorraes que la mer roule ensuite souvent a d'assez grandes distances, ainsi qu'a pul'observer M. deQuatrefages. Cette pierre pourrie se trouve aussi quelquefois entre les couches qui compo- sent les sphero'ides , et sa destruction donne naissance a des es- peces de voiites dont I'ile aux Oiseaux surtout presente plusieurs exemples. ZooLOGiE : Cotes de la Manche. — M. de Quatrefages indique rapideraent quelques-uns des resultats des etudes zoologiques qu'il vient de faire sur plusieurs points des cotes dela Manche. Dans la derniere seance de la Societe il avait montre dans le Synapte une Holothurie passant auxActinies. II annonceavoir trouve a Chausey une Actinie qui, de son cote, se rapproche des Hololhuries, et pre- sente en outre des rapports avec les Polypes a polypicrs. Ce type entierement nouveau devra former un genre, pour lequel I'autcur propose le nom iU'Edwardsia , en I'honneur du naturaliste a qui Ton doit de nombreuses recherches sur les Rayonnes et les ani- maux voisins. Les Edwardsia, dont M. de Quatrefages a deja 121 irouve trois esp^ces disticctes, soiit vermiformes. La moitie rae- diane du corps est recouverte d'uD epiderme epais et opaque ; le quart anterieur qui porte les tentacules et le quart posterieur sont transparents et entierement retractiles dans la partie opaque et plus solide dont nous avons parle. M, de Oualrefages annonce avoir decouvert les systemes ner- veux et circulatoire des Nemertes dans une espece nouvelie que la transparence a permis d'etudier sous le raicroscope et ade forts grossisseraents, Le premier consiste en deux ganglions piriforraes, places des deux cotes de I'cesophage, et reunis par une simple ban- delettequi passe sous ce merae conduit. II en part en avantquatre filels,dont deux ont ete suivis jusqu'auxdeux grands yeuxde I'ani- mal. En arriere, les deux ganglions fournissent chacun un filet qui, longeant le cote du corps, va se reunir a I'autre a I'extremito cau- dale, sans presenter de renflement. Le systeme circulatoire con- siste en deux troncs lateraux et un troisierae median superieur au «anal digestif. M. Dujardin , a qui M. de Quatrefages a communi- que ces observations , lui a montre des dessins representant des dispositions anatomiques analogues trouvees par lui sur une autre espece du meme genre. On comprend combion ces faits sont im- portants pour la connaissance d'animaux places encore par beau- coup de naturalistes parmi les Rayonnes. M. de Quatrefages a etudie d'une maniere detaillee I'organi- sation d'une espece nouvelie d'Annelides microscopiques, afin d'e- tabiir une comparaison rigoureuse avoc I'analomie des Systolides dont il s'occupe depuis longtemps. II a doconvert aussi et etudie avec le plus grand detail un genre nouveau, intermediaire entre ces derniers et les Annelides errantcs, genre qui est venu confir- mer pleinement ses idees sur I'affinite extreme qui unit ces deux classes, placees juqu'.i ce jour dans deux embranchements diffe- rents. C'est une Aunelide errantequi se meut a I'aide de cils vibra- liles disposes en roues sur les cotes de chaque anneau du corps, et en deux bandes longiludinales sur la face inferieure. M. de Quatrefages decrit ensuite un type nouveau de Radiaires microscopiques, auquel il donne le nom dTJcmisplieria , et qui parait tres-voisin des Polypes d'eau douce. C'est un animal dont la structure rappelle celle du Polype hemispheriquo, poiirvu de six bras , lesquels se divisent chacun en deux branches armees , a Extralt de L'hntitui, 18A1. 16 122 leur extromile, d'liiic espece de pelolle de poiutos exser(ili;s. La bouchci est placee au centre sur la parlie plaue. A la base de clia- que luas, sur la partie convexc, so voit un m\ a pigment rouge tarmin. Toutes Ics especes qui ont fait I'ohjet des etudes de M. de Qua- trefages ont ete trouvees avec leurs oeufs ; elles ne peuvent done etre considerecs comme les, jeuoes d'especes precedemnnent de- crites. L'auteur n'a d'ailleurs fait ces communications qu'afln de prendre date pour des observations qu'il se propose depublieravec detail. Chimie ORGANiouE : Cvistaux d'essence de lerebenthine et de ci- tron. Recherches sur les rcsines. — M. Devllle presente a la So- ciele deux nouveaux produils qu'il vient d'obtenir sous la forme de cristuux , remarquables par leur beaute, leur transparence et leur eclat. Le premier est I'hydrate d'essence de terebenthine, et I'autre Thydrate d'essence de citron. — II lit, a ce sujel , la note sui- vante : » M. Wiggen a anuonce avoir obtenu de beaux cristaux de la premiere substance au nioyen d'un melange d'alcool nitrique et d'essence de terebenthine. J'ai repete cette experience , qui a par- faitement reussi et m'a doune deux ou trois cents grammes au moins de substance, au bout d'un mois de contact entre deux kil. de melange. J'ai pu preparer d'une maniere analogue I'hydrate d'essence de citron, qu'on ne connaissait pas encore. — Ces deux corps cristallisent avec une admirable nettete. lis sont du reste isomorphes, et leurs formes sont des primes rectangulaires droits. Us sont en meme temps isomeriques, et leur formule est C*0H52_j_ Il>20<*, formule que MM. Dumas et Peligot avaient deja assignee a I'hydrate d'essence de terebenthine. — II m'a paru qu'il devait existeraussi un hydrate liquide des deux essences. — Le terebente dans les memes circonstances me fournit un corps cristallise. Je n'en ai pas encore eu assez pour I'etudier. » Toutes ces experiences, corameucees sur un grand nombre d'essences diverses , demandcut , pour etre menees] a fln , beau- coup de temps. C'est pour cette raison que jemo permets d'en en- tretenir la Societe, bien qu'elles soient encore incompletes. " J'ai I'honneur de communiquer en merae temps quelques re- 123 sultats obtenus dans un iravail commence sur las vesiues et dont j'ai entretenu la Societe il y a quelques mois a roccasiou du baume de tolu. » La resine de gayac m'a donne a la distillation trois substances bien distinctes : lo Une huile bouillant a 1 17°; 2° Une autre bouil- lant a 212°, et plus dense que I'eau, tandis que i'autre est plus le- gere; 3" Une substance cristallisee , volatile sans decomposition. Ce travail, dont leresultat paraissait, au premier apergu , avoir uno analogic tres-grande avec ceux que j'ai publics sur le baume de tolu , me font esperer que je pourrai rallier ces deux resines autour de principes, sinon les memes , du moins analogues. Sa- chant que plusieurs personnes s'occupent du gayac , et desirant me conserver la priorite pour des etudes depuis longtemps com- mencees sur beaucoup de resines a la fois, etle gayac en particu- lier, je me permets de communiquer des resultats aussi iucomplets avec I'espoir que je les terminerai bicntot pour les soumettre a la Societe. » — A I'occasion decetle dernierepartiede la communication do M. Deville,M. Pollelier declare qu'il s'occupe aussi en ce moment de I'examen du gayac , et qu'il a reconnu dans cettc matiere la presence de deux resines , dont I'une peut se combiner avec les alcalis, tandis que I'autre no possede pas cette propriete. Ayant soumis le gayac a la distillation, il a obleuu trois substances dif- ferentes : une huile legere; une matiere crislallisable, parfaite- nieut belle, qui se volatilise a I'aide de la vapeur d'cau ; et une huile dense, qui lui a paru identique avec la creosote. Seance du 4 decembre 1841. Physique du globe : Poles de froid de I'hemisphere boreal. — M. Babinet rappelle que, dans une des dernieres seances, il a ete. conduit a parler deo deux poles de froid que Ton admet dans The- . misphere boreal, I'un en Siberie, I'autre au Canada, a une dis- tance d'environ 12° de chaque cote du pole geographique. Ces deux poles n'ont pas la meme intensite ; la temperature du pole americain etant de — l9o,7, et celle du pole asiatique de —17°, 2. M. Brewster a donne une formule pour calculer la temperature ^ d'un lieu quelconque en fonction des distances 5 et S' de ce lieu 124 aux poles du Canada et de Sibeiie, de la temperature maximum T , et de la temperature minimum t. Cette formule est : 5 — (T — 0 V^sin 5 sin 3' + t. M. Babinet a cherche a accommoder cette formule do maniere a ce qu'on puisse obtenir par son moyen la temperature d'un lieu quelconque, en ne tenant compte que des seules distances 5 et 5'. La nouvelle formule a laquelle il est parvenu est la suivante : 5=fc V/^sinTsrnS' — 2,0 [/ cosS^-^ 17o,2, ^ f^ . sm a dans laquelle « est la distance des deux poles de froid, et k est une conslante. — A I'occasion de la communication precedente, M. Duperrey fait remarquer que d'apres la maniere dont la chaleur est distrlbuee le long de chaque meridien terrestre entre Tequateur et les regions glaciales, il est impossible de trouver une loi unique qui soit capa- ble de salisfaire a la recherche de la temperature en un point quelconque de cos meridieos , notamment en un point quelconque des regions voisines des poles ou le plus grand desordre est la con- sequence du mouvement des glaces. II suffit de jeter les yeux sur la carte des lignes thermales de I'hemisphere nord, publiee en 1838 par M. Berghaus, pour s'en convaincre , et pour s'assurer en meme temps que les deux poles de temperature qui sont indiques dans cetto carte ne sont nullement justifies par les lignes thermales qu'un grand nombre d'observations a permis de tracer avec assez d'exactitude. Si, dans la courbe qui represente — 5" de tempera- ture. Ton veut achever de tracer celles de — 10° et de — 15", dont on neconnalt, tout au plus , que les portions comprises dans I'A-' merique septentrionale et dans I'Asie, on arrive, par le fait d'une interpolation rationnelle, non pas a des cercles enveloppant deux poles distincts, que M. Berghaus a ou lui-meme I'attentiou , dans le doute, de ne figurer qu'en lignes ponctuees , mais bien a des courbes ovalaires ayant le petit axe dans la direction du detroit de Rebringau Spitzberg.et le grand axe dans une direction perpen- 125 diculaire a celle-ci. C'esten un point de ce grand axe et du cote de I'Araerique que doit se trouver la plus basse temperature de I'he- raisphere nord, ainsi que M. Duperrey Favait deja siguale dans un Memoire lu a I'Academie des Sciences de Paris, le 23 decem- bre 1833. Dansce memoire, M. Duperrey s'exprime ainsi : « Si nous Axons notre attention sur {'hemisphere boreal, nous voyons autour de son pole un vaste bassin glacial , qui n'a de communication avec les mers des regions temperees que par le detroit de Behriug et par le canal compris entre la Norwege et le Spitzberg. On sail, par le recit des voyageurs, qu'il y a de- gel annuel dans les meridiens de ces deux passages, tandis que les hivers sont d'une desolante perpetuite dans les meridiens du nord de la Siberie comrae dans ceux de I'Amerique sep- tentrionale ; il existe done dans ces derniers meridiens une cause natureile de froids excessifs que Ton ne trouve pas aux memes dis- tances du p61e dans ceux du detroit de Behring , et moins encore dans ceux de I'Europc dont le climat parait dependre des hautes temperatures que I'on observe dans les deserts de I'inle- rieur de I'Afrique; mais la Siberie appartient a un continent plus vaste et surtout plus etendu dans les tropiques que ne Test I'Arae- rique septentrionale; il parait done evident que I'intensite du froid qui regne dans toute I'etendue de la region poiaire doit etre en exces au nord de ce dernier continent. » «A ces causes, qui perdraient toute leur valeur, dit M. Duperrey, si I'on venait a prouver que le benefice de temperature dont nous jouissons en Europe ne pent s'etendre beaucoup au-deia de la Norwege , et que I'etendue des continents dans les tropiques ne saurait avoir d'influence sur les regions giaciales, j'ajoute aujour- d'hui,commeetant plus rationnelles, les causes que jededuisdumou- vement des eaux a la surface des mers. Je vois, en effet, que le Gulf- Stream, loinde penetrer dans lamer de Baffin, ni memed'atteindre les cotes orientalesdu Greenland, en est repousse, au contraire, par un puissant courant d'eau froide et se rejette surles cotes de I'Europe, ou il se divise en deux branches, dont I'une vient baigner les cotes de France, d'Angleterre et d'Irlande, pendant que I'autre sc dirige vers les cotes septentrionales de I'Asie , apres avoir prolonge les 126 eotes occidenlales de la Norwege et de la Nouvelle- Zemble. « Je me suis assure que, dans I'etat actuel de la science, it est im- possible d'assigner la temperature du pole terrestre, non plus que les temperatures et ies positions geographiques des points les plus froids du globe ; mais j'iasiste sur ce fait , dont j'ai deja parle, que la temperature la plus froide, dans I'hemisphere nord, regne en un point situe quelquepart au nord de I'Amerique septentrionale; que cette temperature se prolonge, en perdant insensiblement de son intensite negative, dans ia direction de ce point vers le nord de la Siberie ; et corame il est prouve que des navigateurs ont trouve la mer libre entrela Nouvelle-Zemble et le dotroit de Behringen pas- sant au nord de I'Asie, tandisquele capitaine Parry n'a pas pufrau- chir la masse des glacespermanentesqui se trouvent comprisesenlre le Spitzberg et le pole terrestre qu'il desirait atleiudre, il me parait de toute evidence que la temperature de ce pole ne saurait etre su- per^eure a celle du pretendu pole thermal siberien, que Ton place precisement dans des parages oii les glaces u'ont point offertd'ob- stacles insurmontables aux progres de la navigation. « Je terrainerai cette communication en faisant reraarquer qu'il en est des poles de temperature de la terre comme des poles magnetiques. Tout en reproduisant ce que j'ai dil a cet egard il y a plusieurs annees, je ferai voirdo nouveau qu'il n'existequ'un pole magnetique, soit du fait de la direction, soit du fuit de I'in- tensite magnetique. Pour le premier de ces cas il me suffll de rappeler que la declinaison a etc trouvee N.-E. et non pas N.-O., a la Nouvelle-Siberie, par le baron Wrangel, et qu'elle a ete trouvee N.-O. et non pas N.-E, a la Nouvelle-Zemble, par le capitaine Lutke. Quant au second cas, il est facile de reconnaitre a I'inspection raerae de la carte des lignes d'egale intensite, publiee par M. Sabine en 1838, que les courbes de 1,6 et de 1,7 d'intensite, tracees dans les deux hemispheres de ma- niere a faire croire a I'existence de deux poles magnetiques dans chaque region polaire, ne sont nuUement justifiees par les courbes Seance du 2Z decembre iSii . Hydrodynamique : Experiences sur les ondes. — M. de Caligny communique la note suivante , relative a des experiences qu'il a faites sur les flots,dans un canal en zinc d'un peu moins de 24 me- tres de long, de 72 a 73 centimetres de diametre , et de 4 decime- tres de profondeur , dans le but de determiner la nature de la courbure des flots a la surface d'un liquide en mouvement , et les raouveraents interieurs de ce liquide. rtll y a eu depuis plusieurs annees une discussion tres-interes- sante sur ce sujet, que Ton trouvera dans les Annates des ponts et chaussees, annees 1835 , 1837 , 1858. Ne revoquant en doute au- cune des experiences citees par les auteurs de cette discussion , on a pense qu'il etait indispensable d'etudier la question sur une echelle raoindre, raais plus grande que celle des experiences de freres Weber , afin de varier a volonte les resultats, et de bien saisir la loi du phenomene. On sail d'ailleurs qu'il s'agit d'un point tres-important de Thydraulique, et qu'un des auteurs de la discus- sion pensait que cela remettait en doute I'utilite de la digue de Cherbourg. "D'apres I'un des systemes, le mouvement des molecules devrait se faire comme dans un ensemble de syphons , et , dans ce cas, la courbure de la surface serait une trochoide. D'apresl'autre systeme, le mouvement de chaque molecule se ferait dans une sorte d'el- lipse, et alors la courbure de la surface de I'eau serait une cycloide dont lessommets superieurs seraient plus aigusque les creux. On admet d'ailleurs dans les deux systemes que plus le fond est pres de la surface, plus les flots sont aigus. « Cette derniere observation parait devoir servir a concilier les 126 experiences faites par les auleurs des deux systemes. En effet, (juand ii y a environ 30 ceulinielrcs de hauteur d'eau dans lo ca- nal en zinc, cette profondeur sufGl pour que la courbure de la sur- face eu ondulalion soil une trochoide ; les flots ayant environ un decimetredehaut. Mais quand il n'y a dans le memo canal que les deux tiers de cette hauteur d'eau , la courbure de la surface est celle qui est indiquee dans I'autrc systeme (connu sous le nora de mouvement orbitaire) , a moins quo les flots n'aient une hauteur moindre, ce qui presente^une chance d'erreur dans I'observatiou. " Ouand on suit de I'oeil de belles ondes , d'une forme parfaite- ment analogue a celle que M. Viria a observee dans les ondes de la mer a Cherbourg , les parois du canal permettent d'en relever la trace aveo exactitude, parce qu'il est facile , au moyen d'un cylin- dre d'un assez grand diametre par rapport au canal , de faire en sorte que chaque flot s'etende sur toute la largeur. " Le point essentiel etait de determiner le mouvement des corps legers tenus en suspension dans I'oau ou repandus sur le fond du canal. Or on voit tres-distinctement le mouvement de va etvient du sable sur le fond du canal , et cela est precisement le contraire de ce qui se presenterait si le systeme du mouvement orbitaire etait le veritable. Enfln.en ecrasant entre ses doigts des poussieres tres -legeres , on ne voit aucun symptome de mouvement orbi- taire, « Mais, en faisant voir que , du moins dans un canal de dimen- sions analogues a celles dont ils'agit, lesondes se font par un mou- vement oscillatoire , il est essentiel d'avertir que ce mouvement n'est pas tel qu'on le supposait generalement. Loin de se faire comme dans des syphons, en ne se courbant que vers I'extremite inferieure des trajectoires, il presente un ondoiement general ; il y a pour toutesles hauteurs une composante horizontalede la Vi- tesse. "Des I'insiant ou il est etabli que I'ondulation dont il s'agit provient d'un mouvement oscillatoire, ot non d'un mouvement orbi- taire, c'est-a-dire revenant toujours a peu pres sur lui-meme, il etait naturel de chercher a y appliquer les lois du mouvement os- cillatoire communiquees precedemment a la Societe. C'est aussi ce qui a ete fait , et I'experience confirme que, du moins dans le cas dont il s'agit, il y a bien veritableracnt transport horizontal con- 129 tinu dans le sens du raouvement de certaines ondes , c'est-a-dire pendant la duree du mouvenient apparent de ces ondes dans un meraesens.On reviendra, aussitot que la saison le perraettra, sur ces experiences dont on n'a pu dire ici que quelques mots, seule- raentdansle but d'annoncer (]uc la discussion sur le point capital du syphonnement des flots, qui a fait beaucoup de bruit parnii les ingenieurs, est completeraent terminee pour un canal de ces di- mensions. » Seance du 30 decembre 1841. Entomologie : Nouvelle espece de Priones. — M. Blanchard communique la note suivante sur un Insecte de la famille des Longicornes, nuisible aux Palraiers : On sail generalement que les Priones et les Cerambyx vivent a I'etat de larve dans I'interieur des bois ; mais jusqu'a present, parmi les especes qui composent le genre Prionus, tel qu'il est circonscrit aujourd'hui par les entomologistes, il n'y a que le P. coriarius Lin. qui ait ete observe vivant a son premier etat dans lestroncs pourris des cheneset des bouleaux. Des renseigneraents adresses tout recemraent a I'auteur de la presente note font connaitre que la larve d'un Insecte du meme genre vit aux depens des palmiers, et occasionne de grands rava- ges dans ces vegetaux. Get Insecte qui habile les environs de Tan- ger, et qui n'a encore ete signale d'aucun autre point dp la Bar- baric, appartient a une espece que M. Blanchard croit "nouvelle pour la science, et a laquelie il propose de donner le nom de Prio- nus Favieri, en I'honneur du naturaliste qui en a enrichi les col- lections du Museum. Get Insecte ressemble un pen. par I'aspect general, au Prionus coriarius, mais il est au moins aussi grand que le P. buphthalmus Fab. II est surlout remarquable par la forme de sa tete, plus longue et plus ioclinee que dans les autres Priones, et par ses mandibules fortement croisees I'une sur I'autre. presque aussi longues que la tete, larges et aplaties, formant un coude tres-prononce pres de leur extreraite, pour se terminer en- suite en pointe aigue. Les antennes ressemblent beaucoupa celles du P. coriarius, mais leurs articles sont generalement un peu moins dilates et le second est proportionellement un peu plus long. ~^ Extrait de L'liistiW, 1841. 17 130 Le corselet est lisse avec ses trois pointes tres-aigues, particuliere- ment I'intermediaire. Les olytres sont lisses, chagrinees d'une ma- niere fort peu sensible. Tout I'insecte est d'un marron clair ; la partie anterieure et les luandibules surtout sont seulement plus fODcees que les autres parlies du corps. II est long de 55 millim. environ. La femelle ne differe guere du male que par sa tete, ses anteones et ses raandibules plus petites, et par une couleur plus uoiforme. PavsiguE GENERALE. — M. Lamc donne les details suivants sur un meinoire qu'il a presente a TAcademie des Sciences de Paris dans sa seance du 3 Janvier. " Depuis plusieurs annees je m'occupe de ramener a I'unite chaque iheorie partielle de la physique, de modifier ou de trans- former I'hypoihcse qui sert de lien a ses phenoraeues, afln que oette hypothese puisse toujours faire entrevoir, au moins, I'explj- cation de tous les faits, lant anciennement connus que nouvel- lemeni decouverts. Plus tard il m'a paru evident que les hypo- theses trausformees des trois theories parlielles de la physique se rapprochaient, se confondaient en quelque sorte. J'ai cherche alors une hypothese unique qui les renfermat toutes, et j'ai essaye d'ap- pliquer I'hypothese trouvee a I'explication de tous les faits phy- siques. » Cast ce travail continu que je me propose de faire conuaitre par plusieurs memoires. Celui que j'ai presente a I'Academie lundi dcraier en commence la serie, mais n'en est en quelque sorte que I'introduclion. J'indique la marchc que j'ai du suivre pour reconnaitre le principe general de la physique; je donne son (inonce et ses premieres consequences. J'espere que plusieurs vues nouvelles contenues daus ce memoire, que la simplicite de quel- ques-unes des propositions -qu'il enonce, suffiront pour faire sur- seoir tout jugement defavorable, avant que j'aie pu terminer cora- pietement la redaction de mon travail. " Je ue pretends pas donner du principe general de la phy- si(iue un enonce complet a I'abri de toute objection ; je le presente tel qu'il nait du rapprochement de trois principes partiels ; il n'est encore qu'a I'etat d'hypbthese de coordination. La physique expe- rimentale doit le travailler, le transformer avant qu'il puisse etre erige en principe reel, etque lecalcul puisse I'aborder sur toutes 1 131 les faces. Et cependant j'espere prouver, par raon travail complet, que, tout iraparfait qu'il peut etre, ce principe a deja plus de va- leur que toutes les hypotheses reunies de la physique. " Quant a la note que j'ai ajoutee a mon meraoire, et dans la- quelle je presentc une explication de la non-concordance des nom- bres, trouves a deux epoques eloignees, pour exprimer le coeffi- cient de dilatation des gaz, voici comment j'ai ete conduit a cette explication. « L'existence de la pression de I'ether m'a paru etre une con- sequence naturelle de son enorme elasticite dans le vide piane- taire. Depuis longtemps j'etais arrive, en I'admettant, a ces deux tbeoremes : 1° que la tension mesuree de la vapeur d'eau n'est que I'exces de sa force elastique totale sur la pression de i'ether dans le vide ; et 2o que le degre de la fusion d'un solide, sous la pres- sion de i'ether, est analogue an degre de I'ebullition d'un liquide sous la pression atmosphorique. " La possibilite d'une variation dans la pression de I'ether m'avait paru r6sulter d'un phenoraene naturel dont I'explication recue ne m'a jamais satisfait : je veux parler de I'electriclte at- mospherique. Je ne puis croire que ses puissants effets, que les signes d'electricite positive libre, croissant a mesure qu'on s'eleve dans I'atmosphere, et qui donnenl lieu a I'aurore boreale, resultent Hniquement du Quide que peut entrainer I'eau qui s'evapore a la surface de la terre ; et si j'ai bien corapris le travail de M. Peltier sur le meme sujet, il ne partage pas non plus cette croyance. J'ai pense depuis longtemps avoir apercu une cause, en harmonic de grandeur avec les effets a expliquer, dans la variation de la den- site do I'ether an dcla de notre atmosphere. II ne me paraissait pas impossible d'admettre que notre globe, emporte avec tout notre systeme planetaire, marchat actuellement vers une region de I'espace ou la densite de I'ether serait plus grande que dans les regions qu'il a quittees. Ce qui expliquerait I'infiltration continue d'electricite positive a travers I'atmosphere. « Une seule objection m'a toujours arrete dans la publication de cette idee : c'esi la consequence qui en resulte, d'apres les iheoremes precedents, que les deux points de repere du thermo- metre ne sont pas fixes. Bien que ce fut ma conviction, j'attendais depuis longtemps qu'une circonstance me permit d'attaquer sans 132 irop de violence les idees revues, et j'ai cru la trouver dans I'in- certitude du coefficient de dilatation des gaz. C'est ainsi que j'ai ete conduit a I'explication dont il s'agit ; je I'avais en quelque sorte trouvee avant le sujet ; il ne restait plus que le litre a mettre. » FIN DES EXTRAITS DES SEANCES POUR I.'aNNEK 1841 SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS. SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS. EXTRAITS DBS I>ROC£S-V£RBAUX DES SEANCES PENDANT l'aNNEE 1842. PARIS IMPRIMERIE D'A. RENE ET C'^ ROE DE SElNE-9. -GERMAIN, 32. 1842 FXTRAITS DE L'INSTITUT, JODKNAL rrriTERSBL DBS SCrENCES ET DBS 50CIETBS SAVAMTKS BN FRANOB BT A t'ETBANOBD. ire Section. — Sciences mathematiques, Physiques et Naturelles. Rue Guenegaud, 19, a Paris. r r SOCIETE PHILOMATIQUE a>a s^^aasc SEANCES DE 1842. Smnta du 15 janvicr 1842. ZooLOGiE : Mammiferes de I'Algerie. — M. Duvernoy lit une note additionnelle a son memoire sur plusieurs Mammiferes de I'Algerie, dont il a ete parle precedemment. « En communiquant a la Societe, dans sa seance du 6 novembre dernier, quelques renseignements sur plusieurs Mammiferes de I'Al- gerie, j'aiindiqueparmilescaracteresquera'aoffertlesquelettede la Gerboises, une region cervicale courte et large ainsi que Pallas I'avait deja caracterisee; raais ils ne disent rien de la sou- dure des vertebres de cette region. Le premier parle d'une disposi- tion a se souder entre elles qu'il a observee dans les vertebres cervicales de VHelamys et du Castor, parmi les Rongeurs, et daus les Tatous, parnii les Edentes. Je crois pouvoir en conciure qu'il avail sous los yeux, lors de sa description du squeleile des Ger- boises, une ou plusieurs especes du genre Alactaga. « Quant a la soudure des vertebres cervicales dans VHelamys {Dipus cafcr, L.) , eile n'est pas constanto. Ges vertebres sont li- bres dans un individu que j'ai eu I'occasion d'observer. La figure du squelette du Coendou, publiee par MM. Gander et d'Alton, iu- dique, comme cello de leur Dipus bipes , la soudure des deuxieme et troisiemo vertebres cervicales , par leurs apophyses epineuses , dent la reunion en produit une de projiortion insolite, commv chez les Gerboises. J'ai verifi6 cette circonstance sur un squelettc de cette espece. " L'observation detaillee de ces circonstances organiques pou- vant indiquer des rapports zoologiques et physiologiques plus ou moins interessants, qui ne manqueront pas d'etre saisis par les na- turalistes , j'ai cru utile de fixer leur attention sur ce sujet , qui paraitrait moins ioiportant si on ne le considerait que comme un fait isole. » — M. Pelouze annonce que M. Magnus, dans un travail com- munique a I'Academie des Sciences de Berlin, vingt-cinq jours avant la lecture du raemoire de M. Regnault, otait arrive au meme resultat que ce dernier physicien pour le coefficient de dilatation des gaz, et qu'il a donne aussi le meme nombre pour I'acide car- bonique. La methode qu'il a suivie dans ses experiences est celle de Rudberg. Le meme membre annonce, en outre , que M. Liebig vient de reconnaitre que le cyanure de potassium a la proprietedereduire tons les metaux que reduit le potassium lui-meme. M. Pelouze I'ait ressortir les avantages qui resulteront de cette decou- verte. — M. Huzard entretient la Societe d'un fait physiologique dont il a ete question a I'Academie Royale de Medecine. C'est celui d'unejeune fille qui, apres un recent accouchement, est entree dans un hospice, etant encore en etat de grossesse, et y est morte bientot a la suite d'une seconde couche. L'autopsic a demontre qu'elle avail un double uterus a deux orifices. Sans vouloir diminuer I'interet que doit exciter ^observation communiquee par M. Huzard , montrant un cas tresremarquable de superfetation, M. Duvernoy rappelle que plusieurs anatomistes, et en dernier lieu M. Delle Chiajo, ont public des observations de matrice plus ou moins completement double. Dans l'observation decrite et figuree par le naturaliste italien, ily avail deux matrices et deux vagins. Seance du 22 Janvier 1842. ZooLOGiE : OEufiide Volutes. — M. Alcide d'Orbigny comrau nique a la Societe plusieurs oeufs ou ovules du Vottttn lirasiliana Solander, recueillis par lui en 1829 sur la cote de la Ilahia-de- San-Blasen Patagonic. II fait remarquer que les plus grands oDuls libres de Mollusques qui soient connus sont ceux du Bulimus ova- tus, dout lediametre est d'enviroa 25 millimetres. Lesoeufs qu'il met sous les yeux de la Societe en ont 70 sur 56. Ces (xufs, ou mieux ces ovules, sont ovalaires, pourvus d'une enveloppe carti- lagineuse, flexible et iransparente. lis contiennent dans les moins avances, au milieu d'une eau presque limpide, de quinze a vingt vitellus jaunatres, eutoures chacun d'une membrane tres-mince, et vaguement determines. Lorsque les oeufs sont plus avances, un embryon deja forme occupe le milieu de chaque vitellus. Plus tard, lorsque le jeuue embryon, apres avoir absorbe tout le vi- tellus, se trouve libre dans I'eaa contenue dans I'ovule, il com- mence a ramper sur la paroi interne de I'enveloppe, jusqu'a ce qu'il soil assez fort pour la percer et en sortir. Le jeune embryon, a sa sortie de I'ovule, a environ 10 millimetres de longueur, il n'offre alorsque deux tours de spire dont le premier est informe; le dernier commence a raontrer I'iudice des plis de la columella ; mais I'ensemble de la joune coquille, comme M. d'Orbigny I'a reconnu chez presque tous les Mollusques, est tout a fait different de la coquille aduUe. — Si le developpement du jeuno embryon dans I'oeuf du Valuta Brasiliana avait paru, a M. d'Orbigny, analogue a celui des autres Mollusques pectinibranches, il dut pourtant eire etonne do trouver un oeuf de 70 millimetres de dia- melre pondu par un Mollusque dont la plus grande taille est de 200 millimetres. II pense que cet ceuf se dilate apres la ponte, comme il I'a remarque pour plusieurs autres especes. — M. Laurent, a I'occasion des oeufs de Mollusques presentes par M. d'Orbigny et de remarques faites a co sujet par MM. Milne- Edwards, Duvernoy et de Ouatrefages, fait connaitreles resultats de ses observations sur quelques points de la generation des Mol- lusques et autres animaux inferieurs. 1° Composition des capsules d' oeufs de la Valvee piscinale. — Ces capsules sont spheriques, aggluticees aux corps sous-fluviatiles ; elles renferment un nombre d'oeufs variable en general de 10 a 15 ou 20. Chaque ffiuf a sa coque particuliere terminee a chaque pole par un filament contourne ; tous cos .oeufs, qui n'oul qu'un seul vitellus tres-grand, circonscrit par une coqne proprc . sont 6 ontouros d'uii albumen commnii peu abondant, ol conlcnu par la capsule qui est unc sorte do coquo exterieure commune a tous les oeufs. Lorsque le developpement des oeufs est Ires-avance, la capsule tres-distendue se dechire, el Ton voit sortir a travels la dechirure les oeufs dont la coque est encore intacte ct ne s'ouvre que quelques jours apres, pour laisser echappur les embryons a terrae. 20 Composilion dc I'oeuf des animaux en general. — L'FIydre et la Spongille ne sent pas, dans le regno animal, les seules espoces dont Toeuf soit simple et reduit au germe seul, sans entourage dc vitellus. M. Ch.-Th. de Siebold assure n'avoir point trouve la ve- sicule de Purkinjo dans les ojufs des Enlozoalres depourvus d'or- ganes sexuels, meme dans une partie do ceux pourvus de ces or- ganes. 3° Existence de Zoospermesdans V albumen de I'ceufda Umax agrestis. — M. Laurent communique ce resultat de ses ob- servations a I'appui de celles de M. Bischoff, qui a trouve des Zoospermes dans les coucbcs d'albumen qui enveloppent I'oeuf des Lapines, dont I'embryon est pourvu de cils vibratiles locomoleurs semblables a ceux decouverts dans I'embryon de la Limace griso par M. Diijardin. 4° Determination de I'organe en grappe des Mollusques gas- tcropodes hermaphrodites. — Cet organe coatenant a la I'ois dans son parencbyrae les Zoospermes et les oeufs, est pourvu d'un seul conduit excreteur qui verso I'oeuf et un li(!uide zoosperme dans la premiere loge de la matrico. Au moment de I'arrivee du vitellus dans cette logo, I'organe de la glaire verse la quanlite d'albumen que doit contenir un oeuf dans cette premiere loge de la matrice. Cette loge no contient jamais qu'un seul oeuf dont I'enveloppe n'est alors formee que d'une seule couche qui forme la tunique interne de la coque. Tous les oeufs qu'on trouve disposes a la file les iins des autros depuis le fond jusqu'a I'orifico externe de la matrice ont une coque qui se complete et se condense de plus en plus en se rapprochant decct orifice. La matrice uefournit done que la sub- stance dont les coucbes enroulees en spirale constituent cette coque des oeufs. M. Laurent conserve les preparations anatomitiuos faitos sur un individu de rcspcco Umax ater, mort pcudant que le travail do r-ovificalion ou formation dcsa'ufs s'operait dans toutc la longueur de la matrice cliez cet iudividu. Seance du 29 Janvier 1842. CoNCHYLioLOGiE : Instrument propre a mesurer I'an^le spiral des coquilles turbinees. — M. Alcide d'Orbigny presente a la Societe un instrument appele par lui helicometrc , et propre a mesurer Ics angles de I'enroulement spiral des coquilles. II fait remarquer que I'etude des Moll usques etant devenue, par I'adjonc- tion des nombreux fossiles que rcnferment les couches terrestres, une vraie science d'application , a besoin d'une rigoureuse exac- titude sans laquelle les incertitudes, les erreurs s'accroissent et so raultiplient de jour en jour, et rendent les travaux illusoires. Depuis Linne jusqu'a present on s'est servi de termes vagues et sans valeur appreciable , pour indiquer la longueur d'une co- quille spirale. Lorsqu'on decrit des Vis on dit : spire tres-courte, spire courte, spire allongee , spire tres-allongee. Si Ton decrit des Cones, on se sert encore des memes mots. Compare-t-on ensuite les termes dans les deux genres; on voit la spire, qu'on appelle ires-longue chez les Cones, n'etre pas, a bcaucoup pres, aussi allongee que la spire tres-courte chez les Vis. II faut neces- sairemcnt en conclure que le vague de ces termes ne perraet au- cune application positive, et que la science a besoin d'un autre langage. Frappe de cette verite , M. d'Orbigny a cherche a combler cette lacune. Les travaux de MM. Mozelay, Naumann et Elie de Beaumont lui ayant donne la certitude que les coquilles spirales s'accroissent , chez toutes les especes , dans des proportions ma- thematiques invariables , il ue restait plus qu'a trouvcr des moyens justes , d'une facile application , et que leur simplicite nieme ren- dit usuels. L'auteur croit avoir atteint ce but en inventant I'instru- ment dont nous aliens parler. — Cet instrument se compose de deux branches paralleles,dont I'une est pourvue, a son extremile,d'un rapporteur ou demi-cercle, avecla division en 180 degres. L'autre sert de vernier : elle est fixee a la premiere branche par un pivot qui correspond a I'axe du demi-cerclo. II s'ensuit que, ces deux branches s'ouvrant en haut, Ic vernier vient donner sur le rap- poi'tuur le nombre de degres que forme I'ouvertnre de I'angle. Une coquille etant placee entre les deux branches , parallelpmenl aux deiis cotes du triaugle forme par rallongeraent spiral , on n'aura plus qu'a regarder le vernier pour savoir quel est Tangle spiral qu'on indiquera par un chiffre , au lieu de le faire par un adjec- tif vague. M. d'Orbigny fait remarquer que les coquilles turbiuees out presque toutes un angle spiral ideatique ; pourtant il a reconnu qu'elles peuvent etre divisees en trois categories : 1° les coquilles qui ont Tangle spiral regulier sur toute sa longueur ; 2" les co- ([uilles oil Tangle spiral est convexe , renfle au milieu ; 3" les co- quilles dont Tangle spiral est concave. II indique les differents modes de mesure qu'on peut appliquer a ces trois formes. L'accroissement de la spire est plus ou moins rapide , ct Tobli- qulte de la suture ou de la jonction des tours est toujours en rai- son de cet accroissement. II convient done de Tavoir positivemcnt. A cet effet il sufflra de placer une coquille la boucbe en bas dans Thelicoraetre, de maniere a ce que la branche se trouve parallele soit a Taxe , soit au cote de Tangle spiral , tandis que Tautre branche suivra la ligne suturale de la spire. M. d'Orbigny appelle cette mesure angle sutural. Chez les coquilles de Gasteropodes , les tours se recouvrent plus ou moins dans l'accroissement d'un tour sur uu autre ; il s'ensuil que le dernier , depuis le sommet de la bouche jusqu'a la pre- miere suture, a beaucoup pins de longueur qu'il n'en existe dans la difference d'une suture a Tautre pour les autres tours. Comme la hauteur du dernier tour est toujours dans des proportions re- latives a Tensemble de la coquille , a queique age que ce soit , M. d'Orbiguy la prend en centiemes. Eq resume , pour mettre tout le raonde a portee de reproduire sur le papier, par des moyens graphiques, et sans calculs, les for- mes mathematiques d'une coquille dont on n'aura qu'une descrip- tion comme M. d'Orbigny la comprend , il sufflra d'avoir quatre mesures : 1° Touverture de Tangle spiral (en degres); 2o la lon- gueur totale de la coquille (en millimetres); 3° la hauteur (en cen- tiemes) du dernier tour par rapport a Tensemble ; 4" Tangle su- tural. . — M. d'Orbigny ayant fait remarquer que son instrument don- 9 aait I'inclinaisou de la tangento on un point tl'uiie dcs spires, sur line ccrtaino gonoratrlce du cone, M. Dinet ponso qu'il serait pre- ferable do raesurcr Tangle que forme cetto tangente avec la gene- ratrice qui passe au point de contact. Pour achever la description geometrique de lacoquille, M. d'Or- bigny prend le rapport entre les intervalles formes par deux spi- res consecutives. M. E. de Beaumont fait observer que le nombre des mesures est trop considerable, attendu que le rapport dont il s'agit depend des deux angles deja mesures. M, d'Orbigny repond qu'il s'est assure , par un grand nombre d'applications, de i'exaclitudo de son precede, et que d'ailleurs les coquilles spirales no sent pas toujours tres-regulieres. Au sujet de la communication de M. d'Orbigny, M. Milne- Edwards rappelle que depuis longtemps il a propose d'employer, dans la description des Crustaces, des mesures d'angles ot de lignes. Physique du globe : Temperature du lac de Jirienz. — M. Ch. Martins communique le resultat des experiences qu'il a failes sur la temperature du lac de Brienz. II a trouve qu'a la On d'aout et au commencement de septem- bre 1841 la temperature moyenne du fond du lac de Brienz, prise entre 155 et 263 metres de profondeur, etait de-f- 5o,04 C. Les extremes etaient 4°, 97 et 5", 14. Dans les six experiences il a employe un thermometre a alcool dont le zero avait ete verifie quelques jours auparavant. Chaque division avait 3 millimetres de long et valait 0°,934. Sa cuvette etait entouree d'un cylindro de suif , et, apres Tavoir laisse sejouruer une hture a une heure et demie au fond de I'eau on le ramenait rapidement a la surface au moyen d'un tour sur lequel s'enroulait la ligne en sole qui le por- tait. Cette methode, que de Saussure avait jadis employee, est a I'abri des erreurs dues a la pression de la colonne liquide. L'auteur se propose de communiquer bientot a la Societe les re- sultats obtenus simultanement avec les thermometrograpbes et les instruments a deversement de M. Walferdin. Explication d'un phenomene remarquable de glaciers . — La purete de la glace des glaciers inferieurs do la Suisse est d'autaut plus surprenante qu'ils sent couverts de pierres et de gravicrs qui luniljent dans lours crevasses. Quand le voyageur interroge son Extrait de L'InsUtut, i" Section, 1842. 2 10 guide sur cc fait, coliii-ci lui rcpond : •• Le giacior tie souffre ricii d'impur dans son inlerieur. » En effet les piorres, les ironcs d'ai- bres, les cadavres d'homraes on d'aniaiaux, tout reviont a la sur- face. Pour expliquer ce phenomena, M. Cti. Martins cut recours a Texperience. A 60 metres au-dessous du sommet du Fauliiorn , et par consequent a 2620 metres au-dessus de la mer, est un petit glacier triangulairo. Pendant son sejour sur ci'tte montagno avec M. A. Bravais, pendant les mois de juillet et d'aout 1841 , il Qt les essais suivanis : Le 21 juillet une pierre fut mise an fond d'un trou creuse dans la glace, a 20 centimetres de profondeur, et recouvcrte avec la glace extraite du trou. Le 25 du meme mois la pierre etait a de- couvert et a 3 centimetres seulement au-dessous de la surface du glacier. Le 26 juillet la meme pierre fut enterree a la profondeur de 26 centim. ; mais, avant de la couvrir de glace, on placa dessus un jaloD avec une mire, et on marqua , sur les deux collines qui do- minent le glacier, deux points qui se trouvaient avec la mire sur une meme ligne droite. On nota la liauteur de la mire au-dessus de la pierre et au-dessus de la surface du glacier. Cinq jours apres, celle-ci etait a decouvert et a 4 centim. au-dessous de la surface du glacier. Cependant il fallut clever la mire de 2 centim. pour qu'elle se trouvat sur la ligne droite qui unissait les deux mar- ques. Done, quoiqu'en npparence la pierre fiJt remontce a la sur- face du glacier, son niveau absoiu avail baisse de 2 centim. Ainsi, c'est le niveau du glacier qui s'etait abaisse au-dessous de celui de la pierre , et en effet le niveau absoiu de la surface avait baisse de 24 centimetres. Le 8 aout, une pierre fut enterree a 66 centim. de profondeur. Le 5 septembre , on la trouva a la surface de la glace , et cepen- dant son niveau absoiu avait baisse de 96 centim. ; mais celui du glacier avait baisse de l^,Q2. A cette epoque , il etait du reste vi- sible, pour quiconque avait observe le glacier un mois auparavant, qu'il s'etait singulierement affaisse. Ainsi, ce n'est point la pierre qui remonfe a la surface du glacier, c'est le niveau de celui-ci qui rfescend jusqu"a elle. Les memes experiences, faites la meme annee au moyen de pieux enfonces dans le glacier d'Aletscli, le plus grand de la Suisse, par M. Escher de la Linth, ont donne les raeraes re- 11 sullals. Ce pLenonioiie esl analogue a celui de blocs porles sur des piedestaux de glace, et conuus sous le noiii de tables dis ijla- ciers. Geologie : Sur les terrains et les gites metallif^res des Aljyes et de la Toscane. — M. Eiie de Beaumont presenle , au nom de M. Fournet, professeur de geologie a la Faculte des Sciences de Lyon , un memoiro sur la constitution geologique de la partie des Alpes comprise entre lo Valais et I'Oisans. — Le principal but de ce travail a etc I'etude des giles raetalliferes des Alpes ; mais ceite 6tude devait conduire necessairement I'auteur a entreprendre celle du terrain qui les reufermo, et a se rendre comptc dus souleve- ments et des modifications qu'il a eprouves. La science est riclie de faits et d'observalions concernant la geologie do cetle contrec ; cependact il est encore uu certain nombre de questions qui tienneni beaucoupde geologues eu suspeus : M. Fournet s'est propose d'en faire un examen approfondi, et pour cela il a entrepris , duraBt trois annees consecutives, plusieurs series de voyages dans les A! pes dauphinoises , le Valais, la valleo d'Aoste, la Maurienne et la Haute-Tarentaise. — Les resultats de ses recherches sont consignes dans le memoire ad-.esse a le Societe, et qui doit faire partie du tome IV des Annales de la Societe Royale d' Agriculture de Lyon. — Dans un premier cbapitre I'auteur donnequelques notions sur l<'s axes do soulevemont des masses alpines , et les systemes geueraux qui doivent leur etre rapportes, et qui sont au nombre de quatre : le systeme du Viso ou des Alpes orientales, le systeme des Alpes occi- dentales, le systeme du Valais, et le systeme du Rbin. II etudie les entrecroisements deces differents systemes, el expiique les inllexions des vallees par Taction des soulevenients et par les modifications posterieures que des courants diluviens ont fait subir aux depressions primitives. Le second chapilro renferme des details sur les carac- teres et la disposition des roches eruptives, des agents de souleve- ment. Ces rocbes sont ramenees par lui a quatre grands groupes : le groupe micace, le groupe serpentino-talqueux, lo groupe porphy- ritique, et le groupe pyroxenique. Uu troisieme cbapitre traile de la structure, de la composition et de I'ordre de formation des prin- cipalos masses sedimentaires qui constituent les Alpes; un qua- trierae est consacre a la discussion de quelqucs anomalies de stra- lification ; un ciniiuiemi' a Tetude di's gites metalliferes. Dans un 12 stiieine chapitrc, il est queslioii des modifications que les roelies sedimeutaires ont pu subir sous riofluencedes roches pluloniqiies, des liions et des agents atmospheriques. Enfin, le lout est complete par ies resultats do I'aclion des grands courauts diluviens, dont on decouvre Ies premieres traces vers Ies hautes sommites aipiiies , et qui de la se sonl epanches de toutes parts vers la France, I'lta- lio et I'Allemagne, en franchissaut de nos cotes ies barrieros du Jura et des raontagnes lyonuaises, pour se repandrc dans Ies di- verses mers, apres avoir suivi Ies bassins du Rhiti, du Rhone, de la Loire et de la Seine. M. E. de Beaumont lit ensuite la note suivante, que luia adressee IVI. Fournet, sur Ies terrains et Ies giles metaUiferes des Alpes et de la Toscane. " M. Elie de Beaumont a fait voir qu'en se dirigeant de I'Ouest vers I'Est. au travers des montagnes du Jura et des Alpes, Ies ro- ches eprouvaieui des modiflcatious successives qu'il assiraile a la structure physique d'uu tison a moitie cbarbonne, dans lequel on peut suivre !es traces des fibres ligneuses bien au dela des points qui presenlent encore Ies caracteres naturels du bois. Cette compa- raison est susceptible d'une application plus grande, en ajoutant Ies terrains de la Toscane aux precedents, et meme, a la vue des calcaires jurassiques devenus eDtierementcristallins, a Carrara et a Campiglia, on est amene naturellement a dire que, si Ies roches sedimeutaires des montagnes subalpines representcnt le ligneux iotact, celles des Alpes nous I'offrent a I'etat de bois roussi, et celles de la Toscane a I'etat completement charbonne. — Le fait en question ne se manifesto pas seulementpar le cbangenientsur- venu dans Ies caracteres des roches sedimenlaircs, mais il est aussi mis en evidence par la configuration et la disposition des gites metaUiferes plutouiques. «Dans la region du Jura, oul'influence aqueuse parail seule dans la physionomic des roches, ou ne trouve aucune trace de ces gites malgre Ies grands exhaussements qui en ont fagonne Ies montagnes. D'un autre cote le ramollissement generalement tres-faible des roches alpines n'a permis le plus souvent aux injeclions melulli- ques de se produire que sous la forme de filons-fentes, et plus sou- vent sous celle dc filons-coiichcs, soit parce que Ies cassnies des roches ont ole frauches, soit parce (pie la llexibilitc des grandes 13 masses schisteuses a determine unc facile iiiirusion des metaux et de leurs gangues sous forme de disques lenticnlaires places paral- lelemenl aux f(;ulllets du torrain. Mais dans la Toscane, les cir- constances ci-dessus chaugeut d'une maniere notable. Les (ilons- fentes el les filonscouchos y conservent quelquos-uns de leurs caracteres, mais ils sont aussi souvent plus ou moins effaces, en ce qu'ils presentent frequemraent dans I'interieur de la terre d'e- normes renfleraents par suite de la congestion ou de la dissolution des roches encaissantes. En outre, il n'y a pas eu besoin de ces lezardes du sol pour permettro I'introduction des parties raetal- liques; Paction chimique a simpiement attaque, transperce, carie dans tons les sens, et sans affectcr aucune direction appreciable, d'asspzgrandesetendues des terrains jurassiques etcrelaces. Ccux- ci en ont ele tantot comme vermoulus, et c'est dans ces vcrmou- lures que se rencontrent les metaux ou leurs gangues; tantot ih ont ete entiercment imbibes, et les rocbes sont alors complelement metamorpbosees et metallisees. — lien resulte que tel affleurement superficicl, insignifiant au premier coup d'oeil, pent conduire a des masses souterraines inattonduos, et les anciens paruissent avoir eu une connaissance pratique du fait, puisqu'ils ont etabli des puils par centaines, dans certains endroits qui a la surface ue presen- tent que des traces, mais des traces multipliees a I'infini, do cor- rosions du sol. « La conclusion geologique naturelle a tirer do cet ensemble de circonstanccs est que les terrains sedimentaires de la Toscane ont du se deposer sur uue surface tres-rapprocheo de I'ancien foyer interieur daus lequel s'eiaboraient les matieres plutoniquos, me- talliques et pierreuses, et que c'est vers cette region surtout que devait se Irouver la partiela plus profondc de I'ocean jurassique, fail qui est encore appuye par les changements remarquables des gresbigarres ou infraliasiqiies en verrucauo, ainsi que par la rarete des fossiles. Le degagement continuel de gaz sulfures ou boriferes, par les fumeroles du mont Cerboli et par differenls lacs, n'indi- quent-ils d'ailleurs pas suffisamment le voisinage de cc foyer? » Seance dw 12 fevrier 1842. Physique : Indices de refraction. — M. Deville lit le com- mencement ri'un menioire sur les indices de refraction. 14 L'auteur discule la valeur dc celto proprietc physiijue des corps comme caractere specifiquc en chimie, et fait ressoilir I'avaii- tage qii'il y a, aujourd'hui que la cliimic niultiplie prcsque sans limites les corps dout ello s'occupe, a determiner pour chacun d'eux le plus grand nombre possible de ces caracteres. Leur uli- lite est surtout mise en evidiince dans les cas oil il se preseule des questions d'identite a resoudre a I'occasion des substances isoraorphes , ou a I'occasion de substances qui paraissenl les meraes, quoique obtenues par des reactions essentiellement diffe- renles. De plus, dans I'etude physique des corps isomeres, un caractere specifique, quel qu'il soil, doit etre toujours donne pour servir a etablir des dogros d'identite, degres qui dependent du nombre de proprietes communes aux corps quo Ton compare. Cast dans le but d'ajoutcr k I'histoiro physique do quelques sub- stances interessanles que M. Doville a chercho leur iudice de refraction quand il a pu se les procurer parfaitement pures. II cherche a etablir le degre d'approximation auquel on doit s'arre- ter dans la determination de I'indicc, considero comme caractere specifique. Les elements qui jnlluent sur ce nombre sont la tem- perature, et k densiie, qui, elle-mSme, depend dc la temperature. Un corps doat on prend I'indice de refraction doit done etre par- faitement determine quant a la temperature ipril possedc an moment ou se fait I'observation , et a la densitc qui correspond a cette temperature. En tenant comple des erreurs que rexpericnce introduit neccssairemenl dans I'appreciation de ces elements , Tauleur fait voir qu'il est inutile de donner un chiffrc plus petit (jue la troisieme decimale dans I'indice. C'est tout au plus si deux observateurs, en se meltant dans des conditions sensibiomenL les memos, pourront, sur deux ecliantillous differents , arriver au memo nombre a un millieme pros. Apres avoir passe en revue les differents precedes employes pour les determinations de I'indice , l'auteur s'arrete a celui qui lui a paru suffisamment exact, et en memo temps le plus com- mode ; c'est le goniometro de Mains , perfectionne dans ces der- niers temps par IM. Babinet. Avec cet instrument on mesure la deviation tninimutn d'un prisme d'angle refringeul deja observe , el au moyeu de ces deux dounees on calculc I'indice. F/;iuteur passe ensuite a la discussion des premieres expc- 15 riences qu'il soHiiiet a la Socioto. M. Devillo a pris successivenient los indices do refraction de divorses solutions d'alcool a richesses decroissantes , de dixieme en dijUeme. H a trouve : 1° Que, i'indice de I'aicool et^t : 1 ,3633 , cet indice croissail par les additions d'eau jusqu'a une valeur raaximuni 1,3662, qui correspond a la composition suivante : 1 atome d'alcool 80,64 581,08 latome d'eau 19,36 112,50 100.00 693,58 2o Que cet indice decroit a partir de co maximum jusqu'a al- tcindre la valeur de I'iudice do I'eau pure : 1,3339, pour des ri- chesses decroissantes jusqu'a 0. Dans cet intervalle pour la com- position : 3 atomes d'alcool et 1 atome d'eau , la solution reprend precisement la valeur de I'indice do I'aicool absolu. Celte com- position est precisement celle qui consent au point oil la solution a son maximum de contraction. Pour I'esprit de bois, M. Deville a fait diverses recherches dont voici les resullats. 1<> Comme I'avait vu M. Dumas, I'esprit de bois pur a sensi- blument la meme densite que I'aicool pur. De plus, dans la table que M. Deville a faite des densites d'esprits de bois dont la ri- chesse decroit de dixieme en dixieme , on peut remarquer que ces densites no different pas beaucoup de cellos correspondantes aux alcools de composition analogue. De plus, on couclut de ces nombres que I'esprit de bois a un maximum de contraction sen- siblement egal a celui de I'aicool , et appartenant a la solution qui contient 3 atomes d'eau pour un atome d'alcool. 2<* L'esprit de bois pur a un indice represente par le nombre 1,3358. Quand on ajoute de I'eau, I'indice augmente reguliere- ment jusqu'a devenir egal a 1,3465, valeur maximum qui con- vient a la composition ; 1 atome d'esprit de bois 54,4 3 atomes d'eau 45,6 100,0 10 A partir dc cc point, les indices docroissent jiisqu'a la valeur 1 ,3339 , qui convieut a la richessc 0 oil a I'eau. La courbc do ces indices prin pour ordoDn(5es ( Ics richcsscs (itanl les abscisses) est rigour»i^jsement symetrique de part et d'aulro du maxiniuai; seuleaient, a parlir d'lin certain point, ell** commence a devenir presquo paralleie a I'axe des x. La courbe a pour asymptote de ce cote une droite paralleie a I'axe des x, ct rencontrant I'axe des y au point dont I'ordonnee est egale a I'in- dice de refraction de I'eau pure. Enfln I'auteur a determine I'indice de refraction des solutions d'acide acetique, et a vu qu'il y avail un maximum correspondant au maximum de deusite. Geologie : Sur les inegalitcs de la structure du globe. — M. Rozet lit un supplement au memoire communique en mars 1841 a la Societe, sur les inegalites de la structure du globe. Dans son premier travail, M. Rozet a cherche a montrer que les discordances qui existent entre les resultats des observations geo- desiques et astronomiques Sites sur les memes points de la surface terrestre , sont en rapport avec les phenomenes geologiques, ct qu'elles doivent etre attribuees aux inegalites de la structure dc notre planete , et particulierement a I'existence des chaines de montagnes. Dans ceiui-ci, il s'attache a prouver, par le calcul , que la partie exterieure des masses montueuses , la chainc des Alpcs, celle do I'Auvergne, etc. , u'est pas suffisante pour rendre raison des deviations du fil a-plomb constatees dans leur voisinage; et comme, suivant la direction des chaines, cette deviation aug- mente la convergence des verticales, et qu'elie la dirainue , au conlraire , dans les intervalles qui separent les chaines les unes des autres, ilest de toute necessite que, dans celles-la, ladensite du globe, la quantite de la maticre ait augmente, tandis qu'elie a diminue dans ceux-ci, ce qui cxige que , dans les bombements, la maticre soit raontee du centre vers la surface , tandis que , dans les depressions, elle descendait au contraire de la surface vers le centre. Les differences entre les arcs geodesiques et astronomi- ques donnent le moyen de calculer le relevement et I'abaissement des points de concours des verticales, suivant que la convergence est augmentee ou diminuee; I'auteur en a deduit la quantilo dont les axes lerrestres sont releves dans I'etendue des chaines, 17 et doQt its soDt ubaiss^s dans les depressions qui les separent. L'axe fixe dc rotation de la terre devant occuper une position moyenne entro tons ces axes abaisses et releves, il en resulte, d'apres les principes de la niecanique celeste, que cot axe a du se deplacer d'une petite quantite, et par suite la terre changer de forme a chaque production de chaines de montagnes. Telles sont les causes des grands phenomenes gcologiques : les retours succes- sifs de la raer dans le bassin de Paris, les grandes plaines couver- tes de coquliles marines qui se trouvent maintenant a 60 metres au-dessus du niveau de I'Ocean . les eruptions volcaniques de I'Auvergne, des Andes, ie diluvium des regions boreales, etc., etc. Voici comment I'auteur explique celui-ci : — Sile diametrede I'e- quateur diminue lenteraent par une cause quelconque, !a perma- nence du mouvement de rotation forcera les eaux a se rendre len- tement des poles vers I'equateur ; alors le globe tendra a se rider dans le sens des meridiens , et la surface a se crevasser dans le meme sens ; la production d'une crevasse , ramenant subitement le globe a sa forme primitive, les eaux retourneront avec violence vers les poles , oii elles s'accumuleront en grande quantite , puis reviendront brusquemenl vers I'equateur, entrainant les debris de la calotte de glace et les materiauxqui s'y trouvaient engages. Ainsi les productions de la zone torride devront etre accumulees vers les poles, et celles des poles dispersees vers les tropiques. C'est exactemeut ce qui a lieu. Ce double phenomene est proba- blement du k I'apparition de la chaine des Andes, dirigee nord- sud. Cherchaot onsuite, par le calcul, I'influence des inegalites de la structure du globe sur I'atmosphere, M. Rozet montre que la surface superieure n'est point parallele a la surface inferieure , et que de la proviennent les variations que Ton observe dans la hau- teur moyenne de la colonne barometriqiie, ramenee au niveau de la mer. La terre s'est deformee par suite de son encroutement ; mais ratmosphere , restee fluide , a conserve sa forme exterieure primitive. M. Rozet termine en promettant de presenter bientot un travail sur les volcans de I'Auvergne , donl les principaux phenomenes lui paraissent etre des consequences simples et imraediates des deformations de notro globe. Exirait de L'lmiitut, 1" Section, 1842. 3 18 Seance du 19 fevrier 1842. Geologie : Stries et polissage naturel des roches. — M. Elie de Beaumont communique I'extrait suivanl d'une lettre de M. de Collegno, professeur de geologie a la Faculle des Sciences de Bor- deaux. ...... J'ai employe vos pldtres de stries dans mes premieres lemons sur les actual causes (il s'agit de monies en platre , qui reproduisent differents echantillons de surfaces de roches polies et striees par les phenomenes erratiques). Je trouve que ces stries sont jusieraent I'argument le plus fort contre les geologues, qui soutiennent que, partoul oil il y a des stries, il y a eu des glaciers, avancant par Taction de la glace qui se formait dans leurs fissu- res. Car enfln , en prenant le maximum du mouvement des gla- ciers cite en Suisse ( 2200 pieds ou 700 metres en trois ans , ce qui revient a 233 metres par an), en supposant qu'il n'y ait que 100 jours par an offrant des alternatives de gel et degel , et par consequent la possibilite de formation de crevasses; en supposant enfin que dans ces 100 jours il n'y ait que 200 ou 300 crevasses formees par jour, on arriverait encore a trouver que les stries des glaciers sont formees pm'petites courses d'un centimetre. Or il suffit d'un coup d'oeil sur les echantillons pour voir que chaque strie offre une courbe reguliere et parfaitement continue, sur une lon- gueur de plusieurs decimetres, sans aucune trace de reprise ni de ressaut, et a ete decrite dans toute sa longueur d'un mouvement contiQU, et non d'un mouvement interrompu et saccade.- Analyse mathematique. — M. Bertrand donne lecture d'une note intitulee : Regies sur la convergence des series a termes po- sitifs. Les regies connues relativement a la convergence des series a termes positifs consistent en ce que , suivant que certaines fonc- tions du terme general ou du rapport de deux termes consecutifs ont des limites plus grandes ou plus pelites que I'unite , il y a convergence ou divergence. Celles que M. Bertrand fait connaitre sont relatives aux cas douteux ou ces fonctions auraient precise- ment I'unite pour limite. — U donne une serie d'expressions, en uombre infinl , qui sont tellement formees quo chacune d'elle ne peut avoir de limite finie que lorsque toutes les precodentcs ten- 19 ileul vers Tuuiie, Suivant (juu la premiere de ces fonclions , qui ne devient pas egale a 1 , a une iimito plus grande ou plus petite «|ue I'unite , il y a convergence ou divergence. Mammalogie : Nouveau genre de Didelphc. — M. P. Gervais communique a la Societe quelques observations relatives au Tar- sipes rostratus, nouveau genre de Maramiferes Didelphes de la Nouvelle-Hollande, que, de concert avec M. J. Verreaux , il a dernierement fait connaitre a la Societe Zoologique de Londres. Le Tarsipes est un petit Mammifcre de la taille des Musarai- gnes de I'Inde, de moyenne grandeur, a museau allonge, et a queue grele et denudee daus une petite portion de son extremite inferieure ; ses doigis , au nombre de cinq a chaque pied , ont leur extremite pulpeuse dilatee , et ils sont munis de petits ongles plats. Les doigts index et medius des pieds de derriere, qui echap- pent a cetto disposition , sont reunis jusqa'a leur piialange ou- guicale, comme dans les Marsupiaux Syndactyles, et ils ont chacun un petit ongle en sabot. Les dents sont fort anomales. La raacboire inferieure a deux ou trois paires d'incisives tres-petites , et en ar- riere une dent que Ton pent considerer comme une canine, mais qui est seulement gemmiforme. L'inferieure presenle en avaul une paire de petites incisives cultriformes, dirigees dans le sens de la machoire, el sur le milieu de son bord dentaire une dent gem- miforme , dejetee en dehors, et qui , de meme que les autres, est parfaitement hyaline et a une seule raciue. Un dernier caractere fort singulier du Tarsipes esiste dans la conflguration de sa ma- choire inferieure , percee d'une fente longitudinale dans sa fosse masseterienne , depourvue de I'apophyse angulaire et de I'epate- menl caracteristique des autres Didelphes , et presenlant un con- dyle subtriangulaire arrondi , fort sembiable , ainsi que le reste de ia machoire, a celui des Monotremes. Entomologie. — W. P. Gervais donne ensuite quelques details sur les genres Phnjnc et Solpuga ou Galeode dont il a etudie les especes en redigeant I'bistoire pour le troisieme volume de I'ou- vrage de M. Walckenaer. 1° Phrynus. — Ce genre, distingue par Olivier, semble devoir etre ciasse dans le meme ordre que les Scorpions et les Teiypho- nes. li se rapproche surtout des deroiers , avec lesquels Fahricius et Herbst le reunissaient meme sous le nom de Phalangium ou dft 20 Tarentula. On n'avait encore signale d'uno luauiere positive quedes especes americainesde Phrynos, loutes de I'Amerique in- terlropicale : Phr. reniformis, jmlmatus el medius, Lc Ph. luna- tus vient du Bengale. A ces quatre especes, toutes decrites dans la MoDographiede Herbst, M. Perty soul en avail ajoute une cin- quieme sous le nom de Ph. varigatus. M. Gervais en decrit trois autres qu'il a eu I'occasion d'etudier dans le British Museum a Londres. Phrynus CHEiRACANTHUs. — Taillc du Ph. lunatus; habitus general assez semblable ; palpes longs et greles, leur article bra- chial portant au bo rd anlerieur deux rangs d'epines dans ses trois premiers tiers ; ces epines au uombro de ncuf ou dix, la premiere superieure fortement bifide; des epines semblables et en nombre egal sur la seconde moilie de Particle suivant. La main monodac- tyle a cinq bu six epines dont la plus forte est terminale. Cephalo- thorax reniforme ; abdomen ovalaire ; couleur roux-brun fonce, plus noiratre aux parties anterieures et aux palpes. Habite Dem^rara (Guyane); rapporte par M. Borders. Phrynus Grayi. — Taille du Ph. paimatus , palpes plus greles, leur partie brachiale longue de quatre lignes , a hull ou dix peti- tes epines greles , aigues , sur deux rangs a leur bord anlerieur ; I'avant-bras long de quatre lignes ayant des epines semblables apr^s son premier tiers et d'autant plus grandes qu'on se rapproche plus de la main; celle-ci inunie de trois grandes epines ; deux bi- laleralement a la base, et une autre terminale. On eu voit deux ou trois plus petites entre elles. Cephalothorax en cceurraccourci, echancre en arriere; couleur brun canelle; les pattes annelees de plus clair, et le dessus de d'abdomen ponclue de meme. — Habite Manille ; rapporte par M. Cuming. Phrynus Whitei. — Espece assez semblable au Ph. paimatus, mais tres-distincte par I'absence desnorabreux tubercules surmon- tes d'un petit poll chacun que Ton voit sur le cephalothorax, I'abdomen au bord posterieur de ses anneaux , et les pattes du Ph. paimatus ; ce caractere n'exislo gu6re que sur les pattes du Ph. Whitei et a un degre beaucoup raoindre. Les tubercules sont beaucoup plus petits. Cephalothorax marque lateralement au- dessus de petites Jjandes claires au nombre de trois paires ; ses angles lateraux postericurs cmousses. Article brachial dt's palpes 21 long de 6 millim,, a deux rangs de fines epiocs asscz grandes ; les deux premieres du rang inferieur les plus grandes rapprochees a leur base ; avant-bras plus large que le bras, de memc longueur, a six epines a son bord superieur anterieur ; les quatre anterieures les plus loDgues ; deux grandes seulement et plusieurs petites au bord inferieur. Quatre epines a la main. Couleur generate brun- roux , avec de petites barres plus claires au cephalothorax, des taches en carre long et par paires sur I'abdomen et des anneaux peu marques sur les pattes. Les cuisses ont chacunc trois de ces anneaux. — Habite le Bengale; rapporte par le general Hard- wicke. 2° SoLPUGA. — Ce genre, etabli par Olivier sous le uora de Ga- Uodes, a recu deHerbst celui de Solpuga. Hermann le reunissait aux Phrynes et aux Telyphones, sous la denomination commune de Rhax ; mais il parait beaucoup plus voisin des Phalangium ou Fauchcurs que des Scorpioniens. M. Gervais doit egalement a I'obligeance de M. J.-E. Gray, directeur de la partie zoologique du British Museum, d'avoir pu eludier deux especes nouvellesde ce genre. Solpuga brevipes. — (-ephalotorax a peu pres lisse, subqua- drilatere en dessus , a angles emousses ; le diamelre lateral un peu plus long que I'antero-posterieur ; une lame mince transverse , en forme de cbaperon au bord anterieur du cephalothorax audessus de la base des cheliceres. Les deux yeux arrondis , peu distanis ; deux petites soies anteuniformes en avant d'eux. Abdomen ova- laire allonge , brun , ainsi que le cephalothorax . convert en par- tie d'un veloute de polls roussatres. Les pattes plus claires que le corps , fauves , velues, a polls courts, fort epaisseset trcs-courtes; la posterieure a cinq lames. Cheliceres robustes , a doigls denti- cules, noiratres, renflees a leur baseau bord externe. Article ter- minal des tarses et des palpes brun. Longueur totale 0,045. Ha- bite le Nepaul ; rapporte par le general Hardwicke. Solpuga gryllipes. — Espece de petite taille, a corps allonge, elroit, de couleur jaune paille, ainsi que les membres ; les doigls des cheliceres sont allonges , faibles et plus roux ; leur base n'est pas lenfloe. Corps et pattes peu velues, celles-ci greles, les poste- rieures un peu renflees a !cur article femoral, allongees et rap- poiant jusqu'a un certain point la patte saltatoire do quelqucs es- 22 peces de Gryllus. Longueur totale des cheliceres ot du corps 0,015. Habite la Martinique. Hydraulique : Colonnc oscillante a soupape cylindriqtie de fjrandes dimensions. — M. de Caligny communique a la Societe uue disposition de son belier univalve, au moyen de laquelle cet appareil peut etre execute avoc des tuyaux d'un grand diametre ; il y ajouto des considerations theoriques pour rassurer sur les ef- fets destructifs de la percussion du liquide au moment de la ferrae- ture d'une espece de soupape annulaire. " Etant donne un tuyau horizontal d'uu grand diametre, qui se releve verlicalement a une certaiue distance d'un reservoir dans lequel son autre extremite debouclie, il est facile de voir, comme on I'a d'ailleurs precedemmeut explique, qu'il suffit, pour faire do CO simple tuyau recourbe une machine a elever de I'eau, qu'une soupape ouvre et ferme periodiquement le passage a une parlie du liquide vers I'origine de ia portion verticale, sans qu'il y ait ja- mais d*interruption dans riulerieur du tuyau. Nous nous conten- terons de rappeler ici ce fait d'experience, pour evitor les repeti- tions. « Au moment ou la soupape se ferme et oii le liquide change de direction comme dans une sorle de belier hydraulique , il y a (ou- jours une percussion du liquide donl Teffort sur les parois se me- sure jusqu'a un certain point au moyen de la hauteur a laquelle monte brusquement un jet d'ean partant d'un orifice pratique sur la paroi aupres dela soupape. Or, malgre les experiences en petit qui suffiraient a la rigueur pour rassurer des a present sur cette puissance destructive, il etait^prudent, avant de faire un essai eu grand de se defier de ses yeux dans cette circonstance. 11 eut d'ail- leurs ete irapraticable d'etablir des soupapes de belier pour do trop grandes dimensions. On y a egard au moyen d'une sorte de vanne cylindrique ou soupape annulairo qui, lorsqu'elle est fermee, forme une portion du tuyau vertical. Ouand oUe est ouverte, I'eau sort en formant un champignon aussi librement qu'a Textremite d'un tuyau ordinaire ; quand on la ferme, on jouit de I'avautage de ne pas detourner, comme dans le belier hydraulique, toute une t§te de colonne de sa direction. 11 faut seuleraent que la dernierc tranche superieure du champignon preone la vitesse de la tranche inferieure sur le seuil, et ainsi de suite pour les (ranches int( rme- 23 (liaires dont la vitesse, daus le sens vertical, doit diffeier d'autant moius dc celle de la tranche inferieure qu'elles ea sont luoins eloignees. On voit coiiibien cela simplifie io mode de fer- meture pour de grands tuyaux, ayant par exeraple un metre de diametre. Celtc disposition est decrite dans la quatrieme parlie du memoire sur les oscillations de I'cau dans les tuyaux dc con- duite, presente a I'Academie des Sciences en 1837, mais elle n'a- vait point encore ete publiee parce qu'il ne s'etait pas trouve d'oc- casion de I'executer en grand. " On n'entrera point ici dans les. details du phenomene de per- cussion et du jeu de I'appareil, qui ne pourra d'ailleurs etre exe- cute que par les ingenieurs qui I'auront etudie dans tous ses de- tails. Mais il est essentiel de remarquor que le maximum des efforts exerces par la percussion du liquide, au moment de cette percussion , pent etre apprecie au moyen de la theorie du choc des corps. (Voir I'lntroduction a la Mecanique Industrielle du M. Poncelet, 2e edition, n" 168). 11 resulte, en effet, de cette theorie reposant sur celle du travail, que si , pour iniprimor uoe quantite donnee de vitesse a une masse donnee, on est libre de varier la duree do I'impression, on varie, par cette raison, les el- forts moyens provenant du choc. II serait sans doute tres-dilficile de determiner rigoureuscment ces efforts; mais, comme il nes'a- git que des'opposer a Icur action destructive, on pent se rassurer en cousiderant ce qui se presente dans une vcine liquide qui, comme daus les experiences de Morosi et de Felix Savart, se detourne de deux angles droits. En effet, bien que, dans ce cas, il n'y ait pas d'intcrruption brusque, il y a cependant une colonne qui change complelement de direction. Or, si nous remarquons que la pression a lieu pendant tout le temps que le chemin est par- couru, et que nous considerions un chemin egal a celui que la co- lonne parcourt dans I'appareil pendant la communication du mou- vement a la tete de la colonne, on vorra qu'en definitive, pendant un temps analogue, les reactions pourront, dans I'un ot I'autre cas, faire des efforts qui ne seront pas sans analogic si les vites- ses ne sont pas trop differentes dans les deux cas, et que Ton doit d'autant plus se rassurer sur leur action destructive, quo les pa- rois doivent etre, avant tout, capables de supporter le poids d'unu colonne liquide qui, pendant le versement superieur, remplira 24 tout le tuyau. 11 lesulte done du oe qui precede, que si, daus le inodeic de belier uoivalve execute eu I838,et qui est au cabinet de I'Ecole Polytechnique , le jet d'eau ayant pour but de mesurer jusqu'a un certain point la pression provenant de la percussion du liquide au moment de la fermeture, ne s'elevait qu'au double de la hauteur de chute, on pent sans crainte executer un appareil en grand, au raoyen de la disposition particuliere, objet de la pre- sente communication, surtout si I'on se rappolle que le maximum de la pression exercee par une veine qui se detourne de deux an- gles droits n'est exprime que par le poids d'une colonne liquide de meme diametre, et dont la hauteur est egale au quadruple de la hauteur due a la vitesse, toujours beaucoup moindre dans cat appareil que la hauteur de chute. " II n'y a rien de bien precis dans les instants ou la vanne ou soupape annulaire doit fonctionner ; les moyens a employer pour la faire mouvoir sont d'allleurs susceptibles de beaucoup de pre- cision et sont parfaitement analogues a ceux qui ont ete essayes pour faire mouvoir une soupape hydraulique d'une autre espece, dans les experiences faites au Jardin des Plantes en 1838. Quant aux chocs des corps solides, on salt de quelle maniere ils peuvent etre amortis par le mouvement d'une espece de vase dans une ca- paclte Gxe d'oii I'eau est graduellement cbassee par ce mouve- ment. » — M. Poiseuille, n I'occasion de la communication faite par M. De- ville, dans la seance precedente, sur le maximum des indices de refraction qu'offrent les melanges d'alcool et d'eau, fait connai- tre a la Societe quelques-uns des resultats qu'il a obtenus en etu- diant I'ecoulement de I'alcool uni a diverses proportions d'eau dis- tillee, dans les tubes de tres-petits diametres. II annonco avoir constate I'existence d'un maximum correspondant a certaines pro- portions des deux liquides, el qui s'accorde avec le maximum de contraction de I'alcool el de I'eau, suivant Rudberg. M. Deville annonce de son cote avoir reconnu qu'il existe un maximum de contraction correspondant aussi a certaines propor- lious dans un melange de meme nature. — M. Milne-Edwards rend compte d'un travail presente a I'A- cademio des Sciences sur la coloration des os par la garance. A ce sujet.M. Laurent annonce qu'ayaut examine au microscope des i 25 lames minces d'os colores pendant la vie de I'auimal par suite d'un regime approprie, i! a rcconnu que la coloration avail lieu par points, mais que, n'ayant pas porte ses recherches plus loin, il n'a pu recounaitre si ie phenomene s'etendait jusque dans le tissu propre de I'os. M. Laurent ajoute qu'ayant essaye de colorer des Hydres en leur faisant avaler du carmin et de I'indigo, il n'a jamais vu passer cos matieres dans le tissu meme d»e I'animal. M de Quatrefages fait observer qu'on ne peut ctablir aucune comparaison entre ces deux ordrcs de faits, a raison de la diffe- rence qu'etablissent entre les matieres employees leur solubilite ou leur insolubilite. Seance du 26 fcvrier 1842. Geologie : Gres cobaltifere d'Orsay. — M. Constant Prevost communique des observations sur le gisement du gres cobaltifere fl'Orsay. — On salt qu'en 1836 MM. do Luynes et Malaguli ont reconnu la presence du cobalt et du manganese dans certains gres des environs d'Orsay, departement de Seine et Oise. On no connaissait pas encore d'une maniere exacto la position de ces gres, ni I'origine de leur coloration. M. C. Prevost fait voir que cette coloration est due a des tiitrations parlies des terrains supe- rieurs, et que les gres ou sables ne sont colores que la oil ils sont recouverts par les meuliores, au-dessus desquelles sont des mine- rals de fer et de manganese. 11 etablit ce fait a I'aide d'une coupe representant la structure du sol dont les gres font partie. ORGANOGRAPniE VEGETALE : Moustruosites. — M. Payer pre- sente a la Societe : 10 Un echantillon de Colza dans lequel les 2 feuilles carpol- laires ecartees I'une de I'autre laissent apercevoir I'axe, qui, d'a- bord aplati , s'arrondit ensuitepour donner naissance a nn nou- veau pistil parfaitement normal ; 2o Un ovaire de Dianthus armeria, donl les cloisoDs se sont con- servees ; o" Un Thlaspi bursa j)astoris, presentant la moustruosite con- nue sous le nom de chloranllne ; 4° Un Lithospermum officinale, dont les folioles calicinales sont extrememeiit deveioppees : iilioiioineiie designo sous ]>• noni de virescence; Fxtrait de L'lnsiitiii, 1" Section, 18/i2, 4 26 50 Enlii), un Anthemis nohiliit liouve dans les moussons, et dont les demi-fleurons do la circonference , coDsiderablement ac- crus, soDtdevenus desfleurotis fcrtiles, tandis que les flenrons du centre sont .ilroi>hies el ne so moiiireiU en quelquc sorle qu'a I'e- lat rudimeniaire. "Ces fails, dit M. Payer, ayant ete observes pour la pluparl dans d'autres plantes. ont, pour cette raison,peu d'importance ;j(! crois tependant qa'il est utile de les enregistrer, parce qu'ils pourront peut etre servir a monlrer uu jour quo telle monstruosile se ren- contre plus souvent dans une famille que dans uno autre, ou bien > St en rapport avoc telle ou telle particularile anatomique. " Physique : Electricite animale. — Au sujet d'unecoinmunica- tion do iV;. Matteucci, faite a rAcademie des Sciences, sur les cou- rants electriques propres aux animaux, M. Peltier presente les observations suivantes. "Les experiences d'Aldini , publieos en 1801, avaient montre que le seul contact du nerf lombalre et des muscles de la jambe produit des contractions dans la grenouille ; elles avaient aussi mon- ire qu'en ferniaut le circuit par le sang ou par toute autre partie d'un animal a sang cbaud recemment tue, on obtenait egaleraeut des contractions. Aldini crut alors avoir resolu la grande question de I'identito des lluides nerveux et electrique, en reproduisant aiusi le phenoraene d(^ la contraction, soil avec I'electricite ordi- naire, soit avec le seul contact d'un nerf. "Depuis, des experiences nombreuses , et celles de M. MuUer en particulier, ont demontre I'erreur d'une pareille deduction : la piqure, le tiraillement , Taction corrosiv(; d'un acide , le courant electrique, transversal au nerf, etc., produisant le nierae effet de contraction , il fallut bien reconnaitre que I'innervalion etait une cause mediate el non immediate. Dans ces derniers Icmps.M. Mat- teucci lui-meme a donne une des plus grandes preuves de la non-identite des tluides nerveux et electrique , lorsqu'il a montre lju'une ligature eiant placet- sur le nerf qui se rend du quairierae iobe de la torpille a Porgane eleciriciuc , aucune excitation ne pouvait plus en provoquer de decharges , tandis que cetle ligature n'arreiai! pas le plus faible courant electrique Cette experience demontre que si I'innervation est la cause mediate du pbenomene produit dans I'organe do la to-Ti le, elle n'est pas Teleciricite qu'on en recueille ; de meiiie que riuuervation ceotraie est la cause mediate de la contraction des muscles , mais non la cause immediate, puisqu'elle peut etre remplacee par toute action ine- canique ou chiinique. "Dans ies corps organises il n'y a ni conducieurs speciaux, ni corps isolants pour faciliter la conduction ou la ooercition dii phenomene electrique. Toiite action chimique , assimilation, se cretion ou loute autre combinaison , produit nn phenomene elec- trique sans aucun doute; mais, comme il n'y a pas de conducteurs propres a le recueillir, pour le reporter dans uii autre orgaiie ei y utiliser son influence, sa production etsa iieuiralisaiion s'operent iDstantanement autour du produit nouveau, conime cela a lieu dans le melange d'un acide avec un alcali , oii le phenomene nait et s'eteint autour de cliaque particule de sel en lormaiion. " Les tissus vivanis ne sont conducteurs de Telecti icite qu'eri raison du liqujde qu'ils contiennent ; sous co rapport , les iierfs sont moins conducteurs quo les muscles , parce qu'ils sont pene- tres d'une substance pulpeuse moins conduclrice que ie sang. En plongeant les bouts d'un galvanometre dans un corps vivanf , ani- mal ou vegetal , on peut recueillir quelques faibie'^ courants , comma on en obtient de tons les milieux oil s'operent dcs reactions chimiques ; ce sont ceux provenant des pheuomenes produits dans le voisinage du conducteur ot en contact avec lui; tons les autros se terminent amour des molecules qui se sont comijinees. Sien , jusqu'alors, n'indique la raoindre analogic entre ce (lu'on nomnie te fluide electrique et ce qu'on norame ie fluide nerveux. Si un lien unit les causes premieres de ces deux phenomeiies nature.'s, ce n'est point dans les causes immediates des phenouieucs qu'il faut le chercher, mais au-dela de ces causes, ce que nous esperons demonlrer plus tard. » Seance du 'i '2 mars 1842. Physique du globe. — M. Rozet communique des recherches relatives a I'influence des inegaiilesde la siiucture du globe sur la raarche du pendulc. « Dans mon memoire sur les irregaliles de la structure du globe terrcstre, je me suis servi, dit M. Rozet, des observalious du pendule, faites en un grand nombre de points do la surface de 28 notre plan^te, par MM. Arago, Biol, tic FreyciDot, Duperrey. Malhieu, Kater et Sabine, pour conflrmer les resultats auxquels m'a conduit la comparaison des observations geodosiques ot astro- nomiques, faites ensemble sur les niomus points. Quelques physi- ciens ont pense que les irregularites observees dans la marciiedu pendule pouvaient etre attribiiees, en grande partie, a la nature du sol des lieux de station. Le capitaine Sabine (I) les attribuait a des couches de graviers, de sables, des bancs de quarz, etc. M. Saigey peuse queces masses sont trop peu considerables, com- parativenient a celle du globe, et croitque les anomalies pourraient etre dues a de grandes variations dans la structure, a des masses plus denses placees pres de la surface (2). — Je vaisdemoutrer que les variations de densite dans les irregularites de la structure de la terre n'ont pas uno influenci* sensible sur la marclie du pen- dule. « Si t designe Ic temps d'une oscillation, a la longueur du pen- dule et g I'inlensite de la pesanteur, on salt que ron aura et pour un second point d'ouon tire t^ : t'^ : : g' : g. « Si n et n' designent les nombres d'oscillations failes dans un temps donue, nombres qui sont en raison inverse de ceux de la duree des oscillations, on aura n^ : n"^ : : g : g', et en general n3= mg, m etaut un coefficient indelermine. " Pour une irregularite quelconque dans la structure du globe, g devenant g -^ dg, n deviendra n -|- dn, et on aura (» + dnj^ = m{g + dg), J. - .. - .. dn^ a ou on tire, en negligeant -— — , 2n , mdq dn = -— ^ . 2n (d) An Account of experiments, etc. Iii-Zi''. London, 1825, (2) M6raoire insure dans le Bulletin de F^rus'iac. 29 dg etaiit la force qui agit lateralemeDt pour doviei la voi licale el aussi pour trouhlcr la marche du pendule, force dout uous avons niontre que le plus grand effet etait une deviation de 28"; on aura -^ = tang 28", et par suite J _ ing. tang 28" n ^- . " Si maintenant nous prenons pour n lo nombre d'oscillations faites en l"* par la pendule a secondes, ou 3600, et si nous faisons ^ = 1 , il viendra n'^ = m = (3600)2, et par suite ''"— 72,000 "^'^^• car fan^ 38" = 0,00014. " Aiusi done, en I'^ou 3600 oscillations, la perturbation pro- duite sur la marche du pendule par i'influence de la plus grande variation de densite du globe observee jusqu'a present ne serait que de 0,25 d'une oscillation, quantile bieu inferieure aux er reurs d'observation. La marche du pendule n'est done reelleraenl induencee, d'une maniere sensible, que par la distance a laquelle I'instrument est du centre de la terre, et ses anomalies anuoacent bien des elevations ei des depressions. « Nous avons prouve que, dans les endroits oii la densite aug- mente, il y a toujours un bombement,et une depression dansceux ou elle diminue. II resulte de la que, dans les premiers, le nombre d'oscillations doit diminuer malgre I'augmentalion de la force at- tractive, etqu'il doit augmenter, au cootraire, dans les secondes, malgre la diminution de cette force. » Seance dw 19 mars 1842. M. Combes donne des details sur I'explosion d'une chaudlere a vapeur, qui a eu lieu sur I'un des bateaux de la Loire, a Anconis. II montre que cet accident doit etre atlribue principaloment a la forme vicieuse de la chaudierc, qui ne presentait d'autre capacite pour I'eau qu'nn espace annulaire tres-etroit corapris entre deux cylindres. Des sediments boueux et des inerusfratians de tartre recouvraieiit les parois de I'uu ilos cyliudrcs, Torme d'uue simple feuHlede tole ; et en ud de ses points la feiiille avail ete usee el reduite au tiers de son epaisseur primitive. M. Combes fait reraar- qiier que, de loutes les enquetes qui oat eu lieu jiisqu'lci pour de semblubles accidetils, il ressort cottc consequence , que ce sont toiijouis les mauvaJsos chaudieres qui font explosion , el le plus .souvent sous des pressions fort ordinaires. — Au sujet di; cette communication, plusieurs membres pren- nent la parole. — M. Pelouze signale un moyen d'cmpecher les se- diments de prendre de la cohesion a I'interieur des cbaudierc'S. Ce moyen, qui n'est pas assez connu, estdu a iVl. Kuhlmaun : il con- siste tout simplemenl dans I'emploi d'une niatiere soluble, le car- bonate de sonde , que Ton raele a I'eau dela cbaudiere en tres- petite quantlte. — M. Payen dit ([ue Ton pent obtenir le raeme effet avec une faible quantite de teinture ; il se produit dans oe cas uue sorle de lubrefaction ou de savonnage des parlicules qui tendent a se pre cipiter, ce qui met obstacle a ieur adherence mutuelle. — M. Gaul- tier de Claubry cite d'aulres faits , qui contirment les assertions precedentes. — A propos de Taction operee par la clialeur sur les parois des chaudieres, M. Pelouze communique une experience de M. Gay- Lussac. qui montre que la chaleur modifie singulierement les pro- prietes du i'er. Desbarresde ce metal, ayant etechauffees dans un four, sont devenues friableset cassantes comnie do verre, sans ricii perdre ni gagner. I! semble resuiter de la qu'il y a des chances particulieres de rupture par une chaudiereen tole, pourcelaseul qu'elle a ete iortement chauffee. ZooLOGiE. — M. PaulGervais donue quelques details sur deux animaiix pen conuas des naturalistes francais , 1(( Carkajou , ap- peleaussi Biairoau d'Amerique , ef. ie Bali saur de Tlude {Arcto- nyx coUaris de F. Cuvier), donl on possede en ^ngleterre le crane en bon elat de conservation. Ces animaux sont bien de la merae famille que le Blaireau europeeu , mais c'est a tort (|u'on les a quelquefois regardes comme n'en dilTerant pas specifKiuemeni. Leur crane a une tout autre forme , et leurs dents n'ont pas non plus les memes caracteres. M. Gervais met sous les yeux de la Sociele un crane de Blaireau , et comparalivemeut la figure d'uii 31 jrane de Carkajou uouvelleraent publiee par M. Waterliouse [Trans. Zool. Soc, Londou , II, 343, p. 59). M. Gervaismontre aussi le dessin qu'il a fait faire du crane d'Arctomjx conserve au British Museum , et dont M. J. E. Gray a bien voulu lui donner communication. — VArctomjx, que M. Gray avail bien reconnu pour un animal distinct du Biaireau, et auquei il donne le nom di' Mydaus coUaris, est remarquable par rallongeraent de la partie faciale de son crane, par Tepatement de la partie symphysaire de sa macboire inferieure , qui rappelle ce que Ton connait chez les CochoDs , par la prolongation de la voute palatine jusqu'a la ligne qui passe par les cavites glenoides.et par la grandeur de son Irou sous-orbitaire. Son incisive superieure externe est un peu en pince; ses incisives inferieures sont toutes proclives ; ses canines sont comprimees, et ses molaires, au nombre de quatre paires seule- ment a chaque macboire, sont ainsi reparties : Superieurement : une petite avant-molaire a une seule racine el separee par un intervalle de la deaxieme, qui est a deux racines et subtriangulaire; puis une principale ou carnassiere triquetre, et une tuberculeuse considerable et quadrilatere comrae dans le Biaireau : Inferieurement : une avant raolaire, separee de la canine par un espace considerable ; une principale un peu plus forte que la precedente , et deux dents tuberculeuses , la premiere plus forte et allougee , la derniere arrondie , I'une et I'autre etant as- sez semblables a leurs correspondantcs chez le Biaireau. Seance du 26 mars 1842. Geologie : Minerais defer en grains. — M. Eugene Robert lit un memoire ayant pour litre : Recherches gcologiques et m6- tallurgiques sur des minerais de fer hydroxtjdes , nolamraent du fer pisolitbique , et sur un gisenieut remarquable de deutoxyde de manganese hydrate , observes a Meudon. Le fer pisolitbique, en grains plus ou moins gros , forme des nids allonges au milieu des argiles superieures et entre les pierres meulieres du terriloire de Meudon ( Seine-et-Oise ) ; on le re- trouvc aussi associe a di's orbicules siliceux contemporains dans le terrain de transport bordant le plateau que la foret recouvre, e^eve de 150 a 172 metres au-Jessus du niveau de la mer ; 11 32 existe nieme a la surface dii sol , completenuuit isole , devenu le jouel des eaux , ou falsaut partie d'une breclie a fragments de meuliere, le tout cimente par une pate argilo-ferrugiueuse , et semblable, aussi bien par sa maniere d'etre que par ses varietes de forme, aux limonites de la Bourgogne; il se presento. eocore en gros rognons ou nodules pugillaires, composes presque exclu- sivement de grains de fer et lustres a Texterieur. — Le mineral en grains, soumis, apres le lavage, a la forge , donne 32 pour cent d'une foute tres-belle , et abaiidonne 29 parties de gangue insoluble dans Tacide hydrochlorique. Les sables inferieurs aux argiles offrent quelquefois aussi des nodules d'hydrate de fer, dans lesquels I'argile est remplacee par de la silice. On y trouve en outre des rognons de fer hematite mamelonne et a flbres diver- gentes. Le mineral de manganese forme egalement des nids ou amas, composes de couches de deux a trois pouces d'epaisseur, au milieu des memes argiles tricolores el des meulieres. Ou peut le regarder comme un hydrate de deutoxyde de manganese ferri- fere terreux , ou une substance tres-voisine de la braunite ter- reuse; il donne : 41 pour 100 d'oxydc rouge de manganese, 10 de peroxyde de fer, 29 de residu argileux , et 3 d'alumine et chaux; il ne parait pas renfermer de cobalt, comme celui d'Orsay. — Ouant a I'epoque geologique a assignor a tons ces minerals , dont I'uu , par son abondance et sa richesse metallique, meritcrait certainement d'etre exploite, si le metal (le fer) qui en provieni etait raoins aondant dans la nature, et le combustible plus commun dans notre contree, M. Robert croit pouvoir la rapporter au grand sol de transport ou diluvium. Ces metaux hydroxydes ont ete evidemment apportes dans les lieux ou ils forment des nids par une cause qui a agi sur toute la surface du pays. L'auteur ne serait pas eloigne de croire que tout le fer dont I'oxy de colore si vi - vement la partie superieure do nos sablonnieres ou gres , et merae le manganese cobaltifere qui s'y trouve accidentellement , pro- viusseut de la meme source, apres avoir traverse, a I'etat de dissolution et en vertu de leur pesanteur specilique , les argiles situecs au-dessus et qui leur doivent aussi leurs nuances mar- brees. M. Robert presente a la Societe divers echanlillons de ces mi- nerals , dont les principales localites sont , pour le fer : les bruye ■t 33 ros de Sevres , dans uno sablonniere pres de la porte Dauphine ; VilboD, au-dessus de la sablonniere ouverte a cote de I'etang de ce nora ; Bellevue, dans I'ancien pare ; et pour le manganese : pres la porte de Chatiilon , la ou Ton exploite des meulieres destinees aux fortifisalions de Paris. Geologie : Phenomenes volcaniques de VAuvergne. — M. Ro- zet fait connaitre le resultat de ses recherches sur les phenomenes volcaniques de I'Auvergne. Malgre le grand nonibre d'ouvrages publics sur I'Auvergne, et les discussions ausquelles leur publication a donne lieu, les grandes lois dont dependent les phenomenes volcaniques de celte contree sont encore loin d'etre parfaitement etablies. M. Rozet annonce qu'ayanl consacre six raois a leur etude il a recueilli une serie de faits qui lui paraissent jeter quolque jour sur la question. — Voici comment il les expose : Le sol perce par les divers produits volcaniques se compose, en grande partie, de granit passant au gneiss , qui forme deux grandes chaines paralleles dirigees N.-S. de chaque cote du bassin de la Limagne, et un grand rameau courant E.-E.-N. a O.-O.-S. qui borne la Limagne au sud et reunit les deux chaines. Les bas- sins compris entre ces trois masses raontueuses sont occupes par un terrain d'eau douce que des arkoses a ciment tanlot siliceux, et tantot calcaire, unissent intimement au granit. Le terrain d'eau douce est reconvert par des depots de cailloux roules de divers ages. Les deux chaines dirigees N.-S., etsur le faite desquelles il n'existe aucune trace du terrain tertiaire, ont ete soulevees en meme temps que les iles de Corse et de Sardaigne, dont {'existence des chaines de montagnes a precede le depot du second etage tertiaire, ainsi quoM. de Beaumont I'a elabli par uno longue serie d'observalions. Les trachytes, produits volcaniques les plus an- ciens, sont sorlis pendant une longue periode de temps et par de nombreuses ouvertures a travers le granit et le terrain d'eau douce, suivant une direction N. 20° E., sensiblement purallelt; a celle des Alpes occidentales, et qui croise la premiere ligne de dis- location, celle du systeme de la Corse, sous un angle aigu, a la hauteur du Puy-de-D6me. Les basaltes, qui ont traverse les memes terrains que les trachytes, et qui, de plus, ont coule sur les de- pots de cailloux roules, sont sortis par une infinite de trous et de Extrait (le L'hisiitiit, 1" Section, 18iJ2. 5 34 ff>ntes encore tres visiblcs en tin grand nonibre d'eDdioits, suivaut iiiiu ligne dirigoi! E.-E.-N a O.-O.-S., dont I'axe du rameau gra- nitique qui bonie la Limagne au sud tail partie, et (lui se trouve exactement sur le prolongeraent de la chainepriucipaledes Alpes, dont le sonlevement est posterieur aux derniers depots tertiaires. Cette ligne de dislocations croise Ics deux premieres a la hau- teur du Mont-d'Or. Les craleres modernes, aiignes N.-S., dont la plus grande partie se trouve comprise dans un cirque el- liptique, trcs-alloiigo dans le sens du nord au sud, forme 'par des l)Ourreletsgranitiques sonvent ires-saillants, gisent sur lu dos du bomberaent produit par le premier soulevemenl, ct precisemcnt dans la region oii les Irois grandcs ligncs de dislocations de la surface terrestre viennent se croiser, la ou cettc surface offrait le moins de resistance a Taction des forces iuterieures. On eongoit, d'apres cela, que le globe a du etre parfaitement disloque dans toulo la region volcanique de I'Auvergne : c'est co que demontrent effeclivement I'ensemble des observations geode- siquos et astronomiques faites par les ingenieurs geographes pour les travaux de la nouvelle carte de Franco, celles du pendule, par MM. Biot el Matliieii,ct celles du barometre, par M. Ramond. Ces derniercs donnent 45™ pour Televalion du niveau de I'Ocean a Clermont, sur ce memo niveau a Paris. Les arcs du parallcle raoyon ct de la meridienne de Paris, qui traversent la chaine de I'Auvergne, offrent une courbure notableracnt plus forte qu'avant d'atteindre cetle chaine et apres Tavoir depassee. EuGn M. Puis- sant a montre que, pour faire accorder les observations geode- siques el astronomiques a Omme, pres ('lermoot, sur un des rameaux de la chaine volcanique, il faudrait supposer la au globe un aplatissement de /^ , c'est-a-dire un bombement considerable. Ainsi done, le globe a non-seulement etc fortement disloque dans la region volcanique de I'Auvergne, mais encore la courbure de la surface a etc noiablement augmontee. Delatouslesphenomenes de soulevements constates depuis longtemps par MM. E. de Beaumont et Dufrenoy. — Apres cette communication, M. C. Prevost fait remarquer que les resultats auxquels est parvenu M. Rozet sont d'accord avcc sa maniere de voir, mais qu'ils n'expliquent pas la formation par voic de soulevement des cones du Caulal ct du Mont-d'Or, qui, 35 pour lui, r^sultent de I'accumulatioD ties produits voloaniquus sortis par un grand nonibre de bouches. M. Rozet repond que ces cones sont dcs cas particuliers des grands phenomenes generaux, des points oil le sol s'est etoile sous I'action des forces soulevautes. Seance du 2 avril 1842. Geologie : Roches calcaires percees par des Helices. — M. Cons- tant Prevost met sous les yeux de la Societo plusieurs echan- tillons d'un calcaire gris tres-compact , qui lui parait avoir ete profondement perfore par des Helix ; il a pris lui-raeme ces echantilloDs, en 1831 , a 200 metres environ au dessus du niveau de la mer sur le Monte Pelegrino, pres Palerme. Dans lo premier moment il crut que les perforations elaient I'oeuvre de Mollusques raarins lithoptiages et qu'elles annoncaient un ancien niveau des caux marines ; mais la forme irreguliere et sinueuse des cavites , leur profondeur (jusqu'd \2 et \h centimetres), leurs dimensions , (4 a 5 millimetres jusqu'a 4 centimetres de largeur) et surtout la presence d' Helix de divers ages , appartenanl a la meme es- pece et loges chacun au fond d'une cavite oxactcaient propor- tionnee a la dimension de la eoquille , lui (irenl concevoir I'idee que \es Helix avaientbiun pu creuser cux-memes leur Jemeure. — Cependantia difflculte de comprendre un [lareii acfe le fit hesiter a annoncer,publiquenient le fail qu'il avail observe, jusqu'a ceque do nouveaux faits et des observations plus directes et plus posi- tives fussent venues confirmer son opinion. II recueillit avec soiu des fragments do la roche perforee et !"s Helix qui Thabilaient. En 1839, lors de la reunion de la Societe Geologique de France a Boulogne-sur-mer , M. Constant Prevost cut I'occasion de trou- ver, avec MM. Buckland et Greeuough qui assistaient a celle reunion , des perforations absolumeut analogues a celles de PaKrme dans un calcaire egaiementtres-dur des environs de Boulogne (calcaire de montagne) et le docteur Buckland ayant brise la rocbe perforee trouva plusieurs Helix au fond des caviles, Ce nouvel exemple, tout en donnant plus de force aux presomp- tions qu'avait fait naitre le f;iit observe a Palermo , no decidaii pas encore definitivement la question : les Helix avaieiit-ils perce 36 Ja pierre , ou bien avaient-ils seulcment profile pour se loger do perforations dues a d'anciens Mollusques lithophages raarins. iVl. Buckland , lors de la session de I'Associalion Britannique a Plymouth , en 1841 , filremarquer, a i'occasion d'lin memoire de M. Walker sur Taction destructive des Pholades,que toutes les perforations que Ton observe dans les roches calcaires ne sont pas necessairement i'oeuvre de Mollusques niarins, et il raentionna les Helix comme creusant aussi les picrrcs , apporlant a I'appui de cette assertion I'observation faite en 1839 , a Boulogne , ajou- tant meme que M. Greenough avait positivement constate Taction de VBelix aspersa sur le calcaire. Aux fails precideniraent rapportes, aux autorites qu'il vient de citer, M. Constant Prevost ajoute une circonstance qui lui parait confirmer sa premiere idee el rendre incontestable que les Helix ont veriiablement creuse eux-memes les longs canaux au fond des- quels on les a rencontres. II fait remarquer, dans Tun des echan- tillons qu'il presente a la Societe , que le fond de Tune des plus grandes cavites offre exactement la contre-epreuve de la forme de V Helix qui y etait loge ; une petite saillie correspond exactement a la depression de Torigine de la columelle, et prenant avec du platre Tempreinte de la cavile on obtient un relief qui ne differe en rien de celui de la base de la coquilU-. VHelix irouve a Boulogne-sur-mer elait VHelix aspersa or- dinaire. Celui recueilli au Monte Pelegrino parait elre une va- riele tres-remarquable de cette espece, au moins d'apres Rosmaes- ler, qui Ta figure sous ce nom dans son Iconographie des Coquilles terrestres et d'eau douce , tab. XXII. C'est ['Helix decrit et figure comme espece distincte sous les noms d'Helix Mazzuli parZan et par Phillipi, et sous celui de //. Retirugis par Menke. Le meme i/e^ia;qui vitactuellement aux environs dePalerraese rencontre fossilo dans les terrains tertiairos marins qui entourent le pied du Monte Pelegrino. M. Constant Prevost fait encore remarquer que c'est par maceration ou par une action chimique, et non par une action mecanique, que VHelix corrode la pierre; en effet le calcaire compact un peu argileux] et bitumineux du Monte Pelegrino est traverse en tous sens par de nombreux filets de calcaire cristallin ; ces parties plus resislautcs se voient en saillie conimo 3r un reseau sur les parois inlerieures des cavites, ce qui ne pour- rait pas avoir lieu si la niatiere calcaiie avail ete enlevee par un frottement. M. Constant Prevost terraine sa communication en faisant voir combien il est important pour les geologues de ne pas confondre les perforations qui peuvent avoir ete produites sur les rochespar desMoilusquesraarinsavecceHes des Helix, puisque les premieres, observees sur des points aujourd'hui tres-eleves des continents, anuoncent d'anciens niveaux des raers ou des elevations relatives du sol , tandis que les perforations dues aux Helix n'annoncent rien de semblable. Physique appliquee : Gazoscope. — M. Chuard presente a la Societe un appareil destine a prevenir les explosions de gaz hydrogene proto-carbone des mines (vulgairement few (7moM) , ainsi que les explosions et I'aspbyxie resultant d'une fuite de gaz a eclairage (hydrogene deuto-carbone), dans les apparteraents ou dans les edifices publics. Cet appareil, que I'auteur a soumis a I'examen de I'Academie des Sciences , est nomme par lui gazoscope; il repose sur le prin- cipede I'areometre, est d'un petit volume, et doit etre place dans la partie superieure de ia localite ou il doit fonctiotiner comrae indicateur. La densite de Pair atmospherique etant prise pour unite, on salt que la pesanteur specifique de I'hydrogene deuto-carbone est 0,67. Si done I'appareil est leste de maniere a ce que I'air alrao- spheriquele mainlienne enequilibre, cetequilibrecesserad'exister a Pinstant merae ou le gaz se repandra dans une habitation quel- conque. Le gazoscope se compose d'un ballon aerien A en verre tres- mince, soutenu par un areometre B C , au moyen d'une tige ver- ticale D. Tout le systerae se tient en equilibre dans une cuve d'eau dislillee, recouverte d'une couche d'oleine qui erapecbe son evaporation. On conceit facilement que I'equilibre existe par une seule et meme force, celle de la pesanteur. Mais pour raieux ap- precier I'effet immedial de cette force, il n'est peut-etre pas inu- tile de la decomposer en deux autres. L'uoe est relative a I'areo- metre luiraeme, destine a soutenir dans I'espace lout I'appareil au moyen de I'eau : elle est facile a saisir. L'aulre, et c'est la force 38 agissautc , produil ses effets dans Pair atraospherique : toute I'at- tention doit se porter sur cette derniere. — En effet, si I'on con- sidere le ballon aerien A, qui est capable de flotter daus I'air pur, de raanlere a y rosier en equilibre parfait, ce ballon ne changera pas de place, puisque I'air atraospherique sera toujours done d'une pesanteur specifique ^= 1 ; raais a I'instant oil le gaz hydrogene deuto-carbone se melangera a cet air pur, la pesanteur specifique de ce dernier diminuera en raison directe du gaz survenu. La proportion de gaz necessaire a la fonction de I'appareil est egale a ,fj, pour un ballon de 12 centimetres de diametre, supporte par une tige d'un millimetre. A cette proportion , I'appareil des- cend d'un centimetre. La distance totale qu'il peut parcourir est de 5 centimetres : mais Tauteur a eu I'idee de reporter sur la force d'un aimant , qu'il ajoute a I'appareil, le reste de la distance a parcourir, qui est de 4 centimetres, afin de rendre le gazoscope plus sensible. II faut concevoir que sur le plateau de la cuve est couche un aimant E en fer a cheval , qui se trouve ainsi place a la partie inferleure et verticale du ballon aerien A , muni lui-merae iuferieurement d'un disque de fer F. Si Ton se rappelle que la distance totale a parcourir par I'appareil est egale a 5 centimetres (1 centimetre par le gaz, 4 centimetres par I'aimaut); que la sphere d'attractioii de I'aimant s'etund a une distance de 4 centi- metres , que nous represeuterons par G ; et que le disque de fer F du ballon A est a une distance de 5 centimetres : dans ces cir- constances , aucun raouvement de I'appareil ne pourra avoir lieu. Mais, a I'instant ou jfj de gaz surviendra , le ballon A lombera dans la sphere d'attraclion G de I'aimant E , et tout I'espace F G E sera rapidement parcouru. En tombant sur I'aimant , le disque frappera le levier d'un carillon H , pouvant marcher pendant douze heures , et Ton sera averti ainsi de la fuite du gaz a 13 proportions au dessous de I'explosion , puisque celle-ci n'a lieu qu'a -^ ; I'as- phyxie a lieu , a | environ , en tres-peu dc temps. Ce gazoscope a fonctionne eu grand a I'usine a gaz de Grenelle dirigee par MM. Pernot freres. Seance du 9 avril 1842. Palkontologie : Ossemenls fossiles du bassin dc Paris. — M. Eugene Robert lit un travail ayant pour tilre : Memoire sur 39 (les deuts et eoprolithes de Saurieiis, sur des osscmeuts de Lo- phiodon, de Crocodile ct de Tortue, accompagnes de graines de Chara, observes dans la partie superieure du calcaire marin gros- sier de Paris; suivi de nouvelles considerations geologiques rela- tivemenl aux gisements ossiferes de cettp localile et de celle de Nanterre. Apres avoir rappele la decouverte qu'il fit, en 1828, d'osse- ments fossiles de Pachyderraes, de Reptiles et de Monies de sti- pes d'Yucca, dans le calcaire marin grossier de Nanterre et de Passy, ainsi que les divers memoires avec figures qu'il a deja pu- blies a ce snjet, M. Robert ruvient sur la nature des memes couches ossiferes et se livre a I'examen de qaelques nouveaux fossiles recemnient decouverts par lui a Passy, cequi I'a conduit a modifier ses idees sur rorigine de ces gisements. — Ayant soumis a I'analyse les argiles noiratres ossiferes do Fassy, il a reconuu qu'ellesdegageaient unelegere odeur bitumineuse,; elies renferment une grandc quanlite de dents de Crocodile ; les unes, plus ou moins petites, aigues et tranchantes sur les bords, sont tellement abon- dantes que IM. Robert ne peut se defendrc de les considerer comme des dents de jeunes Crocodiles qui seraient tombees la ou elies gisent; les autres, au contraire, beaucoup plus grosses, moins arquees, et striees longitudinalement, tres-raresconiparativeraent aux premieres, offrent tous les caractores propres a I'age adulle des memes Reptiles. Independarament de ces dents, "vl. Robert a porte aussi son attention sur les nombreux eoprolithes que recelent les memes couches argileuses; d'apres la forme et la composition (urate de chaux) de ces singuliers corps tuberculeux, lisses, ho- mogenes, jaunatres a Tinlerieur, il croit pouvoir les rapporter a des Crocodiles. — Au-dessus de ces argiles regne un banc puissant de calcaire marneux, blanchatre, renfermant de nombreux et pe- tits fragments d'os qui appartiennent, suivant M. Robert, a des Lophiodons, a des Crocodiles et a des Tortues, accompagnes de dents de Sauriens et surtout de Gyrogonites, ou grainesde Chara spathisees, ces derniers fossiles n'ayant pas encore ete observes dans une semblable circonstance ; I'etat dans lequel se trouvent tous ces OS sans exception, porte M. Robert a regarder ce gise- ment comme une veritable breche osseuse, intercalee dans les couches memes de la partie superieure du calcaire grossier; il ne 40 serait pas lueme eloigae de croire que beaucoup d'oiitre eux ont ole brises et roDges sur place par des animaux carnassiers. Deux hypotheses se piosentent a M. Robert pour expliquer la presence de ces debris. Dans la premiere, il suppose que les ani- maux dent on trouvc tant d'ossements associes a des productions d'eau douce et \egetaie n'ont pas toujours ete charries et reunis par des eaux courantes, raais qu'ils out vecu et sont morls la ou Ton observe leurs ossements, sur des ilots raarecageux ou bien au bord de canaux vaseux ombrages par des vegetaiix sembiables aux Paletuviers, a en juger par le nombro immense de feuilles elliptiques empreintes dans ies argiles; en un mot qu'il s'est passe dans le bassin de Paris, compose, suivant M. Constant Prevost, de depots alternalivement fluvialiles el littoraux, des fails analo- gues a ce qu'offre aujourd'hui rembouchure des grands fleuves des contrees chaudes de la terre, du Senegal, par exemple. Le gi- seraenl de Passy parait surtout a M. Robert avoir ete dans ce cas. Enfln si Ton fait abstraction du cours d'une grande et large ri- viere qui lui parait avoir traverse de tout temps le bassin de Paris , M. Robert, dans la seconde hypolhese, invoque encore ce qui se passe de nos jours dans le fond des golfos de la Baltique; la ligne lortueuse, iracee par le cours de la Seine et bordee de collines elevees, lui rappelle assez bien les Fiords de la Scandinavie, qui souvent n'ont pas moins de trente-cinq lieues de longueur et offrent des etranglements oil les vaisseaux peuvent a peine passer. L'aclion des marees et meme des plus fortes tempeles s'y fait a peine sentir ; la tranquillite de leurs eaux les ferait prendre pour de verilables lacs dont la salure est si faible qu'il n'est pas rare de voir associees des coquilles marines tellesque la Tellina Baltka a des Lymnees, des fucus a des Polamogetons el a des Chara. A I'appui du memoire qu'il vienl de lire, M. Robert presente a la Societe plusieurs fossiles ainsi qu'une planche representant des dents et coprolithes de Crocodile. M. Robert fait ensuite connaitre que, le jour meme, il a recueilli a dix-huit pieds de profondeur, dans une sablonniere de Thopital militaire de la rue de Charonne, des ossements fossiles qu'il rap- porte au Cheval et a I'Aurochs : ce sont, pour le premier, une dent incisive, et pour le second une molaire, la partie superieure d'un radius, un metacarpien et une phalange. Outre ces ossements J 41 soumis egalement a la Societe, il a aussi remarque dans la partie inferieure de la raeme sablonniere, qu'il considere commo un an- cien depot fluviatile recouvert d'une raaniere bien distiocte par le veritable terrain de transport, une couche horizontale de gros gravier fortement impregne ca et la de manganese. Cette couche qu'il avait deja eu occasion de voir dans d'autres sablonnieres de la noeme epoque, et dont la telnte noiratre a pu la faire prendre jusqu'a present pour un depot de raatiere limoneuse et organique, offre la plus parfaite analogic avec celles que M. Robert vient de signaler dans les argiles a meulieres superieures, et forlifle ses presomptions re'ativeraent a I'origine des minerals de fer et de manganese hydroxydes. Seance du 18 avril 1842. ZooLOGiE : Vers. — M. Duvernoy lit une note sur un nouveau genre do Ver intestinal , de la famille des Tenio'ides , le Bothri- mone de I'Esturgeon {Bothrimonus Sturionis , Duv. ) Le Ver auquel M. Duvernoy donne le nom generique de Bo- thrimone , Bothrimonus (une seule fossette), a la forme plate, etroite, allongee en ruban , qui caracterise la famille des Te- nioides. 11 se rapproche de la Ligule des Poissojs {Ligula sim- plicissima), en ce qu'on n'y observe aucune trace de sillons trans- verses , qui decelerait I'existence d'articulations. Celles-ci sont cependant indiquees par une serie raediane de fossettes, rappro- chees par paires, dont la cavite est remplie d'un mameion, au centre duquel est un pore. Ce raamelon n'est pas toujours appa- rent. Dans plusieurs fossettes on n'apercoit que le pore ; dans d'autres, a la place du raamelon il y a une papilie saillante, analogue au cirre decrit dans plusieurs Tenias et dans la Ligula uniserialis. Quand il y a une paire de tubercules ou de pores evidents, ils sont tres-rapproches I'un devant I'autre , au point qu'on peut evaluer, au plus au diametrede I'un deux, la distance qui les separe. La suite de ces tubercules et de ces pores , dont chaquo paire serable repondre , comme dans les Bothridies , a une articulation, se voit dans une bande mediane trcs-legerement de- primee et d'une nuance differente du rcstc de la surface de ce Ver. Une circonslance tres-particuliere , c'est que cette bande et Exlrail dc L'Insiilut, V Section, 1842. G 42 cette serie de fossettes, demamelons etde pores, s'apercoivent sur les deux faces du Ver; niais ils sonf beaucoup plus sensibles sur Tune des faces, que M. Duvernoy appelle ventrale, a cause de cette circonstance , et sur laquelle d'ailleurs ils ne sont bicn evi- dents que dans les quatre derniers cinquiemes de la longueur du Ver. L'extremite cephalique du Bolhrimone de I'Esturgeon rappelle celle du genre Bothridie etabli parM. de Blainville. Elle se com- pose d'une ventouse formee de deux bemisphores , dont ud repond a cbaque face du Ver. L'orifice de cette ventouse est transversale aux deux faces du Bothrimone, ct tcllement incllnce vers la face dorsale, qu'on no I'apercoit que de ce cote. Elle est oblon- gue, plus largo vers les commissures, oil elle forme de petits losanges, et se trouve retrecie dans sa partie moyenne par deux saillies demi-cylindriques, qui se prolongent dans la profondeur de la cavite de cette ventouse et semblent la partager incomple tement en deux sinus. L'extremite caudale du Bolhrimone est obtuse et arrondie dans certains individus, et comme bifurquce dans d'autres.lly a, dans ces derniers, entre les deux pointes mousses qui terminent cette partie, une fossette rectangulaire, dans laquelle on apercoit comme deux pores ou deux points enfonces. La section du corps de ce Ver ne montre, dans son epaisseur, qu'un tissu parenchy- mateux homogene , semblable a celui des Ligules. Cette section fait voir d'ailleurs que ce Ver est epais , arrondi sur les bords , et raoins applati que la plupart des Tenio'ides. Le Bothrimone se rapprocbe des Ligules par sa forme aplatie et par I'bomogeneite apparente de son organisation; il a , comme certainesespeces de Ligules (1), et comme les Bothriocephales et les Bothridies , une serie mediane de pores, qui sont en partie les orifices probables des ceufs. Mais il s'en distingue , et de tons les autres Tenio'ides , par I'existence d'une semblable serie , quoique moins prononcee , a la face opposee. On pourrait lui comparer une espece de Twnia, lo T. j)eclinata Rudolphi (1) , pourvue d'une papille saillante aux deux cotes du bord posterieur de chaque anneau. La ventouse simple de l'extremite cephalique , dont I'ou- (1) Ligula uniserialis, Bhems. (1) Bremser Icones, tab. xiv, fig. 5 et 6. 43 verture est a peu pres dirigee en avant, a la plus grande ana- logie avec la double ventouse du genre Bothridie. La forme du genre Bolhrimone est evidemment interraediaire entre celle des Bothridies et des Ligules. C'est une nouvelle com- binaison organique , qui vieut rcmpiir une lacuoe dans la serie des genres de la famille des Tenioides. M. Duvernoy donne, a la seule espece connue de ce nouveau genre, le Dom specifique de Sturionis. EUe a ete decouverte et recuelllie par M. Lesueur, dans le canal intestinal d'une espece d'Esturgeon ( VAcipenser Oxyrin- chus. MiTscu. ) que Ton pecbe dans la riviere de Wabascb, non loin de son emboucbure dansl'Ohio, dans I'Etal d'Indiana de I'Amerique septentrlonale. Seance du 23 avril 1842. MM. Constant Prevost et Desnoyers font connaitre les resultats de nouvelles observations qui viennent conflrraer et completer celles qu'ils ont communiquees'a rAcademie des Sciences, dans sa seance du 4 avril dernier (n" 432 de I'Institut), sur les cavernes et les breches a ossements fossiles des environs de Paris. Au sud de la capitale , a trois iieues au dela de Corbeil , et sur les bords du grand plateau de gres et sables marins superieurs qui constituent en partie le sol de la foret de Fontainebleau , les bancs de gres sont fractures, et les masses eboulees sur les pentes laissent entre elles de larges fentes et des anfractuosites caver- neuses, analogues a celles qu'on voit au nord et au centre du bassin parisien , au pourtour des coUines de gypse ou des plateaux du calcaire grossier. Les parois arrondies et usees de ces cavites annoncent qu'elles ont ete traversees, pendant un temps plus ou moins long, par des eaux courantes qui, en dernier lieu, y ont entraine des limons etdes sables. MM. C. Prevost et Desnoyers indiquentdeux localiles, distantes I'une de I'autre d'une lieue environ , dans lesquelles i! a ete trouve un assez grand nombre d'ossements de Mammiferes fossiles; ceux de ces ossements qu'ils ont pu examiner appartenaient aux especes suivantes : Elephant, Rhinoceros, Hyene , Ours des cavernes, Cheval , Boeuf , et Ruminant a bois. Ces gisements sont tout a fait identiques avec celui signale do- 44 puis loDgtemps aupres dEtanipes, par Guettard , qui, sous des blocs de gres eboules et dans des argiles sableuses , a aussi trouve reunis des ossements d'Elephant et de Renne. Cette derniere circonstanco de la presence du Renne a Etanipes, et du meme animal fossile dans ies puisards naturels du gypse, a Montmorency, etablit des rapports incontestables entre Ies deux gisements , et par consequent avec ceux qui font I'objet de la pre- sente communication. EUe fait voir que, dans le meme moment et dans la meme controe , des animaux qui nous representent Ies habitants du Nord (Renne, Lagomys, Spermophile, Hamster) se sont trouves reunis avec d'autres que nous regardons corarae essentiellement meridionaux (Elephant, Rhinoceros, Hyene). — Dans une des seances precedentes, M. de Quatrefages a !u une note intitulee : Sur un nouveaumode de decrepitation et sur Ies pierres qui produisent ce phenomene { pierres fulminantes de Dourgnes). Les cailloux qui font le sujet de cette note se rencontrent au- pres de Dourgnes, petit village place aux confins des departe- raents du Tarn et de la Haute-Garonne, sur la route de Castres a Revel, au pied de la montagne Noire, dans une vallee bornec d'un cote par cette chaine, et de I'aulre par les coteaux du Laura- gais. Les pierres dont il s'agit se trouvent dans un champ de tres- peu d'etendue (un hectare et demi environ). C'est la que les habitants du village vont les chercher aux jours de fetes pour Ies Jeter dans les feux de joie alluraes en signe de rejouissances, et les faire ainsi detonner en guise do boites. Ces pierres sont en general assez regulierement spheriques. Leur taille varie depuis la grosseur du poing jusqu'a celle d'une chevrotine. Leur couleur est d'eau rouge de brique. Elles secom- posent de couches concentriques, disposees autour d'un noyau central, dont la nature differe essentiellement de celle de la pierre elle-meme. Ce noyau est presque toujours un petit fragment de calcaire semblable a celui des roches voisines. Pour recoanaitre plus facilement la structure de ces pierres, M. de Qualrefages les a vernies, apres les avoir polies assez grossiereraent a la pierre ponce. II pense que ce precede pourra etro employe generalemont 45 pour reconnaUre la structure de roches ou meme do luatieres ler- reuses uon susceptibles de poll. Les pierres de Dourgiies sont coraposees de carbonate dechaux, d'alumine, d'un peu de sable siliceux, de carbonates de fer et de manganese. Elles renferment en outre une petite quanlite de raa- tiere colorante resultant de la combinaison d'une raatiere organi- que (acide ulmique), avec les oxydes de calcium, d'aluminiuni, de fer etde manganese. C'est a la decomposition de cette substance par la chaleur qu'est due la propriete singuliere que possedent ces pierres de detonner quelquefois avec beaucoup de violence quand elles sont portees au rouge sombre. L'auteur de la note conclut, de la structure et de la composition de ces pierres, que ce sont de vraies pisolites formees sur place par un remous dii au rocher au pied duquel ou les irouvc, a I'epo- que ou la vallee de Castres servait de lit a quelque grand cours d'eau. 11 termine sa note en faisant remarquer que les resultats auxquels I'a conduit I'exaraen cbimique des pierres fulminantes de Dourgnes conflrrae pleinement les observations faites par M. Gaul- tier de Claubry sur I'existence de principes colorants de nature organique dans certaines roches siliceuses. Seance du 7 mai 1842. ZooLOGiE. — M. de Quatrefages rend compte a la Societe de son memoire sur les Edtcardsies , lu par lui a I'Academie des Sciences , dans la seance du 3 mai. — Au sujet de cette communication , M. Laurent rappelle que, dans ses memoires relatifs au developperaent du Limax agrestis, et dans ses recherches sur I'anatomie de I'Hydre vulgaire et de I'Hydre verte, il a constate I'existence de tractus charnus, qui n'ont point encore la forme de fibres rausculaires. II a pu voir directement , pendant le developpement des deux organes tran- sitoires (vesicule ombiiicale el ramo caudale) des embryons de Limaces et d'Arions , le commencement de la formation de ces tractus charnus qui ferment une irame areolaire, leur accroisse- raenl progressif, et enfin leur atrophic graduelle peu avant I'e- closion. M. Laurent a vu egalement, dans ses experiences sur les tissus 46 embryonuaires de ces Mollusques , les globules sanguius devenus plastiques se coller aux tractus charnus, perdre leur forme sphe- rique et se fondre avec la substance de ces tractus. 11 fait reraar- quer que les rosultats de ces observations microscopiques, faites depuis quelques anuees, viennent en confirmation do la classifi- cation dcs lissus animaux qu'il a presentee a la Societe. M. Laurent termine en disant que les resultats obtenus par M. de Ouatrefages, joints aux recherches sur leSarcode, par M. Dujardin, sont des fails trcs-iraportants qui lui semblent cor- roborer les determinations bistologiques qu'il a publiees depuis 1826 jusqu'a ce jour, dans une serie de memoires iuseres dans divers recueils periodiques. AcousTiouE. — M. CagniardLatour met sous les yeux do la Societe trois sirenes, avec cbacune desquelles on peut produire simultanement deux sons , et les fait fonctionner pour que I'oa puisse juger de leurs effets, Le 6 avril 1839 il avail doja presente une slrene analogue, dont les deux sons etaient enlre eux dans le rapport de 1 a 4 , et for- maient ainsi un accord de double octave. Pour obteuir ce resultat, on avail transforrae le plateau mobile d'une sirene qui, priraiti- vement, avail 20 ailes ou parties pleines egales, en un plateau complexe, c'est-a-dire dont les ailes etaient inegales de largeur, et formaienl , autour du plateau, cimi series equidistantes et semblables , composecs cbacune de 4- ailes, a peu pres comme dans la sirene complexe qu'il avail presentee le Sdecembre 1838 (voir I'Institut , n° 260 ). Dans les sirenes complexes de ce genre, dont le timbre rappelle celui du baut-bois, les parties evidees sont de largeur egale, et I'inegalite se porta seulcment sur les parties pleines; I'inverse, au contraire, a lieu dans le cas ou ce sont les parties pleines qui sont egales. Mais dans la sirene a deux sons, dont I'un repond au nombro des ailes, et I'autre a celui des series , I'inegalite a lieu a la fois pour les ailes et leurs intervalles. Cette difference tienl a ce que les ailes, pour etre modifiees de maniere a engendrer deux sous , ont ete diminuees des deux cotes de leur axe, de facon que ces axes ou rayons ne cessent pas d'etre equidistants, c'est-a-dire de diviser comme auparavant la circonference en parlies egales. Le but que I'auleur s'est propose, en faisant construire les trois 47 sireoes qu'il presente, a ete principalenient de prouver que, si Ton modifie convenablement dans ccs appareils le rapport entre le nombro des ailes et cclui des series, on peut obteuir d'autres accords que celui de double octave. II fait remarquer qu'en effet ces sirenes, lorsqu'on les insuffle sur des tons coiivenables, laissent distinguer facilemcnt les trois accords suivants , savoir : I'accord de simple octavo avec la pre- miere; celui dc douzieme, ou d'octave de quinte, avec la seconde; et I'accord de dix-septieme, ou de double octave de tierce, avec la troisieme. Dans la premiere de ces sirenes, le plateau fixe a cinq ouver- tures obliques, equidistantes, et le plateau mobile, viugt ailes alternees, dont dix ont a leur extreraite 4 millimetres de largeur, et les dix autres 3 seulement. Dans la seconde sirene, le plateau fixe a pareillement cinq ouvertures obliques, ct le plateau mobile quinze ailes distribuees en cinq series de trois ailes, series dans chacune desquelles I'aile la plus large porte a son extremiie 6 millimetres, la seconde 5, et la troisieme 4. Enfin, dans la troi- sieme sirene, le plateau fixe porte trois ouvertures seulement, et le plateau mobile, quinze ailes distribuees en trois series de cha- cune cinq ailes, dont la plus large porte vers son extremite 7 millimetres, et la plus etroite 3 seulement. L'autcur termine en faisant remarquer que I'on peut considerer comme entiereraent nouveau ce fait qu'en general une sirene coraplexe peut produire, en meme temps que le son des series, celui repondant au nombre des ailes, lorsque, par la construction, leurs axes sont equidistants. Seance du 21 mat 1842. CiiiMiE : Etherification de I'alcool par les acides organiques. — M. Gaultier de Claubry fait connaitre les recherches sur I'ethe- riflcation qu'il a coramunlquees a I'Academie des Sciences dans la seance du 9 niai. — M. Gaultier de Claubry ayant anuonce que quelques acides inorganiques, etl'acide acetique seul parmi les acides organiques, avaient la propriete d'etherifier directement I'alcool , M. Masson rappelle que depuis longtemps il a etherifie directement I'alcool 48 par le chlorure de ziuc, et cite les belles experiences de M. Kulh- inann , qui, au moyen de plusieurs autres chlorures, est parvenu au meme resultat. M. Guerin et plusieurs autres chimistes out obtenu I'etheriQcation de I'alcool par des acides orgaoiques autres que I'acide acelique, sans rintervention d'acides inorganiques. — Les experiences de M. Gaultier de Claubry paraissant favo- rables a la theorie des forces de contact ou catalytiques , il etait de la plus grande importance de determiner la temperature a la- quelle la production de I'ether avait lieu , temperature qui jus- qu'ici a paru constante pour I'ether hydrique , raais variable pour les ethers composes , et pour quelques-uns memes , comme I'ether hydrochlorique, assez basse, puisque pour ce dernier I'etheriflca- tion a lieu au-dessous de 100° C. II est permis de croire, d'apres des recherches de M. Guerin, qu'en elevant avec precaution et convenableraent la temperature de melanges d'acide et d'alcool , on obtiendrait les memes ethers que ceux obtenus par M. Gaultier de Claubry par un autre moyen; car il est probable que, dans le procede employe par M. Gaultier de Claubry, une partie de I'alcool qui arrive dans les acides y reste en solution et acquiert la temperature necessaire a son ethe- rification. Laissant arriver de I'alcool goutte a goutte sur du chlo- rure de zinc echauffe a 150", M. Masson n'a eu que des traces d'ether. ADn de connaitre le role de la chaleur dans I'etherification , MM. Felix Marchand et Masson ont fait passer sans succes de la vapeur d'alcool dans des tubes deverreconvenablement echauffes. M. Masson pense que dans ces experiences la vapeur d'alcool n'est pas assez longteraps en contact avec les surfaces chaudes , et qu'il serait peut-etre plus convenable de vaporiser de I'alcool sous des pressions assez fortes pour maintenir sa temperature a un point eleve, sans gener la distillation et la separation des produits pro- venant de la decomposition. — M. Masson communique ensuite a la Societe une observation tres-curieuse, qu'il a faite sur I'huile douce de vin , obtenue en distillant un melange d'alcool et d'acide sulfurique. Ayant mele de I'acide dans les proportions indiquees par les chimistes pour I'etherification, et en operant sur 10 a 12 litres d'alcool, il a obtenu, en fractionnant les produits pour crapecher 40 la dissoliilion tie I'huile douco par I'elher, a pen pies uii quart cli-; litre de ce liquide sai)s trace d'huile pesaute. Ayant lave cette huile a I'eau distillee pour la priver d'acide sulfureux, 11 remar- qua que le volume de I'liuile disparaissail a chaque lavage, et que I'eau de lavage renfermait toujours une tres-grande quantite d'a- cide sulfureux. Ayant alors arrete I'operalion , il priva Thuile douce de I'eau qu'elle pouvait contenir, au luoyen du chlorurede calcium, et lui enleva son acide sulfureux libra par de la chaux caustique, puis distilla avec precaution, et a une basse tempera- ture, le peu de liquide reslant. II obtint alors un produit liquide incolore, tres-volatil et tres-fluide, facilement decomposable a I'eau, et donnant de I'acide sulfureux. La petite quantite du pro- duit obtenu ne lui a pas permis de pousser plus loin son etude , et de rechercher si I'eau de lavage ne contenait pas de Talcool. II emet I'opinion que peut-etrece produit, considerejusqu'ici comme de I'huile douce, u'est qu'un ether sulfureux forme, a la fin de Toperation , par I'aclion de I'acide sulfureux sur I'ether naissant. M, Masson.qui jusqu'a present a'a pas pu repeterces experiences, croit devoir les indiquer, avec toute reserve sur leur valeur, afin d'appeler I'attention des chimistes sur ces liquidcs designes par le uom generique d'huile douce , et dont I'etude si importante pour la theorie des ethers est trop peu avancee. — M. Guerin repond de son cote a I'asserlion emise par M. Gaultier de Claubry , en indiquant un raoyen d'oblenir imme- diateracDt de I'ether oxalique. « Si Ton fait, dit-il, un melange d'acide oxalique et d'alcool dans un vase a minces parois d'un diametre de quelques millimetres, puis qu'on I'expose brusque- ment a une temperature de 200°, il se forme immediatement de I'ether oxalique en beaucoup plus grande quantite que par les precedes ordinaires. En rempla(;ant I'acide oxalique par I'acide tartrique, nou-seulement on obtient de I'acide lartrovinique a chaud, mais encore a froid. Dan? un memoire quej'ailu a I'Aca- demie le 27 juin 1836 , j'ai demonlre , par de nombreuses expe- riences, qu'il u'y avait pas une aussi grande difference qu'on le pense generalement entre le pouvoir etherifiant des acldes orga- niques et celui de I'acide sulfurique. J'ai fait voir que les acldes organiques en vinique se forment instantanement a I'aide d'uue Extrait(leL7«s<8fttf, 1" Section, 1842. - 7 50 clialeur qui doil etre voisine du point debullition de Tether, et qu'en general retherificalion depend de la temperature. " Seance du 28 mai 1842. Physiologie : Action du muscle droit abdominal. — M. Deville lit une note sur Taction du muscle droit abdominal. L'auteur, se fondant sur des observations, croit 1° que les diverses portions musculaircsdistinctesdontse compose ce muscle, sontsusceptibles de se contracter isolement pour aider a la circulation des mate- riaux de la digestion dans Tintestin ; 2" que ces contractions par- tielles sont involontaires, ne pouvant etre ni deterrainees, ni ar- retees par Taction de la volonte, tandis que celles du muscle tout entier servent, comrae chacun salt , a divers actes que Ton peut , quand on le veut, mettre en exercice. Physique : Sur les plaques colorees de Nobili. — M. Guerard communique un moyen facile de reproduire ces plaques. — On peut les obtenir en faisant communiquer le pole negatif d'une pile a courant constant avec une laraede ferou d'acier poli, immergee dans une dissolution d'acetate de plomb : on adapte au pole posi- tif des conducteurs en platine, configures suivant le dessinque Ton veut produire : le conducteur estabaisse dans la solution saline, au moyen d'une petite cremaillere, et, afin de le maintenir tou- jours a la raeme distance au-dessus de la plaque, on Tinterrompt dans sa continuite, et Ton place une capsule pleine de mercure ou une lamedecuivre amalgame, dans le point ou Tinterruption a lieu ; de cette maniere on peut, sans deranger le conducteur de platine, fermeret rouvrirlecircuit, au moment, ou Ton a obtenu la figure et la teinte desiree: cette disposition est d'ailleurs indispen- sable quand on veut tracer des caracteres ou des figures plus ou raoinscompliquees,sur la plaque de fer,puisqu'ilest necessairede contourner ou de deplacer le conducteur de platine, sans que la decomposition du liquide s'opere, c'est-i-dire, sans le faire tra- verser par le courant electrique. Seance du i juin 1842. M. Gauitier de Claubry depose la note suivante : " Les observations presentees par MM. GuerinVarry et Masson relativement a Tannonce que j'ai faite a TAcademie des Sciences, 51 de la propriete dont jouisseut un grand iiombre d'acides organi- ques, de transformer directemeut I'alcool en ether, reposent sur deux genres de fails ; des publications anterieures sur le nieme sujet, et des experiences conduisant sujvant eux aux memes re- sultats. « Quant aux publications anterieures, M. Berzelius a dit dans son traite de Chimie que Bauliof avail oblenu do I'ether oxalique directement ; mais M. Dumas a dit depuis qu'on obtenail une quanlite a peine sensible de produit. — Du resle I'annonce que j'ai faile ne concernait pas seuiement I'acide oxalique, et je re- connais que les citations de M. Berzeiius reiativemeut aux fails observes par Bauhof el Gehlen, etablissent que ce genre de fails avail eie observe anterieurement a mon travail , pour les acides oxalique et forraique. II parait que M. Guerin-Varry ignorait egalement ces fails, puisqu'il est venu communiquer a la Sociele les resullats d'experiences analogues sur I'acide oxalique , pour lesquelles il avail meme fait construire expres des appareils : il est peu probable qu'il eiit signale des resullats non publics obte- nus sur un sujet qu'il aurait alors su avoir ete traite bien ante- rieurement. " En ce qui louche les experiences de M. Masson sur I'actiou otheriflante du chlorure de zinc, je n'y ai pas fait allusion , puisqueje signalais seuiement les ac b° EnQn que, si, apres avoir rendu immobile i'une des anches, a I'aide do petils coins' places enf re Ies cotes de I'anche ct Ies pa- rois du tuyau, ou vienl a doniier differentes longiieurs aux parties vibranles du fil qui reponJ a Tanclie libre, on trouve que Ies sons produils indiquent des uombres dc vibrations un peu inferieurs a ceux qui devraieul s'obtenir si Ies durees des vibrations etaient proporlionnelles aux racines carreus des longueurs du Ql, commo cela a lieu pour Ies oscillations lentes produites par ['elasticilc de torsion deja connue. Ainsi, par exemple, lorsquo la position des pinces ou chevalels se trouvo reglee de facon quo, de cliaquo cote de I'anche, Ies parties vibranles du fi! aient 100 millimetres de longueur, le son qui s'oblient alors est un si d'environ 1 12 vibrations simples par seconde ; mais que, par le rapprochement des pinces, on reduise egalement, dus deux coies de I'anche, cette longueur a 25 milli ^letres, on oblient un la de 210 vibrations simples, et non pas uu ^sjoctavie de 224, comme ou aurait pu s'y attendro; toulefois, la difference obsorvee n'etant pasgrande, I'auteur se propose d'exa- luiner si elle ne tiendrait pas a quelque imperfection dans la ma- niere d'operer, car deja il a rcconnu que I'on pent rendrc le son plus grave ou plus aigu en augmentant ou dirainuant d'un seul cote do I'anche la longueur vibrante du fil. M. Cagniard-Lalour va s'occuper d'examiner Ies changeraeuls que pourra subir le ton des sons par remploi de fils metalliques de diamelres differenls, el d'adapler a son appareil une serie de touches, a I'aido desquelles on puisso lo rendrc propre a execuler des airs; il croit d'ailleursque le principe de la glotle a elasticite de torsion serait tres-applicable daus Ies grandes orgues, notam- men) pour le registre destine a imiterla voix humaine. 91 Seance du 20 aofit 1842. AsTRONOMiE. — M. Ivan Simonoff, profcsseur d'astronoraie a i'Universite de Kazan, presente a la Societe un nouvel instrument qu'il a imagine dans le but d'observer la declinaison de I'aiguil'e aimantee a i'aide du sextant. Una aiguille aimantee, de forme prismatique recfangulaire, horizontalement suspendue, porte un petit miroir a son cstremiie dirigee vers le sud, et un contrepoids a son extremite opposet . En appliquant cette aiguille a un niveau a siphon rerapli de mer- cure, on peut voir si elle est horizontale ou non, et faire dispa- raitre la petite inclinaison en deplaeant le centre de gravite ou le poids. On met le miroir dans la position perpendiculaire a la di- rection de I'axe magnetiquo de raiguille, de la meme maniere qu'on le fait dans le magnetonietre unifilaire de M. Gauss, car jusqu'a present cot instrument n'en differe pas. Ayant fait ccs cor- rections prealables, on observe dans le n)iroir i'image rellechiij du soleil; mais, corame I'niguille ne reste presque jamais enrepos, on la fait deseendre et se poser sur la planche infeiieure de I'in- strument. Alors raiguille devient stable; mais, pour voir si elle ne s'est pas deplacee du meridien magnetique, on place devant le miroir une echelle avec une lunette do sextant au-dessus. Dans cette lunette on voit les divisions de rochelle reflechies par le mi roir; on les observe d'abordciuand I'aiguilie est suspendue, et en- suite quand elle estposeesur la planche inferieure de rinstrument. La difference des parlies de la division et la distance du miroir etant connues, on peut lalculer i'angie de la deviation de Tai- guille du meridien magntilique : c'est la correction de ia decli- naison obtenue au moyen do cot instniracnt. Enfin Ton raesuro, au moyon d'lin sextant, !a distance angu- laire du soleil a son image reQechie dans le miroir vertical do raiguille. Soit d la distance mesuree au sextnut entre le soleil vu direc- tement et son image reflechie dans le miroir ; z la distance du so- leil au zenith ; a Tozimuth du soleil et accluidu meridien magneti- que. Ou a un triangle spheriijue dans locn'.el un cote est egal a z, un autre cole egal a 90", el le tioisieme cole egal a 90" -- J . oogenum , Monlag. Filamentis slerilibusdccumbentii)us, la- 95 niosis ferlilibusquc siiuiilicilius soplatis dilulc olivaceis , sporis acrogcnis tornaWs, obloiign-siibclavalis , o-6sopta(is fiiliginosis , pellucidis. Ous. Les Glaments qui portent les spores , et les spores elles- memes, ont une longueur variable. Lc nombredes cloisons de cel- les-ui vario aussi, scion leur age, de deux a six. Ccitc espece dil- I'tTC des D. nigrum , Lk. , et fumosum , Corda , par la forme des spores ; du D. candidum , Noes, par la couleur de celles-ci , el do tous les Irois par son singulier hahital. Hydrod\namique : Mouvcments de recul au fond d'un canal en ondulalion. — M. de Caligny coinmuuiquc a la Societe des experiences qu'il a faites sur le recul d'un systeme de corps le- gers, repandus sui' le fond dii canal dont il a parle dans la seance du 23 juilletdernier, et dans lequel Feau elait en ocdulation, pour diverses hauteurs de reniplissage. Ces experiences ont pour but d'etudier de quelle raaniere on peut employer la puissance de> Hots pour curer les passes. Ce sujet est telleraent complique qu'a- vant d'etudier les phenomenes du mouvement de la mer, il n'est pas iuulile de varier ceux que Ton peut observer dans un canal fac tice. On a vu, dans \a. deruiere communication sur ce sujet (seance du 23 juillel), que le mouvement de va ct vicnt sur le fond du canal n'est point de la memo nature que le mouvement en ellipse ou courbc fcrmee observe dans les regions superieures, et qui change de sens avec celui de la direction apparente des ondes reflechies. On va voir que le mouvement de v.i et vient sur le fond depend aussi de diverses causes. Ce mouvement n'est point aussi fort daus le sens de la direction apparente de I'onde courante que dans le sens conlraire, quand il u'y a pas au moins 3 decime- tres de hauteur d'eau dans le caual. En observant, vers le milifu de la largeur du canal, des grains de raisin bien spheriques, on leur voit tresdistinctemenl un mouvement de va et vient ; mais en definitive ils reculent toujours un pen plus qu'ils n'avancent, par I'effet du contre-couranl qui fait parcourir aux molecules su- perieures des courbes ferraees. On conceit done comment ce re- cul peut so faire quand la profoudeur d'eau n'est pas trop grande. Ou a vu dans la preoedenie communication que les corps roulants sent repousses aussi par un effet de contre-courant, quand ils sent 96 tlisposos aiipres tie la p^roi vcrlicale qui tcriuiiiu I'extroiDitc dii canal oii Ics ondes anivent. On ajoute ici que Tonde courante re- puiissc les corps en airiero ;'i iiiic? distance moitio nioindro qu(! I'oude solitaire (on a transport continu sans mouvement retro- grade, sauf la rellexion aux extremites du canal). Ce phenomene pent servir a laire coucevoir le mode de travail di: flol sur le re- cul, beaiicoup moindre a unu grande distance des extremites soli- des. En el'fet, on concoit que I'onde courante dans son mouvement en avaut reucuulre sur le fond do I'eau comriie une soric de mate- las liqnide, et que son contre-courant, qui s'appuie plus ou moius sur I'inertie de I'oau ([u'll rencontre, quoiquo avec une force beau- coup raoindre que sur les parties solides de I'extremite du canal, lend a creuser plus dircctement le fond, comme le flot qui retombo apres s'etre clove le long d'une paroi verticale. II y avait pour ce genre de mouvements un point essentiel a etudier dans I'effet des ressauts brusques, qui diminueut la profon- deur de Teau dans laquelle s'avauce un syslenie d'ondcs couran- tes. On sail que, d'npres une opinion soutenuc par des hommes de beaucoup de merite, niais qui a ete attaquce dans les Annates des Fonts et Chaussees (1835, 1838, etc.), ces ressauts devraient donner lieu a des flots de fond, les cretes des flots qui arrivent du large etant interceptees, et doiinant lieu a des bourrelets qui de- vraient etre chasses vers le rivage par Taction d'un mouvemcnl orhitaire superieur. Pour etudier par experience ce point delicat de la theorie des flots, on a dispose dans le canal, vers le premier tiers, du cote oppose au point de depart de I'onde courante, un ressaut brusque forme par trois planclics, dont deux verticales et formant ressaut supportaient une planche horizontale d'un metre et demi de long. Ce ressaut, Gxe de cheque cote par des coins en pierre qui le tenaient de part et d'autre a egale distance des pa- rois, occupait environ les trois quarts de la largeur du canal, et permeitait d'observer suffisamracnt le phenomene. Sa surface su- perieure etait a pen pres a la moitie de la profondeur de I'eau dans le canal, et cette profondeur etait d'environ 26 centimetres. II resulte des experiences failes sur ce ressaut , au nioyen des corps legers repandus sur sa surface, que, lorsqu'il n'y a pas d'ondes solitaires {a transport reel continu), les corps ne sout pas pousses en avant avec un mouvement saus recul, comme dans I 97 la theorie dite des flots de fond; ils ont , au contraire , daus leur va-et-vient , un mouveraeut de reciil du genro de celui qui a ete deerit plus haut. Mais , pour qu'il en soil ainsi , il faut que les ondes courantes aient ete assez reguiierement produites, corame on I'a dit dans la precedente communication , pour qu'ii ne s'y mele pas trop d'ondes solitaires (a transport reel continu), parce qu'alors ces ondes, qui vont beaucoup plus vite que les ondes courantes, commencent par balayer le ressaut avant I'arrivee de CCS dernieres. Les ondes courantes dont il s'agit , n'ayant pas chacune 1 metre de long, le ressaut dont il s'agit ne serait pas assez long pour que I'experience fiit concluante , sans le faitdu recul observe, non-seulement sur ce ressaut, raais dans le reste du canal. Ce recul etablit suffisamraent que le raouvement en ellipse, au lieu d'agir pour faire avancer des flots du fond vers le rivage , agit plutot en sens contraire, bien qu'avec une vitesse en general assez faiblo par rapport a la vitesse apparente des ondes courantes. On voit done de quelle raaniere on pent concilier dans le present systeme des faits qui semblaient se contredire. Le mouvement de recul resultant des phenomenes de contre- courants indiques dans cetle note , devait porter a croire que les mouvements en zigzag, provenant de ce que Ton trouve moyen de reunir deux systemes d'ondes courantes , tendent a produire tout le long des parois du canal des effets de recul ou de creuse- ment analogues a ce qui se passe aux eitremites. Pour le verifier, on a dispose le long de ces parois , de distance en distance, des grains de raisin bien spheriques, qui, en effet , ont presque tons ete ramenes vers le milieu de la largeur du canal par le pheno- mene dontil s'agit, que Ton produit, en faisant osciller plus pres de la paroi laterale le cylindre qui doune naissance aux ondes. llest aremarquerqu'en trainant rapideiuent, lelong des parois, un cylindre d'un diametre analogue au tiers ou au quart de la largeur du canal, on produit, comnie il a ete dit, une oaAe soli- taire; mais elle n'est point en zigzag , tandis que Ton obtient une onAe courante en zig-zag au moyen des depressions que Ton oc- casionne a I'epoque ou Ton arrete et ou Ton retire le cylindre. Le pbenoniene de cette onde ne doit pas etre confondu avec le pheno- menc du creuseraent des surfaces latcralesinclinees par les ondes, de quelquc espece qu'elles soient; alors on voit les corps avancer Rxtrait de IJInsiitiit, 1" Section, 1842. i3 98 et reculer alternativement en descendant en zigzag lelong deces surfaces. Mais ;i ce phenomeuc , sans doute deja etudie pour le creusement par Taction des (lots , on peut joindre celui dont on vient de parler que Ton peul produire,du raoins en petit, dans ce canal, en retrecissaut d'un cote sa section par un diaphragme. Seance du 12 novembrc 1842. M. Laurent presente des Hydres vivantes sur lesquelles on peut constater tous les phenomenes de la production des ceufs, depuis leur premiere apparition jusqu'a leur sortie dn corps de la mere. M. Laurent produit ces individus vivants, a I'appui des commu- nications deja faites par lui a la Societe, et repond ainsi aux ob- jections de MM. Gervais, Doyere et Duvernoy. On peut,'dit-il, deraontrer directement par I'observation et par Texperience : 10 Que les ceufs des Hydres sont de veritables corps oviformes composes d'une substance plastique renfermee dans unecoque ; 2° Que les ceufs sont univesiculaires et n'offrent point a leur centre une vesicule germinative ; 3° Que la substance plastique qu'ils renferment est elle-meme germinative et non entouree d'une enveloppe vitelline; i° Qu'aucun fait n'autorise jusqu'a present a regarder ces ceufs d'un animal inferieur comme offrant quelque analogic avec les gemraes libres des plantes ; 5° Que la composition univesiculaire des ceufs des Hydres, de ceux des Spongilies {LU), de ceux des Entozoaires dcpourvus d'organes genitaux (Th. du Siebold), de ceux de VEleulheria di~ chotoina{de Quatrefages), et probablemeut de beaucoup d'autres organismesanimaux tres-inferieurs, ne permetlent plusd'accepter comme valable la theorie ovologique de R. Wagner. M. Laurent dit ensuite qu'il n'a pu parvenir encore a rencontrer quelques ceufs d'Hydres epineux, quoiqu'il en ait recueilli un tres- grand nombre, surtout cette annee. La question de la spinosite de cet oeuf, deja observee et figuree par M. Ehreuberg, et obser- vee de nouveau par M. Dujardin, doitetre consideree comme pen- danle, et cependant comme susceptible d'une solution prochaine, sttendu que MM. Dujardin et Laurent doivent s'envoyer recipro- 99 quement les specimens des oeufs qu'ils recueillent, I'un a Rennes, I'aulre a Paris. M. Laurent expose ensuite comment une Hydro mere se baisse gradueliement et recouvre ses oeufs de la substance cbarnue de la moitie de son corps, qui, en s'etalant et s'amincissant, passe a I'etat de [substance cornee servant a agglutiner aux plantes ou autres corps les oeufs disposes circulairement autour de la jmere, qui finit parraourir au milieu de ces oeufs. 11 dit en terminant qu'il est parvenu a faire produire des oeufs a des individus de trois generations successives, c'est-a-dire qu'il a pu en obtenir, uon-seulement d'une mere, mais encore de ses filles ainees, de ses filies cadettes et meme de ses petites-filles. Toutes ces Hydres de divers ages meurent apres avoir pondu leurs oeufs; les plus jeunes n'ont meme pas eu le temps de produire des bourgeons. Apres cette communication, M. Laurent annonce que des Spon- gilles tres-petites ont produit dans son cabinet des corps oviformes d'arriere-saison, ce qu'il n'avait point encore observe jusqu'a ce jour. HvDRODYXAMiouE : Eocpertences sur les ondes. — M. de Cali- gny communique a la Societe la suite des experiences qu'il a faites sur les mouvements interieurs des flots dans le canal dont il a parle dans la derniere seance, et il considere les mouvements a la rencontre des obstacles Axes disposes au milieu de la longueur de ce canal. Les ondes dites cotirantcs laissant derriere elles une sorte de calme, il serait difficile de les expliquer, du moins quaud elles ont assez dc hauteur pour no pas etre confondues avec les pheno- menes de I'elasticite, s'il n'y avail pas une vitesse quelconque reellement'continue, et, bien entendu, distincle du mouvoment de transport apparent. A une cortaine distance de I'origine de ce mouvement on voit d'ailleurs s'abaisser et disparaitre assez sen- sibleraent les ondes les plus avancees ; et, de plus, s'il n'y avait pas une accumulation reelle de liquide a rextreiuite du canal oii les ondes arrivent, il n'y aurait point de raison pour qu'elies revins- sent sur leurs pas, apres s'etre balancees pendant un cerlain icmps a cette extremite sans mouvement de transport-apparent. La trace qu'cllcs laissent siii les parois a chaquc extremite ne 100 sorait peut-ctio pas d'ailleurs suffisante pour elablii celte con- clusion, parce qu'aux premiers instants les ondes reflechies entre- melent leurs somtnets avec les creux, a I'epoquc du phenoraenc du raccourcissement des ondes. La forme des ondes courantes depend de la duree de cbaque oscillation du cylindre au moyen duquel on leur doune naissance a une extreraite du canal. Plus I'intervalle entre deux oscillations du cylindre est de lougue duree, plus les somniets des ondes soni eloignes les uns des autres, plus, par suite, les sommets des flols paraissent aigus, par rapport aux creux. Si au contraire les os- cillations sonl trop rapides, ou que la masse d'eau, par suite dc la hauteur d'eau dans le canal, ne depasse pas une certaiue li- mite, alors les ondes sont brouiliees par suite d'un niouvement qui rend, sur une longueur egale a celle de plusieurs ondes, toute la surface de I'eau du canal alternativement concave et convexe. Ce genre particulier de mouvemenl, qui devientainsi visible pour une forte agitation, est une des raisons pour lesquelles, apres la rencontre d'un obstacle cylindrique dispose verticalement au mi- lieu du canal, le sommet de chaque onde redevient horizontal conirae une barre sur toute la largeur du canal meme, a une pe- tite distance de I'obstacle. C'est pour une vitesse d'oscillation du cylindre, intermediaire entre les deux vitesses extremes dont on vienl de parler, que la courbure des flots, pour une hauteur d'eau suffisante, est a pen pres egale a celle des creux, autant, toutefois, qu'il a (ite possible de Tobserver sans mcsures precises. 11 est au moins bors de doute que la courbure aiguii indiquee par la seule theorie dite du mouvcment orhitalre n'est point la courbure ar- rondie de ces llots, qui vont et viennent avec toute la regularite desirable d'une extremite du canal a I'autre. Ouand on dispose, comme nous avons dit, un cylindre vertical d'un diametre analogue, par exemple, au tiers du diaraelre du ca- nal, vers le milieu de son lit, on observe a la rencontre des ondes un mouvement d'enroulement autour du cylindre qui, pour les ondes dites solitaires (celles ou le mouvement de transport reel est sensiblement egal a celui de transport apparent), fait complo- tement le tour de ce cylindre. De chaque cote du cylindre il se prescnte un abaisseraent trcs-prononco dans loqucl I'cau poste - rieure so precipite comme sous les arches d'un pont, par suilt; 101 il'un effet analogue a oelui du belier aspirateur, ce qui Jomio evi- tlemment lieu a des luouvemenls d'autant plus destructeurs de force vive que le cylibdre est d'un plus grand diamelre. Les effels lie sent pas de meme genre a la renconlro de I'obstacic par les ondes dites courantes.L& phenomene de I'enroulement, utile pour expliquer comment les cylindres peuvenlservirabriser les ondes, pourra sansdoute servir aussi a expliquer pourquoi, dans le meme canal, lorsqu'uue grosse onde solitaire esi lancee d'une extre- mite de ce canal, elle est traversee par una onde beaucoup plus faible lancee de Tautre cxtremite. Celte pcrrneabilitv des ondes a transport de vitesse sensibioment egale k leur vitesse appa- renteest bien plus difficile a expliquer que celle de deux systemes d'ondes dites courantes qui s'enroulent de di verses manieres, a moins que Ton admit la rencontre des directions verticales des vitesses de I'une des ondes avec les directions horizontales de celles de I'autre. Le phenomene est d'autant plus delicat que, lorsque les ondes solitaires sont d'egale puissance, on voit un instant de repos sur la crete commune, el ensuite elles revieunent sur leur pas, d'une maniere analogue a deux corps elastiques egaux qui se sont rencontres avec des vitesses egales opposees. Ces phenomenes en apparence si[simpies sont compliques d'ef- fets assez nombreux, qui, etant influences les uns par les autres, sont tres-difficiles a demeier. Ainsi, quelquc faible que soil le vent, on voit d'une extremite a I'autre du canal des oscillations simplemeut horizontales, d'une duree analogue a celle de la tra- versee de toute la longueur du canal par I'onde solitaire. C'esi una des raisons pour lesquelles, un jour oil le vent etait tres-fort, on voyait alternativement, a la suite de deux systemes d'ondes courantes qui se traversaient, des oscillations d'une grande elen- due aussi fortes au fond qu'a la surface. Ce mouvement de fond s'accorde d'ailleurs avec les phenomenes de succion observes dans des mouvements de va-et-vient horizontaux dont on a parle dans d'autres communications, car le mouvement de va-et-vient sur le fond u'est point de la meme nature, commo on I'a vu, que le mou- vement en courbe forme dans les regions intermediaires. II est d'ailleurs a remarquer que les etudes sur les canaux do petiles dimensions, etant les seulus au moyen^desquelles on pui^se a volonle separer los uns des autres ces divers phenomenes, ne 102 soul probabloment pas sans application a dcs phenomenes plus iinportanls. Deja daus les oxperieoces faites en Aogleterre, par exemple, sur la viiesse des ondes solitaires, on a \eri(ie ties en grand les lois trouvees sur des canaux factices de ires-petitespro- I'oudeurs. Dans io present canal on a eu occasion do voir, d'ail- ieurs, sans mesures precises, parcc que cet objet n'etait pas celui dont il s'agissait dans le raoicent, que la loi sur les vitesses des ondes solitaires indiquee par les experiences en Angleterro etait assez exacte, excepte pour les tres-petites profondeurs, ce qui s'accorde d'ailleurs avec I'augmentation de la somrae des coeffi- cients des froltenionts trouves par les divers liydraulicieus pour le inouvement de I'eau daus les petites vitesses. Dans le cas ou la profondeur est ires-faible, I'onde solitaire, loin de pouvoir se re- llechir, ne parvient pas inenie jusqu'a I'autre exlremite du canal. A une certaine distance de son origine celte onde s'abaisso peu a peu, en formant non plus une barrerecliiigne uoriualeauxparois, mais un arc de cercle qui commence a disparaitre de chaquecote du canal oii d'ailleurs les parois sont legerement relevees. Cetle experience peut servir a expliquer le fait connu de la diminution graduelle de la largeur des lils de sable formes par les flots a me- sure que ces lits s'avancent plus loin dans les cours d'eau qui se jellent dans la mer. — M. Liouville communique a la Societe divers resullats quMl a obteuus en s'occupant d'une question de mecauique celeste deja Iraitee par Laplace, celle de la stabilite des mers. A I'aide de certaioes fonclions heureuseraent iutroduites en analyse par >l. Lame, M. Liouville a pu, dit-il, donner a son analyse une ge- neralite tres-grande ot pour ainsidire inesperee. Seance du 19 novembre 1842. Electrodysamioue : Courant proprc de la grenouille et des anitnaux a sang c/iaud. — M. Peltier presente a la Societe, au nom de M. Matteucci, le deuxieme memoire de ce pbysicieu sur le courant propre de la grenouille ct sur celui des animaux a sang cbaud. M. Peltier rappelle (jue Nobili a donnc le nom de courant propre de la grenouille a uu courant d'electricite posi- tive marcliant de rexlremilc des patlcs vers la tele, courant quo 103 ue donne aucun des aulres aniraaux siir lesquols on'a experiments jiisqu'ici. Nobili formait une pile a couronne en plarant les nerfs lonibaires dans un verre plein d'eau, el les pattes dans un autre verre ; dans le dernier plongeaient les nerfs d'une seconde gre- uoullle ; les pattes etaient dans un troisieiue, et ainsi de suite. L'eau interposee entre chaque grenouille diminuant la conduction du circuit, M. Matteu'^ci la supprima et mil en contact immediat les nerfs de la premiere grenouille avec les pattes de la seconde. les nerfs de la seconde avec les pattes de la troisieme, et ainsi de suite. Deux morceaux de papier Joseph mouiiles, places anx ex- tremites de la pile, facilitent le contact des bouts de plaline d'on galvanonietre de 2500 tours. Lecouraut que Ton obiient ainsi est plus fort et augmente plus reguliereraent avec le norabre des gre- nouilles placees en pile. En formant un circuit de deux piles egales, placees en sens contraire, les deux courants opposes et egaux se neutralisent, et le galvanometre reste a 0. Celio pile differeutielle, formee par M. Matteucci, est tres-utile pour conuaitre les resullals des alte- rations qu'on fait subir a une ou plusieurs grenouilles; c'est ainsi qu'il a pu constater que le contact an moyen des nerfs donne un courant plus faible que lorsqu'il est etabli entre les patles et les muscles memos do la cuisse, et qu'une grenouille epuiseede sang ou alteree par I'hydrogene sulfure donne un courant plus faible que la grenouille ordinaire ; enfin que le courant propre de la grenouille provlent des jambes seules, ct nou des autres parties du corps. Les cuisses des grenouilles et les muscles des animaux a sang chaud donnent un courant en sens inverse du precedent : le pre- mier marcbe de I'extreraite vers le centre ; ce dernier niarche du centre des muscles vers la peripherie. L'auteur prouve le courant en formant une pile de demi-culsses coupees transversalement, en raettant en contact I'interieur d'une cuisse avec I'exterieur de la cuisse suivante. « Les resultats auxquels nous soraraes parvenus, dit M. Mat- teucci, sont bien loin do prouver I'existence de I'electricite librc dans les animaux vivants. Ces memes resultats ne conduisent pas non plus a conclure la circulation do I'electricile dans les fila- ments nerveux.... 11 est egalement bien prouve que les lignes du 104 coiiranl olectritiiie que nous avons trouvos dans k's masses luus- culaires persistent sans I'integrile du systemo nerveux » M. Malteucci dit onsuite que, pour lui , I'electricite recueiliio est produile par rassimilation, par celle action chimique speciale; inais quo Ics diverses phenomenes oiet^lriques provenant de ces •■onibinaison.s no produisent pas de courant, do memo qu'il n'y en a pas dans le melange d'un acide et d'un alcali au moment de leur combinaison; (jue touto I'eleclricite produite se neutralise autour de chaque particule nouvelle. Dans une note additionnelle, M. Maltcucci rapporte una nou- velle experience qu'il est utile do rappcler, parce que son explica- tion est encore incertaine. II place le nerf sciatique de la jambe d'une grcnouille sur la cuisse d'une autre grcDOuillc ; puis il fait contractor cette derniere , soit au moyen d'un couple place sur deux points du nerf lombaire , soit par un moyen mecaniquo, comme la section avec des ciseaux. Au moment ou la grenouillo ordinaire se contracte , la jambe de I'autre se contracte egale- ment. Du papier Joseph interpose ct imprcgne de riiumidite de la grenouillo diminue I'effet , mais ne I'annule pas,tandis qu'une feuille d'or I'arrete oorapletement. Ce fait, dit !M. Peltier, merite I'atlention des physiciens et des physiologisles , et il ne pense pas qu'on puisse acluellement le rattacher aux phenoraenes produits par I'electricite. On a compare ce fait a celui d'une torpille placee dans un plat d'argcnt que Ton supporte avec la main etque n'atteiot pas la decharge de I'animal que I'ou excite au moyen d'un mancbe isolant. M. Peltier ne peut admettre cette comparaison , et voici les raisons qu'il en donne. Les phenomeues electriques semanifestent par deux etats tout a fait distincts : I'etat statique et I'etat dynamique. Si Tinfluenco de la contraction etait du premier ordre, c'esta-dire si elleetait produite par une tension statique, I'interposition d'une feuille d'or ne I'attenuerait pas; le contact du nerf ne serait merae pas neces- saire, comme le demontrent les contractions d'une grenouille pre- paree, tenue a distance au moment de la decharge d'une torpille. Si la personne qui tient lo plat no renoit pas la decharge, c'est qu'elle ne forme pas un circuit ferme; car, si elle ferme le circuit en louchant le dos de la torpille avec I'autre main, elle la recoit a travers le plat. 105 Pour que la cause de la contraction conimuniquce fiil de i'ordro dynamique, il faudrait qu'il y eut un courant d'ensemble qui vint produire un courant derive a travers le rerf; uiais un courant d'-msemble no peut exister sans des conductcurs speciaax, qui viennent par leur reunion former un courant general. Jusqu'alors aucun physicien, ni aucun pliysiologiste n'a pu decouvrir ni ces conducteurs, ni ces courants generaux. Tout cet ordre de plie- nomenes est raoleculaire et ue peut produire les courants derives que nous connaissons. II est done prudent d'attendre de nouvclles experiences pour se former une idee de la cause de ces contrac- tions communiquees. — A i'occasion de la precedenfe communication , M. Guerard fait counaitre a la Societe les resultals de quelques experiences qu'il a entreprises sur les plienomenes physiologiques de I'elec- tricile. La siugularite de ces resultals exige quMls soient conflr- mes par de nouvelles observations , et la communication de M. Peltier a seule engage I'auteur a leur donner des aujourd'hui de la publicite. Les experiences dont il s'agit ont ete falles sur des chiens et des lapins adultes, et, dans toutes , on a isole avec soin la pile ., qui se composait d'une lame de zinc de deux decimetres carres plongeant dans uoe cuve de cuivre , dont elle etait separee par un sac de loile. Les liquides employes consistaient en solutions aqueuses de sulfate de cuivre et de chiorure de sodium. Le volume du nerf sciatique, qu'on peut, d'ailleurs, isoler dans une grande etendue, particuliercment chez le cbien, I'afait choi- sir de preference ; aussitot qu'il etait mis a nu , on le coupait le plus pros possible de sa sortie 'du bassin ; la douleur cessait de tourmenter I'animal et d'exciter en lui des mouvements nuisibles a Tobservation des phenomenes. On fera , toutefois , reraarquer qu'a la suite de cette operation , il se declarait souvent un trem- blement general , dont il fallait attendre la suspension pour etu- dier les effels du galvanisme. Dans cette etude, le bout du nerf coupe etait souleve douceraent avec uno pince; on evifait dele tendre, et, surtout, de I'ebranler en le touchantavec les conduc- teurs; car la vibration , qui lui est impriraee jneme par une tige inerte , suffit pour determiner des contractions dans les muscles oil il va se dislribuer sans le concours de relectricite. Extrait de Ulnsliint, V Section, 4 842. 14 IOC Voici maintcnant les resultats observes : 1° QuancI les deux poles de la pile sent appliques vis-a-vis I'un de I'autre et perpendiculairement a la direction du iierf , il n'y a pas de contraction musciilaire appreciable. 2o Si les poles cessent d'etre mis exacteraent en regard , les contractions apparaissent , et elles sent d'autant plus fortes que I'iutervalle qui separe les fils conducteurs est plus considerable. 3° F/i mettant iin galvanometre en contact avec le nerf, de maniere a ce que les lames de platine, qui terminaient le fil decet instrument, fussent le plus loin possible du pole de la pile le plus voisin, a cbaque contact, raiguille se deviait de quelques degres. 4° Quand on essuie le nerf avec precaution, au raoyen de papier non colle, les contractions musculaires resultant de Taction elec- irique pcrdent beaucoup de leur intensite. 5" II semble, d'apres cela, que I'electricite ne produit ces con- tractions qu'au moyen d'un courant derive du courant principal, dont il n'est qu'une petite fraction. 11 y aurait alors deux circuits: 5'un, forme par la pile et la portion de nerf interceptee entre les poles; Tautre, constitue par les divers filaments nerveux.Dansce dernier, le fluide , applique a I'exterieur du nerf, arriverait a la pulpe des filaments correspondants au moyen de la serosite qui mouillelenevrilemme, parcourraitles ramifications nerveusesdans le muscle, dont il exciterait ies contractions, et retournerait a la pile en suivant des rameaux differents de ceux qu'il avait d'abord parcourus. 6" On voit , d'apres cet expose , que la nevrilemme doit jouir, dans certaines limites, du pouvoirisolant: c'est aussi ce qui sem- ble resulter de I'experience rapportee sous le n° 4. La nouvelle tbeorie rend parfaitement raison des phenome- nes qui succedent a la ligature des nerfs. On sail que cette liga- ture arrete la transmission de Taction nerveuse ; on a dit aussi qu'elle n'empechait point le passage de I'electricite. Voici ce que M. Guerard a remarque : Quand les deux poles sont appliques entre Textremite coupee du nerf el la ligature , il n'y a pas de contraction musculaire : celle-ci se montre lorsque la ligature est interposee entre eux. Mais, si I'electricite produisait la contraction en excitant la force nerveuse de la portion du nerf interceptee entre les poles, cette 107 contraction devrait elre proportionnelle au nombre des molecu- les nerveuses raises en jeu, et , par consequent , elle devrait etre plus energique quand le nerf est libre que dans le cas ou il a recu une ligature, puisque ceile-ci, ne laissant plus passer la force ncr- veuse, reduit plus ou moins, suivant le point ou elle est appliquee, le nombre des molecules stimulees par I'eleclricite ; or, on u'a pas observe de difference sensible dans I'energie des contractions, que le nerf soit ou non lie. Dans no(re maniere de voir, ajoute M. Guerard, les choses se passeraient tout autrement : la ligature, en enlevantaunevrilemme la serosile qui la mouille,apporteun obstacle infranchissable au cou- rant derive, qui, comma on I'a dit, n'est qu'une fraction du courant principal; de la, I'absence des contractions. Mais, quand cette ligature est placee entre les poles , elle ne suffit plus a arreter le courant energique, qui traverse le nerf; et, au dela du lien, une petite portion de ce courant se derive comme a I'ordiniiire, par- court les ramifications nerveuses, fait coutracter les muscles et retourne a la pile, ainsi que nous I'avons indique plus haut. Hydraulique : Flotteur aspirant. — M. de Caligny commu- nique a la Societe un appareil hydraulique elevatoire sur les ap- plications particulieres duquel il reviendra ulterieurement. Un tuyau , courbe en arc de cercle et ouvert a une de ses ex- tremites, etant suspendu a un axe autour duquel il peut osciller librement, est plonge en partie d une petite profondeur ( par ia portion inferieure de sa courbure ) dans I'eau a epuiser. Dans la partie plongee il est separe en deux par une cloison pres de la- quelle est disposee une soupape ouvrant de dehors en dedans et par laquelle doit etre aspiree I'eau qui sortira par Textreniite du tuyau qui est toujours ouverte. Le mouvemont de ce tuyau est regie au moyen d'un flotteur qui donne lieu, comme on va voir, au jeu de cette espece de pompe aspirante sans piston. 11 est clair que, si Ton souleve de I'eau dans le tube avec une vitesse suffi- sante et que Ton diminue la vitesse du tube, sans agir directement sur I'eau, celle-ci continuera a mooter en vertu de sa vitesse rela- tive, en produisant une aspiration; mais on n'agirait pas selon les vrais principes de la mecanique si Ton produisait cet effet par le moyen d'un obstacle exterieur. Or, si un flotteur entralne dans le mouveraent du tube sort de I'eau a epuiscr ou d'un re.servoir par- t08 liculier dispose a cet effet, a I'epoqne ou I'on veut que le tube di- minue de vitcsse,on jouit de cet avantage que, pour y parvenir, on n'a a craindre aucune percussion entre corps solides conirae si Ton avail a vaincre linertie d'un obstacle exterieur. Lorsque le systerae est raniene en arriere par le niouvement oscillatoire, im- prime par le nioteur, I'immersion du flolteur diminue encore !a vilessc du tube sans agir directement sur I'eau qu'il contient, et dont la force vive est utilisee dans le balancement retrograde dont la puissance reviendra en aide a I'effel direct pendant lequel se fait I'aspiration , si le raoteur n'agit que dans uu sens. On voit que I'idee de cet appareil consiste dans le mode d'ac- lion du flotleur qui permet de produire I'effot voulu sans choc, nialgre I'inertie des pieces mobiles , comme si I'on disposait de forces immaterielles. On voit aussi qu'il n'y a aucun effet tie canne hyclraiilique , bien que la partie inferieure du tube ne soil enfon- cee qu'a une tres-petite profondeur dans I'eau a epuiser. Seance du 26 novembre 1 842. M. de Ouatrefages presente, au nora de madame Leprince, des echantillons do diverses cspeces de feuilles, conservees par un procede particulier qui permet de les employer a la parure et de remplacer ainsi les feuillages artificiels. — M. Velpeau annonce qu'un medecin (M. le doctour Briquet) vieut de coramuuiquer a I'Academie de Medecine des observations fort importantes, si elles se confirraent. 11 a lu un memoire ten- dant a prouver que le rhumatisme articulaire aigu peut se guerir dans i'espace de trois a quatre jours, avec la meme facilite et par le meme moyen que les lievres intermittentes, c'est-a-dire avec le sulfate de quinine pris a fortes doses (quatre grammes environ par jour). — M. de Jussieu cite un fait remarquable de medecine veteri- uaire qui a ete comtnunique, a Montpellier, par M. Cambessedes. Des moutons, atteinis de pneumonic, ont ete gueris par I'arsenic pris a la dose d'une once par jour. Le quart de cette dose a ete supporte sans accident par d'autres moutons qui etaient bien por- lants. 109 Seance du 3 decembre 1842. Physique du globe : Glaciers. — M. Elie de Beaumont com- munique ia lettre siiivanle de M. Ch. Martins sur quelques phe- nomeoes des glaciers sans neve qui se trouvent dans le groupe du FauiJiorn, en Suisse. " Dans vos remarques relatives a Vinfluence du froid exterieur sur la formation des glaciers, vous avez bien voulu rappeler les experiences que nous avoiis faites, M. A. Bravais et raoi, sur re- jection apparente des corps enfouis dans leur epaisseur. Ces expe- riences, dontje n'avais public que les resultats numeriques (voy. L'Inslitut, 10 fevrier 1842), m'ont permis de mesurer exacte- raent I'ablation superficielle due a la fusion et a I'evaporation de la glace. " Le petit glacier sur lequel nous avons experimente etait situe au pied du cone terminal du Fauihorn, a 80 metres au dessous du sommet qui s'eleve a 2683 metres au-dessus de la mer. 11 apparte- nait a cette variete de glaciers sans neve qu'on rencontre dans les depressions des chaines de montagnes peu elevees. Sa longueur etait de 65 metres. L'abiation totale de la surface superieure du glacier due a la fusion et a I'evaporation a ete de lm,540 en 41 jours, savoir: du 26 juillet au 4 septerabre 1841. II resuite de nos ob- servations meteorologiques, faites a I'auberge du Fauihorn et re- duites au niveau du glacier, que pendant cette periode la tempera- ture moyenne a etc de 4°, 60 C, et I'humidite relative moyenne de 76 pour 100. Le thermomelre, a I'ombre, ne s'est jamais eleve an-dessus de -|- 13°, 7, ni abaisse au-dessoiis de — 5o. Au soleil, la plus haute temperature observee a ele de -f- 15", 7. II est tombe 12 fois de la neige, 10 fois de la pluie, et le therraometre est des- cendu plus de 15 fois au-dessous de 0. .< J'ai aussi verifle Tabaissement du niveau de la surface en y plarnnt deux grosses pierres, I'une plate, I'autre cubique ; au bout de 6 jours la pierre cubique etait elevee sur un piedestal de glace de 0™,40 ; celui de la pierre plate n'avait la meme hauteur qu'au bout de 1 3 jours. Cos piedestaux ctaient tcrmines par une surface oblique a I'horizon et plus cleves dans la diiectiou du nord-oucst, 110 c'est-a-dire du cone terminal du Faulhorn , donl I'ombre les couvrait vers le soir. " Cette fusion superflcielie du glacier ramene necessairement a la surface les pierres enfouies dans son interieur; mais ce n'est pas la pierre qui rcmonte, c'est la surface du glacier qui descend jus- qu'a elle. Ouand cette fusion superficielle est nuUe ou presque nulle, les blocs restent enfouis dans la glace. C'est ce qui arrive dans les ne\es de la Suisse etsur les glaciers du Spitzberg, oiij'ai vu des blocs erratiques enchasses dans Tepaisseur de la glace. Rien de semblable n'a ete observe jusqu'ici sur les glaciers infe- rieurs de la Suisse. « Des piquets eufonces dans des amas de vieille neige, datant de I'hiver, qui environnaient notre petit glacier, m'ont appris quo I'ablation superficielle moyenne de cette neige avait ete de SOmmjS par jour, tandis que pendant la meme periode celle du glacier avait ete de 38mm, 1. C'est au-dessous et a leur circonf^rence que fondenl les flaques de vieille neige situees au-dessus de 2500 metres. Cette fonte est due a I'echauffement du sol environnant, qui est encore considerable a cette hauteur. La neige empeche le refroidissemenl par rayonnement du sol echauffe qu'elle recouvro comme une voute a naesure qu'elle fond en dessous. Ces resultats, singuliers en apparence, s'expliquent par les considerations sui- vantes. L'iotensite du rayonnement refroidit la surface des nei- ges lant qu'elle n'est pas exposee a Paction directe des rayons du soleil. La conductibilite tres-imparfaite de ces masses penetrees d'air empeche la chaleur solaire de se propager a leur interieur. Elles ne recoivent pas, comme les glaciers, le tribut des eaux de toutes les neiges environnantes qui favoriseraient leur fusion. Aussi n'ai-je vu qu'une seule fois une pierre elevee sur un piedes- tal de neige; aussi lous les corps noirs s'enfoncent-ils promple- nient au-dcssous de la surface, et VHcematococcus nivalis y ve- gele sansetre entraine par les eaux proveoant d'une fonte super- ficielle. L'ablation superlicielle de la neige est due principalemeut a I'evaporalion, donl I'effet est moins considerable que celui de la fusion. Or, vous avez prouve que les glaciers fondaient tres-peu par leur face inferieure. On peul done alfirmer en these generate que c'est leur partie superieure qui se Iransforme en eau sous I'influence de la chaleur atmospherique, tandis que les nt'iges des Ill hautes Alpes fondent surtout en dessous par suite de I'echauf-^ fement du sol. « Quand una masse de neige est placee de maniere a recevoir les eaux qui s'ecoulent des neiges placees au-dessus d'elle, la masse s'imbibe peu a pea de ces eaux si la pente n'est pas trop rapide. Celle neige imbibee d'eau se convertit en glace aprcs une suite de gels et de degels alternatifs ; c'est ce dont nous avons ete temoins sur le Faulborn. Ainsi done, non-seulement les glaciers s'accroissent par intuit susception , suivant I'heureuse expression que vous avez erapruntee aux sciences biologiques, mais leur ori- gine raeme ne reconnait pas d'autre cause, corame de Saussure I'avait deja soupconne. Aussi voit-on dans les hautes Alpes, au commencement de I'automne, les parties les plus declives des fla- ques de neige converties partiellement en glaciers qui, suivant les influences meteorologiques, peuveni etre seulement temporai- res ou permanents pendant plusieurs annees. » Photographie. — M. Gaullier de Claubry communique la lettre suivanle, de MM. Choiselat el Ratel, sur une nouvelle ma- niere d'envisager les phenomenes du daguerreotype. « Quand une planche de plaque d'argent est soumise a de la vapeur d'indc, il nous a paru qu'il n'y avait pas simplement depot d'ioile , mais formation d'iodure d'argent reconvert d'iode libre. En effet, si I'on dissout celte couche dans de I'hyposuifile de soude, I'analyse y reveie la presence de I'argenl; si on I'expose, au con- traire , a la lumiere solaire, elle brunit , et I'hyposulflte n'en en- leve presque plus rien, car il s'est forme un sous-iodure d'argent qui est insoluble. Des phenomenes idenliques doivent evidemment se presenter sur cette meme plaque , si Ton remplace la lumiere du zenith par celle de ia chambre noire; mais alors il se mani- feste une difference essentielle dans la maniere dont cette plaque est impressionnee. En effet, au lieu d'une lumiere uniforme repan- due sur toule la surface, elle recoit ici une distribution inegale, mais reguliere, de rayons lumineux; des lors I'iodure d'argent se modifie en raison directe des intensites; la ou la lumiere est la plus vive, il y a production abondante de sous-iodure d'argent, et degagement plus ou moins complet d'iode libre ; la ou doit appa- raitre une demi-teinte , ia formation du sous-iodure est ralentie dans le raeme rapport que la diminution de la lumiere elle-meme. 112 Enfin, dans les ombres Ic.s plus noires, I'iodure n'est que faible- menl attaque, car I'obscurite ne peut y etre telle qu'il ne puisse encore y avoir alteration de I'iodure d'argent. c( Que se passe-t-ii maintenanl quand uue plaque ainsi influen- cee est exposee a de la vapeur de mercure? Ce metal rencontre d'abord sur toute la surface une premiere couche d'iode libre, et aussitot, obeissant a leurs affinites reciproques , ces deux corps se combinent , et du proto-iodure de murcure recouvre toute la plaque; raais bientot ce proto-iodure, per9ant la couche d'iode dans les parties les plus amincies par la lumiere, se trouve en contact avcc le sous-iodure d'argent; immediatement decomposi- tion mutuelle ; le sous-iodure d'argent est reduit, et le proto- iodure de mercure se divise : une partie passe a un etat d'iodu- ration plus riche, tandisque I'autre, egalement reduile, se depose sur I'argeut a I'elat de divisibilite extreme. C'est done par les parties les plus claires que I'image se revele d'abord ; elles absor- bent d'autant plus de mercure qu'ayant ele exposees a une lu- n)iere plus vive elles sent recouvertos d'une couche plus epaisse de sous-iodure d'argent ; les parties les plus noires, au contraire, se irouvant abritees sous une forle masse d'iode , et n'offrant que ce corps a la reaction du mercure, celui-ci ne peut jamais pro- duire qu'un voile plus ou moins profond de proto-iodure, sans jamais arriver jusqu'au sous-iodure d'argent ; ce dernier reste done en reserve pour former plus tard les noirs du tableau. Mais entrc cos deux points extremes , entre ces noirs les plus inlenses et les blancs les plus brillants, il doit s'etablir une demi-teinte admirabiement gradueo et fidele , car elle est le resultat neces- saire du travail plus ou moins complet de la lumiere; elle apparait en raison inverse de la quantile d'iode libre, s'eteignant, au con- traire, se traduisant meme en noir, suivant que cetle couche se presenle avec pen ou beaucoup d'epaisseur (1). « Aussi voit-on la plaque, au sortir de cette operation, s'offrir a I'oeil avec une apparence verdatre dans les noirs, la ou le proto- (1) Si I'on admct qu'il y ait absorption par la plaque de I'iode proveuant de la decomposition de I'iodure d'argent, en tout ou en partie, ou que Ton con- sid6re cet iode comme restanl libre, les rtaclions inutuellcs des iodures d'ar- gent et de mercure ne sent point arretties. 113 iodure de mercure s'est forme seul , tandis qu'elle est jaune et meme souvent rouge vif dans les blancs les plus intenses, qui n'ont plus que du mercure metalliquo en gouttelettes iraperceptibles, recouverl d'une couche de bi-iodure de mercure. « Si Ton vient ensuite a laver cette plaque avec de I'iiyposulQte de soude, I'iode qui peut encore elre llbre se dissout, ainsi que les iodures jaunes et rouges de mercure ; quant a I'iodure vert, il doit encore subir ici une decomposition : il se converlit en bl-iodure de mercure qui se dissout et en mercure metallique a I'etat de pous- siere impalpable. « Ainsi, en resume, les blancs sont produits par une poussiere d'une tenuite extreme de mercure metallique depose sur I'argent, mais non amalgame avec ce metal ; ces blancs sont d'un ton d'au- tant plus chaud que cette poussiere est plus abondante. On ne peut guere douter non plus que cette poudre n'augmente singu- lierement d'eclat en s'amalgamant en tres-faible partie avec I'ar- gent provenant de la decomposition du sous-iodure, ce qui expli- que I'adberence de certaines vues qui resistent souvent a uu polis- sage soigne. Dans certains cas, nous sommes portes a le croire, il se forme aussi un iodure particulier de mercure qui reste insoluble dans I'hyposulfite, et est attaquable a la lumiere. Quant aux noirs, ils sont produits par le sous-iodure d'argent insoluble reconvert d'une couche de mercure tres-divise. « Cette explication s'accorde, du reste, avec toutes les notions admises par I'experience. On peut , en effet , reconnaitre que la poussiere des noirs est formee par du sous-iodure d'argent; en ex- posant une plaque ioduree au grand jour, et la lavant ensuite, la poudre reste adherente a la surface du metal. On sait aussi que I'io- dure vert de mercure se forme avec la plus grande facilite par le simple contact de I'iode et de ce metal ; on n'ignore pas non plus que cet iodure est decompose, par les iodures basiques, en mercure et en bi-iodure. Si , apres avoir lave une vue photogenee, on en lode legerement une moitie , et qu'on expose ensuite le tout a la vapeur du mercure, la vue blanchit sensiblement la ou de I'iode a ete depose; I'autre partie reste intacte. On ne sauraif se rendre compte de cette difference sans la participation de Tiodure vert. Du reste, on concoit que sa puissance sur les noirs soil fortement (liniinuee , puisque , ceux-ci ayant ete laves , la nouvelle couche Bitrait de L'lmlitnt, V Section, 1842. 15 114 d'iode ne peut plus avoir avcc eiix le nienie contact (jue la coiicho primitive. « Nous esperoDs que cet expose, tout abrege qu'il est, satisfera a beaucoup do questions qui u'oiit pas encore ete parfaitement resolues. On coraprendra raaintenant pourquoi il est si urgent d'e- viter que les bords de la plaque soient exposes a une emanation d'iode ou de brorae pendant la duree de I'exposition a la cham- bre noire; cette emanation est uuisible en aocumulant dans ces parties une dose d'iode qui s'opposera plus tard a la reaction du mercure. Les operateurs y trouveront aussi les elements d'une in- finite de ressources pour la production de belles epreuves ; car ils comprendroDl pourquoi il est si important d'ioder convenablement, puisquede la quautitedesous-iodured'argent forme depend la beaute du resultat. Quand la plaque, au sortir de la chambre a mercure, est d'un aspect terne ou verdatre , c'est une preuve qu'il y a du proto-iodure de mercure surles clairs, au lieu du bi-iodure; que la repartition convenable du sous-iodure d'argent et de I'iode libre a echoue par quelquo cause ; en un mot , que I'epreuve est pauvre en mercure, et par consequent manquee. Or, s'il est vrai que le mystere de la formation de I'image consiste a convertir I'iodure d'argent en sous-iodure, il faut s'appliquer a favoriser celte decomposition le mieux et le plus vile possible. Deja le cblore et le brome sont d'un puissant secours ; peut-etre qu'un objectif colore en violet activerait encore Taction de la lumiere. On salt, en effet, que les rayons violets agissent avec une plus grande energie que les autres sur les substances sensibles ; si cette prevision n'etait pas decue, on aurait en outre Tavantage de se rendre raaitre de ces couleurs ingrates , teiles que le jaune et autres, qu'il est si difficile de faire venir au daguerreotype. » Seance du 10 decembre 1842. M. Doyere presente, au nom de M. Georges Oberhauser et en son propre nom, un modeie do chambre claire applicable au mi- croscope vertical, el execute d'apres le principe qu'il a deja expose dans une seance precedenle. 115 Hydrodynahioue : Ondes solitaires. — M. de Caligny depose une note sur la constitution de I'onrfe solitaire dans le canal rec- tangulaire dont il a derniereipent entretenii la Societe. 11 n'est pas exact de dire, comrae on ie trouve dans les auteurs qui onl traite de cette matiere, que Tonde dite solitaire ait rigou- reusement dans tons les cas un mouvement de transport continu sans oscillation retrograde, bien que cela soit generalement exact. Le phenomene de contre-courant inferieur, objet de cette note, pariiit dependre de plusieurs causes, et nolamraent du rapport de I'elevation de I'onde a la profondeur de I'eau dans le canal. Ainsi, quand cette profondeur elait d'environ 15 centimetres et que I'onde abandonnee a elle-meme s'etait abaissee apres avoir plu- sieurs fois parcouru la longueur du canal, on observait tres-dis- tinctenient un mouvement retrograde, beaucoupplus faible, il est vrai.quele mouvement de progression, mais qui marquait des pe- riodes le long du chemin parcauru d'une exlreraife a I'^iutre de co canal. Ce fait, qui n'avait point ete remarque, jetle beaucoup de jour sur la constitution de Vonde solitaire, et explique, cntre au- tres choses, la permeabilite apparente des ondes de cette espece, qui sans cela eut ete assez difficile a concevoir, comrae on le di- sait dans la derniere communication sur ce sujet. Mais si I'inertie de I'eau suffit pour donner lieu a un contre»courant dans certai- nes ondes solitaires, il en sera ainsi, a plus forte raison, lorsque ces ondes rencontreront des ondes de la mcme espece animees de vitesses directement opposees. Ces ondes ne se traverseront done pas comme elles semblent le faire, mais la plus puissante se divisera en deux parties, dont une, retournant sur ses pas, produit un effet analogue a celui de I'onde la plus faible qui aurait tra- verse la premiere. Le mouvement retrograde periodiquement ob- serve dans ce systeme d'ondes solitaires est une des raisons pour lesquelles ces ondes ne raarchenl pas, pour de trcs-petites hau- teurs d'eau dans ce canal, avec la vitesse indi(jiiee par la loi em- pirique trouvee en Angleterre pour de plus grandes hauieurs. On voit que la plupart des fails communiques a la Sociele sur cette matiere dependent d'un systeme de contrc-courants infe- rieurs qm se presentent sous diverses formes. Mathematiques : Analyse atgebriqite. — M. L.-P. Costecom- muDique un oxtraitd'un memoire contenaut quelques observations 116 sur les equatious du premier degre a plusieurs inconuues. Ceme- moire traite de la discussion de plusieurs equations du premier degre a plusieurs inconnues. On y (rouve les theoremes suivants : ler theoreme. Si , dans un systeme de n equations du premier degre a n inconnues, le denomioateur des vaieurs generales des inconnues est nul , toutes ces inconnues seront a la fois infinies ou a la fois indeterminees. Si, dans un systeme d'equations du premier degre a n incon- nues, le nombre m des equations surpasse le nombre des incon- nues , pour que toutes les equations puissent avoir lieu en meme temps, il faut que les coefficients des eciuations satisfassent a des equations de condition dont le nombre est egal a m — n. De cette proposition connue se deduisent les theoremes 2 et 3. 2e theoreme. Quand le nombre des equations surpasse le nom- bre des inconnues , si tons les denominateurs des differentes va- ieurs des inconnues etdes differentes inconnues sont nuls, toutes les inconnues seront a la fois inQnies, ou a la fois indeterminees. 3e theoreme. Ouand le nombre des equations surpasse le nom- bre des inconnues, si , dans les differentes vaieurs de la meme in- connue et des differentes inconnues, tons les denominateurs ne sont pas nuls : , 1° Aucuno de ces inconnues ne pourra avoir une valeur infinie ; 2" Dans les vaieurs des inconnues qui ont des denominateurs nuls, les numerateurs seront aussi nuls ; 30 L'un quelconque des numerateurs nuls correspondant a un denominateur nul remplacera une des (m — n) equations de condi- tion necessaires el suffisantes pour que les m equations du pre- mier degre a n inconnues aient lieu en meme temps ; 4° Les differents numerateurs nuls correspondant au meme de- nominateur nul ne sont que des expressions differentes , quoiquc plus simples, de la quantite remplacant la meme equation de con- dition ; 5ti Chaque denominateur nul, independant des autres denomi- nateurs nuls, donne le raoyen de remplacer, par un numerateur nul, une nouvelle equation de condition. On trouve ces theoremes en eliminant successivement chacuno des inconnues sans faire toutes les reductions necessaires pour 117 arriver a la forme que 1*od doniie ordinaiiement a la valeur gene- rale de chaque inconnue. Pour que les theoremes precedents aient lieu, il faul que chaque equation contienne toutes les inconnues ; si, par exemple, dans un systeme de plusieurs equations a trois inconnues, chaque equa- tion 'ne contenait que deux inconnues, on ne pourrait appliquer les theoremes ci-dessus. Seance du 24 decembre 1842. Chimie organique. — M. Felix Leblanc communi(iue la note suivante sur les produits derives de I'ether acetique par Taction du chlore, eten particulier sur I'ether acetique perchlorure. I. Lorsqu'on fait agir le chlore, a la favour d'une temperature elevee el des rayons solaires directs, sur I'ether acetique chlorure de M, Malaguti (C* He O^, C* H^ Ch*0), il'action deshydroge- nante, epuise-e a la lumiere diffuse, recommence; I'hydrogone est successivement elimine et remplace par des proportions equiva- lentes de chlore, de telle sorte qu'a toutes les epoques de la reac- tion le produit purifie presente a I'analyse une composition telle que la somme des equivalents de chlore et d'hydrogene est con- stamment egale a 8. En partant de I'ether chlorure de M. Malaguti, les analyses des produits nouveaux examines correspondent aux composes suivants : (1) C« H*o CIG 04 ; (2) C8 H^ CIS 0*; (3) C8 lie Cl'O 0* ; (4) C8 H* C112 0* ; (5) C8 H^ Cl»* 0* ; (6) C8 Cl»6 0*. De tous ces produits chlorures les deux derniers seulement peu- vent etre reproduits a volonte dans des circonstances bieu connues et de maniere a exclure la possibiliie d'un melange de produits a des etats differeiits de chloruralion ; les cinq premiers produits sont liquides, insolubles dans I'eau ; ils ne sont pas susceptibles de se volatiliser sans alteration; la potasse en dissolution alcoo- lique les decompose en une huile chloruree a saveur sucree, en chlorure de potassium et en sels de potasse plus ou raoins deli- quescents dont I'acide renfernie du chlore; le chloracetate de po- 1(8 tasse est en outre au norabre de ces sels lorsque la chloruration est avancee. II. Le produit final de I'action du chlore sur I'elher acetlque, sous rinfluencede la chaleur et d'une forte insolation, possede une composition representee par C* CHc 0* = C* Cie O^, C* CMo 0. et qui correspond a Tether acetique dont la totalite de I'hydrogene aurait ete remplacee par unequantite equivalente de chlore. Ces composes se presentent sous la forme d'un liquide huiieux, neutre, insoluble daris I'eau, d'une densite de 1,775, bouiliant enlre 240 et 2450 cent.; son equivalent paraitetrerepresente par 4 volumes de vapeur. faction finale du chlore sur I'etber chloracetique de M. Dumas (C* C16 03, C' H'o 0), sous les meraes influences de temperature et d'insolation, fournit un produit identique au precedent, c'est- a-dire I'ether acetique perchlorure C9 Cl*6 0*. Ce mode de prepa- ration est meme le plus sur et fournit un produit bien plus facile a purifier que celui obtenu au moyen de i'ether acetique. En effet, I'ether chloracetique est attaque vivement par le chlore, deja a I'ombre; Taction epuisee dans ces circonstances fournit uu com- pose C8 H2 Cl»* 0-*, qui est liquide ; Taction du chlore continuee a chaud et au soleil enleve le dernier equivalent d'hydrogene, et on obtient ainsi Telher acetique perchlorure C8 Cli6 0*. III. Sous Tinfluence desalcalis en dissolution aqueuse, ou sous Tinfluence de Tair humide, Tether acetique perchlorure estcom- pletcment decompose , instantanement dans le premier cas, len- tement dans le second ; les produits qui prennent naissance sont entierement solubles dans I'eau, en sorte que Thuile disparait tout entiere ; 2 equivalents de chlore sont enleves a Tetat d'acide chlorhydrique par la decomposition de I'eau, et 2 equivalents d'oxygene se fixent sur le residu des elements de Telher jpour coosiituer de Tacide chloracetique. ^'equation suivante repre- sente la reaction C* C16 03, C* Clio 0 -f Hi 0-2 4- 2H2 O = 2(C^ Cje 03, H^ 0). Cette reaction tres-nelte rapproche Tether acetique perchlo- rure de Tether acetique chlorure de M. Malaguti, et semble ap- puyer Topinion dc la conservation du type de Tether acetique. En 119 effet le compose do M. Malaguti eprouvo, sous I'influence des al- calis la decomposition suivante : l[ C*H6 03, Ci H6 Chi 0 + H4 02 + 2mO = 2 (C^Re 03, H^ 0). IV. L'ether acetique perchlorure sous I'influence du chlore au soleil tend a passer a I'etat de sesquichiorure de carbone de M. Fa- raday, I'oxygene etant expulse : C8 C116 0* + CIS — 0* = C8 Cl-24 = 2C* Cl«2, reaction qui doit etre envisagee plutot comme une destruction du type prirailif que comme une veritable substitution. V. L'etude du produit C9 H^ Clio 0*, qui se forme le premier par Taction du chlore sur l'ether acetique chlorure de M. Mala- guti, offrirait beaucoup d'interet si on pouvait I'obtenira volonte et a un etat constant de purete; il est en effet isomerique avec l'ether chloracetique de M. Dumas; mais ses proprietes Ten eloi- gnent et sa constitution doit etre differente. L'espoir d'arriver a reconnaitre par les reactions si le chlore, en agissant sur le com- pose C* H6 03, C^ H6 Ch* 0, enleve de Thydrogene a Tacide ou a la base que Ton pent supposerpreexister dans Tether compose, a con- duit M. Leblanc a etudier Taction du chlore sur Tacide acetique dans des conditions autres que celies qui ont fourni a M. Dumas Tacide chloracetique (C* Cl^ 03, H^ 0). En epuisant Taction tres-lente du chlore sur Tacide acetique (C*H*> 03, H^ 0) a Tombre, il a ob- tenu un acide analogue a Tacide acetique, et qui, a Tetat anhydre dans son sel d'argent, est represente par C* IP CT^ 03, Sa capa- cite de saturation est la meme que celle de Tacide acetique. VI. L'action lente du chlore sur Tether acetique chlorure de M. Malaguti, expose dans des flacons a une faible insolation d'hi- ver, fournit entre autres produits une faible quantite d'une ma- tiere cristallisee, insoluble dans Teau, peu soluble dans Talcool, tres-soluble dans Tether, et dont la composition correspond a C8 H2 CI'* 0'*, c'est-a-dire a Tether acetique dont le dernier equi- valent d'hydrogene seulement u'aurait point eprouve de substi- tution par le chlore. VII. Dans cette serie de composes chlorures on remarque que la densite augmente avec la quantite de chlore fixee par substi- 120 tution; niais cette augmentation n'est pas telle que le volume ato- ralque da compose demeure constant; ce volume s'accrolt pour chaque equivalent de chlore fixe en remplacement de I'hydrogene ; ce fait est constant pour tons les composes organiques chlorures obtenus par voie de substitution. Pour la presente serie, ajoute I'au- teur, la loid'accroissement ne parait pasassez simple pour queje veuille essayer de la faire ressortir des nombres de I'experience. SOClfiTfi PHILOMATIQUE DE PARIS. aiMlDOg aupiTAMOJiiiq .aiiiAq da SOCIETE PHILOMATIQUE DE PARIS. Extra ITS oes pro ces- verb aux des stances PENDANT L'ANNEE 4 843; '"/atioi PARIS, IMPRIMERIE DE COSSON, HUE SAINT-GERMAIN-DES-PBES, 9. 1843. aiarjoa aJOITAMOJIlH .euiA4 an JODRNAL tfin^ll?^ DBS;$ei^CE9| ET QE$ Wftifig SATANTES EN FRANCE ET A l'eTRANGER. 1" Section. — Sciences math^matiques, physiques ct naturelles. Rue Gu6n6gaud , 19, a Paris. '• r SOCIETE PHILOMATIQUE SJ^ANGES DE 18ili3. Seance du 7 Janvier 1843. Geologie : Sur le relief actuel du sol de I'Auoergne. — M. Constant Prevost communique verbaleraent les observations suivantes : "Depuis quelques annees les geologues cherchent avec un vif interet les fails qui peuvent ieur faire connaitre les causes aux- quelles lesol de I'Auvergne doit son relief actuel. « Dans cette recherche, il faut distinguer deux choses qui n'out, pour ainsi dire , aucun rapport entre elles : 1" I'origine et la forme du sol fondamental de la contree, et 2° i'origine et le mode de depot des matieres volcaniqucs qui recouvrent en partie le sol fondamental , en s'elevant au-dessus de sa surface, sous forme d'immenses cones que Ton designe sous les noms de Mont-Dore, Estrait de L'lnstitut, 1« SectioD, 1843. 1 de Canlal. Cost pour avoir confondii ces doiix clioses quo ron a (lit ct (lue Ton repeic quMI est pliysiciuenioiit , geodesifiucnicnt ct iimtliematiqiiemcut demoutre que Ics coiii's dii Monl-Dorf; ct du Cantai sont des cones de soulevement, el que les caviies <|ue Ton voit au centre de ces cones sont des crateres de soulevement, ajoutant que, par consequent, loule discussion relative au mode de formation de ces montagncs est desormais inutile. " Cette consequence u'est pas plus cxacle que la pretendue de- oaonstration dc laquelle elle est deduite. En effet, quant au sol fondamenlal, non-soulemcnt de I'Auvergne, niais du plateau pri- milif central de la France, dont I'Auvergue fait partie, il parait certain qu'il est bien reellement it mathemaliiiuemcnt demon- tre |)ar les observations du pendule, par les operations geode- siques et astronomiqucs, qu'a I'endroit oii est I'Auvergne le sol de la France presente une gibbosite, unebossolure allongee, prin- cipalement du nord au sud, qui est telle que la mesure d'un arc du meridian, passant par cette bosselure, ferait supposer, coinme I'a calcule M, Puissant, que la terre serait aplatie de Jj au lieu de jj;,, qui est son degre d'aplatissemenl reel. — Ce ne sout pas seulement Icsobservalions des pbysiciens et de MM. les ingcnieurs charges de la confection de la carte de Franco qui ont etabli cetle verite; elle I'etait deja par les observations geologiques, qui onl de plus appris que cette elevation du sol reinonte a une epo- (]uo tres-reculee, qui n'a rieu de comrauu avec I'epoque oii les premiers phenomcnes volcaniquessesout manifeslesdansia meme localitej on pent citer le travail de M. Dufresuoy sur le plateau central de la France, ainsi que les remarques plus ancienues de MM. Brongniartet d'Oraalius d'Halloy, qui ont constate I'absencc de tout depot marin, secondaire et tertiaire, sur le sol do I'Au- vergne, et qui out conduit a penser que, pendant ces longues pe- riodes, les mers qui couvraient'laplus grande partie de la France et dc I'Europe, etaient dominees par le plateau graniti(iue de I'Auvergne, sur lequel, dopuis les terrains houillers, il ne s'est depose que des sediments lacustres. " "La cause qui a produit le relief du sol fondaraental de I'Au- vergne a done agi a une epoque anterieure au depot des terrains sccondaires, ct elle est bien distinctc de celle (jui a produit les amas do matieres volcaniques, dont les plus anciennes sont encore plus leceiiUs (iiiu les lorrains lerliaires (]u'oll(is recoiivioiil. Au- cuiie discussion ne s'esl oievee stir la ualtire de celte premiero cause; on pent metne dire (jue presqiie tons les geologiips sont iiujourd'inii d'accord ponr regarder llieorii|iicment la saillio (jui' presente le sol fondamentai de I'Auvergne conime le somniel d'un ou de plusieurs de ces plis qui se sont marques a piusieurs repri- ses dans renvelo[)pe lerresire , a mcsure que prenant du rclrait poiirse rapprocher de la masse ccntrale moinschaude etcontrac- tee , olle se froncait, se ridail en dimiuuant d'elendue. Le reliei du sol de I'Auvergne est du a une cause analogue a celle qui a successivemenl donne lieu au relief des Pyrenees, des Alpes el des aretes saillantes de lous les points de la surface de la lerre ; c'est uii effet de rolrait et de dislocation du sol; seulement Ic sol de I'Auvergne faisait dcja partie d'un massif qui dominait presque tout ce qui est aujourd'hui I'Europo, iorsque les terrains secondai- res et tertiaires n'etaient pas encore deposes. « II n'y a done rien, dans le fait de la gihbosite du sol fonda- mentai de I'Auvergne et dans la cause qui I'a produit, qui se rap- porte a la theorie de la formation des cones et des craieres de sou- levemout, et qui puisso expliquer comment se sont formes les co- nes volcaniquos duMont-Dore etduCantal. Le seul rapport qu'on puisse trouver entre des causes et des effets qui sont separes par d'incommensurables periodes, c'est que la manifestation des plie- nomenes volcaniques sur le sol dc I'Auvergne pent etre une con- sequence de la nature et de la structure du sol fondamentai. En effet, si'la sadlie du sol de I'Auvergne est le resullat d'un plisse- ment, il est naturel de penser qu'en s* plissant ce sol, compose de matieres dures et rigides (granit), a du se fendre, se Assurer dans le sens des plis, soit sur leurs aretes, soit a leur pied, et alors les cheminees volcaniques se sdnt etablies de preference a iravers ce sol anciennement disloque. Aussi est-ce sur le irajet de longues fissures que les matieres volcaniques sont sorties, non pasinstantanement, mais successivement, pendant une longue se- rie d'annees et de siecles sans doule. Les memes plis devenant graduellement plus prononces, les lissures de dislocation sont devenues graduellement plus larges, plus profondes; des plisse- menls en sensdifferents oni produit des fissures qui out croise les premieres, el c'est au point de rencontre dt- ces fissures (jue se 4 sont etablis Ics principaux centres d'eruptioii volcaiiique, comme etant les points de moindre resistance. Toutceld est simple, na- ture!, facile a comprendre, et nullement sujel a controvorse. " Mais,niaintenani, comment les maticros rejeteespar les boii- ches volcaniques, cendres, lapiili, scories, laves trachyliques d'abord , puis cendres, lapiili, scorits , laves basaltiques , se sont-elles deposees sur le sol fondamental apres leur sortie? Telle est la seule question sur laquelle les geologues ne sont pas d'ac- cord. « Ces raatieres pulverulentes , fragmentaires ou fluentes, oiit- elles d'abord forme sur le sol fondamental des amas discoides de strates horizontaux ; puis une force sous-jacente, qu'au Can- tal on dit etre representee par les phonolites du Puy Griou, a-t-elle pousse, etoile ces sirales horizontaux pour sorlir a travers, et les coues actuels sont-ils formes par les lanibeaux ri'dressesdu sol volcanique , sont-ils enfin des cones de soulevenienl? Les ca- vites qui se voient a leur centre resultent-elles des vuides que le soulevement aurail necessairemenl laisses au point de rencontre des Assures de retoilement ? Ces cavites sont-elles des crateres de soulevement? " Ou bien ces raatieres volcaniques, en sortant du sol fonda- mental, depuis longtemps disloque , se sont-elles disposees au- tourdos bouches d'emission suivaut des plans inclines demaniere a former un premier cone qui s'esl agrandi successivement par une serie de couches ou d'enveloppes coniques, excentriques a la premiere? Les couches incliuees enOn de cendres, lapiili , sco- ries el laves trachytiques et basaltiques, qui composenl les mas- sifs coniques du Mont-Dore et du Canlal, sont-elles dans leur po- sition naturelleet normaIe,sauf leseboulements, les dislocations auxquelles elles ont ete exposees depuis leur depot , par les cau- ses generales et locales qui ont agite la contree et ravine sa sur- face ? << Telle est la seule question geologique pendante relativement au relief du sol de I'Auvergne ; personne ne pourra dire qu'elle est resolue deflnitivement par la marche du pendule et la mesure de I'arc du meridien, puisque ces observations auraient conduit au meme resultat qu'aujourd'hui si elles eussent ete failes avant I'e- poquesecondaire, et lorsqu'aucune parcelle de matiere volcanique nerecouvrait encore le sol de I'Auvergne. Toul le monde peiisera peut-etre qu'il sera plus facile de resoiidre celte question par do nouvelles observations que par le calcui le plus cleve; car, quel- que habilete que I'on puisse metlru a trailer le problenie, il faut, avant tout, que les elements, el tons les elements de ce pro- bjeme, soient connus et bien poses. » Seance du I A Janvier 1843. Geologie : Sur la disposition en couches incliniies des malieres volcaniques. — M. Constant Prevost lit la note suivanle,qui fait suite a celle qu'il a communiquee dans la precedente seance. Plusieurs membres de la Societe ayant, a la fin de la soaiice , exprime queUjues douios relativement a la possibilite que des malieres meubles ou fluenles pusseut s'elablir ou s'arreler sur des pentes de plusieurs degres, et surtoiit qn'clles pusscnt y donncr lieu a des couches paralleles d'egak; epaisseur sur une certaino etendue, M. Constant Prevost repond aux objections qui lui out ele adressees a ce sujet. II faut, dil IVI. C. Prevost, dans celle question comnie dans celle precedemment trailee du relief de TAuvergin', distiugufr deux choses ; 1° les malieres volcaniques pulverulenles et frag- mentaires, lelles que cendres, lapilli et scorics, et 2° les malieres fondues, liquides et fluenles qui, en se rel'roiilissant aprcs leur ecoulement, produisent les nappes et les collides de lave. Ouant au premier point, c'est-adire la disposition (]uo pren- nent nalurellement des malieres pulverulenles el fragmenlaires qui se deverseot par I'exlremile d'une cheminee volcanique, ou qui, lancees dans I'almosphere par le plienomene de I'erupiion, retombent sur Ic sol , le raisounement, d'accord avcc I'experience, demonlre qu'elles ne peuvenl former autre cbose qu'un amas co- nique dont la bouclie de deversement ou de projection est le cen- tre. En effel, des malieres consistantes ne peuvenl s'elaler inde- finiment sur le sol; apres chatjue depot ou chute il reste une plus grande quanlile de maliere aulour du point de sortie qu'a la cir- conference de I'amas disco'ide qui recouvre le sol ; le premier de- pot conslruit ainsi sur un sol le plusparfailemeni horizontal I'ele- ntent d'un cone que les depots substMiuenls elevenl successivcmenl. ^6 M. C. Provost raooiitc qu'il a etc tomoiii, cii 1832, do I'clovalioii graduellc d'un c6no de cendros et scories dans le cratcrc du Ve- siive.ooneijiiidans I'espaccdeqiiatremois avail aciiiiis 60 pieds du haul; les peiiles do ce cone, dent la base s'elarf^issait a mosuro quo sa haiitour augmentait, avaient plus de 30 dcgrcs; c'ost au resle la disposiiion de (ous les produils volcaniqilos, cello de lous les cones modernos du Vesiivo ol de I'Etua, ceile des ancieus vol- cans do I'Auvergne, cello onfin des sables, graviors, terres, etc., (|ue d ins b.;s lerrassemeats les hommes versenl artificiollement sur le sul. II est vrai que Ton pent dire ot que I'on a dit ([ue la forme coniquo de Tanias ne prouve pas (lue dans colui-ci les ma- lieres qui le composenl sont disposecs en couches parallclos entro olios ot au plan circulaire exterienr du cone; on suppose qu'oilos pouvent otre ontasseos commo la torre Tost dans une taupinioro. A ceUe derniere objection M. C. Provost repond par des experien- ces directes el positives auxquolles il s'est livre depnis longtemps, et il met comme oxemple sons les yeux de la Sociolo un vas(! on verre de 7 a 8 centimetres do largeur, niais deprime dans un sens, (le maniere a presenter deux surfaces planes paralleles el veflT- calos qui ne laissent entro elies qu'un ospace de 3 centimetres. Ayant ji'te snccessivement sur le fond horizontal de ce vase et par un goulet central des matieros pulverulontes et fragmentaires di- versoraent colorees, operation qui roraplace en tons points io dc- vorsement ou la projection par uno bonchc contraie, il a obtenu des Io premier depot un petit cone dont los faces pianos du vase en verre presentont los coupes; cc premier cono, forme par une couihe de sable blanc plus epaissea son centre quo sursos bords, offro deja une pente de 7 a 8° ; sur Io sable blanc une conche do sable ferruginous, plus epaisse egalement au centre, clevc le cone en rendanl sos pontes plus rapidos, co que font cinq a six couches successives de sables de diverses couleurs, j iisqu'a ce que la ponte generale soil arrivee de 22" a 27°. Alors les lits succossifs de sable noir, rouge, jaune, blanc, etc., dos^^'imml Acs bandex paraUcles entre elles qui conservent la memo ponle el la memo epaisseur au sommet du cone ot a sa circonferonce. Ces experiences ont ete faites d'abord dans I'eau ; les monies matieros [)rojotees a sec dans Io vase ont pris uno disposition som- blablo.on so pl.ioant iiienio sur dos plans inclines do [dus de 30". C'esl (lone un fait incoiilostablo quo Ics niatieros |uilv6nilontGs et fragmonlaires peuvont s'oiablir sur If sol on formant dcs cou- ches inclinei's do 8" a 30o el plus, donl la soninio conslitucdos masses coniciues; bion plus, on peut. dire quo telle doit t-lre la po-' silion noimale ot nocessaire de ces matieres, car on peut deraon- Irer qu'elles ne pouvent, en partant d'un point central, donner lieu a des couclies horizoplales ; par consequent, lorsque Ton voil dans les conlrees volcaniques des strates dc cendre, de lapilli et de scories inclines sous un angle dc 10°, 20°, 30° et meme davan- tage, non-seulement il n'esl pas necessaire de supposer qu'ils ont ete souleves, niais encore on peut presumer qu'ils sent dans leur position uaturello. Quant au deuxienie point de la question, qui a rapport aux ma- tieres fluentes, on peut encore y repondre par I'observation et par I'experience ; niais ponrcela il faut bien analyser les effets varies et souvent conlradictoires que presentent I'ecoulement et le refroi- dissement des laves, et sur tout ne pas se preoccuper de principes d'hydrostaliiiue qui, sans contredit, sont vrals, niais qui ne sont pas direclemenl applicables aux phenomenes que Ton pretend ex- pliquer en les invoquant. D'abord , il ne faut pas comparer la matiere des laves a do I'eau; cette matiere est non-seuleuieni plus ou nioins dense et visqueuse, raais elle est quelquefois a I'etat de pate. II suffirait de cetic observation pour faire voir que des matieres de telle con- sistance ne peuvent, en sorlant d'une cavile, s'etendre indefini- raent sur le sol pour y donner lieu a des depots horizontaux ; elles doiveul, de memo que les matieres pulverulentes , elever successivemeut des cones. Mais, dit-on, lorsque des matieres fluides coulont sur des pontes de plus de 3 a 4 degres , elles ne peuvent s'y etendre en nappes et y prendre une structure com— pacte et pleine en so refroidissant ; lorsqu'elles coulent sur des plans plus inclines, elles n'y forment que des coulees etroites, scoriacees et bulleuses; et comme les basaltes sont des laves tres-compactes, on en conclut qu'ils ont du se rcfroidir en nappes horizontales ; enfin , comme corollaire de ce pretondu principe, ou ajoute qu'w/i cune rcveiu de hasalte est necessairemenl un cone de souldvement, et, par suite, que le Cantal et le Mont-Dore, qui sont des cones reconverts de nappes basaltiques, out etc in- contestablement souleves. 8 Ce raisonnement , en apparence logique et matlieraatitiut- , tie peche , comme beaucoup de solutions de problemes , que par le point de depart, o'est-a dire par la supposition fondanientale qui est fausse; car il est facile de prouver que, dans certains cas, des laves peuvent s'etendre et s'arr^ter en nappes, non-seulement sur des pentcs , mais meme sur des surfaces verticales, et qu'elles peuvent s'y refroidir de nianiere a affecter le tissu le plus dense et le plus serre qui caracterise les basaltes, tandis que, dans d'au- ires circonstances , les memes matieres ne donnent lieu, corame on le dit tres-bien , qu'a des coulees etroiles et poreuses; il ne faut, pour se rendre bien compte de ces anomalies et contradic- tions apparentes, que rechercher les causes de ces effets divers, et I'eludc des volcans en activile les fait entrevoir tout d'abord. Ainsi, la maliero de la lave, solliciteepar une cause quelconque (qui ne fait pas question pour nous dans ce moment), monte dans une cheminee voicanique ; elle n'est pas violerament projetee. elle s'eleve plus ou raoins lentement et graduelleraent ; sa marche ascensionnelle s'accelere, se ralentit tl'une raaniere variable et interraittente queiquefois; ce sout la des fails. Supposons que les bords qui terminent le canal par lequel elle monte soient parfai- temenl horizoBtaux ; arrivee a Textreniite du canal , le trop plein de la raatiere fluide debordera uniformement par tous les points de la circonference; si ce trop plein est pen considerable, le sol environnant sera convert d'une nappe mince qui s'etendra plus ou moius en cercle; mais necessairement cette premiere nappe sera plus epaisse aupres du centre qu'a sa circonference ; un se- cond cnduit recouvrira le premier, se soudera a lui , pourra le di'passer, et des enduits successifs eleveront une nappe epaisse d'apparence homogene qui pourra s'etablir sur les pentes les plus rapides. C'est ainsi qu'en 1669 la lave qui sortit des flancs de PEina, par une fente de pres de cinq lieues de long, mit quarante- quatre jours pour parcourir six lieues et atteindre les murs de Catane ; elle s'accumula derriere ces murs eleves de soixante pieds sans les renverser; ayant atteint leur hauteur, elle coula par dessusetcouvritlafacequi regardait la villed'un enduit epais et compact. Ccrtes, personne ne pensera que cette masse de ma- tiere fluide coulait lout d'une piece; car comment les murs de Catane auraient-ils resiste a la pression d'une nappe fluente de soixante pieds d'epaisseur? comment ce fluide scserait-il fixe sur 9 un plan vertical? etc., etc.? II csl evident que, dans ce cas, la lave s'e.st forniee corame un depot slaliigmilique, que la maliere fluide a coule el s'esf, condcnsee sisccessivoment commc lefail dela cire, de la graisse que i'on verse graduellement sur des surfaces incli- nees ou meme verticales. Mais si, au lieu do I'exemple precedemment choisj , on admel que, toutes autres circonstances restant les memes, une echan- crure eiroite exisie dans le bord du canal de devcrsement, alors la maliere s'ecouie par cello echancrure avec une rapidite tjiii peut varier suivant i'abondance avoc laquelle elle arrive et en raisou des penles du sol; elle ruissellera sur celuici ; les parties de sa surface agitee se consulideroni sans-se souder el fornieront des scojies roulantes qui suivront !e mouvemcnt du iiquidc; ce- luici ne s'arretera sur des penles un peu rapides que lorsque les scories accumulees et eniassees lui feront obstacle. Avanl ce moracnl, toute la coulee pourra avoir un mouveraent d'ensemble; la niatiere visquouse s'etirera, les gaz et vapours qu'elle renferme se degageront; souiissu sera spongieux, bulleux. Dans le premier cas, il s'esl forme du basalte, dans le second, il s'est forme une coulee. Si , corame troisieme esemple , un cratere etant presque rempli de maliere fluide, il vient a se faire subiteraent une ouver- ture vers son fond , que la maliere s'ecouie par cetle ouverlure , alors la marche de la lave sera lorrentielle, car elle sera poussee par la pression de la maliere accuraulee ,dans le cratere qui se videra ; rien ne s'arretera sur les penles que des scories; ce tor- rent incandescent renversera , detruira tout sur son passage, tan- disqu'acole, la meme maliere, deversee par I'exiremite d'un canal d'epancbemenl, marchera Ires-lenlenient en se delournani ou s'arrelant devant le plus leger obstacle. En definitive, on voit qu'un cone volcanique peut et doitefre compose de couches alternativement pulverulentes, fragmeniriires aa compactes, sensiblement paralleles entre elles et au plan exle- rieur du cone , et que rien n'aulorise a considerer un cone som- blablemeut forme commo le resultat d'un soulovement. On peut ajouler que la plupart di s cones volcaniques sont bcaueoup plus surbaisses que le depot normal des raatieres doru ils sont composes ne le voudrait , raais cela tient a ce que des Exlrait de Ulnsiitiil, 1" Section, 18/|3. 2 10 eboiiliMiicnls siiccessifs el des raviiiemeiits out etendii leiir base aiix depens de leiir hauteur. Analyse algebrique. — M. Wanlzd communi()ue une note sur les nombres iucommensnrables d'origine algebrique. Plusieurs geonielres se sonl occupes de deinontrer I'irapossi- bilite de resoudre les equations de degre superieur au 5" par unc succession de radicaux. Mais ces demonstrations ne sont relatives qu'aux ei|uationsgeneraies de chaque degre, ct ne prouvent plus ricMi lorsqu'il s'agit d'equations numeriques particulieres. Dans ce cas la resolution par radicaux serail mcme illusoire si les raciaes a extraire portent sur desquantites imaginaires. Prenons pour exemplele cas irreductible dans les equations du 3^^ degre. Les racines toutes reeiles peuvent s'exprimer par des racines cubiques de quautites imaginaires, mais on ne pent pas les obtcuir numeriquemeul jiar ces forniules. Est-il possible de les representor par des extractions de racines effecluees sur des quantites reeiles? telle est la question que M. Wantzel a resolue negalivement. Pour y parvenir, supposons qu'une racine d'une equation tr- reduclible du y degre soil exprimable par une fonction de radi- caux do w espece, en adoplani la classification d'Abel. On aura : a; = a -\- p -\- bjr^ -j-.... //)""', ;j" - q, ou rt, b, I representent des quantites radicales den — 1" espece, el 71 un nombre premier. Comrae I'equation j)"= ,075 a la hauteur des hanches. lis decroissent ensuiie rapide- ment en arrivant sur la queue. Le centre du pinceau de polls qui termiue la queue est compose de crins noirs ; tout autour s'en trouve unecertaine quantitede blaucs qui les recouvrenl. En baut ce pinceau se continue en pointe jusfpie vers le tiers posterieur de la. queue ; ces crins out environ On^.OS de long. IS Le poulain vivant, (|ui est age de pres de six mois, diffore a cer- lains egaids de celiii qui vieiit d'etre dei lit. Sa tote preseole deja les proportions deceliedo l'adulte;ses sabots se sonl uri pen elar- gis; ses cotileurs generales se sent avivees. Tout le poil du corps est iaiuetix , et rappelle par son aspect et sa longueur celui d'nn jeiine AnoD. On ne pent considerer cette circonstance corame due a ('in- fluence de la saison (Janvier 1843); car les Hemiones adulles ont conserve lour poil ras et lustre. La criniere presente un plus grand nombro de polls noirs ; elle ne se tennino pas encore net- teraent au garrot, et se prolonge au-dela par des polls de plus en plus clair-semes. La baiide dorsale est brune , et sur tout le dos les polls qui la composent ne depassent pas ceux du reste du corps ; mills a la hauteur des handles ces poils s'allongent et fer- ment conime une criniere poslerienre qui vient mourir en pointe vers le milieu de laqu.uie ; le bouquet qui terniiue celle ci semble aussi prendre naissance plus haut que dans le poulain dont nous parlions lout a I'heure , et il vient presqiie joiudre rextreinite de la criniere. Ce jeune poulain parait plein d'ardeur et de feu ; il connail bien son gardien, et le flatte surlout a I'heure des repas, et quand il lui apporte sa nourriture. 11 parait cependant foil oni- brageux, et deraande a etre aborde avec precaution. Seance du 21 Janvier 1843. Geologie : Sur la cause qui eleve la maliere des laces cl sur cclle qui produit les eruptions volcaniques. — M. Constant Pre- vost, apres avoir sounds a la Societe le lesullat de nonvclles expe- riences relatives aux communications qu'il a faites dans la derniere seance, s'exprime ainsi : " II ne suffit peut-etre pas d'avoir prouve que les malieres vol- caniques ne peuvent se disposer sur le sol autrement qu'en cou- ches inclinees paralleles enfre elles et au plan exterieur des c6ne& qu'elies eieveni successivement; il peut etre encore utile, pour repondre a loutes les objections qui ont ele failescontre la these qucje souiicns, de faire voir qu'aucun fai! n'autorise a admetlre dans les foyers volcaniques I'existence on le developperaentd'une puissance qui, dans quelqnes cas, pourrail, coinme le suppose la ihcorio des crateres de soulevement, agir sous Ic sol consolide do 14 maniere a lo soulevcM-, a le brisor cl a en redresser les laniheaux j)Our en construiit* dus conos. On so fail evidenmient illusiun lorsque Ton croit trouver la preuve de ['existence de cetle lorce incalculable dans la cause qui fail monter et snutieiil la nialieie des laves dans les clieminees volcaniques et dans celle (|ui produit les eruptions. «I1 est en effel facile de faire voir que la cause qui sollicile la matiere (luide des laves a s'c'lever, dans des canaux tlont la lon- gueur est sans doute de piusieurs lieues, n'est pas sous cette ma- tiere, mais qu'eile est en elle ; et, d'un autre cote, que la puis- sance qui lance dans ratmosphere des cendres, des scorics el des masses pierreuses pesanles de plusieurs pieds cubes , n'a pas sun siege dans le foyer volcanique; mais qu'eile esl, pour ainsi dire, superficiello, puisqu'eile se developpe a I'exlremile superieure de la colonne de nialiere fondue. « On doit reraarquer d'abord que la sortie des laves a lieu, soil par d'anciennes ouverlures, soil par de nouvelles fr;iclures du sol qui sonl pioduiies plus ou moins de temps avani la mauifeslalion des phenomenes d'eruption el d'epaiicliemenl. Si la matiere des laves elail I'agenl direct ou indirect de la dislocation du sol, elle serait projetee violemmenl par les ouverlures aussitoi que I'effort aurail triomphe de la resistance; le silence cl le repos succede- raienl a une forte et subile explosion. Loin de la, non-seulemenl entre la production de I'ouvertnre et la sortie de la lave 11 se passe souvenl un temps tres-iong, mais des emanations giaduelles de gaz et de vapeurs precedent les eruptions etcelles-ci les epan- chements. C'esi un fait bien constate que la lave monle lentemcnt, progressivement, dans les conduits qui iui sonl ouverls; qu'eile s'eleve d'autant plus que les conduits s'allongeni , qu'eile monte el s'abaisse meme alternativement d'une maniere inlormiitenie. " Pour se rendre comple de ces fails bien constates, on peui prendre une conq)araison vulgaire en n)ontrant ce qui se pass(! dans une bouteille de biere ou de vin niousseux ; i;uit que la bou- leille reslonienl ou la cojiimunication do la chaudiere et du cylindre est inlerronipue; ■.■■ itnh c- ■I. Et treS'probaUetnent : Quo celle eau se vaporise, pendant IVxpansion, sous la double influence deragrandissementdel'espaceoccupepar la vapeur ei de la chaleur transwise par les parois du cylindre, qui est toujours, dans les maChinesduCornouailles, entoure d'un cylindre enveioppe ditns k>quel la vapeur de la chaudiere est librement admise; Que la vaporisation du I'eau liquide est complete avant la fin de la course du piston , et que la position du piston, au moment oil celle vaporisation est compiele, esi eloignee de celle oil les tensions varient suivant la loi de MarioUe ; Que, vers la fiu de la course du pision , les tensions diminuent moins rapidemeut qu'on raison inverse des volumes, a cause de Tinfluence de la chaleur ir.msmise par les parois du cylindre a la I 19 vapeiir, doiil la (ensiou est alors Ires-iiolahlemeni infeiieiire a la [)ressioii aimospherique ; Enfin, que la grande (Jimiiiiition dc leiision obsurvee au monieiH de rouverlure de la soupape d'e(|uUibre est due a ceque I'espacH dans lequel la vapeur se repaiid alors elait, un instant aupara- vant, en communication avec le coiidensi-ur , cm qui avail dii de- terminer un abaissement notable de la temperature des parois de cet espace, dont une parlie considerable (le tuyau d'equilibre) , n'est point conlemie dans I'enveloppe pleine de vapeur chaude, qui environne le cylindre, L'eau liquido esistante dans le cylindre , au mon)eiil oil la conininnicatlon avec la chaudierc est inttrceptee. a pu elre en partie eniraineo par la vapeur alfluente de la chaudiere au cy- lindre; niais, quand bicn meme il n'y aurait ancnn enlrainenu-ni d'eau li(iuidi) avec la vapeur, une portion de la vapeur se llqne lierait immediateraent apresson entree dans le, cylindre, parsuii(^ du refroidissemeut du au contact avec les parois metalliques d'nn (■space qui etail, un instant auparavant, en communication avec le condenseur, el rerapli de vapeur dont la tension etail au plus de^d'almosphere. II y a plusieurs annees que M. Thomas, professeur a I'Ecole centrale des Arts el [Manufactures, a applique un indicalenra res- sort, queM. Combes avail apporle d"Angleterre, surune machine a vapeur a liaule pressiou, a detente, sans condenseur et sansen- veloppe, qui etait etabiiea Charoiine pour I'elevation des eaux de la Seine dans quelques communes de la banlieue. M. Thomas el M. Combes out releve sur celie machine plusieurs courbes de tension , et, dans toutes ces courbes, la tension, pendant la de- leiite, diminue heauconp moins rapidenieot que suivanl la raison inverse dos volumes; il ya plus : la courbe des (fusions, dans hi (uachine de Charonne, est beaucoup plus au dessus dc la courbe que donnerait la loi de Muriotle que les courbee relevees sur les machines de Cornouailles. Cepeudant la machine est depourvuc? d'enveloppe. el , d'un autre cole, M. Thomas avail place entre la chaudiere et le cylindre uu appareil destine a prevenir Tentrai- nenunt de l'eau liquide par la vapeur, appareil tellemenl dispose qn'il parait impossible dadmeltre (lu'une (juanlite taut soil pen notable d'eau liquide aitete reellemenlentrainee. Cependani lo dia- 20 gramme ubteiiii sui la miichine do CbaioDiie ilemoiilre, d unc maiiiiTH certniiie, Tcxistenco dc I'eaii liquidf dans le cylindn! an luoiDt'iit ou la soupape d'admission se lerme. Celle eaus'esl dont; precipilee; elle s'est formee aux depoiis de la vapeur admise. La discussion du la courbe conduit d'aillfuis M. Combes a oeHe couclusion: qn'a raoins ensable d'avoir egard a cette cause do deperalrie, jiisimt'- la iiKoiiiuif. 11 jiaiailqiie les iiiaiiielies doniiees par Pallas conuni' apparh'iiaul a son D. brachyura soni recllenienl .d'un individii ap- partenant a iiiie espece diflerente. Seance du II /'epr./cr. ,1,8,^3,. . ,, AcousTiQUE. — M. Cagniaid-Lalour, a {'occasion de quolqiics details donnes a la Sociele par M. Velpeau, rejativtinient a iin (.'n- fant diflorrae sui lequel 11 a ele plus facile que d'ordinairc d'ex- plorer les hruils du cceur, rapporte qu'il est parvenu a pouvoir produire dessonsen faisant passer un courant d'eau par un luyau meiubriiueux en caouichouc, el decrit I'uppareil qui lui a S( rvi dans celte experience. Get appareil consisle principalement en un lubo.dc verre d'environ ln>,75 de longueur etO™, 02 de calibre. Co tube, que Ton maintlenl verlicalement, est muni, a son oridce inferieur, d'un bouchon de liege perce dans toute sa longueur d'un trou dans lequel setrouve assujelli un lube en laiton mince, ayanl 0"\0I8 de calibre a peu pres. Le soramcl de ce tube est em- boite dans le tuyau de caoutchouc (|ui se trouve ainsi place deboui dans riuterieur du lube de verre. Le tuyau membraueux, quoique ires-floxible, acependant assez deconsistaiaepour conserversa fi- gure cylindrique tant qu'il n'est pas soumis a des elfortsqui puis- senl alterer celle lorme; en sorie que, si Ton verse doucement do I'eau par I'orifice superieur du tube de verre, (-ette eau s'ecoule au fur et a mesure par le luyau membraneux sans rien presenter de particulier; mais si au contraire I'eau est versee avec abou- dance, c'est-a-dire fie maniere a former, par un effel de irop plein, une colonne un peu elevee dans le tube de verie, on ne larde pas a s'apercevoir que, par I'effet de la vitesse plus grande avec laquelle le liquide s'ecoule par le tuyau membraneux, cdui- ci subit dans une parlie de sa longueur, notaminenl pres de sa jonclion avec leiube de laiton, un aplalissemenl, el (pie cette par- lieaplatie est lesiegede vibrations tres-actives pendant lesquelles, d'ailleurs, il se produil un son continu (|ui est surtoul perceptible lorsque Ton place I'oreille tres pres du tube. <(iDans cette experience, le tuyau membraneux setrouve, a.raison 25 de la grosseur du tube do vcrre, aiinecertaine distance desparois iDterieures de ce tube ; I'auteur, ayant cssaye de substituer a co dernier un tube de verrc assez etrnit pour que ses parois fussent presque en contact avec le tuyau niembrancux, a vu que, dans cc cas, les vibrations n'avaient gucre lieu que d'un cote du tuyau, en sortc quo ce oote, dans I'endrolt de ses mouvements les plus grands, paraissait s'enfoncer periodiquement dans ia partic con- cave du cole oppose. A cette occasion, I'auleur rappelle une communication qu'il fit relativement a des experiences dans lesquellos il avait pu, en fai- sant passer de I'cau avec rapidlte par un tuyau d'etain a parois tres-minces, produire I'ecrasement de ce tuyau lorsqu'il se trouvail dispose dans un autre tube comme le tuyau membra- neux ; de cette observation et des precedentes il conclut que I'e- crasement des tuyaux en tole du puits fore de Crenelle a pu pro- venir principalement de ce que ces tuyaux, eu egard a leur gros- seur, avaient des parois trop minces, et'ont pu ceder ainsi, a peu pres comme un tuyau mcmbraneux, a Taction du courant d'eau ; il pense en outre que, si cet ecrasement a presente, comme on le sail, des deformations de genres differents, ceia depend en par- tie des distances differentes qui out pu exisfer entre lo corps du tuyau et les parois du puits au moment de I'ecrasement. — M. Cagniard-Lalour annonce ensuile qu'ayant essaye d'a- boucher,sur la giolte h torsion qu'il a presentee Iel3 aout dernier (voir L'Institut, n" 453), une autre glottesemblable, ilareconnu que, dans le cas ou les deux glottes avaient ete prealablement raises au meme ton, il ne se produisait qu'un son unique pendant qu'elles vibraient ensemble au moyen de I'insufnation dirigee dans le portevent de la glotte inferieure ; raais que, si I'accord n'etait pas complet, ii se produisait des battements, et memo deux sonssimultanes,lorsquelesdil'ferenccs'de tonelaientassezgrandes. A CO sujet, M. Cagniard-Latour rapporte avoir connu une per- sonne dontla voix, dans certains tons, faisait entendre simuitane- ment deux sons; il fait remarquer d'ailleurs que bien souvent la voix chantee est accompagneo, meme chez des artistes habiles, de tremblements ; son opinion serail que de pareils effets peuvent s'expliquer en supposant que les deux glottes du larynx ont des Extrait tic L'Institut, V Section, 1843. /i 26 vibrations simulUnecs, et que, dans certains cas, il arrive proba- blcmcnt qu'ellos ne sont pas a I'unisson. Mathematiqijes. — II est donne communication d'une note de M. Wantzel sur la surface dent I'aire est un minimum pour cer- tains cas particuiiers. M. Catalan a cherche la surface dont I'aire est minimum, pour locasou celte surface devrait etre regiee. Precedemment M. De- launay et M. Sturm avaient determine cetle surface, avec la con- dition d'un volume constant, lorsqu'elle doit etrc de revolution. Mais ces recherches ont toutes ele faites d'uue maniere detournee, par la consideration des rayons de courbure. On arrive beaucoup plus rapidement au resultat et d'une maniere plus naturelle, en employant I'equation aux differenlielles parlicUes de la surface minimum, Dans le cas traite par M. Catalan, on combine cette equation differenlielle avec les equations de la droite variable que la sur- face doit renfermer. On retrouve ainsi, presque immediateraent, la surface helicoidale qu'il a obtenue par un calcul assez long. Mais on pout trailer le cas ou Ton ajouterait la condition du vo- lume constant, ce qui eiit ete assez difficile par I'autre precede. On trouve que la condition ne pent etrc remplie par une surface regiee. Pour les surfaces de revolution on combine I'equation aux diffe- rentielles partielles de ces surfaces avec celle de la surface en ques- tion, et le calcul s'acheve sans difficulte. Cette melhode a un avantage sur I'application directe du calcul des variations a une surface de revolution : c'eslqu'elles'applique a une portion de la surface comprise cntre des limltes quelconques, tandis (|ue le calcul direct suppose que la partie consideree est tcrminec par deux cercles paralleles. Relativement au probleme do la surface minimum comprenant un volume donne, la seule surface de revolution fermeequi satis- fasse a la question est la sphere. — M. Guerard communique un exemple d'emphyseme de I'in- testin grele, offert par un malade qui a succombe a la suite d'une affection chronique de I'eslomac. Get emphyseme consistait en une foule de petitcs tumours de la grosseur d'une noisette, for- mant, a la face interne de Vintestin, des saillies hemispheriques 27 et remplies de fluides elasliqiies ; ces tumeurs etaient constituees par des areoles ne corarauDiquaut pas les unes avec les autres. Celte lesion singuliere occupait I'etendue d'environ uii metre, et siegeait a la fio de I'iDtestin, dans la porlion designee sous le nom A' ileum. — M. Masson annonce qu'il vient d'employer avec succes, au lieu des coussins ordinaires des machines electriques, des ecus- sins ayant des surfaces purement metalliques. Seance dn 18 fevrier 1843. GEoroGiE : Carte geologique du deparlement de t'Aisne. — M. d'Archiac met sous les yeux de la Sociele la carle geologique du deparlement de I'Aisne qu'il vient de terminer, et presente le resume suivant des terrains qui y sont indiquos. Ce resume est extrait du memoire destine a accompagner la carte. Apres avoir traite de la constitution physique du d6partement, de sa situation, de son etenduo et de ses limites administratives, puis de I'orographie (1), de I'hydrographie, des industries relati- ves aux cours d'eau et de la meteorologie, M. d'Archiac expose la classification des terrains du departement et decrit successivemeni les terrains raodernes, diluviens et tertiaires. II termine ainsi I'e- tude des depots de cette derniere periode. Ces couches, dit il, se recouvrent successivement du N. au S.; ainsi le calcaire lacustre et les sables supericurs ne se trouvent qu'cn lambeaux isoles et fort eloignes les nns des autres dans la partie raerldionale du departement, depuis Vieils-Maisons jusqu'a la haute foret de Villers-Coterets. Le calcaire lacustre moyen, beaucoup plus suivi, forme des plateaux reguliers, prolongement de ceux du departement de la Marne et de Seine-et-Marne, et oc- cupe presque tout I'arrondissement de Chateau-Thierry, s'a van- cant aussi sur la liraite meridionale de cehii de Soissons. Lt's sa- bles et gres moyens, qui ne se presentaient que sur les penles des (1) La partie la plus 61evee du deparlement est le plateau du bois de Wat- tigny (canton d'Hirsonj, dont I'altitude est de 284 metres. Le point le plus bas se trouve sur le bord de I'Oise, pr6s de Quierrj-, is 37 mfetres seulement ; ainsi tout le relief du sol compris ciilreces deux extremes est de 247 mMres, 28 vallees dela Marne cl du Surmelin, comraenceiit a soilir de des- sous le groupe precedent, dans la vallee du Clignoii, occupent un espace assez considerable dans celle de I'Ourcq, et acquierent leur plus grande importance au dela de la limite du calcaire sili- ceux depuis Mont-Saint-iMarlin jusqu'au Signal de Montaigu. Plus au nord ils forment ra et la quelques butles isolees a la sur- face du calcaire grossier. Ce dernier groupe n'offre aussi que ies irauches de ces couches dans la vallee du Pelit-Morin, du Surme- lin el de la Marne; 11 occupe quelques surfaces sur ies pentes du Clignon et du ru d'Aliand. Sur Ies deux rives de I'Ourcq il pre- seute une etendue plus considerable ; mais depuis la lignc de par- lage des eaux de TOurcq et de I'Aisne il conslilue seul Ies plateaux qui, malgre de profondes coupures transversales, continuent a se relever vers le nord jusqu'a une ligne E.-S.-E. O.-N.-O. tiree du village de Montaigu a celui d'Ugny-le-Gay. Ce relevement n'esl point parfaitement uniforrae , et diverses inflexions s'observent sur quelques-uns de ces plateaux. Enfiu le groupe des sables infe- rieurs ne se monlre point dans la vallee du Pelit-Morin, mais il forme le pied des talus des vallees de la Marne et du Clignon, est a peine alieint dans celle de I'Ourcq qui esl fort elevee, conslilue au conlraire la pente et le fond des vallees de la Vesic, de I'Aisne, de la Lille et do leurs affluents, et, lorsque tons ies autres groupes lertiaires ont disparu, il presente encore de uombreux lambeaux plus ou moins etendus a la surface de la craie dans Ies arrondis- semenls de Laon, de Sainl-Quenlin et de Vervins. II S2 prolonge ensuile dans les departemenls de I'Oise, de la Somme, du Pas- de-Calais et du Nord, pour s'etendresur une partie des provinces du Hainaut, du Brabant el du Limbourg. Ces divers groupes el les elagcs qui les composeut n'acquierenl jamais en meme temps ou sur les meoies points leur maximum d'epaisseur. La plus grande puissance des sables iufcrieurs et du calcaire grossier reunis se trouve enlre Monlchaions et Veslud, oil elle est de 128 metres. Ces deux groupes, et celui des sables moyens ont 140 metres du rond de Rumigny, dans la haute foret de Coucy, a la ferme de Ponl-Thierret, au nord de Mons-enLaon- nais. Ces trois groupes et celui du calcaire lacusire nioyen, de la ferme des Greves (plateau de Courboiu), au niveau de la Marne, onl 174 metres, y compris 6 metres d'alluvion ancienne. Enfin les 29 six groupes leunis, dcpuis la croix dc Hellnvue justjii'au nivi'aii de I'Autoune, qui est ues-pres de la craie, out 176 luelres de puis- sance totale. M. d'Archiac decrit ensuite la formation cretacee, qu'il divise en deux groupes : le superieur et le moyen ; le groupe inferieur (neocoraien ou wealdien) n'ayant aucun representaul dans le de- partement. Le groupe superieur offre irois etages assez distincls: 10 craie blanche, jaune et niaguesieone, el craie grise ; 2*> crai(! avec siiex ; 3° marnes argileuses bieues et marnes calcaires grises ou giauconiennes. Le groupe moyen ne comprendque le gres vert proprement dil et des glaises. Ces divers etages atteignent suc- cessivement des niveaux absolus d'autant plus eleves qu'ils sont plus anciens. Ainsi le gres vert atteint 235 metres d'altitude u rErniitage, au N.-E. de Brunharael, et la craie blanche se main- lient raoyerinenieut a 80 metres dans toule la plaine au N. de Laon. Passant a la formation oolithique qui ne se trouve que dans une pariie des cantons d'Hirson et d'Aubenton, I'auteur fait voir qu'elle y est representee par un systeme de couches calcaires ap- partenant seulenient au groupe inferieur, c'est-a-dire pouvant representer les etages compris entre le cornbrash et le lias. Ces couches, corame les precedentes, plongentau S.-S.-O. Ce groupe inferieur se partage en deux sous-groupes qui se subdivisent eux- memes I'un en trois et I'aulre en deux etages, non compris les marnes du lias qui les supporlent. Ainsi la formation oolithique so trouve reduite a quelques faibles lepresentanis vers cette extre- mite N.-O. du grand bassin qu'elle circonscrit dans Test de la France, en formant la chaine de la Cole-d'Or, le plateau de Lan- gres, laforetd'Argonne, la Crete de Foix, et une grande partie du departement des Ardennes, pour venir se terminer en coin contro le terrain de transition du canton d'Hirson. Enfin le terrain de transiiion occupe a peu pres le tiers de ce der- nier canton, qui confine a la Belgique etauxdeparteraents duNord et des Ardennes. M. d'Archiac le divise en trois syslemes ou forma- tions: lesi/sf erne rfevonje?i,les2/sl lies pen aliondniMe, il peiTtMies uvcnis a iiii niveau iiifeiieur. II (Mail intercssanl d'examiner toninnMii I'air. en penetrant par la Itase di- la meulc , agissait snr le comhuslible, de facon a en jnuioi line parlie potir carboniser I'auire. On pouvaii rechercliei si son oxygene passait, dans celte combustion, a I'elat d'acide rarbonique ou a I'etat d'oxyde de carbonc , ei si cela avail lieu |)ai !e iharbon deja forme ou par les produils do la dislillatioii du combustible. Pour resoudre ces differentes questions, M. Ebelmen a deter- mine la composition des gaz qui so degagent des events pendant les diverscs periodes de la carbonisation, la proportion des pro- duils liquides sur nn volume conuu de gaz , et 11 a compare les resultats obtenns avec ceux que lui a donnes la distillation du bois operee en vase clos. Toules les analyses oni ele faiies p!»r lus procedes qn'il avail precedtmmenl appliques a ('analyse des gaz des hauts fourneaux. La comparaison enlre les resultats de la carbonisation en meules el ceux obteuus en vases clos I'a conduit aux deux conclusions suivantes : 1° L'oxygene de I'air qui penetrc dans la menle par les events d'admission se change completemeni en acide carbonique , sails nieliiuge d'oxyde de carbone ; '. "" 2° L'oxygene de I'air se |H>i)e tout eutier sur Ic charbf)n tleja forme, et ne parait exercer aucune action siir les pruduits de la flistillatinn du combustible. -ii\rnUM > ■ M. Ebelmen a compare les resultats de la carboniSatroD fiy nit'ules avec ceux qu'on obiienl quand on emploie la chaleur de combustion du tarboue passant a Teial d'oxyde de carbone pour opercr la (Hstilfatioti du bois. On y parvient en cliargeant du bois seulcment dans nn pelil lourneau a cuve qui recoit par uue tuyere un courant d'air forte. La carbonisation du bois s'opere dans uue ceriaine zone du petit fourueau, el Tanieur a constate directemeot (jn'en traversant I'epaisseur do iharbon comprise enlre cettezone el la tuyere, tout I'oxygenu de I'air se changeait en oxyde de car- hone doni la chaleur sensible servail a la distillation du bois. En relranchant dans chaque analyse des gaz a leur sortie du (qurneau a cu\e I'azote el I'ovyde de carbone coirespondant (52,5 d'oxyde de carbone poui' 100 d'.izote) , on trouve, pour la composition :.^5 ties gaz reslaiJis, dos noiubjes <^,iii.i ))«.diftereiii des lesuilals obio- iiusddns la carbooisution en va.ses clos quu par uiiu piopuilioii iiii peu plus considerable d'hydrof^eue. La it'iiiporaiuie propri! dcs gaz , a leiir soj lie dii fourneau . a ciu irouvet'«lics-|)eii siipt'ikuro a 100°. On pent en dediiirc ceite concU^sion : , -n..'! La quanlite de fhalenr absoi bee par la dislillaliou du buis siui- plemeiit desseche a I'air esi a ires-peu pres egale a celle develop pee par la iransforiualion du carbone produit par cette distillation eo ojyde de carbone. Daus id carbonisation en lueules, pour IS' de niatieies volatiles (gaz I't vapenrs) expulsees par la distillation, ou cousornme 06', 0535 de carbone, qui passe a Telal d'acide carbooique. La temperaliue dcs vapeurs est cimiprise ontre "200 et 260". Dans la carbonisation qui s'opere dans le fourneaii a cuve, on deduii dcs resultats des analyses que, pour Igf de substances vo- latiles produiles par distillation, ij y a 0Sf,212 de charbon quii passe a I'elat d'oxyde de carbone par I'oxygene de I'uir, et ia leniperainredugazestcoraptiseeutre lOOel 130". Le rapprochemeut de ces deux resultats pjoiive,iai)L a Imi s(;m' qu'il y a absorption d'une grande quautite de chaleur qui passe a I'etai latent dans la transformation de I'acide carbouique en oxyde de carbone, et vient conlirmer les deducliouis que M. Ebel men a tirees a ce sujetdes experiences de Dulong sur les chaieui;s de combustion du carbone et de I'oxyde de carbone. , Les precautions observees par les ouvriers dans la conduite dcs meuies s'expliquent toutes dune maniere uaturelle, par c^tie consideration que I'oxygene de I'air doit se transformer en acide carboniqne seulement , afiu que la carbonisation ait lieu de la maniere la plus economique possible. Pour y arrivei', il fan t que I'air circule eonstarament entre le charbon doja forme etie bois iocompletemient carbonise, pour que le refroidissenient de l'acid<' carbonique s'opere imraedialement a pres sa formation 'ct])t^^\'iiM)ne ainsi son changement partiel en oxyde de carbo«ei '; -jiy •-' Le resultat obienu en langant de I'air Iroid duDs iirj'fuefM i'mrr- neau a cuve alimeiile seulement avec du hois expliijue facMriiieni certaines ciiamstauces fort singulieres (|iie; p,resenlail ,le roillc- menl des hauls lourneaux.alimeptes avec d4i bois vert seul. ICi pres .00 qui a etc dil jdus iuiiiu il e^l e.Viideni.quo^i l'o|i eni|)loy.iii fa totalite de la cbaleur dispouible conserveo par la colomie as- cendanle, aprcs la formation de Toxyde de carbone, pour prodoire la distillation du hois dans iine cerlaine zone de I'appareil, il u'eu resterait plus d'jipplicable a rechatiffemen( el a la fusion des minerals. Mais coiiime ces deruiers effets se produisaieut simul- tanenienl avec la disliilaiion du bois , il en resullait que la zone oil ftllo so proiliiisait s'abaissait de plus en plus dans le fourneau et que le bois (ioissaii par arriver a I'elal cm devani la tuyere. Ce resiillat limite s'est presente dans quelques essais , meme en employanl I'air chaud, et a force d'interrompre le fondage t" de vider le fournedii a la pelle. II. Affinaije de la fontc dans tv foyer cornttiis. — B^ni"he^l n)eil)ode d'altinaise, la louie est placet' dans tin crcnset reciaugii- laire ou I'on injecie de Pair par une'ou deiix HiVtres , de facon a se trouver sur la face opposee a celle-ci. On rcmplit le foyer de charbftn ot I'on donne le vent. La fontefond goiiiVe' a goutle'e'l reMe pendant assez longteraps an fond du crcusVt en ionlactavefc des scories qui sonl des silicates de proioxyde de fer basique. Pendant la fusion de la fonte. qui dure environ une lieure pour une operation qui produira 80 kilogr. de feh on forge !e fer qui provient de i'operation precodente. Le fer a fo'rger est loujo'.irs place dans le foyer dans une position constanle par rapport aux tuyeres, entre celles-ci el le prisme de fonte, '^t cette position correspond nii maximum de temperatui^e dans f'in- tcrieiir da feu. En aspirant des gaz dans I'interieur du foyer au raoyeu de tubes de porcelaine renfermes dans des canons de fusil , M. Ebel men a constate : 1° Que la position constaote dans laquelle le fer a forger est place au milieu du feu d'afGnerie correspond a un maximuoidaas la proportion d'acidecarbonique contenu dans le gaz ; 2o One ralmospbere gazeuse au milieu de laquelle la fonte loud goutte a goulte est formee essentiellement d'oxyde de carbone et d'azote. nyt i dwjii La fonte ne pent done pas se decarbtirer pendant sa fust'oti par I'oxygene de Tair, comme le pcnsail M. Karsleti , el cette dccdl-'- hnraiini), pendant la premiere periodede I'aflinage, doit s'opei^ei 37 par lo silicatt) ile protoxyde de fei eu contact avf.c Ic molal en t'lJSiOD. 3° Pt'udanl le soiileveineiit du ia foule el I'avalage de la l.mpi' qui termineDt I'affiDaKt!. il y a, au coniraiie, oxydaiioii d'uiio tjuaDtile considerable de fer par I'oxygeue de I'air lance par les tuyeres. Uue partie du carbouc se brule aiiisi dii ecleniciit, I'autrti estexpulsee par la reaction des scories ires-basiques forineesdaus celte oxydation sur le m6tal reslani. Ce dernier resultat se deduit de I'analyse des gaz recueillis a la surface du foyer pendant la dernicrc periode de I'affinage. M. Ebel- men a trouveque la proportion d'oxygene combinee ou libre dans le gaz^lait loujours tres-notablenienl inferieuie a,ct'lle qui cur- respond a I'azole dans I'air atniosplierique. La composition moyenn.e des gaz produits a la surface du feu esi ires variable dn commencement a la (in df I'lifOnage, el ces varia tions determinenl des changemenis ct'rrespondants dans I'alliirc dcs feux a chaleur perdue disposes a la suite des foyers d'aflinerir. ;i: ii.r,M! K, Seance du 4 mars 1843. (Jhimie. — iVl. Deville presenle quelques observations faitessnr ies hydrates deqnelfiues essf net's, K en particulief sur I'hydraie d'essence de lerebcnthine. Ia- defaut do matiere premiere I'empe- chanl de continuer pour le moment ses eludes , il pnblie cc qu'ii suit deja sur ces subsi(ln(*es.^'*H '^'* ■ ^*f-' M. Wiggers avail remarque qn'i)n meliinge, employe en niede- cine velerinaire, d'essence de lerebenthine , d'alcool el d'acide nitrique, domiait lieu a la formation d'un hydrate' de celte sub slaneo, isomerique avec le prodiiii criMallise que M. Dumas avail observe dans les terebenihines vieilles el humides. M Deville a cherche les proportions les plus convenables a la generation de rhydrale dnns les circonslances trouvees parlW. Wiggers. II a de cede maniere oblenu non-senlenifeni I' hydrate de lerebeiHhine, maisceux de cilron el de hergaraotle. Toiiles ces substances sent isomeriques et isomorphes. L'hydraie d'essence de lerebenthine a lachaleari pSrd'deux 'equivalents d'eau. Sa composition eiail : ■ ■' ' ■■' - C^O H52. H<3 06, n la ilislillatiot) elle devieni n.-i'.ll. C40 H5«. H8 0 Co uouvcati compose bout a un« temperatiirr Use (le26yo etso volalise entierenieiil el saus residu.II a iin(!densi«'p tJevapt'iir telle que la Joimtilc prec«d ; de sorte qu'il seoomporle comara u« sel deliquescent, eii atiirant el absoi banl rhiimtdiie de i'air. L'un t'l I'auire hydrate ileletebenthiiK! triiiie par l'acid qne touies ses proprieles physiques, svin odeiir, la coQjposiliou de S(in chlorhydiale doivenl fairc cimsiderer coinme eianl de i'cs- seoce (le citron. l/aulenr croit done avoir resolii le (>rohleme de hi iransmuta- tiuD de I'esseuci: dt) leiebeiiilhine eu essence de citrcni , pnibleine qui revient a in certain noiubre d'especes fossiles propres a chacuu d'eux, et ()ui s'y soni parliculierement developpees. Ces etages se recoii- vrenl du N.-E. au S.-O., et la direction generate de leurs affleuro- ments est S.-E. N. O., comme ceux des couches oolitiques couire lesqulles ils s'appuicni. Danschacun de ces etages les caracieres peliographi(iues don- nc-nt lieu aux remarques suivanles. Le premier eiage, ou le plus superieur est compose de calcaires jaundlres (prenaier niveau de Rudisies) tantol friaisles, tautoi duis a la partie superieure, oil ils soni generaleoient nial stratifies; plus homogenes el divises on bancs au confraire ires reguliers vers la base; les silex sunt ires- rares et blanchaires. Dans le deuxieme domiiu'Ut des calcaires ires- marneux vers le haut(craiemarnews(;),blancgrisatres, avecpointe verte (craie tufau], en bancs solidcs et puissants a la partie moyenne, durs et schistoides a la base, ainsi que dans loute I'epais seur de Pelage a I'O.; silex noirs ou gris en rognons ires-abon- dan'.s. Le Iroisieme est remarquab'e pir st-s calcaires d'un blanc n 40 ;iwrj''lriables on solidcs c\ subeiisMiliins en haul (deuxieiiie iii^ v'f»aii dfl Rtulis'lcs) I't par svs calraires inarnevx jaundlres oii gri-- sdtres cu has; silex rarcs. Lc (|i)atriem(' so compose a sa partie iiperieiire de calcaires a fchthyosnrrolit he.i grisdtres, blanct on janndtrex. concr&tionne!) on granulnires a ciment spalhiquo ftroisieine niveau dc Rudisics); puis de gres calcariferex el dc sa- bles glauronieux cl fcrrugineux a la parlie raoyenne; enfin d'ar- fjiles bleudtres, (luelquelois leuillelees, avec gypse, lignite ou fer snifure conslituant la base de la formation. La comparaison des eires organises qui vivaient dans les mers ou ces djilches se son t deposees fait voir que les polypiors el les Radiaires, surlout ceux de la famflle des Echinodermes, abondent a la partie sii|ierieurc du premier, du second el du quairieme etage. Dans le premier 6*1 le quatrieme ils sont associes aux Ru- distes. Dans le troisieme au contraire ils sont comparativemenl tres-rares, malgre la grande quantite de Rudistes dans les couches les plus reeentes et celles des Ostraces dans les plus ancienues de ce meme etage. M. Ale. d'Orbiguy, dans son memoire sur les Fo- raminiferes de la craie, a deja fait remarqner la correlation qui existait entre ces divers etages et la distribution qu'y affectent les coquilles microscopiques. Les Brachiopodes, representes seule- ment par le genre Terebratule, tres-rares dans le premiei' etage, tios-nombreux et assez varies dans le second ,'manquont dans le iroisieme, et ne se trouvent dans le quatrieme que sur nn petit nombro de points. Les Rudistes ont particuliereraeni vern lors du depot du calcaire jaune superieur du premier etage. On en trouve quelques uns isoles ga et la dans le second. lis aboudeni a la par- lie superieure du iroisieme el du quatrieme etago, mais ils raan- qiiL-nt a la base de ces deux derniers, ou les Ostraces sont au con- iraire fortrepandus, de mcmequ'a la parlie superieure dn premier et du second. Les Peignes, les Limes el les Spondyles sont egale- menl abondants dans ceux-ci. Les Conchaces, les Gardiaces, les Arcaces soul encore ires-repandus dans le second eiage, celui ou les fossiles sool les plus nombreux et les plus varies, landis que le Iroisieme est celui oil ils le sont le raoins. Les Ammonites soni generalement rares; elles se trouvent dans la parlie nioyeune el superieure du second etage el a la base du Iroisieme. II m est a pen pres de meme des Nauliles, quoiqu'ils desoeiidenl jusque dan.s 4i les cnlcaires du qnatrieiue.Enfiii les Belemnilcsmanrnient parloiM. Quels que soient les resultats plus complets qui! pourra deduire nllerieurrmenl des faits qui seront exposes dans !a seconds partie de son memoire, M. d'Arcliiac croil ponvoir conclure des a pre- sent que les caracleres zoologiques n'annonceni nulle part dans la zone S.-O. I'existence du groupe inferieur de la formation ere- tacee (wealdinien ou neoconiien), lei au inoins qu'iia ete caracte- rise jusqu'a present en Anglelerre, dans ie Hanovre et le nord de I'Allemagne, Test et le sud-e^t de la France, et dans les conlrecs voisines. ■ Comme consideraiion generale resultant des fails qu'il a pre- sentes, I'auteur fail voir ensiiite que ces quaire elages se develop- penl successivcment do i'E. a I'O., acfjuerani leur plus grande epaisseur sur des points iresdifferonis; lo premier sur la rive gauche de la Dordogne, dans la vallee de la Conze (80 metres) ; le deuxiomc vers le centre du departement de la Dordogne, sur la rive gauche de I'lsle (130 metres); le troisieme autour d'Angou- leme (70 metres) -, et le quatrieme vers Tembouchure do la Cha- rente (40 metres) ; ainsi sur aucun des points de la zone comprise entre le iiameau de Lasseguinies, sur la rouledeSouillacaCahors et Saint-Pierre-d'Oleron, la formation cretacee n'atteint une epais- seur egale a la somme des plus grandes cpaisseurs parlielles des quatre etages, ou environ 320 metres. 11 resulte aussi de cet amincissement successif des etages vers les coles acluelles de I'Ocean que les couches inferieures sont les seules qui s'y presenlent, et qu'en supposanl leur exaraen pro- longe do quelqnes lieues en nier, la formation cretacee tout en- tiere aurait dispar dans la direction du N.-O., et le sol sous-roa- rin serait exclusive nient forme par les couches oolitiques. Seance du 11 mars 1843. AcousTiQUE. — M. Cagniard-Lalour entretient la Societe de quelques essais dont le but etait d'acquerir de nouvelles donnees sur le role que peuvent jouer les ventricules et les levres supe- rieures du larynx huraain, dans' I'liypotheso oij les sons de la voix seraient consideres comme analogues a ceux des anches et pro- Exlrait (le L' Instil ut, 1'" Section, 1843. 6 42 duils oiigiiiairemonl ipar Ics vibrntions des icvres laryngieniics inferi<'iires,,,„| ii (I ,• ■• >c,i 'l-jii'» Ces ossais ont consisto a examiner comniont It's sons d'uneglotle arlificielle a deux Icvres niembrancnsfs en caoulclioiic , ([uo I'ou suppose representer Ics levtes inlerienres d'un larynx, so modi- liaienl loisiiue I'on faisait coiumnniquer celto glollo primitive avec une glolte secondaire egalemenl en eaoiilchouc par laqueile le courant d'insufflalion clait force de s'ecouler apros avoir tra- verse la glotle primitive et la civile aerienne on vcntriculaire formee par I'intervaiio compris entre les deux gloites , iniervalie i|iie I'on pouvait diminuer ou augmenlerdansde ceriaines liraites. Par CCS essais on a reconnu principalement : 1° Que, dans lo cas oil les deux glottcs avaientele niises prea- lablement au memo ton, et oil la cavite ventriculaire elail de di- mension convenable, I'effet sonoro du sysleme pouvait avoir plus de rondeur et d'intensile que le son produit isolement par Tune ou {'autre glotte; 2° Que , meme dans le cas oil la glolte secondaire n'etait for- mee que d'une membrane portant une simple fente etroite impro- pre a resonner isolement, elle exercait cependant sur le son de la glotte primitive une assez grande influence qui consistait en gene- ral a rcndreceson plus analogue a la voix. D'apres ces observations et diverses autres obteoues a I'aide d'un tuyau vocal en caoutchouc employe comme moyen do ren- forcer les sons obtenus dans les essais precedents, M. Cagniard- Latour croit que, dans les cas ordinaires de la phonation, les ven- Iricules et les levres superieuresdu larynx servent principalement a donner aux sons d'anche produits par les levres laryngiennes inferieures le timbre particulier qui caracierise la voix huraaine. — Le meme membre communique ensuite quelques resultals d'experiences dans lesquelles on faisait osciller par Taction d'un courant d'air une lame rectangulaire tres-legere, c'csta dire en moelle do sureau, dont un des cotes se trouvait sonde avec de la gomme laquc sur le milieu d'un fil metallique tendu agissant par sou elasticlle de torsion. Ua des resullats principaux consiste en cc que cette lame, pendant les oscillations tres-amples qu'elle execute, pent faire entendre tantot un mi de 316 vibrations simples par seconde, et 43 laiilul I'oclavc grave de celte note, suivaut que I'oiitice apluti du porlo-vent et le cot(5 libra de la lame oscillante se iroiivenl rap- proches aulaut que possible ou au contraire un peu eloignes I'uu de I'autre. A ce sujet i'auteur fait remarquer que la lame, a raison de sou (ipaisseur, peut, cliaquc foisqu'elie passe devant rorifice aplali du porle-veni, le couvrir, el que, par consequent, 11 doltse produire par chaque oscillation simple une occlusion el une ouverluro de eel orifice, c'est-a-direune vibration sonore analogue a ceile d'une sirene, lorsque I'orifice et la lame soul ires-rapproches ; raais quo, dans le cas oii le rapprochement n'esl pas suffisant, le son de si- rene peut se trouver assez affaibli dans son intensile pour per- mellre de disiinguer le son complexe de la lame, c'esl-a-dire celui repondant a la vibration sonore produite par chaque double oscil- lation de celle lame, ce qui expliquerait pourquoi le son obtenu alors repond a I'octave grave de I'autre. AcousTiQUE. — Pour I'aire suite a sa communication sur une glolte arlificielle et la completer (communication qui a ete inse- ree dans le n" 482 de rinstitut) , M. Cagniard-Latour annonce avoir remarque aussi : 1° Que I'air insuffle n'avait besoin, pour faire vibrer celte es- peced'anche, que d'une tres-faible pression, et qu'aiusi.parexem- ple, pendant la production d'un mi de 158 vibrations simples par seconde, cetle pression etait a peine equivalente a celle d'une colonned'eau de 5 millimetres; ...lh •;•. 2" Que, dans le cas oil I'on augmentait la force du couraut de faoon que I'anche put decrire par son bord libre des arcs plus grands que d'ordinaire, c'est-a-dire de 90 a 95" le son s?abais- sait d'un ton a peu pres. II a fait en outre sur la glotle a torsion decrite precedemment (voir I'Institut, nos 453 et 479) quelques nouvelles experiences dont il resulle principaleraent : 1° Que si par les positions d'equilibre donnee aux deux anches ou levres de la glotte, I'une se trouve plus relevee en amont du courant insufOe, elle se fait entendre ordinairement de preference a I'autre; c'est ainsi que, dans un cas ou le ton d'une des anches repondaii a un ut d'environ 128 vibrations simples par seconde et celui de I'autre a la tierce superieure, c'est-a-dire au m>, onpou- 44 vail, par de simples chaiigemenls daDs les positioos d'equilibre, prodiiire a voIoDle pendant I'insufllalion I'une ou I'autre de ces deux notes; 2° Que, si la glotle, par Teffet d'un plus grand releveraeni do ses levres, presente une ouverture plus grande, elle peut resonner avec plus de force, ce qui autoriserait a penser que la glotle hu- iuaine, lorsqu'ellu doit produire des sons plus inlonses, se tlenl plus ouverle afin que ses levres puissent vibrer avec plus d'ana- plitude; 3" Que si I'on cherche a connailre la pression sous laquelle I'in- sufflalion d'air a lieu dans la glolto a torsion pendant sa reson- nance dans les tons medium, on trouve que cetle pression est d'euviron 3 centimetres d'eau, ct du double lorsque la glotle est surmonlee d'uue autre glotle semblable du meme Ion ; 4° Que si Ton compare une pareille glotle a levres bordees d'un bourrelet avec une autre a levres tres-minces, c'esl-a-dire nou bordees, on remarque (jue dans le meme ton la premiere se rap- proche du limbre vocal et la seconde du timbre instrumeniak Seance rfjt 18 mars 1843. M. Velpeau met sous les yeux de la Societe un cas remarquable d'aaatomiepalbologique, consistant en une enormeturaeur iutra- cranienne, de Dature squirrheuse, qui s'est developpee a parlir de la faux du cerveau, en prenant la place des deux lobules anle- rieurs. Le malade sur lequel il a trouve cette tumeur eiait eotru a I'bopilal de la Charlie pour une maladie deja ancienne des voies uriuaires ; il accusait aussi ct depuis loogtemps des douleurs dans la region dorsale. II succomba dans an etat d'affaisseraent pro- gressif, sans qu'aucun symptome ait pu denoler a I'avance la lesion qu'a presepiee le cerveau. Get individu etait un perruquier tres-loquace, cynique daus ses propos ainsi que dans ses actions, et ayant fait ua exercice abusif des organes geoitaux. Cetle ob- servation serait done opposee, et a la doctrine qui place le siege de la faculte de la parole dans les lobes anterieurs, et a celle qui luit du cervelet I'organe de I'amour pbysique. Elle s'accorderait au contraire parfailenient avec les idees de M. Flourens, qui localise loutes les faculles dans les parlies cenirales de I'ence- 45 pliale, au point que, d'apres lui, les parties peiiphericiues peu- vcDt etre iesees, comprimees, sans abolition do I'lnteliigence ni des instincts. Seance du 25 mars 1843. HyDBODYNAMiouE : Experiences sur la formation de I'onde solitaire. — M. de Caliguy communifiue lics experiences qu'il a faites sur in canal de 24^ de long, dout il a deja entreteiiu la Societe. LeS experiences, objet do cette comniunicatioD , ont principalenient pour but la formation de ionda solitaire sans mouvement retrograde bien sensible. Un cyiindre, dout le diametre est environ les deux tiers de la largeur du canal , etant enfonce jusqu'au fond et s'elevant d'ail- leurs au-dessus de la surface de I'eau, qui etait a vingt centime- tres au-dessus du fond , ne produisait pas cette onde de la memo raaniere que lorsqu'il etait enfonc^ a une profondeur moindrc. Ouand il est enfonce jusqu'au fond et qu'on le traine le iongdu canal d'un mouvement a peu pres uniforme en marchant d'un pas ordinaire, ce n'est pas immediatement devant le cyiindre qu'il faut regarder pour voir se former I'onde, mais a une certaine distance en avant. Quand il n'est enfonce (|u'a une certaine pro- fondeur, on voit I'onde se detacher du cyiindre. Enfin , quand il est enfonce seulement a une profoudeur tres-faible , cette onde ne parait pas du tout en avant du cyiindre, ou Ton ne voit que de simples rides, ou ne parait qu'a la fin de sa. course a I'extremite du canal. Dans le premier cas, lorsqu'on arrive vers la moilio de la longueur du canal , Vonde solitaire arrive deja a i'aulre extre- raite, tandis que dans le second elle commence seulpmcnt a se detacher du cyiindre. On voit conibien la profoudeur de la parlie plongec influe siir le mode de production de I'onde solitaire. II suffit d'ajouter qu'un cyiindre vertical , de quatre a cinq centimetres de diametre lout au plus , etant traine avec une vitesse analogue le long du cnial , etait toujours precede d'une onde solitaire quand il arrivait a I'extreraile.quoique le profil de sapartie plongee fiit bien moiiidt'e passenl commo il vieiU d'etre dil. Si roil ailmetquc/ortdc'So/iiaiVes'cxpliqac aiusi paruiipheno- mene de colonne oscillaote, les lois sur les colonnes oscillantes precedonimenlcomiminiquees a la Sociele jetteront beaucoup de jour sur ccltc matiere. On voit deja pourquoi il y a tant de dif- ference dans le mode de production del'onde solitaire, selon que le cylindrc est enfonco a diverses profondeurs, et pourquoi la profondeur de la parlie plongee parait etre bien plus importante dans celtc formation que son profil total. En effet, pour que le phenomene se presente dans toutc son intensite, il faul que I'in- tumcsccnce s'appuie surdu mouvementa eteindre en amont jus- qu'an fond dii canal. D'apres ce qui a ete dit dans les precedentes communications, les oscillations d'uno colonne liquide dans un tube, recourbe on non, enfonco en partio dans un reservoir, sent d'aiilant plus ra- pides que le rapport du diametre de la partie plongee a celui de la partle qui resle horsdel'eau est plus grand. Cela s'explique, parce que, s'il y a plus de masse dans la parlie plongee, il y a moins de Vitesse aengendrer; et cela est d'ailleurs un resultat tres- positif d'experiences en grand. Or, toutes choses egales d'ailleurs, si, dans le canal objet do cette communication, la profondeur est angmentee, il se presentera dans le phenomene de colonne oscil- lante (juelque chose de plus ou moins analogue a ce qui vlent d'etre dit, de sorte que la vitesse apparente de translation de I'onde sera augmentee, comme elle Test, en effet, par suite de la profondeur du canal, d'autant plus que, pour une longueur don- nee de ce canal, le nombre d'oscillations est evidemment plutot diminue qu'augmente. La diminution de ce nombre est d'ailleurs un fait d'experience, et il suffit do I'indiquer pour que le lecteur en tire les consequences au moyen de la loi sur les durees des oscillations ordinaires, fonctioos des racines carrees des lon- gueurs. II resulte, do la nouvelle maniere qui vient d'etre proposee pour expliquer le systeme oscillant de I'onde solitaire, que la loi sur la Vitesse de translation apparente, fonction des racines car- rees des profondeurs, est assez rationnelle, si elle n'est pas rigou- rcusement exactephysiquement, raais qu'il sera sans doute utile d'y avoir egard dans lescalculs sur la navigation des canaux. 48 yuaiul I'ondoesl tres-fiiible, le mouvenienl nc duit passe dis- tribuer jusqu'aii fond du canal selon la meme loi que pour une ondo plus forte, de sorle tjue les choses se passent sans doutc coramesi la masse en oscillation elait moindre. Cela expli(|uerail, d'apres cequi vieut d'etre dit, pourquoi les ondos faibles voni moins vite que les plus fortes a jiroloudeur egale. On concoit d'ailleurs que les oudes peuvent elre assez petiles pour ne plus propager le mouvemeni jusqu'au fond. Enfin, (juand les ondes soul tres-faibles, ou ne sonl que de simples rides, la maniere dont se modifient alors les lois dcs resistances passives explique une diminution de la vitesse el de la course totale. Les ondes dites courantes, precedees el suivies de creux, pre- sentenl, comme il a eie dit dans les precedentes communications, une oscillation dans le sens horizontal pour chacun de leurs points, non-seulenient au fond, mais a la surface, tandis qu'il n'y a rien desomblable dans I'onde solitaire, en ce sens qu'il ne s'y presenle que des mouvements dcirecul exlrememenl faibles par rapport aux mouvements de progression dans le sens de la vitesse appa- rente de rinluraescence. Conformenient a ce qui a ele dit, les ondes courantes proviennent aussi d'uomouvemenld'oscillalion, mA\s d'oscillation de vaelvient horizontal. Si le principe de I'oscillation n'elait pas le point essentiel de leur sysleme, les es- peces de tourbillons eliipliques dans des plans verlicaux, qui se presentent dans les regions superieures, donneraient lieu sur le fond a des tourbillons plus ou raoius affaiblis ; mais il parailrait difficile d'expliquer comment ils s'y transfornieraienl en raouve- meD^S; de va-et-vieut horizontaux. II est au contraire facile de voir comment le mouvement horizontal, transrais d'abord direc- tement par Taction de rinluraescence, donne lieu a un balance- ment dansle plan vertical, ou Ics tranches horizontales s'enias- sent les unes sur les autres, de facon que le point le plus eleve au- dessus du fond est celui dont les oscillations verlicales sent les plus grandes.OrjCommel'onde courante estprecedee d'un creux, il en resulte un contre-courant, une oscillation en retour, et il est facile de voir comment il en resulte des especes de tourbillons el- iipliques dans les regions superieures du liquide, bien que sur le fond le mouvement de va-et-vient horizontal se soil conserve, tan- dis qu'il ne se presente pas de serablables tourbillons dans I'onde 49 solitaire , ou 11 n'y a pas d'oscillation bien sensible en retour. On voit que I'onde solitaire a dans son principe beaucoup d'a- nalogie avec I'onde courante (a oscillation double) , et qu'il n'est pas etonnant qu'il y ait aussi beaucoup d'analogie dans les lois de leurs mouvements. Nofa. Dans la communication faite en fevrier dernier sur un phenomene de succion analogue a celui de Clement Desor- mes , on a oublie dans la redaction de dire que le fait dont on a parle etait rendu encore plus decisif par le developpenient d'uti petit plan a charnieres , se preseniant subitement au choc de I'eau pour faire ouvrir la soupape qui cependantse lermait brusquement, comme on I'a explique dans la note que Ton rap- pelle ici succinctement. — M. Guerard met sous les yeux de la Societe une concre'- lion cretacee resultant de la transformation d'un tubercule du cerveau , et trouve chez une femme agee de 53 ans , morle d'accidents cerebraux survenus neuf jours apres I'accouche- ment. M. Guerard pense que c'est la premiere fois que cette transformation d'un tubercule, si frequemment observee dans le poumon , est signalee dans le cerveau. Seance du i" avril 1843. HisTOiRE des mathematiques. — M. Bienayme communique les resullals de quelques recherches qui montrentque Pascal avait porte les applications du calcul des probabililes beaucoup plus loin qu'on ne le croit communement. La dix-neuvieme lettre du Recueil du chevalier de Mere fait apercevoir comment ce bel-esprit avait eu d'ingenieuses idees que Pascal etenditsur-Ie-champ, en les appuyant sur les bases solides des mathematiques. Dans les Pensees , Pascal emploie souvent le mot parti , au- jourd'hui remplace par les mots esperance malhemaiKiue. II applique ce terme de jeu aux chances des evenements de la vie ; et meme il forme sur la croyance a I'existence de Dieu et d'une vie future un argument qui est reste celebre, bien qu'on n'ait pu en approuver les elements. On salt aujour- d'hui parle texte de cet argument, dont M. Cousin a donue' Extrait de UJnstitut, !'« section , 1843. 7 50 iQutes les parties , que ce niorceau n'etait pas meme redige, e^ qu'il n'offre point de sens niathematique complet. Quoi qu'il en soil , on ue reconnait pas nioins dans cat essgi imparfait toute I'iinportance que Pascal attaphait aux proba- Lilites. Cetie importance se trouve etablie , en outre , par le petit traite de Dubois de la Cour, intitule : QuH y a des demonslra- tions d\ine aiilre espece el anssi certaiites que celles de la geo- metrie. Ce petit niorceau , meprise par Condorcet , piouve que Dubois n'avait pas compris Pascal , et n'avait pas vu que ce grand genie atlachait un sens geonietrique aux probabiliies et aux temoignages ; niais en meme leuips il met iiors de dome oue Pascal communiquait a ses amis les vues et les esperaopes que lui donnait son nouveau calciil. ' Mais I'autorite la plus positive a cet egard ^st celle de Jac- ques Bernoulli , doni le tlieoreme fameux est demeure le fon- dement de louie theorie des probabilites. On lit, p. 2^5 de la quatrieme partie de son Ars conjectandl , que ses idees lui ont eie suggerees, partiellement du moins, par les chapitres 12 et suivants de I'Arf depenser, dont il appelle I'auteur 7?m<;ni acximinis el ingenii vir. Of, cet Art de penser n'est autre que la Logique de Port- Royal, publiee I'annee meme de la mort de Pascal (1662). Les derniers cliapitresconliennent deveritables Elements du calcul des probabilites applique a I'histoire, a la medecine, aux miracles , a la critique litieraire, aux evene- ments de la vie , etc. ; et ils se terminent par Targument de Pascal sur la vie eierncUe. On pourrait alieguer que la Logique est due a Arnault. Mais on salt que les ecrivains de Port-Koyal se faisaient volonliers des preis mutuels dans des vues de perfectionnement. Quoi quil en soil, la citation meme de Bernoulli assure a la France la prioriie eniiere de Tinvention du calcul des proba- bilites : bien que le traite que Pascal avail redige el presenie a I'Academie des sciences sous le litre : Akce geomff^r^tg, ( t. IV, p. 410 j scmble perdu pour loujourg, ; v ;•«> Seance du 15 avril 1845. jtiu'U BoTANiQUE. — M. Montagne lit un mempire ayant pour litre ; Consideraiions generates sur la tribu des Podaxinees €t fpnda- 51 tion du nouveau genre Gyrophragmmm , appartendnt a cette tribu. ' kprh avoir defini ce petit gi'tliipe de I'ordre des Champi- gnons tricliogastres, remarquable surtout par la presence d'une coliinielle due aii prolontjenient du stipe a travers le peridium, I'auteur donne I'histoire des genres qui le composenl et une description generale dans laquelle sont passes eh reVue le pe- ridium, la columelle, le capiUitinm et les spores. Le genre Mom- tagnea, Fries [Gener. HtjmenomyC, april. 1856, p. 7), dont U desinence a ete modifiee plus tard {Epicrisis, p. 240) en 3Ion- iagnites, est ensuite analyse el defini. t»armi les trois especes admises dans ce genre par le professeUr d'tJpsal, M. Montagne, qui lui en a communique deux, les M. Candotlei et M. Dmialii, nous apprend que la premiere seule doit continuer a en faire partie, attendu que la seconde, qui n'est pas meme une Aga- ricinee, appartient a la famille des Gasteromycetes. L'auteur etablit son nouveau genre Gyrophrnr/mium sur celle-ci ou (e M. Dunalii, Fr., et le place en tete de la tribu des Podaxinees. Le Gyrophragmium Dunalii , trouve d'abord avec le Monfd- gnites Candollei, sur la plage de Maguelone, pies Montpellier, rfegut de M. le prbfesseur Delile le nom d'Jgaricus ocreatus. C'est du moins sous ce nom que M. Toucliv la reniis a M. Mon- tagneetquecelui-ci I'a envoye a M. Fries. Pius tard , M. le ca-» pitaine t)urieu retrouva ce Champignon dans TAlgerie,' if oil i( le rapporia a tous ses ages, ce qui permit a l'auteur de ce memoire d*en observer la morphose et de coristater : 1° quec^ qu'on avail pris pour le chapeau d'uri Agaric est riiehiisphere| siiperieur d'un peridium, dont Tint'erieur environne le pe'di- cule Vers soti milieu sous la forme d'une ample volva ; 2° c||ie les pretenctus feuillels ou lamelles ne sont que des processus^ de veritables cloisons partant de tous les points de la partie pileiPorme du peridium. Apresune nouvelle appreciation des differenies parties qui composenl ce curieiix Gasteromycele , i'auteur remarque qu'on ne saurait le laisser a la place que M. Ft'ies lui a assignee et qu'il doit divenir le tvpe d'un nou- veau gpnre blen distinct auquel la conformation particuliere de ses cloisons lui a fait imposer le nom de Gyrophragmium, Voici, du feste, les cdracteres sur lesrjuels il est fondd : Receptaculum stipitaiuni. Peridium primo turbinaium, dein medio orbiculatiiii ruplum supern^ pileiforme cum stipiie central! ad apicem usque producto, volva ampla (qune nihil aliud nisi pars peridii inferior) instructo continuum. Capillitium in dissepimenta conlextum lamelliformia, subparallela, e peridii toto hemisphaerio descendentia, a stipite dislaniia, in piano ra- mosa (non aulem anastomosantia), sinuosa , plicato-crispata adeoque densala ut sibi coha^rere videantur, primo lucta, oli- vacea, tandem exarescentia, fragilissima, nigra, subtus libera, labyrinthii'ormia. Flocci liberi nulli. Sporce globosse, pedicel- latae, dissepimenlis affixie. Contextus peridii stipilisque fibro- sus in dissepimenta continuaius. — Fungi arescentes, persis- tenles, habilu Agarico aut Boleto similes, specie volvali aut an- nulaii, slipitati, in arenosis maritimis Africae borealis el Galiite ausiralis hucusque obvii. L'auteur compare ensuite ce genreavec le Secotium, Kze., et le Polyplocum, Berk., qui offrent avec lui le plus de ressem- blance, ct de ce parallele il fait ressortir les affmiles et les dif- ferences. Avant ce nouveau travail sur la petite Iribu des Podaxinees, elle se composaii des trois seuls genres Cycloderma, KIoizs., Caulofflossutn, Grev., et Podaxon, Desv. ; l'auteur y ajoute le Secotium, Kze., \e Polyplocum, Berk.,et son Gyrophrar/mium. II soupQonne en ouire que le Montagnea, qui a pu en imposer a M. Fries, pourrabien un jour venir prendre placealaletedece petit groupe. Le Batarrea lui-meme ne lui en parait pas aussi eloigne qu'on serait lente de I'irnaginer an premier abord. Quant aux analogies des Podaxinees, M. Montague fait encore remarquer que le Spumaria rappelle le Gyrophragmium, que YjEthalium est celluloso-spongieux comme le Secotium, etc., enfin que Ton retrouve une columelle dans le Stemonitis et plusieurs aulres genres. Ce memoire est termine par les considerations suivantes : « Des savantes recherclies de M. Berkeley, il resulte qu'une foule de Champignons souterrains {Futuji hijpogcei), qui, d'a- pres une trompeuse analogie , avaient ete sans nul fondement rapportes jusqu'ici aux Tuberacees , appartiennent incontesta- blement. aux Lycoperdacees, et que celles-ci , au mp^ijs relati- 53 vement a leur mode de fructification , sont beaucoup plus rapprochees des Hymenomycetes, tandis que celles-la, envi- sagees sous le meme point de vue , sont plus semblables aux Discomycetes de Fries ou aux Hymenotheques de Persoon , puisque les corps reproducteurs etant contenus dans des tlie- ques sont de veri tables sporidies. Les travaux recenis de MM. Tulasne et Vittadini sont venus conlirmer ces resultats desormais acquis a la science. » Si maintenant nous voulons suivre par la pensee la succes- sion de formes diverses par lesquelles passent, dans leur serie ascendante , les Champignons des deux families auxquelles ont ete imposes les noms d'Hymenomycetes et de Gasteromy- cetes, nous ne pouvons meconnaitre, mal{^re leur diversite ap- parente, qu'un meme plan a preside a leur formation , ou , en d'autres termes, qu'il y a entre eux unite de composition. On observe pourtant cette circonstance remarquable dans leur mode comme dans leur degre d'evolution , que les uns recherchent surtout la lumiere, sous linlluence de laquelle doiventse passer les principaux plienomenes de la fructification , tandis que les autres parcourent les premieres ou toutes les phases de leur vie liors de Taction de ce puissant modificateur, c'est-a-dire qu'ils miirissent leurs spores dans un receptacle clos, etque cehii-ci ne s'ouvre ordinairement qu'au moment oil doit avoir lieu leur dissemination. L'evolution des seconds est, comme on voil, d'un degre inferieur acelledes premiers. Mais, en compa- rant surtout le Gyrophragmium a un Agaric, il est facile nean- moins de saisir la parfaite analogie qui existe entre les deux series examinees vers leur point culminant. La ressemblance serait plus frappante encore et presque complete, au moins quant a la forme exterieure, si Ton arrivait a verifier quelque jour que le genre Montagnites appartient aussi aux Gasteromyceles, ainsi qu'il est permis de le soup(;onner d'apres son affinileavec le Gyrophragmium. G'est alors que la simplicite et I'inde- pendance des cloisons , portee au plus liaut degre , puisque , fixees au sommet du stipe par un seul point , souvent par un court filet, elles se dirigent horizontalement en rayonnant comme les feuillets ou les lames d'un Agaric , c'est alors , di- sons-nous , que cette independance et cette simplicite feraient remonier les GJlst^rotnycfetes preisque au m^me rdng (\\ie les Hytiienomycetes , loujours abstractibil faitb de leur rtiorphos^ que tout le inottdfe Salt fot-t blen ^tfe differente. » , I Seance c/u 22 aiT?/ 18 io. HtDRODTXAWiQCE. — M. deCalignv comttiunique a la Societe des experiences en giandqu'il a faites sur une machine hydraU'- Ii<|ue (jui a ete Tobjet dun rapport k I'Academie des sciences, le 15 Janvier 1840 , et d'oii il re8ulte(|Ue le modele, malgr^ son imperfection , donne deja un ell'et utile aussi grand qae celui des bonnes roues hydrauliques. ''ivfiii .'iici- L'elfet utile depend de divei s phenomfenes d'ecoulement a Tcntr^e de I'eau dans I'appareib On revlendra sur ce qin se passo dans le sysleme qui am^np I'eaU motrice ; la presents communication a simplemeflt pourobjet un phenomene pat'ti- culier de succion , abstraction faite des details. • ' Un tuyau vertical de quatre decinieires de diamefre est < liff partie, ent'once dans un reservoir sur le fond duquel il Se i*6- courbe liorizontalemeni. Le sommet de ce tuyau porte unsieg[€! annulaire en cuivre, sur lequcl un bout de tuyau, formant une soupape annulaire , et porlant aussi inferieurenienl une cou-' ronne en cuivre, vient se poser alternaiivement. Ce bout de tuyau forme , avec un autre tuyau concentrique, uneespecede cylindre annulaire qui f.tii alternntivement fonction defloileut" chaque fois qu'unecolonne liquide oscillante parviem jusqu'au sommet du sysieme. Uh concoit que cette soupape ftninulait^e, flotteni* en partie equilibre par anbalanoier, etant pi^iodiqoe- ment soulevee par une espece de flot nscensiotineli par une co- lonne liquide a oscillations assea r^{jHlieres, donne periodique- ment passa^j^e a de I'eau moirice(|ui entreiient lejeu de I'appa- reih Or, voici en qaoi consiste le phjepomdiie de suBcion dant ils'agit : !i; itup, c-Vuid'h -vnin > nun? ■■\ ■■{> ?,i;r^r^(] t^-> ii'ciii i^n • Pendant que la soupape annulaire est soulevee , I'eau coule d'un reservoir exterieur dans I'interieur de I'appareil. Mais il y a une epoque oii, en vertu de I'acceleration de la vitesse dans le tuyau vertical, la colonne tend k se separer de I'eau qui vient du reservoir superieur, dontle niveau est a environ 'l'"-,50 au- dessus de celui du reservoir inferieur. EUe exerce une succioo. 55 taut sjir cette eau que sur celle qui se tenaii comine dans une sorte de inanometre au milieu de la soupape annulaire. Or, conimeceue derniqie masse d'cau est tips petite , par rapport a celle du reservoir superieur aa milieu duquelelle est disposee et qui est directement aliinente par la source, il en resulte que si elie est bien combinee avec rouverture de la soupape et la grandeur de ce reservoir, la soupape se ferme dans un instant ires court par rapport a la duree totale du temps pendant le- quel elle a ete ouverte. Le mode de la fermeture de la soupape a beaucoiip d'imporlance pour plusieurs raisons , et enlre aulres parceque, si elle se leriiiait lenlement, il y aurait beaucoup de parte de force vive resultant de ce qu'une plus grande quantite d'eau sortirail en nappes sous une difference de niveau, del'ex.- terieur a I'interieur, plus grande qu'il ne le faut. ' ' Pour eviler les lepeiitions, on renverrales personnes qui au-^ raient perdu de vue I'objet de ces experiences a un rapport fait ^ la Sociele, sur la machine doni il s'agit, en mars 1859, parce qu'il a ete publie dans L'lmiilat. Ses conclusions ont d'ailleurs e^e approuveesdans le rapport fait a I'Acadeuiie des sciences en 1840. II sullit de rappeier ici que Teffel consiste dans Taction alternative d'unflolteur principal qui agit par son poids en des- cendant sur une resistance quelconque, et qui estensuile releve periodiquement pai- la colonne oscillante au milieu de la sou- pape annulaire. Seance du 29 avril 1843. M. Bertrand donne la demonstration d'un nouveau theor^me de geometric, dont voici I'enonce : ..iJi/H^^usi Deux, ellipses semblables et semblablement placees sent les' seules courbes inlinimenl voisines qui jouissent de la pro- prieted'iniercepier entre elles des portions egales d'une secante quelconque a I'enlree et a la sortie de cette secante. Ce theoreme appr end qne lo moyen dor.l on se sen pour de- montrer I'equilibre dune couche electrique comprise entre deux ellipsoides semblables n'est pas susceptible de s'eiendre a des corps de forme differente. Seance du 6 mat 1843. M. Cagniard-Latour, au sujet de la gloite a torsion dont il a lirecedemment entretenu la Societe(voir Vlmtilnt, n"' 153, 482, 485), annonce: 1" Qu'ayant soude a la gomme laque sur les fils metalliques d'une pareille glutte, en remplacement des deux anclies de laiton ordinaiiement employees, deux autres anclies beau- coup plus legeres qui etaient faiies avec du liege, ila reconnu que le son fondamenlal obtenu par les vibrations de ces nou- velles anches etait d'environ deux octaves plus aigu qu'au- paravant ; 2° Qu'avec une autre glotte du menie genre dans laquelleon pouvait etablir des anches de rechange et en ouire donneraux parties vibrantes des fds metalliques les longueurs necessaires pour que les anches employees quel que fui leur poids pussent produire un son constant, il a remarquequ'en variant convena- blement les manieres d'operer , on obtenait le meme son avec des nuances particulieres et comparables, par exemple, a celles qu'il aurait pu offrir s'il eut ete produit successivement parplu- sieurs voix humaines ayant cliacune un timbre different. 3° Qu'ayant essaye de faire supporter differents degres de tension aux fils metalliques d'une troisieme glotte dans laquelle les chevalets s'opposaient a ce que les parties vibrantes des cordes pussent changer de longueur, il n'a pas remarque que les variations de tension produisissent des changemenis dans le son des anches ; A" Enfin , qu'avec un quatrieme appareil ne contenant qu'un fil de torsion et une anche etroite en bois , dont on a diminue progressivement la longueur en usant son extremite libre a i'aide d'une lime, il a remarque que I'accroissement d'acuite ainsi produit indiquail que I'acceleralion des mouvements vi-. bratoires se rapportait assez a celle que les oscillations d'un pendule auraient eprouvee dans des circonstances analogues, quoiqu'au premier apergu I'anche a fil de torsion semble pou- voir etre assimilee plutot aux lames elastiques fixees par un bout. (i li juoh uulf-iQj , S7 Seance du 13 mai 1843. Optique, -^ M. de Haldat lit un memoire ayant pour tilre i Examcn de I'dvhromntlsmc de I'oeiL Les recherches entreprises sur le mecanisme de la vision dans ces deux dernieres annecs laissaicnl indecise une question de- puis longtemps controversee. L'oeil est-il doue de racliroma- tisme ou prive de ce dejjre de perfection? Presente-t-il les plienomenes de I'aberration chromatique, c'est-ii-dire la colo- ration des iniajfes vers les bords qui limitent leur etendue? En s'en rapportanl aux simples apparences , a I'examen de la slruc- lure de loeil , et a des consideiations tirees des causes (inaies , on ne pent guere partager Topinion des personnes qui ont voulu laire de notre ceil un instrument moins parfait que ceux que nous devons al'art; cette opinion ne repose en effet que sur des laits mal a propos invoques centre I'achromatisme de l'oeil, tels que les faibles aureoles des objcts de ties petite dimension observes a quelques millimetres de distance , les bandes colo- rees des objets vus a tiavers des ouverturcs etroiles , entre les paupieresresserrees.On etablit que,quoique acliromalique, pas plus que les instruments del'arl l'oeil ne pent avoir la proprieid de recomposer la lumiere , et que , sil avait cette puissance , on devrait la considerer comme un vice qui nous eut a jamais laisse ignorer tous les beaux plienomenes de la dilTraction et de la polarisation. On combat plus directement encore I'opinion des partisans de I'aberration chromatique de I'ueil par I'observa- tion et Texauien immedial des images formees au fond de l'oeil, qui se montient constamment acliromaliques lant que la pu- pille n'a qu-une ouverlure mediocre. On cherche ensuite si cet organe doit cetle propriete a la reunion , a la combinaison de toutes les parlies de I'appareil refiingent qui le compostnt ou seulement a queliues-unes , et on prouve par la soustrac- lion de plusieurs d'entre elles que c'est au crislallin que cet organe en est principalemenl redevable. Mais la doit-il a sa structure intime, comme plusieurs le pensent , ou a la forme que la nature lui a assignee? La comparaison des images d'une lentille artilicielle semblable pour la forme au cristaljin du boeuf prouve que c'est a cette forme principalemenl , si ce n'est Extrait de Ulnstihit, 1« Section, 18/i3. 8 58 absolument , que I'oeil doit la propriete d'etre achromatique ; ce que I'auteur atiribue a la forte convexite de cette lentille orga- nique dont les ima/;es ont necessairenienl une etendue fort li- mitee. « Comment, en ell'ei, dit-il , les iianges colorees qgi caracterisent I'aberration chroinatiqiie pourraient.-elles eire sensibles quand les rayons divers qui les forment sont ras- senibles dans des espaces si etroiis qu'ils se detruisent neces- sairement? » L'acliromatismede I'oeil ainsi reconnu, toute autre recherche eul ete inutile si on n'avait dii craindre que la privation de la vie dins eel organe ne fournit une objection aux physiologis- tes qui ne distinguent pas avec assez d'exactitude ce qu'il y a de physique dans les actes de I'organisiiie de ce qui appartient A la vie. C'esi dans le but de resoudie cette diflicidte que I'au- teur, apres avoir, par le moyen de I'infusion de belladone, di- late la pupille bien au dela de I'eial normal, dans I'un de ses yeux, I'asoumise a touies les experiences qui lui ont semblepro- 'pres a resoudre la question de rachromatisme de cet organe xlans I'etat devie. Sousce nouveau point de vue, ayant compare les impressions produites a la fois sur ses deux yeux et sepa- Tement sur chacun deux , il a reconnu que , dans notre ceil comme dans les lentilles de I'art , rachromatisme n'a lieu que pour les rayons qui passent a une petite distance du centre ; ce que I'emploi de diaphragmes varies en dimension appliques a I'oeil dont la pupille etait immoderemeni dilatee a prouveavec ia plus grande evidence. Sur (|Uoi I'auteur s'e^pi ime ainsi : t Autant I'oeil, dans I'etat normal , se montre exempt d'aberra- tion chromatique tant que la pupille jouit de la propriete de proportionner son ouverlure aux besoins de la vision, autant il Test peu quand la dilatation normale de ce merveilleux dia- phragme excede certaines limites. » Ges experiences nombreuses ont encore ete I'occasion d' ob- servations curieuses sur les elfets varies de la lumiere sur la retine ainsi exposee a une slimulaiion immoderee, tels que les couleurs accidentelles, la sensation d'une nebidosiie correspon- dante au centre du nerl' optique, les franges colorees du bord des images; enfin leresserrement apparent des objelsproduiis, seloQ I'auteur, par I'irisatioa ou inieux la dilfraction complexe 59 de rayons qui atteignent YceW prive en panie de son diaplirag- me, apres avoir rase les bords des corps observes. ZooLOGiE. — M. Laurent communique les deux faits sui- vants relatifs a la question de la spiposite de I'oeuf de I'Hydre orangee. 1» Sur quelques individus qui lui ont eieenvoyes deRennes par M. Oujardin, un seul qui a survecu lui a dontie d'abord deux bourgeons etensuiledeux oeufsqui ne se sont point mon- tres epineux, c'est-a-(lire telsqueMM. Ehrenberg etDujardin les ont figure'^ ou decrits. 2° Sur plusieurs individus de la meme especerecueillis dans les environs de Paris, deux lui ont fourni cinq oeuCs qui, etu- dies avec soin , lui ont presente distinctement au moment de la ponte les divers degres de la spinosile el plusieurs particuiari- tes dont la determination lui semble devoir servir a expliquer comment il se fait que , dans la meme espece d'Hydre , les co- ques des oeufs presumes de la meme sorte se montrent tantot epineuses et tantot non epineuses. Les oeufs que M. Laurent a observes comparativement sur I'Hydre orangee de Rennes et sur la njeme espece des envi- rons de Paris ont ete formes et pondus en avril de ceite annee (1845) et ne different nullement de ceux que ces animaux don- nent en plus grand nonibre en novembre et decembre. M. Lau- rent se propose de soumettre plus laid a la Socieie nn expose des conditions qui lui oni paru presider aceite variabilitede la forme des coques de ces oeufs. r Seance Uu '^7 mai iSio. G^OLOGiE : Essai de classification des citaines de monlagnei de Unde. — M. Elie de Beaumont lit I'exirait suivant d'une lellrequ'il a rp^ue de M. le capitaine Newbold, assistant-com- missionner a Kurnool, presidence de Madras. » Je crois potivoir classer les diverses regions de I'lnde en cinq grandes divisions basees sur la diieclion generale des axes de soulevemeni ei des lignes decoulement des eaux dans clia- cune d'elles; savoir : » 1° Division de VHynalaiin ou de VInde septentrionale, avec ses chaines subordonnees, caracierisee par une ligne generale CO d'elevation orienlee a pcu pres a I'ouest 26° nord et par un ecoulement general des eaux, dirige au sud et a I'ouest, attei- gnant la bale de Ben{;ale par les (jrands canaux du Gange el de la parlie inlerieure du Bramapulra. » 2" Division du Vindliija ou de Vliide ccnlrale, avec ses plaines basses traversees par les cliaines du Vindliya et du Pa- lamow, ayant une lignegenerale de direction orienttiea I'ouest S" sud, et oil recoulenient des eaux s'opere dans le mcme sens vers rOcean indien, principalenienl par les canaux du Tapler etdu Nerbudda. Lesystemede soulevementdu Vindliya oblige les eaux qui descendent de I'llymalaya a s'ecouler vers I'esl, et celles des plaines qui separent ses propres cliainons a s'ecouler vers I'ouest, landis que le cours natural des unes et des autres aurait ete vers le sud. » 5° Division des Ghauts ou de VIndc meridionale, avec une ligne d'elevation orientee au nord 5° ouest et un ecoulement diiige a Test et an sud vers la baic de Bengale par les canaux du Malianuddi, du Godavery, du Kislnali, du Pennaur et du Cavery. » 4° Division de Vlndus ou de XInde occideniale, quiflanque les divisions de I'llymalaya et du Vindliya. Le grand axe d'e- cbulement des eaux de ce systeme se dirige au sud un peu ouest vers I'ocean ,!ndien. Le cours de ces eaux est principa- lement determine par la grande elevation de I'llindoo-Kosh, dirigee vers I'ouest. » 5° Division de Malaya ou de Ylnde au dela du Gauge, com-,, prenant la peninsule de Malacca, une partie de Siani et des Birmans. Celle immense llgne d'elevation, selendant du pied du systeme de fllymalaija a la lisiere de VEynatao, suit une direction presque parallele a celle de I'lnde meridionale. Dans ses parti^s septentrionales, I'ecoulement des eaux est determi- ne vers le sud par les grandes elevations de I'Hymalaya. II s'effectue principalement par les canaux des rivieres Irra- waddy, Setana, Sulween et Menam, vers les golfes de Marta- ban et de Siam. Ces eaux suivent les vallees longitudinales nord-suJ du systeme do Malaya, dans lesquelles olles entrent au nord de la latitude de Muneepore (2,^)° de latitude nord) , un peu apres elre desccndues des penies meridionales des mon- 61 tn{][nesdii Bliotan, qui sont le prolongemeni vers I'est de celles de I'llymalaya. I.a Ii{)ne aniiclinale de la chaine qui court du nord au siid dans la presqu'ile de Malaya rejctie ses eaux a Test et a I'ouest dans la mer dc la Cliine ct dans le detroit de Malacca. » II est possible que le sysleme de Malaya, d'api es le paral- lelisme de sa direction et d'apres son caractere jjranitique, puisse etre identilic avec une troisieme division des Gliauis ; il est possible egalement que la division de I'lndus |)uisse eire identiliee avec la premiere division, c'est-a-dire avec celle de I'Hynialaya; mais jusqu'a ce que nous connaissions inieux la geologic de ces regions et la lifjne geneiale d'elevalion qui domine enlre les bouches de I'lndus el V Uindoo-Kosh, qui peut etre regarde, quant a present, comme une continuation de rilyinalaya vers I'ouest , je crois plus prudent de considerer ces divisions separemenl. Le granite de la peninsuie de Malaya se distingue dune maniere tra[ichee du granite de I'lnde meri- dionale par son caractere lortement stannilere, mais les dis- tinctions mineralo{;iques ne peuvent a elles seules decider des differences d'epoques;et il nous faudrait des donnees plus etendues relativemenl a I'age des depots neptuniens disloques et non disloques qui recouvrenl ces rochcs granitiques. » M. Newbold s'occupe activement de recherches sur ce der- nier point. ,..jf) ZooLOGiE. — M. de Quatrefages rend compte du raemoire qu'il a communique a 1' Academic des sciences, sur un nouveau genre de Gasteropode, nomme ]£olidine. II fait connaitre les observations suivantes, relatives a la vitalite de ce petit Mol- lusque. « Lorsque je placais mon holidine entre les lames du cotn- presseur, je voyais au bout de deux ou irois lieures suinter de tout son corps des goutteleites d'une substance toute sem- blable a celle que M. Dujardin a decrite sous le nom de sar- code. Bientot les granulations qui entrent dans la composition des teguments etaient entrainees et I'animal tout enlier sem- blait entrer en diffluence. Le plienomene se presentair cIipz ce Mollusque avec toutes les circonstances qu'on observe sur les Infusoires, les Planariees, etc., En relacliant la vis du com- presscur, le corps de rfiolkline etait flasque et comme vide : mais qiieli]ues lieures de repos lui rendaienl ses dimensions premieres, le mouvem^nt et presque la vie. J'ai repeie celte ex])erience | lusiears jours de suite sur le meme individu. » 11 lesultede ces faiis que ia difniiencepeulse monlrercliez des animaux assez eleves clans reclielle zoologique et doues d'une composition analomique Ires complexe. On ne peul, en consequence , la regarder comme I'indice d'une siinplicite exf ireme n'orjjanisaiion. t M. de Quatrefajjes entrelient ensuile la Societe de nou- velles reclierches de M. Dujardin , confirmant celles de MM. Saars et Sieliold, et desquelles il resulte qu'un ocuf n'ayant qu'un seul vltellus pent donner naissance a une larve , qui se multiplie, en sorte que c'est mainienant un fait acquis a la science, qu'un animal peut se reproduire a 1 etal de larve. — M. Laurent, sur une demande de i\I. de Qualrefages, avail ajouie a sa note sur la spinosite de Toeuf de I'Hydre le pTiragraphe suivant, qui a ete omis. II en deraande lui-meine I'inseriion. Voici ce para{jraplie : < Ces observations, qui ont fourni des resultats inaitendus, , ont eie faitcs. aV^ed fOU^es' les precautions convenables, puis- quon a pu comparer les oeuf's frais de I'llydre oranyee de Rennes et ceux de la meme espece recueillis a Paris avec (le§ ^ oeufs a coque epineuse prepares avec soin par M. Dujardin, qui les avail envoy^s J» M. Laurent. » .7;. 2ol '' ' i$e«Mc6 rfw 5juin 1K43. -loS/! !i!yq 05 yb •'/iir.JiV l.i i. r.//. ,;.•: •.>.!.> Chimie min^rale : Nouvcaux sets et analyses noiwellei^ M' mineranx et de roches. — M. Elie de Beaumont communique I'extrait suivant d'une leitre qu'ila re^ue de M. le docteur H. Abich , membre correspondant de la Societe et professeur h Uoipat. « Pendant mon spjour a Naples , j'avais trouve au fond de la solfalare, pres de Pouzzolle, le menie sel dont iVI. Dufrenoy a communique I'analyse { Annates des m'lne^). Apres mon re- tour dans ma patrie , la plus {jrande partie de la (|uantite assez considerable de ce sel que j'avais rapportee etait tellemeni al* 63 teree par I'effet de riuimidite qui avail peneire dans le flacon mal bouclie qui le contenait, que je ne pouvais plus en faire une analyse exacte. Neanmoins , je vis bienlot qu'il s'agissait ici d'une coijibinaison neutre de Fe, -f- Fe avec I'acide sulfurique, et je chercbai a preparer ce sel artificielleiiient. Apres des la- tonnemenlsnonibreux, j'ai reussi, et voici ma recettepour pre- parer ce sel a rinsiaiit et as ez facilement : 20 parties de sulfate de fer pur, dissoutes dans I'eau el melees avec le nieme poidsd'acide sull'urique ordinaire, sont porlees a I'ebullition , apres y avoir ajoute une pailie d'acide sull'urique pur lumant ; le tout, mele avec une solution conceniree de 7 a 8 parlies d'alun ordinaire, doit etre evapore leniemeni au bain-marie. On voit bientot se precipiter une ppudre cristalline d'une couleur vert- fonce. Cette poudre , se|iaree de la lessive et flissoule de nou- veau dans I'eau melee d'une forte proportion d'acide sulfuri- que, en y ajoutant aussi une petite quaflliie de sulfate de cuivre (e{J[alement dissoute), cristallise de nouveau dans le bain-marie, mais cette fois sous forme de {jrands cristaux noirs , apparte- nant au sysleme regulier. Les premiers cristaux qui se fooi voir sont des octaedres rei^uliers, munis des plans de I'liexae- dre ; apres , paraissent encore d'autres plans , meme ceux des formes liemiedriques ; de sorte que la formation successive des differentes combinaisons cristallographiques paiait dependre du degre de concentradon et de la temperaiure de la solution. En prenanl soin de separer parfaitement de la lessive les cris- taux , el en les traitant sur un entonnoir avec I'alcool recli- M, et les sechanl dans le vide, ils se presentent doues d'un eclat de diamant, qu'ils conservent tant qu'ils se trouvent dans une atmosphere seche. Le sel se dissoutdifflcilement dans I'eau et y enire en decomposition. La dissolution a lieu dans I'acide nilrique delaye, et Pf est degage. » Jen ai fait I'analyse avec beaucoup de soin en praliquant la separation de Fe et je a I'aide de la solution d'or , moycu que j'ai trouve le meilleur de lous ceux proposes pour I'a- nalyse de ce double oxyde. Sa composition est la suivante, resultat moyea d'une serie d'analyses qui concordaient blen ensemble : 6'r Oxygfene. Acidc niirique 4S,o2 28,92 Peroxyde de fer 17,05 5,41 Pioloxyde de ler M,60 2,04 Aluinine 2,20 1,02 Potasse 4,04 0,08 Soude 0,25 0,00 Eau 15,94 14,16 100,00 »En comprenant la composition sous le point de vue de I'iso- morpliisme entre Al, Fe. (' un cole, et Iva, Na, Fe, de I'autre, on aurait les nombres suivants : S z:: 9, ft i= 2, H rz 1, H =: 4 t- Cela donnerait la iormule suivante pour la plus vrai- semblable : 5 ik' S + 2 R' S' 4-15^8. > En prenant soin de remplacei', dans le melan^jc indique ci- dcssus, I'alun de potasse par celui de soude, ou par celui de chrome, on aura le meme sel ; c'esi-a-dire qu'en suivant les niemes reoles de la preparation, Ka est rempiace par Na ou I'ammoniaque; Al est rempiace parGr. J'ai taclie en vaiud'a- voir une combinaison de Fe S-f Fe S° crisiallisee. » 11 est cui ieux que ce double sel cristallise mieux et plus neilemeni quand une petite quaniite de sulfate de cuivre se trouve dissoute avec lui. Une solution d'un sulfate defer entre- niele de sulfate de cuivre ne se decompose pas au contact de I'air. Otez-lui le cuivre, et il y aura oxydation du fer sur-le- cliamp... »...Ladecouvertedecesel, qui est le meme qui se cristallise au fond des {jrands pots de concentration dans lesquels on eva- porelentement la lessive des terrcs aluniiniferes dans la solfa- tare (et pas dans les cornues du soufre, comme I'a cru M. Du- fienoy), m'a conduit a faire une serie de reclierclies sur le fer ma.onetique; j'ai trouve un moyen de faire cristalliser sur-le- champ la combinaison Fe-j-'je, analogue a celle du fer ma- {ineticjue, et je me suis convaiiicu de nouveau que tout fer 65 oxvde qui presenie luie iiace de inafiiieiismo esi iiiele d'une tres petite quantite de cette cond)inaison Fe -\- Fe de sorle que lesdiflerents minefais de fer oxyde doivent etre refjardes comme des melanges de Fe -|- (Fe -\- Fe)'-it; peut etre ici tres petit. J'ai Irouve la combinaison la plus pure de Fe -j- Fe dans un fer magneiique qu'on irouve sur la plage aupres tie Naples, et donl on se sen dans les usines du punie-di-Maiidalena. Ce sont des petitscailloux tres nets, bien marques, un peu ah*on- dis par le.lava{;e des ondes de la mer. J'ai lait aussi I'analyse dun beau pleonaste doue de la meme couleur et du meme eclat que le sel double; il venait d'un bloc dolomitique rejete de la Soinma. Sa composition etait la suivante : Silice ^ ,83 Alumine ... 62,84 sJ9,36 ) -^ _ _, ^ . Peroxyde de ler Fe 6, 1 5 1 ,8S / *^ -^ 31 ,24 Protoxvde de fer Fe o,87 0,88 \ . I R= 10,50 Ma{jnesie 24,87 9,62 I i ■ 5 99, m ' - o'. » ... Une experience tres facile a suivre et iiTleressanie pour la theoi ie de la combustion consisie en ce que, si vous prenez du ler pulverise ties fin et lave a I'aide de I'alcool [ferrum alcoo- lisatiim des pliarmaciens), el si vous en chargez le pole niajjue- lique dun b irreau dune lorce considerable, et que vous lassiez passer une elincelle sur le trocliet ou la barbe de ler, vous la vcriez prendre leu a riostant comme une meciie et se consu- mer ou pluiot se changer en fer oxydule jusque lout presdu barreau aimante. Secouez le barre;iu pendant le developpe- ment de la chaleur et vous verrez tomber les pariicules de fer en doniiant le a^exne phenomene que le ler brulant dans I'oxy- gene. Lo produit consiste en des agregats allonges ou poly- morplies, moilie fondus, moilie crislallises, de i'c r oxydide ve- ritable melange de Fe -j- (Fe Fe). Ce sont de petiis aimants munis de i\eu\ poles; quelquefois on a des masses splieriques vides, quelquelois ils montrent des traces d'une cristallisaiion coiiloinje a I'oclaedre regulier. Au premier moment, je croyais voir ici I'aflinite du fer pour I'oxygene augmentee par I'in- Extraitde L' Institute 1« section, i8A3. 9 flHence clu niagnetismo (idee par elle-nieme assez vaf^ue); ce- pendant la raison en est plus simple : elle consiste dans la di'siri- buiion extreinenient hue des pariicules de ier dans la position decrilesur lebarreau... ' ' '' Voicideux exemples tires de ma nouvelle serie d'c-^na- lyses du genre feldspath; elles ont quelque interet par elles- ineiues: >-^' -II.. m^'^''^' ^^""^ <^^kmoi: de Miask (a I' aide de I'acide •j, (:r,.ii;'i : fluorique). si = (Par difference) 68.45 Oiyg&ne „ 55,50 Al =: 18.71 8.73 •JPe = 0.27 0.08 Mn — Traces 0.00 '^' Ca=: 0.50 0.14 '■% = 0.18 0.00 *ka = 0.65 O.H Na = H.24 2.87 100.00 p'i Poids specifique 2.6240. On voit done quune petite quantite de potasse entre toujours dans la composiiion des alb.ies, et que ces deux alcalis se irou- yent |)artout ensemble, comme le fer et le manoan6se, le cobalt ^t le nickel, le zinc et le cadmium, le soulVe et le selenium, la ba- rite et la stroiuiane, le peroxyde de fer et I'alumine, etc. II. Orthoklase de la pierre des Aniazones (de CUraL ). Oxygfene ' Si = 65.3t 53JJ5 Ai= 17.89 8.35 Fe = 0.50 Traces de cuivre 0.00 Mn= 0.19 1 wo(] yti QQ^) 67 Mg = 0.09 Ca = O.lJ) Ka = 13.05 *Na = 2.8< 0.00 0.00 0.74 . U k t. iiJ . . 99.75. Poids specifique 2.5816. » Vamazonenstein (pierre des Amazoiies) est toujoufs rerhpli de tres petits cristaux d'albite (jiii sorit ihtimemeht empSies dans la masse de la roche cristalline ; on peut les recoriiiaitre par I'anjjle rentrant des cristaux fiemitropes' tres petits , nials reconnaissables par leur blancheur avec le fond *ert de ramazo- rienstein. La quanlite considerable de soude dart's Cet6rlli6klasti se troiive done dans une relation in (eiessant6, ddns ck cas dil moins, avec la presence visible de Talbite meme dans la masse. » Je me suis occupe ici d'une recherche sur les rofches porphyriqnes et \es grurt stein trappas deh Norwege, et j'a(i deja des preuves assez distinctes qu'il y a une substance zeoli- thique au moins (silicate hydrate de polasse et de soude), qui joue un role bien remarquable dans leur composition, dans la- quelle entre presque toujours une ceriaine qiiantite de ( Ke-|r Fe) ; fait qui prouve que ces roches, dont la relation physiqui© et geognosiique se rapporte si bien aux basaltes, ont une veri- table analogie avec ces derniers ; analogie qui , en raison de I'eau qu'ils contiennent iqujours, me parait devoir etre rappor- tee a une substance zeolithique qui fait partip de la compos|-. lion mineralogique. ^ » La partie de la roche qui ne se dissout pas dans facide a toitjours la pesanteur specifique d'un feldspath deja connu dans' la serie du i^enre eniier, el il est frappant que la composition' chimique correspond toujours a la supposition que ce caraciere imporlant {poids specifique) fail naitre. » La voie de ces recherches est penible, car il faul pour cha- (|ue roche au moins li ois analyses dilTerentes ; cependant cela vaut bien la peioe de les poursuivre ; il y a la des questions trop interessanies a resoudre , et je continue nies recherches. Avant mon depart pour la Trans-Caucasie, depart qui aura lieu vers la fin de I annee, j'esfiere pouvoir communiquer a la So- ciete des resultats plus detailles et plus dif^nes de son interet que ces annonces prealables. Je suis invite pir le gouveine- ment a faiie ce voyage qui a pour objet une reclierclie geo- logique exacte de la liauie Armenie, el surtoui des travaux grapliiques sur les volcans qui la dominent. > J'ai fail di'ja I'analyse des roches de I'Ararat et de I'EI- brouz, et je les trouve analogues a celles des volcans des Ancles. Ce sont de vrais andesites. II parait que le veritable trachyte n'y a joue qu'un tres faible role. 11 me semble aussi qu'il y a analogie significative eutre la haute plaine do l' Ar- menie et celle de Bogota ; et la grande formation du sel gemme, avec ses gypses et ses marnes bigarrees, au pied du volcan Fava Halsou el pres de Nachiisclievan, me parai- iraii deja par elle-meme un digne objet de voyage. Certes, en rellecbissanl sur la substance geologique des traditions des peuples de ces deux hautes plaines , on doit eire frappe de la ressemblance des fails dont il y est question » Addilion a la seance du 27 mai 18i3. M.*THEMATiQLEs. — M. Wantzel communique des recheiches sur I'eqiiilibre des temperatures dans un cylimire de forme qlielconque. ' '^ '^" M. Lame a fait voir que la deleriiiination des temperatures dans un cylin'lre indefini pouvait se ramener au cas Lien con- nudu parallelipipede, pourvu que Ton sache trouver une seric de courbes isotliermes dont la base du cylindre fasse pat tie. Mais il n'a pas indique comment on pourrait determiner ce systemede courbes dans cliaque cas parliculier, en sorie (jue le probleme general ne parait pas entieremeni iraite. Pour remplir cette lacune, prenons les notations de M. Lame, et soil t z^ f {x, y) I'equation d'un systeme de courbes isotlieinies, d'i d^i leiles que : t-t"!"^^* — - ^ » '^ fonction f {x, y) doit eire de la foime /(a; -{- y |/— 1) -|- f{x -\- y l^^), el pour qu'une courbe donnee tp (j;, ?y) =^ 0 fasse fiarticdu systeiue, il 6^' sul'Ht de meitre son equation sous la forme f (x -{- y |/ — 1) -|- f{x -|- ii\/—\ )=:0 , Pour y parvenir, posons x-\-ij \/^^[ _ zzu, X — ijV^ — 1 n: I'; I'equaiion deviendra ? («, v) rz >,);' d'oii iizri{'(i'), eton pourra la metlre sous la forme /"(u)-|-/'(i;) irr 0 en prenant pour /"uiie loiiclion dc u el de y (u) (|ui chan/'e de sifjne quand on alteine ces deux quanliles. En eficl, /(il; u) sera aiors e^al a /"(u) et de sijjue conlraire si rp (i|- « ) =z u , ce qui a generalemenllieu, parce que i'equation y (?/ , ?' jrz 0 peni toujourselresupposee symetriqueen it et y. On voit qii'il y a une indnite de manieres de satislaire a la condition enoncee, en sorle que Ton peulexprimer Ics tempe- ratures variables du cylindre par des formules tres divorscs. C'esl ce que M, Lame a fait remarquer pour le cylindre a base circulaire. La question que nous venons de traiter a ete indiquee par M. Caucliy, dans la seance du 6 mars de 1' Academic des scien- ces. Mais la lormule qu'il donne pour exprimer les tempera- lures est d'une application presque illusoire, et elle ne pent plus servir lorsque la base du cylindre est limitee par deux courbes. Le procede que nous avons explique pour trouver un syi- teme de courbes isotliermes dant une courbe donnee fait partie peut permettre dans certains cas de choisir la foifction arbi- traire de maniere qu'une seconde courbe donnee fasse partie du systeme. De plus, il donne un tnoyen de simplifier ladetei- minaiion du mouvement de laclialeur dans un cylindre quel- conque, en prenant pour coordonnees les courbes isothermes et leurs trajecloires orlhogonales. Soil, par exemple, un cylindre a base circulaire dont I'd- quation est x^ -|- ?/* zzzx ou w y zr H-j-f ; on en tire uzzl et la fonction /"devra etre une fonciion alternee de u et r Si II— \. Ton prend la difference divisee par la somnie, on ^. ilvient u ' ^ — ,, +'— "^^Oou-j l=zO. Alurs les courbes U V HO i 1 isotbermes sont representees par - -f- 1 -* 4 it t oti ^ di^ = (* 4- 0 (^'' + !/*)• Ce sont des cercles qui out pour (an-~ genie commune I'axe des ?/. Les trajectoires orthogonales ou courbes isothermes conju- \ I "-'■■ guees seront representees par rz e, K — ^ 1 ou2}/ z^e^ii (as* 4-!/°); on voit quece sont descirconference^ ta^ngentes a I'axe des x. Ce systeme de courbes isotherm^ n'a pias et^ ihdiqiie^ pat" M. Lame, quoiqu'il soit conipris dans ses formules. On trouverait un autre systeme en pren&nt une autre fofic-' lion alternee de u et . par exemple, le logariihme do quotient : il vient alors / (u — i) -\- I {v — l)=:e potr^ Y4- quation des courbes isotherrtw^s, on x' ■^y^—^'^xzzze^ — i ; ce sont les circonferences concentriques que Ton considfere or- dinairement. Si i'on determine la temperature en se servant du jiremief systeme de courbes isothermes que nous venons d'indiquer, on trouve une formule assez simple qui conduit au developpe- njent d'une I'onction en lerp^es de J^ foriae, caifp eoi np.. JEn eflet, on trouve : ;.; jncb mfvv i -i r^^dmoi '(f:! pour la temperature exprimee en coordonneespbtair^s rappor- tees a leMreinile du diametre. Mais on doit avoir, d'apr^;^- I'equation differenlielle de recjuilibre V = 2 A„ p" cos np. 11 faudra, par conse(|uent, que pour p z= "2 cosp sur loule la cir- conference V devienne 9 (p). La vafeur de V donnee ci-dossus jouit de cette propriete, et Ton trouvera les valeurs de A„ en la developpant suivant les puissances de p, d'apres les tbrmules connues. On a ainsi : It 4 /»s jtn fl .'2 cos V — p^ k „ . -* / / i !-— — l .cos n, pdp'. - — t 2 1\ La valeur de A„ devra elre incJependante de p el le develop- ■■ peinent de a> {p) sera represenie par i A,. '1" cos "p cos up. Seance du 10 juiii IHio. ., Matheuatiques : Repreaentation graphiqiie dcs his nialhe- ^jiiatiques ok une variableest fonction dedeux autres. — M. Leon ■sLalanne, ingenieur des ponis et cliaussees, conimunique une OQte sur la subslilulion de plans lopographiques a des tables Bunieriques a double entree; sur un nouveau mode de trans- formation des coordonnees;,et sur ses applications a ce systeme de tables topographiques. On a employe depuis longiemps avec succes la construc- tion de courbes planes pour represenier la liaison mutuelle qui existe entre deux elements variables. Cette representation grapiiique a des avaniages qui iui sonl propres, suriout lors- qu'd s'agit de caracteriser aussi completement que possible \ine loi naturelle qui n'est connue que d'une maniere empiri- que. Telle est, par exemple , la courbe a I'aide de laquelle on exprime raccroissement de la force elastique de la vapeur d'eau suivanl la temperature, j'jom ; 11 eiait naturel de chercher a etenrire a trois elements va- riables I'application qui se presente immediatement lors(ju'il n'y en a que deux; et il suffisait pour cela de se servii du pro- cede aussi simple qu'eleganl que Ion eniploie sur les plans to- pqgraphiques pour representer le reli(4'du terrain. Ce procede, invente par Ducaila, de G^eve, qui le soumit a I'Academie des sciences en 1771 , consiste, comme Ion salt , a projeier sur un plan horizontal les courbes de niveau que Ton oblient en coupant le terrain a diverses hauteurs equidislauies par des plans paralleles au premier. Des nombres ou cotes inscrits sur chacune des courbes de niveau I'unl d'ailleurs connailrela hiu- teur a laquelle ceite section a ete I'aiie au-dess^^$ du, plan, de projection. ,„ ,vinnr,lMt<''^'« Imafjinons, pour fixer les idees, que nousvoulionsrepresenter ainsi la loi dela variation de la temperature moyeane par jour et par heure pendant I'annee , dans un certain lieu du globe; nous compterons les jours sur I'axe des abscisses dopt la Ipn- gueur totale se trouvera divisee en douze parlies principales representant les mois ; nous compterons les vingt-qualre heures sur I'axe des ordonnees, puis nous imafjiiierons que par tous les poiiiis du plan qui corrpspondent a un jour de Tannee et a une heure du jour delermines nous ayons eleve a ce plan des perpendiculaires proportionnelles a la lempcralnre nioyenne observee a cet instant ; les somniels de toutes ces perpendicu- laires seroni silues sur une surface courbe , donl les ondulaiions seroni evidemmeni ires piopres a peindre la loi de la variation diurnc el annuelle de la leinperalure. Pour deierminer coni- pletement celle surlace sur un plan unique, il suffira evidem- meni de projeier sur le plan primilif les courbes d'iujnle tern- peralure que Ton pent y tracer. En appliquant au trace de ces courbes les princi pes de la {jeonietrie descriptive, on trans- formera en verilables plans topoj^raphiques des tables nume- riques a double entree. L'aateur a employe ce precede pour la representation de . toutes les tables de ce {jenre renlermees dans la traduction frangaise des Lemons de nieteorolof^fie de M. Kaemiz que va publier incessamment M. Cli. Martins. Les plans topo- grapliiques ainsi construiis olfreni des sommets , des de- pressions, dt'S cliaines de montagnes, des vallees, des cols, etc, absolument comme s'ils represeniaieni veritable- raent le relief d'un terrain accidenie. M. I alanne signale I'anilogie de la representation dont on vienl de rappeler le principe avec I'idee des courbes i^olllermes que M. de llumboMt a imajj^ine de tracer sur 1< s carles ler- reslres. II n'y avail qu'un pas a faire pour applitjuer son in- fjenieusft idee el celle de Ducaria aux lois empiriques resultant de I'observalion. L'applicaiion de la notation des plans cotes a des lois mailie- nialii|ues ou une variable esl fonction de deux aulres se de- duit lie ce qui precede, Ainsi un plan lopographique oil les courbes de niveau sont des hyperboles entre leurs asymptotes remplacera une table de mulliplioalion. Depuis I'epoque oil I'auieur etaii parvenu a ces resultals, il a su qu'il avail ete devance de beaucoup dans la substitution des plans cotes a des tables a double entree. Ainsi M. Piobert s'en esi sorvi d6s 18:25 pour verifier ses tables de balislique ; la planchetie du canonnter de M. d'Obenheim , representee dans le tome 111 du Meinoiial de rarlillerie, 185u, esl londee sur la mgme notation; et, dans le meme volume, M. Bellen- contre, chel" d'escadron, piopose d'employer au>si ceite no- tation pour construiie les resullats des tables de Lombard. Enfin, en 1840, M. Allix, ingenieur des constructions na- vales, a public un nouveau systeme de tarifs analog^ue a celui de la table de multiplication {jrapliii^ue dont il vient d'etre fiuesiion. Mais il esiassfz remarquable que personne n'ait en- core pense a donner a cetle metliode si simple et si expressive loute I'extension dont el!e est suscfpiible, en I'appliquant d'une maniere generale a tous les cas ou Ton peut avoir a considerer une table a double entree. Pour en donner un nouvel exemple, I'auteur suppose qu'il s'agisse de construire une table qui fasse connaitre les racines d'une Cfjuation numerique du troisieme de{;re privee de son second terme, et qui n'a par consequent que deux coefficients desquels depend la determination de ces racines. On trouvera que les lignesde niveau dela suiface a construire se reduisent, dans ce cas, a de simples lignes droiies dont les intersections consecti lives determinent une courbe enveloppe du troisieme degre, laquelle n'est autre qu'une developpee de parabole. Pour tous les points interieurs a celte courbe, la relation en-, tre les coefficients est celle qui determine le cas irreductible,' et on voit de suite , d'apres le croisement des lignes de niveau, qu'il y a trois racines reelles dont deux deviennent e^fales pour les points situes sur la courbe. En dehors de la courbe il n'y a i-lus qu'une seule racine reelle. Enlin , des recheiches posterieures entreprises sur le meme sujet I'ont conduit, pour letablissement de tables grapliiques de ce genre , a des resultats d'une simplicite inesperee. Ainsi , en employant un nouveau systeme decooidonnees rectilignes, on les axes sont gradues suivant cerlaines lois, il tianslorme en lignes droites ou en arcs de cercle des courbes representees par des classes nombrcuses de fonciiohs. Line table de multi- plication pouvant servir a des elevations aux puissances et a ties exiraclions de degre quelconque se trouve alors etablie grapliii|uementavecde simples lignes droites. Cette table peut aussi elre employee utilen)ent par la resolution approclioe des divers cas de trigonometric rectiligne et spherique , pour rem- Extrait de Vlnstituty 1" section , 1843. 10 74 placer rechelle des proportions cliiiuiquos de >N'ollastoii , et pour resoudi e uue foule de probleincs niimeriques d'un usage jouinalier. Lescalculs relatils a la redaction des projeis de cheniins de fer qui voiil sillouncr le sol de la France out asse* d'iniportance pour que radniiuisiralion dts ponts et cliaussees ait decide que des tables topogiapbiques reclilignes dans ce sysieme soient gravees a ses frais el disiribuees aux ingenieurs charges de I9 redaction des projets, Les applications d'idees si simples sont extremenient nom- t)reuses et varices. Pour terminer par un derni,cr exemple, I'auieur fait remarquer que h classilication de lous les corps qui ne renlermeni que trois elements pourrait elre faite de telle sorle que les dillerents points de Tespace corropondanl a cei taiues valeurs de ces elements, prjs pour cooidonnees , fussent represenles sur un plan unique. OftGANOGRAPuiEVEGETALii : Nouveuu niode dedeveloppement des buLb'dks. — M. Payer fait connaiiie a la Societe le mode de developpemeot des bulbilles de ['Allium -pallens ; ces bul- billes sont de deux sories : les unes naissent imiu' diaiement a I'aisselle des ecailles de Tognon ; ce sont de veritables bour- geons doai les premierc^s I'euilles se sont remplies de matiere amyiacee ; la direction de leur axe est la meme que celle de la planle mere et aucune membrane ne les cnveloppe pour les proteger dans leur developpement ; au contraire, les autres nais- sent dans I'iutei'iew dune cavite formee par uoe membrane particuliere portee a rextremiie d'un assez long pedoncule et leur direction est perpendiculaire a cflle de ce pedoncule, abso- Uiment comme dans les plantaginees la direction de I'embryon est peipendiculaire a celle du cordon ombdical, ce qu'ou desi- gne par I'expression d'efli/'/(/o» para//e/e au plun de I'ombUic. Seance du n juin ISio. Geologie. — M. Victor Haulin lit un memoire sur la dispo- silioH lies itrrains lerliaires des plainei, do I' Allier el de In Loire, au-dessus du confluent dc ces deux rivieres. Apres avoir rappele les deux hypotlifeses emises relative- ment a la grande dilTerence de niveau qui exisle enlre le ter- 15 f-aiti d'eau douce superieur des environs de Paris et son contertl- porain dans 1' Auvergne , celle de lacs places en etage depuis la Manc'ie jusqu'au fond de rAuverj]ne, due a M.*d'Omcilius- d'Halloy, el celle d'un bassin unique qui aurait subi des rele- venients inejjaux dans les differenis points de sa superficie, due a Elie de Beaumont, M. Raulin passe a I'exposition des resultats auxquels il est arrive dans son voyajje d'aoiit et de septenibre 1812. Deux questions etaient a examiner : la pre- miere, si les terrains tertiaires sont conlinus depuis le confluent de lAllier et de la Loire juscju'aux points Ses plus meridionaux oil on les rencontre en remontant ces deux rivieres; ei la se- conde, quelle est la configuration enjjrand de I'ancienne W^ne de niveau de ces terrains. Relaiivement a la premiere question , M. Raulin a reconnu que dans la plaine del'AlIier le terrain lertiaire est conlinu et d(jit, p;ir consequent, avoir ete depose dans un bassin unique qui s'etendait de Dec ize jusqu'au delade Brioude. APaulha- gnct, a peu de distance au S., il y avait un petit bassin isole. Dans la plaine de la Loire, le bassin de I'AlIier avait une bilur- cation qui remontiiit jusqu'a Roanne, a Test duForez,qui forme une chaine elevee entre ces deux rivieres. A quelque di- stance au S., se troiivail un second bassin, celiii deMontbrison, et plus liaut encore un troisieme, celui du Puy en Velay. Relaiivement a la teconde quesiion, M. Raulin a reconnu que dans la plaine de TAllier la surface du terrain lertiaire se releve d'aboi d par une penle ires douce Je -J67 ", depuis Decize (aliiiude iiU"-) jusqu'a Saint-Loup {'2&1"'-), entre Moulins et \ichy, puis subit ensuite un relevement j)lus rapide de ^5'!5" jusqu'au Puy de Barneyre (8I0"-), vis-a-vis du Mont-Dore. a parlir duquel elle va en s'abaissant J us(|u'a Brioude (o34"') par une pente de So'/". Quant au peiit bassin de PauUia/juet , il se tro'ivait a un niveau un peu superieur^c^rjies depots attei- gnent o54"". Ce fail d'une gibbosite dans une parlie du bassin de I'AlIier est extreniement remarquable, cepeniaiil il n'est pas le premier de ce genre dans la science, car i\L de Beau- mont a reconnu des 18^9 une disposition semblable dans les mollasses de la vallee du Rhone de Lyon a Aries. Dans la plaine de la Loire, le terrain lertiaire commence par se relever d'abord 76 par une penie faible de 3'46", de Decize (^li"" ) aChevaf;nes (!2ol""), puis ceile penie devieni un peu plus mpido, de 89", jusqu'a Sail (5Go°); puis en passant de la plaine de Roanne dans celle de ?.Ionlbrison a AJarciily ^404'"'j, ce K riain reiirend une penie ires douce de !2'I6", ce qui porte M. llaulin a cruire que cesdeux bassins eiaient au uienie niveau. Lebassin du Puy en Velay, qui se trouve ass "z loin au S. des deux preccdenis, forme un bassin isole donl les depols aiuignent jusqu'a SSO"*. Les relevemenls indiques jusqu'a present voni du N. au S. dans le sens longitudinal des bassins terliaires. Dans le sens transversal, il y a un abaissemenl prononce vers I'e^l : dans la plaine de I'Allier, celte peule est de 7'15" de Gannat (4'25°'-) a Vichy (SSS™-). et de20'8"du Puy de Baraeyre(8l0"'-) a .Mo/un (646'"*). Dans la plaine de la Loire , M. Raulin n'a pas eu le temps de consiaier s'il y a un abaissement vers I'esl , mais en comparant enire eux les niveaux des terrains terliaires de ces deux plaines, qui se sent deposes sous la meme napjie d'eau, il a trouve une penie {jenerale vers Test de o'oo" de Gannat a Sail, et une de 197" du Puy de Barneyre a Marciily. Ain.->i les terrains terliaires, a partir du Puy de Barneyre, oil ils al- teij'.nent leur plus grande altitude , s'abaisseiit vers le S. par une penie de 25'7", vers le N. par une de 23'15", et vers I'E. par une autre de 19'7" seulement, pour ensuite piendre dans leur prolongement au N. des pentes de 3' el 4' ; ce qui revient a dire que la surface des terrains terliaires des plaines de I'Al- lier et de la Loire va en se relevant le,;erement du N. auS., et que dans la partie meridionale elle forme une gibbo&ile dinu- conique , a base demi-elliptique, adossee vers I'O. au plateau primordial de l'Auver{Tne,ayant le Puy de Barneyre pour som- niet, et dont le grand axe du Puy de Barneyre a iMarcilly, points les plus eleves des terrains terliaires, se dirige a I'E. 12° N. a peu pres parallelenienl a la cliaine principale des Aipes et a peu pres aussi dans le prolongement de celte meme cliaine. Cetie direction prolongee tant a I'E. qu'a I'O. rencontre le Mont-Uore, le point le plus eleve de la chafne du Forez, et le sommel du plateau de gneiss qui se trouve a I'O.de Lyon. EnHn le Puy (le Barneyre, point lo plus eleve du terrain teniaire, se trouve etre preciseineni le point que M. Pissis vienl de re- 77 connaiire comnie le centre de position cle tons les conts on dykes basaliiques compris dans le bassiii de I.i Limaj}ne ou sur les ( haines qui le dominent a I'E. et a I'U. M. Raiilin lermine son memoire par les conclusions suivan- tes : l" Les terrains tertiaires des plaines de I'Allier et de la Loire, de Decize a Brioude d'une part, etde Decize a .'■aint- Rambert de I'autre , ont ete deposes sous unc ineme nappe d'eau. — 2° Posterieurement a leur depot , ces terrains ont epiouve un relevement {jenei al du nord au sud , Icquel s'est combine dans le bassin de I'Allier avec une {^[ibhojiie conique , allon{Tee, ayant le Puy de Barneyre pour sommet.— 5° Le {rr.md axe de celte gibbosite conique a une direction a peu pres pa- rallele a celle de la chaine principale des Alj)es ei se troiive a peu pres dans le prolongement de cette meme cliaiiie. — i° Le sommet de cette gibbosiie coincide avec le centre de(!isposiiion des cones basaltiques de la Limajjne et des montajjnes envi- ronnantes. Addition a la seance du 10 juin 1845. M. Cafjniard-Latour annonce qu'en continuant sos recher- clies sur les moyens de donner aux sons de la jfloite a torsion differents timbres, il a fait une observation qui le poite a pen- ser que le timbre particulier a la voix huinaine vient en partie de ce que les anclies ou levres du larynx executent , pour produire ceite voix, des vibrations en (jene-ral tres amples. L'observalion doiil il s'ayit consiste en ce que, dans un cas oil Ton avail remplace les deux levres meialliques de I'appareil par deux autres levres en bois mince qui pesaieni environ quatre fois moins, et pour lesqueiles il fallait que les parties vibrantes des memes lils metalliques servant de support eus- sent beaucoup plus de lonjjueur , il a remarque que les sons obienus avec ces levres avaient un timbre eminemment vocal , tandis qu'avec les levres metalliques doiit les vilti aliens ne pouvaient pas avoir autant d'amplitude dans les monies sons, ceux-ci ressemblaient en general a ceux du basson et des an- chcs libres ordinaires. L'aulLur regarde comme probable que la matiere dont sont faiies les anclies ou levres de sa gloite a lorsion enire pour une certaiue part dans le tiiid.»re des sons obienus ; mais il croit '78 que cette part est n^cessafirement tres petit6, par la raison que chaque anclie doit son mouvement vibratbire principal a la torsion (ju'elle fait epiouver a son fil nieiallique par Taction du courani nioicur. II fait meme reniarquer qu'iine pareille anclie fonctionnani d'une maniere en qielqiie sorte passive, c'est-a-dire sans avoir besoin d'^lsslicite , est d'un genre noii- vcaii, en ce sens que Ics autres aiiches pr«icedemmeni connues ne vibrent qu'a I'aide de lour elasticite. M. Cafjniard-I.atour presjurae.qufl ie timbre vocal obtenu avpc les anclies de bois vient en majeure partie de ce que , par I'amplitude de leurs vibrations , il arrive nrobablennient que dans cliaquebaltement du son Ie temps d'occlusion du sysleme . se trouve beaucoup plus bref qu'ele temps d'ouverture. Al'ap- pui de cette explication, il rappelle les especps de sons vocaux qu'il a pu produire avec une sirejie prisonniere a tuyau pris- niaiique aplati , dont la roue ^tait coristruite de fa^on que, pendant la rotation uniformede cette roue, chaque temps d'dc- clusion du tuyau i'lit a peu pres quatre fois plus brel que Ie temps d'ouverture. ,7: -.r-, y.i ,,•(■:♦/ ff Seance die \'* juUlel 1845. Geologie : France occ'ukntale. — M. Riviere lit im memoir* sur les roches nommees ampliibolites , aphanites, diorite5, hemithrenes, kersantons, eclogiies , etc., qu'oo trouve dans la j^'rance occideniale. ■L'auteur, apres avoir expose quel^ques details sur Fes ci^ racteres qui permettent de dislinfjaer les amphibofes, les py- roxenes, les dialla{{es, les serpentines, etc;, ainsi que sur laf liaison qui exi.ste entre ces substances mmei-alfs , principale- nient lorsqu'ellis nes<>nt pas crista'llisees, ce qvii est Ie cas or- dinaire, adinet que les types niineranx , Sous Ie point devue de' la geoluyie, sontd un ordrediffetenrcle celui des especes mi-* nerales etablies pour la mineralogie. llcroit doncdeVo'rr distin- guer en general, et cela d'apres la separation que lanafi/rerf etalilie par des gisements dilferents , el par des epoques *^ga- lement dilTerentes, dansl'espf'ce minerale nommee amplHbole, trois varietes prineipales ou types geolojjiques : la hornblende, liaciinote, la iremolite. Ces trois types, qui sent tres distincts 79 quand on considero les arnpliibolos et les roclies amphibo- liques sur une grande echclle, peuvent neanmnins cjiiclqi.e- I'ois passer les uns aux antics par des nuances in^en^ilJ'es. L'amphiliolile est jjenf mlenient, peut-etre toujours, compo- see d'anipliibole hornblende (schorl) sans albite ou av( c une lai- ble proporiion de cetle substance minerale. Le dioi itee,slge- neralemenl,peut-etIe aussi toujours, compose de lioinlilende, et consiamnient d'albite. L'aphanite forme le passage enlre I'amphibolite et lediorlte; l'aphanite n'est, par consequent, qu'une variete extreme soit de ramphiboliie, soit du diorile. L'hemilhreneest uneamphibolileou iin diorile avec addition de calcaire, comme le kersanlon est laniot une ampliibolile, lan- lot un diorile avec addition de mica noir, quelquefois de pi- nite et de calcaire. L'hemithrene et le kersanlon ne sonl dune encore que des accidents du diorile et de ramphiboliie. l/e- clo{fite est composee de grenal almnndin et genera'emenl,' peul-etie toujours, d'ainpliilobe hornblende avec albite. La couieur de la pale , qui avail eie prise pour de la smaiagdite , est d'autanl plus claire et se rapproclie d'autanl plus de celles de I'actinite, de I'onipliasile ou de la smaragdite , que la pro- portion d'albite esi plus considerable. -Toules les roches precedentes se fondent les unes datis les autres , soit par leur composition , soit par leur gisement ; nean- nioinsdans ciiaque gisement pariiculier on en voit ortiinaire- ment une qui domine, mais rarement elle se presenie seule exdusivement. Cela pose , voici les resuliais les plus saillants qui decoulent du travail de M. Kiviere. Les roches amphi'ioliques (amphibolite, diorite, ampha- niies, kersanlon, hemithrene et eclogite) jouent un grand role dans la geologic de la France occidpiitale ; car le sol de cetle conlree est perce par ces roches en un tres grand nombre de points. On pent compter, en effet , plus de trois cents typhous, boutons ou tilons de roches amphiboliques ; mais, depuis la Kormandie jusque dans le Haul- Poitou , c'est principalement sur les cotes accidentees et dans le pays moiuagneux cpelles se montrenl : les plateaux souvent tres eleves (|ui sepaieni les bourrelets des coles, des regions cuhninantesetdecoujiecs, en 80 soul {jeiieralemeiu deponrviis. L«s loches ampl(j|jolit|ues onl pone a dcs hauleurs considerables coriaines roclies; elles ont dechiie, oiidule le sul ; elles onl lat^oiiiie denombreux iavin^, vallons ei valle s, en donnanl naissance a des siies extreme- menl pillores'|ues et qu'en ininiaiuie on peut comparer a ceux des pays alpins. Les roches amphiboliques sont toujours des roches d'ori- {fine ignee; elles ne sont , par consequent, jamais straiifiees j et I'appaienci' de sliatilicalion qu'elles piesenlent souvent , surtout a la surface , resulle conslaniineni , soil de la decompo- sition de la roclie, soil de la disposiiiun des crisiaux ou la- melles do hornblende dans un sons {jeiieral, soil de fendille- ments, soil enlin dc I'extcnsion liorizontale dune parlie d'un typljon. Les roches amphiboliques ont traverse, releve et bouleverse lous les terrains, depuis les plus anciens jusqu'aulcrrain houil- ler inclusivement; c'lst-a-dire que leur epanclienient a eu lieu iminediaiemcnt apres le depot du terrain liouiller. Elles ont ainsi terniine la serie apparenie des roches d'origine ignee de la France occidentale, et sont la cause de la lacune qui existe depuis le terrain houillnr jusqu au lias. Toutes les bandes de roches ampliiboliques, prises isolemert ou biendans leur ensemble, ofCrent une allure generale diri- gee de I'est-sud-est un peu est a i'ouesl-nord-ouest un peu ouesl. Les roches amphiboliques ont (ait eprouver de grandes mo- difications aux aulres roches de bur voisinage, suit en don- nant naissance a un changement de texture ou decomposition, soil en introduisant ditlerenies substances minei ales, ou en determinant la formation de certains mineraux. Mais touies ces modilications ne s'eiendent qu'a une petite distance du con- tact des roches amphiboliques. Certains tilons meialliques ou pierreux sont lies a I'appari- tion des roches amphiboliques. EnHn , depuis leur sortie, les roches amphiboliques ont eprouve elles-memes des modifications considerables par leur aiieraiiftn et leur decomposition ; ces modilications sont, toutes choses etant egales d'ailleurs, en raison directe de la quantite du protoxvde de fer et de I'albite qu'elles lenferment. '?^''' '81 ,,,,. ,; Seance du I5juitlet i84o. .■■■. ;-. ., Gi^LbdiE : Mouvement des glaciers. — M. Elie de fieanmont communique une observation que lui ontsuggeree les resultals des recherches entreprises par M. Agassiz et ses compagnons de voyage sur le glacier de I'Aar. 11 ressort de la comparaison de ces resultats un fait important, que les auteurs n'ont peut- ^tre pas apergu, mais qui est implicitement contenu dans leurs observations , savoir : que le glacier n'adhere pas au sol et qu'il glisse par sa partie inferieure. Des trous de sonde , qu'ils avaient pratiques en plusieurs endroits , sont restes verticaux pendant toute la belle saison , et meme d'une annee a I'autre ; car le fd-a-plonib qu'on y introduisait jusqu'a la profondeUr de 440 pieds n'etait mouille que par le bas et se niaintenait sec dans tout le reste de sa longueur. Les diverses tranches du glacier s'eiaient done avancees en conservant leur aplomb. Hydra ULiQUE : Experiences sur line pompe sans sonpape. — I\I. de Caligny communique des experiences qu'il a faites pour prouver la possibilite d'une pompe sans piston ni sonpape, dont il a precedemment entretenu la Socieie. Celte pompe consiste dans un simple lube ouvert par les deux extremites et enionce en partie dans un reservoir. Dans ce tube, un flotteur enfonce periodiquement par la force d'un liomme entrelient dans une colonne liquide des oscilla- tions qui versentalternativement de I'eau par le sommet de ce tube. Ce flotteur est equilibre par un contre-poids au moyen d'un balancier. Dans I'experience dont il s'agit, il etait sim- plement equilibre au moyen de deux poulies, parce qu'elle avail principalement pour but d'amorcer une autre machine oscillante, objet de la derniere communication faite sur ceite matiere a la Societe, de sorte que la presente. expecience n'a ete faiieque par occasion. ;;■ • ?!r ■> ( >. ?; . li . li iq P".!) Pourmeltre la pompe en train, on enfonQait le flotteur dans la colonne liquide, ce qui la I'aisait liausser et donnait lieu par suite a une oscillation descendante. Une oscillation en sens contraire remontait ensuite le ilotteur , puis ou renfonc:ait de nouveau a I'epociue ou la colonne reconunenQait a descendre , el ainsi de suite jusqua ce que la culonne arrival au sommet du lube. Alors , pour coniinuer le jeu de Kt maQliine, il n'y Extrait de Z'/«s ■'h'j'^U M ^ooCette machine versait I'eau a l^jSO de haut , au nfioyen d'un tube de 0"\'iO dc diametre. Elle est I'inverse de celie qui a ete I'objet de la precedente communication , el par con!>equent son effet utile doit etre analogue si les conditions du maxi- mum d'effet sont bien remplies, comme on I'expliquera ulte- rieurement. On au;;mentait evidemment I'effel de I'appareil quand le moleiir non-seulement enfon^ait le flotteur dans le tube, mais aussi le remonlaii sans laisser faire cette partite du travail a la colonne oscillante. Enfin, si le tube se re- duit a un simple troiic de cone vertical enl'once en parlie dans un reservoir inlerieur , on pout encore augmenter TelTei et completer I'appareil d'une maniere plus in'ieressante en don- nant un mouvement de va-et-vient vertical a ce tube d'apres des principes precedemment communiques. - > . ^^ ;■ ■- • Seance du ^'2 juillet 1843^. ; -^ ,,1! sfirulu'^) of BoTANiQUE : Fleiir des Cruciferes.—-M.'P^^'er\\ViiWvli4iiMlr^ dans lequel il cherche a demontrer par I'anatomie , l^s indica- tions analofjjques et la teratologic , que la symetrie de la fletir des Cruciferes est la meme que celle des Funiariccs et d'^fe F*a- paveracees , c'est-a-dire binaire. — Suivantiui, ctt^lfet'lcettfe 8$ fleur secomposeraitde : I'deux sepales exterieurs; 2" deux sep^les intei'ieurs, aliernes avec les premiers; 5" deux petales alLei'ries avec les deux sepales interieurs et composes cliacun de trois pieces placees sur ie menieplan, savoir : deux lobes pelaloides et une etamine au milieu ; 4* deux groupes de deux diamines chacun alternes avec ces deux petales; 5° enfin deux carpelles alternes avec ces deux groupes. M. Payer s'appuie surlout sur la structure de la fleur de YHijpecoum dans leqiiel les 2 petales sont egalement composes de trois parties (2 lobes petalo'ides et au milieu un appendice siaminoide). Que la division de ces trois parties soit complete, et que i'appendice siaminoide , au lieu d'etre sterile , renferme au contraire du pollen , et Ton aiira la syraeirie apparente des ,.j,; Seance du '^9 juilletlSio. ,, 'Physique. — M. Vincent communique, au nom deM. Egger/ professeur de litterature grecque a la Faculte des lettres , un mode de construction pour les pendules compensateurs , dans lequel les deux nietaux employes sont assembles au moyen d'articulutions , et qui par consequent presentc I'avantage tf^U'e'completement exempt de tout del'aut d'homogeneite provenant de la soudure. Ce moyen est fonde sur le principe suivant : Soit a riiypothenuse d'un triangle rectangle , et b I'un des cotes de Tangle droit : si ces deux lignes sont realisees par des tiges metalliques de nature difl'eiente, le troisieme cote hcon- servera une longueur conslante, quand bien meme les deux autres coles viendraient a se dilater , pourvu que les longueurs a &l b el leurs coefficients respectii's de dilatation S , S', satis- I'ss^sept, a la condition suivante : '".",';.-'. a' — b' — a' (1 -^Sy —b"' (1 +5')% d'oii , en negligeant les I'raciions tres petitesdu second ordre, a' S — b'S' — O^ OU a : b::[/Y : l/r Si par exemple I'hypothenuse a est en fer ct lecole b enlailon, on aura a peu pres 5':^::19:42 d'oii a] b:: j/ilT ; \/i2 :: ^ ; 4 , tres approxifflalivement,- 84 Ainsi Ton obtiendra line compensation suffisamment par- faite avec une hypotlienuse en fer egale a 5, et un cote en lai- ton eofal a 4 , d'oii resulte un troisieme cole egal a 5 , que nous prendrons pour hauteur. Rien de plus facile a conslruire qu'une semblable figure : e'est le celebre triangle rectangle sur lequel Pytliagore a de- couvert la proposition du carre de I'hypothenuse. Pour I'applicaiion , supposons que Ton assemble quatre pa-' reils triangles de maniere a former un losange dont les cotes soient en fer et egaux a 5, puis une diagonale en laiton egale a 8 ; la seconde diagonale , hok materielle , sera invariablement egale a 6 , quelle que soit la temperature. Enfin, imaginons une serie de losanges assembles d'une maniere fixe les uns au-dessus des autres dans un meme plan vertical ; et, a cet effet, supposons des tringles egales a 5 , en fer, reunies d'abord deux a deux en forme d'X, et ainsi arti- culees par leurs milieux ; puis ensuite , les differents couples reunis et articules par leurs extremites, de maniere que tous les centres soient sur une meme veriicale; et enfin , les couples voisins separes I'un de I'autre par des tringles horizontales, en laiton, chacune egale a 4. La hauteur totale de ce systeme de losanges restera constante et egale a 5 multiplie par le nombre des losanges : cette hauteur sera la longueur du pendule. — Le meme membre annonce que M. Delezenne vient de conslruire des piles seches , de grandes dimensions, au moyen desquelles il obtient les quatre resultats suivants : des devia- tions considerables dans I'aiguille aimantee , de fortes contrac- tions dans les grenouilles, la saveur galvanique, et la decompo- sition de I'eau, assez active pour qu'on puisse recueillir les gaz. Ces piles sont de 2000 paires, etain et peroxide de manganese. Chaque lame de papier est un rectangle de ol9""°'surl71. Ces piles lui donnent une commotion faible et d'une duree peu sensible. Si on la recoit avec le bout du nez, de la langue ou du menton , on eprouve un picotement semblable a celui que feraitune poinied'epingle. Cetie commotion, un peu desagrea- ble, mais tres supportable, peut se renouveler de deux se- cpndes en deux secondes. 85 ■ — M. A. Masson expose ainsi qu'il suit les resultats de nouvelles recherches qu'il a faites sur I'elasticile. « En etudiant I'elasticite des solides, j'avais cherche a etablir quelques rapports enlre leurs coefficients d'elasticite, leurs poids atomiques et leurs coefficients de dilatation, eta determiner ces rapports par experience. > Les coefficients d'elasticite deduits de mes observations semblaient me conduire aux conclusions suivantes : Ml -1° Le produit des coefficients d'elasticite des solides par un multiple ou sous-multiple des ecjuivalents est un nombre constant; , ii» 2° Le produit de la clialeur spe'cifique d'un solide par son coefficient d'elasticite, divise par sa dilatation, est un nombre constant; » 5^ On pent estimer en kilofframmes le travail mecanique de la clialeur appliquee h dilater les corps solides. '■> » J'avais etabli, par les raisonnements suivants, les rapports precedents dont la determination etait en partie lesujet de mes recherches, > 'Jl '^ ^i ''• ' • Jeconsidereun cylindre solide fixepar sa base inferieure et supporlant sur sa base superieure une colonne liquide de poids P. Si L est la longueur du cylindr^, r son rayon, I la com- pression , on aura ^^ pour exprimer la variation de longueur d'une barre ayant I'unite de longueur et de section, et presses a sa partie superieure par un poids egal a I'unite. Cette force representera I'accroissement de force elastique du corps corn- prime. Si Ton applique maintenant une pression egale a D, D etant la densile du corps, chaque unite de masse pourra 6tre consideree comme solliciiee par une meme force, et la variation de longueur sera D.Voila ce que j'ai appele coefficient d'e- JrLi lasiicile. Pour mesurer celte quanlite, on prefere I'extension, qui est plus facile a observer que la compression ; dans tous les cas, le resultat est le meme. Si nous designons par E le coefficient d'elasticite, on a E =-^. gijepresentant I'inlensite de la pesanteur et V Ja vitesse du son dans le solide. Chaque 86 atomedu corps dianimaialenant soUicilepar une force propor- lionnellea sa masse, je congois qu'on applique au solide une pression egale a la premiere muliiplieepar a , a eiant un mul- tiple ou sous-muliiple tl'(J(|uivalont6 tiiimiques et represen-, tant la masse de la molecule piiysique de la substance, Texien- sion devicndia a E , et chaiiue atome sera soUicite par une) force jM-oporiionnelle au carre de sa masse. J'ai trouve ( Ann. de pliijs. cl de cliim. , t. 5, 5" serie, p. 460 ) que ce nombre oE paraissait constant. Si ceite loi est exacie, on voit deja que dans les corps solides la force necessaire pour ecarter les atonies d'une meme quanliie, apariir d'une position d'equili-- bre, est proportionnelle au carre de la masse de ces atomes , ainsi que les geomeires i'admelient, lii i i^r |y'b jfi-iiaiVbuo J Apres avoir determine les coefficients d'elasticite de queir ques substances, je cherchai laquanlite de clialefu" qu'il fau- drait appliquer achaque unite de masse pour produire dans I'uoile dp longueur dun corps un allqngement egal a son coef- ficient d'elasticite. » Soit k le coefficient de dilatation d'une substance, c sa cha-. leur specifique , on a la proportion suivanie : ^^ ^''t':'ik:rii?': E, d'oiil'on deduitarrzfi^. -■••• •■■.:..' k En examinant ce rapport dans plusieurs substances, je J'ad trouve sensiblement constant, comme on pent le voir par le ta- bleau suivant oil j'ai employe les coefficients d'elasticite que j'ai determines. -moi i:,f\ j'lO nil cupitf h ^(l r. ir. > ©"api^s M. Regnault. Fer 0,11579 Cuivre 0,09515 Zinc 0,09535 Etain 0,05625 Argent 0,05701 |>Jppib ..,,.^,05140 0,0000125504 (L. L.). 0,0000171220 (L. L.). 0,0000^94167 (Smeaton) 0,00001 9-)705 (L. L.). 0,0000190974 (L. L.). 0,0000284856 «7 Zinc O,0a000630 0,020467 *»?♦ li , SHpftb Etain 0,OOOOIoT^d 0,04565 i>i-JoI Argent 0,0000101)!2 0,03259 . ; t, Plomb 0,00005222 0,05754 » On voit que pour le cuivre il faudrait appliquer a diaqne unite cle masse a peu pres 0,055 de dialeurpour produiie le meme elfet que runite de poids. » ll resulte de la que, dons les procedes ^nployes mairitef^ nant pour mesurer les coefiicients d'elasticite des corps solides par extension, procedes tres iVhparfaits, de le{jeres variations dans la temperature peuvent apporler des efreurs notables dans les e'vaUiations. j'ai pcnsc qu'il fallail les modifier , el j'es- pere etre bientot en mesure de donner des valeurs plus exactes des coefiicients d'elasticite, II ne me paraitpas qu'on doive-ap- porter plus de conliancie dans les coefficients de dilatation. Nous manquoiTs d'Un nbmbf'e suflisant d'experiences, et la plnpart de celles que nous connaissons, failes sous le point de vue induslriel et par des procedes irop peu exacts prmr me- surer de si petites quantites , ne peuvent conduire a des coii- clusions certaines relativement aux rapports iiidiques plus haul. iiqjyqinoq jaU » J'aurais done garde le silence sur les considefatidns prece- denles, sans un travail de M. Elie Ritter, communique a la Societe de physique et d'histoire naturelle de Geneve, dah^ ^a ,' seance du 17 novembre 1842 , et dont je dois la connaissa'nCe a I'obligeance de cepliysicien. M. Ritter est parvenb', pai* dcs considerations purement speculatives, et que je vaisexp.oser, ,A una relation Identique a celle que j'ai etablie. ,','.,'; ,, iisv/f, JSoit « le poids atomique d'une substance , D sa derisite ^y le volume de I'atome : on a v ±:it nmibni ■: » Si la temperature du corps varie de l", le volunie de ratome devient— (\'-^ki',k etant'le coefficient de dilatation de la substance; le volume aioraiquc a done varie de — L Mais comme '^jfes atomesde tous l6s corps simples ont la ra^me ehaleur spe- 88 cifique, il en resulte que c'est la meme quantite absolue deca- lorique qui, appiiquee a un aiome d'un corps simple quelcon- que, aujfmentera son volume de ceite quantite « k. >Admettant maintenanlque la variation de volume de I'atome soil inversement propoitionnelle a I'elasiicite du corps , on aura v k :=: Comme la valeur de e employee parM. Ritter D ' est egale a — , D eiant la densite du corps et E le coefficient d'elasticite tel que jel'ai tlefini, la Cormule de M. Ritter devient « A rzM E ; et, comme, d'apres Dulong, aest inversement pro- portionnel a la chaleur specifique, on aura delinitivement E c — -rr m , formule a laquelle I'experience seule m'avait conduit et que M. Ritter a cherche a verifier en mesurant avec les valeurs connues de E, c et n, celles qu'il deduisait de sa for- Hydraulique : Effel utile du flolLeiir oscillanl. — M. de Ca- ligny communique a laSociete la suite de ses experiences sur ,un nouveau moieur liydraulique, et de ses observations sur une pompequi csi I'inverse de ceiappareil. jjj,jj L'effet du moieur liydraulique a iloiteur oscillant , sur te- section, 1843, 12 90 quand elle s'el^ve dans cette derniere , son elevation mfime refi;le la descenie du llotteui* dans la premiere , de fa^on a ce qu'il ne puisse pas choquer le fond de celle-ci. Les dimensions des diverses parlies de rappareil se determinent au nioven d'equaiions ires simples , que Ion donnera dans des recueils speciaux. Geologte ; Sur Ics formes des profits des valines, — ■ 31. Elie de Beaumont communique la note suivanie : « Les legons que jc viens de prolesser au Colle{i[e de France sUr X'origine des vatlees m'ont nalurellement conduit a exami- ner la question de savoir si les vallees soni des femes ou des sillo7is. » Cette question, posee d'une maniere Irop jjenerale, ne serait pas susceptible d'une reponse precise, puisqu'il y a des vallees qui ne soiit que de simples femes, et d'autros qui ne sont que de simples silions ; niais il est aise de nionti'er que si un tres grand nombre de vallees doivent leur ori^o.ine premiere a des fenles, ces fentes oni eie elarjjies a leur pariie superieure, de maniere que leur ouverture premiere ne correspond qu!a UI1& (res peiiie partiede leur vide acluel. lUillMu » Pour se convaincre de celle verite, et pour comprendre en meme temps pourquoi I'opinion conlraiie, qui le^jarde les val- lees comme de simples fentes, sans icnii' cou)pte de leur ebr- gissement, a aujourd'liui tantde partisans, il sultit de sede- gager de I'illusion d'oplique qui fait que nous nous -exagerons constammeiit la raideur des pentes. Cette illusion , qui passe necessairement dans lo langage dtsciiptif, ou elle est traduite par les expressions de vallce de fracture , vaiiee d'ecarlement, nous fait regarder les vallees comme beaucoup raoins evasees qu'elles ne le sont reellement. lille se dissipe aussitot qu'on passe de la premiere impression aux ine.sures exacies. On voit alors que la tres grande majorile dts vallees sont des silions ex- tr^mement evases, donl Tangle d'ouverture vers le ciel depasse presque toujours 1^0% et le plus souvent meme 'l(iO°. » Pourdeterminercet angle, il faut se placer dans le fond de la vallee tt prendre les ini linaisons des deux rayons \isuels appuyes sur ses deux flancs, dans un plan perpendiculaire a son axe. Afin d'obtenir eel angle le plus petit possible pour une 91 vallee detcrminee, il faut clioisir un point ou la vallee estetran- {jlee, les bords eleves et le fond plai, nul ou pen etendu. On peiit nienie, pour sim[)lifier, ei en se bornant a la deiermina- tion par le calcul d'une limile inl'erieure , supposer les deux flancs de la vallee a la liaulcur 1700 2000 1150 1400 1100 1800 2000 1400 800 1000 1200 1400 INCLINAISON moycnne (les flancs. de'ciina- les. 250 0,2941 332 0,3320 tlrgre's i-t mi n. 16°,23' 18'>,21' 194 0,3374 18°,39' 256 0,3657 20°,5 204 350 389 273 160 200 270 0,3709 20'>,21' 0,3889 21°,15' 0,3890 21°, 15' 0,3900 21°,18' 0,3999 0,4000 0,4500 21°,48' 21°,48' 24",14' ANGLG J'onvcr- liiro vers le cicl. 500 0,7143 135<',32' 147°, 14' 143°,18' 142»,42' 139°, 50^ 139°,18' 137°,30' 137°,30' 137°, 24' 136°,14' 136°,14' 131">,32' 108°,56' » La vallee de Chamouny et celles de rAllee-Blanche et de Ferret etant boriiees par les plus hautes moniajjnes de I'Europe et pouvant etre citees parmi les valiees les plus encaissees , quelques mesures d'angles que j'y ai relevees directement trou- veront naturellemcnt leur place ici. » De Chamouny, pres de I'ejjlise, on voit sous les angles suivants les cimesles plus elevees sur I'horizon : ■■ju'j: 20" 50' 2G» 4' SHo 15' 28' £9' 2ijo 26' 29» 40' 50» 6' 47' 21' 27° 46' 94 Le Monl-Blanc L'aifiuille de Greppund ^'L'aijjiiille dii 31i(li L'aijjuille des Charmoz L'ai{;uille du Plan L'aiguille dc Blaitiere Le Brevent '^''> Du col du Geant le rayon visuel plonge vers le village de Gorma\ eur sous un angle de et vers le village d'EiUreves , silue au pied iiieme du col , sous un angle de » Du bord du Piano del lago, pres de la cime de I'Ema, le rayon visuel plonge veis le point le plus voisin du fond du Val dd bove, sous uii an;;le de 28" 48' ^" » Cetie derniere pente estde beaucoup superieure a la penie inoyenne des llancs de I'Elna, qui, de sa cime ii la pbge Sania-Anna , pres de Riposio , est de 9° | - » Ceiie derniere pente, quoique tres faible, est encore su- perieure a la pente nioye^aie des llancs de la pkipart des val- lees. Ainsi I'illusion d'oplique d'apies la{|uclle on les assimile a des femes a llancs verticaux est exaciement la merue que celle d'apres laquelle Pindare appelait I'Etna la colonne du del. » Les vallees sont done des sillons, et nieme generalement des sillons tres evases, et celles qui doivenl leur origine a des fentes ont ete ires foi'lement elargies dans leur partie supe- rieure. » Toutefois celte regie generale n est pas sans exception. Quelques vallees, telles que la Fia mala, cerlaines vallees du Perou , au-dessus desquelles des ponts de lianes sont suspen- dus a de grandes hauteurs, etc., ont conserve I'etroitesse el les auires caracieres de verilables fentes. 11 y a aussi des vallees qui presenteat des ponts naturels; il y a des cours d'eau qui parcourent des cavernes... Ces faits sont importants en ce qu'ils monlrent qn'U nest nullcnient essenliel a un torrent , quelque lx)ugueux qu'il soil, et quelque ebouleuses que soient les ro- ches au milieu desquelles il coule, d'elanjir sa vallee aupoUu de la changer en un siUon tres evase- €et evasemeat, si gene- §8 ral cependant, est done I'effet d'aciions autres que celles qui s'exercent aujourd'liui. Dans une autre seance, je prouverai, et de meme par des clii fires, que cet elar^fissenient des femes ou fissures qui ont ete la premiere ebaiiche des vallees a ete opere par les coitranls dduviens, » Seance du 12 aotit 1843. M. Peltier ecrit pour rappeler qu'il a communique, lelOjuil- let 1830, a 1' Academic des sciences des experiences tout-a- fait semblables a celles que M. Dclezenne vient d'entreprendre sur les piles seches de grandes dimensions (voir L'lnstiiut du lOaoui), et qu'il avait oblenu les memes resultats que ce pliysicien treize ansplus tot, ..»>.. — 31. Yelpeau communique un fait qui lui a paru digne d'at- tention. Ayant pratique I'operaiion de I'liydrocele chez un homme, il eutl'ideed'examiner au microscope leliquide, qu'il a irouve cliarge d'une quanlite innondjrable de zoospei mes. L'orjjane secreteur de la semence n'offrait d'ailleurs aucun signe de maladie , mais le liquide avait un caractere tout parli- culier : il etait lactescent et ne contenait que tres peu d'albu- mine, bien que le lii|uide ordinaire en coniienne une quantite enorme. Pareille observation avait deja ete faite par un chirur- gien de Londres. Suivant M. Veipeau , le liquide de i'liydro- cele n'a pas ete I'objet d'assez de recherches. On rencontre fre- quemment dans ce liquide un autre element organique , qui est la cholesterine. L'auteur cite un cas d'hydrocele ou le li- quide etait vert et contenait une grande proportion de ce prin- cipe. La cholesterine s'est trouvee aussi dans la tunique vagi- nate , sans hydrocele, mais avec hematocele. Hydraclique. — M. de Caligny communique a la Societe un nouveau modcratcur lujdranliquc ou appareil ayant pour but de diminuer sans percussion, nuisible, et selon certaines lois don- nees, la vitesse des pieces solides d'une machine quelconque a mouvement alternatif. Etant donnee une piece solide en mouvement, il est clair que si Ton pouvait y appliquer une force relardatrice hmnalerielle de I'iniensite de laquelle on pourrait disposer, et s'en debai'M rasserensuiiedans un instant donne, le butdont il s'agitserait atteint; tandis que Ton s'exposerait a briser la machine si Ton 96 ne diminuait la vitesse qu'ea Jui I'aisani prendre au repos un corps dont le poids ne produirait cet effet qu'en donnant lien a une reaction plus ou nioins Ijrusque de I'ineriie. Or, on pent se procurer une veritable force immaterielle par un procede analogue au principe d'une des ponipes oscillantes deja cominu- niquees a la ^ociete. Supposez qu'un mouton plonge a une cerlaine profondeur dansl'eau soit saisi comnie un mouton ordinaire par le moyen d'une chalne attachee a la piece dont on veut ralenlir le mou- vement selon certaines lois. Si ce mouton est d'une densite ana- logue a celle de I'eau, son poids ne se fera pas sentir d'une maniere bien notable tant qu'il sera plonge, mais son ineriie elant siirmoniee, son poids, quand il sortira de I'eau, agira par consequent precisementcomme une force immaterielle pour ra-. leniir la piece que Ton considere. Si la masse du mouionplongeur' estassez grande, il resulte des lois de la communication du mou- vement que la vitesse de la piece a laquelle il est suspendu peut elredetruite sans changement brusque notable dans un temps tres court et pendant que le sysieme parcourt un chemin ires petit. Le mouton peut d'ailleurs se decrocher comnie un mou- ton ordinaire lorsque son action retardalrice a produit assez sensiblement son el'fet. 11 n'est point indispensable dans toutes les circonstances que la densite du mouton ne depasse que de tres peu celle de I'eau. Ainsi , quand Ic mouvement de la piece part du repos, il n'y a aucune secousse dans le soulevement du mouton, il faui seulement quesa densite et sa forme soient reglees de maniere a ce que la variation de son effort quand il sort de I'eau diniinue la vitesse tie la piece selon une lui donnee. Ce nioderaleuf est immedialement applicable a la fermeture des grandes soupapes ou vannes cylindiiques des machines oscillantes communiqiiees precedeniment a la Socieie. Seance du 19 aoia 1843. i ZooLOGHi. — M. Laurent decrit les moyens a I'aide des- quels il est parvenu a conserver les Mollusques herinapliro- dites qui s'accouplent, de maniere a ce que ces preparations puissent servir a I'anatomie, a la piiysiologie compaice el aux collections zoologiques. 97 1* 11 observe tous les phenonienes de I'accoiiplement et tient comple de la figure des organes de celle function pen- dant les divers moments de leur lui-gescence. 2° Chez un certain nombrp d'invividus , il s'assure que le liquide ejacule conlient des Zoospermes, et il les laisse vivre pour marquer le temps enti'e la copulation et la ponle. 3" Iljette subitement dans un vase contenant de Talcool un certain nombre de couples d'individus pendant que Tintromis- sion reciproque des penis est bien effectuee. Par ce procede, on peut conserver a I'exterieur I'Drifice du vagin , le penis et le pavilion qui les entoure dans certaines especes. Attendu que les organes ordinairement rentres dans le corps de lanimal peuvent fournir de tres bons caracteres spe- cifiques, il pense qu'ondevrait preparer ainsi les individus des- tines pour les musees zoologiques, toutes les fois qu'on pour- rait se les procurer dans cet etat. M. Laurent rappelle ace sujet la determination qu'il a pro- posee des organes genitaux des Mollusques hermaphrodites, dans la seance du 20 Janvier 1842. Pour corroborer cette de- termination, il ajoute qu'on doit ranger les organes genitaux de ces Mollusques en trois categories, savoir : les organes essen- tiels ( a I'organe en grappe qui ibnclionne comme testicule et ovaire ; b son canal excreteur tout a la fois ovuliducte et spermiducle ; c I'organe de la glaire (Swamerdam) ; d la raa- trice ou oviducte) ; les organes copulateurs (penis , vagin, et leur pavilion commun quand il existe ) ; les organes accessoires ou les glandes prostates dont les liquides servent a favoriser I'accouplement et la ponte. 11 a constate comment s'opere le travail de roviTication dans la matrice ou I'oviducte d'un indi- vidu de YArion rufiis qu'il a tue pendant la ponte. II a trouve cet organe encore plein d'oeufs et il a vu que la coque de ceux contenus dans le premier tiers de I'oviducte est encore irans- parente, riue cetlc enveloppe commence a se recouvrir gra- duellement de sels calcaires dans le tiers moyen et qu'enfin dans le tiers anterieur de cet organe la croiite calcaire de ces oeufs se parfait de plus en plus. M. Laurent n'a trouve de Zoospermes que dans I'organe en grappe ; les liquides de I'or- gane de la glaire et desdiverses prostates annexees aux organes Extrait tie L'Institut, l'« section, 18^3. 13 98 de I'accouplement et de la ponte ne lui en ont jamais pr^sente. II tei'inine cette communicatton en d^inontraut la correspondance des orfjanes glandulaires servant a lia generation chez les Helices el les Limaces. Les details dans lesquels il entre a ce sujei lui semblent favorables a la solution d'une question tres coaipliquee, et attendu que les observations qn'il a repetees et veriliees lui paraissent sulBsamnient exacies , il se croit au- torise a les considerer comme des fails confirniatifs de la de- lei'iiiinaiion des irganes geniiaux. des Mollusques liermapliro- dites qu'il a proposee en Janvier 1812. '■'■— M'. Paul Gervais presenle irois planches relatives au dd- veloppemeni et aux meiamorplioses de plusieui-s especes de jiipfypesappartenant aux genres Campanidana getalinosa, gcr, fiitulata, vohibilis ei sijringa , planches qui font parlie d'ua, frjivail de M. Viinbeneden , nienibrc correspondant de la So- cieie. Les observations de M. Vanbeneden ont etc faites sur la cote d'Oslende ; elles seronl bienioi publiees eij ^nlier dans l6sN6uveaiix maiwircs de TAcademie de Bruxelles. Ccs observations semblent devoir conduire a des resultats foricuricux, que M. Gervais laisse enirevoir, et, a ce sujet^ il rappolle d'anciennes communications failesa la bociete par plur sjcurs membressur les meiamorphoses des Mecluses. ■ Cnni.iE. — M. Ebelmen cominunique Ifcs observations su^;^ vantes, sur la composition du wolfram : ^ «t J\L Schossgoisch a annonce recemment (Annales de chimie,, tbme '^, p. 352), que le wolfram renfermait de I'oxyde de lungs-i terie , et non pas de I'acide tungstique, ainsi qu'on I'avail ad- iJi^S' jusqu'alors. 11 avait base celje conclusion sur I'analjse de; niiiV^raux provenant dediverses localiies,qui lui avaient tous donne un exces de poids de 5 a 6 ceuiiemes lorsqu.il dosait, l,e^ tiiWgstfenea I'dtatd'acide tupgslique. De son cote, 5L WwjjljeiC) diKit parvenu au nicme resuU^t en se fondant sur ce que I'ac^^ (ifiii du cidore sur le wolfiam donne lieu a un sublime de cldo- fide i;un{];'stique , fait qui ne se presenle qu'avec I'oxyde de itogs^hel .. » I'ne expeiience d'une execution facile m"a paru pouvoir, decider cene question. Le ^yollTam est allaquable par I'acide liydrochlorique et laisse un residu iaune seriij qui est de I'ucide 99 tungstique. Si ce mineral renferme effectivement cle I'oxycle de tungstene , I'attaque doit se faire avec degagement d'iiy- drogene. Or, en employant de I'acide bien.depouille,deGhIore libre, je n'ai pu recueillir degaz hydrog^he. , .;,"."'■; .'.'7 ,' , _^ » A la suite de cette experience qui m'a paru bien 'conciuanlo,' j'ai repete I'analyse du woU'raui sur une variete |)rovenant de, la Haute- Vienne, et sur une autre de ZinnAvald j I'analyse a et^ faite, soil en attaquant le mineral par I'acide hydrochlorjque: soit par la fusion avec le carbonate de soude. Voici le? 1^6- Sultats :' Wolfram dela Haute-Vienne (fragments de clivage). Moycnne de six experiences biea concordantes ; Acids tungsiique 76, 20 Protoxydede fer 19, 19 Protoxydede manganese 4, 48 3Wo=FeO-J-(MnO,MgO)Wo^ Magnesie 0, 80 400, 67 Wolfram de Zinnwald (fragment d'un gros crista]}. Moyenne de deux analyses. '■ Acidetungstique 73,99 Protoxyde de fer 9, 62 2 Wo''FeO-f-5(MnO,CaO) Wo'^i Protox yde de manganese 45, 06 Gbaux. 0,48 100,05 » L'exces de poids obtenu dans ces deux analyses est trop peu considerable pour qu'on puisse admettre un autre com- pose oxygene que I'acide tungstique dans le wolfram. . > La presence de la magnesie etde la chaux n'avait pas en- core ete signale'e dans le wolfram. , \ » Au lieu de representer cliaqtie variete de wolffrarn par tjne fprmule particuliere, il me semble bien preferable de reunir toutes les bases isomorphes, et de presenter p(iur' formiule §4- nerale ■ Wo3 (FeO, MnO, MgO, CaO), qui est celle d'un lungstnte neuire. » Le resultat obtenu par M. Wohler en cliauffant le wolfram Claris te cfilore s'expiique en admetlant que I'acide turgstique 400 cede une partie de son oxyjjene aux protoxydes de hv et de manganese , et se comporte alors , en presence du clilore, comme de I'oxyde de tungslene. j Physique. — M. Cagniard-Laiour indique un nioyen d'em- ployer recoulonient de I'eau pour produire immediatement le mouvement oscillatoire de certains corps solides dans les cas oil 06 mouvement ne doit eprouver que de faibles resistances. L'auteur n'a foil encore a ce sujet que trois experiences prin- cipales. Pour la premiere, on fixe horizontalement par une de ses extremiles un tube en verre mince de petit dianietre et d'une longueur suffisante pour que ce tube puisse a I'aide de son elasticite vibrer transversalement avec quelque amplitude ;rex- perience consiste ensuite a montrer que si Ton tait arriver dans le tube par son extremite fixe un ecoulement d'eau, defagon que ce liquide ne sorte que goutte a goutte de I'extremite libre , il arrive alors que le tube entre en vibration de liaut en bas et de bas en haut par I'elfet des augmentations et diminutions alter- natives de poids qu'il eprouve a cettc extremite pendant les productions et chutes successives des gouttes. Dans une epreuve de ce genre oil le tube employe portait deux millimetres et demi de diameire interieur et quatre-vingt- quinze centimetres environ de longueur, le nombre synchrone des gouttes produites a ele de trois en deux secondes , ce qui donnait lieu a six oscillations simples du tube dans le meme temps. Le liquide moteur etait I'ourni par un grand flacon'a tubulure laterale dans laquelle le tube se trouvait assujeii au moyen d'un bouchon de liege que ce tube traversait d'outre en outre a I'rotiement dur ; la pression se trouvait reglee dans le flacon par nn tuyau aeriftre convenablement dispose; on a re- marque que le cas oii I'experience reussissait le mieux etait celui oil le nombre synchrone des gouttes d'eau ecoulees re- pondait a peu pres a celui des vibrations doubles que le tube lui-meme empli d'eau pouvait cxecuier par I'effet de son elas- ticite. L'auteur se propose d'essayer I'emploi d'un tube muni a son extremite libre d'une espece de crible, afin de savoir si par ce poyen on pourrait oblenir I'ecoulemeni siiuuUane de plusieurs 101 goDttes liquides et produireainsi des vibrations douees de plus de force; ii compte aussi examiner s'il y aurait quelquc avan- lage a substituer dans son appai oil un ecoulemeni de niercure a celui de I'eau. ,,,[ Dans la seconde experience, ie tube employe etail suspendu sur un axe transversal de maniere apouvoir usciiler a peu pies comnie un fleau de balance ; I'une des extreniites elait cour- bee d'equerre et plongee dans une masse d'eau mainlenue a un niveau constant pendant quelle s'ecoulait par I'extrdmite libre du tube, qu'a cet elTet on avait amorce comme un siphon par la succion de la bouclie.,,,;;,.,:, Enlin, avec un tube du meme genre, mais qui oscillait en produisant la torsion d'une corde metallicpie lendue a la(|uelle il etait fixe , on a pu , au moyen de recoulement de,5 a 4 litres d'eau par ce tube, le faire osciiler pendant environ M lieures , et produiie des battements analogues a ceux d'un clirononu'tre, en disposant le systems de focon que le tube exercat des chocs contre une suriace solide douee de quelque resonnance. Hyduaulique. — M. de Caligny communique une nouvelle pompe aspirante, reposant sur un jeu d'oscillations de petites amplitudes qui cependant elevent I'eau a de grandes hauteurs. D'apres un principe depuis longtemps communique :i la Societe, il est interessant de considerer ce qui se prdsente dans toutes les machines oscillantes lorsque, dans le but de diminuer le chemin parcouru pai- les resistances p;issives a chaque pe- riode, on laitarriver une des extremites d'une colonne liquide en oscillation dans un malelas d'air dont les dimensions re/jlent le chemin qu'il est necessaire de parcourir pour eteindre le mouvement de cette colonne sans choc brusque. Voyons done cequi arrivera dans la pompe oscillanie, objet d'une des pre- cedentes communications , lorsqu'on fera arriver ainsi dans un malelas d'air celle des extremites de la colonne oscillante dans la- quelle on n'entretient pas le mouvement immediatement par Tac- tion alternative du flotteur. Le chemin parcouru par la colonne oscillante sera diminue, ce qui n'empechera pas le malelas d'air de Faire plus ou moins le vide en se detendani, par la rai- son meme qu'il aura ete compi-ime plus fortement. On congoit done qu'il y aura une epoque u hujuelle il se produira une sjjc- 102 elon qui fera enlrer dans le siphon renverse par la soupape Jn- ferieure unepartie de I'eau a epuiser, dans laquelle lacourbure dn siphon est plus ou moins enga^ee. Une partie de I'eau con- tenue dans !e siphon est par suite versee au sommet du tube dans lequel joue le flotteur mis en action par le moteur. Etant donnee une colonne liquide d'une ceriaine longueur dans le si- phon renverse, si Ton plonge le flolteur par I'exircniite on- verle , on au{jmentera la pression sur le matelas d'air dispose A I'autre extremite, et il en resultera une succion a la periode suivanie sur le matelas d'air, quand on retirera le Hotieur. II est evident qu'au bout de quelques periodes la continuation d'uti effet analofjue produit par Taction alternative du flotteur elevera la colonne jusqu'au sommet et produira I'eflet voulu si i'appareil est bien dispose. "!'''', Seance du 26 aoiit 1843. j>.|,BoTANiQUE. — ■ M. Montagne presente quelques observations sur I'organisation de lafronde etla fructification du Fucus obtii' saius de Labillardiere, d'apres lesquelles il se croit autorise a enfaire un nouveau genre qu'il nomme Melantknlia. ,^,Classee d'abord parmi les especes du vaste genre Fucus de Linnee par Labillardiere {Nov. Holl. Plant., t. 235 ) et Turner ( Hist. Fuc.,t. 145), cette Thalassiophyte, originairede la Nou- velle-Hollande, fut rangee plus tard par M. C. Agardh dans ses Rhodomela. M. Greville, qui proposa en ^830 une nouvelle disposition des Algues, s'exouse de n'y point comprendre celle dont il est ici question , sur ce que c'est une plante obscure et para- doxale (l).Quatre a cinq nouvelles ciassilicaiions phycologiques ont paru depuisdeux ans, mais aucun des auteurs de ces clas- sifications ne mentionne, meme pour memoire, le Fucus obiu- satus. 11 y avail deja longtemps que M. Montagne etait arrete sur la necessite d'en former un nouveau genre et que tous lesdes- sins analytiques en etaient prepares dans sa collection, lorsque M. Jaubert le pria de determiner quelques Algues parmi les- quelles se trouvait une nouvelle espece a ajouter a ce genre (1) Voyer Grevillc,^ Alg. Brit,, p. Lxix. 103 australasien. Gette circonstance a decide I'auteur a fairs enfin connaitre les caracteres sur lesquels est londe son Melanihalia ( I ), caracteres qui lui ont pariiavse/.trasicliespourqu'il soil impos- sible de le (aire entrer dans aucuu dci jjeiires crees tout recein- jmeiit paruii les 1' londees. Caracteres generiques du Melantiialia. Nov. Gen. '"' Frons cartilaginea , plana vel quandoque deorsum cylindracea, enervia i dichotoma, apiciiius segraentorum obtusatis , nigenima, fiagilis. Structura : stratum centrale autein seu luedullare 6 cellulis elongalo-subhexagouis eras- sis inateriil glouieiulosa ( collapse ) repletis et, prout qu^que peripheriaj ma- gis accedit, sensiin decrescentibus, constans. Stratum corticale verd seu peri- piiericuiu medullari iufenie uiulto crassius , supenie videlicet in raniis te- nuius, totuin d cellulis ininutissiniis eudocbromata quadrata includeutibus seriatim et horizontaliter radiantibuS) non inter sc liberis, at siuiul ita coalitis ut, nee inter vitreas compressorii sehickiani laminas disgrcgare easdem valeamus, constitum est. Fructus exterior marginalis aut in dichotomia sessilis. Conceptacula {cocvidia} spbajrica, ut et frons, cartilaginea , crassa , apice uiamillata. Nucleus sporarum spha;ricus. Centrum nuclei ex eisdem cum strato froudis medullari cellulis, placentai vice fungeulibus, constat. Hae cel- lula: autcm in fila dichotoma sporigeua undique irradiantia solvuntur. Sporse minutoB, ovatae, intus granulosa}, rosco-fuscescentes in filis radiantibus pri- raitus inclusse (?) dein solutce et tCim , ut videtur, gelatini in series monili- foriues reviiictae, denique poro apicali elabentes. Color iii bumido fusco-pur- pureus, insicconigerrimus. Substantia cartilaginea plant* exsiccatas fragilis. — Alga; cartUaginea plana; aut deorsum cylindracea; , ad littora Nova;-Hol- laiidia; bucusque inventa;, •. :■.}■) lisi i„ i Maintenant, i'auteur etablit comnie il suit la diagnose des deux espe es qui entreat dans ce genre. Melanthalia liillardierU. Montg. : fronde latiore Hneari plana eroso-cre- nulaia, prolifera subvirgato-dichotonid , segmento altero breviori, coccidiis submurginalibus. — I'riuus oltusaius, Labille, Nov.. Hol^., t. 255. — Tm»- ner, Hut, Fuv.,.\.. d45. , jjj j,[, .ji.jnii'i Jacquoco ' //a4. ad littora Van Diemen. .,.'.., ^"Melanthalia Jaiihertiaiia, Montg. ; fronde deorsCim cylindracea; sursiinl plana angustissima (vix semilineari) subfasciculato-ramosft , ramis crebre di- chotomis, scgmentis fasligiato-subllabellatis, maigiue integerrlmis,cocdidiis mai^iualibus vel in dichotomia sessibbus. Jno ) Jti'>!7 iili3l')Un ttb Hab. cum priori. tliri '/M'r{ g )' OJJL>i M. Moritagne s'e^t vu dans la necessite d'e'&fiimPf le noin (1) Mot compost de /*e),«v noir et dc ^^'>i«- branchege, rameau',' >! vt'LuiUOJ speoifique (le Id premiere do Cf s Algues , parcc qu'il expi^l^ mail uii caracierc commun a touies les deux. D'apres la circonscripiion nouvelle a(lo]Ttee par M. D. Affardh pour Ips Rliodomelees, il est evident que la structure de ce nouvcau {jenre i'en exclut posinveinent. Sa IVoiide con- tinue et ses concepiacles presque splieri [uos rc'lui/jncnt o|;a- lement des Coccocarpees ct de loutes les Cryptoneinees. L'auteur nc voit (jue les Spherococcoulees dans iesqaelles il puisse convenablemenl venir se ran;;er, et il I'y place pro- visoiremenl jusqu'a ce qu'on en connaisse les teiraspo- res. Si rorjTanisaiioa de la fionde ne devait etre prise en {jrande consideration, ce serait du Gratclovpia que le MeLan- tlialia se rapproclierait davantage ;mais encore, dans ce cas, la couleur et le mode de division des frondes seraient un ob- stacle a un etroit rapprochement des deux genres. La fructili- cation conceptaculaire ressemble bien , il est vrai, a celle de quelques HItodymenies et unpen a celle du genre Gracilaria de M. J. Agardli ; toutefois M. Montagne ne pense pas qu'il vienne dans I'idee de pcrsonne de reunir pour cela des etres d'ailleurs si disparates. L'auteur soumei a la Societe une planclie representanl son Melnuthaiia Jcnibcriiana et dans laquelle sont analyses la I'ronde et le fruit. Parmi ces figures, M. Montagne fait surlout remarquer celle qui prouve evideinment que dans les plantes cellulaires , comme dans les vegeiaux superieurs, le fruit rcsulte d'un ar- ret de developpenv nt. On voit en effet au sonimet d"un seg- ment de la fronde trois conceptacles places sur la meme ligne. II est evident que ceUii du milieu est le soul typique, comme occupant Tangle de la dicliotoiiiie, et que les deux lateraux re- pre.entent les segments qui seraient nes du mode de division normale de la fronde, si celle ci avait continue a vegeiersur ce point. Ce qu'il y a de curieux, c'esique la structure meme du nucleus vient confirmer cette maniere de voir ; car, si Ton jette les yeux sur une autre figure de la meme planche qui monlre une branclie verticale n)ince prise du milieu dun con- ceplacle, onrecormaitqueles filaments du centre du nucleus se continuent, dans le jeune age, avec ceux qui composent la pa- i05 roi de ce meme coftcepiacle, ct que cons^quemment les sp6res rcsultent necessairement de la metaniorphose d'une portion des endocliroiiies des fdaments en question. G^OLOGIE : Suj' les -preuves de la grande etendue qu'ont em- lirnssce les couranls diluviens. — M. Elie de Beaumont lit sur ce sujet la note suivante : « Dans une prccedente communication, j'ai mis sous les yeux de la Societe quelques donnee!^ numeriques relatives aux formes des profils transvcrsaux des vallees. On voit d'apres ees donnees que, dans la tns {jrande majuiile des cas , le profil des vallees s'ecarle beaucoup de la forme d'une simple fente et qu'il a au contraire cclle dun sillon ties evase. Loin d'etre verticaux dans leur ensemble, les flancs des vallees ont presque toujours une pente nioyenne inferieure a 5-')", qui est la pente moyenne de beaucoup de talus d'eboulement. » La petitesse de leur prolyndeur, comparee a leur largeur, donne aux proiils des vallees beaucoup de lessemblance avec ceux des liis des rivieres. Elles leur ressemblent encore par leurs serpentements ou meandres si marques dans un grand nombre d'entre elles, par exemple dans celles de la Seine, de la Moselle, de la Meuse, etc.... II est done naiiii-el do penser que ces sillons, lois meme qu'ils ont eu pour origine premiere des fentes, ou des systemes de lentes, ont ete lagonnes par des courants d'eau. > La plupart des vallees presentent en effet les traces evi- dentes du passage de grands courants d'eau. Ces traces se irouvent surtout dans les depots erratiques qui souvent Torment leur fond et qui s'observent ires frequemment aussi a diverses hauteurs sur leurs Hancs , ou ils dessinent quelquelois des ter- rasses ires regulieres. La puissance des courants d'eau qui ont laisse les depots erratiques est prouvee a la fois par la grosseur des maieriaux qui les composent {blocs errailques) et par la hauteur a laquelle on les observe au-dessus du fond de la vallee. Un courant aussi prol'ond ne pouvait manquer d'etre tres ra- pide, etun courant assez rapidepour transporter degros blocs sur une faible pente devait etre tres prol'ond ; ainsi les deux donnees se confirment mutuellement. » Un des problemes les plus interessants de I'hisloire du Extraitdc Ulnstitul, 1" seotinn, 1843, 14 406 (jlobe conslste & r^tablir par la pensee le regime de ces courants puissanis doni les traces sont si evidentes, et a remonicr meme, s'jl est possible, a leur origine. -ii* Je mebornerai aujourd'iiui a retablir une des principales circonstances du regime du grand courant auquel est dii le terrain erralique de la vallee de la Seine. Ce que je dirai de la vallee do la Seine s'appliquerait au resie avec de legeres niodi- lications a un grand nonibre d'autres vallees. » En pai'Iant de la vallee de la Seine , je prends en quelque sorte la jjaitie pour le tout ; car je ni'occupe de tout ie laisceau de vallees qui, se reunissant successivetnent les unes aux auires ei conservant ieursnotiis plus ou nioins longtenips, suivani les caprices de la nomenclature, versent leurs eaux, en coniniun, dans la Manclie , par I'embouchure de la Seine. Le passage de grands couranis est egalement attesie, dans les divers rameaux de cetle espece de grand arbre, par la presence du terrain erra- lique. Ce terrain se piesenie dans les divers rauieaux et dans le tronc avec des circonstances analogues : ainsi , en suivant ila vallee du Cousin, puis celle de la Cure, puis celle de I'Yonne, •ei enlin celle de la Seine , depuis Ponl-Aubert, a Tissue des montagnes du Morvan, jusqu'a la mer, on voit, de Ponl-Aubtrt a Rouen, le terrain erralique toujours sernblable a lui-vieme. Si ^tlans d'autres rameaux il presente quelques dill^rences, elles s'expliqueni d'elles-memes par les natures diverses des roclies -que ces rameaux traversent. * Les dijferents rameaux de la vallee de la Seine (si je puis iemployer celte expression) ont done ete parcourus ile la nieiViS maniere par les grands courants auxquels est du le terrain -erralique. L'onl-ils ete simuUanemenl ou successivement? C'est Jla la premiere question qui se presente; question d'une haute "importance, car on sent aisemenl (|ue sa solution tranchera la 1 question pendante parmi les geologues entre les debacles gene- .rales et les debacles panielles. Or, celle question nic parait se -resoudre d'une maniere evidente par le simple ra|)prochcuient 'de quelques considerations physiques , appuyees sur des don- >l»ees numeriques. » La pento de lous les rameaux de la vallee de la Seine va ^encralemcnt en diiniuuaui depuis leur naissance jusqu'a la mer 407 (el il en est de meme , en these generale , de tous Ics courS d'eau). II est evident , d'apres cela , que si on pouvait reienir leseaux de tous les affluents de la Seine, moins un, et n'en laisser rouler qu'un seul , ce cours d'eau, dont le volume serait constant , aurait une viiesse de moins en moins grande a me- sure qu'ilavanceiait, car il parcourrait des pentes progressi- vement decroissanies ; il arriverait done a Rouen avec une Vitesse beaucoup plus petite que celle qu'il avait pres de sa soiu'ce. Tel n'est pas le regime des rameaux reunis de la Seine. lis se combinent successivement et forment des cours d'eau dont le volume augmente a mesure que leur pente diminue. Or, la viiesse dun cours d'eau depend non-seulement de sa pente, mais encote de son volume, et il s'etablii ici une sorte de compensation par I'efl'et de laquelle les changemenls de viiesse qui sembleraient devoir resulter des changemenls de penie se irouvent fortement attenues et meme rendus peu sen- si bles. » Le m^me phenomene a eu lieu dans les grands courants que nous avons en vue. lis ont coule , en dernier lieu , sur les penies acluelles des vallees , et la maniere d'etre a peu pr^s constante du terrain erratique prouve que leur vitesse n'a pas diminue a mesure que la pente s'afl'aibhssait. lis doivent done, comme les rameaux de la Seine acluelle , avoir augmente de volume en descendant, ce qui suppose necessairement qu'ils etaient simultanes dans les dilTerents rameaux , qu'ils etaient confluents comme le sont les differents rameaux de la Seine, lis resuliaient par consequent dune cause assez generale pour embrasser a la fois tout le bassin de la Seine ; des causes locales et parlielles auraient prodiiit des effets tout conlraires. Une deMcle qt>i n'aarait eu pour point de depart qu'une seule des vallees affluenies aurait pu y metlre en mouveuient beaucoup de debris, mais les eaux, perdant de leur vitesse sur des pentes de plus en plus faibles , auraient promptement abandonne ces debris en commengant paries plus gvos. La maniere d'etre uni- formeque presente le terrain erratique, de Pont-Auberta Rouen, silr des pentes qui varient dans la propoiiion d'un a dix et au dela , serait inexplicable dans ceitehypotfaese. , J Pour prouver qu^ Ji^e. ^-ai^onnement que nous vej3ons de 108 faire ne repose pas sur des bases illusoircs , il suffit tie montrer que les difl'erences de penles dont il s'agil sont ires sensiblcs et d'un ordre superieur aux incerliludes donl leur evaluation est susceptible. G'est ce qu'on vena par le tableau suivant que je me propose de completer dans la suite el d'eiendrc a d'autres bassins. Tableau des penles de queUjues parlii^s dc la Seine el dc ses ajfluents. NOMS DES RIVIERES. LOCALITES. Al.OOO" 52,000" 86,000"" 100,000'" 96,500" 22° 42" 60°" 18" 10" 17" FEME en decimales. • La Seine, de Bar-sur-Seine k Troyes La Seine, de Troyes au con- fluent de i'Aube La Seine, du confluent de I'Aube i Monterenu (coniluent de I'Yonne) L'Yonne, depuis Raveuse ( un peu au-dcssus du confluent du Seraiu) jusqu'i Montereau. , La Seine, de Montereau au con fluent de la Marne La Marue, de Joiuville Ji Saint-' Dizier | 34,000" La Marne , de Saiut-Dizier au j confluent de I'Oruain , pres de Vitry-leFran?ois 53,000" La Marne, du confluent de I'Or- nain k son confluent avec la Seine 291,300" La Seine, du confluent de laj Marne au confluent de I'Oise. I 77,000" L'Oise, de la F^re au confluent i del'Aisne j 69,500" L'Aisne , de Soissons i son con- ' fluent avec roise } 41,000" L'Oise, du confluent de TAisne' ^ son confluent avec la Seine. 101,500" La Seine, du confluent de I'Oise I au pont de pierre de Rouen, .176,790°' |l5",56 '" » Les rivieres cessent generalement d'etre en minutes et secondes. 0,0009512 0" 3 16 ' 0,0007115 0" 2' 27' 0,0002558 0»0' 53' 0,0003345 0" 1 09' I 0,0001969 0° 0 41' 0,0015590 0° 5 21 ' 0,0007925 0° 2' 44' 0,0002060 0,0001818 0,0002590 0,0002439 0,0001675 0° 0-42'i 0° 0' 37" 0° 0 53" 0° 0' 50" 0° C 34"i 0,0000870 0° 0' 18'' navigables lorsque 109 leur pente alteint 0,001000 ou 0» 5' 26" = 206". On voit, d'a- pres cela , qu'il n'est pas necessaire de remonter les divers rameaux de la Seine jusque pr^s de leurs sources pour y irou- ver des penles decuples de celle de la Seine du confluent de rOiseaKouen. Le tableau ci-dessus permet de suivre la de- gradation projjressive de ces pentesdeconfluent en confluent. » Les grands courants qui oni laisse nos vallees joncliees de depots erratiques ayant ruisseie simultanement sur un espace aussi vaste que le bassin de la Seine , on ne pent dire qu'il y ait rien d'impropre dans la denominaUon de courants diluviens qu'on leur applique generalenient , et ii est probable que cette denomination leur sera conservee. i>On pent prouver, par des considerations d'une autre nature, que les courants diluviens des bassins de la Loire , de la Seine, de la Meuse, de la Moselle , du Rliin , de la Saone, etc., ont ete simullanes : lis faisaient partie du diluvium alpin. On sait qu'il y avait eu anterieurement un diluvium scaml'mave et sans doute pltisieurs autres. » Quelque niyslerieuse que soit encore leur origine, ces grands plienomenes ont laisse des traces dans lesquelles on pent recoiinaitre et apprecier I'influence des lois de I'liydraulique. J Ce sont ces inemes plienomenes qui ont fagonne les vallees en leur donnant la forme de sillons presque toujours ires evases et souvent serpenlanls, et qui ont eniraine les deblais pro- duits par ces grandes erosions et par une foulede denudations encore plus elendues, )3 no Apr^s deux niois de vacances , la Societe a repris ses reu- nions hebdomadaires le 4 novenibre. Seance du 4 novenibre 184o. PALEOiNTnLOGiE. — M. PaulGcFvais met sous les yeux de la Societe line piece fossile qui lui a etecommuniquee par M. I, eon Lalanne, et qui provieni de la rive {jauche du Tarn a Moissac (Tarn-et-Garonne) oii elle a ete recueillie par M. Ducos, inge- nicur. C'est un Iragnieiil de machoire superieure druite , por- tani encore deux molaires en place. 11 apparlienl aux Anihraco- therium, .{Tjenre et;il)li par Cuvier, mais qui n' est encore connu que par un tres petit nombre d'ossements. Les deux dents niolaires de Moissac sont probablement la penuliieme et I'antepenultieme ; elles ne diil'erent point par la forme de celles dec riles par Cuvier, el leui-s dimensions sont a ppu de chose pres les memes. L'aniepenultieme , qui est la plus lis^e^ mesure : A son bord ant^rieur 0,045 A son bord externe 0,041 Et dans son diamotre ant^ro-poslerieur entre les {jrandes pyramides 0,040 La penultieme est un peu plus forte ; voici ses dimensions : Au bord anterieur 0,051 Au bord exierne 0,047 Etdanssondiametreantero-posterieur entre les grandes pyramides 0,045 Les fragments d' Anthracoiherium decrits par Cuvier avaient ^le recueillis dans des lignites; celui de Moissac a un autre gisement ; c'est d'ailleurs ce qu'on avait deja reconnu pour les Anthracoiherium d'Auvergne (MM. Croizet, De Laizer, etc.) et de Digoin (M. de Saint-Leger). U provient d'un sable tres fin des lertiaires moyens. h' Anihracoiherium fossile trouve a Moissac est I'espece nommee par Cuvier A. magnum. 411 Hydrodynamique. — M. de Calin[ny communique i la So- ciete de nouveaux details sur son moieur hydraulique , qui a eierol)jet de diverses experiences en {jrand , dont il a rendu couipie dans une des piecedenles seances. Pour eviier les re- petitions, on renvoie encore au rapport publiedans le journal L'lnslitut, n" du 18 juillet 1859. Comme il etait utile de pouvoir distinguer les plienomenes pendant cliaque partie dune periode doiinee, on avail pris toute la longueur de tuyaux de 0"',40 de diametre dont il etait jws- sible de disposer ; les dimensions du llotteiir el du reste de I'ap- pareii avaient ete disposees en conse.iuence, eu egard a la chute moti'ice qui etait nioyennemt^nt de 1^,20 environ , et a la pai;tie rectiiigne du tuyau vertical. Onavaitdonne uneassczlon- gue course au flotteur.alin de pouvoir dans un appareil d'essai vaincre plus l^cilemeni les petites resistances accidentelles. Mais toutes ces dispositions auraient pu etre tres dilTerentes de celles qui ont ete adoptees par ces diverses raisons, comme cela a ete explique autre part. Ainsi , avec un tuyau uioi,ns lotig on aurait eu un plus grand nombre de periodes dans uu temps donne. L'experience a prouve, peadantquel'on demon- tait lappareil, qu'avecdes tuyuux bien moins longs, les coeffi- cients des resistances passives n'augmentent pas sensiblement , ce qui permet a la theorie de I'aire des applications plus va- riees qu'il n'eut ete prudent de lelaire a priori. Par exemple, on pent en approfondissant le seuil de la vanne cylindrique ou soupape annulaire, ou de vannes ou soupapes quelconques, ou couronne de soupapes plus ou moins plongees , introduire au- tant et plus d'eau a chaque periode qu'on ne I'a fait en augmen- lant beaucoup le nombre des periodes dans un temps don,ne , de maniere a augmenter le debit de I'appareil avec des dimen- sions mohulres. La partie plongee peut meme se reduire a un simple tuyau rectiiigne evase selon ceriaines lois de maniere a ce que I'appareil ait une forme analogue a un ajutage de Ven- turi. On salt que ces ajutages debitent plus d'eau que la chute ne semble I'indiquer, de sorte qu'il y a lieu de penser que , du moins dans ce cas, il pourra etre avaniageux de disposer le seuil de la vanne cylindrique au-dessous du niveau du bief inferieur, sans que cela empeciie I'appareil de marcher, puisqu'il y aura n^anmoins des epoquesou le myau debiteM plus d'eau rju'il B'en peut vcnir par la vanne meine, en lasupposani ti-es ou- verte. Quand le seuil de la vanne n'cst point a une profondour ana- logue a celle de la chute, il est facile de voir que si la chute di- minue, I'appareil debitrra plus d'eau a chaque periode, et de- biiera en definitive d'autant plus d'eau que la chute sera moindre, puisque la duree de cliaque ecoulement sera aug- menlee, une chute moindre ne pouvanl engendrer , dans le meme temps qu'uneplns grande,Ia vitesse necessaire pour que, la colonne debilant plus d'eau qu'il n'en vient de la source, la vanne se fernie periodiquement comme on I'a precedenimcnt explique. On entrevoit deja de quelle nianiere on peut avoir egard aux diminutions de chute dans les crues d'une riviere; ce sujei sera plus developpe dans une autre seance. Ces details ne pouvant inleresser que les personnes qui ont suivi les precedentes communications sur cede niatiere, on se contentera d'ajouier ici qu'il est e« general avantageux de I'aire la plus grande quantite de travail au moyen du moindre nom- bre possible de periodes , afin d'avoir a surmonter la plus pe- tite somme possible de resistances avec le flotteur le plus gros possible dans un appareil de dimensions donnees, quand ce ne serait que pour ouvrir la vanne moins souvent. Enfin on n'a point a s'embarrasser des percussions qui pourraient provenir de la descente de la vanne sur son siege ou de la descente de son conire-poids , parce que tout cela est parfaitement amorti par rimmersion de surfaces qui selon certaines lois viennent frapper le liquide a des epoquesou la force vivequ'elles amor- tissent est sans consequence ei ne servirait qu'a deranger le systeme. 413 Seance du 11 novemb'relSM, M. Catalan communique les recherches suivantes sur quel' quesproprietes dc t'heiicoide a plan d'lreetenr . ■■ t>i Ton prend pour axe des z I'axe du cylindre sur lefjttel est tracee Ihelice directrice , et si Ton cliqisit uae unite convena- ble , Tequation de I'heliQrii^'iJe pourra e^riS mise sous la forme ; z :=: arc. tang '— (1) Generalement , la determination de la Ii»ne minimum entre deux points , sur une surface quelconque , est un problenie insoluble : pour I'helicoide , il sesi uplifie consideraijlement. En elfet, en prenant des coord. innees polaires n et w , et posant u rr King, v, on trouve d'abord , pour integrale pre- miere de Tequation dilTerenlielle du second ordre qui repre- sente la projection de la courbe chercljee , dV ni.iU. K Sin V -j- c - c etant la constante arbitraire. Cette formule ne peut etre inte»ree sous forme iinie que dans le cas de c rz o. Elle donne alors , pour la projection de laiigne minimum, 1 = I (e" - e-^) (5) Selon que la constante c est posiiive ou ne'jjative, I'eq'ja- tion (2) represente des courbes fort di'feientes entre elles, que Ton peut construire a I'aide des tables eliiptiqucsl*'^'*^^! ' La course minimum representee par I'equaiion (3) peut etre regardee comme intermediaire entre les courbes des tieux au- tres ffenres : elle a une liaison rem;iri]uable avec les lignes de couibuie de I'h^Iicoide, lesquelles sont representees par I'e- quaiion + M=i(e"--e-") (4) Eriflft-, «i Ton cherche quelle est , sur rhellgoiJe, la ligne de Extrsutde L'Institut, I'e section, 1843. 15 414 longueur donnee qui renferme une aire maximum , on trouve, pour iutegrale premiere , Ndv duz=i — — r^\ .\,-^, l/'Am^ —V^ cos'^u ^^ en empioyani les memes notations que ci-dessus , et en posant de plus , \ cosv / ' m et c sont des constantes. sin V Siance du 25 novembre 1843. Hydrodynamique : Nouveau moleitr Injdrauliqve. — M. de Caliyny depose une note sur un nioyen d';ip|jliquer son nuu- veau moteur liydraulique a une granJe cliuie dVau, et de le iraiislormer, si Ton vtut, en maciiine aspirante ou eievaioiie. On renvoie pour al)reger a rariicle pi eceileiit sur cttle ma- licre. (Seance du 4 novembre dernier j Inslitui , u° oil.) ii n'esi pas necessaire de creuser le sot a^une prolondeur analogue a la hauieur de la chute moti ice pour |jouvoir faire lonciiunner I'appareil. tn eltet, pour laiie remonter la co- loniie liquide oscillanie jusqu'a Ja varine anmittaire, au lieu de s; procurer une oscillation remon ame au- inoyen de la pro- fondeur d'uii elle part, on |jeui se procurer cetie oaoiilaiioii en I'aisaiit remouier I'eau dans une bi;jnclie de svj liun qui s'eeve au-dessus du biet' uiierieur. 11 suilira alors douvrir periodi- qucment une vanne ou soupape, cylindnque ou autre, lau bas de celte seconde branctie pour que I'eau muirice descen iue par la premieie s'y ecoule eu temps convenable. Ceile seconcJe soupajje pourra etre lout simplement lice a la preioiere par une corde passant sur des poulits, qui la tera Icra.er en meme temps que la premiere. Si la seconde soupape est horizon tale, on pourra enloncer le tiiyau a une prol'undeur encuie niuindre , les cord<.i> eliint en entier au-cJessus du niveau du bief inleneur au lieu d'etre au-dessous de la soapape^ Eritiu , si PtJi/ v«ui irant-iormer I'appareil en machine sjmplcmem elevaloire, en supprimani le lis flotteur, le tuyau d'ascension sera forme par la seconde bran- clie. Dans tous Ifs cas, le rapport des courses dans les deux branches sera re{{le au moyen des ripports de lenrs diameires. Si roD vHut avoir une machine simplen^ient elevaluire, on peut se debarrasser de la premiere soupape, et alors la seconde, qui sera ia seule piece mobile du sysleme. pouria eire mue par la seule percussion de I'eau d'une maniere plus ou moins jfualo- gue a celle de la sonp.ipe du belier univalve precedemnient communique a la Socieie. II est facile de voir, d'apres ce qui a ete dit precedemment sur la maniere de transfoiiiier loules les machines osciilanles efevatoires en machines pour les epiiisemenis, que celle dont il s'agil dans ret article jouit aussi de cetie propriete, avec I'avan- taji^e parliculier de ne pas exiger que le tuyau plongc a une profondeur considerable dans le niveau du biel inl'erieur, d'.ipres un principe analogue a celui d'une des pompes osciU lantescommuni(]uees a la Societe. Dans tous les cas, il ne faut pas beaucoup s'inqnieter de ce qu'au moment oil se ferme la vanne ou soupape inferieure de decharge des eaux motrices , la colonne en mouvement ren- contre une petite masse d'eau en repos , car, abstraction faite de ce qui a ete dit sur ce sujet, on peut remarquer que, d'a- pres les lois du choc des corps, il est tout different d'avoii- a considerer une petite masse ()ui en cho |ue une grande, pu une grande qui en choque une petite , le choc etant dans ce dernier cas bien moins destructeur. Stance dii 2 dicembre i8l^S. Embryogenesie. — M. Milne Edwards communique des Con- siderations sur cnielques points d'oiibi ijngent^sie. Les p!iysiolo;;istes (pii out cherclie a exprimer par une^ur- ipqle geneiaie I'ensenible des faits cqnnus relaliveii^pnt au mode de develuppepient de Torganiijaiipn cliez les anima^x ont adopte tour a tour deux theories esstntiellem^nt diffei enies. Suivant les uns , toult s les j)arlies de reconomie se fornieraicnt jl^icpessjvenient en partant d'un pojpt central el se proijpp- il6 paient autour de I'organe fondateur ; suivant d'autrcs , au con- iraire, le developpement de Teinbi yon au lifu d'etre centiifii{je serail ceniripete , el dans I'orjjanisalion des aniniaux tout se fornierait de la circont'erencc vers \e cenire. Lorsiju'en examine sans prevention ce qui se passe dans I'oeuf , on ne tarde pas a se convaincre que ni I'une ni I'auire de ccs llieurit^s ne sont vraies d'une nianiere ajjsolue, niais que chacune exprime uu certain ordre do fails; leur portee a ete exafferee, et c'est de celte exagcration que dependent les defauis de Tune ei de I'autre. C'est ce qu'il est ("acile de voir, soit par I'etude de la nature ellt-rneuie, soil par I'examen des critiques doni cliacune de ces formules ont ete I'objet de la jjart des partisans de la doctrine opposee. Mais jusqu'ici on ne [)arail pas avoir cherclie a faire la part de cliacune des tendances expriniees par les mots de developpenunl centrifuge et de developpement ceniripete, et c'est sur celte question que M. Milne Edwards appelle I'alten- lion de la Societe. i^^ fi! i: • L'economie animale consiJeree sous le rapport anatomique, et abstraction faile des cellules , des fdires et des aulres ele- ments lissulaires, se compose cssentiellement de trois ordres de materiaux ; savoir : de maleriauX' primaires ou organltes; de materiaux seconlaires ou orffanes, et de materiaux ternaires ou systcmes. Or, il est en {jeneral bien evident que les mate- riaux primaires se constituent par voie d'extension ou par de- veloppement centrifuge, c'esi-a-diie en commengant par un point de peu delendue, qui pent eire considere comme le cen- tre pliysiologique de I'organite, et en s'etendant ensuile de proclie en proche dans une ou dans plusieurs directions a la ibis. Mais les organes , consideres dans leur ensemble comme constituant autant d'unites anatomiques, ne se developpent pas de la meme maniere et se constituent par voie d'agrega- tion , et par consequent la tendance embryo^nesique designee par M. Senes sons le nom de !oi de developpement centripeie est tout-i-fait applicable a cet ordie de pbenomenes. Enfin les systemes ou groupes naturels d'organes que nous appelons ma- 'teriaiix ternaires se forment a leur tour d'une maniere en quel |ue soite centriFu;;e, car ils commencent par un centre physiologiquc et se compleient par rapparition de nouveaux 4i7 organes aufour ou a la suite de ceux primitivement forme's. C'est ainsi, par exemple, que, cli^z lesanimaux siipeneurs, le sqiieletie se compose d'un cerrain noinbre de pieces osseijses priinaires di)nt le developpement se l.iit par accroissement pe- riplierique (ou par developpement centrifuge , pour nousservir des termes assez geneialeinent employes aujourd'liui) , tandis que lesmateriaux ostf'olo{;iques secondaires ( une veriebre ou un OS lonjj, par exemple) se constituent par voie d'agregation , c'est-a-diie par I'union de plusieurs organiies qui, so'licilcs par une sorte d'aflinite physiologique, se rapprodient et s'u- iiisser it plus ou nioins intiinenient. C'est ce mode de develop- pement que M. Serres a etudie avec un rare talent et qu'il a designe sons le nom de developpement centripete. Mais ce n'est plus de la sone que se developpent les sysiemes osteolo- giques ou materiaux lernaires du sijuelelte, eonsidei'es a leur lour comme lormant iii eelui des donnees neceftsaires pour penneure d'apprecier le atde ia que&lion. > Lorsqu'ou iraile par la polasse ou la sonde I'acetate de plonib ou lout autre sel soluble Uu inenie metal, il se lait un piecipiie blanc d'h}dratf de plonib qui, seciie a lAW°, ne clianj',e ponii do couleur eidont la decomposition ne conimeuce a s'elfectuer qvj'a urie t> niperalure un pen snpt rieure a lUO". j> Si 1 on deco.iipuse le nifine aceuie par un exces d'aniino>- niaque, ou bten si 1 on uissout Tpxyde de plonib d^ns une So- lution eienJue de potas-.ea laquelie on laisse ei.suiie absorber I'aCide cai bonique de I'air, on oblieiil des cristuux. d'oxyde de jiloinb ayaul la loinie dun ociaedre a base rnumbouale. Ue mejiie encore, en liaiiant de i'oxyde de plomb par une ciisso-^ liuion cliaude et conceniree de polas^e el iai sani relruidir la coinbinaison jusqu'a la tcuipeiaiuie ordinaire, on oblient dcS ecailles crisiallliies analogues a la liiharge. » Au premier aSjjOjt, la cause occasionelle de ces dillereuces parail obscuie, et en voyant d'une pait un piuduit anioi pile et liydiaie, ei de lautre un produit crisia bn et anhydre, on pent se demander sio'tsl J'et it anhydr-e qui permei la criscal-' li*aiion, ou bleu si c'esi la fur e de cii.>tallisaiion qui deternnne ladeJiydraiaiion. Mais,ien teuant un conij.ie p us exact de tou- tes le6.c.['G.j !;&>.■ Bceo.ou :vtt*i'l u'unu pai I la f/icGipifaiion aCc •» Itjiee d';un ^lyUFrtt*, de I'auire la precipitation inoin.^ instatt-» -120 tane'e d'uq oxyde an!)ydre ; sachant d'ailleurs qu'en general Tacte de la crislallisaiion exiye un certain temps pour son de- veloppenient, on est conduit a admetire que (juand I'oxyde de plomb traiie par voie Iminide se trouve dans des circonslances telles qii'il puisse crisiall'ser, il ne se combine pas avec I'eau et que li force de aislaUisalion opere la decom|)Osition on du nioins einpeche la formation de I'h v drate aussi Lien que pourrait le faire la furce expansive du calonque; telle est du moins I'o- pinionadoplee pai'M. Milsclierlich. ymuu ii»j ^lip » Les exeaiples de Ci-iie circonstance sont encore rares dans les laboratoires ; mars M. Mit~clierlich , dont tons les irovaux decelent cet esprit de ;:eneralis?jtion si essentiel ([uan 1 il s'a- git de I'applicaiion des phenomenes ariiHci' Is a ceux de la na- ture, n'a pas laisse echapper cttte occasion de faire remar- quer que le fait en qdcstion peul expli jiier la production de I'anliydrite dans des terrains dont la formation a(|ueuse est evidente. II ne resie done plus qu'a decouvrir les circonslan- ces accessoires encore inconnues 0r, des manifestations dune repulsion analogue pour I'eau se presenttnt assez frequemment dans les reactions que la na^ ture opere par voie humid(; sur les matieres ferrugineuses ', quoicfue celles-ci soient tres sujettes a sliydraler. Ainsi cliacun sait que le fer metallique, le caiboniite de piotoxyde de fer et les pyrites en butle a ('influence ties agents aimosp!ieii(|iies passent a I'eiat d'hydraie de peroxule ; mais si lel est I'eri'et ordinaire, il ne lau Jrait pas tn conclure (ju'il est absolu. ' »En elTet, le liaset ceitainscalcaires dela formation oolitlii- que des environs de Lyon montient jus |u'a une cerlainc di- stance de part etd'autie des ftnles, ime serie de zones pa- ralleles et colorees en rouge tres prononce. lei evidemment les eaux d'intillration ont reagi sur les combinaisons du fer asso- ciees aucalcaire, mais, au lieu deleshydrater comme ccla ar- rive pour le carbonate spailiique ou litlioide, elles les ont sim- plement peroxydees au point que i'on pourrait a la premiei e i2i vue croire Ji unG action de \i chaleur si routes les circonslsnces accessoires ne s'opposaieni a ceiie maniere d'envisager le fait. ; »M; Siuder a trouve le meme resulidt dans leS feuillets du flisch el des maci{;nos des Alpes et des Apennins; il se repro- duit encore fiequemmenldans les kaolins des gneiss, granites, dioriies, syenites, serpentines etporphyres, par suite de lades- organisalion intime de ieurs minerais constittranis. »l\I. Becquerel a dccouvert dans les fondaiions d'un vieux chateau plusieurs barres de fer presque entierement oxydees et transformees en fer hydrate, en fer magnelique et en per- Oxyde. Ce dernier olfrait des cristuux dont I'aspect aii micro- scope eiait le meine que ceux de I'ile d'Elbe, et le fer magne- tique eiait pareiilement tr^s bion cristallise. ' "''' ''"^^ ^ '"'^l "^^ »Un phenomene analogue se manifeste auxafflcurementsdes filons deCliessy. Les pyrites cuivreuses qui sonl enchatonnees dans une gangue siliceuse ont ete en partie enlevees pro- Lablement par la viiriolisation , el'fel combine de I'air et de I'eau, en sorte qu'il ne reste plus en certains points autre chose que des masses d'un quartz spongreux ofl'rant quelquel'ois la legerete de la pieire ponce ; niais dans ce depart il est rest^ dans les pores une certaine quantite d'oxyde de fer qui n'est pas toujours hydrate, mais bien d'un rouge aussi parfait que le colcoihar. > Une furmaiion d'oxyde anhydre largement developpee se montre enCore dans le fer oolitliiquedesmarnes supra-liasiques de Villtbois et dans le mineral des marnes oxfordiennes dc la Voiilte, pour lesquels la conservation parfaite des fossiles ^ta- blit une simple action aqntuse. Erifin, des schistes argilo-sa- bleux appartenant aux assises inlerieures dit terrain houiller de 3Ioiitroud, pres de Givors, olfient aussi une indjibilion de peroxyded'un rOnge' protloiic^i; mais dans ces irois derniers exemplesilfaut voir plutSibne precipitation directe qu'un el- fet de decomposition analogue a celui des cas precedents. ' » On pOurrait objecter ici le defaut de cristallisation apparente tie la pluparlde ces masses et le considerer comme un obstacle aa rapprochement avecle phenomene signale par M. iVlitscher- liCh; mais, outre que les cristaux observes par M. Becquerel Invent deja une partie de la difficult^, on pourrait encore dans Extrait de Ulnstitut, 1' section, 1843. 46 122 les amres exempies attribuer la deshydratation a un simple eHelUp cohesion ou a une force calalylique, car, au boui du conipie, riniervenlion de I'eau ne sauraiieire nieconnye, et nous ne connaissoiis pRCore aucuq cas biepcpnstate dans lequel un prccipiie par y.oip i|M'"idc, opere a jVoid oy a cliaud dap§ ^s, laborfiloires, ait qfoqlre le litv a Telal peroxyde anhydre^,; ,,,!) > Ce lit St du reste pas sans mold' que j'avance ici ie mot de fpflccA^^^jilytique. Quelques-uns des elTeis qu'on lui allribue ne reiilrenj. |).is lacileuieul dans le c.is des alliniles qrdinaires; il estsurijqibien [}emonire que les ui^s^es poreuses pioduiseqt certains elfels de condensation assez remarquables pour meri- ler unecoqsideVation speciale, ei Ton en vienJra probablemenl un jour a leur attribuer dans ies plieopnienes naiiire}s uae plus l^y-^e pan qu'oo ne la fail jusqu'a fu;esent. ,n niioii m;: »C'est ainsi qu'independainmenj. des exemples precedents dans lesquels |a puiosile peul elre consideree comme jouaiit un ^■ij|e,' 9a pqurraif encore adinettre que les g res bi^jarres ejt If^s gies vos|j;ieiis, masses sediineiitajres esscntiellenient poreuses, ont c^l^|.eimine la formation aniiydre du I'er peroxyde ^.fll)i, }fi^ qolfjie ^i i|equemnient en rouge. i-.ni i!rl i^.ijeposseue dans ma cudeciion des sables lerliaires des 'enyi- i;9ns d i^pt, departement de Vaucluse ; ils onl ele inibiljps genp- raluneiu par des dissolutions I'enujjineuses leilemenf^ apondan- [es qu'ils louinissenl des masses ex,|;loital)|es de fer hydrate resiniie, varieie assez rare, mais dont I'orijjine aqijeuse ne sau- jaii etre coniestee; dans les parties, au contiaire, ou }es sables soni sinipleinent colores, ils lespnlfrequenimenlen rouge pur, bien que ces parlies ne Iprment quelquelpisque des tubercules deia grusseur d'uneflqij^, npyes compieiement dfins le l^Jhy- di-ale. " ' ' ' ""iM • • ' :,.,,j^^'^rgile est ausbi un corps poreux, comme le proijve s^f- fisauMUfni ra\idite aveo laquelle edese saiure d'eauj aussi est- elle Irequeinment cplpree par le peroxyde de I'er, et il en pst quelquel'ois de meme ppur certains liydi o-silica^ek d'alumine. jji^jjEfitin, je me rappejlejai loujpurs leionneiiient qf^p me fit e^pnouvei", dans li.s environs de Belfort, lors de ijja premiere :^j.\f:ui sion geologique, le ter b\drate glubuleux d\i mine en 0^iiff eucfifiiojaue dans une ar^ile d'un 1 Qiij*eecla^ot.][)Qila p^r- i23 lie massive est combinee avec I'eau et l.i pirtie simplemeilt im- bibee dans les pores est a nil yd re, resultat imprevu qui nt'a toujours affecte depuis, etje laisseaux c'limisies le soin de de- cidr si acuiellement j'ai uii peuedairci la question. Que I'on clioisisse du reste suivantlescirconsiances entre la furce cata- lytique el la force de cristallisation, il n'en restera pas moins ceriain quel'aftinite de I'eau pour I'oxyde de fer, conmie celle du meme compose pour I'oxyde de plomb, peut etre vainrue a la temperature ordinaire er qu'il n'y a pas lieu a s'inquieter de trouver des actions de chaleur par la seule raison (jue Ton trouverait du fer olif^iste, terreux, compacte ou cristallin dans les filons et dans les couches. o ■ ■n ■ »Remarquons mainienant que les effets precedents se deve- loppent entre des corp^ doues d'al finites faihles ; c'est au moins ce qui a lieu ici pour I'eau dont la presqueinlifference est asscz connue. Mais la silice est encore moins ener{fiquequ'e|le, a une basse ou a une haute temperature. La formation des kaolins, la decomposition des verres enfouis, nous prouvesuffisamment qu'elle deplace journellement la silice a la temperalure ordi- naire. Depuis que Lavoisier a fail distiller, pendant cent et uri jours, la meme eau dan's un pelicm, on sait que le verre est at taqual)le a 100°; le fait a encore ete mis en evidence d'.une maniere plus coipplete aux fortes chaleurs des chaudieres a vapeur et des tubes de verre que M. C;igniard de l^atoura porles au rou{je. Si done on a pu croire {jeneraleinent (|ue I'a- cide silici<|ue acquiert une grande ener^jie aux hautes tempera- tures, c'est ciu'on n'apasassez fait attention qu'il reste en place a cause de sa fixite, tandis que les aiitres corps se vaporisent faute de pression. Mais il est facile de s'assuier qu'il iie peut depliceraucun acide, quelque faible qu'il soil, quand celui-ci nepeul pas se degager. Ainsi tous les phenomenes geologiques des Klons nous prouvent que divers hydrates et carbonates ont tres bien pu resisler a Taction divellente de la silice, bien que le tout ait ete injecie ensemble a letat de fusion ignee. »Ceci pose, ondoitconcevoirqiiesi certains hydrates peuvent se decomposer aux temperatures ordin.iires par de simples ef- fets de cristallisaiiou , divers silicates pourroni a fortiori per- 124 dre leur silice sous une influence analogue, et c'est ce qui arrive en effet dans les filons de fer oxydule. »Les geodes de TraverselleoflVeut a eel ^gard desexemples convainciints , car on y trouve des cristaux magnifiques de fer oxydule et de quaitz associes et juxtaposes de telle sorie que Ton voit avec la derniere evidence que le tout a ete dans un etal de fusion siniuhanee. Si done ce fait parait etre en contra- diction avec I'experience journaliere des fonderies , de laqnelle il lesulle que la silice se combine avec I'oxyde magnetique pour former des silicates ou scories d'affinage, il faut bien adnieitre que dans ce cas le refroiJissementaccelere n'a pas permis, pour une substance aussi visqueuse que Test la silice fondue , une separation que le temps laisse effectuer dans I'encaissemf nt des filons ; d'ailleurs la multitude des circonstances dans les- quelles on rencontre, ou bien Ton produit artiliciellement le fer magndtique avec une extreme pureie de formes, permet de supposer que cette maiiere est douee d'une grhnde energie de cristallisation. On peut done dire qu'ilen est jusqu'a un certain point de ces silicates comme des fontes dont le carbone resle dissimule si le refroidissement est brusque, tandis qu'il se Se- pare sous forme de graphite par un abaissement de lemperan ture plus gradue. » Mais si la force de cristallisation peiit operer des decomposi-^ lions entre un acide et une base, 'on peut naturellemfnl aussi admettre la possibilite des separations moins completes, te les que celles d'un sel double en ses deux sels consliluants, car ici les affinites sont souvent peu energiques. Ainsi le sulfate double de chrome et de potasse se decompose a 80° quand jl est dissous et donne alors deux sulfates simples; de meme encore le sulfate double de potasse el de sesquioxyde de man- ganese redissous dans I'eau pure donne, d'apres M. 31its- clierlich, des cristaux de sulfate de poiasse simple. » Enappliquantces notions aux silicates, on pourraconcevoir des separations incompletes en vertu desquellesil restera acote les uns des autres des silicates plus ou nioinsbasiques en pre- sence de la silice libre; ou bien des bases entiereiiK nt mises a nu dans des silicates qui ne sont pas sursatiires, ou bien en- core des silicates dont les divers degres de saturation ne se sui- 125 vent pas d'une maniere immediate, etces circonstancespeuvent expliquer les associations suivantes, savoir : Celle de I'oxyde mafjnetique cristallise dans la chlorite. Celle de la chorite dont lesecjilles cristallines colorent en vert les cristaux de quartz qui les renferment. Celle du {];renat d^insdesmicascliistes quartzifei^e^.' ' Celle du {jrenat et de I'ampliibole dans I'eelogite. Celle du j^jrenat, du i'eldspalli et du quartz dans les ji[ranulites. Celle de I'ainpliibole etdel'epidote associees dans les memes geodes. Celle du mica , Peldspath et quartz developpes simultanement dans les {jranits, etc., etc. I C'est encore ici le cas de rappeler que M. Forchammer a trouve a Arendal, en N(n-wege, liti melange dejjrenats etd'am- phibole, inclus dans uneiecorce de pyroxene, melange consti- luede telle sorte que, I'ensemble formant un pyroxene, on ne poiivait doiiier qu'un premier elTet de refroidissement n'eut produii le pyroxene dont la prolongation des causes caloriti- ques a ensuite determine la decomposition en favorisant le dd- veloppeiiient de la cri^tallisation. 1) iVI. Ber/elius, a I'ocrasion d'urie discussion" enf re MM. Ber- tliier, Brerlberg et Selsiroem relativement a la constitution des scories d'afiinage qui sbrit des silicates d'oxyde magnetique , avance la tlieorie suiyanie : ' sSi danscescomliinaisons leitiinimum de silice est par exem- ple celui ou il y a parties egales d'oxygene dans la silice et d9ns les bases , et si B lepiesente la somme des bases, B S sera ce minimum. Ajoute-i-^nde la silica alors, il se forme une por- tion de B 8^ qui se mele a B S, et aussi longtemps qu'il restera encore duBS, ir ne se formera pas de BS% cetie derniere combinaison ne pouvant se produire qu^ qugnd lalolalite aura au prea'able eie convertie en B J> ,. , ,' , . , , i tiNous dirons mainienant que ce raisonnement, valable pour le cas du refroidissement accelere des scories d'affinage, pour* rait induire en erreur si on voulail I'appliquer a la nature, puis- que les exemples precedents ne nous demontrent que trop jiis- qu'a quel point la forte de ciislallisalion peul avec le repos, Iq lemps et diverges autres (.irconitanoes plus ou moins obscures. uioui.iei .trs io>uUais .,u.' Tun i^jji ;,ii pu *n attcndre a prioi i. p ANALYSE MATiiEj«ATi<^uE. — M. Bci trand communique une note surla iheorie des vilegrales de valeur algebiique. Dans ses recherches sur Jes intejfrales de valeur algebrique, M. Liouville a ele conduit a s'occuper des integrales ration- nelles que peuvent admettre les equations dillerentielles li- neaires a coefficients ralionnels. Ce probleme , qui , indtipen- dammenldesoa utiiiie dans la recherche des integrales al;;e- briques, ofire par lui-meme un {jrand interet, a ete res'olu completement par M. Liouville, et Ton pent , a i'aide de la me- thode indiquee par lui, decider dans lous les cas s'il y a des jute{i;rales rationnelles et les trouver lorsqu'elles existent. Jye.but de cell^ not« est de donner, dans le cas panic.nlier de,.reqiiaiiQn du premier ordre, une methode qui, quoique basee sur les memes princi|)es que celle de M. Liouville , pouiia dans un gi,and,po^i|3rejle, .9^, ,eire d'.une applicaiiori plus commode. ,;,, ,■ . > -iiXpici i'enonce du theoreme auquel M. Bertrand est .par- ^^P*^. •;iifi«iio/j;i no noiiic^ dy .. L'equation P — -j, Q^ 4. R — q, dans laquelle P, 0. R ax • . ■ .. . • .. designent des fonctions entieres el' raiiorlnelies ^e^ x,%e P'tit avoir dinte,o;rale rationneile, ni par suite d'inlegr.ile ;d;;ebri:|ue, c^ue s;il existe un nombre entier J/?, tel que les p'olynomes . \ dp I* et Q — ;jn — dp ^ient un commun diviseur. iJoTANiQtJE. ■— M. Montafjne lit une notice ayant pour tiire : Quelques observations toucliant la slructure et la fruci'ficaiion des genres Clenodus, iCiltz., Delisea, Lamx.,et Lmormnndia, ^loniag., de la famille des Floridees. Les types de cies trois Alyues , tres rares clans les collections, habiient les cotes de la Wouvelle-HoUande ; leur etude an;ily- tique a conduit I'auteur a truver des caracieres plus solides queceux qui etaient coiinus pour appuyer les distinctions sur lesquelles sont eiablis les deux premiers genres , et a, separep du Deltsetty auquel il a ete reuni dans ces derniers teinp9« le nouveau geme Lenormandia , dont rorganisaiiQn.estsi diti^r^^ rente. ■■' .'^■■■■yvn-Ki •)'!M'.ii? t Le Fucus Labillardieri, dit I'auteup, a siibi bien des vicisi*! siludeset passe dans troisouquairegemesavanl d'arriver a for- mer lui-meme le type d'un genre nouveau que nous eiabltssions, M. Kiitznig et moi , presque au meme moment , lui sur des ca- racteres pris de Torganisauon de la fronde, et moi sur ceux" bien |)lus remarquables encore que preseiite sa fruciificatioit ; anomale. Gelle Iructificaliou parait avoir ec.happe au profes- ■ seur de Nordliausen, puisqu'il la decril dans les memes termes que riiislorien des Fucus , M. Turner , lecjuel , ou en avait una autre, la conceptaculaire peut-etre, sous les yeux, ou bien n'a pu , I'aule d'un bon inslrumeul, voir ce qui existe reellement duns celle-ci. La Pliijcotogia uu'wersulis ayant paru avant jna ' Cryptoganiie du Voyage de la Bonite , oiis )nt consi;>nees mes • observations a ce sujet, j'ai du adapter le nora de Ctenodus l^'-' imposea ce genre par M. Kuizni;j. L'anoinalie de sa fructifica'^ • tion est telle qu'on y trouve des caracteres propres a lefaire distinguer non-seulement des genres voisins, mais eacore de tpus ceux de la belle famille des Floridees. J.e vais essayer d'en donner une idee. >{ xosio :. «i,i)i/i;;ii; ovb J Knire les ramules spinuliformes de la fronde du Cfcndrftts Biliaiditrii se voient des corps arronJis ou ovoides portes sur un court pedicelle : cesont les receptacles , que, en.raison de la plurality des loges dout ils sont creuses» je noramerai polif- thecies. Si Ton pratique en elTet une section longitudinale qui passe par leur axe, au lieude la loge unique que presenteot toutes les auires Floridees, on en comple de cinij a six dans le : pourtour de la section, ce qui peut faire supposer le nombre au mo nsqualrqfois plus grand dans toute leteudue de la pe- j ripheri^,;,^ ^!Rn -vi-vaib n;,'r e^nub aiuq De tons les jioints de leur parol interieure partent des fais- i ceaux de lilaments continus, courts et convergeant vers le centre de la loge, disposition tout-a-fait anomale dans, la fa- mille et plus analogue a ce qui se passe chez les Fucacees. La '■ plupart de ces lilaments , conlormes en raassue, rameux a leur ba^e seuleraent , resienisierjles, etdiaphaaes, tandis que d'au- granuleuse qui oooupe leur centre se metamorf'ilioser en line' spore coniposee. D'abord simple, le letrasporeconlenu dans le filament, qui fait ici fonction de ilieque ou de pei'ispore , se stllonne insensiblementde trois lignes iransversales plus obscu- res qui indiquentles points de sepjrralion en quatre spores a la maiurite. La chute de la spore composde encoie cntiere, c'est-a- dire enveloppe^ dans son perispore, precede la rupture de celui-ci et la separation des spores, qui se i-epandent dans la loge pour n'en sortir que lors de la destruction de la polyihecie par les agents exierieurs. Dans celle singuliere fructilicaliofl j«! on voit mauifesiement que les filaments f-porigenes sunt I'epa- nouissement et la terminaison de ceuK qui parcourent le centre de la Ironde ei constituent son systeme meduilaire ou axile; ce qui contredit une opinion opposee, eniise par M. J. Agardh,'^ dans ses Alg. Medit., p. 6^. Les spores composees de ce genre ^' cm encore une grande rossemblanceavec certaines sporidies de Lichens el de Champignons. rinsJif/l .1/ mq o-u- ^iqau > En resume, cette fructification monfre ; '^" ' ■' » 1° L'arialogie et , pour ainsi dire, la cortflu&nCe des deux'^ sortes de corps reproducteurs qu'on trouve ordinairement sur des individus distincts, chez les Floridees ;"'*' '^'^^ iJiiisob kj u I 2° Leur origine commune (au moins dans res|)^cfe jSi^ecIte'b) dans la couche centrale ou medtdlaire de la fronde; > 5° EnKn, un second exemple (mon genre iVo«o(/^maoffre le premier) dans la m^me famille, dela direction convergente deS filameiiis sporig^nes vers le centre des lojjes. » L'auieur reiablit le genre Delisea, londe en 1824 par La- mouroux , mentionne depuis lors par le seul Gaillon et injus- temenl oublie de tous les phycologues' de I'epoqne actuelle. if^ proqve que le genre Bowesia, ci'e6 paJ- M/Greville en 18'0^]' puis change en CahcUulia en 183G, n'en dif'ere par aucuri ca"- ract^c essehtiel, 11 etablit Suif- Ues echaniillbhs aullientiques, que [eSphcerococcus flnccUlttsiSiihf., est la'mGme planle que le Catocladld vulchra da M. Grevilte.'Co i'vcni'e seconiiiuse done aujourd'hui, selon M. Moritajfhei: ides D^ fimh'riaia, Lamx.J ' D. eU^gani,\Ahv^:; et W.>«fcyiVa;'JHonrifH'.'"''''' " ' '' "-'. ^ '-!"^^{ M. "J; Aigapaii a cfemTnemeiil? ftiiti\m-&^k4R^W'i ^^ 120 genre le nliodomela dorsifera, si ditt'erent du genre precedent et de toutes les Chondriees , soil par son or^ofanisation , soit par son IVuit conceptaculaire; mais en imposant a ce jjenre le noin de Mainmea, deja consacrepar Linnee a iiiie planie ph;ineio- {jame dela famille des Gutliferes, dacontrevenu aux. lois de la nomenclature. M. Montafjne propose , en consequence, de sub- stiluerace nom , qui ne saurait etreadmis, celui de Lenor- rnandla, en Thonneur d'un habile phycologue fran^ais , bi(^n connu de tous les botanisies. Oes Kgures analytiques montrent que ce genie n'a rien de conimun avec le Bonnemaisonnia , pres duquel on le place, ou avec lequel on le confond , en n'en faisanl qu'une section. ZooLOGiE. — M. Paul Gervais communique les principaux resultais d'un travail qu'il vient d'enireprendre sur la famille des Scorpions. L'auieur rappelle verbalement les differents travaux de Degeer, Herbst, Hemprich et M. Ehrenberg el IVI. Kock sur la famille des Scorpions. II expose ensuite les resultais auxquels il est arrive relativement a la caracteristique des especes de ce groupe, a leur classilication mediodique et aux iaits gene- raux de leur repartition fjeographique. 11 met aussi sous les yeux de la Societe deux planches representanl plusieurs espect s nouvelles, presque toutes de la collection du Museum de Paries, etauxquelles il donne les noms suivants : Scorpio ( ^/((//-octonus) cuRviDiGiTATUs. Carene medio-dor- sale unique; queue de mediocre epaisseur, une epine sous Taiguillon , doijfl (ixe courbe des sa base et laissant un vide entrelui et le doigt mobile. Longueur totale, 0,050. (Palrie?) Scorpio [Andr. ) madagascariensis. Queue de moyenne epaisseur; sa carene superieure subepineuse aux 2% "h' et 4* anneaux ; une petite saillie spinilorme sous I'aiguillon; palpes plus dilTerents de ceux de XAndr. occiianiis ; couleur brune- roussatre. Longueur tolale, 0,055 ; queue seule, 0,035. ( Ma- dagascar, par M. Jules Goudot. ) Scorpio (^wf/r.) arhillatcs. Figure dans la Zoologie du Voyage de la Bonite , Insectes apteres, pi. I, 11 g. 25-27 ( de Touranne, en Cocliincliine, et de Manille, par feu M. Eydoux el M. Souleyet). Extraitde L'lnstitul, !'« section, 18/i3, 47 i30 Scorpio (i4emenis dts faces perpemliculaires a ces aretes. Or, il est facie de voir que , dans la lesultante {jeuerale dts pressions du resie ilu corps sur les diverses faces de I'element , les actions seules des pri>mt s n'eotreront qu'une fois ; celles des onglets y entieront deux fois , et celles des angles iriedres trois fois. 11 y aura, de plus, dans la meme resuUanle, des actions de prismes sur des prisines oppuses , ei ces actions se detrui- ront deux a deux comnae egales et contraires ; mais il y aura d'aulres actions etrangeres s'exer(,aiU enire parlies exie- rieures a I'element, et qui ne se delruiront pas; ce seront les actions suit des angles triedres, soil dfe onglets, sur les prismes non adjacents. » D'oii il suit que , par la definition ci-dessus , la resuliante des pressions exierieures sur les faces de I'elemeat differera , de biea des manieres, de la resuliante des actions des molecules du dehors sur les molecules du dedans de I'ele- ment. » On aura des differences d'une autre nature, mais non moins gratides, si Ton considere les pressions du dedans au dehors du meme element parallelipip^de rectangle. Et si Ton suppose obliquangks les faces de separation des portions de corps, on aura, dans les resultantes des pressions, des comhinaisons fort compliquees d'eniplois multiples, ainsi que d'omissions d'actions des molecules de I'une sur celles de I'autre , et d'introductions d'actio:is etrangeres. I) Je pense done qu'il faut renoncer a la definition des pres- sions rapportee plus haul. J'ai propose , en 1834, dans un me- moire, et ensuite, en 1837, dans un cours lithographic , d'en adopter une autre, analogue a cede qui a ete donnee du flux de chaleur a travers une petite face, par Fourier (ch. I, 96), et par Puisson (Memoire de 1815, public en 1821 , Journal de riicole polytechnique , article 50). Cette definition consiste a appeler pression , sur une petite face plane quelconque , imaginee a I'interieur d'un corps, ou a la limite de separation de deux corps , la resuliante de loules les actions attractives ou repubives quexercenlles molecules siluees d'un cole de cette Jace i37 sur tes molecules situees de I' autre cote , et dent les directions traversent cette face. » Deja M. Duhamel avait reconnu la possibilile de definir ainsi la pression, car, dans un memoire presente en IS^S, il la calculait, dans les corps solides elastiques, absolument comma il a calcule le flux de chaleur dans un autre memoire date de la meme annee et insere au Journal de I'Ecole polytecfmique (21^ cahier, p, 213) : mais il n'y atiachait qu'une iaible importance, comme on pput le voir a un autre mpmoire (t. v des Memoires des savants etranjjers) ou, pour en faciliier la lecture, il revient a la definition la plus connue de la pression. ' '' -"•^'^' ' » Cependant la nouvelle definition est exelripte'dfe tbus les inconvenients de I'autre (ainsi que je I'ai remarque aux deux ecrits cites): car, outre qu'elleetablitune parlaite symetrie entre les pressions sur les deux cotes opposes d'une meme face , elle rend la resultante des pressions s'exer^ant a travers la surface de separation de deux portions de corps, quelles qu'en soient la forme et I'etendue, identiquement la meme que la rt'suliante des actions moleculaires de ces deux portions I'une sur I'autre. En effet, les forces qui enlrent dans la composition des pres- sions, definies ainsi, sont de deux sortes : 1" les actions dd' molecules d'une portion de corps sur les molecules de I'autre' portion , et ces actions ne sont jamais comptees qu'une seule fois; 2" des actions entre molecules appartenant a une meme portion. Or, ces actions etrangeres se detruisent toujours, car comme elles viennent de ce que les lignes de jonction de cer- taines molecules d'une portion de corps travet sent I'autre por- tion, ou coupent deux fois la surface qui les separe, elles entrent deux fois avec des signes opposes dans la resultante gen^ralt* des pressions sur les divers dements de la surface et elles iie subsistent pas dans le resullat. La nouvelle definition se proie au calcul des pressions pour des faces aussi petites que Ton veui. Enlin elle permet de deniontrer sans suppressions de quanii- tes tr6s petites du premier ordre les deux theoremes I'ondamei.- taux des relations entre les pressions qui ont lieu sur diverscs faces en un meme point, » Au reste, en proposant ce remplacement d'une definition par une autre, je ne pretends pas changer les formules demc- ' Extrait de LTnstitut, 1«' section, 1843, 18 138 canique moleculaire trouvees pour la valeur des pressions dans les corps solides. M. Pois«on a meme prouve a priori (secoiKl memoire sur la dialeur, 1821 , 19'' cahier du Journal, article i I ) que les deux deliniiions que nous comparons doivent dontier le merae resuliat quant au flux de chaleur, et ii en est de meme pour les pressions, pourvu que Ton neglige toujours les differences d intensile entre les actions muiuelles de certains couples de molecules et les actions d'autres couples disposes de la merhe maniere et que Ion subsiitue aux premiers quand on passe de I'une des deux definitions a I'autre. On trouve , en operant des subsiituiions de ce genre, que les actions elrangeres introduites (comme on a vu par la premiere delinition) dans la resullanle generale des pres ions sur un element d'un corps se detruisent et se compensent a cela pres de quantites dei'oFdre de celles que Ton neglige habiiuellement. > Mais rien ne dit que Tapproximaiion dont on s'est con- tenle jusqu'a present suffise dans des questions a exami- ner uUerieuremeni : il me semble Uieme q.ue deja la difficnltedes aieies vives qui s'est presentee a M. PoissOn (2{)» cahier dd Journal de I'Ecole polyctechnique, n"^ 2o, 49, 50, 55 du memoire du 12octobre 1829) tient en partie a la definition de la pression p^r le cylindre. » II me parait important, dans lous les cas, de rendre desi-; present la theorie des pressions rigoureuse, simple et exempte, autant que possible, de suppressions ou de substitutions qa'il soil necessaire de legitiraer a mesure qu'on les opere, et qui sent peut-etre de naiure a alierer quelques resultats. Or, on y ; parvient enadopiant la definition de la pre?si6n que nows Te*<) nons de proposer et qui elfiace toute espece de difference entre' les resultantes de pressions et les resukantes d' actions mol^u- laires que les pressions sont desiinees a remplacer. i ; inoi-ii-ikg HvDRODYNAMiQOE.— M. de Galiguy communique a la Socretd les reinarques suivantes sur I'appareil a eleven de I'eau qu'il a essaye au Jardin-des-Plnntesal'occasion d'un appareil dece genre propose en ce moment pour disiribuer I'eau dans utie grande ville. On renvoie, pour abreger, au rapport fait sur ce sujet a r Academic des sciences le 20 aout lbd8, et qui a ete public dans L'lnstitut. ,;i yj^ ,3 ijus snu itq 8* Mat .noijTM "Jt ,^>lUUl^Vi 9(> JistUa 439 ; t Quand il n'y a qu'urre sevilc soupapevonpenrrait craihdre qu'elle ne donnat lieu a des coups de Lelier, mais il n'eiiFe!Sf' point ainsi quand il y a dfux inyaux d'ascension et par suiW deux soupapes I'une aupres de I'autrey parce que Ktirterde c^isr soupapes se i'erme quand I'autre s'ouvre, et que meme elle^ soni a demi ouvertes en meme temps. W est d'ailleurs a re- marquer i^ue celui des deux trryaux d'ascension vers lequel I'eau va monter ne contient que tres peo d'eau a I'instant ou la soupape s'ouvre de ce cote. » Cette derniere lirconstance, utile pour rassurer sur \af chance des percussions que Ton pourrait craindre an premier: aper^u, permet, dans le cas d'un double tuyau d'ascensiott, de' simplifier beaucoup le regulateur. On va voir que du moins dans ce cas on peut supprimer entierement lout I'appareil ex- terieurqui, dans la machine du Jardin-des-Plantes, servait a faire fonciionner la soupape ou espece de porte de flot dont on n'avait fait qu'une seule dans ce premier essai par des rai- sons d'economie. Chacun des deux tuyaux d'ascension etant periodiquement vide, on congoit que deux flotteurs etant suc- cessivement abandonnes a leur propre poids dans chacun de ces deux lubes suffiront pour faire fonctionner les soupapes dans les cas oii I'une doit se fermer pendant que I'autre s'ou- vre. Pour faire agir ces poids aux instants precis convenables , il suffil d'ailleurs qu'ils soient abandonnes par un ressort d'une mani^re analogue a ce qui a ete fait pour d'autres ma- chines. » Quand il n'y aura qu'une seule soupape, un seul tuyau d'ascension , on eprouvera plus de difficulte en essayanl de supprimer la cataracte exterieure a I'epoque oil la colonne tendra a redescendre apres son versement superieur. II parait cependant que Ton pourra y parvenir au moyen d'un systeme de deux flotteurs en parlie equilibres au moyen d'une bascule. On congoit qu'un de ces flotteurs etant periodique- ment reconvert a I'exterieur du tuyau par I'eau elevee donnera de la preponderance a I'auire a I'instant oil ce dernier sera de- couverl par un commencement de retour vers la source, ce qui fournira une force suffisante pour remeitre la soupape dans sa premiere position. > Lesdiverses machines oscillantes precedemraem communi- quees a la Societe eiant successiveniem executees et reunis- samde plus en plus les proprietes necessaires pour rendredes services a I'induslrie , ona pense que ces considerations secon- daires neseraient pent etre pas sans interet , eti'on ajoutera seu- lement ici que les experiences en grand sur le moteur dont il a ete qupstion dernierement doivent rassurer sur les ^"nances de deslruction que Ton pouvait craindre a la rencontre d'une petite rnasse en repos par une longue colonne liquide en mou- vement. En effet , une longue colonne liquide renconirait un gros floiteur en repos et lui communiquait sa vitesse sans en- dommager en rien I'appareil. » -jt9 li/ijiqqe'i JiK>! inwitJiailno larnhqum Jusq do 8C0 s'j eflfib j:ji!;viO- ni'.'iiil iih aiii:' ' ' ' ' Jiioli Joll .., ,. .^.-.r^T^lp^'f^fO oqi;.:;;. ,...,.. -ioi gob -lEq ii;K»4,*i!^;'.:^^Eii''"^^'^''l) alw^- 'i-ii'isp Uii) lit;Vp,'fl ho e»q(;Cjij(i4 ael ionnoiJOfio'l ^liiii 'luoq Jifoiillo,; ;")doJ y.u^b tot -uo'i'. 9'ilufi'l oop jiir.Lii'jq lOHM'j't n^ no!) aiiu'l On ecj aol ?.iu.b , A'Aihwi/ao'j zi'j^iq eliiBjani xub abuxi ?c»o 'lign 9'ti!i1 lu.i/l .9!/ J^o^^'J•^ nu Tiq s^rrfohmidft insioa iii'up g'ln'jllic'i) Itlluij li -jjiTi K'vtiu!;'! i"p 90 i jugolcrin »iyinBffi aiiu'l) na.'Tst 'u>8 nu , oqcquda aluoa snu'up biiib y'n li Jiriiiny < ^?,9 ns siliDiilib 9b 2ufq K'lavuonqs no , JioffiaaozB'b .1 uo oupoq^'l fi 9io'iiiu»X9 oJimcjko bI Tjiiii-iqqtj'^ . uj ' Dqya Jfi9in!.i8io/ aoa so'iqc D-ibn-^ > •- • • •'■ ■ •' -i iia'b n9;ofii nr, ^'^(07'(^.^t v GTti"vv< ■jvji, ;«»()?. fil 9'lJJ9m9'|'IUuij ...•.i.,ci..i.f! yj : ' .j,/. j^.m .rfuii ( c-! anfib Siiil K ffivS I^^^^hSIUwHK ^L-^f » j ill bSIk Jm ry In S^s^^^^^^^B^mBuSUiwI ft ' SI yi