^-.^ ♦>ix •mw. V.. %■>• . FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION ; FOR SCIENCE LIBRARY or THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY FAUNE I D U P A Y S DE LUXEMBOURG ov MANUEL DE ZOOLOGIE CONTENANT LA DESCRIPTION DES ANIMAUX VERTÉBRfe OBSERVÉS DANS LE PAYS DE LUXEMBOURG, PIH Alphonse DE LA FONTAINE . ancien agent foroatlcr, membre de lu Société des acienooe uaturel^e«. <^g> LUXEMBOURG, IMPRIMERIE-LIBRAIRIE de \. iilCHy rue du ciRii. 18 6 5 AVANT-PROPOS. Les ouvrages spéciaux de zoologie étant fort peu répandus , à cause de leur prix élevé , j'ai cru rendre service à tous mes con- citoyens qui s'occupent d'histoire naturelle , et particulièrement à mes jeunes compatriotes , en livrant au public , sous forme de manuel , le travail que la Société royale des sciences naturelles vient de publier sous le titre de « Faune du Pays de Luxembourg ou Indication méthodique des animaux vertébrés observés dans le Pays de Luxembourg. » Dans ce but , j'ai ajouté au texte primitif, outre quelques considérations générales sur les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les poissons, une série de tableaux propres à la détermination des ordres , des familles et des genres qui sont représentés dans notre Faune , ainsi que des descriptions courtes et comparatives des différentes espèces. Les diagnoses de ces dernières , rédigées avec soin , sur les descriptions des meilleurs auteurs, ne contiennent que les indications strictement nécessaires à la détermination des espèces , abstraction faite de leurs autres caractères. — J'indique également les changements de livrée des 4 csp^Ts (jiK- nous iviicontroiis sons (lifli^ronts costumes, mais je ne luis pus niciilion «les variai ions ({lie la ro])o de certaines espèces snbit, lors(ni(M'('S (leiiiicMcs apparaissent chez nous, invarial)le- niciit sons nn seul cl inrinc ('oslnFn(\ A l'isard (les oiseaux , il est à remaniuer i" que, lorsque les deux sexes porhMil W mcine plnmai;e, les couleurs de la femelle s(Mit lonjonrs moins \ivos que celles du mâle, et <|ue les jeunes, dans ce cas, junUMil une livrée ])articulière ({ui dilïèrc de celle du màlc aussi bien (jnc (\i' celle niir rétablir sa concordance avec la science moderne. |Nnii('\iler les répélilions, je donne, |)oiir cIkuiuc ordre, chaque famille, et, si c'est nécessaire, pour cha(pie genre, le résumé des caractères qui sont comnuins aux espèces d'un même groupe. Pour cette raison, il n'est fait menlion dans l'arliele d'ime espèce spéciale que des caractères particidiers qui lui sonl propres , ab- straction laite des caractères génériques qui lui sont communs avec d'autres espèces. Aux dénominalions latine, française et allemande, j'ajoute les noms sous lesipiels clia(pie espèce est connue dans le quartier alle- mand aussi bien cpie dans le (piarlier wallon de iu)lre i)ays. Je mentionne ensuite aussi succinclemenl que possible, pour chacune d'elles, les traits saillanis de son caractère, ses allures, ses mœurs, son régime, son habitat, les services qu'elle nous rend ou le dommage (prelle nous cause, elc. ÏN>ur les ois<'aux en particulier, je uir borne ;» iiiarilion et , si l'espèce est très-rare, \r lieu el ré|»o()Me de sou a|i|):irilioM ainsi (pie \o nom de son obserNalnir. J'iijniile poni" ceii\ de passage régulier : l'é- pocpie ordinaire de leur ariiNée el de leur (l(''parl, leur manièie de voyager, ef le nom du pays où ils passent la belle ou la mauvaise saison. lN»ui les émigranls el les sédentaires seuls, je mentioime : où et comment ils nichent, conduen ils font de coum'cs par an et quel est le nond)re et la c(Mdeur de leurs o'ufs. Les observations sur les différentes espèces me sont générale- ment personnelles. Celles sur l'époque d'arrivée et de départ des oiseaux voyageurs en particulier ont été annuellement répétées depuis 1848, c'est-à-dire depuis plus de quinze ans. .l'ai puisé dans les ouvrages modernes les plus estimés celles des données que je n'ai pu recueillir dans la nature même. Les noms des auteurs consultés eî les litres de leurs ouvrages sont consignés dans une liste spéciale qui sera insérée à la suite de mon travail. Je dois des remercîments à notre honorable collègue, M. Mohi- mont, pour les précieux renseignements qu'il m'a fournis sur beaucoup d'oiseaux de notre pays, ainsi qu'à différents amis qui ont bien voulu me seconder dans mes recherches. Je laisse à chacun d'eux l'honneur de ses observations en indiquant la source à laquelle Je les ai puisées. Dans des questions douteuses , j'ai eu recours à M. de Selys-Longchamps, dont l'obligeance et le savoir ne sont jamais en défaut. Les écrits du genre du mien ne peuvent avoir quelque mérite que si les faits généraux y sont relatés avec la plus grande con- cision. Les faits spéciaux seuls leur donnent quelque valeur; ceux qui désirent connaître à fond l'histoire naturelle, ne doivent donc pas recourir à des ouvrages de ce genre , mais bien aux œuvres volumineuses des grands naturalistes, des Buffon , des Lacépède , des Veillot et de tant d'autres. Différentes espèces mentionnées dans cette Faune sont dou- teuses. Plusieurs d'entre elles font probablement double emploi avec des espèces voisines et seront un jour définitivement rayées de la liste des oiseaux; d'autres, considérées comme nominales par beaucoup d'auteurs, finiront par être reconnues comme bonnes, quand elles seront mieux connues. En agissant comme je l'ai fait, j'ai voulu m'éviter le reproche de prononcer témérairement sur des faits sur lesquels la science n'est pas encore définitivement fixée. Les naturalistes jugeront sans- doute superflus les renseigne- ments généraux que je fournis sur les différentes espèces. Les faits spéciaux, les discussions dans lesquelles je suis parfois entré, intéressent peu le grand public. ÏVIon travail qui s'adresse aux savants comme aux simples amateurs, ne satisfera donc personne. Je lui reconnais ce défaut que je n'ai su éviter, d'une part pour échapper aux aridités d'un travail purement scientifique , n'inlé- n'ss;in( i\\\r \\r\i dr iihhmIc, et iraulic |»;nl p.mi' ne pas répéter les snilcs ilumuM'^ ^^riiéralc; «pii se rrliuiivciil dans tous les luamicls trailam de celle nialièi'e. Lu mol (MKMH'e sur le KuxeinlKuiri,^ me ))araîl néeessaire pour ceux do mes leeleurs (pii ne connaisseul pas cette contrée. I.oLuxemlHUUfi. situé entre ^"30 et i'KT de long. or. (Paris) et cuire 48M(>' el riO'iJU de latil. , est un i)ays forlement accidenté , traversé dans toute sa loriL^nieuer, du Nord-Kst au Sud-Ouesl, par la cliaine d«'s AidiMuies. Sa jdiis grande élévation (^chapelle de liindscideiden pivs de Waldi est située à Tio^^ mètres au-dessus du niveau de la mer à Oslende, et s(ui i)oiiil le jilus ]>;îs (liid) à ]A\ mètres au-dessus du même niveau. Les Ardennes consliluent sa partie la j)lus élevée. Cette contrée est caractérisée i)ar son climat rude et le i)eu de fertilité de son sol. Tantôt ce sont de vastes plateaux, léi^èremenl ondulés, exclusivement couverts de bruyères, «pii alternent avec des marécages, et tantôt de protondes j^orges d(uil les versanls abrupts sont ordinairement boisés de leur l)ase à leur sommet. Une cullure agric(de régulière et continue y est pres(pi'imj)(>ssil)l(^ el ne s'y renconire (]ue dans les environs des centres de jiopulalion (pii eux-mêmes sont i)eu nombreux. Au fur el à mesure que l'on s'éloigniMles Ardeimes, le terrain s'abaisse tout en conservant sa conriguralion accidentée. De belles vallées alternent avec des coteaux fertiles, el le climat s'adcmcil au point de peruM'ltre, avec avantage», en i)lein veut, la cullure de la \igne ainsi (jue de la jduparl des arbres fruitiers. Toute la partie assise sur les tei rains silurien, devonien et cam- l)rirn est dite Ardeiiiie; jiar o|)p(»siiion tuul le reste s'ai)pelle le bon pays. Les plus grands cours d'eau s(m( la Moselle (avec son allluenl la »Sùro), rOurtlie, la Semoy et la (iliiers. Les plus larges jdaines, les vallées les plus belles, smit toutes situées sur le coins de ces rivières. Deux tiers de la snjieijieie ln|;de du Lu\<'ml)ourg sont boisés. Toutes .ses forets soui evcliisiveiiieni peuplées d'essences feuillues; les es.sences résineuses u\ loiiueul (pu' des massifs de peu d'élen- diu', «pli jiroxiennenl tous «le semis iiiM:nt> . OF^DRE PREMTEF^ l'.MVVCKS. Les rajjarcs, ou oiseaux dr |>roir, sont aiiiM's d'un hcc ero- cliu, ,\ n»;iiidil»iii('s li;iii«li;uilrs ; ils ont quiihc doigis aux pieds, dont un au nmius, |r pouce, est loujoins dirigé en arrière. Leurs ongles, (jiu' l'on nomme serres, sfuil recourhés, |»lus ou moins acérés, aigus et rétractiles. Les narines s'ouvrent dans une mem- Inane, appelée cire, (pii garnit la base du bec. Dans lontes les es- pèces la femelle est plus forte de laille (pie le mâle, quelquefrus de près d'un tiers, et ce dernier prend alors pour celle raison le unni de ii( irelei. Les grandes cspùces construisciil leurs nids avec a des branchages et y entassent les débris de leur nourriture. Ces nids, qu'ils n'abandonnent jamais, quand on ne les dérange pas, et que l'on appelle aires , acquièrent des dimensions souvent consi- dérables. Les rapaces ne muent qu'une fois par an. Ce sont des oiseaux courageux doués d'une vigueur remarquable. Ils vse nourrissent de chair morte ou vive et s'attaquent, suivant leurs forces et leurs instincts, aux mammifères, aux oiseaux, aux poissons, aux reptiles et aux insectes. La nature les a pourvus d'une poche œsophagienne musculeuse, analogue au jabot des pigeons, dans laquelle les peaux, les ossements, les arêtes des diverses proies ingérées se roulent en pelottes qu'ils rejettent par le bec. Tous les rapaces sont monogames et forment pour la plupart des couples constants. Leurs petits naissent aveugles et nus et ne peuvent vivre sans le secours de leurs parents. Leur ponte annuelle ne dépasse jamais 4 à 5 œufs. Les rapaces forment deux familles : Yeux dirigés de côté ; doigt externe toujours dirigé en i avant et réuni par sa base au doigt médian à l'aide Rapaces. \ d'une petHe membrane 1. Diurnes. 'Yeux dirigés en avant; tête très-grosse ; plumage mou ; '' doigt externe versatile 2. Noctiirises. PREMIÈRE FAMILLE. RAPACES DIURNES, Les rapaces diurnes ont le plumage serré , formé de plumes à barbes roides. Leur livrée est excessivement variable, circonstance qui rend très-difticile la classification des jeunes dans la plupart des espèces. Comme ils ne muent qu'une fois l'an, et que les fau- cons ont besoin de cinq à six mues pour compléter leur costume d'adulte, les faucons de cinq ans d'âge au moins sont les seuls qui portent leur livrée définitive. Généralement les bigarrures du poitrail changent de direction comme de couleur avec l'àgc; la barrure transversale de la seconde ou de la troisième mue passe à la verticale un an ou deux plus tard et réciproquement. La colo- ration des femelles est moins riche et moins accentuée que celle des mâles. i!2 Ils roininil (i(Mi\ liilms, ccllo des vautuuis (pii se (lisli!ii;uo |»ar Si's yeux à llcur de lèl(.% cl celle des raiicoiis, recoimaissahlc il ses veux suniioiitcs (rnii sourcil saillaiil rnies vivantes et sont facilement reconnaissahles ;\ leur tête et à leur cou dépourvus de plumes, i^^arnis de duvet seulement. GENRE UNIQUE. Vautour. — Vultur. — Geier. 1, Vultur fulvus. (/..) Vautour (jriljdn. Weisskapfifjer Ccicr. LoiiiT. Idl. l"'ir>; tôle cl cou frarnis (l'un (iuvel blanc. Irès-courl; partie infé- rieure (lu cou couverte de I(>n;.,'ues plumés cllllées. d'un blanc roussàlre; le reste du corps, les ailos et l'ori^'ine de la «lueuc, d'un brun noiràUe ; réniigcs et pennes de la «pieue d'un brun noinilre. Ik'c d'un jaune livide; cire couleur de chair; iris Couleur noiseltc; pieds gris. On renianiue sur le milieu de la poitrine un espace nu , garni de duvet. Le i^riflon est oriçrinairc des hautes montapiesde rEurope cen- trale et ni('iidionale. Dans nos contrées, où il est de passage très- aciidenlcl, il n';ipparaî[ «pi'à de loni^s iiilervalles. Lu is:;:;, Ncrs la lin de l'hiver, le conducteui' de la dilii^cnce de Trêves à Luxend)ourL; aperçut, au lieu dit Kalekkaulen, situé sur le territoire de la ville de Grevenmacher, un oiseau de proie de fiurnes et de dimensions insolites, tranquillement assis sur un r(»clier distant à jteiiu' de ;{() à i(l i)as de la i;rand'route. H arrêta ses ciiesauv ei lii j»art de sa découverte aux voyai^eurs (jui tous constatèicMi le l';iii. Connue cet oiseau resta imperturbablement à la même |d;ice, sans se j»réoccu|ier de ce (pii se passait autour de lui , el (ju'il n'essa\a |»as même de fuir dans le juoment où la voitiirr jiMldi(|iie passai! de\;iiii lui, il put être examiné avec soin; il aNait la tête el le cou d(''pnur\us de plumes : ce ne j»ouvail donc être qn'im vautour. Dans l'impossibilité de délerminer avec une entière certitude l'espèce i\ bupielle cet oiseau ap|)artient , j'ai communiaisil, raicnicnt à terre ou arrêtée. 11 chasse seul ou ;» (lrii\. Son vol est liant cl rapide; son cri tort et éclatant. Dressé pour la chasse, le lançon vole l'outarde, la grue, l'oie san>ajie, le canaid, la perdrix, le coq de bruyère, le faisan, la bé- casse, le lièvre cl le la|)in , cl, dans un autre ordre d'idées, le mi- l;iii , Ir J(;iii-|(-r,l;inc, Toiscau St-Martiii , la buse, la cresserelle , le lio|irre;iu et l'épeivier. Les iiincons de.> ré-^ions seplenlrionales sont émigrants et quil- leiil Inii p;iirir \rrs l;i lin de réié. Us aiiivenl dans nos contrées dans les derniers jouis dn mois d'aoïil cl y passent l'hiver en plus ou moins ^'land iioinlne; m ré\rier ils reparlenl innir le Sovd. Un petit nombre d'imliNidns reslenl che/ nous et aireiil dans les HK'hers eslainineiit dans ceux de Liiroclie, de Marien- Ihal, de Manlernacli v[ de Machtlinm. Le nid, d;ms lequel la le- meile pond :{ à i o-iHs (rnn jaune ioii :iii nmI il.' l'iiloiicUc, lie l:i c;iill<' ol niriiR' de la perdrix qu'il irat- taijiir jamais (MI iilMMlr. L:i M;iir |»alri(' du iiolMMcaii i>araît ôlre la Suéde et rAll('nini,^uo s«'|itt'nliil(' jtassaLjr, du ITi avril au la mai au i)rin- l(ni|is, rt du \" anùi ;i l:i tiii de srj>t('nd)r(' OU automne; il est alors assez ré|Mndu dans les eaïupa'^ues, sans être commun ; nulle ]>art (»n ne le Noil aussi abondamuu'Fit (jue daris le.s prairies humides r[ niaivca^'euses (lu'alleelionue la hécassiiie. Acridenlelleuu'ul un roujjle de hobereaux niche chez nous. M. Mnliimout m'inrnrme (pi'en ISil il a \n entre les mains d'iin j?a- miii de Kaliacreaii\ , «pii avaient été pris dans le bois communal , sur un li«"'lre éle\é. Toules les recherches (pie j'ai faites, n'ont anïcné à ma coimaissance auemi autre l'ait de cette nature, (pioiijue la présence de ces i-apaces ]>armi nous, au commencement do juillet. rplus souvent (]ue l'on ne i)ense généralement. I.r JKiJKreau déliuisant une grande quantité d'oiseaux nliles, rt ne nous reii lonnine la «lueuc, est large et terminée de blanc roussâtre. — Les jeunes ont l'iris brun et ressemblent à la femelle dont on les distingue facilement, enlr'autres à art des aiileiiis admettent (pie l'un est le jeuncei que l'autre e^| roisc.iii .idulie (ruiie seule et même espèce. 23 Si d'un côté personne n'a encore réussi à découvrir des caractères constants propres à distinguer ces deux prétendues espèces, d'un autre côté , il n'a pas encore été prouvé , par des observations di- rectes, que les individus tachetés deviennent, avec l'âge, d'un brun uniforme. Des individus enlevés de leur nid conservaient encore , à l'âge de quatre ans, les taches claires que l'on croit être le signe distinctif des jeunes, et des naturalistes tels que Temminck, Roux et le prince Ch. Bonaparte s'accordent à dire que l'on n'observe en Italie et en Provence que des aigles criards tachetés , tandis que, dans d'autres contrées, en Hongrie, en Abyssinie et aux Indes, l'espèce à teintes uniformes paraît seule exister. GENRE QUATRIÈME. Pygargue. — Halisetus. — Seeadler. Les pygargues sont très-voisins des aigles auxquels ils ont long- temps été réunis sous le nom d'aigles pêcheurs. Us en diffèrent par la nudité de la moitié inférieure de leurs tarses et principale- ment par leurs habitudes. 10. Halioetus nisus. (Fie//.) Pygargue d'Europe, Orfraie. Fischaar, Seeadler. Long. loi. du mâle 0'»88 , de la femelle 0^94. Plumage d'un brun cendré uni- forme ; tête et parlic supérieure du cou d'un cendré brun , assez clair ; queue ne dépassant jamais les ailes, d'un blanc pur ; bec presque blanc ; cire et pieds d'un jaunâtre clair ; iris d'un brun très-clair. — Jeunes de l'année : Plumage d'un brun clair taché de brun foncé; dessous souvent varié de plumes blanches; queue d'un gris blanchàlre à son origine , avec des taches irrégulières brunes sur les barbes extérieures des pennes; bec noirâtre, à base jaunâtre; iris d'un brun très- foncé ; pieds d'un jaune assez vif. Originaire des pays septentrionaux des deux continents , l'or- fraie ou grand aigle de mer, descend vers les pays plus méridio- naux à la suite des oies et des canards sauvages , et s'égare acci- dentellement jusque chez nous. Un individu tué à Aumetz pendant l'hiver de 1812, est le seul témoignage authentique de son appa- rition dans nos parages (Holandre). 2i r,i:>RE ciNoriÈME. Circaète. - Circaetus. Schlangenadler. Ij's circaôli^s onl rté lonçttomps confondus avec les aigles dont ils se dislin^uonl par la luiditr* de leurs tarses et par la membrane légère qui ivunil leurs doigts externes par la base. 11. Circaetus gallicus. (C//. Bonap.) Circaète Jean-Je-Blanc. Kurzzehiger ou SchUnufenadler. Lonp. lot. du niàle 0'"i5G. Têlfi très-grosse; au-dessous des yeux un espace garni d'un tiuvel bl;inc ; soniniel de la lêle. jouos, gorge, poitrine el ventre blancs , varies de laclies peu nombreuses d'un brun clair; manteau el couvertures des ailes bruns; louies les i)lumes de ces dernières parties blanches à leur origine; queue carrée d'un gris brun rayé de foncé, blanche en-dessous; tarses longs, d'un gris bleu ainsi que les doigts; cire bleuâtre; iris jaune. La femelle a moins de bhmc; la tète, le cou, la poitrine et le ventre sont mar- qués de nombreuses taches brunes, Irès-rapprochées. Les jeunes ont les parties supérieures plus foncées, mais l'origine des plumes esl d'un blanc pur; la gorge, la poitrine et le ventre sont d'un brun roux, peu ou point lâche de blanc; les bandes sur la queue sont presqu'imperceptibles. f.e Jean-le-Blanc habite les grandes forêts et se plaît plus par- ticulièicmciil dans les |)laines basses et boisées de l'Europe orien- tale h;ins nos contrées il est excessivement rare et, quoiqu'il niclu' encore régulièrement dans l'Eifel, dans les environs de Willlicli et de Daun (Selueferj et probablement aussi dans les Ar- dennes, on ne l'apendit (jue de loin en loin dans le reste du pays. C'e.sl un oiseau fort el courageux, à la voix perçante, dont Taudace inspire la même terreur à la fermière soucieuse de sa basse-cour qu'au chasseur jaloux de son gibier. 11 chasse tantôt en rasant la surface du sol, à la mauièic des autours et des buses, et tantôt du haut des nues où il aime à se balancer C(unme les aigles; son vol esl |)uissant el soutenu, el lois(|u'il aperçoit une proie, il fond sur ellr cniiiiii.' un iiiiji , ,'1 s'il piiivient à s'en saisir, il l'emporte pour aller la déchirer plus loin. A défaut d'autre nourriture, il sait se contenter de gn'noiiilles, de couleuvres, de lézards el d'autres reptiles, de nndots, d<> campagnols et d'autres petits mammi- fères. Parfois encore il donne la chasse aux rai)aces dont le voi- sinage l'irrite; mais il ne les poursuit (jiie dans l'uniciue but de se débarrasser de leur présence. 25 Les nombreuses victimes qu'il fit parmi les oiseaux de haute et de basse volerie et la circonstance que personne n'est jamais par- venu à le dresser pour la chasse, expliquent la haine que le Jean- le-Blanc a inspiré aux fauconniers de tous les âges; et si de nos jours les mêmes raisons n'existent plus pour lui faire la guerre , tout chasseur qui le rencontrera, fera toujours bien de lui lâcher quelques coups de feu pour châtier un braconnier aussi redoutable, en expiation de ses méfaits présents et passés. Le Jean-le-Blanc aire sur les arbres élevés , quelquefois assez près de terre ; il construit son nid avec du menu bois et des herbes sèches ; la femelle pond 2 à 3 œufs gris parsemés de quelques rares taches d'un brun rougeâtre de dimensions fort variables. GENRE SIXIÈME. Autour. - - Astur. — Habicht. 12. Astur palumbarius. (L.) Autour ordinaire. Taubenhabicht. Dans le quartier allemand : Héngerdèf , Hiïbr. Long. lot. du mâle 0"4-i. Dessus d'un cendré bleuâtre ; yeux surmontés d'un sourcil blanc; dessous blanc, rayé transversalenienl de brun foncé et longitudi- nalement d'étroites bandes de même couleur; queue cendrée, rayée de quatre à cinq bandes d'un brun noirâtre; bec d'un noir bleuâtre; cire d'un vert jaunâtre ; iris et pieds jaunes — Femelle : Long. tôt. 0™66. Dessus moins nuancé de bleuâ- tre, mais plus coloré de brun ; bandes de la queue presqu'imperceplibles. — Jeunes de l'année : Tête, côtés et cou roussâtres, tachés longitudinalement de brun foncé ; nuque variée de larges taches de même couleur ; dessous d'un roux blanchâtre varié de longues taches lauréolées de brun foncé; queue d'un gris brun, avec quatre bandes très-larges d'un brun plus foncé, terminée de blanc. L'autour est un oiseau courageux au vol bas mais rapide , qui chasse à tire d'ailes en rasant les sillons et battant les buissons ; il poursuit sa proie sous le feuillage et s'en empare , non pas en se laissant tomber à plomb sur elle , à la manière des faucons , mais en la saisissant de côté. Les fauconniers n'en faisaient pas moins grand cas ; ils le classaient parmi les oiseaux nobles et s'en servaient pour le vol du lièvre, du lapin et de la perdrix. Comme, en liberté, il détruit plus d'oiseaux de basse-cour, de pigeons, de canards, de perdrix et de lièvres que d'écureuils, de campagnols et de mulots , il est à considérer comme nuisible et mérite d'être poursuivi comme tel. 26 Quoifiuc irpiiinlii proche à une faible distance. Sa marche se règle sur le cours de la rivière dont il parcourt toutes les si- nuosités d'un v(»l lent et tournoyant, et quoiqu'il ne s'arrête jamais IcMifrtrnqjs au même endroit, sa vue perçante saisit jusqu'aux moindres mouvements des poissons qui s'agitent au sein des flots. Il guette le moment où quelque belle pièce quitte les eaux pro- fondes pour s'aventurer sur un bas-fond ou gagner un rapide; alors il se précipite sur elle et la saisit avec ses serres. 11 fond sur sa proie avec la rapidité d'un trait et plonge souvent jusqu'à un mètre de profondeur pour l'atteindre ; en revenant sur l'eau il se secoue à la manière des caniches pour débarrasser sa robe de l'humidité qui y adhère, et emporte sa prise qu'il va dévorer au loin. Le milan imir Ni>it(' journellement tous les cours d'eau de son arrondissement avec une régularité remarquable. Chaque jour, à la même heure, il débouche dans les mêmes lieux, sans jamais varier la dircctiim de son vol, de sorte que le chemin parcouru la M'illf scii toujours d'iiinéraire à la course du lendemain. Cette ré^nilarité ne cesse que dans des circonstances excei)lionnelles, lorsqm*, par exemph*, l'oiseau a des jeunes; alors obligé de se donner beaucoup de mouvement pour satisfaire aux exigences de sa jeune famille, il nndtiplie ses courses en raccourcissant leur étendue. Ou bien encore lorsque les eaux, en grossissant, se trou- blent et l'empèchenl d'apercevoir les poissons : il s'attaque alors au gibier et aux oiseaux de basse-cour (|u'il poursuit, dans sa hardiesse, ju>(jue dans l'inlérieiir des fermes. Ces circonstances jointes à la 3i grande quantité de poisson qu'il détruit, doivent faire considérer le milan noir comme nuisible , et ce avec d'autant plus de raison qu'il ne nous rend aucun service en compensation de ses dégâts. GENRE HUITIÈME. Bondrée. - Pernis. — Wespenbussard. 16. Pernis apivorus. (Cuv.) Bondrée ordinaire. Wespenbussard. Dans le quartier allemand : Brôkèz. Long. tôt. O'"6o. Lorum couvert de petites plumes écailleuses. Sommet de la tête d'un bleu cendré très-pur; dessus d'un brun plus ou moins cendré; pennes alaires secondaires rayées alternativement de brun noirâtre et de gris bleu ; queue à trois bandes d'un brun noirâtre, placées à distances inégales; gorge d'un blanc jaunâ(re avec des taches brunes, triangulaires sur le cou et le ventre qui sont blanchâtres; cire d'un cendré foncé; intérieur du bec, iris et pieds jaunes. — Femelle et jeunes : Du bleu cendré sur le front seulement; devant du cou marqué de grandes taches d'un brun clair ; poitrine et ventre d'un roux jaunâtre avec des taches d'un brun foncé ; dessus d'un brun roussâtre avec des taches plus foncées ; dessous souvent blanchâtre avec des taches d'un brun roussâtre. — Jeunes de l'année: Cire jaune; iris brun claii-; tcte tachée de blanc et de brun ; dessous d'un blanc roussâtre avec de grandes taches brunes, La bondrée est un oiseau voyageur qui habite l'Europe centrale et passe l'hiver dans le Midi du même continent. Elle est excessi- vement rare dans nos contrées où elle n'apparaît guère qu'aux époques de son double passage, dans la première quinzaine de mars et du l^*" septembre à la fin d'octobre. Son vol bas et peu soutenu rappelle celui des buses , dont elle paraît avoir les mœurs et les habitudes. Elle ne vole guère que d'arbre en arbre, de buisson en buisson ; mais lorsqu'elle est à terre, elle se meut avec légèreté et aisance, marche avec facilité et court sans effort, sans s'aider de ses ailes , ainsi que doivent le faire tous les autres rapaces. Sa nour- riture consiste en mulots, lézards, grenouilles, chenilles et chry- salides (de guêpes particulièrement), dont elle nourrit également ses petits. Plus rarement elle s'attaque aux perdrix, aux cailles et aux autres oiseaux. La bondrée n'est d'aucun usage en fauconnerie , mais sa chair est, dit-on, assez bonne à manger, surtout en hiver, époque à la- quelle ces oiseaux sont fort gras. Son utilité, qui n'est pas incon- 32 tcstablo, serait appréciée à sa juste valeur, si Tespèce était plus répandue. M. Wall/iug, d'Arlou, possède deux individus tués dans le voisinage de sa résidence ; un troisième exemplaire a été tué dans les enviions de Luxembourg en 1863, et deux autres à Bet- lendorlau commencement de septembre 1864. Malgré sa rareté, je crois que la bondrée niche quelquefois dans nos bois. M. de Selys-Loni^^champs suppose qu'elle se reproduit dans les Ardennes. Le fait n'est pas sur, mais fort probable. M. Holandre a trouvé son nid dans les bois de Tichémont, dans le département de la Moselle, et M. Mohimont croit en avoir décou- vert un autre dans la foret de Sommethonne. Ce nid qui ressem- blait beaucoup à celui de la buse, était placé sur un vieux hêtre et renfermait deux petits entièrement différents des jeunes de cette dernière. Les stries, les barres et la teinte claire que l'on remarque sur le devant des jeunes buses, étaient remplacées par du brun très-sombre passant au fauve vers les régions inférieures. A l'exclusion de toute autre nourriture, il ne gisait autour des pe- tits que de nombreux rayons renfermant des chrysalides de guêpes. Ces aliments convenant principalement aux jeunes bondrées et, pour autant que je sache, nullement aux petits de la buse, je crois, qu'en rapprochant cette circonstance des différences signalées dans le plumage des jeunes buses et des oiseaux trouvés dans le nid , on peut admettre que ce dernier appartenait réellement à des bon- drées et non à une espèce voisine. GENRE NEUVIÈME. Buse. — Buteo. — Bussard. 17. Buteo fasciatns. (Vieil.) Buse à poitmie barrée. Mausebussard. Dans le quartier allemand : Brôkèz — Dans le quartier wallon : Lâne. Long. tôt. 0'°60 à O^OG. Parties supérieures, cou et poitrine d'un brun foncé; plumes de la nues voya^^euses relournenl vers le Nord ; je ne crois pas (pi'il CM re^te parmi nmis pour y nicher, car sur une (piuran- laine de nids (le liuscs (]ue j'ai observés, aucun n'appartenait à celle espèce. 19. Buteo lagopus. liuse pattue. lUiuhfusziger Dussard. Uans le quartier allemand : Gesiiwell Brùkèz. Long. loi. du màlc 0"'o3, de la femelle 0'"7-4. Plumage variable, plus ou moins brun; un plastron brun sur le vende; queue blanche en grande partie depuis sa base; larses cmplumés. La buse j>attue, originaire des régions les plus septentrionales de l'Europe, n'ajipiiraît dans nos contrées qu'en hiver, depuis le commencement (\v n(>vcnd)re jiiS(iu'au connnencement d'avril. Elle ne lait (pie ]»asser dans nos i)ays; quelquefois pourtant elle y sé- journe jthis ou moins longtemps, suivant qu'elle y trouve une nour- riture plus ou moins abondante et facile. Ses mœurs, ses habitudes el son genre de vie sont ceux de la buse ordinaire. C'est un oiseau rare (jui ne nous visite i)as régulièrement. A ma connaissance il n'a encore été tué qu'une fois (dans les environs de AVeymershof, M-n aMil 1803). GENRE DIXIEME. Busard. — Circus. — Weihe. Les l)usards, dont le port rajjpclle les faucons, sont facilement roconnaissablcs à Icin-s tarses gréh's el allongés, el au collier de plumes eililécs (pi'ils porlcnt sur le cou. Us ont le corps svelle et élancé, l;i «pieue large el aridiidie. 20. Circus rufus. (/.. et liriss.) Uusanl harpaiic ou Soubuae. l{uhnvi'ilu\ Suwpfircilu'. Long. lot. O-^oi. Tête, cou el poitrine diin blanc jaunâtre, avec de nombreuses taches lonifitudinal<»s l)runes sur le centre des plumes ; scapulaires et couvertures des ailes d'un brun roussâlrc ; rémiges blanriies ù leur origine el noires sur le reste 55 de leur longueur ; pennes spcondaires et caudales d'un gris cendré ; partie interne des ailes d'un blanc pur ; ventre, flancs, cuisses et abdomen roux de rouille, marqués de quelques taches jaunâtres ; bec noir; cire d'un jaune verdàtre ; iris d'un jaune rougeâlre. Femelle semblable au mâle. — Jeunes de l'année : Plumage couleur chocolat; couvertures des ailes, rémiges et pennes caudales terminées de brun jaunâtre; haul de la têle, occiput et gorge d'un brun jaunâtre, plus ou moins clair, sans aucune tache ; iris d'un brun noirâtre. Ajirès la seconde mue, le haut de la tète, l'occiput et le devant du cou se colorent en blanc jaunâtre par- semé de quelques taches longitudinales brunes ; iris d'un brun très-clair. Le busard harpaye , si commun en Hollande et dans toutes les contrées marécageuses , est assez rare dans nos pays où on ne le rencontre que dans les fanges des Ardennes. C'est un oiseau hardi, au vol bas, mais rapide, qui se nourrit de grenouilles, de couleuvres , de mulots , de limaces et quelquefois de poissons , et qui fait une rude guerre aux oiseaux aquatiques , aux halbrans , aux foulques et aux poules d'eau, ainsi qu'au menu gibier. Jamais il ne se perche sur les grands arbres ; il se tient habituellement sur les buissons et les haies, dans le voisinage des rivières et des marais, qu'il ne quitte que pendant les grands froids, lorsque la glace en chasse leurs habitants. Il se réfugie alors dans les dunes et le voisinage des garennes où les lapins tués par les hermines lui servent de pâture. C'est un oiseau nuisible qui était employé en fauconnerie pour le vol du lapin , de la perdrix et de la caille ; mais qui n'en était pas moins considéré comme ignoble et de basse volerie. M. Waltzing, d'Arlon, possède dans sa collection une harpaye mâle tuée dans les environs d'Anlier. M. Mohimont a trouvé un nid de cette espèce vers 1848 à Barvaux, dans un coteau boisé situé sur les bords de l'Ourthe ; il renfermait deux œufs, de la grosseur de ceux de la buse, d'un rougeâtre sale mauvais teint. 21. Circus gallinarius. (F/^//.) Busard St. -Martin. Blauweihe , Kornfalke. Dans le quartier wallon : Planeu. Ailes aboutissant aux trois quarts de la queue; 3" et 4« rémiges égales; crou- pion blanc; iris et pieds jaunes. — Mâle: Long, tôt O-^o^. Dessus gris bleu; dessous blanc; rémiges blanches à leur origine, noires sur le resle de leur lon- gueur; pennes caudales terminées de blanchâtre. — Femelle : Long. tôt. 0'°oS. Dessus d'un brun terne; toutes les plumes de la tète, du cou cl du haut du dos bordées de roux; dessus d'un jaune roussàlre taché longiludinalement de brun, rcmib'os rayées evlérieurenienl de brun foncé et noir, intérieurement de blanc et de noir; croupion lâché de roux ; les deux jjennes caudales Mjédiancs rayées de noirâtre et de cendré très-foncé, les latérales de roux jaunâtre et de noirâtre. — Les jeunes d'un an et les jeunes mâles, jusqu'à l'âge de deux ans, portent la livrée de la femelle. Ce bii<;inl. (iiic les raiicoiinirrs (*()mj)lont au iionibi'C dos oiseaux do l)asso voloiio ou ii;iioblos, so rapproolio boauooup dos rapacos udctunios par sou babilude do chasser le soir et poudaut la nuit. 11 a le vol pou olovo mais rapidô, et se nourrit de poulets , de pi- «^^ooniKMux, (le petits oiseaux, de mulots, de campagnols, de gre- nouilles ol (lo k'zards. C'est un oiseau nuisible qui habite les bois situés dans lo V(usiuago dos rivières et dos marais, mais qui se ])lail surtout dans les plaines basses et fertiles, favorables à la culture du ])lé. 11 ost tros-raro dans nos contrées, où il n'apparaît qu'on polit nombre et aux époques de son double passage, prin- cipalement on hiver, mais où, malgré sa rareté, il niche encore quolquotois, ainsi que le prouve le fait suivant qui m'a été rapporté par M. Midiiinont. Dans une foret située sur le territoire de la connnuuo do IJouiliou, un garde forestier découvrit on 1855 un nid d'iùsoaux do proie, qui l'intrigua beaucoup, parce qu'il était placé à torro. 11 lit i)art do sa découverte à M. Mohimont qui l'ac- compagna sur los lieux, où il put non seulement constater lo fait, mais encore déterminer l'espèce qui attirait son attention. Le nid renfermait cinq petits. A l'approche du danger, père et mère arri- vèrent pour los secourir. Ils étaient si bravos et s'approchèrent de si i)rès dos visiteurs, (juo M. Moliiinoul los reconnut pour dos bu- sanU (Ir rcNpècc du .Si.-Marliu , parla raison (pie le mâle était dépouivu de niouclu'lui'os r(»ur les autres oiseaux qui tous, sans en excepter même les i>lus petits, les harcèlent et les importunent pendant le jour. Les iemelles, dans toutes les espèces, pondent des œufs de forme arrondie, d'un blanc pur. Ils forment deux genres. Jèlc ornée d'aigreUes Hibolx. R4PACKS >OCTlR>r.S. 'ivW dopoui vue d'aigrelles Chouettes. GENRE PREMIER. Hibou. — Otus. - Ohreule. 23. Otus scops. (L.) Hibou scops. Zwenj-Ghreule. Dans le (luartier allemand : Klèng Hubreil. Long. toi. ()"'20 Aigretlcs formées de peliles plumes réunies en touffes, brunes, marquées de pelils points noirs, semblables aux plumes de la lête ; doigls nus; iris noir ; bec jaune. Ce charmant pclil oiseau, aux allures bouffonnes, dont l'utilité est si réelle, niche dans les trous des arbres et les fentes des ro- chers, pond "1 à 4 (L'ufs, et se nourrit de petits mammifères, de hannetons et autres gros coléoptères, de lépidoptères nocturnes et crépusculaires, et accidentellement de petits oiseaux. Les ter- rains accidentés rruiverls de bois, situés dans le voisinage d'un cours d'eau, |)araisseiil parlicidièrement convenir à l'espèce, car iiulb' |»:irl, daii^ le pays, elle n'a été observée aussi fréquemment {\\\v dans les environs de n(>s grandes rivières, el nulle part non plus elle ne niche aussi régulièrement (jue sur la Sûre , depuis ii^ttel- bruck jusqu'à Wasserbillig, cl dans la plaine de la Moselle. Ordi- nairement on ne la rencontre (pi'en forêt; quelques couples néan- moins s'établissrnl dans les terrains découverts elélisenl domicile dans (pi('h|ue vieil arbre ou dans les ruines d'un ancien bàtimenl. PendanI la belle saison, les scojjs vivent par couples, mais vers la lin de scptendire ils se réiinisseiil en bandes, souvent assez 39 nombreuses , qui s'abattent volontiers sur quelqu'arbrc isolé , de lisière ou d'avenue , à branchage épais , dans la cime touffue du- quel ils trouvent un abri et un refuge assurés. Ces associations, qui, pendant tout l'hiver, vagabondent d'un canton à l'autre, durent jusqu'en mars, époque à laquelle les couples s'isolent de nouveau. L'humeur voyageuse des scops les a fait considérer comme émi- grants par beaucoup d'auteurs. Sans vouloir prétendre qu'ils soient généralement sédentaires, ils doivent pourtant être considérés comme tels dans nos pays par la simple raison qu'on les y ren- contre pendant l'année entière, tantôt en bandes, tantôt isolés. Jusqu'à à ce jour, l'espèce a é(é observée sur la Moselle , dans la plaine de Nennig et dans les bois de Palzem, sur la Sûre, à Givenich, près d'Echternach, à ^vYeilerbach et à Ettelbruck. M. Put- zeys l'a observée dans les environs d'Arlon , et M. Mohimont l'a rencontrée dans les forêts de Chiny, de Merlenvaux et d'Orval. Eu dernier lieu, le 31 janvier 1863 , 31. Théodore de Wacquant a tué un exemplaire dans les bois de Mondercange. Dans la foret de Palzem, un couple de scops éleva ses petits dans un nid abandonné d'écureils. Ce fait doit être très-rare, car je ne l'ai trouvé consigné nulle part. M. Mohimont a constaté que ces oiseaux nourrissaient leurs petits avec des têtards de gre- nouille et qu'ils étaient eux-mêmes très-friands de cette nourriture. Cette observation, qui est également neuve, explique la prédilec- tion des scops pour les lieux arrosés par de nombreux cours d'eau et dénote chez l'espèce des habitudes aquatiques dont aucun autre de ses congénères nocturnes ne fournit d'exemple. 24. Otus otus. [Brag.) Hibou moyen-duc. Miltlere Ohreide. Dans le quartier allemand : Hiïbreil. — Dans le quartier wallon : Hibou. Long. toi. O^y.o. Aigrelles formées de dix plumes noires, bordées de roux et de blanchàîre; bec noir; iris rougeàtre. La femelle a la gorge blanche. Le moyen-duc habite les forêts et les bois , qu'il ne quitte que pendant les grands froids, pour se répandre dans les plaines et se rapprocher des habitations. A cette époque de l'année, plusieurs familles se réunissent et forment des bandes, quelquefois assez 40 nombreuses, i\\w Tmi rencontre (Munnuinément dans les jardins cl 1rs parcs , dans ceux-là particulièrement qui renferment des mas.sils de sapins cl d'cpicéas, ou d'autres essences à feuillage persistant et épais, dans les cimes iouftues desquelles ils trouvent un abri assuré conlrc les inlciiipérics et les attaques de leurs en- nemis. Vers la lin de l'inver les couples s'isolent et la femelle pond i à T) o'ufs, dans un nid abandonné de buse, de corneille, de ramier ou de pie, car elle ignore l'art de l)àtir. I.c m(i>rn-duc se nourrit de petits mammifères et de coléop- tcri's, accidentellement de petits oiseaux. 11 est commun, séden- taire et très-ulile. 25. Otus bubo. (/,.) Hibou fjrnnd-duc. Ccmehier Schuhu. Dans le quartier allemand : lluho, Hubb, Hugo. Lonp. tôt. O-^ori. Bec et ongles couleur de corne ; iris d'un orangé vif. — Fe- melle : Gor^'c hl.'iiiclio. De tous nos rapaces nocturnes , le grnnd-Duc est celui qui at- teint les dimensions les plus considérables. Son régime et ses instincts carnassiers, joints à sa force, en font un grand destructeur de gibier, de faons de ciievicuils , de lièvres, de perdrix, de géli- Fiolteselc, et (pioi(|u'iI se nonirisse également de chats qui diva- guent, de mammifères rongeurs et même de gros insectes, il n'en reste pas moins très-nuisible, et tout chasseur fera bien de le détruire. Il csl peu dillicile sur le choix de sa nourriture; ses congénères diurnes cl nocturnes, les corneilles et les j)ies en font souvent les frais. Parmi les oiseaux de basse-cour il atïectionne particulièrement les dindes (pi'il enlève de leur juchoir dans l'in- térieur des fermes cl cniporle au loin malgré leur poids énorme. Le gnind-duc habile le> grandes forèls et aire dans les endroits les plus inaccessibles de> rochers. Il se reproduit encore assez régulièreineiii dans la forêt de ChiuN , au Mullerthal , et dans les en\ irons de licrdorf, de Vianden, de lUdlingen, de Laroche, de Vieilsalm. de .Maricntlial , de Kautcid>acli , ainsi que dans les ro- chers de toute la Sûre supérieure cl de rOurllie. Les débris de ses victimes qu'il répand négligemment autour «le sa demeure, trahissent le secret de sa retraite, (pie le liôlement lugubre qui 41 chaque soir retentit du haut de la roche qu'il habite , fait égale- ment connaître. Le chasseur met cette découverte à profit pour se défaire d'un concurrent redoutable. Certains industriels en usent d'une autre manière : durant tout le temps que les Jeunes sont au nid , ils visitent régulièrement l'aire une ou deux fois par jour et en enlèvent le gibier que père et mère y entassent pour la nourriture de leurs petits. Pour faire durer cette ressource , ils cassent les ailes aux jeunes qui , obligés de rester aux lieux qui les ont vus naître, continuent à y être nourris par leurs parents bien au delà de l'époque de leur entière croissance. L'aire est construite de branchages et tapissée intérieurement d'herbes sèches. La ponte a lieu en avril : elle est de 2 à 3 œufs de la grosseur de ceux de la poule. Si donc le grand-duc est assez rare chez nous, il faut en attribuer la raison au naturel de l'espèce plutôt qu'à tout autre motif, car lorsqu'un couple réside dans un canton, il y établit si bien sa domination , qu'il finit toujours par y régner seul. Les jeunes , une fois qu'ils sont en état de se suf- fire à eux-mêmes, en sont impitoyablement chassés et vont cher- cher fortune ailleurs, et l'expectative de furieux combats en éloigne tous les rivaux jaloux. Aux grand-ducs, comme à tous les grands rapaces , il faut un grand terrain de chasse : leur existence n'est possible qu'à cette condition. Le grand-duc voit fort bien pendant le jour. Au printemps, quand il a des petits, il chasse à toute heure. Il aperçoit ses enne- mis lorsque ces derniers se trouvent encore à des distances im- pénétrables à l'œil le plus exercé et même aux lunettes ordinaires. Cette remarque a été faite en Allemagne ; dans ce pays, l'usage de construire des huttes pour la destruction des rapaces diurnes, des corneilles, des freux et des pies, est très-répandu; on juche un grand-duc sur une haute perche placée à peu de distance de la cachette des chasseurs. Tous les oiseaux , grands et petits, qui de loin ou de près aperçoivent ce monstre des ténèbres insultant à la clarté du soleil, se précipitent sur lui pour le forcer à la retraite, mais ce dernier ne s'inquiète guère des clameurs du rouge-gorge et des criailleries des corneilles et des pies; ce qu'il craint, c'est l'approche de ses congénères diurnes. Dès qu'il fixe un point de 42 rhorizon cl lait claciiicr sos mandibules, les affûteurs sont con- vaincus qu'un faucon est en vue. Au fur et à mesure que ce der- nier approche, les claquements de bec deviennent de plus en plus fréquents et plus forts, et c'est à ce signal que le chasseur caché dans la hutte reroiniaîl le moment opportun pour sortir de sa re- traite et taire l'en sur Tassaillant. 26. Otusbrachyotos. (L.) Hibou brachyote. Kiirzuhvige Eule. Long. loi. 0"''.o. AiijrcUes formées de deux à trois petites plumes chacune, peu apparentes , crecliles. Le hibou à oreilles courtes habite les régions les plus septen- trionales de ri'^urope, d'où il émigré tous les ans à la suite des 1( lumings qui descendent chaque automne des Alpes Scandinaves pour aller périr sur les grèves de la mer Baltique. Il arrive dans nos contrées en seplend)re, y reste jusqu'en novenibn^ va vers le Sud, et repasse du ITi au oO mars. On le rencontre fréquemment en automne dans les champs de pommes de terre, les bizernes, les bruyères et les vignes, où il détruit une grande quantité de petits rongeurs qui constituent son unique nourriture. Le hilMKi brachyote, qui autrefois n'était que de double passage en France et en Allemagne, y séjourne maintenant pendant l'année entière. On en attri])ue la raison à la multiplication excessive des petits rongetirs, par suite de la diminution d(» leurs ennemis na- liH'els. des raj)aces nocturnes surtout. Peut-ètjc cette espèce est- elle également déjà sédentaire dans notre pays où, dans tous les cas, elle ne tardera pas à s'établir, si le déboisement continue et surtout si nos cultivateurs ne cessent d'abattre les rares arbres qui çà et là se trouvent encore dans nos champs et qui servent d'o!)servaloires aux rapaccs à la rechenbe de leur ]»roie. Le hibou à oreilles c(»urtes niche à terre, dans les prairies hu- miiles et les marais; il ne perche jamais. Son utilité est d'autant plus grande «pi'il se lient toujours en plaine et ne s'aîta(iue con- séquemment (pi';iu\ cspècrs nuisibles à ragriciiilure. 45 GENRE DEUXIÈME. Chouette. — Strix. — Kauz. 27. Strix Tengmalmi. (L.) Chouette Tengmalm. Tengmalm's Eiile. Long. (ol. O^J^o. Tarses et dnigis garnis jusqu'aux ongles d'un duvet très- abondant, ailes et queue plus longues que dans respèce suivante; bec et iris jaunes Cette espèce , originaire du Nord de l'Europe , apparaît très- accidentellement dans nos climats^ M. Holandre l'a observée aux environs de Metz et M. Putzeys à Arlon. M. Libert, d'Arlon, pos- sède un exemplaire pris dans une sapinière de la Geichel , près d'Eyschen, vers 1854. 28. Strix noctua. {Retz4us.) Chouette chevêche. Sperlings-Eide, Zwergkauz. Dans le quartier allemand : DÔdefull , Sténeilchen, Knapeilchen. Long. tôt. 0"^2o. Doigts revêtus de poils rares. La petite chouette habite la lisière des bois , les vergers , les endroits pierreux couverts de broussailles et entourés d'arbres , les anciens édifices, les églises et les tours. Elle s'approche quel- quefois des maisons , surtout à l'automne , et se pose sur les toits où elle fait entendre son cri lugubre. Son nid, dans lequel la femelle pond 4 à 5 œufs, se trouve dans les rochers, les arbres creux et les vieux murs. Elle se nourrit de petits oiseaux , de souris et autres petits rongeurs , de phalènes, hannetons etc. C'est un oiseau sédentaire , assez commun , d'une utilité réelle et incontestable. 29. Strix flammea. (L.) Chouette effraie. Schleier-Eiile. Dans le quartier allemand : Thûreil, Seideneil. — Dans le quar- tier wallon : Chouette du clotchi. Long. tôt. O'^So Dessus jaune, onde de gris et de brun et tacheté de points blancs; face et gorge blanches; dessous blanc, plus ou moins pur, quelquefois mar(|ué de petits points bruns; pieds et doigts couverts d'un duvet très-court, rare sur les doigts; iris jaune. 44 î/oftVaic habite riiitéricur des villes , des villages et des fermes el se tient dans les tours, les églises, les greniers et les arbres des cimetières. Son eri n'est i)as un hùleinent semblable à celui des cliats-lmants el des grands-dues, c'est un grincement qui lient à la t'ois du siniemcnl des reptiles et du râle des agonisants. Sa ii.-uirilure consiste en mannintëres rongeurs, en chauves-souris et en insectes. Klle ne construit pas de nid el dépose ses œufs au nombre de i à 5 dans un arbre creux , la cavilé d'un mur, ou sur une poutre du grenier qu'elle habite. Elle est commune et séden- taire et d'une utilité réelle. Outre l'incrimination de pressentir la mort que sa présence an- noncerait, on reproche encore à l'effraie la dévastation des colom- biers. La première de ces accusations n'a pas besoin de réfutation; la seconde est plus ditlicile à écarter. Dans les colombiers les mieux peuplés, j'ai constaté la présence d'cflVaies, qui y passaient non seulement leurs journées entières, mais encore ([ui y nichaient et y élevaient leur famille, sans troubler, en apparence du moins, l'ordre du pigeonnier, et sans causer la moindre inquiétude à ses botes légaux. D'autres colombiers sont visités régulièrement chaque soir par les etfraies, sans que leur apparition effarouche les pigeons et change leurs habitudes. Dans les uns comme dans les autres de ces colombiers, les pii^eons couvaient et élevaient leurs petits sans troiiblc ;ij»|);!l'ent. Si l'ellVaie .>e bornail à nicher dans les colombiers, il serait aisé de cominendre les motifs qui la guident dans le choix de sa re- traite. Ses visites nocturnes ont un autre but, dont les causes ne sont pas bien connues. Va) j)remier lieu, si elle pénètre dans les c(dond)iers, lieux dont l'enlrée est interdite aux chats et aux autres carnassiers destructeurs de souris, c'est i)robablement])arce qu'elle N trouNo abondiimmcnl ces petits rongeurs. En second lieu, son respect p(»ur les Nicux i)igrons, aux(piels elle n<' fail aucun mal, n'est pas, pour beaucoup o — ^ c . ^ ;-' ca Ci = ^ - .1 i -^ d 'A "3 c-^ -î: o 1- ic-gricrlic grise est iacilenient donieslicable cl était em- ployée en i'aucoinicric au vol du noincau franc; sa vigilance pro- verbiale cl sa viu' i)crçanle la rcnîîaicnt surtout précieuse pour signaler aux lauconniers l'arrivée des oiseaux de proie qu'ils atli- inient dans leurs lilcls en les amorçant d'un pigeon blanc. 33. Lanius miner. (L.) Pie-griccJtc à poitrine rose. Sclurarzstirnifier Wï(r(jc}\ Long. toi. 0'"22. Fronl, légiun dos yeux cl des oreilles noirs; occiput, nuque fl dos cendrés; j^urge blanche ; poitrine el flancs rosacés; ailes noires; un seul miroir blanc sur les rémiges; première penne de la queue blanche, deuxième noire le long de la baguetlc ; une grande tache noire terminée de blanc sur la troi- sième; sur la quatrième une tache noire, plus grande, terminée de blanc pur; q lalre pennes médianes iulériouremenl noires. — Les couleurs de la femelle sont plus ternes. — Les jeunes n'ont pas de bande frontale noire, de même que les vieux après la mue d'automne. La i)ie-gricclie à poitrine rose habite l'Europe méridionale et ne .se rencontre qu'en petites quantités dans les climats plus tempé- lés. Jusqu'à ce jour je ne l'ai encore observée que dans le voisinage de la Moselle, où elle est iiour le moins aussi abondante que Tes- IhVc i)récé(lcFite, à hniuelle elle ressemble beaucou]), non seule- ment |»ar le plumage et la taille, mais encore, et surtout, par les liabiindcs, le> allures, les nio'Uis cl le régime. Elle niche sur les arbres, au milieu des praiiies el des champs, et i)ond 5 à (> œuts d'un verl blanchâtre, entourés vers le milieu d'une zone de points d'un gris olivâtre. ^'ayanl encore rencontré cette espèce qu'en été, je la crois émi- granle. oi 34. Lanius coUurio. (L.) Pie-grièclie ccorcheur. Dormlreher; Neuntôdter; roihruddger Win-ger. Dans ]o quarlior allemand : N^miérdor (klèngen) ; groen ou ge- mèngen Néimiérder. — Dans le quartier wallon : Petite agace. Long. toi. 0"'17. -- Màle : Tête, nuque, haut du dos et croupion d'un cendré clair, le reste des parties supérieures roux; ailes noirâtres bordées de roussâtre; dessous blanc; poitrine et flancs d'un roux clair et rosé; pennes de la queue égales, moins les externes qui sont plus courtes; un bandeau noir, étroit sur le front, traverse les yeux et recouvre l'ouverture de l'oreille. — Femelle et jeunes : Dessus d'un roux terne; dessous blanc; poitrine, cotés du cou et flancs couverts de petits croissants bruns. Cette pie-grièclie, commune sur la lisière des bois, niche dans les buissons et les haies, construit son nid d'herbes sèches, re- posant quelquefois sur une couche de mousse ou même de menu bois et pond 4 à 7 œufs d'un blanc verdàtre, brunâtre, bleuâtre, rougeâtre ou jaunâtre , plus ou moins maculé de taches grises et de beaucoup de taches d'un roux de rouille. Elle se nourrit d'in- sectes, d'araignées, de souris, de grenouilles et de jeunes oiseaux, qu'elle a la singulière habitude d'empaler sur les éi)ines d'un buis- son où elle sait les retrouver en cas de besoin. C'est un oiseau utile qui nous quitte en automne du 1*^'^ au 30 octobre pour revenir vers le 25 avril. 35. Lanius rufus. {Briss.) Pie-grièche rousse. RotMOpfiger Wïirger; Mitteler Neuntôdter. Dans le quartier allemand : Rôden Néimiérder. — Dans le quar- tier wallon : Rousse agace. Long. tôt. O-n^O. — Mâle : Tête et dessus du cou d'un roux ardent ; dos et ailes noirs; petites couvertures et base des rémiges blanches; dessous blanc; une large bande noire couvre le front, passe sur les yeux et s'arrête sur les oreilles. — Femelle plus pâle; jeunes semblables à la femelle de l'espèce précédente; on les dislingue par leur queue légèrement arrondie. La pie-grièche rousse, également répandue dans les vergers et les bois, niche sur les arbres peu élevés et pond 5 à 6 œufs d'un blanc sale, jaunâtre, roussâtre ou bleuâtre , tachetés de gris et de roux plus ou moins brunâtre. Sa nourriture consiste en insectes, souris et jeunes oiseaux. Elle est utile et émigrante, arrive dans nos contrées à la fin d'avril et les quitte en octobre. ,j^2 (;i:mu: Di:r\ii:.ML. Gobe-mouches. - Muscicapa. — Fllegenschnâpper. Les liobc-iiKHiclics se iccniiiiiiissciil à leur Ix'c, dépriiiié à la base et iinmi (l'iiiir :iivU' sailliiiilc en dessus. Ce sont de i)elils oiseaux, dépourvus de cliaut, (jui sont purement inseetivores. Cuninie ils saisissent leur proie au vol, et (pi'ils ne la lecheichent que rarement à lern^ ou sur les véi^étaux, ils sont à considérer comme nuisibles i)lutot (tue comme utiles. Ils sont tous émigrants, vivent et voyaiïent solitaires. Leur chair est de bon goût et très- estimée. 36. Muscicapa griseola. (L.) Guhc-mouches gris. (Iraucr VUegenschndpper. Dans le ipiartier allemand : DeieTresser; Izèckelclien. Lon^'. loi. 0""lo. Dessus d'un brun cendré; dessous blniic liiclié longiludinale- iiieiil do brun cendri' sur les cùU'S du cou, la poitriiie et les (laiics. Le gobe-mouches pjris , assez rare en été, mais ré})andu aux époques de son j)assai»e, arrive dans nos jardins, nos vergers et nos bois, au commencement de mai et les quitte de la mi-aoùt à la mi-s<'i)tembre. Il niche jusque dans l'intérieur des villages et des villes, parmi les esi>aliers, sur les quenouilles, quelquefois sous les toits des maisons, et construit son nid de mousse et de petites racines auxcjuelles succèdent de la laine, des i)lunies et des crins. Sa iduiic, ordinairement double, est de 4 à 5 œufs d'un blanc veidàlre clair, marbrés de rouge-brun et tachés de gris. 37. Muscicapa albicollis. (Tcmm.) Gobe-mouches à cullier. UaislnindlUeijenjdn(jer. Lnnt' lot. 0"'14. Première pcnuc de l'aile plus louiçue que la qualriènie. — Vieux luâle en élé : Sommet de la lêle, joues, dos , petites couvertures des ailes et |>enncs de la (]ueue d'un noir profond, front, un larije collier sur la nuque et luules les [lai lies inferieuies d'un blanc pur; crou[)ion blanc mêlé de noir; un miruir blanc sur l'orijrine des rémiges; moyennes el grandes couvertures des ailes blancLts, les dernières terminées de noir inlérieuremenl. — La femelle a sur le fronl un Irès-pe'.il espace crndré blaiicliàlre ; toutes les autres parties su- périeures sont d'un jjris cendré, à l'excepliou des grandes couvertures des ailes qui sont l)lnnclios cxtcrieuiement , el des deux pennes latérales de la queue qui 33 sont liserées de blanc; parties inférieures d'un blanc pur; collier blanc du mâle remplacé par du cendré plus clair que le reste des parties supérieures, peu ap- parent. — Les jeunes de l'année ressemblent aux femelles , mais ils n'ont pas de blanchâtre au front ; les deux- pennes latérales de la queue sont largement bor- dées de blanc. — En hiver mâle et femelle sont entièrement semblables. Le gobe-mouches à collier habile riiUérieiir des forets et niche sur Tenfourchure des branches ou dans les arbres creux. Son nid, construit de paille, de petites racines, de mousse, de plumes et de crins, est bâti avec négligence, sans art et sans soin. La femelle pond 4 à 6 œufs d'un bleu verdàtre clair, maculés de quelques points d'un brun clair et de taches nombreuses d'un brun rou- geâtre pâle. C'est un oiseau rare, que l'on ne rencontre guère que dans les forêts, et exceptionnellement aux époques de son double passage seulement, dans les jardins et les vergers. Il arrive dans nos contrées au commencement de mai et les quitte à l'automne. Contrairement à l'opinion de beaucoup de naturalistes, je crois que les fourrés épais ne plaisent pas autant au gobe-mouches à collier que les lieux moins touffus, car partout où on le rencontre, dans les bois de la Moselle aussi bien que dans ceux de Sand- >veiler, de Pretten et de beaucoup d'autres localités , il se trouve le plus communément dans les endroits peuplés de chênes anciens dont le couvert entrave le développement vigoureux du sous-bois et empêche la formation des massifs serrés. 38. Muscicapa luctuosa. (Temm.) Gobe-mouches bec-figues. Schwarzruckiger FliegenscJinàp2)er. Dans le quartier allemand : Flchefènker. Long, tôt. 0'"14. Première penne de l'aile aussi longue ou plus courte que la quatrième, — Vieux mâle en livrée de noce : Des^us, y compris les pennes cau- dales, d'un noir profond ; dessous, front, miroir sur les ailes et collier, inter- rompu derrière le cou, blancs. Vieille femelle et jeunes : Semblables à ceux de l'espèce précédente dont ils se distinguent par le manque de miroir et par les trois pennes latérales de la queue, dont les bords sont blancs. En automne le mâle revêt la livrée de la femelle. Le bec-figues habite les vergers et les bois, niche sur les têtards ou dans les arbres creux et pond 5 à 6 œufs d'un bleu verdâtrc clair uniforme. Il arrive dans nos contrées , où il est assez rare , du 18 au 20 avril et les quitte du 15 août au 15 septembre. u (JENRi: TROISIÈME. Merle. - Turdus. — Drossel. Los oisonux de ce L^i'iirr sont les plus i^raiids df toute la laniillc (k'S (Iciitirostrcs. On k's divise (|iiel(iue("ois en deux i^^'oiipes, les merles et les iirives. Les |)reiiiiei's ont leurs eouleiirs distribuées par lirandes masses, eourent sur le sul et ai^iteiit eonvulsivement la queue ; les seconds ont les couleurs de leur i)lumage distribuées par petites taclies, sautillent pour se mouvoir à terre et n*ont pas ce mouvement convulsif dans la queue. Les merles et les ij:rives, renommés pour la délicatesse de leur chair autant que jutur leur chant éléi^anl, £;rave et varié, se nour- rissent d'insectes, de mlumage plus nuancé de gris, les plumes des parties supérieures bordées de gris cendre, et celles des parties inférieures de blanc ; le idustron est moins large, moins n[)pareiit et teint de roux et de gris cendré. I.r iiicilc à plasiroii, (iiioicjiie habitant les terrains montagneux boisés de l'iùirope centrale, est rare dans nos contrées, oîi il ap- paraît aux époques de son double passage, au commencement d'avril et du 15 septembre au 15 octobre. Il est très-voisin du merle noir, ddiil il partage les goùls, les habitudes et les mœurs et dont il empninle le régime et le chant. Sa chair est d'une déli- catesse excpiise, en autonme surtout, époque à laquelle ces oi- seaux sont lV>rt gras. Je ne saurais aflirmer positivement que le merle à plastron niche régulièrement chez nous. Ce qui me le fait supposer, c'est que pendant toute l'année 1863 un individu de cette espèce a été jour- iK'llcnK'nt observé dans le voisinage de Mindenerley près d'Ech- lernach, et (jue, ])endant la même année, un couple a niché sur un (•(►(eau boisé des environs de Petange. Ces laits ne s'élant pas rcpiodiiiis m l.S(')i, s(Mit à considérer comme purement acciden- b'Is, aussi loni^iemps du moins que de nouvelles observations ne les aiiidiit pas conlirmés. M. (le Sclys-l.ongclianips dit ])ien qu'il lui a été assuré que le MH'iiii' oiseau iiicliiiii parfois en Ardenne, mais connue les recher- chr.s laites de ce côté n'ont pas conllrmé cette siipj)Osition , l'as- si'rtion de M. de Selys est encore moins convaincante que les (Inum'es (|lie je Inlllliis. 1,1' nid de merle à plastron est consiruit comme celui de la grive rniiiniune et se lrou\e dans les mêmes lieux. Sa ponte est de -4 (l'uls, assez seinblablcs à ceux du merle noir, dont ils se dislin- L,Mieiii par les latines taches rougeàtres dont ils sont })arsemés. 44. Turdus merula. (I.) Merle noir. Scliwarzdrossel, AmseL Dans le quartier alieinand : Miérel, Schwàrzmiérel, Mferzmiérel, Stackmiérel. — Dans le quartier wallon : Mièle. Long. toi. 0'"27. Plumage d'un noir profond ; bec, intérieur de la bouclie et tour des yeux jaunes; iris et pieds noirs. — r La femelle est d'un brun noirâtre, couleur de suie; sa gorge est irrégulièrement tachetée de brun foncé et de brun clair; la poitrine est d'un brun roussàtre et le ventre d'un cendré foncé; pieds bruns ; bec noirâtre. — Les jeunes mules ressemblent à la femelle ; leur bec est brun et ne devient jaune qu'au printemps qui suit leur première mue. En domes- ticité, il conserve quelquefois sa couleur primitive. Le merle noir est un oiseau très-répandu , qui habite les bois et les haies et se nourrit de baies, d'insectes et de vers. Il niche dans les forêts, sur les arbres ou dans les buissons les plus épais, place ordinairement son nid à peu de hauteur du sol et le cons- truit extérieurement de brindilles, de mousse et de terre, et inté- rieurement de mousse et d'herbes sèches. Sa ponte est de 3 à G œufs d'un gris verdâtrc ou vert bleuâtre avec des taches, couleur de rouille, nombreuses et peu distinctes. Dans nos pays, une partie de l'espèce est émigrante, l'autre sédentaire; dans le Nord tous les individus sont émigrants. Ces merles , qui passent chez nous en octobre et en mars , se distin- guent des nôtres , au dire des oiseleurs , par l'éclat de leurs cou- leurs , et pour cette raison ils prétendent qu'ils appartiennent à une espèce distincte. D'autres personnes admettent également comme espèces, les merles à bec brun ou noir et ceux qui nichent dans les buissons bas et touffus (Stackmiérel). Ces distinctions ne sont que spécieuses et s'expliquent , en partie du moins , par les influences climatériques et par l'âge des individus. 11 serait donc oiseux de réfuter ces croyances, l'erreur étant manifeste. Le merle noir, souvent élevé en domesticité, est un de nos meilleurs chanteurs. 11 est également recherché pour les (pialités de sa chair qui , quoiqu'inférieurc à celle des grives , n'en est pas moins estimée. 45. Turdus saxatilis. (Lath.) Merle de roche. Stemdrossel. Dans le quartier allemand : Grosze' Rôtschwèijzchen. — Dans le quartier wallon, à Laroche : L'oiseau du château. 60 Lon;?. lot. O^ilS. Tèle et li;uil du cou d'un brun cendré; dessus brun noirâtre; un Inrgc espace blanc sur le milifii du dos; ailes et pennes caudales médianes brunes, les autres pennes de h queue et dessous d'un roux ardent; couvertures intérieures de la queue terminées de blanc. — La femelle a toutes les parties su- périeures d'un brun terne, la por^'c et les côtés du cou d'un blanc pur. — Les jeunc5 de l'année ont le dessus d'un brun cendré clair, cha(|ue plume terminée par une tache d'un blanc grisâtre; (pieue rousse terminée de blanc. Lo niorle de rocho, rare dans l'Europe méridionale, sa véritable patrie, et ])liis rare encore dans le centre du même continent, ha- bite exclnsivement les localités rocailleuses et ])ierreuses des pays CM moiitai,Mï(\ où il s'établit ordinairement sur la vieille tour d'un manoir féodal en ruines, on sur un rocher élevé. Il se nourrit d'insectes et de baies, niche dans les anfractuosités des rochers, les trous des murs , les amas de pierres et pond 4 à 6 œufs d'un bleu verdàlre uniforme. Son nid, construit de lichens et de mousse, se rencontre réjîulièrement dans les ruines du château de Laroche, dans la Mindrnerlay, l'Osweilerlach et l'Ernzerberg près d'Echter- nacli , dans les rochers de Mœrsdorf et probablement aussi dans ceux de la hante Sfire. Le merle (h; roche ne se pose, comme les traquets, que sur des olijeis d'une certaine élévation, la pointe d'un piquet ou d'un échalas, le sommet d'un tas de pierres ou le \mni culminant de ranliipie tour ou du rocher qu'il habite. De temps en temps il s'élance dans les airs, monte à une petite hauteur et se laisse rctoiidxr en i)arachutc. Ces moments d'extase, pendant lesquels il chante, sont surtout fréquents le matin. Sa voix ressemble beau- conj) à celle de la liiuvctt»^ à télé nidre; elle est plus douce que crllc (lu uM'i le conuntm et son ramage est plus mélodieux et plus v;ii i(''. I.rs iiierjcs de roche vivent j)ar couples et voyagent solitaires. Ils ani\(Mil vers le 15 mai et quittent leurs solitudes en août. r.ENRE QUATRIEME. Loriot. — Oriolus. — Pirol. 46. Oriolus galbula. (/..) Loriot d'Europe. Pirol, Gohlnmsel. Haiis le (pi;trlier ali«Mn;m(l : r,o[tmiérel. — Dans le quartier >v;ill(»ii : Ldiiot. 61 Long. tôt. 0™:20. D'un jaune vif. Lorum , ailes et queue prcsqu'cntièromenl nous; bec d'un marron rougeàlre ; iris d'un row^e vif; pieds d'un gris bleuâtre. — La femelle et les jeunes sont vert-olivàlre en dessus, d'un gris jaunâtre en dessous avec des raies longitudinales brunes. Le loriot, dont les couleurs vives rappellent les oiseaux des régions tropicales, passe effectivement la moitié de son existence sous l'équateur, de sorte qu'il est réellement à considérer, dans nos contrées, où il ne passe guère plus de trois mois par an , du commencement de mai à la fin d'août, plutôt comme étranger que comme indigène. 11 se nourrit d'insectes, de baies et d'autres fruits , princii)alement de cerises , dont il est très-friand , habite les bois et niche dans les forêts. Son nid est un véritable chef- d'œuvre d'art, tant la construction en est élégante et la forme mi- gnonne. C'est un tissu irréprochable de lichens, de laine, de toiles d'araignée, de plumes et d'autres matières molles ou textiles, qu'il fixe à l'aide d'attaches de chanvre ou de paille à la bifurca- tion d'une branche sous laquelle il flotte suspendu. 11 place sa demeure aérienne sur la cime d'un arbre élevé, et pour mieux la dissimuler aux regards, il n'emploie à sa construction que des ma- tières blanchâtres, dont la couleur se confond avec celle du milieu qu'il habite. Sa ponte est de 4 à 5 œufs blancs avec quelques taches irrégulières d'un brun noirâtre. Les loriots sont très-voisins des merles , dont ils se distinguent surtout par leurs mœurs vagabondes, qui les rapprochent des étour- neaux; ils vivent par paires et voyagent par petites bandes de 4 à 6 individus, qui passent de jour comme tous les bons voiliers. Ce sont des oiseaux utiles, peu rares, dont le chant retentissant et sonore, quoique bref et monotone, est d'un effet agréable. Leur chair est de bonne qualité, et si ces oiseaux ne sont pas poursuivis comme les grives, c'est uniquement par la raison qu'ils nous quit- tent annuellement avant l'époque ordinaire de l'ouverture de la chasse. Leur magnifique plumage et leur chant grave en feraient de charmants oiseaux de volière, s'ils résistaient à la captivité. r.KMu-: ciNtH iKMi:. Pastor. — Martin. — Viehvogel. Ml. Pastor roseus. (7Vm.) Minlhi roy,cliu. ]\o:so, originaire dos parties cliaiules do l'Asie et do i'MVi(lii(', est (le ])assage régulier en Espagne et dans l'Italie mé- ridi<»nale. (Jnelques individus ogarés ayant été observés dans le Nord de la Trance et en Belgique, son apparition accidentelle chez nous est donc également probable, quoiqu'elle n'ait pas encore été constatée. GENRE SIXIÈME. Cincle. — Cinclus. — Wasserschmâtzer. 47. Cinclus aquaticus. {Ikrfist ) Cindc ])hnujcuv. Ccmcincr Wasserschmâtzer. Dans le ([uarlier allemand : Wàssermiérel, Bàclimiérel. — Dans le (juarlicr wallon : Mièle d'iô. Long. lot. 0™20. Dessus d'un brun foncé plus ou moins ardoisé; gorjre ol poi- trine d'un l)l;inc pur; ventre roux; bec noirâtre; iris }i:ris de |)ci'le ; pieds couleur de corne. — Lu foniolle a moins de blanc sur la poitrine , et le ventre d'un roux jaunâtre. I.e cincle se reconnaît aisément à son plumage serré et induit d'imc iii;iiiri(' Iniilcuso, semblable à celui des véritables oiseaux a(piati(pies. il vit au bord des eau.\ courantes et liinjudos et s'éta- blit de prétérence sur les ruisseaux caillouteux et les rivières dont le cours est embarrassé par des quartiers de rocher, dans les nom- brniN r;qti(l('s dcsipicls il trouve beaucoup de facilité pour se pro- curer sa nourriture, (pii consisle en crustacés, insectes aquaticpios cl iVai de poisson, (pi'il saisi! dans Teati. Son nid, (pii all'ecle sou- v«-Ml l;i fonMc «riiii dÔMM', rst arlislcnicnl conslniil; il le place ordiuiiin'ment dans les berges du torrent (]u'il habile et le ((un- jn>se d'Iieibages l'i de mousse; sa pcmte Ost d(î 3 à G œufs d'un blanc pni'. * 63 Le cincle ressemble beaucoup aux merles par ses allures , par son chant et par les formes générales de son corps ; il se rapproche également beaucoup du martin-pêchcur par son régime , son ha- bitat et ses mœurs. Le trait le plus saillant de son caractère est son habitude de plonger jusqu'au fond de l'eau, où, suivant les uns, il marche et se promène avec aisance, et où, suivant les autres, il se meut par le jeu de ses ailes. La première de ces ver- sions me paraît la plus rationnelle, par la raison que l'oiseau , en entrant dans l'eau, suit la déclivité du terrain ou saute dans l'eau, et que dans l'un comme dans l'autre de ces cas , c'est toujours la tête qui disparaît en dernier lieu. S'il nageait entre deux eaux , comme les grèbes ou les foulques, l'immersion de la tête précé- derait évidemment celle du reste du corps, ce qui n'arrive pas, ainsi que j'ai souvent eu occasion de l'observer. Les oiseaux qui nagent entre deux eaux, parcourent en peu de temps des distances relativement assez grandes. Le cincle revient à la surface de l'eau, sinon à l'endroit même où il y est entré , au moins à une courte distance de ce point. Il est donc probable qu'il se meut lentement au sein des flots, c'est-à-dire, qu'il y marche et non pas qu'il y vole. Le cincle est sédentaire. Comme la plupart des oiseaux aqua- tiques, il n'est ni utile ni nuisible. A en juger par analogie, sa chair ne doit pas être mangeable. GENRE SEPTIÈME. Jaseur. — Bombycilla. — Seidenschwanz. 48. Bombycilla garrula. (I.) Jaseur d'Europe ou de Bohême. GeschwàtZ'iger Seidenschtvanz . Long. lot. 0™21. Huppe, parties supérieures et inférieures d'un cendré rou- geâtre; bande au-dessus des yeux et gorge noires; rémiges noires terminées par une lâche jaune et blanche; pennes secondaires blanches à rexlréniilé avec un prolongement d'un rouge vif; reclrices noires terminées de jaune. Les jeunes n'ont pas de prolongement aux pennes secondaires. Ce bel oiseau, qui paraît habiter le haut Nord, nous visite à de longs intervalles, pendant les hivers rigoureux. Un des exemplaires qui ornent notre collection, a été tué au Limpertsberg, vers 1850, par le piqueur cantonal Michel Brandcnbourg. u Tiiinr j>i:s iiKcs-rixs. La tribu «les becs-liiis no irnlVrino qiio dos oisc';ai\ nii-dcssoiis (le la taille nioyomio, tous iusoctivurcs utiles, quehiijcluis hacri- vcjics cl aecidentelieuHMit i^ranivoics. Ils t'ont une ou deux i)<)nt('s j)ar an ci sont aussi estimés poui' la (jualilé de leur cliaii' (|ue pour leur (liant, et la plupart d'entre eux sont sous ee ra])porl mieux connus (jue pour les autres qualités précieuses ({ui les distinguent. GEMŒ HUlTliil.Mi:. Traquet. — Saxicola. — Steinschmàtzer. Les tra(]uets sont des oiseaux vifs et remuants, cpii vivent «lans les prairies ou les champs, les endroits ])ierreux et autres lieux découveris. Ils courent avec rapidité et en imprimant à leurciueue un mouvement send)lal)le à celui des heigeronneltes, i)erclient l)eu et lorsqu'ils le l'ont, c'est ordinairement sur un i)iquet, un éclialas, une pierre élevée, le sommet d'un buisson ou la pointe d'une liante herbe qu'ils se posent. Leur vol est saccadé et peu soutenu. Ils vivent solitaires, nichentàterreet voyagent isolément. 49. Saxicola œnanthe. {Bcscht.) Traquet motleux. Graurudii(jL'r StcinsclDiiâtzcr. Dans le quartier allemand : Brochschésser. — Dans le quartier wallon : Laboureux. Luii};. lui. O"'!!. Dessus d'un gris cendré clair ; fnml, bande au-dessus des yeux cl t'iJ'ge blanes; une bande noire traverse les yeux el alleinl les oreilles; gorge, MMilrc el entupion d'un blanc pur; ailes noires; (|ueue blaneiie à la base el sur les deux lii-rs d»; sa longueur, noire à son exlréniilé, à l'exceplion des deux pennes nitdiani's (|ui .sont noires sur loule leur longueur; devant du cou légère- uieul It'inl de blanc roussâlre. — La femelle a le dessus d'un brun cendré; le fronl gris rous.sàlre; du brun foncé au-dessus de l'œd el sur les oreilles. Le tra(juet molteux, assez réjiandu dans les terrains sablonneux, les vignes, les coteaux incnlles el autres lieux arides ou pierreux, ariiNe dans nos coiiIk'cs du -H) mars au 1" aviil et les (piilte en o( lobre. Il se nourrit (Tm-sectes et de vers, ([u'il saisit à terre, et niche dans les tas de pierres, les vieux murs, h's carrières aban- 65 données, les talus des chemins, les rochers et les ruines et pond 4 à 6 œufs d'un blanc verdâtre avec quelques taches brunes. Son chant est insignifiant ; sa chair est très-estimée. 50. Saxicola rubetra. (jB6c/isL) Traquet tarier. Braunkehlchen. Dans le quartier allemand : Wisefilchen, Stréfmèîjchen, Jodèck, Kefilchen, Wisegimchen, Niïbchtegeilchen. — Dans le quartier wallon : Chick-chack. Long. toi. 0™i3. Sommet de la tête, côtés du cou et parties supérieures d'un brun noirâtre, chaque plume bordée de roux jaunâtre; sourcil blanc; gorge et deux bandes longitudinales sur les côtés du cou blanches; devant du cou et haut de la poilrine roux de rouille ; ailes noires avec une grande tache blanche ; crou- pion et couverlures supérieures de la queue brunâtres, tachés de noir; queue blanche à la base; les deux rectrices médianes, la lige et la moitié extrême de toutes les autres noirâtres avec un liseré blanc à l'extrémité. — La femelle a du blanc jaunâtre partout où le mâle a du blanc pur. — Les jeunes ont des taches blanches et grises sur toutes les parties. Le tarier, commun dans les prairies et les champs qui les avoi- sinent, mais surtout dans les oserais qui couvrent les bords de la plupart de nos cours d'eau, se nourrit de moucherons, qu'il happe au vol , de coléoptères et de vers. Il arrive vers le 20 avril , niche à terre , entre les mottes , dans les buissons et les herbes , pond 4 à 6 œufs d'un blanc verdâtre , quelquefois tachés de brun rou- geâtre, et nous quitte en octobre. Son chant, qu'il fait quelquefois entendre du haut de l'air, est gai, mais ne consiste qu'en quelques notes qu'il répète sans cesse ; sa chair est estimée au point que , dans certaines contrées, malgré l'exiguité de sa taille, on le chasse au fusil. 51. Saxicola rubicola. (fîec/ ccilnins. 59. Sylvia orphea. i7Vm///.i Bcc-fin orpitcc. (h-jilK'us-C.rnsnufclw. Dans le (piartier alIcniniMl : Schwàrz Hèxcrsch. Long. lot. O^IH. Têlc et joues nnnatres jus(iuc derrière les ycu.x ; reste des 7S parties supérieures gris cendré; ailes noirâtres bordées de cendré brun , pennes caudales extérieures blanches dans toute leur longueur à baguettes noires avec du cendré à l'extrémité des barbes intérieures ; les autres pennes de la queue noi- râtres, terminées de blanc; gorge et ventre d'un blanc pur ; poitrine et flancs d'un rose très-clair. L'orphée, la plus grosse des véritables fauvettes, est une espèce méridionale, commune en Lombardie el dans quelques départe- ments du Sud de la France, mais rare chez nous, où on la rencontre néanmoins depuis la plaine de la lAîoselle jusque sur les hauteurs des Ardennes. Elle arrive en avril et nous quitte au commence- ment de septembre , habite les bois et niche dans les buissons. Sa ponte est de 3 à 4 œufs presque blancs marqués irrégulière- ment de jaune et de brun. C'est un oiseau d'un naturel farouche et méfiant, dont le chant rappelle celui de la fauvette proprement dite et de celle à tête noire. 60. Sylvia atrieapilla. (Laih.) Bec-fm à tête noire. ScJnvarzscîmitaUge Grasmucke. Dans le quartier allemand : Sch\vârz Gratsch. — Dans le quar- tier wallon : Favette à tiète noire. Long. toi. 0™13. Dessus cendré olivâtre; lorum , cou et poitrine d'un gris cendré; bec et pieds noirs; ventre et gorge d'un cendré blanchâtre; une calotte noire sur la tête du mâle , rousse sur celle de la femelle ; orbites des yeux em- plumés. La fauvette à tète noire arrive dans nos pays vers le 15 avril et les quitte en octobre. Elle habite les jardins et la lisière des bois, niche dans les buissons et les haies et pond , dans un nid cons- truit de menues racines et d'herbes sèches, 4 à 6 œufs d'un jaune roussâtre, marbrés de marron. Quoique généralement répandue , on ne l'élève pas moins fréquemment en captivité, car son chant, sans pouvoir rivaliser avec celui du rossignol , égale au moins, s'il ne le surpasse, celui de tous nos autres beaux chanteurs. Elle est peu timide et craint si peu l'homme, que non seulement elle chante en sa présence, mais encore qu'elle s'établit de préférence dans le voisinage de sa demeure. 76 61. Sylvia melanocephala. ( /,'////.! Hcr-fiu vaclumn-cphalc. Lonj,'. toi. (>"'l i. Fronl, sommet de la lêlc, occii)ut, joues cl orifice des oreilles diin noir profond ; gorjre, devant du eou cl milieu du ventre blancs ; nuque, dos, (lanes. abdomen cl couvertures des ailes d'un jjris très-foncé; ailes el queue noi- ràires; la penne cxlérienrc bhinclie en dchois et au bout; sur la deuxième penne une petite tache blanche; bec gros et fort; base de la mandibule inférieure blanche, le reste noir, |)ieds bruns; nudité qui entoure les yeux d'un rougeâtrc clair; iris brun. Le capuchon qui ciiviloppe la tcle de la femelle est cendré noirâtre, le blanc des parties inférieures est moins pur, le cendré des parties supéiieurcs plus bru- nâtre ; les ailes ainsi f|uc les j)ennes caudales sont d'un brun foncé. Celte fauvette qui habile les parties les plus méridionales de ri"iirn|)(', ;i (•i('' observée à difterentes reprises dans le eentre du uiéuie ((lulinent , où elle arrive très-ac('id(Mil('!l('nieul. Feu Ho- hiiidrc a constaté sa présence dans les environs de Mouluiédy. 62. Sylvia hortensis. (Bcrhst.) Bcr-fu) fauvette. Cartemjva^mucke. r»ans le (juartier allemand : Grot>ratsch (metlel) , Gràsméck. — Dans le quartier wallon : Favette grièctie. Long. tut. O'"!."). Dessus gris brun Irès-légèrcment teint d'olivâtre; tour de l'œil blanc ; un espace d'un brun cendré pur sur la partie latérale du bas du cou ; gorge blanchâtre; poitrine el lianes d'un gris roussâtre sur les couverlures infé- rieures de la queue; bec brun très-peu échancré ; base de la mandibule infé- rieure jaunâtre; iris brun. dette fauvette, voisine de la i^risetle el de la bahillarde , dont elle se dislinsne plus par le chant, les njœurset le mode de nidi- licalinn (jnc p;ii' le plumage, se rencontre dans les jardins et les hai«'s, d('j)uis le cciDUMMiccmcnl de mai jus(iu'cn septembre. Elle hiclu' dans les buissons cl pond, dans im nid c(Mistrnil uni(iue- mciil de IJLîrs de N ('Li<'i;iii\ b'Tbacc's cl lâchement lissé, 4 à o (eufs d'un blanc .sale lâchés de brun clair <-( marcpiés de i>oinls el de raies brun foncé. Son chant, (pTelle n'inlerrompl |>asen volligeaiil d'un arbre à Tau Ire, esl doux el mélodieu.x , mais moins fort que celui de l;i l';Mi\elle ;"i lèle noire. 77 63. Sylvia cinerea. (Lath:) Bec-fin grisette. Zaïingrasmucke. Dans le quartier allemand : Grogratsch (gros) , Hèckegratsch , Schaterchen , Hèckerehen. — Dans le quartier wallon : Fayette de haye. Long. lot. 0"'lo. Somoiel de la tète et loriiin cendrés, tout le reste gris nuancé (ler(3ux, sur le haut du dos principalement ; ailes noirâtres bordées de roux; rémiges liserées de cette couleur, à l'exception de riiitérieure qui est liserée de blanc; gorge et milieu du ventre d'un blanc pur; poitrine légèrement teinte de rose; flancs et abdomen d'un gris roussàtre; queue d'un brun foncé ; les pennes d'égale longueur excepté l'extérieure qui est beaucoup plus courte; celte der- nière a la barbe extérieure et le bout d'un blanc pur ; la suivante est terminée de blanchâtre. — La femelle n'a pas de rose sur la poitrine; le blanc de la gorge et de la penne extérieure de la queue est nuancé de roussàtre. La grisette, commune dans les jardins et les bois, depuis le 15 avril jusqu'au commencement de septembre, niche dans les buis- sons et les haies et pond 4 à 6 œufs d'un vert clair ou brunâtre tachés de vert brunâtre et de gris. Son nid est construit sur le modèle de celui de la fauvette proprement dite, mais il en diffère par une légère garniture de crins qui le tapisse intérieurement. C'est un oiseau vif et gai, plus remarquable par son babii que par la beauté de son chant. Tout son répertoire musical, en effet, con- siste en une seule phrase qu'elle répète sans cesse , tantôt seule , tantôt en y ajoutant quelques variations qui allongent la ritour- nelle , mais qui déguisent mal le thème primitif qui revient à chaque instant. Une fois en verve , elle ne se tait qu'à de courts intervalles. Elle s'élève en chantant du buisson qu'elle habite et s'y laisse retomber en chantant, et lorsque quelqu'importun l'o- blige à quitter momentanément sa retraite , elle fuit d'un buisson à l'autre, mais sans modérer son babil, que même en voltigeant elle n'interrompt pas. 64. Sylvia curruca. (Lath.) Bec-fin babillard. Klappergrasinûcke. Dans le quartier allemand : Grogratsch (klèng), Beschgratsch. Long. tôt. 0»'14. Haut de la tète d'un cendré pur; loruni et région parotide d'un cendré plus foncé ; nuque , manteau et croupion d'un cendré brun; ailes brunes bordées de cendré brun ; queue noirâtre, la penne extérieure cendrée , bordée et terminée de blanc, mais blanche sur toute la barbe extéiicuie; les deux suivantes 78 terminées par une petite luclie blanche ; poitrine , flancs et abdomen d'un blanc très-légèrement teint de roussàlre, le reste des parties inférieures d'un blanc pur. La faiivotle bahiUanlc n'est pas rare dans nos l)()is où elle ar- rive vers le "20 avril el qu'elle quitte au coinniencement de sep- tend)re. Elle nielie dans les buissons bas et touffus et pond 4 à 5 œufs d'un l)lanc verdàtre avec des taches bleuâtres el brunâtres. Son nid, beaucoup ])lus étoffé que celui des deux espèces précé- dentes, est conslrinl d'herbes grossières el de mousses auxquelles succède une couche d'herbes fines et de laine. Son chanl esl doux et varié, mais moins agréable que celui de la fauvelle à lête noire. 65. Sylvia cyanecula. (3/6'/ye/'.) Bec-fingorge-bleiie. DIaukehIchen. Dans le (piarlier allemand : Blobreschlehen. Long, lot O^lSo. Dessus d'un cendré brun; gorge et devant du cou d'un bleu d'azur, avec un grand espace blanc au centre , bordé inférieuremenl d'une zone noire suivie d'une étroite bande blanche à laquelle succède une seconde bande rousse. Ventre el abdomen blancs : queue rousse dans sa partie supérieure, noire dans l'inférieure. — Chez le très-vieux mâle, le miroir blanc disparaît, elles yeux sont surmontés d'une raie blanche suivie d'une raie noire. — La femelle n'a pas de bleu sur la poitrine , si ce n'est chez les toutes vieilles , où le bleu d'azur du mâle esl remplacé par du bleu très-clair. La gorge-bleue est un oiseau voyageur qui nous visile réguliè- rement, mais en petite quantité, aux époques de son double pas- sage, du "lo mars au 15 avril et en septembre. Elle se plaît dans les plaines basses el humides et fréquenle plus parliculièrement les oseraies et les bords boisés des cours d'eau et des étangs, où on dit qu'elle niche, fait que je ne puis affirmer, n'ayant pu, jusqu'à ce jour, acquérir aucune certitude à cet égard. Quoique muette en caplixilé, celle belle espèce ne chante pas moins en liberté, d'une voix faible, il est \rai, mais douce et agréable. Sa chair est très- est imée. 66. Sylvia tithys. (Uttli,) Bec-fin roucjc-queue. UausrôthUng. Dans le (jiiarlier allemand : Kùlsch^vèn/.chen. — Dans le (juar- tier wallon : Koiisse-(iueue , (Jugeai de la mort. Long tut. 0'"li>. Dessus d'un cendré bleuâtre ; lorum, joues , gorge et poitrine d'un noir profond, se nuançant en cendré bleuâtre sur le ventre: abdomen blan- 79 châtre ; couvertures inférieures de la queue , croupion et pennes caudales d'un roux ardent, les deux pennes du milieu brunes; grandes couvertures des ailes bordées de biancpur; la rémige extérieure courte; la deuxième plus courte de 0™014 (lue la quatrième et la cinquième, qui sont les i)lus longues, et d'égale longueur avec la septième. — Les couleurs de la femelle sont plus ternes. Le rouge-queue, Irès-répandu dans les lieux rocailleux et pier- reux, et jusque dans l'intérieur des villages et des villes, arrive dans nos contrées du 10 au lo mars, niche dans les rochers, les vieux murs, les anciens édifices et l'intérieur des hàtiments, et nous quitte en octobre. Il construit son nid de menues racines et d'herbes sèches , le rembourre de crins et de plumes et pond 4 à 7 œufs blancs , légèrement rosés. Les saints convulsifs dont le rouge-queue se montre si prodigue, sont le trait le plus saillant de son caractère. Sa voix est rauque, et son chant qu'il débite surtout à la pointe du jour, consiste en deux phrases uniques qu'il répète sans cesse dans le même ordre. Sa chair est très-estimée. 67. Sylvia phœnicureus. Bec-fin de muraille. Gartenrothschwanz, GartenrotIlUng , Schwarzkehlclien. Dans le quartier allemand : Stênnubchtegeilchen. — Dans le quartier wallon : Rousse-queue. Long. tôt. 0"'lo. Mule : Dessus cendré; poitrine , flancs et croupion roux, ab- domen blanc; queue rousse , les deux pennes médianes brunes ; front et sourcils blancs; lorum , gorge et cou noirs. — Les jeunes et les femelles varient; on les distingue à la première rémige courte, à la deuxième plus courte que la troi- sième et égale à la sixième , la troisième la plus longue de toutes. Le rossignol de muraille arrive à la lin de mars ou au commen- cement d'avril et nous quitte au commencement d'octobre ; il a les mœurs, le genre de vie et les habitudes du rouge-queue, et tout ce que Ton peut dire de l'un, se rapporte assez bien à l'autre. Toutefois il est plus rare que l'espèce précédente, niche fréquem- ment dans les creux des arbres et pond 5 à 8 œufs d'un bleu ver- dâtre clair. Son chant est de beaucoup supérieur à celui du rouge- queue, mais n'a rien de remarquable. 80 68. Sylvia hippolaïs. l'Lr////.) Bcc-Jlu à poitrine jaune, luibbrûstiiicr Siinijcr. I);ins le «jiiiirlirr alk'iiiimd : Iclilçrclicn, Bliédertilchen, — iJaiis le ([iiarlicr wallon : (loiitrcfaisanl. Loiit'. tul. 0"'i;ia. Dessus ceiidré léiçèreincnl leiiil d'olivritre; lorum et un petit cercle très-étroit autour des yeux jaunes ; grandes couvertures des ailes d'un brun foncé , entourées de larges bordures blanchâtres ; grandes pennes des ailes et de la (|ueue brunes bordées de gris verdàtre ; depuis la gorge jusiju'aux couvertures inférieures de la (jueue d'un jaune pâle. Bec large à la base , fort et long ; man- dibule inférieure blanchâtre. Le l)i'c-liii à jxMlrinc jamio, tiès-irpandu dans rEiiroj)e cen- trale, arrive dans nos contrées an connnencenient de mai et les quitte en septembre. Il habite les taillis, les jardins, Tintérieur des villes, les oseraies et les jonchaies, niche snr les buissons élevés et pond cincj œufs d'un blanc rougeàtre marqués de petites taches roupies. C'est un oiseau vif et l'ai, toujours en mouvement, (jui babille beaucoup. Son ramage est mélodieux et varié et semble imiter le chant des différents oiseaux, particulièrement celui de riiiivuidelle de cheminée. Dans les environs de Virton il n'y a pas de bosquet qui ne ren- ferme un ou plusieurs couples de cette fauvette qui est excessi- vement rare dans d'autres i)arlies du pays, particulièrement dans tout le (piartier allemand. 69. Sylvia sibilatrix. iBcchsL) Bec-jin siJUcuv. WahUaubvogel. Dans le quartier allemand : HfiMfiichen, Bliédertilchen, Sibchen. Long. lot. O'^iSo. Sommet de la tète et parties supérieures d'un beau vert clair; front, large sourcil, cùlés de la tête, devant du cou , insertion des ailes et des cuisses d'un jaune pur; reste des parties inférieures d'un blanc pur; pennes alaires et caudales noirâtres, bordées de vert clair; (jucue un peu fourchue; pre- mière rémige presque nulle; deuxièn)e égale à la quatrième. Le pouillot sitlîeur, plus généralement répandu que Tespèce pré- cédente, habile e\(liisi\eiiienl les bois. Il arrive vers le -20 avril, pdiid 1 à 7 (eiils liliiiics iiiaKiiK's de poinis rouges, souvent rangés en cercle au gros bout , el nous quille eu septembre. Outre le cri particulier aux pouillols, qui peut s'exprimer par thuit , dont la 81 dernière syllabe est brève et se prononce d'un ton plus élevé, il fait entendre nn ramage particulier que Bechstein traduit par s, s, s, r, r, r, tid, fid, fid, qui le fait reconnaître tout de suite. 70. Sylvia rufa. (laf/î.) Bec-fin véloce. Weidensànger. Dans le quartier allemand ; Zillzèpchen. — Dans le quartier wal- lon : Chiff-cbaff. Long. lot. O'nlS. Dessus d'un gris brun, plus ou moins nuancé d'olivàlre; gorge blanche ; sourcil blanc jaunâtre ; côtés de la lête et insertion des ailes d'un brun très-clair ; ailes et queue brunes ; ventre blanc nuancé de brun clair et de jaunâtre; couvertures inférieures des ailes d'un jaune clair; pennes caudales d'égale longueur, l'extérieure liserée en dehors de gris blanc; rémige extérieur^ courte, la deuxième plus courte de O^^OOo que la troisième et de même longueur que la septième. Bec un peu élargi à la base, fin et en alêne vers la pointe. Ce pouillot, qui est un peu plus petit que le suivant, habite les J)ois, où il arrive vers le 15 mars, pond 4 à 6 œufs blancs marqués de points rouge-brun, et nous quitte au commencement d'oc- tobre. Il est facilement reconnaissable à son chant qui consiste en deux notes répétées 7 à 8 fois dans le même ordre , et qui se traduit assez bien par tsip, tsap, tsip, tsap, etc. Comme sa chair, qui vaut celle du rouge-gorge , est très-estimée , les oiseleurs en prennent beaucoup dans leurs tenderies, surtout en automne, époque à laquelle ces oiseaux sont toujours plus communs que pendant le reste de l'année. 71. Sylyia trochilus. (Lath.) Bec-fin jwidlîot. Fitlslaubvogel, Dans le quartier alleniand : Ichterchen, Sîbchen. Long, tôt. O'^IS. Sommet de la tête et parties supérieures d'un olivâtre clair; sourcil d'un jaune terne ; dessous d'un jaunâtre uniforme ; pennes alaires et cau- dales d'un brun cendré , entourées d'olivâtre ; queue faiblement foijirchue dépas- sant de O'^O^S l'extrémité des ailes ; rémige extérieure courte, Ja seconde d'égale longueur avec la sixième , tarse long de 0"'018. — Les jeunes ont la poilrjne ef les flancs d'un blanc cendré. Le poujllot proprement dit est un oiseau voyageur qui arrive dans nos contrées du 10 au 15 ayril et les quitte à la fin de sep- tembre ou au commencement d'octobre, Il habite les jardins et les bois, niche à terre et pond , dans nn nid de forme sphérique, 4 ^ FiUnE LUX. ^ ^"2 (» amis l)l;iiics i)(»inlilk'S île nmgc avec (juclcuics laclios pins Ibii- cées. Il a les monirs et les liahitiidcs de l'csprcr pi(''((Ml('iil(% dont il se distingue surlont par son chanl, que, suivant Vieillot, on peut exprimer i>ar tliuit, thuil, lliuit, liiwoen , liiwoen, ^vllia, les pre- niicMvs syllabes jirononeées vivement et les dernières d'un ton )>laiiilif. 72. Sylvia flaviventris. (Viiùll.) Ikc-jin à ventre jaune . Gelhhàuchiger Sàncjer. Lonp. loi. ()™13.K Dossus d'un voit olive un peu cendré; sourcils, paupières cl dessous jaunes; couverlures supérieures, pennes alaires cl caudales cendré brun bordées de verl olivâtre clair; bec brun en dessus, jaunâtre en dessous; pieds bruns. En juillet I802, un forestier vint me prévenir qu'il croyait avoir déeouverl, dans un bois voisin de sa résidence, une nouvelle es- ]>èce de pouillot. Je l'accompagnai en foret pour vérifier le fait. Arrivé sur les lieux, je me convainquis du fondement de ses allé- galions. In ramage particulier, mélodieux et varié, ne ressem- blant au chant d'aucun de nos autres oiseaux, frappa mes oreilles. Je ra'approcliai de l'arbre sur lequel je supposais l'inconnu ; mais à peine avius-je fait quelques pas que ce dernier cessa son chant, (ju'il ne reprit i)lus pendant le reste du jour, ce qui me fit perdre sa trace. Le garde qui m'accompagnait, retourna régulièrement sur les lieux jM'udant une huitaine. Tous les jours il entendait r(use;nj, mais l(ns([u'il essayait de s'en approcher, le silence se faisait , et il eu était pour ses i)eines. Le ^^1 juillet enfin il fut assez heureux de l'aixTcevoir ; il le tua et me l'apporta. A première vue je le pris jjour un trochilus; mais ses nneurs farouches, son chant dilléreiiL sa taille plus forte et la coloration en jaune vif de toutes .ses ]>arties inférieures, me firent revenir de cette opinion, que, iii;ilgré les a\is de M. de Selys-L(uigchamps et malgré mes im- pressions iM'isoiiiielh's , je ne satnais admelfre. La description de la sylvia lla\ iveiitris de Vieillot s'applique assez bien ;i r(»is<'aii dont il s';igil; mais celte dernière espèce n'é- tant considérée ell<»-inénie «pie connue nominale, il en résulte, 'Jans ce cas comme dans la juemière hypolhèse, que ce ne serait. 85 «ne fois comme l'autre, qu'un vrai trochilus. J'ai dit les raisons qui m'empêchaient d'admettre une telle conclusion; si donc le flaviventris de Vieillot est réellement une espèce nominale, le pouillot dont je parle, pourrait bien être une espèce nouvelle, à moins que ce ne soit le pliillopneuste Eversmanni du prince Cli. Bonaparte , que je ne connais pas , n'ayant pu m'en procurer de description. Depuis 1862 je n'ai pas retrouvé cet oiseau, qui est conséquem- ment fort rare, NB. Sylvia Nattereri. [Temm.) Bec- fin N altérer. Natterer's Laubsànger. Long. lot. 0'"12. Sommet de la tête et nuque d'un cendré brun qui se nuance sur le dos et les petites couvertures des ailes en brun olivâtre ; large sourcil d'un blanc pur; dessous d'un blanc pur el lustré; pennes alaires et caudales d'un cendré noirâtre, toutes liserées de verdàtre clair; mandibule inférieure du bec blanche, supérieure d'un brun clair; pieds d'un cendré foncé. Cette belle espèce n'a pas encore été observée chez nous. Feu Holandre a constaté sa présence dans les bois montagneux des en- virons de Metz , où elle arrive vers le 15 avril et qu'elle quitte eu août, GENRE ONZIÈME. Roitelet. — Regulus. — Goldhâhnchen. Les roitelets sont des oiseaux du Nord de l'Europe , peu sen- sibles au froid, qui passent l'hiver dans nos contrées où ils nichent assez souvent. Us sont facilement reconnaissables à leur bec grêle et pointu , recouvert de poils à sa base , et surtout aux plumes érectiles d'un jaune orangé vif qui orne leur tête. Les roitelets voyagent par petites bandes de 4 à 5 individus , qui , à l'époque de leur passage , se répandent dans les vergers et les jardins aussi bien que dans les bois. Ces oiseaux, les plus pe- tits de l'ancien continent, sont vifs et pétulants, et rappellent, par ieurs mœurs et leurs allures, les mésanges à longue queue. Us se nourrissent d'insectes principalement et sontconséquemment très- utiles, et quoique leur familiarité soit excessive, ils ne vivent que 8-i (liiTiciN'inoiit en captivité. Dans (jurlcpies pays, malgré IVxiguité (le leur taille, on les cliasse pour la bonté de leur chair. 73. Régulas cristatus. (Tt'm m.) Roitelet ordinaire. GekriDiter Sduijer. Danslequartierallemand : DoniuK'ndéck, Donimennéck, Donim- fikhen. — l>ans le (juartier walUui : lioutelet. Long. loi. 0"'10. Dessus olivâtre léi,'ùrcmeiil jaunâtre; deux bandes transver- sales blaiicliàtres sur l'aile; plumes du sommet de la têle longues, un peu eHilées, d'un jaune vif b<»rdé de noir; joues , lorum , eùlés du cou et dessous d'un cendré légèrement teint de roux olivâtre ; pennes alaires et caudales d'un gris brun , bordées extérieurement d'olivâtre et intérieurement de blanchâtre ; iris d'un brun foncé ; bec noir très-faible , en alêne ; pieds noii àtres. — La huppe de la femelle est d'un jaune citron. Le roitelet ordinaire habite les bois, les jardins et les parcs, et quoiqu'il se rencontre dans ceux à essences l'eiiillues aussi bien que dans ceux peuplés d'arbres résineux , il ne s'établit jamais d'une manière stable et ne niche que dans les lieux où ces der- niers abondent . Son nid , comme celui de la mésange à longue (jueue, est sjdiérique et n'a qu'une seule ouverture ; il le suspend à l'extrémité d'une haute branche d'un sapin ou d'un pin, le con>truil de lichens et de mousses et le rembourre intérieurement de plumes et de duvet. Sa j)onte, ordinairement double, est de 8 à 11 œufs, jaunes ou couleur de chair, unis ou légèrement ponc- tués de rouge tendre. Le roitelet n'est pas rare dans nos bois, où il reste l'année en- tière. C'est un oiseau vif et pétulant, dont le cri rappelle celui des mésanges. Ils se nourrit d'insectes, à la recherche desquels il est continuellement occupé. Au j)ren)ier printemj)S, à répo(|ue où le sauh' niarrrau llcuril, je l'ai souvent rencontré voltigeant de Heur (Ml Heur, comiiir les j>apillons, ce (|ui m'a fait jirésumer qu'il se n(jurrissait égalenjcnt de jMjIlcn. Celait, s'il se ccudirmait, rap- procherait par un nouveau caractère les roitelets des colibris, des oiseaux-mouches et autres mellisuges des régions tropicales, avec lesquels on les compare involontairement à cause de l'exiguité /de leur taille et des couleurs éclatanlrs de leurs couronnes. 8d 74. Regulus ignicapillus. (Brelim.) Roitelet triple bandeau. Feuerkop figes Goldhàhnchen . Dans le quartier allemand : Dominfilchen. — Dans le quartier wallon : Routelet à routche tiète. Long. lot. O^iOOS. Dessus d'un voit ulivàlre, qui se nuance sur les côtés du cou en un grand espace jaunâtre; plumes du haut de la Icte et de l'occiput longues et effilées, d'un orangé vif, bordées de noir profond ; suurcil et bande au-dessous de l'œil blancs ; une raie noire à travers l'œil ; froni noir, teint de roussàtre. — Les couleurs de la femelle sont plus ternes. Cette espèce , qui ne se distingue de la précédente que par son plumage, nous visite régulièrement depuis le mois de septembre, époque de son apparition, jusqu'en avril, époque de son départ. Je ne pense pas qu'elle niche chez nous, car, jusqu'à ce jour, tous les nids de roitelets dont j'ai eu connaissance , appartenaient à l'espèce ordinaire , plus répandue que l'autre. GENRE DOUZIÈME. Troglodyte. — Troglodytes. — Zaunkônig. 75. Troglodytes vulgaris. (Temm.) Troglodyte ordinaire. ZaïwhOnig. Dans le quartier allemand : Meiskinnéck. — Dans le quartier wallon : Routelet. Long. tôt. 0"'10. Dessus d'un brun terne, marqué de très-étroites raies trans- versales sur le haut du dos ; rémiges marquées extérieurement de taches alternes noires et roussàtres ; couvertures de la queue rayées transversalement de noir; sourcil blanc; gorge et poitrine d'un blanc bleuâtre; parties postérieures brunes marquées de taches blanches et de raies transversales noires. Le troglodyte, oiseau vif et gai, de la taille du roitelet, habite les bois, les buissons et les haies, dans le voisinage des habita- tions , et se tient continuellement à terre ou près du sol , à la re- cherche de sa proie, qu'il poursuit jusque dans les galeries des mulots et l'intérieur des chaumières. Son chant court, mais doux et agréable, fait particulièrement plaisir en hiver. A cette époque, où les quelques oiseaux chanteurs qui sont restés parmi nous , sont frappés de mutisme, le seul troglodyte a conservé sa benne 8() lniiiH'Ui' «'I sa voix. Le jdiis jiùlr layuii robal)lement parce ({u'ellc aura été confondue avec l'espèce connnune si répandue dans nos cli- mats. GENRE Ql'ATOriZIF:ME. Anthus. — Pipi. — Pieper. Les pipis sont voisins des alouettes par le plumage et les mœurs, mais s'en distinguent sensiblement par les formes de leur bec , qui est grêle, cylindrique, légèrement arqué et échancré à sa man- dibule supérieure. Ils vivent dans les terrains découverts, les prai- ries et les champs et sur la lisière des bois, et se nourrissent d'in- sectes. Leur elianl est mélodieux et suavi; et ressemble beaucoup ù celui des alouettes; à l'instar de ces derniers ils chantent en volant, avec cette dillérence que les alouettes chantent en mon- tant et les pii)is en descendant. Ce sont des oiseaux utiles, tous émigrants cpii voyagent de jour ])ar ijelites bandes de 15 à "2(1 in- dividus. Ils iMjssèdent la faculté de percher et nichent à terre; leur chair est très-estimée. 81. Anthus aquaticus. [liechst.) Pipi spitnicclle. Wasserpieper. Lunj^. lui. 0"'18. Dessus d'un ^^is brun uniforme, avec quelques lâches peu appareilles sur le manteau ; sourcils blancs; peliles couvertures des ailes bordées el lerminées de gris blanc ; dessous blanc , varié sur les côtés du cou, la poitrine el les flancs, de lâches lonjsnludinales peu distinctes d'un brun cendré clair; les deux pennes caudales médianes d'un brun cendré, les latérales noires; l'exté- rieure blanche en dehors avec une longue lâche coniciue de même couleur; sur la deuxième penne une lâche conique semblable, mais plus pelile, el sur la troi- sième une Irès-pelile lâche blanche «jui man(jue (juchiuefois. Oiil^^Ic du iiouee long, Irès-comprimé , noir ou noirâtre; pieds d'un brun marron; mandibule in- férieure livide. Pendant la belle saison, le ])ipi s|»ioneelle ne se rencontre (pie dans les piairies humides des montagnes élevées, mais à Fap- jH-oclie (le riii\er, vers la tin de novend)re, il descend dans les phiiiies (|ii'il lie (|iiitl(' (ju'à la lin de mars. Il apparaît chez nous piir jK'lites bandes, quelquefois par couples, qui s'abal'.ent ordi- nairement dans le voisinage des sources chaudes. C'est un oiseau 91 vif et pétulant qui se tient habituellement sur le bord des petits cours d*eau et pénètre dans leur lit à la recherche de sa nourri- ture qui consiste principalement en crevettes d'eau douce. Il entre à gué dans l'eau , vole d'une rive à l'autre , court avec rapidité et aisance et accompagne tous ses mouvements de petits cris aigus. Le 27 mars 1864 j'ai tué un individu de cette espèce en i)leine mue. Si ce fait n'est pas purement accidentel, cette dernière se- rait donc double , et non simple , ainsi que le dit Temminck. 82. Anthus campestris. {Bechst.) Pipi roussellne. Feldpiejjer, Brachpiepev. Dans le quartier allemand : Brochlèerchen. — Dans le quartier wallon : Beguinette. Long. lot. 0"48. Dessus d'un gris Isabelle, brun sur le centre des plumes; gorge et sourcil blancs ; dessous blanc Isabelle ; un petit trait délié sur chaque côté de la gorge et 8 à 10 très-petits points peu apparents sur la poitrine; couvertures et rémiges brunes bordées d'isabelle; pennes caudales d'un brun noirâtre, les deux du milieu liserées de roussâtre , l'extérieure presque totalement blanche à baguette blanche, la seconde d'un blanc roussâtre sur la barbe extérieure ainsi que sur une partie de la pointe et à baguette brune; ongle du doigt postérieur plus court que ce doigt et très-faiblement arqué. Le pipi rousseline , beaucoup moins répandu que les espèces suivantes, arrive dans nos contrées en avril, niche dans les herbes, pond 5 à 7 œufs rougeàtres , marqués de taches rousses et vio- lettes , et nous quitte au commencement de septembre. 11 habite les terrains accidentés à proximité des forets et des bois et paraît s'établir de préférence dans le voisinage de ceux qui sont situés dans le grès , car nulle part je ne l'ai rencontré plus abondamment que dans les terrains sablonneux. 83. Anthus pratensis. Pipi farlouse. Wiesenpieper, Wiesenlerche. Dans le quartier allemand : Wiseschnipsert. — Dans le quartier wallon : Beguinette. Long tôt. 0"'lo. Dessus d'un cendré olivâtre frangé de verdàtre et manjué de taches brunes ; dessous blanc roussâtre ou jaunâtre , grivelé de brun excepté sur la gorge et sur l'abdomen; pennes caudales noirâtres, l'intérieure lerminée [»ar une grande tache blanche et bordée de blanc; une petite tache blanche sur lu seconde; ongle du pouce i)lus long que ce doigt et faiblement arqué. fh2 Le pipi fariuuse, inipropreinent appelé beolîgues, est un oiseau voyageur qui nous visite abondaninient aux éi)uques(le sou double passage , de la fin de février au "20 avril , et de la nii-septendin; à la fin d'octobre. 11 fréquente les prairies humides et les champs cl niche dans le Nord, dans le voisinage des eaux, et probablement aussi dans nos contrées. C'est à cette espèce qu'appartiennent les l)etits oiseaux qu'à l'arrière-saison les chasseurs rencontrent si abondamment, dans les champs de pommes de terre particulière- ment, et (pie presque tous les chiens arrêtent franchement comme s'ils avaient à taire à un gibier véritable. 84. Anthus rufigularis. (Jîr.) Pipi à gorge rousse. Brauulu'hliger Wiesenpieper. Long toi. O^l-lo. SumiiR't de la tel»' et iiu(]uc d'un brun clair, marqué de stries noires forl rap|irucliées; niaiileuu , dos, ailes flammés de mèdies noires liscrées de brun cendré ; lorum d'un brun clair; sourcils et gorge d'un roux rougeàlre; poitrine, haut du ventre et flancs couverts de mèches et de taches noires sur fund blanc ou isabclle clair; milieu du ventre et abdomen sans lâches. Pieds d'un brun clair; ongle du pouce Irès-grèle, long, faiblement arqué; iris brun ; base de la mandibule inférieure jaunâtre. Ce pipi, qui paraît être identique avec resi)èce précédente, avec laquelle il voyage, se montre très-accidentellement dans nos cli- mats. 11 est possible qu'il constitue une race particulière, mais même dans ce cas il n'y a i)as plus de raison de le séparer spé- cifiquement (h' raiithus pratensis (pi'ii y a de motifs de l'aire des espèces distinctes des nomlMcwses variétés locales ([ue la même espèce fournit et dont certains auteurs font jusqu'à onze et douze espèces. Parmi ces variations, celles relatives à la taille sont les plus sensibles; les différences dans le i)luinage ne se remarquent guère qu'au commencement du printemps ou de l'automne, époque à la(pu'lle ces oiseaux changent de livrée. Parmi les nombreuses l'arlouses (pie j^ii tuées, j'ai souvent trouvé des dilfércuces de taille tellemciil fortes que j'ai longtemps cru à l'existence de plusieurs esi»è(es voisines. Comme, à rexce])tion de ces différences, tous les ;iiiires caractères restaient constants, ou du moins qu'il ne m'a pas été jMtssible de trouver d'autres signes séi)aralifs, j'ai c(mtinué de considérer toutes ces variétés comme 93 appartenant à une seule et même espèce, dont le ruftgularis me paraît également faire partie. 85. Anthus arboreus. {Bechst.) Pipi bec^figues. Baïunpieper, Heidelerche. Dans le quartier allemand : Beschlèerchen. — Dans le quartier wallon : Beguinette. Long, loi. 0'"15. Dessus d'un cendré lavé d'olivàlre avec des taches longitudi- nales brunes; deux bandes transversales d'un blanc jaunâtre sur l'aile; gorgerelle d'un blanc pur; cotés et devant du cou, poitrine et flancs roux jaunâtre ; de grandes taches noires sur la poitrine et des traits longitudinaux très-étroits sur les flancs; milieu du ventre d'un blanc pur; couvertures inférieures de la queue légèrement nuancées de jaunâtre, sans taches; ongle du pouce plus court que ce doigt et très-arqué. Le pipi des buissons, le vrai beC'figues, arrive dans nos contrées en avril et en mars , niche dans la bruyère , les clairières des fo- rêts , les prés en montagne et les jardins , place son nid dans les hautes herbes ou sous quelque buisson touffu , pond 4 à 5 œufs d'un gris rougeâtre marbrés de gris et de brun , et nous quitte en septembre et en octobre. Il est assez commun dans les lieux secs et arides , dans l'intérieur des forêts clairiérées aussi bien que dans le voisinage des bois. NB, Anthus Richardi, (Vieil.) Pipi Richard, Richard' s Pieper. Long, lot, O^'IO. Sommet de la tête, dos et scapulaires d'un brun foncé, toutes les plumes bordées et terminées de brun clair; sourcils, tempes, gorge, venlre et abdomen d'un blanc pur; poitrine légèrement roussàtre variée de taches lan- céolées simulant un large ceinturon ; flancs roussàlres; ailes el queue noirâtres, toutes les pennes liserées de larges bords d'un blanc jaunâtre ; penne caudale extérieure blanche, seconde marquée d'une grande tache conique de même cou- leur ; bec fort, mandibule supérieure brune, inférieure et pieds jaunâtres ; tarses Ircs-longs; longueur du doigt postérieur avec l'ongle O"™!?; ongle plus long que le doigt, peu arqué. Cette espèce méridionale n'a pas encore été observée dans le Luxembourg. Feu Holandre indique un individu tué près de Metz ; d'autres sujets ont été recueillis dans les environs de Lille , de Bergues et de Dunkerke (de Selys). Il est donc permis de supposer que dans nos parages l'espèce doit également être de passage , ne fût-ce qu'accidenteh -5 u: — ec te 'n t; CA — C5 "^ « 1 2 c; I5 ■-; rr. S^ c 1^ =; 1 •sa.,)sinj.-) non so|n(i!piinK « ^ 3 I I Ë v> '^ £ 3 •sinintl ne oin.ri.ninj o|) si),i ^ = o ;^ ^ o o. i O ^^— ^^ ii. 2 2 c/; ^ p ^ I f8 c '- 9ri DEUXIÈME FAMILLE. PASSEREAUX COMROSTRES. Les coiiirostres se divisent en denx tribus : les granivores et les omnivores. Les granivores sont des oiseaux au-dessous de la taille du merle, à bec conique généralement plus court que la tête. Les omnivores, de taille moyenne ou grande, ont le bec ordinairement plus long que la tête, ou, au moins, égal à celle-ci. GENRE PREMIER. Alouette. — Alauda. — Lerche. Les alouettes ont de certains rapports avec les pipis et se rap- prochent , par la beauté de leur chant , des becs-fins les mieux doués sous ce rapport. Elles se distinguent aisément des uns et des autres à leur mandibule supérieure non échancrée et, des pi- pis en particulier, par les couvertures de leurs ailes , moins lon- gues et par leurs queues plus courtes. Elles sont granivores pul- vérateurs et possèdent la faculté de s'élever verticalement dans les airs , ce qu'elles font surtout quand elles chantent. Le coucou pondant quelquefois dans les nids des alouettes , il en résulte qu'elles nourrissent leurs petits avec des insectes. Les alouettes font au moins deux pontes annuelles. Ce sont des oiseaux utiles qui vagabondent plutôt qu'ils ne voyagent. Leur chair est très-estimée. NB. Alauda alpestris. (I.) Alouette hausse-col. Berglerche, Long. tôt. O^IO. Bec droit, noir; gorge, front, sourcils et espace derrière les yeux, jaunes ; large hausse-col sur la poitrine, lorum et tache au-dessous de l'aile noirs; dessus, haut de l'aile et côtés de la poitrine d'un cendré rougeâtre; rémi- ges noirâtres; penne caudale externe noire, blanche en dehors, les autres com- plètement noires; ventre et abdomen d'un blanc pur; partie inférieure de la poitrine et flânes blanchâtres. — Front de la femelle jaunâtre; pennes caudales terminées par une étroite bande blanche. Cette alouette, originaire du Nord, a été capturée près de Metz pendant l'hiver de 1788 (Holandre). teminiiK'k dit (|ir<'lle niclic on Angleterre et en Hollande et qu'elle se répand m hiver dans les villages; qu'à cette époque elle est irès-conininne en Saxe, dans les plaines de la vallée du Rhin et, selon M. de Uiorourl, dans les environs de Nancy. Si ces dernières allégations étaient exactes, il est évident que dans nos pays cette alouette devrait être au moins de passage ac- cidentel. Jusqu'à ce jour pourtant elle n'y a pas encore été obser- vée, ce que j'attrihue à la sini])l(' raison que M. de Selys-Long- champs ne ((innaîl pas d'exemple de son apparition en Belgique, et que l'auteur de la faune de Lorraine le plus récemment publiée, M. Godron, qui habite Nancy, n'en peut citer qu'une seule cap- ture, celle de 17cS8 dont parle feu Holandre. Le sihMicc de M. Godnm sur la présence même accidentelle de l'alouetlc li;niss('-col dans les environs de Nancy, doit faire con- sidérer comme fort suspecte l'allégalion que Temminck prête à M. de Kiocourl , allégation qui , jusqu'à plus ample information, me semble par ce motif devoir être considérée comme le fruit d'un malentendu ou d'une erreur. 86, Alauda arvensis. (L.) Alouette des champs. Feldlerche. Dans le quartier allemand . Lrerchen , Feldlcerchen , Lntfull, Lèmenchen, Lèwèckelchen. — Dans le quartier wallon : Allouette. Parties supérieures (l'un gris roussàlre , taché de foncé; sourcil blanchâtre; pennes caudales d'un brun noirâtre, la première externe blanclie, excepté à la base de la barbe interne, la deuxi«'nie bordée de blanc sur la barbe externe, les autres bordées de roux clair. L'alouette commune, très-répandue pendant l'année entière dans les prairies et les champs, n'habite que les lieux découverts, et sie nourrit d'insectes, de vers et de graines. Elle niche à terre, entre deux mottes, et construit un nid peu consistant, composé d'herbes sèches et de crins; sa poule, double et quelquefois triple, est de 3 à () œufs grisâtres, tachés de brun , que la ffMuelle couve seule. Les petits ne restent que quelques jours au nid et le quittent avant d être couverts de plumes ; ils apprennent bien vite à rechercher leur nourriture et à se passer de leur mère. Doux choses nous frappent dans l'alouette: son chant doux, 97 harmonieux et suave et son vol particulier, Avant que le soleil ne soit à l'horizon , Talouette s'élance dans les airs, vole à la ren« contre des premiers rayons lumineux et salue l'astre du jour de son hymne d'aljégresse, Elle s'élève verticalement par reprises, monte en chantant et souvent si haut que nous l'apercevons à peine , quoique nous l'entendions encore distinctement. Tantôt , interrompant sa course , elle reste stationnaire comme suspendue à un point fixe du firmament , et tantôt , reprenant son vol , elle se meut en décrivant d'élégantes courbes sur la voûte du ciel. Lorsqu'elle descend vers la terre, elle s'abaisse lentement en spirales gracieuses jusqu'au montent où, arrivée à une faible hau- teur du sol , elle ferme ses ailes , cesse son chant et fond sur la terre comme un trait. L'air, bien plus que la terre, paraît être son élément; aussi ne perche^t'îelle que rarement et dans la saison des amours seuLement. En temps de neige, les alouettes disparaissent momentanément pour réapparaître avec le dégel. Suivant tous les bons auteurs, elles se rendent dans les cantons voisins et généralement dans tous les lieux où la terre est à nu; mais suivant une croyance po^ pulaire généralement répandue chez nous , elles ne quitteraient pas le pays et resteraient ensevelies sous la neige, La première de ces versions est exacte, mais ce n'est pas une raison suffisante pour rejeter entièrement la seconde, En elfet, là où, un moment avant la neige, on trouvait de nombreuses alouettes, on n'en trouve plus une seule aussitôt que la neige couvre la terre , et là où , pendant tout le temps qu'elle couvrait le sol , on n'apercevait plus de ces oiseaux , on en rencontre de nouveau abondamment dès que quelques mottes de terre sont à nu. Leur brusque dis^ parition et leur réapparition subite semblent confirmer la version populaire, que Ton est d'autant plus tenté d'admettre que , sans elle , jl est difficile de s'expliquer ce que deviennent les alouettes que , Je soir encore , à la nuit tombante , on rencontrait dans les champs , mais qu'on n'y retrouve plus le lendemain , si , pendant Ja nuit, il est tombé beaucoup de neige, On sait que la plupart des oiseaux , et parmi eux les alouettes , ne voyagent que de jour, et que ceux qui voyagent de nuit, ne se déplacent que par les nujts 98 claires cl scroinos. Adnicllrc <}uc I<^s alouelles nous quiUoiU la iiiiil, serait donc rocounaîln^ un l'ail conlraiic à leurs habitudes et à Je^irs lua'urs, et supposer (prclles v()yaii;eiit j)ar les nuits noires et pluvieuses, sciait admettre un fait cont/i'aire à l'instinct même deceu\dcs oiseaux qui ne voyagent que dei)uis 1/î coucher jusqu'au leve/".du solejl. Ne semhle-t'il pas plus rationnel de supposer que les alouettes surprises nuitannnent ])ar une forte neige, ne bou- geait pas des lieux (mi elles se houvenl, se laissent ensevelir sous elle., comme les Hèvies, et se dérobent ainsi à nos regards? Il n'y a rien de chocjuyid dans cette hypothèse , (pii ne perd rien de sa vraisend)lauce, inèiiie -en supposant que les alouettes restent cadiées sous la neige jusqu'à la disparition au moius partielle de cette (lernière. Si j'alouette pouvait hiverner sous la neige, il est piubidde qu'elle serait sédentaire dans Je Nord aussi bien que chez nous. Mais du lait qu'elle ne saurait passer un long hiver en lé- thargie, il jie résulte milleuienl qu'elle soit entièrement incapable d'y rester (|ue!(jue l.euij>s, surtout dans nos climats, où les froids ne sont pas de longue durée. L'hibernation, ce phénomène si répandu dans la classe des mammiJ'ères,, est un fait anormal dans le monde des oiseaux. Il a pourtant été constaté d'une manière irrévocable, entr'autres, pour rhirondelle de cheminée (par Vieillot^ Girardin, Larrey, Pallas e.t beaucoup d'autres), pour l'hirondelle de rivage, pour le tétras à queue ^fourchue et pour U^s lagopèdes. L'alouette )io j>oMrrail-elle ])as, dons des circonstances données, s'endormir également (rnii sommeil léthargique, v{ attendre, pour se réveilh^r, le retour d'un lem)>érature ])lus douce provoquant le dégel? Ainsi donc, en résumé, sans vouloir le moins du inonde contester que les alouettes nous quittent momentanéjnent.eu temps de neige, j)0ur se retirer dans d'autres contréies plus favorisées du ciel, il me semJ)le qu'on })eut également admettre qu'elles en agisseiU ainsi, aussi |oiigleini)s (ju'elles en ont le pouvoir, mais «jue du niomeni (jn'elles sont sin prises paj- nue forM* neige, devant la(|uelle elles sont dans l'impossibilité de fuir, elles ne bougcjil j»as des lieux où <'lles se lrou\eiit, se liùsseul ensevelir sous les couches épaisses, où peul-ètre elles s'endorment d'un sommeil Jéthargicjue, et qu'elles se raniniejit et réajq)a laissent sur la lerre dès (pi'une dmjce cli;ileur jmtvoipie le dégel. 99 La cilalion de faits positifs à l'appui de la dernière partie de ces conclusions peut seule en démontrer l'exactitude. Juscpi'à ce jour il ne m'a pas été possible de recueillir des données certaines à fet égard, ce qui se conçoit d'autant plus f^icilenient, quand on sait combien sont difliciles les constatations de cette nature, ce que les quelques observations que nous possédons sur l'hibernation des hirondelles démontrent suffisamment. Pour le moment donc il doit me suffire de signaler la croyance populaire que je discute; en attirant l'attention sur elle, d'autres , plus habiles et plus heu- reux que moi, trouveront probablement les preuves que je cherche, et confirmeront mes hypothèses. Ainsi que je l'ai dit , les alouettes sont émigrantes dans le Nord de l'Europe. Elles passent chez nous par grandes bandes, en oc- tobre et au printemps. La chair de cet oiseau utile étant très-es- timée , les oiseleurs lui font une chasse assidue et en prennent d'énormes quantités. C'est principalement dans la vallée de la Mo- selle, entre Thionville et Metz et près de Trêves, que la destruction des alouettes s'exerce sur la plus vaste échelle. 87. Alaudaarborea. (L.) Alouette Luhi; Cujelier. Heidelerche^ Baumlerche. Dans le quartier allemand: Gardelénchen , Beschleerclien. — Dans le quartier wallon : AUouette de bot. Long. toi. 0™16. Bec droit; plumes de la tèlfi allongées et arrondies formant une espèce de hjuppe peu apparente; queue courte, carrée, à première penne Extérieure grisâtre, bordée de blanc; les trois suivantes noires, terminées par une tache triangulaire, les deux ipédiançs dépourvues de ces taches. L'alouette Lulu, que l'on rencontre presque toujours en petites bandes, formées par la réunion d'une ou de plusiers familles, fré- quente les bois clairières , les bruyères , les prpiries et les champs .dans le voisinage des bois , et se nourrit, en été, d'insectes, et en autoipnf) , de grains et de graines. Elle arrive dans nos pays vers la mi-février, niche à terre sous quelque motte, construit un nid semblable à celui de l'alouette commune, pond 3 à 5 œufs bruns, tachés et rayés de foncé , et nous quitte en novembi'e. Elle se tient habituellement à terre, mais perche dans l'occasion, contrairement aux mœurs de l'espèce précédente, et c'est ordinal- iOO renient de la cime d'un arbre élevé, sonvent aussi du liant des airs, que retentit son chant doux et suave. Privée de sa liberté, ralonciie Lulu dépérit et meurt. Sa chair est d'excellente qualité, et quoique Tespèce soit assez répandue, on ne lui t'ait pourtant pas de chasse particulière. 88. Alauda cristata. (I.) Alouette cochevis. Uauhenlerche. Dans le quartier allemand : Kaupéche' Lcerchen, Glacis-Léerchen. Long. tôt. 0'"1.S. riuines de la lèle longues formant une huppe acuminée bien apparente. IMuninire de l'aloueUe des champs. Queue ni)iràtre, la première penne externe rousse exlérieuremenl et à son bout, les suivantes terminées par un bord blanchâtre Irès-étroit, les deux médianes brunes. Le cochevis a les habitudes, les mœurs et le régime de l'alouette des champs, niche à terre, derrière une motte ou sous un buisson, construit un nid semblable à celui des espèces précédentes et pond 4 à o (eufs d'un blanc grisâtre, lavés d'un gris enfumé avec des taches brun foncé au gros bout. L'existence de cette alouette paraît limitée aux terrains sablon- neux, car dans tout le pays on ne la rencontre habituellement que sur les grès infraliasique et du Keuper, depuis Arlon jusqu'à Thionville et Echternach. Nulle part elle n'est aussi abondante que dans les environs de Luxembourg, sur les glacis de cette place forte, ainsi que sur les terrains incultes, les routes elles chemins qui avoisinent ladite ville. Pendant l'année entière on la rencontre dans les mêmes lieux , mais à l'époque des grands froids, lorsque la neige couvre la terre, elle pénètre fréquemment jusque dans l'intérieur des villes et des villages, à la recherche de sa nourri- ture. Son chant est doux et agréable, mais comme elle ne survit que peu de temps à la perle de sa liberté, on l'élève rarement en captivité ; sa chair est moins estimée que celle des espèces précé- dentes, et pour ce motif, cet oiseau peu défiant n'a guère d'autres ennemis à redouter que les novices dans l'art de St. Hubert. A'ZJ. Alauda brachidactyla. (Temm.) Alouette cnlandrclle. Kur::ehi(}e Lerche. Long. Idt. Of"!.*). Bec droit, court cl furl. Dessus couleur isabelle ; gorge et sour- cils d'un blanc pur; grandes couvertures aussi longues que les rémiges primaires ; 101 doigls très-courts; rectrice externe d'un blanc roussâtre, deuxième de cette cou- leur sur la barbe extérieure, les trois suivantes noires et terminées de roux clair, les deux médianes noires bordées de roux foncé. Cette espèce méridionale n'a pas encore été observée dans le pays, où son apparition accidentelle est néanmoins probable, car, en 1840 , un exemplaire a été tué dans le département de la Mo- selle, près de Metz (Holandre). GENRE DEUXIÈME. Plectrophanes. — Plectrophane. — Sporner. Les plectrophanes se distinguent des bruants à l'ongle de leur pouce qui est long et faiblement arqué. Leur genre de vie les rap- proche des alouettes ; ils sont toujours à terre et ne fréquentent que les lieux découverts. 89. Plectrophanes nivalis. {Meyer.) Plectrophane de neige. Schneeammer. Long. tôt. O^ilS. Mâle : Tête, cou, tout le dessous, grandes el petites couver- tures des ailes, moitié supérieure des rémiges, d'un blanc pur; seconde moitié des rémiges, dos, pieds, ongles, pennes caudales médianes, noires; les trois pennes latérales de la queue sont blanches avec un trait noir vers le bout, la quatrième blanche sur le haut de la barbe extérieure seulement. — La femelle et le mâle en hiver ont les teintes moins nettes ; le blanc est nuancé de roux et sur la poitrine existe un hausse-col de cette couleur ; le noir des parties supé- rieures est souvent bordé de roux. — Chez les jeunes le blanc est encore plus roussâtre que chez la femelle; le dessus de la tête, la nuque, une partie des joues, un collier sur la poitrine et les flancs sont d'un brun roux ou roussâtre. Cet habitant des régions arctiques ne quitte les lieux de son séjour habituel qu'en automne pour émigrer vers le Sud. Rarement il s'aventure jusque dans nos climats où quelques individus , or- dinairement des jeunes , pénètrent accidentellement pendant les grands hivers seulement. 90. Plectrophanes calcarata. (Temm.) Plectrophane montain. Spornammer. Le mâle en automne et en hiver a le sommet de la tète d un noir mêlé de po- lîtes taches rousses; le tour du bec d'un noir profond; la gorge blanchâtre par- semée de fines raies noires; la poitrine noire , nuancée de gris blanchâtre; une W-2 Ijaml»' blaiiL-lialre pari de la racine du bec, passe au-dessus des yeux el se re- courbe sur les côtés du cou ; toutes les parties inférieures, les flancs exceptés, sont d'un blanc pur. ailes d'un brun marron, marquées de deux bandes transversales blanches ; rémige extérieure bordée de blanc ; nu(iue, dos et scapulaires d'un brun mêlé de roux ; (picue, légèrement fourchue , d'un brun foncé ; pennes caudales bordées de roux, les deux latérales terminées par une lâche blanche conique; iris et pieds bruns; bec jaunâtre à la base, brun à la pointe; ongles poslérieurs mesurant 0"'02t. La femelle dillèrc beaucoup du mule ; on la rcconnaîl à sa gorge blanche bor- dée latéralement par une bande brune , aux nombreuses taches grises et noires (|ui couvrent la poitrine; à ses flancs manjués longitudinalement; au sommet de la tête, au cou, au manteau cl au dos (\m sont d'un cendré roux tacheté de noir. Les jeunes de l'année ont la tête , la nuque et toutes les parties supérieures de couleur Isabelle marquées de raies longitudinales et de taches noirâtres ; toutes les pennes des ailes et de 1.1 qtieue sont bordéts de roux foncé ; gorge blanche marquée de petites taches longitudinales ; une petite lâche noire sur l'orifice des oreilles; iiarties inférieui'cs d'un blanc roussàtre plus foncé sur la poitrine el les flancs (jui sont tachés de brun noirâtre; une tache doniqtie rousse sur la penne ♦■'xtérieurc de la queue et une tache longitudinale sur la deuxième. Le bruant iiiontain , orii^inaiie du Grœnland, quitte les régions boréales qu'il habile, à la lin de l'été, pour émigrer vers le Sud» Il apparaît accidentetleinent dans nos contrées, à de longs inter- valles, ordiliaiiTineiit pebdanl les grands hivers. 11 a été observé près de ThionvillcS en ailtonine 1824, et près de Metz en 1788 el rn seph.'iiilMT l,s;{3 (Holandre). GENRE TROISIÈME. Emberiza. — Bruant. — Ammer. \a's bniiiiils ont nu pouce Ibrt long, niclicui à lerre ou près dU sol, cl soûl icuouunt's pour la délicatesse de leur chair, caractères (|ui les disliugucut des IViugillcs. Ils chauteut lual el perchent iMMUcoiip, ce qui les éloigne (les ;iIonellcs. Leur bec est droit, court et couiipic. Les boids de la niiiiidibule inférieure sont reulivs; la supérieuic, tuoins lar^e (pie riulérieure, est munie au palais d'un (ubn'eule saillanl. Ils habileiil h's jardins, les vergers et les bois, ^nnl granivores et iuseclivores, mais nourrissent leurs petits uni- (jucincnl d'insectes. (> soûl des oiseaux utiles, qui se déplacent Pparail tout aussi régulièremefit (pie la plupart des autres oiseaux qui habitent celte contrée. On liouve le bruant fou dans la plaine qui s'étend de Schengen à Kemicli, dans celle de Nemiig et dans les environs de Palzem, nù il arrive du i*"" au ITi avril et (pi'il (juille du 15 octobre an 15 noNendire. il se tient liabitnellement dans les haies (pii bor- (lenl les prairies silnées dans le voisinage des vignes, niche dans les buissons, (pielqnelois dans les herbes, el pond i à 5 o'ufs blanchâtres maculés de quehiues raies noires. 107 GENRE QUATRIÈME. Parus. — Mésange. — Méiëe* Les mésanges se reconnaissent aisément à leur bec, qui est imh buste, quoique petit, effilé, tranchant et garni à sa base de poils et de petites plumes dirigées en avant, qui recouvrent les narines* Leurs doigts sont armés d'ongles recourbés , doués de la faculté de préhension. Ce sont de petits oiseaux, animés d'un grand cou- rage, vifs et pétulants^ qui perchent, qui marchent et qui grim- pent ; leur vol est brusque et court, leur chant simple et sans art* Les mésanges font deux pontes par an ; elles voyagent par pe- tites bandes ou plutôt par familles et accompagnent tous leurs mouvements de petits cris aigus. Comme elles détruisent une grande quantité d'insectes nuisibles, elle sont à considérer comme très-utiles. Leur chair est peu estimée. 97. Parus major. (L.) Mésange charbonnière. KoJilmeise. Dans le quartier allemand : SChiélmés, Gemèng Mes, Gros Mes. — Dans le quartier wallon : Grosse masatche , masinge. Long. tôt. O'nlo. Tète, gorge, devant du cou et une raie longitudinale sur le ventre d'un noir profond et lustre ; manteau vert olivâtre ; ventre jaune. La mésange charbonnière habite les jardins , les vergers et les bois , et se nourrit d'insectes , qu'elle saisit sur les arbres , et de fruits» Son nid , qu'elle place dans le creux d'un arbre ou la cre- vasse d'un mur, à peu de hauteur du sol , quelquefois môme à terre, est construit d'herbes sèches, de mousses, de laine, de plu- mes et de crins, et sa ponte est de 8 à 14 œufs blancs pointillés plus ou moins finement de rouge. C'est un oiseau commun et sé- dentaire dont le chant consiste en quelques notes répétées plu- sieurs fois de suite dans le même ordre. La mésange charbonnière attaque les oiseaux malades et leur fend le crâne pour dévorer leur cervelle. Ce serait un charmant oiseau de volière, si son caractère hargneux et querelleur lui per- mettait de vivre en paix avec ses compagnons de captivité. Ses instincts carnassiers paraissent même se développer en cage, car alors elle n'épargne rien et tué pour tuer. 108 98. Parus ater. (A.) Mhmuje pclUe rharlwnnicve. Tanncn met se. Dans \v quartier allciiiaiid : Klèiig AVaiiteniiùs. Long. tôt. 0"'12. Sommet de la tête, nuque, gorge et devant du cou noirs; grands espaces blancs sur la nu(iuo, en dessus et en arrière des yeux; manteau bleu cendré; deux bandes blanches sur cliaque aile; (lancs et abdomen grisâlres; ventre blanchâtre; queue uniformément grise, légèrement fourchue. La jxnito cliarbonnièro, orii^inaire des forets résineuses du Nord del'F>uroj)e, nous visite accidentollenient en hiver, depuis sep- tembre juscju'en avril, et voyage i)ar grandes bandes qui s'al)attent sur les sapins et les pins. Elle niche en Allemagne et quelquefois aussi eu France, ce cpii fait croire qu'elle s'établira également chez nous, dans un avenir peu éloigné, à raison de l'extension toujours croissante que prennent les semis et les plantations d'arbres rési- neux. Déjà en 18(H j'ai observé un couple, qui, pendant une an- née entière, a habité un massif de pins sylvestres dépendant du d(»maine de Ullande, et c'est probablement de ce ])a\s que nous viennent celles ([ue l'on observe de loin en loin dans les saussaies aquaticpies de la Moselle , particulièrement entre Sierck et Knt, à ma connaissance, les seuls lieux où annuellement quelques couples se propagent. Il en doit être de même dans la plaine de la Moselle, quoique per-^ sonne n'ait pu me reiiseigner à cet égard, et que personnellement je n'ai pu en acquérir la conviction. A l'époque ordinaire de son passage , le cini doit se rencontrer dans tout le bon pays. 110. Fringilla serinus islandica. {Schlegel.) Serin d'Islande. Islàndischer Girlitz . Long. tôt. 0^14. Dessus d'un gris verdàtre , avec des raies brunes sur les ba- guettes ; joues d'un roux brun nuancé de cendré ; gorge , devant du cou et partie supérieure de la poitrine d'un jaunâtre paie marqué de mèclies brunes ; parties inférieures de la poitrine, ventre et abdomen blancs ; rémiges brunes liserées de verdàtre sur leurs barbes extérieures et d'un jaune blanchâtre à la pointe ; queue faiblement découpée à pennes acuminées, brunes, verdàtres aux bords extérieurs, blanches sur les barbes intérieures et à la pointe. Bec gros et fort , couleur de corne. M. Moliimont indique, dans le volume IV de nos publications, comme étant de passage dans le Luxembourg, un oiseau qu'il dé- signe sous le nom de «venturon ou serin d'Italie». Ces qualifica- tions n'étant nullement synonymes, mais appartenant à deux es- pèces bien distinctes, quoique voisines et souvent confondues, on ne saurait de quel oiseau il s'agit , si M. 3Iohimont n'ajoutait que les sujets qu'il a observés avaient des formes gracieuses, quoique ramassées , une taille plus petite que celle du sizerin , un bec fort court, bien arrondi, et assez semblable à celui du bouvreuil, et les flancs mouchetés de gris cendré. Ce signalement s'appliquant assez bien au cini, qui ne mesure que O'"!^, et qui a le bec court, gros, bombé, et assez semblable à celui du bouvreuil, et les flancs mar- qués de taches longitudinales grises , et ne convenant guère au venturon, qui mesure O'^IS, et se reconnaît à son bec en cône, long, comprimé , à mandibules aiguës à la pointe , et à ses flancs d'un cendré uniforme , sans aucune moucheture , il faut en con- clure que c'est du cini (fringilla serinus L.) et non du venturon (fringilla citrinella L.) que M. 3Iohimont a voulu parler. Cette ma- nière de voir serait à l'abri de tout reproche , si l'auteur des Oi- seaux luxembourgeois n'ajoutait que son prétendu «venturon ou serin d'Italie» nous visitait à la fin d'octobre et passait l'hiver IIG [laniii nous. Le M'uUiroii est sédonlaiiv ; le cini est émigrant. Cette condiiito, conforme aux ludiirs du jucniier, est contraire aux ha- bitudes du second el ne sauiail lui èlre imputée, de sorte que, en réalité, foiscau dont il s'agit aurait, avec les formes et le plumage du cini, les mœurs et les habitudes du venturon. Dans cette per- j)le\ité je me suis adressé à M. Moliimont ({ui m'a confirmé que c'était bien du cini (fringilla serinus L.) et non du venturon (frin- gilla citrinella I.) qu'il s'agissait. Il m'a dit en outre qu'il avait ajouté le nom de venturon à celui de serin d'Italie, par Tunique raison que les oiseleurs du pays messin ne connaissent le cini (pie sous cette déncmiiialion. Ainsi pas de doute. L'identité de l'espèce est suftisamment constatée; il ne reste donc à expliquer lion, pendant une heure entière. Lu admellani une vitesse de propul- sion de vingt lieues à l'heure, la longueur de cette colonne était donc de cent kilomètres et, abstraction faite de la tète de la co- lonne aussi bien rri»iil , lurum i-l niciiton noirs; sommet de la lèled'un rouge de sang, joues, souruls cl couveiliires mfcricuros des ailes roussâlres, lcssu|ié- 125 rieures brunes terminées de roussàtre formant deux bandes transversales ; crou- pion roux et brun sur la partie supérieure , d'un rouge pâle vers le bas. Le cabaret, originaire du Nord de l'Europe , où on le rencontre jusque dans les régions arctiques , apparaît irrégulièrement dans nos contrées depuis la fin d'octobre jusqu'au commencement d'avril. Il voyage par petites bandes, qui se mêlent souvent aux tarins, avec lesquels il se répand dans les vallées plantées d'aunes et de peupliers. C'est un oiseau vif et pétulant , que la privation de sa liberté rend vite familier. En captivité, le mâle conserve son chant doux et agréable, mais perd l'éclat de sa livrée. 120. Fringilla borealis. (Vieil.) Fringille boréale. Erlenleinfink. Dans le quartier allemand : GrÔsze' groen Zeiselchen. Long. tôt. O'^l-io. Semblable à l'espèce précédente dont elle dilïère par sa taille plus forte, les teintes plus claires de son plumage et le croupion flammé de blanc. Dessus de la tête rouge de sang, lorum et gorge noirs; poitrine et flancs d'un beau rose cramoisi , cette dernière partie marquée de longues taches noirâtres ; croupion nuancé de blanc et de rose. Dessus d'un cendré roussàtre flammé de brun noirâtre ; ailes noires avec deux bandes blanchâtres. — Chez la femelle et les jeunes mâles , le rouge de la tête est peu prononcé , et le rose des parties in- férieures manque. Le sizerin habite les régions arctiques de l'hémisphère boréal , d'où il se répand dans les régions tempérées de l'ancien et du nouveau monde à l'approche de l'hiver. Dans nos contrées, il ap- paraît irrégulièrement, et souvent à de longs intervalles, depuis le mois d'octobre jusqu'à celui d'avril. C'est un oiseau très-voisin du cabaret par le plumage, le régime, les allures et les mœurs, qui s'apprivoise avec facilité , mais qui , comme ce dernier, perd l'éclat de ses couleurs en captivité. M. de Selys-Longchamps me mande qu'il n'a pas de preuve que Fringilla canescens (Bonap.) de l'Amérique septentrionale, qu'il mentionne sous le n** 59 de sa faune , ait été trouvée en Europe , à moins que les exemplaires pris en Angleterre, dont parle Yarrel, n'y appartiennent. Ce savant possédant dans ses riches collections un grand nombre de sizerins et de cabarets, a constaté que la race du linaria passe insensiblement à celle du borealis , tout comme cette dernière passe à la variété Holbolli de Brehm ; des individus 12() de la v:\co du l)orcnli8 se rapprochent même nml de iVingilla ea- nescciis, pai- Icm- luille et lems Iciiiles blanchâtres, qu'ils ne s'en disliiii^ucnl plus i[\\v par leur queue un peu moins louî^ue. Fringilla llolbolli (lîrehni) ne i)araît être qu'une suus-race de horealis, dont elle se distingue par son bec qui est allongé et ro- buste et non court, et fin comme dans borealis et linaria. Comme la rac(^ h laquelle elle jjaraît appartenir, elle nous visite acciden- h'IlenuMit pendant les hivers rigoureux, ordinairement en com- pagnie avec le sizerin véritable. 121. Fringilla carduelis. (L.) Fringille clumlonneret. Listel fink, Stieglitz. Dans le quartier allemand : Deschtelfenkelchen , Stirlitz, Golt- schmel. — Dans le quartier wallon : Chardonneret. Ldii^r. lot. (l"'lo. Tour (lu bec, lorum, occiput cl nuque , noirs; front cl gorge d'un rouLTc cramoisi; joues, bas de la nuque et parties inférieures d'un blanc pur; dos et collier au bas de la poitrine , roux-clair , rémiges jaunes à leur base avec des taclies blanches à l'extrémité. Le ehardonneret, ce gai chanteur au plumage éclatant, que l'on rencontre assez abondamment, pendant Tannée entière, dans les jardins, les vergers et les champs et sur la lisière des bois, niche sur les arbres de moyenne hauteur, et pond 4 à G œufs d'un bleu verdàtre clair, avec des taches d'un violet rougeàtre, nombreuses au gros bout. Son nid, construit de i)etites racines, de mousse fine et de coton, entremêlés extérieurement de lichens et revêtus intérieurement d'herbes sèches, de crin, de laine et de duvet, est un véritable petit chet-d'(euvre, tant sous le rapport de sa solidité, que sous celui de ses formes élégantes et mignonnes. Le chardoinierel est souvent élevé en cage, tant à cause de la b«';iiit('' (Ir son plumage, de sa gaîté et de son babil, qu'à cause de sa docilité et de la facilité avec hujuelle il ai)prend toutes sortes d'aiis et (W petits tours. 127 GENRE SIXIÈME. CoGCothraustes. — Gros-bec. — Kernbeiszer. 122. Coccothraustes vulgaris. (Cuv.) Gros^bec d'Europe. Gemeiner Kernbeiszer. Dans le quartier allemand : Kischeknèppchen. — Dans le quar- tier wallon : Grobech. Long. lot. 0"'20. Calotte rousse ; dos brun ; collier supérieur gris ; gorge et ré- miges noires; dessous vineux; une bande blanciie sur l'aile; pennes secondaires échancrées à leur extrémité. — Les jeunes ont la gorge jaune , la tète jaunâtre , le dessous blanchâtre, marqué de brun sur les flancs. Le gros-bec habite les forêts , niche sur les arbres , dans les bois , rarement dans les champs , construit un nid de brindilles , d'écorces, de lichens, de mousse et de paille fine, matelassé inté- rieurement de menues racines, de laine et de crins, rarement de plumes , et pond 3 à 5 œufs d'un blanc sale transparent , qui re- couvre des taches irrégulières, plus ou moins claires ou fon- cées , et est lui-même maculé de lignes et de points irréguliers brun-foncé. Il se nourrit de graines, de fruits, de bourgeons, et affectionne particulièrement les amandes des cerises que son bec robuste et fort lui permet d'ouvrir. A l'époque de la maturité de ces dernières, on le trouve abondamment dans les jardins, les vergers et les champs, mais pendant le reste de l'année il vit pres- qu'exclusivement dans les bois qu'il ne quitte qu'exceptionnelle- ment en hiver pour se rapprocher des habitations. Comme cette espèce ne détruit que peu d'insectes et qu'elle se nourrit de bour- geons, elle est à considérer comme nuisible plutôt que comme utile. Le gros-bec, n'ayant pour tout chant que ses cris ordinaires, n'étant, en outre, susceptible d'aucune éducation, il est rarement gardé en volière ; encore faut-il le mettre seul , car, s'il est avec d'autres oiseaux, il les harcelle jusqu'à la mort. Sa chair est sèche et sans saveur. 128 GENRE SEPTIÈME. Pyrrhula. — Bouvreuil. — Gimpel. 123. Pyrrhula vulgaris. (Briss.) Bouvreuil commun. (h'U'hrigcr Kernbeiszer. Dans \o quartier allemand : Klèntïe' Pilo. — Dans le quartier wallon : Pilo, Pionne. Long. loi. 0"'18. Mâle : Sommet de la tète . tour du bec, ailes , gorge et queue d'un noir lustre; nuque et dos cendrés ; dessous rouge , excepté le ventre qui est blanc; une bande grisâtre sur les ailes. — Femelle : Le rouge est remplacé par du gris-brun violacé. Le bouvreuil eonunun, assez répandu pendant Tannée entière dans nos canqjagnes, vit solitaire ou par couples, et habite les bois et les champs entrecoupés de broussailles. Il se nourrit en été de j^raines et de baies, et de bourgeons en hiver, et comme à cette époque de Tannée il se réi)and dans les vergers et les jardins, dans le voisinage des habitations, il cause de graves préjudices aux arbres fruitiers, circonstance qui doit le faire considérer comme nuisible. Son nid, qiTil construit sans art, avec des herbes sèches et de i)etites racines, se trouve, à peu de hauteur du sol, sur les branches basses des arbres et dans les haies; sa ponte unique, rarement double, est de 5 à 6 œufs blanc-verdàtre, légèrement tachés de violet rougeàtre , pointillés et veinés de brun foncé. Il élève ses petits à la manière des serins, en leur dégorgeant la nourriture dans le bec. Le bouviciiil commnu, dédaigné i)0ur les qualités de sa chair, qui est peu agréable au goût, quelquefois même amère, est très- recherché comme oiseau de volière, tant à cause de ses couleurs éclatantes qu'à cause de sa sociabilité et de son intelligence. Lui , qui en liberté ne fait que ramager, devient chanteur habile en cai)livité, et ai)prend, avec une extrême facilité, à redire les airs les plus variés et même à articuler quelques mots de langage hu- main. Chose étrange, et dont on ne trouve que quehpies rares exenqdes i>armi les oiseaux, la femelle, sous ces rajjports, ne le cède en rien au mâle. 129 124. Pyrrhula coccinea. (Sf/i/s.) Bouvreuil ponceou. Rothgimpel. Dans le quartier allemand : Grôsze Pilo. Long. toi. O'nlO. Entièrement semblable à l'espèce précédente dont il se dis- tingue par sa taille plus forte, le rouge moins foncé de son plumage et l'espace blanc du croupion plus étendu. Ce bouvreuil , que la plupart des auteurs ne considèrent que comme une variété constante de l'espèce commune , a été isolé pour la première fois sous le nom de « Bouvreuil ponceau , Pyrr- iiula coccinea» , dans la faune belge publiée en 1842 par M. de Selys-Longchamps. Ce savant naturaliste, admettant que cet oiseau n'est probablement qu'une race locale plus grande du bouvreuil commun, n'a eu, en agissant comme il l'a fait, d'autre but que celui d'attirer sur l'espèce l'attention des ornithologistes, ainsi qu'il le dit dans l'avant-propos de son ouvrage. Plus tard le prince Charles Bonaparte, dans son «Prodromus avium Europsearum», inséré à la suite de sa critique de Tornithologie européenne du D"" Degland (de Lille), publiée en 1850, a définitivement admis Pyrrhula coccinea , sous le nom que lui a donné M. de Selys , au nombre des oiseaux européens, comme espèce distincte. Si donc, sans connaître les raisons qui ont engagé ce prince de la science à prendre cette décision , je me permets d'ajouter quelques con- sidérations à l'appui de son opinion, c'est uniquement par le motif qu'il résulte des indications qu'il fournit sur l'habitat de l'espèce (qui , suivant lui , ne se trouverait que dans l'Europe boréale et l'Asie septentrionale) , qu'une partie des faits sur lesquels je m'ap- puie pour conclure dans son sens, ne paraissent pas être parvenus à sa connaissance. Ainsi que je l'ai dit , le bouvreuil commun est assez répandu , pendant l'année entière , dans tout le Luxembourg ; le bouvreuil ponceau s'y trouve également presque partout d'un bout ae l'an à l'autre. Les deux espèces ont le même plumage, à peu de chose près , le même régime , les mêmes allures et les mêmes mœurs , et pourtant pas un oiseleur ne les confond. La raison en est que le grand et le petit bouvreuil se distinguent aisément l'un de l'autre à leur taille d'abord et ensuite à leurs facultés intellec- tuelles. Autant le petit brille par son intelligence , autant le gros FAUNE LUX, 9 130 sf l'ail roniarqurr par sa stni>i(lilr. I/iiii îipprciid avec facilité les airs cl les tours ([ii'nii lui ciisciLine cl ne les oublie plus, une fois (jii'il les a ajJiuis; Taulre a IVsprit oblitt'ré au point que son édu- calion est i)resqu^ini]»ossil)le; lors même ([u'à torce de temps et de persévérance, on est parvenu i\ lui a])prendre un air, il Toublie après trois Jours, si pcndaul ce court esj)ace de temi)S on néi^lige de le lui seriner. Pour ces motifs, connue oiseaux de volière, les gros bouvreuils sont aussi dédaignés que les petits sont estimés et rechercbés. Le choix de rendi'ojl elit bouvreuil conshiiit un pclit nid qu'il cache avec art dans les lieux les plus solitaires; le gros bouvreuil choisit presque toujours, pour y nicher, les haies qui bordent les che- mins les i)lus fiécpientés et place sou gros nid sur les branches les plus apparentes du buisson qu'il habite. Aussi, quoiqu'il y ait li-ois et quatre fois autant de petits bouvreuils que de grands, on trouvera plus facilement trois et quatre nids de la grande espèce (|u'un seul de la i>etite. Les auteurs allemands ne distinguent qu'une seule espèce de ])Ouvreuils. Cette circonstance explique i)ourquoi les qualifications qu'ils lui donnent sont si contradictoires. C'est ainsi que lîechsteiii nonmic «gelehriger Kernbeiszer» (gros-bec intelligent) l'oiseau que d'aulres désignent sous le nom de «rolhbriistiger Ginq)eli) ('uVu)l à j)oitrine rouge). Ces imms sont bien tnmvés, si on les applique aux deux espèces existantes, mais ils sonl j)ar trop con- h'îuJictoires pour pouvoir être considérés connue synonyuR's ap- plica))h's à un seul et même oiseau. L'anomalie que je signale est probablement duc à la circonstance que le premier de ces auteurs a fait SCS observations sur la ix-iiie espèce et les autres k's leurs sur le J)ouvreuil pcmceau. Lnfin, connue dans ie Luxembourg \vs (leux ospèces de bou- vreuils, le commun et le ponceau, vivent côte à côte, sans se mêler; qu'ils se reproduisent toujcuirs les mêmes, sous h's mêmes Jnlbienccs climaléri(jU('s et dans des circonstances identiques de 131 nourriture , souvent même dans les mêmes lieux , leur admission comme espèces distinctes ne peut laisser de doute et doit être considérée comme définitive. GENRE HUITIÈME. Strobiliphaga. — Dur-bec. — Hackengimpel. 125. Strobiliphaga enucleator. (Vieil.) Dur-bec rouge. Hackengimpel. Long. lot. O-^Sl. Màle : rouge cramoisi ou rouge orangé, excepté les plumes du dos, des scapulaires et du croupion, qui sont brunes bordées de rouge; ailes et queue noires, liserces d'orange ; deux bandes transversales blanches sur les ailes ; flancs et abdomen cendrés. — Femelle : Le rouge est remplacé par ^\\ brun et du cendré orangé. Cet oiseau des régions arctiques des deux mondes, dont le ré- gime et les mœurs rappellent les becs^croisés , s'égare de temps à autres dans les pays tempérés , pendant les hivers les plus ri- goureux. M. Pegland fait mention d'un individu tué sur la fron- tière du Luxembourg , près de Charleville , ce qui prouve l'appa- rition accidentelle de cette espèce dans nos climats, GENRE NEUVIÈME. I^oxia. — Bec-croisé. — Kreuzschnabel, 126. Loxia curvirostra. (I.) Bec-croisé des fins, FichtenkreuzschnabeL Long tôt. O^il. Bec long, peu courbé, de la longueur du doigt médian ; la pointe relevée et croisée de la mandibule inférieure dépassant le bord supérieur du bec. Plumage plus ou moins rouge chez le mâle; gris brun à plumes plus ou moins terminées de jaune-vcrdàtre chez la femelle et les jeunes. Cet oiseau habite les forêts résineuses du Nord de l'Europe, d'où il se répand par bandes dans nos contrées à de longs intervalles. Il apparaît chez nous tantôt en été , tantôt en hiver, époque à la- quelle il niche , contrairement aux habitudes des autres oiseaux. Nos forets résineuses prenant de jour en jour plus d'extension, il est à prévoir que ce bec-croisé fera des apparitions de plus en plus fréquentes che^ nous et finira par s'y établir définitivement, i32 dans ini temps donné, comme l'a déjîi fait le roitelet ordinaire, qui auticlois n'était également que de passage dans nos pays et qui y ost aujourd'liui sédentaire. Les becs-croisés se nourrissent de graines d'épicéas et de pins. Comme ils gaspillent Ijoaucoiip plus de semences qu'ils n'en man- gent, et qu'en outre ils rongent les h(uirgeons terminaux des es- sences résineuses, ils causent de grands dégâts dans les forets et sont à considérer connjie très-nuisibles. 127. Loxia pythiopsittacus. [Bechst.) Bec-croisé des sapins. Kiefernkreuzschuabel. Long. toi. 0"'20. Bpc très-fort et très-courbé, plus court que le doigt médian; la pointe relevée de la mandibule inférieure ne dépassant pas le bord supérieur du bec. Plumage semblable à celui de l'espèce précédente. Cette espèce, voisine de la précédente, dont elle ne diftere que par les formes de son bec, est également de passage accidentel dans nos pays. Je ne puis préciser quand, ni où elle a été observée, quoique les exemplaires qui font partie de nos collections aient été capturés dans les environs. NB. Loxia bifiasciata. {Nillsson.) Bec-croisé double bande. Zweibindiger KreuzscJmabeL Long. tôt. 0">i6. Deux bandes transversales de taches blanches .«^ur les ailes; bec robuste à j)ointes peu croisées; plumage du niùle rouge brique assez vif, de la femelle cendré verdàtre. Ce bec-croisé n'a pas encore été observé chez nous, où son ap- parition accidentelle est pourtant probable, car différents indivi- dus, appartenant à cette espèce, ont été capturés en Belgique, notamment à Longchamps-sur-Geer, en janvier 1827, et dans les environs d'Anvers, vers la même époque, et quelques années plus tard (de Selys). TliinU DES OMMVOIŒS. Tous les omnivores ont un bec vigoureux, armé d'un crochet, et des ongles plus ou moins acérés et crochus. Ils se nourrissent indistinctement de chair vive ou morte, de poissons, de mammi- i33 fères et d'oiseaux, de grains et de graines, de vers, de mollus- ques, d'œufs, d'insectes etc. La tribu ne renferme aucun oiseau chanteur. Tous crient ou croassent. Leur chair est immangeable comme celle des oiseaux de proie. GENRE DIXIÈME. Sturnus. — Étoumeau. - Staar. 128. Sturnus vulgaris. (I.) Étoumeau commun. Gemebier Staar. Dans le quartier allemand : Sprcf , Spro. — Dans le quartier wallon : Etourniet. Long. toi. 0'"2.4. Noir à reflets métalliques; dessus grivelé de roux, dessous de blanc ; pennes alaires et caudales bordées de brun ; bec jaune. — Les jeunes sont gris-bruns , à gorge blanche et ont la poitrine grivelce de brun noirâtre. L'étourneau , l'oiseau le plus répandu et , peut-être , aussi le voyageur le plus intrépide de notre globe , habite les forêts et les bois aussi bien que l'intérieur des villes et des villages, et se ren- contre abondamment dans les prairies et les champs, dans ceux surtout qui sont fréquemment visités par le bétail , dans le voisi- nage duquel il paraît surtout se plaire. Il se nourrit d'insectes, de fruits et de graines , niche à une grande élévation au-dessus du sol, dans les creux des arbres, les trous de murs, sous les toits des grands bâtiments, et pond 4 à 7 œufs d'un bleu pâle ou ver- dâtre , dans un nid négligemment construit de paille , de feuilles mortes, de laine et de crins. Les étourneaux vivent par couples pendant le temps de repro- duction seulement. Vers la fin du printemps on les rencontre par familles qui se réunissent au commencement de l'été , et forment alors de petites bandes de 15 à 20 individus. Ces associations, qui augmentent rapidement , se retirent chaque soir dans les roseaux qui croissent sur le bord d'une rivière ou d'un étang ; au com- mencement de l'automne leurs troupes nombreuses vagabondent d'une contrée à l'autre, en colonnes drues, serrées et tourbillon- nantes, mais sans jamais nous quitter entièrement, à moins que ce ne soit pour fort peu de temps , car on les voit à tout époque de l'année. Comme tous les bons voiliers , ils voyagent de jour et savent échapper aux rencontres fâcheuses avec un rare bonheur. L'étoiirnoau ost un oisoau gai, qui gazonillo plulôt qu'il tié chante. La captivité ne lui ôtc rien de sa bonne humeur, et comme, en outre, il apprend avec facilité quelques airs et même à arti- culer quelques mots > on l'élève quelcjnefois en volière. Sa chair est peu estimée, et encore ne la mauge-t-on qu'après lui avoir arraché la langue , qui autrefois était réputée vénéneuse. GENRE ONZIÈME. Galgulus. — RoUier. — Racke. 129. Galgulus garrula. (]7('//.) l{ollier d'Europe . lilane Hache, Long. lot. 0"';io. Sonimcl de la lêtc et haut du cou d'un bleu clair à reflets ver- dâlres; dos et scapulaires fauves ; petites couvertures supérieures des ailes d'un bleu violet vif; parties inférieures bleu aiguc-marine ; pennes caudales externes excédant les autres de 0'"0i ; iris double; pieds jaunâtres; bec jaunâtre à sa base, noir sur le reste. Mâle et femelle seniblables; les couleurs des jeunes sont plus ternes. Ce bel oiseau , qui est assez répandu en Allemagne , ne se ren- contre que très-accidentellement dans nos pays. Trois ou quatre individus ont été tués dans les montagnes boisées des bords de rOiirlhe, dont l'un le 1(3 mai 1884, et un autre au mois d'août (de Selys). Un autre exemplaire a été capturé dans les environs d'Au- bange, à la lin de mai 1835. GENRE DOtZIÊMË. Corvus. — dorbeau. — Rabe. Les corbeaux sont des oiseaux méfiants et rusés, dont le régime timnivore est des mieux caractérisés. Ils ont l'odorat très-déveloi)pé, Sont criards et voraces. Leur chair n'est pas mangeable. Tous ont une prédilection marquée pour les objets brillants, qu'ils enlèvent OÙ ilR les trouvent, pour les enfouir après qu'ils les ont contem- plés à satiété. Ils ne font qu'une seule ])()nte })ar an. 130. Corvus corax. (L.) Corbeau noir. KoILrahe. t)atip le quartier allemand: Uamm, Uof. — Dans le quartier Wallon : (Iros carix'ail. Long. toi. i)'"i)î). IMuniage etUièreincnl Unir à reflets pourprés ; queue forlcmenl arrondie; bec très-fort; iris formé d'un double cercle. i35 Le corbeau habite de préférence les forêts en montagne, vit par couples isolés qui , une fois qu'ils se sont établis dans un canton, ne le quittent plus et en éloignent leurs congénères. Il se nourrit de graines , de fruits , d'insectes , de mollusques , d'oiseaux ^ de petits mammifères, attaque et détruit les lapins et les lièvres, et quelquefois même les faons de chevreuil , niche dans les rochers, et pond 3 à 6 œufs d'un vert sale brouillé d'olivâtre et marqué de points gris-noiràtre , brun-clair et brun-foncé , dans un nid construit de branchages et tapissé intérieurement de mousse , de laine et de crins. C'est un oiseau fort et courageux qui, par ses mœurs , a beaucoup d'analogie avec les rapaces. 11 est très-nui- sible , et quoiqu'il soit assez rare , il niche pourtant encore régu- lièrement dans les rochers de Nittel et de Machthum , de Berdorf et du 3Iullerthal , dans ceux de la haute Sûre , ainsi que dans les bois de St-Hubert et de Laroche ; il nichait autrefois encore dans les rochers de Pulfermuhl , qu'il a abandonnés de nos jours. Sa voix est forte et vibrante , et comme il apprend facilement à arti- culer quelques mots, on le préfère, pour ce motif, à ses proches parents les corneilles et les pies. C'est l'oiseau le plus fort , mais aussi le plus nuisible de toute sa race. 131, Corvus corone. (I.) Corbeau corneille. KràJwirahe. Dans le quartier allemand : Kuob. — Dans le quartier wallon : Carbeau. Long. lot. 0'"48. Entièrement noir; queue faiblement arrondie ; iris simple. La corneille ne vit solitaire ou par couples que pendant la belle saison. Durant tout ce temps elle se tient dans les bois, d'où elle ne sort que pour aller à la recherche de sa nourriture, sur le choix de laquelle elle n'est pas difficile , et qui consiste en chair morte ou vive, en poissons et en petits oiseaux, en insectes et en vers, en fruits et en graines. Elle détruit également beaucoup d'œufs d'oiseaux , dont elle est très-friande , et enlève les petits hors de leurs nids , avant qu'ils puissent fuir. Les précautions dont elle entoure le rapt d'un canneton ou d'un poussin, dénotent beaucoup de réflexion chez elle, car elle saisit toujours le moment où la fermière est loin de sa basse-cour, pour commettre ses dépréda- 136 lions. Elle niche sur les arbres, construit son nid de riunilies, de racines, de mousse et autres matières molles , et pond 3 à 6 œufs verts, tachés de brun. A])rès la saison des amours, les corneilles se réunissent en grandes bandes, qui parcourent les plaines, souvent en compagnie des choucas et des freux. A cette époque de l'année, elles ne fré- quentent les bois que du soir au matin. Leur persistance à passer la nuit toujours dans les inonies lieux, et le tuniulle (prelles cau- sent dans certains canl(ni> de leur clioix, sont tort remarquables. \a{ i»artie du bois de licniich (pii louche à la Moselle, est un de leuis lieux de rend(V.-vous général. A la tombée de la nuit, les bandes de corneilles s'y abattent en masse; elles y arrivent de tous cotés, et celles que l'on rencontre à cette heure, à des dis- tances relativement grandes de cet endroit, suivent toutes la di- rection qui mène à ce point. L'arrivée de chaque détachement est saluée de bruyantes acclamations, auxquelles les nouveaux venus répondent de leur mieux, et lorscpie toute la bande est réunie, les discussions les plus animées s'engagent; toutes croassent ensemble et n'interronli)ent le vacarme qu'elles font, que par courts inter- valles, pendant lesquels un corbeau à voix grave, qui paraît être le président de Cette réunion tumultueuse, a seul la parole; aussi longtemps qu^il i)arle , toute la bande l'écoute en silence, mais aussitôt (pi'il a terminé sa mercuriale, les criailleries recommen- cent et elles ne cessent entièrein(Md que lors(jiie l'heure trop avan- cée de la soirée ne permet plus la continuation de la séance et condamne les oialeurs au repos. La C(»rneiUe est un oiseau nuisible, qui nous fait plus de tort par la destruction d'oiseaux utiles qu'il ne nous rend de services |iat* celle de quelques souris et de queltiues vers blancs. 132. Corvus cornix. (L.) Corbeau mantelé. ^ebclhidlie, Manlclkralic. bans le quartier allemand : Groe* Kuob. — Dans le (juarlier wal- lon i Cornaille. "Long. lui. 0"\*):.t. Corps Cendré ; lîlr, gorge, ailes et queuf* iioiies à rcdels vio- lais j queur arrondie; iris brun. i37 Cette corneille , qui habite le Nord , apparaît dans nos contrées à la fin d'octobre , pour y passer l'hiver, et regagne les pays sep- tentrionaux au commencement de mars. Elle a les mœurs et les habitudes de la corneille commune et se nourrit comme elle. Nui- sible dans les pays où elle niche , elle est utile dans les autres , parce qu'elle les visite à une époque où il lui est impossible d'y faire du tort. C'est un oiseau assez commun, très-voisin de la cor- neille, dont elle ne diffère que par le plumage. 133. Corvus frugilegus. (I.) Corbeau freux. Saatkràhe. Dans le quartier allemand . Hierschtkuob. Long. toi. O'^oO. Noir à reflels pourprés et violacés ; bec plus droit et plus eflllé que chez les corneilles, à mandibule supérieure ne dépassant pas l'inférieure. Plumes de la poitrine découpées. Base du bec et gorge dépourvues de plumes chez les adultes. Le freux ne se rencontre que dans l'Europe tempérée , et quoi- qu'il soit très-répandu en Allemagne, et même en Belgique, il ne nous visite qu'en hiver, du commencement d'octobre au 10 avril, par grandes bandes, qui se reconnaissent de loin à leurs cris brefs, métalliques et sonores. Il voyage souvent de compagnie avec les corneilles noires et mantelées et les choucas, ses proches parents, et parcourt avec eux les prairies et les champs. Sa nourriture con- siste en vers blancs et autres limaces , larves , grains et graines germées , circonstance qui doit le faire considérer comme d'une utilité fort équivoque. A l'exception des jeunes, au moment de leur sortie du nid, tous les autres freux ont la base du bec dégarnie de plumes. L'habitude de ces oiseaux d'enfoncer leur bec profondément en terre , à la recherche de vers qui s'y trouvent , provoque l'usure de ces plu- mes qui, sans cesse renaissantes et sans cesse détruites, finissent par ne plus repousser. 134. Corvus nusnedulaé (I.) Corbeau choucas. TJiurmkràhe, Dans le quartier allemand : Klènge' Mètzerkuob. Long. lot. 0'"36. Occiput et dessus du cou cendrés , le reste noir. Le choucas, que l'on rencontre presque toujours en société nom- i58 brcusc, rarement par coui)les isolés, habile les campagnes aussi bien que l'intérieur des villes , niche dans les combles des vieux édifices, sous les toitures, mais de prél'érence dans les trous des murs et les lentes des rochers, compose son nid de bûchettes, de paille, de laine, de crins et de duvet, et pond 4 à 7 œuts bleu- clair marqués de (pichpies taches grisâtres et de nombreux points brun-l'oncé. Depuis le mttis de mars jusqu'en automne, cette pe- tite corneille habile les vieuv éditices dans lescpiels elle fait sa couvée; pendant le resle de l'année elle parcourt les campagnes en compagnie des corneilles et des freux. A cette époijue elle est répandue dans toule l'étendue du Luxend)ourg, mais pendant la gaison des amours, on ne la rencontre que dans les environs de Ny, ('(imiuiinc de Soy, où elle niche. De lous les oiseaux de sa famille, le choucas est peut-être celui qui cause le plus de dégàls. (^est un des eiuKMnis les jjIus achar- nés des petits oiseaux, dont il dévore les jeuiu's avec la même avi- dilé (pie les œufs. 11 s'apprivoise avec facilité et devient bien vile familier. GENIlE TREIZIÈME. Nucifraga. — Casse-noix. — Nuszheher, 135. Nucifraga cayocatactes. (Briss.) Casse-noix moucheté. Gejlecliter yuszhelier , TannenheJier. Long. Itil 0'";5(). r.ruii iiuiràlie grivclé de Manc. Les niouclielures sonl (liaii- giihiires , laiges sur la |ioilrim> , petites sui- les parties suiiérieuies et fuul défaut sur le soininel de la tète. Ailes et queue d'uu noir biillanl ; les pennes bordées de lilane ou niari|uées d'une tadie, souvent très-petite , de la Uiènie couleur. Le casse-noix habile le> pays montagneux de l'Allemagne sep- tentrionale et du Nord de l'Europe, d'où il se répand dans les plaines à de buigs intervalles. 11 aj)paraît dans nos contrées en aulomne ordinairement et ne s*y arrête que peu de temps. J'ai j)ris les deux exemjdaires (jui se trouvent dans notre colleclion , dans une lenderie du (Irimeuwald, en seplembn^ ISiil; (l<'i>uis celte ép(Mjn<', jus(iireii 18IÎ4, ces oiseaux u'oiil pas repaiii ; en celle dernière année il y a eu un j>assage considérable de casse-noix, qui a duré, avec de courtes inlermillences , du "28 sei)lend)re au 1:2 novend)re. 139 Genre quatorzième. Garrulus. — Geai. — Héher. 136. Garrulus glandarius. {VieiL) Geai glandivore. Gemehier Eichelheher. Dans le quartier allemand : KoUa, Mârkolla , Mârkollef. — Dans le quartier wallon : Colas , Djâ. Long. toi. 0«38. Plumage cendré rougeâtre ; moustaches noires ; deux rangées de plumes bleues rayées transversalement de noir sur les ailes ; iris bleu ; plumes de la lète érecliles formant une huppe. Le geai, qui est aussi connu pour les cris forts et éclatants qu'il fait fréquemment entendre, surtout quand on l'inquiète, que pour la beauté de son plumage , est très-répandu dans les bois , qu'il habite pendant l'année entière, et dont il ne s'éloigne jamais beau- coup. Il se nourrit de glands , de faînes , de limaces et d'insectes, ainsi que d'œufs et de jeunes oiseaux, niche sur les arbres, à peu de hauteur dw sol, et pond, dans un nid construit sans soin , avec du menu bois et des racines , 4 à 7 œufs d'un blanc vcrdàtre ta- chés de brun, avec un cercle de points plus foncés. C'est un oiseau vif, pétulant , méfiant et rusé , que nos ancêtres honoraient beau- coup, parce qu'ils le croyaient investi de la mission de repeupler les vagues de leurs bois , mais qui , depuis que les propriétaires de forêts se chargent eux-mêmes de ce soin, est si bien déchu de son rang qu'aujourd'hui il est considéré comme nuisible , par la raison que les services qu'il rend , en aidant à propager certaines essences, sont trop hors de proportion avec le dommage qu'il cause par la destruction d'im grand nombre d'oiseaux utiles. Pendant la saison des amours, le geai parle un langage parti- culier, qui nous frappe beaucoup plus que ses clameurs habi- tuelles. Ce ramage, qui n'a pas son pareil dans la nature, se com- pose d'une série de cris étranges et bizarres, que l'on croirait articulés par une bouche humaine plutôt que par le gosier d'un oiseau, et qui par leur extrême variélé et la singularité de leurs inflexions, forment un assemblage grotesque, qui lient plus du miaulement du chat que du langage des oiseaux. 140 Le geai est susceptible d'éducation. 11 s'élève et s'apprivoise avec la plus grande facilité et apprend sans peine à articuler quel- ques mots ot à siffler l'air qu'on lui enseiîJ^ne. M. Liberl, inspecteur du cadastre à Arlon , i)0ssède dans son cabinet un i^cai d'un blanc pur, provenant des bois des environs de sa résidence. GENRE QUINZiÉME. Pica. — Pie. — Elster. 137. Pica albiventris. (Vieil.) Pie à ventre blanc. Gemeine Elster. Dans le ([uarlier allemand : Krè. — Dans le quartier wallon : Agace. Long. toi. 0'".jO. Tèle, cou, liaul du dos et de la poitrine d'un noir profond el vcloulé ; dcs.sous, bas de la poitrine, venlre , scapulaires et côté interne des dix premières rémiges d'un blanc pur. Queue très-longue et elagée , noire à reflets métalliques. Les pies vivent par paires ou par petites bandes , habitent les jardins et les vergers, les champs et la lisière des bois, et se nour- rissent d'œufs et de jeunes oiseaux , de souris , de mulots , d'in- sectes et de vers. Leur nid, qu'elles placent ordinairement sur un arbre élevé, accidentellement dans les haies, est artislement con- struit. Il n'a qu'une seule ouverture dans l'une de ses parois, et se compose d'une assise de menu bois , sur laquelle reposent des mousses, des herbes sèches, des racines, de la laine et du crin, qui sont recouverts i)ar un dôme d'épines et de branchages épi- neux entrelacés avec soin. La ponte est de 3 à 7 œufs, d'un vert sale bleuâtre, régulièrement tachés de gris et de brun. La])ie, très-rare encore chez nous, il y a une trentaine d'an- nées, y est aiijourd'liui un des oiseaux les plus répandus; elle est sédentaire, et d(Mt être ((nisidérée comme très-nuisible, j)arce que les dégâts qu'elle cause, en déiruisant les couvées d'une loulo de petits oiseaux utiles, ne sont nullement compensés par la mort de quelques souris et mulots, dont elle l'ait également sa pâture, et |»;ir la dcshudioii (Tmi petit nombre de vers blancs, qu'elle ne sait atteindre (jiie ]ors(jiie le soc de la charrue les amène à la 141 surface du sol , où les seuls rayons du soleil les font périr, ce qui rend tout autre concours superflu. Tout le mond connaît l'amour de la pie pour les objets brillants, qu'elle dérobe chaque fois qu'elle en trouve l'occasion et enfouit avec soin. Elle partage ce goût avec la plupart de ses congénères qui, presque tous, s'apprivoisent avec la même facilité qu'elle, et comme elle apprennent sans peine à articuler quelques mots, TROISIÈME FAMILLE PAS3EBEAU3(^ FISSIROSTRES. Les fissirostres ont le bec court, aplati, large à la base et fendu jusqu'aux yeux au moins. Leurs ailes sont démesurément longues, taillées en faux; leur vol est très-rapide. Leurs pieds sont d'une brièveté extrême; les doigts sont garnis de duvet et armés de griffettes semblables à des crampons. Tous sont insectivores et se nourrissent d'insectes ailés qu'ils saisissent au vol. Tous sont émigrants. On les divise en deux tribus et en trois genres : Bec fendu jusqu'aux yeux. (3 doigts en avant, 1 eu arrière. 1. Hirondelles. Tribu des DicR>fEs, (4 doigts en avant 2. Martiîsets. Bec fendu jusqu'au delà des yeux et garni à sa base de soies roides ; pluniage mou. Tribu des nocturnes 3. Engoulevents. TRIBU DES FISSIROSTRES DIURNES. GENRE PREMIER. Hirundo. — Hirondelle. — Schwalbe, Les hirondelles volent presque continuellement ; tantôt elles se balancent et batifolent dans les nues et tantôt elles rasent la sur- face de la terre et des eaux ; elles se baignent et s'abreuvent en volant et nourrissent leurs petits dans les airs pendant les pre- miers jours qui suivent la sortie du nid. Elles voyagent par grandes bandes, probablement à de grandes hauteurs, ou de nuit, et passent la rude saison en Afrique. La 142 croyance populaire que les liirondellos s*cn£?oiirdissent et passent riiivcr (liMis la vase dos élaiii's, les ciciix des ari)res et les fentes des rochers, n'est i)as aussi déuure de londenieul (ju'on pourrait le croire. Des observateurs dignes de toi ont trouvé sous des arches de ponts, dans des grottes et des fissures de vieux murs, des hirondelles de cheminée encfourdies, qui, soumises à une douce chaleur, sont l)ien vile sorties de leur léthargie et ont repris le mouvement et la vie. D'un autre coté, il n'est pas rare, en touil- lant les terriers qui leur servent de nid, d'y trouver au cunir de l'hiver quelques hirondelles de rivage endormies, qui attendent paisiblement dans leur sond)re retraite le retour du printemps. Ces faits, qui ne constituent que l'excc^plion , ont été pris pour la règle et il n'a fallu rien moins que la découverte du Sénégal et du Cap de Bonne-Espérance, pour détruire ces {q)inions et faire con- naître la vérité sur les migrations des hirondelles. La plupart des insectes que les hirondelles détruisent, sont loin, d'être nuisibles et quelques-uns seulement, tels que les cousins, sont incommodes. Elles font leur proie principalement d'ichneu- monides, espèces parasites qui détruisent une grande quantité d'iéufs et de larves d'insectes nuisibles, à la recherche desquels ils voltigent sans cesse dans les airs. Dans les pays méridionaux les hirondelles rendent des services réels par la destruction de (piantités de moustiques et d'autres insectes aussi fatigants ou même dangereux. Dans nos climats leur utilité est plus qu'équi- vncpic. La chair des hirondelles paraît être de bon goût, car il s'en fait une grande consommation en Italie, dans le Midi de la France, en Saxe et dans rAllemagne méridionale. Toutes les hirondelles perchent, ce qui les distingue des marti" jiets (\u'\ ne possèdent j)as cette faculté. 138. Hirundo rustica, (/..) Hirondelle de cheminée. Uauchschualbe , Dorfschiccdbe. Dans le quartier all0 à 0"'()0 (jireile creuse daiîs le sol. Les œufs, au nond>re de -4 à (), sont d'un blanc ])ur et reposent sur (juclques brins de paille, revêtus d'un duvet abondant. GENRE DEUXIÈME. Cypselus. — Martinet. — Segler. 141. Cypselus murarius. [Tcmm.) Martinet couimini. Mauerscdler , Viunnschwalbe. Dans le quartier allemand : Léendècker. — Dans le quartier >vall(Mi : Alonde de clotcbi, haronde. Lon^'. lut. ()"'^1. Gorge blaiicliùtre ; tout le reste du plumage d'un brun noi- râtre; tarses emplumés. Le martinet arrive du 22 avril au 3 mai et nous quitte du 30 juillet au 5 août. 11 se nourrit uniquement d'insectes ailés, qu'il saisit au vol, et estconséquemment, dans nos climats, plutôt nui- sible qu'utile. La nature qui l'a doué d'ailes longues, qui lui per- mettent de faire jusqu'à orte des Allemands à Metz fFournel, d'après Buchoz); un autre a été pris à Trêves, dans Tintérieur dr la \ille (Sclix-fer). Ii9 GENRE QUATRIÈME. tJpupa. — Huppe. — Wiedehopf. 146. Upupa epops. L.\ Huppe d'Europe. EurvpaUehei Wiedehopf. Dans le quartier allemand : Mitock, ^Yuppe^t, B'iMjut. — Dans le quartier ^vallon : Bout-bout. Long. tôt. 0™31. Huppe formée de deux rangées de pliimes longues et rousses teroiinées de noir, tête, cou et poitrine d'un roux vineux; haut du dos gris-rous- 5àlre ; ailes noires traversées par cinq bandes d'un blanc jaunâtre ; queue noire à bande blanche et large; abdomen blanc avec quelques taches sur les cuisses; bec couleur de chair à sa base, noir vers la pointe; pieds et iris bruns. — La femelle, plus petite de taille, a la huppe plus courte et les teintes du j'iumage moins pures. La huppe habite la lisière des bois et les vergers , et se nourrit d'insectes et de vers, qu elle saisit à terre, dans les prairies et les champs ; elle niche dans les arbres creux , quelquefois dans les vieux murs , les bois empilés , les tas de pierres , et pond -4 à 8 œufs d'un gris blanchâtre uniforme. Son nid est construit de paille et de racines , de feuilles mortes , de mousse et de duvet . et non d'autres matières, ainsi que pourrait le faire supposer une croyance populaire généralement réjtandue. Le fait est qu'il est très-propre aussi longtemps qu'il ne contient que des œufs, quoique les pailles qu'elle y entasse sont quelquefois ramassées sur les lumière; ses petits salissent leur berceau outre mesure par l'accumulation de leurs déjections, et c'est ce qui a fait naître la supposition qu'elle construisait son nid avec des matières fécales. La huppe n'a pas de chant. Son nom lui vient de son cri , qui consiste en une seule note répétée plusieurs fois de suite. Elle marche avec prestance, en relevant de tem|is en temps les longues [dûmes qui ornent sa tète, et vole avec légèreté. C'est un oiseau craintif et solitaire qui voyage de nuit et nous quitte en septembre, pasbC l'hiver dans le centre du continent africain, et revient du 10 au :20 avril. Son utilité est incontestée, et sa chair seniil bonne, si elle était moins fortement miiMiuée. 150 CINQUIÈME FAMILLE. PASSKREALX SY>'UACTVLES. Les })assoivau\ syiulaclylcs se reconnaissent à la longueur de leur doigt externe qui est réuni au doigt médian jusqu'à Tavant- dernière articulation. Ils se rapprochent beaucoup des tenuiros- fres ]>ar la longueur de leur bec. Us iornienl deux genres qui se distinguent par la forme de leur bec. Bec droit 1. Martii^s-Pècueir». Bec anjué , 2. Glkpiers. GENRE PREMIER. Alcedo. — Martin-Pécheur. — Eisvogel. 147. Alcedo ispida. (L.) Martin-pêcheur Alegon. Gemebier Eisvogel. Dans le quartier allemand : Eisfull , Mattefull , Matte , Wàszer- si)ieclil. — Dans le quartier ^\allon : Varre pécheur. Loiii^. toi. 0""2{). Dessus d'un vert bleuâtre maillé sur la lêle et les couvertures de bleu d'azur; ji:urgc cl devant du cou d'un blanc pur; sous les yeux un espace roux suivi d'une tache d'un blanc pur; parties inférieures roux de rouille; pieds rouges ou rougeàtres; bec brun, rouge à la base. Le niartin-})érlieur est un oiseau solitaire qui, quoique répandu pendant l'année entière sur la i)lupart de nos cours d'eau, n'est coniiniin sur aucun. 11 se tient habituellement immobile sur la branche basse d'un saule, ou la pointe d'un osier, (jui pendent sur l'eau, et attend i)aliennnent sur cet observatoire qu'un i)etiti)ois- son ou un insecte aijuatiipie passe à sa portée pour se laisser tom- ber à plomb sur lui et le saisir. 11 plonge adroitement et vole avec rapidité, niais toujours en lii^ne droite et en rasant la surface des hols. Le niarliii-pèclieiii' niche dans les berges des rivières et des étangs, dans des trous ([u'il se creuse lui-même. Lue galerie longue de U"'GO à i"'OU conduit au nid, (pii est construit d'arêtes de pois- son et (le débris d'insectes aquatiques. Sa ponte est de 5 à 10 œufs d*un beau blanc que la femelle couve seule. Cet oiseau, qui malheureusement ne possède aucune des vertus que lui prête la bouche du peuple, n'est ni utile ni nuisible et sa chair môme n'est pas mangeable. Dieu , qui l'a paré de couleurs éclatantes, lui a refusé tout autre don. Ses formes sont disgra- cieuses et tout son répertoire musical ne consiste qu'en un petit cri , aigre et sifQé , qu'il pousse à chaque départ , et qu'il répète de temps à autre dans son vol. GENRE DEUXIÈME. Merops. — Guêpier. — Bienenfresser. 148. Merops apiaster. (L.) Guêpier d'Europe. Gemeiner Bienenfresser, Long. toi. O'^'SS. Dessus marron; dessous d'un vert bleuâtre; front blanc nuancé de verdàtre ; gorge d'un jaune vif; les deux rectrices médianes dépassent toutes les autres; bec noir; iris rouge; pieds bruns. Ce bel oiseau, originaire de l'Afrique septentrionale, est de pas- sage très-accidentel dans nos parages. M. Vesque, père, a tué sur la Moselle, près de Stadtbredimus, pendant les fortes chaleurs de Tété 1846 , l'unique exemplaire qui se trouve dans le cabinet de notre Société. ORDRE TROISIÈME. GUniPEUUS. l/onlro dos û^riinpoiirs, criV' iini(|iioinoiit pour diniinuor Tordre oxcossivcmciit iioiiiIm'ciix dos i)assrolonds pour y découvrir les larves qui habitent le bois et (pi'ils diirdent avec leur langue. Los pics |)oii(leiil i à 7 «enls d'un blanc jjur ol luisant dans une cavité qu'ils ont creusée eux-mêmes. Ils no construisent pas de nid et ne font jamais i\o seconde ponte, si leur piemiore couvée a bien réussi. 1S3 Leur régime est presqu'excliisivement insectivore, et comme ils peuvent se procurer leur nourriture pendant l'année entière, ils sont tous sédentaires. Ils ont le vol saccadé , bruyant et court, grimpent mieux qu'ils ne marchent, et habitent indistinctement les forêts et les champs. Leur naturel est farouche et ne supporte pas la captivité. Les trous que les pics creusent dans les arbres, en détériorent les troncs. Mais comme ils ne s'attaquent qu'aux arbres dépéris- sants ou morts, minés par les insectes, on ne saurait se plaindre des dégâts qu'ils causent, puisque ces bois sont déjà impropres à tout usage, à raison des nombreuses galeries qui les sillonnent. Ils sont au contraire à considérer comme très-utiles, parce qu'ils em- pêchent les insectes xylophages de trop se multiplier et de se ré- pandre dans les arbres en bon état de croissance , dont ils cause- raient le dépérissement. NB. Picus Martius. (I.) Pic 7ioir. Schwarzspecht. Long. tôt. O'^'io. Entièrement noir ; dessus de la tête d'un rouge vif chez le mâle; une partie seulement de l'occiput de cette couleur chez la femelle; iris d'un blanc jaunâtre; pieds noirs ; bec blanc jaunâtre, noir à la pointe. Cet oiseau , dont la présence a été constatée dans la forêt de Falkenstein , dans le département de la Moselle (Alf, Malherbe), et dans la régence de Trêves (Schsefer), n'a pas encore été observé dans le Luxembourg. Il m'a été assuré qu'il se trouvait dans la forêt de Huqueny (commune de Tournay) et dans celles du Chaîne et de Bois-brûlé (commune de Juseret) , mais jusqu'à ce jour je n'ai pu acquérir aucune conviction à cet égard. 149. Picus viridis. (I.) Pic vert. Grïinspecht, Dans le quartier allemand : Gemengen ou Grenge Spfecht. — Dans le quartier wallon : Bêche-Bot. Long. toi. 0"'34. Dessus vert; dessous cendré verdàtre; croupion jaune. Des- sus de la tête rouge; iris blanc. Les moustaches du mâle sont rouges, "bordées de noir ; celles de la femelle sont entièrement noires, sans rouge. Le pic vert, le plus commun de nos pics, habite indistinctement les bois et les champs et se nourrit d'insectes xylophages et de leurs larves, ainsi que de fourmis dont il est très-avide. C'est un ÏACNE LDX. 11 iU oiseau (riin naturel farouche, criard et tapageur, dont la chair, (inoique mangeable, est ])eu estimée. Un des traits les plus sail- lants de son caractère est son habitude de se soustraire à tous les regards en tournant autour du tronc sur lequel il s'est accolé. Dès que quelqu'un s'approche de lui, il abandonne précij)ilamment la partie de l'arbre qui est en vue et se réfugie du côté opposé. A l)artir de ce moment il suit tous les mouvements de celui qui l'ob- serve et manœuvre si bien que presque jamais il ne se montre à découvert. De temps à autre, la seule pointe de son bec apparaît (le Fiin <»u de l'autre côté du tronc comme pour prévenir l'indis- cret (jui le poursuit, qu'il règle ses allures sur les siennes et qu'il ne le surprendra pas. Le pic vert se prend fréquemment dans les tenderies aux grives, où l'attirent les baies du sorbier des oiseleurs dont on amorce les lacs. D est donc non seulement insectivore, mais encore frugi- vore, ce que son goût si connu pour les noix ne fait que confirmer. 150. Ficus canus. {Gmél.) Pic cendré. Grauspecht. Dans le quartier allemand : Grenge Spfecht , comme le précé- dent, et quelquefois Groe Spfecht. Lon?. lot. C^Sâ. Occiput, joues cl cou d'un cendré clair; croupion jaunâtre; ailes d'un verl olivâtre; rémiges maculées de blanc extérieurement; dessous cendré teinté de verl; pennes caudales d'un brun uniforme, les deux médianes rayées lransvcrs;ilemenl ; iris d'un rouge clair. Le froiil (lu mâle esl cramoisi; ses mouslaclies sont noires. La femelle n'a pï^ de rouge sur la lêle el ses moustaches sonl peu apparentes. Le pic cendré, i)lus généralement répandu dans les pays sep- tentrionaux (pie dans les contrées tempérées, habite plus particu- lièrement les bois, (pi'il ne ([uiite guère qu'à l'approche de l'hiver, jtour vagabonder dans les plaines voisines de son séjour habituel. 11 se nourrit comme le pic vert, avec lequel il a tant de ressem- blance sous le rapport de la taille, de la coloration du plumage, des allures et des mœurs, que le vulgaire, qui ne les différencie pas, considère le i)ic vert C(unme le mâle et le pic cendré comme la femelle d'uncî seule et même espèce. Beaucoup moins répandu (pie le pic vert, le ])ic cendré habite néaiiiiioius une grande partie du Luxembourg et se reproduit dans les forêtvS de l'Ardenne et de TEifel aussi bien que dans celles de la 3Ioselle et de la Basse-Sûre. Dans cette dernière contrée en particulier, il est presqu'aussi répandu que le pic commun ; mais ce n'est guère qu'en hiver qu'il se voit dans les environs de Lu- xembourg. Pourtant, tout récemment encore, deux mâles ont été tués dans les environs immédiats de cette dernière ville , l'un à Bonnevoie, le 23 décembre 18ôo, et l'autre, à Reckenthal, le 27 du même mois de la même année. 151. Picus major. (I.) Picépeiche. Groszer BuntspecU. Rothspeeht. Dans le quartier allemand : Rôden ou geblumeléchte Spîècht. — Dans le quartier wallon : Bèche-feu. Long. tôt. 0'"26. Dessus noir et blanc; dessous blanc sale; sommet de la tête et bande qui part du bec pour descendre le long du coU; noirs; front blanc; occiput, abdomen et couvertures inférieures de la queue d'un rouge vif. La fe- melle n'a pas de rouge sur la tête. Les jeunes ont le dessus de la tête rouge et ce n'est qu'après la première mue que cette partie se colore en noir et que l'oc- ciput du mâle, primitivement noir, devient rouge. L'épeiche, moins répandu que le pic vert, mais plus générale- ment connu que le pic cendré, habile les bois, quelquefois les vergers , et se nourrit d'insectes qu'il détruit sous toutes les for- mes, et de fruits. A l'approche de l'hiver, il se répand dans les champs, et à cette époque de l'année on le rencontre fréquemment sur les arbres d avenue qui bordent nos grandes routes. Il est moins farouche et moins méfiant que le pic vert et se laisse approcher assez facilement. Comme sa chair est assez estimée , surtout en automne, on le tue quelquefois. Le cri de l'épeiche, surtout si on le compare aux clameurs aigres et fatigantes du pic commun , est bref et peu retentissant. C'est une espèce de hoquet consistant en une seule note qui semble exprimer le mot «snouk» vivement prononcé. 152. Picus médius. (L.) Pic mar. Weiszbuntspechl. Long, lot, 0™^3. Front cendré ; sommet de la tête et occiput garnis de plumes effilées d'un rouge cramoisi; flancs rosés tachetés longiludinalement de noir; abdomen et couvertures inférieures de la queue rouges; joues, cou et poitrine i§6 blancs; une bande brune, mauvais teint, prend naissance à l'angle du bec, passe sous les yeux en se colorant en noir et se dirige sur les parties latérales de la poitrine: dos et ailes d'un noir profond; scapulaires et taches sur les pennes alaires blanches; les quatre pennes caudales médianes noires, les latérales rayées de noir, terminées de blanc; iris brun entouré d'un cercle blanchâtre. —Les couleurs de la femelle sont plus ternes. Cette espèce, qui est plus abondante dans le Midi que dans les régions septentrionales, habite la lisière des bois, les vergers et les jardins et se nourrit de fourmis et autres insectes et de fruits. Elle est peu répandue dans le Luxembourg, quoiqu'elle y niche régulièrement et qu'on l'y rencontre depuis les forets de l'Ardenne jusque dans les bois de la Moselle et de la Basse-Sûre. Le pic niar est généralement réputé beaucoup plus rare qu'il ne l'est réellement. Il ressemble tant à l'épeiche que le vulgaire le confond ordinairement avec ce dernier avec lequel beaucoup de monde le croient identique. L'exemplaire qui se trouve dans nos collections a été tué dans les environs d'Arlon et recueilli par M. Waltzing, qui nous en a fait don. 153. Picus miner. (L.) Pic épeichette. Kleiner Buntspecht. Dans le quartier allemand : Klenge Spfecht. Long. lot. O^lo. Front, région des yeux, côtés du cou et parties inférieures, d'un blanc sale; occiput, nuque, haut du dos et ailes, noirs, reste des parties supérieures alternativement noir et blanc; pennes latérales de la queue terminées de blanc et rayées de noir. — La femelle n'a pas de rouge sur la tète; ses cou- leurs sont plus ternes cl les parties noires sont nuancées de brun. L'époichette, le i>lus petit, mais aussi le plus gai et le plus re- muant de nos pics, habite les forêts, qu'elle ne quitte qu'en hiver pour pénétrer dans les jardins et les vergers, et se nourrit d'in- sectes, qu'elle recueille sur les arbres, entre les gerçures de leur écorce. L'espèce, plus répandue dans le Nord que dans les con- trées méridionales, se rei)ro(liiil régulièrement dans nos bois, dans ceux de l'Aidenne ;mssi bien (pie dans ceux du bon pays ; elle est uéainnoJns rare partout, surtout en été. iS7 GENRE DEUXIÈME. Junx. — Torcol. — Wendehals. 154. Junxtorquilla. (I.) Torcol d'Europe. Gemehier Wendehals. Dans le quartier allemand : Drèhèlschen. — Dans le quartier wallon : Tourd-cou. Long. lot. 0'"1S. Dessus gris-brun varié irrégulièrement de brun et de noir; une ligne noire de la nuque à la naissance du dos; barbes extérieures des ré- miges, noires tachées de roux; queue grise avec cinq lignes transversales en zigzags d'un brun noirâtre; gorge d'un gris jaunâtre clair ondée transversale- ment de noir; parties inférieures blanchâtres avec de petites taches triangulaires brunes. Plumage mou des oiseaux de nuit. Le torcol habite les jardins, les vergers et les bois, niche dans les arbres creux et pond 6 à 8 œufs d'un blanc pur et luisant. 11 vit solitaire ou par couples, arrive dans nos contrées du 13 au 15 avril et les quitte à la fin d'août ou au commencement de sep- tembre. C'est un oiseau tapageur et criard dont la voix aiguë et re- tentissante rappelle le cri fatigant de la crécerelle et de l'épervier. Le torcol, plus utile encore que les pics, se nourrit de che- nilles, de fourmis et d'autres insectes, qu'il recherche sur les ar- bres, entre les gerçures de leur écorce, et accidentellement à terre; mais comme il ne possède pas la faculté de parcourir les troncs , comme la sitelle, ni même de les escalader, comme le grimpereau et les pics, ses tarses trop grêles et le manque de rigidité de ses reclrices s'y opposant, il est obligé de recourir au vol chaque fois qu'il veut se transporter d'un point à un autre. Quand on saisit un torcol, il relève la tête, darde sa longue langue , tourne et retourne la tête et le cou. C'est cette habitude qui lui a fait donner le nom qu'il porte dans la plupart des pays qu'il habite. GENRE TROISIÈME. Cuculus. — Coucou. — Kuckuk. 155. Cuculus canorus. (L.) Coucou d'Europe. Grauer Kuclînk. Dans le quartier allemand : Gukkuk ; Guckkuf. — Dans le quar- tier wallon : Coucou, 458 Long. lot. 0"30. Dessus , cou et poitrine cendrés ; cuisses et couvertures infé- rieures dela(|ueue, blaiiclies zonées de brunâtre. — Les jeunes ont le dessus brun-roussàlre raye transversalement de roux et de blanc; une grande tache de cette dernière couleur sur l'occiput; devant du cou et poitrine zones de brun conime le reste des parties inférieures. Le coucou, répandu en AlYiquo aussi bien qu'en Europe, habite les bois et se nourrit de lépidoptères nocturnes et de gros coléop- tères, mais principalement de chenilles velues dont les parties non assimilables se roulent en peloltes qu'il rejette par le bec, absolument de la même manière que les rapaces rendent les os, les peaux, les poils et les plumes de leurs victimes. Il arrive dans nos contrées du 3 au 10 avril et les quitte à la fin d'aotit ou au commencemenl de septembre. iMàle et femelle vivent solitaires; ils i)rennenl [leu de soin de leur progéniture, ne construisent pas de nid et ne s'accouplent même pas. La femelle pond à terre, ra- masse son œuf par le bec et le recèle dans son gosier. Elle le transporte ainsi jusqu'à ce qu'elle ait découvert un nid de passe- reaux insectivores, de rouge-gorges ou de traîne-buissons parti- culièrement, ne renfermant qu'un ou plusieurs œufs fraîchement pondus et elle y dépose son fardeau. Perchée dans le voisinage, elle surveille pendant quelque temps le couple à qui elle Ta confié pour s'assurer de l'accueil qui est fait à son singulier cadeau. Ce dernier n'est pas toujours accepté avec le même sang-froid; si le petit ménage s'aperijoit à temps du danger qui le menace, il s'oppose aux desseins du coucou avec éuergie et courage et le force à la retraite. Souvent aussi, lorsqu'il n'a su prévenir l'usurpaliun dont il a été victime, plutôt (tue de couver l'œuf de l'étranger, il abandonne sa propre couvée. Dès que le coucou s'aperçoit que son œuf est rebuté, il le reprend pour le porter ailleurs; mais une fois (|u'il s'est assuré qu'il est bien accueilli, il ne s'en occupe presque plus et abandonne à la famille qu'il a choisie, le soin de le couver et d'élever le petit qui en doit naître. Ce dernier, une fois éclos, se débarrasse bien vile du fruit des amours de ses i)arenls adopiils. Il se glisse sous les œufs ou sous les jeunes et lorsqu'il les seul sur son dos, qui est concave, il leur impiiine une forte secousse et les lance hors du nid où désormais i§9 Le coucou, dont le nom exprime le cri, est très-vorace à tous les âges. Pour satisfaire son appétit remarquable, il a besoin de tout son temps. D'un autre côté, la femelle faisant annuellement, à quinze jours d'intervalle , quatre à cinq pontes de deux œufs chacune, elle pourrait avoir à couver des œufs nouvellement pon- dus, des œufs arrivés au terme de l'incubation, et à soigner des petits d'âges différents, dont la voracité ne serait pas moins difficile à saiisfaire que la sienne propre. Elle ne peut donc s'occuper du soin d'élever sa progéniture et pour ce motif la nature l'a douée d'instincts si remarquables. D'après une croyance généralement répandue, le coucou est considéré comme essentiellement ovivore. Cette accusation, que la manière de transporter ses propres œufs (qui sont blanc-grisâ- tres, tachetés, pointillés et rayés diversement de gris et de brun plus ou moins clair) a probablement fait naître, paraît entièrement controuvée, ce qui fait qu'un oiseau qui naguère était considéré comme nuisible, est envisagé de nos jours comme utile. Certains auteurs parlent de deux espèces de coucous : le coucou gris et le coucou roux (Cuculus hepaticus Lath.). Ce dernier, qu'il ne faut pas confondre avec le jeune de l'année, qui est éga- lement roux, serait, d'après Temminck , le coucou gris à l'âge d'un an. Le coucou roux nous visite annuellement, au printemps prin- cipalement , mais en nombre peu considérable. Il habite les bois, et tous ceux que l'on y rencontre, ont ordinairement à leurs trousses un certain nombre de coucous gris devant lesquels ils fuient d'arbre en arbre, en poussant un cri particulier, une espèce de gloussement peu retentissant. Ces faits, qu'aucun forestier n'ignore, ont fait naître la croyance universalement répandue dans nos campagnes, que le coucou roux était la femelle du coucou gris. La femelle du coucou gris ne diffère en rien du mâle, si ce n'est par sa taille un peu plus forte. Cette remarque, qui est éga- lement applicable au coucou roux , démontre suffisamment com- bien est peu fondée l'hypothèse d'après laquelle tous les coucous gris seraient mâles et tous les roux femelles. Pour démontrer que le coucou roux est le coucou gris à l'âge d'un an , Temminck s'appuie sur les considérations suivantes : 160 Tous les oiseaux qui émigrent, dit-il, voyagent en troupe ou en famille. Les jeunes, chez le plus grand nombre , ne voyagent pas avec les vieux, et lorsqu'ils parlent en ramilie, ils se séparent pour se réunir en troupes composées d'individus du morne âge. Les jeunes reviennent rarement dans les lieu.v qui les ont vus naître, de sorte que dans telle contrée on no trouve que des jeunes âgés d'un ou de deux ans, et dans telle autre que des individus adultes. Quelques goélands et mouettes, en plumage parfait, sont extracu- dinairement rares sur les mers de l'intérieur et sur les rivières; les jeunes d'un ou deux ans y sont par contre très-communs, tan- dis ([ue dans les iicux où des mJlîieis de paires vaquent aux soins de la reproduction , il ne s'en trouve que rarement dont le plu- macie ne soit pas parf;îil, et les jeunes sont poursuivis avec achar- nement lorsqu'ils se nioiitrcnt dans ces lieux. Temminck admet ensuite ([u'il en est de même du coucou roux. Cet oiseau est très-commun, conlinue-t-il, dans le 3Iidi, de l'autre coté des Alpes, dans toute l'Italie et dans l'Europe orientale; le coucou gris, par contre, y est excessivement rare. Dans le Nord, c'est l'inverse qui a lieu. Le coucou gris y est commun, tandis que le roux y ost à i)eine connu. 11 n'existe aucune différence dans le squelette ni dans les organes de ces soi-disant espèces diiïerentes dont même le cri ne lui a paru différer en rien. Le raisonnement de Temminck est généralement admis, ce qui prouve qu'il doit être plus vrai que convaincant. Deux choses en eflVt ne sont guère conciliables avec la conclusion qu'il en déduit. C'est d'abord raflirmation ((u'il «a souvent suivi, au commence- ment du ju intemps, peiulanl des heures, ^V.s roupies de coucous roux», aftirmalion (pii fait croire (|ue le coucou roux se marie, ce qui est entièrement contraire aux nueurs du coucou gris; et en- suite l'allégation cpie le cri du coucou roux ne lui a paru différer en rien de celui du coucou gris, tandis (juc, s'il n'en est positive- ment autrement, au moins f;mt-il admettre que ce même coucou en possède |)Iusieurs doni an moins un lui appartient à l'exclusion du coucou gris. Kidin, comme M. de ScMys-Longchamps a élevé un jeune coucou (pii a jjris, avant l'âge d'un an, la livrée détinitive du coucou gris, sans passer ])ar le |>lumage roux indiqué par Temminck , il faut croire que la question du coucou gris et du 161 coucou roux n'est pas encore définitivement résolue, ce qui m'en- gage à conserver provisoirement ce dernier au moins comme es- pèce douteuse. 156. Cuculus hepaticus. (Lath.) Coucou roux. Rother KuchiJî, Dans le quartier allemand : Rôde Gukkuk. Taille du précédent. Sommet de lu lêle, nuque, dos et couvertures alaires rayés transversalement de roux foncé et de noir ; rémiges noirâtres, terminées par une petite tache blanche; barbes intérieures marquées de taches ovoïdes d'un blanc roussàtre ; taches des barbes extérieures, carrées, rousses; pennes caudales, rousses , rayées diagonalemcnt de bandes noires , terminées de blanc ; côtés et devant du cou d'un blanc roussàtre avec de nombreuses raies noirâtres. Voir l'article précédent. ORDRE QUATRIÈME. GALLINACÉS. Les gallinacés se reconnaissent à leur bec médiocre ou court, à mandibule supérieure voûtée. Les narines s'ouvrent dans un large espace membraneux et sont recouvertes par une écaille car- tilagineuse. On les divise en deux familles : Doigts légèrement unis à la base; ailes courtes; port lourd; 14 à 18 rectrices Gallinacés proprement dits. Doigts entièrement libres jusqu'à la base; ailes longues ; port svelte; 12 rectrices. .... Gallinacés colombinés. PREMIÈRE FAIMILLE. GALLINACÉS PROPREMENT DITS. Les oiseaux de cette famille ont l'aile ronde et courte, le dé- part bruyant, l'essor lourd et pénible. Pour ces diiférentes causes, jointes à celles de leur régime , ils sont, à l'exception de la caille, tous sédentaires. A l'état adulte ils sont essentiellement grani- vores et herbivores; mais les jeunes sont plutôt insectivores, et quelques-uns se nourrissent de bourgeons, de baies et d'autres fruits, 102 Tous grattent la terre de leurs ongles pour y chercher leur nour- riture on simi)lcment pour faire de la poussière et poudroyer au soleil. Pour celle raison ils sont dits pulvérisateurs. Les jeunes courent et mangent tout seuls en sortant de la co- quille; les parents ou les mères sont donc dispensés du soin de nourrir leurs petits à la becquée, ce qui leur eût été difficile, car leurs couvées sont plantureuses; tous nichent à terre. 1/estomac des gallinacés est fort et musculeux; le gésier sur- tout est exceptionnellement robuste. Pour faciliter la trituration des aliments, ils avalent des petits cailloux et du gravier qui con- courent à broyer la nourriture. Tous relèvent la tète à chaque gorgée qu'ils boivent. Les mâles sont généralement plus forts que les femelles. Leurs couleurs sont presque toujours éclatantes, dans les espèces poly- games surtout. Pendant la saison des amours la plupart étalent leur queue en éventail et traînent les ailes à l'instar du paon et du dindon (coq de bruyères, faisan, gelinotte). Les gallinacés proprement dits forment neuf genres : Joues en partie nues; couvertures de la queue très- longues, larges et extensibles chez le mâle adulte. . 1. Paons. Tète et cou nus et mamelonnés; une caroncule frontale conique extensible; queue du mâle susceptible de . rester relevée 2- Dindoîhs. -ï î JDcux fanons caroncules et pendants à la mandibule in- i/ férieurc; lète nue surmontée d'une crèle calleuse; lueue courte, inclinée 3. Pimades. Doux caroncules comprimées et pendantes à la mandi- bule infiTioure; tOle surini«nlée d'une crête charnue; queue verticale dirigée en haut . 4. Coqs. Juues en partie dénuées de plumes et garnies d'une peau rouge; queue pendante, longue, étagéc o. Fafsajis. vTour des yeux nu 6. Pkrdrix. Joues emplumées . (Tour des yeux emplumé '■ Cailles, !.t doigts, y compris le pouce 8. Tétras. 3 doigts seulement; pouce nul .... 9. Syhrhaptes. 163 GENRE PREMIER. Pavo. - Paon. — Pfau. 156. Pavo cristatus. (L.) Paon domestique. Gemelner Pfau, Dans le quartier allemand : Le mâle : Pôhun ; la femelle : PÔ- hong. — Dans le quartier wallon : Pan. Long. lot. du mâle i^2b. Dessus d'un vert doré à reflets métalliques; dessous d'un beau bleu à reflets verdàtres et dorés; tête ornée d'une aigrette de vingt- quatre plumes; œil surmonté d'un sourcil blanc et surmontant une seconde bande de même couleur; plumes du croupion très-longues, marquées à leur extrémité d'une tache oscellée, d'un noir violet entouré de bleu changeant en violet et deux cercles à reflets dorés ; pennes caudales d'un gris brun ; iris au- rore; pieds gris , munis d'un ergot. — La femelle, plus petite que le mâle, en diffère surtout par les couvertures supérieures de la queue qui sont si courtes qu'elles sont dépassées par les pennes caudales; elles sont en outre privées de ces taches sous forme d'œil qui ornent les mêmes parties dans le mâle. Le paon se trouve encore à l'état sauvage aux Indes, sur les côtes de Malabar et dans quelques contrées analogues. De ces pays, où il a été domestiqué dans la plus haute antiquité, il a été transporté dans l'Asie-mineure et de là en Grèce, où il était encore fort rare du temps de Périclès , et enfin à Rome , où il fut intro- duit vers la décadence de la République. De proche en proche, l'espèce s'est répandue jusque chez nous, où elle se trouve ac- tuellement dans cet état de semi-liberté dans lequel vivent la plu- part de nos oiseaux domestiques. Les couleurs éclatantes du paon et la faculté qu'il possède de relever les longues plumes de la queue et de les étaler sous forme de roue, font de cette oiseau le plus bel ornement de nos basses- cours. Sa chair, qui était très-recherchée des Grecs et des Ro- mains et dont nos ancêtres encore faisaient grand cas , est réelle- ment d'excellente qualité, et n'a besoin , comme celle du faisan, que de se faire un peu pour acquérir toute la saveur dont elle est susceptible ; mais les modernes , qui ont conquis le dinde , n'ac- cordent pas la même estime au paon, et quoique les jeunes ap- paraissent encore de temps à autres sur nos tables, l'espèce n'en est pas moins élevée comme sujet de curiosité plutôt que comme volaille destinée à la broche, Le paon se nourrit de grains et de 161 graines, (rinscctes, de vers et d'autres matières analogues; il fait annuellement une seule couvée et pond , dans nos climats, 5 à 0 œufs senliMiicnt, (nioi(ine dans les pays qui lui sont naturels il en ponde jusqu'à "20 et 30 ; ces derniers , de la grosseur de ceux de la dinde, sont d'un jaune brunâtre clair, maculé vers l'un des bouts de taches d'un brun grisâtre si nombreuses que souvent elles se confondent et forment une ou plusieurs larges plaques. L'éduca- ti(jn des jeunes n'est pas plus dirticile ni plus coûteuse que celle tlii iliudnii ; tout nous engagerait donc à pousser à la propagation d'une espèce qui réunit à un si haut degré l'utile à l'agréable, n'étaient les clameurs et les cris que malheureusement elle fait trop fréquemment entendre. La voix de paon est à la fois aigre et retentissante, et son cri lui-même étant une espèce de gémissement monotone et discordant, ses clameurs habituelles sont sans con- tredit une des criailleries les plus insupportables qu'il soit pos- sible d'entendre. Comme tous les gallinacés, le paon ne quille que rarement la teire, sur laquelle il se meut avec légèreté et aisance; il branche peu peiuiaiil le jour, mais à la tombée de la nuit il se retire sur un arbre élevé, le haut d'un mur, le sommet d'une tour ou le faîte d'un bâtiment, lieux qu'il sait gagner, malgré ses ailes courtes et les grandes dimensions de sa queue, d'un vol haut et soutenu De temps à autre on voit des paons blancs; ces derniers con- stituent une variété j)ureiiu'nl accidentelle, car dans une seule et même couvée de la race ordinaire, il n'est pas rare de rencontrer un ou plusieurs sujets entièrement blancs ou maculés de cette couleur. GENRE DEUXIÈME. Meleagris. - Dindon. — Truthahn. 157. Meleagris galle pavo. (L.^ Dindon comnnui. C.cmeincr Tnithnhn ; Wclschcr Uahn ; Putcr. Dans le quartier allemand : Mierhonp", Sclinudclirrxlerak. — Dans le (juailicr Widlon : Dindon. Long. toi. du cofi O'^OT, do la poule 0'"S7. Haut de la tète et cou dégarnis de plumes, couverts d'une peau verruqueuse à papilles d'un rouge vif, varié de blanc et de bleu; caroncule rouge, conique extensible sur le front , et un petit faisceau de crins raides sur la poitrine. Plumage variable , ordinairement noir à reflets verdàtres surtout près du croupion; queue composée de 18 pennes; pieds munis d'un ergot court et obtus, noirs ainsi que les ongles, — La femelle est dépourvue d'ergot et du pinceau de poils raides qui garnit la base du cou du mâle. Le dindon , originaire de rAmérique septentrionale , où il se trouve encore à l'état sauvage, depuis le Canada jusqu'à l'isthme de Panama, a été introduit en Europe par les Espagnols, peu de temps après la découverte du Nouveau-Monde. De l'Espagne l'es- pèce a été transportée en Angleterre, où elle existait déjà en 4525, et plus tard, en France, où le premier dindon fut mangé en 1570, au festin des noces de Charles IX. Le coq d'Inde est un oiseau au port lourd, d'une voracité exces- sive, qui se nourrit comme le paon, auquel il ressemble beau- coup par les allures et les mœurs. Pendant la saison des amours, une ardeur excessive le tourmente. A tout propos il se rengorge avec fierté, gonfle sa tête et son cou, dont les parties charnues se colorent vivement, les unes en blanc livide et les autres en ver- millon et en bleu , hérisse les plumes de son dos , relève et étale les pennes de sa queue. Dans cet état, il s'approche vivement de ses femelles et piaffe autour d'elles et, lorsqu'il les aborde, ses ailes brusquement abaissées balayent bruyamment le sol et tout son corps se trémousse violemment. Le bruissement produit par l'agitation des plumes et le frottement des pennes contre la terre est fréquemment accompagné d'un son particulier, bref et peu retentissant, assez semblable à un fort soufflement ou au bruit que fait en crevant une vessie remplie d'une trop forte quantité d'air. De temps à autre aussi le dindon interrompt sa course sac- cadée pour jeter un cri perçant, son glou-glou habituel, qui ex- prime tour à tour l'ardeur de ses désirs , sa jalousie ou sa colère. On sait que les sifflets font entrer le coq d'Inde dans des colères blanches et l'exaspèrent autant que la vue d'un objet inconnu , surtout si ce dernier est brillant ou de couleur rouge. La dinde fait annuellement une ponte, quelquefois deux; ses œufs, au nombre de io à 20, sont parsemés» de petites taches rou- geâtres mêlées de jaune. C'est, après la poule ordinaire, le plus 166 utile de nos oiseaux domestiques, non tant à cause du nombre et de la quantité de ses œufs qu'à cause de la bonté de sa chair, qui est universellement estimée et recherchée. Si donc Tespèce n'est j)as plus généralement ré[)andue, ce n'est peut-être que par la raison que, dans les premiers moments de son existence, elle ré- clame une attention soutenue que les ménagères soigneuses et intelligentes sont seules capables de lui vouer. Il existe deux variétés dans l'espèce domestique, la blanche et la panachée. L'espèce sauvage se subdivise également en deux races, dont la plus i)etite, mais aussi la plus riche en couleurs, habite le Mexique. GENRE TROISIÈME. Numidia. — Pintade. — Perlhuiin. 158. Numidia meleagris. (L.) Pintade commune. Gemeines Perihuhn. Dans le quartier allemand : Pierelhong, Pint. Long. lot. O'nGO. Bec court, rouge à la base; joues, lêle et haut du cou dé- nués de plumes, d'un bleu nuancé de rougeàlrc; crête calleuse, ordinairement d'un bleu rougeàtre; membrane verruqueuse , pendante, bleuâtre, bordée de rouge vif; plumage bleu d'ardoise, couvert partout de taches rondes et blanches. — La femelle a les joues et la membrane d'un roujre vif. La pintade, originaire des contrées brûlantes de l'Afrique, où elle se trouve encore à l'état de nature, est d'introduction fort an- cienne en Europe, car elle était connue des Grecs et des Romains ; mais à la suite du bouleversement produit par l'invasion des bar- bares, l'espèce s'est perdu<î et ce n'est que vers 1508 qu'elle re- ])anii (le nouveau sur notre continent, où depuis cette époque elle n'a cessé d'exister à l'état domestique. Le genre de vie rap- pelle celui des autres gallinacés (jue l'homme est parvenu à s'as- sujettir, mais ses mœurs sont différentes. Elle court avec une excessive rajjidité, aime à percher sur les arbres, mais ne sait, à cause de ses ailes excessivement courtes, ni voler haut, ni long- ten}i)s. Son naturel est vif, inquiet et turbulent. Comme son hu- meur querelhMisc trouble sans cesse Tordre de la basse-cour, que ses cris, aigus et perçants, se fout continuellement entendre et 167 rendent son voisinage insupportable, la pintade, malgré ses qua- lités recominandables, n'est partout que fort peu répandue. Sa chair, d'un excellent goût et très-savoureux, est surtout estimée pour son fumet particulier. Ses œufs, qui sont d'un rougeâtre uni- forme plus ou moins foncé, sont très-bons à manger. La poule en pond jusqu'à cent, si on a la précaution , en les enlevant, d'en laisser toujours un dans le nid. La grande difficulté est d'habituer les pintades à pondre dans le poulailler, car elles déposent de préférence leurs œufs dans les broussailles , les buissons et les haies oij, tout naturellement, on n'en retrouve qu'une faible partie et où l'on perd le reste. L'espèce se subdivise en deux variétés, la blanche, produit de la domesticité, et l'ordinaire. GENRE QUATRIÈME. Gallus. — Coq ei Poule. — Hahn und Henné. 159. Gallus domesticus. (Briss,) Coq domestique. Haushahn. Dans le quartier allemand : le coq : Hun ; la poule : Hong; la poulette : Pell; le poussin : Henkel. — Dans le quartier wallon : Coq et Pouelle. Long. lot. ordinaire du coq 0™90 dont O^SO pour le corps et 0™40 pour la queue; de la poule O'"o0 dont O'^SS pour le corps elO'nlS pour la queue. Les caraclères du genre sont ceux de l'espèce dont les dimensions et couleurs sont excessivement variables. Il est probable que le coq et la poule domestiques descendent des coqs sauvages retrouvés au commencement de ce siècle dans les Indes, à Sumatra et à Java; mais on ne saurait rien affirmer à cet égard. D'une part, la date de l'asservissement de l'espèce, qui se perd dans la nuit des temps, et d'autre part, la profonde altération de son type primitif, qui s'est tellement modifié dans la domesticité qu'il est devenu presque complètement mécon- naissable, peuvent faire considérer nos poules plutôt comme pro- duits de l'art ou de l'industrie humaine que comme représen- tants, même dégénérés, d'une espèce existant encore réellement dans la nature. Des auteurs qui ont traité la matière, les uns con- sidèrent le coq de Bantiva, qui habite la presqu'île d'au delà du i68 Gan^e, comme le type delà race dumostique, tandis que d'autres fout dériver la même race tantôt du coq Lafayctte, originaire de Ceylon, tantôt du coq Sonnerai , qui se trouve dans les îles de la Sonde, et tantôt du coq cochinchinois, originaire du pays dont il porte le nom. Les mieux avisés admettent que le coq domestique est issu du mélange de ces différentes espèces dont ils retrouvent les types dans les différentes races que nous possédons. La pa- renté du coq de Banliva avec notre race domestique, surtout avec la variété la plus généralement répandue dans nos campagnes, n'est pas à méconnaître Comme cette dernière, il porte un plu- mage rouge-roux, à reflets dorés métalliques et une crête longitu- dinale, charnue, simple et bien dentelée, colorée d'un rouge vif. Son cou est couvert de plumes rutilantes, longues et érectiles, et sa queue, tectiforme, est remarquable par la forme et les grandes dimensions de ses deux j)ennes médianes, qui sont de couleur verte et retombent en panache. Le coq Lafayette pourrait bien être la souche de la j)oule nègre et le coq cochinchinois celle des grandes races que nous possédons; mais la parenté originelle du coq Sonnerat avec nos espèces domestiques est plus difficile à saisir, de sorte que Ton peut admettre que raffinité de ces diffé- rents types avec leurs prétendus descendants n'est, à l'heure qu'il est, rien moins que démontrée. Partout on riiomme s'est établi d'une manière stable, il a trans- porté le co(i et la jxtule, et le coq et la poule ont prospéré partout où les soins de l'homme ne leur ont pas fait défaut, de sorte qu'il n'est pour ainsi dire pas d'habitation champêtre autour de laquelle on ne rencontre au moins quelques-uns de ces oiseaux. L'espèce est un véritable bienfait pour l'humanité. Jeunes et vieux four- nissent une chair très-a|)jn(''(iée, saine et légère, et les œufs de la poule, si extraordiiiairenient féconde, sont depuis longtemps un aliiiiriit peu coûteux, aussi recherché par le pauvre qu'estimé par le riche. Le coq et la poule rendraient encore d'excellents services dans les jardins, par la destruction des chenilles, des vers, des insectes et autres petits animaux qui en rongent les pro- ductions, si parleur habitude de gratter la terre, ils ne causaient plus de tort qu'ils ne jx-uvent faire de bien, car ils se nourrissent i69 non seulement de grains cl de graines et de différents fruits, mais encore d'insectes et de vers. Le coq est fier, vif et hardi ; sans cesse occupé de ses poules , il les avertit du moindre danger et les défend avec vaillance. Sa vigilance est proverbiale tout comme sa jalousie. Dès qu'il aper- çoit un rival, il frappe des ailes, marche courageusement à sa ren- contre, le provoque et le combat ; la lutte une fois engagée ne se termine que par la mort de l'un des antagonistes ou par la fuite de l'un d'eux, triomphe que le vainqueur fête d'une voix retentis- sante et sonore par ses chants habituels. La poule est douce et timide ; ce n'est guère qu'à l'époque où elle conduit ses petits que l'amour de sa progéniture lui fait oublier sa réserve habituelle. Elle défend ses poussins avec courage et au mépris de sa propre existence. Le gloussement bref et grave par lequel elle rassemble ses petits ne dure que depuis les premiers moments de l'incuba- tion jusqu'à l'époque où ses poussins savent se passer de ses soins et abandonnent leur mère. A partir de ce temps, elle caquette presque continuellement, à l'exception des courts moments de frayeur ou lorsqu'elle vient de pondre, car alors elle jette de hauts cris semblables à ceux d'un coq en colère. La race de poules la plus répandue dans le l^uxembourg est celle dite française, qui se rencontre dans toutes les contrées mon- tagneuses de la Belgique. Elle est basse sur pattes et se reconnaît à sa grande crête et à son plumage coloré de couleurs vives, chan- geantes ou foncées. C'est une race rustique, bonne surtout pour les œufs. Sa sauvagerie et les dégâts qu'elle cause dans les jardins et les champs voisins des habitations sont ses principaux défauts. A côté de la race indigène, on voyait autrefois (il y a une ving- taine d'années) les poules de Bruges, de la Campine et d'Ypres, reconnaissabîes à leurs jambes hautes et musculeuses et à leur queue moins régulière et moins élégante que dans l'espèce ordi- naire , et la poule de Padoue (gallus patavinus Briss.) caractérisée par sa huppe forte et touffue. Ces différentes races , qui toutes sont plus fortes de taille que la poule française, n'existent plus de nos jours, et c'est à peine si on en retrouve quelques vestiges dans leur descendance abâtardie. La raison de leur disparition subite FAUNE LUX. 12 170 est due à rintrodiiction d'une espèce nouvelle, également de forte taille, la poule cochincliinoise ou de Chang-hai, connue en Europe (le|niis 18ii senlomont. LVngouoment pour celle espèce se ré- pandit si rapidement et devint bientôt si universel que toutes les autres races furent menacées d'extinction, et de nos jours encore, la poule cochinchinoise, pure ou mélangée, est, après la race or- dinaire, la j)0ule la plus généralement répandue dans le pays. La race de Bantain (gallus juisillus, lîantamhuhn, dans le quar- licr allemand : Gestivelt Ilengchen) et ses variétés pattues et non pallues, reconnaissables à leur i»elile taille et à leurs courtes jam- bes, est, après les deux races ])récédenles, celle qui se voit le plus communément. Klle est principalement élevée par les personnes qui n'ont i)as de basse-cour i)roprement dite, pour qui l'agréable est préférable à l'utile. La poule frisée (gallus crispus />r/.s.s. , Strupphuhn, dans le quartier allemand : Derrechhong) caractérisée par ses plumes cris|)ées en dehors, et la poule sans croupion (gallus ecaudatus Tonm.^ Klulhulm, dans le ([uartier allemand Schrotasch) qui est dépourvue de croupion et conséquemment de queue, ne me pa- raissent être que des variétés accidentelles de la race ordinaire, (juoiciue certains auteurs les considèrent comme espèces réelles et distinctes. L'une et Tautre produisent avec la poule domestique, et cette dernière produit de temps à autre, sans raison apparente, des sujets qui a])parlieunent à l'une ou à l'autre de ces deux va- riétés. La poule sans croupion et la poule frisée se rencontrent à peu près partout, mais comme elles ne sont l'objet d'aucun soin spécial, on n'en trouve oïdinairement «pie des exenq)laires isolés. La poule à diivot (gallus lanalus Tcmm.^ AVoUhuhn, Seiden- huhn) caractérisée par son épiderme noir et sa livrée blanche for- mée de plumes décomi)osées semblables à des poils, se voit chez (piehpies amateurs seulement, (jui la confondent ordinairement avec la jmule nègre (gallus morio Tcmm., Negerhuhn) inconimc dans nos pays. Accidentellement encore on rencontre quelques poules de la Mèche, de Crève-Couir ou de P>réda, quelques grands ♦ spagnols iioiis etc.; mais toutes ces variétés ou races S(ml élevées plutôt p;ir curiosité, comme objets d'agrément, que dans l'espoir de réaliser (piehjue bénéfice de leurs produits. 171 GENRE CINQUIÈME. Phasianus. — Faisan. — Pasan. Les faisans ont le bec fort, voûté, tranchant, à mandibule su- périeure fortement infléchie , la face nue, les ailes rondes; leur vol est bruyant, saccadé et lourd, leur marche légère et rapide; leur queue , qui est longue et étagée, se compose de dix-huit rec- trices dont les quatre médianes dépassent notablement les autres ; leurs tarses sont robustes; ceux du mâle sont garnis d'un éperon. Ils sont polygames , se plaisent dans les fourrés et les herbes épaisses et se nourrissent de grains et de graines , d'insectes , de baies et d'autres fruits ; tous sont avides de fourmis, surtout dans leur jeune âge. Les faisans perchent beaucoup et se branchent pour passer la nuit. Leur chair, sans être aussi délicate que celle de la bécasse ou de la caille, jouit d'une haute réputation et acquiert, par la faisandaison, un fumet supérieur et une tendreté exquise. Tous les faisans sont sédentaires et se déplacent rarement; l'humeur vagabonde qui s'en empare pendant l'automne, à l'époque ordinaire de la venue des brouillards, ne dure que quelques se- maines, passé lesquelles ils ne voyagent plus. Ils nichent à terre et pondent un grand nombre d'œufs. 160. Phasianus coIcMcus. (I.) Faisan commun. GemeinerFasan. Dans le quartier allemand : Fasan. Long. toi. 0n^95. Tête et cou d'un vert doré à redets bleus et violets; joues nues garnies de papilles rouges ; bas du cou , poitrine et flancs d'un marron à reflets violacés , toutes les plumes de ces parties bordées de noir. — La femelle, plus petite que le mùlc, est dépourvue de reflets métalliques; ses teintes sont généralement grises, variées de brun et de roussâtre. Ce faisan, originaire de l'Asie, est d'introduction récente dans notre pays. M. Charles de Gargan, désireux d'en peupler son parc de Preisch, y a fait couver, en 1858, des œufs de faisan par des poules ordinaires. Nés et élevés au milieu des bois, les jeunes faisans ont bien vite pris les allures et les habitudes de leurs frères sauvages. Ils prospérèrent à souhait, multiplièrent rapide- ment et peuplent aujourd'hui non seulement les bois du parc, \n mais encore une bonne partie de ceux des environs. En 1865, vers le milieu du mois de mars, M. Alphonse Nothoml), de Petange, ancien ministre de Injustice, fit lâcher dans les I)ois voisins de sa résidence dix-huit faisans, six coqs et douze poules, qui ont produit et mené à bien quarante à cinquante faisandeaux. Jeunes et vieux ont parfaitement passé l'hiver et peuplent aujourd'hui les bois de Petange et de Lingor, ainsi que , mais en petite quantité seulement, ceux de Clenjoncy, de Ilautcharage, de Ilivange et d'autres localités voisines. Tous ces faisans jouissent d'une liberté entière, en hiver comme en été, et se suffisent à eux-mêmes pen- dant l'année entière. L'introduction du faisan commun en Europe est attribuée aux Argonautes (jui l'auraient rapporté des bords du Phase. Les Athé- niens furent les premiers (jui tentèrent son acclimatation; ils y réussirent et introduisirent l'espèce à Rome. Pendant longtemps encore elle ne fut connue que de nom dans le reste de l'Europe, et ee n'est qu'à partir des croisades qu'elle s'est répandue en Alle- magne, en France et dans les autres pays où elle existe mainte- nant et où elle est parfaitement acclimatée. Le faisan commun produit avec la poule domestique un métis remanjuable, le coquart, dont la chair, par sa haute saveur et sa délicatesse, est de beaucoup supérieure à celle de ses auteurs. La ponte de la poule est de 10 à 2i œufs d'un vert olive clair, qu'elle val- lon : Chélinotle. Long. loi. O^SS. Dessus brun-roux vnrié de blanc et de gris ; lorum nu recou- vert df papilles th.'irnues rouge-vif; plumes de l'occiput longues et efliloes pou- vant 8c relever eu huppe; plumes tk croupion cl couvertures supérieures de la i81 queue bordées de cendré ; une large bande noire vers l'extrémité des rectrices ; poitrine et flancs roussâtres ; plumes du ventre noires bordées de blanc. Le niàie a la gorge noire entourée de blanc; chez la femelle cette même partie est d'un gris roussàtre. La gelinotte est un gibier très-estimé qui doit principalement aux qualités de sa chair les nombreux ennemis qui le persécutent. Son vol rapide et la nature de son séjour la garantiraient suffisam- ment contre le fusil du chasseur, si l'espèce n'avait les grands défauts de partir avec bruit et de percher trop souvent. Couchée à plat ventre sur une grosse branche ou collée contre le tronc de l'arbre sur lequel elle vient de se brancher, la gelinotte se laisse facilement approcher. Dans cette attitude elle est si peu circon- specte et si paresseuse à prendre son essor, que le chasseur novice qui la manque de son premier coup, peut quelquefois la tuer de son second ou même de son troisième, avant qu'elle songe à changer de place ou à fuir. On lui pardonnerait encore volontiers ces travers, si elle savait se garer un peu mieux contre les pièges des bracon- niers qui lui font une rude guerre, non seulement à cause de l'ex- trême facilité avec laquelle elle se laisse prendre, mais encore et surtout à cause du haut prix qu'ils en obtiennent. Il est réelle- ment surprenant que malgré ses peu de moyens de défense, la geli- notte soit encore si généralement répandue dans notre pays. On la trouve en effet assez abondamment non seulement dans la ma- jeure partie des Ardennes , mais encore dans la presque totalité des bois de la Moselle, de la Sûre et de l'Our, et dans la majeure partie des bois du reste du pays. La gelinotte, on le sait, habite les bois pendant l'année entière. Très-accidentellement on la rencontre dans les champs, et seu- lement en automne, époque à laquelle elle est moins sédentaire que pendant le reste de l'année. La plupart des auteurs disent que la gelinotte préfère les forêts résineuses aux bois feuillus et les pays de plaine aux contrées accidentées. D'après mes observations le contraire paraît vrai. En premier lieu, il n'y a que des bois feuillus dans le Luxembourg, et nulle part, dans l'Europe occi- dentale, il y a, à conditions égales , autant de gelinottes que dans ce pays. En second lieu , c'est dans les versants principalement que séjournent ces gallinacés qui ne se voient que rarement ou ^82 accidcntellemoiU dans les forèls de plaine ou sur les plateaux d'iinr rcrtaine étendue. Je crois même que c'est grâce aux nom- j»nMi\ accideiils de terrain qui entrecoupent le Luxembourg que la gelinotte en a lait un de ses séjours de prédilection. Sa nourriture consiste en insectes et en vers, en grains et en graines, en baies et autres fruits et, ù leur défaut, en chatons et en bourgeons. lîeaucoup de naturalistes i)rétendent qu'elle préfère les baies de myrtille (vaccinium myrtillus) à toute autre nourri- ture et que Ton peut considérer tous les bois où cette plante croît abondaïument comme ses séjours naturels. L'airelle myrtille croît abondamment dans tous nos bois à sol sablonneux et léger; elle n'existe pas dans les argiles et les calcaires. La gelinotte néan- moins est beaucoup plus nombreuse dans les forets situées dans ces derniers terrains que dans celles qui croissent sur les sols sablonneux. Il n'y en a (ju'accidentellement dans le CuMnnvald, la plus grande de nos forêts, ainsi que dans beaucoup d'autres grands bois situés comme elle sur les grès infraliasiques et du Keuper et tous plus ou moins infestés de l'airelle myrtille. Là où la gelinotte se rencontre dans les bois sablonneux, si propices à la croissance de l'airelle, elle ne se trouve, comme partout ailleurs, que dans les versants d'ime certaine étendue. Son habitat paraît donc dé- terminé plutôt par la configuration du terrain que par la nature des produits de ce dernier. La gelinotte est monogame et vit par couples ; elle niche à terre et pond de H à 12 (enfs d'un jaune sale régulièrement maculés de taches plus ou moins grandes d'un rouge brun. Les jeunes ne restent que peu de temps sous la conduite de leurs parents, car dès qu'ils ont atteint leur entière croissance, ce qui ordinairement a lieu vers la mi-aoùt, ils s'en séparent pour toujours. C'est cette époque qui est la ]>lus fav(uable pour la chasse de la gelinotte, car alors jeunes et vieilles se laissent facilement attirer par qui- con([ue sail iniiler leur cri d'api>el ; ce (lerni(;r, (jui raj^pelle assez bien le chant d'un poulet mâle, ne consiste (pi'en (pielciues notes que le coq, la poule et les jeunes accentuent difleremment. Le jeuîUi coq et ordinairement le vieux se rendent franchement à rapi»el de la poule, mais soit prudence naturelle, soit pressenti- 183 ment d'un danger qui le menace, ce dernier se fait quelquefois attendre; pour vaincre sa résistance, on fait succéder le cri du jeune coq à celui de la poule; à ce signal la jalousie le gagne et lui fait oublier la prudence la plus vulgaire. Plein d'ardeur et de feu et comme aveuglé par la colère , il se rue sur les lieux d'où est parti le cri et, au lieu d'un rival qu'il y cherche, il y trouve le chasseur qui l'attend. La gelinotte est facilement domesticable et vit parfaitement en domesticité. GENRE NEUVIÈME. Syrrhaptes. — Syrrhapte. — Steppenhuhn. Gallinacés de nom plutôt que de forme, les oiseaux de ce genre se reconnaissent aisément à leurs tarses courts et emplumés , à leurs doigts très-courts, également emplumés, et au nombre de trois seulement , à leurs ailes longues et pointues et à leur queue étagée , à rectrices médianes tubulées , plus longues que les laté- rales et les intermédiaires. 169. Syrrhaptes paradoxus. (///.) Syrrhapte paradoxe. Steppenhuhn y Fausthuhn. Long. tôt. jusqu'à Textréinité des plumes latérales de la queue, 0'"27. Dessus de la tête d'un cendré clair ; nuque, haut du cou et gorge d'un orange foncé ; bas du cou et poitrine cendrés, coupés d'une bandelette transversale noire qui s'étend d'une aile à l'autre ; ventre d'un cendré jaunâtre , avec une large bande noire vers le bas ; manteau d'un cendré jaunâtre avec une lunule noire sur l'extrémité des pennes dorsales et des taches de même couleur sur les couvertures alaires. Queue très-étagée , d'un cendré foncé ; pennes intermédiaires terminées de noir, dépassant de 0™06 les rectrices latérales qui sont bordées de blanc. Cette espèce qui , depuis que Pallas Ta découverte dans les dé- serts de la Tartarie , n'avait été rencontrée que dans les pays des Kirghises , les steppes de Gobi et autres contrées asiatiques ana- logues, n'est connue comme oiseau européen que depuis 1859, époque à laquelle elle apparut en Russie et en Angleterre. En 4863 des bandes nombreuses de syrrhaptes se répandirent sur notre continent et le parcoururent principalement dans la direc- tion du Sud-Est au Nord-Ouest, depuis les plages de la mer Cas- pienne jusque dans le Nord de l'Allemagne occidentale et les îles i84 (In Danemark, en passant par la Moldavie, la Walachie, la Hon- grie, la Silésie, la Prusse occidentale, le duclié d'Anhall-Dessau ot la Rôlirme. Le T) mai 18()3 ils riaient en Moravie; en janvier 1S(;3 on les observa dans nos contrées, en février dans les envi- rons de Novarre et en juin de la même année à Plauen en Saxe. Une partie des bandes qui ont passé en Europe a donc hiverné sur ce continent, où il est i)robal)le que l'espèce a niché et où peut- être elle est fixée niainlonnnt sans esprit de retour. Deux syrrhaptes, un mâle et une femelle, qui actuellement font ])arlie i. Quand ce couple fut aperçu, il était si exténué de fatigue ou si épuisé par le manque d'une nourriture convenable, qu'il se laissa approcher d'assez près pour que celui qui le ca])tura \)ùl songer à le prendre vivant à l'aide d'un filet. L'enlrepriso aurait probablement réussi, si notre homme l'avait tentée; mais la crainte de manquer son coup l'inspira autrement, et c'est à l'aide du fusil qu'il s'empara des nouveaux venus. L'apparition réitérée de syrrhaptes en Europe est un fait extra- ordinaire, qui ne pourra être expliqué d'une manière satisfaisante que lorsqu'on connaîtra les causes qui ont déterminé l'espèce à quitter les lieux de son séjour naturel et habituel. DEUXIÈME FAMILLE. GALLINACÉS COLOMBINÉS. Les colombinés ont les ailes longues, le vol sibilant, rapide et soutenu et la démarche légère. Ils sont monogames et nichent sur les arbres. Les femelles pondent invariablement deux œufs blancs, et leurs petits naissent nus et aveugles, couverts seulement d'un léger duvet jaune. Père et mère se partagent le soin de les nourrir comme ils se sont partagé le travail de l'incubation. Le mode de nutrition est l'abecquement, mais c'est un abecquement particulier : ce ne sont pas les parents qui introduisent leur bec dans celui de leur nourrisson à l'instar dos autres dégorgeurs, mais bien le petit qui introduit le sien dans celui de ses nourriciers. Les parents, saisis de convulsions violentes et multipliées, dégorgent l'aliment préparé dans leur sein, dans le bec entr'ouvcrt du pigeonneau. i85 La tendresse des pigeons est proverbiale comme leur fidélité , qui toutefois n'est pas exemplaire. Les couples restent unis après la saison des amours et ne se séparent que si une cause violente déchire les liens de leur union. Ce sont de fougueux amoureux dont la passion anime surtout les mâles. Les courbettes et les pirouettes de ces derniers, en présence d'une femelle, leurs gon- flements de gorge et autres évolutions, leur roucoulement ardent, donnent une haute idée des sentiments qui les animent et de l'ex- cessif désir de plaire qui les tourmente. Tous les colombinés perchent; ils ne relèvent pas la tête pour boire comme les gallinacés proprement dits, et sont presqu'exclu- sivement granivores. Ils sont à considérer comme nuisibles, parce qu'ils causent souvent des dommages considérables aux semis forestiers et aux cultures agricoles. Ce sont des oiseaux voyageurs qui nous quittent généralement en hiver et passent la rude saison dans l'Europe méridionale et le Nord de l'Afrique. Leur chair, celle des jeunes surtout, est fort estimée. GENRE UNIQUE. Columba. — Pigeon, — Taube. Les caractères du genre sont ceux de la famille. 170. Columba palumba. (I.) Pigeon ramier. Pdngeltaube. Dans le quartier allemand : Réngeldauf , Dekdauf , Béschdauf , Walddauf. — Dans le quartier wallon : Pigeon mansot. Long. lot. 0™-i3. Tête , tempes , croupion et parties supérieures d'un cendré bleuâtre ; poitrine et iiaut du ventre lie-de-vin , à reflets chatoyants sur le cou ; dos et ailes d'un cendré brun; rémiges noires bordées de blanc; pennes caudales terminées de noir , un grand espace blanc sur les côtés du cou et le bord des ailes; pieds rouges; iris d'un jaune blanchâtre. L'espace blanc sur les côtés du cou est plus petit chez la femelle et manque dans les jeunes. Les ramiers habitent les forêts et les bois et vivent en bandes, souvent très-nombreuses, qui nous quittent ordinairement à la fin de novembre pour passer dans l'Europe méridionale et l'Afrique où ils hivernent. Peu de temps après leur retour dans notre pays, vers la fin de février ou le commencement de mars , ils se sépa- rent par couples qui vivent isolés jusqu'à la fin de la saison des 186 amours. Lour nid, n(''£ïligeniniciU construit demonus bois, repose sur les arbres élevés, ordinairement sur Tenfourcbure d'une i,MOSse branebe. Lorsque les froids ne sont pas intenses, surtout dans les années de glandée, beaucoup de ramiers séjournent dans nos bois, où (lii(M(inerois ils iM''rissent de faim et de misère, s'il survient de lortes neiges. Dans ces circonstances, ne pouvant arriver aux grains et aux graines dont ils se nourrissent babituellement, ils mangent les cu'urs des colzas et des cboux et suivent les troupeaux des porcs au panage pour ramasser les glands qu'ils déterrent. Le ramier, à cause de son régime presqu'exclusivement grani- voi^ et des dégùts qu'il cause dans les cliamps de colzas, est con- sidéi'é à juste titre comme le idus nuisible de nos colombinés. Il fait un tort réel aux ju'oduclions forestières et agricoles et cause de vérit;d»l('s ravages dans les pays où la culture des plantes oléa- gineuses a une certaine extension. En compensation du tort qu'il nous fait, il ne nous rend que peu de services, car ce n'est qu'ac- cidentellement qu'il joint à sa nourriture ordinaire quelques lom- brics et (juelques chenilles lisses, et quoique la chair des jeunes soit substantielle et de bon goût, celle des vieux est si coriace et si dure, qu'elle est à peine mangeable. 171. Columba œnas. (L.) Pigeon colombin, Hohltaube, îlohîauhe. Dans le quartier allemand : Iluoldauf , Klèng Béschdauf. Lon},'. loi. 0'":}7. Tôle, gor^'e, ailes, croupion, parties infériouros, d'un bleu cendré, de même (|ue les pennes alaircs cl caudales qui sont terminées de noir; liant du dos cendré brun; poitrine lie de vin; côtés du cou dun vert à reflets chatoyants; pieds rouges; iris rouge brun. Le pigeon colombin, ([uehiuefois nommé petit ramier, et, im- proj)rement, biset, a les habitudes et les moMirs du ramier ordi- naire et habile comme lui les forets et les bois. Il niche dans les trous des rochers et les arbres creux, fait annuellement deux pontes et nous quitte vers la fin d'octobre ou le commencement de novembre pour revenir vers la lin du mois de mars suivant. L'espèce voyage par bandes , ordinairement de très-grand matin par Ui brunie et n'étend jamais ses -émigrations au delà de l'Atlas, d87 Le pigeon colombin est assez rare dans nos contrées, si l'on en excepte quelques cantons des Ardennes. Il est plus exclusivement granivore que le ramier et conséquemment moins nnisible que lui. Sa chair est de bonne qualité. C'est cette espèce que les tendeurs des Pyrénées prennent en si grande quantité dans leurs palommières, établissemenls des- tructeurs dans lesquels on a pris jusqu'à deux mille individus d'urj seul coup de filet. 172. Columba livia. (J5ms.) Pigeon biset. Feldtaube, Felsentaube, Dans le quartier allemand : Felddauf , Ratz. Long. tôt. 0™33. Côtés du cou d'un vert chatoyant; croupion blanc; deux bandes noires sur les ailes. Le biset, que l'on considère à juste titre comme la souche de la plupart de nos pigeons de volière, a conservé beaucoup d'analogie avec les pigeons domestiques avec lesquels ils s'accouple fréquem- ment. Il vit en troupes plus ou moins nombreuses qui peuplent à l'état demi-sauvage certains vieux bâtiments , des ruines , des tours d'églises et autres lieux analogues situés dans le voisinage de l'homme , niche dans les trous des murs et les combles des bâtiments, et fait plusieurs pontes par an. Contrairement aux habitudes de ses congénères sauvages, il ne quitte que rarement les lieux qui l'ont vu naître, et ne perche qu'accidentellement sur les arbres. II est purement granivore et conséquemment moins nuisible que le ramier. Sa chair, celle des jeunes surtout, est très-estimée. 173. Golumba domestica. Pigeon domestique ou de volière. Haustaiibe. Dans le quartier allemand : Hausdauf. Suivant Buffon , tous les pigeons dits de volière dérivent d'une souche unique, le biset, duquel il diffèrent plus ou moins, suivant qu'ils ont été plus ou moins maniés par l'homme. D'autres natu- ralistes , ayant trouvé que parmi les pigeons domestiques il y a des races qui diffèrent tellement les unes des autres qu'il est i88 presqu'iiiipossiblc de leur assigner une souche commune, pensent que nos jjigeons de colombier sont issus du mélange de différentes espèces de i)igeons, qui se trouvent à Tétat sauvage tant en Europe (juYn Asie et en Afrique. Quoi qu'il en soit de ces différentes hy- poilièses, il est un fait positif, c'est que tous nos pigeons de vo- lirre produisent des métis féconds entre eux aussi bien qu'avec le l)isot, à moins qu'une trop grande disproportion dans leurs tailles respectives ne rende raccouplcmcnl impossible. Des différentes races existantes chez nous , les plus générale- ment connues sont : 1° Le Pi(jeon mondain (columl)a mansuefacta; Ilaustaube: dans le quartier allemand : HauSdauf), (jui se divise en sept variétés, savoir : a) Le Moyen mondain (Hausdauf), variété qui est le produit de mélanges combinés à l'infini, sans autre caractère distinctif que la grosseur qui équivaut à celle d'un poulet de trois mois. Pour cette raison on en trouve de toutes couleurs, avec ou sans huppe, pattus ou non pattus, 11 est aussi com- mun que le biset. h) Le Gros mondain (dans le quartier allemand : Hans). Oiseaux lourds, de la grosseur de petites poules. Variété peu esti- mée et peu réi)andue. c) Le Pigeon turc (columba turcica ; tiirkische Taube ; dans le quartier allemand : Tirkésch Dauf), qui a une grosse ex- croissance au-dessus du bec avec un ruban rouge qui s'é- tend depuis le bec jusqu'au yeux. Cette variété , qui n'a jamais été beaucoup répandue, paraît être perdue. d) Le Pigeon voyageur (Brieftaube ; dans le quartier allemand : Voyager). D'origine belge, ou plus particulièrement lié- geoise, cette variété, aujourd'hui fortement répandue, res- semble Ixaucoiip au biset. La merveilleuse sagacité de ce pigeon de retrouver le chemin de son colombier, malgré les énormes distances dont on l'en séi)are, forme le prin- cipal mérite de l'espèce ([ui, en outre, est très-féconde et facile à entretenir. c) Le Pigeon volant (Hochsteiger ; dans le (juarlier allemand: 189 Volang). Très-léger au vol et s'élevant fort haut dans les airs. Cette variété, très-fidèle à son colombier, ressemble beaucoup au pigeon culbutant. Elle est peu répandue et généralement confondue avec la variété précédente. f) Le Pigeon sansonnet (Staartaube). Variété d'introduction ré- cente et peu répandue, reconnaissable aux couleurs du cou et aux barres des ailes qui , contrairement à ce qui se voit chez tous les autres pigeons, sont toujours plus claires que le reste du plumage sur lequel elles tranchent fortement. ^'^ Le Pigeon tambour ou gloii-glou (columba Dasyphus; Trom- meltaube, Latschtaube). Race fort peu répandue, reconnaissable à sa double huppe qui consiste en une coquille sur la nuque et en une couronne, pareille à celle du serin huppé, sur le devant de la tête. Son roucoulement, qui rappelle le bruit éloigné du tambour, lui a fait donner son premier nom, et les deux sons qu'il répète sans cesse lui ont valu le second, celui de glou-glou. 3" Le Pigeon grosse-gorge (columba gutturosa; Kropftaube; dans le quartier allemand : Krèppert) dont nous possédons deux va- riétés , toutes deux peu estimées et peu répandues : a) Le Grosse-gorge ordinaire (dans le quartier allemand : Krèp- pert), et b) Le Lillois (dans le quartier allemand : Gestivelte Krèppert) , plus svelte que le grosse-gorge ordinaire , avec de petites plumes aux pattes. Les individus de cette race possèdent tous la faculté d'enfler prodigieusement leur jabot en aspirant et en retenant l'air. 4^ Le Pigeon nonnain (columba cucullata ; Schleiertaube ; dans le quartier allemand : Kapeziner), reconnaissable à sa tête et à ses pennes toujours blanches et au capuchon de plumes frisées qui encadre sa tête et le devant de son cou. Cette race est assez ré- pandue, à la campagne principalement. 5*^ Le Pigeon paon (columba laticauda ; Pfauentaube ; dans le quartier allemand : PÔschwanz). Variété peu répandue et peu es- timée, dont la queue, qu'elle porte étalée et relevée, se compose de 28 à 32 pennes. 190 ()" Le Pigeon cravàlle (columba turbita; iMowchen ; dans le quar- iicr allemand : lildebek, par corruption de petit bec). Race fort répandue, surtout dans les villes , caractérisée par son bec i)etit et court, et par une toulTe de plumes qui semble se rebrousser sur la poitrine et sur la gorge. 7" Le Pigeon heurté (columba galatea ; IlelnUaube ; dans le quar- tier allemand : Môerekai)). Race peu estimée et peu répandue dont la tète et la queue sont toujours de même couleur (noires, brunes ou foncées) et dont le reste du pluniiige est d'un blanc pur. 8" Le Pigeon culbutant (columba giratrix ; Purzcllaube, Tùmm- 1er; dans le quartier allemand: lîourzel). Les pigeons de cette belle nice, fort estimée et très-répandue, mais dans les villes seu- lement, sont caractérisés par l'habitude de tourner sur eux-mêmes dans leur vol, un cerlain nonibre de fois, comme un corps inerte (lue l'un ferait piroueller dans l'air. Buflbn dit que les i)igeons culbutants perdent l'habitude de tourner sur eux-mêmes, lorsqu'ils peuvent voler à la campagne, dans une vaste atmosphère. D'autres naturalistes prétendent que l'aptitude de tourner en tondjant, comme s'ils venaient d'être frapi)és d'un coup de fusil, leur donne le moyen d'éviter l'oiseau de proie. Ces deux assertions sont erronées. L'aptitude de tourner sur lui-même est une faculté dont le pi- geon culbutant n'use que lorsqu'aucune impression fâcheuse ne l'agite. De même que le vanneau et la bécassine en amour, de mèmeéiue les alouettes et les pipis, jx'ndant la belle saison, il ne se livre à ses évolutions aériennes que lorsque la quiétude la plus l)rofonde règne dans son cœur, et jamais il ne pirouette avec plus d'ardeur que lorscpie mâle et femelle naviguent de conserve dans l'océan des airs. En ville presque tous les pigeons sont nourris dans les colom- biers, et les vrais amateurs ne donnent la volée aux leurs que pen- dant (pieNjues heures de la journée. Le cun)ulant, excellent voi- lier, s'élance dans les airs d'un vol rapide et tournoyant et sans aiitic préoccupation alors que celle de son plaisir, il profite de ces courts momenls de récréation pour y pirouetter de son mieux. En dehors de ces circonstances, lorscpje, par exemple, on le 191 transporte dans une contrée étrangère , ou bien , lorsque par un motif quelconque, il ne sait retrouver le chemin qui conduit à son colombier, le pigeon culbutant n'use pas de la faculté qui lui est propre et ce n'est que lorsqu'il considère comme sienne sa nou- velle demeure ou bien lorsqu'il retrouve son ancien logis, que ses pirouettes renaissent. A la campagne , lorsque le pigeon culbutant est traité convena- blement, il se comporte comme en ville ; mais lorsqu'on le né- glige , lorsqu'il jouit d'une liberté sans entraves en compensation de laquelle il n'est que trop souvent réduit à aller chercher sa nourriture dans les champs, en compagnie des bisets, il culbute peu et dans le voisinage immédiat de sa demeure seulement. La raison en est simple. Dans de telles circonstances, le pigeon cul- butant ne prend son vol que lorsque le besoin l'y oblige. La re- cherche de sa nourriture le préoccupe au point que son vol tour- noyant se transforme en vol direct. Il fde en droite ligne du colombier aux champs où il espère trouver sa pâture, et y revient et le regagne de même. Aucune de ces excursions n'a le plaisir pour mobile, aucune d'elles n'est accompagnée des pirouettes dont il est si prodigue, quand on le traite convenablement. Dès qu'un oiseau de proie est en vue, le pigeon culbutant cesse ses pirouettes , précipite ses mouvements et son vol et fuit à tire d'ailes ; s'il est attaqué, il évolue en tous sens et se précipite vers la terre par une manœuvre identiquement semblable à celle dont tous les autres pigeons usent en pareille circonstance. A tous les nombreux drames de l'espèce auxquels j'ai assisté en spectateur intéressé , je n'ai jamais vu de culbutant asssez insouciant ou assez osé pour faire la roue devant son ennemi ni , à plus forte raison, chercher à se soustraire à ses griffes en tournant sur lui- même. Une telle manœuvre au reste ne pourrait avoir d'autre ré- sultat que celui de ralentir sa course et conséquemment, au lieu de favoriser son salut, elle ne ferait que hâter sa perte. 9" Le Pigeon polonais (columba brevirostrata ; polnische Taube ; dans le quartier allemand : Béguine). Cette race, caractérisée par un bec très-gros et très-court et un large cercle rouge autour des yeux, n'a jamais été fort répandue et parait perdue aujourd'hui. 192 10" Le Pifjeon hirondelle (Schwalbenlanbe), race de la taille de la tourterelle, basse sur jambes, élégante de forme et agréable de couleurs, ne se trouve (jue cliez quekiues rares amateurs, de même que 11" Le Pificon frisé (columba bispida), reconnaissable à la fri- sure (le ses plumes, qui toutefois ne j)araît (^u accidentelle, comme chez les poules frisées. Ce n'est donc ni une race, ni même une véritable variété, un tel jeu de la nature pouvant aftecter indis- tinctement toutes les esi)èces et toutes les races et variétés de pigeons. Parmi les races et variétés de pigeons dénommées ci-dessus, la j>hip;iil n'ont d'aulre mérite que celui de la beauté ou de la fé- condité. Leur vol lourd, joint à leur instinct oblitéré, est cause qu'elles s'égarent et se perdent avec une facilité désespérante, et connue l'amour du clocher est peu développé chez elles, elles s'établissent dans le premier pigeonnier venu, sans chercher à re- gagner leur ancien cohtmbier. Quelques races ou variétés, et parmi elles je citerai en première ligne les variétés de la race mondaine connues sous les noms de voyageur et de volant, et ensuite les l)ig('()ns culbutant et cravatte, font une exception à cette règle. Chez ces esi)èces privilégiées le vol est facile et léger, l'instinct si i)arfait, et l'amour du i)igeonnier si grand , que non seulement elles ne quittent jamais le colombier qui les a vues naître, mais encore qu'elles y reviennent toujours, malgré les précautions que l'on prend pour leur faire oublier leur ancienne demeure et mal- gré la dislance dont on k s en sépare. Ce sont ces variétés et ces races , les seules cpie le vrai amateur élève avec soin , qui sont enq)loyées dans les joutes de célérité et d'éloignement dont les Helges surtout font si grand cas. 174. Columba turtur. (/..) Pigeon tourterelle. Turteltaube. hans le (piartier allemand: Turteldauf. — Dans le quartier wallon : Tourturelle. Long. loi. 0"':jo. Côlrs (lu cou avec une lâche aniuéc noire, bordée de blanc; lêlc ri nu(jue d'un cendre vineux; devant du cou , poilrinc el liaul du venlre de même couleur, mais plus clairs; dos d'un brun ccndrt!; bord de l'aile d'uu cen- 193 dré bleuâtre; couvertures d'un roux de rouille maculé de noir; abdomen blanc ; pennes caudales d'un cendré noirâtre, les latérales terminées de blanc , l'exté- rieure blanche en dehors ; pieds rouges ; iris d'un jaune rougeâtre. La tourterelle, moins rustique que le ramier, dout pourtant elle partage le régime, les habitudes et les mœurs, est un oiseau émi- grant qui voyage solitaire et de jour et passe l'hiver dans les con- trées brûlantes de l'Afrique. Vers la fin d'avril ou le commence- ment de mai , son cri d'amour, espèce de gémissement doux et tendre , entièrement différent du roucoulement ardent des autres pigeons , annonce son retour dans nos bois ; elle niche tantôt sur les branches basses d'un arbre et tantôt sur un buisson élevé, ne fait qu'une seule ponte par an et nous quitte toujours avant le 25 septembre. La tourterelle , qui est très-nuisible , fait surtout beaucoup de tort dans les champs emblavés en graines oléagineuses. Sa chair, qui est de bon goût , est très-estimée , surtout en automne. Elle est d'un naturel peu farouche, s'apprivoise facilement et supporte la captivité sans encombres. 175. Columba risoria. (I.) Tourterelle à collier. Lachtaube, Dans le quartier allemand : Lâchdauf. Long. tôt. 0™34. Plumage Isabelle, plus clair en dessous. Sur la nuque un collier noir. Cette belle espèce, originaire de l'Afrique et qui se trouve éga- lement à l'état sauvage dans la Turquie d'Europe et dans quelques parties chaudes de l'Asie, est fréquemment élevée en volière. Elle s'accouple facilement avec la tourterelle ordinaire avec laquelle elle produit des métis inféconds. La variété blanche est beaucoup moins répandue que l'ordinaire. ORDRE CINQUIEME. ÉCHASSIERS. Les échassiers ou oiseaux de rivage se reconnaissent à la hau- teur démesurée de leurs tarses, sur lesquels ils ont l'habitude de s'accroupir. Ils sont conformés pour marcher à gué dans Teau ou 194 pour courir dans les hautes herbes des étangs et des marécages. Leur jambe, nue intérieurement, est terminée par un pied à doigts souvent d'une longueur remaniual)Ie. Leur cou, également long, est proportioinié à TélévatioFi du corps sur ses supports, llsontie corps elîilé, la tète fine, les lianes évidés, les ailes, généralement longues, étroites, concaves; la queue rudimeutaire, quelquefois nulle. l^endant le vol, qui est élevé et soutenu, les jambes rejetées en arrière font équilibre à leur long cou ; dans ce cas les pieds ser- vent de gouvernail. Uuehpies espèces possèdent la faculté de voler dans le vent, d'aulres, voisines des gallinacés ou des i)almipèdes, ont le vol lourd el laissent tondjer leurs jambes en volant. Leur démarche est assurée; la plupart courent avec rapidité et avec grâce. Quelques espèces sont nmettes; les autres ont la voix forte, stridente et i)er(;ante. L'ordre ne renferme aucun oiseau chanteur, si Ton en excepte la bécassine ordinaire, dont le mâle, pendant la saison des amours, accompagne ses bêlements habituels de quel- ques notes monotones qu'il répète sans cesse. L'estomac, qui est multiple et musculeux chez les gallinacés, est simple el meniliianeux chez les échassiers. Les oiseaux de cet ordre sont ou monogames ou polygames. Les uns nichent à terre, et leurs petits naissent couverts de duvet, courent en sortant de l'œuf et pourvoient eux-mêmes à tous leurs besoins. Les autres nichent sur les arbres, les tours, les édifices élevés, et nourrissent leurs petits jusqu'à ce qu'ils soient en état de voler et de se suilirc à eux-mêmes. La mue, généralement double chez les échassiers, apporte de telles modifications dans leur plumage, cpie la même espèce a souvent été décrite sous ([uatre ou i'nu[ noms dillerenls. Lu trait saillant de leur caractère est le besoin continuel de dé- placement qu'ê|)rouvent la plupart d'entre eux. Leurs migrations, qu'ils entrei)rennent en latitude aussi bien qu'en longitude, n'ont l»as lieu à des épociues fixes. L'année entière ils sont en mouve- ment, et c'est à peine si les femelles de certaines esj)èces s'arrè- leni en un seul el même lieu le temi>s nécessaire pour pondre et jionr couNer. 195 Les échassiers vivent de vers , d'insectes , de poissons , de rej)- iiles, de mollusques et accidentellement de grains, qu'ils recueil- lent sur les grèves, le long des cours d'eaii, des lacs et des étangs, sur les bords de la mer, dans les prairies et quelquefois dans les champs. Quoique les services qu'ils nous rendent soient peu ap- préciables, il faut cependant les considérer Comme utiles, d'abord, parce qu'ils ne nous causent aucun tort, quelques espèces pisci- vores exceptées, et ensuite, parce que la plupart d'entre eux font les délices du chasseur et l'ornement de nos tables. On les divise en quatre familles : /Bec médiocre ou fort, généralement comprimé; ;l pouce ordinairement nul 1. PresSirostres, *^-3.2\Bec fort et robuste, ordinairement tranchant sur les a'^l bords 2. Cultrerostres. VBec long, flexible ; un pouce en général 3. Longirostres. ■w Doigts longs, quelquefois élargis par des membranes ; bec généralement court , 4. MACRobACTYLEs. PREMIÈRE FAMILLE. ÉCHASSIERS PRESSIROSTRES. Les pfessirostres , véritables échassiers par la nudité inférieure de leurs jambes, sont très-voisins des gallinacés par leur construc- tion et leurs mœurs. Beaucoup d'entre eux préfèrent les terrains secs aux terres molles et humides et renoncent aux plages mari- times et aux grèves de nos cours d'eau pour la bruyère et les champs cultivés. Leur bec robuste et fort n'a pas la forme de celui des autres échassiers: il est moins long et commence à se voûter. Leur régime est herbivore^ granivore, vermivore etinsec- tivore. La famille des pressirostres ne renferme aucun oiseau percheur. Tous nichent à terre, et leurs petits qui naissent couverts de duvet, courent en sortant de l'œuf et pourvoient eux-mêmes à leurs besoins. Ils forment six genres : 196 IH à :20 rcclrict's 1. Outardes. ;'Bec droit ; manilibule supérieure reii- llec plus cuurl \ fl^.g ^ lexlrùmilé 2. Pluvikrs. que la tele. , ,Bec lé-'èremeiil courbé < 3. Colrl-vite. ee i;:. I Bec éL'al 'Les deux mandibules renflées à l'exlré- niilé t. OEDicnBMEs ou plus long „, , ,., /Les mandibules non renflées à l'exlré- 'J"*^ '^ ^^'''^- I mile 5. lluTun:Ks. [Un pouce; mandibules renflées ù l'exlrémilé G. Va>.\ealx. GKNUE PREMIER. Otis. — Outarde. — Trappe. Les outardes se rapprochent des écliassiers par la nudité infé- rieure de leurs jambes, et des gallinacés par leurs mœurs et le reste de leur structure. Leurs jani])es sont musculeuses, leurs doigts courts. Leur bec, légèrejnent voûté, est comprimé et large à la base. Ce sont des oiseaux lourds, au vol sibillant et saccadé, très-agiles coureurs, qui habitent les plaines découvertes et les ter- rains secs et arides. Klles sont polygames et se nourrissent de grains, d'herbes, de scarabées, de grillons et d'autres insectes. Leur chair est très- estimée. Les outardes, naturellement ûirouches, vivent assez bien en captivité, mais ne paraissent pas être domesticables. Toutes celles que l'on a élevées de cette manière sont restées stériles jusqu'au jour où la liberté leur lut rendue. 176. Otis tarda. (L.) Outarde barbue. Groszer Trappe. Dans le cpiarlier allemand : Trapp; ^Velt iMferhong. Long. loi. t^OO. Télé, cou, poilrine et boid d'aile cendrés, ainsi cpi'une louiïe de plumes longues et effilées placées à la mandibule inférieure du mâle; parties supérieures d'un roux jauii;itrc rayé de noir, inférieures blanches. L'outarde barbue habite les plaines peu habitées de l'Europe centrale, itarticulièremeiil celles de la Champagne, de la Hongrie, de l'Allemagne et de la Uiissie méridionale. Son apparition dans nos contrées n'est (lu'accidentelle et n'a lieu qu'en hiver et au 197 commencement du printemps. Les exemplaires qui se trouvent dans notre collection ont été tués, le premier par M. W. Saur, dans la plaine de la Moselle, près de Wintrange, en 1845; le se- cond par M. Beissel, dans les environs de Bascharage, le 16 mars 1855, et le troisième par M. le baron de Tornaco, dans les envi- rons de Sanem, le 16 janvier 1861. J'ai eu plusieurs fois occasion d'observer des bandes d'outardes sur le plateau de Burmerange et en dernier lieu, le 1^"^ avril 1863, j'en ai rencontré un couple dans la vallée de Rœser. 177. Otis tetrax. (L.) Outarde canepetière. Zwerg-Trappe. Long. tôt. O'^oO. Tarse long de 0""07. Dessus jaunâlre, vermiculé de noir; sur les côtés du cou un collier blanc en sautoir; sur la poitrine deux bandes, la pre- mière blanche , la seconde plus étroite, noire , ainsi que le cou ; gorge et joues grises. — La femelle n'a pas de collier blanc, ses couleurs sont moins vives. Cette petite outarde , qui habite les plaines arides de la Cham- pagne, de l'Espagne, de l'Italie et de l'Europe orientale, n'apparaît que très-accidentellement dans nos parages , depuis le commen- cement de septembre jusqu'à la fin de mars. Holandre fait mention d'un beau mâle tué dans la plaine d'Uckange , en janvier 1835. M. Hartmann, capitaine dans les chasseurs luxembourgeois, a abattu, dans les environs d'Ecliternach , en septembre 1854, l'exemplaire qui se trouve dans nos collections. Un troisième indi- vidu , que j'ai eu occasion d'observer dans la vallée de Rœser, le 1" avril 1864, n'a pu être capturé. Il était si farouche qu'aucun chasseur ne parvint à s'en approcher à portée de fusil. D'un na- turel inquiet, toujours aux aguets, le cou tendu, la tête haute, il observait tout ce qui l'entourait, déjouait toutes les manœuvres de ses détracteurs et se dérobait à leurs poursuites , soit en courant avec rapidité , soit en faisant de petits vols longs tout au plus de quelques centaines de pas. Il était solitaire comme l'exemplaire tué par M. Hartmann. GENRE DEUXIÈME. Charadius. — Pluvier. — Regenpfeifer. Les pluviers se distinguent des vanneaux à leur pied dépourvu de pouce. 198 Ils habitont les prairies et les champs, les marais, les grèves «les étangs et des grands conrs d'can , et se nourrissent d'insectes et do vers, qu'ils recueillent sur le sol ou qu'ils en font sortir par le piétinement. Leur chair est de bonne qualité et très-estimée. Les pluviers ont les ailes aiguës, le vol rapide et soutenu. Ils sont agiles à la course et se meuvent à terre avec la même facilité (jue dans les airs. Tous sont polygames. 178. Charadius pluvialis. (L.) Pluvier doré. Goldregenpfeifer. Dans le quartier allemand : Brochhong. — Dans le quartier wal- lon : Pluvier. Long. toi. 0«30. Sommet de la tête, parties supérieures du corps, ailes et queue noirs ou noirâtres marqués de grandes taches d'un jaune doré ou cendré; gorge cl parties inférieures blanches; rémiges noires à baguettes blanches vers le bout; bec noirâtre; pieds d'un cendré foncé; iris brun. Pendant la saison des amours la gorge, le devant du cou et l'abdomen sont d'un noir profond, le front d'un blanc pur ût toutes les couleurs plus vives. Le pluvier doré ([ui , pendant la saison des amours, habite plus parliculièrement le Nord et passe l'hiver sur le continent africain, nous visite régulièrement deux fois l'an, au printemps, du 1" mars au 15 avril, quand il retourne dans sa patrie, et en automne, du 1" au 30 novembre, lorsqu'il se rend dans ses quartiers d'hiver. Il voyage par grandes bandes, en colonnes drues, serrées, plus larges que profondes , qui s'annoncent de loin par d'aigus siffle- ments. Ces masses tourbillonnantes, qui tantôt rasent le sol et tantôt s'élancent dans les airs, vont, viennent, disparaissent et réap|)araissent avec une célérité remarquable et un ensemble })ar- fait, connne si une seule idée animait toute la bande et qu'un seul ressort la fît mouvoir; elles s'abattent fréquemment dans les plaines, font de courts séjours dans les prairies et disparaissent régulièrement quelques jours ai)rès leur arrivée pour faire place aux cohortes (pii les suivent. Toutefois, quoi(iue la grande majorité des pluviers retournent vers le Nord, au printemps, pour y nicher, un certain nombre de couples restent pourtant parmi nous pour y faire leur couvée. Ils s'établissent dans les marais et fanges de nos Ardennes, où ils nichent au milieu de la bruyère, et pon, quelquefois des jours entiers, qu'une proie passe à sa portée pour la saisir ; et lorsque l'occasion s'en pré- sente, il happe avec la même adresse l'oiseau dans l'air comme le poisson dans l'eau, qui dans leur confiance s'approchent un peu trop de cet être toujours immobile dont la résignation et la pa- tience sont proverbiales. En Hollande et dans tous les pays où les hérons abondent, ces derniers nichent en société dans les massifs de vieux chênes. Ces endroits que l'on nomme héronnières, sont très-rares, les oiseaux de cinquante lieues à la ronde s'y donnant rendez-vous. Cette cir- 211 constance explique pourquoi, sur certains cours d'eau, on voit des hérons pendant l'année entière, sans jamais en découvrir de nids. Dans d'autres contrées, contrairement à Tesprit de sociabilité de l'espèce, chaque couple vit solitaire et niche isolément. Tous ceux qui font leur couvée dans les forêts voisines de la Moselle et de la Sûre en agissent ainsi. Ils construisent de vastes nids composés de menus bois, d'herbes sèches, de joncs et de plumes, et pondent 4 à 5 œufs d'un blanc verdàtre pâle uniforme. Les petits naissent couverts d'un duvet épais et ne quittent leur berceau que lors- qu'ils ont atteint leur entier développement. Le héron cendré, triste et mélancolique pendant le jour, se donne beaucoup de mouvement pendant la nuit. Ce n'est qu'alors qu'il fait entendre son cri, qui est sec, aigre, bref et retentissant. Sa chair, réputée viande royale , est immangeable. C'était un mets de parade dans les banquets d'autrefois. Pris jeune, ce héron s'apprivoise facilement. Les vieux ne sup- portent pas la captivité et meurent ordinairement quinze jours après la privation de leur liberté. 188. Ardea purpurea. (L.) Héron pourpre. Purpurreiher. Dans le quartier allemand : Rôde' Rèr. Long. 0"94. Plumage d'un roux clair; le doigt médian, y compris l'ongle, égal au larse ou plus long. Chez les adultes : de longues plumes effilées d'un noir ver- dàtre sur l'occiput, d'un blanc pourpré au bas du cou, d'un roux pourpre sur les scapulaires; bec jaune; tarse jaune en arrière, brun-verdàtre en avant. Le héron pourpre , beaucoup plus répandu dans les contrées chaudes de l'Europe orientale que dans le reste du même conti- nent, a le genre de vie, les mœurs et le régime du héron cendré. Il n'est que de passage accidentel dans nos contrées où il apparaît ordinairement au printemps. Les deux exemplaires qui se trouvent dans nos collections ont été tués, l'un dans la vallée de Rœser, vers 1850, et le second dans les environs de Colmar, le 2 avril 1860. A peu près à la même époque, un troisième individu a été abattu à Bettembourg. NB. Ardea egretta. (L.) Héron aigrette. Groszer Silberreiher, Long. lot. 1™05. Plumage d'un blanc pur; tête ornée d'une huppe pendante; plumes de la nuque allongées, et sur le dos d'autres plumes Irès-longues à barbes 212 rares el effilées; bec d'un jaune verdàtre; jambes longues et grêles; pieds verts; doigts très-longs. Les jeunes avant l'âge de trois ans el les vieux en mue n'ont point de plumes longues ou cflilees. Ce magnifique oiseau, dont les plumes dorsales servent à faire les aigrettes, a été tué sur la Nied, à quelques lieues de Metz, le 13 décembre 18-2"2 (Hulandre), ainsi que sur l'étang de Lindres (Godron). 11 est donc probablement de passage accidentel dans nos climats , où pourtant il n'a pas encore été observé. 189, Ardea garzetta. (L.) Héron garzette. Kleiner Silberreiher, Long. lot. 0'"62. Plumage tout blanc; cbez les adultes, en été, une huppe pen- dante de deux ou trois plumes longues el étroites sur la tèle ; une touffe de plumes semblables au bas du cou el des plumes longues et faibles au haut du dos; pieds d'un noir verdàtre; bec noir; iris d'un jaune brillant. Les jeunes, avant l'âge de trois ans, n'ont point de plumes longues el eflilées. Le héron garzette , qui habite les contrées chaudes de l'Europe orientale, telles que la Turquie, l'Archipel, la Sicile, la Sardaigne et quelques parties de l'Italie, est de passage très-accidentel dans l'Europe occidentale. Dans nos pays en particulier, sa présence n'a encore été constatée qu'une seule fois. En août 1864, une jeune aigrette, probablement égarée en ces parages à la suite d'un violent coup de vent, a été vue dans les environs de Pleitrange. Le matin , quand elle fut remarquée , elle était tellement fatiguée qu'elle se laissait approcher à une faible distance, ce qui permit de l'examiner avec soin ; mais vers le soir, quand les chasseurs prévenus arrivèrent sur les lieux, elle partait de loin, de sorte que sa capture ne put avoir lieu. //« SECTION. Bihoreaux et Butor*. 190. Ardea nycticorax. (L.) Bilioreau à manteau noir. Nacht-Reihcr, Long. tôt. O^oo. Tête, occiput, dos et scapulaires d'un noir à reflets bleuâtres ; trois [dûmes blanches très-élroiles, longues de 0™18 à 0""20 , implantées à l'ar- rière de la tête et retombant sur le cou ; partie inférieure du dos , ailes el queue d'un cendré pur ; front , espace au-dessus des yeux , devant du cou et parties in- férieures d'un Manc pur ; bec , long de 0<»098 , noir, jaunâtre à sa base ; iris 2i5 rouge; tarse long de 0»074; pieds d'un vert jaunâtre. Mâle et femelle sembla- bles. Les jeunes sont dépourvus de plumes allongées à la tête; tout leur plumage est plus ou moins blanc et brun taché de roux clair, de brun , de blanc jaunâtre. Le bihoreau, assez répandu dans le Midi de l'Europe, est de passage très-accidentel dans nos contrées. Le 30 mai 1825, cinq hérons de cette espèce, dont un vieux mâle a été tué, ont été ob- servés près de Logne (Holandre), et le 8 avril 1864 un individu isolé apparut dans la vallée de Rœser où il séjourna jusqu'au 14 du même mois. 191. Ardea stellaris. (L.) Héron grand butor. Grosze Rohrdommel. Dans le quartier allemand : Noitsramm. Long. tôt. 0'°78. Fond du plumage d'un roux jaunâtre clair, marqué sur les côtés du cou de zigzags bruns et sur le devant de taches brunes et rousses; des- sous marqué de grands traits noirs longitudinaux; centre des plumes du haut du dos, noir; couvertures des ailes rayées en zigzags de noir et de brun; rémiges rayées alternativement de roux clair et de cendré noirâtre; larges mouslaches et haut de la tête, noirs; plumes du cou longues et érectiles; mandibule supé- rieure brune, inférieure et pieds d'un jaune verdâtre; iris jaune. Le grand butor, fortement répandu dans tous les pays de l'Eu- rope centrale entrecoupés de nombreux cours d'eau , de marais , de lacs et d'étangs, se nourrit de poissons, de grenouilles et d'autres reptiles, de mulots qu'il poursuit jusque dans les bois, et d'au- tres petits mammifères ; il niche à terre, dans les hautes herbes et les roseaux, construit son nid de joncs et pond ordinairement 3 à 4 œufs d'un gris verdâtre foncé : ses petits naissent presque nus et ne quittent leur berceau que trois semaines après leur éclosion. C'est un oiseau nocturne qui se tient caché pendant le jour, mais qui se donne beaucoup de mouvement pendant la nuit. Après le coucher du soleil il prend son essor et s'élève dans les airs , du haut desquels retentissent ses cris graves , éclatants et toujours désagréablement forts, mais principalement pendant la saison des amours. On a comparé les éclats de sa voix aux mugissements du taureau, et c'est cette ressemblance qui lui a fait donner son nom de butor, du latin bos taurus. Le butor nichait autrefois abondamment dans tout le pays, mais 214 depuis le dessèchement de la plupart de nos grands étangs, de celui d'Ernsler en particulier, on ne le rencontre plus guère qu*à l'arrière-saison , époque à laquelle un certain nombre de ces oi- seaux se rendent dans les contrées méridionales. Annuellement on lue quelques spécimens de l'espèce depuis la mi-novembre jusqu'à la mi-avril. La chair du butor est mauvaise et ne devient mangeable que si Toiseau a été préalablement écorché ; il paraît que sa peau prin- cipalement renferme cette huile acre et de mauvais goût qui lui donne une saveur si désagréable. Le butor blessé se défend avec courage. Il n'est pas prudent de rapprocher, non seulement à raison des vigoureux coups de bec dont il frappe ses ennemis, mais particulièrement à cause de l'ha- bitude qui lui est commune avec d'autres hérons de toujours viser aux yeux de ses antagonistes. 192. Ardea minor. (]r//s.) Héron petit butor. Kleine Rohrdommel. Dans le quartier allemand : Nubtsramm , comme le précédent. Long. tôt. 0"'66. Entièrement semblable au précédent. Ce héron, qui probablement est identique avec le précédent, ne se distingue du grand butor que par sa taille plus petite. Le prince Ch. Bonaparte l'admet comme espèce distincte, mais Schlegel et avec lui la plupart des autres auteurs ne lui font pas cet honneur. Quoi qu'il en soit , tout ce qu'en j'en puis dire, c*est que le grand et le petit butor se ressemblent au moral comme au physique , qu'ils vivent absolument l'un comme Tautre, qu'ils ont le même cri , le même régime, les mêmes allures et les mêmes mœurs , et que je n'ai jamais trouvé d'autre dififérence entre eux que celle de leur taille. 193. Ardea comata. (L.) Héron crabier. Gemeiner Rallenrciher . Long. lot. 0"'4i). Front orné de plumes longues jaunâtres , marquées de raies longitudinales noires ; occiput garni de huit à dix plumes très-longues et étroites, blanches bordées de noir; plumes du dos eflllées, d'un marron clair, de même que celles de la poitrine; reste du plumage blanc; bec bleu à la base , noir à la poiute, long de 0"'074; pieds d'un jaune verdâlrc; tarses longs de 0"'U53; ipis 213 jaune. Les jeunes D*ont point de longues plumes à la tête ; leur bec est jaune et brun-verdâtre et ils ont les pieds d'un cendré verdàlre. Le crabier de Mahon qui, comme ses congénères, se plaît par- ticulièrement au bord des eaux et dans les marais, habite l'Afrique septentrionale et les contrées chaudes de TAsie occidentale et de l'Europe orientale. Il est très-abondant en Turquie, dans l'Archi- pel, en Italie et en Sicile, mais partout ailleurs il n'est que de pas- sage accidentel. Dans nos pays en particulier il n'apparaît qu'à de longs intervalles , tantôt isolé et tantôt par petites bandes. C'est à une de ces dernières qu'appartenaient les individus récemment observés dans les Ardennes et dont trois furent tués à quelques jour d'intervalle, dans trois localités différentes mais voisines, savoir: le premier à Trois-Vierges, le 4 juin 1864, le second à Huldange et le troisième à Troine. 194. Ardea minuta. (L.) Héron blongios. Zwergrohrdommel. Dans le quartier allemand : Klènge Rèr. Long. lot. 0™36. Haut de la lète, dos, occiput, scapulaires^, pennes secondaires des ailes et queue d'un beau noir à reflets verdàlres; côtés de la tête, cou , cou- vertures des ailes et parties inférieures d'un jaune roussàlre; rémiges d'un noir cendré; bec brun à la pointe, jaune sur le reste; tour des yeux et iris jaunes; pieds d'un jaune verdâtre. — Les jeunes ont le dessus brun-roux plus ou moins tacheté de brun, ainsi que le devant du cou; le bec brun et les pieds verts. Le blongios, plus répandu dans le Midi de l'Europe que dans le centre du même continent , habite les marais boisés et les rives herbues et couvertes de joncs des grands cours d'eau, des lacs et des étangs , et se nourrit de petits poissons de frai , d'insectes et de vers. C'est un oiseau voyageur, qui arrive dans nos contrées en mai , lorsque les herbes sont assez hautes pour qu'il puisse s'y cacher, niche dans les joncs et pond 3 à 4 œufs d'un verdâtre clair et nous quitte en automne. Le blongios perche comme le héron cendré et se fait remarquer, pendant la saison des amours surtout , par ses cris qui ressemblent à l'aboiement lointain d'un chien. Ce petit héron, quoique rare dans le pays, se reproduit pourtant régulièrement sur les îles de la Moselle, depuis Schengen jusqu'à Stadtbredimus, dans les marais boisés de la forêt d'Arlon, ainsi 216 que dans quelques fanges des Ardennes. Il place son nid sur Teao et le suspend aux roseaux qui Tentourent, entre lesquels il flotte suspendu, et le construit d*herbages aquatiques secs et de joncs. GENRE QUATRIÈME. Spatula. — Spatule. — Lôffelreiher. 195. Spatula leucorodia. (Temm.) Spatule blanche. Weiszer Lit Hier, Luffelgans. Long. lot. 0™82. Plumage tout blanc avec un large plastron d'un jaune ver- dàtre sur la poitrine et une huppe très-toufTue sur Tocciput. — Les jeunes de Tannée n'ont ni huppe ni plastron. Toutes les baguettes des rémiges sont noires de même que les pennes alaires extérieures le long des baguettes et à leur bout. Cet échassier, qui est très-abondant en Hollande , où il niche , habile les bords de la nier, l'embouchure des fleuves, les forêts voisines des grands lacs , les bords des rivières et des étangs , et se nourrit de petits poissons et autres animaux qu'il recherche dans la vase. Il apparaît très-accidentellement dans nos contrées, ordinairement aux époques de son double passage, au printemps et en automne, et n'y a encore été tué qu'une seule fois; l'exem- plaire qui fait partie de nos collections, a été abattu aux étangs de Kockelscheuer, en 1854, par M. J.-P. Fischer de Schrondweiler. La spatule, lorsqu'elle est animée par la colère ou par la crainte, fait mouvoir ses deux mandibules avec précipitation et produit alors un bruit analogue au claquement des cigognes. Sa chair est bonne et n'a pas le goût huileux de la plupart des oiseaux de rivage. TROISIÈME FAMILLE. BCUASSIERS L0:iGIR0STRE9. Les échassiers de celte famille ont le bec grêle, eftilé, droit, recourbé ou même retroussé, mou et doué d'une grande sensibilité tactile. La plupart des espèces habitent, les uns les plages de l'océan, les autres les rives .sablonneuses des étangs, des fleuves et des rivières. Les marais, dans l'intérieur des terres, sont le sé- jour favori de quelques-uns de ces échassiers parmi lesquels cer- taines familles pénètrent jusque dans les profondeurs des plus 217 épaisses forêts. Leur nourriture consiste en insectes, vers et mol- lusques, qu'ils saisissent avec dextérité en fouillant la vase et les terres molles. Leur bec, parfaitement approprié à cet usage, fait l'office de sonde. Les longirostres , à peu d'exceptions près, courent avec grâce et agilité et volent avec rapidité. Ce sont des oiseaux d'une mobi- lité excessive qui changent continuellement de place et voyagent presque l'année entière. Beaucoup d'espèces sont polygames, toutes nichent à terre. On les divise en 14 genres : Pas de pouce 1. Sanderlings. « Doigls entièrement^ libres. Doigls /Jambe emplumée jusqu'au non } '^'°n rebordés .(jambe nue inférieurement . Doigts bordés d'une légère membrane . 2. Bécasses. 3. Bécassines. 4. Bécasseaux. Ij Doigls "^ externes reunis à la base^ par une légère [Doigls bordés d'une large membrane fes- tonnée 5. Phalaropes. 'Bec déprimé , dilaté et obtus Doigts I à l'extrémité, sillon nasal occupant presque toute la non bordés \ longueur de la mandibule . d'une large jBec comprimé dans toute sa longueur, terminé en pointe; 6. Combattants. palmure, membrane. sillon nasal occupant la base seulement de la mandibule. un pouce. 7. Chevaliers. 8. Pélidnes. 9. Courlis. Lorum nu 10, Ibis. Bec incliné ( Lorum (^^^'S^^ entièrement libres . /ers le soI;| ^mplumé. (jy^^^^^ p^i^^^s à la base . I Un pouce 2) Doigts réunis /Sillons des narines oc- seulement l ^"P^"^ '^ ^^^^ ^^"^^" seuiemeni i nientdubec. . . . à la base l I f • / „ „i'r,\«JSillons des narines oc- quelquefois {par une légère ^^^^^^^ ^,^^^^ j^ ,^^_. très-petit, f membrane. \ gueurdubec . . . Doigls antérieurs presqu'enlièrement palmés 13. Avogettes. 11. Glottis. 12. Barges. 1 »Pas de pouce FAUNE LDX. 14. ECflASSES. 15 2i8 GENRE PREMIER. Calidris. - Sanderling. — Sanderling. NB. Calidris arenaria. (///.) Sanderling variable. Grauer Sanderling. Long. toi. 0"'21. Somniel de la têle et face d'un roux de rouille maculé de noir, toutes les plumes bordées de blanc; cou , poitrine et flancs d'un gris roussâtre, tachés de noir, toutes les plumes à pointe blanche; dos et scapulaires d'un roux de rouille largement taché de noir, les plumes de ces parties bordées de blan- châtre; couvertures des ailes d'un brun noirâtre, varié de zigzags d'un roux de rouille; reclrices médianes noires, bordées de roux de rouille; dessous blanc. En hiver le dessus est d'un gris blanchâtre maculé de brun noirâtre; front, sour- cils et dessous blancs. Le sanderling, facile à distinguer des autres petits échassiers à ses trois doigts, est originaire du Nord de l'Europe et habite les plages maritimes et les bords sablonneux des rivières et des lacs. Il est très-abondant , aux époques de son double passage , sur les côtes maritimes d'Angleterre, de Hollande et de France, mais très-rare dans Tintérieur des terres où son apparition n'est tou- jours qu'accidentelle. Il n'a pas encore été observé dans nos con- trées, mais comme on en voit chaque année sur le Rhin et qu'il a paru sur la Mcurthe (Godron) et sur la Moselle (Malherbe) , ainsi qu'en Champagne (Uay), il est plus que probable qu'il s'égare éga- lement de temps à autre jusque chez nous. GENRE DEUXIÈME. Scalopax. - Bécasse. — Waldschnepfe. 196. Scalopax rusticola. (L.) Bécasse ordinaire. Waldschnepfe. Dans le quartier allemand : Schnèpp. — Dans le quartier wal- lon : Bégasse. Long, tôt, 0™36. Dessus marron, varié de noir et de gris roussâtre, rayé trans- versalement de brun ; une bande noire du bec aux yeux et quatre bandes trans- versales de même couleur sur la nuiiue. — La femelle, plus forte de taille (jue le mâle , se reconnaît en outre à ses couleurs moins vives et aux taches blanches, grandes et nombreuses, qui couvrent ses ailes. La bécasse, répandue presque partout aux é]>oques de son double passage, ne se rencontre guère, en été, que dans les pays septen- 2i9 trionaux et sur les montagnes boisées de l'Europe centrale , et en hiver, que dans le Sud de notre continent et le Nord de l'Afrique, Dans nos contrées, où fréquemment elle niche et où souvent elle hiverne, elle est plus particulièrement de double passage, au prin- temps, du 25 février au 15 avril, et en automne, du 1" octobre au 15 novembre. Elle n'habite que les bois, principalement ceux à sol frais, humide et marécageux, et se plaît particulièrement dans les fourrés touffus et autres endroits analogues, où, outre un abri convenable, elle trouve une terre meuble , sans végétation herba^ cée , qui lui facilite la recherche de sa nourriture , qui consiste en vers, insectes et petites limaces. Du matin au soir, elle piétine presque continuellement sous les buissons , mais à la chute du jour, elle quitte les bois pour la plaine qu'elle fréquente jusqu'à J'aube. Ses habitudes sont donc nocturnes ; aussi, quoiqu'elle vole à l'occasion pendant le jour, elle ne vole pourtant jamais sponta*^ nément que la nuit et ce n'est aussi que la nuit qu'elle voyage. Pendant dix à onze mois de l'année, la bécasse est entièrement muette. Vers la fm de février, elle recouvre la voix pour faire en^ tendre son cri d'amour, qui consiste en deux notes aiguës accom« pagnées fréquemment d'une espèce de croassement lent et grave. Après le temps de la pariade , qui coïncide avec la chasse connue sous le nom de «passe», elle rentre dans son mutisme habituel et c'est à cette époque qu'elle commence à pondre. Ses œufs , qui gisent dans une cavité naturelle du sol tapissée de quelques feuilles mortes , sont d'un jaune grisâtre clair, taché de gris et de brun ; 3on nid repose en forêt, sous quelque léger buisson et quelquefois sous les ramilles qui garnissent le parterre d'une coupe en exploi-^ tation , et ses petits naissent couverts de duvet et quittent leur herceau après leur éclosion , sans pourtant se séparer de leurs parents. La bécasse est le plus beau et le plus précieux de nos gibiers à plumes. Au dire des anciens chasseurs, elle était autrefois très-f commune aux époques de son double passage et deviendrait de jour en jour plus rare. Les raisons en paraissent être la guerre k outrance que, depuis la conquête de l'Algérie, on lui fait dans ses quartiers d'hiver, et le goût que les habitants du Nord ont pris à 220 sa cliair qu'ils nVstimaicnt pas an commoncomont do ce siècle. La bécasse s'élève facilement en capliviié et viendra peut-être un jour augmenter le nombre de nos oiseaux domestiques. CKNRE TROISIÈME. Scalopax. — Bécassine. — Sumpfschnepfe. Les bécassines se disfiiiiinonl des bécasses par la nudité de la jjartie inlérieure de leurs jand)es ol par leurs mo'urs. Elles se licinicnt babiluellement dans les lieux découverts, les marais, les prairies, les cliamps liuniides et exceptionnellement dans les fo- rêts clairiérées ou inondées, sont monogames, nichent à terre et font probablement plusieurs couvées par an ; leurs petits nais- sent couverts de duvet et sortent du nid peu de temps après leur éclosion. VAWs se nourrissent devers, de mollusques et d'insectes aquali(pies et muent deux lois l'an, mais sans changer de plumage. 197. Scolopax major. (L.) Bécassine double. Miltelschnepfe. Long, lot. 0"'32. Soinmcl de la tète noir, divisé en deux par une bande d'un noir jaunâtre de même couleur que les sourcils ; dessus noir, avec des Irails lon- giludinaux d'un roux clair; dessous d'un roux blanchâtre ; ventre et (lancs rayés (le blindes noires ; seize rectrices à la queue ; baguette de la première rémige blanche; bec rougcâlre, brun à la pointe; pieds d'un cendré verdâlre. La bécassine double, intermédiaire pour la grosseur entre la bécasse et la bécassine ordinaire, est très-commune dans les ma- rais (le la Russie, de la Pologne et de TAllemagne orientale; mais dans nos contrées, où on la rencontre dans les bois aussi bien que sur les bords de l'eau , dans les marais et même en plein champ, son apparition n'est qu'accidentelle. L'oiseau toutefois est moins rare qu'on ne pourrait le su])poser. La plupart de nos chasseurs tuent la bécassine double pour la bécasse véritable, dont ils la considèrent comme une variété de petite taille. Le lait leur paraît ordinaire lorscpi'ils la rencontrent sous l)ois; mais lorsqu'ils la trouvent dans les chaumes ou d'autres lieux que la bécasse ne fréquente i>as, la chose leur ]>aiaîl insolite et digne d'être éclair- cic par des discussions <|iii riétincniincnl les renseignent sur la simplicité d'un fait (ju'ils ont crn si renianpiable. D'un anirecôté, peu de chasseurs connaissent cette bécassine pour la raison qu'or- 221 dinairement elle arrive chez nous après la fermeture de la chasse et qu'elle disparaît avant son ouverture, car elle passe dans nos contrées, au printemps, en avril et en mai, et en automne, en août et en septembre; exceptionnellement elle nous visite en mars et en octobre. 198. Scolopaxgallinago. (L.) Bécassine ordinaire. Heerschnepfe. Dans le quartier allemand : Bekassin, Begeischen, Fengschnèpp. — Dans le qurtier wallon : Bécassine, Jacquet. Long. tôt. 0°'28. Assez semblable à l'espèce précédente dont elle se distingue par sa taille plus petite , par le nombre de ses rectrices qui est de quatorze seu- lement, et par les baguettes de ses rémiges qui sont toutes noires. Le cou et la poitrine sont rayés longitudinalement , les lianes transversalement; milieu du ventre et abdomen d'un blanc pur; base du bec cendrée, le reste brun ; pieds d'un verdàtre pâle. Cette bécassine , qui ne nous quitte pas toujours en hiver, a le Nord pour véritable patrie et n'est jamais aussi abondante dans nos contrées qu'aux époques de son double passage, au printemps, du !''■ mars au 15 avril, et en automne, du !o septembre à la fin d'octobre. Elle habite les terrains bas et marécageux, mais se ren- contre également dans les bruyères et dans les champs couverts de genêts, qui ne sont pas trop éloignés des lieux humides, niche régulièrement dans les marais d'Arlon et de Vance et les fanges de nos Ardennes, ainsi que dans les prés marécageux de Mertzig, deFeulen, deBrouch, de Sx'ul et d'autres lieux analogues, et pond 4 à 5 œufs d'un verdàtre très-clair, tachetés de cendré et de brun. Son nid, qu'elle place à terre, dans les hautes herbes ou sous quelque grosse racine , est construit d'herbes sèches et de plumes; ses petits quittent leur berceau en sortant de la coquille, mais restent avec leur mère jusqu'à ce qu'ils puissent se suftire à eux-mêmes. Les bécassines voyagent par bandes. Hors l'époque du passage on les trouve presque toujours seules ou deux ou trois ensemble. Leur vol est très-rapide, et comme elles l'entrecoupent de nom- breux crochets, leur tir exige beaucoup d'habilité et d'adresse ; elles se soustrayent presque toujours au plomb du chasseur no- vice et fréquemment à celui du tireur exercé. Leur chair rivalise 222 avec celle (le la bécasse et du ràlc de genêt et peut-être Tem- porle-t-clle sur celle de ces derniers. Outre son cri chevrotant, qui est commun à Tespèce, le mâle de la bécassine, mais pendant le temps des amours seulement, possède une espèce de chant monotone par lequel il entrecoupe ses bêlements habituels. Pendant la même époque il perche quel- quefois sur les arbres qui aVoisincnt son nid, et c*est souvent du haut de leurs cimes quMl débite sa complainte. Le dessèchement des nombreux étangs qui couvraient notre sol, et Tassainissement progressif de nos prairies humides et maréca- geuses, ont considérablement diminué le nombre des bécassines. Ce n'est plus guère que dans les marais d'Arlon et de Vance et dans les fanges des Ardennes que leur chasse est possible. Par- tout ailleurs elles n*apparaisscnt qu'accidentellement ou en nom- bre si restreint que les chasseurs leur refusent l'honneur d'une chasse particulière. 199. SCalopax gallinula. (I.) Bécassine sourde. MoorscJmepfe. Dans le quartier allemand : Dav Bekassin , Begeischen , Feng- Bchnèpp. Long. tôt. 0'^20. Une bande noire, du front à la nuque, encadrée de sourcils jaunâtres; devant du cou d'un cendré blanchâtre marqué longitudinalement de foncé; plumes du dos et scapulaires d'un noir à rellels métalliques, marqués d'une bande longitudinale rousse; douze rcctriccs; bec bleuâtre à la base, noir vers la pointe; pieds d'un verdûlre livide. La bécassine sourde, si semblable à la bécassine ordinaire par les habitudes et les mœurs, habite le Nord et le centre de l'Eu- rope, d'où elle émigré à l'approche des froids pour passer dans le Sud do notre continent et le Nord de l'Africiue. Dans nos contrées, ïMi l'Ile est aussi ahondanlc; que la bécassine ordinaire, elle est tantôt de double passage, en automne, du commencement d'oc- tobre à lu mi-novembre, et nu printemps, du commencement de niars ù la mi-avril, tantôt simplement de passage en hiver, lorsque leR froids ne sont pas assez rigoureux pour l'obliger à pénétrer plus avant vers le Sud, tantôt émigrante et tantôt sédentaire. Cette espêcp, dont on n'a jias eiicoro trouvé le nid en Allemagne, se reprcMluit néanmoins réi^uliêicnKMit dans les hautes fanges de nos Ardennes, notamment dans celles du plateau de WcisNvampach , 225 et elle nichait encore autrefois dans les marais de Brouch et de Saeul, qu'elle paraît avoir abandonné de nos jours. Sa ponte est de 4 à 5 œufs d'un jaune verdâtre maculés de brun. Cette bécassine, qui porte à tort le nom de sourde, a le vol moins rapide et moins compliqué que la bécassine ordinaire, et comme elle part ordinairement sous les pieds du chasseur et qu'elle se remise volontiers à cinquante ou àjsoixante pas plus loin, sa chasse est aussi facile que son tir, qui ne présente des difficultés sé- rieuses que par les grands vents qui la font papillonner sous le fusil. Sa chair est des plus recherchées et plus estimée encore que celle de la bécassine ordinaire. GENRE QUATRIÈME. Tringa. — Bécasseau. — Strandlâufer. Les bécasseaux ont le bec droit, mou , fléchi à la pointe ou lé- gèrement arqué, flexible dans toute sa longueur, comprimé à la base, dilaté, déprimé et obtus à son extrémité , les sillons nasaux prolongés jusqu'au bout. Leur mue est double, et leur plumage excessivement variable; les femelles ne se distinguent néanmoins des mâles que par leur taille un peu plus forte. Tous habitent et nichent dans le Nord d'où ils émigrent à l'approche de l'hiver pour passer dans le Sud de l'Europe et le Nord de l'Afrique , et voya- gent par grandes bandes qui ne quittent presque jamais les côtes de l'océan; leur apparition dans l'intérieur des terres est donc toujours plus ou moins accidentelle et n'a ordinairement lieu que par petites troupes ou par individus isolés. Ce sont de petits oiseaux très-remuants et criards qui courent avec rapidité et aisance et volent avec légèreté. Ils se nourrissent d'insectes et de vers et d'autres petits animaux à téguments mous, et fournissent une chair justement estimée. 200. Tringa cinerea. (L.) Bécasseau Maubêche. Aschgrauer Strandlàufer. Long. toi. 0°>27. Face , sourcils , gorge , couvertures du dessus de la queue et parties inférieures d'un blanc pur; une raie brune entre l'œil et le bec; haut de la tête, dos, scapulaires et couvertures des ailes d'un brun cendré, plus foncé sur les baguettes ; plumes de la nuque rayées longitudinalement de brun et bor- 224 décs do blanchâtre, ainsi que le devant du cou et la poitrine; queue cendrée, bordée de blanc, les pennes extérieures blanches en dedans, plus courtes que les médianes; bec arqué, noir, beaucoup plus long (luelalctc; iris brun; pieds bruns ou cendré-noirâtre. Mâle et femelle semblables. La inaiil)êclie qui , aux t'i)oqucs de ses migrations périodiques, qui ont lieu au prinlcnips, en avril , et en automne, d'août en oc- tobre, parcourt toute l'Europe, depuis les régions arctiques jus- qu'aux cotes de la Méditerranée, ne se rencontre néanmoins qu'ac- cidentellement dans l'intérieur des terres. Elle a pourtant été observée à dillérenles reprises sur les bords de la Moselle, prin- cipalement dans les environs de Tliionville (Ilolandre) et dans la plaine de Nennig, entre Schengen et Kemich. 201. Tringa variabilis. [Meyer.) Bécasseau brunette ou variable. VerdnderUcher Strandlaufer. Dans le quartier allemand : Sandlèfer, Strandlèfer, ainsi que les suivants. Long. tôt. 0'"20. Gorge , trait du bec à l'œil , dessous et les trois plumes exté- rieures des couvertures du dessus de la queue d'un blanc pur; poitrine d'un cen- dré blanchâtre; lorum et dessus d'un cendié brun, marqué de foncé sur le centre des plumes; croui)ion, reste des couvertures du dessus de la queue et les deux pennes caudales médianes, qui sont plus longues que les lalérales et se terminent en pointe, d'un brun noirâtre; pennes latérales de la queue cendrées, bordées de blanc; bec long de 0'"03 , presque droit, noir, faiblement incliné ù la pointe, un peu plus long (jue la tête ; iris et pieds d'un brun noirâtre; tarse long de 0'"0-27. Au printemps et en automne, on rencontre fréquemment des individus avec (jucliiues lâches d'un brun noirâtre plus ou moins nombreuses sur le ventre; la poitrine roussâtre avec des taches longitudinales brunes et le dos entremêlé de plumes noires , bordées de roux clair et de jaunâtre , et de plumes grises. Ce bécasseau, qui est très-commun sur les côtes de Hollande, de Belgique et de France, aux époques de son double passage, au printemps, en mars, et en automne, en août et en septembre, est moins abondant dans rinlériciir des terres, oii néanmoins il ap- paraît assez régulièrement. Dans nos pays en parliciilier, on le rencontre fré(iuemment sur les bords de nos cours d'eau et dans les prairies humides, au printemps aussi bien ({u'en automne. Le ^8 mars 1S5S il était assez nombreux dans la vallée de ll(eser, et le :jO mars 18G4 dans celle de la Syre, près de Meusdorf. Le na- 225 lurel de cette espèce est si peu farouche, qu'un chasseur un peu habile peut tuer successivement sept à huit individus d'une même bande avant que cette dernière songe sérieusement à fuir. 202 ïringa Temminkii. {Leisl.} Bécasseau de Temmink. Temm'mk's Strandlàufer. Long. lot. 0°>15. Bec brun, plus court que la lèle, légèrenienl incliné à la pointe, long de 0™018; rectrices latérales étagées , l'extérieure d'un blanc pur ; dessus d'un brun cendré clair, maculé de noir; poitrine et devant du cou d'un cendré roussàtre; dessous et couvertures sous-caudales externes d'un blanc pur; pennes caudales médianes d'un cendré rembruni , les suivantes blanchâtres, l'ex- térieure blanche. En été, le dessous est d'un roux de rouille maculé de noir foncé ; la poitrine, le devant du cou et le front sont d'un cendré roux avec de pelites taches longitudi- nales noires; gorge, pennes caudales latérales et tout le dessous d'un blanc pur. Ce petit bécasseau , qui est originaire des régions arctiques de l'Europe, nous visite très-accidentellement aux époques de son double passage , au printemps , en mars , et en automne , en sep- tembre. En 1854 j'ai tué deux individus d'une petite bande que j'ai rencontrée au grand étang de Cessingen, mais depuis cette époque je n'en ai plus revu. 203. Tringa minuta. [Leisl.) Bécasseau échasse. Kleiner Strandlàufer. Long. tôt. 0™lo. Bec noir plus court que la tête, droit, long de O^'OIT; queue doublement fourchue, à rectrices latérales d'un cendré brun lisérées de blanc; dessus cendré, taché de noirâtre; côtés de la poitrine d'un roux cendré; loruQi brun ; sourcils, tout le dessous et les plumes latérales des couvertures inférieures de la queue d'un blanc pur; rectrices médianes brunes. En été, le dessus est d'un roux de rouille maculé de noir; les joues, les côtés du cou et la poitrine sont roussutres avec de petites taches anguleuses brunes. L'écliasse, longtemps confondue avec l'espèce précédente, mais beaucoup plus répandue que cette dernière , est également origi- naire du haut xNord de l'Europe et nous visite irrégulièrement, aux époques de son double passage, au printemps, en mars, et en au- tomne, en septembre, mais on en rencontre presqu'annuellement de petites bandes sur les rives de la plupart de nos cours d'eau , sur les bords des étangs, dans les marais et même dans les prai- ries humides. 226 Au lever l'cchassc ressemble tant à la bécassine sourde que plus d'une fuis je Tai tirée pour cette dernière, sans me douter de ma méprise jusqu'au moment où mon chien , arrivé sur le gibier abattu, refusait de le ramasser. L'indift'érence, et peut-être la ré- pugnance que les petits bécasseaux inspirent aux chiens d'arrêt est telle, que non seulement ces derniers dédaignent leur chasse, mais encore qu'ils refusent de rapporter spontanément ceux que Ton abat sous leurs yeux. GENRE CINQUIÈME. Phalaropus. — Phalarope. — Waasertreter. Les phalaropes sont de petits échassiers facilement reconnais- sables aux membranes festonnées ([ui garnissent leurs doigts, qui volent, nagent et courent également bien. Ils préfèrent les eaux salées aux eaux douces, habitent le haut Nord et n'apparaissent que très-accidentellement dans nos pays. Leur nourriture consiste en insectes, en vers et en graines; leur chair, à en juger par analo- gie, est tout au plus mangeable. 204. Phalaropus hyperboreus. (laf/i.) Phalarope hyperborée. Scfnnalschnàblifjer Wassertreter. Long. loi. 0'"19. Bec grêle à la pointe, plus haut que large à son exlrcmilé postérieure, noir. — Jeunes. Sommet de la tête, derrière du cou et dos noirs avec des bordures rousses sur le dos et les épaules ; un Irait noirâtre entre l'œil et rorcille ; front, sourcils et dessous blancs ; côtés du cou gris ; ailes noires avec une bande transversale blanche. — Adultes. En hiver : Dessous, côtés du cou, front et sourcils, blancs; sommet de la tèle cl dos d'un gris foncé avec des b(H(lures d'un blanc bleuâtre ; un trait noir derrière l'œil ; reste comme chez les jeunes. En été : Front d'un blanc jaunàlre taché de gris; sommet de la tète jus- qu'à la nuque d'un brun noirâtre, ainsi que le derrière du cou, les épaules, le bas du cou, les côtés de la ])oitrine, le bas-ventre, le lorum et une tache derrière les oreilles; sourcils, gorgerelte, milieu de la poitrine et ventre, blancs. Un col- lier d'un roux vif descend des oreilles sur le cou où il est interrompu par la ligne d'un brun noirâtre (jui descend de la nu(jue. Le reste comme chez les jeunes. Celle espèce, dont rai)parition dans l'Europe centrale est Irès- accidentelle, se voit quchpiefois sur le Uhin et ses aflluents, or- dinairement en septend)re et en octobre. M. Kdmond Renault , maire de Sierk, en possède un exemplaire tué sur la iMoselle, près de Schengen, vers 18G0. 227 â05. Phalaropus platyrhynchus. (T(?m.) Phalaropeplatyrhynque. Plattschnàbeliger Wassertreter. Long. lot. 0'"2'i. Bec brun lars^e et aplati dans toute sa longueur. — Jeunes : Front, devant de la tête, joues, côtés du cou et dessous blancs ; occiput, trait sur les côtés du front et ligne sur la nuque , scapulaires et côtés de la poitrine , d'un brun grisâtre; dos gris-noiràtre, les plumes bordées de jaune; couvertures des ailes d'un gris cendré; rémiges noires avec une ligne blanche sur les ailes; queue d'un brun noirâtre; jambes grises. En hiver, le bec est noirâtre , la nuque et une tache autour et derrière les yeux, noires , le devant blanc, les côtés de la poilrine et les flancs d'un gris cendré ondes peu perceptiblement de blanc , couvertures alaires d'un gris foncé, avec des bordures blanches aux plumes, rémiges noires bordées de blanc. En été, le front, le sommet de la tête et le tour du bec sont noirs ou bruns; l'occiput, la région des yeux et le derrière du cou, blancs ; le reste du dessous , les côtés du cou et la gorge d'un roux de rouille vif, sans ta- ches; le manteau noir, bordé de jaune roussàlre; les couvertures des ailes d'un gris cendré clair, bordées de blanc. Cet oiseau, également d'apparition irrégulière dans l'Europe centrale, pénètre très-accidentellement jusque dans nos contrées, où pourtant il a été observé à différentes reprises» Un phalarope platyrhynque a été tué à Remilly en octobre 1840 (Malherbe), et quelques années plus tard un autre a été pris à Uckange. GENRE SIXIÈME. Mâche tes. — Combattant. — Eampfhahn* 206. Machetes pugnax. {Cuv.) Combattant ordinaire^ • Kampfhahn. Dans le quartier allemand : Wandmècher (faiseur d'embarras)* Long. tôt. O'nSâ. Occiput et cou garnis de plumes courtes ; gorge , devant du cou , ventre et dessous , d'un blanc pur ; poitrine roussàtre avec des taches bru- nes; grandes couvertures des ailes rayées de brun, de noir et de roux; queue arrondie, les deux pennes du milieu rayées, les trois latérales toujours unicolores ; bec très-faiblement incliné, brunâtre, rentré vers la pointe; pieds d'un jaunâtre teint de verdàtre, de brun et de rougcâtre ; iris brun. Les couleurs des combattants sont tellement variables qu'on ne saurait trouver deux oiseaux parfaitement semblables. En été la face du mâle se dénude et se couvre de papilles rouges; de longues plumes forment autour du cou et sur la poitrine une large frai!?e diversement coloriée. Les femelles sont d'un tiers plus petites que les mâles et les jeunes ressemblent aux femelles. 228 Les coniballaiils, originaires du Nord de l'Europe, mais nulle part plus abondants qu'en Hollande, sont des oiseaux polygames voisins des chevaliers par le régime, les allures et les mœurs, qui nous visitent assez régulièrement deux: lois l'an, au printemps, de la lin de mars au commencement de mai, et en automne, du com- njeiicemcnt d'août à la fin de sej>leinbre. Ils voyagent i)ar petites bandes de huit à dix individus qui qiiillent l'réciuemment les plages maritimes pour i)énétrer dans les marais et les prairies humides de l'intérieur des terres, et se nourrissent de vers et d'insectes aquati([ues. Leur chair, peu estimée, ne se mange qu'en automne. Les combattants, si remarquables déjà par la diversité de leur l)lumage, ont encore des mœurs singulièrement originales. Pen- dant la saison des amours leur humeur devient si belliqueuse, que deux mâles ne peuvent se rencontrer sans se ruer l'un sur l'autre et se livrer bataille. Leurs combats, qui rarement se terminent sans ellusion de sang, se renouvellent plusieurs fois par jour, pendant deux longs nu)is de l'année, et ne finissent que lorsque les paladins se dépouillent de leur brillant costume de noces pour revêtir leur humble livrée de voyage. Uuoi(iue le cond)attant, comme la plupart des oiseaux de rivage, ne ([uitle sa livrée d'hiver que lorsqu'il est de retour dans sa pa- trie, on n'en voit pas moins annuellement, principalement dans les marais d'Arlon et de Vance, un certain nondjre d'individus qui ont revêtu leur livrée d'amour, et c'est plus particubèrement à ces derniers que s'appli(iue le nom que l'espèce porte dans le quartier allemand de notre pays. GENRE SEPTIÈME. Totanus. — Chevalier. — Wasserlâufer. Les chevaliers ont le bec droit, mou à la base, dur à la pointe. Les sillons nasaux siuit manpiés à la base seulement de la man- . Mandibule inférieure rouge à la base; pieds rouges ou rougeàtres ; tarse long de O^OriC. Sommel de la lèle, nuque, dos, scapulaires et couvertures des ailes d'un gris cendré avec les baguettes noirâ- tres; une raie (jui va du haut du bec à l'œil, gorge, poitrine, ventre, abdomen el croupion d'un blanc pur; lianes d'un cendré blanchâtre; lorum noirâtre; joues , côtés et devant du cou nuancés de cendré et de bleu ; couvertures supé- rieures et pennes caudales rayées transversalement de brun noirâtre et de blanc. Ce chevalier, qui habite les régions arctiques de l'Europe et de l'Amérique, est de double passage dans les pays tempérés, au printemps, de la mi-mars à la mi-avril , et en automne, de la mi- août à la mi-octobre. Il apparaît accidentellement dans nos con- trées, principalement à la fin de l'été, car tous les individus que j'ai eu occasion de capturer, l'ont été de la fin d'aoïit au commen- cement de septembre. C'est un oiseau défiant, difficile à l'ap- proche, fuyant de loin à la vue du chasseur; il vole, nage et court également bien. L'exemplaire qui se trouve dans nos collections, a été tué le l** septembre i8Go, sur un étang dans le voisinage de Schimpach. NB. Totanus stag^atilis. {Bechst.) Chevalier stagnatile, Teich'Wasserlàufer. Long. toi. 0"'2r). Bec faible , long el subulé , noir ou d'un noir cendré ; sour- cils, face, dos, devant du cou et de la poitrine et dessous d'un blanc pur ; nuque rayée longitudinalemenl de brun et de blanc; haut de la tête el du dos, scapu- laires et grandes couvertiiros dos ailes d'un cendré clair, bordé de blanchâtre; petites couvertures el poignel de l'aile d'un cendré noirâtre ; côtés du cou elde la poitrine blanchâtres avec Je petites taches brunes; queue blanche rayée diago- nalemenl de bandes brunes, excepté sur les deux pennes extérieures qui portent une bande longitudinale en zigzags; iris brun ; pieds d'un vcrl olivâtre. Le chevalier stagnatile, qui habite le Nord de l'Europe orientale, 231 est de double passage dans les contrées méridionales du même continent , au printemps , en avril et en mai , et en automne , en août et en septembre. Il est de passage très-accidentel dans les régions occidentales et n'a pas encore élé observé dans nos pays ; mais comme il a été tué plusieurs fois sur le Rhin et en Cham- pagne , je crois son apparition dans nos contrées également pro- bable. 209. Tetanus ochropus, [Temm.) Chevalier cul-blanc, Punktirter Wasserlàufer, Dans le quartier allemand : Ku-blan. — Dans le quartier wal- lon : Blanc-cul. Long. toL 0'"24. Bec long de O^'O^ , noir, noir-verdâtre à la base ; pieds d'un cendré verdâlre ; tarse long de O^OSl. Brun-olivàlre en dessus ; croupion, gorge, poitrine et ventre , blancs. Deux traits sur le lorum , l'un blanc , l'autre cendré. Pennes caudales médianes blanches, marquées de quatre taches transversales noires, les suivantes de trois, puis de deux et ainsi de suite jusqu'aux dernières, qui sont souvent entièrement blanches ou n'ont qu'une tache à leur extrémité. Ce chevalier nous visite régulièrement aux époques de son double passage, au printemps , du 1" au 25 avril , et en automne, pendant les mois d'août et de septembre. 11 fréquente les prairies humides , les bords des étangs et des cours d'eau et voyage ordi- nairement en famille ou par petites bandes, quelquefois solitaire. En été, hors la saison des passages, on le rencontre dans le centre de l'Europe aussi bien que dans le Nord du même continent , et quelquefois même chez nous , ce qui fait croire qu'il se reproduit accidentellement dans nos contrées. Le cul-blanc niche sur le sable , dans les herbages ou sous les buissons, et pond 3 à 5 œufs d'un blanc verdâtre, tachés de brun. Sa chair, assez estimée en automne , est à peine mangeable au printemps. 210. Totanus glareola. {Temm.) Chevalier sylvain. Bruchwasserlàufer. Long. tôt. 0°»21. Bec long de 0"03 , noir-verdâtre ou verl-jaunâtre à sa base; cercle qui entoure l'œil, blanc; une étroite bande entre le bec et l'œil, sommet de la tête, dos et ailes d'un brun foncé ; sur les bords des barbes des pennes dor- sales et des scapulaires sont trois petites taches d'un blanc roussàlro et sur colles 232 dos ailes un plus grand nombre de peliles lâches blanches; nuque, joues, devant du cou , poitrine et flancs d'un blanc sale varié irrégulièrement de brun disposé par ondes et par raies ; sourcils, gorge, milieu du ventre, couvertures supérieures et inférieures de la queue d'un blanc pur; couvertures caudales marquées de fines raies brunes disposées sur les baguettes ; pennes caudales rayées allernali- vemenl de bandes brunes et blanches , les deux ou trois latérales ont les barbes intérieures d'un blanc pur; pieds verdàlres. Le chevalier Sylvain, qui est plus répandu dans le Nord de l'Eu- rope que dans les contrées tempérées du même continent, est de d()ul)le passage dans nos climats, au printemps, en mars et en avril, et en automne, de la fin de juillet à la fin d'août. Il est de l)assage très-accidentel dans nos pays où j'ai tué, le 20 juillet 1804, l'unique exemplaire qui se trouve dans nos collections. Tcmmink dit cpie le chevalier Sylvain se trouve seulement dans les marais boisés. Cette allégation , prise dans un sens aussi ab- solu, n'est pas exacte, car j'ai capturé l'individu dont je viens de l)arler, en terrain entièrement découvert, dans la vallée de la Syre, dans les prés alors inondés, au-dessus de Moutfort, et tous les individus de l'espèce que j'ai eu occasion d'observer aux époques de leur passage , se tenaient toujours dans des localités enlièrc- racut semblables. 211. Totanus hypoleucos. (re?nm.) Chevalier guignette, Fluszuferlàufer. Dans le quartier allemand : Strandlèfer, Sandlèfer, Sandpeiler, groe Matteful, Sitzi, Sitzchen, Zidderchen. Long. tût. 0'"20. Bec long de 0°'025 ; pieds d'un cendré verdàlre ; tarse long de 0"'02i ; queue Irès-élagée. Dessous de la tête et du cuu, brun-clair; dos, sca- piilaires cl couvertures des ailes de même couleur, avec rellets, les i)lumes mar- quées d'une raie noirâtre et rayées transversalement en zigzags; cotés du cou et poitrine rayés longitudinalement de brun ; gorge, ventre et abdomen blancs; rec- triccs intermédiaires pareilles au dos, les autres bordées et tachetées de blanc. Les jeunes ont les plumes du dos bordées de roux et de noirâtre ; les couvertures des ailes sont plus foncées et terminées de roux. Le chevalier guignette, répandu dans le Nord de l'Europe aussi bien que dans le centre du même continent et assez commun sur les b(>rds de la plupart de nos rivières, arrive dans nos contrées du 12 au 28 avril, niche dans les berges des cours d'eau qu'il 233 habite , et pond , dans une cavité souterraine ou sous un buisson épais , 4 à 5 œufs d'un jaune blanchâtre tachés de brun et de bleuâtre. Il nous quitte de la mi-aoïit à la mi-septembre, et quoique son vol soit moins capricieux que celui des autres chevaliers et que sa chair soit délicieuse , on ne lui fait pourtant pas de chasse particulière. GENRE HUITIÈME. Pelidna. — Pélidne. — Krummschnabel. Les oiseaux de ce genre sont entièrement semblables aux bé- casseaux, dont ils ne se distinguent que par leur bec arqué. 212. Pelidna subarcuata. {Cuv.) Pélidne cocorli. Krummschnabel. Long, toi. 0™21. Face, sourcils, gorge, couvertures supérieures de la queue et parties inférieures d'un blanc pur ; une raie brune entre le bec et l'œil ; haut de la tête , dos , scapulaires et couvertures des ailes d'un brun cendré , avec un trait foncé sur les baguettes ; plumes de la nuque rayées longitudinalement de brun et bordées de blanchâtre, ainsi que le devant du cou et la poitrine, dont les teintes sont plus claires. Queue cendrée, bordée de blanc , les pennes extérieures blanches en dedans ; les deux rectrices médianes plus longues que les latérales ; bec noir, arqué, beaucoup plus long que la tête ; tarse long de 0"'029. Le cocorli habite les bords de la mer et, quoiqu'il niche quelque- fois en Hollande , sa véritable patrie est néanmoins le Nord de l'Europe. A l'arrivée des froids , il passe dans l'Afrique septen- trionale et nous visite accidentellement aux époques de son double passage, au printemps et en automne, mais ordinairement en août et en septembre. Une troupe nombreuse de ces oiseaux a été ob- servée sur les bords de la Moselle près de Thionville , le 4 sep- tembre 1822. On en tua un seul individu (Holandre). Depuis cette époque on n'en a plus revu. GENRE NEUVIÈME. Numenius. — Courlis. — Erachvogel. Les courlis habitent les lieux sablonneux el arides dans le voi- sinage des rivières, des marais et des étangs, et se nourrissent de vers, d'insectes et de mollusques. Ils ont le vol rapide et soutenu, sont tous émigrants , voyagent ordinairement en grandes troupes lAUWB l^^ 16 254 cl ne se ronconlront isoles nu par paires (pic pcndanl la saison (les amours. Ce sont des oiseaux Irès-farouclics diiiil la eliair est jusleinent esliniée, sans néanmoins mériler la réi»ulaU(>n ([ne lui faisaient les anciens, qui la mettaient au })remier rang entre celles (les oiseaux d'eau. 213. Numenius arquatus. (Lath.) Courlis cendré. Groszer BracJivogeL Dans le quartier allemand : Sclinèppekinnék. Lonj;. loi. 0"'G0. Plumage cendré clair; cou ol poilrino roussâlres, lachctcs de brun; venlre ot croupion blancs, laclielôs longiludinalcnicnl ; dos et scapulaircs noirs, chaque plume bordée de roux; bec long de 0">03a chez les adullcs, beau- coup plus pelil chez les jeunes , à mandibule supérieure brune ; mandibule infé- rieure couleur de chair. Rcclrices blanches ou coupées de blanc et de brun. Ce courlis, qui est très-répandu sur les côtes maritimes de la plupart des ])ays tempérés de l'Europe, nous visite assez réguliè- rement aux épocjues de son double passage, au printemi)S, de la mi-février à la mi-avril , et en automne, en septembre. Quelques couples paraissent même se reproduire dans les terrains sablon- neux et arides de Uv^s Ardenues, où, suivant M. de Selys, l'espèce séjourne en été. Le courlis cendré se plaît dans les terrains découverts et se ren- contre ordinairement sur les bords des rivières et des étangs aussi bien que dans les prairies et les champs. Il niche dans la bruyère ou dans les herbes (pii avoisinent les lieux marécageux, et pond de 4 à T) œufs d'un vert olivâtre marqué de taches brunâtres et noirâtres. 214. Numenius phaBopus. (Lnf///.) Courlis corlieu. Ixcijcnhradivogcl. Long. lot. O-^iri. riumage d'un cendré clair avec des taches longiludinalcs brunes sur la poitrine el le cou, cl Irois bandes longitudinales sur la fêle, donl la médiane d'un blanc jaunàlre esl bordée par les doux aulros cpii sont plus larges et brunes. Ventre cl abdomen blancs ; idumes du dos et scapulaircs d'un brun très-foncé dans leur milieu el bordées de brun plus clair; (pieue d'un brun cen- dré, rayé de bandes brunes dis[)osées (»bli(iuenienl ; bec noiràtic , rougeàlre à sa i)asc. I.c courlis corlieu , originaire des régions arcli(iues de l'Europe 23a et do l'Asie, visite régulièrement deux fois Tan, au printemps , depuis avril jusqu'en mai , et en automne , d'août en septembre les coles maritimes du centre et du Midi de l'Europe. Il est d'apparition très-accidentelle dans nos pays , i>ar petites bandes qui s'abattent tantôt dans les champs et tantôt sur les bords des rivières et des étangs ou dans le voisinage des marécages. GENRE DIXIÈME. Ibis. — Ibis. — Ibis. * NB. Ibis viridis. [Gmél.) Ibis vert ou falcinelle. Eurojjàischer Ibis, Sichler. Long. lot. O'^o^ à O'^Go. Tête, cou , poitrine, haut du dos, poignet de Taile et toutes les parties inférieures d'un roux marron ; dos, croupion, rémiges el rec- triccs d'un verl noiràlre métallique; bec long de 0'"14, tarse de Qn^lO. Cet oiseau, autrefois vénéré en Egypte et dont on trouve encore de nombreuses momies, est originaire d'Asie et se rencontre abon- damment , mais aux époques de son passage seulement , dans les contrées danubiennes , l'Archipel , la Sicile et la Sardaigne ; par- tout ailleurs il est de passage plus ou moins accidentel, et quoi- qu'il ait été observé à peu près partout en Europe et jusqu'en Ir- lande , sa présence dans le Luxembourg n'a pourtant pas encore été constatée. Différents individus de l'espèce ayant été capturés dans les en- virons d'Etain et de Metz (Holandre) et près de Tournai (de Selys), la plupart en mai , son apparition accidentelle chez nous peut être considérée comme certaine. GENRE ONZIÈME. Glottis. — Glottis, — Glottis. Les glottis ne se distinguent des chevaliers que par leur bec fort, très-comprimé à la base, plus haut que large, légèrement retroussé. 215. Glottis clioloropus. {Nilson.) Glottis aboyeur. Ileller Wasserlàufer, Long. tôt. 0'n34. Bec d'un brun cendré, long de 0"'Û0 ; tarse long de O-^OG; pieds verdùtres; couvertures du dessous des ailes rayées de brun. Haut de la tè^e 236 et cou blancs , rnyés lon^itudinalement de noir; dos , scapulaires cl couverture^ des ailes, d'un brun noirâtre ou brun cendré , rayées et tachetées de noir, fran- gées de blanc; croupion , ventre et abdomen d'un blanc pur; jxorge, devant du cou, poitrine et flancs, blancs , maculés de taches noires. Queue blanche, rayée transversalement de zigzags d'un brun noirâtre. Lo i^dottis, oi'iginaire du Nord de I*Europe, apparaît irréguliè- romont dans nos contrées aux époques de son double passage, au j)rinteinps, en avril , et en automne, du commencement de sep- tembre à la mi-octobre. 11 partage le régime, les allures et les mieurs des chevaliers, dont il ne se distingue que par la forme (le son bec et par sa taille plus forte. Les sujets qui se trouvent dans nos collections ont été tués, l'un le 1 i octobre iSOl , près de Fischbacb, et le second, le 22 sep- tembre 1802, à Eclileniach. J'ai rencontré un troisième individu dans la plaine de Rœser le 14 avril 1864, et le 0 septembre de la mémo année un quatrième exemplaire a été tué dans les environs d'Arlon. GENRE DOUZIÈME. Limosa. — Barge. — Sumpfiaufer. Les barges sont des oiseaux haut sur jambes qui se reconnaissent facilement à leur bec très-long, mou et flexible, peu arqué et re- troussé, à pointe dilatée et obtuse, à sillons nasaux occupant toute la longueur de la mandibule supérieure. Elles habitent le Nord et sont de double passage dans nos contrées, vivent dans les marais et sur les bords fangeux des fleuves, dans les prairies ma- récageuses et sur les côtes maritimes, et se nourrissent d'insectes et de vers. Leur chair est très-estimée , mais est moins fine que celle de la bécasse ou de la bécassine. Pendant le jour les barges se tiennent tranquilles dans les endroits marécageux et humides et se cachent dans les hautes herbes; mais pendant la nuit elles se donnent beaucoup de mouvement; elles voyagent ordinaire- ment par petites bandes, qui ne s'arrêtent jamais longtemi)s dans le même lieu, courent av<'c vitesse et volent avec facilité. Ce sont des oiseaux ciiiinlifs, dillicilcs à approcher, cpii , lors(iu'ils sont inquiétés, fuient rai)idement à travers les roseaux où s'élancent dans les airs pour échapper aux dangers qu'ils appréhendent. 237 Les mâles sont toujours plus petits que les femelles , quelque- fois de près d'un tiers ; ils ont la voix grêle et chevrotante , sem- blable à un bêlement. 216. Limosa melanura. {Leisl.) Barge à queue noire. Scluvarzschwànziger Sumpflàufer. Long. lot. 0«»42. Ongle médian dentelé; bec peu arqué, orangé à la base, noir à la pointe, long de 0"i09; queue d'un noir uniforme, à base blanche; un miroir blanc sur l'aile. La barge à queue noire n'apparaît dans nos contrées qu'en petit nombre aux époques de son double passage , au printemps, au commencement de mars, et en automne, de la fin de juillet au commencement de novembre , et quelquefois même en hiver. On en tue annuellement quelques exemplaires, tantôt dans les vallées de Mersch et de Rœser, tantôt dans les marais d'Arlon et de Vance, et tantôt dans le voisinage de la Moselle ou les fanges des Ar- dennes. L'espèce se reproduit dans les contrées froides et tempé- rées de l'Europe, et passe l'hiver dans le Sud du même continent ainsi que dans le Nord de l'Afrique. 217. Limosa rufa. (i^nss.) Barge rousse. Bostrother Sumpflàufer. Long. tôt. 0°»40 à 0™42. Bec long de 0™09o, d'un pourpré livide bien prononcé à la base, recourbé; ongle médian non dentelé; queue marquée de huit à neuf bandes noirâtres. Sommet de la tète, lorum, joues et cou d'un cendré clair, strié longitudinalement de brun foncé; sourcils, gorge, poitrine et dessous d'un blanc pur; haut du dos et scapulaires d'un gris cendré , à baguettes noires, bordées de brun cendré; reste du dos et croupion blancs; ailes d'un brun cendré, noir au milieu des plumes qui sont liserées de blanc pur; iris brun; pieds noirs. La barge rousse , assez répandue sur les côtes maritimes , mais très-rare dans l'intérieur des terres , habite , en été , les parties froides et tempérées de l'Europe et passe l'hiver dans les contrées méridionales du même continent. Elle nous visite accidentelle- ment, aux époques de son double passage, au printemps et en automne, mais particulièrement vers la fin de septembre» 238 GENRE THEIZIÈME. Recurvirostra. — Avocette. — Sâbelschnabel. 218, Recurvirostra avocetta. (L.) Avocette à tète nuire. Eu ro))d iscli er Sabehch nabel . Long. lot. 0"'3d. Haut de la lèlc, partie postérieure du cou , scapulaircs, cou- vertures des ailes et rénii^jes , d'un noir profond , tout le reste d'un blanc pur. Bec noir; iris d'un brun rougeâtre; pieds d'un cendré bleuâtre. Les couleurs des jeunes sont plus ternes. Celte espèce i)oh gaine, répandue sur les cCles maritimes de l'Europe entière, pénètre assez IVéquemment dans l'intérieur des terres où pourtant elle n*est que de passage accidentel. Plusieurs avocettes ont été tuées près de Thionvilie à diflërentes époques (llolandre); un exemjjlaire a été pris près de Cattenom en sep- temjfre iS:23 (Fournel), et deux autres individus ont été capturés, Tun à Capellcn, le 17 juin 18()4, et l'autre à Colmar lez Berg, le ^2.j du même mois de la même année. L'avocette, facilement reconnaissable à son bec grêle et re- troussé, habite les vases molles et presque liquides qu'elle par- court sans encombre, grâce à ses tarses élevés et à ses pieds palmés. Elle a le vol soutenu et rapide et se nourrit d'insectes et de vers (lu'elle recherche en barbottant dans l'eau. Sa chair est de bonne (jualité. GENRE QUATORZIÈME. Himantopus. — Échasse. — Strandreuter, Stelzenl&ufer. 219. Himantopus molauopterus. (Mener.) Écluitiseà manteau noir. Genu'i)ier Strandreuter. LonR. lot. 0"'39. Face, cou, |)oilrine cl parties inférieures d'un blanc pur, rose sur la poitrine cl le ventre; occiput et nuque noirs, avec des taches blanches, quehjuefiiis entièrenjcnl blancs; dos et ailes d'un noir à reflets verdàtrcs; queue cendrée; bec noir ; iris craïuoisi ; pieds d'un rou^je veimillon. Les couleurs de la femelle cl des jeunes sont plus ternes. L'échasse^ polygame cumme l'espèce précédente, habite les bords des tleuves et des lacs salés de la Pologne, de la Silésic, de 1.1 Hongrie, de la Russie et d'autres pays d(rEuroi)e orientale. 239 ainsi que les côles maritimes de la France, où pourtant elle est déjà fort rare. Dans tout le reste de l'Europe elle n'est que de passage accidentel et, dans nos pays en particulier, elle n'a en- core été observée que dans la plaine de la Moselle, principalement dans le voisinage de Thionville. L'échasse a le vol très-rapide et, malgré la hauteur démesurée de ses jambes , ses allures sont élégantes et sa démarche assurée. Elle se nourrit d'insectes aquatiques, de frai de grenouilles et de vers; sa chair est peu estimée. QUATRIÈME FAMILLE. ÉCUASSIERS MACRODACTYLES. Les échassiers macrodactyles se reconnaissent à leurs tarses longs et forts et à leurs doigts d'une longueur démesurée. Leur corps est comprimé, leur cou effilé, leur tête fine; leur bec est robuste et peu allongé, lis se rapprochent visiblement des oiseaux aquatiques non seulement par la construction de leur corps, mais encore par leurs mœurs. Leurs doigts sont quelquefois élargis par des membranes ; leur plumage est serré, et leurs tarses, comparés à ceux des autres échassiers, sont peu élevés. Tous les oiseaux de cette famille ont les ailes courtes et la queue presque nulle. Pendant leur vol, qui est bas, lourd et peu soutenu, les jambes restent pendantes, aussi ne prennent-ils leur essor qu'à la dernière extrémité, lorsqu'il ne leur reste d'autre moyen de salut. Toutes les espèces courent avec rapidité; beaucoup nagent et plongent avec aisance. La plupart habitent les roseaux, les prai- ries, les oseraies, les marais etc. , et se plaisent dans le voisinage des eaux tranquilles et dormantes. Leur régime varie avec les saisons; ils sont tantôt granivores, tantôt herbivores et tantôt in- sectivores. La chair de la plupart des espèces est mangeable, mais manque généralement de finesse. Toutes sont monogames. Ils forment quatre genres : ./Doigts non bordés, bec plus long que la tête 1. Râles. *^ 1 Doigls / Mem- ,'Bec droit, épais à la base, pointu, bordés, ( branes \ comprimé vers le bout 2. Kales de ge.nét. bec égal \ très- \ C£ I ■^ O bec égal } très- i à la tète 1 étroites. (Bec à pointe assez épaisse 3, Gallinllbs. < ou plus ^\ court. iMcmbranes Irès-iarges et festonnées i. FouLguiss. 240 GENBE PREMIER. Rallus. — Râle. — Ralle. Le bec des râles, plus long que la tète, rappelle celui des longi- lustrcs à bec droit. Ces oiseaux tbrmont un genre distinct des râles (les genêts et des gallinulcs i)ar quelques caractères extérieurs plutôt que par les habitudes, le régime et les mœurs. 220. Rallus aquaticus. (L.) Râle d'eau. Wasser ralle. Dans le quartier allemand : Schwàrze Wisekrîps, Wassenvise- krîps. — Dans le quartier wallon : Uâle dTau. Luiifî. loi. 0"'fîG. Dessus roux-brun laclié de noir ; dessous d'un cendré plombé; flancs noirs , rayés de blanc ; bec assez long et grêle , rouge ù la base, brun à la pointe et sur l'aréle supérieure ; couverlures inférieures de la queue blanches ; pieds brunùlrcs ; iris orange. Le râle d'eau, répandu dans l'Europe presqu'entière, mais plus généralement dans le Nord et le centre de notre continent, est émigrant dans les pays froids, sédenlaire ou de double passage dans les climats tempérés, et de passage en hiver dans les contrées chaudes du Midi de l'Europe et de l'Afrique septentrionale. Dans nos pays en particulier il n'est jamais aussi abondant qu'aux époques de son double passage, du commencement de mars à la fin d'avril, et du commencement de septembre à la fin d'octobre ; mais quoiqu'il soit rare en hiver comme en été, on trouve néan- moins annuellement quelques couples qui nichent dans nos ma- récages, ainsi que (pielques individus qui , en hiver, vivent soli- taires dans le voisinage d'une source dont l'eau ne gèle jamais. Le râle d'eau vole avec difficulté , mais court , nage et plonge également bien. II habile les osiers et les joncs qui croissent dans les marais et les étangs, niche dans les roseaux et les herbes et pond, sur une petite élévation, dans un nid composé uniquement d'herbes aiinaliqnes et de teiiilles, 0 â 14 œufs d'un gris jaunâtre tachés de points ruuge-brun, bruns et gris, nombreux surtout au gros bout. Sa nourriture consiste en insectes, en vers et en plantes aquatiques. Sa chair, comme celle de la plupart des oiseaux qui vivent ])res(iue continuellement dans un milieu semblable à celui qu'il habite, est peu estimée et c'est à peine si elle est mangeable. GENRE DEUXIÈME. Crex. — Kâle de genêt. — Knarrer. 221. Crex pratensis. (J5ec/isf.) Baie de genêt ordinaire , Roi des cailles, Wiesenknarrer , Wachtelkonig. Dans le quartier allemand : Wisekrîps, AVubchtelkinnék. — Dans le quartier wallon : Râle. Long. lot. 0"»27. Plumes du dessus d'un brun noirâtre, bordées latéralement de cendré et terminées de roux ; couvertures alaires d'un roux de rouille ; rémiges rousses en dehors , recouvertes de longues plumes bordées par une large bande olivâtre; gorge, ventre et abdomen blancs; poitrine d'un cendré olivâtre; flancs roux rayés de blanc; sourcils cendrés; mandibule supérieure brune, inférieure blanchâtre; iris brun-clair; pieds bruns. Le râle de genêt habite les prairies humides et marécageuses , niche dans les prés et pond , dans une cavité naturelle qu'il rem- bourre de mousses et d'herbes sèches, 7 à 12 œufs d'un blanc jaunâtre marqués de taches de couleur cannelle ; ses petits nais- sent couverts d'un duvet noir et suivent leur mère immédiatement après leur éclosion. Il quitte nos contrées du 20 août au 30 sep- tembre, voyage solitaire et de nuit, et passe l'hiver en Afrique; du 25 avril au 25 mai il regagne les pays où il aime, et c'est à cette époque de l'année surtout qu'il fait fréquemment entendre son cri rauque qui rappelle assez exactement celui de la crécelle et lui a valu son nom latin de «crex». En été, dans certaines années sur- tout, il est assez commun dans les fanges des Ardennes, ainsi que dans les endroits bas et humides des vallées de la Moselle , de l'Alzette et de la Chiers. Après la fenaison il quitte les prairies pour les champs , et aux époques de son passage on le rencontre à peu près partout, sur les plateaux aussi bien que dans les plaines, dans les bois taillis comme dans les terrains découverts. Le roi des cailles, dont le vol est lourd, lent et peu soutenu, est un coureur infatigable et rusé qui ne se résout à prendre son essor qu'à la dernière extrémité et en cas de nécessité absolue seule- ment. Aussi le chasseur qui le poursuit n'a-t-il qu'une difficulté à vaincre pour s'en emparer, celle de l'obliger à se lever. Il refuse l'arrêt du chien, coule dans les herbages et sait si bien éviter toute circonstance qui pourrait le forcer à prendre le vol, que bien sou- !2i2 vciU il lasse chasseur e( chien qui reiionceni à le poursuivre. Sa nourriture coiisislc en vers, en insectes el en i»raines; sa chair est d'excellente qualité, mais doit rire mangée fraîche. GENRE TIIOISIÈME. Gallinula. - Poule d'eau ou Gallinule. — Wasserhuhn. Les i^^allinules se distinguent aisément des ràlcs à leur bec égal ou plus court (pie la tète. Les oiseaux de ce genre, répandus dans rintéricui' des leires seulement, jamais sur les bords de la mer, se pl;iis('iil {\dv.> le voisinage; des eaux tranquilles, des étangs, des marécages et autres lieux analogues où croissent beaucoup d'herbes et de joncs. Ils niarchent avec agilité, courent avec une extrême rapidité, nagent et plongent également bien, mais volent avec ditliculté en laissant pendre leurs longues jambes. Lorsque quel- que danger les menace, ils fuient de loin, passent rapidement à travers les fourrés les })lus impénétrables, courent sur les eaux en glissant sur les plantes aquatiques qui flottent à leur surface, et cherchent à se dérober aux poursuites de leurs ennemis par des détours multipliés, llarement ils prennent leur essor et ils ont si peu de confiance dans leur vol lourd et peu soutenu que beaucoup d'esi)èces y renoncent pour se réfugier sur les branches basses d'un buisson ou d'un arbre, se cacher dans une cavité sou- terraine ou s'immerger dans feau jusqu'au bec. Presque toutes les espèces tiennent l'arrêt du chien, et souvent si bien qu'elles se laissent (piehiuefois prendre à la main. Les i!aliiindes vivent toujours solitaires ou isolées et ne forment jamais de troupes. Même dans la saison des amours, mâle et fe- melles vivent séparés. Leurs petits naissent couverts de duvet et (piiltent le nid après leur éclosion i)our suivre leur mère qui leur présefïle ou indiipie la nourriture (jui leur convient. La \oix (les g;dliiiules est généralement aigre, leur cri bref et releulissaiit. Leur nouirihire consiste en insectes et en végétaux, en vers et en graines. Leur chair est ])eu estimée, (piehiuefois à peine mangeable. On divise le genre en deux sections, suivant (pi'elles ont une pkKpie frontale nue et cornée (Ui (|u'elles en sont dépourvues. 243 jr« SECTION. Pas de plaque frontale nue et cornée. 222. Gallinula parzana. [Lath.) Gallumle maroiiette. Punktirtes Sumpfhuhn. Dans le quartier allemand : Bronge et gcflèckie Wisekrîps. Long. tôt. 0™22. Front, sourcils et gorge d'un gris de plomb; cotés de la tête d'un cendré marqué de noir; dessus d'un brun olivâtre ; les plumes de ces der- nières parties noires au centre et variées de petites taches el de traits d'un blanc pur; poitrine et dessous d'un olivâtre nuancé de cendre et marqué de taches blanches, de forme arrondie sur la poitrine, mais disposées en bandes transver- sales sur les flancs ; pennes caudales médianes bordées de blanc ; couvertures in- férieures de la queue d'un blanc pur; bec d'un jaune verdàtre , rouge à la base; pieds d'un jaune verdàtre ; iris brun. La femelle a les côtés de la tète marqués de taches brunes , moins de cendré à la gorge et de rouge au bec. Les jeunes ont les couvertures inférieures de la queue d'un roux clair; le bec et les pieds d'un brun verdàtre. La gallinule marouette, généralement moins abondante dans le Nord et le centre de l'Europe que dans le Sud du même continent et le Nord de l'Afrique , mais pourtant plus répandue chez nous que ie râle d'eau, arrive dans nos contrées du 2o mars au 5 avril, et les quitte depuis le commencement d'aoïit jusqu'au 20 octobre. Elle habite le bord des rivières, la queue des étangs, les marécages et autres lieux analogues où croissent abondamment les roseaux et les joncs, établit son nid, qu'elle construit d'herbes sèches gros- sièrement entrelacées , sur une petite butte ou un amas de joncs, et pond 9 à 12 œufs d'un rouge jaunâtre marqué de taches et de points bruns et cendrés. Sa nourriture consiste en insectes et en vers, en végélaux et en graines; sa chair est peu estimée et ne vaut guère mieux que celle du râle d'eau. La gallinule marouette tient parfaitement l'arrêt du chien. Lors- qu'elle est poursuivie, elle se réfugie fréquemment sur la pointe d'un roseau ou d'un jonc , ou dans l'intérieur d'un buisson dans lequel elle monte de branche en branche jusqu'au sommet. 223. Gallinula pusilla. {Beôhst.) Gallinule poussin. Kleines Sumpfkuh n . Long. tôt. 0">18. Goigc, sourcils, cotés du cou, poitrine cl vcnlrc dun gris 244 bleuâtre; dessus d'un olivâtre cendré, toutes les plumes noires au milieu; sur le liaul du dos un grand espace noir légèrement varié de blanc; abdomen et flancs rayés de bandes peu distinctes brunes et l)Ianclics; couvertures inférieures de la queue noires; ailes aboutissant à l'extrémité de la queue; bec d'un beau vert, rougeâire à la base; pieds d'un gris bleuâtre, sans aucune tache; iris rouge. Celle pelile gallinule, qui esl fort peu réi)andue chez nous, est également plus abondante dans le Midi de l'Europe que dans le centre du même continent, qu'elle habite néanmoins depuis le Midi de la France et l'Italie jus([ue dans rAllomagne du Nord, le Danemark et rAnglolcrre. Elle se i)laît dans les mêmes lieux que la marouette, dont elle emprimte le régime, les allures et les mœurs, arrive dans nos contrées au commencement d'avril, niche dans les roseaux , pond 7 à 8 ceuls jaunâtres parsemés de taches brunes et nous quitte du commencement de septembre à la mi- octobre Toutes les gallinules ne prennent leur essor qu'avec répugnance et à la dernière extrémité seulement. L'exemple qui suit en est une nouvelle preuve. A Kockelscheuer je surpris un jour une gallinule poussin dans un fossé destiné à déverser les eaux d'une distillerie dans un petit bassin , couvert de glaieuls et de joncs, distant de l'usine d'une vingtaine de pas. Comme j'arrivai du côté du bassin et que l'oiseau ne m'aperçut que lorsque je n'étais plus qu'à quelques pas de lui , il ne put regagner la mare qu'il habitait sans passer entre mes jambes, ou sans prendre le vol. Aucun de ces partis ne lui convint, car, au lieu de prendre son essor, il se réfugia précipilaiiinicnt sous la voiUe de l'égoùt auquel aboutissait le canal et s'y blottit connue une souris ou un rat. Cet asile lui parut tellement sur qu'il ne l'abandonna plus. Le même jour et les jours suivants je l'en vis fréiiueunnenl sortir, mais dès qu'il était in- quiété, il y rentrait luécipilanunent et y restait jusqti'à ce qu'il crut tout danger disparu. Avant de reparaître au dehors, il s'ar- rêtait sur le seuil de son réduit et observait attentivement tout ce qui se passait autour de lui, et ce n'était ([u'après s'être assuré qu'il pouvait s'en éloigner en toute sécurité, qu'il quittait sa retraite. 245 224. Gallinula Baillonii. (Veill.) GalUnule Bâillon ou naine. Zîverg-Sumpflmhn . Long, toi. O'nlS. Gorge, sourcils, côtés du cou, poitrine et ventre de même couleur que dans l'espèce précédente , mais nuancée d'olivâtre sur les côtés du corps; dessus d'un roux olivâtre avec des stries noires sur le sommet de la tête; de nombreuses taches blanches entourées de noir profond sur le dos ; flancs, ab- domen et couvertures inférieures de la queue rayés transversalement de noir profond et de blanc pur ; ailes aboutissant à la moitié de la queue ; bec d'un vert très-foncé; iris rougeàtre; pieds couleur de chair. Cette espèce méridionale, qui est beaucoup plus répandue dans les parties orientales de l'Europe que dans TOuest du même con- tinent , a le même habitat, le même régime, les mêmes allures et les mêmes mœurs que la gallinule poussin, à laquelle elle ressem- ble au moral comme au physique. Je la suppose excessivement rare dans nos pays, car je ne Vy ai encore rencontrée qu'une seule fois, le 6 avril 1853, aux étangs de Kockelscheuer. Je ne saurais dire si l'espèce niche chez nous ou bien si elle n'y est que de passage purement accidentel. //• SECTION. Une plaque frontale nue et cornée* 225, Gallinula cMoropus. (Lath.) Gallinule ordinaire; Poule cVeau. Griinfûsziges Teichhuhn. Dans le quartier allemand : Wâsserhong. — Dans le quartier wallon : Poule d'yau. Long. toi. 0™3o. Tête, gorge, cou et parties inférieures d'un bleu d'ardoise; dessus d'un brun olivâtre foncé ; bord extérieur de l'aile, taches longitudinales sur les flancs et couvertures inférieures de la queue d'un blanc pur ; base du bec et plaque frontale d'un rouge vif, pointe du bec jaune; iris rouge; pieds d'un vert jaunâtre ; une jarretière rouge au tibia. Les jeunes ont la plaque frontale peu apparente et l'iris brun. La poule d'eau, moins frileuse que ses congénères, est répandue pendant l'année entière sur la plupart de nos marais, de nos étangs et autres eaux tranquilles, qu'elles ne quitte que momentanément en hiver, lorsque les froids en solidifient la surface , pour se ré- fugier sur les rivières et autres eaux courantes ou dans le voisi- nago l)ois('' (Ir (inelffiic source rliaudo. Très-cxccptionncllonicnt, ol (Inns les liivcrs les plus rigoureux seulement, elle émigré vers le Sud, (Inus lequel toutefois elle ne pénètre jamais profondément, car dès le "20 mars ses cris brefs, rnélaliicpies et sonores retentis- sent de nouveau dans les lieux de son séjour ordinaire et y an- noncent son retour. Klle se tient habituellement dans les roseaux et les joncs, niche dans les hautes herbes et pond 8 à 10 œufs d'un blanc cendré marqué de quelques taches rouges ; son nid , qu'elle cache avec soin , est construit avec beaucoup d'art : il s'é- lève à une certaine haut(nir au-dessus des eaux, sur lesquelles il flotte quelquefois, et se compose de différentes assises de feuilles vertes et mortes soigneusement reliées entre elles et aux joncs qui les entourent. La ])oule d'eau marche avec grâce, court avec rapidité, nage et plonge avec aisance et perche à l'occasion. Son vol est lourd , et comme elle n'a que peu de confiance dans ses ailes, elle ne part qu'à la dernière extrémité. Sa capture est des plus faciles, surtout à l'aide du chien, dont elle tient l'arrêt comme une caille. Quoique généralement commune, l'extinction de la race serait donc cer- taine si sa chair, à peine mangeable et encore en automne seule- ment, ne la sauvait de destruction. Elle s'apprivoise facilement et supporte très-bien la captivité, pourvu qu'on lui donne un peu d'eau jjour barbottcr. GENRE QUATRIÈME. Fulica, — Foulque. — Bleszhuhn. 226. Fulica atra. (L.) Foulque macroule; Morelle. Schwarzes Wasserhîihn ; Blcszlnihn. Dans le quartier allemand : Blèss; Dlèsshong. Lun^. lot. 0"'12. Têlo cl cou d'un noir profond ; dessus d'un noir couleur d'ar- doise ; dessous d'un cendré bleuàlre; placiuc frontale larj^c , d'un blanc pur; iris roujre; pieds cendré-vcrdàlic. La morelle, très-répandue en été sur les lacs et les marais de l'Kurope centrale et, en hiver, sur les cotes maritimes et les eaux intérieures du Sud de rLuroi>e <'t du Nord de l'Afriiiue, est com- mune sur tous nos étangs «l'une certaine étendue qu elle habile 247 du commencement de mars à la mi-oclobre. Elle vit dans les ro- seaux et les joncs, construit son nid dans les hantes herbes et le compose d'une épaisse couche de joncs qui flotte sur Toau avec laquelle il monte et il descend; quelques liens, formés de plantes aquatiques, le retiennent aux roseaux voisins et Tempèchent d'être entraîné par les courants. Sa ponte est de iO à 12 œufs d'un blanc sale, pointillé de quelques légères taches d'un brun foncé. Ses petits, qui nagent et plongent en sortant de Tœuf , vivent en fa- mille avec leurs parents qu'ils ne quittent que très-tard. C'est un véritable oiseau d'eau qui nage et plonge avec légèreté et aisance et ne quitte que rarement la surface des flots. Son vol est lourd et peu soutenu, mais sufllsamment puissant pour lui permettre de se déplacer par les airs; mais comme tous les mau- vais voiliers, il ne voyage que la nuit. Sa nourriture, qui varie avec les saisons, consiste, au printemps, en frai de grenouilles et de poissons, en été, en herbages, et en automne, en graines. Sa chair, qui est de mauvaise qualité au commencement de l'année, se corrige beaucoup à l'arrière-saison et devient très-mangeable à la fin de l'été. N'ayant jamais entendu la voix du foulque , je suppose qu'il est muet. ORDRE SIXIEME. PALMIPÈDES. Les palmipèdes, destinés à vivre presque constamment sur l'eau , sont éminemment conformés pour la natation. Leurs pieds sont palmés ; leurs tarses , très-comprimés , sont insérés à l'ar- rière ; leur corps, épais et ramassé, est recouvert d'un plumage très-serré et enduit d'une sécrétion huileuse qui le rend imper- méable. Outre les plumes ordinaires, ils sont recouverts d'une couche de duvet , de manière à conserver la chaleur développée par la respiration et à empêcher le contact trop immédiat du milieu dans lequel ils vivent. Types d'une création primitive, l'ordre des palmipèdes ne renferme aucun oiseau chanteur; la plupart de ses membres poussent des cris plus ou moins aigus, quelquefois 218 métalliques et sonores. A Texception des oies, dont quelques espèces peuvent occasionnellement causer des dommages assez sérieux, tous les ])almipùdes peuvent être considérés comme utiles, non tant à cause des services qu'ils nous rendent, que pour la raison que les espèces les moins intéressantes ne nous font aucun mal, que beaucoup d'autres sont réellement utiles et nous fournissent, outre une chair recherchée pour son bon goût, le véritable duvet, des fourrures et différents autres articles de commerce. On les divise en quatre familles : ^Ailes extrêmemenl cuurlcs ; station verticale , . . . 1. Brachyptères. Pouce réuni au doigt antérieur par une membrane 2. Totipalmks. /Ailes très-longues; bec tranchant . 3. Longipeîines. Pouce S libre. Miles moyennes ; bec garni sur le \ bord de lamelles ou de dentelures. 4 Lamellibostres. PREMIÈRE FAMILLE. PALMIPÈDES BRACHYPTÈRES. Les palmiiTèdes brachyptères marchent difficilement sur la terre et ne s'y maintiennent en équilibre qu'en agitant sans cesse leurs ailes. L'eau, bien plutôt que l'air, paraît être leur élément. Ils sont nageurs et plongeurs par excellence et possèdent la faculté de se tenir longtemps immergés; de temps en temps seulement leur bec ou leur tête arrive sur la surface des eaux, entre lesquelles ils nagent, ou plutôt volent, en s'aidant de leurs ailes. Rarement ils quittent le milieu dans lequel ils vivent. L'excessive brièveté de leurs ailes étant un obstacle à leur déplacement par la voie ordi- naire , c'est encore ha])ituellement par eau qu'ils se rendent dans les contrées lointaines où ils passent la saison des grands froids. Ils forment deux genres : DRACIITPTLHLS.^ /Doigts antérieurs incomplètement palmés , bordés PALMIPÈDES ) de larges membranes festonnées 1. Grèbes. Doigts antérieurs complètement palmes .... 2. Plongeons. 249 GENRE PREMIER. Podiceps. — Grèbe. — Steiszfusz. Les grèbes habitent de préférence les eaux douces de l'Europe centrale et ne quittent les lieux de leur séjour habituel qu'en hi- ver, lorsque les grands froids les forcent à se réfugier sur les ri-? vières qui ne gèlent pas. A cette époque ils font des migrations assez longues; mais comme leurs ailes excessivement courtes ne leur permettent guère de voler qu'aussi longtemps que leurs pieds battent Teau , c'est ordinairement à la nage qu'ils se transportent d'un lieu à un autre. Ils plongent habilement et peuvent faire d'assez longs trajets entre deux eaux , au sein desquelles ils se meuvent avec une vivacité remarquable. Les grèbes sont monogames et nichent sur les fleuves et les grands étangs; le mâle nourrit sa femelle pendant l'incubation et, contrairement aux mœurs des autres oiseaux d'eau, partage quel- quefois cette fonction avec elle. Ils sont exclusivement piscivores, et comme conséquence leur chair n'est pas mangeable; mais comme leur robe est du duvet le plus fin et qu'elle remplit toutes les conditions des bonnes fourrures, on les poursuit néanmoins h l'égal du gibier le plus en renom. 227, Ppdiceps cristatus. {Lath.) Grèbe huppé. Gehàubter Steiszfusz; Groszer Lappentaucher. Long. tôt. O'noO. Bec plus long que la tête, rougeâtre, à pointe blanche; O^Oi de distance entre l'extrémilé du bec et les narines. Dessus brun-noirâtre, dessou? blanc-argenté; pennes alaires secondaires blanches; iris d'un rouge cramoisi. Une huppe divisée en deux pinceaux et une collerette érectile, d'un noir lustré de roux, sur les joues chez les adultes. Ces ornements manquent plus ou moins com- plètement aux jeunes chez qui l'iris est d'un jaune clair. Pendant la belle saison , le grèbe huppé habite les côtes mari- times, les lacs et les étangs du Nord de notre continent ; mais lorsque les froids solidifient la surface de ces eaux, il se réfugie sur les rivières de l'Europe centrale et méridionale et pénètre ir- régulièrement dans nos contrées, où il apparaît d'ordinaire de la fin de novembre à la fin 4e février. Le 10 décembre 1864, un grèbe huppé de deux ans d'âge pé- nétra en plein joiir jqscjtie dans les faubourgs de Luxembourg. FAUNE LOX. ^ ' 230 l^our se dérober aux dangers réels ou imaginaires dont il se vit entouré, il prit son essor et voulut s'y soustraire à tire d'ailes. Cette résolution lui fut fatale : arrivé sur Neudorf, il s'abattit épuisé sur la grand'roule et sa lassitude était telle qu'il n'essaya plus même de fuir. 11 fut pris vivant à la main , mais malgré les soins que Ton prit pour sa conservation , il succomba au bout de quel- ques jours de captivité. 228. Podiceps rubricoUis. (Laf/<.) Grèbe jougris. Rothkehliger Steiszfusz. Long. lot. 0'°45. Front, sommet de la tète et la très-courte huppe occipitale d'un noir lustré; joues et gorge d'un gris-souris; devant du cou, côtés et haut de la poitrine d'un roux de rouille vif; dessous blanc; flancs et cuisses tachés de brun noirâtre ; pennes secondaires des ailes blanches. Bec de la longueur de la tc'te, noir, à base d'un jaune vif ; 0"'025 de dislance entre les narines et la pointe du bec; iris d'un brun rougeàtre; pieds noirs extérieurement, d'un vert jaunâtre intérieurement. Les jeunes ont la gorge cl les joues blanches et sont dépourvus de huppe. Le grèbe jougris, qui habite les côtes maritimes aussi bien que les eaux douces, mais qui s'établit de préférence sur ces dernières, est très-répandu , en été , dans le Nord de l'Amérique , la Sibérie et l'Europe boréale, et en hiver dans les contrées méridionales de ce dernier continent. Il est de double passage dans les pays tem- ]>érés , au printemps , en mars et en avril , et en automne, en sep- tembre, octobre et novembre, et nous visite très-accidentellement à ces époques. 229. Podiceps cornutus. (La^/^) Grèbe cornu. Gehornter Steiszfusz. Long. lot. 0"'3t. Sommet de la tête cl colleretle d'un noir profond et luslré ; doux pinceaux de plumes rousses au-dessus et derrière les yeux; lorum, cou et poitrine d'un roux vif et brillant; dessous d'un blanc pur nuancé de roux sur les flancs; nuque et dessus noirâtres; pennes alaires secondaires blanches; bec fort, plus court que la tète, comprime dans t(mte sa longueur, noir, à pointe rouge et à base rose; dislance du bord antérieur des narines à la pointe 0"'O15 ; iris dou- ble à cercle jaune et rouge-vif; pieds extérieuroflient noirs, intérieurement gris. Les jeunes sont dépourvus de cornes et de fraise ; lorum blanc ; tout le dessus d'un cendré noirâtre; côtés de la poitrine et flancs d'un cendré noirâtre; gorge, jusqu'au-dessous des yeux cl vers l'occiput, ainsi (juc tout le dessous cl les pennes 2S1 alaires secondaires, d'un blanc pur. Bec cendré-bleuâtre, couleur de cliair à la base, jaune à la pointe ; prunelle entourée d'un cercle blanc dans un cercle rouge^ clair; pieds bruns, cendrés intérieurement. Ce bel oiseau , qui habite les côtes maritimes et les grands lacs du Nord et de l'Est de l'Europe, nous visite accidentellement de la fin de novembre jusque vers la mi-mai, Un mâle adulte, tué par M. le conseiller André, aux étangs de Kockelscheuer, en 1848, fait partie de nos collections. NB. Podiceps arcticus. {Bojé.) Grèbe arctique. Arktischer Steiszfusz. Long. tôt. 0™33. Huppe courte ; front brun-rougeâtre ; dessus d'un brun noi- râtre , les pennes du manteau liserées de couleur plus claire; miroir blanc non apparent; gorge et joues grises; cou et bande longitudinale derrière les yeux et tête d'un roux clair, avec quelques stries blanches sur cette dernière partie; des- sus blanc, brun clair et roux sur les flancs ; abdomen grisâtre. Bec brun-noirâtre à la base, jaune à la pointe ; mandibule inférieure et coins nus du bec d'un jaune terne; iris rouge avec un cercle blanc autour de la pupille. Cette espèce , qui peut-être n'est qu'une race locale du grèbe eornu , propre aux régions boréales de notre continent , apparaît très-accidentellement sur les côtes maritimes de la Hollande en hiver. Peut-être fréquente-t-elle également les eaux intérieures de nos contrées, où pourtant sa présence n'a pas encore été constat tée , probablement parce qu'elle aura été confondue avec d'autres grèbes qui pour la plupart se ressemblent beaucoup. NB. Podiceps auritus. (L«f/i.) Grèbe oreillard, Ohrensteiszfusz. Long. tôt. 0™32. Face, sommet de la tête, la très-courte huppe occipitale et la courte fraise d'un noir profond ; derrière les yeux et au-dessous un pinceau de longues plumes eflilées , d'un jaune clair et d'un roux foncé , qui forment l'arc et couvrent l'orifice des oreilles; gorge, cou, côtés de la poitrine et dessus d'un noir peu lustré ; flancs et cuisses d'un rouge marron très-foncé et nuancé de noirâtre; reste du dessous d'un blanc pur ; bec plus court que la tête, noir, à base déprimée rougeâtre et à pointe relevée en haut ; iris et cercle nu des yeuîf d'un rouge ver- millon; pieds extérieurement d'un cendré noirâtre, intérieurement d'un cendré verdàtre. Les jeunes ressemblent à s'y méprendre à ceux de l'espèce précédente; mais ils s'en distinguent par le blanc do leurs joues qui est plus étendu et descend sur 252 les cùlés du cou, ninis moins loin sur l'dccipul , à lour iris, (jui csl d'une seule couleur, el enfin à leur bec à base déprimée, à mandibules légèrement recuur- bées vers le haut. Cette espèce qui préfère les eaux douces aux cotes maritimes , est très-répandue, en été, dans le Nord de l'Europe, en Sibérie et dans rAméiiqne boréale, et en biver, dans l'Europe méridionale. Elle est de double passade dans les contrées tempérées, au prin- temps, en mars et en avril, et en automne, en octobre et novem- bre, et nous visite accidentellement à ces époques, ainsi que le font supposer difil'érentes cai)tures faites sur le Rhin, sur le Mein et en dernier lieu sur Tétang de Lindrcs, dans le département de la Moselle (Godron). 230. Podiceps miner. (Lr////.) Grèbe castagneux. Kleiner Steiszfusz. Dans le quartier allemand : Deichelchen, Wâsserhengcben, On- kefèscben. Long. loi. 0"27. Gorge, sommet de la lêle et nucjue d'un noir profond; cùlés el devant du cou d'un marron vif; poitrine et flancs noirâtres ; le reste des par- ties inférieures d'un cendré noirâtre nuancé de blanc; cuisses et croupion teints de roussâlre; dessus d'un noir lustré d'olivàlre; rémiges d'un brun cendré; pennes secondaires blanches à leur base el intérieurement ; bec Irès-court , fort comprimé, noir, base de la mandibule inférieure el pointe, blanchâtres; dislance du bord antérieur des narines à l'extrémité 0"'011; iris d'un brun mugeâtre ; pieds extérieurement d'un brun verdâtre, intérieurement couleur de chair ; tarses garnis postérieurement de longues aspérités. Ce petit grèbe, le seul du genre qui séjourne l'année entière parmi nous, est très-commun sur la presjjue totalité de nos cours d'eau et de no^ étangs, et habite jusqu'aux pièces d'eau les plus exiguës et les plus fré([uentées, telles, entre autres, que les abreu- voirs. Il niche dans les roseaux et pond S àioMifs d'un blanc jau- nâtre onde de brun foncé, qui reposent sur une couche d'herbes aquatiiiues sèches qui souvent tlottent sur IVau. On C(uniaît l'amour des grèbes ])oiir leur pnjgéniture. Lorsque celle dernière est en danger, ils prennent un de leurs \)ciils sous chaque aile, plongent et fuient avec eux. Le fait n'a encore été constaté que sur podiceps cristatus Lath. (par WollT, Germann et Faber) et sur jjodiceps auritus Fahcr (par le même Faber); mais m quoiqu'il reste à prouver pour les autres espèces du genre , il est pourtant probable que toutes en agissent de même, dans les mêmes circonstances et peut-être dans des cironstances analogues. L'aven- ture suivante me le fait supposer. Désireux de posséder les œufs de podiceps minor Latli. , je me mis en quête de son nid et char- geai quelques personnes de seconder mes recherches. Un ouvrier, occupé à la queue d'un étang , m'ayant informé qu'il venait de découvrir un de ces nids renfermant quatre œufs , je me fis con- duire sur les lieux et constatai le fait. Une petite course qui me restait à faire, me fit ajourner l'enlèvement immédiat des œufs. Je partis en laissant le nid sous la garde de l'ouvrier qui m'ac- compagnait, promettant de revenir sous peu. Au bout d'une bonne heure j'étais de retour. Je m'approchai du nid pour en sortir les œufs et, à ma grande stupéfaction, je le trouvai vide ! Qu'étaient devenus ces œufs? Comme l'ouvrier avait fait bonne garde à quelques pas du nid , on ne peut rationnellement s'expli- quer leur disparition qu'en supposant que le couple à qui ils ap-^ partenaient, justement alarmé par tout ce qui se passait autour de lui et appréhendant le danger qui le menaçait , avait lui-même enlevé ses œufs pour les transporter, d'un lieu qui ne lui inspirait plus une sécurité sutfisante, dans un endroit sûr, à l'abri de tout danger. GENRE DEUXIÈME. Colymbus. — Plongeon. — Meertaucher. Les plongeons marchent avec difficulté, nagent et plongent avec facilité et aisance et volent assez bien pour pouvoir voyager occa- sionnellement par les airs. Ils sont monogames, nichent dans le haut Nord , et se nourrissent de grenouilles , de poissons et d'in- sectes aquatiques. Leur chair n'est pas mangeable. 231. Colymbus glacialis. (I.) Plongeon imbrin. Polar- Meertaucher. Dans le quartier allemand : Deicher, grôssen Daucher, comme les suivants. — Dans le quartier wallon : Plongeron. Long. lot. O-nGO ù 0'»90. Jeunes : Tête, occiput et toute la iiartie posiérieurc du cou d'un brun cendré ; de petits points cendrés cl blancs sur les joues; gorge, 2S4 devant du cou et le reste du dessous d'un blanc pur; {(lûmes du dus, des ailes, du crouj)ion et des flancs d'un brun très-foncé dans le milieu, bordées et termi- nées par du cendré bleuâtre. Bec lonj; de ()"'0.S à U"'095 ; mandibule supérieure presque droite, d'un gris cendré, l'inférieure recourbée en haut, large dans le milieu, sillonnée en dessous , blanchâtre; iris brun; pieds extérieurement d'un brun foncé, intérieurement blancliàlres, comme les membranes. Les vieux ont la tête, la gorge et le cou d'un noir verdàtre à reflets verdàtres et bleuâtres ; sous la gorge une petite bande transversale rayée de blanc et de noir et sur la partie postérieure du cou un large collier rayé longiludinalemenl de noir et de blanc etc. Le plongeon inibrin, répandu sur les côtes des pays froids et tempérés de tout riiéniisphère boréal, mais particulièrement aux îles Hébrides, aux Orcades et en Islande, est de passage ac- cidentel le long des cotes de TOcéan , dej)uis la fin de rautomne jusqu'à la lin de Tbiver. Les sujets adultes ne pénètrent jamais dans rinlérieur des terres, mais les jeunes d'un an arrivent de temps en temps sur nos rivières, piincipalement aux époques des grandes crues d'eaux. Deux de ces derniers ont été tués sur la Moselle près de Longeville, l'un le 1^ novembre 1822, et l'autre en 182i, pendant l'inondation du même mois de novembre; un troisième individu a été tué i)rès d'Uckange (Holandre) dans les premiers jours de décembre 183(3, et un des exemplaires qui se trouvent dans nos collections a été tué par feu le notaire W. Ma- cber de Uemicli , non loin de sa résidence , il y a une quinzaine d'années déjà. 232. Colymbus arcticus. (L.) Plongeon Lumme ou à gorge noire. A 1 lit iscli cr M ce via u cli er . Long. lot. 0"'.j2. Mandibule supérieure légèrement courbée; milieu de la man- dibule inférieure d'égale largeur avec la base, sans rainure en dessous. Bec long de U-095. Jeunes de l'année : I*res(|u'enlièrement semblables à ceux de l'imbrin dont ils se distinguent à leur taille plus petite et (luebiuefois à une bande noirâtre (jui s'élend sur les côtés du cou. A l'âge d'un an , les jeunes ont la tète et la nuque d'un cendré clair, la gorge et le devant du cou blancs, accidentellement avec quelcjucs plumes d'un noir violet; (juebjues i)lumes noires , sans taches , paraissent sur le dos, le croupion cl les flancs. .V l'âge de dcu.\ uns , le cendre de la Icte et de la nu(iue prend une Icinlc noi- 285 ràtre sur le front; gorge et devant du cou d'un noir violet, varié de plumes blan- ches, et tout le costume s'approche davantage de la livrée parfaite. Adultes : Tête et nuque d'un cendré brun, plus foncé sur le front; gorge et devant du cou d'un noir violet à reflets; sous la gorge une étroite bande rayée ïongitudinalement de noir et de blanc; sur les côtés du cou, depuis l'orillce des oreilles , s'étend une large bande rayée Ïongitudinalement de noir et de blanc ; partie inférieure du cou rayée de noir; dessous d'un blanc parfait; dos, crou- pion et flancs d'un noir profond; sur les côtés de la partie supérieure du dos est un espace longitudinal dont les plumes sont terminées de blanc; scapulaires rayées transversalement de douze ou treize bandes d'un blanc pur; couveitures alaires noires parsemées de petites taches blanches. Cette espèce, qui habite le Nord de l'Europe et de TAmérique, visite les parties tempérées de l'Europe en hiver, et quoique très- commune en Norwége et aux îles Hébrides, ainsi que dans le Nord de TAllemagne , mais à l'époque de son passage seulement, elle est pourtant excessivement rare dans l'Europe occidentale et, dans nos contrées en particulier, son apparition n'a encore été constatée qu'une ou deux fois dans les quinze dernières années. 233. Colymbus septentrionalis. (I.) Plongeon cat-marin. Nordlicher Meertaucher. Long, lot, 0°»50 à 0"60. Bec droit, légèrement retroussé, long de 0°»0S à O^OS ; bords des deux mandibules très-rentrés. Adultes : Gorge, côtés de la tête et du cou d'un gris-souris ; sommet de la tête tacbé de noir; occiput, derrière et dessous du cou rayés ïongitudinalement de noir et de blanc; une bande d'un roux marron vif sur le devant du cou; dessous d'un blanc pur, dessus d'un blanc noirâtre, quelquefois avec des taches blanches peu distinctes ; iris d'un brun orange ; bec noir. Les jeunes, après leur première mue, ont le lorum, les côtés du cou et le des- sous d'un blanc parfait; le sommet de la tête et la nuque d'un cendré noirâtre finement liseré de blanc; dos, scapulaires et croupion d'un brun noirâtre, par- semé d'un grand nombre de petites taches blanches sur les bords des barbes ; couvertures alaires bordées de blanc ; iris brun; bec d'un cendré blanchâtre. Les jeunes à l'âge d'un an ont la gorge et les côtés du cou colorés comme les adultes auxquels ils commencent à ressembler beaucoup; leur costume est par- semé de lâches blanches sur le devant du cou et sur les parties supérieures qui disparaissent peu à peu avec l'âge. Le cat-marin est très-répandu aux îles Loffodcs et en Islande, ainsi que dans la plupart des pays froids de l'hémisphère boréaL 2d6 Il arrive dans les régions tempérées et méridionales vers la fin de Tautomne et en hiver, et se répand sur les cotes maritimes et les eaux intérieures, que les jeunes surtout visitent en grand nombre. A cette époque il apparaît assez fréquemment sur nos rivières , nos marais et nos étangs , mais toujours irrégulièrement et tou- jours solitaire. En diflerentes années, plusieurs individus, parmi lesquels ne se trouva pas un seul adulte, ont été tués sur la Mo- selle i)rès de Maizières (Holandre) , de Sierck , de Schengen et de Remich ; sur l'Alzette , près d'Ettelbruck ; sur la Sûre , dans les environs d'Echlernach, et dans les marais d'Arlon et de Vance. DEUXIEME FAMILLE. PALMIPÈDES TOTIPALMES. Les totipalmes habitent les bords de la mer et ne se voient que rarement sur les eaux douces, surtout sur celles de l'intérieur des terres. Ils plongent et évoluent dans Teau avec une aisance et une rapidité sans égales, nagent immergés, la tête seule hors de l'eau et volent dans cet élément à l'instar des brachyptères. Leurs ailes sont longues, leur vol puissant. Grâce aux ongles aigus dont leurs doigts sont armés, ils jouissent, en outre, de la faculté de percher. Tous les oiseaux de cette famille sont monogames et piscivores. La chair d'aucune espèce n'est mangeable. Ils forment trois genres : Ongle médian non dentelé; tarses et bas des jambes nus. . . . 1. Pélicans. Onirle (Mandibule supérieure non dentelée sur les bords . . 2. CoRMOBAns. ,. ^.V?" ^Mandibule supérieure finement dentée en scie sur les ^'^"^^''^- ( bords . 3. Fois. GENRE PREMIER. Pelecanus. — Pélican. — Pelikan. Les pélicans sont remarquables par le sac vaste, membraneux et dilatable qui est suspendu entre les branches de leur mandi- bule inférieure. Ce sont de gros oiseaux qui vivent indistincte- ment sur les bords de la mer, sur les fleuves et sur les lacs. 2o7 NB, Pelecanus onocrotalus. (L.) Pélican blanc. Gemelner Pelikan. Long. tôt. 1"7S à S-nOO. Plumage d'un blanc pur, à l'exception des rémiges qui sont noires; bec bleuâtre en dessus, jaunâtre dans le milieu, rougeàlre sur les bords; ongles blanc-rouge; face nue d'un blanc rose; poche gutturale d'un jaune clair; iris d'un brun rougeàlre vif ; pieds d'une couleur de chair livide; occiput garni d'un bouquet de plumes longues et eflilées ; vingt pennes caudales. Les jeunes sont d'un cendré blanchâtre; leur dos et leurs ailes sont d'un cen- dré foncé , toutes les plumes de ces parties bordées de cendré plus clair ; rémiges d'un cendré noirâtre; bec et parties nues livides; iris brun. Le pélican blanc, répandu dans les parties chaudes de l'Europe orientale, de l'Asie tempérée et de l'Afrique septentrionale, est de passage très-accidentel dans les contrées occidentales de notre con- tinent, à rOuest du Rhône et du Rhin. Un jeune individu âgé d'un an ayant été tué, le 4 octobre 1835, sur l'étang de Fouligny, dans le département de la Moselle (Holandre), il est à présumer que Fespèce s'égare aussi de temps à autre dans notre pays où pour-' tant sa présence n'a pas encore été constatée. GENRE DEUXIÈME. Carbo. — Cormoran. — Scharbe. Les cormorans ont le bec long, robuste et légèrement com- primé, à mandibule supérieure crochue à son extrémité. Ils vivent fort bien en domesticité; dans quelques pays, en Chine, entre autres, on les utilise à la pêche. 234. Carbo cormoranus. (Meyer.) Grand cormoran. Kormoran-Scharbe. ■ Long. lot. O^Te. Sommet de la têle, cou, croupion et tout le dessous d'un noir verdàlre à reflets ; un large collier sur la gorge et de petits traits sur le cou , blanchâtres; plumes du manteau brun-cendré, bordées de noir verdàtre à re- flets ; rémiges et les quatorze rectrices noires; bec, mesurant depuis la partie cm- plumée du front 0™0G, d'un cendré noirâtre; région nue des yeux d'un jaune verdàtre; poche gutturale verdàtre; iris vert; pieds noirs. Les jeunes ont le dessus d'un brun foncé avec de légers reflets verts ; le collier gris-blanchâtre; le dessous gris-brun , varié de blanchâtre; plumes du haut du dos, scapulaires et couvertures alaires d'un gris cendré bordées par une bande brun-foncé; bec brun-clair ; iris brun. A l'âge d'un an la livrée est parfaite. 238 Le grand cormoran, répandu dans les régions froides et tempé- rées de TEurope, de TAsie et de rAmérique septentrionale, est abondant i)cndant l'année entière sur les cotes de France, de Bel- gique et de Hollande, mais très-rare dans l'intérieur des terres, où il n'ai)paraît qu'accidentellement de l'automne au printemps. 11 se nourrit de poissons, ([u'il poursuit et saisit en volant entre deux eaux, plonge avec légèreté et aisance et nage avec habilité, le plus souvent immergé dans l'eau jusqu'à la tête. Son vol est puissant et soutenu , mais sa démarche est pénible ; encore ne réussit-il à se maintenir en écpiilibre qu'en s'apj)uyant sur ses rectrices, dont les tiges sont rigides comme celles des pics. Comme il éprouve une grande difticulté à prendre son essor, il est aisé de s'en saisir quand il est à terre. Un individu d'un an a été tué près de Thion- ville, le 15 septembre 18^25, et plusieurs autres ont été tués ou pris sur la glace , vers le même endroit de la Moselle , en janvier 1821). Un jeune cormoran a été tué à Blettange en 1834 (Holandre) ; 31. Schmit, de Grentzingen, possède un sujet capturé sur TAlzette, dans les environs de sa résidence, vers 1856 ; et deux années plus lard, une petite bande de cinq à six individus, dont un seul exem- plaire a été i)ris, apparut dans les environs de Schieren où elle s'abattit sur un arbre sur lequel elle resta tranquillement perchée jusqu'à ce qu'elle en fut chassée à coups de fusil. GENRE TROISIÈME. Sula. — ï'ou. — Tôlpel. Les fous volent très-bien, et c'est en fondant directement sur les poissons qui nagent à la surface de l'eau qu'ils saisissent leur proie; ils nagent rarement, ne ])longent jamais et sont obligés, pour marcher, de chercher un point d'appui dans leurs rectrices dont les tiges sont Irès-raides. A terre leur attitude est presque verticale. Ml. Sula alba. (Meijer.) Fou de Bassan. Gemeiner Tôlpel. LoiJjç. lot. 0"'H:i à 0"'9:j. Sominel de la lèlc cl occipul d'un jaune d'ocrc clair, lesle du pluniajg'c d'un blanc de lail, ii l'excepliun des rémi^'cs el de l'aile bàlardc qui sunl iiuiies ; bec bleu-cendré, blanc à la i»uinle ; nudité des yeux d'un bleuâtre 2^9 blair, belles de la base du bec el du milieu de la gorge d'un bleu noirâtre ; iris jaune ; queue en cône allongé. Les jeunes , dans leur première année , ont le dessus d'un brun noirâtre uni- forme, le dessous varié de cendré, l'iris brun et la queue arrondie. A l'âge d'un an, le cou, la poitrine et le dessus sont couverts de taches blanches lancéolées, et à deux ans le plumage est en partie blanc et en partie brun. Le fou de Bassan , répandu dans les régions septentrionales de Tancien monde, habite le voisinage de la merqti'il ne quitte presque jamaisi Très-exceptionnellement un individu isolé s'égare dans l'intérieur des terres et apparaît momentanément sur un lac, un fleuve ou un grand étang. C'est ce qui a eu lieu sur la Meuse (de Selys) et sur la Moselle, près de Toul (Godron), et ce sont ces faits qui me font supposer que l'espèce est également d'apparition accidentelle dans nos pays , où pourtant jusqu'à ce jour sa pré- sence n'a pas encore été cottstatée. TROISIÈME FAMILLE. PALMIPÈDES LONGIPENNES. Les longipennes se distinguent par leurs ailes longues, leur vol puissant et soutenu. Souvent ils rasent la surface des eaux à la manière des hirondelles avec lesquelles ils ont plus d'un point de ressemblance. La majeure partie des espèces de cette famille ha- bile le voisinage de la mer et s'égare rarement dans l'intérieur des terres. On les divise en cinq genres de la manière suivante : / /Queue généralement carrée; Narines membrane des pieds entière. 1. Goélands et Mouettes. s'ouvrant à la l surface iQueue généralement fourchue ; de la mandibule^ membranes des pieds dé- supérieure, / coupées 2. Sternes, non lubulées. lûueue pointue 3, Stercoraires. Narines s'ouvrant par un tube saillant sur la (^ \ mandibule supérieure 4. Thalissidromes. GENRE PREMIER. Larus. — Goéland et Mouette. — Môve. Dans ce genre les grandes espèces sont désignées sous le nom de goélands et les petites sous celui de mouettes. Les uns et les 260 autres se reconnaissent à leur bec comprimé et allongé , crochu à son extréiuilé, à mandibule inléricure anguleuse en dessous. Ce sont des oiseaux lâches et vuraces qui lourmillent sur les bords de la mer, sur les lacs et les grands lleuvcs, dont la nourriture consiste en frai, en poissons vivants et morts et en voieries. Tous sont monogames, nichent à terre et pondent un petit nombre d'œufs. Leur plumage varie considérablement avec les saisons et l'âge; mais les sexes ne diffèrent point, si ce n'est par la taille, les femelles étant un i)eu pUis petites que les mâles. Ce sont d'excellents voiliers qui savent braver les plus fortes tempêtes; ils sont presque continuellement dans l'air, et leur vol est si puissant et si soutenu qu'ils ne s'abattent que rarement sur le rivage ou sur l'eau pour prendre un instant de repos. Leur chair huileuse et de mauvais goût n'est pas mangeable. 235. Larus marinus. (L.) Goéland à manteau noir. Mantelmôve. Dans le quartier allemand : AYandmècher (fabricant d'ouragans), ainsi que les suivants. Long. toi. 0™63 à fl">75. Ailes dépassant de très-pou le bout de la queue ; pieds blancs ; tarses longs de 0"'077 ; bec d'un jaune bleuâtre marqué de rouge à l'angle de la mandibule inférieure. Sommet de la tète, région des yeux, occiput et nuque blancs, toutes les plumes de ces parties rayées longiludinalement de brun clair; front, cou , dessous, dos et queue d'un blanc pur; manteau d'un noir d'ardoise, pennes secondaires terminées de blanc; iris d'un jaune brillant et marbré de brun. Jeunes ; Tète et devant du cou d'un blanc grisâtre couvert de nombreuses ta- ches brunes; dessus brun, toutes les pennes bordées de blanc roussàtre formant des bandes transversales sur les couvertures des ailes ; dessous d'un gris sale rayé de larges zii^zags et de taches brunes ; pennes du milieu de la queue noires et blanches , les latérales noires vers le bout , toutes bordées et terminées de blan- châtre; rémiges noirâtres, avec un peu de blanc sur la pointe; bec d'un noir profond; iris et cercle nu des yeux, bruns; pieds d'un brun livide. Au fur et à mesure qu'ils avancent en âge, la livrée des jeunes se rapproche de plus en plus de celle des adultes ; elle est parfaite à la troisième mue d'au- tomne. Cette espèce, qui est très-commune aux Orcades et aux Hébri- des, est de double pnssage sur les cotes d(; l'Océan, au commen- cement et à la lin de Thiver. Elle apparaît de temps à autre sur la 261 Moselle et la Sûre, à la suite d'un fort coup de vent ou d'une vio- lente tempête , mais sans jamais s'y arrêter plus d'un jour. Les sujets adultes sont excessivement rares; les jeunes se voient chaque année. 236. Larus argentatus. {Bnnm.) Goéland à manteau gris. Silbennôve. Long. toi. O-^aS à 0'n64. Longueur du tarse OinOeG; ailes dépassant à peine î'extrémité de la queue. Adultes, en hiver : Sommet de la tète, région des yeux, occiput, nuque et cô- tés du cou blancs, toutes les plumes rayées longiludinalemenl de brun clair; dessous, front, gorge, dos et queue d'un blanc parfait ; manteau d'un cendré bleuâtre pur; rémiges en partie noires à extrémité blanche et baguettes noirâ- tres; pennes secondaires et scapulaires terminées de blanc; bec jaune d'ocre; angle de la mandibule inférieure d'un rouge vif; bordure des yeux jaune; iris jaune clair ; pieds livides. En été les taches brunes de la tête etc. disparaissent. Jeunes : Dessous , têle et cou d'un gris foncé varié de nombreuses taches d'un brun clair; dessus brun clair, toutes les plumes bordées de roussàlre; pennes caudales brunes, blanches à la base et jaune-roussàtre à la pointe ; bec brun noi- râtre; iris et cercle nu bruns; pieds livides. Au fur et à mesure qu'ils avancent en âge, leur livrée se rapproche de plus en plus de celle des adultes ; elle est parfaite après la troisième mue d'automne. Ce goéland, qui est répandu pendant l'année entière sur les côtes de France, de Belgique et de Hollande, est de passage très- accidentel sur la Moselle après les gros temps, ordinairement en automne et en hiver. Le 9 juin 1864, j'ai rencontré un individu de cette espèce dans la vallée de la Syre, près de Moutfort; il se tenait dans les champs fraîchement labourés à quelques kilomètres de Teau. 237. Larus fuscus. (L.) Petit goéland à manteau noir. Kleine Mantelmdve. Long. tôt. O'n'iO à O'"5o- Adultes, en hiver : Longueur des larses 0'"057; ailes dépassant la queue de 0"'0o2. Sommet de la tête, région des yeux, occiput, nuque €t côtés du cou blancs, toutes les plumes de ces parties rayées longiludinalemenl de brun clair; dessous, front, dos et queue d'un blanc pur ; manteau d'un noir ardoisé; rémiges presque totalement noires, les deux extérieures avec une tache ovale blanche vers l'extrémité, les autres blanches à la pointe; pennes secon- daires et scapulaires terminées de blanc ; bec jaune-citron ; angle de la mandi- 202 bule inférieure d'un pougo vif; bordure des yeuxrouîre; iris d'un rouîro très- clair : pieds jaunes. En été : la lête et les aulres parties blanches, rayées de brun, sont (l'un blanc parfait. Jeunes ; Gorge et devant du cou blanclifitres, avec des raies longitudinales d'un brun clair; dessous el cou blanchâtres, pres(}ue totalement couverts de grandes lâches d'un brun très-foncé ; plumes du dessus d'un brun noirâtres bordées de jaunâtre; pennes caudales d'un noirâtre foncé à pointes blanches el à base d'un gris marbré de noir; rémiges d'un noir profond sans aucune tache vers le bout; bec noir, brun à la base; pieds d'un jaune d'ocre sale. Cette espèce, plus répondue dans les parties orientales de l'Eu- rope que dans l'Ouest du même continent, est de passage en au- tomne sur les côtes de TOcéan et de la Méditerranée. Elle s'égare quelquefois dans l'intérieur des terres , à la suite d'une grande pertmbation atmosphérique, et pénètre très-accidentellement jus- que sur nos grands cours d'eau. Un individu adulte a été tué sur la Moselle (Holandre). 238. Larus canus. (I.) Mouette à pieds bleus ou cendrée. Slurmmuve, Long. toi. 0™t4, Tête, occiput, nuque el ci)lés du cou, blancs, parsemés de nombreuses taches d'un blanc noirâtre ; dessous , croupion et queue d'un blanc parfait; manteau d'un cendré bleuâtre pur; rémiges d'un noir profond vers le bout , les deux extérieures â baguettes noires, avec un long espace blanc, et toutes, de même que les scapulaires el les pennes secondaires, terminées de blanc; bec petit, d'un bleu verdâlre à la base, jaune d'ocre â la pointe; bouche orange; iris brun ; cercle nu des yeux d'un brun rougeâlre ; pieds d'un cendré bleuâtre, ma- culé de jaunâtre. Les jeunes ont sur le dos des plumes d'un cendré bleuâtre pur, mêlées avec des plumes brunes bordées de jaunâtre, la tète rayée de brun sur fond blanc; dessous blanc avec des taches el des teintes d'un gris clair ; la base du bec d'un cendré bleuâtre livide el la pointe blanche. Celte mouette, originaire des régions arctiques, est très-répan- due en hiver sur les cotes maritimes de la France et de la Hol- lande. Elle nous visite accidentellement après les fortes tempêtes et a été tuée sur la Moselle en février i«^25 et en novemhre IcSofî, ainsi que dans la vallée de Mcrsch, dans les environs de Lintgen, vers 1858. 263 239. Larus tridactylus. {Lath.) Mouette tridactyle. Dreizehige Move. Long. toi. 0'n42. Tarse long de O^OSS , pouce représenté par un moignon dé- pourvu d'ongle. Sommet de la tête, occiput, nuque et une partie des cotés du cou d'un cendré bleuâtre uniforme; manteau d'un bleu pur; dos, croupion, queue et tout le dessous d'un blanc parfait; bec d'un jaune verdàtre; bouche et tour des yeux d'un beau rouge ; iris brun ; pieds d'un brun olivâtre. Les jeunes ont du noir vers le bout de la queue et leur bec est maculé de noirâtre. La mouette tridactyle, originaire des régions arctiques de TEu- rope, est de passage en automne et en hiver sur les côtes de rOcéan, ainsi que sur les eaux intérieures des pays froids et tem- pérés. Quoiqu'elle ne soit que de passage accidentel dans nos con- trées, on l'y rencontre néanmoins beaucoup plus fréquemment que l'espèce précédente. Elle a été tuée, dans ces derniers temps seulement, plusieurs fois sur la Moselle, à Remich et à Greven- macher, dans les vallées de Rœser et de Mersch , ainsi que dans dans les marais de Fouches et de Vance et autres lieux analogues, le plus communément en septembre ou octobre et en février. 240. Larus ridibundus. {Leisl.) Mouette rieuse ou à capuchon brun. Lachmove. Long. tôt. O'nSS. Tarse long de 0^048. Adultes , en été : Tête et haut du cou d'un brun très-foncé ; paupières entourées de plumes blanches ; dessous d'un blanc rosé; manteau d'un cendré bleuâtre très-clair; intérieur des ailes d'un cendré . noirâtre ; bord extérieur de l'aile et rémiges d'un blanc pur, l'extérieure bordée longiludinalement de noir et d'un noir profond sur la moitié des barbes inté- rieures , ainsi qu'à la pointe ; queue blanche ; iris d'un brun foncé ; bec et pieds d'un rouge vermillon vif. En hiver la lête et le cou sont d'un blanc parfait, à l'exception d'une tache noire en avant des yeux et d'une seconde tache noirâtre sur l'orifice des oreilles. Jeunes : Tête et occiput d'un brun très-clair; une grande tache blanche der- rière les yeux; collier sur la nuque et dessous blancs légèrement teints de rous- sàlre sur le devant du cou et marqués de croissants bruns sur les flancs ; manteau brun avec des bordures jaunâtres ; les grandes couvertures d'un cendré bleuâtre ; bord supérieur de l'aile et croupion blancs , de même que les pennes caudales qui sont terminées par une bande d'un brun noirâtre ; rémiges blanches à leur origine et sur les barbes intérieures, noires extérieurement et au bout; bas du bec livide ; pointe noire; pieds jaunâtres. 26i La moiielle rieuse, très-répandue sur les rivières, les lacs salés et d'eau douce de l'Europe prosqu'eutière, se voit fréquemment sur la Moselle et nos autres cours d'eau, depuis la mi-mars jusqu'à la mi-septembre, mais particulièrement après les fortes tempêtes d'automne et de printemps. Les sujets adultes qui nous visitent, voyagent ordinairement solitaires ou par couples, mais les jeunes arrivent fréquemment par bandes de vingt à vingt-cinq individus. Une bande de ces dernières s'abattit le 15 juillet 1865 dans les prés, alors inondés, situés en amont de Moutlbrt, et y séjourna jusqu'au S'^; le *25 du même mois il n'en restait plus qu'un seul individu. Les mouettes adultes nous visitent ordinairement en livrée plus ou moins parfaite d'hiver; un seul sujet tué à Bettem- bourg, le 1" avril 18G3, était au plumage de noce. GENRE DEUXIÈME. Sterna. — Sterne ou Hirondelle de mer. — Seeschwalbe. Les sternes se reconnaissent à leurs tarses courts et à leurs pieds étroits, à palmures échancrées. Ils ont le bec légèrement arqué, effilé, plus long que la tète et terminé en pointe. Leurs ailes sont très-grandes, aiguës et étroites et se croisent à Tarrière. Leur queue est fourchue. Les sternes, qu'à cause de leur ressemblance avec les hiron- delles on nomme également «hirondelles de mer», habitent les côtes maritimes, mais certaines espèces fréquentent également les grands fleuves. Ils n'apparaissent qu'accidentellement chez nous après les gros temps. Leur nourriture consiste en petits pois-? sons et en insectes. Leur chair n'est pas mangable. Ils sont mo- nogames. 241. Sterna hirundo. (L.) Sterne pierre-gar in. Gemeine Seeschwalbe. Dans le quartier allemand : MPerschmollef ; Rheinschmollef, ainsi que les suivants. — Dans le quartier wallon : Aronde de mer, ainsi que les suivants. Long. lot. 0'n37. Tarse long de O-^OSâ. Queue Irès-fourcliuc ('{rnlc aux ailes ou plus courle; bec médiocre, rouge, à pointe noire; pieds rouges ; les jeunes ont la base du bec cl les pieds d'une couleur orangée lerne. 268 Adultes : Dessus de la tête et nuque d'un noir profond ; gorge , côtés du cou et parties inférieures blanches ; poitrine et bas du cou légèrement teints de cendré clair; pennes des ailes d'un cendré blanchâtre, les primaires d'un cendré brun à l'extérieur; queue blanche, les pennes extérieures d'un cendré brun en dehors. Les jeunes ont le front et le dessus de la tête d'un gris blanc, tacheté de noi- râtre à l'occiput; les parties supérieures d'un cendré terne, tacheté de brun clair, toutes les plumes bordées et terminées de blanc sale ; parties inférieures d'un blanc sale; pennes de la queue cendrées, terminées de blanchâtre. Le pierre-garin , répandu sur les côtes maritimes d'une grande partie de notre globe, ainsi que sur les eaux douces de l'intérieur qui ne sont pas trop éloignées des mers , remonte fréquemment les grands cours d'eau et nous visite accidentellement, pendant les gros temps, depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de septembre. C'est avec le sterne épouvantail l'hirondelle de mer que l'on rencontre le plus fréquemment sur nos rivières, principa- lement sur la Moselle et la Sûre. 242. Sterna arctica. {Temm ) Sterne arctique, Langschwdnzige SeescMvalbe. Long, tôt. 0°>34. Bec grêle, rouge, sans pointe noire ; tarse long de 0'»^Q ; queue très-fourchue , aussi longue ou un peu plus longue que les ailes ; dessus comme dans Sterna hirundo ; dessous du même cendré foncé que le dos; une très-petite partie de l'abdomen, couvertures inférieures de la queue et une bande au-dessus des yeux d'un blanc pur. Cette hirondelle de mer habite les contrées septentrionales des deux mondes où elle remplace le pierre-garin, qui ne pénètre pas aussi avant vers le Nord. Un petit nombre d'individus hivernent sur les plages de la Méditerranée et sont de double passage dans l'Europe centrale vers la fin de l'été et au printemps. De loin en loin quelques représentants de l'espèce s'égarent jusque sur nos cours d'eau, notamment sur la Moselle, où j'ai tué un exemplaire à la fin d'août 1856. Un second individu a été tué dans les marais de Vance au printemps en 1861. 243. Sterna leucoptera. (Temm.) Sterne leucoptère, Weiszschwàiizige Seeschwalbe. Long. tôt. 0'"27, Longueur du tarse 0"02. Queue à peine fourchue, dépassée de 0™063 par les ailes ; bec brun ; pieds rouges ; membranes très-découpées, l'in- SÂVHH LUX* 18 266 terne ne formant qu'un pelit rudiment; têle, cou, haut du dos et abdomen d'un noir profond; bas du dos et scapulaires d'un noir cendré; petites et moyennes couvertures des ailes, croupion , pennes et couvertures caudales d'un blanc pur; grandes couvertures et pennes secondaires d'un cendré bleuâtre avec une bande longitudinale blanche sur les barbes intérieures des deux premières rémiges; iris noir. Cette espèce méridionale , répandue dans le Sud de l'Europe et de l'Asie, ne se voit qu'accidentellement de ce cùté-ci des Alpes. Je lui attribue un individu qui fait partie de la collection de M. Waltzing d'Arlon, mais sur l'identité duquel il me reste quelques doutes, parce qu'il n'est pas en plumage de noce , le seul que je connaisse, et que sa queue dépasse les ailes, au lieu d'être dé- passée par ces dernières. Ses membranes fortement découpées , et la longueur de son tarse ne permettent pas de le confondre avec sterna nigra, ni avec aucune espèce voisine, et comme les dimen- sions relatives de sa queue et de ses ailes pourraient bien être le résultat du montage, cette anomalie n'a pu ébranler ma conviction. L'exemplaire dont s'agit a été tué au marais de Vance au prin- temps de 1861 ; il était en compagnie d'un sterne épouvantait qui fut tué avec lui. 244. Sterna nigra. (I.) Sterne épouvantail. Schwarze Seeschwalbe. Dans le quartier allemand : Mferschmollef ; Wandmècher. — Dans le quartier wallon : Aronde de mer. Long. tôt. 0™27. Longueur du tarse 0'"0-2. Queue peu fourchue dépassée de 0'"04 par les ailes ; bec noir; pieds d'un brun rougeàtre ; membranes à moitié découpées. Les jeune» ont le bec brun à la base et les pieds d'un brun livide. Adultes, en hiver : Tête et dessus du cou d'un noir profond ; front, gorge et devant du cou d'un blanc pur ; poitrine et ventre dun noir cendré ; couvertures inférieures de la queue blanches. Parties supérieures, croupion et queue, cendrés. En été : Tête d'un noir foncé; devant du cou, poitrine et ventre d'un cendré très- foncé. Les jeunes ont le front, les côtés, le devant du cou et les parties inférieures d'un blanc pur; une tache noire en avant des yeux; sommet de la tête et nuque noirs; dos et scapulaires bruns, avec du cendré roussàtre; ailes, croupion et queue cendrés. Une grande tache d'un cendré noirâtre sur les côtés de la poitrine. Cette liiiondclle de mer niche et liasse sa vie sur les lacs, les étangs et les grands ileuves des contrées tempérées et froides de 267 l'Europe, de TAsie et de l'Amérique. Elle est rare sur les bords de la mer, et n'y paraît qu'accideiuellemeiit de même que sur nos rivières où elle se voit néanmoins assez fréquemment et où elle apparaît depuis la fin d'avril jusqu'à la fin de septembre. 245. Sterna minuta. (I.) Petite hirondelle de mer. Kleine Meersckwalbe. Long. lot. O'nSi. Front et trait au-dessus des yeux d'un blanc pur, ainsi que les parties inférieures; une raie entre l'œil et le bec, sommet de la tèle, occiput et nuque noirs; dos et ailes d'un cendré bleuâtre pur; croupion blanc-bleuàlre; baguettes des rémiges et les deux premières pennes de l'aile d'un brun noirâtre ; queue très-fourchue, blanche; bec jaune-orangé, noir à la pointe; iris noir; pieds d'un rouge orangé; tarse long de 0"'01S. Cette espèce, commune sur les bords de la mer, est rare sur les eaux douces de l'intérieur où son apparition n'est qu'accidentelle. Nous la voyons quelquefois sur la Moselle, après les gros temps, au printemps et à l'automne principalement. J'ai tué un couple à Grevenmacher en septembre 1856; un troisième individu a été tué dans les maraib de Vance au printemps de l'année 1861, et un quatrième, qui fait partie de nos collections, a été abattu sur la Moselle en 1864. GENRE TROISIÈME. Lestris. — Stercoraire. — Raubmôve. Les stercoraires ou Labbes sont des oiseaux courageux, qui ressemblent beaucoup aux mouettes, mais qui s'en distinguent par quelques caractères extérieurs et principalement par leurs mœurs. Ils attaquent les goélands et autres oiseaux pêcheurs, fondent sur eux et les harcellent jusqu'à que ces derniers leur abandonnent leur proie. On les reconnaît facilement à leurs ailes longues , à leur vol très-rapide , à leur bec qui est plus crochu que celui des mouettes, et à leur queue, dont les rectrices médianes sont allon- gées et dépassent notablement les latérales, surtout chez les adultes. Leur nourriture consiste en poissons, coquillage et chair morte ou vive. Ils sont immangeables. 268 246. Lestris pomarina. {Temm.) Stercoraire à queue courte, Mittlere Raubmôve, Long. tôt. O'"o8. Face , sommet de la tête , occiput, dos , ailes et queue d'un brun très-foncé sans aucune tache ; plumes du cou et de la nuque longues, su- bulées, d'un jaune d'or lustré ; gorge, devant du cou, ventre et abdomen blancs ; des taches brunes transversales sur les flancs et les couvertures inférieures for- ment un large collier sur la poitrine ; les deux filets de la queue larges jusqu'au bout où ils sont arrondis. Un individu de cette espèce , tué sur la Moselle près de Thion- ville en automne 1822 (Holandre), est le seul témoignage authen- tique de son apparition dans nos contrées. Le stercoraire pomarin, originaire des régions arctiques des deux mondes, ne paraît qu'ac- cidentellement sur les côtes de l'Océan et plus rarement encore sur les eaux intérieures des contrées tempérées où, généralement encore, les jeunes pénètrent seuls. NB, Lestris parasitica. {Boié.) Stercoraire parasite. Struntm'ôve ; Schmarotzer-RaubmOve. ' Long. toi. O'^ZQ. Plumage d'un brun cendré uniforme, plus clair sur le des- sous ; base intérieure des rémiges et parties supérieures des pennes caudales d'un blanc pur, le reste noir; les filets de la queue diminuant sensiblement de largeur vers leur extrémité qui se termine en pointe Irès-eflilée. Bec noir à la pointe, bleuâtre à la base; tarse long 0™0-42; pieds d'un noir profond ; iris brun. Les vieux ont le front blanchâtre et une espèce de calotte d'un brun noirâtre sur la tête; la gorge, la région des yeux, le cou, la poitrine, le ventre et l'abdo- men d'un blanc pur; couvertures inférieures de la queue, dos, ailes et pennes caudales d'un brun cendré très-foncé , qui se nuance en noirâtre sur les pennes caudales et le bout des rémiges ; filets très-longs ; reste comme dans l'âge moyen, décrit ci-dessus. Ce stercoraire, qui est originaire des régions arctiques de l'Eu- rope, est de passage accidentel sur les cotes de l'Océan, ainsi que dans l'intérieur des terres après les fortes tempêtes d'automne. Plusieurs individus ayant été capturés sur l'Escaut et le Rhin (de Selys), ainsi que dans les environs de Nancy (Godron) et dans le département de l'Aube (Kay), l'espèce est aussi probablement de passage accidentel dans nos contrées , où pourtant son apparition n'a pas encore été constatée. Lestris BufTonii Boié étant plus petit de taille et ayant l'angle 269 du bout de la raandibule inférieure du bec beaucoup plus prononcé et Tonglet de la supérieure plus court et plus bombé, est considéré par différents auteurs comme espèce distincte de Lestris parasitica Boié. Si tel est le cas , je présume que l'oiseau dont parle M. Go- dron sous le nom de Stercorarius cepphus Briss. (stercoraire des rochers) et celui que M. Ray mentionne sous la dénomination de Lestris Richardsonii Sivains. (stercoraire de Buifon), s'appliquent tous à la seconde espèce, la plus commune des deux, quoique ces noms soient considérés, Lestris Richardsonii SwahiSy comme sy- nonyme de Lestris parasitica Boit?, et Lestris cepphus Briss. comme synonyme de Lestris Bufifonii Boié, GENRE QUATRIÈME. Thalissidroma. — Thalissidrome. — Sturmlâufer. Les thalissidromes , souvent désignés sous le nom de pétrels , sont des oiseaux nocturnes qui , pendant le jour, restent cachés dans des souterrains et ne prennent leur essor qu'à la nuit tom- bante. Ils volent avec rapidité et se reposent parfois sur les flots en les piétinant et en agitant les ailes en même temps. Tous habi- tent les bords de l'Océan et s'avancent fort loin dans la mer à la recherche de leur nourriture. Ils sont monogames , piscivores et immangeables. Ces oiseaux , lorsqu'on les inquiète , lancent par leurs narines une matière huileuse fétide dont leur estomac paraît rempli. 247. Thalissidroma pelagica. (L.) Thalissidrome de tempête, Sturmvogel; Sturmschwalbe, Long. tôt. 0™17. Tête, dos, ailes et queue d'un noir mat; parties inférieures d'un noir couleur de suie; scapulaires et pennes secondaires des ailes terminées de blanc ; croupion marqué d'une bande d'un blanc pur; queue carrée, un peu dépassée par les ailes , noire , comme les rémiges ; bec et pieds noirs ; iris brun ; tarse long de 0»022. Mâle et femelle semblables. Les jeunes ont les teintes moins foncées et le bord des plumes est couleur de suie ou roussàtre. Le thalissidrome de tempête se rencontre habituellement sur rOcéan atlantique, mais sur l'hémisphère boréal seulement. Dans l'intérieur des terres il n'apparaît que très-accidentellement et toujours isolé , à la suite de quelque grande perturbation atmos- 270 phérique. Feu Ilolandre signale rapparition d'un de ces oiseaux, tué sur un étang des environs de Thionville, le 15 janvier 18*22, et M. de Selys-Longchauips meniionne la capture d'un second in- dividu de la même espèce , pris à la main sur un élang du centre de TArdenne, après la tempête du 30 novembre 1835. QUATRIÈME FAMILLE. PALMIPÈDES LAMELLIROSTRES. Les lamellirostres ont le vol élevé et soutenu et voyagent par troupes ordinairement disposées en lignes obliques ou en angles aigus. Ils vivent généralement sur les eaux douces et sont recon- naissables à leur bec armé de lamelles ou de dents, qui laissent échapper Teau , et servent à retenir les parties solides qu'ils ra- massent en barbotlant dans la vase , les plantes aquatiques ou au fond de Teau. Ils forment cinq genres : ^ /Cou grôlfi cl très-long; bec d'égale largeur piufLi^ i^"'-'""' ^.cy<^y^s. ■'T i'Y,^J.^ /Cou moyen; bec conique; mandibule infé- ^ '^ ^ ' \ rieure moins large que la supérieure . ^2. Oies. Bec plus large que liaulàiPouce libre 3. Canards. la baso ou d'égale lar- J geur jusciuà rexlrémité'Pouce bordé d'une membrane 4. Fuligulbs. Bec armé de dénis 5. Harlës. r.l-NRE PREMIER. Cygnus. - Cygne. — Schwan. Les cygnes sont lK'r])ivor('s comme les oies, mais tandis que ces dernières recherchent leur nourriture sur la terre, ils se procurent la leur au fond de l'eau. Ils sont monogames, nichent à terre et leurs petits quittent le nid , courent et nagent dès leur naissance et recherchent eux-mêmes leur pâture. Les cygnes, modèles de grâce et de beauté, sont voiliers intré- pides en même temps que nageurs habil(\s. Ils ne plongent pas ordinairement et n'ont recours à la submersion complète que pour 271 se soustraire à un danger imminent. Ils sont originaires du Nord et n'apparaissent qu'accidentellement dans nos climats, pendant les hivers rigoureux. Dans leurs migrations il affectent le même ordre de marche que les oies et voyagent en lignes ou rangées en V. Leur chair est mangeable, mais n'est pas de bonne qualité. 248. Cygnus férus. (L.) Cygne à bec jaune. Singschwan. Dans le quartier allemand : Schwunn ; welle Schwunn. — Dans le quartier wallon : Cine sauvatche. Long. lot. l™So. Bec noir à cire jaune; plumage tout blanc; iris brun; pieds noirs. Les jeunes ont la cire de couleur blafarde et les pieds d'un gris rougeàlre; leur plumage est d'un gris clair. Le cygne sauvage habite l'Europe septentrionale et la Sibérie et visite en hiver l'Europe tempérée et méridionale. Il est plus particulièrement de passage le long des côtes maritimes de Hol- lande et de France et ne pénètre qu'en petit nombre dans l'intérieur des terres et par intervalles seulement. Il est rare qu'il se passe trois hivers sans que l'on voie paraître des cygnes sauvages dans les Ardennes (de Selys). M. Dondelinger de Lintgen possède un individu tué dans la vallée de Mersch en 1853. En mars 1855 on en a tué deux près de Weilerbach et on en a observé dans les en- virons d'Echternach, de Bettembourg et de Pleitrange. En janvier de la même année une petite bande, de huit à dix individus, s'est tenue pendant plusieurs jours sur la Moselle en amont de Machtum, et, vers la même époque, plusieurs cygnes furent capturés aux Espenvveyern , étangs fangeux situés sur le territoire de la com- mune de Betzdorf. Enfin, en dernier lieu, le 6 février 1865, quel- ques individus ont été observés dans la vallée de l'Alzette, près de Huncherange. En 1862, un couple de cygnes séjourna de printemps à l'au- tomne dans la vallée de l'Attert, près de Beckerich, où il se tenait habituellement dans les prairies qui avoisinent le Steffensbusch. Ces oiseaux étaient si farouches et si circonspects, depuis leur arrivée jusqu'à leur départ, qu'ils ont déjoué toutes les manœuvres de leurs nombreux persécuteurs et traversé sans encombres les mille dangers dont ils n'ont cessé d'être entourés pendant toute 272 la durée de leur séjour parmi nous. Ce couple ayant passé la sai- son des amours dans le même lieu , il est présumable qu'il y a niché, et la circonstance que, pendant un certains temps, on ne voyait plus qu'un seul individu , ne fait que confirmer cette sup- position. On croyait déjà généralement que l'un des cygnes avait été tué ou avait péri de toute autre manière , lorsque tout à coup le couple se réforma ; dès lors les vrais motifs de sa séparation étaient évidents pour tout le monde, et quoique sa couvée n'eût pas réussi, personne ne douta plus qu'il l'eut faite. L'authenticité de l'apparition dans nos contrées du cygne à bec rouge n'est pas suffisamment prouvée pour que l'on puisse ad- mettre que le couple dont il s'agit ait appartenu à cette espèce, et sa sauvagerie naturelle et son excessive timidité démontrent clai- rement que ce ne pouvaient être des cygnes privés échappés à leur maître. A défaut de renseignements plus précis, je dois donc me borner à supposer que les oiseaux dont s'agit étaient des cygnes de l'espèce sauvage , non seulement parce que ce ne pou- vaient être des cygnes à bec rouge, mais encore parce que Tes- pèce ordinaire est la seule qui soit généralement répandue dans nos contrées. NB. Cygnus musicus minor. [SchlegeL) Cygne de Beivick. Klehier Singschwan. D'un tiers plus pclit que l'espèce précédente; plumage blanc, légèrement jau- nâtre particulièrement au cou. Base du bec plus élevée que dans l'espèce sau- vage, formant une protubérance jaune; ailes plus courtes; pieds d'un noir plus décidé, plus longs et plus grêles. Quelques mèches d'un brun roussàtre sur la tête; dix-huit reclrices au lieu de vingt que l'on observe dans l'espèce précédente. Cette espèce, qui habite la Sibérie et l'Islande , est de passage régulier en hiver dans les contrées tempérées de l'Europe, plus particulièrement sur les côtes de l'Océan. 11 est probable qu'elle est également de passage dans nos contrées, ce qui pourtant n'a pas encore été constaté, probablement parce qu'elle aura toujours été confondue avec l'espèce précédente à laquelle elle ressemble beaucoup. 273 249. Cygnus olor. (L.) Cygne à bec rouge. Stummer Schivati. Dans le quartier allemand : Schwun ; zame Schwun. — Dans le quartier wallon : Cine. Long. tot/l'»50. Plumage tout blanc ; bec rouge tubercule à la base supérieure , noir sur le bord des mandibules, sur les narines, l'onglet et autour des yeux; pieds d'un noir légèrement rougeàlre. Les jeunes de l'année ont le plumage brun- cendré , le bec et les pieds couleur de plomb. Ce bel oiseau, qui est la souche du cygne domestique, habite les pays septentrionaux de l'Europe orientale et la Sibérie, et n'apparaît que très-accidentellement dans nos contrées. Peut-être même les quelques individus tués chez nous n'étaient-ils que des cygnes privés échappés de quelque parc, et dans ce cas l'espèce domestique seule ferait partie de notre faune. La race privée se reproduit parfaitement en domesticité, niche à terre, dans le voisinage des eaux , et pond 6 à 8 œufs d'un ver- dâtre clair. Elle est fort peu répandue dans nos contrées et n'est élevée que pour l'agrément, dans le but de vivifier quelque bassin ou étang et de maintenir la limpidité de leurs eaux , car le cygne détruit rapidement les algues et les autres végétaux qui croissent si abondamment dans les eaux tranquilles. GENRE DEUXIÈME. Anser. - Oie. — Gans. Les oies diffèrent des canards par la forme de leur bec beau- coup plus cylindrique, plus étroit et plus développé en hauteur. Elles ont des habitudes moins aquatiques, nagent peu et ne plon- gent que pour échapper à un danger qui les menace. Elles vivent plus à terre que sur l'eau et se nourrissent presqu'exclusivement de végétaux et de graines. Leur démarche est assurée, leur vol élevé et soutenu, leur voix forte, vibrante et métallique. Les oies sont polygames et nichent à terre. Leurs petits quit- tent le nid après leur éclosion , marchent et nagent en sortant de la coquille et prennent eux-mêmes leur nourriture. Toutes les espèces ne sont que de passage régulier ou accidentel dans nos climats. Elles voyagent par bandes qui affectent, dans leur vol , un ordre parfait , Tantôt elles sont rangées en ligne et 271 tantôt elles forment un angle aigu dont un seul oiseau occupe le sommet. L'oie qui se trouve en tète règle la marche de la colonne, tend le courant de l'air et facilite la voie au reste de la bande. Ce poste fatigant est alternativement occupé par les plus forts oiseaux de la troupe ; celui qui l'a occupé pendant un certain temps va se placer à la queue du convoi et il est remplacé au même moment par un autre chef qui sort des rangs pour se placer à la tète des voyageurs. Diftërentes espèces d'oies se propagent en domesticité et s'ac- commodent fort bien de cette position. La chair des oies sauvages est de bonne qualité, mais sous ce rapport la variété domestique ordinaire l'emporte sur ses congénères sauvages. 250. Anser hyperboreus. (Gmél.) Oie de neige ou hyperborée. Schiieegans. Long. lot. O^^SO. Côtés du cou marqués de sillons longitudinaux ; front jaune ; plumage blanc , à l'exception des rémiges qui sont noires dans leur partie supé- rieure; mandibule supérieure rouge , inférieure blanchâtre, onglet bleu ; pieds et cercle nu des yeux, rouges. Les jeunes ont les pieds bruns et leur plumage est, suivant leur âge respectif, plus ou moins fortement teinté de bleuâtre et de gris brunâtre. Cette oie, originaire des régions polaires, est de passage régu- lier dans l'Est de l'Kurope, mais n'apparaît que très-accidentelle- ment dans les contrées de l'Ouest de notre continent. J'attribue à celte espèce un oiseau égaré observé dans les environs de iMersch au commencement de février de l'année IHOrj. Le matin, quand il fut aperiju, il broutait tranquillement l'herbe et était si fatigué ou naturellement si peu farouche, qu'il se laissait approcher de près sans se préoccuper beaucoup de ce qui se passait autour de lui. Son plumage était d'un blanc uniforme à l'exception de l'extrémité des rémiges et des parties voisines de la queue qui étaient de cou- leur noire ou foncée. Son port, sa démarche, sa taille, son cri, ses allures et toute sa manière d'être étaient si semldables à ceux de nos oies domestiques, qu'il fut pris pour une de ces dernières et comme telle épargné par les chasseurs qui ne reconnurent leur er- reur que le soir, ([uand l'oiseau, après une journée de repos, avait reprisses forces et se montrait moins rontiant à l'égard de l'honmie. 275 Il était trop tard alors pour assurer sa capture , car il parlait de loin et finit par disparaître. Tous les renseignements que j'ai recueillis sur le sujet qui m'occupe, sont si concordants et si précis, qu'il ne peut guère rester de doute sur l'identité de l'espèce, que tous les détails, et jusqu'à l'époque de l'apparition au cœur d'un long hiver d'une année exceptionnellement rigoureuse, font reconnaître. De tous nos grands oiseaux à plumage plus ou moins blanc , il n'y en a aucun que l'on puisse confondre avec une oie, ni la cigogne blanche , ni le fou de Bassan , ni le pélican blanc , ni même les cygnes ; la spatule seule pourrait donner lieu à confusion ; mais comme cette dernière est muette et que notre oiseau avait un cri pareil à celui des oies, ce dernier ne peut donc être qu'une oie hyperborée, de quelques années d'âge, n'ayant pas encore revêtu la livrée parfaite des adultes que beaucoup de sujets ne portent qu'à partir de leur quatrième année. 251. Anser férus. Oie cendrée ou première. Graugans. Dans le quartier allemand : Wellgèns; Schnègèns. Long. tôt. 0™93. Tête et cou cendrés; Iiaut du dos, scapulaires et couvertures des ailes d'un cendré brun liseré de blanchâtre ; croupion cendré ; abdomen et couvertures inférieures d'un blanc pur. Ailes plus courtes que la queue à Pétat de repos; bec fort et gros à onglet blanchâtre, d'un jaune orangé, de même que la membrane des yeux ; iris d'un brun foncé ; pieds d'un jaune livide. Cette oie, qui est la souche de notre race domestique, habite les mers et les pays marécageux des régions septentrionales de l'ancien monde, qu'elle quitte à l'approche des froids pour se ré- pandre dans l'Europe tempérée et méridionale. Elle n'est que de passage accidentel dans nos contrées , le plus souvent par petites bandes, quelquefois par couples, et au cœur de l'hiver seulement. En février 18o9, deux de ces oies ont été tuées dans les environs de Reisdorf; une autre a été abattue, à peu près vers la même époque, dans les environs d'Anlier. Les oies, dont la vigilance est proverbiale, sont des oiseaux méfiants et rusés dont l'approche est des plus difficiles. Leur bonne vue et leur ouïe fine les avertissent ordinairement assez tôt d'un danger qui les menace pour qu'elles puissent l'éviter. Aussi la 276 plus simple apparition les inquiète, le moindre bruit les alarme. A chaque moment elles tendent le cou, écoutent ou examinent, et si leurs appréhensions ne se dissipent pas promptement, à un signal donné toute la bande s'ébranle et s'élève dans les airs. Cette circonspection excessive, jointe à la circonstance que les oies voyagent à de grandes hauteurs, et pendant la nuit ou par la brume seulement, font que généralement on croit l'oie sauvage bien plus rare encore qu'elle ne l'est; mais ses cris, que l'on entend plus fréquemment qu'on ne la voit, nous renseignent mieux à cet égard. Ces derniers, entièrement semblables à ceux de la race domes- tique, sont si caractéristiques que toute confusion est impossible. Le régime herbivore des oies les rend dangereuses à l'homme. Elles commettent de graves préjudices aux blés encore verts , et sous ce rapport l'espèce sauvage ne le cède en rien à la race do- mestique. Cette dernière est généralement répandue dans nos contrées et certes , après la poule et le canard, l'oiseau le plus commun de nos basses-cours. Son élève pourtant ne peut être profitable que si le libre accès des champs lui est interdit. Aussi ne la laisse-t-on jamais sortir pendant certaines époques de l'an- née que sous la conduite d'un ou de plusieurs gardiens qui réu- nissent en bandes souvent considérables les oies d'un grand nombre de propriétaires. Outre sa chair succulente, l'oie, quand elle est bien nourrie, peut fournir 30 à 40 œufs par an et une cerlaine quantité de plu- mes et duvet. Son utilité, malgré ses travers, ne saurait donc être sérieusement contestée. Remarque. — Quelques amateurs élèvent exceptionnellement Toie trompette (anser canadensis L.) et l'oie cygne (anser cygnoi- des L.). Quoique ces deux espèces se reproduisent dans nos basses-cours, je n'en parle pourtant que pour mémoire, parce qu'elles n'existent que chez quelques rares amateurs et qu'elles ne sont pas plus répandues que certains oiseaux de volière exo- tiques qui se reproduisent également dans nos climats, mais sans pour ce motif pouvoir être considérés comme naturalisés chez nous De nos jours, plus que jamais, on doit mettre de la circon- spection dans l'admission de telles espèces dans une faune locale. 277 parce que , grâce au grand nombre d'établissements zoologiques d'acclimatation qui existent en Europe, la quantité d'oiseaux exo- tiques qui s'y multiplie augmente si rapidement, que bientôt une bonne partie des faunes des autres continents s'identifierait avec celle du nôtre. 252. Anser segetum. {Gmél.) Oie sauvage. Saatgaiis. Dans le quartier allemand: Wellgèns; gemèng Wellgèns. — Dans le quartier wallon : Ovv sovatche; jargot (le mâle). Long. toi. 0'»83. Tête et haut du cou d'un cendré brun ; bas du cou el dessous d'un cendré clair; parties supérieures d'un cendré brun , toutes les plumes de ces parties liserées de blanchâtre. Ailes plus longues que la queue à l'étal du repos ; bec long et déprimé, noir à la base et sur l'onglet, d'un jaune orangé dans le milieu ; iris d'un brun foncé ; membrane des yeux d'un gris noirâtre ; pieds d'un rouge orange. Les jeunes ont la tête et le cou d'un roux jaunâtre sale , le plus souvent trois petites taches blanches à la racine du bec. L'oie sauvage habite le Nord de l'Europe et nous visite réguliè- rement en hiver, de la fin de novembre à la fin de mars , mais particulièrement en janvier et en février. Elle a , à peu de choses près, le même plumage que l'espèce précédente, les mêmes mœurs farouches et le même régime , et commet les mêmes dégâts dans les champs ensemencés en durs grains. Elle ne voyage également que de nuit et à des grandes hauteurs et passerait la plupart du temps inaperçu , si ses cris métalliques et sonores , entièrement différents de ceux de l'oie cendrée , ne la trahissaient du haut des airs. Ses bandes vagabondes s'abattent fréquemment dans nos prairies et nos champs , mais n'y séjournent jamais au delà de quelques semaines. 253. Anser albifrons. (L.) Ole rieuse ou à front blanc, Blàssengans [Bechst.) Long. tôt. 0'n74. Grand espace sur le front et gorgeretle blancs, encadrés d'une bande d'un brun noirâtre ; tête et cou d'un brun cendré; plumes du dos , scapu- laires, couvertures des ailes el flancs d'un brun terne, terminés par une bande d'un brun roussâlre; rémiges noires; pennes secondaires terminées de blanc; poitrine et ventre blanchâtres, mais variés de plumes noires ; bec, tour des yeux et pieds d'un jaune orangé; onglet blanchâtre; iris brun. La femelle est plus petite que le mâle, a moins de blanc sur le front et est plus terne de couleurs. 278 L'oie rieuse, dont le nom dérive du cri auquel on a trouvé quel- que rapport avec des éclats de rire, est originaire des contrées septentrionales dos deux mondes et n'apparaît dans les régions tempérées de l'Europe qu'en hiver, depuis la fin de l'automne jus- qu'au commencement du printemps. Elle est h cette époque très- commune sur les côtes de Hollande , de Belgique et de France , d'où elle ne se répand qu'accidentellement dans les terres. Les quelques exemplaires tués dans nos régions l'ont tous été sur la Moselle, à plusieurs années d'intervalle; la plupart se trouvaient en société de l'oie sauvage ordinaire avec laquelle ils voyageaient de conserve. NB. Anser leucopsis. (Bechst.) Oie bernache. Weiszwaiigige Gans. Long. toi. 0™68. Front, côtés de la tète et gorge blancs ; lorum, occiput, nuque, haut de la poitrine et cou , noirs ; plumes des parties supérieures d'un gris cen- dré avec une bande vers l'exlrémilé qui est blanchâtre ; dessous d'un blanc pur; flancs cendrés; bec et pieds noirs; iris d'un brun noirâtre. Cette oie, originaire des régions les plus septentrionales des deux mondes, est de passage à la fin de l'automne et en hiver dans les pays tempérés. Elle est alors assez abondante sur les côtes maritimes de Hollande et de Belgique, mais dans l'intérieur des terres elle n'est toujours que de passage accidentel. L'espèce a été tuée dans la vallée du Rhin et sur la Meuse , ce qui fait supposer qu'elle s'égare aussi de temps à autre sur nos grands cours d'eau, fait qui pourtant reste à démontrer. 254. Anser Bernicla. (L.) Oie cravant. Ritujelgans. Long. toi. U"'o-2. Tfle, haut de la poitrine et cou , noirs, avec des taches blan- ches sur les côtés de ce dernier; parties supérieures d'un brun très-foncé, ter- miné par une bande d'un brun clair peu distincte; ventre cendré-brun; (lanrs cendré-foncé, les plumes de ces parties terminées de blanchâtre; abdomen et couvertures sous-caudales d'un blanc pur; rémiges et rcctrices noires ; bec et pieds noirs ; iris d'un brun noirâtre. Jeunes : Tète, haut de la poitrine et cou d'un noir cendré unifurme. L'oie cravant, répandue dans les régions septentrionales des deux mondes, est de i)assage en hiver dans rEurojx' tempérée. A cette époque de l'année elle est très-abondante sur les côtes 279 maritimes de HoJlande et de Belgique, mais elle ne pénètre qu'ac- cidentellement dans l'intérieur des terres. C'est un oiseau stu- pide, facile à l'approche, qui nous visite tantôt isolé et tantôt par petites bandes. Un individu de l'espèce a été tué dans les Ar- dennes, en février 1840 (de Selys). Les exemplaires qui se trou- vent dans nos collections ont été tués par M3I. Klensch et Henri deMaringh, le premier aux étangs d'Abweyler en janvier 1850, et le second sur la Moselle près de Remich, dans l'hiver de 1858. M. Dondelinger de Lintgen possède un quatrième individu tué dans les environs de Mersch, également vers 1858. NB. Anser brachyrliynchos. (Bâillon.) Oie à bec court. Kurzschnàblige Gaiis. Long, lot, Q'^QQ, Plumage de l'anser segelum. Tête et cou bruns ; partie supé- rieure du bas du cou d'un roux fauve vif; manteau gris-cendré, toutes les plumes terminées d'un cercle blanchâtre; bec très-petit et court avec une tache d'un rouge pourpré très-vif sur la mandibule supérieure; pieds d'un beau rouge. Cette oie, qui habite les régions les plus froides de l'Europe orientale, est de passage régulier en hiver dans les contrées tem- pérées du même continent. Dans les hivers rigoureux elle pénètre accidentellement jusque dans le Nord de la France, et peut-être aussi jusque chez nous, où pourtant son apparition n'a pas encore été constatée, probablement parce qu'ici comme ailleurs, elle aura toujours été confondue avec l'oie des moissons dont elle diffère peu. 255. Anser aegyptiacus. (L.) Oie d'Egypte. Aegyptische Buntgans. Long, lot O'nTâ. Bec rougeâtre, à bords et à onglet noir; pieds d'un rouge li- vide ; manteau et scapulaires d'un marron clair, vermiculés transversalement de noir; haut de la tête blanc-grisâtre; base du bec entourée de marron clair, ainsi que le tour de l'œil; dessus du cou fauve; gorge d'un blanc grisâtre tachetée de marron ; collier marron clair ; poitrine roussàtre , rayée finement de zigzags bruns; ventre blanc-roussâtre, avec une grande tache d'un marron foncé; crou- pion et queue noirs à reflets verdâtres. Cette oie , qui porte le nom du pays où on la rencontre le plus communément, n'apparaît qu'en petite quantité dans le Midi de l'Europe, et très-accidentellement seulement dans le centre du même continent. Elle a pourtant été observée à diflérentes re- 280 prises dans l'Europe centrale , tantôt en troupes plus ou moins nombreuses et tantôt isolée, notamment par Naumann, en oc- tobre, dans le duché d'Ânhalt; par Holandre, le 14 décembre 4833, sur l'étang de Fouligny dans le département de la Moselle; par le baron de Pitteurs de Budingen, en mars 1835, sur la Meuse près de Namur, et par M. de Selys-Longchamps , en novembre 1837, également sur la Meuse, mais dans les environs de Liège. Enfin, au printemps de 1840, M. J.-P. Nothomb, ancien juge à Arlon , a abattu, dans les environs de ladite ville, un dernier exemplaire qui , n'ayant reçu d'autre blessure qu'une lésion à l'aile , dont il guérit rapidement, fut pendant quelques mois con- servé vivant à Mamer, chez M. Fréd. François , receveur-général , qui nous en a fait don. L'oie d'Egypte étant fréquemment élevée en domesticité, on ne saurait dire si les exemplaires observés dans l'Europe centrale étaient des sujets nés et élevés en liberté , ou bien si ce n'étaient que des captifs échappés à leurs maîtres. A en juger d'après l'éclat des couleurs de ceux qu'il a vus, M. de Selys se déclare pour la première de ces opinions, et la circonstance que tous les individus observés dans l'Europe occidentale , l'ont tous été à l'époque or- dinaire du passage des oies, me fait opiner dans le même sens, contrairement à l'avis de Bechstein et de Meyer qui, il est vrai, jugeaient le débat sur une observation unique, celle de Naumann, et contrairement à la manière de voir de Schinz, à qui toutes les observations, paraissent être restées inconnues. GENRE TROISIÈME. Anas. — Canard. — Schwimmente. Les canards se distinguent des oies et des cygnes par la forme de leur bec dont les deux lames sont aplaties et horizontales. Ils ont les pieds fortement palmés à l'avant, le pouce non bordé de membrane. Leurs tarses sont vigoureux et courts; leur démarche vaccinante ; leurs ailes sont plus ou moins aiguës ; leur vol sibilant et rapide; leur voix perçante à timbre métallique. Les canards sont polygames, à de rares exceptions près. Leurs 281 petits quittent le nid et nagent dès leur naissance. Leur nourri- ture consiste en graines, en glands, en herbages, en frai et acci- dentellement en petits poissons. Leur chair est très-estimée. Presque toutes les espèces habitent le haut Nord et ne sont de passage dans nos climats que pendant les grands froids. Ils voya- gent de nuit, par bandes, souvent formées de différentes espèces, qui affectent l'ordre de marche des oies et des cygnes. Rarement ils poussent leurs migrations au delà du Midi de la France. Remarque. Tous les canards fournissent une chair justement estimée; celle des fuligules par contre est à peine mangeable. Comme les caractères qui distinguent les canards des fuligules ne sont pas assez généralement connus, pour éviter les méprises, on fera bien , dans la pratique , de n'admettre à table que les ca- nards à miroir vert, qui appartiennent tous aux vrais canards, et d'en bannir ceux à miroir de toute autre couleur ou qui en sont dépourvus, tous les fuligules étant dans ce cas. Un seul canard, très-bon à manger, mais très-rare chez nous, fait exception à cette règle, c'est le chipeau ou ridenne, dont le miroir est blanc. 256. Anas tadorna. (I.) Canard tadorne. Eôhlenente; Brandente. Long. toi. Û"60. Tête et cou d'un vert sombre; partie inférieure du cou, cou- vertures des ailes, dos, flancs, croupion et base de la queue d'un blanc pur; scapulaires , une large bande sur le milieu du ventre , abdomen , rémiges et ex- trémité des pennes caudales, d'un noir profond ; un large ceinturon roux entoure la poitrine et remonte sur le haut du dos ; miroir d'un vert pourpré ; couvertures inférieures de la queue rousses ; bec et protubérance charnue du front d'un rouge de sang; pieds couleur de chair; iris brun. La femelle, plus petite, n'a pas de tubercule au bec. Les jeunes ont le front, la face, le devant du cou , le dos et le dessous, blancs; la tête, les joues et la nuque, brunes, pointillées de blanchâtre; poitrine d'un roussâtre clair ; scapulaires d'un cendré noirâtre bordé de cendré clair; petites couvertures des ailes blanches, bordées de cendré; bec brun-rou- geàtre ; pieds d'un cendré livide. Le canard tadorne offre dans ses mœurs la particularité remar- quable de se gîter dans un terrier, comme le renard et le lapin , d'y faire sa couvée et d'y élever ses petits. Il est répandu dans les contrées froides et tempérées de l'Asie et de l'Europe , et habite le voisinage de la mer, qu'il ne quitte qu'accidentellement et pen- ÏABNB LUX. ^^ 282 dant les grands froids seulement pour pénétrer dans l'intérieur des terres, voyage solitaire ou par couples, et ne se réunit jamais en grandes bandes comme les autres canards. Un individu de cette espèce a été tué sur la Moselle, à Logne, le 6 septembre 1827 (Holandre). M. Edmond Renauld , maire de Sierck , possède un exemplaire capturé sur la Moselle , il y a quelques années déjà. Deux autres individus ont été tués le premier sur un étang de Rodenhof, à la fin de l'hiver de 1832, et le second dans la vallée de l'Alzette, dans les environs de Mersch, en mars 1865. Le cri du tadorne ressemble à celui du canard domestique, mais quand on l'inquiète, sa voix, plus faible alors, devient aiguë. 11 marche avec facilité et grâce et fera sans doute un jour l'ornement de nos basses-cours et l'honneur de nos tables, car sa beauté égale la bonté de sa chair. Actuellement déjà il est fréquemment élevé en domesticité et il est à présumer que sa multiplication fera de rapides progrès, car c'est un oiseau gai, peu farouche, qui ne demande qu'à se rallier à l'homme. L'espèce est monogame. 257. Anas boschas. (L.) Canard sauvage. Stockente. Dans le quartier allemand : Stakint; Dekwellint; Rheinint. — Dans le quartier wallon : Canard sovatche. Long. loi. 0'n62. Màle : Bec d'un jaune verdàire; pieds orangés ; têle et cou d'un verl foncé à reflets ; un collier blanc au bas du cou ; dessus rayé de zigzags très-fiDs d'un brun cendré et de gris blanchâtre ; poitrine d'un marron foncé ; reste du dessous d'un gris blanc, rayé de zigzags très-fins d'un brun cendré ; mi- roir vert-violet, bordé de part et d'autre de blanc; les quatre pennes caudales médianes recourbées en dessus ; iris brun-rougeàtre. Femelle : Plumage grisâtre varié de brun ; gorge blanche ; tète et cou gris-roux varié de brun. Cette espèce , répandue dans tous les pays froids et tempérés de l'hémisphère boréal, est la souche de nos canards domestiques. Elle habite l'année entière parmi nous, niche ordinairement à terre, clans les bois où les herbes, à proximité d'une mardelle ou d'un étang, et exceptionnellement au-dessus du sol, sur les tê- tards qui bordent les ruisseaux , ou dans un nid abandonné de corneille ou de buse, et pond 8 à 10 œufs plus ou moins verdàtres ou bleuâtres. Dès que les petits sont éclos , la mère les conduit à l'eau et lorsque ces derniers, pour un motif ou pour l'autre, ne peuvent s'y rendre , père et mère les y transportent successive- 283 ment en les prenant à leur bec ou par la peau de leur cou. Ils grandissent rapidement, mais leurs rémiges poussent avec une lenteur telle qu'ils ont acquis leur entière croissance avant de pouvoir se servir de leurs ailes. Dans cet état ils sont connus sous le nom de halbrans (halbe Enten) et font les délices des chasseurs. Assez rare en été , le canard sauvage est très-répandu à Tépoque de son passage, depuis le commencement jusqu'à la fin de l'hiver ; il voyage en bandes plus ou moins nombreuses , règle sa marche sur celle de la température, et vagabonde sans cesse des eaux tran- quilles aux eaux coulantes et des rivières aux étangs. Quelquefois, lorsque les froids durcissent la surface des eaux , il nous quitte momentanément, mais il réapparaît toujours avec le dégel. C'est un oiseau farouche et rusé qui se laisse difficilement approcher par le chasseur; son vol est rapide et soutenu, mais on le tue aisément au départ, qu'il opère lentement en s'élevant verticale- ment dans les airs. Spontanément il ne prend son essor que le matin et le soir ; à ces heures du jour il se donne beaucoup de mouvement, vole d'une pièce d'eau à l'autre, crie et jacasse beau- coup; mais pendant le reste de la journée il se tient ordinairement tranquille. Sa nourriture consiste en grenouilles et en vers , en poissons et en frai , en mollusques , en grains et en graines et même en glands. Les canards sauvages s'apprivoisant avec la même facilité que les canards domestiques reprennent les mœurs et les allures de leur type. Ils ont le même cri que ces derniers , mais leur chair est plus estimée encore. Le canard domestique est, après la poule, le plus commun de nos oiseaux de basse-cour, et il serait bien plus universellement répandu encore, s'il n'avait besoin, pour prospérer, de vivre dans le voisinage immédiat de quelque cours d'eau , d'un étang ou au moins d'une mare. Si l'utilité de l'espèce est si généralement re- connue, ce n'est pas seulement parce qu'elle nous fournit, outre une chair succulente , quatre à cinq douzaines d'œufs par saison et annuellement une à deux livres de plumes et de duvet, mais encore parce qu'elle s'élève avec facilité, qu'elle s'entretient à peu de frais, et enfin, qu'elle est exempte de la plupart des défauts qui 28i sont naturels à la presque généralité de nos autres oiseaux de basse-cour. Ordinairement on plume les canards deux fois Tan, en mai et en septembre, et il n'est pas prudent de répéter celte opération un plus grand nombre de fois. Le temps de la ponte commence vers la fin de février et dure jusqu'à la lin de juin. Pendant cette époque les canes doivent être surveillées de près, si on veut pro- fiter de leurs œufs, car elles déposent ces derniers à peu près partout, dans les prairies comme dans les champs, sous les buis- sons, dans les lieux écartés et quelquefois même jusque dans l'eau. Ce travers heureusement est à peu près le seul de l'espèce , et rentrée des jardins, qui doit si sévèrement être interdite aux poules, peut fréquemment être permise aux canards. Ces derniers, naturellement avides d'insectes, d'araignées, de chenilles, de li- maces et d'autres petits animaux qui rongent les productions de la terre, rendent de bons services quand on les surveille suffisam- ment pour les empêcher de faire les dégâts que leur voracité ha- bituelle les pousse quelquefois à commettre. Le canard barbotteux ordinaire, dont les couleurs sont généra- lement semblables à celles de l'espèce sauvage , ou blanches , ou noires maculées de blanc, est la variété de canard domestique la plus généralement répandue dans nos contrées. La variété huppée y est très-rare et ne se voit que çà et là chez quelques amateurs. 258. Anas strepera. (L.) Canard chipeau. Gemehie Schnatterente. Lonie'. tut, 0'"a2. Tète et cou gris marqués de points bruns ; des croissants noirs sur le dos et la poitrine ; scapulaires et flancs rayés de zigzags noirâtres et blancs ; moyennes couvertures des ailes d'un roux marron; grandes couvertures , crou- pion et couvertures du dessous de la queue, d'un noir profond; miroir de l'aile d'un blanc pur; bec noir; iris brun-clair; tarses et doigts orangés, membranes noires. Chez la femelle les plumes du dos sont d'un brun noirâtre, bordé de roux clair; la poitrine, d'un brun rougeâtre, est marquée de taches noires; le crou- pion et les couvertures inférieures de la (|ueue sont grisâtres. Ce canard, (lui habile les régions froides et tempérées de l'hé- misphère boréal, nous visite accidentellement pendant les grands froids depuis l'automne jus(iu'au printemps. Il vole, nage et plonge également bien et rappelle le canard sauvage par son cri et par 285 ses habitudes , car comme ce dernier il se cache volontiers pen- dant le jour pour se donner d'autant plus de mouvement le matin et le soir. Sa chair est très-estimée. Les quelques chipeaux que j'ai eu occasion d'observer se trou- vaient dans des bandes de canards siffleurs avec lesquels ils vo- laient d'étang à étang. 259. Anas acuta. (L.) Canard pilet. Spieszente. Long. lot. 0"6o. Sommet de la têle varié de brun et de noirâtre ; joues , gorge et haut du cou d'un brun à nuances violettes et pourprées ; une bande noire bor- dée de blanc sur la nuque ; devant du cou et dessous d'un blanc pur; dos et flancs rayés de zigzags noirs et cendrés ; sur les scapulaires de longues taches noires ; miroir d'un vert pourpré bordé de roux en dessus et de blanc en dessous ; les deux rectrices médianes, allongées, d'un noir verdâlre; cou grêle; bec d'un bleu noirâtre; iris brun clair; pieds d'un cendré rougeàtre ou noirâtre. Femelle: Bec noirâtre; pieds d'un cendré rougeàtre; tête et cou d'un roussâtre clair, tachetés de noir ; plumes de la poitrine brunes, cerclées de blanc ; miroir brun-roussâtre, bordé de roux en dessus, de blanc en dessous ; pas de filets à la queue. Le pilet, qui habite les régions boréales des deux mondes, nous visite assez régulièrement aux époques de son double passage, en automne, en octobre et en novembre , et au printemps, du com- mencement de mars au commencement d'avril. 11 voyage par troupes que l'on reconnaît de loin à leurs cris aigus et siffles en- trecoupés de sons graves , et à leur vol facile et soutenu. La do- mestication de l'espèce paraît facilement réalisable, car elle a la démarche assurée et le pied dur, conditions indispensables au bien-être des oiseaux de basse-cour. L'épreuve est d'autant plus tentante que sa chair, d'excellente qualité , surpasse celle du ca- nard sauvage en saveur et en bonté. 260. Anas penelope. (L.) Canard silfleur. Pfeifente. Dans le quartier allemand : Péiflfert. Long. lot. 0'"S0, Mâle : Front d'un blanc jaunâtre; tête et cou d'un roux mar- ron ; face pointillée de noir ; gorge noire ; poitrine lie de vin ; dos et flancs rayés de zigzags noirs et blancs ; couvertures des ailes et parties inférieures blanches; miroir vert, noir en dessus et en dessous ; scapulaires noires liserées de blanc; couvertures sous-caudales noires; bec bleu à pointe noire; iris brun; pieds cen- drés. Femelle : Têle et cou roux parsemé de noir; plumes du dos brun-noirâtre, 286 bordées de roux; couvertures des ailes brunes, bordées de blanchâtre; poitrine et flancs roux, noir cendré sur les bords (k^ plumes; bec et pieds d'un cendré noiràlre. Les jeunes màles ressemblcnl aux femelles, souvent ils ont une livrée qui lient de celle du mâle et de la femelle. Le canard siftleiir, orii^Miiaire du Nord de l'Europe et de l'Asie, s'établit quelquefois en Hollande, quoique généralement il ne soit que de passage dans les contrées tempérées et méridionales de notre continent. Il voyage par grandes bandes qui se reconnaissent de loin à leurs sifflements continuels, clairs et aigus, et passe ré- gulièrement dans nos contrées deux fois par an , en automne, en septembre et en octobre , et au printemps , depuis les derniers jours de février jusqu'aux premiers jours d'avril. Ses mœurs et son régime sont ceux des canards ordinaires; sa chair est de bonne qualité. 261. Anas clypeata. (L.) Canard souchet. Lôjfelente. Long. toi. 0'°'>0. Mâle : Tète et cou d'un vert foncé à reflets ; poitrine d'un blanc pur; ventre et flancs d'un roux marron; dos d'un brun noirâtre; couver- tures des ailes d'un bleu clair; scapulaires marquées de taches noirâtres; miroir d'un vert foncé; bec large, en spatule, noir-jaunàtre en dessous; pieds orangés; iris jaune. Femelle : Tête d'un roux très-clair, avec de petits traits noirs ; plumes des parties supérieures d'un brun noirâtre, bordé de roux blanchâtre, marqué de grandes taches brunes ; petites couvertures des ailes d'un bleu sale ; miroir d'un vert noirâtre; bec dun brun noirâtre, brun sur les bords et en dessus; iris d'un jaune clair. Les jeunes mâles en automne et les vieux en mue ont des plumes de leurs différentes livrées indistinctement mêlées. Ce canard, très-commun en Hollande, où il niche, et dans les contrées froides et tempérées de l'Europe boréale, nous visite assez régulièrement deux fois par an, aux époques de son double pas- sage, au printemps, du 1" au 20 avril, et en automne, de la fin d'août au commencement de novembre. H voyage par couples on par familles et se dislingue des autres canards par son cri , que l'on a comparé au craquement saccadé d'une crécelle, et par son habitude de voltiger sur l'eau à la poursuite des mouches qui ef- llciirent sa surface. Quoique d'un naturel peu farouche, il s'ac- coutume pourtant dillicilement à la domesticité, ce qui est dou- blement regrettable, car ce n'est non seulement un fort bel oiseau, mais encore un gibier précieux dont la chair est tendre et succu- 287 lente. Celte dernière offre la particularité de toujours rester rouge, quoique bien cuite. 262. Anas querquedula. (I.) Canard sarcelle d'été. Knàckenle. Dans le quartier allemand : Klèngint, ainsi que la suivante. — Dans le quartier wallon : Mercanette, ainsi que la suivante. Long. tôt. 0™4i. Sommet de la tête noirâtre; sourcils blancs; gorge noire; tête et cou d'un brun rougeàtre avec de petits points blancs; une bande blanche sur les scapulaires; couvertures alaires d'un cendré bleuâtre; plumes du haut du dos, d'un vert noirâtre avec une raie blanche au milieu, longues et pendantes ; miroir d'un vert cendré , bordé de pari et d'autre de blanc ; ventre blanc-sale ; bec noirâtre ; iris d'un brun clair ; pieds cendrés, Femelle : Gorge blanche ; sour- cils tachetés de brun ; miroir d'un verdàtre terne. La sarcelle d'été, répandue sur les eaux douces de la Sibérie, de l'Europe et de l'Afrique septentrionale, arrive dans nos contrées du commencement de mars à la fin d'avril et les quitte de la fin d'août ou commencement de novembre. Elle voyage par couples ou par familles, a le vol puissant et soutenu, marche et court avec légèreté , nage et plonge avec aisance et se nourrit d'herbages , d'insectes, de mollusques et de petits poissons. Quoiqu'assez abon- dante aux époques de son double passage , elle est pourtant rare en été, car un petit nombre de couples seulement nichent sur les mares , dans l'intérieur de nos bois , sur les eaux mortes de nos rivières, ainsi que sur quelques étangs, sur ceux de l'abbaye d'Or- val notamment et dans les grands marécages ; ses œufs, d'un jaune verdàtre, au nombre de 10 à 14, reposent au milieu des joncs sur une assise d'herbes sèches. L'espèce est monogame. La sarcelle d'été s'apprivoise avec facilité et vit parfaitement en captivité. Sa chair est bonne et très-estimée. 263. Anas crecca. (L.) Canard sarcelle d'hiver ou Arcanette. Krikente. Long. tôt. O-^SS. Sommet de la tête , joues et cou d'un roux marron ; gorge noire; une large bande verte s'étend des yeux à la nuque; partie inférieure du cou , dos , scapulaires et flancs rayés alternativement de zigzags blancs et noirs ; poitrine d'un blanc roussâtre varié de taches rondes; ventre blanc ou d'un blanc jaunâtre; couvertures des ailes brunes ; miroir vert et noir, bordé de blanc de part et d'autre; bec noirâtre; pieds cendrés; iris brun. Femelle; Une bande 288 roussàtrc taché de brun drrrière les yeux; gorge blanche ; dessus d'un brun noi- ràlrc, bordé d'une large bande de brun clair ; dessous blanc ; bec marbré de brun, jaunâtre en dessous et sur les bords; même miroir »iue le mâle. La sarcelle d'hiver, plus commune que la précédente, habite les lacs et les étangs de l'i^^urope centrale et sept^^ntrionale, et nous visite abondamment deux t'ois l'an , vers la lin de l'automne ou le commencement de l'hiver, et au printemps, depuis la fin de fé- vrier jusqu'au commencement d'avril, et quelquefois en hiver. Elle voyage en bandes souvent nombreuses, qui se décèlent de loin, surtout au printemps, par une espèce de sifflement flùté qui constitue le cri de Tespèce. Son vol est facile et rapide, mais peu soutenu , sa démarche légère ; elle nage et plonge avec aisance et comme elle est peu farouche, elle s'apprivoise sans peine. Sa chair est très-estimée. 264. Anas moschata. (L.) Canard musqué. Bisamente. Dans le quartier allemand : Tirkeschint. Long. lot. O-^BS. Face nue, recouverte de papilles charnues, rouge; bec et pieds rouges; un caroncule de même couleur sur la base du bec et une petite huppe à l'occiput. La femelle est dépourvue de caroncule et de huppe. Plumage très-variable. Ce canard, aussi connu sous les noms de canard d'Inde, canard de Barbarie et canard de Guinée , se rencontre encore à l'état de nature dans le Sud de l'Amérique, ainsi que, suivant MM. Kayser- ling et Blasius, sur la mer Caspienne, où pourtant l'espèce paraît d'introduction récente. Son origine est donc incertaine tout comme répocpie de son inlroduclioii dans nos basses-cours, car personne n'est également encore parvenu à préciser celte dernière. L'espèce se dislingue facilement de tous nos autres canards à sa forte taille, à l'odeur forlenjcnt musquée qu'elle exhale, à sa face rouge et nue, et à son cri à la fois grave et si bas, qu'on ne l'entend que de tout près ; seule parmi ses congénères européens elle possède la faciiUé de percher qui est propre à tous les canards américains. Le canard miiscjué s'api)!irie facilement avec la cane domestique e( les métis rpii lésiillenl de («'lie union sont stériles entre eux, mais produisent avec l'espèce ordinaire; ils sont connus sous le nom de mulards et fournissent une chair de qualité réellement 289 supérieure ; celle du canard de Barbarie est peu estimée , à cause de son haut goût. L'odeur fortement musquée que cet oiseau exhale est due à une sécrétion des glandes placées sur le bas du dos ; sa chair se pénètre de la même saveur si on néglige, en le tuant, de lui enlever la tète et le croupion ; elle est de bonne qualité quand cette précaution a été prise avec soin. Ces circonstances expli- quent pourquoi l'espèce est si peu répandue et n'est élevée , pour ainsi dire, que comme objet de curiosité. GENRE QUATRIÈME. Fuligula. — Fuligule. — Tauchente. Les fuligules ne se distinguent des véritables canards que par eur pouce, qui est bordé d'une membrane, leurs mœurs plus aqua- tiques et leur régime presqu'exclusivement piscivore. Leur chair est peu estimée; celle de plusieurs espèces est à peine mangeable. Dans un pays aussi essentiellement catholique que le nôtre , la question de savoir quels sont les animaux dont la chair se mange en maigre offre un intérêt particulier, qui m'engage à m'y arrêter un instant avant de passer des canards , oiseaux chair, aux fuli- gules, oiseaux poisson. En Belgique , et fréquemment chez nous, on mange en maigre : les foulques, les poules d'eau et les sarcelles ; mais sous cette der- nière dénomination on ne comprend non seulement les deux es- pèces de sarcelles proprement dites, mais encore plusieurs canards et palmipèdes à pieds noirs, tels que les canards siffleur et pilet, la plupart des fuligules, l'harle piette etc. En France, on est moins scrupuleux encore. L'oie cravant y est assimilée aux sarcelles et l'oie bernache , que la fable fait successivement naître du fruit d'un arbre et d'une coquille marine (l'anatif), y a conservé le ca- ractère de mollusque auxquels la plupart des autres oiseaux d'eau et jusqu'à la loutre, sont également assimilés. Ces différents usages, fréquemment consacrés par les décisions des conciles, quoique contradictoires entre eux , sont néanmoins tous plus ou moins conciliables avec la loi de l'Église. Cette dernière, en effet, ne pose qu'un principe dont elle abandonne l'application au bon sens de la masse des fidèles et à l'arbitrage des personnes censées 290 le mieux connaître la nature. A ce sujet St. Liguori , qui écrivait au XVill* siècle, dit (T. IV, lib. 4, tract. 6) *) que la solution de la question de savoir quels sont les animaux qu'il faut considérer comme fournissant une chair véritable et quels sont ceux qui peuvent être considérés comme poisson , dépendait , tout en pre- nant en considération leur genre de vie plus ou moins terrestre ou aquatique, du sentiment de la masse des fidèles et du juge- ment des personnes compétentes, et St. Jérôme, qui vivait au IV* siècle, avait déjà écrit avant lui (Ep. 28 ad Lucinium, sub fine) que chaque province devait se conformer aux usages reçus et consi- dérer les coutumes de ses ancêtres comme des préceptes émanés de l'Église'*). D'après St. Thomas (2, 2, que 147 art. 8) TÉglise a institué le jeûne pour réprimer les désirs de la chair, et c'est dans le même but qu'elle a interdit à ceux à qui incombe l'obligation de jeûner, l'usage des viandes les plus agréables au goût comme étant les plus stimulantes. Suivant lui il faut considérer comme grasse la chair de tous les animaux qui ne vivent et qui ne respi- rent que sur terre***). Concina (T. V, p. 159, n° 2), Milante (p. 265), Tamburinus et beaucoup d'autres moralistes, sont d'avis que les reptiles, les mollusques et les insectes sont à considérer comme poisson , parce qu'ils ont , comme eux , peu de sang ou du sang froid seulement, et que beaucoup d'entre eux se nourrissent pres- qu'exclusivement de poissons ou vivent dans l'eau comme ces derniers. Milante et Tamburinus considèrent encore les couleuvres, à cause de leur parenté avec les anguilles, comme poissons vérita- *) Sed ad discernendum quœ animalia repulanda sint carnes , quamvis non levé sil judiciuin allendore, an illa diu extra aquam vivere solcanl, magis lamen allendenda est conimunis œstimatio fidelium ac judicium medicorum , si re- pulent carnes , vel pisces. **) Uiiaquîrque provincia abundel in suo sensu; et prcccepta majorum leges aposlolicœ arbilrenlur. *♦♦) Jejunium ab Ecclesia inslilulum est ad reprimendas concupiscentias carnis. Et idoo illos cibos Eccbvsia jrjunnnlibus iriterdixit, qui et in comedendo maximam habent dilectalionem et itcrum maxime bominem provocant ad ve- nerea. Hujusmodi aulem sunt carnes animalium in terra quiescenlium et respi- rantium. 291 blés, et Elbel et Holzmann leur assimilent encore les castors, les loutres , les rats musqués et certaines espèces de canards. En combinant ces différentes opinions^ on arrive à la conclusion qu'il est loisible de manger en maigre , les poissons , les reptiles , les mollusques et généralement tous les animaux à sang froid, et qu'il faut considérer comme grasse, et conséquemment comme inter- dite, sauf les usages contraires existant dans les différens pays, la chair de tous les animaux à sang chaud , c'est-à-dire celle de tous les mammifères et oiseaux sans aucune exception ni re- striction. Cette conclusion , toute rigoureuse qu'elle puisse paraître , ne peut pourtant souffrir de modification , parce qu'il serait absurde d'assimiler aux poissons certains oiseaux ou mammifères par la raison qu'ils auraient le sang froid à l'instar des grenouilles ou des carpes ! Une telle interprétation est trop en désaccord avec les lois de la nature pour pouvoir être admise , à moins qu'on ne veuille désigner par oiseaux à sang froid , une certaine classe d'oiseaux d'eau et de rivage , dont les mœurs plus aquatiques les rapprochent davantage des poissons. Dans cette catégorie on pour- rait ranger, en tenant compte des usages existants et dans l'unique but d'éviter les méprises, les poules d'eau et les foulques, et tous les palmipèdes en général, à l'exception des espèces qui font partie des genres cygne, oie et canard proprement dit. La chair de ces volatiles se défendant d'elle-même, à tous ceux qui auront le triste courage de toucher à ces choses, en gras comme en maigre, per- sonne au moins ne pourra adresser le reproche d'avoir péché par gourmandise. NB. Fuligula moUissima. (I.) Canard Eider. Gemeine Eiderente. Long. lot. 0"'6o. Au-dessus des yeux une large bande d'un noir violet dont les extrémités se réunissent sur le front; joues, bandes du sommet de la tête et occi- put, d'un blanc verdàlre ; dessous du cou , dos, scapulaireset petites couvertures des ailes, d'un blanc pur ; poitrine couleur de chair; ventre, abdomen et croupion d'un noir profond ; bec remontant sur le front , prolongé en deux lamelles laté- rales d'un vert mat ainsi que les pieds. Vieille femelle : Plumage roux rayé trans- versalement de noir; couvertures des ailes noires dans le milieu. Jeunes mâles de l'année : Sommet de la tête , joues et parties supérieures du cou d'un brun 292 cendré taché (h brun foncé ; une large bande blanchâtre, avec des points noirs, pari du bec et |)asse sur les yeux ; dessous du cou et poitrine rayés transversale- ment de bandes blanches et noires mêlées de roux cendré ; dessus noirâtre, les plumes bordées de brun; dessous brun-noirâtre, toutes les plumes liserées de blanchâtre ou de brun clair; (|ueue d'un brun cendré; bec et pieds d'un vert noirâtre. En avançant en âge, leur livrée se rapproche de plus en plus de celle des adultes ; elle est parfaite à l'âge de quatre ans seulement. Ce canard, qtii est originaire des régions arctiques des deux mondes, est de passage en hiver sur les cotes de l'Océan. Les jeunes s'égarent très-accidentellement dans Tintérieur des terres et jusque dans nos contrées, oi'i une jeune lemelle a été tuée en 18o;{, près de Ilemilly, dans le département de la Moselle (Alf. Malherbe). C'est l'eider qui fournit le duvet précieux connu sous le nom d'edredon (Eiderdunnen), dont l'Islande, la Laponie et la Suède font un si grand connnerce. Sa chair est, dit-on, fort bonne à man- ger et sa peau, couverte de son duvet et de ses plumes, est em- ployée comme fourrure. 265. Fuligula nigra. (L.) Fulkjide macreuse. Gemeine Trauerente. Long. tôt. 0"'50. Point de miroir sur les ailes; queue très-conique. Mâle : D'un noir profond et velouté; bec, tubercule à la base, noir, orangé autour des na- rines et sur l'arête do la mandibule supérieure; iris brun; cercle nu de l'œil jaune; tarses et doigts d'un cendré brun ; membranes noires. Femelle: Bec noirâtre, avec les narines et une tacho vers la pointe, jaunâtres ; plumage brun-noirâtre en dessus, brun-grisâtre en dessous, tantôt uniforme et tantôt diversement taché. La macreuse, également originaire des régions septentrionales des deux mondes, est de passage en hiver dans les contrées tem- pères et méridionales de l'Europe. Elle est à cette épociue exces- sivement abondante sur les cotes d'Angleterre, de Hollande, de lielgiipie et de France , (pi'en compagnie des doubles macreuses , des Miiionins et des mihuiinans elle couvre littéralement de ses bandes ndinlireuscs , et (^st encore assez commune sur les eaux intérieures cpii ne sont pas trop éloignées de la mer. Partout ail- leurs elle est plus ou moins rare, el dans nos contrées en parti- culier, elle ne pénètre (praccidentellenient de la fin de raiilomne au Cfunmeneement du printen)ps; elle a été tuée ou capturée sur TAttert, la Sûre, la Syre, l'Alzette et plusieurs fois sur la Moselle. 293 La macreuse vole le plus souvent en rasant la surface des flots, mais nage avec vitesse et plonge avec aisance. C'est de tous les canards que j'ai rencontrés celui dont la chasse offre le plus de déceptions, tant son épais plumage la protège contre le plomb du chasseur. Accroupie sur un glaçon ou nageant dans l'eau, elle est si bien à l'abri de nos atteintes, que même à petite portée on ne lui fail aucun mal. Un chasseur habile des environs de Remich poursuivit un jour une macreuse qu'il venait de démonter ; malgré l'épuisement que lui causaient ses blessures, elle manœuvra si adroitement qu'elle ne fut saisie qu'après avoir essuyé un onzième coup de feu. La chair de cette espèce est à peine mangeable. 266. Fuligula fusca. (L.) Fuligule double macreuse. Sammet-Trauerente. Long. loi. O-^bS. Mâle : Plumage d'un noir profond et velouté; miroir, el un croissant sous les yeux, blancs ; bec large d'un jaune-orangé, tubercule à la base où il est noir, ainsi qu'aux narines et sur le bord des mandibules, rougeàlre à l'onglet; pieds d'un brun rougeàlre, à membranes noires. Femelle : Dessus d'un brun noirâtre ; dessous d'un gris blanchâtre, rayé et taché de brun noirâtre ; bec d'un cendré noirâtre ; tarses et doigts rougeâtres. Les jeunes ressemblent aux femelles dont ils se distinguent par les taches blanches en avant et derrière les yeux plus petites que chez ces dernières. La double macreuse, répandue dans les régions septentrionales des deux mondes , est de passage en hiver dans les parties tem- pérées et méridionales de l'Europe. Elle est commune sur les côtes maritimes ainsi que sur les eaux situées dans le voisinage de la mer, mais très-rare dans l'intérieur des terres , où elle ne pénètre qu'accidentellement. Différents exemplaires ont été tués dans notre pays, notamment sur l'Attert, dans le canton de Re- dange, en décembre 1849, et sur la Moselle, en février 1851. Sa chair n'est pas meilleure que celle de la macreuse ordinaire. NB. Anas glacialis. (L.) Canard de Terre-neuve. Eisente. Long, lot 0"o8. Sommet de la lêle, nuque, devant et partie inférieure du cou, les longues scapulaires, ventre, abdomen et pennes latérales de la queue, d'un blanc pur ; joues et gorgerelte cendrées ; une tache d'un brun marron sur les cotés du cou ; poitrine , dos , croupion , ailes et les deux pennes médianes de la queue , qui sont longues et effilées , d'un brun couleur de suie ; flancs cendrés; 294 bec très-court, noir, avec une bande transversale rouge; tarses et doigts jaunes, membranes noirâtres; iris orange. Femelle : Queue courte, bordée de blanc, sans filets; front, gorgerelte et sourcils d'un cendré blanchâtre ; dessous d'un blanc pur; sommet de la tèle et taches sur les cùtés du cou d'un cendré noirâtre; poi- trine variée de cendré et de brun ; plumes du dos, scapulaires et couvertures des ailes, noires, bordées de roux cendré , le reste du dessous d'un brun de suie; bande du bec jaunâtre; iris brun-clair. Les jeunes ressemblent k la femelle, dont ils se distinguent par le blanchâtre de la face qui est varié de nombreuses taches brunes et grises. Ce canard, qui habite les régions arctiques des deux mondes, est de passage accidentel sur les grands lacs de l'Allemagne, ainsi que sur les côtes de Hollande. Son apparition dans nos contrées n'a pas encore été constatée, mais me paraît néanmoins probable, car l'espèce s'égare assez fréquemment sur le Rhin, du commen- cement de novembre à la fin de février. 267. Fuligula clangula. (L.) Fiiîigule garrot. Gemeine Schellente. Long. lot. O-^SO. Un grand espace blanc à la base du bec, le reste de la tête et la partie supérieure du cou d'un vert très-foncé ; dessous, grandes couvertures des ailes et parties des scapulaires, d'un blanc pur, l'autre partie, dos et le crou- pion, d'un noir profond ; cuisses et queue d'un noir cendré; bec noir; tarses et doigts d'un jaune orangé , membranes noires; iris d'un jaune brillant. Femelle : Dessus du cou brun-foncé; dessous d'un blanc pur; poitrine et flancs d'un cen- dré foncé, bordé de blanchâtre; plumes du dos et scapulaires noires au milieu , bordées et terminés de cendré très-foncé ; pointe du bec jaunâtre; tarses et doigts d'un jaune clair; iris jaunâtre. Le garrot habite l'Europe et l'Asie septentrionales et nous visite régulièrement du commencement à la fin d'hiver, d'octobre jus- qu'en février et mars. Il voyage par familles ou par petites bandes que l'on reconnaît facilement à leur vol bas, mais rapide, qui pro- duit un sifflement particulier assez fort. C'est un oiseau éminem- ment aquatique, qui ne quitte presque jamais son élément naturel et ne va à terre que lorsque d'impérieux besoins l'y forcent. Il marche mal, et avec tant de peine, qu'il n'avance que par bonds et que ce n'est qu'en s'aidant de ses ailes qu'il se maintient en équilibre; en revanche il est aussi habile nageur que plongeur intrépide, et évolue avec la même facilité à la surface des eaux 295 que dans leur sein. Sa chair ne vaut guère mieux que celle des macreuses. C'est sur de fausses indications que M. Mohimont a classé le garrot parmi les oiseaux qui nichent chez nous. L'espèce , ainsi que je Tai dit, est simplement de passage dans nos contrées. NB. Puligula Barrowii. (Richards.) Fuligule de Barrow. Arktische ScheUente. Long. tôt. 0"o6. Grand espace blanc à la base du bec ; lêle et haut du cou pourprés à reflets ; front et menton d'un brun noirâtre ; dos, ailes et bordures des plumes des flancs d'un noir velouté; dessous du cou, épaules, pointes des scapu- laires extérieures, dernière rangée des petites couvertures, six pennes secondaires et dessous , d'un blanc pur; miroir traversé par une bande noire ; queue et cou- vertures sous-caudales latérales brunes; bec extrêmement court, plus large à la base que vers la pointe, noir; iris blanc jaunâtre ; pieds et doigts oranges, mem- branes noires. Femelle : D'un quart plus petite que le mâle. Tête et haut du cou brun-foncé sans blanc ; manteau et dos noirâtres , toutes les plumes bordées de cendré; collier blanc; flancs, côtés de la poitrine et un large ceinturon sur le devant du cou d'un cendré très-foncé, bordé de blanc ; mandibules orangées vers la pointe, noires à la pointe et à la base. Ce canard, originaire de TAmérique boréale et de l'Islande, est de passage accidentel en Belgique et dans le Nord de la France pendant les hivers rigoureux. Il n'a pas encore été observé dans nos contrées, où pourtant je suppose qu'il apparaît, probablement parce qu'il aura toujours été confondu avec le garrot, dont il ne diffère que par son bec plus court et son double miroir. 268. Fuligula rufina. (Pallas.) Fuligule huppé. Kolhenente. Long. tôt. O'"o8. Tête ornée d'une huppe à plumes soyeuses. Mâle : Bec long, déprimé vers la pointe, rouge à onglet blanc; tête, joues, gorge et parties su- périeures du cou, d'un brun rougeâtre ; dessous du cou, ventre et abdomen, d'un noir profond ; dos, ailes et queue, d'un brun clair; flancs, poignet de l'aile, une grande tache sur les côtés du dos, miroir et base des rémiges , blancs ; tarses et doigts rouges, membranes noires; iris d'un rouge vif. Femelle : Sommet de la tête, occiput et nuque, d'un brun foncé ; joues, gorge et côtés du cou, d'un brun cendré ; poitrine et flancs, d'un brun jaunâtre ; ventre et abdomen gris ; dos, ailes et queue, d'un brun légèrement nuancé de couleur d'ocre ; point de taches blan- ches sur les côtés du dos; miroir moitié d'un blanc grisâtre et moitié d'un brun 296 clair; base des rémiges d'un blanc nuancé de brun; bec, tarses et doigts d'un brun roufîeàlre. Le canard siffleur huppé, originaire des régions chaudes de l'Europe orientale, est de passage très-accidentel dans nos con- trées occidentales, du conniKMicement de l'automne jusqu'en hiver. Un individu de l'espèce a été tué dans les environs de Metz, vers 1815 (Holandre), et M. Gruber, percepteur principal des postes à Luxembourg, a abattu un second exemplaire, aux étangs de Ko- ckelscheuer, en 1851. 269. Fuligula ferina. (I.) Fidiguîe milouin. Tafeîente. Long, lot, Qu'Ali. Têle et cou d'un roux vif; haut du dos, poitrine et croupion, d'un noir mal ; dos, scapulaires, couvertures des ailes, flancs, cuisses et abdomen, d'un cendré blanciiàtre, lînement rayé de zigzags noirs; miroir de même couleur que les parties supérieures et latérales; bec long, noir, avec une bande trans- versale d'un bleu foncé dans son milieu ; iris orange ; larses et doigls bleuâtres , membranes noires. Femelle : Têle et cou d'un brun roussàlre ; lorum , tour des yeux , gorge et devanl du cou, blancs , tachetés de roussàlre. Les jeunes ressem- blent à la femelle. Le milouin habite les contrées septentrionales et tempérées de l'ancien monde et niche abondamment en Danemark, dans le Nord de l'Allemagne et en Russie. Il est très-commun à l'époque de son passage , depuis le commencement jusqu'à la fin de l'hiver, sur les côtes maritimes de Hollande, de Belgique et de France, mais n'apparaît qu'accidentellement dans l'intérieur des terres. On le tue néanmoins de temps à autre sur l'Alzette, la Moselle et la Silre , mais on n'en voit pas tous les ans. Les milouins ont le vol rapide et voyagent par bandes de vingt à quarante individus; contrairement aux mœurs des autres ca- nards, ils volent en troupes serrées et n'observent pas l'oidre de marche régulier des oies et des grues. Leur cri est un sifiûement grave et sonore. Cette espèce s'apprivoise avec facilité, mais comme elle marche avec peine, et qu'elle ne conserve l'équilibre qu'en s'aidant de ses ailes, sa domestication n'offre pas d'avantage. Sa chair, meilleure que celle des autres fuligules, est assez bonne en salmis, mais ne mérite pas les honneurs de la broche. 297 270. Fuligula marila. (L.) FuUgulé milouinan. Bergente. Long. toi. 0"'50. Tûle et partie supérieure du cou d'un noir ù reflets verdcàlres; dessous du cou, poitrine et croupion d'un noir profond ; dos et scapulaires blan- châtres , rayés de zigzags noirs très-fins ; couvertures alaires marbrées de blanc et de noir; miroir, ventre et flancs d'un blanc pur; abdomen rayé de zigzags bruns ; bec large, d'un bleu clair, narines blanchâtres, onglet et bords des man- dibules noirs ; iris d'un jaune brillant ; tarses et doigts cendrés à membranes noi- râtres. Femelle : Plus petite de taille. Une large bande blanche autour de la base du bec. Tête et cou d'un brun noirâtre ; partie inférieure du cou, poitrine et crou- pion d'un brun foncé. Le canard milouinan habite les pays froids de l'ancien monde qu'il abandonne en automne pour se répandre dans les contrées tempérées et méridionales. Il apparaît en grandes bandes sur les côtes de Hollande , de Belgique et de France , mais ne pénètre qu'accidentellement sur les eaux intérieures , solitaire ou par pe- tites bandes, ordinairement en novembre et en hiver. Un exem- plaire de l'espèce a été tué aux étangs de Kockelscheuer en 1855 et un autre , vers la même époque , a été abattu sur la Sûre dans les environs d'Echternach. La chair du milouinan est peu estimée. 271. Fuligulsi cristsitsi, {Steph.) FuUgule morilhn. Reiherente. Long. tôt. 0™42. Mâle : Cou, tète, huppe et poitrine d'un noir à reflets verdâlres ; dos, ailes et croupion d'un brun noirâtre, à reflets bronzés, avec des points bruns ; 'ventre, flancs et miroir d'un blanc pur; abdomen d'un brun noirâtre; bec d'un bleu clair, à onglet noir, plus large à la pointe qu'à la base ; iris d'un jaune bril- lant; tarses et doigts bleuâtres. Femelle : Huppe, tète et cou d'un noir mat; bec et pieds plus foncés que chez les mâles. Le morillon habite les régions septentrionales de l'ancien monde et n'apparaît dans les contrées tempérées et méridionales de notre continent qu'aux époques de son double passage. Il voyage soli- taire ou par bandes, ordinairement peu nombreuses, qui nous visitent régulièrement à la fin d'automne , et au printemps , de la fin de février à la mi-avril. De tous nos canards c'est le moins fa- rouche, car c'est avec le souchet et nos deux espèces de sarcelles, le seul qui se laisse approcher à portée de fusil en terrain dé- couvert. Le morillon s'apprivoise assez facilement et piétine assez bien, mais comme il n'a pas le pied suffisamment dur, il se blesse en FAUNE LOX. ^^ 298 marcliant; cette circonstance s'oppose à sa domestication, qui au surplus ne nous offrirait (jue peu d'avantages, car sa chair est de qualité inférieure et ne vaut pas mieux que celle de la poule d'eau. 272. Fuligula nyroca. [Guldenst.) Fidigule nyroca. ]yeiszâiigi(ie Ente. Long. toi. 0'"il. Têlc, cou , poitrine et flancs d'un roux vif; collier d'un brun foncé ; dos et ailes d'un brun foncé, à reflets pourprés, avec de petits points roux ; miroir blanc terminé de noir; ventre et couvertures sous-caudales d'un blanc pur; une tache blanche sous le bec qui est long, d'un bleu noirâtre, à onglet noir; iris blanc; tarses et doigts d'un cendré bleuâtre; membranes noires. Femelle : Tête et cou, poitrine et flancs bruns , les plumes terminées de roussâtre clair; pas de collier au cou ; plumes du dessus noirâtres , terminées de brun clair. Cette espèce, qui habile les grands lacs et les rivières des con- trées orientales de l'Europe, apparaît très-accidentellement dans nos pays, toujours solitaire ou par coui)les, à Tépoque ordinaire de son passage, depuis le commencement d'octobre jusqu'au com- mencement d'avril. Elle n'a encore été observée qu'aux étangs de Kockelscheuer, où un beau mâle fut tué vers 1840, et sur l'Alzette, où M. Schmit, de Grentzingen, a abattu, vers 1860, l'unique exem- plaire que possède notre cabinet. GENRE CINQUIÈME. Mergus. — Harle. — Sager. Les harles se reconnaissent à leur bec long, effilé, conique, terminé par un crochet aigu, à mandibules garnies de dents toutes dirigées en arrière. Ils se tiennent habituellement sur les eaux, nagent avec grande facilité, ordinairement immergés jusqu'à la tète, plongent avec aisance et se meuvent avec une extrême rapi- dité entre deux eaux par le jeu simultané de leurs pieds et de leurs ailes. Leur vol est rapide et soutenu , leur démarche vaccil- lante et embarrassée. Ils font une grande consommation de lais- sons, dont ils se nourrissent presqu'exclusivement, et rejeilent les arêtes de leurs victimes par le bec absolument de la même ma- nière que les rapaccs dégorgent les os , les plumes et les poils de leurs proies. Tous les harles habitent les régions septentrionales des deux 299 mondes et ne sont que de passage en hiver dans les contrées tem- pérées. Ils s'accommodent assez bien de la captivité, mais ne s'apprivoisent que difficilement. Leur chair huileuse et de mau- vais goût est à peine mangeable. 273. Mergus merganser. (I.) Gratid harle. Gànsesàger. Dans le quartier allemand, à Remich : Goltint (la femelle). Long. tôt. O^To. Mâle : Tête et haut du cou d'un noir verdàtre à reflets; haut du dos et quelques scapulaires, noires ; grandes couvertures liserées de noir; dos et queue cendrés , tout le reste d'un blanc pur, nuancé de rose jaunâtre sur les parties inférieures; huppe courte et touffue; bec noir, rouge sur les côtés; pieds rouges; iris rouge ou rougeâtre. Femelle : Huppe longue et effilée; tête et haut du cou d'un brun roussâtre; gorge blanche; dessous du cou , poitrine, flancs et cuisses d'un cendré blanchâtre ; ventre et abdomen d'un blanc jaunâtre ; dessus d'un cendré foncé ; miroir blanc ; bec d'un rouge (erne ; pieds rouge-jaunâtre ; membrane d'un rouge cendré. Le grand harle nous visite régulièrement, souvent en grandes bandes, pendant les mois de novembre , de décembre , de janvier et de février et quelquefois jusqu'en mars. On en lue chaque an- née sur la Moselle , la Sure et nos grands cours d'eau , mais rare-» ment sur les étangs, probablement parce qu'il nous quitte dès que ces derniers se débarrassent de leur glace. 274. Mergus serrator. (I.) Harle huppé. Langschnàbeliger Sàger, Long. tôt. 0"62. Mâle : Têle, huppe longue et effilée et haut du cou, d'un noir verdàtre à reflets ; collier blanc ; poitrine roussâtre avec des taches noires ; à l'in- sertion des ailes, cinq à six taches blanches borcjées de noir; miroir noir coupé de deux bandes transversales blanches ; dessus d'un noir profond ; ventre blano ; cuisses et croupion rayés de zigzags cendrés ; bec et iris rouges ; pieds oranges. Femelle : Tète, huppe et cou d'un brun roussâtre; gorge blanche; devant du cou et poitrine variés de cendré et de blanc; miroir blanc, coupé par une bande cendrée ; dessous blanc ; bec et pieds d'un orangé terne ; iris brun. Cette espèce, plus répandue sur les côtes maritimes que sur les eaux intérieures, ne nous visite qu'accidentellement de novembre en mars. On en tue de temps à autre sur la Moselle et la Sûre , mais on n'en voit pas tous les ans ; les sujets adultes surtout sont excessivement rares. L'exemplaire que nous possédons dans nos collections, a été tué dans les environs d'Echtcrnach , par M. le capitaine Hartmann. 300 275. Mergus albellus. (L.) Ifarle piette. Weiszer Siiger. Long, lut, 0'»43. Une grande tache de chaque côté du bec et une autre longi- tudinale sur l'occiput, d'un noir verdâtre; la huppe toulVue, cou, scapulaires, petites couvertures des ailes et dessous d'un blanc pur; haut du dos, côtés de la poitrine, bords des scapulaires, d'un noir profond; queue cendrée; lianes et cuisses variés de zigzags cendrés ; bec , tarses et doigts d'un cendré bleuâtre ; membranes noires ; iris brun. Femelle : Plus petite ; sommet de la tête, joues et occiput d'un brun roussàlre ; gorge et haut du cou blancs. L'iiarle piette est de passage iriégulicr sur nos cours d'eau , de décembre en mars. Il voyage solitaire ou en petites bandes et ne nous quitte jamais pendant les grands froids , quelle qu'en soit rintensité. M. Dondelinger de Linlgen possède une belle femelle tuée sur l'Alzette dans la \allée de Merscli ; j'ai tué un mâle adulte dans les rapides de la Moselle, près de Sladlbredimus, en janvier 1850. 301 ADDITIONS. Page 13. — 2. Falco peregrinus. — L'espèce, quand elle est inquiétée, pousse des cris assez semblables à ceux de la crécerelle ; sa voix toutefois est plus forte et plus grave que celle de cette dernière. Le cri d'appel est une espèce de miaulements, terminé par un son bref qui rappelle les plaintes d'un agonisant ; je le traduirai par iiioe, la première syllabe prononcée moins vivement que la seconde. Pag. 25. — 12. Astur palumbarius. — J'ai assisté le 25 juin 1865, dans le bois de Schrassig, à la prise de quatre jeunes au- tours. L'aire, dans laquelle ils se trouvaient, reposait sur les branches inférieures d'un chêne élevé et avait passé un mètre de diamètre; elle était entièrement construite de branchages. Quoique les jeunes ne mesurassent encore que 0"'33, l'ongle de leur pouce avait déjà une longueur de 0'"025. Ces derniers étaient entièrement couverts d'un duvet blanc , très-abondant , et avaient le bec et les ongles gris de corne, la cire et les pieds d'un beau jaune-paille et l'iris gris-souris. Les pennes commençaient à sortir de leurs gaines; celles des ailes étaient brunes, à pointes roussâtres; du blanc roussâtre terminait celles de la queue. En arrivant près du nid, le bûcheron qui était grimpé sur l'arbre , saisit un des jeunes et le fit crier. Ses accents de détresse furent vite entendus. Père et mère arrivèrent en un clin d'œil sur les lieux et assaillirent le dénicheur. La femelle surtout était d'une ardeur et d'une har- diesse si excessives et fondait avec une telle impétuosité sur le bûcheron , que ce dernier dut sérieusement songer à se défendre contre ses attaques, qu'elle renouvelait à chaque instant, en pous- sant des cris éclatants et graves , assez semblables à ceux de la crécerelle, mais beaucoup plus forts. L'aire ne renfermait aucune nourriture. Dans le nid, pas plus que sous l'arbre sur lequel il était placé , je n'ai trouvé aucun dé- bris qui pût faire voir en quoi consistait la pâture des petits. 302 Pag. 31. — 16. Pernis apivorus. — J'ai maintenant la certitude que la bondrée se reproduit dans nos bois. En 18C5 un couple, établi dans la forêt de Mersch, y nicha sur un gros hêtre. Le nid, qui se composait d'un assise de bûchettes, sur lesquelles re- posait une épaisse couche d'herbes sèches et de feuilles mortes, n'était qu'à cinq ou six mètres au-dessus du sol et renfermait, sous la date du 10 juillet, deux jeunes entièrement emplumés. Autour de ces derniers gisaient de nombreux rayons de guêpes, à l'exclusion de toute autre nourriture, et il ne s'est trouvé ni plume ni poil dans l'aire, pas plus qu'à ses abords. Le cri de la bondrée est assez semblable à celui de la buse ; sa voix toutefois m'a paru plus rauque que celle de cette dernière. Pag. 5^2. — 37. Muscicapa albicoUis. — Sur la Moselle cet oi- seau et le suivant sont (pieiquefois désignés sous le nom très- impropre «d'Esleker Pùfank» (pinson d'Ardenne). Pag. 5o. — 40. Turdus musicus. — Dans les hivers peu rigou- reux, la grive nous quitte à peine. Le 20 novembre 1865, elle n'avait pas encore entièrement disparu de nos bois, où, dès le 15 janvier 1866, j'ai de nouveau eu occasion de l'observer. Pag. QC^. — 51. Saxicola rubicola. — Cet oiseau paraît séden- taire dans nos contrées. Dans les mêmes lieux où l'espèce a été observée le 10 janvier 1865, elle a encore été vue le 12 décembre de la même année. Si elle n'a pas été observée dans l'intervalle du 12 décembre au 10 janvier, c'est, me semble-l-il, plutôt à un manque de recherches suffisantes qu'à tout autre motif qu'il faut l'attribuer. Pag. 72. — 57. Sylvia palustris. — Cette espèce, si commune aujourd'hui sur la presque totalité de nos cours d'eau et de nos étangs, était autrefois si rare dans nos contrées qu'on l'y con- naissait à jx'ine. Ce n'est que depuis vingt-cinq à trente ans qu'elle est si fortement répandue. Pag. 76. — 61. Sylvia melanocephala. — Se nomme en alle- mand : Schwarzkijplige Grasmiicke. Pag. 78. — L'article suivant, omis par inadvertance, est à in- tercaler entre les numéros 64 et 65 ; 303 64:bis. Sylvia rubecula. (L.) Bec-fin ronge-gorge. Rothkehlcheti. Dans le quartier allemand : RôdbresclUclien. — Dans le quar- tier wallon : Rouge-gorge. Long. toi. O^ie. Dessus gris-brun teinlé d'olivâlre ; tour des yeux, front, gorge, devant du cou et haut de la poitrine, d'un roux ardent, entouré de gris ; abdomen blanc. Le rouge-gorge , fortement répandu dans l'Europe presqu'en- tière, et jusque très-avant dans le Nord, ne se rencontre guère que dans les bois qu'il ne quitte qu'à l'approche des froids, soit pour aller hiverner dans des contrées plus méridionales, soit pour se réfugier dans le voisinage de quelque habitation , car, dans nos contrées, l'espèce est en partie sédentaire et en partie émigrante. Il niche à terre ou à peu de hauteur de sol , et pond parmi les herbes et la mousse , 4 à 7 œufs d'un blanc jaunâtre nuage de cendré et de brunâtre. Sa voix argentine est peu retentissante, mais son gazouillement est si mélancolique et si doux, qu'il charme presqu'autant que le brillant langage de nos chanteurs les plus en renom; son ramage simple, qui ne renferme que quelques notes à effet , accentuées avec feu , fait surtout plaisir en hiver et im- pressionne particulièrement en cette saison. C'est, en effet, un de ces êtres privilégiés que l'espérance dans des temps meilleurs soutient toujours et dont la bonne humeur et la gaîté ne se dé- mentent jamais; il chante encore au cœur de l'hiver, et ni la neige , ni le froid ne peuvent lui faire oublier le printemps , dont il entrevoit le retour dans le plus pâle rayon de soleil. Sa bonne humeur et sa familiarité naturelle ne sont, malheu- reusement pour lui, pas ses seules qualités. Sa chair exquise lui vaut des persécutions sans nombre qui, en Lorraine surtout, exer- cent de véritables ravages dans les rangs de l'espèce. C'est lui que les oiseleurs de ce pays prennent en si grande abondance , dans leurs tenderies et leurs pipées, et dont la chasse fait la base d'un commerce spécial, celui des «petites bctes», désignation sous laquelle on comprend tous les petits oiseaux de taille infé- rieure à celle de la grive. Dans nos pays , où le rouge-gorge est pourtant abondant à son passage d'automne, celte coupable in- dustrie n'est pas en honneur, et ce n'est que très-exceptionnelle- 304 ment que çà et là on lui fait une chasse spéciale. Les quelques rouge-gorges qui se voient sur nos marchés proviennent de ten- (Icries au.v grives, établissements de chasse dans lesquels les petits oiseaux ne se prennent que très-accidentellement. Pag. 82. — 72. Sylvia flaviventris. — Le 8 avril 1866 j'ai revu un exemplaire de cette espèce dont le chant varié est si caracté- ristique. Pag. 87.-76. Motacilla alba. — L'hiver de i8Go à 1866 ayant élé exceptionnellciiHMil doux, une partie de l'espèce a séjourné l'année entière i)armi nous. J'ai tué un individu sur le plateau de Contern le "2^ décend)re 181)5 et en ai vu un autre dans la vallée de Uœser, le 7 février 1866. Un certain nombre de ces oiseaux a hiverné dans la vallée de l'Alzette , notamment dans les environs d'Ettelbruck, où ils ont été journellement observés. Pag. 90. — GENRE ANTHUS. — Je ne sais à quelle espèce at- tribuer l'oiseau suivant qui nous visite annuellement en forte quantité, mais au printemps seulement : Long. tôt. 0"'17. Dessus d'un vert olivâtre marqué de grandes laclics jjrunes, de dimensions variables, mais proj)ortionnées à celles des i)lumes sur le centre desquelles elles sont disposées. Hande sourcilière qui s'étend derrière les yeux, moustaches, gorge, couvertures sous-caudales et tout le dessous, d'un jaune ruussàlre clair, varié sur les côtés du cou, la poitrine, le ventre vl les lianes de taches longitudinales brunes, larges surtout sur la lK)itnne où elles forment des lignes irrégulières divergentes. Pciifics caudales brunes, l'inlérieure coupée i)ar une tache conique d'un blanc sale, la seconde terminée par une petite tache d'un blanc brunâtre , et les deux médianes frangées de vert olivâtre. Ongle du pouce, i)Ius long que ce doigt, faiblement arqué, forte- ment conq)rimé dans toute sa longueur. (>omm<' on le voit, ce signalement répond assez bien à celui de Anthus obscurus. (Pennaiit.) Pipi obscur ou maritime, l'fcrpicpcr, avec I('(|uel je le croirais idenlicpu^ n'étaient les raisons suivantes : La farlouse nous visite en grand nombre en automne , époque à la(pielle je n'ai pas encore rencontré de pipi obscur. Ce dernier 305 passe dans nos pays au printemps, saison dans laquelle la farlouse n'apparaît pas chez nous. Ne se pourrait-il pas que la mue , que Temminck dit simple dans cette dernière espèce, fût double dans la farlouse comme elle l'est dans le pipi spioncelle? Si tel était le cas, on pourrait expliquer d'une manière fort naturelle, les diffé- rences de plumage que l'on observe , et la raison pour laquelle je crois qu'il en est ainsi, est la circonstance que, le 25 mars 1866, j'ai tué un de ces soi-disant pipis obscurs en pleine mue. Ce n'est aussi qu'en admettant cette supposition comme prouvée que l'on peut comprendre, comment il se fait, que la farlouse, si commune à son passage d'automne , ne se voit pas au printemps et que le pipi obscur, qui ne nous visite qu'en cette saison, n'apparaît pas chez nous en automne. La taille des pipis qui passent au printemps est toujours plus forte que celle de ceux qui nous visitent en automne. Cette cir- constance , jointe aux différences que l'on remarque dans leurs livrées respectives, suivant l'époque de leur apparition, font croire que ces pipis appartiennent réellement à deux espèces distinctes, qui seraient le pipi farlouse et l'obscur. Si tel était le cas, com- ment s'expliquer alors qu'un oiseau qui ne s'éloigne que très-ac- cidentellement des côtes de la mer, et que M. de Selys n'a pas encore rencontré dans le centre de la Belgique , soit si abondant chez nous? On ne peut concilier ces deux contradictions qu'en admettant que les mœurs du pipi obscur ne sont pas encore suffi- samment connues, ou bien, que les oiseaux que je crois identiques avec lui appartiennent à une espèce particulière, jusqu'à ce jour confondue avec quelques espèces voisines. Au printemps de 1866 le passage des pipis a commencé le 2 mars et a fini le 22 avril. Leurs mœurs sont entièrement sembla- bles à celles de la farlouse ; la seule différence que j'ai remarquée, c'est qu'ils perchent fréquemment, surtout quand on les inquiète ou qu'on les poursuit. Pag. 91. — 83. Anthus pratensis. — Il m'a fréquemment été assuré que ce pipi nichait dans nos contrées , mais comme je n'ai pu obtenir aucune preuve certaine à l'appui de cette affirmation , je continue à la considérer comme fort douteuse. 306 Pag. 11)7. — 97. Parus major. — Dans les Ardennes allemandes l'espùce est connue sous le nom de «Putznieschen». Pag. 108. — 98. Parus ater. — Dans le quartier allemand cette espèce est IVéïiuein nient désignée sous le nom « d'Akermèschen >. Pag. 113. — 107. Fringilla domestica. — A Ettelbruck Fes- pèce est désignée sous le nom de c Kaaresterclier». Pag. 118.-112. Fringilla coelebs. — Dans les Ardennes al- lemandes on le numniL- « S('ll^vcMlgsképpcllen ». Pag. 123. — NB. Fringilla citrinella. — C'est le « Citronen- fink» (les auteurs ailcniiinds. Pag. 120. — 121. Fringilla carduelis. — Cet oiseau est connu sous le nom de « Ilabménchen j> dans les environs de Bissen et de Mersch, et sous celui de «Golttiiclien» dans les Ardennes alle- mandes. Pag. 128. — 123 et 124. Pyrhula vulgaris et coccinea. — Dans les Ardennes principalement on trouve fréquemment des bouvreuils complètement noirs. J'ai vu des nichées entières affec- tées de mélanisme. Pag. 137. — 134. Corvus monedula. — Le château de Wiltz était anciennement le refuge d*une colonie de choucas , violem- ment détruite vers 1820. A cette époque un des propriétaires de l'antique castel , lassé par les déprédations journalières de ces hôtes incommodes, leur déclara une guerre qui leur devint fu- neste. La bande entière fut exterminée en peu de temps, et les (juelques oiseaux qui échappèrent aux coups de feu du tireur ha- bile et exercé (pii les poursuivait, quittèrent leur ancien domicile et allèrent s'établir ailleurs. Jusqu'à ce jour nul d'entre eux n'a osé regagner la demeure de ses pères. Pag. 138. — 135. Nucifraga caryocatactes. — Un exemplaire isolé de l'espèce a encore été tué dans les environs d'Alttrier, le l" octobre 1800. Pag. LjI. — 150 et suivants. — Les pics cendré et mar nichent ordinairement dans les chênes; l'épeichette, par contre, ne s'éta- blit guère que dans les hêtres. Pag. 231 . — 209. Totanus ochropus. — Le i) juillet 1806 , j'ai rencontré un couple de cul-blancs. Si resi)èce ne niche pas chez nous, son passage comnteneerait donc fort tôt. 307 CORRECTIONS ESSENTIELLES. Page 9, 1 ligne i21. — le bas LISEZ ; la base lo, » 23.- — lâches... du — tachées.... de 2o, 1) 25. ■ — lauréolées — lancéolées 28, 22. — de commencement — du commencement 33, 12. — celles — ceux 36, 2. — dessus — dessous 36, 37. — sous celui — sous le nom 37, 1. — de St. Martin — (lu St. Martin 46, 7. — caparoeoch — caparoeoch 53, 23. — des massifs — de massifs 3i, 16. — viscevorus — visctvorus S3, 24. — (ee Lille) — (rfe Lille) 57, 14. — NB. — A^bis 58, 32. — nid de — nid du 60, 4. -- inférieures — in/érieures 62, 25. — enduit — enduit 72, 4. — verdirolle •— verderolle 72, 34. — /es mœurs — ses mœurs 75, 15. — schwarzschmtalige — schwarzscheitelige 77, 23. — /a ritournelle — sa ritournelle 78, 28. — 7ie chante — n'en chante 79, 18. — phœnicureus — phœnicurus 86, 19. — Motjcilla — Motacilla 87, 27. — les deux pennes — les huit pennes 88, 30. — sourcil blanc; d'un — sourcil blanc ; dessous d'un 96, 10. — le plus — la plus 98, 34. — sous /es couches — sous ses couches 109, 9. — mais dont elle ne par- tage pas — et dont elle partage 119, 29. — Fringilla montefringilla — Fringilla monltfringilla 124, 19. — /es usines — ces usines 127, » 28. — il est rarement — est rarement 128, » 31. — de langage — da langage 132, » 19. — bi/îasciata — bifasciata 137, » 22. — et autres limaces — et autres, limaces, 138, » 20. — cayocatactes — caryocatactes 145, » 6. — des martinets — de martinets 146, » 18. — pie-raacon — pic-macon 308 ag( îl48, ligne 18. — oxirémcs lisez: ; oxiet-nes 148, » 21. — costume de mue — costume de noces 150, » 13. — Wcgon — Ak'i/on 1G2, M 3. — pulvér/^atcur — pulvéraleurs 163, M 26. — (le /a queue — de sa (jucue lOi, » 12. — voix de paon — voix ûii paon l(>(j, U 28. — le ijenre de vie — son genre de vie 107, » 3. — savoureuj; — savoureuse IGS, * 3. — Ce\ Ion — Ceyian 176, » 19. — dernières — derniers 178, 1) 30. — «migralions — migrations 178, » 3:i. — i:tat — ilul 18i, n 10. — Ha;R'(mcourt — Ha 29. — les uns — les unes M :>30, .) 13. — hh'U — blanc M :>4;{, » 3. — parzana — porzana » ^2iH, t> 13. — au plumage — en plumage 1) 271, » 29. — de prinlemps — du printemps W 280, D 25. — observations paraisseii it — observations subséquentes paraissent a 283, » 23. — s'apprivoisttnl — s'apprivoisent n 294, 0 28. — (Miiver — de /'hiver TABLE ALPHABETIQUE des espèces et des genres. a) Latine A Accentor 66 — alpinus 66 — modularis 66 Alanda 95 — alpeslris 95 — arborea 99 — arvensis 96 — bracliydactyla . . . .100 — crislata 100 Alcedo 150 — ispida 150 Allas 280 — acuta 285 — boschas 282 — clypeala 286 — crecca 287 — moschata 288 — penelope 285 — querquedula 287 — strepera 284 — ladorna 281 Anser 273 — œgyptiacus 279 — albifrons 277 — bernicla 278 — brachyrhnchos 279 — férus 275 — hyperboreus 274 — leucopsis 268 — segelum 277 Anthus 90 — aquaticus 90 — arboreus ., 93 — campeslris 91 — obscurus 304 — pratensis 91 — Richardi 93 — rufigularis 92 Aqnlla 21 — fulva 21 — maculata 22 — nœvia 22 Ardea 209 — cinerea 210 — comala 214 — egretta 210 — garzetta 212 — minor 214 — minula 215 — nycticorax 212 — purpurea 210 — stellaris 213 Astur 25 — nisus 26 — palumbarius 25 B Bombycilla 63 — garrula 63 Buteo 32 — fascialus 32 — lagopus , . 34 — mutans 33 c Calldrls 218 — arenaria . 218 Caprimulgus 145 — europœus .... 145 Carbo 257 — cormoranus 257 Certhla 147 — familiaris 147 Cbaradius 197 — cantianus 201 — - hiaticula 199 510 Charadlan minor 200 — inorinellus .... 199 — pluvialis 19S riconla. 207 _ alba 20S — nigra -OS rinrluM 62 _ aqualicus 02 Clrcnctun _ gallicus CIrcuM — jînilinarius. — Monlagui — rufus '^] Corothraustefi 127 — vulgaris. . . • 127 Coliimba ^^^ — domoslica 1H?> — livia l«o — œnas, ....... 185 — palumba 18o — risnria 19îH _ lurtur 102 ColymbuH 253 _ arclicus 2oi — glacialis 253 — seplenlrionalis . . . 255 CorvuH 13-1^ — oorax 134 — cornix 13G — coronc 135 — fru^'ilegus 137 — monedula 137 Coturiilx 178 — major 178 Crex 2ii — pratensis 2il Curuluw 157 — canorus 138 — hopalicus 101 CurMorluH 202 — isahelliiius 202 CyaiinM. 270 — frrus 271 — iniiior 272 — ulor 273 CypMrluM 114 — niurarius 114 Emberlza. dirysophris cia. . . . cirlus . . cilriiiella . horluluiia. 102 loi) 100 101 103 103 Enibrriza miliaria 104 — Scliœiuclus .... 105 F Fairo 13 -^ cesalon 16 — pcrt'grinus 13 — ruiipes 17 — subbuleo 15 — limmnculus 18 Frlnglllii 111 — borealis 125 — canaria 117 — camiabina 127 — carduelis 120 — cliloris 112 — cœlcbs IIH — cilriiiella 123 — dumeslica 113 — liiiaiia 124 -^ linolla 123 — monlana 114 — monlifriugilla . . .119 — niontium 123 — nivalis 127 — pelronia 112 — serinus 114 — — islandicus . . 115 — spiuus 124 Fullca 246 — alra 246 Fullffula 289 — Barrowii 295 — clangiila 294 — crislala 297 — fusca 293 — ferina 296 — glacialis 293 — inarilla. 297 — mullissima 291 — nigra 292 — nyroca 298 — ruiina 295 G GalKOlufl 134 — garrula 13 1 Galllnula 212 — Hailloni 215 — ochropifs 245 — porzana 243 — pusilla 243 CàallUH 167 ^ domcslicus 167 311 Garruliis 139 — glandarius 139 Glottls 1235 — clioloropus 235 Orus 206 — cinerea 206 H nicniatopus 202 — oslralegus .... 203 nallœtus 23 — nisus 23 lllniaiitopu»< 238 — melanoplerus . . . 238 Hlrundo 141 — riparia 143 — rustica 142 — urbica 143 I J Ibis 235 — viridis 235 Junx 157 — torquilla 157 L l.anlus 49 — collurio 51 — excubilor 49 — minor 50 — rufus 51 liarus 259 — argenlalus 261 — canus 262 — fuscus 261 — marinus 260 — ridibundus 263 — tridactylus 263 Lcstris 267 — parasitica 268 — pomarina 268 Liniosa 236 — melanura 237 — rufa 237 lioxla 131 — bifasciala . . ^ . . . . 132 — curvirostra 131 — pylliiopsilacus 132 m Machetes 227 — pugnax 227 .IfclenerlH 164 — gallo-pavo 164 MersH.<« 298 — albellus 300 — nierganser 299 — serralor 590 MeropN 151 — apiasler 151 MllvuM 27 — tetiolus 29 — regalis 27 Motacilla 86 — alba 87 — — lugubris. ... 87 — boarula 88 — flava 88 — — cinereocapilla . 89 — — flaveola .... 89 — — melanocephala . 89 Muscicapa 52 — albicollis 52 — griseola 52 — lucluosa 53 N IVucirrnsa 138 — caryocatacles. . . .138 IVumenlus 234 — arquatus 234 — phseopus 234 Nuiuidla 166 — meleagris 166 0 Oriolus 60 — galbula 60 Otls 196 — larda 196 — lelrax 197 Olus 38 — bracliyotos 42 — bubo 40 — olus 39 — scops 38 P ParuH 107 — aler 108 — biarmicus 1*0 — caudalus ^09 — cîcruleus . 108 — cristalus 109 — major 107 312 Parus paluslris 108 — pendulinus 1111 PaMtor (>2 — roseus 02 Pavo. 1«)3 — crislalus \g:\ Pelecnnus 25() — onocrolalus .... i'm Pelldna 233 — subarcuala 233 Pcrdix 173 — cinerea, 176 — daniascena 177 — rufa 173 PernlM 31 — apivorus 3! PhalaropuM 220 — hyperboreus . . . 22(5 — pialyrhinclius . . 227 PhaHianufl 171 — colcliicus 171 — nyctemcrus . - . . 172 — piclus 173 PIca 140 — albivenlris 110 Pieu» 1S2 — canus 15i — major loo — rnarlius 153 — médius lo5 — minor. l.'io — viridis 153 PlectrophaneH 101 — calcarata ... 101 — nivalis .... 101 PodIcepM 249 — arcticus 2ol — aurilus 251 — cornutus 250 — crislalus 2-19 — minor 252 — rubricollis 250 Pyrhula 12H — coccinca 129 — vulgaris 128 R RalluM 2i0 — aqualicus 2l() liecurvIroHtra 238 — avocclla. . . • 23s ReffuluN K3 — crislalus 8t — ignicapillus 85 S Maxlcola Ci — œiinnllip m — rubetra (>:> — rubicola 03 Scolopax 218 220 — ruslicola 218 — major 220 — gallinago 221 — gallinula 222 SItta 14G — europea 146 Spatuin 216 — leucorodia 216 Sterna 264 — arclica 265 — hirundo 264 — k'ucoplera 265 — minuta 207 — nigra 2()0 StrU 43 — aluco 45 — llammea 43 — funerea 46 — noclua 43 — niclea 46 -- Tengmalmi 43 i§trobllirnsa 131 — enucleator .... 131 SturnuM 133 — vulgaris 133 Sula 258 — Bassana 258 Sylvla 08 — «(jualica 70 — arundinacea 71 — alrieapilla 7S — cinerea 77 — curruca 77 — cyanecula 78 — flavivcnlris 82 — liippolais 80 — liorlensis 76 — locustclla 69 — luscinia 73 — mclanoccphala 76 — Nalloreri 83 — Orphea 74 — paluslris 72 — pliiloniela 74 — ]>hœnicurus 79 — ru becula 303 — rufa 81 — sibilalrix 80 — lilhys 78 — Iruchilus 81 315 «ylvia lurdoïdes 68 Nyrrhiiptes 183 — paradoxus 183 Thalissidroma . . . — pelagica Tetrao . . 269 . . 269 179 — bonasia. ...... 180 — tetrix 180 TIchodrouia 148 — phœnicoptera. . . 148 Totanus 228 — calidris 229 — fuscus 230 — glareola 231 — hypoleucos 232 — ochropus 231 — slagnatilis 230 Triuga 223 — ciiierea 223 — minuta 225 — Temmia 22o — variabilis 224 Troglodyte» 85 — vulgaris 85 TurdiiN . 54 57 56 59 87 aureus , iliaeus , nierula , miiior musicus 55 pilaris 56 saxalilis 59 torqualus 5« viscivorus 54 u IJpupa epops 149 149 Vaneilns 203 — crislalus 204 — melanogaster 202 Vultiir 12 — fulvus 12 b) Française : Acccnteui* 66 — des Alpes 66 — mouchel 66 Aigle 21 — criard 22 — criard tacheté 22 — royal 21 Alouette 95 — calendrelie 100 — des cliain[)S 96 — cuchcvis 100 — hausse-col 95 — lulu 99 Autour 25 — commun 25 — cpervier 26 Avocette 238 — à nuque noire. . . . 238 B Balbuzard 20 — d'Europe 20 Barge 236 — à queue noire 237 — rousse 237 FAINE LUX. Bécasseau 223 — brunetle ou variable. 224 — maubèche 223 — échasse ou petit. . . 225 — Temmia 225 Bécasse 218 — ordinaire 218 Bécassiue 220 — double 220 — ordinaire 221 — sourde 222 Bec-croisé 131 — double bande. . . .132 — des pins 131 — des sapins 132 Bec-fiu 68 — aquatique 70 — babillard 77 — ellarvattc ou des roseaux 71 — fauvclle ou des jardins . 76 — grisetle 79 — gorge-bleue 78 — locustelle 69 — mélanuce[)halc 76 — de muraille 79 — IS'allorcr 83 — Orphée 74 — Philomèlc 74 21 314 uec-fln phrnfrmitc 70 _ à poilriiie jaune .... 80 — j)t)iiillol 81 — rossi^MioI • . 7;{ — loiige-gorjic 303 — r()Uire-(|Uouo T.s — lousstMolIc .'.... (i.s — sillU'ur 80 — à U'io noire "5 — à ventre jnune 8-2 — vcrderolle 72 — vcldcc 81 nergoroiiucttc • 86 — prise 87 — flavéole .... 80 — jnune 88 — lu^'ubre .... 87 — tic printemps. . 88 — à It-le ^^rise. . . 89 — à ti'lc noire. . . 87 Bundréc 31 — commune 31 nouTreuil 128 — commun. 128 — ponceau 129 nruaiit 102 — fou 100 — jaune 103 — ortolan 103 — Proyer 104 — de roseaux 105 — à sourcils jaunes. . . . 106 — '/izi ou de liaie 104 BuNnrd 34 — Ilarpaye ou soubusc . . 34 — Monla^'u 37 — St.-Murliu 33 BuMP 32 — changeante 33 — patlue 34 — à poitrine barrée 32 Cuiiard cliipeau ou ridennc musqué . . pilel. . . . sarcelle d'été sarcelle d'iiiv sauva^T . . silllcur. . . snucliel. . . tadorn»; . . . C'alllr . . . . — d'Europe 280 284 288 28:i 287 287 282 285 28(» 281 278 278 CaNNC-noix 138 — moucheté 138 Chrvullrr 228 — arle(|uin ou brun . . 230 — cul-blanc 231 — gambette ou aux pieds rouges 229 — guignelte 232 — stagnatile 230 — Sylvain 231 Cliructp 24 — .îean-le-Blanc 24 riioiiettc 43 — caparacocli 46 — chevcclie 43 — ellraie 43 — haifang 46 — liulolte ou chat-huanl. 45 CiKOKUc 207 — blanche 208 — noire 2(»8 riiiclc 62 — plongeur 62 Conibattaut 227 — paon de mer. . . . 227 roc-inouche$!i 52 — bec-figues ... 53 — à collier .... 52 — gris. 52 Goëliind 259 — à manteau gris .... 261 — à manteau noir . . . . 260 — i)etit à manteau noir. . 261 Grcbc 249 — arcliiiue 251 — castagneux 252 — cornu 250 — Iiuppé 249 — juuijjris 250 — oreillard 251 Griniiiereau 147 — familier 147 Grue 206 — cendrée 206 H nai-le 298 — grand 299 — huppé 299 — pielte 300 Héron 209 — aigrette 211 — bihoreau 212 — blongios 214 — butor (grand) 213 — butor (petit) 214 — cendré ou commun . . . 210 — crabier 2U — garzctie 212 — pourpré 211 Hihou 38 — brachyol<'ouàorciIh'«cour'" 42 — grand-duc 40 — moyen-duc 39 — pelil-duc ou scops .... 38 Hirondelle 141 — de cheminée. . • • 1 i2 — de fenêtre. .... 143 — de rivage 143 316 Huppe 1 19 — d'Europe 149 I J lbl« 23:i — vert ou falcincllc 235 JttHcur 03 — d'Europe OU de Dolièmc 03 Loriot d'Europe N .VarUnct — commun .^laitin — l'osolin llliirdii-pCclieiir — Alcyon. . . . Merle — dorô ou de Willi .... — draine 00 lit lit 0-2 0-2 loO 5t 57 54 — j,MiveUe — lilornc — niauvis — noir uu commun . . . — ù [)laslron — de roche Mé.<«atigc — LIoue — cliarbonnière . . . — charljonnicre (pclile) — Iiu|)pée — à lun^'uc «{ueue . . — moustache .... — nonnelle — rcriiiz Illan — noie ou clolicn — ntyal t»u commun. . . . Mouette — à pieds blrus — à pieds niu.^cs ou l'ieuse — Iridaclyle 57 51) rio ris 58 58 107 108 107 108 109 109 110 108 110 27 29 27 259 202 203 203 0 Ole — à bec court .... — bernachc — cendrée ou pjcmicre -- cravanl 273 279 278 275 278 Ole d'Ejryplc 279 — hyperborée ou de nei^e . . 274 — rieuse ou à front blanc. . . 277 — sauvai,'e ou commune . . . 277 Outarde 490 — barbue 19(5 — cannepetière 197 P Paon 103 — domestique 163 l*elican 157 — bhinc 157 Pélldne 233 — cocorli "233 Perdrix 173 — Ki'isc 170 — (le passage 177 — rouge 173 Pétrel voir Tlialls«idronic. Pliiilaropc 226 — hyperborée .... 22(5 — plalyrliyn(pie. . . . 227 Pic 15-2 — cendré 154 — épeiche 155 — épeichette 15^ — mar 155 — noir il)^ — vert ou commun 15^ Plo liO — àvenireblanc 14^ Plc-grièclie 4^^ — écorchcur .... 5* — grise 4^ — à poitrine rose. . . ^^ — rousse 5* Pigeon 18î> — biset ■ . . 187 — colombin 18^ — domestique 18? — ramier 18|^ — rieur ou à collier . . . 19»^ — tourlcrelle 193 **y«"»*g«»*î 2'^ — d'Europe 23 Pintade KiO — commune lOO r-ipi 90 — bec-ligues ou des arbres . . 93 — farlouse 91 — à gorge rousse 92 — obscur ......... 304 — Richard 93 — rousseline 91 — spioncclle ou aquali()ue . . 90 517 Plon;;eoii cal-niarin. i m brin. . Lumme . l>luvier. . 2o3 . 2oo . -253 . -254 . 197 . 1S)9 . -200 . 201 . 198 . 199 — ù collier (grand) — à collier (pelil) — à collier intorroiupu — doré ou à gorge noire — guignard R rAîc 210 — d'eau 240 Bitle de geiiét 2 il — ordinaire . . .241 Roitelet ,S;i — ordinaire 81 — triple bandeau .... 85 Rolller 13 i — d'Europe 13-4 >^anderling 218 — variable 218 Sitcllc 14G — d'Europe 140 $<>pntiilc 210 — blanche 210 «stercoraire 207 — parasite 268 — à queue courte . . 208 siterno ou lllroiiflelle «le nier 2Gi — arctique 2(i5 — épouvunlail — loiicoplère — petit . . . — pieri'c-garin Syrrliupte . . . — paradoxe 200 203 207 26 1 183 183 TaiIsMijiisIdromc 269 — de Icmpèle. . 209 Tétras 179 — gelinolle 180 — à KIflvosc 1 . i:iO — gemeiner . 150 KlNter . . 1 iO — jromoiiic . 110 KnCe (Ncliwimni-) . 280 — Uisaiii- . '2HH Riaiid- uder Holilen- •. :>81 l'feif- . 28o — Kiiiick- . -286 — Kiick- . 286 LuITH- . 28() — Schiialler-. . . . . 28t — Spios- . 28:i — Sluck- odcr wilde. . 28i Ente (Tauch-] . 289 — Rerg- . 207 Eidcr- . 291 — Eis- . 293 — K..ll)cii- . 295 — Reilior- . 297 — Sfliell- (arklische) . 295 — — (gemcine) . . 29i — Taf.l-. .... . 296 — Tiaucr- (gomoiim') 292 — — (Saiiiiiicl-) . 293 — wcis/augige . . • . 298 Kulr (K.1IU7.) 43 — Habichts- 16 — Sclilt'ier- 43 — Scliiiee- 46 — SperbtT- 46 — Spcriiiiij:- odcr Zwerg- 43 — Teiigmulnrs .... 43 — ^Vald- 45 Kiilo (Ohr.) 38 — grosze odcr Uliu . . 49 — kurzuhrigc 42 — iiiilllcrc 39 — Zweig- 38 F Falke 13 — Koni- 33 — Lerchcii- 15 — rolhfùszii,'er 17 — Slein- 16 — Thuriii- 18 — Waiider- 13 Faujithiiliii iWH Vunnu 171 — gemeiner 171 — Gold- 173 — Silbcr- 172 Fcidhuhu 173 — Berg- 177 — graues 176 — rolbes 173 FInk 111 — Berg- 119 — Bucli- oder Edcl- .... 118 — Citrniieii- 123 — Dislel- 126 — Grun- 112 — Lciii- 125 — Sehuee- 121 Fllcgcnsclinaepper 52 — grauer .... 52 — Halsband-. . . 52 — schwarzriickiger 53 FlUevogcl GG — Alpon- 67 — Hecken- GG G GnnH 273 — Acgyplischc 279 — Bliisseii- 277 — Grau- 275 — kiirzschiiabligo 279 — Ringel- 278 — Saal- 277 319 «ans Sclince- 274 — Aveiszwangigc. . • . . . 278 GisrtCMi'oetbliiBg; 79 Cleier 12 — weiszkopllger 12 Ciimpcl 128 — Hacken- 131 — geleliriger 128 — Kolh- 129 Giilifz lli — islandisclier 115 Goldbaeiiebeu 83 — feuerkupfiges. . 85 — gemeincs ... 84 Grasmûcke siehe Saeuger. H Hablcht 25 — Finken- (Sperber). . . 26 — Tauben- 25 Haenning Blul- 121 — Berg- 123 — gemeiner 123 Haselhulin 180 llaushahn 167 IIau.*«roethling 78 flehcr 139 — Eichel- 139 — Nusz- 138 — gefleckter oder Tannen- . 138 I Ibis oder Slchler 235 — europàiscber. 235 K Kanipfhaliu 227 Kaiiz siche Eule. Kauaricnvogel 117 Kern bciszer gemeiner. . . . 127 Kiebitz 203 — geliaubter 204 — sclnvarzbauchiger. . . 203 KIciber 146 K.narrer 241 — Wiesen- 241 Kranich 206 — giauer 206 Kraehc 135 — Maiitcl- 136 — Kebel- 136 — Raben- oder Kolkrabe . 135 — Saal- 137 — Thurm- 137 KrcuzMchikahel 131 — Fiehlcn- . . . 131 — Kicfern- . . . 132 — zweibindigcr. . 132 KrniiiniNchnabel 233 Hnkuk 157 — j^rauer 157 — rollier igi L Laeufcr 202 — isabelfarbigcr .... 202 Lerchc 95 — Baum- 99 — Rerg- 95 — Feld- 96 — Hauben- 100 — kurzzeijigft 101 Loeffler Lollelgaiis, Lolielreilior 216 — weiszer 216 M AlanerkleUe 148 — gcmcine 148 Mauer^icgler siehe «oglcr. Aleerschwalbc s. 9$cc(«ch\Talbe. Jlleertaucher 253 — arklischer . . . 254 — nôrdiiclier . . . 255 — Polar- 253 lllilan 27 — scliwarzer 29 Mefsc 107 — Beulel- 110 — Blau- 108 — Hauben- 109 — Kohi- 107 — Rohrbart- 110 — Schwanz- 109 — Specht- 146 — Sunipf- 108 — Tannen- 108 Moeve 259 — dreizehige 2(53 — Lach- 203 — Manlel- 260 — — kleine 261 — Silbcr- 261 — Slrunl- 268 — Slurm- 262 N Keuntoedter siciie ^Vurger. IVaszheher siehe llcbcr. 520 0 Ohreule siohc Kule. P Peliknn 2r)7 — genieiiicr :2:)7 Porihiibn Kili — genieincs i()() l»fnu KKJ — jroineincr HVi Pleper US — Haum- odcr Hcidelcrelie {>."{ — Bnicli- oder Feld- ... 91 — Jiicliard's- });{ — Wijssor- 90 — AVieseii- 91 — — braunkchliger . 92 PIroI (50 — gcmcincr od. Goldamscl . (50 Pulcr IGl R Italie sioliC Kruehc. Hurke l.'U — blaue 1-U Halle 2i0 — Wassor- 2iO lluuliinoevc :2()7 — minière 208 — Sclnnarotzcr- oder Slruulmove . . 2()S Resenpreirer 197 — Gold- 19.S — Haisband- . . . 199 — kleincr od. Flusz- 200 — Moriiicllen- . . . 199 — weiszslirniger . . 200 neihcr 209 — graucr 210 — ;ri'(is/A'r Silbcr- . . . .211 — kl. ■iiicr Silbcr- .... 212 — N;,clit- 212 — i'urpur- 211 — Italien- 211 nohrdoiiinici gros/.e. ...» 213 — klt'jne 214 — Zworg- . . . . 2I."> ItofhUrhIcheii 303 IlothMi-bwaciiy.cheii Mans- . . 7S — Garlcu- • 79 s NaehclNchnnbel :238 — curopiJiseher . 238 .«iapffer 298 — Giinse- 299 -— laiiîTselinabliger .... 299 — weiszer 300 ^iacii|;cr (>8 — blaukehliger oder Blau- kelilclicn 78 — Fitis- 81 — Gartcn- 70 — gokr(Mitcr 84 — geibbauchigor .... 82 — goibbrustiger 80 — Heusehrecken- .... 09 — Klapper-od. Grasmùcke 77 — Nacbligall 73 — Nallerer's Sïmger ... 83 — OrpliL'us- 74 — Ruhr- 71 — — Scggen- .... 70 — rotbkeligor oder Uolli- kchlchcn 393 — rolliseliwanziger ... 78 — schieferbriistiger ... 60 — sehwarzkehliger ... 79 — — kopliger ... 70 — — scheilliger . . 75 — Scbilf- 70 — ■ Sprosser- 74 — Siiinpf- 72 — >Vald- oder Laubvogel. 80 — Wciden- 81 — Zauii- 77 jiichtti-bc 257 — Kormoraii- 257 Schni-pfe 218 — Wald- 218 — Suini)f- 220 _ _ Heer- 221 — — millel- .... 220 — — Moor- 222 Nchwalbp 141 — Fenster- oder Sladt- . 143 — Haueh- oder Dorf- . . 142 — Ifor- 143 NchAvun 270 — kinnor 272 — Siii^- 271 — Slumiiicr ...... 273 .NecMchwulbe 264 — gomcine 204 — kleiiic 267 — laiigscbwiiii/.igt'. . 205 — weijzschwingigc . 205 521 .«eescb\%alhc schwarze. . . . 266 .«iegler 144 — Maucr- (Tlmrmschwalbe) 144 Seidenseh\%-aiax 63 — gescliwâtziger. 63 Sondcrling 218 — grauer 218 ^pecht 132 — Bunt- groszer 155 — — kiciner oder Gras-. 156 — Grau- 154 — Griin- 153 — Rolh- 153 — Schwarz- 153 SpechtnieUc sielie KIciber. Sperllug Berg- 114 — Haus 113 — Stein- 112 Sporncr 101 Staar 133 — gemeiner 133 (Steiuschniaetzer 64 — braunkehliger . 61 — grauri'ickiger. . 64 — sclnvarzkehliger 65 Stleglîtz siehe Distelfînk.. Stciszfusz 249 — arklischer 251 — gehàubter 249 — gebornler 250 — kleiner 252 — Ohren- 251 — rotbkehliger .... 250 Stcppenhuhu 183 Storch 207 — scbwarzer . 208 — weiszer 208 Strandlaeufer 223 — aschgrauer. . . ç23 — kleiner .... 225 — veranderlicher . 224 — Temmink's. . . 225 Straudlaeafer 238 — gemeiner . . - 238 sturmvogel (SlurmUiufer, Slurm- schwalbe) ... 269 — kleinslcr 269 Sanipflaeufcr 336 — rostrother 237 — schwarzschwanziger. 237 Sampfbuhu 243 — gemeincs od. Was- scrbuhn. . . . 242 — klcincs 243 — punklirtes .... 243 — Zwerg- 245 FAUNE LUX. ** T Taubc 185 — Feld- oder Felsen-. . . .187 — Haus 187 — Hohl- 186 — Laeb- 193 — Ringcl- 185 — Turtel- 192 Toelpcl 238 — gemeiner 258 Trappe 196 — groszer 196 — Zwerg- oder kleiner . • 197 Truthahu 164 — gemeiner 164 u uhu siehe ohreule. V ¥iehvogcl 62 W Wachtcl 178 — Sehlag- 178 ^aldhiihn 179 Wasserlaenfcr 228 — Bruch 231 — dunkelbrauner . 230 — FIusz- 232 — punktirter. . . 231 — roUifiisziger . . 229 — Teich- 230 Wassertreter 226 — glatlschniibliger . . 227 — scbmalschnàbliger . 226 ¥¥eihe 34 — Blau- 35 — Gabel- 27 — Bolir- oder Sumpf- ... 34 — Wicsen 37 ^Vciidchals 157 — gemeiner 157 Tb'icdchopr 149 — europaisclier . . • 149 l^^'iirgcr 49 — groszer 49 — rolhkopfiger 51 — rolhriickiger 51 — scliwarzslirnigcr ... 50 2-2 322 y.nuukoeulfc — Kcmeiner 85 85 zeisig Birken- groszer .... 125 — — kicincr, .... 12i — Ericn- \U Zlegenmelkcr (Nachlschwalbe) 145 — europaischcr . . 145 d) Wallone : Agace 49 140 — grise 49 — petite Kl — rousse ol Allouotte 90 — (le bot 99 ytlonile voir Arondc cl Ilaronde. Aronclc de riotflii 141 — (le diinienaye 142 — (le mer 2G4 B Bnîte au pouè 27 lIocuMHlnc ....'.... 221 Bèehc-bot 153 — -feu 155 négnNNe 218 llcsuluette 91 Blanc-collet 58 — -cul 131 Bout-Bout 149 Canari 117 Carbeau 135 — gros 134 Chack-Chack 56 Chal-huant 45 Chardonneret 12G Chéllnotte 180 Chick-Cliack 05 chiir-CliaH' 81 chouette du clotchi 43 CiRÔne 208 CIne 270 — sovatchc 271 Colan (Djà) 139 ContrefalNant 80 Co«i (le bruyt're IKO Cof| et l'onellc Ili7 Cornallle 133 Coucou 157 Crapo volant 1 J.") Cul de pelcltc 109 D Dieu (Masatche blue) Bindon Bjà (Colas) . . . ^ E Etourulet 108 104 139 133 Favette griche 76 — de haye 77 — a lièle noire 75 Grlpclct petit 147 — routche, 146 Grive 55 — haute 54 Grobech 127 Grue 206 u Daron Ilaronde voir Aronde. Hibou nossequene — gris. . . . — jaune . . . 120 39 88 87 88 Jaquct 221 JaunlNHC 103 K Kraouyenx . 64 l.abourcux 64 I.Ane 32 Lavandière voir Uosseciueue. 323 Llneltc 121 — griche 123 — varre 112 liorlot 60 H XTartlnel à blanc-CUI U3 Alasatche (Masinge) blue . . . 108 — grosse 107 — à longue queue . . . 109 — à noire lièle 108 IMercancCte 287 MIcle 59 — d'yau 62 Mouchct 26 0 Oiseau du château 59 Ouseai de la mort 78 ow sowatche 277 P Pan 163 PertrI 176 Plc-niacon 146 Pigeon mausot 185 Pierrot 113 — petit 114 Pllo 128 Pinson 118 — d'Ardêne 119 Plounc 128 ï*Ia»»eu 35 PloiiseroM 253 Pluvier 198 Pouie d'yau 245 Proëiich 15 Q «waill 178 R Râle 241 — d'yau 240 Rossij(nol 73 Itouse gorge "^03 Kou.Heite 56 Rousse queue 78 Routeiet 84 8» — à roulche tête .... 85 T Tiercelet 26 Tourd-cou 157 Tourturellc 192 V Tonneau 204 verdier (Verdière) 103 e) Basse- allemande : A Adeler 21 Akerfilchen 119 Akermés 108 30G B Bàchmiérel G2 Bachstelz 88 Banikreclier 147 Bamlèferchcn, blocii grôszen 146 — klèngcn ... 147 Begeischen (Bekassin) ... 2^21 BcJéfrèsser 52 Bekassin (Begeischen) . . . 221 — dav 221 Bêmchen 50 Beschdauf 185 186 Beschhong 180 Besclileerchen 90 93 Bierfilchen 80 Biéss (Blésshong) 246 Blfederfilchcn 80 Bircderniènclien 73 Blobréschlchen 78 Bloschesscr Gii Brochhong 198 Broclilècrchcn 91 Bruchschcsser 64 Brokèz 31 32 33 — geslivclt 34 But-Bul 149 324 D Daiichcr (Dcichcr) Dauv — (Ick (Besch-, Wald- ou well) — FèU- (Kalz) — H:uis- (zalini) — Hu7)l- (klèiig Besch-). . — Lach- . . ! — Tiirlel- Dauvcslèsscr Deichelchen Desclitolt'enkclchen . . . . Dôdel'ull 43 Donifilchcn Drèlièfschen Dièschel — AVéngcrts- Drillchcn (Gardelénclien) . Eil (Eilclicn) Knapp- — Sciden- — Slêii- — Tur- Eisfull 1^5 185 18() 18S 18() 1113 19-2 20 12() 445 84 175 Fasan • . . Fèllhoiig, geniùngl .... — Èslc'ker .... Fcschplompcrl, grùszcn . — klèiigon . Fcscliirr (Bor) Flèhofèijkcr Flèinôk Fluoslcnkclchcii, giclen . — ginigt'ii — liiorn . — lôdeii v>u >Van£(('rls- . Gardelénclien Gens, genièng uell .... — II(M-- SclilH'- OU wcll . . . — /iilini ou IImus- 56 99 43 43 43 43 450 1 / 1 473 477 20 29 240 53 445 144 112 423 121 99 273 20(1 275 275 Giéleniènchen (Giélcker, Girlhèkelien , Giélhans, Gi('lliènsclien) 403 GoUlilehen 126 300 Gollschmet 426 Grasnic'k 76 Gralsch, Besch- 77 — gro, gros 77 — — klèng 77 — — mette! .... 76 — Hèken- (^Ilèkerchen) 77 — schwarz 75 Grosangslilchen 423 Gukuk^Giikuf) 457 — rude 461 H Habmènchen 426 306 Ilaleflugell 56 Iléiigerdèf 25 flèkeichen 77 Hèkeslèsser Hèxerscli, sch\varz . . Iliddeniècher, grossen . . — klèngen . . Horiièiis 206 Ilubl), Hiibo, Hugo 40 Hun an Honi,^ 467 25 74 68 72 tuoi Huoreil 39 — klèni 38 IJ Ichterchen (Ichtelchen) . 80 84 lut, Golt- 299 — ^^elI (dek) 282 — Haus- ou zaliUi 282 — klèng 287 — lUicin- 282 — Stak- 2.^2 — Tirkesch- 288 Izèkelclien 52 .Iakert 56 Jnlzert 68 .lil>|)jèpl)clien 65 Jedek 65 Kaareslèrcher 143 306 325 Kanarë 117 Kâtzekap 45 Kcfilchen 65 Kéitzchen, 15 klèngen 16 Kischckiièppciieii (Kisclic- knappert 127 Knappeilchen 43 Kolla (Markolla) 139 Krc 140 Krechcn lOV) Kréchel (Kréchelék) .... 18 KromesfuU 56 diwbelen . . ^^^ Kruncchcr Kuob 04 205 135 136 137 137 231 157 161 — groen — Hierscht- — klèngen ou Metzer- . . Kublan Kukuk, Kukuf 26 — rude L Langschwènzchen 109 Leendèker 144 Lcmènclien, Lutt'uîl, Lèwè- kelclien voir Lècrchen. Lèerchen 96 — Besch- 93 99 — Broch- 91 — Fèlt- 96 — Kaupeche (Glacis-) 100 Léischler 54 M Markolla (Markollef) .... 139 Matte (Matlefiill) bloen . . . 150 — groen . . . 232 Mciskinnek 85 Miérel, Bach- 62 — Golt- 60 — Krag- (Hhein-) ... 58 — Mierz-(schwarz, Stak-) 58 — AYàsser- 62 Mrerliong KM — wcU 19() Mierschmollef (Klieinschm. 264 Mitok 49 Mès(Aker, klèngou Wanter- 108 — blo ou HiinuKa- .... 108 — gros (genièngj 107 — gro (Schicl-) 108 — Kau|)0('lic 109 — Schwaiiz- 1 09 Mesch (Spaz) 113 — Kar- (FèHspaz) ... 114 — Maucr- 114 — Weiden- 105 N Néimiérdcr, gcblumeléchtcn 49 — groen , grossen ou wàssen . 49 — gemèngen (klèn- gen) 51 ^ — roden 51 Nuochtegeilchen 65 73 — Stên-. ... 79 Nimzeil, klèng 145 Nu7)zniôk 145 Nuoozrani 213 214 0 Onkcfeschen 252 Paketinchen 200 Panestierzchen, bloen (groen, Aveissen) . 87 — gièlen ... 88 — \Vanter- . . 88 Panne^\ippclien voir Pane- slierzchen. Peiffert 285 Pier(>lhoi!g 166 Pilo, grossen 129 — klèngen 128 Pint 16() Piwek 201 Ploiupert 20 29 Polank 118 — Eslekcr 119 ï?ohuM, Pùliong 1()3 Pulznicschen 30'* 336 R Rnm (Rov) 13i Rèr, gi'oen (gcmèngon, Fcsch 21 (i — rùden 211 215 — klèiigcn RluMiiinl . . lUn'nimici'cl 282 o8 Rlii'niscliinollcf 2(34 78 59 liôdhirsclilclicn .... Rùdsclnvùiizclicii. . . . — grosse 11 Rov (Ram) 134 S Snndlèfer 224 229 SandiM.'itor ......... 229 Sangslilclirn (gro) 123 Sclialcivlicn 77 Sciircrsciiwanz 27 Sclicrzc'ljcierchen 147 Sclimiorbel (Schinollef) voir Scliiiiuoimescli. Schiiiuoiniescli , Fcnslcr- (\Vaszcr-). ... 143 — Kaniéln- (Scliuostcch-). 142 — Grunl- (\Vaszcr-) . . . . 143 Sclnirgcns 274 i Srlmr'it'lschlcr 54 1 Sclinùi»p 218 j — Fcng- .... 221 222 Sclin('*i)pr*kjmi('k 231 Scliiiiidclirùdcrak 104 Scliwarzmicn'l 59 S('li\v('ngsk('|)('lien 3()() Scliwiiii, wcllc 271 zaliiiie 273 Scideiicil 43 Sihclicii 80 81 Stakmiérel Slrneiiclien Slùmmoclilogc'ilclicn . Slrandlèler Strol'inènclicii .... Sl('sser Stiriitz StôssluU Slroz Sluorck, sclnvarzcn . — Aveissen . . . Tirkeschint. Trap . . . . ïùreil . . . 59 43 79 229 05 20 120 20 113 208 208 288 190 43 Silzclicn (Silzi). Spaz — VvU-. . . . S])ieclil, gi'c 232 113 114 153 — grocn (grcngcii). . . 154 — klùiigcii 150 — rôdon(g(d)Iunit'lccIit. 155 — AVaszcr- 150 Spn'r{Sj)ro) 133 Simorriill 13 Slakiiit 282 Vuppert 149 w Wakelèfer 199 200 Waiidinèchcr . . . 227 200 200 AVaszcrgratsch 242 Waszeriiong (Ilcngchen) Waszerniierel . . . . 212 252 Wcideniescli 105 AVeidepfeiferchcn 72 AVeideschlcfTcrchcn .... 72 AVolIgcns 275 277 ^VeIlgol'tstllll (Drcschcl) . . 50 AVisel'uil (Filciicn) 05 Wisegimclieii 05 Wisosclinii)sert 91 Wisekrips, schwarzen (Was- zcr-) ..... 240 — hrongen (Wiioclilel- 'kinnek) ... 241 — lîonùckten 243 AVii7.(lil('l 178 VVuoclitelkiiiiick 241 Zeisclclion, grengcn .... 124 • — l'ôdon (grooii) giôsson 125 — — klèiigon 124 Zid(l(MThon \ > 232 Zill/.r|»p('li('il 81 Zoidvscldcn'cr 00 M> AMNH LIBRARY 100106106 .j:%^. *::^: