LÉ Er DS à AL 7 DCPLEM b 1899 ) EE % h Æ | 122 | 4 . t e LA Lea 5 Æ 24 a ; EF ; ; « à AJ F- Hommage de {dw FLORE DES …_ ALPES MARITIMES À | | OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR ÉMILE BURNAT Volume III ire partie GENÈVE & BALE y |. GEORG & C*, LIBRAIRES-ÉDITEURS | LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu Mars 1899 | 4 “ Es + * ’ < L sx 2 a S MARITIMES L'impression de la première partie du volume IT (p. 1 à 171) a été terminée en mars 1899. LAUSANNE. — IMP. GEORGES BRIDEL & CIE Hommage de Luteur UE DES ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR ÉMILE BURNAT Volume III ire partie GENÈVE & BALE GEORG & C’, LIBRAIRES-ÉDITEURS LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu Mars 1899 OBSERVATIONS CRITIQUES SUR LES CONCEPTIONS ACTUELLES DE L'ESPÈCE VÉCÉTALE AU POINT DE VUE SYSTÉMATIQUE PAR JOHN BRIQUET Le volume de la Flore des Alpes maritimes dans la préface duquel ces Observations paraîtront, contient l’élaboration de trois genres de Dicoty- lédones extrêmement compliqués : les genres Rubus, Rosa et Alchemilla. Au cours de nos recherches sur l’un de ces genres, nous avons eu l’occa- _ sion de discuter en détail avec M. Burnat, auteur de la Flore, beaucoup de questions qui touchent aux points les plus délicats de la systématique pratique, de la taxinomie et même de la philosophie de la science. Le point de vue auquel nous nous sommes placé et les résultats aux- quels nous sommes arrivé sont souvent différents de ceux de plusieurs auteurs estimés à juste titre par des travaux monographiques de fond ; il était donc nécessaire de donner ici une justification détaillée de nos méthodes. Nous avons, il est vrai, déjà tenté cette justification à plu- sieurs reprises, mais toujours dans des monographies s’adressant à un public très spécial et n’atteignant souvent pas des botanistes que la question intéresse directement 1. D’autre part, comme la façon dont on envisage et surtout dont on traite l’espèce a une importance capitale en 1 Voyez en particulier : Briquet Les Labiées des Alpes maritimes p. VIII-XIV, ann. 1891 (dans Burnat Matériaux pour servir à l'histoire de la flore des Alpes maritimes); Les Cytises des Alpes maritimes p. 50-61, ann. 1894 (1. c.); Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes p. 53-56, ann. 1897 (1. c.) ; Monographie du genre Galeopsis p. 222- 239. Bruxelles ann. 1893. A VI FLORE DES ALPES MARITIMES botanique systématique, il ne nous a pas paru inutile de revenir sur le sujet dans un travail spécial. Aussi avons-nous accepté avec plaisir la demande que nous a adressée M. Burnat, de joindre ce travail à la préface d’un volume en grande partie consacré à la critique spécifique. Nous avons donc réuni ici nos notes antérieures en les développant et les complétant sur tous les points essentiels. Les idées émises et les méthodes pratiquées à l’égard de l'espèce et de la systématique spécifique ont été et sont très variées. Plusieurs au- teurs, en particulier parmi les floristes, ont modifié les formes d’exposé, sans avoir souvent des idées originales ou même des idées motivées quelconques sur le sujet. Souvent aussi les auteurs d'innovations for- melles ont manqué d’une culture scientifique suffisante pour que lon puisse prendre celles-ci au sérieux. Nous eussions fait, en examinant et en critiquant toutes les méthodes, un travail érudit sans doute, mais d’un intérêt pratique médiocre. Aussi bien avons nous préféré nous en tenir aux courants principaux qui se sont manifestés dans les idées des botanistes et qui ont exercé ou qui exercent une influence marquée sur la marche de la science, choisissant pour les examiner les œuvres où elles ont été exposées avec le plus de clarté. Ajoutons encore que les critiques que nous aurons à faire s’adres- sent aux idées et aux méthodes et non pas aux savants. Ceux-ci ont cherché la vérité comme nous voulons le faire ici, et la sincérité.de leur effort commande toujours le respect de celui qui critique. Il ne faut pas oublier non plus que même des idées théoriques absolument fausses, selon nous, ont joué parfois un rôle important au point de vue du progrès général (par exemple celles de Jordan) : elles ont suscité la discussion et provoqué par des recherches nouveiles la vérification ou le rejet de doctrines admises ou repoussées jusqu'alors sans preuves suffisantes. À ce titre aussi, leurs auteurs méritent d’être traités d’une facon objective et courtoise. Il Jordanisme et néo-jordanisme. Pendant la fin du XVITIIme et la première moité du XIXe siècle, les botanistes étaient en grande majorité dominés par la tradition lin- néenne relativement à l’espèce. D’une part on admettait l’immutabilité OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES VII de celle-ci, dans son ensemble, d’autre part on considérait les individus qui la composent comme suffisamment plastiques pour pouvoir se mo- difier considérablement, mais dans des limites déterminées, sous l’ac- tion du milieu. Ces modifications étaient censées disparaitre par la cul- ture. Lorsqu’elles persistaient, elles servaient à caractériser des varié- tés ou races spontanées qui dans aucun cas ne pouvaient devenir le point de départ de nouvelles espèces. Ce n’est pas que des voix divergentes ne se soient parfois fait enten- dre. Ainsi, en ce qui concerne la mutabilité, on connait les idées émises par Lamarck sur les transformations que les espèces ont subies dans le temps et dans l’espace !. Mais l'influence de Cuvier plongea pour longtemps les hardies conceptions de Lamarck dans lPoubli. En ce qui concerne les limites des groupes définis par Linné comme espèces, les divergences se firent très rapidement sentir. Villars, en France, pour- suivit l’un des premiers avec talent l’analyse et la subdivision des espèces linnéennes. Plus tard, divers auteurs suivirent la même voie et finirent même par la pousser extrêmement loin, par exemple Schleicher, Weihe, Tenore, Host, Opiz et d’autres. Cependant, ce sont là des cas isolés. Personne n’avait encore fait de l’analyse systématique minu- tieuse un principe, personne ne l'avait appliquée avec logique et sur une grande échelle, personne enfin n’avait tenté de faire une justifica- tion théorique de cette analyse. Tout cela a été donné presque d’un seul coup par le botaniste lyonnais Alexis Jordan : le nom de jordanisme, donné au système, est donc parfaitement justifié. Doué d’un esprit d'observation remarquable, Jordan, qui cultivait diverses espèces linnéennes en pieds nombreux et récoltés à plusieurs endroits différents, s’aperçut que sous l’unité de dénomination se ca- chait une diversité morphologique très marquée. Il tria soigneusement les formes diverses, appartenant soi-disant à une même espèce, et constata que leurs caractères étaient héréditaires, c’est-à-dire qu’ils se transmettaient par semis. Or, pour Jordan, les variétés ne possèdent pas des caractères héréditaires ; donc si les formes étudiées par lui avaient été des variétés, elles auraient dû revenir au type par la culture. Ce phénomène ne se produisant pas, Jordan en conclut que les formes 4 Voyez à ce sujet : Nägeli Entstehung und Begriff der naturhistorischen Art. Mün- chen 1865; Y. Delages La structure du protoplasma, les théories sur l'hérédité et les grands problèmes de la biologie générale. Paris 1895. NIII FLORE DES ALPES MARITIMES sur lesquelles il expérimente sont de véritables espèces. Les vraies varié- tés, soit, selon Jordan, les modifications non-héréditaires des individus d’une espèce, se réduisent peu à peu pour lui à des variations si insi- gnifiantes qu’elles ne méritent même pas d’être distinguées. En prati- que donc, Jordan arrive à ce résultat que toutes les formes qui diffèrent les unes des autres par une propriété héréditaire, si petite soit-elle, sont des espèces. La constance en culture devient le critère de l'espèce. Les variétés sont supprimées. Dès son premier mémoire en effet, en 1846, Jordan s'élève contre la distinction des variétés: « Rien à mon avis — dit-il — n'est plus propre à faire confondre ou méconnaîitre les véritables espèces et à por- ter préjudice à la science que la multiplication des variétés dans les descriptions !. » Puis il définit nettement les idées résumées plus haut de la manière suivante : « Toutes les plantes, comme tous les êtres quel- conques, sont susceptibles d’être modifiées plus ou moins, suivant le milieu qu’elles habitent ; mais toutes les fois que des plantes voisines par leurs caractères se trouvent placées dans des conditions identiques, et que les différences qui les séparent subsistent, considérées dans leur ensemble, je dis qu’elles doivent être regardées comme des espèces dis- tinctes. Toutes les formes immuables et évidemment irréductibles sont, pour moi, des espèces. Je ne pense pas qu’on puisse raisonnablement se faire une autre idée de l’espèce, et en dehors de cette règle, je ne vois qu’arbitraire sans limite et qu’absence complète de certitude ?. » Enfin, Jordan n’admet en aucune manière que des formes, si voisines soient-elles, puissent être réunies par des échantillons intermédiaires, de sorte que l’on est conduit insensiblement de l’une à l’autre. Il re- pousse par conséquent la réunion à titre de sous-espèces, de ces formes sous un nom spécifique collectif. « Si l’on commence, dit-il, par ras- sembler arbitrairement autour d’un prétendu type, d’une sorte d’axe idéal, toutes les formes qui paraissent voisines, quoiqu’elles soient peut- être au fond radicalement distinctes ; si l’on admet sans examen et sans preuves ce qui devrait, au contraire, être appuyé sur des expériences directes, sur des preuves concluantes, que toutes ces formes appartien- nent à un même type, il en résulte que leur étude ne peut faire aucun 1 A. Jordan Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou critiques dé la France 1 p. 43, mai 1846. 2 À. Jordan Observations Il, p. 6, juillet 1846. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES IX progrès, car sil est reconnu en principe qu'il n’y a pas de limite qui les sépare, il devient parfaitement inutile de chercher une limite qui ne peut pas exister. Selon moi, rien n’est plus contraire au progrès de la connaissance des espèces, et par conséquent au progrès des classifi- cations et de la science en général qu’une pareille méthode. » Lors- que deux espèces paraissent être reliées par des formes intermédiaires, _ce n’est qu'une apparence ; ces formes intermédiaires sont des espèces aussi. La dissertation faite par Jordan à cet égard à propos des Filago? est fort instructive. Comme conséquence de ces conceptions, ce n’est plus contre la multiplication des variétés que Jordan s'élève, il réclame _eur entière suppression. « En basant, dit-il, la distinction des espèces uniquement sur la constance des caractères, on arrive ainsi à supprimer complètement les variétés, dans le sens attaché à ce mot. On n’a plus dès lors que des espèces et des modifications d'espèces, mais point de variétés 3. » | Les conséquences auxquelles conduisent ces principes sont fournies par les travaux de Jordan lui-même. En 1852, Jordan distinguait dans lErophila verna 5 espèces #, en 1864 ce nombre montait à 545, et en 1873 il s'élevait à 200. Ce serait une erreur de croire que ce chiffre corresponde au nombre total des formes à caractères constants, consta- tables par la culture, et qui ne soient pas identiques6. En effet, en 1889, de Bary et Rosen ont signalé 11 « espèces » d’Erophila qui ne pouvaient être identifiées avec aucun des types publiés par Jordan 7 et il n’y a pas de doute que cette expérience ne se répète pour d’autres ditions que les environs de Strasbourg. — Nägeli déclare estimer en 1885,à 2800 le nombre des formes constantes dans le sous-genre Pilo- sella du genre Hieracium 8. Dahlstedt assure qu’il existe en Finlande 390 formes constantes de ce groupe, dont 13 seulement se retrouvent en Suède ; que, d'autre part, il y a en Suède 1700 formes du sous-genre 1 À. Jordan op. cit. II, p. 29-30, juillet 1846. 2 À. Jordan op. cit. III, p. 188, septembre 1846. 8 À, Jordan op. cit. VI, p. 34, avril 1847. 4 À, Jordan Pugillus plantarum novarum. Paris 1852. 5 À. Jordan Diagnoses d'espèces nouvelles ou méconnues. Paris 1864. 6 À. Jordan Remarques sur le fait de l'existence en société, à l'état sauvage, des espèces végétales affines. Lyon 1873. T1 Rosen Systematische und biologische Beobachtungen über Erophila verna (Bota- nische Zeitung n°5 35-38 (ann. 1889). 8 Nägeli u. Peter Die Hieracien Mitteleuropa’s, Piloselloiden p. 40. München 1885. X FLORE DES ALPES MARITIMES Archieracium, dont seulement 30 se retrouvent en Finlande et 8 en Danemark ! ! Quels chiffres atteindra-t-on quand tous les pays de l’'Eu- rope auront été étudiés à ce point de vue dans leurs coins et recoins ? Avec l’exercice, l'aptitude à saisir les plus lègères différences se déve- loppe rapidement; chaque nouvelle localité fournit quelque forme nouvelle et on en arrive, en prenant pour base la constance en culture, à la spécification de la colonie, sinon des individus lorqu’on se passe de l’expérimentation. Car, comme l’a très judicieusement fait observer Duval-Jouve à propos d’une Graminée : « On aura beau multiplier les espèces, on arrivera toujours à ce résultat que la description exacte d’un sujet pris au hasard, parmi soixante récoltés sur des points divers d’un même rivage, ne pourra convenir à aucun des cinquante neuf autres ?. » Toutes ces étapes, Jordan les a parcourues. Quelle distance n’y a-t-il pas entre les premiers mémoires de 1846 à 1850, où l’on trouve encore des traces de subordination dans les caractères, le Pugillus de 1852, les Diagnoses de 1860-64, et enfin le fameux Breviarium publié en collabo- ration avec Fourreau de 1866 à 1868! Si Jordan n’avait été absorbé pendant les dernières années de sa vie par des préoccupations d’un tout autre ordre, c’est alors que la définition donnée par Planchon du système jordanien, — la pulvérisation de l’espèce, — se serait réalisée à la lettre >. L'expérience n’est chez Jordan que le complément d’une théorie mé- taphysique, basée sur des considérations d'ordre théologique entièrement étrangères à la science. Les espèces représentent pour lui la matéria- lisation d'idées distinctes et immuables, conçues dans l’entendement de Dieu. Les individus qui constituent l’espèce sont donc de même na- ture et consubstantiels. Aucune modification ne peut être conçue dans la substance ou l’essence d’une espèce, car chaque espèce correspond à une idée invariable et éternelle et celle-ci ne serait plus elle-même, si on lui retranchait ou si on lui ajoutait quoi que soit. Il n’y a pas de 1 Voy. Gunnar Anderson Die Geschichle der Vegetation Schwedens. (Dans Engler's Botan. Jahrb. XXI p. 495, ann. 1896). ? Duval-Jouve Des comparaisons histotaxiques et de leur importance dans l'étude cri- tique des espèces végétales. (Mémoires de l'Acad. des se. et lettres de Montpellier, NIL p. 511, ann. 1871). 3 Planchon Le morcellement de l'espèce en botanique et le jordanisme (Revue des Deux Mondes, livraison du 15 septembre 1874). OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES AI subordination de types : chacun d’entre eux est absolu et il ne saurait y avoir de degrés dans l'absolu. Enfin, la question de l’espèce, à côté de l’expérience, doit avoir aussi et « avant tout » une solution méta- physique. On sait que cette théorie! a fait, de la part de Duval-Jouve et de Planchon ?, l’objet d’une critique magistrale, qui corrrespond pourelle, aux yeux de tout lecteur doué de la culture philosophique la plus moyenne, à un véritable effondrement. Jordan n’a jamais répondu que sur des points de détail, et en termes réfutés d'avance, à la dialectique brillante des botanistes de Montpellier, qui étaient en même temps des philosophes de valeur. Il n’y a donc plus lieu d’y revenir aujourd’hui. En revanche, on trouvera dans l’intéressante biographie de Jordan, que vient de publier M. Saint-Lager, des détails qui jettent un jour des plus curieux sur les idées théologico-politiques de cet esprit extraordinaire. Laissons de côté la théorie et la pratique de Jordan pour nous de- mander ce qu'il y a de durable dans son œuvre. Si le seul titre de gloire de ce botaniste devait consister dans la démonstration que les 1 On trouvera un exposé très complet de la théorie métaphysique de Jordan dans un singulier opuscule intituté : De l’origine des diverses variétés ou espèces d'arbres frui- tiers et autres végétaux généralement cultivés pour les besoins de l'homme. Paris 1853. 2 Duval-Jouve, op. cit.; Planchon, op. cit. 3 Saint-Lager Notice sur Alexis Jordan, 16 p. in-8 et portrait. Paris 1898. — La citation que nous faisons d’un travail du savant bibliothécaire de Lyon nous fournit l’occasion de rectifier un article publié par lui sur notre compte dans les Annales de la Soc. bot. de Lyon, séance du 20 mars 1894. — Nous avions en 1894 blämé l’emploi du mot « forme » fait par un floriste français pour désigner spécialement un degré de la hiérarchie systé- matique intermédiaire entre la sous-espèce et la variété, qualifiant cette innovation de malheureuse. M. Saint-Lager prend la défense de ce floriste et nous reproche d’ignorer l’histoire de la science («tous les botanistes ins{ruits connaissent les travaux analytiques de M. Jordan, etc. ») attendu que l’étude des « formes » constitue l’œuvre de la vie de Jordan. « Le mot forme (sous-entendu constante), dit-il, existe depuis un demi-siècle dans le langage botanique où il a été introduit par notre éminent compatriote, M. Alexis Jordan, ainsi qu’on peut aisément le constater en lisant les Observations sur plusieurs plantes nouvelles (Lyon 1846-47) ». Or, Jordan n’a jamais employé le mot «forme » que pour désigner une plante sur la valeur de laquelle il n’était pas au clair ou dont il ne voulait pas définir la dignité, comme tout le monde, et cela rarement. Il parlait d’« espèces affines », et non de «formes affines », comme le veut M. Saint-Lager. Quant à employer le mot « forme » pour désigner une catégorie spéciale intermédiaire entre les sous- espèces et les variétés — unique innovation visée par notre note, et que nous persistons avec beaucoup d’autres à considérer comme superflue et produisant de la confusion — Jordan n'aurait pu le faire sans se mettre en contradiction avec lui-même et ne l’a jamais fait, Pas une ligne de Jordan ne peut être citée établissant qu’il ait précédé M. Rouy dans l’emploi spécial que cet auteur à fait du mot « forme ». Le reproche de M. Saint-Lager est donc dépourvu de tout fondement, XII FLORE DES ALPES MARITIMES types linnéens ne sont pas des unités indivisibles mais des groupes, ce ne serait pas encore grand’chose, car d’autres l’ont montré bien avant lui. Il y a mieux que cela. Jordan a acquis par ses expériences un fait capital dont il faudra lui être reconnaissant alors que sa métaphysique et beaucoup de ses petites espèces auront été oubliées. Ce fait, c’est la puissance extrême de l’hérédité jusque dans dans les groupes les plus faibles, c’est-à-dire {a tendance très grande qu'ont les caractères sou- vent même les plus insignifiants, à se transmettre par descendance. Ce résultat a une grande portée, il modifie considérablement les idées que l’on se faisait à cette époque sur les caractères physiologiques des groupes subordonnés aux espèces. C’est le résultat auquel est arrivé Nägeli et qui est devenu une des pierres angulaires de sa théorie évo- lutionniste ; il a été confirmé par tous les auteurs consciencieux. Jordan à fait école. En France, une pléiade de botanistes se mit, après lui, à pulvériser les types linnéens connus. Disons immédiate- ment que ces disciples étaient très inférieurs au maitre. Pour la plu- part d’entre eux, il ne s'agissait pas de cultures expérimentales per- sévérantes, mais de décrire un nombre aussi grand que possible d’ «espèces » nouvelles. Les seuls faits généraux intéressants, dérivant des études de Jordan, ceux relatifs à l’hérédité, sont donc absents de ces écrits, qui ont à peu près tous servi à enrayer la science, plutôt qu’à la faire progresser. Poussé sur une pente fatale, le jordanisme a abouti aux publications trop fameuses de Gandoger, qui sont le point terminus du mouvement. * * * Nous n'avons pas employé le terme de néo-jordanisme, placé en tête de ce chapitre, pour le plaisir de créer un néologisme, mais parce qu'il correspond à un mouvement actuel d’une réelle importance ; nous entendons par là la forme qu'a prise, sous l'influence de Kerner, la méthode jordanienne. Peu de temps après les premiers travaux de Jordan, Kerner, pourvu de connaissances scientifiques incomparablement plus étendues que ne l'était Jordan, et dont ce savant a donné la preuve répétée comme phyto- géographe et biologiste de premier ordre, Kerner abordait aussi l’analyse de l'espèce. Il procédait, comme Jordan, par voie expérimentale, mais 1 Kerner a maintenu jusqu’au bout le critère spécifique expérimental. Voy. Pflanzen- leben p. 8. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XIII avec des idées théoriques absolument différentes et sans action immé- diate d’ailleurs sur l'exposé des faits. Pour Kerner, les espèces sont définies par l’uniformité de la struc- ture, tandis que les groupes supérieurs à l’espèce sont définis par la similitude d'organisation. L’uniformité exige la concordance de tous les caractères héréditaires. Quant à la similitude, elle se base sur la con- cordance d'un certain nombre de caractères seulement. Plus ce nombre est considérable, plus la similitude sera complète; s’il diminue, la simi- litude aussi s’affaiblira. De cette facon, Kerner croit avoir exclu toute considération subjective de la spécification et n’hésite pas à qualifier de procédés arbitraires, ceux des taxinomistes qui élargissent la notion de l’espèce!. « Réunir, dit-il, des groupes de petites espèces en une espèce idéale est un procédé inadmissible. La tâche de la phytographie n’est pas de créer des espèces idéales qui sont le résultat de la spécula- tion, mais de décrire des existences réelles ?. » A ce taux-là, il faudrait aussi admettre que la description et l’étude des genres, des familles, des embranchements, etc., sont du ressort de la spéculation et non d’une systématique scientifique, vu que dans toutes ces catégories, l’abstraction prend un caractère plus entier et autrement plus absolu que dans les espèces collectives si vivement combattues par l’auteur. Ce dernier ne dit rien de cette conséquence de son affirmation, mais Jordan l’a tirée pour lui en des termes qui sont d’une logique absolue ?. Mais, examinons l'affirmation de Kerner de plus près. Est-ce que les « petites espèces » dont parle cet auteur ont bien véritablement une existence réelle? Nous croyons que non et que la démonstration peut s’en faire facilement. Les seules existences réelles que nous puissions constater, ce sont les individus. Pour établir un groupe quelconque (une espèce par exemple), il faut comparer ces individus entre eux, laisser de côté les caractères spéciaux à chaque individu et abstraire les caractères communs à tous. Cest sur ces caractères communs, obtenus par abstraction, que l’espèce est basée. L’abstraction et les considérations 1 Kerner Die Abhängigkeit der Pflanzengestalt von Klima und Boden, etc. (Monogra- . phie des Cytises du groupe Tubocytisus) dans le Festschrift zu Ehren der 43 Versamm- lung deutscher Naturforscher und Aerzte zu Innsbruck 1869. 2 Kerner Schedae ad floram exsiccatam austro-hungaricam 1, p. 108 (ann. 1881). 8 A. Jordan Observations 1V, p. 31, novembre 1846, XIV FLORE DES ALPES MARITIMES subjectives qui sont liées à cette opération commencent done aussitôt que l’on recherche les caractères communs à plusieurs individus. D’où il suit que l'espèce est une image ou une construction que se fait l’es- prit au moyen de plusieurs existences réelles (celles des individus); mais ne saurait en aucun cas être considérée elle-même comme une existence réelle. Lorsque les différences entre les individus sont très peu marquées notre afffrmation pourra paraître hardie, mais l'examen attentif d’un cas particulier quelconque ne saurait qu'en donner la vérification pure et simple. D'autre part, les variations individuelles sont souvent très nom- breuses ; elles peuvent, si les circonstances leur sont favorables, prendre de la consistance et, sur certains points de l'aire, devenir des races ou espèces naissantes, ce que Kerner reconnait du reste. Il y a donc, pour ces raisons, une marge considérable laissée à l’interpréta- tion individuelle. C’est là un point sur lequel il est inutile d’insister : tout le monde connaît la différence qu’il y a entre Jordan et Gandoger, ou pour prendre un exemple dans la sphère d’activité du néo-jorda- nisme, entre Kerner lui-même et Blocki. Mais il y a encore une autre difficulté qui réside dans les termes mêmes de la définition. Kerner dit, en effet, qu’il n’y a absolument pas de limite entre le plus et le moins de la similitude ?. Rien n’est plus vrai; cela a seulement l'inconvénient de rendre inapplicable la défini- tion de l’espèce donnée par l’auteur. Les cas abondent où la similitude qui existe entre deux plantes devient si grande qu’on peut la décorer du titre d’uniformité, et d’autres où l’uniformité est telle qu’on peut l'appeler identité. Autrement dit, à n’y a pas de limite, ni de critère absolu, entre l'identité, l’uniformité et la similitude. Tous ces termes ne définissent que des degrés, des plus ou des moins, et croire qu’il existe entre eux une différence fondamentale de nature à définir solidement la notion de l’espèce et à éviter toute considération subjective, c’est s’adonner à une profonde illusion. Quelques exemples feront mieux comprendre la portée des observa- tions qui précèdent et montreront que les « existences réelles » de Ker- ner et de ses adeptes sont parfois singulièrement instables. 1 Kerner Die Abhängigkeit der Pflanxengestalt, ete. p. 46. 2 Kerner op. cit., p. 41. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XV En 1869, le Cytisus ratisbonensis était pour Kerner une espèce indi- visible, c’est-à-dire une « existence réelle 1. » En 1884, le célèbre bota- niste en a démembré comme espèce distincte le C. biflorus W. K., con- sidéré antérieurement par lui comme une modification individuelle sans importance ?. Du même coup, voilà une existence réelle passée au rang de spéculation idéale ! Un jordanien plus avancé trouverait cer- tainement qu'il y a encore lieu de subdiviser les C. ratishonensis et C. biflorus, qui sont déjà à peine reconnaissables, et prouverait ainsi que ces deux formes ne correspondent pas à des «existences réelles, » qu’elles sont une pure vue de l’esprit, etc., ete. Autre exemple : M. de Wettstein, qui applique intégralement les mé- thodes de Kerner, décrit à l’intérieur de l’'Euphrasia minima un certain nombre de formes dont les unes sont héréditaires « jusqu’à un certain point » (var. hispidula et var. Schleicheri), les autres nettement héré- ditaires (f. pallida’et f. flava)*. Voilà une espèce qui, d’après la défini- tion du maître, serait une espèce idéale, une pure spéculation. Seules les formes distinctes à caractères héréditaires dont elle se compose auraient dû être envisagées comme « espèces ». L'auteur a reculé, et on ne veut que l’en féliciter, devant ce démembrement, à cause de la pul- vérisation qu’il aurait fatalement eue pour conséquence. Mais alors, ou nous nous trompons fort, ce n’est plus suivre purement et simplement les résultats de l’expérience, c’est faire intervenir précisément ces con- sidérations subjectives que l’on voulait écarter de la spécification ! Même cas pour les A/chemilla, étudiées par un habile monographe, M. R. Buser, qui pratique des méthodes analogues à celles de Kerner. Cet auteur explique qu’au Salève, près de Genève, on trouve en certains endroits des individus d'A. Hoppeana à feuilles 9-lobées et à segments remarquablement étroits, réunis en telle quantité que eette modification de peu d'importance doit y être fixée, c’est-à-dire doit être héréditaire #. L'auteur ajoute que la valeur de ces « fixations locales » a été exagérée par Jordan. D’accord, mais c’est mettre le doigt sur une différence d'appréciation qui ne devrait pas exister avec la méthode de Kerner. 1 Kerner op. cit., p. 16. 2 Kerner Schedae ad floram exsiccatam austro-hungaricam WI, p. 8. 3 Von Wettstein Monographie der Gattung Euphrasia p. 159-163, Leipzig 1896. 4 Buser Zur Kenntniss der schweizerischen Alchimillen in Bull. soc. bot. suisse IV, 50-et 51, ann. 1894. XVI. ; FLORE DES ALPES MARITIMES Pour lui, tout se réduit à constater en cet endroit une «existence réelle » et non pas à créer une « espèce idéale » en réunissant cette forme locale avec celle qui est plus répandue. On voit donc que pour échapper à la pulvérisation illimitée, qui cor- respond à la seconde manière de Jordan, les néo-jordaniens sont obligés de procéder comme on le fait dans l’école linnéenne actuelle, c'est-à- dire de subordonner, et de renoncer à l’expérimentation prise comme guide exclusif parce qu’elle mène «trop loin» !. — C’est là l’aveu même de M. de Wettstein! et de M: Buser2. Le mémoire du savant botaniste de Prague rl nous emprun- tons la citation qui précède, contient un exposé remarquable du pro- cédé de spécification néo-jordanien. Son intérêt est actuellement accru, en ce sens que, depuis la mort si regrettable de Kerner, son auteur peut être considéré comme le chef de l’école. Nous y relevons une phrase qui nous a étonné. Après avoir expliqué que la botanique sys- tématique ne peut faire de progrès, si la spécification ne roule pas sur les plus petites unités à caractères héréditaires reconnaissables, l’auteur ajoute que la méthode est honnéte, car elle oblige à ne pas dire d’une plante plus que l’on ne peut prouver et elle correspond à la méthode inductive ÿ. On pourrait croire d’après cela que les méthodes différentes ne sont pas «honnêtes », ce qui dépasserait cependant la pensée de l’auteur puisqu'il fait grand cas de plusieurs monographes d’un avis différent du sien. Sans examiner ici la valeur éthique des procédés linnéens, - nous désirons serrer de plus près l’éloge adressé par M. de Wettstein au jordanisme et au néo-jordanisme. En ce faisant, nous considérerons son appellation d’ « honnête, » comme synonyme de «rendant impar- tialement compte de tous les faits observés. » Lorsqu'on étudie les végétaux au point de vue de leurs rapports, on rencontre des groupes — mettons des espèces — absolument isolés : les uns des autres. Les caractères qui les séparent ne sont peut-être pas de ceux que l’on appelle saillants, mais il ne donnent lieu à aucune ambiguïté. Jamais on ne trouve de formes (non hybrides cela va sans 1 Von Wettstein Grundzüge der geographisch-morphologischen Methode der Pflanzen- systematik, p. 22. Jena 1898. * 2 Buser op. cit., p. 51. — D’après une communication verbale de M. Buser, ce botaniste n’admet plus la constance en culture comme critère unique de la spécification. 3 Von Wettstein, L. c. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XVII dire) qui tiennent le milieu entre ces deux groupes, qui laissent dans l'embarras, ou qui relient les deux groupes d’une façon si intime que lon ne sache où trouver une limite entre les deux. Dans ce cas, nous sommes d'accord avec M. de Wettstein, ces deux groupes doivent être présentés comme on les constate, c’est-à-dire isolés. Les réunir en une seule espèce, c’est faire une confusion déplorable entre la théo- rie et les faits. Ce sont là deux espèces, isolées à l’époque actuelle ; la nomenclature dont on se sert doit le faire sentir, un binôme isolé est ici à sa place. Mais, voici un autre cas : L'étude d’un groupe — qualifié jusqu'ici d'espèce une — nous apprend qu’il se compose en réalité de deux, trois ou plusieurs petits groupes, à caractères moins marqués, qui pour cette raison avaient échappé aux observateurs jusqu'alors, mais dont les caractères peuvent être établis et sont héréditaires. La première impression est que l’on a confondu plusieurs espèces distinctes. On ac- cumule des matériaux et, tout en constatant que les petits groupes mis au jour ont souvent une aire particulière, on vient à découvrir des formes douteuses qui participent de deux des nouvelles espèces à la fois, qui tiennent entre elles le milieu, et qui finalement les relient si bien et d’une façon si continue qu’il n’y a nulle part de hiatus permet- tant d'établir entre elles une délimitation précise. Il est dès lors par- faitement évident — à moins que l’on ne se mette sur les yeux le ban- deau métaphysique de Jordan — que les petits groupes distingués ont une origine commune, puisqu'ils passent les uns dans les autres par des transitions insensibles dont tous les chainons sont sous nos yeux. Quel procédé adopterons-nous pour rendre clairement cet état de choses? Si nous suivons la méthode des néo-jordaniens, c’est-à-dire celle de Kerner, nous décrirons comme espèces, en les désignant par un binôme, les petits groupes découverts, sans nous inquiéter des transi- tions qui les unissent. La nomenclature adoptée fera croire au lecteur qu'il a affaire à des espèces isolées et distinctes, alors que nous savons pertinemment ces groupes intimément unis les uns aux autres par des formes de passage. En d’autre termes, nous faisons un exposé qui donne une idée absolument fausse des faits constatés. Nous ne ferions pas rentrer cette méthode parmi celles que M. de Wettstein qualifie d’ « honnêtes ». — Ou bien, subordonnant les groupes confluents sous une dénomination collective d'ensemble, nous les appellerons des sous- espèces ou des variétés (dans le sens de race spontanée). La forme XVIII FLORE DES ALPES MARITIMES même de nomenclature adoptée fera comprendre sans autre explication les rapports des divers membres du groupe spécifique, et rendra cette fois compte des rapports matériellement établis au moyen d'individus intermédiaires. Voilà une méthode à laquelle nous n’hésitons pas à appliquer la désignation de M. de Wettstein. Les formes intermédiaires jouent donc un rôle capital et leur étude intéresse la systématique à tous les degrés. Aussi doit-on exiger de tout monographe qui veut faire de la systématique scientifique, l’indi- cation précise des formes de passage partout où il a pu les constater. À ce point de vue, les écrits des botanistes jordaniens et néo-jordaniens laissent singulièrement à désirer. Kerner, par exemple, n'indique pas une seule fois, dans ses descriptions de Cytises, la présence de formes intermédiaires entre ses espèces, formes qu’il a certainement cons- tatées dans plusieurs cas. Il se borne à signaler vaguement ailleurs leur présence, en donnant une explication embarrassée, et en disant que certains botanistes les ont « intentionnellement ignorées, tandis que d’autres à leur tour en ont exagéré la valeur et en ont abusé ! ». A notre avis, on ne peut pas en exagérer la valeur : leur simple présence suffit pour entraîner des changements dans nos classifications, lesquelles doivent tenir compte de tous les faits, même de ceux qui génent les clas- sifications. On comprend, du reste, qu’il ne soit pas dans l'esprit de l’école multiplicatrice d’insister sur les formes de passage, si elle veut éviter de tomber dans la pulvérisation correspondant à la deuxième manière de Jordan. En effet, ces botanistes encourraient le reproche fait aux innocents « qui réunissent deux espèces, sous prétexte que des formes transitoires se trouvent entre elles. [ls ne se doutent pas alors qu’ils ont affaire à de nouvelles espèces ?. » Kerner et ses disciples repoussent énergiquement, et avec raison, de pareilles exa- gérations, mais en ce faisant, ils sont illogiques et passent sous silence les innombrables étapes qui amènent graduellement de la va- 1 Kerner Abhängigkeit der Pflanzengestalt, etc., p. 46, ligne 42, et p. 47. — M. Otto Kuntze a fait (Revisio generum plantarum I, p. LXXXII et suiv.) une critique fort spiri- tuelle et très juste du procédé jordanien en l’appliquant à l’homme. Il signale en passant une méthode ingénieuse pour faire disparaître les formes intermédiaires qui gênent l'observateur, c’est de considérer les individus qui les représentent comme «atypiques » et de les négliger. Notre maître, J. Müller Arg., nous a souvent raconté l’histoire d'un bota- niste, d’ailleurs méritant, qui les détruisait quand par hasard il en trouvait dans des récoltes, pour ne pas obscurcir les limites: idéales qu’il avait données à ses distinctions ! ? Gandoger Menthae novae imprimis europeae (sic) p. 3. Moscou 1882. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XIX riation individuelle à la race pourvue d’une aire de dispersion propre. M. de Wettstein fait, au point de vue qui vient de nous occuper, une exception digne d’éloges. Il met tous ses soins, dans des notes placées à la suite des descriptions d’ « espèces », à nous renseigner sur l’exis- tence des formes de passage et leur distribution. Mais la nomenclature binaire qu’il adopte indifféremment pour les groupes isolés et pour ceux qui ne le sont pas, est en flagrante contradiction avec les faits qu'il indique. Si on ne lit pas les commentaires spéciaux qui accompa- gnent la monographie de chaque espèce, — et combien n’y a-t-il pas d'auteurs qui $’en dispensent ! — on reste dans lillusion que toutes les espèces désignées sous ce nom sont des groupes distincts et isolés, alors que c’est le contraire qui a lieu. Contrairement à M. de Wett- Stein !, nous demandons que les espèces ne soient pas traitées comme les subdivisions d'espèces au point de vue de la nomenclature. Cette iden- tité de traitement ferait croire à une identité dans les limites des groupes, ce qui est justement l'inverse de la réalité; elle aurait en outre la consé- quence pratique d'obliger les botanistes qui font tous usage de la nomen- clature binaire, à se plonger, pour pouvoir s'entendre, et à propos de chaque plante dont ils ont à parler, dans l'étude très spéciale des micro- morphes, ce qui est inadmissible. * " * On peut résumer cette longue analyse de la façon suivante. Le jor- danisme proprement dit — et limité aux travaux de Jordan, le fon- dateur de l’école — a établi un fait capital, la transmission par descen- dance des caractères, souvent infimes, qui sont propres aux « petites espèces » ; il a démontré en outre que ces caractères ne sont pas soumis à l’action immédiate du milieu ; les propriétés dues à l’action directe de celui-ci ne sont pas héréditaires. Les théories de Jordan, démolies par la dialectique mordante de Duval-Jouve et de Planchon sont mortes, et n’ont d’ailleurs jamais exercé d'influence appréciable sur la marche de la science. Quant à ses analyses systématiques, elles constituent un matériel volumineux qui devra être et a déjà été partiellement ou entiè- rement repris par la critique. N’est-il pas singulier que ce soient des données physiologiques formant la base des théories évolutionnistes de 1 Von Wettstein op. cit., p. 37, note. XX FLORE DES ALPES MARITIMES Nägeli! et de Weissmann?, qui constituent pour nous l'héritage scien- tifique principal d’un savant qui n’a jamais cru faire que de la spéci- fication | Quant au néo-jordanisme, appliqué avec les aphorismes de Kerner, il aboutit logiquement à la pulvérisation sans limites de l’espèce telle qu’elle a toujours été généralement comprise. Si on l'amende par les res- trictions de disciples plus avisés, tels par exemple que M. de Wettstein, M. Buser ou M. Sterneck, on lui fait perdre les avantages dérivant de la base expérimentale absolue que lui avaient donnée Jordan et Kerner. La spécification néo-jordanienne ne difière plus alors de la spécifica- tion linnéenne que par une question de degré, à ceci près que, avec la. méthode linnéenne, les espèces sont séparées par l’absence de formes intermédiaires non-hybrides, tandis que dans la méthode néo-jorda- nienne, elles peuvent n’être séparées que par le « tact » du monographe. Il La question de l’espèce et l'anatomie systématique. L'idée d'appliquer l'anatomie à la critique spécifique est absolument française. En Allemagne, M. Radikofer et son école ont fait porter tout l'effort de l’anatomie sur la solution de questions taxinomiques difficiles relatives à des groupes supérieurs à l’espèce, sur l’établissement de groupes plus naturels, ou sur l’attribution aux espèces de caractères anatomiques permettant la détermination sur de simples fragments 8. Au contraire, Duval-Jouve a, dès le début de sa carrière, vu dans l’ana- tomie un précieux instrument pour juger de la valeur des espèces jor- daniennes. Cet auteur génial et trop peu apprécié, nous l’avons déjà dit une fois et ne craignons pas de le répéter, a dès 1855 fait l'application de l’ana- tomie aux Fougères de France, puis vinrent successivement les Equi- : setum, les Salicornia, les Avena, les Agropyrum, les Cyperus et des séries de Graminées, de Cypéracées et de Joncacées. Duval-Jouve a 1 Nägeli Mechanisch-physlologische Abstammungslehre. München und Leipzig 1884. 2 Voy. Weissmann Aufsütze über Vererbung. Jena 1892. . 8 Radikofer Ueber die Methoden in der botanischen Systematik, insbesondere die ana- tomische Methode. München 1883. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES ge xx} résumé son expérience dans un mémoire important paru en 1871 !. Ce mémoire contient des exagérations et même des erreurs ?, bien excu- sables, si on voit en son auteur un pionnier qui a précédé la création de l'anatomie physiologique et de l’anatomie systématique actuelles. Mais - malgré cela on ne saurait prétendre que Duval-Jouve ait vu dans l’ana- tomie la panacée destinée à lever tous les doutes et permettant de donner des groupes spécifiques une définition absolue, Il a insisté, avec beaucoup de raison, sur le fail que la plupart des « espèces » jordaniennes ne peuvent en aucune manière se distinguer anatomiquement. [la montré _ que dans les Equisetum, les Salicornia et les Juncus, l'uniformité inté- rieure s’alliait dans chaque espèce à une grande variété d’apparences extérieures et que, par conséquent, l'anatomie permettrait dans beau- coup de cas de reconnaitre l’espèce avec plus de sûreté que les caractères externes. Mais il n’a pas généralisé ces résultats, en basant l’espèce en général exclusivement sur une diagnose anatomique. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que chez Duval-Jouve l’anatomiste était doublé d’un morphologiste de premier ordre, qui, loin de s’en tenir à l'anatomie pure, faisait une étude pour ainsi dire monographique des groupes qw’il étudiait. Les choses se présentent sous un aspect déjà un peu différent avec Julien Vesque. Ce botaniste célèbre s’est occupé, pendant de longues années, d'anatomie systématique, mais d’une façon selon nous beau- coup trop exclusive pour que les questions délicates de classification aient pu toujours subir de sa part une solution pondérée. Nous rappe- lons, en particulier, qu’il lui était familier d’élaborer des tableaux gé- néalogiques, de déterminer des groupes nodaux, de désigner des groupes ancestraux et des espèces dérivées, tout cela d’après les seules données anatomiques de la feuille, sans qu’il soit tenu un compte suffisant de la morphologie externe ou de l’organisation du reste de la plante. Cette méthode exclusive l’a porté, lorsque la théorie l’exigeait, à admettre l’existence de propriétés potentielles quoique invisibles et servant à caractériser des groupes, s’adonnant à l'illusion qu’une culture appropriée pourrait par exemple produire un hypoderme aqui- 1 Duval-Jouve Des comparaisons histotaxiques el de leur importance dans l'étude critique des espèces végétales. Paris 1871. ? Ces divers points ont élé relevés et très correctement critiqués par M. Hackel. . Voy. Ilackel Monographia Festucarum europæarum p. 29. Cassel et Berlin 1882. B XXII FLORE DES ALPES MARITIMES fère chez des espèces qui en sont dépourvues et s’étonnant de ne pas rencontrer l’assentiment de tous ses confrères. Quoique Vesque ne se soit guère livré à des recherches anatomiques sur les plantes critiques, il a cependant donné des définitions! anato- miques de l’espèce, lesquelles viennent d’être rappelées et mises en évidence par un de ses disciples, M. P. Parmentier. 4 Des trois définitions données par Vesque, l’une se rapporte dans la plupart des cas à une simple spéculation, puisqu'il s’agit de définir l'espèce ancestrale, type supposé de plusieurs espèces actuelles plus avancées au point de vue adaptatif. La troisième peut non seulement s'appliquer à l'espèce jordanienne, comme le dit très justement M. Par- mentier, mais encore peut embrasser un grand nombre des der- nières. Vesque y dit en effet que l’espèce «est l’ensemble des végé- taux d’une même division phylétique présentent les mêmes organes épharmoniques au même degré de développement. » Or, très certaine- ment, les °/,, des Erophila de Jordan présentent «les mêmes organes épharmoniques au même degré de développement.» La deuxième proposition de Vesque définit l'espèce par «l’ensemble des végétaux appartenant à la même division phylétique présentant les mêmesorganes épharmoniques et ne diffèrant entre eux que par le plus ou moins grand développement que présentent ces organes. » Il y à beaucoup de vrai là-dedans, mais c’est plutôt le résultat habituel de l’expérience des anatomistes, et il faudrait se garder de prendre cette définition au pied de la lettre. Sans cela, il faudrait en conclure que les plantes qui ne diffèrent entre elles que par le plus ou moins grand développement des mêmes caractères épharmoniques, appartiennent en tous cas à la même espèce, ce qui serait absolument faux! Vesque n’a d’ailleurs jamais tiré cette conclusion. En avançant dans la carrière, il se rendait de mieux en mieux compte que l’anatomie systématique, pour être fertile, doit être menée de pair avec les autres méthodes d'investigation. L’anatomiste pur doit se transformer en monographe, dans le vrai sens du mot. C’est ainsi qu'est né l’intéressant ouvrage sur les Guttifères, qui forme le huitième volume des suites au Prodrome d’Alph. et Cas. de Candolle ?. Or, dans ce volume, il existe de nombreux exemples dans 1 Vesque L'espèce végétale considérée au point de vue de l'anatomie comparée (Ann. sc. nat., Gme sér., t. XIIT, p. 5-135, ann. 1882). ? Vesque Guttiferae (dans Alph. et Cas. de Candolle Wonographiæ Phanerogamarum) . Paris 1893. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXII lesquels Vesque a admis comme espèces distinctes, d’après des données morphologiques externes précises, des plantes qui non seu- lement ne différaient que quantitativement par leurs caractères éphar- moniques, mais même ne différaient aucunement par la structure anatomique | Quelques exemples pris au hasard : Les Havetia flexilis et H. hippo- crateoides, bien que placés dans deux sections différentes d’un même phylum générique, sont presque identiques dans leur structure anato- mique (p. 157). Le Tovomita Eggersi ne diffère pas anatomiquement du T. quyanensis, bien que Vesque place ces deux arbres à 6 numéros de distance (p. 196-203). Selon l’auteur, le Garcinia curvinervis « ne dif- fère guère anatomiquement du G. ovalifolia, si ce n’est par les cellules de l’épiderme inférieur irrégulièrement saillantes » (p. 332, différence quantitative faiblement marquée d’après la description). Le mono- graphe dit du Garcinia Manni : « Espèce à peu près identique anatomi- quement avec le G. punctata, mais différente par la grandeur des fleurs » etc. (p. 382). Il existe dans la section Mangostana de ce même genre, plusieurs Garcinia, distincts morphologiquement, quoique apparte- nant au même phylum, désignés sous le nom vulgaire de «Kiras » (G. speciosa, G. Kurzü, G. celebica, etc.). Vesque dit de ces plantes : « Je rappelle à ce sujet que l’anatomie reste muette et ne permet pas de distinguer les uns des autres les divers Kiras » (p. 403). Bien plus, l’au- teur dit du G. speciosa, un des Kiras en question : « Anatomia plane Garciniae porrectae. » Or, pour des raisons morphologiques, ce G. por- recta est séparé du G. speciosa par 11 numéros! Nous pourrions mul- tiplier ces citations qui toutes prouvent à l'évidence que Vesque n’a jamais eu la pensée d’ériger en axiôme une définition qui n’est rien moins qu’absolue et dont il a été empêché de faire l'application par l’ex- périence acquise comme monographe. Un anatomiste zélé et habile, M. Parmentier, vient de reprendre pour son compte la définition de Vesque en la modifiant d’une façon assez particulière f, Dans la première partie de son exposé, M. Parmentier se représente comme suit la genèse d’une espèce. Il part d’une espèce ancestrale avant 1 Parmentier L'espèce végétale en classification (dans Morot Journal de Botanique, n° 24, 16 Déc. 1897). — Idem, L'espèce végétale en classification naturelle (dans Le Monde des plantes, 1%e année, n°° de juin et juillet 1898). XXIV FLORE DES ALPES MARITIMES qu’elle ait acquis aucun caractère épharmonique. Cette espèce varie et donne naissance à des groupes dérivés à caractères épharmoniques différents, qui diffèrent done qualitativement au point de vue anato- mique : ce sont les espèces proprement dites. Chacune de ces espèces produit à son tour des dérivées, sous l’action du milieu, dérivées qui diffèrent quantitativement au point de vue morphologique. Cest l'espèce secondaire ou espèce morphologique qui comporte elle-même des variétés. Au fond, c’est exactement le développement de la définition de Ves- que, qui ne rend pas compte des faits et que nous ne saurions accepter. Les citations données plus haut, et empruntées à Vesque, montrent que cet auteur à la fin de sa carrière, profitant de son expérience mo- nographique, a admis et créé des espèces qui ne se distinguent point par des caractères anatomiques, non seulement épharmoniques quali- tatifs, mais même quelconques. Si nous voulions puiser des exemples parmi les groupes que nous avons spécialement étudiés, nous pourrions en citer beaucoup d’autres. Nombreux sont dans les Labiées les genres (Salvia, Thymus, Lamium, Satureia ete., etc.) dans lesquels plusieurs espèces absolument tranchées morphologiquement, et entre lesquelles il n’y a souvent pas d’hybrides, ne présentent point entre elles des diffé- rences anatomiques appréciables, ou n’offrent que des différences pu- rement quantitatives. Pour prendre quelques exemples d'espèces lin- néennes appartenant à notre flore, nous citerons, comme étant dans ce cas, les groupes suivants: Ajuga reptans, À.genevensis, À. pyramidalis — Brunella grandiflora, B. vulgaris — Stachys annua, S. Ocymastrum — Lamium garganicum, L. maculatum, L. album, etc. — Sideritis romana, S. montant. Il existe par conséquent incontestablement des espèces tranchées à l’époque actuelle, qui souvent ne forment pas d’hybrides, qui appar- tiennent au même phylum, et qui ne diffèrent pas anatomiquement. Donc, l’absence de différences anatomiques qualitatives ne saurait en aucun. cas servir de critère absolu dans la critique spécifique. Si semblable à la définition de Vesque que paraisse la démonstra- tion de M. Parmentier, l’aphorisme dans lequel cet auteur la résume présente cependant une différence marquée. Suivant notre sympathique confrère, l'espèce est « l’ensemble des végétaux d’un même phylum qui possèdent les caractères morphologiques et anatomiques exprimés à des OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXV degrés différents. » Cette définition beaucoup plus large revient à dire que les espèces proprement dites diffèrent par des caractères qualitatifs; tout ce qui ne diffère que par des caractères quantitatifs appartient à la même espèce. Sous cette forme, la définition cesse d’être purement anatomique, mais elle n’en devient que moins acceptable. M. Parmentier ne parait pas en effet s'être bien rendu compte de la signification des termes qualitatif et quantitatif au point de vue morphologique, ou tout au moins, l’em- ploi qu’il fait de ces termes est si différent de l'usage habituel qu'une définition précise en devient indispensable. En disant que les espèces diffèrent par des caractères qualitatifs, M. Parmentier serait obligé de considérer comme des espèces, des groupes incontestablement subor- donnés. Expliquons-nous : Voici deux Menthes très voisines, dont les feuilles ont la même forme générale, prises sur des échantillons de mêmes dimensions. Dans lune, les feuilles portent de grandes dents écartées et acuminées, dans l’autre des dents minuscules très serrées et simplement aiguës. Les deux formes croissent pêle-mêle dans les mêmes conditions de milieu, qui n’est d’ailleurs pour rien dans la genèse de ces caractères : elles diffèrent par des caractères morphologiques qualitatifs au premier chef, se perpé- tuant d’ailleurs par semis. En effet, chacune de ces formes se présente sous des échantillons grands ou petits, à feuilles développées ou réduites, très poilues ou peu poilues, suivant le milieu dans lequel elles se sont développées ; mais ces caractères quantitatifs ne sont point héréditaires et laissent intactes les particularités qualitatives d’après lesquelles les deux formes ont été distinguées.Avec la définition de M. Parmentier, nous aurions done là deux espèces distinctes. Or, ce n’est nullement le cas; ces deux formes, et de nombreuses autres analogues, sont reliées l’une avec l’autre par des séries intermédiaires continues. Celles-ci ne sont point des hybrides, car leur distribution ne coïncide pas dans une foule de cas avec celle des parents présumés, et chacune d’elles se reproduit normalement avec tous ses caractères ! En réalité, les sous-espèces, les races et les variétés (en prenant ce mot dans le sens de race spontanée) diffèrent très souvent qualitative- ment les unes des autres. Dans les Menthes, les Thyms, les Galeopsis, par exemple, que nous avons suivis en culture, on ne transforme jamais une forme à feuilles ovées en forme à feuilles lancéolées, une race XXVI FLORE DES ALPES MARITIMES dans laquelle les dents foliaires sont étalées et doubles en une autre dans laquelle les dents sont couchées et simples, une plante à indument couché et une autre à indument étalé, etc., etc., quand bien méme il existe des transitions entre ces extrêmes. Ces caractères là sont quali- tatifs. On aura beau faire varier les conditions du milieu, les pro- priétés mentionnées persisteront. En revanche, le pilosisme, le na- nisme, le gigantisme, l'abondance ou la rareté de l’anthocyane, etc., tout cela pourra varier quantitativement. Nous avons pu vérifier ces faits, à plusieurs reprises, après divers monographes, sur les Potentilla, les Alchemilla, les Erophila, les Viola et les Hieracium; ils cadrent avec.les résultats obtenus par tous les expérimentateurs exacts. Ce serait d’ailleurs une grave erreur que de considérer les caractères externes des plantes comme étant plus sous la dépendance du milieu ambiant que les intérieurs. Nous avons constaté, à plusieurs reprises, des variations quantitatives internes d’une amplitude plus grande que les mêmes modifications externes, en faisant varier les conditions biolo- giques extérieures. Nous ne voudrions pas à ce propos faire une dissertation sur les pro- cessus qui donnent lieu à la genèse des espèces, mais il est indispen- sable de faire remarquer ici que l’apparition de nouveaux caractères sous l’action directe du milieu joue un rôle subordonné dans la production de formes ou espèces nouvelles, car l'expérience montre le plus souvent que ces caractères ne sont pas héréditaires. Les systéma- tistes et les anatomistes tiennent trop peu compte, à notre avis, d’un processus capital, celui de la variabilité spontanée et orientée, indépen- damment du milieu, qui produit des formes différant presque toujours qualitativement dans un milieu identique (Mentha, Galeopsis, Hiera- cium, Erophila, Alchemilla, ete.). L'existence de ce processus, constaté d’abord par Nägeli 1, a été, — singulière coïncidence — confirmé simul- tanément au point de vue des faits par Jordan lui-même ?. Non seule- ment, il jette un jour tout nouveau sur la phylogenèse, mais il contredit l'opinion trop accréditée de la grande « plasticité » des caractères exté- rieurs. Pour en finir avec les caractères quantitatifs et qualitatifs, nous 1 Nägeli Das gesellschaftliche Entstehen neuer Species (Botanische Mitteilungen, UT, p. 165-204, Févr. 1873). 2 À, Jordan Remarques sur le fait de l'existence en société, à l’état sauvage, des espèces végétales affines, etc. Lyon, août 1873. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXVII ajouterons encore que ces termes, précieux pour exprimer des notions d’un usage journalier, ne doivent pas être pris dans un sens absolu. Les caractères qualitatifs, dans la morphologie externe, sont le plus souvent le résultat de rapports dans les dimensions et dans la position, rapports qui restent constants tandis que la valeur absolue des longueurs, des surfaces ou des dimensions varie (variation quantitative). Si on sort de cette définition, il devient impossible de tracer une limite, même rela- tive, entre les deux ordres de faits. En effet, un très grand nombre de caractères qualitatifs indiscutables puisent leur origine dans des modi- fications quantitatives localisées. Ainsi, une feuille ovée peut être con- sidérée comme la modification d’une feuille lancéolée dont le diamètre aura varié quantitativement au-dessous du milieu. Une feuille dentée pourra être envisagée comme la modification d’une feuille entière dans laquelle les bords auront varié quantitativement dans leur croissance, etc., etc. Il est évident que, de cette façon, il n’y aurait presque plus de caractères qualitatifs, toutes les formes d’organes pouvant être rat- tachées les unes aux autres au moyen de modifications quantitatives localisées. Il est donc nécesssaire de conserver aux termes qualitatif et quantitatif leur sens habituel et relatif, tel que nous l'avons défini plus haut, sous peine de voir les discussions comme celles que nous venons de faire, devenir très obscures. Nous disions encore plus haut que les sous-espèces et les variétés diffèrent très souvent qualilativement les unes des autres. Il s’en faut cependant que ce soit toujours le cas. Il est des races subordonnées et même des espèces qui sont en grande partie caractérisées par des caractères quantitatifs (nanisme, pilosisme, par exemple). Seulement ces caractères sont héréditaires, c’est-à-dire constants, fixés. D'où il résulte que, indépendamment de la difficulté que l’on peut parfois éprouver à qualifier de qualitatif ou de quantitatif un caractère donné, on ne saurait se baser exclusivement sur la nature quantitative ou qualitative d’un caractère pour déduire sa valeur spécifique ou subspé- cifique. Que les caractères soient qualitatifs ou quantitatifs, tant exte- rieurs qu'intérieurs, c’est leur degré de fixité et le degré d’isolement des groupes qui en sont porteurs qui détermine leur valeur systématique. %k * * Quel rôle doit donc jouer l’anatomie dans la spécification ? Le même rôle que la morphologie externe, dont elle ne diffère aucunement, si ce XX VIII FLORE DES ALPES MARITIMES n’est que les propriétés à constater sont microscopiques au lieu d’être visibles à l’œil nu ou à loupe. Etablir deux catégories taxinomiques dis- tinctes de caractères, basées sur les limites du pouvoir visuel de l’homme, serait pour le moins futile. Que les caractères soient em- pruntés aux organes ou aux tissus, c’est toujours de la morphologie que lon fait. D’ailleurs, de tout temps, les morphologistes ont empiété sur le domaine des histologistes et vice-versa. Les morphologistes font de lhistologie lorsqu'ils distinguent les poils étoilés ou rameux des poils simples, qui tous représentent une différenciation morphologique de l’épiderme. L’anatomiste qui établit laborieusement, par coupes en série, la course des faisceaux dans une tige, fait la même besogne qu’un morphologiste décrivant la nervation d’une feuille. Les caractères anatomiques doivent donc étre utilisés au méme titre que les caractères extérieurs, dont ils ne diffèrent en rien. Pour tous les deux, la valeur taxinomique sera d'autant plus grande qu’ils seront plus isolés. Une espèce pourra être caractérisée à la fois par les carac- tères externes ou internes, ou par les externes seuls (cas cités par Vesque et par nous), ou être surtout reconnaissable à ses caractères internes, tandis que la morphologie externe permet à peine une dis- tinction. Comme exemples de ce dernier cas, on peut citer les J'uncus effusus et J. conglomeratus (J. Leersii Marss.), d’après Duval-Jouve ; Cytisus Ardoini et C. Sauzeanus, GC. procumbens et C. decumbens etc., d’après nos recherches et celles de M. Schube ; plusieurs Equisetum d’après Milde : « sine examine microscopico nulla scientia Equise- torum. » On trouvera dans les descriptions anatomiques de Festuca, données par M. Hackel, des exemples de différences internes qualitatives à l’in- térieur d’une même espèce, et nos matériaux inédits relatifs aux Labiées en contiennent d’autres. Le parallélisme entre la morphologie interne et la morphologie externe est donc complet, et on ne saurait trouver dans la première une définition de l’espèce plus absolue que dans la seconde. Chez M. Parmentier, c’est un point de vue à priori et, selon nous, erroné, qui a produit la tentative de définition que nous venons d’exa- miner. Ce savant dit en effet: « L’espèce existe, c’est là un fait indé- niable ! Elle n’est plus une abstraction comme beaucoup le pensent aujourd’hui, etc.». Nous croyons avoir démontré que c’est le con- traire de cet aphorisme qui est vrai (voy. plus haut p. XII). Il n’y a de OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXIX réel que les individus et leurs caractères ; les espèces, ainsi que tous les autres degrés de hiérarchie systématique sont des constructions faites en choisissant et en subordonnant les caractères. Ces constructions sont légitimes et sont le seul moyen d’exprimer clairement les faits, mais de là à les considérer comme des existences matérielles, c’est-à-dire à les confondre avec les faits eux-mêmes, il y a un abime. FA *k # Ces lignes étaient écrites lorsque nous avons reçu de M. Parmentier une brochure dans laquelle cet anatomiste défend ses idées en se pla- çant au point de vue spécial du genre Rosa dont il a fait une étude détaillée 1. Nous constatons avec plaisir que, dans ce travail, M. Parmentier atténue ce que ses déclarations antérieures avaient de trop absolu. . Nous sommes entièrement d'accord avec lui lorsqu'il reconnaît l’exis- tence de groupes spécifiques caractérisés tantôt par l’anatomie et la morphologie, tantôt par l’une de ces deux méthodes seules. C’est exac- tement le point de vue que nous défendons. En revanche, nous retrou- vons dans cette note les idées déjà exprimées par l’auteur sur les carac- tères quantitatifs et qualitatifs qui doivent servir à distinguer les espèces. Nous engagerions vivement M. Parmentier à étudier de nouveau avec soin cette question, en tenant compte de la critique que nous venons de faire ; cette étude l’amènera sans doute à modifier ses prin- cipes. Nous croyons que M. Crépin, avec lequel notre savant collègue est en discussion ?, n'aura pas de peine à démontrer que beaucoup de formes subordonnées du genre Rosa possèdent des caractères distinctifs qualitatifs et sans rapport avec le milieu extérieur. Les principes si Justes développés par M. Parmentier sur la collaboration intime et indispensable des méthodes anatomiques et morphologiques dans toute œuvre monographique, nous sont un gage des améliorations que cet auteur apportera plus tard dans ses définitions. Un anatomiste ne peut en effet juger sainement de la valeur des caractères histologiques au point de vue spécifique, dans chaque cas particulier, que s’il a fait une étude monographique approfondie des groupes à élucider. 1 Parmentier L’Analomie appliquée à la classification in Bull. de la soc. d’hist. nat. d'Autun, séance du 17 avril 1898. — Voy. aussi : Recherches anatomiques et taxinomi- miques sur les Rosiers (ann. sc. nat. série 7, vol. VI, août 1898). 2 Crépin in Bull. soc. roy. bot. de Belgique XXXNII, 1, p. 7, ann. 1898. XXX FLORE DES ALPES MARITIMES III L'espèce linnéenne et ses transformations modernes. Linné a défini l’espèce, telle qu’il la comprenait, de la façon suivante : «Species tot numeramus, quot diversae formae in principio sunt creatae !. » Cette définition métaphysique n’est d'aucune utilité pratique. Pour se rendre compte de ce que lillustre réformateur entendait par une espèce, il faut étudier les groupes ainsi désignés — car ce sont des groupes — dans son Species plantarum. Il ressort à l’évidence de cet examen que, pour Linné, les espèces sont des groupes nettement carac- térisés et qui ne sont pas reliés les uns aux autres par des formes inter- médiaires (non hybrides). A l’intérieur de ses espèces, Linné distinguait des variétés, désignées par des lettres grecques, avec ou sans nom particulier. On a émis diverses opinions sur ce que Linné entendait par une variété. Le moyen le plus simple pour s'orienter sur la valeur de ces opinions est de remonter aux sources mêmes. Linné définit d’abord les variétés comme suit : « Varietates tot sunt, quot differentes plantae ex ejusdem speciei semine sunt productae?. » Malheureusement, cette définition, comme celle de l'espèce, se rapporte à un fait hypothétique et passé; elle ne nous sert de rien pour préciser la notion de variété. Le commentaire qui suit est déjà plus explicite: « Varietas est planta mutata a causa accidentali : Climate, Solo, Calore, Ventis, etc. : reducitur itaque in solo mutato, » et plus loin : « Species varietatum sunt Magnitudo, Plenitudo, Crispatio, Color, Sapor, Odor. » On pourrait croire d’après cela que, pour Linné, les variétés sont exclusivement des variations dues au milieu et qu'un changement de milieu peut faire disparaître ; que la culture serait la panacée — in- ventée avant Jordan — pour trancher les questions spécifiques. C’est opinion qui vient encore une fois d’être émise par M. de Wettstein ?. Elle n’est cependant que partiellement exacte. 1 Linné Philosophia botanica, $ 151. 2 Linné, L. c., $ 158. 3 Von Wettstein Grundzüge etc., p. 7. OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXXI Si l’on parcourt le chapitre IX du Philosophia botanica, intitulé Va- rietates, on y trouvera la répétition des définitions précédentes. Puis on constatera que les seres sont considérés comme des variétés ($ 308), qu’il en est de même pour des mutilations et des monstruosités ($ 309), et même de l’äge et de la maladie ($ 312). Pour toutes ces variétés, qui, à l’exception des états sexuels, sont des monstres, c’est la culture qui permet d'en fixer la valeur « Cultura tot varietatum mater, optima quoque examinatrix est. » Comme le type naturel de l’espèce n’a aucun rapport avec les anomalies sur lesquelles les variétés sont basées, il ne doit pas leur être opposé avec un nom spécial. Linné justifie ce prin- cipe comme suit : « Cum varietates sint superfluae in foro botanico, ne excrescant differentiae in infinitum, haec lex servanda erit; nec natu- ralem plantam opus est distinguere a monstris ($315). » A la fin du chapitre, on trouve cette remarque très importante : « Pleræque varietates facillime explicantur et reducuntur, ex collatione notarum variabilium varietatis cum naturali planta; dantur tamen varietates non paucæ, quæ et ingenium et experientiam exposcunt ». Qu'est-ce que ces variétés qui échappent si bien aux méthodes de critique mentionnées auparavant (p. ex. la culture), qu’elles exigent pour être élucidées une intelligence et une expérience particulières ! Quand ce ne sont pas des espèces dans notre systématique moderne, ce sont des sous-espèces parfaitement héréditaires. Les exemples donnés par Linné et empruntés aux genres Valeriana, Scorpiurus et Medicago en sont la preuve. Linné a traité ces sous-espèces tout autrement que les variétés dont l'instabilité lui paraît démontrée par la culture. Au lieu de les désigner par une simple lettre comme Amaryllis zeilanica B, Convallaria ver- ticillata 8 , il leur donne des noms particuliers : Medicago polymorphaë muricata, À hirsuta, etc. En outre, il contrevient souvent pour ces variétés-là à sa règle du $ 315, en donnant au type un nom spécial op- posé aux autres variétés : Medicago polymorpha « orbicularis, Valeriana locusta « olitoria. Mieux que cela, il les considère comme héréditaires et comparables aux races humaines. Après avoir décrit les trois Primula veris : « officinalis, B elatior et y acaulis, il ajoute : « Varietates licet constantes 8 et y non specie distinguo, wté nec Maurum ab Europæo | ». 1 Linné Species plantarum, ed. 2 p. 205 (ann. 1762). XXYII FLORE DES ALPES MARITIMES — À propos du genre Scorpiurus et de ses quatre espèces, Linné ditf : « Species hasce omnes olim ex una specie ortas esse dubium non est, nec sufficit locus harum generationi, qui tum mutatus easdem redderet; quae itaque mixtura harum produxerit constantes plantas? ». Voilà un exemple où Linné admet une origine commune pour quatre espèces, en déclarant que le milieu est insuffisant pour expliquer leur genèse?. I! faut conclure de là que Linné a donné le nom de variétés à deux catégories de groupes très différentes et qu'il traitait habituellement diffé- remment. D'une part, il appelle variétés des modifications non hérédi- taires, parmi lesquelles rentrent des monstruosités, des maladies, des. mutilations et même des différences sexuelles. Ces variétés-là ne sont pas distinguées dans le texte du Species, ou seulement par une lettre sans nom spécial; c’est à elles surtout que s'applique ladage : «excludi possent varietates e re herbaria ». — D’autre part, Linné appelle aussi «variétés » les sous-espèces et les races spontanées des botanistes modernes, c’est-à-dire les groupes à caractères héréditaires, mais qui ne lui pa- raissaient pas isolés, comme les races humaines. Ces variétés-là ont toujours un nom particulier et elles sont généralement numérotées sous une désignation collective de « à w, comme les espèces sont disposées à l’intérieur d'un genre. Nous insistons sur ces faits parce qu’ils ont été généralement mé- connus grâce à un examen superficiel des écrits de Linné, et surtout pour montrer que non seulement la forme d’un exposé phylogénétique existe chez Linné (ainsi que le dit M. de Wettstein), mais que cette forme correspond en partie à un fond d’idées commun avec celui des monographes modernes. Ainsi que l’a très justement exposé récemment M. de Wettstein, on ne tarda pas à employer d’une façon de plus en plus exelusive le terme variété dans le sens de sous-espèce ou de race spontanée. Il en est ainsi presque toujours chez Koch, Grenier et Godron, Fries, Boissier, Visiani, Gussone, Willkomm et Lange, Reichenbach, Grisebach, Hooker et Thomson, etc., parmi les floristes ; chez Bentham, Müller Arg., Eichler, 1 Linné op. cit, p. 1051 (ann. 1763). ? On voit d’après cela combien est erronée l'opinion de M. de Wettstein, suivant laquelle par exemple, les trois Primula en question ne seraient pour Linné que des modifications dues au milieu et réductibles par un changement de milieu. Voy. v. Wettstein op. cit. p. 6 et 7. : OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXXIIT Alph. de Candolle, etc. parmi les monographes. Chez les auteurs actuels, il n’y a plus guère que des floristes arriérés ou des auteurs jordaniens (nous ne parlons pas des horticulteurs) qui emploient le terme de « variété » dansle sens d’une minime modification non héréditaire. Et cela surtout, depuis que l’on sait par les expériences de Jordan, de Nägeli et de beaucoupd’autres, que mêmeles caractères de «très petites espèces » . se montrent héréditaires. Les variétés envisagées comme synonymes de races spontanées, groupées éventuellement en sous-espèces, ont été adoptées par les monographes les plus habiles du temps présent, tels que Hackel, Engler, Buchenau, Mez, Schumann, Urban, Vesque, etc. ps * k * Ce que nous voudrions montrer ici, c’est que la forme d’exposé lin- néenne mérite: d'être conservée et a une valeur scientifique supérieure à toutes les re en particulier la forme jordanienne, en ce que seule elle permet de rendre impartialement compte de tous les faits observés ; qu’en outre, elle répond à tous les desiderata de la pratique comme de la théorie. Pour envisager d’abord le côté pratique, nous poserons premièrement cette question : Sur quoi basons-nous nos classifications? — Essentielle- ment sur la présence de hiatus dans la série des végétaux. Suivant l’im- portance de ces hiatus, on a établi la distinction des espèces, des genres et des familles. C’est pour compléter l'édifice, en signalant l'existence de groupes qui ne sont pas nécessairement isolés à l’époque actuelle, que l’on a intercalé les variétés ou les sous-espèces à l’intérieur des espèces, les sections à l’intérieur des genres, les tribus à l’intérieur des familles. Il est donc capital pour la pratique de connaître et de désigner spécialement les groupes isolés à l’époque actuelle (espèces, genres), de ceux qui peuvent ne pas l’être (variétés, sections). Il va sans dire que tout cela se fait dans les limites des documents dont on dis- pose, et que des matériaux nouveaux peuvent totalement transformer une appréciation, précisément parce qu'il s’agit là d'appréciation de groupes et non d’existences réelles. L'absence de transitions non hy- brides nous fournit donc un excellent critère pratique pour distinguer entre eux les groupes spécifiques. Quant à la théorie, les choses sont aussi claires. Hair tâche nous proposons-nous au premier chef en phylogénie? Nous essayons de XXXIV FLORE DES ALPES MARITIMES trouver les relations qu'ont eues jadis entre eux des groupes qui ne pré- sentent plus entre eux de formes intermédiaires à l’époque actuelle. En d’autres termes, nous cherchons à combler les hiatus de la série mo- derne des êtres, en spéculant sur leurs caractères homologues. Or, le premier point à établir, c’est l’existence même de ces hiatus, c’est de connaître les groupes isolés les plus inférieurs (espèces), dont on veut par induction rechercher les rapports. Les desiderata théoriques sont donc en accord parfait avec les besoins de la pratique. Pour ce qui est des groupes moins bien différenciés et reliés entre eux par des formes de passage, nous ne les «réduisons» qu’en les subordonnant. Ce procédé, qui est conforme à la méthode naturelle, donne à la fois une idée claire de la valeur et de la position systéma- tique de ces formes ; il est à ce point de vue bien supérieur à celui que préconise l’école jordanienne et celle de Kerner. Si elle ne supprime pas toujours toutes les difficultés et si elle ne lève pas tous les doutes, ce qui est irréalisable à cause des moyens d'investigation toujours relativement imparfaits dont nous disposons, la méthode linnéenne, qui est la nôtre, a du moins l'avantage d’être un bon guide et d’être par- faitement scientifique: elle réunit, en effet, quand les groupes se pré- sentent unis, elle les sépare quand ils se présentent séparés !. Les espèces sont dans notre système, tantôt homogènes, tantôt hété- rogènes. Mais qu'y a-t-il là de choquant? Ce n’est que la constatation exacte des faits : certains groupes sont très riches en formes, alors que d’autres sont très pauvres. Nous avouons n’avoir jamais rien compris à la terreur que ressentent certains taxinomistes, lorsqu'ils voient une espèce contenir un nombre considérable de variétés, tandis qu’ils ne trouvent rien d’extraordinaire à ce qu'un genre embrasse seulement 1, 2 ou 3 espèces, alors que d’autres en renferment 100, 500 ou 1000. De plus, il est absolument indispensable que la nomenclature exprime la qualité spécifique ou subspécifique d’un groupe. Nous maintenons que l'emploi d'une nomenclature spécifique, pour des groupes que l’on a démontré n’être pas spécifiques par l'absence de limites claires, donne au lecteur des idées fausses sur ces groupes. En outre, cet emploi encourage fatalement la pulvérisation indéfinie des espèces par des auteurs pourvus d’une préparation scientifique insuffisante. Enfin cette méthode oblige tous les botanistes, même ceux qui ne sont pas systé- 1 Voy: sur la nomenclature des groupes subordonnés aux espèces, notre article : Questions de nomenclature p. 31-37 (Bull. herb. Boissier IL, ann. 1894). OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES XXXV matistes, à se plonger dans l’étude des micromorphes si riche en con- testations de toute sorte, et place le langage scientifique sur un ter- rain absolument mouvant. Pour toutes ces raisons, nous réclamons encore une fois l'usage exclusif de la nomenclature binominale pour les espèces linnéennes. * * * Existe-t-il des cas dans lesquels on ne puisse pas se servir de la forme spécifique linnéenne ? C’est là un point, qu’en terminant, nous voulons encore examiner. Il est évident qu’un floriste sera, dans bien des cas, obligé de faire une entorse aux principes que nous venons d’énoncer. Il arrivera fré- quemment que le territoire dont il étudie la flore, ne contient pas tous les éléments nécessaires à la constitution d’une espèce rationnelle, mais seulement des « lambeaux » de-groupes. Le floriste sera alors obligé, ou de sortir de ses limites pour embrasser le groupe qu’il décrit dans toute son aire, ou d’en présenter les membres tels qu’il les voit dans sa dition, c’est-à-dire isolés. Le premier procédé est loin d’être toujours praticable, surtout si l’auteur est désireux de voir lui-même la fin de son travail. Force lui sera donc de recourir au second. Ajoutons qu’il vaut même mieux alors ne pas opérer des réunions que l’on ne pour- rait motiver suffisamment et laisser l'élaboration des documents mis au jour aux futurs monographes du genre. Dans les groupes critiques, le floriste sera très souvent obligé d'opérer comme nous venons de le dire, mais en tous cas, ce que l’on doit exiger de lui, c’est qu’il indique en détail les circonstances (obligation d’une étude monographique en dehors de sa dition) qui l’obligent à présenter les éléments systémati- ques autrement que ne le ferait peut-être un monographe f. Même cas pour un monographe qui manque de documents suffisants lorsqu'il essaie d’élucider des groupes qui lui paraissent obscurs. Il a aussi tout avantage à ne pas opérer des réunions prémalurées, à condi- tion qu’il indique le caractère provisoire de ses distinctions spécifiques?. Dans notre livre sur le genre Cytisus, nous avons émis l'opinion qw’il y avait lieu d'appliquer partout les mêmes procédés de spécification . 1 On voudra bien tenir compte de ces remarques en critiquant les exposés que nous avons fait, M. Burnat et nous, de genres tels que Rosa et Alchemilla. 2 Voy. Alph. de Candolle Phytoyraphie p. 98. 3 Voy. J. Briquet Etudes sur les Cytises des Alpes maritimes p. 55. XXXVI FLORE DES ALPES MARITIMES Nous nous demandons maintenant si ce principe n’est peut-être pas trop absolu. Nous avons entendu plusieurs botanistes, bons connaïis- seurs de ce genre prodigieux appelé Hieracium, nous assurer que lap- plication du procédé linnéen était impossible, à cause de l'existence de séries sans limites roulant sur la plupart des caractères utilisés pour la spécification des Chicoracées. On cite encore le genre Rubus comme étant dans le même cas. Nous ne connaissons le premier de ces genres que par des recherches floristiques limitées à quelques parties des Alpes et n’avons jamais fait une étude personnelle du second, de sorte qu’il serait téméraire de porter un jugement absolu sur cette thèse. Si la vérité de celle-ci venait à être démontrée, une fois la séparation faite entre les hybrides et les vraies formes intermédiaires, il faudrait adopter pour ces groupes un traitement tout spécial. Nous ne deman- dons pas, en effet, que la méthode d’exposé linnéenne soit un code clos ne varietur. Nous disons seulement qu’elle permet l’exacte repré- sentation des faits, dans l'immense majorité des cas. Aux cas excep- tionnels, les méthodes exceptionnelles. FLORE DES ALPES MARITIMES ROSACÉES RUBUS Linné Ce genre est assurément le plus compliqué et le plus obscur que l’on ren- contre en Europe. Les travaux des batologues les plus autorisés n’ont pas réussi encore à avancer son étude jusqu’au point où est parvenue celle d’autres groupes critiques jadis aussi déplorablement confus. Ces travaux ont abouti à constater l’existence de quelques espèces à vaste aire, alors que chaque région présente de très nombreuses formes endémiques‘, de valeur inégale sans doute, mais la plupart très distinctes morphologiquement, et souvent bien différentes des espèces à vaste distribution géographique. S'il a été possible à quelques spécialistes de parvenir à une connaissance à peu près complète des Ronces d’un district peu étendu, cela n’a été qu’au prix d’études poursuivies personnel- lement sur les lieux durant des années entières. Il ne faut pas songer à entre- prendre aujourd’hui un travail analogue sur une collection telle que la nôtre, bien qu’elle soit relativement considérable et composée d’échantillons le plus souvent nombreux et récoltés suivant les instructions données par les spécia- listes?. « Il est inutile de dissimuler un fait constant : les meilleures descrip- 1 Il n’y en a pas moins d'environ 600, nommées et décrites actuellement pour la France seule (Boulay in Bull. Soc. bot. Fr. ann. 1893, p. 79). 2 Elles sont essentielles à observer et consistent en résumé à prendre pour l’herbier : une inflorescence normale et bien développée avec le tronçon de tige qui la porte, puis la partie moyenne d’une tige foliifère ou pousse de l’année (turion) portant au moins deux feuilles bien développées ; on sait, en effet, que la description d’un Rubus se rapporte in- variablement à ces deux parties de la plante. Il faudra s’assurer que les tiges foliifères et florifères appartiennent bien à un même sujet, précaution que des collecteurs peu soi- gneux négligent souvent. Ce point est très important, On n’arrive parfois à séparer avec certitude les tiges appartenant à diverses espèces croissant pêle-mêle, qu’en suivant les pousses de l’année jusqu’à la souche qui porte à la fois les tiges foliifères de première année et celles florifères de la deuxième. Il conviendra de noter sur le vif: la direction FLORE DES ALPES MARITIMES III 1 2 FLORE DES ALPES MARITIMES tions de Rubus sont inintelligibles sans les échantillons » (Boulay in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 86, note). Le nombre des formes régionales, hybrides, métis, variétés, ou sous-espèces, non encore décrites, est si considérable pour notre dition, que chacun de nos voyages nous en a fait jusqu'ici découvrir de nou- velles. — Dans ces circonstances, et suivant les judicieux conseils donnés par M. Focke! comme par M. Boulay?, nous nous sommes arrêté au parti de ne mentionner que les espèces à aire vaste et dont l'identification, possible à l’aide d’une comparaison avec les exsiccata publiés, nous a été confirmée par des spécialistes. — Notre collection a été à plusieurs reprises étudiée par M. Gremli qui s’occupe des Rubus depuis plus de 25 ans. Il y a deux ans nous avons eu recours à l'extrême obligeance de M. l’abbé Boulay à Lille, qui a bien voulu examiner et annoter toutes nos récoltes. En ce qui concerne les espèces qui suivent (à l’exception des nos 708 bis et 710), il y a eu très généralement accord entre les deux batologues auxquels nous avons eu recours. L’examen de nom- breuses formes régionales ou locales dont nous avions eu autrefois le projet de publier la description, a par contre donné lieu à de fréquentes divergences d'opinions, pour aboutir souvent à des doutes, et nous nous sommes félicité d’avoir préféré être incomplet plutôt que d’avoir entrepris une œuvre qui eût risqué d’être vaine au point de vue de la connaissance des Rubus. — Tout ré- cemment M. le Dr W.-0. Focke a bien voulu revoir tous nos matériaux des Alpes marit. et nous donner les plus précieux renseignements. L’éminent bato- logue de Brême a surtout complété nos connaissances sur l’espèce que de Notaris avait décrite sous le nom de À. maritimus (n° 710); il a de plus reconnu dans plusieurs formes, distinguées autrefois, chacune isolément, par M. Gremli, les éléments d’un groupe nouveau n° 708bis (R. vaqus Focke). — A ces divers collaborateurs nous adressons ici l’expression de notre vive reconnaissance. Nous avons consulté surtout les ouvrages suivants : I: Aug. Gremli Berträge zur Flora der Schweiz, Vorarbeiten zu einer Mono- graphie der schweizer. Brombeeren, ann. 1870, p. 1-54 (Gremli Bertr.), Excur- sion's Flora für die Schweiz, ed. 8, ann. 1896, p. 141-148. — IT: W.-0. Focke de la tige foliifère, la couleur des tiges, la forme du pétiole (en coupe), la direction des sépales après l’anthèse, la configuration des pétales, leur couleur, ainsi que celle des éta- mines et des styles, la longueur relative des étamines et des styles, la couleur et le goût des fruits mürs. Enfin il sera utile, surtout lorsqu'on récoltera un pied suspect d’hybridité, de noter sur place les espèces qui peuvent s’en trouver voisines, même dans un rayon un peu étendu. (Voy. sur ces divers points : Gremli Beitr., ann. 1870, p. 9, et Favrat Ronces Vaud p. 493), 1 M. Focke nous écrivait (9 fév. 1898): « Les « espèces » réputées « nouvelles » ne re- posent le plus souvent que sur des éch. d’une seule et unique localité. Je suis très scep- tique vis-à-vis de ces espèces, venant de l’Europe. On peut bien décrire une forme sous un nom particulier, lorsqu'elle se montre en beaucoup d’endroits dans un district déter- miné, même lorsque ce district n’est pas plus grand qu’un canton de la Suisse d’étendue moyenne. Mais les espèces individuelles, basées sur des rameaux desséchés d’une unique localité, sont pour la science un lest inutile, et retardent la connaissance des vrais rap- ports des groupes naturels ». ? In Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 80-81. Voy. aussi du même auteur : Etudes batolo- giques, extrait des Annales Soc. scient. Brucelles, t. XXI, 1897, part. 2, 30 pages. ROSACÉES 3 Synopsis Ruborum Germaniæ, Bremen, ann. 1877, V et 434 p. (Focke Syn.). — III: Aug. Favrat Les Ronces du canton de Vaud, essai monographique, in Bull. soc. vaud. sc. nat. ann. 1881, p. 485-546; tirage à part 62 p. (Favrat Ronces Vaud). Catalogue des Ronces du S.-0. de la Suisse, in Bull. cit. ann. 1885, 34 p. (Favrat Ronces S.-0. Suisse). — V: Th. Durand Essai d'une monographie des Ronces de Belgique, in Bull. soc. bot. Belg. XXVI, part. 1, ann. 1887, p. 289-379 (Durand Essai monogr.). — VI: Aug. Schmidely Ca- talogue raisonné des Ronces des environs de Genève, in Bull. soc. bot. Genève n° 4, ann. 1888, 237 p. (Schmidely Ronces Genève). — VIT: N. Boulay Quelques notes sur l'Etude des Rubus en France,in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1891, p. 336: et 1893, p. 26. De la marche à suivre dans l'étude des Rubus, in Bull. cit., p. 79. Etudes batologiques in Ann. soc. scient. Bruxelles ann. 1897, tirage à part, 30 p. — VIII: W.-0. Focke Genre Rubus dans Koch’s Synopsis der Deutschen und Schweizer Flora, dritte Auflage! herausgegeben von Dr £. Hallier, forgesetzt von R. Wohlfarth, ann. 1892. Nous avons eu à notre disposition les exsiccata suivants : I: Rubi Helvetiæ austro-occidentalis, præsertim pagi vaudensis, par Louis et Aug. Favrat, déc. 1883, 63 numéros, étiquettes imprimées ; plusieurs formes de la même espèce, sous le même n°0 (Favrat Rubi Helv.). — IT: Rubr genevenses, par Aug. Schmidely, ann. 1888, 169 formes, dans l’herb. Burnat ; étiquettes imprimées avec références au Catal. Ronces Genève du même bota- niste (Schmidely Rubi genev.). — IT: Rubt præsertim gallici eæsicc., par N. Boulay et Bouly de Lesdain, n0$ 4 à 50, ann. 1895, 51-100, ann. 1896, 101-150, ann. 1897 (Boulay Rubi Gall.). Les espèces qui suivent sont énumérées d’après l’ordre adopté par M. Focke dans son Synopsis Ruborum. 201. Rubus saxatilis L. Sp. ed. 1; All. F7. ped. n° 1774; de Not. Rep. p.133; Ard. F1. alp. mar. p. 130; Focke Syn. p. 95 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 736 ; Bicknell F7, Bordigh. p. 85. Exsicc. : Billot Gall. n° 235 !; Schultz herb. norm. nov. ser. n°0 483 bis ! (Gall.); Favrat Rubi Helv. n° 1! ; Soc. dauph. n° 4089 ! (Gall.). Juin-juillet. Lieux pierreux et couverts, taillis et bois ; régions mon- tagneuse et alpine inférieure. « In alpibus albingaunensibus frequens » Traverso in de Not. 1. c. — Monts Galé ** (Sassi in Bert. F1. it. V, 232), Armetta ** (Gentile in Parl. F1. it. cont. Caruel, X, 50), Ceppo ! ** (Shuttleworth in Huet Cat. Prov. p. 50 ; Panizzi ap. Parl. L. c. ; herb. Bicknell), Toraggio ! **, Cerciar! ** et Testa d’Alpel! ** vers 1500 m. s. m. (herb. Bicknell) ; Minière de Tende # (Ungern Sternb. in Parl. 1. c.) ; vallée de Cairos ! # (herb. mus. Nice); col de Braus * (Bourgeau 1 Il a déjà paru à Leipzig, en 1857, une troisième édition du Synopsis de Koch en deux volumes, ensemble 875 pages. L FLORE DES ALPES MARITIMES in Par. 1. c.) ; Mont-d’Or (Auri) près de Lucéram * (Ard. L. c.) ; forêt de la Mairis ! * (herb. mus. Nice) ; environs de Saint-Martin Vésubie, mont Siruol !!* et à la Colmiane !* (herb. Thuret) ; env. de Course- goules * (Huet L. c.) ; bois de la Faurée près Saint-Auban * (L. Marcilly Cat. ms.)!; forêts d’'Entraunes!! *— Au nord de la chaîne principale de nos Alpes**: Vallée sup. de Pesio ! (herb. Thuret); vallée de la Stura : Cima di Vaccia près de Pietra Porzio, vallon de Forneris et col della Maddalena (J. Briquet notes ms.). Espèce de premier ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr.?: Groen- land mérid. Europe moyenne et sept. (incl. Islande, Norvège sept., Russie arct.). Europe mérid. : Espagne orient., France (par ex.: Hérault, B.-Alpes, Var), Italie moy. et sept., Grèce sept. (m. Olympe), Crimée et régions cauca- siques. Asie sept. et Lazistan. 20%. Rubus idæus L. Sp. ed. 1; All. F1. ped. no 1771; de Not. Rep. p. 182; Ard. F1. alp. mar. p. 130; Focke Syn. p. 97 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 737. Exsicc. : Billot Gall. no 1658! (Gall., Aisne); Ma- gnier f1. sel. n°2704! (Gall., Vosges); Soc. dauph. n° 4875! (Gall., H.-Alpes) ; Favrat Rubi Helv. n° 2! Juin-juillet. Bois des régions montagneuse et alpine inf. « In sylva- ticis apenninorum et alpium marit. frequens » de Not. I. c. — Près de Bajardo !**, à 1350 m. s. m. et mont Cerciar!**, à 1200 m. (herb. Bicknell), Gola di Gota** (Bicknell F7. Bordigh. p. 85); forêt de Sanson |! # près la Briga ; bois de la Mairis! * (herb. Stire, selon Ard. I. e. ; herb. mus. Nice) ; bois du Boréon!, env. de Saint-Martin Vésubie * et ** (herb. Thuret); Bézaudun et Coursegoules * (Consolat in Huet Cat. Prov. p. 51); vallée de Thorenc * (Goaty in Ard. I. c.); mont de la Chens* (l’Achen) et environs (Goaty in Ard. 1. c.; Albert PI. nouv. Var p. 68); versant nord du mont Cheiron!!*. — Au nord de la chaîne de nos Alpes**: Mont. de Pamparato et Frabosa (Ingegnatti Cat. Mondovi p. 62); vallées sup. de lEllero!! et de Pesio! (herb. Thuret); env. de S2 Anna di Vinadio (Ard. I. c., avec un!) et nombreuses localités dans le bassin sup. de la Stura où nous l’avons vu jusqu’à près de 2300 m. s. m. 1 La localité de Gars près de Briançonnet a été donnée par Ardoino (1. c.) pour cette espèce, d’après un éch. récolté en août 1866 par l’abbé Goaty et conservé dans l’herb. Thuret ; cet éch. appartient au R. cæsius ! ? Les aires dont nous donnons l'indication sont nécessairement incomplètes, car pour divers pays on ne possède pas encore de travaux tenant compte des récentes monogra- phies du genre. ROSACÉES | ; 3) Espèce de premier ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr.: Europe moy. et sept. (incl. Norvège sept. et Russie arct.). Europe mérid, : Espagne sept., centr. et orient. (manque en Portugal, comme le n° 701); France mérid. : Pyrénées, gén. rare dans l'Hérault, Gard, Vaucluse, B.-Alpes, Var ; Italie contin. (rare en Sicile, nul en Corse et Sardaigne); Dalmatie; Macédoine; Grèce?; Crimée; régions caucasiques. Asie sept. (de l’Oural au Kamtchatka), Lazistan. Amérique sept. | 703. R. subereetus G. Anderson in Trans. Linn. Soc. XI (1815, lect. 1813); Focke Syn. p. 104 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 741 ; Favrat Ronces Vaud p.502; Durand Essai OU p. 323; Schmidely Ronces Genève p. 50; Gremli Exec. fl. Schro. ed. 8, 1896, p. 147. Exsicc. : Billot Gall. n° 11787; Schultz herb. norm. nov. ser. n° 1086! (Alsatia); Magnier fl. sel. n° 24491 (Gall., Vosges); Soc. dauph. 2e sér. n° 331! (Germ.); Favrat Rubi Helv. n° 4l; Schmidely Rubi genev. ann. 1888; Boulay Rubi gall. ann. 1895, n° 1! (Gall., Nord)et 2! (Gall., Puy-de-Dôme), ann. 1896, n° 511 et 52! (Belg.) — 2. fastigiatus Weïhe et Nees Rub. germ. (texte latin) p. 16, ex parte — R. nessensis G. Beck F1. Nied.- Oesterr. p. 721; an W. Hall in Trans. Linn. Soc. III (ann. 1724)? (conf. Babington Brit. Rubi p. 51, et Journ. of Bot. ann. 189,5, p. 46) = R. fru- ticosus X idæus Gremli Beitr. p. 52. Vallée de Pesiot! **, entre San Bartolommeo et la Chiusa (leg. 31 jul. 1880 ; avec fruits peu avancés). Espèce de second ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr. : Europe: France centr. et sept.; Iles Britanniques ; Belgique et Hollande; Suisse; Tyrol mérid.; Scandinavie mérid.; Allemagne entière; Autriche (Styrie, Bohême, oeccl: Russie mérid. a 204. R. suleatus Vest in Tratt. Rosac. monogr. III, 42 (1833); Focke Syn. p. 119 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 74; Favrat Ronces Vaud p. 503; Durand Essai monogr. p. 326; Schmidely Ronces Genève p. 51. Exsicc.: Schultz herb. norm. nov. ser. n° 1087? (Germ.); Favrat Rubi helv. n°5l!; Schmidely Rubi genev. ann. 1888l; Soc. dauph. Re sér. n° 332! (Germ.); Boulay Rubi gall. ann. 1895, n° 6! (Belg.) = R. fas- higiatus Weïhe et Nees Rub. Germ. (texte latin) p. 16, ex parte = R. fru- ticosus Godr. F1. Lorr. ed. 1; non L. F1, suec.; Exsice.: Billot Gall. 8 YA Vallée de lEllero sup., près de Norea ! ** (Ferrari leg. 18 jun. 1894, fl.) ; entre Chiusa di Pesio et Roccaforte-Mondovi ! ** (herb. Bicknell) ; vallée de Pesio 1 ** (18 juill. 1880, défleuri). 6 FLORE DES ALPES MARITIMES Espèce de second ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr.: Europe : France cent., sept. et orient.; Angleterre (très rare; conf. Focke S'yn. p. 122; Baker in Journ. of Bot. 1886, p. 6); Belgique; Suisse ; Italie (vall. vaud. du Piémont !); Tyrol; Scandinavie ; Allemagne (sauf régions les plus sept.); Autriche inf., Bosnie et Herzégovine. — M. Boulay nous dit n’avoir pas vu cette espèce de provenances aussi méridionales que celles de nos localités des Alpes maritimes. VE 705. Rubus thyrsoideus Wimmer F7. Schles. p.204(ann. 1832); Focke Syn. p. 161; Durand Essai monogr. p. 351 ; Schmidely Ronces Genève p. 71; non Babingt., nec auct. brit.; Exsicc. (R. thyrsoi- deus) : Billot Gall. n°1866! (Aisne); Favrat Rubi Helv.nos7!,8!et9l!; Soc. dauph. n° 5227! (Gall., Rhône); Boulay Rubi gall. ann.189,6, n° 731 (Seine- et-Oise) et ann. 1897, n°121! (Seine-et-Marne). (R.thyrsoideus var. candi- cans): Schmidely Rubi genev. ann. 1888! (R. thyrsoideus subsp. candi- cans): Boulay Rubi gall. ann. 1895, n° 29! (Meurthe-et-Mos.). (K. thyr- soideus var. thyrsanthus): Schmidely Rubi genev. ann. 1888 ! Variétés ou sous-espèces principales : R. candicans Weïhe in Rchb. FI. exc. n° 3891, Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth, p. 749. R. thyr- santhus Focke 1. c. R. phyllostachys P.-J. Müller in Flora ann. 1858; Focke op. cit. p.750. Exsicc. : Magnier f1. sel. n° 1146! (Gall., Seine inf.). N° 1 : Vallée dell’Inferno près de Garessio!!** (23 juill. 1880, f1.). No 2: Vallon dei Boschetti près Casa Cantoniere di Naval! ** (3 août 1886, f1.). N° 3 : Entre Mondovi et Giusta ! ! ** (9 juill. 1891, f.). N° 4: Vallée de Pesio ! ** (herb. Bicknell). N° 5 : Cuneo !!** (10 juill. 1880, f.). N° 6: Environs de Bajardo ! ** du bassin de la Nervia (herb. Bick- nell, leg. 23 jun. 1892, f1.)!. Espèce de second ordre (Schmidely, Favrat) ; esp. collective de second ordre (Focke). Aire géogr. : Europe bor., cent. et or.: France sept., cent. et mérid. ; Belgique; Suisse; ltalie (vall. vaud. du Piémont !); Scandinavie mérid.; Allemagne presque entière, jusqu’à la Vistule à l’est; Autriche (Tyrol, Autriche inf., Hon- grie, Esclavonie, Bosnie, Herzégovine); Grèce (Haussknecht in Müitth. Thür. bot. Ver. Heft V, 1893, p. 90). 206. R. ulmifolius Schott fil. in Zsis ann. 1818, p. 821, sec. Focke Syn. p. 177 et ap. Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 751; Schmidely 1 Ces six numéros ont été identifiés par M. Gremli avec le R. thyrsoideus. M. Boulay n’a pas vu ies spécimens n°4 et 6 de l’herbier Bicknell. — M. Boulay a annoté nos éch. n° 1: « forme reliant le type éhyrsoideus au R. phyllostachys ». No 2: « c’est ici le R. phyllostachys ». N° 3 : « ressemble assez à la forme publiée dans Boulay Rubi gall. exsice. n° 73, ann. 1896 ». N° 5 : « ces éch. sont à comparer au R. thyrsoideus var. hispi- dulus — R. hispidulus Genev., de mes Rubi gall. n° 74 (Gall., Puy-de-Dôme) ». ROSACÉES 7 Ronces Genève p. 91; Durand Essai monogr. p. 3%; Bicknell F{. Bor- digh. p. 86. Exsicc.: Favrat Rubi Helv. nos 13! et 141; Schmidely Rubi genev. ann. 1888!; Boulay Rubi gall. ann. 1895, n°s 20! (Gall, Tarn), 21! (Gall., Manche); ann. 1896, n° 67! (Gall., Tarn) — ZX. dalmalicus Guss.; Exsicc.: Strobl Flora ætnensis ann. 1873! — R. discolor Weiïhe et Nees ex p.; Ard. F1. alp. mar. p. 130, saltem p. p.!; Exsicc. : Billot Gall. n° 4659 (Gall., Oise) = R. fruticosus Smith F1. brit.; Bert. F1. it. V, 217; de Not. Rep. p. 1337; non L. Sp. —=R. Weiheanus Rip.'; Genevier Essai monogr. Rubus, 1868, p. 253. Exsicc.: Soc. dauph. n° 4876! (Gall., Deux- Sèvres) = R. rusticanus Mercier in Reuter Cat. Genève éd. 2. Exsicc. : Schultz herb. norm. nov. ser. n° 248 bis! (Gall., Cher); Soc. dauph. n° 2042! (Algeria) et 2042 bis! (Gall., B.-du-Rhône); Magnier fl. Gall. sept. et Belg. n° 366! (Gall., Aisne). Fin mai, et gén. mi-juin au comm. de juillet, suivant l’alt. Cette espèce est très répandue dans notre région littorale, et la plus com- mune de nos Ronces. Nous l’avons en herbier des env. d’Alassio, Diano, Oneglia, Porto Maurizio, Bordighera et bassin littoral de la Nervia, Ventimiglia, Menton, Villefranche, Nice, vallée inf. du Var, Antibes, Cannes, iles de Lérins et Esterel. — Dans la région montagneuse : env. de Sospel, Vegay, près d’Aiglun, le Poux (versant nord du Cheiron), env. de Saint-Martin-Vésubie! (herb. Thuret, sub : R. discolor Weiïhe), env. de Touet-de-Beuil, Briançonnet, pentes dominant la Tinée sur Isola, Saint-Martin-d’'Entraunes. — Nous ne la possédons pas des districts piémontais au nord de nos Alpes, mais sa présence, moins fréquente certainement que sur les versants méridionaux, y est plus que probable; nous l'avons vue dans les vallées vaudoises du Piémont. Espèce de premier ordre (Focke, Schmidely, Favrat). Aire géogr.: Europe : Portugal; Espagne entière; France presque entière ; Angleterre, Irlande; Bel- gique; Suisse mérid. et occid. ; Italie contin. et Sicile; Allemagne occid. (env. d’Aix-la-Chapelle) ; Autriche inf., rare (R. rorulentus Halacsy ?) ; Tyrol mérid.; Carinthie mérid., Herzégovine, Istrie, Dalmatie; Grèce ?. Afrique sept.-occid. : Algérie, Canaries, Madère et Açores. Asie : Syrie et Palestine; Afghanistan, à travers la Perse. Naturalisé dans l'Amérique mérid. Voy. sur les innombrables variations de cette espèce : Schmidely (1. c.) qui a renoncé à établir des variétés et dit: « Il est impossible de préciser où com- mence et où finit une forme ; le À. ulmifolius a ceci de surprenant, c’est que malgré un polymorphisme exagéré, il possède néanmoins un cachet assez per- sistant pour qu'on ne puisse pas le confondre avec aucune des espèces connues ». 1 «Le R. Weiheanus Ripart appartient sans doute au groupe wlmifolius, mais il en est une forme distincte, et non un simple synonyme » Boulay in lift, 8 FLORE DES ALPES MARITIMES TT 207. Rubus pubescens Weihe in Bœnningh. Prod. fl. monast.ann.1824(sensu amplo); Gremli £xc./f.Schw.ed.8, p.146; Nyman Consp. fl. europ. p. 217 —= R. hedycarpus Focke Syn. p. 190 (incl. R. macrostemon Focke, Winteri P.-J. Müll., pubescens Weihe, ete.); Durand Essai monogr. p. 339 = R. thyrsoideus Babingt. Brit. Rubi p. 108; non Wimmer — R. discolor Weïhe et Nees p. p.; Gremli Beitr. ann. 4870, p. 45; G. Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 724. Exsicc.: Kerner fl. exsicc. austr.-hung. n° 450! (Austria inf.). Sa Lucia près de Villanova Mondovi!t **(9 juill. 189%, f.)1 ; bois entre Monastero et Mondovi! ** (Ferrari leg. 16 jun. 1894, in herb. Burnat)?; entre San Bartolommeo et San Bernardo!!**, mont. d’Oneglia (2 juill. 1882, f1.)3; bassin de la Nervia ** (herb. Bicknell et F1. Bordigh. p. 86, sub: R. macrostemon) : entre Bajardo et Fascia d’Ubaga ! (14 juill. 1896, f.), Madonna di Bergil près Bajardo (25 juin 1892, f.), Isolabonat! (43 juin 1895), entre la Nervia et Gola di Gota ! (9 juill. 1893, f1.)#; Saint- Martin-Vésubie!!* (25 juill. 1875, f.)5; entre Levens et Duranus!!* (15 juin 1896, f1.)6 ; Juan les Pins! !*, golfe Juan (45 juin 1886, f1.)7; île Sainte-Marguerite {1 *(21 juin 1879, f.)8 ; entre Grasse et Peimeinade!!* (42 juin 1893, f1.)° ; l’Esterel ! * (23 mai. 1897, L. Legré leg.) 10, au col du Lentisque!!; entre Gians et Puget Théniers!1* (21 juin 1896, f.)!{ ;entre Aisone et Vinadio !! **, vallée de la Stura (19 juill. 1895, f1.). 1 M. Boulay a noté ici: R. hedycarpus Focke?. M. Focke a déterminé ces éch. : R. ro- bustus P.-J. Müller. — 2M. Focke a déterminé ces éch.: R. præcoæ Bert, — # « Les éch. du R. confluentinus Wirtg. Herb. rub. rhen. 2 éd., n° 6, que M. Focke (Syn. p. 199) réunit au À. pubescens sont très semblables à votre plante de San Bartolommeo, mais les uns et les autres ne sont-ils pas des produits hybrides entre le R. fomentosus glabratus et un autre discolor? » Boulay in litt. — 4M. Boulay n’a pas vu les éch. de l’herb. Bicknell, lesquels ont été déterminés par M. Gremli. — 5 « Ne serait-ce pas ici un R. fhyrsoideus (phyllo- stachys?) X ulmifolius ou collinus ? » Boulay. — 6 « Ces échant. portent l'empreinte du R. tomentosus, qui s’accuse par le tomentum et le mode de découpure des feuilles ; l’atro- phie des étamines décèle une origine hybride » Boulay. — 7 « Diffère du RÀ. pubescens Gremli, de Sainte-Marguerite, par ses feuilles caulinaires glabres en-dessus, fait dû à l'influence d’un R. tomentosus glabratus ? » Boulay. — 8 « C’est ici le R. obteclus N. Boulay Assoc. rubol. exsice. n° 170 (1875), forme hybride voisine du R. Schultzii Rip. Ce pourrait être un produit du R. ulmifolius avec le R. collinus ou une autre combinaison plus compliquée. À mon avis, ce n’est ni un À. macrostemon, ni un R. pubescens » Boulay. — « Ces échant. appartiennent à une variété du R.pubescens Weïhe (var. leronensis mihi) à folioles presque arrondies, munies en dessus de très nombreux poils, les uns simples, les autres fasciculés (glabres ou montrant des poils simples peu nombreux, dans les autres provenances des Alpes marit.) » Gremli note ms. in herb. Burnat. — * « Le to- mentum velouté de la face inf. des folioles trahit ici le R. fomentosus ou ses dérivés » Boulay. — 10 Ech. déterminés R. præcox Bert., par M. Focke.— ‘! M. Gremli avait annoté ces éch. R. pubescens Weïhe?, mais M. Focke les a rapportés au R. robustus P.-J. Müller, ROSACÉES 9 Les provenances ci-dessus ont toutes été rapportées par M. Gremli au À. pu- bescens Weïhe. M. Focke a confirmé plusieurs de ces déterminations. Mais les avis de M. Boulay ont été parfois très différents. M. Gremli voit, avec M. Focke, dans le À. pabescens une espèce collective de second ordre, dont les membres, souvent envisagés comme des espèces, sont excessivement difficiles à dégager d’une manière nette. « Voisin du A. ulmifolius, ce groupe en diffère par ses tiges folifères non pruineuses, son inflorescence et la face inf. des folioles munies d’un tomentum mou, les poils courts, étoilés, étant mêlés de poils plus longs (non à duvet de poils courts, dénué de poils longs, étalés); son inflorescence est gén. plus compacte que celle du À. ulmifolius. Le R. pubes- cens diffère du À, thyrsoideus par ses tiges foliifères arquées-ascendantes (non dressées et arquées au sommet seulement), ses folioles gén. plus larges, dont la face inf. possède un indument plus accusé; son inflorescence gén. moins allon- gée et plus rétrécie au sommet » Gremli note in herb. Burnat. — M. Boulay nous dit au sujet du À. pubescens : « Je ne suis pas convaincu de l'autonomie de cette espèce. En toute hypothèse les spécimens qui la représentent pour les Alpes marit. sont assez disparates ». Aire géogr. : « Germania occidentalis et meridionalis ; præterea per regiones Ponticas et omnem Europam mediam a Caucaso et Armenia usque ad Britan- niam Galliamque occurrit » Focke Syn. p. 190. M. Focke, après nous avoir retourné nos matériaux concernant les Rubus des Alpes marit., nous .a récemment adressé la communication suivante : « La plante désignée sous le nom de AR. pubescens s’écarte assez sensiblement du vrai R, pubescens de Weïhe, mais appartient à un type largement répandu. Je crois qu'on peut le mieux désigner ce type sous le nom de À. robustus P.-J. Müller. J'ai moi-même autrefois rapporté des exemplaires desséchés du À. ro- bustus au À. pubescens, mais après avoir examiné le À. robustus de Müller dans sa localité classique, je suis arrivé à l’opinion que ce AR. robustus est la forme à fleurs blanches de mon À. macrostemon. — Le R. robustus vient en Angleterre et dans le midi de l'Allemagne; il est très répandu en France. Il se retrouve en Syrie, et pour cette raison se rencontrera probablement dans la péninsule balkanique. La forme à fleurs roses, généralement plus condensée, appelée R. macrostemon, croit dans la vallée du Rhin ainsi que le long de toute la chaîne des Alpes et des Carpathes, Le R. armeniacus, à l’est de la mer Noire, est un peu différent. — Pour l’espèce collective, on doit prendre le nom de R. robustus qui est le plus ancien, à moins que le À. præcox Bert. ne rentre dans ce groupe. Mais ce que m’a envoyé autrefois Caldesi (de Faenza) sous le nom de À. præcoæ, ne me paraît pas concorder entièrement avec le R. robustus. La différence la plus saillante réside dans les pétiolules des folioles latérales qui sont très courtes chez le R. præcox, sans que le reste de la plante mani- feste aucune tendance à se rapprocher des Corylifolii. Dans vos matériaux on trouve les deux formes, aussi bien præcoæ que robustus, mais en l’absence de turions, on ne peut pas, dans certains cas, dire avec précision si un rameau appartient à l’une ou à l’autre forme ». L’obligeante communication de M. Focke nous étant parvenue au moment 10 FLORE DES ALPES MARITIMES de l’impression, nous avons dû laisser la synonymie de cette espèce telle qu'elle était dans le manuscrit de M. Gremli. Nous nous bornerons à signaler l'existence d’un nom plus ancien que celui de P.-J. Müller (in Pollichia XVI- XVII, ann. 1859), c'est celui de R. robustus Presl Epimeliæ botan., ouvrage publié en 1849 (suivant Pritzel Thes. ed. 2, p. 253), nom appliqué à une Ronce du Pérou d’après Daydon Jackson /ndex kew. p. 755. 208. Rubus tomentosus Borckh. in Roem. Neues Mag. Bot. ann.1794; de Not. Rep. p.133; Ard. F1. alp. mar. p. 130; Focke Syn. p. 226 etap. Koch Syn. ed. Wohlfarth p.758; Favrat Ronces Vaud p.517; Schmi- dely Ronces Genève p. 95. Exsicc. : Billot Gall. ne 542! (Gall., Nancy); Huet du Pav. pl. neapolit. n° 314!; Favrat Rubi Helv. n° 18a! et 18b!; Schmidely Rubi genev. ann.1888l; Boulay Rubi Gall. ann. 1895, nos 311 et 32! (Gall., Puy-de-Dôme); Kerner F1. exsicc. austr.-hung. n° 4521 (Austria inf.) = R. triphyllus Bellardi App. ad fl. ped. in Mém. Acad. Turin vol. X, ann. 1793, p. 231 (lecta 18 dec.1791); non Thunb. (ann. 1784) — R. siculus Presl (?). Exsicc.: Todaro fl. sicul. no 778! — R. Lloy- dianus Genev. ; Exsicc. : Soc. dauph. n° 366! (Gall., Isère) = R. æinicus Tineo ined., sec. LoJacono pl. sicul. rar. exsice. n° 445! Mai à juillet, suivant l’alt. « In collibus Liguriæ occid. et in conval- libus Alpium maritimarum valde frequens » de Not. 1. c. — Espèce très répandue, surtout dans la région montagneuse. Nos éch. : Mont Carmo di Brocca !! ** près de Triora ; entre Taggia et Ceriana ! **; bassin de la Nervia **: près de Bajardo! et de Pigna!, mont Caggio !, entre la Nervia et Gola di Gota t, mont Alto, au-dessus de Dolceacqua vers l’Abeliotto! (herb. Bicknell); vallée inf. du Riofreddo de Tendelt #; mont Farguet!!* près l’Escarène ; forêt de Clans!* (herb. Thuret) ; ver- sant nord du mont Cheiron!!*; massif du Tannerontt*; Trayas!1 et Agay!! dans l’Ésterel*, et certainement ailleurs. — Au nord de la chaîne principale de nos Alpes ** : environs de Mondovi, près Molline ! (Ferrari leg., in herb. Burnat); entre Mondovi et Briaglia ! ! ; Norea !, vallée sup. de lEllero (Ferrari leg.); vallée de Pesio! (Cumino ap. Bellardi I. €. ; herb. Bicknell); Limonel! ; près les bains de Valdieri!! (Bertero in Bert. FT. it. V, 222) et vallée de la Meris inf.; entre Aisone et Vina- diotf ; près de Vinadio!t (DC. F1. fr. NV, 545, sub: R. canescens DC.); entre Pietra Porzio et Sambucot ! 1 1 M. Chaboisseau (in Bull. soc. bot. Fr. 1860, p. 266) dit que « l’on ne verra pas figurer le R. tomentosus dans les stations siliceuses et granitiques ». Plusieurs des localités énu mérées ci-dessus sont cependant dans ce dernier cas. ROSACÉES AL Nous possédons dans notre dition les var. canescens Wirtg., glabratus Godr. et setoso-glandulosus Wirtg., les deux premières également répandues et la troisième moins fréquente. Des environs d’Agay (Esterel) nous avons des éch. de la var. glabratus, à turions velus, sans traces de glandes, puis d’autres, à folioles de la var. canescens, mais avec des turions glanduleux. M. Boulay a an- noté ces derniers : « Forme très remarquable du À, {omentosus, turions angu- leux subcanaliculés, garnis de glandes fines, brunes, abondantes, axes florifères velus-feutrés, inflorescence très dense, contractée ; se rattache à la var. merti- dionalis Kerner ». Espèce de premier ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Arre géogr.: Europe : Espagne (Castille et Catalogne) ; France orient., centr. et mérid. (Manque dans les Iles Britanniques, la Scandinavie et la Belgique); Suisse; Italie contin. et Sicile; Allemagne mérid. jusqu'aux env. de Bonn au nord, rare en Thuringe, très rare en Silésie ; Bohême sept., Autriche, Hongrie, Bosnie; Bulgarie; Ma- cédoine ; Grèce. Régions caucasiques. Asie Mineure ; Syrie et Perse. R. vestitus Weihe et Nees, ex Bluff et Fing. Comp. fl. germ. ed. 1, I, 684; Focke Syn. p. 291 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 767. Cette espèce, à vaste aire européenne (Angleterre, France, Allemagne occid., Danemark, Suisse, Tyrol, suiv. Focke 1. c.) a été vue autrefois par M. Gremli dans l’herbier de Ch.-H. Godet, provenant de Cannes (Alpes mar.), bords des sentiers, leg. Shuttleworth 3 jun. 1865; indication que donne également Huet (Cat. Prov. p. 51) qui mentionne le même ARubus comme ayant été trouvé à Montrieux (Var) par Shuttleworth. — L’aire du R. vestitus comprend surtout l’Europe moyenne; nous le voyons cependant signalé pour le bassin méditerra- néen dans le dép. du Gard (Martin in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1893, p. 292) mais M. Focke (Vorläuf. Mitteil. über d. Verbr. Bromb. westl. Europa n° 50) doute de sa présence dans la France méridionale. YTT 208 bis. R. vagus Focke in litt. « insubricus Focke. Cette forme a été observée par M. Focke sur les bords du lac Majeur (Italie sept.). B pesianus Focke — R. pesianus Gremli in sched. herb. Burnat. Vallée moyenne de Pesio ! !** (Gremli leg. 11 jul. 1880, f1.), près de San Bartolommeo! (herb. Bicknell, leg. 27-28 jul. 1890, f.); environs de Bajardo!**, bassin de la Nervia (herb. Bicknell, leg. 25 jun. 1892, f1.). 7 brigianorum Focke — R. brigianorum Gremli in sched. herb. Burnat. Forêt de Sanson! !© près de la Briga (5 août 1890, f1.). Sous le nom de R. vagus var., M. Focke a en outre annoté dans notre 19 FLORE DES ALPES MARITIMES herbier divers spécimens récoltés : aux environs de Chionea!!** près d’Ormea (leg. Gremli 26 jul. 1880, f., sub: À. adenophyllus Gremli in sched. herb. Burnat); vallée de la Corsaglia, entre Le Molline et Ponte Vecchio! ** (leg.Ferrari 21 jun. 1894); bois près de Monastero (Mon- dovi), vers San Sebastiano!** (leg. Ferrari 20 jun. 189%). M. Focke nous a envoyé (11 avril 1898) les descriptions suivantes, en ajou- tant : «Je connais ce Rubus depuis longtemps, mais ne l’ai pas encore décrit. Gremli en a désigné les variétés ou variations locales avec des noms différents, mais Je tiens pour plus correct de grouper toutes ces formes sous un même nom. Malgré de notables variations, ce groupe me paraît assez bien caractérisé ». Rubus vagus : 7'ges foliifères (turions) à base ascendante, puis arquées- couchées ou grimpantes, grêles, inférieurement à angles arrondis, dans le haut souvent à angles aigus, glabres ou munies de quelques poils épars. Aiguillons gén. médiocrement nombreux, inégaux, avec des glandes stipitées et sétules (Stachel- borsten) éparses ou assez nombreuses; les aiguillons les plus forts souvent assez développés et arqués, les plus petits (Uebergangsstacheln) gén. peu nom- breux. Feuilles à trois ou cinq folioles qui ne sont pas contiguës, ne se touchant pas par leurs bords, inégalement et grossièrement dentées, peu velues en dessus, grises-tomenteuses, plus tard d’un vert grisâtre en dessous ; folioles termi- nales, ovées-rhomboïdales, largement rhomboïdales, ou ovées, assez longue- ment acuminées, les latérales inférieures (äussere Blättchen) des feuilles cinq foliolées brièvement pétiolulées. Rameaux florifères gén. velus-tomenteux, avec des aiguillons épars, arqués, et des feuilles 3 foliolées. Inflorescence avec quelques feuilles seulement à sa base, gén. allongée et lâche, avec des ramus- cules étalés, pauciflores et des pédoncules allongés. Axe brièvement tomenteux ou velu-tomenteux, à glandes stipitées nombreuses. Bractées tripartites avec des lanières allongées etlinéaires, les supérieures entières, étroitement linéaires. Fleurs petites ou médiocres. Sépales gris-verdâtres extérieurement, glanduleux, étalés ou réfléchis pendant la floraison, étalés ou en partie dressés vers l’époque de la ma- turité des fruits. Etamines nombreuses, égalant en longueur les styles verdâtres. Le À. vagus est un groupe dont les membres se rapprochent en partie du R. incanescens Bert., mais d’un autre côté montrent des rapports avec le R. al- bicomus Gremli et le R. foliosus Weïhe et Nees. « insubricus : Tiges foliüfères glabres (sans poils simples) à glandes stipitées éparses. Folioles terminales 1 2 à 2 fois plus longues que leur pétiolule, large- ment rhomboïdales. Axe de l’inflorescence velu-tomenteux. B pesianus : Tiges folüfères presque glabres, à glandes stipitées très nom- breuses. Folioles terminales 3 fois plus longues que leur pétiolule, ovées-rhom- boïdales. Axe de l’inflorescence muni de glandes stipitées qui dépassent le tomentum. + brigianorum : Aiguillons très petits. Folioles terminales ovées, longuement acuminées, à base émarginée. Axe de l’inflorescence à poils plus courts et moins nombreux. — Du reste avec les caractères de 8. — Le R. adenophyllus Gremli in sched. herb, Burn., est assez intermédiaire entre B et 7. ROSACÉES 13 209. R. glandulosus Bellardi App. ad fl. ped. in Mém. Acad. Turin vol. X, ann. 1793, p. 230 (lecta dec. 1791); Rchb. F1. exc. n° 3927; de Not. Rep. p. 133; Ard. F1. alp. mar. p. 130. Exsicc. : Todaro f1. sic. n° 1461! ; non auct. mult. = R. hybridus Vill. Prosp. p. 46 (ann. 1779) et Hist. pl. Dauph. III, 5597; non auct. mult. — R. hirtus W.K. Plant. rar. Hung. IL, 150, tab. 141 (ann. 1805); Focke Syn. p. 371 et in Koch Syn. ed. Wobhlfarth p. 782; Favrat Ronces S.-0. Suisse p.25; Schmidely Ronces Genève p. 206; Bicknell F7. Bordigh. p. 87; non Rchb. F1. exc. Exsice. : Billot Gall. n° 2016! (Oise); Favrat Rubi Helv. n° 43!; Schmi- dely Rubi genev. ann. 1888! (leg. 1884); Magnier fl. sel. n° 2453! (Gall., Vosges); Boulay Rubi gall. ann. 1895, n° 45! (cult.) et 1896, n° 931 (Gall, Puy-de-Dôme) = 2. Guentheri Weïhe et N. ex Bluff et Fing. Comp. fl. germ..ed. 1, ], 079: Les R. hirtus W, K. et Bellardii Weïhe et N., Focke Syn. p. 382, sont très voisins. Aujourd’hui les spécialistes rapportent, gén. avec doute, le À. glan- dulosus Bellardi au À. Bellardii. M. Focke (Syn.p. 384) a dit avec raison que la description du botaniste turinois peut s’appliquer en grande partie au R. Bel- lardit, mais aussi au R. hirtus, et même à d’autres membres de la série XI, Glandulosi Focke; il a ajouté que, seule, l’exploration des localités indiquées par Bellardi pourrait fournir une certitude au sujet de l’identité du Rubus glandu- losus Bell. — Bellardi (1. c.) avait désigné ces localités comme suit : « Abunde nascitur in mont. vall. Pisii (Pesio) supra, et circa Carthusiam. Vidi etiam co- piose nasci in monte Bissimauda (Besimauda) supra Bovisium (Boves) ». Or dans ces districts que nous avons si souvent parcourus, nous avons pu constater que le À. hirtus était fréquent, à l’exclusion du À. Bellarditi qui manque jusqu'ici aux Alpes maritimes. Dans l’herbier in-40 de Bellardi, conservé au Musée de Turin, nous n’avons pas trouvé son À. glandulosus (note de 1880), mais dans l’herbier général du même Musée il existe un spécimen de tige florifère étiqueté : « Herb. Balbis ; R. glandulosus W. en., Bell. app. p. 24; ex sub- alpinis vallis Pisü prope Carthusiam 16 aug. 1792 ». Cet éch., très probablement authentique, appartient au À. hirtus W. K. et non au R. Bellardii. — En résumé nous estimons qu’on doit identifier les À. hirtus W. K. (1805) et R. glandulosus Bell. (4793) !, — Quant au À. hybridus Villars, il reste dou- teux; il semble bien, d’après la description de cet auteur, qu'il n’a pas eu en vue la même plante que Bellardi. Les R. Airtus W. K. et Bellardii W. et N. viennent d’ailleurs tous deux en Dauphiné, Juin-juillet. Au nord de la chaîne principale de nos Alpes** : près de Boscea! ! entre Garessio et le mont Galé; entre Monbasiglio et Lisio!! ; 1 M. Focke nous écrit à ce sujet: « Les Glandulosi de vos collections me conduisent à admettre que les formes de vos régions appartiennent au R. hrtus, de sorte que le nom de glandulosus peut très bien être adopté. Déjà Nocca et Balbis arrivèrent à ce même résultat. — Je ne saurais dire s’il sera possible de distinguer des sous-espèces dans ce groupe, ses variations ne sont pas aussi nombreuses que celles par ex. du RÀ. fomentosus ». 14 FLORE DES ALPES MARITIMES vallée de Casotto! (herb. Lisa, leg. aug. 1848); vallon de Vallecalda près de Casotto!{! ; env. de Mondovi! (herb. Bicknell); vallée de Pesio: à San Bartolommeo!!, la Chartreuse!!, les Gias inf. de Sestreral |, etc.; versants sept. du col de Tendel!; vallée Grande, entre Vernante etPallanfré!!; bains de Valdieri!!; entre Aisone et Vinadio!!; bains de Vinadio!! — Au sud de la chaîne : Monts Bignone!, Ceppol, Gola di Gota!, Alto! et Cerciar! (herb. Bicknell) du bassin de la Nervia **; entre Tende “et Fontan * (herb. Lisa); vallée de la Minière de Tende! t# Espèce de second ordre (Favrat, Schmidely). Aire géogr. : Espagne (Cata- logne); France moyenne; (manque en Belgique et Scandinavie); Angleterre; Suisse; Italie sept., Sicile; Allemagne (sauf partie sept.-orient.); Autriche, Hongrie, Bosnie; Macédoine; Grèce. Régions caucasiques ? Dans la vallée de Pesio, près des sources du Pesio!! (leg. 20 jul. 1880) M. Gremli a récolté un Rubus, voisin du À. glandulosus, dans lequel il a re- connu exactement son À. brachyandrus (Gremli Beitr. Fl. Schw. ann. 1870, p. 29; Focke Syn. p. 385). M. Boulay a annoté cet éch. : « C’est une forme ra- bougrie du À. hirtus, à étamines courtes ». TT 710. Rubus ineanescens Bert. F1. it. V,223 (ann.1842); de Not. Rep. p. 483; Cesati, Pass. et Gib. Comp. fl. ital. p. 661; Focke Vor- läuf. Mitteil. über d. Verbreit.einig. Brombeeren, etc.,n° 73,in Abhandl. Naturw. Ver. Bremen, Bd XII (ann. 189) = R. glandulosus var. inca- nescens DC. F1. fr. V, 544 (ann. 1815); Arcang. Comp. fi. tal. ed. À, p. 542 = R. maritimus de Not. Rep. in Mém. Acad. sc. Turin, sér. À, vol. IX, ann. 1848 (tirage à part p. 133), et herb.! — R. incanescens et maritimus Penzig Syn. fl. ligust. p. 61. Au-dessus de San Michele, val Suseneo!** des env. de San Remo (herb. Bicknell, leg. fl. 12 jun. 1896): le long de la route entre San Remo et San Romolo!** (herb. Bicknell, leg. fl. 19 jun. 1895); bords du chemin entre la vallée de la Nervia et Gola di Gota ! ** (herb. Bick- nell, leg. fl. 18 jun. 1893); collines près de Nice* (Rastoin ap. de Not.l.c.); en montant des Trayas au col du Lentisque, puis dans les vallons de l’'Hubac des Escates et du Mal Infernet!! dans l’Esterel * (29 mai 1884 et 6 juill. 1898); entre les Trayas et Agayl!!* (fl. 8 mai 1879); massif de l’Esterel!* (f. 12-14 jun. et 5-6 jul. 1896, leg. L. Legré). En dehors de notre circonscription, nous avons vu des éch. authentiques du R. maritimus de Not., récoltés : près de Portofino (Ligurie or.), mai 1842 (herb. de Notaris), et de la même localité, sans date (herb. mus. Turin); près de Sestri ROSACÉES 15 Ponente, mai 1842 (herb. de Notaris)!. Ces trois provenances sont représentées chacune par un éch. d’une tige florifère avec fleurs peu avancées. — Nous avons en outre pu étudier : de nombreux éch. très complets récoltés en août 1896 par M. le prof. G. Gibelli, à Paraggi, entre Portofino et Sa Margherita, et encore le long du vieux sentier qui mène au sémaphore de Portofino. Puis une cen- taine de parts récoltées les 24 juin 1897 et 12 juin 1898 par MM. J. Briquet et F. Cavillier, entre Portofino et Paraggi, près des rives de la mer, sur des pentes escarpées, formant avec des Clematis, Smilax, etc., des fourrés inextricables. — Aux localités ci-dessus, il faut ajouter celle de Montedarme, près de Sarzana (Ligurie or.), dans laquelle Bertoloni a découvert son À. incanescens (F1, it. 1. c.), et encore celle de : entre Bracco et Sestri Levante (leg. 16 mai. 1896) où nous avons récolté des éch. qui ont été déterminés À. incanescens par M. Focke (in herb. Burnat). Nous reproduisons ici la description donnée par de Notaris (1. c.): « R. ma- ritimus, ramis petiolis pedunculisque pilis fasciculatis albidis, villisque purpu- rascentibus apice glanduliferis obsitis, sparsimque aculeatis, aculeis deflexis subrecurvatisve; stipulis subulatis ; foliolis ternis cordato-late ellipticis, subor- biculatisve, facie glabris dorso tomentoso-candicantibus, costa aculeolatis, infe- riorum lateralibus obtusis breve petiolulatis late subbicrenatis, crenis mucronu- latis, superiorum late obovatorum lateralibus subsessilibus breve acuminatis, duplicato dentatis; panicula decomposita, ramis aculeolatis, calycibusque dense hirsuto canescentibus, sepalis breviter aristatis reflexis, petalis ellipticis obova- tisve duplo minoribus. — Planta speciosissima ! latitudine foliolorum quandoque bipollicarium, facie eorumdem pervalde læteque viridi, dorso tomentosa, villis- que purpurascentibus glanduliferis, florum magnitudine spectabilis ! A cæteris speciebus mihi notis satis superque distincta ut cui e Ruborum a cell. viris Nees, Weihe, Wimmer, Reichenbach propositorum affinis dicenda sit absque speciminum inspectione statuere nequeam. — In collinis prope Nicæam (Ras- toin), Sestri di Ponente (Rosellini) et prope Portofino abunde ». Voici la description des éch. que nous avons récoltés à Portofino : Tiges foliifères arquées, obtusément anguleuses, assez rarement canaliculées ou subarrondies, plus ou moins pruineuses (pruinosité qui semble disparaître avec l’âge), dénuées de poils simples, mais presque toujours munies çà et là, sur- tout vers leur extrémité, de fins acicules droits et de glandes stipitées, tantôt rares, tantôt nombreuses. Aiguillons plus ou moins nombreux, plus ou moins inégaux, les plus forts dépassant assez rarement le diamètre de la tige, sauf dans sa partie supérieure, droits ou peu arqués, les plus développés très dilatés et comprimés, parfois à base allongée, çà et là subtriangulaires, gén. d’un brun jaunâtre. Pétioles (des tiges foliifères) non canaliculés, ord. subcylindriques, sou- vent très longs (jusqu’à 10 cm.), portant des glandes stipitées et des acicules, dénués de poils, ou moins souvent munis, surtout dans leur partie supérieure, de poils simples qui peuvent être plus ou moins nombreux. Péfrolules tantôt 1 Il n'existe pas dans l’herb. de Notaris d’éch. niçois de ce Rubus que de Not. a signalé (1. c.) à Nice, d’après Rastoin. — Trois éch., avec boutons, de l’herb. de Gênes, annotés : &R. maritimus de Not., Pontedecimo in vall. Polcevera, primavera 1863. A. P. » appar- tiennent à un Rubus très différent du R. maritimus. 16 FLORE DES ALPES MARITIMES dénués, tantôt munis de poils simples, portant des acicules et des glandes stipitées; ceux latéraux des feuilles ternées de 2-15 mm. long. Folioles (des tiges folüfères) tantôt pédato-quinées, tantôt digito-quinées, parfois ternées, de formes et dimensions très variables : tantôt largement elliptiques, ou légèrement obovées (jusqu’à 10 cm. long.), obtuses, acuminées ou encore cuspidées, par- fois presque orbiculaires, et même un peu cordées à la base, quelquefois plus étroites, elliptiques-oblongues, et rappelant celles du À. ulmifolius, c’est-à-dire élargies vers leur tiers sup. et atténuées aux deux extrémités, plus ou moins cuspidées, parfois acuminées ; glabres en dessus, munies en dessous d’un to- mentum cendré, court, serré, laissant voir assez distinctement les nervures et nervilles foliaires, composé de poils gén. peu inégaux,indument analogue à celui du À. ulmifolius. Stipules linéaires, filiformes. /nflorescence plus ou moins allongée (le plus souvent env. 20 cm., parfois 10, rarement 30 et même 40 long), velue tomenteuse, les poils les plus longs dépassant gén. plus ou moins le dia- mètre des pédoncules et pédicelles, parfois moins longs; ces poils sont entre- mêlés de nombreuses glandes stipitées inégales, dont les plus longues dépassent les poils non glanduleux; çà et là se montrent quelques acicules grêles, droits ou presque droits. Sépales plus ou moins réfléchis vers l’époque de la maturité des fruits. Pétales blancs. Etamines dépassant les styles. Ovaires glabres, assez nombreux. Drupéoles d’un noir luisant à la maturité, d’une saveur aigrelette. — L'époque de la floraison est plus précoce que celle du À. ulmifolius. Les 12 et 24 juin, alors que ce dernier était en fleur et souvent en boutons près de Portofino, le R. incanescens présentait, dans la même localité, des fruits plus ou moins avancés et parfois mùrs. L'étude que nous avons pu faire du type authentique de Notaris nous a conduit à une conclusion que nous soupçonnions depuis longtemps, savoir que la Ronce des environs de Gênes se trouvait représentée dans notre circonscrip- tion, et cela dans les localités indiquées plus haut. Les éch. du bassin de la Nervia ont été identifiés sans hésitation avec ceux de Portofino. Ceux de l’Esterel ont généralement présenté les différences suivantes : tiges foliifères parfois non pruineuses, folioles à nervation plus saillante inf., munies d’un tomentum un peu moins court et moins serré, stipules parfois plus développées et moins étroites. Mais les éch. nombreux que nous devons à l’obligeance de M. L. Legré (de Mar- seille), récoltés en 1896 dans l’Esterel, ainsi que ceux de l’une de nos récoltes de 1898, se rapprochent tout à fait de nos provenances liguriennes, tout en pré- sentant dans leur inflorescence des glandes stipitées moins nombreuses. M. Focke nous a adressé la communication suivante (9 février 1898) : « Entre tous vos Rubus, ce sont particulièrement les beaux matériaux du À. maritimus qui ont excité mon intérêt. Je m'étais décidé à aller étudier cette plante l’été prochain à la Rivière du Levant. Jusqu’à présent, j’ai appliqué à cette Ronce le nom de À. incanescens Bert., nom que j'estime être correct. Dans mon herbier je trouve du reste une étiquette qui désigne déjà le R. maritimus comme syno- nyme de ce dernier. L’espèce de Bertoloni est de premier ordre, l'équivalent des R. cæstus,tomentosus et ulmifolius. Elle tient le milieu entre le R. grandifolius Lowe, de Madère, et le À. Steudneri Schweinf., de l’Abyssinie. — Il est remar- quable que le À. incanescens soit inconnu jusqu'ici dans le midi de l'Italie. Vos matériaux permettent de poursuivre son aire à l’ouest jusque dans la Provence». ROSACÉES 17 M. J. Briquet résume comme suit les recherches que nous l’avons prié de faire dans l’herbier de Candolle concernant le À. incanescens que Bertoloni a donné à A. P. de Candolle alors que celui-ci était allé le visiter à Sarzana : « Dans le Prodromus le R. incanescens n’est pas mentionné; cela provient de ce que dans l’herbier DC. ce Rubus a été réuni au R. villosus inlermedius DC. Prod. 1, 564 (— À. glandulosus B intermedius DC. FT. fr. V, 544) Ronce dif- férente basée sur un éch. de l’Anjou, récolté par Bastard. L’enveloppe contient deux éch. : 10 celui de Bastard précité, 2° un éch. annoté: « À. glandulosus Bell. — R. hybridus Vill. — Petala alba. — Sarzanæ ad sepes ».Ce second éch. est un rameau florifère qui cadre absolument avec votre description du À. mari- timus. Il doit représenter incontestablement le À. glandulosus y incanescens de la Flore française, malgré l'absence de détermination autographe. En effet, les seuls autres éch. de Bertoloni qui existent dans l’herbier du Prodromus sont ceux de la var. eglandulosus (R. glandulosus var. 3? eglandulosus DC. F1, fr. 1. c.) provenant également de Sarzana (leg. Bertoloni, ann. 1810) ». — Ajou- tons que M. Gremli qui a vu également le spécimen n° 2 de l’herbier de Can- dolle n’a pas hésité à le rapporter au Rubus de Portofino comme à celui des Alpes maritimes. YT 314. Rubus Villarsianus Focke in Gremli Beitr. 1870, p. 28; Focke Syn. p. 393 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 787; Favrat Ronces Vaud p. 539; Schmidely Ronces Genève p. 212; Bicknell F4. Bordigh. p. 87. Exsice.: Soc. dauph. n° 2448! (Helv.); Schmidely Rubi genev. ann. 1888, form. 1!, 3let 5l; Favrat Rubi Helv. n° 47! = R.hirtus Mercier in Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 271; non W. K. Bassin de la Nervia **: Versants nord du mont Bignone! (leg. 29 jun. 1892, f1.); près du mont Caggio!; entre la Nervia et Gola di Gota! (18 juin 1893 et 21 juin 1894, f.), et bois près du mont Gota ! (9 juill. 1895, f1.).— Tous les éch. de ces localités dans l’herb, de M. CI. Bicknellf. Ce Rubus dont les affinités pour M. Gremli, comme pour MM. Favrat et Schmidely, sont dans la série XI des Glandulosi Focke (à côté du R, glandu- losus avec lequel il a été et reste probablement confondu) est rangé par M. Focke dans sa série XII des Corylifolii. Il possède l’armature et la glan- dulosité des premiers, mais montre les folioles latérales subsessiles et les larges pétales des seconds. « Sa floraison précoce, sa tige cylindrique et un peu pruimeuse, ses folioles latérales subsessiles, et ses grandes fleurs blanches, ont fait supposer que le À. Villarsianus pourrait avoir une origine hybride et provenir du croisement d’un À. cæsius avec un membre des Glandulosi. En tout cas, c’est actuellement une espèce très constante et qui fructifie fort bien » Favrat op. cit. p. 540. Espèce de 4e ordre (Favrat, Schmidely), de 5e ordre (Focke). Arre géogr. : 1 M. Gremli a déterminé les éch. de l’herb. Bicknell que n’ont vu ni M. Boulay, ni M: Focke. FLORE DES ALPES MARITIMES III LE] 18 FLORE DES ALPES MARITIMES Suisse presque entière, notamment dans le canton de Schaffhouse, ce qui rend sa présence dans l'Allemagne mérid. très probable. Tu 217. Rubus dumetorum Weihe in Bæœnningh. Prod. fi. monast. (ann. 1824)! ; Focke Syn. p. 395 ; Durand Essai monogr. p. 364; G. Beck F1. Nied.-Oesterr. p.744; Bicknell F{. Bordigh. p.88 = R. cory- lifolius Smith F1. brit. p. 542 (ann. 1800); de Not. Rep. p. 1382? = R. agrestis W. K. Plant. rar. Hung. III, 297, t. 268 (ann. 1805) = R. nemorosus Hayne Arzneig. III, t. 10 (ann. 1813) sec. Focke I. c.? Mai (sur le littoral) à juin-juillet et même août, suivant l’alt. et l’ex- position. Sur les versants sept. italiens de nos Alpes principales : Bastia près de Mondovi!13; haies entre Vicoforte et Molline!#, puis à Molline et Mondovi! (Ferrari, in herb. Burnat); vallée sup. de l’Ellero, près Norea ! (Ferrari leg.); Limone!!5 ; près de Pallanfré! !6, vallée Grande ; vallée de la Roaschia ! !: vallée sup. della Trinita!! près Entraque ; près Vinadio ville!7 (F. Cavillier leg., in herb. Burn.). — Au sud de nos Alpes : Colla di Rodi près de San Remo !** (herb. Bicknell) ; bassin de la Nervia ** (herb.. Bicknell) : massifs du Ceppo! et du Toraggio ! 18 (vers 1050 m. s. m., forme à très grandes fleurs, jusqu’à 30 et 35 mm. diam.), Bordighera !, bouches de la Nervia !, env. de Torrazza ! (formes rapprochées du R. cæsius) et Camporosso! ; près de Morignol! #9 et de Tende! © (Bastreri leg., in herb. Burnat) ; entre Saint-Dalmas de Tende et T.!1#10; vallée inf. de la Minière de T.!1#(à côté du R. wlmifolius); entre Sospel et Moulinet ! 1*9; entre Beaulieu et Villefranche! * (herb. Bicknell) ; bords des routes à Nice! * (Bourg. exsicc. Alp. mar., sans n°, sub : À. cæsius, leg. 5 mai. 1861) 11 ; env. de Saint-Martin Vésubie ! * (herb. Thuret, sub : R. affinis Weïhe); Villeneuve près de Cagnes !1*t2; entre Antibes et Juan-les-Pinst3: près de Sigale!!*%, route de Salla- griffon ; vallée sup. de la Tinée, chemin de Collalunga ! ! *14, 1 Voy. au sujet de l’adoption du nom de R. dumetorum : Focke Syn. p. 397-398. 2 Nous n'avons pas cité de numéros d’exsiccata, par le motif qu'aucune de nos formes des Alpes marit. ne se rapporte bien à celles des collections publiées. — Tous nos éch. ont été déterminés par M. Gremli. Nous avons indiqué ci-après les observations que M. Boulay a bien voulu consigner dans notre herbier ; tous nos matériaux, sauf ceux de l’herb. Bicknell, ont été vus par lui. 3 « Peu normal, rappelle beaucoup le R. cæsius» Boulay. — 4 « C'est un R. cæsius X ulmifolius très robuste » Boulay. — * « Rappelle plutôt un R. cæsius X lomentosus glabratus, où R. thyrsoideus X tomentosus glabratus » Boulay, — 5 « Se rapproche du À. spinosissimus P.-J. Müller; Exsicc. : Boulay Rubi gall. ann. 1896, n° 100! (Gall., Seine), mais n’est pas identique » Boulay. — 7« Même forme que celle de Limone, plus robuste et ressemblant davantage à un R. {hyrsoideus X tomentosus glabratus ou dé- ROSACÉES 19 C’est ici une espèce collective de second ordre, suivant M. Focke; elle com- prend un grand nombre de formes très variées auxquelles on peut assigner une place entre le À. cæsius et un membre des sections Candicantes et Villicaules Focke Syn. (surtout les À. ulmifolius et thyrsoideus). Ce sont souvent des produits hybrides, récents ou anciens; parfois on peut admettre qu’ils repré- sentent des formes intermédiaires. Des observations sur des éch. d’herbier sont absolument insuffisantes pour trancher ces questions d’origine. « S'il est tou- jours aisé de dire qu’une plante est un hybride du À. cæsius, la détermination du second parent est souvent très difficile et même impossible dans l’état actuel de la science » Favrat Ronces Vaud p. 542. — Les produits croisés R.ulmifolius X cæstius paraissent être les plus fréquents chez nous pour ce groupe; très variés, ils se ressentent de la multiplicité des formes de la première espèce ; ils ne sont pas toujours bien distincts des hybrides À. thyrsoideus X cæstus, et même de ceux À. {omentosus X cæsius. En Suisse, MM. Favrat et Schmidely ont observé en diverses localités un À. cæsius X (tomentosus X ulmifolius) « Sans caractères précis, qui se rapproche tantôt des hybrides du premier avec le second, tantôt du premier avec le troisième, et même souvent des À. tomen- tosus X ulmifolius » Schmidely Ronces Genève p. 224. Exsicc. Favrat Rubi Helv. n°0 52 ! — Ces observations, faites par des batologues expérimentés qui ont exploré à fond leur champ d’activité, peuvent faire pressentir les difficultés de cette étude. Un nombre considérable d’« espèces » ont été décrites dans ce groupe par Genevier et P.-J, Müller. Aire géogr. du R. dumelorum : Europe presque entière, excepté les régions subarctiques. Dans le midi de l’Europe, et déjà dans l'Allemagne du sud, on trouve gén. des formes qui ont une apparence hybride, tandis que dans le nord il s’en rencontre qui, le plus souvent, semblent être aujourd’hui d'anciennes races hybrides fixées (Blendarten) Focke Syn. p. 36 et 397. 213. R. cæsius L. Sp. ed. 1; AI. F1. ped. n°1772; de Not. Rep. p. 1% ; Ricca Cat. Diano e Cervo p.24; Ard. F1. alp. mar. p. 130 ; Focke Syn. p.407 et in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 784; Bicknell F4. Bordigh. p. 88. Exsice. : Favrat Rubi Helv. n° 49 !; Schmidely Rubi genev. ann. 18881; Boulay Rubi gall. ann. 4895, n° 50! rivé» Boulay. — 8 « Forme à grandes fleurs du R. dumetorum » Boulay. — ® « Ces éch. sont très voisins du R. nemorosus Hayne, forma apertionum Lef. et Müll. Vers. einer Darst. n° 194, saltem ex parte. Voy. Boulay Rubi gall. 1896, n° 99 (Gall., Puy-de-Dôme, cult.); du reste un grand nombre d’autres éch. de votre R. dumetorum appartiennent plus spécialement à la sous-espèce nemorosus Hayne » Boulay. — 10 « Ces éch. (nombreux et bien complets), pourraient être un R. dumetorum X ulmifolius » Boulay. — « Peut- être un À. robustus X cæsius » Focke in herb. Burnat. — 11 « R. dumetorum, forme rapprochée du R. cæsius » Gremli. — «R. cæsius » Boulay. — 22 « R. dumetorum, acce- dens ad cæsium, forme commune dans le Midi; elle tient du À. ulmifolius (R. cæsius X ulmifolius) » Boulay. — 1% « Un peu différent du R. apertionum, feuilles grisâtres, non blanches en dessous, glandes fines fréquentes » Boulay. — 11 « Forme du R. fomen- tosus X cæsius » Focke in herb. Burnat. 20 FLORE DES ALPES MARITIMES «In sylvaticis montanis ad sepes et in dumetosis secus litora vulga- tissimus » de Not. 1. ce. — Nous l'avons vu çà et là en mai et juin dans les régions littorale et montagneuse de notre circonscription entière, mais ne l’avons ni noté, ni récolté assez fréquemment pour pouvoir en indiquer l’aire exacte dans notre dition. Espèce de 1er ordre (Focke, Favrat, Schmidely). Aire géogr.: Portugal; Espagne ; France; Angleterre, Irlande, Ecosse (sauf sept.); Belgique; Suisse; Italie (rare dans Ée parties les plus mérid., manque en Sardaigne); Scandinavie (sauf régions arctiques) ; Allemagne; Autriche et régions voisines ; Russie (sauf la plus sept.) ; Macédoine. Asie Mineure, Perse, régions caucasiques, Sibérie. L'existence dans le genre Rubus de nombreuses formes hybrides, longtemps contestée par divers spécialistes (Godron, Chaboisseau, P.-J, Müller, Genevier, cités par M. Boulay in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 84) est gén. admise aujour- d’hui; c’est bien elle qui peut le mieux expliquer la prodigieuse complication de ce groupe. — Les Ronces hybrides présentent certaines difficultés spéciales. Elles semblent se reproduire assez rarement par semis!, mais il est des espèces de 4er ordre (par ex. le À. {omentosus) qui sont souvent dans ce cas. Il arrive aussi, dans la plupart des Ronces, que par suite de l’enracinement de la pointe décombante des tiges?, un hybride stérile pourra se maintenir dans des loca- lités où ses parents auront depuis longtemps disparu. Les R. cæsius et tomentosus sont celles des espèces qui forment le plus sou- vent des hybrides. Ils se croisent aussi entre eux et nous en avons vu des pro- duits dans l’herbier Bicknell (R. cæsius X lomentosus, env. de Bajardo **, bassin de la Nervia). Plusieurs membres de notre groupe À. dumetorum. ont peut-être la même origine. — Les À. cæsius X idœæus, gén. très répandus, se rencontreront prob. chez nous. — Certains produits des À. cæstus et ulmifolius n’ont pas été séparés par nous du 2. dumetorum (no 712). — Nous avons récolté et observé dans une dizaine de localités de notre circonscription le À. tomen- tosus X ulmifolius. Ces éch. ont été reconnus comme tels par MM. Gremli et Boulay. Ce dernier a annoté plusieurs de nos provenances : « Ge n’est pas exac- tement le À. collinus DC., de Montpellier, mais il est bien voisin de cette espèce qui est du reste un hybride analogue ». Voy. Loret #/. Montp. éd. 2, p.161, sur le À. collinus DC, et aussi Boulay Rubi gall. exsicc. n° 195! (Gall., Hérault). — Nous avons de deux localités (entre Peira Cava et Lucéram!!; et Saint-Martin Vésubie!) des éch. attribués par MM. Boulay et Gremli à un À. tomentosus X pubescens*. — Enfin un éch. de l’Esterel (leg. Legré 5-6 jul. 1896) a été annoté par M. Focke : R. incanescens X tomentosus ? — L’accord n’ayant pu être fait sur d’autres formes hybrides, quant à leur origine, nous nous abstiendrons d’en parler, 1 1len est cependant qu’on a trouvées fertiles! — Le fait que les drupéoles servent de pâture à plusieurs oiseaux explique d’ailleurs très naturellement l’apparition de certains hybrides dans des localités où leurs parents manquent. 2 Voy. Lefèvre in Bull. soc. bot. Fr. 1877, p. 366. 3 M, Focke a vu dans l’éch. de Saint-Martin Vésubie un À. tomentosus X Ccæsius. ROSACÉES 21 ROSA Linné Nous serions fort loin de considérer toutes les Roses énumérées ci-après comme des espèces, s’il fallait attribuer à ce terme le sens qu’il comporte géné- ralement dans notre Flore. A l’exception de trois !, nos 24 groupes sont géné- ralement admis aujourd’hui par les rhodologues les plus réducteurs, et nous avons suivi le plus autorisé d’entre eux, M. Crépin, dans son Tableau analy- tique des Roses européennes (in Bull. soc. bot. Belg. 1892, XXXT, 2, 66-92). Le savant monographe dit (op. cit. p. 92) que parmi les 31 espèces qu’il analyse «il en est d’ordre supérieur, devenues parfaitement isolées, très distinctes, et d’autres d’un ordre subordonné conservant encore des liens qui les relient plus ou moins étroitement entre elles ». Les recherches si consciencieuses de M. Crépin, poursuivies depuis près de trente ans, ont fait faire un pas immense à la science rhodologique, surtout en reléguant à leur place de nombreux micromorphes qui encombraient la nomenclature; mais le spécialiste belge ne s’est pas pro- noncé encore sur la valeur taxinomique de chacun des groupes qu’il semble avoir admis définitivement. Une partie d’entre eux devra sans aucun doute, aux termes des lois de la nomenclature, être répartie en espèces et sous-espèces, avec variétés, sous-var., etc., à moins que, les conservant sous le nom d’es- pèces, on ne préfère attribuer une cote spéciale à chacun de ces groupes qui sont de valeur très inégale?. — Nous n'avons pas admis qu'il appartint à l’au- teur d’une Flore dont l’aire géogr. est restreinte, d’opérer un tel classement, mais telle sera la première tâche d'un monographe du genre. — Parvenu au terme d’une cinquième étude sur les Roses, nous avons été amené à confirmer les conclusions auxquelles nous avions abouti, après notre ami M. H. Christ (Genre Rosa, trad. Burnat p. 7, 14-15, etc.), il y a plus de dix ans (Révision du Groupe des Orientales p. VI) au sujet du polymorphisme de tous les groupes qui constituent le genre Rosa et des limites incertaines que présente la grande majorité d’entre eux. Nous devons rappeler les définitions suivantes (voy. Burn. et Gr. Révision cit. p. VII): les folioles seront dites e//iptiques lorsqu'elles auront la forme d’une ellipse dont la long. sera de moins de deux fois sa largeur; elliptiques-orbi- culaires et elliptiques-oblonques exprimeront les passages à la forme arrondie ou à celle ob/ongue qui est pour nous celle d’une ellipse dont le grand axe dépasse deux fois au moins le petit. Le mot ové s’appliquera à une surface ayant la forme de la coupe verticale d’un œuf, le plus grand diamètre trans- versal étant au-dessous du milieu. Les urcéoles seront qualifiés de : globuleux, 1 Qui sont les@. pervirens (n° 715bis), dumetorum (n° 725) et Thuretii (n° 734). Nous donnerons plus loin pour chacun d’eux les motifs qui nous les ont fait accepter sur le même rang que plusieurs de ceux admis par M. Crépin. ? En suivant par ex. le procédé employé par M. Focke (Syn. Ruborum Germ.) ou celui adopté par Favrat (Cat. Ronces S.-0. Suisse). 929 FLORE DES ALPES MARITIMES ellipsoïdes, ovoïdes, obovoïdes ou oblongs, suivant que leur section verticale présentera une surface orbiculaire, elliptique, ovée, obovée ou oblongue. — Le mot glabre appliqué à divers organes (rameaux, feuilles, pédoncules, ur- céoles, sépales) signifie qu’ils sont dépourvus de poils simples, mais non par- fois de glandes sessiles ou stipitées, ou encore de sétules. Nos citations d’auteurs comprennent, en première ligne, les études de M. Crépin publiées dans les vol. VIIT (1869) à XXXV (1896) du Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique (Crépin in Bull. Belq.). Nous men- tionnerons fréquemment les quatre fascicules (ann. 1894 à 1897), qui accom- pagnent la publication de l’Æerbarium Rosarum de MM. Pons et Coste (Pons et Coste Herb. Ros. n° —, et Annot. Herb. Ros. fasc. —), fort instructifs pour nous en ce qu'ils renferment beaucoup de formes méridionales qui ont des rap- ports avec les nôtres. Une collection plus importante a été publiée par M. Crépin sous le nom d’Æerbier des Roses (Crépin Æerb. Roses) à la suite de ses excur- sions rhodologiques dans les Alpes centrales de l’Europe, de 1889 à 1894, 677 numéros. Cette collection a pu être consultée par nous grâce au très précieux don que nous en a fait M. Crépin!. 11. Rosa sempervirens L. Sp. ed. 1, p. 492,et herb.; Dille- nius Hort. eltham. tab. CCOXLVI!?, ann. 1732 (sub : R. sempervirens Jungermanni Clus.); All herb.!#; Guss. Syn. jt. sic. I, 561! (excel. var. b et bb; conf. Burn. et Gr. Roses Italie p. 6-8); de Not. Rep. p.139, et herb.!; Ricca Cat. Diano e Cervo p. 24; Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 306, 310 et 333, XXV, 2, 202, XXXI, 2, 71; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 127 et Suppl. p. 48; Bicknell Flow. pl. Riv. pl. XXV, fig. À, et F1. Bordigh. p. 91. Exsicc. : Bourg. pl. alp. mar. ann. 1861, sans n° = X. scandens Miller Garden. Dict. ed. VIII, n° 8 (ann. 1768); Ard. F1. alp. mar. p. 127 = R. atrovirens Niv. Ann. bot. 1, pars 2, p. 171 (ann. 1804) — R. stylosa Ricca 1. c. ?; non Desvaux. 1 Il n'existe que trois de ces collections, l’une au Musée botanique de Bruxelles, l’autre au Musée d'histoire naturelle de Vienne et la troisième chez M. E. Burnat à Vevey (Crépin in Bull, Belg. XXNIIL, 1, 144). 2? Linné (Sp. ed. 1 et 2) donne par erreur la Germanie pour unique habitat du R. sem- pervirens (espèce des régions méditerr. et de l’Europe mérid.-occid.), mais l’excellente figure de Dillenius à laquelle il renvoie, ne peut laisser aucun doute sur l’espèce qu’il avait en vue, la même d’ailleurs, désignée sous ce nom dans son herbier. (Voy. Déségl. Cal. p. 19; Crépin in Pull. herb. Boiss. V, 133). 3 Dans l’herbier d’Allioni on trouve, sous le nom de À. sempervirens, une enveloppe avec 3 éch. sur deux pages, ils appartiennent à cette espèce et proviennent de Nice. Une autre enveloppe avec le nom de R. nicæensis renferme une page et x éch. dont l’un est un À. moschata Herrm. et l’autre un R. sempervirens L. — Le R. alba AÏl. FI. ped. n° 1800 est représenté aujourd’hui dans la même collection par un spécimen appartenant au R. moschata Herrm. Dissert. p. 15 (voy. Bert. F1. it. V, 215). ROSACÉES 23 Juin, çà et là fin mai sur le littoral. Assez répandu dans la région littorale, où il monte jusqu’à env. 700 m. s. m.1, d’Albenga ! ! ** (Badaro in Moretti Bot. it. 1826, p. 40) à Fréjus !!*. Ardoino (Cat. p.12) le dit rare autour de Menton. Dans la basse région montagneuse voi- sine de celle littorale, nous l’avons rencontré çà et là, dans la partie occidentale de notre dition, jusqu’à 25 km. de la mer. S'tipules sup. des rameaux florifères ord. aussi étroites que les moyennes, gén. étroites et bordées de glandes plus ou moins longuement stipitées ou d’étroites laciniures; oreillettes souvent divergentes, acuminées ou cuspidées,. Feuilles persistant durant l'hiver, celles moyennes des rameaux florifères 5, assez rarement 7 foliolées ; folioles épaisses, luisantes, gén. glabres, assez ra- rement pubescentes en dessous, ord. cuspidées, mais aussi acuminées ou aiguës, parfois même obtuses; dents simples, gén. étroites, peu profondes, acuminées et porrigées. Bractées primaires ord. réfractées après l’anthèse. Inflorescence pluriflore ou uniflore?. Sépales ext. courts, entiers ou avec 1-2 (rarement 3-4) très petits appendices latéraux, rarement foliacés. Disque plan ou peu co- nique. Styles aggqlutinés (très rarement écartés les uns des autres) en colonne grêle, égalant env. les étamines, velue, parfois glabre. Var. B microphylla DC. Cat. hort. monsp. p. 158, et herb. DC.!; Burn. et. Gr. Roses alp. mar. p. 128, et Suppl. p.48 et 84 (stylis villosis) — Rosa prostrata DC. I. c., et herb. ! (stylis glabris) = R.arvensis var. prostrata Thory Prodr. p.135 (sec. Déséglise Cat. p. 41); Ser. in DC. Prod. II, 597; herb. Thuret! — R. sempervirens var. c minor Guss. Syn. fl. sic. 1, 561, et herb.! Leca!!** près d’Albenga ; Bussana!, entre San Remo et San Romolo!, Rio dei Rossi près [solabona {, Rocchetta Nervina! (Bicknell F{. Bor- digh.** p. 92, et herb.!); Saint-Jean de la Rivière! !*; rochers au mont Boron!* près Nice (herb. L. Marcilly); Vaugrenier près d’An- tibes!! * (herb. Thuret sub : R. arvensis prostrata). Tiges couchées; folioles médiocres ou petites, gén. moins grandes que dans le type le plus répandu; fleurs souvent solitaires (au moins chez nous). Les styles de la plupart des éch. de notre dition sont velus, parfois modérément ; ils sont souvent glabrescents dans nos éch. de Leca et glabres dans ceux de Saint- Jean. Var. y Bicknellii Nob. ! Solla (in Bull. soc. bot. ital. 1896, p. 215) a vu le R. sempervirens monter en Tos- cane jusqu’à 930 m., et Strobl (Bull. cit. 1893, p. 202) à 800 m. sur l’Etna. ? Sur 1000 inflorescences, M. Crépin a compté 410 uniflores et 590 pluriflores (Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 2, 49). 2% FLORE DES ALPES MARITIMES Près du torrent Merdanzo, rive droite, entre Apricale et Bergil **, du bassin de la Nervia (leg. Bicknell 14 jun. 1894). Pétioles, pédoncules et urcéoles munis de très nombreuses glandes stipitées qui descendent, nombreuses aussi, sur les ramuscules florifères, mêlées à quelques fins aiguillons sétacés. La nervure médiane inf. des folioles montre aussi quelques glandes stipitées. Du reste, nulle différence avec le type le plus répandu du À. sempervirens. C’est là une variété, ou plutôt une variation, pa- rallèle à celle gallicoides du R. arvensis, et de même valeur ; elle est certaine- ment bien moins répandue que cette dernière. Nous ne l’avons vue mentionnée dans aucun auteur. Dans la diagnose spécifique que nous avons donnée plus haut, nous avons indiqué en italiques les caractères de la section des Synstylæ Crépin (in Bull, Belg. XXXI, 2, 68) à laquelle appartiennent seuls nos n°8 714, 715 et 715bis. Lorsqu'on constatera la présence de ces divers caractères, on ne pourra pas chez nous confondre ces trois Roses avec d’autres, en particulier avec le R. sty- losa et avec certaines formes aberrantes des R.canina et dumetorum qui pos- sèdent parfois dans notre dition des styles plus ou moins allongés et en colonne. — On pourra rencontrer cà et là certains cas embarrassants; ainsi M. Bicknell a observé entre Pigna et Buggio!** (bassin de la Nervia) un À. sempervirens! à colonne stylaire (hérissée) très courte et à peine saillante hors du disque plan au-dessus duquel les stigmates serrés et étagés formaient un capitule conique. Les trois échantillons que nous avons vus avaient été attribués par M. Bicknell au À. arvensts ; leurs folioles étaient plus ou moins aiguës, parfois obtuses, pubescentes sur la nervure méd. inf. ; ils présentaient 10 inflorescences uniflores et 2 biflores. — Dans notre circonscription nous avons vu des formes du R.sem- pervirens qui possédaient parfois, avec des tiges basses et couchées, des folioles gén. 7 foliolées, une dentelure plus large et peu profonde, des pétioles pubes- cents ainsi que la nervure méd. inf.?, une colonne stylaire velue seulement vers sa base, ou glabre; tels sont les caractères que nous avions observés sur une var. nicæensis Burn. et Gr. (Roses Alp. mar. Suppl. p. 49) mais ils ne sont pas concomitants et nous les avons retrouvés çà et là, isolément ou en partie seulement réunis. — Le caractère tiré de la position des bractées ne peut être utile lorsque l’inflorescence est uniflore et que le pédoncule naissant directement de l’entre-nœud supérieur d’un ramuscule est privé de bractée, mais nous avons assez fréquemment rencontré des À. sempervirens à bractées primaires dressées, et aussi certaines provenances de la var. microphylla offrant ce même caractère. Nous avons donné autrefois des détails sur cette dernière variation (Roses Alp. mar. Suppl. p.43 et 83). — M. Bicknell a rencontré dans les bois du mont ! « L'apparition de fines glandes ou de sétules glanduleuses sur la tige et les rameaux est rare (dans les Rosæ Synstylæ). Je l'ai constatée dans les R. anemonæflora et dans certaines variétés des R. moschata et R. arvensis. Dans les R. mulliflora et R. seligera, les glandes des pédicelles se prolongent parfois sur les entre-nœuds de l’inflorescence » Crépin in Bull. Belg. XXN, 2, 171. 2 Il a été observé des formes du R. sempervirens à nervures toutes pubescentes, mais elles sont fort rares et manquent jusqu'ici à notre dition. ROSACÉES 25 Neveira!** (entre Taggia et Ceriana, 9 sept. 1894) une forme assez origi- nale, à feuilles moyennes avec 7 folioles très grandes, arrondies à la base et insensiblement atténuées depuis leur tiers inf. environ, jusqu’au sommet (long. 60-70 mm., larg. 48-20 mm.), ressemblant à celles les plus étroites d’un Cynanchum Vincetoxicum. On voit que les caractères indiqués comme sectionnels n’ont pas dans nos S'ynstylæ une valeur absolue, ils font souvent défaut, et ils se retrouvent çà et là dans d’autres sections ; ils sont tous quantitatifs. Quant aux caractères spéci- fiques que nous avons ajoutés dans notre diagnose pour permettre la distinction entre les À. sempervirens et arvensts, ils sont variables (stipules, dentelure et bractées) ou d’une appréciation souvent difficile (persistance des folioles, excellent caractère biologique, et direction des bractées) ou encore sans valeur pratique pour la détermination (inflorescence). Il est aussi des caractères com- muns aux deux Roses, lesquels présentent des variations, par ex. la présence générale de glandes sur les pédoncules et sépales qui se montrent parfois lisses ; les appendices des sépales peuvent être nuls, ou apparaître mais très gén. peu développés et rarement subfoliacés; en dehors de notre dition il a été observé des À. sempervirens à sépales fortement appendiculés avec 1-4 pinnules dont les plus grandes étaient même dentées à leur base (voy. Crépin in Bull. Belg. X VIIT, 1, 313). — En présence de ce polymorphisme, on comprend que les deux types dont il s’agit, très distincts dans la grande majorité des cas, soient parfois d’une détermination très délicate, et les exemples des fausses attributions que nous avons donnés plus haut peuvent s’expliquer. — En ce qui concerne les R. sempervirens. et moschata, groupes de même valeur relative que les deux précédents, décrits comme des groupes primaires par tous les rhodologues, nous avons constaté les mêmes faits (voy. Burn. et Gr. /?oses Italie p. 6-9) car Qil n’y a rien d’absolu dans les caractères assignés à ces deux espèces » a dit avec raison M. Crépin (Bull. Belg. XVIII, 1, 306, ann. 1879)!. Y + 215. Rosa arvensis Hudson F7. angl. ed. 1, p.192 (ann. 1762); L. Mant. alt. p. 245 (ann. 1771); Bert. F1. it. V, 205 (excel. syn. Gussene)*; de Not. Rep. p. 139, et herb.! ; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 125 et Suppl. p. 43 et 82; Crépin in Bull. Belg. XNIIL 1, 323-336, XXV, 2, 203, XXXI, 2, 71; Bicknell F1. Bordigh. p. 9%; non All. F1. 1 M. Crépin ajoute ici : « Ces espèces sont néanmoins parfaitement distinctes; mais malgré ce défaut de constance absolue, on parviendra toujours, par une comparaison soigneuse, à retrouver dans toutes les formes des deux types un ou plusieurs caractères essentiels qui sont propres à ceux-ci ». Cette affirmation est trop rigoureuse, et les ren- seignements que nous donnerons plus loin sur le R. pervirens montreront que les R. sempervirens et arvensis ne sont pas les espèces nettement isolées qu’on admettait il y a quelques années. 2 Bertoloni donne le R. dumetorum Gussone Prod. fl. sic. 1, 571 comme synonyme du R. arvensis Huds., mais les éch. que nous avons vus dans l’herb. de Gussone se rappor- taient au R. dumetorum Thuill. — Bertoloni indique deux localités siciliennes pour le R. arvensis, Rose qui n’a pas été observée jusqu'ici dans la Sicile. 26 FLORE DES ALPES MARITIMES ped.! — Rosa sylvestris Herrmann Dissert. de Rosa p. 10 (ann. 1762); FT. ee in Beck F1. Nied.-Oesterr. Il, 773 = R. repens Scop. F1. carn. ed. 2, [, 355 (ann. 17721); K. Koch Dendrologie I, 264 (ann. 1869); Garcke F1. DU CRE ed. 12, p. 138 et ed. 17, p. 163. Juin, et juillet dans les stations les plus élevées. Rare dans la région littorale (moins de 12 km. de la mer, et au-dessous de 800 m. s. m.), d’où nous l'avons vu : près de Torria !!**, route d’Oneglia à Pieve di Teco?: près S Brigida du mont Faudo!1#**: près de San Romolo sur San Remo!!**; entre Apricale et Bergit!**, bassin de la Nervia. — Perreymond (Cat. Fréjus p. 70). l'indique dans la vallée du Reyran * non loin de nos limites occid., en mai, station qui doit être à une alti- tude bien moins élevée que les précédentes. — IL est assez répandu dans la région montagneuse; où nos éch. ont été récoltés sur les ver- sants mérid. de nos Alpes, entre 400 et 1200 m. s. m., une fois vers 1300 m. (Colla di Cosio** près Cosio d’Arroscia), et sur ceux sept. depuis 1400 m. (près Valdieri les bains) jusque dans la plaine du Pié- mont (env. de Mondovi, de Cuneo, etc.). Stipules sup. des rameaux florifères ord. aussi étroites que les moyennes, souvent plus larges que dans le n° 714 et bordées de glandes sessiles ou briève- ment stipitées, à oreillettes ord. aiguës et dressées. Feuilles tombant durant l'hiver, celles moyennes des rameaux florifères 7 et assez rarement 5 foliolées; folioles plus ou moins minces, non luisantes en dessus, souvent glaucescentes en dessous, glabres ou plus ou moins pubescentes sur l’une des faces ou sur les deux, gén. aiguës ou obtuses, rarement cuspidées, avec des dents simples, parfois irrégulières, très rarement doubles, larges, assez profondes et étalées. Bractées primaires restant ord. dressées. Inflorescence plus souvent uni- flore que pluriflore?. Sépales et styles comme dans le n°0 714, mais colonne stylaire toujours glabre. Var. 8 gallicoides Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 44 — R. bibracteata var. Lloyd F1. Ouest Fr. éd. ?, p. 180 (ann. 1868) — | stylosa Var. gallicoides Baker Mon. brit. Roses in Linn. Soc. Journ. vol. XI, 240 (ann. 1869). Exsicc.: Bænitz Herb. europ. ann. 1881!, leg. Fraser (Anglia) — R. gallicoides Déségl. Cat. p.19; Crépin in Bull. Belg. 1 Sous le nom de R. arvensis, on ne trouve dans l’herbier d’Allioni que deux spécimens appartenant à un À. canina du groupe lutettana, à dents foliaires simples. ? Ricca (Cat. Diano e Cervo) n’a pas vu ce Rosier dans sa circonscription, presque exclusivement littorale, mais très voisine de Torria. é 3 Sur 1000 inflorescences, M. Crépin a compté 663 uniflores et 337 pluriflores (Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 2, 49). ROSACÉES 1 XVI, 1, 325; Rouy Suites F1. Fr. fasc. 1, p. 80-85 — R. paradoxæa Burn. et Gr. Roses alp. mar. p.126 (ann. 1879) — R. arvensis X sepium Christ! in Journ. of Bot. may-june 1876 — R. arvensis forma gallicoides Gelmi Rose del Trentino p. 43 (ann. 1886)! sec. spec. auct. = R. ar- vensis var. Exsicc. Pons et Coste Herb. Ros. ann. 1894, nos 10! et 11! (Gall. occid.) et Annot. Herb. Ros. fasc. 1, p. 11 = R. adenoclada F. Hy in Exsice. Soc. étud. F1. fr. helv. ann. 1894, n° 380! (Gall. occid.). __ Entre la vallée de la Nervia et Gola di Gota ** (Bicknell F/. Bordigh. p. 92); bois sur les pentes du mont Farguet près de l’Escarène !T*#, A1 juin 1875; descente du col de Braus sur Sospel!!#, 25 juin 1879. — Dans lherbier de Notaris se trouve (sans détermination) une forme de la var. gallicoides! avec la mention: in alpibus marit. de Breglio (?) jul. 1843. Sommet des tiges et ramuscules florifères munis ainsi que les pétioles, pédon- cules et urcéoles, de glandes stipitées plus ou moins nombreuses, mêlées ou non à de fins aiguillons sétacés qui se retrouvent parfois sur le vieux bois; folioles gén. à nervure médiane inf. (et parfois les latérales) modérément glanduleuse ; den- telure un peu irrégulière, ou double, plus ou moins glanduleuse. — Cette forme n’est guère qu’une variation du Rosa arvensis « dans laquelle l’excès des glandes produit une série de différences qui, au fond, se réduisent à un seul et unique caractère qui n’altère en rien l’essence même de l'espèce » suivant M. Crépin op. cit. XVIII, L. c. qui, ainsi que Lloyd, signalait il y a une vingtaine d’années ces formes glanduleuses, et ne leur attribuait avec raison que peu d'importance taxinomique. Les variations du À. arvensis sont nombreuses, comme celles du R. semper- virens ; l’arbrisseau, souvent bas, à tiges couchées ou décombantes, se montre parfois élevé (jusqu’à 2 m.) et peut avoir des tiges plus ou moins dressées. Les caractères attribués aux stipules ne sont pas toujours constants, Le nombre des folioles et leur forme, leur consistance et couleur, subissent çà et là des variations dans les formes les plus typiques; les folioles gén. glabres sup. avec une pubescence réduite à celle des nervures inf., peuvent être entièrement glabres, ou (jusqu'ici en dehors de notre dition) pubescentes sur le parenchyme de leurs deux faces, parfois abondamment sur celle inf. ; la dentelure est par- fois presque double ou présente çà et là un à deux denticules, tel est le cas des ex. du n° 12! de Pons et Coste Herb. Ros. (Gall., Maine-et-L.) qui montrent en outre des folioles luisantes, elliptiques, très aiguës, à dents étroites. Les bractées primaires sont parfois nettement réfléchies. Les pédoncules gén. assez peu glan- duleux, peuvent être lisses, ou aussi chargés de glandes qu'ils le sont souvent dans le À. sempervirens. L’urcéole petit ou médiocre varie de la forme allongée à celle subglobuleuse; il peut être lisse ou très hispide-glanduleux. Les sépales sont presque toujours réfléchis, comme dans tous les À. Synstylæ, « mais il n’est pas très rare de trouver (dans le À, arvensts) les réceptacles couronnés par les sépales franchement relevés » Crépin in Bull. Belg. XXXII, 1, 98. La 28 FLORE DES ALPES MARITIMES corolle blanche, comme dans le n° 714, peut être rosée (éch. liguriens cités Roses alp. mar. Suppl. p. 82) ou «irrégulièrement maculée de rose ou de rouge » (Duffort in Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 26). Le disque est gén. plan ou peu mamelonné, mais il peut être, comme dans le n° 12 cité ci-dessus, très conique, la colonne saillante des styles restant allongée. Les styles qui sont parfois libres et non agglutinés, tout en conservant la longueur qui leur est habituelle dans ce type, peuvent aussi être exceptionnellement en colonne très courte, et pareille à celle dont nous avons parlé plus haut pour le R. sempervi- rens, par ex. dans des éch. récoltés par M. Bicknell au mont Alto!** (bassin de la Nervia). M. Christ (Rosen Schiw. p. 197) ainsi que nous, avons observé en Suisse des styles libres dans le R. arvensis. M. Crépin en a signalé çà et là dans les Synstylæ, comme aussi dans le À. stylosa (Bull. Belg. XXXI, 2, 68). M. Gelmi (Rose del Trentino p. 42) a décrit une var. du À. arvensis qui ne paraît pas être rare aux env. de Trente; il nous en a envoyé de beaux éch. possédant des styles plus courts que les étamines, à peine saillants hors du disque et parfaitement libres. — Nous n’avons pas encore vu des éch. du R. arvensis à styles velus. Caldesi (FT. favent. tentam. p.99) a signalé une va- riété qui doit posséder une colonne stylaire munie de poils rares. Dans la grande majorité des cas la confusion n’est pas possible entre les R.sempervirens et arvensis. Ces Roses ont longtemps passé aux yeux des spé- cialistes pour des groupes parfaitement distincts et nettement séparés l’un de l’autre. Vers 1869 la découverte dans la France mérid. du R. pervirens Gren., décrit en 1879 seulement par M. Crépin (Bull. Belg. XVII, 1, 315)! a montré qu'il pourrait bien exister des formes intermédiaires entre ces deux espèces. On avait rencontré déjà antérieurement dans la France occid. certaines formes attribuées au À. bibracteata Bast. in DC. FT. fr. V, 537?, lesquelles « se dis- tinguent parfois avec peine des À. arvensis et sempervirens » Lloyd F1. Ouest Fr. 1854, p. 156. (Voy. sur l’espèce de Bastard : Crépin in Bull. Belg. XNIIL, 1, 328-332, Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p.47). En 1877 (in Flora, p.444) M. Christ disait avoir reçu de Faenza (Italie) une série inextricable de varia- tions (hybrides?) entre les R. arvensis et sempervirens (voy. Caldesi F1. favent. tentam. p. 99). En 1882 et 1883 nous avons décrit et étudié sur le vif un R. An- doræ (Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 45 et 82) qui pour nous était bien nettement intermédiaire entre ses deux parents. Entre 1894 et 1897, la publication des exsiccata de l’Herb. Rosarum de MM. Pons et Coste a beaucoup avancé la connaissance de ces formes ambiguës que nous réunissons aujour- d’hui sous le nom de R. pervirens Gren. Ces nombreuses formes, très variées, ont-elles une origine hybride, sont-elles des formes intermédiaires, ou doivent-elles être envisagées comme des variétés reliées à l’une ou à l’autre des deux espèces voisines? Les avis des rhodologues 1 Cette description ne s'applique qu’à l’une des.très nombreuses formes du groupe R. pervirens, tel que nous le comprenons. ? Le R. bibracteala Bast., d’après les éch. authentiques que nous avons vus, n’est qu’une variation du R. arvensis (voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 41-48). 8 Voy. sur ces formes : Christ Genre Rosa, traduct. E. Burnat, p. 28, 38 et 40. ROSACÉES 20 ont été très divers sur une partie au moins de ces Roses (voy. Martin in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 293; Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 1, p. 6-10, fasc. 3, p. 10 et4, p.8; Duffort in Annot. cit. fasc.2, p.25, fasc. 3, p.45 et 4, p.34; Crépin annot. in herb. Burnat)!. A la suite d’un examen attentif, nous repous- sons la dernière hypothèse, pour une partie au moins des exsicc. cités et des éch. de nos trois localités des Alpes marit. Il n’est guère possible d’ailleurs d'admettre une origine hybride pour l’une de ces dernières provenances (Andora) récoltée fort loin de l’aire du À. arvensis?. En ce qui concerne d’autres spéci- mens que nous avons vus de notre circonscription et d’ailleurs, nous ne sau- rions émettre un avis. Il nous paraît cependant que dans le dép. de la Charente il existe de fortes présomptions en faveur d’une origine hybride, par le fait que les formes intermédiaires ne semblent apparaître qu’au point de jonction de l’aire des parents supposés ! ; ces dernières formes frappent encore par une végé- tation luxuriante et par leur stérilité partielle ou complète, caractères qui sont souvent ceux des produits croisés. — Ajoutons enfin que la recherche de lori- gine hybride par l’examen des caractères morphologiques (voy. Christ Genre Rosa, trad. Burnat, p. 36-42) est rendue ici particulièrement difficile en raison de la variabilité de tous les caractères des deux ascendants supposés. A l'exemple de ce que nous avons pratiqué pour certaines espèces du genre Potentilla (P. canescens et collina) nous réunissons en un même groupe, sous le nom de 2. pervirens, toutes les formes intermédiaires dont nous venons de parler, qu’elles soient hybrides ou non. Un tel groupe nous paraît constitué avec des éléments analogues à celui du À. Chavini; ce dernier réunit des formes intermédiaires, probablement parfois hybrides, très variées aussi, entre les R. montana et glauca. Le groupe du À. Thuretit que nous avons été amené à établir entre les A. sicula et glutinosa n’est pas sans avoir quelques rapports avec les deux groupements intermédiaires dont nous venons de parler. — Notre manière de voir, surtout lorsqu'il s’agit de mettre en lumière les rapports étroits qui relient des espèces considérées jusqu'ici comme étant de premier ordre, ne sera sans doute pas facilement admise par les partisans de l’espèce isolée dans le genre Rosa; mais nous sommes convaincu que plus les recherches des spécia- listes se multiplieront, plus aussi le nombre de ces intermédiaires augmentera, non seulement entre les groupes secondaires ou espèces dites subordonnées, mais entre plusieurs espèces considérées jusqu'ici comme parfaitement limitées. 1 Voy. note 1, page 30 du présent volume. 2 Il paraît en être de même d’un R. sempervirens var. puberula Coste (Pons et Coste op. cit. fase. 1, p. 6), forme que nous rattachons au R. pervirens et qui a été trouvée dans un district où le À. arvensis n’est pas rare, mais où le R. sempervirens typique n’est pas représenté. Ce soi-disant R. sempervirens a des feuilles caduques quoique assez épaisses, des stipules tantôt acuminées ou euspidées, tantôt aiguës (nos éch.); ses feuilles moyennes sont 7 foliolées ; ses folioles à dentelure gén. moins superficielle que dans le R. sempervirens, relativement assez large, sont pubescentes, parfois sur les nervures se- condaires et jusque sur la nervure méd. sup. à côté d’autres folioles parfaitement glabres ; son inflorescence est presque toujours uniflore (dans nos éch.) ; ses styles sont glabres. — Dans le fase. 3 des Annot. (ne 135), M. Coste dit qu’il n’hésite pas à rattacher aujourd’hui son R. sempervirens var. puberula au R. pervirens. — Noy. encore sur l'isolement fré- quent du R. pervirens par rapport aux deux espèces voisines : Coste in Pons et Coste op. cit. fase. 3, p. 10-13. 30 FLORE DES ALPES MARITIMES YT %15bis. Rosa pervirens Grenier ap. Crépin in Bull. Belg. VIII, 1, 257, sine descr. (ann. 1869); Crépin op. cit. XVIII, 1, 315 (ann. 41879) et XXXIII, 1, 130; Martin in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1898, p. 293. Exsicc. : Pons et Coste Herb. Ros. nos 1331, 134!, 215! et 2171 (Gall., Aveyron et Lot); Soc. étud. FI. fr. helv. 1896, n° 608! (Avey- ron) = À. engolismensis et irregularis Déségl. et Guillon in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IX (1880-81, publ. ann.1882) p. 6 et 7 (conf. Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 26) = R. Andoræ Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. (ann. 1882-83) p. 45, 61 et 82-83 — R. arvensis, forme in- term. entre les R. arvensis et sempervirens Exsicc. Soc. dauph. n° 5584! (Gall. occid., leg. Guillon, ann. 1889) — R. sempervirens var. puberula Coste in Pons et Coste Annot. cit. fasc. 1, p. 6, et Exsicc. Herb. Ros. n°3! (Aveyron) = R. sempervirens var. glandulosa Coste in Annot. cit. p. 7, et Exsicc. Herb. Ros. nos 4! et 216! (Aveyron) — R. sempervirens var. - brevepubens Coste in Annot. cit. fasc. 1, p. 9, et Exsice. cit. n° 6! (Avey- ron) = À. sempervirens var. pervirens Pons et Coste Annot. cit. fase. 1, p- 8 et 10, et Exsicc. cit. nos 5? (Aveyron) et 8? (Gard) — RL. arvensis X sempervirens Duffortin Annot. cit. fasc.2, p.25, fasc. 4, p. 34, et Exsicc. cit. nos 119! (Charente)et 277! (Gers) = R. pervirens var. puberula Coste in Exsicc. cit. ann. 1896, n° 1351, et in Exsicc. Soc. étud. FI. fr. helwv. ann. 1896, n° 607? (Aveyron) = R. Duffortii (arvensis X sempervirens) Pons et Coste Annot. cit. fasc. 3, p. 45, et Exsicc. Herb. Ros. nos 204 !, 205!, 2061 (Gall., Gers); Soc. étud. FL. fr. helv. ann. 1896, no 6141 (Gers). Environs d’Alassio, au bord de la Merula près San Pietro d’An- dora 1! **, à 2 km. de la mer et env. 20 m.alt.s. m., auprès de nombreux massifs de Nerium Oleander (43 juin 1879, f.) ; entre Oneglia et Pieve di Teco, à Pian Rossa près Torria ! !**, env. 12 km. de la mer,alt. 5-600 m. s. m. (23 juin 1891, f..) ; entre San Bartolommeo et le mont Grande!!**, env. 15 km. de la mer, vers 700 m. alt. (2 juill. 1882, f.); entre Apricale et Bajardo 1! **, bassin de la Nervia, alt. 5-600 m. s. m. (24 juin 1886, f1.)1. Nous avons donné des détails minutieux (Roses alp. mar. Suppl. p.45, 82 et errata p. 61) sur nos provenances de 1879 et 1882 lesquelles ne sont d’ailleurs 1 M. Crépin qui a vu nos nombreux éch. des Alp. mar. (sauf ceux de Torria), a annoté comme suit ceux d’Andora: « Ce Rosa continue à me paraître une var. du À. arvensis. La colonne stylaire est plus souvent un peu velue (1/, inf.) que tout à fait glabre ». (Nous avions dit de ce R. Andoræ (1. c.): colonne glabre ou munie de quelques poils). — Ceux de San Bartolommeo : «Il me semble que ce Rosa ne peut être rattaché à votre var. d’Andora ; je suis assez porté à y voir une var. du À. sempervtrens ». — Enfin sur ceux d’Apricale M. Crépin a noté: «Je réserve mon jugement sur ce Rosa. Est-il bien une torme intermédiaire, ou serait-ce un hybride des R. arvensis et sempervirens ? ». ROSACÉES 31 point identiques; il nous est impossible, aujourd’hui comme en 1883, de les rat- tacher à l’un plutôt qu’à l’autre des deux types auxquels ils confinent. Nous en pouvons dire autant de nos éch. de 1886 et 1891 qui diffèrent aussi les uns des autres. Il en est de ces quatre formes comme de celles que nous avons vues . dans les collections récemment publiées. Ces intermédiaires sont si variés qu’il est absolument impossible de les comprendre dans une même diagnose ; rares chez nous, ils ne seront pas très difficiles à reconnaître pour les botanistes qui auront bien étudié les deux types voisins. 216. R. gallica L. Sp. ed. 1, p. 492 (male), ann. 1753, et ed. 2, p. 704 (ann. 1762); AI. (?) F1. ped. no 17971; Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 343, XX XI, 2, 72; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 123 et Suppl. p. 42 — R. pumila Scop.(?) F1. carn. ed. ?, I, 353 (ann. 1772); Jacq. F1. austr. I, 59, tab. 198 (ann. 1774) sec. spec. auct. in herb. AIL.!; AIL. F7. ped. n° 1802, et herb.!; Bert. F1. it. V, 210 — R. austriaca Crantz Stirp. austr. ed. 1, II, 3, err. 36 (ann. 1763); Ard. F1. alp. mar. p. 129 — R. gallica, pumila de Not. Rep. p. 139, et herb.! En Italie (nos éch. en fleur de fin mai à fin juin), dans la partie sept.- orient. de notre circonscription : Près de Bagnasco!! sur le Tanaro, en montant au Bric del Bava, vers 900 m. s. m.; entre San Michele- Mondovi et Niella-Tanaro!!; entre Briaglia et Niella T. 1! — M. Inge- gnatti (Cat. Mond.) ne mentionne pas cette espèce autour de Mondovi, mais Benedetti (Cat. ms.) comprend les Rosa gallica et pumila au nombre des plantes spontanées des env. de Cuneo. — En France (nos éch. en fleur en mai et juin) dans l’ouest de notre dition: Bois de l'Abbé près de Villars du Var! (herb. Thuret, sub : R. austriaca Crantz, Déséglise !; leg. fl. 7 mai. 1862) ; Conségudes! (Consolat); près de Sigale!, aux Mourelières (Barlet leg.); entre Sigale et Aiglun!!; près de Salla- griffon !!; massif du Tanneron : entre les Gourrins et les Muletiers ! |, vallée du Biançon. Arbrisseau peu élevé, souvent nain, à souche longuement traçante. Ajguil- lons très inégaux, les plus forts droits ou arqués, les plus faibles sétacés et droits, presque toujours entremêlés d’acicules glanduleux et de glandes stipi- tées (qui disparaissent ord. sur le vieux bois), S{ipules assez étroites. Feurlles 1 Dans l’herbier d’Allioni on trouve une enveloppe avec le nom de AR. gallica, ren- fermant un ex. de R. damascena Merrmann, ann. 1762, Miller, ann. 1768 (prob. un R. gallica X canina. Conf. Crépin in Bull. Belg. XVUHI, 1, 358 et in Pull. Herb. Boiss. V, 156). Une seconde enveloppe, avec le nom de R. pumila, contient deux éch. du R. gallica, envoyés par Jacquin. Une troisième, avec le nom de R. Eglanteria L., renferme trois éch. dont l’un appartient au R. alba L. (prob. R. gallica X eanina. Conf. Christ Rosen Schw. p. 207), un autre au R. gallica, et un troisième au À. lutea Miller. 32 FLORE DES ALPES MARITIMES moyennes des rameaux florifères, le plus souvent 5 foliolées, parfois 3 fol., assez épaisses et coriaces, à nervures saillantes en dessous, à face inf. plus ou moins pubescente; dents larges et peu profondes, tantôt munies de glandes rem- plaçant les denticules souvent rares, tantôt sans glandes; glandes sous-foliaires nulles ou rares sur les nervures latérales. Pédoncules hispides-glanduleux, le plus souvent solitaires! et sans bractée à la base. Sépales restant réfléchis après la floraison, ord. grands et à pinnules nombreuses. Pétales gén. grands, d’un rouge plus ou moins foncé, parfois d’un rose vif. Styles non soudés hors du disque, et plus courts que les étamines, velus-laineux, rarement (chez nous) presque glabres. Cette espèce (section Gallicæ Crépin in Bull. Belg. XXXI, 2, 70) est, de même que les À. pimpinellifolia et alpina (sect. Pimpinelleæ Christ Rosen Schw. p.33) l’une des mieux isolées de notre région. — Le R. gallica ne peut guère être confondu qu'avec quelques-uns des nombreux hybrides auxquels il donne naissance, et avec le R. Jundzillii Besser (ann. 1816), Crépin Bull. Belg. XVIII, 1, 231 et 364 — R. trachyphylla Rau (ann. 1816), qu’il ne serait point impossible de rencontrer dans nos régions?. Le À. Jundzillit se distingue du R. gallica (Crépin IL. c.) par : taille ord. plus élevée, aiguillons gén. plus ro- bustes, assez rarement mélangés d’acicules glanduleux vers les extrémités des rameaux florifères; feuilles moyennes normalement 7 foliolées, à folioles gén. plus longuement atténuées-aiguës, à glandulosité de la face inf. souvent bien plus accusée; dentelure moins large, moins ouverte, plus saillante ; stipules sup. et bractées plus dilatées; inflorescence moins pauciflore*; corolle gén. moins foncée. — M. Crépin (Bull. Belg. XVII, 1, 365) disait que la place du R. Jundzillii lui paraissait être à côté du À. gallica. Plus tard, le savant rho- dologue l’a rangée dans une sous-section spéciale, à la fin de sa section des Caninæ qui suit celle des Gallicæ. M. Christ (Genre Rosa, trad. Burnat, p. 45) est porté à admettre pour le À. Jundzillii une origine hybride ancienne, avec descendance fertile et stable. Quoi qu'il en soit, cette Rose est remarquable par la place qu’elle occupe entre les sections Gallicæ et Caninæ Crépin ; elle n’est pas toujours facile à séparer avec certitude des hybrides du À. gallica avec le À. canina (voy. à ce sujet la note 1, page 34). Le R. gallica donne naissance à des produits croisés nombreux dont l’un des parents, d’après les hybrides connus aujourd’hui, pourra être chez nous l’une des Roses suivantes : À. arvensis, canina, dumetorum, glauca, cortifolia, rubiginosa, agrestis ou tomentosa (voy. Christ Genre Rosa, trad. Burnat p. 54 1 Sur 1000 inflorescences, M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 35) a trouvé 790 uni- flores et 210 pluriflores, ces dernières presque toutes biflores. 2 Voy. sur l’aire du R. Jundzillti: Bull. soc. bot. ital. ann. 1896, p. 73. — Ignoré des anciens botanistes, et souvent mal connu des auteurs modernes, ce groupe spécifique a une distribution géogr. qui n’est peut-être pas encore bien établie, Ainsi nous avons trouvé le R. Jundzillii entre les R: gallica d’un envoi qui nous a été fait de la vallée Varenna près Pegli (Ligurie occid.), localité fort éloignée de celles connues jusqu'ici pour la pre- mière de ces espèces. — Huet (Cat. Prov. p. 51) dit posséder en herbier le À. trachyphylla Rau, récolté par Shuttleworth à Laroque-Broussane (Var) ? 3 Sur 1000 inflorescences : 692 uniflores et 308 pluriflores, ces dernières presque toutes bi ou triflores (Crépin in Bull. Belg. XXXIN, 2, 38). ROSACÉES 33 et Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 80-113). Ces divers hybrides possèdent les caractères les plus variés. Ainsi que l’a fait observer M. Crépin, les groupe- ments que certains auteurs ont cherché à établir pour les hybrides : À. gallica x arvensis et R. qallica X canina (incl. dumelorum), qui sont les plus fré- quents, sont absolument artificiels, leurs éléments ne tiennent pas ensemble, et - ce serait faire œuvre vaine que de discuter ces nombreuses créations. Leur groupement repose le plus souvent sur l’indument des styles, leur agglutination et leur exsertion, mais nullement sur un ensemble de caractères, Notre dition ne nous a fourni jusqu'ici que le /?. Polliniana Spreng. — À: gallica X arvensis, et le R. Chaberti Cariot= À. gallica X canina*. Leur sy- nonymie n’est point aisée à établir. — Conformément à l’art, 37 des Lois de 1867?, nous nommons comme dés espèces les hybrides dont l’origine n’est pas prouvée par voie d'expérience, et nous adoptons le nom du premier auteur qui, à notre connaissance, a mentionné l’une des formes quelconque de l’hybride que nous avons en vue. + X Rosa Polliniana Sprengel ?/. min. cogn. pug. W, 66 (ann. 1815)#; Pollini Vraggio al Lago di Garda p. 128 (ann. 1816); Déségl. Cat. p. 71 — À. pumila var. B Pollinii Pollini F1. veron. W, 143, tab. 1 (ann. 1822) — À. hybrida Schleicher Catal. ann. 1815, ed. 3, p. 24 (sans descrip.), PI. Helv. exsicc, cent. 1, n° 54 (sec. Déségl. Cat. p. 70), et herb. Schleicher, sec. Crépin in Ann. Conserv. et Jard. Genève 1897, p. 33 ‘; Reuter Cat. Genève, ed. 2, p. 73; non Villars //ist, pl. Dauph. ann. 1789 — À. geminata Rau”? (?) 4 M. Crépin dans Fiori et Paoletti F1. anal. tal. vol. TI, p. 592, ann. 1898, dit: « Le R. rubiginosa X gallica Christ (= À. consanguinea Gren.) est indiqué dans les Alpes maritimes et les Apennins de Toscane (Borzi) ». M. Borzi dans son Comp. fl. forest. ital. p. 66 a en effet donné ce renseignement. Mais d’après nne obligeante communication que nous a adressée le botaniste de Palerme « il n’est pas improbable qu’une erreur a été commise en ce qui concerne les Alpes maritimes ». — Voyez au sujet de la Rose hybride dont il s’agit: Crépin in Bull. Belg. XXXIH, 1, 102-104. Le R. gallica X rubiginosa a été découvert par Rapin et publié en 1861 par Reuter (Cat. Genève éd. 2, p. 72). 2 Cet article a été modifié en 1897 par les Règles de nomenclature adoptées par les - botanistes attachés au Jardin et Musée de Berlin, et remplacé par l’art. 12 de ces Règles qui enjoint de désigner les hybrides en reliant les noms des parents par le signe X et en plaçant ces noms dans l’ordre alphabétique. Nous ne pouvons nous ranger à cette manière de voir, et cela pour les motifs indiqués par M.J. Briquet (in Bull. Herb. Boissier V,7717, sept. 1897). — Voy. sur cette question de nomenclature : Malinvaud in Bull. soc. bot. Fr. 1880, p. 275-282. 3 Nous admettons ici, malgré les doutes que Bertoloni (F7. if. V, 122) émet au sujet de la plante de Pollini (et de Sprengel), l'opinion de M. Crépin qui a vu un éch. étiqueté par Pollini lui-même (herb. de Copenhague). Voy.: Crépin in Bull. Belg. XXXHI, 1, 81. — Déséglise Cat. p.12, a également vu dans lherbier DC. un éch. authentique, provenant de Sprengel, et l’a identifié avec le R arvensis X gallica. 4 Suivant M. Crépin (1. c.) Schleicher comprenait déjà un À. hybrida dans l’éd. 2 de son Calalogue (ann. 1807) que nous n’avons pu consulter. 5 Selon M. Crépin (in Bull. Belg. XXXI, 2, 73 et XXXIII, 1, 81); mais antérieurement (Bull. cit. XVIII, 1, 350) ce rhodologue estimait que pour se prononcer sur cette Rose, i] faudrait voir des éch, de Rau, Or le R. geminata manque à l’herb. de Rau (voy. Crépin in Bull. cit. XXII, 2, 57). FLORE DES ALPES MARITIMES II 3 34 FLORE DES ALPES MARITIMES Enum. Ros. Wirceb. p. 98 et 169 (ann. 1816); Déségl. Cat. p. 73 — R. gal- lica hybrida Gaudin F1. helv. WI, 343 (ann. 1828), et herb.!; Godet Suppl. F1, Jura p. 67—= R. arvina Boreau in Bull. soc. Angers, ann. 1844; Déségl. Cat. p. 72; non Krocker ann. 1790 (conf. Crépin in Bull. Belg. XXXIIK, 1, 81) — R. sylvatica Boreau F1. centr. Fr. éd. 3, Il, 218; Déségl. Cat. p. 75; an Tausch in Flora? = R. gallica X arvensis Crépin in Bull. Belg. XVII, 1, 347, XXXI, 2, 73 et XXXIII, 4, 80; Boullu in Ann. soc. bot. Lyon ann. 1897, XXII, 1-4 — R. Schleicheri H. Braun in Beck F{. Nied.-Oesterr. p.773 (ann. 1892). Environs de Mondovi** : entre Briaglia S2 Croce et Niella Tanaro!! (F. Ca- villier leg. 14 jun. 1897, f.); bois près de Monastero di Vasco! (E. Ferrari leg. 20 jun. 1894, fl., in herb. Burnat). À X Rosa Chaberti Déségl. in Cariot Etude fl. éd. 4, IT, 479 (ann. 1865); Déségl. Cat. p. 191. Exsicc.: Soc. dauph. n° 3692! (Gall., Rhône); Kerner FI. exsicc. austro-hung. n° 855! — À. marginata Wallr. Annus bot. 681 (ann. 1815); Déségl. (?) Cat. p. 250; non Reuter, nec Christ! — À. psilophylla Rau (?)? Enum. Ros. Wirceb. p. 101 (ann. 1816); Grenier Æ{. jurass. p. 225; Déségl. Cat. p.193 = R. Kosinsciana Besser (?)® Enum. pl. Pod. Volh.p. 60 (ann. 1822) — R. Waitziana Tratt.(?)* Ros. monogr. I, 57 (ann. 1823) ; H. Braun in Beck FI. Nied.-Oesterr. p. 792 = R. canina (sensu stricto) X gallica Reuter in Godet F1, Jura p. 218 et Suppl. p.68; Crépin in Bull. Belg. XVI, 1, 352-359. 1 M. Crépin considérait autrefois la Rose de Wallroth comme un R. gallica X canina, d’après trois éch. authentiques. Aujourd’hui (in Bull. Belg. XXXII, 1, 95) le spécialiste belge hésite, au sujet de l'identification du À. marginata, entre l’origine hybride indi- quée et une variation du R. Jundzillii. — Le R. fleæuosa Rau (Enum. Ros. Wirceb. p. 127) largement représenté dans l’herbier de Rau, reste également douteux pour M. Crépin, entre un À. Jundzillii et un R.canina X gallica (conf. Crépin in Bull. Belg. XXII, 2, 57). — Le R. collina Jacq. F1. austr. IL, 58 (ann. 1794) paraît bien être la pre- mière forme qu'on ait décrite entre celles du R. gallica X canina (conf. Christ Rosen . Schw. p. 205-206; Crépin in Pull. cit. XXXIII, 1, 88) pour ceux qui réunissent les R. canina et dumetorum; mais la Rose de Jacquin serait un hybride du R. gallica et d'une forme très velue du R. dumetorum. Il existe dans l’herbier d’Allioni un éch. du R. collina envoyé par Jacquin, mais ce spécimen nous a laissé dans le doute entre une forme du R. dumelorum à pédoncules hispides, et un produit hybride dans tous les cas très rapproché de cette dernière -Rose. 2 Cette Rose manque à l’herbier de Rau (conf. Crépin in Bull. Belg. XXII, 2, 57). 3 M. Crépin (in Bull. cit. XXXIIT, 1, 89 et 98) dit que la série à feuilles glabres du R. gallica X canina semble avoir débuté par le R. Kosinsciana; mais précédemment (in Bull. cit. XVIII, 1, 237), le même rhodologue, à la suite de l'examen d’éch. authentiques, plaçait la Rose de Besser dans la série Hispidæ du R. canina. — M. H. Braun (in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 793) comprend le R. Kosinsciana entre les formes du R. andega- vensis Bastard — R. canina var. hispida Desvaux (1813). 4 M. Crépin (in Buil. Belg. XXXIII, 1, 101) n’a pas vu d'’éch. authentiques de la Rose de Trattinnick, pas plus que du R. Waïziana (sic) de Reichenbach (F1. eæc. n° 4004, ann. 1830-32) qui s’attribue la paternité de ce nom. M. Crépin déclare qu'il ne saurait se pro-. noncer sur la question de savoir si les Roses de Trattinnick et de Reichenbach appar- tiennent à des À. gallica X glauca ou à des R. gallica X canina ROSACÉES 32 Haies entre Mondovi ** et le Santuario de Vicoforte! (Ferrari leg. 13 jun. 1894, in herb. Burnat). D’après les descriptions de Déséglise, comme de Cariot (Etude des fl. éd. 4, II, 179-180), et les éch. que nous possédons de plusieurs de ces hybrides des R. gallica et canina, nos spécimens de Mondovi doivent être rangés à côté des R. Acharit Déségl., non Bilberg (— À. glauca var.), Chaberti Déségl. in . Cariot, Timeroyi Chabert et Aunteri Cariot, mais aucune de ces formes ne représente absolument nos spécimens piémontais. Y 317%. Rosa pimpinellifolia L. Syst. nat. ed. X (ann. 1759), Sp. ed. ?, p. 703 (ann. 1762), et herb. (sec. Baker in Déséglise Cat. p. 148); Allioni herb.!; de Not. Rep. p.139, et herb.!; Christ Rosen Schrw. p.62 ; Crépin in Bull. Belg. XXXI,2, 73; non Vill. (— R. pendulina L.) — R. spinosissima L. Sp. ed. 1, p. 491 (ann. 1753) p. p.; L. F1. suec. ed: ?, p. 171. (ann. 1755) p. p.; L. Sp. ed. 2, p. 705 (ann. 1762) p. p.; L. Mant. alt. p. 399 (ann. 1771); AIL 74. ped. n9 1794, et herb.!; Grenier F1. jurass. p. 226; Ard. F1. alp. mar. p. 129; Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. II, 211 ; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 61 et Suppl. p. 3 et 74; H. Braun in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 776; Bicknell F7. Bor digh. p. 97. Fin mai à fin juillet, suivant l’alt. et l'exposition. Régions monta- greuse, depuis env. 950 m. s. m., et alpine jusque vers 2000 m. (nos éch.). Au-dessus de Pra Bernardo! !** près Garessio; sommités du mont della Guardia!1** près Ormea; Rocca delle Penne!!** à l’est de Ponte di Nava ; env. de Mondovi** (?), selon Ingegnatti Cat. p. 62: monts Frontè!!**(Gennari leg. jul. 1851, in herb. Univ. Gênes), Bignone!** près San Remo (Shutil. in herb. Godet), Ceppo !** (herb. Panizzi) et Toraggio!t**; entre les monts Alto et Gota ! **, puis entre Testa d’Alpe et Passo dell’Arpetta!** (Bicknell F1. I. c.) ; colla Rossa près du mont Bertrand !t#:; mont. de Tende (Suffren in Bell. App. aû fl. ped. p.230); vall. Rio Freddo près Tende!!#; l’Aution ! * (herb. mus. Nice); env. de Bézaudun !* (Consolat, Barlet); versant nord du mont Cheiron!!*: Caussols!!* sur Grasse (Goaty in herb. Thuret, sub : R. consimilis Déségl.! ; extrémité sup. de la vallée de la Roja! !*, au nord du mont Mounier ; entre Roja et Auron !1 * : plusieurs localités dans la partie sup. de la vallée de la Stura, entre Sambuco et le col della Maddalena !t ** (herb. Lisa, leg. ann. 1843 et 1851), ainsi que dans les vallons latéraux au sud!!** (vall. de Pontebernardo, de Fer- rière et de Puriac); bois près le Logis du Pin!!*, env. de Séranon 36 = FLORE DES ALPES MARITIMES (herb. L. Marcilly); bois près de Saint-Auban ! * (Roubert) ; l'Adrech près las Tourrès! !* et autour de las Tourrès!!*; Saint-Martin d’En- nes à traunes !* (Reverchon); vallon de Bourdous! * près Entraunes (herb. Thuret, leg. Bornet 12 jul. 1864, fr.); fréquent autour d’'Esteng !1* près - les sources du Var; entre Saint-Dalmas le Selvage et Sestrières!1*, el ailleurs vers l’extr. sup. du bassin de la Tinée. Arbrisseau bas, gén. de 50 cm. à 1 m., à racine traçante, émettant des rejets souvent éloignés de la souche mère. Aigutllons plus ou moins nombreux, rarement nuls, très inégaux, droits, tous sétacés, grêles, ou les plus forts su- bulés. Stipales sup. étroites, plus ou moins brusquement dilatées en deux oreillettes étroites et très divergentes. Feurlles moyennes des rameaux flori- fères souvent à 9-11 folioles, gén. petites, suborbiculaires ou elliptiques, parfois oblongues, entièrement glabres, ou pubescentes sur la nervure médiane inf., à glandes sous-foliaires ord. nulles ou rares sur les nervures latérales, gén. sim- plement dentées, à dents moins profondes et moins acuminées que dans le no 718. /nflorescence uniflore, à pédoncule sans bractée à la base; pédoncules lisses, parfois hispides-glanduleux, les fructifères droits. Sépales tous entiers, sans appendices latéraux, non dilatés vers leur extrémité sup., ou peu dilatés, plus courts que dans le n° 718, se redressant après l’anthèse et persistant gén. jusqu’à la chute de l’urcéole. Pétales presque toujours blancs à onglet jaunâtre. Styles non soudés en colonne hors du disque. Urcéoles subglobuleux ou glo- buleux déprimés, rarement pyriformes, d’un rouge gén. noirâtre lors de la ma- turité des fruits. — Cette espèce possède un disque réduit et très peu saillant, l'ouverture pour le passage des styles est relativement large, avec un bourrelet circulaire moins saillant que dans la plupart des autres Roses, à bords déclives à partir de la base des sépales redressés; mais dans certaines variations l'ouverture peut se resserrer (Crépin in Bull. Belg. VII, 313). Des renseignements sur quelques-unes des variations observées dans ce type pourront être utiles pour éviter des confusions entre lui et les hybrides qu'il produit avec l’espèce suivante. Ces variations, assez nombreuses, ainsi que celles du Rosa pendulina, rendent souventtrès délicate la recherche du produit croisé. (Voy. Crépin in Bull. cit. XXXIIT, 1,37). La souche rampante a été signalée par la plupart des auteurs, mais Grenier (#1. jurass. p. 227) a observé cette Rose à racine pivotante n’émettant aucun rejet. La tige et les rameaux peuvent être absolument inermes (À. pimpinellifolia var. inermis DC., ann. -4805 — À. mitissima Gmel., ann. 1826) cas assez rare, observé chez nous sur des éch. de l’Aution conservés au musée de Nice. La dentelure est gén. parfaitement simple, mais elle est composée glanduleuse dans les variétés À. myrtacantha DC. et À. Ripartit Déségl., à rameaux plus ou moins aiguillonnés, folioles à glandes sous-foliaires souvent nombreuses sur les nervures secondaires, et dans d’autres (par ex. : À. petrogenes Ozanon et R. spinosissima var. € glandulosa Beck, à rameaux inermes). Ces variétés que nous n’avons pas observées encore dans les Alpes marit., sont d’ailleurs très confusément limitées. — Les sépales ext. peuvent çà et là présenter des pinnules; nous en avons vu (dans la haute vallée de la Stura) des exemples ; certains de nos spécimens portaient des sépales ROSACÉES a7 à huit pinnules dont quatre assez bien développées (voy. H. Braun in Beck F4. Nied.-Oesterr. p. 776-777). — Les pétales sont parfois roses (Bicknell I. c., éch. du Toraggio) et même (vallon de Ferrière) lavés de rose assez vif, sans qu’on puisse invoquer une cause d’hybridité (voy. aussi H. Braun in Beck 1. c.). — La couleur des urcéoles peut être rouge et non noirâtre à complète maturité, varia- tion qui n’est pas très rare. — Enfin, ajoutons que certains observateurs, par ex. M. Boullu, cité dans Burn. et Gr. Suppl. p. 4, ont vu le À. pimpinellifolia à styles parfaitement glabres. M. H, Braun (in Beck I. c.) mentionne une var. à styles glabres qu’il rapporte à celle /etostyla Koch Syn. ed. 1, p. 2221, ann. 1837, ou presque glabres (var. 8 diminuta Keller in Hal. et Braun Wachtr.), ce dont nous n’avons point vu d'exemples. Si dans ces formes à styles glabres les sépales se redressent franchement et conservent leur persistance, il y aurait là une très rare exception à la règle que nous avons posée autrefois (Roses alp. mar. p.31 et Suppl. p. 3) : « Les Roses qui ont les sépales redressés après l’anthèse ont toujours les styles plus ou moins velus et jamais glabres? ». Le À. pimpinellifolia produit des hybrides nombreux, dont l’un des parents, d’après les produits connus jusqu'ici, pourra être chez nous l’une des Roses suivantes : À. pendulina, lomentosa, pomifera, canina, dumetorum, rubiqi- nosa, agrestis, elliptica et peut-être glauca et cortifolia (voy. Erépin in Bull. Belq. XXXIII, 1, 33-69 et 145). — Notre circonscription ne nous a présenté jusqu'ici que le R. reversa = pimpinellifolia X alpina, et le À. admista — = pimpinellifolia X elliplica. du: X Rosa admista Nob.— À. gapensis Grenier (?) in sched. herb. Godet (conf. Crépin in Bull. Belg. XXXWK, 1, 64-67) — À. pimpinellifolia X agrestis Christ(?) Genre Rosa, trad. Burnat, p. 55 — /?. pémpinellifolia X graveolens Crépin op. cit. p. 66, saltem p. p.; Coste et Pons Exsicc. Herb. Ros. n° 288! (Gall., B.-Alpes) et Annot. fasc. 4, p. 42 — À. pimpinellifolia X elliptica herb. Burnat. Plusieurs buissons à Adrech!!*, vers 1550 m., entre Châteauneuf d’En- 1 Mais Koch a dit: « Stylis elongatis, basi tantum villosis » et il donne comme syÿno- nyme le R. microcarpa Besser Enum. pl. Volh., non Lindi. — M. Crépin (in Bull. Belg. XVII, 1, 225) qui a vu un éch. de Besser lui attribue « des styles glabres dans leur partie sup., saillants et émergeant d'un tomentum dense ». — Le À. consimilis Déségl. (section Pimpinellifoliæ Déségl.), décrit par son auteur comme ayant des styles glabres, les a hérissés dans les éch. qu'il a distribués (voy. Crépin in Bull. Belg. VII, 264). .-? Voy. à ce sujet Crépin in Bull. Belg. XXVIL, 1, 60. M. Crépin, tout en réclamant sur ce point de nouvelles recherches, nous paraît confirmer pleinement la concordance que nous ayons signalée avec M. Gremli en 1879. 34 Grenier (notes in herb. Godet) voyait dans son À. gapensis un hybride : R. pimpinel- Lifolia X agrestis. M. Crépin qui a reçu de Grenier de nombreux éch. de Gap, estime : (I. ce.) que l'intervention du R. elliptica est plus probable que celle du R. agrestis.et con- clut que le R. japensis est un hybride litigieux. Nous n’avons osé appliquer ce dernier nom douteux à notre Rose d’Adrech. À = 4 M. Crépin (op. cit. p. 67) est d'accord avee nous au sujet de l’origine croisée très probable de nos éch. d’Adrech, réserves faites en ce qui concerne l’indument peu déve- _ loppé de leurs capitules stigmatiques. 38 FLORE DES ALPES MARITIMES traunes et las Tourrès (haut bassin du Var), à côté des À. pimpinellifolia et R. elliptica (= R. graveolens), le 24 juill. 18854, — Dans les environs se trou- vaient les À. canina, dumetorum et Chavint var. mutata. Les hybrides des R. pimpinellifolia, tant avec le R. agrestis qu'avec le R.elliptica, paraissent être fort rares partout. Le premier de ces produits (A. ca- viniacensis Ozanon in Exsicc. Magnier fl. sel. 1892, no 2713 ! et Scrinia p. 246 ; Gillot in Coste et Pons Exsicc. Herb. Ros. n° 126! et 289!, Annot. fasc. 2, p. 31 et, p. 44) n’a été trouvé jusqu'ici qu'aux env. de Chagny (Saône-et-Loire). Nous avons déterminé en 1888: R. pimpinellifolia X agrestis une Rose de l’herbier Boissier étiquetée « R. graveolens, Montpellier », en fleur et fr. Il est probable qu'il s’agit ici de la même Rose que celle dont a parlé M. Crépin (op. cit. p. 64) en lui attribuant la même origine que nous. — La combinaison : R. pimpinellifolia X elliptica semble être fort rare, car notre localité des Alpes marit. est la seule que M. Crépin (1. c.) paraissait considérer (en 1894) comme appartenant à un tel hybride. — M. l'abbé Coste a récolté non loin de nos limites occid., près de Barcelonnette (prob. vers 1200 m. s. m.) le 5 août 1897 une Rose que cet habile spécialiste a attribuée à un À. pimpinellifolia X elliptica, «entre les parents, à fruits presque tous avortés ». Dans les éch. que nous avons vus, l'influence du premier des parents supposés ne se manifeste guère que dans la configuration stipulaire (stipules supérieures plus étroites, à oreillettes plus longues que dans le second) et dans la présence de 9 folioles sur certaines feuilles des axes foliifères ; mais M. Coste (Annot. fasc. 4, 1. c.) dit qu'il a trouvé une hétéracanthie assez marquée à la base de certains axes, avec des aiguillons arqués ou presque droits. — Dans nos spécimens d’Adrech, le rapprochement du 2. pémpinellifolia s’accuse par une hétéracanthie çà et là assez nette, sur le vieux bois, avec des aiguillons très inégaux, presque droits, à base peu allongée, mais ils sont gén. peu nombreux, très arqués et parfois presque crochus sur les ramuscules florifères ; par la présence d’une 4e paire de folioles tant sur les rameaux florifères que sur les axes foliifères, et par une glandulosité sous-foliaire parfois peu abondante. Mais ici les styles ne sont pas hérissés comme dans les deux parents supposés (et comme dans l’hybride de Barcelonnette), ils sont glabrescents ou peu velus, ce qui est assez singulier ; cependant les sépales sont étalés ou un peu relevés sur les urcéoles avancés qui paraissent d’ailleurs être bien conformés. L’inflorescence est uniflore dans les sept éch. que nous avons vus venant de Barcelonnette, mais le pédoncule montre une bractée à la base comme dans le ZX. elliptica. Dans nos récoltes d’Adrech linflorescence est tantôt uniflore, tantôt pluriflore. 218. Rosa pendulina L. Sp. ed. 1, p. 492 (ann. 1753), et herb. sec. Baker in Déségl. Cat. p. 21; H. Braun in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 775 = R. cinnamomea L. Sp. ed. 1, p. 491; non L. Syst. ed. X (ann. 1759), nec Sp. ed. 2? (ann. 1762), nec auct. recent. — R. alpina L. Sp. ed. 2, p. 703 (ann. 1762); AI. F7. ped. n° 1798, et herb.!t; de Not. Rep. 1 Dans cet herbier se trouve, sous le nom de R. alpina, une première enveloppe avec trois feuilles contenant chacune un éch., dons de Jacquin, Gouan et Haller, le dernier ROSACÉES 39 p. 139, et herb.!; Grenier F2. jurass. p.227; Ard. F1. alp. mar. p.129 ; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 55 et Suppl. p. 1 et 73; Crépin in Bull. Betg. XXI, 1, 126, XXVII, 1, 109 et XXXI, 2, 5; Gillot Rosiers du Cantal in Revue de bot. de la soc. fr. de bot., déc. 1891, p. 455; Bicknell F1. Bordigh. p. 96 = R. rupestris Crantz Stirp. austr. ed. 1, fase. 2, p. 23 (ann. 1763) — R. glandulosa Bell. App. ad ft. ped.1 p. 230 (ann. 1790-91); non Besser, nec Koch, nec Déségl. (in Mém. soc. Acad. Maïine- et-L. X, 1861), nec Ard. = R. gentilis Sternbg (?) in Flora IX (ann. 1826); Koch Syn. ed. 1, p. 223, et herb. — R. reversa Koch I. c., non W. K. (conf. Crépin in Bull. cit. XXXII, 2, 102 et XXXIII, 1, 36) = R. rubella Ard. F4. 1. c.?; non Smith?, nec aliorum. La synonymie des R. pimpinellifolia, pendulina et cinnamomea, a été ré- cemment étudiée par M. Crépin (in Bull. herb. Boiss. ann. 1897, p. 135, 138 et 143). Il résulte de ces recherches les faitS suivants : le À. cinnamomea de Linné Sp. ed. 1, p. 491 (ann. 1753) est le À. alpina des auteurs actuels. Dans le Syst. ed. X (ann. 1759) et le Sp. ed. 2, p. 703 (ann. 1762) figure un À. cin- namomea très différent et qui est bien celui désigné sous ce nom aujourd’hui. — Le À. spinosissima de Linné Sp. ed. 1, p. 491 (ann. 1753) et Æ/. suec. ed. 2 p- 171 (ann. 1755) est quant aux synonymes des deux Bauhin et en partie quant à la description, le 22. piémpinellifolia actuel, puis, en ce qui concerne les loca- lités suédoises, le R. cinnamomea des modernes (voy. Crépin op. cit. p.145-146). C’est seulement en 1771 (Mant. alt. p. 399) que Linné a bien dégagé son A. spinosissima du À. cinnamomea.— Le R. pimpinellifolia ne figure pas dans la 1re édition du Specres; celui du Syst. ed. X, comme du Sp. ed. 2, parait bien être la forme à pédoncules lisses de l’espèce gén. désignée aujourd’hui sous ce nom. — Le À. pendulina de Linné Sp. ed. 1 et 2 est le 2. alpina actuel. Linné n’a mentionné le R. alpina qu’en 1762 (Sp. ed. 2, p. 703), et alors a-t-il emprunté à J. Bauhin les termes « germinibus globosis », ou s’il a examiné des éch. d’herbier, n’a-t-il vu que la variation rare à urcéoles arrondis ? Quoiqu'il envoyé sous le nom de R. cinnamomea. Puis une 4° feuille avec 2 spécimens, portait le nom de À. pendulina, remplacé par celui de R. alpina. — Une autre enveloppe avec le nom de R. pendulina renferme 2 feuilles, avec un éch. sur chacune. — Enfin une autre avec le nom de R. pyrenaica, contient un éch. — Les huit éch. des trois enveloppes appartiennent tous au R. pendulina. 1 La Rose de Bellardi, qui manque à son herbier, a été prise par divers auteurs, par ex.: Koch Syn. ed. 2, p. 250, Grenier et Godron F1. Fr. 1, 558, Déséglise in Mém. cit. 1. c., Ardoino 1, c., et d’autres pour le R. montana Chaix. En 1892, le À. glandulosa Bell. figure encore avec doute dans Beck F1. Nied.-Oesterr, p. 111, comme une var. à dente- lure double du R. pimpinellifolia. Mais l'espèce de Bellardi paraît être, à n’en pas douter, un R. pendulina (— alpina) (voy. Bert. FL. it. V, 210; Grenier F1. jurass. p. 228; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 122). Un seul éch. envoyé par Bellardi à Willdenow pourrait appar- tenir à un hybride (R. pendulina X pimpinellifolia), mais peut-être n'est-il qu'un R. pen- dulina (voy. Crépin in Bull. Belg. XI, 29). ? Mauvaise description ; la seule localité mentionnée concerne des éch. d’un R. pendu- lina var. lævis conservés dans l’herbier Thuret. 40 FLORE DES ALPES MARITIMES en soit le À. alpina L. ann. 1762 ne peut être que l’espèce connue sous ce nom, d’après l’herbier de Linné, comme d’après les synonymes indiqués. On voit que dans le Species de 1753 figuraient un R. cinnamomea et un R. pendulina appartenant les deux à une même espèce, celle connue aujour- d’hui sous le nom de À. alpina, qui date de 1762. La loi d’antériorité exige le remplacement de ce dernier nom en faveur de l’un de ceux publiés en 1753. « Entre deux noms de même date, l'auteur choisit » (Lors nomencl. art. 55) et on se gardera de prendre celui de cinnamomea, ce qui amènerait une confusion déplorable. On conservera ce dernier nom pour l’espèce qui n’a cessé de le porter depuis bien plus d’un siècle, et les prioritaires les plus exigeants s’accor- deront sans doute sur ce point. — Il résulte encore des recherches de M. Crépin que le nom de À. spinosissima employé encore par divers auteurs pour dési- gner le R. pimpinellifolia, devra être abandonné en faveur de.ce dernier. - Mi-juin à mi-août, suivant l’alt. et l'exposition. Région montagneuse élevée ; nous ne l’y avons pas vu descendre au-dessous de 1100 m. s. m. sur les deux versants de la chaine principale de nos Alpes. Nos localités les moins éloignées de la mer : Monts Galé!!**, Frontè (sommet)! 1##, Ceppo!** (herb. Panizzi, herb. Bicknell), Toraggio!! **, et autres du bassin sup. de la Nervia (Bicknell F7. Bordigh. |. c.): forêts de la Mairis et de la Fraccia!* (herb. Thuret et herb. mus. Nice); mont Cheiron!! * ; les env. de Bairols!* et de Saint-Auban!* (herb. L. Mar- cilly); mont de la Chens (lAchen)!1*. — Très répandu dans la région alpine, depuis les Alpes de Garessio et d’Ormea (inel.) à nos limites occidentales. Nous l’avons rencontré jusqu’à près de 2500 m. s. m. par ex. : entre le Pizzo di Conolia et la Cima Revelli (près du mont Mon- gioje), puis dans le bassin sup. de la Stura, par ex. : vallon de la Mala- deccia entre les vallées du Rio Freddo et de S? Anna de Vinadio; arête du mont Ciaval dominant les bains de Vinadio. Arbrisseau d'env. 50 à 150 cm., à tiges et ramifications gén. inermes, assez rarement aiguillonné sur la partie inf, de la tige seulement, ou jusque sur les ramuscules ! avec des aiguillons comme ceux de l'espèce précédente, mais gén. plus faibles et moins nombreux. S{ipules sup. à pourtour subtriangulaire, soit insensiblement dilatées en oreillettes peu divergentes ou dressées. Feuilles sou- vent à 9-11 folioles elliptiques, ou oblongues, et alors leur long. dépassant 2 à 3 fois leur larg., ord. glabres ou légèrement pubescentes sur la nervure méd. 1 Ici la var, aculeata Seringe in DC. Prod. IH, 611, rare chez nous sous ses formes bien caractérisées, et que nous possédons de deux localités des env. de Saint-Martin Vésubie ; éch. déterminés par Déséglise : R. alpestris Déségl. non Rapin. — M. Bicknell a récolté cette var. dans le bassin de la Nervia**, entre Arpetta et Testa d’Alpe, mais les autres provenances de sa circonscription appartiennent à des variations dénuées d’aiguillons sur les rameaux. ROSACÉES LA inf., rarement sur les nervilles et le parenchyme, à glandes sous-foliaires des feuilles inf. des ramuscules florifères gén. nulles, parfois assez rares sur les nervures latérales et très rarement (chez nous) sur les nervilles; dentelure double, composée-glanduleuse, à dents profondes, aiguës-acuminées. /n/flores- cence très gén. uniflore!. Pédoncules fructifères ord. recourbés, hispides-glan- duleux, moins souvent lisses. S'épales égalant ou dépassant la corolle, presque toujours tous entiers, sans appendices latéraux, plus ou moins dilatés vers leur extrémité, redressés après l’anthèse et persistant gén. jusqu’à la chute de l’ur- céole. Pétales d’un rose vif ou purpurin. Urcéoles oblongs, lagéniformes (étranglés au sommet), ovoïdes, rarement subglobuleux ou pyriformes, rouges à la maturité des fruits. Styles hérissés-velus, non soudés en colonne hors du disque. Les variations du Rosa pendulina sont très nombreuses. L’armature peut présenter des aiguillons géminés, et revêtir même par leur présence à la fois à la base des feuilles, sur les tiges et leurs ramifications, l’un des carac- tères les plus saillants de la section des Cinnamomeæ Christ. C’est là une varia- tion à rechercher chez nous (voy. à ce sujet : Crépin in Ball. Belg. XXVIT, 1, 109-113). — Les folioles peuvent être pubescentes en dessous, parfois jusque sur le parenchyme (A. alpina var. B pubescens Koch Syn. ed. 1, p. 224); nous en avons donné des exemples pour notre dition (Roses alp. mar. p. 55-56 et Suppl. p. 1 et 74). M. Crépin (in Bull. cit. XXI, 1, 133) dit n'avoir pu réunir que huit formes (d'Allemagne, Hongrie et Istrie) à folioles velues sur leurs nervures secondaires inf. seulement, ou sur leur surface inf. entière. M. H. Braun in Beck F7, Nied.-Oesterr. p.775, en a signalé plusieurs. — Nous possédons dans les Alpes mar. des formes à folioles inf. des ramuscules florifères glandu- leuses sur les nervures latérales inf. (Roses alp. mar. Suppl. p.73); hors de chez nous on peut signaler le À. Malyi Kerner qui possède parfois d'assez nombreuses glandes sur le parenchyme des feuilles moyennes et inf. (conf. Keller in Engler’s Bot. Jahrb. 45 Band, 5 Heft, 1893, p. 50%), puis le À. pyre- naica Deal !, an Gouan?, etc. — La dentelure peut être presque entièrement simple dans le À. alpinoides Déségl. (ann. 1878); nous n’en pouvons si- gnaler es aussi caractérisés dans notre dition, mais M. Christ (in Flora 1875, p. 275), M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 127 et 128) et nous- même (S appl. cit. p. 1) avons observé des formes à dents tantôt simples, tantôt . peu composées. Les pédoncules fructifères peuvent être dressés parfois comme . dans le n° 717. Les sépales ext. montrent çà là 1 ou 2 petits appendices laté- raux de chaque côté. Des éch. du Musée de Nice (la Mairis, 13 juill, 1870) ont des sépales étalés et parfois réfléchis sur les urcéoles colorés. La répartition du groupe R. pendulina en variétés et sous-var, est fort diffi- -cile. Les prétendues espèces de nombreux auteurs représentent (voy. Crépin in Bull. herb. Boissier I, 8-9) non des variétés, mais un très petit nombre de frag- ments détachés d’une immense série de variations. Telles sont les variétés que nous avions admises autrefois (/oses alp. mar. p.53 et Suppl. p. 1 et 73): var. /ævis (rameaux et ramuscules inermes, pédoncules et dos des sépales 1 Sur 2148 inflorescences, 189 biflores, 32 triflores et 6 quadriflores (selon Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 2, 40), les autres uniflores. 42 FLORE DES ALPES MARITIMES lisses), var. pyrenaica Christ, la plus répandue chez nous (rameaux inermes, pédoncules hispides-glanduleux ; ici le À. alpestris Déségl. ! in herb. Thuret), var. aculeata Seringe (rameaux aiguillonnés, pédoncules hispides-glanduleux), var. brachyclada Nob. (caractères de la var. pyrenaica, mais pédoncules courts, dépassant à peine l’urcéole). Les hybrides du À. pendulina sont nombreux. Chez nous on pourra ren- contrer, entre les produits croisés qui ont été observés jusqu'ici en Europe (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXIII, 1, 10-32 et 33-42), ceux formés par cette Rose avec les R. tomentosa, pomifera, glauca, cortifolia, rubrifolia et pim- pinellifolia. Le R. pendulina X pimpinellifolia est le seul que nous ayons rencontré jusqu'ici dans notre dition. Nous parlerons plus loin (p. 43) d’un pro- duit douteux des À. pendulina et pomifera trouvé au mont Toraggio **. À Aa X Rosa reversa W.K. PI. rar. Hung. WI, 293, tab. 264 (ann. 1812); non Koch Syn. et herb. (conf. Crépin in Bull. Belg. XXXII, 2, 102), nec À. alpina f. reversa Christ Rosen Schw. p. 61, nec Gremli £xc. fl. Schw., éd. franç. n° 2, p. 193 — R. rubella Smith et Sowerby (?) Engl. bot. tab. 2521 (ann. 1813); Smith (?) £ngl. FT. II, 374 (ann. 1824); Godet FÆ{. Jura p. 205 (ann. 1852) et Suppl. p. 65 (ann. 1869); Baker (?) Revtew of brit. Roses p. 4 (ann. 1864)+ et Monogr. of brit. Roses p. 203? (ann. 1871)); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 57 et Sappl. p.2; non Ard.F{. alp. mar. p. 129% — R. gentilis Sternbg (?) in Flora IX (ann. 1826); Déségl.Cat. p.95 ; non Koch Syn.et herb. (conf. Crépin in Bull. Belg. 1. c.) = R. pimpinellifolia var. £ rosea Koch Syn. ed. 1, p. 223 (ann. 1837) — À. pimpinellifolia X alpina Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 64 (ann. 1861); Crépin in Bull. Belg. XXXII, 1, 33-42 et 143 = À. rubella et R. pimpinellifolia X alpina Christ Rosen Schiw. p. 65 et 69 — À. reversa, Simékovicsii et holikcensis Kmet in Oesterr. botan. Zeitschrift ann. 1884, p. 15, et in Kerner F1. Exsicc. austro-hung. n0s 1260 ! et 1261! — R. al- vina X spinosissima Bicknell F1. Bordigh. p. 96. Le R. rubella de Smith reste une plante douteuse, M. Crépin a dit récemment (Rosæ hybridæ in Ball. cit. XXXIIT, 1, 35) « j'estime que ce nom de À. rubella ne doit plus être associé qu'avec doute à celui de l’hybride ». Par contre le R. reversa de Waldstein et Kitaibel, d’après le même rhodologue (Bull. cit. p- 36) qui en.a vu des éch. authentiques, peut être considéré comme un À. pim- pinellifolia X pendulina à tiges densément sétigères, folioles modérément pubes- centes en dessous, à dents simples sur la figure citée, mais doubles dans la des- cription des auteurs. Le nom de W. K. a d’ailleurs la priorité sur celui de Smith. Mont Ceppo!**, au-dessus de Bajardo, à env. 1600 m. s. m. (herb. 1 Reprinted from The Naturalist. — ? Extracted from the Linnean Society's Journal Botany, vol. XI. — 3 — R. pendulina, car les éch. conservés dans l’herbier Thuret sous le nom de À. gentilis Sternbg, R. rubella Sm., R. pimpinellifolia X alpina, récoltés par M. Bornet dans les vallons du Boréon et de Nanduébis, seules localités données par Ardoino, appartiennent au À. pendulina! — 4 Cette var., d’après l’herbier de Koch, a été établie sur uu spécimen du À. pimpinellifolia X pendulina provenant du Salève près de Genève (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXII, 2, 102). ROSACÉES L3 Bicknell, leg. 24 jun. 1892, f.); versant nord du mont Cheiron 1 !* (leg. 28 mai. 1875 et 19 jun. 1879, vix f.); vallon de Scolettas! 1 ##, latéral au vallon de Pontebernardo, vall. sup. de la Stura (F. Cavillier leg. 21 jul. 1895, f1.). Les nombreuses formes de l’hybride incontestable dont nous parlons ici, sont si variées qu'elles échappent à toute description. Le caractère le plus saillant d’une partie de nos éch. des Alpes marit., comparés à la plupart des À. pimpi- nellifolia X pendulina de France et de Suisse, est dû à la présence de poils sur la face inf. des folioles. Cet indument s’explique chez nous par l'existence de variations à pubescence sous-foliaire du À. pendulinat. M. Christ (Roses alp. mar. in Journ. of Bot. for May 1876) a décrit nos éch. du mont Cheiron sous le nom de À. rubella f. mediterranea. Ces éch. de 1875 montrent la plupart des folioles munies de poils assez longs, peu ou pas étalés et presque aranéeux ; ceux du vallon de Scolettas présentent un indument analogue, mais gén. moins abondant. A côté de ces formes, on peut ranger le À. rubella var. mediter- ranea de lIsère (Exsicc.: Soc. dauph. n° 3288 ! ; Magnier fl. sel. no 2462!). — Quant à nos autres hybrides du Cheiron (1879) et du Ceppo (1892), les uns portent des poils moins longs et assez raides sur leur nervure méd. inf. seule, les autres ont des folioles glabrescentes ou entièrement glabres. M. Bicknell a récolté au mont Toraggio** (23 juill. 1894, 2 éch. en f. et boutons) une Rose très singulière dont il a parlé dans son Flora of Bordigh. ann. 1896, p. 96. M. Crépin qui a vu en 1895 ces éch. les a annotés: «Ils semblent avoir les plus grands rapports avec le Æ. australis Kerner ; je ne serais pas surpris qu’ils n’eussent une même origine hybride... que sont-ils ? Peut-être un hybride dont l’un des ascendants est le R. alpina? Il faudrait des matériaux plus complets et des renseignements sur les espèces qui se trouvent dans le voisinage ». — M. Crépin a longuement parlé en 1882 du À, australis (Bull. Belg. XXI, 1, 110) qu'il rapprochait du R. mollis, puis en 1893 (op. cit. XXXII, 1, 87-91) il conclut qu'il ne saurait se prononcer sur cette Rose. Nous n'avons pas vu de spécimens du R. australis.— Concernant la Rose du Toraggio nous nous bornerons à dire que nous ne voyons guère d’objection contre l’hypo- thèse d’une origine hybride : R. pomifera X pendulina. Ces éch. ne sont pas sans avoir de grands rapports avec certaines variations de nos nombreux maté- riaux suisses des À. gombensis Lagg. et Puget (Bull. soc. Murith. fasc. 3, ann. 1875, p. 54) et À. pomifera f. longicruris Christ (Rosen Schw. p. 85) qui appartiennent à un tel hybride, Y+{ 219. Rosa rubrifolia Vill Zist. pl. Dauph. III, 549 (ann. 1789) ; Bell. App. ad fl. pedem. in Mém. Acad. Turin vol. X, p. 229, pl. VI (bona), ann. 1793, lecta dec. 1791; Gennari PL. lig. cent. I, in 1 M. Gaillard a trouvé dans le Jura vaudois des formes de l’hybride pimpinellifolia X pendulina qui possèdent des folioles à nervure médiane inf. pubescente. Cependant les parents n’ont jamais été trouvés à l’état pubescent dans cette région (Bull. herb. Bots- sier 1898, p. 417), mais il en a été observé çà et là dans la Suisse sept.-occid, 44 FLORE DES ALPES MARITIMES Mém. Acad. Turin série ?, vol. XIV, p. 260; Christ Rosen Schweiz p.173; Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 78, XXXI, 2, 79, XXXIV, 1, 78, 107 et 2, 36; Crépin in Bull. herb. Boiss. V, 1599 — Rose multifiore Reynier in Mém. soc. sc. phys. Lausanne I, p. 67-71 (ann. 1783)! ; non Rosa multifiora Thunb. F1. japon. ann. 1784 =R. glauca Pourret Chlor. narb. in Act. Acad. Toulouse? (ann. 1788), et herb., sec. Grenier Revue FI. monts Jura p. 61 (op. posth. ann. 1876!) et Crépin in Bull. Belg. XXXIV, 1,79; non Vill. — R. ferruginea Nill. Prosp. p. 467? (ann. 1779)%; Grenier L. c.; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 119 et Suppl. p-.41, 81; Crépin in Bull. cit. XXVII, 4, 113, XX VIIL, 1, 172 et 229, XXX, 1, 107; Keller in Bot. Centr. blatt 1890, Band XLII, p. 430 et 1891, Band XLVII, p. 292; H. Braun in Beck F7. Nied.-Oesterr. p. 778. Les noms à maintenir pour les Rosa rubrifolia et glauca sont très discutables. Le À. ferruginea de 1779 restera une Rose énigmatique; il ne paraît pas en u Le) L) exister d’éch. authentiques et la description du Prospectus ? ne concorde ni avec celle de 1789 pour le R. rubrifolia, ni avec les spécimens à feuilles parfaite- ment glabres de cette dernière Rose, conservés dans l’herbier de Villars. Si les auteurs ne s’en sont point aperçu plus tôt, cela vient évidemment de ce qu'aucun d’eux n’aura consulté le rarissime Prospectus que Pritzel (Thes.ed. 1 et 2) n'avait trouvé que dans la bibliothèque de Candolle. On s’en est rapporté à Villars qui s’est trompé en 1789 lorsqu'il a dit « R. rubrifolia — R. ferruginea Prosp. 46 ». La conclusion rigoureuse pour les prioritaires intransigeants, consisterait à reprendre le nom de Pourret (A. glauca) qui ne paraît pas douteux (voy. Crépin : in Bull. herb. Boiss. 1. c.); malheureusement ce nom est adopté aujourd’hui pour désigner une autre espèce qu'il faudrait débaptiser ; il en résulterait, dans un groupe générique difficile, une confusion sérieuse. L'article 4 des Lois nous paraît autoriser ici une exception. Juin-juillet. Région montagneuse, depuis 1100 m. s. m. jusque vers la limite de celle alpine inf. (nos ex. jusqu’à près de 1500 m.). En Italie: Mont Galé!!; vallon du Rio Varella!! aux env. de Garessio, 21 juin 1897, À. : vallée de l’Ellero sup. ! !, vers 1270 et 1400 m. ; Alpes de Rezzo (Gennari P{. lig. cent. 1 1. c.); partie sup. de la vallée de Pesio!f, à {1 et 1200 m. ; entrée de la vall. San Giovanni!! près Li- ! « Reynier est le premier qui ait nommé, à la manière de Linné, cette espèce qu'avait déjà distinguée Scheuchzer » Seringe Mus. helv.I, 11. — Pour ne pas adopter ici le nom le plus ancien on peut invoquer, outre les changements regrettables qui résulteraient d’une stricte application des lois de la nomenclature, le fait que le nom de Reynier n'étant pas latin, il semble correct de ne lui attribuer qu’une valeur synonymique (art. 6 des Lois: Les noms botaniques sont en langue latine). > ? La description de Pourret a été reproduite par Timbal-Lagrave: Relig. Pourrelianæ | p. 138 (ann. 1875). 3 CR foliis quinis septenisve, obscuris, utrinque hirsutis » Vill. Prosp. 1. c, ROSACÉES 45 mone, etentre Limone et le mont Buffe! (leg. Ferrari, in herb. Burnat) ; entre Vernante et Pallanfré!!; env. de Valdieri les bains! ! (47 juill. 1895 f1., 31 juill. 1876 fr. ; Bertero, ann. 1826, in herb. ped. mus. Turin !); entre Vinadio les bains et Pianche! !; bords de la Stura près : Pietra Porzio!! ; vallon del Piz près Pietra P.!1. — En France : près de Séranon ! (Roubert leg., in herb. Burnat) ; Cluse de Saint-Aubant!, 30 mai. 1875, vix fl., et 23 jul. 1877 (à côté des Lavandula Spica L., Sedum altissimum Poir., etc.). # Arbrisseau gén. de 1 m. à 1M50, à rameaux et feuillage glauques, souvent lavés de pourpre. Aigutllons plus ou moins arqués, très rarement presque droits, conformes, quoique inégaux, gén. assez courts et peu nombreux. Feutlles des tiges foliifères (partant de la souche), 9 foliolées!, celles des rameaux florifères à 5 ou 7 folioles, elliptiques ou oblongues?; glabres (chez nous), ainsi que le pétiole, et sans glandes sous-foliaires, sauf parfois sur la nervure méd. où elles sont rares ; dentelure simple, ne se prolongeant gén. pas jusque vers la base de la foliole, et laissant parfois son tiers inf. non denté. /nflorescence le plus sou- vent pluriflore#. Pédoncules nus, moins souvent médiocrement hispides-glandu- leux ou aciculés. Sépales étroits, allongés, souvent tous inappendiculés (parfois les ext. à appendices étroits et peu nombreux) redressés après l’anthèse, souvent - caducs avant l’époque de la coloration complète de l’urcéole{, Corolle d’un rose vif; ord. petite et dépassée par les sépales. Styles non soudés en colonne, velus ou hérissés. Urcéoles colorés assez petits, subglobuleux. — A ces caractères, 1l convient peut-être d'ajouter celui signalé par M. Christ (Rosen Schweiz p. 44) « discus schmal ». Quelques observations de M. Crépin confirment en effet (in Bull. Belqg. XXVI, 1, 114) que le À. rubrifolia a le col du réceptacle mince, tandis que dans les À. glauca et montana il est plus ou moins épaissi. Cette espèce, semble-t-il, est l’une des plus isolées et peut-être aussi l’une de celles qui présentent le moins de variations, entre les membres de la sec- tion Canineæ Christ, qui comprend d’ailleurs la grande majorité de nos Roses (18 sur 24). Il faut signaler cependant les nombreux rapports qui existent entre les R. rubrifolia, glauca et montana. Seringe (Musée helv. ann. 1818 et 1823, I, 8-14, tab. T'et IT) qui avait bien étudié ces trois Roses, les réunissait en quatre variétés ; il a été suivi par Gaudin (Æ/. helv. TT, 346) avec quelques modifica- tions. Pour Godet (#{. Jura I, 208) le R. glauca était une var. du À. rubri- folia. M. Christ (Rosen Schw. p. 170, et Genre Rosa, trad. Burnat p. 28) a 1 Ce caractère observé par M. Crépin est assez constant suivant ce spécialiste (voy. in Bull. cit. XXVII, 1,115 et XX VIII, 1, 172) Dans les R. montana, glauca et aussi canina, les feuilles ne sont qu’exceptionnellement 9 foliolées. 2 Nous avons une variation macrophylle (vall. del Piz près Pietra Porzio) avec des folioles ayant jusqu’à 65 mm. de long. et 35-40 mm. de largeur. 3 Proportion entre les inflorescences uniflores et pluriflores, comme 1 est à 3,6 (Crépin in Bull. cit. XXXIV, 2, 36). 4 « Sépales dressés, tombant au commencement de la coloration » Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 66. — « Kelchzipfel mit der Reiïfe der Frucht abfällig » Christ L. c. 46 FLORE DES ALPES MARITIMES étudié sur le vif des intermédiaires nombreux et non hybrides, dit-il, entre les R. rubrifolia et glauca'. La question de savoir si ces manifestations signalées à diverses reprises, appartiennent à des hybrides, à des formes intermédiaires, ou encore à des variétés de l’une de ces dernières espèces, n’est pas encore absolument tranchée. Voy. à ce sujet: Crépin in Bull. Belqg. VIII, p. 237, XXVII, 1, 116 et XXX, 1, 107-108; Keller in Bot. Centr. blatt 1890, Band XLII, p. 131. Dans son récent mémoire sur les Roses hybrides, M. Crépin Bull. cit. XXXIIL, 1, 132) met en doute l’existence du À. rubrifolia X glauca signalée en 1877 par Favrat (voy. Christ in #lora XXXV, p. 431). Chez nous les caractères du R. rubrifolia « bien qu'entre lui et certaines formes du À. glauca, il n’y ait guère, en apparence du moins, que des nuances » (Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 78)?, sont très constants; tout au plus peut-on signaler çà et là l’absence de coloration rougeâtre, la présence de den- ticules, rarement bien accentués, sur quelques folioles. Quant à l’indument de glandes stipitées ou d’acicules, qu’on rencontre assez souvent sur les pédoncules (var. glaucescens Braun in Beck Æ!. Nied.-Oesterr. p. 778 — R. glaucescens Wulfen, ann. 1805 ; Exsicc. : Kerner FI. exsicc. austro-hung. n° 460! — À. ru- brifolia var. hispidula Seringe 1. c.; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 120) il ne semble pas caractériser une variété; très souvent nulle ou bien accentuée sur un même pied, cette hispidité est sans relations avec d’autres caractères. — Koch (Syn. ed. 1 et 2) avait vu une var. «foliis subtus pilosis » du À. rubrifolia. Cette forme manquant à l’herbier de Koch (voy. Crépin Bull. Belg. XXXII, 2, 103) elle restait douteuse, mais récemment on a observé en Suisse (Keller in Bot. Centr. blatt 1890, Band XLII, p. 130 et 1891, Band XLVII, p. 292) des varia- tions à bractées ciliées, pétioles pubescents ainsi que la nervure méd. inf. et parfois les latérales, de la plupart des folioles souvent ciliées vers leur base comme dans le R. glauca f. pilosula Christ, Plus tard a été découverte une var. Gaillardi Crépin in Bull. cit. XXXIV, 1, 108-109) avec des pétioles pu- bescents et glanduleux, des folioles à dents composées-glanduleuses*, à ner- 1 Le R. glauca f. inclinata Christ Rosen Schw. p.172; Crépin in Bull. cit. XXXII, 1,70 (= R. inclinata Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1869; Crépin in Bull. Belg. VIII, 332, ann. 1869) illustre bien un tel rapprochement entre ces deux Roses. Le R. inclinata possède des aiguillons grêles, à base peu dilatée, droits ou arqués (au moins sur les rameaux florifères), des folioles gén. distantes, à dentelure double ou composée, des pédoncules souvent en corymbe, lisses (ainsi que le dos des sépales, dans nos éch. auth.) dépassant notablement la double long. de l’urcéole développé sur lequel ils sont étalés ou subdressés, des pétales réduits, d’un rose carminé, dépassés par les sépales qui sont très peu appendidulés, des urcéoles médiocres ou petits, subglobuleux, des styles médiocre- ment velus, non hérissés. — Cette Rose qui possède plusieurs des traits qui caractérisent le R. rubrifolia est reliée au R. glauca par des formes de passage. 2 Des spécialistes ont souvent confondu ces espèces. Pour n’en citer que deux exemples : Le Z. ilseana Crépin in Bull. Belg. NI, 334, ann. 1869, qui était rangé autrefois par son auteur à côté du R. glauca, et que M. Christ in Flora 1871, p. 295 admettait comme une forme de ce dernier, est considéré aujourd’hui par M. Crépin comme une simple variation du R. rubrifolia (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXIL, 1, 132 et XXXIV, 1, 108). — Le R. diversifolia H. Braun, non Vent. rapporté par son auteur au R. glauca paraît être, suivant M. Crépin (1. c.) une variation du R. rubrifolia. 3 Une variation du R. rubrifolia à folioles en partie doublement dentées, accompagnées ROSACÉES 47 vures méd. et latérales un peu pubescentes et glanduleuses inf. Ces variations d’ailleurs bien rarement observées jusqu'ici, rendent difficile la diagnose déjà malaisée à rédiger des À, glauca et rubrifolia (voy. Crépin 1. c.)!. Ÿ 220. Rosa montana Chaix in Vill. Hist. pl. Dauph.1I, 316 (ann.1786)et IIT,547 (ann. 1789); Fauconnet Herbor. Salève (Genève 1867) p. 163-167; Christ Rosen Schuo. p. 178-181 (excel. f. cuneata, Chavini et longepedunculata); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 121 (excel. var. Chavini) et Suppl. p. 42 (excel. var. Chavini et marsica); Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 71-75, XXX, 1, 133-158, XX XI, 2, 85, XX XIV, 1, 97; Crépin in Lo Jacono F1. sic. I, pars 2, p. 188; non Steven ap. Besser Enum. (ann. 182) — R. Reynieri Hall. fil. in Rœm. Arch. I, fasc. 2 (ann. 1796-98) sec. Seringe Mus. helv.? — R. rubrifolia glandulosa Seringe op. cit. I, 42, tab. 2, fig. III et IV (excl. syn. Bell.) = 2. rubri- folia II montana Gaudin F4. helv. III, 348 (excel. syn. Bell. et var. f), et herb. p. p. = À. glandulosa Koch Syn. ed. 1, 2, et herb. (saltem p. p. max., sec. Crépin in op. cit. XXXII, 2, 103); Ard Æ1. alp. mar. p. 129; Déséglise in herb. Thuret, et auct. mult.; non Bellardi (voy. p. 39, note 1). Fin juin au comm. d'août suivant l’alt. Région montagneuse élevée, probablement pas au-dessous de 900 à 1000 m. s. m., et région alpine jusque vers 18 à 1900 m.: Versant nord du Rocca d’Orset !** des Alpes de Garessio; entre Tende, Carnino et Upegat** (herb. Lisa !, leg. ann. 1843; Rehb. fil. 23 jul. 18431 ; herb. Reuter !); mont Front, près de Poniarocca !! **3; vallée sup. de l’Ellero!t**; vallée de Pesio sup., au vallon del Creust!** ; env. de Tendet!#(herb. DC.!, leg. A. P. DC. ann. 1809); bassin de la Nervia**: versant mérid. du massif du d’un et parfois deux denticules glanduleux, avait déjà été signalée par M. H. Braun en 1888 (voy. Crépin Bull. cit. XXVIIT, 1, 173). 1 M. Gaillard (in Bull. herb. Boissier, juin 1898, p. 410) appuyé par MM. Christ et Schmidely, a récemment émis l’avis que le R. rubrifolia var. Gaillardi Crépin était un produit du croisement du R. rubrifolia avec le R. fomentosa ou avec le R. omissa (note ajoutée pendant l’impression). 1 M. Crépin (in Ann. Conserv. et jard. bot. Genève 1897, p. 21) met en doute l’identi- fication faite par Seringe. 2 Nous avons parlé des récoltes de cette localité dans Suppl. Roses alp. mar. p. 82 (1882-83). M. Crépin les a annotées en 1891 dans notre herbier : « Cette forme n’a pas l'air d’être un vrai R. montana. Peut-être est-elle une var. du À. glauca, peut-être aussi du groupe À. Chavini ; il faudrait l’observer en fruits». Aux détails déjà donnés (L. c.) sur cette Rose du Frontè nous ajouterons que des feuilles 9 foliolées se rencontrent ici, çà et là, tant sur les pousses de l’année que sur les rameaux de l’inflorescence. — Les versants orientaux du massif du Frontè sont riches en Roses et devraient être l’objet d’une exploration spéciale. 48 FLORE DES ALPES MARITIMES mont Toraggio!! et au Rio Incisa! (herb. Bicknell), près de Margheria Suan du mont Arpetta (Bicknell F/. Bordigh. p. 96); vallée de Cairos * (misit Barla, in herb. Burnat); environs de Saint-Martin Vésubie, aux vallons de Libaré!* (herb. Thuret, leg. 8 jul. 1865, fl. fr.), et du Boréon!!'# vers 1500 m. s. m.!; entre Isola et le col de la Vallette!!* env. de Beuil!!*, sur le chemin du mont Mounier; bassin sup. du Var* : Amen! près de Guillaumes (herb. Thuret, leg. 10 jul. 1864, fr.), entre Châteauneuf-d'Entraunes et Las Tourrès!!, et près d’Esteng!!; bassin sup. de la Tinée* : entre Saint-Etienne de T. et Rabuons!!, entre Bouziéyas et le Pra!!; bassin sup. de la Stura ** : Testa del Pinett!!, au sud d’Aisone, puis entre Vinadio les Bains et Pianche!! Arbrisseau gén. de 1 m. à 1n50, à rameaux et feuillage souvent glauques et teintés de pourpre. Aigutllons gén. un peu arqués, assez rarement presque droits, exceptionnellement très droits ou presque crochus (sur certains ramuscules robustes ou vers la base des tiges), brusquement dilatés vers leur base, gén. plus longs et plus nombreux que dans le n° 719, conformes quoique inégaux, assez rarement subsétacés, droits ou courbés, vers l’extrémité des rameaux flo- rifères. Stipules sup. et bractées ord. plus courtes et moins dilatées que dans le Rosa glauca, les bractées dépassant peu ou pas la base des urcéoles. Folioles (5 et gén. 7) à paires souvent assez écartées les unes des autres, elliptiques ou arrondies, à sommet souvent arrondi et même tronqué, à base souvent un peu cunéiforme, glabres, ainsi que le pétiole?, non glanduleuses sur le parenchyme, mais parfois sur la nervure méd. inf., rarement çà et là sur quelques-unes des latérales, surtout au bas de l’inflorescence ; dentelure plus ou moins composée- glanduleuse, à dents gén. larges, peu profondes et étalées. /nflorescence fré- quemment uniflore*. Pédoncules munis (chez nous) de nombreuses glandes stipitées ou de soies spinescentes-glanduleuses, gén. un peu plus courts que l’urcéole développé plus ou moins densément hispide, rarement lisse. Sépales ext. à appendices ord. petits et peu nombreux, se redressant après la floraison et persistant jusque vers l’époque de la coloration de l’urcéole. Corolle d’un rose carné, parfois très pâle, ou blanche (?), et très rarement d’un rose vif. Styles non soudés en colonne hors du disque, et tomenteux. Urcéoles ord. gros et plus ou moins subelliptiques, souvent fortement contractés en un col au sommet, rarement sphériques. 1 De cette localité nous possédons aussi, avec des éch. du À. montana, ceux d’une Rose que M. Christ a envisagée comme étant son R. canina hispidissima (voy. Roses alp. mar. p. 112 et Suppl. p. 39). Nous n’y savons voir en définitive qu’un À. montana à aiguillons très arqués et à inflorescence très peu glanduleuse. Les R. montana et canina, nombreux dans cette localité, devraient y être étudiés de près. 2 On trouve parfois quelques traces de villosité à la base des pétiolules, et aussi sur le péliole. 3 Sur 1000 inflorescences M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 1, 100) a trouvé pour le R. rubrifolia : 213 inflor. uniflores et 787 pluriflores. — R.montana : 816 unif. et 124 plurifi. — R. Chavini : 694 unifl. et 306 plurifl. — R. glauca: 653 unifl. et 347 plurifl. ROSACÉES 49 Notre description, avec toutes les réserves que nous avons dù employer, lais- sera bien des lecteurs embarrassés entre les Rosa montana, Chavini et glauca. En effet ces trois Roses, très distinctes dans leurs manifestations les mieux ca- ractérisées et aussi les plus fréquentes, offrent tant de variations qu’elles dé- routent parfois le rhodologue le plus expérimenté, même lorsqu'il les observe dans leur lieu d’origine. Il faut ici, ainsi que cela arrive très souvent dans ce genre difficile, s’attacher à un ensemble de caractères, tout en tenant compte de leur importance relative. Les exemples que nous fournissent les notes de M. Crépin (in Bull. Belg. XXNIIL, 1, 199, XXX, 1, 117, 142 et 143, XXXIV, 1, 97-107, etc.) montrent bien ces difficultés. M. Keller (in Bot. Centralblatt 1891, XLVII Band, p. 323-327) parle longuement d’un À. pseudomontana qui, suivant lui, est une forme reliant les À. montana et glauca, différente des hybrides sup- posés de ces deux Roses, et différente aussi du À. Chavini (voy. à ce sujet: Crépin in Bull. cit. XXX, 1, 145). — Certaines variations du À. montana n’ont pas encore été observées dans nos régions. Ainsi l’arbrisseau peut être nain et microphylle (var. gracilens Crépin, et f. sanguisorbella Christ); les soies glan- duleuses descendent parfois sur les axes sup.; les folioles (parfois au nombre de 9 sur les feuilles caulinaires), peuvent se montrer avec une dentelure presque simple, et très rarement simple sur les feuilles supérieures ; les nervures secon- _daires inf. portent parfois des glandes assez nombreuses, et même, mais très rarement, les deux faces foliaires sont parsemées de glandes (voy. Crépin in Bull. cit. XXI, 1,73, XXVIII, 1, 162, 194-195, et XXXI, 2, 85); les pédicelles (et urcéoles) peuvent être lisses, bien plus courts que l’urcéole ou (rarement) dé- passer nettement leur longueur. — On n’a pas encore rencontré, au moins en Europe, des variations à folioles pubescentes du À. montana. Il reste en définitive peu de données pour établir une diagnose qui permette de distinguer nettement nos n°s 720, 721 et 722; dans des cas qui ne sont pas très rares, le rhodologue le plus sagace restera perplexe devant certaines varia- tions des À. montana, Chavini et glauca. Ce ne sont point là des espèces! Nous en dirons d’ailleurs autant des n0s 723 à 727 (incl.) qui sont reliés entre eux par de nombreuses transitions. Or « deux espèces, pour être envisagées comme distinctes, doivent être nettement caractérisées et n’être pas reliées par des formes intermédiaires non hybrides », et logiquement, «il n’y a pas lieu de procéder à la spécification avec des principes généraux différents dans les diffé- rents groupes de végétaux » (voy. Briquet £tudes Cytises Alp. mar. p. 50-57). — Les variétés même des Roses que nous venons de mentionner n’ont pu Jus- qu'ici être l’objet d’un groupement rationnel de la part des monographes qui les ont envisagées dans l’ensemble de leur aire; nous en sommes encore réduits à des groupements entièrement artificiels des diverses formes. YTT 724. Rosa Chavini! Rapin in Reuter Cat. Genève éd. ?, p- 69 (ann. 1861); Rapin Guide bol. Vaud éd, ?, p. 195 (ann. 1862); Crépin 1 Dédié à l'abbé Chavin, durant trente ans curé à Compesières (cant. de Genève), mort en 1868, àgé de 69 ans. Homme excellent, amateur zélé de botanique, qui a rendu des services signalés aux botanistes suisses Gaudin, Lagger, Reuter, Rapin, etc., avec lesquels il était très lié. FLORE DES ALPES MARITIMES III ' 4 50 FLORE DES ALPES MARITIMES in Bull. Belg. XXI, 1, 74, XXX, 1, 124, 438 et 146, XXXI, 2, 85 et 90, XXXII, 4, 69 et 96, XXXIIT, 1, 439, XXXIV, 1, 400 et 2, 36; Ponsret Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 2, p. 12 et fasc. 4, p. 18-20 = R. montana x canina Reuter I. c. = R. montana f. cuneata!, Chavini!, longe- pedunculata!, et latibractea ? Christ Rosen Schw. p. 179-180 = R. mon- tana var. B Chavini Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 122 = R. glauca var. 7 mulata Burn. et Gr. op. cit. p. 117 = R. montana var.7 marsica Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 39-41. Var. « Chavini = Rosa Chavini Rapin 1. c. (sensu stricto) = R. mon- tana var. B Chavini Burn. et Gr. 1. c. Tende!* (herb. ped. mus. Turin, sans date ni nom de collecteur) ; Séranon!1!*1, Alpes marit. occid., vers 1100 m. s. m., 18 juill. 1877 (urcéoles avancés, non ou à peine colorés) : Alpes de Saint-Etienne !* (entre Saint-Etienne de Tinée et Saint-Dalmas ?) leg. Favrat aug. 1887 (herb. Burnat); entre Sestrières inf. et Saint-Dalmas-le-Selvage ! ! * 31 juill. 1887 (urcéoles bien développés), vers 16-1700 m. Var. 6 mutata ? — R. glauca var. y mutata Burn. et Gr.l. c. = R. montana var. y Mmarsica Burn. et Gr. L. c. Vallée de Pesio !!**, près les Gias Serpentera, env. 1000 m. s. m., fréquent, 15 et 19 août 1882 (urcéoles en partie colorés) ; près Maria- Maddalena ! !'#, vallée de Casterino près Tende, 1600 m. s. m., 21 juill. 1888 (f1.); env. de Pallanfré! 1**, vallée Grande près Vernante, vers 13500 m., 11 juill. 1876, 31 juill. et 2 août 1882, 25 juill. 1892 (urcéoles avancés); Adrech!1* entre las Tourrès et Châteauneuf d’Entraunes, vers 1550 m., 25 juill. 1885 (en fruits); entre Bouzièyas et le Pral!*, bassin sup. de la Tinée (18-1900 m.), 8 août 1887 (en fruits) ; près d’Esteng!!*, extrém. sup. du bassin du Var, 1500-1600 m., 28 juill. 1877 (f.). Le groupe que nous admettons ici, si on l’étudie dans son ensemble et en sortant des limites de notre dition, se compose d’éléments très variés qui ont été 1 Sur une colline voisine du Logis du Pin (env. de Séranon*) nous avons récolté le 13 juin 1897, des éch. d’une Rose sans fleurs, avec des urcéoles de l'année précédente ; elle nous laisse dans le doute entre les R. montana et Chavini. ? Nous avons repris pour cette var. le nom de mutata par lequel nous l’avions désignée en 1879, parce que l'identification de notre Rose des Alpes marit. avec celle des Abruzzes (mont Velino) qui est le R. marsica Godet, parait contestable. Voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. et Suppl. 1. c.; Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 72-73 et XXX, 1, 146-147. ROSAGÉES 51 répartis par quelques auteurs entre un certain nombre de micromorphes donnés comme des espèces, et rapportés par d’autres alternativement aux Æ. montana et glauca, parfois au À. canina. En effet, les membres de ce groupe sont reliés à la fois, à des degrés divers, aux deux premiers de ces groupes ; ils tiennent sou- vent au troisième, surtout par leurs sépales parfois réfléchis et caducs. Plusieurs R. Chavini ont vraisemblablement une origine hybride (montana X glauca, ou montana X canina), alors que d’autres paraissent être de véritables formes intermédiaires qu’on rencontre çà et là (quoique rarement) en des districts dont le À. montana est absent. M. Crépin a récemment consacré diverses études au À. Chavini; nous croyons avoir aujourd’hui compris comme lui ce groupe qu’il envisage comme une espèce d'ordre secondaire. I est fort malaisé d’en rédiger une diagnose un peu précise; la difficulté est augmentée par le fait que les groupes entre lesquels il paraît avoir sa place varient dans de larges limites. On peut dire cependant, non sans réserves, que le À. Chavint diffère le plus souvent du À. montana par ses aiguillons plus arqués, parfois même crochus, moins brusquement dilatés vers leur base, des folioles plus gén. ellip- tiques, à dentelure moins large, plus aiguë et porrigée, des sépales moins nette- ment dressés, étalés ou encore rabattus, les ext. à appendices parfois plus déve- loppés, des pédoncules moins hispides-glanduleux, et des styles moins tomenteux. Le R. Chavini s'éloigne en général du À. glauca par ses aiguillons moins crochus, souvent faiblement arqués, ou même presque droits, plus brusquement dilatés vers leur base, ses folioles parfois plus arrondies, ses sépales moins nettement redressés et plus caducs, ses pédoncules gén. moins courts, très ra- rement lisses, et ses styles moins tomenteux. — L’inflorescence du À. montana est gén. uniflore, celle des À. Chavint et glauca souvent pluriflore!. Nous ne pouvons séparer du À. Chavini certaines formes à sépales nettement réfléchis, d’autres à sépales franchement étalés ou çà et là même absolument redressés. M. Crépin qui attache une grande importance au caractère tiré de la direction des sépales, semble admettre avec quelque difficulté la réunion en un groupe (de premier ou second ordre) de formes empruntant tantôt l’un, tantôt l’autre de ces caractères (Bull. Belg. XXI, 1, 74, et XXX, 1, 131 et 138). Cet auteur a bien montré (Bull. cit. XXIV, 2, 129) l'importance qu'on peut attacher à la présence de sépales persistants devenant accrescents à la base, et ne se sépa- rant pas de l’urcéole par désarticulation (tels par ex. ceux des À. alpina, pim- pinellifolia et pomifera). Un tel caractère, concordant souvent avec d’autres, pourra être utilisé pour définir des sections. Mais entre les sépales demi-persis- tants, redressés, se séparant après dessication, par suite d’une fissure vers leur insertion, et les sépales réfléchis les plus caducs, on peut observer tant de transitions dans des Roses très voisines ou similaires, que ce caractère ne nous apparaît pas comme plus important que bien d’autres, tous de valeur secon- daire, et dont l’ensemble seul doit être pris en considération. Au surplus divers spécialistes ont, comme nous, rencontré çà et là bien des exemples de redresse- ment avec demi-persistance des sépales dans des types qui les ont normalement 1 M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 1, 100) a trouvé sur mille inflorescences : R. mon- tana : 876 inf. uniflores et 124 pluriflores. R. Chavini : 694 inf. unifl. et 306 piurifl. R. glauca : 653 inf. unifl. et 347 plurifl. 52 FLORE DES ALPES MARITIMES réfléchis et caducs (voy. Godet Æ7. Jura Suppl. p. 62; Grenier F1. jurass. p. 250; Crépin in Bull. Belg. XXXII, 1, 97 et ailleurs). Voy. aussi les cas mentionnés dans le présent volume pour les À. arvensis, Pouzinti et agrestis à sépales étalés et parfois étalés-dressés sur l’urcéole avancé. Notre var. 4 diffère du À. montana typique, soit le plus répandu, par ses aiguillons les plus robustes moins brusquement dilatés vers leur base, ses folioles assez rapprochées, moins gén. obtuses, à dents plus étroites, plus aiguës et porrigées, peu composées, surtout dans les feuilles sup, gén. églan- duleuses sur leurs nervures latérales inf., ses pédoncules à glandes stipitées moins nombreuses, ses sépales restant réfléchis après la floraison et jusque vers l’époque de la coloration de l’urcéole qui est nu ou peu hispide. — Elle diffère du À. glauca bien typique par ses aiguillons les plus robustes moins crochus, souvent arqués ou presque droits, les plus faibles plus grêles, ses folioles parfois arrondies et obtuses (gén. elliptiques-arrondies et aiguës), ses pédoncules à glandes stipitées plus nombreuses, parfois moins courts, et ses sépales restant réfléchis, à appendices souvent moins développés. — Le feuillage de la var. « est peu glauque ou vert, rougeâtre ou non, les styles gén. peu hérissés. Sur 9 inflorescences, 2 uniflores, 5 bifl. et 2 trifl. (chez nous). Cette description est celle de nos éch. des Alpes marit. Quelques-uns de nos spécimens du À. Chavint des env. de Genève peuvent s’y adapter, ainsi que d’autres de la Suisse (cantons de Vaud et de Fribourg). Rapin et Reuter ont décrit le R. Chavini comme possédant : des folioles pointues ou obtuses, ovales- elliptiques, ord. médiocres, presque simplement dentées, des sépales réfléchis et caducs à la maturité des fruits, pennatipartites (peu pennatipartites dans le R. montana, selon Rapin), etc. Notre var. 8 mulata diffère du R. montana le plus répandu, par ses folioles gén. plus grandes, elliptiques, rarement obtuses, très gén. munies de quelques glandes sur leurs nervures latérales inf., et cela parfois jusque sur les feuilles du sommet des ramuscules, à dentelure ord. très composée, plus aiguë et plus porrigée; ses pédoncules à glandes stipitées moins nombreuses, parfois presque lisses; ses sépales restant étalés ou se redressant moins nettement après la flo- raison; parfois cependant, les sépales sont nettement dressés sur l’urcéole avancé. — La var. B diffère du À. glauca le plus typique, par ses aiguillons faiblement arqués, brusquement dilatés vers leur base, ressemblant à ceux du R. montana; ses folioles plus ou nettement distantes, moins rarement obtuses- arrondies à l’extrémité, presque toujours munies de quelques glandes sous- foliaires en dehors de la nervure médiane; ses pédoncules hispides, parfois moins courts; ses sépales ord. moins nettement dressés. — Le feuillage est souvent très glauque, dans B, sur les deux faces des feuilles, peu ou pas rou- geâtre ; les fleurs sont d’un rose assez vif (nos éch. de deux localités, les autres sans fleurs); les styles hérissés-tomenteux. Sur 38 inflorescences : 16 uniflores, 9 à 2 fleurs, 7 à 3 f1., 4 à 6 fl. et 1 à 7 fl.; on voit que nos éch. de la var. 8 des Alpes mar. se montrent bien plus pluriflores que cela n’est le cas dans le R: montana, il semble même qu’ils le sont davantage que dans les À. glauca et À. Chavint examinés dans l’ensemble de leur aire. Les deux variétés que nous avons admises dans nos régions pour le À. Cha- vint, sont très faciles à distinguer; celle 8 qui possède une vaste aire chez nous, ROSACÉES 53 a offert jusqu'ici peu de variations. La question de savoir jusqu’à quel point ces deux variétés pourront être maintenues dans le groupe Chavini lorsqu'on cherchera à opérer une classification rationnelle de tous ses membres, dans l’ensemble de l’aire, cette question reste douteuse pour nous après l’examen des matériaux de nos collections!. _ Entre San Michele de Mondovi et la Bicocca!!** (alt. 450 à 600 m.) nous avons observé en deux stations (en fleur le 25 mai 1893) une Rose qui nous a fort embarrassé. Elle a les plus grands rapports avec un À. montana, surtout par son armature, la forme de ses folioles glauques, souvent lavées de rouge, l’hispidité de ses pédoncules, etc. Mais ces stations sont fort éloignées de celles montagneuses du À. montana. De plus, les styles sont peu velus, parfois presque glabrescents (par suite les sépales ne sauraient être dressés sur l’ur- céole développé) et la corolle est d’un rose très vif. Les folioles montrent çà et là quelques glandes sur les nervures latérales infér., et parfois sur quelques nervilles. Ces folioles sont glabres, mais les pétioles sont tantôt pubescents (surtout sur les deux tiers inf. de leur long.), tantôt glabrescents et parfois même glabres (sans poils simples, mais ils sont plus ou moins glanduleux), alors que dans tous nos éch. des À. montana et Chavini des Alpes mar. les pétioles se montrent glabres, très rarement glabrescents. La dentelure de notre Rose de San Michele est gén. plus étroite, plus aiguë et porrigée que celle du À. mon- tana ; les appendices des sépales sont aussi plus développés. Les urcéoles sont nus ou peu hispides à leur base seulement. — En résumé, c’est avec le R. Cha- vint var. « que cette Rose des env. de Mondovi a le plus de rapports, mais il faudrait l’examiner de nouveau sur le vif avec ses urcéoles développés. Nous avons vu deux séries d’éch. du À. Chavini, récoltés par M. H. Coste (Herb. Ros. nos 244! et 245!) aux environs de Barcelonnette, non loin des limites occid.-sept. de notre Flore. Ces divers spécimens n’appartiennent pas à notre var. G, ils se rapprochent beaucoup de celle x, sans cependant repré- senter absolument les mêmes formes que celles de nos Alpes. 3N 227. Rosa glauca Vill. (sec. spec. auth. in herb. DC. et alio- rum) ap. Loisel. in Desv. Journ. Bot. II, 336 (ann. 1809) et Notice sur pl. Flore France p. 80 (ann.1810); Grenier Revue Fl.monts Jura p.68 (ann. 1876! opus posth.); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 114 et Suppl. p. 39; Crépin in Bull. Belg. XX VII,1, 51-59, 169 et 199, XXX,1,132-157, XXXI, 2,84, XXXII,1,54,73-79, XXXIV,1,97-107; non Pourr.(ann.1788), nec Desf. 1 De plusieurs localités suisses nous avons vu des formes qu’on pourra rapporter à notre var, æ, mais d’autres variations sortiraient des limites que nous lui avons assignées. — M. Crépin a avancé, avec raison nous semble-t-il, qu’on pouvait rapprocher le R. mon- tana f. grandifrons Christ, du Jura neuchâtelois, de notre var. mutata (voy. Crépin in Bull. Belg. XXX, 1, 142). Avec cette dernière, on pourrait presque identifier certains éch. du Tyrol (mont Baldo!, Gelmi leg.). M. Crépin (in Bull. cit. XXX, 1, 147) qui a aussi reçu des envois de M. Gelmi, a rapproché de notre var. mutata certaines provenances des en- virons de Trente. Un spécimen insuffisant de l’Herb. Ros. Pons et Coste sub : R. glauca var, recurvata (Annot. Herb. Ros. fasc. 3, 1896, p. 23) des Pyrénées orient., est probable- ment très voisin aussi de la var, multata. 54 FLORE DES ALPES MARITIMES (ann. 1804), nec Dierbach F7. Heidelb. (ann. 1819), nec Schott in Besser Enum. (ann. 1822) = R. canina var. glauca Desv. Journ. bot. sér. 2, II, 116 (ann. 1813) = R. canina var. fruct. subrotundis Schleicher herb.! p. p.. sec. Crépin in Ann. Cons. bot. Genève 1897, p.35 et39=— R. rubri- | folia pinnatifida Seringe Mus. helv. ann. 1818 et 1825, p. 11, tab. ?, fig. Il! = R. rubrifolia var. e pinnatifida Seringe in DC. Prod. IT, 610!, et herb. _ DG.! = R. canina var. S glaucescens Seringe in DC. Prod. II, 613 (ann. 4825), et herb. DC. !? (non À. glaucescens Desv. in Mérat Nouv. F1. Paris p. 19%, ann. 1812, nec Wulfen ann. 1805) — R. rubrifolia II montana var. B pinnatifida Gaudin (?) F1. hetv. III, 849 (ann. 1828) — R. vosagiaca { Desportes Roset. Gall. p. 88 (ann. 1828) ; Déségl. in Journ. of Bot. march 1874= R. glandulosa var. 8 pinnatifida Gaudin (?) Syn. F1. helv. p. 408 (ann. 1836) = R. ‘rubrifolia var. B Reuteri Godet F1. Jura I, 208 et 218 (ann. 18521) = 2. monticola var. a Reuteri Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p. 194 (ann. 1862) — R. sphærica (p. p.) et Kosinsciana Ard. F1. alp. mar. p. 127! (non R. sphærica Grenier ap. Schultz; non 2. Kosin- sciana Besser) = R. canina var. Reuteri Baker Monog. brit. Roses in Journ. Linn. Soc. p. 233 (ann. 1869) — R. Reuteri Godet F1. Jura I, p. 208 (ann. 1852!); Gren. F1. jurass. p. 238 (ann. 1865); Godet F7. Jura Suppl. p.74 (ann. 1869); Christ Rosen Schro. p. 165-169; Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. III, 213 (ann. 1874!) — R. canina groupe Coronatæ A Glabræ Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 51-56. Nous avons dit p. 44 que le R. ferruginea Vill. (ann. 1779) était une Rose énigmatique. Or, d’après les spécimens les plus authentiques (non d’après les descriptions de Villars et de Pourret qui sont tout à fait insuffisantes) il paraît bien établi que: À. rubrifolia Vill. (1789) — À. glauca Pourret (1788); de plus que: AR. glauca Vill. (1809), non Pourret — À. vosagiaca Desportes (1828) — À. Reuteri Godet (4852). — D’après les lois d’antériorité le R. ru- 1 Les synonymes: R. rubrifolia germ. ovatis Schleicher et R. montana germ. glabris Schleicher, donnés ici par Seringe avec le signe ! ne sont pas confirmés par l’herbier de Schleicher, qui ne contient actuellement pas de Rose sous la première de ces désigna- tions et qui renferme sous la seconde un R. Chavini (conf. Crépin in Ann. Cons. bol. Genève 1897, p. 36). Mais les botanistes suisses : Rapin (Bull. soc. Hallér. Genève n° 4, ann. 1854-56, p. 180) ainsi que Reuter et Godet, ont admis l'identité du R. rubrifolia pinnatifida de Seringe avec le R. glauca Vill. (Reuteri Godet). 2 Deux spécimens du R. glauca Nill. (misit Mougeot ann. 1814) provenant des Vosges. 3 Gaudin a rapporté ici comme synonyme le R. rubrifolia pinnatifida Seringe, mais son herbier renferme sous ces noms deux spécimens de À. montana et un éch. envoyé par Schleicher comme étant son R. montana germ. globosis; ce dernier éch. appartient au R. Chavini Rapin (conf. Crépin in Ann. Cons. bot. Genève 1897, p. 47). 4 Noy. sur le R. vosagiaca (sic) Godron in Bull. Belg. XN, 485. 5 Reuter (ann. 1852, in Godet F1. Jura 1, 218) et Rapin (ann. 1854-56, in Bull. soc. Hallér. Genève p. 180) identifiaient déjà le R. Reuteri Godet avec le R. glauca Vill. ROSACÉES 55 brifolia Vill. devrait donc être nommé À. glauca Pourret, non Vill., et la Rose désignée depuis une vingtaine d’années sous le nom de À. glauca devrait porter le nom de À. vosagiaca Desportes, car les noms de variétés (var. pinnatifida ou var. glaucescens) sous lesquels on a désigné autrefois le R. glauca Vill. (avant Desportes), ne peuvent être adoptés puisqu'ils ont déjà été utilisés pour désigner des espèces dans d’autres groupes du genre. — C’est à Grenier sur- tout (ann. 1876, in Déségl. Cat. p. 133) que sont dues les regrettables confu- sions de nomenclature que nous venons de rappeler. Si ce botaniste eût lu la phrase diagnostique du À. ferruginea dans le Prospectus de Villars, nul doute qu’il n’eût pas proposé des changements qui mettent les rhodologues dans l’al- ternative, ou d’enfreindre les Lois, ou de produire une confusion déplorable dans un genre déjà fort critique. Le cas de Grenier montre combien de scru- pules doivent apporter dans leurs recherches les auteurs qui opèrent des chan- gements de noms en vertu de la loi d’antériorité, Bien que prioritaire con- vaincu, nous n’avons osé dans le cas présent appliquer ici l’art. 15 des Lois de 1867, ni l’art. 6, non moins formel, des Règles du Jardin de Berlin (ann. 1897). En vertu des art. 3 et 4 des Lois, nous admettons ici l’une des exceptions autorisées dans des cas fort rares. Les formes bien caractérisées du À. glauca paraissent être très rares dans notre dition. Une revision faite avec soin, de nos matériaux des Alpes marit. nous a amené à changer d'avis sur un bon nombre de provenances que nous avions indiquées autrefois (Roses alp. mar. et Suppl.). Formes typiques : Près des sources du Pesio!!**, vers 14 à 1500 m. s. m. (20 juill. 1880, fr.) ; bois près de la Madonna delle Finestre!*#, env. 1900 m. (herb. Thuret, sub: R. Kosinsciana Déségl. !, leg. 2 aug. 1865, fr.) ; env. de Vens!1*, vallée sup. de la Tinée, env. 1600 m. (Ler août 1877, fr.). Variations appartenant au R. glauca v. subcanina (R. Reuteri f. sub- canina Christ Rosen Schw. p.169): Près de Peira Cava!!* vers 1500 m., sur le chemin de Lucéram (8 août 1888, fr.) ; haies aux env. de Saint- Martin-Vésubie! * vers 1000 m. (herb. Thuret, sub : R. sphærica Gren., Déségl. !, leg. 11 jul. 1865, fr.); vallon de Soleilhas!1* près Saint- Auban, entre 11 et 1200 m. (23 juiil. 1877, fr.) ; près Saint-Dalmas-le- Selvage!!* vers 1500 m. (31 juillet 1877, fr.). Formes douteuses entre les R. glauca var.subcanina et le R. canina : Près d’Erlil !**, env. 400 m., entre Albenga et Garessio (26 juin 1891, fr.) ; Madonna di Fontan!!#, 870 m. près la Briga; env. de Tende!!# vers 800 m., 4 juill. 1879, f. et fr.); env. de Saint-Martin Vésubie ! ! * et (29 juin et 28 juill. 1875); vallon du Rio del Vallone ! ! vers 1600 m., près de Berzesio (26 juill. 1895, fl.) et entre Berzesio et Pontebernardo!! vers 1450 m., dans le bassin de la Stura **. . Nous avons rapporté à de simples variations du R. canina des spéci- 56 FLORE DES ALPES MARITIMES | mens de: env. de Saint-Dalmas-de-Tende ! ! #; minière de Giriegia!#, vallon du Boréon près de Saint-Martin-Vésubie (herb. Thuret, sub : Rosa sphærica Gren., Déségl. !, leg. 12 jul. 1865, f1. fr.); env. d’Aiglunt!*. — Ces trois dernières provenances avaient été autrefois attribuées par nous (Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 15 et Suppl. p. 39) à des À. glauca var. subcanina. — Quant aux indications données ci-dessus, nous nous trouvons d'accord avec M. Crépin qui a bien voulu revoir presque tous nos matériaux concernant les R. montana, Chavini et glauca. Arbrisseau de 1 à 2 m. haut. et plus. Aiguillons plus ou moins fortement crochus, parfois arqués, insensiblement dilatés vers leur base (pareils à ceux du À. canina, mais gén. plus grêles), conformes quoique inégaux ; pas d’aiguil- lons sétacés vers le sommet des rameaux (chez nous). Stipules sup. et bractées très développées, ces dernières dépassant les pédoncules. Feuilles à 5, gén. 7, bien rarement 9 folioles, à paires assez rapprochées, médiocres ou grandes, elliptiques ou elliptiques-oblongues, atténuées-aiguës au sommet, parfois plus ou moins obtuses (surtout les latérales), presque toujours sans glandes sous- foliaires sur les nervures latérales qui sont parfois munies de quelques glandes qu'on ne retrouve pas (chez nous) sur les nervilles ou sur le parenchyme; folioles glabres sur les deux faces, parfois légèrement velues sur la côte mé- diane inf., souvent glauques et lavées de rouge; dentelure le plus souvent simple, mais aussi irrégulière, double ou composée, se prolongeant assez bas vers la base des folioles. /nflorescence souvent pluriflore (voir notre note 1, p- 51). Pédoncules courts, plus courts que l’urcéole ou dépassant peu sa lon- gueur; chez nous tantôt nus, tantôt munis de glandes stipitées ord. peu nom- breuses. Sépales ext. à appendices gén. assez nombreux, semblables à ceux du R. canina, demi-persistants, dressés, souvent étalés sur l’urcéole coloré. Co- rolle d’un rose vif, parfois d’un rose pâle (ou blanche?). Styles jamais soudés en colonne, mais formant un capitule arrondi et tomenteux ou velu-laineux. Urcéoles gros ou médiocres, elliptiques ou globuleux, parfois pyriformes. Les formes les plus caractérisées du À. glauca diffèrent du R. canina par un port souvent (pas toujours!) plus trapu, des mérithalles plus courts, des folioles assez fréquemment plus grandes, plus ou moins glauques et rougeûtres, des pédoncules plus courts, entourés de larges bractées qui les dépassent en long., des corolles d’un rose plus prononcé, des urcéoles souvent plus déve- loppés, plus précoces que ceux du À. canina! à sépales non réfléchis à l’époque de la coloration, et par le capitule gros, arrondi et tomenteux-blanchâtre de ses styles. — Jusqu'ici nous n’avons rencontré les formes typiques du À. glauca que dans la région alpine ou celle montagneuse élevée, éloignée de celle littorale comme des plaines du nord de notre circonscription. — Les différences que nous venons d'indiquer entre les R. canina et glauca sont celles que M. Christ attribue aux espèces qu’il envisage comme des remplaçantes montagnardes, 1 Fait observé depuis longtemps par Fries (Novit. ed. 2, ann. 1828, p. 148) ainsi que par les rhodologues suisses, Godet (FL. Jura I, 218) et Reuter (Cat. Geneve éd. 2, p. 68). ROSACÉES 57 dérivées des À. canina, dumelorum et agrestis, savoir les : À. glauca, corii- folia et elliptica (graveolens). Voy. Christ Genre Rosa, trad, Burnat p. 17-22. M. Crépin a mis en doute (Bull. Belq. XXVIII, 1889, 1, 51-59) les idées émises à ce sujet par M. Christ, mais il semble les avoir acceptées plus tard (Bull. cit. XXX, 1, 169) puisqu'il nous dit du À. omissa : «Il revêt les caractères des formes montagnardes, à l'instar des À. corrifolia et glauca : port plus trapu, corolle plus vivement colorée, pédicelles ord. plus courts, sépales plus longtemps persistants ». Pour nous, les faits signalés par M. Christ, d’une manière un peu trop absolue, se vérifient pleinement dans leur généralité, surtout si l’on en- visage les formes typiques des Roses montagnardes, sans tenir compte des nombreuses formes de passage qui les relient aux types dont elles dépendent. Le rang taxinomique du À. glauca dans la série des Roses européennes reste à établir, mais il sera impossible de lui attribuer une valeur spécifique. — Des formes nombreuses qui le rapprochent du R. canina, paraissent être plus répandues encore chez nous que dans l’Europe centrale. La parenté entre les À. glauca et canina nous semble être plus étroite dans nos régions, que celle existant entre les À. dumetorum et canina. M. Christ a signalé (Rosen Schw. p- 169, ann. 1873), sous le nom de À. glaucu var. subcanina des formes inter- médiaires qui sont plus nombreuses encore qu'il ne le supposait, entre les R. glauca et canina (voy. à ce sujet : Gelmi in Deutsche Bot. Monatschr. VII Jahrg. 1890, p. 119; Keller in Bot. Centralblatt ann. 1891, Band XLVII, p. 29%; Crépin in Bull, cit. XXX, 1, 153-157, ann. 1891 ; Gaillard in Bull. herb. Boiss. VI, 414, ann. 1898); tantôt à sépales rabattus, tantôt à sépales étalés sur l’urcéole avancé en maturation, ces variations sont souvent inextricables pour les spécialistes. — Nous parlerons plus loin des rapports, assez intimes aussi, que le À. coriifolia montre avec le À. glauca. Les relations de ce dernier avec le À. montana et celles moins étroites avec le À. rubrifolia ont déjà été men- tionnées aux p. 46 et 49. — Signalons encore d’autres relations du À. glauca: celles-ci avec la sous-section des Rubigineæ Christ par le À. caryophyllacea Christ (an Besser?) et dont l’examen nous mènerait trop loin?. 1 Au sujet du caractère principal qui distingue les formes montagnardes, savoir le re- dressement des sépales, M. Pons a confirmé (Annot. Herb. Ros. fase. 2, p. 14) les idées émises autrefois à ce sujet par M. Christ: « Les variations du R. canina de la plaine ont les sépales franchement réfléchis; ces mêmes variations, entre 700 et 1000 mètres, ont déjà les sépales un peu étalés. En général, les espèces de la plaine ont les sépales réfléchis; les espèces de montagne, les sépales redressés » Pons 1. c. et Annot. cit. fasc. 3, p. 32. 2 M. Christ a en 1873 (Rosen Schw. p. 123-127) et en 1884 (Genre Rosa, trad. Burnat p. 29-30) considéré cette Rose comme étant voisine des R. agrestis Savi (sepium Thuill.) et inodora Fries. — M. Crépin (in Bull. Belg. XXNIII, 1, 156-169, XXXI, 2, 85, et XXXII, 1, 80) envisage aujourd’hui le R. caryophyllacea Christ comme un groupe de formes voisines et inséparables, les unes du R. glauca, les autres du R. corüfolia. Elles ont des axes hétéracanthes ou non, à aiguillons rubigineux, des folioles glanduleuses (souvent aussi très pubescentes) sur le parenchyme des deux faces, ou de l’inf. seulement, et des pédoncules hispides-glanduleux ou lisses. — M. H. Braun (in Beck F1. Nied.-0esterr. p.171 et 809, ann. 1892), comme M. Christ, a placé cette même Rose dans les Rubiginosæ, près des R. rubiginosa, micrantha et graveolens, en y comprenant une var. zalana que M. Crépin a placée dans les Rubiginosæ. — M. Focke (in Koch Syn. ed. Wohlfarth 1, p. 838) a éga- lement mentionné le À. caryophyllacea dans ses Rubiginosæ veræ. Cette dernière opinion 58 FLORE DES ALPES MARITIMES On consultera sur les variations du À. glauca les classifications de M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 50, et XXXI, 2, 84). Ces casiers ou groupements arti- ficiels ont des inconvénients que nous avons signalés autrefois avec M. Christ (Bot. Centralblatt ann. 1882, p. 299; Burnat et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 62-73), ils négligent d’ailleurs certains caractères, parfois aussi dignes d’at- tention que ceux mis en évidence. Ainsi la forme des aiguillons, la long. des pédoncules, la couleur de la corolle, l’indument des styles, n’ont-ils pas autant d'importance que la dentelure, l’indument des pédoncules et des sépales et sur- tout que la forme des urcéoles? | Chez nous, les variations du À. glauca ont porté sur l’écartement des paires de folioles et sur leur dentelure; les glandes sous-foliaires, toujours peu nom- breuses, sont parfois nulles ; le développement des bractées est plus ou moins accentué, et les pédoncules tantôt peu hispides-glanduleux, tantôt lisses. La po- sition des sépales sur l’urcéole développé, la couleur de la corolle, et l’indument des styles varie beaucoup dans les formes subcanina. — En dehors de notre dition nous avons rencontré chez le R. glauca de très petites folioles (éch. de la Suisse; Pons et Coste Herb. Ros. n0 83!; etc.); des folioles à nervures laté- rales inf. pubescentes, c’est là la forme pilosula Christ (in Flora 1875, p. 295), variation parallèle à celles des À. platyphylla et urbica dans le groupe du À. canina; des pédoncules allongés, très hispides-gland. (par ex. Pons et Coste n0$ 163! et 164!) ; de petits urcéoles (par ex. : Christ Rosen Schw. p.167, 168; Crépin in Bull. cit. XXVIIL, 1, 172), parfois oblongs, allongés comme dans le R. alpina (Pons et Coste nos 85! et 160!). Nous avions admis (Roses alp. mar.et Suppl. 1. c.) une variété caballicensis (R. caballicensis Puget in Billotia p.35 et Exsicc.: Billot cont. Bavoux, etc. n° 3582!) à pédoncules hispides-glanduleux, mais la présence de cet indument, aux degrés les plus divers, n’est en relation avec aucun autre caractère, Le R. caballicensis Puget, à pédoncules peu hispides et parfois lisses, est d’ailleurs un micromorphe que l’on comprendrait tout autrement que son auteur, si on lui rapportait, ainsi qu’on l’a fait souvent, toutes les variations à pédoncules glan- duleux du À. glauca. YTT 2238. Rosa Pouzini Tratt. Ros.monogr.Il,112(ann. 1823); Grenier in Bilotia p.120 (ann.1868) ; Crépin in Willk.et Lge Prod. hisp. IIT, 215 (ann. 1874!) et in Bull. Belg. XXXI, 2, 90, XXXIV, 2, 34; Crépin in Batt. et Trabut F7. Alg. Dicotyl. App. p. XVII; Crépin in Lo Jacono F1. sic. T, pars 2, p. 182; Boullu in Bull. soc. dauph. p. 111 (ann. 1877); Déségl. Cat. p.173; Burn. et Gr. Roses Alp. mar. ann. 1879, p. 96 (excl. var. Bet y) et Suppl. p. 22-25 et 68; Burn. et Gr. Roses Italie p. 16-17, 82 et 42; Pons et Coste Annot. Herbar. Ros. fasc. 1, p. 16-17; fasc. 2, est celle d’un spécialiste qui possède des connaissances étendues sur les Rosacées en général, et s’il n’a pu échapper à ce que l’on a appelé l’obsession de la glandulosité et de l’indument, c’est qu’il a sans doute jugé que ces caractères devaient être utilisés sans prévention, au même titre que bien d’autres, dans le genre qui nous occupe. ROSACÉES 59 p. 6-7, 3, p. 20-21 et 4, p. 15; Bicknell F7. Bordigh. p. 94. Exsicc.: Pons et Coste Herb. Ros. nos 74!, 1521, 1541 et 232! (Gall. mer., Aveyron) — R. micrantha DC. Fl. fr. V, 539 (ann. 1815); non Smith (ann. 1812) — KR. rubiginosa var. parvifohia Seringe in DC. Prod. IT, 616 (ann. 1825), et herb. DC.! p. p.! — R. graveolens var. B Gr. Godr. F1. Fr. I, 561 (déc. 1848) — R. hispanica Boïss. et Reut. Pug. p. 44 (ann. 1852), et Boiss. herb.! p. p. max.; non Miller Dict. (ann. 1768) — R. hispanica f. florentina Christ in Flora ann. 1873, p. 347!, f. Spina-flava Christ (?) op. cit. p. 348, et f. Pouzini Christ in Journ. of Bot. may-june, ann. 1876 !, non Christ in Flora ann. 1874, p. 470 — R. inconsiderata Déségl. in Mem. Acad. M. et Loire, ann. 1873, et Cat. p. 175 = R. canina groupe 2 Meridionales Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 63-71. Fleurit partois fin mai, et gén. en juin, dans la région littorale ; au comm. de juillet, vers ses limites sup. dans la région montagneuse. TI n’est pas rare dans la région littorale, des env. d’Albenga jusqu’au massif de l’Esterel (exclusivement ?)?, et aussi répandu dans la basse région montagneuse, gén. jusque vers 8 à 900 m. Il monte bien rare- ment jusqu’à 42 et même 13-1400 m. (nos éch. de San Giovanni dei Prati, et du vallon de Clans sup.). — Entre Alassio et Andora!1**, par la montagne; entre Andora et Garlenda!!**; entre Albenga et Garessio, près de Cerisola 1! **; env. de Torriat! **, au nord de Porto Maurizio; mont Faudo!!**; fréquent entre Ceriana, Verezzo et San Remo!t!**: entre Pigna et Carmo Pinellit!**; San Giovanni dei Prati! **, près du mont Ceppo (herb. Bicknell); sept localités à droite 1 Nous avons, en 1879 (1. c.), donné à tort le R. nebrodensis Déségl. Cat. p. 242, non Guss., comme synonyme du R Pouzini. Or le R. nebrodensis de Déséglise est un mélange: 4° du R. rubiginosa var. parvifolia Seringe qui est représenté dans l’herb. DC. par un R. Pouzini! (à styles glabres et glandes sous-foliaires nulles sur les nervures lat. inf.) et par un R. elliptica! (à styles tomenteux et glandulosité sous-foliaire abondante). 2° du R. nebrodensis Guss., forme énigmatique jusqu'ici (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 14-17). 3 du R. hispanica var. nevadensis Boiss. et Reut. 4° du R. subintrans Gren. Ces n° 3 et 4 sont très probablement, au moins en partie, des formes du R. micrantha var. gla- brescens, var. souvent confondue avec des variations du R. Pouzini. — Déséglise a attribué (Cat. p. 237) à son R. nebrodensis des styles velus, sauf dans la var. B (— R. subintrans Gren.) qu’il a décrite à styles glabres. Le même auteur a placé le R. Pouzini dans sa sec- tion des Caninæ Hispidæ, sous le n° 197, puis son R. nebrodensis dans sa section des Rubiginosæ Tomentellæ, au n° 278, à côté du R. viscida qui est une forme du R. mi- crantha. 2 Le R. Pouzini est un arbuste calcicole très préférent, suivant M. Boullu (in Bull. soc. bot. Fr. 1876, p. XLVIIL, et 1879, p. LXXII), ce que M. Coste confirme (Annot. Herb. Ros. fase. 3, p. 20) tout en signalant une forme des terrains schisteux et siliceux. Voy. le n° 152! de la même collection. 3 Ces éch. ont tous été déterminés par M. Crépin. 60 FLORE DES ALPES MARITIMES et à gauche du cours de la Nervia!** (herb. Bicknell) ; environs de Sospel!t#, de la Giandola!t*et de Fontan!1*; vallée inf. de Cairos!t1#; assez répandu aux env. de Saint-Dalmas de T. et Tendel!*#; entre Castillon et Sainte-Agnès !1* près de Menton ; env. de l'Escarène!!* et de Lucéram!!*; entre Duranus, Levens et la Roquette!!*; rochers au-dessus de Saint-Sauveur de Tinée!!*; vall. sup. de Clans!!*, près de Sainte-Anne : env. de Bouyon!1*; entre Gillette et Revest!1*; entre Aiglun et Vegay!!*: env. de Guillaumes!!*, chemin d’Amen ; près de Saint-Vallier de Thiey !!* et de Saint-Césaire! ! *; env. d’Andon!!*, au nord du mont Audibergue; près de Fayencel!*, route de Mons. Arbrisseau souvent peu élevé mais pouvant atteindre 2 m. et plus; rameaux presque toujours flexueux et grêles, à extrémités le plus souvent teintées de rouge. Arguillons tantôt nombreux (surtout sur les tiges florifères), tantôt rares, assez brusquement dilatés, crochus ou arqués (gén. analogues à ceux des R. rubiginosa et micrantha); pas d’aiguillons sétacés mêlés aux autres au sommet des rameaux (homœæacanthes). Folioles 7 ou 5, bien rarement 9 (parfois sur les tiges foliifères), très gén. petites ou médiocres, plus ou moins ellip- tiques, atténuées aux deux extrémités, parfois subarrondies, souvent luisantes et d’un vert foncé, les sup. fréq. lavées de rouge, non glanduleuses sur leurs nervures latérales inf.!; folioles et pétioles presque toujours glabres (sans poils simples non glanduleux), très rarement on trouve des variations montrant quelques poils sur les pétioles et pétiolules!; dents foliaires ord. assez pro- fondes, étroites, très aiguës ou subacuminées, porrigées, irrégulièrement compo- sées-glanduleuses, moins souvent doubles, çà et là avec quelques dents simples, et bien rarement jusqu'ici toutes simples (chez nous comme ailleurs); gén. le bord sup. des dents est églanduleux, moins souvent il porte une glande, et le bord inf, 1-2 glandes ou denticules, rarement 3. /nflorescence plus souvent uniflore que pluriflore?. Pédoncules généralement plus ou moins hispides-glanduleux (moins que dans les À. rubiginosa et micrantha), assez rarement les uns his- pides, les autres nus, et presque jamais tous nus (chez nous comme ailleurs), leur longueur égalant 1 à 3 fois celle de l’urcéole coloré. Sépales ext. à appen- dices ord. peu nombreux, églanduleux ou rarement un peu glanduleux sur le dos (chez nous), restant réfléchis après la floraison, et caducs vers l’époque de la coloration de l’urcéole. Corolle (nos éch.), d’un rose pâle ou rarement assez vif, le plus souvent petite. Styles libres, non soudés en colonne, avec un capi- 1 Voy. les exceptions signalées plus loin, observées plus ou moins authentiquement en dehors de notre dition, en ce qui concerne la glandulosité ; puis chez nous comme ailleurs, quant à la pubescence des folioles. 2 Sur 1773 inflorescences, M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 34) en a trouvé 1225 uniflores et 548 pluriflores. Dans le R. canina à dents foliaires doubles ou composées et pédoncules hispides (R. canina verticillacantha) le même rhodologue a trouvé sur 1202 inflor., 681 unifl. et 521 plurifl. — Dans nos éch. typiques du R. Pouxini des Alpes mar. nous avons observé 189 inf. uniflores et 74 pluriflores. ROSACÉES 61 tule stigmatique glabre ou glabrescent, très rarement modérément velu (chez nous). Urcéoles médiocres ou petits, presque toujours nus et ellipsoïdes ou oblongs. Le À. Pouzini, dans ses formes les mieux caractérisées et les plus répandues chez nous, diffère d’un À. canina qui serait microphylle, à feuilles glabres, dentelure composée-glanduleuse, pédoncules hispides-glanduleux, et styles glabres, par la gracilité de ses axes, ses feuilles sup. souvent teintées de rouge, ses aiguillons crochus ou arqués, assez brusquement dilatés vers leur base, ressemblant à ceux des À. rubiginosa et micrantha, par la dentelure particu- lière, étroite, profonde, porrigée-connivente de ses folioles qui sont de dimen- sions réduites ainsi que celles de ses organes floraux, par son inflorescence peut-être moins souvent pluriflore. Mais ces caractères, quantitatifs, se ren- contrent çà et là dans le À. canina, ils se modifient ou disparaissent plus ou moins dans certaines variations du À. Pouztini; ce sont ceux de la grande ma- jorité des éch. de notre circonscription où l’on rencontre çà et là des formes indécises entre ces deux Roses. Pour plusieurs de ces dernières, notre collection montre que MM. Christ, Crépin et nous, n’avons pu nous mettre d’accord.— Le R. Pouzini bien typique ne diffère guère de certains À. micrantha micro- phylles, homœæacanthes, à folioles glabres ou glabrescentes, que par l'absence sur les feuilles (surtout sur celles un peu éloignées de l’inflorescence) de glandes sous-foliaires sur les nervures latérales des folioles qui possèdent une dente- lure gén. moins large, moins ouverte et plus connivente; ces glandes, lorsque exceptionnellement il s’en trouve (dans le R. Pouzinti) paraissent avoir une odeur différente dans les deux Roses; par l’hispidité moins abondante de ses pédon- cules et la nudité presque constante de ses urcéoles; par son inflorescence peut-être moins souvent pluriflore!, et par un moindre développement de ses parties florales. On verra plus loin (p. 65) que la distinction est souvent malaisée entre les R. Pouzini et micrantha et qu’elle a donné lieu à diverses confusions. Nous signalerons les cinq formes suivantes, observées dans notre dition. Bien que leurs caractères diffèrent notablement de ceux du AR. Pouzini le plus typique et le plus répandu aussi chez nous, nous n’osons leur attribuer une valeur variétale dans l’ensemble de l’aire de cette Rose. Les groupements qui ont été établis jusqu'ici pour les variations du À. Pouzini sont tout à fait artificiels. Voy. à ce sujet : Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 63-71. IL. R. Pouzini var. pauciglandulosa Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 23. Elle a été observée entre San Remo et Ceriana!!#**, à env. 280 m. s. m. (8 juin 1879, fl.), région où se trouvent aussi les formes les plus typiques. Cette variation diffère de ces dernières par ses pédoncules nus; ses sépales (non glan- duleux sur le dos) sont plus étroits et plus allongés que dans les formes les plus répandues; ses folioles ont des dents simples ou à bord inf. pourvu d’un denti- cule, très exceptionnellement toutes les dents d’une foliole sont simples. Ce mode de dentelure se retrouve dans des éch. récoltés entre la Briga et Morignol !1# 1 Si nous émettons ici un doute c’est parce que les statistiques données par M. Crépin, auquel nous empruntons ce caractère (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 37) ne fournissent pas spécialement les chiffres qui se rapportent aux variations du À. micrantha que nous com- parons ici au À. Pouxini. 62 FLORE DES ALPES MARITIMES (13 sept. 1892) qui ont d’ailleurs tous les caractères du type le plus répandu: A peu près pareils à ces derniers sont des spécimens récoltés par nous le 12 juin 1896, entre Castillon et Sainte-Agnès sur Menton * (localité où l’on rencontre aussi la forme typique la plus répandue du À. Pouzint). Ici les pédoncules sont tantôt lisses, tantôt munis de 3 ou 4 glandes stipitées. IT. M. CI. Bicknell nous a envoyé sous le nom de À. Pouzini var. pubescens Willk. et Le (Prod. hisp. III, 215) des spécimens récoltés sur la crête des col- lines entre Soldano et Dolceacqua ** du bassin de la Nervia (alt. env. 400 m.?, leg. 6 jun. 1895, fl.); leurs pétioles sont très pubescents, gén. peu glanduleux, leurs folioles à nervures méd. et secondaires inf. églanduleuses, plus ou moins pubescentes, indument qui se retrouve, mais gén. peu accentué sur le paren- chyme de la face inf., et toujours sur les bords des folioles!. La dentelure est plus large que dans les formes typiques, les dents sont parfois toutes simples et subogivales sur une même foliole; souvent quelques dents portent sur leur bord inf. un denticule, très rarement deux. Le port, comme tous les autres caractères, est ici celui du À. Pouzini typique à côté duquel se trouvait l'unique buisson de la forme pubescente rencontrée par M. Bicknell. — Est-ce là une variété du R. Pouzini qui serait l'équivalent du À. dumetorum par rap- port au À. canina, ou un hybride : R. Pouzsini X dumetorum? IT. Entre Erli et Cerisola!!**, vers 500 m. s. m., route d’Albenga à Garessio (29 mai 1893, fl.); près d’Alassio, vers Sa Croce !!** (21 mai 1890, fl.); sur des talus escarpés entre la mer et la route qui va d’Oneglia à Diano Marina! !** (9 juin 1879, fl.), se trouve une forme que nous avons décrite (Roses alp. mar. Suppl. p. 30) sous le nom de R. dumetorum var. £ oneliensis. Elle a été classée, avec doute, par M. Crépin qui en a reçu des éch. des env. d’Oneglia, dans ses R. canina,2 Meridionales,B pubescentes, b biserratæ,anudæ, + sepalis lævibus (in Bull. Belg. XXI, 1, 69). Par ses ramuscules grêles, à feuillage luisant sur la face sup. des folioles souvent teintées de rouge, son armature, la dentelure par- fois double de ses folioles, qui est aussi plus aiguë, étroite et porrigée que dans le À. dumetorum, cette Rose peut être rapportée au R. Pouzini ; mais ses feuilles sont assez grandes, gén. plus ou moins velues sur le parenchyme des deux faces, souvent glabrescentes et parfois glabres, sauf le pétiole et la nervure médiane inf. des folioles qui restent nettement velus; cette nervure n’est pas ou à peine glanduleuse; la dentelure est tantôt simple, tantôt double par la présence d’un denticule; les pédoncules (15-20 mm. long. env.) sont nus ou munis de 2 à 6 glandes stipitées; les sépales à dos dénué de glandes, portent des appendices très développés; les fleurs sont grandes (env. 50 mm. diam.), et les styles sont plus ou moins velus. Par ces trois derniers caractères, cette Rose est plus voisine du À. dumetorum que notre forme n° II. IV. Nous rapprocherons de la forme III, le À. polyadena Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 26, trouvé dans la vallée de Cairos!!£ près des gorges de Cairos, vers 800 m. s. m. (28 juin 1879, fl.) et dont nous avons longuement parlé en 1882. M. Bicknell a retrouvé cette même forme, à peu près identique, le long d’un sentier à l’ouest de Gola di Gota!** dans le bassin de la Nervia, 1 M. Bicknell (F1. Bordigh. p. 94) dit: « with leaflets pubescent on both sides and almost simple teeth », mais les folioles de nos éch. sont glabres sur leur face supérieure. ROSACÉES 63 prob. vers 1200 m. (Bicknell F{. Bordigh. p. 95). Son port et la plupart de ses caractères sont ceux du n° IIT, en ce qui concerne l’armature du buisson, la forme, et la dentelure des folioles quoique plus gén. simple; même dimension (40-50 mm. diam.) et couleur (rose vif, au moins à Cairos) des fleurs; pareil indument des styles. Les différences entre le R. polyadena et le R. dumetorum var. oneltensis, portent sur l’indument foliaire qui est moins accusé dans le R. polyadena dont les feuilles, glabres sur la face sup., sont velues sur la nervure médiane inf. et parfois sur les latérales (très rarement dans les éch. de Gota), plus rarement sur les nervilles (éch. de Cairos seuls); de plus les pédoncules portent, ainsi que les urcéoles, de nombreuses et fines glandes stipitées noirâtres, non entremêlées d’acicules, et enfin les sépales sont très glanduleux sur le dos. Reste à constater pour les deux Roses que nous com- parons, la position des sépales après l’anthèse; nous les avions jugés étalés, et peut-être redressés dans le À. polyadena, mais ce caractère, assez impor- tant, reste douteux pour nous. — Nous avions repoussé autrefois le rapproche- ment avec le À. Pouzini, que notre À. polyadena avait suggéré à M. Crépin; à cette époque nous n’avions pas osé admettre pour notre région des formes du R. Pouzini à folioles pubescentes, dents foliaires simples et styles plus ou moins nettement velus. — Il reste encore quelques doutes pour nous au sujet du R. polyadena qui exige un examen complémentaire sur le vif et dans ses divers états, mais nous ne pensons pas qu’on arrive à l’envisager comme un À. cortt- Jfolia, ainsi que l’a fait M. Rouy (Suites F1. Fr. in Naturaliste, ann. 1888, p. 273); cette dernière Rose est d’ailleurs une sous-espèce ou variété monta- gnarde et alpine que l’on n’a jamais rencontrée dans la région sup. des oliviers et que M. Bicknell n’a pas observée encore dans le bassin de la Nervia. V. Une Rose récoltée le 6 juill. 1879 et en 1882 en deux localités voisines de Tende!!*#, vers 800 m. s. m. et décrite par nous (Roses alp. mar. Suppl. p. 31 et 79) sous le nom de À. dumetorum var. Tendæ, a des affinités avec le R. Pou- sint; elle se classerait dans les À. canina, 2 Meridionales, B pubescentes, a uniserratæ, B hispidæ, + sepalis lævibus, de M. Crépin {in Bull. Belg. XXI, 1, 68), mais elle pourrait aussi appartenir à un hybride des R. Pouzini et du- metorum, car ses urcéoles paraissent être plus ou moins atrophiés et caducs. Elle se rapproche du premier par ses rameaux grêles, allongés, à feuilles jeunes parfois rougeâtres, la forme de ses nombreux aiguillons, ses pédoncules médio- crement hispides-glanduleux (parfois munis seulement d’une cu deux glandes), ses sépales assez peu développés, sa corolle rosée assez petite et ses styles glabres. Mais le parenchyme des deux faces des folioles est gén. un peu velu, et parfois la face sup. glabrescente; la dentelure est souvent moins étroite et moins por- rigée que dans le À. Pouzini; elle est simple, rarement irrégulière sur quelques folioles dont les dents portent çà et là un denticule glanduleux sur leur bord inf. ; la nervure médiane inf. est églanduleuse. Si nous passons aux variations qu’on rencontre çà et là dans l’aire entière du R. Pouztini et qui seront peut-être observées plus tard dans notre dition, nous signalerons : des sépales rabattus, étalés ou étalés-dressés dans nos éch. du À. Pouzint var. leptoclada Boullu! (n° 1196! Exsicc. Soc. dauph. et Bull. p. 111). 1 Cette forme qui paraît bien devoir être rattachée au R. Pouzini est remarquable par d’autres caractères : elle possède des folioles (glabres, ainsi que le pétiole) à glandes sous- 64 FLORE DES ALPES MARITIMES Les corolles peuvent être absolument blanches (var. albidiflora Pons in Pons et Coste Herb. Ros. n° 25!, et Annot. fasc. 1, p. 16). Les styles, rarement plus ou moins velus, comme chez nous, ont été vus velus-hérissés (Herb. Ros. cit. n° 75! et Annot. fasc. 2, p.7). Les urcéoles se montrent parfois globuleux (par. ex. les n0$ 25! et 154! Herb. Ros. cit.). — Nous avons dit que le À. Pouzint se présente généralement avec des feuilles glabres, sans poils simples. Chez nous, on a vu qu'il était très exceptionnellement à folioles plus ou moins pubescentes. En dehors de notre dition il en est de même, bien que le nombre des cas authen- tiques ait augmenté depuis 1882, alors que M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 68-70) en signalait seulement 10 dont 6 douteux. Ainsi M. Coste en a observé dans la France mérid. (in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. CXXI) et a distribué sous les nos 153! et 233! (Herb. Ros. et Annot. fasc. 3, p. 20 et fasc. 4, p. 15) d’incon- testables R. Pouzint pubescents. M. Coste rapporte que ces formes ont çà et là des glandes sous-foliaires sur les nervures secondaires, mais elles font défaut dans les 3 éch. du n° 153, comme dans les 5 du n° 233 que nous avons vus. Dans notre circonscription, nous n’avons pas rencontré jusqu'ici des feuilles glanduleuses, en dehors des pétioles, de la nervure méd. inf. et des bords des folioles. Cer- taines Roses de la Sicile (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 22-24 et 42; nos 3 à 6) à folioles plus ou moins pubescentes et styles plus ou moins velus, que nous avons, avec M. Christ (surtout le n° 6) rapportées au À. Pouzini, se rangent à côté des variations dont nous venons de parler, mais elles sont gén. dénuées de glandes sous-foliaires (voy. sur ces formes : Crépin in Lo Jac. F1. sicula I, pars 2, p. 182). On rencontre incontestablement, mais plus rarement encore des formes du À. Pouzini à folioles glabres, avec des glandes localisées sur les nervures méd. et secondaires, très rarement sur les tertiaires 1. Divers auteurs, comme nous-même, ont souvent pris pour des À. Pouzini des membres des sous-sections Rubiginosæ et Tomentellæ de la section Rubi- gineæ Christ (voy. Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 66-68; Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 9, 14-16, 23-25 et 78). — M. Christ (in Flora 1873, p. 347, et 1874, p. 470; Christ in Journ. of Bot., may-june 1876; voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 15 et 72) avait établi un groupe Æispanicæ comme sous-section de ses Rubigineæ, lequel comprenait, avec diverses variétés du À. Pouzini, certaines formes glabres ou glabrescentes du À. micrantha, par ex. le R. viscida Puget, Déségl., non Tausch. Ce groupe formait d’après M. Christ une sous-section inter- médiaire entre les Rubiginosæ micranthæ et les Tomentellæ, très voisine aussi foliaires sur les nervures latérales et parfois sur les tertiaires, mais souvent sur le même pied ou le même rameau où l’on a pu en observer, ces glandes font totalement défaut , il y a toujours 2 à 6 glandes sur les bords des dents foliaires. Les styles sont très velus dans nos éch. (presque velus dit la description citée). 1 Me Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 68) dit que «ces glandes n’envahissent pas ordinai- rement le parenchyme interposé entre les nervures secondaires comme dans les Rubigi- nosæ ; il est probable, en outre, que leur odeur est faible et ne ressemble pas à celle des R. rubiginosa, micrantha et agrestis ». M. Pons (in Coste et Pons Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 20) rapporte en effet que les glandes du R. Pouzini répandent parfois une odeur balsamique caractéristique, et non celle de pomme reinette que possèdent les Rubigi- neuses citées. Ces glandes doivent aussi être moins grosses et plus sèches que celles des Rubigineuses, suivant M. Crépin (1. e.). “ROSACÉES 65 des À. canina hispides. — M. Boullu (Bull. soc. dauph. p. 112) a proposé égale- ment de réunir en un groupe le même À. viscida, le R.subintrans Grenier (forme encore douteuse entre les R. micrantha et Pouzini), le R. leptoclada Boullu, et les variations les plus typiques du R. Pouzini.— Les affinités qui ont amené ces rapprochements sont indiscutables. En présence de certaines variations mi- crophylles, homæacanthes et glabres ou glabrescentes, à glandes sous-foliaires peu nombreuses du À. micrantha (R. micrantha var. calvescens Burn. et Gr.) on peut rester dans le doute entre les R. Pouzini et micrantha. Ainsi M. Pons, appuyé sans hésitation par M. Crépin, a rapporté au À. micrantha, le no 42! (Herb. Ros. et Annot. fasc. 1, p. 23) à feuilles glabres, dents, nervure méd. et pétiole, seuls glanduleux; mais nous prenons nos spécimens de ce numéro pour un À. Pouzini très typique, à pédicelles et urcéoles gén. assez densément his- pides (l’un de nos urcéoles porte une seule glande stipitée). Il est bien autrement anormal de rencontrer un À. micrantha à folioles absolument glabres et églandu- leuses sur les deux faces que de trouver un 2. Pouzint à urcéoles parfois très hispides. Notre avis est d’ailleurs partagé par M. Coste (in Annot. cit. fasc. 2, p. 2) qui a fini par envisager ce n° 42 comme un À. Pouzint bien caractérisé. — En résumé nous avons ici un exemple bien frappant de passage entre des espèces dites de premier ordre appartenant à deux sous-sections différentes ; nous venons de voir en effet les À. canina et micrantha reliés entre eux par le groupe secondaire du À. Pouzini. — Certains rapprochements qu'on peut faire entre le R. Pousini et le groupe des Tomentellæ Christ (groupe d’ailleurs bien difficile à limiter) seront indiqués plus loin à l’occasion de l'examen que nous ferons de nos À. Beatricis et Allionit (Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 14-18). Rosa Gallinariæ Burnat et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 2 (ann. 1882-85). Ile Gallinaria !!** près d’Albenga, à la limite orientale de notre circonscription; sur le versant est de l’île, en pieds assez nombreux et éloignés les uns des autres; défleuris les 10 juin 1879, 2 juil. 1880 et 11 août 18861. — Nous n'avons observé dans Pile entière que cette Rose et le R. agrestis Savi. Arbrisseau peu élevé (10-15 déc.) assez touffu, à axes assez robustes, peu flexueux et non grêles vers leurs extrémités, à extrémités rougeâtres ainsi que leurs aiguillons et feuilles jeunes. Aiguillons gén. nombreux, conformes, droits ou arqués, assez brusquement dilatés en une base peu allongée, ressemblant à ceux du À.Pouzini, mais non crochus. Folioles 5 ou 7, médiocres ou grandes (les plus grandes environ 35 mm. sur 23, les moyennes env. 25 sur 16), d’une consistance ferme, à nervures latérales inf. gén. très saillantes sur le sec, d’un vert moyen, un peu luisantes en dessus; les sup. des ramuscules folifères et 1 Un superbe spécimen (non déterminé) avec urcéoles développés, sans sépales, se trouve dans l’herbier de l’Université de Gênes, provenant de l’herb. Viviani, de la même localité, sans nom de collecteur ni date. FLORE DES ALPES MARITIMES II 5 66 FLORÉ DES ALPES MARITIMES des pousses de l’année aiguës et même acuminées, les inf. et celles des ramus cules florifères gén. moins aiguës, çà et là obtuses; dentelure ord. moins étroite, moins aiguë-acuminée et porrigée que dans le À. Pouzini, sauf sur les feuilles les plus aiguës ; dentelure très irrégulière, en partie double; sur une même foliole on trouve gén. des dents simples, sans glandes, avec d’autres montrant sur leur bord inf. un denticule ord. glanduleux qui se développe sou- vent en une dent simple moins grande que les autres; à la base des folioles se trouvent quelques denticules glanduleux ; faces des folles, glabres, dénuées de poils simples, et ne portant quelques glandes (et fins acicules) que sur la ner- vure médiane inf.; pétioles aiguillonnés et très glanduleux, munis de poils simples inégaux, peu nombreux, parfois glabrescents, plus rarement glabres. Stipules et bractées médiocrement développées. Pédoncules tantôt solitaires, tantôt réunis par 2 à 4, parfois 5, courts, égalant ou dépassant peu l’urcéole développé, plus ou moins hispides, avec des glandes stipitées gén. peu nom- breuses; ces glandes sont d’un rouge noirâtre et leur pédicelle transparent ou rougeätre. Sépales restant réfléchis après l’anthèse et caducs avant la maturité des fruits, tous glanduleux sur le dos, les ext. munis de 2 ou 3 appendices assez longs, étroits ou médiocrement larges. Corolle d’un rose pâle, médiocre. Ur- céoles ellipsoïdes, parfois ovoïdes-globuleux, d’env. 10-12 mm. diam. portant çà et là, autant vers leur base que vers leur sommet, des glandes stipitées. Disque conique. Styles non soudés en colonne, plus courts que les étamines et assez velus. Cette Rose a été envisagée par MM. Christ et Crépin qui en ont vu des éch. bien complets, comme une forme du À. Pouzini. Après un nouvel examen, il nous est difficile d'admettre ce rapprochement. Le R. Gallinariæ nous paraît bien plus rapproché d’un À. canina à pédoncules hispides ; on ne retrouve pas chez lui la gracilité si typique des axes, la microphyllie avec la dentelure carac- téristique des folioles et leur consistance, ni la réduction des parties florales. Les urcéoles sont hispides et les styles velus, caractères rarement observés dans le R. Pouzini. Les stipules et bractées paraissent être moins développées que dans les formes à folioles exceptionnellement macrophylles de ce dernier, ou dans celles à pédoncules courts du À. canina. — 11 nous semble qu’on peut consi- dérer le R. Gallinariæ comme une variété du R. canina, à aiguillons droits ou arqués, folioles assez épaisses, d’une consistance ferme, et pédoncules courts hispides-glanduleux. 274. Rosa ecanina L. Sp. ed. 1, p. 491, et herb. sec. Baker in Bull. soc. Murith. fase. 3, ann. 1875, p. 5; AIL. F1. ped. no 1799, et herb. !; de Not. Rep. p. 140, et herb. lt; Christ Rosen Schw. p. 153; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 110 et Suppl. p. 34-39 et 81 ; Crépin in Willk. et Lee Prod. hisp. III, 214 (excel. var. dumetorum et fusiformis); Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 12, XXXI, 2, 90 et XXXIV, 2, 35, p. p.; Koch Syn. 1 Dans les herbiers d’Allioni et de Notaris, nous n’avons trouvé que des R. canina glabres ou glabrescents, mais la description du Repertorium paraît comprendre le R. du- melorum. L'herbier de Linné renferme sous le nom de RÀ. canina un R. luteliana glabre. ROSACÉES 67 ed. Wohlfarth p. 844; Bicknell F2. Bordigh. p. 95, p. p. = R. andega- vensis Bastard F1. M.-et-Loire, p.189 (ann. 1809) ; À. canina et dumalis Bechst. Forstbotan. p. 935-941 (ann. 1810); Ard. F1. alp. mar. p. 127 — R. platyphylla Rau Enum. Ros. Wirceb. ann. 1816, p. 82, et herb.! sec. Crépin in Bull. cit. XXII, 2, 55 — R. urbica Léman Journ. phys. nov. 1818 = R. lutetiana Léman 1. c. = R.semiglabra Ripart in Déségl. Cat. p. 204 = R. corymbifera Ard. 1. c.; an Borckh.(?) Holzart., ann. 1790 — R. obtusifolia Ard. 1. c., p. p.; non Desvaux — À. dumelorum var. 8 et 7 Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 103 = R. dumelorum var. f, 7, 5 et € Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 29. Fleurit gén. de mi-juin à mi-juillet, suivant l’alt., parfois fin mai dans la région littorale et celle montagneuse basse ; jusqu’au comm. d'août vers les confins de la région alpine qu'il atteint çà et là. Fré- quent vers la plaine au nord de nos Alpes, il parait être peu répandu dans la région littorale la plus voisine de la mer, où nous lavons récolté aux env. d’Albenga, et vu dans l’herb. Univ. Gênes (Berti leg. mai. 1841), sous une forme platyphylla peu pubescente; vient aussi aux env. de Villefranche (herb. mus. Nice) sous la var. luteliana (v. p. 71). Arbrisseau gén. élevé, atteignant 2 et même 3 m.; rameaux et pousses de l’année à extrémités assez rarement teintées de rouge ainsi que les jeunes feuilles. À iguillons nombreux ou rares, parfois très nombreux, surtout sur les tiges de l’année, de forme semblable quoique inégaux! (rameaux homæacanthes) crochus ou arqués, assez insensiblement dilatés vers leur base, parfois arqués ou presque droits, assez rarement brusquement dilatés et rappelant ceux du R. rubiginosa?. Stipules sup. plus ou moins larges, parfois très développées 1 Non entremélés d’aiguillons grêles, subsétacés, à l'extrémité des rameaux ou sur les axes. Dans certaines variations (orthacanthes) à aiguillons grêles, droits ou arqués, les plus faibles deviennent parfois presque des sétules, mais cette armature est bien diffé- rente de l’hétéracanthie que l’on rencontre souvent dans le R. rubiginosa. — Ces varia- tions à aiguillons plus ou moins droits, grêles, appartiennent souvent à des arbrisseaux assez rabougris, à petites folioles, dans lesquels aussi les fleurs sont gén. solitaires et les urcéoles de dimensions réduites (R. canina f. firmula Christ Rosen Schw. p. 162); nous en possédons dans les Alpes mar. (voy. À. canina subvar. &t, B'ete*, dans Roses alp. mar. Suppl. p. 36). On trouve d’ailleurs dans d’autres groupes de Roses des variations analogues avec les mêmes caractères concomitants, par ex. dans le À, agrestis Savi (= R. sepium Thuill.). 2? Dans la forme Burnati (R. tomentella f. Burnati Christ in Journ. of Bot. 1876 — R. corymbifera Déségl. Cat. p.214, p. p.; Ard. FL. alp. mar. p. 128 ; Déségl. in herb. Thuret! — R. Burnati Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 92-95 — R. dumetorum var. $ Burnali Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 21 et 29) que nous rattachons aujour- d’hui au À. canina, les aiguillons gén. nombreux et très longs (parfois jusqu'à 20 mm. sur le vieux bois) ont une base peu allongée et sont arqués ou peu crochus. Nous avons donné (1. e.) de longs détails sur cette Rose que nous considérons aujourd’hui comme une variation peu importante. 68 FLORE DES ALPES MARITIMES ainsi que les bractées. Pétioles glabres (sans poils simples non glanduleux), moins souvent pubescents, glanduleux ou non. Folioles 5 ou 7, très rarement 9, gén. plus ou moins elliptiques et atténuées aux deux extrémités, assez rare- ment oblongues, aiguës, acuminées, et çà et là obtusiuscules; médiocres ou grandes, exceptionnellement petites; assez minces, gén. d’un vert terne, mais parfois glauques ou d’un vert luisant, glabres sur les deux faces, mais possédant parfois une pubescence plus ou moins accentuée sur la côte médiane inf. et moins sur les latérales!, toujours églanduleuses (chez nous) sur les ner- vures latérales et le parenchyme; dentelure très variable, ord. médiocrement large et profonde, plus ou moins aiguë et porrigée; dents toutes simples, ou | munies d’un denticule glanduleux, ou encore composées, c’est-à-dire accompa- gnées de denticules glanduleux, avec tous les passages possibles entre ces divers états. /nflorescences aussi souvent uniflores que pluriflores?. Pédoncules nus, moins souvent hispides-glanduleux et alors gén. assez médiocrement?, égalant deux et même trois fois l’urcéole en long., ou plus courts que lui. Sépales à dos lisse ou glanduleux, les ext. toujours plus ou moins appendiculés, réfléchis après la floraison et caducs vers l’époque de la coloration de l’urcéole. Pétales moyens ou grands, bien rârement petits, d’un rose plus ou moins prononcé ou blancs, assez rarement d’un rose vif. Urcéoles gén. subellipsoïdes, çà et là globuleux, lisses, et parfois hispides-glanduleux lorsque les pédoncules le sont. St yles libres, non réunis en colonne et plus courts que les étamines, plus ou moins velus, moins souvent glabres ou hérissés (chez nous). Nous avons cherché à comprendre dans notre description l’ensemble des formes observées jusqu'ici dans notre dition, mais on rencontre ailleurs d’autres variations de cette espèce, polymorphe par excellence, qui rentreraient à peine dans notre diagnose. — Le moment n’est pas venu où l’on pourra répartir ces innombrables formes en des groupes naturels. Les efforts des spécialistes n’ont encore abouti jusqu'ici qu’à des classements artificiels basés généralement sur le mode de dentelure des folioles et sur la présence ou l’absence de glandes sur les pédoncules. — M. Crépin (C/assif. Roses europ. in Bull. Belg.ann. 1892, XXXI, 2, 90) a donné la répartition suivante pour les formes à folioles glabres du R. canina : Dents foliaires simples avec pédicelles lisses (R. lutetiana Léman in Bull. soc. phil., ann. 1818) et avec pédicelles plus ou moins hispides-glan- duleux (À. andegavensis Bast. FI. Maine-et-Loire, ann, 1809). Dents doubles 1 Ici les variations qui ont reçu les noms de R. platyphylla Rau (ann. 1816), wrbica Léman (1818), semiglabra Ripart (1876), etc. ? Sur 504 inflorescences de nos R. canina des Alpes mar. nous avons trouvé exacte- ment une moitié d’uniflores, et l’autre de pluriflores. — M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 35) a donné les chiffres suivants : R, canina à dents foliaires simples, 3338 inf. unifl. et 1619 plurifl., rapport 2 à 1. R. canina à dents doubles ou composées-glanduleuses, 4890 unifi. et 3057 plurifl., rapport 1, 6 à 1. 3 Fort rarement les pédoncules, ou une partie d’entre eux, sont velus-pubescents, indu- ment qu’on rencontre çà et là aussi dans d’autres espèces. — Notre R. dumetorum var. € pesiana (Roses alp. mar. Suppl. p. 29) que nous rapportons aujourd’hui au R. canina, nous a seul, jusqu'ici, montré des pédoncules très hispides-glanduleux ainsi que les ur- céoles et le dos des sépales, cet indument étant aussi abondant que dans certaines Rubi- ginées. ROSACÉES 69 ou composées-glanduleuses, nervures secondaires non glanduleuses, pédicelles lisses (R. dumalis Bechst. Forstbotan., ann. 1810 — R. biserrata Mérat F1. Paris, ann. 1812) et avec pédicelles plus ou moins hispides-glanduleux (X. ver- ticillacantha Mérat, ann. 1812)!. Dents doubles ou composées-gland., ner- . vures secondaires plus ou moins glanduleuses, pédicelles lisses (A. scabrata Crépin in Bull. cit. VIT, ann. 1869, sans descr., non Henning in Mém. Moscou ann. 1823) et avec pédicelles plus ou moins hisp.-gland. (R. Blondæana Ripart in Déségl. Æssai monogr., ann. 1861). — M. Crépin, ajoutant les caractères tirés de la présence ou de l'absence de glandes sur les sépales et la forme des urcéoles, avait précédemment (Bull. Belg. ann. 1882, XXI, 1, 13) donné 24 casiers dans lesquels il était possible de faire rentrer toutes les formes connues à folioles glabres, mais en faisant abstraction de caractères souvent plus impor- tants que ceux employés. M. H. Braun (in Beck Æ{. Nied.-Oesterr. p. 783-792) utilisant en outre les dimensions des folioles et l’indument des styles, a groupé 82 formes différentes, toujours à folioles glabres, de l'Autriche, mais cette. clas- sification ne nous satisfait pas davantage que les précédentes, — Nous avons essayé autrefois (fioses alp. mar. p. 110 et Suppl. p. 34) de répartir nos pro- venances en 7 variétés et 5 sous-variétés; nous eussions remanié ce travail et aurions pu ajouter diverses formes nouvelles, si nous avions réussi à faire mieux que nos prédécesseurs. Le À. canina se place à côté des À. glauca, Pouzini, dumetorum et coriifolia, comme aussi du A. stylosa Desv. (sensu amplo), Crépin. Rappe- lons que le À. glauca est un dérivé du À. canina, à sépales redressés, subper- sistants, et que le R. coriifolia est dans un rapport semblable avec le R. dume- torum. Certains rhodologues, envisageant ce dernier comme une variété du R. canina, réunissent aussi les À. glauca et coriifolia. Nous parlerons plus loin de la valeur taxinomique du À. dumetorum tel que nous le comprenons aujour- d’hui. Nous avons déjà mentionné (p. 60 et 61) les rapports étroits qui existent entre les À. canina et Pouzini. Voici quelques renseignements sur le À. stylosa. Rosa stylosa Desvaux in Journ. bot. IT, ann. 1809 (sensu ampliori) ; Crépin in Bull. Belq. XVI, 1,336, XXXI, 2,72 et 133, XX XIV, 2, 42. — Aucun membre de ce groupe n’a encore été trouvé dans notre dition, mais on pourra fort bien en rencontrer, car le R. stylosa existe dans les dép. de l'Hérault, Gard, B.-du-Rhône et Var; il a été trouvé dans les vallées vaud. du Piémont. — Dans cette Rose les styles sont réunis en un capitule plus ou moins allongé et subconique, les stigmates étant étagés et pressés les uns contre les autres; cette sorte de colonne stylaire est gén. plus courte que les étamines, parfois elle fait à peine saillie hors du disque qui est presque toujours très conique; les styles 1 Les quatre groupes qui précèdent sont bien représentés chez nous, mais les deux sui- vants nous manquent jusqu'ici. Nous n’avons pas vu d’éch. bien authentiques des R. sca- brata et Blondæana, mais d’après les descriptions et les éch. que nous avons vus, nous n'osons attribuer ces Roses au R. canina. M. Christ (Rosen Schw. p. 130) a rattaché la première au À. tomentella. La seconde a été envisagée par M. Focke (in Koch Syn. ed. Woblfarth I, p. 838) comme une variété du R. tomentella. Du Mortier (Monogr. Roses Belg. p. 59) et Grenier (F1. jurass. p. 244) avaient fait du R. Blondæana une variété du R. trachyphylla Rau. 70 FLORE DES ALPES MARITIMES sont glabres, rarement glabrescents ; les stipules sup. sont gén. étroites ou à peine dilatées. Pour la plupart des autres caractères!, on retrouve ici ceux du R. ca- nina. Les folioles du R. stylosa, très souvent glabres, peuvent être plus ou moins pubescentes sur la nervure médiane seule ou sur les nervures secondaires, assez rarement sur le parenchyme; la dentelure peut être double, simple ou compo- sée, les pédoncules lisses ou hispides, etc. — Mais cette configuration des styles et du disque du À. stylosa est très différente de celle des Rosæ Synstylæ (R. sempervirens et arvensis), on la rencontre parfois identique dans le À. du- metorum (voy. par ex. notre À. dumetorum var. 0 longistyla Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 32-34), puis dans une variation parallèle à cette der- nière chez le R.canina (voy. celle indiquée op. cit. p. 37 pour un À. canina var. andegavensis); d’autres observateurs (par ex. Christ Rosen Schw. p. 160 et 195) ont signalé le même fait. — Pour M. Crépin, le À. stylosa représente seul sa section des Stylosæ, l’une des six qu’il a établies pour les Roses de l’Europe (Bull. Belqg. XXXI, 2, 91), section qu’il place entre celle des Synstylæ et celle des Pimpinellifoliæ, fort loin des Caninæ. M. Christ (Rosen Schw. p.195, et Genre Rosa, trad. Burnat p. 29 et 31) admet le À. s{ylosa comme un type de troisième ordre qu'il mentionne à côté du À. dumetorum. Après avoir été tenté de partager l’avis de M. Crépin, nous sommes convaincu aujourd’hui que la place de cette Rose se trouve dans la sous-section des £ucaninæ Crépin?. 225. Rosa dumetorum Thuill.° 77. Paris éd. 2, p. 250, an VII (ann. 1798-99); DC. F1. fr. V,584; Gussone Syn. fi. sic.1, 566, et herb. |; 1 M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 35 et 42) a trouvé que le R. stylosa différait par l’inflorescence, de toutes les espèces de sa section Caninæ (le R. rubrifolia étant mis à part). Dans le premier, les inflorescences uniflores sont aux inf. pluriflores comme 1 est à 1,5; dans les autres Caninæ aucune espèce ne voit les infl. pluriflores dominer celles uni- flores. — Nous avons indiqué (Roses alp. mar. p. 106) un caractère tiré de la forme des : boutons floraux (ovoïdes-arrondis et non ovoïdes-aigus comme dans le R. canina), mais ce trait qui distingue bien certaines variations du À. stylosa est-il d’une application générale ? — Le R.stylosa paraît avoir une floraison plus tardive que le R. canina (voy. Reuter Cat. Genève éd. 1, p. 70, Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p. 197; Christ Rosen Schw. p. 194). M. Gentil (Hist. Roses Sarthe p. 47) dit aussi que la floraison du R. stylosa est de quinze jours environ plus tardive. 2 Nous avons été pleinement confirmé dans cette manière de voir par la lecture d’un travail de M. A. Gentil (Histoire des Roses indigènes de la Sarthe, le Mans, 1897, in-8°, 119 p.) qui est une excellente monographie locale. L'auteur qui sépare comme nous le verrons plus loin les À. dumetorum et canina, envisage le R. stylosa Desvaux (sensu stricto) comme une variété dérivée du premier, et il décrit un R. stylaris Gentil (compre- nant les À. leucochroa Desv., systyla Bast., fastigiata Bast., etc.) comme une forme dérivée du À. canina et parallèle à celle du R. stylosa Desv. — Nous regrettons de ne pouvoir donner ici un résumé suffisant des intéressantes observations de M. Gentil et devons ren- voyer le lecteur à son ouvrage, notamment aux pages 42-43 et 47. 3 CR. ramis glabris ; aculeis infra folia geminatis, validis, uncinatis; foliis pubescenti- bus; petiolo minute passim aculeato; foliolis suborbiculato-ovalibus, 5-7. Fructibus glo- bosis pedunculisque glabris. Flores pallido-rosei » Thuill, 1. c. — L’éch. conservé à Genève dans l’herb. de Thuillier a été pris par Grenier (Revue F1. monts Jura p. 72) pour son R. submitis, et par nous (Roses alp. mar. p. 99) pour le R. dumetorum f. Thuillieri Christ. ROSACÉES 71 Fries Summa veget. Scand. p. 172-173; Grenier F1. jurass. p. 247 (excel. syn. Jacq.); Christ Rosen Schrw. p. 181 (excl. f. platyphylla et f. tricho- neura); Christ Genre Rosa, trad. Burnat, p. 31-33; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 99 et Suppl. p.28 et 79 (excel. var. B, 7, à, e, ë etn); Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth 1, 843; non Godet F7. Jura p. 213 = R. col- lina AI. (?) F1. ped. no 1801 !; Godet F7. Jura Suppl. p. 76; non Jacq. F1. austr. ann. 1774 = R. obtusifolia Desv. Journ. bot. ann. 1809? ; Ard. F1. alp. mar. p. 128, p. p.; Crépin in Bull. Belg. XXNI, 2, 65, XXXI, 2, 89, XXXIII, 2, 19, XXXIV, 2, 34 et in Journ. of Bot. 18%, p. 182. Exsice. : Pons et Coste Herb. Ros. nos 26! (Saône-et-Loire), 155! (Gers) et 234! (Aveyron) — À. canina var. obtusifolia et var. dumetorum Desvaux op. cit. ann. 1813 = R. canina var.7 Gaudin F1. helv. IIT, 350, et herb.!, p. p. = À. canina de Not. Rep. p. 140, p. p. = X. canina var. collina Godet F1. Jura p. 215; Rapin Guide bot. Vaud éd. 2, p.196 — R. submilis Grenier in Schultz Arch. F1. Fr. et AU. ann. 1854, p. 332; Braun in Kerner Schedæ ad fl. exæsicc. austr.-hung. fase. IV, p. 22. Kerner FI. exsicc. austro-hung. n°1267! = R. Deseglisei Boreau F1. centr. Fr. éd. 5, p. 224 = R. canina var. dumetorum Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. IT, 214; Bicknell F7. Bordigh. p. 95 = R. canina var. foliolis pubesc. Crépin in Bull. cit. XXXI, 2, 90, p. p. — R. subcinerea Gentil Hist. Roses Sarthe p. 30 (excl. var. tomentella = R. tomentella Léman). Fleurit gén. de mi-juin à mi-juillet, suivant l’alt. ; parfois fin mai dans la région littorale et celle montagneuse basse ; jusqu’au comm. d'août vers les confins de la région alpine qu'il atteint parfois, comme sur les montagnes voisines de la plaine au nord de nos Alpes. Généra- lement très répandu, et probablement plus que le À. canina dans la région littorale voisine de la mer où nous l’avons vu entre San Remo et Ceriana **, entre Eza et la Turbie *, à Nice*, et ailleurs. — M. Bicknell (op. cit. [. ce.) l’a récolté non loin de la mer à Arma di Taggia **, à San Romolo sur San Remo**, et au pont de la Nervia près Bordighera **, alors qu’il ne cite pour les R. canina dumalis et lutetiana qu’une seule localité littorale (Costa dei Frati, 550 m. s. m. près de Taggia). — Ricca Ce sont là deux formes très pubescentes à folioles souvent obtuses. M. Franchet (F1. L.-et- Cher p.187) possède un éch. authentique de Thuillier, représentant bien le R. dumetorum Thuill., mais à urcéoles ovoïdes. — Ajoutons qu’il existe dans l’herb. DC. un éch. du R. corüfolia envoyé par Thuillier sous le nom de À. dumetorum. 1 L'herbier d’Allioni ne renferme aujourd’hui sous ce nom qu’un spécimen envoyé par Jacquin et dont nous avons parlé p. 34, note 1. ? « Calicum tubis ovatis pedunculisque glabris, foliolis ovatis obtusis supra puberulis, subtus villosis. Flores albi » Desvaux Journ. bot. Il, 317. 72 FLORE DES ALPES MARITIMES (Cat. Diano e Cervo p. 25) n’a pas vu dans son district le R. canina glabre, mais bien le R. dumetorum. Le R. dumetorum, tel que nous le comprenons aujourd’hui, diffère surtout du À. canina par son indument foliaire, ses pétioles très pubescents ou pu- bescents-tomenteux, ses folioles revêtues sur leur face inf. ou sur les deux faces, d’un indument grisâätre ou cendré. Les folioles sont plus ou moins ellip- tiques, parfois subarrondies, à sommet brièvement atténué-aigu, obtusiuscule, obtus, parfois arrondi, rarement acuminé ; ces folioles possèdent des nervures : (et parfois des nervilles) souvent très saillantes sur la face inf. (surtout à l’état adulte et sur le sec); la dentelure est simple, très gén. large, ogivale; assez rarement on rencontre quelques dents irrégulières. — Dans nos éch. des Alpes mar. (35 localités) les pétioles sont églanduleux ou montrent quelques glandes peu nombreuses qui ne se retrouvent pas, ou sont très rares, sur la côte médiane inf., et toujours nulles sur les latérales! ; les pédoncules plus courts que l’ur- céole développé ou le dépassant peu, sont bien rarement égaux à deux fois sa longueur, ils sont gén. églanduleux et lorsqu'ils se montrent hispides (4.prove- nances sur 35) ils portent presque toujours peu de glandes? ; les sépales sont. très généralement dénués de glandes sur le dos; la corolle est d’un rose clair, moins souvent blanche; les styles tantôt plus ou moins velus, tantôt glabres ou glabrescents ; le disque gén. peu saillant, est çà et là très conique*. Les limites à poser entre les groupes : À. canina, dumetorum et tomentella, sont entre les plus difficiles! — M. Crépin (in Bull. Belg. XXXI, 2, 90-91) envisage comme des groupes de variations du R. canina : le R. dumetorum « présentant des folioles au moins pubescentes sur la nervure médiane, à dents foliaires simples, avec des pédicelles lisses » : le R: Deseglisei avec les mêmes caractères, mais « à pédicelles plus ou moins hispides-glanduleux ». A ces deux groupes M. Crépin en ajoute un troisième, composé de formes « à dents foliaires doubles ou composées-glanduleuses comprenant des variations voisines des deux groupes précédents, et d’autres variations qui tendent à se rapprocher du Z. to- mentella ». Le même rhodologue décrit cette dernière Rose comme suit: « Ai- guillons caulinaires courts, crochus, fortement épaissis à la base; folioles ord. petites, ovales-arrondies, brièvement atténuées-aiguës au sommet, à nervures secondaires ord. très saillantes ; folioles plus ou moins pubescentes, assez souvent à nervures secondaires glanduleuses, à dents composées-glanduleuses ; pédicelles ord. lisses, ainsi que les réceptacles, rarement hispides-glanduleux ; sépales restant réfléchis après l’anthèse, les ext. à appendices latéraux nom- breux, les inf. plus ou moins foliacés et profondément incisés ; styles ord. 1 Une forte pubescence et une glandulosité bien accusée s’excluent ici ; il n’en est pas de même dans d’autres groupes, par ex. dans une partie au moins des Rubiginosæ, To- mentosæ et Villosæ. 2 M. Crépin a publié sous les n°s 577! et 673! de son Herbier des Roses, un R. dume- torum à pédoncules et urcéoles densément hispides-glanduleux, variation extrêmement rare en Europe. 3 Surtout dans la variation remarquable que nous avons décrite sous le nom de A. du- metorum var. longistyla, trouvée près de Tende, et dont il a été question plus haut (p. 70). ROSACÉES 73 peu hérissés, parfois glabrescents ou glabres », Enfin le À. obtusifolia! est aujourd’hui pour le même auteur < une variété à dents foliaires simples du R. tomentella » (voy. Ann. Conserv. et jard. Genève 1897, p. 67). — M. Gentil (Hist. Roses Sarthe, 1897, p. 30-45) envisage ces groupes d’une manière très différente. Ce botaniste établit en effet un À. subcinerea, espèce : à folioles gén. assez médiocres, ovales ou subarrondies, souvent obtuses au sommet, toujours couvertes, au moins à la face inf., d’une pubescence grisätre, comme cendrées, mais jamais tomenteuses ni soyeuses (op. cit. p. 32), à nervures secondaires sail- lantes (op. cit. p. 37), etc. Cette espèce pour M. Gentil, est composée de trois groupes : 1° À. dumetorum Thuill. dont les À. oblusifolia Desvaux? et Dese- glisei Boreau ne sont que de simples variations. 20 R. stylosa Desvaux (sensu stricto). 3° À. tomentella Léman. M. Gentil ajoute (op. cit. p. 33) que pour M. Crépin le À. dumetorum comprend encore le R. urbica Léman, mais que cette dernière Rose se rapporte pour lui au À. canina car « la villosité des folioles se bornant à quelques poils sur la côte, plus rarement sur les nervures secondaires, ne saurait justifier l’assimilation avec le À. dumetorum ». Nous avions autrefois (Roses alp. mar. p. 99-105 et Suppl. p. 28-34) rat- taché au groupe dumetorum certaines variations peu pubescentes, telles que les R. platyphylla Rau, urbica Léman, trichoneura Ripart, etc. Nous rappor- tons aujourd’hui ces dernières au À. canina, et nous sommes convaincu que cette manière de voir, empruntée à M. Gentil, est plus conforme aux faits que celle jadis suivie par nous d’après M. Christ (Rosen Schw. p. 181-189). — Nous dirons plus loin (p. 80) pourquoi, ayant admis aussi l’avis de M. Gentil sur le R. stylosa, en ce qui concerne ses affinités, nous avons continué à tenir pour distinct le groupe du R. {omentella. — Quant au R. dumetorum, tel que nous le comprenons avec l’auteur des Roses de la Sarthe, on a vu que la présence d’un indument abondant excluant la glandulosité n’est point sa seule caractéristique, mais la présence de cet indument, dit M. Gentil (op. cit. p. 33) «est le signe le plus visible qui contribue dans une certaine mesure à le différencier et fixe d’abord l'attention. Les longues oreilles ne font pas le lièvre, mais elles suffisent parfaitement pour le distinguer du lapin ». Ce sont sans doute les formes du À. dumetorum avec pubescence réduite à la côte mé- diane inf. et parfois aux latérales, qui ont surtout fait dire quelque part à 1 C’est en 1887, dans le Bull. Belg. XXVI, 2, 65-69, que M. Crépin a pour la première fois attiré l'attention sur ce micromorphe. ? M. Gentil (op. cit. p. 35) a bien démontré que le R. obtusifolia Desv. (1809), aban- donné plus tard par son auteur dans sa Flore d'Anjou (1827) comme une modification d’un bien petit intérêt, n’est en réalité qu’un « R. dumetorum à folioles obtuses et même parfaitement arrondies, caractères dont M. Crépin ne tient pas compte dans sa diagnose » (Gentil op. cit. p. 37). — Nous partageons l’avis de M. Gentil, car il nous a été impossible depuis longtemps de trouver des limites un peu nettes entre le R. dumetorum Thuill. (sensu stricto, d’après les éch. authentiques) et le R. obtusifolia, et cela même dans les collections (par ex. l’herb. Bicknell et ceux du musée de Turin) annotées par M. Crépin, qui a d’ailleurs fort souvent fait suivre ses déterminations du R. obtusifolia d’un signe de doute. — Dans l’herbier de Balbis à Turin nous avons vu un éch. authentique du R. 0b- tusifolia, envoyé par Desvaux en 1823; il a confirmé pour nous l’avis émis par M. Gentil sur cette Rose. 74 FLORE DES ALPES MARITIMES M. Crépin qu'il faut fermer les yeux à l’évidence pour voir dans ce groupe autre chose que de pures variations du R. canina. Nous avons au contraire toujours affirmé avec M. Christ (voy. par ex. Christ Genre Rosa, trad. Burnat, p. 31-33) qu'il y avait plus que cela dans l’espèce de Thuillier, admise depuis longtemps par des phytographes réducteurs tels que Fries, Gussone, etc., et avec M. Focke (in Koch Syn. ed. Wobhlfarth 1, 843-844), nous maintenons cette opinion!. Cependant à la suite d’un nouvel examen de tous nos matériaux d’herbier, nous jugeons les limites assignées au R. dumetorum par M. Gentil comme mieux fixées que celles autrefois admises par nous. Pourquoi les caractères tirés de l’indument foliaire auraïient-ils moins de valeur que tant d’autres, également d'importance secondaire? Tous les rhodologues sont cependant contraints de les utiliser, sachant bien qu'il faut envisager l’ensemble seul de ces caractères et se rendre compte qu'ils sont loin d’avoir la même valeur dans tous les groupes. Les auteurs qui se disent les plus dégagés de l’obsession des glandes et des poils, se gardent dans leurs diagnoses comme dans leurs clefs, d’omettre ce qui con- cerne l’indument. Ainsi les glandes sous-foliaires caractérisent très généralement pour eux les Rubiginosæ ; ils nous signaleront même cet excès de glandulosité qui amène des glandes sur la face sup. des feuilles de certains types (R. zalana, R. glutinosa). Ils nous diront avec raison que certains Eucaninæ ont les feuilles toujours glabres (R. montana) ou presque toujours (A. rubrifolia). L’indument ne manque pas d’être invoqué dans divers groupes, pour les styles qui sont hérissés (R. montana) velus (R. rubiginosa) ou très gén. glabres (R. Pouzini, micrantha, Seraphini). L’indument des styles, celui des pédon- cules, comme des sépales; la position de ces derniers, s’ils sont rabattus et caducs, étalés ou redressés et subpersistants ; la dentelure foliaire, et jusqu’à la couleur des pétales, sont des caractères utilisés avec raison par tous les rhodo- logues, et pourtant ils ne paraissent pas avoir au point de vue morphologique ou histologique plus d'importance que l’indument foliaire. YT 726. Rosa coriifolia Fries Novit. fl. suec. ed. 1, ann. 1814, p. 33, ed. 2, ann. 1828, p. 147, et Summa veg. Scand., ann. 1846, p. 173; Christ Rosen Schiw. p. 189 et in Flora ann. 1876, p. 373; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p.106 et Suppl. p.34 et 79; Crépin in Bull. Belg. XXNIII, 4, 51-59, 459-172, XXX, 1, 153, XXXI, 2, 83, XX XII, 1, 79 et XXXIV, 2, 39; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth I, 843— R. frutetorum Besser Cat. pl. hort. Crem. Suppl. IT, p. 20 (ann. 1814)? = R. canina var. y 1 Nous avons dit (p. 57) que chez nous les formes de passage entre les R. dumetorum et canina sont moins fréquentes qu'entre les R. canina et glauca. 2 M. Crépin in Bull. Belg. XNII, 1, 239 dit: «R. frutelorum Besser Cat. pl..hort. Crem. Suppl., 20 (1816). M. H. Braun in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 7195: « R. frutetorum Besser Cat. pl. hort. Crem. Suppl. II, 20 (1814). L’Indexæ kewensis p. 734 : « R. fruteto- rum Besser Cat. hort. Crem. (1811) Suppl.l, 20. — Si la dernière de ces trois dates était exacte, le nom de Besser devrait incontestablement remplacer celui de Fries. Or il résulte de recherches faites par M. Briquet à la bibliothèque de Candolle, que Besser a publié en 1810 et 1811 deux éditions du Catalogue cité plus haut. Ce Catalogue a eu 4 Suppléments, d’après Besser lui-même (Cat. ed. 3, et notes ms. in bibl. DC.), lesquels ont été publiés : ROSACÉES 79 tomentosa Gaudin F7. helo.TIT, 350 (ann. 1828), et herb. p. p.! = 2. mon- licola var. © frutetorum Rapin Guide bot. Vaud, éd. ?, ann. 1862, p. 195 — À. solstitialis Grenier F1. jurass. p. 237; an Besser?! — R. canina var. corufolia Baker Monogr. bril. Roses p. 235 — R. canina groupe Coronatæ B pubescentes Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 56-59 = R. glauca var. coriifolia Crépin in Fiori et Paoletti F7. analit. Ital.T,590 (ann.1898). Les formes typiques du À. coriüfolhia semblent être rares dans nos régions : Vallée della Meris!** des Alpes de Valdieri (herb. ped. mus. Turin) ; entre Valdieri ville et V. bains!!**, de 1000 à 1400 m. s. m., 10 juill. 1876, fr.; vallée inf. du Riofreddo de Vinadio!!#*, latéral à la vallée de la Stura, entre 1200 et 1300 m., 26 juill. 1882, fr. — De la forêt de Sanson! ! © près de la Briga, vers 1400 à 1500 m. nous n’avons que des éch. sans urcéoles développés, mais leur rapprochement avec le R. coriifolia assez typique, nous paraît justifié ; nous les avons dé- crits sous le nom de var. brigianorum (Roses alp. mar. Suppl. p. 80). Nous rapportons au R. corüfolia f. subcollina Christ (Rosen Schw. p. 191) des spécimens de : pentes du mont Agnellino sur Saint-Dalmas de Tende!!*#2, vers 7-800 m. s. m.; partie inf. de la vallée San Gio- vanni! ! ** près Limone?, vers 1200 m. ; entre Robion et Saint-Sauveur sur Tinée!1 *#; vallon del Sabbione ! 1 ** près d’Entraque, vers 1500 m. ; env. de Saint-Auban!!*5, vers 1100-1200 m.; près d'Entraunest1%*6, env. 1300 m. ; Esteng!!*7 près des sources du Var entre 1700-1800 m. ; Argentera!!**, vall. sup. de la Stura, vers 1700 m. n° 1, ann. 1812; n° 2, 1813; ne 3, 1814 et no 4, 1815. En 1816 a paru une 3 édition du Catalogue avec titre latin. Le R. frutetorum a été publié dans le Suppl. HI, p. 20 (voy. Besser £num. pl. Nolhyn. ann. 1822, p. 19), il date donc de 1814. 1 Le R. solslitialis Besser Prim. fl. Galic. I, 324, date de 1809. M. Crépin qui a vu des éch. de Besser attribue, avec doute, cette Rose au R. dumetorum. ? Folioles elliptiques, plus ou moins aiguës, dentelure simple, çà et là un peu irrégu- lière, pédoncules lisses, sépales réfléchis sur l’urcéole coloré. 3 Mêmes folioles, dentelure simple, Re légèrement Dies planqnlene, sépales étalés; arbrisseau très touffu. 4 Mêmes folioles, parfois obtuses, dentelure simple, sépales réfléchis. 5 Folioles largement elliptiques, obtusiuseules ou un peu aiguës, dentelure simple, çà et là irrégulière, pédoncules nus, sépales réfléchis sur l’urcéole coloré. 6 Ici la var. entraunensis Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 109: aiguillons brusquement dilatés vers leur base allongée, et crochus; au sommet des rameaux quelques rares aiguillons sétacés, droits ou arqués ; folioles largement elliptiques, parfois subarrondies, obtuses ou un peu aiguës, à dents simples et larges ; pédoncules lisses ; sépales tantôt étalés, tantôt rabattus sur l’urcéole développé, à appendices étroits et vai nombreux, arbrisseau touffu. 7 Ici la var. 6 bovernieriana Burn. et Gr. op. cit. p. 107; aiguillons du numéro précé- dent; tiges foliifères gén. 9 foliolées, folioles largement elliptiques, brièvement aiguës 76 FLORE DES ALPES: MARITIMES Formes douteuses entre les R. corüfoliaf. subcollina et le R. dhume- torum : Col de Braus!!*:; vallon inf. du Rio Freddo de ous l; ver- sant mérid. du col 2 Tende ! 11#; Esteng!1*. La description que nous avons donnée (p. 56) du À. glauca comparé au R. canina, s'applique au À. coriifolia par rapport au À. dumetorum. Le R. cortifolia, prob. sous-espèce, comme le R. glauca, est ainsi que ce dernier une Rose des montagnes et préalpes, tandis que les plus proches parents de ces deux Roses (R. canina et dumetorum) habitent de préférence les plaines ou les basses montagnes. Le caractère principal de ces Roses montagnardes consiste dans le relèvement des sépales et leur persistance plus grande, mais même en ce qui concerne cet attribut, il existe de nombreux et inextricables passages entre les R. cortifolia et dumetorum. Ces formes de transition ont été signalées de- puis longtemps par M. Christ Rosen Schw. p. 191 et Genre Rosa, trad. Burnat p. 19 (voy. Crépin Bull. Belg. XXX, 1, 153-157) sous le nom de R. certifolia. f. subcollina (Kelchzipfel ôfters vüllig zurückgeschlagen), elles paraissent être encore plus nombreuses dans notre dition qu'ailleurs. Ces variations du À. co- riifolia sont absolument parallèles à celles du À. glauca f. subcanina Christ dont nous avons parlé à la page 57. Le À. cortifolia présente parfois chez nous une armature à aiguillons brus- quement dilatés vers leur base et plus ou moins crochus, assez grêles sur les ramuscules où ils peuvent (rarement) devenir des sétules droites ou arquées, mais nous n’avons pas encore rencontré, comme dans nos À. canina et dumetorum, des formes à aiguillons droits ou arqués, observées çà et là en Europe. Dans nos R. coriifolia les folioles sont dénuées de glandes sous-foliaires en dehors de la nervure médiane peu ou pas glanduleuse ; mais il a été signalé, en Suisse et ailleurs, des formes à folioles très glanduleuses sur le parenchyme de leur face inf. (voy. Crépin in Bull. Belg. XXVNII, 1, 157-158, XXXI, 2, 84, XXXII, 2, 79). L’indument et les formes des folioles, sont ceux du À. dumetorum, mais leur dentelure est moins rarement un peu irrégulière et peut même se montrer double ou composée (notre forme brigianorum). Les pédoncules, dans notre dition, sont nus ou médiocrement hispides-glanduleux, toujours courts, mais ailleurs ils peuvent parfois être allongés, tel est le cas par ex. du n° 293! de Crépin Herb. des Roses, ann. 1891, dans lequel les pédoncules atteignent 18 à 27 mm., ce que nous avons du reste observé ailleurs. Les corolles varient du rose vif au rose très clair. Pas plus que pour le R, dumetorum, nous n’avons jugé convenable de pré- senter, comme nous l’avions fait autrefois, des variétés pour le R. coréifolia. Il est sage, dit judicieusement M. Crépin (Bull. Belg. XXNIL, 1, 174), dans le cas où l’on n’a pas l’assurance que des formes nouvelles possèdent bien une ou obtuses, à dents simples ou irrégulières, assez étroites ; pédoncules légèrement hispides- glanduleux; sépales étalés ou réfléchis après la floraison; arbrisseau touffu. — Les éch. d’Argentera appartiennent à la sous-var. BB bovernieriana Burn. et Gr. op. cit. p. 109; aiguillons des deux numéros précédents (notes 6 et 7, p. 75), folioles largement elliptiques, à sommet obtus, parfois brièvement aigu, à dents simples ou irrégulières, assez larges ; pédoncules lisses; sépales tantôt étalés, tantôt réfléchis; corolles d’un blanc rosé. ROSACÉES 71 aire de distribution où se rencontrent des individus plus ou moins nombreux, de faire de grandes réserves au sujet de leur autonomie spécifique ou variétale, avant d’encombrer la nomenclature de noms nouveaux, — On peut répartir le R. coriifolia en une série artificielle de variations exactement parallèles à celles du À. glauca (voy. Crépin in Bull. cit. XXT, 1, 56 et XXXI, 2, 83). A ne considérer les À. glauca et cortifolia que dans les Alpes marit. on n’hésiterait pas à y voir des variétés des À. canina et dumetorum. Et si, atta- chant comme certains spécialistes une importance assez grande à la position des sépales sur l’urcéole, nous envisageons les groupes de variations apparte- nant à ces deux premières Roses, nous devons convenir que dans un très grand nombre de cas leur distinction est fort souvent impossible. Nous avons réussi jusqu’à un certain point à limiter les groupes canina et dumelorum, mais nous avons trouvé plus difficile la tâche de séparer leurs deux dérivés ; aussi ne com- prenons-nous pas les spécialistes qui, considérant le À. dumetorum comme une simple variation du À. canina, décrivent les À. glauca et cortifolia comme des espèces {subordonnées sans doute). Si nous n’avons pas réuni ces deux dernières Roses c’est uniquement par des motifs de clarté d’exposition et pour ne pas rompre avec l’usage qui a généralement prévalu de ne les associer que lorsqu'on réunissait aussi les À. canina et dumetorum. YTT 222. Rosa tomentella Léman Journ.sc.phys.nov.18181; Grenier F1. jurass. p. 247; Rapin Guide bot. Vaud éd. ?, p. 19; Godet F1. Jura Suppl. p. 77; Christ Rosen Schic. p. 127; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 90 et Suppl. p. 18 et 79; Crépin in Bull. Belg. XXXI, ?, 89, XXXII, 1, 82-83, et XXXIV, 2, 34; Crépin in LoJacono F1. sic. I, pars À, p. 183, et in Fiori et Paoletti F7. analit. Ial. I, 589; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth I, 838; Pons et Coste Herb. Ros. nos 76! et 771, et Annot. fasc. 2, p. 7-8; Bicknell F7. Bordigh. p.93; non Ard. F1. alp. mar. — R. dumelorum Rau Enum. Ros. Wirceb. p. 85, ann. 1816, et herb. (sec. Crépin in Bull. cit. XXII, 2, 56); non Thuill. — R. tomentosa y dumétorum et R. rubiginosa a genuina Gaudin F1. helv. III, 552 et 354, et herb. p. p. (sec. Crépin in Ann. Conserv. et jard. Genève 1897, p. 52-53) — R. rubiginosa var. C Rapin op. cit. éd. 1, p. 101 = R. affinis Godet op. cit. p. 76; non Rau? — R. subcinerea var. tomentella Gentil Roses Sarthe p. 30-45. 1 &R. foliis pubescentibus; dentibus foliolorum margine inferiore serratis; pedunculis glabris, nudisve » Léman 1. c. — M. Gentil (Roses Sarthe p. 38) qui a vu des éch. au- thentiques de Léman, dit: «Ils ont les folioles pubescentes en dessus, velues en dessous, très surdentées-glanduleuses, à nervures secondaires plus ou moins saillantes, avec des pétioles velus, quelque peu glanduleux..… Quelques rares glandes apparaissent sur la côte médiane terminale prolongeant le pétiole; je n’en ai pas vu sur les nervures secondaires ». 2 La description de Rau (£num. Ros. Wirceb. p. 19, ann. 1816) dans laquelle l’auteur dit: « foliolis supra pubescentibus, subtus glaucescentibus glabris » se rapporte à une Rose énigmatique. Elle manque à l’herbier de Rau (Crépin in Bull. Belg. XX, 2, 57). 78 FLORE DES ALPES MARITIMES Fin mai à comm. juillet (nos éch.). Région montagneuse, et près des limites de celle littorale. Sur les versants sept. ** de la chaine princi- pale : Entre Mondovi et Monastero! ! ; près de Vernante!!; entre Aisone et Vinadio!!. Sur les versants mérid. (nos éch. entre 300 et 950 m.s. m. env.) : env. de la Briga tt#, chemin de la Madonna di Fontan; env. de Bajardo ! ** (3 localités), et près du sommet du Rio dei Rossi entre la vallée de la Nervia et le mont Alto**1 (Bicknell F1. Bordigh. p. 93, et herb. Bicknell); près de Sospel! 1*; env. de Saint-Martin Vésubie ! * (herb. Thuret, leg. 23 jun. 1865); env. de Bouyon!!*; entre les Adrets de l’Esterel et Julian !{ *. Entre Comps et la Bastide! !* (dép. du Var), près de nos limites à l’ouest. Dans la vallée dell’Inferno! !** près de Garessio (23 juill. 1880, fr.) se trouve la var. monregalensis Burn. et Gr. (Roses alp. mar. Suppl. p.19). — Aux env. de Ceva !!**, sur la route de Carru-Mondovi (22 juill. 1880) la var. pedemontana Burn. et Gr. (op. cit. p. 20). — Dans le massif oriental du Tanneron, près la Gaëte!!* (507 m. s. m.) 26 mai 1856, nous avons récolté une variété qui sera décrite plus loin. Aiguillons de forme semblable, quoique inégaux, non entremêlés sur les ra- meaux d’aiguillons grêles et souvent sétacés (sauf dans les var. 7 et à), tantôt assez courts, crochus ou arqués, insensiblement dilatés vers leur base et sou- vent subtriangulaires, tantôt plus ou moins brusquement dilatés, crochus et analogues à ceux du À. rubiginosa. Pétioles gén. très pubescents et toujours glanduleux. Feuilles à 5 ou 7 folioles gén. médiocres, parfois petites, très rare- ment grandes, largement elliptiques ou subarrondies, brièvement atténuées- aiguës au sommet, obtusiuscules ou obtuses, à nervures ord. très saillantes sur la face inf., plus ou moins pubescentes sur leurs deux faces, ou au moins sur l'inf., indument qui peut être très développé sur les nervures inf. et rare sur le parenchyme ; folioles des feuilles inf. des rameaux florifères à nerv. médiane plus ou moins glanduleuse (parfois fort peu), les nervures latérales étant églandu- leuses ou glanduleuses, indument peu abondant qui se retrouve, assez souvent, çà et là sur les nervilles?; dentelure gén. large et peu profonde, toujours com- posée-glanduleuse (sauf dans la var. y), le bord. inf. portant 1 à 4 glandes ou denticules, le sup. églanduleux ou muni d’une glande, bien rarement de deux. Pédoncules nus, assez rarement avec quelques glandes stipitées ; solitaires ou réunis par 2 ou plus (except. 7)#, égalant en long. l’urcéole développé, très rarement bien plus longs (jusqu’à 2 à 3 fois la long. de l’urcéole). Sépales res- 1 Nous n’avons pas vu ces éch. ; ils ont été déterminés par M. Crépin (Bicknell in litt.). 2 M. Christ (Rosen Schw. p. 128) attribuait au R. tomentella des feuilles glanduleuses exhalant par le frottement une faible et très agréable odeur de pomme. Récemment M. Crépin (Bull. Belg. XXXIIL, 2, 19) a dit que cette même Rose était à glandes inodores. 8 16 inflorescences uniflores, 29 pluriflores, sur nos éch. des Alpes maritimes. — Sur 4554 infl. M. Crépin (in Bull. cit. XXXIV, 2, 35) a trouvé 2825 uni. et 1729 plurifl. ROSACÉES 79 tant réfléchis sur l’urcéole développé (parfois étalés dans la var. y), les ext. à appendices latéraux très gén. nombreux et souvent foliacés, plus ou moins pro- fondément incisés. Corolle blanche, médiocre ou petite (dans nos éch. en fleur, de 4 localités). Urcéoles médiocres ou petits, souvent plus ou moins globuleux. Styles non soudés en colonne, plus ou moins velus ou hérissés, rarement gla- brescents ou glabres (dans deux provenances). — Voy. p. 72 qui précède, la diagnose de M. Crépin pour le À. tomentella. Nous avons décrit (Roses alp. mar. Suppl. p. 19, ann. 1882-1883) une var. ÿ monregalensis qui présente les caractères suivants : Port rappelant celui du R. Pouzini, à laquelle cette forme ressemble par ses rameaux assez grêles, allongés et flexueux portant, sur les rameaux, des aiguillons peu robustes, cro- chus et assez brusquement dilatés vers leur base (sur les axes principaux les aiguillons sont gén. très comprimés, subtriangulaires et peu crochus), et par ses petites folioles à dentelure gén. étroite et aiguë, composée-glanduleuse, à bord inf. portant 2 ou 3, rarement 4 glandes ou denticules, le bord sup. sans glande ou rarement muni d’une ou deux glandes. Ses folioles sont largement elliptiques, brièveraent aiguës ou obtusiuscules, parfois obtuses ou subarrondies, luisantes et glabres ou glabrescentes en dessus (feuilles adultes), velues en des- sous sur les nervures médiane et latérales, parfois aussi sur le parenchyme ; nervure médiane inf. glanduleuse ou sans glandes; les latérales et les nervilles çà et là glanduleuses sur quelques folioles. Pédoncules nus, gén. solitaires, égalant ou dépassant peu l’urcéole développé qui est subglobuleux, d’env. 10 mm. diam. Sépales ext. à appendices assez larges et nombreux, sans glandes sur le dos. Styles très velus, en capitule arrondi surmontant un disque médiocrement saillant. — Cette forme diffère surtout de nos autres éch. par la gracilité de ses rameaux et par ses petites folioles à dentelure plus étroite et plus aiguë. Une autre variété: y pedemontana Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 20, nous a offert les caractères suivants : Arbrisseau assez touffu, de 70- 80 cm. haut. max. Aiguillons les plus robustes assez brusquement dilatés en une base peu allongée, arqués, assez grèêles sur les rameaux et ramuscules flo- rifères où l’on rencontre çà et là de rares aiguillons très grêles, subsétacés, arqués ou presque droits, montrant un commencement d'hétéracanthie. Folioles médiocres ou grandes, elliptiques-arrondies ou subarrondies, obtuses ou brièvement aiguës (moins larges, et aiguës ou acuminées sur les pousses de l’année), à nervures très saillantes en dessous, un peu velues, glabrescentes ou glabres sur leur face sup., l’inf, étant toujours velue sur les nervures et parfois presque glabre entre elles; glandes sous-foliaires nulles ou assez nombreuses sur la nervure médiane inf., toujours nulles sur les nervures latérales et sur le parenchyme; dentelure large et peu profonde, à dents très gén. simples et non terminées par une glande; rarement les dents portent une seule glande sur leur bord inf.; à la base des folioles se trouvent quelques denticules glanduleux. Pédoncules solitaires ou réunis par 3-4, de 12 à 15 mm. long., portant des glandes stipitées peu nombreuses, parfois nus ainsi que les urcéoles subglobuleux d’env. 10 mm. diam. Sépales étalés-réfléchis sur l’urcéole assez développé, non glanduleux sur le dos, à appendices nombreux et gén. larges. Styles très velus, en capitule arrondi surmontant un disque médiocre- ment saillant. — C:tte intéressante variété diffère surtout de nos autres prove- 80 FLORE DES ALPES MARITIMES nances (sauf de notre var. $) par son armature un peu hétéracanthe, par sés dents foliaires, le plus souvent simples, et par ses sépales qui semblent être, en partie au moins, étalés. — Le À. Friedlænderiana Besser Cat. hort. Crem. ann. 1816 ; Déségl. Cat. p. 224; Crépin in Bull. Belqg. XVIII, 1, 245. Exsicc. : Soc. dauph. n° 377! (Gall., Rhône); Pons et Coste Herb, Ros. no 27! (Gall., Rhône) est une Rose qui se rapproche beaucoup de notre var. pedemontana; les diffé- rences avec ce dernier ne portent que sur la dentelure foliaire et l’hispidité. des pédoncules. Dans ces n0s 377 et 27, les dents sont composées-glanduleuses, leur bord inf. montrant 1 à 4 glandes, gén. 3, le bord sup. étant églanduleux ou muni d’une seule glande; les pédoncules portent des glandes stipitées plus nom- breuses qui gagnent la base de l’urcéole, et les sépales (d’ailleurs lisses sur le dos) restent nettement réfléchis. — Nous avons reproduit en 1882 (1. c.) les avis motivés de MM. Christ et Crépin qui rapportaient sans hésitation notre var. pede- montana à une forme simplement dentée du groupe R. {omentella. M. Crépin ferait peut-être rentrer aujourd’hui notre variété dans le À. obtusifolia Desv. dont il s’est occupé pour la première fois en 1887 (Bull. Belg. XXVI, 2, 65-69) et dont nous avons parlé à la page 73 qui précède. La réunion proposée par M. Crépin, du micromorphe de Desvaux avec le R. tomentella, et sa séparation d'avec «un grand nombre de canines pubescentes à dents composées-glandu- leuses, considérées à tort comme des var. du À. tomentella dont elles diffèrent semble-t-il par la forme et l’aspect des folioles, la forme des aiguillons et le port des buissons » (Crép. op. cit. p. 69), cette séparation est toujours restée pour nous un problème insoluble qui est venu singulièrement compliquer la question des limites à assigner aux À. dumetorum et tomentella. — Notre var. pedemontana montre l’une des formes inextricables entre ces deux groupes. Si nous la laissons provisoirement dans le second c’est par déférence pour les avis de nos savants confrères et aussi par les rapports qu’elle montre avec le R. Friedlænderiana qui semble être un incontestable R. {omentella. Une troisième variété $ (ou variation ?), du massif du Tanneron, montre plus encore que notre var, pedemontana un commencement d’hétéracanthie ; quelques fins aiguillons ou sétules, et même des glandes stipitées descendent sous l’inflorescence ; pétioles très glanduleux et pubescents ; folioles médiocres, largement elliptiques et plus ou moins aiguës, glabres et parfois glabrescentes en dessus, très pubescentes en dessous sur les nervures, gén. moins sur le pa- renchyme, plus ou moins glanduleuses sur la côte médiane inf. seule et sur les dents, avec des glandes à tête moins fine que dans nos autres formes, noirâtres ou transparentes; pédoncules égalant env. l’urcéole en long. ou plus courts, en- tourés de larges bractées plus longues qu'eux, et munis, ainsi que la base de l’ur- céole, de fins acicules glanduleux nombreux ; sépales ext. très glanduleux sur leur dos et leurs bords; corolle d’un rose pâle, grande (60-65 mm. diam.); styles en capitule arrondi, velus. — Les aiguillons les plus développés sont assez courts, crochus ou arqués, insensiblement dilatés en une base peu allongée. La dente- lure foliaire est composée-glanduleuse et les sépales à appendices très déve- loppés avec des pinnules inf. dentées ou incisées comme dans le type décrit p. 78. Le groupe du À. tomentella est l’un des plus difficiles à circonscrire ! (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXII, 1, 83). La description de M. Christ (Rosen Schiw. p. 127, pour sa forme typica) et celle donnée par M. Crépin ROSACÉES 81 (Ball. cit. XXXI, 2, 88) que nous avons reproduite p. 72, se rapportent bien à la diagnose de nos récoltes dans les Alpes mar., sauf en ce qui concerne, partiellement, la forme des aiguillons, mais elles s’appliquent assez mal aux trois variétés que nous venons de décrire. — Nous avons dit (p. 73) que M. Gentil avait réuni en un groupe spécifique les À. dumetorum Thuill. (sensu stricto, et incl. R. obtusifolia Desv.), R. stylosa Desv. (sensu stricto) et R. tomentella Léman. Nous avons adopté l'opinion de ce botaniste en ce qui concerne les limites entre les R. canina et dumetorum, ainsi que le rapprochement étroit qu’il opère entre ce dernier et le R. stylosa Desv., mais nous ne pouvons le suivre dans sa con- ception du À. tomentella. M. Gentil, qui a vu des éch. authentiques de Léman, dit que cette dernière Rose, peu répandue dans la Sarthe, possède seulement de rares glandes sur la côte de la foliole terminale, les nervures secondaires étant toujours églanduleuses ainsi que le pédoncule. Mais il nous paraît certain que M. Gentil eût compris ce groupe différemment s’il eût pu l’étudier en dehors d’une circonscription restreinte et prendre connaissance des formes que les rhodologues les plus réducteurs envisagent aujourd’hui comme le type du R. tomentella. Ce dernier est assurément très voisin du À. dumetorum et lui est rattaché par des variations souvent fort embarrassantes, mais il est loin d’avoir vis-à-vis de lui la situation du À. dumalis par rapport au À. lutetiana. Il présente divers caractères concomitants : forme des aiguillons, hétéracanthie assez fréquente, folioles à dentelure composée très souvent accompagnée d’une glandulosité sous-foliaire sur les nervures secondaires, çà et là aussi sur le parenchyme, puis surtout un développement bien accentué des sépales et de leurs appendices, Ce groupe avec les diverses formes qu’on lui a rattachées, n’est sans doute pas très homogène; il nous paraît avoir sa place entre les Eucaninæ et les Rubiginosæ ainsi que l’admettent M. Christ (Rosen Schw. p. 131 et Genre Rosa trad. Burnat p. 33) et M. Focke (in Koch Syn. ed. Wobhlfarth, et in Engler Pflansenfamil. II Teil, Rosaceen, p. 48). — Entre les formes étrangères à notre dition et qui justifient la place attribuée à ce groupe, nous renverrons à nos études sur les À. faventina (Roses Italie p. 27- 30— R. Klukri Christ in Flora 1875, p. 289, an Besser ?) et ischiana (op. cit. p. 33-35 et 46) qui montrent une glandulosité suprafoliaire. M. Christ a placé la première entre ses Tomentellæ et ses Rubigineæ Sepiaceæ. M. Crépin est disposé à voir dans ces deux Roses des variétés du À. {omentella. — Nous pos- sédons deux éch. du n° 77 de Pons et Coste Herb. Ros. et Annot. fasc. 2, p. 8 (sub : R. tomentella var.; Helvet., Saint-Gall) microphylles et à styles glabres, qui imitent à un tel degré certains de nos À. micrantha var. calvescens que nous ne saurions les en distinguer par aucun caractère. — Ajoutons enfin, concernant les affinités du AR. tomentella, que le R. abietina Gren. (Crépin in Bull. Belg. XXVNII, 1; 83 et XXX, 1, 104) en est si voisin qu'on peut presque l’envisager comme une variété montagnarde du R.{omentella à sépales étalés-redressés sur l’urcéole bien développé. Et par ce R. abietina l'on confine à certaines formes très rapprochées du R. coriifolia, c’est-à-dire au R.uriensis Lago. et Pug. p.p. Er Rosa Allionii Burn. et Gr. Roses Alpes mar. Suppl. p.16; Bicknell FT. Bordigh. p. 94. FLORE DES ALPES MARITIMES III 82 FLORE DES ALPES MARITIMES Près de Ceriana! !**, et sur la route de Ceriana à San Remo! !#*, à 15-20 mi nutes de C., 8 juin 1879 et 2 juin 1893, fl.; Rio dei Rossi, entre le mont Alto et la Nervia** (Bicknell 1. c.); pentes du mont Colla Bossa sur la Giandola!!#, 26 juin 1879, fl. ; descente du col de Braus sur Sospel!l#, 25 juin 1879 ; deux localités aux env. de l’Escarène ! !*, 24 juin 1879, fl. — Ces stations, sauf la seconde qui peut-être atteint env. 1000 m. s. m., se trouvent entre 350 et 750 m.; la première qui est la seule dans la région littorale, est distante de la dernière d'environ 33 kilom. à vol d’oiseau. Aiguillons nombreux, longs, assez brusquement dilatés en une base peu allongée, crochus ou arqués, rappelant ceux du À. Pouzini, mais moins grêles. Stipules gén. peu développées, même lorsque les folioles sont grandes. Pétioles un peu velus, plus ou moins glanduleux et aiguillonnés. Feuilles tantôt très luisantes en dessus, tantôt mates et d’un vert foncé ou assez clair, souvent teintées de rouge dans leur jeunesse; folioles très gén. médiocres (les latérales. moy. env. 20-25 mm. long. sur 13-15 mm., jusqu’à 30 sur 15-20 ou un peu plus) toujours notablement distantes entre elles et souvent fort éloignées, ellip- tiques, gén. atténuées aux deux extrémités, parfois à peine atténuées vers leur base un peu arrondie, à sommet aigu ou obtusiuscule, rarement un peu acu- miné ou obtus, à nervures de la face inf. non nettement saillantes, même sur les feuilles adultes et sur les éch. d’herbier; glabres en dessus ou portant quelques rares poils (feuilles jeunes), toujours velues-pubescentes en dessous sur la nervure médiane et parfois légèrement sur les secondaires (feuilles adultes). Glandes sous-foliaires peu nombreuses et se trouvant seulement sur la nervure médiane et les secondaires ; dans certains éch. de rameaux florifères et sur toutes nos pousses de Pannée, ces glandes manquent souvent sur les ner- vures latérales pour une partie des folioles, en même temps qu’elles sont rares sur les nervures secondaires des autres; bien rarement on trouve des glandes entre ces dernières nervures. Dentelure assez large et peu profonde; le bord inf, des dents porte gén. deux ou trois denticules, parfois quatre, souvent iné- gaux, terminés par une glande, et le bord sup. des dents est entier ou muni d’un denticule. Pédoncules en corymbe pluriflore, moins souvent uniflore (40 pluriflores, 25 uniflores), lisses, égalant 1 !Z fois la long. de l’urcéole déve- loppé ou un peu plus longs. Sépales longs de 22-28 mm., parfois de 30, dilatés vers leur extrémité, les ext. munis de chaque côté de deux ou trois appendices allongés et gén, assèz étroits, appendices souvent entiers ou à dents peu déve- loppées et peu nombreuses; sépales restant réfléchis après la floraison, sans glandes sur le dos et ord. sur leurs bords qui montrent à peine quelques glandes sur certains éch. Corolles d’env. 50, parfois 60 mm. diam., blanches ou d’un rose très pâle. Styles en capitule arrondi et glabre. Urcéoles mé- diocres (env. 10-12 mm. diam. et subglobuleux; disque peu proéminent. — Description établie sur 62 ex. de rameaux florifères et 15 de pousses de l’année. Nos éch. de 5 localités différent bien peu : ceux de Colla Bossa ont les folioles un peu plus glanduleuses et les sépales plus courts; ceux de Braus les aiguillons un peu plus crochus et rappelant davantage l’armature du À. rubiginosa; enfin les spécimens de Ceriana ont des folioles gén. moins glanduleuses que celles des autres localités. Cette Rose, récoltée en divers points éloignés les uns des autres, se re- ROSACÉES 83 trouvera sans doute ailleurs chez nous et mérite un examen plus sérieux qu’une simple variation individuelle. Malheureusement, pas plus qu’en 1882, nous n’a- vons su détermiher sa place, — M. Christ l’avait prise pour une très remarquable forme nouvelle, à rattacher au À. agrestis (sepium Thuill.), alors que M. Crépin nous écrivait : «les quatre formes que vous m’avez envoyées sous le nom de À. Allionit se ressemblent beaucoup, sans être identiques. Elles se rapprochent du À. tomentella et n’ont pas, selon moi, de véritables rapports avec les Rubrqi- neuses. Elles ne sont pas sans affinités avec le R. Pouzini, surtout le no 2 de l’Escarène, celle de Ceriana et celle du mont Colla Bossa ». — Si l’on compare le À, Allionti aux formes typiques des groupes dont nos amis les ont rappro- chées, on verra que cette Rose n’a ni les aiguillons caractéristiques, ni la forme et la consistance des folioles, et nullement la forme des sépales du À. {omen- tella ; on ne la reconnaîtrait pas aux descriptions que nous avons données à la page 72 (d’après M. Crépin) et p. 78; elle n’a guère de commun avec ce der- nier que sa glandulosité foliaire peu abondante et la dentelure de ses folioles.— Ni la glandulosité abondante des folioles avec leur dentelure caractéristique, ni la glandulosité abondante des sépales qui appartiennent au À. agrestis ne se rencontrent dans le R. Allionti ; il n’y a guère que la forme des sépales et celle des folioles que ces deux Roses ont en commun, qui puisse expliquer le rappro- chement admis par M. Christ. — Quant au À. Pouzint nous ne parvenons pas davantage à le trouver voisin de notre Rosa; le premier diffère du second par la gracilité de ses axes, comme par une microphyllie assez habituelle, ses pé- doncules très gén. hispides-glanduleux, la réduction de ses organes floraux, etc. Y {+} Rosa Beatrieis Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 14. Près de Tende!!#, à env. 2 kil. de la ville, près de la route du col de T, en pieds assez nombreux (6 juin 1879, fl., alt. env. 900 m. s. m.); vallon de Crosillias près d’Isola!!* vall. de la Tinée (1er août 1876, fl., alt. env. 14 à 1500 m.?). 5 Arbrisseau assez touffu ayant un peu le port d’un À. elliptica, àramuscules non teintés de rouge. Arguillons nombreux, assez courts, inégaux, arqués ou crochus (jamais grêles et subsétacés à l’extrémité des rameaux), ressemblant plutôt à ceux d’un À. canina qu’à ceux du À. rubiginosa, les plus robustes dilatés en une base allongée. Pétioles glabres, plus ou moins glanduleux et aiguillonnés. Stipules médiocrement développées. Folioles assez rapprochées, petites ou médiocres (en moyenne : 15-22 mm. long. sur 8-13), plus ou moins largement elliptiques ou elliptiques, assez également atténuées aux deux extré- mités, gén. aiguës ou acutiuscules, parfois un peu acuminées, à nervures laté- rales non saillantes en dessous (sur le sec); face sup. dénuée de poils et de glandes, l’inf. glabre, munie de glandes gén. peu nombreuses sur les ner- vures méd. et secondaires des feuilles sup. des rameaux florif., plus fréquentes sous les feuilles des pousses de l’année et sous les feuilles inf. des rameaux florif. dont les nervilles etle parenchyme sont plus ou moins glanduleux, parfois autant que dans certaines Rubiginées; dentelure assez étroite, très aiguë et porrigée, à bord sup. portant gén. une glande, l’inférieur muni de deux à quatre glandes ou ‘denticules glanduleux. Pédoncules gén. réunis par deux à quatre, égalant env. 84 FLORE DES ALPES MARITIMES l’urcéole en long. ou un peu plus longs, nus. Sépales longs de 11 à 15 mm., . les ext. munis de chaque côté de deux ou trois appendices assez larges souvent dentés ou incisés; sépales restant réfléchis, églanduleux sur le dos, mais por- tant quelques glandes sur leurs bords et sur ceux de leurs appendices. Corolle petite (25-30 mm. diam.), blanche ou un peu rosée. Styles glabres ou glabres- cents, en capitule arrondi; disque peu saillant. Urcéoles jeunes ellipsoïdes. En 1879 nous avions rattaché cette Rose au À. Pouzini (R. Pouzint var. B Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 97). M. Christ l'avait mentionnée dans le Æ#/ora (ann. 1877, p. 448) sous le nom de À. hispanica, forme à glandulosité sous- foliaire abondante, pédoncules nus ainsi que le dos des sépales. Nous avons dit (p. 64) que pour M. Christ le À. hispanica comprenait, avec certaines formes glabres ou glabrescentes et peu glanduleuses du À. micrantha, les : | diverses variations du R. Pouzini. M. Crépin (Bull. Belg. 1882, XXI, 1, 66) parlant de son groupe Meridionales des Caninæ (= R. Pouzsini Tratt.) et de la division de ce groupe qui comprend les: glabræ, biserratæ-compositæ, - : nudæ, glandulosæ (dans lequel rentrerait notre R. Beatricis) dit n’avoir point vu de formes se rapportant à cette division. M. Crépin ajoute (1. c.) que notre R. Beatricis doit se ranger dans le voisinage du À. {omentella, et qu’il ne sau- rait appartenir au R. Pouzini. — Nous sommes aujourd’hui d'accord avee M. Crépin sur ce dernier point, mais cette Rose doit-elle être rapportée au groupe des Tomentellæ ou à celui des Rubiginosæ? En faveur de la première supposi- tion, on peut alléguer la forme des aiguillons, sa glandulosité foliaire souvent peu abondante, ses pédoncules nus, ses sépales à appendices assez développés, mais ses feuilles, jamais arrondies ni obtuses, sont glabres, à dentelure étroite, ses , styles glabres, caractères qui peuvent se présenter, mais exceptionnellement, dans le AR. tomentella. Le R. Beatricis est peut-être plus rapproché des R. micrantha et agrestis par la forme, la consistance et la glabréité de ses folioles parfois très glanduleuses en dessous. Serait-ce une variation à pédon- cules courts et nus ainsi que le dos des sépales, du premier, ou une forme éga- lement à pédoncules courts, à sépales bien moins allongés et appendices courts du second? — Le cas du À. Beatricis, comme celui du À. Allionit, montre bien les difficultés du genre qui nous occupe. Il est souvent impossible de limiter, non seulement les groupes d’ordre secondaire, mais encore certains types dits primaires que les rhodologues les plus réducteurs envisagent comme des espèces et placent dans des sections ou sous-sections Do Ÿ 28. Rosa micrantha Smith et Sowerby Eng. Bot. XXXV,. tab. 2490 (ann. 1812); Christ Rosen Schro. p. 110; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 71 et Suppl. p. 8et 76; Crépin in Bull. Acad. roy. Belg. sér. 2, t. XIV, n° 7, p. 38, tirage à part, ann. 1862; Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 156-168, XXXI, 2, 86, et XXXIV, 2, 36; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 837; H. Braun in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 810 (excl. var. s); Bicknell F7. Bordigh. p. 9%; Gentil Roses Sarthe p. 88; non DC. F1. fr. = R. rubiginosa et micrantha Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 71 = R. rubiginosa var. micrantha Beckhaus F7. Westfal. ann. 1895, p. 417. ROSACÉES 85 Arbrisseau à port gén. lâche, à tiges de l’année flexueuses et recourbées. Aiguillons plus ou moins crochus et brusquement dilatés vers leur base (très rarement grêles et presque droits), pareils à ceux du À. rubiginosa, mégaux mais gén. de forme semblable; parfois on trouve sous l’inflorescence des aiguillons subsétacés, grèles, qui se rencontrent çà et là, plus ou moins nom- breux sur les axes principaux. Stipules et bractées, tantôt étroites, tantôt assez larges (en comparant des formes à folioles de même grandeur) rarement très développées. Pétioles plus ou moins pubescents, glabrescents ou glabres, glanduleux et gén. aiguillonnés. Feuilles jeunes souvent rougeâtres à l'extrémité des rameaux et pousses de l’année; 7 ou 5 folioles gén. petites ou médiocres, assez rarement grandes, gén. largement elliptiques, plus ou moins obtuses, ou un peu aiguës, très exceptionnellement, et en partie seulement, acuminées, rarement plus atténuées à la base qu’au sommet; leur longueur atteint assez rarement deux fois leur largeur; folioles glabres en dessus, rarement munies de quelques poils, à nervure médiane inf. plus ou moins pubescente, parfois glabre et les latérales glabres, moins souvent nettement pubescentes ; face sup. toujours églanduleuse; les folioles écartées de l’inflorescence ont des glandes sous-foliaires souvent peu nombreuses sur le parenchyme, rarement et çà et là seulement, nulles entre les nervures de quelques folioles ; dentelure très gén. large et peu profonde, composée-glanduleuse, le bord sup. portant 1 ou 2 glandes, çà et là églanduleux ou avec 3 glandes, le bord inf. portant 2 à 5 glandes ou denticules, rarement 6 et même 7. Pédoncules gén. longs de 15-20 mm., parfois 7 et 25 mm., munis de glandes stipitées presque toujours nombreuses, plus ou moins inégales, rarement mélangées à quelques acicules plus longs et églan- duleux. /nflorescence souvent pluriflore (121 uniflores et 178 pluriflores dans nos éch.)!. Sépales restant réfléchis après l’anthèse, très rarement étalés sur l’urcéole développé, plus ou moins caducs à l’époque de la coloration de l’ur- céole; les extérieurs, plus ou moins glanduleux sur le dos, longs de 11 à 22 mm., gén. 15-18, avec 2 ou 3 appendices de chaque côté, gén. peu déve- loppés, glanduleux ou denticulés-glanduleux sur leurs bords rarement incisés. Corolle petite ou médiocre, de 25-40 mm. diam., d’un rose plus ou moins clair, bien rarement d’un rose vif. Styles non soudés en colonne, plus courts que les étamines, presque toujours glabres, parfois légèrement velus à la base du capi- tule stigmatique; très exceptionnellement plus ou moins velus de la base au sommet ou modérément hérissés. Urcéoles de 7-10 mm. diam. transversal, gén. largement ellipsoïdes, parfois plus ou moins globuleux, ord. hispides-glanduleux vers leur base et parfois jusqu’au sommet, indument gén. peu abondant, surtout dans la partie sup. — Description des éch. de 58 localités des Alpes maritimes. Les modifications que subit chez nous le R. micrantha (en dehors de nos var. « et B dont nous parlerons plus loin) portent: sur l’armature qui peut, dans certaines formes très microphylles, se composer de nombreux aiguillons 1 M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 36) dit du R. micrantha. qu’il possède en her- bier avec 6623 inflorescences : 3890 uniflores et 2733 pluriflores, soit un rapport de 1,4 à 1. Mais la statistique de M. Crépin concerne le R. micrantha récolté dans l’ensemble de son aire géogr., et non presque exclusivement nos formes méridionales dont nous avons dit autrefois déjà (Roses alp. mar. p. 712) qu’elles avaient gén. peurs pédon- cules réunis et assez longs. 86 | FLORE DES ALPES MARITIMES arqués ou même droits, grêles, très brusquement dilatés vers leur base. On rencontre assez souvent des rameaux et ramuscules inermes, mais parfois, sur le même pied, certains ramuscules sont absolument inermes, alors que d’autres se montrent armés et même hétéracanthes. Ce sont là de simples états, sans aucune relation avec d’autres caractères, et il est vraiment difficile de com- prendre que l’on ait parfois mentionné ces manifestations individuelles comme présentant, par leur armature, des caractères spécifiques ou variétaux (voy. par ex. : Déséglise Cat. p. 278). — Nous avons vu des variations à sépales nette- ment étalés sur l’urcéole développé (3 provenances dont deux de la var. & et une de B). — Les styles offrent presque toujours (sur le sec) un capitule arrondi, tantôt substipité et saillant hors du disque, tantôt sessile et à base appliquée sur le disquet. Nous avons vu aussi, dans deux cas, dont l’un dans notre var. 82 conferta (Roses alp. mar. Suppl. p. 10), les stigmates disposés plus ou moins en massue et étagés les uns sur les autres. Ces diverses modifi- cations ne se sont pas montrées en relation avec la saillie du disque, pas plus qu'avec la longueur de l’urcéole. En dehors de notre dition on a rencontré le À. micrantha à pédoncules lisses, mais cette nudité ou presque nudité des pédoncules est une exception fort rare (Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 158), que nous avons observée çà et là, par ex. dans le À. Pommaretii Pug. qui est un À. micrantha var. calvescens. Le R. micrantha n° 94! Pons et Coste (Herb. Ros. et Annot. fasc. 2, p. 14, Pyrénées or.) est remarquable par ses pédoncules très courts (6-8 mm.) qui ne portent que de rares glandes, les urcéoles étant lisses. — On a également vu des co- rolles absolument blanches, variation exceptionnelle aussi (Crépin op. cit. p. 165)°?. — On décrit parfois le À. micrantha comme possédant des folioles non glan- duleuses en dessus (Crépin op. cit. XXXI, 2, 86), mais nous avons trouvé dans l’herbier Boissier (de Tlemcen, Alg., Warion leg.) deux formes, d’ailleurs très typiques, de cette Rose, à glandes suprafoliaires, l’une homœæacanthe, l’autre hétéracanthe. Nous avons également constaté la présence en Sicile de formes du À. micrantha glanduleuses sur la face foliaire sup. (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 18). Exceptionnellement encore, près de Vevey, un À. micrantha nous a montré des glandes suprafoliaires. — Nous avons déjà signalé (p. 61 et 65) les affinités entre les R. Pouzint et micrantha, ainsi que les sérieuses difficultés 4 M. Christ (Rosen Schw. p. 110) a dit du R. micrantha f. typica : « Griffel lang, schein- bar eine Saüle bildend » et du R. rubiginosa f. umbellata (op. cit. p. 105) : « Griffel kurz », mais l’auteur signale des exceptions dans d’autres formes de ces deux espèces. — M. H. Braun in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 810 décrit le R. micrantha avec : « Griffel kahl oder behaart bis wollig, vom Discus stielartig abgehoben » et le R. rubiginosa(p. 812) : « Griffel behaart bis wollig (sehr selten fast kahl), vom Discus nicht stielchenfürmig abgehoben ». Nous ne trouvons pas que les caractères ainsi présentés puissent, au moins dans un grand nombre de cas, servir à distinguer ces deux Roses. — Il en est de même du caractère attribué parfois au R. micrantha : «foliolis planis vel planiuseulis » et au À. rubiginosa : « foliolis supra concavo-cochleariformibus » caractères que nous n’avons jamais pu saisir. Voy. Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. NI, 216, et Freyn F1. Istr. p. 96. ? Le n° 177! de Pons et Coste Herb. Ros. et Annot. n° 3, p. 30, appartient au À. lacti- flora (Déségl. in Fourreau Cat. Cours Rhône, ann. 1869) qui est un R. micrantha à fleurs blanches du groupe calvescens, mais à stature élevée (près de 290). ROSACÉES 87 que des spécialistes éprouvent parfois à séparer certaines formes méridionales de ce dernier (sous-section Rubiginosæ Crép.) d'avec le R. Pouzini (sous-sect. Eucaninæ Crép.). — Entre les R.rubiginosa et micrantha il existe des rapports très étroits dont nous parlerons plus loin. — M. Crépin a dit quelque part, ainsi que M. Baker (Monogr. brit. Roses p. 222) que le À. micrantha peut être considéré comme formant une sorte de passage entre les À. canina et rubiqi- nosa, ce qui est vrai à certains égards. Var. « nemorosa Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 8 = R. nemorosa Libert! in Lejeune F4. Spa IT, 311, ann. 1813 (sensu ampliore). Exsicc. Soc. dauph. n° 1618! (Gall., Lot-et-Gar.) — R. Libertiana Tratt. Ros. monogr. I, 80 (ann. 1823) — R. permiætla et septicola Déségl. Cat. p. 283 et 284 — R. micrantha Grenier F1. jurass. p.251 = R. micrantha f. typica Christ Rosen Schrwo. p. 110 — R. micrantha groupe À Pubes- centes 1 macrophyllæ Crépin in Bull. Belg. XXI, 1,157— R. micrantha var. Exsicc. Pons et Coste Herb. Rosar. no 96! et Annot. fase. 2, p. 16 (Gall., Aveyron) = 2. micrantha var. macrophylla Exsice. Pons et Coste Herb. cit. no 178! et Annot. fasc. 3, p.31 (Gall., Aveyron), Au nord de la chaine principale des Alpes marit. : Entre Trappa et Valdinferno!! près de Garessio (21 juin 1879, f.); vallée de la Mongia !!, entre Monbasiglio et Lisio (15 juin 1897, f.); entre Roccaforte Mondovi et Chiusa di Pesio!! (14 et 19 juill. 1880, f.). — Au sud de la chaine: Entre Laigueglia et Andora, par la montagne !! **2 (20 juin 1882, fr.); mont Frontè!1#*#*3 (6 juill. 1882). Folioles médiocres ou grandes, à face sup. glabre ou légèrement pubescente ; face inf. à nervure méd. plus ou moins pubescente, les latérales pubescentes ou glabres ainsi que le parenchyme (des feuilles adultes); glandes sous-foliaires des feuilles éloignées de l’inflorescence plus ou moins nombreuses sur le paren- chyme. — Dans cette var. les induments pubescents et glanduleux prennent à la fois un développement marqué. — L’arbrisseau est de taille moyenne ou très grand; nous lui avons vu jusqu’à env.3 m. haut. Chez nous la var. « s’est tou- jours montrée homæacanthe. Dans l’Europe centrale où elle est la plus répandue, nous en avons rencontré çà et là des buissons sétigères, mais l’hétéracanthie pa- 1 Le nom de R. nemorosa Lib. ne semble pas concerner une variation bien précise; il a été appliqué par Mlle Libert à diverses formes (voy. Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 159); nous l’avons admis comme le plus ancien nom désignant les variations à folioles pubes- centes, très glanduleuses et gén. macrophylles, assez rares chez nous, mais très répandues dans les régions plus septentrionales que les nôtres. ? Pédoncules et parfois la base des urcéoles velus; styles velus (Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 76). 3 Pédoncules munis d’acicules nombreux mélangés aux glandes stipitées, bractées très développées, etc. (Burn. et Gr. I. c.). 88 FLORE DES ALPES MARITIMES raît être moins fréquente que dans notre var. B des Alpes mar. Plusieurs au- teurs ont d’ailleurs décrit le À. micrantha comme homœæacanthe, par ex.: Crépin in Bull, Acad. roy. Belg. 1. c.; Baker Monogr. brit. Roses p. 221; Crépin in Wüllk. et Lge Prod. hisp. I, 216, in Bull. Belg. XXXI, 2, 86 et in Batt. : et Trabut F{, Alg. Dicotyl. Suppl. p. XX; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 837. Var. B calvescens Burn. et Gr. Roses alp. mar. p.71 et Suppl. p.8 et 77 = R. histrix Léman Bull. Phil. (ann. 1818)? !; non Lindley (ann. 1820) = 2. Lemanii Boreau F1. cent. Fr. éd. 8 (ann. 1857) IL, 230; Gre- nier F1. jurass. p. 250; Déséol. Cat. p. 292! (sec. Déségl. in herb. Thu- ret)?; Ard. F1. alp. mar. p. 188 (ex herb. Thuret), excel. syn. Allionii. Exsicc.: Soc. dauph. no 4092! (Gall., Isère) — R. lachiflora Déségl. in Fourreau Cat. cours Rhône, ann. 1869. Exsicc.: Billot cont. Bavoux, etc. n° 35931; Soc. dauph. n° 53931; Pons et Coste Herb. Ros. no 1771 et Annot. fasc. 3, p. 30 (Gall., Rhône) — À. Pommaretii Puget ap. Crépin in Bull. Belg. NIII, 286 (ann. 1869); Déségl. Cat. p. 290 (nota). Exsicc.: Soc. dauph. n° 2459! (Gall., Lot-et-Gar.) — R. micrantha var. Hystrix Baker Monogr. brit. Roses p. 222 (ann. 1869) — R. viscida Puget ap. Crépin in Bull. cit. p. 241 (sine descr.)?; Déségl. Cat. p. 237 et 2421 (sec. Déséol. in herb. Thuret)#, ann. 1876; Ard. F1. alp. mar. p. 1281 (ex herb. Thuret), excl. syn. Allionii; non Tausch ex Opiz Boehm. Gerw. (ann. 1823)?, nec Schultz in Ælora VIII (ann. 1825) — R. nemorosa Exsicc.: Billot cont. Bavoux, etc. n° 35981 (Gall., Gard) et n° 3598 bis! (Gall., Cher); non Libert = R. micrantha f. Hystriæ Christ in Journ. of Bot. may-. june 1876, n° 7!, an Christ Rosen Schro. p.113? = R. hispanica f. viscida Christ in Journ. cit. no 10! — R. micrantha groupe B glabriusculæ vel glabræ, ? microphyllæ Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 163 (ann. 1882) = : R. subspoliata Déségl. et Ozanon in Bull. soc. dauph. éch. n° 9, p. 377, ann. 4882, saltem p. p.! Exsicc.: Soc. dauph. n°3291 ! (Gall., Saône-et-L.); Magnier fl. sel. n° 259! (Gall., Saône-et-L.) — R. micrantha var. corbe- riana Exsicc. Pons et Coste Herb. Ros. n° 431 et Annot. fasc. 1, p. 24 (Gall., Pyrén. or.) = R. micrantha var. Exsice. Pons et Coste Herb. Ros. n° 94! et Annot. fasc. 2, p. 14 (Gall, Pyr. or.), nos 173!, 1741, 175!, 176! et Annot. fasc. 5, p. 29 (Gall., Pyrén. or.). 4 « La création de Léman, remise en lumière par Boreau, reste assez obscure » et Cla description de Boreau (F1. centr. Fr. 1. c.) pourrait tout aussi bien convenir à certainès variations microphylles du R. rubiginosa » A. Gentil Roses Sarthe p. 94 et 95. — Voy. sur le R. Lemanii : Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 163. 2 Ech. récoltés aux env. de l’Escarène (11 juin 1860) et de Levens (9 août 1865). 3 Ech. récoltés entre Roquebillère et Saint-Martin Vésubie (9 août 1865). ROSACÉES 89 Fleurit de fin mai à mi-juin dans la région littorale où cette var. est très répandue, çà et là jusque près du rivage, depuis les env. d’Al- benga !!** jusqu’à céux d’Antibesl*; probablement aussi dans le massif de l’Esterel, car nous lPavons observée sur terrains siliceux 1. Dans la région montagneuse elle est fréquente aussi et nous l’y avons vue jusqu’à au moins 1300 m., en fleur durant juin et juillet. — Des districts au nord de la chaîne principale nous ne possédons que la var. « et des formes indécises entre « et 8. Ces dernières : entre Ba- gnasco et le Bric del Bava ! ! ; entre Trappa et Valdinferno ! ! près Gares- sio; entre Briaglia et Niella Tanaro!!; Bric della Guardia!! près Mondovi ; env. de Chiusa di Pesio!! Folioles petites ou médiocres, les adultes à face sup. toujours glabre; face inf. à nervure médiane pubescente, glabrescente ou glabre, les nervures laté- rales glabres, assez rarement un peu pubescentes, parenchyme glabre, excep- tionnellement muni çà et là de quelques poils; glandes sous-foliaires gén. peu abondantes sur le parenchyme des feuilles inférieures où elles sont parfois nulles (les deux induments apparaissent ici avec leur minimum de développement). L’arbrisseau est gén. moins élevé que dans la var. & (parfois 1 m. et même moins) à axes plus grêles, à port rappelant beaucoup celui du R. Pouztini. L’hétéracanthie (aiguillons fins, parfois subsétacés, mêlés aux autres) se montre çà et là au-dessous de l’inflorescence et aussi sur les axes principaux. Les inflo- rescences paraissent être plus souvent pluriflores ou multiflores que dans les formes de l’Europe centrale auxquelles se rapporte notre var. « (voy. note 1, p.85). — Nous n’avons pas observé dans notre dition de variation microphylle nettement pubescente sur les deux faces des folioles, et pas même sur celle inf., à l’état adulte. M. Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 160) a constaté que les formes microphylles pubescentes sont rares; nous leur avons attribué plusieurs pro- venances de la Sicile (Burn. et Gr. Roses Italie p. 18). Mais on rencontre çà et là, en dehors de chez nous, des R. micrantha macrophylles, glabres ou gla- brescents, tels sont par ex. certains éch. du À. operta Puget (voy. Crépin in Bull. cit. p. 161). Une singulière variation du R. micrantha calvescens : var. plicata Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 10, a été observée par nous au col de Braus”, du côté de Sospel (25 juin 1879 et 11 juin 1896). Forme plus ou moins hétéra- canthe ; stipules et bractées très développées ; pétioles glabres ou glabrescents ; folioles oblongues ou subelliptiques, gén. longues de 15-20 mm. sur 6 à 9 larg, acuminées (pointe de 1 à 2 mm. long.), toutes ou en partie pliées sur leurs bords ou suivant la ligne médiane, en montrant leur face inf. à nervures très sail- lantes; dentelure très aiguë, porrigée et composée-glanduleuse dans la moitié sup. des folioles, très superficielle et souvent réduite à des glandes dans la moitié ou le tiers inf. des folioles; glandes sous-foliaires rares, ou assez nom- 1 Des Pyrénées orient. et de l'Aveyron, MM. Pons et Coste ont distribué plusieurs varia- tions de notre var. B qu'ils disent avoir été récoltées sur des montagnes siliceuses. 90 FLORE DES ALPES MARITIMES breuses surtout sur les feuilles des rameaux florifères ; nervure médiane et sou- vent les latérales pubescentes, avec des poils longs; pédoncules réunis par 2 à 4, assez courts (10 à 15 mm. long.), très aciculés-glanduleux ainsi que l’urcéole qui est gén. entièrement hispide-gland.; corolle d’un rose pâle; styles glabres. Nous avions admis autrefois dans l’énumération de nos Roses des Alpes mar. un R. meridionalis' Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 75-79, ann. 1879 — À. lantoscana Burn. et Gr. op. cit. Suppl. p. 12, ann. 1882, trouvé aux env. de Saint-Martin Vésubie, dans le vallon de Nandeubis, en fleur le 12 juill. 1875 près de la frontière franco-italienne. — Cette Rose nous avait fort embarrassés. M. Christ avait annoté nos éch.: « À. hispanica Boiss. et Reuter f. inter viscidam Puget et f. Pousint — R. nevadensis Boiss. et Reuter ». M. Crépin l'avait prise pour une forme voisine du À. agrestis Savi (= R. sepium Thuill.); plus tard il a été disposé à la considérer comme un R. micrantha microphylle et glabrescent (in Bull. Belg. XXI, 1, 167). Nous partageons aujourd’hui cette dernière manière de voir. Il y a bien apparence qu’il s’agit ici d’une simple va- riation individuelle s’écartant de notre var. calvescens par : une armature fort développée, à aiguillons très inégaux et très nombreux, souvent géminés ou ternés, peu crochus et parfois presque droits, entremêlés çà et là d’aiguillons fins et presque subsétacés; des pédoncules courts, dépassant peu l’urcéole jeune, nus ou faiblement hispides, et des sépales étroits, allongés, dépassant la corolle, à appendices étroits. — Les pétioles sont tantôt très pubescents, tantôt glabrescents ou glabres, les folioles glabrescentes, avec quelques poils sur les nervures médiane et latérales, très glanduleuses en dessous sur le parenchyme, à dentelure (sur les rameaux florifères) gén. profonde, très aiguë, assez étroite et porrigée (analogue à celle du R. Pouzini), mais plus large et moins profonde sur les feuilles des pousses de l’année; la corolle d’un blanc rosé a un diamètre d'env. 25 à 30 mm. 229. Rosa rubiginosa L. Mant. alt. Append. p. 564 (excl. syn. Bauh.), ann. 1771, et Linn. herb. sec. Baker in Déségl. Cat. p. 18; All. F1. ped. n° 1805, et herb.!; Crépin in Bull. Acad. roy. Belg. sér. 2, t. XIV, n°7, p. 87, tirage à part; Grenier F1. jurass. p. 249; Christ Rosen Schiwo. p. 104; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 69 et Suppl. p. 6 et 76; Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 137-156, XXX, 1, 157 et 167, XXXI, 2, 82, XXXIV, 2, 36; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 836; Gentil 1 Nous avions abandonné ce nom en 1882 parce qu'il avait déjà été appliqué en 1875 à une variation du À. sempervirens, décrite comme espèce. Depuis lors il a été admis que la nomenclature entière de l’auteur qui a employé ce nom avant nous, serait reléguée à côté de celle horticole et qu’il n’en serait tenu aucun compte dans les Nomenclator ou Index (voy. par ex. l’Îndex kewensis). — Nous maintenons également notre R. faventina, ann, 1886, et notre R. Allionii, ann. 1882 (voy. sur ces deux Roses la p. 81 qui précède), et cela bien qu’il existât à ces dates des Roses de mêmes noms publiées en 1881 par le même auteur. ROSACÉES 91 Roses Sarthe p.76; non de Not. Rep.!, nec Reuter Cat. Genève éd. ? — R. Eglanteria L. Sp. ed. 1, p. 491 (ann. 1753) e synon.; L. Sp. ed. 2, p. 708 (ann. 1762) p. p.; non L. Mant. alt. p. 399 (ann. 1771) = R. umbel- lata Leers F1. herborn. ed. 4, p. 117 et 286 (ann. 1775); Reuter op. cit. p. 72 (ann. 1861); non Leysser F1. hal. ann. 1761. Si l’on s’en rapporte uniquement aux synonymes cités par Linné Sp. ed. 1, il faut admettre qu'il a désigné le A. rubiginosa actuel sous le nom de R. Eglanteria. En 1755 (F1. suec. ed. 2), comme en 1762 (Sp. ed. 2) Linné a confondu sous le nom de À. Eglanteria les R. lutea Mill. Dict. (ann. 1768) et rubiginosa L. Mant. |. c. Ce n’est qu’en 1771, dans le Suppl. au Mantissa, que le rapprochement malheureux de ces deux Roses a été reconnu par Linné qui les a définitivement séparées. — Dans l’herbier de Linné on trouve (conf. Baker in Déségl. Cat. p. 18) sous le nom de À. rubiginosa l’espèce désignée gén. au- jourd’hui sous ce nom, avec une note de la main de Linné : « differt a R. lutea folis rugosis et subtus rubiginoso-glandulosis, qua in lutea sunt glaberrima glauca ». Sous le nom de À. Eglanteria le même herbier renferme le R. lutea Miller. — On pourrait soutenir avec M. Crépin (in Bull. herb. Boiss. 1897, V, 132) que le nom princeps du À. rubiginosa est celui de À. Eglanteria qui date de 1753. Mais est-il bien établi qu’en 1753, et malgré les synonymes indiqués, Linné ne confondait pas déjà les deux espèces, ce qu’il a nettement montré plus tard, confusion dans laquelle il a persisté jusqu’en 1771. Jusqu'à cette dernière époque, s’il connaissait bien le À. /utea, il n’avait sans doute jamais vu le R. rubiginosa, et c’est la diagnose de Haller dans son //istoria stirpium qui semble lui avoir révélé son erreur. — En résumé, il vaut mieux suivre une tra- dition plus que centenaire et conserver le nom de À. rubiginosa tel qu'il est compris aujourd’hui. Le nom de À. Eglanteria L. resterait pour désigner la Rose que Miller a nommée R. lutea en 1768. Cette dernière est d’ailleurs la même qu'Herrmanu (Dissert. p. 18) a décrite en 1762 sous le nom de À. fætida. Juin-juillet. Assez répandu dans la région montagneuse entière des versants mérid. de la chaîne principale de nos Alpes, gén. entre 700 et 1300 m.s. m., rarement jusque vers 1500 m. Sur les versants sept. ita- liens nous l’avons vu près des plaines, à env. 350 m.; il est fort rare dans la région littorale?. — Au sud de la chaîne principale : environs d’Ormea!1**; Quarzina!!** au-dessus de Ponte di Nava; près de Tavole!! **, massif du mont Faudo, vers 500 m. s. m.; Viozene ! ** (Ricea leg., in herb. mus. Florence !); au-dessus de Mendatica ! !**, massif du mont Frontè ; env. de la Briga!!# et de Tende!!*; vallée 1 On trouve dans l’herb. de Notaris, sous le nom de R. rubiginosa, un éch. du R. agrestis Savi, un du À. elliptica Tausch, et d’autres appartenant à un À, canina var. lutetiana. 2 Nous ne l’y avons rencontré jusqu'ici que dans le massif du mont Faudo (forme hété- 1acanthe à glandes suprafoliaires). — Ricca (Cat. Diano e Cervo p. 25) et M. Bicknell (FI, Bordigh. p. 91-97) ne l'ont pas vu dans leur circonscription. 92 FLORE DES ALPES MARITIMES de la Minière de Tende!!#; entre le col de Braus et Sospell! l*; env. d’Isola, partie inf. de la vallée de Castiglione! ! et chemin du col de la Vallette!!*; entre Robion et Bouisses! !*; près de Beuil!!*, chemin du mont Mounier ; Amen !!* près de Guillaumes; mont St-Honorat!!*: entre Guillaumes et Saint-Martin d’Entraunes!!*: chemin de Saint- Etienne de Tinée à Rabuons!!*; env. d’Andon!!*, canton de Saint- Auban ; mont de l’Achen!! * (ou de la Chens), et près de la Bastide! 1* (Var), non loin de nos limites occid. — Sur territoire italien, au nord de la chaine principale : Entre le col de San Bernardo et Garessio!! ; : près de Ceva ! !, route de Carru:; près de Niella Tanaro!!: près de Ver-. nante!t, et dans la vallée Grande entre Vernante et Pallanfré!! ; vallée de Roäschia!!; entre Aisone et Demonte!!; partie inf. des vallées du Rio Freddo!! et de Sa Anna de Vinadio!! Arbrisseau gén. de 1 à 2 m. haut, touffu, à tiges de l’année droites et raides. Aiquillons tantôt de formes semblables, crochus, assez brusquement dilatés vers leur base (gén. moins insensiblement élargis que dans le À. canina), rarement arqués ou presque droits, tantôt, mais moins souvent (8 de nos provenances) de deux sortes, les uns crochus, les autres subsétacés et presque droits ; hétéra- canthie qui se montre, soit sous les inflorescences seulement, soit aussi sur les axes principaux. Stipules et bractées comme dans le n° 728. Pétioles plus ou moins pubescents, très glanduleux, gén. peu aiguillonnés, rarement glabres- cents ou dénués d’aiguillons. Feuilles jeunes vertes ou rougeâtres à l’extrémité des rameaux; 7 ou 5 folioles, très rarement 9, gén. médiocres, rarement pe- tites, parfois en partie, grandes (les latérales 25-30 mm. long., jusqu’à 35 mm.), presque toujours elliptiques, largement elliptiques ou elliptiques-arrondies (leur largeur dépassant leur demi-longueur), ord. obtuses au sommet et non atté- nuées vers leur base, mais parfois visiblement rétrécies dans le bas; folioles gén. glabrescentes ou glabres sur leur face sup., parfois plus ou moins nettement pubescentes, à nervure médiane inf. pubescente, les latérales et le parenchyme gén. glabrescents, rarement glabres ou pubescents; face sup. gén. dénuée de glandes, mais parfois (9 de nos provenances), plus ou moins glanduleuse, et alors çà et là sur les feuilles éloignées de l’inflorescence, rarement sur les feuilles sup. ; face inf. toujours pourvue d'abondantes glandes sur le parenchyme ; den- telure comme dans le no 728. Pédoncules gén. longs de 12-20 mm., parfois 4-6 . et jusqu’à 25 mm., portant des glandes stipitées presque toujours nombreuses, mêlées ou non à des acicules non glanduleux peu nombreux. Inflorescences . souvent uniflores (158 uniflores et 78 plurifl. dans nos éch.)!. Sépales étalés ou étalés-dressés, assez rarement nettement dressés sur l’urcéole développé, et - persistant au moins jusqu’à l’époque de la coloration, les ext. plus ou moins glanduleux sur le dos, assez rarement à peine glanduleux ou même lisses, longs 1 M. Crépin (Bull. Belg. XXXIW, 2, 36) dit du À. rubiginosa qu'il a compté sur 7577 inf. : 4697 unifl. et 2880 plurifl., soit un rapport de 1,6 à 1. ROSACÉES 93 . de 11 à 20 mm., parfois 9-10 et 25 mm., avec 2 ou 3 appendices, rarement 4 de chaque côté, gén. peu développés, glanduleux ou denticulés sur les bords. Corolles médiocres ou petites (rarement jusqu’à 20-25 mm. diam.), d’un rose plus ou moins intense, très rarement blanchâtres ou blanches. Styles non soudés en colonne, à capitule stigmatique arrondi et reposant sur le disque, hérissés ou très velus, exceptionnellement peu velus ou même glabrescents. Urcéoles de 9-13 mm. diam. transversal, gén. globuleux ou à peu près, parfois subellip- soïdes, nus ou portant vers leur base quelques acicules glanduleux, et assez rarement un petit nombre jusqu’au sommet. — Description des éch. de 35 loca- lités des Alpes maritimes. Les variations du. À. rubiginosa portent en partie, chez nous, sur l’arma- ture (var. « héléracanthe et var. 8 homæacanthe Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 69-71), mais nous n’avons pas jugé que ce caractère fut généralement associé à d’autres. — La var. pulvinaris Burn. et Gr. 1. c. (— À. rubiginosa f. pului- naris Christ in Journ. of Bot. ann. 1876!) que nous possédons seulement de la vallée inf. de Castiglione près d’Isola* (où vient aussi la forme typique ho- mœæacanthe) en fleur les 4 juill, 1875 et 1er août 1876, appartient aux variations microphylles, hétéracanthes, assez nombreuses hors de chez nous: aiguillons très nombreux, les plus forts très crochus, souvent géminés ou ternés, d’autres subsétacés, parfois nombreux, sont mêlés aux précédents; folioles des rameaux florifères, très petites (env. 11 mm. sur 7, ou 8 sur 5), obtuses, parfois acutius- _cules, pubescentes sur les deux faces; pédoncules gén. solitaires, très courts (4-7 mm. long.) ; sépales 10-13 mm. long. et corolles très réduites (20-25 mm. diam.) roses. — Une forme intéressante mais qui n’est peut-être qu’une varia- tion locale (var. Sosprtelli Burn. ms. in herb.) a été observée par nous entre le col de Braus et Sospel* (11 juin 1896), elle présente les caractères suivants: Folioles médiocres, parfois au nombre de 9, gén. assez étroites, elliptiques (leur largeur égalant assez souvent leur demi-long.) à glandulosité suprafoliaire très abondante, même sur les feuilles sup.; pétioles très pubescents, dénués d’ai- guillons ; glandes stipitées des pédoncules (uniflores, de 6-12 mm. long.) très courtes; sépales ext. avec un ou deux appendices très étroits; corolles d’un rose clair ou blanches. — Nous avons donné autrefois de nombreux détails (Roses alp. mar. Suppl. p. 6-8 et 76) sur un À. rubiginosa f. Gremlit Christ Rosen Schw. p. 107, découvert en Suisse (Schaffhouse)!, puis dans le Wurtem- berg et les Pyrénées, suivant M. Christ. Nous avions cru pouvoir rattacher à cette variété deux Roses récoltées dans les Alpes maritimes (vall. de l’Inferno près de Garessio!!** et entre Roburent et Pamparato!!#**), L’albinisme de la corolle ne paraît pas être génér. en relation avec des caractères tirés des autres organes, mais peut-être avec la dimension réduite des pétales qui s’ob- serve sur nos diverses provenances à fleurs blanches. Cet albinisme a été ren- contré plus tard ailleurs, par ex. dans une var. Moutini Crépin (in Bull. Belg. XXI, 1, 148), publiée dans les exsicc.: Soc. dauph. n° 3701! (Gall., Isère); 1 En 1883, M. Favrat nous a envoyé du Valais (env. de Saint-Maurice), une forme du R. rubiginosa, sous le nom de R. Gremlii, mais elle différait de la Rose de Schaffhouse par un commencement d’hétéracanthie, des aiguillons très nombreux, et surtout par ses styles densément velus ou hérissés. 94 FLORE DES ALPES MARITIMES Pons et Coste Herb. Ros. n° 40! (Gall., Isère) et dans une autre reçue de la Savoie par M. Crépin (op. cit. p. 149). M. H. Braun (in Beck F{. Nied.-Oesterr. p. 813) a signalé aussi des À. rubiginosa à corolles blanches. — La Rose de Schaffhouse, comme celle des env. de Garessio, possède des sépales très étalés ou étalés-dressés sur l’urcéole coloré, des styles peu velus, parfois même gla- brescents, le capitule stigmatique étant plus ou moins saillant hors du disque, tandis que les formes Sosprtelli, Moutini, comme celles de la Savoie et de Roburent, ont des styles densément velus ou hispides, à capitule stigmatique appuyé sur le disque. En dehors de notre dition, les variations les plus intéressantes du À. rubigi- nosa portent sur l’absence totale d’aiguillons sur le buisson entier (AR. rubigi- nosa var. pura Keller et Form., ann. 1885), et sur l’absence de glandes foliaires, sauf sur la nervure médiane inférieure et çà et là sur le parenchyme de quelques feuilles éloignées de l’inflorescence où elles sont rares (R. rubiginosa var. decipiens Sagorski Rosen Fl. Naumburg, ann. 1885 — À. rubiginosa var. glabriuscula Peterm., ann. 1846, sec. Beckhaus #7. Westf. p. 415, ann. 1893. Exsicc.: Schultz herb. norm. n° 2938! et Magnier fl. sel. no 3249 !). — Les pédoncules et le dos des sépales peuvent être églanduleux, par ex. dans la var. Jenensis M. Schulze in Mitth. Bot. Ver. Thür., ann. 1884 ; Focke in Koch Syn.ed. Wobhlfarth p. 836 — R. rubiginosa var. nudiuscula Peterm., ann. 1846 sec. Beckhaus I. c., ainsi que dans d’autres, de France, Belgique et Allemagne (conf. Crépin in Bull. Belg. XXI, 150; Gentil Roses Sarthe p. 85). — Les urcéoles sont parfois densément hispides-glanduleux (par ex. : À. rubiginosa var. prunieriana Moutin in Bull. soc. dauph. p. 579 et exsicc. n° 5232! (Gall., Isère). — Les sépales se montrent çà et là à peine étalés sur l’urcéole coloré ; on a même trouvé des À. rubiginosa bien caractérisés, avec des sépales réflé- chis et facilement caducs, en même temps les styles montraient un canitule stigmatique gros et moins hérissé que celui des formes les plus répandues, par ex. dans le À. rubiginosa var. calvescens Duffort in Pons et Coste Herb. Ros. n° 171! (Gall., Gers), et Annot. fasc. 2, p. 27 où M. Coste signale dans l'Aveyron des formes à sépales réfléchis. Les sépales peuvent aussi être nette- ment redressés et plus ou moins persistants (par ex. dans la var. srlesiaca Christ in #lora 1877, p. 404). Le plus proche parent du À. rubiginosa est chez nous le À. micrantha. Le premier diffère surtout du second par la position que présentent les sépales sur l’urcéole développé, par la couleur de la corolle et l’indument de ses styles. Tous ces caractères varient, nous venons de le voir; il en est d’autres qui peuvent aider dans les cas douteux, tels sont le port du buisson (voir nos descr.), l’hé- téracanthie plus fréquente du R. rubiginosa, et encore la saillie des styles sur le disque. M. Crépin a dit autrefois que « le fruit du R. rubiginosa était d’un goût fade et désagréable après les premières gelées et celui du R. micrantha acidulé et ayant le goût de celui du R. canina ». Nous avons mentionné p. 85, note 1, un autre caractère, tiré des folioles, qui ne s’est pas vérifié pour nous. — Nous parlerons plus loin des affinités du R.rubiginosa avec le À. sicula.— Le À. rubiginosa peut être parfois confondu avec le À. elliptica Tausch (= À. graveolens Gren.), nos diagnoses permettront de l’en distinguer dans la plupart des cas, mais comme il n’est pas un seul des caractères utilisés qui ROSACÉES 95 soit absolument constant, on sera parfois dans l'embarras. Nous en avons des exemples dans nos collections où les déterminations de MM. Christ, Gremli et de nous, ont différé. Nous ne sommes pas d’accord avec M. Crépin au sujet d’un À. æduensis Déségl. et Gillot (Crépin Herb. Roses n° 195!; Crépin in Bull. Belg. XXX, 1, 166) dans lequel nous voyons, avec M. Gremli, un R. ru- biginosa, tandis que l’éminent rhodologue, après Déséglise, y voit un À. gra- veolens (=R. elliptica Tausch). Le même désaccord s’est produit au sujet d’un R. Bernardi Moutin in Bull. soc, dauph. p. 547 et exsicc. n0 5172! que nous rapportons au À. elliptica tandis que M. Crépin y voit un R. rubiginosa (conf. Crépin in Bull. cit. XXX, 1, 158). Au sujet de ces divergences d'opinion, mentionnons ici que l’on a constaté çà et là l’existence de pédoncules hispides chez le R. elliptica, et cela dans son aire géogr. entière, chez nous comme ailleurs, par ex. le R. pseudo-graveolens Moutin in Bull. soc. dauph. p. 374 et exsicc. n° 3285 !, Crépin Herb. Roses n0s 193! et 194 !, avec des formes de passage (n° 192!) au type graveolens (elliptica). La corolle a été vue d’un rose vif dans certains R. elliptica d’ailleurs typiques, et nous venons de voir que le R. rubiginosa peut présenter des pédoncules lisses ou fort peu hispides, comme aussi des corolles pâles ou blanches. Nous avons observé encore des R. rubiginosa à folioles atténuées en coin à la base et des R. elliptica à folioles largement elliptiques, pas plus rétrécies à la base qu’au sommet plus ou moins obtus et nullement cunéiformes, contrairement à ce qui existe dans la majorité des cas. On comprend aisément qu'avec les exemples de polymorphisme dont il vient d’être question, la détermination de certaines «espèces » admises aujourd’hui pour les Roses de l’Europe doive présenter les plus grandes difficultés. M. Crépin constate comme nous ces embarras à propos des groupes dont nous venons de parler. Le savant rhodologue nous dit (Bull. Belg. XXX, 1, 167, ann. 1891): « On est bien forcé aujourd’hui, pour ne pas commettre d'erreurs, de recourir à des caractères plus constants, et ces caractères, remarquons-le, ne manquent pas, seulement ils sont d’une appréciation moins aisée et réclament une expé- rience plus grande. Il faut le reconnaître, le temps des déterminations faciles est passé; il ne peut plus s’agir de déterminer au moyen de tableaux basés en grande partie sur la présence ou l’absence de poils et de glandes ». Nous ne 1 Dans ce R. æduensis qui a été publié encore du dép. de Saône-et-Loire, dans : Ma- gnier fl. sel. n° 56! ; Soc. dauph. n° 2837 ! ; Pons et Coste Herb. Ros. n° 44!, les folioles n’ont pas la forme de celles typiques du R. elliptica; l'indument pédonculaire ne diffère pas de celui du À. rubiginosa, et n’est pas celui à glandes stipitées courtes que l’on trouve gén. sur les variations hispides du R. elliplica, lesquelles montrent çà et là des pédoncules lisses ou à peu près; les sépales sont églanduleux sur lenr dos, mais on en trouve parfois de pareils dans certains R. rubiginosa; les sépales sont peu étalés, çà et là même presque rabattus sur l’urcéole bien développé; enfin la corolle est d’un rouge vif. En résumé nous ne savons voir dans ce R. æduensis qu’un R. rubiginosa à folioles assez étroitement elliptiques, à dentelure gén. fine et moins large que dans les formes les plus répandues. — On trouvera dans le Buil. Belg. XXX, 1, 162-163, un autre exemple de la difficulté presque inextricable qu’on éprouve parfois à séparer des formes du R. rubigi- nosa de certains À, elliptica; tels sont par ex. les n°5 196! à 199! (incl.) de l'Herb. des Roses de M. Crépin. 96 FLORE DES ALPES MARITIMES pensons pas que les Roses, depuis Linné, aient jamais passé pour être d’une détermination facile. Malgré les incontestables progrès réalisés depuis une ving- taine d’années dans la connaissance du genre, il est certain que le nombre des formes aberrantes de chaque type s’est considérablement accru à mesure que les matériaux s’accumulaient dans les collections et les observations dans les livres, Par suite, la difficulté augmente de rédiger des diagnoses comme des clefs dichotomiques. Nous serions heureux de voir introduire dans ces dernières les caractères nouveaux et plus constants que nous fait espérer M. Crépin; mal- heureusement les clefs publiées jusqu'ici utilisent encore toutes les distinctions anciennes, notamment celles basées sur l’indument foliaire (même sur la glan- dulosité suprafoliaire), celui des pédoncules et des styles (voy. Crépin in Bull. Belg. XXXI, 2, 68-92, ann. 1892). 230. Rosa agrestis G.Savi 77. pis. I, 475(ann. 1798), et herb. !; Pollini F4. veron. II, 144, tab. IL, fig. 4 (ann. 1822); Guss. Syn. ft. sic. I, 565 (ann. 1842); Burn. et Gr. Obs. Roses Italie p.18 et 35, Roses alp. mar. Suppl. p. 13 et 79; Cesati Pass. et Gib. Comp. fi. ital. p. 669; Caldesi F1. favent. tent. in Nuov. giorn. Bot. ital. 1880, p. 104; Arcang. Comp: ft. ilat. ed. 1, p. 227 et ed. 2, p. 549; Christ in Boiss. F7. or. Suppl. p. 218 ; Tornabene F1. sicula p. 230; Crépin in Batt. et Trabut F4. Ag. Dicotyl. p. XX App. (ann. 1890), in LoJacono F1. sicula I, 2, 188, et in Fiori et Paoletti F7. analit. Ital. I, 591 ; Focke in Koch Syn. ed. Wohl- farth p. 837; Daydon Jackson Znd, kerw. p. 731; Bicknell F2. Bordigh. p. 93; non Gmel. F7. bad. ann. 1806, nec Swartz Summ. veg. Scand. ann. 1814 = R. sepium Thuill. F1. Paris éd. 2, p. 252 (an VII —1798-99), et herb.l; DC. F1. fr. V, 538; Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 72; Grenier F1. jurass. p. 250; Ard. F1. alp. mar. p.128; Christ Rosen Schuo. p.115; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p.87; Crépin in Bull. Belg. XXI,1,177-186; XXXI, 2, 87, XXXIV, 2, 36; Gentil Roses Sarthe p. 95; non Lamk F4. fr. III, 129 (ann. 1778)! = R. canina var. sepium DC. F1. fr. IV, 447; Cosson et Germ. F1. Paris éd. 2, p. 220; an Koch Syn.?? — R. rubigi- nosa var. sepium Seringe in DC. Prod. II, 617; Gaudin F1. helw. III, 304, et herb.l$ = R. rubiginosa var. B Bert. F1. it. V, 197 = R. rubigi- nosa de Not. Rep. p. 140, et herb.! (p. p.), non L. = R. virgultorum { Le nom adopté ici par Lamarck doit être envisagé comme mort-né puisqu'il désigne, d’après son auteur lui-même, le R. canina L. : 2 D’après M. Henninger (in Flora 1819, p. 325) le R. canina var. sepium Koch Syn. serait un R. canina X rubiginosa. M. Crépin (Bull. Belg. XXXII, 2, 101-105) n’a pas men- tionné cette Rose dans sa Révision des Roses de l’herbier de Koch. 3 Mais les éch. de l’herb. Gaudin, annotés R. rubiginosa var. & B agrestis FI. helw. 1. c. appartiennent au R. micrantha. D’après son herbier, Gaudin a confondu sous le nom de R. rubiginosa les R. micrantha, rubiginosa et agrestis, avec des éch. de R. tomentella (voy. Crépin in Ann. Conserv. bot. Genève ann. 1897, p. 52). | ROSACÉES 97 Ripart in Billotia p. 44; Déségl. Cat. p. 269, et in herb. Thuret! = 2. tomentella Ard. F1. alp. mar. p. 128, saltem p. p.; non Léman = R. Jordani Ard. 1. c., p. p.; non Déséol. Nous avons montré avec la dernière évidence (Burn. et Gr. Roses Italie p. 35-38) que les R. septum Thuill, et agrestis Savi étaient synonymes. G. Savi (Bot. etrusc. II, 109) lui-même en a jugé ainsi tout en reproduisant les dia- gnoses de Thuillier F7. Paris et de DC. Synopsis avec celle du Ælora pisana. Pas plus Savi que les botanistes italiens n’ont jamais songé à voir dans le R. agrestis une variation réduite du R. sepium, erreur qui depuis Boreau (F1. centr. Fr. éd. 3, ann. 1857, I, 192 et IT, 229) s’est produite chez les auteurs fran- çais. Nous avions en conséquence adopté comme étant le nom princeps, celui de R. agrestis qui est de 1798, car celui de Thuillier (#7. Paris éd. 2) d’après tous les auteurs devait dater de 1799 (voy. DC. Syst. veg.T, 105; Pritzel Thes. ed. 2, p. 316; Cosson et Germ. F1, Paris éd. 2, p. XXIV; Déségl. Cat, p. 265, etc.), mais l’ouvrage de Thuillier ne porte que la mention de l’an VII du calendrier républicain français. Or l’an VII a commencé le 22 sept. 1798 pour finir à la même date de 1799. La question reste donc douteuse, de savoir si la publication de Thuillier est postérieure à celle de Savi, En admettant qu’elle ne puisse être tranchée, le choix entre les deux noms reste embarrassant, car la tradition et l’usage ne sont pas les mêmes en Italie et en France. — MM. Gentil (Roses Sarthe p. 95) et Malinvaud (Bull. soc. bot. Fr. 1897, p. 276) veulent maintenir le nom de sepium, alors même qu’il serait postérieur à celui de Savi, par le motif, disent-ils, que depuis Boreau et Déséglise l’usage a été de réserver le nom d’agrestis aux formes naines et microphylles du type de Thuillier. Nous ne pouvons admettre que l’on invoque ici des droits d'usage : Depuis 1798 jusqu’à nos jours, le nom de Savi n’a cessé d’être usité en Italie pour désigner le groupe spécifique qui nous occupe. Appliquer ce nom, en vertu d’un prétendu droit d'usage qui date (en France) de 1857, à une Rose que Savi n’a jamais vue ni décrite, c’est vouloir faire dire à un auteur ce qu’il n’a jamais voulu dire, perpétuer une erreur, et ne tenir aucun compte de l’usage absolu- ment correct, usité en Italie depuis une centaine d’années. — Ajoutons ici qu’il conviendra en général dans les recherches concernant l’antériorité des noms, de ne pas oublier le fait que les années I à XIV du calendrier républicain français correspondent chacune à deux années du calendrier grégorien. Il est assez sin- gulier de constater que les bibliographies botaniques ont commis de conti- nuelles erreurs sur ce point. Mi-mai à mi-juin dans la région littorale où il est très répandu depuis Albenga ** jusqu’au massif de lEsterel* (inclus); moins fré- quent (fin mai à fin juin, parfois mi-juillet) dans la région montagneuse (nos éch. jusque vers 11, parfois 1200 m. s. m. ; une forme douteuse vers 1400 m.) au sud de la chaine principale de nos Alpes. Au nord, nous l’avons vu, depuis les mêmes limites sup., jusqu’à la plaine pié- montaise. — Des variations microphylles (R. agrestis Boreau, non Savi) çà et là, par ex. : près de l’Escarène !1*, pentes du mont Farguet ; FLORE DES ALPES MARITIMES III 5. 98 FLORE DES ALPES MARITIMES vallée inf. de la Gordolasque!!* ; entre Gilette et Revest!!*; entre Thiery et Villars du Var!!*; l’Esterell!*, aux env. d’Agay; elc. — Un groupe de variations (R. sepium var. abscondita Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 87 et Suppl. p. 14): près de Cevat!**; entre Mondovi et Bastia !!** (styles glabres); près Chiusa di Pesio!t *; Limonett**#, route du col de Tende; env. de Saint-Martin Vésubie!* (herb. Thuret, sub : R. tomentella [Déségl. determ.], styles glabres); vallée de Clans sup., près Sainte-Anne!!*, vers 1400 m. (éch. un peu douteux, pris par M. Christ pour un À. micrantha à pédoncules lisses ; voy. Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 88); Sigale!1*, pont de l’Esteron; env. de Saint- Auban!1*.— Des spécimens à glandulosité sous-foliaire peu abondante : env. de San Remo! ! **, avec le type le plus répandu : Conségudes!!*, au nord du Cheiron. D’autres à glandulosité suprafoliaire assez accen- tuée : pied du mont Mindino près de Garessio !!#*, Arbrisseau gén. de 1 à 2 m. haut., rarement 0M60 et parfois jusqu’à 3 m. env., à port lâche avec des tiges arquées et allongées. Arguillons de forme semblable, plus ou moins inégaux (pas d’aiguillons sétacés, armature homœæa- canthe), très gén. crochus et assez brusquement dilatés vers leur base (comme dans les nos 728 et 729), rarement un peu arqués où presque droits. Séipules et bractées comme dans les mêmes numéros. Pétioles gén. glabrescents, moins souvent entièrement glabres ou nettement pubescents, glanduleux, et çà et là aiguüillonnés. Folioles (7 ou 5) gén. médiocres, assez rarement petites (jusqu’à 6-12 mm. long. et 3-6 mm. larg.) ou grandes (25-30 mm. long.), gén. oblongues et également atténuées aux deux extrémités (leur largeur n’atteignant souvent pas leur demi-long.), ou étroitement elliptiques, à sommet aigu, parfois acu- miné ; rarement, et en partie seulement, plus atténuées à la base qu’au sommet parfois obtus; moins souvent largement elliptiques (leur largeur dépassant nettement la moitié de leur long.); face sup. des folioles gén. glabre, assez rare- ment, et en partie glabrescente ou même légèrement pubescente, églanduleuse (sauf dans un cas); face inf. plus ou moins abondamment glanduleuse sur le parenchyme (sauf dans deux cas), à nervure médiane glabrescente ou pubes- cente, moins souvent glabre, les nervures latérales et le parenchyme restant glabres ; assez rarement la pubescence s’accuse nettement sur le parenchyme ; dentelure glanduieuse comme dans les n0$ 728 et 729 mais presque toujours moins large, plus aiguë et souvent acuminée. Pédoncules gén. longs de 10- 15 mm. parfois 7-8 et jusqu’à 20 mm., lisses (dénués de glandes et de poils). Inflorescences souvent uniflores (213 unifl. et 125 plurifl. dans nos éch.)f. Sépales restant rabattus sur l’urcéole vers l’époque de la coloration et promp- tement caducs, les ext. églanduleux sur leur dos, longs de 15-23 mm., rare- ment moins, avec 2 à 4 appendices de chaque côté, qui sont gén. allongés et 1 M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 36) dit du R. sepium (= agrestis), qu'il a compté 9783 inflorescences uniflores et 1964 pluriflores, soit un rapport de 1,4 à 1. ROSACÉES 99 étroits, glanduleux ou glanduleux-denticulés et non incisés sur les bords. Corolles médiocres (env. 30-35 mm. diam.) assez rarement petites (20-25 mm.) gén. blanches, parfois rosées, très rarement d’un rose bien prononcé. Styles non soudés en colonne, plus courts que les étamines; capitule stigmatique gén. glabre, parfois glabrescent, assez rarement nettement velu, très exceptionnel- lement hérissé. Urcéoles de 8-12 mm. diam. transversal, ellipsoïdes-globuleux ou globuleux, rarement ellipsoïdes, lisses; disque gén. assez saillant, souvent plus ou moins conique. — Description des éch. de 48 localités des Alpes mari- times. Les variations du À. agreslis portent chez nous, comme ailleurs dans une grande partie de l’aire de cette Rose, sur la réduction de toutes ses parties, gén. accompagnée d’autres caractères : arbrisseau maigre et délicat, à aiguillons assez grêles, souvent nombreux, peu arqués ou même droits; avec microphyllie glabrescente!, urcéoles, corolles et sépales gén. peu développés. Ici se rapporte le R. agrestis Boreau, non Savi — R. sepium f. agrestis Christ in Journ of Bot. may-june 1876! — Nous possédons en outre un petit groupe de variations, récoltées çà et là chez nous dans l’aire entière du R. agrestis, sauf dans la région littorale. Nous leur avions attribué autrefois (Roses alp. mar. p. 87 et Suppl. p. 14) le nom de var. abscondita Christ in Ælora 41874, p- 505 et 1875, p. 280. Elles ont pour caractères communs : folioles largement elliptiques (à peu près celles des nos 728 et 729), à dentelure gén. plus large, parfois moins pointue que dans les formes typiques; pétioles souvent nettement pubescents ; pubescence foliaire gén. plus ou moins légèrement accentuée sur la face sup., l’inf. à nervure médiane, souvent les latérales et parfois le paren- chyme pubescents; glandulosité infrafoliaire gén. abondante ; sépales ord. plus courts (13-19 mm.) et à appendices souvent moins étroits que dans les formes les plus répandues; styles plus ou moins velus, moins souvent glabres (2 fois sur 9). Ces caractères semblent être assez concomitants chez nous. — La var. abscondila Christ a été décrite (Ælora 1. c.): « folioles ovales, non atténuées en coin à la base, dentelure courte, glandulosité sous-foliaire très réduite, corolle et urcéoles petits ». Dans Boissier Æ/. orient. Suppl. p. 218, M. Christ dit de cette même var.: « Differt a typo foliolis majoribus mere ovatis nec cuneatis, dentibus brevioribus, glandulis subfoliaribus parcis partim deficien- üibus, urceolis majoribus breviusque pedunculatis. Faciem potius À. tomen- tellæ quam agrestis præbens, sed glaberrima et sepalis typicis recognoscenda ». MM. Christ et Gremli, comme nous autrefois, avons déterminé sous le nom de var. abscondita diverses formes qui ne correspondent qu’en partie aux descriptions que nous venons de citer. Une note de M, Crépin dans l’herbier de M. Bicknell dit, non sans raison, que la variété abscondita Christ est une création assez vague et obscure. — D’autres variations de notre dition ont été annotées par MM. Christ et Gremli: À. sepium f. pubescens (Rapin in Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 73; Christ Rosen Schw. p. 117) variété que Rapin a décrite simple- ment : «à folioles grandes, pubescentes en dessous, ainsi que le pétiole, parse- 1 Les formes à petites folioles du R. agrestis sont presque toujours (peut-être toujours) glabres ou glabrescentes, tandis que celles macrophylles peuvent être glabres ou présenter le maximum de la pubescence de ce type. Il en est de même dans le R. micrantha. 100 FLORE DES ALPES MARITIMES mées de glandes peu nombreuses ». C’est encore là une variété assez vaguement limitée. Très voisins sont le n° 183! (Gall., Aveyron) de l’Herb. Ros. Pons et. Coste et Annot. fasc. 3,p. 33, puis le R. belnensis Ozanon in Bull. soc. dauph. éch. p. 326 et Exsicc. Soc. dauph. sér. 1, n° 2844 !, Magnier fl. sel. no 58! Le R. vinodora Kerner est encore une forme macrophylle pubescente, à folioles ovales elliptiques, mais à pédoncules pubescents ou glabrescents (voy. Crépin in Bull. Belg. NII, 336, XXI, 1, 177 et XXXII, 1, 48). — On trouve chez nous, mais très exceptionnellement, des formes à glandes sous-foliaires peu abondantes sur le parenchyme, çà et là sur les nervures seules. Dans une provenance seulement nous avons vu des glandes suprafoliaires. — Nous avons constaté également une fois la présence de sépales étalés ou même un peu relevés sur un buisson dont les fleurs avaient des styles glabres. — Enfin, tant chez nous qu'ailleurs dans l'aire du À. agrestis, nous n’avons pas vu encore de provenances authentiques à pédoncules hispides ou aciculés; seuls des éch. que nous a communiqués Pancic (de la Serbie) portaient quelques acicules, mais il est prudent de garder des doutes sur ces éch. incomplets et peu nombreux. H. Braun (in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 808) a signalé une forme du À. inodora Fries Nov. fl. suec. I, 9 (variété scandinave du type À. agrestis) laquelle doit présenter parfois des pédoncules hispidesf, Les affinités du À. agrestis sont surtout du côté du À. elliptica, parenté dont nous parlerons plus loin, mais il en est d’autres avec le À. micrantha. Des variations homæacanthes de cette dernière Rose peuvent être à pédoncules lisses et dos des sépales églanduleux ; il restera alors comme, caractères à -attribuer au R. agrestis, les différences portant sur la forme des folioles, leur dentelure, la couleur de la fleur, les formes et dimensions des sépales; nous n’en connaissons pas d’autres. Mais on a vu plus haut que tous ces caractères varient, et il faudra se prononcer sur un ensemble de différences d’un ordre. assez secondaire. Les À. micrantha glabres ou glabrescents ont souvent une glandulosité foliaire assez réduite, ce qui n’est pas le cas ordinaire dans les R. agrestis glabriuscules. MM. Pons et Coste (Annot. Herb. Ros. fasc. 1 p. 25) disent de leur À. sepium var. n° 47?: « on serait tenté de le considérer comme un À. micrantha à pédoncules glabres ». M. Crépin avançait en 1865 (Bull. Acad. roy. Belg. XIV) que le R. sepium pourrait bien n’être qu’une variété du R. micrantha; plus tard il a parlé (in Bull. Belg. XXX, 1, 168) « de l’extrême affinité apparente qui semble exister entre certains Micranthæ et Sepiaceæ des contrées méridionales. Ils ne paraissent guère se distinguer les uns des autres que par la présence ou l’absence de soies glanduleuses sur les pédicelles. Ces formes réclament des recherches très approfondies pour établir rigoureu-" sement leurs différences spécifiques ». Nous tenons pour un À. agrestis une Rose récoltée dans le vallon sup. de Clans. M. Christ l’avait prise pour un R. micrantha à pédoncules glabres, et nous écrivait qu'il avait reçu une forme 1 H. Braun a rapporté à cette forme le n° 1668 de Kerner F1. exsicc. austro-hung. (sub : R. Briacensis), mais les deux éch. que nous possédons de ce numéro ont l'apparence d’un R. elliptica (pédoncules courts, sépales étalés ou redressés, styles velus-hérissés, etc.) et tous leurs pédoncules se montrent lisses. 2 Ce numéro manque malheureusement dans la collection que nous avons reçue des auteurs. ROSACÉES 101 pareille de l’Angleterre. Certaines provenances des Bouches-du-Rhône nous ont laissé dans le doute entre un À. micrantha var. calvescens et un À. agrestis. — Nous avons aussi vu considérer des formes réduites du À. agrestis comme des R. Pouzini à glandes sous-foliaires et pédoncules nus, par ex. des éch. de la Sicile (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 23-24) et M. Crépin en annotait une partie : « c’est encore ici une forme microphylle du À, agrestis qui tend à se rapprocher du R. Pouzini ». — En résumé le À. Pouzini se distingue gén. du R. agrestis par sa glabréité et l'absence de glandulosité sous-foliaire en dehors de la nervure médiane, sa dentelure moins glanduleuse, ses pédoncules plus ou moins hispides et ses sépales moins allongés ainsi que leurs appendices, mais nous avons montré plus haut dans quelles larges limites ces caractères peuvent varier dans les deux types. ŸY 331. Rosa elliptiea Tausch in Æ/o0ra ann. 1819, p.465; Tratt. Ros. monogr. II, 69 (ann. 18%); Kerner Schedæ ad fl. exsicc. austr.- hung. fase. V, p. 22 et exsice. n° 1667!; Crépin in Bull. soc. Murith. fasc. 19 et 20, p. 12; Garcke F1. Deutschl. ed. 16, p. 127; Gremli Exec. f. Schrw. ed. 7, p.164 = R. cymosa Schleicher herb., sec. Crépin in Ann. Conserv. bot. Genève 1897, p. 37 = R. aspera Schleicher sec. J.-B. Keller in Deutsch.bot. Monatschr.1886, n° 11 = R.obovata Bechst.(?) Forstbotan. ed. 4 (ann. 1821) p. 703 (conf. Keller 1. c.) — X. graveolens Gr. Godr. F1. Fr. I, 560, nov. 1847 (excl. var. B et y); Grenier F1. jurass. p. 218 (ann. 1865); Godet F1. Jura Suppl. p.78 (ann. 1869); Christ Rosen Schrwo. p. 117; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 84 et Suppl. p. 13 et 78; Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 170, XX VII, 1, 226, XXX, 1, 163, XX XI, 2, 82, et XXXIV, 2, 36; Kerner Schedæ cit. p. 26, et exsice. n° 4673!; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 837 — R. rubiginosa de Not. Rep. p. 140, et herb.! (p. p.) = R. Jordani, lugdunensis et cheriensis Déségl. Cat. p. 270-271 = R. Jordani Ard. F1. alp. mar. p. 188, p. p. = R. sepium var. elliptica Beckhaus F1. Westfalen p. 414. H. Braun (in Beitr. :. Kenntn. einig. Arten Rosa in Verh. d.k.k. 2001. bot. Gesellsch. Wien, ann. 1885) a démontré, d’après le texte de Tausch et des éch. authentiques, que cet auteur avait décrit dès 1819, sous le nom de R.elliptica, la même Rose que Grenier, en 1847, a nommée À. graveolens var. «. M. Crépin (in Bull. cit. XXX, 1, 164) confirme, d’après les spécimens authentiques qu'il a vus, conservés à Prague. Schleicher paraît, comme le dit M. Crépin (in Ann. cit.) avoir connu le À. graveolens avant Grenier, mais dans son herbier on trouve cette Rose, à la fois sous les noms de R. cymosa Schl. et R. rubiginosa var. glabra Schl. Dans les Catalogues publiés par Schleicher en 1815 (éd. 3) et 1824 (éd.4), le À. cymosa ne figure pas. Quoi qu'il en soit, les collections de Schleicher ne sont pas dans les conditions exigées par l’art. 42 des Lors de 1867. Elles ne sont pas non plus dans l’esprit de l’art. 13 des Règles de nomenclature du Jardin de Berlin (ann. 1897). — Le À. aspera de Schleicher n’a paru (sans description) que dans son Catalogue de 1821 ; il n’existe pas dans l’herbier laissé par ce botaniste. 102 FLORE DES ALPES MARITIMES Fin mai à mi-juin, parfois juillet, suivant Falt.1. Nous ne l’avons jamais rencontré dans la région littorale. M. Bicknell (F1. Bordigh.) ne la pas observé dans sa circonscription qui s'étend depuis le rivage jusqu’à env. 2000 m. s. m. Cette Rose est assez répandue dans la région montagneuse entre 800 et 13-1400 m., sur les deux versants de la chaîne principale de nos Alpes; au midi il descend rarement jusque vers 500 m. et très exceptionnellement jusqu’à env. 200 m. Au nord nous l’avons vu çà et là jusque dans la plaine piémon- aise. — Vallon du Rio Prato!!** entre Ormea et Nava; forêt de Sanson ! !# près la Briga ; assez fréquent aux environs de la Briga ! L#, Tende!! # (Rehb. fil. leg. ann. 1843 ; Ungern Sternb. in herb. ped. mus. Turin), Saint-Dalmas de T.!!*# et dans la vallée de la Minière!1#; entre le Col de Braus et Sospel! !* ; Roquebillère!* (herb. Thuret, sub: R. Jordani; Déségl. determ.); entre Levens et Duranus!!*; près de Tourette et Toudon!!*; versant nord du mont Cheiron!!*; env. de Sigale! l*; vallée de Thorenc!!*; vallon de Soleilhas! !* près de Saint- Auban ; près de Beuil!!*, chemin du mont Mounier; plusieurs localités entre la Croix de Puget-Théniers et Guillaumes!!* par Amen; env. de Saint-Martin d’'Entraunes!!*; près Saint-Etienne de Tinée, le long du chemin de Rabuons!!* et de celui menant à Vens!!*. — Près de nos limites dans le dép. du Var: aux env. de Comps! ! et de la Bastide! 1. — En Italie, sur les versants sept. de nos Alpes principales : Env. de Garessio, route du col de San Bernardo! ! et vers le pied du mont Min- dino!! ; entre Garessio et Ceva!!; près de Cevat!!; entre Mondovi et Bastia !!; près de Cuneo!! ; env. de Demonte!!, Aisonetft et Vinadio!f, extrém. inf. des vallées du Rio Freddo!! et de S2 Annal! di Vinadio. — Des variations parallèles à celles R. agrestis Boreau pour le R. agrestis Savi : Environs de Tende! l: entre la Bastide du Poux et Sigalett*; vallon de Crosillias près Isola! !#. — Une forme à aiguillons droits : Cosio!!** entre le col de Nava et le mont Frontè. Arbrisseau de 1 à 2 m. de haut, parfois plus, à port généralement touffu et compacte (pas toujours!). Aiguillons le plus souvent semblables à ceux du 1 Nos notes ne nous permettent pas de conclure si la floraison, dans un même lieu, est plus précoce que celle du R. agrestis, ainsi que cela est le cas pour la maturation des urcéoles. Mais M. Crépin a constaté le fait en Suisse (Valais) et M. l'abbé Coste dans le dép. français de l'Aveyron (voy. Crépin in Bull. Herb. Boissier II, 6). Ce fait avait déjà été signalé par M. Christ, au moins en ce qui concerne la maturation (Genre Rosa, trad. Burnat p. 18). ROSACÉES 103 numéro précédenti. Séipules et bractées comme dans les numéros précédents. Pétioles bien plus souvent pubescents que glabrescents, assez rarement glabres ; glanduleux et çà et là aiguillonnés. Folioles (7 ou 5) gén. médiocres (15-25 mm. long.), rarement petites (jusqu’à 9 mm. long. sur 3-6 larg.), çà et là atténuées vers leur base plus qu’au sommet, obtuses ou obtusiuscules, mais plus souvent (chez nous) également atténuées aux deux extrémités, subobtuses ou brièvement aiguës ; presque toujours elliptiques ou largement elliptiques (leur largeur dé- passant nettement leur demi-long.); face sup. des folioles glabre, glabrescente ou nettement et finement pubescente (surtout à l’état jeune), çà et là glanduleuse (10 provenances sur 44); face inf. plus ou moins glanduleuse sur le paren- chyme (sauf dans deux cas où les glandes de certaines folioles ne se montrent que sur les nervures); l'indument poilu inf., comme dans le n° 730; dentelure glanduleuse, comme dans les trois numéros précédents, mais assez gén. plus large, non acuminée et moins aiguë que dans le À. agrestis. Pédoncules gén. longs de 8-12 mm., parfois 3-6, très exceptionnellement jusqu'à 15 et même 20 mm., lisses (sans glandes ni poils) ou (dans cinq provenances) en partie ou tous hispides-glanduleux, à glandes assez brièvement stipitées, rares où nom- breuses. /nflorescences uniflores ou pluriflores (184 uniflores et 168 plurifl., dans nos éch.)?. Sépales plus ou moins nettement dressés ou étalés sur lur- céole vers l’époque de sa coloration, les ext. gén. sans glandes sur le dos, mais montrant parfois (6 cas sur 44) des glandes rares ou nombreuses, la présence de ces glandes n'étant pas toujours en relation avec la glandulosité pédoncu- laire; sépales longs de 15-18 mm., parfois 20, avec 1 à 3 appendices de chaque côté, assez rarement 4, qui sont gén. étroits, glanduleux ou denticulés sur les bords. Corolles médiocres, assez rarement petites, blanches ou d’un rose pâle. Styles non soudés en colonne, plus courts que les étamines; capitule stigma- tique plus ou moins hérissé. Urcéoles de 6-11 mm. diam. transversal, parfois 12, globuleux ou largement ellipsoïdes, lisses ou bien rarement avec quelques glandes stipitées sur leur base. — Description des éch. de 44 localités des Alpes maritimes. Une variation microphylle du R. elliptica, l’analogue du À. agrestis Boreau, se trouve chez nous avec des passages au type le plus répandu ; l’une de ces formes réduites présentait un cas d’hétéracanthie assez net. — Les aiguillons sont parfois rares ou même nuls sur les rameaux ou ramuscules, parfois aussi extrêmement nombreux; leur forme peut se rapprocher dans certains cas de celle des aiguillons du RÀ. canina. Nous avons rencontré une fois (à Cosio) des buissons à aiguillons très nombreux, jamais géminés, très inégaux, brusque- 1 M. Crépin a observé (voy. Bull, Belg. XXNII, 1, 227) dans le R. elliptica, une ten- dance des aiguillons à devenir géminés. Nous avons en effet trouvé, assez fréquemment, de tels aiguillons dans cette Rose, sur les rameaux, ramuscules et pousses de l’année; ils sont parfois très nombreux, tel est le cas par ex. dans les éch. des numéros cités des Exsice. fl. austr.-hung. Mais nous ne sommes pas arrivé pour les Alpes marit. à la même conclusion que M. Crépin qui suppose les aiguillons géminés moins fréquents dans les R. agrestis, rubiginosa et micrantha que dans le R. elliptica. La première de ces quatre Roses est celle qui nous en a offert le plus. 2 M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 2, 36) dit du R. graveolens (elliptica) qu'il a compté 2893 inflorescences uniflores et 2011 pluriflores, soit un rapport de 1,4 à 1. 104 FLORE DES ALPES MARITIMES ment dilatés en une base peu allongée, et absolument droits, mais parfois un peu arqués, les plus faibles subsétacés, Les autres caractères ne différaient pas de ceux du type le plus répandu. — Les deux cas de subhétéracanthie que nous venons de mentionner sont les seuls que nous ayons observés dans notre dition, mais nous en avons rencontré d’autres ailleurs, par ex. en Suisse. Dans le . R. agrestis nous n’en avons jamais vu. — A l’exemple de Grenier, nous . avions autrefois distingué deux variétés pour le Æ. elliptica : var. nuda et var. eriophora, d’après l’état de l’indument pétiolaire, mais nous ne trouvons aucune concomitanceé entre ce caractère et d’autres. Dans le reste de l'aire du AR. elliptica on peut signaler, comme pour le R. rubiginosa, une variation à glandes sous-foliaires rares ou même nulles sur les nervures latérales, et peu nombreuses sur la nervure méd. et le pétiole glabre ou glabrescent, c’est le R. Vetteri Favrat in Gremli Neue Beitr. Heft 1, p- 10, ann. 4880 (Valais) dont M. Crépin a parlé dans le Bull. Belg. XXNIII, 4, 226!. Ces variations églanduleuses des R. rubiginosa et elliptica sont d’ailleurs si rares qu’on peut certainement considérer la glandulosité sous- foliaire de ces deux Roses comme le plus constant de leurs caractères. — Le R. æduensis dont nous avons parlé plus haut (p. 95) et qui est rapporté par M. Crépin au R. elliptica, montre des pétales d’un rose vif, comme ceux nor- maux du À. rubiginosa dans le groupe duquel nous le plaçons nous-même. Mais en dehors de ce cas, M. Crépin dit que le À. elliptica peut posséder des corolles d’un rose intense (voy. Bull. Belq. XXX, 1,167). M. Christ (Rosen Schw. p. 120) a décrit ainsi son À. graveolens var. calcarea. Voy. aussi: Beckhaus F1. Westf. p. k14 et H. Braun in Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 808, sur cette der- nière var. et formes voisines. Nous avons parlé plus haut (p. 94) des différences qui existent entre les R. rubiginosa et elliptica; la décision à prendre entre ces deux ÆRosa n’est pas toujours facile. Le second se rapproche du premier par un port gén. trapu, la forme de ses folioles bien moins souvent oblongues ou plus largement ellip- tiques que dans le À. agrestis, à dentelure moins étroite, moins aiguë, par ses sépales semi-persistants et l’indument de ses styles. Çà et là hétéracanthe, et parfois à pédoncules hispides (voy. notre description et p. 95 qui précède) le R. elliptica emprunte au R. rubiginosa ces deux caractères dont la présence est fort rare ou nulle dans le À. agrestis. Aussi Grenier (F1. jurass. p. 249) comme M. Crépin (Bull. Belg. XXI, 1, 171) ont-ils considéré le R. elliptica comme formant le trait d'union entre les À. rubiginosa et agrestis. Mais en réalité (voy. Christ Genre Rosa, trad. Burnat p. 18; Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p. 72), le R. elliptica a une parenté plus rapprochée avec le R. agrestis dont il parait être une dérivation analogue aux R. glauca et corii- folia pour les R. canina et dumetorum. Ces trois Roses dérivées sont des formes montagnardes qui ont pour caractères communs : un port souvent moins lâche, des pédoncules raccourcis, des sépales plus ou moins redressés sur l’urcéole développé qui est plus précoce, et des styles hérissés. M. Crépin (in Bull. cit. 1 Nous devons faire quelques réserves au sujet de la place attribuée à cette singulière Rose qui pourrait bien appartenir au groupe du R. agrestis plutôt qu’à celui du À. elliptica. Les quatre éch. que Favrat nous a envoyés sont en fleur et sans urcéoles développés. ROSACÉES 105 XXVIIT, 1, 51-59) qui avait présenté diverses objections contre les faits avancés par M. Christ (1. c.) au sujet de ces « espèces remplaçantes de la montagne » les admet aujourd’hui (in Bull. cit. XXX, 1, 169 et Bull. herb. Boissier II, 6). — Le R. elliptica diffère du R. agrestis par le port du buisson, ses folioles moins étroites, plus souvent obtuses, assez souvent plus atténuées à la base qu’au sommet, à dentelure moins étroite et moins porrigée; par ses pédoncules parfois hispides-glanduleux, généralement plus courts, ainsi que les sépales dont les appendices sont moins nombreux et moins allongés; ses sépales sont étalés ou dressés sur l’urcéole développé qui est plus précoce (ainsi que la floraison), et ses styles sont toujours hérissés. Y+ 232. Rosa Seraphini! Viviani F7. Cors. sp. nov. diagn. p.8 (sept. 1824); Bert. F1. it. V, 194, p. p.; Moris F1. sard.Il, 40 (excl.syn. Guss.); Woods Tourist's Flora p.122, p. p.; Christ in F'/ora 1873, p.318, et in Boiss. F4. or. Suppl. p. 219 (nota); Burn. et Gr. Rev. Groupe Orient. p- 6; Crépin in Bull. Belg. XXXI, 2, 88, XXXIV, 2, 56, et in Lo Jacono F1. sicul. I, pars ?, p. 187; non Guss. Syn. fl. sic. — R. Serafinii Viviani F1. lib. spec. Append. p. 67 (ann. 1824); Christ in Flora 1877, p. 445; non Christ in Flora 1877, p. 446 et 448 = R. rubiginosa var. Cb Mutel F1. fr: I, 350 = R. graveolens y corsica Gr. Godr. F1. Fr. I, 561 = R. apennina Woods(?) op. cit. p.123 —R. sicula Crépin in Bull. cit. XVIII, 1, 398-107, p. p.; non Tratt. | Versant oriental du mont Faudo!!**, au-dessus de $? Brigida, aux environs de Dolcedo et de Porto Maurizio, vers 5-600 m. s. m. ; dans Ja région littorale, à env. 6-7 km. du rivage (20 juin 1891, f1.). Cette localité étend considérablement du côté de l’ouest l’aire du R. Seraphini, qui comprenait jusqu'ici seulement, dans l'Italie continentale, les Apennins de Modène, Pistoie et Lucques, avec les monts Pisans; puis la Corse, la Sardaigne et la Sicile’. — On verra plus loin que le mont Faudo héberge, outre cette Rose, le AR. sicula var. veridica, ainsi qu’une forme singulière du même groupe, dont la place reste à déterminer. Arbrisseau nain ou peu élevé (40 cent. à 1 m. au plus). Aiguillons nom- breux, fort inégaux, les plus développés très crochus ou nettement arqués, brusquement dilatés en une base plus ou moins allongée, les plus faibles moins courbés ou droits, çà et là subsétacés. Pétioles glabres. Folioles 1 Le docteur Seraphini envoya à Viviani de nombreuses plantes de la Corse. (Viv. F1. Cors. 1. c. p. 1 et F1. lib. sp. p. 1, nota). ? M. Christ (in Flora 1813, p. 349) a signalé le Rosa Seraphini dans les Alpes apuanes, suivant des envois de M. Sommier, mais d’après ce que nous a écrit ce dernier, il doit y avoir eu confusion (voy. Burn. et Gr. Rev. cit. p. 9, note 1). — M. Crépin (in Lo Jacono 1. c.) dit n’avoir pas vu d’éch. authentiques du R. Seraphini, provenant de la Sicile; cependant nous avions sans hésitation attribué jadis à ce dernier des éch. des Nébrodes, du Musée de Palerme (voy. Burn. et Gr. Roses Italie p. 30). 106 FLORE DES ALPES MARITIMES moyennes des rameaux florifères, 5 et moins souvent 7, petites (env. 5-10 mm. long.), largement elliptiques, gén. également atténuées aux deux extrémités, aiguës, parfois obtuses ; face sup. luisante, glabre, églanduleuse; l'inf. glabre, à glandes tantôt assez nombreuses sur le parenchyme, même des feuilles sup., parfois seulement sur les nervures, les dents, et çà et là sur le parenchyme voisin du bord des folioles; dentelure rappelant celle du R. agrestis, moins large, plus profonde et plus aiguë ou moins obtuse que celle du numéro précé- dent et des deux suivants, le bord sup. montrant gén. une glande, parfois deux, ou point; l’inférieur porte ord. un ou plusieurs denticules prononcés, et seule- ment une ou deux, parfois trois glandes. Pédoncules solitaires, longs de 2-4 mm., dénués de glandes et de poils. Urcéoles nus. Sépales 1 courts (env. 7-8 mm.long.), dénués de glandes sur le dos, peu ou pas glanduleux sur les bords, les exté- rieurs munis d’un même côté d’un ou deux, parfois trois appendices, longs, étroits, peu glanduleux. Corolles petites (env. 25 mm. diam.). Styles non soudés en colonne ; à capitule stigmatique, plus court que les étamines, glabre ou très peu velu. — Description de trois éch. en fleur de la localité indiquée ci-dessus. Les variations signalées jusqu'ici dans l’aire du À. Seraphini sont peu nom- breuses, et les caractères de ce groupe assez constants? (voy. Burn. et Gr. Rev. Groupe Orient. p. 10). Nos éch. des Alpes marit. liguriennes diffèrent à peine 1 Ils doivent être réfléchis à l’époque de la coloration de l’urcéole, et caducs, car les styles glabres cu glabrescents ne comportent pas des sépales nettement étalés ou relevés. Exemple de la solidarité de deux caractères que nous persistons à croire l’un des plus constants dans le genre Rosa (voy. Crépin Bull. Belg. XXVIU, 1, 60-64). Tout en affirmant en 1879 (Roses alp. mar. p. 31) le fait que « les Roses à sépales redressés apres l’anthèse, présentaient toujours des styles plus ou moins velus et jamais glabres », nous savions parfaitement que les Roses à sépales rabattus possédaient des styles tantôt glabres, tantôt plus ou moins velus ou hérissés. — Ce fait fort singulier de la présence d’un indument poilu très caractérisé, saïllant hors du disque stigmatique, sur toutes les Roses à sépales redressés, nous à été maintes fois utile dans nos recherches. ? Nous avons vu, tant en Sardaigne qu’en Sicile, à côté de variations assez typiques du R. Seraphini, des formes qui paraissaient être intermédiaires entre lui et le R. sicula, mais ces formes exigent de nouvelles recherches (voy. Burn. et Gr. Rev. Groupe Orient. p. 9 et 28). C’est ici le cas de mentionner une singulière Rose dont nous avons rapporté du mont Faudo deux spécimens, mêlés à d’autres appartenant au R. Seraphini. Tous leurs carac- tères sont ceux que ce dernier présente dans la même région, à deux exceptions près : presque toutes les feuilles montrent des glandes suprafoliaires à peu près aussi nom- breuses que les infrafoliaires, et les styles sont hérissés. Faut-il rapprocher cette forme de celles intermédiaires précitées, entrevues en Sardaigne et en Sicile?; mais ces der- nières n’avaient pas de glandes suprafoliaires et montraient au contraire l’indument glanduleux foliaire relativement réduit qui caractérise gén. le R. Seraphini par rapport au À. sicula. — Nous ne sommes pas parvenu à nous faire une opinion sur les deux éch. du mont Faudo. Ils diffèrent du groupe R. Thuretii (intermédiaire entre les R. sicula et glutinosa) qui, tout en possédant très gén. des glandes suprafoliaires, ne nous a jamais offert la dentelure foliaire caractéristique du R. Seraphini, ni des sépales lisses sur le dos et très peu glanduleux sur leurs bords, caractères que présente la Rose du Faudo. On voit ici, une fois de plus, la confirmation de ce que nous avons avancé au sujet des groupes Seraphini, sicula et glutinosa, qui sont comme tant d’autres sans limites bien précises. ROSACÉES 107 de ceux de l'Italie continentale et de la Corse, en ce que ces dernières prove- nances, italiennes et françaises, ont des aiguillons parfois plus robustes et moins brusquement dilatés vers leur base, rappelant çà et là ceux du R. agrestis, des pétioles (assez rarement, et en partie) pubescents, des glandes sous-foliaires en général moins nombreuses (pas toujours) et réduites parfois, sur certaines folioles, à celles de la nervure médiane; enfin leurs pédoncules sont souvent moins courts et leurs pétales parfois plus grands. Les affinités du A. Seraphint sont surtout du côté du À. sicula avec lequel il a été confondu ou réuni par tous les auteurs, comme par nous en 1879 (Roses alp. mar. p. 82). En 1887, après avoir eu en mains à peu près tous les maté- riaux connus à cette date, nous avons bien dégagé ces deux Roses. M. Crépin (in Bull. Belg. XXXI, 2, 83 et 88) les admet aujourd’hui comme deux types distincts. La première constitue un groupe certainement aussi autonome par ex. que celui du R. micrantha par rapport au À. rubiginosa, où que celui du BR. elliptica relativement au R. agrestis. — Le R. Seraphint diffère, en gé- néral, et dans l’ensemble de son aire, du À. sicula par ses aiguillons souvent plus robustes, crochus ou arqués, rarement droits; ses folioles à glandes sous- foliaires très gén. moins nombreuses (pas toujours), à dentelure moins large, plus aiguë ou moins obtuse, plus denticulée; ses pédoncules moins courts, atteignant parfois 40 mm. long., toujours nus et glabres; ses sépales réfléchis ou parfois étalés sur l’urcéole développé, églanduleux sur le dos et peu glan- duleux sur les bords, souvent un peu plus longs, à pinnules gén. moins rares; par son capitule stigmatique glabre ou peu velu. — Le À. Seraphini par la forme de ses aiguillons, ses pédoncules nus ainsi que le dos des sépales qui sont caducs, et par la glabréité de ses styles montre quelque affinité avec le R. agrestis. Nous verrons plus loin que le À. sicula est parfois très voisin du R. elliptica. Il y a aussi quelques ressemblances entre le À. Seraphini (= R. micrantha var. Seraphini Caruel Prod. fl. Tosc. p.225) et certaines variations du À. micrantha microphylles, hétéracanthes, glabres et peu glanduleuses, mais l’ensemble des caractères donnés dans nos descriptions permettra toujours de les distinguer. LEE 233. Rosa sieula Tratt. Ros. monogr. II, 86 (ann. 1825); Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 398-405, p. p. (ann. 14879), XXXI, 2, 85, et XXXIV, 2, 36; Burn. et Gr. Rev. Groupe Orient. p. 12-30 (ann. 1887); Christ in Boiss. F7. or. Suppl. p. 218 (excl. var. 8?); Crépin in Batt. et Trabut F1. Alg. Dicotyl. App. p. XIX (ann.1890) et in Lo Jacono F1. sicul. I, pars 2, p. 185; Roux Cat. Prov. Suppl. p. 673! ; Bicknell F1. Bordigh. 1 C’est en parfaite connaissance de cause que notre regretté correspondant H. Roux a changé dans son Suppl. le nom de R. Seraphini qu'il avait adopté autrefois dans son Catalogue de Provence. Le motif de ce changement a été suffisamment expliqué par Roux lorsqu'il a renvoyé (Suppl. cit. p. 673) à notre travail sur les Roses Orientales p. 12 (ann. 1887). L'auteur d’une Etude sur les Roses de la Provence (in Revue hortic. B.-du-Rhône 1895, p. 194) qui blâme à ce sujet le floriste marseillais, aurait pu apprendre par notre monographie que les R. sicula et Seraphini dont la confusion lui paraît incroyable, loin de différer foto cælo comme il le pense, ont été réunies ou simplement confondues par des 108. FLORE DES ALPES MARITIMES p. 9% = R. Seraphini Gussone Syn. fl. sicul. 1, 564; Bert. F1. it. V, 194 p. p.; Gennari Cent. pl. ligust. I, in Mém. Accad. sc. Torino ser. 2, vol. XIV, ann. 1854, p. 260; Christ-in Journ. of Bot. may-june 1876; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 8 (var. «, B et form. 1 sicul.); non Viviani, nec Christ in Flora 1873, p. 848, nec Burn. et Gr. Rev. cit. p. 6, nec Crépin in Bull. cit. XXXI, 2, 88 = R. Serafini Christ in Flora 1877, p. 446 et 448 — R. sicula var. typica Crépin in Fiori et Paoletti F7. analit. Ital. vol. I, p. 992 (ann. 1898). Arbrisseau nain ou peu élevé (30 cm. à 1 m., rarement plus). Aiguillons nombreux!, fort inégaux, les plus développés droits ou peu arqués, brusque- ment dilatés en une base souvent peu allongée, les plus faibles droits et subsé- tacés; ces derniers manquent parfois. Pétioles glabres, parfois glabrescents, rarement nettement pubescents. Folioles (moyennes gén. 7, bien moins sou- vent 5), petites (env. 5-14 mm. long.), largement elliptiques, çà et là suborbi- culaires, gén. également atténuées aux deux extrémités, rarement plus rétrécies vers la base qu’au sommet, obtuses ou acutiuscules, parfois aiguës, surtout sur les pousses de l’année; face sup. luisante, glabre, églanduleuse, l’inf. glabre ou munie de quelques poils sur la nervure méd., à glandes plus ou moins nom- breuses sur le parenchyme de toutes les folioles, rarement (et surtout sur les pousses de l’année) les glandes sont rares ou même nulles en dehors de la côte médiane ; dentelure très gén. large et peu profonde, acutiuscule ou obtu- siuscule, le bord sup. églanduleux, ou montrant une, parfois deux glandes, rarement trois, le bord inf. muni d’une à quatre glandes, rarement cinq, puis çà et là d’un seul denticule peu saillant, très rarement deux. Pédoncules très gén. solitaires (180 uniflores, 15 bi-4 flores)?, longs de 1-3 mm., dénués de poils et de glandes, rarement munis de quelques acicules glanduleux (subvar. «2). Ur- céoles nus, largement ellipsoïdes ou subglobuleux (diam. transv. de 6-10 mm.). S'épales courts (8-11 mm. long., parfois 12, très rarement plus), dénués de glandes sur le dos, ou portant sur leur moitié sup. des glandes plus ou moins nombreuses, dressés ou étalés-dressés vers l’époque de la coloration de l’urcéole, les ext. portant gén. d’un même côté un appendice, ou entiers, plus rarement avec deux appendices. Corolles petites (diam. 20-25 mm.), d’un rose assez clair ou d’un rose vif. Styles non soudés en colonne; capitule stigmatique hérissé et plus court que les étamines. — Description de 73 éch. de 16 localités des Alpes maritimes. botanistes éminents tels que Gussone, Bertoloni, et par des spécialistes comme M. Christ et autrefois M. Crépin (en 1879). La détermination de certaines formes intermédiaires que nous avons plusieurs fois signalées entre ces deux Roses rendrait fort perplexe l’auteur de l'Etude citée. 1 Des aiguillons géminés se rencontrent çà et là dans les R. Seraphini et sicula, mais ils nous ont paru être moins fréquents que dans les R. agrestis, micrantha et elliptica, surtout si l’on tient compte de ce que les aiguillons sont bien plus nombreux dans les deux premières Roses que dans les autres. Fréquents sont les spécimens de nos R. sicula qui en sont dépourvus. ? M. Crépin (in Bull. cit. XXXIV, 2, 36) a donné pour le R. Seraphini : 113 inflor. unifi. et 6 plurifl. Pour le R. sicula: 665 unifl. et 59 pluriflores. ROSACÉES 109 Var. « veridica Burn. et Gr. Rev. Groupe Orient. p. 14; Bicknell F1. Bordigh. p. 93 = R. rubiginosa Exsicc. Reliq. Maïilleanæ no 1086! (Gall., H. Alpes), ann. 4867 : non L. — À. rotundifolia var. B (pedunc. lævibus) Déségl. Cat. p. 294, ann. 1876. Exsicce. Déségl. Herb, Ros. n0 73! = R. Serafini f. veridica Christ in Flora 1877, p. 448 = R. Seraphini var. 6 veridica Burn. et Gr. Roses alp. mar. p.83 (ann. 1879) — R. uce- nensis Boullu in Cariot Etud. fl. éd. 6, no 919, p. 256 (ann. 1879) et in Bull. soc. dauph. éch. ann. 1886, p. 546; Magnier Scrinia fl. sel., ann. 1888, p. 131. Exsicc.: Soc. dauph. n° 48821! et Magnier fl. sel. no 1679! (Gall., H. Alpes). Mi-juin à fin juillet, suivant l’alt. Région montagneuse, jusqu'aux confins de celle alpine inf. Nos éch. ont été récoltés entre 1000 et 1400 m. s. m., parfois 100 à 200 m. plus haut. — Rocca d’Orselt **, versant de Pianbernardo, env. de Garessio (27 juill. 1880 et 3 juill. 1897, f.); env. d’Ormea **: mont della Guardia !! (26 juill. 1890 et 8 juill. 1897, f.), puis entre Chionea et le Pic d’Ormea!t (26 juill. 1880, fr.); pentes de la Cima Revelli sur Viozene! 1 ** (6 juill. 1897, 1. ); entre Viozene et Carnino !** (Ferrari leg., in herb. ped. mus. Turin); vallon de la Madonna della Neve!!** près d'Upega (4 août 1886, fr.); mont Faudo!** (herb. G. Gentile; CI. Bicknell, 4r juin 1888, à env. 1050 m., sur le versant de Badalueco); versant nord du mont Carmo di Brocea !! **, près du col de Mezza Luna (29 juill. 4890, f1.) ; env. de la Briga © : chemin de la Cima del Piné!! (2 juill. 1879, à peine en fl.)et forêt de Sanson !! (13 juill. 1882, f.); mont. de Triora !!** (leg. Panizzi, selon Gennari Cent. pl. lig. 1, 1. c.); San Giovanni dei Prati!t ** au nord du mont Ceppo (leg. Panizzi, ann. 1852, in herb. mus. Florence ; herb. Burn., leg. 25 jun. 1886, vix f1. ; Bicknell F1. Bordigh. p. 93): vallon allant du Rio [ncisa au pied du mont Grai! **, à 1595 m. s. m., et près de Case Arnauta ** (Bicknell I. c.); entre le mont Arpetta et Testa d’Alpe !**, à env. 1500 m. (Bicknell L. c.); entre la Giandola et Colla Bossa! !*, route de l'Aution (26 juin 1879, f1.); env. de Limone **, à l'entrée de la vallée San Giovanni! ! (Rehb. fil. leg. 20 jul. 4877 ; herb. Burpat, leg. aug. 1877 et 1882, fr.) et sur la route du col de Tende!! (15 juill. 1876, fr.) ; env. de Pallanfré!! **, vallée Grande de Vernante (5 août 1877, fr.). Folioles plus ou moins largement elliptiques, parfois presque suborbiculaires, jamais oblongues, pareïillement atténuées à leurs deux extrémités, obtuses ou subaiguës, à dentelure large et peu profonde; pédoncules de 1-3 mm. long., 110 FLORE DES ALPES MARITIMES rarement 4, dénués de glandes et de poils; sépales de 10-12 mm. long., rare- ment 8 ou 13 mm.; urcéoles ellipsoïdes ou ellips.-globuleux (5-9 mm. diam. transv.). — Description de 64 éch. des Alpes maritimes. Subvar. 4 1 ligustica Burn. et Gr. Rev. Groupe Orient. p.15 (ann. 1887) = R. Seraphini f. ligustica Christ in Journ. of Bot. may-june 4876 — À. Seraphini var. ligustica Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 83, ann. 1879 — R. sicula var. ? Crépin in Bull. Belg. XVIII, 1, 403, ann. 1879. Près de Spisios!!*, entre Margheria de Roure et Puch, au sud du mont Gravières, à l’est du mont Mounier; assez abondant en deux colonies! (3 juill. 1875, f. et 11 juill. 1898, f1.). Cette sous-var. ne diffère de « que par la forme de ses folioles (5-9 mm. long. env.) gén. obovées-cunéiformes, rétrécies vers leur base, obtuses et souvent tronquées-arrondies sur les tiges florifères, alors dentées seulement dans leur partie sup. ; les pousses de l’année montrent vers leurs extrémités des feuilles également atténuées aux deux extrém. et plus ou moins aiguës. En général les folioles latérales sont plus nettement pétiolulées qu’elles ne le sont dans la var. «. — Cette sous-var. est assez faible; des échant. divers, récoltés par ex. près de la Giandola, montrent des variations douteuses entre « et «1. Subvar. « ? subsessiliflora Burn. et Gr. Rev. cit. p. 16 — Æ. sub- sessilifiora Boullu in Feuille des jeunes natural. mai 1880, p. 89, et Ann. soc. bot. Lyon ann. 1879-80 (publié ann. 1881) p. 87, part. 1, et p. 326, part. 2; Crépin in Pull. cit. XXX, 1, 159-163. Exsice.: Soc. dauph. n° 2870 ! (Gall., Isère), ann. 1881; Magnier fl. sel. n° 2184! (Gall., B.-Alpes); Crépin Herb. Ros. n° 201! (Gall., Isère) ann. 1890. Environs de Thorene!*, arrond. de Grasse (herb. Burnat, leg. Bat- tersby 20 jun. et 29 jul. 1879); Désert de Saint-Barnabé sur Saint- Martin d’Entraunes* (leg. Reverchon!, 14 sept. 1875, in herb. Burnat). Folioles gén. plus longues que dans « et relativement moins larges, à dente- lure parfois plus étroite et plus aiguë; pédoncules très courts (14 à 2 mm.), munis de quelques sétules glanduleuses qui manquent çà et là (sur un même pied), urcéoles nus, ellipsoïdes (9-10 mm. diam.). Dans l'Isère, on trouve par- fois les pédoncules un peu plus longs et les urcéoles aciculés vers leur base; l’arbuste y est en fleur du 20 juin au 10 juillet. — M. Proal a découvert (voy. Magnier fl. sel. n0 2184!) le R, subsessiliflora près de Bouzolières (B.-Alpes, à env. 1500 m. s. m.), à l’est de Barcelonnette, non loin de nos limites occid. Le R. sicula, sous ses formes & et «1, se montre chez nous avec des carac- tères assez constants et distincts; il semble même être sans relations bien intimes avec nos autres Roses. On pourra tout au plus le confondre avec cer- 1 Vers env. 12 à 1300 m. s. m. ; l’altitude de 1700 m. indiquée en 1879 était erronée, ROSACÉES [ER taines variations naïnes et microphylles d’un À. rubiginosa à aiguillons droits ou arqués, par ex. avec le À. rubiginosa var. $ rotundifolia Rau Enum. Ros. Wirceb. p.136, que nous n’avons pas encore observées dans notre dition, mais qui ne sont pas fort rares ailleurs. On a vu plus haut que Déséglise, rhodologue jordanien, avait pris le À. ucenensis (notre var. veridica) pour un À. rotandi- folia Rau à pédoncules lisses. L’extrême brièveté des pédoncules, ainsi que la position dressée des sépales sur l’urcéole coloré et aussi la glabréité des feuilles permettront gén. de reconnaître chez nous le À. sicula d’avec les variations les plus voisines du R. rubiginosa, lesquelles sont très rares dans notre dition. — Notre À. sicula subvar. « 2 est fort voisine de la var. «, et M. Boullu (in Cariot Etudes fl. éd. 8, Il, 281) a réuni les deux sous le nom de 2. subsessiliflora; il considère ce dernier comme une espèce subordonnée du À. comosa Ripart qui n'est pour nous qu'une variation du À. rubiginosa. Mais cette sous-var. &2 montre des affinités assez nettes avec le À. elliptica. Ainsi M. Christ annotait en 1879 nos éch. des env. de Saint-Martin d'Entraunes: « Voici à coup sùr un intermédiaire entre les À. graveolens et sicula; est-ce que ce dernier serait en définitive une forme climatérique du premier ? ». M. Crépin a dit (in Bull. Belq. XVIII, 1, 403, ann. 1879): «le À. subsessiliflora pourrait à la rigueur être considéré comme une var, très réduite du À. graveolens (— elliptica).... est-ce une forme anormale de ce dernier, ou bien une race reliant celui-ci au . sicula des Alpes maritimes”? ». Ces rapprochements semblent confirmés par la décou- verte dans l’Isère, de MM. Crépin et Moutin (Crépin in Herb. Roses, nos 196! à 200! incl.) d’un groupe de formes inextricables entre les 2. elliptica, rubigi- nosa et subsessiliflora (voy. Crépin in Bull, cit. XXX, 1, 162) sur lesquelles nous ne pouvons entreprendre ici une discussion. — On distinguera le À. sicula subvar. subsessiliflora, même des formes à aiguillons droits ou arqués du R. elliptica, par ses folioles petites, rarement atténuées à la base plus que vers leur extrémité, glabres ou glabrescentes, à dentelure gén. plus large, ses pédoncules plus courts, gén. hispides-glanduleux, ses sépales à appendices moins nombreux, plus gén. glanduleux sur le dos, sa corolle d’un rose plus souvent prononcé. Nos descriptions détaillées complèteront ces indications. LT 234. Rosa Thuretii! Burn. et Gr. Roses alp. mar. Suppl. p.12 et 78 (ann. 1883), Roses Italie p. 10, 82 et 48 (ann. 1886), et Rev. Groupe Orient. p. 30-44; Crépin in Bull. Belg. XNIII, 4, 404 et XXXIV, 2,36; Christ in Boiss. F1. or. Suppl. p. 221; Crépin in Lo Ja- cono F1. sicul.T, pars ?, p. 185 — R. glutinosa Guss. Syn. fl. sic. I, 563 et IT, 832; Bert. F4. it. V, 193, p. p.; Crépin in Pull. cit. XVIII, 1, 388; non Sibth. et Sm. — R. glutinosa f. sicula Christ in Flora 1877, p. 446 = À. calabrica? var. 6 Thureti Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 79 = R. 1 En souvenir de G.-A. Thuret (1817-1875). — D'après Saint-Lager (Bull. soc. bot. Lyon, 8e ann. 1879-80, p. 177) la forme latine de ce nom serait Thuretius. ? Le R. calabrica Huter, Porta et Rigo Exsicc. n° 434! ex itin. ital. IL, ann. 1877, au- quel nous avions rattaché cette Rose en 1879, n’est qu’une forme du À. glutinosa Sibth, et Sm. 112 A FLORE DES ALPES MARITIMES sicula var.? Crépin in Bull. cit. XXXI, 2, 83— R. sicula var. £ Thureti Crépin in Fiori et Paoletti F7. analit. Ital. vol. I, p. 592 (ann. 1898) p. p. Mont Frontè !!##*, versant du côté de Mendatica (6 juill. 1882, f1.); : sommités du mont de la Chens!!* (ou mieux Achen ; voy. vol. II, 265, note), aux env. de Séranon, près des limites du dép. du Var, vers 41470 m. s. m. (28 juill. 1877, f1.). Arbrisseau gén. de 30-50 cent. haut. Aïguillons nombreux, très inégaux, les plus développés arqués, parfois presque crochus, plus rarement à peu près droits, brusquement dilatés en une base plus ou moins allongée, les plus faibles ord. droits et subsétacés. Pélioles très pubescents tout autour d’eux (à poils très courts), çà et là glabrescents. Folioles (moyennes gén. 7, parfois 8), petites (env. 8-15 mm. long.), largement elliptiques, parfois suborbiculaires, également atténuées aux deux extrémités, et gén. obtuses ou obtusiuscules ; face sup. plus ou moins nettement pubescente et glanduleuse, rarement, une partie d’entre elles, glabres ou églanduleuses ; face inf. à peine pubescente sur la nervure mé- diane (parfois les latérales portent quelques poils), glanduleuse sur le paren- chyme, sauf çà et là sur les feuilles des pousses de l’année (qui sont parfois presque dénuées de poils simples sur leurs deux faces); dentelure comme dans le R. sicula var. x. Pédoncules gén. solitaires (22 uniflores, 2 biflores) !, longs de 1-3 mm., munis (éch. de P'Achen) de glandes stipitées et d’acicules églan- duleux qui se retrouvent souvent très nombreux sur l’urcéole, ou (éch. du Frontè) de glandes plus ou moins stipitées qui manquent parfois, avec des urcéoles nus. Sépales courts (10-11 mm. long.), très glanduleux sur leur dos, dressés ou étalés-dressés sur l’urcéole après l’anthèse, les extérieurs portant d’un même côté‘un appendice, parfois deux, ou dénués d’appendices. Corolles petites (25-30 mm. diam.), d’un rose carné (éch. de l’Achen). Styles comme dans le À. sicula. — Description de 15 éch. des Alpes maritimes. Nous avons donné en 1887 les renseignements les plus étendus sur le R. Thuretir (Revision du Groupe des Orientales Crépin p. 31-44), composé de variations nombreuses, répandues en une vaste aire autour du bassin méditerranéen? (sauf en Afrique) et comprenant (avec le R. Coqueberti Burn. et Gr. Rev. cit. p. 47-49) une série de formes intermédiaires entre les À. sicula Tratt.* et glutinosa Sibth. et Sm.* Le groupe du R. Thuretit est semblable à ceux qui ont dù être établis par ex. entre les À. arvensis et sempervirens : R. pervirens Gren., et entre les À. montana et canina : R. Chavini Rapin. — Envisagé dans l’ensemble de sa vaste aire, le R. sicula offre les caractères généraux suivants: Jeunes rameaux dénués d’acicules ou de sétules sub- 1 M. Crépin a donné (Bull. cit. XXXIV, 2, 36) pour le R. Thuretiü: sur 99 inflo- rescencés, 94 uniflores et 5 pluriflores. ? Aire géogr. : Syrie, Grèce, Sicile, Alpes- marit. franc. et ital., Espagne mérid. 3 Aire: Asie mineure, Grèce, Sicile, Italie contin. (Alpes marit.), France (Alpes mar., H.-Alpes, Isère), Algérie et Maroc. 4 Aire: Perse, Caucase, Arménie, Asie mineure, Turquie d'Europe, Crète, Grèce, Mon- tenegro, Dalmatie, Sicile, Italie contin. mérid. et Alpes apuanes. ROSACÉES 113 glanduleuses; face sup. des folioles (petites) toujours glabre et à glandulo- sité gén. nulle ou peu développée, l’inf. glabre, sauf parfois la côte médiane; pédoncules nus ou munis de glandes plus ou moins nombreuses et rarement de sétules abondantes, parfois un peu velus; urcéoles nus ou fort peu hispides ; sépales courts (6-12 mm. long.). — Le À. glutinosa : Jeunes rameaux portant presque toujours!, avec de fins aiguillons, des sétules subglanduleuses et de simples glandes; folioles souvent moins petites, à face sup. presque toujours plus ou moins pubescente avec une glandulosité abondante; pédoncules gén. velus, presque toujours très hispides (avec glandes et sétules) ainsi que les urcéoles ; sépales moins courts (10-18 mm. long. env.). — Le groupe du À. Thu- relii montre en général : Jeunes rameaux dénués de poils, d’acicules et de glandes (exceptionnellement des traces de sétules ou de glandes stipitées existent sur certains ramuscules), folioles petites, à face sup. très gén. pubescente, et plus ou moins glanduleuse, au moins sur une partie d’entre elles, et sur toutes lorsque, rarement, cette face est glabre; sépales courts; dentelure foliaire, position des sépales, indument des styles, comme dans les deux Roses voisines. La forme des folioles varie de celle elliptique à celle suborbiculaire; les pédon- cules, tantôt de la long. de ceux du À. sicula, tantôt plus longs, ainsi que cela est souvent le cas dans le À. glutinosa, se montrent hispides-glanduleux ainsi que l’urcéole, ou nus; le dos des sépales est plus ou moins glanduleux. — Cer- taines variations (peu répandues) du À. sicula, à glandulosité supra-foliaire abondante et hispidité très accusée des pédoncules, seront parfois impossibles à distinguer de celles, fort rares, à rameaux non sétigères et folioles glabres ou glabrescentes du À. glutinosa. — Nous avons montré autrefois (Rev. Roses Orient. p. 30) que les rhodologues les plus autorisés ont pris des membres du groupe À. Thuretii, tantôt pour une espèce distincte des À. glutinosa et sicula, tantôt pour des variétés de l’un ou de l’autre des deux types voisins. Parfois les observateurs ont renoncé à se prononcer entre ces derniers. Nous avons même donné des exemples de spécialistes qui ont assimilé des éch, identiques, et de même provenance, tantôt au À. sicula, tantôt au R. glutinosa (Rev. cit. p. 33). Des constatations analogues pourraient d’ailleurs être faites dans les groupes intermédiaires pervirens et Chavini. — M. Crépin a émis au sujet de notre R. Thuretiti des avis divers. En 1879 (in Bull. Belg. XVI, 1, 404), il disait avec raison de nos éch. des Alpes mar. (de l’Achen) qu'ils étaient assez voisins du À. glutinosa Guss., non Sibth. et Sm., et qu’en somme ils paraissaient appartenir à une forme intermédiaire entre ce dernier et le R. sicula de la Sicile. En 1892 (in Lo Jacono Æ{. sicul. 1 pars 2, p. 185) l’éminent spécialiste déclarait les R. Thuretir siciliens très distincts des variations du R. sicula des mêmes régions, et ajoutait : « Le R. Thuretri tel que ses auteurs l’ont défini, semble être formé d’une réunion de variations appartenant peut-être à diverses espèces ». En 1892 également (Bull. cit. XXXI, 2, 83) M. Crépin avançait que le R. Thuretii ne lui paraissait être qu’une variété du À. sicula. Enfin en 1898 (in Fiori et Paoletti I. c.) le même rhodologue a décrit deux variétés du R. sicula Tratt. : Face sup. des folioles glabre ou gén. églanduleuse; urcéoles ord. lisses 1 Des exceptions existent certainement, mais elles sont rares ainsi que nous l’avons montré (Rev. Roses Orient. p. 52, note 3). FLORE DES ALPES MARITIMES IIl 8 Alu FLORE DES ALPES MARITIMES = « typica. Face sup. des folioles pubescente ou glanduleuse; urcéoles modé- rément hispides-glanduleux — B Thureti. — Nous comprenons les hésitations de M. Crépin qu’un scepticisme scientifique fort louable empêche souvent d’accepter certains faits avant de les avoir soumis au contrôle scrupuleux qui lui est habituel. Les manifestations de la Rose qui nous occupe sont en effet très variées; elles sont dans leur ensemble fort difficiles à diagnostiquer nettement. Nous accordons que le plus souvent (pas toujours!) ces intermé- diaires sont plus rapprochés du R. sicula que du À. glutinosa, mais une série peut être établie, confinant d’une part au A. sicula pour aboutir à des formes que l’on ne saurait plus distinguer du À. glutinosa; il serait impossible de déterminer le point où il faudrait pratiquer une coupure dans cette série, Nous devons renvoyer ici à notre étude monographique sur le À. Thuretii dans notre Revision du groupe des Orientales, entreprise sur des matériaux consi- dérables et dont l’examen a exigé un travail de plusieurs années. Avec les deux Roses qui nous restent à étudier, nous abordons les sous- sections 7omentosæ et Villosæ Crépin (de la section des Caninæ Crép.). La pre- mière sous-section comprend, en Europe, suivant M. Crépin, les R. tomentosa Sm., omissa Déségl., et peut-être le AR. Heckeliana Tratt.; la seconde est constituée par le R. villosa L. (incl. R. pomifera Herrm. et mollis Sm.). Notre dition ne possédant pas les R. omissa et mollis!, la connaissance de ces deux Roses n’a ici pour nous qu’un intérêt secondaire; nous sommes cependant tenu d’en dire quelques mots parce que les deux groupes À. tomentosa et pomifera seront compris d’une façon assez différente suivant que l’on admettra les idées des rhodologues suédois (par ex. Fries, et récemment M. Scheutz), des suisses (Reuter, Godet, Rapin et Christ) et d’autres (comme Grenier F{. jurass.), ou que l’on suivra M. Crépin dans l'opinion qu'il cherche à faire prévaloir depuis 1882. En effet, M. Christ admet encore aujourd’hui (comme M. Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth, p. 840), que le À. mollis est un groupe de valeur secon- daire, dont les caractères tiennent de ses deux proches parents les R. pomifera et fomentosa ?, il se refuse à séparer les R. mollis et omissa. Au contraire, M. Crépin (Bull. Belq. XXI, ann. 1882, 1, 96-99 et 105-113, XXX, ann. 1891, 41. 168-175), après avoir montré que le R. mollis (sensu stricto) n’était pas spé- cifiquement distinct du R. pomifera et devait être réuni à lui sous le nom de 1 Rosa mollis Smith et Sowerby Engl. Bot. t. 2459 (ann. 1812, sec. Crépin in Bull. Belq. XI, p. 95); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 66 et Suppl. p. 5 et 76 — R. mollissima Fries Novit. ed. 2, p.151 (ann. 1828), saltem p. p.; non Willd. F1. berol. — Nous avions admis cette Rose, avec doute, pour les Alpes marit., d’après des éch. récoltés: entre Valdieri ville et V. bains (10 juill. 1876); mont. au-dessus de San Remo (ann. 1845, Panizzi leg., in herb. mus. Florence !, determ. Crépin sub : R. mollis). Puis en Ligurie, en dehors de nos limites, au mont Antola des Apennins de Gênes (Gentile misit, ex herb. Berti). — Ch.- H. Godet avait de plus annoté plusieurs de nos récoltes des Alpes marit. comme des R. mollis, mais nous n'avions su y voir que des variations du À. pomifera. — Nous n’avons pas de renseignements nouveaux à donner à ce sujet, mais nous estimons que la présence du R. mollis est improbable dans nos régions, d’après son aire géographique. 2 M. Focke (in Verh. Nat. Ver. Bremen 1898, p. 242) tient le R. venusla Scheutz, des env. de Brême, pour une forme intermédiaire reliant les R. fomentosa et mollis. ROSACÉES 115 R. villosa L., M. Crépin insiste sur le fait que le R. omissa Déségl., confondu par tous les rhodologues qui l’ont précédé, avec le R. mollis, est un groupe secondaire qui doit être rattaché, non à la sous-section des Vi{losæ, mais à celle des Tomentosæ, à côté du R. tomentosa dont il est une forme montagnarde, à l'instar des R. coriifolia et glauca (Crépin in Bull. cit. XXXI, 2, 79). — Après 1882, et sous l’influence de l’éminent spécialiste belge, certains auteurs ont adopté, au moins théoriquement, ses idées sur les R. mollis et omissa. M. Rouy (Suites FI. fr. in Naturaliste 1889, p. 82-84), comme M. Gremli (Exc. fl. Schw. ed. 7, 1893, p. 162) ont suivi M. Crépin, non sans faire parfois quelques confusions entre les À. omissa et mollis. M. Rouy range d’ailleurs parmi les variétés du À. mollis diverses formes qui pour M. Crépin comme pour nous appartiennent au À. pomifera. Les difficultés que MM. Gremli et Rouy ont rencontrées ne sont point pour nous étonner. Déséglise ne paraît pas avoir été lui-même bien au clair sur son À. omissa qu’il a fort mal caractérisé, et rangé (Cat. p. 321) près des À. pomifera et mollis, fort loin des variations du R. tomentosa; il a du reste indiqué le À. mollis dans des localités où l’on n’a vu jusqu'ici que les R. omissa et pomifera. M. Crépin (in Bull. Belg. XXVII, 2, 76, ann. 1888) s’accuse d’avoir fait des confusions analogues. — En ce qui nous concerne nous avons à maintes reprises cherché dans nos nombreux maté- riaux d’herbier la confirmation des faits avancés par M. Crépin, et il nous a été impossible d'y parvenir. On trouvera plus loin l'indication des caractères que M. Crépin a donnés, en dehors de ceux connus avant lui, pour séparer le groupe Tomentosæ de celui des Villosæ, caractères sur la valeur desquels nous n’avons pas réussi jusqu'ici à nous faire une opinion. YT 235. Rosa tomentosa Smith 77. brit. II, 539 (ann. 1800); Gaudin F1. helv. III, 351, et herb. p. p. max.!; Bert. F1. it. V, 192; Christ Rosen Schwo. p. 93 (excel. f. collivaga) ; Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 68 et Suppl. p. 5; Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 84-96, XXIX, 2, 97, XX XI, 2, 78, XXXIV, 1, 111 et 2, 86; Crépin in Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 34-35; Gentil Roses Sarthe p. 99 = R. subglobosa Smith Engt. F1. II, 38; non Ard. F1. alp. mar. = R. mollissima Willd. F1. berol. Prod. Add. p. 437 (ann. 1787), et herb.; non Fries Novit. ann. 18281. M. Crépin (in Bull. herb. Boiss. V, 153) dit : «il est un nom antérieur à celui de Smith qui, d’après les recherches que j'ai faites dans l’herb. de Willdenow, s'applique assurément au À. {omentosa, c’est celui de R. mollissima Willd. ann. 1787. Si ce nom était admis comme nom princeps du À. {omentosa, on devrait, pour suivre strictement le principe de priorité, lui faire prendre la place de celui de À. {omentosa en usage depuis près d’un siècle, Ce changement 1 Le R. mollissima de Fries est gén. rapporté au R. mollis Smith, mais les rhodologues suédois actuels ont souvent, dit M. Crépin (in Pull. Belg. XXX, 1, 172), confondu le R. omissa Déségl. avec ce dernier, et Fries dans son Herb. norm. paraît en avoir fait autant, On voit qu'ils cnt suivi en cela les spécialistes suisses, ainsi que nous l’avons dit. 116 FLORE DES ALPES MARITIMES viendrait jeter un grand trouble dans la nomenclature par ce fait que le nom de R. mollissima Willd. a été très longtemps appliqué au R. mollis Smith. Il me semble qu'il serait sage de conserver le nom de R. tomentosa, malgré le prin- cipe de priorité. Ce principe doit être respecté autant que possible, car c’est sur lui que repose l’unité et l’universalité de la nomenclature, mais nous estimons qu'il est des cas tout à fait exceptionnels où il faut l’enfreindre pour ne pas être entraîné à des complications synonymiques extrêmement nuisibles au véri- table travail scientifique ». Cuneo!!**, près de la ville, sur les bords du Gesso (9 juill. 1877, fr.), et aux environs de Roccavione!! (9 juill. 1879, défleuri). — Le R. to- mentosa Se retrouvera ailleurs dans notre circonscription ; il a été signalé par Lannes (Bull. soc. bot. Fr. 1879, p. 162) : « de Meyronnes (Meironnes) à Larche, Horonaye » dans les B.-Alpes, non loin de nos limites occid. ; la première de ces localités doit se trouver entre 1600 et 1700 m. s. m., la seconde, prob. le vallon de l’Oronaye, entre 1800 et 2409 m., très voisin de Larche et du col della Maddalena (notre limite). On ne peut accepter ces indications qu'avec bien des réserves. Arbrisseau élevé, à port gén. lâche, comme celui du À. canina. Aiguillons de la partie moyenne des tiges florifères très gén. arqués, parfois presque droits et même çà et là droits, jamais crochus, brasquement dilatés vers leur base peu allongée. Pétioles pubescents-tomenteux. Feuilles moyennes gén. 7 folio- lées, à face sup. très pubescente, montrant çà et là quelques fines glandes, à face inf. grisätre, pubescente et çà et là pubescente-tomenteuse, églanduleuse, même sur la nervure médiane, ou montrant parfois sur le parenchyme quelques petites glandes transparentes; folioles moyennes ou grandes (jusqu’à 40 mm. long. env.), subelliptiques (leur largeur dépassant un peu leur demi-long.), brièvement aiguës, et gén. un peu arrondies vers leur base ; dents assez larges, peu profondes, acuminées ou cuspidées, gén. simples et non glanduleuses, quelques-unes munies d’un denticule, parfois deux, terminés par une glande (éch. de Cuneo), ou dentelure irrégulière, tantôt avec 2 à 6 glandes ou denti- cules sur le bord inf. des dents, sur les rameaux florifères, tantôt avec 1 ou 2 denticules glanduleux sur le même bord dans les pousses de l’année (éch. de Roccavione). /nflorescence uniflore ou pluriflore!. Pédoncules longs de 18- 21 mm., parfois 16 et 23 mm., hispides-glanduleux avec des acicules glandu- leux médiocrement nombreux. Sépales 15-22 mm. long., les ext. appendiculés, avec 2 ou 3 pinnules par côté, glanduleux et aciculés-glanduleux sur leur dos, caducs, gén. tombés sur les urcéoles presque colorés (éch. de Cuneo), étalés ou redressés avant la coloration (éch. de Roccavione). Styles non soudés en co- lonne, à capitule stigmatique médiocrement hispide, plus court que les étamines. Urcéoles subglobuleux (12-25 mm. diam.) nus, ou portant vers leur base 1 Dans le R. fomentosa l'inflorescence est en général aussi souvent uniflore que pluri- flore. M. Crépin (in Bull. Belg. XXXIV, 1, 111) a trouvé sur 7813 inflorescences, 3897 unifl. et 3916 pluriflores. ROSACÉES 117 quelques acicules glanduleux. — Description de nos éch, des Alpes maritimes. Les spécimens que nous possédons de notre dition sont insuffisants pour donner une notion bien nette du À. {omentosa dont les manifestations très di- verses offrent souvent quelques difficultés pour être distinguées des R. pomifera et mollis. — Nous ajouterons d’abord certains caractères admis par M. Crépin dans les diagnoses comparées de ses deux groupes 7omentosæ (R. tomentosa et omissa) et Villosæ (R. pomifera et mollis). — Tomentosæ : axes plus ou moins flexueux, à entre-nœuds superposés en zigzag, aiguillons plus ou moins arqués et plus épais! que dans les diverses formes des Vr{losæ; stipules sup. à oreillettes courtes, divergentes, non falciformes. — Vi/losæ : axes droits ou presque droits, aiguillons tous parfaitement droits, stipules sup. (et bractées) sensiblement plus dilatées que dans le groupe précédent, à oreillettes plus longues et plus ou moins falciformes? (Crépin in Bull. Belg. XXIV, 2, 130-133 et XXXI, 2, 79). M. Crépin a complété comme suit les renseignements concer- nant la forme des stipules : « En général les stipules et bractées des R. pomi- fera et mollis sont sensiblement plus dilatées que celles du À. tomentosa (incl. R. omissa); leurs oreillettes, dans les stipules moy. et sup. des ramuscules flo- rifères, sont plus longues, fendues plus profondément, à bords extérieurs d’or- dinaire recourbés dans la direction du pétiole, entraînant ainsi les pointes vers l’intérieur. Ces oreillettes sont donc plus ou moins en forme de serpettes ou falciformes. Dans le À. tomentosa, les oreillettes sont d'ordinaire courtes, trian- gulaires, à pointe dirigée vers l’extérieur, c’est-à-dire divergentes, à bords exté- rieurs non arrondis dans la direction du pétiole; elles ne sont donc pas falci- formes » (Crépin in Bull, cit. XXIX, 2, 55-56). — Nous devons avouer que nous ne sommes pas arrivé, dans la plupart des cas, à saisir les différences indiquées pour la direction des axes et la configuration des stipules, et notre avis est par- tagé par divers spécialistes très compétents, selon Crépin in Bull. cit. XXIV, 2, 130, note 1. Même la forme des aiguillons nous embarrasse parfois. « Ils sont presque toujours droits dans les À. pomifera et R. mollis, presque toujours plus ou moins arqués avec une épaisseur plus marquée vers la base, dans le R. tomentosa. Même lorsqu'ils sont parfaitement droits dans ce dernier, un spé- cialiste expérimenté peut ord. les distinguer » (Crépin in Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 34-35). Nous n’avons su parvenir à cette distinction lorsque la courbure des aiguillons est la même dans les deux Roses. — M. Crépin a donné encore les caractères suivants qui sont d’une application plus facile et moins incertaine : À. {omentosa : pédoncules gén. allongés; sépales réfléchis ou étalés à l’époque de la maturité, montrant un dos plat et finissant par se désarticuler ; corolle gén. blanche ou d'un rose pâle; urcéoles à maturation plus tardive que dans le suivant. — À. pomi fera : pédoncules gén. courts; sépales ext. gén. plus allongés, moins appendiculés, à appendices peu nombreux, souvent nuls, sépales 1 Crépin in Bull, cit. XXXI, 2, 79. Dans le Bull. cit. XXIX, 2, 57, le même auteur attribuait au R. pomifera des aiguillons plus comprimés que ceux du R. tomentosa. ? Toutes les formes que M. Crépin rattache au R. fomentosa ont les sépales cadues ou semi-persistants, tandis que les R. pomifera, y compris le R. mollis tel que le conçoit M. Crépin, possède des sépales persistants (voy. à ce sujet : Crépin in Bull. Belg. XXIV, 2, 133 et XXIX, 2, 57). 118 FLORE DES ALPES MARITIMES redressés verticalement sur les urcéoles colorés, plus ou moins convergents, à dos moins large, à bords un peu recourbés à l’intérieur, persistants jusqu’à la décomposition de l’urcéole; corolle gén. d’un rose vif. Mais il faut, même au sujet de l’allure des sépales compter sur des exceptions; ainsi le R. properata Boullu (Herb. Ros. Pons et Coste n° 102!) qui appartient aux var. du À. to- mentosa, possède au dire de son auteur des sépales redressés persistants et des urcéoles à maturité précoce. Dans le À. tomentosa les pétioles gén. pubescents ou tomenteux (comme les folioles), peuvent être glabrescents, adultes glabres, les folioles, parfois presque toutes 5 foliolées, à dentelure simple, double ou composée glanduleuse, sont parfois glabres en dessus et maigrement pubescentes ou glabrescentes en des- sous, tantôt sans glandes sous-foliaires en dehors de la nervure médiane, tantôt avec des glandes éparses gén. fines et transparentes plus ou moins abondantes sur le parenchyme, parfois avec une glandulosité supra-foliaire. Dans des cas assez rares, les pédoncules sont dénués de glandes ou acicules, par ex. dans les R. farinulenta Crép., farinosa Bechst., et dans le singulier R. lanuginosa Ravaud de l'Isère (n° 222! Crépin Herb. Roses et Bull. Belg. XXX, 1, 173) que l’on a pris pour un R. cortifolia. Il n’est pas très exceptionnel de les trouver plus ou moins velus, indument qui gagne parfois les ramuscules flori- fères. On a vu, très rarement, des soies glanduleuses sur les entre-nœuds supé- rieurs, par ex. dans le R. dumosa Pug. et surtout dans un R. setulosa Crépin (in Bull. cit. XXI, 1, 89) qui en possède même sur les ramuscules folüfères. Les urcéoles, le plus souvent globuleux ou à peu près, sont parfois ellipsoïdes, nus, ou densément aciculés. Les styles sont plus ou moins velus ou hérissés, mais il n’est pas très rare de les voir glabrescents ou glabres. — Nos éch. appartiennent en partie au groupe de variations assez mal défini que l’on nomme R. subglo- bosa Sm. Peut-être arrivera-t-on un jour à constituer des sous-espèces ou variétés dans le groupe du R. tomentosa ; pour le moment on doit se borner à des classifications très artificielles à nombreux casiers (voy. Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 85-96, et in Pons et Coste Annot. Herb. Roses fasc. 1, p. 25-26). 236. Rosa pomifera J. Herrmann Dissert. inaug.de Rosa p.16 (Argentorati, 22 oct. 1762); Bert. F1. it. V,190 ; Christ Rosen Schw. p. 81 (excl. f. longicruris); Burn. et Gr. Roses alp. mar. p. 63 et Suppl. p. 4; Crépin in Bull. Belg. XXI, 1, 100-105, XX VII, 2, 74, XX VIII, 14, 174-184, 203-206 et 223, XXIX, 2, 55-63, XXX, 1, 174, XX XI, 2, 76, XXXIV, 1, 109- 114, 2, 36 et 44; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 840; Bicknell F4. Bordigh. p. 9% — R. villosa L. Sp. ed. 1, p. 491 (ann. 1753)‘; L. Syst. ed. X 1 Les synonymes de Haller et de Bauhin, les seuls cités par Linné dans le Sp. ed. 1, sont reproduits par Herrmann (1. c.) et paraissent se rapporter au R. pomifera de ce der- nier auteur {voy. Fries Novit. ed. 2, p. 150-151 ; Crépin in Bull. herb. Boiss. 1897, p. 142). Depuis 1755 (F1. suec. ed. 2) Linné a rattaché à son R. villosa une plante de Suède (Osbeck leg.) qui, d’après son herbier, se rapporte au R. mollis Sm. (voy. Baker in Déségl. Cat. p. 19). Le nom princeps du R. pomifera serait donc R. villosa. Mais est-il certain que Haller et Bauhin ont entendu séparer le R. mollis du R. pomifera ? Il est au contraire ROSACÉES 119 {ann. 1759) et Sp. ed. 2 (ann. 1763) p. p.; AIL. F4. ped. no 1795, et herb.! p- p. max.!; Gaudin F1. helv. IIT, 341, et herb.* p. p.; de Not. Rep. p. 440, et herb.l — R. recondita Puget in Déségl. Rev. sect. Toment. (ann. 1866) et Cat. p. 329; Ard. F1. alp. mar. p. 129 — R. subglobosa Ard. F1. alp. mar. p. 129 (excel. syn. AIl.); non Smith. Mi-mai à fin juillet suivant l’alt.: assez répandu dans la région mon- tagneuse, depuis 900 m. s. m. jusque vers 1700 m. et parfois 1800 m. dans celle alpine inf. — Monts Galé!!**, Faudo!!** et Frontè!!**; Alpe Rascaira!!**, au nord du mont Mongioje; fréquent dans le bassin sup. du Pesio, jusqu'aux sources du Pesio!!** (herb. Thuret, ann. 1862; herb. Burn. ann. 1874 et 1880) ; entre Tende et Carnino ! ** (herb. Lisa, leg. ann. 1843); près Limonetto!!**, au nord du col de Tende ; env. de Saint-Dalmas de T.!!#; bassin de la Nervia **, peu commun : monts Ceppo, Gola di Gota, Alto, Testa d’Alpe et Arpetta (Bick- nell F1. Bordigh. p. 92); partie sup. de la vallée de Ceva!!* près de Fontan ; l’Aution!!*; çà et là dans le bassin de la vallée Grande ! ! ** près de Vernante; forêt de la Mairis! * (herb. Thuret, ann. 186%, sub : R. recondita Pug.); env. de Saint-Martin Vésubie : la Colmiane! !* (herb. Thuret, ann. 1865) et col de Saint-Martin !!*; çà et là aux env. de Val- dieri bains! !**, et vallée della Meris! ! ** ; San Giacomo ! ! **, vallée du Gesso d’'Entracque; près Mollières !!#, bassin de la Tinée; Spisios!!*, Robion!!* près Saint-Sauveur, et Vignols!!* au pied du mont Mounier ; env. de Bézaudun!* (Consolat, fl. 12 mai 1871) et Caussols!* (Con- solat misit, sub: R. gallica L., det. Huet ; 26 jun. 1873 f1.); vallon de Soleilhastt * près Saint-Auban; Saint-Barnabé près Saint-Martin d’Entraunes* (Reverchon in herb. Burnat); Esteng!!* aux sources du probable que Haller, comme Gaudin, confondaient sous le nom de R. villosa L., non seu- lement ces deux dernières Roses, mais parfois encore le R. fomentosa (voy. Crépin in Ann. Conserv. bot. Genève 1897, p. 25). Pour ceux qui veulent voir ici deux espèces, pornifera et mollis, il conviendra de conserver ces deux noms, mais si on les réunit, ce que nous ferions certainement dans une monographie générale, le nom de Linné, villosa, devra incontestablement être appliqué au groupe ainsi compris. 1 On trouve aujourd’hui dans l’herbier d’Allioni, sous le nom de R. villosa, une enve- loppe avec 4 feuilles : Une feuille avec deux éch., deux feuilles, chacune avec un éch. ; ces quatre éch. sont à attribuer au R. pomifera. Une quatrième feuille montre avec un éch. de R. pomifera microphylle, deux autres, envoyés par de La Tourrette, appartenant au À. glutinosa Sibth. et Sm. — L’herbier d’Allioni ne renferme pas de spécimens qui puissent être rapportés au R. fomentosa Smith. ? D’après l’examen de son herbier, Gaudin avait compris dans son À. villosa une va- riété du R. tomentosa et le R. omissa (Crépin in Ann. Conserv. cit. p. 43-45). 120 FLORE DES ALPES MARITIMES Var; Bergemolo!!** et Pinet!1** près d’Aisone; rive droite de la. Stura entre Aisone et Vinadio!!**; partie inf. des vallées du Rio Freddo!!** et de Sa Anna de Vinadio!!** (ann. 1882 et 1895) ; Argen- tera !!** près l’extrémité sup. du bassin de la Stura. Arbrisseau tantôt vigoureux et élevé, tantôt nain (40-50 cm. haut.). Aiguil- lons de forme semblable quoique inégaux ; gén. pas d’aiguillons sétacés mêlés aux autres sur les rameaux, ces aiguillons se trouvant seulement sur les pétioles, pédoncules et parfois sous l’inflorescence; les aiguillons de la partie moyenne des tiges florifères très gén. droits, mais assez souvent en partie un peu arqués bien rarement tous arqués, brusquement dilatés vers leur base gén. peu allongée. Pétioles pubescents-tomenteux, parfois pubescents. Feuilles moyennes 7 ou parfois 5 foliolées, assez rarement, en partie 9 foliolées (surtout sur les pousses. de l’année), plus ou moins pubescentes sur leur face sup. gén. églanduleuse, parfois munie çà et là de quelques glandes; face inf. grisâtre, plus ou moins, pubescente-tomenteuse, ou modérément pubescente, sauf sur les nervures, gén. glanduleuse en dehors de la côte médiane, surtout dans les formes macro- phylles, non rarement dénuée de glandes ou à peu près!; folioles grandes, médiocres, ou assez petites (les latérales depuis 45 mm. jusqu’à 20 et parfois 15 mm. long.), tantôt largement elliptiques (leur largeur dépassant un peu leur demi-longueur), tantôt subelliptiques, et assez souvent nettement oblongues (leur larg. n’atteignant pas leur demi-long.), à bords latéraux peu arqués, presque toujours également atténuées aux deux extrémités, plus ou moins aiguës ou subobtuses, rarement un peu arrondies à la base; dents de forme variable, tantôt subogivales, tantôt subtriangulaires et porrigées, composées-glandu- leuses, avec 1-3, parfois 4 glandes sur le bord sup. des dents qui est çà et là églanduleux, le bord inf. portant 4-9 glandes et denticules. Znflorescence plus souvent uniflore que pluriflore (dans nos ex. des Alpes mar. : 239 inf. dont 179 uniflores et 63 plurifl.)?. Pédoncules portant des acicules glanduleux gén. nombreux (une seule provenance montre çà et là des pédoncules nus), longs de 5-15 mm., parfois 4, bien rarement 20-22 mm. Urcéoles globuleux ou à peu 1 Dans les Tomentosæ et Villosæ les glandes du parenchyme, très fines, blanchâtres, souvent cachées par le duvet poilu, ne se voient parfois bien qu'avec l’aide d’une très. forte loupe. M. Crépin a dit (Bull. Belg. XXI, 1, 100): « Malgré l'affirmation contraire, les folioles (du À. pomifera) sont toujours ou presque toujours munies de glandes nom- breuses à leur face inf. ». Mais nous avons çà et là des snécimens nombreux, à folioles tantôt pubescentes, tantôt glabres (cas rare) pour lesquelles le microscope ne laisse voir aucune glande, sauf sur la côte médiane et les bords des folioles. (Voy. Roses alp. mar. Suppl. p. 75). M. Crépin paraît d’ailleurs être revenu de sa première affirmation, car il dit (in Bull. cit. XXVIIL, 1, 162): « Le R. pomifera se présente dans les Alpes, tantôt avec des folioles pubescentes et églanduleuses à la face inf., tantôt avec des folioles pubescentes glanduleuses en dessous et parfois glanduleuses en dessus, ou bien avec des folioles. glabres, glanduleuses en dessous, et parfois en même temps glanduleuses en dessus ». Nous avons vu en Suisse des R. pomifera var. Murithii, à pétioles et folioles glabres, entiè- rement églanduleux, sauf parfois sur les nervures médiane et secondaires. 2 M. Crépin a trouvé pour le R. pomifera (Bull. Belg. XXXIV, 1, 111), 3155 inf. uni- flores et 1428 pluriflores. ROSACÉES 121 près, parfois un peu atténués vers leur base, d’env. 11-20 mm. diam., plus ou moins aciculés-glanduleux sur leur surface entière, bien rarement nus. Sépales ext. avec un appendice, rarement deux par côté, souvent tous sans appendice!, de 15-20 mm. long., rarement 13 et 22 mm.; sépales glanduleux et aciculés- glanduleux sur leur dos, dressés et plus ou moins connivents, assez rarement étalés-dressés sur l’urcéole coloré, persistants gén. jusqu’à la décomposition de l’urcéole. Corolle gén. d’un rose vif (une provenance annotée rose päle, et une autre blanche). Styles non soudés en colonne, à capitule stigmatique hérissé, plus court que les étamines. — Description de 110 éch. de 42 localités des . Alpes maritimes. Pour compléter les renseignements qui permettront la séparation des À, po- mifera d’avec les nombreuses formes du À. {omentosa , il conviendra de porter l’attention sur les caractères adoptés par M. Crépin et dont nous avons parlé à la page 117, ils concernent : la direction des axes, la forme des aiguillons (en dehors de la direction de leurs axes), la forme des stipules, et les détails con- cernant la désarticulation ou la persistance des sépales lors de la maturité des fruits (sur ce dernier point, voy. Bull. Belqg. XXIV, 2, 129, où M. Crépin a distingué les sépales caducs, demi-persistants et persistants). Nous avons renoncé à maintenir les variétés que nous avions établies autre- fois (Roses alp. mar. et Suppl. 1. c.): var. typica (R. pomifera Déségl.), recondita (R. recondita Pug.), personata Burn. et Gr. et Gaudini (R. Gau- dini Pug.). Les caractères donnés par Déséglise pour les espèces qu’il a créées aux dépens du À. pomifera, reposent sur la glandulosité foliaire, la dimension des folioles, la couleur des corolles et la forme des urcéoles?. L'association de ces caractères, dans la très grande majorité des cas, ne permet pas de détermi- nation. Déséglise lui-même se perdait dans ses créations (voy. Crépin in Bull. cit. XXI, 1, 102-104). Une Rose des bois de la Colmiane (herb. Thuret) qui est un incontestable R. pomifera a été prise par Déséglise pour un À. subglobosa Sm. — Quant à notre var. personala que nous avions rapportée à tort à une Rose suisse (R. personata Gremli — R. pomifera X graveolens?) nous n’y voyons aujourd’hui qu’un À. pomifera assez typique, sans aucun soupçon d’hybridité. — L’éch. unique (de Caussols, les Defens, Consolat leg.) que nous possédons de la forme Gaudini Christ in Journ. of Bot. may-june 1876, à aiguillons sétacés nombreux, folioles glabrescentes ou légèrement pubescentes, glanduleuses sur les deux faces, cet éch. est absolument insuffisant pour une détermination précise. En dehors des Alpes maritimes, le R. pomifera, à part la forme de ses aiguillons, et la remarquable persistance de ses sépales qui semblent être cons- tantes, présente des caractères qui sont tous variables. Les folioles sont parfois entièrement glabres, avec une glandulosité réduite tantôt à celle de la côte médiane inf., tantôt à celle des nervures médiane et latérales, çà et là avec 1 Comme par ex. dans les n°s 208 !, 209! et 210! de Crépin Herb. Roses. 2 Dans son Catalogue, Déséglise semble attribuer au seul R. mollis des cils glanduleux sur les bords du limbe des pétales. Dans sa Revision de la section Tomentosæ il décrivait aussi les sépales du RÀ. pomifera comme étant ciliés-glanduleux à la base. Le fait est que leur présence comme leur absence ont été observées dans ces deux Roses. 1422 FLORE DES ALPES MARITIMES quelques glandes éparses (Crépin Herb. Roses n° 106!; Suisse, Valais) ou presque glabres avec de très nombreuses glandes sur les deux faces des feuilles, même sur celles voisines de l’inflorescence (Crépin Herb. Roses, n° 108!; Suisse, Valais). M. Christ a à tort attribué une origine croisée (R. glauca X pomifera) à ces états glabres du À. pomifera auxquels appartiennent les R. Gaudini Puget (1866) et Murithit Puget (1875). Le R. Franzonit Christ (Rosen Schw. p. 174 et Genré Rosa trad. Burnat p. 55), considéré dans cette dernière publication comme un R. pomifera X rubrifolia, est suivant M. Crépin in Bull. cit. XXXII, 1, 86) une variation glabre assez voisine du R. Murithir. Une variation microphylle (nos 339! et 340! Crépin Herb. Roses; Suisse, Valais) à folioles si glanduleuses en dessous que les feuilles s’attachent fortement au papier pendant la dessiccation, a été prise à tort par M. Christ pour un À. pomifera X rubiginosa, hybride qui paraît devoir être retranché jusqu’ici des cadres rhodologiques (suivant Crépin in Bull. herb. Boiss. II, 19). — La présence d’une dentelure simple dans le R. pomifera est fort rare, mais il s’en produit dans plusieurs variations de ce type (Crépin in Bull. herb. Botss. IT, 19), par ex. dans des éch. du Valais distribués par Favrat et envisagés à tort par lui comme un R. pomifera X coriifolia. M. Christ a aussi signalé (Rosen Schw. p. 85) un R. pomifera f. engadinensis que nous ne connaissons pas et qui a presque toutes les dents simples, églanduleuses ou avec des traces de glandes. — Tous les pédoncules, et aussi, en même temps, les urcéoles peuvent être entiè- rement lisses, avec un dos églanduleux, au moins dans sa partie inf. ; tel est le cas par ex. du n° 109! de l’Herb. de Roses de M. Crépin, variation prise à tort par M. Christ pour un hybride R. pomifera X cortifolia (voy. Crépin in Bull. Belg. XXVIII, 1, 211-213). Le no 603! de la même collection (France, Isère) fournit un autre exemple d’un R. pomifera à pédoncules et urcéoles presque toujours lisses, avec des sépales modérément glanduleux-aciculés sur le dos. Bapin (Guide bot. Vaud éd. 2, p. 193) avait d’ailleurs signalé depuis longtemps une variation à urcéoles nus. — M. Christ (Rosen Schiw. p. 85) a décrit un R. pomifera f. longicruris à pédoncules allongés (nos nombreux éch. ont jusqu’à 22-25 mm. long., souvent moins), mais on est d'accord aujourd’hui pour consi- dérer cette Rose (du Valais) comme un hybride: R. pomifera X pendulina. lai les urcéoles sont allongés, souvent même lagéniformes ; il en est de même dans le R.gombensis Puget qui est un hybride de même origine. Mais le R. pomifera, à l’état typique, peut posséder parfois des urcéoles allongés, ellipsoïdes-sublagé- niformes (par ex. le n° 192!, France, Aveyron, de Pons et Coste Annot. Herb. Ros. fasc. 3, p. 38); nous en avons d’ailleurs vu, comme M. Christ (Rosen Schw. p. 83) des exemples en Suisse. On voit en définitive combien les recherches récentes des spécialistes ont ajouté de formes aberrantes au R. pomifera. Ce groupe est d’ailleurs gén. très distinct et bien délimité dans son ensemble, mais la rédaction d’une diag- nose pour une espèce aussi polymorphe est singulièrement difficile. A moins d’encombrer la description de nombreuses restrictions ou alternatives, on ne pourra fournir pour chaque caractère qu’un état moyen, et les spécimens qui représenteront ainsi le type idéal décrit, pourront ne pas se rencontrer dans la nature. Pour parvenir à une détermination, on devra souvent s'attacher à un ensemble de caractères en négligeant les uns ou les autres. ROSACÉES 193 AGRIMONIA Linné 23%. À. Eupatoria L. Sp. ed. 1, p. 448; AIL. F7. ped. no 1542, et herb.!; Koch Syn. ed. 1, p. 220; de Not. Rep. p. 137, et herb. ! ; Cosson et Germain F7. Paris éd. 2, p. 224; Ard. F1. alp. mar. p. 127 ; Bicknell F7. Bordigh. p. 97. Juin-août. Bords des chemins, pelouses, lieux incultes. Assez com- mun dans les régions littorale et montagneuse (inf. et sup.) entières, jusque dans les plaines au nord de nos Alpes. A. odorata Miller Garden. Dict. (Agrimonia n° 3) ed. VIII, ann. 1768; Crépin Notes pl. Belg. fasc. 1, p.12 et Manuel fl. Belg. éd. 3, p. 143 ; Koch Syn. ed. 1, p.221; Gr. Godr. Æ/. Fr.I, 562. Exsicc. : Billot F1. Gall. et Germ. n° 1661 ! (Helv.); Michalet pl. Jura fasc. 1, n° 15! (Gall.); Soc. dauph. n°0 3263 ! (Gall., Ain) — À. Eupatoria var. odorata Cosson et Germ. I. c. (ann. 1861) ; O. Kuntze Taschenflora Leipzig (ann. 1867) et Revisio gen. pl. p. 213. L’A. odorata est indiqué dans nos limites « près de Mondovi, avec l’A. Eupatoria, dans les bois le long de l’'Ermena et les haies de la route de Caras- sone » Ingegnatti Cat. p. 11. Nous n’avons pas encore su l’y découvrir, pas plus que MM. Bicknell et Ferrari. Il n’est pas représenté dans les herbiers régio- naux des musées de Turin et de Gênes ; il n'en est pas fait mention dans les Catalogues de plantes liguriennes ou provençales publiés jusqu'ici, sauf celui de Saint-Lager #7. bassin Rhône (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, 1875-76, p. 242) qui signale cette plante dans les Maures du Var près le Luc ; il indique encore le Gard (voy. Pouzols Cat. Gard, ann. 1842, p. 3, et Flore Gard 1, 327, ann. 1862), l'Hérault (voy. Loret F!. Montp. éd. 2, p. 166) etles Pyrénées orient., mais Gautier (F{. Pyr. or., ann. 1897) ne mentionne pas l’A. odorata. — En résumé c’est là une plante à rechercher dans notre dition; elle paraît être rare dans les régions méditerranéennes voisines des nôtres. L’A. odorata diffère des formes de l’A. Æ£upatoria répandues chez nous, surtout par son calice fructifère renfermant plus souvent deux akènes qu’un seul ; il est ord. plus gros, moins nettement atténué vers sa base souvent ar- rondie et non obconique, à sillons moins accentués, surtout dans la partie inf. du calice, parfois nuls ; les épines qui hérissent le sommet du calice montrent les extérieures plus étalées et même réfléchies. La plante est souvent plus déve- loppée dans toute ses parties et les feuilles portent sur leur face inf. de petites glandes résinifères odorantes qui gagnent souvent, nombreuses, l’axe de l’inflo- rescence, au lieu d’y être nulles ou plus ou moins rares. — Bertoloni (F1. it. V, 20) n’a pas même accordé le rang de variété à l’A. odorata, maïs il ne cite que Sanguinetti, Tenore et Gussone ; or les descriptions de ces deux derniers auteurs se taisent sur la plupart des caractères indiqués ci-dessus. Une étude monographique démontrerait peut-être que Cosson, comme M. O. Kuntze, ont eu raison de considérer l’A. odorata comme une variété de l’A. Eupatoria. Ce dernier botaniste signale plusieurs formes intermédiaires entre ces deux Aigremoines. 124% FLORE DES ALPES MARITIMES POTERIUM Linvé 238. P. dictyocarpum Spach Rev. Pot. in Ann. sc. nat. V,1846, p.34; Walpers Ann. bot. syst. I, 283 ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 562; Ard. FI. alp. mar. p. 337; Willk. et Lge Prod. hisp. II, 208; Loret F1. Montp. éd.?, p.433-4; Bicknell F7. Bordigh. p. 100. Exsicc.: Billot cont. Bavoux, etc. n° 3606! (Gall, Gard) — P. Sanguisorba L. Sp. ed. 1, p. 99,4, p. p.; AIL (?)! F7. ped. n° 498, p. p.; Koch Syn. ed. ?, p. 258 — Sanguisorba minor Scop. F1. carn. ed. 2, I, 110, p. p.; de Not. Rep. p. 138, p. p.? ; Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 829. Mai-juillet. Lieux incultes à Peirola près de Cervo!! **; entre Bastia (Mondovi) et Pasco!! ** ; bassin de la Nervia ** : près de Bug- glo, au-dessus de Pigna (du côté du mont Labenin), entre la Nervia et Gola di Gota (Bickrell I. ec.) ; Tende ! # {Ungern Sternb. in herb. mus. Turin) ; Saint-Dalmas de Tende!! #; sables du Var!* (herb. Thuret, leg. 31 mai. 186%): entre Gillette et Revest!!*, vall. de l’Esteron ; entre Valabres (près Saint-Sauveur) et la Tinée!!*; Saint-Martin d’Entraunes ! * (Reverchon in herb. Burnat). — Parait être moins com- mun que le suivant. Ricca (Cat. Diano e Cervo) ne mentionne que le P. muricatum Sp., Gr. Godr. M. Bicknell dit (1. c.) que le P. dictyv- carpum vient principalement, sinon exclusivement, dans sa région montagneuse et qu’il y est bien moins répandu que le P. muricatum. Sac réceptaculaire (qui enveloppe les akènes) fructifère muni sur chaque an- gle d’un cordon ou d’une crête peu saillante, à bords entiers, ondulés ou non, à faces plus ou moins nettement et irrégulièrement réticulées, les saillies du réseau étant peu apparentes ou assez saillantes. 239.P. muricatum Spach op. cit. p.55; Walpers1. c.; Gr. Godr. op. cit. p. 563; Ard. I. c. ; Willk. et Lge op. cit. p. 204; Loret 1. c. ; Bicknell 1. c. — P. Sanguisorba L. Sp. 1. c., p. p.; All. (?) L. c., p. p- — Sanguisorba minor Scop. IL. c., p. p.; de Not. I. c., p. p.; non Focke in Koch Syn. — P. polygamum W. K. (?)* Plant. rar. Hung. II, 217, 1 Le P. Sanguisorba de l’herbier Allioni est le Sanguisorba officinalis L.!, ce que Moris (F1. sard. II, 34) a déjà signalé. Sous ce dernier nom se trouvent dans la même collection deux pages dont les éch. appartiennent bien au S. officinalis. ? Les éch. de l'herbier de Notaris ne se trouvent pas dans un état de fructification per- mettant une détermination spécifique précise. 3 D’après la description et les figures de Waldstein et Kit. il est difficile de se pro- noncer sur l'identité du P. polygamum avec le P. muricatum. NVoy. Neilreich F1. Nied.- Oesterr. p. 891. — Le nom de polygamum a été critiqué et abandonné par Spach (op. cit. p. 36) et par Boissier (FL. or. II, 733): « nomen nimis triviale ». ROSACÉES 195 tab. 198 ; Koch Syn. ed. 2, p. 258 — Poterium platylophum Jord. Obs. fase. 7, p. 22; Ard. Cat. Menton p. 12. Exsicc.: Soc. dauph. n° 5591! (Gall., Lot-et-Gar.) = P. muricatum var. plalylophum Spach L. ce. = P. stenolophum Jord. Obs. fasc. 7,1. c.; Exsicc.: Billot FI. Gall. et Germ. no 4187 ! (Gall., Cher) = P. muricatum var. stenolophum Spach L. ©. = Sanguisorba muricata Franchet F7. Loir-et-Cher p. 181 (sec. Index kerw.); Focke in Koch Syn. ed. Wohlfarth p. 830 — S. pol/ygama Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 768; an Nyland.(?) Spicil. pl. fennic. (ann. 1843). Mai-juillet. Plus répandu que le précédent. Environs de Ceva (sur le Tanaro)!! **: abondant aux env. de Diano et Cervo ** (Ricca Cat. p. 25) ; lit de l’Impero, à Castelvecchio !! ** près Oneglia ; Civezza !! ** près Porto Maurizio ; Cosio d’Arroseia !! **:; commun dans les régions mont. et litt. du bassin de la Nervia ** (Bicknell L. c.) ; Bordighera !! et Ventimiglia !! ** ; très commun autour de Menton * (Ard. Cat. p. 12) : env. de Nice !* (herb. mus. Nice; Bull. soc. bot. Fr. 1865, p. LIT), sables du Var! (herb. Thuret); Antibes !* (herb. Thuret, leg. mai. 1861); Cannes !!*, Mougins! * (Bull. soc. botan. de France 1883, p. CEXXVII) et Mouans!!*; l’Esterel, au col du Lentisque!!* ; Seillans !! * (nos limites occid.), et certainement ailleurs. Sac réceptaculaire fructifère muni sur chaque angle d’une aile ou crête sail- lante, aiguë ou obtusiuscule, gén. plus saillante que dans le précédent, sinueuse- dentée, ondulée, ou entière ; faces du sac munies de fossettes très irrégulières plus ou moins distinctes, dont Les bords plus ou moins inégalement saillants n’at- teignent pas la hauteur des crêtes. Ces dernières sont de saillie très inégale dans les diverses formes (1 mm. à 4 mm. env.). — Une forme de l’Esterel (vallon de l’Hubac des Escates, 29 mai 1884) montre des réceptacles munis sur les angles d’un cordon très peu saillant et obtus, comme dans certains éch. de P. dictyocarpum, mais avec les dos muriqués comme dans le P. muricatum. Des éch. récoltés (12 mai 1879) à Agay (Var) dans des champs sablonneux, pos- sèdent des crêtes obtuses, entières ou plus ou moins ondulées, parfois avec un ou deux lobes, des faces portant des tubercules un peu plus courts que les crêtes, mais dont la disposition est pareille à celle du P. Magnolii ; parfois cependant les tubercules moins développés encore laissent voir entre eux des alvéoles assez distincts. Des éch. du musée de Nice (Saint-Roch, 23 juin 1884) à fructification encore peu avancée, et d’autres à fruits développés (Nice, Cimiez, mont Gros, Barla misit, in herb. Burnat) sont bien rapprochés de ceux d’Agay. — Ces exemples tendraient à confirmer l'opinion de Cosson (F1{. Paris éd. 2, p. 585) qui a fait de nos Poterium nos 738 et 739 deux variétés du ?. Sanguisorba, auxquelles il faudrait peut-être réunir aussi le P. Magnolui? TT 740. P. Magnolii Spach op. cit. p. 38: Walpers op. cit. p. 284; Gr. Godr. I. c.; Willk. et Lge op. cit. p. 205; Loret I. c.; Exsicc. 126 FLORE DES ALPES MARITIMES Soc. dauph. no 779! (Algeria) — P. Sanguisorba minor, etc. Magnot Bot. monsp. p. 205 (ann. 1676) — P. Sanguisorba L. Sp. IL. c. Boissier (F1. or. II, 734) a identifié le P. verrucosum Ehrenb. (/nd. sem. hort. berol. ann. 1829) avec le P. Magnolit et la var. B de son P. mauritani- cum (Boiss. Voy. Esp. p. 205). Voy. Spach op. cit, p. 38 et 39, et Willk. et Lge Prod. hisp. NI, 204-205, qui diffèrent d’avis à ce sujet. L'examen de cette. question nous entrainerait à une étude du genre entier. Bords des chemins entre Agay et Armitelle!! * (un peu à l’ouest de nos limites occidentales) 23 juin 1887, fr. — Dans le catalogue manus- crit (ann. 1875) que nous devons à L. Marcilly, ce botaniste omet les. deux Poterium précédents, mais indique le P. Magnolii à Nice, au La- zaret et au vallon de la Mantega (?), 3 et 31 mai 1866, puis à l’ouest. de l’île Sainte-Marguerite, 6 juin 1870. — Ricea (Cat. Diano e Cervo), Bicknell (F1. Bordigh.) et Penzig (Syn. fl. lig.) ne font pas mention du P. Magnolii. Omis par Ardoino, il manque à l’herbier Thuret comme aux herbiers piémontais du musée de Turin et ligurien du musée de Gênes. Mais, de plusieurs localités du dép. du Var, nous avons vu cette plante sous des formes bien caractérisées, et elle n’est pas très rare dans les. B.-du-Rhône (Roux Cat. Prov. p.196 et Suppl. p. 674 ; Huet Cat. Prov. p. 52). Sac réceptaculaire fructifère muni sur chaque angle d’une crête épaisse et obtuse, irrégulièrement et profondément crénelée ou lobée, à faces hérissées de tubercules obtus égalant env. la hauteur des crêtes avec lesquelles ils paraissent souvent se confondre. Poterium spinosum L. Sp. ed. 1, p.994 ; AIl. F7. ped. n° 499, et herb. ! ; DC. FT. fr. IV, 449 et Prod. II, 594 — Sanguisorba spinosa Bert. FI. it. I, 191 ; Moris F1. sard. Il, 33 — Sarcopoterium spinosum Spach op. cit. p. 43. M. Ingegnatti (Cat. Mondovi ** p. 59) dit: « P. spinosum L. Nei monti Gares- sio presso la {ana dl’ours; perenne ». — Cette indication reproduit, avec plus. de précision apparente, une erreur des anciens auteurs. L’aire du P. spinosum est en effet fort éloignée de nos régions: Italie centr. et mérid., Sardaigne, Sicile, Dalmatie, Turquie d'Europe, Grèce et régions méditerranéennes asiatiques (voy. Boiss. F7. or. IT, 734). L'espèce n’a jamais pu être trouvée à l’état spon- tané dans le Piémont. Les éch. de l’herbier Allioni qui la représentent sont sans indications de localités. — J. Bauhin (in Bauh. et Cherler Æist. pl. univ. vol. I, ed. ann. 1650, Liber XI, p. 410) rapporte que cette plante lui a été envoyée du Piémont méridional, et Allioni (1. c.): « in montibus circa Garrexium (Gares- sio) non infrequens, et circa la Morrat. Joannes Bauhinus communicatam 1 La Morra, village des env. d’Alba, prov. de Cuneo, peu éloigné de l'extrémité sept.— orient. de notre circonscription. ROSACÉES 127 stirpem a Jacobo Reinaudeto! asserit etiam lectam fuisse in tractu australi pedemontanae regionis ». SANGUISORBA Linxé 241. S. officinalis L. Sp. ed. 1, p. 116; AIL. F7. ped. n° 291, et herb.!; de Not. Rep. p. 138, et herb.!; Ard. F1. alp. mar. p. 337 = S. auriculata Scop. F1. carn. ed. ?, I, 110; AIL. op. cit. n° 292 — Pote- rium officinale À. Gray in Proc. Am. Acad ann. 1868, sec. Index kerw. Juin-juillet. Prés humides de la région montagneuse et jusque dans la plaine au nord de nos Alpes. Assez rare sur les versants mérid. de de la chaine principale. « In pascuis delle Pieve ** » (Pieve di Teco) selon éch. de Gennari (in herb. Univ. Gênes, leg. jul. 1851); Saint- Dalmas de Tende!* (herb. mus. Nice, leg. 26 jul. 1870); Sospel* (Ard. Cat. Menton p. 12); de Nice* à la Turbie (?) selon éch. de Durando (in herb. Burnat, leg. 41 jun. 1843); l'Escarène * (Ard. F1. 1. e. et Cat. |. c.) ; Caussols ! * sur Grasse (Consolat, in herb. Burnat) ; Thorenc * (Ard. F1. 1. c.; Goaty, Consolat, in Huet Cat. Prov. p. 52): Séranon ! * (Roubert, in herb. Burnat). — Au nord de nos Alpes princi- pales, en Italie : Mondovi (Ingegnatti Cat. p.6%) et Villanova-Mondovi !!; près la Chartreuse de Pesio!! ; env. de Cuneo (Benedetti Cat. ms.) ; entre Valdieri ville et V. bains !! ALCHEMILLA Linné? Ce genre a été élaboré par M. John Briquet. Jusqu’à ces dernières années, le genre A/chemilla n’avait fait l’objet d'aucun travail monographique approfondi. Cette situation a complètement changé 1 Pharmacien à Marseille, correspondant de Conrad Gesner, P. Pena et de Jean Bauhin. (Voy. L. Legré La botan. en Prov., P. Pena et Lobel, p. VI, 15, 68 et 86). 2 Linné (Genera plantarum ed. 1, p. 30, n° 83, ann. 1737) écrit Alchemilla. Divers auteurs récents, entre autres le monographe du genre, M. Buser, écrivent Alchimilla. La désignation usitée pour le genre qui nous occupe vient de ce que les Alchémilles ont été l’objet de divers essais de la part des alchimistes. Les glossaires désignent le mot chimie (combiné avec le préfixe al dans le terme alchimie) par les mots yyuela, xeuueia et avueta. Ces termes doivent être traduits par les mots chemia, chimia et chymia. X n’y a donc pas de raisons pour remplacer l'orthographe linnéenne, qui correspond à la pre- mière de ces étymologies et qui a l'avantage d'avoir présidé à la première description du genre donnée dans l’ère de la nomenclature actuelle. Nous ne saurions tenir compte des arguments linguistiques tirés de la mauvaise latinité des mots chemia et chymia, ou de ceux historiques provenant du fait que les prédécesseurs de Linné écrivaient Aichimilla (Voy. Gras in Bull. Soc. bot. Fr. NII, 903, ann. 1860). Pour nous un nom est un nome la nomenclature actuelle commence avec Linné. 128 FLORE DES ALPES MARITIMES depuis les patientes recherches de M. Buser!, qui ont mis au jour dans ce genre l'existence d’un polymorphisme analogue à celui que l’on constate le plus souvent lorsqu'un groupe naturel est analysé avec soin. Nous ne pouvons que rendre hommage à l’habileté déployée par notre ami dans l'étude des micro- morphes du genre A/chemilla. Nous avons largement profité de ses publications et des notes manuscrites qu’il a bien voulu nous communiquer, tant sur nos formes des Alpes maritimes que sur celles récoltées dans d’autres parties des Alpes. La différence de forme très grande que présente notre exposé, lorsqu'on le compare avec celui de M. Buser, provient de ce que nos méthodes phytogra- phiques sont très différentes. Nous ne reviendrons pas ici sur une justification de notre point de vue, justification que nous avons donnée d’une façon détaillée dans la préface de ce volume. Bornons-nous à répéter que nos conceptions diver- gentes ne nous empêchent pas de reconnaître le travail consciencieux et sagace Fi monographe, sans l’œuvre préliminaire duquel nous n’aurions guère pu mener à bonne fin notre étude. Avant d’aborder l’exposé des formes d’A/chemilla des Alpes maritimes, nous meuticnnerons encore une notice de M. C. de Candolle relative à l’anatomie du gerre Alchemilla?. Le savant auteur signale comme caractérisant diverses formes européennes de ce genre, des pétioles et des nervures foliaires à faisceaux pourvus d’un ligneux ouvert ou fermé, ainsi que la présence ou l’ab- sence de fibres libériennes externes (péricycliques) à la périphérie de ces fais- ceaux. Ces caractères n’ont pas l'intérêt systématique qui semble leur apparte- nir au premier abord. Ils sont en rapport avec le développement des individus et peuvent varier dans de larges limites chez les individus appartenant à une mên:e forme. Leur étude est intéressante, au point de vue biologique, mais ne saurait nous arrêter dans ce travail déjà plus étendu que ne le comportent les limites de la Flore des Alpes maritimes ?. 1 Notes sur quelques Alchimilles critiques ou nouvelles (Bull. soc. dauph. éch., ann. 1892, série 2, p. 92-109 : le tirage à part date de déc. 1891). — Notes sur quelques Alchi- milles distribuées dans le Flora selecta, in C. Magnier Scrinia floræ selectæ, fase. XI, p. 250-257, ann. 1892 et fase. XII, p. 277-286, ann. 1893. — Alchimilles nouvelles dis- tribuées par la Société d'étude de la flore franc. (Bull. herb. Boissier I, ann. 1893, App. Il, p. 18-35). — Sur les Alchimilles subnivales (Bull. herb. Boissier IX, p. 34-48 et 94-113, ann. 1894). — Zur Kenniniss der schweizerischen Alchimillen (Berichte schweiz. bot. Gesellsch., Heft IV, p. 41-80, ann. 1894). — Alchimilles valaisannes (H. Jaccard Catal. flore valais. in Nouv. Mém. Soc. sc. nat. vol. XXXIV, ann. 1895, p. 104-139 du tirage à part des Mém. cités, daté de nov. 1894). — Herbarium normale Schultz, Keck et Dôrfler, Schedæ ad cent. XXXVII, ann. 1898, p. 203-220. ? C. de Candolle Contribution à l'étude du genre Alchimilla (in Bull. herb. Boissier, I, 485-495, ann. 1893). 3 Notre étude a porté, pour les Alpes maritimes, sur les documents fournis par l’herbier Burnat et l’herbier Thuret. Nous avons en outre cité les déterminations faites par M. Buser des plantes contenues dans les herbiers de Turin (herb. Allioni, herb. géné- ral et herb. piémontais de l'Université) ainsi que dans celui de M. CI. Bicknell à Bordi- ghera. M. Buser a déterminé la plus grande partie de nos matériaux (indiqués par le signe B.!). — Il n’est pas inutile d'ajouter que nous avons dû consacrer plusieurs mois à l'élaboration de ce genre. ROSACÉES 129 242. Alchemilla alpina L. Sp.ed. 1, p.123 (sensu latissimo et excel. var. 8); All. F1. ped. ne 2001, et herb. p. p.! !; de Not. Rep. p.137; Ard. F1. alp. mar. p. 338 = Alchimilla sect. Alpinæ Buser in Bull. soc. dauph. éch. 1892, p. %, et Alch. valais. p. 1. Juin-août. Région montagneuse et surtout alpine; descend gén. sur les versants sud jusque vers 1300 m. s. m. et sur ceux nord, jusqu’à 900-1000 m. : exceptionnellement à près de 800 m. sur les deux ver- sants?. Plante vivace à rhizome développé, rameux, traçant. Feuilles divisées Jusqu'à leur base ou presque jusqu’à leur base en 5-9 segments oblongs, oblongs- lancéolés, plus rarement obovés-oblongs ou obovés, glabres ou très faiblement pubescents, verts et plus ou moins luisants en dessus, velus-soyeux et plus ou moins brillants en dessous, dentés vers le sommet seulement, Tiges florifères dressées ou ascendantes. Fleurs réunies en glomérules rapprochés ou écartés, formant des inflorescences spiciformes. M. Buser a divisé cette espèce (qui est pour lui une section) en deux séries caractérisées comme suit (A/ch. valais. p. 1 et 3): l IT 1. Plantes stolonifères. 1. Rameaux du rhizome courts, non stoloniformes. 2, Segments foliaires (« folioles ») petits, 5-7 (jamais davantage) les mé- dians ord, séparés à la base, à surface luisante (sur le vif). 3. Fleurs jaunes, ne se décolorant pas, à pédicelles courts, plus courts que les fleurs réunies en glomérules groupés en épis. \ 4. Urcéoles pyriformes, à sépales s’érigeant après l’anthèse, 5. Espèces strictement silicicoles. 2. Segments foliaires plus grands, 7-9, les médians gén. plus ou moins soudés à la base, à face sup. mate, 3. Fleurs jaunâtres ou verdâtres, prenant dans les herbiers humides une couleur vert-de-gris, à pédicelles al- longés, égalant ou dépassant les fleurs lâchement glomérulées. Inflorescence subcorymbiforme. &. Urcéoles obconiques, à sépales ouverts après l’anthèse. 5. Espèces calcicoles ouindifférentes. M. Buser rattache à la première série les À. saæatilis, basaltica, transiens, alpina et subsericea, à la seconde les À. Æoppeana, amphisericea, pallens, conjuncta, grossidens, füroëensis, et podophylla. Selon l’auteur il n’existerait 1 Sous le nom d’À. alpina se trouvent dans l’herbier d’Allioni 3 feuilles: n° 1, 2 éch. d'A. saxatilis Buser ! ; n° 2, 1 éch. d’A. flabellata Buser ! ; n° 3, 1 éch. d’A. saxatilis Buser ! 2 Par ex. à l'entrée de la vallée de Roaschia dans celle du Gesso, station où l’on ren- contre encoreles Alyssum halimifolium, Primula marginata, Sedum alsinefolium, etc. et à l'entrée de la vallée du Rio Freddo de Tende, non loin de Tende. FLORE DES ALPES MARITIMES III 9 130 FLORE DES ALPES MARITIMES pas de transitions entre les types de ces deux séries, les À. a/pina et Hoppeana . — Les caractères mentionnnés ci-dessus, même s'ils se présentaient avec ré— gularité dans la nature, ne sauraient permettre de distinguer que dans une. faible mesure deux séries d’espèces. Malheureusement, nous avons dû recon- naître que, dans la pratique, ils ne pouvaient guère servir à séparer que des variétés. Voici les observations que nous avons à faire sur ces caractères: 410 La distinction établie entre éch. stolonifères et éch. non stolonifères, ne: nous paraît pas avoir de valeur générale. Sans doute, certaines variétés ont un système souterrain plus développé que d’autres, mais cela n’a rien d’absolument constant. Ce caractère n’est donc pas diagnostique, et de plus, ne varie pas d’une: façon concomitante avec les autres particularités des individus. Nous possédons des spécimens récoltés entre les lacs Soprano et Sottano della Sella !! #*, rap— portés par M. Buser à l’A. a/pina vera, lesquels au point de vue des tiges sou- terraines nous paraissent identiques avec des éch. des montagnes d’Aurent !*, rapportés par M. Buser à l'A. Aoppeana. Des observations faites sur le terrain, dans les Alpes de la haute vallée de la Stura **, ont multiplié pour nous les cas ambigus au point de vue de ce caractère. 20 En ce qui concerne le nombre des segments foliaires et leur degré de sou- dure, il y a dans la diagnose telle qu’elle a été reproduite plus haut une exagé- ration évidente. Tout d’abord, nuus possédons des éch. d’A. alpina (teste Buser) à segments médians soudés à la base, absolument comme ceux de l’A. Hop- peana, les dits exemplaires: versant nord du mont Armetta, près du sommet !! **; vallon de Cravina près la Chartreuse de Pesio !! **; entre Gias Vacaril et le col Carbone !! ** ; entre les lacs Sottano et Soprano della Sella !! #*, etc. Une quantité de leurs feuilles ont 7 segments. Si on vient à les comparer avec des feuilles de l'A. Æoppeana à 7 segments, il est absolument impossible d'arriver à les distinguer. Mais il y a plus : M. Buser attribue à la série de l'A. alpina un maximum de 7 segments foliaires. Or nous possédons des éch. d’A: alpina dont les feuilles ont 8 et même 9 segments, absolument comme dans l'A. Hoppeana ; dans ce cas les feuilles prennent la disposition étoilée (astero- phylla) donnée comme caractéristique de cette dernière espèce. Les exemplaires visés par ces dernières observations ont été déterminés par l’auteur lui-même (versant nord du mont Armetta !! **; vallon de Cravina de Pesio !! **, etc.). La réciproque est également vraie, et nous possédons des éch. d’A. Æoppeana (fide Buser) qui sont pourvus de feuilles à 5 segments tout comme le véritable A. alpina ; ainsi que le dit l’auteur pour l’A. alpina, les segments extérieurs sont alors gén. plus ou moins opposés dans ces feuilles (les dits éch. d’A. Æop- peana : entrée du val Roaschia dans la vall. du Gesso !! **; pentes dominant les Gias Colombo, vall. Grande de Vernante !! **; montagnes d’Aurent !*, etc.). Les caractères indiqués, loin d’être particuliers à tous les représentants d’une . variété, ne sont donc que l’apanage de la plupart des individus. M. Buser con- cède, il est vrai, l’existence de cas exceptionnels (Berichte der schweïz. bot. Gesellsch. Heft IV, p. 47) dans l’A. Æoppeana, où de petits échantillons n’au- raient que 7 segments avec un rudiment de segment supplémentaire, mais il ajoute que « dans les individus les mieux développés de l'espèce des Alpes cen- trales (A. alpina), il n’y a jamais plus de 7 segments », ce qui est en contra- diction avec les indications ci-dessus données. Nous ne savons d’ailleurs pas trouver de relation constante entre le nombre de segments et leur largeur. ROSACÉES 131 30 Le caractère tiré de la couleur des fleurs, jaunes dans un cas, jaunâtres ou verdâtres dans l’autre, est trop vague et subjectif pour nous arrêter ici. Quant à la longueur des pédicelles, elle n’a aucune valeur générale, Les éch. suivants, rapportés par M. Buser à son À. alpina, ont en partie des pédicelles aussi longs ou plus longs que les fleurs, au lieu de les avoir plus courts : versant nord du mont Armetta !! **; vallon de Cravina de Pesio !! **. En revanche, des éch. rattachés par M. Buser à l'A. Æoppeana, nous ont offert des pédicelles en bonne partie plus courts que les fleurs, ce qui donne aux glomérules l’apparence condensée qui est censée être caractéristique pour l'A. alpina (par ex.: sur les Gias Colombo, vall. Grande !!** ; mont, de Brouis, dép. du Var ! *). &o La caractéristique d’un organe pyriforme est précisément de présenter une apparence sensiblement obconique; de sorte qu’au premier abord on est enclin à ne donner qu’une médiocre importance à la différence qui résulte de l’oppo- sition des termes « obconique » et « pyriforme ». Cette supposition se trans- forme en conviction pour peu que l’on examine d’une façon comparative les urcéoles dans les deux « séries » d’alpina. Partout les urcéoles sont d’abord plus ou moins obconiques et, à mesure que la maturité avance, deviennent renflés vers le haut, par conséquent plus nettement « »yriformes ». Ceci sans préjudice des variations individuelles d’un urcéole à l’autre (de très faible am- plitude d’ailleurs) qui nous empêchent de baser une diagnose quelconque sur cet organe. La position des sépales après l'anthèse a été trouvée par nous peu caractéristique. Nous avons sous les yeux des éch. provenant de diverses loca- lités de notre dition, rattachés soit à l'A. Æoppeana, soit à l'A. alpina, et dans lesquels nous serions fort embarrassé de dire si les sépales sont érigés ou étalés : ils ne sont ni l’un, ni l’autre. L'existence de formes intermédiaires à caractères ambigus entre les diverses races admirablement analysées par M. Buser, ne nous permettent donc pas de les considérer comme des espèces, ce qui pour nous serait donner une idée inexacte de leurs rapports actuels. On peut résumer les caractères. des races représentées dans notre dition, de la façon suivante : J. Segments foliaires faiblement ou médiocrement dentés aux extrémités. 1. Feuilles à segments libres ou en partie irrégulièrement connés à la base, A. Glomérules (de fleurs) compacts !, formant des inflorescences moni- liformes, habituellement groupées en corymbe lâche : x saxæatilis. B. Glomérules moins denses, formant des inflorescences spiciformes, souvent confluents au sommet. a. Feuilles à 5-7 segments, luisantes en dessus sur le vif. Glomérules denses : B alpina. b. Feuilles à (5)-7-9 segments, d’un vert mat en dessus sur le vif. Glomérules plus lâches : y AHoppeana. 2. Feuilles à segments tous connés à la base sur un cinquième à un tiers de leur longueur : à pallens. II. Segments foliaires plus ou moins tronqués et profondément incisés-dentés au sommet : e subsericea. 1 Voy. sur cet adjectif : Littré Dict. p. 692, et Dict. de l’Acad. franc. éd. 7, ann. 1878. 132 FLORE DES ALPES MARITIMES a saxatilis — A. saxatilis Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 92 (separatim: Buser Notes sur Alchim. crit. ow nouv., déc. 1891, p. 3), Alchim. valais. p. 1, et apud Dôrfler Schedæ ad cent. XXXVII herb. norm. n° 3610! ; Exsicc.: Magnier fl. select. no 1168 bis! (Helv.); Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 237! (Gall., Aveyron) — À, alpina Exsicc.: Bourg. pl. Esp. n°9 1166! ; Magnier f. select. no 1168 ! (Gall., Cantal). Pentes du mont Mindino sur Garessio !!** (B. !) ; col de la Madonna delle Neve, entre Viola et Pamparato !! **: crêtes du mont Stope, entre Pamparato et Garessio!! **; mont della Guardia près d’Ormea !! *#* ; vallée de la Corsaglia, rochers de Bossea ! ** (Ferrari leg. ; B. !); vallée sup. de Colla près de Boves!! ** (B.1) ; env. de Tende, Vieula!# (Vicura ou Vieura des cartes ital. ?), Ungern Sternb. leg., in herb. ped. Mus. Turin (B.!); au-dessus des Gias Colombo, vers le col de Garbella, vall. Grande sup. !!** (B.!); vallon de la Madonna delle Finestre ! # (herb. Thuret) ; près du lac Sottano della Sella, vall. della Meris! ** (herb. ped. Mus. Turin; B.!); près les bains de Valdieri !! ** (B.!) ; vallons della Valletta et del Reduc !! **, au sud d’Aisone ; env. de Saint-Sau- veur de Tinée, sur le chemin de Robion !!* et près du hameau de Va- labres !! * ; Roche de Méubio!l!t* entre la vallée du Var et celle de Cians. — En outre, nous avons observé, sans la récolter, la var. saxatilis sur terrain cristallin: au mont Mindino et sur la crête du mont Berlino, près de Garessio **, au mont Antoroto ** (sommités) et au Pizzo d'Ormea **, enfin, en abondance dans les vallons au sud de Pietra Porzio, de Pontebernardo et de là jusqu’à la Cima delle Lose, dans la haute vallée de la Stura **. Souche à rameaux ord. allongés et stoloniformes. Feuilles luisantes en des- sus, surtout sur le vif ; segments presque toujours au nombre de 5, obovés ou obovés-allongés, velus-soyeux et très brillants en dessous, ord. un peu plus larges que dans les variétés suivantes, dentés au sommet seulement, à dents très petites, conniventes. Axes florifères raides, dressés, dépassant de 3 à 5 fois les feuilles basilaires. Fleurs disposées en glomérules serrés, ord. distants, formant des inflorescences spiciformes interrompues, souvent groupées en une sorte de corymbe lâche, — Variété exclusivement propre aux massifs siliceux, et spécialement granitiques. L’A. basaltica Buser in Bænitz Herbarium europ. exsicc. n° 8224 ! (Gall. merid.) ; Magnier fl. sel. exsicc. n° 3770 ! (Gall., Aveyron), Soc. étud. FI. fr. helv. nos 381! (Gall., Aveyron) et 600 ! (Gall., Puy-de-Dôme) p. p. in herb. Burn., n’est qu’une forme élancée, à peine distincte de la var. saæatilis. ROSACÉES 133 8 alpina Gremli F1. analyt. Suisse, 2e éd. franc. p. 206 (ann. 1898) — À. alpina Rchb. F1. exc. n° 3937 (ann. 1830-32) ; Buser in Bull. soc. dauph. éch. 1892, sér. 2, p. 93; Buser in Ber. schweiz. bot. Gesellsch. IV, p. 44, tab. II, et AZchim. valais. p. 2. Exsicc. : Reliq. Mailleanæ n° 256 1 (Scand.); Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 238! (Gall., Haute-Savoie) ; Baenitz Herb. europ. n° 8223 ! (Gall., Haute-Savoie) = A. alpina var. glomerata Tausch in Flora 184, XXIV, 1, Beibl. p. 108 (excel. pl. corsica). Environs d’Ormea ! ** (herb. mus. Turin ; B.!); col de Tende! ** (leg. Ungern Sternb., in herb. mus. Turin; B. !); entrée de la vallée de Roaschia, vis-à-vis d’Andonno!! ** (B. determin., sub: À. astero- phylla); entre les lacs Sottano et Soprano della Sella, vall. della Meris !!** (B.!); bains de Valdieri! (leg. ann. 1844, in herb. mus. Turin ; B.t); vallon della Valletta au sud d’Aisone !! ** et vallon del Custis près de Pietra Porzio !!**, bassin de la Stura. Segments foliaires au nombre de 5-7, lancéolés ou oblongs-lancéolés, parfois obovés dans les petits exemplaires, luisants en dessus sur le vif, dentés au som- met seulement, à dents petites et conniventes. Tiges florifères égalant 2-3 fois les feuilles basilaires. Fleurs disposées en glomérules plus ou moins denses, les supérieurs confluents. La var. alpina est reliée à celle saxatilis par des formes de passage ambi- guës. M. Buser a désigné ces formes sous le nom d’A. saxatilis subsp. tran- siens (in Ber. schweiz. bot. Gesellsch. IV, p. 56 ; Exsicc.: Magnier fl. sel. no 3635 !, Gall., H.-Alpes), indiquée dans le Tyrol mérid., le Haut-Apennin et le Dauphiné, laquelle se retrouve dans le Bas-Valais, Suisse, aux env. de Finshauts. Mais, même dans notre dition, il est parfois très difficile de séparer la var. saxatilis de certaines formes granitiques de la var. alpina. Ainsi des éch. déterminés À. alpina vera par M. Buser, distribués par M. Reverchon comme provenant du col d’Allons près d’Annot* (herb. Burnat), par la disposition des inflorescences sur certains individus, se rapprochent énormément de la var. saæatilis. D'autre part, des exemplaires récoltés entre Sibilli et Bergemoletto!l#*, puis dans le vallon del Reduc au sud d’Aisone !!**, dans la vallée de la Stura, ont l’apparence générale, en particulier l’inflorescence et le puissant système . d’axes souterrains de la var. saxatilis, tandis que leurs fleurs plus grandes les rapprochent de la var. alpina. Il ne saurait, dans tous les cas, être question d’une limite tranchée entre les deux variétés. 7 Hoppeana Rchb. F1. exc. no 8987 (ann. 1830-32); Gremli F1. analyt. Suisse, 2e éd. franc. p. 206— A. alpina var. asterophylla Tausch in Flora 1841, XXIV, 1, Beibl. p. 108 — A. asterophylla Buser in Bull. soc. dauph. éch. 189, p. 93. Exsicc. Magnier. fl. sel. n° 2722 ! (Gall., Ain) — À. Hoppeana Buser in Ber. schweiz. bot. Gesellsch. IV, p. 42, tab. I (ann. 1894), et AZchim. valais. p.3 ; Bicknell F1. Bordigh. p. 97. Exsicc.: 13% FLORE DES ALPES MARITIMES Magnier fl. sel. n° 4031! (forma vestita Buser; Helv., Jura) ; Baenitz Herb. europ. nos 8249! (Gall., Savoie), 8250 ! (Gall., Ain) et 8251 ! (Gall., Savoie); Soc. étud. FL. fr.-helv. n° 240! (Gall., Ain) = À. alpina Exsicc. : Bourg. pl. alp. mar. ann. 1861, sans no! (in herb. Thuret); Michalet pl. Jura fasc. ?, n° 72! ; Willkomm It. hisp. secund. n° 147! ; Soc. vogéso- | rhén. ann. 1868! (Gall., Ain) ; Soc. dauph. n° 4094! (Gall., B.-Pyrén.). Près du sommet du mont Armetta !! ** (B.! sub: A. alpina); env. d'Ormea ! **, ann. 1816 (herb. mus. Turin; B.!); vallon de Cravina près Certosa di Pesio!!** (B.! sub: A. alpina) et vallon de Saoute! (herb. Thuret ; B.!); entre Gias Vacaril et le col Carbone !1** (B.! sub: À. alpina); près de Limone, au bord du torrent!t **, et vallée S. Giovanni! ** (herb. ped. mus. Turin; B.!); col de Tende! ** (herb. ped. mus. Turin; B.!); vallée inf. du Rio Freddo de Tende!! # (B.!); rochers à Tende ! # (Bourg. exsicc. cit. ; B.!); mont. Bego! # (leg. Ungern Sternb.,in herb. ped. mus. Turin ; B.!); bassin de la Ner- via **: monts Ceppo, Toraggio, Grai et Pietravecchia, puis près Gola de! Corvo (Bicknell F{. Bordigh. 1. c.; B.!); mont Cheiron!* (herb. mus. Turin; B.!); env. de Saint-Martin d’Entraunes! * (Reverchon ; B. !); mont. d’Aurent! * (Derbez leg.; B.!); mont de Brouis! * près de nos limit. occid. (Cartier leg. ; B. 1). — Dans le bassin de la Stura **: extrémité sup. de la vallée Grande de Vernante, au-dessus des Gias Colombo !! (B.!) et près du lac Albergo!! (B.!); Cima di Vaccia, versant de Sambuco !! ; vallon del Custis près de Pietra Porzio!!; vallon de Ferrière près Berzesio !! ; Cima delle Lose!! et vallon de Puriac !! près d’Argentera. Souche à rameaux de longueur variable, en général plus courts que dans « et B. Feuilles à segments au nombre de 5-7-9, oblongs ou oblongs-lancéolés, les médians gén. plus ou moins soudés à la base, soyeux et brillants en dessous, d’un vert mat en dessus, dentés au sommet seulement, à dents petites et con- niventes. Tiges florifères égalant 1-2 fois les feuilles basilaires. Fleurs (ord. un peu plus grandes que dans x), disposées en glomérules plus ou moins lâches, les supérieurs confluents. Sur le vif cette variété se distingue habituellement assez bien de la précédente. Sur le sec on est parfois plus embarrassé. Il est d’ailleurs des éch. à segments peu nombreux et à inflorescence plus compacte que l’on peut rapporter à l’une ou à l’autre des deux races, ce qui est après tout de médiocre importance, le principal étant de bien constater que leurs caractères tiennent à la fois de l’une et de l’autre des deux formes. On peut hésiter parfois sur certaines formes qui nous ont paru assez typiques. Ainsi M. Buser rapporte nos éch. du mont Armetta, du vallon de Cravina, et du col Carbone à l'A. alpina tandis que ROSACÉES 155 pour nous ils appartiennent à l’A. oppeana. Voyez d’ailleurs nos observations générales, p. 130-131. à pallens Gremli F1. analyt. Suisse, 2e éd. franc. p. 206 — À. pallens Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 95, AZchim. valais. p. 3, et in Schedæ ad cent. XXX VIT Schullz herb. norm. ed. Dôrfler p. 205, ann. 1898; Bicknell F7. Bordigh. p. 97. Exsicc. : Soc. dauph. sér. 2, n° 643! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. FI. fr.-helv. no 241! (Gall., Savoie) ; Baenitz Herb. europ. n° 8265 ! (Gall., Savoie) ; Schultz herb. norm. edit. Dôrfler ann. 1898, nos 3613 ! (Helv., Valais) et 3613 a ! (Helv., Fribourg). Près du col entre les monts Grai et Pietravecchia, puis le long du sentier qui passe à l'ouest des crêtes des monts Pietravecchia et Toraggio ** (Bicknell F1. Bordigh. 1. c..; B. !) ; en allant à Passo Mura- tone par le sentier au nord-ouest des monts Lega et Gola del Corvo! ** {Bicknell in herb. Burnat ; B. !). . Rhizome à stolons gén. peu allongés. Plante grêle, à indument ord. peu dense. Feuilles petites, à segments au nombre de 5 à 9, connés à la base sur 1/, à 1/, de leur longueur ; dents relativement grosses et distantes ; face sup. d’un vert pâle, glaucescente; face inf. brillante, mais à indument mince. Ra- meaux florifères dépassant env. 2 fois les feuilles. Fleurs médiocres, condensées en glomérules assez serrés, formant des inflorescences spiciformes plus ou moins interrompues. Cette variété est celle qui, dans notre dition présente, de la façon la plus nette, le caractère d’avoir des segments tous soudés à la base, Elle est très voisine, et dans bien des cas inséparable, de la var. conjuncta (A. conjuncta Babingt. in Mag. nat. hist. 1842, X, p. 24 ; Man. of Bot. ed. 1, p. 89, ann. 1843 ; Buser in Schedæ ad cent. XXX VII Schultz herb. norm. ed. Dôrfler p. 210-241). Cette dernière var. en diffère par son port plus robuste, ses feuilles plus grandes, son indument argenté-soyeux plus épais et plus brillant, ses segments soudés plus haut et ses dents couchées. On est souvent embarrassé sur la distinction de ces deux variétés. Si les var. pallens et conjuncta sont étroitement reliées, la var. conjuncta ne l’est pas moins, de son côté, avec la var. Aoppeana, par des variations ambiguës, auxquelles M. Buser a donné le nom d’A. leptoclada {Alchim. valais. p. 4). Les variations en question sont précieuses pour établir les liens des fragments épars dont la réunion constitue l’A. a/pina ; nous les avons observées entre les var. conjuncta et Hoppeana, dans la vallée d’Abon- dance (Haute-Savoie). Quand on connaîtra mieux dans notre circonscription la var. pallens, on pourra rechercher des formes de passage entre elle et la var. Hoppeana, lesquelles s’y trouveront très probablement. £ subsericea Gremli Exc. fl. Schiw. ed. 3, p. 171 (ann. 1878) — A, subsericea Reuter in Bull. soc. Hallér. Genève n0 2, p. 20 (ann. 1853-54) ; Buser in Bull, soc. dauph. éch. sér. ?, 1892, p. 96, AZchim. 136 FLORE DES ALPES MARITIMES valais. p.?, et in Schedæ ad cent. XXX VII Schuliz herb. norm. ed. Dôürfler p. 20%, ann. 1898. Exsicc. : Rostan exs. pedem. n° 1491; Soc. étud. F1. fr.-helv. nos 239! (Gall, Savoie) et 239 bis! (Helv., Valais); Magnier fl. sel. n° 32521! (Gall., Savoie) ; Baenitz herb. europ. n° 8291" (Gall., Savoie); Schultz herb. norm. ed. Dôürfler, ann. 1898, nes 3611! et 3612! (Helv., Valais) — À. alpina Exsicc. Reliq. Mailleanæ n° 5353! (Gall., Savoie). Gias dell Ortiga et mont Marguareis des Alpes de Pesio ! ** (Bicknell leg., in herb. Burnat ; B.!); près du sommet de l'Abissoll# (B. !) ; au-dessus des Gias Colombo !! ** et au bord du petit lac près des Gias Albergo !!** à l’extrém. sup. de la vallée Grande de Vernante; « col au-dessus de la Madonna delle Finestre, et au-dessus du lac sous la croix du sommet »!# (Rchb. fil. leg. ann. 1875, misit sub: A. cuneata Gaud., herb. Burnat!; B.!) ; entre les lacs Sottano et Soprano della Sella!!**, vallée della Meris (B. !) ; Cima di Vaccia !!** et vallon del Custis!!**. — Depuis ces deux dernières localités jusqu’à l’Argen- tera ** (vall. sup. de la Stura) la var. subsericeu nous a paru être assez répandue entre 1800 et 2400 m. s. m. Rhizome à stolons médiocres. Segments foliaires au nombre de 5 à 7, oblongs- obovés ou obovés-cunéiformes, plus ou moins tronqués au sommet, moins forte- ment velus-soyeux et moins brillants en dessous que dans les var. précédentes, souvent d’un vert sale, incisés au sommet par des dents profondes et porrigées. qui descendent parfois un peu le long des bords (surtout sur les segments exté- rieurs). Tiges florifères ne dépassant guère plus d’une fois la longueur des feuilles. Fleurs médiocres en glomérules assez serrés, formant des inflorescences spiciformes plus ou moins interrompues. Une variété parallèle à notre var. à est la var. grossidens — A. grossidens Buser in Bull. soc. dauph. éch. série 2, 1892, p. 95 et in Magnier Scrinia fl. sel. 1892, p. 251. Exsicc. : Magnier fl. sel. no 2724! (Helv., Valais); Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 242 ! (Gall., Savoie); Soc. dauph. sér. 2, 1892, no 638 ! (Helv.. Valais) ; Baenitz Herb. europ. n° 8245! (Gall., Savoie). Cette plante, souvent difficile à reconnaître sur le sec, se distingue de la var. subsericea par ses. segments foliaires plus nombreux et son inflorescence plus robuste et plus lâche. Elle est calcicole préférente, tandis que la var. subsericea est exclusivement calcifuge. La var. grossidens n’a pas encore été observée dans les Alpes mari- times. M. Buser a publié sous le nom d’A. grossidens f. latifoliola (Soc. étud. FI. fr.-helv. no 243 !) une variété de l'A. a/pina qui nous paraït devoir être séparée 1 Avec la note de G.-H. Reichenbach fil.: « J'ai presque la même plante, avec peu de différence, sous le nom de A. subsericea Reuter, venant des Alpes de Valdieri, trouvée en août 1852 ». ROSACÉES 137 x de la var. grossidens comme race distincte, à cause de ses segments foliaires fortement soudés à la base. Nous avons souvent observé l’A. grossidens dans les Alpes de la Suisse et de la Savoie sans rencontrer cette variation qui, au point de vue de la soudure des segments foliaires se comporte vis-à-vis de la var. subsericea comme les À. pallens et conjuncta à l'égard de la var. genuina. Des relations étroites existent entre la var. genuina et la var. subsericea, cette dernière, comme l’a fort bien démontré M. Buser (Bull. herb. Boissier II, n° 1, 1894) n'étant que l’homologue subnival de la première ; à la limite des deux variétés on rencontre souvent des éch. qui participent de l’une et de l’autre et que l’on ne détermine comme genuina ou comme subsericea, qu'avec doute. 243. Alchemilla pubescens Lamarck Tableau encyclop. et méth. Botanique I, 347, no 1703 (ann. 1791) et Encycl. mélh. Supplèm. (Poiret) I, 285 (ann. 1810); non Willd. (ann. 1809) — A. alpina var. hybrida L. Sp. ed. 1, p. 123 (ann. 1753) — A. hybrida L. Amoen. IT, 49, ed. 2? (ann. 1787)! — A. alpina All. herb. p. p. (conf. p. 129, nota 1) — A. montana Willd. Enum. hort. berol. p. 170 (ann. 1809) et auct. mult. p. p. ; non Schmidt (ann. 1794) — A. intermedia Clairville Man. herb. Suisse et Valais p.43 (ann. 1811) = A. vulgaris var. subsericea Gaudin F1. helo. 1, 453 (ann. 1828) ; de Not. Rep. p.138 — Alchimilla sect. Pubes- centes Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, ann. 1892, p. 98, et Alchim. valais. p. 6. Plante vivace, à rhizome médiocre, ord. de petite taille, entièrement velue, à poils fins, jusque dans les parties florales. Feuilles arrondies, petites, 7-9-folio- lées, crénelées-dentées, souvent d’une apparence un peu glauque, pubescentes- velues, au moins en dessous, souvent un peu soyeuses. Tiges florifères ascen- dantes ou dressées, raides, prenant un coloris estival brun-rouge ou violacé, divisées en 3-4 rameaux. Fleurs petites, réunies en glomérales velus, souvent confluents sur de petites plantes. Espèce xérophile. Dans notre dition, nous n’éprouvons pas de peine à distinguer l’A. pubescens de l'A. vulgaris: c’est la raison pour laquelle nous maïntenons ici ce type comme espèce distincte. Cependant une question subsiste, savoir si l’A. pubes- cens résisterait à un examen détaillé de ses variations dans l’aire de l’espèce en- tière. On comprend que, sous peine de sortir complètement de notre sujet, nous ne puissions songer à entreprendre des recherches aussi étendues. Quant à la nomenclature à donner à cette espèce, nous avons suivi M. Buser (Bull. cit.) en adoptant le nom de Lamarck. Il est incontestable que le nom linnéen est plus ancien, mais il a l’inconvénient d’avoir été appliqué de façons très diverses et de plus il devait indiquer dans l’esprit de Linné (voy. la disser- tation académique De plantis hybridis) une origine hybride qui est certaine- ment erronée. On peut donc considérer ce nom comme éineptum en appliquant l’art. 60 $ 3 des Lois de la nomenclature. 4 Voy. sur l'A. hybrida L.: Kerner Schedæ fl. exsicc. austr.-hung. fase. II, p. 10 et . Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, ann. 1899, p. 99. 138 FLORE DES ALPES MARITIMES Les variétés de l'A. pubescens qui existent dans notre dition peuvent être groupées de la manière suivante : I. Feuilles à lobes arrondis ou paraboliques, dentés sur tout leur pourtour : x genuina. II. Feuilles à lobes dentés seulement dans leur partie extérieure (à pans en- tiers), séparés par des incisions cunéiformes. 1. Pédicelles glabres ou presque glabres. Incisions entre les lobes foliaires peu profondes : B colorata. 2. Pédicelles tous nettement et abondamment velus. Incisions entre les lobes foliaires atteignant du !/, à la du rayon. A. Feuilles velues en dessus : 7 flabellata. B. Feuilles glabres ou presque glabres en dessus : à Vetteri. « genuina — A. minor Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 98; non Hudson. Exsicc.: Soc. dauph. sér. 2, 1892, n° 642! (Gall., Savoie) ; Magnier fl. sel. nos 2981 ! et 29821 (Gall., Savoie) ; Bæ- nitz Herb. europ. nos 8260! (Scand.) et 8261! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. F1. fr.-helv. nos 2461 (Gall., Gard) et 2471 (Gall., Aveyron) = A. pubes- cens Buser Alchim. valais. ann. 1894, p.6‘; Bicknell F7. Bordigh. p. 98. Exsicc. : Bænitz Herb. europ. n°5 8273 ! et 82741 (Ital., Alp. mar.), 825! et 8276! (Gall., Savoie); Schultz herb. norm. editum Dôrfler ann. 1898, n° 3618! (Helv., Valais) — A. hybrida Exsicc. Soc. dauph. sér. 1, 1880, n° 2450 bis! (p. p. in herb. Burnat), Gall., H.-Alpes. Col de San Bernardo !! ** entre Albenga et Garessio (B.!); Rocca d'Orse!!**, Alpes d’Ormea ; vallée de la Corsaglia, Costa Tanassa et del Zucco! ** (Ferrari leg., in herb. Burn.) ; sommet du mont Sacca- rello !! # près la Briga (B.!); Tende!# prairies au nord de la ville (Ungern Sternb., in herb. ped. mus. Turin) B.! ; vallée San Giovanni ! ** près Limone (Bænitz Herb. europ. n° 8273!) B.! : mont Bignone ! ** près San Remo (Bænitz Herb. europ. n° 8274) B. 1; mont Toraggio, et entre Gola di Gota et le mont Arpetta (Bicknell F7. Bordigh. 1. e.) B.!; sommet du col del Chiapous !! **, près Valdieri bains, à 2500 m. s. m. (B. !) ; col de Saléses! # (herb. Thuret, sub : À. pubescens M. B.) B. ! ; environs de Beuil!*, à Bergian et Saint-Jean-Baptiste (G. Vidal in herb. Burn.) B. ! ; près du lac de Rabuons !! * (B. !) ; vallon de Sangui- nière !!* près d'Esteng (B.!). — Bassin sup. de la Stura **: entre Sibilli et Bergemoletto!!; vallon de Ferrière !! au sud d’Argentera ; pentes de l’Enchastraye sur le vallon de Puriac !! 1 Sur le changement de nom opéré par M. Buser (A. pubescens substitué à .A. minor) voy. Buser in Alchim. valais. p. 30. ROSACÉES 139 Plante médiocre, étalée,de teinte claire. Feuilles 9-lobées, un peu ondulées, pubescentes en dessus, soyeuses et un peu brillantes en dessous ; lobes des feuilles estivales arrondis ou paraboliques, un peu tronqués, dentés sur tout leur pourtour, à dents courtes, assez larges, obtuses. Tiges florifères à rameaux supérieurs divariqués. Glomérules ord. très compacts, à pédicelles très velus, gén. un peu plus courts que les urcéoles. 8 colorata — A. colorata Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. ?, 1892, p. 99 et Alch. valais. p. 6; Bicknell F7. Bordigh. p. 99. Exsicc.: Magnier fl. sel. n° 29831; Soc. étud. FI. fr.-helv. no 136!; Soc. dauph. sér. 4, n° 2450 bis, p.p.! (sub: A. hybrida in herb. Boissier) et sér. 2, 1892, n° 635! ; Bænitz Herb. europ. nos 8225 ! et 8226! (Gall., Savoie). Vallon Vermorina sous le col della Perla, extrém. sup. de la vallée Rio Freddo de Tende !! # (herb. ped. mus. Turin) B.! ; près de la fontaine au-dessous du mont Bignone ** (Bicknell F. Bordigh. |. ce.) B.!; les Cluos!!*, env. de Beuil, vers 2000 m. s. m. — Bassin de la Stura ** : _Gias sottano della Valletta !! et Gias del Reduc!!, au sud d’Aisone ; vallon del Custis!! près de Pietra Porzio ; vallon de Ferrière !! près de Berzesio ; vallon supérieur de Puriac!! Plante assez petite, plutôt grêle, d’une teinte grisâtre. Feuilles petites, arron- dies, habituellement 7-lobées, minces, velues et d’un vert grisâätre sur les deux faces ; lobes peu allongés atteignant env. !/, du rayon, raccourcis, arrondis- tronqués, séparés par des incisions cunéiformes, étroites, à pans entiers et courts, à dents peu profondes, aiguës, peanicillées. Tiges florifères plus longues que les touffes de feuilles basilaires, ascendantes, à glomérules assez compacts. Pé- dicelles glabres ou faiblement velus. Urcéoles turbinés, foncés ; fleurs à coloris estival intérieur gén. très marqué. Cette variété tient le milieu entre celles genuina et flabellata pour la forme des feuilles ; elle se distingue des deux par la quasi-glabréité des pédicelles. Par ce caractère elle se rapproche de l’A. Lapeyrousti Buser (in Bull. Herb. Boiss. I, App: IL, p.18, ann. 1893; Exsicc. : Soc. étud. F1. fr.-helv. nos 139 ! et 251 !; Bænitz Herb. europ. n° 8235 !) qui est une var. très voisine ou à peine di. tincte signalée dans les Cévennes, l'Auvergne et les Pyrénées. Une autre var. ou forme, très voisine aussi, est l'A. plicata Buser (L. c. p. 20; Soc. étud. cit. no 440!; Bænitz Herb. cit. n° 8271 ! ; Magnier fl. sel. n0 3774 !). Cette dernière se distingue par un port plus x un indument encore plus faible, des fleurs Je grandes, plus longuement pédicellées et par des stipules basilaires grossièrement pluridentées. Nous n’insisterons pas sur cette plante qui manque dans notre dition, et qui n’est pas toujours facile à distinguer des variétés très ‘1Ce n° 2450 bis, récolté au Lautaret, renfermait les À. pubescens, colorata, flabellata et pastoralis Buser, dans les herbiers Boissier, Barbey et Burnat (voy. Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 97). 110 FLORE DES ALPES MARITIMES velues de l’A. vulgaris. — La var. colorala est loin de présenter toujours avec pureté la glabrescence caractéristique des pédicelles ; elle passe par des indivi- dus plus velus, soit à la var. genuina, soit à la var. flabellata. 7 flabellata — 4. pubescens Koch Syn. ed. 1, p. 231 (ann. 1837) et auct. mult.; Exsicc. Rostan pedemont. n° 148! — 4. ambigens Verlot Cat. Dauph. p. 121 et in exsicc. Soc. dauph. sér. 1, n°0 4884! p. p.; an Jord.? in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1860, p. 808 (nomen nudum) = A. hy- brida Kerner Sched. fl. eæsicc. austr.-hung. fase. III, p. 10 (ann. 1883). Exsicc. Soc. dauph. sér. 1, n° 2450! in herb. Burnat (Gall., Isère) = A. flabellata Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, 1892, p. 101 et AZchim.. valais. p. 7; Bicknell F7. Bordigh. p. 9. Exsicc.: Magnier fl sel. n° 3410! (Ital., Alp. mar.); Soc. étud. F1. fr.-helv. no 250! (Helv., Valais); Bænitz Herb. europ. no 8237! (Ital., Alp. mar.) — A. cinerea Buser in Bull. soc. dauph. eéch. sér. 2, 1892, p. 101 ; Bicknell F4. Bordigh. 1. c. Très répandue: mont Mindino!! ** près Garessio (deux localités) B. !*; crêtes du mont Stope!!** entre Garessio et Pamparato ; Alpi degli Archetti!! ** près du Pizzo d’Ormea ; Costa Tanassa ! **, vall. de la Corsaglia (Ferrari in herb. Burn.) ; bois de Rezzo !! **, vers 1050 m. s. m. (B.!*) ; mont Faudol!! **, env. d’Oneglia (B.!); monts Bignone ! ** sur San Remo (Bicknell ap. Magnier exsice. cit. ; B. 1), Ceppo ** Torag- gio ** et Arpetta ** (Bicknell F{. Bordigh. L. e.;B. !); Anaira au pied du Mont Graiï !!**(B.!*) ; vallée sup. de l’Ellero ! ** (Ferrari leg., in herb. Burn.) ; entre le col della Boairia et Gias Vermorina !! # (B. !); vallée San Giovanni! ** près de Limone (Ferrari ap. Bænitz exsice. cit. ; B. !); col de Tende !**, versant de Limone (Belli et Ferrari in herb. ped. mus. Turin; B.!) et sommités près Cima Beccorosso!! *; vallon de Fontanalba ! # et mont Bego !# (Ungern Sternb. in herb. ped. mus. Turin ; B. !); au-dessus des Gias Colombo !!** extrém. sup. de la vallée Grande de Vernante (B.!); vallon de Lourousa !! et sommet du col del Chiapous!! près Valdieri bains ** (B. ! *); sommet du mont Mercan- tour !!**, 2775 m.s. m., leg. 11 aug. 1876 (B. ! *); col Mercera !!# entre les vallées de Castiglione et de Mollières (B. !); versant nord de Rocca Seira!1* entre Lucéram et Utelle ; près du lac de Rabuons!!*, Alpes de Saint-Etienne de Tinée (B. !*) ; env. de Beuil!* (G. Vidal leg. ; B.!*) et mont Mounier, près de Vignols !!* (B.1*) ; crêtes du mont Cheiron !! * ; vallon de Sanguinière près Esteng!!* (B.!*); col de la Cayollett* (B.!*) ; sommet du col de Pelouse ou de Vermillon!t* (B.!); mont. d’Aurent!* (Derbez leg. ; B.1*); crêtes du mont de la Chens et près du ROSACÉES 141 signal !t* — Bassin de la Stura **: vallon de Custis!! sous la Cima di Vaccia ; col de Scolettas!! entre les vallons del Piz et de Pontebernardo ; entre Pontebernardo et Berzesio!! ; col del Ferro !t (B.!); vallons de Ferrière et de Forneris !!; pentes de l’Enchastraye!!, versant de Puriac. Plante gén. grêle, élégante, dressée, à teinte plus ou moins glauque. Feuilles petites, 7-9-lobées, arrondies-réniformes, planes ou pliées, assez fermes, gri- sâtres ou soyeuses en dessous, surtout sur les nervures ; lobes courts, attei- gnant le !/, ou le t/, du rayon, écartés, tronqués, dentés au sommet seulement, à dents ord. courtes et obtuses, à bords entiers; çà et là cependant les dents descendent sur les bords des lobes. Tiges florifères dressées. Glomérules con- densés assez petits, à pédicelles velus, rarement un peu läches. La séparation de cette variété d’avec la var. genuina est souvent très diffi- cile, surtout dans les petits exemplaires ; cette difficulté provient de ce que le caractère de la forme des lobes, qui est le plus constant, offre cependant des va- riations. Il en résulte des individus à caractères ambigus qui montrent, par les transitions qu'ils forment, l'extrême parenté des deux variétés. L’A. cinerea nous parait être constitué par la réunion des individus à lobes foliaires peu caractérisés au point de vue de la troncature, à feuilles plus grises et pourvues d’un petit pinceau de poils au sommet des dents foliaires et des sépales. Ce dernier caractère est fort inconstant, on le retrouve d’ailleurs sur des éch. déterminés comme À. flabellata par M. Buser. Nous ne pouvons pas accorder de valeur variétale à cet À. cinerea. — Celles de nos provenances sui- vies du signe B.!*, ont été attribuées par M. Buser à son À, cinerea. ÿ Vetteri — A.montana All. herb.!l! — A. pubescens Ard. F1. alp. mar. p. 338, p. p.? = À. pyrenaica Exsicc. Reverchon et Derbez pl. Fr., ann. 1886, n° 53! (Gall., B.-Alp.); non Dufour = A. Vetteri Buser in Exsicce. Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 249! ann. 18945 (Ital., Alp. mar.); Bænitz Herb. europ. ann. 1895, n° 8295! (Ital.. Alp. mar.); Bicknell F1. Bordigh. p. 99 (ann. 1896). 1 Sous le nom de: « À. montana W., À. hybrida, A. alpina pubescens Hall. emend. V, p. 4 n° 15 » se trouve dans l’herbier d’Allioni un éch. déterminé par M. Buser: « À. Vetteri Buser, éch. faiblement velu ». — M. Buser a ajouté la note suivante (sans date) dans l’herb. d’Allioni : « Cette espèce nouvelle (A. Vetteri) se rapproche le plus de l'A. flabellata (A. pubescens Koch), elle s’en distingue par ses lobes plus profonds et plus écartés, par un vêtement moins dense au-dessus des feuilles et souvent appliqué-soyeux en dessous, par ses tiges plus écartées, moins strictement dressées, des fleurs plus grandes, en glomérules plus lâches, par une teinte jaunâtre de la plante entière. — Cette espèce est très répandue dans les Alpes marit. (dans les Pyrénées et en Espagne on en trouve une forme un peu différente). Elle tient quodammodo le milieu entre les À. flabel- lata Buser et splendens Christ ». 2 Leséch. du vallon de Fenestre et du col de Saléses (Bornet leg.), conservés dans l’her- bier Thuret et provenant de ces localités, seules données par Ardoino pour son À. pubescens, ces éch. appartiennent les premiers à l'A. Vetteri, et les seconds à l’A. pubescens Buser. 3 L’étiquette du no 249 porte la date de 1894, mais la collection dont il fait partie a été distribuée en 1893 (Bull. herb. Boiss. Il, App. IV, p. 7). 142 FLORE DES ALPES MARITIMES Col de San Bernardo !! **entre Garessio et Albenga (B.1); rochers sur le versant est du mont Galé!!**; mont Mindino!!** (B.!); rochers. près du sommet du mont Armetta!!** (B.!); mont della Guardia !1 ** près d’Ormea ; mont Faudo!!**, env. d’Oneglia (B.!); Costa Tanassa et Zucco!**, vall. de Ja Corsaglia (Ferrari in herb. Burn.); sommet du mont Saccarello !!# près la Briga (B.!); entre Certosa di Pesio et le col qui mène à Limonet! **(B.1); vallée San Giovanni près Limone ! ** (Bænitz Herb. europ. n° 8295) B.! ; sommités entre le col della Perla et celui della Boairial!** (B.!); Cima del Beccorosso!!# (B.!); entre Limonetto et le col de Tendelt**; Minière de Tende!!# (B.!); San Giovanni près Verezzo** (San Remo) B.! (Bicknell F/. cit.); monts Bignone ! ** (Exsice. soc. étud. cit. n° 249) B. let Ceppo !! ** (B.!); près. San Sebastiano sur Castel Vittorio **, vers 720 m. s. m., sur les monts. Grai, Toraggio, Gola di Gota (Bicknell F1. cit. ; B.!) et Arpetta! (Bænitz exsicc. cit. n° 8295) B. !, du bassin de la Nervia **; vallon Madonna delle Finestre!# (herb. Thuret, 21 juin 1865, sub: A. pubescens M. B.) B.!; col Mercera!! * entre les vallons de Castiglione et de Mollières (B.!); mont Auri!* près Lucéram (herb. Thuret, leg. 15 aug. 1864) B. !:; descente du Gros Braus sur Lucéram !!{*; cime de Rocca Seira!!*, entre Lucéram et Utelle ; mont Férion !!* près de Levens; cime-du Brech !1* près d’Utelle ; mont de la Chens !* (Roubert in herb. Burn.) B. !; val- lon de Sanguinière!1* près d’Esteng (B.!); montagnes d’Aurent!* (Re- verchon et Derbez pl. Fr. cit. n° 53) B.! -— Bassin de la Stura**: val- lons della Valletta et del Reduc!! près d’Aisone ; au-dessus des lacs de Malinvern!!, extrém. sup. de la vall. Riofreddo de Vinadio; eima di Vaccia!!, versant de Sambuco; vallon de Pontebernardo!!; vallons de la Cima delle Lose!! et de Puriac !! près Argentera. ; Plante ressemblant beaucoup par le port à la var. précédente ; à teinte glau- cescente. Feuilles petites, 7-9-lobées, arrondies-réniformes, planes ou un peu phées, fermes, soyeuses et brillantes en dessous, glabres ou glabrescentes en dessus ; lobes souvent plus profonds, atteignant parfois la # du rayon en pro- fondeur, à bord antérieur arrondi ou tronqué, entiers sur les bords latéraux, à dents souvent plus aiguës et un peu conniventes, terminées par un pinceau de poils plus apparent; pétiole muni de poils plus appliqués que dans les var. pré cédentes. Tiges florifères dressées, atteignant 20 cent. de hauteur et plus, portant alors une inflorescence plus lâche ; dans les petits éch. l’inflorescence se réduit à 2 ou 3 glomérules. Fleurs un peu plus grandes que dans la var. Pts à ae très velus. | Cette variété est méridionale. Elle se distingue essentiellement de la var. flabellata par son limbe foliaire glabre en pe Il faut se garder toutefois de ROSACÉES 143 croire que ce caractère ‘soit parfaitement tranché. On rencontre souvent des éch. à feuilles poilues en dessus le long des lignes de plicature ou mème à pu- bescence répartie aussi en petite quantité sur le limbe. Ces formes de transi- tion ambiguës permettent ainsi de rattacher la var. Vetteri à celle précédente dont elle est très voisine. Y 9484. Alchemilla glaberrima Schmidt F7. Boëm. inchoala III, 89 (ann. 1794) sensu latissimo — AZchimilla sect. Calicinæ Buser in Bull. soc. dauph. sér. 2, 1892, p. 104, et A/chim. valais. p. 9. Plantes de taille variable, fermes, sèches, à teint glauque, souvent pourvues d’un coloris estival rouge vineux ou brunâtre. Feuilles suborbiculaires, 7-11- lobées, planes, papyracées, minces-ou épaisses, glabres, sauf au sommet des dents, à nervation finement réticulée, transparente, distinctement saillante par suite de la dessiccation ; lobes séparés par des incisions en coin à pans entiers ; dents en scie. Stipules membraneuses, incisées-étoilées dans la région de l’inflo- _rescence. Inflorescences diffuses, souvent flexueuses ; grappes allongées, à fleurs nombreuses, distantes, grandes, d’un vert-jaunâtre, nettement pédicellées. Calice dépassant ou égalant habituellement les urcéoles ; sépales relativement grands, aigus; calicule souvent aussi long que le calice; calice et calicule plus ou moins étalés après l’anthèse, comme étoilés. Ovaire dépassant souvent à la maturité de ! à ?/, le disque élargi. Comme l’A. pubescens, l'A. glaberrima est une espèce de second ordre gra- vitant dans l'orbite de l’A. vulgaris; c’est un groupe qui, ainsi que le précé- dent, devrait probablement dans une monographie lui être rattaché comme sous-espèce. Dans notre dition, du moins d’après les matériaux à notre disposi- tion, la distinction entre les À. vulgaris et glaberrima est toujours facile, mais il n’en est pas de même dans le reste de l’aire de ces groupes. C’est essentielle- ment aux patientes recherches de M. Buser que l’on doit ces données intéres- santes. Cet auteur a en effet décrit des formes (A. flexicaulis, A. sericoneura, _ À. firma, À. fallax) qui ressemblent énormément à diverses variétés de l’A. vulgaris par le fait que leurs lobes foliaires sont dentés tout alentour sans pré- senter les incisions cunéiformes profondes si caractéristiques pour l’A. glaber- rima. En revanche le facies de l’inflorescence et de la fleur les rapproche incon- testablement, ainsi que le veut M. Buser (qui les place dans sa section Calicinæ) de VA. glaberrima. D'autre part le savant monographe a longuement décrit diverses formes (par ex. les À. fissimima, semisecla) qui ont les inflo- rescences et les fleurs de l'A. vulgaris, tout en présentant un feuillage à peine suscéptible d’être distingué de celui qui caractérise l’A. glaberrima. Le schéma systématique adopté par M. Buser pour rendre compte de ces relations est extrêmement ingénieux. Ce monographe dispose les races en deux séries ou sections (pour nous des espèces) caractérisées d’après les caractères de la fleur. Il montre ensuite qu'il existe un parallélisme de forme entre les races à habitat iaférieur, qui dans les deux séries ont plus ou moins les feuilles du type vul- garis, et que ce parallélisme se poursuit dans les races des stations élevées ; celles-ci, dans les deux séries prennent plus ou moins le feuillage du type gla- berrima (fissa). Dans les deux séries les races fissiformes seraient le corrélatif Au FLORE DES ALPES MARITIMES | ” subnival des races « vulgariformes ». Il y a quelque chose de séduisant dans ce système, basé du reste sur des faits incontestables. Mais nous nous deman- dons si les caractères fournis par la fleur sont assez nets, nous ne disons pas pour caractériser deux séries, mais pour séparer avec précision les variations parallèles de deux espèces? Evidemment il est des cas où les caractères indi- qués pour les fleurs (longueur relative des sépales et de l’urcéole, du calicule et du calice, grandeur de la fleur) permettent de distinguer sans peine le type glaberrima, mais il faut bien reconnaître que ces caractères, un peu vagues, laissent souvent dans le doute. Nous nous sommes trouvé à plusieurs reprises en face de grands échantillons de l’A. vulgaris présentant avec les À. firma et sericoneura (type Calicinæ de M. Buser) des différences inappréciables, ou en tous cas assez faibles pour ne pas entrainèr la conviction. Si nous maintenons dans cette Flore l’A. glaberrima Schmidt, avec l'A. pubescens, comme espèce distincte de l’A. vulgaris, c’est essentiellement parce que les formes douteuses dont nous venons de parler manquent dans notre dition, ou du moins n’y ont pas été rencontrées jusqu’à présent. Il fau- drait pour marquer tous les rapports des À. glaberrima et vulgaris sortir de notre circonscription et faire une monographie complète des Alchémilles européennes. Notre opinion, après étude détaillée des matériaux à notre dispo- sition (herbier d'Europe de M. Burnat et herb. Delessert) est que l’A. glaber- rima doit être envisagé comme une sous-espèce de l’A. vulgaris, reliée avec le type par des variétés de transition dont les caractères portent tantôt sur la fleur (A. fissimima, A. semisecta, etc.), tantôt sur les feuilles (A. firma, fallax, etc.). C’est de cette façon qu’il conviendra de disposer les éléments qui viennent d’être discutés lorsqu'on entreprendra une monographie du genre, faite à notre point de vue cela va sans dire. L’A. glaberrima est représenté dans les Alpes maritimes par deux variétés très typiques ; les formes aberrantes décrites par M. Buser sont encore à re- chercher dans cette région. a genuina — À. vulgaris AIl F1. ped. n° 2000, et herb.! p. p. max.!=— À. glaberrima Schmidt F1. Boëm. inchoata TI, 89 (ann. 1794) sensu stricto; Buser A/chim. valais. p.11 et in Schedæ ad cent. XXX VII Schultz herb. norm. ed. Dürfer p. 213, ann. 1898 = A. vulgaris var. glabra DC. F1. fr. IV, 451 (ann. 1805)! sec. spec. herb. DC.; Lamarck Encycl. meth., Bot., Suppl. (Poiret) I, 285 (ann. 1810) — A. fissa Günth. et Schum. Herb. viv. fl. siles. cent. IX, n° 2 (ann. 1819) et in Flora 1821, I, Beilage p. 60. Exsice.: Rostan pedem. n° 146 !; Magnier F1. sel. no 2192! 1 On trouve dans l’herbier d’Allioni, sous le nom d’A. vulgaris : I, 4 éch. annotés par Allioni « À. vulgaris pes leonis fol. profunde sectis, var. glaberrima ». M. Buser les a déterminés : A. glabra Poiret 1810 = À. fissa Guenth. et Schum. 1819. — II, 1 éch. que M. Buser a désigné comme les 4 précédents. —- III, 3 éch. annotés par Allioni « À. vulgaris, A. foliis profunde sectis, pedem., var. glaberrima ». M. Buser a écrit ici: « même plante que les n°s [ et II qui précèdent ». — IV, { éch. que M. Buser a déter- miné: À. vulgaris «, sensu stricto. ROSACÉES 145 (Gall., H.-Alpes) ; Bænitz Herb. europ. n° 8241! (Silesia) = À. pyrenaica L. Dufour in Ann. gén. sc. phys. VIII, 228 (ann. 1821); Ard. F7. alp. mar. p.338! ; Exsicc. soc. dauph. sér. 1, n° 2451! (Gall., H.-Alpes) = A. glabra Buser in Bull. soc. dauph. ech. sér. 2, 1892, p. 104, et in Magnier Scrinia ft. sel. 1892, p. 254. Exsicc. soc. étud. F1. fr.-helv. n° 253! (Helv., Saint-Gall). , Vastera della Fous! * au pied du mont Clapier (Sauvaigo leg. 1865, in herb. Burnat) B.!; bords du lac delle Finestre !# (herb. Thuret, Bornet leg. 1865) B.!: près su col de Jallorgues, vers les lacs d’Estrop !!* (30 juill. 1877) B.! — Bassin sup. de la Stura ** (ann. 1895) : vallon delle Scolettas!! entre les vallées del Piz et ‘de Pontebernardo ; partie sup. des vallons de Ferrière et de Forneris!!; vallon supérieur de Puriac!!, près d’Argentera. Plante habituellement petite ou médiocre, entièrement glabre, très rarement les derniers pétioles portent quelques poils étalés, d’un vert glauque, à coloris estival d’un rouge-vineux. Tiges faibles, ord. couchées ou ascendantes. Feuilles minces, membraneuses ; lobes 7, larges, se couvrant souvent latéralement, in- cisés jusqu'aux ?/, ou */, de leur hauteur, tronqués sur les feuilles inf., obovés- arrondis sur les supérieures, séparés par d’étroites et profondes incisions ; dents 4-7 de chaque côté, grosses, profondes, digitiformes, souvent divergentes. 6 incisa — A. #ncisa Buser ap. Magnier Scrinia fl. sel. 1892, p. 25, Alchim. valuis. p. 11. Exsicc. : Magnier fl. sel. no 2730, (Gall., Ain); Soc. étude FI. fr.-heiv. n° 254! (Helv.); Bænitz Herb. europ. no 8252 ! (Helv.). Bassin supérieur de la Stura ** : vallon del Custis!! au-dessous de la Cima di Vaccia ; vallon de Forneris, au sud d’Argentera!!; bois de mélèzes, en montant au vallon de la Cima delle Lose!! ; partie inf. du vallon de Puriac!! près Argentera, et partie sup. (forme naine rappro- _chée de &); col della Maddalenal! Plus robuste que la var. précédente, à tiges ascendantes, raides, vigoureuses, glabres ou pourvues à la base de quelques poils lächement appliqués (se retrou- : vant parfois aussi à la base des derniers pétioles), à coloris estival foncé, rouge- vineux. Feuilles grandes, longuement pétiolées, à limbe coriace-chartacé, assez épais, d’un vert sombre ; lobes 7-9, étroits, bien écartés, souvent rétrécis vers la base, à incision cunéiforme profonde, atteignant souvent la ! du rayon, beaucoup moins tronqués, arrondis ou paraboliques ; dents moins profondes, moins digitiformes. Cette élégante variété est habituellement facile à distinguer de la précédente ; on trouve cependant çà et là des colonies à caractères peu accentués et qu’on ne rapporte qu'avec doute à l’une ou à l’autre des deux formes, — L’A. gra- FLORE DES ALPES MARITIMES III . 40 146 FLORE DES ALPES MARITIMES cilis Buser (Alchim. valais. p. 11; Bænitz herb. europ. n° 8244!, Helv., Va- lais) est une forme locale peu caractérisée de cette variété. 245. Alchemilla vulgaris L. Sp. ed. 1, p. 123 (ann. 1753), sensu lato; All. F7. ped. no 2000, et herb. p. p.?; de Not. Rep. p. 138, p. p.; Ard. F4. alp. mar. p. 338 = Alchimilla sect. Vulgares Buser in Bull soc. dauph. éch. sér. ?, 1892, p. 105 et Achim. valais. p. 12 (nomen tantum !). Plante de taille et d'apparence générale variant avec les variétés considérées, verte, souvent pourvue d’un coloris estival rouge ou brunâtre. Feuilles subor-. biculaires, 7-11-lobées, planes ou pliées, glabres ou poilues, mais jamais l’in- dument ne prend un développement comparable à celui des variétés typiques de l'A. pubescens ; lobes dentés habituellement sur tout leur pourtour, plus rare- ment séparés par des incisions en coin à pans entiers; dents en scie. Stipules membraneuses, dentées ou moins incisées-étoilées que dans l’espèce précédente. Inflorescences diffuses, plus rarement contractées, présentant très rarement une disposition glomérulée semblable à celle de l’A. pubescens, à fleurs nettement pédicellées. Calice plus court que l’urcéole ou l’égalant à peine. Sépales et fleurs gén. plus petits que dans l’espèce précédente ; calicule plus court que le calice ; calice et calicule ord. peu étoilés après l’anthèse. Ovaire dépassant à peine le disque élargi à la maturité. Dans notre dition, et réserve faite des races ambiguës mentionnées plus haut (p. 144), l’A. vulgaris se distingue facilement de l’A. pubescens par son inflo- rescence et par ses fleurs glabres (sans compter d’autres particularités nom- breuses, mais qui n’ont pas un caractère général) et de l'A. glaberrima par la forme de ses feuilles, par ses fleurs plus petites à calice et calicule plus réduits. L’A. vulgaris est une espèce fort intéressante par le nombre considérable de races locales ou à distribution plus générale qu’elle possède. Nous en décrivons ici onze, mais nous ne doutons pas que ce nombre ne soit destiné à s’accroître dans la suite. M. Buser a, par un singulier hasard, négligé de donner la diagnose de sa section des Vulgares (1. c.) ce quiest gênant lorsque l’on veut savoir sur quoi l’auteur se base pour distinguer les variétés affines des Vulgares, soit de ses Calicinæ, soit surtout de ses Pubescentes. En revanche ce monographe a donné (Alchim. valais. p. 12-35) un classement synoptique de ses espèces qui facilite singulièrement leur étude. — Dans la classification des variétés et des micromor- phes, on constate presque toujours que les groupes naturels ne s'imposent pas par un ensemble de caractères (le genre Rosa vient de nous en offrir de nom- breux exemples). On est dès lors obligé de faire pour le mieux, et d’une façon plus ou moins artificielle. On ne saurait donc critiquer l’auteur sur les carac- tères employés pour sa classification qui nous paraît aussi réussie qu’une tenta- tive de ce genre peut l’être. Nos variétés peuvent être groupées comme suit : I. Tiges et pétioles tout à fait glabres. 1. Plante basse, à tiges nombreuses et étalées. Lobes des feuilles supé- rieures semi-obovés ou semi-elliptiques : « demissa. ROSACÉES 147 2. Plante grande, vigoureuse. Feuilles coriaces, épaisses, à lobes semi-cir- culaires ou paraboliques-arrondis : B coriacea. II, Tiges (au moins la base) et pétioles (au moins les derniers) garnis de poils appliqués ou étalés-dressés. 1. Indument écarté-dressé, faible (occupant d’ordinaire seulement la base des tiges et les derniers pétioles). A. Lobes foliaires développés, atteignant les ?/; ou la % du rayon, ceux des feuilles supérieures paraboliques-triangulaires, aigus, à dents marquées, égales, effilées-aiguës, conniventes : 7 acutidens. B. Lobes foliaires plus larges, atteignant le !/,; ou la % du rayon, à dents plus larges, moins effilées, souvent très inégales. a. Inflorescence lâche : à alpestris. b. Inflorescence compacte : e frigens. 2. Indument couché, appliqué (soyeux-brillant sur les derniers pétioles), égai et peu dense. A. Plante élevée, robuste, à grandes feuilles coriaces. Inflorescence très condensée : ë Cavilliert. B. Plante moins robuste, à feuilles plus petites, moins coriaces. Inflo- rescence lâche : 1 oblusa. IL. Indument des pétioles (au moins les derniers) et des tiges (au moins la base) hérissé (poils étalés). 1. Tige hérissée dans la moitié inférieure, glabre dans la supérieure. A. Feuilles faiblement velues en dessus, très faiblement velues en des- sous, à nervures soyeuses. Inflorescence plus ou moins condensée : 6 minor. B. Feuilles velues-hirsutes sur les deux faces, à nervures hérissées. Inflorescence plus lâche : Strigosula. 2. Tige hérissée dans toute son étendue, jusqu'aux stipules bractéales supé- rieures. A. Feuilles glabres en dessus : x pralensis. B. Feuilles plus ou moins poilues en dessus. a. Feuilles faiblement velues en dessus, le plus souvent dans les plis et sur les bords ; lobes des grandes feuilles paraboliques : [ 1 subcrenata. b. Feuilles velues en dessus sur toute leur surface, à lobes plus larges : & sylvestris. a demissa — À. demissa Buser in Buël. herb. Boiss. II, 96 (ann. 4894), et Alchim. valais. p. 13. Exsicce.: Soc. étud. F1. fr.-helv, n° 268! (Gall., Gard) ; Magnier fl. sel. n° 3411 ! (Helv.). - Vallon della Valletta au sud d’Aïsone !!**, bassin sup. de la Stura (éch. très jeunes, à peine en fleur, par conséquent un peu douteux, _ mais que nous croyons pouvoir rapporter ici). Plante médiocre, basse, assez touffue, d’un vert glauque, jaunissant avec l’âge, complètement glabre, à coloris estival nul ou faible. Feuilles assez petites, 148 FLORE DES ALPES MARITIMES 7-9-lobées, arrondies-réniformes, plissées en carène à l’état jeune, planes plus tard, fermes, glabres (dans nos ex.) ; lobes assez larges, médiocrement pro- fonds, arrondis, dépassés par de petites incisions cunéiformes, dentés. sur presque tout leur pourtour, à dents grosses, médiocrement ciliées. Tiges flori- fères, arquées-érigées, ne dépassant guère le niveau des feuilles basilaires. In- florescence pauvre ; inflorescences partielles rapprochées, à cimes pauciflores, peu déroulées. Fleurs de grandeur moyenne, vert glauque, ensuite jaunâtres. Cette variété est voisine de l’A. straminea Buser Alchim. valais. p. 13. Exsicc. : Soc. étud. FE. fr.-helv. no 270! (Gall, Savoie); Bænitz Herb. europ. n° 8286 ! (Gall., Savoie), qui comme elle réside habituellement dans des stations alpines élevées, La var. straminea nous paraît cependant, dans la plupart des cas, se distinguer assez facilement par son port beaucoup plus élancé et par le fait que les lobes de ses feuilles estivales sont triangulaires-aigus et non pas arrondis. Cette variété est à rechercher dans notre dition. B coriacea — A. coriacea Buser in Bull. soc. dauph. sér. ?, 1892, p. 108, AZchim. valais. p. 12. Exsice.: Soc. dauph. sér. 2, 1892, no 637! (Gall., Savoie et Aïn); Magnier fl. sel. no 3258! (Gall., Savoie); Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 269 ! (Gall., Savoie) ; Bænitz Herb. europ. n° 8230 ! (Gall. Savoie) = À. inconcinna Buser in Bull. herb. Boiss. I, App. IX, p. 34 (ann. 1893), Alchim. valais. p. 14. Exsice. : Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 151 ! (Gall., Ain) ; Bænitz Herb. europ. n° 8253 ! (Gall., Ain). Forêt de Sanson !l# près de la Briga, vers 1500 m. s. m. (B.!). Plante grande, vigoureuse, à teinte vert-glauque. Feuilles souvent très grandes, arrondies-réniformes, les grandes feuilles souvent bi-quadrangulaires, plus ou moins ondulées sur le vif, épaisses, fermes, presque coriaces ; lobes semi-Circulaires ou un peu paraboliques, atteignant le !/, ou le 1/, du rayon, crénelés-dentés sur tout le pourtour, à dents médiocres, plutôt petites. Tiges florifères dressées, dépassant considérablement le niveau des feuilles basilaires. Inflorescence médiocre, lâche, à fleurs verdâtres assez grandes. L’A. coriacea Buser ne se distingue en rien de l’A. inconcinna Buser. L'auteur a du reste dit lui-même de cette dernière forme (A/chim. valais.p. 15) qu’elle ne possède « aucun caractère saillant » et même (Bull. herb. Boxss. 1. c.) « qu’elle est plutôt caractérisée par l’absence de caractères saillants ». Le coloris estival qui doit permettre de distinguer l'A. inconcinna de l'A. coriacea, fait défaut sur tous les éch. des exsiccata à notre disposition ; ce caractère ne saurait du reste avoir la valeur qu'on lui attribue. L’expérience générale acquise sur la production de l’anthocyane, montre qu’elle est trop sous l’influence des condi- tions extérieures pour jouer, selon nous, un rôle aussi important dans les dis- tinctions spécifiques. La var. coriacea passe par des intermédiaires très embarrassants et continus à la var. alpestris. Nous signalons ici ces transitions parce qu’elles sont assez répandues (apparence de la var. coriacea, mais derniers pétioles et bas des tiges plus ou moins poilus),. ROSACÉES 149 L’A. longiuscula Buser (in Bull. herb. Boiss. 11, 101, ann. 1894; Exsicc. Magnier fl. sel, n°0 3413 !, Helv.) est une variété éminemment voisine de celle décrite ci-dessus, et qui ne s’en distingue guère que par sa dentelure foliaire beaucoup plus grossière et son inflorescence effilée, très lâche. — L’A. trunciloba Buser (A/chim. valais. p. 15, ann. 1894, et Ber. schweïz. bot. Gesellsch. VI, 89, ann. 1896; Exsicc: : Soc. étud. F1. fr.-helv. n6$ 389 ! Gall., Ain, et 599! Gall., Savoie ; Bænitz Herb. europ. no 8293! Gall., Ain) est três voisin de la var. cortacea et ne semble guère s’en distinguer que par ses stipules bractéales très développées, en forme de collerette, profondément incisées. Les cas em- barrassants entre les var. {runciloba’et coriacea sont du reste assez fréquents. 7 acutidens — A. aculidens Buser in Bull. herb. Boiss. II, 104 (ann. 1894) et Achim. valais. p. 19. Vallée de la Corsaglia, au-dessus de Bossea ! ** (Ferrari leg. 17 jul. 4894, in herb. Burn.) : partie sup. du vallon de Fornerist! **, au sud d’Argentera, dans le bassin sup. de la Stura (26 juill. 1895). Plante grêle, de taille médiocre, étalée, d’un vert un peu jaunâtre. Feuilles arrondies, ondulées, glabres, plus larges que longues ; lobes assez profonds, atteignant les ?/, ou la *# du rayon, ceux des feuilles inf. arrondis ou semi- elliptiques, ceux des feuilles sup. paraboliques-triangulaires et plus ou moins aigus, dentés sur tout le pourtour; dents moyennes, égales, effilées-aiguës, conniventes ; pétioles en partie garnis de poils lâchement appliqués. Tiges flo- rifères étalées, fermes, un peu poilues à la base. Inflorescence diffuse, à fleurs lächement glomérulées, jaunissant vers la maturité. Plante rappelant par son port l’A. glaberrima. Les À. cuspidens Buser (Bull. cit. p. 106; Exsicc. : Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 257 !, Helv.; Bænitz Herb. europ. n° 8232 !, Styria et Helv.) et À. flaves- cens Buser (Bull. cit. p. 107) sont, selon nous, de simples variations de cette variété. Des variétés voisines sont celles : sinuala (— A. sinuala Buser op. cit, p. 102), montana (— A. montana Schmidt F{. Boëm. inch. cent. II, p. 88, ann. 1794; Buser in Schedæ ad cent. XXXVII Schultz herb. norm. ed. Dôrfler ann. 1898, p. 216 — A. connivens Buser op. cit. p. 107 !; Exsicc. : Soc. étud. F1. fr.-helv. no 258! Gall., Ain; Bænitz Herb. europ. n° 8229! Gall., Ain) et versipila (— À. versipila Buser op. cit. p. 112). La première de ces variétés a des feuilles à sinus très ouvert, à lobes peu développés ; la seconde se distingue par son port plus élancé et des feuilles soyeuses le long du bord et des plis, ainsi que des nervures pendant la jeunesse ; la troisième possède des feuilles sup. dont toute la surface est garnie de poils appliqués. s alpestris — A. vulgaris B L. Sp. ed. 1, p. 123 (ann. 1758), ex Bu- ser A/chim. valais. p. 20 — A. alpestris Schmidt F7. Boëm. inchoata cent. III, 88 (ann. 1794); Buser ap. Magnier Scrinia fl. sel. p. 282, et Ber. schweiz. bot. Gesellsch. Heft IV, p. 85 et AZchim. valais. p. 20; 150 FLORE LES ALPES MARITIMES Bicknell F7. Bordigh. p. 97. Exsicc.: Magnier fl. sel. nos 2990! (Gall., Savoie) et 2991! (Helv.); F. Schultz Herb. norm. nov. ser. cent. XXX, n° 2941! (Helv.); Bænitz Herb. europ. nos 8219 ! (Helv.), 8220! (Scandin.), 8221 ! (Helv.) et 82221 (Silesia) ; Callier PL. siles. exsice. n° 1056! ; Soc. étud. FL fr.-helv. n° 494! (Gall., Ain) — A. vulgaris Willd. Enum. hort. berol. p.170 (ann. 1809) et auct. nonn. ; Exsice. Soc. dauph. n° 559,4, in herb. Boiss. ! (Gall., Isère) — A. conglomerata Schmidt op. cit. p. 89 — A. glabra Neygenfind Enchir. bot. p. 67 (ann. 1821); non Buser = A. psilophylla Borbas in Oesterr. bot. Zeitschr. 1891, p. 424 — A. vul- garis y conglomerata Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 766. Col de San Bernardo !! ** entre Albenga et Garessio (B. !): pentes du mont Mindino sur la vallée du Tanaro !! **, depuis 750 à 1400 m. s. m. (B. !); lieux humides entre Lisio et la chapelle de San Bernardo!! ** ; vallon dell’Orzo !! **, en montant de Pamparato au mont Stope ; vallon sup. de Casotto, côté de l’Antoroto!! **, vers 1100 m. (B. !); près du sommet du mont Armetta !! ** (B.!); près la Chartreuse de Pesio ! ** (herb. Thuret, leg. 26 aug. 1861 ; B.!); vallée San Giovanni! ** près Limone (herb. ped. mus. Turin ; B. !); bords du torrent à Limone!! **; vallon de Vermorina ! # près le col deila Perla (herb. cit. Turin ; B. 1); bois de Sanson! * près de la Briga (herb. cit. Turin ; B.!) ; San Ber- nardo près de Bajardo et région Tenarda du mont Toraggio ** (Bicknell FI. cit.; B.!); au-dessus des Gias Colombo ! vall. sup. Grande de Ver- nante ** (herb. cit. Turin ; B. !), et près du petit lac des Gias Albergo I! (B. !) ; lac Sottano della Sella !**, vallée della Meris (herb. cit. Turin ; B.!) ; bords des sources, à env. 1800 m., sous les Aiguilles de Pelens !! * à l’ouest de Saint-Martin d’Entraunes. — Dans le bassin sup. de la Stura **: vallon della Valletta!! au sud d’Aisone ; vallée du Rio- freddo de Vinadio!!; vallons del Custis et di Ciaval!! près Pietra Porzio ; entre Ferrière et Berzesio!! ; vallons de Forneris et de Puriac !! aux env. d’Argentera. Plante ord. grande, assez grêle, d’un vert bleuâtre. Feuilles réniformes ou arrondies-réniformes, ondulées, glabres, un peu glauques en dessous ; lobes larges, atteignant le !/, ou le /, du rayon, ceux des feuilles inf. arrondis, ceux des sup. triangulaires, dentés sur tout leur pourtour ; dents moyennes, ovées-acuminées, conniventes, souvent inégales ; pétioles, au moins les der- niers, couverts de poils làächement appliqués. Tiges florifères dressées, pour- vues à la base de poils couchés. Inflorescence développée, à fleurs d’un jaune verdâtre, assez longuement pédicellées. ROSACÉES 151 : frigens — À. frigida Buser in Bull. herb. Boiss. II, 46 (ann. 1894), non Weddel = À. frigens Buser in Bull. cit. App. IV, p. 8 (ann. 1894). Exsicc. : Soc. étud. FI. fr.-helv. no 267! (Gall., Ain) ; Bænitz Herb. europ. n° 8242 ! (Jura). Vallon della Valletta et Gias sottano della Valletta!!, au sud d’Ai- sone; vallon del Piz!! près de Pietra Porzio ; vallon de la Cima delle Lose !! près d’Argentera. — Ces localités se trouvent dans le bassin supérieur de la Stura **, Plante basse, de consistance tendre, d’un vert sombre. Feuilles médiocres, arrondies, fortement ondulées, d’un vert bleuâtre en dessus, glaucescentes en dessous, les premières glabres, les estivales à plis faiblement poilus ; lobes larges, médiocres, ceux des feuilles inf. un peu tronqués ou arrondis, atteignant le 1/, du rayon, ceux des feuilles sup. ovés ou arrondis, atteignant le 1/, ou le 1/, du rayon, dentés sur tout le pourtour, à dents robustes, souvent très iné- gales, plus ou moins porrigées surtout sur les feuilles sup. ; derniers pétioles garnis de poils -lâchement appliqués. Tiges florifères décombantes, glabres, pourvues de quelques poils appliqués à la base. Inflorescences compactes, à glomérules ramassés en massifs d’un vert tendre, à pédicelles courts. Cette variété est le corrélatif subnival de la var. al/pestris, elle s’en distingue surtout par son inflorescence condensée; ce qui n'empêche que l’on ne soit dans bien des cas embarrassé lorsqu'il s’agit de rapporter certains éch. à l’une ou à l’autre de ces variétés. & Cavillieri. Partie inférieure du vallon de Puriac !! ** près Argentera, à l’extrém. sup. de la vallée de la Stura (J. Briquet et F. Cavillier leg. 30 jul. 1895). Plante médiocre, d’un vert foncé, à coloris estival rouge foncé, à rhizome robuste et chevelu. Feuilles réniformes, 7-9-lobées, médiocres, épaisses, fermes, coriaces-chartacées, d’un vert foncé en dessus, d’un vert pâle en dessous, lui- santes, à nervures saillantes, blanchâtres, glabres ; lobes médiocres, ovés ou arrondis, atteignant le !/, du rayon, dentés sur tout leur pourtour, à dents ovées, plutôt petites, pennicillées, conniventes, assez régulières ; pétiole allongé, rougissant graduellement dans sa région supérieure, couvert de poils couchés, appliqués (plus ou moins soyeux-brillants sur les derniers pétioles). Tiges flo- rifères glabres, ascendantes, dressées, parfois un peu flexueuses, ne dépassant que de peu les feuilles basilaires longuement pétiolées. Stipules des feuilles sup. très peu développées, faiblement pectinées. Inflorescences ramassées, à glomé- rules presque globuleux. Fleurs d’un beau vert, très brièvement pédicellées. Par la forme et la consistance de ses feuilles, ainsi que par son mode d’inflo- rescence, cette variété présente un aspect très particulier. Par ces caractères elle se rapproche de la var. glomerulans (A. glomerulans Buser in Bull. herb. EG : FLORE DES ALPES MARITIMES Boiss. I, App. Il, p. 30, ann. 1893 ; Exsicc. : Soc. étud. F1. fr.-helv. no 148! Gall., Savoie ; Bænitz Herb, europ. n° 8243! Jura), mais celle-ci s’en distin- gue par la consistance et la villosité des feuilles, une serraturé plus robuste, des tiges florifères velues sur presque toute leur longueur, et des stipules api- cales fortement pectinées. L’A. :mpexa Buser (Alchim. valais. p. 26) nous paraît être une simple variation de la var. glomer ulans. 1 obtusa — A. obtusa Buser A/chim. valais. p. 22. Exsicc.: Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 264! (Gall., Savoie) ; Bænitz Herb. europ. no 8264! (Gall., Savoie) — A. reniformis Buser A/chim. valais. p. 23. Exsicc. Soc. étud, FI. fr.-helv. no 388! (Gall., Aïn). Bords des ruisseaux, col de Casotto !! ** près de Garessio ; entre il Colle et Col Carbone !!*#** des Alpes de Pesio (B. det. sub: À. renifor- mis); près de Limone!!**, bords du torrent, et vallée San Giovanni! (herb. ped. mus. Turin; B. det. sub: 4. reniformis) : partie sup. de la vallée Grande de Vernante **: entre Pallanfré et les Gias Colombo! (B. det. sub : À. remiformis) et entre les Gias C. et le col Garbella!! (B. det. sub: A. reniformis) ; entre les lacs Sottano et Soprano della Sella !1**, vallée della Meris (B. det. sub: A. obtusa); col della Mad- dalena !!**. Plante de taille moyenne ou grande, d’un vert bleuâtre, à coloris estival rouge-brique. Feuilles arrondies-réniformes , 9-11-lobées, à sinus élargi, d’un vert bleuâtre en dessus, plus pâles et d’un vert jaunâtre en dessous, plus ou moins glabres, lobes peu profonds, égalant en moyenne le t/, du rayon, larges, arrondis, dentés sur tout leur pourtour, à dents larges ou très larges, ovées-ar- rondies, brièvement mucronées au sommet ; premiers pétioles glabres, les suivants pourvus de poils appliqués, les derniers soyeux-brillants. Stipules supé- rieures pectinées. Tiges florifères dressées, égalant souvent deux fois les feuilles basilaires, pourvues dans leur partie inf, de poils appliqués. Inflorescence corymbiforme, à cimes déroulées, à pédicelles développés. Cette variété possède, comme la précédente, le ou les derniers pétioles pourvus. d’un indument soyeux caractéristique, elle s’en éloigne suffisamment par ses feuilles et par son inflorescence. M. Buser indique éntre les A. obfusa et reniformis des différences dans l’inflorescence qui nous échappent complète- ment dans des types déterminés par lui-même. L’A. effusa Buser (Alchim. valais. p. 24; Exsicc.: Soc. étud, FI. fr.-helv. no 265 ! Gall., Savoie ; Bænitz Herb. europ. n° 8234! Gall., Savoie) nous paraît être une simple variation de la var. obtusa, à inflorescence plus lâchement développée, et encore ce carac- tère, à l'itétar des singulières propriétés osmologiques signalées par l’auteur dans le rhizome, n'est-il pas également développé dans tous les éch. distri bués sous le nom d’À. effusa. ROSACÉES 153 à minor = A. #inor Hudson Æ1. angl. ed. 1, p. 59 (ann. 1762) sec. Buser AZchim. valais. p. 30, nota 1 (ann. 1894) — À. filicaulis Buser in Bull. herb. Boissier I, App. II, p. 22 (ann. 1893). Exsicc. : Soc. étud. FI. franc. n° 141! (Gall., Savoie); Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 252! (Gall, Aveyron) ; Magnier fl. sel. n° 3771 ! (Gall., Savoie). : Nous n’avons pas observé nous-même cette variété dans les Alpes maritimes, Nous l’avions admise ici par suite de notes prises d’après l’herbier piémontais du musée de Turin, mais au cours de l’impression de notre manuscrit, nous avons reconnu que ces spécimens ne sauraient être rapportés à l’A. filicaulis * Buser. Cette variété pourra être recherchée dans notre dition; nous l’avons ré- coltée sur divers points de la Savoie (elle vient en Suisse, dans le Tyrol, la France mérid., etc.) où elle se distingue gén. facilement de la suivante par l’in- dument caractéristique de ses feuilles et son inflorescence plus condensée. Plante petite ou médiocre, d’un vert glauque, délicate. Feuilles à pourtour arrondi-réniforme, les sup. à lobes triangulaires-paraboliques, les inf. à lobes plus larges, atteignant jusqu’au !/, du rayon, faiblement velues en dessous, . très faiblement velues en dessus, à nervures soyeuses, inégalement dentées en scie. Tiges florifères grêles, dures, faiblement hérissées dans la partie inf., glabres dans la sup. Inflorescence peu fournie, à glomérules assez compacts, à fleurs glabres, ou les urcéoles inf. pourvus de quelques poils. _ t strigosula — A. s/rigosula Buser in Bull. herb. Boissier 1, App. IT, p. 24 (ann. 1893); Bicknell F7. Bordigh. p. 98. Exsice.: Soc. étud, F1. franç. no 448 ! (Gall., Savoie) ; Bænitz Herb. europ. nos 8287 ! et 82881 (Gall., Savoie) ; Magnier f1. sel. no 3775! (Gall., Savoie). Taillis sur le versant est du mont Galé!! ** près de Garessio ; Anaira !! * (1874 m.s. m.) au pied du mont Grai, extr. sup. du bassin .de la Nervia (B.!); monts Bignone, Ceppo, Toraggio, Gola di Gota et : Arpetta ** (Bicknell F1. I. c.) B.! ; col de Tende!** (herb. ped. mus. - Turin) B.! ; pentes dominant les Gias Colombo !!**, extrém. sup. de la vallée Grande de Vernante (B.!); comté de Nice! * (Giaume leg., in herb. Burn.; B. avec?; forma ad var. sylvestrem vergens) ; Cime de Rocca Seira !! * entre Lucéram et Utelle; sommet du mont Brech !! * près d’Utelle. Plante moyenne, assez robuste ou robuste, d’un vert grisâtre. Feuilles subor- biculaires, à lobes larges et arrondis, atteignant !/, du rayon dans les feuilles inf., velues sur les deux faces, à nervures hérissées, à dents courtes, étroites, plus ou moins inégales ; lobes souvent paraboliques dans les feuilles sup. ; pé- tioles entièrement hérissés, Tiges florifères dressées, couvertes dans leur partie inf. de poils étalés, glabres dans la partie sup. Fleurs lâchement glomérulées, d’un vert jaunâtre, glabres, formant des inflorescences plus développées que dans la variété précédente. 154 FLORE DES ALPES MARITIMES Cette variété, tout en étant très voisine de la précédente, se reconnaît assez facilement par son apparence hirsute particulière et son inflorescence plus lâche ; elle passe à la var. a sylvestris mentionnée ci-après, par des éch. dans les- quels la partie sup. des tiges florifères n’est pas entièrement glabre. *x pratensis — A. pratensis Schmidt F7. Boëm. inchoata cent. III, 88 (ann. 1794) — À. vulgaris Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. ?, 1892, p. 106, et ap. Magnier 71. sel. 1892, p. 255 ; AZchim. valais. p. 31; non Buser in Schedæ ad cent. XXX VII Schultz herb. norm. ed. Dürfler p. 219 (ann. 1898). Exsicc. : Reliq. Mailleanæ n° 602 ! (Belgium) ; Magnier fl. sel. nos 21911 (Gall., Aisne) et 2731! (Gall. H.-Alpes); Soc. dauph. sér. 2, n° 647! (Gall., Ain); Soc. étud. F1. franc. n° 444! (Gall., Savoie) ; Bænitz Herb. europ. n° 8296 ! (Gall., Savoie). Vallon dell’Orzo en allant de Pamparato au mont Stope!!**; Alpes d'Ormea ! ** (ann. 1815, in herb. ped. mus. Turin ; B.!); vallée de la Corsaglia, sur Costa Tanassa ! ** (Ferrari in herb. Burn.) ; vallon de Cravina !!**, vers 1400 m. s. m., près Chartreuse de Pesio (B. 11); partie sup. de la vallée San Giovanni de Limone !!** (B. !): col de Tende ! ** (Ferrari leg. ; B. !) et près de Tende! # (Ungern Sternb. in herb. ped. mus. Turin; B.!): près de Saint-Dalmas de Tende, vall. inf. de la Minière !! # (B.!); vallon du lac Tre Colpas!#, env. de Saint-Martin Vésubie (herb. Thuret ; B.!); au-dessus des Gias Co- lombo !*#*, vallée Grande (herb. mus. Turin); près du lac Sottano della Sella !T**, vallée della Meris (B.!); prairies du Longeron sur Saint- Martin d’Entraunes!* (Reverchon in herb. Burnat: B.!); col des Trente Souches ! * près Entraunes, vers 2100 m. s. m. (G. Vidal in herb. Burn. ; B.!); Bouzièyas ! * près de Saint-Dalmas le Selvage (herb. Thu- ret; B.!); montagnes d’Aurent!* (Derbez in herb. Burn. ; B.!). — Bassin supérieur de la Stura **: Gias sottano della Valletta !!, et près de Pinet!!, au sud d’Aisone ; vallée de Riofreddo de Vinadio !! et près Gias Pan Perdu !! ; bains de Vinadio !! (B. !) ; env. de Pietra Porzio, aux vallons de Ciaval!!, del Custis !! et del Piz !!; vallon delle Scolettas!!, latéral à celui de Ponte Bernardo; vallons de Ferrière !! et de For- neris au sud d’Argentera ; partie inf. du vallon de Puriac !! et col della Maddalena !! 1 M. Buser a annoté ces éch. (le 23 sept. 1893): « L'indument de cette plante est gén. hérissé, c’est-à-dire étalé horizontalement, sur les tiges et les pétioles. On rencontre, mais très rarement, épars entre les formes normales, des individus à indument couché. J’en ai observé de tels à la Gemmi (Valais), vos ex. en sont un nouvel exemple et j'en avais déjà constaté un autre pour les Alpes maritimes ». ER RO RER, ROSACÉES 155 Plante élancée, atteignant souvent de très grandes dimensions, d’un vert jau- nâtre, à coloris estival d’un rouge-brique plus ou moins prononcé, Feuilles ar- rondies, poilues en dessous, glabres en dessus, d’un vert clair en dessus, plus pâles en dessous ; lobes allongés, subtriangulaires ou paraboliques, atteignant 1/4 du rayon, plus rarement arrondis et moins prononcés, dentés sur tout leur pourtour, à dents en scie, médiocres, assez régulières; pétioles couverts de poils hérissés. Tiges florifères pourvues en plus ou moins grande quantité, sur toute leur longueur, de poils étalés. Inflorescence diffuse, lâche, à cimes déve- loppées, à fleurs d’un vert jaunâtre, nettement pédicellées. 1 subcrenata — A. subcrenata Buser ap. Magnier Scrinia fl. sel. p. 285 (ann. 1893) ; AZchim. valais. p. 33; Bicknell F7. Bordigh. p. 98. Exsicc. : Magnier fl. sel. n° 29921! (Helv.); Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 263! (Gall., Ain); Callier F1. siles. nos 1018! et 1053! ; Bænitz Herb. europ. nos 8289 ! et 8290! (Silesia). Col de Tende !** (Belli et Ferrari in herb. ped. mus. Turin; B.1); vallée de la Minière de Tende!!# (B. !) ; entre les monts Grai et Pietra- vecchia ** du bassin sup. de la Nervia (Bicknell F4. 1. c.; B.!. Plante moyenne ou petite, grêle, d’un vert bleuâtre, à indument peu dense. Feuilles orbiculaires, ondulées et faiblement pubescentes en dessus le long des plis, d’un vert pâle et pubescentes en dessous ; lobes larges, ovés ou arrondis, ceux des grandes feuilles paraboliques, atteignant le !/, ou les ?/; du rayon, dentés sur tout leur pourtour, à dents courtes et larges, grossières ; pétioles couverts de poils étalés peu abondants. Tiges florifères étalées ou arquées-ascen- dantes, faiblement pourvues sur toute leur longueur de poils étalés. Inflores- cence peu diffuse, appauvrie, à fleurs d’un vert jaunâtre, rapprochées. Cette variété se distingue, comme la suivante, de la var, x pratensis par les feuilles poilues en dessus, mais cet indument est encore pauvre et presque en- tièrement localisé le long des plis. Ce caractère joint à un port particulier per- met dans la plupart des cas de reconnaître assez facilement la variété À. & sylvestris — A. sylvestris Schmidt F1. Boëm. inchoata cent. III, 88 (ann. 1794)— A. pastoralis Buser in Bull. soc. dauph. éch. 189%, sér. ?, p. 107 ; Alchim. valais. p. 834. Exsice. : Soc. dauph. sér. 2, n° 6441 (Gall., Savoie) ; Magnier fl. sel. nos 2985! et 2986 ! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 260! (Gall., Savoie); Bænitz Herb. europ. nos 8266 ! (Silesia), 8267 ! (Scand.), 8268! (Gall., Savoie), 8269! (Silesia) et 8270! (Gall., Savoie) — À. crinita Buser ap. Magnier Scrinia fi. sel. 1892, p. 256 et Alchim. valais. p. 34. Exsicc.: Magnier fl. sel. n° 2752 ! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 262! (Gall., Ain); Bænitz Herb. europ. n°82311 (Gall., Savoie) — A. vulgaris Buser in Schedæ ad cent. XXX VII, herb. norm. Schultz ed. Dürfler p. 219 (ann. 1898), non Buser in Bull. soc. dauph. éch. sér. 2, p. 106 et AZchim. valais. p. 31. 156 FLORE DES :ALPES MARITIMES Vallée de la Corsaglia, Costa del Zuc et Costa Tanassa! ** (Ferrari leg. 17 jun. 189%, in herb. Burnat); col della Maddalena!!** (août 1895) 1. Plante moyenne, robuste, dressée, verte, à coloris estival rouge-brun. Feuilles . arrondies, épaisses, velues sur les deux faces, médiocres ou assez petites, plus ou moins soyeuses dans leur jeunesse; lobes arrondis dans les feuilles inf., atteignant le !/, du rayon, ovés ou paraboliques, atteignant les ?/. du rayon - dans les grandes feuilles, dentés sur tout le pourtour, à dents plutôt courtes, coniques, plus ou moins obtuses, un peu conniventes ; pétioles hérissés. Tiges florifères plus ou moins dressées, hérissées jusqu’à l’inflorescence ; parfois l’entrenœud qui précède immédiatement l’inflorescence reste glabre. Fleurs glo- mérulées, assez brièvement pédicellées, d’un vert jaunâtre, formant des inflo- rescences assez condensées. ; Cette variété ne doit pas être confondue avec des formes de l’A. pubescens dont elle diffère toujours, au moins dans notre dition, par ses fleurs glabres. C’est la plus velue de toutes nos variétés d’A. vulgaris à indument étalé. Si ce der- nier groupe de variétés paraît habituellement bien délimité, il ne faut pas oublier qu'il est cependant relié avec les var. à indument appliqué par des formes de transition, précieuses pour la reconstitution de l’espèce collective, lesquelles ont l’indument « plus ou moins étalé » ou « plus ou moins ascendant ». M. Buser (voy. note 1, p. 154) nous dit même que l’on trouve parfois au milieu d’individus normaux de la var. pratensis des individus à indument tout à fait appliqué et nous signale deux cas de ce genre dans notre dition. Nous avouons que des va- riations de cette amplitude nous paraissent très improbables et préférons ratta= cher ces individus aux races à indument couché (alpestris, etc.) qui croissent d’ailleurs pêle-mêle avec les autres. La possibilité de production de semblables anomalies aurait besoin, selon nous, d’être établie par des cultures. Si elle venait à être démontrée, toute espèce de classement des variétés-espèces de M. Buser deviendrait illusoire. Le savant monographe ne mentionne d’ailleurs pas dans ses diagnoses les cas exceptionnels dont il admet l’existence, ce qui est pourtant d’une importance capitale pour la détermination. Nous ne pouvons pas distinguer les À. crinita et sylvestris qui nous. parais- sent caractériser de simples variations individuelles groupées sous l’un ou l’autre de ces noms. Nous possédons des éch. originaux de l’auteur, qu’en l'absence d’étiquettes ou d'indications d’origine nous ne saurions pas séparer. — Une forme voisine plus distincte est la var. micans — A. micans Buser in Bull. herb. Boiss, I, App. Il, p. 28 (ann. 1893); A/chim. valais. p. 33. Exsicc. : Magnier fl, sel. n° 2993 ! (Gall., Savoie) ; Soc. étud. F1. franç. n° 147! (Gall., Savoie) ; Bænitz Herb. europ. n0s 8257! (Transsilvania), 8258 ! (Gall., Ain) et 8259! (Gall., Savoie) ; Callier F1. silesiaca ann. 1894, n0 1052 !. Cette plante se reconnaît facilement à ses nervures foliaires blanches-soyeuses en dessous, et à ses lobes ovés-triangulaires, aigus. ! Probablement ailleurs encore. L'A. pastoralis vient dans les endroits secs et enso- leillés de toutes les Alpes, celles du Dauphiné incluses (Buser in litt.). ROSACÉES 157 246. Alchemilla pentaphyllen L. Sp. ed. 1, p. 133 ; AIL F7. ped. n° 2002, et herb. ! ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 565 (excl. var. 8 cuneala); de Not. Rep. p. 138, et herb.! ; Ard. F7. alp. mar. p. 538. Exsicc.: Ros- tan pedem. n° 147! ; Billot cont. Bavoux, etc. n° 3604 ! (Gall., Savoie) ; Soc. dauph. sér. 1, n° 2055 ! (Gall., H.-Alpes); Magnier fl. sel. nos 1681 ! et 1681 bis! (Gall., H.-Alpes). Alpes d’Albenga ! ** (Gherardi in herb. de Not., leg. ann. 1842) ; Alpes de Tende !# (herb. de Not.); Vastera della Fous!# au pied du mont Clapier (Sauvaigo in herb. Burnat) : vallée della Meris, entre les lacs Sottano et Soprano della Sella !! **; sommités entre la vallée della Meris et le vallon de Valasco (Valdieri) !! ** ; vallon Balma Ghilié !! ** des Alpes de Valdieri ; env. de Saint-Martin Vésubie : bords des lacs de Tre Colpas !# et du Mercantour ! # (herb. Thuret), puis dans le vallon sup. du Boréon !# (J. Orr in herb. Burnat). Plante glabre ou glabrescente, la face inf. des feuilles et les fleurs portant assez souvent quelques poils longs plus ou moins nombreux. Tiges étalées, de 25 à 150 mm. long., émettant à la fin des racines aux entrenœuds. Feuilles ba- silaires à limbe divisé presque jusqu’à sa base en 5 segments oblongs-cunéi- formes, les 3 intermédiaires profondément incisés-dentés avèc 4-6 dents attei- gnant souvent le milieu du limbe ; fleurs disposées en un ou deux verticilles à l'extrémité des tiges ; lobes du calicule réduits à une petite dent ou nuls. » , Ÿ 94%. À. arvensis Scop. F1. carn. ed. 2, I, 115 (ann. 1772); de Not. Rep. p. 138; Ard. F1. alp. mar. p. 338; Bicknell F1. Bordigh. p. 100 — Aphanes arvensis L. Sp. ed. 1, p. 133; All F1. ped. n° 2005, et herb. ! Nos éch. de mars à juin dans la région littorale et jusqu’en juillet au nord de nos Alpes. — Leca près d’Albenga ** (Gentile et Strafforello in litt.) et plaine d’Albenga ! (Gennari leg. jul. 1851, in herb. Univ. Gênes) ; moissons à Diano**, rare (Ricea Cat. Diano e Cervo p. 25) ; Çà et là dans les champs cultivés, à Arma di Taggia et San Romolo près San Remo ** (Bicknell L. c.) ; près de Bordighera ** (val Borghetto) et à Rocchetta Nervina (Bicknell I. e.); champs sablonneux autour de Menton *, assez rare (Ard. Cat. p. 13) ; entre Saint-Isidore et Lingos- tière !! et moissons au Var! près Nice * (herb. mus. Nice) ; collines du Biot !! * près d'Antibes (Ardoino F1. 1. c. ; herb. Thuret leg. 14 apr. 1862; herb. Burn, 29 apr. 4884); Cannes!1*, lieux sablonneux au-dessus de Ja partie est de la ville ; la Fous près Mouans-Sartoux * (Ard. F1. 1. c.). 158 FLORE DES ALPES MARITIMES — Dans le Piémont, au nord de nos Alpes principales: env. de Mon- dovi (Ing. Cat. p. 12), près de Monastero ! (Ferrari leg., in herb. Burn.); Cuneo (Benedelti Cat. ms.); entre Demonte et Aisonel! et ail- leurs dans la vallée de la Stura (Ferrari in litt.). POMACÉES Mespilus germanica L. Sp. ed. 1, p. 478 ; AII. F7. ped. n° 1812 ; de Not. Rep. p. 142 ; Ard. FT. alp. mar. p. 131. Nous avons rencontré le Néflier, assez rarement dans les bois, parfois dans les lieux découverts et rocheux, aux env. de Ceva et de Mondovi (en fruits jeunes fin juin et Juill.) ainsi que (fl. avril) dans ie voisinage de Grasse (Goaty in Ard. I. c.). M. Bicknell (Æ/. Bordiah. p. 102) l’a vu çà et là « cultivé, subs- pontané ou naturalisé » dans le bassin de la Nervia, par ex. entre Pigna et le Passo Muratone. Huet (Cat. Prov. p. 52) l’a reçu de Shuttleworth, des env. de San Remo. De Notaris (1. c.) se borne à la mention : « Hab. in sylvis, plerumque montanis ». Il manque à l’herbier Thuret comme au catalogue manuscrit de L. Marcilly (ancien inspecteur des forêts à Nice) ; Badaro (PL. lig. in Moretti Bot. ital.) ainsi que Ricca (Cat. Diano e Cervo) ne le mentionnent pas, Per- reymond (Cat. Fréjus p. 54) l’a vu dans le Haut-Reyran, en dehors de nos limites occid. — L’indigénat du Mespilus germanica nous paraît être fort dou- teux pour nos régions comme pour celles voisines. Roux (Cat. Prov. p. 198) le dit cultivé. Les anciens auteurs provençaux, Garidel et Gérard, ne le mention- nent pas. Suivant M. Saint-Lager (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, p. 246) il est cultivé et quelquefois subspontané. Loret (F{. Montp. éd. 2, p. 170) l’exclut de sa Flore, comme étant une espèce cultivée. Grenier et Godron (F1. Fr. I, 567) : « Hab. les collines et les haies des régions montueuses » sans se prononcer sur l’indigénat. M. Fliche (in Mathieu F7. forest. éd. 4, p. 165): « Disséminé çà et là dans quelques forêts. cultivé comme fruitier et, par suite, assez souvent subspontané ». Bertoloni (Æ{. it. V, 156): « Sat frequens in sylvis Italiæ » ; il signale l'espèce dans l’extrème Ligurie orient. Caruel (Prod f. tosc. p. 227) donne de nombreuses localités toscanes. Ces deux derniers auteurs ne semblent pas mettre en doute l’indigénat. — Le M. germanica est-il bien spontané en Europe? Nyman (Consp. fl. europ. p. 243) en doute, sauf peut-être en ce qui concerne la Crimée, et lui donne pour patrie l’Asie mineure, les régions caucasiques et la Perse. Boissier (X/. or. II, 659) con- firme cette opinion. A. de Candolle (Géogr. bot. et Orig. pl. cull.) ne men- tionne pas cette espèce. K. Koch (Dendrologie 1, 129) donne pour son origine l’Europe et l'Orient. M. Focke (in Engler Wat. Pflansen Fam. WI teil, abt. 3, p. 26) dit: « cultivé en Europe, probablement spontané çà et là dans le sud et l'occident, et certainement indigène dans l'Orient ». POMACÉES 159 CRATÆGUS Link 248. C. monogyna Jacq. F1. austr. III, 50, t. 292, fig. 1 (ann. 1775) ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 567 ; Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 706 ; Fliche in Mathieu F1. forest. éd. 4, p. 162; R. Buser in Bull. herb. Boiss. ann. 1897, App. I, p. 12-13. Exsice. : Billot F1. Gall. et Germ. no 18 (Alsatia); Bourg. pl. Esp. 1851, n° 1159! ; Todaro F1. sicul. exsicc. n° 728! ; Magnier PI. Gall. sept. et Belg. nos 721, 1851, 186!, 187! et 2771 (Gall., Aisne) ; Masgnier fl. sel. exsicc. nos 65 !, 66! et 262! (Gall., Aisne) — C. oxya- contra LSp, ed 4, p. 477, p. p:?:; Thuïll.: FI: Paris éd.2; p: 245; Bert. F1. ot. V, 145; Vis. F1. dalm. III, 2441; Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 70 — Mespilus oxyacantha Crantz Stirp. austr. ed. 1, ann. 4763, fasc. IL, 39; Scop. F1. carn. ed. 2, ann. 1772, p. 344; AI. F1. ped. n° 18071? ; DC. F1. fr. IV, 433; Moris F1. sard. II, 42 — M. mono- gyna All. F1. ped. n° 1808! ; Willd. Enum. hort. berol. 1, 524 — Cratxgus oxyacantha var. monostyla DC. Prod. II, 628 ; de Not. Rep. p. 141 = C. oxyacantha var. laciniata Neilr. F1. Nied.-Oesterr. p. 883 — C. oxyacantha var. monogyna Wahlbg #1. suec. p. 307; Cosson et Germ. F1. Paris éd. 2, p. 227 = C. monogyna et oxyacantha Ard. F1. alp. mar. p. 18215. . Avril-juin, suivant l’alt. Fréquent dans les régions littorale et mon- tagneuse (nos ex. jusqu’à env. 1500 m. s. m.) ainsi que dans les plaines au nord de nos Alpes. Feuilles gén. 3-5 fides ou partites, c’est-à-dire incisées tantôt moins profon- dément, tantôt plus que jusqu’au milieu du limbe, et parfois jusque près de la nervure médiane, à divisions ord. écartées, entières ou irrégulièrement pauci- 4 Visiani (1. c.) estime que, d’après les descriptions, les figures citées et l’herbier de Linné, le C. oxyacantha L. est le (. oxyacanthoides Thuill. La question nous semble douteuse. Quoi qu’il en soit il paraîtrait convenable d'abandonner le nom de C. oxya- cantha qui prête à confusion par suite de l’application qui en a été faite tantôt à l’une tantôt à l’autre des deux espèces voisines. Le nom de C. oxyacanthoïdes date de 1798-99, mais selon Beck et l’Index kewensis, le C. spinosa Gilib. F1 lithuan. N, 2, 31 se rap- porte au même Cratæqus. Le nom donné par Gilibert, dont nous n'avons pu consulter l'ouvrage cité, est certainement antérieur à celui de Thuillier. Le Flura lithuanica manque aux bibliothèques de Genève. 2 Moris (F1. sard. 11, 44) dit: « Mesp. oxyacantha All. FL. ped., Herbar. et Iconogr. taurin. ad nostras sepes, ex ipso Allionio frequentissima, eadem ac M. monogyna ejusdem Allionii. Mespilus autem oxyacanthoides Thuill. (W. oxyacantha auct. plur.) haud rara in Pedemontio, ab Allionio prætermissa ». 3 Ardoino dit du C. oxyacantha: « rare: l’Esterel (Thuret et Bornet). Or les éch. de l'herbier de ces botanistes appartiennent incontestablement à une variation du C. mono- gyna. 160 FLORE DES ALPES MARITIMES dentées ou sublobées au sommet; bords inférieurs du limbe foliaire cunéiforme et entier ; presque toujours un style, et un noyau dans le réceptacle. — Pour le distinguer du C. oxyacantha on peut signaler encore la couleur des feuilles d’un vert plus clair en dessus, leur nervation plus saillante et plus apparente jusqu’à l'extrémité du limbe ; l’odeur des fleurs, qui est agréable et non nau- séabonde; la floraison plus tardive d’env. une quinzaine de jours ; le calice à bord et divisions souvent plus rétrécis ; le stigmate plus évasé (voy. Buser I. c.). — Chez nous (éch. de 28 localités) les pédicelles sont le plus souvent glabres, les réceptacles, à l’état jeune, plus souvent velus, à divers degrés, que glabres ; les divisions calicinales varient beaucoup dans leur forme, elles sont bien plus fré- quemment triangulaires que sublancéolées ; les styles sont glabres, parfois çà et là Hire non velus à la base; les réceptacles fructifères sont toujours ellipsoïdes. Cratægas oxyaeantha L. Sp. 1. c., p. p.? ; Jacq. op. cit. fig. 2; Willd. Sp. PIE, 1005; Gr. Godr. I. c. ; Beck op. cit. p. 705; Buser I. c.; Exsicc.: Billot FI. Gall. et Germ. n° 1188 ! (Gall., Vendée); Magnier pl. Gall. sept. et Belg. n° 184! (Gall., Aisne) — Mespilus oxyacantha Willd. Enum. 1. c. ; Smith Engl. F1. W, 359 et Engl. bot. vol, 35, tab. 2504 — Cratæqus spinosa Gilib. F1. Lith. W, 231 (sec. Zndex kew. et Beck 1. c.) — C. oxyacanthoides Thuill, I. ce. (ann. 1798-99 !); Bert. op. cit. p. 148 — Mespilus oxyacanthoides DC. F1. fr. 1, c. — Cratægus oxyacantha var. lobata Neiïlr. 1. c. — C. oxyacantha var. oxyacanthoides Cosson et Germ. op. cit. éd. 1, p. 184; Caruel Prod. FI. tose. p. 228. Dans cette espèce les feuilles gén. 3-5 lobées, à lobes peu profonds, plus ou moins connivents, ont une dentelure peu inégale, subcomposée, descendant sou- vent vers le bas de la feuille ; le plus souvent 2 styles, quelquefois 3 ; rarement 4,et 2 ou 3 noyaux, parfois 1 dans le réceptacle. Ardoino a signalé par erreur cette espèce dans nos régions (voy. note 3 p.159); nous ne l’y avons pas rencontrée jusqu'ici, Ceux de nos auteurs qui ont distingué les C. monogyna et oxyacantha n’ont pas vu ce dernier dans notre Aitioh (voy. Ricca, Bicknell, Huet, Roux, Legré, Albert), — Pour les pays voisins des nôtres: de Notaris ne l’a pas mentionné en Ligurie. Bertoloni (1. c.) l’a reçu d’Alba (leg. Bertero) peu au nord de nos ie sept.-orient. Dans la Toscane le C. oxyacantha est bien moins répandu que son congénère (Caruel 1. c.). Ni Lannes (Cat. bassin Ubaye in Bull. soc. bot. Fr. 1879) ni Roux (Cat. Prov.) ne mentionnent le C. oxyacantha, mais Huet (Cat. Prov. p. 52) dit posséder le C. oxyacantha, provenant de Toulon, ainsi que de Martigues (B.-du-Rhône), et le C. monogyna récolté à Toulon et Hyères. D’après Loret (A7. Montp. éd. 2, p. 167 et App. p. 609) le C. oxyacanthoides manque à l'Hérault. — En résumé ce dernier paraît être rare dans les districts méditerranéens voisins du nôtre, on devra l’y rechercher, ainsi que dans les parties piémontaises de notre circonscription. * C. Azarolas L. Sp. ed. 1, p. 477 ; de Not. Rep. p. 141 ; Fliche in Mathieu F. forest. éd.4, p. 164 — Mespilus Asarolus All. F1. ped. n9 1809 ; K.Koch Dendrologie X, 162. POMACÉES 161 « Comitatus nicæensis indigena planta est » All, 1. c. « In agro nicæensi ex herb. R. H. bot. Taurin., an sponte? » de Not. 1. c. -- L’Azerolier est çà et là cultivé pour son fruit (réceptacle charnu), il n’est spontané que dans l’O- rient (Boiss. Æ7. or. Il, 662) et probablement dans l’Afrique sept. — Un Cratæqus très voisin de l'Azarolus est le C. ruscinonensis Gren. et Blanc in Billotia p. 71 (ann. 1866), intermédiaire entre les C. oxyacantha L. et C. Azgarolus. J. E. Planchon l’a envisagé comme un produit croisé et fécond des C. monogyna et C. Azarolus L. Voy. à ce sujet : Loret F7. Montp. éd. 2, App. p. 609 et J.-E. Planchon in Comptes rendus Acad. sc. LXXIV, 613. Le C. ruscinonensis a été trouvé dans les dép. du Var et des B.-du-Rhône (suivant Roux Cat. Prov. p. 198, et Suppl. p. 674) où il paraît être fort rare ; il est -assez commun dans l'Hérault. COTONEASTER Menus C. Pyracantha! Spach ist. vég. phan. I, 73; Ard. F1. alp. mar. p. 132 — Mespilus Pyracantha L. Sp. ed. 1, p. 478 ; AÏL. FT. ped. n° 1813; Bert. FU. ct. V, 157 = Cratæqgus Pyracantha Medik. Gesch. der Bot. (sec. Index kew.) ; de Not. Rep. p. 141. « In dumetosis collium Liguriæ australioris hinc inde » de Not. I. c. Bois de ‘Casanova-Lerrone à l’ouest d’Albenga ** (Badaro in Moretti Bot. ital. ann. 1526, p. 40). « Rare; Nice à Cimiez (herb. Stire), Contes et Berre (Risso), en mai » Ard. 1. c. Barla nous l’a envoyé du vallon de Louda (Loda ou Luda, aux -env. de Lantosque?).. — Nous n’avons jamais rencontré cette espèce chez nous avec apparence de spontanéité; elle est cultivée comme arbuste d’ornement pour son feuillage persistant et ses fruits nombreux d’un rouge vif. Nous n’en trou- vons mention dans aucun des catalogues publiés ou manuscrits concernant notre dition ; elle manque à l’herbier Thuret. — Pour les régions qui avoi- sinent les nôtres, Bertoloni (1. c.) l’a vue abondante dans les bois de Sarzana, et n'émet pas de doutes sur sa spontanéité en Italie: elle est fréquente dans la Toscane (Caruel Prod. p. 229), dans les env. de Modène (Gibelli Prante vasc. Modenese, part. 1, p. 62). — A l’ouest de notre dition, selon Roux (Cat. Prov. p. 198) : çà et la dans les haies, mais rare et subspontané, seulement dans les B.-du-Rhône (et les Alp. marit., d’après Ardoino). Albert (Ælore de Toulon et Æyères p.58) l’énumère entre les plantes échappées de cultures. Huet (Cat. . Prov. p. 52) cite Pierrefeu, Toulon et Collobrières dans le Var, sans autres renseignements. Loret (F1. Montp. éd. 2, p. 170) dit le C. Pyracantha cultivé parfois en haie de clôture. M. Gautier (F#{. Pyr. orient. p. 173) doute de sa spontanéité et ne cite que Perpignan, d’après Grenier et Godron. — En résumé l’aire de cette espèce paraît être dans l'Italie continentale, surtout à partir de la Toscane et de l’Emilie, la Grèce, la Turquie et les régions occid. de l’Asie (voy. Boiss. F1. or. 11, 695). À mesure que l’on s'éloigne à l’est des limites ita- 1 M. Clos in Bull. soc. bot. Fr. 1871, p. 177, a proposé pour cette espèce la création d’un genre nouveau: Timbalia. Suivant Pfeiffer Nomencl. bot. 11, 891 et l’Îndex kew. IV, 664, M. J. Rœmer Fam. nat. syn. I, 104 et 219, a créé déjà en 1847 le genre Pyra- cantha pour le Cotoneaster Pyracantha. FLORE DES ALPES MARITIMES Ill 11 162 FLORE DES ALPES MARITIMES liennes les auteurs signalent de plus en plus l’espèce comme cultivée ou subs- pontanée. — A ces renseignements il faut ajouter que Saporta a décrit un C. palæo-pyracantha, très voisin de l’espèce actuelle, provenant des terrains tertiaires de Marseille (selon Focke in Engler Nat. Pflansenfam. WI teil, Abt. 3, p. 21). M. Focke ajoute que le C. Pyracantha a été trouvé dans le quater- naire de Poggio (Italie). D’après Saporta (in Bull. soc. bot. hortic. Provence 1879, p. 27) cette dernière espèce remontait jusqu’au centre de l’Europe lors du quaternaire ancien, puisqu'on l’a retrouvée dans le tuf de Cannstadt aussi bien que dans ceux de l'Italie et du midi de la France. 249. Cotonenster integerrima Medik. Gesch. der Bolan. p. 8 (ann. 1793) — Mespilus Cotoneaster L. Sp. ed. 1, p. 479; AIL F1. ped. n° 1816 — Cotoneaster vulgaris Lindl. in Trans. Linn. Soc. XIII (ann. 1822) p. 101, sec. Znd. kew. fase. I, 626 ; de Not. Rep. p. 141 ; Ard. F1. alp. mar. p.182. Exsice.: Reliq. Mailleanæ n0 109% ! (Gall., H.-Alnes); Soc. étud. F1. fr.-helv. no 272! (Gall., Aveyron). Mai-juin, suivant l’alt. Rochers, pierrailles, lieux arides. Région montagneuse (nos éch. entre 1600 et 1000 m. s. m. au sud de la chaine principale, parfois à 7-800 m. en Piémont), et alpine (nos éch. jusqu’à près de 2500 m.). — « In montibus Tendæ (Cesati), in alpibus albingaunensibus (Traverso) » de Not. 1. ce. — Entre Bagnasco et le Brie del Bava ** (J. Briquet notes ms.); monts Galé et della Guardia ** (J. Briq. 1. c.); entre Viozene et Cima Revelli!! **; vallée sup. de la Minière de Tende!!#:; monts Arpetta et Toraggio ** (Bicknell F1. Bordigh. p. 102); sommet du mont Agel* (1148 m.), selon Ard. Cat. Menton p. 13; Colmiane près Saint-Martin Vésubie!* (herb. Thuret) ; près d’Utelle * (herb. Stire selon Ard. F{. I. e.) au mont Brech !! ; la Colle de Sigale, versant nord du Cheiron * (L. Marcilly Cat. ms.); env. de Caussols ! * (Consolat, mêlé au C. tomentosa ; Ard. 1. c. ; Huet Cat. Prov. p. 53); environs de Saint-Martin d'Entraunes! * (Reverchon) ; Esteng !* (herb. Thuret); col de Pelouse* (L. Marcilly IL. c.). Bassin de la Stura **: vallon de Ciaval près Pietra Porzio et Cima delle Lose (J. Briquet notes ms.), col della Maddalena, pentes du mont Ventasuso!! UE 250. C. tomentosa Lindl. in 7rans. Linn. Soc. XUI, 101 ; K. Koch Dendrologte 1, 166 ; Fliche in Mathieu F1. forest. éd. 4, p.160. Exsicc.: Soc. dauph. nos 3708! et 3708 bis! (Gall.) ; Soc. étud. F1. fr.-helv. n° 273! (Gall., Aveyron) — Mespilus tomentosa Aiton Hort. kew. ed. 1, POMACÉES 163 IT, 174 (ann. 17881), non Lamk Dict. IV, 440 (ann. 1795-96) = M. eriocarpa DC. Syn. F1. gall. p. 331 (ann. 1806) — M. coccinea W. K. Plant. rar. Hung. II, 284, tab. 256 (ann. 1812), non H. Marshall Arbust. Americ. (ann. 1785). Mêmes stations que le précédent ; il monte rarement jusque dans la région alpine inf. (nos éch.). — Sommités du mont Galé**, entre Bagnasco et le Bric del Bava **, mont della Guardia ** (J. Briquet Cat. ms., ann. 1897); vallée de la Minière de Tende, rochers vis-à-vis de la Minièrel!** (11 jul. 188%, vix flor.) ; la Sapée de Bairols!* (L. Marcilly in herb. Thuret, et Cat. ms. (17 jun. 1869); la Baoumasse du mont Cheiron * (Consolat Cat. ms.) ; Coursegoules * (Consolat in Huet Cat. Prov. p. 53); env. de Caussols!* (Consolat leg. mai. 1874, fr.) ; montagne de la Doire près de Séranon !!* (3 jun. 1896, vix flor.). Le C. tomentosa diffère du C. integerrima par sa taille plus élevée, ses pousses d’un an velues sur leur longueur entière (non vers leur extrémité seu- lement), ses feuilles plus grandes, plus ou moins pubescentes sur leur face sup. (non glabres), ses fieurs plus nombreuses, réunies en cymes corymbiformes (non solitaires où au nombre de 2-3, plus rarement 5), ses pédicelles, récep- tacles et calices velus-tomenteux ou velus (non glabres) à l’époque de la florai- son, dressés (non réfléchis) lors de la maturité des fruits. — Le C, tomentosa est calcicole (de Mohl in DC. Géogr. bot. p. 438 ; Magnin in Bull. soc. bot. Lyon, ann. 1884, XII, 140), l’autre indifférent (Contejean /n/fl. terrain p. 130). — Bertoloni (Æ1. it. V, 164) s'est refusé à séparer ces deux Cotoneaster, et même à les considérer comme deux variétés que Villars (Æist. pl. Dauph. I, 543) avait admises en 1789. Certainement tous les caractères que nous avons indiqués sont variables, et chacun d’eux ne se rencontre que dans la majorité des cas; il ne nous est cependant pas arrivé d'avoir jamais hésité entre les deux formes. — Il y aura lieu d'observer si le nombre des styles et celui des noyaux contenus dans le réceptacle charnu est bien le même dans les deux arbustes. Aïton (1. c.), Waldstein et Kitaibel (1. c.), ainsi que Gaudin (71. helv. III, 330- 331) ont attribué au C. vulgaris (inlegerrima) gén. 2 styles et deux noyaux, au C. tomentosa 4 à 5 styles et autant de noyaux. Waldstein et Kitaibel (1. c.) ont dit aussi que le dernier (W. coccinea W. K.) fleurissait quatre semaines plus tard que le premier (#. Cotoneaster L.) ce que confirment certains auteurs (Gaudin 1. c., Godet Æ{. Jura p. 223, K. Koch 1. c., Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 704), mais non d’autres (Reuter Cat. Genève éd. 2, p. 76, Grenier #1. Jurass. p. 256, Fliche I. c., etc.). Cydonia vulgaris Pers. Syn. IT, 40 et 658 (corrig.); de Not. Rep. p. 143 — Pyrus Cydonia L. Sp. ed. 1, p. 480; AI. F7. ped. no 1819. 1 L'ouvrage d’Aiton porte la date de 1789 donnée par Pritzel, mais sa publication a eu lieu en 1788. Voy. Burnat F1. alp. mar. Il, 23, note 1. 164 FLORE DES ALPES MARITIMES . L’indigénat du Cognassier est aussi discutable que celui du Néflier. Nous l'avons rencontré (fl. 9 avril) dans les env. de Grasse, près d’Auribeau, avec apparence de spontanéité. Nos auteurs : Badaro, Ardoino, Ricca, Benedetti, L. Marcilly, Bicknell, n’en font pas mention pour leur dition. De Notaris (1. c.) dit: « ad sepes in collibus nicæensibus prof. Gherardi, secus Porciferam supra Genuam D. Chiappori, ad Sassello supra Savonam ». Perreymond (Cat. Fréjus p. 26) : « dans les haies ». — Pour les régions voisines des nôtres : Garidel (Æist. pl. Prov. p. 141): « On prétend que le Coignier vient du terroir de la ville ou bourg de Cydon, dans l’Isle de Candie.... d’autres veulent qu’il vient d’un village auprès de Corinthe, nommé Sidonte ». Roux (Cat. Prov. p. 199) : « cultivé et subspontané ». M. Saint-Lager F1. bassin du Rhône (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. 4, p. 248) : « Le Coignassier est cultivé et quelquefois subs- pontané ». Loret (F!. Montp. éd. 2, p. 168) : « sauvage çà et là dans les haies ». Gautier (F1. Pyr. or. p 172): « cultivé et subspontané ». — A. de Candolle (Origine pl. cult. p. 188), confirmé par les auteurs les plus récents, dit: «il est spontané, dans les bois, au nord de la Perse, près de la mer Caspienne, dans la région au midi du Caucase et en Anatolie. Quelques botanistes l’ont recueilli aussi en Crimée et dans le nord de la Grèce, avec des apparences de spontanéité, mais on peut déjà soupçonner d'anciennes naturalisations dans ces parties orientales de l’Europe, et plus on avance vers l'Italie, surtout vers le sud-ouest de l’Europe et l’Algérie, plus il est probable que l’espèce y est naturalisée, d’ancienne date ». PYRUS 1 Liné Les origines du Poirier (Pyrus communis L. Sp. ed. 1, p.479 ; AI. F1. ped. n° 4817; de Not. Rep. p. 142; Ard. F1. alp. mar. p. 132) comme celles du Pommier (P. Malas L. 1. c.; All. op. cit. no 1818 ; de Not. L. c.; Ard. I. c. — Malus communis Poiret in Lamk Æncycl. Méth. V, 560) ont été très discu- tées. Pour K. Koch (Dendrologie 1, 200-220, ann. 1869) les Poiriers comme les Pommiers européens dits sauvages, sont à envisager comme des végétaux qui sont devenus sauvages ; ni les uns ni les autres n’ont leur origine en Eu- rope. Cette manière de voir lui paraît appuyée par le fait que ces nombreuses formes actuellement sauvages, sont très différentes les unes des autres; on sait, dit Koch, par les expériences de Decaisne, qu’en semant les fruits des meilleu- res poires cultivées on peut obtenir presque toutes les races principales répan- dues hors de nos cultures. Pour le même auteur, la présence de pommes et de poires dans les restes des habitations lacustres (palafittes) ne saurait être un motif à l’appui d’une origine préhistorique européenne puisque l’on serait en 1 Nous admettons l'orthographe linnéenne Pyrus, adoptée par A. de Candolle (Orig. pl. cult. p. 183, note 7) et Daydon Jackson (/ndex kew. IV, 668) ; nous avons aussi écrit sylvestris, sylvatica, etc. Il semblerait plus régulier d’orthographier les noms empruntés à l’ancienne latinité comme ils l'étaient dans cette langue, mais l'opinion motivée d’A. de Candolle et la recommandation donnée dans le second alinéa de l’art. 66 des Lois, sont de bons arguments en faveur du maintien de l'orthographe admise par Linné. Voy. sur cette question : Morot Journ. de bot. 1894, p. 199; Bull. soc. bot. Fr. 1898 p. 69-76 ; K. Koch Dendrologie 1, 200 ; 3. Briquet, note 2, p. 127 du présent volume. POMACÉES 165 droit de tirer une conclusion analogue de la présence du froment que les plus anciens lacustres suisses cultivaient, conclusion que personne n’a encore avancée. — Godron (De l’origine probable des Poiriers cultivés in Ann. Soc. agric. Meurthe-et-Mos. 1873, 31 p.) n’admet pas que les variétés cultivées de Poiriers aient pour origine le P. communis (dont l’aire occupe toute la partie mérid. et surtout moyenne de l’Europe) et il estime que le type primitif de ces variétés doit être asiatique. — A. de Candolle (Origine des plantes cultivées, ann. 1883, p. 183-188) repousse cette manière de voir, il pense « que nos Poi- riers cultivés peuvent se rattacher, comme le dit Decaisne, au P. communis ou au P. nivalis Jacq., en admettant les effets de croisements accidentels, de la culture et d’une longue sélection » (op. cit. p. 185). Ce botaniste admet aussi que le Poirier et le Pommier sont à l’état sauvage dans la plus grande partie de l’Europe et dans l’Asie occid. (Anatolie, midi du Caucase et Perse sept.), que leur habitation peut être regardée comme préhistorique et même, pour le Poi- rier, antérieure à toute culture. — Mathieu (F1. forest. éd. 4, par Fliche, ann. 1897, p. 167-170) n’est pas disposé à admettre le P. communis comme étant le type de la plupart des Poiriers cultivés ; il considère comme fort peu proba- ble la supposition que ce même Pyrus proviendrait des Poiriers cultivés dont il offrirait le retour à l’état sauvage. Le même auteur distingue comme espèces les Malus acerba DC. et le A. communis Poiret, le premier serait indigène dans presque toute l’Europe, le second originaire probablement de lAsie mineure et les pieds rencontrés dans nos bois et nos campagnes proviendraient de semences des Pommiers cultivés dans les vergers. — En ce qui concerne les données paléontologiques relatives aux Pyrus « elles sont trop incomplètes pour qu’on en puisse rien tirer de certain quant à l’origine des espèces actuelles du genre. Les Pyrus fossiles décrits par Unger sont des plus douteux. Schenk considère comme un Pyrus probable, seulement le P. Miris Unger, de Par- schlug. Et cela même est sujet à caution » J. Briquet in litt. — En résumé nous envisagerons les divers représentants du genre Pyrus comme étant dans notre dition d’un indigénat douteux. Les Pommiers et Poiriers sauvages se rencontrent çà et là chez nous, tant dans la région des oliviers que dans celle montagneuse basse et surtout dans le nord de notre dition. Les matériaux dont nous disposons, comme les rensei- gnements donnés par ceux de nos auteurs qui mentionnent ces espèces, sont très insuffisants. Un travail analogue à celui qu’a donné M. Gillot (£tudes sur quelques Poiriers sauvages de l'Est de la France in Magnier Scrinia fl. sel. ann, 1883, 18 p.) pourrait offrir un grand intérêt !. Le Pyrus amygdaliformis Vill. Cat. hort. Argent. ann. 1807?. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. n° 1484 ! (Gall., Vaucluse) ; Magnier fl. sel. n° 2468! 1 11 serait intéressant également de contrôler une assertion de Saporta (in Bull. soc. bol. hortic. Provence I, 22) qui attribue au P. amygdaliformis d'innombrables varié- tés, et qui passe insensiblement, dit-il, au P. communis. Bien que très incomplets, les éch. d’herbier que nous avons pu consulter nous ont montré que les caractères indiqués par les auteurs pour ces deux espèces devraient être l’objet d’une sérieuse revision, ? « Suivant Decaisne (Jard. fruit. du Museum, livr. 105) le nom le plus ancien de cette espèce serait: P. parviflora Desf. Coroll. Tournef. ann. 1808 » Verlot Cat. pl. Dauph. p. 395. Voy. aussi: Boiss. F1. or. IL, 654. 166 FLORE DES ALPES MARITIMES (B.-du-Rhône) parait être assez répandu dans les lieux secs et pierreux, les garigues et les bois découverts dans notre région des oliviers et celle mon- tagneuse voisine, surtout dans la partie française de notre circonscription. M. Bicknell l’a observé, mais rarement, dans le bassin de la Nervia ** (F{. Bor- digh. p. 104) tandis qu’il n’y signale pas la présence du P. communis. Nous avons récolté ou noté le P. amygdaliformis dans les localités suivantes * : Entre Tourette et Toudon ; entre Vence et Coursegoules (herb. Thuret, 14 juin 1863); près de Bouyon et de Bézaudun ; entre la Penne et Puget Théniers; près Saint-Vallier de Thiey ; entre Montauroux et la Siagne; dans les massifs de l'Esterel et du Tanneron ; près d’Andon et de Séranon. M. Moggridge l’a observé près de Briançonnet (J. T, Moggr., notes ms. ann. 1873). SORBUS Linné 251. S. domestiea L. Sp. ed. 1, p. 477; Ard. F1. alp. mar. p. 133; Bicknell F7. Bordigh. p. 101 ; Mathieu F1. forest. éd. Fliche (1897) p. 183 — Mespilus domestica All. F1. ped. n0 1811 = Pyrus Sor- bus Gaertner Fruct. II, 45, t. 87 (ann. 1791); de Not. Rep. p.142 = P. domestica Ehrh. Plantag. p.20, sec. Index kew. IV, 668 ; Sow. et Smith Engl. bot. tab. 350. Fin avril à mai (nos éch.). Souvent cultivée pour ses fruits, et d’une spontanéité parfois très douteuse, cette espèce est d’après tous les au- teurs, originaire de l’Europe mérid. et de l'Afrique sept. — « Habeo lec- tum in collibus supra Albingaunum **, an spont.? » de Not. I. c. ; cà et là aux env. de Port Maurice ** (Gentile Monogr. piante forest. Cire. Porto Maur. p.37). « Çà et là naturalisé; je lai vu au sommet du mont Nero ** (ali. 600 m.), loin des cultures » Bicknell 1. c.; au des- sus de Menton !!* spont. (Ard. Cat. Menton ne l’a pas indiqué dans sa dition) : presqu'ile de Saint-Jean près Villefranche *, spont.? (L. Mar- cilly Cat. ms.); bassin de l’Esteron * : près de Gillette!!, puis entre Sigale et Aiglun!! ; près de Seillans!!*, spont. (dép. du Var, sur nos limites occid.). Le meilleur caractère pour distinguer cette espèce de la suivante avec laquelle elle est facile à confondre en l'absence de fleurs et de fruits, nous paraît con- sister pour chaque espèce dans une disposition particulière de la base du limbe des folioles. Ce limbe étant partagé en deux moitiés par la nervure médiane, on observera que dans le S. Aucuparia celle de ces moitiés qui regarde la base de la feuille descend plus bas sur le pétiolule que la moitié opposée. Dans le S. domestica les folioles sont au contraire également arrondies ou rétrécies dans leur partie inférieure, et cela d’une manière symétrique par rapport au pétiolule, l’une des moitiés du limbe ne descendant pas plus bas que l’autre. — Les plan- POMACÉES 167 ches 18 et 19 de Cusin et Ansb. Zerb, fl. fr. (Rosacées, vol. VIIT) accusent bien ce caractère. — « Dans le S. Aucupartia les bourgeons sont médiocres, velus, non visqueux, exactement appliqués, et les ramules exhalent une odeur désa- gréable quand on froisse l’écorce entre les doigts, Dans le S. domestica les bourgeons sont gros, glabres, visqueux, dressés, mais non appliqués, et l’en- veloppe herbacée des jeunes pousses n’exhale par le froissement aucune odeur désagréable » Mathieu op. cit. p. 182 et 184. 25%. S. Aueuparia L. Sp. ed. 1, p. 477; Koch Syn. ed. ?, p. 262; A. DC. Géogr. bot. p. 278; Ard. F1. Alp. mar. p. 133 ; Bicknell F1. Bordigh. p. 101; Fritsch in Oesterr. bot. Zeitschr. 1898, p. 169-171 — Mespilus Aucuparia Web. in Wiggers Prim. fl. holsat.38 (ann. 1780), sec. /nd. hew.TII, 218 ; AÏL. F7. ped. n° 1810 — Pyrus Aucuparia Ehrh. Plantag. 20, ex ejusd. Beitr. (ann. 1791) VI, 94, sec. Ind. hero. IV, 668; Gaëertner Fruct. II, 45, t. 87 (ann. 1791) ; de Not. Rep. p. 142. Fin mai à fin juillet suivant l’alt. et l'exposition. — « In sylvis col- Jium montiumque vulgaris » de Not. 1. c. — Çà et là dans notre cir- conscription entière: dans les régions montagneuse et alpine au sud de la chaine principale entre env. 1100 et 2000 m. s. m.; au nord nous l'avons vu monter jusque vers 2300 m. et descendre exceptionnellement à env. 700 m.— Près de Poniarocca, massif du mont Frontè !! ** ; rare dans le bassin de la Nervia ** près du mont Ceppo et à l’ouest de Gola di Gota (Bicknell F1. Bordigh. p. 101) ; forêt de la Mairis * (herb. Stüre, selon Ard. |. c.); vallée sup. de la Gordolasca [#; vallon de Libaré! * et col de Saléses! # près de Saint-Martin Vésubie (herb. Thuret) ; forêt de la Sapée de Bairols * (L. Marcilly Cat. ms.) ; bois de Saint-Martin d'Entraunes! * (Reverchon in herb. Burn.) ; vallon de Bourdous! * près d’Entraunes (herb. Thuret); près de Bouzièyas!!*, extr. sup. de la vallée de la Tinée. — En Italie sur les versants sept. de nos Alpes: bois près de Garessio!! et mont Frontè !! ; monts Stopel! et Berlino !! ; colla Bassa !!, près du mont Antoroto ; vallée supérieure de Pesio !! ; près des Gias Albergo!!, à l’extr. sup. de la vallée Grande de Vernante ; près des bains de Valdieri!!; col dell’Arpione!! au sud de Demonte : vallée du Rio Freddo de Vinadio!!; S2 Anna di Vinadio {Ard. I. c. avec un !) : Cima di Vaccia !! ; Passo Scolettas!! ; vallon de Puriac !! ; au-dessus du lac du col della Maddalena !! Nous possédons les deux variétés suivantes: Var. /anuginosa Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 708 (— S. lanuginosa Kit. ap. Schult. Oesterr. fl. ed. 2, II, 50), à bourgeons gén. très velus, parfois tomenteux ; folioles plus ou moins velues sur leur face sup. ainsi que sur le parenchyme inf. qui est souvent très 168 FLORE DES ALPES MARITIMES velu-aranéeux et grisâtre ; inflorescences (pédicelles, urcéoles et divisions cali cinales) gén. très velues ou velues-tomenteuses. — Var. glabra (= S. glabra Gilib. F1. lith. V, 233, sec. Beck I. c.) à (éch. en fleur) bourgeons peu velus ou partiellement velus, rarement glabres (chez nous); folioles glabrescentes sur leur face sup., en partie, ou rarement toutes glabres, la face inf. étant glabrescente ou glabre sauf la nervure médiane, exceptionnellement entièrement glabres ; corymbes florifères gén. peu velus, rarement entièrement glabres (chez nous). — Nous ne possédons la var. /anuginosa bien caractérisée que de six prove- nances italiennes de notre dition ; nous avons rencontré çà et là des passages entre ces deux variétés. 253. Sorbus Aria Crantz Séirp. austr. fasc. ?, p.46 (ed. 1, ann, 1762) et ed. ?, fasc. 2, p. 86, tab. IT, fig. ? ; Ard. F4. alp. mar. p.133; Bick- nell F4. Bordigh. p. 101 = Cratægus Aria var. « L. Sp. ed. 1, p. 475, p. p.? — Mespilus Aria Scop. F1. carn. ed. 2. (ann. 1772) 1, 345 ; AIL. F1. ped. n°1805 — Pyrus Aria Ehrh. Beitr. IV, 20 ; de Not. Rep. p. 142. Mai à juillet suivant l’alt. et l'exposition. Assez répandu dans notre région alpine inf. et celle montagneuse où il descend çà et là jusque vers. & à 500 m.s. m.: mont Nero!! ** près d'Albenga ; monts delle Get- tine [!** et Galé !! **; Rocca delle Penne!! ** entre Ormea et Nava; col d’'Evigno ** (Ricca Catal. piante Diano e Cervo p. 25); monts Faudo !! ** et Frontè !! * : fréq. dans les bois des mont. et jusque sur les. versants les plus élevés des monts Bignone, Ceppo, Toraggio et Gola di Gota (Bicknell F1. Bordigh.**]. ce.) ; env.de la Briga! # (herb. Thuret) : assez rare sur les mont. dominant Menton * (Ard. Cat. p. 13); mont Auri! près Lucéram (herb. Thuret) ; entre Saint-Sauveur et Robion!!*; ÿ entre Bouyon et Bézaudun !! * (Consolat in Huet Cat. Prov. p. 53); versant nord du mont Cheiron * (L. Marcilly Cat. ms.) ; gorges du Loup !!* près de Grasse (Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLXVD et près de Magagnose (Bull. eit. p. CLX VID) ; PEsterel* (Hanry Cat. Var p.223; Perreymond Cat. Fréjus p.68); env. de Séranon, mont de la Chens!!*, etc.; vallon de Soleilhas !!* près Saint-Auban ; les Sausses! * (herb. Thuret); Guillaumes !* (herb. Thuret); Saint-Martin d’Entraunes ! * (Reverchon in herb. Burn.) ; entre Entraunes et le col des Champs !! *. — En Italie, au nord de la chaine principale de nos Alpes: Env. de Mondovi (Ing. Cat. p. 68): col della Piastra !! entre les vallées de l’El- lero et de Pesio : rochers près de Limone !! ; près de Pallanfré!!, vall. Grande; entre Pontebernardo et Berzesio!! et ailleurs dans le bassin de la Stura. POMACÉES 169 S. latifolia Pers. Syn. Il, 38; Mathieu F1. forest. ke éd. Fliche p. 177 — Aria latifolia Spach Suites Buffon W, 105 (ann. 1834); conf. Grenier Revue FI. mont. Jura p. 81. L’Alisier à larges feuilles présente des formes variées, tantôt plus voisines du S. Aria, tantôt du S. {orminalis; il est gén. envisagé comme un hybride (S. torminalis X Aria Godron in Revue sc. nat. t. Il, mars 1874, et Bull. soc. bot. Fr. 1874, p. 200, Revue bibl.), mais Godron (in Revue sc. nat. juin 1876) est revenu sur cette manière de voir, au moins pour certaines provenances de cet arbre ou arbuste. — Bertoloni (#7. it. V, 142) a exclu le S. latifolia de la Flore italienne, mais M. Ingegnatti (Cat. Mondovr p. 68) signale la présence de cet Alisier dans sa dition, avec celle des S. Aria et torminalis. M. Borzi Comp. fl. forest. ital. p. 62 mentionne l’hybride dont il s’agit dans les Alpes piémontaises et la Sicile. Roux (Gat. Prov. p. 201) donne pour le S. latifolia deux localités voisines (dans le dép. du Var) où se rencontrent les parents supposés (1. c. et Cat. Suppl. p. 674). — Il conviendra de rechercher le S. latifolia chez nous, dans les rares stations où l’on pourra observer les deux parents. — L’hybride, souvent signalé des S, Aria et Chamæmespilus — (Aria Hostii Jacq. Cat. hort. vind. 1826, sec. Host FT. austr. II, 8; Grenier Revue cit. p. 82) pourra, avec plus de probabilité, être trouvé dans notre circon- scription. 254. S. torminalis Crantz Slirp. austr. ed, 4, ann. 1765, IL, 45; Ard. F1. alp. mar. p. 155 = Cratægus torminalis L. Sp. ed. 1, p. 476 — Pyrus torminalis Ehrh. Beitr. VI, 92; de Not. Rep. p. 142 = Mespi- tus torminalis F. H. Wiogers Prim. fl. holsat.38 (ann. 1780) ; AIL. F7. _ped. n° 1806. Mai. Mondovi **, bois près de Montaldo (Ing. Cat. p. 68) et province de Cuneo (Lorenzo Roberto Piante fust. legn. p.14) ; vallon au nord de Pieve di Teco!! **; massif de l’Esterel* (Perr. Catal. Fréjus p. 68: Hanry Cat. Var p. 223; Shuttl. in Huet Cat. Prov. p. 53): aux Bau- mettes, à la Fons-de-l’Avellan, à la Suvièro (Perr. 1. c.), entre Trayas ‘et Agay (Battersby in litt.), col du Lentisque!!, vallons de l’Hubac des Escates !! et du Mal Infernet!! (Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLIID ; près la chapelle de la Sainte-Baume d’Agay !! ; entre les Adrets et Julian!! (massif du Tanneron) ; près de Tournon sur Siagne!!* (Goaty in Ard. 1. c.) ; montagne de Thiey près Saint-Vallier * (H. de Maupassant in . litt.). — Bien qu’Allioni et de Notaris disent l’espèce répandue partout, elle parait être rare chez nous, au moins au sud de la chaïne princi- pale de nos Alpes, sauf dans le massif de l’Esterel. Elle manque à VPherbier Thuret; les Catalogues de Badaro (Ligurie occid.), Rieca (env. . de Diano et Cervo), Gentile (Port Maurice) et Bicknell (env. de Bordi- -ghera, bassin de la Nervia, etc.) ne la mentionnent pas. 170 FLORE DES ALPES MARITIMES Y 335. S. Chamæmesñbpilus Crantz Stirp. austr. ed. 1, II, p. 40: (p. p. sec. Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 7121); Ard. F1. alp. mar. p. 133 — Mespilus Chamæmespilus L. Sp. ed.1, p. 479 ; AIL. F1. ped. n° 1815 = Cratægus Chamæmespilus Jacy. Enum. Vindob. p. 86 et 243 — Pyrus. Chamæmespilus Ehrh. Beitr. IV, 19. Fin juin à mi-août (nos éch.). Région alpine depuis 16 à 1700 m. jusqu’à env. 2300 m. s. m. — Mont Galé!!**; versant nord du mont Antoroto !! **; mont Berlino !!**, env. de Garessio ; Alpes de Pesio ! ** (herb. Thuret, leg. 2 jul. 1862): pentes nord du mont Mascaron1!** du bassin du Pesio sup.; mont Vecchio!t** près Limone (leg. Marro Donato, jul. 1893); au-dessus des Gias Colombo!!**, vallée Grande; col de Fremamorta ** (herb. Lisa, selon Ard. 1. c.); pentes du Gros. Serre de la Braisse sur Sestrières!! * (Alpes de Saint-Dalmas le Sel- vage); vallée sup. de la Stura** : vallon delle Scolettas!! latéral au vallon de Pontebernardo, Cima delle Lose!!, vallon de Puriac!!, et env. du col della Maddalena !!. Dans tous nos éch. (en fleur) les feuilles sont glabres sur leur face inf, ; çà et là on trouve quelques poils vers la base des feuilles, surtout sur la côte: médiane. AMELANCHIER Menus (ann. 1789) 256. A. vulgaris Mœnch Meth. p. 682 (ann. 1794) ; de Not. Rep. p. 141; Ard. F1. alp. mar. p. 133 ; Bicknell Flow. pl. Riv. pl. XXV, fig. B — Mespilus Amelanchier L. Sp. ed. 1, p. 478 (ann. 1753) ; AIL. F1. ped. n0 4814 — Sorbus Amelanchier Crantz Stirp. austr. ed. 1, II, 53 (ann. 1763) = Cralægus rotundifolia Lamk Encycl. méth. I, 84 (ann. 1783) — C. Amelanchier DC. F1. fr. IV, 482 (ann. 1805) ; non Desf. — Aronia rotundifolia Pers. Syn. 11, 39 (ann. 1807); Bicknell F7. Bordigh. p. 101 — Amelanchier rotundifolia K. Koch Dendrologie 1, 178 (ann. 1869) ; non M. Rœm. Syn. Rosifi. p. 146 (ann. 1847), sec. Index ke. I, 105 — À. ovalis Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 707 (ann. 18%); non Medikus Gesch. der Bot. 79 (ann. 1793), sec. Index cit. L. c. Fin mars et avril dans la région littorale où il descend parfois sur les hauteurs près des rives de la mer?, jusqu’en juin vers ses limites. 1 Suivant M. Beck, Crantz aurait confondu son S. Chamæmespilus avec l’hybride S.. Aria X Chamæmespilus. 2 Par ex. à Roverino près de Ventimiglia, et au-dessous d’Eze. Nous l’avons vu en Ligurie près du Sémaphore du Cap Noli. al. dé Rd ne ht RS GS SU = et: ROSACÉES 171 sup. entre 17 et 1800 m. env. — Entre Nasino et le col qui mène à Onzo!! **; entre Zuccarello et le mont Arena !!**:; mont Galé!! **; bois près de Garessio !! ** ; entre Pianbernardo et Rocca d’Orse!! **; crêtes entre les monts Stope et Mezzanotte!!**; monts delle Penne tt **, della Guardia!!** et Frontè!!**; commun dans les escarpements des mont. du bassin de la Nervia **, env. d’Isolabona vers 120 m. s. m., et env. de Ventimiglia © (Bicknell Flow. pl. el Flon. 1. c.); rochers près. de Limone!!**, et partie sup. de la vallée S. Giovanni ![!**; éboulis rocailleux dominant Tende !#; assez rare sur les hauteurs au-dessus. de Menton * (Ard. Cat. p. 13); mont Auri près Lucéram ! * (herb. Thu- ret) ; rochers sous Eze !!*; env. de Nice ! * (G. de Contes) au vallon de Saint-André! (herb. Thuret) ; près Gilette [!*, vall. de l’Esteron; env. de Bézaudun * (Huet Cat. Prov. p. 53); versant nord du mont Chei- ron!!*; env. de Saint-Martin Vésubiel* (herb. Thuret); vallon de Vallasco près Valdieri bains** (Bertero in Bertol. F1. 6. V, 159); Esteng !! * aux sources du Var; Saint-Dalmas le Selvage! * (herb. Thuret) ; près de Grasse, aux gorges du Loupl!!* (Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLX VD) ; ‘entre Saint-Vallier et le mont de Caran!!*; près la Sainte-Baume d’Agay!!t, dans le vallon du Mal Infernet!!, et sur le mont Vinaigre !! du massif de Esterel *. termine à la page précédente. L'impression des pages È à 171, commencée en août 1898 a ae M. J. Briquet . été imprimées en janvier 1899, et un tirage à pat an a été distribué en février de la même année. Hommage de fAuteur FLORE. DES ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANÇAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR ÉMILE BURNAT Volume III o 2e partie GENÈVE & BALE GEORG & C”, LIBRAIRES-ÉDITEURS LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu Janvier 1902 4h | DES RTE LPES MARITIMES re \ . ñ ay r L "A ; “ $ ? L “10 ‘ l ‘ [A : . | S ï w d { 4 L | > , , n + “ | 4, ” : , f : î ' ’ : E ne | ts | . : ‘ € 1 - ? N - b De î L . h ñ « 4 R . A Le, ; D A NE En { % A B « » fl "] * LE N X ! É : 4 i ‘ [S x re 4 Fa L et ps * “4 ; PAT Ÿ S 4 \ à ; re 1 ] Q L + Es À À 1} é 4 L L3 É \ 3 ñ l + j n 4 f dre L / : a. été terminée en ou 1901. « a D re FLORE DES ALPES MARITIMES OU CATALOGUE RAISONNÉ DES PLANTES QUI CROISSENT SPONTANÉMENT DANS LA CHAINE DES ALPES MARITIMES Y COMPRIS LE DÉPARTEMENT FRANCAIS DE CE NOM ET UNE PARTIE DE LA LIGURIE OCCIDENTALE PAR ÉMILE BURNAT Volume III 2e partie GENÈVE & BALE GEORG & C”", LIBRAIRES-ÉDITEURS LYON Même maison, Passage Hôtel-Dieu Janvier 1902 FLORE DES ALPES MARITIMES PUNICACÉES! Panica Granatum L. Sp. ed. 1, p. 472; AII. F7. ped. n° 1804; de Not, Rep. p. 143; Ard. FT. alp. mar. p. 134; Bicknell F7. Bordigh. p. 102. — Le Grenadier, d’après les arguments botaniques, historiques et linguistiques, doit être considéré comme originaire de la Perse et de quelques pays adjacents. « La culture en a commencé dans un temps préhistorique, et son extension dans l'antiquité, vers l’occident d’abord et ensuite en Chine, a causé des naturalisa- tions qui peuvent tromper sur la véritable origine, car elles sont fréquentes, anciennes et durables » À. DC. Origine pl. cult. p. 191. Cette espèce (f1. juin- juillet) se rencontre çà et là chez nous, souvent dans des lieux abrupts, avec apparence de spontanéité, dans toute la zone des oliviers jusque vers sa limite supérieure (env. 800 m. s. m.) dans nos régions littorale et montagneuse. ONAGRACÉES EPILOBIUM Line ? #37. E. angustifolium L. Sp. ed. 1, p. 347, excl. syn. Baubh.; 1 Conformément aux Règles de nomenclature de Berlin, art. 3 (voy. Briquet in Bull. Herb. Boiss. V, 7171) nous adoptons pour les noms de familles la nomenclature admise dans les Natürl. Pflanzenfam. de Engler et Prantl. 2 Nos Epilobium ont été l’objet d’une première étude par Gremli. M. Haussknecht a eu l’obligeance de les revoir et annoter presque tous en 1893; (le signe H.! indique les éch. déterminés par M. Haussknecht). M. Briquet a utilisé ces matériaux pour rédiger un travail étendu sur nos espèces. Nous en donnons ici un résumé, tout en y apportant divers chan- FLORE DES ALPES MARITIMES III 12 174 FLORE DES ALPES MARITIMES AI. herb. p. p. max.!; de Not. Rep. p. 1441; Hausskn. Monogr. p. 87; non Lamk, nec Ard. F1. alp. mar. = Chamaænerion angustifolium Scop. F1. carn. ed. 2, I, 271 (ann. 1772); Willk. et Lge Prod. hisp. III, 188 — Epilobium latifolium Mattuschka F1. siles. I, 332 (ann. 1776); Roth Tent. fl. germ. II, 1, p. 434, et auct. plurim., non L. — £. spicatum Lamk F1. fr. II, 482 (ann. 1778); Gr. Godr. F1. Fr. I, 585; Ard. F1. alp. mar. p. 1834; Bicknell F7. Bordigh. p. 10 = £. Gesneri Vill. Prosp. p. 45 (ann. 1779); AIL. F7. ped. no 1015?; Vill. Æist, pl. Dauph. I, 828 et III, 507. Juin à août, suivant l’alt. Bois, et aussi sur des pelouses découvertes dans la région alpine où nous l’avons vu jusqu’à près de 2100 m.s. m., et dans celle montagneuse voisine * ; sur les basses montagnes voisines de la plaine au nord de nos Alpes. — Sommet du mont Mindino!!** près de Garessio ; mont Mezzanotte ! ! ** ; vallée sup. de Casotto!!**; Sella Revelli au pied du Pic d’Ormea !!**; Norea !**, le long de l’Ellero (Ferrari in herb. Burn.) ; mont Ceppo et bois à l’ouest du mont Gota, jusqu’au mont Arpetta** (Bicknell L. c.); mont Aution! * (Barla in herb. Burn.); forêt de la Mairis!* (herb. Thuret; H.!); sommités du col de Gar- bella !t** (H.!) entre Entraque et Pallanfré; env. de Saint-Martin Vésubie, la Colmiane!* et bois du Boréon !# (herb. Thuret; H.!), vallon de N.-D. delle Finestre ! !Æ(H. !) ; entre Aïsone et Demonte!1**; bains de Valdieri** (Bertero in Bert. F4. it. IV, 292) et de Vinadio ** (AIL. 1. c.); St Martin d'Entraunes ! * (Reverchon leg. ; H. !) ; le Fuge- ret!* près d’Annot (A. Derbez leg. ; H.!); vallon de Puriact!** et près du col della Maddalena!! #**. gements. — On consultera principalement pour l'étude de ce genre : Haussknecht Mono- graphie der Gattung Epilobium. Jena, ann. 1884, in 4°, 318 p., 2 tabl., 23 pl. En outre on trouvera des détails anatomiques et morphologiques sur ce genre dans l’article de M. Parmentier intitulé: Les Epilobes de France (in Revue générale de botanique de G. Bonnier, vol. VIU, ann. 1896 (nous citerons la pagination du tirage à part). — Michalet (in Bull. soc. bot. Fr. 1855, p. 126), Royer (F1. Côte-d'Or 1, 178, et in Bull. cit. 1873, p. XXXVID), et Clos (in Bull. cit. 1886, p. 54), ont donné d'’intéressantes notices sur ce genre, en particulier sur les organes qui servent à la végétation et à la continuation de la plante. 1 Nous n’avons pas trouvé dans l’herbier de Notaris des éch. de cet Epilobium pour lequel il donne (1. c.) comme habitat : QIn alpibus maritimis (prof. Gherardi); in Apennini savonensis et clavarensis sylvaticis ». 2 L’herbier d’Alliuni contient notre n° 757 sous le nom d’Æ. angustifolium, en unè enveloppe avec 4 feuilles dont 8 (6 éch.) appartiennent à notre Æ. angustifolium et l’une (un éch.) à l'E. frigonum. 8 Il vient (fl. juin) au nord du dép. du Var, dans les bois de Vérignon (Albert PI. nouv. Var p. 20), prob. entre 800 et 1000 m. s. m. ONAGRACÉES 175 M. Haussknecht distingue dans sa Monographie (p. 37 et 38) une série de formes d’une valeur très inégale. Les unes sont de simples modifications indi- viduelles n’offrant qu’un intérêt biologique (f. foliosa, f. ramosa, etc.), tandis que d’autres sont sans doute héréditaires et ont une valeur variétale. L'auteur ne nous paraît cependant pas avoir été toujours bien fixé sur ces distinctions. Ainsi sa forme brachycarpa qui doit posséder des capsules longues de 2 cm., à pédicelles aussi longs qu’elles, est signalée par M. Haussknecht dans notre herbier, sur des échantillons (Saint-Martin d’Entraunes) à capsules longues de 5 à 6 cm. et pédicelles de 10 à 20 mm. — Tous nos éch., y compris ces der- niers, ont .des feuilles sessiles assez largement lancéolées, des grappes non feuillées et de grandes corolles de 20 à 30 mm. diam. 258. Epilobium Dodonæi Vill. Prosp. p.45 (ann. 1779); AI. F1. ped. n° 1016! ; Vill. His. pl. Dauph. I, 328 et III, 507; Gaudin F1. helo. III, 8; Hausskn. Monogr. p. 45. Var. « palustre — Æ. angustifolium L. Sp. ed. 1, p. 347, quoad synon. Baubh. ; Lamk F1. fr. III, 482; Gren. F1. jurass. p. 282; Ard. F1. alp. mar. p. 134; non Hausskn. — Chamænerion palustre Scop. F1. carn. ed. 2, I, 271 (ann. 1772); Willk. et Lge Prod. hisp. III, 188 — Epilobium rosmarinifolium Hænke in Jacq. Collect. IT, 50 (ann. 1788) ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 593; Bicknell F7. Bordigh. p. 102 = E. angus- tissimum Weber P1. minus cogn. decuria p.353 (ann. 1784); Bert. F1. it. IV, 292; de Not. Rep. p. 144?; non Rchb. Ic. bot. (1826) — E. Dodonæi a angustissimum Hausskn. Monogr. p. 45; Rchb. Ic. fl. germ. et het. (cont.) XXIIT, 5. Juin-août. Assez répandu dans les lieux pierreux, bords des torrents et lits desséchés des rivières, des régions littorale et montagneuse, rarement jusque dans la région alpine inf. — Env. de Diano et Cervo** (Ricca Cat. p. 26); entre Garessio et Ceval!**; vallon Armella près d’Ormea!!**; env. de Mondovi **, sables du Pesio près de Breolungi (Ing. Cat. p. 34) ; çà et là entre Ceriana et la mer, et dans le bassin de la Nervia** jusqu’à ses bouches (Bicknell F7. Bordigh. 1. e.); lit de la 1 On trouve aujourd’hui dans l’herbier d’Allioni, notre E. Dodonæi var. 4, sous le nom dE. rosmarinifolium (en une enveloppe et une feuille); puis dans une seconde enve- loppe, avec la désignation d’E. palustre, il y a 3 feuilles dont 2 portent chacune un éch. de l'E. palustre L. et la troisième un spécimen de l'E. Dodonæi var. y alpinum. Dans une troisième enveloppe, avec la désignation d'£. palustre, se trouvent 4 feuilles, dont chacune porte un éch. de notre Æ. Dodonæi var. &. - 2? Nous n'avons pas trouvé l'E. angustissimum dans l’herbier de Notaris; ce botaniste (1. c.) l’indique comme fréquent dans sa circonscription. 176 FLORE DES ALPES MARITIMES ‘ Roja près Ventimiglia!1’#; lit de la Groa entre Fontan et Saint-Dalmas de T.!!# (H.!); près de Tende!* (leg. Ungern Sternb. in herb. mus. Turin): la Briga!!# (H. !), lieux graveleux, bords des vignes; env. de Menton *, assez rare (Ard. Cat. p. 12) ; env. de Drap !* près Nice (Barla in herb. Burn. : H.!); entre Levens et Duranus !* (herb. Thuret; H. !); Roquebillère !*(herb. Consolat) ; env. de Saint-Martin Vésubie!!* (H. !); près de Malaussène, Villars et Touet de Beuil!!*, fréquent; entre Saint-Sauveur de Tinée et Isola !!* ; le Bar * près Grasse (Ard. FF. IL. e.); Bézaudun ! * (herb. Consolat); Saint-Auban * (Ard. F1. 1. c.); l'Esterel*, au Gratadis (Bull. soc. botan. Fr. 1883, p. CLIV) ; Saint-Martin d’En- traunes!* (Reverchon in herb. Burn. : H.!); entre Sambuco et Pianche!! et entre Demonte et Aisone! !, vallée de la Stura **. Tiges de 30 à 80 cm. haut., simples ou rameuses ; feuilles linéaires, longues de 20 à 60 mm., larges de 1 à 3 mm., parfois 4, çà et là denticulées-calleuses sur les bords, souvent un peu calleuses au sommet; anthères plus ou moins elliptiques ou subovées; style égalant env. les étamines, velu dans son !/, ou # inf,, un peu décliné vers la fin de l’anthèse, Var. B nicæense. Duranus!* environs de Levens (J. B. Barla in herb. Burnat), leg. 12 oct. 1885. Cette variété, dont nous ne possédons que deux spécimens, réclame une étude ultérieure dans son lieu d’origine ; elle diffère de celle & par ses rameaux gri- sâtres vers le haut, ses feuilles canescentes dans leur jeunesse, à sommet pourvu d’une callosité noire très développée, et son style bien plus long que les étamines, les dépassant de 3 à 5 mm. env. — M. Haussknecht, qui a eu nos éch. entre les mains, les considère comme appartenant à une forme qui se rap- proche de sa var. « angustissimum forma canescens (Monogr. p. 46). Mais d’autre part, le caractère du style ne lui a pas échappé, et il envisage aussi notre plante comme un passage à sa var. B caucasicum (op. cit. p. 51); ce der- nier rapprochement nous parait le plus exact. Cette dernière variété (— £. cras- sifolium Boiss. FT. or. II, 746 ; non Lehm. ?) dont nous avons pu étudier une belle série d’échant. dans l’herbier Boissier, se distingue essentiellement du type angustissimum par la longueur de son style qui présente gén. la même appa- rence que celui de notre var. nicæense. En revanche, la var. caucasicum diffère de cette dernière par ses feuilles plus larges, lancéolées, nettement et fortement denticulées sur les marges, ses organes végétatifs d’un vert pur, et ses anthères plus étroites. Cette var. nicæense semble compléter d’une façon intéressante le cycle connu des variations de l’£. Dodonæi. — La forme canescens dont parle M. Haussknecht est très différente de la nôtre; elle est entièrement canescente et ses styles égalent les étamines ; elle n’est connue jusqu'ici que dans la Trans- caucasie et l'Arménie. dr ir ie nie ta DS at bte. 2 ONAGRACÉES 177 Var. y alpinum — E£. angustifolium 7 L. Sp. ed. 1, p.347 (ann. 1755) — E. rosmarinifolium B alpinum DC. F1. fr. V, 421 (ann. 1815) = £. palustre All. herb. p. p.| = Æ. denticulatum Wenderoth Znd. sem. hort. Marb. p. 2 (ann. 1824); non Ruyz et Pav. (ann. 1802) — £. angustissi- mum Rchb. Ic. bot. seu PI. crit. IV, ic. 523 (ann. 1826); non Weber (ann. 1784) — Æ. Fleischeri Hochst. in Bot. Zeit. ann. 1826; Bert. F1. dé. IV, 294 ; Gr. Godr. F4. Fr. I, 584; Ard. F1. alp. mar. p.135 — E. Dodo- næi var. prostratum Gaudin F1. helo. Ill, 9 (ann. 1828) — Chamænerion denticulatum Spach Hist. nat. IV, 397 (ann. 1835) — Epilobium crassi- fotium Nym. Syll. fl. europ. p. 263 (ann. 1854); non Lehm.(?), nec Boiss. FI. or. = E. Dodonæi y Fleischeri Hausskn. Monogr. p. 51. Juillet, commencement d’août. Assez répandu dans les graviers des torrents des vallées élevées du massif principal de nos Alpes, d’où il descend parfois jusque vers 900 m. s. m. dans le Piémont. — Vallée Casterino!# de Tende (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin); vallon de la Madonna delle Finestre!!#, à côté de la var. « (herb. Thuret, 29 juill. 4865 ; H. ! ; herb. Burn. 98 juill. 1874 ; H. !); près de Vignols!!* (H.!) au pied du Mounier; le Pra!!* (H.!) et Bouzièyas!!* (H.!), à l’extrém. sup. du bassin de la Tinée; d’Entraunes à Esteng !1* (H. !) aux sources du Var.—En Italie, au nord de la chaîne principale: près de la Chartreuse de Pesio!, graviers du torrent (herb. Thuret, leg. 16 jul. 1862 ; H. !) ; bains de Valdieri !! (H. !) et de Vinadio ! (herb. Lisa, leg. ann. 1843); col de Fremamorta (herb. Lisa, selon Ard. I. c.) : vallon sup. de Pontebernardo!!; entre Berzesio et Argenteral!; vallon de Puriac!! Tiges de 20 à 30 cm. haut.; simples ou rameuses à la base; feuilles gén. moins longues et plus larges que dans # et 8 (long. 15-25 mm., larg. 2 à 5 mm.), souvent nettement denticulées-calleuses sur les bords (sans atteindre le degré réalisé par la var. caucasicum), peu ou pas calleuses au sommet ; anthères gén. oblongues, plus étroites que dans «et B; style plus épais que dans ces dernières variétés, visiblement plus court que les étamines, ordinairement dépassé par celles-ci de 2-5 mm., gén. velu dans sa moitié ou son tiers inf., très décliné vers la fin de l’anthèse. Cette variété est regardée comme une espèce par la majorité des auteurs qui l'ont étudiée dans l’Europe centrale, mais cette manière de voir peut difficilement être maintenue lorsqu'on envisage l’ensemble de l'aire spécifique. M. Hauss- knecht considère avec raison les Æ. angustissimum Weber et Æ. Fleischert Hochst. comme deux races planitiaires et altitudinaires d’une même espèce. Nous possédons dans notre dition des formes de passage : entre Puget-Théniers et la Mine!!* (inter angustissimum et Fleischert interm., H.!); lit du Var près d’Esteng!* (Reverchon leg., inter angustiss. et Fleischeri, H.!) ; entre 178 FLORE DES ALPES MARITIMES Demonte et Aisone!!*##, rive droite de la Stura, qui ont entièrement Le port de VE. angustissimum et les caractères stylaires de l'E. Fleischeri. M. Hauss- knecht les a rapportées en partie au second tandis que Gremli les rattachait toutes au premier. Relativement à la nomenclature des variétés & et y, on verra que les deux plus anciens noms à donner, sont ceux qui ont été employés par Scopoli pour la première, et par de Candolle pour la seconde. M. Haussknecht aurait dù les conserver de préférence à ceux de Weber et de Hochstetter. 259. Epilobium hirsutum L. Sp. ed.1,p.3417-348 (ann.1753), excl. var. B; All. F1. ped. n° 1017, et herb. p. p.!‘; de Not. Rep. p. 146, et herb.!; Gr. Godr. F1. Fr. I, 582; Ard. F1. alp. mar. p.135; Hausskn. Monogr. p. 53; Bicknell F7. Bordigh. p. 104 — Chamænerion hirsutum Scop. F1. carn. ed. 2, I, 270 (ann. 1772) — E. grandifiorum Weber ap. Wicgers Prim. fi. holsat. p. 30 (ann. 1780); AIL. F7. ped. no 1018? Juin-août, suivant l’alt. et l’exposition. Bords des eaux ; assez répandu dans les régions littorale et montagneuse, mais il manque dans certains districts. — Près d’Albenga !!** «1 (Gennarileg., in herb. Univ. Gênes, sept. 1853; herb. Burnat, 30 juin 1882, f.: H.!); entre Garessio et Ceva !!**; env. de Rezzo et de Dolcedo ! ** «1 (Berti leg. ann. 1840 et 42, in herb. Univ. Gênes et in herb. de Not. ; de Not. Rep. I. c.) ; Mondovi ** (Ingegnatti Cat. p. 34); vallée de la Corsaglia ! ** «1 (herb. Lisa); Men- datica !!** sous le mont Frontè; env. de San Remo ** et de Ceriana (Bicknell 1. e.) ; Pigna, Apricale, Camporosso et Bouches de la Nervia ** (Bicknell 1. e.); vallée inf. du Rio Freddo près Tende! *«1 (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin) ; vallon del Cavallo près la Chartreuse de Pesio! !**«2 (H:1) ; env. de Limone !! **æ1 (H.!) ; Cuneo **, le long de la Stura (Benedetti Cat. ms.) et Roccavione! ! ** ; Breil!1*; Castillon *, au-dessus de Menton (Hawker in Ard. 1. c.; manque au Cat. Menton p. 13); entre Nice et le pont du Var! *42 (Durando leg. 26 jul. 1843 ; H. 1) et à Saint-Martin du Var!!*æ«1 (H.!); bords de la Brague près d’An- tibes !* «1 (herb. Thuret ; H.!) et à Vaugrenier* (herb. Stire, selon Ard. 1. c.); Belvédère de Lantosque * (Morgan fil. in Ard. 1. c.); Roque- 1 Sous le nom d’£. hirsutum se trouve dans l’herbier d’Allioni une enveloppe contenant deux feuilles, l’une avec un éch. qui est un Æ. hirsutum a«1 villosum, l’autre avec un E. parviflorum envoyé par Schleicher sous le nom d’£. pubescens Roth. — Il n'existe pas, dans le même herbier, d’Epilobium sous le nom d’£. grandiflorum. Allioni s’attribue à tort la paternité de ce dernier nom. Les synonymes dont il le fait suivre (Haller, Bauhin et Tournefort) se rapportent à l’£. hirsulum. ONAGRACÉES 179 billère!*42 (herb. Consolat); Bézaudun!*42 (herb. Consolat); Puget- Théniers!!*; env. de Grasse* (Goaty in Ard. I. c.); Saint-Auban!*«1 (Roubert in herb. Burn. ; H.1) ; Annot * (?) #2 (leg. Reverchon, in herb. Burn. ; H.!) et au Fugeret! * «2 (Derbez in herb. Burn. ; H.1). Deux sous-variétés &1 et «2 peuvent être distinguées chez nous; les localités désignées par &1 se rapportent à la première et celles suivies de «2, à la seconde. «1. var. villosum Hausskn. Monogr. p. 55. — Tiges munies ce longs poils simples et étalés, mélangés çà et là de poils courts, en partie glandulifères, beaucoup moins ne rite Feuilles d’un vert grisâtre, velues sur les deux faces ou au moins en dessous. Capsules couvertes de poils courts et serrés, en partie glandulifères, mélangés avec de longs purs simples, ceux-ci souvent plus nombreux que les autres. «2. var. vulgare Hausskn. 1. c. — Tiges pourvues de petits poils courts, en partie glandulifères, mélangés avec des poils longs, simples et étalés, moins nombreux. Feuilles d’un vert gai, glabrescentes ou moins velues que dans & 1. Capsules couvertes de poils courts et serrés, en partie glandulifères, dépour- yues ou à peu près de poils étalés plus longs!. Nous avons été assez embarrassé pour faire un choix entre les noms employés par M. Haussknecht dans la désignation de ses variétés de l’£. hirsutum, les diagnoses de ces dernières étant rarement comparables, Aïnsi dans sa var. «& vulgare se trouve une forme /anceolata basée sur la configuration des feuilles, sans détails concernant la fleur et le fruit, à côté d’une forme parviflora basée sur la fleur, sans caractères relatifs aux feuilles et aux fruits. Dans y villosum, les formes a) dolichocarpa, b) brachycarpa et c) adenocarpa ne peuvent être comparées, etc. Ajoutons que l’ouvrage de M. Haussknecht, fort bien travaillé à d’autres points de vue, laisse parfois à désirer en ce qui concerne l’analyse des variétés. Ainsi dans l’£. parviflorum comme dans l£. montanum, on trouve une forme putata composée d'échantillons à tige principale coupée après la floraison, mise sur le même pied que les variétés {omentosa, brevr- folia, etc. 60. E. parviflorum Withering Bot. arrang. ed. ann. 1776, I, 229; .DC. Prod. III, 43 (ann. 1828) ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 582; de Not. Rep. p. 146, et herb.! ; Ard. F7. alp. mar. p. 135; Hausskn. Monogr. p. 66; Bicknell F7. Bordigh. p.104 — E. hirsutum B L. Sp. ed. 1, p. 347 (ann. 4753) — E. hirsutum AIl herb. p. p.! = Chamaænerion parvifiorum Schreb. Spicil. fl. lipsic. p.146 (ann. 1771) = Epilobium villosum Curtis F1. londin. II, t. 22 (ann. 1777) = E. molle Lamk F1. fr. III, 479 (ann. 1 Nos éch. d’Annot (?) de la var. vulgare ont été nommés par M. Haussknecht : f. bra- chycarpa, forme qui n’est pas signalée par lui dans & vulgare. Les formes de sa var. 7 villosum ainsi appelées doivent posséder des capsules de 3-4 em, long. Or dans nos éch. d’Annot, les capsules mûres sont longues d’env. T cm. (6 à 8) et à ce point de vue ne présentent aucune différence avec nos autres provenances des var. «l et x°2. 180 FLORE DES ALPES MARITIMES 1778) ; Colla Herb. pedem. 11,377= E. pubescens Roth Tent. fi. germ. I, 167 (ann. 1788) et II, 1, 435 (ann. 1789) ; Badaro in Moretti Bot. ital. p.42. Juin-août. «Vulgatissimum ad rivulorum margines, ad fossas, in pascuis udis et in paludosis» de Not. I. c., Badaro I. ce. — Répandue dans nos régions littorale et montagneuse presque entières, cette espèce manque à l’herbier Thuret et au Catalogue manuscrit de Benedetti pour les env. de Cuneo. — Environs d’Albenga ** (Sassi in Bert. F1. it. IV, 298) à Leca!! (f. aprica H.!); env. de Diano et Cervo!** (herb. Univ. Gênes; Ricca Cat. p. 26); mont. au dessus de Porto Maurizio ! ** (Traverso leg. jul. 1840, in herb. de Not.) et près de Dolcedo ! ** (août. 1839, in herb. Univ. Gênes) ; env. de Garessio !! ** et de Mondovi ! ! **#, H.! ({ng. Cat. p. 3%); Chiusa di Pesio!** (herb. Bicknell; f. aprica Hausskn. !); env. de Limone! ** (herb. mus. Turin); vallée du Rio Freddo de Tendel* (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin); entre Tende et Fontan!t# (herb. Lisa, leg. aug. 1843); partie inf. de la vallée de Cairost!® (f. aprica H.1); commun aux env. de San Remo, Ceriana, Soldano, Bordighera et Dolceacqua, etc. (Bicknell F7. Bordigh.** 1. e.); assez commun à Menton * (Ard. Cat. p. 13); vallon inf. de Mollièrestt#, du bassin de la Tinée (H. !) ; entre Saint-Sauveur et Robion!1*; Drap près Nicel!*; près de Villars du Var !!* (H.1); Bézaudun!* (herb. Consolat) ; vallée de Thorenc!!* ; Séranon!1*; Guillaumes!!*; massif de l’Esterel * (Perr. Cat. Fréjus p. 30, sub : E. molle). Dans le bassin de la Stura ** : bords du Gesso entre Valdieri et Andonno!! (herb. mus. Turin; f. aprica H. 1); bains de Valdieri (Bertero in Bert. F1. üt. IV, 298) ; près Demonte!! (f. aprica H. !). 2G1. Epilobium montanum [L. Sp.ed.1,p.38 (ann.1753), AIL. F1. ped. n° 1019 p. p.!‘; de Not. Rep. p. 145, et herb. ! p.p.?; Gr. Godr. F1. Fr. I, 581(excl. var. 6); Ard. F1. alp. mar. p.135 p. p.; Hausskn. Monogr« p. 74; Bicknell F7. Bordigh. p. 104; Rchb. Zc. f. germ. et helv. (cont.) XXII, 2 et 7, tab. 5 — Chamaænerion montanum Scop. F1. carn. ed. 2, I, 270 (ann. 1772). 4 Moris F1. sard. II, 57, dit : Epiloblum montanum All. herbar. partim ad Æ. montanum vulgare, partim ad Æ£. origanifolium Lamk, partim ad Æ. palustre L. spectat. — Voici ce qu'on trouve aujourd’hui dans cet herbier, sous le nom d’ÆZ. montanum All. 1019 : Une : enveloppe avec deux feuilles dont une première porte deux éch.; l’un est un £. alsini- folium Nill., l’autre un £. montanum L.; une seconde feuille avec deux éch. appartenanc à l'E. trigonum Schrank, envoyés par Schleicher sous le nom d’£. alpestre Schmidt. ? On trouve dans l’herb. de Notaris, sous le nom d’£. montanum, quatre provenances qui appartiennent à l'E. collinum Gmel., et une à l'E. montanum L. ONAGRACÉES 181 Juin-août. Assez répandu dans les bois et lieux ombragés de la région montagneuse, rarement dans celle littorale; çà et là dans celle alpine inf. et jusque dans la plaine au nord de nos Alpes. Ricea (Cat. Diano e Cervo), Ardoino (Cat. Menton) et Perreymond (Cat. Fréjus) ne mentionnent ni cette espèce, ni la suivante. — Monts Galé!!** et Min- dino! ! ** près de Garessio; vallée sup. de Casotto!!**, près du mont Antoroto (H.!); Rezzo! ** et Dolcedo! ** (Berti leg. aug. 1839 et sept. 1840, in herb. Univ. Gênes) ; environs de Mondovi! !** (Ing. Cat. p. 34); mont Frontè!t!**, à Poniarocca (H.!); vallée de Pesio!** (herb. Bicknell); env. de Cuneo** (Benedetti Cat. ms.); env. de Tende!# (herb. Lisa, leg. ann. 1843); vallée Grande de Vernante!!** (EH. !); bassin de la Nervia **: mont Ceppo, Bajardo et Gola di Gota (Bicknell FI. 1. c.); Valdieri bains! 1** (f. wmbrosa H.1) et environs (Delponte, juill. 184%, in herb. mus. Turin), au vallon de Lourousa!! (H.!); Saint- Martin Vésubie!* (herb. Thuret, f. wmbrosa H.!), au mont Siruol!! (H.!) et à Saint-Dalmas de Valdeblore!! (H.!); env. de Vinadio!** (herb. Lisa, leg. ann. 1843 ; Ferrari in herb. mus. Turin); entre Sigale et Sallagriffon ! !* (H.1) ; Andon ! * (Roubert in herb. Burnat ; H. !). TTY 262. E. collinum Gmel. F1. bad. alsat. IV, 265 (ann. 1826); Godron F1. Lorr. éd. ?, I, 275; Crépin Notes pl. rares ou crit. Belg. II, 44-45 et III, 20; Grenier F1. jurass. p. 284; Hausskn. Monogr. p. 83; Bicknell F7. Bordigh. p. 104; Rehb. Ic. fl. germ. et helv. (cont.) XXIIT, 2 et 8, tab. 6. Exsicc. : Rchb. F1. germ. no 1893! ; Billot F1. Gall. et Germ. n° 2691! ; Soc. dauph. n° 2875! (Gall., Isère); Flora austr.-hung. n° 34! ; Callier F1. silesiaca n0 3601 — E. nutans Lejeune Rev. F1. Spa p. 76 (ann. 1824); non Schmidt F4. boëm. ann. 1794 — E. montanum var. minus Wimm. et Grab. Æ1. Siles. I, 371 (ann. 1827); Gaudin F1. helv. III, 12= E. montanum var. collinum Spenn. F1. friburg. p. 798 ; Koch Syn. ed. 2, p. 266; Godron F1. Lorr. éd. 1, I, 235; Gr. Godr. F1. Fr. I, 581; Cosson et Germ. Aëlas F1. Paris éd. 2, tab. XII, D, fig. 3—E£. montanum de Not. Rep. p. 145, et herb.! p. p. max.; Ard. F1. alp. mar. p. 155, p. p. Juin-août. Endroits découverts ou peu ombragés, souvent dans des lieux secs et pierreux. Assez répandu dans les régions montagneuse et alpine inf. jusqu'aux env. d’au moins 2000 m. s. m.; nous ne l’avons pas vu provenant de la région littorale. Il paraît être un silicicole (voy. Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, p. 39, 45 et 254, ann. XIE p. 87; 182 FLORE DES ALPES MARITIMES Hausskn. Monogr. p. 86) tandis que l'E. montanum est indifférent. — Environs de Garessio **, entre G. et le village de Mindino!!, vallon dell Inferno!! ; entre Viola et Pamparato**, au mont Stope!! et à la Madonna della Neve!!; Ormea!!**, rive droite du Tanaro (f. elatior ramosa H. !); env. d’Ormea **, vallons de Chioraira!! et du Rio Prato! !; Viozene!** (herb. Univ. Gênes) et de là à Cima Revelli!!; env. de Triora!** (leg. Panizzi, in herb. Univ. Gênes); extrémité sup. de la vallée de l’Ellero!!** entre les Gias di Blin et le pied du Mongioje (H. !); vallée de Pesio**, aux vallons de Rumiana ! (herb. Bicknell) et de Cra- vina !! (f. elatior ramosa H.!); env. de Limone **, en allant au mont Bufle! (E. Ferrari in herb. mus. Turin); col de Tende!** (herb. Lisa, ann. 1843) ; env. de Tende ! (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin) ; entre Saint-Dalmas de T. et la Minière!# (Ungern Sternb.); bassin de la Nervia**: Rio Oliveta à l’ouest des monts Ceppo et Cavanel'i, Bajardo, Rio Incisa du mont Grai, et entre Gola di Gota et Arpetta (Bicknell F1. I. c.); mont Auri! * près Lucérem (herb. Thuret); Bézaudun * (Consolat in Huet Cat. Prov. p. 53); env. de Saint-Martin Vésubie!!* (f. elatior umbrosa, elatior ramosa et minor latifolia H.!; herb. Thuret ann. 1865, et herb. Burn. ann. 1875); Collet Sistroun ! ! # entre les vallées de Castiglione et de la Tinée (H.!); vallon de Lenton!!* près Saint-Sauveur de Tinée; col de la Croix!!* entre le sommet et Amen près Guillaumes (f minor H.1); Cluse de Saint-Auban ! !* (£. minor H. !); entre Saint-Etienne et Saint-Dalmas le Selvagel! * (H. 1); l’Esterel * (Shuttlew. in Huet Cat. Prov. p. 53). Dans le bassin de la Stura ** : bains de Valdieri ! ! (H.!) et vallon de Lourousa !!(f. umbrosa H.!); entre Aisone et Demonte!!; Cima del Resdour!!; vallon de Pontebernardot (E. Ferrari in herb. mus. Turin) et col delle Scolettas !! entre les vallons del Piz et de Pontebernardo. On a beaucoup discuté pour ou contre la valeur spécifique de l£. collinum. Nous n’avons cependant pas éprouvé de difficultés à distinguer cette plante de VE. montanum. Les déterminations de M. Haussknecht ont toujours coïncidé avec les nôtres, sauf dans un cas: nos éch. de Saint-Auban ont été annotés par le savant monographe : £. montanum f. minor — E. montanum var. subalpi- num Neiïlr. (Hausskn. Monogr. p. 72); pour nous ils appartiennent à un Z. col- linum bien accusé. — Voici les descriptions comparatives de ces deux espèces voisines, d’après nos éch. des Alpes maritimes : E. montanum, {{ge de 30- 80 cm. haut., gén. simple, parfois rameuse vers son milieu, accidentellement dès sa partie inf. ; feurlles opposées, gén. alternes dans la région de l’inflores- cence, les moyennes et inf. ovées-lancéolées, atteignant jusqu’à 75 mm. long. ONAGRACÉES 183 sur 35 à 50 mm. larg., rarement 100 mm. long., gén. 30 à 50 mm. sur env. 13 à 30, rarement 25 sur 12, les moyennes plus ou moins aiguës au sommet, brièvement pétiolées (1-2 mm.) ou subsessiles; serrature à dents irrégulières, inégalement distantes et inégalement saillantes ; boutons floraux gén. nettement apiculés («alabastris ovoideis breviter abrupteque apiculatis » Hausskn. op. cit. p- 74); fleurs longues de 8 à 11 mm. à divisions calicinales de 3 % à 5 mm. long. Nous ne trouvons pas de différences entre les semences des deux espèces. — E. collinum, {ge de 20 à 35 cm. haut., parfois plus naine encore (8 à 15 cm.), bien rarement plus élevée (jusqu’à 50 cm.), habituellement plus ou moins rameuse dès sa base, moins souvent simple ou rameuse dès son milieu env.; feuilles moyennes et inf. parfois alternes (au moins en partie), largement lancéolées (la plus grande largeur étant au-dessous de leur milieu, comme d’ailleurs dans l’espèce précédente), atteignant jusqu’à 30 à 35 mm. long. sur 411 à 14 mm. larg. env., gén. 20 à 25 mm. sur env. 8 à 12 mm., rarement jus- qu’à 15 mm. sur 6 à 7, les moyennes plus ou moins obtuses au sommet, briè- vement pétiolées (4 à 2% mm.), ou subsessiles («verhältnissmässig länger gestielten Blättern » Hausskn, op. cit. p. 86); serrature à dents plus écartées que dans l’£. montanum et subégales ; boutons floraux gén. moins nettement apiculés, parfois obtus («alabastris subgloboso-ovoideis obtusis » Hausskn. op. cit. p. 83); fleurs longues de 6 à 7 mm., assez rarement 8 (sur le sec), à divisions calicinales de 2 à 3 mm. long., parfois &. — Nous ajouterons enfin que M. Parmentier (in Æevue gén. de Bot. ann. 8, p. 34), indique une série de carac- tères anatomiques comme appartenant en propre à l’£. col{linum (feuille moins héliophile que celle de l'£. montanum, absence de stéréome péricyclique et de périderme dans la tige). TTY 263. Epilobium lanceolatum Sebast. et Mauri F1. romanæ prodr. p. 138, tab. 1, fig. 2 (ann. 1818); Bert. F1. it. IV, 298; de Not. Rep. p. 145, et herb. !; Gr. Godr. F7. Fr. I, 581; Grenier F1. jurass. p. 284; Hausskn. Monogr. p.90; Rchb. Ic. ft. germ. (cont.) XXIIL 2 et 9, pl. 8; Parmentier Epil. de France p.11 et 22; Bicknell F7. Bordigh. p.104. Exsicc.: Billot F1. Gall. et Germ. n° 1189 !; Todaro F1. sicula n° 322 !; Michalet PI. Jura fasc. I, n0 21 ; Heldreich PI. Græc. n° 275! ; Soc. dauph. n° 3712! — E. sparsifolium Dumort. Prod. fl. belg. p. 89 (ann. 1827) — £. montanum var.lanceolatum Rchb. ap. Meæssl. Handb. d. Gewächskunde I, 641 (ann. 1833) ; Cosson et Germ. Syn. fl. Paris, éd.3, p. 151 (ann. 1876). Juin (tous nos éch. en fi. entre les 2 et 21 juin). Champs incultes, taillis, bords des bois, vieux murs. Assez rare, et n’a été signalé qu’en 1896 dans notre circonscription!. En Italie, au nord de la chaïne principale de nos Alpes : Taillis entre Ceva et Monbasiglio ! ! ; le long 1 Par M. Bicknell (1. c.). — M. Saint-Lager (Cat. F1. Bassin Rhône p. 254) l’a indiqué à Annot, sans doute d’après M. Reverchon, provenance fort douteuse. M. Haussknecht (Monogr. p. 91) a cité Fréjus dans le Var, probablement hors de nos limites. 18 FLORE DES ALPES MARITIMES de la Corsaglia entre Molline et Ponte Vecchio ! (Ferrari leg., in herb. Burn.); Fosso Oteria!! entre Mondovi et Briaglia S2 Croce ; incultes entre Mondovi et Monastero! (Ferrari leg., in herb. Burn.). Dans notre région littorale: murs humides entre Ceriana et S? Filomena ! ** (Bicknell F1. Bordigh. 1. c., et herb.) ; entre Ceriana et San Remo !!##; bords des bois du Tanneron!! * vis à vis de Pégomas (15 juin 1871; H.!); près de Tournon sur Siagne!!* (13 juin 18953). Depuis Reichenbach, plusieurs auteurs ont rattaché cette espèce à l’£. mon- tanum comme variété. M. Parmentier la considère comme une sous-espèce de ce dernier. Nous croyons pourtant V’Æ. lanceolatum bien distinct. Les formes intermédiaires dont parle M. Gillot (in Monde des plantes WI, 385, ann. 1894) et que rappelle M. Parmentier (1. c.) sont très probablement des hybrides. Dans les districts où les Æ. montanum et lanceolatum ne croissent pas dans le voisi- nage l’un de l’autre, ces formes intermédiaires, plus ou moins stériles, man- quent. Il en est ainsi dans notre dition, où les deux Epilobes se montrent bien nettement séparés. — L’Æ', lanceolatum diffère de l'£Æ. montanum par sa souche qui se remplace au moyen de rosettes automnales formées de feuilles (non d’écailles charnues, imbriquées sur 4 rangs) minces, non épaissies, oblongues, denticulées, atténuées à la base en un pétiole étroit non bordé; par ses feuilles (souvent opposées à la base des tiges, alternes sur presque toute la longueur de ces dernières) oblongues, ou oblongues-lancéolées, plus ou moins également atténuées aux deux extrémités, atteignant jusqu’à 70 mm. long. sur 33 mm. larg., gén. 35 à 45 mm. sur env. 8 à 12, rarement moins, nettement pétiolées (3-8 mm.). La serrature de ses feuilles est gén. composée de dents moins irré- gulières et ses fleurs sont souvent plus petites que dans l’£. montanum. 264. Epilobium tetragonum L. Sp. ed. 1, p.348 (ann. 1753) p. p.; AI. F1. ped. no 1020, et herb.!; de Not. Rep. p. 146, et herb.! ; Gr. Godr. F1, Fr. I, 579; Ard. F1. alp. mar. p. 135. Kxsicc. : Fries Herb.norm. fase. VIII, n° 41!; Bourg. pl. Canaries n°0 747! ; Rchb. FI. germ. no 357!; Michalet PI. Jura fase. II, no 81! — Chamænerion tetragonum Scop. F1. carn. ed. ?, I, 271 (ann. 1772) — E. obscurum Schmidt F7. boëm. IV, 81 (ann. 179%); non Roth (ann. 1788) — E. adnatum Griseb. in Bot. Zeit. X, p. 851 (ann. 1852); Hausskn. Monogr, p. 97; Bicknell F4. Bor- digh. p.104. Exsicc.: Soc. dauph. n° 1625! (Hung.) —E£. virgatum de Not. Rep. p. 145, et herb.!!:; non Lamk. 1 On trouve dans l’herb. de Notaris, sous le nom d’£. virgatum attribué à Fries, quatre éch. provenant de l’Apennin voisin de Gênes; ils appartiennent à l'E. {etragonum f. steno- phylla Hausskn.— Dans l'herbier ligurien de l'Université de Gênes cinq spécimens, récoltés par Gennari aux env. d’Albenga, déterminés comme appartenant à l'E. virgatum Fries, ne diffèrent pas de nos Æ. tetragonum f. stenophylla; M. Haussknecht les a attribués à son Æ. adnatum. ONAGRACÉES 185 M. Haussknecht a cru devoir adopter le nom d’Æ. adnatum Griseb. parce que l’£. tetragonum L. est une espèce collective. Or l’£. {etragonum est fondé sur une phrase de Boissier de Sauvages (Meth. fol., seu pl. fl. monsp. p. 75) qui s’applique aux £. adnatum Griseb. et £. Lamyi Schultz, et qui cadre avec notre conception de l'espèce. Que certains synonymes linnéens (par ex. celui de Tabernæmontanus) appartiennent à l’£. roseum Pers., et que dans l’herbier de Linné on ait trouvé un fragment de cette dernière espèce, sous le nom d’£,. tetra- gonum, cela ne saurait modifier notre conclusion. Linné déterminait mal les Epilobes. Dans des cas comme celui-ci, il suffit d’ajouter p. p. au nom linnéen sans qu’il soit nécessaire d’adopter un nom nouveau, Juin-juillet. Régions littorale et montagneuse ; peu répandu; le plus souvent au bord des fossés et dans les lieux humides. — Montagnes au-dessus d’Albenga! ** et plaine d’Albenga1** (herb. de Not., leg. ann. 1841 et 1843; herb. Univ. Gênes, leg. Gennari ann. 1851, sub: E. virgatum) ; près de Ceva!!** sur le Tanaro (H. det.sus : E. adnatum f. stenophylla) ; vallon du Rio Inferno!t** près de Garessio; env. de Diano et Cervo ** (Ricea Cat. p. 26) ; rare le long des fossés aux bouches de la Nervia !** (Bicknell F{. I. e., et herb. !) ; rare à Menton* (Ard. Cat. p. 13); près de Cagnes!1* (ann. 1893); pont du Loup !!* entre Cagnes et Antibes!!* (ann. 1884; H. det. sub: E. adnatum); colline de Vau- grenier! !* près d'Antibes, dans des carrières abandonnées, leg. Thuret 5 jul. 1860 (E. Lamyi f. biennmis H.1) et 4 jul. 1900; golfe Jouan!* (berb. Consolat) ; Cannes! !* (16 juin 1879, f. : H. det. sub : E. adnatum f. stenophylla), Suvière de l’Esterel !1* (H. det. sub : E.adnatum); env. de Saint-Raphael* (Roux Cat. Prov. p. 202), et entre Armitelle et Saint-Raphael!!*, à peu de distance de nos limites occid. (E. Lamyi f. stenophylla H.!). E. Lamyi F. Schultz in Regensb. bot. Zeit. 1844, p. 806; Verlot in Bull. soc. bot. Fr. 1860, p. 508; Grenier Revue fl. monts Jura p. 84; Hausskn. Monogr. p. 106 ; Parmentier Æpil. Fr.p. 25. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. n°S 1669 ! (Gall., Vendée) et 1669 bis ! (Gall., Doubs); Soc. dauph. nos 3302! (Gall., Rhône) et 3302 bis! (Gall., Ain) — £. tetragonum var. obscurum Fries Novit. Cont. Mant. tertia p. 184 (ann. 1842) ; non Æ. obscurum Roth (ann. 1788) — Æ. tetragonum var. canescens Düll Rh. FT. p. 743 (ann. 1843); non E. canescens Endlicher (ann. 1837-38) — Æ. tetragonum var. Lamyi Rapin Guide bot. Vaud éd. 3, p. 208 (ann. 1862). — Cette plante est bien voisine de VP£. tetragonum. Ses caractères distinctifs relativement à ce dernier, doivent être d’après Schultz (Arch. Flore p.53) et Boreau (F1. cent. Fr. éd. 3, II, 241) des tiges cylindriques et à peine légèrement anguleuses par 2 ou 4 lignes très peu saillantes, des tiges pubérulentes (à indument plus dense dans la région de l’inflorescence), des feuilles à dents peu saillantes et assez éloignées les unes des autres, toutes pétiolées (les sup. souvent très brièvement). — Il nous est 186 FLORE DES ALPES MARITIMES impossible d'admettre l'autonomie spécifique de l’£. Lamyi'. Aux environs de Genève, les formes intermédiaires (fertiles et héréditaires, d’après les ex. cultivés au jardin botanique par Reuter !) sont fréquentes. Attribuer un isolement à cet Epilobe serait contraire à ce qu’on observe soit dans les collections, soit dans la nature. On remarquera d’ailleurs que les auteurs que nous avons cités sont loin d’être d'accord sur les caractères à lui attribuer. Michalet (in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1855, p. 731) et M. Chaboisseau (in Bull. soc. dauph. éch. sér. 1, p. 186) sont arrivés aux mêmes conclusions que nous. Boissier (F1. or. Il, 748) a réuni les Æ. tetragonum et Lamyi. M. Haussknecht envisage ce dernier comme une espèce et signale même une combinaison hybride entre eux, mais il nous paraît donner une valeur excessive au critère de la constance en culture. Répétons ici qu’en décrivant comme espèces toutes les formes de plantes ou d’animaux dont les caractères sont héréditaires, on aboutit à la spécification de la colonie et à la pulvérisation sans limites. — M. Haussknecht (op. cit. p. 98) a distingué & formes de l’£. tetragonum; celles simpleæ et major doivent être réunies, (ce sont de simples états sans valeur systématique) et ne sauraient être oppo- sées aux deux autres (f. s{enophylla et f. Rodriqueztii); la première com- prend en effet des éch. issus de semis pendant la première année de leur déve- loppement, la seconde des individus développés sur un sol fertile et ombragé. Nous possédons dans notre dition les trois formes (simplex, major et steno- phylla, Hausskn. determ. !). Les éch. qui ont été attribués par M. Haussknecht à VE. Lamyti nous paraissent rentrer dans les formes normales de l’Æ. tetra- gonum, ceux des env. de Fréjus appartiennent à la forme stenophylla de ce dernier; les autres, des env. d’Antibes, représentant des exemplaires qui ont cru dans des lieux secs, se rapprochent passablement par le port de l'£. Lamyi, sans d’ailleurs posséder des feuilles pétiolées. Ce sont des formes de passage. #63. Epilobium obscurum Roth Tent. fl. germ. I, 168 (ann. 1788) et II, 1, 438 (ann. 1789); Ard. F1. alp. mar. p. 156??; Hausskn. Monogr. p.114; Parmentier Epil. de France p.17 et26; Rchb.Ic. f. germ. et helw. (cont.) X XIII, 16, tab. 14; non Schmidt. Exsicc.: Rechb. FI. cerm. exsice. no 358!; Billot FI. Gall. et Germ. nos 2832! et 2852 bis!; Magnier F1. sel. no 1172bis! (Vosges); Soc. dauph. n0 5595! (Gall., Isère) = Cha- mænerion obscurum Schreb. Spic. lipsicæ p.147 (ann. 1771) = E, tetra- gonum Pollich Palat. I, 377 (ann. 1776) et auct. mult.; non L.; Exsicc. 1 Michalet (in Bull. soc. bot. Fr. 1855, p. 731), après comparaison minutieuse sur de nombreux éch. authentiques spontanés et cultivés, dit: « Quant à l'E. Lamyi Schultz, je ne vois aucun des caractères invoqués pour l’ériger en espèce, qui ne s'applique plus ou moins à l'E. tetragonum ». 2 Ardoino attribue à un «Æ. obscurum Schreb. — E. virgatum Gr. Godr. » deux loca- lités: Nice, d’après Cesati, et Saint-Martin Vésubie, d'après l'herb. Stire. La première est sans doute tirée du Repertorium de de Notaris qui donne cette seule indication pour son E. virgatum, maïs nous avons vu (p. 184) que l'E. virgatum de Not. devait être identifié avec l'E. tetragonum. Quant à la localité de Saint-Martin Vésubie, nous n'avons rien trouvé de cette provenance dans l’herb. du musée de Turin, lequel comprend aujourd’hui l’herbier de Stire. ONAGRACÉES 187 Willk. It. hisp. Il, no AO! = E. virgatum Lamk Encycl. méth. I, 375 (ann.1786); Fries F7. halland. p. 66; Fries Novit. fl. suec. ed. 2, p. 113, p. p. et Novit. fl. suec. Cont. Mant. lertia p.185; Gr. Godr. F7. Fr. I, 578; non de Not. Rep.; Exsicc.: Fries Herb. norm. fasc. VIII, n°2! —£. tetragonum var. obscurum Willd. Sp. pl. IT, 317 (ann. 1799). Mi-juillet à mi-août (nos éch.). En Italie, dans les vallées au nord de la chaine principale de nos Alpes : Vallon de Boscea!! entre Garessio et le mont Galè; vallon dell’Orzo!!, en montant de Pamparato au mont Stope (ann. 1897); env. de Mondovi (Ingegnatti Cat. p. 34); pas rare dans la vallée de Pesio : près de Chiusa! et de San Bartolommeo! (herb. Bicknell), dans les vallons de Pajetta ! ! (ann. 1880), de Rumiana ! (herb. Bicknell, leg. ann. 1890)! et de Cravinal!, ann. 1872 (F. séricti- folia H.!) et près de la Chartreusel! (f. wmbrosa — E. flaccidum Brotss ED: L’Æ. obscurum est admis comme une espèce par M. Haussknecht. Avant lui cet Epilobe a été considéré bien souvent comme une simple variété de l'E. tetragonum, en particulier par Lloyd (F1. Ouest Fr. éd. 1, p.162, et éd. 3. p. 116) comme par Cosson et Germain (Æ{. Paris, éd. 2, p. 235) qui ont affirmé que les caractères distinctifs invoqués ne persistaient pas par la culture. — L’£. obscurum diffère surtout de l’espèce voisine par la présence de stolons gén. nombreux, longs parfois de 16 à 20 cm., portant de petites feuilles obovées, brièvement pétiolées, séparées par des entre-nœuds ord. allongés (2 à 6 cm.), tandis que dans l’£!. tetragonum les stolons sont nuls ou réduits à des bou- quets de feuilles ou rosettes sessiles. — M. Royer (X/. Côte-d'Or p. 181, ann. 1881) qui a tout spécialement étudié les végétaux de sa Flore au point de vue des parties souterraines s’exprime ainsi au sujet de sa var. obscurum (= Æ. obscurum Schreb.) de V£. tetragonum : «Cette var. a la tige facilement com- pressible (non dure et presque ligneuse), les lignes de décurrence obscures, les feuilles caulinaires sinuées-denticulées, oblongues-lancéolées, non dentées ni atténuées de la base au sommet, et les semences obovoïdes, non ovoïdes- oblongues. Souvent enfin, aux lieux couverts et aquatiques, les rosettes sont à l'extrémité d’un assez long pédoncule qui simule un stolon. Mais la culture en un sol découvert et s’asséchant, rend les rosettes de remplacement à leur forme ordinaire ». Au contraire, le savant monographe du genre (p.118), mentionnant les avis exprimés par Lloyd et Cosson, les déclare mal fondés, d’après des essais culturaux prolongés, dit-il, durant de longues années. Après lui, M. Gillot (Monde des plantes WI, 414) a considéré l’£. obscurum comme une simple variété de l’£. tetragonum, ainsi que l’a admis M. Parmentier (op. cit.). — Ajoutons que chez nous les deux plantes se distinguent assez bien par les carac- tères qu'a indiqués M. Royer, sauf en ce qui concerne la forme des semences, entre lesquelles, sur un grand nombre d'échantillons, nous ne savons trouver 1 Les spécimens de l’herbier Bicknell ont été déterminés par M. Haussknecht. 188 FLORE DES ALPES MARITIMES de différences appréciables !. Quant aux caractères signalés par Michalet (in Bull. soc. bot. Fr. 1855, p. 730) et par Grenier (#7. monts Jura p. 84 et 85), caractères qui ont trait à l’ordre de maturité des capsules et de leur enroulement, ils ne se vérifient pas sur nos éch., mais les capsules de l’Æ. obscurum sont gén. plus courtes (5-6 cm.) que celles de V£. {etragonum (1-8 cm.). Y 266. Epilobium roseum Retzius F7. Scand. Prod. ed. 4, no 408 (ann. 1779) sec. Leysser, et ed. 2, n° 464 (ann. 17995); Wiggers Prim. fl. hotsat. p. 31 (ann. 1780), sec. Roth ; Leysser F7, halensis ed. 2, p.92 (ann. 1783); Willd. Prod. ft. berol. p.186 (ann. 1787), excl.syn. Huds. ; Roth Tent. fl. germ. 1, 168 et II, 4, 438 (ann. 1788 et 89); AIL herb.! (sp. a De Jacquin); de Not. Rep. p. 144, et herb.!; Gr. Godr. F1. Fr. I, 580?; Ard. F1. alp. mar. p. 135; Hausskn. Monogr. p. 124; Parmentier Epil. de France p. 16 et 26; Rchb. Ic. fl. germ. et helv. (cont.) XXII, 43 et tab.11 — Chamaænerion roseum Schreb. Spic. lipsicæ p. 147 (ann. 1771). Mi-juin à mi-août (nos ex.). Peu répandu au bord des eaux, dans la région montagneuse où il vient à peine jusqu’à la limite inf. de la. région alpine; il descend vers la plaine au nord de la chaïne principale de nos Alpes.— A l’exception d’Ardoino qui indique cette espèce à Saint- Martin Vésubie (herb. Thuret), nous n’en trouvons mention dans aucun de nos auteurs piémontais, liguriens et provençaux, en ce qui concerne notre domaine. — Au sud de la chaine principale de nos Alpes : vallée de Cairos* (notes voy. ms.) ; bords de la Roja près de TendellÆ (H.!); env. de Saint-Martin Vésubie!!* (herb. Thuret, leg. 1865 ; H. ! ; herb. Burn., leg. 1875; H.!); entre Robion et Saint-Sauveur de Tinée !!* (H. 1); vallon inf. de Mollières !!(H. !) ; Guillaumes * (Gremli notes voy. ms.); Saint-Martin d'Entraunes! * (E. roseum f. umbrosa H.!, Reverchon misit, sub : E. lanceolatum) ; Saint-Dalmas le Selvage!1*#(H.!) ; Annot*3 (Gremli notes voy. ms.). — Ea Italie, au nord de la chaine: Fossés entre Garessio et Trappa!!; entre Garessio et Ceval!! ; entre Mondovi et Giusta !! (H.!)#; vallée de Pesio! (herb. Bicknell, det. Hausskn.) ; Limone (notes voy. ms.); bains de Valdieri!! (f. angustifolia H.!). — 1 M. Haussknecht (op. cit. p. 98 et 114) décrit les Æ. fetragonum et obscurum comme possédant : « seminibus obovoideis, apice rotundatis, basi breviter attenuatis ». 2 Ces auteurs attribuent à cette espèce « des stolons et rosettes radicales nuls». Or l'innovation a lieu en automne au moyen de bourgeons basilaires hypogés ou épigés denses qui prennent plus tard l'apparence de rosettes sessiles. 3 L'Æ.roseum ne figurait pas entre les 1250 espèces que M. Reverchon nous a envoyées en déc. 1874 comme ayant été récoltées à Annot et dans les environs de cette ville (voy. à ce sujet notre vol. 1, p. 231 et Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CXXVII). 4 M. Ingegnatti (Cat. Mondovi) ne mentionne pas celte espèce. ONAGRACÉES 189 Environs de Larche* (Legré in Roux Cat. Prov. Suppl. p. 674) et d’'Enchastraye * (Lannes in Bull. soc. bot. Fr. 1879, p. 162), aux env. de nos limites sept.-occid. _ TŸ 467. E. palustre L. Sp. ed. 1, p. 348 (ann. 1753); AIL. herb. p. p.!'; de Not. Rep. p. 145,.et herb.!; Gr. Godr. F1. Fr. I, 578; Gren. F1. jurass. p.287; Hausskn. Monogr. p.128 ; Parmentier Epil. de France p. 14 et 24; Rchb. Ic. fl. germ. et helw. (cont.) XXII, 20, pl. 17. Exsicc.: Billot F1 Gall. et Germ. n° 974! (Gall. et Germ.); Michalet pl. Jura fasc.1, no 17! ; Soc. dauph. n° 2464! (Gall., Aisne); Soc. étud. FI. fr.-helv. n° 152! (Gall., Oise). | Lieux humides dans la région montagneuse élevée et celle alpine inf. Jusqu'ici seulement dans la partie italienne et sept. de notre circonscrip- tion : Versant sud-est du mont Mindino! ! près de Garessio, vers 1400 m. s. m. (30 juin 1897, f.); entre Casotto et le mont Antoroto!! (Bicknell et Burnat, 22 juill. 4890, f1. ; f. latifolia H. !); vallée de la Corsaglia! (herb. Lisa, leg. jul. 184), dans son extrémité sup., entre Stalla rossa et Sella Revelli! ! (4 août 1900 f1. et fr.) : Cima Missoun !! env. d’'Upega (12 août 1900); Chartreuse de Pesio!! (48 juill. 1880, fl. et fr. ; H.!); près du lac Albergo! vers 1800 m. s. m., à l’extrém. sup. de la vallée Grande de Vernante (Ferrari leg. 28 jul. 1892, in herb. mus. Turin); vallon inf. du Riofreddo de Vinadio!! (27 juill. 1882)?. Cette espèce, l’une des mieux caractérisées de notre dition, n’a pas été signalée jusqu'ici avec certitude dans nos régions. Nos anciens (Garidel Ærst. pl Prov. p. 102, et Gérard F{. gallo-prov. p. 458, n0 6) l’ont comprise entre les espèces provençales, avec des synonymes qui se rapportent tous à l'espèce linnéenne, et Perreymond (Cat. Fréjus p. 30) l'indique aux env. de Fréjus. Mais les botanistes récents (tels que Hanry, Ardoino, Roux, Huet, Saint-Lager, Albert, Legré) n’en parlent pas ou ne l’attribuent pas à la Provence. Risso (FI. Nice p. 193) l’a bien donnée comme étant répandue autour de Nice, mais on sait que cet auteur ne mérite aucune confiance. En ce qui concerne le Pié- mont, Allioni n’a pas admis l’£.palustre dans sa Flore. Colla (Æerb. pedem. 1], 3717), Ingegnatti (Cat. Mondovi), Benedetti (Cat. ms. Cuneo), comme Bertoloni (FL. it. IV, 299) et d’autres Flores italiennes n’ont pas signalé de localités pié- montaises pour cette espèce, qui vient en Lombardie, Vénétie, Toscane, etc. Pour la Ligurie, de Notaris (Rep., et herb.!) n’a vu cet Epilobe que dans 1 Sous le nom d’£. palustre se trouvent dans l’herb. d’Allioni une enveloppe avec 3 feuilles, sans noms de collecteurs ni indications de provenance, deux portent chacune un éch. d’£. palustre, et une troisième un spécimen de notre Æ£. Dodonæi var. alpinum. 2 Nous n'avons pas récolté l’£. palustre dans cette localité, maïs bien l’hybride Æ. alsi- nifolium X palustre que nous avions pris à tort, en 1882, pour un £. palustre.. FLORE DES ALPES MARITIMES III 43e 190 FLORE DES ALPES MARITIMES l’Apennin gènois; nos autres auteurs ne le mentionnent pas dans la Ligurie occidentale (par ex. : Badaro, Gennari, Ricca, Bicknell). On trouve dans Vinc. Nam Alassio and its Flora (4892), p. 97, l’£. palustre mentionné comme étant le seul dans ce district (??). +TYŸ %6S. Epilobium nutans Schmidt 71. boëm. inch. IV, 8 (ann. 1794); Garcke F1. Deutschl. ed. 17, p. 211; E. Fiek F7. Schles. IT, 452 (ann. 1881); Hausskn. Monogr. p. 143; Rchb. Ic. fl. germ. et helw. (cont.) XXIII, 18, pl. 15; Parmentier Æpul. de France p. 27. Exsice.: Callier F1. siles. no 1062! — Æ. alpinum var. nutans Pohl Tent. fi. Bohem. p. 64 (ann. 1810); Koch Syn. ed. 2, p. 268 = £. palustre var. nutans Grab. F1. Oberschles. p. 111 (ann. 1843) — E. palustre var. B Wimmer 71. Schles. ed. 3, p. 609 (ann. 1857). Pic d’Ormea !!**, versant du côté d’Ormea, 26 juill. 1880 (f. typica et f. major H.!); vallée de Valmasca!# au bord du torrent, 5 août 1861 (Canut leg. in herb. Thuret, sub: E. alpinum L., mêlé avec des éch. de ce dernier; H.!)!. L’E. nutans est une plante fort critique. Koch, Godron F{. Fr. 1, 577, avec d’autres, l’ont considérée comme une variété ou une variation à capsules pubes- centes de l’£. alpinum. Les spécimens réduits justifient, par leur port et plu- sieurs caractères, un tel rapprochement; dans l’herbier Thuret et dans d’autres, nous les avons parfois trouvés mêlés. Mais les semences ont la forme plus ou moins fusiforme, allongée, et assez caractéristique de celles de l’£. palustre, espèce dont, suivant Grabowski suivi par Wimmer, l’£. nulans serait une variété. Ici encore l’analogie de port est souvent frappante, et lorsqu'on doit séparer de grands éch. de l£.nutans, d’éch. moyens ou réduits de l£.palustre, l’on est parfois embarrassé. Dans ce dernier, les tiges sont dépourvues de lignes saillantes ou n’en montrent çà et là que des traces; gén. glabrescentes, parfois glabres dans le bas, ces tiges portent vers le haut un indument court plus ou moins abondant, mêlé parfois (chez nous comme ailleurs) à des poils glandu- leux. Dans les Æ. nutans et alpinum, les tiges portent dans le bas 2 lignes plus ou moins saillantes, pubescentes, rarement glabres (chez nous), dans le haut parfois 4. Dans l’£. nutans les stolons sont plus délicats que dans l’£. palustre, plus nettement rosuliformes au sommet. — Quant aux divisions calicinales, elles doivent être, d’après M. Haussknecht, aiguës dans les £.nutans et palustre, tandis qu’elles seraient obtuses dans l’£. alpinum, caractères qui ne nous paraissent point nettement accusés. Nous constatons également peu de diffé- 1 M. Briquet a trouvé dans l’enveloppe de l’£.palustre de l'herbier piémontais du musée de Turin, douze exemplaires de l’£. nutans Schmidt. Ils proviennent de l’herbier Delponte: Qin pascuis humidis prope (nom illisible) di San Michele in Pedemont. ». Peut-être est-il question ici de San Michele de Prazzo, dans les Alpes du haut bassin de la Maira, à peu de distance au nord de celui de la Stura. — Nous n’avons pas jusqu'ici trouvé l’£. nutans signalé dans les Flores de l'Italie. ONAGRACÉES 191 rence en ce qui concerne le test des semences, mais d’après le même botaniste il doit être dans l’£. nutans : minutissime papillosa, dans V’£. palustre : papillis dense obsita, alors qu’il place V’£. alpinum dans une autre série à laquelle il attribue : semina glabra (testa glabra leviter impressa). Nous trou- vons ces semences toutes plus ou moins nettement et finement papilleuses, — En résumé, la valeur spécifique de l’£. nutans, comme sa place entre les £. pa- lustre et alpinum reste indécise pour nous; c’est du reste une question que nos matériaux très restreints des Alpes marit., et ceux peu nombreux que nous possédons d’autres parties de l’Europe, ne nous permettent pas de trancher. 1 269. E. trigonum Schrank Baier. flora I, 644 (ann. 1789); Koch Syn. ed. 2, p. 267; Gr. Godr. F1. Fr. I, 580; Hausskn. Monogr. p. 449; Rchb. Ice. fl. germ. et helv. (cont.) XXII, p. 19, tab. 16; Par- mentier Epil. de France p. 16 et 26— E. montanum var. alpestre Jacq. Enum. stirp. vindob. p. 64 et 239 (ann. 1762) — £. alpestre Jacquint Krocker F1. siles. I, 605 (ann. 1787) = £E. alpestre Hoppe Exsice. cent. 1 (ann. 1799) ; Gaudin F1. helv. IT, 12; non Schmidt — £E. roseum var. y fotiis ternis DC. F1. fr. IV, 4233 (ann. 1805). Jusqu'ici seulement dans la partie italienne et sept. de notre dition, au nord de la chaine principale des Alpes marit., entre 1400 et 2000 m. env. s. m.: Près du pied nord du mont Antoroto, aux env. du Castello del Re! ! (22 juill. 4890, f. ; H.1) ; entre les Gias del Pontet sopran et ceux sottan!! (carte Etat major sarde) dans la vall. sup. de l'Ellero (15 juill. 1880, fl. ; H.!); vallée sup. de Pesio : vallons de Pari! de la Valetta! et Rocce Bruseis!, vallon degli Arpi! (herb. Bicknell, leg. ann. 14890, determ. Hausskn.); bains de Valdieri!! (27 juill. 1876, f1., fr. ; H.!); vallée de Pontebernardo!! ; vallon delle Scolettas!!, entre les vallées del Piz et de Pontebernardo, dans le bassin sup. de la Stura (21 juill. et 5 août 1895, f1., fr.). ŸY 320. E. alpinum L. Sp. ed. 1, p. 348 (ann. 1753) p. p.; AI F1. ped. no 1021, et herb. p. p.!t; Bert. F1. it. IV, 307; Koch Syn. ed. 2, p. 268 (excl. var. B nutans); Gr. Godr. F1. Fr. I, 577 (excel. E. nutans); Ard. F1, alp. mar. p. 136; Parmentier Epil. de France p. 13 et 24. Exsicc.: Bourg. pl. alp. marit. no 179! — E. anagallidifolium Lamk Encycl. méth. II, 376 (ann. 1786); Boreau F1. cent. Fr. éd. 3, II, 242; 1 Dans l’herbier d’Allioni une enveloppe contenant trois feuilles, renferme : 1 feuille avec 5 éch. dE. alpinum (— E. anagallidifolium Lamk), 1 feuille avec { éch. de cette dernière espèce, et une troisième feuille portant six spécimens d’£. alsinifolium (ex alp. pedemont.). 192 FLORE DES ALPES MARITIMES Hausskn. Monogr. p.152 = E. palustre var. alpinum Grabowski F1. Oberschles. p. 111 (ann. 1843). L’E. alpinum L. est basé sur une espèce de Scheuchzer, laquelle comprenait les £. anagallidifolium Lamk, et Æ. alsinefolium Villars. Linné y rattachait en.outre une espèce de l’Europe sept. que M. Haussknecht a nommée £. lacti- forum (= E. nutans Hornem. ann. 1810, non Schmidt). Sans préjudice d’autres confusions probables, l’£. alpinum de Linné est donc un composé de trois espèces. Si l’on veut appliquer l’art. 56 des Lors, il n’est pas aisé de dire quelle a été la forme la plus anciennement distinguée. Les phrases spécifiques antérieures à Linné sont trop sommaires pour pouvoir être identifiées d’une manière certaine avec les types et les hybrides d’£pilobium que nous connais- sons aujourd'hui. Depuis Linné, en passant par Gérard (Æ{. gallo-prov, p. 458, ann. 1761), Hudson (#Æ{. angl. ed. 4, p. 142, ann. 1762), Crantz (/nst. II, 214, ann. 1766), Lamarck (#1. fr. II, 481, ann. 1778), la confusion entre les Z. anagallidifolium et alsinifolium a continué, et il faut arriver à Villars en 1779 (Prosp. p. 45) et à Lamarck (Æncycl. 1. c.) en 1786, pour trouver une sépara- tion sans ambiguïté de ces deux Epilobes. Villars a adopté le nom d’alpinum, sensu stricto, pour l'espèce mentionnée ci-dessus (n° 770) et celui d’a/sine- folium pour la suivante (n° 771). La grande majorité des auteurs a suivi Villars et nous estimons qu’il est correct d’agir ainsi. Juillet-août. Lieux humides, parfois sur les éboulis et les terrains dénudés et secs (nos éch. entre 1700 et 2500 m. s. m.). Col dei Ter- mini! ! ** (3 août 1900); autour du lac del Pizzo, sous le Pic d’Ormea ! ! ** (27 juill. 4897); Alpes de Roel? près du Pie d’Ormea ! ** (herb. Lisa, leg. jul. 484%) ; entre le col Carbon ét la Croix de Malabera !1** (26 juill. 1872 ; H. !) et gén. fréquent dans les Alpes de Pesio!** (Bicknell ; H.!); près de la cascade qui sort du lac Agnel!!# à l’extr. sup. du vallon de. Valmasca (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin, leg. aug. 1873; Burn. leg. 23 jul. 1882 ; H. !); vall. de Valmasea, au bord du torrent! (Canut in herb. Thuret, mêlé à l'E. nutans, leg. 5 aug. 1861; H.1); 1 Verlot (Cat. Dauph. p. 124) qui a généralement bien connu la synonymie de Villars a cependant dù faire erreur lorsqu'il a dit: Æ. alpinumn L.— E. alsinefolium Nill. Prosp. et Hist. pl. Dauph. suiv. herb. — £. anagallidifolium Lamk (1786). Puis Æ. origant- folium Lamk = Æ. alpinum Nill. non L. 2 Lisa dit tantôt Staut Roel, tantôt Roel. Nous ne {rouvons ces noms sur aucune carte. Sur celle de l'état-major sarde figurait, vers l’extrémité sup. du bassin de la Corsaglia, au nord du Pizzo d'Ormea, une Sella di Ruel. Sur les cartes de l’état-major italien cette dernière localité paraît être désignée sous lé nom de Sella Revelli, peu à l’est de la Cima Revelli (2491 m. s. m.). Cette cime, peut-être autrefois nommée Ruel, serait-elle l’alpe visitée par Lisa ? Ce collecteur a trouvé également en juillet 1844, sur cette même alpe Roel, où il récolta l’Epilobium alpinum, le Loiseleuria procumbens Desv. (herb. ped. mus. Turin!). Cette dernière espèce n’a plus été revue dans les Alpes maritimes depuis Lisa. En 1897, 1899 et surtout en 1900, nous l'avons vainement recherchée dans un très grand nombre de localités comprises entre le mont Antoroto et le mont Mongioje. ONAGRACÉES 193 lacs des Merveilles près du mont Bego!# (herb. Stire, selon Ard. |. c.)? lieux dénudés dans la partie sup. de la vallée Riofreddo de Vinadio 1 1#* (H. !); sommet du col della Madonna di Finestre ! # (Bourg. exsice. cit. ; H.!); col de Jallorgues!* (herb. Thuret, leg. 44 jul. 4864 ; H.!); près du sommet du col de la Braisse! !*, Alpes de Saint-Dalmas le Selvage (leg. 3 aug. 1887 ; H. !); rochers secs au col de Pouriac!!* (leg. 2 aug” 1877 ; H.!) et à Salzo Moreno * (Canut ap. Ardoino I. c.) ; peu au-dessous des sommités de l’'Enchastraye* et ** (J. Briquet notes ms. 1895). Y 321. Epilobium alsinifolium! Vill. Prosp. p.45(ann. 1779) et Hist. pl. Dauph. I, 511 ; Bert. F1. it. IV, 305; Gr. Godr. F1. Fr. I, 577; Boreau F1. cent. Fr. éd. 3, IX, 242 ; Ard. F1. alp. mar. p. 136; Hausskn. Monogr. p. 161; Parmentier Æpil. de France p. 18 et 23 = Æ. origani- fotium Lamk Encycl. meth. IL, 376 (ann. 1786) ; de Not. Rep. p. 145, et . herb.! — £. alpinum L. Sp. ed. 1, p. 348, p. p.; AIL. F1. ped. n° 1024, et herb. p. p.! — £. alpestre Schmidt F7. boëm.inch. IV, 81 (ann. 1794); non Hoppe — £. montanum var. alpestre Willd. Sp. pl. II, 816 — £. roseum var. alpestre Poir. in Lamk Encycl. méth. Suppl. IX, 569 (ann. 1811). Juillet-août. Lieux humides. Il parait s'élever moins haut dans nos Alpes et descendre plus bas (nos éch. jusqu’à env. 1500 m. s. m.) que l’espèce précédente: Mont Mindino!!** près de Garessio ; Alpes de Viozene, et mont Saccarello, ete. ! ** (Gennari in herb. Univ. Gênes, leg. jul. 1851); col della Balma !! **, à l’est du mont Mondole (H. !); extrém. sup. de la vallée de l’Ellero ! 1 ** vers 1850 m. s. m. (H. !); vallée sup. du Pesio!!** en diverses localités (herb. Thuret, ann. 1861; herb. Bicknell, ann. 1890 ; H. !); partie sup. de la vallée San Giovanni! ** près Limone (Ferrari leg., in herb. Burn.) ; col de Tende! ** (Ard.I.c.; Ungern Sterub. in herb. mus. Turin); Minière de Tende!!# (herb. Burn., 11 juill. 1884, H.! ; Ungern Sternb. in herb. mus. Turin, août 1873); env. de Saint-Martin Vésubie, aux vallons de la Madonna !1#, du Boréon!#* (herb. Thuret, ann. 1865 ; herb. Consolat, ann. 1870 ; herb. Burnat, ann. 1874; f. ramosa H. !) et de Libaré!* (herb. Thuret; H.!); 1 Nous écrivons alsinifolium, non alsinefolium, et suivrons dans les cas analogues M. Saint-Lager qui a montré (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. XVII, p. 75-95) que « la voyelle de liaison t a pour fonction de remplacer les désinences casuelles (nominatif, génitif, accu- satif, ablatif) qui varient suivant les exigences du suffixe (folius, folia, folium, ou formis, . forme, etc.) et d'établir ainsi l’uniformité de structure des adjectifs composés ». — Voy. aussi: Règles nomencl. Berlin, art. 10 (trad. fr. in Bull. Herb. Boissier V, 113, ann. 1897). 194 FLORE DES ALPES MARITIMES col des Trente Souches!!* à l’est d'Entraunes (f. simplex H.!); marais de la bergerie de Sanguinière!!* près d’Esteng (H.1). — En Italie, dans les bassins sup. du Gesso et de la Stura : col della Barra!! entre la vallée della Rovina et celle du Gesso della Valletta (14 juill. 1876; var. trichocarpum Kerner, H. 1) ; bains de Valdieri! (Delponte 12 juill. 1844, in herb. mus. Turin); vallées de S2 Anna de Vinadio et dellIs- chiatore ! (Ferrari leg. 1889 et 1895, in herb. mus. Turin); vallons del Custis!! et de Ciaval!! au sud de Pietra Porzio; vallon sup. de Ponteber- nardo!! : lac du col della Maddalena! (Ferrari leg., in herb. mus. Turin). Les formes hybrides, rares d’ailleurs, étant mises à part, cette espèce est parfaitement distincte de la précédente par son mode d’innovation, sa taille, la forme de ses feuilles, celle des divisions calicinales, enfin la dimension de ses fleurs, caractères qui permettent toujours de la reconnaître sans hésitation. Nous ne saurions admettre avec M. Parmentier (l. c.) que l'absence de carac- tères histologiques précis oblige à réunir les £. alpinum et E. alsinifolium. Cette constatation ne peut pourtant pas supprimer les caractères morpholo- giques existants. Si l’on voulait réunir en une seule espèce toutes les plantes qui ne diffèrent pas qualitativement par des caractères épharmoniques, nous serions obligé, dans les Cracifères, les Labiées, les Scrophulariacées, les Renonculacées, et d’autres familles, de réunir souvent en une même espèce, des plantes qui appartiennent à des genres très distincts. TTY 222. Epilobium gemmascens C. À. Meyer Verz. Pf. Caucas. etc., ann. 1831, p. 172 (sec. Hausskn.); Ledeb. F1. ross. II, 109; Hausskn. Monogr. p. 215 et in Per. des bot. Ver. Gesamtthüringen, Band IV, 1885, p. 74 et VII, 1888, p. 4 (Separatabdr.); non Michalet ia Bull. soc. bot. Fr. 1855, p. 732 (sec. Hausskn. in Ber. cit. 1888)1. Bords des ruisselets et lieux humides de la région alpine ou sub- alpine: Colla Bassa ! ! ** entre les monts della Guardia et Armetta près d’Ormea (8 juill. 1897) ; Minière de Tende !1#(11 et 12 juill. 1884; H. !); vallée sup. della Rovina !!**, au S.-W.2 d’'Entraque (2 août 1874; H.!); partie sup. du vallon de Robion!!* (16 juill. 1898) et près de Vignols!!* (18 juill. 1887; H.!) dans le massif du mont Mounier; entre Esteng et le Pas de Lausson!1! * (28 juill. 4877 ; H.!). 1 Pour le savant monographe, l'E. gemmascens de Michalet est l'E. gemmiferum Boreau, hybride de l'E. gemmascens C. À. Meyer avec l'E. alsinifolium (voy. plus loin p. 197). ? QUne convention météorologique internationale a décidé que l’on devait toujours em- ployer, dans les abréviations, la lettre W pour représenter l’ouest; la lettre O a l’incon- vénient d’être prise pour ouest en français, pour est en allemand et dans les langues scan- dinaves. Pour les mêmes raisons, cet usage tend à se généraliser dans les travaux géographiques » (Flahault in Coste F1. France, Introduction p. 14). ONAGRACÉES 195 LE, gemmascens a été établi en 1831 sur une plante du Caucase que M. Haussknecht (Monogr. |. c..ann. 1884) a décrite entre les espèces asiatiques (Caucase, Arménie, Anatolie et Perse bor.). En 1885, ce monographe a signalé le même Epilobe dans la Grèce sept., et en 1888 (Ber.. 1. c.) il l’a reconnue dans des spécimens récoltés dans le Dauphiné (col du Lautaret) par Verlot en 1847.— Lorsqu'il publia sa Monographie, M. Haussknecht, ne soupçonnant pas encore la présence dans l’Europe or. et occid. de la plante caucasique, s’efforçait, sans cependant y réussir, d'interpréter le mieux possible les spécimens qu'il a plus tard attribués soit à l’£, gemmascens, soit à des hybrides formés par ce dernier. Ainsi dans la Monographie p. 167 et 172, l’une de nos récoltes des Alpes marit. (env. d’Esteng, 1877) a été rapportée à l’Z. alsinifolium X collinum (= £. Huteri Borbas ann. 1879) et une autre (env. d’'Entraque, 1874) à l’Æ. alséni- Jfolium X roseum (= E. gemmiferum Hausskn. Monogr., non Boreau — £. Winkleri Kerner, ann. 1876). Or en 1893, M. Haussknecht a annoté nos éch. de la première localité : « £, gemmascens C. A. M., früher irrthümlich für alsinifolium X collinum gehalten, was in Monogr. p. 167 zu corrigiren ist», et ceux de la seconde localité : « Æ. gemmascens GC. A. M.; ist nicht a/sini- folium X roseum, sondern gute Art ». L'E. gemmascens de l'Asie, dont nous n'avons pas vu de spécimens, doit différer (conf. Hausskn. Monogr.. 1. c.) de l’£. alsinifolium, qui serait exclu- sivement européen, par la présence de rosettes bulbiformes sessiles ou briève- ment stipitées aux aisselles de la plupart des feuilles; ces rosettes, de la grosseur d'une graine de Panicum miliaceum et parfois d’un pois, analogues à celles du Saxifraga bulbifera, se détachent spontanément pour s’enraciner et reproduire la plante. Les tiges de l£. gemmascens portent jusqu’à leur extrémité des poils glanduleux étalés nombreux, mêlés à d’autres dénués de glandes ; ses semences sont: « oblongues, à l’état jeune subatténuées au sommet, brusquement atténuées-obtuses à la base, à test densément papilleux » (Hausskn. op. cit. p. 215). Dans l’Z. alsinifolium les bulbilles manquent, les tiges portent, surtout dans leur partie sup., sur les lignes saillantes du prolongement des marges foliaires, des poils moins nombreux, la plupart non glanduleux ; les semences sont : « fusiformes, longuement atténuées vers leur base, atténuées assez nettement en un col vers leur sommet, à test glabre légèrement muriqué » (Hausskn. op. cit. p. 158). — En ce qui concerne le mode d'innovation, si nous comprenons les descriptions qui ont été données pour les deux espèces, les différences s’accuseraient ainsi: dans l’Æ. alsinifolium, les stolons hypogés munis de plusieurs paires d’écailles écartées, portent à leur extrémité un bour- geon bulbiforme dont les écailles desséchées subsistent souvent à l’époque de la floraison (Michalet 1. c.), tandis que dans l’£. gemmascens ce rameau sou- terrain paraît rester raccourci et ses entre-nœuds ne s’allongent pas. Les éch. des Alpes marit. attribués par M. Haussknecht à l’£. gemmascens ne nous permettent pas l’étude de ces caractères d’innovation. — Les bulbilles manquent toujours à l’aisselle des feuilles, dans notre dition (elles ont été observées dans des éch. du Dauphiné ; voy. Schultz Arch. Flore 1858, p. 276). Chez nous elles sont remplacées par des rameaux flagelliformes nombreux, minces et ascendants, qui manquent parfois, ou sont peu développés. Au sujet de l’apparition de ces organes, nous rappellerons que Michalet (op. cit. p. 733) a observé sur les 196 FLORE DES ALPES MARITIMES £.tetragonum et obscurum «des rosettes ou rameaux à feuilles nombreuses et serrées qui se montrent parfois dans l’arrière-saison vers le sommet de la tige et prennent racine si l’on couche celle-ci en terre ». M. Haussknecht (Monogr. p. 16) a signalé pour l’£. palustre des cas analogues. Willkomm et Lange ont pris pour l’£. gemmiferum Bor. des formes de l£. obscurum et d’un hybride: E. alpinum X palustre, formes qui présentaient aux aisselles des feuilles des rameaux analogues à ceux portés par la plante de Boreau (voy. note 4, p. 497, ci-après). — Les tiges de nos Æ. gemmascens des Alpes mar. sont bien revêtues de l’indument assez caractéristique attribué à l’£. gemmascens typique, mais en ce qui concerne les semences, il n’existe aucune différence entre nos éch. des Æ. gemmascens et alsinifolium quant à la surface du test, qui est lisse ou très obscurément muriquée; les semences du premier sont un peu moins allon- gées (1 #{ mm. au lieu de 1 ) et relativement moins étroites. En résumé, si nous ne considérons que nos provenances des Alpes maritimes, il ne nous est pas possible d’être fixé au sujet de la valeur taxinomique des formes rapportées à l'£. gemmascens. On a vu que leurs caractères ne sont pas tous ceux attribués à la plante asiatique. En ce qui concerne cette dernière, nous devons ajouter que Boissier (Æ{. or. Suppl. p.241, ann. 1888, opus posth.) a rapporté à l’£. oritganifolium (— E. alsinifolium Vill.) des spécimens de l’herbier du Jardin de Pétersbourg que M. Haussknecht a déterminés comme des £. gemmascens et rapportés comme tels dans sa Monographie en 1884, savoir : du Caucase, leg. C. A. Meyer, sub £. algido, du Taurus de Cüilicie, leg. Kotschy, n° 141b, sub £. origanifolio, et du mont Anemas de Lycaonie, leg. Heldreich, sub £. montano. Le fait que l’éminent auteur du Flora orien- talis n'avait pu admettre la manière de voir de M. Haussknecht sur l'autonomie de l’'£. gemmascens, nous paraît bien de nature à appuyer les doutes que nous conservons au sujet de l’espèce de Meyer. Des produits hybrides nombreux ont été observés entre les Epilobes. M. Hauss-. knecht (#Wonogr. p. 177) en a énuméré 64 pour l’Europe, au nombre desquels les suivants ont été reconnus par lui entre les récoltes de M. Bicknell et les nôtres : Epilobilum pseudotrigonum Borbas in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1877, p. 133 = £. pallidum Tausch in herb. petropol., sec. Hausskn. Honogr. p. 82 et 178 n0 54, ann. 1884 — Æ£. montanum X trigonum Hausskn. 1. c. Vallée de Pesio** (herb. Bicknell; H.!), entre le vallon de Pari et Rocce Bruseis! (21 aug. 1890), vallons Arpi ! (29 jul. 1890) et Rumiana! (12 aug. 1889). — M. Bicknell (in sched.) dit que la plante de Rumiana possède des stolons souvent très longs, pourvus de feuilles écartées. N’y aurait-il pas eu là une confusion, car ni l’£. montanum ni VE. trigonum ne présentent de stolons, et les éch, que nous avons vus de cette provenance n’en offraient pas trace. E. Haynaldianom Hausskn. Monogr. p. 177, n0 16 — Æ. alsinifolium X palustre Hausskn. in Focke Pf. Mischl.p. 162 (ann. 1881)et HMonogr. p. 170. Lieux humides dans la vallée inf. du Riofreddo de Vinadio!!*## (26 et 27 juill. 4882; H.!). — Nos éch. tiennent bien le milieu entre leurs parents supposés. Un grand nombre de semences sont réduites à la chevelure blanche, la graine ayant complètement avorté ou étant restée minuscule; d’autres semences de taille normale sont vides intérieurement, _" ONAGRACÉES 197 E. Bicknellianum Hausskn. in sched. herb. Burnat. M. Haussknecht a donné ce nom à une plante récoltée par M. Bicknell dans le vallon de Rumiana de Pesio!** (leg. 42 aug. 1890 ; H.!) et qu'il considère comme un produit croisé des Æ. gemmascens et obscurum, mais nous ne savons distinguer ces éch. des suivants (£. bicolor) ni leur trouver des caractères indiquant la participation de lÆ. oëscurum. E. bicolor Hausskn. in sched. herb. Burnat — Æ. gemmascens X roseum Hausskn. L. c. . Vallon de Rumiana de Pesio!#** (Bicknell leg. 9 aug. 1890 ; H.!). — L’inter- prétation donnée par M. Haussknecht nous paraît très vraisemblable. Les an- thères sont ratatinées; un grand nombre de semences sont avortées ou très petites, tandis que leur chevelure a persisté. E. gemmiferam Boreau in Bull. soc. agron. M.-et-Loire, ann. 1853, sec. Hausskn. in Müitt. bot. Vereins f. Thüringen, Band VII, 5 (Separatabdr.). Exsicc. : Billot F1. Gall. et Germ. n° 2064! (Gall., H.-Alpes; leg. 26 jul. 1856) — Æ. gemmascens Michalet in Bull. soc. bot. Fr. 1855, p. 732; Schultz Arch. Flore, ann. 1858, p. 275; non C. A. Meyer, nec Willk. et Lge! — Æ!. alsine- folium X gemmascens Hausskn. in A/rt#. cit. et in sched. herb. Burnat. Près des Gias Piano del Creus!*#, vall. sup. de Pesio (Bicknell 49 jul. 4890; H.!). — «Forma habitu magis ad £. alsinefolium accedit, sed indumentum £. gemmascentis indicat» Hausskn. in sched. herb. Burnat, ann. 1893. Dans Jl’éch. que nous devons à l’obligeance de M. Bicknell, les semences nous pa- raissent normalement développées. ŒNOTHERA ? Linné Les Oenothera, et en particulier les Oe. biennis L. et muricata L. (voy. A. DC. Géogr. bot. p. 710, 725) sont incontestablement d’origine américaine, et leur apparition en Europe a eu lieu vers 1619 ou un peu avant. L’Oe. biennis L. (Onagra biennis AI. F1. ped. n° 1014) a été rencontré, peu fréquent en Provence, suivant Roux (Cat. p. 204), cependant Gérard (F{. gallo-prov. p.456, 1 Willk. et Lge Prod. hisp. II, 186 (ann. 1874!) ont rapporté à l'E. gemmiferum Boreau, avec quelques doutes, des éch. de l'E. obscurum Schreb., ainsi que d’autres appar- tenant à un £. alpinum X palustre (selon Hausskn. Monogr. p. 120 et 158). 2 Nous maintenons la graphie de Linné, par les motifs que nous avons indiqués à plu- sieurs reprises (notes 1, p. 127 et 164, vol. II). Le respect de la priorité offre des avantages qui ne nous semblent pas compensés par ceux d’avoir des noms plus corrects. «Nul n’est autorisé à changer un nom sous prétexte. qu’il n’est pas d’une latinité suffisamment pure, -ou pour tout autre motif contestable » Lois de la nomenclature de 1867, art. 59. Voyez aussi l’ancien art. 66, et ce dernier avec la modification proposée par A. DC. (Nouvelles remarques sur La nomenc!. p. 15). — Il a été beaucoup écrit sur le changement proposé . dans ces dernières années seulement (Onothera pour Oenothera). Voy.: Saint-Lager in Ann. soc. bot. Lyon, ann. 1891-92, p. 143-162, et Séances in Ann. cit., ann. 1898, p. 30- 33; Gillot in Bull. soc. bot. Fr. ann. 1893, p. 197-206; Gillot et Malinvaud in Bull. cit. 1898, p. 69-76. — Engler et Prantl (Natürl. Pflanzenfam. WI Teil, Abt. 7, ann. 1898, p. 214, maintiennent Oenothera. 198 FLORE DES ALPES MARITIMES ann. 1761) paraissait le considérer comme assez répandu de son temps; de Notaris (Rep.) ne l’a pas mentionné pour la Ligurie, mais M. Penzig l’énumère dans son Syn. fi. lig. p. 63. — Nous l’avons, dans notre dition, récolté sur les bords du Var près de Villars! !* (10 juill. 1897); H. de Maupassant (Cat. ms.) nous l’a signalé près de Saint-Martin Vésubie*. Huet (Cat. Prov. p. 54) l’a indiqué à Cannes, peut-être par confusion avec l’Oe. stricta que nous y avons seul observé, — Dans le Piémont, l’espèce paraît être assez répandue, déjà au temps d’Allioni; elle est comprise entre les plantes qui sont données comme fréquentes autour de Mondovi (Ing. Cat. p. 53) et de Cuneo (Benedetti Cat. ms.). L’Oe. stricta Ledeb. sec. Lloyd F1. ouest Fr. éd. 3, p. 117 et éd. 5, p. 129; Willk. et Lge Prod. hisp. IT, 181. Exsicc.: Magnier fl. sel. n° 546! (Gall., B. Pyrén.), que nous possédons du Var (la Garde-Freinet, Albert leg.) et qui a été observé dans la Toscane (Baroni Suppl. al Prod. di T. Caruel p. 232; Arcangeli in Bullet. Soc. bot. ital. 1899, p. 204) venait en abondance à Cannes dans un champ près de la Bocca!! (4 mai 1871), puis dans un lieu sablonneux voisin de la Croisette (mai-juin 1875 à 1885), mais cette dernière localité a été détruite il y a une dizaine d’années. ISNARDIA Linné Gen. ed. 1, n° 842, ann. 1737 — Isnardia L. 1. c. et Ludrwigia L. Gen., Coroll. no 943, ann. 1737; Raimann in Engler et Prantl Natürl. Pfianzenfam. Teil IT, Abt. 7 (1898) p. 208. 273. H. palustris L. Sp. ed. 1, p. 120; AIL. F1. ped. n° 2066; de Not. Rep. p. 147, et herb.!; Ard. F7. alp. mar. p. 136 — FE patustris Elliot Sketch bot. Caro. I (1821), p. 241. Bords exondés des étangs de Vaugrenier près d'Antibes! ! * (herb. mus. Turin, sans date, prob. de l’herb. Stire; herb. Thuret, leg. 24 jun. 1869, f. ; A. Risso in litt., leg. ann. 1884 ; Burnat leg. 12 jun. 1899). Vallée d’Agay* (près de Fréjus) sur nos limites, suivant Gérard F1. gallo-prov. App. p. 585, qui attribue la découverte de cette espèce, rarissime en Provence, au frère capucin Gabriel «rei herbariæ cultor inelytus, de historia naturali bene meritus »{ ; nous l’avons vainement 1 À la suite de nombreuses et infructueuses recherches, notre obligeant et très érudit correspondant, M. L. Legré, de Marseille, avait renoncé à obtenir le moindre détail biographique sur le frère capucin qui jouissait d’une si grande réputation, lorsque récemment il a trouvé au bas du frontispice d’un volume de Dillenius (Cat. pl. circa Gissam nasc., ann. 1719) une inscription manuscrite, en écriture du X VIII siècle, ainsi conçue : « Pour la pharmaëie des capucins d'Aix, à l'usage du fr. Gabriel de Marseille, cap.». — Donc le frère Gabriel était Marseillais, attaché au couvent d’Aix où il s’occupait de pharmacie. Et s’il herborisa beaucoup (en Italie et Provence, dit Gérard) c'était moins dans un intérêt de science pure que pour composer des médicaments. Voilà probablement. ajoute M. Legré, tout ce que nous saurons jamais sur le frère Gabriel. ONAGRACÉES 199 jusqu’iei recherchée dans cette localité que Perreymond (Cat. Fréjus p. 43) n’a citée qu'avec doute. — M. Saint-Lager (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, 1877, p. 256) ajoute Menton * aux deux localités ci-dessus, mais Ardoino (Cat. et FI.) n’a pas observé l’Isnardia près de cette ville. — L'espèce ne paraît pas être rare en Piémont et se rencontrera peut-être dans la partie sept. de notre dition; les Catalogues d’Ingegnatti et de Benedetti pour ces régions n’en parlent pas. CIRCÆA Linné 274. C. lutetiana L. Sp. ed.1,p.9; AI. F7. ped. n° 854, etherb.|; de Not. Rep. p. 147; Ard. 71. alp. mar. p. 156. Juin-commencement d'août, parfois fin mai dans les stations les moins élevées. Lieux ombragés, bois, des régions littorale et monta- gneuse jusque vers la plaine au nord de nos Alpes: Vallons inf. d’Ar- mella et de Rio Prato près d’Ormea!1**; entre le col della Madonna della Neve et Pamparato!1**; près de Borgomaro, aux env. de Porto Maurizio ** (G. Gentile in litt.); env. de Mondovi ** (Ing. Cat. p. 29); vallée sup. de Pesio**, près de San Bartolommeo!! et au vallon de Cravina !! ; près du torrent Colla, env. de Boves !** (5 août 1890, herb. mus. Turin) ; env. de Cuneo ** (Benedetti Cat. ms.); entre Andonno et Roccavione!!**; vallée de Roaschia!!**; vallée Grande de Ver- nante !**(25 juill. 4892, in herb. mus. Turin); Saint-Dalmas de Tende !# (Battersby in Huet Cat. Prov. p.54) ; Minière de Tende!# (herb. Lisa, leg. ann. 1843); Ceriana aux env. de San Remo ** (Bicknell F1. Bordigh. p. 104); près Vallecrosia, Torrazza et Rocchetta Nervina, du bassin de la Nervia ** (Bicknell I. c.) et bouches de la Nervia (Bicknell in litt.); accidentellement à Menton* (Ard. I. c.); Berthemont! * (herb. Consolat); env. de Saint-Martin Vésubiet* (herb. Thuret); bains de Val- dieri ! ** (Bertero leg. ann. 14836, in herb. mus. Turin); env. de S* Anna de Vinadio** (Ard. |. c.); versant nord du mont Cheiron, au-dessus du Poux !1* (28 mai 1875, f1.). T 225. ©. intermedia Ehrh. Beitr. IV, 42; Koch Syn. ed. 2, p. 269 ; Bert. F1. it. X, 516 (add.); Gr. Godr. F1. Er. I, 586; Kirschl. F1. Alsace, éd. 1, I, 272; Rchb. Ic. ft. germ. et helv. (cont.) XXIII, p. 25, tab. 24 — C. alpina var. intermedia DC. Prod. III, 63; Aschers. F1. Brand. p.215 = C. lutetiana B glabra Soyer-Will. Obs. ann. 1828, p. 151 — C. alpina var. major Spenner F1. friburg. p. 800 et (sub : C. inter- 200 FLORE DES ALPES MARITIMES media) p. 1085 = C. alpinab sterilis Düll Rhein. fl. p. 746 = C. alpina X lutetiana G. Meyer sec. Rchb. I. c. Près de San Bartolommeo!!** dans la vallée de Pesio (15 juill. 1880); entre Pallanfré et Vernante!!** de la vallée Grande (25 juill. 1892). Si nous comparons dans notre dition les nos 774, 775 et 776, nous trouvons que le C. intermedia diffère du C. lutetiana par ses tiges florifères moins hautes (env. 15-30 cm. au lieu de 35-60), glabres ou glabrescentes, sauf vers l'inflorescence; ses feuilles ord. plus ou moins cordées (non subovées, à base plus gén. arrondie), plus nettement dentées, glabres ou glabrescentes, sauf sur les bords (non plus ou moins nettement pubescentes, au moins sur les nervures) ; ses pédoncules munis à la base d’une petite bractée sétacée caduque (non tou- jours dénués de bractées); ses pétales plus étroits, rétrécis en un onglet cunéi- forme (non arrondis à la base, avec un onglet très court). — Le C. intermedia des Alpes marit. diffère de nos C. alpina par ses tiges plus élevées (15-30 cm. au lieu de 8-15); ses feuilles plus grandes, moins nettement cordées et dentées, ses pétioles subcanaliculés (non plans à bords ailés) ; ses fleurs plus grandes; ses fruits obovoïdes plutôt que claviformes, moins allongés vers leur base, couverts de poils moins longs. — Les auteurs ont mentionné d’autres caractères encore, tels par ex. celui du fruit biloculaire, à une semence par loge, stigmates émar- ginés-bilobés (Rchb. I. c.) pour les C. lutetiana et intermedia, tandis que le C. alpina doit avoir les fruits uniloculaïres monospermes et le stigmate subémar- giné. Dans nos éch. les stigmates des deux plantes nous semblent pareils, et ces éch, ne nous permettent pas de vérifier les caractères tirés du fruit, pas plus que nous ne pouvons savoir si, comme l’indiquent les auteurs cités, Spenner, Düll et Kirschleger, les fruits sont caducs et ne produisent pas de graines mûres. — Si nous comparons les trois Circæa d’après des éch. de diverses provenances euro- péennes, nous trouvons que la dimension des feuilles, comme leur forme, dente- lure et indument, varie beaucoup ; nous y rencontrons des C. lutetiana à feuilles nettement cordées (var. decipiens Aschers.), d’autres à feuilles glabres ou gla- brescentes (var. glaberrima Lasch) et des éch. de C. intermedia à pétioles sub- canaliculés, tandis que d’autres offrent des pétioles franchement ailés, etc. La forme des fruits varie également. — En résumé, l’interprétation du C. rnter- media reste très difficile. Croissant çà et là isolé, en l'absence des deux parents, il ne peut être considéré comme étant toujours un produit croisé. Serait-ce, parfois au moins, une variété majeure et souvent stérile du C. alpina dont il semble bien se rapprocher le plus, ou encore une forme intermédiaire de mani- festations assez diverses, et reliant deux espèces ? 226. Circæa alpina L. Sp. ed. 1, p. 9; All. F1. ped. n° 855, et herb.!; Ard. F1. alp. mar. p. 156. Vallée dell’Inferno près de Garessio! ! ** (23 juill. 1880); environs de la Chartreuse de Pesio !** (herb. Thuret, leg. 3 sept. 1861); vallée du Rio Freddo de Vinadio!!** (11 juill. 4895); S2 Anna de Vinadio ** (Ard. I. e., avec un!); la Briga * et col delle Finestre** ?) d’après Risso, cité par Ardoino. HALORRHAGIDACÉES 201 HALORRHAGIDACÉES MYRIOPHYLLUM Linné 377%. M. vertieillatum L.Sp.ed.1, p.992; AIL. #7. ped. n° 1029, et herb. !; de Not. Rep. p. 147; Ard. Ft: alp. mar. p. 137. | Eaux tranquilles et peu rapides. Fin mai-juillet. Fossés à Albenga !!** (Berti ap. de Not. I. c.; Gennari in herb. Univ. Gênes); Andora!*#* (Jos. Berti in herb. Univ. Gênes) ; près des bouches du Var!!* (herb. Thuret, leg. 31 mai. 1863; leg. Burnat sept. 1892); Mondovi**, le long de l'Ermena (Ing. Cat. p. 52)? — Noséch. appartiennent à la var. inter- medium Koch Syn. ed. 2, p. 270. + 228. M. spicatum L. Sp. ed. 1, p. 992; AIL. op. cit. n° 1098, et herb. p. p.!‘; de Not. Rep. p. 147. «In aquis stagnantibus Liguriæ occid. » (Badaro in Moretti Bot. 1tal. 1826, p. 42, n° 290). — « In paludibus Albingauni ** (Albenga) et Porto Maurizio » ** (Berti ap. de Not. L. c. ; herb. Strafforello ! et Univ. Gênes!); Mondovi** (Ing. Cat. p. 52); lacs de Beinettet!** (9 juill. 1900); Cuneo** (Benedetti Cat. ms.). — Perreymond (Cat. p. 55 et 56) a observé dans les fossés el mares des env. de Fréjus, non loin de nos limites occid. les M. spicatum et verticillatum avec la var. pectinatum de ce dernier (M. pectinatum DC. FI. fr. V, 529). Hippuris vulgaris L. M. Ingegnatti (Cat. Mondovi p. 41) a signalé cette espèce « lungo il fossato Oteria presso Vicoforte ». Nous l’y avons vainement recherchée, et admettons difficilement qu’elle puisse exister dans ce petit torrent, tantôt à demi desséché, tantôt sortant d’un lit qu’il érode. Sur la foi seule de l’ou- vrage cité, dans lequel de nombreuses erreurs peuvent être relevées, nous n'avons osé admettre cette espèce comme appartenant à notre Flore. Elle n’est pas signalée dans la Ligurie; en Provence elle est extrêmement rare : B. du Rhône, Arles (Roux Cat. Prov. p. 206), Vaucluse, une localité (Saint-Lager Cat. fl. bassin Rhône in Ann. soc. bot. Lyon 1875-76, ann. IV, p. 258). Assez répandu dans le Piémont, l’Hippuris pourra fort bien être rencontré dans les plaines de notre dition, au nord de nos Alpes. * 4 Allioni a confondu les M. spicatum et verticillatum var. pectinatum. 202 FLORE DES ALPES MARITIMES CALLITRICHACÉES! CALLITRICHE Line? +t 279.C. verna L. F1. suec. ed.2, p.2 (ann. 1755), p. p.; Kützing in Linnæa VII, 1%; de Not. Rep. p. 147(?); Hegelm. Monogr. p. 55, tab. II, fig..10 et Zur Syst. Callit. p. 22 = C. vernalis Kützing ap. Rchb. Plant. crit. IX, tab. 881 (ann. 1851). Mares de Sella Revelli et Sella del Zucco! !**, au nord du Pic d’Ormea (f. minima et stellata); Alpe Rascaira!!**, au nord du mont Mongioje; entre les Gias del Pontet sopr. et ceux de Bellino!!**, vall. sup. de l'Ellero (f. minima) ; lac Brocan! **, à l’extrém. sup. de la vallée della Rovina d’Entraque, leg. Ferrari, in herb. Burn. (f. minima), et mare peu au-dessus du lac della Rovina !1#** (£. stellata) ; mares entre les deux lacs della Sella!!**, vallée della Meris des Alpes de Valdieri (£. stellata); étangs entre Mollières et le col Mercera ! 1 (f. stellata) ; marais de la Bergerie de Sanguinière près d’Esteng!1* (f. stellata et f. cæspitosa). — Ces localités sont situées dans notre région alpine, entre 1800 et 2100 m. s. m. Cette espèce, la plus répandue du genre dans l’Europe centrale, s’y rencontre dans la plaine, où nous ne l’avons pas observée jusqu'ici chez nous. Elle est signalée à Cannes dans Huet Cat. Prov. p. 54, localité que nous n’acceptons qu'avec doute. Fruits (les plus petits entre ceux des espèces européennes) plus longs que larges, plus ou moins nettement obcordés ; méricarpes à dos convexe, briève- ment carénés sur les angles, aigus (à l’état de maturité); sillons commissuraux peu profonds, les rent A Édnee Stigmates droits ou étalés, subpersistants. Pollen elliptique. — Dans les boues desséchées. la plante, haute de quelques cm. seulement, a des feuilles minuscules, linéaires, indistinctement trinerviées (f. minima = C. minima Hoppe Taschenb. 1792, p.157). Dans les terrains plus 4 Nous suivons l’ordre de la Flore de France de Grenier et Godron. Aujourd’hui les Callitrichacées sont envisagées comme formant une tribu des Euphorbiacées (Baillon in Bull. soc. bot. Fr. 1858, V, 337 et Hist. pl. V, 151, 157, 256), ou comme une Famille par- ticulière (Engler Natürl. Pflanzsenfamilien IL Teil, 5 Abteil., p. 120) placée entre les EunRonOnEs et les Empétracées. ? Auctore John Briquet. — Voy. l'excellente ee be de Fr. Hegelmaier : Monogr. der Gattung Callitriche. Stuttgart 1864, 64 p. et 4 tab. Du même auteur : Zur Systematik von Callitriche, dans les Verhandl. d. bot. Vereins Brand. IX (ann. 1867); nous en citons le tirage à part. CALLITRICHACÉES 203 humides, elle est plus robuste, forme gazon, avec des feuilles inf,, caulinaires et raméales, linéaires (f. cæspitosa — C. cæspilosa Schultz Prod. stargard. p- 2). Dans l’eau, les tiges et les feuilles linéaires s’allongent; les rosettes à feuilles plus ou moins obovées, nagent à la surface (f. stellata — C. stellata Hoppe op. cit. p. 458) ou deviennent lâches. — Le C. verna se reconnaît faci- lement à ses petits fruits plus longs que larges. Nos éch. cadrent exactement avec les figures de Hegelmaier et de nombreux éch. de provenances euro- péennes et américaines. — Une plante voisine, mais bien distincte, nous paraît-il, est le C. lenisulca Clavaud (in Bull. soc. rochel. XII, p. #5, ann. 1891. Exsice. : Soc. rochel. no 2848!; Magnier fl. sel. n° 2996! (Gall., Charente inf.), que nous n’avons pas vu dans notre dition. Il possède la forme générale des fruits du C. verna, mais ils sont deux fois plus gros. De plus, les méricarpes ont un dos à carène presque aliforme, non infléchie vers le sillon et qui rappelle l’appa- rence offerte en section transversale par les méricarpes du C. stagnalis. Le C. obtusangula Le Gall in Billot F1. Gall. et Germ. exsicc. no 1191! ; Lebel Æsq. Monogr. Callitr. in Mém. soc. sc. Cherbourg XX, p. 47 (ür. à part); Hegelm. Monogr.p. 5%, tab. IL, fig. 3, et Zur System. Callit. p.24, se distingue du C. verna, surtout par ses fruits moins petits, à angles arrondis, à sillons com- missuraux encore moins accentués, ses stigmates persistants. Le pollen serait subglobuleux d’après Hegelm. Honogr., longuement ellipsoïde suivant Hegelm. Zur System., tantôt ovoide, tantôt globuleux, au dire de Lebel.— Ce Callitriche est signalé en Belgique, France sept., occid. et mérid. (Aude), Sardaigne et Sicile. +t 2S0. C. hamulata Kützing ap. Rchb. Ic. fl. germ. et helw. V, 1, tab. 4749 (ann. 1841), fruct. pessime delin.; Hegelm. Monogr. p.56, tab. III, fig. 5-6, et Zur Syst. Callit. p. 29. Exsicc. : Billot F1. Gall. et Germ. n° 356! (Gall., Vosges); Soc. dauph. n° 2879! (Gall., Charente) — C. autumnalis Kützing in Linnæa VII, ann. 1832, p.186, et ap. Rchb. P1. crit.IX, p. 41, tab. 890 (fruct. pessime delin.); de Not. Rep. p.147 (?); non L. F1. suec.! La Brague près d'Antibes! !* (10 avril 1876, forma trichophylla Kützing). — M. Saint-Lager (Cat. fl. bassin Rhône in Ann. soc. bot. Lyon, ann. IV, 1875-76, p. 258) indique Fréjus pour cette espèce, mais Roux 1 Le C. autumnalis de Linné (conf. Hegelm. Monogr. p. 61) se rapporte, au moins en partie, à une espèce de l’Europe sept. étrangère à la France comme à l’Italie. Une espèce voisine du C. autumnalis est le C. truncata qui habite la Belgique, la France sept. et centr., le Portugal, l'Italie mérid., la Sardaigne et la Sicile (Hegelm. Monogr. p. 62 et Zur System. Callit. p. 38). Ces deux espèces appartiennent seules à la section Pseudo- callitriche Hegelm. (les autres à celle Eucallitriche Hegelm.) distincte par des feuilles conformes, les sup. jamais en rosette, uninerviées, dénuées de stomates et de poils étoilés, des fleurs toujours dénuées de bractées, des fruits séparés à la maturité en deux parties par des sinus profonds pénétrant jusque vers l’axe du fruit.— Dans la section Eucallitriche, les feuilles sont polymorphes, à nervures secondaires, munies de stomates et de poils étoilés, les fleurs gén. bractéolées, les fruits mürs connés, à sillons peu profonds. 204 FLORE DES ALPES MARITIMES (Cat. Prov. p.206) ne la mentionne pas. M. Penzig (Syn. Îl. lig. p. 64) énu- mère les C. autumnalis Bert. et C. platycarpa Kütz., entré les plantes ‘ liguriennes. Fruits plus grands que dans le n° 779, suborbiculaires ou un peu plus larges que longs; méricarpes à dos plus ou moins aplani, à carène aiguë formant presque un angle droit (en section transversale); sillons commissuraux et dor- saux peu profonds. Stigmates allongés, réfléchis, caducs. Pollen globuleux. — Plante de dimensions très variables, à feuilles sup. tantôt obovées, spatulées ou oblongues-obovées, tantôt toutes plus ou moins linéaires (f. {richophylla Kützing), rarement toutes de même forme que les supérieures (Ê. spatulæ folia Kützing). — Le C. pedunculata DC. est très voisin du C. hamulata par son fruit env. aussi long que large, ses méricarpes à dos aplati, ses sillons commis- suraux et dorsaux peu profonds, ses stigmates (de long. moyenne) réfléchis, très caducs, son pollen globuleux ou à peu près, mais ses carènes sont dis- ünctes, brusquement saillantes sur les côtés étroits du fruit, et ses stigmates sont plus courts. Ses fruits sont tantôt brièvement, tantôt longuement pédicellés (parfois jusqu’à 1 cent.). Cette variété ou espèce vient dans les Iles Britan- niques, la France sept., occid. et mérid. (le Var), la Sardaigne, la Sicile et la Turquie (Hegelm. Zur Syst. Callit. p. 34). #81. Callitriche stagnalis Scop. 77. carn.ed.2?,1Il, p.251 (ann. 1772) emend.; Hegelm. Monogr. p. 58, tab. IL, fig. 7-8, et Zur Syst. Callit. p. 26 = C. stagnalis (p. p.) et C. platycarpa! Kützing in Linnæa VII, ann. 1852; Rchb. P7. crit. p. 36 et 38, tab. 832-839, et Ic. fl. germ. et helv. p. 1, fig. 4747 et 4748 (figuræ quoad fructus p. p. tantum bonæ). Mares à Garessio sur le Tanaro !!**; fossés près de l'embouchure du Loup entre Cagnes et Antibes!!*; marais du golfe Jouan!* (herb. Thuret)?; Cannes* (Hartzen in Huet Cat. Prov. p. 54) à la Bocca!!; massif de l’Esterel * # (Shutt]. in Huet 1. c.), au village des Adrets!! et près de l’Auberge de l’Esterel! !. Fruits grands, suborbiculaires, subsessiles ou très brièvement pédicellés; méricarpes à dos légèrement sinueux-convexe, à incision commissurale large- ment ouverte, profonde, à carène large, aiguë, subuliforme. Stigmates droits ou étalés, plus ou moins persistants. Pollen subglobuleux. — Plante naine, cespiteuse, à feuilles sublancéolées ou sublinéaires, lorsqu'elle se développe sur Ü Ardoino (F1. alp. mar. p. 336) a assez imparfaitement décrit un C. platycarpa Kützing, de «Nice, Antibes, etc. ». Les éch. de l’herbier Thuret, récoltés au golfe Jouan (5 avril 1858 et 18 mai 1862) accompagnés d’excellents dessins de M. Bornet, appartiennent au C. stagnalis f. platycarpa. ? Ces trois premières localités ont fourni des spécimens de la forme platycarpa. 3 Nos éch. de l’Esterel appartiennent tous à la forme vulgaris. CALLITRICHACÉES — CÉRATOPHYLLACÉES 205 nl des terrains émergés (var. microphylla Kützing) ; plus grande, à feuilles ovées ou obovées-elliptiques, les sup. formant rosettes, lorsqu'elle se développe dans l’eau (var. vulgaris et rivularis Kützing); lorsque cette eau est profonde, les feuilles submergées s’allongent beaucoup, et souvent il n’y a pas formation de fruits (C. platycarpa Kützing). — Ainsi que Hegelmaier l’a montré très Justement, le C. platycarpa Kützing est une création artificielle qui ne corres- pond pas à une espèce naturelle. Dans le C. stagnalis les fruits doivent être brièvement pédicellés, à carènes divergentes; dans le C. platycarpa les fruits subsessiles et les carènes subdivergentes. Ces caractères sont nuls ou insaisis- sables. En pratique, les auteurs nomment platycarpa la forme aquatique luxu- riante, souvent stérile, du C, stagnalis, mais c’est là une simple forme station- nelle, non une variété, et encore moins une espèce. CÉRATOPHYLLACÉES CERATOPHYLLUM Linné 282. C. submersum L. Sp. ed. ?, p. 1409; Bellardi App. ad f. ped. p. 251; Ard. F1. alp. mar. p. 387 — C. demersum var. B L. Sp. ed. 4, p. 99. Dans les puits près du Fort Carré à Antibest* (leg. 19 jan. 1875, herb. Thuret, et herb. Burnat). — Ardoino (1. c.) dit: « Vaugrenier près d'Antibes (d’après l’herb. de Stire) où il n’a plus été retrouvé». En effet, ni Thuret et Bornet, ni nous-même v’avons pu constater sa pré- sence dans cette localité, bien souvent visitée. — M. Ingegnatti (Cat. p. 27) le dit commun dans les eaux slagnantes de l’Ellero à Mondovi (?); Benedetti (Cat. Cuneo ms.) ne mentionne ni le C. submersum ni le C. demersum. Perreymond (Cat. Fréjus p. 20) dit: « fossés aquatiques, en juin », mais Roux (Cat. Prov. p. 206) ne fait pas mention de cette espèce. En ce qui concerne la Ligurie, Badaro, Ricca, Bicknell, comme de Notaris et Penzig ne l’ont pas vue dans leur dition. C. demersam L. Sp. ed. 1, p. 992 (excl. var. B); AIl. Æ/. ped. no 2107. M. Ingegnatti (Cat. p. 27) l'a signalé à Mondovi, dans les mêmes lieux que l'espèce précédente. — En Provence, il paraît avoir été trouvé en une seule localité du département du Var, au lac de Tourves (Auzende in Huet Cat. Prov. p. 54). Hanry (Cat. Var p. 227) a cité Fréjus, mais Perreymond n’y a signalé que le C. submersum. Le C. demersum a encore été trouvé dans les B.-du- Rhône (Roux Cat. Prov. p.206) et dans le dép. de Vaucluse (Huet 1. e.) FLORE DES ALPES MARITIMES III 41% 206 FLORE DES ALPES MARITIMES M. Penzig(Syn. fl. lig. p. 64) le mentionne pour la Ligurie (dans notre dition?). — Nous n’avons osé admettre cette espèce pour notre domaine, mais elle pour- rait s’y rencontrer, car, outre la Ligurie et la Provence, elle vient en Toscane, Piémont, et plus à l’ouest que la Provence, dans les dép. du Gard, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales. LYTHRACÉES : PEPLIS Linné + 283. P. Portula L. Sp. ed. 1, p. 332; AI. F1. ped. no 1911; Bert. F4. êt. IV, 231; Gr. Godr. F4. Fr. I, 597; Kœhne Lythr. p.26 — Ammania? Portula Baïllon in Bull. soc. Linn. Paris 1876 (sec. Kæhne 1. c.), et Hist. pl. VI, 438 (1877). Le long du torrent Brobbioë, à Morozzo ** (Ing. Cat. Mondovi p. 55); lieux humides dans le vallon de Rumiana!**, près San Bartolommeo de la vallée de Pesio (leg. CI. Bicknell, 9 aug. 1890). — Probablement ailleurs au nord de la chaine principale de nos Alpes, car Allioni (1. c.) donne l’espèce comme fréquente en Piémont, où plusieurs autres au- teurs l’indiquent également (voy. Colla Herb. ped. IL, 397, Zumaglini FI. ped. W, 47, etc.). Benedetti (Cat. ms.) ne la mentionne pas aux env. de Cuneo. Ardoino (F1. alp. mar.), de Notaris (Rep.), Penzig (Syn. fl. lig.) ne parlent pas du P. Portula. — En ce qui concerne la Pro- vence, Gérard (F1. gallo-prov. p. 458) mentionnait cette plante comme répandue dans sa dition; elle existe dans son herbier. Roux (Cat. p. 208) reproduit l'indication donnée par Perreymond (Caf. p. 62) qui dit l'espèce fréquente aux env. de Fréjus, et il ajoute le Luc (Var) d’après Hanry (Cat. Var p. 227) mais A. Huet (Cat. Prov.) ne la pos- sédait pas en herbier. Castagne (Cat. B.-du-Rhône) ne l’a pas signalée dans sa dition. — En résumé, l’espèce est au moins fort rare dans la Provence et la Ligurie ; cependant elle vient dans les dép. français, mé- 4 Consulter pour cette famille l'excellente monographie : Lythraceæ monographice describuntur ab Aemilio Koehne (Koehne Lythr.), dans Engler Botanische Jahrbücher für Sustematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie, vol. 1 (1881), p. 262-266 (genre Peplis) et 305-333 (genre Lythrum). 2 Dédié à Paul Ammann, professeur à Leipzig (1634-1691). Linné (Gen. ed. 1, p. 337), ainsi que Kœhne (Lythr. p. 240), ont écrit Ammannia. 3 Affluent du Pesio. Cette localité se trouve sur nos limites sept. LYTHRACÉES 207 diterranéens, du Gard (Pouzolz F1. Gard 1, 356), de l'Hérault (Loret FI. Montp. éd. 2, p. 176), des Pyrénées-Or. (Gautier F1. Pyr.-Or. p. 178) et elle est assez répandue dans la Toscane (Caruel Prod. p. 249). LYTHRUM Linné %S4. L. nummularifolium Loisel. Notice p. 74, sensu ampl. (ann. 1810); Kœhne ZLythr. p. 309; an Pers. Syn. Il, 8? (ann. 1801 — Peplis Boræi, P. Tymeroyi et P. nummularifolia Jordan Obs. fase. IL, p. 81-91, pl. 5, fig. B, C, D (ann. 1846) — P. erecta, P. Boræi et P. Timeroyi Gr. Godr. F1, Fr. I, 598 et 599 (ann. 1848). Var. « australe Kœhne op. cit. p. 310 = L. nummularifolium Loisel. IL. c., sensu stricto; Perr. Cat. Fréjus p. 51 = Peplis australis J. Gay ex Schult. Syst. veg. VII, 5% (ann. 1829) — P. tithymaloides Bert. F1. it. IV, 235 (ann. 1839) — P. nummularifolia Jordan op. cit. p. &, pl. 5, fig. D — P. erecla Moris F1. sard. II, 67; Gr. Godr. op. cit. p. 598; Ard. F7. alp. mar. p. 158, et auct. plur., non Requient. Exsicc.: Billot F1. Gall. et Germ. n° 1193! (Gall., Hérault); Cesati, Caruel et Savi pl. Ital. bor. n° 482! (Etruria) ; Soc. dauph. 1887, n°5935! (Gall., Hérault). Collines près de Vaugrenier et de Biot!!* (aux env. d’Antibes), lieux humides où l’eau a séjourné, dans les carrières de grès abandonnées (herb. Thuret et herb. Montolivo, leg. 5 jul. 1860 ; E. Burn. leg. 4 jul. 1900). — Coteaux de Saint-Raphael* (Var), au bord des mares, en mai et juin, selon Perreymond 1. c.: localité un peu en dehors de nos limites occid. L'espèce se trouve dans plusieurs autres parties du dép. du Var (Hanry Cat. p. 227: Jordan I. c.; Gr. Godr. |. c.; Roux Cat. Prov. p. 208; Koehne op. cit. p. 311 ; etc.) ; elle n’est pas signalée dans la Ligurie (de Not. Rep.; Penzig Syn. fl. lig.; etc.), mais bien en Toscane (Caruel Prod. p. 243, et exsice. cit.; Baroni Suppl. p. 237) où elle est rare. Cette plante a été généralement placée dans le genre Peplis avec lequel elle a certainement les plus grandes affinités, par son port et divers caractères, mais nous avons suivi le savant monographe du genre (Koehne I. c. etin Bull. 1 Le P. erecta Requién ex Benth. Cat. Pyr. p. 111 (sine descr., ann. 18926) constitue pour M. Koehne son L. nummularifolium var. B erectum avec les synonymes : Peplis biflora Salzm. ex DC, Prod. IT, 77 (ann. 1828) — P. Timeroyi Jordan op. cit. p. 83, pl. 5, fig. C. — La troisième et dernière variété de M. Koehne est celle y borysthenicum = P. borysthenica M. B. in Besser Enum. p. 81 (sine descr., ann. 1822) — P, Boræi Jordan op. cit. p. 81, pl. 5, fig. B. | 208 FLORE DES ALPES MARITIMES soc. bot. Fr. 1883, p. 281). Si l’on compare au P. Portula la var. « de Koehne du Z. nummularifolium, la seule qui nous paraît habiter nos régions et celles les plus voisines, on constatera que dans cette var. le tube calicinal, campanulé (comme dans les Lythrum) est plus long que large (non cyathiforme ou demi- globuleux, court, évasé, ayant au sommet une largeur qui dépasse un peu sa longueur); le pédicelle gén. moins court; le style est plus long, égalant env. la demi-long. de l'ovaire (non #{ env. au moins), à stigmate muni de papilles allongées (non courtes et très petites); la capsule indéhiscente ou se rompant irrégulièrement (Koehne Lythr. p. 144), subovoïde et gén. un peu plus courte que le tube calicinal (non à déhiscence septicide [Koehne I. c.], subglobuleuse et le dépassant un peu). — Si l’on compare le Z. nummaularifolium aux trois espèces qui suivent, on peut le caractériser comme suit : Plante grêle, annuelle, à tige d’env. 5 à 20 cent. haut., dressée ou moins souvent couchée à la base, parfois radicante, simple ou rameuse. Feuilles obovées, oblongues-spatulées, parfois suborbiculaires et alors assez brusquement rétrécies en pétiole ; les moyennes et iuf. opposées. Calice gén. à 12 dents (parfois 10) dont une moitié largement triangulaires, l’autre gén. sublinéaires, ces dernières tantôt un peu plus longues, tantôt un peu plus courtes ou en partie presque nulles; calice fructifère à tube long d’env. 2 !£ mm. Pétales 0-6, très caducs, le plus souvent nuls, avortés, égalant ou dépassant peu les dents calicinales. Etamines 6, rare- ment moins ou plus, non exsertes. 3835. Lythrum Hyssopifolia! L. Sp. ed. 1, p. 447; non L. herb. 2; All. F7. ped. n° 1914; de Not. Rep. p. 148; Jordan Obs. fasc. V, p. 44; Ard. F1. alp. mar. p. 137; Willk. et Lge Prod. hisp: UE Kœhne ZLythr. p. 315. Exsice.: Billot FI. Gall. et Germ. n° 558! (Gall., Nancy); Reliq. Mailleanæ n° 757! (Gall, Indre-et-L.); Soc. dauph. n° 2063! (Gall., Seine-et-M.); Magnier fl. sel. n° 1944! (Gall., Aveyron) — L. Thymifolia var. B hyssopifolia Visiani F1. dalm. I, 197. Commencement de juin à mi-juillet (nos éch.). Lieux humides, fossés, terres légères où l’eau a séjourné, etc. Région littorale; probablement aussi dans les basses montagnes et la plaine au nord de nos Alpes. «ln humidis et sabulosis. in agro nicæensi freq., similibus locis etiam in Liguria occurrit, neque deest.. in ipso agro pedemontano » AIL. 1. ce. « In arvis humidiuseulis Liguriæ frequens » de Not. I. e. — Sur le territoire de Roburento, aux env. de Mondovi** (Ing. Cat. p.49); Pigna di Andora ** (Bicknell in litt., 8 jul. 1889) ; une seule fois aux 1 Le mot Hyssopifolia, dans le nom spécifique linnéen, n’est pas un adjectif, mais un substantif pris adjectivement (Hyssopifolia aquatica J. Bauhin), il doit donc s’écrire avec une majuscule. Il en est de même pour les mots Thymifolia et Salicaria. 2 «In herb. Linnæano pro L. Hyssopifolia stat L. Græfferi Ten.» (Vis. F1. dalm. II, 197). LYTHRACÉES 209 env. de Diano ** (Ricca Cat. p. 26) ; Arma di Taggia**, et vallée de la Nervia inf.** près de Torrazza! (Bicknell, leg. 20 jun. 1900): env. de Menton !*, rare (Ard. Cat. p.13) ; env. de Nice * (Durando in Bert. F1. it. X, 496); collines près de Biot et de Vaugrenier!!*; Cap d'Antibes! * (herb. Thuret, leg. 24 jun. 1860); golfe Jouan!* (herb. Thuret!; herb. Consolat) ; îles Sainte-Marguerite ! !* (herb. Thuret ; Bull. soc. bot. Fr. ann. 1883, p. CLX ; etc.) et Saint-Honorat!* (Cap. Verguin leg. ann. 1899); Cannes!!*, quartier de la Bocca (à côté du L. flexuosum); l’Esterel*, près de la maison forestière des Trois Termes!!, et entre Malavalette et le vallon du Cabre!! Plante annuelle, mais paraît être parfois bisannuelle ou pérennante?, à tige de 10-40 em. haut., rarement radicante (nos éch. des Alpes mar.), ord. dressée, rameuse parfois dès sa base, moins souvent simple. Feuilles moyennes linéaires (1 mm. larg.), oblongues-linéaires, ou oblongues (parfois jusqu’à 9 mm. larg.), gén. plus ou moins atténuées aux deux extrémités, à bords gén. presque lisses. Calice à 10 ou 12 dents, dont une moitié très courtes, largement triangulaires, et l’autre bien plus longues, étroitement triangulaires, sublinéaires, aiguës ou acuminées ; tube du calice fructifére de 4-7 mm. long. Pétales égalant env. la % de la long. du tube calicinal florifère® ou un peu plus longs. Etamines 4-6, rarement 2 ou plus de 6, incluses. Ovaire à style atteignant env. de la !/, aux °/, de sa longueur, souvent exsert à la fin de lanthèse. 286. L. Thymifolia L. Sp. ed. 1, p. 447, ed. 2, p. 642 (excl. syn. Barrel.); DC. F1. fr. IV, 410 et Prod. III, 81 (excel. var. B); Gr. Godr. F1. Fr. I, 596; Ard. F1. alp. mar. p. 137; Koehne ZLythr. p. 317 et in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. 282; non All. nec auct. plur. Exsice.: Billot FI. Gall. et Germ. n° 1486! (Gall., Hérault); J. Müller PI. Midi Fr. no 207; Magnier fl. sel. n° 2193! (Gall., Hérault); Soc. dauph. n° 2064! (Gall., Var) = L. Hyssopifolia var. Moris F1. sard, 11, 70-71. Coteaux entre Biot et Villeneuve! * aux env. d'Antibes (herb. Thuret, leg. 5 jul. 1860, fr.), où cette plante doit être rare; nous ly avons recherchée vainement à plusieurs reprises. Plante annuelle, à tige de 12-14 cm. haut., plus mince que celle de l'espèce précédente, non radicante, dressée, simple ou rameuse. Feuilles linéaires (5-9 mm. long. sur -1 mm.), atténuées aux deux extrémités, à bords scabrius- 1 Echantillon avec 2 bourgeons à l’aisselle des feuilles ! 2 Voy. à ce sujet Clos in Bull. soc. bot. Fr. 1886, p. 52. 3 Le tube calicinal vers le sommet duquel sont insérés les pétales, est souvent considéré comme un réceptacle (Baillon Hist. pl. VI, 426). 210 FLORE DES ALPES MARITIMES cules, Calice à 8 dents dont la moitié très petites, à peine visibles, l’autre étroi- tement triangulaires, sublinéaires, aiguës ou acuminées; tube du calice fructi- fère de 2%-3 mm. long. Pétales 4, égalant ou dépassant peu les dents calicinales. (Description de 6 éch. des Alpes marit.). — Les n° 785 et 786 sont très voisins. Certains éch. de petite taille, à tige dressée et feuilles étroites du premier, peuvent être pris pour des variations du second dont ils ont tout à fait le port. Les caractères différentiels les plus constants sont dans les dimen- sions du tube calicinal à la maturité des graines, et au nombre de ses dents. M. Koehne (op. cit. p. 317, nota) admet la présence de formes intermédiaires embarrassantes. L’aire européenne de ces deux Lythrum est du reste différente ; celle du second est exclusivement méditerranéenne. 287. Lythrum flexuosum Lag.Gen. et Spec. p.16, n°210 (ann. 1816); Boiss. Voy. Esp. p.213 ; Koehne Lythr. p.318. Exsicc. : Bourgeau PI, Esp. ann. 185%, no 1589! ; Schultz herb.norm. n°2828! (Hisp.) — L.acutan- gulum Lag. op. cit. n° 211; Willk. et Lge Prod. hisp. II, 172 = L.thy- mifolia AIl. F1. ped. n° 1915, sec. Moris F1. sara. TI, 69 ; non L. = L. hys- sopifolium Urv. Enum. n°52 (ex Boiss. F1. or.) ; Badaro in Moretti Bot. tal. 1826, p. 42 (sec. Moris I. c.); non L. Sp. — L. punicifolium Cham. et Schlecht. in Linnæa 1827, II, 356; Avé-Lallemant De pl. tal. bor. etc. p. 15, sec. Rchb. F1. exc. n° 4114 et de Not. Rep. p. 483 — L. Graefferi Tenore Prod. fl. nap. suppl. ?, XXVII, Cat. 1819, p. 45 (sec. DC. Prod. III, 82) ; de Not. Rep. p.148; Jordan 0bs. V,46: Ard. F1. alp. mar. p. 137. Exsice.: Bourgeau pl. alp. mar. 1861, sans no!; Mabille Herb. cors. no 821; Magnier fl. sel. n° 547! (Gall., B.-Pyr.). Mi-mai à sept. (nos éch.). Dans les mêmes stations que le n° 785, dans notre région littorale et parfois celle montagneuse très rapprochée; il est bien plus répandu que lui. Nous ne le possédons pas des districts situés au nord de nos Alpes principales: M. Koehne le signale dans le Piémont avec un!. — «In humidis Liguriæ occid.» Badaro I. c. «In udis secus litora Albingauni, Uneliæ, Nicææ » de Not. 1. e. — Nous l’avons observé en de nombreuses localités aux env. de ces villes et entre elles, puis entre Nice, Antibes, Cannes, Grasse et l’Esterel (inclus). Plante pérennante, à tiges de 20-50 cm., rarement 10 cm., couchées et radi- cantes à la base rameuse, parfois dressées et non radicantes, munies de lignes gén. plus saillantes que dans les trois esp. précédentes, souvent submem- braneuses. Feuilles moyennes oblongues, parfois elliptiques, et mesurant jus- qu'à 30 à 35 mm. long., rarement plus, sur 9 mm. et plus, à base arrondie ou subcordée, à bords à peine scabres. Fleurs plus grandes que dans le n° 785 (diam. env. 12-14 mm, au lieu de 6-7) à 6 pétales égalant env. la longueur du calice. Calice à 12 dents gén. bien moins inégales que dans le n° 785, dont LYTHRACÉES 241 une moitié largement triangulaires, et l’autre les égalant en long. ou visible-. ment plus longues. Etamines 12, de trois grandeurs différentes, les plus longues exsertes. Ovaire à style trimorphe. 288. L. Saliecaria L. Sp. ed. 1, p. 446; AIL. F7. ped. no 1913; de Not. Rep. p. 118; Ard. F1. alp. mar. p. 137; Pittier in Bull. soc. bot. Belg. 1881, 2, p. 61-67; Kœhne Lythr. p. 326. Var. «intermedium Koehne op. cit. p.327 = L.intermedium Ledeb. Ind. hort. Dorp. ann. 1822 — L. Salicaria var. gracilius Turez. in Bull. soc. nat. Moscou ann. 1844, XVII, p.285 — L. Salicaria var. glabrum Ledeb. F1. ross. IT, 127, ann. 1844-46 — L. Salicaria var. syriacum! Boiss. et Gaïll. Diagn. sér. 2, 6, p. 73, ann. 1859, et Boiss. F7. or. IT, 738. Prairies près des bords du Paillon, à Drap!!* près de Nice (Barla misit, leg. Deleuse 20 jul. 1885, f.; E. Burnat leg. 2 et 20 jul. 1900). Cette variété est surtout caractérisée par des tiges et des calices entièrement glabres (chez nous, car ailleurs les tiges montrent des angles hispidules ainsi que les nervures des calices), par des feuilles et bractées glabres sauf sur leurs bords scabres.— Dans nos éch. des Alpes mar. les feuilles caulinaires moyennes, gén. opposées, sont plus ou moins longuement oblongues-lancéolées, gén. à marges peu convexes (long. env. 70-90 mm. sur 12-15 mm. larg.), longuement acuminées, assez brusquement rétrécies en une base arrondie ; les feuilles inf. parfois oblongues et même subelliptiques ; les bractées, surtout les moyennes et sup., étroitement oblongues, moins brusquement rétrécies dans le bas, à sommet longuement et finement acuminé; le calice florifère, sans les dents, est de k 1-6 mm. long.; fleurs rassemblées par 3-6, moins souvent 2, parfois soli- taires. — Nos éch. niçois de cette variété se rapprochent du Z. virgatum L. par leur glabréité, leur apparence générale et par la forme de leurs bractées assez étroites (voy. la description du n° 788 bis); elle vient à Drap, non dans les stations habituelles du L. Salicaria, mais dans quelques prés frais. Cette variété n’était connue jadis que dans la Sibérie, la Chine et le Japon, mais M. Koehne (Lythr. p. 330) nous a appris qu’elle croissait en Russie, Bul- garie et en France dans les H.-Pyrénées. En Moravie, sous la subvar. caudatum Koehne, à bractées largement ovées-lancéolées, cordées à la base. Var. 8 vulgare DC. Prod. III, 83; Koehne Lythr. p. 3828 = L. Sali- caria var. genuinum Gr. Godr. F4, Fr. I, 594 = L. Salicaria Exsicc.: 1 «Cette variété syriacum n’est rapportée ici qu’avec doute par M. Koehne. Elle rentre dans celle intermedium, d’après les originaux que j'ai vus dans l’herbier Boissier. La seule différence appréciable consiste dans le fait que les bractées sont ondulées-crispées. Si cette particularité n’est pas quelque peu monstrueuse, elle ne saurait en tous cas suffire à distinguer qu’une forme, et non une variété spéciale » J. Briquet in litt. 212 FLORE DES ALPES MARITIMES Billot F1. Gall. et Germ. n° 1485 ! (Gall., H.-Alpes); Soc. dauph. no 3714 (Gall., Saône-et-L.). Juin-août. Commune dans les marais, les prés marécageux, au bord des eaux stagnantes, etc. Dans les régions littorale, jusqu'aux rives de la mer, et montagneuse, jusque dans les plaines au nord de nos Alpes. Cette variété est caractérisée par des feuilles vertes et brièvement pubes- centes ou pubérulentes, au moins sur leur face inf., des bractées toujours plus ou moins densément velues, au moins inf. et des calices plus ou moins velus. — M. Koehne sépare cette var. en 2 sous-var. : glabricaule Koehne, à tige glabre ou à peu près, sous l’inflorescence toujours plus ou moins velue, et genuinum Gr. Godr., à tige gén. glabre dans le bas, pubescente ou nettement pubérulente au-dessous de l’inflorescence densément velue-blanchâtre. — Dans ces deux sous-var., que nous possédons chez nous, M. Koehne comprend des formes à bractées lancéolées plus ou moins atténuées à la base, et d’autres à base cordée, subovées et acuminées au sommet. Nous n’avons pas encore ren- contré dans B et y des bractées lancéolées. La forme des feuilles varie beaucoup dans nos éch. de B, mais celles moyennes sont rarement chez nous aussi étroi- tement et longuement lancéolées-acuminées que dans la variété précédente. Var. y tomentosum DC. Prod. III, 83 — L. tomentosum Miller Garden. Dict. ed. 8, n° ? (ann. 1768). Exsicc. : Reverchon pl. Andalousie n° 281! — L. tomentosum et L. gracile DC. Cat. hort. monsp. p. 123. — L. Salicaria var. canescens Koch Syn. ed. 1, p. 247. Exsice.: Reliq. Mailleanæ nos 1105! et 1105a! (Syria); Bornmüller Iter persico-turc. nos 3128! et 3341! ; Sintenis Iter orient. n° 4750 ! Même époque de floraison et mêmes stations que la var. £. Cette var. diffère de la précédente par ses feuilles mollement velues, gri- säâtres sur les deux faces, surtout inférieurement; les bractées sont velues- tomenteuses, ainsi que les calices ; la tige est gén. velue sur toute sa longueur, — Les deux var. 6 et y passent fréquemment l’une dans l’autre, tandis que celle « s’est montrée jusqu'ici très constante chez nous en ce qui concerne les caractères essentiels que nous avons indiqués. — La var. {omentosum est la plus fréquente dans le bassin méditerranéen, tandis que celle vulgare ne s’y rencontre guère (Koehne in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. 283), mais dans notre dition les deux variétés paraissent être assez répandues. 288 bis. Lythrum virgatum L. Sp. ed. 1, p. 447; DC. Prod. III, 83; Koehne Lythr. p. 331; Beck F1. Nied.-Oesterr. p. 701. Exsicc. : Herb, Orphanideum n° 8662! et Orphanides F1. græca n° 10143!; Schultz herb. norm. nov. ser. n° 792! (Hung.); Pichler PI. fl. rumel. et bythin. 1874, no 1171 LYTHRACÉES 213 Environs de Drap!* près de Nice (leg. Deleuse, 13 jun. 1872, f1., in herb. mus. Nice ; 19 jun. 1872, fi. et 20 jul. 1885, f1., in herb. Burnat). Les caractères suivants permettront de distinguer nos éch. niçois du L. vir- gatum de ceux appartenant à la var. intermedium du L. Salicaria: Feuilles plus ou moins insensiblement atténuées vers leur base, subcunéiformes, lisses ou moins scabres sur les bords, ainsi que les bractées linéaires-lancéolées ; fleurs solitaires (non gén. 3-5) ou réunies par 2 ou 3 sur des pédoncules com- muns longs d’env. 1-2 mm. (non très courts ou nuls), avec des pédicelles longs d'env. 2-3 mm, (non gén. 1-2 mm.); calices à dents toutes courtes, peu iné- gales (non la moitié d’entre elles, subulées, env. deux fois ou davantage, plus longues que les autres). — La plante est souvent plus rameuse, à rameaux plus grêles que ceux du Z. Salicaria, les feuilles souvent moins grandes. Nos éch. des Alpes marit. ne différent en rien de ceux que nous possédons, provenant de l’Europe orientale. — Il a été signalé des formes hybrides : L. Salicaria X virgatum (voy. Koehne Lythr. p. 332). L’aire du Z. virgatum occupe la Sibérie, la Russie moyenne et mérid., les régions caucasiques, la Turquie d'Europe, les régions danubiennes ; plus au nord on le trouve en Galicie, Moravie, Silésie, Bohème (?). Il manque à la France comme à l’Allemagne (sauf en Silésie, selon Garcke Deutschl. fl. ed. 47, p. 217). Signalé en Belgique (Boiss. Æ{. or. Il, 738) il n’y aurait été que passagèrement introduit (voy. Crépin Manuel FI. Belq. éd. 3, p. 118, confirmé par Th. Durand dans Koehne op. cit. p. 332 et in Prod. FI. belge, ann. 1899, p. 506). Le Z. virgatum paraît être çà et là cultivé, en Allemagne, dans les jardins (Garcke 1. c.). En Italie nous ne le voyons signalé que dans la Lom- bardie (Nym. Consp. p. 251; Cesati, Passerini et Gib. Comp. FI. tt. p. 652) aux environs de Côme (Arcang. Comp. fl. tt. ed. 2, p. 556). En effet, Comolli (Flora comense, ann. 1836, III, 247), après avoir assez bien caractérisé l'espèce, Va signalée dans les prés humides des montagnes de Bellagio et de la vallée d’Intelvi, puis dans la vallée de Malenco (Valteline). M. le prof. Briosi a eu l’obli- geance de nous communiquer les L. virgatum de l’herbier Comolli, conservé à Pavie. Une feuille de cette collection renferme trois ex. du Zythrum dont il s’agit, annotés : (prati umidi delle valle Intelvi ». Deux autres feuilles con- tiennent des éch. avec indication de localité illisible (Garovaglio leg.) ou sans nom de collecteur ni de localité. — Bertoloni (F1. it. V, ann. 1842, et Suppl. 1842-1854) n’a pas fait mention du ZL. virgatum . J.-B. Barla nous a envoyé le Lythrum virgatum sous le nom de ZL. Salicaria var. Nous ne sommes pas parvenu jusqu'ici à le retrouver aux env. de Drap. M. Deleuse a oublié où il l’avait récolté à deux dates assez éloignées, mais avec lui nous avons retrouvé une localité où croît en abondance le Z. Salicarta var. intermedium. — Nous avons en conséquence hésité à admettre le L. virgatum pour notre Flore, car l'extrémité occidentale de son aire reste encore très éloi- gnée de notre dition. Il est pourtant incontestable qu'il a été récolté près de 1 Cesati (voy. Bull. herb. Boiss. 1899, p. 849) a accusé Comolli d’avoir décrit des plantes qu’il n’avait jamais vues. Le silence qu'a gardé Bertoloni concernant la présence du L. virgatum en Italie aurait-il pour cause des doutes au sujet des découvertes de Comolli? 214 FLORE DES ALPES MARITIMES Drap et improbable qu’il y soit échappé de cultures ; de plus, sa présence dans ce district n’est guère plus anormale que celle de la remarquable variété inter- medium du L. Salicaria. TAMARICACÉES TAMARIX Linné (emend. Desvaux) 289. T. africana Poiret Voyage Barb. II, 139 (ann. 1789); Desf. F1. all. T,269 (an VIII, ann. 1799-1800) ; Avé-Lall. De p1. Ital. bor. p. 195 Bert. F1. it. IIT, 496; Gr. Godr. F1: Fr. I, 601; Ard. F1. alp. mar. p. 75; Parl. F1. it. V, 560; Mathieu F1. forest. éd. Fliche p. 24 — Tamariscus gallicus AI. F1. ped. n° 1597 (excl. synon.) = Tamarix gallica Badaro in Moretti Bot. ital. ann. 1826, p. 42; non L. — T. africana, ligustica de Not. Rep. p. 149. Mi-avril-fin mai (nos éch.). Rivages de la mer, sables maritimes; répandu çà et là, d’une extrémité à l’autre de notre dition, depuis Albenga (Badaro 1. c.) jusqu'aux env. de Fréjus (Perr. Cat. p. 80). — Nous ne l’avons guère vu en dehors du littoral, tandis que le T. gallica remonte souvent dans les vallées, le long des cours d’eau. M. Bicknell (FT. Bordigh. p. 105) a vu le T. africana le long du Rio Vallecrosia jusqu’à San Biagio (env. 4 km. de la mer). Il se trouve dans l’herbier Thuret, du lit du Secco près de Tourrette (leg. 6 mai 1862) ; il s’agit sans doute de Tourette, situé entre Drap et Châteauneuf (env. 10 km. de la mer. De Notaris (1. c.) a vu dans le Zamarix ligurien, une forme qu'il suppose être différente de celle qu’il a comparée, venant de la Sardaigne et de l’Afrique sept. etqu’il distingue par : (racemis minus crassis et multo longioribus, cylin- draceis, bipollicaribus, longius pedunculatis, nec unquam sessilibus, nec ovatis, floribus quidquam minoribus nec dense confertis, ramis ut plurimum graci- lioribus ». En comparant nos diverses provenances européennes de l’espèce, nous avons trouvé ces caractères extrêmement variables. La longueur des grappes varie beaucoup (20 à 25 mm. jusqu’à 60) de même que celle des pédon- cules (subsessiles ou d’env. 3 à 15 mm.), Les fleurs ne sont pas non plus de dimensions bien constantes. Comparez par ex. : Cesati, Caruel et Savi pl. Ital. bor. n0 725!; Mabille Herb. corsicum n0 379! ; Huter, Porta et Rigo Iter hisp. IT, n° 37!; Loscos Series fl. arag. cent. 2, n0 20! ; Schultz Herb. norm. nov. ser. n° 2739! (Sicilia). — Les anciens auteurs, notamment Allioni, Garidel, Gérard, jusqu’à Poiret et Desfontaines, ne distinguaient pas cette espèce de la suivante. | TE Le LYTHRACÉES 245 Le T. gallica L. Sp. ed. 1, p. 270, vient en Provence dans le dép. du Var à Fréjus, près de nos limites occid., d’après Perreymond (Cat. p. 40) qui distin- guait bien les 7. africana et gallica) et ailleurs, dans les dép. des B.-du-Rhône et de Vaucluse, jusque dans la Drôme mérid.; plus à l’est encore, dans l'Hérault (Magnier fl. sel. exsicc. n0 2997!), l’Aude (Magnier id. no 2997bis!), les Pyrénées-Or. (Billot F1. Gall. et Germ. n0 1874 !). — Cette espèce a été indiquée aux environs de Nice (Risso Æl. Nice p. 196; Parlatore F1. it, V, 559, etc.). M. Bicknell (Æ{. Bordigh. p.105) en a observé un grand buisson à l’est de San Remo, mais n'ayant pas vu l’espèce ailleurs, il a soupçonné ce pied d’être échappé d’un jardin. M. Gentile (Piante forest. Porto Maurizio p. 42) l'indique comme fréquente sur le littoral, mais sans doute par confusion avec le 7! afri- cana. Nous ne l’avons jamais observée dans notre circonscription. De Notaris ne l’a vue, après Bertoloni (Ft. it. II, 495) qu’à Sarzana, sur les limites orient. de la Ligurie, près de la rive gauche de la Magra. Nous l'avons vue d’Albissola Marina (Cesati, Caruel et Savi exsicc. n0 622!). Mais M. Penzig (Syn. fl. lig. p. 64) met en doute la présence du 7. gallica en Ligurie. A l’est de la Magra cette espèce devient assez fréquente dans la Toscane (Caruel Prod. p. 245; Parl. I, c.). — En résumé, nous devons exclure cette espèce de notre Flore, bien que sa présence spontanée, à l’est comme à l’ouest de notre circonscription, ne semble pas douteuse. MYRICARIA Desvaux 290. NM. germaniea Desvaux in Ann. sc. nal. sér. 1, IV, 519; de Not. Rep. p. 149; Ard. F1. alp. mar. p. 75. Exsicc. Bourg. pl. alp. mar. 1861, n° 180! — Tamarix germanica L. Sp. ed. 1, p. 271 = Tama- riscus germanicus Scop: F1. carn. ed. 2, I, 224; AIL. F1. ped. no 1598 = Tamarix davurica Willd. var. italica Avé-Lall. De pl. Ilal. bor. p.12 — Myricaria squamosa Rchb.F1. exc. n° 3808 ; an Desvaux op. cit. p.390? Mai-juillet, suivant l’alt. Lits des torrents et des rivières dans les régions littorale et montagneuse, jusque dans la plaine piémontaise. Bouches de la Nervia ** (Ricknell F1. Bordigh. p. 105); lit de la Roja, où il abonde de Ventimiglia à Bevera!!**; Menton*, lit du Torrent de Carei (Ard. Cat. p. 13); lit du Paillon à l’Ariane, en amont de Nice! * (herb.Thuret); sables du Var près de Nice !* (Cesati, Berti, in de Not.l.c.; Durando in Bert. F1. it. X, 482 ; herb. Thuret); la Mesela ! ! * près du con- fluent du Var et de la Tinée; lits du Bouyon l*, affluent de l’Esteron (herb. Consolat) et du Riolan !!* près de Sigale ; entre Saint-Etienne de Tinée et la part. inf. du vallon d’Ardon de Demandols!!*; lit du Var à Puget Théniers!!*et à Saint-Martin d’Entraunes [*(Reverchon).— Au nord de la chaîne principale de nos Alpes** : abonde le long de la Stura à Cuneo!! (Benedetti Cat. ms.) ; entre Andonno et Valdieri ville! !: près d’Aisone!! 216 FLORE DES ALPES MARITIMES MYRTACÉES MYRTUS 291. M. communis L. Sp. ed. 1, p. 471; All. F7. ped. no 1791; de Not. Rep. p. 143; Ard. F1. alp. mar. p. 134; Mathieu F1. forest. éd. Fliche p. 187. Juin-juillet. Très répandu dans les bois, garigues, friches, de la région littorale, parfois jusqu’à env. 800 m. s. m.— Une forme micro- phylle peu commune : au mont Alban près Nice * (Bellardi ap. AI. I. c.), cap d'Antibes! * (herb. Thuret, leg. 22 nov. 1866), entre Mougins et Vallauris * (Constant in Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CLXXVT). Ces variations microphylles ont été signalées déjà par Bauhin, Linné, Garidel (Æist. pl. Prov. p. 323, pl. 71). — Les feuilles, au lieu d’être opposées, sont parfois ternées (Germain in Ball. soc. bot. Fr. 1857, p. 622; Bert. A1. 11. V, 119; Bicknell F7. Bordigh. p. 103). CUCURBITACÉES BRYONIA Linné Y 392. B. dioïea Jacq. F0. austr. II, 59; de Not. Rep. p. 143; Rchb. IZc. fl. germ. et helv. XIX, 185, tab. 260 ; Ard. F1. alp. mar. p.183; Cogniaux ap. DC. Monogr. Phanérog. II, 470 = B. alba L. Sp. ed. 4, p. 1012 et ed. 2, p. 1438, p. p.; Gouan Æort. monsp. p. 498; AI. F7. ped. n° 455; non Jacq. 1. c., nec Willd. Sp. IV, 621, nec Cogniaux |. c. Mai-juillet, suivant l’alt. Haies et broussailles. Çà et là dans notre région montagneuse, mais pas partout (par ex. Ricca Cat. Diano e Cervo, ne l’a pas vu dans sa dition) et dans les plaines au nord de nos Alpes; parfois dans la région littorale. Fréquent autour de Mondovi** (Ing. Cat. p. 21) et de Cuneo** (Benedetti Cat. ms.); vers 1550 m. s. m. dans la vallée inf. della Meris!!**, des Alpes de Valdieri. — Environs de Pigna et de Bajardo dans le bassin de la Nervia ** (Bicknell F1. Bordigh. p. 103); au-dessus de Menton* (Ard. F1. I. c.) ; en amont de Tende!!#, route du col de T.; Saint-Dalmas de Tende*(Hartzen in Huet Cat. Prov. p. 56) ; vallée de la Minière de T.!!#; Nice*, bois du Var CUCURBITACÉES 217 (Ard. F1. 1. ce. et Cat. Menton p. 1%); le Bar* et Grasse* (Ard. F1. 1. c.); versants sud du mont Cheiron *, jusque vers 1500 m. s. m. (J. Briquet notes voy. ms.); forêts de l’Esterel!* (herb. Thuret, leg. 22 apr. 1862); Villeneuve d’Entraunes!!*, fréquent. ECBALLIUM A. Ricaarn 293. E. Elaterium À. Rich. in Dict. class. Hist. nat. NI, p.19; Ard. F1. alp. mar. p.173; Cogniaux ap. DC. Monogr. phanérog. III, 468 — Momordica Elaterium L. Sp. ed. 4, p. 1010; Al. F7. ped. no 454 —= Ecballium officinarum Richard ex M. J.Roemer Syn.fasc.2, Peponif. (sec. Index Kerv.) ; 4e Not. Rep. p. 144. Mai à sept. Assez commun au bord des chemins, dans les lieux incultes, sur les décombres, etc., de la région littorale, surtout près du rivage. Cà et là on le trouve dans la région montagneuse sublittorale, par ex. à Cabris et Montauroux à l’ouest de Grasse! !*. Il pourrait se rencontrer au nord de nos Alpes, dans les plaines piémontaises de notre dition, car Allioni (1. c.) l’a indiqué dans le Montferrat, au nord- est de nos limites sept.-orient.; plus au nord encore il vient sur le territoire de Novare (Biroli Æ!. acon. II, 127). PORTULACACÉES PORTULACA Linné 294. P. Oleracea L. Sp. ed. 1, p. 445; AIl. F7. ped. n° 1678; DC. Prod. III, 553 ; de Not. Rep. p. 150; Ard. F1. alp. mar. p. 140; À. DC. Orig. pl. cult. p. 69. Mai et tout l’été. Très répandu dans les cultures, les chemins, les décombres, les allées de jardins, parfois les rues des villes, etc., dans la région littorale et la plaine au nord de nos Alpes. Nous ne lavons pas observé dans notre région montagneuse mérid. La variété sativa DC. Prod. IL. c. (= P. sativa Haworth Misc. nat. et Syn. pl. succ.; Koch Syn. ed. 2, p. 278), parfois cultivée dans les jardins d’où elle s’échappe, a la tige plus robuste, dressée, à rameaux diffus ascendants (non couchés et appliqués sur le sol), les feuilles plus grandes, plus largement obovées, très succulentes, les divisions calicinales à dos caréné-ailé, plutôt que obtusément caréné. — A. de Candolle (L. c.), traitant du Pourpier, l’une des plantes pota- 218 FLORE DES ALPES MARITIMES gères les plus répandues dans l’ancien monde depuis des temps très reculés, conclut qu’il est originaire de toute la région qui s’étend de l'Himalaya occid. à la Russie mérid. et la Grèce. MONTIA Linné ++ 2935, ME. fontana L. Sp. ed. 1, p. 87; All. F1. ped. n° 290; Willd. Sp. I, 487; DC. Prod. III, 362; Bert. F1. it. I, 830; Koch Sym. ed. 2, p. 278; de Not. Rep. p. 150; Cosson et Germ. F7. Paris éd. 2, p. 190; Royer F7. Côle-d’Or I, 143. Var. a minor DC.lI. c.; Koch I. c.; Cosson et Germ. 1. c. = M. aqua- tica minor Micheli Nov. pl. gen. (ann. 1729), p. 18, tab. 15, fig. 2 (sec. DC. 1. c.) = M. minor Gmelin F/. bad. T, 301 (ann. 1805); Koch op. cit. p- 445; Gr. Godr. F1. Fr. 1, 606. Exsicc. : Billot FI. Gall. et Germ. n° 130! (Gall., Aisne); Soc. dauph. n° 781! (Gall., Isère) — W. fontana £ erecta Pers. Syn. I, 111 (ann. 1805). Var. 8 rivularis Cosson et Germ.l.c. — M. aquatica major Micheli op. cit. fig. 1 = M. fontanaf Wild. I. c. = M. fontana var. major DC. 1. c.; Koch 1. c. — M. rivularis Gmelin op. cit. p. 302 (ann. 1805); Koch op. cit. p.445; Gr. Godr. L. c.; Exsicc. : Bourgeau pl. Esp. ann. 1851, no 12! suppl. (Sierra Nevada); Magnier PI. Gall. sept. et Belg. no 279! (Belg.); Soc. dauph. n° 1205 (Gall., Gironde), nos éch. sans fruits mûrs = M. fontana « repens Pers. 1. c. (ann. 1805). Avril-juillet, suivant l’alt. La var. « au bord des ruisseaux et des sources, lieux humides, sables, etc. : Vallon moyen du Rio Armella !! ** près d’Ormea ; montée de Ghioraira au Pizzo d’Ormea!!*#; près de San Bartolommeo ! ! ** de la vallée de Pesio ; l’Esterel * (Shuttl. in Huet Cat. Prov. p. 56), dans les mares de la rivière du Grenouiller!!* près d’Agay, non loin du Gratadis (leg. 16 mai. 1875). — Formes douteuses entre les var. « et 8, ou indéterminables par suite de l’état des éch. : Vallon dell’Inferno!!** près de Garessio; lieux humides entre San Bernardo sur Bajardo et le mont Ceppo! ** (Bicknell leg. mai. 1893 ; Bicknell F1. Bordigh. p. 106). — Localités indiquées par les auteurs sous le nom de M. fontana L., sans mention de variétés : Alpes voi- sines d’Albenga** (Traverso ap. de Not. Rep. p. 150); environs de Garessio ** (Molineri ap. Allioni F1. ped. n° 290; env. de Frabosa ** (herb. Strafforello selon Cl. Bicknell in litt.); l’'Esterel* (Perr. Cat. Fréjus p. 55). PORTULACACÉES 219 Partageant l’avis des auteurs que nous avons cités pour le H. fontana, nous envisageons les #. minor et rivularis comme deux variétés. M. Royer (L. c.) qui paraît avoir bien étudié ce groupe, semble même ne voir ici que deux formes stationnelles. Voici les caractères que les auteurs leur attribuent et qui se vérifient souvent, entre autres sur les numéros des exsicc, que nous avons cités : A. minor : Plante de 5-12 cm., gén. émergée, bisannuelle, à tiges éri- gées ou arquées-ascendantes, d’un vert jaunâtre, fleurs en grappes souvent terminales, graines gén. très nettement tuberculeuses. M. rivulartis : Plante de 10-30 cm., ord. immergée, pérennante, à tiges grêles, molles, couchées-radi- cantes à la base, d’un vert plus franc, fleurs en grappes paraissant plus souvent latérales par la présence d’un rameau axillaire qui prolonge la tige; graines chagrinées ou moins nettement tuberculeuses. Le mode de végétation, dit M. Royer, est le mème dans les deux « espèces », on a toujours des tiges radicantes aux points les plus divers des mérithalles; il n’y a rien de changé dans le #. rivularis que la longueur des tiges. « Aussi voit-on dans une même station ce dernier passer insensiblement au M. minor, à mesure que la plante, s’élevant sur le talus des fossés, atteint les points exposés à l’assèchement. Le 47. fontana, à l'exemple de beaucoup d’£pilobium, du Senecio Jacobæa, etc., modifie sa durée au gré des stations. Quant à la différence tirée des graines... souvent le même individu possède à la fois les deux sortes de graines ou encore des graines à surface indécise » Royer I. c. Très variable se présente également la caractéristique indiquée pour les grappes, tantôt latérales, tantôt terminales; plusieurs auteurs, par ex. Koch et Cosson, qui étaient pourtant d’excellents observateurs, n’en ont fait nulle mention lors- qu'ils ont comparé les deux #ontia dans leurs descriptions. PARONYCHIACÉES ! POLYCARPON Link 296. P. tetraphyllum L. Sp. ed. 2, p.151; AIl F{.ped. n° 1698; de Not. Rep. p. 152; Ard, FT. alp. mar. p. 71 = Lahaya polycarpoides Badaro in Moretti Bot. ilal. ann. 1826, p. 42 (excl. syn.); non Roemer et Schult. Syst. veg. ann. 1819 (— Polycarpon peploides DC.). Fin avril à juillet. Lieux caillouteux et sablonneux, sur les chemins et parfois les rues des lieux habités ; très répandu dans notre région littorale, près des côtes. II vient dans le Piémont (Allioni, Re, Biroli, etc.) et probablement dans les parties méridionales que comprend notre 1 La famille des Paronychiées St-Hil., admise par Grenier et Godron F1. Fr. 1, 607, ouvrage dont nous suivons l’ordre, est considérée aujourd’hui par Engler (Natürl. Pflan- zenfam. I Teil, 1 Abteil. b, p. 85-92) comme faisant partie de la famille des Caryophyl- lacées, tribus des Polycarpées, Spergulées, Paronychiées et Scléranthées. — Baillon (Hist. pl. IX) est arrivé à une distribution analogue, mais il range le genre Telephium dans les Portulacacées. 220 FLORE DES ALPES MARITIMES dition. Selon M. Ingegnatti (Cat. Mond. p. 57) il se trouve à Vicoforte- Mondovi, et suivant Benedetti (Cat. ms.) à Cuneo. — Une forme à feuilles toutes opposées (P. tetraphyllum var. diphyllum DC. Prod. I, 376 — P. diphyllum Cavan. Ic. pl. Hisp. I, 40, tab. 151) que Badaro envoya de Laïiguelia ** à Bertoloni (F1. it. [, 835) a été observée par nous entre Trayas et Agay *, mais passant, sur divers échantillons, aux formes les plus répandues à feuilles gén. verticillées par 4. Polyecarpon alsinifolium! DC. Prod. Ill, 376; Bert. F1. it. 1, 836; Moris IT. sard. 1, 107; Guss. Syn. fl. sic. 1, 166. Exsicc. : Huet du Pav. pl. sicul. !, ann. 1855, sans n0; Todaro F1. sicul. n° 1073! D’après les auteurs cités, il s’agit ici d’une espèce sicilienne, et probablement sarde, distinguée par Boccone (/con. pl. Sicil. etc. p. 71, tab. 38, fig. 4) puis par Bivona (sub : Jagea alsinifolia) cette plante doit différer de la précédente par ses tiges plus courtes, couchées, ses feuilles souvent opposées, subellip- tiques, charnues, ses stipules et bractées plus larges, ses fleurs plus grandes, à cymes plus denses. En ce qui concerne d’autres caractères tels que la forme des pétales et le nombre des étamines, ils sont sans grande valeur. Nous avons vu dans le P. tetraphyllum les pétales tantôt entiers, tantôt émarginés ou subcrénelés au sommet. Le nombre des étamines varie dans les P. tetraphyllum et alsinifolium, ainsi que l’a fort bien vu Moris (1. c.). — Le P. alsinifolium, signalé sur un grand nombre de points du littoral méditerranéen, a été souvent envisagé comme une variété (par ex. Gr. Godr. Æ{. Fr. 1, 607; Willk. et Lge Prod. hisp. HT, 160; etc.). Boissier (F1. or. 1, 736) s’est demandé avec raison s’il ne serait pas une simple forme maritime du P. fetraphyllum. X est certain que si l’on examine un grand nombre de provenances européennes, souvent faussement attribuées dans les herbiers à la forme décrite par les auteurs sici- liens, il est bien difficile d'attribuer à cette dernière un autre rang que celui de variété du polymorphe P. tetraphyllum. à Si nous sommes entré dans quelques détails sur le P. alsinifolium, c’est parceque Badaro (in Moretti Bot. 1tal. 1826, p. 43, sub: Lahaya alsinifolia Rœm. et Sch. Syst. veg.) dont la description est très insuffisante?, l’a signalé à Laiguelia ** (près d’Alassio) d’où Bertoloni l’a reçu de lui (ainsi que la var. diphylium du P. tetraphyllum) et l'a identifié avec des éch. siciliens envoyés par Gussone. On pourra donc rechercher dans notre dition la plante de Boccone. Ajoutons que de Notaris, qui a vu des spécimens de Badaro, les tient pour un lusus du P. tetraphyllum (de Not. Rep. p. 152). 1 Les auteurs cités ont écrit alsinæfolium ou alsinefolium. M. Saint-Lager (in Ann. soc. bot. Lyon, ann. XVIIE, p. 75) a montré qu'il était correct de changer ici et dans tous les cas analogues, la lettre æ par celle à. Voy. note 1, p. 193 qui précède. ? Badaro a attribué au P. tetraphyllum des stigmates subtrilobés et à son P. alsinifolium des stigmates globuleux. Mais Bertoloni a vu dans les éch. liguriens (de Badaro) et sici- liens, les stigmates trifides. Moris a dit: stylus in utraque trifidus. Visiani (FL. dalm. I, 156) qui signale, après Koch (Syn. ed. 1, p. 1024) le P. alsinifolium en Dalmatie, attribue au P. fetraphyllum un stigmate tripartite, et à l’autre un stigmate trifide. PARONYCHIACÉES 291 TELEPHIUM Linné Ÿ 29%. T. Imperati L. Sp. ed. 1, p. 271; AIL. F1. ped. n° 1682; Gr. Godr. F1. Fr. I, 608; Ard. F1. alp. mar. p. 140; Cesati, Passerini et Gib. Comp. fl. ital. III, 634, tab. CII. Fin mai et juin (tous nos éch. ont été récoltés au mois de juillet, en fruit). Pas très rare au bord des chemins, dans les lieux caillouteux, les graviers, parfois sur les rochers, dans notre région montagneuse {surtout dans le bassin sup. du Var) gén. entre 400 et 1200 m. env. s. m., mais seulement au sud de nos Alpes principales et à l’ouest du bassin de la Roja (inclus), nul en Ligurie, selon de Notaris Rep. «In comitatu nicæensi frequens » Allioni 1. ce. — Environs de Tende!# (Saint-Robert in Ard. 1. ce. ; Ungern Sternb. ap. Parl. F1. it. cont. Caruel, IX, 630, et in herb. mus. Turin), entre Saint-Dalmas de T. et la Madonna di Fontan!!#; Saorge!* (herb. Lisa, leg. jul. 185%) ; col de Brouis* (Moggridge in Ard. 1. c.); Levens* (Gras in Ard. I. c.), et rochers près du confluent * de la Vésubie et du Var (L. Marcilly liste ms., leg. 10 jul. 1870 ; station très basse); env. d’Utelle* (Risso in Ard. I. c.; Ant. Risso in litt.), Rimplas!* près Saint-Sauveur de Tinée (herb. Thuret); près de Malaussène !!*; vallon de Cians !* près Touet de Beuil (herb. Thuret, leg. 7 mai. 1863, vix flor. ; V. de Cessole Le Cians, Beuil et le Mounier, ann. 1895, p. 8); la Croix! * près de Puget-Théniers (herb. Thuret); rochers de la Cluse d’Amen près Guillaumes * (L. Marcilly liste ms.) ; près Saint-Martin d’Entraunes !*, rochers des Clots (Reverchon in herb. Burn.) ; entre Saint-Martin d’'Entraunes et Entraunes!! *; au-dessus d’Entraunes!!*, sur le chemin du col des Champs (station la plus élevée) ; Escales d’Aiglun !* (Goaty in herb. Thuret, et herb. Consolat); env. d’Annot * (Reverchon)? PARONYCHIA ADANSON 298. P. eymosa DC. in Lamk Encycl. méth. contin. Poiret V, 26; DC. F1. fr. IIL 402 ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 609 ; Ard. F1. alp. mar. p. 139. Exsice. : Billot F1. Gall. et Germ. n° 1195 ! (Gall., Var) ; J. Müller pl. Midi Fr. n° 218! (Gall., Var); Reliq. Mailleanæ no 15! (Alp. marit.) — Illecebrum cymosum L. Sp. ed. 1, p. 206; non Smith, nec Balbis — Chætonychia cymosa Willk. et Lge Prod. hisp. III, 155 (ann. 1874). FLORE DES ALPES MARITIMES III 45 2922 FLORE DES ALPES MARITIMES Mai-juin. Lieux sablonneux, bords des chemins, entre les Cistes et les Bruyères. Région littorale, et seulement en France, à l’est du ‘Var: Antibes !, colline de N. Dame, 12 mai 1860 (Reliq. Maill. cit.) ; dunes du golfe Jouan! (herb. Thuret; Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. CXLIX); Grasse (Gr. Godr. 1. c.); entre la Napoule et Théoulel!!; sables du lit du Grenouiller entre Agay et le Gratadis!!; sur le chemin, entre le” Gratadis et le plateau Mathieu !! (Esterel). — Cette espèce n’a pas été trouvée jusqu'ici dans lftalie, même à l’époque où le Var séparait l'Italie (comté de Nice) de la France (Provence), car il n’y a pas à tenir compte de Risso (F1. Nice p. 200) qui la signalait à Caras (Nice), ni de Balbis dont le P. cymosa est le P. echinata. C’est donc à tort que le P. cymosa est mentionné dans les Flores italiennes récentes, par Cesati, Pass. et Gib. Comp. fl. it. p.637, pour le comté de Nice, par M. Arcangelï Comp. ed. 2, p. 329, pour les Alpes marit. et par M. Penzig F1. lig. syn. p. 6%, pour la Ligurie. 399. Paronychia echinata Lamk 71. fr. III, 232; DC. F1. fr. UL, 40%; Gr. Godr. F4. Fr. I, 609; de Not. Rep. p. 151; Ard. F1. al. mar. p. 139. Exsicce. : Billot FI. Gall. et Germ. n° 5381! et 3381 bis! (Gall., Var) — Illecebrum echinatum Desf. F1. atl. TI, 204; Bert. F4. at. II, 729 — Zllecebrum cymosum Smith 71. Græc. Prod. I, 163; Balbis. Misc. alt. p. 12; AIl. herb. sec. Moris F7. sard. II, 102 (spec. pedem. et sardoa) ; non L. Mai-juin. Région littorale française, très rare. « In agro nicæensi, Piccaroli ex Cesati » de Not. I. c. ; Nice, le long du Var (Risso ap. Balbis. Misc. 1. e.; Balbis in Bert. F{. it. Il, 730); collines entre le Biot près. d'Antibes et Villeneuve !* (herb. Thuret et herb. Montolivo, leg. 5 jul. 1860) ; Antibes, la Garoupe!* (herb. Thuret, leg. 24 jun. 1860) ; parmi es Gistes à Cannes * (Hanry Cat. Var p. 229); la Napoule (Moggr. im litt. ann. 1873) et Trayas!!* (8 mai 1879). — Gérard (F1. gallo. pro. p. 337, n° 3) n'avait vu celte espèce en Provence qu’à Saint-Tropez. (dép. du Var orient.) ; sa description, comme les synonymes de Tilli (Cat. hort. Pis.) et de Boccone (Je. pl. Siail., etc. fig. IT, tab. 20), se: rapportent bien au P. echinata. Plus tard, Perreymond (Cat. Fréjus p. 61) a signalé l’espèce à Saint-Raphael et à Fréjus, non loin de nos. limites occid. Paronychia argentea Lamk F1. fr. II, 230; DC. F7. fr. I, 404; Gr. Godr. Æ{. Fr. 1, 610; de Not. Rep. p. 151. Exsicc. Billot FI. Gall. et Germ.. PARONYCHIACÉES 2923 n°9 557! (Gall., Pyr.-Or.); Soc. dauph. n° 3306! (Gall., Pyr.-Or.); Schultz herb. norm, nov. ser. n° 1772! (Gall., Var) = /{lecebrum Paronychia L. Sp. ed. 1, p- 206; Bert. F7. ct. IT, 731; non AI. Nous n’avons pas vu d’éch. de cette espèce, provenant de notre dition ; elle y a été indiquée par Bertoloni (1. c.), d’après des spécimens envoyés par Colla « ex oris nicæensibus ». Badaro (in Moretti Bot. ttal. 1826, p. 43), puis de Notaris (1. c.) ont dit du P. argentea: «in arenosis maritimis Liguriæ occid. frequens, subinde in apricis collinis secus litora ». La présence de l’es- pèce entre nos limites n’aurait rien d’improbable, car elle est encore signalée en diverses localités du dép. du Var (Gr. Godr. 1. c.; Roux Cat. Prov. p. 2192, et Suppl. p. 675; Albert F7. Toulon et Hyères p. 40 et 53; etc.). Des éch. de Fréjus ont été publiés par J. Müller (Exsicc. pl. Midi Fr. no 217! ; sub : P. ca- pitata) ; ils appartiennent bien au P. argentea Lamk. Cette espèce diffère de la suivante (n° 800) dont elle est très voisine, par un port différent, des entre-nœuds gén. bien plus longs, des feuilles souvent plus grandes, par ses bractées plus nombreuses et plus développées, largement ovées et formant des capitules florifères bien plus grands (8-15 mm. diam. env.), par ses calices plus longs, d’env. 2-2 mm. diam. long., sans la fine pointe qui termine la nervure médiane de leurs divisions et qui est plus longue que dans le n° 800, — Willkomm et Lange (Prod, hisp. WII, 156) ont avancé que le P. polygonifolia ne semble être qu’une forme alpine du P. argentea. Elles sont cependant toujours faciles à reconnaître l’une de l’autre (l’examen d’une seule suffit) et ne nous ont jamais offert d’intermédiaires, ce que constatent du reste les auteurs que nous yenons de citer. Ÿ 800. P.polygonifolia DC. 77. fr. IIL, 403 ; Gr. Godr. F1. Fr. I, 610; Ard. F1. alp. mar. p. 139. Exsicc.: Billot F1. Gall. et Germ. no 979! (Gall., Savoie); Soc. dauph. n° 782! (Gall., H.-Alpes) et 782 bis! (Gall., Isère) — Zlecebrum polygonifolium Vill. F7. delph. p.21 (ann. 1985) et ist. pl. Dauph. II, 557, tab. XVI (ann. 1787); Bellardi App. ad A. ped. p. 222, in vol. X Mém. Acad. se. Turin (publ. ann. 1793); Bert. F1, at. 1, 780 = L. alpinum Vill. Hist. cit. I, 296, 324 et 379 (ann. 1786) = I. Paronychia All. F1, ped. n° 2059, et herb. sec. Bert. op. cit. II, 731; non L. Juillet. Lieux stériles, graviers, sables, bords des chemins, dans la région alpine, jusqu’à au moins 2300 m. s. m.; descend parfois jusque vers 13-1400 m. au nord de la chaine principale de nos Alpes. — Col de Tende! ** (J. J. Vetter leg., in herb. Burn.); descente du col del Vej del Bouc dans le vallon du M. Colomb! !#*#; bords du lac de Tre Colpas! # aux env. de Saint-Martin Vésubie (herb. Thuret, leg. 12 jul. 1865); entre les lacs Sottano et Soprano della Sella !1**, vallée della Meris (Alpes de Valdieri) ; près les bains de Valdieri !! ** (Delponte in herb. 294 FLORE DES ALPES MARITIMES mus. Turin); col della Lombarda! ! , versant de Castiglione ; entre la vallée de Castiglione et le col de Sistroun!1#; entre la Cima del Resdour et Donea !!** et col della Bernarda ! (herb. mus. Turin), près Vinadio; pentes nord de la Cima di M. Vaccia !!** près Sambuco ; vallon de Rabuons!* près Saint-Etienne de Tinée (herb. Thuret, leg. Bornet 18 jul. 1864) et lac de Rabuons!* (cap. Saint-Yves leg. 15 aug. 1900). — Sauf la première de ces localités, toutes les autres se trouvent dans le grand massif de schistes cristallins qui existe entre les Alpes de Tende occidentales et les districts voisins de l’'Enchastraye. Feuilles oblongues, plus longuement atténuées à la base qu’au sommet aigu, glabres sur les deux faces, rarement glabriuscules, mais gén. ciliolées-scabres sur leurs bords ; stipules et bractées ovées-lancéolées ou lancéolées, longuement acuminées ; divisions calicinales égales en longueur, scarieuses sur les bords, cucullées au sommet, à nervure médiane se prolongeant en un court mucron. SO1. Paronychia Kapela Kerner in Oesterr, bot. Zeitschr. ann. 1869, XIX, 367, ann. 1876, XXVI, 394 et ann. 1877, XX VII, 43 (sensu ampliore) —P.Kapela et P.serpyllifolia Kerner in op. cit. XX VII, 46 et 17 — Illecebrum Kapela Hacquet PL. alp. carn. p. 8 (ann. 1782), sensu ampl. = ZUlecebrum serpyllifolium var.« et B Bert. F1. it. II, 735 — Paronychia capitata var. « et 6 Koch Syn. ed. 2, p. 280; Gr. Godr. F1. Fr. I, 610; non Lamk F1. fr. Depuis la publication d’A. P. de Candolle dans l’£ncyclopédie, en 1804, on a presque toujours considéré l’/{lecebrum capitatum de Linné comme étant la plante que Hacquet avait nommée, en 1782, /. Kapela, et Villars, en 1801, I. lugdunense. De Candolle avait donné un nom nouveau (P. nivea) au vrai P. capitata (I. capitatum L.) ci-après décrit (n° 802). Kerner a montré (in Oesterr. bot. Zeitschr. XXVI, 394-399) que cette interprétation était erronée. La description de Linné se base en effet sur une plante commune aux environs de Montpellier et de Narbonne (région dans laquelle nos deux variétés du P. Kapela ne se rencontrent pas) signalée par Sauvages, Tournefort et Magnol, figurée par Lobel, et qui n’est autre que le P. nivea DC. Avant Kerner, Boissier (Voy. bot. Esp. ann. 1839-45, p. 220) était arrivé à la même conclusion. — — Nous n’avons pas hésité à réunir les Z. XKapela Hacquet et P. serpyllifolia DC. Le premier ayant été le plus anciennement distingué, sa dénomination spécifique doit être conservée au groupe par droit de priorité (art. 55 des Lois nomencl.). Var. « Kapela — Zllecebrum Kapela Hacquet 1. c. — I. lugdunense Vill. in Schrad.Journ. f. Botan. vol. V pro anno 1801, p. 412, ann. 1803, — Paronychia capitata DC. in Lamk Encycl. meéth. cont. Poiret V, 25 (ann. 1804); DC. Prod. III, 371; non Lamk F1. fr. Exsice. : Rehb. F1. PARONYCHIACÉES | 295 germ. n° 656! ; Huter ann. 1867 (Dalm., Cattaro)! — P. capitala « Koch Syn. ed. 2, p. 280; Gr. Godr. F1. Fr. I, G10 — Illecebrum serpyllifo- lium 8 Bert. F1. it. II, 735 — Paronychia serpyllifolia var. B Kapela Griseb. Spicil. F1 rum. et byth. 1, 215 = P. serpyllifolia Exsicc.: Pichler ann. 4868 (Montenegro) et 1881 (Hung., Fiume); Huter, Porta et R. Iter kisp. ann. 1891, n° 290 !; non DC. — P. Kapela Kerner 1. c. Exsicc. : F1. austro-hung. n° 61!; Baldacci Iter albanicum 1894, no 10! Cette variété manque dans notre dition. Des spécimens récoltés au- dessus de Beuil!* (4 août 1876), sur le chemin du mont Mounier, s’en rapprochent seuls, sans être typiques. Var. B serpyllifolia — Z/{lecebrum serpyllifolium Chaix in Villars Hist. pl. Dauph. I, 323 et II, 558 (ann. 1787) — Illecebrum capitatum AI. F1. ped. no 2060 et herb. sec. Bert. F4. it. 1. c.; non L. — Paro- nychia serpyllifolia DC. in Lamk ÆEncycl. meéth. cont. Poiret V, 24 (ann. 1804); DC. Prod. III, 371; de Not. Rep. p. 151; Ard. F1. alp. mar. p. 140; Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1877, p. 16.Exsicce.: Will- komm Iter hisp. secund. no 295! ; Soc. dauph. no 386! (Gall., Isère) et 386 bis! (Gall., Savoie) — P. capitata B serpyllifolia Koch Syn. 1. c.; Gr. Godr. F1. Fr. 1 c. — Illecebrum serpyllifolium « Bert. F1. it. 1. c. Juin-juillet. Lieux stériles, graviers, lit des rivières, parfois sur les rochers, dans la région alpine, jusqu’à env. 2500 m. (m. Mounier), et celle montagneuse voisine d’où il descend parfois lé long des cours d’eau jusque vers 800 et même 300 m.— Plus répandue chez nous que le P. polygonifolia, cette var. n’a pas encore été observée dans les terrains primitifs qui s’étendent entre les mont. voisines du Clapier et celles rapprochées de l’Enchastraye. — Viozene ** (Sassi in Bert. op. cit. p. 736) et Carnino ** (herb. Lisa sec. Ard. I. c.), dans le bassin sup. du Tanaro; Monta (?) aux env. de San Remo ** (Panizzi in Bert. op. cit. X, 476) ; bassin de la Nervia : massif des monts Toraggio (jusque vers son sommet), Grai!! ** et Rocce Forquin **(Bicknell F!. Bordigh. p. 106); Cima Pertega!!1**; Alpes de la Briga # (Giusta in Colla Herb. ped, I, 472); lit du torrent près de la Briga ! # (Bicknell leg.) ; col de Tende ** (Rchb. fil., sec. Celak. in Oesterr. bot. Zeütschr. 1876, p. 402) et mont. voisines! ! # (Lisa leg. aug. 1843, in herb. mus. Turin); mont Corto, rocs de Lamentarghe !# au sud du col de Tende (E. Fer- rari in herb. Burn.); rochers près du mont Urno!!#; mont Ciagiole!# (Ungern Sternb., in herb. mus. Turin); sommités du mont Vial!1* 2926 FLORE DES ALPES MARITIMES sur Malaussène ; mont Lauvet d’'Ilonse!!*; Robion * (herb. Slire, in herb. mus. Turin); mont Mounier!* (cap. Saint-Yves leg. jul. 1898); bords de la Tinée entre Isola et Saint-Sauveur !!*; entre Touet de Beuil et Villars !!*, graviers d’un torrent; Touet de Beuil!* (herb. Thuret, leg. 7 mai. 1862; cap. Saint-Yves leg. 28 jun. 1899) et partie sup. du vallon de Cians!1 *; Puget-Théniers! ! *; col entre la Croix et Amen !!* près de Guillaumes (herb. Thuret 10 juill. 4864 ; herb. Burn. 26 juill. 1877); friches à Amen *(L. Marcilly Cat. ms.); Cime de Barrot!!* entre les vallées de Cians et du Var sup. ; Villeneuve! * (G. Vidal leg.) et Saint- Martin d’'Entraunes !* (Reverchon leg.); vers 1500 m., sous les ‘Aiguilles de Pelens!!*; lit du torrent près d’Aurent!!*, — Au nord de la chaine principale de nos Alpes: rochers entre Ferrière et Berze- sio !! **, et dans le vallon de Ferrière ! ! ** Cette variété, dont l’aire européenne diffère de celle de la var. précédente, se reconnaît à ses tiges très ramifiées, allongées, les rameaux florifères longs de 1-1 % cm., plus courts que les rameaux stériles, à ses feuilles elliptiques- oblongues, elliptiques ou elliptiques-arrondies, ou encore subovées, à ses calices d'env. 1 #-2 mm. long. — La var. « possède des tiges moins rami- fiées, des rameaux florifères longs de 1 4-3 cm., aussi longs ou plus longs que les rameaux stériles, des feuilles gén. oblongues, leur longueur dépassant ou égalant deux fois leur largeur, et des calices d’env. 2 mm. long. — Les caractères que nous venons d'indiquer, en les empruntant à Kerner, sont loin d’être faciles à saisir, dans de nombreux cas. Il existe entre « et B de fréquents intermédiaires. Le P. Kapela (nos var. x et 8) possède des bractées très larges, suborbicu- laires ou largement obovées, des feuilles glabres ou pubescentes sur le limbe nettement cilié, et des calices à divisions égales en longueur, non ou à peine scarieuses sur leurs bords, non cucullées et mutiques. 5 S0?. Paronychia capitata Lamk 71. fr. Ill, 229 (ann.1778); Kerner in Oesterr. bot. Zeitschr. XX VII, 21 ; non DC. nec auct. fere oma. Exsice. : Heldreich Herb. græc. norm. n° 929 ! — Jllecebrum capitatum L. Sp. ed. 1, p. 207; non All. = Paronychia nivea DC. in Lamk Encycl. méth. cont. Poiret V, 25 (ann. 1804); DC. Prod. III, 871; de Not. Rep. p. 151; Gr. Godr. F1. Fr. I, 611; J. B. Verlot in Bull. soc. dauph. p. 216. Exsicc.: Bourgeau pl. Esp. 1851, n° 13411; Soc. dauph. ne 1627! (Algeria); Schultz herb. norm. nov. ser. n° 4976! (Gall., Hérault) = ZUle- cebrum niveum Pers. Syn. 1, 261; Bert. F4. il. II, 734 — Paronychia argentea Magnier fl. sel. exsicc. no 1945 ! (Gall., Aude); non Lamk. Avril-juin. Lieux sablonneux, bords des torrents, friches. Dans la région littorale voisine de la mer, seulement dans la partie italienne PARONYCHIACÉES 297 de notre dition, entre Albenga et Ventimiglia. Env. d’Albenga, sables maritimes (de Not. I. c.) du côté de Ceriale! (de Nanteuil leg.) et au bord de la Centa près de Lecat!; entre Albenga et Alassio!!; près d’Alassio (Sassi ex herb. Vivianii), au cap $? Croce! ! et sur le chemin de Moglia!!; champs voisins de la rive droite de l’Impero, près d’Oneglia !! ; env. de Diano, assez commun dans les sables des torrents (Ricca Cat. Diano e Cervo p. 27); Cap de Bordighera, selon Bicknell FI. Bordigh. p. 106 (mais non fréquent dans les sables maritimes de cette localité, ainsi que l’a dit de Notaris); San Giacomo! ! chapelle (267 m. s. m.) au nord-est de Ventimiglia (Bicknell I. c.). Feuilles oblongues-linéaires plus ou moins également atténuées aux deux extrémités, ciliées, et à limbe gén. pubescent sur les deux faces ; bractées comme dans le précédent; calice de 4-5 mm. de longueur, à divisions très inégales en long., non scarieuses sur leurs bords, mutiques, non cucullées au sommet, dressées, à extrémité plus ou moins recourbée en dehors à l’époque de la maturité des fruits (non plus ou moins recourbée en dedans comme dans les deux espèces précédentes). P. arabica DC. Cat. hort. monsp. p. 130 (ann. 1813) : de Not. Rep. p.484 = llecebrum arabicum L. Mant. T, 51 (1767) et herb. sec. Schinz (in Oesterr. bot. Zeitschr. 1889, p. 324) — Z. longisetum Bert. F1. it. I, 733 (ann. 1835); Zumaglini F1. ped. 1, 304 (ann, 1849); Ard. in Bull. soc. bot. Fr. VIT, 1860, p. 318. Bertoloni (1, c.) a reçu cette plante de Moris «ex maritimis nicæensibus » seule localité italienne indiquée par l’auteur du Flora italica. — M. Ascherson a fait une longue étude de l’histoire et de la synonymie de cette espèce, étran- gère à l’Europe (in Oesterr. bot. Zeitschr. ann. 1889, p. 297-301 et 324-326). Il s’agit évidemment ici d’une introduction momentanée due au commerce ma- ritime, car cette espèce n’a plus été retrouvée dans notre dition. Illecebrum verticillatum L. Sp. ed. 1, p. 206; Bert. Æ7. 14. II, 728 et V, 614; Gr. Godr. F1. Fr. 1, 611. Indiqué dans les champs de Vicoforte-Moline (sic) aux env. de Mondovi (Ingegnatti Cat. p. 43) sa présence n’y serait pas impos- sible. Cette espèce a été signalée dans la Lombardie par Biroli (F7. acon. I, 83), et dans le Piémont (Zumaglini Æ/. ped. 1, 304); elle n’est pas très rare dans la Toscane (Bert. #1. it. V, 614; Caruel Prod. p. 96). En France, elle vient dans quelques dép. du midi, par ex. le Gard (Pouzolz F/. Gard 1, 368) et l'Hérault {Loret FT. Montp. éd. 2, p. 182). Mais nous ne l’avons nulle part vue men- tionnée dans les Flores liguriennes et celles provençales. 298 FLORE DES ALPES MARITIMES HERNIARIA Linné ! S03. Herniaria glabra L. Sp. ed. 1, p. 218; All F7. ped. n° 2056 ; Bert. #17. it. III, 18; de Not. Rep. p. 150; Gr. Godr. F1. Fr. I, 611; Ard. F1. alp. mar. p.139; Clos in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 19 ; Will.? Rev. p.563— H. fruticosa Balbis Misc. bot. I, 16; non L. Amoenit., nec Desf., nec Gussone. Mai-juillet (nos éch.). Lieux sablonneux, bords des champs et des chemins, parfois les murs et les rochers, dans les régions monta- gneuse et alpine (jusqu’à env. 2000 m. s. m.). Dans la plaine au nord de nos Alpes. — Leca ! !** près d’Albenga (notre seule localité littorale); env. de Garessio ** : sommet du col de San Bernardo! !, près du village de Mindino!!, vallée dell’Inferno! !, et entre Garessio et Trappa !! ; col della Madonna della Neve! !**entre Viola et Pamparato; env. de Mon- dovi, près Narzole (?), selon Ingegnatti Cat. p. 40 ; Cuneo!!**; entrée sud du tunnel routier du col de Tende! !#; col du Tanarello ** (herb. Stire, selon Ard. I. c.); vallon du Riosecco près la Brigat!*; Gra- gnile [© près Saint-Dalmas de Tende ; San Giovanni dei Prati au nord du Mont Ceppo **, et assez rare dans le bassin de la Nervia** (Bicknell F1. Bordigh. p. 106) ; rare à Menton * (Ard. Cat. p. 14); Cime de Rocca Seira {1 *, entre Lucéram et Utelle ; champs dans la vallée de l’Este- ron !! *, fréquent ; Berthemont !* (herb. Consolat); St Martin Vésubie !* (herb. Thuret): rochers sur Saint-Sauveur de Tinée!!*; entre Säint- Sauveur de T. et Robion!!*; env. de Beuil*, à la Tête de Giarons!!et la Cime de Raton!!; Cime du Barrot!!*, entre les vallées de Cians et du Var;.entre Demonte et Aisone, bords de la Stura!!**#; vallée de StAnna de Vinadio!** (herb. mus. Turin); près les bains de Vinadio!!** ; Saint-Etienne de Tinée ! * (herb. Thuret) et de là à Vens!!*; près de Séranon!!*; Fugeret près d’Annot ! * (Derbez in herb. Burn.). Nos éch. appartiennent à la var. genuina Willk. et Lge Prod. hisp. WI, 152; Will. op. cit. p. 564. Les tiges, les feuilles et les calices sont glabres, cepen- dant certains éch., rares (par ex. : entre Trappa et Garessio, et à Cuneo) pré- sentent quelques poils sur leurs rameaux et sur les bords des feuilles, se rap- prochant par là de la var. ciliata Will. L. c. (Æ. ciliata Babingt. in Trans. Linn. Soc. 1837). 1 Auctore John Briquet. 2 Voy. Fréd. N. Williams À systematic revision of the genus Herniaria Fe Bull. Herb- Bolssier vol. IV, 556-570 (ann. 1896); nous citerons: Will. Rev. p. dun. dd ÎPARONYCHIACÉES 229 S04. H. hirsuta L. Sp. ed. 1, p. 218 (sensu ampliore); All. #7. ped. no 2057 et Auct. ad fl. ped. p. 36 (sensu ampl.); Bert. F4. it. III, 20; de Not. Rep. p.150; Visiani F7. dalm. II, 155; Loret et Barr. F7. Montp. éd. 4, p. 243. Var. « hirsuta — Æ. hirsula L. 1. c. ; Gr. Godr. F1. fr. I, 612 ; Willk. et Lge Prod. hisp. III, 153; Clos in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. 19 — H. hirsuta var. « Bert. F1. il. III, 21; Loret et Barr. l. c. Exsicc.: Billot FI. Gall. et Germ. nos 5541 (Germ.) et 554 bis! (Gall., Pyr.-Or., f. ad var. cineream vergens); FI. austro-hung. no 64!; Schultz herb. norm. nov. ser. n° 299 ! et 259 bis! (Germ.); Magnier fl. sel. no 2470! (Gall., Orne); Soc. dauph. n° 5237! (Gall., Aisne). Mai-juin. Lieux sablonneux, champs, bords des torrents, etc. Ré- gions littorale et montagneuse, et la plaine au nord de nos Alpes. Champs à Leca!!** près d’Albenga : Ormea!!**; le long de lEllero: entre Bastia et Mondovi !** (E. Ferrari in herb. Burn.); env. de Mon- dovi!!**, champs près de Camerana (Ing. Cat. p. 41) et de Cuneo!! **; env. de Diano et Cervo ** (Ricca Cat. p. 27) ; env. de Bordighera ** et de Bajardo ** (Bicknell F{. Bordigh. p. 106); près de la Briga !# (Ungern Sternb. in herb. mus. Turin); Menton!!*, assez commun (Ard. Cat. p. 14); moissons au-dessus du vallon de la Mantega près. Nice * (L. Marcilly Cat. ms.); Cap d’Antibes* (Bull. soc. bot. Fr. 1883, p. cLxxx); golfe Jouan!* (herb. Consolat) ; Cannes! !*, cap Croisette et la Napoule ; entre Auribeau et Pégomas!!*, bords de la Siagne. Feuilles, surtout les adultes, à limbe souvent glabrescent ; fleurs réunies en glomérules, gén. par 6 à 9, calices d’env. 1 mm. long, sessiles ou à peine pédi-- cellés, à poils de la partie inférieure plus courts que ceux des divisions calici- nales et surtout que le terminal. Var. 6 cinerea Loret et Barr. F1. Montp. éd. 1, I, 243 (ann. 1876). — H. cinerea DC. F1. fr. NV, 315; Gr. Godr. F1. Fr.I, 612; Willk. et Lge Prod. hisp. IT, 158; Will. Rev. p. 565. Exsicc. : Bourgeau PI. Esp. ann. 1851, no 13%4!; Willk. Iter hisp. secund. n0 199! — X. hirsuta Niv. F1. lyb. spec. p. 15 (sec. Will. L. c.); non L. — ZX. hirsuta var. 6 Bert. F1. it, III, 21. Bords des chemins à Bordighera !!** ; dunes du golfe Jouan!* (herb. Thuret, sub: H. hirsuta) ; Cannes!!*, à l’est et à l’ouest de la ville; Théoule!!*; l’Esterel * : env. d’Agay!! et dans un vallon en descen- dant du mont Vinaigre à l'auberge de lEsterel (L. Marcilly Cat. ms.). 230 FLORE DES ALPES MARITIMES Cette variété diffère de la précédente par une apparence générale plus grisâtre et par l’indument de ses calices dont les poils sont plus longs et plus nom- breux, ceux de la partie supérieure dépassant peu les autres en longueur. M. Williams (op. cit. p. 561) a comparé l’Æ. hirsuta avec l'A. incana, sans dire quoi que ce soit des rapports de cette plante avec l’77. cinerea qui n’est mentionné que sept espèces plus loin (p. 565) et dans une autre division. Mais si l’on envisage les caractères des deux divisions en question, on verra leurs différences se réduire à fort peu de chose. L’une doit avoir « folia inf. opposita, sup. alterna », l’autre : « folia fere omnia alterna ». La différence est faible, car dans les deux formes les feuilles inf. sont bien opposées. La dispo- sition des fleurs est la même dans les deux plantes, c’est-à-dire en glomérules denses plus ou moins rassemblés en fascicules feuillés. Vient ensuite le carac- tère tiré du style qui joue un grand rôle dans la classification de M. Williams. LA. hirsuta doit posséder des : « stigmata subsessilia » tandis que dans l. incana on doit trouver : «styli 2 liberi ». Or après analyse minutieuse de la fleur dans les deux plantes, il n’existe aucune différence dans le gynécée. Chez toutes deux, on voit s'élever au sommet de l'ovaire obovoïde une petite colonne stylaire massive, qui se divise aussitôt en deux colonnettes légèrement diver- gentes. Ces deux colonnettes se terminent chacune par une tête stigmatique globuleuse, sur laquelle sont localisées les papilles. Les deux branches stylaires, fort courtes, s’écartent si peu l’une de l’autre que les deux stigmates sont en contact ou presque en contact l’un avec l’autre. En résumé, il n’existe aucun caractère autre que l’abondance de l’indument et une légère différenciation de celui-ci dans le calice, qui permette de séparer l’Æ. cinerea de l'A. hirsuta. Comme il existe de nombreux spécimens embarrassants entre les deux «espèces », on ne saurait considérer ces dernières que comme des formes d’un même type spécifique. Var. y diandra Boiss. 71. or. I, 710; Will. Rev. p. 566 — Herniaria diandra Bunge Del. sem. hort. bot. Dorp. p. VII (ann. 1843); Plant. Lehm. in Mém. sav. étrang. St Pétersb. VII, 296 (ann. 1847). Cette plante ne diffère guère de la var. précédente que par ses étamines fer- tiles réduites à deux, d’après Lehmann et Boissier. M. Williams nous apprend (1. c.) qu’il existe dans l’herbier de Kew un élégant dessin inédit accompagné d’une description détaillée due à J.-T. Moggridge et qui doivent illustrer cette même var. trouvée au Monte Grosso (mont Gros, 656 m.), près de Menton en 1867. On sait que le nombre des étamines joue un rôle assez important dans la spécification des //erniaria,puisque dans chacune de ses sections £uherniaria et Paronychiella, M. Williams comprend deux sous-sections distinguées d’après la pentamérie et la tétramérie. Mais ici, la réduction ne porte que sur l’'androcée, et encore n’est-il pas sùr que les trois étamines supprimées n’existent pas à l’état de staminodes. Lehmann dit en effet : « Stamina fertilia constanter duo, sepalis exterioribus majoribus anteposita, brevissima » et M. Williams qui met dans la diagnose : « stamina bina », atténue son indication dans une note qui dit de la plante de Moggridge : « has only two fertile stamens ». En SUPPLÉMENT 299 seulement conclure que, dés avant l’ère chrétienne, vignes sauvages et vignes cultivées vivaient côle à côte dans le midi méditerranéen. Ce point est du domaine de l’histoire et ne nous fait pas remonter jusqu'à ses limites. » Dans l’état actuel de nos connaissances, nous n'avons peut-être pas une seule preuve suffisante par elle-même pour établir la spontanéité de la vigne dans le domaine méditerranéen occidental ; nous avons du moins un faisceau de témoi- gnages qui fournissent de fortes présomptions en faveur de cette hypothèse. Ils sont de nature 1° topographique, 2 biologique, 3° morphologique, 40 paléo- botanique. » 10 Témoignages topographiques. — C’est avec beaucoup de raison que M. E. Burnat a remarqué l'existence de la vigne sauvage « fort loin de toute » habitation et culture » (/oc. cit.). D’autres observateurs attentifs avaient re- marqué ce détail. M. Barrandon! signale la vigne comme assez répandue, à l'état sauvage, au pied des basses montagnes où finit la région de la vigne et de l'olivier. M. G. Gautier ? signale la vigne sauvage dans les haies et les bois. des zones du Châtaignier et du Hètre. À » On trouve assez communément des pieds de vigne dans la plaine littorale méditerranéenne ; c’est surtout dans les haies broussailleuses, sur les berges boisées des ruisseaux qu’on les observe. J’en ai recueilli ainsi dans la plaine de Perpignan, dans la basse vallée de l'Aude, près de Montpellier, en Camargue, sur les bords du Gapeau aux environs d’Hyères. Je crois que toutes ces vignes: de la zone littorale sont nées des vignes cultivées dans les plaines voisines et qu’il y faut voir des individus subspontanés issus des divers cépages en usage dans le pays. » Mais le Vitis vinifera occupe aussi une station tout autre, comme l’ont. bien remarqué Barrandon et M. G. Gautier. On ne le trouve à peu près pas, en effet, dans les collines inférieures, dans les garigues qui bordent la plaine couverte de vignobles ; mais il est très répandu dans la zone des basses mon- tagnes où le chène vert cesse d’être dominant, où le chêne rouvre commence à prédominer, c’est-à-dire vers l'altitude de 400 à 800 m. en moyenne. A ce niveau, la vigne a cessé d’être une plante de grande culture ; elle est subor- donnée et n’occupe plus que les points les mieux exposés. » En résumé, les vignes sauvages de nos basses montagnes, séparées de la zone de grande culture de la vigne par une zone où la vigne sauvage est presque une rareté, paraissent bien représenter un type spontané indigène, tandis que les vignes des haies et buissons du littoral seraient issues, par acci- dent, des vignes cultivées voisines. » 20 Témoignage biologique. — Depuis la découverte de l'Amérique, aucune espèce ligneuse, à part le Nicotiana glauca Graham, ne s’est naturalisée dans. l’Europe occidentale; je n’insiste pas sur la station très spéciale où cette espèce a pris place. Je rappelle seulement que les espèces ligneuses semblent résister d’une manière particulière à tous nos efforts de naturalisation. En dépit des plantations d’essences étrangères réalisées par l'administration forestière sur des centaines de mille hectares, aucune de ces espèces ligneuses n’a réussi à 1 Loret et Barrandon Flore de Montpellier, 1re éd., 1876, p. 129. 2 Loc. cit. p. 122. 300 FLORE DES ALPES MARITIMES s'implanter définitivement dans le pays. Cela est vrai pour les espèces de mon- tagne transportées dans les plaines comme pour les espèces exotiques. Les individus plantés se maintiennent plus ou moins, prospèrent souvent, mais ne se régénèrent pas et ne prennent pas une place définitive dans la végétation du pays où on les a introduits, en dépit de la protection efficace qui s’exerce sur eux. Il n’y a là que des individus naturalisés. Il y aurait lieu de s’étonner que la vigne fit exception et qu’elle seule se füt si bien naturalisée qu’elle dépasse- rait de beaucoup les limites extrêmes de la grande culture de l'espèce, pour prendre partout les allures d’une plante spontanée. t » 30 Témoignages morphologiques. — La vigne des haïes et buissons de nos plaines littorales est une liane assez élevée, atteignant cinq mètres de hauteur et plus, avec des sarments longs de 2-3 mêtres après l’aoûtement. Les feuilles palmatilobées ou profondément palmatipartites, présentent de nombreux inter- médiaires ; la pubescence des feuilles est très variable, souvent très forte et blanchâtre. Les grappes, le plus souvent petites, atteignent parfois 18 cm. de longueur à la floraison et portent de 100 à 200 fleurs. Les baies, vertes ou noires, dépassent rarement le volume d’une groseille, mais atteignent parfois près d’un centimètre de diamètre. » Les vignes des basses montagnes appartiennent à un type plus uniforme. Elles ont le plus souvent de deux à trois mètres, rarement plus; les sarments, toujours maigres, ont une coloration gris cendré. Les feuilles, parfois cordi- formes-dentées ou trilobées, sont plus souvent palmatilobées, à lobes larges ; la pubescence assez forte parfois sur les jeunes rameaux, s’atténue rapidement. Les grappes, longues de 8 à 10 cm. au plus, sont très lâches ; on n’y compte guère que 30 à 40 fleurs dont un petit nombre seulement produit des frurts verts ne dépassant pas un demi-centimètre de diamètre. » En résumé, les vignes des plaines littorales sont variables comme les cépages cultivés dont elles dérivent sans doute; les vignes des basses mon- tagnes sont beaucoup moins variables et semblent se rapporter à un même type. » 4o Témoignages paléobotaniques. — M. C. d’Ancona! a établi que le type actuel du Vrtis vini fera est nettement reconnaissable dans les tufs quaternaires du midi de la France (Provence et env. de Montpellier) comme dans les traver- tins quaternaires de Toscane et de Rome. On pourrait admettre que la vigne, sauvage avant la période historique, éliminée par les transformations du. climat et refoulée vers l'Orient pendant la période quaternaire, a été ramenée par l’homme dans nos pays pour y reprendre les caractères d’une espèce sauvage. Cette hypothèse compliquée a perdu sa valeur. En effet, la découverte, dans les cités lacustres de Suisse et de Lombardie, de pépins de raisins où O. Heer a pu distinguer la forme sauvage et la forme cultivée de notre vigne, semble prouver que celle-ci n’a pas quitté les régions habitées par elle à la fin des temps géolo- giques et qu’elle n’a pas eu besoin de la main de l’homme pour s’introduire en Europe. » Conclusion. — Il est possible que la culture de la vigne ait été introduite dans le midi de la France par les civilisations venues -originairement de l’Asie 1 C. d’Ancona (Ali R. Accad. dei Georgofili, XII, Florence, 1890). ile do, CencT Sete ln © Mb" Ones TE 7 ME TES a PS ST Tee. el VIDA ee ED TS De PA D, OT M Mn À 1 ete due CNRS TES SUPPLÉMENT 301 occidentale. Il n’est pas possible de marquer l’origine des nombreuses formes cultivées aujourd’hui et nous n'avons pas plus de raisons de leur attribuer une origine orientale qu'une origine indigène. Des vignes que l’on trouve fréquemment dans les haies et buissons du domaine méditerranéen français paraissent issues des vignes cultivées dans les plaines voisines; elles sont subspontanées. » Il ne paraît pas douteux, d’autre part, que le Vitis vinifera L., qui existait en Italie et dans la France méditerranéenne, à l’époque quaternaire, n’a pas cessé d’y vivre à l’éfat spontané. La distribution topographique des vignes sau- vages, répandues dans les basses montagnes, en dehors de la zone de grande culture de l’espèce ; la distribution uniforme de la vigne sauvage dans les bois de nos basses montagnes, et ce que nous savons de la difficulté avec laquelle les espèces ligneuses prennent possession du sol de nos pays ; les caractères morphologiques, assez différents chez les vignes, probablement subspontanées, des plaines littorales, de ce qu'ils sont chez les vignes sauvages des basses montagnes ; enfin les données paléobotaniques concordent pour nous faire penser que la vigne (Vrtis vinifera L.) est bien spontanée dans le domaine méditerranéen français ». Il, p. 38. Oxalis cernua Thunb.; Bicknell F{. Bordigh. p. 53. — Très répandu sous les oliviers près du torrent Merula, entre Andora et la station du chemin de fer! !** (16 avril 1899, f1.). Il, p. 54. X Pistacia Saportæ Burnat I. c., ann. 1892; Bicknell op. cit. p. 56, ann. 1896; Rouy #7. Fr. IV, 177, ann. 1897. Exsice. : Herb. norm. edit. J. Dôrfler, n°3405! in herb. Burn. (ces éch.,.à fleurs fe- melles, de la vall. Nervia près Bordighera, leg. Bicknell april. 1898)1. M. CI. Bicknell nous a envoyé une superbe série de spécimens de l’hybride P. Terebinthus X Lentiscus, récoltés de janvier 1896 à juin 1900, sur une dizaine de pieds provenant d'au moins sept localités différentes des env. de Bordighera. La note suivante avait été donnée en 1896 (#1. Bordigh. p.41) par ce botaniste : « J'ai découvert cette année des pieds non douteux de cet hybride dans le vallon San Secondo, et près de Camporosso et Dolceacqua; et probable- ment d’autres encore dans les bois à l’ouest de Cima dei Monti et de Sa Croce. Dans cette saison (janv.-fév.) presque tous les buissons de Térébinthe sont à peu près dépouillés de leurs feuilles; cependant on trouve de rares exceptions que 1 Au moment où nous corrigions la dernière épreuve de notre feuille 20, nous recevions du Dr Fritz Mader de Nice un bel éch. du P. Saportæ, récolté par lui (29 nov. 1901) près de la route nationale, entre Villefranche et le Cap de Mont Boron. Cet éch., muni d’une inflorescence femelle avec des drupes mûres, possède «des grappes paniculées plus grandes que celles du Lentisque, laxiflores et moins complexes dans leur composition que celles du Térébinthe, mais leur situation et leur disposition générale sont identiques avec ce qu'on observe chez le Lentisque » (Saporta et Marion Mém. cité dans Burn. F1. alp. mar. … Il, 54). Le spécimen que nous devons à l’obligeance de M. Mader se trouve si bien repré- senté dans le Mémoire de ces savants (Hybride A, fig. 1 et {a pl. II et descriptions p. 16 et 20, tir. à part) que nous nous bornerons à y renvoyer le lecteur. FLORE DES ALPES MARITIMES III 20 302 FLORE DES ALPES MARITIMES montrent quelques jeunes rejets tardivement poussés à la base du tronc, et d’autres sur des coupes rases de l’année précédente, lesquelles ont produit de vigoureux rejetons qui n’ont pas perdu leur feuillage entier durant le doux hiver qui a suivi. Dans les pieds hybrides que j'ai rencontrés, deux seulement portaient des fruits, ils étaient bruns, plus larges et plus allongés que ceux noirs et globuleux du Lentisque. Mais tous ces sujets avaient un port autre que celui de ce dernier et ressemblaient plutôt à un Térébinthe toujours vert. Leurs. feuilles sont imparipennées ; les folioles plus développées, plus larges, plus transparentes et à veines plus réticulées-veinées (que celles du Lentisque), la terminale moins large que les latérales ; les pétioles sont ailés, parfois seule- ment vers leur sommet, mais souvent plus ou moins sur leur loñgueur entière; la panicule est également plus étroite et moins rameuse que celle du Térébinthe ». Nous aurions bien peu à ajouter à ces renseignements qui n’ait été excellem- ment dit dans le mémoire si complet de Saporta et Marion (in Ann. sc. nat., sér. 5, Bot. tome 14, pl. 1, 2 et 3, ann. 1871). Ces auteurs ont décrit toutes les: variations qui se retrouvent dans les matériaux envoyés par M. Bicknell. — — Entre les produits croisés observés à Sainte-Zacharie (Var)! Saporta avait. observé et décrit 4 pieds hybrides dont 2 complètement stériles et 2 portant un nombre gén. très restreint d’inflorescences femelles; il avait constaté l’absence de pieds mäles. M. Bicknell nous a envoyé 10 provenances, dont 5 stériles, 3 femelles et 2 mâles. Nous avons prié M. J. Briquet de bien vouloir entreprendre un examen histo- logique des nombreux matériaux de notre herbier. Nous ne pouvons résumer ici, vu son développement, la note qui donne les résultats détaillés de cette étude. Son auteur, qui la publiera prochainement in extenso?, nous en a communiqué le: résumé suivant: « L’hybridité du P. Saportæ ressort d’une façon aussi nette de l'anatomie foliaire que de la morphologie externe. Le caractère œcologique le plus saillant du P. Saportæ consiste dans la persistance du feuillage, laquelle est l’apanage du Lentisque. Or, on retrouve chez le P. Saportæ les mêmes. traits d'organisation qui traduisent anatomiquement chez le P. Lentiscus la na- ture d’un arbuste xérophile, et surtout héliophile, à feuilles persistantes : sclérose intense et cuticularisation des parois externes de l’épiderme, distribution et disposition spéciales des stomates, mésophylle plus ou moins subcentrique à palissades sous les deux épidermes, etc. L'influence du Térébinthe se fait cepen- dant toujours sentir par la pureté moins grande avec laquelle ces détails de structure sont exprimés. En revanche, le rôle du Térébinthe devient prépondérant dans les caractères de structure des nervures qui ont une importance œcologique plus faible. Il est donc intéressant de constater qu'il y a chez le P. Saportæ un mélange relativement faible des caractères histologiques des deux espèces. mères, mais surtout une juxtaposition de ces caractères (nervures médianes du P. Terebinthus, chlorenchyme du P. Lentiscus). Ce phénomène est connu et étudié depuis longtemps dans la morphologie extérieure des hybrides ; il l’est moins dans le domaine de l’histologie ». 1 Seule localité attribuée au P. Saportæ dans le Mémoire cité; mais cet hybride a été observé ultérieurement en plusieurs localités des B.-du-Rhône (Roux Cat. Prov. p. 108, ann. 1881-83) ainsi que dans le dép. du Var (Roux Cat. Suppl. p. 665). 2 Voy. Bull. herb. Boissier ann. 1901, n° 12, 5 décembre, p. 1301-1305. > 4 TS L 4 ee” SR A 226 € EXT re. = CR ie LAS ie un de 1 ve : Aer, ie ic Les L £ \ # 7 È À CR a ut RECT Re SUPPLÉMENT 303 N°.476. Cytisus hirsutus L. var. « pumilus Arcangeli. En 1896 (10 et 11 juin) nous avons exploré le mont d'Or près de Lucéram, mais sans y retrouver cette rare variété. Avec l’herbier de M. l'abbé Consolat nous avons reçu, sous le nom de C. pumilus de Not., Ard. F1. alp. mar. p.93, trois éch. avec gousses bien développées, provenant « du chemin entre Berthe- mont et Saint-Martin Lantosque, 28 juillet 1870, Barlet et Consolat leg. ». A ces spécimens s’applique mot pour mot notre description (#/. Alp. mar. II, 73), sauf ceux : folioles glabres ou glabrescentes sur leur face sup., qu’il conviendrait de remplacer ici par : folioles gén. médiocrement pubescentes en dessus, avec des poils courts et appliqués, çà et là glabrescentes, La comparaison des éch. typiques du mont d'Or * qui existent dans l’herbier Thuret avec ceux envoyés par M. Consolat, confirme notre détermination. — Les gousses du C. pumilus, longues de 20-30 mm., parfois 34 mm. sur 4-5 mm. larg. max., sont munies de longs poils étalés-appliqués, comme celles de la var. polytrichus Briq. M. Rouy(Æ{. Fr.IV, 214, sub: Genista hirta Rouy, forma Genista Notarisii Rouy) a ajouté les localités suivantes pour le Cytisus pumilus de Not. : de Saint-Martin Vésubie à N. D. de Fenestre* et # (Laire in herb. Rouy, avec le G. Scopolii Rouy)!; Saint-Dalmas de Tende # (Battersby in herb. Rouy et ex herb. Shuttleworth). — M. Briquet a indiqué les caractères qui montrent dans certaines provenances des passages de la var. pumilus à celles genuinus et polytrichus (voy. Briq. Cytises Alp. mar. p. 39 et 40; Burn. F{. Alp. mar. p. 73); il serait intéressant de savoir si les spécimens trouvés par Laire près de Saint-Martin Vésubie et ceux des env. de Tende, offrent bien tous les caractères de ceux du mont d’Or et des env. de Berthemont, les seuls absolument typiques que nous ayons vus. — Quant aux formes intermédiaires que nous avons signa- lées entre les var. genuinus et polytrichus (op. cit. p. 75), si nous n’avons pas précisé par quels caractères ces variations sont intermédiaires (voy. Rouy op. cit. IV, 213, note 2), c’est par le motif que M. Briquet (op. cit. p. 36 et 37) au- quel nous avons renvoyé le lecteur, a donné les renseignements les plus étendus à ce sujet. Le C. polytrichus, avons-nous dit de plus, est une variation alti- tudinaire de la var. genuinus, il habite la zone alpine (jusqu’à 2300 m.) et celle subalpine ; la var. typique qu’on ne rencontre que dans les régions littorale et montagneuse, ne monte guère au-dessus de 12 à 1300 m. s. m.; les formes intermédiaires s’observent dans la basse région montagneuse. Ne 531. Trifolium pallescens Schreber ; Gibelli et Belli /ntorno alla Morf., etc., di Trifolium sez. Amoria p. 46 (descer.): Castello Ice- volai ! ! ** (près des Carsene) vers 2240 m. s. m. (leg. 31 jul. 1901).— Nous n’avions rencontré jusqu'ici cette espèce que dans quatre loca- lités situées bien plus à l’ouest de la chaîne principale de nos Alpes. If, p. 141. Doryenopsis Gerardi Boiss.— Une localité qui rentre dans notre circonscription, a été découverte par M. L. Legré le 12 juin 1 Cette forme (G. Scopolii) de M. Rouy est le Cytisus hirsutus L. var. polytrichus Briq. qui n’est pas le C. prostralus de Scopoli (voy. Briq. Cytises Alp. mar. p. 170, 178, 179). 304 FLORE DES ALPES MARITIMES 1896, près de la Suvière* ! de l’Esterel (voy. Revue Horticole des B.-du- Rhône, ann. 1897, p. 22-24). Grâce aux indications très précises qu’a bien voulu nous donner notre obligeant confrère de Marseille, nous avons récolté (5 juin 1899) cette rare espèce provençale, qui est abon- dante dans la localité indiquée, mais y occupe un espace très restreint, à env. 500 m.s. m. Nous avons eu, le 29 mai 1901, la bonne fortune de récolter la même plante dans le dép. du Var, en une localité nouvelle : le long de la voie du chemin de fer S.F., entre les stations de Pardigon et de La Croix, où elle était fréquente?, non loin des Corrigiola littoralis! et telephifolia!, deux autres espèces peu communes dans le Var. Nous avons revu le Dorycnopsis sur des nee peu après la station de Sainte-Maxime, du côté de Fréjus. N° 562. Dorycnium herbaceum Vill.3: Près de Briaglia Sa Croce! 1* à l’est de Mondovi (12 juill. 1897, f1.); talus du chemin de fer de Mon- dovi, près de Bastia !! ** (14 juin 1904, vix f.). Les éch. de ces deux stations sont pareils à ceux récoltés près de Priola. No 585. Astragalus vesicarius L. : Montagne d’Uesti à l’ouest (W.) de Duranus!!* (18 juin 1896, fr.); Crête du Haut Montet à l'W. de Gourdon! *, puis çà et là dans la chaine de Caussols (cap. L. Verguin, leg. 4 jun. 1899, f.); montagne de Caran près de Caussols!!* (28 maï 1896, f1.). N° 589. A. campestris L. — Nous n'avions mentionné cette espèce que dans des localités situées à l’ouest des Alpes de Tende; MM. Bri- quet et Cavillier la récoltèrent le 9 août 1900, à la Cima delle Colme ** près du mont Mongioje, à l’alt. de 2400 m. s. m. No 602. Vicia amphicarpa Dorthes : Grasse! *, coteaux de Saint- Jacques (leg. Goaty, mai. 1868, in herb. Consolat). — Nous possédons 1 Mont. des Civières des cartes de l'Etat major. (Voy. F1. Alp. mar. IX, 10, note f). 2 Ces stations se trouvent entre Cavalaire et Gassin (Feuille Toulon, carte de l’Etat major au 80 mill.). 3 Nous devons signaler ici deux excellentes monographies de M. M. Rikli, de Zurich, sur les Dorycnium, publiées dans les Berichte d. schw. bot. Gesellsch. Heft X, ann. 1900, p. 10-44, et dans Engler’s Bot. Jahrb. XXXI Band, 3 Heft, ann. 1901, p. 314-404. — En ce qui concerne le D. germanicum il devra être attribué à M. Rikli. En effet, Gremli a donné cette forme comme un 1. Jordani Loret et Barr. subsp. germanicum. Nous l’avons décrite (FL. Alp. mar. I, 142) comme un D. suffruticosum var. germanicum. M. Rikli fait erreur lorsqu'il dit que M. Rouy l’envisage comme une espèce; tel n’est pas le cas, puisque ce dernier auteur (F1. Fr. V,139, note 1) y a vu un D. pentaphyllum Scop., subsp. suffru- ticosum, forma germanicum. C’est M. Rikli qui a le premier établi ici une espèce distincte du D. suffruticosum, bien que sa place systématique soit, dit-il, à coté de ce dernier. Cd Pop ai ts LE ES MER en SUPPLÉMENT 305 des env. de Nice et de Grasse les deux var. pseudosativa et pseudan- gustifolia Rouy F1. Fr. V, 214. A l’occasion de cette plante, qui diffère surtout du groupe V. sativa par ses fleurs hypogées cléistogames, nous signalerons un Lathyrus setifolius (notre n° 646) trouvé par M. J. Briquet dans les gorges du Loup, près du Bar (29 mai 1896). Ce spécimen possède, avec des fleurs et des gousses normalement placées et développées, des fleurs qui naissent sur les rameaux souterrains, restent closes et montrent dans leurs principaux organes une réduction ou oblitération. Tels sont les principaux caractères du V.amphicarpa (voy. à ce sujet : Darwin Des diff. formes de fleurs, etc., trad. Heckel, ann. 1878, p. 317-354). — Le Lathyrus Nissolia, selon Darwin (op. cit. p. 334) possède souvent aussi des fleurs (cléistogames) qui ne s’ouvrent jamais, fructifient sans s'épanouir et pro- duisent des gousses normales; elles sont invariabiement autofécondées. No 623. Lens nigricans Godr. : Cime de la Piastra !!* entre PEs- carène et Lucéram (9 juin 1896, fl. fr.). Nos éch., récoltés sur territoire français, sont absolument pareils à ceux des localités italiennes qui ont été seules signalées dans notre Flore. IL, p. 204. Nous avons dit que notre Lathyrus luteus appartenait à l'Orobus luteus var. occidentalis Fischer et Meyer — Lathyrus occidentalis Fritsch. M. Carl Fritsch qui s’est occupé de ce groupe (Si{zungsber. Wiener Akad. Wissensch. ann. 1895, CIV, p. 479, résumé dans l’Oesterr. bot. Zeitschr. 1895) a divisé l'O. luteus en sept «espèces » dont trois sont exclusivement asiatiques ; quatre viennent dans l’Europe, mais entre ces dernières trois ne dépassent pas à l'W. la Styrie et la Carniole; une seule, le Z. occidentalrs, habite les Pyré- nées, les Apennins et les Alpes pour atteindre le Banat et la Serbie. — M. Rouy (FL. Fr. NV, 267-269, ann. 1899) a présenté ce groupe sous le nom de ZL. Linnæt Rouy, d’une manière assez différente, — M. Fritsch{(in Verhandl. k. k. zool.- bot. Gesellsch.in Wien 1900, Band L, p. 99-105) critique cette dernière manière de voir et donne la synonymie suivante : L. Gmelini Rouy p. p. min. = Z. Gmelini (Fischer) Fritsch. L. transsilvanieus Rouy p. p. = Z. transsilva- nicus (Sprengel) Fritsch. L. oceidentalis Rouy et L. Gmelini Rouy p.p. max. — L,. occidentalis (Fischer et M.) Fritsch. L. hispanieus Rouy — Z. occi- dentalis var. grandifolius (Boiss. in herb.) Fritsch. L. Gmelini Rouy p. p. et L. glaberrimus Rouy — ZL. lævigatus (W. Kit.) Fritsch. — Nous devons nous borner à mentionner’ces études en signalant le fait que M. Fritsch partage les idées de M. de Wettstein sur la Méthode géographico-morphologique due à ce dernier (lena, G. Fischer, 1898) et qu'il critique surtout M. Rouy d’avoir distingué ses formes à un point de vue exclusivement morphologique, sans se préoccuper de leur distribution géographique et sans même avoir bien saisi les caractères qui les distinguent. — Concernant le nom à attribuer au groupe formé par la réunion des sept «espèces» qu'il a admises, M. Fritsch repousse celui de L. Linnær Rouy pour adopter le nom le plus ancien (voy. Lots de la Nomencl. 1867, art. 55). Cependant, il pourrait se trouver un obstacle contre À l'admission du nom de L. luteus, car il existe un L. luteus Munby (F1. Alg. 73, 306 FLORE DES ALPES MARITIMES ann. 1847) donné dans l’/Zndex kew. comme une espèce spéciale à l'Algérie. Mais Battandier et Trabut (F/. Alg. p. 278) relèguent le nom de Munby dans la synonymie du Z. annuus (?). — Enfin M. Fritsch dit avec raison que le L. Tournefortii Rouy (— Orobus Tournefortit Lap.) est une sous-espèce (admise par M. Rouy) douteuse. En effet, d’après Clos (Rév. herb. de Lapeyr., etc. p. 58) ce Lathy ÿrus diffère totalement de l'Orobus luteus L. et ne semble pouvoir appartenir qu’au L. vernus Bernh. No 681. Potentilla nivalis Lap. — M. le capitaine Saint-Yves nous a envoyé un bel exemplaire de cette espèce, récolté le 8 août 1901 sur la Cime de Pal* située peu à l’est de Roche Grande sur Esteng. N° 710. Rubus incanescens Bert. — Nous avons publié cette espèce en 1898 dans les Exsicc. de la Société étud. fl. franco helv., sous les nos 843 (Esterel, France) et 843 bis (Portofino, Ligurie, Italie). N° 717. Rosa pimpinellifolia L. — M. le cap. Saint-Yves a eu l’obli- geance de nous envoyer un bel éch. en fleur de cette Rose, récolté le 6 juill. 1899 près de la Cabane des Juges (Lignin) *, à l'W. du sommet de la Fréma et des Aiguilles de Pelens!. C’est là une forme très remarquable par ses styles glabres; il n’est malheu- reusement pas possible de connaître la position que prennent ici les sépales après l’anthèse!. Notre éch. possède des stipules sup. plus larges, à oreiïllettes moins étroites et moins divergentes que celles du type le plus répandu ; Par- buste était d’env. 2 m. de haut. Les folioles sont glabres et églanduleuses ainsi que les pétioles, les pédoncules lisses, les sépales très entiers, les pétales blancs avec une tache jaune, les urcéoles jeunes globuleux-déprimés, etc. — Au sujet de la présence dans le À. pimpinellifolia de styles glabres, nous ajouterons à ce que nous en avons dit (#/. Alp. mar. WI, 37) que le R. consimilis Déségl. a été décrit par son auteur (Cat. ann. 1877, p. 86) comme ayant des styles glabres, mais les éch. publiés par Déséglise (Herb. Ros. n° 9) ont les styles hérissés ! de même que des spécimens revus par lui et qui ont été communiqués à M. Crépin par J.-B. Verlot (voy. Crépin Prim. monogr. Ros. in Bull. soc. bot. Belg. séance du 20 juin 1869, t. VIII, p. 43 du tirage à part). M. Rouy (FT. Fr. VI, 417, ann. 1900) a décrit aussi le R. consimilis Déségl. comme ayant «des styles glabres ou presque glabres » ?. 1 M. Saint-Yves a bien voulu retourner le 14 août 1901, dans la même localité, avec l’es- poir d’y retrouver en fruit le buisson découvert en 1899. Malheureusement la station avait été ravagée par les {roupeaux. De nombreux éch. récoltés sur 6 pieds différents apparte- paient au À. pimpinellifolin typique; l’un d’eux seul offrait deux jeunes urcéoles avec des styles glabres ou glabrescents et des sépales dont la position restait douteuse. Dans la même station croissaient les À. montana ! et canina ! 2 M. l'abbé Boullu nous a écrit, en 1882, qu'il avait observé des éch. d’un À. consimilis à sépales redressés et styles parfaitement glabres (voy. Burn. et Gr. Suppl. monogr. Roses Alp. mar. p. 4). La présence de ces deux caractères réunis est un fait SAGUIeRRS exceptionnel. Voy. p. 37 et 309 du présent volume. d SUPPLÉMENT 307 N° 718. R. pendulina L. — La variété aculeata Seringe (p. 40 du présent volume) très peu répandue dans notre dition (Roses Alp. mar. p. 56 et Suppl. p. 2 et 74), nous a été envoyée par M. Saint-Yves du mont Tournairet* (leg. 25 jul. 1899). N° 732. R. Seraphini Viviani. — Du mont Coletazzo près de Ba- _jardo, du bassin de la Nervia (leg. 24 jun. 1892, f1.), M. Bicknell nous a communiqué (le 4er nov. 1899) % éch. de rameaux florifères dont l’un appartenait au RÀ. sicula Tratt. et les autres au À. Seraphini. Les caractères que nous avons donnés (p. 107 qui précède) pour permettre la séparation de cette dernière Rose d’avec l’autre se vérifiaient tous, sauf ceux concernant les urcéoles développés dont les spécimens des env. de Bajardo étaient dépourvus. Dans le travail étendu que nous avons consacré (p. 21-122 du présent volume) aux Roses des Alpes maritimes, nous avons résumé nos observations de vingt années d’études sur le genre Rosa. Les divers groupes qui habitent nos régions ont été fréquemment suivis par nous dans l’ensemble de leur aire. Nous avons dit à diverses reprises (not. p. 21, 74, 95 et 122) que les conclusions auxquelles nous étions arrivé, ainsi que notre ami M. Christ, étaient en prin- cipe, et sur un point essentiel, en contradiction avec celles que l’éminent rho- dologue M. Crépin a soutenues durant le cours entier de ses remarquables publications sur les Roses (1869-1898) 2. En effet, dès 1869, M. Crépin avançait la proposition suivante : «L'espèce (telle que la conçoit l’école linnéenne) dans le genre Rosa est aussi tranchée que dans n'importe quel genre... il y a une lacune plus ou moins considérable qu’il faut sauter pour entrer dans les limites des espèces voisines, etc. ». En 1888, le savant rhodologue, après avoir étudié* après nous“, les espèces très critiques de son ancien groupe des Orientales auquel il avait antérieurement (1879) consacré des mémoires importants”, déclarait rester en définitive en face de formes dont il ne saisit pas les affinités, ni le rang auquel elles ont droit. En 18915, M. Crépin signalait avec toute la conscience et l'exactitude qui distinguent tous ses travaux, plus d’une demi- 1 Burnat et Gremli: Les Roses des Alpes maritimes, ann. 1879, 136 p.; Supplément à la monographie des Roses des Alpes marit. ann. 1882-83, 84 p.; Observations sur quelques Roses de l'Italie, ann. 1886, 52 p.; Revision du groupe des Orientales Boiss. ann. 1887, VII et 95 p. — E. Burnat: Le genre Rosa, résullats généraux des travaux de bot. syst. concernant ce genre, traduction de l'allemand d'un mémoire de M. H. Christ, ann. 1885, 56 p.; Rosa ischiana dans Pons et Coste Herb. Rosarum, fase. 5 (1900) p. 15-19. 2 Voy. notamment dans le Bulletin de la Societé royale de Bot. de Belgique : vol. VIH, ann, 1869, p. 229-230 (Primitiæ Rosarum monogr.), XXVII, ann. 1888, 2, p. 49-71 (Exa- men de quelques idées émises par MM. Burnat et Gremli sur le genre Rosa), XXXI, ann. 1892, 2, p. 67. 3 Bull. soc. bot. Belg. 1888, 2, p. 67-68. — 4 Revision du groupe des Orientales, ann, 1887. —5 Bull. cit. 1879, 1, p. 380-407 et 1882, 1, p. 26-34. — 6 Bull. cit. 1891, 4, p. 117-168. 308 FLORE DES ALPES MARITIMES douzaine de formes critiques très embarrassantes entre plusieurs des 31 espèces européennes qu'il a admises en 1892!, et il concluait : « Le temps des détermina- tions faciles est passé, il ne peut plus's ‘agir de déterminer au moyen de tableaux F y basés en grande partie sur la présence ou sur l’absence de poils ou de glandes». Nous avons déjà fait observer (voy. notre vol. III, p. 96) que les fe publiées en 1892 se bornaïent à employer tous les caractères utilisés par les rhodologues actuels (sauf peut-être en ce qui concerne les Caninæ Villosæ). — Malgré les faits que nous venons de signaler, M. Crépin arrivait de nouveau, en 1892, à la conclusion « que l'observation démontre la fausseté absolue de l’opinion que les. Roses sont exceptionnellement variables, et que les caractères spécifiques ne présentent pas la constance suffisante pour délimiter les types spécifiques d’une façon claire et précise ». Dans notre dernière étude, nous n’avons laissé passer aucune occasion d’éta- blir par de nombreux exemples, le point de vue qui n’a cessé d’être le nôtre, concernant le polymorphisme des groupes de ce genre difficile et les difficultés que l’on éprouve même souvent à le répartir em sections et sous-sections. Nous relevions aussi l’absence presque exceptionnelle en Europe d’espèces isolées, surtout dans la section des Caninæ Crép. qui comprend plus des ?/, des espèces. européennes. Lorsque nous avons abordé l’examen de quelques groupes de l'Orient et de l'Afrique sept., nous avons pu constater les mêmes faits. — Jus- qu'ici l’étude des caractères anatomiques, assurément fort intéressante, n’a pas ‘ donné les résultats que l’on en rctirera peut-être un jour, à la condition essen- tielle toutefois qu’elle soit entreprise par un anatomiste utilisant des matériaux q Ï très nombreux, et possédant une connaissance approfondie des espèces au point de vue morphologique ?. — Nous avons été heureux de voir nos appréciations. sur le genre appuyées par un rhodologue des plus compétents, M. R. Keller (in Ascherson et Græbner Synopsis der Mitteleuropaeischen Flora Lief. 13, ann. 1900, p. 33)°. — Nous ne pouvons entrer ici dans les détails que compor- terait un examen approfondi de cette question. Nous tenons cependant à signaler les résultats d'observations que nous avons entreprises en 1898 aux environs de Naples, sur une Rose assez répandue dans l'ile d’Ischia (la seule qui se trouve spontanée dans cette île, avec le À. sempervirens). Elle offre un exemple bien extraordinaire de polymorphisme. Le A. ischiana Crép. (Prim. I, p. 21, 22 et 97 (ann. 1869); Burn. et Gr. Observ. Roses Italie p. 33 et 46) a été très mal connu de son auteur qui n’a pu l’étudier que sur des matériaux incomplets. Cette Rose, dans ses diverses manifestations, déroute toute classification dans. la section des Caninæ Crép. de l'Europe (voy. Pons et Coste Æerb. Rosarum, fasc. 5, p. 15-19). Voy. aussi les détails que nous avons donnés en 1886 (Observ. Roses Italie, p. 27-30) sur le R. faventina Burn. et Gr. Les pages qui précèdent étaient imprimées lorsque nous avons reçu les fasc. 1% et 15 (p. 81-240, nov. 1901) renfermant la majeure partie de la tribu des. 1 Bull. cit. 1892, 2, p. 66-92. 2? Bull. cit, XXXVIII, ann. 1899, 1, p. 151-201 (Les Idées d’un anatomisle sur les espèces du genre Rosa). 3 Voy. aussi l'ouvrage cité: Lief. 14 et 15, p. 174-175, ann. 1901. * #4 | 2 # << Art LA SUPPLÉMENT 309 Roseæ traitée par M. Rob. Keller dans le. Synopsis de MM. Ascherson et Græbner. En parcourant ce volume, nous avons été confirmé dans la grande estime que nous avait inspirée ce travail, dès son début en 1900. Entre les mo- nographies sur les Roses qui concernent une grande étendue de territoire, c’est. à nos yeux la mieux comprise, celle qui nent le tableau le plus net de la sys- tématique du genre, sans aborder l’inextricable dédale des formes individuelles et locales dont le nombre est infini, comme celui des combinaisons de caractères infimes qui ont servi à les établir. Une énumération de ces variations ne pré- sente d’ailleurs le plus souvent aucun intérêt scientifique. L'identité ne se ren- contre pas souvent entre deux buissons de Roses et pas même toujours entre les. fractions d’un même pied. Notre savant confrère M. R. Keller a eu en main toutes nos Roses récoltées. dans les Alpes maritimes, alors que nous avions à peu près achevé l'étude qui figure dans la première partie du présent volume. — Il nous a paru intéressant d'extraire du travail du rhodologue de Winterthur, quelques renseignements. précieux pour la connaissance des Roses des Alpes maritimes. Page 111 (op. cit.). M. R, Keller décrit un R. elliptiea Tausch, À pédoncules. nus, b styles glabres : liostyla (= À. elliplica var. leiostyla R. Keller in Naturwiss. (esellsch. Winterthur Y, 32 (1899) tir. à part, avec des sépales redressés et persistants. — Cette forme possédant à la fois des styles glabres. et des sépales dressés, offre un cas très rare de dérogation à la règle que nous avons posée en 1879 (Roses Alp. mar. P- 31) et répétée p. 37 du présent volume. Depuis plus de vingt ans nous n'avons jamais pu constater de visu un tel cas. En 1882, M. l'abbé Boullu nous en avait fait connaître un exemple concernant un À. pimpinellifolia (voy. la note 2 à la page 306 qui précède). Celui que M. Keller vient de signaler nous en offre un second. P. 117 (op. cit.). M. Keller décrit un R. mierantha Smith, possédant : À fleurs rouges, / pédoncules munis de glandes stipitées, « folioles moyennes ou grandes, 2 folioles glabres sur leurs deux faces ou velues sur la nervure médiane inf., d var. provineialis R. Keller in Asch. et Græbn. Syn.l.c. (1901), dont il dit : « Entre les variations à grandes folioles, glabres, cette var. est très remarquable par le développement très réduit de sa glandulosité sous-foliatre. — Stipules très glanduleuses sur leurs bords ; celles des feuilles inf. muntes en dessous de nombreuses glandes, dont les stipules des feuilles sup. sont dénuées. Pétiole très glanduleux, un peu aiguillonné, très peu velu. Folioles largement ovales, arrondies à la base, brièvement aiguës. Dentelure composée, étalée dans la moitié inf. de la foliole, connivente dans la ire sup. Dents larges, avec 5 glandes sur le bord inf., le sup. gén. à 1 ou 2 glandes. Glandes sous-foliaires manquant presque eutiérement, ne se montrant que sur la ner- vure médiane et çà et là sur les nervures latérales. Les fleurs sont en corymbe gén. très pluriflore. Les glandes stipitées des pédoncules sont parfois peu nombreuses. Les sépales munis d’appendices foliacés développés, lancéolés, dentés-glanduleux, à dos glanduleux, les extérieurs très appendiculés (jusqu’à 6 paires d’appendices, dont les plus développés sont eux-mêmes divisés). — Provence; Esterel! — Une forme entièrement dénuée de glandes sous-foliaires, mais à petites folioles, et très semblable à un 2. Pouzini, a été trouvée dans 310 FLORE DES ALPES MARITIMES les Pyrénées (Pons et Coste Herb. Ros.) ! ». Cette Rose nous avait fort embar- rassé et nous avions fini par la laisser de côté jusqu’à nouvelle étude sur le vif des Roses de l’Esterel, région où nous n’avons rencontré jusqu'ici ni le R. Pou- zint ni le À. micrantha. Voici textuellement la note que nous avions, en 1897,. jointe dans notre herbier des Alpes marit. aux 4 éch. récoltés sur les pentes de l’Esterel, dans le voisinage de l’auberge des Adrets, le 26 mai 1896, à peine en fleur : « Est-ce un À. Pouzini à rameaux peu grêles, pétioles légèrement pu- bescents, ainsi parfois que la nervure médiane inf., à glandes soûs-foliaires assez fréquentes sur la nervure médiane et çà et là sur les secondaires, à folioles assez grandes, dentelure plus large, moins profonde et bien plus glanduleuse que dans les formes ordinaires, avec une inflorescence très pluriflore (3-7 flore), sépales à appendices très développés, etc. ? Ou serait-ce un À. micrantha var. calvescens, homéacanthe, à folioles relativement grandes, glandes sous-foliaires extrêmement réduites en nombre, à pédoncules peu hispides, capitules stigma- tiques sessiles, etc. ? Les styles sont absolument glabres. Le R. Pouzint paraît préférer les sols calcaires et il est probable que nos éch. ont été récoltés sur un sol siliceux ? ».— Tout en faisant observer que nous avons très souvent insisté sur les limites parfois bien difficiles à reconnaître entre les À. Pouzint et R. micrantha var. calvescens, nous sommes assez disposé à accepter l’opinion de M. Keller qui nous a habitué à tenir le plus grand compte de sa longue expé- rience. Page 119 (op. cit.). M. Keller a décrit ici un R, micrantha Smith, possédant : À fleurs rouges, / pédoncules munis de glandes stipitées, d folioles petites, 1 folioles velues sur leurs deux faces ou seulement sur l’inférieure, b var. Burnati R. Keller in Asch. et Græbn. Syn. 1. c. (1901), dont il dit: « Rameaux armés de fins aiquillons très nombreux : folioles largement ovales, fermes, luisantes et glabres en dessus, velues sur les nervures en dessous ; corolles d’un rouge assez prononcé ; urcéoles allongés, rétrécis sous le disque. — Alpes maritimes : Ceva ! — Cette forme représente une variation extrême en ce qui concerne l’hétéracanthie. Le fait qu’elle montre en même temps des folioles nettement rigides, pourrait faire songer à un croisement avec le À. gallica, si la dimension des folioles et de la corolle n’offrait pas des rapports normaux avec le À. micrantha ». Cette Rose a été récoltée aux environs de Ceva, en montant de Bagnasco au Bric del Bava, le 17 juin 1897, vers 6-800 m. s. m. — Nous l’avions envisagée comme appartenant à une variation indécise entre nos variétés nemorosa et cal- vescens du À. micrantha. L’hétéracanthie est, comme le dit M. Keller, extraor- 1 M. Keller a sans doute en vue ici le n° 42! (sub: R. micrantha Sm. var.; Camélas, Pyr.-orient.) dont il a été question dans les Annotations de l’Herh. Rosarum de MM. Pons et Coste, fase. 1, p. 23 et fasc. 2, p. 2. Nous avons parlé de cette forme, très critique entre les R. micrantha et R. Pouzini, à la page 65 du présent volume. Sous les nes 42 bis! (sub: AR. micrantha Sm. var.; Camélas, Pyr.-orient.) et 25 bis! (sub: À. Pouzini Tratt. var. ; Corbère, Pyr.-orient.) MM. Pons et Coste ont publié deux Roses très semblables au n° 42, mais non identiques. — Nous tenons ces trois numéros pour des formes du R. Pouxini, détermination qui ne nous inspire pas les quelques doutes que nous conservons encore sur la var. provincialis Keller. + 4 FPNESTEC AT M3 A NPODRES VaiteLe +. PRET EC SUPPLÉMENT 11 dinairement développée, et cela sur tous les ramuscules ; les folioles largement elliptiques (voir p. 21 du présent volume) et plutôt petites que médiocres, sont fort peu velues inférieurement sur les nervures secondaires qui sont assez sou- vent glabres, la côte médiane est gén. peu velue ; les styles en capitule substi- Pité, saillant hors du disque, sont légèrement velus à la base du capitule. P. 120 (op. cit.). M. Keller envisage notre R. meridionalis (p. 90 du pré- sent vol.) comme un AR. micrantha Smith, possédant: A fleurs rouges, IT pédoncules nus ou montrant des glandes stipitées très peu nombreuses, DR. micrantha var. meridionalis Crépin in Bull. soc. bot. Belg. XXI, 1, 167 (1882). — Après avoir décrit cette Rose, M. Keller ajoute: Cette Rose présente bien de nombreux caractères empruntés au À. Pouzini, mais elle se rattache pourtant étroitement au groupe du R. hrstrix et plus spécialement aux formes calvescens dont elle représente les variations à pédoncules nus ou fai- blement hispides. P. 139-140 (op. cit.). M. Keller discute la place du R. stylosa Desvaux, et conclut : Je ne connais presque que par des exsiccata le ÆÀ. stylosa. Bien que je tienne en haute estime les vues rhodologiques de Crépin et sa grande expé- rience, j'ai été amené par l'étude de nombreux matériaux et de nombreuses va- riations (de la communication desquels je lui suis en grande partie reconnais- sant) à écarter de plus en plus l’idée d’une parenté avec les Rosæ Synstylæ. Cette opinion a été renforcée par l'examen de pieds vivants que j'ai vus dans la Suisse occidentale. Je ne puis trouver la place du À. stylosa que dans les Eucaninæ. — Nous avons été très heureux de voir confirmer ici l'avis que nous avons catégoriquement émis à la page 70 du présent volume. P. 146 et 150 (op. cit.). M. Keller a placé nos R. Allionii ct R. Beatricis (p. 81 et 83 du présent vol.) comme appartenant au groupe À. tomentella Léman, alors que nous n’avions osé leur attribner une place précise dans la section Caninæ Crép., — Le À. Alliontt est pour M. Keller un À. {omentella Léman, possédant : À face inf. des folioles densément velues, au moins sur la nervure médiane et les latérales, 77 dentelure composée, b glandes sous-foliaires plus ou moins nombreuses, au moins en grand nombre sur la nervure médiane et les secondaires ou dans le voisinage du bord des folioles, { pédoncules lisses, — Le À. Beatricis est pour M. Keller un À. tomentella Léman, possédant : B folioles glabres sur leurs deux faces ou très modérément velues sur la ner- vure médiane inf., /7 dentelure composée, b folioles glanduleuses, au moins sur la nervure médiane et les latérales. L'auteur cité ajoute ici: Forme reliant le R. tomentella avec les Rubiginosæ. P. 152 (op. cit.). M. Keller divise le R. Pouzini Tratt. en deux groupes : À feuilles glabres, Z feuilles plus ou moins velues, surtout dans leur jeunesse. Le premier, lorsqu'il offre une dentelure foliolaire simple, est basé sur notre R. Pouzint var. pauciglandulosa Burn. et Gr. Roses Alp. mar. Suppl. p. 23, et FT. Alp. mar. WI, 61. Le même groupe, lorsqu'il possède une dentelure double ou composée, à pédoncules munis de glandes stipitées, est représenté chez nous par la forme 1 {ypica (var. typica Burn. et Gr. Roses Alp. mar. 97 312 FLORE DES ALPES MARITIMES et Suppl. p. 23, puis par deux formes dauphinoises. — Le groupe B est com- posé exclusivement : 10 du À. Pousini var. Tendæ Crépin in Bull. soc. bot. Belg. XXI, 1, 68; Burn. #7. Alp. mar. WI, 63. 20 de notre À. Pouzini III Burn. op. cit. p. 62 (= À. dumetorum var. oneliensis Burn. et Gr. Roses Alp. mar. Suppl. p. 30). 30 de notre À. Pouzini IV Burn. F{. Alp. mar. WI, 62 (= À. polyadena Burn. et Gr. Roses Alp. mar. Suppl. p. 26). 4o du À. Pouzint ÿ pubescens Crépin in Willk. et Lge Prod. hisp. UT, 215 (— R. Pou- gini I Burn. FI. Alp. mar. WE, 62). IL, p. 123. Agrimonia odorata Miller: Vallons dei Pranuovo!, Cavallo! et S. Bruno!! dans la vallée sup. du Pesio ** (CI. Bicknell leg. 12, 93 et 29 aug. 1899). Voy. FT. Alp. mar. 1. c. pour la synonymie de cette espèce et sa description. «L’A. odorata vient dans les lieux ombragés un peu humides où il se montre relativement très grand (parfois 4 m. haut. et même plus), rameux et à grandes feuilles; il abonde çà et là, surtout dans le vallon de San Bruno. L’A. Eupatoria préfère beaucoup les lieux découverts où il n’atteint jamais le déve- loppement de l’autre espèce, même dans les terres les plus fertiles. Je dis- tingue maintenant fort bien et même de loin les deux espèces. Je n’ai pas ren- _contré de formes intermédiaires douteuses » (CI. Bicknell in litt., aug. 1899). — Après examen des éch. très complets dus à l’obligeance de notre ami M. Bicknell, nous n'avons rien à ajouter aux caractères que nous avons indiqués en mars 1899 pour différencier l'A. odorata d'avec l'A. Eupatoria. N° 740. Poterium Magnolii Spach : Montagne du Rastel d’Agay!!* (Var) 30 mai 1901 ; pont du Perthus!t!* dans l’Esterel, 31 mai 1901. IT, p. 161. Cotoneaster Pyracantha Spach.— Le 14 avril 1899 nous avons parcouru, avee MM. Bicknell et Cavillier, les environs de Casanova-Lerrone où Badaro avait signalé en 1826 la présence du Buisson-ardent. Durant cette excursion nous avons pu constater que la spontanéité de cet arbuste dans la vallée du Lerrone, ne pouvait être l’objet d’un doute. En nous dirigeant de Garlenda sur Casanova, nous en trouvàämes plusieurs massifs dans la partie basse de la vallée du Lerrone, entre la grande route et le torrent, puis çà et là des pieds isolés (avec fleurs non épanouies) non loin du second de ces villages. Nous avions eu tort, comme dans le cas de lHutchinsia procumbens, de trop négliger les indications de Badaro. ! Ces trois vallons débouchent sur la rive droite du Pesio. Le premier entre S. Barto- lomeo et Certosa; il ne porte de nom que sur l’ancienne carte de l’état-major sarde au 50 mm., feuille Cuneo, n° 72. Les deux autres s'ouvrent tout près de la Chartreuse de Pesio. | Ée À SP ÉNESrA 3. A2 QUE PRO RE URE #".< ee Mn M. Or Nr A1 ET ST Te) MR ln AXE FD RAA AC. LH, 2 “. Fa sa d LE Pre a sd attué 7: PE EE ET LE - ARS Vo et ECERET SUPPLÉMENT 313 En cette même année 1899, M. L. Legré publiait (in Revue horticole des B.-du- Rhône, ann. 45, p. 141) une note sur «lindigénat en Provence du Cotoneaster Pyracantha ». Notre très érudit et aimable correspondant de Marseille annon- çait la découverte de nombreuses colonies de ce buisson dans la petite vallée de Buëès, affluent de la Durance (B.-Alpes, arrond. de Forcalquier) et cela dans des conditions qui ne laissaient aucun doute sur un indigénat, Précédemment (op. cit. ann. 43, 1897, p. 119) M. Legré avait rencontré un pied du C. Pyra- cantha en Provence, aux environs d'Aix, avec la même apparence de sponta- néité. Nous avions omis dans notre Flore de: mentionner cette dernière indica- tion, sur les conséquences de laquelle son auteur n'avait d’ailleurs pas osé trop insister: Nos 749 et 750. C. integerrima Medik. et CG. tomentosa Lindi. _ Nous avons constaté sur des éch. de provenances européennes diverses, comme sur nos récoltes des Alpes marit., que les styles sont presque toujours au nombre de trois dans la première de ces espèces (voyez Grenier in Gr. Godr. FL. Fr. 1, 569, Grenier F1. jurass. p. 256, et les auteurs que nous avons cités{) et dans la seconde gén. au nombre de quatre. M. l’abbé H. Coste (in Bull. soc. bot. Fr. 1893, p. exxn, et Exsicc. soc. étud. F1. fr.-helv. n° 274!) a décrit et distribué un Cotoneaster intermedia Coste — C. tomentosa var. intermedia Lec. et Lam. Cat. pl. centr. Fr. p. 162 — C. tomentosa X vulgaris Lamotte Prod. pl. cent. Fr. p. 278. — Nos éch., au nombre de 9, montrent des feuilles qui sont de la dimension de celles du C. tomentosa (sauf un rameau qui possède les feuilles réduites du C. integer- rima) dont on ne saurait les distinguer ni par leur forme, ni par leur indument ; les pédicelles sont nettement velus ainsi que la partie inf. du réceptacle. Les fleurs sont réunies par 2 ou 3, les pédicelles plus ou moins arqués, et non dressés après la floraison ; les réceptacles adultes sont glabres. Ces trois derniers carac- tères sont les seuls qui pourraient appartenir au C. integerrima, mais nous avons rencontré çà et là des C. {omentosa à corymbes pauciflores, d'autres à pédoncules arqués et réceptacles glabres ou à peine glabrescents à l’époque de la maturité des fruits. Nous serions donc enclin à considérer le C. intermedia (qui n’est point un hybride, affirme M. Coste) comme une forme ou variété du C. tomentosa, ainsi que Lamotte l’avait primitivement compris, toutes réserves faites d’un examen portant sur des éch. incomplets qui ne nous ont pas permis de constater le nombre des styles, dont M. Coste n’a point parlé. Ajoutons que cet excellent observateur donne encore les renseignements suivants : «le C. in- termedia fleurit un peu après le C. vulgaris, mais toujours avant le C. {omen- tosa, ses fruits, lents à mùrir, sont glabres et d’un rouge vif à la maturité. Les fruits du C. vulgaris, toujours très glabres, mürissent de bonne heure en prenant une teinte rouge foncée ou violacée ; ceux du C.{omentosa sont tardifs, 1 Une regrettable faute d'impression nous a fait dire (F1. Alp. mar. UI, 163) 2 styles et 2 noyaux, au lieu de 3 styles et 3 noyaux. — Nous devons relever une autre faute dans notre description du Cratægus oxyacantha, vol. III, p. 160. Au lieu de : le plus souvent 2 styles, quelquefois 3 ; rarement 1, et 2 ou 3 noyaux, parfois 1 dans le réceptacle, il faut lire : le plus souvent 2 styles (fortement velus à la base), quelquefois 3, rarement 1 ; 2 ou 3 noyaux, parfois 1 dans le réceptacle. 314 FLORE DES ALPES MARITIMES légèrement tomenteux et d’un rouge éclatant à la maturité ».— En résumé, nous recommandons l'étude, dans notre dition, des formes intermédiaires ou hybrides entre les C. ëntegerrima et tomentosa. — Le C. intermedia a été observé dans les dép. français de la Lozère et de l'Aveyron. Sorbus suecica Krok et Almquist Svensk Flora ed. IT, p.132 (ann. 1888), sec. Kerner Schedæ fasc. VII, p. 17, et Exsicc. fl. austr.-hung. n° 2444! (culta} — Crataequs Aria var. suecica L. Sp. ed. 1, p. 476 (ann. 1753) — C. Aria var. scandica L. Amoen. Il, 190 (ann. 1764) — Sorbus scandica Fries F1. Halland. (ann. 1817), non Cusin et Ansb. Æerb. fl. fr. VII, Pomacées, pl. 20 (= S. hybrida L.). Exsicce. : Reliq. Mailleanæ nos 264a! et 264! (Suecia); Mi- chalet PI. Jura n° 75!; Schultz Herb. norm. nov. ser. cent. 30, n0 2943! (Bo- russia) — Aria scandica M. J. Rœm. Syn. I, Rostf. p. 127, sec. /nd. kew. Exsicce. Soc. dauph. n0 2060! (Helv.) — Pyrus suecica Garcke FT. Deutschl. ed. 10, p. 140. Cette «espèce légitime, très constante et bien caractérisée » selon M. Fliche (in Mathieu F1. forest. éd. 4, p. 176) n’est pas toujours facile à distinguer du S. Aria. Voici les caractères indiqués par les auteurs pour séparer les deux espèces : S. suecica, feuilles gén. rétrécies à leur base plus ou moins cunéi- forme, à limbe portant des lobes et lobules inégalement dentés, décroissant de la base ou du milieu du limbe jusqu’à son sommet ; feuilles pourvues en dessous d’un indument grisätre-tomenteux un peu lâche, et de 7 à 9 paires de nervures saillantes, dans la plante du nord de l’Europe, 9 à 42 dans les formes méridionales ; nervures plus ou moins parallèles, dont les inf. néanmoins sont souvent convexes par rapport à la nervure médiane. — S. Aria, feuilles arrondies, parfois légèrement cordiformes, ou en coin vers leur base, double- ment dentées ou même lobulées-dentées, à lobules croissant de la base ou du milieu du limbe jusqu’au sommet ; feuilles pourvues en dessous d’un indument blanc et serré, puis de 8-10 nervures, parfois 6 ou 7 et jusqu'à 12, toutes plus ou moins légèrement concaves par rapport à la nervure médiane. Les caractères ci-dessus sont sujets à bien des variations. Le S. Aria montre souvent des feuilles rétrécies vers leur base, et dans le S. suecica elles peuvent, être arrondies à la base, cas qui n’est pas rare. Dans cette dernière espèce, les nervures foliaires sont au nombre de 9 à 12 dans la var. Mougeotii F. Gérard Notes sur pl. Vosges! — S. Mougeotii Soyer et Godron? qui habite de préfé- rence les parties mérid. de l’aire du S. suecica, tandis que dans les formes du nord de l’Europe, bien que les feuilles soient gén. un peu plus. grandes, le nombre de leurs nervures est moins grand. Ces nervures se présentent assez souvent, toutes sans courbure bien accentuée ou très droites, et cela dans les deux espèces. La dimension des lobes ou lobules foliaires, la profondeur des incisions des bords du limbe varient beaucoup. Dans la var. Mougeotit « dont 1 Cité par E. Issler in Allg. bot. Zeitschr. 1901, p. 117. 2 Grenier (F1. jurassique p. 259) n'avait vu dans cette var. qu’une forme xérophile du S. suecica. M. Briquet (Le mont Vuache, p. 16, tir. à part) estime qu'il y a lieu de voir: ici une variété: tel est aussi notre avis. — Voy. aussi sur les S. suecica et Mougeotü : E. Issler in Ag. bot. Zeitschr. 1. c. f DE es Lin CLOS A me ile à a dé M te. ts à Afal:. d'a. bn 1 et} # 4 ADMET TNT Et nt Fr SUPPLÉMENT 315 les caractères sont d’ailleurs chancelants et ne sont pas partout les mêmes » dit avec raison M. Briquet, les découpures des feuilles sont gén. bien moins pro- fondes que dans le type S'. suecica du Nord. A cet égard, on pourra comparer les exsicc. n° 2943 de Schultz et n9 264 a Reliq. Maill., avec le n0 75 de Michalet, le n° 2060 de la Soc. dauph. et le n° 790 de Schultz herb. norm. nov. ser. Ces 3 derniers numéros appartiennent à la var. Mougeotit. Certains échant. de la même provenance qu'eux, ainsi que d’autres des Vosges (in herb. Burnat) montrent même çà et là des lobules qui ne sont guère plus accentués que ceux *de certaines variations du S. Aria. Si nous sommes entré dans tous les détails ci-dessus, notre but a été de faci- liter dans nos régions la recherche du $. suecica. —M. Briquet (31 juill. 1900) a rencontré sur le mont Antoroto (près d’Ormea) un pied qu’il prenait pour le S. Mougeotii : nous n’en possédons que des rameaux foliüfères. Ici les feuilles. sont aussi nettement lobées que celles de certains éch. du S.suecica, par ex. des nos 2060 Soc. dauph., 75 Michalet, 790 Schultz herb. norm. (sub : S, Hougeotii), les découpures du limbe (nettement atténué à la base) sont plus accentuées vers. son milieu, mais elles décroissent tant vers le bas que vers le sommet de la feuille, les dentelures lobaires sont très accentuées ; les nervures foliaires laté- rales, au nombre de 5 à 8, sont concaves par rapport à la nervure médiane, les _ feuilles portent l’indument très caractérisé du S. Aria, espèce à laquelle nous croyons devoir rapporter l’arbuste de l’Antoroto. Au sujet des formes hybrides observées entre les espèces du genre Sorbus et qu’on pourra rechercher chez nous, nous avons omis de signaler le S. hy- brida L. qui est le résultat du croisement du S, Aucuparia, soit avec le S. Aria, soit avec le S. suecica. — Voy. sur les S. hybrida et Hostii une note récente de M. P. Fliche (in Bull. soc. bot, Fr. 1901, p. 179-186). IT, p. 236. Scleranthus verticillatus Tausch. — M. CI. Bicknell vient de nous envoyer (16 oct. 1901) deux éch. de Scléranthe annotés : S. Gregorio (734 m. s. m.) près de Bajardo **, bassin de la Nervia, leg. 5 jun. 1896. « J'avais annoté dans mon herbier ces éch. : $. annuus ? ou var. ?; je crois. que c’est là l'espèce de Tausch qui se distingue surtout du S. annuus par ses petites fleurs à calice arrondi à la base » Bicknell in litt. — En effet la plante de S. Gregorio ne diffère pas de celles récoltées dans les deux seules localités que nous avons indiquées (Coursegoules et Agay); ses calices fructifères ont 2-2 1 mm. de longueur, 316 FLORE DES ALPES MARITIMES Nous résumons ici, comme dans les volumes précédents, quelques résultats auxquels nous sommes parvenu au point de vue de la connais- sance des plantes des Alpes maritimes. L'’énumération du présent volume comprend 139 espèces avec numé- ros d'ordre (dont trois portent un numéro bis), plus 13 hybrides (dont au moins deux douteux). La Flore d’Ardoino donne pour les mêmes familles et genres, 116 espèces. De ce dernier nombre il faut exclure « 8 espèces! (non spontanées, ou signalées à tort par l’auteur pour sa région), plus 10 que nous n’avons pas admises au rang d'espèces ?. Restent après cette revision 98 espèces, total auquel il faut réduire en réalité le nombre des espèces observées jusqu’en 1867 dans le domaine d’Ardoino. Or notre volume IIT ajoute à ce dernier chiffre 24 espèces (+) omises par cet auteur?, bien qu’elles aient été observées dans la circonscription qu’il avait adoptée, plus 17 espèces (+) provenant du reste de notre domaine, qui est plus étendu que celui d’Ardoinoë. En- semble 41 espèces, lesquelles, ajoutées au 98 ci-dessus, donnent un total de 139, conforme à celui de l’énumération du présent volume. Quarante-deux espèces de notre énumération ($) n’ont pas été mentionnées par de Notaris (Repert. fl. ligust.) dans la partie de sa 1 Cratægus oxyacantha, Cotoneaster Pyracantha, Pyrus communis et Malus, Mespilus germanica, Punica Granatum, Ribes nigrum et rubrum. La première de ces espèces ne vient pas dans notre dition et la seconde est étrangère au domaine d’Ardoino (voy. p. 312 qui précède). 2 Rosa sphærica, corymbifera, Lemani, tomentella (Ard., non Léman), subglobosa (Ard., non Smith), rubella (Ard., non Smith), Epilobium Fleischeri, Saxifraga exarata, bryoides et lantoscana. 3 Rubus pubescens, incanescens et dumetorum, Rosa arvensis, rubrifolia, Chavini, Pouzini, tomentella, rubiginosa, sicula, Thuretii, Poterium Magnolii, Cotoneaster to- mentosa, Epilobium collinum, lanceolatum, nutans et gemmascens, Callitriche verna et hamulata, Lythrum virgatum, Montia fontana, Corrigiola littoralis, Scleranthus verti- cillatus, Saxifraga biflora. 4 Rubus suberectus, sulcatus, thyrsoideus , vagus et Vüillarsianus, Rosa pervirens, corüfolia, Seraphini et lomentosa, Epilobium palustre et trigonum, Circæa intermedia, Myriophyllum spicatum, Peplis Portula, Paronychia capitata, Saxifraga bulbifera et cernua«. 5 Rubus thyrsoideus*, pubescens *, vagus * et Villarsianus*, Rosa arvensis, pervirens *, pimpinellifolia, rubrifolia, montana, Chavini*, Pouxini, corüfolia, tomentella, mi- crantha, elliptica, Seraphini *, sicula, Thuretii et tomentosa, Alchemilla glaberrima et arvensis, Cotoneaster tomentosa *, Sorbus Chamæmespilus, Epilobium collinum, lanceo- latum, roseum, palustre, nutans *, alpinum, alsinifolium et gemmascens*, Lythrum virgatum*, Bryonia dioica, Telephium Imperati, Paronychia polygonifolia, Herniaria incana, Scleranthus annuus, Saxifraga cernua*, cochlearis, diapensioides et biflora*, Chrysosplenium alternifohum. SUPPLÉMENT 317 circonscription qui rentre dans nos limites. — Les treize espèces dont le nom est suivi d’un * et qui viennent dans la partie ligurienne de notre circonscription n’ont pas été signalées par M. Penzig (F1. ligust. … syn., ann. 1897) dont le domaine s’étend d’ailleurs bien plus à l’est que le nôtre. Dans notre Supplément, nous avons ajouté 8 espèces, plus 2 hybrides _ {dont l’un nouveau pour la science) aux espèces énumérées dans les le trois volumes de notre Flore, publiés de 1892 à 1901, savoir : Ranun- culus millefohatus, Iberis Candolleana, Hutchinsia procumbens, Lepi- dium pratense, Dianthus subacaulis, Dorycnopsis Gerardi, Agrimonia odorata et Cotoneaster Pyracantha, X Ranunculus Yresii, et x Carda- mine Ferrari. Les signes adoptés au cours de ce volume sont les mêmes que ceux dont la signification a été expliquée vol. I, p. x1 et xur. FLORE DES ALPES MARITIMES IIL 91 Acer plalanoides Linné 297 Agrimonia Eupaloria Linné 123, n° 737 var. odorata Cosson ” à » | et Germain 123 SE odorata Miller 123, 312 …__ Alchemilla acutidens Buser 149 er alpestris Schmidt 149 alpina Allioni herb. 129 Exsicc. Bourgeau 132, 134 Exsicc. Magnier 132 » Exsice. Michalet 134 » Reichenbach 133 » Exsicc. Reliquiæ Mailleanæ 136 » Exsicc. Société dauphinoise 134 » Exsicc. Willkomm 134 18 alpina Linné 129, n° 742 D; » var. alpina Gremli 131, 133 De: » var. asterophylla Tausch 133 Re” » var. conjuncta Briquet 135 ‘rl » var. glomerata Tausch 133 ‘4 » var. grossidens Briquet 136 bu » var. Hoppeana Reichenbach 130, PR 131, 433 Fa var. hybrida Linné 137 var. pallens Gremli 131, 135 » var. saæatilis Briquet 131, 132 » var. subsericea Gremli 131, 135 ambigens Verlot 140 arvensis Scopoli 157, no 747 asterophylla Buser 133 basaltica Buser 132 cinerea Buser 140 colorata Buser 139 -conglomerata Schmidt 150 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES ET DE LEURS SYNONYMES Les noms imprimés en italiques sont ceux qui ont été admis dans notre Flore. Alchemilla conjuncta Babington 135 connivens Buser 149 coriacea Buser 148 crinita Buser 155 cuspidens Buser 149 demissa Buser 147 effusa Buser 152 fallax Buser 143 filicaulis Buser 153 firma Buser 143 fissa Günther et Schummel 144 fissimima Buser 143 flabellata Buser 140 flavescens Buser 149 flexicaulis Buser 143 frigens Buser 151 frigida Buser 151 glaberrima Schmidt 143, 144, n° 744 » var. genuina Briquet 144 » var. incisa Briquet 145 glabra Buser 145 » Neygenfind 150 glomerulans Buser 151 gracilis Buser 145, 146 grossidens Buser 136 » forma latifoliola Buser 136 Hoppeana Buser 133 hybrida Kerner 140 hybrida Linné 137 hybrida Exsicc. Société dauphinoise 138 impexa Buser 152 incisa Buser 145 inconcinna Buser 148 intermedia Clairville 137 320 FLORE DES ALPES MARITIMES Alchemilla Lapeyrousii Buser 139 leptoclada Buser 135 longiuscula Buser 149 micans Buser 156 minor Buser 138 » Hudson 153 montana Allioni herb. 141 » Schmidt 149 » : Willdenow 137 obtusa Buser 152 pallens Buser 135 pastoralis Buser 155 pentaphyllea Linné 157, n° 746 plicata Buser 139 pratensis Schmidt 154 psilophylla Borbas 150 pubescens Ardoino 141: » Buser 138 » Koch 140 pubescens Lamarck 137, n° 743 » var. colorata Briquet 138, 139 » var. flabellata Briquet 138, 140 » var. genuina Briquet 138 » «var. Vetteri Briquet 138, 141 pyrenaica Dufour 145 » Exsicc. Reverchon et Derbez 141 reniformis Buser 152 saxatilis Buser 129, 132 » subsp. transiens Buser 133 semisecta Buser 143 sericoneura Buser 143 sinuata Buser 149 straminea Buser 148 strigosula Buser 153 subcrenata Buser 155 subsericea Reuter 135 sylvestris Schmidt 155 trunciloba Buser 149 versipila Buser 149 Vetteri Buser 141 vulgaris Allioni 144 » Buser 154, 155 » Willdenow 150 vulgaris Linné 146, n° 745 » var. ff Linné 149 » var. aculidens Briquet 147, 149 » var. alpestris Briquet 147,148, 149 » var. Cavillieri Briquet 147, 151 » var. conglomerata Beck 150 » var. coriacea Briquet 147, 148 » var. demissa Briquet 146, 147 à var. frigens Briquet 147, 151 » var. glabra de Candolle 144 Alchemilla vulgaris var. glomerulans Bri- quet 151 » var. micans Briquet 156 » var. minor Briquet 147, 153 » var. montana Briquet 149 » var. obtusa Briquet 147, 152 » var. pratensis Briquet 147, 154 » var. sinuata Briquet 149 *» var.straminea Briquet 148 » var. strigosula Briquet 147,153 » _var.subcrenata Briquet 147, 155 » var. subsericea Gaudin 137 » var. sylvestris Briquet 147, 155 » var. versipila Briquet 149 Alsine liniflora Hegetschweiler 295 Amelanchier ovalis Beck 170 rotundifolia Koch 170 vulgaris Mœnch 170, n° 756 Ammania Portula Baïllon 206 Anemone alpina var. sulphurea 271 Halleri Allioni 277 sulphurea Linné 277 Aphanes arvensis Linné 157 Aquilegia Reuteri Boissier 283 Arabis Allionii de Candolle 285 auriculata Lamarck 285 cærulea Allioni 285 hirsula var. Allionii Burnat 285 pumila Wulfen 286 serpyllifolia Villars 285 Ï Arenaria aggregata Loiseleur 295 Aria Hostii Jacquin 169, 315 latifolia Spach 169 scandica M. J. Rœmer 314 Aronia rotundifolia Persoon 170 Artemisia eriantha Tenore 252 Genipi Weber 252 petrosa Fritsch 244, 252 spicata Wulfen 252 » var. eriantha Arcangeli 252 Asplenium fissum Kitaibel 252 Astragalus campestris Linné 304 vesicarius Linné 304 Biseutella cichorüfolia Loiseleur 288 Brassica Richerii Villars 284 Bryonia dioica Jacquin 216, n° 792 alba Linné 216 Bryum pendulum Hornschuch 243 Callitriche autumnalis Bertoloni 204 autumnalis Kützing 203 cæspitosa Schultz 203 hamulata Kützing 203, n° 780 » forma spatulæfolia Kützing 204 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES Callitriche hamulata forma trichophylla Kützing 203, 204 lenisulca Clavaud 203 minima Hoppe 202 obtusangula Le Gall 203 pedunculata de Candolle 204 platycarpa Kützing 204 stagnalis Kützing 204 stagnalis Scopoli 204, n° 781 » forma vulgaris Kützing 204, 205 stellata Hoppe 203 truncata Gussone 203 verna Linné 209, no 779 vernalis Kützing 202 Cardamine amara Linné 286 asarifolia Linné 286 asarifolia X amara 286 barbareoides Halacsy 286 X Ferrarii Burnat 286 latifolia de Candolle 286 latifolia Tenore 286 Cerastium #nanticum Linné 295 Ceratophyllum demersum Linné 205 » var. 8 Linné 205 submersum Linné 205, n° 782 Chætonychia cymosa Willkomm et Lange 221 Chamænerion angustifolium Scopoli 174 denticulatum Spach 177 hirsutum Scopoli 178 montanum Scopoli 180 obscurum Schreber 186 palustre Scopoli 175 parviflorum Schreber 179 roseum Schreber 188 tetragonum Scopoli 184 Chrysosplenium alfernifolium Linné 274, n° 836 oppositifolium Linné 274 Circæa alpina Linné 200, n° 776 » var.intermedia de Candolle 199 » ver. major Spenner 199 » var. sterilis Düll 200 alpina X lutetiana G. Meyer 200 intermedia Ehrhart 199, n° 775 lutetiana Linné 199, ne 774 » var. decipiens Ascherson 200 » var. glaberrima Lasch 200 » var. glabra Soyer-Willemet 199 Corrigiola imbricata Lapeyrouse 233 littoralis Linné 232, 233, 304, n° 807 telephifolia Pourret 233, 304, n° 808 Corydalis cava Schweigger et Kürte 283 intermedia Gaudin 284 321 Cotoneaster inlegerrima Medikus 162, 313, n° 749 intermedia Coste 313 palæo-Pyracantha de Saporta 162 Pyracantha Spach 161, 312 tomentosa Lindley 162, 313, n° 750 tomentosa X vulgaris Lamotte 313 vulgaris Lindley 162, 313 » var.intermedia Lecoq et Lamotte 313 Cratægus Amelanchier de Candolle 170 Aria var. & Linné 168 » var.scandica Linné 314 » var. suecica Linné 314 Azarolus Linné 160 Chamæmespilus Jacquin 170 monogyna Ardoino 159 monogyna Jacquin 159, n° 748 oxyacantha Ardoino 159 » Linné 159, 160, 313 » var. laciniata Neiïlreich 159 » var. lobata Neilreich 160 » var. monogyna Wahlenberg 159 » var. monostyla de Candolle 159 » var. oxyacanthoides Cosson et Germain 160 oxyacanthoides Thuillier 159, 160 Pyracantha Medikus 161 rotundifolia Lamarck 170 ruscinonensis Grenier et Blanc 161 spinosa Gilibert 159, 160 torminalis Linné 169 Cucubalus reflexus Linné 291 Cydonia vulgaris Persoon 163 Cytisus hirsutus var. genuinus Briquet 303 » var. polytrichus Briquet 303 » var. pumilus Arcangeli 302 prostratus Scopoli 303 pumilus de Notaris 303 Desmatodon systylius Bruch et Schimper 243 Dianthus fallacinus Rouy et Foucaud 293 furcatus Balbis 294 hirtus Villars 293, 294 inodorus Kerner 294 » var. tergestinus Briquet 294 neglectus Loiseleur 294 subacaulis Villars 292 » var. fallax Rouy 293 virgineus var. B? tergestinus Reichenbach 295 Dorycnium germanicum Rikli 304 herbaceum Villars 304 Jordani subsp. germanicum Gremli 304 au FLORE DES ALPES MARITIMES Dorycnium pentaphyllum subsp. suffrutico- sum forma germanicum Rouy 304 suffruticosum Villars 304 » var. germanicum Burnat 304 Dorycnopsis Gerardi Boissier 303 Draba carinthiaca Hoppe 287 carinthiaca X frigida 287 fladnizensis Wulfen 287 X intercedens Briquet 287 X Lemaniana Briquet 288 tomentosa var. frigida Burnat 287 tomentosa X fladnizensis 288 Wahlenbergii Hartmann 287 » var. homotricha Lindblom 287 Echballium £laterium A. Richard 217, no 793. officinarum Richard 217 Epilobium adnatum Grisebach 184 _ alpestre Hoppe Exsicc. 191 » Schmidt 193 » Jacquini Krocker 191 alpinum Villars 192 alpinum Linné 191, 193, no 770 » var. nutans Pohl 190 alsinifolium Villars 192, 193, no 771 alsinifolium >xX< gemmascens Haussknecht 197 alsinifolium X collinum Haussknecht 195 alsinifolium X palustre Haussknecht 189, 196 alsinifolium X roseum Haussknecht 195 anagallidifolium Lamarck 191 angustifolium Linné 173, 175, 177, n° 757 angustissimum Reichenbach 177 » Weber 175 X Bicknellianum Haussknecht 197 X bicolor Haussknecht 197 canescens Endlicher 185 collinum Gmelin 181, 183, n° 762 crassifolium Boissier 176 crassifolium Nyman 177 denticulatum Wenderoth 177 Dodonæt Villars 175, n° 758 » var. alpinum 1171 » var, angustissimum Haussknecht 175 » var. angustissimum forma ca- nescens Haussknecht 176 » var. caucasicum Haussknecht176 » var. Fleischeri Haussknecht 177 » var. nicæense 176 » var. palustre 175 » var. prostratum Gaudin 177 Epilobium flaccidum Brotero 187 Fleischeri Hochstetter 177 gemmascens Michalet 194, 197 gemmascens C. À. Meyer 194, no 772 gemmascens X obsceurum Hausskn. 197 gemmascens X roseum Haussknecht 197 X gemmiferum Boreau 194, 197 gemmiferum Haussknecht 195 Gesneri Villars 174 grandiflorum Weber 178 X Haynaldianum Haussknecht 196 hirsutum Allioni herb. 178, 179 hirsutum Linné 178, no 759 hirsutum var. B Linné 179 » var. villosum Haussknecht 179 » var. vulqare Haussknecht 179 Huteri Borbas 195 lactiflorum Haussknecht 192 Lamyi F. Schultz 185 lanceolatum Sebastiani et Mauri 183, n° 763 latifolium Mattuschka 174 molle Lamarck 179 montanum Allioni herb. 180 montanum de Notaris herb. 180, 181 montanum Linné 180, 182, n° 761 » var. alpestre Jacquin 191 » var. alpestre Willdenow 193 » var. collinum Spenner 181 » var.lanceolatum Reichenbach 183 À » var. minus Wimmer et Gra- bowski 181 montanum X trigonum Haussknecht 196 nutans Lejeune 181 nutans Hornemann 192 nutans Schmidt 190, n° 768 obscurum Ardoino 186 obscurum Schmidt 184 obscurum Roth 186, n° 765 origanifolium Lamarck 192, 193 pallidum Tausch 196 palustre Allioni herb. 177, 189 palustre Linné 189, n° 767 » var. alpinum Grabowski 192 » var. 8 Wimmer 190 » var. nutans Grabowski 190 parviflorum Withering 179, n° 760 X pseudotrigonum Borbas 196 pubescens Roth 180 roseum Retzius 188, n° 766 » var. alpestre Poiret 193 » var, foliis ternis de Candolle 191 Epilobium rosmarinifolium Hænke 175 » var. alpinum de Candolle 177 sparsifolium Dumortier 183 spicatum Lamarck 174 tetragonum Pollich 186 tetragonum Linné 184, no 764 » var. canescens Dôll 185 » var. Lamyi Rapin 185 » var. obscurum Fries 185 » var. obscurum Willdenow 187 » forma major Haussknecht186 » forma Rodriguezii Hausskn. 186 » forma simplex Haussknecht 186 » forma stenophylla Hauss- knecht 184, 186 trigonum Schrank 191, n° 769 villosum Curtis 179 virgatum de Notaris 184 » Lamarck 187 : Eranthis hiemalis Salisbury 283 Erodium romnanum L'Héritier 296 Genista hirta Rouy forma G. Notarisii Rouy 303 RL: forma G. Scopolii Rouy 303 20 Gentiana tenella Rottbœll 244 Ex: Gevranium macrorrhizum Linné 296 #4 rivulare Villars 296 Glaucium flavum Crantz 283 02 Hagea alsinifolia Bivona 220 n) Herminium alpinum Lindley 244 x. x Herniaria alpina Villars 232, n° 806 : 241 ciliata Babington 228 “SES cinerea de Candolle 229 1e diandra Bunge 230 M Fontanesii J. Gay 231 1 fruticosa Balbis 228 glabra Linné 228, n° 803 » var. ciliata Williams 228 » var. genuina Willkomm et Lange 228 hemistemon J. Gay 231 hirsuta Viviani 229 hirsuta Linné 229, no 804 » var. æ et B Bertoloni 229 » var. cinerea Loret et Barrandon 299 » var. diandra Boissier 230 » var. hirsuta Briquet 229 incana Lamarck 231, n° 805 lenticulata Allioni 232 Hesperis matronalis Linné 284 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES 323 Hippuris vulgaris Linné 201 Hutchinsia petræa R. Brown 289 procumbens Desvaux 289 ù Hypericum humifusum Linné 297 Hyssopifolia aquatica J. Bauhin 208 Iberis Candolleana Jordan 288 nana Allioni 244, 288 Illecebrum alpinum Villars 223 arabicum Linné 227 capitatum Allioni 225 » Linné 224, 226 cymosum Linné 221 » Smith, Balbis 222 echinatum Desfontaines 222 Kapela Hacquet 224 longisetum Bertoloni 227 lugdunense Villars 224 niveum Persoon 226 Paronychia Allioni 223 » Linné 293 polygonifolium Villars 293 serpyllifolium Chaix 225 » var. « et 5 Bertoloni 225 verticillatum Linné 227 Isnardia palustris Linné 198, no 773 Lahaya alsinifolia Rœmer et Schultes 220 polycarpoides Badaro 219 Lathyrus annuus Linné 306 glaberrimus Rouy 305 Gmelini Fritsch 305 » Rouy 305 hispanicus Rouy 305 lævigatus Fritsch 305 Linnæi Rouy 305 luteus Petermann 305 luteus Munby 305 Nissolia Linné 305 occidentalis Fritsch 305 » Rouy 305 » var. grandifolius Boissier 305 setifolius Linné 305 Tournefortii Rouy 306 transsilvanicus Fritsch 305 » Rouy 305 vernus Bernhardi 306 Lavatera bicolor Shuttleworth 296 maritima subsp. bicolor Rouy 296 Olbia Linné 296 Lens nigricans Godron 305 Lepidium heterophyllum Bentham 290 » var. alpestre Schultz 290 » var. campestre Schultz 290 » var. pratense Schultz 289 324 FLORE DES Lepidium hirtum de Candolle 290 pratense Serres 289, 290 ruderale Linné 290 Villarsii Grenier et Godron 289 Leptocarpæa Læselii de Candolle 284 Ludwigia palustris Elliot 198 Lythrum acutangulum Lagasca 210 flexuosum Lagasca 210, ne 787 gracile de Candolle 212 Græfferi Tenore 208, 210 Hyssopifolia Linné 208, n° 785 » var. Moris 209 hyssopifolium Dumont d’Urville 210 intermedium Ledebour 211 ALPES MARITIMES Mespilus eriocarpa de Candolle 163 germanica Linné 158 monogyna Allioni 159 oxyacantha Allioni 159 » Crantz 159 » Willdenow 160 oxyacanthoides de Candolle 160 Pyracantha Linné 161 tomentosa Aiton 162 torminalis Wiggers 169 Moœæhringia papulosa Bertoloni 295 . pentandra Gay 295 Momordica Elaterium Linné 217 Montia aquatica major Micheli 218 nummularifolium Loiseleur 207, n° 784 » minor Micheli 218 » var. australe Kœhne 207 fontana Linné 218, no 795 » var. borysthenicum Kæhne » var. B Willdenow 218 207 » var. erecta Persoon 218 » var. erectum Kæœhne 207 » var. major de Candolle 218 punicifolium Chamisso et Schlechtendal » var. minor de Candolle 218 210 » var. repens Persoon 218 Salicaria Linné 211, n° 788 » var. rivularis Cosson et Germain » var. canescens Koch 212 218 » var. genuinum Grenier et Godron minor Gmelin 218 211, 212 rivularis Gmelin 218 » var. glabrum Ledebour 211 Myricaria germanica Desvaux 215, n°790 » var. gracilius Turezaninow 211 squamosa Reichenbach 215 » var. intermedium Kæœhne 211, | Myriophyllum pectinatum de Candolle 213 201 » var. syriacum Boissier et Gail- spicatum Linné 201, n° 778 lardot 211 verticillatum Linné 201, n° 777 : » var. tomentosum de Candolle » var. pectinatum Koch 201 212 » var. intermedium Koch 201 » var. vulgare de Candolle 211 Myrtus communis Linné 216, n° 791 » subvar. caudatum Kœhne 211 OŒŒnothera biennis Linné 197 » subvar. glabricaule Kæhne 212 muricata Linné 197 Salicaria X virgatum Kœhne 213 thymifolia Allioni 210 Thymifolia Linné 209, n° 786 stricta Ledebour 198 Onagra biennis Allioni 197 Opuntia Ficus indica Miller 237 » var. hyssopifolia Visiani 208 vulgaris Miller 237 tomentosum Miller 212 virgatum Linné 212, n° 788 bis Malachium aguaticum Fries 295 Malus communis Linné 164 Mesembrianthemum nodiflorum Linné 238 Mespilus Amelanchier Linné 170 Aria Scopoli 168 Aucuparia Weber 167 Azarolus Allioni 160 Chamæmespilus Linné 170 coccinea Waldstein et Kitaibel 163 Cotoneaster Linné 162 domestica Allioni 166 Orobus luteus Linné 305 - var. occidentalis Fischer et Meyer 305 Tournefortii Lapeyrouse 306 Oxalis cernua Thunberg 301 Paronychia arabica de Candolle 227 argentea Lamarck 222 » Magnier 226 capitata de Candolle 224 capitata Lamarck 226, n° 802 » var. &« et 6 Koch 225 » var. serpyllifolia Koch 225 cymosa de Candolle 221, n° 798 Paronychia echinata Lamarck 222, no 799 Kapela Kerner 224, 225, n° 801 » var. Kapela 224 » var. serpyllifolia 225 nivea de Candolle 226 polygonifolia de Candolle 223, n° 800 serpyllifolia Kerner 224, 225 » de Candolle 225 » var. Kapela Grisebach 225 Peplis australis J. Gay 207 biflora Salzmann 207 Boræi Jordan 207 borysthenica Marschall Bieberstein 207 erecta Moris 207 » Requien 207 nummularifolia Jordan 207 Portula Linné 206, n° 783 Timeroyi Jordan 207 tithymaloides Bertoloni 207 Pirus voir Pyrus Pistacia Saportæ Burnat 301 Terebinthus X Lentiscus 301 Polycarpon alsinifolium de Candolle 220 diphyllum Cavanilles 220 : reploides de Candolle 219 tetraphyllum Linné 219, n° 796 » var. diphyllum de Candolle 220 Polygala comosa var. pedemontana Bur- nat 291 Portulaca oleracea Linné 217, n° 7941 » ‘ var. sativa de Candolle 217 sativa Haworth 217 Potentilla nivalis Lapeyrouse 306 Saxifraga Ardoino 263 . Poterium diclyocarpum Spach 124, no 738 Magnolii Spach 125, 312, n° 740 mauritanicum Boissier 126 muricatum Spach 124, n° 739 » var. platylophum Spach 125 » var. stenolophum Spach 125 officinale Asa Gray 127 platylophum Jordan 125 polygamum Waldstein et Kitaibel 124 Sanguisorba Allioni 124 » Linné 124, 126 » minor etc. Magnol 126 spinosum Linné 126 stenolophum Jordan 125 verrucosum Ehrenberg 126 Punica Granatum Linné 173 _Pyrus amygdaliformis Villars 165 4 oleracea et non Oleracea (voy. p. 2117). TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES 329 Pyrus Aria Ehrhart 168 Aucuparia Ehrhart 167 Chamæmespilus Ehrhart 170 communis Linné 164 Cydonia Linné 163 domestica Ehrhart 166 Malus Linné 164 Miris Unger 165 nivalis Jacquin 165 parviflora Desfontaines 165 Sorbus Gærtner 166 suecica Garcke 314 torminalis Ehrhart 169 Radiola linoides Roth 295 Ranunculus aconitifolius Linné 278 chærophyllos Linné 283 confervoides Fries 278 X Flahaultii G. Gautier 279 fluitans Lamarck 278 garganicus Tenore 283 hederaceus Linné 278 X lacerus Bellardi 281 lanuginosus Linné 283 Lingua Linné 278 x Luizeti Rouy 279 millefoliatus Nahl 283 nemorosus de Candolle 282 nodiflorus Linné 278 parnassifolius Linné 282 platanifolius Linné 278 pyrenæus Linné 280 Seguierii Villars 279 Seguierii X pyrenæus 219 Thora Linné 278 trichophyllus Chaix 278 » s.-v. lerrestris Grenier et Godron 278 tripartitus de Candolle 278 velutinus Tenore 282 X Yvesii 279, 280 Ribes alpinum Linné 239, n° 813 Grossularia Linné 238, n° 812 nigrum Linné 239 petræum Wulfen 240, n° 814 rubrum Linné 240 Uva crispa Linné 238 Roripa palustris Reichenbach 288 Rosa abietina Grenier 81 Acharii Déséglise 35 adenoclada F. Hy 27 X admista 37 æduensis Déséglise et Gillot 95, 104 affinis Godet 77 + 826 FLORE DES ALPES MARITIMES Rosa agrestis Boreau 97, 99 agrestis Savi 96, n° 730 alba Allioni 22 alba Linné 31 Allionii Burnat et Gremli 81, 90, 311 alpestris Déséglise 42 alpina Linné 38 » var. aculeata Seringe 40, 42, 307 » var. brachyclada Burnat et Gremli 42 » var. lævis Seringe 41 » var. pubescens Koch 41 » var. pyrenaica Christ 42 alpina X spinosissima Bicknell 42 alpinoides Déséglise 41 andegavensis Bastard 67 Andoræ Burnat et Gremli 28, 30 apennina Woods 105 arvensis Hudson 25, n° 715 » var. gallicoides Burnat et Gremli 26 » forma gallicoides Gelmi 27 » var. prostrata Thory 23 arvensis X sempervirens Duffort 30 arvensis X sepium Christ 27 arvina Boreau 34 aspera Schleicher 101 atrovirens Viviani 22 Aunieri Cariot 35 australis Kerner 43 austriaca Crantz 31 Beatricis Burnat et Gremli 83, 311 belnensis Ozanon 100 Bernardi Moutin 95 bibracteata Bastard 28 » var. Lloyd 26 biserrata Mérat 69 Blondæana Ripart 69 Briacensis Kerner 100 Burnati Burnat et Gremli 67 caballicensis Puget 58 calabrica var. Thuretii Burnat et Gremli 111 calabrica Exsicc. Huter, Porta et Rigo 111 canina Crépin 54, 59, 75 canina de Notaris 66, 71 canina Linné 66, n° 724 » var. 7 Gaudin 71 » var. collina Godet 71 » var. coriifolia Baker 75 » var. dumetorum Crépin 71 » var, dumetorum Desvaux 71 Rosa canina var. fruct. subrotundis Schlei- cher 54 7 ÆÈ canina var. glauca Desvaux 54 a » var. glaucescens Seringe 54 » var. hispida Desvaux 34 _» var. obtusifolia Desvaux 71 » var. Reuteri Baker 54 » var. sepium de Candolle 96 » var. sepium Koch 96 » var. tomentosa Gaudin 74 » forma firmula Christ 67 canina hispidissima Christ 48 canina X gallica Reuter 34 canina X rubiginosa Henninger 96 caryophyllacea Christ 57 caviniacensis Uzanon 38 X Chaberti Déséglise 34 Chavini Rapin 49, n° 721 » var. Chavini 50 .» var. mutata 5Ù cheriensis Déséglise 101 cinnamomea Linné 38 collina Allioni 71 » Jacquin 34 comosa Ripart 111 consanguinea Grenier 33 consimilis Déséglise 37, 306 Coqueberti Burnat et Gremli 112 10 coriifolia Fries 74, n° 726 L'ANE » var. bovernieriana Burnat et 10 Gremli 75 TE » var. brigianorum Burnat et Dee: Gremli 75 nus” » var. entraunensis Burnat et Ê: Gremli 75 450 » forma subcollina Christ 75 È corymbifera Ardoino 67 » Déséglise 67 cymosa Schleicher 101 damascena Herrmann 81 Deseglisei Boreau 71 diversifolia H. Braun 46 Duffortii Pons et Coste 30 dumalis Bechstein 67 dumetorum Gussone 25 » Rau 77 dumetorum Thuillier 70, n° 725 » var. Burnati Burnat et Gremli 67 » var. longistyla Burnat et Gremli 70, 72 » var. oneliensis Burnat et Cremli 62, 312 Ci » var. pesiana Burnat et Gremli 68 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES 327 Rosa dumetorum var. Tendæ Burnat et | Rosa graveolens var. nuda Grenier 104 Gremli 73, 312 » forma Thuillieri Christ 70 dumosa Puget 118 Eglanteria Linné 91 elliptica Tausch 101, 111, n° 731 » var. liostyla R. Keller 309 engolismensis Déséglise et Guillon 30 farinosa Bechstein 117 farinulenta Crépin 118 fastigiata Bastard 70 faventina Burnat et Gremli 81, 90, 308 ferruginea Villars 44, 54 flexuosa Rau 34 fœtida Herrmann 91 Franzoni Christ 122 Friedländeriana Besser 80 frutetorum Besser 74 gallica Allioni herb. 31 gallica Linné 31, n° 716 gallica hybrida Gaudin 34 gallica, pumila de Notaris 31 _ gallica X arvensis 33, 34 gallica X canina 33 gallicoides Déséglise 26 Gallinariæ Burnat et Gremli 65 gapensis Grenier 37 Gaudini Puget 121, 122 geminata Rau 33 gentilis Sternberg 39, 42 glandulosa var. pinnatifida Gaudin 54 » Bellardi 39 » Koch 47 glauca Pourret 44, 54 glauca Villars 53, n° 722 » var. caballicensis Burn. et Gremli 58 » var. coriifolia Crépin 75 » var. mutata Burnat et Gremli 50 » var. recurvata Pons et Coste 53 » var. subcanina Christ 55, 57 » forma inclinata Christ 46 » forma pilosula Christ 46, 58 glaucescens Wulfen 46 glutinosa Sibthorp et Smith 112, 113 » Gussone 111 » forma sicula Christ 111 gombensis Lagger et Puget 43, 122 graveolens Grenier et Godron 101 » var. 6 Grenier et Godron 59 » var. calcarea Christ 104 » var. eriophora Grenier 104 » var. Corsica Grenier et Go- dron 105 hispanica Christ 84 » Boissier et Reuter 59 » var. nevadensis Boissier et Reuter 59 » forma florentina Christ 59 » forma Pouzini Christ 59 » forma Spina-flava Christ 59 » forma viscida Christ 88 histrix Léman 88 bolikensis Kmet 42 hybrida Schleicher 33 ilseana Crépin 46 inclinata Kerner 46 inconsiderata Déséglise 59 inodora Fries 57, 100 irregularis Déséglise et Guillon 30 ischiana Crépin 81, 308 Jundzillii Besser 32 Jordani Ardoino 97, 101 Jordani Déséglise 101 Klukii Christ 81 Kosinsciana Ardoino 54 Kosinsciana Besser 34 lactiflora Déséglise 86, 88 lanuginosa Ravaud 118 lantoscana Burnat et Gremli 90 Lemanii Boreau 88 leucochroa Desvaux 70 Libertiana Trattinick 87 lugdunensis Déséglise 101 lutea Miller 91 lutetiana Léman 67 Malyi Kerner 41 marginata Wallroth 34 marsica Godet 50 meridionalis Burnat et Gremli 90 micrantha de Candolle 59 » Grenier 87 » Reuter 84 micrantha Smith et Sowerby 84, n° 728 » var. Burnati R. Keller » var. calvescens Burnat et Gremli 65, 81, 88 » var. conferta Burnat et Gremli 86 » var. corberiana Pons et Coste 88 » var. Hystrix Baker 88 » var. macrophylla Pons et Coste 87 » var. nemorosa Burnat et Gremli 87 » var. plicala Burnat et Gremli 89 » var. provincialis R. Keller 309 » var. Seraphini Caruel 107 wF "| . NOS ao er 4: T Rosa micrantha forma Hystrix Christ 88 » forma typica Christ 86, 87 microcarpa Besser 37 mitissima Gmelin 36 mollis Smith et Sowerby 114, 117 .mollissima Fries 114 » Willdenow 115 montana Chaix 39, 47, n° 720 » var. Chavini Burnat et Gremli 50 » var. gracilens Crépin 49 » var. marsica Burnat et Gremli 50 » forma Chavini Christ 50 » forma cuneata Christ 50 » forma grandifrons Christ 53 » forma latibractea Christ 50 » forma longepedunculata Christ 50 » forma sanguisorbella Christ 49 montana X canina Reuter 50 monticola var. Reuteri Rapin 54 » var. frutetorum Rapin 75 moschata Herrmann 22 multiflore (sic) Reynier 44 multiflora Thunberg 44 Murithii Puget 122 myriacantha de Candolle 36 nebrodensis Déséglise 59 » Gussone 59 nemorosa Exsicc. Billot 88 » Libert 87 nevadensis Boissier et Reuter 90 nicæensis Allioni herb. 22 obovata Bechstein 101 obtusifolia Ardoino 67 » Desvaux 71 » Crépin 73 omissa Déséglise 114, 117 operta Puget 89 paradoxa Burnat et Gremli 27 pendulina Linné, 38, 307, n° 718 pendulina X pimpinellifolia 42 permixta Déséslise 87 personata Gremli 121 pervirens Grenier 28, 30, n° 715 bis » var. puberula Coste 30 petrogenes Ozanon 36 pimpinellifolia Linné 35, 306, no 717 » var. diminuta Keller 37 » var. inermis de Candolle 36 » var. leiostyla Koch 37 » var. rosea Koch 42 FLORE DES ALPES MARITIMES Rosa pimpinellifolia X agrestis Christ 37 £ pimpinellifolia X alpina Reuter 42 pimpinellifolia X alpina Christ 42 pimpinellifolia X elliptica 37 pimpinellifolia X graveolens Crépin 37 platyphylla Rau 67, 73 X Polliniana Sprengel 33 polyadena Burnat et Gremli 62, 312 pomifera Déséglise 121 pomifera Herrmann 117, 118, n° 736 4 » var. Gaudini Burnat et Gremli 124 » var. personata Burnat et Gremli 124 » var recondita BurnatetGremli121 » var. typica Burnat et Gremli 121 » forma engadinensis Christ 122 ps » forma longicruris Christ 43, 1292 pomifera X pendulina 43 Pommaretii Puget 86, 88 a Pouszini Trattinick 58, 310, 311, n° 723 » var. B Burnat et Gremli 84 0e » var. albidiflora Pons 64 » var. leptoclada Boullu 63, 65 » var. pauciglandulosa Burnat et Gremli 61, 311 » var. pubescens Willkomm et Lange 62, 312 properata Boullu 118 prostrata de Candolle 23 pseudograveolens Moutin 95 pseudomontana Keller 49 | psilophylla Rau 34 pumila Scopoli 31 » var. Pollinii Pollini 33 pyrenaica Allioni herb. 38 AP) Déséglise 41 recondita Puget 119, 121 repens Scopoli 26 Reuteri Godet 54 » forma subcanina Christ 55 reversa Kmet 4? ) Koch 39 X reversa Waldstein et Kitaibel 37, 42 Reynieri Haller filius 47 Ripartii Déséglise 36 rotundifolia var. pedunc. lævibus Désé- glise 109 rubella Ardoino 39 » . Smith et Sowerby 42 » Godet, Christ 42 » forma mediterranea Christ 43 rubiginosa de Notaris 96, 101 » Exsicc. Reliquiæ Mailleanæ 109 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES _ 329 Rosa rubiginosa Reuter 84 rubiginosa Linné 90, n° 729 » var. calvescens Duffort 94 ) var. B Bertoloni 96 » var. G Rapin 77 » var. Cb Mutel 105 » var, decipiens Sagorski 94 » var. genuina Gaudin 77 » var. glabriuscula Petermann 94 » var. heteracantha Burn. et Gremli 93 » var. homœæacantha Burnat et Gremli 93 » var jenensis M. Schulze 94 » var. micrantha Beckhaus 84 » var. Moutini Crépin 93 » var. nudiuseula Petermann 94 » var. parvifolia Seringe 59 » var. prunieriana Moutin 94 » var. pulvinaris Burnat et Gremli 93 » var. pura Keller et Formaneck 94 » var. rotundifolia Rau 111 » var. sepium Seringe 96 » var. silesiaca Christ 94 » var. Sospitelli 93 » forma Gr mlii Christ 93 » forma pulvinaris Christ 93 » forma umbellata Christ 86 rubiginosa X gallica Christ 33 rubrifolia glandulosa Seringe 47 rubrifolia montana Gaudin 47 » » var. pinnatifida Gau- = — . . din 54 rubrifolia Villars 43, 54, n° 719 » var. Gaillardi Crépin 46 » var. glaucescens Braun 46 » var. hispidula Seringe 46 » var. pinnatifida Seringe 54 » var. Reuteri Godet 54 rubrifolia X glauca 46 rupestris Crantz 39 scabrata Crépin 69 scandens Miller 22 Schleicheri H. Braun 34 semiglabra Ripart 67 semper virens Jungermanni Clusius 22 sempervirens Linné 22, n° 714 » var. Bicknellii 23 » var. brevepubens Coste 30 » var. glandulosa Coste 30 » var. Mmicrophylla de Can- dolle :3 » var. minor Gussone 23 Rosa sempervirens var. nicæensis Burnat et Gremli 24 » var. pervirens Pons et Coste 30 » var. puberula Coste 29, 30 sepium Thuillier 96 ace » var. abscondita Burnat et Gremli 9x » var. abscondita Christ 99 » var. elliptica Beckhaus 101 » forma agrestis Christ 99 » pubescens Rapin 99 septicola Déséglise 87 Serafini Christ 105, 108 » forma veridica Christ 109 » Viviani 105 Seraphini Gussone 108 Seraphini Viviani 105, 307, no 732 » var. ligustica Burnat et Gremli 110 » var. veridica Burnat et Gremli 109 » forma ligustica Christ 110 setulosa Crépin 118 sicula Crépin 105 sicula Trattinick 107, 307, n° 733 » var. Crépin 110, 112 » var. Thureti Crépin 112 » var. typica Crépin 108 » var. veridica Burnat et Gremli 109 » subvar. ligustica Burnat et Gremli 110 » subvar. subsessiliflora Burnat et Gremli 110 Simkovicsii Kmet 42 solstitialis Besser 75 » Grenier 75 sphærica Ardoino 54 spinosissima Linné 35, 39, 311 » var. glandulosa Beck 36 stylaris Gentil 70 stylosa Ricca 22 slylosa Desvaux 69, 73 » var. gallicoides Baker 26 subcinerea Gentil 71 » var. tomentella Gentil 77 subglobosa Ardoino 119 » Smith 115, 118 subintrans Grenier 59, 65 submitis Grenier 71 subsessiliflora Boullu 110 subspoliata Déséglise et Ozanon 88 sylvatica Boreau 34 sylvestris Herrmann 26 systyla Bastard 70 Rosa Thuretii Burnat et Gremli 111, n° 734 Rubus glandulosus var. eglandulosus de Timeroyi Chabert 35 - tomentella Ardoino 97 tomentella Léman 73, 77, 311, no 727 >». var. monregalensis Burnat et Gremli 78, 79 -» var. pedemontana Burnat et Gremli, 78, 79 » forma Bnrnati Christ 67 tomentosa Smith 115, n° 735 » var. dumetorum Gaudin 77 trachyphylla Rau 32 trichoneura Ripart 73 ucenensis Boullu 109, 111 umbellata Leers 91 urbica Léman 67, 73 uriensis Lagger et Puget 81 venusta Scheutz 114 verticillacantha Mérat 69 Vetteri Favrat 104 vosagiaca Desportes 54 villosa Allioni herb. 119 » Linné 114, 118 » Gaudin herb. 119 vinodora Kerner 100 virgultorum Ripart 96 viscida Puget 64, 88 Waitziana Trattinick 34 Rubus adenophyllus Gremli 12 ætnicus Tineo 10 agrestis Waldstein et Kitaibel 18 albicomus Gremli 12 armeniacus Focke 9 Bellardii Weihe et Nees 13 brachyandrus Gremli 14 brigianorum Gremli 11 cæsius Linné 19, n° 713 cæsius X tomentosus 20 cæsius X ulmifolius 18, 20 candicans Weihe 6 canescens de Candolle 10 collinus de Candolle 20 confluentinus Wirtgen 8 corylifolius Smith 18 dalmaticus Gussone 7 discolor Weiïhe et Nees 7, 8 dumetorum Weiïhe 18, n° 712 fastigiatus Weihe et Nees 5 foliosus Weihe et Nees 12 fruticosus Godron 5 » Smith 7 fruticosus X idæus Gremli 5 glandulosus Bellardi 13, 17, n° 709 330 FLORE DES ALPES MARITIMES Candolle 17 » var. incanescens de . Candolle 14 » var. intermedius de Candolle 17 Guentheri Weihe et Nees 13 hedycarpus Focke 8 hirtus Mercier 17 hirtus Waldstein et Kitaibel 13 hispidulus Genevier 6 hybridus Villars 13, 17 idæus Linné 4, n° 702 incanescens Bertoloni 14, 306, n° 710 incanescens X tomentosus 20 Lloydianus Genevier 10 macrostemon Focke 8 maritimus de Notaris 14 nemorosus Hayne 18 nessensis G. Beck 5 obtectus Boulay 8 pesianus Gremli 11 phyllostachys P.-J. Müller 6 præcox Bertoloni 8, 9 pubescens Weihe 8, n° 707 » var. leronensis Gremli 8 robustus Presl 10 » P.-J. Müller 8, 9 rusticanus Mercier 7 saxatilis Linné 3, n° 701 siculus Presl 10 suberectus G. Anderson 5, n° 703 sulcatus Vest 5, n° 704 thyrsanthus Focke 6 thyrsoideus Babington 8 47 ; thyrsoideus Wimmer 6, 9, n° 705 *. 108 » var. hispidulus Boulay 6 tomentosus Borckhausen 10, n° 708 » var. canescens Wirtgen 11 » var. glabratus Godron 11 » var. meridionalis Kerner 11 » var. setoso-glandulosus Wirt- gen 11 tomentosus X pubescens 20 tomentosus X ulmifolius 20 triphyllus Bellardi 10 ulmifolius Schott filius 6, 9, n° 706 vagus Focke 11, n° 708 bis » var. brigianorum Focke 11 » var. insubricus Focke 11 » var. pesianus Focke 11: vestitus Weihe et Nees {1 Villarsianus Focke 17, n° 711 TABLE GÉNÉRALE DES GENRES ET DES ESPÈCES 331 Rubus villosus intermedius de Candolle 17 Weiheanus Ripart 7 Winteri P.-J. Müller 8 Sanguisorba auriculata Scopoli 127 minor Scopoli 124 muricata Franchet 125 officinalis Linné 124, 127, n° 741 polygama Beck 125 spinosa Bertoloni 126 Sarcopoterium spinosum Spach 126 Saxifraga adscendens Linné 241 aizoides Linné 255, n° 825 » var. B Bertoloni 256 » var. atrorubens 255 » var. S. atrorubens Engler 256 Aizoon Jacquin 265, n° 829 Allionii Baumgartner 247 » Terraciano 247 androsacea Linné 259, n° 823 _apennina Bertoloni filius 257, 263 aspera Linné 253, n° 824 » subsp. bryoides Gaudin 254 » subsp. elongala Gaudin 253 » var. bryoides de Candolle 254 _» var. elongata de Candolle 253 » var. genuina Grenier et Godron 253 atrorubens Bertoloni 255 autumnalis Linné 255 Bellardi Allioni 241 biflora Linné 272, n° 834 YA) var. B caule unifloro Bertoloni 272 bryoides Linné 254 bulbifera Linné 243, n° 817 cæsia Linné 270, n° 832 » var. 8 Lamarck 270 » var. y de Candolle 270 cæspitosa Scopoli 248 ceratophylla Dryander 248 cernua Loiseleur 244 cernua Linné 243, 244, n° 818 cervicornis Viviani 247 Clusii Gouan 246 » Koch 245 cochlearis Reichenbach 263, n° 828 Cotyledon Allioni 259 » var. e Linné 265 cuneifolia de Notaris 257 » Waldstein et Kitaibel 256 cuneifolia Linné 256, no 826 » var. B Bertoloni 267 » var. Exsicc. Cesati, Caruel et Savi 257 » var.apennina Bertoloni filius 257 Saxifraga cuneifolia var. capillipes Reichen- bach 257 » var. polyodon Reichenbach 256. » var. subintegra Seringe 257 » var, vulgaris Seringe 256 cymosa Waldstein et Kitaibel 247 davurica Schleicher 257 » Willdenow 257 diapensioides Bellardi 269, 271, n° 831 exarata Villars 249 florulenta Moretti 265, n° 830 glaucescens Boissier et Reuter 242 granulata Linné 241, 243. n° 816 hypnoides Allioni 249 » Linné 251 lantoscana Boissier et Reuter 260, 264 leucanthemifolia Lapeyrouse 246 lingulata Ardoino 260 » Bourgeau 260 lingulata Bellardi 59, 264, n° 827 » var. Bellardii Sternberg 260 » var. cochlearis Engler 263 >» var. lantoscana Engler 260 moschata Wulfen 248, no 822 » var. exarala 249 D var. moschala 248 » forma glandulosa Engler 248 » forma vulgaris Engler 248 muscoides Allioni 251 » Wulfen 248 » Bourgeau 249 mutata Allioni 266 oppositifolia Linné 271, n° 833 » var. Rudolphiana Engler 272 paradoxa Sternberg 244 pedemontana Allioni 246, n° 821 petræa Gunnerus 241 planifolia Lapeyrouse 251 purpurea Allioni 273 retusa Gouan 273, no 835 rotundifolia Linné 245, n° 819 Rudolphiana Hornschuch 272 stellaris Linné 245, n° 820 » var. intermedia Timbal-Lagrave 246 tenera Suter 251 tridactyliles Linné 241, n° 815 » var. 6 et y Bertoloni 241 trifurcata Schrader 248 valdensis de Candolle 271 Scleranthus annuus Linné 235, n° 810 » forma collinus Wohl- farth 236 annuus X perennis 237 Scleranthus biennis Reuter 236 Candolleanus Delort 236 collinus Horaung 236 Delorti Grenier 236 X intermedius Kittel 237 perennis Linné 234, n° 809 polycarpos Linné 236 polycarpus de Candolle 236 pseudopolycarpos de Lacroix 236 ruscinonensis Gillot et Coste 236 verticillatus Reichenbach 236 verhcillatus Tausch 236, 315, n° 811 Silene Campanula Persoon 292 conica Linné 291 Muscipula Linné 292 neglecta Tenore 291 nocturna Linné 292 » var. B Bertoloni 291 reflexa Aïiton 291 Sinapis alba Linné 284 maritima Allioni 285 pyrenaica Allioni 285 Sisymbrium acutangulum de Candolle 285 austriacum Jacquin 284 » var. acutangulum Koch, Gre- nier et Godron » var. genuinum Grenier et Go- dron 285 » subsp. erysimifolium Rouy 285 » subsp. Villarsit Rouy 285 Columnæ Jacquin 284 erysimifolium!Pourret 285 Lœselii Balbis 284 Sorbus Amelanchier Crantz 170 Aria Crantz 168, no 753 Aria X Chamæmespilus 169, 170 Aucuparia Linné 167, n° 752 » var. glabra 168 » var. lanuginosa Beck 167 Chamæmespilus Crantz 170, n° 755 domestica Linné 166, n° 751 glabra Gilibert 198 FLORE DES ALPES MARITIMES A Sorbus hybrida Linné 314, 315 lanuginosa Kitaibel 167 latifolia Persoon 169 Mougeotii Soyer et Godron 314 scandica Fries 314 » var. Mougeotii F. Gérard 314 suecica Krok et Almquist 314 torminalis Crantz 169, n° 754 torminalis X Aria Godron 169 Stellaria wliginosa Murray 295 Tamariseus gallicus Allioni 214 germanicus Scopoli 215 Tamarix africana Poiret 214, n° 789 africana, ligustica de Notaris 214 davurica var. italica Avé-Lallemant 215 gallica Linné 215 » Badaro 214 germanica Linné 215 Telephium /mperati Linné 221, n° 197 Thalictrum flavum Linné 277 Thlaspi alliaceum Linné 289 hirtum Linné 290 » Villars 289 » Smith 290 Trifolium pallescens Schreber 303 : Tristylea florulenta Jordan et Fourreau 266. Vicia amphicarpa Dorthes 304 » var. pseudangustifolia Rouy 304 14 » var. pseudosativa Rouy 304 sativa Linné 304 m2, Viola alba subsp. scotophylla X odorata Becker 291 ambiqua Waldstein et Kitaibel 290 lutea var. multicaulis Koch 291 multicaulis Jordan 291 odorata var. B Burnat 291 pluricaulis Borbas 291 Viscaria vulgaris Rœhling 292 Vitis Labrusca Linné 298 vinifera Linné 297 vinifera sylvestris J. E. Planchon 297 Zahlbrucknera paradoxa Reichenbach 244 > e-— EN VENTE CHEZ GEORG & C*, LIRRATRES-EDITEURS Bâle, — Genève, — Lyon. BURNAT (Eure). Catalogue des Festuca des Alpes maritimes (d’après les déterm. de M. Ed. Hackel). — Gr. in-80, 15 p.,1882. 1 fr. — Botanistes qui ont contribué à faire connaître la Flore des Alpes maritimes. NT EE et collections botaniques. — Crunnee7 p511889), 7. . . see el AE — Flore des Alpes maritimes ou He ane des plantes qui croissent spontanément dans la chaîne des Alpes maritimes, y compris le département français de ce nom et une partie de la Ligurie occidentale, Vol. I. Gr. es XII et 302 p., accompagné d’une carte nés romons)erDIones, 189247 4170, 0, 00 LE RENE NON Vol. II, XVI et 287 p., 1897 . CS 66 LME Cr TO Vol. III, {re partie, XXX VI et 171 p.. 1899 +: TAN HG EN ESS CERN BURNAT (Emrze) et GREMLI (AuG.). Les Roses des Alpes mari- ‘ times. Etudes sur les Roses qui croissent spontanément dans la chaîne des Alpes maritimes. — In-80, 136 p., 14879 . . . . . Afr. — Supplément à la Monographie des Roses des Alpes ma- ritimes. — Gr. in-80, 84 p., juin 1882-février 1883 . . . . . 8fr. — Catalogue raisonné des Hieracium des Alpes maritimes. Etudes sur les Æieracium qui ont été observés dans la chaîne des Alpes maritimes. — Gr. in-8, XXXV et 84 p., mai-octobre 1883 4 fr. — Observations sur quelques Roses de lItalie. — Gr. in-8o, 52 p., 1886 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1fr.50 — Genre Rosa. Revision du groupe des Orientales. Etudes sur les cinq espèces qui composent ce groupe dans le Flora orientalis de Boissier. — Grfin-89Witelr 95 p:,1887 47:72. 7,625 BURNAT (Emice) et BARBEY (Wizzram). Notes sur un voyage botanique dans les îles Baléares et dans la province de Valence. — Gr. in-89, 63 p., 1 planche, 1882. BURNAT (Emire). Matériaux pour servir à l’histoire de la Flore des Alpes maritimes : Les Labiées des Alpes maritimes, par Joax BRIQUET., Etu- des monographiques sur les Labiées qui croissent spontanément dans la chaine des Alpes maritimes et le département français de ce nom. Partie E'Gr.in-&, XVIIIret 1484 p., 148941 :::. D, SU MONO Perte it Gr-n-%, p.184 408,189, 00250 52e RENE Partie III. Gr. in-80, p. 409 à 587, 1895 . . . . 5 4.3 ae ES Etudes sur les Cytises des Alpes SE par JOHN BRIQUET, comprenant un examen des affinités et une revision géné- rale du genre Cytisus.— Gr. in-8° XI et 204 p., 3 planches, 1894. 5 fr. Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes, par JOHN BRIQUET. Gr. in &æ, VIII et 131 p., 19 vignettes et illustrations, 21e ENTRER LA LENEEN SRE Les FAR tae Fe de A par rs, CHRIST. — Gr, in-80/ X'et 99 p, 4900 7 210" P EN ARENA Lausanne. — Imp. Georges Bridel & C'. … S” re { ne” | 6 = Es Ar