'e : r^' ^•>;- V->r V^L. l li l >/ >? ^ '*îv t- ^ ; ■ ^r ■ r i^-^' .. ^%^s.. -A v^ ■i^- ^^ ;^».::ti^^.^ ï>v -■ ïH^ ' Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/floredesalpes03burn FLORE DES ALPES MARITIMES L'impression de la première partie du volume III (p. i à lyi} a été terminée en mars i8gg. LAUSANNE. - IMP. GEORGES BRIDEL & ÇiE FLORE ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA GHAINR DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR EMILE BURNAT Volume III l«'e partie GENEVE & BALE GEORO & C"", LIBRAIRES-ÉDITEURS LYON Même maison, Passage Hùtel-Dieu Mars 1899 OBSERVATIONS CRITIQUES SUR LES CONCEPTIONS ACTUELLES DE L'ESPÈCE VEGETALE AU POINT DE VUE SYSTÉMATIQUE PAR JOHN BRIQUET Le volume de la Flore des Alpes maritimes dans la préface duquel ces Observations paraîtront, contient l'élaboration de trois genres de Dicoty- lédones extrêmement compliqués : les genres Rubus, Rosa et Alchemilla. Au cours de nos recherches sur l'un de ces genres,,nous avons eu l'occa- sion de discuter en détail avec M. Burnat, auteur de la Flore, beaucoup de questions qui touchent aux points les plus délicats de la systématique pratique, de la taxinomie et même de la philosophie de la science. Le point de vue auquel nous nous sommes placé et les résultats aux- quels nous sommes arrivé sont souvent différents de ceux de plusieurs auteurs estimés à juste titre par des travaux monographiques de fond ; il était donc nécessaire de donner ici une justification détaillée de nos méthodes. Nous avons, il est vrai, déjà tenté cette justification à plu- sieurs reprises, mais toujours dans des monographies s'adressant à un public très spécial et n'atteignant souvent pas des botanistes que la question intéresse directement i. D'autre part, comme la façon dont on envisage et surtout dont on traite l'espèce a une importance capitale en ^ Voyez en particulier: Briquet Les Labiées des Alpes maritimes p. VIK-XIV, ann. 1891 (dans Burnat Matériaux pour servir à l'histoire de la flore des Alpes maritimes); Les Cytises des Alpes maritimes p. 50-61, ann. 1894 (1. c.) ; Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes p. 53-56, ann. 1897 (1. c.) ; Monographie du genre Galeopsis p. SS'â- 239. Bruxelles ann. 1893. 411137 VI FLORE DES ALPES MARITIMES botanique systématique, il ne nous a pas paru inutile de revenir sur le sujet dans un travail spécial. Aussi avons-nous accepté avec plaisir la demande que nous a adressée M. Burnat, de joindre ce travail à la préface d'un volume en grande partie consacrée la critique spécifique. Nous avons donc réuni ici nos notes antérieures en les développant et les complétant sur tous les points essentiels. Les idées émises et les méthodes pratiquées à l'égard de l'espèce et de la systématique spécifique ont été et sont très variées. Plusieurs au- teurs, en particulier parmi les fïoristes, ont modifié les formes d'exposé, sans avoir souvent des idées originales ou même des idées motivées quelconques sur le sujet. Souvent aussi les auteurs d'innovations for- melles ont manqué d'une culture scientifique suffisante pour que l'on puisse prendre celles-ci au sérieux. Nous eussions fait, en examinant et en critiquant toutes les méthodes, un travail érudit sans doute, mais d'un intérêt pratique médiocre. Aussi bien avons nous préféré nous en tenir aux courants principaux qui se sont manifestés dans les idées des botanistes et qui ont exercé ou qui exercent une influence marquée sur la marche de la science, choisissant pour les examiner les œuvres où elles ont été exposées avec le plus de clarté. Ajoutons encore que les critiques que nous aurons à faire s'adres- sent aux idées et aux méthodes et non pas aux savants. Ceux-ci ont cherché la vérité comme nous voulons le faire ici, et la sincérité de leur effort commande toujours le respect de celui qui critique. Il ne faut pas oublier non plus que même des idées théoriques absolument fausses, selon nous, ont joué parfois un rôle important au point de vue du progrès général (par exemple celles de Jordan) : elles ont suscité la discussion et provoqué par des recherches nouvelles la vérification ou le rejet de doctrines admises ou repoussées jusqu'alors sans preuves suffisantes. A ce titre aussi, leurs auteurs méritent d'être traités d'une façon objective et courtoise. 1 Jortlanisme et néo-jordanisme. Pendant la fin du XVIII°^e et la première moite du XIK^" siècle, les botanistes étaient en grande majorité dominés par la tradition lin- néenne relativement à l'espèce. D'une part on admettait l'immutabilité OBSERVATIONS PRELIMINAIRES VII (le celle-ci, dans son ensemble, d'autre part on considérait les individus qui la composent comme suffisamment plastiques pour pouvoir se mo- difier considérablement, mais dans des limites déterminées, sous l'ac- tion du milieu. Ces modifications étaient censées disparaître par la cul- ture. Lorsqu'elles persistaient, elles servaient à caractériser des varié- tés ou races spontanées qui dans aucun cas ne pouvaient devenir le point de départ de nouvelles espèces. Ce n'est pas que des voix divergentes ne se soient parfois fait enten- dre. Ainsi, en ce qui concerne la mutabilité, on connaît les idées émises par Lamarck sur les transformations que les espèces ont subies dans le temps et dans l'espace ^. Mais l'influence de Guvier plongea pour longtemps les hardies conceptions de Lamarck dans l'oubli. En ce qui concerne les limites des groupes définis par Linné comme espèces, les divergences se firent très rapidement sentir. Villars, en France, pour- suivit l'un des premiers avec talent l'analyse et la subdivision des espèces linnéennes. Plus tard, divers auteurs suivirent la même voie et finirent même par la pousser extrêmement loin, par exemple Schleicher, Weihe, Tenore, Host, Opiz et d'autres. Cependant, ce sont là des cas isolés. Personne n'avait encore fait de l'analyse systématique minu- tieuse un principe, personne ne l'avait appliquée avec logique et sur une grande échelle, personne enfin n'avait tenté de faire une justifica- tion théorique de cette analyse. Tout cela a été donné presque d'un seul coup par le botaniste lyonnais Alexis Jordan : le nom de jordanisme, donné au système, est donc parfaitement justifié. Doué d'un esprit d'observation remarquable, Jordan, qui cultivait diverses espèces linnéennes en pieds nombreux et récollés à plusieurs endroits différents, s'aperçut que sous l'unité de dénomination se ca- chait une diversité morphologique très marquée. Il tria soigneusement les formes diverses, appartenant soi-disant à une même espèce, et constata que leurs caractères étaient héréditaires, c'est-à-dire qu'ils se transmettaient par semis. Or, pour Jordan, les variétés ne possèdent pas des caractères héréditaires; donc si les formes étudiées par lui avaient été des variétés, elles auraient dû revenir au type par la culture. Ce phénomène ne se produisant pas, Jordan en conclut que les formes ^ Voyez à ce sujet : Nageli Entstehung und BegrifJ' der naturliistorisclien Art. Miin- chenl8G5; Y. Delages La structure du protoplasma, les théories sur l'hérédité et les grands problèmes de la biologie générale. Paris 1895. VIII FLORE DES ALPES MARITIMES sur lesquelles il expérimente sont de véritables espèces. Les vraies varié- tés, soit, selon Jordan, les modifications non-héréditaires des individus d'une espèce, se réduisent peu à peu pour lui à des variations si insi- gnifiantes qu'elles ne méritent même pas d'être distinguées. En prati- que donc, Jordan arrive à ce résultat que toutes les formes qui diffèrent les unes des autres par une propriété héréditaire, si petite soit-elle, sont des espèces. La constance en culture devient le critère de l'espèce. Les variétés sont supprimées. Dès son premier mémoire en effet, en 1846, Jordan s'élève contre la distinction des variétés: « Rien à mon avis — dit-il — n'est plus propre à faire confondre ou méconnaître les véritables espèces et à por- ter préjudice à la science que la multiplication des variétés dans les descriptions *. » Puis il définit nettement les idées résumées plus haut de la manière suivante : « Toutes les plantes, comme tous les êtres quel- conques, sont susceptibles d'être modifiées plus ou moins, suivant le milieu qu'elles habitent; mais toutes les fois que des plantes voisines par leurs caractères se trouvent placées dans des conditions identiques, et que les différences qui les séparent subsistent, considérées dans leur ensemble, je dis qu'elles doivent être regardées comme des espèces dis- tinctes. Toutes les formes immuables et évidemment irréductibles sont, pour moi, des espèces. Je ne pense pas qu'on puisse raisonnablement se faire une autre idée de l'espèce, et en dehors de cette règle, je ne vois qu'arbitraire sans limite et qu'absence complète de certitude -. » Enfin, Jordan n'admet en aucune manière que des formes, si voisines soient-elles, puissent être réunies par des échantillons intermédiaires, de "sorte que l'on est conduit insensiblement de l'une à l'autre. Il re- pousse par conséquent la réunion à titre de sous-espèces, de ces formes sous un nom spécifique collectif. « Si l'on commence, dit-il, par ras- sembler arbitrairement autour d'un prétendu type, d'une sorte d'axe idéal, toutes les formes qui paraissent voisines, quoiqu'elles soient peut- être au fond radicalement distinctes ; si l'on admet sans examen et sans preuves ce qui devrait, au contraire, être appuyé sur des expériences directes, sur des preuves concluantes, que toutes ces formes appartien- nent à un même type, il en résulte que leur étude ne peut faire aucun 1 A. Jordan Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou critiques de la France I p. 43, mai 184.6. " A. Jordan Observations II, p. 6, juillet 1846. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES IX progrès, car s'il est reconnu en principe qu'il n'y a pas de limite qui les sépare, il devient parfaitement inutile de chercher une limite qui ne peut pas exister. Selon moi, rien n'est plus contraire au progrès de la connaissance des espèces, et par conséquent au progrès des classifi- cations et de la science en général qu'une pareille méthode^. » Lors- que deux espèces paraissent être reliées par des formes intermédiaires, ce n'est qu'une apparence; ces formes intermédiaires sont des espèces aussi. La dissertation faite par Jordan à cet égard à propos ûesFilcKjo- est fort instructive. Comme conséquence de ces conceptions, ce n'est plus contre la multiplication des variétés que Jordan s'élève, il réclame eur entière suppression. « En basant, dit-il, la distinction des espèces uniquement sur la constance des caractères, on arrive ainsi à supprimer complètement les variétés, dans le sens attaché à ce mot. On n'a plus dès lors que des espèces et des modifications d'espèces, mais point de variétés 3. » Les conséquences auxquelles conduisent ces principes sont fournies par les travaux de Jordan lui-même. En 1852, Jordan distinguait dans VErophila rerna 5 espèces *, en 1864 ce nombre montait à 34 ^, et en 1873 il s'élevait à 200. Ce serait une erreur de croire que ce chiffre corresponde au nombre total des formes à caractères constants, consta- tables par la culture, et qui ne soient pas identiques 6. En effet, en 1889, de Bary et Rosen ont signalé 11 « espèces » d'Erophila qui ne pouvaient être identifiées avec aucun des types publiés par Jordan*^ et il n'y a pas de doute que cette expérience ne se répète pour d'autres ditions que les environs de Strasbourg. — Nàgeli déclare estimer en 1885,à 2800 le nombre des formes constantes dans le sous-genre Pilo- sella du genre Hieracium^. Dahlstedt assure qu'il existe en Finlande 350 formes constantes de ce groupe, dont 13 seulement se retrouvent en Suède: que, d'autre part, il y a en Suède 1700 formes du sous-genre 1 A. Jordan op. cit. II, p. 29-30, juillet 1846. 2 A. Jordan op. cit. III, p. 188, septembre 184G. 3 A. Jordan op. cit. VI, p. 34, avril 1847. * A. îordan PmjiUus plantarnm novarum. Paris 1852. s A. Jordan Diagnoses d'espèces nouvelles ou méconnues. Paris 1864. 6 A. Jordan Remarques sur le fait de l'existence en société, à l'état sauvage, des espèces végétales affines. Lyon 1873. ■^ Rosen Sijstematische und biologische Beobachtungen iiber Erophila verna (Bota- nische Zeitung n"' 35-38 (ann. 1889). 8 Nàgeli u. Peter Die Hieracien Mitteleuropa's, Piloselloiden p. 40. Munchen 1885 . X FLORE DES ALPES MARITIMES Archieracium, dont seulement 30 se retrouvent en Finlande et 8 en Danemark * ! Quels chiffres atteindra-t-on quand tous les pays de l'Eu- rope auront été étudiés à ce point de vue dans leurs coins et recoins? Avec l'exercice, l'aptitude à saisir les plus légères ditïérences se déve- loppe rapidement; chaque nouvelle localité fournit quelque forme nouvelle et on en arrive, en prenant pour base la constance en culture, à la spécification de la colonie, sinon des individus lorqu'on se passe de l'expérimentation. Car, comme l'a très judicieusement fait observer Duval-Jouve à propos d'une Graminée : « On aura beau multiplier les espèces, on arrivera toujours à ce résultat que la description exacte d'un sujet pris au hasard, parmi soixante récoltés sur des points divers d'un même rivage, ne pourra convenir à aucun des cinquante neuf autres'-. » Toutes ces étapes, Jordan les a parcourues. Quelle distance n'y a-t-il pas entre les premiers mémoires de 1846 à 1850, où l'on trouve encore des traces de subordination dans les caractères, lePugillusde 1852, les Diagnoses de 1860-64, et enfin le fameux Breviarium publié en collabo- ration avec Fourreau de 1866 à 1868 ! Si Jordan n'avait été absorbé pendant les dernières années de sa vie par des préoccupations d'un tout autre ordre, c'est alors que la définition donnée par Planchon du système jordanien, — la pulvérisation de l'espèce, — se serait réalisée à la lettre 3. L'expérience n'est chez Jordan que le complément d'une théorie mé- taphysique, basée sur des considérationsd'ordre théologique entièrement étrangères à la science. Les espèces représentent pour lui la matéria- lisation d'idées distinctes et immuables, conçues dans l'entendement de Dieu. Les individus qui constituent l'espèce sont donc de même na- ture et consubstantiels. Aucune modification ne peut être conçue dans la substance ou l'essence d'une espèce, car chaque espèce correspond à une idée invariable et éternelle et celle-ci ne serait plus elle-même, si on lui retranchait ou si on lui ajoutait quoi que soit. Il n'y a pas de ^ Voy. Gunnar Andersoa Die Geschichle der Végétation Schwedens. (Dans Engler's Botan. Jahrb. XXI p. 495, ann. 1896). - Duval-Jouve Des comparaisons histotaxiques et de leur importance dans l'étude cri- tique des espèces végétales. {Mémoires de l'Acad. des se, et lettres de Montpellier, Vll p. 511, ann. 1871). 3 Planchon Le morcellement de l'espèce en botanique et le jordanisme {Revue des Deux Mondes, livraison du 15 septembre 1874). OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XI subordination de types : chacun d'entre eux est absolu et il ne saurait y avoir de degrés dans l'absolu. Enfin, la question de l'espèce, à côté de rexpérience, doit avoir aussi et « avant tout » une solution méta- physique. On sait que cette théorie i a fait, de la part de Duval-Jouve et de Planchon^, l'objet d'une critique magistrale, qui corrrespond pour elle, aux yeux de tout lecteur doué de la culture philosophique la plus moyenne, à un véritable effondrement. Jordan n'a jamais répondu que sur des points de détail, et en termes réfutés d'avance, à la dialectique brillante des botanistes de Montpellier, qui étaient en même temps des philosophes de valeur. Il n'y a donc plus lieu d'y revenir aujourd'hui. En revanche, on trouvera dans l'intéressante biographie de Jordan, que vient de publier M. Saint-Lager, des détails qui jettent un jour des plus curieux sur les idées théologico-politiques de cet esprit extraordinaire^. Laissons de côté la théorie et la pratique de Jordan pour nous de- mander ce qu'il y a de durable dans son œuvre. Si le seul titre de gloire de ce botaniste devait consister dans la démonstration que les 1 On trouvera un exposé très complet de la théorie métaphysique de Jordan dans un singulier opuscule intitulé : De l'origine des diverses variétés ou espèces d'arbres frui- tiers et autres végétaux généralement cultivés pour les besoins de l'homme. Paris 1853. - Duval-Jouve, op. cit. ; Planchon, op. cit. 3 Saint-Lager Notice sur Alexis Jordan, 16 p. in-8 et portrait. Paris 1898. — La citation que nous faisons d'un travail du savant bihliothécaire de Lyon nous fournit l'occasion de rectifier un article publié par lui sur notre compte dans les Annales de la Soc. bot. de Lyon, séance du 20 mars 1894. — Nous avions en 1894 blâmé l'emploi du mot « forme » fait par un floriste français pour désigner spécialement un degré de la hiérarchie systé- matique intermédiaire entre la sous-espèce et la variété, qualifiant cette innovation de malheureuse. M. Saint-Lager prend la défense de ce tloriste et nous reproche d'ignorer l'histoire de la science (« tous les botanistes instruits connaissent les travaux analytiques deM. Jordan, etc. ») attendu que l'étude des «formes» constitue l'œuvre de la vie de Jordan. « Le mot forme (sous-entendu constante), dit-il, existe depuis un demi-siècle dans le langage botanique où il a été introduit par notre éminent compatriote, M. Alexis Jordan, ainsi qu'on peut aisément le constater en lisant les Observations sur plusieurs plantes nouvelles (Lyon 1846-47) ». Or, Jordan n'a jamais employé le mot «forme » que pour désigner une plante sur la valeur de laquelle il n'était pas au clair ou dont il ne voulait pas définir la dignité, comme tout le monde, et cela rarement. Il parlait d'« espèces affines», et non de «formes affines», comme le veut M. Saint-Lager. Quant à employer le mot « forme » pour désigner une catégorie spéciale intermédiaire entre les sous- espèces et les variétés — unique innovation visée par notre note, et que nous persistons avec beaucoup d'autres à considérer comme superflue et produisant de la confusion — Jordan n'aurait pu le faire sans se mettre en contradiction avec lui-même et ne l'a jamais fait. Pas une ligne de Jordan ne peut être citée établissant qu'il ait précédé M. Rouy dans l'emploi spécial que cet auteur a fait du mot « forme ». Le reproche de M. Saint-Lager est donc dépourvu de tout fondement. XII FLORE DES ALPES MARITIMES types linnéens ne sont pas des unités indivisibles mais des groupes, ce ne serait pas encore grand'chose, car d'autres l'ont montré bien avant lui. Il y a mieux que cela. Jordan a acquis par ses expériences un fait capital dont il faudra lui être reconnaissant alors que sa métaphysique et beaucoup de ses petites espèces auront été oubliées. Ce fait, c'est la puissance extrême de l'hérédité jusque dans dans les groupes les plus faibles, c'est-à-dire la tendance très grande qu'ont les caractères sou- vent même les plus insignifiants, à se transmettre par descendance. Ce résultat a une grande portée, il modifie considérablement les idées que l'on se faisait à cette époque sur les caractères physiologiques des groupes subordonnés aux espèces. C'est le résultat auquel est arrivé Nâgeli et qui est devenu une des pierres angulaires de sa théorie évo- lutionniste ; il a été confirmé par tous les auteurs consciencieux. Jordan a fait école. En France, une pléiade de botanistes se mit, après lui, à pulvériser les types linnéens connus. Disons immédiate- ment que ces disciples étaient très inférieurs au maître. Pour la plu- part d'entre eux, il ne s'agissait pas de cultures expérimentales per- sévérantes, mais de décrire un nombre aussi grand que possible d' « espèces » nouvelles. Les seuls faits généraux intéressants, dérivant des études de Jordan, ceux relatifs à l'hérédité, sont donc absents de ces écrits, qui ont à peu près tous servi à enrayer la science, plutôt qu'à la faire progresser. Poussé sur une pente fatale, le jordanisme a abouti aux publications trop fameuses de Gandoger, qui sont le point terminus du mouvement. * * Nous n'avons pas employé le terme de néo-jordanisme, placé en tête de ce chapitre, pour le plaisir de créer un néologisme, mais parce qu'il correspond à un mouvement actuel d'une réelle importance ; nous entendons par là la forme qu'a prise, sous l'influence de Kerner, la méthode jordanienne. Peu de temps après les premiers travaux de Jordan, Kerner, pourvu de connaissances scientifiques incomparablement plus étendues que ne l'était Jordan, et dont ce savant a donné la preuve répétée comme phyto- géographe et biologiste de premier ordre, Kerner abordait aussi l'analyse de l'espèce. Il procédait, comme Jordan, par voie expérimentale', mais * Kerner a maintenu jusqu'au bout le critère spécifique expérimental. Voy. Pflamen' leben p. 8. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES XIII avec des idées théoriques absolument différentes et sans action immé- diate d'ailleurs sur l'exposé des faits. Pour Kerner, les espèces sont définies par l'uniformité de la struc- ture, tandis que les groupes supérieurs à l'espèce sont définis par la similitude d'organisation. L'uniformité exige la concordance de tous les caractères héréditaires. Quant à la similitude, elle se base sur la con- cordance d'un certain nombre de caractères seulement. Plus ce nombre est considérable, plus la similitude sera complète; s'il diminue, la simi- litude aussi s'affaiblira. De cette façon, Kerner croit avoir exclu toute considération subjective de la spécification et n'hésite pas à qualifier de procédés arbitraires, ceux des taxinomistes qui élargissent la notion de l'espèce 1. « Réunir, dit-il, des groupes de petites espèces en une espèce idéale est un procédé inadmissible. La tâche de la phytographie n'est pas de créer des espèces idéales qui sont le résultat de la spécula- tion, mais de décrire des existences réelles-. » A ce taux-là, il faudrait aussi admettre que la description et l'étude des genres, des familles, des embranchements, etc., sont du ressort de la spéculation et non d'une systématique scientifique, vu que dans toutes ces catégories, l'abstraction prend un caractère plus entier et autrement plus absolu que dans les espèces collectives si vivement combattues par l'auteur. Ce dernier ne dit rien de cette conséquence de son affirmation, mais Jordan l'a tirée pour lui en des termes qui sont d'une logique absolue ^. Mais, examinons l'affirmation de Kerner de plus près. Est-ce que les « petites espèces » dont parle cet auteur ont bien véritablement une existence réelle'^ Nous croyons que non et que la démonstration peut s'en faire facilement. Les seules existences réelles que nous puissions constater, ce sont les individus. Pour établir un groupe quelconque (une espèce par exemple), il faut comparer ces individus entre eux, laisser de côté les caractères spéciaux à chaque individu et abstraire les caractères communs à tous. C'est sur ces caractères communs, obtenus par abstraction, que l'espèce est basée. L'abstraction et les considérations 1 Kerner Die A hhangigkeit der Pfl.au'&engestaU von Klimaund Boden, etc. (Monogra- phie des Cytises du groupe Tubocytisus) dans le Festschrift %u Ehren der A3 Versamm- lung deutscher Naturforscher und Aerzte zu lnnsbruck\8&9. 2 Kerner Scliedae ad floram exsiccalam austro-hungarkam I, p. 108 (ann. 1881). 3 A. Jordan Observations IV, p. 31, novembre 184G. XIV FLORE DES ALPES MARITIMES subjectives qui sont liées à cette opération commencent donc aussitôt que l'on recherche les caractères communs à plusieurs individus. D'où il suit que l'espèce est une image ou une construction que se fait l'es- prit au moyen de plusieurs existences réelles (celles des individus), mais ne saurait en aucun cas être considérée elle-même comme une existence réelle. Lorsque les différences entre les individus sont très peu marquées notre affirmation pourra paraître hardie, mais l'examen attentif d'un cas particulier quelconque ne saurait qu'en donner la vérification pure et simple. D'autre part, les variations individuelles sont souvent très nom- breuses ; elles peuvent, si les circonstances leur sont favorables, prendre de la consistance et, sur certains points de l'aire, devenir des races ou espèces naissantes, ce que Kerner reconnaît du reste ^. Il y a donc, pour ces raisons, une marge considérable laissée à l'interpréta- tion individuelle. C'est là un point sur lequel il est inutile d'insister: tout le monde connaît la différence qu'il y a entre Jordan et Gandoger, ou pour prendre un exemple dans la sphère d'activité du néo-jorda- nisme, entre Kerner lui-même et Blocki. Mais il y a encore une autre difficulté qui réside dans les termes mêmes de la définition. Kerner dit, en effet, qu'il n'y a absolument pas de limite entre le plus et le moins de la similitude -. Rien n'est plus vrai; cela a seulement l'inconvénient de rendre inapplicable la défini- tion de l'espèce donnée par l'auteur. Les cas abondent où la similitude qui existe entre deux plantes devient si grande qu'on peut la décorer du titre d'uniformité, et d'autres où l'uniformité est telle qu'on peut l'appeler identité. Autrement dit, il n'y a pas de limite, ni de critère absolu, entre l'identité, l'uniformité et la similitude. Tous ces termes ne définissent que des degrés, des plus ou des moins, et croire qu'il existe entre eux une différence fondamentale de nature à définir solidement la notion de l'espèce et à éviter toute considération subjective, c'est s'adonner à une profonde illusion. Quelques exemples feront mieux comprendre la portée des observa- tions qui précèdent et montreront que les « existences réelles » de Ker- ner et de ses adeptes sont parfois singulièrement instables. 1 Kerner Die Abhângigkeit der P/lam-engestalt, etc. p. 46. 2 Kerner op. cit., p. 47. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XV En 1869, le Cytisus ratisbonensis était pour Kerner une espèce indi- visible, c'est-à-dire une a existence réelle i. » En 1884. le célèbre bota- niste en a démembré comme espèce distincte le C. biflorus W. K., con- sidéré antérieurement par lui comme une modification individuelle sans importance 2. Du même coup, voilà une existence réelle passée au rang de spéculation idéale ! Un jordanien plus avancé trouverait cer- tainement qu'il y a encore lieu de subdiviser les C. rotisboncmis et C. biflorm, qui sont déjà à peine reconnaissables, et prouverait ainsi que ces deux formes ne correspondent pas à des « existences réelles, » qu'elles sont une pure vue de l'esprit, etc., etc. Autre exemple: M. de Wettstein,qui applique intégralement les mé- thodes de Kerner, décrit à l'intérieur de VEuphrasia minima un certain nombre de formes dont les unes sont héréditaires « jusqu'à un certain point » (var. hispidula et var. Schleicheri), les autres nettement héré- ditaires (f. pallida'el f. ftava)^. Voilà une espèce qui, d'après la défini- tion du maître, serait une espèce idéale, une pure spéculation. Seules les formes distinctes à caractères héréditaires dont elle se compose auraient dû être envisagées comme « espèces ». L'auteur a reculé, et on ne peut que l'en féliciter, devant ce démembrement, à cause de la pul- vérisation qu'il aurait fatalement eue pour conséquence. Mais alors, ou nous nous trompons fort, ce n'est plus suivre purement et simplement les résultats de l'expérience, c'est faire intervenir précisément ces con- sidérations subjectives que Ton voulait écarter de la spécification ! Même cas pour les Alckemillri, étudiées par un habile monographe, M. R. Buser, qui pratique des méthodes analogues à celles de Kerner. Cet auteur explique qu'au Salève, près de Genève, on trouve en certains endroits des individus d'A. Hoppeana à feuilles 9-lobées et à segments remarquablement étroits, réunis en telle quantité que cette modification de peu d'importance doit y être fixée, c'est-à-dire doit être héréditaire^. L'auteur ajoute que la valeur de ces « fixations locales » a été exagérée par Jordan. D'accord, mais c'est mettre le doigt sur une différence d'appréciation qui ne devrait pas exister avec la méthode de Kerner. ' Kerner op. cit., p. 16. 2 Kerner Schedae ad floram exsiccatam austro-hungaricam III, p. 8. 3 Von Weltstein Monographie der Galtun^ Euphrasia p. 159-163, Leipzig 1896. ■5 Buser Zur Kenntniss der schweherischen Alcliimillen in Bull. soc. bot. misse IV, 50et51,ann. 1894. XVI FLORE DES ALPES MARITIMES Pour lui, tout se réduit à constater en cet endroit une « existence réelle » et non pas à créer une « espèce idéale » en réunissant cette forme locale avec celle qui est plus répandue. On voit donc que pour échapper à la pulvérisation illimitée, qui cor- respond à la seconde manière de Jordan, les néo-jordaniens sont obligés de procéder comme on le fait dans l'école linnéenne actuelle, c'est-à- dire de subordonner, et de renoncer à l'expérimentation prise comme guide exclusif parce qu'elle mène «trop loin»!. — C'est là l'aveu même de M. de Wettsteini et de M. Buser^. Le mémoire du savant botaniste de Prague auquel nous emprun- tons la citation qui précède, contient un exposé remarquable du pro- cédé de spécification néo-jordanien. Son intérêt est actuellement accru, en ce sens que, depuis la mort si regrettable de Kerner, son auteur peut être considéré comuie le chef de l'école. Nous y relevons une phrase qui nous a étonné. Après avoir expliqué que la botanique sys- tématique ne peut faire de progrès, si la spécification ne roule pas sur les plus petites unités à caractères héréditaires reconnaissables, l'auteur ajoute que la méthode est honnête, car elle oblige à ne pas dire d'une plante plus que l'on ne peut prouver et elle correspond à la méthode inductive^. On pourrait croire d'après cela que les méthodes différentes ne sont pas « honnêtes », ce qui dépasserait cependant la pensée de l'auteur puisqu'il fait grand cas de plusieurs monographes d'un avis différent du sien. Sans examiner ici la valeur éthique des procédés linnéens, nous désirons serrer de plus près l'éloge adressé par M. de Wettstein au jordanisme et au néo-jordanisme. En ce faisant, nous considérerons son appellation d' a honnête, » comme synonyme de « rendant impar- tialement compte de tous les faits observés. » Lorsqu'on étudie les végétaux au point de vue de leurs rapports, on rencontre des groupes — mettons des espèces — absolument isolés les uns des autres. Les caractères qui les séparent ne sont peut-être pas de ceux que l'on appelle saillants, mais il ne donnent lieu à aucune ambiguïté. Jamais on ne trouve de formes (non hybrides cela va sans 1 Von Wettstein Gnmd^iûçje der geogt^aplusch-morphologischen Méthode der Pflan%en- systematik, p. 22. Jena 1898. '■^ Buser op. cit., p. 51. — D'après une communication verbale de M. Buser, ce botaniste n'admet plus la constance en culture comme critère unique delà spécification. 3 Von Wettstein, 1. c. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES XVII dire) qui tiennent le milieu entre ces deux groupes, qui laissent dans l'embarras, ou qui relient les deux groupes d'une façon si intime que l'on ne sache où trouver une limite entre les deux. Dans ce cas, nous sommes d'accord avec M. de Wettstein, ces deux groupes doivent être présentés comme on les constate, c'est-à-dire isolés. Les réunir en une seule espèce, c'est faire une confusion déplorable entre la théo- rie et les faits. Ce sont là deux espèces, isolées à l'époque actuelle ; la nomenclature dont on se sert doit le faire sentir, un binôme isolé est ici à sa place. Mais, voici un autre cas : L'étude d'un groupe — qualifié jusqu'ici d'espèce une — nous apprend qu'il se compose en réalité de deux, trois ou plusieurs petits groupes, à caractères moins marqués, qui pour cette raison avaient échappé aux observateurs jusqu'alors, mais dont les caractères peuvent être établis et sont héréditaires. La première impression est que l'on a confondu plusieurs espèces distinctes. On ac- cumule des matériaux et, tout en constatant que les petits groupes mis au jour ont souvent une aire particulière, on vient à découvrir des formes douteuses qui participent de deux des nouvelles espèces à la fois, qui tiennent entre elles le milieu, et qui finalement les relient si bien et d'une façon si continue qu'il n'y a nulle part de hiatus permet- tant d'établir entre elles une délimitation précise. 11 est dès lors par- faitement évident — à moins que l'on ne se mette sur les yeux le ban- deau métaphysique de Jordan — que les petits groupes distingués ont une origine commune, puisqu'ils passent les uns dans les autres par des transitions insensibles dont tous les chaînons sont sous nos yeux. Quel procédé adopterons-nous pour rendre clairement cet état de choses? Si nous suivons la méthode des néo-jordaniens, c'est-à-dire celle de Kerner, nous décrirons comme espèces, en les désignant par un binôme, les petits groupes découverts, sans nous inquiéter des transi- tions qui les unissent. La nomenclature adoptée fera croire au lecteur qu'il a affaire à des espèces isolées et distinctes, alors que nous savons pertinemment ces groupes intimement unis les uns aux autres par des formes de passage. En d'autre termes, nous faisons un exposé qui donne une idée absolument fausse des faits constatés. Nous ne ferions pas rentrer cette méthode parmi celles que M. de Wettstein qualifie d' « honnêtes». — Ou bien, subordonnant les groupes confluents sous une dénomination collective d'ensemble, nous les appellerons des sous- espèces ou des variétés (dans le sens de race spontanée). La forme XVIII FLORE DES ALPES MARITIMES même de nomenclature adoptée fera comprendre sans autre explication les rapports des divers membres du groupe spécifique, et rendra cette fois compte des rapports matériellement établis au moyen d'individus intermédiaires. Voilà une méthode à laquelle nous n'hésitons pas à appliquer la désignation de M. de Wettstein. Les formes intermédiaires jouent donc un rôle capital et leur étude intéresse la systématique à tous les degrés. Aussi doit-on exiger de tout monographe qui veut faire de la systématique scientifique, l'indi- cation précise des formes de passage partout où il a pu les constater. A ce point de vue, les écrits des botanistes jordaniens et néo-jordaniens laissent singulièrement à désirer. Kerner, par exemple, n'indique pas une seule fois, dans ses descriptions de Cytises, la présence de formes intermédiaires entre ses espèces, formes qu'il a certainement cons- tatées dans plusieurs cas. Il se borne à signaler vaguement ailleurs leur présence, en donnant une explication embarrassée, et en disant que certains botanistes les ont « intentionnellement ignorées, tandis que d'autres à leur tour en ont exagéré la valeur et en ont abusé * ». A notre avis, on ne peut pas en exagérer la valeur; leur simple présence suffit pour entraîner des changements dans nos classifications, lesquelles doivent tenir compte de tous les faits, même de ceux gui gênent les clas- sifications. On comprend, du reste, qu'il ne soit pas dans l'esprit de Fécole multiplicatrice d'insister sur les formes de passage, si elle veut éviter de tomber dans la pulvérisation correspondant à la deuxième manière de Jordan. En effet, ces botanistes encourraient le reproche fait aux innocents « qui réunissent deux espèces, sous prétexte que des formes transitoires se trouvent entre elles. Ils ne se doutent pas alors qu'ils ont affaire à de nouvelles espèces 2. » Kerner et ses disciples repoussent énergiquement, et avec raison, de pareilles exa- gérations, mais en ce faisant, ils sont illogiques et passent sous silence les innombrables étapes qui amènent graduellement de la va- 1 Kerner A bhàngigkeit der P/lamengestalt, etc., p. 46, ligue 42, et p. il. — M. Otto Kuntze a fait (Revisio (jeneruin plantarum I, p. LXXXII et suivj une critique fort spiri- tuelle et très juste du procédé jordanien en l'appliquant à Yhomme. Il signale en passant une méthode ingénieuse pour faire disparaître les formes intermédiaires qui gênent l'observateur, c'est de considérer les individus qui les représentent comme «atypiques» et de les négliger. Notre maître, J. Millier Arg., nous a souvent raconté l'histoire d'un bota- niste, d'ailleurs méritant, qui les détruisait quand par hasard il en trouvait dans des récoltes, pour ne pas obscurcir les limites idéales qu'il avait données à ses distinctions ! '- Gandoger Mentliae novae imprimis europeae (sic) p. 3. Moscou 1882. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES XIX riation individuelle à la race pourvue d'une aire de dispersion propre. M. de Wettstein fait, au point de vue qui vient de nous occuper, une exception digne d'éloges. Il met tous ses soins, dans des notes placées à la suite des descriptions d' « espèces », à nous renseigner sur l'exis- tence des formes de passage et leur distribution. Mais la nomenclature binaire qu'il adopte indifféremment pour les groupes isolés et pour ceux qui ne le sont pas, est en flagrante contradiction avec les faits qu'il indique. Si on ne lit pas les commentaires spéciaux qui accompa- gnent la monographie de chaque espèce, — et combien n'y a-t-il pas d'auteurs qui s'en dispensent ! — on reste dans l'illusion que toutes les espèces désignées sous ce nom sont des groupes distincts et isolés, alors que c'est le contraire qui a lieu. Contrairement à M. de Wett- stein 1, 710HS demandons que les espèces ne soient pas traitées comme les subdivisions d'espèces au point de vue de, la nomenclature. Cette iden- tité de traitement ferait croire à une identité dans les limites des groupes, ce qui est justement l'inverse de la réalité; elle aurait en outre la consé- quence pratique d'obliger les botanistes qui font tous usage de la nomen- clature binaire, à se plonger, pour pouvoir s'entendre, et à propos de chaque plante dont ils ont à parler, dans l'étude très spéciale des micro- morphes, ce qui est inadmissible. On peut résumer cette longue analyse de la façon suivante. Le jor- danisme proprement dit — et limité aux travaux de Jordan, le fon- dateur de l'école — a établi un fait capital, la transmission par descen- dance des caractères, souvent infimes, qui sont propres aux « petites espèces»; il a démontré en outre que ces caractères ne sont pas soumis à l'action immédiate du milieu ; les propriétés dues à l'action directe de celui-ci ne sont pas héréditaires. Les théories de Jordan, démolies par la dialectique mordante de Duval-Jouve et de Planchon sont mortes, et n'ont d'ailleurs jamais exercé d'influence appréciable sur la marche de la science. Quant à ses analyses systématiques, elles constituent un matériel volumineux qui devra être et a déjà été partiellement ou entiè- rement repris par la critique. iN'est-il pas singulier que ce soient des données physiologiques formant la base des théories évolutionnistes de 1 Von Wettstein op. cit., p. 37, note. XX FLORE DES ALPES MARITIMES Nageli* et de Weissmann^, qui constituent pour nous l'iiéritage scien- tifique principal d'un savant qui n'a jamais cru faire que de la spéci- fication ! Quant au néo-jordanisme, appliqué avec les aphorismes de Kerner, il aboutit logiquement à la pulvérisation sans limites de l'espèce telle qu'elle a toujours été généralement comprise. Si on l'amende par les res- trictions de disciples plus avisés, tels par exemple que M. de Wettstein, M. Buser ou M. Sterneck, on lui fait perdre les avantages dérivant de la base expérimentale absolue que lui avaient donnée Jordan et Kerner. La spécification néo-jordanienne ne diffère plus alors de la spécifica- tion linnéenne que par une question de degré, à ceci près que, avec la méthode linnéenne, les espèces sont séparées par l'absence de formes intermédiaires non-hybrides, tandis que dans la méthode néo- jorda- nienne, elles peuvent n'être séparées que par le « tact » du monographe. II La question de l'espèce et l'anatomie systématique. L'idée d'appliquer l'anatomie à la critique spécifique est absolument française. En Allemagne, M. Radlkofer et son école ont fait porter tout l'effort de l'anatomie sur la solution de questions taxinomiques difficiles relatives à des groupes supérieurs à l'espèce, sur l'établissement de groupes plus naturels, ou sur l'attribution aux espèces de caractères anatomiques permettant la détermination sur de simples fragments 3. Au contraire, Duval-Jouve a, dès le début de sa carrière, vu dans l'ana- tomie un précieux instrument pour juger de la valeur des espèces jor- daniennes. Cet auteur génial et trop peu apprécié, nous l'avons déjà dit une fois et ne craignons pas de le répéter, a dès 'I85o fait l'application de l'ana- tomie aux Fougères de France, puis vinrent successivement les Eqid- setum, les Salicornia, les Avena, les Agropyrum, les Cyperus et des séries de Graminées, de Gypéracées et de Joncacées. Duval-Jouve a 1 Nageli Mechanisch-physiologische Abstamtnungslehre . Miinchen und Leipzig 1884. - Voy. Weissmann Aufsàhe iiber Vererbung. Jena 1892. 3 Radlkofer Ueber die Methoden in der botanisclien Sijstematik, insbesondere die ana- totnische Méthode. Miinchen 1883. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES XXI résumé son expérience dans un mémoire important paru en 1871 K Ce mémoire contient des exagérations et même des erreurs -, bien excu- sables, si on voit en son auteur un pionnier qui a précédé la création de l'anatomie physiologique et de l'anatomie systématique actuelles. Mais malgré cela on ne saurait prétendre que Duval-Jouve ait vu dans l'ana- tomie la panacéedestinéeà lever tous les doutes et permettant de donner des groupes spécifiques une ûéfmilion absolue, fl a insisté, avec beaucoup de raison, sur le fait que la plupart des « espèces » jordaniennes ne peuvent en aucune manière se distinguer anatomiquement. lia montré que dans les Equisetum, les Salicornia et les Juncus, l'uniformité inté- rieure s'alliait dans chaque espèce à une grande variété d'apparences extérieures et que, par conséquent, l'anatomie permettrait dans beau- coup de cas de reconnaître l'espèce avec plus de sûreté que les caractères externes. Mais il n'a pas généralisé ces résultats, en basant l'espèce en général exclusivement sur une diagnose anatomique. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que chez Duval-Jouve l'anatoniiste était doublé d'un morphologiste de premier ordre, qui, loin de s'en tenir à l'anatomie pure, faisait une étude pour ainsi dire monographique ùq& groupes qu'il étudiait. Les choses se présentent sous un aspect déjà un peu différent avec Julien Vesque. Ce botaniste célèbre s'est occupé, pendant de longues années, d'anatomie systématique, mais d'une façon selon nous beau- coup trop exclusive pour que les questions délicates de classification aient pu toujours subir de sa part une solution pondérée. Nous rappe- lons, en particulier, qu'il lui était familier d'élaborer des tableaux gé- néalogiques, de déterminer des groupes nodaux, de désigner des groupes ancestraux et des espèces dérivées, tout cela d'après les seules données anatomiques de la feuille, sans qu'il soit tenu un compte suffisant de la morphologie externe ou de l'organisation du reste de la plante, dette méthode exclusive l'a porté, lorsque la théorie l'exigeait, à admettre l'existence de propriétés potentielles quoique invisibles et servant à caractériser des groupes, s'adonnant à l'illusion qu'une culture appropriée pourrait par exemple produire un hypoderme aqui- ■" Duval-Jouve Des comparaisons histotaxiques et de leur importance dans Vétiide critique des espèces végétales. Paris 1871. ■2 Ces divers points ont été relevés et très correctement critiqués par M. Hackel. Voy. llackel Mono« année, n"" de juin et juillet 1898). XXIV FLORE DES ALPES MARITIMES qu'elle ait acquis aucun caractère épharmoiiique. Cette espèce varie et donne naissance à des groupes dérivés à caractères épharmoniques différents, qui diffèrent donc qualitativement au point de vue anato- mique : ce sont les espèces proprement dites. Chacune de ces espèces produit à son tour des dérivées, sous l'action du milieu, dérivées qui diffèrent quantitativement au point de vue morphologique. C'est ['espèce secondaire ou espèce morphologique qui comporte elle-même des variétés. Au fond, c'est exactement le développement de la définition de Yes- que, qui ne rend pas compte des faits et que nous ne saurions accepter. Les citations données plus haut, et empruntées à Yesque, montrent que cet auteur à la fin de sa carrière, profitant de son expérience mo- nographique, a admis et créé des espèces qui ne se distinguent point par des caractères anatomiques, non seulement épharmoniques quali- tatifs, mais même quelconques. Si nous voulions puiser des exemples parmi les groupes que nous avons spécialement étudiés, nous pourrions en citer beaucoup d'autres. Nombreux sont dans les Labiées les genres {Salria, Thymus, Lamiuni, Satureia etc., etc.) dans lesquels plusieurs espèces absolument tranchées morphologiquement, et entre lesquelles il n'y a souvent pas d'hybrides, ne présentent point entre elles des diffé- rences anatomiques appréciables, ou n'offrent que des différences pu- rement quantitatives. Pour prendre quelques exemples d'espèces lin- néennes appartenant à notre flore, nous citerons, comme étant dans ce cas, les groupes suivants: Ajuga reptans, A. genevensis, A. pyramidalis — Brunella grandi floî^a, B. rulgaris — Stachys annua, S. Ocymastrum — Lamium garganiciim, L. maculatum, L. album, etc. — Sideritis romana, S. montana. Il existe par conséquent incontestablement des espèces tranchées à l'époque actuelle, qui souvent ne forment pas d'hybrides, qui appar- tiennent au même phylum, et qui ne diffèrent pas anatomiquement. Donc, l'absence de différences anatomiques qualitatives ne saurait en aucun cas servir de critère absolu dans la critique spécifique. Si semblable à la définition de Yesque que paraisse la démonstra- tion de M. Parmentier, l'aphorisme dans lequel cet auteur la résume présente cependant une différence marquée. Suivant notre sympathique confrère, l'espèce est « l'ensemble des végétaux d'un même phylum qui possèdent les caractères morphologiques et anatomiques exprimés à des OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXV degrés différents. » Cette définition beaucoup plus large revient à dire que les espèces proprement dites diffèrent par des caractères qualitatifs; tout ce qui ne diffère que par des caractères quantitatifs appartient à la même espèce. Sous cette forme, la définition cesse d'être purement anatomique, mais elle n'en devient que moins acceptable. M. Parmentier ne parait pas en effet s'être bien rendu compte de la signification des termes qualitatif et quantitatif au point de vue morphologique, ou tout au moins, l'em- ploi qu'il fait de ces termes est si différent de l'usage habituel qu'une définition précise en devient indispensable. En disant que les espèces diffèrent par des caractères qualitatifs, M. Parmentier serait obligé de considérer comme des espèces, des groupes incontestablement sut^pr- donnés. Expliquons-nous: Voici deux Menthes très voisines, dont les feuilles ont la même forme générale, prises sur des échantillons de mêmes dimensions. Dans l'une, les feuilles portent de grandes dents écartées et acuminées, dans l'autre des dents minuscules très serrées et simplement aiguës. Les deux formes croissent pêle-mêle dans les mêmes conditions de milieu, qui n'est d'ailleurs pour rien dans la genèse de ces caractères : elles diffèrent par des caractères morphologiques qualitatifs au premier chef, se perpé- tuant d'ailleurs par semis. En effet, chacune de ces formes se présente sous des échantillons grands ou petits, à feuilles développées ou réduites, très poilues ou peu poilues, suivant le milieu dans lequel elles se sont développées; mais ces caractères quantitatifs ne sont point héréditaires et laissent intactes les particularités qualitatires d'après lesquelles les deux formes ont été distinguées. Avec la définition de M. Parmentier, nous aurions donc là deux espèces distinctes. Or, ce n'est nullement le cas ; ces deux formes, et de nombreuses autres analogues, sont reliées l'une avec l'autre par des séries intermédiaires continues. Celles-ci ne sont point des hybrides, car leur distribution ne coïncide pas dans une foule de cas avec celle des parents présumés, et chacune d'elles se reproduit normalement avec tous ses caractères ! En réalité, les sous-espèces, les races et les variétés (en prenant ce mot dans le sens de race spontanée) diffèrent très souvent qualitative- ment les unes des autres. Dans les Menthes, les Thyms, les Galeopsis, par exemple, que nous avons suivis en culture, on ne transforme jamais une forme à feuilles ovées en forme à feuilles lancéolées, une race XXVI FLORE DES ALPES MARITIMES dans laquelle les dents foliaires sont étalées et doubles en une autre dans laquelle les dents sont couchées et simples, une plante à indûment couché et une autre à indûment étalé, etc., etc., quand bien même il existe des transitions entre ces extrêmes. Ces caractères là sont quali- tatifs. On aura beau faire varier les conditions du milieu, les pro- priétés mentionnées persisteront. En revanche, le pilosisme, le na- nisme, le gigantisme, l'abondance ou la rareté de l'anthocyane, etc., tout cela pourra varier quantitativement. Nous avons pu vérifier ces faits, à plusieurs reprises, après divers monographes, sur les Potentilla, les Alchemillfi, les Erophila, les Viola et les Hieracium; ils cadrent avec les résultats obtenus par tous les expérimentateurs exacts. Ce serait d'ailleurs une grave erreur que de considérer les caractères externes des plantes comme étant plus sous la dépendance du milieu ambiant que les intérieurs. Nous avons constaté, à plusieurs reprises, des variations quantitatives internes d'une amplitude plus grande que les mêmes modifications externes, en faisant varier les conditions biolo- giques extérieures. Nous ne voudrions pas à ce propos faire une dissertation sur les pro- cessus qui donnent lieu à la genèse des espèces, mais il est indispen- sable de faire remarquer ici que l'apparition de nouveaux caractères sous l'action directe du milieu joue un rôle subordonné dans la production de formes ou espèces nouvelles, car l'expérience montre le plus souvent que ces caractères ne sont pas héréditaires. Les systéma- tistes et les anatomistes tiennent trop peu compte, à notre avis, d'un processus capital, celui de la variabilité spontanée et orientée, indépen- damment du milieu, qui produit des formes différant presque toujours qualitativement dans un milieu identique {Mentha, Galeopsis, Hiera- cium, Erophila, Alchemilla, etc.). L'existence de ce processus, constaté d'abord parNâgeli *, a été, — singulière coïncidence — confirmé simul- tanément au point de vue des faits par Jordan lui-même 2. Non seule- ment, il jette un jour tout nouveau sur la phylogenèse, mais il contredit f opinion trop accréditée de la grande « plasticité » des caractères exté- rieurs. Pour en finir avec les caractères quantitatifs et qualitatifs, nous 1 Nageli Bas gesellschaftliche Entstehen tieuer Species (Botanische Mitteilungen, III, p. 165-204, Févr. 1873). 2 A. Jordan Remarques sur le fait de l'existence en société, à l'état sauvage, des espèces végétales affines, etc. Lyon, août 1873. OBSERVATIOINS PRÉLIMINAIRES XXVII ajouterons encore que ces termes, précieux pour exprimer des notions d'un usage journalier, ne doivent pas être pris dans un sens absolu. Les caractères qualitatifs, dans la morphologie externe, sont le plus souvent le résultat de rapports dans les dimensions et dans la position, rapports qui restent constants tandis que la valeur absolue des longueurs, des surfaces ou des dimensions varie (variation quantitative). Si on sort de cette définition, il devient impossible de tracer une limite, même rela- tive, entre les deux ordres de faits. En effet, un très grand nombre de caractères qualitatifs indiscutables puisent leur origine dans des modi- fications quantitatives localisées. Ainsi, une feuille ovée peut être con- sidérée comme la modification d'une feuille lancéolée dont le diamètre aura varié quantitativement au-dessous du milieu. Une feuille dentée pourra être envisagée comme la modification d'une feuille entière dans laquelle les bords auront varié quantitativement dans leur croissance, etc., etc. Il est évident que, de cette façon, il n'y aurait presque plus de caractères qualitatifs, toutes les formes d'organes pouvant être rat- tachées les unes aux autres au moyen de modifications quantitatives localisées. Il est donc nécesssaire de conserver aux termes qualitatif et quantitatif leur sens habituel et relatif, tel que nous l'avons défini plus haut, sous peine de voir les discussions comme celles que nous venons de faire, devenir très obscures. Nous disions encore plus haut que les sous-espèces et les variétés diffèrent très souvent qualilativement les unes des autres. Il s'en faut cependant que ce soit toujours le cas. Il est des races subordonnées et même des espèces qui sont en grande partie caractérisées par des caractères quantitatifs (nanisme, pilosisme, par exemple). Seulement ces caractères sont héréditaires^ c'est-à-dire constants, fixés. D'où il résulte que, indépendamment de la difficulté que l'on peut parfois éprouver à qualifier de qualitatif ou de quantitatif un caractère donné, on ne saurait se baser exclusivement sur la nature quantitative ou qualitative d'un caractère pour déduire sa valeur spécifique ou subspé- cifique. Que les caractères soient qualitatifs ou quantitatifs, tant exté- rieurs qu'intérieurs, c'est leur degré de fixité et le degré d'isolement des groupes qui en sont porteurs qui détermine leur valeur systématique. * Quel rôle doit donc jouer l'anatomie dans la spécification? Le même rôle que la morphologie externe, dont elle ne diffère aucunement, si ce XXVIII FLORE DES ALPES MARITIMES n'est que les propriétés à constater sont microscopiques au lieu d'être visibles à l'œil nu ou à loupe. Etablir deux catégories taxinomiques dis- tinctes de caractères, basées sur les limites du pouvoir visuel de l'homme, serait pour le moins futile. Que les caractères soient em- pruntés aux organes ou aux tissus, c'est toujours de la morphologie que l'on fait. D'ailleurs, de tout temps, les morphologistes ont empiété sur le domaine des histologistes et vice-versa. Les morphologistes font de l'histologie lorsqu'ils distinguent les poils étoiles ou rameux des poils simples, qui tous représentent une différenciation morphologique de l'épiderme. L'anatomiste qui établit laborieusement, par coupes en série, la course des faisceaux dans une lige, fait la même besogne qu'un morphologiste décrivant la nervation d'une feuille. Les caractères anatomiques doivent donc être utilisés au même titre que les caractères extérieurs, dont ils ne différent en rien. Pour tous les deux, la valeur taxinomique sera d'autant plus grande qu'ils seront plus isolés. Une espèce pourra être caractérisée à la fois par les carac- tères externes ou internes, ou par les externes seuls (cas cités par Vesque et par nous), ou être surtout reconnaissable à ses caractères internes, tandis que la morphologie externe permet à peine une dis- tinction. Gomme exemples de ce dernier cas, on peut citer les Juncus effusus et J. conglomeratus (J. Leersii Marss.), d'après Duval-Jouve ; Cytisus Ardoini et C. Sauzeaaus, G. procumhens et G. decumhens etc., d'après nos recherches et celles de M, Schube ; plusieurs Equisetum d'après Milde : « sine examine microscopico nulla scientia Equise- torum. ï) On trouvera dans les descriptions anatomiques de Festuca, données par M. Hackel, des exemples de différences internes qualitatives à l'in- térieur d'une même espèce, et nos matériaux inédits relatifs aux Labiées en contiennent d'autres. Le parallélisme entre la morphologie interne et la morphologie externe est donc complet, et on ne saurait trouver dans la première une définition de l'espèce plus absolue que dans la seconde. Chez M. Parmentier, c'est un point de vue à priori et, selon nous, erroné, qui a produit la tentative de définition que nous venons d'exa- miner. Ce savant dit en effet : « L'espèce existe, c'est là un fait indé- niable ! Elle n'est plus une abstraction comme beaucoup le pensent aujourd'hui, etc. », Nous croyons avoir démontré que c'est le con- traire de cet aphorisme qui est vrai (voy. plus haut p, XIII). Il n'y a de OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXIX réel que les individus et leurs caractères ; les espèces, ainsi que tous les autres degrés de hiérarchie systématique sont des constructions faites en choisissant et en subordonnant les caractères. Ces constructions sont légitimes et sont le seul moyen d'exprimer clairement les faits, mais de là à les considérer comme des existences matérielles, c'est-à-dire à les confondre avec les faits eux-mêmes, il y a un abîme. * * Ces lignes étaient écrites lorsque nous avons reçu de M. Parmentier une brochure dans laquelle cet anatomiste défend ses idées en se pla- çant au point de vue spécial du genre Rosa dont il a fait une étude détaillée *. Nous constatons avec plaisir que, dans ce travail, M. Parmentier atténue ce que ses déclarations antérieures avaient de trop absolu. Nous sommes entièrement d'accord avec lui lorsqu'il reconnaît l'exis- tence de groupes spécifiques caractérisés tantôt par l'anatomie et la morphologie, tantôt par l'une de ces deux méthodes seules. C'est exac- tement le point de vue que nous défendons. En revanche, nous retrou- vons dans cette note les idées déjà exprimées par l'auteur sur les carac- tères quantitatifs et qualitatifs qui doivent servir à distinguer les espèces. Nous engagerions vivement M. Parmentier à étudier de nouveau avec soin cette question, en tenant compte de la critique que nous venons de faire ; cette étude l'amènera sans doute à modifier ses prin- cipes. Nous croyons que M. Crépin, avec lequel notre savant collègue est en discussion 2, n'aura pas de peine à démontrer que beaucoup de formes subordonnées du genveRosa possèdent des caractères distinctifs qualitatifs et sans rapport avec le milieu extérieur. Les principes si justes développés par M. Parmentier sur la collaboration intime et indispensable des méthodes anatomiques et morphologiques dans toute œuvre monographique, nous sont un gage des améliorations que cet auteur apportera plus tard dans ses définitions. Un anatomiste ne peut en effet juger sainement de la valeur des caractères histologiques au point de vue spécifique, dans chaque cas particulier, que s'il a fait une étude monographique approfondie des groupes à élucider. ^ Parmentier L'Anatomie appliquée à la classification in Bull, de la soc. d'Iiist. nat. d'Autun, séance du 17 avril 1898. — Voy. aussi : Recherches anatomiques et taxinomi- miques sur les Rosiers (ann. se. nat. série 7, vol. VI, août 1808). 2 Crépin in Bull. soc. roij. bot. de BeUjique XXXVII, 1, \^. 7, ann. 1898. XXX FLORE DES ALPES MARITIMES m L'espèce liiiiiéenne et ses transformations modernes. Linné a défini l'espèce, telle qu'il la comprenait, delà façon suivante : « Species tôt numeramus, quot diversae formae in principio sunl creatae K » Cette définition métaphysique n'est d'aucune utilité pratique. Pour se rendre compte de ce que l'illustre réformateur entendait par une espèce, il faut étudier les groupes ainsi désignés — car ce sont des groupes — dans son Species plantarum. Il ressort à l'évidence de cet examen que, pour Linné, les espèces sont des groupes nettement carac- térisés et qui ne sont pas reliés les uns aux autres par des formes inter- médiaires (non hybrides). A l'intérieur de ses espèces, Linné distinguaitdesrrtn^Yes, désignées par des lettres grecques, avec ou sans nom particulier. On a émis diverses opinions sur ce que Linné entendaitpar une variété. Le moyen le plus simple pour s'orienter sur la valeur de ces opinions est de remonter aux sources mêmes. Linné définit d'abord les variétés comme suit : « Yarietates tôt sunt, quot différentes plantae ex ejusdem speciei semine sunt productae^. » Malheureusement, cette définition, comme celle de l'espèce, se rapporte à un fait hijpothétique et passé: elle ne nous sert de rien pour préciser la notion de variété. Le commentaire qui suit est déjà plus explicite: « Varietas est planta mutataa causa accidentali : Climate, Solo, Galore, Ventis, etc. : reducilur itaque in solo mutato, » et plus loin : «Species varietatum sunt Magnitudo, Plenitudo, Grispatio, Color, Sapor, Odor. » On pourrait croire d'après cela que, pour Linné, les variétés sont exclusivement des variations dues au milieu et qu'un changement de milieu peut faire disparaître ; que la culture serait la panacée — in- ventée avant Jordan — pour trancher les questions spécifiques. C'est l'opinion qui vient encore une fois d'être émise par M. de Wettstein^. Elle n'est cependant que partiellement exacte. 1 Linné Philosophia botanica, § 157. s Linné, 1. c, § 158, ^ Von Wettstein Grund^iige etc., p. 7. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES XXXI Si l'on parcourt le chapitre IX du Philosophia botanica, intitulé Va- rietates, on y trouvera la répétition des définitions précédentes. Puis on constatera que les sexes sont considérés comme des variétés (| 308), qu'il en est de même pour des mutilatiom et des monstruosités (§ 309), €t même de Vàge et de la maladie (| 312). Pour toutes ces variétés, qui, à l'exception des états sexuels, sont des monstres, c'est la culture qui permet d'en fixer la valeur « Cultura tôt varietatum mater, optima quoque examinatrix est. » Comme le type naturel de l'espèce n'a aucun rapport avec les anomalies sur lesquelles les variétés sont basées, il ne doit pas leur être opposé avec un nom spécial. Linné justifie ce prin- cipe comme suit : « Cum varietates sint superfluae in foro botanico, ne excrescant differentiae in infinitum, haec lex servanda erit; nec natu- ralem plan ta m opus est distinguere a monstris (§315). » A la fin du chapitre, on trouve cette remarque très importante : «Plereeque varietates facillime explicantur et reducuntur, ex coUatione notarum variabilium varietatis cum naturali planta ; dantur tamen varietates non paiicœ , quse, et ingeniuni et experientiam exposcunty>. Qu'est-ce que ces variétés qui échappent si bien aux méthodes de critique mentionnées auparavant (p. ex. la culture), qu'elles exigent pour être élucidées une intelligence et une expérience particulières ! Quand ce ne sont pas des espèces dans notre systématique moderne, ce sont des sous-espèces parfaitement héréditaires. Les exemples donnés par Linné et empruntés aux genres Valeriana, Scorpiurus et Medicago en sont la preuve. Linné a traité ces sous-espèces tout autrement que les variétés dont l'instabilité lui parait démontrée par la culture. Au lieu de les désigner par une simple lettre comme Amaryllis zeilanica ^ , Convallaria ver- ticillata p , il leur donne des noms particuliers : Medicago polymorphaK muricata, "X hirsuta, etc. En outre, il contrevient souvent pour ces variétés-là à sa règle du | 315, en donnant au type un nom spécial op- posé aux autres variétés: Medicago polymorpha a orbicularis, Valeriana locusta a. olitoria. Meax que cela, il les considère comme héréditaires et comparables aux races humaines. Après avoir décrit les trois Primula veris : a. officinalis, p elatior et 7 acaulis, il ajoute^ : « Varietates licet constantes p et 7 non specie distinguo, uli nec Maurum ah Europpeo ! ». * Linné Speci?s plantarum, éd. 2 p. 205 (ann. 1762). XXXII FLORE DES ALPES MARITIMES — A propos du genre Scorpiurus et de ses quatre espèces, Linné dit* : « Specieshasce omnes olim e.r unaspecie ortas esse dubiumnon est, nec sufficit locus harum generationi, qui tum mutatus easdem redderet; quae itaque mixtura harum produxerit constantes plantas? ». Voilà un exemple on Linné admet une origine commune pour quatre espèces, en déclarant que le milieu est insuffisant pour expliquer leur genèse^. Il faut conclure de là que Linné a donné le nom de variétés à deux catégories de groupes très différentes et quHl traitait habituellement diffé- remment. D'une part, il appelle variétés des modifications non hérédi- taires, parmi lesquelles rentrent des monstruosités, des maladies, des mutilations et même des différences sexuelles. Ces variétés-là ne sont pas distinguées dans le texte du Species, ou seulement par une lettre sans nom spécial ; c'est à elles surtout que s'applique l'adage : « excludi possent varietates e re herbaria ». — D'autre part, Linné appelle aussi « variétés » les sous-espèces et les races spontanées des botanistes modernes, c'est-à-dire les groupes à caractères héréditaires, mais qui ne lui pa- raissaient pas isolés, comme les races humaines. Ces variétés-là ont toujours un nom particulier et elles sont généralement numérotées sous une désignation collective de a à w, comme les espèces sont disposées à l'intérieur d'un genre. Nous insistons sur ces faits parce qu'ils ont été généralement mé- connus grâce à un examen superficiel des écrits de Linné, et surtout pour montrer que non seulement la forme d'un exposé phylogénétique existe chez Linné (ainsi que le dit M. de Wettstein), mais que cette forme correspond en partie à un fond d'idées commun avec celui des monographes modernes. Ainsi que l'a très justement exposé récemment M. de Wettstein, on ne tarda pas à employer d'une façon de plus en plus exclusive le terme ■variété dans le sens de sous-espèce ou de race spontanée. Il en est ainsi presque toujours chez Koch, Grenier et Godron, Fries, Boissier, Visiani, Gussone, Willkomm et Lange, Reichenbach, Grisebach, Hooker et Thomson, etc., parmi les Aoristes ; chezBentham, Miiller Arg., Eichler, 1 Linné op. cit. p. 1051 (ann. 1763). 2 On voit d'après cela combien est erronée l'opinion de M. de Wettstein, suivant laquelle par exemple, les trois Pnmula en question ne seraient pour Linné que des modifications dues au milieu et réductibles par un changement de milieu. Voy. v. Wettstein op. cit. p. 6 et 7. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXXIII Alph. deCandolIe, etc. parmi les monographes. Chez les auteurs actuels, il n'y a plus guère que des Aoristes arriérés ou des auteurs jordaniens (nous ne parlons pas des horticulteurs) qui emploient le terme de « variété » dansle sens d'une minime modification non héréditaire. Et cela surtout, depuis que l'on sait par les expériences de Jordan, deNageliet de beaucoupd'autres, que mêmeles caractères de « très petites espèces » se montrent héréditaires. Les variétés envisagées comme synonymes de races spontanées, groupées éventuellement en sous-espèces, ont été adoptées par les monographes les plus habiles du temps présent, tels que Hackel, Engler, Buchenau, Mez, Schumann, Urban, Vesque, etc. Ce que nous voudrions montrer ici, c'est que la forme d'exposé lin- néenne mérite d'être conservée et a une valeur scientifique supérieure à toutes les autres, en particulier la forme jordanienne, en ce que seule elle permet de rendre impartialement compte de tous les faits observés; qu'en outre, elle répond à tous les desiderata de la pratique comme de la théorie. Pour envisager d'abord le côté pratique, nous poserons premièrement cette question : Sur quoi basons-nous nos classifications? — Essentielle- ment sur la présence de hiatus dans la série des végétaux. Suivant l'im- portance de ces hiatus, on a établi la distinction des espèces, des genres et des familles. C'est pour compléter l'édifice, en signalant l'existence de groupes qui ne sont pas nécessairement isolés à l'époque actuelle, que l'on a intercalé les variétés ou les sous-espèces à l'intérieur des espèces, les sections à l'intérieur des genres, les tribus à l'intérieur des familles. Il est donc capital pour la pratique de connaître et de désigner spécialement les groupes isolés à l'époque actuelle {espèces, genres), de ceux qui peuvent ne pas l'être {variétés, sections). Il va sans dire que tout cela se fait dans les limites des documents dont on dis- pose, et que des matériaux nouveaux peuvent totalement transformer une appréciation, précisément parce qu'il s'agit là d'appréciation de groupes et non iV existences réelles. L'absence de transitions non hy- brides nous fournit donc un excellent critère pratique pour distinguer entre eux les groupes spécifiques. Quant à la théorie, les choses sont aussi claires. Quelle tâche nous proposons-nous au premier chef en phylogénie? Nous essayons de XXXIV FLORE DES ALPES MARITLMES trouver les relations qu'ont eues jadis entre eux des groupes qui ne pré- sentent plus entre eux de formes intermédiaires à l'époque actuelle. En d'autres termes, nous cherchons à combler les hiatus de la série mo- derne des êtres, en spéculant sur leurs caractères homologues. Or, le premier point à établir, c'est l'existence même de ces hiatus, c'est de connaître les groupes isolés les plus inférieurs {espèces), dont on veut par induction rechercher les rapports. Les desiderata théoriques sont donc en accord parfait avec les besoins de la pratique. Pour ce qui est des groupes moins bien différenciés et reliés entre eux par des formes de passage, nous ne les «réduisons» qu'en les subordonnant. Ce procédé, qui est conforme à la méthode naturelle, donne à la fois une idée claire de la valeur et de la position systéma- tique de ces formes ; il est à ce point de vue bien supérieur à celui que préconise l'école jordanienne et celle de Kerner. Si elle ne supprime pas toujours toutes les difficultés et si elle ne lève pas tous les doutes, ce qui est irréalisable à cause des moyens d'investigation toujours relativement imparfaits dont nous disposons, la méthode linnéenne, qui est la nôtre, a du moins l'avantage d'être un bon guide et d'être par- faitement scientifique: elle réunit, en effet, quand les groupes se pré- sentent unis, elle les sépare quand ils se présentent séparés i. Les espèces sont dans notre système, tantôt homogènes, tantôt hété- rogènes. Mais qu'y a-t-il là de choquant? Ce n'est que la constatation exacte des faits : certains groupes sont très riches en formes, alors que d'autres sont très pauvres. Nous avouons n'avoir jamais rien compris à la terreur que ressentent certains taxinomistes, lorsqu'ils voient une espèce contenir un nombre considérable de variétés, tandis qu'ils ne trouvent rien d'extraordinaire à ce qu'un genre embrasse seulement 1, 2 ou 3 espèces, alors que d'autres en renferment 100, 500 ou 1000. De plus, il est absolument indispensable que la nomenclature exprime la qualité spécifique ou subspéciftque d'un groupe. Nous maintenons que l'emploi d'une nomenclature spécifique, pour des groupes que l'on a démontré n'être pas spécifiques par l'absence de limites claires, donne au lecteur des idées fausses sur ces groupes. En outre, cet emploi encourage fatalement la pulvérisation indéfinie des espèces par des auteurs pourvus d'une préparation scientifique insuffisante. Enfin cette méthode oblige tous les botanistes, même ceux qui ne sont pas systé- 1 Voy. sur la nomenclature des groupes subordonnés aux espèces, notre article : Questions de nomendalure p. 31-37 [BuU. herb. Boissier II, ann. 1894). OBSERVATIONS PRELIMINAIRES XXXV ma listes, à se plonger dans l'étude des micromorphes si rictie en con- testations de toute sorte, et place le langage scientifique sur un ter- rain absolument mouvant. Pour toutes ces raisons, nous réclamons encore une fois l'usage exclusif de la nomenclature binominale pour les espèces linnéennes. * * Existe-t-il des cas dans lesquels on ne puisse pas se servir de la forme spécifique linnéenne? C'est là un point, qu'en terminant, nous voulons encore examiner. Il est évident qu'un Aoriste sera, dans bien des cas, obligé de faire une entorse aux principes que nous venons d'énoncer. Il arrivera fré- quemment que le territoire dont il étudie la flore, ne contient pas tous les éléments nécessaires à la constitution d'une espèce rationnelle, mais seulement des « lambeaux » de groupes. Le Aoriste sera alors obligé, ou de sortir de ses limites pour embrasser le groupe qu'il décrit dans toute son aire, ou d'en présenter les membres tels qu'il les voit dans sa dition, c'est-à-dire isolés. Le premier procédé est loin d'être toujours praticable, surtout si fauteur est désireux de voir lui-même la fin de son travail. Force lui sera donc de recourir au second. Ajoutons qu'il vaut même mieux alors ne pas opérer des réunions que l'on ne pour- rait motiver suffisamment et laisser l'élaboration des documents mis au jour aux futurs monographes du genre. Dans les groupes critiques, le Aoriste sera très souvent obligé d'opérer comme nous venons de le dire, mais en tous cas, ce que l'on doit exiger de lui, c'est qu'il indique en détail les circonstances (obligation d'une étude monographique en dehors de sa dition) qui l'obligent à présenter les éléments systémati- ques autrement que ne le ferait peut-être un monographe ^. Même cas pour un monographe qui manque de documents suffisants lorsqu'il essaie d'élucider des groupes qui lui paraissent obscurs. Il a aussi tout avantagea ne pas opérer des réunions prématurées, à condi- tion qu'il indique le caractère provisoire de ses distinctions spécifiques^. Dans notre livre sur le genre Cytisus, nous avons émis l'opinion gu'il y avait lieu d'appliquer partout les mêmes procédés de spécification 3. 1 On voudra bien tenir compte de ces remarques en ciiliquant les exposés que nous avons fait, M. Burnat et nous, de genres tels que Rosa et Alchemilla. 2 Voy. Alph. de CandoUe Phijtograpliie p. 98. 3 Voy. J. Briquet Etudes sur les Cytises des Alpes maritimes p. 55. XXXVl FLORE DES ALPES MARITIMES Nous nous demandons maintenant si ce principe n'est peut-être pas trop absolu. Nous avons entendu plusieurs botanistes, bons connais- seurs de ce genre prodigieux appelé Hieracium, nous assurer que l'ap- plication du procédé linnéen était impossible, à cause deTexistence de séries sans limites roulant sur la plupart des caractères utilisés pour la spécification des Ghicoracées. On cite encore le genre Rubus comme étant dans le même cas. Nous ne connaissons le premier de ces genres que par des recherches floristiques limitées à quelques parties des Alpes et n'avons jamais fait une étude personnelle du second, de sorte qu'il serait téméraire de porter un jugement absolu sur cette thèse. Si la vérité de celle-ci venait à être démontrée, une fois la séparation faite entre les hybrides et les vraies formes intermédiaires, il faudrait adopter pour ces groupes un traitement tout spécial. Nous ne deman- dons pas, en effet, que la méthode d'exposé linnéenne soit un code clos ne varietur. Nous disons seulement qu'elle permet l'exacte repré- sentation des faits, dans l'immense majorité des cas. Aux cas excep- tionnels, les méthodes exceptionnelles. FLORE DES ALPES MARITIMES ROSACÉES RUBUS Linné Ce genre est assurément le plus compliqué et le plus obscur que l'on ren- contre en Europe. Les travaux des batologues les plus autorisés n'ont pas réussi encore à avancer son élude jusqu'au point où est parvenue celle d'autres groupes critiques jadis aussi déplorablenient confus. Ces travaux ont abouti à constater l'existence de quelques espèces à vaste aire, alors que chaque région présente de très nombreuses formes endémiques', de valeur inégale sans doute, mais la plupart très distinctes morphologiquement, et souvent bien différentes des espèces à vaste distribution géographique. S'il a été possible à quelques spécialistes de parvenir à une connaissance à peu près complète des Ronces d'un district peu étendu, cela n'a été qu'au prix d'études poursuivies personnel- lement sur les lieux durant des années entières. Il ne faut pas songer à entre- prendre aujourd'hui un travail analogue sur une collection telle que la nôtre, bien qu'elle soit relativement considérable et composée d'échantillons le plus souvent nombreux et récoltés suivant les instructions données par les spécia- listes 2. « Il est inutile de dissimuler un fait constant: les meilleures descrip- 1 II n'y en a pas moins d'environ 600, nommées et décrites actuellement pour la France seule (Boulay in Btill. Soc. bot. Fr. ann. 1893, p. 79). 2 Elles sont essentielles à observer et consistent en résumé à prendre pour l'herbier : une inflorescence normale et bien développée avec le tronçon de tige qui la porte, puis la partie moyenne d'une lige foliifère ou pousse de l'année (turion) portant au moins deux feuilles bien développées ; on sait, en effet, que la description d'un Rubus se rapporte in- variablement à ces deux parties de la plante. Il faudra s'assurer que les tiges foliifères et florifères appartiennent bien à un même sujet, précaution que des collecteurs peu soi- gneux négligent souvent. Ce point est très important. On n'arrive parfois à séparer avec certitude les tiges appartenant à diverses espèces croissant pêle-mêle, qu'en suivant les pousses de l'année jusqu'à la souche qui porte à la fois les tiges foliifères de première année et celles florifères de la deuxième. 11 conviendra de noter sur le vif: la direction FI.OP.E DES ALPES MARITIMES UI 1 2 FLORE DES ALPES MARITIMES lions de Rubns sont inintelligibles sans les échantillons » (Boulay in Bal/, soc. bot. Fr. 1893, p. 86, note). Le nombre des formes régionales, hybrides, métis, variétés, ou sous-espèces, non encore décrites, est si considérable pour notre dition, que chacun de nos voyages nous en a fait jusqu'ici découvrir de nou- velles. — Dans ces circonstances, et suivant les judicieux conseils donnés par M. Focke* comme par M. Boulay'^, nous nous sommes arrêté au parti de ne mentionner que les espèces à aire vaste et dont l'identification, possible à l'aide d'une comparaison avec les exsiccata publiés, nous a été confirmée par des spécialistes. — Notre collection a été à plusieurs reprises étudiée par M. Gremli qui s'occupe des Rnhiis depuis plus de 23 ans. Il y a deux ans nous avons eu l'ecours à l'extrême obligeance de xM. l'abbé Boulay à Lille, qui a bien voulu examiner et annoter toutes nos récoltes. En ce qui concerne les espèces qui suivent (à l'exception des nos 708 bis et 710), il y a eu très généralement accord entre les deux batologues auxquels nous avons eu recours. L'examen de nom- breuses formes régionales ou locales dont nous avions eu autrefois le projet de publier la description, a par contre donné lieu à de fréquentes divergences d'opinions, pour aboutir souvent à des doutes, et nous nous sommes félicité d'avoir préféré être incomplet plutôt que d'avoir entrepris une œuvre qui eût risqué d'être vaine au point de vue de la connaissance des Riibiis. — Tout ré- cemment M. le Dr W.-O. Focke a bien voulu revoir tous nos matériaux des Alpes marit. et nous donner les plus précieux renseignements. L'éminent bato- logue de Brème a surtout complété nos connaissances sur l'espèce que de Notaris avait décrite sous le nom de R. nidritimas (no 710); il a de plus reconnu dans plusieurs formes, distinguées autrefois, chacune isolément, par M. Gremli, les éléments d'un groupe nouveau no 708 bis {R. vagus Focke). — A ces divers collaborateurs nous adressons ici l'expression de notre vive reconnaissance. Nous avons consulté surtout les ouvrages suivants : I : Aug. Gremli Beitrûge sur Flora derSchweiz, Vorarbeiten :u einer^ Mono- graphie cler schweizer. Brombeeren, ann. 1870, p. 1-54 (Gremli Beitr.)\ Excur- sion s Flora fiir die Schiveiz, éd. 8, ann. 1896, p. 141-148. — II: W.-O. Focke de la tige foliifère, la couleur des tiges, la forme du pétiole (en coupe), la direction des sépales après l'anthèse, la configuration des pétales, leur couleur, ainsi que celle des éla- tnines et des styles, la longueur relative dos étamines et des styles, la couleur et le goût des fruits mûrs. Enfin il sera utile, surtout lorsqu'on récoltera un pied suspect d'hybridité, de noter sur pince les espèces qui peuvent s'en trouver voisines, même dans un rayon un peu étendu. (Voy. sur ces divers points : Gremli Beitr., ann. 1870, p. 9, et Favrat Ronces Vaud p. 493). ■ M. Focke nous écrivait (9 fév. 1898): « Les « espèces » réputées « nouvelles» ne re- posent le plus souvent que sur des éch. d'une seule et unique localité. Je suis très scep- tique vis-à-vis de ces espèces, venant de l'Europe. On peut bien décrire une forme sous un nom particulier, lorsqu'elle se montre en beaucoup d'endroits dans un district déter- miné, même lorsque ce district n'est pas plus grand qu'un canton de la Suisse d'étendue moyenne. Mais les espèces individuelles, basées sur des rameaux desséchés d'une unique localité, sont pour la science un lest inutile, et retardent la connaissance des vrais rap- ports des groupes naturels ». 2 In Bull. fioc. bot. Fr. 1893, p. 80-81. Voy. aussi du même auteur : Etudes batolo- (jiques, extrait des Annales Soc. scient. Bruxelles, t. XXI, 1897, part. 2, 30 pages. ROSACEES 3 Synopsis Riiborum Germaniœ, Bremen, ann. 1877, V et 434 p. (Focke Syn.). — III: Aug. Favrat Les Ronces du canton de Vaud, essai monographique, in Bull. soc. vaud. se. nat. ann. 1881, p. 485-546; tirage à part 62 p. (Favrat Ronces Vaud). Catalogue des Ronces du S.-O. de la Suisse, in Bull. cit. ann. 1885, 34 p. (Favrat Ronces S.-O. Suisse). — V: Th. Durand Essai d'une monographie des Ronces de Belgique, in Bull. soc. bot. Belg. XXVI, part. 1, ann. 1887, p. 289-379 (Durand Essai monogr.). — VI : Aug. Schinidely Ca- talogue raisonné des Ronces des environs de Genève, in Bull. soc. bot. Genève no 4, ann. 1888, 237 p. (Schmidely /îo/ice* Genève). — VII : N. Boulay Quelques notes sur l'Etude des Rubus en Erance, in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1891, p. 336; et 1893, p. 26. De la marche à suivre dans l'étude des Rubus, in Bull, cit., p. 79. Etudes batologiques in Ann. soc. scient. Bruxelles ann. 1897, tirage à part, 30 p. — VIII: W.-O. Focke Genre Rubus dans Koch's Synopsis der Deutschen und Schweicer Flora, dritte Aujlage^ herausgegeben von />r E. Rallier, for gesetzt von R. Wohlfarth, ann. 1892. Nous avons eu à notre disposition les exsiccata suivants : I: Rabi Helvetise austro-occidentalis, prœsertim pagi vaudensis , par Louis et Aug. Favrat, déc. 1883, 63 numéros, étiquettes imprimées ; plusieurs formes de la même espèce, sous le même no (Favrat Rubi Helv.). — II: Rubi genevenses, par Aug. Schmidely, ann. 1888, 169 formes, dans l'herb. Burnat ; étiquettes imprimées avec références au Catal. Ronces Genève du même bota- niste (Schmidely Rubi genev.). — III : Rubi prsesertim gallici exsicc, par N. Boulay et Bouly de Lesdain, nos i à 50, ann. 1895, 51-100, ann. 1896, 101-150, ann. 1897 (Boulay Rubi Gall.). Les espèces qui suivent sont énumérées d'après l'ordre adopté par M, Focke dans son Synopsis Ruborum. •SOI. Rubus saxatilig L. Sp. éd. 1 ; Ail. FI. ped. n» 1774 ; de Net. i^^p. p. 133; Ard. FI. alp. mar. p. 130; Focke Syn. p. 95 et in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 736 ; Bicknell FI. Bordigh. p. 85. Exsicc. : Billot Gall. no 235 !; Schuitz herb. norm. nov. ser. no 483 bis I (Gall.) ; Favrat Rubi Helv. no II ; Soc. dauph. no 4089 ! (Gall.). Juin-juillet. Lieux pierreux et couverts, taillis et bois ; régions mon- tagneuse et alpine inférieure. « In alpibus albingaunensibus frequens » Traverse in de Not. 1. c. —Monts Galé ** (Sassi in Bert. FI. it. V, 232), Armetta ** (Gentile in Pari. FI. it. cont. Caruel, X, 50), Ceppo ! ** (Shuttleworlh in Huet Cal. Prov. p. 50 ; Panizzi ap. Pari. 1. c. ; herb. Bicknell), Toraggio ! **, Cerciar ! ** et Testa d'Alpe ! ** vers 1500 m. s. m. (herb. Bicknell) ; Minière de Tende— (Ungern Sternb. in Pari. 1. c.) ; vallée de Gairos I - (herb. mus. Nice) ; col de Braus * (Bourgeau * Il a déjà paru à Leipzig, en 1857, une troisième édition du Synopsis de Koch en deux volumes, ensemble 875 pages. 4 FLORE DES ALPES MARITIMES in Pari. 1. c.) ; Mont-d'Or (Auri) près de Liicéram* (Ard. I, c.) ; forêt de la Mairis I * (herb. mus. Nice) ; environs de Saint-Martin Vésubie, mont Siruol ! ! * et à la Colmiane I * (herb. Ttiuret) ; env. de Course- goules* (Huet 1. c.) ; bois de la Faurée près Saint-Auban* (L. Marcilly Cat. ms.)i ; forêts d'Entraunes! I * — Au nord de la chaîne principale de nos Alpes**: Vallée sup. de Pesio ! (herb. Thuret); vallée de la Stura : Gima di Vaccia près de Pietra Porzio, vallon de Forneris et col délia Maddalena (J. Briquet notes ms.). Espèce de premier ordre (Focke, Favrat, Schmidelj). Aire géogr.'^: Groen- land mérid. Europe moyenne et sept. (incl. Islande, Norvège sept., Russie arct.). Europe mérid. : Espagne orient., France (par ex. : Hérault, B.-Alpes, Var), Italie moy. et sept., Grèce sept. (m. Olympe), Crimée et régions cauca- siques. Asie sept, et Lazistan. «O». Rubtis idseiis L. Sp. éd. 1; Ail. FI. ped. no 1771; de Not. Rep. p. 132; Ard. FI. alp. mar. p. 130; Focke Syn. p. 97 et in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 737. Exsicc. : Billot Gall. n" 16581 (Gall., Aisne); Ma- gnier fl. sel. no270i 1 (Gall., Vosgesj ; Soc. dauph. no 4875 ! (Gall., H. -Alpes) ; Favrat Rubi Helv. n° 2 ! Juin-juillet. Bois des régions montagneuse et alpine inf. « In sylva- ticis apenninorum et alpium marit. frequens» de Not. 1. c. — Près de Bajardol**, à 13.^0 m. s. m. et mont Cerciar!**, à 1200 m. (herb. Bicknell), Gola di Gota** (Bicknell Fl. Bordigh. p. 8.^); forêt de Sanson ! I- près la Briga ; bois de la Mairis I * (herb. Stire, selon Ard. 1. c. ; herb. mus. Nice) ; bois du Boréon I, env. de Saint-Martin Vésubie* et** (herb. Thuret); Bézaudun et Goursegoules * (Consolât in Huet Cat. Prov. p. 51); vallée de Thorenc* (Goaty in Ard. 1. c.) ; mont de la Chens* (l'Achen) et environs (Goaty in Ard. 1. c. ; Albert PL nouv. Var p. 68); versant nord du montCheiron! I *. — Au nord de la chaîne de nos Alpes** : Mont, de Pamparato et Frabosa (Ingegnatti Cat. Mondori p. 62); vallées sup. de l'Ellero! ! et de Pesio! (herb. Thuret); env. de S-^ Anna di Vinadio (Ard. 1. c, avec un!) et nombreuses localités dans le bassin sup. de la Stura oii nous l'avons vu jusqu'à près de 2300 m. s. m. 1 La localité de Gars près de Briançonnet a été donnée par Ardoino (1. c.) pour cette espèce, d'après un éch. récolté en août 1860 par l'abbé Goaty et conservé dans l'herb. Thuret; cet éch. appartient au R. cœsius! ^ Les aires dont nous donnons l'indication sont nécessairement incomplètes, car pour divers pays on ne possède pas encore de travaux tenant conipte des récentes monogra- phies du genre. ROSACÉES 5 Espèce de premier ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Ai/^e géogr. : Europe moy. et sept. (incl. Norvège sept, et Russie arct.). Europe mérid. : Espagne sept., centr. et orient, (manque en Portugal, comme le n" 701); France mérid. : Pyrénées, gén. rare dans l'Hérault, Gard, Vaucluse, B. -Alpes, Var ; Italie contin. (rare en Sicile, nul en Corse et Sardaigne) ; Dalmatie; Macédoine; Grèce?; Crimée; régions caucasiques. Asie sept, (de l'Oural au Kamtchatka), Lazistan. Amérique sept. "I" 903. R. siiliei'ecttis G. Anderson in Trans. Linn. Soc. XI (181"), lect. 1813) ; Focke Sy?i. p. 104 et in Kocli Syn. éd. Wolilfarth p. 741 ; Favrat Ronces Vaud p. 502; Durand Essai Monogr. p. 323; Schmidely Ronces Genève p. 50; Gremli Exe. fl. Schio. éd. 8, 1896, p. 147. Exsicc. : Billot Gall. n° 1178?; Scluiltz herb. norm. nov. ser. n° 108G! (Alsatia); Magnier fl. sel. n° 2449! (Gall., Vosges); Soc. dauph. 2* sér. n" 331! (Germ.); Favrat Rubi Helv. n»4!; Schmidely Rubi genev. ann. 1888; Boulay Rubi gall. ann. 1895, n» 1 ! (Gall., Nord) et 2 ! (Gall., Puy-de-Dôme), ann. 189(3, n° 51! et 52! (Belg.) = R. fastigiatus Weihe et Nées Rub. germ. (texte latin) p. 16, ex parle = R. nessensis G. Beck Fl. Nied.- Oesterr. p. 721; an W. Hall in Trans. Linn. Soc. III (ann. 1794)? (conf. Babington Brit. Rubi p. 51, et Journ. of Bot. ann. 1895, p. 46) = R. fru- ticosus X idieus Gremli Beitr. p. 52. Vallée de Pesiol! **, entre San Bartolommeo et la Chiusa (leg. 31 jul. 1880; avec fruits peu avancés). Espèce de second ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr. : Europe: France centr. et sept.; Iles Britanniques; Belgique et Hollande; Suisse; Tyrol mérid.; Scandinavie mérid.; Allemagne entière; Autriche (Styrie, Bohème, Hongrie) ; Russie mérid. *i" 904. U.. siilcatus Vest in Trait. Rosac. monogr. III, 42 (1823); Focke Syn. p. 119 et in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 741; Favrat Ronces Vaud p. 503; Durand Essai monogr. p. 326; Schmidely Ronces Genève p. 51. Exsicc: Schultz herb. norm. nov. ser. n" 1087? (Germ.); Favrat Rubi helv. n°5!; Schmidely Rubi genev. ann. 1888!; Soc. dauph. 2«sér. n«a32! (Germ.); Boulay Rubi gall. ann. 1895, n^O! (Belg.) = R. fas- tigiatus Weihe et Nées Rub. Germ. (texte latin) p. 16, ex parte = R. fru- ticosus Godr. Fl. Lorr. éd. 1 ; non L. Fl, suec. ; Exsicc. : Billot Gall. nMl??! Vallée de l'EIlero sup., près de Norea ! ** (Ferrari leg. 18 jiin. 1894, fl.) ; entre Chiusa di Pesio et Roccaforte-Mondovi ! ** (herb. Bicknell) ; vallée de Pesio ! ! ** (18 juill. 1880, défleuri). 6 FLORE DES ALPES MARITIMES Espèce de second ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr.: Europe: France cent., sept, et orient.; Angleterre (très rare; conf. Focke Sijn. p. 122; Baker in Joiirn. of Bot. 1886, p. 6); Belgique; Suisse; Italie (vall. vaud. du Piémont!); Tyrol; Scandinavie; Allemagne (sauf régions les plus sept.); Autriche inf., Bosnie et Herzégovine. — M. Boulay nous dit n'avoir pas vu cette espèce de provenances aussi méridionales que celles de nos localités des Alpes maritimes. ^■J* 905. Kubiis tliymoMleiis Wiminer FZ.Sc/îies. p.204(ann. 1832); Focke Syn. p. 161; Durand Essai monogr. p. 331; Schmidely Ronces Genève p. .71; non Babingt., nec auct. brit. ; Exsicc. {R. thyrsoi- deus)\Bi\\oi Gall.n»1866! (Aisne); Favrat Rubi Helv. nos?!, 8! et9!; Soc. dauph. n» 5227! (Gall., Rhône); Boulay Rubi gall.ann.1896, n» 73! (Seine- et-Oise) et ann. 1897, n<»121 ! (Seine-et-Marne). {R. thyrsoideus var. candi- cans): Schmidely Rubi genev. ann. 1888! {R. thyrsoideus subsp. candi- ^ cans): Boulay Rubi gall. ann. 1895, n» 29! (Meurthe-et-Mos.). {R. thyr- soideus var. thyrsanthus) : Schmidely Rubi genev. ann. 1888! Variétés ou sous-espèces principales ; R. candicans Weihe in Rchb. FI. exe. n° 3891, Focke in Koch Syn. éd. Wohlfarth, p. 749. R. thyr- santhus Focke 1. c. R. phyllostachys P.-J. Mûller in Flora ann. 1858; Focke op. cit. p. 7.50. Exsicc. : Magnier fl. sel. n" 11461 (Gall., Seine inf.). N» 1 : Vallée dell'Inferno près de Garessio!!** (23 juill. 1880, H). N» 2: Vallon dei Boschetti près Casa Cantoniere di Nava!!** (3 aoiU 1886, n.). Nû 3: Entre Mondovi etGiusta! !** (9 juill. 1891, fl.). N" 4: Vallée de Pesio ! ** (herb. Bickneil). N» 5 : Cuneo ! ! ** (10 juill. 1880, fl.). No 6 : Environs de Bajardo ! ** du bassin de la Nervia (herb. Bick- neil, leg. 23jun. 1892, fl.)i. Espèce de second ordre (Schmidely, Favrat) ; esp. collective de second ordre (Focke). Aire géogr. : Europe bor., cent, et or.: France sept., cent, etmérid. ; Belg-ique; Suisse; Italie (vall. vaud. du Piémont!); Scandinavie mérid.; Allemagne presque entière, jusqu'à la Vistule à l'est; Autriche (Tyrol, Autriche inf., Hon- grie, Esclavonie, Bosnie, Herzégovine); Grèce (Haussknecht in Mitth. Thiir. bot. Ver. Heft V, 1893, p. 90). 900. R. iiliiiifoliiis Schott fil. in Isis ann. 1818, p. 821, sec. Focke Syn. p. 177 et ap. Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 751; Schmidely 1 Ces six numéros ont été identifiés par M. Gremli avec le R. tfiyrsaideus. M. Boulay n'a pas vu les spécimens n»' 4 et 6 de l'herbier Bickneil. — M. Boulay a annoté nos éch. n» 1 : « forme reliant le type tlujrsoideus au R. phijllostacliys ». N» 2 : « c'est ici le R. pkyllostacliys ». N" 3: « ressemble assez à la forme publiée dans Boulay Rubi gall. exsicc. n» 73, ann. 1896 ». N» 5 : « ces éch. sont à comparer au R. tfiyrsoideus var. Iiispi- dulus := R. Iiispidulus Genev., de mes Rubi gall. n" 74 (Gall., Puy-de-Dôme) ». ROSACEES - 7 Ronces Genève p. 91; Durand Essai tnonogr. p. 332; Bicknell FI. Bor- dlgli. p. 86. Exsicc: Favrat Rubi Helv. nos 131 et 14!; Schmidely Rubi genev. ann. 1888!; Boulay Rubi gall. ann. 1895, n's 20! (Gall., Tarn), 21 ! (Gall., Manche); ann. 1896, n» 671 (Gall., Tarn) = R. dalmalicus Guss.; Exsicc: Strobl Flora setnensis ann. 1873! = R. discolor Weihe et Nées ex p.; Ard. FI. alp. mar. p. 130, saltem p. p. !; Exsicc, : Billot Gall. n» 1659 (Gall., Oise) = R. fruticosus Smith FI. brit. ; Bert. FI. it. V, 217; de Not. Rep. p. 133?; non L. Sp. = R. Weifteanus Rip.^; Genevier Essai nionogr. Rubus, 1868, p. 253. Exsicc: Soc. dauph. n«4876! (Gall., Deux- Sèvres) = R. raslicanus Mercier in Reuter Cat. Genève éd. 2. Exsicc. : Schultz herb. norm. nov. ser. n» 248 bis! (Gall., Cher); Soc. dauph. n»2042! (Algeria) et 2042 bis! (Gall., B.-du-Rliône); Magnier fl. Gall. sept." et Belg. n» 366! (Gall., Aisne). Fin mai, et gén. mi-juin au comm. de juillet, suivant l'ait. Celte espèce est très répandue dans notre région littorale, et la plus com- mune de nos Ronces. Nous l'avons en herbier des env. d'Alassio, Diano, Oneglia, Porto Maurizio, Bordighera et bassin littoral de la Nervia, Ventimiglia, Menton, Yillefranche, Nice, vallée inf. du Var, Antibes, Cannes, îles de Lérins et Esterel. —Dans la région montagneuse: env. de Sospel, Vegay, près d'Aiglun, le Poux (versant nord du Cheiron), env. de Saint-Martin-Vésubie! (herb. Thuret, sub : R. discolor Weihe), env. de Touet-de-Beuil, Briançonnet, pentes dominant la Tinée sur Isola, Saint-Martin-d'Entraunes. — Nous ne la possédons pas des districts piémontais au nord de nos Alpes, mais sa présence, moins fréquente certainement que sur les versants méridionaux, y est plus que probable; nous l'avons vue dans les vallées vaudoises du Piémont. Espèce de premier ordre (Focke, Schmidely, Favrat). Airegéogr.: Europe: Portug-al; Espagne entière; France presque entière; Angleterre, Irlande; Bel- gique; Suisse mérid. et occid. ; Italie contin. et Sicile; Allemagne occid. (env. d'Aix-la-Chapelle); Autriche inf., rare (R. rorulentas Halacsy'l); Tyrol mérid.; Carinthie mérid., Herzégovine, Islrie, Dalmatie; Grèce?. Afrique sept. -occid. : Algérie, Canaries, Madère et Açores. Asie : Syrie et Palestine; Afghanistan, à travers la Perse. Naturalisé dans l'Amérique mérid. Voy. sur les innombrables variations de celte espèce : Schmidely (1. c.) qui a renoncé à établir des variétés et dit : « Il est impossible de préciser où com- mence et où finit une forme ; le R. ulinifolius a ceci de surprenant, c'est que malgré un polymorphisme exagéré, il possède néanmoins un cachet assez per- sistant pour qu'on ne puisse pas le confondre avec aucune des espèces connues». ^ « Le R. Weiheanus Ripart appartient sans doute au groupe ubnifolius, mais il en est une forme distincte, et non un simple synonyme » Boulay in litt. 8 FLORE DES ALPES MARITIMES ^"fi' 909. Riibiis pubeaceiis Weihe in Bœnningh. Prod. fl. monast. ann. 1821 (sensu amplo); Gremli Exe fl. Schio.ed.8, p. 146; Nyman Consp. fl. europ. p. 217 = R. hedycarpus Focke Syn. p. 190 (incl. R. macrostemon Focke, Winterl P.-J. Miill., pubescens Weihe, etc.); Durand Essai monogr. p. 335 = R. thyrsoideus Babingt. Brit. Rubi p. 108; non Wimmer = R. discolor Weihe et Nées p. p.; Gremli Beilr. ann. 1870, p. 45; G. Beck Fl. Nied.-Oesterr. p. 724. Exsicc. : Kerner fl. exsicc. austr. hung. n° 4501 (Austria inf.). S^Lucia près deVillanovaMondovi!! **(9 juill. 1894, fl.) ^ ; bois entre Monastero et Mondovil ** (Ferrari leg. 16 jiin. 1894, in herb. Burnal)^; entre San Bartolommeo et San Bernardo! I **, mont. d'Oneglia (2 juill. 1882, n.)3; bassin de la Nervia** (herb. Bicknell et F/. Bordigh. p. 86, sub : R. macrostemon) : entre Bajardo et Fascia d'Ubaga ! (14 juill. 1896, fl.), Madonna di Bergi 1 près Bajardo (23 juin 1892, fl.), Isolabona! (13 juin 189o), entre la Nervia et Gola di Gota ! (9 juill. 1893, fl.)*; Saint- Martin-Vésubie! !* (25 juill. 1873, tt.)^; entre Levens et Duranus!!* (13 juin 1896, fl.)6 ; Juan les Pins! ! *, golfe Juan (13 juin 1886, fl.)^ île Sainte-Marguerite !l *(21 juin 1879, fl.)^; entre Grasse et Peimeinadel !* (12 juin 1893, fl.)9; l'Esterel ! * (23 mai. 1897, L. Legré leg.)io, au col du Lenlisquet!; entre Gians et Puget Théniers!!* (21 juin 1896, fl.)n ; entre Aisone et Yinadio ! ! **, vallée de la Stura (19 juill. 1893, fl.). ^ M. Boulay a noté ici : R. hedycarpus Focke?. M. Focke a déterminé ces éch. : R. ro- bitstus P.-J. Millier. — -M. Focke a déterminé ces éch. : R. prsecor Bert. — 3 « Lg^ ^gd du R. conflue ni inuH Wirlg. Herb. rub. rhen. 2" éd., n" 6, que M. Focke (Syn. p. 199) réunit an R. pubescens sont très semblables à votre plante de San Bartolommeo, mais les uns et les autres ne sont-ils pas des produits hybrides entre le R. toinenlosus tjlabratus et un autre discolor'! » Boulay in litt. — ''M. Boulay n'a pas vu les éch. de l'herb. Bicknell, lesquels ont été déterminés par M. Gremli. — ^ « Ne serait-ce pas ici un R. thyrsoideus (phyllo- slachys?) X ulmifolius ou collinus?)^ Boulay. — ^« Ces échant. portent l'empreinte du R. tomentosus, qyû s'accuse parle tonientum et le mode de découpure des feuilles; l'atro- phie des étamines décèle une origine hybride » Boulay. — " « Difl'ére du R. pubescens Gremli, de Sainte-Marguerite, par ses feuilles caulinaires glabres en-dessus, fait dû à l'influence d'un R. tomentosus glabratus? » Boiday. — * « C'est ici le R. obtectus N. Boulay Assoc. rubol. exsicc. n" 170 (1875), forme hybride voisine du R. Schultiii Bip. Ce pourrait être un produit du R. ulmifolius avec le R. collinus ou une autre combinaison plus compliquée. A mon avis, ce n'est ni un R. macrostemon, ni un R. pubescens » Boulay. — « Ces échant. appartiennent à une variété du R. pubescens Weihe (var. leronensis niihi) à folioles presque arrondies, munies en dessus de très nombreux poils, les uns simples, les autres fascicules (glabres ou montrant des poils simples peu nombreux, dans les autres provenances des Alpes marit.) » Gremli note ms. in herb. Burnat. — " « Le to- meutum velouté de la face inf. des folioles trahit ici le R. tomentosus ou ses dérivés » Boulay. — '" Ech. déterminés /{./^rc-ecox Bert., par M. P'ocke. — '• M. Grendi avait annoté ces éch. R. pubescens Weihe?, mais M. Focke les a rapportés au R. robustus P.-J. Millier. ROSACÉES 9 Les provenances ci-dessus ont toutes été rapportées par M. Gremli au R. pti- bescens Weihe. M. Focke a confirmé plusieurs de ces déterminations. Mais les avis de M. Boulay ont été parfois très différents. M. Gremli voit, avec M. Focke, dans le R. pubescens une espèce collective de second ordre, dont les membres, souvent envisagés comme des espèces, sont excessivement difficiles à dégag-er d'une manière nette. « Voisin du R. ulinifoliiis, ce groupe en diffère par ses tiges foliifères non pruineuses, son inflorescence et la face inf. des folioles munies d'un tomentum mou, les poils courts, étoiles, étant mêlés de poils plus longs (non à duvet de poils courts, dénué de poils longs, étalés); son inflorescence est gén. plus compacte que celle du R. ulrnifoliiis. Le R. pubes- cens diffère An R.thi/rsoideas par ses tiges foliifères arquées-ascendantes (non dressées et arquées au sommet seulement), ses folioles gén. plus larges, dont la face inf. possède un indûment plus accusé ; son inflorescence gén. moins allon- gée et plus rétrécie au sommet » Gremli note in herb. Burnat. — M. Boulay nous dit au sujet du 7?. pubescens : u Je ne suis pas convaincu de l'autonomie de celte espèce. En toute hypothèse les spécimens qui la représentent pour les Alpes marit. sont assez disparates ». Aire gêogr. : « Germania occidentalis et meridionalis ; prseterea per regiones Ponticas et omnem Europam mediam a Caucaso et Armenia usque ad Britan- niam Galliamque occurrit » Focke Syn. p. 190. M. Focke, après nous avoir retourné nos matériaux concernant les Rnbiis des Alpes marit., nous a récemment adressé la communication suivante: « La plante désignée sous le nom de R. pubescens s'écarte assez sensiblement du vrai R. pubescens de Weihe, mais appartient à un type largement répandu. Je crois qu'on peut le mieux désigner ce type sous le nom de R. robnstus P.-J. Mùller. J'ai moi-même autrefois rapporté des exemplaires desséchés du R. ro- bustiis au R. pubescens, mais après avoir examiné le R. robustus de Millier dans sa localité classique, je suis arrivé à l'opinion que ce R. robustus est la forme à fleurs blanches de mon R. macrostemon. — Le R. robustus vient en Angleterre et dans le midi de l'Allemagne; il est très répandu en France. Il se retrouve en Syrie, et pour cette raison se rencontrera probablement dans la péninsule balkanique. La forme à fleurs roses, généralement plus condensée, appelée R. macrostemon, croît dans la vallée du Pihin ainsi que le long de toute la chaîne des Alpes et des Carpathes, Le R. armeniacus, à l'est de la mer Noire, est un peu différent. — Pour l'espèce collective, on doit prendre le nom de R. robustus qui est le plus ancien, à moins que le R. prsecox Bert. ne rentre dans ce groupe. Mais ce que m'a envoyé autrefois Caldesi (de Faenza) sous le nom de R. prvccox, ne me paraît pas concorder entièrement avec le R. robustus. La différence la plus saillante réside dans les pétiolules des folioles latérales qui sont très courtes chez le R. prsecox, sans que le reste de la plante mani- feste aucune tendance à se rapprocher des Corylifolii. Dans vos matériaux on trouve les deux formes, aussi bien prxcox que robustus, mais en l'absence de turions, on ne peut pas, dans certains cas, dire avec précision si un rameau appartient à l'une ou à l'autre forme». L'obligeante communication de M. Focke nous étant parvenue au moment 10 FLORE DES ALPES MARITIMES de l'impression , nous avons dû laisser la synonymie de cette espèce telle qu'elle était dans le manuscrit de M. Grenili. Nous nous bornerons à signaler l'existence d'un nom plus ancien que celui de P.-J. MùUer (in Pollichia XVI- XVII, ann. 1859), c'est celui de R. robustus Presl Epitnelix botan., ouvrage publié en 1849 (suivant Pritzel Thés. éd. 2, p. 2S3), nom appliqué à une Ronce du Pérou d'après Daydon Jackson Index kew. p. 753. 90$. Rubiis toiuentosiis Borckh. in Roem. Neues Mag. Bot. ann. 1794; de Not. Rep. ]).\:?,o;h.và. Fl.alp.mar. p. 130; Focke Syn. p. 226 et ap. Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 758; Favrat Ronces Vaucl p. 517; Schmi- dely Ronces Genève p. 95. Exsicc. : Billot Gall. n" 542! (GalL, Nancy); Huet du Pav. pi. neapolit n» 314!; Favrat Rubi Helv. n» 18a! et 18b!; Schmidely Rubi genev. ann. 18881; Boulay Rubi Gall. ann. 1895, nos 31 1 et 32! (Gall., Puy-de-Dôme); Kerner FI. exsicc. austr.-hung. n» 452! (Austria inf.) = R. triphyllus Bellardi App. ad fl. ped. in Mém. Acad. Turin vol. X, ann. 1793, p. 231 (lecta 18 dec. 1791); non Thunb. (ann. 1784) = R. siculus Presl (?). Exsicc. : Todaro fl. sicul. n° 778! = R. Lloy- dianus Genev. ; Exsicc. : Soc.dauph. n»366! (Gall., Isère) = R. œtnicus Tineo ined., sec. LoJacono pi. sicul. rar. exsicc. n° 445! Mai à juillet, suivant l'ait. « In collibus Lignrise occid. et in conval- libus Alpium maritimarum valde freqnens » de Not. 1. c. — Espèce très répandue, surtout dans la région montagneuse. Nos éch. : Mont Carmo di Brocca ! ! ** près de Triora ; entre Taggia et Ceriana ! ** ; bassin de la Nervia ** : près de Bajardo! et de Pigna!, mont Caggio 1, entre la Nervia et Gola di Gota !, mont Alto!, au-dessus de Dolceacqua vers l'Abeliotto! (herb. Bicknell); vallée inf. du Riofreddo de Tende!! -; mont Farguet ! ! * près l'Escarène ; forêt de Clans! * (herb. Thuret) ; ver- sant nord du mont Gheiron! !*; massif du Tanneron! !*; Trayas ! I et Agay! ! dans l'Ésterel*, et certainement ailleurs. — Au nord de la chaîne principale de nos Alpes ** : environs de Mondovi, près Molline ! (Ferrari leg., in herb. Burnat) ; entre Mondovi et Briaglia ! I ; Norea !, vallée sup. de l'Ellero (Ferrari leg.); vallée de Pesio! (Cumino ap. Bellardi 1. c. ; herb. Bicknell); Limone!!; près les bains de Valdieril! (Bertero in Bert. Fl. it. V, 222) et vallée de la Meris inf. ; entre Aisone et Vina- dio!! ; près de Vinadio! ! (DC. Fl. fr. V, 54o, sub: R. canescens DC); entre Pietra Porzio et Sambuco ! ! i ^ M. Chaboisseau (in Bull. soc. hot. Fr. 1860, p. 266) dit que « l'on ne verra pas figurer le R. tomentosus dans les stations siliceuses et granitiques». Plusieurs des localités énu mérées ci-dessus sont cependant dans ce dernier cas. ROSACÉES 1 1 Nous possédons dans notre dition les var. canescens Wirtg-., glabratas Godr. et setoso-glandiilosiis Wirtg-., les deux premières également répandues et la troisième moins fréquente. Des environs d'Agay (Esterel) nous avons des éch. de la var. glabratus, à turions velus, sans traces de glandes, puis d'autres, à folioles de la var. canescens, mais avec des turions glanduleux. M. Boulaya an- noté ces derniers : « Forme très remarquable du R. tonientosus, turions angu- leux subcanaliculés, garnis de glandes fines, brunes, abondantes, axes florifères velus-feutrés, inflorescence très dense, contractée ; se rattache à la var. -meri- dionalis Kerner ». Espèce de premier ordre (Focke, Favrat, Schmîdely). Aire géogr.: Europe: Espagne (Castille et Catalogne); France orient., centr. et mérid. (Manque dans les Iles Britanniques, la Scandinavie et la Belgique); Suisse; Italie contin. et Sicile; Allemagne mérid. jusqu'aux env. de Bonn au nord, rare en Thuringe, très rare en Silésie; Bohême sept., Autriche, Hongrie, Bosnie; Bulgarie; Ma- cédoine ; Grèce. Régions caucasiques. Asie Mineure ; Syrie et Perse. R. vestltns Weihe et Nées, ex Bluff" et Fing. Comp. Jl. gerni. éd. 1, 1, 684 ; Focke Sijn. p. 291 et in Koch Sijn. éd. Wohlfarth p. 767. Cette espèce, à vaste aire européenne (Angleterre, France, Allemagne occid., Danemark, Suisse, Tyrol, suiv. Focke 1. c.) a été vue autrefois par M. Gremli dans l'herbier de Ch.-H. Godet, provenant de Cannes (Alpes mar.), bords des sentiers, leg. Shuttleu^orth 3 jun. 1865; indication que donne également Huet {Cat. Prov. p. 51) qui mentionne le même Rabus comme ayant été trouvé à Montrieux (Var) par Shuttleworth. — L'aire du R. vestitus comprend surtout l'Europe moyenne ; nous le voyons cependant signalé pour le bassin méditerra- néen dans le dép. du Gard (Martin in Bail. soc. bot. Fr. ann. 1893, p. 292) mais M. Focke [Vorlâiif. Mitieil. iiber d. Verbr. Brornb. westl. Earopa n» 50) doute de sa présence dans la France méridionale. ^''W vos bis. R. vague Focke in litt. « iusubricus Focke. Cette forme a été observée par M. Focke sur les bords du lac Majeur (Italie sept.). |3 pesianus Focke = H. pesianus Gremli in sched. herb. Burnat. Vallée moyenne de Pesiof I ** (Gremli leg. 11 jul. 1880, fl.), près de San Bartolommeo ! (herb. Bickneli, leg. 27-28 jul. 1890, 11.); environs de Bajardo! **, bassin de la Nervia (herb. Bickneli, leg. 25 jun. 1892, fl.). 7 Ibrigianorum Focke = R. brigianorum Gremli in sched. herb. Burnat. Forêt de Sanson! !- près de la Briga (5 aoijt 1890, fl.). Sous le nom de R.vagus var., M. Focke a en outre annoté dans notre 12 FLORE DES ALPES MARITLMES herbier divers spécimens récoltés: aux environs de Chionea!!** près d'Ormea (leg. Gremli 26 jiil. i880, fl., sub: R. a(lenophi/llus Grenili in sched. herb. Burnat); vallée de la Gorsagiia, entre Le Molline et Ponte Vecchio ! ** (leg. Ferrari 21 jiin. 1894); bois près de Monastero (Mon- dovi), vers San Sebastiano!** (leg. Ferrari 20 jun. 1894). M. Focke nous a envoyé (H avril i898) les descriptions suivantes, en ajou- tant : « Je connais ce Riibiis depuis longtemps, mais ne l'ai pas encore décrit. Gremli en a désigné les variétés ou variations locales avec des noms différents, mais je tiens pour plus correct de grouper toutes ces formes sous un même nom. Malgré de notables variations, ce groupe me paraît assez bien caractérisé». Rnbns vagas : Tiges folilf ères (turions) à base ascendante, puis arquées- couchées ou grimpantes, grêles, inférieurement à angles arrondis, dans le haut souvent à angles aigus, glabres ou munies de quelques poils épars. Aiguillons gén. médiocrement nombreux, inégaux, avec des glandes stipitées et sétules (Stachel- borsten) éparses ou assez nombreuses ; les aiguillons les plus forts souvent assez développés et arqués, les plus petits (Uebergangsstacheln) gén. peu nom- breux. Feuilles à trois ou cinq folioles qui ne sont pas contiguës, ne se touchant pas par leurs bords, inégalement et grossièrement dentées, peu velues en dessus, grises-tomenteuses, plus tard d'un vert grisâtre en dessous ; folioles termi- nales, ovées-rhomboïdales, largement rhomboïdales, ou o^ées, assez longue- ment acuminées, les latérales inférieures (iiussere Blâttehen) des feuilles cinq foliotées brièvement pétiolulées. Barneonx florifères gén. velus-tomenteux, avec des aiguillons épars, arqués, et des feuilles 3 foliotées. Inflorescence avec quelques feuilles seulement à sa base, gén. allongée et lâche, avec des ramus- cules étalés, pauciflores et des pédoncules allongés. Axe brièvement tomenteux ou velu-tomenteux, à glandes stipitées nombreuses. Bractées tripartites avec des lanières allongées et linéaires, les supérieures entières, étroitement linéaires. Fleurs petites ou médiocres. Sépales gris-verdâtres extérieurement, glanduleux, étalés ou réfléchis pendant la floraison, étalés ou en partie dressés vers l'époque de la ma- turité des fruits. Etamiues nombreuses, égalant en longueur les styles verdàtres. Le R. vagiis est un groupe dont les membres se rapprochent en partie du R. incanescens Bert., mais d'un autre côté montrent des rapports avec le R. ol- bicomus Gremli et le R. foliosus Weihe et Nées. a. insiibriciis : Tiges foliifères glabres (sans poils simples) à glandes stipitées éparses. Folioles terminales l }^ h 2 fois plus longues que leur pétiolule, large- ment rhomboïdales. Axe de l'inflorescence velu-tomenteux. /3 pesianas : Tiges foliifères presque glabres, à glandes stipitées très nom- breuses. Folioles terminales 3 fois plus longues que leur pétiolule, ovées-rhom- boïdales. Axe de l'inflorescence muni de glandes stipitées (jui dépassent le tomentum. 7 brigianorum : Aiguillons très petits. Folioles terminales ovées, longuement acuminées, à base émarginée. Axe de l'inflorescence à poils plus courts et moins nombreux. — Du reste avec les caractères de /3. — Le R. adenophylhis Gremli in sched, herb. Burn., est assez intermédiaire entre (3 et y. ROSACÉES 13 909. R. glaiidulosus Bellardi App. ad fl. ped. in Mém. Acad. Turin vol. X, ann. 1793, p. 230 (lecta dec. 1791); Rchb, FL exe. n» 3927; de Not. Rep. p. 133; Ard. Fl. alp. mar. p. 130. Exsicc. : Todaro fl. sic. n» 1401!; non auct. mult. = R. hxjbridus Vill. Prosp. p. 46 (ann. 1779) et Elst. pi. Dauph. III, 559?; non auct. mult. = R. hirtus W. K. Plant, rar. Hung. II, 150, tab. 141 (ann. 1805); Focke Syn. p. 371 et in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 782; Favrat Ronces S.-O. Suisse p. 25; Schmidely Ronces Genève p. 206; Bicknell Fl. Bordlgh. p. 87; non Rchb. Fl. exe. Exsicc. : Billot Gall. n» 2016! (Oise); Favrat Rubi Helv. n» 431; Schmi- dely Rubi genev. ann. 1888! (leg. 1884); Magnier fl. sel. n» 2453! (Gall., Vosges); Boulay Rubi gall. ann. 1895, n» 45! (cuit.) et 1896, n» 93! (Gall., Puy-de-Dôme) = R. Guentheri Weihe et N. ex Blufif et Fing. Comp. fl. germ. éd. 1, I, 679. Les R. hirtus W. K. et Bellardi i Weihe et N., Focke Syn. p. 382, sont 1res voisins. Aujourd'hui les spécialistes rapportent, gén. avec doute, le R. glan- dalosus Bellardi au R. Bellardii. M. Focke {Syn, p. 384) a dit avec raison que la description du botaniste turinois peut s'appliquer en g^rande partie au R. Bel- lardii, mais aussi au R. hirtus, et même à d'autres membres de la série XI, Glandulosi Focke; il a ajouté que, seule, l'exploration des localités indiquées par Bellardi pourrait fournir une certitude au sujet de l'identité du Ruhus glandu- losus Bell. — Bellardi (1. c.) avait désigné ces localités comme suit : « Abunde nascitur in mont. vall. Pisii (Pesio) supra, et circa Garthusiam. Vidi etiam co- piose nasci in monte Bissimauda(Besimauda) supra Bovisium (Boves) ». Or dans ces districts que nous avons si souvent parcourus, nous avons pu constater que le R. hirtus était fréquent, à l'exclusion du /î. Bellardii qui manque jusqu'ici aux Alpes maritimes. Dans l'herbier in-4o de Bellardi, conservé au Musée de Turin, nous n'avons pas trouvé son R. glandulosus (note de 1880), mais dans riierbier général du même Musée il existe un spécimen de tige florifère étiqueté : « Herb. Balbis ; R. glandulosus W. en., Bell. app. p. 24; ex sub- alpinis vallis Pisii prope Garthusiam 16 aug. 1792 ». Cetéch., très probablement authentique, appartient au R. hirtus W. K. et non au R. Bellardii. — En résumé nous estimons qu'on doit identifier les R. hirtus W. K. (1805) et R. glandulosus Bell. (1793) K — Quant au R. hybridus Villars, il reste dou- teux; il semble bien, d'après la description de cet auteur, qu'il n'a pas eu en vue la même plante que Bellardi. Les R. hirtus W. K. et Bellardii W. et N. viennent d'ailleurs tous deux en Dauphiné. Juin-juillet. Au nord de la chaîne principale de nos Alpes**: près de Boscea! ! entre Garessio et le mont Gale; entre Monbasiglio et Lisio! I ; 1 M. Focke nous écrit à ce sujet : « Les Glandulosi de vos collections me conduisent à admettre que les formes de vos régions appartiennent au R. hirtus, de sorte que le nom de tjlandulosus peut très bien être adopté. Déjà Nocca et Balbis arrivèrent à ce même résultat. — Je ne saurais dire s'il sera possible de distinguer des sous-espèces dans ce groupe, ses variations ne sont pas aussi nombreuses que celles par ex. du R. tomentosus «. 14 FLORE DES ALPES MARITIMES vallée de Gasolto ! (Iierb. Lisa, leg. aug. 1848); vallon de Vallecalda près de Gasolto! ! : env. de Mondovi! (herb. Bicknell); vallée de Pesiu: à San Bartolommeo! !, la Chartreuse!!, les Gias inf. de Sestrera!!, etc.; versants sept, du col de Tende!! ; vallée Grande, entre Vernante etPallanfré! !; bains de Valdieril !; entre Aisone et Vinadlol !; bains de Vinadiol ! — Au sud de la chaîne : Monts Bignone!, Geppol, Gola di Gota!, Alto! et Gerciar! (herb. Bicknell) du bassin de la Nervia**; entre Tende-et Fontan * (herb. Lisa); vallée de la Minière de Tende! !- Espèce de second ordre (Favrat, Schmidely). Aii'e géoçjr. : Espagne (Cata- logne); France moyenne; (manque en Belgique et Scandinavie); Angleterre; Suisse; Italie sept., Sicile; Allemagne (sauf partie sept.-orient.); Autriche, Hongrie, Bosnie; Macédoine; Grèce. Régions caucasiques? Dans la vallée de Pesio, près des sources du Pesio ! ! (leg. 20 jul. li M. Gremli a récolté un Rtihns, voisin du R. glandulosiis, dans lequel il a re- connu exactement son R. brachyandrns (Gremli Reitr. FI. Schiv. ann. 1870, p. 29; Focke Syn. p. 385). M. Boulay a annoté cet éch. : « C'est une forme ra- bougrie du R. flirtas, à élamines courtes ». tt 9 iO. Ktibus incaneacens Bert. FI. ii.V, 223 (ann. 1842); de Net. Rep. p. 483; Gesati, Pass. et Gib. Comp. /?. ital. p. 661; Focke Vo)'- lâuf. Mitteil. ilber d. Verbï'eit. einig. Brombeeren, etc., n° 73, in Abhandl. Naturw. Ver. Bremen, Bd XII (ann. 1893) =: R. glandulosus var. inca- nescens DG. FI. fr. V, 544 (ann. 1815); Arcang. Corjip. fl. ital. éd. 2, p. 542 = R. ?naritimus de Net. Rep. in Mém. Acad. se. Turin, sér. 2, vol. IX, ann. 1848 (tirage à part p. 133), et herb. ! = R. i?icanescens et maritimus Penzig Syn. fl. ligust. p. 61. Au-dessus de San Michèle, val Suseneo!** des env. de San Remo (herb. Bicknell, leg. fl. 12jun. 1896); le long de la route entre San Remo et San Romolo!** (herb. Bicknell, leg. fl. 19 jun. 1895); bords du chemin entre la vallée de la Nervia et Gola di Gota ! ** (herb. Bick- nell, leg. fl. 18 jun. 1893); collines prèsdeNice*(Rastoinap.deNot.l.c.); en montant des Trayas au col du Lentisque, puis dans les vallons de l'Hubac des Escales et du Mal InfernetI ! dans l'Esterel* (29 mai 1884 et 6 juin. 1898); entre les Trayas et Agay ! !* (fl. 8 mai 1879); massif de l'Esterel!* (fl. 12-14 jun. et 5-6 jul. 1896, leg. L. Legré). En dehors de notre circonscription, nous avons vu des éch. authentiques du R. maritimus de Not., récoltés : près de Portofino (Ligurie or.), mai 1842 (herb. de Notaris),et de la même localité, sans date (herb. mus. Turin); près de Sestri ROSACÉES IS Ponente, mai 1842 (herb. de Notaris)^ Ces trois provenances sont représentées chacune par un éch. d'une tig-e florifère avec fleurs peu avancées. — Nous avons en outre pu étudier : de nombreux éch. très complets récoltés en août 1896 par M. le prof. G. Gibelli, à Paraggi, entre Portofino et Sa Margherita, et encore le long- du vieux sentier qui mène au sémaphore de Portofino. Puis une cen- taine de parts récoltées les 24 juin 1897 et 12 juin 1898 par MM. J. Briquet et F. Cavillier, entre Portofino et Paraggi, près des rives de la mer, sur des pentes escarpées, formant avec des Clematis, Smilajc, etc., des fourrés inextricables. — Aux localités ci-dessus, il faut ajouter celle de Montedarme, près de Sarzana (Ligurie or.), dans laquelle Bertoloni a découvert son R. incanescens {FI. il. I. c), et encore celle de : entre Bracco et Sestri Levante (leg-. 16 mai. 1896) où nous avons récolté des éch. qui ont été déterminés R. incanescens par M. Focke (in herb. Burnat). Nous reproduisons ici la description donnée par de Notaris (1. c.) : « R. ma- ridmtis, ramis petiolis pedunculisque pilis fasciculatis albidis, villisque purpu- rascentibus apice glanduliferis obsilis, sparsimque aculeatis, aculeis deflexis subrecurvatisve; stipulis subulatis ; foliolis ternis cordato-late ellipticis, subor- biculatisve, facie glabris dorso tomentoso-candicantibus, costa aculeolatis, infe- riorum lateralibus obtusis brève petiolulatis late subbicrenatis, crenis mucronu- latis, superiorum late obovatorum lateralibus subsessilibus brève acuminatis, duplicato dentatis; panicula decomposita, ramis aculeolatis, calycibusque dense hirsuto canescentibus, sepalis breviter aristatis reflexis, petalis ellipticis obova- tisve duplo minoribus. — Planta speciosissima ! latitudine foliolorum quandoque bipollicarium, facie eorumdem pervalde laeteque viridi, dorso tomentosa, villis- que purpurascentibus glanduliferis, florum mag-nitudine spectabilis ! A caeteris speciebus mihi notis satis superque distincta ut cui e Ruborum a cell. viris Nées, Weihe, Wimmer, Reichenbach propositorum affinis dicenda sit absque speciminum inspectione statuere nequeam. — In collinis prope Nicseam (Ras- toin), Sestri di Ponente (Hosellini) et prope Portofino abunde». Voici la description des éch. que nous avons récoltés à Portofino : Tiges fol ii/ères arquées^ obtusément ang-uleuses, assez rarement canaliculées ou subarrondies, plus ou moins pruineuses (pruinosité qui semble disparaître avec l'âge), dénuées de poils simples, mais presque toujours munies çà et là, sur- tout vers leur extrémité, de fins acicules droits et de glandes stipitées, tantôt rares, tantôt nombreuses. ^j^m///o«s plus ou moins nombreux, plus ou moins inégaux, les plus forts dépassant assez rarement le diamètre de la tige, sauf dans sa partie supérieure, droits ou peu arqués, les plus développés très dilatés et comprimés, parfois à base allongée, çà et là subtriangulaires, gén. d'un brun jaunâtre. Pétioles (des tiges foliifères)non oanaliculés,ord. subcylindriques, sou- vent très longs (jusqu'à 10 cm.), portant des glandes stipitées et des acicules, dénués de poils, ou moins souvent munis, surtout dans leur partie supérieure, de poils simples qui peuvent être plus ou moins nombreux. Pétioliiles tantôt < Il n'existe pas dans l'herb. de Notaris d'éch. niçois de ce Ruhus que de Not. a signalé (1. c.) à Nice, d'après Rastoin. — Trois éch., avec boutons, de l'herb. de Gênes, annotés: « R. maritimus de Not., Pontedecimo in vall. Polcevera, priniavera 1863. A. P. » appar- tiennent à un Rubus très différent du R. maritimus. 16 FLORE DES ALPES MARITIMES dénués, tantôt munis de poils simples, portant des acicules et des glandes stipitées; ceux latéraux des feuilles ternées de 2-15 mm. long-. Folioles (des tiges foliiféres) tantôt pédato-quinées, tantôt digito-quinées, parfois ternées, de formes et dimensions très variables : tantôt largement elliptiques, ou légèrement obovées (jusqu'à 10 cm. long.), obtuses, acuminées ou encore cuspidées, par- fois presque orbiculaires, et même un peu cordées à la base, quelquefois plus étroites, elliptiques-oblongues, et rappelant celles du R. uhnifoliiis, c'est-à-dire élargies vers leur tiers sup. et atténuées aux deux extrémités, plus ou moins cuspidées, parfois acuminées ; glabres en dessus, munies en dessous d'un to- mentum cendré, court, serré, laissant voir assez distinctement les nervures et nervilles foliaires, composé de poils gén. peu inégaux, indûment analogue à celui du R. ulmifolias. Stijmles linéaires, filiformes. Inflorescence plus ou moins allongée (le plus souvent env. 20 cm., parfois 10, rarement 30 et même 40 long.), velue tomenteuse, les poils les plus longs dépassant gén. plus ou moins le dia- mètre des pédoncules et pédicelles, parfois moins longs; ces poils sont entre- mêlés de nombreuses glandes stipitées inégales, dont les plus longues dépassent les poils non glanduleux ; çà et là se montrent quelques acicules grêles, droits ou presque droits. Sépales plus ou moins réfléchis vers l'époque de la maturité des fruits. Pétales blancs. Etamines dépassant les styles. Ovaires glabres, assez nombreux. Driipéoles d'un noir luisant à la maturité, d'une saveur aigrelette. — L'époque de la floraison est plus précoce que celle du R. ulmifolias. Les 12 et 24 juin, alors que ce dernier était en fleur et souvent en boutons près de Portofino, le R. incanescens présentait, dans la même localité, des fruits plus ou moins avancés et parfois mûrs. L'étude que nous avons pu faire du type authentique de Notaris nous a conduit à une conclusion que nous soupçonnions depuis longtemps, savoir que la Ronce des environs de Gênes se trouvait représentée dans notre circonscrip- tion, et cela dans les localités indiquées plus haut. Les éch. du bassin de la Nervia ont été identifiés sans hésitation avec ceux de Portofino. Ceux de l'Esterel ont généralement présenté les diff'érences suivantes : tiges foliiféres parfois non pruineuses, folioles à nervation plus saillante inf., munies d'un tomentum un peu moins court et moins serré, stipules parfois plus développées et moins étroites. Mais les éch. nombreux que nous devons à l'obligeance de M. L. Legré (de Mar- seille), récoltés en 1896 dans l'Esterel, ainsi que ceux de l'une de nos récoltes de 1898, se rapprochent tout à fait de nos provenances liguriennes, tout en pré- sentant dans leur inflorescence des glandes stipitées moins nombreuses. jNL Focke nous a adressé la communication suivante (9 février 1898): « Entre tous vos Riibus, ce sont particulièrement les beaux matériaux du R. maritimns qui ont excité mon intérêt. Je m'étais décidé à aller étudier cette plante l'été prochain à la Rivière du Levant. Jusqu'à présent, j'ai appliqué à cette Ronce le nom de R. incanescens Rert., nom que j'estime être correct. Dans mon herbier je trouve du reste une étiquette qui désigne déjà \e.R. maritimns comme syno- nyme de ce dernier. L'espèce de Berfoloni est de premier ordre, l'équivalent des R. csesias, tomentosus et nlmifolins. Elle tient le milieu entre le R. grand if oliiis Lowe, de Madère, et le R. Stendneri Schweinf., de l'Abyssinie. — Il est remar- quable que le R. incanescens soit inconnu jusqu'ici dans le midi de l'Italie. Vos matériaux permettent de poursuivre son aire à l'ouest jusque dans la Provence». ROSACÉES 17 M. J. Briquet résume comme suit les recherches que nous l'avons prié de faire dans l'herbier de Candolle concernant le R. incanescens que Bertoloni a donné à A. P. de Candolle alors que celui-ci était allé le visiter à Sarzana: « Dans le Prodromus le R. incanescens n'est pas mentionné; cela provient de ce que dans l'herbier DC. ce Rubus a été réuni au R. vi/losns interniedius DC. Prod. II, ^Qi (^ R. glandulosus ^ interniedius DC. Fl.fr. V, 544) Ronce dif- férente basée sur un éch. de l'Anjou, récolté par Bastard. L'enveloppe contient deux éch. : 1° celui de Bastard précité, â» un éch. annoté : « R. glandulosus Bell. — R. hybridiis Vill. — Petala alba. — Sarzanss ad sepes*. Ce second éch. est un rameau florifère qui cadre absolument avec votre description du R. mari- timiis. Il doit représenter incontestablement le R. glandulosus y incanescens de la Flore française, malgré l'absence de détermination autographe. En efFet, les seuls autres éch. de Bertoloni qui existent dans l'herbier du Prodromus sont ceux de la var. eglandnlosus {R. glandulosus var. §? eglandulosus DC. Fl.fr. 1. c.) provenant également de Sarzana (leg. Bertoloni, ann. 1810) ». — Ajou- tons que M. Gremli qui a vu également le spécimen n" 2 de l'herbier de Can- dolle n'a pas hésité à le rapporter au Rubus de Portofino comme à celui des Alpes maritimes. ^i" 'îll. Rubus Villarsianus Focke in Gremli Beitr. 1870, p. 28; Focke Sijn. p. 393 et in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 787 ; Favrat Ronces Vaud p. 539; Schmidely Ronces Genève p. 212; Bicknell FI. Bordigh. p. 87. Exsicc. : Soc. dauph. n» 2448! (Helv.); Schmidely Rubi genev. ann. 1888,form. 1 !, 31 et 51; Favrat Rubi Helv. n" 47! = R.hirtus Mercier in Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 271; non W. K. Bassin de la Nervia**: Versants nord du montBignone! (leg. 29jun. 1892, fl.); près du mont Gaggio ! ; entre la Nervia et Gola di Gota I (18 juin 1893 et 21 juin 1894, fl.), et bois près du mont Gota ! (9 juill. 1893, fl.).— Tous les éch. de ces localités dans l'herb. de M. Cl. Bicknell . Ce Rubus dont les affinités pour M. Gremli, comme pour MM. Favrat et Schmidely, sont dans la série XI des Glandulosi Focke (à côté du R. glandu- losus avec lequel il a été et reste probablement confondu) est rangé par M. Focke dans sa série XII des Corijlifolii. Il possède l'armature et la glan- dulosité des premiers, mais montre les folioles latérales subsessiles et les larges pétales des seconds. « Sa floraison précoce, sa tige cylindrique et un peu pruincuse, ses folioles latérales subsessiles, et ses grandes fleurs blanches, ont fait supposer que le R. Villarsianus pourrait avoir une origine hybride et provenir du croisement d'un R. csesius avec un membre des Glandulosi. En tout cas, c'est actuellement une espèce très constante et qui fructifie fort bien » Favrat op. cit. p. 540. Espèce de 4e ordre (Favrat, Schmidely), de 5e ordre (Focke). Aire géogr. : 1 M. Gremli a déterminé les éch. de l'herb. Bicknell que n'ont vu ni M. Boulay, ni M. Focke. FLORE DES ALPES MARITIMES III 2 18 FLORE DES ALPES MARITIMES Suisse presque entière, notamment dans le canton de SchafFhouse, ce qui rend sa présence dans l'Allemagne mérid. très probable. '\"f 11 18. Rubu8 diinietorum Weihe in Bœnningh. Prod. fl. monast. (ann. 1324)'; Focke Syn. p. 395; Durand £'ssa«wowoÉrr. p. 364; G. Beck FL Nied.-Oesterr. p. 744; Bicknell FL. Bordigh. p.88 = i?. cory- lifolius Smith Fl. brit. p. 542 (ann. 1800); de Not. Rep. p. 132? = R. agrestis W. K. Plant, rar. Hung. III, 297, t. 268 (ann. 1805) = R. nemorosus Hayne Arzneig. III, t. 10 (ann. 1813) sec. Focke 1. c.'^ Mai (sur le littoral) à juin-juillet et même août, suivant l'ait, et l'ex- position. Sur les versants sept, italiens de nos Alpes principales : Bastia près de Mondovi !!■''; haies entre Vicoforte et Molline ! *, puis à Molline et Mondovi! (Ferrari, in herb. Burnat) ; vallée sup. de l'Ellero, près Norea ! (Ferrari leg.); Limone ! ! ^ ; près de Pallanfré ! !", vallée Grande ; vallée de la Roaschia ! ! : vallée sup. délia Trinita I ! près Entraque ; près Vinadio ville 1'^ (F. Cavillier leg., in herb. Burn.). — Au sud de nos Alpes : Colla di Rodi près de San Remo I** (herb. Bicknell); bassin de la Nervia** (herb. Bicknell): massifs du Ceppol et du Toraggio ! \^ (vers 1050 m. s. m., forme à très grandes fleurs, jusqu'à 30 et 33 mm. diam.), Bordighera !, bouches de la Nervia l,env. de Torrazza ! (formes rapprochées du R. csesim) et Camporossol ; près de Morignoll-^ et de Tende ! — (Bastreri leg., in herb. Burnat) ; entre Saint-Dalmas de Tende et T. ! ! ^10; vallée inf. de la Minière de T. I l^"(à cùté du R. ulmifolms); entre Sospel et Moulinet 1 i-^; entre Beaulieu et Villefranche ! * (herb. Bicknell); bords des routes à Nice!* (Bourg, exsicc. Alp. mar., sans n", sub : R. csesius, leg. 5 mai. 1861) ^i ; env. de Saint-Martin Vésubie ! * (herb. Thuret, sub : R. af finis Weihe); Villeneuve près de Gagnes ! ! * '"2 ; entre Antibes et Juan-les-Pins^^. ppès de Sigalel!*^, roule de Salla- griffon; vallée sup. de la Tinée, chemin de Gollalunga! !*^*. ^ Voy. au sujet de l'adoption du nom de R. dumelorum : Focke Syn. p. 397-398. ■•2 Nous n'avons pas cité de numéros d'exsiccata, par le motif qu'aucune de nos formes des Alpes marit. ne se rapporte bien à celles des collections publiées. — Tous nos éch. ont été déterminés par M. Gremli. Nous avons indiqué ci-après les observations que M. Boulay a bien voulu consigner dans notre herbier ; tous nos matériaux, sauf ceux de l'herb. Bicknell, ont été vus par lui. 3 « Peu normal, rappelle beaucoup le /?. csesius » Boulay. — * « C'est un /?. csesius X ulmifolius très robuste » Boulay. — ■' « BappcUe plutôt un /?. csesius X lomentosus glabralus, ou H. lliyrsoideus X lomentosus (jlabratus » Boulay. — " « Se rapproche (lu R. spinosissimus P.-J. Millier; Exsicc. : Boulay Rubi gall. ann. I89C, n° 100! (Gall., Seine), mais n'est pas identique » Boulay. — ' « Même forme que celle de Limone, plus robuste et ressemblant davantage à un R. Ihyrsoideus X lomentosus ylabratus ou dé- ROSACÉES 19 C'est ici une espèce collective de second ordre, suivant M. Focke ; elle com- prend un ^rand nombre de formes très variées auxquelles on peut assigner une place entre le R. aesiiis et un membre des sections Candicantes et Villicaiiles Focke Stjn. (surtout les R. iilmifoliiis et thyrsoideiis). Ce sont souvent des produits hybrides, récents ou anciens ; parfois on peut admettre qu'ils repré- sentent des formes intermédiaires. Des observations sur des éch. d'herbier sont absolument insuffisantes pour trancher ces questions d'origine. « S'il est tou- jours aisé de dire qu'une plante est un hybride du R. cœsiiis, la détermination du second parent est souvent très difficile et même impossible dans l'état actuel de la science » Favrat Ronces Vand p. 842. — Les produits croisés R. ulmifoliiis X csesiiis paraissent être les plus fréquents chez nous pour ce groupe; très variés, ils se ressentent de la multiplicité des formes de la première espèce; ils ne sont pas toujours bien distincts des hybrides R. thyrsoideiis "X^cœsiiis, et même de ceux R. iomentosus x cœsius. En Suisse, MM. Favrat et Schmidely ont observé en diverses localités un R. csesiiis X [tomentosus X nlmtfolius) « sans caractères précis, qui se rapproche tantôt des hybrides du premier avec le second, tantôt du premier avec le troisième, et même souvent des R. tomen- tosus X nlmifolius » Schmidely Ronces Genève p. 224. Exsicc. Favrat Rubi Helv. no 52 ! — Ces observations, faites par des batologues expérimentés qui ont exploré à fond leur champ d'activité, peuvent faire pressentir les difficultés de cette étude. Un nombre considérable d'« espèces » ont été décrites dans ce groupe par Genevier et P.-J. Millier. Aire géogr. du R. diimelorum : Europe presque entière, excepté les régions subarctiques. Dans le midi de l'Europe, et déjà dans l'Allemagne du sud, on trouve gén. des formes qui ont une apparence hybride, tandis que dans le nord il s'en rencontre qui, le plus souvent, semblent être aujourd'hui d'anciennes races hybrides fixées {Rlendarten) Focke Syn. p. 36 et 397. 918. ». esesiiis L. Sp. éd. 1; Ail. Fl.ped. n<>1772; de Not, Rep. p. 182 ; Ricca Cat. Diano e Cervo p. 24; Ard. FI. alp. mar. p. 180; Focke Boulay. — « Peut- être un R. robustus X cœsius » Focke in herb. Burnat. — i' « R. dtimetorum, forme rapprochée du R. cœsius » Gremli. — « R. cœsius « Boulay. — i^ « R. dumelorum, acce- dens ad caesium, forme commune dans le Midi; elle tient du R. nlmifolius (R. cœsius X uhmfolius) » Boulay. — ^^ « Un peu différent du R. apertionum, feuilles grisfUres, non blanches en dessous, glandes fines fréijnenles » Boulay. — ^^ c Forme du R. tomen- tosus X cœsius » Focke in herb. Burnat. 20 FLORE DES ALPES MARITIMES « In sylvaticis montanis ad sepes et in dumetosis secus litora vulga- tissimus » de Not. 1. c. — Nous l'avons vu çà et là en mai et juin dans les régions littorale et montagneuse de notre circonscription entière, mais ne l'avons ni noté, ni récolté assez fréquemment pour pouvoir en indiquer l'aire exacte dans notre dition. Espèce de 1er ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr.: Portugal; Espag-ne ; France; Ang-leterre, Irlande, Erosse (sauf sept.); Belg-ique; Suisse; Italie (rare dans les parties les plus mérid., manque en Sardaig-ne); Scandinavie (sauf régions arctiques); Allemagne; Autriche et régions voisines; Russie (sauf la plus sept.) ; Macédoine. Asie Mineure, Perse, régions caucasiques, Sibérie. L'existence dans le genre Babas de nombreuses formes hybrides, longtemps contestée par divers spécialistes (Godron, Chaboisseau. P.-J. Mûller, Genevier, cités par M. Boulay in Bal/, soc. bot. Fr. 1893, p. 84) est gén. admise aujour- d'hui ; c'est bien elle qui peut le mieux expliquer la prodigieuse complication de ce groupe. — Les Ronces hybrides présentent certaines difficultés spéciales. Elles semblent se reproduire assez rarement par semis', mais il est des espèces de 1er ordre (par ex. le B. tomentosas) qui sont souvent dans ce cas. Il arrive aussi, dans la plupart des Ronces, que par suite de l'enracinement de la pointe décombante des tiges 2, un hybride stérile pourra se maintenir dans des loca- lités où ses parents auront depuis longtemps disparu. Les B. cxsias et tomentosas sont celles des espèces qui forment le plus sou- vent des hybrides. Ils se croisent aussi entre eux et nous en avons vu des pro- duits dans l'herbier Bicknell [B. cœsias X tomentosas, env. de Bajardo**, bassin de la Nervia). Plusieurs membres de notre groupe B. dametornm ont peut-être la même origine. — Les B. cœsias X idieas, gén. très répandus, se rencontreront prob. chez nous. — Certains produits des B. csesius et ulmifolius n'ont pas été séparés par nous du B. dameloram (no 712). — Nous avons récolté et observé dans une dizaine de localités de notre circonscription le B. tomen- tosas X altnifolias. Ces éch. ont été reconnus comme tels par MM. Gremli et Boulay. Ce dernier a annoté plusieurs de nos provenances : « Ce n'est pas exac- tement le B. coltinas DC, de Montpellier, mais il est bien voisin de cette espèce qui est du reste un hybride analogue ». Voy. Loret FI. Afontp. éd. 2, p. 161, sur le B. collinus DC. et aussi Boulay Rubi gall. exsicc. no 125 ! (Gall., Hérault). — Nous avons de deux localités (entre Peira Cava et Lucéram!!, et Saint-Martin Vésubie!; des éch. attribués par MM. Boulay et Gremli à un B. tomentosas X pabescens^. — Enfin un éch. de l'Esterel (leg. Legré 5-6 jul. 1896) a été annoté par M. Focke : B. incanescens X tomentosas ? — L'accord n'ayant pu être fait sur d'autres formes hybrides, quanta leur origine, nous nous abstiendrons d'en parler. * 11 en est cependant qu'on a trouvées fertiles ! — Le fait que les drupéoles servent de pâture à plusieurs oiseaux explique d'ailleurs très naturellement l'apparition de certains hybrides dans des localités où leurs parents manquent. 2 Voy. Lefèvre in Bull. soc. bot. Fr. 1877, p. 36G. ^ M. Focke a vu dans l'éch. de Saint-Martin Vésubie un R. tomentosus X csesius. ROSACÉES 21 ROSA Linné Nous serions fort loin de considérer toutes les Roses énumérées ci-après comme des espèces, s'il fallait attribuer à ce terme le sens qu'il comporte géné- ralement dans notre Flore. A l'exception de trois*, nos 24 g-roupes sont géné- ralement admis aujourd'hui par les rhodologues les plus réducteurs, et nous avons suivi le plus autorisé d'entre eux, M. Crépin, dans son Tableau analy- tique des Roses européennes (in Bull. soc. bot. Belg. 1892, XXXI, 2, 66-92). Le savant monographe dit (op. cit. p. 92) que parmi les 31 espèces qu'il analyse « il en est d'ordre supérieur, devenues parfaitement isolées, très distinctes, et d'autres d'un ordre subordonné conservant encore des liens qui les relient plus ou moins étroitement entre elles «. Les recherches si consciencieuses de M. Crépin, poursuivies depuis près de trente ans, ont fait faire un pas immense à la science rhodologique, surtout en reléguant à leur place de nombreux micromorphes qui encombraient la nomenclature ; mais le spécialiste belge ne s'est pas pro- noncé encore sur la valeur taxinomique de chacun des groupes qu'il semble avoir admis définitivement. Une partie d'entre eux devra sans aucun doute, aux termes des lois de la nomenclature, être répartie en espèces et sous-espèces, avec variétés, sous-var., etc., à moins que, les conservant sous le nom d'es- pèces, on ne préfère attribuer une cote spéciale à chacun de ces groupes qui sont de valeur très inégale^. — Nous n'avons pas admis qu'il appartînt à l'au- teur d'une Flore dont l'aire géogr. est restreinte, d'opérer un tel classement, mais telle sera la première tâche d'un monographe du genre. — Parvenu au terme d'une cinquième étude sur les Roses, nous avons été amené à confirmer les conclusions auxquelles nous avions abouti, après notre ami M. H. Christ {Genre Rosa, trad. Burnat p. 7, 14-15, etc.), il y a plus de dix ans {Révision du Groupe des Orientales p. VI) au sujet du polymorphisme de tous les groupes qui constituent le genre Rosa et des limites incertaines que présente la grande majorité d'entre eux. Nous devons rappeler les définitions suivantes (voy. Burn. et Gr. Révision cit. p. VII) : les folioles seront dites elliptiques lorsqu'elles auront la forme d'une ellipse dont la long-, sera de moins de deux fois sa largeur; elliptiques-orbi- culaires et ellipiiques-oblongues exprimeront les passages à la forme arrondie ou à celle oblongue qui est pour nous celle d'une ellipse dont le grand axe dépasse deux fois au moins le petit. Le mot ové s'appliquera à une surface ayant la forme de la coupe verticale d'un œuf, le plus grand diamètre trans- versal étant au-dessous du milieu. Les urcéoles seront qualifiés de : globuleux. ' Qui sont les R. pervirens (n» 715 bis), dumetorum (n" 725) et Thuretii (n» 734.). Nous donnerons plus loin pour chacun d'eux les motifs qui nous les ont fait accepter sur le même rang que plusieurs de ceux admis par M. Crépin. 2 En suivant par ex. le procédé employé par M. Kocke {Syn. Ruhorum Germ.) ou celui adopté par Favrat [Cat. Ronces S,-0. Suisse). 22 FLORE DES ALPES MARITIMES ellipsoïdes, ovoïdes, ohovoïdes ou oblongs, suivant que leur section verticale présentera une surface orhicnlaire, elliptique, ovée, obovée ou oblongue. — Le mot glabre appliqué à divers organes (rameaux, feuilles, pédoncules, ur- céoles, sépales) signifie qu'ils sont dépourvus de poils simples, mais non par- fois de glandes sessiles ou stipitées, ou encore de sétules. Nos citations d'auteurs comprennent, en première ligne, les études de M. Crépin publiées dans les vol. VIII (1869) à XXXV (1896) du Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique (Crépin in Bull. Belg.). Nous men- tionnerons fréquemment les quatre fascicules (ann. 1894 à 1897), qui accom- pagnent la publication de V Herbarium Bosarum de MM. Pons et Coste (Pons et Coste Herb. Ros. n° — , et Annot. Herb. Bos. fasc. — ), fort instructifs pour nous en ce qu'ils renferment beaucoup de formes méridionales qui ont des rap- ports avec les nôtres. Une collection plus importante a été publiée par M. Crépin sous le nom d'Herbier des Bases (Crépin Herb. Boses) à la suite de ses excur- sions rhodologiques dans les Alpes centrales de l'Europe, de 1889 à 1894, 677 numéros. Cette collection a pu être consultée par nous grâce au très précieux don que nous en a fait M. Crépin*. 91-1. Ro8a seinper^irens L. Sp. éd. 1, p. 492,et herb.; Dille- nius Hort. eltham. tab. GGXLVI ! °^, ann. 1732 (sub : R. sempervirens Jungermanni Glus.); Ail. herb. \^; Guss. Syn./l. sic. 1,561! (excl. var. b et bb; conf. Burn. et Gr. Roses Italie p. 6-8) ; de Net. Rep. p. 139, et herb. !; Ricca Cat. Dlano e Cervo p. 24; Grépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 306, 310 et 333, XXV, 2, 202, XXXI, 2, 71 ; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 127 etSuppl. p. 48; Bicknell Flow. pi. Riv. pi. XXV, fig. A, et FI. ■Bordigh. p. 91. Exsicc : Bourg, pi. alp. mar. ann. 1861, sans n° = R. scandens Miller Garden. Dict. éd. VIII, n° 8 (ann. 1768) ; Ard. FI. alp. mar. p. 127 = R. atrovirens Viv. Ann. bol. 1, pars 2, p. 171 (ann. 1804) = R. stylosa Ricca 1. c. ?; non Desvaux. ' Il n'existe que trois de ces collections, l'une au Musée botanique de Bruxelles, l'autre au Musée d'iiistoire naturelle de Vienne et la troisième chez M. E. Burnat à Vevey (Crépin in Bull. Behj. XXVIII, 1, 14i). ■^ Linné (Sp. éd. 1 et 2) donne par erreur la Germanie pour unique tiabitat du R. sem- pervirens (espèce des régions méditerr. et de l'Europe mérid.-occid.), mais l'excellente figure de Dillenius à laquelle il renvoie, ne peut laisser aucun doute sur l'espèce qu'il avait en vue, la même d'ailleurs, désignée sous ce nom dans son herbier. (Voy. Déségl. Cat. p. 19; Crépin in Bull. herb. Boiss. V, 133). 3 Dans l'herbier d'AllIoni on trouve, sous le nom de R. sempervirens, une enveloppe avec 3 éch. sur deux pages, ils appartiennent à cette espèce et proviennent de Nice. Une autre enveloppe avec le nom de R. nicfeensis renferme une page et deux éch. dont l'un est un R. moschata Herrm. et l'autre un R. sempervirens L. — Le R. alba AH. FI. ped. n» 1800 est représenté aujourd'hui dans la même collection par un spécimen appartenant au R. moschata Herrm. Dissert. p. 15 (voy. Bert. FI. il. V, 215). ROSACÉES 23 Juin, çà et là fin mai sur le littoral. Assez répandu dans la région littorale, où il monte jusqu'à env. 700 m. s, m. *, d'Albenga ! ! ** (Badaro in Moretti Bot. it. 1826, p. 40) à Fréjus ! I *. Ardoino (Cat. p. 12) le dit rare autour de Menton. Dans la basse région montagneuse voi- sine de celle littorale, nous l'avons rencontré çà et là, dans la partie occidentale de notre dition, jusqu'à 25 km. de la mer. Stipules sup. des rameaux florifères ord. aussi étroites que les moyennes, ^én. étroites et bordées de g-landes plus ou moins longuement stipitées ou d'étroites laciniures; oreillettes souvent divergentes, acuminées ou cuspidées. Feuilles persistant durant l'hiver, celles moyennes des rameaux florifères 5, assez rarement 7 foliotées ; folioles épaisses, luisantes, gén. glabres, assez ra- rement pubescentes en dessous, ord. cuspidées, mais aussi acuminées ou aiguës, parfois même obtuses; dents simples, gén. étroites, peu profondes, acuminées et porrigées. Bractées primaires ord. réfractées après l'anthèse. Inflorescence pluriflore ou uniflore^. Sépales ext. courts, entiers ou avec i~3 (rarement 3-4) ti'ès petits appendices latéraux, rarement foliacés. Disque plan ou peu co- nique. Styles agglutinés {très rarement écartés les uns des autres) en colonne grêle, égalant env. les étamines, velue, parfois glabre. Var. p microphylla DG. Cat. hort. monsp. p. 138, et herb. DC. ! ; Burn. et. Gr. Roses alp. mar. p. 128, et Suppl. p. 48 et 84 (stylis villosis) = Rosa prostrata DG. 1. c, et herb. ! (stylis glabris) = R. arvensls var. prostrata Thory Prodr. p. 135 (sec. Déséglise Cat. p. 41); Ser. in DG. Prod. II, .597; herb. ThuretI = R. sempet'virens var. c niinor Guss. Syn. /?. sic. 1, 561, et herb.î Leca f ! ** près d'Albenga ; Bussana !, entre San Remo et San Romolo I, Rio dei Rossi près Isolabonal, Rocchetta Nervina! (Bicknell FI. Bor- digli.** p. 92, et herb.!); Saint-Jean de la Rivière!!*; rochers au mont Boron!* près Nice (herb. L. Marcilly) ; Yaugrenier près d'An- tibes! ! * (herb. Thuret sub : R. arvensis prostrata). Tiges couchées; folioles médiocres ou petites, gén. moins grandes que dans le type le plus répandu ; fleurs souvent solitaires (au moins chez nous). Les styles de la plupart des éch. de notre dition sont velus, parfois modérément ; ils sont souvent glabrescents dans nos éch. de Leca et glabres dans ceux de Saint- Jean. Var. 7 Bicknellii Nob. ' SoUa (in Bull. soc. bot. ital. 1896, p. 215) a vu le R. sempervirens monter en Tos- cane jusqu'à 930 m., et Strobl (Bull. cit. 1893, p. 202) à 800 m. sur l'Etna. 2 Sur 1000 inflorescences, M. Crépin a compté 110 uniflores et 590 pluriflores (Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 2, 49). 24 FLORE DES ALPES MARITIMES Près du torrent Merdanzo, rive droite, entre Apricale etBergil**, du bassin de la Nervia (leg. Bicknell 14 jun. 1894). Pétioles, pédoncules et urcéoles munis de très nombreuses g-Iandes stipitées qui descendent, nombreuses aussi^ sur les ramuscules florifères, mêlées à quelques fins aig-uillons sétacés. La nervure médiane inf. des folioles montre aussi quelques glandes stipitées. Du reste, nulle différence avec le type le plus répandu du R. sempervirens. C'est là une variété, ou plutôt une variation, pa- rallèle à celle gallicoides du R. arvensis, et de même valeur; elle est certaine- ment bien moins répandue que cette dernière. Nous ne l'avons vue mentionnée dans aucun auteur i. Dans la diagnose spécifique que nous avons donnée plus haut, nous avons indiqué en italiques les caractères de la section des Sijnstylx Crépin (in Bail. Belg. XXXI, 2, 68) à laquelle appartiennent seuls nos nos 714, 7i5 et 715bis. Lorsqu'on constatera la présence de ces divers caractères, on ne pourra pas chez nous confondre ces trois Roses avec d'autres, en particulier avec le R. sty- losa et avec certaines formes aberrantes des R.canina et clametoriiin qui pos- sèdent parfois dans notre dition des styles plus ou moins allongés et en colonne. — On pourra rencontrer cà et là certains cas embarrassants; ainsi M. Bicknell a observé entre Pigna et Buggio!** (bassin de la Nervia) un R. sempervirens! à colonne stylaire (hérissée) très courte et à peine saillante hors du disque plan au-dessus duquel les stigmates serrés et étages formaient un capitule conique. Les trois échantillons que nous avons vus avaient été attribués par M. Bicknell au R. arvensis ; leurs folioles étaient plus ou moins aiguës, parfois obtuses, pubescentes sur la nervure méd. inf.; ils présentaient 10 inflorescences uniflores et 2 biflores. — Dans notre circonscription nous avons vu des formes du R. sem- pervirens qui possédaient parfois, avec des tiges basses et couchées, des folioles gén. 7 foliotées, une dentelure plus large et peu profonde, des pétioles pubes- cents ainsi que la nervure méd. inf. 2, une colonne stylaire velue seulement vers sa base, ou glabre; tels sont les caractères que nous avions observés sur une var. nicxensis Burn. et Gr. (Roses Alp. mar. Siippl. p. 49) mais ils ne sont pas concomitants et nous les avons retrouvés çà et là, isolément ou en partie seulement réunis. — Le caractère tiré de la position des bractées ne peut être utile lorsque l'inflorescence est uniflore et que le pédoncule naissant directement de l'entre-nœud supérieur d'un ramuscule est privé de bractée, mais nous avons assez fréquemment rencontré des R. sempervirens à bractées primaires dressées, et aussi certaines provenances de la var. microphijlla offrant ce même caractère. Nous avons donné autrefois des détails sur cette dernière variation (Roses Alp. mar. Siippl. p. 43 et 83). — M. Bicknell a rencontré dans les bois du mont • « L'apparition de fines glandes ou de sétules glanduleuses sur la tige et les rameaux est rare (dans les Hosse Synstijlse). Je l'ai constatée dans les R. anemonœflora et dans certaines variétés des R. moschata et R. arvensis. Dans les R. multiflora et R. setigera, les glandes des pédicelles se prolongent parfois sur les entre-nœuds de l'inflorescence » Crépia in Bull. Belg. XXV, 2, 171. 2 II a été observé des formes du R. sempervirens à nervures toutes pubescentes, mais elles sont fort rares et manquent jusqu'ici à notre dition. ROSACÉES 25 Neveira!** (entre Taggia et Ceriana, 9 sept. 1894) une forme assez origi- nale, à feuilles moyennes avec 7 folioles très grandes, arrondies à la base et insensiblement atténuées depuis leur tiers inf. environ, jusqu'au sommet (long. 60-70 mm., larg. 18-20 mm.), ressemblant à celles les plus étroites d'un Ci/nancham Vincetoxicam. On voit que les caractères indiqués comme sectionnels n'ont pas dans nos Synstylx une valeur absolue, ils font souvent défaut, et ils se retrouvent çà et là dans d'autres sections ; ils sont tous quantitatifs. Quant aux caractères spéci- fiques que nous avons ajoutés dans notre diagnose pour permettre la distinction entre les R. sempervirens et arvensis, ils sont variables (stipules, dentelure et bractées) ou d'une appréciation souvent difficile (persistance des folioles, excellent caractère biologique, et direction des bractées) ou encore sans valeur pratique pour la détermination (inflorescence). Il est aussi des caractères com- muns aux deux Roses, lesquels présentent des variations, par ex. la présence générale de glandes sur les pédoncules et sépales qui se montrent parfois lisses; les appendices des sépales peuvent être nuls, ou apparaître mais très gén. peu développés et rarement subfoliacés; en dehors de notre dition il a été observé des R. sempervirens à sépales fortement appendiculés avec 1-4 pinnules dont les plus grandes étaient même dentées à leur base (voy. Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 313). — En présence de ce polymorphisme, on comprend que les deux types dont il s'agit, très distincts dans la grande majorité des cas, soient parfois d'une détermination très délicate, et les exemples des fausses attributions que nous avons donnés plus haut peuvent s'e.Ypliquer. — En ce qui concerne les R. sempervirens et moschata, groupes de même valeur relative que les deux précédents, décrits comme des groupes primaires par tous les rhodologues, nous avons constaté les mêmes faits (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 6-9) car « il n'y a rien d'absolu dans les caractères assignés à ces deux espèces » a dit avec raison M. Crépin (Bull. Belçj. XVIII, 1, 306, ann. 1879)'. ^"ft 915. Rosa arvensis Hudson i^Z. a?2gf/. éd. 1, p. 192 (ann. 1762); L. Mant. ait. p. 245 (ann. 1771); Bert. FI. it. V, 205 (excl. syn. Gussone)'-*; de Not. Hep. p. 139, et herb. ! ; Burn. et Gr. Roses alp. inar. p. 125 et Suppl. p. 43 et 83 ; Crépin in Bull. Belg. XVIIl, 1, 323-336, XXV, 2, 203, XXXI, 2, 71; Bicknell FI. Bordigh. p. 92; non Ail. FI. 1 M. Crépin ajoute ici : « Ces espèces sont néanmoins parfaitement distinctes; mais malgré ce défaut de constance absolue, on parviendra toujours, par une comparaison soigneuse, à retrouver dans toutes les formes des deux types un ou plusieurs caractères essentiels qui sont propres à ceux-ci ». Cette affirmation est trop rigoureuse, et les ren- seignements que nous donnerons plus loin sur le R. pervirens montreront que les R. sempervirens et arvensis ne sont pas les espèces nettement isolées qu'on admettait il y a quelques années. 2 Bertoloni donne le R. dumetorum Oussone Prod. fl. sic. 1, 577 comme synonyme du R. arvensis Huds., mais les éch. que nous avons vus dans l'herb. de Gussone se rappor- taient au R. dumetorum Thuill. — Bertoloni indique deux localités siciliennes pour le R. arvensis, Rose qui n'a pas été observée jusqu'ici dans la Sicile. 26 FLORE DES ALPES MARITIMES ped.^ = Rosa sylveslris Herrmann Dissert, do Rosa p. 10 (ann. 1762); H. Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr. II, 773= R. repens Scop. FI. carn. éd. 2, I, 355 (ann. 1772 !); K. Koch Dendrologie 1, 264 (ann. 1869); Garcke FI. Deutschl. éd. 12, p. 138 et éd. 17, p. 168. Juin, et juillet dans les stations les plus élevées. Rare dans la région littorale (moins de 12 km. de la mer, et au-dessous de 800 m. s. m.), d'où nous l'avons vu : près de Torria ! ! **, route d'Oneglia à Pieve di Teco^: près S» Brigida du mont Faudo ! I ** : près de San Romolo sur San Remo! !**; entre Apricale et Bergil ! **, bassin de la Nervia. — Perreymond (Cflt. Fréjus p. 70) l'indique dans la vallée du Reyran* non loin de nos limites occid., en mai, station qui doit être à une alti- tude bien moins élevée que les précédentes. — Il est assez répandu dans la région montagneuse; où nos éch. ont été récoltés sur les ver- sants mérid, de nos Alpes, entre 400 et 1200 m. s. m., une fois vers 1300 m. (Colla di Gosio** près Cosio d'Arroscia), et sur ceux sept, depuis 1400 m. (près Valdieri les bains) jusque dans la plaine du Pié- mont (env. de Mondovi, de Guneo, etc.). Stipules sup. des rameaux florifères ord. aussi étroites que les moyennes, souvent plus laro'es que dans le n" 714 et bordées de glandes sessiles ou briève- ment stipitées, à oreillettes ord. aiguës et dressées. Feuilles tombant durant l'hiver, celles moyennes des rameaux florifères 7 et assez rarement 5 foliotées; folioles plus ou moins minces, non luisantes en dessus, souvent glaucescentes en dessous, glabres ou plus ou moins pubescentes sur l'une des faces ou sur les deux, gén. aiguës ou obtuses, rarement cuspidées, avec des dents simples, parfois irrégulières, très rarement doubles, larges, assez profondes et étalées. Bractées primaires restant ord. dressées. Inflorescence plus souvent uni- flore que pluriflore^. Sépales et styles comme dans le no 714, mais colonne stylaire toujours glabre. Var. /3 gallicoides Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 44 = R.bibracteata var. Lloyd FI. Ouest Fr. éd. 2, p. 180 (ann. 1868)= R. stylosa var. gallicoides Baker Mon. hrit. Roses in Linn. Soc. Journ. vol. XI, 240 (ann. 1869). Exsicc. : Bsenitz Herb. europ. ann. 18811, leg. Fraser (Anglia) = R. gallicoides Déségl. Cat. p. 49; Grépin in Bull. Belg. * Sous le nom de R. arvensis, on ne trouve dans l'herbier d'Allioni que deux spécimens appartenant à un R. canina du groupe lutetiana, à dents foliaires simples. 2 Ricca {Cat. Diaiio e Cervo) n'a pas vu ce Rosier dans sa circonscription, presque exclusivement littorale, mais très voisine de Torria. •* Sur 1000 inflorescences, M. Crépin a compté 663 uniflores et 337 pluriflores (Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 2, 49). ROSACÉES 27 XVIII, 1, 325; Rouy Suites FI. Fr. fasc. 1, p. 80-85 = R. paradoxa Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 126 (ann. 1879) = R. arvensis X sepiuni Christ! in Journ. ofBot. may-june 1876 = R. arvensis forma galHcoides Gelmi Rose del Trenlino p. 43 (ann. 1886) ! sec. spec. auct. = R. ar- vensis var. Exsicc. Pons et Coste Herb. Ros. ann. 1894, no» 10! et 11 ! (Gall. occid.) et Annot. Herb. Ros. fasc. 1, p. 11 = R. adenoclada F. Hy in Exsicc. Soc. étud. FI. fr. helv. ann. 1894, n''380! (Gall. occid.). Entre la vallée de la Nervia et Gola di Gota** (Bicknell FI. Bordigh. p. 92); bois sur les pentes du mont Farguet près de l'Escarène ! ! *, 11 juin 1875; descente du col de Braus surSospel! !-, 25 juin 1879. — Dans l'herbier de Notaris se trouve (sans détermination) une forme de la var. galHcoides \ avec la mention: in alpibus marit. de Breglio (?) jul. 1843. Sommet des tiges et ramuscules florifères munis ainsi que les pétioles, pédon- cules et urcéoles, de g-landes stipitées plus ou moins nombreuses, mêlées ou non à de fins aiguillons sétacés qui se retrouvent parfois sur le vieux bois; folioles gén. à nervure médiane inf. (et parfois les latérales) modérément glanduleuse ; den- telure un peu irrégulière, ou double, plus ou moins glanduleuse. — Cette forme n'est guère qu'une variation du Rosa arvensis « dans laquelle l'excès des glandes produit une série de différences qui, au fond, se réduisent à un seul et unique caractère qui n'altère en rien l'essence même de l'espèce » suivant M. Crépin op. cit. XVIII, 1. c. qui, ainsi que Lloyd, signalait il y a une vingtaine d'années ces formes glanduleuses, et ne leur attribuait avec raison que peu d'importance taxinomique. Les variations du R. arvensis sont nombreuses, comme celles du R. semper- virens; l'arbrisseau, souvent bas, à tiges couchées ou décombantes, se montre parfois élevé (jusqu'à 2 m.) et peut avoir des tiges plus ou moins dressées. Les caractères attribués aux stipules ne sont pas toujours constants. Le nombre des folioles et leur forme, leur consistance et couleur, subissent çà et là des variations dans les formes les plus typiques; les folioles gén. glabres sup. avec une pubescence réduite à celle des nervures inf., peuvent être entièrement glabres, ou (jusqu'ici en dehors de notre dition) pubescentes sur le parenchyme de leurs deux faces, parfois abondamment sur celle inf. ; la dentelure est par- fois presque double ou présente çà et là un à deux denticules, tel est le cas des ex. du n" 12! de Pons et Coste Herb. Ros. (Gall., Maine-et-L.) (]ui montrent en Outre des folioles luisantes, elliptiques, très aiguës, à dents étroites. Les bractées primaires sont parfois nettement réfléchies. Les pédoncules gén. assez peu glan- duleux, peuvent être lisses, ou aussi chargés de glandes qu'ils le sont souvent dans le R. sempervirens. L'urcéole petit ou médiocre varie de la forme allongée à celle subglobuleuse; il peut être lisse ou très hispide-glanduleux. Les sépales sont presque toujours réfléchis, comme dans tous les R. Sijnstylse, « mais il n'est pas très rare de trouver (dans le R. arvensis) les réceptacles couronnés par les sépales franchement relevés » Crépin in Bull. Belg. XXXII, 1, 98. La 28 FLORE DES ALPES MARITIMES corolle blanche, comme dans le n" 714, peut être rosée (éch. liguriens cités Roses alp. mar. Siippl. p. 82) ou « irrégulièrement maculée de rose ou de rouge » (DufFort in Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 26). Le disque est gén. plan ou peu mamelonné, mais il peut être, comme dans le n" 12 cité ci-dessus, très conique, la colonne saillante des styles restant allongée. Les styles qui sont parfois libres et non agglutinés, tout en conservant la longueur qui leur est habituelle dans ce type, peuvent aussi être exceptionnellement en colonne très courte, et pareille à celle dont nous avons parlé plus haut pour le R. sempervi- rens, par ex. dans des éch. récoltés par M. Bicknell au mont Alto!** (bassin de la Nervia). M. Christ (Rosen Schw. p. 197) ainsi que nous, avons observé en Suisse des styles libres dans le R. arvensis. M. Crépin en a signalé çà et là dans les Sipistylse, comme aussi dans le R. stylosa {Bull. Belg. XXXI, 2, 68). M. Gelmi [Rose del Treniino p. 42) a décrit une var. du R. arvensis qui ne paraît pas être rare aux env. de Trente ; il nous en a envoyé de beaux éch. possédant des styles plus courts que les étamines, à peine saillants hors du disque et parfaitement libres. — Nous n'avons pas encore vu des éch. du R. çrvensis à styles velus. Caldesi [Fl.favent, tentam. p. 99) a signalé une va- riété qui doit posséder une colonne stylaire munie de poils rares. Dans la grande majorité des cas la confusion n'est pas possible entre les R.sempervirens et arvensis. Ces Roses ont longtemps passé aux yeux des spé- cialistes pour des groupes parfaitement distincts et nettement séparés l'un de l'autre. Vers 1869 la découverte dans la France mérid. du R. pervirens Gren., décrit en 1879 seulement par M. Crépin [Bail. Belg. XVIII, 1, 315)' a montré qu'il pourrait bien exister des formes intermédiaires entre ces deux espèces. On avait rencontré déjà antérieurement dans la France occid. certaines formes attribuées au R. bibracteata Bast. in DC. FI. fr. V, 537'^, lesquelles « se dis- tinguent parfois avec peine des R. arvensis et sempervirens » Lloyd FI. Ouest Fr. 1854, p. 156. (Voy. sur l'espèce de Bastard : Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 328-332, Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 47). En 1877 (in Flora, p. 444) M. Christ disait avoir reçu de Faenza (Italie) une série inextricable de varia- tions (hybrides?) entre les/î. arvensis ti sempervirens (voy. Caldesi Fl.favent. tentam. p. 99). En 1882 et 1883 nous avons décrit et étudié sur le vif un R. An- dorx (Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 45 et 82) qui pour nous était bien nettement intermédiaire entre ses deux parents. Entre 1894 et 1897, la publication des exsiccata de l'Herb. Rosarum de MM. Pons et Coste a beaucoup avancé la connaissance de ces formes ambiguës que nous réunissons aujour- d'hui sous le nom de R. pervirens Gren. Ces nombreuses formes, très variées, ont-elles une origine hybride, sont-elles des formes intermédiaires^, ou doivent-elles être envisagées comme des variétés reliées à l'une ou à l'autre des deux espèces voisines? Les avis des rhodologues * Cette description ne s'applique qu'à l'une des très nombreuses formes du groupe R. pervirens, tel que nous le comprenons. 2 Le R. bibracteata Bast., d'après les éch. authentiques que nous avons vus, n'est qu'une variation du R. arvensis (voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 47-48). 3 Voy. sur ces formes : Christ G'e«re Rosa, traduct. E. Burnat, p. 28, 38 et 40. ROSACÉES 29 OQt été très divers sur une partie au moins de ces Roses (voy. Martin in Bail, soc. bot. Fr. 1893, p. 293; Pons et Coste Annot. Hevh. Ros. fasc. 1, p. 6-10, fasc. 3,p. 10 et 4, p. 8; Duffort in ^««o^. cit. fasc. 2, p. 23, fasc. 3, p.45et 4, p.34; Crépin annot. in herb. Burnat)'. A la suite d'un examen attentif, nous repous- sons la dernière hypothèse, pour une partie au moins des exsicc. cités et des éch. de nos trois localités des Alpes marit. Il n'est g'uère possible d'ailleurs d'admettre une orig-ine hybride pour l'une de ces dernières provenances (Andora) récoltée fort loin de l'aire du R. arvensis-. En ce qui concerne d'autres spéci- mens que nous avons vus de notre circonscription et d'ailleurs, nous ne sau- rions émettre un avis. II nous paraît cependant que dans le dép. de la Charente il existe de fortes présomptions en faveur d'une origine hybride, par le fait que les formes intermédiaires ne semblent apparaître qu'au point de jonction de l'aire des parents supposés! ; ces dernières formes frappent encore par une végé- tation luxuriante et par leur stérilité partielle ou complète, caractères qui sont souvent ceux des produits croisés. — Ajoutons enfin que la recherche de l'ori- gine hybride par l'examen des caractères morphologiques (voy. Christ Genre Rosa, trad. Burnat, p. 36-42) est rendue ici particulièrement difficile en raison de la variabilité de tous les caractères des deux ascendants supposés. A l'exemple de ce que nous avons pratiqué pour certaines espèces du genre Potentilla [P. canescens et coltina) nous réunissons en un même groupe, sous le nom de R.pervirens, toutes les formes intermédiaires dont nous venons de parler, qu'elles soient hybrides ou non. Un tel groupe nous paraît constitué avec des éléments analogues à celui du R. Chavini\ ce dernier réunit des formes intermédiaires, probablement parfois hybrides, très variées aussi, entre les R. montana et glaiica. Le groupe du R. Tharetii que nous avons été amené à établir entre les R. sicula et gliitinosa n'est pas sans avoir quelques rapports avec les deux groupements intermédiaires dont nous venons de parler. — Notre manière de voir, surtout lorsqu'il s'agit de mettre en lumière les rapports étroits qui relient des espèces considérées jusqu'ici comme étant de premier ordre, ne sera sans doute pas facilement admise par les partisans de l'espèce isolée dans le genre Rosa ; mais nous sommes convaincu que plus les recherches des spécia- listes se multiplieront, plus aussi le nombre de ces intermédiaires augmentera, non seulement entre les groupes secondaires ou espèces dites subordonnées, mais entre plusieurs espèces considérées jusqu'ici comme parfaitement limitées. 1 Voy. note 1, page 30 du présent volume. 2 II paraît en être de même d'un R. sempervirens var. puherula Coste (Pons et Coste op. cit. fasc. 1, p. 6), forme que nous rattachons au R. pervirens et qui a été trouvée dans un district où le R. arvensis n'est pas rare, mais où le R. sempervirens typique n'est pas représenté. Ce soi-disant /{. sempervirens a des feuilles caduques quoique assez épaisses, des stipules tantôt acuminées ou cuspidées, tantôt aiguës (nos éch.); ses feuilles moyennes sont 7 foliolées; ses folioles à dentelure gén. moins superficielle que dans le R. sempervirens, relativement assez large, sont pubescentes, parfois sur les nervures se- condaires et jusque sur la nervure méd. sup.,àcôlé d'autres folioles parfaitement glabres; son inflorescence est presque toujours uniflore (dans nos éch.) ; ses styles sont glabres. — Dans le fasc. 3 des Annot. (n» 135), M. Coste dit qu'il n'hésite pas à rattacher aujourd'hui son R. sempervirens \av. puherula au R. pervirens. — Voy. encore sur l'isolement fré- quent du R. pervirens par rapport aux deux espèces voisines : Coste in Pons et Coste op. cit. fasc. 3, p. 10-13. 30 Flore des alpes maritimes ^"f ïlôbis. Kosa |»epwirens Grenier ap. Grépin in jÇî^^^.^eZ^r. VIII, 1, 257, sine descr. (ann. 1869); Grépin op. cit. XVIII, 1, 315 (ann. 1879) et XXXIII, 1, 130; Martin in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1893, p. 293. Exsicc. : Pons et Goste Herb. Ros. nos i;33I, 134!, 215! et 217! (Gall., Aveyron et Lot); Soc. étud. FI. fr. helv. 1896, n° 608! (Avey- ron) = R. engolismensis et irregularis Déségi. et Guillon in Ann. soc. bol. Lyon, ann. IX (1880-81, publ. ann. 1883) p. 6 et 7(conf. Pons et Goste Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 26) = R. Andorœ Burn. et Gr. Roses alp. mar. Siippl. (ann. 1882-83) p. 45, 61 et 82-83 = R. arvensis, forme in- lerm. entre les R. arvensis et setnpervirens Exsicc. Soc. dauph. n°5584! (Gall. occid., leg. Guillon, ann. 1889) = R. sempervirens var. puberula Goste in Pons et Goste Annot. cit. fasc. 1, p. 6, et Exsicc. Herb. Ros. no3! (Aveyron) = R. sempervirens var. glandulosa Goste in Annot. cit. p. 7, et Exsicc. Herb. Ros. nos 41 et 216! (Aveyron) = R. sempervirens var. brevepubens Goste va. Annot. cit. fasc. 1, p. 9, et Exsicc. cit. n" Q\ (Avey- ron) =i2. sempervirens \a.r. pet'virens Pons et Coste Annot. cit. fasc- 1, p. 8 et 10, et Exsicc. cit. nos 5? (Aveyron) et 8? (Gard) = R. arvensis X sempervirens Duffortin Annot. cit. fasc. 2, p. 25, fasc. 4, p. 34, et Exsicc. cit. nos 119! (Gharente)et 277! (Gers) =: R.pervirens var. puberula Goste in Exsicc. cit. ann. 1896, n» 135!, et in Exsicc. Soc. étud. FI. fr. helv. ann. 1896, n" 607? (Aveyron) = R. Duffortii {arvensis X sempervirens) Pons et Cofite Annot. cit. fasc. 3, p. 45, et Exsicc. Herb. Ros. nos 20i !, 205!, 206! (Gall., Gers); Soc étud. FI. fr. helv. ann. 1896, n" 6141 (Gers). Environs d'Alassio, au bord de la Merula près San Pietro d'An- dora I ! **, à 2 km. de la mer et env. 20 m. ait. s. m., auprès de nombreux massifs de Nerium Oleander (13 juin 1879, fl.) ; entre Onegiia et Pieve di Tèco, à Pian Rossa près Torria ! ! **, env. 12 km. de la mei^alt. 3-600 m. s. m. (23juin 1891, fl.); entre San Bartolommeo et le mont Grande!!**, env. 15km.de la mer, vers700m.alt. (2 juill. 1882, fl.); entre Apricale et Bajardo ! I **, bassin de la Nervia, ait. 5-600 m. s. m. (24 juin 1886, fl.) 1. Nous avons donné des détails minutieux [Roses alp. mar. Siippl. p. 45, 82 et errata p. 61) sur nos provenances de 1879 et 1882 lesquelles ne sont d'ailleurs ^ M. Crépiii qui a vu nos nombreux éch. des Alp. mar. (sauf ceux de Torria), a annoté comme suit ceux d'Andora : « Ce Roua continue à me paraître une var. du R. arvensis. La colonne stylaire est plus souvent un peu velue (V3 inf.) que tout à fait glabre ». (Nous avions dit de ce R. Andone (1. c.) : colonne glabre ou munie de quelques poils). — Ceux de San Bartolommeo : « fl me semble que ce Rosa ne peut être rattaché à votre var. d'Andora ; je suis assez porte à y voir une var. du R. sempervirens ». — Enfin sur ceux d'Apricale M. Crépin a noté : « Je réserve mon jugement sur ce Rosa. Est-il bien une lorme intermédiaire, ou serait-ce un hybride des R. arvensis et sempervirens? ». ROSACÉES âl point identiques; il nous est impossible, aujourd'hui comme en 1883, de les rat- tacher à l'un plutôt qu'à l'autre des deux types auxquels ils confinent. Nous en pouvons dire autant de nos éch. de 1886 et 1891 qui diffèrent aussi les uns des autres. 11 en est de ces quatre formes comme de celles que nous avons vues dans les collections récemment publiées. Ces intermédiaires sont si variés qu'il est absolument impossible de les comprendre dans une même diagnose ; rares chez nous, ils ne seront pas très difficiles à reconnaître pour les botanistes qui auront bien étudié les deux types voisins. 116. R. gallica L. Sp. éd. 1, p. 492 (maie), ann. 1753, et éd. 2, p. 704 (ann. 17G2); All.(?) Fl.ped. nol797<; Crépinin Bull. Belg. XVIII, I, 343, XXXI, 2, 72; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 123 et Suppl. p. 42 = R. pumila Scop.(?) FI. carn. éd. 2, I, 353 (ann. 1772); Jacq. FI. ausir. II, 59, tab. 198 (ann. 1774) sec. spec. auct. in heib. Ail. I ; Ail. FI. ped. n° 1802, et herb. ! ; Bert. FI. it. V, 210 = R. auslriaca Grantz Sllrp. austr. éd. 1, II, 33, err. 36 (ann. 1763); Ard. FI. alp. mar. p. 129 = R. gallica, pumila de Not. Rep. p. 139, et herb. ! En Italie (nos éch. en fleur de fin mai à fin juin), clans la partie sept.- orient. de notre circonscription : Près de Bagnasco I ! sur le Tanaro, en montant au Bric del Bava, vers ëOO m. s. m. ; entre San Michele- Mondovi el Niella-ïanaro! I ; entre Briagiia et Niella T. ! ! — M. Inge- gnatti {Cat. Moml.) ne mentionne pas celle espèce autour de Mondovi, mais Benedetti (Cat.ms.) comprend les Rosa gallica eipumilaau nombre des plantes spontanées des env. de Guneo. — En France (nos éch. en fleur en mai et juin) dans l'ouest de notre dition : Bois de l'Abbé près de Villars du Var! (herb. Thurel, sub: R. austr iacaCranlA, Déséglise I; leg. fl. 7 mai. 1862); Conségudesl (Consolât); près de Sigale!, aux Mourelières (Barlet leg.) ; entre Sigale et Aiglun ! ! ; près de Salla- griffon 1 1; massif du Tanneron : entre les Gourrins et les Muletiers 1 I, vallée du Biançon. Arbrisseau peu élevé, souvent nain, à souche long-uement traçante. Aiguil- lons très inégaux, les plus forts droits ou arqués, les plus faibles sélacés et droits, presque toujours entremêlés d'acicules glanduleux et de g-landes stipi- lées (qui disparaissent ord. sur le vieux bois). Slipules assez étroites. Feuilles 1 Dans l'herbier d'AUioni on trouve une enveloppe avec le nom de R. (jallica, ren- fermant un ex. (le /?. damascena Herrmann, ann. 1762, Miller, ann. 1708 (prob. un /?. (jaUica X canina. Conf. Crépin in Bull. Belg. XVIII. I, 358 et in Bull, llcrl). Boins. V, 156). Une seconde enveloppe, avec le nom de R. pumila, contienl deux éch. du R. (jallica, envoyés par Jacquin. Une troisième, avec le nom de R. Eijlanteria L., renferme trois éch. dont l'un appartient au /?. a//ya L. (prob. /?. f/n///frt X canina. Conf. Christ Rosen Schw. p. 207), un autre au R. gallira, et un troisième au R. lulea Miller. 32 FLORE DES ALPES MARITIMES moyennes des rameaux florifères, le plus souvent 5 foliolées, parfois 3 fol., assez épaisses et coriaces, à nervures saillantes en dessous, à face inf. plus ou moins pubescente ; dents larges et peu profondes, tantôt munies de glandes rem- plaçant les denticules souvent rares, tantôt sans glandes; glandes sous-foliaires nulles ou rares sur les nervures latérales. Pédoncules hispides-glanduleux, le plus souvent solitaires^ et sans bractée à la base. Sépales restant réfléchis après la floraison, ord. grands et à pinnules nombreuses. Pétales gén. grands, d'un rouge plus ou moins foncé, parfois d'un rose vif. Styles non soudés hors du disque, et plus courts que les étamines, velus-laineux, rarement (chez nous) presque glabres. Cette espèce (section Gallicx Crépin in Bail. Belg. XXXI, 2, 70) est, de même que les R. pimpinellifolia et alpina (sect. Pimpinellese Christ Rosen Schw. p. .33) l'une des mieux isolées de notre région. — Le R. gallica ne peut guère être confondu qu'avec quelques-uns des nombreux hybrides auxquels il donne naissance, et avec le R. Jiinchillii Besser (ann. 1816), Crépin Bull. Belg. XVIII, 1, 231 et 364 = R. trachyphi/lla Rau (ann. 1816), qu'il ne serait point impossible de rencontrer dans nos régions'^. Le R. Jtindzillii se distingue du R. gallica (Crépin 1. c.) par : taille ord. plus élevée, aiguillons gén. plus ro- bustes, assez rarement mélangés d'acicules glanduleux vers les extrémités des rameaux florifères ; feuilles moyennes normalement 7 foliolées, à folioles gén. plus longuement alténuées-aiguës, à glandulosité de la face inf. souvent bien plus accusée; dentelure moins large, moins ouverte, plus saillante ; stipules sup. et bractées plus dilatées; inflorescence moins pauciflore^; corolle gén. moins foncée. — M. Crépin {Bail. Belg. XVIII, 1, 305) disait que la place du R. JaiHhillii lui paraissait être à côté du R. gallica. Plus tard, le savant rho- dologue l'a rangée dans une sous-section spéciale, à la fin de sa section des Caninee qui suit celle des Gallicx. M. Christ {Genre Rosa, trad. Burnat, p. 45) est porté à admettre pour le R. Jandzillii une origine hybride ancienne, avec descendance fertile et stable. Quoi qu'il en soit, cette Rose est remarquable par la place qu'elle occupe entre les sections Gallicx et Caninx Crépin ; elle n'est pas toujours facile à séparer avec certitude des hybrides du R. gallica avec le R. canina (voy. à ce sujet la note 1, page 34). Le R. gallica donne naissance à des produits croisés nombreux dont l'un des parents, d'après les hybrides connus aujourd'hui, pourra être chez nous l'une des Roses suivantes : R. arvensis, canina, dumetorum,glauca,corii/olia, vabiginosa, agrestis ou tomentosa (voy. Christ Genre Rosa, trad. Burnat p. 54 1 Sur 1000 innorescences, M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 35) a trouvé 790 uni- flores et 210 pluriflores, ces dernières presque toutes biflores. 2 Voy. sur l'aire du R. Juiuhillii : Bull. soc. bot. ital. ann. 189C, p. 73. — Ignoré des anciens botanistes, et souvent mal connu des auteurs modernes, ce groupe spécifique a une distribution géogr. qui n'est peut-être pas encore bien établie. Ainsi nous avons trouvé le H. Jundzillii entre les R. gallica d'un envoi qui nous a été fait de la vallée Varenna près Pegli (Ligurie occid), localité fort éloignée de celles connues jusqu'ici pour la pre- mière de ces espèces. — Huet {Cat. Prov. p. 51) dit posséder en herbier le R. tracligpliylla Rau, récolté par Shuttleworth à Laroque-Broussane (Var)? 3 Sur 1000 inflorescences : 692 uniflores et 308 pluriflores, ces dernières presque toutes bi ou Iriflores (Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 2, 38). ROSACÉES 33 et Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 80-H3). Ces divers hybrides possèdent les caractères les plus variés. Ainsi ([ue l'a fait observer M. Crépin, les groupe- ments que certains auteurs ont cherché à établir pour les hybrides : R. galUca X arvPTisis et R. qalUca X canina (incl. dnmetoriim), qui sont les plus fré- quents, sont absolument artificiels, leurs cléments ne tiennent pas ensemble, et ce serait faire œuvre vaine que de discuter ces nombreuses créations. Leur groupement repose le plus souvent sur l'indument des styles, leur agglutination et leur exsertion, mais nullement sur un ensemble de caractères. Notre dition ne nous a fourni jusqu'ici que le R. Polliniana Spreng. ^ R. gallica X arvensis, et le R. Chaberli Cariot^ R. gallica X canina^. Leur sy- nonymie n'est point aisée à établir. — Conformément à l'art. 37 des Lois de 1867 ^, nous nommons comme des espèces les hybrides dont l'origine n'est pas prouvée par voie d'expérience, et nous adoptons le nom du premier auteur qui, à notre connaissance, a mentionné l'une des formes quelconque de l'hybride que nous avons en vue. Y X Rosa Polliniana Sprengel /*/. min. cogn.pug. II, 66 (ann. 18L5)^; Pollini Viaggio al Lago di Garda p. 128 (ann. 1816); Déségl. Cat. p. 71 = R. piirnila var. p Pollinii Pollini FL veron. II, 143, tab. 1 (ann. 1822) = R. hybvida Schleicher Catal. ann. 1815, éd. 3, p. 24 (sans descrip.), PI. Helv. exsicc. cent. 1, n" 34 (sec. Déségl. Cat. p. 70), et herb. Schleicher, sec. Crépin in Ann. Conserv. et Jard. Genève 1897, p. 33 *; Reuter Cat. Genève, éd. 2, p. 73; non Villars Hist. pi. Dauph. ann. 1789 = R. geminata Rau^(?) 1 M. Crépin dans Fiori cl l'aoleLli FL anal. liai. vol. I, p. 592, ann. 1898, dit: « Le /?. ruhiijinosa X {jallica Christ (— H. consaïKjidnea Gren.) est indiqué dans les Alpes maritimes et les Apennins de Toscane (Borzi) ». M. Borzi dans son Comp. fl. forest. ital. p. 66 a en effet donné ce lenseignement. Mais d'après une obligeante commuiiicalion que nous a adressée le botaniste de Palerme « il n'est pas improbable qu'une erreur a été commise en ce qui concerne les Alpes maritimes ». — Voyez au sujet de la Rose hybride dont il s'agit: Crépin in Bull. Behj. XXXIII, 1, 102-104. Le R. gallica X rubinmosa a été découvert par Rapin et publié en 1861 par Reuter [Cat. Genève éd. 2, p. 72). 5 Cet article a été modifié en 1897 par les Hèijles de nomenclature adoptées par les botanistes attachés au Jardin et Musée de Berlin, et remplacé par l'art. 12 de ces Règles qui enjoint de désigner les hybrides en reliant les noms des parents par le signe X et en plaçant ces noms dans l'ordre alphabétique. Nous ne pouvons nous ranger à cette manière de voir, et cela pour les motifs indiqués par M. J. Briquet (in Bull. Herb. Boissier V, 777, sept. 1897). — Voy. sur cette question de nomenclature : Malinvaud ia Bull. soc. bot. Fr. 1880, p. 275-282. 3 Nous admettons ici, malgré les doutes que Bertoloni {Fl. it. V, 122) émet au sujet de la plante de Pollini (et de Sprengel), l'opinion de M. Crépin qui a vu un éch. étiqueté par Pollini lui-même (herb. de Copenhague). Voy. : Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 81. — Déséglise Cat. p. 72, a également vu dans l'herbier DC. un éch. authentique, provenant de Sprengel, et l'a identifié avec le R arvensis X gallica. * Suivant M. Crépin (1. c.) Schleicher comprenait déjà un R. Injbrida dans l'éd. 2 de son Catalogue (ann. 1807) que nous n'avons pu consulter. ^ Selon M. Crépin (in Bull. Belg. XXXI, 2, 73 et XXXIII, 1, 81); mais antérieurement [Bull. cit. XVIII, 1, 350) ce rhodologue estimait que pour se prononcer sur cette Rose, il faudrait voir des éch. de Rau. Or le R geminata manque à l'herb. de Rau (voy. Crépin in Bull. cit. XXII, 2, 57). FLORE DES ALPES MARITIMES III 3 34 FLORE DES ALPES MARITIMES Eniun. Ros. Wirceb. p. 98 et 169 (ann. 1816); Déségl. Cat. p. 7.3 = R. gal- lica hybrida Gaudin FI. helv. III, 343 (ann. 1828), et herb.!; Godet Siippl. FI. Jura p. 67r= R. arvina Boreau in Bull. soc. Angers, ann. 1844; Déségl. Cat. p. 72; non Krocker ann. 1790 (conf. Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 81) = R. sylvatica Boreau FI. centr. Fr. éd. 3, II, 218; Déségl. Cat. p. 75; an Tausch in Flora'^ =i R. gallica X arvensis Crépin in Bull. Belg. XVIH, 1, 347, XXXI, 2, 73 et XXXIII, 1, 80; Boullu in Ann. soc. bot. Lyon ann. 1897, XXII, 1-4 = R. Schleicheri H. Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr.p. 773 (ann. 1892). Environs de Mondovi** : entre Briag-Iia S» Croce et Niella Tanaro!! (F. Ca- villier leg. 14 jun. 1897, fl.); bois près de Monastero di Vasco! (E. Ferrari leg. 20 jun. 1894, fl., in herb. Burnat). i" X Rosa C'haberti Déség-1. in Car'ioi Etude fl. éd. 4, II, 179 (ann. 1865); Déségl. Cat. p. 191. Exsicc. : Soc. dauph. n° 3692 i (GalL, Rhône); Kerner Fl. exsicc. austro-hung-. n° 855! = R. marginata W aWr . Annus bot . 68 * (ann. 1815); Déség-l. (?) Cat. p. 250; non Reuter, nec Christ! =: R. psilophylla Rau (?)2 Enurn. Ros. Wirceb. p. 101 (ann. 1816); Grenier Fl. j'urass. p. 225; Déség'l. Cat. p. 193 = R. Kosinsciana Besscr [2)-^ Enurn. pi. Pod. Fo//«.p. 60(ann. 1822) = R. Waitziana Tratt.(?)'' Ros. monogr. I, 57 (ann. 1823); H. Braun in Beck Fl. Nied.-Oesterr. p. 792 z= R. canina (sensu stricto) X gallica Reuter in Godet Fl. Jura p. 218 et Suppl. p. 68; Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 352-359, 1 M. Crépin considérait autrefois la Rose de Wallroth comme un R. gallica X canina, d'après trois éch. authentiques. Aujourd'hui (in Bull. Belg. XXXIII, 1, 95) le spécialiste belge hésite, au sujet de l'identification du /?. tnarginata, entre l'origine hybride indi- quée et une variation du R. Jundzillii. — Le H. flexiiosa Rau (Enum. Ros. Wirceb. p. 127) largement représenté dans l'herbier de Rau, reste également douteux pour M. Crépin, entre un R. Jundullii et un R. canina X (jallica (conf. Crépin in Btdl. Belg. XXII, 2, 57). — Le R. collina Jacq. Fl. atistr. II, 58 (ann. 1794-) paraît bien être la pre- mière forme qu'on ait décrite entre celles du R. gallica X canina (conf. Christ Rosen Schw. p. 205-206; Crépin in Bull. cit. XXXIII, 1, 88) pour ceux qui réunissent les R. canina et dumetorum; mais la Rose de Jacquin serait un hybride du R. gallica et d'une forme très velue du R. dumetornm. Il existe dans l'herbier d'Allioni un éch. du R. collina envoyé par Jacquin, mais ce spécimen nous a laissé dans le doute entre une forme du R. dumelorum à pédoncules hispides, et un produit hybride dans tous les cas très rapproché de cette dernière Rose. 2 Cette Rose manque à l'herbier de Rau (conf. Crépin in Bull. Belg. XXII, 2, 57). ■^ M. Crépin (in Bidl. cit. XXXIII, I, 89 et 98) dit que la série à feuilles glabres du R. gallica X canina semble avoir débuté par le R. Kosinsciana; mais précédemment (in Bull. cit. XVIII, i, 237), le même rhodologue, à la suite de l'examen d'éch. authentiques, plaçait la Rose de Besser dans la série Hispid.v du R. canina. — M. H. Braun (in Beck Fl. Nied.-Oesterr. p. 793) comprend le R. Kosinsciana entre les formes du R. andega- vensis Bastard = R. canina var. hispida Desvaux (1813). ''' M. Crépin (in BuH. Belg. XXXIII, 1, 101) n'a pas vu d'éch. authentiques de la Rose de Trattinnick, pas plus que du R. Waiziana (sic) de Beichenbach [Fl. exe. n° 4004, ann. 1830-32) qui s'attribue la paternité de ce nom. M. Crépin déclare qu'il ne saurait se pro- noncer sur la question de savoir si les Roses de Trattinnick et de Reichenbach appar- tiennent à des R. gallica X glauca ou à des R. gallica X canina ROSACÉES 35 Haies entre Mondovi ** et le Santuario de Vicoforte ! (Ferrari leg. 13 jun. 1894, in herb. Burnat). D'après les descriptions de Déséglise, comme de Cariot {Etnde des JI. éd. 4, II, 179-180), et les éch. que nous possédons de plusieurs de ces hybrides des R. gallica et canina, nos spécimens de Mondovi doivent être rangés à côté des R. Acharna Déség-I., non Bilberg- (= R. glaiica var.), Chaberti Déséî^l. in Cariot, Tinieroyi Chabert et Aunieri Cariot, mais aucune de ces formes ne représente absolument nos spécimens piémontais. ^919. Rosa piiiipinellifoliR L. Syst. nat. éd. X (:\nn. 1759), S'p. éd. 2, p. 703 (ann. 1762), et herb. (sec. Baker in Déséglise Cat. p. 18); Allioni herb. I ; de Not. Rep. p. 139, et herb. t ; Christ Rosen Schio. p. 62 ; Grépin in Bull. Belg. XXXI, 2, 73 ; non Vill. (= R. peyidulina L.) :±= R. spinosissima L. Sp. éd. 1, p. 491 (ann. 1753) p. p. ; L. FI. suec. éd. 2, p. 171 (ann. 1755) p. p. ; L. Sp. éd. 2, p. 705 (ann. 1762) p. p.; L. Mant. ait. p. 399 (ann. 1771) ; Ail. FI. ped. n» 1794, et herb. ! ; Grenier FI. jurass. p. 226; Ard. FI. alp. ma7\ p. 129; Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 211 ; Burn. et Gr. Roses alp. tnar. p. 61 et Suppl. p. 3 et 74 ; H. Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 776 ; Bicknell FI. Bor digh. p. 97. Fin mai à fin juillet, suivant l'ait, et l'exposition. Régions monta- gneuse, depuis env. 930 m. s. m., et alpine jusque vers 2000 m. (nos éch.). Au-dessus de Pra Bernardo!!** près Garessio; sommités du mont délia Guardiall** près Orrnea; Rocca délie Penne!!** à l'est de Ponte di Nava ; env. de Mondovi **(?), selon Ingegnatti Cat. p. 62; monts Frontè! ! ** (Gennari leg. jul. 1851, in herb. Univ. Gènes). Bignone!** près San Remo (Shutll. in herb. Godet), Ceppo!** (herb. Panizzi) et Toraggio!!**; entre les monts Alto et Gota ! **, puis entre Testa d'Alpe et Passo dell'Arpetta I** (Bicknell FI. 1. c.) ; colla Rossa près du mont Bertrand ! I-; mont, de Tende- (Suflfren in Bell. App. ad fl. ped. p. 230); vall. Rio Freddo près Tende! !^; l'Aution ! * (herb. mus. Nice); env. de BézaudunI* (Consolât, Barlet); versant nord du mont CheironI!*; Caussols ! ! * sur Grasse (Goaty in herb. Thuret, sub : R. comimilis Déségl. !) ; extrémité sup. de la vallée de la Roja ! ! *, au nord du mont Mounier ; entre Roja et Auron ! ! * ; plusieurs localités dans la partie sup. de la vallée de la Stura, entre Sambuco et le col délia Maddalena !! ** (herb. Lisa, leg. ann. 1843 et 1851), ainsi que dans les vallons latéraux au sud!! ** (vall. de Pontebernardo, de Fer- rière et de Puriac) ; bois près le Logis du Pin!!*, env. de Séranon 36 FLORE DES ALPES MARITIMES (herb. L. Marcilly); bois près de Saint-Auban! * (Roubert) ; l'Adrech près las Tourrès! !* et autour de las Tourrès! !*; Saint-Martin d'En- traunes!* (Reverchon); vallon de Bourdons!* près Enlraunes (herb. Thuret, leg. Bornet 12 jul. 186i, fr.); fréquent autour d'Esteng ! ! * près les sources du Var ; entre Saint-Dalmas le Selvage et Sestrières ! ! *, et ailleurs vers l'extr. sup. du bassin de la Tinée. Arbrisseau bas, gén. de 50 cm. à 1 m., à racine traçante, émettant des rejets souvent éloignés de la souche mère. Aiguillons plus ou moins nombreux, rarement nuls, très inégaux, droits, tous sétacés, grêles, ou les plus forts su- bulés. Stipules sup. étroites, plus ou moins brusquement dilatées en deux oreillettes étroites et très divergentes. Feuilles moyennes des rameaux flori- fères souvent à 9-11 folioles, gén. petites, sujjorbiculaires ou elliptiques, parfois oblongues, entièrement glabres, ou pubescentes sur la nervure médiane inf., à glandes sous-foliaires ord. nulles ou rares sur les nervures latérales, gén. sim- plement dentées, à dents moins profondes et moins acuminées que dans le no 718. Inflorescence uniflore, à pédoncule sans bractée à la base; pédoncules lisses, parfois hispides-glanduleux, les fructifères droits. Sépales tous entiers, sans appendices latéraux, non dilatés vers leur extrémité sup., ou peu dilatés, plus courts que dans le n° 718, se redressant après l'anthèse et persistant gén. jusqu'à la chute de l'urcéole. Pétales presque toujours blancs à onglet jaunâtre. Siijles non soudés en colonne hors du disque. Urcéoles subglobuleux ou glo- buleux déprimés, rarement pyriformes, d'un rouge gén. noirâtre lors de la ma- turité des fruits. — Cette espèce possède un disque réduit et très peu saillant, l'ouverture pour le passage des styles est relativement large, avec un bourrelet circulaire moins saillant que dans la plupart des autres Roses, à bords déclives à partir de la base des sépales redressés ; mais dans certaines variations l'ouverture peut se resserrer (Crépin in Bail. BeUj. VIII, 313). Des renseignements sur quelques-unes des variations observées dans ce type pourront être utiles pour éviter des confusions entre lui et les hybrides qu'il produit avec l'espèce suivante. Ces variations, assez nombreuses, ainsi que celles du Rosa pendulina, rendent souvent très délicate la recherche du produit croisé. (Voy. Crépin in Bull. cit. XXXIII, 1,37). La souche rampante a été signalée par la plupart des auteurs, mais Grenier [FI. jurass. p. 227) a observé cette Rose à racine pivotante n'émettant aucun rejet. La tige et les rameaux peuvent être absolument inermes {R. pimpinellifolia var. inermis DC, ann. 1805 =:/î. mitissima Gmel., ann. 1826) cas assez rare, observé chez nous sur des éch. de l'Aution conservés au musée de Nice. La dentelure est gén. parfaitement simple, mais elle est composée glanduleuse dans les variétés R. myriacantha DC. et R. Ripartii Déségl., à rameaux plus ou moins aiguillonnés, folioles à glandes sous-foliaires souvent nombreuses sur les nervures secondaires, et dans d'autres (par ex. : R. pet/'ogenes Ozanon et R. spinosissima var. l glandulosa Reck, à rameaux inermes). Ces variétés que nous n'avons pas observées encore dans les Alpes marit., sont d'ailleurs très confusément limitées. — Les sépales ext. peuvent çà et là présenter des pinnules; nous en avons vu (dans la haute vallée de la Stura) des exemples ; certains de nos spécimens portaient des sépales ROSACÉES 37 à huit pinimles dont quatre Jissez bien dôveloppées (voy. H. Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 776-777). — Les pétales sont parfois roses (Bicknell 1. c, éoli. du Torag-ofio) et même (vallon de Perrière) lavés de rose assez vif, sans qu'on puisse invoquer une cause d'hybridité (voy. aussi H. Braun in Beck 1. c). — La couleur des urcéoles peut être rouiye et non noirâtre à complète maturité, varia- tion qui n'est pas très rare. — Enfin, ajoutons que certains observateurs, par ex. ISI. BouUu, cité dans Burn. et Gr. Stippl. p. 4, ont vu le R. pirnpinellifolia à styles parfaitement glabres. ^L H. Braun (in Beck 1. c.) mentionne une var. à styles glabres qu'il rapporte à celle leiustijla Koch Sijn. éd. 1, p. 222', ann. 1837, ou presque glabres (var. /3 dimimita Keller in Hal. et Braun Nachtr.), ce dont nous n'avons point vu d'exemples. Si dans ces formes à styles glabres les sépales se redressent franchement et conservent leur persistance, il y aurait là une très rare exception à la règle que nous avons posée autrefois [Roses alp. rnar. p. 31 et Sti/)pL p. 3) : « Les Roses qui ont les sépales redressés après l'anthèse ont toujours les styles plus ou moins velus et jamais glabres- ». Le R. pirnpinellifolia produit des hybrides nombreux, dont l'un des parents, d'après les produits connus jusqu'ici, pourra être chez nous l'une des Roses suivantes: R. pendiilina, tomenlosa, pomifera, canina, dumetoruni, riibigi- nosa, agrestis, elliplica et peut-être glaiica et coriifolia (voy. Crépin in Bail. Belg. XXXIII, 1, 33-69 et 145). — Notre circonscription ne nous a présenté jusqu'ici que le R. reversa ^=: pirnpinellifolia X alpina, et le R. admista =: pimpinellifoUa X elliplica. ^*{" X R«sa admista Nob.= R. gapensis Grenier (?) in sched. herb. Godet (conf. Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 64-67) ^ = R. pimpinellifoUa X agrestis Christ (?) Genre Rosa, trad. Burnat, p. 55 = R. pimpinellifoUa X grareolens Crépin op. cit. p. 66, saltem p. p.; Coste et Pons Exsicc. Herb. Ros. n" 288! (Gall., B. -Alpes) et Annot. fasc. 4, p. 42 = R. pimpinellifoUa X elliplica herb. Burnat. Plusieurs buissons à Adrech ! ! *, vers 1530 m., entre Châteauneuf d'En- * Mais Koch a dit: « Stylis elongatis, bas! tantum villosis » et il donne comme syno- nyme le R. inicrocarpa Besser Eiiuni. pi. Volli., non Lindl. — M. Crépin (in Bull. Belg. XVIII, I, 225) qui a vu un éch. de Besser lui attribue « des styles glabres dans leur partie sup., saillants et émergeant d'un tomentuni dense ». — Le R. consimilis Déscgl. (section Pimpinellifoliœ Déségl.), décrit par son auteur comme ayant des styles glabres, les a iiérisscs dans les écb. qu'il a distribués (voy. Crépin in Bull. Belg. VIII, 264). - Voy. à ce sujet Crépin in Bull. Belg. XXVIII, 1, 60. M. Crépin, tout en réclamant sur ce point de nouvelles recherches, nous paraît confirmer pleinement la concordance que nous avons signalée avec M. Gremli en 1879. •■' Grenier (notes in herb. Godet) voyait dans son R. gapensis un hybride: R. pimpinel- lifoUa X agrestis. M. Crépin qui a reçu de Grenier de nombreux éch. de Gap, estime (I. c.) que l'intcrvcnlion du R. elliplica est plus probable que celle du R. agrestis et con- clut que le R. gapensis est un hybride litigieux. Nous n'avons osé appliquer ce dernier nom douteux à notre Rose d'Adrecb. ^ M. Crépin (op. cit. p. 67) est d'accord avec nous au sujet de l'origine croisée très probable de nos éch. d'Adrecb, réserves faites en ce qui concerne l'indument peu déve- lop|ié de leurs capitules sligmatiqiies. ■^ 'î -^ «"1?-^ 38 FLORE DES ALPES MARITIMES traunes et las Tourrès (haut bassin du Var), à côté des R. pirnpinellifolia et R. elliptica {■= R. graveolens), le 24 juill. 1885*. — Dans les environs se trou- vaient les R. canina, dametoram et Chavini var. miitala. Les hybrides des R. pimpinellifolia, tant avec le R. agrestis qu'avec le R. elliptica. paraissent être fort rares partout. Le premier de ces produits {R. ca- viniacensis Ozanon'in Exsicc. Magnier fl. sel. 1892, no 2713 ! et Scriniap. 246 ; Gillot in Coste et Pons Exsicc. Herb. Ros. n"" 126! et 289!, Annot. fasc. 2, p. 31 et 4, p. 44) n'a été trouvé jusqu'ici qu'aux env. de Chagny (Saône-et-Loire). Nous avons déterminé en 1888 : R. pimpinellifolia X agrestis une Rose de l'herbier Boissier étiquetée « R. graveolens, Montpellier », en fleur et fr. Il est probable qu'il s'agit ici de la même Rose que celle dont a parlé M. Crépin (op. cit. p. 64) en lui attribuant la même origine que nous. — La combinaison : R. pimpinellifolia X elliptica semble être fort rare, car notre localité des Alpes marit. est la seule que iM. Crépin (1. c.) paraissait considérer (en 1894) comme appartenant à un tel hybride. — M. l'abbé Coste a récolté non loin de nos limites occid., près de Barcelonnette (prob. vers 1200 m. s. m.) le 5 août 1897 une Rose que cet habile spécialiste a attribuée à un R. pimpinellifolia X elliptica, « entre les parents, à fruits presque tous avortés ». Dans les éch. que nous avons vus, l'influence du premier des parents supposés ne se manifeste guère que dans la configuration stipulaire (stipules supérieures plus étroites, à oreillettes plus longues que dans le second) et dans la présence de 9 folioles sur certaines feuilles des axes foliifères ; mais M. Coste (Annot. fasc. 4, 1. c.) dit qu'il a trouvé une hétéracanthie assez marquée à la base de certains axes, avec des aiguillons arqués ou presque droits. — Dans nos spécimens d'Adrech, le rapprochement du R. pimpinellifolia s'accuse par une hétéracanthie çà et là assez nette, sur le vieux bois, avec des aiguillons très inégaux, presque droits, à base peu allongée, mais ils sont gén. peu nombreux, très arqués et parfois ■presque crochus sur les ramuscules florifères; par la présence d'une 4e paire de folioles tant sur les rameaux florifères que sur les axes foliifères, et par une glandulosité sous-foliaire parfois peu abondante. Mais ici les styles ne sont pas hérissés comme dans les deux parents supposés (et comme dans l'hybride de Barcelonnette), ils sont glabrescents ou peu velus, ce qui est assez singulier? cependant les sépales sont étalés ou un peu relevés sur les urcéoles avancés qui paraissent dailleurs être bien conformés. L'inflorescence est uniflore dans les sept éch. que nous avons vus venant de Barcelonnette, mais le pédoncule montre une bractée à la base comme dans le R. elliptica. Dans nos récoltes d'Adrech l'inflorescence est tantôt uniflore, tantôt pluriflore. 918. Rosa pendiilina L. Sp. éd. 1, p. 492 (ann. 1753), et herb. sec. Baker in Déségl. Cat. p. 21; H. Braun in Beck Fl. Nied.-Oesterr. p. 775 =: R. cinnatno^nea L. Sp. éd. 1, p. 491 ; non L. Syst. éd. X (ann. 1759), nec Sp. éd. 2 (ann. 1762), nec auct. récent. = R. alpina L. Sp. éd. 2, p. 703 (ann. 1762); AIL Fl. ped. n° 1798, et herb.! '; de Not. Rep. ' Dans cet herbier se trouve, sous le nom de R. alpina, une première enveloppe avec trois feuilles contenant chacune un éch., dons de Jacquin, Gouan et Haller, le dernier ROSACÉES 39 p. 139, et herb. !; Grenier FI. jurass. p. 227; Ard. FI. alp. mnr. p. 129 ; Buru. etGr. Roses alp. tnar. p. 55 et Suppl. p. 1 et 73; Crépin in Bull. Relg. XXI, 1, 126, XXVII, 1, 109 et XXXI, 2, 75; Gillot Rosiers du Cantal in Revue de bot. de la soc. fr. de bot., déc. 1891, p. 455; Bicknell FI. Bordigh. p. 96 =: R. rupestris Crantz Stirp. austr. éd. 1, fasc, 2, p. 23 (ann. 1763) = R. glandulosa Bell. App. ad fl. ped.'^ p. 230 (ann. 1790-91); non Besser, nec Koch, necDéségl. (in iJ/ew. soc. Acad. Maine- et-L. X, 1861), nec Ard. = R. gentilis Sternbg (?) in FloraJX (ann. 1826); Koch Syn. éd. 1, p. 223, et herb. = R. reversa Koch 1. c, non W. K. (conf. Crépin in Bull. cit. XXXII, 2, 102 et XXXIII, 1, 36) = R. rubella Ard. FI. 1. c.^; non Smith?, nec aliorum. La synonymie des R. pimpinellifolia, pendulina et cinnamomea, a été ré- cemment étudiée par M. Crépin (in Bull. herb. Boiss. ann. 1897, p. 135, 138 et 143). Il résulte de ces recherches les faits suivants : le R. cinnamomea de Linné Sp. éd. 1, p. 491 (ann. 17o3) est le R. alpina des auteurs actuels. Dans le Sijst. éd. X (ann. 1759) et le Sp. éd. 2, p. 703 (ann. 1762) figure un R. cin- namomea très différent et qui est bien celui désigné sous ce nom aujourd'hui. — Le R. spinosissima de Linné Sp. éd. 1, p. 491 (ann. 1753) et FI. snec. éd. 2 p. 171 (ann. 1755) est quant aux synonymes des deux Bauhin et en partie quant à la description, le R. pimpinellifolia actuel, puis, en ce qui concerne les loca- lités suédoises, le R. cinnamomea des modernes (voy. Crépin op. cit. p. 145-146). C'est seulement en 1771 [Mant. ait. p. 399) que Linné a bien dégagé son R. spinosissima du R. cinnamomea. — Le R. pimpinellifolia ne figure pas dans la l'e é(Htion du Species; celui du Sijst. éd. X, comme du Sp. éd. 2, paraît bien être la forme à pédoncules lisses de l'espèce gén. désignée aujourd'hui sous ce nom. — hc, R. pendulina de Linné Sp. éd. 1 et 2 est le R. alpina actuel. Linné n'a mentionné le R. alpina qu'en 1762 [Sp. éd. 2, p. 703), et alors a-t-il emprunté à J. Bauhin les termes « germinibus globosis », ou s'il a examiné des éch. d'herbier, n'a-t-il vu que la variation rare à urcéoles arrondis ? Quoiqu'il envoyé sous le nom de R. cinnamomea. Puis une ¥ feuille avec 2 spécimens, portait le nom de R. pendulina, remplacé par celui de R. alpina. — Une autre enveloppe avec le nom de R. pendulina renferme 2 feuilles, avec un éch. sur chacune. — Enfin une autre avec le nom de R. pyrenalca, contient un éch. — Les huit éch. des trois enveloppes appartiennent tous au R. pendulina. 1 La Rose de Bellardi, qui manque à son herbier, a été prise par divers auteurs, par ex. : Koch Sijn. éd. 2, p. 250, Grenier et Godron FI. Fr. 1, 558, Déséglise in Mém. cit. 1. c, Ardoino 1. c, et d'autres pour le R. montana Chaix. En 1892, le R. glandulosa Bell, ligure encore avec doute dans Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 777, comme une var. à dente- lure double du R. pimpinellifolia. Mais l'espèce de Bellardi paraît être, à n'en pas douter, un R. pendulina (= alpina) (voy. Bert. FI. il. V, 210; Grenier FI. jurass. p. 228; Burn. et Gr. Roses alp. niar. p. 122). Un seul éch. envoyé par Bellardi à Willdenow pourrait appar- tenir à un hybride (R. pendulina X pimpinellifolia), mais peut-être n'est-il (ju'un R. pen- dulina (voy. Crépin in Rull. Rehj. XI, 29). 2 Mauvaise description ; la seule localité mentionnée concerne des éch. d'un R. pendu- lina var. Ixvis conservés dans l'herbier Thuret. 40 FLORE DES ALPES MARITIMES en soit le R.nipina L. ann. 1762 ne peut être que l'espèce connue sous ce nom, d'après l'herbier de Linné, comme d'après les synonymes indiqués. On voit que dans le Specles de 1753 figuraient un R. ciniiainoinea et un R. penduUna appartenant les deux à une même .espèce, celle connue aujour- d'hui sous le nom de R. alpina, qui date de 1762. La loi d'antériorité exige le remplacement de ce dernier nom en faveur de l'un de ceux publiés en 1753. (( Entre deux noms de même date, l'auteur choisit » [Lois nomencl. art. 55) et on se i^ardera de prendre celui de cinnamoinea, ce qui amènerait une confusion déplorable. On conservera ce dernier nom pour l'espèce qui n'a cessé de le porter depuis bien plus d'un siècle, et les prioritaires les plus exigeants s'accor- deront sans doute sur ce point. — Il résulte encore des recherches de M. Crépin que le nom de R, spinosissirna employé encore par divers auteurs pour dési- gner le R. pimpinellifoUa, devra être abandonné en faveur de ce dernier. Mi-juin à mi-aoùt, suivant l'ait, et l'exposition. Région montagneuse élevée; nous ne l'y avons pas vu descendre au-dessous de 1100 m. s. m. sur les deux versants de la chaîne principale de nos Alpes. Nos localités les moins éloignées de la mer : Monts Gale!!**, Frontè (sommet)!!**, Ceppo!** (herb. Panizzi, herb. Bicknell), Toraggiol! **, et autres du bassin sup. de la Nervia (Bicknell VI. Bofdigh. I. c); forêts de la Mairis et de la Fraccia!* (Iierb. Thurel et herb. mus. Nice); mont Gheiron ! ! * ; les env. de Bairols ! * et de Saint-Auban ! * (herb. L. Mar- cilly); mont de la Ghens (l'Achen)! !*. — Très répandu dans la région alpine, depuis les Alpes de Garessio et d'Ormea (incl.) à nos limites occidentales. Nous l'avons rencontré jusqu'à près de 2300 m. s. m. par ex. : entre le Pizzo di Gonolia et la Gima Revelli (près du mont Mon- gioje), puis dans le bassin sup. de la Stura, par ex. : vallon de la Mala- deccia entre les vallées du Rio Freddo et de S^'^Anna de Vinadio; arête du mont Ciaval dominant les bains de Vinadio. Arbrisseau d'env. 50 à 150 cm., à tiges et ramifications gén. inermes, assez rarement aiguillonné sur la partie inf. de la tig'e seulement, ou jusque sur les ramuscules* avec des aiguillons comme ceux de l'espèce précédente, mais gén. plus faibles et moins nombreux. Stipules sup. à pourtour subtriangulaire, soit insensiblement dilatées en oreillettes peu divergentes ou dressées. Feuilles sou- vent à 9-H folioles elliptiques, ou oblongues, et alors leur long, dépassant 2 à 3 fois leur larg., ord. glabres ou légèrement pubescentes sur la nervure méd. 1 Ici la var. aculeata Seringa in DC. Prod. Il, 611, rare chez nous sous ses formes bien caractérisées, et que nous possédons de deux localités des env. de Saint-Martin Vcsubie ; éch. déternninés par Déséglise : /}. alpestris Déségl. non Rapin. — M. Bicknell a récolté cette var. dans le bassin de la Nervia**, entre Aipetta et Testa d'Alpc, mais les autres provenances de sa circonscription appartiennent à des variations dénuées d'aiguillons sur les rameaux. ROSACÉES 41 inf., rarement sur les nervilles et le parenchyme, à glandes sous-foliaires des feuilles inf. des ramuscules florifères gén. nulles, parfois assez rares sur les nervures latérales et très rarement (chez nous) sur les nervilles; dentelure double, composée-glanduleuse, à dents profondes, aiguës acuminées. fnflores- cence très gén. unit^ovc^. Pédoncules fructifères ord. recourbés, hispides-glan- duleux, moins souvent lisses. Sépales égalant ou dépassant la corolle, presque toujours tous entiers, sans appendices latéraux, plus ou moins dilatés vers leur extrémité, redressés après l'anthèse et persistant gén. jusqu'à la chute dé l'ur- céole. Pétales d'un rose vif ou purpurin. Urcéoles obiongs, lagénifornies (étranglés au sommet), ovoïdes, rarement subglobuleux ou pyriformes, rouges à la maturité des fruits. Styles hérissés-velus, non soudés en colonne hors du disque. Les variations du Rasa penduUna sont très nombreuses. L'armature peut présenter des aiguillons géminés, et revêtir même par leur présence à la fois à la base des feuilles, sur les tiges et leurs ramifications, l'un des carac- tères les plus saillants de la section des Cinna/no/neic Christ. C'est là une varia- tion à rechercher chez nous (voy. à ce sujet : Crépin in Bull. Bclg. XXVII, 1, 109-1 13). — Les folioles peuvent être puhescentes en dessous, parfois jusque sur le parenchyme {R. alpina var. ^ pnbescens Koch Syri. cd. 1, p. 224); nous en avons donné des exemples pour notre dition {Roses alp. inar. p. 5?i-56 et Sappl. p. 1 et 74). M. Crépin (in Bail. cit. XXI, l, 133) dit n'avoir pu réunir que huit formes (d'Allemagne, Hongrie et Istrie) à folioles velues sur leurs nervures secondaires inf. seulement, ou sur leur surface inf. entière. M. H. Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 77o, en a signalé plusieurs. — Nous possédons dans les Alpes mar. des formes à folioles inf. des ramuscules florifères glandu- leuses sur les nervures latérales inf. (Roses alp. mar. Suppl. p. 73); hors de chez nous on peut signaler le R. Maliji Kerner qui possède parfois d'assez nombreuses glandes sur le parenchyme des feuilles moyennes et inf. (conf. Keller in Engler's Rot. Jahrh. 15 Band, 5 Heft, 1893, p. 504), puis le R. pyre- naica Déségl.!, an Gouan?, etc. — La dentelure peut être presque entièrement simple dans le R. alpinoides Déségl. (ann. 1878); nous n'en pouvons si- gnaler d'exemples aussi caractérisés dans notre dition, mais M. Christ (in Flora 1875, p. 275), M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 127 et 128) et nous- même {Suppl. cit. p. 1) avons observé des formes à dents tantôt simples, tantôt peu composées. Les pédoncules fructifères peuvent être dressés parfois comme dans le n" 717. Les sépales ext. montrent çà là 1 ou 2 petits appendices laté- raux de chaque côté. Des éch. du Musée de Nice (la Mairis, 13 juill. 1870) ont des sépales étalés et parfois réfléchis sur les urcéoles colorés. La répartition du groupe R. penduliiia en variétés et sous-var. est fort diffi- cile. Les prétendues espèces de nombreux auteurs représentent (voy. Cré|)iu in Bail, lierb. Boissierll, 8-9) non des variétés, mais un très petit nombre de frag- ments détachés d'une immense série de variations. Telles sont les variétés que nous avions admises autrefois {Roses alp. mar. p. 55 et Suppl. p. 1 et 73) : var. Isevis (rameaux et ramuscules inermes, pédoncules et dos des sépales ■• Sur 2148 inflorescences, 18'J biflores, 32 trilloies et 6 quiidrillores (selon Crépin in Hull. Belg. XXXIV, 2. AO), les autres uniflores. 42 FLORE DES ALPES MARITIMES lisses), vav. p:/fenaica Christ, la plus répandue chez nous (rameaux inermes, pédoncules hispides-glanduleux ; ici le R. alpestris Déség-1. ! in herb. Thuret), var. acaleata Seringe (rameaux aiguillonnés, pédoncules hispides-glanduleux), var. brachyclada Nob. (caractères de la var. pyrenaica, mais pédoncules courts, dépassant à peine l'urcéole). Les hybrides du R. pemlalina sont nombreux. Chez nous on pourra ren- contrer, entre les produits croisés qui ont été observés jusqu'ici en Europe (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 10-32 et 33-42), ceux formés par cette Rose avec les R. tomentosa, pomifera, glaiica, coriifolia, rubrifolia et pim- pinellifolia. Le R. pendiilina X pimpineUifolia est le seul que nous ayons rencontré jusqu'ici dans notre dition. Nous parlerons plus loin (p. 43) d'un pro- duit douteux des R. pendiilina çA, pomifera trouvé au mont Toraggio**. I^tt X Rosa reversa W. K. PI. rar. Hong. III, 293, tab. 264 (ann. 1812); non Koch Sgn. et herb. (conf. Crépin in Bull. Belg. XXXIl, 2, 102), nec R. alptina f. reversa Christ Rosen Schw. p. 61, nec Gremli Exc.Jl. Schw., éd. franc;, no 2, p. 193 = R. riibella Smith et Sowerby (?) Engl. bot. tab. 2521 (ann. 1813); Smith (?) Engl. FI. II, 374 (ann. 1824); Godet FI. Jura p. 20S (ann. 1852) et Suppl. p. 65 (ann. 1869); Baker (?) Review of brit. Roses p. 4 (ann. 1864)» et Monogr.ofbrit. Roses p. 2032(ann. 1871)); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 57 et Suppl. p. 2; non krà.Fl. alp. mar. p. 129 ^ = R. gentilis Sternbg(?) in Flora IX (ann. 1826) ; DéségLCa^. p. 95 ; non Koch Sgn.et herb, (conf. Crépin in Bull. Belg. 1. c.) = R. pimpùielli/olia var. Ç rosea Koch Sgn. éd. 1, p. 223 (ann. 1837)* = R. pimpineUifolia X alpina Reuter Cal. Genève éd. 2, p. 64 (ann. 1861); Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 33-42 et 143 = R. rubella et R. pimpineUifolia X alpina Christ Rosen Schw. p. 65 et 69 = R. reversa, Simkovicsii et holikensis Kmet in Oesterr. botan. Zeitschrift ann. 1884, p. 15, et in Kerner FI. Exsicc. austro-hung. nos 1260 ! et 1261 ! = R. al- oina X spinosissima Bicknell FI. Bordigh. p. 96. Le R. rubella de Smith reste une plante douteuse. M. Crépin a dit récemment (RossR hgbridx in Bull. cit. XXXllI, 1, 35) «j'estime que ce nom de R. rubella ne doit plus être associé qu'avec doute à celui de l'hybride ». Par contre le R. reversa de Waldstein et Kitaibel, d'après le même rhodologue {Bull. cit. p. 36) qui en a vu des éch. authentiques, peut être considéré comme un R. pim- pineUifolia "X/iendiilina à tiges densément sétigères, folioles modérément pubes- centes en dessous, à dents simples sur la figure citée, mais doubles dans la des- cription des auteurs. Le nom de W. K. a d'ailleurs la priorité sur celui de Smith. Mont Ceppo! **, au-dessus de Bajardo, à env. 1600 m. s. m. (herb. 1 Reprinted from The Naturalist. — ^ Extracted from Ihe Linnean Society's Journal Botany, vol. XI. — 3 — /} pendulina, car \es éch. conservés dans riierbier Thuret sous le nom de R. gentilis Sternbg, R. rubella Sm., R. pimpineUifolia X alpina, récoltés par M. Bornai dans les vallons du Boréon et de Nanduébis, seules localités données par Ardoino, appartiennent au R. pendulina! — ^ Cette var., d'après l'herbier de Koch, a été établie sur un spécimen du R. pimpineUifolia X pendulina provenant du Salève près de Genève (voy, Crépin in Bull. Belg. XXXII, 2, 102). ROSACÉES 43 Bicknell, leg. 24 jun. 1892, fl.); versant nord du mont Cheiron!!* (le^^ 28 mai. 1875 et 19 jun. 1879, vix fl.); vallon de Scolettas! ! **, latéral au vallon de Pontebernardo, vall. sup. de la Stura (F. Cavillier leg. 21 jul. 1895, fl.). Les nombreuses formes de l'hybride incontestable dont nous parlons ici, sont si variées qu'elles échappent à toute description. Le caractère le plus saillant d'une partie de nos éch. des Alpes marit., comparés à la plupart des R. pimpi- nellifolia X pendulina de France et de Suisse, est dû à la présence de poils sur la face inf. des folioles. Cet indûment s'explique chez nous par l'existence de variations à pubescence sous-foliaire du R. pendulina^ . M. Christ (Roses alp. mar. in Joiirn. of Bot. for May 1876) a décrit nos éch. du mont Cheiron sous le nom de R. ruhella f. mediterranea. Ces éch. de 1875 montrent la plupart des folioles munies de poils assez long's, peu ou pas étalés et presque aranéeux; ceux du vallon de Scolettas présentent un indûment analog-ue, mais gén. moins abondant. A côté de ces formes, on peut ranger le R. riibella var. mediter- ranea de l'Isère (Exsicc. : Soc. dauph. n*" 3288 !; Magnier fl. sel. no 2462!). — Quant à nos autres hybrides du Cheiron (1879) et du Ceppo (1892), les uns portent des poils moins longs et assez raides sur leur nervure méd. inf. seule, les autres ont des folioles glabrescentes ou entièrement glabres. M. Bicknell a récolté au mont Toraggio** (23 juill. 1894, 2 éch. en fl. et boutons) une Rose très singulière dont il a parlé dans son Flora of Bordicjh. ann. 1896, p. 96. M. Crépin qui a vu en 1895 ces éch. les a annotés : « Ils semblent avoir les plus grands rapports avec le R. australis Kerner ; je ne serais pas surpris qu'ils n'eussent une même origine hybride... que sont-ils? Peut-être un hybride dont l'un des ascendants est le R. alpina'^ Il faudrait des matériaux plus complets et des renseignements sur les espèces qui se trouvent dans le voisinage ». — M. Crépin a longuement parlé en 1882 du R, australis [Rull. Belg, XXI, 1, 110) qu'il rapprochait du R. mollis, puis en 1893 (op. cit. XXXII, 1, 87-91) il conclut qu'il ne saurait se prononcer sur cette Rose. Nous n'avons pas vu de spécimens du R. australis. — Concernant la Rose du Toraggio nous nous bornerons à dire que nous ne voyons guère d'objection contre l'hypo- thèse d'une origine hybride : R. pomifera X pendulina. Ces éch. ne sont pas sans avoir de grands rapports avec certaines variations de nos nombreux maté- riaux suisses des R. gombensisLagg. etPuget {Bull. soc. Marith. fasc. 3, ann. 1875, p. 54) et R. pomifera f. longicruris Christ [Rosen Schw. p. 85) qui appartiennent à un tel hybride. 2ftt 919. Rosa rubrifolia Vin. Fis^p^.Daz^p^. 111,549 (ann. 1789); Bell. App. cul fl. pedem. in Mém. Acad. Turin vol. X, p. 229, pi. VI (bona), ann. 1793, lecta dec. 1791; Gennari PL lig. cent. I, in 1 M. Gaillard a trouvé dans le Jura vaudois des formes de l'hybride pimpinellifolia X pendulina qui possèdent des folioles à nervure médiane inf. pubescenle. Cependant les parents n'ont jamais été trouvés à l'état pubescent dans cette région (Bull. herb. Bou- sier 1898, p. 417), mais il en a été observé çà et là dans la Suisse sept.-occid. 44 FLORE DRS ALPES MARITIMES Mém. Acacl. Turin série 2, vol. XIV, p. 2G0; Christ Rosen Scinoeiz p. 173;Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 78, XXXI, 2, 79, XXXIV, 1, 78, 107 et 2, 36; Crépin in Bull. herb. Boiss. V, 159 = JRose muUiflore Reynier in Mém. soc. se. pliys. Lausanne I, p. 67-71 (ann. 1783)'; non Rosa muUiflora Thunb. Fi. japon, ann. 1781 ^=R. glauca Pourret Chlor. tiarb. in Act. Acad. Toulouse^^ (ann. 1788), et herb., sec. Grenier Revue FI. monts Jura p. 61 (op. posth. ann. 1876!) et Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 1, 79; non Vill. = R. ferruginea Vill. Prosp. p. 46?? (ann. 1779)3; Grenier 1. c. ; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 119 et Suppl. p. 41, 81; Crépin in Bull. cit. XXVII, 1, 113, XXVIII, 1, 172 et 229, XXX, 1, 107 ; Keller in Bot. Centr. blatt 1890, Band XLII, p. 130 et 1891, Band XLVII, p. 292; H. Braiin in Beck FI. Nled.-Oesterr. p. 778. Les noms à maintenir pour les Rosa riibrifolia et glaaca sont 1res discutables. Le R. ferruginea de 1779 restera une Rose énigmatique; il ne paraît pas en exister d'éch. authentiques et la description du Prospectus - ne concorde ni avec celle de 1789 pour le R. ruhrifolia, ni avec les spécimens à feuilles parfaite- ment glabres de cette dernière Rose, conservés dans l'herbier de Villars. Si les auteurs ne s'en sont point aperçu plus tôt, cela vient évidemment de ce qu'aucun d'eux n'aura consulté le rarissime Prospectus que Pritzel {Thes.tà. 1 et 2) n'avait trouvé que dans la bibliothèque de Candolle. On s'en est rapporté à Villars qui s'est trompé en 1789 lorsqu'il a dit « R. rnhrifolia = R. ferruginea Prosp. 46 ». La conclusion rig'oureuse pour les prioritaires intransigeants, consisterait à reprendre le nom de Pourret {R. glauca) qui ne paraît pas douteux (voy. Crépin in Bull. herb. Boiss. 1. c.) ; malheureusement ce nom est adopté aujourd'hui pour désigner une autre espèce qu'il faudrait débaptiser; il en résulterait, dans un groupe générique difficile, une confusion sérieuse. L'article 4 des Lois nous paraît autoriser ici une exception. Juin-juillet. Région montagneuse, depuis HOO m. s. lïi. jusque vers la limite de celle alpine inf. (nos ex. jusqu'à près de 1500 m.). En Italie: Mont Gale!!; vallon du Rio Varella!! aux env. de Garessio, 21 juin 1897, fl. ; vallée de l'Ellero sup. ! !, vers 1270 et 1400 m. ; Alpes de Rezzo (Gennari PL Ihj. cent. I I. c.) ; partie sup. de la vallée de Pesio!!, à 11 et 1200 m. ; entrée de la vall. San Giovanni!! près Li- ' « Reynier est le premier qui ait nommé, à la manière de Linné, celte espèce qu'avait déjà distinguée Scheuclizer » Seringa Mtis. helv.l, 11. — Pour ne pas adopter ici le nom le plus ancien on peut invoquer, outre les changements regrettables qui résulteraient d'une stricte application des lois de la nomenclature, le fait que le nom de Reynier n'étant pas latin, il semble correct de ne lui attribuer qu'une valeur synonymique (art. C des Lois: Les noms botaniques sont en langue latine). 2 La description de Pourret a été reproduite par Timbal-Lagrave : Reliq. Potirretianœ p. 138 (ann. 1875). ^ « R foliis quinis septenisve, obscuris, utrinque hirsutis » Vill. Prosp. 1. c. ROSACÉES 4S mone, et entre Limone et le montBuffel (leg. Ferrari, in lierb. Burnat) ; entre Vernante et Pallanfré ! ! ; env. de Vaidieri les bains! ! (17 juill. 1895 n., 31 JLiill. 1876 fr. ; Bertero, ann. 1826, in herb. ped. mus. Turin t); entre Vinadio les bains et Pianche! !; bords de la Stura près Pietra Porzio!! ; vallon del Piz près Pietra P. !!. — En France : près de Séranon ! (Roubert leg,, in herb. Burnat); Cluse de Saint-Auban! !, 30 mai. 1875, vix fl., et 23 jul. 1877 (à côté des Lavamlida Spica L., Sedum altissimum Poir., etc.). Arbrisseau gén. de 1 m. à imSO, à rameaux et feuillage glauques, souvent lavés de pourpre. Aiguillons plus ou moins arqués, très rarement presque droits, conformes, quoique inégaux, g-én. assez courts et peu nombreux. Feuilles des tig-es foliifères (partant de la souche), 9 foliotées'^ celles des rameaux florifères à 5 ou 7 folioles, elliptiques ou oblongues"^; g-labres (chez nous), ainsi que le pétiole, et sans g-landes sous-foliaires, sauf parfois sur la nervure méd. où elles sont rares ; dentelure simple, ne se prolongeant g-én. pas jusque vers la base de la foliole, et laissant parfois son tiers inf. non denté. Inflorescence le plus sou- vent pluriflore^. Pédoncules nus, moins souvent médiocrement hispides-glandu- leux ou aciculés. Sépales étroits, allongés, souvent tous inappendiculés (parfois les ext. à appendices étroits et peu nombreux) redressés après l'anthèse, souvent caducs avant l'époque de la coloration complète de l'urcéole "*. Corolle d'un rose vif, ord. petite et dépassée par les sépales. Styles non soudés en colonne, velus ou hérissés. Urcéoles colorés assez petits, subg-lobuleux. — A ces caractères, il convient peut-être d'ajouter celui sig-nalé par M. Christ (Rosen Schweic p. 44) « discus schmal ». Quelques observations de M. Crépin confirment en effet (in Bull. Bclg. XXVIl, 1, 114) que le R. rnbrifolia a le col du réceptacle mince, tandis que dans les R. glaiica et rnontana il est plus ou moins épaissi. Cette espèce, semble-t-il, est l'une des plus isolées et peut-être aussi l'une de celles qui présentent le moins de variations, entre les membres de la sec- tion Caninex Christ, qui comprend d'ailleurs la g-rande majorité de nos Roses (18 sur 24). Il faut signaler cependant les nombreux rapports qui existent entre les R. rnbrifolia, glane a et rnontana. Seringe {Musée lielr. ann. 1818 et 1823, I, 8-14, tab. I et II) qui avait bien étudié ces trois Roses, les réunissait en quatre variétés ; il a été suivi par Gaudin (T'Y. helv. III, 346) avec quelques modifica- tions. Pour Godet {Fl. Jura I, 208) le R. glauca était une var. du R. rnbri- folia. M. Christ {Rosen Schiv. p. 170^ et Genre Rosa, trad. Burnat p. 28) a 1 Ce caractère observé par M. Crépin est assez constant suivant ce spécialiste (voy. in Bull. cit. XWIJ, t, 115 et XXVIIf, 1, 17'2) Dans les R. rnontana, glauca et aussi canina, les feuilles ne sont qu'exceptionnellement 9 foliolées. 2 Nous avons une variation macrophylle (vall. del Piz près Pietra Porzio) avec des folioles ayant jusqu'à 65 mm. de long, et 35-iO mm. de largeur. 3 Proportion entre les inflorescences uniflores et pluriflores, comme 1 est à 3,6 (Crépin in P>ull. cit. X\XIV, 2, 36). •^ « Sépales dressés, tombant au commencement de la coloration » Router Cat. Genève éd. 2, p. 66. — « Kelchzipfel mit der Rcife der Frucht abfiiilig » Christ 1. c. 46 FLORE DES ALPES MARITIMES étudié sur le vif des intermédiaires nombreux et non hybrides, dit-il, entre les R. riibrifolia et glaaca^. La question de savoir si ces manifestations signalées à diverses reprises, appartiennent à des hybrides, à des formes intermédiaires, ou encore à des variétés de l'une de ces dernières espèces, n'est pas encore absolument tranchée. Voy. à ce sujet : Crépin in Bull. Belg. VIII, p, 237, XXVII, 1, 116 et XXX, 1, 107-108; Keller in Bot. Centr. blatt 1890, Band XLII, p. 131. Dans son récent mémoire sur les Roses hybrides, M. Crépin Bull. cit. XXXIIl, 1, 132) met en doute l'existence du R. rubrifolia X glauca sig-nalée en 1877 par Favrat (voy. Christ in Flora XXXV, p. 431). Chez nous les caractères du R. rubrifolia « bien qu'entre lui et certaines formes du R. glauca, il n'y ait guère, en apparence du moins, que des nuances» (Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 78) 2, sont très constants; tout au plus peut-on signaler çà et là l'absence de coloration rougeàtre, la présence de den- ticules, rarement bien accentués, sur quelques folioles. Quant à l'indument de glandes stipitées ou d'acicules, qu'on rencontre assez souvent sur les pédoncules (var. glancescens Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 778 •=. R. glaucescens Wulfen, ann. I8O0 ; Exsicc. : Kerner FI. exsicc. austro-hung. n"> 460 ! = R. ru- brifolia var. hispidula Seringa 1. c. ; Burn, et Gr. Roses alp. mar. p. 120) il ne semble pas caractériser une variété; très souvent nulle ou bien accentuée sur un même pied, cette hispidité est sans relations avec d'autres caractères. — Koch {Syn. éd. 1 et 2) avait vu une var. « foliis subtus pilosis » du R. rubrifolia. Cette forme manquant à l'herbier de Koch (voy. Crépin Bull. Belg. XXXII, 2, 103) elle restait douteuse, mais récemment on a observé en Suisse (Keller in Bot. Centr. blatt 1890, Band XLII, p. 130 et 1891, Band XLVII, p. 292) des varia- tions à bractées ciliées, pétioles pubescents ainsi que la nervure méd. inf. et parfois les latérales, de la plupart des folioles souvent ciliées vers leur base comme dans le R. glauca f. pilosula Christ. Plus tard a été découverte une var. Gaillardi Crépin in Bull. cit. XXXIV, 1, 108-109) avec des pétioles pu- bescents et glanduleux, des folioles à dents composées-glanduleuses 3, à ner- ^ Le i2. glauca f. incUnata Christ Rosen Schw. p. 472; Crépin in Bull. cit. XXXII, 1, 70 (=^ B.inclinata Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1869; Crépin in Bull. Belg. VIII, 332, ann. 1869) illustre bien un tel rapprochement entre ces deux Roses. Le R. inclinata possède des aiguillons grêles, à base peu dilatée, droits ou arqués (au moins sur les rameaux florifères), des folioles gén. distantes, à dentelure double ou composée, des pédoncules souvent en corymbe, lisses (ainsi que le dos des sépales, dans nos éch. auth.) dépassant notablement la double long, de l'urcéole développé sur lequel ils sont étalés ou subdressés, des pétales réduits, d'un rose carminé, dépassés par les sépales qui sont très peu appendidulés, des urcéoles médiocres ou petits, subglobuleux, des styles médiocre- ment velus, non hérissés. — Celte Rose qui possède plusieurs des traits qui caractérisent le R. rubrifolia est reliée au R. glauca par des formes de passage. ■2 Des spécialistes ont souvent confondu ces espèces. Pour n'en citer que deux exemples: Le R. ilseana Crépin in Bull. Belg. VIII, 334, ann. 1869, qui était rangé autrefois par son auteur à côté du R. glauca, et que M. Christ in Flora 1877, p. 295 admettait comme une forme de ce dernier, est considéré aujourd'hui par M. Crépin comme une simple variation du R. rubrifolia (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXIIl, 1, 132 et XXXIV, 1, 108). — Le R diversifolia H. Braun, non Vent, rapporté par son auteur au R, glauca paraît être, suivant M. Crépin (1. c.) une variation du R. rubrifolia. 3 Une variation du R. rubrifolia à folioles en partie doublement dentées, accompagnées ROSACÉES 47 vures méd. et latérales un peu pubescentes et glanduleuses inf. Ces variations d'ailleurs bien rarement observées jusqu'ici, rendent difficile la diagnose déjà malaisée à rédiger des R. glauca et rubrifolia (voy. Crépin 1. c.)'. ^ 990. Rosn nioiitana Ghaix in Vill. Hlst.pl. Daiiph.l,S'iG (ann.l786)et III,547(ann. 1789); FsiUconnetHerbor.Salève (Genève 1867) p. 163-167; Christ Rosen Schio. p. 178-181 (excl. f. cuneata, Chavini et longepedunculata); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 121 (excl. var. Chavini) et Suppl. p. 43 (excl. var. Chavini et marsica); Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 71-75, XXX, 1, 133-153, XXXI, 2, 85, XXXIV, 1, 97; Crépin in Lo Jacono Fl. sic. I, pars 2, p. 183; non Steven ap. Besser Enutn. (ann. 1822) = R. Reynieri Hall. fil. in Roem. Arch. I, fasc. 2 (ann. 1796-98) sec. Seringe Mus. helv.'^ = R. rubrifolia glandulosa Seringe op. cit. I, 12, tab. 2, fig. III et IV (excl. syn. Bell.) = R. rubri- folia II montana Gaudin Fl. helv. III, 348 (excl. syn. Bell, et var. fi), et herb. p. p. = R. glandulosa Koch Syn. éd. 1, 2, et herb. (saltem p. p. max., sec. Crépin in op. cit. XXXII, 2, 103); Ard Fl. alp. mar. p. 129; Déséglise in herb. Thuret, et auct. mult. ; non Bellardi (voy. p. 39, note 1). Fin juin au comm. d'août suivant Tait. Région montagneuse élevée, probablement pas au-dessous de 900 à 1000 m. s. m., et région alpine jusque vers 18 à 1900 m.: Versant nord du Rocca d'Orse! I** des Alpes de Garessio; entre Tende, Garnino et Upega!** (herb. Lisa I, leg. ann. 1843; Rchb. fil. 23 jul. 18431; herb. Reuter I); mont Frontè, près de Poniarocca I ! ** 3 ■ vallée sup. de l'Eliero ! ! ** ; vallée de Pesio sup., au vallon delGreus II**; env. de Tende II — (herb. DG.I, leg. A. P. DG. ann. 1809); bassin de la Nervia**:- versant mérid. du massif du d'un et parfois deux denticules glanduleux, avait déjà été signalée par M. H. Braun en 1888 (voy. Crépin Bull. cit. XXVIil, 1, 173). 1 M. Gaillard (in Bull. herb. Boissier, juin 1898, p. 4-10) appuyé par MM. Christ et Schmidely, a récemment émis l'avis que le B. rubi'ifolia var. Gaillardi Crépin était un produit du croisement du /?. rubrifolia avec le B- tomentosa ou avec le B. omissa (note ajoutée pendant l'impression). 1 M. Crépin (in Ann. Conserv. et jard. bot. Genève 1897, p. 21) met en doute l'idenli- fication faite par Seringe. - Nous avons parlé des récoltes de cette localité dans Suppl. Roses alp. mar. p. 82 (1882-83). M. Crépin les a annotées en 1891 dans notre herbier ; « Celte forme n'a pas l'air d'être un vrai R. montana. Peut-être est-elle une var. du B glauca, peut-être aussi du groupe B. Chavini; il faudrait l'observer en fruits». Aux détails déjà donnés (I. c.) sur cette Rose du Frontè nous ajouterons que des feuilles 9 foliolées se rencontrent ici, çà et là, tant sur les pousses de l'année que sur les rameaux de l'inflorescence. — Les versants orientaux du massif du Frontè sont riches en Roses et devraient être l'objet d'une exploration spéciale. 48 FLORE DES ALPES MARITIMES mont Toraggioll et au Rio Incisa! (lierb. Bicknell), près de Margheria Suan du mont Arpetta (Bicknell FI. Bordigh. p. 96); vallée de Cairos!- (misit Barla, in herb. Burnal); environs de Saint-Martin Vésubie, aux vallons de Libaré!* (herb. Thuret, leg. 8 jul. 1863, fl. fr.), et du Boréon!!- vers 1500 m. s, mJ; entre Isola et le col de la Vallelte!!* env. de Beuil ! I *, sur le chemin du mont Mounier; bassin sup, du Var* : Amen! près de Guillaumes (herb, Thuret, leg. 10 jul. 1864, fr.), entre Chàteauneuf-d'Enlraunes et Las Tourrès!!, et près d'Esteng!!; bassin sup. de la Tinée*: entre Saint-Etienne de T. et Rabuons ! !, entre Bouziéyas et le Pra ! ! ; bassin sup. de la Stura** : Testa del Pinet ! !, au sud d'Aisone, puis entre Vinadio les Bains et Planche!! Arbrisseau ^én. de 1 m. à 1^50, à rameaux et feuillag'e souvent glauques et teintés de pourpre. Ai (/ni l/ons gén. un peu arqués, assez rarement presque droits, exceptionnellement très droits ou presque crochus (sur certains ramuscules robustes ou vers la base des tig-es), brusquement dilatés vers leur base, g-én. plus long-s et plus nombreux que dans le n° 719, conformes quoique inég^aux, assez rarement subsétacés, droits ou courbés, vers l'extrémité des rameaux flo- rifères. Stipules sup. et bractées ord. plus courtes et moins dilatées que dans le Rosa glaiica, les bractées dépassant peu ou pas la base des urcéoles. Folioles (5 et gén. 7) à paires souvent assez écartées les unes des autres, elliptiques ou arrondies, à sommet souvent arrondi et même tronqué, à base souvent un peu cunéiforme, g'iabres, ainsi que le pétiole^, non glanduleuses sur le parenchyme, mais parfois sur la nervure méd. inf., rarement çà et là sur quelques-unes des latérales, surtout au bas de l'inflorescence ; dentelure plus ou moins composée- glanduleuse, à dents g"én. larges, peu profondes et étalées. Injloreseence fré- quemment uniflore'^ Pédoncules munis (chez nous) de nombreuses glandes stipitées ou de soies spinescentes-glanduleuses, gén. un peu plus courts que l'urcéole développé plus ou moins densément hispide, rarement lisse. Sépales ext. à appendices ord. petits et peu nombreux, se redressant après la floraison et persistant jusque vers l'époque de la coloration de l'urcéole. Corolle d'un rose carné, parfois très pâle, ou blanche ('?), et très rarement d'un rose vif. Styles non soudés en colonne hors du disque, et tomenteux. Urcéoles ord. gros et plus ou moins subelliptiques, souvent fortement contractés en un col au sommet, rarement sphériques. 1 Ds cette localité nous possédons aussi, avec des éch. du B. monlana, ceux d'une Rose que M. Christ a envisagée comme étant son R. canina liispidissiina (voy. Roses alp. mar. p. 112 et Suppl. p. 39). Nous n'y savons voir en définitive qu'un R. montana à aiguillons très arqués et à inflorescence très peu glanduleuse. Les H. montana et canina, nombreux dans cette localité, devraient y être étudiés de près. 2 On trouve parfois quelques traces de villosité à la base des pétiolules, et aussi sur le pétiole. 3 Sur 1000 inflorescences M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 1, 100) a trouvé pour le/}. rubrifolia: 213 inflor. uniflores et 787 pluriflores. —R. montana: 876 unifl. et 124- plurifl. — R. Chavini : 694 unifl. et 306 plurifl. - R. ijlauca: G53 unifl. et 347 plurifl. ftOSACEÉS 4Ô Notre description, avec toutes les réserves que nous avons dû employer, lais- sera bien des lecteurs embarrassés entre les Rosa montana, Chavini ti glaaca. En effet ces trois Roses, très distinctes dans leurs manifestations les mieux ca- ractérisées et aussi les plus fréquentes, offrent tant de variations qu'elles dé- routent parfois le rhodologue le plus expérimenté, même lorsqu'il les observe dans leur lieu d'origine. Il faut ici-, ainsi que cela arrive très souvent dans ce g-enre difficile, s'attacher à un ensemble de caractères, tout en tenant compte de leur importance relative. Les exemples que nous fournissent les notes de M. Crépin (in Bail. Belg. XXVIII, 1, 199, XXX, 1, 117, 142 et 143, XXXIV, 1, 97-107, etc.) montrent bien ces difficultés. M. Keller (in Bot. Centralblatt 1891, XLVII Band, p. .323-327) parle longuement d'un R. p.seiidomontana qui, suivant lui, est une forme reliant les R. montana et glaiica, différente des hybrides sup- posés de ces deux Roses, et différente aussi du R. Chavini (voy. à ce sujet: Crépin in Bull. cit. XXX, 1, 14.5). — Certaines variations du R. montana n'ont pas encore été observées dans nos régions. Ainsi l'arbrisseau peut être nain et microphylle (var. gvacilens Crépin, et f. sanguisorbella Christ) ; les soies glan- duleuses descendent parfois sur les axes sup. ; les folioles (parfois au nombre de 9 sur les feuilles caulinaires), peuvent se montrer avec une dentelure presque simple, et très rarement simple sur les feuilles supérieures ; les nervures secon- daires inf. portent parfois des glandes assez nombreuses, et même, mais très rarement, les deux faces foliaires sont parsemées de glandes (voy. Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 73, XXVIII, 1, 162, 194-195, et XXXI, 2, 85); les pédicelles (et urcéoles) peuvent être lisses, bien plus courts que l'urcéole ou (rarement) dé- passer nettement leur longueur. — On n'a pas encore rencontré, au moins en Europe, des variations à folioles pubescentes du R. montana. Il reste en définitive peu de données pour établir une diagnose qui permette de distinguer nettement nos nos 720, 721 et 722; dans des cas qui ne sont pas très rares, le rhodologue le plus sagace restera perplexe devant certaines varia- tions des R. montana, Chavini et glaucn. Cène sont point là des espécesl Nous en dirons d'ailleurs autant des nos 723 à 727 (incl.) qui sont reliés entre eux par de nombreuses transitions. Or « deux espèces, pour être envisagées comme distinctes, doivent être nettement caractérisées et n'être pas reliées par des formes intermédiaires non hybrides «, et logiquement, « il n'y a pas lieu de procéder à la spécification avec des principes généraux différents dans les diffé- rents groupes de végétaux » (voy. Briquet Etudes Cytises Alp. mar. p. 50-57). — Les variétés même des Roses que nous venons de mentionner n'ont pu jus- qu'ici être l'objet d'un groupement rationnel de la part des monographes qui les ont envisagées dans l'ensemble de leur aire ; nous en sommes encore réduits à des groupements entièrement artificiels des diverses formes. X'W 9181. Rosa Cliawini' Rapin in Reuter C(^/<. Gent^ue éd. 3, p. 69 (ann. 1861) ; Rapin (iuicle bol. Vaud éd. 2, p. 195 (ann. 1862) ; Crépin 1 Dédié à l'abbé Chavin, durant trente ans curé à Compesières (csnt. de Genève), mort en 1868, âgé de 69 ans. Homme excellent, amateur zélé de botanique, qui a rendu des services signalés aux botanistes suisses Gaudin, Laggcr, Reuter, Rapin, etc., avec lesquels il était très lié. FLORE DES ALPES MARITIMES 111 * 50 FLORE DES ALPES MARITIMES in Bull. Belg. XXI, 1, 74, XXX, 1, 124, 138 et 146, XXXI, 2, 85 et 90, XXXII, 1, 69 et 96, XXXIII, 1, 139, XXXIV, 1, 100 et 2, 36; Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 12 et fasc. 4, p. 18-20 = R. montana X canina Reuter 1. c. = R. montana f. cuneata!, Chavini!, longe- pedunculata!, et latibractea ? Christ Rosen Schw. p. 179-180= R. mon- tana var. J3 Chavini Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 122 = R. glauca var. 7* mtttata Burn. et Gr. op. cit. p. 117 = R. montana var. y marsica Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 39-41. Var. a Chavini = Rosa Chavini Rapin 1. c. (sensu stricto) =i?. mon- tana var. |3 Chavini Burn. et Gr. 1. c. Tende!— (herb. ped, mus. Turin, sans date ni nom de collecteur); Séranon I !*S Alpes marit. occid., vers 1100 m. s. m., 18 juill. 1877 (urcéoles avancés, non ou à peine colorés); Alpes de Saint-Etienne!* (entre Saint-Etienne de Tinée et Saint-Dalmas?) leg. Favrat aug. 1887 (herb. Burnat); entre Sestrières inf. et Saint-Dalmas-le-Selvage ! ! * 31 juill. 1887 (urcéoles bien développés), vers 16-1700 m. Var. /3 mutata'^ = R. glauca var. 7 mutala Burn. et Gr. 1. c. = R. montana var. 7 marsica Burn. et Gr. 1. c. Vallée de Pesio! !**, près les Gias Serpentera, env. 1000 m. s. m., fréquent, 15 et 19 août 1882 (urcéoles en partie colorés); près Maria- Maddalena ! ! -, vallée de Gasterino près Tende, 1600 m. s. m., 21 juill. 1888 (fl.); env. dePallanfrél I**, vallée Grande près Vernante, vers 1300 m., 11 juill. 1876, 31 juill. et 2 août 1882, 25 juill. 1892 (urcéoles avancés); Adrech!!* entre las Tourrès et Châteauneuf d'Entraunes, vers 1550 m., 25 juill. 1885 (en fruits); entre Bouzièyas et le Pral 1 *, bassin sup. de la Tinée (18-1900 m.), 8 août 1887 (en fruits) ; près d'Esteng!!*, extrém. sup. du bassin du Var, 1500-1600 m., 28 juill. 1877 (fl.). Le groupe que nous admettons ici, si on l'étudié dans son ensemble et en sortant des limites de notre dition, se compose d'éléments très variés qui ont été < Sur une colline voisine du Logis du Pin (env. de Séranon*) nous avons récolté le 13 juin 1897, des éch. d'une Rose sans fleurs, avec des urcéoles de l'année précédente; elle nous laisse dans le doute entre les R. montana et Chavini. ■2 Nous avons repris pour cette var. le nom de mutata par lequel nous l'avions désignée en 1879, parce que l'identification de notre Rose des Alpes marit. avec celle des Abruzzes (mont Velino) qui est le H. marsica Godet, parait contestable. Voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. el Suppl. 1. c. ; Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 72-73 et XXX, 1, 146-147. Rosacées 51 réparfis par quelques auteurs entre un certain nombre de microinorphes donnés comme des espèces, et rapportés par d'autres alternativement aux R. moniana et glaiica, parfois au R. canina. En effet, les membres de ce groupe sont reliés à la fois, à des degrés divers, aux deux premiers de ces groupes ; ils tiennent sou- vent au troisième, surtout par leurs sépales parfois réfléchis et caducs. Plusieurs R. Chavini ont vraisemblablement une origine hybride [rnontana X (jlaaca, ou rnontana yc^ canina), alors que d'autres paraissent être de véritables formes intermédiaires qu'on rencontre çà et là (quoique rarement) en des districts dont le R. rnontana est absent. M. Crépin a récemment consacré diverses études au R. Chavini; nous croyons avoir aujourd'hui compris comme lui ce groupe qu'il envisage comme une espèce d'ordre secondaire. II est fort malaisé d'en rédiger une diagnose un peu précise; la difficulté est augmentée par le fait que les groupes entre lesquels il paraît avoir sa place varient dans de larges limites. On peut dire cependant, non sans réserves, que le R. Chavini diffère le plus souvent du R. rnontana par ses aiguillons plus arqués, parfois même crochus, moins brusquement dilatés vers leur base, des folioles plus gén. ellip- tiques, à dentelure moins large, plus aiguë et porrigée, des sépales moins nette- ment dressés, étalés ou encore rabattus, les ext. à appendices parfois plus déve- loppés, des pédoncules moins hispides-glanduleux,etdes styles moins tomenteux. Le R. Chavini s'éloigne en général du R. glaiica par ses aiguillons moins crochus, souvent faiblement arqués, ou même presque droits, plus brusquement dilatés vers leur base, ses folioles parfois plus arrondies, ses sépales moins nettement redressés et plus caducs, ses pédoncules gén. moins courts, très ra- rement lisses, et ses styles moins tomenteux. — L'inflorescence du R. rnontana est gén. uniflore, celle des R. Chavini eiglauca souvent plurifiore'. Nous ne pouvons séparer du R. Chavini cevlaines formes à sépales nettement réfléchis, d'autres à sépales franchement étalés ou çà et là même absolument redressés. M. Crépin qui attache une grande importance au caractère tiré de la direction des sépales, semble admettre avec quelque difficulté la réunion en un groupe (de premier ou second ordre) de formes empruntant tantôt l'un, tantôt l'autre de ces caractères {RiilL Relg. XXI, 1, 74, et XXX, 1, 131 et 138). Cet auteur a bien montré {Bull. cit. XXIV, 2, 129) l'importance qu'on peut attacher à la présence de sépales persistants devenant accrescents à la base, et ne se sépa- rant pas de l'urcéole par désarticulation (tels par ex. ceux des R. alpina, pim- pinellifolia ti pomifera). Un tel caractère, concordant souvent avec d'autres, pourra être utilisé pour définir des sections. Mais entre les sépales demi-persis- tants, redressés, se séparant après dessication, par suite d'une fissure vers leur insertion, et les sépales réfléchis les plus caducs, on peut observer tant de transitions dans des Roses très voisines ou similaires, que ce caractère ne nous apparaît pas comme plus important que bien d'autres, tous de valeur secon- daire, et dont Vensemble seul doit être pris en considération. Au surplus divers spécialistes ont, comme nous, rencontré çà et là bien des exemples de redresse- ment avec demi-persistance des sépales dans des types qui les ont normalement ^ M. Crépin (In Bull. Belg. XXXIV, 1, 100) a trouvé sur mille inflorescences: R. rnon- tana: 876 infl. uniflores et 124 pluriflores. R. Chavini : 694 infl. unifl. et 306 piurifl. R. glauca : 653 infl. unifl. et 347 piurifl. 52 FLORE DES ALPES MARITIMES réfléchis et caducs (voy. Godet FI. Jura Snppl. p. 62 ; Grenier FI. jiirass. p. 250; Crépin in Bull. Belg. XXXIÏ, 1, 97 et ailleurs). Voy. aussi les cas mentionnés dans le présent volume pour les R. arvensis, Pouzini et agrestis à sépales étalés et parfois étalés-dressés sur l'urcéole avancé. Notre var. a diffère du R. montana typique, soit le plus répandu, par ses aig-uillons les plus robustes moins brusquement dilatés vers leur base, ses folioles assez rapprochées, moins gén. obtuses, à dents plus étroites, plus aig-uës et porrigées, peu composées, surtout dans les feuilles sup. gén. églan- duleuses sur leurs nervures latérales iaf., ses pédoncules à glandes stipitées moins nombreuses, ses sépales restant réfléchis après la floraison et jusque vers l'époque de la coloration de l'urcéole qui est nu ou peu hispide. — Elle diffère du R. glauca bien typique par ses aiguillons les plus robustes moins crochus, souvent arqués ou presque droits, les plus faibles plus grêles, ses folioles parfois arrondies et obtuses (gén. elliptiques-arrondies et aiguës), ses pédoncules à glandes stipitées plus nombreuses, parfois moins courts, et ses sépales restant réfléchis, à app'endices souvent moins développés. — Le feuillage de la var. a est peu glauque ou vert, rougeàtre ou non, les styles gén. peu hérissés. Sur 9 inflorescences, 2 uniflores, 5 bifl. et 2 trifl. (chez nous). Cette description est celle de nos éch. des Alpes marit. Quelques-uns de nos spécimens du R. Chavini des env. de Genève peuvent s'y adapter, ainsi que d'autres de la Suisse (cantons de Vaud et de Fribourg). Rapin et Reuter ont décrit le R. Chavini comme possédant : des folioles pointues ou obtuses, ovales- elliptiques, ord. médiocres, presque simplement dentées, des sépales réfléchis et caducs à la maturité des fruits, pennatipartites (peu pennatipartites dans le R. montana, selon Rapin), etc. Notre var. J3 muiata diffère du R. montana le plus répandu, par ses folioles gén. plus grandes, elliptiques, rarement obtuses, très gén. munies de quelques glandes sur leurs nervures latérales inf., et cela parfois jusque sur les feuilles du sommet des ramuscules, à dentelure ord. très composée, plus aiguë et plus porrigée; ses pédoncules à glandes stipitées moins nombreuses, parfois presque lisses; ses sépales restant étalés ou se redressant moins nettement après la flo- raison; parfois cependant, les sépales sont nettement dressés sur l'urcéole avancé. — La var. J3 diffère du R. glauca le plus typique, par ses aiguillons faiblement arqués, brusquement dilatés vers leur base, ressemblant à ceux du R. montana; ses folioles plus ou nettement distantes, moins rarement obtuses- arrondies à l'extrémité, presque toujours munies de quelques glandes sous- foliaires en dehors de la nervure médiane; ses pédoncules hispides, parfois moins courts; ses sépales ord. moins nettement dressés. — Le feuillage est souvent très glauque, dans |3, sur les deux faces des feuiUes, peu ou pas rou- geàtre; les fleurs sont d'un rose assez vif (nos éch. de deux localités, les autres sans fleurs); les styles hérissés-tomcnteux. Sur 38 inflorescences : 16 uniflores, 9 à 2 fleurs, 7 à .3 fl., 4 à 6 fl. et 1 à 7 fl. ; on voit que nos éch. de la var. 8 des Alpes mar. se montrent bien plus pluriflores que cela n'est le cas dans le R. montana, il semble même qu'ils le sont davantage que dans les R. glauca et R. Chavini examinés dans l'ensemble de leur aire. Les deux variétés que nous avons admises dans nos régions pour le R. Cha- vini, sont très faciles à distinguer; celle jS qui possède une vaste aire chez nous. ROSACÉES 53 a offert jusqu'ici peu de variations. La question de savoir jusqu'à quel point ces deux variétés pourront être maintenues dans le groupe Chavini lorsqu'on cherchera à opérer une classification rationnelle de tous ses membres, dans l'ensemble de l'aire, cette question reste douteuse pour nous après l'examen des matériaux de nos collections*. Entre San Michèle de Mondovi et la Bicocca!!** (ait. 450 à 600 m.) nous avons observé en deux stations (en fleur le 25 mai 1893) une Rose qui nous a fort embarrassé. Elle a les plus grands rapports avec un R. moutana, surtout par son armature, la forme de ses folioles glauques, souvent lavées de rouge, l'hispidité de ses pédoncules, etc. Mais ces stations sont fort éloignées de celles montagneuses du R. monlana. De plus, les styles sont peu velus, parfois presque glabrescents (par suite les sépales ne sauraient être dressés sur l'ur- céole développé) et la corolle est d'un rose très vif. Les folioles montrent çà et là quelques glandes sur les nervures latérales infér., et parfois sur quelques nervilles. Ces folioles sont g-labres, mais les pétioles sont tantôt pubescents (surtout sur les deux tiers inf. de leur long-.), tantôt g-labrescents et parfois même g-labres (sans poils simples, mais ils sont plus ou moins glanduleux), alors que dans tous nos éch. des R. montana et Chavini des Alpes mar. les pétioles se montrent glabres, très rarement g-labrescents. La dentelure de notre Rose de San Michèle est gén. plus étroite, plus aiguë et porrigée que celle du R. mon- tana; les appendices des sépales sont aussi plus développés. Les urcéoles sont nus ou peu hispides à leur base seulement. — En résumé, c'est avec le/?. Cha- vini var. « que cette Rose des env. de Mondovi a le plus de rapports, mais il faudrait l'examiner de nouveau sur le vif avec ses urcéoles développés. Nous avons vu deux séries d'éch. du R. Chavini, récoltés par M. H. Coste (Herb. Ros. nos 244! et 245!) aux environs de Barcelonnette, non loin des limites occid.-sept. de notre Flore. Ces divers spécimens n'appartiennent pas à notre var. |3, ils se rapprochent beaucoup de celle a, sans cependant repré- senter absolument les mêmes formes que celles de nos Alpes. i* '999. Rosa glauca Vill. (sec. spec. auth. in herb. DG. et alio- rum) ap. Loisel. in Desv. Journ. Bot. II, 336 (ann. 1809) et Notice sur pi. Flore France p. 80 (ann. 1810); Grenier iîey^e FI. monts Jura p. 63 (ann. 1876! opus posth.); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 114 et Suppl. p. 39; Grépin in Bull. Belg. XXVIII,!, 51-59, 169 et 199, XXX, 1,132-157, XXXI, 2, 84, XXXII, 1, 54,73-79, XXXIV, 1, 97-107; non Pourr. (ann. 1788), nec Desf. * De plusieurs localités suisses nous avons vu des formes qu'on pourra rapporter à notre var. «, mais d'autres variations sortiraient des limites que nous lui avons assignées. — M. Crépin a avancé, avec raison nous semble-t-il, qu'on pouvait rapprocher le R. mon- lana f. (jrandifrons Christ, du Jura neuchâtelois, de notre var. mutata (voy. Crépin in Bull. Bel(j. XXX, i, 14-2). Avec cette dernière, on pourrait presque identifier certains éch. du Tyrol (mont Baldo!,Gelmi leg.). M. Crépin (in Bull. cit. XXX, 1, 147) qui a aussi reçu des envois de M. Gelmi, a rapproché de notre var. mutata certaines provenances des en- virons de Trente. Un spécimen insuffisant de l'Herb. Ros. Pons et Coste sub : R. glauca var. recurvata {Annot. Herb. Ros. fasc. 3, 1896, p. 23) des Pyrénées orient., est probable- ment très voisin aussi de la var. mutata. 54 FLORE DES ALPES MARITIMES (ann. 1804), nec Dierbacli FI. Heidelb. (ann. 1819), nec Schott in Besser Enum. (ann. 1822)= R. canina var. glauca Desv. Journ. bot. sér. 2, II, 116 (ann. 1813) = R. canina var. fruct. subrotundis Schleicher herb.! p. p., sec. Grépin in Ann. Cons. bot. Genève ISdl, p. 35 et 39= R. rubri- foUapinnatifida Seringe Mus. helv. ann. 1818 et 1825, p. 11, tab. 2, fig. II* = i?. rubrifolia var. £ innnatiflda Seringe in DC. Prod. II, 610', et herlj. DC. ! = R. canina YSiY. S glaucescens Seringe in DG. Prod. II, 613 (ann. 1825), et herb. DG. ! ^ (non R. glaucescens Desv. in Mérat Nouv. FI. Paris p. 192, ann. 1812, nec Wulfen ann. 1805) = R. rubrifolia II montana var. p pinnatifida GsLMdin (?) FI. helv. III, 349 (ann. 1828)^=^. vosagiaca ^ Desportes Roset. Gall. p. 88 (ann. 1828) ; Déségl.in Journ. ofBot. mardi 1874= R. glandulosa var. Bpinnallfida Gandin (?) Syn. FI. helv. p. 408 (ann. 1836) = R. rubrifolia var. ]3 ReiUeri Godet FI. Jura I, 208 et 218 (ann. 18521) = R. monticola var. a Reuteri Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p. 194 (ann. 1862) = R. sphxrica (p. p.) et Kosinsciana Ard. FI. alp. mar. p. 127! (non R. sphxrica Grenier ap. Schultz; non R. Kosin- sciana Besser) = R. canina var. Reuteri Baker Monog. brit. Roses in Journ. Linn. Soc. p. 233 (ann. 1869) = R. Reuteri Godet FI. Jura I, p. 208 (ann. 1852!); Gren. Fl.jurass. p. 238 (ann. 1865); Godet FI. Jura Supxil. p. 74 (ann. 1869); Ghrist Rosen Schio. p. 165-169; Grépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 213 (ann. 1874!) = R. canina groupe Coronatse A Glabrx Grépin in Bull. Belg. XXI, 1, 51-56. Nous avons dit p. 44 que le R. ferrnginea Vill. (ann. 1779) était une Rose énigmatique. Or, d'après les spécimens les plus authentiques (non d'après les descriptions de Villars et de Pourret qui sont tout à fait insuffisantes) il paraît bien établi que: R. rubrifolia Vill. (1789) = R. glauca Pourret (1788); de plus que: R. glauca Vill. (1809), non Pourret = R. vosagiaca Desportes (1828) = R. Reuteri Godet (1852) \ — D'après les lois d'antériorité le R. ru- 1 Les synonymes: R. rubrifolia germ. ovatis Schleicher et R. montana germ. glahris Schleicher, donnés ici par Seringe avec le signe ! ne sont pas confirmés par l'herbier de Schleicher, qui ne contient actuellement pas de Rose sous la première de ces désigna- tions et qui renferme sous la seconde un R. Clmvini (conf. Crépin in Ann. Cons. bol. Genève 1897, p. 36). Mais les botanistes suisses: Rapin {Bull. .soc. Hallér. Genève n» 4, ann. 1854-56, p. 180) ainsi que Reuter et Godet, ont admis l'identité du R. rubrifolia pinnatifida de Seringe avec le R. glauca Vill. {Reuteri Godet). 2 Deux spécimens du R. glauca Vill. (misit Mougeot ann. 1814) provenant des Vosges. 3 Gaudin a rapporté ici comme synonyme le R. rubrifolia pinnatifida Seringe, mais son herbier renferme sous ces noms deux spécimens de R. montana et un éch. envoyé par Schleicher comme étant son R. montana germ. globosis ; ce dernier éch. appartient au R. Chavini Rapin (conf. Crépin in Ann. Cons. bot. Genève 1897, p. 47). ■4 Voy. sur le R. vosagiaca (sic) Godron in Bull. Belg. XV, 485. 5 Reuter (ann. 1852, in Godet FI. Jura I, 218) et Rapin (ann. 1854-56, in Bttll. soc. Hallér. Genève p. 180) identifiaient déjà le R. Reuteri Godet avec le R. glauca Vill. ROSACÉES 55 brifolia Vill. devrait donc être nommé R. glauca Pourret, non Vill., et la Rose désignée depuis une vingtaine d'années sous le nom de R. glauca devrait porter le nom de R. vosagiaca Desportes, car les noms de variétés (var. pinnatijida ou var. g lancescens) sous lesquels on a désigné autrefois le R. glauca Vill. (avant Desportes), ne peuvent être adoptés puisqu'ils ont déjà été utilisés pour désigner des espèces dans d'autres groupes du genre. — C'est à Grenier sur- tout (ann. 1876, in Déségl. Cat. p. 133) que sont dues les regrettables confu- sions de nomenclature que nous venons de rappeler. Si ce botaniste eût lu la phrase diagnostique du R.ferruginea dans le Prospectus de Villars, nul doute qu'il n'eût pas proposé des changements qui mettent les rhodologues dans l'al- ternative, ou d'enfreindre les Lois, ou de produire une confusion déplorable dans un genre déjà fort critique. Le cas de Grenier montre combien de scru- pules doivent apporter dans leurs recherches les auteurs qui opèrent des chan- gements de noms en vertu de la loi d'antériorité. Bien que prioritaire cou- vaincu, nous n'avons osé dans le cas présent appliquer ici l'art. 15 des Lois de 1867, ni l'art. 6, non moins formel, des Règles du Jardin de Berlin (ann. 1897). En vertu des art. 3 et 4 des Lois, nous admettons ici l'une des exceptions autorisées dans des cas fort rares. Les formes bien caractérisées du R. glauca paraissent être très rares dans notre dition. Une revision faite avec soin, de nos matériaux des Alpes marit. nous a amené à changer d'avis sur un bon nombre de provenances que nous avions indiquées autrefois {Roses alp. mar. et Suppl.), Formes typiques : Près des sources du Pesio ! I **, vers 14 à 1500 m. s. m. (20 juin. 1880, fr.); bois près de la Madonna délie Finestre!— , env. 1900 m. (herb. Thuret, sub: R. Kosùisciana Déségl. !, leg. 2 aug. 1865, fr.) ; env. de Vens!!*, vallée sup. de la Tinée, env. 1600 m. (1er août 1877, fr.). Variations apparteiiant au R. glauca v. subcanina {R.Reuteri f. siib- canina Christ Rosen Schw. p. 169) : Près de Peira Gava ! ! * vers 1500 m., sur le chemin de Lucéram (8 août 1888, fr.) ; haies aux env. de Saint- Martin-Vésubie 1 * vers 1000 m. (herb. Thuret, sub : R. sphœrica Gren., Déségl. I, leg. 11 jul. 1865, fr.); vallon de Soleilhas!!* près Saint- Âuban, entre 11 et 1200 m. (23 juill. 1877, fr.) ; près Saint-Dalmas-le- Selvage ! ! * vers 1500 m. (31 juillet 1877, fr.). Formes douteuses entre les B. glauca var. subcanina et leR. canina : Près d'Erlil !**, env. 400 m., entre Albenga et Garessio (26 juin 1891, fr.) ; Madonna di Fontan! !-, 870 m. près la Briga ; env. de Tende! I - vers 800 m., 4 juill. 1879, fl. et fr.); env. de Saint-Martin Vésubie ! ! * et ^ (29 juin et 28 juill. 1875); vallon du Rio del Vallone f ! vers 1600 m., près de Berzesio (26 juill. 1895, fl.)et entre BerzesioetPontebernardo! t vers 1450 m., dans le bassin de la Stura**. Nous avons rapporté à de simples variations du R. canina des spéci- 56 FLORE DES ALPES MARITIMES mens de : env. de Saint-Dalmas-de-Tende ! ! - ; minière de Ciriegia !-, vallon du Boréon près de Saint-Martin-Vésubie (herb. Thuret, sub : Rosa sphxrka Gren., Déségl. \, leg. 12 jul. 1865, fl. fr.); env. d'Aiglun ! I *. — Ces trois dernières provenances avaient été autrefois attribuées par nous (Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 115 et Suppl. p. 39) à des R. glauca var. subcanina. — Quant aux indications données ci-dessus, nous nous trouvons d'accord avec M. Crépin qui a bien voulu revoir presque tous nos matériaux concernant les R. montana, Chavini et glauca. Arbrisseau de 1 à 2 m. haut, et plus. Aiguillons plus ou moins fortement crochus, parfois arqués, insensiblement dilatés vers leur base (pareils à ceux du R. canina, mais gén, plus grêles), conformes quoique inégaux; pas d'aiguil- lons sétacés vers le sommet des rameaux (chez nous). Stipules sup. et bractées très développées, ces dernières dépassant les pédoncules. Feuilles à 5, gén. 7, bien rarement 9 folioles, à paires assez rapprochées, médiocres ou grandes, elliptiques ou elliptiques-oblongues, atténuées-aiguës au sommet, parfois plus ou moins obtuses (surtout les latérales), presque toujours sans glandes sous- foliaires sur les nervures latérales qui sont parfois munies de quelques glandes qu'on ne retrouve pas (chez nous) sur les nervilles ou sur le parenchyme; folioles glabres sur les deux faces, parfois légèrement velues sur la côte mé- diane inf., souvent glauques et lavées de rouge; dentelure le plus souvent simple, mais aussi irrégulière, double ou composée, se prolongeant assez bas vers la base des folioles. Inflorescence souvent pluriflore (voir notre note 1, p. 51). Pédoncules courts, plus courts que l'urcéole ou dépassant peu sa lon- gueur; chez nous tantôt nus, tantôt munis de glandes stipitées ord. peu nom- breuses. Sépales ext. à appendices gén. assez nombreux, semblables à ceux du R. canina, demi-persistants, dressés, souvent étalés sur l'urcéole coloré. Co- rolle d'un rose vif, parfois d'un rose pâle (ou blanche "i). Styles jamais soudés en colonne, mais formant un capitule arrondi et tomenteux ou velu-laineux. Urcéoles gros ou médiocres, elliptiques ou globuleux, parfois pyriformes. Les formes les plus caractérisées du R. glauca diffèrent du R. canina par un port souvent (pas toujours!) plus trapu, des mérithalles plus courts, des folioles assez fréquemment plus grandes, plus ou moins glauques et rougeâtres, des pédoncules plus courts, entourés de larges bractées qui les dépassent en long., des corolles d'un rose plus prononcé, des urcéoles souvent plus déve- loppés, plus précoces que ceux du R. canina ^ à sépales non réfléchis à l'époque de la coloration, et par le capitule gros, arrondi et tomenteux-blanchâtre de ses styles. — Jusqu'ici nous n'avons rencontré les formes typiques du R. glauca que dans la région alpine ou celle montagneuse élevée, éloignée de celle littorale comme des plaines du nord de notre circonscription. — Les différences que nous venons d'indiquer entre les R. canina et glauca sont celles que M. Christ attribue aux espèces qu'il envisage comme des remplaçantes montagnardes, 1 Fait observe depuis longtemps par Frics (Novit. éd. 2, ann. 1828, p. 148) ainsi que par les rhodologues suisses, Godet [Fl. Jura I, 218) et Reuler {Cat. Genève éd. 2, p. 68). ROSACÉES S7 dérivées des R. conina, du me forum et ar/reslis, savoir les : R. glauca, corii- folia et elliptica [graveolens). Voy. Christ Genre Rosa, trad. Burnat p. 17-22. M. Grépin a mis en doute {Bull. Belg. XXVIII, 1889, 1, Sl-59) les idées émises à ce sujet par M. Christ, mais il semble les avoir acceptées plus tard {Bull. cit. XXX, 1, 169) puisqu'il nous dit du R. omissa : « Il revêt les caractères des formes montagnardes, à l'instar des R. coriifolia et glauca : port plus trapu, corolle plus vivement colorée, pédicelles ord. plus courts, sépales plus longtemps persistants». Pour nous, les faits signalés par M. Christ, d'une manière un peu trop absolue, se vérifient pleinement dans leur généralité, surtout si l'on en- visage les formes typiques des Roses montagnardes, sans tenir compte des nombreuses formes de passage qui les relient aux types dont elles dépendent*. Le rang laxinomique du R. glanca dans la série des Roses européennes reste à établir, mais il sera impossible de lui attribuer une valeur spécifique. — Des formes nombreuses qui le rapprochent du R. canina, paraissent être plus répandues encore chez nous que dans l'Europe centrale. La parenté entre les R. glauca et canina nous semble être plus étroite dans nos régions, que celle existant entre les R. dumetoruni et canina. M. Christ a signalé (Rosen Schw. p. 169, ann. 1873), sous le nom de R. glaucu var. subcanina des formes inter- médiaires qui sont plus nombreuses encore qu'il ne le supposait, entre les R. glauca et canina (voy. à ce sujet : Gelmi in Deutsche Bot. Monatschr. VIII Jahrg. 1890, p. 119; Keller in Bot. Centralblatt ann. 1891, Band XLVIII, p. 294 ; Crépin in Bull. cit. XXX, 1, 153-157, ann. 1891 ; Gaillard in Bull. herb. Boiss. VI, 414, ann. 1898); tantôt à sépales rabattus, tantôt à sépales étalés sur l'urcéole avancé en maturation, ces variations sont souvent inextricables pour les spécialistes. — Nous parlerons plus loin des rapports, assez intimes aussi, que le R. coriifolia montre avec le R. glauca. Les relations de ce dernier avec le R. montana et celles moins étroites avec le R. rubrifolia ont déjà été men- tionnées aux p. 46 et 49. — Signalons encore d'autres relations du R. glauca'. celles-ci avec la sous-section des Rubigineœ Christ par le R. caryophgllacea Christ (an Besser?) et dont l'examen nous mènerait trop loin^. ' Au sujet du caractère principal qui distingue les formes montagnardes, savoir le re- dressement des sépales, M. Pons a confirmé {Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 14) les idées émises autrefois à ce sujet par M. Christ: « Les variations du R. canina de la plaine ont les sépales franchement réfléchis; ces mêmes variations, entre 700 et 1000 mètres, ont déjà les sépales un peu étalés. En général, les espèces de la plaine ont les sépales réfléchis; les espèces de montagne, les sépales redressés» Pons 1. c. et Annot. cit. fasc. 3, p. 32. 2 M. Christ a en 1873 (Rosen Schtv. p. 123-127) et en 1884 {Genre Rosa, trad. Burnat p. 29-30) considéré cette Rose comme étant voisine des R. agrestis Savi (sepnitn Thuill.) et inodora Fries. — M. Crépin (in Bull. BeUj. XXVIII, 1, 156-169, XXXI, 2, 85, et XXXII, 1, 80) envisage aujourd'hui le R. canjophyllacea Christ comme un groupe de formes voisines et inséparables, les unes du R. glauca, les autres du R. corUfoUa. Elles ont des axes hétéracanthes ou non, à aiguillons rubigineux, des folioles glanduleuses (souvent aussi très pubescentes) sur le parenchyme des deux faces, ou de l'inf. seulement, et des pédoncules hispides-glanduleux ou lisses. — M. H. Braun (in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 771 et 809, ann. 1892), comme M. Christ, a placé cette même Rose dans les Rubiginosœ, près des R. rubiginosa, micrantfia et graveolens, en y comprenant une var. zalana que M. Crépin a placée dans les Rubiginosx. — M. Focke (in Koch Syn. éd. Wohlfarth 1, p. 838) a éga- lement mentionné le R. caryopliyllacea dans ses Rubiyinosss verx. Cette dernière opinion 58 FLORE DES ALPES MARITIMES Oa consultera sur les variations du R. glaiica les classifications de M, Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 50, et XXXI, 2, 84). Ces casiers ou g-roupements arti- ficiels ont des inconvénients que nous avons signalés autrefois avec M. Christ {Bot. Centralblatt ann. 1882, p. 299; Burnat et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 62-73), ils négligent d'ailleurs certains caractères, parfois aussi dignes d'at- tention que ceux mis en évidence. Ainsi la forme des aiguillons, la long, des pédoncules, la couleur de la corolle, l'indument des styles, n'ont-ils pas autant d'importance que la dentelure, l'indument des pédoncules et des sépales et sur- tout que la forme des urcéoles? Chez nous, les variations du R. glaiica ont porté sur l'écartement des paires de folioles et sur leur dentelure; les glandes sous-foliaires, toujours peu nom- breuses, sont parfois nulles ; le développement des bractées est plus ou moins accentué, et les pédoncules tantôt peu hispides-glanduleux, tantôt lisses. La po- sition des sépales sur l'urcéole développé, la couleur de la corolle, et l'indument des styles varie beaucoup dans les formes siibcanina. — En dehors de notre dition nous avons rencontré chez le R. glaiica de très petites folioles (éch. de la Suisse; Pons et Coste Herb. Ros. no 8.3!; etc.); des folioles à nervures laté- rales inf. pubescentes, c'est là la forme pilosala Christ (in Flora 1875, p. 295), variation parallèle à celles des R. platyphylla et urbica dans le groupe du R. canina; des pédoncules allongés, très hispides-gland. (par ex. Pons et Coste nos 163 ! et 164 !); de petits urcéoles (par ex. : Christ Rosen Schw. p. 167, 168; Crépin in Bull. cit. XXVIII, 1, 172), parfois oblongs, allongés comme dans le R. alpina (Pons et Coste nos 85! et 160!). Nous avions admis {Roses alp. mar. et Siippl. 1. c.) une variété caballicensis {R. caballicensis Puget in Billotia p. 35 et Exsicc. : Billot cont. Bavoux, etc. no 3582 !) à pédoncules hispides-glanduleux, mais la présence de cet indûment, aux degrés les plus divers, n'est en relation avec aucun autre caractère. Le R. caballicensis Puget, à pédoncules peu hispides et parfois lisses, est d'ailleurs un micromorphe que l'on comprendrait tout autrement que son auteur, si on lui rapportait, ainsi qu'on l'a fait souvent, toutes les variations à pédoncules glan- duleux du R. glaaca. 2|ttt '**• Rosa Pouzini Trait. i?os.?wonofirr. II. 112(ann. 1823); Grenier in Billotia p. 120 (ann. 1868) ; Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 215 (ann. 1874 1) et in Bull. Belg. XXXI, 2, 90, XXXIV, 2, 34; Crépin in Batt. et Trabut FI. Alg. Dicotyl. App. p. XVIII; Crépin inLo Jacono FI. sic. I, pars 2. p. 182; Boullu in Bull. soc. clauph. p. 111 (ann. 1877); Déségl. Cat. p. 173; Burn. et Gr. Roses Alp. mar. ann. 1879. p. 96 (excl. var. |3 et 7) et Suppl. p. 22-25 et 68; Burn. et Gr. Roses Italie p. 16-17, 22 et 42; Pons et Coste Annot. Herbar. Ros. fasc. 1, p. 16-17; fasc. 2, est celle d'un spécialiste qui possède des connaissances étendues sur les Rosacées en général, et s'il n'a pu échapper à ce que l'on a appelé l'obsession de la glandulosité et de l'indument, c'est qu'il a sans doute jugé que ces caractères devaient être utilisés sans prévention, au même titre que bien d'autres, dans le genre qui nous occupe. ROSACÉES 59 p. 6-7, 3, p. 20-21 et 4, p. 15; Bicknell FI. Borcligh. p. 94. Exsicc. : Pons et Goste Herb. Ros. nos 74!, 152 1, 1541 et 232! (Gall. mer., Aveyron) = R. micrantha DG. FI. fr. V, 539 (ann. 1815) ; non Smith (ann. 1812) = R. rubiginosa var. parvifolia Seringe in DG. Prod. II, 616 (ann. 1825), et herb. DG.! p. p.* = R. graveolens var. /3 Gr. Godr. FI. Fr. I, 561 (déc. 1848) = R. hlspanica Boiss. et Reut. Pug. p. 44 (ann. 1852), et Boiss. herb. ! p. p. max. ; non Miller I)icl. (ann. 1768) = R. hispanica f. florentina Ghrist in Flora a.nn. 1873, p. 347!, f. Spina-flava Ghrist(?) op. cit. p. 348, et î.Poiizini Ghri&t in Journ. of Bot. may-june, ann. 1876 !, non Ghrist in Flora ann. 1874, p. 470 = R. inconsiderata Déségl. in Aléin. Acad. M. et Loire, ann. 1873, et Cal. p. 175 = R. canina groupe 2 Méridionales Grépin in Bull. cit. XXI, 1, 63-71. Fleurit partois fin mai, et gén. en juin, dans la région littorale; au comm. de juillet, vers ses limites sup. dans la région montagneuse. Il n'est pas rare dans la région littorale, des env. d'Albenga jusqu'au massif de l'Esterel (exclusivement?) 2, et aussi répandu dans la basse région montagneuse, gén. jusque vers 8 à 900 m. Il monte bien rare- ment jusqu'à 12 et même 13-1400 m. (nos éch. de San Giovanni dei Prati, et du vallon de Clans sup.). — Entre Alassio et Andoral!**, par la montagne; entre Andora et Garlendall**; entre Albenga et Garessio, près de Cerisola ! ! ** ; env. de Torria! ! **, au nord de Porto Maurizio; mont Faudo!!**; fréquent entre Geriana, Verezzo et San Remo!!**; entre Pigna et Garmo Pinelli!!**; San Giovanni dei Prati! **, près du mont Ceppo (herb. Bicknell); sept localités^ à droite ' Nous avons, en 1879 (1. c), donné à tort le R. nebrodensis Déségl. Cat. p. 242, non Guss., comme synonyme du R Pouz-ini. Or le R. nebrodensis de Déséglise est un mélange: 1» du R. rubiginosa var. parvifolia Seringe qui est représenté dans l'herb. DC. par un R. Pouùni ! (à styles glabres et glandes sous-foliaires nulles sur les nervures lat. inf.) et par un R. elliptical (à styles tomenteux et glandulosité sous-foliaire abondante). 2" du R. nebrodensis Guss., forme énigmatique jusqu'ici (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 14-17). 3" du R. hispanica var. nevadensis Boiss. et Reut. 4" du R. subintrans Gren. Ces n^^ 3 et 4 sont très probablement, au moins en partie, des formes du R. micrantha var. gla- brescens, var, souvent confondue avec des variations du R. Pouùni. — Déséglise a attribué [Cat. p. 237) à son R. nebrodensis des styles velus, sauf dans la var. l\ {= R. subintrans Gren.) qu'il a décrite à styles glabres. Le même auteur a placé le R. Pouùni dans sa sec- tion des Caninx Hispidœ, sous le n" 197, puis son R. nebrodensis dans sa section des Rubiginosx Tomentellse, au n" 278, à côté du R. viscida qui est une forme du R. mi- crantha. 2 Le R. Pouùni est un arbuste calcicole très préfèrent, suivant M. Boullu {in Bull, soc- bot. Fr. 1876, p. XLVIII, et 1879, p. LXXII), ce que M. Goste confirme {Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 20) tout en signalant une forme des terrains schisteux et siliceux. Voy. le n° 152 ! de la même collection. 3 Ces éch. ont tous été déterminés par M. Crépin. 60 FLORE DES ALPES MARITIMES et à gauche du cours de la Nervia ! ** (herb. Bicknell) ; environs de Sospel ! f -, de la Giandola I ! -et de Fontan 1 1 -; vallée inf. de Cairos f ! -; assez répandu aux env. de Saint-Dalmas de T. et Tende!! — ; entre Castillon et Sainte-Agnès ! ! * près de Menton ; env. de l'Escarène ! ! * et de Lucéram I !*; entre Duranus, Levens et la Roquette!!*; rochers au-dessus de Saint-Sauveur de Tinée! ! *; vall. su p. de Clans! !*, près de Sainte-Anne ; env. de Bouyon ! ! * ; entre Gillette et Revest! ! * ; entre Aiglun et Vegay ! ! * ; env. de Guillaumes ! ! *, chemin d'Amen ; près de Saint- Vallier de Thiey ! I * et de Saint-Césaire ! ! * ; env. d'Andon I ! *, au nord du mont Audibergue; près de Fayence!!*, route de Mons. Arbrisseau souvent peu élevé mais pouvant atteindre 2 m. et plus; rameaux presque toujours flexueux et grêles, à extrémités le plus souvent teintées de rouge. Aignillrms tantôt nombreux (surtout sur les tiges florifères), tantôt rares, assez brusquement dilatés, crochus ou arqués (gén. analogues à ceux des R. rubiginosa et micrantha); pas d'aiguillons sétacés mêlés aux autres au sommet des rameaux (homœacanthes). Folioles 7 ou 5, bien rarement 9 (parfois sur les tiges foliifères), très gén. petites ou médiocres, plus ou moins ellip- tiques, atténuées aux deux extrémités, parfois subarrondies, souvent luisantes et d'un vert foncé, les sup. fréq. lavées de rouge, non glanduleuses sur leurs nervures latérales inf. * ; folioles et pétioles presque toujours g-labres (sans poils simples non glanduleux), très rarement on trouve des variations montrant quelques poils sur les pétioles et pétiolules* ; dents foliaires ord. assez pro- fondes, étroites, très aiguës ou subacuminées, porrigées, irrégulièrement compo- sées-glanduleuses, moins souvent doubles, çà et là avec quelques dents simples, et bien rarement jusqu'ici toutes simples (chez nous comme ailleurs); gén. le bord sup. des dents est églanduleux, moins souvent il porte une glande, et le bord inf. 1-2 glandes ou denticules, rarement 3. Inflorescence plus souvent uniflore que pluriflore^. Pédoncules généralement plus ou moins hispides-glanduleux (moins que dans les R. rubiginosa et micrantha), assez rarement les uns his- pides, les autres nus, et presque jamais tous nus (chez nous comme ailleurs), leur longueur égalant 1 à 3 fois celle de l'urcéole coloré. Sépales ext. à appen- dices ord. peu nombreux, églanduleux ou rarement un peu glanduleux sur le dos (chez nous), restant réfléchis après la floraison, et caducs vers l'époque de la coloration de l'urcéole. Corolle (nos éch.), d'un rose pâle ou rarement assez vif, le plus souvent petite. Styles libres, non soudés en colonne, avec un capi- 1 Voy. les exceptions signalées plus loin, observées plus ou moins authentiquement en dehors de notre dition, en ce qui concerne la glandulosité; puis chez nous comme ailleurs, quant à la pubescence des folioles. 2 Sur 1773 inflorescences, M. Crépin (in Bull. Delg. XXXIV, 2, 34) en a trouvé 1225 unifiores et 548 pluriflores. Dans le R. canina à dents foliaires doubles ou composées et pédoncules hispides (R. canina verticillacantlià) le même rhodologue a trouvé sur 1202 intlor., 681 unifl. et 521 plurifl. — Dans nos éch. typiques du R. Pouzini des Alpes mar. nous avons observé 189 infl. unifiores et 74 pluriflores. ROSACÉES 61 tule stigrnatique glabre ou glabrescent, très rarement modérément velu (chez nous). Urcéoles médiocres ou petits, presque toujours nus et ellipsoïdes ou oblongs. Le R. Pousini, dans ses formes les mieux caractérisées et les plus répandues chez nous, diffère d'un R. canina qui serait microphylle, à feuilles glabres, dentelure composée-glanduleuse , pédoncules hispides-glanduleux , et styles glabres, par la gracilité de ses axes, ses feuilles sup. souvent teintées de rouge, ses aiguillons crochus ou arqués, assez brusquement dilatés vers leur base, ressemblant à ceux des R. rubiginosa et micrantha, par la dentelure particu- lière, étroite, profonde, porrigée-connivente de ses folioles qui sont de dimen- sions réduites ainsi que celles de ses organes floraux, par son inflorescence peut-être moins souvent pluriflore. Mais ces caractères, quantitatifs, se ren- contrent çà et là dans le R. canina, ils se modifient ou disparaissent plus ou moins dans certaines variations du R. Poazini; ce sont ceux de la grande ma- jorité des éch. de notre circonscription où l'on rencontre çà et là des formes indécises entre ces deux Roses. Pour plusieurs de ces dernières, notre collection montre que MM. Christ, Crépin et nous, n'avons pu nous mettre d'accord. — Le R. Poazini bien typique ne diffère guère de certains R. micrantha micro- phylles, homœacanthes, à folioles glabres ou glabrescentes, que par l'absence sur les feuilles (surtout sur celles un peu éloignées de l'inflorescence) de glandes sous-foliaires sur les nervures latérales des folioles qui possèdent une dente- lure gén. moins large, moins ouverte et plus connivente; ces glandes, lorsque exceptionnellement il s'en trouve (dans le R. Poazini) paraissent avoir une odeur différente dans les deux Roses; par l'hispidité moins abondante de ses pédon- cules et la nudité presque constante de ses urcéoles; par son inflorescence peut-être moins souvent pluriflore *, et par un moindre développement de ses parties florales. On verra plus loin (p. 65) que la distinction est souvent malaisée entre les R. Poazini et micrantha et qu'elle a donné lieu à diverses confusions. Nous signalerons les cinq formes suivantes, observées dans notre dition. Bien que leurs caractères diffèrent notablement de ceux du R. Poazini le plus typique et le plus répandu aussi chez nous, nous n'osons leur attribuer une valeur variétale dans l'ensemble de l'aire de cette Rose. Les groupements qui ont été établis jusqu'ici pour les variations du R. Poazini sont tout à fait artificiels. Voy. à ce sujet : Crépin in Rail. Relg. XXI, 1, 63-71. l. R. Poazini var. paaciglandalosa Burn. et Gr. Roses alp. mar. Sappl. p. 23. Elle a été observée entre San Remo et Ceriana! !**, à env. 280 m. s. m. (8 juin 1879, fl.), région où se trouvent aussi les formes les plus typiques. Cette variation diffère de ces dernières par ses pédoncules nus ; ses sépales (non glan- duleux sur le dos) sont plus étroits et plus allongés que dans les formes les plus répandues; ses folioles ont des dents simples ou à bord inf. pourvu d'un denti- cule, très exceptionnellement toutes les dents d'une foliole sont simples. Ce mode de dentelure se retrouve dans des éch. récoltés entre la Briga et Morignol ! ! — ^ Si nous émettons ici un doute c'est parce que les statistiques données par M. Crépin, auquel nous empruntons ce caractère (in [hill. Belg. XXX iV, 2, 37) ne fournissent pas spécialement les chiffres qui se rapportent aux variations du/?, micrantha que nous com- parons ici au /?. ['otniiii. 62 FLORE DES ALPES MARITIMES (13 sept. 1892) qui ont d'ailleurs tous les caractères du type le plus répandu. A peu près pareils à ces derniers sont des spécimens récoltés par nous le 12 juin 1896, entre Castillon et Sainte-Agnès sur Menton* (localité où l'on rencontre aussi la forme typique la plus répandue du R. Pouzini). Ici les pédoncules sont tantôt lisses, tantôt munis de 3 ou 4 glandes stipitées. II. M. CI. Bicknell nous a envoyé sous le nom de R. Poiizini var. piibescens Willk. et Lge [Prod. hisp. III, 215) des spécimens récoltés sur la crête des col- lines entre Soldano et Dolceacqua** du bassin de la Nervia (ait. env. 400 m.?, leg. 6 jun. 1898, fl.); leurs pétioles sont très pubescents, gén. peu glanduleux, leurs folioles à nervures méd. et secondaires inf. églanduleuses, plus ou moins pubescentes, indûment qui se retrouve, mais gén. peu accentué sur le paren- chyme de la face inf., et toujours sur les bords des folioles ^ La dentelure est plus large que dans les formes typiques, les dents sont parfois toutes simples et subogivales sur une même foliole; souvent quelques dents portent sur leur bord inf. un denticule, très rarement deux. Le port, comme tous les autres caractères, est ici celui du R. Pousini typique à côté duquel se trouvait l'unique buisson de la forme pubescente rencontrée par M. Bicknell. — Est-ce là une variété du R. Ponzini qui serait l'équivalent du /î. diimetorum par rap- port au R. canina, ou un hybride : R. Ponzini X diimetoi'itm'i III. Entre Erli et Cerisola! !**, vers 500 m. s. m., route d'Albenga à Garessio (29 mai 1893, fl.); près d'Alassio, vers Sa Croce!!** (21 mai 1890, fl.); sur des talus escarpés entre la mer et la route qui va d'Oneglia à Diano Marina! !** (9 juin 1879, fl.), se trouve une forme que nous avons décrite {Roses alp. mar. Siippl. p. 30) sous le nom de R. diimetoram var. Ç oneliensis. Elle a été classée, avec doute, par M. Crépin qui en a reçu des éch. des env. d'Oneglia, dans ses R. canina, 2 Méridionales, B pubescentes, b biserratse, a nudœ,fsepalis Isevibns (in Bull. Belg. XXI, 1, 69). Par ses ramuscules grêles, à feuillage luisant sur la face sup. des folioles souvent teintées de rouge, son armature, la dentelure par- fois double de ses folioles, qui est aussi plus aiguë^ étroite et porrigée que dans le R. darnetoriim, cette Rose peut être rapportée au R. Ponzini; mais ses feuilles sont assez grandes, gén. plus ou moins velues sur le parenchyme des deux faces, souvent glabrescentes et parfois glabres, sauf le pétiole et la nervure médiane inf. des folioles qui restent nettement velus; cette nervure n'est pas ou à peine glanduleuse; la dentelure est tantôt simple, tantôt double par la présence d'un denticule; les pédoncules (15-20 mm. long, env.) sont nus ou munis de 2 à 6 glandes stipitées; les sépales à dos dénué de glandes, portent des appendices très développés; les fleurs sont grandes (env. 50 mm. diam.), et les styles sont plus ou moins velus. Par ces trois derniers caractères, cette Rose est plus voisine du R. diimetornm que notre forme no II. IV. Nous rapprocherons de la forme III, le R. polyadena Burn. et Gr. Roses alp. mar. Siippl. p. 26, trouvé dans la vallée de Cairos!!- près des gorges de Cairos, vers 800 m. s. m. (28 juin 1879, fl.) et dont nous avons longuement parlé en 1882. M. Bicknell a retrouvé cette même forme, à peu près identique, le long d'un sentier à l'ouest de Gola di Gota!** dans le bassin de la Nervia, 1 M. Bicknell (Fl. Bordigh. p. 9i) dit : « with leaflets pubescent on both sides and ahiiost simple teeth », mais les folioles de nos éch. sont glabres sur leur face supérieure. ROSACÉES 63 prob. vers 1^00 m, (Bicknell FI. Bordigh. p. 95). Son port et la plupart de ses caractères sont ceux du no III, en ce qui concerne l'armature du buisson, la forme, et la dentelure des folioles quoique plus gén. simple ; même dimension (40-50 mm. diam.) et couleur (rose vif, au moins à Cairos) des fleurs; pareil indûment des styles. Les différences entre le R. polyadena et le R. dumetoriim var. oneliensis, portent sur l'indument foliaire qui est moins accusé dans le R. polyadena dont les feuilles, glabres sur la face sup., sont velues sur la nervure médiane inf. et parfois sur les latérales (très rarement dans les écli. de Gota), plus rarement sur les nervilles (éch. de Cairos seuls); de plus les pédoncules portent, ainsi que les urcéoles, de nombreuses et fines glandes stipitées noirâtres, non entremêlées d'acicules, et enfin les sépales sont très glanduleux sur le dos. Reste à constater pour les deux Roses que nous com- parons, la position des sépales après l'anthèse; nous les avions jugés étalés, et peut-être redressés dans le R. polyadena, mais ce caractère, assez impor- tant, reste douteux pour nous. — Nous avions repoussé autrefois le rapproche- ment avec le R. Poiizini, que notre R. polyadena avait suggéré à M. Crépin; à cette époque nous n'avions pas osé admettre pour notre région des formes du R. Pouzini à folioles pubescentes, dents foliaires simples et styles plus ou moins nettement velus. — Il reste encore quelques doutes pour nous au sujet du R. polyadena qui exige un examen complémentaire sur le vif et dans ses divers états, mais nous ne pensons pas qu'on arrive à l'envisager comme un R. corii- folia, ainsi que l'a fait M. Rouy [Suites FI. Fr. in Naturaliste, ann. 1888, p. 273) ; cette dernière Rose est d'ailleurs une sous-espèce ou variété monta- gnarde et alpine que l'on n'a jamais rencontrée dans la région sup. des oliviers et que M. Bicknell n'a pas observée encore dans le bassin de la Nervia, V. Une Rose récoltée le 6 juill. 1879 et en 1882 en deux localités voisines de Tende! !— , vers 800 m. s. m. et décrite par nous {Roses alp. mar, Suppl. p. 31 et 79) sous le nom de R. dumetorum var. Tendse, a des affinités avec le R. Pou- zini; elle se classerait dans les R. canina, 2 Méridionales, B pubescentes, a uniserratx, /3 hispidœ, f sepalis Ixvibus, de M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 68), mais elle pourrait aussi appartenir à un hybride des R. Pouzini et du- metorum, car ses urcéoles paraissent être plus ou moins atrophiés et caducs. Elle se rapproche du premier par ses rameaux grêles, allongés, à feuilles jeunes parfois rougeâtres, la forme de ses nombreux aiguillons, ses pédoncules médio- crement hispides-glanduleux (parfois munis seulement d'une ou deux glandes), ses sépales assez peu développés, sa corolle rosée assez petite et ses styles glabres. Mais le parenchyme des deux faces des folioles est gén. un peu velu, et parfois la face sup. glabrescente ; la dentelure est souvent moins étroite et moins por- rigée que dans le R. Pouzini; elle est simple, rarement irrégulière sur quelques folioles dont les dents portent çà et là un denticule glanduleux sur leur bord inf.; la nervure médiane inf. est églanduleuse. Si nous passons aux variations qu'on rencontre çà et là dans l'aire entière du R. Pouzini et qui seront peut-être observées plus tard dans notre dition, nous signalerons : des sépales rabattus, étalés ou étalés-dressés dans nos éch. à\i R. Pouzini var. leptoclada BouUu' (n» 1196! Exsicc. Soc. dauph. et Bull. p. 111). ' Cette forme (|iii paraît bien devoir être ratlacliée an îi. Potnini est remarquable par d'autres caractères : elle possède des folioles (glabres, ainsi que le pétiole) à glandes sous- 64 FLORE DES ALPES MARITUtfES Les corolles peuvent être absolument blanches (var. olbidijlora Pons in Pons et Coste Herb. Ros. n" 23 !, et Annot. fasc. 1, p. 16). Les styles, rarement plus ou moins velus, comme chez nous, ont été vus velus-hérissés (Herb. Ros. cit. no 73 ! et Annot. fasc. 2, p. 7). Les urcéoles se montrent parfois globuleux (par. ex. les nos 23! et 134! Herb. Ros. cit.). — Nous avons dit que le R. Pouzini se présente g-énéralement avec des feuilles glabres, sans poils simples. Chez nous, on a vu qu'il était très exceptionnellement à folioles plus ou moins pubescentes. En dehors de notre dition il en est de même, bien que le nombre des cas authen- tiqufes ait augmenté depuis 1882, alors que M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 68-70) en signalait seulement 10 dont 6 douteux. Ainsi M. Coste en a observé dans la France mérid. (in Bail. soc. bot. Fr. 1893, p. CXXI) et a distribué sous les nos 153 i et 233 ! (Herb. Ros. et Annot. fasc. 3, p. 20 et fasc. 4, p. 13) d'incon- testables R. Pouzini pubescents. M. Coste rapporte que ces formes ont çà et là des glandes sous-foliaires sur les nervures secondaires, mais elles font défaut dans les 3 éch. du no 133, comme dans les o du n» 233 que nous avons vus. Dans notre circonscription, nous n'avons pas rencontré jusqu'ici des feuilles glanduleuses, en dehors des pétioles, de la nervure méd. inf. et des bords des folioles. Cer- taines Roses de la Sicile (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 22-24 et 42; nos 3 à 6) à folioles plus ou moins pubescentes et styles plus ou moins velus, que nous avons, avec M. Christ (surtout le n° 6) rapportées au R. Poazini, se rangent à côté des variations dont nous venons de parler, mais elles sont gén. dénuées de glandes sous-foliaires (voy. sur ces formes : Crépin in Lo Jac. FI. siciila I, pars 2, p. 182). On rencontre incontestablement, mais plus rarement encore des formes du R. Pousini à folioles glabres, avec des glandes localisées sur les nervures méd. et secondaires, très rarement sur les tertiaires*. Divers auteurs, comme nous-même, ont souvent pris pour des R. Poucini des membres des sous-sections Rabiginosx et Tomentellx de la section Rubi- ffinese Christ (voy. Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 66-68; Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 9, 14-16, 23-23 et 78). — M. Christ (in Flora 1873, p. 347, et 1874, p. 470; Christ in Journ. of Bot., may-june 1876; voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 13 et 72) avait établi un groupe ffispanicœ comme sous-section de ses Riibigineic, lequel comprenait, avec diverses variétés du R. Poiicini, certaines formes glabres ou glabrescentes du R. micrantha, par ex. le R. viscida Puget, Déségl.,non Tausch. Ce groupe formait d'après M. Christ une sous-section inter- médiaire entre les Rabiginosx micranthx et les Tomentellx, très voisine aussi foliaires sur les nervures latérales et parfois sur les tertiaires, mais souvent sur le même pied ou le même rameau où l'on a pu en observer, ces glandes font totalement défaut, il y a toujours 2 à 6 glandes sur les bords des dents foliaires. Les styles sont très velus dans nos éch. (presque velus dit la description citée). 1 M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 68) dit que « ces glandes n'envahissent pas ordinai- rement le parenchyme interposé entre les nervures secondaires comme dans les Rubigi- nosœ ; il est probable, en outre, que leur odeur est faible et ne ressemble pas à celle des R. nibiyinosa, micrantha et agrestisy>. M. Pons (in Coste et Pons Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 20) rapporte en effet que les glandes du R. Pomini répandent parfois une odeur balsamique caractéristique, et non celle de pomme reinette que possèdent les Rubigi- neuses citées. Ces glandes doivent aussi être moins grosses et plus sèches que celles des Rubigineuses, suivant M. Crépin (1. c). ROSACÉES 65 des R. canina hispides. — M. Boullu {Bull. soc. (Uniph. p. 112) a proposé égale- ment de réunir en un groupe le même H. L'iscida, le R. suhintrans Grenier (forme encore douteuse entre les R. micrantha et Poacini), le R. leptoclada Boullu, et les variations les plus typiques du R. Poiizini . — Les affinités qui ont amené ces rapprochements sont indiscutables. En présence de certaines variations mi- crophylles, homœacanthes et glabres ou glabrescentes, à glandes sous-foliaires peu nombreuses du R. micrantha [R. micrantha var. calvescens Burn. et Gr.) on peut rester dans le doute entre les R. Poazini et micrantha. Ainsi M. Pons, appuyé sans hésitation par M. Crépin, a rapporté au R. micrantha, le no 42 ! (Ilerb. Ros. et Annot. fasc. 1, p. 23) à feuilles glabres, dents, nervure méd. et pétiole, seuls glanduleux; mais nous prenons nos spécimens de ce numéro pour un R. Pouzini très typique, à pédicelles et urcéoles gén. assez dcnsémenl his- pides (l'un de nos urcéoles porte une seule glande stipitée). Il est bien autrement anormal de rencontrer un R. micrantha à folioles absolument glabres et églandu- leuses sur les deux faces que de trouver un R. Pouzini à urcéoles parfois très hispides. Notre avis est d'ailleurs partagé par M. Goste (in Annot. cit. fasc. 2, p. 2) qui a fini par envisager ce n" 42 comme un R. Pouzini bien caractérisé. — En résumé nous avons ici un exemple bien frappant de passage entre des espèces dites de premier ordre appartenant à deux sous-sections différentes; nous venons de voir en effet les R. canina et micrantha reliés entre eux par le groupe secondaire du R. Pouzini. — Certains rapprochements qu'on peut faire entre le R. Pouzini et le groupe des Tomentellse Christ (groupe d'ailleurs bien difficile à limiter) seront indiqués plus loin à l'occasion de l'examen que nous ferons de nos R. Beatricis et Allionii (Burn. et Gr. Roses alp. mar. Snppl. p. 14-18). Rosa Gallinarise Burnat et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 25 (ann. 1882-83). Ile Gallinaria ! !** près d'Albenga, à la limite orientale de notre circonscription; sur le versant est de l'île, en pieds assez nombreux et éloignés les uns des autres; défleuris les 10 juin 1879, 2 juil. 1880 et 11 août 1886*. — Nous n'avons observé dans l'ile entière que cette Rose et le /?. agrestis Savi. Arbrisseau peu élevé (10-15 déc.) assez touffu, à axes assez robustes, peu flexueux et non grêles vers leurs extrémités, à extrémités rougeàtres ainsi que leurs aiguillons et feuilles jeunes. Aiguillons gén. nombreux, conformes, droits ou arqués, assez brusquement dilatés en une base peu allongée, ressemblant à ceux du R. Pouzini, mais non crochus. Folioles 5 ou 7, médiocres ou grandes (les plus grandes environ 35 mm. sur 23, les moyennes env. 25 sur 16), d'une consistance ferme, à nervures latérales inf. gén. très saillantes sur le sec, d'un vert moyen, un peu luisantes en dessus; les sup. des ramuscules foliifères et 1 Un superbe spécimen (non ilélorminé) avec urcéoles développés, sans sépales, se trouve dans l'herbier de l'Université de Gènes, provenant de l'iierb. Vivian!, de la même localité, sans nom de collecteur ni date. FLORE DES ALl'ES MARITIMES Hl 5 66 FLORE DES ALPES MARITIMES des pousses de l'année aiguës et même acuminées, les inf. et celles des ramus cules florifères gén. moins aiguës, çà et là obtuses; dentelure ord. moins étroite, moins aiguë-acuminée et porrigée que dans le R. Ponsini, sauf sur les feuilles les plus aiguës; dentelure très irrégulière, en partie double; sur une même foliole on trouve gén. des dents simples, sans glandes, avec d'autres montrant sur leur bord inf. un denticule ord. glanduleux qui se développe sou- vent en une dent simple moins grande que les autres; à la base des folioles se trouvent quelques denticules glanduleux; faces des folioles, glabres, dénuées de poils simples, et ne portant quelques glandes (et fins acicules) que sur la ner- vure médiane inf. ; pétioles aiguillonnés et très glanduleux, munis de poils simples inégaux, peu nombreux, parfois glabrescents, plus rarement glabres. Stipules et bractées médiocrement développées. Pédoncules tantôt solitaires, tantôt réunis par 2 à 4, parfois 5, courts, égalant ou dépassant peu l'urcéole développé, plus ou moins hispides, avec des glandes stipitées gén. peu nom- breuses; ces glandes sont d'un rouge noirâtre et leur pédicelle transparent ou rougeàtre. Sépales restant réfléchis après Tanthèse et caducs avant la maturité des fruits, tous glanduleux sur le dos, les ext. munis de 2 ou 3 appendices assez longs, étroits ou médiocrement larges. Corolle d'un rose pâle, médiocre. TJr- céoles ellipsoïdes, parfois ovoïdes-globuleux, d'env. 10-12 mm. diam. portant çà et là, autant vers leur base que vers leur sommet, des glandes stipitées. Disque conique. Styles non soudés en colonne, plus courts que les étamines et assez velus. Cette Rose a été envisagée par MM. Christ et Crépin qui en ont vu des éch. bien complets, comme une forme du R. Ponsini. Après un nouvel examen, il nous est difficile d'admettre ce rapprochement. Le R. Gallinariœ nous paraît bien plus rapproché d'un R. canina à pédoncules hispides ; on ne retrouve pas chez lui la gracilité si typique des axes, la microphyllie avec la dentelure carac- téristique des folioles et leur consistance, ni la réduction des parties florales. Les urcéoles sont hispides et les styles velus, caractères rarement observés dans le R. Ponsini. Les stipules et bractées paraissent être moins développées que dans les formes à folioles exceptionnellement macrophylles de ce dernier, ou dans celles à pédoncules courts du R. canina. — Il nous semble qu'on peut consi- dérer le R. Gallinariœ comme une variété du R. canina, à aiguillons droits ou arqués, folioles assez épaisses, d'une consistance ferme, et pédoncules courts hispides-glanduleux. 9*4. Rosa canina L. Sp. éd. 1, p. 491, et herb. sec. Baker in Bull. soc. Murith. fasc. 3, ann. 1875, p. 5; Ail. Fl.ped. no 1799, et herb. !; de Not. Rep. p. 140, et herb. !^; Christ Rosen Schio. p. 153; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 110 et Suppl. p. 34-39 et 81 ; Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 214 (excl. var. dumotorum et fuslforniis); Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 12, XXXI, 2, 90 et XXXIV, 2, 35. p. p. ; Koch Sijn. ^ Dans les herbiers d'Allioni et de Notaris, nous n'avons trouvé que des R. canina glabres ou glabrescents, mais la description du Repertorium paraît comprendre le R. iht- tnetorum. L'herbier de Linné renferme sous le nom de R. canina un R. luteliana glabre. ROSACÉES 67 éd. Wohlfarth p. 844; Bicknell FI. BorcUgh. p. 95, p. p. =: R. anclega- vensis Bastard FI. M.-et-Loire, p. 189 (ann. 1809); R. canina et clumalis Bechst. Forstbotan. p. 935-941 (ann. 1810); Ard. FI. alp. mar. p. 127 = R. platyphylla Rau Fnum. Ros. Wirceb. ann. 1816, p. 82, et herb.t sec. Grépin in Bull. cit. XXII, 2, 55 = R. urbica Léman Journ. phys. nov. 1818 = R. lutetiana Léman I. c. = R.semiglabra Ripart in Déségl. Cal. p. 204 = R. corymbifera Ard. I. c. ; an Borckh. (?) Holzart., ann. 1790 = R. oblusifolia Ard. I. c, p. p.; non Desvaux = R. dumetorum var. P et 7 Burn. et Gr. Roses alp. 7nar. p. 103 = R. dumetorum var. /3, 7, 5 et s Burn. et Gr. Roses alp. w,ar. Suppl. p. 29. Fleurit gén. de mi-juin à mi-juillet, suivant l'ait., parfois fin mai dans la région littorale et celle montagneuse basse; jusqu'au comm. d'août vers les confins de la région alpine qu'il atteint çà et là. Fré- quent vers la plaine au nord de nos Alpes, il paraît être peu répandu dans la région littorale la plus voisine de la mer, où nous l'avons récolté aux env. d'Albenga, et vu dans Therb. Univ. Gênes (Berti leg. mai. 1841), sous une forme platyphylla peu pubescente; vient aussi aux env.deVillefranche (herb. mus. Nice) sous la var. lutetiana (v. p. 71). Arbrisseau gén. élevé, atteignant 2 et même 3 m.; rameaux et pousses de l'année à extrémités assez rarement teintées de rouge ainsi que les jeunes feuilles. Aiguillons nombreux ou rares, parfois très nombreux, surtout sur les tig-es de l'année, de forme semblable quoique inégaux* (rameaux homœacanthes) crochus ou arqués, assez insensiblement dilatés vers leur base, parfois arqués ou presque droits, assez rarement brusquement dilatés et rappelant ceux du R. rubiginosa-. Stipules sup. plus ou moins larges, parfois très développées 1 Non entremêlés d'aiguillons grêles, subsétacés, à l'extrémité des rameaux ou sur les axes. Dans certaines variations (orthacanthes) à aiguillons grêles, droits ou arqués, les plus faibles deviennent parfois presque des sétules, mais cette armature est bien dilTé- rente de l'hétéracanthie que l'on rencontre souvent dans le R. rubiginosa. — Ces varia- tions à aiguillons plus ou moins droits, grêles, appartiennent souvent à des arbrisseaux assez rabougris, à petites folioles, dans lesquels aussi les fleurs sont gén. solitaires et les urcéoles de dimensions réduites {R. canina f. [irmula Christ Rosen Schir. p. t62); nous en possédons dans les Alpes mar. (voy. R. canina subvar. «', /S' ete", dans Roses alp. mar. Suppl. p. 36). On trouve d'ailleurs dans d'autres groupes de Roses des variations analogues avec les mômes caractères concomitants, par ex. dans le R. agrestis Savi (== R. sepium Thuill.). 2 Dans la forme Rurnali (R. tomenlella f. Burnati Christ in Journ. of Dot. 1876 = R. corymbifera Déségl. Cat. p. 21i, p. p. ; Ard. FI. alp. mar. p. 128 ; Déségl. in herb. Thuret! = R. Burnati Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 92-95 = R. dumetorum var. 5 Burnati Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 21 et 29) que nous rattachons aujour- d'hui au R. canina, les aiguillons gén. nombreux et très longs (parfois jusqu'à 2t} mm. sur le vieux bois) ont une base peu allongée et sont arqués ou peu crochus. Nous avons donné (1. c.) de longs détails sur celte Ro.se que nous considérons aujourd'hui comme une variation peu importante. 68 FLORE DES ALPES MARITIMES ainsi que les bractées. Pétioles glabres (sans poils simples non glanduleux), moins souvent pubescents, glanduleux ou non. Folioles 5 ou 7, très rarement 9, gén. plus ou moins elliptiques et atténuées aux deux extrémités, assez rare- ment oblongues, aiguës, acuminées, et çà et là obtusiuscules ; médiocres ou grandes, exceptionnellement petites; assez minces, gén. d'un vert terne, mais parfois glauques ou d'un vert luisant, glabres sur les deux faces, mais possédant parfois une pubescence plus ou moins accentuée sur la côte médiane inf. et moins sur les latérales', toujours églanduleuses (chez nous) sur les ner- vures latérales et le parenchyme; dentelure très variable, ord. médiocrement large et profonde, plus ou moins aiguë et porrigée; dents toutes simples, ou munies d'un denticule glanduleux, ou encore composées, c'est-à-dire accompa- gnées de denticules glanduleux, avec tous les passages possibles entre ces divers états. Inflorescences aussi souvent uniflores que pluriflores^. Pédoncules nus, moins souvent hispides-glanduleux et alors gén. assez médiocrement^, égalant deux et même trois fois l'urcéole en long., ou plus courts que lui. Sépales k dos lisse ou glanduleux, les ext. toujours plus ou moins appendiculés, réfléchis après la floraison et caducs vers l'époque de la coloration de l'urcéole. Pétales moyens ou grands, bien rarement petits, d'un rose plus ou moins prononcé ou blancs, assez rarement d'un rose vif. Urcéoles gén. subellipsoïdes, çà et là globuleux, lisses, et parfois hispides-glanduleux lorsque les pédoncules le sont. Styles libres, non réunis en colonne et plus courts que les étamines, plus ou moins velus, moins souvent glabres ou hérissés (chez nous). Nous avons cherché à comprendre dans notre description l'ensemble des formes observées jusqu'ici dans notre dition, mais on rencontre ailleurs d'autres variations de cette espèce, polymorphe par excellence, qui rentreraient à peine dans notre diagnose. — Le moment n'est pas venu où l'on pourra répartir ces innombrables formes en des groupes naturels. Les efforts des spécialistes n'ont encore abouti jusqu'ici qu'à des classements artificiels basés généralement sur le mode de dentelure des folioles et sur la présence ou l'absence de glandes sur les pédoncules. — M.Crépin(C/ass(/". Roses eiirop. in Bail. Belg. ann. 1892, XXXI, 2, 90) a donné la répartition suivante pour les formes à folioles glabres du R. canina : Dents foliaires simples avecî pédicelles lisses (/?. lutetiana Léman in Bull, soc.phil., ann. 1818) et avec pédicelles plus ou moins hispides-glan- duleux {R. andegavensis Bast. FI. Maine-et-Loire, ann. 1809). Dents doubles 1 Ici les variations qui ont reçu les noms de R. platyphijlla Rau (ann. 1816), urbica Léman (1818), semiglabra Ripart (1876), etc. 2 Sur 504 inflorescences de nos R. canina des Alpes mar. nous avons trouvé exacte- ment une moitié d'uniflores, et l'autre de pluriflores. — M. Crépin (in Rull. Belg. XXXIV, 2, 35) a donné les chiffres suivants : R. canina à dents foliaires simples, 3338 infl. unifl. et 1619 plurifl., rapport 2 à 1. fi. canina à dents doubles ou composées-glanduleuses, 4890 unifl. et 3057 plurifl., rapport 1, 6 à 1. 3 Fort rarement les pédoncules, ou une partie d'entre eux, sont velus-pubescents, indû- ment qu'on rencontre çà et là aussi dans d'autres espèces. — Notre R. dumetorum var. s pesiana {Roses alp. mar. Suppl. p. 29) que nous rapportons aujourd'hui au R. canina, nous a seul, jusqu'ici, montré des pédoncules très hispides-glanduleux ainsi que les ur- céoles et le dos des sépales, cet indûment étant aussi abondant que dans certaines Rubi- ginées. ROSACÉES 69 ou composées-glanduleuses, nervures secondaires non g-Ianduleuses, pédicelles lisses (/?. diiinalis Bechst. Forstbotan., ann. 1810 = R. bi.serrata Mérat FI. Paris, ann. 1812) et avec pédicelles plus ou moins hispides-o-landuleux {R. ver- ticillacantha Mérat, ann. 1812)*. Dents doubles ou composées-çland., ner- vures secondaires plus ou moins glanduleuses, pédicelles lisses {R. scabrata Crépin in Rail. cit. VIII, ann. 1869, sansdescr., non Ilenning in Mém. Moscou ann. 1823) et avec pédicelles plus ou moins hisp.-gland. {R. Rlondxana Ripart in Déségl. Essai monogr., ann. 1861). — M. Crépin, ajoutant les caractères tirés de la présence ou de l'absence de glandes sur les sépales et la forme des urcéoles, avait précédemment [Rail. Relrj. ann. 1882, XXI, 1, 13) donné 24 casiers dans lesquels il était possible de faire rentrer toutes les formes connues à folioles glabres, mais en faisant abstraction de caractères souvent plus impor- tants que ceux employés. M. H. Braun (in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 783-792) utilisant en outre les dimensions des folioles et l'indument des styles, a groupé 82 formes différentes, toujours à folioles glabres, de l'Autriche, mais cette clas- sification ne nous satisfait pas davantage que les précédentes. — Nous avons essayé autrefois (Roses alp. mar. p. 110 et Siippl. p. 34) de répartir nos pro- venances en 7 variétés et 5 sous- variétés; nous eussions remanié ce travail et aurions pu ajouter diverses formes nouvelles, si nous avions réussi à faire mieux que nos prédécesseurs. Le R. canina se place à côté des R. fflauca, Pouzini, dunieiornm et coriifolia, comme aussi du R. stijlosa Desv. (sensu amplo), Crépin. Rappe- lons que le R. fflauca est un dérivé du R. canina, à sépales redressés, subper- sistants, et que le R. coriifolia est dans un rapport semblable avec le R. dume- torum. Certains rhodologues, envisageant ce dernier comme une variété du R. canina, réunissent aussi les R. fflauca et coriifolia. Nous parlerons plus loin de la valeur taxinomique du R. durnetorum tel que nous le comprenons aujour- d'hui. Nous avons déjà mentionné (p. 60 et 61) les rapports étroits qui existent entre les R. canina et Poucini. Voici quelques renseignements sur le R.stylosa. Rosa Stylosa Desvaux in Journ. bot. II, ann. 1809 (sensu ampliori); Crépin in Rail. Relçj. XVIII, 1, 336, XXXI, 2, 72 et 133, XXXIV, 2, 42. — Aucun membre de ce groupe n'a encore été trouvé dans notre dition, mais on pourra fort bien en rencontrer, car le R. stylosa existe dans les dép. de l'Hérault, Gard, B.-du-Rhône et Var; il a été trouvé dans les vallées vaud. du Piémont. — Dans cette Rose les styles sont réunis en un capitule plus ou moins allongé et subconique, les stigmates étant étages et pressés les uns contre les autres; cette sorte de colonne stylaire est gén. plus courte que les étamines, parfois elle fait à peine saillie hors du disque qui est presque toujours très conique; les styles 1 Les quatre groupes qui précèdent sont bien représentés chez nous, mais les deux sui- vants nous manquent jusqu'ici. Nous n'avons pas vu d'écli. bien authentiques des R. sca- brata et Dlondœana, mais d'après les descriptions et les éch. que nous avons vus, nous n'osons attribuer ces Roses au lî. canina. M. Christ (Rosen Scliiv. p. 130) a ratlaché la première au R. tomentella. La seconde a été envisagée par M. Focive (iu Koch Syn. éd. Wohlfarlh I, p. 838) comme une variété du R. tomentella. Du Mortier {Monogr. Roses Belq. p. 59) et Grenier {FI. jurass. p. 244) avaient fait du fi. Blondœana une variété du R. trachypfujlla Rau. 70 FLORE DES ALPES MARITIMES sont glabres, rarement glabrescents ; les stipules sup. sont gén. étroites ou à peine dilatées. Pour la plupart des autres caractères S on retrouve ici ceux du R. ca- nina. Les folioles du R. sii/losa, très souvent glabres, peuvent être plus ou moins pubescentes sur la nervure médiane seule ou sur les nervures secondaires, assez rarement sur le parenchyme; la dentelure peut être double, simple ou compo- sée, les pédoncules lisses ou hispides, etc. — Mais celte configuration des styles et du disque du R. stylosa est très différente de celle des Rosse Sijnstijlx (R. sempervirens et arvensis), on la rencontre parfois identique dans le R- dn- metoriim (voy. par ex. notre R. diimeioriim var. 6 longisli/la Burn. et Gr. Roses alp. mar. Siippl. p. 32-34), puis dans une variation parallèle à cette der- nière chez leR.canina (voy. celle indiquée op. cit. p. 37 pour un R. canina var. andegavensis); d'autres observateurs (par ex. Christ Rosen Schw. p. 160 et 195) ont signalé le même fait. — Pour M. Crépin, le R. stylosa représente seul sa section des Stylosee, Tune des six qu'il a établies pour les Roses de l'Europe {Bull. Be/ff.XXXl, 2^ 91), section qu'il place entre celle des Synstyles et celle des PimpineUifolis', fort loin des Caninvc. M. Christ [Rosen Schw. p. 195, et Genre Rasa, trad. Burnat p. 29 et 31) admet le R. stylosa comme un type de troisième ordre qu'il mentionne à côté du R. dnmetoriim . Après avoir été tenté de partager l'avis de M. Crépin, nous sommes convaincu aujourd'hui que la place de cette Rose se trouve dans la sous-section des Eiicaninx Crépin-. 9 «5. Rosa dtiinetoruni Thuill. ^ i?';. Paris éd. 2, p. 250, an VII (ann. 1798-99); DG. FI. fr. V, 534; Gussone Syn. fl. sic. 1, 566, et herb. !; ' M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 35 et 42) a trouvé que le R. stylosa différait par l'inflorescence, de toutes les espèces de sa section Caninee (le R. ruhrifoUa étant mis à part). Dans le premier, les inflorescences uniflores sont aux infl. pluriflores comme I est à 1,5; dans les autres Caninse aucune espèce ne voit les infl. pluriflores dominer celles uni- flores. — Nous avons indiqué (Roses alp. mar. p. 106) un caractère tiré de la forme des boutons floraux (ovoïdes-arrondis et non ovoïdes-aigus comme dans le R. canina), mais ce trait qui distingue bien certaines variations du R. stijlosa est-il d'une application générale? — Le R. stylosa paraît avoir une floraison plus tardive que le R. canina (voy. Renier Cat. Genève éd. l,p. 70, Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p. 197; Christ Rosen Scliiv. p. 194). M. Gentil [Hist. Roses Sarthe p. 47) dit aussi que la floraison du R. stylosa est de quinze jours environ plus tardive. 2 Nous avons été pleinement confirmé dans cette manière de voir par la lecture d'un travail de M. A. Gentil (Histoire des Roses indigènes de la Sarthe, le Mans, 1897, in-8°, 119 p.) qui est une excellente monographie locale. L'auteur qui sépare comme nous le verrons plus loin les R. dumetorum et canina, envisage le R. stylosa Desvaux (sensu stricto) comme une variété dérivée du premier, et il décrit un R. stylaris Gentil (compre- nant les/?, leticochroa Des\.,sy>ilyla Basl. , fastifjiataBasl., etc.)comme une forme dérivée du R. canina et parallèle à celle du R. stylosa Desv. — Nous regrettons de ne pouvoir donner ici un résumé suffisant des intéressantes observations de M. Gentil et devons ren- voyer le lecteur à son ouvrage, notamment aux pages 42-43 et 47. 3 «R. ramis glabris; aculeis infra folia geminatis, validis, uncinatis; foliis pubcscenli- bus; petiolo minute passim aculeato; foliolis suborbiculato-ovalibus, 5-7. Fructibus glo- bosis pedunculisque glabris. Flores pallido-rosei » Thuill. 1. c. — L'éch. conservé à Genève dans l'herb. de Thuillier a été pris par Grenier (Revue Fl. monts Jura p. 72) pour son R. submilis, et par nous (Roses alp. mar. p. 99) pour le R. dumetorum f. Thuillieri Christ. ROSACÉES 71 Fries Samma vegel. Scand. p. 172-173; Grenier Fl.jurass. p. 247 (excl. syn. Jacq.); Christ Rosen Schw. p. 181 (excl. f. platyphylla et f. tricho- neura); Christ Genre Rosa, trad. Burnat, p. 31-33; Burn, et Gr. Roses alp. mar. p. 99 et 5!^pp7. p. 28 et 79 (excl. var. ^, T, S, s, Ç et >?); Focke in Koch Syn. éd. Wohlfarth 1, 843; non Godet FI. Jura p. 213 = R. col- lina AU. (?) FI. ped. no 1801 ' ; Godet FI. Jura Suppl. p. 76; non Jacq. FI. austr. ann. 1774 = R. obtusifolia Desv. Journ. bot. ann. 1809- ; Ard. FI. alp. mar. p. 128, p. p. ; Crépin in Bull. Belg. XXVI, 2, 05. XXXI, 2, 89, XXXIII, 2, 19, XXXIV, 2, 34 et in Journ. of Bol. 1896, p. 182. Exsicc. : Pons et Coste Herb. Ros. no* 261 (Saùne-et-Loire), 155! (Gers) et 234! (Aveyron) = R. canlna var. obtusifolia et var. dumetorum Desvaux op. cit. ann. 1813 = R. canina var. 7 Gandin FI. helv. III, 350, et herb. !, p. p. = R. canina de Net. Rep. p. 140, p. p. = R. canina var. collina Godet FI. Jura p. 215; Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p. 196 = R. submilis Grenier in Schultz Ay^ch. FI. Fr. et AU. ann. 1854, p. 332; Braun in Kerner Schedie ad fl. exsicc. auslr.-hung. fasc. IV, p. 22. Kerner FI. exsicc. austro-hung. n°1267! = R. Deseglisei Boreau Fl. centr. Fr. éd. 3, p. 224 = R. canina var. dumetorum Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 214; Bicknell FL Bordigh. p. 95 = R. canina var. foliolis pubesc. Crépin in Bull. cit. XXXI, 2, 90, p. p. = R. subcinerea Gentil Hist. Roses Sarthe p. 30 (excl. var. tomentella = R. totnentella Léman). Fleurit gén. de mi-juin à mi-juillet, suivant l'ait.; parfois fin mai dans la région littorale et celle montagneuse basse; jusqu'au comm. d'août vers les confins de la région alpine qu'il atteint parfois, comme sur les montagnes voisines de la plaine au nord de nos Alpes. Généra- lement très répandu, et probablement plus que le R. canina dans la région littorale voisine de la mer où nous l'avons vu entre San Remo et Ceriana **, entre Eza et la Turbie *, à Nice*, et ailleurs. — M. Bicknell (op. cit. 1. c.) l'a récolté non loin de la mer à ArmadiTaggia**, à San Romolo sur San Remo**, et au pont de la Nervia près Bordighera **, alors qu'il ne cite pour les R. canina dumalis et lutetiana qu'une seule localité littorale (Costa dei Frati, 550 m. s. m. près de Taggia). — Ricca Ce sont là deux formes très pubescentesà folioles souvent obtuses. M. Franchct {Fl. L.-ct- Cher p. 187) possède un cch. authentique de Thuillier, représentant bien le/î. dumclonim Thuill., mais à urcéoles ovoïdes. — Ajoutons qu'il existe dans l'hcrb. DC. un éch. du R. coriifolia envoyé par Thuillier sous le nom de R. dumetorum. ' L'herbier d'Allioni ne renferme aujourd'hui sous ce nom qu'un spécimen envoyé par Jacquin et dont nous avons parlé p. 34, note 1. 2 « Calicum tubis ovatis pedunculisque glabris, foliolis ovalis obtusis supra puberulis, subtus villosis. Flores albi » Desvaux Journ. bot. II, 317. 72 FLORE DES ALPES MARITIMES {Cat. Diano e Cervo p. 25) n'a pas vu clans son district le R. canina glabre, mais bien le R. dmnetorum. Le R. dametorurn, tel que nous le comprenons aujourd»fcui, diffère surtout du R. canina par son indûment foliaire, ses pétioles très puhescents ou pu- bescents-tomenteux, ses folioles revêtues sur leur face inf. ou sur les deux faces, d'un indûment grisâtre ou cendré. Les folioles sont plus ou moins ellip- tiques, parfois subarrondies, à sommet brièvement atténué-aigu, obtusiuscule, obtus, parfois arrondi, rarement acuminé ; ces folioles possèdent des nervures (et parfois des nervilles) souvent très saillantes sur la face inf. (surtout à l'état adulte et sur le sec) ; la dentelure est simple, très g'én. larg'e, ogivale; assez rarement on rencontre quelques dents irrégulières. — Dans nos éch. des Alpes mar. (35 localités) les pétioles sont églanduleux ou montrent quelques glandes peu nombreuses qui ne se retrouvent pas, ou sont très rares, sur la côte médiane inf., et toujours nulles sur les latérales*; les pédoncules plus courts que l'ur- céole développé ou le dépassant peu, sont bien rarement égaux à deux fois sa longueur, ils sont gén. églanduleux et lorsqu'ils se montrent hispides (4 prove- nances sur 3S) ils portent presque toujours peu de glandes^; les sépales sont très généralement dénués de glandes sur le dos; la corolle est d'un rose clair, moins souvent blanche ; les styles tantôt plus ou moins velus, tantôt glabres ou glabrescents ; le disque gén. peu saillant, est çà et là très conique'^ Les limites à poser entre les groupes : R. canina, dmnetorum et tonientella, sont entre les plus difficiles! — M. Crépin (in Bull. Belg. XXXI, 2, 90-91) envisage comme des groupes de variations du R. canina : le R. dametorurn « présentant des folioles au moins pubescentes sur la nervure médiane, à dents foliaires simples, avec des pédicelles lisses » : le R. Deseglisei avec les mêmes caractères, mais « à pédicelles plus ou moins hispides-glanduleux ». A ces deux groupes M. Crépin en ajoute un troisième, composé de formes « à dents foliaires doubles ou composées-glanduleuses comprenant des variations voisines des deux groupes précédents, et d'autres variations qui tendent à se rapprocher du R. to- mentella ». Le même rhodologue décrit cette dernière Rose comme suit: « Ai- guillons caulinaires courts, crochus, fortement épaissis à la base; folioles ord. petites, ovales-arrondies, brièvement atténuées-aiguës au sommet, à nervures secondaires ord. très saillantes ; folioles plus ou moins pubescentes, assez souvent à nervures secondaires glanduleuses, à dents composées-glanduleuses; pédicelles ord. lisses, ainsi que les réceptacles, rarement hispides-glanduleux; sépales restant réfléchis après l'anthèse, les ext. à appendices latéraux nom- breux, les inf. plus ou moins foliacés et profondément incisés ; styles ord. * Une forte pubescence et une glandulosité bien accusée s'excluent ici ; il n'en est pas de même dans d'autres groupes, par ex. dans une partie au moins des Ruhi(jinosœ, To- menlosœ et Villosse. 2 M. Crépin a publié sous les n°^ 577 ! et 673 ! de son Herbier des Roses, un R. dume- toruni à pédoncules et urcéoles densément hispides-glanduleux, variation extrêmement rare en Europe. 3 Surtout dans la variation remarquable que nous avons décrite sous le nom de R. du- metorum var. longistyla, trouvée près de Tende, et dont il a été question plus haut (p. 70). ROSACÉES 73 peu hérissés, parfois glabrescenfs ou glabres ». Enfin le R. obfiisifolia^ est aujourd'hui pour le même auteur « une variété à dents foliaires simples du R. tomentella » (voy. Ann. Conserv. etj'ard. Genève 1897, p. 67). — M. Gentil [Hist. Roses Sarthe, 1897, p. 30-45) envisage ces groupes d'une manière très différente. Ce botaniste établit en effet un R. siibcinerea, espèce : à folioles gén. assez médiocres, ovales ou subarrondies, souvent obtuses au sommet, toujours couvertes, au moins à la face inf., d'une pubescence grisâtre, comme cendrées, mais jamais tomenteuses ni soyeuses (op. cit. p. 32), à nervures secondaires sail- lantes (op. cit. p. 37), etc. Cette espèce pour M. Gentil, est composée de trois groupes: 1° R. diiinetorain Thuill. dont les R. obtusifolia Desvaux^ et Dese- glisei Boreau ne sont que de simples variations. 2° R. stijlosa Desvaux (sensu stricto). 3° R. tomentella Léman. M. Gentil ajoute (op. cit. p. 33) que pour M. Crépin le R. dumetoriim comprend encore le R. iirbica Léman, mais que cette dernière Rose se rapporte pour lui au R. canina car « la villosilé des folioles se bornant à quelques poils sur la côte, plus rarement sur les nervures secondaires, ne saurait justifier l'assimilation avec le R. dametorum y) . Nous avions autrefois (Roses alp. niar. p. 99-105 et Siippl. p. 28-34) rat- taché au groupe dametorum certaines variations peu pubescentes, telles que les R. platijphijlla Rau, iirbica Léman, trichoneiira Ripart, etc. Nous rappor- tons aujourd'hui ces dernières au R. canina, et nous sommes convaincu que cette manière de voir, empruntée à M. Gentil, est plus conforme aux faits que celle jadis suivie par nous d'après M. Christ {Rosen Schio. p. 181-189). — Nous dirons plus loin (p. 80) pourquoi, ayant admis aussi l'avis de M. Gentil sur le R. slylosa, en ce qui concerne ses affinités, nous avons continué à tenir pour distinct le groupe du R. tomentella. — Quant au R. dametorum, tel que nous le comprenons avec l'auteur des Roses de la Sarthe, on a vu que la présence d'un indûment abondant excluant la glandulosité n'est point sa seule caractéristique, mais la présence de cet indûment, dit M. Gentil (op. cit. p. 33) « est le signe le plus visible qui contribue dans une certaine mesure à le différencier et fixe d'abord l'attention. Les longues oreilles ne font pas le lièvre, mais elles suffisent parfaitement pour le distinguer du lapin ». Ce sont sans doute les formes du R. dametorum avec pubescence réduite à la côte mé- diane inf. et parfois aux latérales, qui ont surtout fait dire quelque part à ' C'est en 1887, dans le BuU. Delg. XXVI, 2, 65-69, que M. Crépin a pour la première fois attiré l'attention sur ce micromorphe. * M. Gentil (op. cit. p. 35) a bien démontré que le E. obtusifolia Desv. (1809), aban- donné plus tard par son auteur dans sa Flore d'Anjou (1827) comme une modification d'un bien petit intérêt, n'est en réalité qu'un « R. dumetorum à folioles obtuses et même parfaitement arrondies, caractères dont M. Crépin ne lient pas compte dans sa diagnose » (Gentil op. cit. p. 37). — Nous partageons l'avis de M. Gentil, car il nous a été impossible depuis longtemps de trouver des limites un peu nettes entre le R. dumeiorum Thuill. (sensu stricto, d'après les éch. authentiques) et le R. obtusifolia, et cela même dans les collections (par ex. l'herb. Bicknell et ceux du musée de Turin) annotées par M. Crépin, qui a d'ailleurs fort souvent fait suivre ses déterminations du R. obtusifolia d'un signe de doute. — Dans l'herbier de Balbis à Turin nous avons vu un éch. authentique du R. ob- tusifolia, envoyé par Desvaux en 1823; il a confirmé pour nous l'avis émis par M. Gentil sur cette Rose. 74 FLORE DES ALPES MARITIMES M. Crépin qu'il faut fermer les yeux à l'évidence pour voir dans ce groupe autre chose que de pures variations du R. caninn. Nous avons au contraire toujours affirmé avec M. Christ (voy. par ex. Christ Genre Rosa, trad. Burnat, p. 31-33) qu'il y avait plus que cela dans l'espèce de Thuillier, admise depuis long'temps par des phytog-raphes réducteurs tels que Pries, Gussone, etc., et avec M. Focke (in Koch Sijn. éd. Wohlfarth 1, 843-844), nous maintenons cette opinion'. Cependant à la suite d'un nouvel examen de tous nos matériaux d'herbier, nous jug'eons les limites assignées au R. dumeiorum par M. Gentil comme mieux fixées que celles autrefois admises par nous. Pourquoi les caractères tirés de l'indument foliaire auraient-ils moins de valeur que tant d'autres, également d'importance secondaire? Tous les rhodologues sont cependant contraints de les utiliser, sachant bien qu'il faut envisager l'ensemble seul de ces caractères et se rendre compte qu'ils sont loin d'avoir la même valeur dans tous les groupes. Les auteurs qui se disent les plus dégagés de l'obsession des glandes et des poils, se gardent dans leurs diagnoses comme dans leurs clefs, d'omettre ce qui con- cerne l'indument. Ainsi les glandes sous-foliaires caractérisent très généralement pour eux les Rabiginosoe ; ils nous signaleront même cet excès de glandulosité qui amène des glandes sur la face sup. des feuilles de certains types {R. zalana, R. glutinosa). Ils nous diront avec raison que certains Eucaninx ont les feuilles toujours glabres {R. montana) ou presque toujours [R. jHibrifolia). L'indument ne manque pas d'être invoqué dans divers groupes, pour les styles qui sont hérissés {R. montana) velus (/?. rubiginosa) ou très gén. glabres {R. Poiizini, micrantha, Seraphini). L'indument des styles, celui des pédon- cules, comme des sépales; la position de ces derniers, s'ils sont rabattus et caducs, étalés ou redressés et subpersistants ; la dentelure foliaire, et jusqu'à la couleur des pétales, sont des caractères utilisés avec raison par tous les rhodo- logues, et pourtant ils ne paraissent pas avoir au point de vue morphologique ou histologique plus d'importance que l'indument foliaire. ^"i" "î*©. Rosa coriifolia Fries Novit. fl. suec. éd. 1, ann.1814, p. 33, éd. 2, ann. 1828, p. 147, et Suninia veg. Scand., ann. 1846, p. 173; Christ Rosen Schio. p. 189 et in Flora ann. 1876, p. 373; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 106 et Suppl. p. 34 et 79; Crépin in Bull. Belg. XXVIII. 1. 51-59, 159-172, XXX, 1, 153, XXXI, 2, 83, XXXII, 1, 79 et XXXIV, 2, 35; Focke in Koch Syn. éd. Wohlfarth I, 843= R. frutetorum Besser Cat. pi. hort. Crem. Suppl. III, p. 20 (ann. 1814) ^ = R. canina var. y ^ Nous avons dit (p. 57) que chez nous les formes de passage entre les R. dumeiorum et canina sont moins fréquentes qu'entre les H. canina et glauca. 2 M. Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 239 dit: « /?. frulelorum Besser Cat. pi. hort. Crem. Suppl., 20 (1816). M. H. Braun in Beck Fl. Nied.-Oesterr. p. 705: « R. frutetorum Besser Cat.pl. hort. Crem. Suppl. III, 20 (1814). L'Index kewensis p. 731 : « B. fruteto- rum Besser Cat. hort. Crem. (1811) Suppl. \ll, 20. — Si la dernière de ces trois dates était exacte, le nom de Besser devrait incontestablement remplacer celui de Fries. Or il résulte de recherches faites par M. Briquet à la bibliothèque de Candolle, que Besser a publié en 1810 et 1811 deux éditions du Catalogue cité plus haut. Ce Catalogue a eu i Suppléments, d'après Besser lui-même {Cat. éd. 3, et notes ms. in bibl. DC), lesquels ont été publiés: ROSACÉES 75 tomentosa Gaudin FI. helv. III, 350 (ann. 1828). et herb. p. p. ! = R. mon- licola var. c frutetorum RaT^in Guide bot. Vaud, éd. 2, ann. 1862. p. 195 = R. solstitialis Grenier FI. jurass. p. 237; an Besser?* = R. canina var. coriifolia Baker Monogr. brit. Roses p. 235 = R. canina groupe Coronatx B pubescentes Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 56-59 = R. glauca var. coriifoUa Crépin in Fiori et Paoletti FI. analit. liai. 1,590 (ann. 1898). Les formes typiques du R. coriifolia semblent être rares dans nos régions: Vallée délia Meris!** des Alpes de Valdieri (herb. ped. mus. Turin) ; entre Valdieri ville et V. bains ! ! **, de 1000 à 1400 m. s. m., 10 juill. 1876, fr. ; vallée inf. du Riofreddo de Vinadio ! !**, latéral à la vallée de la Stura, entre 1200 et 1300 m., 26 juill. 1882, fr. — De la forêt de Sanson ! ! - près de la Briga, vers 1400 à 1500 m. nous n'avons que des éch. sans urcéoles développés, mais leur rapprochement avec le i?. co/'ù/o/m assez typique, nous parait justifié; nous les avons dé- crits sous le nom de yar.brigianorum (Roses alp. mar.Suppl. p. 80). Nous rapportons au R. coriifolia f, subcollina Christ {Roscn Schw. p. 191) des spécimens de : pentes du mont Agnellino sur Saint-Dalmas de Tende! !-2, vers 7-800 m. s. m.; partie inf. de la vallée San Gio- vanni ! ! ** près Limone^, vers 1200 m. ; entre Robion et Saint-Sauveur sur Tinéel ! **; vallon del Sabbione ! ! ** près d'Entraque, vers 1500 m. ; env. de Saint-AubanI !*5, vers 1100-1200 m.; près d'Entraunes! ! *«, env. 1300 m.; Esteng! !*' près des sources du Var entre 1700-1800 m.; Argentera! !**, vall. sup. de la Stura, vers 1700 m. n" 1, ann. 1812; n" 2, 1813; n" 3, 1814 et n» 4, 1815. En 1816 a paru une 3» édition du Catalogue avec titre latin. Le R. frutetorum a été publié dans le Suppl. III, p. 20 (voy. Besser Enum. pi. \olhyn. aan. 1822, p. 19), il date donc de 1814. < Le R solstitialis Besser Prim. fl. Galic. I, 324, date de 1809. M. Crépin qui a vu des éch. de Besser attribue, avec doute, cette Rose au R. dumetorutn. 2 Folioles elliptiques, plus ou moins aiguës, dentelure simple, çà et là un peu irrégu- lière, pédoncules lisses, sépales réfléchis sur l'urcéole coloré. 3 Mêmes folioles, dentelure simple, pédoncules légèrement hispides-glanduleux, sépales étalés; arbrisseau très touffu. '' Mêmes folioles, parfois obtuses, dentelure simple, sépales réfléchis. •'' Folioles largement elliptiques, obtusiuscules ou un peu aiguës, dentelure simple, çà et là irrégulière, pédoncules nus, sépales réfléchis sur l'urcéole coloré. •î Ici la var. entraunensis Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 109; aiguillons brusquement dilatés vers leur base allongée, et crochus; au sommet des rameaux quelques rares aiguillons sétacés, droits ou arqués ; folioles largement elliptiques, parfois subarrondies, obtuses ou un peu aiguës, à dents simples et larges; pédoncules lisses; sépales tantôt étalés, tantôt rabattus sur l'urcéole développé, à appendices étroits et peu nombreux, arbrisseau touffu. ' Ici la var. /3 bovernieriana Burn. et Gr. op. cit. p. 107; aiguillons du numéro précé- dent; tiges foliifères gén. 9 foliolées, folioles largement elliptiques, brièvement aiguës 76 FLORE DES ALPES MARITIMES Formes douteuses entre les B. coriifoliaî. subcollina et le R. dmne- torum: Col de Braus! !* ; vallon inf. du Rio Freddo de Tende ! ! -; ver- sant mérid. du col de Tende! !-; Esteng! !*. La description que nous avons donnée (p. 56) du R. glaiica comparé au R. canina, s'applique au R. coriifolia par rapport au R. dumetorum. Le R. coriifolia, prob. sous-espèce, comme le R. glaiica, est ainsi que ce dernier une Rose des montagnes et préalpes, tandis que les plus proches parents de ces deux Roses {R. canina et dnmetoram) habitent de préférence les plaines ou les basses montagnes. Le caractère principal de ces Roses montagnardes consiste dans le relèvement des sépales et leur persistance plus grande, mais même en ce qui concerne cet attribut, il existe de nombreux et inextricables passages entre les R. coriifolia et dnmetoram. Ces formes de transition ont été signalées de- puis longtemps par M. Christ Rosen Schw. p. 191 et Genre Rosa, trad. Burnat p. 19 (voy. Crépin Rull. Belg. XXX, 1, 153-157) sous le nom de R. coriifolia f. subcollina (Ivelchzipfel ôfters vollig zurûckgeschlagen), elles paraissent être encore plus nombreuses dans notre dition qu'ailleurs. Ces variations du R. co- riifolia sont absolument parallèles à celles du R. glanca f. sabcanina Christ dont nous avons parlé à la page 57. Le R. coriifolia présente parfois chez nous une armature à aiguillons brus- quement dilatés vers leur base et plus ou moins crochus, assez grêles sur les ramuscules où ils peuvent (rarement) devenir des sétules droites ou arquées, mais nous n'avons pas encore rencontré, comme dans nos R. canina et dumetorum, des formes à aiguillons droits ou arqués, observées çà et là en Europe. Dans nos R. coriifolia les folioles sont dénuées de glandes sous-foliaires en dehors de la nervure médiane peu ou pas glanduleuse ; mais il a été signalé, en Suisse et ailleurs, des formes à folioles très glanduleuses sur le parenchyme de leur face inf. (voy. Crépin in Bull. Belg. XXVIII, 1, 157-158, XXXI, 2, 84, XXXII, 2, 79). L'indument et les formes des folioles, sont ceux du R. dumetorum, mais leur dentelure est moins rarement un peu irrégulière et peut même se montrer double ou composée (notre forme brigianorum). Les pédoncules, dans notre dition, sont nus ou médiocrement hispides-glanduleux, toujours courts, mais ailleurs ils peuvent parfois être allongés, tel est le cas par ex. du n"> 293! de Crépin Herb. des Roses, ann. 1891, dans lequel les pédoncules atteignent 18 à 27 mm., ce que nous avons du reste observé ailleurs. Les corolles varient du rose vif au rose très clair. Pas plus que pour le R. dumetorum, nous n'avons jugé convenable de pré- senter, comme nous l'avions fait autrefois, des variétés pour le R. coriifolia. Il est sage, dit judicieusement M. Crépin {Bull. Belg. XXVIII, 1, 174), dans le cas où l'on n'a pas l'assurance que des formes nouvelles possèdent bien une ou obtuses, à dents simples ou irrégulières, assez étroites ; pédoncules légèrement hispides- glanduleux; sépales étalés ou réfléchis après la (loraison; arbrisseau touffu. — Les éch. d'Argentera appartiennent à la sous-var. /?/î bovernicriana Burn. et Gr. op. cit. p. 109; aiguillons des deux numéros précédents (notes 6 et 7, p. 75), folioles largement elliptiques, à sommet obtus, parfois brièvement aigu, à dents simples ou irrcgulières, assez larges; pédoncules lisses; sépales tantôt étalés, tantôt réfléchis; corolles d'un blanc rosé. ROSACEES 11 aire de distribution où se rencontrent des individus plus ou moins nombreux, de faire de grandes réserves au sujet de leur autonomie spécifique ou variétale, avant d'encombrer la nomenclature de noms nouveaux. — On peut répartir le R. coriifolia en une série artificielle de variations exactement parallèles à celles du R. (jlaaca (voy. Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 56 et XXXI, 2, 83). A ne considérer les R. glaiica et coriifolia que dans les Alpes marit. on n'hésiterait pas à y voir des variétés des R. canina et dumetorarn. Et si, atta- chant comme certains spécialistes une importance assez grande à la position des sépales sur l'urcéole, nous envisageons les groupes de variations apparte- nant à ces deux premières Roses, nous devons convenir que dans un très grand nombre de cas leur distinction est fort souvent impossible. Nous avons réussi jusqu'à un certain point à limiter les groupes canina et diirnetornni, mais nous avons trouvé plus difficile la tâche de séparer leurs deux dérivés; aussi ne com- prenons-nous pas les spécialistes qui, considérant le R. dumetoriini comme une simple variation du R. canina, décrivent les R. glanca et coriifolia comme des espèces (subordonnées sans doute). Si nous n'avons pas réuni ces deux dernières Roses c'est uniquement par des motifs de clarté d'exposition et pour ne pas rompre avec l'usage qui a généralement prévalu de ne les associer que lorsqu'on réunissait aussi les R. canina et diimetorum. ^''W '>i8'Î.Rosa tomentella Léman /owr^i. se. p^ys.nov.1818^; Grenier FI. jurass. p. 247; Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p. 199; Godet FI. Jura Suppl. p. 77; Christ Rosen Schio. p. 127; Burn. et Gr. Roses alp. niar. p. 90 et Sitppl. p. 18 et 79; Crépin in Bull. Belg. XXXI, 2, 89, XXXII, 1, 82-83, et XXXIV, 2, 34; Crépin in LoJacono FI. sic. I, pars 2, p. 183, et in Fiori et Paoletti FI. analit. Ital. I, 589; Focke in Koch Sijn. éd. Wohlfarth I, 838; Pons et Coste Herb. Ros. nos 76! et 771, et Annot. fasc. 2, p. 7-8; Bicknell FI. Bordigh. p. 93; non Ard. FI. alp. mar. = R. duTneloruni Rau Enum. Ros. Wirceb. p. 85, ann. 1816, et herb. (sec. Crépin in Bull. cit. XXII, 2, 56); non Thuill. = R. tomentosa y dumeiorum et R. rubiginosa « genuina Gandin FI. helv. III, 352 et 354, et herb. p.p. (sec. Crépin in Ann. Conserv. etjard. Genève 1897, p. 52-53) = R. rubiginosa var. G Rapin op. cit. éd. 1, p. 101 = R. affinis Godet op. cit. p. 76; non Rau- = R. subcinerea var. tomentella Gentil Roses Sarthe p. 30-45. ^ « R. foliis pubescentibus; dentibus folioloruni margine inferiore serratis; pedunculis glabris, nudisve » Léman 1. c. — M. Gentil {Roses Sarthe p. 38) qui a vu des éch. au- thentiques de Léman, dit : « Ils ont les folioles pubescentes en dessus, velues en dessous, très surdentées-glanduleuses, à nervures secondaires plus ou moins saillantes, avec des pétioles velus, quelque peu glanduleux.... Quelques rares glandes apparaissent sur la côte médiane terminale prolongeant le pétiole; je n'en ai pas vu sur les nervures secondaires ». •^ La description de Rau {Enum. Ros. Wirceb. p. 79, ann. 1816) dans laquelle l'auteur dit : « foliolis supra pubescentibus, subtiis glaucescentibus glabris » se rapporte à une Rose énigmatique. Klle manque à l'herbier de Rau (Crépin in Bull. Ileltj. XXIl, 2, 57). 78 FLORE DES ALPES MARITIMES Fin mai à comm. juillet (nos éch.). Région montagneuse, et près des limites de celle littorale. Sur les versants sept. ** de la chaîne princi- pale : Entre Mondovi et Monastero ! ! ; près de Vernante ! ! ; entre Aisone et Vinadio ! !. Sur les versants mérid. (nos éch. entre 300 et 950 m. s. m. env.) : env. de la Briga !!-, chemin de la Madonna di Fontan; env. de Bajardo ! ** (3 localités), et près du sommet du Rio dei Rossi entre la vallée de la Nervia et le mont Alto** ^ (Bicknell i'^. Bordigh. p. 93, et herb.Bicknell); près de Sospel! !-; env. de Saint-Martin Vésubie! * (herb. Thuret, leg. 23 jun. 1865) ; env. de Bouyon ! ! * ; entre les Adrets de l'Esterel et Julian ! ! *. Entre Comps et la Bastide ! !* (dép. du Var), près de nos limites à l'ouest. Dans la vallée deirinferno 1 ! ** près de Garessio (23 juill. 1880, fr.) se trouve la var. monregalensis Burn. et Gr. {Roses alp. mar. Suppl. p. 19). — Aux env. de Ceva ! ! **, sur la route de Garru-Mondovi (22 juill. 1880) la var. pedemontana Burn. et Gr. (op. cit. p. 20). — Dans le massif oriental du Tanneron, près la Gaëte ! ! * (507 m. s. m.) 26 mai 18£6, nous avons récolté une variélé qui sera décrite plus loin. Aiguillons déforme semblable, quoique inégaux, non entremêlés sur les ra- meaux d'aiguillons grêles et souvent sétacés (sauf dans les var. y et S), tantôt assez courts, crochus ou arqués, insensiblement dilatés vers leur base et sou- vent subtriangulaires, tantôt plus ou moins brusquement dilatés, crochus et analogues à ceux du R. riibiginosa. Pétioles gén. très pubescents et toujours glanduleux. Feuilles à 5 ou 7 folioles gén. médiocres, parfois petites, très rare- ment grandes, largement elliptiques ou subarrondies, brièvement atténuées- aiguës au sommet, obtusiuscules ou obtuses, à nervures ord. très saillantes sur la face inf.,plus ou moins pubescentes sur leurs deux faces, ou au moins sur l'inf., indûment qui peut être très développé sur les nervures inf. et rare sur le parenchyme; folioles des feuilles inf. des rameaux florifères à nerv. médiane plus ou moins glanduleuse (parfois fort peu), les nervures latérales étant églandu- leuses ou glanduleuses, indûment peu abondant qui se retrouve, assez souvent, çà et là sur les nervilles^; dentelure gén. large et peu profonde, toujours com- posée-glanduleuse (sauf dans la var. 7), le bord. inf. portant 1 à 4 glandes ou denticules^ le sup. églanduleux ou muni d'une glande, bien rarement de deux. Pédoncules nus, assez rarement avec quelques glandes stipitées ; solitaires ou réunis par 2 ou plus (except. 7)^, égalant en long, l'urcéole développé, très rarement bien plus longs (jusqu'à 2 à 3 fois la long, de l'urcéole). Sépales res- 1 Nous n'avons pas vu ces éch. ; ils ont été déterminés par M. Crépin (Biclinell in litt.). ' M. Christ {Roseii Schw. p. 128) attribuait au R. tomentella des feuilles glanduleuses exhalant par le frottement une faible et très agréable odeur de pomme. Récemment M. Crépin {Bull. Behj. XXXIII, 2, 19) a dit que cette même Rose était à glandes inodores. 3 16 inflorescences uniflores, 29 pluriflores, sur nos éch. des Alpes maritimes. — Sur 4554 infl. M. Crépin (in Btill. cit. XXXIV, 2, 35) a trouvé 2825 unifl. et 1729 plurifl. ftOSACEES 79 tant réfléchis sur l'urcéole développé (parfois étalés dans la var. 7), les ext. à appendices latéraux très gén. nombreux et souvent foliacés, plus ou moins pro- fondément incisés. Corolle blanche, médiocre ou petite (dans nos éch. en fleur, de 4 localités). Urcéoles médiocres ou petits, souvent plus ou moins globuleux. Styles non soudés en colonne, plus ou moins velus ou hérissés, rarement gla- brescents ou glabres (dans deux provenances). — Voy. p. 72 qui précède, la diagnose de M. Grépin pour le R. tornentella. Nous avons décrit (Roses alp. mar. Siippl. p. 19, ann. 1882-1883) une var. ,3 monregalensis qui présente les caractè"es suivants : Port rappelant celui du R. Poucini, à laquelle cette forme ressemble par ses rameaux assez grêles, allongés et flexueux portant, sur les rameaux, des aiguillons peu robustes, cro- chus et assez brusquement dilatés vers leur base (sur les axes principaux les aiguillons sont gén. très comprimés, subtriangulaires et peu crochus), et par ses petites yb/Zo/es à dentelure gén. étroite et aiguë, composée-glanduleuse, à bord inf. portant 2 ou 3, rarement 4 glandes ou denticules, le bord sup. sans glande ou rarement muni d'une ou deux glandes. Ses folioles sont largement elliptiques, brièvement aiguës ou obtusiuscules, parfois obtuses ou subarrondies, luisantes et glabres ou glabrescentes en dessus (feuilles adultes), velues en des- sous sur les nervures médiane et latérales, parfois aussi sur le parenchyme ; nervure médiane inf. glanduleuse ou sans glandes ; les latérales et les nervilles çà et là glanduleuses sur quelques folioles. Pédoncules nus, gén. solitaires, égalant ou dépassant peu l'urcéole développé qui est subglobuleux, d'env. 10 mm. diam. Sépales ext. à appendices assez larges et nombreux, sans glandes sur le dos. Styles très velus, en capitule arrondi surmontant un disque médiocrement saillant. — Cette forme diffère surtout de nos autres éch. par la gracilité de ses rameaux et par ses petites folioles à dentelure plus étroite et plus aiguë. Une autre variété : 7 pedemontana Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 20, nous a offert les caractères suivants : Arbrisseau assez touffu, de 70- 80 cm. haut. max. Aiguillons les plus robustes assez brusquement dilatés en une base peu allongée, arqués, assez grêles sur les rameaux et ramuscules flo- rifères où l'on rencontre çà et là de rares aiguillons très grêles, subsétacés, arqués ou presque droits, montrant un commencement d'hétéracanthie. Folioles médiocres ou grandes, elliptiques-arrondies ou subarrondies, obtuses ou brièvement aiguës (moins larges, et aiguës ou acuminées sur les pousses de l'année), à nervures très saillantes en dessous, un peu velues, glabrescentes ou glabres sur leur face sup., l'inf. étant toujours velue sur les nervures et parfois presque glabre entre elles ; glandes sous-foliaires nulles ou assez nombreuses sur la nervure médiane inf., toujours nulles sur les nervures latérales et sur le parenchyme; dentelure large et peu profonde, à dents très gén. simples et non terminées par une glande; rarement les dents portent une seule glande sur leur bord inf. ; à la base des folioles se trouvent quelques denticules glanduleux. Pédoncules solitaires ou réunis par 3-4, de 12 à 15 mm. long., portant des glandes stipitées peu nombreuses, parfois nus ainsi que les urcéoles subglobuleux d'env. 10 mm. diam. Sépales étalés-réfléchis sur l'urcéole assez développé, non glanduleux sur le dos, à appendices nombreux et gén. larges. Sli/les très velus, en capitule arrondi surmontant un disque médiocre- ment saillant. — C fie intéressante variélé dlifère surtout do nos autres prove- 80 FLORE DES ALPES MARITIMES nances (sauf de notre var. S) par son armature un peu hétéracanthe, par ses dents foliaires, le plus souvent simples^ et par ses sépales qui semblent être, en partie au moins, étalés. — Le R, Friedhenderiana Besser Cat. hort. Crem. ann. 1816;Déség-l. Cat. p. 224; Crépin in Bail. Belg. XVIII, 1, 243. Exsicc, : Soc. dauph. n<>377! (Gall., Rhône); Pons et Coste Herb. Ros. no 27! (Gall., Rhône) est une Rose qui se rapproche beaucoup de notre var. pedemontana ; les diffé- rences avec ce dernier ne portent que sur la dentelure foliaire et l'hispidilé des pédoncules. Dans ces nos 377 et 27, les dents sont composées-g-landuleuses, leur bord inf. montrant d à 4 glandes, gén. 3, le bord sup. étant églanduleux ou muni d'une seule glande; les pédoncules portent des glandes stipilées plus nom- breuses qui gagnent la base de l'urcéole, et les sépales (d'ailleurs lisses sur le dos) restent nettement réfléchis. — Nous avons reproduit en 1882 (1. c.) les avis motivés de MM. Christ et Crépin qui rapportaient sans hésitation notre war. pede- montana à une forme simplement dentée du groupe R. iomentella. M. Crépin ferait peut-être rentrer aujourd'hui notre variété dans le R. obtusifolia Desv. dont il s'est occupé pour la première fois en 1887 {Bull. Belg. XXVI, 2, 63-69) et dont nous avons parlé à la page 73 qui précède. La réunion proposée par M. Crépin, du micromorphe de Desvaux avec le R. tomentella, et sa séparation d'avec « un grand nombre de canines pubescentes à dents composées-glandu- leuses, considérées à tort comme des var. du R. tomentella dont elles diffèrent semble-t-il par la forme et l'aspect des folioles, la forme des aiguillons et le port des buissons » (Crép. op. cit. p. 69), cette séparation est toujours restée pour nous un problème insoluble qui est venu singulièrement compliquer la question des limites à assigner aux R. diimetoriim et tomentella. — Notre var. pedemontana montre l'une des formes inextricables entre ces deux groupes. Si nous la laissons provisoirement dans le second c'est par déférence pour les avis de nos savants confrères et aussi par les rapports qu'elle montre avec le R. Friedlxnderiana qui semble être un incontestable R. tomentella. Une troisième variété S (ou variation?), du massif du Tanneron, montre plus encore que notre var. pedemontana un commencement d'hétéracanthie ; quelques fins aiguillons ou sétules, et même des glandes stipitées descendent sous l'inflorescence ; pétioles très glanduleux et pubescents ; folioles médiocres, largement elliptiques et plus ou moins aiguës, glabres et parfois glabrescentes en dessus, très pubescentes en dessous sur les nervures, gén. moins sur le pa- renchyme, plus ou moins glanduleuses sur la côte médiane inf. seule et sur les dents, avec des glandes à tête moins fine que dans nos autres formes, noirâtres ou transparentes; pédoncules égalant env. l'urcéole en long, ou plus courts, en- tourés de larges bractées plus longues qu'eux, et munis, ainsi que la base de l'ur- céole, de fins acicules glanduleux nombreux; sépales ext. très glanduleux sur leur dos et leurs bords; corolle d'un rose pâle, grande (60-63 mm. diam.); styles en capitule arrondi, velus. — Les aiguillons les plus développés sont assez courts, crochus ou arqués, insensiblement dilatés en une base peu allongée. La dente- lure foliaire est composée-glanduleuse et les sépales à appendices très déve- loppés avec des pinnules inf. dentées ou incisées comme dans le type décrit p. 78. Le groupe du R. tomentella est l'un des plus difficiles à circonscrire ! (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXII, 1, 83). La description de M. Christ {Rosen Schio. p. 127, pour sa forme typica) et celle donnée par M. Crépin ROSACÉES • 81 {Bull. cit. XXXI, 2, 88) que nous avons reproduite p. 72, se rapportent bien à la diagnose de nos récoltes dans les Alpes mar,, sauf en ce qui concerne, partiellement, la forme des aiguillons, mais elles s'appliquent assez mal aux trois variétés que nous venons de décrire. — Nous avons dit (p. 73) que M. Gentil avait réuni en un groupe spécifique les R. diimetornin Thuill. (sensu stricto, et incl. R. obiusifolia Desv.), R.stylosa Desv. (sensu stricto) et R. tomentella Léman. Nous avons adopté l'opinion de ce botaniste en ce qui concerne les limites entre les R. canina et dnmetoriwi, ainsi que le rapprochement étroit qu'il opère entre ce dernier et le R. stijlosa Desv., mais nous ne pouvons le suivre dans sa con- ception du R. tomentella. M. Gentil, qui a vu des éch. authentiques de Léman, dit que cette dernière Rose, peu répandue dans la Sarthe, possède seulement de rares glandes sur la côte de la foliole terminale, les nervures secondaires étant toujours églanduleuses ainsi que le pédoncule. Mais il nous paraît certain que M. Gentil eût compris ce g-roupe difFéremment s'il eût pu l'étudier en dehors d'une circonscription restreinte et prendre connaissance des formes que les rhodologues les plus réducteurs envisagent aujourd'hui comme le type du R. tomentella. Ce dernier est assurément très voisin du R. dumetorum et lui est rattaché par des variations souvent fort embarrassantes, mais il est loin d'avoir vis-à-vis de lui la situation du R. damalis par rapport au R. Intetiana. Il présente divers caractères concomitants : forme des aiguillons, hétéracanthie assez fréquente, folioles à dentelure composée très souvent accompagnée d'une glandulosité sous-foliaire sur les nervures secondaires, çà et là aussi sur le parenchyme, puis surtout un développement bien accentué des sépales et de leurs appendices. Ce groupe avec les diverses formes qu'on lui a rattachées, n'est sans doute pas très homogène; il nous paraît avoir sa place entre les Eiicaninx et les Riibiginosse ainsi que l'admettent M. Christ {Rosen Schiv. p. 131 et Genre Rosa trad. Burnat p. 33) et M. Focke (in Koch Si/n. éd. Wohlfarth, et in Engler Pflancenfamil. III Teil, Rosaceen, p. 48). — Entre les formes étrangères à notre dition et qui justifient la place attribuée à ce groupe, nous renverrons à nos études sur les R.faventina [Roses Italie p. 27- 30 := R. Klukii Christ in Flora 1873, p. 289, an Besser?) et ischiana (op. cit. p. 33-35 et 46) qui montrent une glandulosité suprafoliaire. M. Christ a placé la première entre ses Tomentellœ et ses Rubiginex Sepiacex. M. Crépin est disposé à voir dans ces deux Roses des variétés du R. tomentella. — Nous pos- sédons deux éch. du n» 77 de Pons et Coste Herb. Ros. et Annot. fasc. 2, p. 8 (sub : R. tomentella var. ; Helvet., Saint-Gall) microphylles et à styles glabres, qui imitent à un tel degré certains de nos R. micrantha var. calrescens que nous ne saurions les en distinguer par aucun caractère. — Ajoutons enfin, concernant les affinités du R. tomentella, que le R. abietina Gren. (Crépin in Bnll. Belg. XXVII, 1, 83 et XXX, 1, 104) en est si voisin qu'on peut presque l'envisager comme une variété montagnarde du R. tomentella à sépales étalés-redressés sur l'urcéole bien développé. Et par ce R. abietina l'on confine à certaines formes très rapprochées du R.coriifolia, c'est-à-dire au R.iiriensis Lagg. et Pug. p. p. ^i"i' Rosa Allionii Burn. et Gr. Roses Alpes mar. Snppl.p. 16; Bickncll FI. Bordigh. p. 94. FLORK DES ALPES MARITIMES III fi 82 FLORE DES ALPES MARITIMES Près de Ceriana ! ! **, et sur la route de Ceriana à San Remo ! ! **, à 13-20 mi- nutes de C, 8 juin i879 et 2 juin 1893, fl. ; Rio dei Rossi, entre le mont Alto et la Nervia** (Bicknell 1. c); pentes du mont Colla Bossa sur la Giandola! !^, 26 juin 1879. fl. ; descente du col de Braus sur Sospel!!-, 23 juin 1879; deux localités aux env. de l'Escarène ! ! *, 24 juin 1879, fl. — Ces stations, sauf la seconde qui peut-être atteint env. 1000 m. s. m., se trouvent entre 330 et 730 m.; la première qui est la seule dans la région littorale, est distante de la dernière d'environ 33 kilom. à vol d'oiseau. Aiguillons nombreux, long-s, assez brusquement dilatés en une base peu allonoée, crochus ou arqués, rappelant ceux du R. Poiicini, mais moins grêles. Stipules gén. peu développées, même lorsque les folioles sont grandes. Pétioles un peu velus, plus ou moins glanduleux et aiguillonnés. Feuilles tantôt très luisantes en dessus, tantôt mates et d'un vert foncé ou assez clair, souvent teintées de rouge dans leur jeunesse; folioles très gén. médiocres (les latérales moy. env. 20-23 mm. long, sur 13-13 mm., jusqu'à 30 sur 13-20 ou un peu plus) toujours notablement distantes entre elles et souvent fort éloignées, ellip- tiques, gén. atténuées aux deux extrémités, parfois à peine atténuées vers leur base un peu arrondie, à sommet aiçru ou obtusiuscule, rarement un peu acu- miné ou obtus, à nervures de la face inf. non nettement saillantes, même sur les feuilles adultes et sur les éch. d'herbier; glabres en dessus ou portant quelques rares poils (feuilles jeunes), toujours velues-pubescentes en dessous sur la nervure médiane et parfois légèrement sur les secondaires (feuilles adultes). Glandes sous-foliaires peu nombreuses et se trouvant seulement sur la nervure médiane et les secondaires; dans certains éch. de rameaux florifères et sur toutes nos pousses de l'année, ces glandes manquent souvent sur les ner- vures latérales pour une partie des folioles, en même temps qu'elles sont rares sur les nervures secondaires des autres; bien rarement on trouve des glandes entre ces dernières nervures. Dentelure assez large et peu profonde; le bord inf. des dents porte gén. deux ou trois denticules, parfois quatre, souvent iné- gaux, terminés par une glande, et le bord sup. des dents est entier ou muni d'un denticule. Pédoncules en corymbe pluriflore, moins souvent uniflore (40 pluriflores, 23 uniflores), lisses, égalant 1 }4 fois la long, de l'urcéole déve- loppé ou un peu plus longs. Sépales longs de 22-28 mm., parfois de 30, dilatés vers leur extrémité, les ext. munis de chaque côté de deux ou trois appendices allongés et gén. assez étroits, appendices souvent entiers ou à dents peu déve- loppées et peu nombreuses; sépales restant réfléchis après la floraison, sans glandes sur le dos et ord. sur leurs bords qui montrent à peine quelques glandes sur certains éch. Corolles d'env. 30, parfois 60 mm. diam., blanches ou d'un rose très pâle. Styles en capitule arrondi et glabre. Urcéoles mé- diocres (env. 10-12 mm. diam. et subglobuleux; disque peu proéminent. — Description établie sur 62 ex. de rameaux florifères et 13 de pousses de l'année. Nos éch. de 3 localités diffèrent bien peu : ceux de Colla Bossa ont les folioles un peu plus glanduleuses et les sépales plus courts ; ceux de Braus les aiguillons un peu plus crochus et rappelant davantage l'armature du R. ruhiginosa ; enfin les spécimens de Ceriana ont des folioles gén. moins glanduleuses que celles des autres localités. Celte Rose, récoltée en divers points éloignés les uns des autres, se re- ROSACÉES 83 trouvera sans doute ailleurs chez nous et mérite un examen plus sérieux qu'une simple variation individuelle. Malheureusement, pas plus qu'en 1882, nous n'a- vons su déterminer sa place. — M. Christ l'avait prise pour une très remarquable forme nouvelle, à rattacher au R. agrestis (sepiiim Thuill.), alors que M. Crépin nous écrivait : « les quatre formes que vous m'avez envoyées sous le nom de R. Allionii se ressemblent beaucoup, sans être identiques. Elles se rapprochent du/î. tome/? 192 !, France, Aveyron, de Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 38); nous en avons d'ailleurs vu, comme M. Christ (Rosen Schw. p. 83) des exemples en Suisse. On voit en définitive combien les recherches récentes des spécialistes ont ajouté de formes aberrantes au R. pomifera. Ce groupe est d'ailleurs gén. très distinct et bien délimité dans son ensemble, mais la rédaction d'une diag- nose pour une espèce aussi polymorphe est singulièrement difficile. A moins d'encombrer la description de nombreuses restrictions ou alternatives, on ne pourra fournir pour chaque caractère qu'un état moyen, et les spécimens qui représenteront ainsi le type idéal décrit, pourront ne pas se rencontrer dans la nature. Pour parvenir à une détermination, on devra souvent s'attacher à un ensemble de caractères en néçrliereant les uns ou les autres. ROSACÉES 123 AGRIMONIA Linné la». A. Eupatoria L. Sp. éd. 1, p. 448; Ail. FI. ped. no 1542, et herb. ! ; Koch Syn. éd. 1, p. 220 ; de Not. Rep. p. 137, et herb. ! ; Cosson et Germain FI. Paris éd. 2, p. 224 ; Ard. t'I. alp. mar. p. 127 ; Bicknell FI. Bordigh. p. 97. Juin-août. Bords des chemins, pelouses, lieux incultes. Assez com- mun dans les régions littorale çt montagneuse (inf. et sup.) entières, jusque dans les plaines au nord de nos Alpes. A. odorata Miller Garden. Dict. [Agrinionia n° 3) éd. VIII, aon. 1768; Crépin Notes pi. Belg. fasc. 1, p. 12 et Manuel Jl. Belg. éd. 3, p. 143 ; Koch Syn. éd. 1, p. 221; Gr. Godr. FI. Fr. I, 562. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. no 1661 ! (Helv.); Michaiet pi. Jura fasc. 1, n» 15! (Gall.); Soc. dauph. no 3263 ! {Gall., Ain) = A. Eapatoria var. odorata Cosson et Germ. 1. c. (ann. 1861) ; 0. Kuntze Taschenjlora Leipzig (ann. 1867) et Revisio gen. pi. p. 213. h' A. odorata est indiqué dans nos limites « près de Mondovi, avec 1'^. Eapatoria, dans les bois le long- de l'Ermena et les haies de la route de Caras- sone » Ingegnatti Cat. p. 11. Nous n'avons pas encore su l'y découvrir, pas plus que MM. Bicknell et Ferrari. Il n'est pas représenté dans les herbiers régio- naux des musées de Turin et de Gênes ; il n'en est pas fait mention dans les Catalogues de plantes liguriennes ou provençales publiés jusqu'ici, sauf celui de Saint-Lager FI. bassin Rhône (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, 1875-76, p. 242) qui signale cette plante dans les Maures du Var près le Luc ; il indique encore le Gard (voy. Pouzols Cat. Gard, ann. 1842, p. 3 , et Flore Gard I, 327, ann. 1862), l'Hérault (voy. Loret FI. Montp. éd. 2, p. 166) et les Pyrénées orient., mais Gautier {FI. Pyr. or., ann. 1897) ne mentionne pas 1'^. odorata. — En résumé c'est là une plante à rechercher dans notre dition ; elle paraît être rare dans les rég-ions méditerranéennes voisines des nôtres. VA. odorata diffère des formes de 1'^. Eapatoria répandues chez nous, surtout par son calice fructifère renfermant plus souvent deux akènes qu'un seul ; il est ord. plus gros, moins nettement aUénué vers sa base souvent ar- rondie et non obconique, à sillons moins accentués, surtout dans la partie inf. du calice, parfois nuls ; les épines qui hérissent le sommet du calice montrent les extérieures plus étalées et même réfléchies. La plante est souvent plus déve- loppée dans toute ses parties et les feuilles portent sur leur face inf. de petites glandes résinifères odorantes qui gagnent souvent, nombreuses, l'axe de l'inflo- rescence, au lieu d'y être nulles ou plus ou moins rares. — Bertoloni {FI. it. V, 20) n'a pas même accordé le rang de variété à VA. odorata. mais il ne cite que Sanguinetti, Tenore et Gussone ; or les descriptions de ces deux derniers auteurs se taisent sur la plupart des caractères indiqués ci-dessus. Une étude monographique démontrerait peut-être que Cosson, comme M. 0. Kuntze, ont eu raison de considérer VA. odorata comme une variété de VA. Eapatoria. Ce dernier botaniste signale plusieurs formes intermédiaires entre ces deux Aierremoines. 124 FLORE DES ALPES MARITIMES POTERIUM Linné ÏSS. p. dictyocarpiini Spach Rev. Pot. in Ann. se. nal. V, 1846, p. 34; Walpers Ann. bot. sijst. I, 283; Gr. Godr. FI. Fr. I, 562; Ard, FI. alp. mar. p. 337; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 203; Loret FI. Montp. éd. 2, p. 433-4; Bicknelli^/. Bordigh. p. 100. Exsicc. : Billot cont, Bavoi;x, etc. n» 3606 ! (Gall., Gard) = P. Sanguisorba L. Sp. éd. 1, p. 994, p. p. ; AU. (?) ^ FI. ped. n» 498, p. p. ; Koch Syn. éd. 2, p. 258 = Sanguisorba tninor Scop. FI. carn. éd. 2, I, 110, p. p. ; de Not. Rep^ p. 138, p. p. 2 ; Focke in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 829. Mai-juillet. Lieux incultes à Peirola près de Cervo!!**; entre Bastia (Mondovi) et Pasco!! ** ; bassin de la Nervia** : près de Bug- gio, au-dessus de Pigna (du côté du mont Labenin), entre la Nervia et Gola di Gota (Bickneli 1. c.) ; Tende ! — (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin) ; Saint-Dalmas de Tende !! - ; sables du Var ! * (herb. Thuret^ leg. 31 mai. 1864); entre Gillette et Revest!!*, vall. de l'Esteron ; entre Valabres (près Saint-Sauveur) et la Tinée!!*; Saint-Martin d'Entraunes I * (Reverchon in herb. Burnat). — Parait être moins com- mun que le suivant. Ricca {Cat. Diano e Cervo) ne mentionne que le P. muricatum Sp., Gr. Godr. M. Bickneli dit (1. c.) que le P. dictyu- carpum vient principalement, sinon exclusivement, dans sa région montagneuse et qu'il y est bien moins répandu que le P. muricatum. Sac réceptaculaire (qui enveloppe les akènes) fructifère muni sur chaque an- gle d'un cordon ou d'une crête peu saillante, à bords entiers, ondulés ou non, à faces plus ou moins nettement et irrégulièrement réticulées, les saillies du réseau étant peu apparentes ou assez saillantes. 9 39. P. muricatum Spach op. cit. p. 35; Walpers 1. c; Gr. Godr. op. cit. p. 563; Ard. 1. c. ; Willk. et Lge op. cit. p. 204; Loret 1. c. ; Bickneli 1. c. = P. Sanguisorba L. Sp. 1. c, p. p. ; Ail. (?) 1. c, p. p. = Sanguisorba minor Scop. 1. c, p. p. ; de Not. 1. c, p. p. ; non Focke in Koch Syn. = P. polygamum W. K. (?) ^ Plant, rar. Hung. II, 217, * Le P. Sanguisorba de l'herbier Allioni est le Sanguisorba officinalis L. !, ce que Moris (FI. sard. II, 34) a déjà signalé. Sous ce dernier nom se trouvent dans la même collection deux pages dont les éch. appartiennent bien au S. officinalis. ^ Les éch. de l'herbier de Notaris ne se trouvent pas dans un état de fructification per- mettant une détermination spécifique précise. 3 D'après la description et les figures de Waldstein et Kit. il est difficile de se pro- noncer sur l'identité du P. polygamum avec le P. muricatum. Voy. Neilreich FI. Nied.- Oesterr. p- 891. — Le nom de polygamum a été critiqué et abandonné par Spach (op'. cit. p. 36) et par Boissier {FI. or. II, 733): « nomen nimis triviale j). ROSACÉES 125 tab. 198; Koch Syn. éd. 2, p. 258 = Poterium platylophum Jord. Obs. fasc. 7, p. 22; Ard. Cat. Menton p. 12. Exsicc: Soc. dauph. n» 5591! {Gall., Lot-et-Gar.) := P. muricatum var. platylophum Spach 1. c. = P. stenolophum Jord. Obs. fasc. 7, 1. c. ; Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. no 1187! (Gall., Cher) = P. miiricatum var. stenolophum Spach 1. c. = Sanguisorba viuricata Franchet FI. Loir-et-Cher p. 181 (sec. Index heic); Focke in Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 830 = 5. polygama Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 768; an Nyland.(?) Spicil. pi. fennic. (ann. 1843). Mai-juillet. Plus répandu que le précédent. Environs de Ceva (sur le Tanaro)!!**; abondant aux env. de Diano et Cervo** (Ricca Cat. p. 25) ; lit de l'Impero, à Gastelvecchio !! ** près Oneglia ; Civezza !! ** près Porto Maurizio ; Gosio d'Arroscia !! ** ; commun dans les régions mont, et litt. du bassin de la Nervia ** (Bicknell 1. c.) ; Bordighera !! et Ventimiglia !! ** ; très commun autour de Menton* (Ard. Cat. p. 12) ; «nv. de Nice !* (herb. mus. Nice ; Bull. soc. bot. F7\ 1865, p. LU), sables du Var! (herb. Thuret); Anlibes!* (herb. Thuret, leg. mai. 1861); Cannes!!*, Mougins ! * {Bull. soc. botan. de France 1883, p. GLXXVIII) et Mouans!!*; l'Esterel , au col du Lentisque!!* ; Seillans !! * (nos limites occid.), et certainement ailleurs. Sac réceptaculaire fructifère muni sur chaque ang-Ie d'une aile ou crête sail- lante, aiguë ou obtusiuscule, gén. plus saillante que dans le précédent, sinueuse- dentée, ondulée, ou entière ; faces du sac munies de fossettes très irréa^ulières plus ou moins distinctes, dont les bords plus ou moins inég-alement saillants n'at- teignent pas la hauteur des crêtes. Ces dernières sont de saillie très inégale dans les diverses formes (1 mm. à >< mm. env.). — Une forme de l'Esterel (vallon de l'Huhac des Escales, 29 mai 1884) montre des réceptacles munis sur les angles d'un cordon très peu saillant et obtus, comme dans certains éch. de P. dictyocarpnm, mais avec les dos muriqués comme dans le P. muricatum. Des éch. récoltés (12 mai 1879) à Agay (Var) dans des champs sablonneux, pos- sèdent des crêtes obtuses, entières ou plus ou moins ondulées, parfois avec un ou deux lobes, des faces portant des tubercules un peu plus courts que les crêtes, mais dont la disposition est pareille à celle du P. Magnolii ; parfois cependant les tubercules moins développés encore laissent voir entre eux des alvéoles assez distincts. Des éch. du musée de Nice (Saint-Roch, 25 juin 1884) à fructification encore peu avancée, et d'autres à fruits développés (Nice, Cimiez, mont Gros, Barla misit, in herb. Burnatj sont bien rapprochés de ceux d'Agay. — Ces exemples tendraient à confirmer l'opinion de Cosson {FI. Pans éd. 2, p. 585) qui a fait de nos Poterium nos 738 et 739 deux variétés du P. Sanguisorba, auxquelles il faudrait peut-être réunir aussi le P. Magnolii ? tt ÏIO. P. Magiiolii Spach op. cil. p. 38; Walpers op. cit. p. 284; Gr. Godr. 1. c; Willk. et Lge op. cit. p. 205; Loret 1. c. ; Exsicc. 126 FLORE DES ALPES MARITLMES Soc. dauph. no 779 ! (Algeria) = P. Sanguisorba minor, etc. Magnol Bot. tno7isp. p. 205 (ann. 1676) = P. Satiguisorba L. Sp. 1. c. Boissier {FI. or. II, 734) a identifié le P. verracosiim Ehrenb. {Fnd. sem. hort. berol. ann. 1829) avec le P. Magnol ii et la var. /3 de son P. maaritani- ciini (Boiss. Voy. Esp. p. 205). Voy. Spach op. cit. p. 38 et 39, et Willk. et Lge Prod. liisp. III, 204-205, qui diffèrent d'avis à ce sujet. L'examen de cette question nous entraînerait à une étude du genre entier. Bords des chemins entre Agay et Ârmitelle!! * (un peu à l'ouest de nos limites occidentales) 23 juin 1887, fr. — Dans le catalogue manus- crit (ann. 1875) que nous devons à L. Marciliy, ce botaniste omet les deux Poterium précédents, mais indique le P. Magnolii à Nice, au La- zaret et au vallon de la Mantega (?), 3 et 31 mai 1866, puis à l'ouest de File Sainte-Marguerite, 6 juin 1870. — Ricca {Cat. Diano e Cervo), Bicknell {FI. Bordigh.) et Penzig {Syn. fl. lig.) ne font pas mention du P. Magnolii. Omis par Ardoino, il manque à l'herbier Thuret comme aux herbiers piémontais du musée de Turin et ligurien du musée de Gènes. Mais, de plusieurs localités du dép. du Var, nous avons vu cette plante sous des formes bien caractérisées, et elle n'est pas très rare dans le& B.-du-Rhône (Roux Cat. Prov. p. 196 et Suppl. p. 67i ; Huet Cat. Prov. p. o2). Sac réceptaculaire fructifère muni sur chaque angle d'une crête épaisse et obtuse, irrégulièrement et profondément crénelée ou lobée, à faces hérissées de tubercules obtus égalant env. la hauteur des crêtes avec lesquelles ils paraissent souvent se confondre. Poteriani apinosam L. Sp. éd. 1, p. 994 ; AU. Fl . ped. no 499, et herb. ! ; DG. Fl. fr. IV, 449 et Prod. II, 594 = Sanguisorba spinosa Bert. Fl. it. II, 191 ; Moris Fl. sard. II, 33 = Sarcopoterium spinosam Spach op. cit. p. 43. M. Ingegnatti {Cat. Mondovi ** p. 59) dit: « P. spinosum L. Nei monti Gares- sio presso la tana droiirs; perenne ». — Gette indication reproduit, avec plus de précision apparente, une erreur des anciens auteurs. L'aire du P. spinosum est en effet fort éloignée de nos régions : Italie centr. et mérid., Sardai^ne, Sicile, Dalmatie, Turquie d'Europe, Grèce et régions méditerranéennes asiatiques (voy. Boiss. Fl. or. Il, 734). L'espèce n'a jamais pu être trouvée à l'état spon- tané dans le Piémont. Les éch. de l'herbier Allioni qui la représentent sont erischen .Mchimillen [Uerichte schweiz,. hot. Gesellsch., Heft IV, p. 41-80, ann. 1894). — Alchimilles valaisannes (H. Jaccard Catal. flore valais, in Nouv. Mém. Soc. se. nat. vol. XXXIV, ann. 1895, p. 1U4-139 du tirage à part des .Mém. cités, daté de nov. 1894). — Herbarium normale Schultz, Keck et Dorfler, Schedm ad cent. XXXVII, ann. 1898, p. 203-220. 2 C. de Candolle Contribution it l'étude du genre Alchimilla (in Bull. herb. Boissier, I, 485-495, ann. 1893). ^ Notre étude a porté, pour les Alpes maritimes, sur les documents fournis par l'herbier Burnat et l'herbier Thuret. ^'ous avons en outre cité les déterminations faites par M. Buser des plantes contenues dans les herbiers de Turin (herb. .411ioni, herb. géné- ral et herb. piémontais de l'Université) ainsi que dans celui de M. Cl. Bicknell à Bordi- ghera. M. Buser a déterminé la plus grande partie de nos matériaux (indiqués par le signe B. !). — 11 n'est pas inutile d'ajouter que nous avons dû consacrer plusieurs mois à 1 élaboration de ce genre. ROSACEES 129 9 49. Alclieuiilla alpina L. 82). éd. 1, p. 123 (sensu latissitp.o et €xcl. var. /3) ; Ail. FI. ped. no 2001, et herb. p. p.! ' ; de Not. Rep. p. 137 ; Ard. FI. alp. mar. p. 338= Alchiniilla sect. Alpinrc Buser in Bull. soc. dauph. éch. 1892, p. 92, et Alch. valais, p. 1. Juîn-aoùt. Région montagneuse et surtout alpine; descend gén. sur les versants sud jusque vers 1300 m. s. m. et sur ceux nord, jusqu'à 900-1000 m. : exceptionnellement à près de 800 m. sur les deux ver- sants2. Plante vivace à rhizome développé, ranieux. traçant. Feuilles divisées jusqu'à leur base ou presque jusqu'à leur base en 3-9 seg-ments oblongs, oblono-s- lancéolés, plus rarement obovés-oblongs ou obovés, g-labres ou très faiblement pubescents, verts et plus ou moins luisants en dessus, velus-soyeux et plus ou moins brillants en dessous, dentés vers le sommet seulement. Tiges florifères dressées ou ascendantes. Fleurs réunies en glomérules rapprochés ou écartés, formant des inflorescences spiciformes. M. Buser a divisé cette espèce (qui est pour lui une section) en deux séries caractérisées comme suit [A/c/i. valais, p. 1 et .3) : I 1. Plantes stolonifères. 2. Segments foliaires (« folioles ») petits, 5-7 (jamais davantage) les mé- dians ord. séparés à la base, à surface luisante (sur le vif). 3. Fleurs jaunes, ne se décolorant pas, à pédicelles courts, plus courts que les fleurs réunies en glomérules groupés en épis. 4. Urcéoles pyriformes, à sépales s'érigeant après l'anthèse. î). Espèces strictement silicicoles. II 1. Rameaux du rhizome courts, non stoloniformes. 2. Segments foliaires plus grands, 7-9, les médians gén. plus ou moins soudés à la base, à face sup. mate. 3. Fleurs jaunâtres ou verdàtres, prenant dans les herbiers humides une couleur vert-de-gris, à pédicelles al- longés, égalant ou dépassant les fleurs lâchement glomérulées. Inflorescence subcorymbiforme. 4. Urcéoles obconiques, à sépales ouverts après l'anthèse. o. Espèces calcicoles ou indifférentes. M. Buser rattache à la première série les A. saxalilis, basait ica, trnnsieus, alpina et snbsericea, à la seconde les A. Hoppeana, ampliisei-iceu, palle/is, conjancta, grossidens, faroëensis, et podophijlla. Selon l'auteur il n'existerait * So\is le nom d'A. alpina se trouvent dans l'tierbier d'AlHoni 3 feuilles: n» 1, 2 éch. iVA. sa.vatilis Buser! ; n" 2, 1 écii d'A. flabellala Buser ! ; n" 3, 1 éch. A' A. saxatilis Buser ! 2 Par ex. à l'entrée de la vallée de Roaschia dans celle du Gesso, station où l'on ren- contre encore les Alijssum haliinifolium, Primida niarginata, Sedum alsinefolium, e[c., et à l'entrée de la vallée du Rio Freddo de Tende, non loin de Tende. FLOUE DES ALPES MARITIMES UI a 130 FLORE DES ALPES MARITLHES pas de transitions entre les types de ces deux séries, les .4. alpina et Hoppeana , — Les caractères mentionnnés ci-dessus, même s'ils se présentaient avec ré- "•ularité dans la nature, ne sauraient permettre de disting-uer que dans une faible mesure deux séries d'espèces. Malheureusement, nous avons dû recon- naître que, dans la pratique, ils ne pouvaient o-uère servir à séparer que des variétés. Voici les observations que nous avons à faire sur ces caractères : 1» La distinction établie entre éch. stolonifères et éch. non stolonifères, ne nous paraît pas avoir de valeur srénérale. Sans doute, certaines variétés ont un système souterrain plus développé que d'autres, mais cela n'a rien d'absolument constant. Ce caractère n'est donc pas diaj^nostique, et de plus, ne varie pas d'une façon concomitante avec les autres particularités des individus. Nous possédons des spécimens récoltés entre les lacs Soprano et Sottano délia Sella !! **, rap- portés par M. Buser à r.4. alpina vera, lesquels au point de vue des tiçes sou- terraines nous paraissent identiques avec des éch. des montagnes d'Aurent ! *, rapportés par M. Buser à l'A. Hoppeana. Des observations faites sur le terrain^ dans les Alpes de la haute vallée de la Stura **, ont multiphé pour nous les ca& ambig'us au point de vue de ce caractère. 20 En ce qui concerne le nombre des seg'ments foliaires et leur degré de sou- dure, il y a dans la diag'nose telle qu'elle a été reproduite plus haut une exagé- ration évidente. Tout d'abord, nous possédons des éch. d'.4. alpina (teste Buser) à segments médians soudés à la base, absolument comme ceux de r.4 . Hop- peana, les dits exemplaires: versant nord du mont Armetta, près du sommet!!**; vallon de Cravina près la Chartreuse de Pesio!!**; entre Gias Vacaril et le col Carbone !! ** ; entre les lacs Sottano et Soprano délia Sella !! **, etc. Une quantité de leurs feuilles ont 7 segments. Si on vient à les comparer avec des feuilles de l'.l. Hoppeana à 7 segments, il est absolument impossible d'arriver à les distinguer. Mais il y a plus : M. Buser attribue à la série de 1'^^ alpina un maximum de 7 segments foliaires. Or nous possédons des éch. à'A. alpina dont les feuilles ont 8 et même 9 segments, absolument comme dans r.4. Hoppeana ; dans ce cas les feuilles prennent la disposition étoilée [astero- phijlla) donnée comme caractéristique de cette dernière espèce. Les exemplaires visés par ces dernières observations ont été déterminés par l'auteur lui-même (versant nord du mont Armetta !! ** ; vallon de Cravina de Pesio !! **, etc.)» La réciproque est également vraie, et nous possédons des éch. d'^. Hoppeana (fide Buser) qui sont pourvus de feuilles à o segments tout comme le véritable A. alpina ; ainsi que le dit l'auteur pour VA. alpina, les segments extérieurs, sont alors gén. plus ou moins opposés dans ces feuilles (les dits éch. d'.4. Hop- peana : entrée du val Roaschia dans la vall. du Gesso !! ** ; pentes dominant les Gias Colombo, vall. Grande de Vernante !! **; montagnes d'Aurent!*, etc.). Les caractères indiqués, loin d'être particuliers à tous les représentants d'une variété, ne sont donc que l'apanage de la plupart des individus. M. Buser con- cède, il est vrai, l'existence de cas exceptionnels {Berichte der schweiz. bot. Gesellsch. Heft IV, p. 47) dans r.4. Hoppeana, où de petits échantillons n'au- raient que 7 segments avec un rudiment de segment supplémentaire, mais il ajoute que « dans les individus les mieux développés de l'espèce des Alpes cen- trales (.4. alpina), il n'y a jamais plus de 7 segments », ce qui est en contra- diction avec les indications ci-dessus données. Nous ne savons d'ailleurs pas trouver de relation constante entre le nombre de searments et leur largeur. ROSACÉES 131 30 Le caractère tiré de la couleur des fleurs, jaunes dans un cas, jaunâtres ou verdàtres dans l'autre, est trop vag-ue et subjectif pour nous arrêter ici. Quant à la long-ueur des pédicelles, elle n'a aucune valeur générale. Les éch. suivants, rapportés par M. Buser à son A.alpiiui, ont en partie des pédicelles aussi longs ou plus longs que les fleurs, au lieu de les avoir plus courts : versant nord du mont Armetta !! ** ; vallon de Cravina de Pesio !! **. En revanche, des éch. rattachés par M. Buser à r.4. Hoppeana, nous ont offert des pédicelles en bonne partie plus courts que les fleurs, ce qui donne aux glomérules l'apparence condensée qui est censée être caractéristique pour 1'^. alpina (par ex. : sur les Gias Colombo, vall. Grande !!** ; mont, de Brouis, dép. du Var ! *). 4° La caractéristique d'un organe pyriforme est précisément de présenter une apparence sensiblement obconique; de sorte qu'au premier abord on est enclin à ne donner qu'une médiocre importance à la diff"érence qui résulte de l'oppo- sition des termes « obconique » et « pyriforme ». Cette supposition se trans- forme en conviction pour peu que l'on examine d'une façon comparative les urcéoles dans les deux « séries » é' alpina. Partout les urcéoles sont d'abord plus ou moins obconiques et, à mesure que la maturité avance, deviennent renflés vers le haut, par conséquent plus nettement « pyriformes ». Ceci sans préjudice des variations individuelles d'un urcéole à l'autre (de très faible am- plitude d'ailleurs) qui nous empêchent de baser une diagnose quelconque sur cet organe. La position des sépales après l'anthèse a été trouvée par nous peu caractéristique. Nous avons sous les yeux des éch. provenant de diverses loca- lités de notre dition, rattachés soit à VA. Hoppeana, soit à r.4. alpina, et dans lesquels nous serions fort embarrassé de dire si les sépales sont érigés ou étalés : ils ne sont ni l'un, ni l'autre. L'existence de formes intermédiaires à caractères ambigus entre les diverses races admirablement analysées par M. Buser, ne nous permettent donc pas de les considérer comme des espèces, ce qui pour nous serait donner une idée inexacte de leurs rapports actuels. On peut résumer les caractères des races représentées dans notre dition, de la façon suivante : I. Segments foliaires faiblement ou médiocrement dentés aux extrémités. 1. Feuilles à segments libres ou en partie irrégulièrement connés à la base. A. Glomérules (de fleurs) compacts % formant des inflorescences moni- liformes, habituellement groupées en corymbe lâche : « saxatilis. B. Glomérules moins denses, formant des inflorescences spiciformes, souvent confluents au sommet. a. Feuilles à 3-7 segments, luisantes en dessus sur le vif. Glomérules denses : /3 alpina. b. Feuilles à (3)-7-9 segments, d'un vert mat en dessus sur le vif. Glomérules plus lâches : y Hoppeana. 2. Feuilles à segments tous connés à la base sur un cinquième à un tiers de leur longueur : 5 pallens. IL Segments foliaires plus ou moins tronqués et profondément incisés-dentés au sommet : e snbsericea. 1 Voy. sur cet adjectif: Liltré Dict. p. G92, et Dict. de l'Acad. franc, éd. 7, ann. 1878. 132 FLORK DES ALPES MARITIMES a saxatilis = A. saxatilis Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 92 (separatim : Buser Notes sur Alchim. crit. ou nouv., déc. 1891, p. 3), A/c/u?w. valais, p. 1, et apud Dorfler Schedse ad cent. XXXYII herb. norm. \\° 3610!; Exsicc. : Magnier tt. sélect. no 1168 bis! (Helv.) ; Soc. étud. FI. fr.-helv. n» 237! (Gall., Aveyron) = A. alphia Exsicc. : Bourg, pi. Esp. no 1166 ! ; Magnier fl. sélect, no 1168 ! (Gall., Cantal). Pentes du mont Mindino sur Garessio !! ** (B. !) : col de la Madonna délie Neve, entre Viola et Pamparato !! ** ; crêtes du mont Stope, entre Pamparato et Garessio!!**; mont délia Guardia près d'Ormea !! ** ; vallée de la Corsagiia, rochers de Bossea ! ** (Ferrari leg. ; B. !) ; vallée sup. de Colla près de Boves!! ** (B. !) : env. de Tende, Vieula ! — (Vicura ou Vieura des cartes ital.?\ Ungern Sternb. leg., in herb. ped. Mus. Turin (B. !) ; au-dessus des Gias Colombo, vers le col de Garbella, vall. Grande sup. !! ** (B. !) ; vallon de la Madonna délie Finestre ! - (herb. Thuret) : près du lac Sottano délia Sella, vall. délia Meris! ** (herb. ped. Mus. Turin; B. !): près les bains de Yaldieri !! ** (B. !) ; vallons délia Yalletta et del Reduc!! **, au sud d'Aisone ; env. de Saint-Sau- veur de Tinée, sur le chemin de Robion !!* et près du hameau de Va- labres!!*; Roche de Méubiol!* entre la vallée du Var et celle de Cians. — En outre, nous avons observé, sans la récolter, la var. saxatilis sur terrain cristallin : au mont Mindino et sur la crête du mont Berlino, près de Garessio **, au mont Antoroto ** (sommités) et au Pizzo d'Ormea**, enfin, en abondance dans les vallons au sud de Pielra Porzio, de Pontebernardo et de là jusqu'à la Cima délie Lose, dans la haute vallée de la Stura **. Souche à rameaux ord. allongés et stoloniforraes. Feuilles luisantes eu des- sus, surtout sur le vif; ses;-ments presque toujours au nombre de o, obovés ou obovés-allongés, velus-soyeux et très brillants en dessous, ord. un peu plus larç^es que dans les variétés suivantes, dentés au sommet seulement, à dents très petites, conniventes. Axes florifères raides, dressés, dépassant de 3 à 5 fois les feuilles basilaires. Fleurs disposées en glomérules serrés, ord. distants, formant des inflorescences spiciformes interrompues, souvent oroupées en une sorte de corvmbe lâche. — Variété exclusivement propre aux massifs siliceux, et spécialement granitiques. L'A. hasaltica Buser in Ba'nitz Herbarium europ. exsicc. n° 8224 ! (Gall. merid.) ; Maçnier fl. sel. exsicc. n° 3770 ! (Gall., Aveyron), Soc. étud. Fl. fr.- helv. nos 381! (Gall., Aveyron) et 600! (Gall., Puy-de-Dùme) p. p. in herb. Burn., n'est qu'une forme élancée, à peine distincte de la var. saxatihs. ROSACEES 133 P alpina Gremli FI. analyt. Suisse, 2e éd. franc, p. 206 (ann. 1898) = A. alpina Rchb. FL exe. n» 3937 (ann. 1830-32) ; Buser in BuU. soc. dauph. éch. 1892, sér. 2, p. 93; Buser in Bev. schiveiz. bot. Gesellsch. IV, p. 44, tab. II, et Alchim. valais, p. 2. Exsicc. : Reliq. Mailleanae n« 236 ! (Scand.); Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 238 ! (Gall., Haute-Savoie); Baenitz Herb. europ. n° 8223 ! (Gall., Haute-Savoie) = A. alpina var. glomemta Tausch in Flora 1841, XXIV, 1, Beibl. p. 108 (excl. pi. corsica). Environs d'Ormea ! ** (herb. mus. Turin ; B. !) ; col de Tende ! ** (leg. Ungern Sternb., in herb. mus. Turin; B. !) ; entrée de la vallée deRoaschia, vis-à-vis d'Andonno!! ** (B. determin., sub: A. astero- phylla); entre les lacs Sottano et Soprano délia Sella, vall. délia Meris!!** (B. !) ; bains de Valdieri ! (leg. ann. 184i, in herb. mus. Turin : B. !) ; vallon délia Valletta au sud d'Aisone 1! ** et vallon del Cuslis près de Pietra Porzio !! **, bassin de la Stura. Segments foliaires au nomljre de 3-7, lancéolés ou oblonçs-lancéolés, parfois obovés dans les petits exemplaires, luisants en dessus sur le vif, dentés au som- met seulement, à dents petites et conniventes. Tiges florifères égalant 2-3 fois les feuilles basilaires. Fleurs disposées en glomérules plus ou moins denses, les supérieurs confluents. La var. alpina est reliée à celle scuratilis par des formes de passage ambi- guës. M. Buser a désigné ces formes sous le nom dM. saxatilis subsp. tran- siens (in Ber. schiveiz. bot. Gesellsch. IV, p. 36 ; Exsicc. : Magnier fl. sel. no 36.35!, Gall., H. -Alpes), indiquée dans le Tyrol mérid., le Haut-Apennin et le Dauphiné, laquelle se retrouve dans le Bas- Valais, Suisse, aux env. de Finshauts. Mais, même dans notre dition,iI est parfois très difficile de séparer la var. saxatilis de certaines formes granitiques de la var. alpina. Ainsi des éch. déterminés A. alpina vera par M. Buser, distribués par M. Reverchon comme provenant du col d'Allons près d'Annot* (herb. Burnat), par la disposition des inflorescences sur certains individus, se rapprochent énormément de la var. saxatilis. D'autre part, des exemplaires récoltés entre Sibilli etBergemoletto!!**, puis dans le vallon del Reduc au sud d'Aisone !!**, dans la vallée de la Stura, ont l'apparence générale, en particulier l'inflorescence et le puissant système d'axes souterrains de la var. saxatilis, tandis que leurs fleurs plus grandes les rapprochent de la var. alpina. Il ne saurait, dans tous les cas, être question d'une limite tranchée entre les deux variétés. 7 Hoppeana Rchb. FI. exe. no 3937 (ann. 1830-32) ; Gremli FL analyt. Suisse, 2e éd. franc, p. 20G= A. alpina var. asteroi^hylla Tausch in Flora 1841, XXIV, 1, Beibl. p. 108 = A. asterophylla Buser in Bull, soe. dauph. éch. 1892, p. 93. Exsicc. Magnier. fl. sel. n° 2722 ! (Gall., Ain) = A. Hoppeana Buser in Ber. schiveiz. bot. Gesellsch. IV, p. 42, tab. I (ann. 1894), et Alchim. valais, p. 3; Bicknell Fl. Bordigh. p. 97. Exsicc. : 134 FLORE DES ALPES MARITIMES Magnier fl. sel. n» 4031 1 (forma vestita Buser; Helv., Jura) ; Baenitz Herb. europ. nos 8249! (Gall., Savoie), 8250 ! (Gall., Ain) et 8251 1 (Gall., Savoie); Soc. étud. Fl. fr.-helv. n» 240! (Gall., hxn) ^ A. alpina Exsicc. : Bourg, pi. alp. mar. ann. 1861, sans n»! (in herb. Thuret) ; Michalet pi. Jura fasc. 2, n° 72 ! ; Willkomm It. hisp. secund. n° 147 ! ; Soc. vogéso- rhén. ann. 1868! (Gall., Ain); Soc. dauph. no 4094! (Gall.. B.-Pyrén.). Près du sommet du mont Armetta !! ** (B. ! sub : A. alpina) ; env. d'Ormea ! **, ann. 1816 (herb. mus. Turin; B. I); vallon de Cravina près Cerlosa di Pesio!!** (B.! sub: A. alpina) et vallon de Saoute! (herb. Thuret; B. !) ; entre Gias Vacaril et le col Carbone!!** (B. ! sub: A. alpina); près de Limone, au bord du torrent!!**, et vallée S. Giovanni ! ** (herb. ped. mus. Turin; B. I) ; col de Tende! ** (herb. ped. mus. Turin; B. !) ; vallée inf. du Rio Freddo de Tende!! — (B. !); rochers à Tende!— (Bourg, exsicc. cit.; B. !) ; mont Bego!- (leg. Ungern Sternb., in herb. ped. mus. Turin ; B. !) ; bassin de la Ner- via**: monts Ceppo, Toraggio, Grai et Pietravecchia, puis près Gola de! Corvo (Bicknell Fl. Bordigh. 1. c. ; B. !) ; mont Cheiron ! * (herb. mus. Turin; B. !) ; env. de Saint-Martin d'Entraunes! * (Reverchon ; B. !); mont. d'Aurent ! * (Derbez leg. ; B. !) ; mont de Brouis ! * près de nos limit. occid. (Cartier leg. ; B. I). — Dans le bassin de la Stura**: extrémité sup. delà vallée Grande de Yernante, au-dessus des Gias Colombo!! (B. !) et près du lac Albergo!! (B. !); Cima di Vaccia, versant de Sambuco!! ; vallon del Ciistis prèsdePietra Porzio!!; vallon de Perrière près Berzesio!! : Cima délie Lose!! et vallon de Puriac !! près d'Argentera. Souche à rameaux de long'ueur variable, en g-énéral plus courts que dans a et p. Feuilles à segments au nombre de 3-7-9, oblongs ou oblong-s-lancéolés, les médians g"én. plus ou moins soudés à la base, soyeux et brillants en dessous, d'un vert mat en dessus, dentés au sommet seulement, à dents petites et con- ni ventes. Tig-es florifères égalant 1-2 fois les feuilles basilaires. Fleurs (ord. un peu plus grandes que dans «), disposées en glomérules plus ou moins lâches, les supérieurs confluents. Sur le vif cette variété se distingue habituellement assez bien de la précédente. Sur le sec on est parfois plus embarrassé. Il est d'ailleurs des éch. à segments peu nombreux et à inflorescence plus compacte que l'on peut rapporter à l'une ou à l'autre des deux races, ce qui est après tout de médiocre importance, le principal étant de bien constater que leurs caractères tiennent à la fois de l'une et de l'autre des deux formes. On peut hésiter parfois sur certaines formes qui nous ont paru assez typiques. Ainsi M. Buser rapporte nos éch. du mont Armetta, du vallon de Cravina, et du col Carbone à IM. alpina tandis que ROSACÉES 135 pour nous ils appartiennent à VA. Hoppeana. Voyez d'ailleurs nos observations générales, p. 130-131. 8 pallens Gremli FI. analyt. Suisse, 2e éd. franc, p. 206= A. pallens Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 95, Alchim. valais, p. 3, «t in Schedie ad cent. XXXVII SchuUz herb. norm. éd. Dôrfler p. 205, ann. 1898; Bicknell FI. Bordigh. p. 97. Exsicc. : Soc. dauph. sér. 2, no 643! (Gall., Savoie); Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 2411 (Gall., Savoie); Baenitz Herb. europ. n" 8265 ! (Gall., Savoie) ; Schultz herb. norm. edit. Dôrfler ann. 1898, nos 3613 1 (Helv., Valais) et 3613 a ! (Helv., Fribourg). Près du col entre les monts Grai et Pietravecchia, puis le long du sentier qui passe à l'ouest des crêtes des monts Pietravecchia et Toraggio ** (Bicknell FI. Bordigh. 1. c. ; B. !) ; en allant à Passo Mura- tone par le sentier au nord-ouest des monts Lega et Gola del Corvo! ** {Bicknell in herb. Burnat ; B. !). Rhizome à stolons gén. peu allong-és. Plante grêle, à indûment ord. peu dense. Feuilles petites, à segments au nombre de 5 à 9, connés à la base sur Vs à V3 de leur longueur ; dents relativement grosses et distantes ; face sup. d'un vert pâle, glaucescenfe; face inf. brillante, mais à indûment mince. Ra- meaux florifères dépassant env. 2 fois les feuilles. Fleurs médiocres, condensées en glomérules assez serrés, formant des inflorescences spiciformes plus ou moins interrompues. Celte variété est celle qui, dans notre dition présente, de la façon la plus nette, le caractère d'avoir des segments tous soudés à la base. Elle est très voisine, et •dans bien des cas inséparable, de la var. conjiincta [A. conjuncla Babingt. in Maff. nat. hist. 1842, X, p. 24 ; Man. of Bot. éd. 1, p. 89, ann. 1843 ; Buser in Schedic ad cent. XXXVII Schultz herb. norm. éd. Dôrfler p. 210-211). ■Cette dernière var. en diffère par son port plus robuste, ses feuilles plus grandes, son indûment argenté-soyeux plus épais et plus brillant, ses segments soudés plus haut et ses dents couchées. On est souvent embarrassé sur la distinction 494! (GalK, Ain) = A. vulgaris Willd. Enuin. hort. berol. p. 170 (ann. 1809) et auct. nonn. ; Exsicc. Soc. dauph. n" 5594, in herb. Boiss. ! (Gall., Isère) = A. conglomerata Schmidt op. cit. p. 89 = A. glabra Neygenfind Enchir. bot. p. 67 (ann. 1821); non Baser =: A. psilophylla Borbas in Oestevr. bot. Zeiischr. 1891. p. 424 = A. vul- garis 7 congl07nerata Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 766. Col de San Bernardo !! ** entre Albenga et Garessio (B. I); pentes du montMindino sur la vallée du Tanaro !! **, depuis 730 à 1400 m. s. m. (B. !); lieux humides entre Lisio et la chapelle de San Bernardo!! ** ; vallon deirOrzo !! **, en montant de Pamparato au mont Stope ; vallon sup. de Gasotto, côté de l'Antoroto !! **, vers 1100 m. (B. !); près du sonuTiet du mont Armetta !! ** (B. I) ; près la Ghartreuse de Pesio ! ** (herb. Thuret, leg. 26 aug. 1861 ; B. !); vallée San Giovanni! ** près Limone (herb. ped. mus. Turin : B. !); bords du torrent à Limone!! ** ; vallon de Yermorina ! - près le col délia Perla i^herb. cit. Turin ; B. !) : bois de Sanson! - près de la Briga (herb. cit. Turin ; B. !) ; San Ber- nardo près de Bajardo et région Tenarda du inontToraggio** (Bicknell FI. cit. ; B. ! ); au-dessus des Gias Golombo ! vall. sup. Grande de Ver- nante** (herb. cit. Turin ; B. !), et près du petit lac des Gias Albergo If (B. !) : lac Sottano délia Sella !**, vallée délia Meris (herb. cit. Turin ; B. !) ; bords des sources, à env. 1800 m., sous les Aiguilles de Pelens !! * à l'ouest de Saint-Martin d'Entraunes. — Dans le bassin sup. de la Stura ** : vallon délia Valletta!! au sud d'Aisone ; vallée du Rio- freddo de Vinadio!!; vallons del Gustis et di GiavallI près Pietra Porzio: entre Perrière et Berzesio!! ; vallons de Forneris et de Puriac !! aux env. d'Argentera. Plante ord. grande, assez grêle, d'un vert bleuâtre. Feuilles réniformes ou arrondies-réniformes, ondulées, glabres, un peu g-lauques en dessous ; lobes larges, atteignant le V4 ou le ^/^ du rayon, ceux des feuilles inf. arrondis, ceux des sup. triangulaires, dentés sur tout leur pourtour ; dents moyennes, ovées-acuminées, conniventes, souvent inégales ; pétioles, au moins les der- niers, couverts de poils lâchement appliqués. Tiges florifères dressées, pour- vues à la base de poils couchés. Inflorescence développée, à fleurs d'un jaune verdàtre, assez long'uement pédicellées. ROSACÉES 151 £ frigens = .4. frigida Buser in Bull. hevb. Boiss. II, 46 (ann. 1894), non Weddel =: A. frigens Buser in Bull. cit. App. IV, p. 8 (ann. 1894). Exsicc. : Soc. étud.Fl. fr.-helv. no 267! (Gall., Ain) ; Bœnitz Herb. europ. no 8242 ! (Jura). Vallon délia Vallelta et Gias sottano délia Valletta!!, au sud d'Ai- sone; vallon del Piz!! près de Pietra Porzio ; vallon de la Cima délie Losel! près d'Argentera. — Ces localités se trouvent dans le bassin supérieur de la Stura**. Plante basse, de consistance tendre, d'un vert sombre. Feuilles médiocres, arrondies, fortement ondulées, d'un vert bleuâtre en dessus, g-laucescentes en dessous, les premières ^-labres , les estivales à plis faiblement poilus ; lobes larges, médiocres, ceux des feuilles inf. un peu tronqués ou arrondis, atteignant le V4 du rayon, ceux des feuilles sup. ovés ou arrondis, atteignant le V3 on le 1/4 du rayon, dentés sur tout le pourtour, à dents robustes, souvent très iné- gales, plus ou moins porrigées surtout sur les feuilles sup. ; derniers pétioles garnis de poils lâchement appliqués. Tiges florifères décombanles , glabres, pourvues de quelques poils appliqués à la base. Inflorescences compactes, à glomérules ramassés en massifs d'un vert tendre, à pédicelles courts. Cette variété est le corrélatif subnival de la var. alpestris, elle s'en distingue surtout par son inflorescence condensée; ce qui n'empêche que l'on ne soit dans bien des cas embarrassé lorsqu'il s'agit de rapporter certains éch. à l'une ou à l'autre de ces variétés. ç Cavillieri. Partie inférieure du vallon de Puriac 1! ** près Argentera, à l'extrém. sup.de la vallée de la Stura (J. Briquet etF. Cavillierleg. 30jul. 1895). Plante médiocre, d'un vert foncé, à coloris estival rouge foncé, à rhizome robuste et chevelu. Feuilles réniformes, 7-9-lobées, médiocres, épaisses, fermes, coriaces-chartacées, d'un vert foncé en dessus, d'un vert pâle en dessous, lui- santes, à nervures saillantes, blanchâtres, glabres ; lobes médiocres, ovés ou arrondis, atteignant le V4 subcrenata = A. subcrenata Baser ap. Magnier Scrinia fl. sel. p. 285 (ann. 1893); Alchim. valais, p. 33; Bicknell Fl. Bordigh. p. 98. Exsicc. : Magnier fl. sel. n» 2992! (Helv.); Soc. étud. Fl. fr.-helv. n»263 ! (Gall., Ain); Cailler Fl. siles. nos 1018! et 1053! ; Bœnilz Herb. europ. nos 82891 et 8290! (Silesia). Col de Tende ! ** (Belli et Ferrari in iierb. ped. mus. Turin; B. !) ; vallée de la Minière de Tende !I - (B. !) ; entre les monts Grai et Pietra- vecctiia** du bassin sup. de la Nervia (Bicknell Fl. 1. c: B. !). Plante moyenne ou petite, grêle, d'un vert bleuâtre, à indûment peu dense. Feuilles orbiculaires, ondulées et faiblement pubescentes en dessus le long des plis, d'un vert pâle et pubescentes en dessous ; lobes larges, ovés ou arrondis, ceux des grandes feuilles paraboliques, atteignant le '/4 ou les Vs du rayon, dentés sur tout leur pourtour, à dents courtes et larges, grossières ; pétioles couverts de poils étalés peu abondants. Tiges florifères étalées ou arquées-ascen- dantes, faiblement pourvues sur toute leur longueur de poils étalés. Inflores- cence peu diffuse, appauvrie, à fleurs d'un vert jaunâtre, rapprochées. Cette variété se distingue, comme la suivante, de la var. / pratensis par les feuilles poilues en dessus, mais cet indûment est encore pauvre et presque en- tièrement localisé le long des plis. Ce caractère joint à un port particulier per- met dans la plupart des cas de reconnaître assez facilement la variété X. p sylvestris = A . sylvestris Schmidt Fl. Boëtn. inchoata cent. III, 88 (ann. 1794) = A. pastoralis Buser in Bull. soc. dauph. éch. 1892, sér. 2, p. 107 ; Alchim. valais, p. 34. Exsicc. : Soc. dauph. sér. 2, n» 644 ! (Gall., Savoie) ; Magnier fl. sel. nos 29851 et 2986 ! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. Fl. fr.-helv. no 260! (Gall., Savoie); Btenitz Herb. europ. nos 8260 ! (Silesia), 8267! (Scand.), 8268! (Gall., Savoie). 82691 (Silesia) et 8270! (Gall., Savoie) = A. crinita Buser ap. Magnier Scrinia fl. sel. 1892, p. 256 et Alchim. valais, p. 34. Exsicc. : Magnier fl. sel. n» 2732 ! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. Fl. fr.-helv. no 262! (Gall., Ain); Bœnitz Herb. europ. n<>8231! (Gall., Savoie) = A. vulgaris Buser in Schedœ ad cent. XXXVTl, herb. norni. Schultz éd. Dôrfler p. 219 (ann. 1898), non Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, p. 106 et Alchim. valais, p. 31. io6 FLORE DES ALPES MARITIMES Vallée de la Gorsaglia, Costa del Zuc et Costa Tanassa! ** (Ferrari leg. 17 jun. 1894, in herb. Burnat); col délia Maddalena !I** (août 189o)i. Plante moyenne, robuste, dressée, verte, à coloris estival rouge-brun. Feuilles arrondies, épaisses, velues sur les deux faces, médiocres ou assez petites, plus ou moins soyeuses dans leur jeunesse; lobes arrondis dans les feuilles inf., atteio-nant le '/4 du rayon, ovés ou paraboliques, atteig-nant les 7$ du rayon dans les grandes feuilles, dentés sur tout le pourtour, à dents plutôt courtes, coniques, plus ou moins obtuses, un peu conniventes ; pétioles hérissés. Tiges florifères plus ou moins dressées, hérissées jusqu'à l'inflorescence ; parfois l'entrenœud qui précède immédiatement l'inflorescence reste glabre. Fleurs glo- mérulées, assez brièvement pédicellées, d'un vert jaunâtre, formant des inflo- rescences assez condensées. Cette variété ne doit pas être confondue avec des formes de 1'^. pubescens dont elle diffère toujours, au moins dans notre dition, par ses fleurs glabres. C'est la plus velue de toutes nos variétés d'-4. viilgaris à indûment étalé. Si ce der- nier groupe de variétés paraît habituellement bien délimité, il ne faut pas oublier qu'il est cependant relié avec les var. à indûment appliqué par des formes de transition, précieuses pour la reconstitution de l'espèce collective, lesquelles ont l'indument « plus ou moins étalé » ou « plus ou moins ascendant ». M. Buser (voy. note 1, p. 134) nous dit même que l'on trouve parfois au milieu d'individus normaux de la var. pratensis des individus à indûment tout à fait appliqué et nous signale deux cas de ce genre dans notre dition. Nous avouons que des va- riations de cette amplitude nous paraissent très improbables et préférons ratta- cher ces individus aux races à indûment couché (alpestris, etc.) qui croissent d'ailleurs pêle-mêle avec les autres. La possibilité de production de semblables anomalies aurait besoin, selon nous, d'être établie par des cultures. Si elle venait à être démontrée, toute espèce de classement des variétés-espèces de M. Buser deviendrait illusoire. Le savant monographe ne mentionne d'ailleurs pas dans ses diagnoses les cas exceptionnels dont il admet l'existence, ce qui est pourtant d'une importance capitale pour la détermination. Nous ne pouvons pas distinguer les ,4. crinita et sijlvestris qui nous parais- sent caractériser de simples variations individuelles groupées sous l'un ou l'autre de ces noms. Nous possédons des éch. originaux de l'auteur, qu'eu l'absence d'étiquettes ou d'indications d'origine nous ne saurions pas séparer. — Une forme voisine plus distincte est la var. rnicans = A. micans Buser in Bull. herb. Boiss. I, App. II, p. 28 (ann. 1893); Alchim. valais, p. 33. Exsicc. : Magnier fl. sel. no 2993 ! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. FI. franc, n» 147 ! (Gall., Savoie); Baînitz Herb. europ. nos 8257! (Transsilvania), 8258! (Gall., Ain) et 8239! (Gall., Savoie); Callier Fl. silesiaca ann. 1894, no 1032!. Cette plante se reconnaît facilement à ses nervures foliaires blanches-soyeuses en dessous, et à ses lobes ovés-triangulaires, aigus. ^ Probablement ailleurs encore. L'A. pasioralis vient dans les endroits secs et enso- leillés de toutes les Alpes, celles du Dauphiné incluses (Buser in litt.) ROSACÉES l'^" 9 46. Alcliemilla pentapliyllea L. Sp. éd. 1, p. 12:3 ; Âll. FI. ped. no 2002, et herb. ! ; Gr. Godr. FI. Fr. I, 565 (excl. var. /3 cuneata); de Not. Rep. p. 138, et herb. ! ; Ard. FI. alp. mar. p. 338. Exsicc. : Ros- tan pedem. no 147 ! ; Billot cont. Bavoux, etc. no 3604 I (Gall., Savoie) ; Soc. dauph. sér. 1, n» 2055 I (Gall., H.-Alpes); Magnier il. sel. nos 1681 ! et 1681 bis! (Gall.. H.-Alpes). Alpes d'Albenga ! ** (Gherardi in herb. de Not., leg. anii. 1842) ; Alpes de Tende!- (herb. de Nol.); Vaslera délia Fonsl— au pied du mont Clapier (Sauvaigo in herb. Burnat) ; vallée délia Meris, entre les lacs Sottano et Soprano délia Sella !1 ** ; sommités entre la vallée dalla Meris et le vallon de Valasco (Valdieri) !! ** ; vallon Balma GhiliélI ** des Alpes de Valdieri ; env. de Saint-Martin Vésubie : bords des lacs de ïre Colpas!— et du Mercanlour ! - (herb. Thuret), puis dans le vallon sup. du Boréon ! - (J. Orr in herb. Burnat). Plante glabre ou o-labrescente, la face inf. des feuilles et les fleurs portant assez souvent quelques poils longs plus ou moins nombreux. Tiges étalées, de 25 à 150 mm. long., émettant à la fin des racines aux entrenœuds. Feuilles ba- silaires à limbe divisé presque jusqu'à sa base en 5 segments oblongs-cunéi- formes, les 3 intermédiaires profondément incisés-dentés avec 4-6 dents attei- gnant souvent le milieu tlu limbe ; fleurs disposées en un ou deux verticilles à l'extrémité des tiges ; lobes du calicule réduits à une petite dent ou nuls. % 941. A. arYensiii Scop. FI. carn. éd. 2, I, 115 (ann. 1772); de Not. Rep. p. 138; Ard. FI. alp. mar. p. 338; Bicknell FI. Bordigh. p. 100 = Aphanes arvensis L. Sp. éd. 1, p. 123; AU. FI. ped. no 2003, et herb. ! Nos éch. de mars à juin dans la région littorale et jusqu'en juillet au nord de nos Alpes. — Leca près d'Albenga ** (Gentile etStrafforello in litt.) et plaine d'Albenga 1 (Gennari leg. jul. 1851, in herb. Univ. Gènes) ; moissons à Diano**, rare (Ricca Cat. Diano e Cerro p. 23) ; çà et là dans les champs cultivés, à Arma di Taggia et San Romolo près San Remo** (Bicknell I. c.) ; près de Bordighera ** (val Borghetto) et à Rocchetta Nervina (Bicknell 1. c.) ; champs sablonneux autour de Menton*, assez rare (Ard. Cat. p. 13) : entre Saint-Isidore et Lingos- tière!! et moissons au Var! près Nice* (herb. mus. Nice) ; collines du Biot!!* près d'AntibesiArdoinojP/. l.c. ; herb. Thuret leg. 14apr. 1862; herb. Burn., 29 apr. 1884); Cannes!!*, lieux sablonneux au-dessus de la partie est de la ville ; la Fous près Mouans-Sarloux* (Ard. FI. 1. c). 158 FLORE DES ALPES MARITLMES — Dans le Piémont, au norti de nos Alpes principales: env. de Mon- dovi (Ing. Cat. p. 12), près de Monastère ! (Ferrari leg., in herb. Burn.); Cuneo (Benedeiti Cat. ms.); entre Démonte et Aisonell et ail- leurs dans la vallée de la Stura (Ferrari in litt.). POMACÉES IM<>Npiln« gt-rniaiiira L. Sp. éd. 1, p. 478 ; Ail. FI. ped. no 1812; de Not, Rep. p. 142 ; Ard. /'/. alp. mar. p. 131. Nous avons rencontré le Néflier, assez rarement dans les bois, parfois dans les lieux découverts et rocheux, aux env. de Ceva et de Mondovi (en fruits jeunes fin juin et juill.) ainsi que (fl. avril) dans ie voisinage de Grasse (Goaty in Ard. 1. c). M. Bicknell {Fl. Bordigh. p. 1(»2) l'a vu çà et là « cultivé, subs- pontané ou naturalisé » dans le bassin de la Nervia, par ex. entre Pig'na et le Passo Muratone. Huet [Cat. Pror. p. 52) l'a reçu de Shutllevvorlh, des env. de San Remo. De Notaris (1. c.) se borne à la mention : o Hab. in sylvis, plerumque monfanis ». Il manque à l'herbier Thuret comme au catalog'ue manuscrit de L. Marcilly (ancien inspecteur des forêts à Nice) ; Badaro [PL lig. in Moretti Bot. ital.) ainsi que Ricca [Cat. Diano e Cervo) ne le mentionnent pas. Per- reymond [Cat. Fréjiis p. 54) l'a vu dans le Haut-Reyran, en dehors de nos limites occid. — L'indigéuat du Mespilus germanica nous paraît être fort dou- teux pour nos régions comme pour celles voisines. Roux [Cat. Prov. p. 198) le dit cultivé. Les anciens auteurs provençaux, Garidel et Gérard, ne le mention- nent pas. Suivant M. Saint-Lager (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, p. 246) il est cultivé et quelquefois subspontané. Loret [Fl. Alontp. éd. 2, p. 170) l'exclut de sa Flore, comme étant une espèce cultivée. Grenier et Godron (Fl. Fr. I, 567) : « Hab. les collines et les haies des régions montueuses » sans se prononcer sur l'indigénat. M. Fliche (in Mathieu Fl. forest. éd. 4, p. 165): <> Disséminé çà et là dans quelques forêts... cultivé comme fruitier et, par suite, assez souvent subspontané ». Bertoloni [Fl. it. V, 156): « Sat frequens in sylvis Italiae » ; il signale l'espèce dans l'extrême Ligurie orient. Caruel [Prod fl. tosc. p. 227) donne de nombreuses localités toscanes. Ces deux derniers auteurs ne semblent pas mettre en doute l'indigénat. — Le M. germanica est-il bien spontané en Europe? Nyman (Coiisp. Jl. europ. p. 243) en doute,^ sauf peut-être en ce qui concerne la Crimée, et lui donne pour patrie l'Asie mineure, les régions caucasiques et la Perse. Boissier [Fl. or. II, 659) con- firme cette opinion. A. de Candolle [Gèogr. bot. et Orig. pi. cuit.) ne men- tionne pas cette espèce. K. Koch [Dendrologie I, 129) donne pour son origine l'Europe et l'Orient. M. Focke (in Engler Nat. Pflanzen Fani. III teil, abt. 3, p. 26) dit: « cultivé en Europe, prol)ablemenf spontané çà et là dans le sud et l'occident, et certainement indigène dans l'Orient ». POMACIÎES 159 CRAT-SIGUS Linné 14». C. nionogyna Jacq. /7. austr. III, 50, t. 292, fig. 1 (ann. 1775) ; Gr. Godr. FI. Fr. 1, 567 ; Beck FI. Niecl.-Oesten\ p. 706 ; Fliche in Mathieu FI. forest. éd. 4, p. 162; R. Baser in Bull. herb. Boiss. ann. 1897, App. J, p. 12-13. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. no 18 (Alsatia); Bourg, pi. Esp. 1851, no 1159! ; Todaro FI. sicul. exsicc. n» 728! ; Magnier PL Gall. sept, et Belg. nos 72 |, 1851, 186!, 187 ! et 277 ! (Gall., Aisne) ; Magnier fl. sel. exsicc. nos 65!, 66! et 262! (Gall., Aisne) = C. oxya- cantha L. Sp. éd. 1, p. 477, p. p.?; Thuill. Fl. Paris éd. 2, p. 245; Bert. Fl. it. Y, 145; Vis. Fl. daim. III, 244'; Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 75 = Mespilus oœyacantha Crantz Stirp. austy\ éd. 1, ann. 1763, fasc. II, 39; Scop. Fl. carn. éd. 2, ann. 1772, p. 344 ; Ail. Fl. ped. n» 1807!'- ; DG. Fl. fr. IV, 433; Moris Fl. sard. II, 42 = M. mono- gyna AU. Fl. ped. n» 1808 ! ; Willd. Enum. hort. berol. l, 524 = Cratvgua oœyacantha var. monostyJa DG. Prod. II, 628; de Not. Rep. p. 141 = C. oxyacantha var. laciniata Neilr. Fl. Nied.-Oesterr. p. 883 = C. oxyacantha var. inonogyna Wahlbg Fl. suec. p. 307 ; Gosson el Germ. Fl. Paris éd. 2, p. 227 = C. monogyna et oxyacantha Ard. FL alp. mar. p. 132 ! 3. Avril-juin, suivant l'ait. Fréquent dans les régions littorale et mon- tagneuse (nos ex. jusqu'à env. 1500 m. s. m.) ainsi que dans les plaines au nord de nos Alpes. Feuilles gén. 3-5 fides ou partîtes, c'est-à-dire incisées tantôt moins profon- dément, tantôt plus que jusqu'au milieu du limbe, et parfois jusque près de la nervure médiane, à divisions ord. écartées, entières ou irrégulièrement pauci- 1 Visiani (1. c.) estime que, d'après les descriptions, les figures citées et l'herbier de Linné, le C. oxyacantha L. est le C oxyacanlhoides Thuill. La question nous semble douteuse. Quoi qu'il en soit il paraîtrait convenable d'abandonner le nom de C. oxya- cantha qui prèle à confusion par suite de l'application qui en a été laite tantôt à l'une tantôt à l'autre des deux espèces voisines. Le nom de C. oxyacanlhoides date de 1798 99, mais selon Beck et l'Index keirensis, le C. spinosa Gilib. Fl lithuan. V, 2, 31 se rap- porte au même Cratieijns. Le nom donné par Gilibert, dont nous n'avons pu consulter l'ouvPHge cité, est certainement antérieur à celui de Thuillier. Le Flora lilhuanica manque aux bibliothèques de Genève. - Moris (F/, sard. Il, 44) dit : « Mesp oxyacantha Ail. Fl. ped., Herbar. et Iconogr. taurin, ad nostras sepes, ex ipso Allionio frequontissima, eadem acM. ntonoyyna ejusdem Allionii. Mespilus -àwiem oxyacanthoides ThaiW. (.)/ oxyacantha aucl. plur.) haud rara in Pedemontio, ab Allionio piœtermissa ». 3 Ardoino dit du C. oxyacantha: « rare: l'Eslerel (Thuret et Bornet). Or les éch. de l'herbier de ces botanistes appartiennent incontestablement à une variation du C. mono- gyna. 160 FLORE DES ALPES MARITIMES dentées ou sublobées au sommet; bords inférieurs du limbe foliaire cunéiforme et entier ; presque toujours un style, et un noyau dans le réceptacle. — Pour le disting-uer du C. oxyacantha on peut signaler encore la couleur des feuilles d'un vert plus clair en dessus, leur nervation plus saillante et plus apparente jusqu'à l'extrémité du limbe ; l'odeur des fleurs, qui est agréable et non nau- séabonde; la floraison plus tardive d'env. une quinzaine de jours; le calice à bord et divisions souvent plus rétrécis ; le stigmate plus évasé (voy. Buser 1. c). — Chez nous (éch. de 28 localités) les pédicelles sont le plus souvent glabres, les réceptacles, à l'état jeune, plus souvent velus, à divers degrés, que glabres ; les divisions calicinales varient beaucoup dans leur forme, elles sont bien plus fré- quemment triangulaires que sublancéolées ; les styles sont glabres, parfois çà et là pubérulents, non velus à la base ; les réceptacles fructifères sont toujours ellipsoïdes. Cratœgas oxyacantha L. Sp. 1. C p. p.? ; Jacq. op. cit. fig. 2 ; Willd. Sp. pi. II, 1005; Gr. Godr. 1. c. ; Beck op. cit. p. 705; Buser 1. c. ; Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. n» H88 ! (Gall., Vendée); Magnier pi. Gall. sept, et Belg. n° 184 ! (Gall. , Aisne) = Mespiliis oxyacantha Willd. Eniim. 1. c. ; Smith Enjl. FI. II, 359 et Engl. bot. vol. 35, tab. 2504 = Cratcegiis spinosa Gilib. FI. Lith. II, 231 (sec. Index kew. et Beck 1. c.) = C. oxyacanthoides Thuill. 1. c. (ann. 1798-99 !); Bert. op. cit. p. 148= 3/espilus oxyacanthoides DC. Fl.fr. 1. c. = Cratiegiis oxyacantha var. lobata Neilr. 1. c. = C. oxyacantha var. oxyacanthoides Cosson et Germ. op. cit. éd. 1, p. 184 ; Caruel Prod. FI. tosc. p. 228. Dans cette espèce les feuilles gén. 3-5 lobées, à lobes peu profonds, plus ou moins connivents, ont une dentelure peu inégale, subcomposée, descendant sou- vent vers le bas de la feuille ; le plus souvent 2 styles, quelquefois 3 ; rarement 1 , et 2 ou 3 noyaux, parfois 1 dans le réceptacle. Ardoino a signalé par erreur cette espèce dans nos régions (voy. note 3 p. 159) ; nous ne l'y avons pas rencontrée jusqu'ici. Ceux de nos auteurs qui ont distingué les C. monogyna et oxyacantha n'ont pas vu ce dernier dans notre dition (voy. Bicca, Bicknell, Huet, Roux, Legré, Albert). — Pour les pays voisins des nôtres : de Notaris ne l'a pas mentionné en Ligurie. Bertoloni (1. c.) l'a reçu d'Alba (leg. Bertero) peu au nord de nos limites sept. -orient. Dans la Toscane le C. oxyacantha est bien moins répandu que son congénère (Caruel 1. c). Ni Lannes {Cat. bassin Ubaye in Bail. soc. bot. Fr. 1879) ni Roux (Cat. Prov.) ne mentionnent le C. oxyacantha, mais Huet [Cat. Prov. p. 52) dit posséder le C. oxi/acanfha, provenant de Toulon, ainsi que de Martigues (B.-du-Rhône), et le C. monogyna récolté à Toulon et Hyères, D'après Loret {FI. Montp. éd. 2, p. 167 et App. p. 609) le C. oxyacanthoides manque à l'Hérault. — En résumé ce dernier paraît être rare dans les districts méditerranéens voisins du nôtre, on devra l'y rechercher, ainsi que dans les parties piémontaises de notre circonscription. C. AzaroIoM L. Sp. éd. 1, p. 477 ; de Not. Rep. p. 141 ; Fliche in Mathieu FI. forest. éd. 4, p. 164 = Mespilas Azaro/ns Ail. FI. ped. no 1809; K. Koch Dendrologie I, 162. POMAGÉES liji « Comifatus nicaeensis indigena planta est » Ali. 1. c. c In agro nicaeensi ■ex herb. R. H. bot. Taurin., an sponle? » de Xot. 1. c. — L'Azerolier est (;à et là cultivé pour son fruit (réceplacle charnu), il n'est spontané que dans l'O- rient (Boiss. FL or. II, 662) et probablement dans l'Afrique sept. — Un Cratsegiis très voisin de V Azarolus est le C. ruscinonensis Gren. et Blanc in Billolia p. 71 (ann. 1866), intermédiaire entre les C. oxijacantha L. et C Azarolus. J. E. Planchon l'a envisag-é comme un produit croisé et fécond des C. mouogijiia et C. Azarolus L. Voy. à ce sujet : Loret FI. Mont p. éd. 2, App. p. 609 et J.-E. Planchon in Comptes rendus Acad. se. LXXIV, 613. Le C. ruscinonensis a été trouvé dans les dép. du Var et des B.-du-Rhône (suivant Roux Cat. Prov. p. 198, et Suppl. p. 674) où il parait être fort rare; il est assez commun dans l'Hérault. COTONEASTER Meuikis c. Pyraraniha' Spach Hist. vég. pban. II, 73; Ard. FI. alp. mar. p. 132 = Mespilus Pijracantha L. Sp. éd. 1, p. 478 ; Ail. FI. ped. n» 1813; Bert. FL it. V, 157 zn Cralsegns Pyracantha Medik. Gesch. der Bot. (sec. Index kew.) ; de Not. Rep. p. 141. « In dumetosis collium Liguriee ausiralioris hinc inde » de Not. 1. c. Bois de Casanova-Lerrone à l'ouest d'Albeng-a ** (Badaro in Moretti Bot. ital. ann. 1826, p. 40). « Rare; Nice à Cimiez (herb. Stire), Contes et Berre (Risso), en mai » Ard. 1. c. Barla nous l'a envoyé du vallon de Louda (Loda ou Luda, aux ■env. de Lantosque?). — Nous n'avons jamais rencontré celle espèce chez nous avec apparence de spontanéité; elle est cultivée comme arbuste d'ornement pour son feuillage persistant et ses fruits nombreux d'un rouge vif. Nous n'en trou- vons mention dans aucun des catalogues publiés ou manuscrits concernant notre dition ; elle manque à l'herbier Thuret. — Pour les régions qui avoi- sinent les nôtres, Berloloni (1. c.) l'a vue abondante dans les bois de Sarzana, et n'émet pas de doutes sur sa spontanéité eu Italie; elle est fréquente dans la Toscane (Caruel Prod. p. 229), dans les env. de Modène (Gibelli Plante vase. Modenese, part. 1, p. 62). — A l'ouest de notre dition, selon Roux [Cat. Pron. p. 198) : çà et là dans les haies, mais rare et subspontané, seulement dans les B.-du Rhône (et les Alp. marit., d'après Ardoino). Albert (Flore de Toulon ■et Hijères p. 58) l'énumère entre les plantes échappées de cultures. Huet {Cat. Prov. p. 32) cite Pierrefeu, Toulon et Collobrières dans le Var, sans autres renseignements. Loret {FI. Montp. éd. 2, p. 170) dit le C. Pyracantha cultivé parfois en haie de clôture. M. Gautier {FI. Pyr. orient, p. 173) doute de sa spontanéité et ne cite que Perpignan, d'après Grenier et Godron. — En résumé l'aire de cette espèce paraît être dans l'Italie continentale, surtout à partir de la Toscane et de l'Emilie, la Grèce, la Turquie et les régions occid. de l'Asie (voy. Boiss. FL or. II, 693). A mesure que l'on s'éloigne à l'est des limites ita- ^ M. Clos in liidl. soc. bot. Fr. 1871, p. 177, a proposé pour cette espèce la création d'un genre nouveau: TImbalia. Suivant PfeifTer Nomencl. bot. Il, 891 et VIndex kew. IV, 664, M. J. Rœrner Fam. nal. sijn. III, 104 et 219, a créé déjà en 1847 le genre Pyra- cantha pour le Coloncasler Pyracantlia. FLORE DES ALPES MARITIMES III H 162 FLORE DES ALPES MARITIMES liennes les auteurs signalent de plus en plus l'espèce comme cultivée ou subs- pontanée. — A ces renseignements il faut ajouter que Saporta a décrit un C. palœo-pyracantha, très voisin de l'espèce actuelle, provenant des terrains tertiaires de Marseille (selon Focke in Engler Xat. PjJanzenfarn. III teil, Abt. 3, p. 21). M. Focke ajoute que le C. Pi/racantha a été trouvé dans le quater- naire de Poggio (Italie). D'après Saporta (in Bull. soc. bot. hortic. Provence 1879, p. 27) cette dernière espèce remontait jusqu'au centre de l'Europe lors du quaternaire ancien, puisqu'on l'a retrouvée dans le tuf de Cannsladt aussi bien que dans ceux de l'Italie et du midi de la France. 9 49. Cotoneaster iiitegerriiua Medik. Gesch. der Bolan. p. 85 (ann. 1793) = Mespilus Cotoneaster L. Sp. éd. 1, p. 479; AU. FI. ped. n° 1816 = Cotoneaster vulgarls Lindl. in Trans. Linn. Soc. XllI (ann. 1822) p. 101, sec. Ind. keic. fasc. I. 626; de Not. Rep. p. 141 ; Ard. FI. alp. niar. p. 132. Exsicc. : Reliq. Mailleante n» 1092 ! (Gall., H. -Alpes); Soc. étud. FI. fr.-helv. no 272! (Gall., Aveyron). Mai-juin, suivant l'ait. Rociiers, pierrailles, lieux arides. Région montagneuse (nos éch. entre 1600 et 1000 m. s. m. au sud de la ciiaine principale, parfois à 7-800 m. en Piémont), et alpine (nos écli. usqu"à près de 2300 m.). — « In montibus Tendse (Cesati), in alpibus^ albingaunensibus (Traverso) » de Not. 1. c. — Entre Bagnasco et le Bric del Bava** (J. Briquet notes ms.); monts Gale et délia Guardia ** (J. Briq. 1. c.) ; entre Viozene et Cima Revelli !! ** ; vallée sup. de la Minière de Tende!!-; monts Arpetta et Toraggio ** (Bicknell FI. Bordigli. p. 10:^); sommet du mont Agel* (1148 m.), selon Ard. Cat. Menton p. 13; Golmiane près Saint-Martin Vésubie!* (herb. Thuret) ; près d'L'telle * (herb. Stire selon Ard. FI. 1. c.) au mont Brech !! ; la Colle de Sigale, versant nord du Cheiron* (L. Marcilly Cat. ms.); env. de Caussols! * (Consolât, mêlé au C. tomentosa ; Ard. 1. c. ; Huet Cat. Prov. p. 53); environs de Saint-Martin d'Entraunes! * (Reverchon) ;. Estengl* (herb. Thuret); col de Pelouse* (L. Marcilly 1. c). Bassin de la Stura ** : vallon de Ciaval près Pielra Porzio et Cima dell& Lose (J. Briquet notes ms.), col délia Maddalena, pentes du mont Yentasuso!! 'f'f^ 9 50. C fonieiilos» Lindl. in Trans. Linn. 5'oc. XIII, 101;, K. Koch Dendrologie I, 166; Fliche in Mathieu FI. forest. éd. 4, p. 160. Exsicc. : Soc. dauph. nos 3708 ! et 3708 bis ! (Gall.) ; Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 273! (Gall., Aveyron) = Mespilus tomentosa Alton Hort. hew. éd. 1» POMACÉES 163 II, 174 (ann. 1788^), non Lamk Dict. IV, 440 (ann. 1795-96) = M.eriocarpa DC. Syn. FI. gall. p. 331 (ann. 1806) = M. cocclnea W. K. Plant, rar. Hung. III, 284, tab. 256 (ann. 1812), non H. Marshall Arbust. Americ. (ann. 1785). Mêmes stations que le précédent; il monte rarement jusque dans la région alpine inf. (nos éch.). — Sommités du mont Gale**, entre Bagnasco et le Bric del Bava**, mont délia Guardia** (J. Briquet Cat. ms., ann. 1897); vallée de la Minière de Tende, rochers vis-à-vis de la Minière!!** (Il jul. 1884, vix flor.) ; la Sapée de Bairols!* (L. Marcilly in lierb. Thuret, et Cat. ms. (17 jun. 1869); la Baoumasse du mont Cheiron* (Consolât Cat. ms.) ; Coursegoules * (Consolât in Huet Cat. Prov. p. 53); env. de Caussols!* (Consolât leg. mai. 1874, fr.) ; montagne de la Doire près de Séranon !!* (3 jun. 1896, vix flor.). Le C. tornentosa diffère du C. integerrima par sa taille plus élevée, ses pousses d'un an velues sur leur longueur entière (non vers leur extrémité seu- lement), ses feuilles plus grandes, plus ou moins pubescentes sur leur face sup. (non glabres), ses fleurs plus nombreuses, réunies en cymes corymbiformes (non solitaires ou au nombre de 2-3, plus rarement 5), ses pédicelles, récep- tacles et calices velus-tomenteux ou velus (non glabres) à l'époque de la florai- son, dressés (non réfléchis) lors de la maturité des fruits. — Le C. toinentosa est calcicole (de Mohl in DC. Géogv. bot. p. 438 ; Magnin in Bull. soc. bot. Lyon, ann. 1884, XII, 140), l'autre indifFérent (Contejean Injl. terrain p. 130). — Bertoloni {FI. it. V, 164) s'est refusé à séparer ces deux Cotoneaster, et même à les considérer comme deux variétés que Villars [Hist. pi. Daaph. III,. 543) avait admises en 1789. Certainement tous les caractères que nous avons indiqués sont variables, et chacun d'eux ne se rencontre que dans la majorité des cas; il ne nous est cependant pas arrivé d'avoir jamais hésité entre les deux formes. — Il y aura lieu d'observer si le nombre des styles et celui des noyaux contenus dans le réceptacle charnu est bien le même dans les deux arbustes. Alton (1. c), Waldstein et Kitaibel (1. c), ainsi que Gaudin {FI. helv. III, 330- 331) ont attribué au 6'. vulgaris {integerrima) gén. 2 styles et deux noyaux, au C. tomentosa 4 à 5 styles et autant de noyaux. Waldstein et Kitaibel (1. c.) ont dit aussi que le dernier [M. coccinea W. K.) fleurissait quatre semaines plus tard que le premier {M. Cotoneaster L.) ce que confirment certains auteurs (Gaudin 1. c, Godet FI. Jura p. 223, K. Koch 1. c, Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 704), mais non d'autres (Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 76, Grenier /'/. Jnrass. p. 256, Fliche 1. c, etc.). Cydonia vulgaris Pers. Syn. II, 40 et 658 (corrlg.) ; de Net. Rep^ p. 143= Pyrus Cydonia L. Sp. éd. 1, p. 480; Ail. FI. ped. no 1819. ^ L'ouvrage d'Aiton porte la date de 1789 donnée par Pritzcl, mais sa publication a eu lieu en 1788. Voy. Burnat F/, alp. mar. Il, 23, note 1. 164 FLORE DES ALPES MARITIMES L'indiacénat du Cog'nassier est aussi discutable que celui du Néflier. Nous l'avons rencontré (fl. 9 avril) dans les env. de Grasse, près d'Auribeau, avec apparence de spontanéité. Nos auteurs : Badaro, Ardoino, Kicca, Benedetti, L. Marcilly, Bicknell, n'en font pas mention pour leur dition. De Notaris (1. c.) dit : « ad sepes in coUibus nicseensibus prof. Gherardi, secus Porciferam supra Genuam D. Chiappori, ad Sassello supra Savonam ». Perreymond {Cat. Fréjus p. 26) : « dans les haies ». — Pour les régions voisines des nôtres : Garidel {Hist. pi. Prov. p. 141): « On prétend que le Coignier vient du terroir de la ville ou bourg de Cydon, dans l'Isle de Candie.... d'autres veulent qu'il vient d'un village auprès de Corinthe, nommé Sidonte ». Roux {Cat. Prov. p. 199) : « cultivé et subspontané ». M. Saint-Lager Fl. bassin du Rhône (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. 4, p. 248) : « Le Coignassier est cultivé et quelquefois subs- pontané». Loret {Fl. Montp. éd. 2, p. 168) : « sauvage çà et là dans les haies ». Gautier {Fl. Pijr. or. p 172) : « cultivé et subspontané ». — A. de Candolle {Origine pi. cuit. p. 188), confirmé par les auteurs les plus récents, dit: « il est spontané, dans les bois', au nord de la Perse, près de la mer Caspienne, dans la région au midi du Caucase et en Anatolie. Quelques botanistes l'ont recueilli aussi en Crimée et dans le nord de la Grèce, avec des apparences de spontanéité, mais on peut déjà soupçonner d'anciennes naturalisations dans ces parties orientales de l'Europe, et plus on avance vers l'Italie, surtout vers le sud-ouest de l'Europe et l'Algérie, plus il est probable que l'espèce y est naturalisée, d'ancienne date ». PYRUS^ Linné Les origines du Poirier (Pyrat comntnnis L. Sp. éd. 1, p. 479 ; AU. Fl.ped. n° 1817; de Not. Rep. p. 142 ; Ard. Fl. alp. mar. p. 1.32) comme celles du Pommier (P. Malaii L. 1. c. ; AU. op. cit. no 1818 ; de Not. 1. c; Ard. 1. c. = Malus comrnunis Poiret in Lamk Encycl. Métli. V, 560) ont été très discu- tées. Pour K. Koch {Dendrologie I, 200-220, ann. 1869) les Poiriers comme les Pommiers européens dits sauvages, sont à envisager comme des végétaux qui sont devenus sauvages ; ni les uns ni les autres n'ont leur origine en Eu- rope. Cette manière de voir lui paraît appuyée par le fait que ces nombreuses formes actuellement sauvages, sont très différentes les unes des autres; on sait, dit Koch, par les expériences de Decaisne, qu'en semant les fruits des meilleu- res poires cultivées on peut obtenir presque toutes les races principales répan- dues hors de nos cultures. Pour le même auteur, la présence de pommes et de poires dans les restes des habitations lacustres (palafittes) ne saurait être un motif à l'appui d'une origine préhistorique européenne puisque l'on serait en ' Nous admettons l'orthographe linnéenne Pijrus, adoptée par A. de Candolle {Orig. pi. cuit. p. 183, note 7) et Daydon Jackson {Index kew. IV, 668); nous avons aussi écrit sylvestris, sylvatica. etc. 11 semblerait plus régulier d'orthographier les noms empruntés à l'ancienne latinité comme ils l'étaient dans cette langue, mais l'opinion motivée d'A. de Candolle et la recommandation donnée dans le second alinéa de l'art. 66 des Lois, sont de bons arguments en faveur du maintien de l'orthographe admise par Linné. Voy. sur cette question : Morot Journ. de bot. 1894, p. 199 ; Bull. soc. bot. Fr 1898 p. 69-76 ; K. Koch Dendrologie I, 200 ; J. Briquet, note 2, p. 127 du présent volume. POMACEES 165 droit de tirer une conclusion analogue de la présence du froment que les plus anciens lacustres suisses cultivaient, conclusion que personne n'a encore avancée. — Godron [De l'origine probable des Poiriers cultivés in Ann. Soc. agric. Meurt /le-ef-Mos. 1873, 31 p.) n'admet pas que les variétés cultivées de Poiriers aient pour origine le P. conimuiiis (dont l'aire occupe toute la partie mérid. et surtout moyenne de l'Europe) et il estime que le type primitif de ces variétés doit être asiatique. — A. de Gandolle {Origine des plantes cultivées, ann. 1883, p. 183-188) repousse cette manière de voir, il pense « que nos Poi- riers cultivés peuvent se rattacher, comme le dit Decaisne, au P. commuais ou au P. nivalis Jacq., en admettant les effets de croisements accidentels, de la culture et d'une longue sélection » (op. cit. p. 183). Ce botaniste admet aussi que le Poirier et le Pommier sont à l'état sauvage dans la plus grande partie de l'Europe et dans l'Asie occid. (Anatolie, midi du Caucase et Perse sept.), que leur habitation peut être regardée comme préhistorique et même, pour le Poi- rier, antérieure à toute culture. — Mathieu {Fl.forest. éd. 4, par Fliche, ann. 1897, p. 167-170) n'est pas disposé à admettre le P. communis comme étant le type de la plupart des Poiriers cultivés ; il considère comme fort peu proba- ble la supposition que ce même Pijrus proviendrait des Poiriers cultivés dont il offrirait le retour à l'état sauvage. Le même auteur distingue comme espèces les Malus acerba DC. et le M. communis Poiret, le premier serait indigène dans presque toute l'Europe, le second originaire probablement de l'Asie mineure et les pieds rencontrés dans nos bois et nos campagnes proviendraient de semences des Pommiers cultivés dans les vergers. — En ce qui concerne les données paléontologiques relatives aux Pyrus « elles sont trop incomplètes pour qu'on en puisse rien tirer de certain quant à l'origine des espèces actuelles du genre. Les Pyrus fossiles décrits par Unger sont des plus douteux. Schenk considère comme un Pyrus probable, seulement le P. Miris Unger, de Par- schlug. Et cela même est sujet à caution » J. Briquet in litt. — En résumé nous envisagerons les divers représentants du genre Pyrus comme étant dans notre dition d'un indigénat douteux. Les Pommiers et Poiriers sauvages se rencontrent rà et là chez nous, tant dans la région des oliviers que dans celle montagneuse basse et surtout dans le nord de notre dition. Les matériaux dont nous disposons, comme les rensei- gnements donnés par ceux de nos auteurs qui mentionnent ces espèces, sont très insuffisants. Un travail analogue à celui qu'a donné M. Gillot {Etudes sur quelques Poiriers sauvages de l'Est de la France in Magnier Scrinia Jl. sel. ann. 1883, 18 p.) pourrait offrir un grand intérêt^. Le Pyrus amygdaliformis Vill. Cat. hort. Argent, ann. 1807^. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. n» 1484 ! (Gall., Vaucluse) ; Magnier fl. sel. n» 2468 ! 1 II serait intéressant également de contrôler une assertion de Saporta (in Bidl. soc. bol. Iiortic. Provence I, 22) qui attribue au P. amygdaliformis d'innombrables varié- tés, et qui passe insensiblement, dit-il, au P. communis. Bien que très incomplets, les éch. d'herbier que nous avons pu consulter nous ont montré que les caractères indiqués par les auteurs pour ces deux espèces devraient être l'objet d'une sérieuse revision. ■^ « Suivant Decaisne (Ja7'd. fruit, du Muséum, livr. 105) le nom le plus ancien de cette espèce serait: P. parviflora Desf. Coroll. Tournef. ann. 1808 » Verlot Cat. pi. Dauph. p. 395. Voy. aussi : Boiss. Fl. or. II, 654. 166 FLORE DES ALPES MARITIMES (B.-du-Rhône) paraît être assez répandu dans les lieux secs et pierreux, les g-arii^-ues et les bois découverts dans notre région des oliviers et celle mon- tagneuse voisine, surtout dans la partie française de notre circonscription. M. Bicknell l'a observé, mais rarement, dans le bassin de la Nervia ** {FI. Bor- digh. p. 101) tandis qu'il n'y signale pas la présence du P. communis. Nous avons récolté ou noté le P. amygdaliformis dans les localités suivantes* : Entre Tourette et Toudon ; entre Vence et Coursegoules (herb. Thuret, 14 juin 1863) ; près de Bouyon et de Bézaudun ; entre la Penne et Puget Théniers ; près Saint-Vallier de Thiey ; entre Montauroux et la Siagne ; dans les massifs de l'Esterel et du Tanneron ; près d'Andon et de Séranon. M. Moggridge l'a observé près de Briançonnet (J. T. Moggr., notes ms. ann. 1873). SORBUS Linné 951. S. (lomestica L. Sp. éd. 1, p. 477; Ard. FI. alp. mar. p. 133; Bicknell FI. Bordigh. p. 101; Mathieu FI. forest. éd. Fliche (1897) p. 183 = Mespilus domestica Ail. FI. ped. n» 1811 = Pyrus So7^- bus Gaertner Fruct. Il, 45, t. 87 (ann. 1791) ; de Net. Rep. p. 142 = P. domestica Ehrh. Plantag. p. 20, sec. Index hew. IV, 668 ; Sow. et Smith Engl. bot. tab. 350. Fin avril à mai (nos éch.). Souvent cultivée pour ses fruits, et d'une spontanéité parfois très douteuse, cette espèce est d'après tous les au- teurs, originaire de l'Europe méritl. et de l'Afrique sept. — « Habeo lec- tum in coUibus supra Albingaunum**, an spont.? » de Not. 1. c. ; çà et là aux env. de Port Maurice ** (Gentile Monogr. plante forest. Cire. Porto Maur. p. 37). « Çà et là naturalisé; je l'ai vu au sommet du mont Nero ** (ait. 600 m.), loin des cultures » Bicknell 1. c. ; au des- sus de Menton !! * spont. (Ard. Cat. Menton ne l'a pas indiqué dans sa dition) : presqu'ile de Saint-Jean près Villefranche*, spont.? (L. Mar- cilly Cat. ms.); bassin de l'Esteron*: près de Gillette!!, puis entre Sigale et Aiglun!! ; près de Seillans!! *, spont. (dép. du Var, sur nos limites occid.). Le meilleur caractère pour distinguer cette espèce de la suivante avec laquelle elle est facile à confondre en l'absence de fleurs et de fruits, nous paraît con- sister pour chaque espèce dans une disposition particulière de la base du limbe des folioles. Ce limbe étant partagé en deux moitiés par la nervure médiane, on observera que dans le S. Aucuparia celle de ces moitiés qui regarde la base de la feuille descend plus bas sur le pétiolule que la moitié opposée. Dans le S. domestica les folioles sont au contraire également arrondies ou rétrécies dans leur partie inférieure, et cela d'une manière symétrique par rapport au pétiolule, l'une des moitiés du limbe ne descendant pas plus bas que l'autre. — Les plan- POMACÉES 167 ches 18 et 19 de Cusin et Ansb. Herh. fl.fr. {Rosacées, vol. VIII) accusent bien ce caractère. — « Dans le S. Aucu paria les bourgeons sont médiocres, velus, non visqueux, exactement appliqués, et les ramules exhalent une odeur désa- gréable quand on froisse l'écorce entre les doigts. Dans le S. domestica les bourgeons sont gros, glabres, visqueux, dressés , mais non appliqués, et l'en- veloppe herbacée des jeunes pousses n'exhale par le froissement aucune odeur désagréable » Mathieu op. cit. p. 182 et 184. ■Jft^S. S. Aiiciiparia L. Sp. éd. 1, p. 477; Koch Syn. éd. 2, p. 263; A. DG. Géogr. bot. p. 278; Ard. FI. Alp. mar. p. 133; Bicknell FI. Bordigh. p. 101 ; Fritsch in Oesterr. bot. Zeitschr. 1898, p. 169-171 == Mespihcs Aucuparia Web. in Wiggers Prim. /7. holsat. 38 (ann. 1780), sec. Jnd. kew. III, 218 ; AU. FI. ped. n° 1810 = Pyrus Aucuparia Ehrh. Plantag. 20, ex ejusd. Beitr. (ann. 1791) VI, 94, sec, Ind. keio. IV, 668; Gaertner Friict. II, 45, t. 87 (ann. 1791) ; de Not. Rep. p. 142. Fin mai à fin juillet suivant l'ait, et l'exposition. — a In sylvis col- lium montiumque vulgaris » de Not. 1. c. — Çà et là dans notre cir- conscription entière; dans les régions montagneuse et alpine au sud de la chaîne principale entre env. 1100 et 2000 m. s. m. ; au nord nous l'avons vu monter jusque vers 2300 m. et descendre exceptionnellement è env. 700 m. — Près de Poniarocca, massif du mont Frontè!! ** ; rare dans le bassin de la Nervia** près du mont Ceppo et à l'ouest de Gola di Gota (Bicknell FI. Bordigh. p. 101) ; forêt de la Mairis * (herb. Stire, selon Ard. 1. c); vallée sup. de la Gordolasca !! — ; vallon de Libaré!* et col de Saléses!- près de Saint-Martin Vésubie (herb. Thuret) ; forêt de la Sapée de Bairols* (L. Marcilly Cat. ms.) ; bois ■de Saint-Martin d'Entraunes! '* (Reverchon in herb. Burn.) ; vallon de Bourdous!* près d'Entraunes (herb. Thuret); près de Bouzièyas!!*, €xtr. sup. de la vallée de la ïinée. — En Italie sur les versants sept, de nos Alpes: bois près de Garessio !! et mont Frontè !! ; monts Stopell €t Berlino I! ; colia Bassa !!, près du mont Antoroto ; vallée supérieure de Pesio !! ; près des Gias Albergol!, à l'extr. sup. de la vallée Grande de Vernante ; près des bains de Valdieri!!; col dell'Arpione!! au sud de Démonte: vallée du Rio Freddo de Vinadio !! ; S=^ Anna di Vinadio (Ard. I. c. avec un I) ; Gima di Vaccia !! ; Passo Scolettas !! ; vallon de Puriac !I ; au-dessus du lac du col délia Maddalena !! Nous possédons les deux variétés suivantes : Var. lannginosa Beck FI. Nied. -Oesterr. p. 708 (= S. lannginosa Kit. ap. Schult. Oesterr. fl. éd. 2, II, oO), à bourgeons gén. très velus, parfois tomenteux ; folioles plus ou moins velues sur leur face sup. ainsi que sur le parenchyme inf. qui est souvent très 168 FLORE DES ALPES MARITIMES velu-aranéeux et grisâtre ; inflorescences (pédicelles, urcéoles et divisions cali- cinales) gên. très velues ou velues-tomenteuses. — Var. glabra (^ S. glabra Giiib. FI. Util. V, 233, sec. Beck 1. c.) à (éch. en fleur) bourgeons peu velus ou partiellement velus, rarement glabres (chez nous) ; folioles glabrescentes sur leur face sup., en partie, ou rarement toutes glabres, la face inf. étant glabrescente ou glabre sauf la nervure médiane, exceptionnellement entièrement glabres ; corymbes florifères gén. peu velus, rarement entièrement glabres (chez nous). — Nous ne possédons la var. laniiginosa bien caractérisée que de six prove- nances italiennes de notre dition ; nous avons rencontré çà et là des passages entre ces deux variétés. IS». Sorbuii Aria Crantz Stirp. austr. fasc. 2, p. 46 (ed.l, ann^ 1762) et éd. 2, fasc. 2, p. 86, tab. II, fig. 2 ; Ard. FI. alp. viar. p. 133; Bick- ïiell FI. Bordlgh. p. 101 = Cratœgus Aria var. a L. Sp. éd. 1, p. 475, p. p. ? =: Mespilus Aria Scop. FI. carn. éd. 2. (ann. 1772) 1, 345 ; Ail. FI. ped. n«1805 = Pyrus Aria Ehrh. Beilr. IV, 20; de Not. Rep. p. 142. Mai à juillet suivant l'ait, et l'exposition. Assez répandu dans notre région alpine inf. et celle montagneuse où il descend çà et là jusque vers 4 à 500 m. s. m. : mont Nero!! ** près d'Albenga ; monts délie Get- tinell** et Gale!!**; Rocca délie Penne !1** entre Ormea et Nava ; col d'Evigno ** (Ricca Catal. plante Diano e Cerro p. 25) ; monts Faudo !I ** et Frontè I! ** ; fréq. dans les bois des mont, et jusque sur les versants les plus élevés des monts Bignone, Ceppo, Toraggio et Gola di Gota (Bicknell FI. Bordlgh.** 1. c.) ; env.de la Briga ! - (herb. Thuret) ; assez rare sur les mont, dominant Menton* (Ard. Cat. p. 13); mont Auril prés Lucéram (herb. ïhuret) ; entre Saint-Sauveur et Robionll* ; entre Bouyon et Bézaudunll* (Consolât in Huet Cat. Prov. p. 53); versant nord du mont Cheiron * (L. Marcilly Cat. ms.) ; gorges du Loup !I * près de Grasse (Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLXVI) et près de Magagnosc {Bull. cit. p. CLXVIII) ; l'Esterel* (Hanry Cat. Var p. 223; Perreymond Cat. Fréjus p. 68) ; env. de Séranon, mont de la Chens !I *, etc.; vallon de Soleilhas!!* près Saint-Auban ; les Saussesl* (herb. Thuret); Guillaumes ! * (herb. Thuret); Saint-Martin d'Entraunes! * (Reverchon in herb. Burn.); entre Entraunes et le col des Champs I! *. — En Italie, au nord de la chaîne principale de nos Alpes: Env. de Mondovi (Ing, Cat. p. 68) ; col délia Piastra 11 entre les vallées de l'El- lero et de Pesio; rochers près de Linione 11 ; près de Pallanfréll, vall. Grande; entre Pontebernardo etBerzesioll et ailleurs dans le bassin de la Stura. POMACÉES KW S. latifolia Pers. Sijn. II, 38 ; Mathieu FI. forest. 4» éd. Fliciie p. 177 = Aria latifolia Spach Saites Biiffon II, 105 (ann. 1834) ; conf. Grenier Revue FI. mont. Jura p. 81. L'Alisier à larges feuilles présente des formes variées, tantôt plus voisines du S. Aria, tantôt du .V. torminalis; il est gén. envisagé comme un hybride (S. torminalis X Aria Godron in Revue se. nat. t. II, mars 1874, et Bull. soc. bot. Fr. 1874, p. 200, Berne bibl.), mais Godron (in Revue se. nat. juin 1876) est revenu sur cette manière de voir, au moins pour certaines provenances de cet arbre ou arbuste. — Bertoloni [FI. it. V, 142) a exclu le S. latifolia de la Flore italienne, mais M. Ingegnatti {Cal. Mondovi p. 68) signale la présence de cet Alisier dans sa dition, avec celle des .S'. Aria et torminalis. M. Borzi Comp. fl. forest. ital. p. 62 mentionne l'hybride dont il s'agit dans les Alpes piémontaises et la Sicile. Roux {Cat. Prov. p. 201) donne pour le .S', latifolia. deux localités voisines (dans le dép. du Var) où se rencontrent les parents supposés (1. c. et Cat. Sappl. p. 674,'. — Il conviendra de rechercher le S. latifolia chez nous, dans les rares stations où l'on pourra observer les deux parents. — L'hybride, souvent signalé des S. Aria et Chamœmespilus = {Aria Hostii Jacq. Cat. hort. vind. 1826, sec. Host Fl. austr. II, 8; Grenier Revue cit. p. 82) pourra, avec plus de probabilité, être trouvé dans notre circon- scription. 954. S. toriniuRlis Craritz Slirp. uuslr. éd. 1, ann. ITtîo. II. 45; Ard. Fl. alp. mar. p. 133 = Cratœgus torminalis L. Sp. éd. 1, p. 476 = Pyrus torminalis Ehrh. Beitr. VI, 92; de Not. Rep. p. 142 = Mespi- lus torminalis F. H. Wiggers Priin. fl. holsat.SS (ann. 1780) : Ail. FL ped. n» 1806. Mai. Mondovi**, bois près de Montaldo (Ing. Cat. p. 68) et province de Guneo (Lorenzo Roberto Piantc fust. legn. p. 14) ; vallon au nord de Pieve di Tecol!**; massif de l'Esterel* (Perr. Catal. Fréjus p. 68; Hanry Cat. Var p. 223; Shuttl. in Huet Cat. Prov. p. 53): aux Bau- mettes, à la Fons-de-l'Avellan. à la Suvièro (Perr. I. c.), entre Trayas et Agay (Battersby in litt,), col du Lentisque!!, vallons de l'Hubac des Escates!! et du Mal Infernetl! {Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLIII); près la chapelle de la Sainte-Baume d'Agay !! ; entre les Adrels et Julian!! (massif du Tanneron) ; près de Tournon sur Siagne !! * (Goaly in Ard. 1. c.) ; montagne de Thiey près Saint-Vallier * (H. de Maupassanl in litt.). — Bien qu'Allioni et de Notaris disent l'espèce répandue partout, elle parait être rare chez nous, au moins au sud de la chaîne princi- pale de nos Alpes, sauf dans le massif de l'Esterel. Elle manque à l'herbier Thuret; les Catalogues de Badaro(Ligurie occid.), Ricca (env. de Diano et Cervo), Gentile (Port Maurice) et Bicknell (env. de Bordi- ghera, bassin de la Nervia, etc.) ne la mentionnent pas. 170 FLORE DES ALPES MARITLMES ^ 955. S. CliaiMteniespilti» Crantz Sth^p. austr. éd. i,II, p. 40 (p. p. sec. Beck FI. Niecl.-Oesterr. p. 7i2i); Ard. FI. alp. mar. p. 133 = Mespilus Chamxmespilus L. Sp. éd. 1, p. 479 ; Ail. FI. ped. n° 1815 = Cratxgus Chamxtnespiliis Jacq. Eniun. Vindob. p. 86 et 248 = Pyrus Ckamœmespilus Ehrh. Beitr. IV, 19. Fin juin à mi-août (nos éch.). Région alpine depuis 16 à 1700 m. jusqu'à env. 2300 m. s. m. — Mont Gaie !!** ; versant nord du mont Antoroto !! ** ; mont Berlino !! **, env. de Garessio ; Alpes de Pesio ! ** (herb. Thuret, leg. 2 jul. 1862); pentes nord du mont Mascaronll** du bassin du Pesio sup. ; mont Yecchio ! ** près Limone (leg. Marro Donato, jul. 1893j; au-dessus des Gias Colombo!!**, vallée Grande; col de Fremamorta** (herb. Lisa, selon Ard. 1. c.) ; pentes du Gros^ Serre de la Braisse sur Sestrièresll * (Alpes de Saint-Dalmas le Sel- vage); vallée sup. de la Stura** : vallon délie Scolettas!! latéral au vallon de Pontebernardo, Cima délie Lose!!, vallon de Puriac!!, et env. du col délia Maddalena!!. Dans tous nos éch. (en fleur) les feuilles sont glabres sur leur face inf. ; çà et là on trouve quelques poils vers la hase des feuilles, surtout sur la côte médiane. AMELANCHIER Medikus (ann. 1789) 956. A. vulgaris Mœnch Meth. p. 682 (ann. 1794) ; de Net. Rep. p. 141; Ard. FI. alp. mar. p. 133 ; Bicknell Flow. pi. Riv. pi. XXV, fig. B = Mespilus Amelanchier L. Sp. éd. i, p. 478 (ann. 1753) ; AU. FI. ped. no 1814 = Sorbus Amelanchier Crantz Stirp. austr. éd. 1, II^, 53 (ann. 1763) = Cratœgus roliindifolia Lamk Encycl. rnéth. I, 84 (ann. 1783) = C. Amelanchier DG. FI. fr. IV, 432 (ann. 1805) ; non Desf. ^lAronia rotundifolia Pers. Syn. II, 39 (ann. 1807) ; Bicknell FI. Bordigh. p. 101 = Amelanchier rotundifolia K. Koeh Dendrologie I, 178 (ann. 1869) ; non M. Rœm. Syn. Rosifl.. p. 146 (ann. 1847), sec. Index Tieic. I, 109^ = A. ovalis Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 707 (ann. 1892) ; non Medikus Gesch. der Bot. 79 (ann. 1793), sec. Index cit. 1. c. Fin mars et avril dans la région littorale où il descend parfois sur les hauteurs près des rives de la mer 2, jusqu'en juin vers ses limites * Suivant M. Beck, Crantz aurait confondu son 5. Chamxmespilus avec l'hybride 5. Aria X Cliamx mespilus. 2 Par ex. à Roverino près de V'entimiglia, et au-dessous d'Eze. Nous l'avons vu ea Ligurie près du Sémaphore du Cap Noii. ROSACÉES 171 sup. entre 17 et 1800 m. env. — Entre Nasino et le col qui mène à Onzo!! **; entre Zuccarelloet le mont Arena I!** ; mont Gelé!! **; bois près de Garessio !! ** ; entre Pianbernardo et Kocca d'Orse!! ** ; crêtes entre les monts Stope et Mezzanotte!! **; monts délie Penne!!**, délia Guardia!!** et Frontè!!**; commun dans les escarpements des mont, du bassin de la Nervia **, env. d'Isolabona vers 120 m. s. m., et env. de Ventimiglia- (Bicknell Floiv.pl. elFlon. 1. c); rochers près^ de Limonel!**, et partie sup. de la vallée S. Giovanni 11**; éboulis rocailleux dominant Tende !!— ; assez rare sur les hauteurs au-dessus de Menton * (Ard. Cat. p. 13) ; mont Auri près Lucéram ! * (herb. Tliu- ret) ; rochers sous Eze !! *; env. de Nice ! * (G. de Contes) au vallon de Saint-André! (herb. Thuret) ; près Gilette 1! *, vall. de l'Esteron; env. de Bézaudun* (Huet Cat. Prov. p. 53); versant nord du mont Chei- ron!!*; env. de Saint-Martin Vésubie!* (herb. Thuret); vallon de Vallasco près Valdieri bains** (Bertero in Bertol. FI. it. V, 159); Esteng!!* aux sources du Yar; Saint-Dalmas le Selvage!* (herb. Thuret); près de Grasse, aux gorges du Loup!!* {Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. GLXVI) ; entre Saint- Vallier et le mont de Caran !! * ; près la Sainte-Baume d'Agay!!, dans le vallon du Mal Infernet!!, et sur le^ mont Vinaigre !! du massif de l'Esterel*. La première partie du volume III de la Flore des Alpes maritimes se termine à la page précédente. L'impression des pages 1 à 171, commencée en août 1898 a été termi- née en mars 1899, et la mise en vente en avril. — Les Observations par M. J. Briquet ont été imprimées en janvier 1899, et un tirage à part en a été distribué en février de la même année. FLORE DES ALPES MARITIMES U impression de la seconde partie du volume III {p. il 3 à 332) a été terminée en décembre igoi. LAUSANNE. - IMP. GEORGES BRIDEL & C'k FLORE DES ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR EMILE BURNAT Volume III 2e partie GENEVE & BALE GEORa & C'^, LIBRAIRES-ÉDITEURS LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu Janvier 1902 FLORE DES ALPES MARITIMES PUNIGAGÉES' Panica Granatam L. Sp. éd. 1, p. 472; AU. FL ped. n" 1804; de Not. Rep. p. i43; Ard. FI. alp. mar. p. 134; Bicknell FI. Bordigh. p. 102. — Le Grenadier, d'après les arguments botaniques, historiques et linguistiques, doit être considéré comme originaire de la Perse et de quelques pays adjacents. « La culture en a commencé dans un temps préhistorique, et son extension dans l'antiquité, vers l'occident d'abord et ensuite en Chine^ a causé des naturalisa- tions qui peuvent tromper sur la véritable origine, car elles sont fréquentes, anciennes et durables » A. DC. Origine pi. cuit. p. 191. Cette espèce (fl. juin- juillet) se rencontre çà et là chez nous^ souvent dans des lieux abrupts, avec apparence de spontanéité, dans toute la zone des oliviers jusque vers sa limite supérieure (env. 800 m. s. m.) dans nos régions littorale et montagneuse. ONAGRACÉES EPILOBIUM Linné 2 'ÎS'S'. E. aiiguistifoliuiii L. Sp. éd. 1, p. 347, excL syn. Bauh.; * Conformément aux Rèç/les de nomenclature de Berlin, art. 3 (voy. Briquet in Ihill. Herb. Boiss. V, 771) nous adoptons pour les noms de familles la nomenclature admise dans les Natiirl. Pjlanzenfani. de Engler et Prantl. 2 Nos Epilobium ont été l'objet d'une première étude par Gremli. M. Haussknccht a eu l'obligeance de les revoir et annoter presque tous en 1893; (le signe H.! indique les cch. déterminés par M. Haussknecht). M. Briquet a utilisé ces matériaux pour rédiger un travail étendu sur nos espèces. Nous en donnons ici un résumé, tout en y apportant divers chan- FLOnE DES ALPES MAUITIJIES lU 12 174 FLORE DES ALPES MARITIMES Ail. herb. p. p. max. !; de Not. Rep. p. 144 i; Hausskn. Monogr. p. 37; non Lanik, nec Ard. FI. alp. mar. = Chmnwnerio7i angustifolm^n Scop. FI. carn. éd. 2, I, 271 (ann. 1772); Willk. et Lge Prod. hisp. III, 188 = Epilobium latifolium Mattuschka FI. siles. I, 332 (ann. 1776); Roth Tent. fl. germ. II, 1, p. 434, et auct. plurim., non L. = E. spicatutn Lamk FI. fr. III, 482 (ann. 1778); Gr. Godr. FI. Fr. I, 583; Ard. FI. alp. mar. p. 134; Bicknell FI. Borcligh. p. 103 =: E. Gesneri\\\\. Prosp. p. 45 (ann. 1779); Ail. FI. ped. n° 1015-^; Vill. Hist. pi. Dauph. I, 328 et III, 507. Juin à août, suivant l'ait. Bois, et aussi sur des pelouses découvertes dans la région alpine où nous l'avons vu jusqu'à près de 2100 m. s. m., et dans celle montagneuse voisine 3; sur les basses montagnes voisines de la plaine au nord de nos Alpes. — Sommet du mont Mindino ! ! ** près de Garessio ; mont Mezzanotte ! ! ** ; vallée sup. de Gasotto I ! ** ; Sella Bevelli au pied du Pic d'Ormea ! !**; Norea !**, le long de l'EUero (Ferrari in herb. Burn.) ; mont Ceppo et bois à l'ouest du mont Gota, jusqu'au mont Arpetta** (Bicknell 1. c); mont Autionl* (Barla in herb, Burn.); forêt de la Mairis!* (herb. Thuret; H.!); sommités du col de Gar- bella ! ! ** (H. !) entre Entraque et Pallanfré ; env. de Saint-Martin Vésubie, la Golmiane!* et bois du Boréon ! - (herb. Thuret; H.!), vallon de N.-D. délie Finestre ! ! — (H. !) ; entre Aisone et Démonte ! ! ** ; bains de Valdieri** (Bertero in Bert. FI. it. IV, 292) et de Vinadio** (Ail. 1. c); S^ Martin d'Entraunes ! * (Reverchon leg. ; H. !) ; le Fuge- ret!* près d'Annot (A. Derbez leg. ;H. !); vallon de Puriac!!** et près du col délia Maddalena ! ! **. gements. — On consulteia principalement pour l'étude de ce genre : Haussknecht Mono- graphie der Gattung Epilobium. Jena, ann. 1884., in 4°, 318 p., 2 tabl., 23 pi. En outre on trouvera des détails anatomiques et morphologiques sur ce genre dans l'article de M. Parmentier intitulé: Les Epilobes de France (in Revue générale de botanique de G. Bonnier, vol. VIII, ann. 1896 (nous citerons la pagination du tirage à part). — Michalet (in Bull. soc. bot. Fr. 1855, p. 726), Royer (FI. Côte-d'Or I, 178, et in Bull. cit. 1873, p. XXXVII), et Clos (in Bull. cit. 1886, p. 54), ont donné d'intéressantes notices sur ce genre, en particulier sur les organes qui servent à la végétation et à la continuation de la plante. 1 Nous n'avons pas trouvé dans l'herbier de Notaris des éch. de cet Epilobium pour lequel il donne (1. c.) comme habitat : « In alpibus maritimis (prof. Gherardi); in Apennini savonensis et clavarensis sylvaticis ». 2 L'herbier d'Alliuni contient notre n" 757 sous le nom d'E. angustifolium, en une enveloppe avec 4 feuilles dont 8 (6 éch.) appartiennent à notre E. angustifolium et l'une (un éch.) à VE. trigonum. ^ Il vient (fl. juin) au nord du dép. du Var, dans les bois de Vérignon (Albert P/. nouv. Var p. 20), prob. entre 800 et 1000 m. s. m. ONAGRACÉES 175 M. Haussknecht distingue dans sa Monographie (p. 37 et 38) une série de formes d'une valeur très inégale. Les unes sont de simples modifications indi- viduelles n'offrant qu'un intérêt biologique (f. foliosa, f. ramosa, etc.), tandis que d'autres sont sans doute héréditaires et ont une valeur variétale. L'auteur ne nous paraît cependant pas avoir été toujours bien fixé sur ces distinctions. Ainsi sa forme brachijcarpa qui doit posséder des capsules longues de 2 cm., à pédicelles aussi longs qu'elles, est signalée par M. Haussknecht dans notre herbier, sur des échantillons (Saint-Martin d'Entraunes) à capsules longues de 5 à 6 cm. et pédicelles de 10 à 20 mm. — Tous nos éch., y compris ces der- niers, ont des feuilles sessiles assez largement lancéolées, des grappes non feuillées et de grandes corolles de 20 à 30 mm. diam. 958. Kpiloliiuiit Do«1oni cultor inclytus, de historia naturali bene meritus»^ ; nous l'avons vainement 1 A la suite de nombreuses et infructueuses recherches, notre obligeant et très érudit correspondant, M. L. Legré, de Marseille, avait renoncé à obtenir le moindre détail biographique sur le frère capucin qui jouissait d'une si grande réputation, lorsque récemment il a trouvé au bas du frontispice d'un volume de Dillenius (Cat. pi. circa Gissam nasc, ann. 1719) une inscription manuscrite, en écriture du WIII^ siècle, ainsi conçue : i( Poui' la pharmacie des capucins d'Aix, à l'usage du fr. Gabriel de Marseille, cap. y). — Donc le frère Gabriel était Marseillais, attaché au couvent d'Aix où il s'occupait de pharmacie. Et s'il herborisa beaucoup (en Italie et Provence, dit Gérard) c'était moins dans un intérêt de science pure que pour composer des médicaments. Voilà probablement, ajoute M. Legré, tout ce que nous saurons jamais sur le frère Gabriel. ONAGRACÉES 199 jusqu'ici recherchée dans cette localité que Perreymond {Cat. Fréjus p. 43) n'a citée qu'avec doute. — M. Saint-Lager (in Ann. soc. bot. Lyon, ann.IY, 1877, p. 236) ajoute Menton* aux deux localités ci-dessus, mais Ardoino (Cat. et FI.) n'a pas observé VIsnardia près de cette ville. — L'espèce ne parait pas être rare en Piémont et se rencontrera peut-être dans la partie sept, de notre dition; les Catalogues d'Ingegnatti et de Benedelti pour ces régions n'en parlent pas. CIRCSA Linné Î"Î4. C lutetiana L. Sp. ed.l, p. 9; Ail. F^.^jed. no854,etherb. I; de Net. Rep. p. 147; Ard. FJ. alp. rnar. p. 13G. Juin-commencement d'août, parfois fin mai dans les stations les moins élevées. Lieux ombragés, bois, des régions littorale et monta- gneuse jusque vers la plaine au nord de nos Alpes: Vallons inf. d'Ar- mella et de Rio Prato près d'Ormea!!**; entre le col délia Madonna délia Neve et Pamparatol ! ** ; près de Borgomaro, aux env. de Porto Maurizio** (G. Gentile in litt.); env. de Mondovi** (Ing. Cat. p. 29); vallée sup. de Pesio**, près de San Bartolommeo ! ! et au vallon de Cravina ! ! ; près du torrent Colla, env. de Boves ! ** (5 août 1890, herb. mus. Turin); env. de Cuneo** (Benedetti Cat. ms.); entre Andonno et Roccavione ! ! ** ; vallée de Roaschia!!**; vallée Grande de Yer- nante!**(25 juin. 1892, in herb. mus. Turin); Saint-Dalmas de Tende! — (Battersby in Huet Cat. Prov. p. 54) ; Minière de Tende 1— (herb. Lisa, leg. ann. 1843); Ceriana aux env. de San Remo** (Bicknell FI. Bordigh. p. 104); près Yallecrosia, Torrazza et Rocchetta Nervina, du bassin de la Nervia** (Bicknell 1. c.) et bouches de la Nervia (Bicknell in litt.); accidentellement à Menton* (Ard. 1. c); Berthemont!* (herb. Consolât); env. de Saint-Martin Yésubiel*(herb. Thuret); bains de Val- dieri I ** (Bertero leg. ann. 1836, in herb. mus. Turin) ; env. de S» Anna de Vinadio** (Ard. 1. c.) ; versant nord du mont Cheiron, au-dessus du Poux!!* (28 mai 1875, fl.). t '9 95. C. iiiterineclia Ehrh. Beitr. IV, 42; Koch Si/yi. éd. 2. p. 269; Bert. Fl. it. X, 516 (add.); Gr. Godr. Fl. Fr. I, 586; Kirschl. Fl. Alsace, éd. 1, I, 272; Rchb. le. fl. germ. et helv. (cont.) XXIII, p. 25, lab. 24= C. alpina var. intermedia DC. Prod. III, 63; Aschers. Fl. Brand. p. 215=: C lutetiana /3 ^?a&?'a Soyer-Will. Obs. ann. 1828, p. 151 = C. alpina var. ,3 major Spenner Fl. friburg. p. 800 et (sub : C. inter- 200 FLORE DES ALPES MARITIMES média) p. 1085 = C. alpinah sterilis Doll Rhein. fl. p. 746 = C. aîpina X lutetiana G. Mej^er sec. Rchb. 1. c. Près de San Bartolommeo! !** clans la vallée de Pesio (lojuill. 1880); entre Pallanfré et Vernante! ! ** de la vallée Grande (25 juill. 1892). Si nous comparons dans notre dition les n^s 774^ 775 et 776, nous trouvons que le C. intermedia diffère du C. lutetiana par ses tiges florifères moins hautes (env. lo-3Û cm. au lieu de 35-60), g-labres ou g-labrescentes, sauf vers l'inflorescence; ses feuilles ord. plus ou moins cordées (non subovées, à base plus gén. arrondie), plus nettement dentées, glabres ou glabrescentes, sauf sur les bords (non plus ou moins nettement pubescentes, au moins sur les nervures) ; ses pédoncules munis à la base d'une petite bractée sétacée caduque (non tou- jours dénués de bractées); ses pétales plus étroits^ rétrécis en un onglet cunéi- forme (non arrondis à la base, avec un onglet très court). — Le C intermedia des Alpes marit. diffère de nos C alpina par ses tiges plus élevées (15-30 cm. au lieu de 8-15); ses feuilles plus grandes, moins nettement cordées et dentées, ses pétioles subcanaliculés (non plans à bords ailés) ; ses fleurs plus grandes ; ses fruits obovoïdes plutôt que claviformes, moins allongés vers leur base, couverts de poils moins longs. — Les auteurs ont mentionné d'autres caractères encore, tels par ex. celui du fruit biloculaire, à une semence par loge, stigmates émar- ginés-bilobés (Rchb. 1. c.) pour les C. lutetiana et intermedia, tandis que le C. alpina doit avoir les fruits uniloculaires monospermes et le stigmate subémar- giné. Dans nos éch. les stigmates des deux plantes nous semblent pareils, et ces éch. ne nous permettent pas de vérifier les caractères tirés du fruit, pas plus que nous ne pouvons savoir si, comme l'indiquent les auteurs cités, Spenner, Doll et Kirschleger, les fruits sont caducs et ne produisent pas de graines mûres. — Si nous comparons les trois Circœa d'après des éch. de diverses provenances euro- péennes, nous trouvons que la dimension des feuilles, comme leur forme, dente- lure et indûment, varie beaucoup; nous y rencontrons des C. lutetiana à feuilles nettement cordées (var. decipiens Aschers.), d'autres à feuilles glabres ou gla- brescentes (var. glaberrima Lasch) et des éch. de C. intermedia à pétioles sub- canaliculés, tandis que d'autres offrent des pétioles franchement ailés, etc. La forme des fruits varie également. — En résumé, l'interprétation du C. inter- media reste très difficile. Croissant çà et là isolé, en l'absence des deux parents, il ne peut être considéré comme étant toujours un produit croisé. Serait-ce, parfois au moins, une variété majeure et souvent stérile du C alpina dont il semble bien se rapprocher le plus, ou encore une forme intermédiaire de mani- festations assez diverses, et reliant deux espèces ? 9 96. Cîpeîea alpina L. Sp. éd. 1, p. 9; Ali. Fl. j^ed. n° 855, et herb. !; Ard. Fl. alp. viar. p. 136. Vallée deU'Inferno près de Garessio!!** (23 juill. 1880); environs de la Chartreuse de Pesio!** (herb. Thuret, leg. 3 sept. 1861); vallée du Rio Freddo de Vinadio! ! ** (11 juill. 1895); S'"^ Anna de Vinadio** (Ard. 1. c, avec uni); la Briga-et col délie Finestre** ?) d'après Risso, cité par Ardoino. HALORRHAGIDACÉES 201 HALORRHAGIDACÉES MYRIOPHYLLUM Linné 9 9 9. M. vertîcîUatiiniL. 52J.ed. 1, p.992;All. F/.pe^. nol029, et herb. I; de Not. Rep. p. I'i7,- Ard. FI. alp. mar. p. 137. Eaux tranquilles et peu rapides. Fin mai-juillet. Fossés à Albenga ! ! ** (Berti ap. de Not. 1. c. ; Gennari in herb. Univ. Gênes); Andora!** (Jos. Berti in herb. Univ. Gênes); près des bouches du Yar!! * (herb. Thuret, leg. 31 mai. 1863; leg. Burnat sept. 1892);Mondovi**, le long de l'Ermena (Ing. Cat. p. 52)? — Noséch. appartiennent à la var. inter- medium Koch Sijn. éd. 2, p. 270. t 9 9 S. M. spicatiim L. Sp. éd. 1, p. 992; Ail. op. cit. n» 1028, et herb. p. p. ! *; de Not. -Rep. p. 147. « In aquis stagnantibus Liguriœ occid. »(Badaro in Moretti.Bof. ital. 1826, p. 42, no290). — « In paludibus Albingauni** (Albenga) et Porto Maurizio» ** (Berti ap. de Not. 1. c. ; herb.Strafforello! et Univ. Gênes!); Mondovi** (Ing. Cat. p. o2) ; lacs de Beinettel!** (9 juill. 1900); Cuneo** (Benedetti Cat. ms.). — Perreymond {Cat. p. .^5 et 56) a observé dans les fossés et mares des env. de Fréjus, non loin de nos limites occid. les M. spicatum et rerticillatum avec la var. pectinatum de ce dernier (M. pectinatum DC. FI. fr. Y, 529). Ilipparis vnlgaris L. M. In^egnatti {Cat. Mondovi p. 41) a signalé cette espèce a lu n go il fossato Oteria presse Vicoforte». Nous l'y avons vainement recherchée, et admettons difficilement qu'elle puisse exister dans ce petit torrent, tantôt à demi desséché, tantôt sortant d'un Ht qu'il érode. Sur la foi seule de l'ou- vrage cité, dans Tequel de nombreuses erreurs peuvent être relevées, nous n'avons osé admettre cette espèce comme appartenant à notre Flore. Elle n'est pas signalée dans la Ligurie; en Provence elle est extrêmement rare : B. du Rhône, Arles (Roux Cat. Prov. p. 206), Yaucluse, une localité (Saint-Lager Cat. fl. bassin Rhône in Ann. soc. bot. Lyon 1875-76, ann. lY, p. 258). Assez répandu dans le Piémont, VHippuris pourra fort bien être rencontré dans les plaines de notre dition, au nord de nos Alpes. 1 AUioni a confondu les 37. spicatum et verticillatum var. pectinatum. 202 FLORE DES ALPES MARITIMES GALLITRIGHAGÉES CALLITRICHE Linné 2 "i'i" 7 99. C. verna L. FI. suec. éd. 2, p. 2 (ann. 1755), p. p. ; Kûtzing in Linnsea VII, 175; de Not. Rep. p. 147(?); Hegelm. Monogr. p. 55, tab. III, fig. 10 et Zur Syst. Callit. p. 22 = C. vernalis Kûtzing ap. Rchb. Plant, crit. IX, tab. 881 (ann. 1831). Mares de Sella Revelli et Sella del Zucco ! ! **, au nord du Pic d'Ormea (f. minima et stellata); Alpe Rascaira ! ! **, au nord du mont Mongioje; entre les Gias del Pontet sopr. et ceux de Bellino!!**, valj. sup. de l'EUero (f. minima) ; lac Brocan!**, à l'extrém. sup. de la vallée délia Rovina d'Entraque, leg. Ferrari, in herb. Burn. (f. minima), et mare peu au-dessus du lac délia Rovina!!** (f. stellata); mares entre les deux lacs délia Sella!!**, vallée délia Meris des Alpes de Valdieri (f. stellata); étangs entre MoUières et le col Mercera!!- (f. stellata) ; marais de la Bergerie de Sanguinière près d'Esteng!!* (f. stellata et f. cœspitosa). — Ces localités sont situées dans notre région alpine, entre 1800 et 2100 m. s. m. Cette espèce, la plus répandue du genre dans l'Europe centrale, s'y rencontre dans la plaine, où nous ne l'avons pas observée jusqu'ici chez nous. Elle est signalée à Cannes dans Huet Cat. Prov. p. 34, localité que nous n'acceptons qu'avec doute. Fruits (les ])lus petits entre ceux des espèces européennes) plus longs que larges, plus ou moins nettement obcordés ; méricarpes à dos convexe, briève- ment carénés sur les angles, aigus (à l'état de maturité) ; sillons commissuraux peu profonds, les dorsaux médiocres. Stigmates droits ou étalés, subpersistants. Pollen elliptique. — Dans les boues desséchées, la plante, haute de quelques cm. seulement, a des feuilles minuscules, linéaires, indistinctement trinerviées (f. minima =z C. minima Hoppe Taschcnb. 1792, p. 157). Dans les terrains plus 1 Nous suivons l'ordre de la Flore de France de Grenier et Godron. Aujourd'hui les Callilrichacées sont envisagées comme formant une tribu des Etipliorbiacées (Bâillon in Bull. soc. bot. Fr. 1858, V, 337 et Hist. pi. V, 151, 157, 256), ou comme une Famille par- ticulière (Engler Naturl. Pflanzenfamilien III Teil, 5 Abteil., p. 120) placée entre les Euphorbiacées et les Empétracées. 2 Auctore John Briquet. — Voy. l'excellente monographie de Fr. Hegelmaier : Monogr. der Gattinuj CalUtriche. Stuttgart 1864, 61 p. et 4- tab. Du même auteur : Zur Systematik von CalUtriche, dans les Verhandl. d. bot. Vereins Brand. IX (ann. 1867); nous en citons le tirage à part. GALLITRICHACÉES 203 humides, elle est plus robuste, forme g-azon, avec des feuilles inf., caulinaires et raméales, linéaires (f. cxspitosa = C. cœspitosa Schultz Pvod. stargard. p. 2). Dans l'eau, les tig-es et les feuilles linéaires s'allongent; les rosettes à feuilles plus ou moins obovées, nagent à la surface (f. stellata = C. stellata Hoppe op. cit. p. 138) ou deviennent lâches. — Le C. verna se reconnaît faci- lement à ses petits fruits plus long's que larges. Nos éch. cadrent exactement avec les figures de Heg-elmaier et de nombreux éch. de provenances euro- péennes et américaines. — Une plante voisine, mais bien distincte, nous paraît-il, est le C. lenisulca Clavaud (in Bull. soc. rocfiel. XII, p. 45, ann. 1891. Exsicc. : Soc. rochel. n" 2848!; Mag'nier fl. sel. no 2996! (Gall., Charente inf.), que nous n'avons pas vu dans notre dition. II possède la forme g'ënérale des fruits du C. verna, mais ils sont deux fois plus g-ros. De plus, les méricarpes ont un dos à carène presque aliforme, non infléchie vers le sillon et qui rappelle l'appa- rence offerte en section transversale par les méricarpes du C. stagnalis. Le C. obtusangula Le Gall in Billot Fl. Gall. et Germ. exsicc. no 1191 ! ; Lebel Esq. Monogr. Callitr. in Mém. soc. se. Cherbourg IX, p. 47 (tir. à part); Heg-elm. Monogr. p. 34, tab. III, fig. ."î, et Zur System. Callit. p. 21, se distingue du C. verna, surtout par ses fruits moins petits, à angles arrondis, à sillons com- missuraux encore moins accentués, ses stigmates persistants. Le pollen serait subglobuleux d'après Hegelm. J/o«o^/'., longuement ellipsoïde suivant Hegelm. Zur Sgstem., tantùl ovoïde, tantôt globuleux, au dire de Lebel. — Ce Callitr iche est signalé en Belgique, France sept., occid. et mérid. (Aude), Sardaigne et Sicile. W 780. C Iianiulata Kiitzing ap. Rchb. le. fl. germ. et Jielv. V, 1, tab. 4749 (ann. 1841), fruct. pessime delin. ; Hegelm. Monogr. p. 56, tab. III, fig. 5-6, et Zur Sijst. Callit. p. 29. Exsicc. : Billot Fl. Gall. et Germ. no 356! (Gall., Vosges); Soc. dauph. n» 2879! (Gall., Charente) = C. autumnalis Kûtzing in LinnscaYU, ann. 1832, p. 186, et ap. Rchb. PI. crit. IX, p. 41, tab. 890 (fruct. pessime delin.) ; de Not. Rep. p. 147 (?) ; non L. Fl. stcec. ' La Brague près d'Anlibes!!* (10 avril 1876, forma trichophylla Kûtzing). — M. Saint-Lager {Cat. fl. bassin RhôneinAtin. soc. bot. Lyon, ann. IV, 187.5-76, p. 2o8) indique Fréjus pour cette espèce, mais Roux 1 Le C. autumnalis de Linné (conf. Hegelm. Monogr. p. Gl) se rapporte, au moins en partie, à une espèce de l'Europe sept, étrangère à la France comme à l'Italie. Une espèce voisine du C. autumnalis est le C. truncata qui habite la Belgique, la France sept, et centr., le Portugal, l'Italie mérid., la Sardaigne et la Sicile (Hegelm. Monoijr. p. ()2 et Zur System. Callit. p. 38). Ces deux espèces appartiennent seules à la section Pseudo- eallitriclte Hegelm. (les autres à celle Eucallitriclie Hegelm.) distincte par des feuilles conformes, les sup. jamais en rosette, uninerviées, dénuées de stomates et de poils étoiles, des fleurs toujours dénuées de bractées, des fruits séparés à la maturité en deux parties par des sinus profonds pénétrant jusque vers l'axe du fruit. — Dans la section Eucallitriclie, les feuilles sont polymorphes, à nervures secondaires, munies de stomates et de poils étoiles, les fleurs gén. bractéolées, les fruits mûrs connés, à sillons peu profonds. 204 FLORE DES ALPES MARITIMES {Cat. Prov. p. 206) ne la mentionne pas. M. Penzlg (Syn. fl. lig. p. 64) énu- mère les C. autumnalis Bert. et C. platycarpa Kiitz., entre les plantes liguriennes. Fruits plus grands que dans le no 779, suborbiculaires ou un peu plus larges que longs ; méricarpes à dos plus ou moins aplani, à carène aiguë formant presque un angle droit (en section transversale) ; sillons commissuraux et dor- saux peu profonds. Stigmates allongés, réfléchis, caducs. Pollen globuleux. — Plante de dimensions très variables, à feuilles sup. tantôt obovées, spatulées ou oblongues-obovées, tantôt toutes plus ou moins linéaires (f. trichophylla Kùtzing), rarement toutes de même forme que les supérieures (f. spatu/œfolia Kûfzing). — Le C. pedanciilata DC. est très voisin du C. hamulata par son fruit env. aussi long que large, ses méricarpes à dos aplati, ses sillons commis- suraux et dorsaux peu profonds, ses stigmates (de ^long. moyenne) réfléchis, très caducs, son pollen globuleux ou à peu près, mais ses carènes sont dis- tinctes, brusquement saillantes sur les côtés étroits du fruit, et ses stigmates sont plus courts. Ses fruits sont tantôt brièvement, tantôt longuement pédicellés (parfois jusqu'à 1 cent.). Cette variété ou espèce vient dans les Iles Britan- niques, la France sept., occid. et raérid. (le Var), la Sardaigne, la Sicile et la Turquie (Hegelm. Ziir Sijst. Callit. p. 34). 9 81. Callîtrîclie stagualis Scop. Fl. corn. éd. 2, II, p. 251 (ann. 1772) emend. ; Hegelm. Monogr. p. 58, tab. III, fig. 7-8, et Zur Syst. Callit. p. 26 = C. stagnalis (p. p.) et C. X)latycarpa ' Kûtzing in Linnxa YII, ann. 1832 ; Rchb. PL crit. p. 36 et 38, tab. 832-^39, et le. fl. germ. et helv. p. 1, fig. 4747 et 4748 (figurse quoad fructus p. p. tantum bonse). Mares à Garessio sur le Tanaro I !**; fossés près de l'embouchure du Loup entre Gagnes et Antibes!!*: marais du golfe Jouan!* (herb. ïhuret)2; Cannes* (Hartzen in Huet Cat. Prov. p. 54) à la Bocca!!; massif de rEsterel*^ (Shuttl. in Huet 1. c), au village des Adrets! ! et près de l'Auberge de l'Esterel! !. Fruits grands, suborbiculaires, subsessiles ou très brièvement pédicellés; méricarpes à dos légèrement sinueux-convexe, à incision commissurale large- ment ouverte, profonde, à carène large, aiguë, subuliforme. Stigmates droits ou étalés, plus ou moins persistants. Pollen subglobuleux. — Plante naine, cespiteuse, à feuilles sublancéolées ou sublinéaires, lorsqu'elle se développe sur ' Ardoino {Fl. alp. mar. p. 336) a assez imparfaitement décrit un C. platycarpa Kiitzing, de « Nice, Antibes, etc. ». Les éch. de l'herbier Thuret, récoltés au golfe Jouan (5 avril 1858 et 18 mai 186'2) accompagnés d'excellents dessins de M. Bornet, appartiennent au Ç. stagnalis f. platycarpa. 2 Ces trois premières localités ont fourni des spécimens de la forme platycarpa. 3 Nos éch. de l'Esterel appartiennent tous à la forme vîtlgaris. CALLITRICHACÉES — CÉRATOPHYLLACÉES 203 ■des terrains émergés (var. microphylla Kûtzing-) ; plus grande, à feuilles ovées ou obovées-elliptiques, les sup. formant rosettes, lorsqu'elle se développe dans l'eau (var. valgaris et rivularis Kiitzing) ; lorsque cette eau est profonde, les feuilles submergées s'allongent beaucoup, et souvent il n'y a pas formation de fruits (C platijcarpa Kutzing). — Ainsi que Hegelmaier l'a montré très justement, le C. platijcarpa Kiitzing est une création artificielle qui ne corres- pond pas à une espèce naturelle. Dans le C. stagnalis les fruits doivent être brièvement pédicellés, à carènes divergentes; dans le C. platijcarpa les fruits subsessiles et les carènes subdivergentes. Ces caractères sont nuls ou insaisis- sables. En pratique, les auteurs nomment plat i/carpa la forme aquatique luxu- riante, souvent stérile, du C. stagnalis, mais c'est là une simple forme station- «elle, non une variété, et encore moins une espèce. CÉRATOPHYLLAGÉES CERATOPHYLLUM Linné 9818. C. suhiuersuiii L. Sp. éd. 2, p. 1409; Bellardi App. ad fl. ped. p. 251 ; Ard. FI. alp. niar. p. 337 = C. demersum var. /3 L. Sp. éd. 1, p. 992. Dans les puits près dti Fort Carré à Antibesl * (leg. 19jan. 187o, herb. Thuret, et herb. Burnat), — Ardoino (1. c.) dit: « Vaugrenier près d'Antibes (d'après l'herb. de Stire) où il n'a plus été retrouvé». En effet, ni Thuret et Bornet, ni nous-même n'avons pu constater sa pré- sence dans cette localité, bien souvent visitée. — M. Ingegnatti {Cat. p. 27) le dit commun dans les eaux stagnantes de l'Ellero à Mondovi(?); Benedetti (Cat. Cuneo ms.) ne mentionne ni le C. submersum ni le C. demersum. Perreymond {CM. Fréjus p. 20) dit: «fossés aquatiques, en juin », mais Roux (Cat. Prov. p. 206) ne fait pas mention de cette espèce. En ce qui concerne la Ligurie, Badaro, Ricca, Bicknell, comme de Notaris et Penzig ne l'ont pas vue dans leur dition, c. demersam L. Sp. éd. 1, p. 992 (excl. var. j3) ; Ail. FI. ped. no 2107. M. Ingegnatti {Cat. p. 27) l'a signalé à Mondovi, dans les mêmes lieux que l'espèce précédente. — En Provence, il paraît avoir été trouvé en une seule localité du département du Var, au lac de Tourves (Auzende in Huet Cat. Prov. p. 54). Hanry {Cat. Var p. 227) a cité Fréjus, mais Perreymond n'y a sio-nalé que le C. submersum. Le C. demersum a encore été trouvé dans les B.-du- Rhône (Roux Cat. Proo. p. 20fi) et dans le dép. de Vaucluse (Huet 1. c). FLORE DES ALPES MARITIMES lU 1 j, 206 FLORE DES ALPES MARITIMES M. Penzig{Si/n. Jl. lig. p. 64) le mentionne pour la Ligurie (dans notre dition?). — Nous n'avons osé admettre cette espèce pour notre domaine, mais elle pour- rait s'y rencontrer, car, outre la Ligurie et la Provence, elle vient en Toscane, Piémont, et plus à l'ouest que la Provence, dans les dép. du Gard, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales. LYTHRAGÉES ' PEPLIS LmNÉ f 9 83. P. Portula L. Sp. éd. 1, p. 332; Ail. FI. pecL n° 1911; Bert. FI. it. IV, 231; Gr. Godr. FI. Fr. I, 597; Kœhne Lythr. p. 264 = Am77iania^ Portula Bâillon in Bull. soc. Linn. Paris 1876 (sec. Kœhne 1. c), et Hist. pi. YI, 438 (1877). Le long du torrent Brobbio^, à Morozzo** (Ing. Cat.Mondovi p. 53); lieux humides dans le vallon de Rumianal**, près San Bartolommeo de la vallée de Pesio (leg. Cl. Bicknell, 9 aug. 1890). — Probablement ailleurs au nord de la chaîne principale de nos Alpes, car Allioni (1. c.) donne l'espèce comme fréquente en Piémont, où plusieurs autres au- teurs l'indiquent également (voy. Colla Herb. ped. II, 397, Zumaglini FI. ped. II, 47, etc.). Benedetti (Cat. ms.) ne la mentionne pas aux env. de Cuneo. Ardoino (FI. alp. mar.), de Notaris (fî^y;.), Penzig (Syn. fl. lig.) ne parlent pas du P. Portula. — En ce qui concerne la Pro- vence, Gérard (Fl. gallo-prov. p. 458) mentionnait cette plante comme répandue dans sa dition; elle existe dans son herbier. Roux (Cat. p. 208) reproduit l'indication donnée par Perreymond {Cat. p. 62) qui dit l'espèce fréquente aux env. de Fréjus, et il ajoute le Luc (Var) d'après Hanry {Cat. Var p. 227) mais A. Huet {Cat. Prov.) ne la pos- sédait pas en herbier. Castagne {Cat. B.-du-Rhône) ne l'a pas signalée dans sa dition. — En résumé, l'espèce est au moins fort rare dans la Provence et la Ligurie ; cependant elle vient dans les dép. français, mé- 1 Consulter pour cette famille l'excellente monographie : Lythracese monoijraphice describuniur ab Aemilio Koehne (Koehne Lythr.), dans Engler Botanische Jatirbûcher fiir Systematili, Ppan%engeschichte und Pflarnenrjeograpliie, vol. I (1881), p. 262-266 (genre Peplis) et 305-333 (genre Lytlirum). 2 Dédié à Paul Amniann, professeur à Leipzig (1634-1691). Linné {Gen. éd. 1, p. 337), ainsi que Kœhne {Lyllir. p. 240), ont écrit Ammannia. 3 Affluent du Pesio. Cette localité se trouve sur nos limites sept. LYTHRACÉE8 207 diterranéens, du Gard (Pouzolz FI. Gard I, 356), de l'Hérault (Loret FI. Montp. éd. 2, p. 176), des Pyrénées-Or. (Gautier FI. Pyr.-Or. p. 178) et elle est assez répandue dans la Toscane (Caruel Prod. p. 242). LYTHRUM Linné 9 84. li. nuinmularifolium Loisel. Notice p. 74, sensu ampl. (ann. 1810); Kœhne Lyth7\ p. 309; an Pers. Syn. II, 8? (ann. 1801 = Peplis Borxi, P. Tymeroyi et P. nummularifolia Jordan Obs. fasc. m, p. 81-91, pi. 5, fîg. B, G, D (ann. 1846) = P. erecta, P. Borxi et P. Timeroyi Gr. Godr. FI. Fr. I, 598 et 599 (ann. 1848). Var. « australe Kœhne op. cit. p. 310 = L. nummu tarif olium Loisel. 1. c, sensu stricto; Perr. Cat. Fréjus p. 51 = Peplis australis J. Gay ex Schult. Syst. veg. VU, 54 (ann. 1829) = P. tithymaloides Bert. FI. it. IV, 233 (ann. 1839) = P. nummitlarifolia Jordan op. cit. p. 85, pi. 5, fig. T> =z P. erecta Moris FI. sard. II, 67; Gr. Godr. op. cit. p. 598; Ard. Fl. alp. mar. p. 138, et auct. plur., non Requien '. Exsicc. : Billot Fl. Gall. et Germ. n» 1193! (Gall., Hérault); Cesati, Caruel et Savi pi. Ital. bor. n» 482 ! (Etruria) ; Soc. dauph. 1887, n<>5233! (Gall., Hérault). Collines près de Vaugrenier et de Bioll I* (aux env. d'Antibes), lieux humides où l'eau a séjourné, dans les carrières de grès abandonnées (herb. Thuret et herb. Montolivo, leg. 5 jul. 1860; E. Burn. leg. 4 jul. 1900). — Coteaux de Saint-Raphael* (Yar), au bord des mares, en mai et juin, selon Perreymond 1. c. : localité un peu en dehors de nos limites occid. L'espèce se trouve dans plusieurs autres parties du dép. du Var (Hanry Cat. p. 227; Jordan 1. c; Gr. Godr. 1. c; Roux Cat. Prov. p. 208; Koehne op. cit. p. 311 ; etc.); elle n'est pas signalée dans la Ligurie (de Not. Rep. ; Penzig Syn. fl. lig. ; etc.), mais bien en Toscane (Caruel Prod. p. 243, et exsicc. cit.: Baroni Suppl. p. 237) où elle est rare. Cette plante a été généralement placée dans le genre Peplis avec lequel elle a certainement les plus grandes affinités, par son port et divers caractères, mais nous avons suivi le savant monographe du genre (Koehne 1. c. et in Bull. 1 Le P. erecta Requien ex Benth. Cat. Pijr. p. III (sine descr., ann. 1826) constitue pour M. Koehne son L. nummularifoUum var. ji erectum avec les synonymes: Peplis bijlora Salzm. e.\ DC. Prod. III, 77 (ann. 1828) = P. Timeroiji Jordan op. cit. p. 83, pi. 5, fig. C. — La troisième et dernière variété de M. Koehne est celle y borysthenicum=z P. borysthenica M. B. in Besser Enum. p. 81 (sine descr., ann. 1822) = P. Bo?'œi Jordan op. cit. p. 81, pi. 5, fig. B. 208 FLORE DES ALPES MARITIMES SOC. bot. Fr. 1883, p. 281). Si l'on compare au P. Portula la var. a de Koehne du L. nummalarifoliiim, la seule qui nous parait habiter nos régions et celles les plus voisines, on constatera que dans cette var. le tube calicinal, campanule {comme dans les Lythrum) est plus long que large (non cyathiforme ou demi- globuleux, court, évasé, ayant au sommet une largeur qui dépasse un peu sa longueur); le pédicelle gén. moins court; le style est plus long, égalant env. la demi-long, de l'ovaire (non % env. au moins), à stigmate muni de papilles allongées (non courtes et très petites) ; la capsule indéhiscente ou se rompant irrégulièrement (Koehne Lj/thr. p. 144), subovoïde et gén. un peu plus courte que le tube calicinal (non à déhiscence septicide [Koehne 1. c], subglobuleuse et le dépassant un peu). — Si l'on compare le L. nummiilarifolium aux trois espèces qui suivent, on peut le caractériser comme suit : Plante grêle, annuelle, à tige d'env. 3 à 20 cent, haut., dressée ou moins souvent couchée à la base, parfois radicante, simple ou rameuse. Feuilles obovées, oblongues-spatulées, parfois suborbiculaires et alors assez brusquement rétrécies en pétiole ; les moyennes et iuf. opposées. Calice gén. à 12 dents (parfois 10) dont une moitié largement triangulaires, l'autre gén. sublinéaires, ces dernières tantôt un peu plus longues, tantôt un peu plus courtes ou en partie presque nulles; calice fructifère à tube long d'env. 2 X "i™- Pétales 0-6, très caducs, le plus souvent nuls, avortés, égalant ou dépassant peu les dents calicinales. Etamines 6, rare- ment moins ou plus, non exscrtes. 9 85. liytiiriiin Hyssopifolia* L. Sp. éd. 1, p. 447; non L. herb.-; AU. FJ. pecl. n" 1914: de Not. liep. p. 148; Jordan Obs. fasc. V, p. 44; Ard. FI. alp. mar. p. 137; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 174; Kœhne Lylhr. p. 315. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. noôôS! (Gall., Nancy); Reliq. Mailleanse n° 757! (Gall., Indre-et-L.) ; Soc. dauplil n<>2063! (Gall., Seine-et-M.) ; Magnier fl. sel. n° 1944! (Gall., Aveyron) =: L. Thymifolia var. /3 hyssopifoUa Visiani Fl. dabn. III, 197. Commencement de juin à mi-juillet (nos écli.). Lieux humides, fossés, terres légères où l'eau a séjourné, etc. Région littorale; probablement aussi dans les basses montagnes et la plaine au nord de nos Alpes. «In humidis et sabulosis... in agro nicœensi freq., similibus locis etiam in Liguria occurrit, neque deest... in ipso agro pedemontano » AU. 1. c. « In arvis humidiusculis Ligurise frequens» de Not. 1. c. ^ Sur le territoire de Roburento, aux env. de Mondovi** (Ing. Cat. p. 49) ; Pigna di Andora** (Bicknell in lilt., 8 jul. 1889): une seule fois aux 1 Le mot HyssopifoUa, dans le nom spécifique linnéen, n'est pas un adjectif, mais un substantif pris adjectivement (HyssopifoUa aquatica i. Bauhin), il doit donc s'écrire avec une majuscule. Il en est de même pour les mots ThymifoUa et SaUcaria. 2 « In herb. Linnœano pro L. HyssopifoUa stat L. Grœfferi Ten. » (Vis. Fl. daim. IIÎ, 197). LYTHRACEES 209 env. de Diano** (Ricca Cat. p. 26) ; Arma di Taggia**, et vallée de la Nervia inf.** près de TorrazzaI (Bicknell, leg. 20 jun. 1900): env. de Menton ! *, rare (Ard. Cat. p. 13) ; env. de Nice * (Durando in Bert. FI. it. X, 496); collines près de Biot et de Vaugrenierl !* ; Gap d'Antibes!* (herb. Thuret, leg. 24 jun. 1860); golfe Jouan!* (herb. Thuret^; herb. Consolât) ; îles Sainte-Marguerite I !* (herb, Thuret; Bull. soc. bot. Fr. ann. 1883, p. CLX ; etc.) et Saint-Honorall* (Cap. Yerguin leg. ann. 1899); Cannes II*, quartier de la Bocca (à côté du L. flexuosum); l'Ësterel*, près de la maison forestière des Trois Termes II, et entre Malavalette et le vallon du Cabre! I Plante annuelle, mais paraît être parfois ])isannuelle ou pérennante"^, à tige de 10-40 cm. haut., rarement radicante (nos éch. des Alpes mar.), ord. dressée, rameuse parfois dès sa base, moins souvent simple. Feuilles moyennes linéaires (1 mm. larg.), oblong-ues-linéaires, ou oblongues (parfois jusqu'à 9 mm. larg.), gén. plus ou moins atténuées aux deux extrémités, à bords gén. presque lisses. Calice à 10 ou 12 dents, dont une moitié très courtes, largement triangulaires, et l'autre bien plus longues, étroitement triangulaires, sublinéaires, aiguës ou acuminées; tube du calice fructifère de 4-7 mm. long-. Pétales égalant env. la î^ de la long, du tube calicinal florifère^ ou un peu plus long-s. Etamines 4-6, rarement 2 ou plus de 6, incluses. Ovaire à style atteignant env. de la '/a ^^-^ % de sa longueur, souvent exsert à la fin de l'anthèse. 9 86. li. Thymifolia L. Sp. éd. 1, p. 447, éd. 2. p. 642 (excl. syn. Barrel.); DC. Fl. fr. IV, 410 et Prod. III, 81 (excl. var. /3); Gr. Godr. FI. Fr. I, 596; Ard. Fl. alp. mar. p. 137; Koehne Lythr. p. 317 et in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. 282; non AIL, nec auct. plur. Exsicc. : Billot Fl. Gall. et Germ. n» 1486! (Gall., Hérault); J. Millier PI. Midi Fr. no 207 ! ; Magnier fl. sel. n» 2193! (Gall., Hérault); Soc. dauph. n^ 2064! (Gall., Var) = L. Hyssopifolia var. Moris Fl. sard. II, 70-71. Coteaux entre Biot et Villeneuve!* aux env. d'Antibes (herb. Thuret, leg. S jul. 1860, fr.), où cette plante doit être rare; nous l'y avons recherchée vainement à plusieurs reprises. Plante annuelle, à tige de 12-14 cm. haut., plus mince que celle de l'espèce précédente, non radicante, dressée, simple ou rameuse. Feuilles linéaires (5-9 mm. long, sur %-l mm.), atténuées aux deux extrémités, à bords scabrius- * Echantillon avec 2 bourgeons à l'aisselle des feuilles ! 2 Voy. à ce sujet Clos in Bull. soc. bot. Fr. 1886, p. 52. 3 Le tube calicinal vers le sommet duquel sont insérés les pétales, est souvent considéré comme un réceptacle (Bâillon Hist. pi. VI, 426). 210 FLORE DES ALPES MARITIMES cules. Calice à 8 dents dont la moitié très petites, à peine visibles, l'autre étroi- tement triangulaires, sublinéairès, aiguës ou acuminées; tube du calice fructi- fère de 2 )4-'3 mm. long-. Pétales 4, égalant ou dépassant peu les dents calicinales. (Description de 6 éch. des Alpes marit.). — Les no 785 et 786 sont très voisins. Certains éch. de petite taille, à tige dressée et feuilles étroites du premier, peuvent être pris pour des variations du second dont ils ont tout à fait le port. Les caractères différentiels les plus constants sont dans les dimen- sions du tube calicinal à la maturité des graines, et au nombre de ses dents- M. Koehne (op. cit. p. 317, nota) admet la présence de formes intermédiaires embarrassantes. L'aire européenne de ces deux Lythruin est du reste différente; celle du second est exclusivement méditerranéenne. 9 89. Ijytliruni flexuosuin Lag. Gen. et Spec p. 16, n^SlO (ann. 1816); Boiss. Voy. Esji- p. 213 ; Koehne Lyth r. p. 318. Exsicc. ; Bourgeau PI. Esp. ann. 1852, no 1589 ! ; Schultz herb.norni. n°282S! (Hisp.) ^ L.acutan- guluni Lag. op. cit. n» 211 ; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 172 = L.thy- mifolia Ail. Fl.ped. n° 1915, sec. Moris Fl. sard. II, 69; non L. = L. hys- sopifoUuvi Urv. Enicm. n»52 (ex Boiss. Fl. or.) ; Badaro in Moretti Bot. ital. 1826, p. 42 (sec. Moris 1. c); non L. Sp. = L. piuiicifoUuni Cham. et Schlecht. in Linyisea 1827, II, 356 ; Avé-Lallemant De pi. Ital. bor. etc. p. 13, sec. Rchb. Fl. exe. no 4114 et de Xot. Rep. p. 483 = L. Graefferi Tenore Prod. fl. nap. suppl. 2, XXVII, Cat. 1819, p. 45 (sec. DC Prod. III, 82); de Not. iîep.p. 148; Jordan Obs. V,46; Ard. Fl. alp. mar. p. 137. Exsicc. : Bourgeau pi. alp. mar. 1861, sans n°\; Mabille Herb. cors, no 82! ; Magnier fl. sel. n" 547! (Gall., B.-Pyr.). Mi-mai à sept, (nos éch.). Dans les mêmes stations que le n» 785. dans notre région littorale et parfois celle montagneuse très rapprochée; il est bien plus répandu que lui. Nous ne le possédons pas des districts situés au nord de nos Alpes principales; M. Koehne le signale dans le Piémont avec un!, — «In humidis Liguriœ occid. » Badaro Le. « In udis secus litora Albingauni, Unelise, Nicœœ » de Not. 1. c. — Nous l'avons observé en de nombreuses localités aux env. de ces villes et entre elles, puis entre Nice, Antibes, Cannes, Grasse et l'Esterel (inclus). Plante pérennante, à tiges de aO-.'jO cm., rarement 10 cm., couchées et radi- cantes à la base rameuse, parfois dressées et non radicantes, munies de lignes gén. plus saillantes que dans les trois esp. précédentes, souvent submem- braneuses. Feuilles moyennes oblongues, parfois elliptiques, et mesurant jus- qu'à 30 à 35 mm. long., rarement plus, sur 9 mm. et plus, à base arrondie ou subcordée, à bords à peine scabres. Fleurs plus grandes que dans le n* 785 (diam. env. 12-14 mm. au lieu de 6-7) à 6 pétales égalant env. la longueur du calice. Calice à 12 dents gén. bien moins inégales que dans le n» 785, dont LYTHRACÉES 211 une moitié largement triangulaires, et l'autre les égalant en long, ou visible- ment plus longues. Etamines 12, de trois grandeurs différentes, les plus longues exsertes. Ovaire à style trimorphe. 9 88. Jj. lialicaria L. Sj). éd. 1, p. 446; Ail. Fl. pecl. n° 1913; de Not. Rep. p. 148; Ard. Fl. alp. mar. p. 137; Pittier in Biill. soc. bot. Belg. 1881, 2, p. 61-07; Kœhne Lythr. p. 326. Var. a interjnecliwm Koehne op. cit. p. 327 = Z. intermeclium Ledeb. Ind. hort. Dorp. ann. 1822 = L. Salicana var. graciliits Turcz. in Bull, soc. nat. Moscou ann. 1844, XVII, p. 235 = L. Salicaria var. glabruni Ledeb. Fl. ross. II, 127, ann. 1844-46 =: L. Salicaria var. syriacum^ Boiss. et Gaill. Diagn. sér. 2, 6, p. 73, ann. 1859, et Boiss. Fl. av. II, 738. Prairies près des bords du Paillon, à Drapl 1* près de Nice (Barla misil, leg. Deleuse 20 jul. 1885, fl.; E. Burnat leg. 2 et 20 jul. 1900). Cette variété est surtout caractérisée par des tiges et des calices entièrement glabres (chez nous, car ailleurs les tiges montrent des angles hispidules ainsi ^ue les nervures des calices), par des feuilles et bractées glabres sauf sur leurs bords scabres. — Dans nos éch. des Alpes mar. les feuilles caulinaires moyennes, gén. opposées, sont plus ou moins longuement oblongues-lancéolées, gén. à marges peu convexes (long. env. 70-90 mm. sur 12-15 mm. larg.), longuement acuminées, assez brusquement rétrécies en une base arrondie ; les feuilles inf. parfois oblongues et même subelliptiques ; les bractées, surtout les moyennes et sup., étroitement oblongues, moins brusquement rétrécies dans le bas, à sommet longuement et finement acuminé; le calice florifère, sans les dents, est de 4 j^-6 mm. long. ; fleurs rassemblées par 3-6, moins souvent 2, parfois soli- taires. — Nos éch. niçois de cette variété se rapprochent du L. virgatum L. par leur glabréité, leur apparence générale et par la forme de leurs bractées assez étroites (voy. la description du no 788 bis); elle vient à Drap, non dans les stations habituelles du L. Salicaria, mais dans quelques prés frais. Cette variété n'était connue jadis que dans la Sibérie, la Chine et le Japon, mais M. Koehne [Lythr. p. .330) nous a appris qu'elle croissait en Russie, Bul- garie et en France dans les H. -Pyrénées. En Moravie, sous la subvar. caudatuni Koehne, à bractées largement ovées-lancéolées, cordées à la base. Var. p vulgare DC. Prod. III, 83; Koehne Lythr. p. 328 = L. Sali- caria var. genui7ium Gr. Godr. Fl. Fr. I, 594 = L. Salicaria Exsicc. : 1 « Cette variété syriacum n'est rapportée ici qu'avec doute par M. Koehne. Elle rentre dans celle intermedium, d'après les originaux que j'ai vus dans l'herbier Boissier. La seule différence appréciable consiste dans le fait que les bractées sont ondulées-crispées. Si cette particularité n'est pas quelque peu monstrueuse, elle ne saurait en tous cas suffire à distinguer qu'une forme, et non une variété spéciale » J. Briquet in litt. 212 FLORE DES ALPES MARITIMES Billot Fi. Gall. et Germ. n» 1485 ! (GalL, H.-Alpes); Soc. dauph. no 3714 f (Gall., Saône-et-L.)- Juin-août. Commune dans les marais, les prés marécageux, au bord des eaux stagnantes, etc. Dans les régions littorale, jusqu'aux rives de la mer, et montagneuse, jusque dans les plaines au nord de nos Alpes. Cette variété est caractérisée par des feuilles vertes et brièvement pubes- centes ou pubérulentes, au moins sur leur face inf., des bractées toujours plus ou moins densément velues, au moins inf. et des calices plus ou moins velus. — M. Koehne sépare cette var. en 2 sous-var. : glabricaide Koehne, à tige glabre ou à peu près^ sous l'inflorescence toujours plus ou moins velue, et genuinum Gr. Godr., à tige gén. glabre dans le bas, pubescente ou nettement pubérulente au-dessous de l'inflorescence densément velue-blanchàtre. — Dans ces deux sous-var., que nous possédons chez nous, M. Koehne comprend des formes à bractées lancéolées plus ou moins atténuées à la base, et d'autres à base cordée, subovées et acuminées au sommet. Nous n'avons pas encore ren- conlré dans /3 et 7 des bractées lancéolées. La forme des feuilles varie beaucoup dans nos éch. de |3, mais celles moyennes sont rarement chez nous aussi étroi- tement et longuement lancéolées-acuminées que dans la variété précédente. Var. 7 tomeutosum DC. Prod. III, 83 = L. tomentosuni Miller Garden. Dlct. éd. 8, n» 2 (ann. 1768). Exsicc. : Reverchon pi. Andalousie no 281! = L. t077îentosum et L. gracile DC. Cat. hort. monsp. p. 123 = L. Sallcaria var. canescens Koch Syn. éd. 1, p. 247. Exsicc: Reliq. Mailleanse n°s 1105! et 1105 a! (Syria); Bornmûller Iter persico-turc^ nos 3128 ! et 3341 ! ; Sintenis Iter orient, n» 4750 ! Même époque de floraison et mêmes stations que la var. ^. Cette var. diffère de la précédente par ses feuilles mollement velues, gri- sâtres sur les deux faces, surtout inférieurement; les bractées sont velues- tomenteuses, ainsi que les calices ; la tige est gén. velue sur toute sa longueur. — Les deux var. |3 et 7 passent fréquemment l'une dans l'autre, tandis que celle a s'est montrée jusqu'ici très constante chez nous en ce qui concerne les caractères essentiels que nous avons indiqués. — La var. tomentosum est la. plus fréquente dans le bassin méditerranéen, tandis que celle vulgart ne s'y rencontre guère (Koehne in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. 283), mais dans notre dition les deux variétés paraissent être assez répandues. 9 88 bis. liytliruin virgatuin L. Sp. éd. 1, p. 447; DC. Prod^ III, 83; Koehne Lythr. p. 331; Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 701. Exsicc. : Herb. Orphanideum n» 3662! et Orphanides FI. grœca n» 1013!; Schultz herb. norm. nov. ser. n» 792! (Hung.); Pichler PI. fl. rumel. et bythin. 1874, no 117 ! LYTHRACÉES 213 Environs de Drap!* près de Nice (leg. Deleuse, 13 jun. 1872. fl., in herb. mus. Nice; 19 jun. 1872, fl. et 20 jul. 1885, fl., in herb. Burnat). Les caractères suivants permettront de distinguer nos éch. nirois du L. vir- gatum de ceux appartenant à la var. intermediiim du L. Salicaria: Feuilles plus ou moins insensiblement atténuées vers. leur base, subcunéiformes, lisses ou moins scabres sur les bords, ainsi que les bractées linéaires-lancéolées; fleurs solitaires (non g-én. 3-S) ou réunies par 2 ou 3 sur des pédoncules com- muns longs d'env. 1-2 mm. (non très courts ou nuls), avec des pédicelles longs d'env. 2-3 mm. (non gén. 1-2 mm.); calices à dents toutes courtes, peu iné- gales (non la moitié d'entre elles, subulées, env. deux fois ou davantage, plus longues (jue les autres) . — La plante est souvent plus rameuse, à rameaux plus grêles que ceux du L. Salicaria, les feuilles souvent moins grandes. Nos éch. des Alpes marit. ne diffèrent en rien de ceux que nous possédons, provenant de l'Europe orientale. — Il a été signalé des formes hybrides : L. Salicaria X virgatiim (voy. Koehne Lythr. p. 332). L'aire du L. virgaturn occupe la Sibérie, la Russie moyenne et mérid., les régions caucasiques, la Turquie d'Europe, les régions danubiennes ; plus au nord on le trouve en Galicie, Moravie, Silésie, Bohème ('?). Il manque à la France comme à l'Allemagne (sauf en Silésie, selon Garcke Deiitschl. fl. éd. 17, p. 217). Signalé en Belgique (Boiss. Fl. or. II, 738) il n'y aurait été que passagèrement introduit (voy. Crépin Manuel Fl. Belg. éd. 3, p. 118, confirmé par Th. Durand dans Koehne op. cit. p. 332 et in Prod. Fl. belge, ann. 1899, p. 506). Le L. virgaturn paraît être çà et là cultivé, en Allemagne, dans les jardins (Garcke 1. c). En Italie nous ne le voyons signalé que dans la Lom- bardie (Nym. Consp. p. 251; Cesati, Passerini et Gib. Comp. Fl. il. p. 652) aux environs de Côme (Arcang. Comp. fl. it. éd. 2, p. 556). En effet, Coraolli {Flora comense, ann. 1836, III, 247), après avoir assez bien caractérisé l'espèce, l'a signalée dans les prés humides des montagnes de Bellagio et de la vallée d'Intelvi, puis dans la vallée de Malenco (Valteline). M. le prof. Briosi a eu l'obli- geance de nous communiquer les L. virgaturn de l'herbier Comolli, conservé à Pavie. Une feuille de cette collection renferme trois ex. du Lythrum dont il s'agit, annotés: « prati umidi délie valle Inteivi ». Deux autres feuilles con- tiennent des éch. avec indication de localité illisible (Garovaglio leg.) ou sans nom de collecteur ni de localité. — Bertoloni [Fl. it. V, ann. 1842, et Suppl. 1842-1854) n"a pas fait mention du L. virgatumK J.-B. Barla nous a envoyé le Lythrum virgaturn sous le nom de L. Salicaria var. Nous ne sommes pas parvenu jusqu'ici à le retrouver aux env. de Drap. M. Deleuse a oublié où il l'avait récolté à deux dates assez éloignées, mais avec lui nous avons retrouvé une localité où croît en abondance le L. Salicaria var. intermedium. — Nous avons en conséquence hésité à admettre le L. virgaturn pour notre Flore, car l'extrémité occidentale de son aire reste encore très éloi- gnée de notre dition. Il est pourtant incontestable qu'il a été récolté près de * Cesati (voy. Bull. herb. Boiss. 1899, p. 849) a accusé Comolh' d'avoir décrit des plantes qu'il n'avait jamais vues. Le silence qu'a gardé Bertoloni concernant la présence du L. virgaturn en Italie aurait-il pour cause des doutes au sujet des découvertes de ComoUi? 214 FLORE DES ALPES MARITIMES Drap et improbable qu'il y soit échappé de cultures ; de plus, sa présence dans ce district n'est g-uère plus anormale que celle de la remarquable variété inter- mediam du Z. Salicaria. TAMARIGAGÉES TAMARIX Linné (emend. Desvaux) «»9. T. africaua Poiret Voyage Barb. Il, 139 (ann. 1789); Desf. FI. ail. 1, 269 (an VIII, ann. 1799-1800) ; Avé-Lall. De pi. Ital. bor. p. 11; Bert. FI. it. III, 496; Gr. Godr. FI. Fr. I, 601; Ard. FI. alp. mar. p. 75; Pari. FI. it. V, 560; Mathieu FI. foresl. éd. Fliche p. 24 = Tamariscus gallicus Ail. FI. ped. n° 1597 (excl. synon.) = Tamarix gallica Badaro in Moretti Bot. ital. ann. 1826, p. 42; non L. = T. africana, ligustica de Not. Rep. p. 149. Mi-avrii-fin mai (nos éch.). Rivages de la mer, sables maritimes; répandu çà et là, d'une extrémité à l'autre de notre dition, depuis Albenga (Badaro 1. c.) jusqu'aux env. de Fréjus (Perr. Cat. p. 80). — Nous ne l'avons guère vu en dehors du littoral, tandis que le T. gallica remonte souvent dans les vallées, le long des cours d'eau. M. Bicknell {FI. Bordigh. p. d05) a vu le T. africana le long du Rio Vallecrosia jusqu'à San Biagio (env. 4 km. de la mer). Il se trouve dans l'herbier Thuret, du lit du Secco près de Tourrette (leg. 6 mai 1862); il s'agit sans doute de Tourette, situé entre Drap et Ghàteauneuf (env. 10 km. de la mer. De Notaris (1. c.) a vu dans le Tamarix ligurien, une forme qu'il suppose être différente de celle qu'il a comparée, venant de la Sardaig-ne et de l'Afrique sept, et qu'il distingue par : u racemis minus crassis et multo longioribus, cylin- draceis, bipollicaribus, longius pedunculatis, nec unquam sessilibus, nec ovatis, floribus quidquam minoribus nec dense confertis, ramis ut plurimum graci- lioribus ». En comparant nos diverses provenances européennes de l'espèce, nous avons trouvé ces caractères extrêmement variables. La longueur des grappes varie beaucoup (20 à 25 mm. jusqu'à 60) de même que celle des pédon- cules (subsessiles ou d'env. 3 à 15 mm.). Les fleurs ne sont pas non plus de dimensions bien constantes. Comparez par ex. : Cesati, Caruel et Savi pi. Ital. bor. no 725!; Mabille Herb. corsicum no379!; Huter, Porta et Rigo Iter hisp. III, no 37 ! ; Loscos Séries fl. arag. cent. 2, no 20 ! ; Schultz Herb. norm. nov. ser. ni 2739! (Sicilia). — Les anciens auteurs, notamment Allioni, Garidel, Gérard, jusqu'à Poiret et Desfontaines, ne distinguaient pas cette espèce de la suivante. LYTHRACÉES 215 Le T. gallica L. Sp. éd. 1, p. 270, vient en Provence dans le dép. du Var à Fréjus, près de nos limites occid., d'après Perreymond {Cat. p. 40) qui distin- guait bien les T. a/ricana et gallica) et ailleurs, dans les dép. des B.-du-Rhône et de Vaucluse, jusque dans la Drôrae mérid. ; plus à l'est encore, dans l'Hérault (Magnier fl. sel. exsicc. no 2997!), l'Aude (Magnier id. no 2997 bis!), les Pyrénées-Or. (Billot Fl. Gall. et Germ. no 1874 !), — Cette espèce a été indiquée aux environs de Nice (Risso Fl. Nice p. 196; Parlatore Fl. if. V, 559, etc.). M. Bicknell (Fl. Bordigh. p. 105) en a observé un grand buisson à l'est de San Remo, mais n'ayant pas vu l'espèce ailleurs, il a soupçonné ce pied d'être échappé d'un jardin. M. Gentile {Fiante fnr est. Porto Manrizio p. 42) l'indique comme fréquente sur le littoral, mais sans doute par confusion avec le T. afri- cana. Nous ne l'avons jamais observée dans notre circonscription. De Notaris ne l'a vue, après Bertoloni [Ft. it. III, 495) qu'à Sarzana, sur les limites orient, de la Ligurie, près de la rive gauche de la Magra.Nous l'avons vue d'Albissola Marina (Cesati, Caruel et Savi exsicc. no 622!). Mais M. Penzig {Siju. fl. lig. p. 64) met en doute la présence du T. gallica en Ligurie. A l'est de la Magra cette espèce devient assez fréquente dans la Toscane (Caruel Prod. p. 245; Pari. 1. c). — En résumé, nous devons exclure cette espèce de notre Flore, bien que sa présence spontanée, à l'est comme à l'ouest de notre circonscription, ne semble pas douteuse. MYRICARIA Desvaux 990. H. gernianica Desvaux in Ann. se. nat. sér. 1, IV, 3i9; de Not. Rep. p. 149; Ard. Fl. alp. niar. p. 75. Exsicc. Bourg, pi. alp. mar. 1861, 11° 180 ! = Tamarix germanica L. Sp. éd. 1, p. 271 = Tama- riscus germanicus Scop. Fl. carn. éd. 2, I, 224 ; Ail. Fl. ped. xv° 1598 = Tamarioc davurica Willd. var. ilalica Avé-Lall. De pi. Ital. bar. p. 12 = Myricaria squamosa Rchh. Fl. exe. n° 3808; an Desvaux op. cit. p. 350? Mai-juillet, suivant l'ait. Lits des torrents et des rivières dans les régions littorale et montagneuse, jusque dans la plaine piémontaise. Bouches de la Nervia ** (Rickneil Fl. Bordigh. p. 105); lit de la Roja, où il abonde de Ventimiglia à Bevera I !**; Menton*, lit du Torrent de Carei (Ard. Cat. p. 13); lit du Paillon à l'Ariane, en amont de Nice! * (herb.ïhuret); sables du Var près de Nice !* (Gesali, Berti, in de Not. I. c. ; Durando in Bert. Fl. it. X, 482 ; herb. Thuret); la Mescla ! I * près du con- fluent du Var et de la Tinée; lits du Bouyon I*, affluent de l'Esteron (herb. Consolât) et du Riolan ! I * près de Sigale ; entre Saint-Etienne de Tinée et la part, inf, du vallon d'Ardon de Uemandolsl I*; lit du Var à Puget Théniersl!*et à Saint-Martin d'Entraunesl*(Reverchon). — Au nord delà chaîne principale de nos Alpes** : abonde le long de la Stura à Guneo ! I (Benedetti Cat. ms.) ; entre Andonno et Valdieri ville 1 ! : près d'Aisonel I 216 FLORE DES ALPES MARITIMES MYRTAGÉES MYRTUS «91. un. eoinniunis L. Sp. éd. 1, p. 471; Ail. FI. pecl. no 1791; de Not. Rep. p. 143: Ard. FI. alp. niar. p. 134; Mathieu FI. forest, éd. Fliche p. 187. Juin-juillet. Très répandu dans les bois, garigues, friches, de la région littorale, parfois jusqu'à env. 800 m. s. m. — Une forme micro- phylle peu commune : au mont Alban près Nice * (Bellardi ap. Ail. 1. c), cap d'Antibes!* (herb. Thuret, leg. 22 nov. 1866), entre Mougins et Vallauris * (Constant in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLXXYI). Ces variations microphylles ont été sisfnalées déjà par Bauhin, Linné, Garidel {Hist. pi. Prov. p. 323, pi. 71). — Les feuilles, au lieu d'être opposées, sont parfois ternées (Germain in Bull. soc. bot. Fr. 18.57^ p. 622; Bert. Ff. il, V^ 119; Bicknell FI. Bordigh. p. 103). GUGUBBITACEES BRYONIA Linné ^ 9»«. B. dioica Jacq. FI. austr. II, 59; de Not. Rep. p. 148; Rchb. le. fl. germ. et helv. XIX, 123, tab. 260 ; Ard. FI. alp. mar. p. 173; Gogniaux ap. DG. Monogr. Phanérog. III, 470 = B. alba L. Sp. éd. 1, p. 1012 et éd. 2, p. 1438, p. p. ; Gouan HbrH. monsp. p. 498 ; Ail. Fl. ped. n°455; non Jacq. 1. c, nec Willd. Sp. IV, 621, nec Gogniaux 1. c. Mai-juillet, suivant l'ait. Haies et broussailles. Çà et là dans notre région montagneuse, mais pas partout (par ex. Ricca Cat. Diano e Cerro^ ne l'a pas vu dans sa dition) et dans les plaines au nord de nos Alpes ; parfois dans la région littorale. Fréquent autour de Mondovi** (Ing. Cat. p. 21) et de Cuneo** (Benedetti Cat. ms.); vers ISoO m. s. m. dans la vallée inf. délia MerisI !**, des Alpes de Valdieri. — Environs de Pigna et de Bajardo dans le bassin de la Nervia** (Bicknell FL Bordigh. p. 103); au-dessus de Menton* (Ard. Fl. 1. c); en amont de Tende! !-, route du col deT.: Saint-DalmasdeTende-(Hartzenin Huet Cat. Prov. p. 56) ; vallée de la Minière de T. ! ! — ; Nice*, bois du Var CUGURBITACÉKS 217 <Ârd. FI. 1. c. et Cat. Menton p. 14); le Bar* et Grasse* (Ard. FI. 1. c); versants sud du mont Cheiron*, jusque vers 1500 m. s, m. (J. Briquet notes voy. ms.); forêts de rEsterel!*(herb.Thuret, leg. 22 apr. 1862); Villeneuve d'Entraunes! ! *, fréquent. ECBALLIUM A. Richard 993. E. Elateriuin A. Rich. in Dict. class. Eist. nat. VI, p. 19; Ard. FI. alp. viar. p. 173; Cogniaux ap. DC. Monogr. phanérog. III, 468 = Momordica Elatevium L. Sp. éd. 1, p. 1010; Ail. FI. ped. n" 454 = Ecballium officinarmii Richard ex M. J.Roemer Syn.{a.s,c.2, Peponif. (sec. Index Keic); de Not. Rep. p. 144. Mai à sept. Assez commun au bord des chemins, dans les lieux incultes, sur les décombres, etc., de la région littorale, surtout près du rivage. Çà et là on le trouve dans la région montagneuse sublittorale, par ex. à Cabris et Montauroux à l'ouest de Grasse! I*. II pourrait se rencontrer au nord de nos Alpes, dans les plaines piémontaises de notre dition, car Allioni (1. c.) l'a indiqué dans le Montferrat, au nord- est de nos limites sept. -orient.; plus au nord encore il vient sur le territoire de Novare (Biroli FI. acon. II, 127). PORTULACACÉES PORTULACA Linné 994. P. Oleracea L. Sp. éd. 1, p. 445; AU. FI. ped. n" 1678; DG. Prod. 111,353; de Not. Rep. p. 150; Ard. FI. alp. mar. p. 140; A. DC. Ovig. pi. cuit. p. 69. Mai et tout l'été. Très répandu dans les cultures, les chemins, les décombres, les allées de jardins, parfois les rues des villes, etc., dans la région littorale et la plaine au nord de nos Alpes. Nous ne l'avons pas observé dans notre région montagneuse mérid. La variété saliva DC. Prod. 1. c. (^ P. saliva Haworth Mise. nat. et Syn. pi. suce; Koch Sijn. éd. 2, p. 278), parfois cultivée dans les jardins d'où elle s'échappe, a la tig-e plus robuste, dressée, à rameaux ditt'us ascendants (non couchés et appliqués sur le sol), les feuilles plus grandes, plus larg-ement obovées, très succulentes, les divisions calicinales à dos caréné-ailé, plutôt que obtusément caréné. — A. de CandoUe (1. c), traitant du Pourpier, l'une des plantes pota- 218 FLORE DES ALPES MARITIMES g-ères les plus répandues dans l'ancien monde depuis des temps très reculés, conclut qu'il est originaire de toute la région qui s'étend de l'Himalaya occid. à la Russie mérid. et la Grèce. MONTIA Linné tt «95, M. foutaua L. Sp. éd. 1, p. 87; Ail. FI. ped. n° 290; Willd. Sp. I, 487, DG. Prod. III, 362; Bert. FI. it. I, 830; Koch Syn. éd. 2, p. 278; de Not. Rep. p. 150; Cosson et Germ. FI. Paris éd. 2, p. 190; Royer FI. Côte-d'Or I, 143. Yar. « minor DG. 1. c ; Koch 1. c ; Cosson et Germ. 1. c. = M. aqua- tica mijiov Micheli Nov. pi. gen. (ann. 1729), p. 18, lab. 13, fig. 2 (sec. DG. 1. c.) = M. minor Gmelin FI. bad. I, 301 (ann. 1805); Koch op. cit. p. 445; Gr. Godr. FI. Fr. I, 606. Exsicc : Billot FI. Gall. et Germ. no 1-30 f (GalL, Aisne); Soc. dauph. n° 781 ! (Gall., Isère) = -V. fontana jS erecta Pers. Syn. I, 111 (ann. 1805). Var. p rivularis Cosson et Germ. I. c. = M. aquatica major Micheli op. cit. fig. 1 = M. fontana P Willd. 1. c. = M. fontana var. major DC. 1. c.; Koch I. c. = -1/. rivularis Graelin op. cit. p. 302 (ann. 1805); Koch op. cit. p. 445 ; Gr. Godr. 1. c ; Exsicc : Bourgeau pi. Esp. ann. 1851, no 12 ! suppl. (Sierra Nevada); Magnier PL Gall. sept, et Belg. n» 279! (Belg.); Soc. dauph. i\° 1205 (Gall., Gironde), nos éch. sans fruits mûrs = M. fontana « repens Pers. 1. c. (ann. 1805). Avril-juillet, suivant l'ait. La var. a au bord des ruisseaux et des sources, lieux humides, sables, etc. : Vallon moyen du Rio Armella ! ! ** près d'Ormea ; montée de Ghioraira au Pizzo d'Ormea ! 1 ** ; près de San Bartolommeo ! ! ** de la vallée de Pesio ; l'Esterel * (Shuttl. in Huet Cat. Prov. p. 56), dans les mares de la rivière du Grenouiller!!* près d'Agay, non loin du Gratadis (leg. 16 mai. 187o). — Formes douteuses entre les var. « et |3, ou indéterminables par suite de l'état des éch. : Vallon deirinferno!!** près de Garessio: lieux humides entre San Bernardo sur Bajardo et le mont Geppo! ** (Bicknell leg. mai. 1893; Bicknell FI. Bordigh. p. 106). — Localités indiquées par les auteurs sous le nom de M. fontana L., sans mention de variétés: Alpes voi- sines d'Albenga** (Traverse a p. de Not. Rep. p. loO); environs de Garessio** (Molineri ap. Allioni FI. ped. n» 290: env. de Frabosa** (herb. Strafforello selon Cl. Bicknell in litt.): l'Esterel* (Perr. Cat. Fréjus p. 55). PORTULACACÉES 219 Partageant l'avis des auteurs que nous avons cités pour le M. fontana, nous envisageons les M. minor et rivnlaris comme deux variétés. M. Royer (1. c.) qui paraît avoir bien étudié ce groupe, semble même ne voir ici que deux formes stationnelles. Voici les caractères que les auteurs leur attribuent et qui se vérifient souvent, entre autres sur les numéros des exsicc. que nous avons cités : M. minor: Plante de 3-12 cm., gén. émergée, bisannuelle, à tiges éri- gées ou arquées-ascendantes, d'un vert jaunâtre, fleurs en grappes souvent terminales, graines gén. très nettement tuberculeuses. M. rioularis : Plante de 10-30 cm., ord. immergée, pérennante, à tiges grêles, molles, couchées-radi- cantes à la base, d'un vert plus franc, fleurs en grappes paraissant plus souvent latérales par la présence d'un rameau axillaire qui prolonge la tige ; graines chagrinées ou moins nettement tuberculeuses. Le mode de végétation, dit M. Royer, est le même dans les deux « espèces », on a toujours des tiges radicantes aux points les plus divers des mérithalles; il n'y a rien de changé dans le M. rivnlaris que la longueur des tiges. « Aussi voit-on dans une même station ce dernier passer insensiblement au M. minor, à mesure que la plante, s'élevant sur le talus des fossés, atteint les points exposés à l'assèchement. Le M.fontana,k l'exemple de beaucoup d'Epilobium, du Senecio Jacobsea, etc., modifie sa durée au gré des stations. Quant à la différence tirée des graines... souvent le même individu possède à la fois les deux sortes de graines ou encore des graines à surface indécise » Royer 1. c. Très variable se présente également la caractéristique indiquée pour les grappes, tantôt latérales, tantôt terminales; plusieurs auteurs, par ex. Koch et Cosson, qui étaient pourtant d'excellents observateurs, n'en ont fait nulle mention lors- qu'ils ont comparé les deux Montia dans leurs descriptions. PARONYGHIAGÉES ^ POLYCARPON Linné «96. P. tetrapliylliiiii L. Sp. éd. 2, p. 131 ; Ail. Fl.ped. no 1698; de Not. Tvejj. p. 152 ; Ard. Fl. alp. mar. p. 71 = Lahaya polycarpoides Badaro in Moretti Bot. ilal. ann. 1826, p. 42 (excl. syn.); non Roemer et Schult. Syst. veg. ann. 1819 (= Polycarpon peploides DC). Fin avril à juillet. Lieux caillouteux et sablonneux, sur les chemins et parfois les rues des lieux habités; très répandu dans notre région littorale, près des côtes. Il vient dans le Piémont (Allioni, Re, Biroli, etc.) et probablement dans les parties méridionales que comprend notre 1 La famille des Paronychiées St-Hil., admise par Grenier et Godron Fl. Fr. I, 607, ouvrage dont nous suivons l'ordre, est considérée aujourd'hui par Engler (Naturl. Pflan- %enfam. III Teil, 1 Abteil. b, p. 85-92) comme faisant partie de la famille des Caryophyl- lacées, tribus des Polycarpées, Spergulées, Paronychiées et Scléranthées. — Bâillon {Hist. pi. IX) est arrivé à une distribution analogue, mais il range le genre Telepliiunt dans les Porlulacacées. 220 FLORE DES ALPES MARITIMES dition. Selon M. Ingegnatti (Cat. Mond. p. 57) il se trouve à Vicoforle- Mondovi, et suivant Benedetti (Cat. ms.) à Guneo. — Une forme à feuilles toutes opposées (P. tetraphyllum var. diphyllmn DC. Pj^od. III, 376= P. diphyllum Cavan. le. pi. Hisp. II, 40, tab. 151) que Badaro envoya de Laiguelia** à Bertoloni {FI. it. I, 835) a été observée par nous entre Trayas etAgay*, mais passant, sur divers échantillons, aux formes les plus répandues à feuilles gén. verticillées par 4. Polycarpon alsinlfoliniii^ DC. Prod.Ul, 376; Bert. F/, it. I, 836; Moris FI. sard. Il, 107; Giiss. Si/n. JI. sic. I, 166. Exsicc. : Huet du Pav. pi. sicul. !, aon. 18o5, sans no; Todaro FI. sicul. n» 1073! D'après les auteurs cilés, il s'agit ici d'une espèce sicilienne, et probablement sarde, distinguée par Boccone [Icon. pi. Sicil. etc. p. 71, tab. 38, fig. 4) puis par Bivona (sub : Hagea alsinifolia) cette plante doit différer de la précédente par ses tiges plus courtes, couchées, ses feuilles souvent opposées, subellip- tiques, charnues, ses stipules et bractées plus larges, ses fleurs plus grandes, à cynies plus denses. En ce qui concerne d'autres caractères tels que la forme des pétales et le nombre des étamines, ils sont sans grande valeur. Nous avons vu dans le P. tetraphijllnm les pétales tantôt entiers, tantôt émargincs ou subcrénelés au sommet. Le nombre des étamines varie dans les P. tetraphyllum et alsinifolium, ainsi que l'a fort bien vu Moris (1. c). — Le/*, alsinifoliiim, signalé sur un grand nombre de points du littoral méditerranéen, a été souvent envisagé comme une variété (par ex. Gr. Godr. FI. Fr. I, 607; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 160; etc.). Boissier [FI. or. I, 736) s'est demandé avec raison s'il ne serait pas une simple forme maritime du P. tetraphyllum. Il est certain que si l'on examine un ^rand nombre de provenances européennes, souvent faussement attribuées dans les herbiers à la forme décrite par les auteurs sici- liens^ il est bien difficile d'attribuer à cette dernière un autre rang que celui de variété du polymorphe P. tetraphyllum. Si nous sommes entré dans quelques détails sur le P. alsinifolium, c'est parceque Badaro (in Moretti Bot. ital. 1826, p. 43, sub: Lahaya alsinifolia Rœm. et Sch. Syst. veg.) dont la description est très insuffisante-, l'a signalé à Laiguelia ** (près d'Alassio) d'où Bertoloni l'a reçu de lui (ainsi que la var. diphyllum du P. tetrapliyllum) et l'a identifié avec des éch. siciliens envoyés par Gussone. On pourra donc rechercher dans notre dition la plante de Boccone. Ajoutons que de Notaris, qui a vu des spécimens de Badaro, les tient pour un lusus du P. tetraphyllum (de Not. Rep. p. lo2). 1 Les auteurs cités ont écrit alsinsefolium ou alsinefoliurn. M. Saint-Lager (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. XVIIl, p. 75) a montré qu'il était correct de changer ici et dans tous les cas analogues, la lettre se par celle i. Voy. note 1, p. 193 qui précède. - Badaro a attribué au P. letraphyllum des stigmates subtrilobés et à son P. alsinifolium des stigmates globuleux. Mais Bertoloni a vu dans les éch. liguriens (de Badaro) et sici- liens, les stigmates trifides. Moris a dit: stylus in utraque trifidus. Visiani (FI. daim. III, 156) qui signale, après Koch [Syn. éd. 1, p. 1021) le P. alsinifolium en Dalmatie, attribue au P. tetraphyllum un stigmate tripartite, et à l'autre un stigmate trifide. PARONYCHIACÉES 221 TELEPHIUM Linné '% 999. T. Iinperati L. 5p. éd. 1, p. 271 ; Ail. Fl. ped. n» 1682; Gr. Godr. Fl. Fr. I, 608; Ard. Fl. alp. mav. p. 140; Cesati, Passerini ■et Gib. Comp. fl. ital. III, 631, tab. Cil. Fin mai et juin (tous nos éch. ont été récollés au mois de juillet, en fruit). Pas très rare au bord des chemins, dans les lieux caillouteux, les graviers, parfois sur les rochers, dans notre région montagneuse {surtout dans le bassin sup. du Yar) gén. entre 400 et 1200 m. env. s. m., mais seulement au sud de nos Alpes principales et à l'ouest du bassin de la Roja (inclus), nul en Ligurie, selon de Notaris Rep. « In comitatu nicœensi frequens » Allioni 1. c. — Environs de Tende! — (Saint-Robert in Ard. I. c. ; Ungern Sternb.ap. Pari, Fl. it. cont, Caruel, IX, 630, et in herb. mus. Turin), entre Saint-Dalmas de T. et la ftladonna di Fontan!! -; Saorge! - (herb. Lisa, leg, jul. 1854) ; col de Brouis- (Moggridge in Ard. 1. c); Levens* (Gras in Ard. I. c), et rochers près du confluent* de la Vésubie et du Var (L.Marcilly liste ms., leg. 10 jul. 1870; station très basse); env.d'UteIle*(Risso in Ard. l.c. ; Ant, Risso in litt,); Rimplas!* près Saint-Sauveur de Tinée (herb. Thuret); près de Malaussène ! I * ; vallon de Clans !* près Touet de Beuil (herb. Thuret, leg. 7 mai. 1863, vix flor. ; V. de Cessole Le dans, Beuil et le Mounier; ann. 1893, p. 8); la Croix!* près de Puget-Théniers (herb. Thuret); rochers de la Cluse d'Amen près Guillaumes* (L. Marcilly liste ms.); près Saint-Martin d'Entraunes I*, rochers des Clots (Reverchon in herb. Burn.); entre Saint-Martin d'Entraunes et Entraunesll*; au-dessus d'Entraunes!!*, sur le chemin du col des Champs (station la plus élevée) ; Escales d'Aiglun ! * (Goaty in herb. Thuret, et herb. Consolât); env. d'Annot* (Reverchon)? PARONYCHIA Adanson 998. P. cyinosa DG. in Lamk Encycl. méth. contin. Poiret V, 26; DG. Fl. fr. III, 402 ; Gr. Godr. Fl. Fr. I, 609 ; Ard. Fl. alp. mar. p. 139. Exsicc. : Billot Fl. Gall. et Germ. n» 1195 I (Gall., Var) ; J. Millier pi. Midi Fr. n° 213! (Gall., Var); Reliq. Mailleanœ n» 1.3! (Alp. marit.) = Jllecebric)7i cyynosum L, Sp. éd. 1, p. 206; non Smith, nec Balbis = Chxtonychia cymosa Willk, et Lge Prod. hisp. III, 155 (ann. 1874!). FLORE DES ALPES MARITIMES III 15 222 FLORE DES ALPES MARITIMES Mai-juin. Lieux sablonneux, bords des chemins, entre les Cistes et les Bruyères. Région littorale, et seulement en France, à l'est du Yar r Antibes !, colline de N. Dame, 12 mai 1860 (Reliq. Maill. cit.); dunes du golfe Jouan! (herb. Thuret; Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. GXLIX); Grasse (Gr. Godr. 1. c); entre la Napoule etThéoule!!; sables du lit du Grenouiller entre Agay et le Gratadis ! ! ; sur le chemin, entre l'e Gratadis et le plateau iMathieu ! ! Œsterel). — Cette espèce n'a pas été trouvée jusqu'ici dans l'Italie, même à l'époque où le Yar séparait l'Italie (comté de Nice) de la France (Provence), car il n'y a pas à tenir compte de Risso (FI. yice p. 200) qui la signalait à Caras(Nice), ni de Balbis dont le P. cijmom est le P. echinata. C'est donc à tort que le P. cymosa est mentionné dans les Flores italiennes récentes, par Cesati, Pass. et Gib. Comp. fl. it. p. 637, pour le comté de Nice, par M. Arcangeli Comp. éd. 2, p. 329, pour les Alpes marit. et par M. Penzig Fl. lig. syn, p. 64, pour la Ligurie. , 999. Paronycliîa eeliiuata Lamk Fl. fr. III, 232; DC Fî. fr. III, 402; Gr. Godr. Fl. Fr. 1, 609; de Net. Rep. p. 151; Ard. Fl. alp. mar. p. 139. Exsicc. : Billot Fl. Gall. et Germ. no 3381! et 3381 bisl (Gall., Yar) =: Illecebvum echi?iatum Desf. Fl. atl. I, 204; Bert. Fl. it. II, 729 = Illecehrum cymo&um Smith Fl. Grœc. Prod. I, 163; Balbi& Mise. ait. p. 12; AU. herb. sec. Moris Fl. sard. II, 102 (spec. pedem. et sardoa) ; non L. Mai-juin. Région littorale française, très rare. «In agro nicœensi,. Piccaroli ex Cesati » de Not. 1. c. ; Nice, le long du Yar (Risso ap. Balbis Mise. 1. c. ; Balbis in Bert. Fl. it. Il, 730); collines entre le Biot près- d'Antibes et Yilleneuve!* (hêrb. Thuret et herb. Monlolivo, leg. o jul. 1860) ; Antibes, la Garoupe!* (herb. Thuret, leg. 24 jun. 1860): parmi les Cistes à Cannes* (Hanry Cat. Var p. 229); la Napoule (Moggr. iii lilt. ann. 1873) et Trayas! ! * (8 mai 1879). — Gérard (Fl. galle, prov. p. 337, n» 3) n'avait vu cette espèce en Provence qu'à Saint-Tropez (dép. du Var orient.); sa description, comme les synonymes de Tilli {Cat. Iiort. Pis.) et de Boccone (7c. pi. Sicil., etc. fig. III, tab. 20), se rapportent bien au P. echinata. Plus tard, Perreymond (Cat. Fréju^ p. 61) a signalé l'espèce à Saint- Raphaël et à Fréjus, non loin de nos- limites occid. Paronjchia argontea Lamk Fl . fr. III, 230; DC. Fl. fr. 111, 404; Gr. Godr. Fl. Fr. I, 610; de Not. Rep. p. loi. Exsicc. Bihot Fl. Gall. et Germ. PARONYCHIACÉES 223 no 557! (Gall., Pyr.-Or.); Soc. dauph. no 3306! (Gall., Pyr.-Or.); Schuitz herb. norm. nov. ser. no 1772! (Gall., Yar) = Illecebrum Paroiiijchia L. Sp. éd. 1, p. 206 ; Bcrt. FI. it. II, 731; non AH. Nous n'avons pas vu d'éch. de cette espèce, provenant de notre dition ; elle y a été indiquée par Bertoloni (1. c), d'après des spécimens envoyés par Colla « ex oris nicaeensibus ». Badaro (in Moretti Dot. ital. 1826, p. 43), puis de Notaris (1. c.) ont dit du P. argentea : « in arenosis maritirais Lio-uriae occid. frequens, subinde in apricis collinis secus litora». La présence de l'es- pèce entre nos limites n'aurait rien d'improbable, car elle est encore signalée en diverses localités du dép. du Var (Gr. Godr. 1. c; Roux Cat. Prov. p. 212, et Suppl. p. 675; Albert FI. Toulon et Hijères p. 40 et 53; etc.). Des éch. de Fréjus ont été publiés par J. Mùller (Exsicc. pi. Midi Fr. no 217 ! ; sub : P. ca~ pitata) ; ils appartiennent bien au P. argentea Lamk. Cette espèce diffère de la suivante (no 800) dont elle est très voisine, par un port différent, des entre-nœuds g-én. bien plus longs, des feuilles souvent plus grandes, par ses bractées plus nombreuses et plus développées, largement ovées et formant des capitules florifères bien plus grands (8-15 mm. diam. eav,), par ses calices plus longs, d'env. 2-2 yÇ mm. diam. long., sans la fine pointe qui termine la nervure médiane de leurs divisions et qui est plus longue que dans le n» 800. — Willkomm et Lange {Pi'od. hisp. III, 136) ont avancé que le P. polijgonifolia ne semble être qu'une forme alpine du P. argentea. Elles sont cependant toujours faciles à reconnaître l'une de l'autre (l'examen d'une seule suffit) et ne nous ont jamais offert d'intermédiaires, ce que constatent du reste les auteurs que nous venons de citer. '^ 800. P. polygonifolia DC.Fl. fr. III, 403 ; Gr. Godr. FI. Fr. I, 610; Ard. FI. alp. mar. p. 139. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. no 979! (Gall., Savoie); Soc. dauph. n» 782! (Gall., H.-Alpes) et 782 bis! (Gall., Isère) = Illecebrum polygonifolium Vill. FI. delph. p. 21 (ann. 1785) et Hist.pl. Dauph. II, 557, tab, XVI (ann. 1787); Bellardi App, ad fl. ped. p. 222, in vol. X Mém. Acad. se. Turin (publ. ann. 1793); Bert. FI. it. II, 730 = /. alpinum Vill. Hist. cit. I, 296, 324 et 379 (ann. 1786) = /. Paro7iychia Ail. Fl. ped. n» 2059, et herb. sec. Bert. op. cit. II, 731; non L. Juillet. Lieux stériles, graviers, sables, bords des chemins, dans la région alpine, jusqu'à au moins 2300 m. s. m. ; descend parfois jusque vers IS-l'iOO m. au nord de la chaîne principale de nos Alpes. — Col de Tende I ** (J. J. Yetter Ieg.,in herb. Burn.); descente du col del Vej del Bouc dans le vallon du M. Colomb! !**; bords du lac de Tre Colpas! — aux env. de Saint-xMarlin Vésubie (herb. Thuret, leg. 12 jul. 1865); entre les lacs Soltano et Soprano délia Sella ! I**, vallée délia Meris (Alpes de Yaldieri) ; près les bains de A'aldieri ! ! ** (Delponte in herb. 224 FLORE DES ALPES MARITIMES mus. Turin); col délia Lombardal ! -, versant de Gastiglione ; entre la vallée de Gastiglione et le col de Sistroun!!-; entre la Cima del Resdour et Donea ! ! ** et col délia Bernarda ! (herb. mus. Turin), près Yinadio; pentes nord de la Cima di M. Vaccia ! ! ** près Sambuco ; vallon de Rabuons!* près Saint-Etienne de Tinée (herb. Thuret, leg. Bornet 18 jul. 1864) et lac de Rabuons ! * (cap. Saint-Yves leg. lo aug. 1900). — Sauf la première de ces localités, toutes les autres se trouvent dans le grand massif de schistes cristallins qui existe entre les Alpes de Tende occidentales et les districts voisins de l'Enchastraye. Feuilles oblong-ues, plus long'uement atténuées à la base qu'au sommet aig-u, glabres sur les deux faces, rarement glabriuscules, mais gén. ciliolées-scabres sur leurs bords ; stipules et bractées ovées-lancéolées ou lancéolées, longuement acuminées ; divisions calicinales égales en longueur, scarieuses sur les bords, cucullées au sommet, à nervure médiane se prolongeant en un court mucron. sot. Paroiijcliîa Mapela Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1869, XIX, 307, ann. 1876, XXYI, 394 et ann. 1877, XXVII, 13 (sensu ampliore) =P. Kapela et P. sevpyllifolia Kerner in op. cit. XXYII, 16 et 17 = lUecehrum Kapela Hacquet PI. alp. carn. p. 8 (ann. 1782), sensu ampl. = Illecebru7n serpyllifolium var. a et p Bert. FI. it. II, 735 = Paronychia capitata var. « et ^ Koch Syn. éd. 2, p. 280; Gr. Godr. FI. Fr. l, 610; non Lamk FI. fr. Depuis la publication d'A. P. de Candolle dans V Encyclopédie, en 1804, on a presque toujours considéré Ylllecebram capitatiim de Linné comme étant la plante que Hacquet avait nommée, en 1782, /. Kapela, et Villars, en 1801, /. liigdunense. De Candolle avait donné un nom nouveau [P. uivea) au vrai P. capitata (/. capitatnm L.) ci-après décrit (n» 802). Kerner a montré (in Oesterr. bot. Zeitschr. XXVI, 394-.399) que cette interprétation était erronée. La description de Linné se base en effet sur une plante commune aux environs de Montpellier et de Narbonne (région dans laquelle nos deux variétés du P. Kapela ne se rencontrent pas) signalée par Sauvages, Tournefort et Alagnol, figurée par Lobel, et qui n'est autre que le P. nivea DC. Avant Kerner, Boissier {Voy. bot. Esp. ann. 1839-45, p. 220) était arrivé à la même conclusion. — — Nous n'avons pas hésité à réunir les /. Kapjela Hacquet et P. serpyllifolia DC. Le premier ayant été le plus anciennement distingué, sa dénomination spécifique doit être conservée au groupe par droit de priorité (art. o5 des Lois nomencl.). Var. a Kapela = Illecebruni Kapela Hacquet 1. c. = J. lugdunense ViU. in Schrad. /owrw. f. Botan. vol. Vpro anno 1801, p. 412, ann. 1803, = Paronychia capitata DC. in Lamk Encycl. méth. cent. Poiret Y, 25 (ann. 1804); DC. Prod. III, 371; non Lamk FI. fr. Exsicc. : Rchb. FI. PARONYCHIACEES 225 germ. no 656! ; Huter ann. 1867 (Daim., Caltaro)! = P. capitata a Koch Syn. éd. 2, p. 280; Gr. Godr. FL Fr. I. 610 = Illecebrum serpijlUfo- Uum ,3 Bert. FI. it. II, 735 = Paronychia serpyllifolia var. /3 Kapela Griseb. Spicil. FI. rum. et byth. I, 215 = P. serpyllitolia Exsicc. : Pichler ann. 1868 (Monténégro) et 1881 (Hung., Fiume); Huter, Porta et R. Iter kisp. ann. 1891, n»290!; non DC. = P. Kapela Kerner 1. c. Exsicc. : FL austro-hung. n" 61 ! ; Baldacci Iter albanicum 1894, n° 10! Cette variété manque dans notre dition. Des spécimens récoltés au- dessus de Beuil!* (4 août 1876), sur le chemin du mont Mounier, s'en rapprochent seuls, sans être typiques. Var. /3 serpyllifolia = Illecebriim serpyllifolium Ghaix in Villars Hist. pi. Bauph. I, 323 et II, 558 (ann. 1787) = Illecebrum capitatum Ail. FI. pecl. no 2060 et herb. sec. Bert. FI. it. 1. c; non L. =: Paro- nychia serpyllifolia DG. in Lanik Encycl. méth. cont. Poiret V, 24 (ann. 1804); DG. Prod. III, 371; de Not. Rep. p. 151; Ard. FI. alp. mar. p. 140; Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1877, p. lO.Exsicc. : Will- komm Iter hisp. secund. no 295! ; Soc. dauph. no 380! (Gall., Isère) et 386 bis! (Gall., Savoie) = P. capitata jS serpyllifolia Koch Syn. 1. c. ; Gr. Godr. FI. Fr. 1. c. = Illecebrum serpyllifolium a Bert. FI. it. 1. c. Juin-juillet. Lieux stériles, graviers, lit des rivières, parfois sur les rochers, dans la région alpine, jusqu'à env. 2-^00 m. (m. Mounier), et celle montagneuse voisine d'où il descend parfois le long des cours d'eau jusque vers 800 et même 300 m. — Plus répandue chez nous que le P. polygonifolia, cette var. n'a pas encore été observée dans les terrains primitifs qui s'étendent entre les mont, voisines du Clapier et celles rapprochées de l'Enchastraye. — Viozene ** (Sassi in Bert. op. cit. p. 7.36) et Carnino** (herb. Lisa sec. Ard. 1. c), dans le bassin sup. du Tanaro; Monta (?) aux env. de San Remo** (Panizzi in Bert. op. cit. X, 476) ; bassin de la Nervia : massif des monts Toraggio (jusque vers son sommet), Grai! ! ** et Rocce Forquin**(Bicknell F/. Bordigh. p. 106); Cima Pertega il** ; Alpes de la Briga - (Giusta in Colla Herb. ped, n, 472) ; lit du torrent près de la Briga ! - (Bicknell leg.) ; col de Tende** (Rchb. fil., sec. Celak. in Oesterr. bot. Zeitschr. 1876, p. 402) et mont, voisines I !— (Lisa leg. aug. 1843, in herb. mus. Turin); mont Corto, rocs de Lamentarghef- au sud du col de Tende (E. Fer- rari in herb. Burn.); rochers près du mont Urno!!-; mont Ciagiole!- (Ungern Sternb., in herb. mus. Turin); sommités du mont Yialll* 226 FLORE DES ALPES MARITIMES sur Malaussène ; mont Lauvet d'Ilonse! I*; Robion * (herb. Slire, in herb. mus. Turin); mont Mounier!* (cap. Saint-Yves leg. jul. 1898); bords de la ïinée entre Isola et Saint-Sauveur!!*; entre Touet de Beuil et Villars ! !*, graviers d'un torrent; Touet de Beuil!* (herb. Thuret, leg. 7 mai. 1862; cap. Saint-Yves leg. 28 jun. 1899) et partie Sup. du vallon de Cians!! *; Puget-Théniers! ! *; col entre la Croix et Amen ! ! * près de Guillaumes (herb. Thuret 10 juill. 1864 ; herb. Burn. 26 juill. 1877); friches à Amen *(L. Marcilly Cat. ms.); Cime de Barrot ! ! * entre les vallées de Cians et du Yar sup. ; Yilleneuve ! * (G. Yldal leg.) et Saint- Martin d'Entraunes !* (Reverchon leg.); vers 1500 m., sous les Aiguilles de Pelens ! ! * ; lit du torrent près d'Aurent ! ! *. — Au nord de la chaîne principale de nos Alpes: rochers entre Perrière et Berze- sio ! ! **, et dans le vallon de Ferrière ! !** Cette variété, dont l'aire européenne difFère de celle de la var. précédente, se reconnaît à ses tig'es très ramifiées, allong-ées, les rameaux florifères longs de 1-1 J4' cm., plus courts que les rameaux stériles, à ses feuilles elliptiques- oblong-ues, elliptiques ou elliptiques-arrondies , ou encore subovées, à ses calices d'env. 1 j4-2 mm. long-. — La var. a possède des tiges moins rami- fiées, des rameaux florifères longs de 1 j^-3 cm., aussi longs ou plus longs que les rameaux stériles, des feuilles gén. ohlongues, leur longueur dépassant ou égalant deux fois leur largeur, et des calices d'env. 2 y^ mm. long. — Les caractères que nous venons d'indiquer, en les empruntant à Kerner, sont loin d'être faciles à saisir, dans de nombreux cas. Il existe entre « et |3 de fréquents intermédiaires. Le P. Kapeld (nos var. « et S) possède des bractées très larges, suborbicu- laires ou largement obovées, des feuilles glabres ou pubescentes sur le limbe nettement cilié, et des calices à divisions égales en longueur, non ou à peine scarieuses sur leurs bords, non cucullées et mutiques. t 80«. Parouycliia eapitata Lamk FI. fr. III, 229 (ann. 1778); Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. XXYII, 21 ; non DG. nec auct. fera omn. Exsicc. : Heldreich Herb. grsec. norm. n» 929 ! = Illecebriun capitaturn L. Sp. éd. 1, p. 207 ; non Ali. = Paronychia nivea DG. in 'L2iVakEncycl. méth. cent. Poiret V, 25 (ann. 1804); DG. Pi'od. III, 371; de Net. Eep. p. 151; Gr. Godr. FI. Fr. I, 611; J. B. Verlot in Bull. soc. daux>h. p. 216. Exsicc. : Bourgeau pi. Esp. 1851, n» 1341!; Soc. dauph. no 1Ç27 ! (Algeria); Schultz herb. norm. nov. ser. no 1976! (Gall., Hérault) = Ille- cehrxnn niveam Pers. Syn. I, 261 ; Bert. FI. it. II, 734 ^ Paronychia argentea Magnier fl. sel. exsicc. n° 1945 ! (GalL, Aude); non Lamk. Avril-juin. Lieux sablonneux, bords des torrents, friches. Dans la région littorale voisine de la mer, seulement dans la partie italienne PARONYCHIACÉES 227 'de notre dition, entre Albenga et Ventimiglia. Env. d'Albenga, sables maritimes (de Not. 1. c.) du côtd de Cerialel (de Nanteuil leg.) et au bord de la Genta près de Lecal!; entre Albenga et Alassio! ! ; près d'Alassio (Sassi ex herb. Vivianii), au cap S^ Croce! ! et sur le chemin ■de Moglia!!; champs voisins de la rive droite de l'Impero, près d'Oneglia ! ! ; env. de Diano, assez commun dans les sables des torrents (Ricca Cat. Diano e Cervo p. 27); Cap de Bordighera, selon Bicknell FI. Bordigh. p. 106 (mais non fréquent dans les sables maritimes de celte localité, ainsi que l'a dit de Notaris); San Giacomo!! chapelle (267 m. s. m.) au nord-est de Ventimiglia (Bicknell 1. c). Feuilles oblong'ues-linéaires plus ou moins également atténuées aux deux extrémités, ciliées, et à limbe gén. pubescent sur les deux faces ; bractées comme dans le précédent; calice de 4-ri mm. de longueur, à divisions très inégales en long., non scarieuses sur leurs bords, mutiques, non cucullées au •sommet, dressées, à extrémité plus ou moins recourbée en dehors à l'époque .de la maturité des fruits (non plus ou moins recourbée en dedans comme dans les deux espèces précédentes). P. arahica DC. Cat. hovt. momp. p. 130 (ann. 1813): de Not. /îe/j. p. 484 •=: lUecebi'iun arabicum L. Mant. I, 51 (1767) et herb. sec. Schinz (in Oesterr. bot. Zeitschv. 1889, p. 324) = /. longisetnm Bert. FI. if. II, 733 (ann. 1835); Zumaglini FI. ped. I, 304 (ann. 1840); Ard. in Bull. soc. bot. Fr. VII, 1860, p. 318. Bertoloni (1. c.) a reçu cette plante de Moris «. ex maritimis nicaeensibus » seule localité italienne indiquée par l'auteur du Flora italica. — M. Ascherson il fait une longue étude de l'histoire et de la synonymie de cette espèce, étran- gère à l'Europe (in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1889, p. 297-301 et 324-326). Il s'ag-it évidemment ici d'une introduction momentanée due au commerce ma- ritime, car cette espèce n'a plus été retrouvée dans notre dition. Illecebrum verticillatam L. Sp. éd. 1, p. 206; Bert. FI. if. II, 728 et V, 614; Gr. Godr. FI. Fr. I, 611. Indiqué dans les champs de Vicofortc-Moline (sic) aux env. de Mondovi (Ing-egnatti Caf. p. 43) sa présence n'y serait pas impos- sible. Cette espèce a été signalée dans la Lombardie par Biroli [FI. acon. \, 83), et dans le Piémont (Zumaglini FI. ped. I, 304); elle n'est pas très rare dans la Toscane (Bert. /'/. if. Y, 614; Caruel Prod. p. 96). En France, elle vient dans quelques dép. du midi, par ex. le Gard (Pouzolz FI. Gard I, 368) et l'Hérault •(Loret FI. Motif p. éd. 2, p. 182). Mais nous ne l'avons nulle part vue men- tionnée dans les Flores liguriennes et celles provençales. 228 FLORE DES ALPES MARITIMES HERNIARIA Linné i 803. Heruiaria glahra L. Sp. éd. 1, p. 218; Ail. FI. ped. n" 2056; Bert. FI. it. III, 18; de Not. Rep. p. 150; Gr. Godr. FI. Fr. I, OU; Ard. FI. alp. mar. p. 139; Clos in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 192; Will. - Rev. p. 563=: H. fruticosa Balbis Mise. bot. 1, 16; non L. Atnoenit., nec Desf., nec Gussone. Mai-juillet (nos éch.). Lieux sablonneux, bords des champs et des chemins, parfois les murs et les rochers, dans les régions monta- gneuse et alpine (jusqu'à env. 2000 m. s. m.). Dans la plaine au nord de nos Alpes. — Leca! !** près d'Albenga (notre seule localité littorale); env. de Garessio** : sommet du col de San Bernardo! !, près du village de Mindino! !, vallée deU'Inferno! !, et entre Garessio et Trappa ! ! ; col délia Madonna délia Neve ! ! ** entre Viola et Pamparato: env. de Moo- dovi, près Narzole (?), selon Ingegnatti Cat. p. 40 ; Cuneoîf**; entrée sud du tunnel routier du col de Tende! !-; col du Tanarello**(herb. Stire, selon Ard. I. c); vallon du Riosecco près la BrigaM-; Gra- gnile ! ! - près Saint-Dalmas de Tende ; San Giovanni dei Prati au nord du Mont Ceppo**, et assez rare dans le bassin de la Nervia** (Bicknell FI. Bordigh. p. 106); rare à Menton* (Ard. Cat. p. 14); Cime de Rocca Seira !! *, entre Lucéram et Utelle; champs dans la vallée de l'Este- ron ! I *, fréquent : Berthemont !* (herb. Consolât); S* Martin Vésubie!* (herb. Thuret) : rochers sur Saint-Sauveur de Tinée!!*; entre Saint- Sauveur de T. et Robion ! ! * ; env. de Beuil *, à la Tête de Giarons ! ! et la Cime de Raton ! ! ; Cime du Barrot!!*, entre les vallées de Clans et du Yar; entre Démonte et Aisone, bords de la Stura !!**; vallée de S^ Anna de Yinadio ! ** (herb. mus. Turin); près les bains de Yinadio! !** ; Saint-Etienne de Tinée ! * (herb. Thuret) et de là à Yens! !* ; près de Séranon! ! *; Fugeret près d'Annot ! * (Derbez in herb. Burn.). Nos éch. appartiennent à la var. genniiia Willk. et Lge Prod. hisp. III, 152; Will. op. cit. p. n64. Les tig-es, les feuilles et les calices sont glabres, cepen- dant certains éch., rares (par ex. : entre Trappa et Garessio, et à Cuneo) pré- sentent quelques poils sur leurs rameaux et sur les bords des feuilles, se rap- prochant par là de la var. ciliatd Will. 1. c. {H. ciliata Babinçt. in Trans. Linn. Soc. 1837). ' Auctore John Briquet. 2 Voy. Fréd. N. Williams A systematlc révision of tite genus Herniaria (in Bull. Herb. Boissier vol. IV, 556-570 (ann. 1896); nous citerons: Will. Rev. p. [PAROMYCHIACÉES 220 804. H. Iiirsuta L. Sj). éd. 1, p. 218 (sensu ampliore); Ail. FL ped. n° 2057 et Aiict. ad fl. ped. p. 36 (sensu ampl.); Bert. FI. il. III, 20; de Not. Rep. p. 150; Visiani i^Z. daim. III, 155; Loret etBarr. Fl. Montp. éd. 1, p. 243. Var. « hirsuta = H. hirsula L. 1. c ; Gr. Godr. Fl. fr. I, 612; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 153; Clos in Bull. soc. bol. Fr. 1893, p. 192= E. hirsuta var. « Bert. Fl. il. III, 21 ; Loret et Barr. 1. c. Exsicc. : Billot Fl. Gall. etGerm. n°s 554! (Gérai.) et 554 bis! (Gall., Pyr.-Or., f. ad var. cinereatn vergens); Fl. austro-hung. no 64!; Schultz herb. norm. nov. ser. no 259 I et 259 bis! (Germ.); Magnier fl. sel. no 24701 (Gall., Orne) ;. Soc. dauph. no 5237! (Gall., Aisne). Mai-juin. Lieux sablonneux, champs, bords des torrents, etc. Ré- gions littorale et montagneuse, et la plaine au nord de nos Alpes. Champs à Leca! !** près d'Albenga ; Ormea!!** ; le long de l'Ellero entre Bastia etMondovi !** (E. Ferrari in herb.^Burn.); env. de Mon- dovi!!**, champs près de Camerana (Ing. Cat. p, 41) et de Cuneo! !**y env. de Diano et Cervo** (Ricca Cat. p. 27) ; env. de Bordighera ** et de Bajardo** (Bicknell Fl. Bordujh. p. 106); près de la Briga!- (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin); Menton!!*, assez commun (Ard. Cat. p. 14); moissons au-dessus du vallon de la Mantega près Nice* (L. Marcilly Cat. ms.); Cap d'Antibes* {Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLXXx); golfe Jouan!* (herb. Consolât) ; Cannes! !*, cap Croiselte et la Napoule ; entre Auribeau et Pégomas! I *, bords de la Siagne. Feuilles, surtout les adultes, à limbe souvent glabrescent ; fleurs réunies en ^lomérules, gén. par 6 à 9, calices d'env. 1 mm. long, sessiles ou à peine pédi- cellés, à poils de la partie inférieure plus courts que ceux des divisions calici- nales et surtout que le terminal. Var. ^cinerea Loret et Barr. Fl. Montp. éd. 1, I, 243 (ann. 1876) = H. cinerea DG. Fl. fr. V, 375; Gr. Godr. Fl. Fr.l, 612; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 153; Will. Rei\ p. 565. Exsicc. : Bourgeau PI. Esp. ann. 1851, n°1344!; Willk. lier hisp. secund. no 199! = H. hirsula Viv. Fl.. lyb. spec. p. 15 (sec. Will. 1. c); non L. = JI. hirsuta var. /5Bert. Fl. il, III, 21. Bords des chemins à Bordighera!!** ; dunes du golfe Jouan!* (herb. ïhuret, sub : H. hirsuta); Cannes!!*, à l'est et à l'ouest de la ville; Théoule!!*; l'Esterel*: env. d'Agay ! ! et dans un vallon en descen- dant du mont Vinaigre à l'auberge de l'Esterel (L. Marcilly Cat. ms.). S30 FLORE DES ALPES MARITLMES Cette variété tliffère de la précédente par une apparence générale plus grisâtre et par l'indument de ses calices dont les poils sont plus longs et plus nom- breux, ceux de la partie supérieure dépassant peu les autres en longueur. M. Williams (op. cit. p. S61) a comparé VIL /liisnttt avec VH. incana, sans dire quoi que ce soit des rapports de cette plante avec V H. cinerea qui n'est mentionné que sept espèces plus loin (p. 565) et dans une autre division. Mais si l'on envisage les caractères des deux divisions en question, on verra leurs différences se réduire à fort peu de chose. L'une doit avoir « folia inf. opposita, sup. alterna», l'autre: « folia fere omnia alterna». La différence est faible, car dans les deux formes les feuilles inf. sont bien opposées. La dispo- sition des fleurs est la même dans les deux plantes, c'est-à-dire en glomérules denses plus ou moins rassemblés en fascicules feuilles. Vient ensuite le carac- tère tiré du style qui joue un grand rôle dans la classification de M. Williams. L'^. hirsata doit posséder des : « stigmata subsessilia » tandis que dans VH. incana on doit trouver : « styli 2 liberi ». Or après analyse minutieuse de la fleur dans les deux plantes, il n'existe aucune différence dans le gynécée. Chez toutes deux, on voit s'élever au sommet de l'ovaire obovoïde une petite colonne ■stylaire massive, qui se divise aussitôt en deux colonnettes légèrement diver- gentes. Ces deux colonnettes se terminent chacune par une tète stigmatique globuleuse, sur laquelle sont localisées les papilles. Les deux branches stylaires, fort courtes, s'écartent si peu l'une de l'autre que les deux stigmates sont en contact ou presque en contact l'un avec l'autre. En résumé, il n'existe aucun caractère autre que l'abondance de l'indument et une légère dittérenciation de celui-ci dans le calice, qui permette de séparer VH. cinerea de VH. hirsiita. Comme il existe de nombreux spécimens embarrassants entre les deux <( espèces », on ne saurait considérer ces dernières que comme des formes d'un •même type spécifi(jue. Var. 7 diandra Boiss. FI. or. I, 740; Will. Rev.\).'ôQQz=Hermaria ■diandra Bunge Bel. sein. hort. bot. Lorp. p. VII (ann. 1843); Plant. .Lehni. in Mém. sav. étrang. S' PétersJj. VII, 296 (ann. 1847). Cette plante ne diffère guère de la var. précédente que par ses étamines fer- tiles réduites à deux, d'après Lehmann et Boissier. M. W' illiams nous apprend (1. c.) qu'il existe dans l'herbier de Kevv un élégant dessin inédit accompagné d'une description détaillée due à J.-T. Moggridge et qui doivent illustrer cette même var. trouvée au Monte Grosso (mont Gros, 656 m.), près de Menton en 1867. On sait que le nombre des étamines joue un rôle assez important dans la^ spécification des //e/vi/o/vV/, puisque dans chacune de ses sections Euherniaria et Paronychiella , M. Williams comprend deux sous-sections distinguées ■d'après la pentamérie et la tétramérie. Mais ici, la réduction ne porte que sur l'androcée, et encore n'est-il pas sur que les trois étamines supprimées n'existent pas à l'état de staminodes. Lehmann dit en effet : « Slamina fertilia constanter duo, sepalis exterioribus majoribus anteposita, brevissima » et M. Williams ■qui met dans la diagnose : « stamina bina», atténue son indication dans une ■note qui dit de la plante de Moggridge: « has only two fertile stamens». En «e qui concerne le calice, Lehmann dit : « calix profunde quinquepartitus », PARONYCHIACÉES 231 tandis que les autres Hevniavia diandriques (//. hemisteinon J. Gay et, //. Fon- ianesii J. Gay) ont un calice tétramère. Ce qui nous paraît trancher la question •de la valeur systématique du nombre des étamines dans le cas qui nous occupe, c'est le fait que nos analyses des écb. cultivés par Reuter au jardin botanique de Genève nous ont fourni des fleurs à 5, 4 et 2 étamines ! Lorsiju'il y a moins de 3 étamines, on trouve les staminodes plus ou moins développés des pièces stériles. Quant aux deux pièces externes du calice, plus grandes, dont M. Williams ne dit rien et sur lesquelles Bung-e (1. c.) insiste, elles se retrou- vent, à un degré moins marqué, il est vrai, chez les formes ordinaires des deux variétés précédentes. Cette particularité est d'ailleurs très inégalement déve- loppée sur les diverses fleurs d'un même échantillon. — En résumé, nous esti- mons que VH. diandra constitue une sinq)le variété oligandriquc de Y H. Itirsuta •avec un indûment voisin de celui de la var. cinerea. % S05. Ilerniarîa iucaiia Larnk Encycl. viéth. III, 124; Gr. Godr. FL Fr. I, 612; Cesati, Pass. et Gib. Comp. fl. ital. p. 638; Ard. FI. alp. mar. p. 139 ; Will. Rev. p. 559. Exsicc. : Cesati, Garuel et Savi pi. Ital. bor. no 334!; Soc. dauph. no 16291 (GalL, H.-Alpes) et sér.2, n»342! i(Gall., Isère); Fi. austro-hung. no 531 Mai-juillet, suivant l'ait. Bords des chemins, incultes, pelouses sèches. Levens! (herb. Thuret, 27 juin 1860); Bézaudun ! (herb. Consolât); Saint-Barnabe ! !* au sud de Goursegoules ; entre Toudon et Ascros! ! ; Touet de Beuil ! (herb. Thuret, 7 mai 1862) ; Robion (herb. Stire, selon Ard. 1. c), dans les m.oissons! ! (ITijuill. 1898); entre Péone et Beuil ! I ; Saint-Dalmasle Selvage! (herb. ïhuret) et entre Saint-Dalmas et Sainl- Etienne de Tinéel ! ; Annot(?) selon Reverchon in herb. Thuret. — Ces localités appartiennent à la région montagneuse française de notre dition; l'herbier du musée de Turin possède des spécimens de cette espèce provenant du bassin supérieur de la Stura; nous ne l'avons pas rencontrée à l'est du bassin du Var, et nos auteurs ne Ty indiquent pas. Elle ne paraît pas se trouver chez nous dans la région littorale, mais on l'y rencontre dans le dép. des B.-du-Rhône (Roux Cat. Prov. p. 213). Feuilles adultes à limbe gén. très pubescent sur les deux faces ; fleurs réu- nies en glomérules, gén. par 3 à 6, calices d'env. 1 ^( mm. long., parfois 2 mm., plus ou moins nettement pédicellées, à poils égaux ou à peu près. Les H. /lirsiita var. |3 et incana ne sont pas toujours faciles à distinguer. Ainsi de nombreux éch. récoltés entre EscragnoUes et Mons ! !*, près de la fon- taine Saint-Estève, possèdent tons les caractères que nous avons indiqués pour VH. incana, mais leurs fleurs sont petites (1 mm. long., non 1 j^^ parfois 2 mm.)> nous avions attribué sur place ces éch. à un //. Jiirsnta var. cinerea. 232 FLORE DES ALPES MARITLMES 806. Heruiaria alpîna Vill. FJ. deJph. p. 21 (ann. 1785) et Hist. pi. Dauph. II, 556; Gaudin FI. helv. II, 245; Bert. FI. it. III, 23; Gr. Godr. FI. Fr. I, 613; Ard. FI. alp. mar. p. 139; Will. Rev. p. 560. Exsicc. : Rostan pedem. no 142 ! ; Soc. dauph. no 7831 (Ital., m. Genis) = JI. lenticulata Ail. FI. ped. n''2058, ex ipso Ail. Auct. ad fl.ped. p. 36; non L. Le nom linnéen de H. lenticulata se rapporte au Cressa cretica L., d'après- les éch. de l'herbier de Linné examinés par Vahl et par Smith (voy. DC. Prod. m, 369) et Ascherson in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1889, XXXIX, 300). Il est probable, cependant, d'après les localités espas;-noles et certains synonymes cités par Linné, qu'il confondait encore sous ce nom Y H. incana Lamk. — Ouant à la plante d'Allioni, elle reste douteuse. En effet, si son auteur même l'a rapportée à VH. alpina, en revanche l'habitat indiqué par lui « in apricis coUibus, ac etiam ad vias secus sabulosa fluminum », sans indication de localité, ne cadre pas avec cette espèce qui est d'ailleurs fort rare dans l'ancien Piémont; outre les localités voisines de l'Enchastraye indiquées ci-après, nous ne la con- naissons que dans les vallées vaudoises ! (Rostan exsicc. cit.), au mont Cenis ! (Bert. 1. c; Soc. dauph. exsicc. cit.) et dans les Alpes Grées!!; Reichenbach {FI. exe. no 3650) a rapporté VH. lenticulata d'Allioni à VH. incana. Région alpine, très rare: Salzo Moreno!!*, sables et graviers du torrent (l'une des sources de la Tinée)vers 2200 m. s. m., 1 août 1877, — Ardoino (1. c.) a indiqué cette espèce au col de Fremamorta, d'après- Risso(?)etau col de l'Enchastraye d'après l'herbier de Stire. Aucun col de ce dernier nom ne figure sur les cartes, mais cette localité doit être très voisine de celle où nous avons trouvé la plante. — M. Rever- chon a distribué VH. alpina comme ayant été récolté au mont Cauyé- (pour Goyer) aux env. d'Annot, et sur les limites occid. de notre dition. (J9 aoijt 1874, sur nos éch.), provenance fausse suivant lettre du col- lecteur à E. Burnat, en date du 9 mars 1875. CORRIGIOLA Linné tt 80Î. C. litforalis L. Sp. éd. 1, p. 271; AU. FI. ped. n^ 1470,. et herb. !; Bert. Fl. it. III, 501; Gr. Godr. FI. Fr. I, 613. Fin avril-juin. Lieux sablonneux; plante psammique, calcifuge (Magnin in Ann. soc. bot. Lyon 1885-, XII, 88). Environs d'Albenga ** (Gherardi leg., sec. Bert. FL it. X, 482) à Leca ! ! (E. Burn. leg. 22 mai. 1890); Cannes!!* (Shuttl. in Huet Cat. Piov. p. 57; E. Burn. leg. 2 mai. 1871 ; Loret in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. xxin; Bernardin in Exsicc. soc. dauph. sér. 1, n» 784 !) ; l'Esterel*, bords du chemin qui PARONYCHIACÉES 233 monte de la route de Cannes à Fréjus à la maison forestière des Trois Termes ! (leg. R. de Nanteuil, 5 jun. 1885) el au col de Baisse Violette {R. de Nant. in litt.) ; Agay! * (cap. Saint-Yves leg. 14 jan. 1900, fr.); Annot* (B. -Alpes, bassin du Yar)?? Reverchon in herb. Burnat. 808. C telepliîlolîa Pouvret in Mém. Acad. Tout. III, 31fi (ann. 1788), et Timb.-Lagr. Reliq. Pouvret. p. 125; Bert. FI. il. III, 502; •Gr. Godr. FI. Fr. I, 614; Ard. FI. alp. mar. p. 140. Exsicc. : Billot FI. •Gall. et Germ. no 1194! (Pyr.-Or.); Bourg, pi. Esp. ann. 1853, n°s 1863! et 1864 ! (Lusit.) ; Mabille Herb. corsicum n» 77 ! ; Huier P. et R. lier hisp. 1879, no 3501; Soc. dauph. n» 2466! et Magnier 11. sélect, no 2195 ! (Gall., Aude). Mêmes stations et époques défloraison que le précédent. — Cap Croi- sette à Cannes* (?) herb.Stire, selon Ard. 1. c. et Fr. Townsend in litt. ann. 1873 ; environs d'Agay! I* (Shultl. in Huet Cal. Prov. p. 57 ; J.-T. Moggridge leg. apr. 1866! ; E. Burn. leg. 1 mai. 1871, 16 mai. 1875 et 3 jun. 1899). — Roux {Cat. Prov. p. 214) doute que cette espèce se ren- contre dans le dép.du Yar, mais outre la localité d'Agay, elle vient aux •env. de Fréjus, ainsi que la précédente, mais seulement à l'ouest du Reyran (Perreymond Cat. p. 214) et près de Saint-Tropez (L.Marcilly in litt.). 1 Les localités signalées par ces deux botanistes sont fort éloi- gnées d'Agay, qui se trouve sur nos limites occidentales. Les nos 807 et 808 sont très rapprochés. Les seuls caractères distinctifs que nous relevons, en examinant de nombreux éch. récoltés dans l'aire entière de ces plantes, sont, pour la seconde : une racine vivace (voy. sur la pérennance du C. telephifolia, qui semble être absolue, une note de Timbal-Lagr. et G. Gautier dans le Bull. soc. dauph. p. 270), des feuilles caulinaires souvent (pas toujours !) obovées-oblongues ou oblong-ues-spatulées plutôt qu'oblongues ou linéaires-oblono'ues, des ramuscules floraux toujours dénués de feuilles et des fleurs et capsules moins petites, ces dernières ont env. 1-1 ^^ mm. diam., au lieu d'env. ^ji^ mm. — Certains intermédiaires ont été signalés entre les deux plantes (voy. Bull. cit. la description du C. imhrirata Lap. FI. Pijr. I, tab. 83 et Hist. pi. Pijr. p. 169). Bertoloni [FI. il. X, 482) dit du C. telephifolia: « in bac specie folia quidem sunt semper obovato-spathulata, sed cymae non sunt semper lone^e pedunculatae, neque semper bracteis omnino denudatse, ita ut praecipua diff"erentia a praecedente sit in forma foliorum ». Ces observations concernant des formes de passage sont confirmées par d'autres, citées par Moris {FI. sard. II, 97). 1 Nous avons récolté le 29 mai 1901, les C. littoralis ei lelephifolia peu à l'ouest de Saint-Tropez, entre les caps Lardier et Cavalaire. 234 FLORE DES ALPES MARITIMES SCLERANTHUS Linné i S09. S. pereiiiiis L. Sp. éd. 1, p. 406; Ail. FI. ped. n<> 1999; de Not. Eep. p. 152; Ard. FI. alp. mar. p. 138; Gillot et Cosle in Bull, soc. bot. Fr. 1891, p. CXIV-GXXYIII. Exsicc: Rchb. FI. germ. n» 284! ; Billot FI. Gall. et Germ. no 1197! (Gall. et Alsatia); Soc. dauph. n» 1207 L (Gall., Drôme); Soc. étud. fl. franco-helv. no 393 ! (Gall., Allier); Magnier fl. sélect, no 3505! (Gall., Loir-et-Cher). Juin-juillet. Lieux arides, sables. Régions montagneuse et alpine inf. Nos éch. récoltés entre 800 et 1800 m. s. m. env, — Environs de Garessio**, entre Trappa et Yaldinferno (Briquet notes ms.); pentes du mont Antoroto ! ! ** sur Ormea, et d'Ormea au Pic d'Ormea ! ! ** par Chionea ; mont, de Triora ** (Gherardi in de Not. 1. c); entre le mont Ârpelta et le Passo Muratone ! I **, du bassin de la Nervia (Bicknell Fl. Bordigh. p. 107); partie sup. du vallon de Ceva II- près de Fontan; entre Gragnile, Saint-Dalmas de Tende!!- et environs (Battersby in Huet Cat. Prov. p. 57) ; col de Tende- (herb. Stire, selon Ard. L c); vallée de la Minière de Tende!!-; vallée de la Gordo- lasca!!— , près de San Grato; env. de Saint-Martin Yésubiel* (herb. Tliuret: mêlé au Sel. annuus) et vallon de la Madone de Fenestre! !* et - ; Caussols * sur Grasse (Goaty in Ard. 1. c.)?; près d'Annot ! ! * ; entre Saint-Elieune de Tinée et le Pra!!*. — Au nord de nos Alpes principales, en Italie, dans les bassins sup. du Gesso et de la Stura : gra- viers de l'Ellero à Yillanova-Mondovi ! ! ; vallée sup. du Gesso d'En- traque ! ! vers 1300 m. s. m. ; environs des bains de Yaldieri ! I (Bertero in Bert. Fl. it. lY, 318); près les bains de Yinadio !! ; Pietra Porzio ! ! — Cette espèce n'a pas été signalée, à notre connaissance, dans le dép. du Yar, sauf par Hanry {Cat. Var p. 229). Plante vlvace, d'cnv. 4-1.5 cm. haut., d'un vert clair souvent glauque. Calice fructifère long de 4-5 mm. (tube et divisions), à tube atténué à la base, plus ou moins muni de poils courts, çà et là çlabriuscule, rarement glabre ; lon- gueur des divisions calicinales dépassant gén. celle du tube, l'égalant parfois, et pas plus courtes, subelliptiques ou oblongues, obtuses au sommet, pourvues d'une large bordure blanche, plus ou moins ouvertes ou érigées, et conniventes 1 Bâillon (Hist. pi. IX, 99) qui place les Sclerantitus dans les Cai-ijophyUacées, décrit ce genre comme possédant «des fleurs à réceptacle en forme de sac épais sur les bords duquel s'insèrent le périanthe et l'androcée pcrigynes. Il y a 4 ou 5 sépales au calice,, etc.». PARONYCHIACÉES 235 à la maturité (par suite de la courbure de la partie sup. des divisions), la partie verte lancéolée. Etamines à filets plus longs que dans l'espèce suivante^ attei- gnant parfois presque les divisions calicinales en long'. Anthères longues de 0,23-0,40 mm. — Description de nos provenances des Alpes mar. — Plante calcifuge exclusive (Contejean Géogr. bot. p. 1.39; Magnin '\n Ann. soc. bot- Lyon, 1884, p. 88). 't 810. S. aiinuus L. Sp. éd. 1, p. 106; Ail. FI. ped. xi° 1998; de Not. Rep. p. 152; Ard. FI. alp. mar. p. 138; Gillot et Costa 1. c. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Genii. n° 20! (Alsatia); Durieu PI. sel. hisp.- lusit. no 338!; Soc. dauph. n° 888! (Gall., Isère); Soc. étiid. fl. franco- helv. n''394! (Gall., Allier) = S. verlicillatus Rchb. FI. germ. exsicc- no 15G9 !; non Tausch. Mi-mai-juillet. Terres sablonneuses, champs, moissons, etc. Régions- littorale (peu répandu), montagneuse et alpine inf. (une fois jusqu'à 2000 m. s. m.). Jusque dans la plaine au nord de nos Alpes. — Sommet du col entre Nasino et Onzo !! ** aux env. d'Albenga ; champs à Garessio ! ! **, et de là au mont Mindino, çà et là!!**; col de Gasotto ! ! ** : près de Ghionea ! ! ** sur Ormea ; entre Ponte di Nava et Pornassino! ! ** :San Romolo, Geriana et San Giovanni dei Prali au nord de San Remo** (Bicknell FL Bordigh. p. 107); dans le bassin de- la Nervia **, aux mêmes localités que le n» 809, puis dans la Région Tenarda du mont Pietravecchia (Bicknell I. c); vallée de la Minière de Tende!!-; pentes orientales du mont Agnellino!!— aux env. de Tende; moissons à Rerre! * (Canut in herb. Thuret; Ardoino I. c.) ; mont Auri!* près Lucéram (herb. Thurel); Chàteauneuf et mont Chauve, au nord de Nice* (Montolivo in Ardoino 1. c); env. de Saint- Martin Yésubie ! * (mêlé avec le S. perennis), à Giriegia! ! — ; S' Dalmas de Yaldeblore! !*; près Valabres! ! * aux env. de Saint-Sauveur sur Tinée ; Bézaudun!* (herb. Consolât; Huet Cat. Pror. p. 57); mont GheironI * (herb. Consolai); entre la Gaëte et le Biançon ! !*, massif di* Tanneron ; entre Saint-Etienne de Tinée et le Pra ! ! * ; vallon de San- guinière près d'Esteng! ! * à env. 2000m. s. m. — Au nord de la chaîne principale de nos Alpes, en Italie: Vicoforte-Mondovi ! (IngegnattiCaf. Mond. p. 65; Ferrari leg., in herb. Burnat); entre Certosa di Pesio et le col qui mène à Limone ! ! ; entre Limone et Limonetto ! ! ; moissons- près de Pallanfré ! ! ; Guneo ! ! (Benedelli Cat. ms.) ; bains de Valdieri ! I ;. entre Aisone et Vinadio! ! ; vallon del Piz! 1 près Pietra Porzio. ^36 FLORE DES ALPES MARITIMES Plante annuelle ou bisannuelle^ d'env. 4-15 cm. haut., verte ou jaunâtre. Calice fructifère lono' de 3-4 mm., bien rarement plus (tube et divisions), à tube atténué à la base, s'iabre, assez rarement muni de quelques poils; divisions calicinales égalant souvent le tube en long-., parfois plus longues ou plus courtes, lancéolées, aiguës au sommet, pourvues d'une étroite bordure blanche, plus ou moins ouvertes ou érigées, non ou à peine conniventes à la maturité. Etamines à filets courts dépassant gén. peu le tube calicinal. Anthères longues ■de 0,15 à 0,20 mm. — Description de nos provenances des Alpes marit. — Plante indifférente quant à la nature du sol (Magnin in Ann. soc. bot. Lyon 1884, p. 88). tt 811. Sclepaiitlius ^'ertieillatus Tausch in Flora XII, Ergànz. l, 50 (ann. 1829); Loret FI. Montp. éd. 2, p. 183 et 611. Exsicc. : Soc. dauph. sér. 2, no 3431 (GalL, Aveyron); Magnier fl. sol. no 35061 (Gall., Aveyron) = S. polycarpos L. Sp. éd. 2, p. 581?; non Vill. Eist. pi. Dauph. III, 649-2= S. polycarpus DC. Prod. III, 378; Gr. Godr. Fl Fr. I, 614 ; non Grenier in Schultz Arch. Fl. Fr. et AU. I, 206. Exsicc. : Bourgeau pi. Esp. 1854, n» 2271 ! = S. Delorti Gren. in Schultz Arch. 1. c. (ann. 1852); Bull. soc. dauph. p. 228. Exsicc. : Billot Fl. Gall. et Germ. ii«2466! (Gall., Aude); Soc. dauph. sér. 1, nos 390! et 2065! (Gall.,Drôme) -= S. pseudo polycarpos de Lacroix in Bull. soc. bot- Fr. 1859, p. 558. Exsicc. : Beliq. Mailleanae n» 1110! (Gall., Vienne) = S. Candolleanus Delort ex Timb.-Lagr. in Bull. soc. bot. Fr. 1862, p. 602; Gillot et Coste in Bull. cit. 1891, p. cxxvii =: S. ruscinonensis Gillot et Coste in Bull. ■cit. 1891, p. cxxiii et cxxvii. Exsicc. : Soc. rochelaise éch. n" 3270 ! ; Ney- rautl leg.,in herb.Burnat(Gall., Pyr.-Or.); Magnier fl. sel. n« 3000! (Gall., Pyr.-Or) = .S. annuus forma collinus Koch Syn. éd. Wohlfarth p. 908. L. Reichenbach {Fl. exciirs. ann. 1830-32, p. 565) a cité un S. collinus Horn. comme synonyme du S. vert ici lia tus Tausch. La désignation de Hor- nung datant de 1823, aurait ainsi la priorité sur celle de Tausch; elle a paru dans un recueil que nous n'avons pu trouver dans aucune bibliothèque (Opiz Naturalientansch, ann. 1823). Du reste vers 1830 les SclerantJius étaient moins familiers à Reichenbach que lors de l'établissement des innombrables espèces publiées par ce botaniste de 1872 à 1879 (voy. Index Kew. II, 844-845); en eff'et, le S. verticillatus distribué par lui (Fl. germ. exsicc. n° 1569) appar- tient au S. annuus typique! — Nous ne pouvons pas suivre non plus MM. Gillot et Coste lorsqu'ils adoptent pour cette espèce le nom de S. Candolleanus Delort. 1 Germant suivant les stations en automne ou au printemps. Les premières plantes fleurissent au printemps et disparaissent dans le courant de l'été (S. biennis Reuler in Bull. soc. Hallér. Genève, p. 20, ann. 1853-54), les autres ne sont en fleur que plus tard. 1, p. 108. Exsicc. : Magnier fl. sel. no 1690?; Reverchon et Derbez pi. Fr. 1886, n» 2221; Soc. dauph. sér. 2, n» 97! = S. lingulata Exsicc. Bourg, pi. alp. marit. 1861, n» 1781, et 177! p. p. Bassin de la Nervia**, régions montagneuses inf. (Bicknell FL Bor- digh. p. 110); mont Aiguille (ou Pic de Baudon) sur Menton* (Hawker ' Nous possédons sous ce n" deux cch. (herb. Thuret), distribués sous le nom de S. lin- (Itilata; l'un appartient à la var. c, l'autre à celle (3. SAXIFRAGACÉES 261 in Ard. 1. c.) ; vallée de Cairos : gorges de Cairos, rochers sur le chemi» de Morghettel I- (avec le Sa.r. cochlearis et le Primula Allionii; vu en rosettes, en compagnie de MM. Edm. Boissier, M. Micheli, W. Barbey, le- 13 avril 1876); vallon de Golmiane près Saint-Martin Vésubie!* (herb. Thuret); entre Belvédère* de Lantosque et l'extrémité de la vallée de Cairos- (Boiss. et Reut. juill. 1854, avec le S. cochlearis); environs de Lantosquel* (Boiss. et Reut. août 1852; A. Huet leg. 19 apr. 1867, vix. fl.); Cime de Rocca Seira!!*, entre Lucéram et Utelle; mont Férion ! ! * ; entre Lantosque, Duranus, Levens 1 ! * et de là au confluent du Var et de la Vésubie! I* (Bourg, pi. alp. marit. n" 178!; Bull, soc^ bot. Fr. 1865, p. l; herb. Thuret, leg. 6 mai. 1872); rochers des bords du Var, près de Malaussène!* (herb. Thuret); vallon sur la rive droite du Var, vis-à-vis de Villars! !*, vers 1100 m. ; entre Malaussène et Toudon!!*; entre Toudon et Ascros!!*; près Bouyon!!* (mont Chei- ron); mont.de Gourmettes!* près le Bar (Goaty leg.) ; près Course- goul3Ç!* (herb. Gonsolat); mont Gheiron!*, à la Baoumasse (Gonsolat leg.); Galern!*, au nord de la commune de Gaussols (herb. Gonsolat); Vegay ! *, près Aiglun (herb. Thuret) ; mont de la Ghens I ! * ; près d'En- traunesl * (herb. Thuret; Reverchon leg.); env.d'Annot*(?),Reverchon in herb. Burnat; Aurentl* (Reverchon et Derbez exsicc. cit.,et exsicc. Soc. dauph. cit.). — Rochers entre Borgo S. Dalmazzo et Valdieri ville** (G. Maw in Garden. Chron. déc. 1874). Nous n'avons mentionné ci-dessus que les localités dans lesquelles nous avons vu des éch. appartenant aux var. a et jS plus ou moins net- tement caractérisées. — On voit que l'aire de /3 est située dans la moitié occidentale de notre dition, alors que la var. a habite de préfé- rence l'autre moitié située à l'orient. Il parait également ressortir des- cotes d'altitude alîérentes aux stations de jS, qu'elle ne s'élève pas au- dessus de la limite inférieure de la région alpine, pour descendre par- fois à un niveau inférieur à celui observé pour la var. «; ces derniers- points semblent être confirmés par les observations de M. Bicknell(l. c). Les localités dont l'énuméralion suit concernent des provenances ambiguës pour nous, entre les var. a et ^, soit que nous les possédions en herbier, soit que nous les ayons notées dans nos excursions sans désignation de variété; nous avons ajouté quelques indications d'au- teurs qui ne concernent que l'espèce -S. Imgiilata. — Monts NeroII** et Alpe!! ** du bassin de la Neva; mont Galél ! (Sassi in Bert. Fl. it. ■262 ■ FLORE DES ALPES MARITIMES IV, 457), vallon de Bosceaîl, Rocca d'Orse!! et Pianbernardol I, des environs de Garessio**; Rocca délie Penne!!**, au S.-E. d'Ormea; vallée sup. de la Gorsaglia** : près Bossea ! (Ferrari ieg.) et Cima Ver- sera!!; extrém. sup, de la vallée de l'EIlero!!**; monts Frontèll** et Carmo di Broccal !**; vallée de Pesio ! ** (Bellardi 1. c; Bertero in Bert. 1. c); environs de Tende!!— et de Limone** (Bellardi 1. c); vallon dell'Abisso! !**; Cime d'Anan!- (et non mont Nanan) près de Fontan selon Reverchon PI. Fr. exsicc. ann. 1886; monts Aiguille (Baudon) et Agel près Menton* (Ard. Cat. Menton p. 15); mont Auri ! ! * près Lucéram ; Tète de Siruol ! I * et Saint-Martin Vésubie ! !*; environs d'Utelle *: mont Brech! !, Cime du Diamant! I et montUesti! !; sommités du mont Yial! !*; forêt de la Sapée de Bairols* (L. Marcilly Cat. ms.); entre Saint-Sauveur et Robion!!*; entre Vignols etLongon!!*, massif du Mounier; Cime de Raton!!*, env. de Beuil; versant nord du mont Saint-Martin ! !*, entre Aiglun et Sallagritîon; entre Escra- gnolles et Séranon!!*; env. de Séranon!* (Rouberl Ieg.); entre Andon et la Yallelte! * (herb. Thuret); Cluse de Saint- Auban ! !*; Aurentl* (Reverchon et Derbez in Magnier fl. sel. n» 1690, sub: S. 7ff«^o. (G. Maw ann. 187.5, 1. c; E. Burnat leg. 23 jul. 1876); Passo de! Ladro- (Grump comni. verb. 188^); lac Tre GolpasI ! -(Entrecoulpes) selon E. Bornel, in herb. ïhuret, leg. juill. 1865; Gima Cocourda !- et Caire Agnel! — (Giais leg. , in herb. Burn., juill. 187.5); vallée délia Rovina d'Entraque** : près du col délie Bovine** (Valbusa in Ntior, giorn. bot. Ital. 1897, 1. c.) et col del Ghiapousl!** (de Lourousa ou l'Orosa) à 2500 m. (Saint-Robert in Bull. soc. bot. Fr. 1864, p. 336; Boissier et Reuterann. 1866^; E. Burnat 2 août 1874 et 17 août 1876; etc.); Gima délia Vagliotta** (Yalbusa 1. c.) et col délia Barra ! ! ** (E. Burnat leg. 24 jul. 1876); Punta dell'Argentera ! **, couloir termi- nal de la pointe sud de l'Argentera, un peu au-dessous de la cime- (3290 m. s. m.)* c'est-à-dire à env. 50 m. sous la cime, versant est, et à env. 100 m. plus bas (V. de Gessole leg. 16 jul. 1898, in litt. et sec. spec. in herb. Burnat); col du Mercantour! ! ** entre les monts Mer- Madone parce qu'il passa, en été. plus de 25 ans, à partir de 1865, à la Madone de Fenestre; il lit entre 1804- et 1871, les "i" et 3" ascensions de la Cinia dei Gelas (3135 m.) après Saint-Robert (ann. 1864). Voy. V. de Cessole in Bull. sect. Alp. mar. C- A. F. n'ï 18 (p. 11 du tirage à part, Nice 1898). ^ Une paire de rosettes de l'espèce a été vue par Cesati dans l'herb. Biroli (1772-1825), avec une étiquette de la main de Molineri (1750-1818), libellée comme suit: « Il Ch. Bel- lardi la crede un génère nuovo perché ne possède esemplari che hanno tre stili (sic .') ; questa io l'ho colta nelle Alpi piii frcde maritime, vicino la Madonna detta di fenestre nelle riippi, fiorisce raramente. — Credo che sia la Saxifraga midala L. ma non di Hallero». Cesati ajoute: «Il Biroli di propria mano v'aggiunse su scheda separata : aSa.rifrafia' inulata ». - Reuter dit ann. 1855, dans une note de l'herb. Burnat, accompagnant des écli. donnés à Renier par Moris, récoltés par Lisa, avec une rosette portant six tiges. 3 D'où a été rapporté un pied planté au jardin Boissier, à Valleyres, et que nous y avons vu fleuri le IG juin 1876. •4 Point culminant de la chaîne entière des Alpes maritimes, coté sur la feuille Démonte de l'état-major italien au 50 mill , 3300 m. s. m. — M. V. de Cessole (nov. 1898) nous écrit que d'après une carte levée en 1879 par M. Pic Paganini, officier du génie italien et publiée par M. F. Mondini dans le Guida alla Serra dell'Anjentera (ann. 1898), ce sommet n'a que 3290 m. Voy. p. 72 de l'ouvrage cité. FLORE DES ALPES MARITIMES •cantour et Balma Ghilié, env. 2600 m. (E. Burnat leg. 12 aug. 1876), Avalions de Erps-à l'ouest du mont Pe]ago-(Crump comm. verb. 1882); col Giriegia ! I ** à l'ouest du montMercantour(G. Mawl. c, ann.1875; E. Burnat leg. 11 aug. 1876); env. de Saint-Martin Vésubie!*(Magnier il. sel. exsicc. cit., leg. Hervé de Maupassant sept. 1884)^; versant oriental des Cima Costelta 1 1- et del Belletzl! - (carte ital.) à l'extr. sup. du vallon Nandeubis au-dessus de Villars* (carte franc.) de la vallée du Boréon (E. Burnat leg. 12 jul. 1875); col de Fremamorta-, versant mérid., env. 2600 m. (J. Bail, sec. Cesati Illustr. cit. p. 15); près de Valdieri bains**: Rocca di San Giovanni (J. Bail leg. sec. Cesati 1. c. ; ante 1864 sec. Saint-Robert 1. c), et sommités du mont Mattol** env. 3000 m. (Grump leg. 5 aug. 1882 et Alf. Gerésole -22 jiil. 1883) ; près du lac sotlano délia Sella, rochers à env. 80-100 m. ait. au-dessus du lac II** (1851 m.) dans la vallée délia Meris(22 juill. 1892, en compagnie de MM. S. Belli et E. Ferrari); versants nord des •Gima Bourel (2450 m.) et Gorgia Gagna (2720 m.) qui dominent les vallées de la Meris et de la Stura (S. Belli in Malpighia 1. c.)^; vallon sup. de Rabuons* des Alpes de Saint-Etienne de Tinée : Passo Ischia- tore! et gorges du déversoir sup. du lac de Rabuons !*(V. de Gessole, misit 25 aug. 1899) et près du lac, vers 2350 m. (G. Vidal in litt. ■22 nov. 1891); massif du mont Tinibras* et ** (sommet 3032 m., sur la frontière franco-ital.), sur les versants mérid. français (G. Vidal in litt. ann. 1887); pentes du Becco alto del Piz!!** à l'extr. sup. du vallon del Piz de Pietra Porzio (F. Cavillier leg. 20 jul. 1895); vallon de Stau !!** vers 2200-2300 m. (23 jul. 1895 leg. F. Gavillier et E. iFerrari) et pentes nord du mont Vallonetto! I** vers l'extr. sup. du •vallon de Pontebernardo (D"" Vallino et E. Ferrari leg. 12 jul. 1894; -J. Briquet leg. 5 aug. 1895); près des lacs de VensII* 2 août 1883: •rochers près du lac sup. (env. 2200 m.) puis abondant entre le 4® lac inf. et le fond du vallon de Vens, à env. 2000 m. (E. Burnat leg. 2 aug. 1883). Après les descriptions détaillées, données par Cesati, Jordan, Eng-ler et les ^quelques notes supplémentaires que nous avons fournies en 1883 [Bull. soc. * L'étiquette porte : « Parois verticales dénudées des roches primitives. Nouveau pour la France » sans indication de localité précise. Il y aurait là une nouvelle localité française à ajouter à celle déjà connue en 1883 et à celles trouvées en 1887 et 1899. 2 M. Belli nous a dit tenir des renseignements détaillés sur ces diverses stations, de la part du prof. Arnaut de Cuneo. Nous avons cru pouvoir les résumer ainsi qu'il vient d'être .dit, plusieurs des localités mentionnées (1. c.) n'étant pas indiquées sur les cartes. SAXIFRAGACÉES 269 bot. Fr. p. 262), nous ne jugeons pas utile de répéter les caractères biologiques et morphologiques concernant cette espèce absolument différente de toutes les autres Saxifrages, et endémique dans les Alpes maritimes. Son aire occupe un vaste espace compris dans le grand massif de formation primitive qui s'étend entre les hautes vallées de la Stura et de la Tinée, depuis la partie orientale du massif du Clapier à l'est, jusqu'au vallon de Vens à l'ouest. Les localités françaises sont peu nombreuses et restreintes à celles des Alpes de Saint- Etienne de Tinée (Rabuons, Tinibras et vallon sup. de Vens), auxcjuelles on ajoutera peut-être plus tard celle des env. de Saint-Martin Vésubie (Magnior fl. sel. exsicc. cit.). — Nous avons signalé ci-dessus tous les documents publiés sur l'histoire de celte plante et sa découverte. Ils auraient été moins nombreux si certains auteurs n'avaient pas trop souvent négligé de consulter leurs devan- ciers pour rééditer des erreurs déjà relevées avant eux et pour publier comme nouvelles des stations déjà connues. Ainsi les faits inexacts rapportés par Ardoino* en 1860 et 1867, ont été rétablis par Cesati dès 1869, et par nous avec quelques détails supplémentaires en 1883, ce qui n'a point empêché la repro- duction en 1897 {Niiov. giorn. bot. 1. c.) du récit fantaisiste d'Ardoino. % ^31i Saxifraga ilîapenwîoîdes Bellardi App. rtd /?. pe^em. p. 227, pi. V, in vol. X Mém. Acacl. Se. Turin (lecta 18 dec. 1791) ann. 17932 . I3G. Fl. fr. V, 517; Sternb. Rev. Saxifr. (ann. 1810) p. 35, tab. IX 1 En 1860 et 67, Ardoino, négligeant les renseignements qu'auraient pu lui fournir les relations qu'il entretenait à Turin comme à Nice, a donné une série de détails erronés sur la découverte du S. florulenta. Or cette belle trouvaille est due à Molineri (f 1818) et non à un touriste anglais, vers 1820. Ce n'est point Lisa du jardin de Turin (1801-1867) qui a redécouvert la plante en 1856, mais le touriste anglais qui l'apporta à Rastoin Brémond en 184.0, puis Boissier et Reuter (1852). — Ardoino attribue à Saint- Robert (1864) la découverte de la trigynle de l'espèce, mais on a vu plus haut (p. 267) note 1) que ce singulier caractère a été observé dès l'origine, avant 1818, par Bellardi. M. Engler (1. c.) désireux de vérifier la présence constante de trois carpelles et de trois styles, regrette de n'avoir pu le faire « da mir nur ein nicht mir gehoriges Exemplar vor- liegt, das ich nichl opfern darf ». Cette réserve était juslifiée, ainsi que nous l'avons montré en 1883 en disant [Dult. soc. bot. Fr. 1883, p. 262): «Il est singulier que ni Jordan ni Cesati n'aient pris garde à un fait que j'avais déjà noté en partie en 1876, et que m'a signalé récemment un botaniste anglais, M. Lacaita. Voici ce qu'il m'écrivait à la date du 10 nov. 1882: Le seul éch. du S. jlorulenla que j'ai trouvé fleuri m'a étonné. La fleur qui termine l'axe central est plus (/rande que les autres et porte cinq styles, les autres trois, mais les fleurs latérales des ramuscules seulement deux. En effet, sur les nombreux ex. en lleur que je viens de récolter aux lacs de Vens, j'ai cons- taté que la fleur terminale de la grappe florale, fleur toujours plus développée que les autres, porte huit ou neuf sépales, autant de pétales, quinze étamines et cinq styles; les autres fleurs qui terminent les pédoncules latéraux ont cinq sépales, cinq pétales, dix éta- mines et trois styles; enfin, lorsque ces pédoncules sont blflores, la seconde fleur offre souvent deux styles, mais beaucoup d'entre elles en portent trois ». — Après Saint-Robert, Cesati (planche jointe à Illusir. cit., fig. 8 à 11) et Jordan (pi. cit., fig. 7 et 8) ont attribué au S. florulenta la présence constante de trois styles. Mais le dessin édité par Barla en 1840 montre bien que l'auteur a vu des fleurs à 3 et d'autres à 2 styles. Voir sur cette date p. 259, note 2. FLORE DES ALPES MARITIMES III 18 270 FLORE DES ALPES MARITIMES (fig. média); de Not. Rep. p. kS't ; Ard. FI. alp. mar. p. 149 ; Engler Mo- nogr. p. 263. Exsicc. : Reliq. Mailleante n» 49! (GalL, B. -Alpes); Bourg, pi. alp. inarit. 1861, sans no=r 5. csesia var. /3 Lamk Encycl. Méth. cont. Poiret VI, 676 = 5. cœsia var. y DG. FI. fr. IV, 363. Avril à fin juillet, suivant l'ait. Peu commun. Sur les rochers et pelouses rocheuses, dans la région alpine, où nos échant. ont été récoltés entre 2300 et 1900 m. s. m. ; une seule station fort basse se trouve vers 8o0 m., à Tende. — Sommet du mont Mondole!** (Ferrari, Yallino et Yalbusa leg. 11 jun. 1897); vallée de Pesio** (Cumino in Bell. 1. c.) : rochers de la Gima Gars, en descendant vers les Gias soprano di Serpentera! (Bicknell leg. J jul. 1888), Rocce Bruseis! (Noris leg. ann. 1892, in herb. Burn.) et près des Gias deir Ortiga (Bicknell in litt. 5 jul. 1890); Alpes de Limone** (Viale in Bell. 1. c): col entre Limone et Pesio (Vetter in litt., ann. 1879), puis entre Textrém. sup. du vallon Armellina et le Gias Yaccarile du bassin du Pesio(Rchb. fil. in litt., leg. 25 jul. 1877); Alpes de Tende (de Sulïren in Bell. 1. c.) et env. de Tende: rochers dominant la ville de T. I!- (5. Bail Guide West. Alps, éd. 1877, p. o; E. Burn. leg. li apr. 1876 et 30 apr. 1885, fl.), bords de la Roja au nord de T.- (Ungern Sternb. leg. 9 mai. 1873, in herb. mus. Turin) et mont Orno (pour Urno -) selon Bourg, exsicc. cit. ; crêtes entre le mont Colombo (au nord de l'Abisso) et Cresta Pianard!! ** (E. Burn. leg. 26 jul. 1892); Gima dei Gelas** (Saint-Robert, daprès Ard. 1. c.)?; plateau de Jallorgues* (Ganut, d'après Ard. 1. c); env. du col de LigninI !*entre Golmars etAurentsur nos limites occid. (leg. 21 jul. 1885, fl.). — Getle espèce vient dans le départ, des B. -Alpes, dans les mont. d'Enchastraye, à une dizaine de kil. env. (à vol d'oiseau) de nos limites occid. (Bull. soc. bot.Fr.iSdl, p.ccxv), et au nord du col de Larche vers l'extr. sup. du bassin de TUbaye (Pui- seuxinGr. Godr. Fl. Fr. I, 657; Reliq. Mailleanœ exsicc. no49!, 1700 m. s. m., Lannes leg. fl. 1 jun. 1861 ; Ann. soc. bot. Lyon. 1877-78, p. 104.). S3«. Sa:Kifraga ca'sia L. Sp. éd. 1, p. 399; non Mant. II, 383?; nec Scop. Fl. carn. ; Ail. Fl. ped. n° 1522 et Auct. ad fl. pedem. p. 27;. de Not. Rep. p. 160; Ard. Fl. alp. mar. p. 149; Engler J)/ono(/r. p. 266. Fin juin à mi-aoùt (nos éch.) suivant l'ait. Rochers et leurs débris, dans la région alpine où nous l'avons récolté jusqu'à 2200 m. s. m. Deux stations dans la région montagneuse : sur le versant nord du mont Nero (sommet 981 m.), et à env. 820 m. (près Ponte di Nava). — SAXIFRAGACÉES 271 En montant au mont Nero!!** depuis Castelbianco (27 juin 1897); mont Gale ! t ** (Sassi in Bert. FI. it. IV, 463 ; Traverso in de Not. ]. c.) versant nord!! (ann. 1880) et sommités!! (ann. 1897); Piano Ber- nard ! !** près Garessio ; Alpes d'Ormea ** : Cima Ciuajera ! !, Verzera I! et Revelii!!; rochers dominant Ponte di Nava I!** d'où il descend jusque près de la rive droite du Tanaro; Alpe Rascaira ! !** au nord du Mon- gioje (leg. 7 aug. 1877); extrém. sup.de la vallée de l'Ellero!!** (leg. ann. 1880); vallon d'Upega!! ** (leg. 13 aug. 1874); env. de la Char- treuse de Pesio! ** (herb. Thuret leg. 31 aug. 1861,11. et fr.); col entre la vallée de Pesio et Limone** (J. J. Velter in litt.) et col Carbone I ! ** (leg. 2ojul. 1872); vallée San Giovanni! !** près de Limone; Baissa deirUrno et mont Agnellino! ! - des Alpes de Tende (leg. 6 aug. 1874); monts Bocche Rosse!!- et Scandai II- ; Cresta Pianard II** à l'ouest de Pallanfré; extrém. sup. du vallon del Sabbione!!** (leg. 5 aug. 1874); Saint-Martin Vésubie!* (herb. ThUret, leg. ann*. 1865); mont Mounier: col de la Yallette!* (cap. Saint-Yves, leg. 5 aug. 1899) et au-dessus de Vignols I ! * (3 août 1876). Le s. valdensis DC. FI. fr. V, 517; Gr. Godr. FI. Fr. I, 658; Engler Monogr. p. 267. Exsicc. : Rostan pedem. no 132 1; Soc. dauph. no 789!; Magnier fl. sel. n" 551 !, a été signalé par M. G. Maw sur les rochers près de Tende, avec le .S', cochlearis [Garden. Chron. déc. 1874), probablement par suite d'une contusion avec le S. csesia ou I« S. diapensioides. — Le S. valdensis, très voisin de ces deux derniers, a une aire très restreinte, limitée au sud par le massif du mont Viso : col Lacroix (au nord du Viso), puis les cols Albert et de Ruine, situés entre le Viso et l'extr. sup. du bassin de l'Ubaye. S33. S. oppositifolia L. Sp. ed, 1, p. 402; Ail. FI. ped. no 1529, lab. XXI, fig. 3; de Not. Rep. p. 161; Ard. FI. alp. mar. p. 150; Engler Monogr. p. 276; Bicknell FI. Bordigh. p. 111. Fin juin àmi-aoùt (nos éch.) Rochers et leurs débris, lieux pierreux. Région alpine élevée, où il est assez répandu d'une extrémité à l'autre de notre dition, depuis 2000 m., rarement un peu au-dessous, et jusque sur nos plus hautes sommités. C'est une espèce sans limites supérieures (comme les Ranunculus glacialis, Silène e.rcapa, etc.) c'est-à-dire arrêtée par la persistance des neiges bien plus que par la température ou tout autre obstacle (voy. A. DC. Géogr. bot. p. 318 et 283) ^ ' L'espèce a été récoltée à 3751 m. s. m., à env. 230 m. au-dessous du sommet de la Grande-Meije (3987 m.) dans le Daupliiné, avec VEritrichium nanuni et le Linaria alpina {Ann. soc. bot. Lyon, année VII, 1878-79, p. 171-176). 272 FLORE DES ALPES MAR1TL\IES Description, comparée à celle du S. bifiora (n° 834) : Tiges uniflores ; feuilles gén. imbriquées sur 4 rangs serrés (cachant les tiges), oblongues, obtuses ou obovées, subtriquètres et carénées sur le dos, d'env. 3-4 mm. long, sur 1 j^-2 mm. larg., bordées, ainsi que les divisions calicinales, de poils assez raides et non glanduleux (3 de nos provenances sur 37, montrent quelques poils glanduleux sur le sommet des tiges, leurs feuilles sup. et leurs divisions calici- nales) ^ ; pétales d'env. 6-8 mm. long, sur 3-4 mm. larg., gén. 5 nerviés, dé- passant la double long, des divisions calicinales ; becs de la capsule subovée, longs, égalant parfois la corolle, gén. dressés; disque annulaire entourant les .styles très étroit ou nul. i""i" S34. Saxifraga lûSlora k\\. Aiict. ad syn. meth. stirp. hort. tawin. (tome V et dernier des Mélanges phil. et math. Soc. Roy. Turin, ann. 1770-73, p. 86); Ail. FI. ped. no 1530 (ann. 1785), tab. XXI, flg. 1; DC. FI. fr. IV, 365; Bert. FI. il. IV, 512; Gr. Godr. FI. Fr. I, 659; Engler Monogr. p. 279. Exsicc. : Billot cont. Bavoux, etc. no 3641 ! (Piémont sept.); Soc. dauph. no 20681 (H. -Alpes, Savoie). Sommités dû mont Mounier! !*2 (4 août 1876, fl.). ' Ces éch. ne devront pas être confondus avec le 5. oppositifolia var. Rudolphiana Engler Mono(j7\ p. 278. Exsicc. : Soc. daviph. n" 5601 ! (Tyrol) = 5. Rudolphiana Hornsch. in Koch Syn. éd. 1, p. -269 (ann. 1837); Rchb. le. fl. germ. et helv. (cont.) XXIII, p. 4-9, tab. 89 = S. hiflora var. (i caule unifloro Bert. Fl. it. VI, 621, Cette variété ou espèce (?) que nous possédons de diverses localités du Tyrol, a également les feuilles sup. et les divisions calicinales plus ou moins glanduleuses; elle diffère du S. oppositifolia par ses tiges et rameaux plus courts et serrés qui donnent à la plante un port rappelant celui du S. re- tusa ; ses feuilles plus courtes, gén. obovées-obtuses, sont subplanes, moins carénées sur leur dos, ses pétales sont moius grands, etc. 2 Nous continuons à écrire Mounier, bien qu'il paraisse incontestable que Monnier soit seul correct (à l'exclusion encore de Meunier adopté autrefois par l'Etat-major sarde, feuille Puget-Théniers). Voy. à ce sujet : V. de Cossole, Le mont Monnier et son Observa- toire, Nice 1894, p. li-16. Mais nous devons nous en rapporter, ainsi que nous l'avons toujours fait, aux cartes actuelles (voyez Fl. alp.mar. vol. 1, préface p. XII) afin de ne pas compliquer les recherches pour ceux qui ne sont pas au courant de la topographie de notre circonscription. — Nous aurions bien d'autres noms à modifier si nous adoptions les corrections, d'ailleurs judicieuses, proposées pour le dép. des Alpes marit. par les membres du Club alpin : par ex, mont Ténibres, au lieu de Tinibras (V. de Cessole, La vallée de la Tinée, Nice 1894, p. 29), Bousiejas au lieu de Rouzièyas (op. cit. p. 42), Gialorgues au lieu de Jallorgues (V. de C, Autour de la source du Var, Nice 1895, p. 11-13), col de la Ruine, Madone, col et lac de Fenestre, au lieu de col des Ruines et col des Fenêtres (voy. V. de Cessole et Maubert, Dans le Haul-Boréon, Nice 1898, p. 31, note 1). — Nous continuerons à orthographier mont de la Cliens et non de l'Acheu (voy. Fl. alp. mar. II, 265, note 1) jusqu'à correction des cartes officielles. Nous écrirons par contre Saint-Ktienne de Tinée et Saint-Martin Vésubie dont les noms ont été changés par décrets ministériels en 1889. — En ce qui concerne la région de l'Esterel, comme la carte de l'Etat-major au 80 mill. ainsi que celle au 100 mill. du ministère de l'Intérieur, sont insuffisantes pour cette région, nous avons adopté les cartes publiées par M. Martel dans la Revue du Touring Club Fr. 1899, ainsi qu'une copie que nous devons à l'obligeance de l'Administration forestière pour les forêts domaniales de l'Esterel. Voy. encore : Le Tiayas et l'Estér-el par E.-A. Martel, avec 2 caries, 79 p., Paris, Ch. Delagrave, libraire, ann. 1899. SAXIFRAGACÉES 273 La localité que nous indiquons ici est la seule que nous connaissions pour nos régions'; les nombreux éch. que nous en conservons sont très typiques. Il nous a été envoyé, sous le nom de S. biJJora des éch. du S. oj)posltifolia du mont Mongioje, et nous avons rencontré dans les herbiers des attributions ég-alement fausses concernant des provenances des Alpes de Tende, de Valdieri et du haut bassin de la Stura. G. H. Reichenbach nous avait signalé en 1886 sa découverte du S. biflora au-dessus de Carnino, mais il nous a écrit plus tard qu'il y avait eu erreur à ce sujet. — Cette dernière espèce a été indiquée (ainsi que notre no 83o) comme une silicicole exclusive (voy. Mag-nin in Ann. soc. bot. Lyon, 1884, p. 90) mais d'après les observations de M. J. Briquet (.4/;/;. Conserv. et jdrd. Genève, 1899, p. 77) et les nôtres, le no 834 serait seulement un silicicole préfèrent. Descr. : Tir/es portant 2-6 fleurs, parfois 1 (sur le même pied) ou plus ; feuilles écartées, non serrées imbriquées (laissant voir les tiges), gén. obovées- arrondies ou obovées-spatulées , subplanes ou un peu carénées sur le dos, d'env. 3-6 mm. long, sur 3-4 mm. larg., bordées, ainsi que les divisions calici- nales, de poils assez mous, confervoïdes, en partie glanduleux, et alors souvent plus courts; pétales d'env. 3-4 mm. long, sur l-l^ mm. larg., gén. 3 nerviés, de la double long. env. des divisions calicinales; becs de la capsule subglobu- leuse très divergents et courts ; disque annulaire entourant les styles, assez large (ce dernier caractère vérifié sur des éch. étrangers à notre flore). S3â. S. retus;a Gouan ///. p. 28, lab. XYIII, flg. 1 (ann. 1773); Bert. FI. it. IV, 513; Gr. Godr. FI. Fr. I, 659; de Not. Hep. p. 161 ; Ard. FI. alp. mar. p. 150; Engler Monogr. p. 281. Exsicc. : Bourg, pi. alp. marit. 1861, n" 171!; Rostan pedem. no 130!; Soc. dauph. no 2473! (H.-Alpes) = S. purpurea AIL FI. ped. n° 1531^ table XXI, fig. 2 (ann. 1785). Juillet-aoùt, parfois fin juin. Rochers et leurs débris, dans la région alpine élevée où il est rare (nos ex. récoltés entre 2300 et 2550 m. s. m.). — In montibus editioribus comitatus nicsoensis (Gherardi in de Not. 1. c); « auf dem col de Tende zwischen Pavia und Genua » (sic!), selon Hegetschweiler FI. Schweiz éd. Heer, ann. 1810; près du lac dell'Agnel ! I'^ à l'est du Clapier (E. Burn. leg. 23 jul. 1886); Passo di Fenestrelle!!** au nord de la Cima dei Gelas (E. Burn. leg. 23 jul. 1876); près du col délie Finestre!** (Bourg, exsicc. cit. ; L. Marcilly Cat. ms., leg. 1870 ; James Orr 1, leg. 1871 ; etc.) ; entre le lac Brocan * Le S. hifl.ora a été distribué en 1874 par M. Reverchon, avec la mention « mont Caiiyé (pour Coyer), rare ». Le mont Coyer se trouve sur les limites de notre dition (bassin du Var, B. -Alpes), mais une lettre de ce collecteur (9 mars 1875) nous demande de rec- tifier cette indication de provenance, ainsi que beaucoup d'autres, l'espèce ayant été re- collée ailleurs, dit-il, probablement dans les Alpes du Dauphiné. 274 FLORE DES ALPES MARITIMES et le col délie Rovine!** (Ferrari leg. 13 aug. 1896, in herb. Mus. Turin): la Stella** des Alpes de Valdieri (Bertero in Bert. 1. c.); col de Giriegia** (2o50 m.) à l'ouest du mont Mercantour (J. Bail Guide West. Alps, éd. 1870, p. 8); lac de Vaiscurall** à l'extrém. sup. du Yallasco de Valdieri-les-Rains (E. Burn. leg. 31 jul. 1876); Cima del Belletz et Cima Gostetta ! I- à l'ouest de Saint-Martin Vésubie (E. Burn. leg. 12jul. 1873). CHRYSOSPLENIUM Li.wÉ ^ 836. C. alternifolium L. Sp. éd. 1, p. 398; AIL FI. pecl. no 2067; de Not. Z?ep. p. 484; Ard. FI. alp. viar. p. 150; Franchet Monogr. gen. Chrysosp. in Nouv. Arch. Mus. sér. 3, 11,106. Fin avril-juin. Lieux humides et couverts, haies, bois, etc. Rare. — Mondovi** et env. (Ing. Cat. p. 28) ; au-dessus de Bossea I **, vallée de la Gorsaglia (E. Ferrari leg. 17 jun. 1894) ; Rio Borello de Rastello !**, vall. de l'Ellero, en amont de Roccaforte-Mondovi (E. Ferrari leg. Il jun. 1897, in herb. mus. Turin); haies entre Yernante et Robi- lante! !** (28 apr. 1885, fl.); vallée de la Minière de Tende! - (herb. Lisa, leg. ann. 1843); pentes de la Gima di Nauca sur la vallée de la Minière de T. (Gl. Bicknell in litl. 13 jun. 1886). €. oppositifoliam L. 1. c. ; Ail. Aiict. ad Jl. pedem. p. 36; Franchet op. cit. III, 6. — A été indiqué par M. Ing-egnatti [Cat. I. c.) dans les mêmes lieux que le précédent. II y a lieu d'émettre des doutes sérieux à ce sujet. Cette espèce n'a pas été signalée jusqu'ici dans la partie de la Provence qui est en dehors de notre dition; cependant, on la trouve dans les dép. du Gard (Pouzolz Fl. Gard I, 392), de l'Hérault (Loret Fl. Montp. éd. 2, p. 191) et les Pyrén. -orient. (Gautier M. Pyr.-or. p. 194); dans ces deux derniers départe- ments, à l'exclusion du C. aUernifoliiim. Le C. oppositifolium manque à la Ligurie comme à la Toscane. Pour le Piémont et la Lombardie nous manquons de renseig-nements précis. Allioni n'a mentionné [Aact. 1. c.) que la localité de Saint-Hugon dans le bassin de l'Isère, près AUevard. Bertoloni [Fl. it. IV, 449) indique le mont Cenis seulement. SUPPLÉMENT Alotes additionnelles concernant les volumes I, Il et III (partie 1} FLORE DES ALPES MARITLMES Depuis la publication des vol. I (1892), II (1896) et III, part. 1 (1899) de notre Flore, nous avons reçu de nombreuses communications de la part de divers botanistes qui ont exploré nos régions. En toute pre- mière ligne, nous devons citer notre excellent ami M. Clarence Bicknell. Sa Flore des environs de Bordighera* est un travail précieux et fort consciencieux sur la végétation phanérogamique et celle des Fougères de la contrée qui s'étend le long du littoral de Vènlimiglia à Arma di Taggia, et comprend les bassins entiers des rivières Nervia et Arma, depuis les rives de la mer jusqu'aux sommités des monts Bignone <1298 m.), Ceppo (1627 m.), Pietravecchia (1971 m.), etc. (cette der- nière cime n'est qu'à env. 20 km. de la mer, à vol d'oiseau). On trouve dans ce catalogue de 1724 espèces, de nombreuses notes avec des ren- seignements précis sur les stations, localités, altitudes, etc. M. Bicknell a poursuivi aussi ses explorations dans la riche vallée de Pesio; il a pu y faire des observations nouvelles et découvrir plusieurs espèces qui avaient échappé à Thuret et Bornet comme à nous-même, malgré les séjours prolongés que nous y avons faits. — Nous sommes reconnais- * Flora of Bordiijhera and San Remo. 1 vol. in-8" de 345 p., 1 carte géogr., Bordi- ghera, impr. Pietro Gibelli, ann. 1896. 276 FLORE DES ALPES MARITIMES sant envers M. Enrico Ferrari, attaché au Musée de Turin, qui veut bien nous signaler les trouvailles qu'il rapporte avec MM. Yallino et Valbusa de ses explorations dans notre domaine. MM. Gustave Vidal, Ludovic Legré (à Marseille), les capitaines d'artillerie alpine MM. A. Saint-Yves ^ et L. Verguin2 nous ont adressé de précieux envois, accompagnés de renseignements sur leurs récoltes dans le département des Alpes mari- times. — Nous avons trouvé enfin dans l'herbier de M. l'abbé Paulin Consolât (à Grasse), qui fait partie aujourd'hui de nos collections, de nombreux matériaux, récoltés entre 1863 et 1880 dans la partie fran- çaise de notre circonscription. Depuis la publication de notre premier volume, nous avons continué presque chaque année l'exploration de nos régions, grâce à l'aide de nos collaborateurs, MM. J. Briquet et F. Cavillier. En 1892 (20 juill.- 8 août): Alpes de Yaldieri, Limone et Tende; env. de Nice, Grasse, Saint- Vallier, etc. — 1893 (23 mai-17 juin): env. de Mondovi, Garessio, Albenga, Bordighera, Nice et Grasse. — 1895 (3 juill.-lO août) : Alpes du bassin de la Stura, rive droite. — 1896 (18 mai-23 juin): env. de Bordighera, Grasse, Séranon, Nice, Lucéram, Sospel, Menton, Utelle et Puget-Théniers. — 1897 (9juin-10 juill.): env. de Limone, Mondovi, Garessio, Albenga, Ormea, Yiozene, etc. — 1898 (3-2o juill.) : Nice, Cannes; Alpes de Saint-Sauveur de Tinée, mont Mounier, Alpes de Beuil et bassin sup. du Yar. — 1899 (1-22 avril): l'Esterel, env. de Cannes, Grasse, Albenga et Garessio. (1 juin-3 juill.) : l'Esterel; env. d'Ormea et de Garessio. — 1900 (29 juin-9 juill.): env. de Grasse, An- tibes, Nice, Cuneo et Mondovi. (30 juill. -15 août): Alpes d'Ormea, de Yiozene, de Tende, etc. — 1901 (23 mai-18 juin) : l'Esterel, env. de Mon- tauroux, Caillan et Seillans dans le dép. du Yar orient., Grasse, Course- segoules, Nice, Mondovi, Cuneo. (15 juill. -13 août) : Alpes voisines de la vallée de la Minière de Tende, Alpes situées entre le col de Tende et le mont Mongioje ; cols de Brouis et de Braus, env. de Sospel, l'Escarène, Peille et Nice. Les nouveaux matériaux, comme les observations recueillies aux diverses sources que nous venons d'indiquer, nous ont fourni bien des- renseignements qui auraient figuré avec fruit dans les volumes qui ont précédé celui que nous publions aujourd'hui. Nous nous bornerons à * Actuellement à Lyon. 2 Actuellement à Bordeaux. SUPPLEMENT 277 donner quelques notes supplémentaires sur diverses plantes critiques, puis des indications sur des localités nouvelles d'espèces rares, l'indi- cation aussi de localités éloignées de l'aire connue jusqu'ici de certaines de nos espèces, et quelques détails enfin concernant huit espèces nou- velles pour notre Flore, et deux hybrides présumés. Le numéro qui précède le nom de chaque espèce est celui qu'elle porte dans noire Flore. Au même ouvrage se rapportent les indications telles que celle I, 23. qui signifie: ajouter dans Burnat FI. alp. mar. vol. I, page 23. N» 9. Thalictrum flavum L. : Entre Briaglia S» Groce et Niella sur le Tanaro! !** (leg. 14 jun. 1897). No 11. Anémone Halleri Ail. : Tète de Giarons (2040 m. s. m.) au sud de Beuil!!* (leg. i5jul. 1898); vallon de Sadours!*, à env. 500 m. au-dessous de l'endroit dit la Balme des Bœufs, massif du mont Mou- nier (leg. Cap. Saint-Yves, 9 jun. 1901). N" 12. A. alpina L, var. sulphurea (= ^1. sulphurea L.) : Col du Pizzo d'Ormea ! ! **; lac Rascaira au nord du mont Mongioje !** (E. Fer- rari leg.); Alpes de Fenestre!* et **, sur terrains primitifs (Magnier fl. sel. exsicc. n^ 3929); six localités dans les Alpes du bassin sup. de la Stura**, rive droite! ! (exclusivement sur terrains siliceux, suivant J. Briquet notes ms. ann. 189o); entre le col délia Maddalena** et Oro- naye! *, sur nos limites occid., ait. 2000 à 2450 m.^ (Magnier fl. sel. exsicc. no 3930)2. Nous n'avions vu {FL alp. mar. I, 7) la var. sulphurea que de deux prove- nances et des renseignements précis nous manquaient sur la nature du sol de ces localités. Il semble bien que 1'^. sulphurea L. soit un silicicole exclusif, tandis que r.4. alpina (à fleurs blanches) accepte tant les terrains siliceux que les calcaires. (Voy. à ce sujet : Prévost-Ritter in Bull. soc. Murith. valais. 1890-91, p. 16-20; Marcailhou-d'Ayméric in Bull. Assoc. franc, bot an. iu'm 1899, p. 141-144). — D'après M. Prévost-R. les cotylédons des deux Anémones sont diff"érents : « ceux de l'.-l. sulphi/rcn sont plus larges, plus courts et obtus 1 « Sur terrain calcaire», dit l'étiquette jointe à ces spécimens. — Le n» 3927 de la même collection, qui se rapporte à des A. alpina à fleurs blanches, porte des indications de localité, terrain et altitude, pareilles à celles du n" 3930. ■■' M. A. Albert {PL nouv. Var p. 5) a trouvé VA. alpina, avec des fleurs blanches, dans les bois de Vérignon, commune d'Aiguines, station qu'il nous a dit être à l'altitude de 900 m. s. m. Z/O FLORE DES ALPES MARITIMES il leur extrémité, tandis que ceux del'^. alpina sont plus étroits, plus effilés et pointus». Suivant M. P. ^'og•ler [Ueber vei-breitnngsrnitt. scliio. Alpenpjl., Dissert, inaitg. ann. 1901, p. 14 et pi. I, fig-. 16 et 17*, tirage à part) les car- pelles de VA. alpina ont 4-7 mra. long, sur 1-1,3 mm. larg-., ils présentent très gén. une courbure plus accentuée sur l'un des deux côtés que sur l'autre. UA. siilphiirea possède des carpelles de 3-4,5 mm. long, sur 1-1,3 mm. larg., ils sont régulièrement fusiformes et moins velus que ceux de 1'^. alpina. N» 27. Ranunculus trichophyllus Chaix ; Bicknell FI. Bordigh. p. 8. Var. « : Lit de la Merula sous Gastello d'Andora! ! ** (Bicknell 1. c); vallée de la Roja près de Yentimiglia— (Bicknell 1. c.) ; Caussols ! * (herb. Consolât). . S.-var. ai terrestris: Le long de l'Ellero prés Carassone-Mondovi I ** (E. Ferrari leg. 20 jun. 1894); lit de la Brague prés Plascassier aux env. de Grasse!* (herb. Consolât, leg. 13 mai. 1875). Formes douteuses entre a et p : Vallée de la Corsagiia**, entre le Molline et Ponte Yecchiof (E. Ferrari leg. 1894) et en plusieurs loca- lités le long de l'Ellero entre Bastia et Mondovi!!** (E. Ferrari leg. 18942; Burnat leg. jun. 1901). N" 28. R. confervoides Fries : Lac Rascaira (2050 m.), au pied nord du mont Mongioje ! ! ** (7 août 1900). N" 29. R. Thora L. : Vers 2100 m. s. m., près des sommités entre le mont Colombo et Cresta Pianard!!** (au nord du Rocca dell'Abisso) leg. 26 jul. 1892, fr. N" 33. R. aconitifolius L. Nous avions dit qu'il n'était pas possible de séparer cette espèce du /î./j/a/a- nifoliiis L., et cela en présence des formes intermédiaires nombreuses que nous avons rencontrées. Des observations nouvelles de M. C. Brunotte (in Revue gén. Bot., G. Bonnier, 1901, p. 427) confirment ce qui avait du reste été indiqué par Ivoch {Sijn. éd. 1, p. 14, 1837) et d'autres observateurs, savoir qu'il existe entre ces soi-disant espèces des variations intermédiaires, et que le R. aconitifolius n'est qu'une forme altitudinaire, soit une race stationnelle du R. platanifolius des réo'ions inférieures. — Il convient cependant de faire quelques réserves à ce sujet, car on peut signaler, tant dans nos Alpes qu'en 1 La table I indique à tort la fig. 16 comme concernant 1^4. alpina, et la fig. 17 'A. sulpliurea. C'est le contraire qui est vrai. - Cet habile collecteur auquel nous avions spécialement recommandé la recherche des Balraehium, n'a pas plus que nous su découvrir les R. tripartitus DC. « ovuuque, negli stagni », R. fluilans Lamk « lungo l'Ellero », et R. hederaceus L. « coniune in Mondovi, nei prati », et pas davantage les R. nodiflorus L. et R. Lingua L., également mentionnés dans le Catalogue de M. Ingegnatti. SUPPLEMENT 279 Suisse et en Dauphiné, des exceptions assez fréquentes. Pour le Valais, H. Jaccard {Cnt. FI. valais, p. 7) donne les limites suivantes : R. aconitifotiiis 400-2600 m., R. platanifoliits 900-2200 m. — Verlot [Cat. Dauph. p. 7) : /(/. 1000-2200 m., Id. 1200-1800 m. — M. Marcailhou {Cat. bassin II.-Ariège, 1899, p. 139) a observé : Id. 1020-2405 m., Id. 1120-2073. I, 23. tt X R. Yvesîî Burnat in Rouy Illuslr. ]il. Europ. rar. fasc. XV, p. 116, tab. CCGLII = R. Segicierii X pyrenseus. M. le capitaine Saint-Yves^ a découvert, le 24 juin 1900, plusieurs échantillons de cette remarquable plante, sur les versants méridionaux du massif du mont Meunier, à l'est de la cime principale, dans le voi- sinage des deux Renoncules auxquelles elle doit son origine-. Nous devons à notre obligeant correspondant les deux spécimens fleuris qui ont été communiqués à M. G. Rouy. Le 5 juillet 1901, M. Saint-Yves ayant de nouveau exploré la localité assez vaste qu'il avait découverte l'année précédente, nous a envoyé des spécimens portant des fruits et appartenant à des formes diverses du même hybride. Le R. Yvesii présente plusieurs caractères communs aux R. Seguierii et pijremeus, tels sont : l'indument des pédoncules (lisses ou très faiblement sillonnés sur les éch. desséchés) munis de poils plus ou moins abondants sur- tout vers leur sommet tomenteux-aranécux ; les sépales étalés, glabres ou glabresccnts, les pétales blancs, les réceptacles poilus, les carpelles renflés, à faces latérales très convexes, non bordés-carénés, etc. — Dans les descriptions comparatives, concernant nos provenances des Alpes maritimes pour les deux espèces, nous ne donnerons que les caractères propres à chacune d'elles. R. Segnierii : Tiges décombantes ou ascendantes, gén. flexueuses, rare- ment dressées, de 4-10 cm. haut., à peu près dénuées de fibrilles à leur base, gén. pluriflores (jusqu'à 6 fleurs, parfois 8) glabres ou munies de poils gén. peu nombreux dans leur partie inf. ; pédoncules souvent courbés à l'époque de la maturité des fruits. Feuilles basilaires palmatiséquées à contour plus ou moins arrondi en cœur, à 3 divisions pétiolulées, dont 2 latérales (souvent à 2 divisions) et une médiane; ces divisions plus ou moins profondément lobées^, parfois divisées elles-mêmes, à lobes sub-acuminés ou pointus; les feuilles cau- linaires gén. moins divisées ; feuilles glabres ou glabrescentes en dessus, plus ou moins velues ou aranéeuses en dessous. Sépales munis de poils peu nom- breux, ou glabres. Carpelles gén. peu nombreux (5-13), en tète arrondie, 1 Commandant la 14« batterie alpine du 19« régiment d'artillerie, à Nice, actuellement sous-directeur technique de l'atelier de construction, à Lyon. - Le R. pyrenœm, l'un des parents des R. laceras et Yvesii, contribue encore à la for- mation d'un hybride avec le R. parnassifolius : R. Luizeii Rouy in Didl. soc. bot. Fr. 1893, p. 215 et R. FlahauUii G. Gautier FI. Ptjr.-Or. p. 64 (ann. 1897!). ^ La largeur max. des lobes varie beaucoup; certains éch. en montrent d'env. 5 mm. larg. et d'autres de 1-1 V-; mm- 280 FLORE DES ALPES MARITIMES subglobuleux ou obliquement obovoïdes (c'est-à-dire à bord sup. plus ou moins droit) d'env. t-l % mm. larg. transversale max., à faces très nettement ridées, munis de poils plus ou moins nombreux, surtout vers leur partie sup., parfois entièrement glabres, à bec de 1-1 X mm. long., parfois plus, recourbé et gén. plus ou moins couché sur le bord sup. du carpelle. Anthères oblongues ou elliptiques-oblongues. R. pjrenseas : Tiges dressées, droites ou peu flexueuses, de o-30 cm. haut., munies à la base de fibrilles plus ou moins nombreuses (restes des feuilles basi- laires), souvent uniflores (1-6 fleurs), glabres dans leur partie inf. ; pédoncules toujours dressés. Feuilles basilaires longuement oblongues ou sublinéaires (larg. max. o-12 mm., parfois moins de o) insensiblement atténuées vers la base et vers le sommet aigu, à marges entières ', glabres, non ciliées, portant souvent vers leur base quelques poils longs. Sépales glabres, munis parfois de quelques rares poils. Carpelles nombreux (gén. 13-30) disposés en tête subcylindrique ou ovoïde, obliquement obovoïdes, gén. de 1 3^-2 mm. larg. transversale max. ou un peu plus, à faces tantôt presque lisses, tantôt assez nettement ridées, glabres, à bec de ^-1 mm. long., onciné, parfois dressé et plus ou moins courbé à l'extrémité. Anthères oblongues ou oblonguei^-linéaires. R. Yvesil : Tiges dressées, flexueuses, de 10-14 cm. haut., parfois 20, mu- nies à la base de fibrilles, tantôt nombreuses, portant 2 ou 3 fleurs, parfois 1 ou 4, tantôt munies de poils, tantôt glabres dans leur partie inf. ; pédoncules presque toujours dressés à la maturité. Certains spécimens portent des /euilles basilaires à contour largement cunéiforme (env. 33-30 mm. long, sur 30-43 larg. au sommet) tripartites, les deux sinus atteignant au-delà du milieu du limbe, parfois jusque très près de sa base, les divisions latérales (de 20-30 mm. long, sur 3-8 mm. larg. max.) à marges entières, à sommet subacuminé, la division médiane bi- ou plus souvent trilobée à son extrémité, parfois entière, à marges portant çà et là une étroite dent ou laciniure; la feuille caulinaire inf. semblable aux basilaires, mais à divisions entières, la suivante (lorsqu'elle existe) gén. entière. D'autres spécimens portent des feuilles basilaires qui sont toutes en- tières (4-17 mm. larg. max.) à marges entières, mais parfois une partie d'entre elles montrent à leur extrémité une ou deux dents ou lobes, mais ces feuilles entières, souvent subspatulées, ont leur partie inf. toujours plus insensiblement atténuée que celle supérieure. Feuilles glabres en dessus, velues ou aranéeuses en dessous, lorsqu'elles sont divisées, mais lorsqu'elles se montrent entières ou à peu près, elles sont glabrescentes avec quelques longs poils sur leurs ner- vures et leurs marges. Sépales munis de poils peu nombreux, ou glabres. Carpelles en nombre très variable (10 à 30)'^, en tête tantôt globuleuse, tantôt subcylindrique, obliquement obovoïdes, d'env. 2 mm. larg. transversale max., à faces gén. nettement nerviées, gén. glabres, rarement munis çà et là de quelques poils, à bec ressemblant toujours à ceux du R. pyrenœus. Anthères ' Sauf dans la forme lacerata (voy. Burnat FI. alp. mar. I, 24) qu'il faut se garder de confondre avec les hybrides : R. lacerus Bell, et /?. Yvesii Burnat. - Comme dans le R. pyremeus, il arrive souvent qu'un certain nombre de carpelles sont atrophiés, ce que nous n'avons pas observé dans le R. Segulerii. SUPPLÉMENT 281 de forme paraissant être intermédiaire entre celles des parents. — Description de 2 éch. en fleur (ann. 1Î*00) et six sans fleurs mais avec des fruits très déve- loppés (ann. 1901). Il est difficile de donner une idée nette des diverses formes hybrides dont nous venons de résumer les caractères. — Les deux éch. en fleur que nous avons reçus en 1900 et qui ont été figurés par M. Rouy, représentent un état très intermétliaire entre les parents ; ces éch. diffèrent du R. pi/renwas par leur port, par l'absence presque complète de fibrilles au bas des tiges très flexueuses et munies de poils dans leur partie inf., puis surtout par la forme des feuilles et leur indûment. Ces mômes éch. s'éloignent du R. Segnierii par la forme de leurs feuilles comme par la disposition du groupe de ses ovaires (plus nombreux) et la forme de leur bec. Mais les six éch. avec fruits que M. Saint-Yves a eu l'obligeance de nous envoyer en 1901 nous ont montré deux formes très différentes du R. Yvesii, — Deux de ces éch. sont fort semblables à ceux trouvés en fleur l'année précé- dente : tiges de 10-14 cm., flexueuses-velues dans leur partie inf., feuilles basi- laires divisées et telles qu'elles ont été décrites plus haut, velues-aranéeuses en dessous. Les pédoncules courbés ou dressés portent des carpelles en tète subglobuleuse au nombre de 15 à 20, la plupart bien conformés, nettement ridés, d'env. 2 mm. larg. transv. max., avec un bec pareil à celui des carpelles du R. pi/renœas. Cependant, à l'inverse des éch. trouvés en 1900, ceu.x dont nous parlons montrent des fibrilles nombreuses à la base de leur tige. — Quatre autres spécimens de la même récolte (o juill. 1901) possèdent les feuilles en- tières et glabrescentcs que nous avons décrites plus haut. Ici les tiges sont très fîbrilleuses à la base, peu flexueuses, tantôt glabres, tantôt médiocrement velues dans leur partie inf. ; les pédoncules dressés ; les carpelles nombreux, pareils à ceux des deux éch. précédents, sont disposés en tète subglobuleuse et plus souvent conique. On voit que ces quatre spécimens se rapprochent plus que les autres du R. pyrénéens. — Enfin, nous possédons deux exemplaires, l'un avec fleurs et fruits jeunes, du 8 juill. 1900, l'autre du 5 juill. 1901 avec carpelles développés. Ils nous paraissent appartenir à des plantes d'origine hybride fai- sant retour à l'un des parents {R. pijreruens). Ici les feuilles sont toutes entières, de même forme que dans cette dernière espèce (également atténuées vers leurs deux extrémités), sauf une feuille de chaque éch., laquelle ressemble à celles du R. pijremens f. lacerata; les tiges élevées (20-."50 cm.), très fîbrilleuses à leur base, sont flexueuses, glabres dans leur partie inf. ; les pédoncules tantôt droits, tantôt courbés; les capitules carpellaires sont cylindriques; les carpelles très nombreux, peu ridés, ne diffèrent en rien de ceux du R. pi/rcnirtis. I, 23-26. X Ranunculus lacerus Bell. — M. Bickneli nous a écrit (10 juill. 1899), en nous envoyant un superbe éch, en fleur de cette plante récoltée, à la même date, dans le vallon sup. de Gravina (vall. de Pesio): «Cet hybride doit se rencontrer sur les montagnes du bassin de Pesio, partout où croissent ensemble les deux parents: je viens de le trouver encore dans le vallon sup. Piano del Creus, toujours à côté des R. pyrenxus et aconitifolius ». 28:2 FLORE DES ALPES MARITIMES Nous avons dit {FI. alp. mar. I, 24) que Villars, dans un Mémoire sur quelques plantes hybrides (in Rœmer Collect. botan.TxiTici, 1809, in-4o) avait vu naître au jardin des plantes de Grenoble le R. laceras Bell. Or Villars était en relations assez suivies avec Albrecht de Haller, le fils de l'auteur de VHis- toria stirpiiini Helv. L'herbier de Haller fils fait actuellement partie de la collection d'Europe de l'Herbier Delessert, à Genève. M. Briquet y a trouvé un original de la Renoncule de Villars, lequel appartient bien au R. laceras Bell. Cet éch. est accompagné de la note suivante de Haller fils : « Hic Ranunculus enatus est in Horto Gratianopolitano, in pulvillo ubi végétant R. pijrenœus, R. aconitifolias aliique vivis radicibus ex Alpibus allatis ». — Ajoutons enfin que E. Burle, de Gap, nous a écrit autrefois (26 janv. 1872) : « J'ai souvent recherché le Rnnuncalns laceras aux environs de Gap, l'une des deux localités indiquées par Grenier et Godron, mais je ne l'y ai jamais trouvé ». N" 34. R. parnassifolius L. — M. le prof. S. Belli a eu l'obligeance de nous communiquer qtie dans l'herbier de feu Defilippi (jardinier en chef du A'alentin, à Turin) se trouvent des éch. de cette espèce, récoltés dans les Alpes de Vinadio en juill. 1878. Mais il est possible qu'il s'agisse des montagnes qui sont situées à gauche du cours de la Stura (donc en dehors de notre dition) et dont la constitution géologique expliquerait mieux la présence de cette Renoncule, qui est une calcicole préférenle(Saint-Lager Cat. FI. bassin Rhône p. 17). — M. Saint-Yves, comme MM. Ferrari et Valbusa, ont retrouvé l'espèce au mont Mounier en 1900, entre le Refuge du Demant et la Baisse du Midi. N» 40. R. velutinus Tenore. — « Bien qu'elle soit peut-être intro- duite, cette plante est bien établie sur des terres humides, sous les oli- viers, dans la propriété de La Torre, à Bordighera, et je l'ai vue ailleurs- dans le vallon, entre les roseaux » Bicknell FL Bordigh. p. 7. Ce bota- niste nous a envoyé un éch. récolté à la Torre en avril 1893. No 41. R. nemorosus DG. ; Bicknell FL Bordigh. p. 6. — Cette espèce à laquelle nous n'avions pu assigner que deux localités alpines situées entre 1700 et 1800 m. s. m., et un S^de la région montagneuse (vers 1200 m.?), a été observée par M. Bicknell dans la région litto- rale, au nord de San Remo, à Geriana 1 ** (leg. 28 mai. 1894) et dans la région montagneuse du bassin de la Nervia ** où il descend parfois, près de la mer, par ex. dans les prés couverts près du pont de la Nervia, sur la roule nationale entre Yentimiglia et Bordighera!! (23 mai 1893). — De Notaris avait dit {Rep. p. 13) : « R. nemorosus DC, in Sylva ticis totiusLigurise collinis, montanisque vulgatissimus». Cette espèce, omise par Ardoino, n'a pas été signalée par nos auteurs dans SUPPLÉMENT 283^ le dép. du Var^ mais elle vient dans les régions montagneuses des dép. du Gard (Pouzolz FI. Gard J, 19), de FHérault (Loret FI. Montp. éd. 2, p. 14) et des Pyrénées-Orient. (Gautier FI. Pijr.-Or. p. 64); dans, ce dernier, il monte jusqu'à 2200 m. s. m. I, 88. i"^ Raiiuneulusii inilleloliatus Vahl Synih. bot. II, 63; Bert. FI. iï. V, 528;Gosson Comp.Fl. ail. II, 20; Bicknell FI. Bordigh. p. 5, Des éch. très typiques de cette espèce nous ont été envoyés par notre ami M. Bicknell, récoltés par lui le 24 avril 181)3, avec fleurs et fruits jeunes, sous les oliviers des collines qui dominent Bordi- ghera**; la plante qui n'y est pas très abondante, se rencontre sur cinq ou six terrasses, en un espace d'une centaine de mètres de long. env. Nous avons dit (FI. alp. mar. 1, 37-38) que le R. millefoliatus qui n'avait pas encore été observé en Ligurie, paraissait avoir la limite sept. -occidentale de son aire européenne dans quelques localités de la Toscane. Il serait donc permis de soupçonner ici une naturalisation récente? 2 — Sur le R. millefoliatus comparé au R. garganicus Ten. dont nous avons parlé (FI. alp. mar. I, 38), voy. : A. v. Degen in Oesterr. bot. Zeitschr. 1899, p. 261. No 56. Eranthis hiemalis Salisb. : Près de San Michele-Mondovi !!**, sur le chemin de Niella Tanaro (25 mai 1893, feuilles seules) où il nous a paru être bien spontané. No61. Aquilegia Reuteri Boiss. — M. Bicknell (FI. Bordigh. p. 9) a rencontré cette espèce en plusieurs localités du bassin de la Nervia (donc à l'orient de celui de la Roja) où il l'a vue descendre jusqu'à 7o0 m., sur les confins de notre région littorale. N» 83. Glaucium flavum Crantz: Bords de la Comandre près de Fayence! I * (Var) a env. 20 km. de la mer (leg. 1 jun. 1896). N» 86. Corydalis cava Schweigger et Kôrte. — Nous n'avions indi- qué que des localités situées au nord de la chaîne principale de nos 1 M. Albert (PL nouv. Var p. 01) a indiqué cette plante au nord de Hyères, mais il a changé plus tard sa détermination en celle de /?. lannginosus L. (Albert in litt.). - Note ajoutée pendant l'impression : M. A. Albert nous a dit (1901) avoir découvert en 1894, dans le dép. du Var, près de Solliès-Toucas, une station étendue ou le /?. mille- foliatus était fort abondant ; il y fleurit de mi-mars à mi-avril, plus tôt que le R. cliœro- phyllos, sous les oliviers, à raltilude d'env. -400 m. 284 FLORE DES ALPES MARITIMES Alpes. M. Bicknell l'a découvert sur la « Costa Gegion (sic) entre le sommet du mont Toraggio et Buggio, vers 1300 m. s. m. 1 ** ;> le 15 avril 1894. No Sibis. G. intermedia Gaud. — Une seconde localité a été décou- verte par M. Bicknell {FL Bordigh. p. 13, ann. 1896) près de Margheria di Monte Pietravecchia** à 1800 m. s. m. N» 100. Sinapis alba L. — M. Bicknell {FI. Bordigh. p. 20) qui le dit rare dans son district, nous l'a envoyé des env. de San Remo, entre les vallons Olivi et San Martinol**, sous les oliviers (fl. fr. 30 avril 1893), puis entre Bordighera etSassoI ** (fl. fr. 19 avril 1893). M. G. Vidal nous a communiqué des éch. de cette espèce, avec la note: «La Turbie*, cap d'Anlibes*, et Sainte-Marguerite*, mai 1891, pas rare et mêlé au Sinapis arvemisy>. N"^ 103. Brassica Richerii Yill. : Vallon de Puriac!!** près Argen- tera, éboulis sur la rive droite, pas rare (J. Briquet et F. Cavillier leg. 30jul. 1895). N» 113. Hesperis matronalis L. — Nous avons retrouvé (27 juill. 1901), la plante décrite p. 80, dans la vallée du Rio Freddo de Tende-, vers 1400 et 1500 m. s. m., entre les bergeries de Rio Freddo soprano et sottano, où elle est fréquente dans les lieux découverts, les pelouses au bord des chemins. — Lire dans la description citée : Tiges de 40 cm. à 1 m., au lieu de 4 à 8 cm. haut. I, p. 91. Avec de Notaris {Rep. p. 44) nous avons donné (F/, alp mar. I, 91) le Sisymbrium Lœselii de Balbis {Mise. bot. I, 33) comme se rap- portant, ainsi que cela est le cas pour celui de Badaro, au S. Columme Jacq., mais Balbis parait bien avoir eu en vue l'espèce linuéenne « caule retrorsum hispido » : S. Lœselii Juslenius in L. Amœn. IV, 279 (ann. 1759) et Sp. éd. 2, p. 921 (ann. 1763), excl. syn. plur. ; Bert. Fl. it. VIT, 61; Koch Syn. éd. 2. p. 51; Pari. Fl. it. cont. Caruel IX, 923; non Thuill., nec DC. Fl. fr. = Leptocarpœa Lœselii DC. Syst. II, 202. — Balbis rapporte que sa plante abonde autour de Loano (à env. 10 km. de nos limites or.) ; nous l'avons récoltée (19 mai 1895, fl.) peu à l'ouest de Final Marina. Elle pourrait bien être rencontrée dans nos districts les plus orientaux. No 130. Sisymbrium austriacum Jacq. — M. Bicknell {FL Bordigh. p. 19) dit cette espèce rare chez lui, en donnant trois localités de la SUPPLÉMENT 285 région montagneuse situées vers l'extrémilé occid. de sa dilion. Durant nos campagnes de 1897 el 1900 dans les Alpes orient, de notre dition, à l'est des monts de Tende, nous n'avons pas rencontré le 8. austria- cum. Ces faits confirment les renseignements donnés vol. I, p. 92 sur Taire de l'espèce dans les Alpes maritimes. L'étude (les très nombreuses variations de ce groupe spécifique a été faite par MM. Rouy et Foucaud {FI. Fr. Il, lS-19, ann. 1895) et par M. Valbusa (in Malpighia ann. XII, Genova 1898, p. 467-522, tab. XII). Les ])reraiers auteurs voient dans le S. (lustriacam Jacq. cinq sous-espèces, tandis que le dernier divise ce groupe en quatre espèces. Ces botanistes attribuent à nos réj^ions, outre la var. aciifangiilii/n Koch, Gr. Godr., que nous avions seule signalée chez nous et qui est le Sinapis pyrenaica Ail. (=: Sis. an.slriaciini subsp. Villarsii Rouy = Sis. aciitangiiliun DC, Valbusa, pro specie), encore la var. geniiiniim Gr. Godr. qui est le Sin. maritima Ali. (^ Sis. austriacum subsp. erysimifolinm Rouy = Sis. erijsiinifoliiirn Pourr., Valbusa, pro specie). — Voy. Parlatore FI. il. cont. Caruel IX, 926-928 (janv. 1893) qui admet comme espèces les S. acafa/igal/i/n DC. et austriacum Jacq., en attribuant à chacune d'elles plusieurs localités des Alpes maritimes. N" 138. Arabis auriculata Lamk. — Nous avions dit {FI. alp. mar. I, 96) que cette espèce manquait en Ligurie, à l'est du bassin de la Roja, mais le très zélé explorateur du bassin de la Nervia l'a décou- verte en deux localités de la partie ouest du bassin de la Nervia ** où elle est fort rare: mont Abellio! (20 mai 1893, fr.) et entre le mont Terca et Rocchetta Nervina (Bicknell FI. Bordicjh. p. 17). — Nous avons récolté abondamment VA. auriculata, en 1896, dans les envi- rons de Saint-Vallier* et Séranon*, puis à la cime de Rocca Seira *, entre Lucéram et Utelle. N" 139. A. serpyllifolia Vill.; Exsicc. Soc. dauph. n" 5544 1 (Gall., Isère): Entre Gola délia Giusetta— et le mont Giambalaur ! ! **, rocailles calcaires, 1800 à 1900 m. s. m. (29 juill. 1901); Gastello Frippil I?^ et G. Icevolai W"^, 2200 à 2300 m. (30 et 31 juill. 1901). Nol4l. A. hirsuta var. S Allionii Biirnat (= A. Allionii DC.) : Costa del Zuc I (E. Ferrari, leg. 17 jun. 1894, fr.) et mont Merdenzonel (Ferrari, Vallino et Valbusa, leg. 10 jun. 1897), dans la vallée sup. de la Gorsaglia **. No 146. A. caerulea AU. : Alpes d'Ormea et de Viozene**, sur calcaire (leg. aug. 1900), sur les Cimes Revelli ! !, à 2300 m., et délie Colme! 1, à 2400 m. ; arêtes entre Cima Marguareis et Colla del Pa ! ! *"* sur cal- FLORE DES ALPKS MARITIMES Ul 19 28Ô FLORE DES ALPES MARITIMES Caire, vers 2o00 m. (1<^'" août 1901). — Vallée sup. de la Stura**: vallon de Fornerisl I au sud d'Argentera (leg. jul. 1895). N" 148. Arabis pumila Wulfen : Cinia délia Fascia ! ! ** des Alpes de Limone, rocailles du versant Est, calcaire, vers 2200 m, s. m., 2 août 1901 ; Alpes voisines de la Minière de Tende - : mont Bocche Rosse 1 1, rochers vers 2400 m., 20 juill. 1901, et éboulis calcaires à 23o0 m. sur le versant N. du mont Giavraireu 1 !, 23 juill. 1901. I, p. 104. t X Car«laiiiîiie Ferrarîî Burn. FI. alp. mar. I, 104, note 1 = C. amrifoUa x ainara : Bords des sources, sous le Gias- Roccasouni dans la haute vallée de Gasotto!** (leg. Ferrari, Yalbusa etVallino, 19 jul. 1899). Nous avions en 1892 pris cette plante pour un hybride probable. Après exa- men des quatre échantillons provenant de notre dition et g-racieusement envoyés par les collecteurs, nous restons dans le doute sur la question de savoir si nous n'avons pas plutôt à faire à une variété du C. asarifolia qu'à un produit d'ori- çine croisée. Cet examen a été malheureusement incomplet puisque nos éch. ne possèdent, avec quelques fleurs, que des siliques très jeunes. A part la pré- sence fréquente d'une paire de segments dans ses feuilles basilaires, parfois entières, et celle de une, parfois deux paires de seg-ments (toujours moins grands que le segment terminal) dans les feuilles caulinaires moyennes, nous ne savons trouver d'autres caractères rapprochant notre C. Ferrarii du C amara. — Dans cette dernière espèce, les feuilles caulinaires inf. et moyennes sont pennatiséquées, avec six, parfois deux ou quatre segments laté- raux qui sont, comme le tei'minal, subovés, elliptiques ou oblongs. gén. gros- sièrement et inégalement dentés, sinués-anguleux, parfois sublobés ; le segment terminal dépasse peu ou égale en dimension ceux qui sont immédiatement au- dessous de lui-. — Dans le C asarifolia les feuilles sont toutes réniformes,^ sinuées ou crénelées-sinuées. — En résumé le C. Ferrarii doit faire l'objet d'une nouvelle étude ; il faudrait rechercher dans soa voisinage le C. amara 1 Celte localité, non mentionnée sur nos cartes, est voisine des sources du Rio Cresa, à peu de distance du col de Casotto. ■- La disposition des feuilles du C. Ferrarii, leur forme, comme le nombre de celles caulinaires, sont bien représentés dans les variations à folioles peu nombreuses du C. lati- folia DC. (telles que : Cusin et Ansb. flerb. fl. fr. II, pi. 293; Exsicc. Soc. dauph. n<' 4456!, Ariège), mais ce dernier est très distinct par ses pédoncules plus longs, ses pétales lilacés plus grands (long. 12-17 mm.), ses anthères jaunes, non violacées, etc. — Le C. latifoUa DC. est une espèce exclusivement pyrénéenne. Tenore (5;///. pi. vase. fl. neap. p. 539, ann. 1831) lui a attribué une plante abruzzienne qu'il avait auparavant prise pour le C. praiensis (op. cit. p. 318). Nous possédons, sous le nom de C. latifolia Ten. (Huter P. et R. it ital. III, n» 483) une plante à siliques mûres qui nous paraît se rapprocher beaucoup du C. barbareoides Halacsy (I Beitr. Fl. Epir. 1894, p. li, tab. I, et Conxp. fl. Grœc. I, r,ô. Exsicc: Halacsy iter graîc. 1893!; Baldacci iter alban. 4, 1896, n» 202!) espèce très voisine du C. amara. SUPPLÉMENT 287 dont la présence est bien moins fréquente chez nous que celle du C. asarifolia, puis examiner le pollen de la plante ainsi que des siliques bien développées'. N» 172. Draba Wahlenbergii Hartm. (ami. 1820) : Rochers cal- caires au sommet de Cima MarguareisI I**, à 26't9 m. s. m., et vers 2500 m. sur les crêtes entre cette cime et le col del Pa ou Pas!!** (leg. J. Briquet et F. Cavillier, 1 aug. 1901); rochers herbeux, sur le mont Tinibras!*, entre 2600 et 3000 m. (leg. cap. Saint-Yves, 2ojul. 1898). Les éch. de Marguareis sont en fleur et fruit, ceux du Tinibras en fleur, ils sont presque identiques à ceux du col du Bouc (ann. 1876) et appartiennent à la var. homotricha Lindblom in Linnxa, Koch Sijn. éd. 2, p. 69; leurs feuilles ciliées ont le limbe glabre. — Cette espèce doit porter le nom de D.Jladnizensis Wulf. in Jacq. Mise, anstr. I, 147 (ann. 1778). Il s'agit en efl"et ici de la réu- nion de plusieurs groupes, et le nom le plus ancien doit subsister. En 1900 et 1901 nous avons récolté en de nombreuses localités les Draha tornentosa var. frigida et le D. cavinthiaca. Le premier aux cimes Revelli, Mongioje, délie Saline, Marguareis, Carsene, Castello Icevolai, délia Fascia, Ciavraireu, Scandai et Macruera (ces trois dernières à l'W. de Tende). Ces sta- tions, entre 2000 et 2640 m. s. m. étaient toutes sur sol calcaire, sauf sur cette dernière montagne pour laquelle notre étiquette porte silice (M. Saint-Lager in FI. bassin Wiône p. .^1, attribue cette espèce aux roches siliceuses; voyez Magnin in Ann. soc. bot. Lyon, ann. 12, 1884, p. 76 et 129). Nos éch. portent tous des siliques glabres sur leurs faces, ciliolées sur une partie seulement de nos récolles de Revelli et Marguareis, et fortement ciliées sur tous nos éch. de Macruera. — Le D. carinthiaca se trouve entre 2200 et 2300 m., sur sol sili- ceux, aux cimes Ciambalaur, Missoun, Velega, Scandai et Macruera (ces deux dernières à l'W. de Tende). Nous n'avons pas observé encore dans les Alpes marit. des formes intermé- diaires ou hybrides entre les D. tornentosa, carinthiaca et Wahlenbergii {^Jlladnizensis), mais il conviendra de les rechercher chez nous. — Dans l'her- bier Delessert (coll. d'Europe) des éch. provenant des Alpes lémaniennes (leg. Briquet) sont annotés : X D. intercedens Briq. = D. carinthiaca y^frigida''!, récoltés entre les parents, vers 2330 et 2400 m. s. m.; ces éch. en fruit ont ' Ces lignes étaient à l'impression lorsque nous avons pu examiner quelques échan- tillons avec siliques bien développées, conservés dans l'herbier piémontais du musée de Turin (récolte du 19 juill. 1899). Les graines étaient, après la déhiscence des siliques, presque toutes avortées, fait qui semble bien confirmer l'hypothèse de l'hybridité. Ces siliques ont 12-15 mm. long, et env. 1 mm. larg., le style est moins épais que celui du C. asarifolia dont les siliques ont 20-40 mm. long., parfois 45 sur 1 '/^ à 2 mm. larg. Par ces derniers caractères, l'hybride présumé se riqtproche plutôt du C. aitiara dont les siliques sont gén. moins longues et surtout moins larges que celles du C. asarifolia, a.\GC un style plus mince que celui de cette dernière espèce. iM. J. Briquet a trouvé dans l'herbier Delessert des échantillons assez typiques, mais incomplets et avec des siliques très peu développées, du 6'. Ferrarii, mêlés à d'autres du C. asarifolia. Ces éch. avaient été envoyés par Balbis à Ventenat (mort en 1808), prove- nant du Piémont, sans autre indication d(! localité et sans date. 288 FLORE DES ALPES MARITIMES l'inflorescence du D. frigida, avec des siliques gén. glabres, non ciliées, très rarement et en partie poilues (sur un même pied), la forme et l'indument des feuilles du D. carinthiaca; des tiges et pédicelles, tantôt glabres, tantôt plus ou moins poilus. — D'autres éch. de la même collection et même provenance alpine, en fleur avec siliques jeunes (glabres), récoltés entre les D. tomenfosa e{ Jladnizensis sont annotés: X D. Leinaniana Briq. ; ils montrent de petites fleurs en corymbe pauciflore rappelant ceux du D. JJadni:ensis, mais les tiges grêles, moins courtes qu'elles ne le sont gén. dans ce dernier; les feuilles et pédicelles ont plus ou moins l'indument du D. tomenfosa . — M. Briquet a décrit ces hybrides présumés dans V Annaaii^e du Conservatoire et Jardin l>otaniqnes de Genève ann. 1899, p. 7i. No 175. Roripa palustris Rchb. : Au bord du Lago Verde di Fon- tanalba! ** à 2120 m. s. m. (leg. Bicknell 3 sept. 1901). No 18i. Biscutella cichoriifolia Loisel. : Très rare sur les pentes rocheuses du mont Terca au-dessus de Rocchetta Nervina** (Bicknell FI. Bordigh. App. l, ann. 1896); entre Libri et Rocce Forquin (Kurt Dinter leg. 1895, sec. Bicknell 1. c). La première de ces localités est située dans le bassin de la Nervia, la seconde sur ses limites \V. — M. Bicknell ajoute (1. c.) : « cette espèce que M. Burnat n'a pas vue à l'Est du bassin de la Roja, a été de plus rencontrée par moi en abon- dance au cap Caprazoppa près de Finalmarina en Ligurie». Cette localité se trouve au-delà des limites de notre dition. N» 186. Iberis nana AU. — Il n'est pas rare sur les mont, voisines du mont Mongioje "'* : Pizzo di Gonolial! entre 2iOO et 2500 m. s. m. <6aoiitl900, fr.), puis sur la Cima Revelli M, versant du côté de Bocchin Aseo, et versant sur Yiozene, entre 2300 et 2500 m. (5 juill. 1897, fl.); Cima di Pertega 1 ! **, graviers calcaires, vers 2350 m. (J. Briquet leg. 28 jul. 1901). — Nous avons distribué cette espèce en 1900, dans les exsicc. de la Soc. étud. fl. franco-lielv., sous le no 1058. I, p. 131. tt I. Caiiclolleana Jord. Obs. fasc. VI, p. 37 et Diagn. p. 269; Rouy et Foucaud Fl. Fr. II, 124 et VI, 462 ; Burn. in Bull. soc. étud. Fl. franco-helv. p. 8, in Bull. herb. Boiss., 1899, App. IV, p. 8 (cum descr.). Exsicc. Soc. étud. Fl. franco-helv. no 827! (Alp. mar.). Mont Saint-Honorat ! !*, vers 2300 m. s. m. (leg. J. Briquet et F. Ga- villier, 20 jul. 4898). « L'/. Candolleana Jord. diffère à peine de 1'/. nana Ail. par ses tiges plus .souvent ramifiées vers leur base, par ses feuilles gén. moins nettement spatu- lées, non dentées (gén. il se montre çà et là quelques dents obtuses dans 1'/. nana); ses silicules un peu moins orbiculaires, plutôt subellipti([ues, à ailes un SUPPLÉMENT 289 peu moins visibles à la base de la silicule ou ne descendant pas jusqu'à cette base » Burnat in Bull. soc. étnd. cit. Voy. aussi FI. al p. niar. \, 131. — Nos spécimens du mont Saint-Honorat ne diffèrent pas des nombreux éch. de l'es- pèce jordanienne que nous avons re(;ue du mont Ventoux. N» 198. Thlaspi alliaceum L. : Pas rare aux environs de Gares- sio! ! ** au bord des champs et des chemins (26-27 mai 1893, fl. etfr.). N" 203. Hutchinsia petrœa R. Brown. — Cette espèce à laquelle nous n'avions pu assigner de localités à l'est du bassin de la Roja, a été observée par M. Bicknell {FI. Bordigh. p. 24) dans les lieux hu- mides et sablonneux, vers 1900 m. s. m., au-dessous des rochers sup. du mont Toraggiol** (6 mai 1894), puis dans la région littorale à S'^ Croce et à San Giacomo, du bassin inf. de la Nervia**. I, p. 146. i" II. propuiiiliens Desv. Joicrn. bot. III, 168 (ann. 1814, sec. Itid. Keic). — Voy. Burn. FI. alp. mar. I, 146. Nous avions à lort exclu cette espèce que nous avons réussi à trouver (16 avril 1899) avec M. F. Cavillier, sur les vieux murs à Castello d'An- dora, localité où elle parait s'être maintenue depuis 1826, date à la- quelle Badaro l'y signalait ; elle y est d'ailleurs fort rare. I, p. 147. "i" liepitliuni prateiise Serres ap. Schultz FI. exsicc. introd. (3e et 4e cent.) p. 3, ann. ISiO. et Schultz Arch. FI. Fr. et AU. 18i2-48, p. 122; Gr. Godr. FI. Fr. I, 761 (errata, ann. 1848); Rouy et Fouc. FI. Fr. II, 84. Exsicc: Billot F!. Gall. et Germ. no 719 ! (H.-Alp.); Magnier fl. sel. no 3945! (B.-Alp.); Soc. dauph. n° 48281 (H.-Alp.) = Thlaspi hirtum Vill. Hist. pi. Dauph. III, 299; non L., nec Smith ^ Lepidium heterophyllum var. y pratense Schultz Fl. et Ai^ch. 1. c. Exsicc. Schultz herb. norm. nov. ser. no 433! (H.-Alp.) = L. Yillarsii Gr. Godr. op. cit. I, 150 (ann. 1847). « Larche à l'Oronaye et col de la Madeleine, Basses-Alpes, ait. 1900- 2000 m., 22 juin-4 juill. 1896 » G. Vidal in Magnier fl. sel. n^ 3945. — Ces localités, qui appartiennent à un district où cette plante est assez répandue', confinent à nos limites occid. (col délia Maddalena, 1990 m.) si toutefois elles ne sont pas en partie comprises dans notre dition. 1 Voy. Lannes in Bull. soc. bot. Fr. 1879, p. 158, qui signale dans sa dition les L. hir- um et pratense, mais il a pris pour le premier (qui n'existe pas dans son domaine), une forme du second (voy. Bull. cit. 1897, p. CCLIII). 290 FLORE DES ALPES MARITIMES Le L.pratense étaut très voisin des L. heteropliijllam Benth. el hirtiim DC, il y a eu souvent confusion entre eux. Nous donnons ci-après leurs diaonoses d'après des spécimens de provenances européennes très diverses. Lepidiani pratense Serres 1. c. Tiges prescjue toujours simples, plus ou moins velues, surtout dans le bas, parfois presque çlabres. Feuilles basilaires persistant à l'époque de la floraison et plus tard, entières, non dentées ou sinuées-dentées, glabres ou peu velues ; les caulinaires entières, non dentées ou sinuées-dentées, parfois dentées, gén. glabres ou glabrescentes, à oreilles plus ou moins longuement acuminées. Pédoncules glabres, égalant la silicule ou un peu plus longs. Silicules plus ou moins atténuées vers la base, glabres, parfois finement papilleuses. L heterophylliiin Benth. Cat. Pijr. p. 93 (cum descr.) r= Thlaspi hirtuni Smith; non L., nec Vill. =: L. heterophyllum var. « alpestre et var. |3 cam- pestre Schultz FI. et Arch. 1. c. Tiges souvent ramifiées sous la grappe, plus ou moins velues, parfois glabres. Feuilles basilaires souvent détruites à l'époque de la floraison, entières, sinuées-dentées ou pinnatifides, velues, parfois glabres; les caulinaires plus ou moins nettement dentées, surtout dans leur partie inf., plus ou moins velues, rarement glabrescentes, à oreilles aiguës. Pédoncules velus, très rarement glabres, égalant la silicule ou un peu plus longs. Silicules subarrondies à la base ou plus ou moins atténuées, parfois finement papil- leuses, très rarement velues. li. hirtam DC. ; Burn. FI. olp. mur. 1, 147 = Thlaspi liirtum L.; non Vill., nec Smith. Tiges presque toujours simples, très velues. Feuilles basi- laires parfois détruites à répotjue de la floraison^ entières, sinuées-dentées ou pinnatifides, velues, rarement glabrescentes (sur nos éch. en fruit) ; les cauli- naires entières, parfois plus ou moins nettement dentées, très velues, blan- châtres, à oreilles triangulaires-aiguës. Pédoncules très velus, égalant la silicule ou plus courts. Silicules nettement atténuées à la base, toujours très velues ou hérissées surtout dans leur partie inférieure. Nous trouvons dans les trois plantes (sous-espèces?), la longueur du style et celle de l'aile saillante au sommet de la silicule, trop variables pour donner un caractère sur. Les dimensions des fleurs (sépales et pétales), la longueur de la grappe fructifère, la forme et la dimension comme l'état de la surface des graines, ne nous ont point offert de différences appréciables. N» 20fi. L. ruderale L. : Niella Tanaro ! ! **, et entre Bastia-Mon- dovi et Pascol! **, 24-23 mai 1893. N» 232. Viola ambigua W. K. : Sous la crête du mont Mindino, ver- sant S.-E., à 1800 m. s. m., près des neiges fondantes (30 juin 1897, leg. J. Briquet et F, Cavillier). o éch. fort petits (3-4 cm.) à feuilles vernales peu développées. La forme des feuilles à sinus très ouvert, brièvement pubescentes, les stipules étroitement SUPPLÉMENT 291 lancéolées, atlénuces-cuspidées, fortement ciliolées, et les fleurs qui éfaient d'un rose très pâle et fort odorantes ! nous paraissent bien appartenir au V. a/nbigiia. N" 233. V. odorata var. /3 Burn. FI. alp. mar. I, 168. M. VV. Becker (à Wettelroda par Sangorhausen, Saxe) qui publie un exsic- cafa de Viola, a distribué (1 Lief. ann. 1900, n» 1) une Violette récoltée par M. Cl. Bicknell (leg. mai. 1890) aux env. de Bordighera, sous le nom de « V. alba Bess. subsp. scnfop/u/l/a Jord. X odorata L. = T'. malfiranlis iorà. Pag. ann. 1832, p. lo, non Koch Sijn. éd. 1, 18.37, p. 87 ' z= V. plnricaalis Borbas in Koch Sijn. éd. Wohlfarth (1892) p. 179=: V. odorala L. var.jS Burn. FI. alp. mar. I, 168 (1892) », en y joignant la note suivante : « D'après Burnat I. c. cet hybride est très commun dans la rég-ion littorale ligurienne. Il admet pour lui une orig'ine croisée comme possible, mais le donne comme une variété du V. odorata. En faveur de l'hybridité on peut invoquer la position intermé- diaire entre les deux parents supposés, la vig'ueur de la végétation et un déve- loppement luxuriant. Tous les hybrides de Violettes se montrent tels, ils cou- vrent de larg'cs espaces ; le développement de leurs rhizomes et le nombre de leurs stolons sont j)lus g;rands que chez leurs parents. C'est ce qui peut s'ob- server dans notre plante. Il y a encore à invoquer la stérilité comme preuve de l'hybridité. Ici des capsules velues se développent bien, mais les graines sont vides et non fertiles ». — Nous considérons bien les éch. que nous avons ret;us tle M. \V. Becker comme appartenant à l'une des nombreuses variations de notre var. j3, et n'avons d'ailleurs rien à ajouter à ce que nous avons dit sur elle. N» 25:2. Polygala comosa Schkuhr var. pedemontana : Glai inf. !* des Alpes de Saiiit-Elienne de Tinée, vers 1300 m. s. m. (cap. Saint- Yves leg. 19jun. 1901). N» 264. Silène conica L. : Sigalel *, vallée de l'Esteron (leg. E. Barlel jul. 1830, fr., in herb. Consolât sub : S.conoidea L.). Peut-être adven- tice ? s. rt-Mexa Aiton Horf. Keu\ éd. 2, III, 86; Bohrb. Monogr. SU. p. 99 r=: Cacnbalns refiexus L. S[). éd. 1, p. 416, et herb. sec. Guss. Si/n. Jl. sic. I, 483 = .S", neglecta Ten. FI. nap: IV, 216 (excl. var. ^) sec. Rohrb. ; Guss. op. cit. p. 482 = S. nocturna var. p Bert. FI. it. IV, 576. Trayas (Var, près des limites du dép. des Alpcs-Mar.), selon Bonafons in herb. Foucaud (Bouy et Fouc. FI. Fr. III, 114, ann. 1896). — Près de Fréjus (Var), selon Soy.-Will. SU. Alg. p. 18, cité par Willkomm {le. et descr. pi. Europ. austr.-occid., ann. 1832, p. 75) qui n'a pas vu la plante. Il s'agit ici, selon le monographe du genre, d'une espèce qui vient dans l'Italie centrale et mérid., plusieurs îles de la mer Tyrrhénienne, et la Sicile. Elle pourrait bien être adventice et introduite çà et là dans la France mérid. MM. Rouy et l'oucaud ont mentionné, outre Fréjus et Trayas, les Pyrénées- < Koch a publié (1. c.) non un V. multicaiilis, mais un V. luteaSmilh var. 7 mulllcauUs. 292 -FLORE DES ALPES MARITIMES orient., mais Gautier FI. Pyr.-Or. (1897 !) n'a fait que reproduire dans ses Additions (p. 474) l'indication donnée sur le S.rejlexa parRouy et F., d'après Massot in herb. Mus. Paris. Rohrbach a dit de ce Silène : « Valde affinis^". nocturnœ, a qua calice evenio eiusque dentibus linearibus herbaceis, petalis eraaro-inatis, filamentis basi vil- losis, capsula ovato-oblong-a differt ». Si l'on compare ces données aux diao-noses citées de Bertoloni et de Gussone, qui ont vu d'autres caractères distinctils, sans mentionner ceux sur lesquels Rohrbach a insisté, il est difficile de parvenir à une notion bien nette sur le S. reflexa comparé au polymorphe S. noctnrna. — Gussone a dit : « S. noctnrna a sequente [S. neglecta Ten.) petalis et florendi tempore distinctissima, nam flores in hac nonnisi nocte et summo mane expli- cati, dum in illa fere per totam dieni aperti rémanent » ; il indique avril-mai pour époque de floraison du premier, et mars-avril pour le second. Le premier doit avoir des pétales bipartites et le second : éraarginés-bifides. — Nous ne possédons pas en herbier des matériaux suffisants pour élucider cette question. N» 273. Silène Campanula Pers. — Une nouvelle localité française découverte par M. le cap. L. Verguin étend considérablement, du côté W., l'aire de celte espèce dans les Alpes maritimes: Forêt du Yillars! * (au nord de Yillars du Yar) à Tait, de 1300 m., sur des rochers frais. — M. Bicknell a distribué cette plante dans TExsicc. Herb. norm. éd. Dôrfler n" 4007!, provenant du val Valmasca- des Alpes de Tende, vers 1700 s. m., leg. jul. 1897. N^^ 281. S. Muscipula L. : Cap d'Antibes!* 21 mai 1888. Envoi dii à l'obligeance de M. G. Yidal, qui, vers 1890, le faisait suivre de ces mots : « En 1888, l'espèce était très abondante, depuis je ne l'ai plus revue»; mont, de Gourdon près Seillans! !*, dép. du Yar, sur nos limites occid. (1er juin 1896). No 289. Viscaria vulgaris Rœhling. — Nous l'avons récolté dans les prairies en montant de Garessio**au col de San Bernardo(nos limites orient.) le 29 mai 1893. Dans l'herbier de M. G. Yidal nous l'avons vu, trouvé par lui : « Au-dessus de Douanse, aux environs de Saint-Etienne de Tinée*, le 1.5 juill. 1887». I, p. 231. Diantlius suliacaulis Yill. Nous avons dit {FI. alp. mar. 1, 231) pourquoi nous n'avions osé admettre la présence dans notre circonscription du D. subacaulis. Des éch. rapportés du mont Saint-Honorat! !*, versant du côté de Guil- laumes, haut bassin du Yar, vers 2000 m. s. m. (J. Briquet et F. Ca- villier, leg. 20 jul. 1898j ne dilTèrent pas de ceux que nous possédons SUPPLÉMENT 293 du sommet du mont Ventoux, localité classique, et d'autres encore récoltés dans les H. -Alpes et la Urôme. — MM. Rouy et Foucaud {FI. Fr. m, 191, ann. 1896) citent encore l'espèce dans les localités d'Au- rent, d'Annot et du mont de la Chens. Nous tenons les deux premières pour très suspectes (surtout la seconde) et nous avons dit pour quels motifs. Dans l'exploration du mont de la Chens (ou mieux l'Achen) et de ses environs, en compagnie de notre ami L. Leresche (17-19 juill. 1877) nous n'avons rencontré que le D. hirtus, par ex. entre Mont- ferrat et Comps, sur le mont de la Chens lui-même, et encore près de Séranon, mais M. Albert [PL noiiv. Var p. 12, ann. 188i), a donné la même indication que MM. Houy et Foucaud en signalant le D. suba- caulis «dans les pâturages au sommet de la montagne de la Chens»*. MM. Rouy et Foucaud {FI. Fr. l\\, 190, ann. 1896), ont établi une nouvelle esprce : D. fallaciniis = D. snhacaulis var. fallax Rony (in Morot Joui-ii. Bot. 1892, VI, 66) p. p. Elle est établie sur un seul envoi de M. l'abbé Consolât, provenant du mont Cheiron(Aip. mar. franc;.) "-. — Nous aurions désiré nous faire ' Note ajoutée pendant l'impression. — M. Albert vient de nous envoyer obligeamment trois des beaux spécimens qu'il a récoltés le 23 août 1877 au mont de la Chens (ou l'Achen). Ces éch. nous paraissent être plus rapprochés du D. hirlus que du D. subacauUs. Si nous comparons en efîet ces deu.x derniers Dianthus, nous constatons que, dans nos éch. des Alpes marit., le premier a (sur le sec) des tiges souvent arrondies mais parfois anguleuses ou sillonnées, scabres ou brièvement velues, rarement entièrement lisses sur leur long, entière, les écailles calicinales gén. assez insensiblement prolongées en une pointe su- bulée égalant presque la demi-long, de l'écaillé ou plus courte, des calices longs de 14 à 1G mm., les florifères larges (sur le sec) d'env. 3 mm., avec des dents lancéolées, insensi- blement atténuées-cuspidées, des pétales non contigus, gén. dentés, à face sup. plus ou moins velue ou papilleuse, et des fleurs très rarement solitaires, ord. fasciculées par 2 à 3, très rarement 4. — Le D. subacauUs, tant des localités classiques que du mont Saiut-Honorat, nous offre des tiges gén. très sillonnées, toujours lisses, des écailles calicinales subovées, plus ou moins brusquement rétrécies eu pointe courte égalant '/s ou Vi de la long, de l'écaillé, des calices longs de 9 à 10 mm., les florifères larges (sur le sec) de 3 à 4 mm. env., avec des dents gén. subovées et obtusiuscules ou brusquement atténuées en un court mucron, des pétales gén. contigus, souvent non dentés, à limbe subarrondi, glabre à la gorge. — Ces caractères sont du reste soumis à de nombreuses variations. — Or nos spécimens du la Chens (Albert leg.), araules, rarement ^ubacaules, présentent deux tiges bien dégagées qui sont scabriuscules, leurs écaille-i calicinales ainsi que leurs calices sont à peu près ceux du D. hirtus, leurs pétales non contigus, nettement dentelés portent des poils, gén. rares, sur la base du limbe. Mais ces éch. possèdent les liges .solitaires du I). subacauUs avec des calices courts, de 1 1 à 12 mm. long. Par ces deux caractères seu- lement, ils se rapprochent de ce dernier et ditTèrent des éch. du D. hirtus que nous avons rapportés également du mont de la Chens en 1877 ! - Voici la description des auteurs : «Tiges de 8-10 cm., épaisses, unidores; jets stériles nuls ou très courts. Feuûles basilaires courtes, raides, larijemenl Unéaires, obtuses ou obtusiuscules, denticulées-scabres; les caulinaires plus étroites que les basilaires ; les sup. souvent très rapprochées du calice et alors subsquamiformes. Fleurs brièvement pédi- cellées; écailles calicinales ctalées-dressées, toutes ou les intérieures à limbe large. :294 FLORE DES ALPES MARITIMES «ne idée un peu nette de ce Dianthus (qui doit être recherché, comme le disent ses auteurs) mais nous n'y sommes point parvenu. M. Consolât, dont nous pos- sédons l'herhier, n'a conservé aucun souvenir de cette plante et rien dans sa collection ne peut s'y rapporter. Précédemment (in Morot/ow/'«. 1. c.) M. Rouy qui réum'ssait à cette époque en un groupe spccitique les D. siibacaiilis et fiir- eatiis, avait décrit un D. siibacauhs var. fdlhi.T que nous avions cru pouvoir attribuer {FI. alp. mav. I, 231) en partie, à des formes intermédiaires ou à des hybrides entre les D. farcatus et siibacaiilis. Plus tard [FI. Fr. 1. c.) M. Rony a réparti les éch. qui avaient composé sa variété fallax entre les D. suhacaiilis, fallacinus et furcattis, donnés cette fois comme des types spé- cifiques. Nous admettons plus volontiers cette seconde manière de voir, car la variété établie en 1802 nous paraissait être incontestablement composée d'élé- ments très hétérogènes. Mais de tels changements d'interprétation (nous pour- rions en relever plusieurs autres) montrent bien les difficultés de l'étude des Dianthus. — Notre impression, résultant d'un nouvel examen de nos matériaux des Alpes maritimes, est qu'il reste encore beaucoup à faire pour bien com- prendre certains groupes du genre. Faut-il répéter que l'auteur d'une flore locale arrive bien vite à la conviction qu'en pareil cas l'étude du genre entier, dans l'ensemble de son aire, avec des matériaux très nombreux, peut seule conduire à un résultat satisfaisant. — En ce qui a rapport au groupe de nos D. hirtus, fiircatiis et siibacanlis la connaissance en est compliquée chez nous par le fait que ces deux derniers ont été distribués par M. Reverchon^ avec des indications fausses quanta leurs provenances; il est impossible de citer certains exsiccata publiés par ce collecteur, car ils sont composés chacun d'échan- tillons de provenances diverses, appartenant parfois à des formes ou même à des espèces différentes ; un même numéro n'est pas comparable d'un herbier à un autre. En ce qui concerne la systématique du genre Dianthus, nons devons signaler les intéressantes notes biologi(jues que M. Briquet a publiées sur des faits observés en Savoie, concernant le D. inodorus, et dans les Alpes maritimes, au sujet des D. furcatus et neglectus. Ces espèces présentent deux états sexuels différents. Dans celui hermaphrodite' les corolles sont toujours bien plus grandes que dans l'état femelle qui montre des étamines atrophiées. La longueur du calice, comme la couleur de la corolle présentent aussi des différences assez constantes entre les deux états. Nous devons renvoyer aux détails donnés par M. Briquet {Bull, lahor. bot. gén. Univ. Génère, \uïn 1899, III, no 1, p. 78-80). — Des propriétés biologiques mal comprises peuvent entraîner ici à des erreurs systématiques ; tel a été le cas par ex. pour la var. tei'gestinus (Briq. Le Mont Vnache p. 82, ann. 1894 ; Rouy et Fouc. FI. Fr. III, 193) du D. inodorus que scarieux, contracté en une pointe herbacée é(jalant presque leur longueur el dépassant le milieu du calice; calice large, suhcyUndrique, court (ll-li mm. long.), strié dans toute sa longueur, à dents ovales lancéolées, acuminées; pétales non conligus, rouges, à limbe poilu en dessus, très denté, égalant env. les -/g de l'onglet, if. Juillet. Hab. : Alpes niarit. nKuit Cheiron (Consolât in herb. Rouy); à rechercher». ^ Les (leurs sont allogames par protandrie très accusée ; l'autopollinalion est normale- ment totalement exclue. SUPPLEMENT 295 Reichenbach a publiée sous le nom de D. virr/ineas var. /3'? tergestinus {le. fl. germ. et helv. VI, p. 47, pi. CCLXVI). Cette variété est un état sexuel et non point une unité systématique. No 326. Alsine liniflora Hegetschw. : Cima Yerzera! !** (vall. sup. de la Corsaglia, vers 1900 m. s. m. (i août 1900); sommet de la C. di Piano Gavallo! ! ** (au sud de Viozene), vers 1890 m. ; entre Gola délia Ciusetta-^ et le mont Giambalaur! ! **, vers 2000 m. (29 juill. 1901); Cima di Gaurone, versant nord ! !**, vers 1500 m. (19 juill. 1901). No 331. Mœhringia papulosa Bert. — M. Bicknell a découvert un troisième habitat de cette rare espèce, vers 1600 m., sur les rochers, dans le massif du mont Toraggio ** : au-dessous du Toraggio dans le Rio Incisa! (23 juill. 1894, fl.) et près du col entre cette montagne et celle de Pietravecchia I (29 juin 1893, fl.). Yoy. Bicknell FL Bordigh. p. 41. No 333. M. pentandra Gay: Rochers humides près de Yallauris!*, sur la vieille route du golfe Jouan (Consolât leg. 22 mai. 1871). No 338. Arenaria aggregata Loisel. : Rochers du mont Nero!!**, vers 800 m. s. m., sur le versant du côté de Zuccarello sur la Neva (28 juin 1897). Localité comprise dans notre dition et peu éloignée de celles que nous avions indiquées au-delà de nos limites orientales. — Nous avons vu l'espèce dans l'herbier Consolât, récoltée au Brech près de Bouyon le 16 juin 1868, et nous l'avons trouvée au mont Férion le 15 juin 1896, et à la cime de Rocca Seira (entre Lucéram et Utelle) le 10 juin 1896; à peine en boutons dans ces deux dernières localités. N» 343. Stellaria uliginosa Murr. — M. E. Ferrari nous l'a envoyé « des bords de lEIlero, entre Mondovi ** et Bastia » leg. 14 jun. 1894 (entre 300 et 400 m. s. m. env.) où nous l'avons observé le 14 juin 1901. — Nous avions donné pour habitat de cette espèce la région alpine ou subalpine. No 347. Cerastium manticum L. : Bicocca ! 1 **, entre San Michèle Mondovi et Niella Tanaro (25 mai 1893). No 356. Malachium aquaticum Fries : Haie près de Roccavionel!**, sur le chemin qui mène à Andonno par la rive droite du Gesso (24 juill. 1892). N» 377. Radiola linoides Rolh : Près du Pont de Perthus!!* dans l'Esterel (leg. il. 1 jun. 1901). 296 FLORK DES ALPES MARITIMES N" 390. Lavatera Olbia L. : Grimaldi I** entre la Mortola et Menton (leg. Dinter 23 jun. 1893, in herb.Burn.); l'Esterel* : au bord du Gre- nouiller près d'Agay ! !, vallon du Mal Infernet! I et près de la maison forestière des trois Termes I ! (leg. S-10 jun. 1899). II, j). 11. Nous avons dit qu'un Lavatera bîcolor Shuttl., mentionne sans description, dans Huet C(if. Prov. p. 28, et trouvé à San Remo, nous était inconnu'. M. Rouy (in Morot Journ. Bot. XI, 1897, p. 86 et in FI. Fr. IV, 46) a décrit une sous-espèce : « L. maritima subsp. bicolor =r L. bicolor Shutlew.? ined.'? », récoltée au Pont Saint-Louis près de Menton (de Coincy in herb. Rouy). — Aucune de nos provenances des Alpes maritimes ou d'autres contrées médi- terranéennes ne nous ont foui'ni des éch. auxquels la description citée puisse s'appliquer. Voici la reproduction de cette diagnose, afin de faciliter la recherche et l'étude de cette forme dans les localités indiquées : « Diffère du type par les feuilles 2-3 fois plus grandes, bien moins tomenteuses, d'au beau vert en dessus, d'un blanc grisâtre en dessous, longuement pétiolées (pétiole =: 2 %- 3 centimètres); les pédicelles inférieurs solitaires, allongés (3-3)^ cm.), les supérieurs réunis par 2-3 à l'aisselle des feuilles, très inégaux ; les lobes du calice plus larges, ovales-elliptiques ; les divisions du calice plus longuement acuminées; les carpelles plus lisses; le carpophore tronqué au sommet aplati. Corolle de même grandeur que celle du ti/pe ». N» 399. Géranium rivulare Vill. — Nous avons vu cette espèce dans l'herbier de M. le cap. Saint- Yves, récoltée par lui entre 2000 et 2500 m. s. tu., en juillet 1898 : dans le vallon de Sellavieille au N.-W. du mont Mounier, et dans le vallon de Valloars*(du côté des monts Sanguigne- retle et Gâte de l'Ane), situé à gauche de celui de Jallorgues. Cette dernière localité est peu éloignée du Gros Serre de la Braisse. No 403. G. macrorrhizum L. — Nous n'avons indiqué cette espèce dans la vallée de la Minière de T.—, qu'entre le pont de Saint-Dalmas et la Minière, soit entre 800 et 1400 m. s. m. env., mais nous l'avons récollée dans les éboulis calcaires dominant la susdite vallée, vers 1600 m., entre les Cintia di Gaurone et di Nauca (19 juill. 1901). M. Bicknell nous l'a envoyée de la vallée de Gasterino inf., entre 1400 et 1500 m. (leg. 6 aug. 1901). No 418. Erodium romanum L'Hérit. — « Commun à Bordighera au bord des roules et dans les lieux herbeux, de même près de Venti- • Shuttlevvorth envoyait à Ch.-H. Godet, de Neuchàtel, les plantes intéressantes qu'il récoltait en Provence. Nous avions espéré trouver dans l'herbier de notre regretté compa- triote et ami le Lavatera dont il s'agit, mais les recherches que M. le prof. Paul Godet a bien voulu faire à ce sujet ont permis de constater l'absence du L. bicolor dans la collection de feu son père. SUPPLÉMENT 297 miglia et dans les vallons de Borghetto et de Vallecrosia ; je ne l'ai pas vu ailleurs, et la localité de Perinaldo indiquée à M. Burnat, est due à une erreur de ma part » Bicknell FI. Bordigh. p. 52. N" 422. Hypericum humifusum L. — M. Bicknell a découvert cette espèce à San Romolo!** près de San Remo (leg. 19 jun. 1895, vix fl.) dans un lieu sablonneux et humide, et cela sous la forme que nous avions signalée exclusivement au nord de nos Alpes, avec réserves quanta la localité sublittorale d'Andora. (Voy. Burn. FL alp. mar. II, 29, note, et Bicknell Fl. Bordigh. p. 49). N» 435. Acer platanoides L. — M. CI. Bicknell nous écrit (27 juin 1899) : « Cet arbre est fréquent vers l'extrémité sup. de la vallée de Pesio, depuis les env. de la Certosa, jusqu'au Pis di Pesio (1375 m.) et dans le vallon Arpi voisin de ce dernier. On le trouve, ainsi que vous l'avez dit, sur les rochers vis-à-vis de la Chartreuse ». II, p. 36. %'itis winifera L. — Nous avons consacré une courte note (1. c.) aux vignes que l'on rencontre assez fréquemment, en dehoi's des cultures, même a fort loin de foule habitation et culture d ; il ne nous a pas été possible pourtant de formuler une opinion sur la spontanéité ou la naturalisation des vignes saiirages des Alpes maritimes. La question nous a paru mériter d'être serrée de plus près. Notre savant ami M. le professeur Charles Flahault dont nous avions réclamé l'avis en lui com- muniquant nos matériaux sur les Vitis de notre dition, nous a dit avoir de bonnes raisons pour admettre la spontanéité du Vitis vinifera L. sous ses for- mes sauvages, répondant au V. vinifera si/lvestris de J.-E. Planchon'. M, Flahault a bien voulu résumer son avis sur ce sujet dans la note suivante. Nous la reproduisons intégralement ici en priant son auteur de recevoir l'ex- pression de notre vive reconnaissance. « A. de Candolle, sans infirmer le caractère spontané de la vigne autour du bassin occidental de la Méditerranée, incline pourtant à penser que la culture en aurait été tentée tout d'abord au S. du Caucase et que, de là, elle se serait peu à peu répandue vers l'Occident^. Cette opinion est devenue classique sous l'influence de Hehn-^ C'est ainsi que Naudin* croit la vigne originaire de l'Asie, mais « depuis un temps immémorial, dit-il, elle s'est répandue dans tous les » pays tempérés ou tempérés-chauds de l'ancien continent, ])rincipalement dans » le bassin méditerranéen^ et sur bien des points, elle y est retournée à la forme 1 J.-E. Planchoii iii Alph. et Cas. fie Candolle Monoi/raplilic Plianero{jainaruin, Vol. Y, Ampelidefe, 1S87, p. .357. - A. de Candolle Oriijine des plantes cuUivces, J.-B. Baillièic, Paris, 1883, p. 151. ■^ Hehn Cullîirpftanzen und Ilaustlilere in ilirem Uelieryana ans Asien, etc.; 2« édit., Berlin, 1876. '' Ch. Naudin Manuel de l'acclimateur. Librairie agricole, Paris 1887, p. 7 et 5-49. 298 FLORE DES ALPES MARITIMES sauvaoe primitive ». Quelques auteurs envisagent la question d'une façon éclectique. C'est ainsi que M. G. Gautier signale sur le territoire qu'il a si bien étudié' le Vifis vinifera L. « souvent subspontané » et le V. Labrusca L. ou vigne sauvage. Il ne faut voir là qu'une distinction de formes qui n'implique pas la distinction spécifique. » D'autre part, c'est une croyance assez répandue dans les campagnes que les variétés de vignes cultivées dans une contrée sont issues des formes sau- vages qu'on trouve dans le pays. Aux yeux des campagnards du Midi, la vigne ne nous est pas venue d'Orient ; chaque pays l'aurait trouvée sur place, indé- pendamment des pays voisins. » Il n'y a là que des croyances sans fondement scientifique. » Que l'archéologie et l'histoire jettent un jour une pleine lumière sur les migrations de la vigne comme plante de grande culture, c'est possible; mais les naturalistes ont le devoir de dégager de ce problème deux données d'ordre dittérent, dont l'une leur appartient en entier, où l'histoire n'a rien à voir. Laissons aux historiens le soin de déterminer les voies que la culture et l'utili- sation industrielles de la vigne ont suivies à travers la période historique. Nous pourrons peut-être les aider à les découvrir; mais il faut convenir que les moyens les plus sûrs pour y réussir sont entre leurs mains. » Il appartient aux botanistes d'établir si la vigne existait dans l'Europe occi- dentale et en particulier autour du bassin occidental de la Méditerranée, avant d'avoir pu y être cultivée. Les deux données ne sont pas sans connexion, mais la seconde doit être résolue préalablement, si nous voulons éviter que les histo- riens s'égarent dans leurs recherches. » La vigne est-elle spontanée dans l'Europe occidentale et en particulier autour du bassin occidental de la Méditerranée ? Y est-elle, au contraire, venue à la suite des civilisations, adventice d'abord dans nos bois et loin des cultures, puis subspontanée et naturalisée? » Je ne m'occuperai de ce problème qu'en ce qui concerne le domaine médi- terranéen français. Nous avons tout à gagner à nous appuyer sur des faits précis et à ne pas vouloir leur donner une portée qu'ils n'ont pas. D'autres nous diront si ceux que nous avons observés s'appliquent aussi à la Fran(5e non méditerranéenne et aux pays voisins. » Les vignes sauvages sont connues dans la France méridionale et jusqu'en Limousin, sous le nom de Lamhrnsque, mot dont la forme varie avec les dia- lectes. Il est évident que ce nom nous est un héritage des Latins ; c'est bien le Labrusca de Columelle, de Pline le naturaliste et de Virgile ; nous le retrou- vons d'ailleurs à plusieurs reprises dans les vieux écrits de notre langue 2. On peut, dans quelques cas, tirer parti de ces données philologiques pour aider à la solution de problèmes comme celui qui nous occupe. Je pense qu'on ne peut s'y attacher lorsqu'il s'agit de la vigne ; l'usage de son fruit est si ancien, l'homme y attache un intérêt si grand que la vigne n'a pu échapper à l'attention des sociétés, même dans leur enfance, et que, de ce que la distinction des lam- brusques et des vignes cultivées a été faite dès avant noire ère, nous pouvons 1 G. r.aulier Calai, raiwnné de la Flore des Pi/nhiées-orient., 1897, p. 12:2. ■2 La Curne de Saiiite-Palaye Dict. liislo)-. de l'ancien langage français. SUPPLÉMENT 299 seulement conclure que, dès avant Vère chrétienne, vignes sauvages et vignes- cultivées vivaient côte ù côte dans le midi méditerranéen. Ce point est ilu domaine de l'histoire et ne nous tait pas remonter jusqu'à ses limites. » Dans l'état actuel de nos connaissances, nous n'avons peut-être pas une seule preuve suffisante par elle-même pour établir la spontanéité de la vig-ne dans le domaine méditerranéen occidental ; nous avons du moins un faisceau de témoi- s;nages qui fournissent de fortes présomptions en faveur de cette hypothèse. Ils sont de nature l» topog-raphique, 2° hiologicjue, 3° niorphoIogi(jue, 4o paléo- botanique. » lo Témoignag-es topographiques. — C'est avec beaucoup de raison que M. E. Burnat a remarqué l'existence de la vigne sauvage « fort loin de toute » habitation et culture » [loc. cit.). D'autres observateurs attentifs avaient re- marqué ce détail. M. Barrandon' signale la vigne comme assez répandue, à l'état sauvage, au pied des basses montagnes où finit la région de la vigne et de l'olivier. M. G. Gautier ^ signale la vigne sauvage dans les haies et les bois des zones du Châtaignier et du Hêtre. » On trouve assez communément des pieds de vigne dans la plaine littorale méditerranéenne ; c'est surtout dans les haies broussailleuses, sur les berges boisées des ruisseaux qu'on les observe. J'en ai recueilli ainsi dans la plaine de Perpignan, dans la basse vallée de l'Aude, près de Montpellier, en Camargue, sur les bords du Gapeau aux environs d'Hyères. Je crois que toutes ces vignes de la zone littorale sont nées des vignes cultivées dans les plaines voisines et qu'il y faut voir des individus subspontanés issus des divers cépages en usage dans le pays. » Mais le T7//.s- vinifera occupe aussi une station tout autre, comme l'ont bien remarqué Barrandon et M. G. Gautier. On ne le trouve à peu près pas, en effet, dans les collines inférieures, dans les garigues qui bordent la plaine couverte de vignobles ; mais il est très ré{)andu dans la zone des basses mon- tagnes où le chêne vert cesse d'être dominant, où le chêne rouvre commence à prédominer, c'est-à-dire vers l'altitude de 400 à 800 m. en moyenne. A ce niveau, la vigne a cessé d'être une plante de grande culture ; elle est subor- donnée et n'occupe plus que les points les mieux exposés. » En résumé, les vignes sauvages de nos basses montagnes, séparées de la zone de grande culture de la vigne par une zone où la vigne sauvage est presque une rareté, paraissent bien représenter un type spontané indigène, tandis que les vignes des liaies et buissons du littoral seraient issues, par acci- dent, des vignes cultivées voisines. » 2o Témoignage biologique. — Depuis la découverte de l'Amérique, aucune espèce ligneuse, à part le Nicotiana glauca Graham, ne s'est naturalisée dans l'Europe occidentale; je n'insiste pas sur la station très spéciale où cette espèce a pris place. Je rappelle seulement (]ue les espèces ligneuses semblent résister d'une manière particulière à tous nos efl'orls de naturalisation. En dépit des plantations d'essences étrangères réalisées par l'administration forestière sur des centaines de mille hectares, aucune de ces espèces ligneuses n'a réussi à 1 Loret et Barrandon Flore de Montpellier, I'"'' éJ., 187G, p. 1:29. 2 Loc. cit. p. 122. 300 FLORE DES ALPES MARITIMES s'implanter définitivement dans le pays. Cela est vrai pour les espèces de mon- tat^ne transportées dans les plaines comme pour les espèces exotiques. Les individus plantés se maintiennent plus ou moins, prospèrent souvent, mais ne se réo-éuèrent pas et ne prennent pas une place définitive dans la végétation du pays où on les a introduits, en dépit de la protection efficace qui s'exerce sur eux. Il n'v a là que des individus naturalisés. Il y aurait lieu de s'étonner que la vione fît exception et qu'elle seule se fût si bien naturalisée qu'elle dépasse- rait de beaucoup les limites extrêmes de la grande culture de l'espèce, pour prendre partout les allures d'une plante spontanée. n 30 Témoignages morphologiques. — La vigne des haies et buissons de nos plaines littorales est une liane assez élevée, atteignant cinq mètres de hauteur et plus, avec des sarments longs de 2-3 mètres après l'aoùlement. Les feuilles palmatilobées ou profondément palmatipartites, présentent de nombreux inter- médiaires ; la pubescence des feuilles est très variable, souvent très forte et blanchâtre. Les grappes, le plus souvent petites, atteignent parfois 18 cm. de longueur à la floraison et portent de 100 à 200 fleurs. Les baies, vertes on noires, dépassent rarement le volume d'une groseille, mais atteignent parfois près d'un centimètre de diamètre. » Les vignes des basses montagnes appartiennent à un type plus uniforme. Elles ont le plus souvent de deux à trois mètres, rarement plus ; les sarments, toujours maigres, ont une coloration gris cendré. Les feuilles, parfois cordi- formes-dentées ou trilobées, sont plus souvent palmatilobées, à lobes larges ; la pubescence assez forte parfois sur les jeunes rameaux, s'atténue rapidement. Les grappes, longues de 8 à 10 cm. au plus, sont très lâches ; on n'y compte guère que 30 à 40 fleurs dont un petit nombre seulement produit des fruits verts ne dépassant pas un demi-centimètre de diamètre. » En résumé, les vignes des plaines littorales sont variables comme les cépages cultivés dont elles dérivent sans doute ; les vignes des basses mon - tagnes sont beaucoup moins variables et semblent se rapporter à un même type. » 4° Témoignag'es paléobotaniques. — M. C. d'Ancona ' a établi que le type actuel du Vitis vinifera est nettement reconnaissable dans les tufs quaternaires du midi de la France (Provence et env. de Montpellier) comme dans les traver- tins (juaternaires de Toscane et de Rome. On pourrait admettre que la vigne, sauvage avant la période historique, éliminée par les transformations du climat et refoulée vers l'Orient pendant la période quaternaire, a été ramenée par l'homme dans nos pays pour y reprendre les caractères d'une espèce sauvage. Cette hypothèse compliquée a perdu sa valeur. En effet, la découverte, dans les cités lacustres de Suisse et de Lombardie, de pépins de raisins où O. Heer a pu distinguer la forme sauvage et la forme cultivée de notre vigne, semble prouver que celle-ci n'a pas quitté les régions habitées par elle à la fin des temps géolo- giques et qu'elle n'a pas eu besoin de la main de l'homme pour s'introduire en Europe. » Conclusion. — Il est possible que la culture de la vigne ait été introduite dans le midi de la France par les civilisations venues originairement de l'Asie 1 C. d'Ancona {Alli U. AccaA. dei Geonjofili, XIII, Florence, 1890). SUPPLÉMENT 301 occidentale. Il n'est pas possible de marquer l'origine des nombreuses formes cultivées aujourd'hui et nous n'a%'ons pas plus de raisons de leur attribuer une origine orientale qu'une origine indigène. Des vignes que l'on trouve fréquemment dans les haies et buissons du domaine méditerranéen français paraissent issues des vignes cultivées dans les plaines voisines ; elles sont subspontanées. )> Il ne paraît pas douteux, d'autre part, que le l^itis vinlfera L., qui existait en Italie et dans la France méditerranéenne, à réi)oque quaternaire, n'a pas cessé d'v vivre à Vétat spontané. La distribution topographique des vignes sau- vages, répandues dans les basses montagnes, en dehors de la zone de grande culture de l'espèce ; la distribution uniforme de la vigne sauvage dans les bois de nos basses montagnes, et ce que nous savons de la difficulté avec laquelle les espèces ligneuses prennent possession du sol de nos pays ; les caractères morphologiques, assez différenls chez les vignes, probablement subspontanées, des plaines littorales, de ce qu'ils sont chez les vignes sauvages des basses montagnes ; enfin les données paléobotaniques concordent pour nous faire penser que la vigne {Vifis vinifera L.) est bien spontanée dans le domaine méditerranéen français ». II, p. 38. Oxalis cernua ïhunb. ; Bicknell FI. Bordigh. p. 53. — Très répandu sous les oliviers près du torrent Merula, entre Andora et la station du chemin de fer! ! ** (16 avril 1899, fl.). II, p. 54. X Pistacia Saportae Burnat 1. e., ann. 1892; Bicknell op. €it. p. 56, ann. 1896; Rony Fl. Fr. lY, 177, ann. 1897. Exsicc. : Herb. norm. edit. J. Dorfler, no340o! in herb. Burn. (ces éch.,à fleurs fe- melles, de la vall.Nervia près Bordighera, leg. Bicknell april. 1898)^. M. Cl. Bicknell nous a envoyé une superbe série de spécimens de l'hybride P. Terebinthus X Lenfiscas, récoltés de janvier 1896 à juin 1900, sur une dizaine de pieds provenant d'au moins sept localités différentes des env. de Bordighera. La note suivante avait été donnée en 1896 {Fl. BorcIif//i.p. 11) par ce botaniste : « J'ai découvert cette année des pieds non douteux de cet hybride dans le vallon San Secondo, et près de Camporosso et Dolceacqua; et probable- ment d'autres encore dans les bois à l'ouest de Ciraa dei INIonti et de Sa Croce. Dans cette saison (janv.-fév.) presque tous les buissons de Térébinthe sont à peu près dépouillés de leurs feuilles ; cependant on trouve de rares exceptions que ^ Au moment où nous corrigions la dernière épreuve de notre feuille 20, nous recevions du D' Fritz Mader de Nice un bel éch. du P. Sapoflfe, récolté par lui (29 nov. 1901) près de la route nationale, entre Villefranche et le Cap de Mont Boroii. Cet éch., muni d'une inflorescence femelle avec des drupes mûres, possède « des grappes paniculées plus grandes que celles du Lentisque, laxiflores et moins complexes dans leur composition que celles du Térébinthe, mais leur situation et leur disposition générale sont identiques avec ce qu'on observe cliez le Lentisque » (Saporta et Marion Mém. cité dans Burn. FL alp. mar. II, 54). Le spécimen que nous devons à l'obligeance de M. Mader se trouve si bien repré- senté dans le Mémoire de ces savants (Hybride A, fig. 1 et 1 a pi. II et descriptions p. 16 et 20, tir. à part) que nous nous bornerons à y renvoyer le lecteur. FLOUE DES ALPES MARITIilES UI 20 302 FLORE DES ALPES MARITLMES montrent quelques jeunes rejets tardivement poussés à la base du tronc, et d'autres sur des coupes rases de l'année précédente, lesquelles ont produit de vigoureux rejetons qui n'ont pas perdu leur feuillage entier durant le doux hiver qui a suivi. Dans les pieds hybrides que j'ai rencontrés, deux seulement portaient des fruits, ils étaient bruns, plus larges et plus allongés que ceux noirs et globuleux du Lentisque. Mais tous ces sujets avaient un port autre que celui de ce dernier et ressemblaient plutôt à un Térébinthe toujours vert. Leurs feuilles sont imparipennées ; les folioles plus développées, plus larges, plus transparentes et à veines plus réticulées-veinées (que celles du Lentisque), la terminale moins large que les latérales ; les pétioles sont ailés, parfois seule- ment vers leur sommet, mais souvent plus ou moins sur leur longueur entière ,* la panicule est également plus étroite et moins rameuse que celle du Térébinthe « . Nous aurions bien peu à ajouter à ces renseignements qui n'ait été excellem- ment dit dans le mémoire si complet de Saporta et Marion (in Ann. se. nat., sér. o. Bot. tome 14, pi. 1, 2 et 3, ann. 1871). Ces auteurs ont décrit toutes les variations qui se retrouvent dans les matériaux envoyés par M. Bicknell. — — Entre les produits croisés observés à Sainte-Zacharie (Var)* Saporta avait observé et décrit 4 pieds hybrides dont 2 complètement stériles et 2 portant un nombre gén. très restreint d'inflorescences femelles; il avait constaté l'absence de pieds mâles. M. Bicknell nous a envoyé 10 provenances, dont o stériles, 8 femelles et 2 mâles. Nous avons prié M. J. Bricjuet de bien vouloir entreprendre un examen histo- logique des nombreux matériaux de notre herbier. Nous ne pouvons résumer ici, vu son développement, la note qui donne les résultats détaillés de cette étude. Son auteur, qui la publiera prochainement in extenso-, nous en a communiqué le résumé suivant: « L'hybridité du P. Saportœ ressort d'une façon aussi nette de l'anatomie foliaire que de la morphologie externe. Le caractère œcologique le plus saillant du P. Soportx consiste dans la persistance du feuillage, laquelle est l'apanage du Lentisque. Or, on retrouve chez le P. Saportte les mêmes traits d'organisation qui traduisent anatoniiquement chez le P. Lenfisciis la na- ture d'un arbuste xérophile, et surtout héliophile,à feuilles persistantes : sclérose intense et cuticularisation des parois externes de l'épidémie, distribution et disposition spéciales des stomates, mésophylle plus ou moins subcentrique à palissades sous les deux épidermes, etc. L'influence du Térébinthe se fait cepen- dant toujours sentir par la pureté moins grande avec laquelle ces détails de structure sont exprimés. En revanche, le rôle du Térébinthe devient prépondérant dans les caractères de structure des nervures qui ont une importance œcologique plus faible. Il est donc intéressant de constater qu'il y a chez le P. Saportœ un mélange relativement faible des caractères histologiques des deux espèces mères, mais surtout une juxtaposition de ces caractères (nervures médianes du P. Terebinthus, chlorenchyme du P. Lentiscus). Ce phénomène est connu et étudié depuis longtemps dans la morphologie extérieure des hybrides ; il l'est moins dans le domaine de l'histologie ». ' Seule localité attribuée au P. Saportœ dans le Mémoire cité ; mais cet hybride a été observé ultérieurement en plusieurs localités des B.-du-Rhône (Roux Cat. Prov. p. 108, ann. 1881-83) ainsi que dans le dép. du Var (Roux Cat. Suppl. p. 665). 2 Voy. Bull. herb. Boissier ann. 1901, n^ 12, 5 décembre, p. 1301-1305. SUPPLÉMENT 303 N° 476. Cytisus hirsutus L. var. a pumilus Arcangeli. En 1896 (10 et H juin) nous avons exploré le mont d'Or prés de Lucéram, mais sans y retrouver cette rare variété. Avec l'herbier de M. l'abbé Consolât nous avons reçu, sous le nom de C. pumilus de Not., Ard. FI . (dp. mnr. p. 9.3^ trois éch. avec sçousses bien développées, provenant « du chemin entre Berthe- mont et Saint-Martin Lantosque^ 28 juillet 1870, Barlet et Consolât leg.». A ces spécimens s'applique mot pour mot notre description (/^/. Alp. mar. II, 73), saut ceux : folioles s,labres ou glabrescentes sur leur face sup., qu'il conviendrait de remplacer ici par : folioles gén. médiocrement pubescentes en dessus, avec des. poils courts et appliqués, çà et là glabrescentes. La comparaison des éch. typiques du mont d'Or * qui existent dans l'herbier Thuret avec ceux envoyés par M. Consolât, confirme notre détermination. — Les gousses du C. pumilus, longues de 20-30 mm., parfois 34 mm. sur 4-o mm. larg. niax., sont munies de longs poils étalés-appliqués, conune celles de la var. polijh-ichus Briq. M. Rouy (F/. Fr. IV, 214^ sub: Genista hirta Rouy, forma Genista Notarisii Rouy) a ajouté les localités suivantes pour le Cytisus pumilus de Not. : de Saint-Martin Vésubie à N. D. de Fenestre* et — (Laire in herb. Rouy, avec le G. Scofjolii Rouy)'; Saint-Dalmas de Tende— (Battersby in herb. Rouy et ex herb. Shuttleworth). — M. Briquet a indiqué les caractères qui montrent dans certaines provenances des passages de la var. pumilus à celles genuinus et polijtrichus (voy. Briq. Cytises Alp. mar. p. 39 et 40; Burn. FI. Alp. mar. p. 73); il serait intéressant de savoir si les spécimens trouvés par Laire près de Saint-Martin Vésubie et ceux des env. de Tende, offrent bien tous les caractères de ceux du mont d'Or et des env. de Berthemont, les seuls absolument typiques que nous ayons vus. — Quant aux formes intermédiaires que nous avons signa- lées entre les var. genuinus et polyfrichus (op. cit. p. 75), si nous n'avons pas précisé par quels caractères ces variations sont intermédiaires (vo\\ Rouy op. cit. IV, 213, note 2), c'est par le motif que M. Briquet (op. cit. p. 36 et 37) au- quel nous avons renvoyé le lecteur, a donné les renseignements les plus étendus à ce sujet. Le C. polytrichus, avons-nous dit de plus, est une variation alti- tudinaire de la var. genuinus, il habite la zone alpine (jusqu'à 2300 m.) et celle subalpine ; la var. typique qu'on ne rencontre que dans les régions littorale et montagneuse, ne monte guère au-dessus de 12 à 1300 m. s. m. ; les formes intermédiaires s'observent dans la basse région montagneuse. N» 531. Trifolium pallescens Schreber; Gibelli et Belli Intorno alla Morf., etc., di Trifolium sez. Amoria p. 46 (descr.): Castello Ice- volai! !** (près des Carsene) vers 2240 m. s. m. (leg. 31 jul. 1901). — Nous n'avions rencontré jusqu'ici cette espèce que dans quatre loca- lités situées bien plus à l'ouest de la chaîne principale de nos Alpes. II, p. 141. Doryeiiopsis Oerarcii Boiss.— Une localité qui rentre dans notre circonscription, a été découverte par M. L. Legré le 12 juin 1 Cette forme (G.Scojiolii) «le M. Rony est le Cytisus hirsulvs L. var. polijlricJnis Briq. qui n'est pas le C. prostratus de Scopoli (voy. Briq. Cytises Alp. mar. p. 170, 178, 179). 304 FLORE DES ALPES MARITIMES 1896, près de la Suvière* ^ de l'Esterel (voy. Revue Horticole des B.-du- Rliône, ann. 1897, p. 22-24). Grâce aux indications très précises qu'a bien voulu nous donner notre obligeant confrère de Marseille, nous avons récolté (5 juin 1899) cette rare espèce provençale, qui est abon- dante dans la localité indiquée, mais y occupe un espace très restreint, à env. 500 m. s. m. Nous avons eu, le 29 mai 1901, la bonne fortune de récolter la même plante dans le dép. du Var, en une localité nouvelle : le lons^ de la voie du ctiemin de fer S. F., entre les stations de Pardigon et de La Croix, où elle était fréquente"-^, non loin des Corrigiola liftoralis! et telephifolio !, deux autres espèces peu communes dans le Var. Nous avons revu le Dorycnopsis sur des rochers, peu après la station de Sainte-Maxime, du côté de Fréjus. No562. Dorycnium herbaceumVill.^: Près de Briaglia S^Croce! !** à l'est de Mondovi (12 juill. 1897, fl.); talus du chemin de fer de Mon- dovi, près de Bastia ! ! ** (14juin 1901, vix fl.). Les éch. de ces deux stations sont pareils à ceux récoltés près de Priola. N® 585. Astragalus vesicarius L. : Montagne d'Uesti à l'ouest (W.) de Duranus!!* (18 juin 1896, fr.); Crête du Haut Montet à l'W. de Gourdon! *, puis çà et là dans la chaîne de Caussols (cap. L. Verguin, leg. 4 jun. 1899, fl.) ; montagne de Caran près de Caussols ! 1 * (28 mai 1896, fl.). N" 589. A. campestris L. — Nous n'avions mentionné cette espèce que dans des localités situées à l'ouest des Alpes de Tende; MM. Bri- quet et Cavillier la récoltèrent le 9 août 1900, à la Cima délie Colme ** près du mont Mongioje, à l'ait, de 2400 m. s. m. N» 602. Vicia amphicarpa Dorthes : Grasse!*, coteaux de Saint- Jacques (leg. Goaty, mai. 1868, in herb. Consolât). — Nous possédons 1 Mont, des Civières des cartes de l'Etat major. (Voy. Fl. Alp. mar. II, 10, note 1). - Ces stations se trouvent entre Cavalaire et Gassin (Feuille Toulon, carte de l'Etat major au SOmill.). y Nous devons signaler ici deux excellentes monographies de M. M. Rikli, de Zurich, sur les Dorijcnium, publiées dans les Bericitte d. scliw. bot. Gesellsch. Heft X, ann. 1900, p. 10-44, et dans Engler's Bot.Jahrb. XXXI Baud, 3 Heft, ann. 1901, p. 314-401. — En ce qui concerne le D. rjermanicum il devra être attribué à M. Rikli. En effet, Gremli a donné cette forme comme un D. Jordani Loret et Barr. subsp. yermanicum. Nous l'avons décrite {FL Alp. mar. Il, 142) comme un D. suffruticosum var. gennanicum. M. Rikli fait erreur lorsqu'il dit que M. Rouy l'envisage comme une espèce; tel n'est pas le cas, puisque ce dernier auteur {Fl. Fr. V, 139, note 1) y a vu un D. pentapItyUum Scop., subsp. suffru- ticosum, forma ijerinanicum. C'est M. Rikli qui a le premier établi ici une espèce distincte du D. suffruticosum, bien que sa place systématique soit, dit-il, à coté de ce dernier. SUPPLÉMENT 305 des env. de Nice et de Grasse les deux var. pseiidosatka et pseudan- gustifolia Rouy FI. Fr. V, 214. A l'occasion de cette plante, qui diffère surtout du «•roupe V. salira par ses fleurs hypog-ées cléistooames, nous signalerons un Lathyrus selifoluis (notre n» 646) trouvé par M. J. Briquet dans les gorges du Loup, près du Bar (:29 mai 1896). Ce spécimen possède, avec des fleurs et des gousses normalement placées et développées, des fleurs qui naissent sur les rameaux souterrains, restent closes et montrent dans leurs principaux organes une réduction ou oblitération. Tels sont les principaux caractères du V. ampliicarpa (voy. à ce sujet : Darwin Des dijf. formes de fleurs, etc., trad. Heckel, ann. 1878, p. .317-354). — Le Latinjrus Nissolia, selon Darwin (op. cit. p. 334) possède souvent aussi des fleurs (cléistogames) qui ne s'ouvrent jamais, fructifient sans s'épanouir et pro- duisent des gousses normales; elles sont invariablement autofécondées. N" 623. Lens nigricans Godr. : Cime de la Piastra!!* entre l'Es- carène et Lucéram (9 juin 1896, fl. fr.). Nos éch., récoltés sur territoire fran(;ais, sont absolument pareils à ceux des localités italiennes qui ont été seules signalées dans notre Flore. II, p. 204. Nous avons dit que notre Lathi/rus luteus appartenait à VOrobiis laleiis var. occidenfalis Fischer et Meyer = Lat/ii/riis occidentnlis Fritsch. M. Cari Fritsch qui s'est occupé de ce groupe {Si/ctinr/sber. Wiener Akad. Wissensc/t. ann. 1895, CIV, p. 479, résumé dans VOesterr. bot. Zeitschr. 1895) a divisé \0. luteus en sept «espèces» dont trois sont exclusivement asiatiques; quatre viennent dans l'Europe, mais entre ces dernières trois ne dépassent pas à rVV. la Styrie et la Caruiole; une seule, le L. occidenfalis, habile les Pyré- nées, les Apennins et les Alpes pour atteindre le Banat et la Serbie. — M. Rouy {FL Fr. V, 267-269, ann. 1899) a présenté ce groupe sous le nom de L. Linnxi Rouy, d'une manière assez dilTérente. — M. Fritsch (in Verhandl. h\ h\-:ool.- bot. Gesellsch. in Wien 1900, Band L, p. 99-105) critique cette dernière manière de voir et donne la synonymie suivante : L. Gnieiiiii Rouy p. p. min. rrr L. Gmelini (Fischer) Fritsch. L. «raasMilwanicati Rouy p. p. = L. transsilva- nicus (Sprengcl) Fritsch. L. occidenialiii Rouy et L. Gmelini Rouy p. p. max. = L. occidenfalis (Fischer et M.) Fritsch. L. iifspaniciis Rouy =: L. occi- denfalis var. grandifolius (Boiss. in herb.) Fritsch. L. Cinielini Rouy p. p. et L. glalierriiuus Rouy = L. Isevigatus (W. Kit.) Fritsch. — Nous devons nous borner à mentionner ces études en signalant le fait que JM. Fritsch partage les idées de M. de Wettstein sur la Métliode géograpliico-morphologiqiie due à ce dernier (lena, G. Fischer, 1898) et qu'il critique surtout M. Rouy d'avoir distingué ses formes à un point de vue exclusivement morphologique, sans se préoccuper de leur distribution géographique et sans même avoir bien saisi les caractères qui les distinguent. — Concernant le nom à attribuer au groupe formé par la réunion des sept « espèces » qu'il a admises, M. Fritsch repousse celui de L. Linnwi Rouy pour adopter le nom le plus ancien (voy. Lois de la Nomencl. 1867, art. 55). Cependant, il pourrait se trouver un obstacle contre l'admission du nom deL. luteus, car il existe unL. luteus Munhy {Fl. Alg. 73, 306 FLORE DES ALPES MARITIMES ann. 1847) donné dans VInde.r keio. comme une espèce spéciale à l'Algérie. Mais Battandier et Trabut [FI. Alg. p. 278) relèguent le nom de Munby dans la synonymie du L. annmis ('?). — Enfin "SI. Fritsch dit avec raison que le L. Tourneforiii Rouy (= Orobiis Tournefortii Lap.) est une sous-espèce (admise par M. Rouy) douteuse. En effet, d'après Clos {Rév. herb. de Lapeyr., etc. p. 58) ce Lathi/riis diffère totalement de YOrobus liifeiis L. et ne semble pouvoir appartenir qu'au L. venins Bernh. N° 681. Potentilla nivalis Lap. — JM. le capitaine Saint- Yves nous a envoyé un bel exemplaire de cette espèce, récolté le 8 août 1901 sur la Cime de Pal* située peti à l'est de Roche Grande sur Esleng. No 710. Rubus incanescens Bert. — Nous avons publié cette espèce en 1898 dans les Exsicc. de la Société étud. fl. franco helv., sous les nos 843 (Esterel, France) et 8i3 bis (Portofîno, Ligurie, Italie). N» 717. Rosa pimpinellifolia L. — M. le cap. Saint-Yves a eu l'obli- geance de nous envoyer un bel éch. en fleur de cette Rose, récolté le 6 juill. 1899 près de la Cabane des Juges (Lignin)*, à l'W. du sommet de la Fréma et des Aiguilles de Pelensi. C'est là une forme très remarquable par ses styles glabres; il n'est malheu- reusement pas possible de connaître la position que prennent ici les sépales après l'anthèse'. Notre éch. possède des stipules sup. plus larges, à oreillettes moins étroites et moins divergentes que celles du type le plus répandu ; l'ar- buste était d'env. 2 m. de haut. Les folioles sont glabres et églanduleuses ainsi que les pétioles, les pédoncules lisses, les sépales très entiers, les pétales blancs avec une tache jaune, les urcéoles jeunes globuleux-déprimés, etc. — Au sujet de la présence dans le R. pimpinellifolia de styles glabres, nous ajouterons à ce que nous en avons dit {Fl. Alp. mai'. III, 37) que le R. consi/nilis'Désé^l. a été décrit par son auteur [Cat. ann. 1877, p. 86) comme ayant des styles glabres, mais les éch. publiés par Déséglise (Herb. Ros. n» 9) ont les styles hérissés ! de même que des spécimens revus par lui et qui ont été communiqués à M. Crépin par J.-B. Verlot (voy. Crépin Prirn. monoffr. Ros. in Bull. snc. bot. Belçf. séance du 20 juin 1869, t. VIII, p. 43 du tirage à part). M. Rouy {Fl. Fr. VI, 417, ann. 1900) a décrit aussi le R. consifiiilis Déségl. comme ayant «. des styles "labres ou presque glabres » -. ^ M. Saint-Yves a bien voulu retourner le 1-i août l'JOl, dans la même localité, avec l'es- poir d'y retrouver en fruit le buisson découvert ea 1899. Malheureusement la station avait été ravagée par les troupeaux. De nombreux éch. récollés sur 6 pieds différents apparte- naient au R.pimpiiieliifoliii typique; l'un d'eux seul offrait deux jeunes urcéoles avec des styles glabres ou glabrescents et des sépales dont la position restait douteuse. Dans la même station croissaient les R. montana! et canina! ■^ M. l'abbé BouUu nous a écrit, en 1882, qu'il avait observé des éch. d'un R. consimilis à sépales redressés et styles parfaitement glabres (voy. Burn. et Gr. Stippl. inonogr. Roses Alp. tnar. p. 4). La présence de ces deux caractères réunis est un fait singulièrement exceptionnel. Voy. p. 37 et 309 du présent volume. SUPPLÉMENT 307 ]No 718. R. pendulina L. — La variété acideata Seringe (p. 40 du présent volume) très peu répandue dans notre dilion (Roses Alp. mar. p. 56 et Suppl. p. 2 et 74), nous a été envoyée par M. Saint- Yves du mont Tournairet* (leg. 25 jul. 1899). M 732. R. Seraphini Yiviani. — Du mont Coletazzo près de Ba- jard<>, du bassin de la Nervia (leg. 24 jun. 1892, fl.), M. Bicknell nous a communiqué (le l^"" nov. 1899) 4 éch. de rameaux florifères dont l'un appartenait au R. sicula Tratt. et les autres au R. Seraphini. Les caractères que nous avons donnés (p. 107 qui précède) pour permeUre la séparation de celte dernière Rose d'avec l'autre se vérifiaient tous, sauf ceux concernant les urcéoles développés dont les spécimens des env. de Bajardo étaient dépourvus. Dans le travail étendu que nous avons consacré (p. 21-122 du présent volume) aux Roses des Alpes maritimes, nous avons résumé nos observations de ving-t années d'études sur le g'enre Rasa. Les divers groupes qui habitent nos régions ■ont été Ircquemment suivis par nous dans l'ensemble de leur aire'. Nous avons dit à diverses reprises (not. p. 21, 74, 93 et 122) que les conclusions auxquelles nous étions arrivé, ainsi que notre ami M. Christ, étaient en prin- cipe, et sur un point essentiel, en contradiction avec celles que l'éminent rho- dologue M. Crépin a soutenues durant le cours entier de ses remarquables publications sur les Roses (18ti9-1898) -. En effet, dès 1869, M. Crépin avançait la proposition suivante : « L'espèce (telle que la conçoit l'école linnéennc) dans le g'enre Rosa est aussi tranchée que dans n'importe quel genre... il y a une lacune plus ou moins considérable qu'il faut sauter pour entrer dans les limites des espèces voisines, etc. ». En 1888, le savant rhodologue, après avoir étudié^ après nous'', les espèces très critiques de son ancien groupe des Orientales auquel il avait antérieurement (1879) consacré des mémoires importants^, déclarait rester en définitive en face de formes dont il ne saisit pas les affinités, ni le rang auquel elles ont droit. En 1891", M. Crépin signalait avec toute la conscience et l'exactitude qui distinguent tous ses travaux, plus d'une demi- 1 Burnat et Gremli : Les lioses des Alpes maritimes, anii. 1879, 136 p.; Supplément à la monographie des Roses des Alpes marit. anii. 1882-83, 81 p. ; Observations sur quelques Roses de l'Italie, aun. 1886, 52 p.; Revision du groupe des Orientales Boiss. ann. 1887, VU et 95 p. — E. Burnat: Le genre Rosa, résultats généraux des travaux de bot. syst. concernant ce genre, traduction de l'allemand d'un mémoire de M. H. Christ, ann. 1885, 50 p. ; Rosa iscliiana dans Pons et Coste Uerb. Rosarum, fasc. 5 (1900) p. 15-19. 2 Voy. notamment dans le Bulletin de la Société royale de Ilot, de Belgique : vol. VIII, ann. 1869, p. 229-230 (Primiliœ Rosarum /HOHO(/r.), XXVII, ann. 1888, 2, p. 49-71 (Exa- men de quelques idées émises par MM. Burnat et Gremli sui- le genre Rosa), XXXI, ann. 1892, 2, p. 67. 3 Bull. soc. hot. Belg. 1888, 2, p. 67-68. — ^ Revision du groupe des Orientales, ann. 1887. — •' Bull. cit. 1879, 1, p. 380-407 et 1882, 1, p. 26-34. — c Bull. cit. 1891, 1, p. 117-168. 308 FLORE DES ALPES MARITIMES douzaine de formes critiques très embarrassantes entre plusieurs des 31 espèces européennes qu'il a admises en 1892 ', et il concluait : « Le temps des détermina- tions faciles est passé, il ne peut plus s'a Rosece traitée par M. Rob. Keller dans le Sr/iiopsis de MM. Ascherson et Grœbner. En parcourant ce volume, nous avons été confirmé dans la grande estime (jue nous avait inspirée ce travail, dès son début en 1000. Entre les mo- nographies sur les Roses qui concernent une grande étendue de territoire, c'est à nos yeux la mieux comprise, celle qui fournit le tableau le plus net de la sys- tématique du genre, sans aborder l'inextricable dédale des formes individuelles et locales dont le nombre est infini, comme celui des combinaisons de caractères infimes qui ont servi à les établir. Une énumération de ces variations ne pré- sente d'ailleurs le plus souvent aucun intérêt scientifique. L'identité ne se ren- contre pas souvent entre deux buissons de Roses et pas même toujours entre les fractions d'un même pied. Notre savant confrère M. R. Keller a eu en main toutes nos Roses récoltées dans les Alpes maritimes, alors que nous avions à peu près achevé l'étude qui figure dans la première partie du présent volume. — Il nous a paru intéressant d'extraire du travail du rhodolog'ue de Winterthur, quelques renseignements précieux pour la connaissance des Roses des Alpes maritimes. Page m (op. cit.). M. R. Keller décrit un R. elliptica Tausch, A pédoncules nus, b styles glabres : liostyla (= R. elliptica var, leiostyla R. Keller in Natiirwiss. Gesellscli. Winferthur I, 32 (1899) tir. à part, avec des sépales redressés et persistants. — Cette forme possédant à la fois des styles glabres et des sépales dressés, offre un cas très rare de dérogation à la règle que nous avons posée en 1879 (Roses Alp. nuir. p. 31) et répétée p. 37 du présent volume. Depuis plus de vingt ans nous n'avons jamais pu constater de visu un tel cas. En 1882, M. l'abbé Roullu nous en avait fait connaître un exemple concernant un R. pimpinellifolia (voy. la note 2 à la page 306 qui précède). Celui que M, Keller vient de signaler nous en offre un second. - P. 117 (op. cit.). M. Keller décrit un R. micranilia Smith, possédant: A fleurs rouges, / pédoncules munis de glandes stipitées, a folioles moyennes ou grandes, 2 folioles glabres sur leurs deux faces ou velues sur la nervure médiane inf.,r/ var. provincialîi» R. Keller in Asch. et Grœbn. À'yn.l.c. (1901), dont il dit : (( Entre les variations à grandes folioles, glabres, cette var. est très remarquable par le développement tfès réduit de sa glandulnsité soiis-foliaire. — Stipules très glanduleuses sur leurs bords ; celles des feuilles inf. munies en dessons de nombreuses glandes, dont les stipules des feuilles sup. sont dénuées. Pétiole très glanduleux, un peu aiguillonné, très peu velu. Folioles largement ovales, arrondies à la base, brièv^ement aiguës. Dentelure composée, étalée dans la moitié inf. de la foliole, connivente dans la partie sup. Dents larges, avec 3 glandes sur le bord inf., le sup. gén. à 1 ou 2 glandes. Glandes sous-foliaires manquant prescjue entièrement, ne se montrant que sur la ner- vure médiane et çà et là sur les nervures latérales. Les fleurs sont en corymbe gén. très pluriflore. Les glandes stipitées des pédoncules sont paPfois peu nombreuses. Les sépales munis d'appendices foliacés développés, lancéolés, dentés-glanduleux, à dos glanduleux, les extérieurs très appendiculés (jusqu'à 6 paires d'appendices, dont les plus développés sont eux-mêmes divisés). — Provence; Esterel! — Une forme entièrement dénuée de glandes sous-foliaires, mais à petites folioles, et très send)lable à un R. Pouzini, a été trouvée dans 310 FLORE DES ALPES MARITIMES les Pyrénées (Pons et Coste Herb. Ros.) ' ». Cette Rose nous avait fort embar- rassé et nous avions fini par la laisser de côté jusqu'à nouvelle étude sur le vif des Roses de TEsterel, rég'ion où nous n'avons rencontré jusqu'ici ni le R. Poii- jci/ii ni le R. micranf/ui. Voici textuellement la note que nous avions, en 1897, jointe dans notre herbier des Alpes marit. aux 4 éch. récoltés sur les pentes de l'Esterel, dans le voisinage de l'auberge des Adrets, le 26 mai 1896, à peine en fleur : « Est-ce un R. Pourini à rameaux peu c^rèles, pétioles légèrement pu- bescents, ainsi parfois que la nervure médiane inf., à glandes sous-foliaires assez fréquentes sur la nervure médiane et çà et là sur les secondaires, à folioles assez grandes, dentelure plus large, moins profonde et bien plus glanduleuse que dans les formes ordinaires, avec une inflorescence très pluriflore (3-7 flore), sépales à appendices très développés, etc. ? Ou serait-ce un R. micrantha var. <'alvescens, homéacanthe, à folioles relativement grandes, glandes sous-foliaires extrêmement réduites en nombre, à pédoncules peu hispides, capitules stigma- tiques sessiles, etc. ? Les styles sont absolument glabres. Le R. Poiizini paraît préférer les sols calcaires et il est probable que nos éch. ont été récoltés sur un sol siliceux?». — Tout en faisant observer que nous avons très souvent insisté sur les limites parfois bien difficiles à reconnaître entre les R. Poucini et R. jnicrantha var. caloesccns, nous sommes assez disposé à accepter l'opinion de M. Keller qui nous a habitué à tenir le plus grand compte de sa longue expé- rience. Page 119 (op. cit.). M. Keller a décrit ici un R. niicranilia Smith, possédant : A fleurs rouges, / pédoncules munis de glandes slipitées, b folioles petites, 1 folioles velues sur leurs deux faces ou seulement sur l'inférieure, b var. Bnrnati R. Keller in Asch. et Grsebn. Si/n. 1. c. (1901), dont il dit: « Rameaux armés de fins air/uiltons très nombreux ; folioles larrjement ovales, fermes, luisantes et glabres en dessus, velues sur les nervures en dessous ; corolles fTun rouge asse: prononcé ; urcéoles allongés, rétrécis sous le disque. — Alpes maritimes : Ceva ! — Cette forme représente une variation extrême en ce qui concerne l'hétéracanthie. Le fait qu'elle montre en même temps des folioles nettement rigides, pourrait faire songer à un croisement avec le R. gallica, si la dimension des folioles et de la corolle n'offrait pas des rapports normaux avec le R. micrantha ». Cette Rose a été récoltée aux environs de Ceva, en montant de Bagnasco au Bric del Bava, le 17 juin 1897, vers 6-800 m. s. m. — Nous l'avions envisagée comme appartenant à une variation indécise entre nos variétés nemorosa et cal- vescens du R. mici-antha. L'hétéracanthie est, comme le dit M. Keller, extraor- ^ M. Keller a sans doute en vue ici le n° 42 ! (sub : R. micrantha Sm. var.; Camélas, Pjr.-orient.) dont il a été question dans les Annotations de l'Herh. Rosarum de MM. Pons et Coste, fasc. 1, p. 23 et fasc. 2, p. 2. Nous avons parlé de cette forme, très critique entre les R. micrantlia et R. Pouzini, à la page 65 du présent volume. Sous les nos 42 bjsi (sub: /{. micrantha Sm. var.; Camélas, Pyr.-orient.) et 25 bis ! (sub: R. Poinini Iraii. var.; Corbère, Pyr.-orient.) MM. Pons et Coste ont publié deux Roses très semblables au n" 42, mais non identiques. — Nous tenons ces trois numéros pour des formes du R. Pou%ini, détermination qui ne nous inspire pas les quelques doutes que nous conservons encore sur la var. piovincialis Keller. SUPPLÉMENT 311 diaairement développée, et cela sur tous les ramuscules ; les folioles largement elliptiques (voir p. 21 du présent volume) et plutôt petites que médiocres, sont fort peu velues inférieurement sur les nervures secondaires qui sont assez sou- vent glabres, la côte médiane est gén. peu velue ; les slyles en capitule substi- pité^ saillant hors du disque, sont légèrement velus à la base du capitule. P. 120 (op. cit.). M. Keller envisage notre R. meridioDalis (p. 90 du pré- sent vol.) comme» un R. micrantha Smith, possédant: A fleurs rouges, // pédoncules nus ou montrant des glandes stipitées très peu nombreuses, b R. micrantha var. meridionalijs Crépin in Bnll. soc. bot. Belff. XXI, 1, 167 (1882). — Après avoir décrit cette Rose, M. Keller ajoute: Cette Rose présente bien de nombreux caractères empruntés au B. Pouci/ii, mais elle se rattache pourtant étroitement au groupe du /î. histrix el plus spécialement aux formes calvescens dont elle représente les variations à pédoncules nus ou fai- blement hispides. P. 139-140 (op. cit.). M. Keller discute la place du R. siylosa Desvaux, et conclut : Je ne connais presque que par des exsiccata le R. stijlosa. Bien que je tienne en haute estime les vues rhodologiques de Crépin et sa grande expé- rience, j'ai été amené par l'élude de nombreux matériaux et de nombreuses va- riations (de la communication desquels je lui suis en grande partie reconnais- sant) à écarter de plus en plus l'itlée d'une parenté avec les Rosœ Si/nsti/lœ. Cette opinion a été renforcée par l'examen de pieds vivants que j'ai vus dans la Suisse occidentale. Je ne puis trouver la place du R. stijlosa que dans les Eiicani'nœ. — Nous avons été très heureux de voir confirmer ici l'avis que nous avons catégoriquement émis à la page 70 du présent volume. P. 146 et 150 (op. cit.). M. Keller a placé nos R. A.llionii et R. Reatricis (p. 81 et 8.3 du présent vol.) comme appartenant au groupe R. toincidella Léman, alors que nous n'avions osé leur attribuer une place précise dans la section Caninw Crép. — Le R. Alliotiii est pour M. Keller un R. tomenfella Léman, possédant : ^-1 face inf. des folioles densément velues, au moins sur la nervure médiane et les latérales, //dentelure composée, /> glandes sous-foliaires plus ou moins nombreuses, au moins en grand nombre sur la nervure médiane et les secondaires ou dans le voisinage du bord des folioles, / pédoncules lisses. — Le R. Beatricis est pour M. Keller un R. tomentella Léman^ possédant : B folioles glabres sur leurs deux faces ou très modérément velues sur la ner- vure médiane inf., //dentelure composée, h folioles glanduleuses, au moins sur la nervure médiane et les latérales. L'auteur cité ajoute ici : Forme reliant le R. tomentella avec les Rnbiginosa:. P. 152 (op. cit.). M. Keller divise le R, Pouzini Tratt. en deux groupes: A feuilles glabres, B feuilles plus ou moins velues, surtout dans leur jeunesse. Le premier, lorsqu'il offre une dentelure foliolaire simple, est basé sur notre R. Poiizini var. paiiciglandiilosa Burn. et Gr. Roses Alp. mar. Siippl. p. 23, et FI. Alp. mar. III, 61. Le même groupe, lorsqu'il possède une dentelure double ou composée, à pédoncules munis de glandes stipitées, est représenté chez nous par la forme 1 fijpira (var. fi/pica Burn. et Gr. Roses Alp. mar. 97 312 FLORE DES ALPES MARITIMES et Siippl- p. 23, puis par deux formes dauphinoises. — Le groupe B est com- posé exclusivement : 1° du R. Ponciiii var. Te/x/œ Crépin in Bull. soc. bol. Belff. XXI, 1, 68; Burn. FI. Alp. mar. III, 63. 2» de notre R. Pouzini III Burn. op. cit. p. 62 (=: R. dumetoriim var. oneliensis Burn. et Gr. Roses Alp. mar. Siippl. p. 30). 3° de notre R. Pouzini IV Burn. FI. Alp. mar. III, 62 (= R. polyadena Burn. et Gr. Roses Alp. mar. Siippl. p. 26). 4° du R. Pouzini S pubescens Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 215 (= R. Pou- zini II Burn. FI. Alp. mar. III, 62). III, p. 123. Agrinioiiia otlorata Miller: Vallons dei Pranuovo!, Cavallo! et S. Bruno !• dans la vallée sup. du Pesio** (Cl. Bicknell leg. 12, 23 et 29 aug. 1899). Voy. FI. Alp. mar. 1. c. pour la synonymie de cette espèce et sa description. « UA. odorata vient dans les lieux ombragés un peu humides où il se montre relativement très grand (parfois 1 m. haut, et même plus), rameux et à grandes feuilles; il abonde çà et là, surtout dans le vallon de San Bruno. \JA. Eapatoria préfère beaucoup les lieux découverts où il n'atteint jamais le déve- loppement (le l'autre espèce, même dans les terres les plus fertiles. Je dis- tingue maintenant fort bien et même de loin les deux espèces. Je n'ai pas ren- contré de formes intermédiaires douteuses » (Cl. Bicknell in litt., aug. 1899). — Après examen des éch. très complets dus à l'obligeance de notre ami M. Bicknell, nous n'avons rien à ajouter aux caractères que nous avons indiqués en mars 1899 pour (liflPérencier l'^. odorata d'avec VA. Eapatoria. No 740. Poterium Magnolii Spach : Montagne du Rastel d'Agayl!* (Var) 30 mai 1901 ; pont du Perthus!! * dans l'Esterel, 31 mai 1901. III, p. 161. Cotoueas^ter P^raeatitlia Spach. — Le 14 avril 1899 nous avons parcouru, avec MM. Bicknell et Cavillier, les environs de Casanova-Lerrone où Badaro avait signalé en 1826 la présence du Buisson-ardent. Durant cette excursion nous avons pu constater que la spontanéité de cet arbuste dans la vallée du Lerrone, ne pouvait être l'objet d'un doute. En nous dirigeant de Garlenda sur Casanova, nous en trouvâmes plusieurs massifs dans la partie basse de la vallée du Lerrone, entre la grande route et le torrent, puis çà et là des pieds isolés (avec fleurs non épanouies) non loin du second de ces villages. Nous avions eu tort, comme dans le cas de VHutchinsia procumbem, de trop négliger les indications de Badaro. ' Ces trois vallons débouchent sur la rive droite du Pesio. Le premier entre S. Barto- lomeo et Certosa ; il ne porte de nom que sur l'ancienne carte de l'état-major sarde au 50 mm., feuille Cuneo, n° 72. Les deux autres s'ouvrent tout près de la Ciiartreuse de Pesio. SUPPLÉMENT 31 3 En cette même année 1899, M. L. Legré publiait (in Renie horticole des B.-dii- Rhône, ann. 45, p. 141) une note sur « l'incliçénat en Provence du Coloneaster Pijracaniha ». Notre très érudit et aimable correspondant de Marseille annon- çait la découverte de nombreuses colonies de ce buisson dans la petite vallée de Bues, affluent de la Durance (B. -Alpes, arrond. de Forcalquier) et cela dans des conditions qui ne laissaient aucun doute sur un indigénat. Précédemment {op. cit. ann. 43, 1897, p. 119) M. Legré avait rencontré un pied du C. Pijra- canlha en Provence, aux environs d'Aix, avec la même apparence de sponta- néité. Nous avions omis dans notre Flore de mentionner cette dernière indica- tion, sur les conséquences de laquelle son auteur n'avait d'ailleurs pas osé trop insister. Nos 749 et 750. C. integerrima Medik. et C. tomentosa Lindl. Nous avons constaté sur des éch. de provenances européennes diverses, comme sur nos récoltes des Alpes marit., que les styles sont presque toujours au nombre de trois dans la première de ces espèces (voyez Grenier in Gr. Godr. FI. Fr. I, 569, Grenier FI. jarass. p. 256, et les auteurs que nous avons cités*) €t dans la seconde gén. au nombre de quatre. M. l'abbé II. Coste (in Bail. soc. bot. Fr. 1893^ p. cxxii, et Exsicc. soc. étud. FI, fr.-helv. no 274 !) a décrit et distribué un Cotonensier interinedia Coste =: C. tomentosa var. interinedia Lee. et Lam. Cat. pi. centr. Fr. p. 162 = C. tomentosa X viilgaris Lamotte Prod. pi. cent. Fr. p. 278. — Nos éch., au nombre de 9, montrent des feuilles qui sont de la dimension de celles du C. tomentosa (sauf un rameau qui possède les feuilles réduites du C. integer- rima) dont on ne saurait les distinguer ni par leur forme, ni par leur indûment; les pédicelles sont nettement velus ainsi que la partie inf. du réceptacle. Les fleurs sont réunies par 2 ou 3, les pédicelles plus ou moins arqués, et non dressés après la floraison ; les réceptacles adultes sont g-labres. Ces trois derniers carac- tères sont les seuls qui pourraient appartenir au C. integerrima, mais nous avons rencontré çà et là des C. tomentosa à corymbes pauciflores, d'autres à pédoncules arqués et réceptacles glabres ou à peine glabrescents à l'époque de la maturité des fruits. Nous serions donc enclin à considérer le C. interinedia (qui n'est point un hybride, affirme M. Coste) comme une forme ou variété du C. tomentosa, ainsi (]ue Lamotte l'avait primitivement compris, toutes réserves faites d'un examen portant sur des éch. incomplets qui ne nous ont pas permis de constater le nombre des styles, dont M. Coste n'a point parlé. Ajoutons que cet excellent observateur donne encore les renseignements suivants : « le C. in- termedia fleurit un peu après le C. vulgaris, mais toujours avant le C. tomen- tosa, ses fruits, lents à mûrir, sont glabres et d'un rouge vif à la maturité. Les fruits du C. vulgaris, toujours très glabres, mûrissent de bonne heure en prenant une teinte rouge foncée ou violacée ; ceux du C. tomentosa sont tardifs, 1 Une regrettable faute d'impression nous a fait dire {FI. Alp. mar. III, 163) 2 styles et 2 noyaux, au lieu de 3 styles et 3 noyaux. — Nous devous relever une autre faute dans notre description du Cralœgus oxijacantlia, vol. III, p. 160. Au lieu do : le plus souvent 2 styles, quelquefois 3; rarement 1, et 2 ou 3 noyaux, parfois I dans lo réceptacle, il faut lire : le plus souvent 2 styles (fortement velus à la base), quelquefois 3, rarement 1 ; 2 ou 3 noyaux, parfois 1 dans le réceptacle. 314 FLORE DES ALPES MARITIMES légèrement tomenteux et d'un rouge éclatant à la maturité ». — En résumé, nous recommandons l'étude, dans notre dition, des formes intermédiaires ou hybrides entre les C. integerrima et fo/nentosa. — Le C. intermedia a été observé dans les dép. français de la Lozère et de l'Aveyron. Sorbas soecica Krok et Almquist Svensk Flora éd. [II,p. 132 (ann. li sec. Kerner •S'r/i^'^/.T fasc. VII, p. 17, et Exsicc. fl. austr.-hung. no 2444 ! (culta) = Ci'ataegns Aria var. siiecica L. Sp. éd. 1, p. 476 (ann. 1733) = C. Aria var. scandicn L. Amoen. II, 190 (ann. 1764) ^ Sorbiis scandica Fries FL Halland. (ann. 1817), non Cusin et Ansb. Herb. fl. fr. VIII, Pomacées, pi. 20 (= S. hijbrida L.). Exsicc. : Reliq. Mailleanœ nos 264a! et 264! (Suecia); Mi- chalet PI. Jura n° 73 ! ; Schultz Herb. norm. nov. ser. cent. 30, no 2943! (Bo- russia) = Aria scandica M. J. Rœm. Sijn. III, Rosifl. p. 127, sec. Ind. kew. Exsicc. Soc. dauph. no 2060! (Helv.) = Pijrns siiecica Garcke Fl. DeiitschL éd. 10, p. 140. Cette <( espèce légitime, très constante et bien caractérisée » selon M. Fliche (in Mathieu Fl. forest. éd. 4, p. 176) n'est pas toujours facile à distinguer du S. Aria. Voici les caractères indiqués par les auteurs pour séparer les deux espèces : S. saecica, feuilles gén. rétrécies à leur base plus ou m'oins cunéi- forme, à limbe portant des lobes et lobules inégalement dentés, décroissant de la base ou du milieu du limbe jusqu'à son sommet ; feuilles pourvues en dessous d'un indûment grisàtre-tomenteux un peu lâche, et de 7 à 9 paires de nervures saillantes, dans la plante du nord de l'Europe, 9 à 12 dans les formes méridionales ; nervures ])lus ou moins parallèles, dont les inf. néanmoins sont souvent convexes par rapport à la nervure médiane. — S. Aria, feuilles arrondies, parfois légèrement cordiformes, ou en coin vers leur base, double- ment dentées ou même lobulées-dentées, à lobules croissant de la base ou du milieu du limbe jusqu'au sommet ; feuilles pourvues en dessous d'un indûment blanc et serré, puis de 8-10 nervures, parfois 6 ou 7 et jusqu'à 12^ toutes plus ou moins légèrement concaves par rapport à la nervure médiane. Les caractères ci-dessus sont sujets à bien des variations. Le S. Aria montre souvent des feuilles rétrécies vers leur base^ et dans le S. saecica elles peuvent être arrondies à la base, cas qui n'est pas rare. Dans cette dernière espèce, les nervures foliaires sont au nombre de 9 à 12 dans la var. Mougeotii F. Gérard Notes sur pi. Vosges^ = S. Mougeotii Soyer et Godron^ qui habite de préfé- rence les parties mérid. de l'aire du S. saecica, tandis que dans les formes du nord de l'Europe, bien que les feuilles soient gén. un peu plus grandes, le nombre de leurs nervures est moins grand. Ces nervures se présentent assez souvent, toutes sans courbure bien accentuée ou très droites, et cela dans les deux espèces. La dimension des lobes ou lobules foliaires, la profondeur des incisions des bords du limbe varient beaucoup. Dans la var. Mougeotii « dont ' Cité par E. Issler in AlUj. bot. Zeitschr. 1901, p. 117. - Grenier [Fl. jurassique p. 259) n'avait vu dans cette var. qu'une forme xérophile du S. siiecica. M. Briquet {Le mont Vuaclie, p. 76, tir. à part) estime qu'il y a lieu de voir ici une variété: tel est aussi notre avis. — Voy. aussi sur les S. suecica et Mougeotii: E. Issler in Allg. bot. Zeitschr. 1. c. SUPPLÉMENT 315 les caractères sont d'ailleurs chancelants et ne sont pas partout les mêmes » dit avec raison M. Briquet, les découpures des feuilles sont gén. bien moins pro- fondes que dans le type S. suecica du Nord. A cet égard, on pourra comparer les exsicc. n» 2943 de Schultz et n» 264 a Reliq. Maill., avec le no 73 de Michalet, le no 2060 de la Soc. dauph. et le no 700 de Schultz herb. norm. nov. sef. Ces 3 derniers numéros appartiennent à la var. Mougeotii. Certains ëchant. de la même provenance qu'eux, ainsi que d'autres des Vosges (in herb. Burnat) montrent même çà et là des lobules qui ne sont guère plus accentués que ceux de certaines variations du 5*. Aria. Si nous sommes entré dans tous les détails ci-dessus, notre but a été de faci- liter dans nos régions la recherche du .S', suecica. — M. Briquet (31 juill. 1900) a rencontré sur le mont Antoroto (près d'Ormea) un pied (]u'il prenait pour le S. Mougeotii : nous n'en possédons que des rameaux foliifères. Ici les feuilles^ sont aussi nettement lobées que celles de certains éch. du S. suecica, par ex. des nos 2060 Soc. dauph., 73 Michalet, 790 Schultz herb. norm. (sub : S. Mougeotii), les découpures du limbe (nettement atténué à la base) sont plus accentuées vers, son milieu, mais elles décroissent tant vers le bas que vers le sommet de la feuille, les dentelures lobaires sont très accentuées ; les nervures foliaires laté- rales, au nombre de 3 à 8, sont concaves par rapport à la nervure médiane, les feuilles portent l'indument très caractérisé du S. Aria, espèce à laquelle nous croyons devoir rapporter l'arbuste de l'Antoroto. Au sujet des formes hybrides observées entre les espèces du genre Sorbus et qu'on pourra rechercher chez nous, nous avons omis de signaler le S. hij- brida L. qui est le résultat du croisement du S. Aucuparia, soit avec le S. Aria, soit avec le S. suecica. — Voy. sur les S. hgbrida et Hostii une note récente de M. P. Fliche (in Bull. soc. bot. Fr. 1901, p. 179-186). in, p. 236. Scleranthus verticillatus Tausch. — M. Cl. Bicknell vient de nous envoyer (16 uct. 1901) deux éch. de Scléranthe annotés : S. Gregorio (734 m. s. m.) près de Bajardo **, bassin de la Nervia, leg. 5 jun. 1896. « J'avais annoté dans mon herbier ces éch. : .S', annuus'? ou var. ?; je crois- que c'est là l'espèce de Tausch qui se distingue surtout du S. a/iriuus par ses petites fleurs à calice arrondi à la base » Bicknell in litt. — En effet la plante de S. Gregorio ne diffère pas de celles récoltées dans les deux seules localités que nous avons indiquées (Coursegoules et Agay) ; ses calices fructifèi'es ont 2-2 i^ mm. de longueur. 316 FLORE DES ALPES MARITIMES Nous résumons ici, comme dans les volumes précédents, quelques résultats auxquels nous sommes parvenu au point de vue de la connais- sance des plantes des Alpes maritimes. L'énumération du présent volume comprend 139 espèces avec numé- ros d'ordre (dont trois portent un numéro bis), plus 13 hybrides (dont au moins deux douteux). La Flore d'Ardoino donne pour les mêmes familles et genres, 116 espèces. De ce dernier nombre il faut exclure 8 espèces 1 (non spontanées, ou signalées à tort par l'auteur pour sa région), plus 10 que nous n'avons pas admises au rang d'espèces 2. Restent après cette revision 98 espèces, total auquel il faut réduire en réalité le nombre des espèces observées jusqu'en 1867 dans le domaine d'Ardoino. Or notre volume III ajoute à ce dernier chiffre 24 espèces (tt) omises par cet auteur^, bien qu'elles aient été observées dans la circonscription qu'il avait adoptée, plus 17 espèces (f) provenant du reste de notre domaine, qui est plus étendu que celui d'Ardoino*. En- semble 41 espèces, lesquelles, ajoutées au 98 ci-dessus, donnent un total de 139, conforme à celui de l'énumération du présent volume. Quarante-deux espèces ^ de notre énumération Çp) n'ont pas été mentionnées par de Notaris (Repert. fl. ligust.) dans la partie de sa * Cratfegus oxijacaitlha, Cotoneaster Pijracanlha, Pijrus communis et Malus, Mespilus gerinanica, Punica Gvanalum, Ribes nigrum et ruhrum. La première de ces espèces ne vient pas dans notre dition et la seconde est étrangère au domaine d'Ardoino (voy. p. 312 qui précède). 2 Rosa spliœrica, corymbifera , Lemani , tomcntella (Ard., non Léman), subglobosa {Ard., non Smitli), ruhella (Ard., non Smitii), Epilobiuiii Fleischeri, Sa.iifraga exarata, bnjoides et lantoscana. 3 Rubus pubescens, incanescens et dutnetoi-um, Rosa arvensis, rubrifolia, Chavini, Pou'Jni, tomentella, rubiginosa, sicula, Thuretii, Poterhim Magnolii, Cotoneaster to- inentosa, Epilohium coUinum, lanceolatum, iiutans et gemmascens, Callitriche verna et hanmlala, Lijllirum virgatum, Montia fontana, Conigiola littoralis, Scleranthus verti- cillatus, Saxifraga biflora. ^ Rubus subereclus, sulcatm, thgrsoideus , vagus et Villarsianus, Rosa pervirens, coriifolia, Seraphini et tomentosa, Epilobium palustre et trigouum, Circœa interniedia, Mgriophgllum spicatum, Peplis Portiila, Paroivjchia capitata, Saxifraga bulbifera et cernua. 5 Rubus tInj7'soideus *, pubescens *, vagus * et Villarsianus*, Rosa arvensis, pervirens *, pimpinellifolia , rubrifolia, montana, Chavini*, Pouz-ini, coriifolia , tomentella, mi- crantha, elliptica, Se7^aphini*, sicuia, Thuratii et tomentosa, Alcheniilla glaberrima et arvensis, Cotoneaster tomentosa*, Sorbus Cliama'mespilus, Epilobium collinum, lanceo- latum, roseum, palustre, nutans*, alpinum, alsinifolium et, gemmascens*, Lytiirum virgatum*, Bryonia dioica, Telephium Imperati, Parongchia pohjgonifolia, Herniaria incana, Scleranthus annuus, Saxifraga cernua*, cochlearis, diapensioides et biflora*, ■Ciirysosplenium alternifohum. SUPPLÉMENT 317 circonscription qui rentre dans nos limites. — Les treize espèces dont le nom est suivi d'un * et qui viennent dans la partie ligurienne de notre circonscription n'ont pas été signalées par M. Penzig (FI. ligiist. syn.y ann. 1897) dont le domaine s'étend d'ailleurs bien plus à l'est que le nôtre. Dans notre Supplément, nous avons ajouté 8 espèces, plus 2 hybrides (dont l'un nouveau pour la science) aux espèces énuraérées dans les trois volumes de notre Flore, publiés de 1892 à 1901, savoir: Ranun- culus millefoliatus , Iberis Candolleana , Hutchinsia procumbens ^ Lepi- dium pratense, Diantlius subacaulis, Dorycnopsis Gerardi, Agrimonia odorata et Cotoneaster Pyracantha, X Ranuncidus Yvesii, et x Carda- mine Ferrarii. Les signes adoptés au cours de ce volume sont les mêmes que ceux dont la signification a été expliquée vol. I, p. xi et xn. FLOUE DES ALPES MARITIMES III U impression de la partie 2 {p. il 3 à 3 1 j) du vol. III de la Flore des Alpes maritimes, commencée en avril igoi. a été terminée en décembre igoi. TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES ET DE LEURS SYNONYMES Les noms imprimés en italiques sont ceux qui onl été admis daus noire Flore. Acer platanoides Linné 297 Agrimonia Eupaloria Linné 123, n° 737 » var. odorata Cosson et Germain 123 odoi^ala Miller 123, 312 Alchemilla acutidens Buser 149 alpestris Schinidt 1-49 alpina Allioni herb. 129 » Exsicc. Bourgeau 132, 134 » Exsicc. Magnier 132 » Exsicc. Miclialet 134 » Beiclienbach 133 » Exsicc. Reliquiœ Mailleanœ 136 » Exsicc. Société dau])hinoise 134 » Exsicc. Willkomni 134 alpina Linné 129, n" 742 « var. alpina Gremli 131, 133 » var. asteroplijlla Tausch 133 » var. conjuncta Briquet 135 » var. glomerata Tausch 133 » var. grossidens Briquet 136 » var. Hoppeana Reichenbacli 130, 131, 133 » var. hybrida Linné 137 » var. pallens Gremli 131, 135 » var. saxatilis Briquet 131, 132 » var. subsericea Gremli 131, 135 ambigens Verlot 140 arvensis Scopoli 157, n° 747 asterophylla Buser 133 basaltica Buser 132 cinerea Buser 140 colorata Buser 139 conglomerata Schmidt 150 Alchemilla conjuncta Babington 135 connivens Buser 149 coriacea Buser 148 crinita Buser 155 cuspidens Buser 149 demissa Buser 147 effusa Buser 152 fallax Buser 143 filicaulis Buser 153 firma Buser 143 fissa Giinther et Schummel 144 fissimima Buser 143 flabellata Buser 140 flavescens Buser 149 flexicaulis Buser 143 frigens Buser 151 frigida Buser 151 (jlaberrima Schmidt 143, 144, n» 744 » var. genuina Briquet 144 » var. incisa Briquet 145 glabra Buser 145 » Neygenfind 150 glomeruians Buser 151 gracilis Buser 145, 146 grossidens Buser 136 » forma latifqliola Buser 136 Hoppeana Buser 133 hybrida Kerner 140 hybrida Linné 137 hybrida Exsicc. Société dauphinoise 138 impexa Buser 152 incisa Buser 145 inconcinna Buser 148 intermedia Clairville 137 320 FLORE DES ALPES MARITIMES Alchemilla Lapeyrousii Buser 139 leptoclada Buser 135 longiuscula Buser 149 micans Buser 156 minor Buser 138 » Hudson 153 montana Allioni herb. 141 » Schmidt 149 » Willdenow 137 obtusa Buser 152 pallens Buser 135 pastoralis Biiser 155 pentaplujUea Linné 157, n° 746 plicata Buser 139 pratensis Schmidt 154 psilophylla Borbas 150 pubescens Ardoino 141 » Buser 138 » Koch 140 pubeicens Lamarck 137, n" 743 » var. colorata Briquet 138, 139 » var. ftabellata Briquet 138, 140 » var. genuiiia Briquet 138 » var. Vetteri Briquet 138, 141 pyrenaica Dufour 145 » Exsicc. Reverchon et Derbez 141 reniformis Buser 152 saxatilis Buser 129, 132 » subsp transiens Buser 133 semisecta Buser 143 sericoneura Buser 143 sinuata Buser 149 straminea Buser 148 strigosula Buser 153 subcrenata Ruser 155 subsericea Reuter 135 sylvestris Schmidt 155 trunciloba Buser 149 versipila Buser 149 Vetteri Buser 141 vulgaris Allioni 144 » Buser 154, 155 » Willdenow 150 vulgaris Lmné 146, n° 745 » var. /î Linné 149 » var. aciilidens Briquet 147, 149 » var. alpestris Briquet 147, 148, 149 » var. CavilUeri Briquet 147, 151 » var. congloninrala Beck 150 » var. coriacea Briquet 147, 148 » var. demissa Briquet 146, 147 )i var. frigens Briquet 147, 151 » vrir. "-labra de Candolle 144 Alchemilla vulgaris var. glomerulans Bri- quet 151 » var. micans Briquet 156 » var. minor Briquet 147, 153 » var. montana Briquet 149 » var. obtusa Briquet 147, 152 » var. pratensis Briquet 147, 154 )) var. sinuata Briquet 149 » var. straminea Briquet 148 » var. strigosula Briquet 147, 153 » var.s«ftcre/!a 807 telephifoUa Pourret 233, 304, n» 808 Corydalis cava Schweigger et Kôrte 283 intermedia Gandin 284 Cotoneaster integerrima Medikus 162, 313, no 749 intermedia Coste 313 palaeo-Pyracantha de Saporta 162 Pyracanlha Spach 161, 312 tomentosa Lindley 162, 313, n» 750 ' tomentosa X vulgaris Lamotte 313 vulgaris Lindley 162, 313 » var. intermedia Lecoq et Lamotte 313 Cratœgus Amelanchier de Candolle 170 Aria var. « Linné 168 » var. scandica Linné 314 » var. suecica l,inné 314 Azarolus Linné 160 Chamaemespilu.s Jacquin 170 monogyna Ardoino 169 monofjyna Jacquin 159, n" 748 oxyacantha Ardoino 159 » Linné 159, 160, 313 » var. laciniata Neilreich 159 » var. lobata Neilieich 160 » var. monogyna Wahlenberg 159 » var. monostyla de Candolle 159 » var. oxyacanlhoides Cosson et Germain 160 oxyacanlhoides Thuillier 159, 160 Pyracantha Medikus 161 rolundifolia Lamarck 170 ruscinonensis Grenier et Blanc 161 spinosa Gilibert 159, 160 torminalis Linné 169 Cucubalus reflexus Linné 291 Cydonia vulgaris Persoon 163 Cytisus hirsutus var. genuinus Briquet 303 » var. polytrichus Briquet 303 » var. pumilus Arcangeli 302 prostratus Scopoli 303 pumilus de Notaris 303 Desmatodon systylius Bruch et Schimper 243 Dianthus fallacinus Rouy et Foucaud 293 furcatus Balbis 294 hirtus Villars 293, 294 inodorus Kerner 294 » var. tergestinus Briquet 294 neglectus Loiseleur 294 subacaulis Villars 292 » var. fallax Rouy 293 virgineus var. /?? tergestinus Reichenbach 295 Dorycnium germanicum Rikli 304 herbaceum Villars 304 Jordani subsp. germanicum Gremli 304 322 FLORE DES ALPES MARITIMES Dorycnium pentaphyllum subsp. suffriitico- sum forma germanicum Rouy 304 suffruticosum Villars 304 » var. germanicum Burnat 304 Dopycnopsis Gerardi Boissier 303 Draba cariathiaca Hoppe 287 carinthiaca X frigida 287 fladnizensis Wulfen 287 X intercedens Briquet 287 X Lemaniana Briquet 288 tomentosa var. frigida Burnat 287 tomentosa X fladnizensis 288 WahlenbcnjH Hartmann 287 » var. homotricha Lindblom 287 Ecballiiitn Elaterium A. Richard 217, n» 793. officinarum Richard 217 Epilobium adnalum Grisebach 184 alpestre Hoppe Exsicc. 191 » Schmidt 193 » Jacquini Krocker 191 alpinum Villars 192 alpinum Linné 191, 193, n" 770 » var. nutans Pohl 190 alsinifolium Villars 192, 193, n» 771 alsinifolium X gemmascens Haussknecht 197 alsinifolium X coUinum Haussknecht 195 alsinifolium X palustre Haussknecht 189, 196 alsinifolium X roseum Haussknecht 195 anagallidifolium Lamarck 191 angustifoUum Linné 173, 175, 177, n° 757 angustissimum Reichenbach 177 » Weber 175 X Bicknellianum Haussknecht 197 X bicolor Haussknecht 197 canescens Endlicher 185 colUnum Gmelin 181, 183, n" 762 crassifolium Boissier 176 crassifolium Nyman 177 denticulatum Wenderoth 177 Dodonsei Villars 175, n° 758 » var. alpinum 177 » var. angustissimum Haussknecht 175 » var. angustissimum forma ca- nescens Haussknecht 176 » var. caucasicum Haussknecht 176 » var. Fleischeri Haussknecht 177 » var. nicseense 176 )> var. paluntre 175 » var. prostratum Gaudin 177 Epilobium flaccidum Brotero 187 Fleischeri Hochstetter 177 gemmascens Michalet 194, 197 gemmascens G. A. Meyer 194, n» 772 gemmascens Xobscurum Hausskn. 197 gemmascens X '"oseum Haussknecht 197 X gemmiferum Boreau 194, 197 gemmiferum Haussknecht 195 Gesneri Villars 174 grandiflorum Weber 178 X Haynaldianum Haussknecht 196 hirsutum Allioni herb. 178, 179 hirsutum Linné 178, n° 759 hirsutum var. (i Linné 1 79 » var. villosum Haussknecht 179 » var. vulgare Haussknecht 179 Huteri Borbas 195 lactiflorum Haussknecht 192 Lamyi F. Schultz 185 lanceolatum Sebastiani et Mauri 183, n» 763 latifolium Mattuschka 174 molle Lamarck 179 montanum Allioni herb. 180 montanum de Notaris herb. 180, 181 montanum Linné 180, J82, n» 761 » var. alpestre Jacquin 191 » var. alpestre Willdenow 193 » var. collinum Spenner 181 » var. lanceolatum Reichenbach 183 » var. minus Wimmer et Gra- bowski 181 montanum X trigonum Haussknecht 196 nutans Lejeune 181 nutans Hornemann 192 nutans Schmidt 190, n» 768 obscurum Ardoino 186 obscurum Schmidt 184 obscurum Roth 186, w 765 origanilolium Lamarck 192, 193 pallidum Tausch 196 palustre Allioni herb. 177, 189 palustre Linné 189, n» 767 » var. alpinum Grabowski 192 » var. /3 Wimmer 190 » var. nutans Grabowski 190 parviflorum Withering 179, n» 760 X pscudotrigonum Borbas 196 pubescens Roth 180 roseum Retzius 188, n» 766 » var. alpestre Poiret 193 » var. foliis ternis de CandoUe 191 TABLE GENERALE DES GENRES ET DES ESPECES 323 Epilobium rosmarinifolium Hœnke 175 » var. alpinum de CandoUe 177 sparsifolium Dumortier 183 spicatum Lamarck 174 tetragonum Pollich 186 tetragonum Linné 184, n» 764 » var. canescens DciU 185 » var. Lamyi Rapin 185 » var. obscurum Fries 185 » var. obscurum Willdenow 187 » forma major Haussknecht 186 » forma Rodriguezii Hausskn. 186 » forma simplex Haussknecht 186 » forma stenophylla Hauss- knecht 18i, Î86 trùfonum Schrank 191, n» 769 villosum Curtis 179 virgatum de Notari.s 184 » Lamarck 187 Eranthis hiemalis Salisbury 283 Erodium romanuin L'Héritier 296 Genista hirta Rouy forma G. Notarisii Rouy 3U3 forma G. Scopolii Rouy 303 Gentiana tenella RoUbœll 244 Géranium macroi-rhizum Linné 296 rivulare Villars 296 Glaucium flavum Crantz 283 Hagea alsinifolia Bivona 220 Herminium alpinum Lindley 244 Herniaria alpina Villars 232, n» 806 ciliata Babington 228 cinerea de CandoUe 229 diandra Bunge 230 Fontanesii J. Gay 231 fruticosa Balbis 228 glabra Linné 228, n" 803 » var. ciliata Williams 228 y> var. genuina Willkomm et Lange 228 hemistemon J. Gay 231 hirsuta Viviani 229 hirsuta Linné 229, n" 804 » var. « et /S Bertoloni 229 » var. cinerea Loret et Barrandon 229 » var. diandra Boissier 230 » var. hirsuta Briquet 229 incana Lamarck 231, n° 805 lenticulata Allioni 232 Hesperis matronalis Linné 284 Hippuris vulgaris Linné 201 Hutchinsia petrœa R. Brown 289 procumbens Desvaux 289 Hypericum humifusum Linné 297 Hyssopifolia aquatica J. Bauhin 208 Iberis Candolleana Jordan 288 nana Allioni 244, 288 Illecebrum alpinum Villars 223 arabicum Linné 227 capitatum Allioni 225 » Linné 224, 226 cymosum Linné 221 » Smilh, Balbis 222 ecliinatum besfontaines 222 Kapela Hacquet 224 longisetum Bertoloni 227 lugdunense Villars 224 niveum Persoon 226 Paronychia Allioni 223 » Linné 223 polygonifolium Villars 223 serpyllifolium Chaix 225 » var. a et /î Bertoloni 225 verticillatum Linné 227 Isnardia palustris Linné 198, n» 773 Lahaya alsinifolia Rœmer et Schultes 220 polycarpoides Badaro 219 Latbyrus annuus Linné 306 glaberrimus Rouy 305 Gmelini Fritsch 305 )) Rouy 305 hispanicus Rouy 305 lœvigatus Fritsch 305 Linnsei Rouy 305 luteus Petermann 305 luteus Munby 305 Nissolia Linné 305 occideutalis Fritsch 305 » Rouy 305 » var. grandifolius Boissier 305 setifolius Linné 305 Tournefortii Rouy 306 transsilvanicus Fritsch 305 » Rouy 305 vernus Bernhardi 306 ï^avatera bicolor Shuttleworth 296 maritima subsp. bicolor Rouy 296 Olhia Linné 296 Lens nhjricans Godron 305 Lepidium heterophyllum Bentham 290 » var. alpestre Schultz 290 » var. campestre Schultz 290 » var. pratense Schultz 289 324 FLORE DES ALPES MARITIMES Lepidium hirtum de Candolle 290 pratense Serres 289, 290 ruderale Linné 290 Villarsii Grenier et Godron 289 Leptocarpsea Lœselii de Candolle 284 Ludwigia paluslris Elliot 198 Lytlii'uni acutangulum Lagasca 210 flextiosum Lagasca 210, n» 787 gracile de Candolle 212 Graefferi Tenore 1:08, 210 Htjssopifolia Linné 208, n» 785 » var. Moris 209 hyssopifolium Dumont d'Urville 210 intermedium Ledebour211 nummulaiifolium Loiseleur 207, n" 784 » var. australe Kœhne 207 » var. borysthenicum Kœhne 207 » var. erectum Kœhne 207 punicifolium Chamisso et Schlechtendal 210 Salicaria Linné 211, n» 788 » var. canescens Koeh 212 » var. genuinum Grenier et Godron 211, 212 » var. glabrum Ledebour 21 1 » var. gracilius Turczaninow211 » var. î/t var. major de Candolle 218 » var. minor de Candolle 218 » var. repens Persoon 218 » var. rivularis Cosson et Germain 218 minor Cmelin 218 rivularis Gmelin 218 Myricaria jfer?«anîca Desvaux 215, no 790 squamosa Reichenbach 215 Myriophyllum pectinatum de Candolle 201 spicatum Linné 201, n» 778 verticillalum Linné 201, n" 777 » var. pectinatum Koch 201 » var. intermedium Koch 201 Myrtus communis Linné 216, n° 791 CEnothera biennis Linné 197 muricata Linné 197 stncta Ledebour 198 Onagra biennis Allioni 197 Opuntia Ficus indica Miller 237 vulgaris Miller 237 Orobus luteus Linné 305 « var. occidentalis Fischer et Meyer 305 Tournefortii Lapeyrouse 306 Oxalis cernua Thunberg 301 Paronychia arabica de Candolle 227 argentea Lamarck 222 » Magnier 226 capitata de Candolle 224 capitata Lamarck 2'26, n» 802 » var. a et /3 Koch 225 » var. serpyllifolia Koch 225 cymosa de Candolle 221, n» 798 TABLE GENERALE DES GENRES ET DES ESPECES 325 Paronychia echinala Lamarck 222, n» 799 Kapela Kerner 224, 225, n° 801 » var. Kapela 224 » var. serpylUfoUa 225 nivea de CandoUe 226 polygonifolia de Candolle 223, n» 800 serpyllifolia Kerner 224, 225 » de Candolle 225 » var. Kapela Grisebach 225 Peplis australis J. Gay 207 biflora Salzmann 207 Borœi Jordan 207 borysthenica Marschall Bieberstein 207 erecta Moris 207 » Requien 207 nummularifolia Jordan 207 Portula Linné 206, n» 783 Timeroyi Jordan 207 tithymaloldes Bertoloni 207 Pirus voir Pyrus Pistacia Saportœ Burnat 301 Terebinthus X Lentiscus 301 Polycarpon alsinifolium de Candolle 220 diphyllum Cavanilles 220 peploides de Candolle 219 tetraphijllum Linné 219, n° 796 » var. diphyllum de Candolle 220 Polygala cotnosa \ar. pedemontana Bur- nat 291 Portulaca oleracea Linné 217, n» 794 ^ » var. sativa de Candolle 2 1 7 saliva Haworth 217 Potentilla nivalis Lapeyrouse 306 Saxifraga Ardoino 263 Poteriuni dictyocarpum Spach 124, n» 738 Magnolii Spach 125, 312, n» 740 maurilanicum Boissier 126 muricatum Spach 124, n° 739 » var. platylophum Spach 125 » var. stenolophum Spach 125 officinale Asa Gray 127 platylophum Jordan 125 polygamum Waldslein et Kitaibel 124 Sanguisorba Allioni 124 » Linné 124, 126 » minor etc. Magnol 126 spinosum Linné 126 stenolophum Jordan 125 ' verrucosum Ehrenberg 126 Punica Granatum Linné 173 Pyrus amygdaliformis Villars 165 ' oleracea et non Oleracea (voy. p. 217). Pyrus Aria Ehrhart 168 Aucuparia Ehrhart 167 Chamaemespilus Ehrhart 170 communis Linné 164 Cydonia Linné 163 domestica Ehrhart 166 Malus Linné 164 Miris Unger 165 nivalis Jacquin 165 parviflora Desfonlaines 165 Sorbus Gaertner 160 suecica Garcke 314 torminalis Ehrhart 169 Radiola linoides Hotii 295 Rauunculus aconitifolius Linné 278 chaerophyllos Linné 283 confervoides Pries 278 X Flahaultii G. Gautier 279 fluitans Lamarck 278 garganicus Tenore 283 hederaceus Linné 278 X lacerus Rellardi 281 lanuginosus Linné 283 Lingua Linné 278 X Luizeti Rouy 279 miUefoliatus Valil 283 nemorosus de Candolle 282 nodillorus Linné 278 pariiassifolitis Linné 282 platanifolius Linné 278 pyrenaeus Linné 280 Seguierii Villars 279 Seguierii X p'jrenscus 279 Thora Linné 278 trichophijllus Chaix 278 » s.-v. terrestris Grenier et Godron 278 tripartitus de Candolle 278 velutinus Tenore 282 X Yvcsii 279, 280 Ribes alpinum Linné 239, n» 813 Grossularia Linné 238, n" 812 nigrum Linné 239 pelrseum Wulfen 240, n° 814 rubrum Linné 240 Uva crispa Linné 238 Roripa palu.itris Reichenbach 288 Rosa abietina Grenier 81 Acharii Déséglise 35 adenoclada F. Hy 27 X admista 37 œduensis Déséglise et Gillot 95, 104 affinis Godet 77 326 FLORE DES ALPES MARITIMES Rosa agrestis Boreau 97, 99 agrestis Savi 96, n» 730 alba Allioni 22 alba Linné 31 AUionii Burnat et Grenili 81, 90, 311 alpestris Déséglise 42 alpina Linné 38 » var. aculeata Seringe AO, 42, 307 » var. bracliyclada Burnat et Grenili 42 » var. laevis Seringe 41 » var. pubescens Kocii 41 » var. pyrenaica Christ 42 alpina X spinosissima Bicknell 42 alpinoides Déséglise 41 andegavensis Bastard 67 Andorœ Burnat et Grenili 28, 30 apennina Woods 105 arvensis Hudson 25, n" 715 » var. (jaUicoides Burnat et Gremli 26 » foçma gallicoides Gelmi 27 » var. prostrata Thory 23 arvensis X sempervirens Duffort 30 arvensis X sepiuni Christ 27 arvina Boreau 34 aspera Schleicher 101 atrovirens Viviani 22 Aunieri Cariot 35 auslralis Kerner 43 austriaca Crantz 31 Beati^icis Burnat et Grenili 83, 311 belnensis Ozanon 100 Bernardi Moutin 95 bibracteata Bastard 28 » var. Lloyd 26 biserrata Mérat 69 Blondaeana Ripart 69 Briacensis Kerner 100 Burnati Burnat et Gremli 67 caballicensis Puget 58 calabrica var. Thuretii Burnat et Gremli 111 calabrica Exsicc. Huter, Porta et Rigo 111 canina Crépin 54, 59, 75 canina de Notaris 66, 71 canina Linné 66, n° 724 » var. 7 Gaudin 71 » var. collina Godet 71 » var. coriifolia Baker 75 » var. dumetorum Crépin 71 » var. dumetorum Desvaux 71 Rosa canina var. fruct. subrotundis Schlei- cher 54 canina var. glauca Desvaux 54 » var. glaucescens Seringe 54 » var. hispida Desvaux 34 » var. obtusifolia Desvaux 71 » var. Reuteri Baker 54 » var. sepiuni de CandoUe 96 » var. sepiuni Koch 96 » var. tomentosa Gaudin 74 » forma firmula Christ 67 canina hispidissima Christ 48 canina X gallica Reuter 34 canina X rubiginosa Henninger 96 caryophyllacea Christ 57 caviniacensis Ozanon 38 X Chaherti Déséglise 34 Chavini Rapin 49, n» 721 » var Chaviin 50 » var. mutata 50 cheriensis Déséglise 101 cinnamomea Linné 38 collina Allioni 71 » Jacquin 34 comosa Ripart 111 consanguinea Grenier 33 consimilis Déséglise 37, 306 Coqueberti Burnat et Gremli 1 12 coriifolia Pries 74, n" 726 » var. bovernieriana Burnat et Gremli 75 » var. brigianorum Burnat et Gremli 75 » var. enlraunensis Burnat et Gremli 75 » forma subcoUina Christ 75 corymbifera Ardoino 67 )) Déséglise 67 cyniosa Schleicher 101 damascena Herrmann 31 Deseglisei Boreau 71 diversifolia H. Braun 46 Duffortii Pons et Coste 30 dumalis Bechstein 67 dumetorum Gussone 25 » Rau 77 dumetorum Thuillier 70, n» 725 » var. Burnati Burnat et Gremli 67 » var. longistyla Burnat et Gremli 70, 72 )i var. oneliensis Burnat et Cremli 62, 312 » var. pesiana Burnat et Gremli 68 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPECES 327 Rosa dumetorum var. Tenda3 Burnat et Gremli 73, 312 » forma Thuillieri Christ 70 dumosa Puget 118 Eglanteria Linné 91 elliptica Tausch 101, 111, n" 731 » var. liostyla R. Keller 309 engolismensis Déséglise et Guillon 30 farinosa Bechstein 117 farinulenta Crépin 118 fastigiata Bastard 70 faventina Burnat et Gremli 81, 90, 308 ferruginea Villars 44, 54 flexuosa Rau 34 fœtida Herrmann 91 Franzoni Ciirist 122 Friedlanderiana Besser 80 frutetorum Besser 74 gallica Allioni herb. 31 gallica Linné 31, n» 716 gallica hybrida Gandin 34 gallica, pumila de Notaris 31 gallica X arvensis 33, 34 gallica X canina 33 gallicoides Déséglise 26 Gallinariai Burnat et Gremli 65 gapensis Grenier 37 Gaudini Puget 121, 122 geminata Rau 33 gentilis Sternberg 39, 42 glandulosa var. pinnatifida Gaudin 54 » Bellardi 39 » Koch 47 glauca Pourret 44, 54 ylauca Villars 53, n» 722 » var. caballicensis Burn. et Gremli 58 » var. coriifolia Crépin 75 » var. mutata Burnat et Gremli 50 » var. recurvata Pons et Coste 53 )) var. subcanina Christ 55, 57 » forma inclinata Christ 46 » forma pilosula Christ 46, 58 glaucescens Wulfen 46 glutinosa Sibthorp et Smith 112, 113 » Gussone 111 » forma sicula Christ 111 gombensis Lagger et Puget 43, 122 graveolens Grenier et Godron 101 » var. (i Grenier et Godron 59 » var. calcarea Christ 104 » var. eriophora Grenier 104 » var. corsica Grenier et Go- dron 105 Rosa graveolens var. nuda Grenier 104 hispanica Christ 84 » Boissier et Reuter 59 » var. nevadensis Boissier et Reiiter 59 » forma florentina Christ 59 » forma Pouzini Christ 59 » forma Spina-llava Christ 59 » forma viscida Christ 88 histrix Léman 88 holikensis Kmct 42 hybrida Schleicher 33 ilseana Crépin 40 inclinata Kerner 46 inconsiderata Déséglise 59 inodora Pries 57, 100 irregularis Déséglise et Guillon 30 ischiana Crépin 81, 308 Jundzillii Besser 32 Jordani Ardoino 97, 101 Jordani Déséglise 101 Klukii Christ 81 Kosinsciana Ardoino 54 Kosinsciana Besser 34 lactiflora Déséglise 86, 88 lanuginosa Ravaud 118 lantoscana Burnat et Gremli 90 Lemanii Boreau 88 leucochroa Desvaux 70 Libertiana Trattinick 87 lugdunensis Déséglise 101 lutea Miller 91 lutetiana Léman 67 Malyi Kerner 41 marginata Wallroth 34 marsica Godet 50 meridionalis Burnat et Gremli 90 micrantha de CandoUe 59 » Grenier 87 » Reuter 84 micrantha Smith et Sowerby 84, n» 728 » var. Burnati R. Keller » var. cnlvcscens Burnat et Gremli 65, 81, 88 » var. conferta Burnat et Gremli 86 » var. corberiana Pons et Coste 88 » var. Hystrix Baker 88 » var. macrophylla Pons et Coste 87 » var. nemorona Burnat et Gremli 87 » var. plicala Burnat et Gremli 89 » var. provincialis R. Keller 309 » var. Seraphini Caruel 107 328 FLORE DES ALPES MARITIMES Rosa micrantha forma Hystrix Christ 88 » forma lypica Christ 86, 87 microcarpa Besser 37 mitissima Gmelin 36 mollis Smith et Sowerby 114., 117 moUissima Fries 114 » Wilklenow 115 montana Chaix 39, -47, n<> 720 » var. Chavini Burnat et Gremli 50 » var. gracilens Crépin 49 » var. marsica Burnat et Gremli 50 » forma Chavini Christ 50 » forma cuneata Christ 50 » forma grandifrons Christ 53 » forma latibractea Christ 5U » forma longepedunculata Christ 50 » forma sanguisorbella Christ 49 montana X canina Reuter 50 monticola var. Reuteri Rapin 54 » var friitetorum Rapin 75 moschata Herrmann ^'2 multiflore (sic) Reynier 44 niiiltiflora Thunberg 44 Murithii Puget 122 myriacanlha de Candolle 36 nebrodensis Déséglise 59 » Gussone 59 nemorosa Exsicc. Billot 88 » Libert 87 nevadensis Boissier et Reuter 90 nicaeensis AUioni herb. 22 obovata Bechstein 101 obtusifolia Ardoino 67 » Desvaux 71 » Crépin 73 omissa Déséglise 114, 117 operta Puget 89 paradoxa Burnat et Gremli 27 pendulina Linné, 38, 307, n" 718 pendulina X pimpinellifolia 42 permixta Déséglise 87 personata Gremli 121 pervirens Grenier 28, 30, n» 715 bis » var. puberula Coste 30 petrogenes Ozanon 36 pimpinellifolia Linné 35, 300, n" 717 » var. diniinuta Keller 37 » var. inermis de Candolle 36 » var. leiostyla Koeh 37 f var. rosea Koeh 42 Rosa pimpinellifolia X agrestis Christ 37 pimpinellifolia X alpina Reuter 42 pimpinellifolia X alpina Christ 42 pimpinellifolia X elliptica 37 pimpinellifolia X graveolens Crépin 37 platyphylla Rau 67, 73 X PoUiniana Sprengel 33 polyadena Burnat et Gremli 62, 312 pomifera Déséglise 121 pomifera Herrmann 117, 118, n" 736 » var. Gaudini Burnat et Gremli 121 » var. personata Burnat et Gremli 121 » var recondita Burnat et Gremli 121 » var typica Burnat et Gremli 121 » forma engadinensis Christ 122 » forma longicruris Christ 43, 122 pomifera X pendulina 43 Pommaretii Puget 86, 88 Poî/i.//i/Trattinick 58, 310, 311, n» 723 » var. (i Burnat et Gremli 84 » var. albidiflora Pons 64 » var. leptoclada Boullu 63, 65 » var. pauciglandulosa Burnat et Gremli 61, 311 » var. pubescens Willkomm et Lange 62, 312 properata Boullu 118 prostrata de Candolle 23 pseudograveolens Moutin 95 pseudomontana Keller 49 psilophylla Rau 34 pumila Scopoli 31 » var. Pollinii Pollini 33 pyrenaica Allioni herb. 38 » Déséglise 41 recondita Puget 119, 121 repens Scopoli 26 Reuteri Godet 54 » forma subcanina Christ 55 reversa Kmet 42 » Koeh 39 X reversa Waldstein et Kitaibel 37, 42 Reynieri Haller filius 47 Ripartii Déséglise 36 rotundifolia var. pedunc. lœvibus Désé- glise 109 rubella Ardoino 39 » Smith et Sowerby 42 » Godet, Christ 42 » forma mediierranea Christ 43 rubiginosa de Notaris 96, 101 » Exsicc. Reliquiae Mailleanse 109 TABLE GENERALE DES GENRES ET DES ESPECES 329 Rosa rubiginosa Reuter 84 rubiginosa Linné 90, n" 729 » var. calvescens Duffort 94 I) var. /3 Bertoloni 96 » var. C Rapin 77 » var. Cb Mutel 105 » var. decipiens Sagorski 94 » var. genuina Gandin 77 » var. glabriuscula Pelermann 94 )) var. heteracanlha Burn. etOremli 93 » var. homœacantha Burnat et Gremli 93 » var jenensis M. Schulze 94 » var. micrantha Beciihaus 84 » var. Moutini Crépin 93 » var. nudiuscula Pelermann 94 » var. parvifolia Seringe 59 » var. prunieriana Moulin 94 » var.pulvfnaris Burnat et Gremli 93 » var. pura Keller et Formaneck 94 » var. rotundifolia Rau 111 » var. sepium Seringe 96 » var. silesiaca Christ 94 » var. Sospitelli 93 » forma Gr mlii Christ 93 » forma pulvinaris Christ 93 » forma umbellata Christ 86 rubiginosa X gallica Christ 33 rubrifolia glandulosa Seringe 47 rubrifolia montana Gandin 47 » » var. pmnatifida Gau- din 54 rubrifolia Villars 43, 54, n» 719 » var. Gaillardi Crépin 46 » var. glaucescens Braun 46 » var. hispidula Seringe 46 » var. pinnatifida Seringe 54 » var. Reuteri Godet 54 rubrifolia X glauca 46 rupestris Crantz 39 scabrata Crépin 69 scandens Miller 22 Schleicheri H. Braun 34 semiglabra Ripart 67 sempei virens Jungermanni Clusius 22 sempervirens Linné 22, n» 714 » var. Biclmellii 23 » var. brevepubens Costa 30 » var. glandulosa Costa 30 » var. mic7^oplnjlla de Can- dolle -3 » var. minor Gussone 23 Rosa sempervirens var. nicœensis Burnat et Gremli 24 » var. pervirens Pons et Coste 30 » var. puberula Coste 29, 30 sepium Thuillier'J6 » var. abscondila Burnat et Gremli » var. abscondila Christ 99 » var. elliptica Beckhaus 101 » forma agreslis Christ 99 » pubesccns Rapin 99 septicola Déséglise 87 Seralini Christ 105, 108 )/ forma veridica Christ 109 » Viviani 105 Seraphini Gussone 108 Seraphini Viviani 105, 307, n» 732 » var. ligustica Burnat et Gremli 1 10 » var. veridica Burnat et Gremli 109 » forma ligustica Christ 110 satulosa Crépin 118 sicula Crépin 105 sicula Trattinick 107, 307, n" 733 » var. Crépin 110, 112 » var. Thureti Crépin 112 » var. typica Cré|iin 108 » var. wr/rftca Burnat etOremli 109 » subvar. ligustica Burnat et Gremli 110 » subvar. subsessiliflora Burnat et Gremli 110 Simkovicsii Kmet 42 solstitialis Besser 75 » Grenier 75 sphœrica Ardoino 54 spinosissima Linné 35, 39, 311 » var. glandulosa Beck 36 slylaris Gentil 70 stylosa Ricca 22 slylosa Desvaux 09, 73 » var. gallicoides Baker 26 subcinerea Gentil 71 » var. tomentella Gentil 77 subglobosa Ardoino 119 » Smith 115, 118 subintrans Grenier 59, 65 submitis Grenier 71 subsessiliflora Boullu 110 subspoliata Déséglise et Ozanon 88 sylvatica Boreau 34 sylvestris Herrmann 26 systyla Bastard 70 330 FLORE DES ALPES MARITIMES Rosa Thuretii Burnat et Gremli 111, n» 734 Timeroji Chabert 35 tomentella Ardoino 97 tomentella Léman 73, 77, 311, n» 727 » var. monregalensis Burnat et Gremli 78, 79 » var. pedeniontana Burnat et Gremli, 78, 79 » forma Bnrnati Christ 67 tomentosa Smith 115, n» 735 » var. dumelorum Gaudin 77 trachyphylla Rau 32 trichoneura Ripart 73 ucenensis Boulin 109, 111 umbellata Leers 91 urbica Léman 67, 73 uriensis Lagger et Piiget 81 venusta Scheutz 114 verticillacantha Mérat 69 Vetteri Favrat 104 vosagiaca Desportes 54 villosa Allioni herb. 119 » Linné 114, 118 » Gaudin herb. 119 vinodora Kerner 100 virgultorum Ripart 96 viscida Puget 64, 88 Waitziana Trattinick 34 Rubus adenophyllus Gremli 12 œtnicus Tineo 10 agrestis Waldstein et Kitaibel 18 albicomus Gremli 12 armeniacus Focke 9 Bellardii Weihe et Nées 13 brachyandrus Gremli 14 brigianorum Gremli 1 1 cse.sius Linné 19, n» 713 cœsius X tomentosus 20 caesius X ulmifolius 18, 20 candicans Weihe 6 canescens de Candolle 10 collinus de Candolle 20 confluentinus Wirlgen 8 corylifolius Smith 18 dalmaticus Gussone 7 discolor Weihe et Nées 7, 8 dumetoriim Weihe 18, n» 712 fastigiatus Weihe et Nées 5 foliosus Weihe et Nées 12 fruticosus Godron 5 » Smith 7 fruticosus X idœus Gremli 5 (//andMiosHS Bellardi 13, 17, n» 709 Rubus gjandulosus var. eglandulosus de Candolle 17 » var. incanescens de Candolle 14 » var. intermedius de Candolle 17 Guentheri Weihe et Nées 13 hedycarpus Focke 8 hirtus Mercier 17 hirtus Waldstein et Kitaibel 13 hispidulus Genevier 6 hybridus Villars 13, 17 idœus Lniné 4, n° 702 incanescens Berfoloni 14, 306, n» 710 incanescens X tomentosus 20 Lloydianus Genevier 10 macrostemon Focke 8 maritimus de Notaris 14 nemorosus Hayne 18 nessensis G. Beck 5 obtectus Boulay 8 pesianus Gremli 1 1 phyllostachys P.-J. Millier 6 praecox Berloloni 8, 9 pubescens Weihe 8, n» 707 » var leronensis Gremli 8 robustus Presl 10 » P.-J. Muller 8, 9 rusticanus Mercier 7 saxatilis Linné 3, n° 701 siculus Presl 10 suberectus G. Andersen 5, n" 703 sulcatus Vest 5, n" 704 thyrsanthus Focke 6 thyrsoideus Babington 8 tkyrsoideus Wimmer 6, 9, n» 705 » var. hispidulus Boulay 6 tomentosus Borckhausen 10, n° 708 » var. canescens Wirtgen 11 » var. glabratus Godron 11 » var. meridionalis Rerner 11 » var. setoso-glandulosus Wirt- gen 11 tomentosus X pubescens 20 tomentosus X ulmifolius 20 triphyllus Bellardi 10 ulmifolius Schott filius 6, 9, n° 706 vagus Focke 11, n» 708 bis » var. brigianorum Focke 11 » var. insubricus Focke 11 » var. pesianus Focke 11 vestitus Weihe et Nées 1 1 Villarsianus Focke 17, n" 711 TABLE GÉiNÉRALE DES GENRES ET DES ESPECES 331 Rubus villosus intermedius de Candolle 17 Weiheanus Ripart 7 Winteri P.-J. Miiller 8 Sanguisorba aurifulata Scopoli 127 minor Scopoli l-i muricata Fraiichet liJ') officmalis Linné 121, 127, n» 741 polygama Beck 125 spinosa Bertoloni 126 Sarcopoterium spinosuni Spach 126 Saxifraga adscendens Linné 241 aizoides Linné 255, n° 825 » var. /3 Bertoloni 256 » var. atroruhens 255 » var. S. atrorubens Engler 256 Ahoon Jacquin 265, n° 829 Allionii Bauingarlner 247 » Terraciano 247 androsacea Linné 252, n" 823 apennina Bertoloni fiiius 257, 263 aspera Linné 253, n° 824 » subsp. bnjoides Gandin 254 » subsp. elongala Gandin 253 » var. bryoides de Candolle 254 » var. elongata de Candolle 253 » var. genuina Grenier et Godron 253 atrorubens Bertoloni 255 autumnalis Linné 255 Bellardi Allioni 241 hifloi-a Linné 272, n" «34 » var. /? caule unifloro Bertoloni 272 bryoides Linné 254 bulbifera Linné 243, n» 817 cœsia Linné 270, n» 832 » var. /3 Lamarck 270 » var. 7 de Candolle 270 cœspitosa Scopoli 248 ceratophylla Dryander 248 cernua Loiseleur 244 cernua Linné 243, 244, n" 818 cervicornis Viviani 247 Clusii Gouan 246 » Koch 245 cochlearifi Reichenbach 263, n" 828 Cotylédon Allioni 259 » var. s Linné 265 cuneifolia de Notaris 257 » Waldstein et Kitaibel 256 cuneifolia Linné 256, n» 826 » var. /? Bertoloni 267 » var. E.xsicc. Cesati, Caruel et Savi 257 » var. apennina Bertoloni filius 257 Saxifraga cuneifolia var. capillipes Reichen- bach 257 » var. polyodon Reichenbach 256 » var. suhinteyra Seringe 257 » var. vulgaris Seringe 256 cymosa Waldstein et Kitaibel 247 davurica Schleicher 257 » Willdenow 257 diapensioldes Bellardi 269, 271, n° 831 exarata Villars 249 florulenta Moretti 265, n» 830 glaucescens Boissier et Reuter 242 (jranulata Linné 241, 243. n» 816 hypnoides Allioni 249 » Linné 251 lantoscana Boissier et Reuter 260, 264 leucanthemifolia Lapeyrouse 246 lingulata Ardoino 260 » Bourgeau 260 lingulata Bellardi 259, 264, n» 827 » var. Bellardii Sternberg 260 » var. cochlearis Engler 263 » var. lantoscana Engler 260 moschala Wulfen 248, n» 822 » var. exarata 249 •» var. moschata 248 » forma glandulosa Engler 248 » forma vulgaris Engler 248 muscoides Allioni 251 )> Wulfen 248 » Bourgeau 249 mutata Allioni 266 oppositifolia Linné 271, n° 833 » var. Rudolphiana Engler 272 paradoxa Sternberg 244 pedeinontana Allioni 246, n» 821 petrœa Gunnerus 241 planiiblia Lapeyrouse 251 purpurea Allioni 273 retusa Gouan 273, n" 835 rotundifolia Linné 245, n" 819 Rudoiplu'ana Hornschuch 272 stellaris Linné 245, n° 820 » var. intermediaTimbal-Lagrave24& tenera Suter 251 tridaclijliles Linné 241, n" 815 » var. (3 et X Bertoloni 24t trifurcata Schrader 248 valdensis de Candolle 271 Scleranlhus annnus Linné 235, n» 810 » forma collinus Wohl- farth 236 annuus X perennis 237 332 FLORE DES ALPES MARITIMES Scleranthus biennis Reuter 236 Candolleanus Delort 236 coUinus Horoung 236 Delorli Grenier 236 X inlermedius Kittel 237 perennis Linné 234, n° 809 polycarpos Linné 236 polycarpus de Candolle 236 pseudopolyearpos de Lacroix 236 ruscinonensis Gillot et Cosle 236 verticillatus Reichenbach 236 verticillatus Tausch 236, 315, n" 811 Silène Campanula Persoon 292 conica Linné 291 Muscipula Linné 292 neglecta Tenore 291 nocturna Linné 292 » var. /3 Bertoloni 291 reflexa Aiton 291 Sinapis alba Linné 284 maritima Allioni 285 pyrenaica Allioni 285 Sis>inbriuiu acutanguluni de Candolle 285 austriacum Jacquin 284 » var. acutangulum Koch, Gre- nier et Godron » var. genuiuum Grenier et Go- dron 285 » subsp. erysimifolium Rouy 285 » subsp. Villarsii Rouy 285 Columnœ Jacquin 284 erysimifolium Pourret 285 Lœselii Balbis 284 Sorbus Amelanchier Crantz 170 Aria Crantz 168, n° 753 Aria X Chamaemespilus 169, 170 Aucuparia Linné 167, n" 752 » var glabra 168 » vir. lanuginosa Beck 167 Chamœmespilus Crantz 170, n° 755 domestica Linné Ib6, n° 751 glabra Gilibert 198 Sorbus hybrida Linné 314, 315 litnuginosa Kitaibel 167 latifolia Persoon 169 Mougeotii Soyer et Godron 314 scandica Fries 314 » var. Mougeotii F. Gérard 314 suecica Krok et Almquist 314 torminalis Crantz 169, n° 754 torminalis X Aria Godron 169 Stellaria uliginosa Murray 295 Tamariscus gallicus Allioni 214 germanicus Scopoli 215 Tamarix africana Poiret 214, n» 789 africana, ligustica de Notaris 214 davurica var. italica Avé-Lallemant 215 gallica Linné 215 » Badaro 214 germanica Linné 215 Telephiuni Imperati Linné 221, n° 797 Thalictrum flavum Linné 277 Thlaspi alliaceum Linné 289 hirtum Linné 290 » Villars 289 » Smith 290 Trifolium pallescens Schreber 303 Tristylea florulenta Jordan et Fourreau 266 Vicia amphicarpa Dorthes 304 » var. pseudanguslifolia Rouy 304 » var. pseudosativa Rouy 304 sativa Linné 304 Viola alba subsp. scotophylla X odorata Becker 291 amliujua Waldstein et Kitaibel 290 lutea var. multicaulis Koch 291 muUicaulis Jordan 291 odorata var. /î Biirnat 291 pluricaulis Borbas 291 Viscaria vulyaris Rœhling 292 Vitis Labrusca Linné 298 vinifera Linné 297 vinifera sylvestris J. E. Planchon 297 Zahlbrucknera parado.va Reichenbach 244 — >^i^- ^ \ UNIVERSITY OF CALIFORNIA AT LOS ANGELES THE UNIVERSITY LIBRARY This book is DUE on the last date stamped below / >< f Ur^- UNryERSïTY CiP «SAC^XJlMfrirX :'^' r^>J /î3?r*' ;.^*^'^' ... Y^^<- Vf!'^^< ^- .y^'.T--.» ■ir<-<\^ ;-r y n-' '^^ ..^•;-