Conservation work performed with funds from the 1993/94 NEW YORK STATE CONSERVATION/PRESERVATION DISCRETIONARY GRANT PROGRAM FLORE PITTORESQUE ET MEDICALE DES ANTILLES. IMPRIMERIE DE J. TASTIJ RUE DE VAUGIRARD, N. 36. ET MEDICALE DES ANTILLES, OU TRAITÉ DES PLANTES USUELLES DES COLONIES FRANÇAISES, ANGLAISES, ESPAGNOLES ET PORTUGAISES. DÉDIÉE ET PRÉSENTÉE AU ROI £âar f^é. 0. ^ej courais, DOCTtUP. EN MÉDECINE Dt L\ FACULTtDE PARIS, ANCIEN MLDECIN I> C GOt V E RliEMtNT 4 SAlNT-DOSlINr.UE, iT KO>DATEUR DU LYChE COLONIAL, MKDECIN DE LHOSUCE CIVIL DE BEALHONT, ET MEMBRE DE LA SOCItTE LlNNtEN.NE DE PABIS ET Dfc PLUSIELRi Al 1RES SOClLTtS SAVANTES. I,e jus exprimé de la canne a sucre , celui du citron cl l'eau iimjti'le des ruisseaux qui serpentent dans tous les jnrdins , fournissent a l"instant une boisson salutaire , fju'uiie feuille fraîche et roulée <\\i. bananier, ou qu'un pétale détaché de la popote, peuvent retenir... Partout, dans ces climats fortunés , le ('amibe trouvait sous si s pas les plantes que réclamait la maladie d'un père , d'un parent ou d'un ami !.. Ces insulaires avaient-ils d'autres moyens curatifs .' ... (^DISCOURS PB LUMINAIRE.) 1 nxperiU^simœ ^enips , Iterbaf m atiri'iuirn'idnei mn iiwiboi unique iioveruiii. C. Cels. , ad t r;es. TOME SIXIEME. PARIS. /^CROSINIEK , receveur de renies , rue du Mail , n. 1 1 iCHAPPHON, rue de la Grciude-Truanderie, u. 5o. PIGHARD , libraire, rue Feydeau , n. ii. Veuve RENARD, libraire, rue Caumartin , n. li; LEVRAUI^T, libraire , rue de la Harpe , n. 8i ; MALEPEYRE, libraire, rue Git-le-Cœur, n. 4; \ Et chez les principaux Libraires. 1828. v:^^ - r \ '- IFILOM IPIÎf f ©llS(^lî]rE ET MEDICALE DES ANTILLES. ONZIEME CLASSE. DES PLANTES PROPRES A C03ÏBATTRE LES AFFECTIONS DES YEUX, DITES ANTI-OPHTALMIQUES. * SOMMAIRE, On appelle plantes anti-ophtahnîqucs celles que Ton a cru devoir consacrer aux maladies des yeux. Quoique ces affections ne soient point essentiellement différentes de celles qui arrivent aux autres parties du corps , cepen- dant, à cause de la délicatesse de ces organes, on a fait choix de certains remèdes dont l'effet est plus modéré. L'ophtalmie est aiguë ou chronique. Les moyens à employer dans l'un et l'autre cas sont destinés : i° à dissiper l'inflammation de la partie affectée , provoquée par la distension de tout le système vasculaire de ces organes ^ ce qui fait accorder la préférence aux anti- ophtalmiques émollientes j 2° à détourner une irritation trop prolongée , en associant les dérivatifs ou révulsifs aux plantes anti-ophtahniques résolutiv^es j 3° à dessécher des ulcères des paupières, ou à fortifier l'organe fatigué Tome Vl. — 96^ Livraison, 1 par une longue ophtalmie, passée quelquefois à l'état chronique. Dans ce cas, on a recours aux espèces anti- ophtalmiques détersives ou astringentes ^ car le célèbre Scarpa a souvent observé qu'en abusant des topiques émolliens et des adoucissans, au lieu de faire usage de Ioniques astringens, on perpétuait l'engorgement plutôt que de le guérir. Les remèdes qu'on prépare avec les plantes anti-oph- talmiques s'appliquent extérieurement, soit en infu- sion , soit après une distillation ^ ou les appelle colly- res. Il ne faut pas croire que parce que ces remèdes sont appliqués extérieurement, on puisse impunément les administrer sans des connaissances dans l'art de guérir. Il est une longue liste de ces eaux pour les yeux , dont les commères et les charlatans font un très-grand secret , qui pourraient produire de bons effets prescrits à temps par un médecin , et qui peuvent , entre les mains de ces coureurs sans aveu et sans connaissances, aggraver les maladies ou en produire de plus redoutables que celles qui existaient , parce qu'on les aura employées intem- pestivement. Tous les jours , il nous arrive d'être con- sulté par des gens de la campagne qu'on aurait pu guérir en quelques jours d'ophtalmies aiguës peu intenses , mais qui , par ignorance autant que par superstition , font usage d'amulettes ou se 'font prononcer gravement quelques paroles mystiques -, ils laissent écouler un temps précieux et arrivent à une époque de la maladie où les anti-phlogistiques et môme les résolutifs deviennent inutiles et impuissaus. Alors un épaississement des hu- meurs de l'œil se déclare, et donne lieu à des taies de la cornée, à des hyppopions , ou abcès des chambres de l'oeil, à des ulcères, à des carcinomes, etc. (3) Il ne faut pas , dans toutes les affections des yeux , s'en tenir à des moyens purement extérieurs. On doit leur associer un traitement interne *, employer les rafraîchis- sans dans les ophtalmies aiguës , puis les purgalifs , s'il y a complication d'embarras des premières voies ; re- courir aux anti-scrophuleux , aux anti-scorbutiques , aux anti-syphilitiques, s'il y a quelques symptômes de la présence de ces virus et de leur répercussion. C/esl bien le cas de dire : Sublatd causa toilitur effectus. Il est quelquefois nécessaire d'ajouter aux collyres des détersifs ou astringens, des dessiccatifs, des caïmans, des émolliens, des relàchans et des adoucissans, suivant l'état présent de la maladie. i' (4) W% VX* \\ VVVtVVVVVvVVVVVVVVVVViVVV\'VVVVV\'V«VV«/VV«/VVVVVi'VV«'VVVVVVVVVVVVVVVVVt/VVVVVVVVVVVVV% KETMIE A TROIS LOBES. (^ydnti-oplitahnique émolliente. ) Synonymie. Ketmie trilobée. -r— Hibiscus trilobus; caule ar- boreo; foliis trilobis serralis ; floribus solitariis, pedun- culis inermibus. Cavan. Diss. 3 , n° 209, t. 53 , f. 2. — Lin. Monadelphie polyandrie. — Tourneforl, classe des Campa- niformes. — Jussieu , famille des Malvacées. — Kelmia acnleata , flore amplissimo coccineo, Plum. Cat. 2, Mss. 4> t. 23. — Tournefort. loi. — Hibiscus foliis trilobis, Burm. Amer. , t. 169, f. 1. Caractères génériques desRetmies. Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la famille des ^Malvacées, ayant des rapports avec la Mauvisque, les Pavons, et com- prenant des lierbes ou arbrisseaux exotiques à feuilles alternes , entières ou découpées ^ à fleurs soit terminales , soit axillaires , en général grandes , d'un aspect agréable , et remarquables par leur calice extérieur polyphille. Les fleurs ont un calice double-, l'extérieur polypbille de cinq à vingt folioles ^ un style quinquéfide à son sommet ; une capsule à cinq loges le plus souvent polyspermes. Caractères particuliers. Tige épineuse^ fleurs rou- ges , grandes et magnifiques. Beaucoup de graines. Histoire naturelle. Cette belle Malvacée croit à ^^S ^ /yfV J^i.jdi ICETMIE TBTiOBRK /i'r<-{' -Jr^/Zt) . (5 ) Saint-Domingue aux lieux marécageux ou aquatiques et autour des étangs. Le P. Plumier la trouvait souvent à Haïti sur les bords du lac de Miragoane , toii^jours diaprés de fleurs à nuances fugitives. Les bluets enlaçant leurs gerbes de saphir A rincarnat de la rose vermeille. P. Venance. La variété surprenante de ces fleurs, dit le docteur Amouroux, dont les unes sont modestes, quoique belles, et les autres pleines d'éclat, présente un ensemble qui frappe Pimagination autant (|u'il récrée les sens. Parmi ces fleurs , le peintre peut choisir des modèles, le poète des applications heureuses , le décorateur des devises et des emblèmes. Le botaniste en scrute les caractères essen- tiels , diflerentiels ou communs ; il sépare leurs espèces , et les réunit en groupes. Le fleuriste recherche les nuances, les accidens bizarres et jusqu'aux monstruosités qu'il s'applique à perpétuer par une culture assidue. Caractères physiques. La Ketmie trilobée s'élève à douze et quinze pieds de hauteur sur une tige arbores- cente , rameuse, hérissée de piquans rouges, forts et crochus. Les feuilles sont alternes, partagées en trois lobes ovales-pointus, dentés, et dont celui du milieu est le plus grand -, elles sont un peu charnues et soutenues par des pétioles chargés de piquans. Les fleurs sont grandes , d'un rouge éclatant, axillaires, solitaires , por- tées sur des pédoncules droits, inermes, plus courts que les feuilles. Le calice extérieur est composé d'environ douze folioles étroites , aiguës , plus courtes que le calice intérieur. La corolle est campanulée. La capsule est. (6) ovale, liispide, rougcàlre, de la grosseur d'un œuf de pigeon et environnée par le ealiee; elle est divisée inté- rieure'ment en cinq loges polyspernuîs , renfermant une grande quantité de semences réniformes, de couleur brune. Analyse chimique. Cette plante contient beaucoup de mucilage , plus une partie colorante ferrugineuse et un peu de tannin. Propriétés médicinales. Toutes les parties de cette belle plante sont utiles en médecine, mais on recliercbe particulièrement les fleurs et les racines pour combattre les ophtalmies aiguës. Ces mêmes préparations entrent dans les tisanes pectorales et adoucissantes. Il faut ne les , laisser qu'un instant en t'buliition, afin de ne point trop condenser leurs principes mucilagiiieux. Une once des racines suffit pour deux livres d'eau. On ajoute à cette plante des diurétiques si l'on doit traiter des aii'eclipns de la vessie et de l'abdomen ^ on peut môme aiguiser , s'il en est besoin , chaque pinte de la décoction avec un scrupule de nitrate de potasse. On emploie les feuilles de cette Ketmiedansleslavemensadoucissans, dans les cataplasmes et les fomentations. On applique aussi des topiques faits avecla décoctiondeleurs feuilles sur les tumeursinflamma- toires , quelle qu'en puisse être la cause. On attribue les mêmes propriétés à la Ketmie tacliée , Ketmia arbores-^ censspùiosissimaacetosœsapore^Vlum. Mss. 4? t. XXII, à la Ketmie à feuilles de bouclier , curieuse par ses dé- tails botaniques. C'est la Ketmia ainplissùno folio angw lato fruclu hispido cfypeato , Plum. , t. IV, p. 21. (7) EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT-UN^ Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. 1. Fruit au quart de grandeur. 2. Graine de grandeur naturelle. ( ») VVVVVVVVV\VVVVVV>/V\l/VVVVVVVVk/V\VVVVV\vVV%«\fVVVVWV.>\VVV«/V\ ,'VVvV»*VVWA VV>VW ' KETMIE UNILATERALE. (^Anti-ophtalmique émolliente, ) Synonymie. Hibiscus unilateralis. — Lin. Monadelphie po- lyandrie. — Tournefort, Classe des Campaniformes. — Jussieu, famille des Malvacées. — Hibiscus caule frutîcoso , foliis ovato-acutis niollibus , tubo staminifero ; altéra parte longfitudinaliter nudo. Cavan. Diss. 3 , n" 227, t. Gj, litt. f. e, — Ketmia frutescens, mori folio, flore purpureo. Plum. Cat. 3 , Tourn. 101. Burm. Ainér. , t. 160, f. 1. CARACTJiRES GÉKÉRiQUES DES Ketmies. Calice double , l'extérieur découpé en un grand nombre de folioles linéaires, l'intérieur à cinq divisions -, capsules à cinq valves, à cinq loges ordinairement polysper mes. (Mérat.) Caractèues particuliers. Etamines indéfinies placées d'un seul côté sur le tube qui les porte. Histoire naturelle. Cette Ketmie, quoique beaucoup moins éclatante que celle qui précède, offre néanmoins un aspect original par la position de ses etamines placées du même côté. Elle a les mêmes propriétés que ses con- génères. Classer les plantes par les fleurs, c'est-à-dire par les parties de leur fécondation , c'est classer les ani- maux par celles de la génération. La méthode naturelle de Jussieu nous a fourni à cet égard d'utiles instruc- t/(> Au» JV.:^<9:^ ^/,v^/^••.> Or. ,:>...■■.: : /i-.::,- . /W;v .l'.'u/. kl^yi\>ilK IWiî^Vi^KUALK (9) lions, et il est rare de trouver des exceptions à sa règle fondamentale. Les anciens , qni ignoraient l'avantage de cette méthode précieuse , agissaient comme par inspira- tion. Cependant la manière qu'emploient Dampier et Dutertre pour décrire la nature par des images et des sensations communes , dit Bernardin de Saint-Pierre , est méprisée de nos savans ^ mais je la regarde comme la seule qui puisse faire des tableaux ressemblans , et comme le vrai caractère du génie. Quand on Ta , on peut peindre tous les objets naturels et se passer de mé- thodes , et quand on ne l'a pas , on ne fait que des phrases , jiascuntur poetœ. Caractèties physiques. La disposition des étamines sur le tube qui les porte est ce qu'il y a de plus remar- quable dans cette espèce. Elle paraît d'ailleurs ressem- bler un peu par so7i port et son feuillage à VHlhiscus spinifex de Linné. La tige de cette plante est ligneuse ou frutescente, rameuse , médiocrement élevée. Ses feuilles sont en cœur, ovales, pointues, dentées en scie, molles et d'un vert blanchâtre ^ elles ont un pouce et demi de longueur, et leurs pétioles sont beaucoup plus courts. Les pédon- cules sont axillaires et terminaux. Les fleurs sont pur- purines ou d'un rouge écarlate et ont environ un pouce de diamètre. Le calice extérieur est composé de neuf folioles linéaires , pointues , étroites , presque aussi lon- gues que le calice interne. Les étamines sont unilatérales, c'est-à-dire que le tube qui les porte en est garni d'un côté, et est nu longitudinalement de l'autre. Le fruit est une capsule arrondie , membraneuse , de la grosseur ( •") d'une noisette, niaïqiiée do cinq stries, à cinq vnlv<;s, €t à cinq loges polyspermcs. Analyse chimique. La Ketmie unilatérale oflre à l'ana- lyse les mêmes résultats que les plantes de la même famille. Propriétés médicinales. Les fleurs de toutes les Ketmies, en raison de leurs principes mucilagineux , ont la propriété de celles des guimauves d'Europe , et les racines s'emploient aussi dans les fomentations émollienles. explication de la piL anche trois cent quatre-vingt-deux. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fruit entier entouré de feuilles calicinales. 2. Le même coupé transversalement. 3. Graine. l/(> . /. (if . /y. :iiS\'i. ( Tt ) \V>.VVX W'^'VV»'VV<(VV^ VV\ WA WX VV>'W\V\A'W<.W\'W\W>.\ V\VV»/VV» V\'<'W'»/VV> WX'VXA VV\'W\'W»iV\A'V» MAUVISQUE ÉCARLATE. (^^nli-ophtaïmîqiie émolliente.) SynonyiMie. Malvaviscus arboreus. — Cavan. Diss. 3, n. 187, tab. 48 , fig"- 1. — Lin. Monadelphie polyandrie. — Jussieu , famille des Malvacées. — Alcea indica arborea folio molli , flore amplo, eleganter coccineo. Pluck, Almag. , p. 14. — Malvaviscus aiborescens flore miniato cl.iuso. Dill. — Malva folio hederaceo , flore coccineo. — Plum. Catal. , pi. 2. — Burm. Amer. , Icon. 169, fig. 2. — Malva ameri- cana , etc. Tournef. 96. — Hibiscus frutescens , foliis angu- latis cordatis acuminatis , petalis ab uno latere auritis ; Brown. Jam., p. 284« — Acbania malvaviscus. Swartz. Prodr. , p. 102. — Acbania mollis, foliis tomentosis,folîolis calicis exterioris patulis. Ait. Hort. Kew. , vol. 2, p. 4^- Caractèp^es génériques des Mauvisques. Arbrisseau à fleurs polypétalées , de la famille des Malvacées , qui a de grands rapports avec les Ketmies et qui constitue un genre particulier, dont le caractère essentiel est d'avoir un calice double, l'extérieur polyphille, les pétales roulés ensemble^ les étamiues monadelpliiques 5 une baie à cinq semences. (Encycl. ) Caractères particuliers. Feuilles molles et cotou- îieuses. Histoire naturelle. Les forets des Aatilles semblent ( >-- ) s'enorgueillir de la IhIIcî lleiir de l;i Mauvis(|ue qui se détache d'une manière adnn'rable sur la vei'duie diver- sement nuancée qui renviionne et produit un ellet com- parable à cidui de la reine des fleurs au milieu de son beau feuillaiie. 'O' CvRAcTiiRES PHYSIQUES. Cet arbrisscau s'élève à la bau- teur de dix à douze pieds, sur une lige grêle, peu rameuse. Les rameaux sont légèrement velus et garnis de feuilles alternes, pétiolées , cordifurmes, terminées par une pointe mousse. Ces feuilles sont inégalement crénelées, renversées ou pendantes, insérées à angle droit ou aigu sur les pétioles qui les soutiennent, lomen- teuses , vertes, molles, et présentent souvent dans les deux tiers inférieurs deux ou quatre angles peu saillans. Leur longueur est ordinairement de deux pouces et demi à trois pouces , sur une largeur tout au plus de deux pouces. Elles sont marquées de cinf{ à sept ner- vures qui partent , à leur base , d'un point commiin. Les pétioles ont environ un pouce de longueur, et sont accompagnés de deux stipules, presque sétacées, petites , marcescentes. Les fleurs sont belles , assez grandes , d'un rouge écarlale très-vif, et viennent aux aisselles des feuilles sur des pédoncules simples , axillaires , soli- taires , tomentcux, ainsi que les pétioles et les calices, un peu moins longs ou à peu près aussi longs que les pétioles. Les folioles du calice extérieur sont linéaires, un peu élargies dans le liant , droites et appliquées con- tre le calice interne qu'elles égalent pour ainsi dire en longueur. Les pétales sont roulés ensemble en spirale , presque en manière de tube , et ne s'ouvrent jamais par- faitement. Ils ont presque trois fois la longueur du ( i3 ) calice et présentent chacun , du côlé droit, deux à trois lignes au-dessous de leur base , un appendice ou oreillette qui paraît destinée à les maintenir dans une direction verticale. En effet, ces appendices s'enveloppent étroi- tement l'une l'autre et embrassent fortement le bas du tube staminifère. Les fleurs sont remplacées par des baies arrondies, d'abord jaunâtres, qui rougissent en mûrissant. Les graines sont triangulaires et légèrement réniformes. (Desrousseaux. ) Analyse chimique. Cette Ketmie contient beaucoup de mucilage et un principe colorant , plus une légère portion de tannin. PpxOpriétés MÉDICINALES. Outrc Ics propriétés émoUien- les de cette plante en infusion et en décoction , on pré- pare avec ses fleurs et ses racines un 'sirop, une pâte, des tablettes et des conserves, et enfin un liniment pour la brûlure et autres inflammations du tissu cutané. On peut ajouter au sirop , suivant le cas , des plantes diuré- tiques , expectorantes et môme des espèces aromatiques lorsqu'il s'agit de diviser des viscosités qui contrarient soit les fonctions de la digestion , soit celles de la circu- lation. Mode d'administration. Le sirop se fait avec la dé- coction rapprochée des racines , des fleurs et parties égales de sucre. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT-TROIS. La plante est dessinée de grandeur naturelle. 1 . Fleur hors du calice. 2. Pétale dont on laisse voir l'onglet latéral. 3. Baie. 4. Graine. ( >l ) SPARMAPsE D'AFRIQUE. {^Anl'i-ophlahiiiqiUi èmollîenie.) Synonymie. Sparniania africana. — Lin. Polyandrie mono- gynic. — Jussieu , runiille des TIliacées. — Sparmania foliis alternis, peliolatis; foliis cordato-ovatis, sublobatis, ser- ratis; pedunciilis opposilifoliis, umbelliferis. (Lamarck.) — Sparniania africana. Humb. Nov. , Plant. Gencr. 5 ,p. 89. Wild. spec. Plant., vol. 2, p. 1160. CabactèplEs génériques des Sparmajnes. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées, de la famille des Tiliacécs , ayant des rapports avec les Triumfetta et comprenant des arbrisseaux étrangers à l'Europe, à feuilles alternes, pétiolées , stipulacées ^ les pédoncules opposés aux pétioles supportant une sorte d'ombelle , nninie à sa base d'un involucre à plusieurs folioles courtes. Les fleurs ont un calice à quatre folioles , une corolle à quatre pétales réfléchis*, des étamines nombreuses , insérées sur le réceptacle ^ les filamens extérieurs stériles et toruleux à leur base -, un style , une capsule anguleuse, à cinq loges, liérissonuée. Caractères particuliers. Feuilles grandes, lobées, dentées en scie ^ capsules hérissées, à pointes droites et non crochues comme les Triuinfetta-, divisées en cinq dans les Sparmanes et en quatre dans les Triiimfetla -^ r;ô'' /. yy.-.vc/,-.-.' />.:,,,,, ■/'l'/t'f i//V/-/, ^^^UiM.^K ir'AriiiorK ( i5 ) remarquables aussi par les filamens stériles des étamines extérieures. HisTOiR-E NATURELLE. Cet arbrîsseau , qu'on rencontre naturellement dans les forets du cap de Bonne-Espé- rance , se trouve également au sommet des mornes boisés des Antilles. Il a été consacré au célèbre Sparmann. Il prospère en Europe dans les serres tempérées , dont il fait l'ornement depuis le mois de mars jusqu'à la fin de l'automne. On le multiplie de boutures. Caractères PHYSIQUES. Cet arbrisseau ressemble beau- coup au Triimifelta et n'en diffère que par les caractères du genre. Ses liges se divisent en rameaux droits , alternes, cylindriques, légèrement pileux, garnis de feuilles alternes, pendantes, longuement pétiolées , ova- les, en cœur à leur base, médiocrement lobées à leur contour, dentées en scie, acuminées à leur sommet, légèrement velues à leurs deux faces , traversées par neuf nervures , veinées -, les pétioles très-longs , cylin- driques, pileux, munis à leur base de deux stipules laté- rales, opposées, droites, subulées , velues. Les fleurs sont disposées en ombelles latérales \ le pédoncule commun opposé aux feuilles , plus long que les pétioles, pileux, redressé , soutenant à son sommet une ombelle assez semblable à celle des Géranium^ gar- nie à sa base d'un involucre à plusieurs folioles courtes , subulées. Les rayons sont simples, un peu inégaux , pubescens , au nombre de dix à quinze au plus , redressés pendant la floraison, mais rabattus avant et après ^ les calices pileux, à cinq découpures lancéolées, aiguës, point aristées. La corolle est blanche, à quatre pétales ( >6 ) cunéilormrs , plus Ioiilijs que le calice, rcllccliis à leur partie supérieure, sénés à leur base ^ les filameus sté- riles de couleur jaune , les autres de couleur purpurine, Le pistil est jaune^ beaucoup plus long que les étaniines-, la capsule brune, liérissonuée , les semences noires. (Eucycl.métb. ) Analyse chimique. Cette plante, quoique séparée de la famille des Malvacées par ses caractères botaniques , offre cependant les mômes propriétés et est de plus anti- spasmodique. Elle contient du mucilage , un peu de tannin, un principe colorant vert, de la gomme, et un peu de sucre susceptible de fermentation vineuse. Propriétés médicinales. Ou emploie la Sparmane d'Afrique , encore peu connue aux Antilles où elle est cultivée pour l'originalité de ses fleurs , ainsi que les Malvacées, dans les ophtalmies. Elle a de plus l'avantage, comme légèrement anti-spasmodique , de calmer les dou- leurs nerveuses de l'organe le plus susceptible , celui de la vue. J ai vu de très-bons effets de l'infusion des fleurs de Sparmane édulcorée avec le sirop de gomme dans l'hémoptysie. On retire aussi un grand avantage des tablettes qu'on peut faire avec le mucilage de la plante et du sucre pour diminuer la toux et l'irritation bronchique , et adoucir ces sérosités qui agacent et picotent la voûte palatine et l'arrière-bouche d'une manière si incommode. L'appli- cation de toute la plante est utilement employée sur le côté contre les points douloureux qui accompagnent les ( 17 ) maladies de la poitrine. La décoction des fleurs est sou- vent prescrite dans les lochs anodins. EXPLICATION DE LA, PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT- QUATRE, Le dessin offre la plante de grandeur naturelle. 1. Fleur dans la position ordinaire. ^. Fleur vue du coté du calice. 3. Fruit entier. 4. Fruit coupé transversalement. ■• • Tome VI. — 97* Livraison. ( -8) W^vWVV» VVvV\.VV\iVVV%\'\\\VV\VVVVVi'VVvVV\'VV>'VV»V\VV»rvVVVV«rv%VV\V»'VVVVV»\'VvVVVVV»/V»V\VV»> PAVON A FLEURS ÉCARLATES. {^Anli-ophtalniique êinolliente. ) Synonymie. Vulg-. Mauve des Antilles. — Mauve épineuse à grandes fleurs de safran. — Desportes , Pavonia coccinea, Cavan. Lin. Monadelphie polyandrie. — Tourn. Canipani- formes. — Jussieu , famille des Malvacées. — Pavonia foliis cordatis , subtrilobis , pubescentibus ; floribus solitariis, coccineis, liliaeeis , revolutis. Cavan. Dis. 3, p. i4o, tab. 47 , fig". 1. — Lamarck. 111. Gen. , tab. 585, f. 1. — Mala- coides frutescens, coccineo flore. Plum. Mss. 4j tab. 19. Malva folio hederaceo, flore coccineo. Plum. Cat. sp. 2. Burm. le. 169, fig. 2. Caractères GÉNÉRIQUES DES Pavonies. Genre déplantes de la famille des Malvacées, ayant des rapports avec les Ketmies , comprenant des plantes toutes exotiques et la plupart frutescentes, dont les fleurs de couleur jaune ou écarlate ont un aspect très-agréable. Les fleurs ont pour caractère essentiel un calice double , dont l'exté- rieur est composé de plusieurs folioles, dix stigmates et une capsule à cinq valves monospermes. Caractères particuliers. Fleurs rouges à pétales réfléchis. Histoire naturelle. Cette plante élégante croît aux - z /^/l /V.JS\) y Acotitre /À^.f(\tf/r/i/''. /''///.r ■ JWyc' Jc^/^- IM%0> A î LEI JIH KrAftLATKS. ( 19 ) Antilles , et a été observée par Je P. Plumier dans les forêts de Saint-Domingue, près le port de Paix, dont elle fait l'ornement , car dans ces beaux climats et sous ce ciel azuré , partout : Flore étale dans sa corbeille Mille boutons éclos du souffle des zépliirs. Quel état délicieux éprouve l'bomme religieux au milieu de ces superbes forêts qui agitent autour de lui leurs dômes de verdure et leurs lianes élégantes et parfumées que balance l'air rafraicbi ! Seul en ce moment, oublié, ignoré peut-être comme les fleuves qui, selon Cliàteau- briand, n'ont pas même de nom dans le désert, il se met avec attendrissement en rapport avec l'auteur de toutes cho- ses, etsoname adresse des louanges à l'Eternel, à ce grand A Etre invisibleet visible en tout lieu, en pensant à l'immen- sité des ressources qu'il a accordées à la végétation. Ici ce sont des plantes qui fournissent des couleurs aux arts ^ là des substances alimentaires qui font l'ornement des vergers et des potagers. Celles-ci fournissent des gommes, des résines utiles à la médecine , aux arts et à la navigation. Celles-là flattent le luxe par leurs parfums exquis. Les unes offrent dans leur liber de très-bons cordages •, d'autres livrent des fils plus souples pour le fil et la toile -, celles-ci les aigrettes de leurs semences pour les ouvrages en coton. Celles-là par la compres- sion de leurs graines , des liuiles , ou par distillation un arôme subtil qui parfume les liqueurs. Les racines renferment un amidon, un suc agréable , des fruits dé- licieux, et des substances qui remplacent les céréales, etc. Caractères physiques. Les tiges de celte belle plante 2'^ sont fralcsccntcs , liantes d'environ qnairo pieds , gar- nies d'un petit nombre de rameanx alternes. Ses feuilles sont alternes , pétiolées , en cœur , larges de trois pouces , presqu'à trois lobes , celui du milieu plus allongé, molles, dentées et crénelées, blanchâtres et pubeseentes en dessous, réfléchies à l'extrémité de leurs pétioles qui sont , aux feuilles inférieures, plus longs ([ue les pédoncules • des stipules courtes, étroites , rabattues , très-aiguës en garnissent la base. Les fleurs sont solitaires , axillaires , portées sur des pédoncules horizontaux qui se redressent vers leur som- met, de sorte que la fleur est droite, et que plusieurs branches dans cette direction ressemblent à des^giran- doles. Le calice extérieur est composé de cinq folioles lancéolées aiguës ; Tintérièur est plus long , à demi partagé en cinq découpures lancéolées, marquées de trois nervures. La corolle a presque deux pouces de long, d'un beau rouge écarlate , composée de cinq pétales qui se rapprochent par leurs onglets , et for- ment un tube dont l'orifice s'épanouit comme dans les lis , et se réfléchit tout-à-fait en dehors : elle renferme des étamines dont les filamens sont de couleur écarlate, attachés sur toute la surface du tube , et terminés par des anthères réniformes. L'ovaire est globuleux^ il se convertit en un fruit renfermé dans le calice, de la grosseur d'un pois, de forme globuleuse , acuminé , composé de cinq capsules arrondies, à trois côtes, brunes, dures, aiguës à leur sommet, munies sur leur dos d'une membrane droite , saillante -, elles s'ouvrent en deux valves , et chaque valve est sillonnée dans sa partie supérieure de trois stries courtes-, elles contiennent des (21 ) seraeuces solitaires , réniformes , roussâlres , un peu lanugineuses 5 aiguës à leur partie inférieure. Analyse chimique. Cette plante contient beaucoup de mucilage. Propriétés médicinales. Le nom de Mauve, dérivé du grecmalasso (j'amollis), indique les propriétés fondantes et émollientes des Malvacées. On prescrit aux colonies la décoction des fleurs de Pavon à fleurs écarlates dont on imbibe des compresses qu'on applique sur les yeux dans les ophtalmies aiguës. Ce n'est pas la seule propriété reconnue à cette belle plante , car le Créateur de toutes choses n'a rien fait d'inutile. C'est pourquoi l'infusion des fleurs prise en lavage soulage d'une manière sensible dans les ischuries. Des marins ont fait usage, avec suc- cès , de l'opiat suivant contre l'ulcération des gencives dans raffection scorbutique. Prenez : poudre de feuilles et de fleurs de Pavon , une once j de l'alun en poudre , un gros ^ faites un opiat avec certaine quantité de miel rosat , dont on se frotte matin et soir les gencives. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT- CINQ. La plante est réduite à moitié de sa grandeur. 1 . Calice réfléchi surmonté de son ovaire à division tri- gone. 2. Graine ouverte. 3. Graine entière. ( 22 ) tVVVVVVVVVV\VVVVWVWV\'VV\'VVW*»'V"VCVWWVWWVWVWVVW «^WVWXWVVWWVVWWVVV\'VV«t^M» DAPHNOT DES ANTILLES. (^Anli-ophtalmique émolliente. ) Synonymie. Vulg^. Olivier bâtard. Niçois. Saint-Dom. , p. 280* Bontia daphnoides. — Lin. , Didjnamie angiospermie. — Jussieu, famille des Solanées. — Bontia foliis alternis, pe- dunculis unifloris. Mill. Dict. Jacq. Amer. Pict. , p. 88 , t. 161 , f. 57. — Quoad florem et fructura. Murr. — Bontia arborescens , thjraeleae facie. Plum. Gen. 32. — Bontia laureoleâ facie. — Dill. Olea sylvestris baibadensis, folio angusto pingui leviter crenato , Pluk. Alm. 269, t. 209. Caractèhes GÉKÉrxiQUEs DES Daphkots. Culice à cinq divisions 5 corolle à deii:: lèvres , la supérieure droite, écliancrée , rinférie'7.re trifide , roulée \ les élamines didynames •, un stigmate obtus , bifide ; drupe ovoïde , oblique , monosperme. Caractères particuliers. Fleurs d'un rouge écarlate extérieurement, et jaunes à l'intérieur-, feuilles étroites et lancéolées. ( Vivace. ) Histoire naturelle. Le Daphnot croit dans les An- tilles , où il est appelé par les indigènes Olwier bâtard. Plumier dit qu'il aime les lieux maritimes^ qu'il souffre le ciseau sans en éprouver aucun tort , que ses fruits et ses feuilles ont une acrimonie qui pique la langue lors- qu'on les mange. Ce joli arbrisseau aime en Europe les //. Jc9o. ^'Âein/frf J^catvu^/i/s^ -Pin.c ' J^eree dm^ . l>APU]VOT JIES ANTILLES. ( ^3 ) terrains chauds et sablonneux, et on le multiplie de re- jetons , marcottes et boutures. Ces dernières se font, soit en automne dans des pots mis l'hiver en série chaude, soit au printemps en serre tempérée. Caractères physiques. Le Daphnot est un arbre tou- jours vert , traçant , d'un aspect agréable , d'une gran- deur moyenne , mais qui ne forme qu'un arbrisseau lorsqu'on ne détruit point les rejets qui naissent autour de la racine. Lorsqu'il s'élève en arbre , son tronc re- quiert la grosseur du corps de Thomme , est recouvc rt d'une écorce grisâtre un peu ridée , et pousse des rameajix nombreux, longs et abondamment feuilles. Les feuilles sont alternes , éparses , oblongues ou étroites-lancéo- lées , un peu épaisses , lisses , vertes , parsemées de poir.ts transparens , comme dans le Millepertuis , et la plupart entières, ou n'ayant que quelques dentelures peu re- marquables. Les pédoncules sont axillaires , solitaires , plus courts que les feuilles , portent cb-^cun une ûerr irrégulière d'un jaune rougeàtre , rcosemblant au pre- mier aspect à celle du chèvrefeuille. Chaque fleur offre un calice monophylle , persistant , court , et partagé en cinq découpures ovales-pointues ^ a*" une corolle monopétale labiée, à tube un peu long, cylindrique , s'ouvrant en deux lèvres , dont la supé- rieure est droite, légèrement échancrée, et l'inférieure roulée en dehors , trifide à son extrémité , et velue dans sa partie moyenne ^ 3** quatre étamines didynamiques , dont les filamens de la longueur de la corolle et rappro- chés de sa lèvre supérieure , portent des anthères sim- ples -, 4° un ovaire supérieur ovale , surmonté d'un style aussi long que les étamines , à stigmate obtus et bifide. (^4) Le Iruit est une baie ovale, lisse, jaunâtre, contenant un noyau de même forme et monosperme. Analyse chimique. Le fruît très-mûr du Daplinot produit ime huile d'un jaune verdâtre , épaisse, peu odorante , d'une saveur douceâtre, se congelant à 19" et s'épaississant à l'air. Elle entre en ébullition à 0.6^" , et combinée avec l'alcool et l'éther, elle dépose des flocons de mucilage. Les baies encore vertes contiennent beau- coup de mucilage. Propriétés MÉDiciiNALES. L'huile des baies de Daphnot est très-émoUienle , et la décoction des fl^eurs très-uti- lement employée dans les ophtalmies aiguës. L'huile est recommandée par cuillerée pour les lavemens qu'on administre dans les coliques et autres irritations du tube intestinal , dans le ténesme , et contre les douleurs dy- sentériques. Quelques habitans recommandent aussi l'huile de Daphnot à l'intérieur contre le tœnia. C'est mécaniquement , ea bouchant l'orifice de leurs tra- chéeSj et fermant tout passage à l'air, que ces vers sont suffoqués. On en fait usage aussi pour modérer l'action des substances vénéneuses. Certains médicastres font servir d'excipient à cette huile dans un liniment qu'ils ordonnent contre les douleurs rhumatismales, et où ils font entrer le camphre , l'Hedwigie balsami- fère ( bois cochon ) , et autres écorces résineuses et aromatiques. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT-SIX. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Baie entière. 2. Baie coupée transversalement. i}-." It^ to /V..h9-7 jT/uot/tfre Ût'tr4vur///\. /'ifu Ft^e^ Jhz/^' SKNECOJV PERFORK, (25 ) VV\lv^V«/VVVVWVV\'V\.VVVVVVVVVV\^VVVVVVVVVVVVVVVVVV«/VVVVVVVVVVVVVVVVIivV*V\'VV\/> WVVWVWVM'WN VW SENEÇON A FEUILLES PERFORÉES. ( Anti-ophtalmique émolliente . )J Synonymie. Senecio foliis laurinis undulatis, et perforatis y Plum., vol. 5, p. 54. — Lin., Sjngénésie poljg-amie su- perflue.— Tourn. Flosculeuses. — Jussieu, famille des Co- rjmbifères. — En espagnol: Hierba cana ^ Boui>aron. — En portugais : Tasnehirina. — En anglais : Semson. Caractères génériques des Séneçons. Genre de plantes dicotylédones à fleurs composées , de la famille des Corymbifères , à feuilles entières ou pinnatifides , et à fleurs souvent disposées en corymbes , flosculeuses ou radiées , les fleurons ordinairement très-courts et nombreux. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : un calice cylindrique , presque simple , caliculé , les écailles terminées par une pointe membraneuse ; une corolle flosculeuse ou radiée ^ des semences couronnées par une aigrette ^ un réceptacle nu. Car.actères particuliers. Feuilles simples , pétiolées, ovales , et perforées longitudinalement à chaque nervure. Histoire naturelle. Le nwi Séneçon^ Senecio, est dérivé du IaIiu senex , parce que les fleurs sont couron- nées par une aigrette blanche qu'on compare, je ne sais pourquoi , à la tète d'un vieillard. Les oiseaux sont friands de ses semences ; les chèvres ( cabrits ) et les ( 26) codions le recherchent dans les pàluiiiges, mais les moutons et les chevaux n'en veulent pas , et savent même l'éviter en broutant. Caractères physiques. Le Séneçon à feuilles perfo- rées est , ainsi que ses congénères , d'une consistance pulpeuse. Ses tiges sont droites , tendres , presque glabres , cylindriques , rameuses , fistuleuses , hautes d'environ un pied ; les rameaux sont alternes , un peu étalés , garnis de feuilles alternes , pétiolées , molles , ovales lancéolées, et perforées à chaque nervure. Les fleurs plus longues que celles du Séneçon commun d'Europe son également disposées en corymbe axillaire, supportées par des pédoncules grêles, filiformes 5 les calices sont cylindriques , composés d'écaillés serrées , droites, étroites, glaires, aiguës, noirâtres à leur sommet, rabattues entièrement sur les pédoncules après l'émission des semences, munies à leur base de quelques petites écailles très-courtes imbriquées ; la corolle est jaune , composée de fleurons hermaplirodites h peine plus longs que le calice. Les semences sont étroites , ovales , un peu noirâtres , surmontées d'une aigrette très-blanche, simple, soyeuse, très-fine. Le réceptacle un peu convexe ou médiocrement alvéolé. Analyse chimique. Le Séneçon a une saveur herbacée un peu acide, et son suc a la faculté de rougir le papier bleu. Propriétés médicinales. On n'emploie le Séneçon qu'extérieurement , quoique certains nègres le prescri- vent comme purgatif à la dose de deux onces. Quand (=7 ) on l'adminislre à Textérieur, on n'a qu'à se louer de sa vertu émolliente. Cuit dans le lait ou dans le beurre , on l'applique en cataplasme et entre deux linges sur les yeux dans les opthalmies aiguës , sur les furoncles, les hémorroïdes , les engorgemens laiteux des mamelles , sur les tumeurs arthrodyniques lorsqu'elles sont à l'état inflammatoire et quelles font éprouver les douleurs atroces qui font le désespoir du malade et du médecin. C'est dans la même intention de combattre et diminuer l'inflammation qu'on y a recours contre la goutte , ma- ladie cependant assez rare aux colonies , où la transpi- ration est toujours active et abondante. On emploie la décoction pour les lavemens qu'on recommande dans les inflammations du bas-ventre , dans les coliques et même dans les dysenteries. Mode d'administration. On prescrit le suc à la dose de deux onces comme purgatif. On emploie la plante extérieurement à une quantité indéterminée. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINT-SEPT. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. ( ^« ) ^.V\V*A W\ »/V% VV«W> W* W\ VVX \^\ VV> V \% W» \V^ WV\ W» W\ W» W» W W» W\ WA W» W» ^\^ W\ V\A WXW'» JUSSIE HERISSEE. (^Anti-ophtalmique émolliente.) Synonymie. Vul^. Onagre velue. Onagra frutescensnerii folio villosa magno flore luteo , Pliim., t. 4» p- i45' — Lir*- j Oc- tandrie monogynie. — Jussieu , famille des Onagres, Jus- siaea hirta ; Jussia hirsuta, foliis laneeolalis subpeliolalis, caljce letraphyllo acuminato. Lamarck. CARACTÎLrvES GÉNÉRIQUES DES JussiES. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Onagres , qui a de très-grands rapports avec le genre même des Onagres, comprenant des herbes exotiques à feuilles alternes, très-simples et à fleurs axillaires. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir un calice supérieur de quatre à cinq folioles , quatre ou cinq pétales , huit ou dix éta- mines, une capsule allongée, à quatre ou cinq loges, couronnée par le calice. Caractères particuliers. Tige et feuilles hérissées. _ Histoire naturelle. Les Jussies ne diflèrent essen- tiellement des Onagres que parce qu'elles ont le calice persistant au sommet de leur capsule quadrangulaire ^ le calice dans le genre des Onagres étant caduc et ne couronnant pas le fruit. Le nombre quatre dans les di- visions des parties de la fleur et du fruit des Jussies est t^/ P/.3S8. ^'At-oitt/ori- Mi'.fconr/i/ti. -Pt/iu fhi<&> ■ Jlî^SIK HERISSEE ( ^9 ) îivissi commun que le nombre cinq. Cette plante origi- naire du Brésil se trouve assez communément dans les savanes submergées des Antilles et dans les marais fan- geux. Plumier l'a rencontrée plusieurs fois à Saint- Domingue ( Haïti ), près de la rivière du Cap, dans la partie appelée anciennement Quartier Morin. Caractères physiques. Les sommités de cette Jussie , ses jeunes rameaux , ses pédoncules , et les ovaires de ses fleurs sont velues et hérissées d'une manière remar- quable. Les capsules ne paraissent point striées. Elle paraît s'élever à deux pieds de hauteur , sur une tige droite , cylindrique, velue, creuse, munie de rameaux alternes et distans. Ses feuilles sont alternes, un peu pétiolées , ovales lancéolées, velues. Les capsules sont un peu pédonculées , longues d'environ un pouce et demi , velues, hérissées dans leur jeunesse , et couron- nées d'un calice , de quatre folioles ovales , acuminées. Les graines ont la forme d'un pépin de raisin. Analyse chimique. Le suc de la plante exprimé, dé- posé et évaporé jusqu'à siccité, renferme une matière animale soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool, et que le tannin précipite \ beaucoup de mucus , un peu de nitre et un léger acide. Propriétés médicinales. Toute la plante jouit d'une vertu émollieute-, sa décoction est prescrite journelle- ment aux colonies pour apaiser l'inflammation des yeux. Ses feuilles, pilées etappliquées en forme de cataplasme, sont résolutives , émollientes et adoucissantes. On fait entrer cette plante dans les lavemens qu'on prescrit aux ( 3o) femmes en coucIhî , cl dans les demi-bains qu'on or- donne contre la néplnite. La décoction de toute la plante soit aussi contre les excoriations de la peau, et ce qu'on appelle vulgairement /ewjr: wolagfis. Dans Tis- cliurie, on applique sur le bas-ventre des topiques faits avec la même décoction. On m'a cité à Saint-Domingue la guérison en trois jours d'un malade douloureusement tourmenté par un paroxisme de goutte , par le topique suivant. Prenez , Jussie bérissée une poignée ; fleur de Francbipanier blanc une poignée ; mettez bouillir dans une décoction de Jussie *, ajoutez demi-once de gomme de Mimosa de Farnèse et demi-gros de carapbre, et faites un cataplasme. Mode d'administration. La dose pour la décoction est d'une poignée de la plante par pinte d'eau. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT- HUIT. Le dessiu est réduit à moitié. 1. Calice et pistil. 2. Etamines. 3. Graines. /'/. . '//>v TTiemiare Jfe^caitr/t7>^jPtnx- /hr-c-e Sa^^ ■ _3,-4^5L i^^ \y ® ( 3i ) IWVlWi/WWVCWVWvWtW A/V W\Mv\'Vi'VVV'WlWW\nAAivVVWVv\'VVWVW vWV'V\iV\'VWVlWt\'VV\'Vi'V\'l'V\ MAFOU BLANC. ( Anti-ophtalmique résolutive.) Synonymie. Mapouria guianensis. Aublet , Guian., vol. i. p. 175, tab. 167. — Mapouria alba foliis ovato-lanceolatis ; floribus albis reflexis corjmbosis et terminalibus; fructibus perlucidis, anomalibus , super calicein cubantibus reflexis; Desc. — Siinira foliis subrotundo-ovatis , acuminatis ; pa- niculâ lerminali ; corollce limbo tubo longiore; stipulis subrotundis , décidais. IV. Caractères génériques des Simires. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes , monopétalëes , de la famille des Rubiacées , ayant des rapports avec les Psjcotria et comprenant des arbres exotiques à TEurope , dont les fleurs sont fort petites et disposées en cor^^mbe terminal. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir un calice très-petit , à cinq divisions \ une corolle petite , tubulée , à cinq loges réfléchies *, cinq étamines insérées à l'orifice du tube *, une baie succulente. Caractères particuliers. Baies transparentes , de diverses formes et couchées sur le calice. Histoire naturelle. On se sert de ce Mapou dans les habitations des colonies pour faire des douves à barri- ques qui sont de peu de durée , car le bois est tendre et léger. Son écorce fait d'assez bons cordages. Cet arbre ( 32 ) croît ordinairement le long des ravines et dans tons les lienx frais et ombragés par la riche végétation si natu- relle aux Antilles. I^e Mapou rouge est appelé par les Espagnols Coloradc , à cause de la belle couleur rouge que donne l'écorce moyenne et qui sert à teindre riche- ment les hamacs. Les Galibis et les Caraïbes donnent à cet arbrisseau le nom de Majpouvl-croahri ^ parce que les inypouris ou vaches sauvages sont friandes de son feuillage. Le Mapou se rencontre quelquefois au milieu des rochers. Son bois est si léger et si poreux qu'on y enfonce facilement une lame de couteau. Caractères physiques. Le Mapou blanc , dit Plumier , est un arbre de moyenne grosseur , qui vient quelquefois en buisson et jette de longues branches pendantes. Son écorce est d'un gris brunâtre et se lève facilement. Les feuilles naissent alternes ou irrégulières le long des branches et des rameaux. Elles sont oblongues, arron- dies et échancrées en cœur par en bas, finissant en pointe, portées par des pétioles courts, forts, creusés en dessous. Les plus grandes feuilles ont de six à huit pouces de long , sur trois ou quatre de large. La grande nervure du dessus et les latérales sont d'un vert foncé et luisant , celles de dessous la feuille sont très-saillantes. Le vert du dessous de la feuille est pâle et luslré. Elles exhalent une odeur fétide quand on les froisse entre les doigts*, elles ont une saveur faiblement austère, elles ont la consistance du parchemin. Les fleurs sortent par grappes des intersections des feuilles et des extrémités des rameaux. Ce sont d'abord des boutons oblongs , composés d'un calice d'une seule pièce qui se déchire en trois pointes par le haut pour ( 33 ) laisser sortir la fleur. Elle est monopétale , découpée en cinq ou six parties pointues , rabattues en dehors, blan- ches et d'une odeur agréable. Cinq étann'nes blanches ou jaunâtres sont attachées dans le contour intérieur du tuvau. Leurs sommets ou anthères sont rousses et en fer de ilèche. Au fond de la fleur est un petit embryon blanc sur une base rouge. C'est le fruit qui est surmonté d'un long pistil qui se ramifie en quatre ou cinq petits filets qui ont chacun une tète. La fleur tombe et le calice reste -, il grossit avec le fruit, le déchire et prend diverses formes irrégulières, en gondoles, godels , elc. Ce qu'il y a de singulier, c'est que le fruit n est jamais posé droit , il est toujours in- cliné ou couché sur son calice, il est d'abord vert , de forme ovoïde, avant un petit nombril. Quand il est mùr , la grosseur, la couleur, la consistance sont fort sembla- bles à celles des grains de raisin chasselas , luisant , diaphane et tacheté de petits points gris. Il donne envie de goûter. Sa chair est une espèce de gelée claire comme du cristal , parsemée de quelques tilamens , d'un goût douceâtre et très-recherehée des jeunes créoles et des enfans. Son suc visqueux fait une vilaine tache sur le linge. Au milieu de cette chair gommeuse se trouve un noyau blanc , raboteux et dur, de forme ovoïde et aplati sur trois côtés , qui renferme une substance mé- dullaire grise , un peu mollasse et de bon goût. Analyse chimique. Le fruit contient un suc mucilagi- neux, sucré et légèrement aromatisé 5 et l'enveloppe, ainsi que les stigmates, un peu de tannin. Propriétks médicinales. J'ai peu vu employer aux Tome VI. — 98= Livraison. 3 (34) colonies le Mapou hlanc , si ce n'est par cpielques vieux liabitans , ou (juel(|ues commères, ou médicastres qui le recommandent, et proclament avec emphase les propriétés résolutives de son feuillage en lotions dans les ophtalmies chroniques. EXPi-ICATlOK DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT- WEUF. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur naturelle* 1. Grappe de fleurs. û. Noyau du fruit. .v^f/ a> // Joo ^7ifOf/orp Jh'^co/tf/i/x. Pince ■ eree ^ Vv/Zr/ . VNT 111': wAm¥Mu\rw. (35 ) *vvvv^vv\vv^%^vv»\^AVv^lVV\vv\vw^(v»lv»* v%'«vv-*«rtv\xvv^vv»vv>%v\\vvvv>'vv\vvvvv>vv^\v»vvvv»- LORANTHE D'AMÉRIQUE. {Anti-ophtalmique résolutive. ) Synonymie. Loranthus americanus. — Lin., Hexandrie mo- nog-ynie. — Jussieu , famille des Caprifoliacées. — Loranthus foliis subovatis , cjmis composilis ; coroUis profundè sex partilis dependentibus. — Lam., Loranthus racemosus , flore coccineo , baccis nigris. Vaill. act. 1722, p. 274* — Lonicera flore coccineo , baccis nigris. Plum. Nov. Gen. , p. 17. — Burra. Americ. le, 166 , fig. 1. Plum. Mss. vol. 5 , p. 214. Icon. 79. — Loranthus cymis ramosis , Jacq. Amer. le. , p. 97 , tab. 67 et Pict. , p. 5o , t. 98. — Amerikanische riemenblume , Lin. Caractères génériques des Loranthes. Genre de plantes de la famille des Chèvrefeuilles, qui a du rapport avec les Guis et qui comprend des plantes ligneuses , la plupart parasites des arbres, presque toutes exotiques , ayant des feuilles simples, le plus souvent opposées, et des fleurs ordinairement tubuleuses , axillaires , ou terminales. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir un calice double-, une corolle à cinq ou six divisions ; cinq à six étamines \ une baie monosperme inférieure. Caractères particuliehs. Grappes comme rameuses , (M-> ) égales, (ciiillcs coriaces, opposées, sans nervures. (Sur l('s arbres.) Vivace. PIiSïOiRE NAïuiiKLi.E. Celle jolie plante giinipnnte croît au sommet des plus grands arbres et parti( idièrement du Coccoloba ^/ajidlfolia, ,]acq. Elle semble jalouse de l'élévation de soti tuteur, et fait tous ses efforts pour arriver à sa cime et se marier avec ses derniers rameaux. On cultive en Europe cet élégant Loranthe pour orner pendant Télé les jardins d'agrément. On les multiplie de marcottes et de drageons enracinés. 11 ue leur faut ni trop de soleil, ni trop d ombre. On croit en Amé- rique que la racine du Lorantlie fournit , ainsi que celle des Cbèvrefeuilles , une matière colorante bleue. Les chèvres recherchent son feuillage avec avidité. Les nègres font avec les tiges des tuyaux de pipe ou calutnets. CauactI^res physiques. Les racines de cet arbrisseau sarmenteux s'implantent dans l'écorce du Résinier qui lui prête son appui, et, comme celles du Gui commun, paraissent se nourrir des sucs se veux actuellement en circulation 5 car M. Jacquin a remarqué que ce Loranthe, si Ton coupait le rameau, môme très-gros, à lasommité duquel il se trouvait, éîait flétri dès le lendemain et périssait bientôt. Ses tiges sont ligneuses , rameuses , diffuses , cassantes. Ses feuilles sont pétiolées , de forme à peu près ovale , épaisses , coriaces, sans veines appa- rentes , entières , luisantes , opposées , c|uelquefois alter- nes , souvent rongées et difformes ( ce que M. Jacquin attribue à l'action forte des vents aux({uel5 cette plante, vu la région élevée dans laquelle elle végète , est presque continuellement exposée). Les fleurs sont nombreuses. (37 ) agréables à voir, tubuleuses, pendantes, longues d'un pouce et demi , inodores , de couleur d'écarlate et nais- sent en petits corymbes sur des pédoncules rameux , axillaires ou terminaux. Les dernières divisions de ces pédoncules soutiennent assez ordinairement trois fleurs pédicellées. Les calices sont courts, comme tronqués, à bords un peu ii réguliers. La corolle est longue, tubu- leuse, arquée et divisée profondément en six découpures étroites, pointues, dont les extrémités, légèrement ré- fléchies, se portent toutes du même côté. Les étamines sont de la longueur de la corolle et au nombre de six. Le fruit est une baie noire. Analyse chimique. Les racines et les feuilles fermen- tées fournissent une matière colorante d'un beau bleu , qu'on combine avec le mûrier des teinturiers pour obte- nir un très-beau vert. Les baies fournissent une teinture noire très-solide. Propriétés médicinales. Les feuilles et les fleurs du Loranthe d'Amérique sont utilement employées en décoction et en gargarisme dans les ophtalmies et les angines. Les mêmes parties de cette plante , étant appliquées fraîches et pilées sur les tumeurs, favo- risent leur développenaent et provoquent la suppuration. L'infusion des fleurs est considérée comme anti-spasmo- dique, et elle est conseillée dans les hémicranies ner- veuses , le hocquet et les douleurs qui accompagnent souvent les ophtalmies. Plusieurs habitans emploient la décoction de cette plante intérieurement et en injec- tions dans la dysurie, la blénorrhagie et plusieurs maladies syphilitiques. On emploie aussi dans les ambulances de (38) l'Amérique la décoction des feuilles du Loranthe comme vulnéraire détersive, et propre à nettoyer les ulcères. L'eau distillée des fleurs soulage prompiement l'inflam- mation des yeux et offre un excellent cosmétique. On peut, suivant les cas, ajouter quelques gouttes d'acétate de plomb liquide (extrait de saturne) et quelques grains de muriate d'ammoniaque ( sel ammoniac. ) EXPLICATION DE LA PLAI^CHE TROIS CENT QUATRE-VINGT-DIX, Le dessin est réduit au quart de sa grandeur Baie. çS ■ Lw . /'AJo. «i»" TTwiftio^re Jfcmmr/^ZK ^^ruv . y^yW" lirr/Ar. l%%l\i%yi¥. A FliriLLESllE YWTiEJi. (39) •vvvvvvvvv\\vvvvvvv^\vvvvvvvvvvvvvvvvvvvv\vvvvx^>vv\ vvvvvvvv^vvvv/v\vvvvv/v»/\r-e /ivtw^/^/'-^'- /'■-/ /'erre ,fcu/. ZAFA^' K J>K LA JA\1.U01^E . (43 ) quatre dents ; une corolle tuhuleuse , à cinq lobes iné- gaux i deux, quelquefois quatre étamines^ deux semen- ces nues. Caractères particuliers. Diandrique \ les épis très- longs , charnus , nus ^ les feuilles spatulées , ovales , dentées en scie et ciliées à la base *, la tige hérissée et pourprée. (Annuelle.) Histoire naturelle. Cette plante croit à la Jamaïque et dans les contrées méridionales de l'Amérique , en un mot, dans toutes les Antilles. Elle a l'aspect de la Ver- veine. On en trouve deux variétés qui paraissent jouir des mômes propriétés : i° La Verveine blanche^ selon Poupée-Desportes, Heliotropium Ho r mini folio ^ caudâ inflexâ , jlorihus albis; 2° la Verveine rou^e ^ Heliotro- pium frutescens maximum et ramosum Ilornnni folio , caudd longissimâ , jlore ruherrimo. L'étymologie du nom de la Verveine , est-il dit dans la Flore médicale^ composé du latin /ia Feneris^ rappelle les propriétés que les anciens attribuaient à celte plante : ils la croyaient propre à rallumer les feux d'un amour près de s'éteindre. Les magiciens la faisaient entrer dans leurs enchantemens; les Grecs en formaient des cou- ronnes pour les hérauts d'armes , chargés d'annoncer la paix ou la guerre. C'était avec cette plante que les prê- tres nettoyaient les autels pour les sacrifices 5 d'où vient qu'elle se nommait en grec Hierohatane , Herha sacra. Les Druides la faisaient entrer dans l'eau lustrale et la cueillaient avec des cérémonies particulières. Caractères physiques, La Zapane de la .Tamaïque , ( 44 ) selon Plumier , pousse d'une racine longue de demi-pied , blanche et fibreuse , plusieurs liges presque rondes en bas, puis carrées, épaisses comme la moitié du doigt, longues d'un pied et demi, un peu velues <'t l(Mminé(^s par un pétiole assez long, A tliacpie nœud, deux feuilles opposées, longues de quatre pouces et larges de deux , ovales , pointues , den- tées alentour, et continuées par un pédicule ailé in- sensiblement jusqu'à son insertion sur la tige. Elles sont d'un vert gai , unies et soutenues dessous par une ner- vure et par des côtes blanchâtres. La base des tiges est de la grosseur d'une plume à écrire*, elle diminue peu à peu en pointe et est presque couverte de petites feuilles pointues et collées comme des écailles. Il en pousse trois ou quatre chaque jourxd'où se développe une fleur. Ces fleurs ne durent jamais qu'un jour ^ elles sont infundibu- li formes et d'un beau bleu d'azur. Chaque fleur est suivie d'une semence semblable à un petit grain de blé, accompagné au bout d'un petit filet grisâtre et crochu. Elles sont logées dans des cavités tout le long de la queue florale et couvertes de cette feuille qui produisait la fleur. Ajnalyse chimique. LaZapane est inodore et sa saveur est astringente et légèrement amèie. Le suc fournit beau- coup d'albumine. ProppxIétés médicinales. En dépit des esprits forts qui ne reconnaissent aucunes vertus aux plantes, vantées ce- pendant par de célèbres médecins dont le nom seul est en vénération , je rappellerai ici l'opinion des habitans de r Amérique sur la vertu médicale de celte plante , (45) Verlu confirmée par des expériences et des succès sou- tenus pendant plusieurs siècles. Bontius rapporte dans son Histoire des Indes que les insulaires dessèchent les ulcères des jambes avec les feuilles de cette plante. Il prétend qu'une cuillerée de son suc récent suffit pour apaiser les tranchées des femmes en couche, et les dou- leurs qui accompagnent la dj-senterie et les autres ma- ladies intestinales. Ils l'appliquent pilée avec du vinaigre sur la poitrine contre les syncopes et les défaillances ; un verre de ce suc épuré est un bon alexipharmaque parce qu'il contient beaucoup d'albumine. C'est ce que confirment Clusius et beaucoup d'autres praticiens des colonies. Poupéc-Desportes fait le plus grand cas de la Zapane comme plante résolutive , qu'on doit choisir pour les décoctions anli - ophtalmiques résolutives. Voici la formule qu'il recommande en ce cas : Prenez feuilles de Gombo , d'Absinthe bâtarde , de Pois puant , de Verveine bîeue, de Morille et d'Herbe à charpentier de Saint-Domingue , de chacune deux ou trois poignées ^ faites-les cuire dans l'eau commune jusqu'à ce qu'elles soient bien tendres -, passez-les ensuite au travers d'un tamis et faites-en un cataplasme. EXPLICATION DE LA PLAKCHE TROIS CENT QUATRE -VIJN'GT- DOUZE. La plante est réduite à moitié de sa grandeur. 1. Ecaille ealicinale. 2. Calice. 3. Corolle entr'ouverte. 4. Ovaire surmonté du pistil. 5. Graines. Tome VI. — 9 9 r L ivra ison . o ( 4C ) \\»\\».\>\^vv\'v\^vy»\wv\'>v\>w\w\x.v\vv»vv%vv\w>vM\v»vv% iw«%\^ v\\ivv>'V\-)'v\>v\'\'w«'W( QllAPALlER DENTÉ. {^j4nti~ophtalmique rcsolutive. ) Synonymie. Sloanea dentata. — Lin. , Polyandrie monog-ynic. Jussieu , famille des Tiliacées. — Sloanea foliis ovalis , slipulis cordalo-triangularibus, serrat'is. Swartz , Prod. 8a. Sloanea foliis cordato-ovatis, denticulatis; stipulis serratis^ Lin. spect. Plant, vol. i, p. jSo. — Sloanea Plumerii , Aublet. Guian. vol. i , p. 536. — Sloanea amplis castanese foliis, fructu echinato.Plum. Gen. 48.Burm. Amer. ,p. 24o, tab. 244* — Castanea foliis oblongo-ovalis, serralis; fruclu rotundo , ecbinato , maximo. Miller. Dict. CARACTÎiRES GÉNÉRIQUES DES QuAPALlERS. Gciire dc plantes dicotylédones , à ileurs incomplètes , renfermant des arbres exotiques à l'Europe , garnis de grandes feuilles et dont les fleurs sont en épis axillaires ou ter- minaux, munies chacune d'une bractée. Les fleurs ont un calice à cinq ou jix divisions*, point de corolle \ des étamines nombreuses, dont les anthères sont attachées latéralement à des filamcns courts ^ un ovaire velu j une capsule coriace, à cinq loges ^ des semences enveloppées d'une substance charnue. /v.:içj TAeoeiore ff(-^WV \'V\WVW\W«\Vv\\»V\ WVV\%VV\lvWWXWV\'W»/\\ WVWV'\MXVv\A WVvWWVVW w\w» LISERON A CIN(^ FEUILLES. (^Anti-ophtalmique résolutive. ) Synonymie. Viilg. Liseron des teinturiers. — Convolvulus quinquefolius. Convolvulus foliis digitatis, gl«>bris , den- tatis ; caule hispido; pedunculis mullifloris , Lani. n. io2. — Lin. , Pentandrie monog^jnie. — Tournef. Cl. i. Cam- paniformes. — Jussieu, famille des Liserons. — Convol- vulus pentapbyllus , folio glabro dcnlalo , viliculis hirsulis , Plum. Cat. . p. 1. Bùrm. Amer. , p. 80 , t. gi , f. 1. Tour- , nefort, 84- — Convolvulus alius pentapLjUus, albus,cau- liculis hirsulis. Plum. Mss. v. 2, t. 55. — Convolvulus quinquefolius glaber americanus. Plukn. Alm. 116, t. 167, f. 2. — Convolvulus tinctorlus , folio viligineo. Barrère. Caractères génériques des Liseroins. Genre de plantes a fleurs monopétalt'es, de la f^^mille du même nom, qui a des rapports avec les Quamoclits et les Liscroles , et qui comprend des plantes herbacées ou ligneuses, com- munément sarmenteuses ou grimpantes , quelquefois lactescentes; à feuilles alternes, entières ou découpées^ à fleurs axillaires , f n général assez grandes et d un aspect très-agréable. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir un calice à cinq divisions ^ une corolle campa- niforme , ou infundihuli forme , plisséej le stigmate à deux divisions; une capsule à deux loges dispermes. (Encycl.) Caractères particuliers. Feuilles palmées , à cinq I/o. /// //. .y.A/- T'/iri»/i>re J'e^j-r^ /'cn/v\i*vvvvv»vv»vv^vv^\^(»vv^^l\^vv>vv\vv*vv^vv'»vv^*\/^vv>\\'\/vv♦vv^\\\vv^\\^vv\'vv'v PARTHÈNE MULTIFIDE. (^Anti-ophtalmique résolutive, ) Synonymie. Vulg. Absinthe bâtarde. — Absinthe marronne. — Petit Verdier. — Herbe à pians. — Partbeniura bystero- pborus. — Lin. , Monœcie pentandrie. — Jussieu , famille des Corjmbifères. — Parthenium foliis composito-multifidis, Lin. Hort. Cliff. 242. — Partheniastrum. Niss. act. 171 i , p. 4^3 , t. i3 , f. 2. — Hysterophorus. Vaillant. Caractères génériques desParthènes. Genre de plan- tes à fleur composée monoïque. Ce genre se rapproche de celui des Ambrosia. Il comprend des herbes dont les fleurs sont en corymbes terminaux. Le caractère essen- tiel est d'avoir une fleur radiée , dont le calice est mo- noïque à cinq feuilles égales et les anthères distinctes. Caractères particuliers. Feuilles composées, multi- fides. ( Annuelle. ) Histoire naturelle. Cette plante , originaire de la Jamaïque et de Haïti , se trouve aussi dans toutes les savanes des Antilles où les habitans lui donnent le nom A' Absinthe bâtarde , à cause de sa ressemblance avec TAbsinthe d'Europe. On l'appelle aussi Herbe à pians , parce que les noirs affligés de cette horrible maladie se l'administrent intérieurement et extérieurement. Ou y ( 54 ) rencontre aussi Vyibsintlic bâtarde de nionlagnc, Ani- hrosia montana frutcscens , matricariœ , facie inodora , qui jouit des monies propriétés. Caractères physiques. Cette espèce est distinguée de ses congénères par ses feuilles multifides et élégantes. La tige est haute au moins de deux pieds ; elle est her- bacée , glabre, cannelée, très-rameuse, et ses rameaux se terminent en un corymbe moins régulier que dans les Matricaires. Les feuilles sont pinnatifides , et les pinnules sont encore incisées , mais un peu obtuses. Les feuilles supérieures sont beaucoup moins découpées et quelques-unes sont entières , oblongues, obtuses ; celles- ci sont sessiJes , tandis que les supérieures sont pétiolées. Ces feuilles sont légèrement pubescenles \ chaque fleur du corymbe est arrondie , convexe -, son calice a cinq feuilles arrondies 5 sa corolle est blanchâtre et n'a que cinq fleurons en languette à la circonférence. (Encyc. méth. ) Analyse chimique. Toutes les Absinthes , d'après l'observation de Parmentier , donnent de l'extractif , du tannin et une huile volatile camphrée, verte ou jaune ^ foncée , à raison de la qualité du sol , et une résine très- amère et très-acre. Propriétés médiciinales. Les deux Absinthes du pays , le Partheniuni hjsterophorus et VAmbvosia aHemisifoUa , Lin. , sont employées en cataplasmes et fournissent d'excellens résolutifs qu'on emploie, dans certaines ophtal- mies , pour les tumeurs , les fluxions et les rhumatismes. On leur reconnaît les mêmes propriétés qu'aux Absinthes d'Europe, c'est-à-dire qu'elles ontla réputation d'être sto- ( 55 ) macliîques , cordiales , fébrifuges hystériques et vermifu- ges. Poupée-Desportes , dans sa Pharmacopée américaine , donne la formule suivante pour un lavement détersif. Pre- nez, dit-il, des feuilles de Gombo, d'Absinthe sauvage et de Médecinier bâtard , de chacune une poignée ^ faites-les cuire et ajoutez dans la colature six onces d'huile de Ricin ( Palma Christi}, Il donne aussi , dans le même ouvrage , la formule ci-après pour un cataplasme émol- lient et résolutif. Prenez , dit-il , des feuilles de Gombo , d'Absinthe bâtarde, de Pois puant, de Verveine bleue ( Zapane ), de Morelle et d'Herbe à charpentier de Saint- Domingue , de chaque deux poignées ; faites-les cuire dans l'eau, passez au travers d'un tamis et faites-en un cataplasme. On peut y ajouter les feuilles de Calebasse musquée, de Tabac vert et des différentes Sauges. Les racines du grand Médecinier ou du Ricin, cuites dans la graisse , sont un grand résolutif et procurent un excellent cataplasme pour la gonorrhée tombée dans les bourses. Selon le docteur Chevalier, ancien praticien à Saint-Domingue : « La Parthène multifide est faite » comme l'Absinthe et croit dans les pays vieux habités. » L'eau que l'on en extrait sèche les pians que Ton en » frotte. Sa racine en tisane est bonne pour les maux » vénériens. Elle est appelée par les créoles Absintlie ^) marronne^ qui veut dire bâtarde, d Tout le monde con- naît l'huile d'Absinthe de la Martinique , liqueur par excellence de la manufacture Amphoulx, maintenant Grand-Maison et Compagnie. Prise modérément après les repas , elle convient aux estomacs paresseux et dévoyés. Ceux qui ne peuvent se procurer de cette liqueur font simplement , comme remède , un vin d'Absinthe qui se prend à jeun , mais dont la saveur n'est point aussi agréa- ( 56) bl(\ On le compose en mettant infuser à froid, pendant vingt-quatre licures , trois gros des sommités de la plante par pinte de vin blanc ou mieux de vin de Madère. On décante ensuite sans expression pour s'en tenir à cette première amertume. Ce vin est vermifuge , facilite les digestions comme tous les amers-, mais son long usage , dit-on , énerve le système nerveux. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VING-» QUINZE. Le dessin est de grandeur naturelle. i. Fleur vue de face. 2. Fleur laissant voir le calice imbriqué. 3. Graine. 4. Feuille radicale. * ' , f/,7 . / n> J^Aetxù^re ffetrcifa/'A/x ruixc JW-ee Jca^ ■ O VATEIM _A i;JLVNI IK S F i. E VUS (5: ) vvvv^/vv\\v^\»*%vvVl\\vvvvvvvvvA/v»\\v\^;vvvvvvv^^lvv\^.vvvvv»AVv\/v^^.vv^/v\\^^\^v^^rt,v\^^\lvvvv^ QUATELÉ A GRANDES FLEURS. ( Anti'Ophtalniique résolutwe. ) Synonymie. Vulg-. Canari makaque ou Marmite à singe. — Lecythis grandiflora. — Lin. , Polyandrie monogynie. — Jussieu , famille des Myrtes. — Lecytis foliis petiolatis , oblongis , acutis , integerrimis ; racemis axillaribus termi- nalibusque petiolo multoties longioribus , petalis obtusis. Willd. sp. PI. vol. 2 , p. 1173, n. 3. — Lam. Illust. Gen. i. 476. — Lecytbis (Grandiflora) foliis ovatis , florum pe- dunculis crassîs. Aublet. Guyan. vol. 2, p. 112, t. 283 , 284 et 285. Caractères génériques des Quatelés. Genre de piau- les dicotylédones à fleurs complètes, polypétalëes, de la famille des Myrtes , ayant beaucoup de rapport avec les Couroupita d' Aublet, comprenant des arbres exotiques a l'Europe , à feuilles alternes ^ à fleurs en épis termi- naux ou axillaires , dont les pédoncules sont munis de bractées. Les fleurs ont un calice à six folioles , une corolle à six pétales; un disque ligule, dans l'intérieur duquel sont placées les étamines ; une capsule ligneuse , operculée , s'ouvrant transversalement à l'opercule , de quatre ou de deux à six loges, contenant chacune des semences presque solitaires. ( 5« ) (^ARACTknrs rARTicuLitus. Feuilles alUiines, péliolcos, ijlabrcs, ovales, élargies vers la pointe. lïiSTOiui: NATURELLE. Cc Quatelé, Tune des plus belles parures des forets de la Ouiane et des Antilles, lorscjue l'arbre est eouvert de ses fleurs roses élégantes qui con- trastent admirablement avee son vert feuillage , réunit Tagréable à l'utile. Les liabitans des îles où il \égète emploient son écoree pour faire des cordages , tandis qu'avec les capsules des fruits, ils font des coupes, des boites et autres ustensiles de ménage et de fantaisie, ces fruits étant très-durs et susceptibles d'être travaillés au tour et d'y recevoir un beau poli. Les oiseaux et les singes sont friands de ses amandes qui sont excellentes et même préférables à celles d'Europe. Les créoles donnent au fruit le nom de Canaii iiiakaque ou Marmite à singe. Quel admirable coup-doeil que celui d'une futaie de Quatelé s eu fleurs! Quelle ricbesse de végétation! Quel sentiment inconnu pour le navigateur qui débarque sur un rivage garni de ces voûtes touffues! Non loin de ce rivage, un bois sombre et tranquille Sous des ombrages frais présente un doux asile. Voltaire. Caractères physiques. Ce bel arbre est d'une bauteur assez considérable \ ses rameaux sont étalés , garnis de feuilles alternes , pétiolées , glabres , roides , très-en- tières , ovales, oblongues, aiguës, un peu ondulées à leurs bords , longues d'environ sept pouces, larges de six à sept, traversées en dessous d'une côte saillante de cou- (59) leur vert-pomme, ainsi que le dessous des feuilles. Les ileurs naissent dans Taisselle des feuilles, et à l'extrémité des rameaux où elles forment des grappes beaucoup plus longues que les pétioles. Les pédoncules sont épais, par- ticulièrement vers leur sommet , et garnis de bractées caduques. Les folioles calicinales sont épaisses , concaves , lar- ges , un peu arrondies , de couleur rougeâtre à l'extérieur. La corolle est d'une belle couleur de rose , composée de six pétales obtus, dont deux plus grands attachés au réceptacle par des onglets épais et charnus. Le disque qui supporte lesétaminesest également rouge, chargé en dessous d'un grand nombre de petites lames étroites et pointues. Le faisceau d'étamines est jaune. Le fruit est une capsule en forme d'urne, de couleur bistrée , dure , épaisse , ligneuse , haute d'environ sept pouces , large de quatre et plus , arrondie à sa partie in- férieure : convexe et terminée en pointe à son sommet ; munie vers le haut d'un rebord ligneux et saillant, formé par les impressions du calice, recouvert par une oper- cule convexe, pointue; prolongé intérieurement en un réceptacle conique, étoile et anguleux, qui supporte des amandes oblongues, irrégulières et bonnes à manger. Analyse chimique. L'écorce contient du tannin et du mucilage ^ les fleurs beaucoup de mucilage et d'albumine. Les amandes ont toutes les parties constituantes de celles d'Europe. Propriétés méuicinales. Quoique l'on emploie rare- (Go) menl le Qualclé eu médecine, parce qu'il se trouve éloigné (les habilations, cependant on reconnaît aux fleurs et aux amandes des propriétés résolutives qu'on utilise quelquefois dans les oplitalmies. EXPLICATION DE LA PLANCHE TllOIS CENT QUATRE-VINGT- SEIZE. Le dessin est réduit au douzième de sa grandeur, 1. Disque qui supporte les ctamines. 2. Etamines. 3. Fruit entier au douzième de sa grandeur. 4. Coupe transversale du fruit. /4U> ' / fit //. :h-' TAfiu/ori' /^r\froft/'/t/\ /'r/i.i ('tt/irtiV ,l)'4i//'. (I.XasiX A l^^igiTTH jAr.x^:s (6i ) t%/V JVV VVVVV>/\'VV'VVVVVV'VVVVVVVVVVVVVVl'V'V\VVVVVVV\PiV\iVV\(VVVVVVV'ViVVV .■VVi'VV\'V\WVv\^VWVVViA/\VW MONBIN A FRUITS JAUNES, ( Anli-ophtalmique astringente. ) Synonymie. Spondias myrabolanus. — Lin., Décandrie pen- tagynie. — Jussieu , famille des Térébinthacces. — Spondias petiolis teretibus , foliolis nitidis acuminatis. — Spondias (Monbin) racemis terminalibus longitudine folia aequan- tibus , Jacq. Amer. i38. — Spondias foliolis plurimis pin- natis, ovalis ; racemis terminalibus; cortice interno ru- benle, Brown, Jam. , 229. — Monbinarbor, folio fraxini , flore luteo racemoso. Plum. Gen. ^i. — Mjrabolanus folio fraxini alato , fructu luteo, ossiculo magno fibroso. Sloan. Jam. iSi.Vast. 2, p. 125,1.219, f. 1. — Prunus ameri- cana, Merian Surin. i3,t. i3. — Acaia et Ibaraetura. Marc- grav. Brasil. 29. — C'est le Oubou des hommes Caraïbes, et le Monbea des femmes. Caractèues génériques. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Balsamiers, ayant des rapports avec les Caramboliers , et comprenant des ar- bres ou arbrisseaux exotiques à feuilles ailées avec impaires-, à fleurs disposées en grappes axillaires ou ter- minales , ayant pour fruit des drupes à cinq loges. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : un calice à cinq dents ', une corolle à cinq pétales , un drupe qui contient un noyau à cinq loges. Tome VI. — loo*^ L'wraison. 6 C60 Caractères particuliers. Pétioles arrondis-, foliole» luisantes, aiguës. Histoire naturelle. On trouve aux Antilles plusieurs espèces de Monbins. Toutes portent des fruits plus ou moins savoureux mais acides au suprême degré-, on nomme les fruits des Monbins , prunes d'Espagne ou de Cythère , suivant les espèces. Les insulaires d'Amérique font un grand cas des deux espèces de Monbins , et ac- cordent aux fruits les honneurs de leur table. Ils for- ment avec des plantai ds ou boutures de cet arbre des entourages qui prennent promptement racine et offrent des haies impénétrables et dont la vue est satisfaite. Cet arbre est très-commun à Haïti , à la Jamaïque , à Cuba , à la Martinique , à Cayenne , etc. Les enfans en sont friands -, on les ramasse aussi pour engraisser les co- chons. Caractères physiques. Cette espèce diffère du Monbin à fruits rouges, dont nous avons déjà parlé (84* livrai- son , page 19)5 par ses fleurs qui forment une panicule beaucoup plus garnie et plus étalée, et par ses feuilles trois à quatre fois plus grandes. Cet arbre d'ailleurs a un port bien plus élégant ; il s'élève très-haut et droit , et se divise en rameaux nombreux qui forment une tête touffue et très-ample. L'écorce est crevassée et de cou- leur cendrée. Le bois est tendre, blanc, et n'est propre qu'à brûler. Les feuilles sont ailées , alternes , luisantes, très-longues , les folioles sont au nombre de huit , avec une impaire, ovales, oblongues, rétrécies en pointe à leur sommet, très-entières, pétiolées, opposées-, Tun des côtés de leur base est plus étroit cl comme tronqué. ( 63 ) Les plus grandes ont euviron trois à quatre pouces de long. Les nervures sont comme dans l'espèce précé- dente. Les fleurs sont disposées en une panicule lâche , à l'extrémité des branches, aussi longues que les feuilles. Ces fleurs sont irès-nombreuses , petites et blanchâtres. Elles ont un calice à cinq dents aiguës, l^es pétales sont presque lancéolés, aigus, très - ouverts -, les anthères droites et les stigmates comprimés, à deux lames. De ce nombre de fleurs qui forment les panicules , très-peu se convertissent en fruits qui sont d'une cou- leur jaune , mêlée d'un peu de rouille , odorans , revêtus d'une légère pellicule , remplis de pulpe succulente et acidulé. Le Monbin a exactement l'aspect du Frêne d'Eu- rope. Analyse chimique. Les acides tartareux, oxalique et malique paraissent être à nu dans ces arbres. Les feuil- les , les écorces , les fruits, tout s'en ressent. L'espèce jaune dont il est question ici remplace laframbroise pour le sirop de vinaigre framboise. Propriétés MÉDICINALES. Toutes les parties du iMonbin offrent des secours à la médecine , elles sont astringentes. On fait avec son fruit une compote utile aux malades épuisés par des diarrhées chroniques , tandis qu'on en emploie l'écorce dans les tisanes. Poupée - Desportes donne la formule suivante d'une tisane astringente. Prenez : écorces de Goyavier, de Monbin et de Grenade, de chacune trois grosj du riz bien lavé, trois onces; râ- pure de corne de cerf, une once : faites-les bouillir dans cinq chopines d'eau jusqu'à la diminution du quart. On emploie de même les écorces de Bois-Mai ie, deRaisinier 6* (64 } (î'Icaquier et de Monbin bâtard que Ton recommande con* ire la diarrhée des bestiaux. Le même médecin recom- mande la décoction des bourgeons de Monbin en gar- garisme dans les angines. Cette même décoction est em- ployée dans les collyres et pour laver les ulcères des Nè- gres. Les femmes en couclie se servent aussi des feuilles, soit en bains , soit appliquées sur le bas-ventre. A l'époque où la variole exerçait aux colonies des ravages meur- triers, et que les bienfaits de la vaccine n'étaient point encore éprouvés par les liabitans du Nouveau-Monde , on se servait des bourgeons de Monbin comme sudori- fiques. Selon le docteur Chevalier, la tisane des racines de Monbin guérit la diarrhée et la dysenterie. Il re- commande aussi les feuilles dans les bains. Aux îles An- tilles 5 les naturels du pays qui se sentent attaqués de la goutte ( maladie extrêmement rare au-delà du tro- pique) font en terre un trou dans lequel ils jettent de la braise bien ardente. Ils mettent dessus des noyaux de fruits du Monbin. Ils exposent ensuite dessus la partie malade, et endurent la fumée très-chaude le plus long- temps possible. Si ce remède ne les guérit pas radicale- ment, au moins il les soulage. La décoction de la racine s'emploie à la fin des gonorrhées. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CEKT QUATRE-VINGT- DIX-SEPT. Le dessin est réduit au quart. 1. Fleur entière. 2. Organes de la génération mâle et femelle. 3. Noyau grossi. '/.w //>/> /. ff> //. .'/.//y. J^heo(ù>rc Pfa-cvuj-ti/^ /i^^v (rnirie/ l>Ciu' Ll^lî 'IK (65 ) ^A/\>AAV\A VV%W«'VV\W«W% VV\ VV\VVXV\A'VV\'VV«W\V\/%'W\VV«VV\V\n W\/« VV%V\^W>WVV\^^/V\VV«W^l\/%% PHARELLE LAPULACEE. ( Ophtalmique astringente. ) Synonymie. Vulg. Avoine des Chiens. — Pharus lappulaceus. — Lin. , Monœcie hexandrie. — Jussieu , famille des Gra- minées.— Pharus caule ramoso , semine pilis rigidis ad apicem hirto. — Lam. lllust. Gen. , lab. 767 ,f. 1. — Pharus lappulaceus , caule arundinaceo , ramoso ; foliis angustis. Semine nigro , pilis rigidis ad apicem munito. Aublet. Guiane. vol. 2, p. 869. — Gramen arenaceum lappulatum.. Plumier. Mss. t. 5, fig. 85. Caractèhes génériques des Pharelles. Genre de plantes monocotylédones ou unilobées , de la famille des Graminées , qui comprend des herbes exotiques à l'Europe , dont les fleurs sont disposées en une panicule lâche , les unes mâles et pédonculées -, les autres femelles et sessiles. Les fleurs sont monoïques. Fleurs mâles mu- nies de deux valves calicinales à une seule fleur dont la corolle est bivalve. Fleurs femelles ayant un calice bi- valve , une corolle contenant un ovaire linéaire , sur- monté d'un style divisé en trois stigmates à son sommet 5 une semence oblongue. Caractères particuliers. Feuilles étroites el lan- céolées. Histoire katuuelle. L'Avoine des chiens croît sur le ( 66 ) bord des rivières, ainsi (jiie sur les inontngnes de la Guiane et des Anlilles. La seconde espèce est \v. Pïiarus iatifoUus y foUis nervosis obtusis , etc. Brown , Jani. Ilisl. p. 344» ^^^' ^^ •) fig* 3, ou Gromen avenacciwi sylva- ticiun, Sloan. Quoic^nc cette plante soit très- commune aux Antilles, je ne l'ai jamais vu donner en nourriture aux bestiaux. On s'en tient au bois paîale , au mais , à riierbe de Guinée et à T herbe d'Ecosse. Caractères physiques. Les tiges de cette Pharelle par- viennent à la hauteur de deux pieds *, elles sont droites , rameuses, striées, faibles, un peu aplaties, glabres dans toute leur longueur, enveloppées presqu'en entier par les gaines des feuilles. Celles-ci sont longues de sept à huit pouces, larges d'un pouce et davantage, lan- céolées , rélrécies , aiguës à leur sommet , un peu cour- bées à l'extrémité de leurs gaines , très-glabres , marquées en dessous de nervures saillantes, et parallèles à celles du milieu, qui sont jaunâtres; le dessus est marqué de stries fines, serrées et régulières. Les gaines, également striées, sont plus courtes que les feuilles. La panicule est terminale , étalée , peu garnie de fleurs divisées en rameaux lâches , écartés. Le rachis est pubescent, un peu blanchâtre ou cendré. Les fleurs mâles sont pédonculées , situées à la base des fleurs fe- melles. Leur calice est composé de deux valves au moins , un peu plus courtes que celles de la corolle , inégales , presque glabres. La corolle est pubescente*, elle contient six étamines , dont les filamens sont peudans , très-déliés , terminés par des anthères jaunes , oblongues , bifides à leur sommet. ( 67 ) Les fleurs mâles sont presque sessiles , alternes , ap- pliquées contre le rachis , dont le calice est composé de deux valves calicinales lancéolées , roussâtres , beaucoup plus courtes que les valves de la corolle, presque glabres, un peu inégales j la baie de la corolle est allongée, aiguë , roulée sur elle-même ; la valve extérieure ren- ferme par ses bords lintérieure qui est très - étroite , linéaire : cette baie est couverte de poils courts , plus abondans vers la partie supérieure, qui deviennentroides, et accrochent à l'époque de la maturité. Uovaîre est fort petit, il se convertit en une semence oblongue, brunâtre, assez semblable à un grain d'avoine , enveloppée par la corolle et chargée d'aspérités. (Encycl, ) Analyse chimique. La graine de Pharelle lappulacée contient une fécule amilacée et beaucoup de gluten. Propriétés médicinales. On retire des graines un gruau qui est très-nourrissant. On en fait une boisson pec- torale et adoucissante , mais légèrement astringente. On fait entrer la décoction de la plante dans les collyres as- tringens. Tout le feuillage s'applique sur le côté dans les douleurs pleurétiques et les rhumatismes. explication DELA PLANCHE TROIS CENT QtJATÎlE-VINGT-pIX- HUIT. Le dessin est réduit à moitié. 1. Fleur hermaphrodite entourée de ses glumes. a. Graines dépouillées de ses enveloppes florales. (68) V»^VV*VVVVVV\^/V\^>VVVVVV^'\'^».VVV\'\VVV^ VVVVVVVVVVVv\VVVVV\'\VV%VVVVVVVVVVVVVV\VVVVVVVV\VVVVV» MAJNGLIER A PANICULES COULEUR DE ROUILLE. ( Ophtalmique aslringenle. ) Synonymie. Mang-lier droit. — Manglier gris. — Manglier aqua- tique.— Conocarpus erecta. Foliis lanceolatis, Lin. Spect. Plant, n. i , Pentandrie monogynie. — Jussieu, famille des Chalefs. — Aliius maritiina , myrtifolia , coriarioium ; Button- Wood Bermudiensibus vulgo. Plukn. Alm. — Alni fructu, laurifolia arbor maritima. Sloan. Jam. Cat. i35. — Hist. iy p. 18, lab. 161, p. 2; Raj. suppl. Dend. , p. 11. — Rud- beckia laurifolia maritima. Amer. Herb. 58i. — Innomi- ïiata. Plum. — Burm. Amer., p. i35, t. i44) fig"« 2 et Mss. vol. 5, t. 117. — Manghala arbor curassavica , foliis sali- gnis. Catesb. Car. 2 , p. 33 , t. 33. — Conocarpus foliis oblongis , petiolis brevibus , floribus in caput conicum col- lectis. Brown. Jam., p. 169. — Mangie Zaragoza Hispanis. Caractères génériques des Manglters. Genre de plantes à fleurs raonopétalées de la famille des Chalefs , comprenant des arbrisseaux et arbres exotiques à feuilles simples , alternes et à feuilles axillaires ou terminales , auxquelles succèdent des fruits rassemblés en espèce de cône. Les fleurs sont ramassées en tête \ un calice à cinq divisions ^ point de corolle ", cinq à dix étamines *, une se- mence nue inférieure. r /é/f lOO . A/// J'Jictftitfr^c ^■^tfi.roazr^ ^i/^, f^z^JC • Otx/rru'/ Jcic^ 3IA:X CiilEIL c;iiis (%) Caractères particuliers. Tige redressée-, feuilles lan- céolées ^ cinq à dix filets sortent de la base du calice ', pétales nuls. Histoire naturelle. Il y a une telle confusion parmi les nomenclatures , qu'il est bon d'indiquer ici les espèces de Mangliers. Voici donc leurs diverses dénominations : 1°. Le Palétuvier des Antilles est le Rhizophora candel (vol. i^% pi. 10, pag. 45), appelé par les habitans Manglier chandelle. 2°. Le Palétuvier des Indes est le Brugujera gjmnoiisa, Lamk^ et le Rhizopliora g)mno- rhisa, Linné ^ c'est le suivant (vol. 6 , pi. 4oo)' ^°- ^^ Manglier droit ou gris est le Conocarpus e recta de Linné , que les habitans appellent Manglier à fruits cou- leur de rouille. 4°* Le Manglier blanc , ou Manglier bobo , ou ÎManglier fou , c'est le Conocarpus procumbens de Linné. 5°. Enfin le Mangle rouge , c'est le Raisinier du bord de la mer ( vol. 2 , pi. ^^, pag. 4^)5 ^t aussi le Rhizophora candel, qui reçoit, comme on le voit, une double dénomination. Nicolson donne tour à tour au Mangle blanc les noms de Mangle fou , ou bobo , et de înahot , ce qui est tout-à-fait différent. Du reste, il n'y a plus de confusion en consultant les planches qui toutes présentent des caractères bien tranchans pour ces es- pèces. Le Manglier grîs croit naturellement aux Antilles sur les bords de la mer dans les baies sablonneuses et le long des côtes de l'Amérique qui avoisinent ces iles. Son bois est très-bon à brûler. Les ramiers sont friands de ses graines. • - Caractères physiques. Le Manglier est un arbre droit. ( 70 ) rameux , s'élevanl au-delà de trente pieds, et qui a le» jeunes rameaux anguleux. Les feuilles sont alternes , nombreuses , i étrécies à la base en de courts pétioles , lancéolées ou ovales lancéolées, pointues, entières, fermes , glabres , un peu épaisses , longues de deux pouces et demi à trois pouces , sur une largeur d'environ un pouce. On voit ordinairement des points glanduleux sur les bords des nervures. Les têtes de fleurs sont jau- nâtres , pédicellées et disposées en grappes feuillées , axillaires et terminales , dont l'assemblage forme une panicule lâche. Ces fleurs sont très-petites. M. Jacquin dit qu'elles ont à la Martinique dix étamines une fois plus longues que le calice , pendant qu'ailleurs on les trouve n'en ayant en tout que cinq, non saillantes, une fois plus courtes que le style. Il succède aux fleurs des semences irrégulièrement trigones , écailleuses sur les bords, légèrement velues au sommet, réfléchies, étroi- tement embriquées, et rassemblées en petits cônes ob- tus , presque sphériques , de la grosseur d'une petite aveline. Analyse CHIMIQUE. Les feuilles, les fleurs, les fruits et le bois contiennent un principe très-amer, de la ^omme , un peu d'acide malique et un principe très- astringent. Prophiétés médicinales. Selon Poupée-Desportes et Chevalier, tous deux anciens médecins à Saint-Do- mingue, l'écorce du Manglier gris est, par rapport au Quinquina gris , ce que le Manglier rouge est par rap- port au Quinquina de cette couleur, u L'écorce , disent- )) ils, de la première espèce est bonne en infusion , pour cr ( 7' ) » une personne enflée , avec ceUe précaution de prendre » celle du côté où le soleil TéchaufFe le plus. II faut » aussi choisir Técorce la plus fine de ses jambes ou ra- )) cines hors de terre ou d'eau. Le docteur Poupée-Des- » portes employait fréquemment le Mangle gris avec » l'écorce de quinquina , celles de Sucrier et d'Amandier » de montagne. )) La poudre de la graine de Manglier ris étant séchée et pulvérisée , et jointe au sucre blanc, également en poudre , se lance sur la cornée pour dé- truire les taies de cette partie. Cette insufflalion, faite au moyen d'une plume, cause d'abord beaucoup de dou- leur, mais comme elle excite une vive expansion de larmes , les habitans croient ce moyen propre à employer dans les ophtalmies chroniques.' Je ne sais quelle théorie peut indiquer un semblable moyen, que la plus légère réflexion réprouve et condamne à l'oubli. Il n'en est pas de même d'une forte décoction de la plante , qui , ajoutée à L'acétate de plomb liquide (extrait de Saturne), et à quelques grains de sulfate d'alumine, compose un excel- lent collyre qu'on peut prescrire avec avantage dans les ophtalmies chroniques. Un vieux habitant m'a beaucoup vanté un remède contre le diabètes et l'incontinence d'u- rine, au moyen d'une teinture alcoolique faite avec l'écorce de ce Manglier, la racine de Gingembre et la Rose. EXPLICATION DE LA PLANCHE TROIS CENT QUATRE-VINGT- DIX-NEUF. Nota. Les fruits et les fleurs sont plus gros que nature. (7^ V\^VV«V/VVVX'Vv\'VV\iVV«%V\A'VVX'Vt'\VVV>A.\VVVVA:\iVVVVVVVVVVV\\/VV««VVVVVVVVVXV\'\VVVVVVV%'VVVVVV\VV\VVV PALÉTUVIER DES INDES. ( Ophtalmique astringente. ) Synonymie. Bruguiera gymnorhiza. Lam. Illust. gen. , laK 397. — Lin., Pentandrie monogynie. — Jussieu, famille voisine des Chèvrefeuilles. — RLizopliora foliis ovato-lan- ceolatis integerrimis , radiée terrœ superimposita. —Lin., Rhizophora calicum laciniis persistentibus patentibus versus fructum incurvatis. Wach. Ult. 89. — Mangium celsum. Rumph. Amb. 3,p. 102, t. 6B). — Mangé-Mangi. — Touché en chinois. — En belge : TVortel-Boom seu Hordicum arbor. Caractères génériques des Palétuviers. Arbres à fleurs polypétalées , qui a les plus grands rapports avec \es Rhizopliora ^ et qui constitue un genre particulier très-intéressant à connaître. Les fleurs ont un calice su- périeur à dix ou douze divisions 5 dix ou douze pétales compliqués , stamiiiifères -, vingt à vingt-deux étamines j un style \ une capsule monosperme. Caractères particuliers. Arbre aquatique à feuilles de Poirier. Feuilles non ponctuées comme celles du Rhizophora. Histoire naturelle. Le Palétuvier croit naturelle- zoo . A/tf . /Y. ^. TAepf/ore Jfi'^iu>ii7'/i/\ ^r^uf lcfl^> 114 J. E T I '\1 EU 1»! 8 I .Xli i^: ^ y (73) ttient clans les Indes-Orientales, mais on le rencontre aux Antilles et particulièrement à l'île de Cuba. Son bois est rougeâtre , dur, pesant *, il exhale dans l'état frais une odeur sulfureuse très-marquée , qui parait ré- sider encore plus particulièrement dans Fécorce. Si on jette ce bois vert dans le feu, il s'enflamme aussitôt avec activité, et répand une lumière très-vive. Les Chinois, dit Savigny, emploient son écorce pour teindre en noir. Ses fruits fournissent aux habitans de plusieurs contrées de l'Asie et de l'Amérique , une sorte de moelle qu'ils font cuire dans du vin de Palmier ou dans du jus de poisson , et qui leur sert d'aliment. Quelques-uns s'ac- commodent d'un mets moins délicat , et se contentent des feuilles de cet arbre , ou même de son écorce à la- quelle ils prétendent trouver une saveur agréable. Les Palétuviers ainsi que les Rhizophoras ne compren- nent que des arbres peu élevés, mais qui s'étendent au loin horizontalement par le moyen de longs jets qui par- lent de leurs rameaux, gagnent la terre, s'y enracinent, et pj'oduisent, dans plusieurs espèces, de nouveaux troncs qui se multiplient ensuite de la même manière. Tous ces arbres ne croissent que dans des terrains bas , voisins de la mer et souvent baignés par ses flots. L'humidité qui règne perpétuellement dans ces endroits , est très- propre à favoriser la germination particulière à ces sortes de plantes. En effet leurs semences peuvent pénétrer fa- cilement dans une terre qui est toujours plus ou moins molle. On a même observé que celles qui tombaient sur le côté prenaient également racine, continue Savigny, et parvenaient en peu de temps à se redresser. Le bois du Palétuvier a beaucoup de rapport avec celui de l'Aunette. ( 74 ) Lorsque la semence est parvenue à sa parfaite matu- rité, la germination se manifeste aussitôt , et commence dans la capsule même. La radicule qui se développe la première , rompt le sommet de cette capsule , et se pro- longe au dehors sous la forme d'une massue ligneuse, solide, nue, plus ou moins longue, et terminée en pointe. Dans cet état, la semence est pendante. Cette massue , par son poids et ses oscillations continuelles , parvient à la détacher de la capsule , et tombe sur la terre où elle reste ficliée par son sommet dans une po- sition verticale. Lorsqu'elle a jeté quelques fibres , on aperçoit bientôt un développement inverse du premier. Les deux cotylédons déchirent l'enveloppe qui les cou- vrait', la pluniule s'élève en même temps de la base de la semence, monte peu à peu, et continue de croître par l'affluence des sucs nourriciers que lui transmet la massue qui se trouve alors convertie en une véritable racine. ( Encycl. ) O res miranda 1 1 Caractères physiques. Le Palétuvier nait dans des lieux humides ou marécageux , où il est souvent inondé par le flux de la mer. Il s'élève tout au plus à douze pieds de hauteur sur un tronc communément tortueux, inégal , revêtu d'une écorce épaisse, brune, rugueuse et cie- vassée. Ses rameaux sont très-nombreux, et s'étendent en tous sens. Il part du tronc et des branches infé- rieures, quantité de jets nus, cylindriques, souples, flexueux, dont les extrémités se plongent dans la terre, s'y enracinent et produisent quelquefois de nouveaux troncs; ces jets forment par leurs bifurcations et leurs entrelacemens des lacis impénétrables, semblables à ceux du Figuier du Bengale. Les feuilles sont opposées, (75 ) portées sur de courts pétioles, ovales, acuminées, un peu épaisses , fermes , vertes, lisses et très-entières. Leur surface inférieure est plus pâle et relevée d'une côte moyenne assez saillante, d'où naissent latéralement des nervures grêles, obliques, peu sensibles, qui s'anasto- mosent par des réticulations presque régulières. Elles ont cinq à six pouces de longueur, et ne sont jamais ponctuées en dessous comme celles du Rhizophora. Les jeunes feuilles, avant leur développement, sont revo- lutées dans des bourgeons cylindriques, très-allongés, pointus , qui ne diffèrent pas sensiblement de ceux des Figuiers. Les fleurs sont assez grandes, solitaires, axil- laires ou latérales, d'un jaune verdàtre , pendantes. Elles ont un diamètre de dix à douze lignes, et sont soutenues par des pédoncules épais, longs d'un pouce au plus ^ elles sont accompagnées de deux bractées. Le fruit con- siste, avant la germination, en une semence inférieure, renfermée dans le disque du calice qui devient une sorte de capsule, quelquefois un peu proéminente entre les divisions, et comme semi- inférieure. L'embryon que contient cette semence est entouré d'un périsperme charnu assez abondant \ sa radicule est supérieure, et ses cotylédons sont divisés en deux ou trois lobes. (Encycl.) Analyse chimique. Le Palétuvier contient beaucoup de tanin , une résine d'une odeur soufrée, plus un prin- cipe très-amer et très-astringent. Propriétés médicinales. Les Indiens et les Chinois attribuent au Palétuvier des vertus contre l'impuissance accidentelle , et dont ils font un grand secret. On en or- donne les bains aux enfans rachitiques et disposés à la ( 76 ) distorsion de la colonne spinale. Dans les cas d'impuis- sance, ils associent le Palétuvier au Gin-Seng (8* vol.), et citent à cet égard des milliers d'expériences auxquelles je ne puis ajouter beaucoup de foi. Il n'en est pas de même de ses propriétés astringentes qui font rechercher les fleurs et l'écorce pour les collyres astringens. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CEJNT. V Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. 1 . Fleur entière. 2. Pétale déplié portant deux étamines. 3. Moitié de la corolle et ovaire. 4. Calice et rudiment du fruit. 5. Jet funiculaire. 7%*wi//y/^c ^e^TA00XE jo:M'r b'E-Ai:% (77 ) •*S »\\ V\\\\\ W^ V^'VllA WVVv%A/\V\l^(V WVV W VVWWVW W\ WWWVWVW VV«'VV^VVV*'VWWVV\'*IW wvvw SCIRPE PENTAGONE, ( Anti'Ophtalniique astringente. ) Synonymie. Vulg-. Jonc d'eau. — Scirpus palustris pentagonus, D. — Lin., Tétrandrie monogynie. — Jussieu , famille des Souchets. — Scirpus palustris caule pentagono ad nodos florido. Plum. vol. 4> P- *o4- Caractèiî ES GÉNÉRIQUES DES SciRPES. Genre Je plaiitcs monocotylédones , à fleurs glumacées , de la famille des Souchets, coraprenant des herbes dont les fleurs sont disposées en épis imbriqués ; les chaumes cylindriques ou anguleux , les feuilles gramiiiifonnes , leur gaîne entière point fendue. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir des épillets un peu ovales, composés de paillettes imbriquées de toutes parts ^ point de corolle, trois stigmates-, une semence supérieure, nue, recou- verte par les écailles. ( Encycl. ) Caractères particuliers. Chaume à cinq angles. Histoire naturelle. Le Jonc d'eau ou de mer d'Amé- rique ne diffère nullement de celui d'Europe , seulement les feuilles acquièrent une couleur argentée lorsque ces joncs végètent dans une eau saumâtre ou salée. Quoi de plus pittoresque pour un peintre de paysages qu'un Tome VL — lOi* Livraison. 7 (78 ) lagon garni de roseaux , et ombragé par des bambous k panaches mobiles on de verdoyans bananiers! Une foret s'clèvc , antique, révérée ; Le fer a respecté su verdure sacrée. Là de ronces, déjoues, de mousse environné, S'enfonce un antre creux, en voûte façonné. • De Saint-Ange. Mais malheur au favori d'Apollon s'il se trouve dans le voisinage quelques mangles servant d'asile aux ma- ringouius , à ces insectes ailés , avides du sang humain , que la vue reconnaît aux petits points blancs dont leur corps est piqueté, et qui annoncent à l'ouie leur présence par des sons aigus dont le calme des bocages est sou- vent interrompu. Caractères physiques. Ce Scirpe a des racines plus ou moins rampantes, de couleur brune, fibreuses, gar- nies quelquefois d'é( ailles membraneuses , roussâtres *, il s'en élève plusieurs liges droites, articulées , penta- gones, toutïues, colorées alternativement de vert et de jaune de Sienne, striées, hautes de deux à trois pieds, pour- vues de distanceen distance defeuillesamplexicaulesquise développent aux articulations, et ont plusieurs nervures. Les tiges sont terminées par des épis axillaires pour- vus de trois stipules : chaque épi est composé d'écaillés brunes, oblongucs , imbriquées, un peu aiguës, légè- rement membraneuses et blanchâtres à leurs bords, marquées sur le dos d'une nervure saillante-, les deux écailles inférieures opposées , un peu plus larges, ob- tuses 5 chaque fleur séparée par une écaille contient trois étamines , un style bifide. Les semences sont (79) ovales , presque rondes , un peu comprimées , peu lui- santes , entourées à leur base de quelques poils courts. Analyse chimique. La racine contient une huile volatile épaisse , une résine d'un jaune pale , un extrait brun, et un peu d'amidon. Propriétés médicinales. Toute la plante est employée dans les tisanes anti-syphilitiques , que l'on prescrit à la fin des gonorrhées. Elle est apéritive et rafraîchis- sante , quoique légèrement astringente. Son eau distillée entre dans les collyres que l'on recommande dans les ophtalmies chroniques. Pour ajouter aux vertus de ce roseau, on lui associe, dans les maladies honteuses, les racines d'herbe à collet , de citronnier , de malnommée , de verveine blanche , d'herbe à blé , de poivrier à feuilles de plantain appelé vulgairement à Saint-Domingue Jet Sureau, EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT UN. « Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur naturelle. 4. Bulbes de la racine, a. Fleur ouverte. 3. Fruit entier. 4. Fruit ouvert. 7* ( SO *v^■vv%vv^'*^'lvv\vv\v\«<»v\'v\.vvv«v\'»lvv\'vv'^%\*lvv>^*A'vv■*vvvvv\vv«%v\'V> SOUCHET ÉLÉGANT. (^Ami-ophtalmique ast.ringenfe. ) Synonymie. Vulg. Herbe à couteaux. — Cyperus elegans. — Lin.,Triandrie monogynie. — Jussleu, famille desSouchets. — Cyperus paniculâ aureà maximâ. Plum. vol. 4? p« to4« — Cyperus culmo triqnetro, umbellâ decompositâ ; spi- culisovatis; gluniis mucronatis , patulis; involucro tctra- pbyllo; umbellalonjçiore. Willd. Spec. Plant, vol. i,p.278. Cyperus paniculâ maxime sparsâ, ferrugineâ, compressa, elegantissima. Sloan. Jam. 35. — Cyperus major, umbel- latus paniculis Iaxis spicillis teretibus, culmo triquetro. Brown. Jam., p. 128, n. 4- — Gramen nodosum lilhos- permi seminc. Plumier. Caractèties génériques des Souchets. Genre de plantes monocotylédones à fleurs glumacées, herma- phrodites , de la famille des Souchets , qui a de grands rapports avec les Scirpes , et qui comprend des herbe> tant exotiques qu'indigènes de l'Europe , dont les tiges ou chaumes sont triangulaires dans le plus grand nombre des espèces , cylindriques dans quelques autres 5 les fleurs disposées en épis agglomérés ou en ombelles. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir des fleurs hermaphrodites, disposées eu épis comprimés ^ les bulles calirinales disposées , par imbrication , sur deux rangs /(>/ '. A/fj /V.^o-i J'ÀeoJa/'e.ÛArrour/z/y^J^t^i^r . /'fy/'t' t l'tw//. ^ Omi ET Y.J.^.n-A^ T ,1^ EliilE A VAWTJLWX , ( 80 opposés ; trois étamines *, un style ; trois stigmates ^ une semence nue , enveloppée par le calice. Caractères particuliers. Chaume triangulaire , nu ; ombelle feuillue ^ pédoncules nus , prolifères -, épis serrés j pointes étalées. ( Marais de la Jamaïque , etc. ) Histoire naturelle. Cette plante se rencontre dans les lieux maritimes et marécageux de la Jamaïque. C'est une très-jolie espèce , remarquable par la disposition de ses panicules presqu'en une triple ombelle. J'aime à voir le zréphir agiter dans les eaux Les replis ondoyans des joncs et des roseaux. Colardeau. Les insulaires emploient le Souchet élégant et celui qui précède à divers usages ^ ils en font des chapeaux. Et le Nègre en fumant tresse ce jonc docile. D'autres le font servir aux usages domestiques , et envoient avec soin leurs enfans couper sur le bord des ruisseaux .... Ce jonc , qui par un art adroit Au lait emprisonné laisse un passage étroit. Caractères physiques. Les tiges de ce Souchet sont droites , glabres , simples , fort hautes , triangulaires , striées , lisses sur leurs angles , dépouillées de feuilles dans leur longueur , garnies seulement de feuilles ra- WAVkV\^'\V>W\VVV\'\'\X'V\VV>'VV\VV«\W\'VV« VWW^WWV^W^XV^iWWV» ROSIERS MARRONS ROUGE ET JAUNE. (u^nti-ophtalmùjue astringente. ) Synonymie. Rosa americana sjlvestris caiile aculeato , foliis pinnatis; foliolis ovalis , crenalis; flore inlùs rubro, extùs luteo , germinibus globosis , D. — Rosa sjlvestris sulfurea , germinibus globosis, petiolis cauleque aculeatis , foliis pinnatis , foliolis ovalibus. Nicolson. Caractères génériques des Rosiers. Calice à lube ventru , étranglé au sommet , à cinq divisions allongées , aiguës , souvent barbues sur les côtés. Corolle de cinq pétales arrondis au sommet ; étamines nombreuses y graines soyeuses , nombreuses , pariétales , surmontées chacune d'un style , renfermées dans le calice qui de- vient une espèce de baie globuleuse. Caractères particuliers. Ovaires comme globuleux , glabres-, pédoncules aiguillonnés, hérissés ; folioles du calice lancéolées comme pétiolées. ( Vivace. ) Histoire naturelle. On a tout dit de la reine des fleurs. Veut-on peindre un bosquet romantique ? Ah ! surtout que la rose , embaumant ce sentier, Brille comme le teint de la vierge ingénue Que fait rougir l'amour d'une flamme inconnue. De Fontanes. ,'" Lzi> loz . /^w /y. ^oJ. 7'/tf(if/ore /Mi-<'^7if/i/x. JV/to" /i'^ve t/'cf//^ ■ JlOSIEliS ( 85 ) Teul-on célébrer son empire enchanteur sur nos sens , à la cour , au village ? Fleur chère à tous les cœurs, elle embaume à la fois Et le cLaume du pauvre, et les lambris des rois. BoisjOLiiy. Veul-on un tableau de grâces et de légèreté? ou met en scène la Rose et le zépbyre. Dans les jardins de Flore Rival heureux du papillon, Zéphyr caresse le bouton, De la Rose qui vient d'éclore. ViGEE. Enfin est-il question dans une élégie de déplorer la mort d'une jeune beauté? Elle languit et meurt cette rose si belle Que brûlait de cueillir plus d'un amant fidèle ; De la jeunesse ainsi la fleur s'épanouit, Ne brille qu'un moment, tombe et s'évanouit. Baour-Lormian. CapiActères physiques. Le Rosier marron rouge , dit ISicolson , a une racine fibreuse pivotante ^ ses tiges sont grêles , tendres , grisâtres , un peu crevassées ; ses branches droites, alternes-, ses feuilles allongées , d'un pouce et demi de longueur, de sept à huit lignes dans leur plus grande largeur , pointues , veloutées , fine- ment dentelées , d'un vert sombre \ ses fleurs naissent des aisselles ^ elles sont comparables à la Rose capucine , c^est-à-dire d'un rouge orangé intérieurement et jaune ( 86) en-dessous, sans beaucoup d'odeur; il leur succède unr fruit arrondi , oblong , velouté d'un vert sombre , qui s'ouvre dans sa nialuiité en trois portions faites en cuil- ler , de couleur de feu en-dedans. On voit au centre de petites graines grisâtres, couvertes d'une substance jaunâtre , d'une saveur douce , adhérentes à un corps de forme pyramidale. Cet arbrisseau est en même temps chargé de fleurs et de fruits , ce qui le rend très-agréable à la vue. La variété à fleurs jaunes ne diffère de la précédente espèce qu'en ce que ses fleurs sont d'un jaune de soufre. Les fruits sont d'un jaune foncé en-dedans, et beaucoup plus gros que ceux de la première espèce. On trouve ces deux Rosiers dans les mornes et dans les lieux in- cultes et arides. Analyse chimique. Les Roses des deux espèces contiennent du tannin soluble dans l'eau froide, du mucilage , une certaine quantité d'huile volatile. L'in- fusion aqueuse des pétales noircit par l'addition du sul- fate de fer. Propriétés MÉDICINALES. Outre les vertus toniques de ces Roses , on les emploie comme légèrement astrin- gentes dans les collyres. C'est parce que les pétales sont doués de cette vertu, qu'on fait, avec, des conserves* propres à relever le ton de l'estomac et des intestins , et sympathiquement celui des poumons et autres organes qui ont des connexions avec l'appareil digestif. C'est pourquoi ces conserves sont recommandées dans les ca- tharres chroniques, et certains écoulemens des mem-' branes muqueuses, tels que la leuchorrée et la diarrhée. (87) On administre à l'intérieur cette conserve , et seulement la décoction de la fleur en lavemens ou en injections. C'est à tort que les insulaires ont recours à ces injec- tions dans les hémorragies utérines qui le plus souvent proviennent d'une vive irritation des membranes. On conçoit que dans ce cas les émolliens et les antiphlogis- tiques doivent être préférés aux toniques et aux ex- citans. EXPLICAT103S[ DE LA PLANCHE QUATRE CENT TROIS, Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Branche de rosier marron rouge. 2. Son fruit, 3. Fleur de la variété jaune. 4. Son fruit. ( 88 ) k'V>VVVVV\lVVVk/\'VVVVVVVVVVVVVV\'V^'\VVVV\%VWVWW>WVWVWVWVWVVWVWWV vwvwvwvw vw *v* MORELLE ANSERINE. (^Anti-oplitalmiqiie astringente. ) Synonymie. Solanum Chcnopodioides. Lam. lUust. Gen. 234o» — Lin. Pentaiidrie monogynie. — Tourn., classe des Infun- dibuliformes. — Jussieu, famille des Solanées. — Solanum caule inermi, subherbaceo; foliis ovato-oblongls, repando- sinuatis, subliirsutis ; junioribus subtùs tomentosis. — So- lanum chcnopodioides acinis albescentibus. Feuil. Obs. 2 , t. 14. Caractères génériques des Morelles. Calice à cinq divisions *, corolle à cinq lobes pointus ; cinq étamines à anthères conniventes , s'ouvrant au sommet par deux pores ^ stigmate simple ^ une baie à deux loges polys- permes , entourée à la base par le calice persistant ; graines glabres. Caractères particuliers. Baie bleue ^ tiges minces ; feuilles longues , étroites et dentées à leurs bords. Histoire naturelle. D'après le rapport du P. Feuille e, cette plante, d'une humble stature, est très-recherchée par les médecins de l'Amérique qui lui reconnaissent les vertus des Solanées. Caractères physiques. Cette Morelle est remarquable /'/. Jo^ y^e^c^rre J^e^^fur^ét/'ie^ J^zn^x: . /^7"fV» uhtt^ ■ (89) par la ressemblance de ses feuilles avec celles de PAnse- rine, à un tel point que, sans les fleurs , on pourrait presque les confondre au premier aspect. Sa racine se di- vise en plusieurs branches assez fortes, garnies de cheve- lus, et s'enfonce en terre de cinq à six pouces. Il en sort une tige d'environ trois pieds, garnie de rameaux étalés. Cette tige est lisse, légèrement anguleuse , sans épines , presque ligneuse, dans certains individus plus ramassés, herbacée dans beaucoup d'autres. Elle est garnie de feuilles éparses, alternes , pétiolées , ovales , oblongues, tantôt entières , tantôt sinuées , et anguleuses comme celle do FAnserine , d'un vert gai en dessus, blan- châtres en dessous , couvertes d'un petit duvet blanc , un peu rudes au toucher, aussi variées par leur grandeur quelles le sont par leurs formes. Les fleurs sont dispo- sées en ombelles latérales , simples , pauciflores ; le pé- doncule commun se divise en trois ou quatre autres qui soutiennent chacun à leur extrémité une petite fleur blanche, semblable à celle do la Morelle noire , un peu pendante , divisée en cinq segmens oblongs *, le calice est au moins une fois plus petit que la corolle , à cinq divisions profondes, linéaires , persistantes. Analyse chimique. Toute la plante contient une fécule verdâtre , un principe légèrement narcotique, un peu de gomme et du malate de chaux. Propriétés médicinales. Les insulaires font, dit le P. Feuillt'c , un grand usage de cette plante dans cer- taines espèces de fièvres inflammatoires, accompagnées de diarrhée, ils pilent le bout des branches, en expriment le suc, et le mêlent avec un peu d'alun , d'eau de rose , ( 90 ) et un jaune d'œuf. Ils se servent encore de ce même suc dans les maladies des yeux, ou quand leur vue s'affai- blit. Ils prétendent que ce remède en apaise les dou- leurs et dissipe les nuages de la vue. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUATRE. 1. Racine. 2. Corolle grossie et ouverte pour laisser voir l'insertion des élamines. 3. Calice et pistil. 4. Etamine vue à la loupe. 5. Fruit grossi coupé transversalement. 6. Graine de grosseur naturelle. DOUZIEME CLASSE. DES VÉGÉTAUX SPÉCIALEMENT DIRIGES SUR LES PRO- PRIETES VITALES DE L^ORGANE DE l'*OUIE, OU PLANTES DITES ANTI-ACOUSTlQUES; SAVOIR : 10. Anti-acousliqucs éraollicntcs. 2®. Anti-acousliqucs slimulunles. # SOMMAIRE. Jj'oREiLLE, comme le dit Bordou , se dresse, se tend, s'ouvre et s'accommode, en quelque sorte, à l'action et à l'enliée des rayons sonores. C'est un oigane d'une sen- sibilité exquise, surtout chez les animaux, mais aussi ce sens est d'une susceptibilité extrême, ce qui rend très-fréquentes les aliéraiions du système auditif. La description anatomique ^e l'oreille étant déplacée dans un traité de botanique usuelle, je renvoie le lec- lenr aux ouvrages qui traitent de cette matière, en me conlenlant d'indiquer les divers moyens thérapeutiques convenables aux genres d'altération de l'appareil auditif. Je commencerai par la dessiccation du cérumen, ce suc jaune orangé, que sécrètent les glandes de l'oreille pour la lubréfaction de l'organe , et qui , par un effet mor- bide , prend quelquefois tant de consistance , qu'il s'op- ( 9^ ) pose à la \iLinlion tlu son , en boucliant la caisse du tanil)our, et cause , par sa présence iniporliinc , une sin- dité momenlan('e. Dans ce cas, des injet lions émollientes délayant, dissolvant ce résidu trop condensé, la surdité cesse comme par enchantement. Souvent on ajoute aux décoctions émollienles anti-acoustiques, une huile douce telle que celle de lin , de ben , d'amandes de Coco , etc., dont FeUet est adoucissant. Quelquefois la surdité provient de l'obstruction de la tîompe d'cuslache que l'on fait cesser au moyen d'injec- tions détersives par l'intérieur de la bouche. S'agit-il de Tocdusion de l'appareil auditif par des excroissances polypeuses? Le docteur Alibert, qui a observé celte alté- ration à riirpital Saint-Louis , a guéri le jeune vénérien qui en était l'objet , par des injections légèrement astrin- gentes aiguisées avec la liqueur de Van-Svviéten. Dans le cas où la surdité se déclare à la suite d'une détonation prolongée de pièces d'artillerie ou de tout autre effet violent qui déchire souvent la membrane du tympan, on doit recourir à des injections anodines et légèrement toniques , ou à des fumigations de la même nature. Quelquefois la surdité est îe résultat du relâchement de la membrane du tympan. Alors il faut recourir à des agens thérapeutiques, un peu stimulans, tels que fumi- gations sèches de résines odoriférantes. Si la surdité a pour cause une susceptibilité organique nerveuse d'une excessive sensibilité , on associe aux fu- migations précédentes des anti-spasmodiques odorans ou fétides suivant les cas , tels que le musc, l'ambre , le cas- îoreum et Vassa-fœtida. La surdité qui provient d'une métastase laiteuse, va- (93) riolique , psoiique, ailliriiique, dartreuse, etc., se guérit facilement en détruisant la cause par un traitement ap- proprié à chaque genre cVaffection quon doit d'abord rappeler à Tendroit primitif pour la traiter ensuite par les moyens rationnels. La dureté de l'ouïe et le tintouin , espèce de bruit in- commode et continuel, étant souvent la suite d'affections morales tristes, ou d'excès en tout genre, ou d'une ap- plication trop long-temps soutenue , ou même de veilles trop prolongées, on conçoit que les agens thérapeutiques ne peuvent rien contre ces désordres qu'on fait aisé- ment disparaître , si l'on peut commander à son imagi- nation, ou trouver quelque distraction ; si l'on est mo- déré dans les plaisirs^ si l'on évite une étude trop opi- niâtre, et des veilles toujours nuisibles à la santé. La membrane muqueuse qui tapisse le conduit au- ditif étant très-impressionnable aux vicissitudes de l'at- mosphère , il s'ensuit que, par une transpiration inter- ceptée, le passage du chaud au froid frappe cette mem- brane d'inflammation et constitue alors le catarrhe aigu de l'oreille. On doit combattre cette inflammation (l'o- tite) par les anti-phlogistiques , les saugsucs, les in- jections émoUienles , les huiles, et surtout les opaciées ou l'acide hydrocianique après la déplélion des vaisseaux. Mais si le catarrhe aigu passe à l'état chronique , les émolliens prolongent le relâchement de la membrane muqueuse, et on doit les remplacer par des injections astringentes et légèrement aromatiques , des purgatifs et des révulsifs, tels que cautères, sinapismcs, vésica- loires. Les douleurs atroces qu'on éprouve dans l'otite, étant produites par l'inflammation générale de l'organe , et Tome VI. — \ 01^ Livraison. 8 (94) consécuîivement par l'extension excessive de la mem- brane du tympan ; après l'explication des moyens anti- plilogistiques , on fait des lotions opiacées, ou des injec- tions de même nature qui ordinairement calment mer- veilleusement ces douleurs épouvantables. /i>:> .'///''' //. ^(K> . 77ieJ>dore SfcfOfurà^jPiTia:^ ■ -Perfi' iPcal. «=- \A''V¥. A cote; H (95) WW ,VVVVVVVVV'VVVVVV\A\/VVVVVVV\VVVVVVVVVVVV.VVVV»'VVVVVV\VVVVVVVVVVV\V\^V\'VVV\4/VVVVVVVVVV\VVVVVV MORELLE POMME-D'AMOUB. ( ^nti-acousliqun émolUente. ) Synonymie. Vulg. Tomate à côtes. — Solanum Ijcopersicum. Lam. Illiist. Gen. 233o. — Lin. , Pentandrie monogjnie. — Tournet'. , Infundibuliforraes. — Jussieu , familîe des Solanées. — Solanum caule inermi , herbaceo ; foliis pin- natis incisis ; floribus septemfidis, fructu toruloso. — So- lanura pomiferum , fructu rotundo striato molli. Bauh. Pin. 147. — Solanum lycopersicum caule inermi herbaceo, foliis pinnatis incisis, racemis simplicibus. Lin. Spec. Plant. CARACTÈr».ES GÉNÉRIQUES DES MoRELLES.Calice à Cinq divisions-, corolle à cinq lobes pointus *, cinq étamines à anthères conniventes, s'ouvrant au sommet par deux pores -, un stigmate simple \ une baie à deux loges po- lyspermes , entourée à la base par le calice persistant 5 graines glabres. CarActiires particuliers. Tige sans épines, herba- cée *, feuilles pinnées , incisées \ grappes simples. Histoire naturelle. Le mot Lycopersicum est formé \\\\\A\\V\'VV\VV\'Vk\\V\V>.VV\\V:i .'' A//y ■ -/"l. ^o^ 7^iVcïi>rf Mf.rfou^-nl?,, Pfrt.l^ J'er-ee. ifcv/p ■ l^,OllE AFBriLLES i>i^: GO^L^r^-E ( io3 ) occidental , au' lieu nommé la Pointe de Sable , et à Saint- Domingue (Haïti) , près Fétang Miragoane , quartier du Petit-Goave. La forme de ses fruits est très-remar- quable. Caractères physiques. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur d'un homme ou un peu plus, et a l'aspect d'une Guimauve , ou d'un Abutilon par son feuillage. Ses ra- meaux sont effilés, cotonneux vers leur sommet^ ils sont garnis de feuilles alternes , cordiformcs , pointues , dentées, quelquefois un peu anguleuses, molles, coton- neuses et blanchâtres, particulièrement en dessous, où elles ont des nervures assez saillantes. Ces feuilles sont grandes, ont quelquefois cinq ou six pouces de lon- gueur, et sont portées sur des pétioles courts^ un de leurs côtés est souvent plus court et moins large que Pautre. Les fleurs sont toutes latérales, axillaires , com- munément au nombre de deux dans chaque aisselle , portées sur des pédoncules courts. Le calice est presque labié ^ les pétales sont blancs; le pédicule floral est long et courbé. Les capsules sont serrées , forment un fruit épais, très-lanugineux, contourné en spirale , à pointes presque droites , selon Lamarck, et à fruits eatièrement cotonneux selon Plumier qui les a le mieux observés. Analyse chimique. Toute la plante fournit beaucoup de mucilage ainsi que les Malvacées^ dont elle possède tons les principes constituans. Propriétés médicinales. La décoction de toute la plante est recherchée pour guérir les phlegmasies de la peau et les inflammations des membranes muqueuses ; ( M ) c'est pourquoi on remploie avec beaucoup d'avantage» dans les érysipèlcs et les catliaries aigus de Toi eille , auxquels on donne le nom d'otite. Les Indiens du Ma- labar , où l'on trouve aussi cette plante , font usage du suc de ses racines dans l'empyème. L'infusion des fleurs est estimée pectorale. 11 ne faut pas ratisser les racines , car elles fournissent tant de mucilage qu'elles rendent les tisanes épaisses , ainsi que les racines de guimauve. La dose est d'une once pour deux pintes d'eau. On lui associe d'autres plantes , de vertus différentes, selon la maladie où l'on veut s'en servir. Dans la néplirite et Tischurie, par exemple , on ajoute des fleurs de Gombo, la racine de Nymphœa dont il sera parlé au huitième et dernier volume de cette Flore. On peut aiguiser ces boissons avec un scrupule de nitrate de potasse. L'Isore convient dans toutes les maladies inflammatoires , dans la gastrite, l'entérite, etc. , surtout lorsqu'on a fait pré- céder son emploi par des saignées locales sur la partie afl'ectée. Les feuilles de la plante servent pour les lave- mens adoucissans et émolliens, dans les cataplasmes et fomentations de même nature. On les ajoute aux farines résolutives pour les appliquer sur les tumeurs lorsqu'il y a diathèse inflammatoire. L'huile dans laquelle on a fait bouillir toute la plante entre fleurs et semences , et la cire offrent un cérat très-adoucissant dont on ap- précie l'avantage dans les gerçures des mamelles, sur- tout en y ajoutant un peu de sucre en poudre. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT SEPT. La figure est réduite à moitié de sa grandeur. 1. Pétale. ( ïû5 ) 2. Calice et étamines. 3. Calice sans étamines. 4. Etamine. 5. Spirale déroulée. 6. Graines. 7. Portion de la spirale grossie. ( inC. ) W^^'V»V\'^ V^.V\-V^ VVWX'XW'^VV»» V» VV» W» W\W»VV» vV^Wv» l'\^\v>VV%W» w*vv>vv» AVOIRA DE GUINÉE. (^Anti-acoustique emolliente. ) Synonymie. Vulg. '^Palmier Crocro. — Elais guineensis. — Lin. , Dloecic hexandrie, Palmiers. — Elais frondibiis pin- natis ; stipitibus dentato-spinosis divergentibus ; denticulis supremis recurvatis. — Lin. , Elais guineensis , Jacq. Amer. 280, t. 172. — Palma caudice aculeatissimo , pinnis ad margines spinosis , fructibus majusculis , Brown , Jam. 343. — Palma dactjliferaaculeata, fructu corallino major. Plum. Gen. 3. — Aouara des Caraïbes. Aublet 976. Caractères génériques des Avoiras. Genre de Pal- mier à fleurs hermaphrodites ou polygames , dont les espèces sont communément remarquables par leurs troncs ou leurs feuilles munies d'épines, et par leurs fruits qui abondent plus ou moins en huile , et en une sorte de beurre. Les fleurs ont un calice double : l'ex- térieur est de trois ou six pièces , et Fintérieur à six di- visions : les fleurs qui sont hermaphrodites mâles ou stériles, ont six étamines et un pistil qui avorte. Les femelles ont un ovaire ovale supérieur et surmonté d'un style épais, qui est terminé par trois stigmates. Le fruit est une noix ovale, légèrement trigone, enveloppée /o 2 .' Artf . /V. JoS ^Aeoe^oTif y^ed'it/uf-t'//!^ J'mjr. ^ere^ i/czi^ . ^VOlliA IW. V^V\^¥.¥. ( lo; ) . i^ftf . ( III ) \VVvVVVVVvVV>/VVV'VVVVVV\^VV*A'V"**<«'»/VA/*VWvWWVWVV>^V'W V^WVVlA'V>/WVWVWVWVW\^IVW%V^% LAURIER A FRUITS CYLINDRIQUES. (^ A nti' acoustique stimulante. ) SYNONYMIE. Vulg. Bois de Laurier. — Bois de Cannelle. — Laurus cylindrica. — Lin. , Ennéandrie monogynie. — Tourn. , Arbres monopétales. — Jussieu , famille des Lau- riers. — Arbor excelsa aromatica , Lauri foliis in capitulum congestis, carnosis, et obscure viridibus ; floribus corym- bosis, exviolaceo-purpureis. Caractères GÉNÉRIQUES des Lauriers. Calice persistant, à 6-8 divisions ^ corolle nulle ^ 3-i2 étamiues 5 un style -, un drupe supère, à noyau monoloculaire , monosperme. Fleurs dioiques ou hermaphrodites j trois tubercules {{ilaniens stériles) autour de Tovaire , terminé chacun par deux soies ^ anthères attachées sur le bord des filets j deux glandes à la base de chaque filet d'un rang inté- rieur. Caractères particuliers. Fruit violet , cylindrique , sans cupule, et largement ombiliqué. Quatre semences de la longueur du drupe. Histoire naturelle. On donne à ce Laurier le nom de Cupulaire dans l'Encyclopédie méthodique , et ce- pendant les fruits privés de cupules sont cylindriques et 9' ( 1.2 ) largenifint ombiliqués. Col arbre , assez commun dans les forèls des Mornes élevés , est gommeux el aromali- que : il fournit un bois incorruptible, blanc et bon pour la cbarpente. Cet arbre cioit aussi dans les terrains maigres. Plumier Ta trouvé plusieurs fois, en novembre, cliargé de fleurs et de fruits, et butiné par les abeilbîs et les fourmis. Certaines castes d'Insulaires, dans les cérémonies des funérailles , portent à la main Les jets odorans du stérile Laurier. Caîiactîîres physiques. C'est, dit Plumier, un grand arbre qui s'élève à près de cinquante pieds , médiocre- ment gros, d'un assez bel aspect, et droit. L'écorce ex- térieure est lisse et noirâtre tachetée de blanc , l'interne blanche ou fauve , et mince. Les feuilles sont alternes, d'un beau vert foncé et luisant en dessus , plus pales en dessous et légèrement crénelées sur les bords, re- courbées et ondoyées , garnies de nervures d'un jaune verdàire , et d'un goût d'herbe un peu acerbe. Les fleurs axillaires , portées sur de courts pédoncules, sont blan- ches , et placées sur un calice extrêmement petit qui entoure le placenta. Elles ont absolument l'aspecl de la fleur d'oranger : elles en ont aussi le parfum mêlé à un sentiment de celles du Laurier et du lilas d'où vient son nom. Ses fruits cylindriques ont un large ombilic blan- châtre à leur extrémité *, ils sont durs et recouverts d'une chair douceâtre , violette d'abord , puis noire et ridée. Le noyau renferme quatre semences de toute la longueur du fruit et dont les vers sont friands. Analyse chimique. Toutes les parties du feuillage ( ii3 ) contiennent un principe acre , volatil , huileux et aro- matique. Les baies en fournissent en quantité. On ob- tient aussi de la cire, de la chlorophylle résineuse, un corps gras comparable à du beurre de cacao, et un principe amer brun. On retire l'huile essentielle des baies par la coction dans l'eau bouillante , ou par la dis- tillation. Propriétés médicinales. La médecine retire plusieurs préparations de ce Laurier. L'huile aromatique que fournissent ses baies, se prescrit intérieurement dans les paralysies à la dose de quelques gouttes dans un vé- hicule approprié à la maladie. On l'emploie également pour frictionner les parties engourdies , paralysées , ou affectées de douleurs rhumatismales. Un gros de cette huile ajouté aux lavemens , les rend stimulans et propres à exciter la membrane muqueuse intestinale dans le re- lâchement qui lui survient quelquefois. La même huile instillée dans l'oreille , ou introduite dans la conque au moyen d'un bourdonnet en ouate , remédie souvent à la surdité qui provient du relâchement de la membrane du tympan. Les fruits de ce Laurier, séchés et réduits en poudre, servent dans les cataplasmes anti-pleurétiques.. On fait avec l'huile de ce Laurier et de l'alcool camphré, un excellent liniment contre les douleurs de nerfs, les convulsions et le tétanos , après néanmoins avoir appli- qué , à plusieurs reprises, tout au long du rachis, une certaine quantité de sangsues. Quelques dames créoles font usage de la décoction des feuilles en injections dans l'utérus, pour fortifier la membrane muqueuse qui revêt cet organe si susceptible , et diminuer la trop grande quantité de sérosités qui l'abreuvent. Je crois devoir leur f"4) conseiller d'éviter, par de semblables moyens, de pro- duire la moindre irritation dont on n'a que trop souvent à se repentir. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT NEUF. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Ecorce. 2. Fruit entier. 3. Le même coupé horizontalement. 4. Fleur réduite à moitié. /«^» -./.' /y. ^/vvvvvvvv>vv^v\^»A*^l^l*^^'*^/v\vv*^^^^x'>vv\vv^^%»vv» LAUROSE ODORANT. {Anti-acoustique stimulante. ) Synonymie. Nerium americanum odoratissimum. D. — Lin. ^ Pentandrie monogynie. — Tournefort, Rosacées. — Jussieu, famille des Apocinées. — Nerium odoraliira foliis lineari- lanceolatis ternis, coroUarum eorona filamentosa, antheris supernè barbato plumosis. — Lamarck, Nerium indicum angustifolium , floribus odoratis simplicibus. Tournef. 6o5. — Belutta-areli. Rheed. Malab. 9, p. 3, tab. 2. Variât flore incarnato et flore albo. Var. b. idem corollis limbo duplici, interiore majore. Nerium latifolium indicum , floribus odoratis plenis. Tourn. 6o5. — Tsjovana-areli^ Rheed. Mal. 9, p. i , t. 1. Vulgairement Laurier rose à fleurs doubles. Caractères GÉNÉRiQuESDEsLAUROsEs.Genrede plantes à fleurs monopétalées de la famille des Apocins , qui a des rapports avec les Franchipaniers et les Echites , et qui comprend des arbrisseaux toujours verts , à feuilles opposées ou ternées , et à fleurs disposées en corymbe terminal , et d'un aspect très-agréable. Le caractère es- sentiel de ce genre est d'avoir une corolle infundibuli- forme, à tube terminé par une couronne lacérée, frangée, ( "G) ([ul liait de la base» intérieure du liiube ; deux follicules droits , allongés , tlioits et à semences plunicuses. CARACïiiUESPATiTicuLiERS. Feuilles étroites, lancéolées, ternécs ^ corolles courouuécs , vivaces. Histoire waturelle. Ces deux élégans arbrisseaux, dont l'un est originaire des Indes-Orientales , croissent naturellement aux Antilles sur les bords des rivières et le long des côtes maritimes. Rien de comparable à des îlots formés par des bocages de ces arbrisseaux à fleur>> éclatantes et d'une odeur très-suave. J'enviai plus d'une fois le modeste asile d'un pécheur américain , dont l'humble ajoupa était ombragé et à moitié dérobé par des touffes énormes de Lauroses odorans. O fleurs, en tous les temps égayez ma retraite ; Et plus heureux que moi, puisse un autre poëte Peindre sous des crayons frais comme vos couleurs , Vos traits, vos doux instincts, vos sexes et vos mœurs. L'amour dont vos parfums enflamment le délire , Souvent par vos bouquets étendit son empire : 0 fleurs', qui tant de fois avez servi l'amour. Votre sein virginal le ressent à son tour. Oui, vous n'ignorez pas les humaines délices. Vainement la pudeur au fond de vos calices Cache de vos plaisirs le charme clandestin ; Les zéphyrs les ont vus, et leur voix fortunée Raconte aux verts bosquets votre aimable hyménée. De Fontanes. Les Lauriers-Roses , ces cliarmans arbrisseaux, ont ins- piré les voyageurs et les poètes. Chateaubriand, dans ( i'7 ) SOU Itinéraire de Paris à Jérusalem , dit en parlant de cej tains lieux consacrés aux sépultures : « Ces tombes » étaient fort agréables. Le Laurier-Rose y croissait au » pied des cyprès qui ressemblaient à de grands obélis- » ques noirs ^ des tourterelles blanches et des pigeons » bleus voltigeaient et roucoulaient dans ces arbres : » l'herbe flottait autour des petites colonnes funèbres que » surmontait un tombeau. Une fontaine dirigée par un » philantrope Schérif, répandait son eau dans le chemin » pour le voyageur. » Caractères physiques. Le premier Laurose odorant est un arbrisseau de six à huit pieds, ranieux, toujours vert , fort agréable à voir lorsqu'il est en fleurs, surtout la variété B. qui est des plus élégantes. Ses rameaux sont redressés, feuilles, verdàtres , cylindriques, mais irigones vers leur sommet. Les feuilles sont opposées , ternées pour la plupart, linéaires, lancéolées, pointues , entières, glabres, coriaces, et munies en dessous d'une côte longitudinale saillante , avec des veines latérales , iransverses , nombreuses et fort petites. Les fleurs naissent en cime corymbiforme et terminale , sur des pédoncules comme articulés, munis d'écaillés ou petites bractées pointues et caduques ^ elles ont une odeur agréable , varient de la couleur rose au blanc pur , et sont remarquables en ce que la couronne située à la base interne de leur limbe est tout-à-fait filamenteuse, et en ce que les filets qui terminent les anthères , sont très-barbus et comme plumeux , caractères qu'on ne trouve pas dans la variété B. Cette variété est de la plus grande beauté 5 elle donne, ( ■■8 ) pendant tout Tété, de gios bouquets de fleurs doubles ^ d'une couleur très-vive , comme panachées (!e pourpre et de rose-clair, et qui joignent à leur élégance une odeur agréable. Leur manière d'être double est assez particuLère : leur corolle a deux limbes partagés l'un et l'autre en cinq découpures élargies et obtuses à leur sommet^ le limbe intérieur est beaucoup plus grand que l'extérieur. La couronne de l'entrée de la fleur est petite et filamenteuse •, les filets qui terminent les an- thères sont réunis et très-barbus. Cultivé en Europe , cet arbrisseau charmant y fleurit difficilement en plein air, et il exige en hiver la serre chaude. Son suc propre n'est point laiteux, ce qui est assez singulier dans cette famille. ( Encycl.) Analyse chimique. Les deux espèces fournissent une résine odorante, une matière extractive brune, une substance glulineuse , de l'albumine et un léger acide. Propriétés médicinales. Je ne sais trop pourquoi on n'accorde que des propriétés purement stimulantes aux Lauroses. Je ne conseille pas d'en faire usage , et je n'ai placé ces deux plantes dans cet article que parce que mon cadre des espèces sternulatoires était rempli. En effet les feuilles des deux espèces mises en poudre sont un violent sternutatoire. Son eifet est lent, mais il se prolonge de manière à exciter des hémorragies nasales. Les priseurs de tabac eux-mêmes ne sont pas à l'épreuve de celte poudre héroïque. Aussi pensé -je qu'il faut en user avec la plus grande circonspection , et dans le cas seulement d'apoplexie , de léthargie et autres maladies qui réclament des moyens énergiques. ( "9 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT DIX. 1. Couronne filamenteuse située à la base interne du limbe. 2. Ëtamine. 3. Portion de la corolle. 4« Graine. l 120 ) ^A/^|\V'« lVXiVV«V\n\iV«VV«VV\VV\V\A\V«VV\A(V«VV%VVVVV% VV^'VV%V\A.VV>\V«V\AV\A'VV^XV\MA'VVV vvt w^ CÉDREL ODORAINT. ( And- acoustique stimulante . ) Synonymie. Acajou à planches. — Cèdre-Acajou. — Bois de Cailcédra au Sénégal. — Cedrela odorata. — Lin. Pcntan- drie monog-ynie. — Jussieu, famille des Azédarachs. — Cedrela floribus paniculatis. — Lin. Cedrela cedro. Lœfl. le. i83. — Cedrela foliis pinnatis, floribus racemosis, ligno levi odoralo. Brown. Jam. i58, t. lo, f. i. — Cedrus odorata. Mill. Dict. n. i. — Cedrus Barbadensium, alatis fraxini foliis, etc. Pluk. Alm. 92, tab. 167, f. i. Pruno forte affinis arbor mnximâ materie rubrâ laxâ odorata. Sloan» Jam. Hist., 2 , p. 128 , t. 220 , f. 2. Mala. Raj. Suppl. Dend. 43. Jonsonie d'Adanson ; Maurepasia de Nicolson. Caractères génériques des Cédrels. Calice à cinq dents -, corolle infundibuliforme , pentapétale -, cinq éta- mines libres ; un style ; un siigmate en tête; capsule ligneuse, à cinq valves, à cinq loges polyspeiraesj graines membraneuses. Caractères particuliers. Fleurs en panicule. Histoire naturelle. Le Cédrel odorant croit dans les belles forêts de l'Amérique méridionale. Son bois est /<)3^ Afi> . /V ' ^7J 'n^ft^irre J?arrt>ur-/OM.^:^T. ( "2. ) employé dans la construction des maisons, des barques et des pirogues. Comme il est tendre , on le creuse aisé- ment, et sa légèreté le rend propre à soutenir de lourdes charges sur l'eau. On en fait aussi des boiseries, des es- sentes, des baignoires, des canots d'une seule pièce; et il est d'autant meilleur pour en construire des armoires, que son odeur aromatique et son amertume se commu- niquent à tout ce qu'on y renferme , et empêcbent les in- fectes d'y déposer leurs œufs. Dans les îles françaises de l'Amérique, on l'appelle Cèdre-Acajou : le nom de Cèdre lui a été donné à cause de sa résine aromatique. Le Cédrel odorant , dit\irey (Journ. dePbarm., fév. iSîîS , p. B), est apporté du Sénégal pour les ébénistes. Originaire d'Amérique et transporté au Sénégal, son bois rougeâtre, sans aubier, est tendre et s'emploie pour les meubles «t les vaisseaux. On en fait des pirogues d'une seule pièce, de quatre pieds de largeur sur vingt pieds de longueur. Etant frais, toutes les parties de l'arbre ont une odeur nauséabonde , mais qui est plus agréable à l'état sec ; lorsqu'on racle son bois, il en découle une résine odorante , transparente comme la gomme arabique , amère, qui imprègne ce végétal et le défend des insectes, ainsi que de l'action destructive de l'eau sous laquelle ce bois peut rester long-temps sans se pourrir. CAEACTiERES PHYSIQUES. Lc Cédrcl odoraut est un grand et très-bel arbre qui a beaucoup de rapport avec le Ma- liogoni (Swietenia ou Acajou moucheté. Voyez i"" vol., pi. 99, p. 125) par la conformation de ses fruits, mais qui s'en éloigne un peu par le caractère de ses fleurs. Son tronc est droit et fort élevé; son bois est tendre, léger, roussâtre , odorant; et a une écorce d'un goût et d'une ( 122 ) odeur naicoliqucs et détestables dans sa IVaîclieur. Son feuillage lui-même répand dans les temps chauds une odeur désagréable et dangereuse. Ses branches sont garnies de feuilles alternes, longues de plus d'un pied, ailées sans impaire, et composées de deux rangées de fo- b'oles ovales-lancéolées, acuminées , entières^ glabres, nerveuses, et un peu pétiolées. Ses fleurs sont petites, d'un blanc jaunâtre , et disposées en grand nombre sur des grappes rameuses et paniculées. Chaque fleur consiste : i° en un calice très-petit , monophylle, campanule , et qui se flétrit lorsque le fruit se développe; 2® en cinq pétales ovales-oblongs, obtus, droits , rapprochés en forme de tube court , et adnés au réceptacle dans leur partie inférieure 5 3" en cinq élamines moins longues que les pétales, et dont les fila- mens sont aussi adnés au réceptacle; 4° ^^ ^^^ ovaire supérieur , globuleux, porté sur un réceptacle un peu élevé dans la fleur, jaunâtre et quinquangulaire. L'ovaire est surmonté d'un style de la longueur de la corolle , et dont le stigmate est en tête un peu aplatie en dessus. Le fruit est une capsule ligneuse, ovale, à cinq loges, qui s'ouvre par son sommet en cinq valves caduques , ayant dans son milieu un placenta ligneux , libre et quinquangulaire, et contenantplusieurs semences munies latéralement d'une aile membraneuse. Analyse chimique. On retire du feuillage et du bois un extrait amer et nauséeux ; les fleurs fournissent une huile essentielle assez agréable. La résine contient un arôme particulier, une huile acre, volatile, une matière ( 123 ) ijolorante, extractive; de la gomme, de ramidon et de i'acétate de potasse. Propriétés médicinales. L'extrait du bois de Cédrel odorant, suivant Virey, est fébrifuge; ses fleurs passent dans le pays pour anti-spasmodiques et se prescrivent en infusion théiforme. Cette même infusion, plus fortement imprégnée des vertus des fleurs , sert à injecter dans les oreilles, à la suite d'un catharre aigu, pour fortifier la membrane et s'opposer à son relâchement. C'est dans le même but qu'on reçoit dans l'oreille , au moyen d'un entonnoir renversé , la fumée de la résine qu'on a ré- pandue en poudre sur des charbons allumés. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT ONZE. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur. i. Fleur ouverte. 2. Calice. 3. Capsule entr'ouverte. 4. Graine ailée. ( ■•^■i ) «W IW> A/V^'V\-:^ ( "-5 ) Histoire naturelle. Le mot latin Aniyris est tiré dii verbe grec muro , je coule j car toutes les espèces de cette famille donnent des résines plus ou moins odoriférantes. Les anciens versaient des parfums sur les hôtes auxquels ils offraient l'hospitalité. Pour conserver au moins les restes d'une amante , Il épanche sur elle une essence odorante. O toi que ta beauté dut mettre au rang- des dieux î Ah! du moins en odeurs tu monteras aux cieux î Il dit; et de nectar la terre parfumée, Change en germes féconds la victime embaumée. Sorti de sa racine , un arbre en môme temps S'élève sur sa tombe, et distille l'encens. De Saint-Ange , Trad. des Métamorph, Les Balsamîers fournissent une espèce d'encens. Lors- qu'on les coupe , il suinte de l'incision une matière gommo-résineuse. On se sert des éclats de ce bois allumé en guise de flambeaux ou de torches. On fait avec le même bois des rnanches de haches et autres outils , des canots, des pieux, des pilotis incorruptibles. On les emploie aussi dans la construction des maisons. La ré- sine en se desséchant devient d'un rouge brun , offre l'odeur de citron , et sa partie grossière sert à goudronner les vaisseaux. Les Balsaniiers , d'après Chateaubriand , sont l'image du cœur humain \ ils ne donnent leur baume pour les blessures des hommes , que lorsque le fer les a blessés eux-mêmes. Car le coeur de l'homme est comme l'éponge du fleuve qui tantôt boit une onde pure dans les temps de sérénité , et tantôt s'enfle d'une eau bourbeuse quand le ciel a troublé les eaux. Tome VI. — io^^ Livraison. lo ( 1^6 ) , Caractères tiiysiques. Le Halsamicr de la Guiaiie (>sL un grand arbre qui , comme un rliene , s'élève à cin- quante pieds de liauteur, et dont le tronc est épais, droit, liant d'environ vingt pieds dans sa partie nue, et donne ensuite naissance à des branches fort étendues de tous côtés , qui lui forment une vaste cime. Son écorce est nnie et grisâtre, ses feuilles sont ailées avec impaire , et composées de cinq folioles ovales ou ar- rondies, pétiolées , et un peu épaisses. Les fleurs sont petites , composées de quatre ou cinq pétales d'un rouge brun, et disposées en grappes axillaires. Elles produisent des baies ovoïdes dont la pulpe est résineuse , et qui renferment chacune un noyau de même forme. Analyse chimique. La résine qu'on retire du Balsamier est un peu liquide et d'une odeur agréable de citron. On y trouve un corps gras, une matière colorante jaune, du sucre, de la gomme , un principe amer et aromatique. Propriétés médicinales, La teinture alcoolique de la résine du Balsamier de la Guiane anime et aromatise convenablement les injections que l'on pratique dans les oreilles pour resserrer la membrane trop relâchée du tympan. On emploie aux ambulances la résine du Bal- samier , comme vulnéraire, dans les digestifs dont on recouvre les plumaceux. Les vieux Nègres pansent avec leurs ulcères sordides. La teinture est très-utile pour modérer le flux excessif de certaines leuchorrées , le crachement de sang et les hémorragies. Dans d'autres cas, cette teinture fortifie l'estomac, le cœur et le cer- veau, en accélérant la circulation. On en donne aussi aux phthisiques jusqu'à dix gouttes dans un verre de lait. Plu- ( 1^7 ) sieurs as tlinia tiques qui ont fait usage de la teinture se sont trouvés Irès-soulagés. Mode d'administration. La dose de cette teinture est de quinze à vingt gouttes sur un morceau de sucre. On en fait des bols que l'on prend enveloppés de pain à chanter. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT DOUZE. Le dessin est de grandeur naturelle. i . Tronc d'où découle la gomme résine. 2, Fleur vue en face. 3, Calice. 4. Grappe de fruits. 5. Fruit ouvert verticalement pour laisser voir le nojau 10* TREIZIEME CLASSE. DES VEGETAUX SPECIALEMENT DIRIGES SUR LES PRO- PRIETES VITALES DE L^ORGANE DE L^ODORAT , EN IRRITANT OU TITILLANT LA MEMBRANE MUQUEUSE NASALE. 1°. Plantes dites sternutatoires irritantes. 2°. Plantes dites errhines titillantes ou sérifuges. SOMMAIRE, 0 N donne le nom de plantes sternutatoires à celles qui ont la propriété d'exciter les filets nerveux de la membrane muqueuse qui tapisse Vorgane de l'odorat , et de provoquer un écoulement plus ou moins abondant de sérosités liquides ou épaisses qui servent à lubrifier la surface interne du nez et des autres cavités voisines , et dont la sécrétion trop abondante engoue quelcjuefois d'une manière incommode les follicules de la membrane qui les recèle. Mais il est rare de parvenir à produire cet écoulement sans provoquer Téternuement ^ c'est alors que ces plantes justifient leur litre de sternuta- toires , tandis qu'on les appelle errhines ou sérifuges , lorsqu'elles facilitent seulement l'écoulement des sécré- tions nasales sans provoquer l'élernuement. ( 1^9 ) Le mouvement convulsif est quelquefois utile à la santé en maintenant la souplesse de la membrane pitui- taire , et en expulsant ces mucosités épaisses qui allè- rent ses fonctions. L'éternuement , par la secousse qu il fait éprouver à tous les systèmes , augmente la vitesse de la circulation, et, par suite de rinfluence nerveuse sur l'appareil vasculaire , prévient quelquefois la tor- peur du sang et Tépaississement de la lymphe. Cependant si l'éternuement provoqué en certains cas a ses avantages , il est des circonstances où il offre des inconvéniens et même des dangers. Il peut augmenter l'épistaxis et le rendre mortel. Un trop violent ébran- lement de la membrane peut causer la cécité , l'épilep- sie , des pertes utérines et même l'apoplexie. On attribue ntanmoins quelques propriétés utiles aux sternutatoires, soit pour guérir, soit pour prévenir cer- taines maladies , soit en augmentant la sécrétion de la membrane pituitaire , soit en provoquant des larmes , soit en prévenant la congestion du cerveau par la se- cousse et la déplétion de ses vaisseaux intérieurs , ceux des yeux , des oreilles et même des carotides. On a vu plusieurs fois des céphalalgies opiniâtres et des odontalgies qui avaient résisté au traitement le plus rationnel céder à l'emploi de poudres sternutatoires. Ce phénomène peut s'expliquer lorsqu'on réfléchit que les nerfs de l'odorat ont une connexion très-rapprochée avec ceux du cerveau et de ses annexes. Les sternutatoires, sagement administrés , peuvent donc convenir pour détourner, diviser les congestions qui ont lieu par suite de l'inertie et du défaut de con- traction des vaisseaux lymphatiques. Ils conviennent aussi dans le cas d'atonie viscérale , pour donner une secousse ( «3o) salutaire à la masse des humeurs. Hippocrate , dit le docteur Alibert , les prescrivait dans les maladies hy- pocondriaques et hystériques; dans les fièvres sopo- reuses , dans les paralysies, les catharres chroniques, etc. Le docteur Hildebrand , au contraire , qui a écrit ( ex professa ) une dissertation sur le danger des sternuta- loires dans certaines apoplexies , a prouvé qu'il était très-dangereux d'y recourir dans celles appelées san- guines , et qu'on ne peut en trouver l'application utile que dans les apoplexies séreuses , encore faut-il n'en user qu'avec la plus grande précaution. On les avait proposés, dit Alibert, pour expulser le placenta dans les cas de l'inertie de l'utérus, mais je préfère l'action directe du seigle ergoté à cette réaction sympatique du cerveau sur l'utérus. ^T/uufdore -PeJVMitr-li/'-,, Z'/hai ■ ûaèr-ïel Jczcl- NÏCOTIANii: TABAC% ( i3« ) |^^lvv»v%\'VV*'v\^lVV^lVVVv\»vv^'VV^vv\'Vv\lVV^^/vvvvvvvvvvvvv^vvx\v»vv^**A^/v^'^v^vv\lVV^vv^ /w^w^(W» rsICOTIANE. (Sternutatoire .) Synonymie. Vulg. Tabac. Pétun. — Herbe à la reine. — Nî- cotiana tabacum ; foliis lanceolato-ovalis sessilibus decur- rentibus , floribus acutis. — Linné , Pentandrie monogynie. — Jussieu, cl. 8, ordr. 8, famille des Solanées. — Hjos- cyamusperuvianus. Dodon. Pempt.452. — En Espagnol et Portugais : Tabaco. — En Anglais : Tobacco. — En Bré- silien : Petmne, — En Mexicain : Quauhyeti. — En Ca- raïbe : Youly. Caractères génériques des Nicotiaines. Calice per- sistant à cinq divisions ^ corolle infundibuliforme \ limbe divisé en cinq lobes ; cinq étamines ^ un ovaire supé- rieur -, un style \ un stigmate échancré. Le fruit est une capsule ovale , à deux loges , à deux valves , s'ou- vrant au sommet ^ les semences nombreuses , attachées à un placenta adhérant à la cloison. Caractères particuliers. On en connaît plusieurs es- pèces : savoir: i» iV. Tahacwn^ à feuilles lancéolées , ovales , sessiles décurrentes ^ fleurs aiguës ( naturalisé en Europe )j 2" N. riislica^ k feuilles pétiolées , ovales, Irès-entières , fleurs obtuses et verdâtres ( Amérique ( l32 ) méridionale ) ^ 3' N. paniciilata, à feuilles pétiolées, cor- diformes très-entières ; ileurs paniculées , obtuses, en massue. ( Pérou. ) Histoire naturelle. Le nom Nicotiane a été donné à cette plante en souvenir de M. Nicot , ambassadeur de France k la cour de Portugal, qui la rapporta en France et la présenta à la reine de Médicis en i55o *, de-là Ilerhe à la reine. Le Tabac a eu ses panégyristes et ses détracteurs. Le pape Urbain VIII excommuniait ( ipso facto) tous ceux qui prenaient du Tabac dans les églises. Clément XI ne fut pas aussi sévère, car il ex- communia seulement pour l'Eglise de Saint-Pierre, point dans les parvis et autres églises. Les prêtres Ca- raïbes au contraire ne pouvaient lire dans l'avenir qu'au travers de la fumée de Tabac qu'ils humaient en tom- bant en crise. Amurat IV, empereur des Turcs, le Czar et le Roi de Perse en défendirent l'usage à leurs sujets, sous peine de la vie ou d'avoir le nez coupé. Jacques Stuart , Roi d'Angleterre , et Simon Pauli ont fait un traité sur le mauvais usage du Tabac , que l'on prend, comme tout le monde sait , soit râpé en poudre par le nez , soit en feuilles au moyen d'une pipe , soit comme moyen de mastication , action que les matelots appellent chiquer. Le P. Labat dit que le Pétun devint une pomme de discorde entre les savans , à l'époque où un jeune médecin soutint une thèse contre l'usage du Tabac à la- quelle devait présider M. Fagon. Il chargea de le rem- placer un confrère dont le nez , dit M. Poiret , ne fut pas d'accord avec la langue , car on remarqua que pen- dant tout le temps que dura l'acte , il eut la tabatière à la main , et ne cessa pas un moment de prendre du Tabac. ( i33 ) L'usage du Tabac peut convenir en fumée pour le mal de dénis , pour rendre les soldats et les matelots moins sensibles à la disette de vivres, et pour les préserver des attaques du scorbut. En Europe , en Turquie , en Perse , et même en Chine , on se sert de la pipe pour fumer ; mais les Caraïbes des îles Antilles ont une autre façon très-singulière, dit Poiret , et qui nuit beaucoup à la force de Todorat et de la vue. Ils enveloppent des brins de Tabac dans certaines écorces d'arbre , flexibles et minces comme du papier -, ils en forment un rouleau , l'allument , en tirent la fumée dans leur bouche , serrent les lèvres , et d'un mouvement de langue contre le palais , font passer la fumée par les narines. Dans les deux presqu'îles de ITnde , et dans les îles de l'Océan oriental , presque tous les peuples idolâtres fument des chirontes ou petits rouleaux de feuilles de Tabac , appelés cigarres en Amérique. Les mahométans du Mogol et de l'Inde fument avec un gar- goulis double ; l'un sert à recevoir la fumée à travers de l'eau , et l'autre à contenir le Tabac et le charbon allumé. Cette fumée de Tabac est très-douce et beau- coup plus agréable. En Amérique le Tabac vient très-haut; on emploie ses feuilles pour faire le Tabac en corde , à mâcher et en poudre. C'est en août et septembre qu'on ramasse les feuilles des plantes dont on a coupé les sommités des tiges pour les empêcher de fleurir. C'est moins par la diversité des feuilles de Nicotiane , dit Valraout-Bomare , que la préparation qu'on leur fait subir ( en y mêlant du sirop de sucre , de Feau de pruneaux , de l'eau de bois de violette , ou de bois de rose , de fève lonka, ou de cascarille), qu'on parvient à produire de la différence ( 'M) dans les son es de Tabacs connus sous les noms de : Tabac du sultan , Tabac des caravanes , Scaferlaù du Lev^ant , de Cariasse , d'Andouille de Saint- prince nt ou Cigale d^ Amérique , de Rolle de Monlauban , de Briquet du Brésil^ etc. La nature du climat, le temps de la récolte , l'espèce de lessive dont on arrose les feuilles , le mé- lange de Tabac d'un pays avec celui d'un autre , tout contribue à lui donner une certaine couleur , saveur et odeur. Celui de la Havane et de Séville , vulgairement appelé Tabac d' Espagne , est préparé sans aucune drogue odoriférante. Le Tabac est connu , cultivé et en usage dans les quatre parties du monde. L*Arabe le cultive jusque dans ses déserts ^ les Japonais, les Indiens, les Chinois font usage du Tabac qui est encore un présent de l'Amé- rique. C'est à tort que l'on conserve dans des vaisseaux de plomb le Tabac en poudre , qui à la longue peut oxider ce demi-métal , et produire des accidens à ceux qui en font usage. La fumée du Tabac engourdit légèrement , et la pipe, dit Virey, est une invention des sauvages de la Floride pour distraire dans la stupeur les longs ennuis d'une vie insipide et monotone. Quelle ressource pour le nègre privé de sa liberté qu'on voit à la porte de sa case, assis, les jambes croisées, sur une natte ou sur un cuir, exhaler avec ses soupirs la fumée enivrante de sa pipe en promenant silencieusement ses regards autour de lui et rêvant à son esclavage! 'o' Caplàctères physiques. Les trois espèces de Tabac cultivées aux Antilles s'y distingent sous les modifica- tions de grande mojen et petit. On les emploie égale- ( «35 ) ment en médecine , mais Ja première est toujours pré- férée. L'histoire du Tabac est trop connue pour qu'il soit besoin d'en faire une nouvelle description *, je me contenterai donc de dire que cette plante a une tige plus ou moins élevée , suivant les espèces , mais qui ne dépasse jamais cinq pieds de hauteur. Elle est velue , cylindrique , moelleuse. Les feuilles sont amples et cotonneuses , lancéolées ou cordiformes , sessiles ou péiiolées , suivant les espèces^ alternes, nerveuses, un peu jaunâtres en vieillissant -, glutineuses au toucher, d'un goût acre , et teignant la salive. Les fleurs sont infundibuliformes et ramassées par paquets terminaux , de couleur purpurine ou ferrugineuse , ou verdàtre sui- vant l'espèce. Les élamines, lors de la fécondation, se rassemblent près du pistil qu'elles embrassent étroite- ment pour y déposer leur pollen!... Ce mouvement mé- canique , sensible , admirable , prouve la vitalité des végétaux. Elles s'en séparent lorsqu'elles ont commu- niqué leur vertu prolifère à la partie femelle de la plante. Aux fleurs succèdent des fruits membraneux , oblongs , biloculaires , contenant une grande quantité de graines rougeâtres et très-huileuses. Analyse chimique. Suivant Vauquelin , le suc des feuilles fraîches contient une huile brune -, une matière animale rouge , soluble dans l'eau et l'esprit-de-vin , précipitable par l'acétate de plomb , et qui ne se con- crète pas lorsqu'elle est exposée à la chaleur ; albumine ^ fécule verte -, acide malique ^ acide acétique j hydro- chlorate d'ammoniaque 5 nitrate de potasse ^ hydrochlo- rate de potasse et malate de chaux. Les feuilles con- tiennent en outre de l'oxalate et du phosphate de chaux. ( '36 ) et donnent par Tincinëralion de la silice et un peu de fer. Les eiîels du Tabac doivent être attribués à une matière cristalline, acre, que contient Fliuile brune. Prophiétés médicinales. Le docteur Angclo Melis- sino, de Céphalonie , a publié en i8i3 , à Padoue, une dissertation très-curieuse sur l'action et l'usage du Ta- bac dont voici l'extrait. Le Tabac est devenu depuis long-temps d'un usage liabituel pour beaucoup de per- sonnes -, de quelque manière qu'on le prenne , soit en fumée par la bouche, soit en poudre par le nez , soit en masticatoire, il agit toujours comme irritant local, sé- datif du système nerveux général , et troublant d'une façon spécifique les fonctions de l'estomac ^ car il pro- duit des nausées, des vomissemens, la cardialgie, etc. L'efifet immédiat de l'application du Tabac est la sortie d'une abondante quantité de liquides par les parties avec lesquelles il est mis en contact. Mais Fac- tion spécifique de cette substance sur l'estomac est démontrée par les vomissemens que produit quelquefois une petite quantité de cette poudre introduite dans le nez , ou même, comme l'a éprouvé l'illustre Fontana^ quelques gouttes d'huile de Tabac introduites dans des plaies faites à des animaux. Les vomissemens et les au- tres accidens convulsifs occasionés par des applications de Tabac, ont été quelquefois jusqu'à produire la mort, ce qui a conduit la plupart des médecins à en proscrire l'emploi. L'action sédative du Tabac, qui produit à la longue une sorte de stupidité , peut être sans inconvénient sup- primée tout-à-coup , dit le docteur Montègrc , mais il n'en est pas de même de l'action irritante que l'on ne ( '37 ) pourrait , dans plus d'un cas , supprimer sans danger. Le Tabac pris en poudre par le nez peut être quel- quefois utile, en déterminant une abondante évacuation de mucus , et prévenant les engorgcmens humoraux des parties voisines , et les fluxions qui peuvent les attaquer : il produit en outre un léger excitement du cerveau, qui facilite momentanément l'exercice des fonctions intel- lectuelles. Quelquefois cependant cette poudre déter- mine une telle irritation , qu'il en résulte un coriza perpétuel qu'on ne peut faire cesser qu'en supprimant tout-à-coup le Tabac. Le Tabac en fumée ou en masticatoire réussit souvent dans les odontalgies rliumatiques \ mais , comme le pense l'auteur , on obtiendrait sans doute les mêmes avantages d'un autre irritant qui n'aurait pas, comme le Tabac, l'inconvénient d'être sédatif ou plutôt stupéfiant. L'usage habituel de ces irritans n'est cependant presque jamais sans inconvénient , et par exemple l'afflux sanguin qu'ils déterminent sur les gencives , doit sans doute disposer ces parties aux alfections scorbutiques, ainsi que l'a observé le docteur Alibert. Pareillement l'abus du Tabac en poudre a produit quelquefois des enchi- frenemens ou enrouemens que l'on n'a pu guérir qu'en renonçant à cette substance. Parfois encore la déperdi- tion d'une trop grande quantité de salive produit un dérangement des digestions et un amaigrissement pro- gressif, et d'autres accidens qu'on ne peut encore faire cesser qu'en supprimant le Tabac. (Gazette de Santé du 1 1 juin 1814.) On a vu l'usage immodéré du Tabac chez des per- sonnes sanguines et d'une constitution sèche et irritable, causer des vertiges, la cécité, la paralysie, etc. c '■?« ) On devrait proscrire l'usage* inlérieiir du Taljac. (jui, en sa (ju.ililé de drastique violent, provocjue des vo- niissemens excessifs. On cite dans le nouveau Journal de l\uis (24i»viil 1828 ) l'exemple d'un individu qui au milieu d'une réunion joyeuse fut la victime de la fa- talc imprudence d'un des convives. On fait cesser l'i- vresse du Tabac avec le jus d'oseille, ou tout autre acide ; c'est pourquoi Ton conseille aux fumeurs non habitués , de màclier de la pomme dès qu'ils se sentent étourdis. Il n'est donc permis qu'à un médecin éclairé de l'ad- ministrer à l'intéiieur dans des circonstances déses- pérées où il faut donner une violente secousse à la machine, comme dans l'apoplexie séreuse, la léthargie et même l'épilepsie , si l'on a l'intention de donner une commotion au système nerveux. Mais souvent encore on a à se repentir de son usage , puisqu'après un succès apparent le malade retombe dans un assoupissement plus inquiétant et souvent accompagné de convulsions , de vomissemens, de sueurs froides et collicatives , et d'un pouls effacé. Mais cessons de décrier cette plante énergique , sous peine de nous laisser lapider par les insulaires qui ont pour elle une haute vénération , et déroulons la liste des cures qu'elle opère aux colonies dans les diverses cir- constances où elle est employée. Le Tabac mêlé au Roucou sert à détruire la vermine et les chiques qui entretien- nent les ulcères des Nègres. On n'emploie le mercure dans les maladies vénériennes que lorsqu'elles n'ont pu céder au suc de Tabac cju'on prescrit avec succès contre les tumeurs, et le combinant avec le baume d'Hed- widgie. La fumée du Tabac calme souvent le mal de dents , ( «39 ) apaise la faim , et , quoi qu'on en dise , préserve des at- taques da scorbut. Aussi les militaires et les marins s'en servent-ils comme d'un moyen prophylactique accrédité par des siècles d'expériences. Un lavement de cette fumée produit souvent à la mi- nute une utile révolution sur l'intestin étranglé dans une hernie. Un lavement de quatre feuilles nouvelles de Tabac vert fait opérer une médecine qui restait sans effet. Les feuilles vertes recouvertes d'huile et appliquées tièdes sur une douleur quelconque paraissent en di- minuer la violence. Il en est de même des feuilles du Sablier (Ilura cvepitans'). Nicolas Mouard (Hist. Méd. des Plantes, chap. i4) dit que les feuilles vertes de Tabac appliquées chaudes , et souvent renouvelées , sont un remède efficace pour calmer les douleurs qui accompagnent le tétanos. Il ajoute que les Indiennes de la Nouvelle-Espagne , pour détruire les levains glaireux qui se forment dans l'estomac, en appliquent sur la ré- gion épigastrique , après y avoir fait une onction d'huile chaude, qu'elles les renouvellent fréquemment et en continuent l'usage jusqu'à ce que les levains soient en- traînés par le bas. Les douleurs du tétanos se faisant particulièrement sentir au long du rachis , à la nuque et aux angles des mâchoires , on fait une onction d'huile chaude sur les parties , on y applique ensuite une suf- fisante quantité de feuilles de Tabac posées les unes sur les autres. Ou purge et le soir on donne une potion calmante. La graine de Tabac est souvent employée contre le priapisme ^ de-là le nom de Priapée donné à la troisième espèce. Poupée-Desportes recommande l'in- jection du suc de Tabac vert contre les hémorragies ; il recommande les feuilles pour les cataplasmes résolutifs. ( ■4" ) Il uVst pas génc'ialt'inent reconnu que Tusagc du Tabac en poudre alliiiblisse la niénioiie, car j'ai rexeuiple d'un oncle à^é de 90 ans, homme de cabinel , à (|ui le Tabac fut ordonné dès Page de 18 ans pour cause de santé ^ il en prenait avec excès, et il conserva jusqu'à sa mort une mémoire si prodigieuse qu'il citait des tirades de plusieurs centaines de vers , et excellait dans les à-propos dont il égayait les sociétés toujours disposées à l'en- tendre, tant il était aimable, enjoué, et peu habitué à se répéter, son répertoire étant richement meublé, et on peut dire inépuisable. On assure néanmoins que les Chinois , antagonistes des propriétés de celte plante , ont défendu aux Américains diniporter dans leur pays du Tabac : la note suivante a été envoyée à M. Wilkodes , consul américain à Canton : « Nous vous faisons savoir que l'immondice qu'on em- ploie pour fumer est défendue par ordre supérieur, et il ne sera plus permis d'en importer à Canton. Le navire qui Taura à bord sera de suite séquestré. Nous vous prions, clier frère , d'en donner avis à M. le Président de votre pays , afin qu'il sache que l'immondice employée pour fumer est défendue dans notre empire céleste ! î 1 Les Hattiers ou gardiens d'animaux traitent la gale , la gratelle et le farcin avec la cendre de Tabac. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TREIZE. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur, 1. Fleur de grandeur naturelle ouverte. 2. Calice ouvert où l'on aperçoit l'ovaire et le pistil. 3. Fruit coupé transversalement. 4. Graine. //. ■//./ 77m>i/i}rt' /ieurdSpi/^/f/^ /otÂr Ûft^rùt/ Jcic^ l:A€AEiElt :i>E LA €i"MNJ< r«,. ( '4i ) «/t «A'VVWV.VWWWVWVtWWVVVVWX VWv'WWWWVW WWWWVWVWWWVW VWV\'VWVW'\tlV\W\V\% FAGARIER DE LA GUIANE. (^Steniutatoire. ) Synonymie. Vulg. Bois de Sénégal. — Poivre du Japon. — Tacainahaca d'Amérique. — Poivre des nègres. — Cocatin des Garipons. — Fagara guianensis. — Lin. , Tétrandrie monogynie. — Jussieu, famille des Térébinlhacées. — Fagara foliis pinnatis inermibus ; floribus paniculatis pentandris , capsulis subquinis. — Lamarck , Fagara pentandra. Au- blet , Guiane, 78, t. 3o. Caractères génériques des Fagâriers. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Balsa- niiers et qui comprend des arbres et des arbrisseaux exotiques à feuilles alternes ailées avec impaire , et à fleurs petites disposées par grappes ou par paquets axillaires auxquels succèdent des capsules monospermes assez semblables à celles des Clavaliers. Caractères essentiels : les fleurs ont un calice persistant , très- petit, à quatre ou cinq dents-, corolle tétra ou pen- ToME VL — 104" Livraison. a ( '40 tapctale ^ quatre à cinq élaniines ^ un style;, deux stig- mates-, une capsule bivalve, monosp(;rmc. Caractères pauticuliers. Feuilles pinnces avec im- paire •, fleurs paniculées h cinq angles. Histoire naturellf. Le Fagarier croît naturellement dans les forets de la Guiane, et se rencontre dans l»'s forets vierges des Antilles , où il fleurit en mai , et porte des fruits murs au mois d'août. L'écorce de ses capsules est piquante et aromatique. Je lisais un jour un des ouvrages atlrayans de Bernardin de Saint-Pierre , et j'approuvai entièrement ce qu'il dit de l'arrosement na- turel des arbres par les eaux de la pluie , m'étant mis à Tabri sous un Fagarier , et pouvant à mon aise véri- fier les suppositions de l'auteur de Paul et Virginie. « L'eau des pluies, dit-il , parvient à la plante par une espèce de gouttière dont les feuilles sont pourvues. Celles des plaines n'en ont besoin que jusqu'à leur accroisse- ment. Elle n'est permanente que dans les plantes des montagnes. Elle est tracée sur le pédicule des feuilles , et conduit l'eau des pluies dans les arbres , de la feuille à la branche \ la branche par l'obliquité de sa position la porte au tronc d'où elle descend à la racine par une suite dedispositionsconséquentes.Si l'on verse doucement de l'eau sur les feuilles d'un arbrisseau de n;onîagne les plus éloignées de sa tige , on la verra couler par la route que je viens d'indiquer, sans qu'il en tombe une seule goutte à terre. Carac.tèrfs physiques. Le tronc de cet arbre s'élève ( -43 ) à quarante et même cinquante pieds , sur deux pieds et demi de diamètre ; son écorce est grisâtre , cliargée d'épines-, le bois est blanc, dur, compacte. Il pousse de son sommet plusieurs branches rameuses qui se répan- dent en tous sens ] les branches et la partie des rameaux dépourvues de feuilles, sont garnies de petites épines. L'extrémité des rameaux porte des feuilles alternes , ailées sans impaires , composées d'environ dix folioles opposées, ovales lancéolées, acuminées , glabres, en- tières et presque sessiles. Les plus grandes de ces fo- lioles ont six pouces de longueur, sur une largeur d'un pouce et demi. Les fleurs naissent sur de grandes pa- nicules qui terminent les rameaux, et dont les rami- fications sont munies à leur base d'une petite écaille. Chaque fleur a un calice monophylle à cinq dents , et garnie à sa base de deux ou trois petites écailles ; cinq pétales blancs, arrondis, concaves et attachés au fond du calice autour du disque; cinq étamines plus longues que la corolle, et insérées sur le disque à l'op- posé des pétales; un ovaire supérieur, à trois ou cinq côtes arrondies , surmonté de deux styles courts arqués en dedans, à stigmates pointus. Le fruit est composé de trois à cinq capsules roussà- tres , uniloculaires , bivalves, attachées à un pivot qui en occupe le centre, et dont elles s'écartent dans leur maturité ; ces capsules s'ouvrent par leur face interne , et laissent échapper une semence noire , luisante et huileuse. Analyse chimique. On obtient un baume liquide ( i44 ) jaune et arornalique par l'excision de IVcorcc. Cette ré-' sine est d'un brun clair , opaque, d'une cassure brillante, fusible , soluble dans les alcalis et l'alcool , d'une odeur agréable et d'une saveur aromatique amère. (Virey.) Propriétés médicinales. L'écorce des capsules du Balsamier de la Guiane étant pulvérisée sert de sternu- tatoire , mais il faut en user avec la plus grande réserve. La résine est astringente et vulnéraire^ on fait avec des bandelettes agglutiiialives destinées à réunir les lèvres des plaies trop écartées, et à favoriser leur cicatrice. On l'applique aux Indes sur la région liypogastrique pour certaines affections de l'utérus , sur l'ombilic pour les vapeurs hystériques , et les suffocations de " matrice vers laquelle on dirige également la fumée de cette résine balsamique exposée à l'action de cliarbons embrasés. Les praticiens des colonies vantent beaucoup l'efficacité de l'emplâtre suivant appliqué sur l'estomac pour le fortifier , aider les digestions , chasser les vents et réveiller l'appétit. Prenez résine du Fagarier de la Guiane, deux onces ^ styrax, une once; ambre gris, une dragme. Faites fondre à vaisseau clos. Cet emplâtre dissipe les tumeurs , apaise , dit-on , les douleurs de la goutte et les maux de dents quand on en fait l'applica- tion derrière les oreilles et sur les tempes, même dans le creux de la dent gâtée, pour préserver le reste de la carie. On fait des sinapismes avec la poudre des graines du Fagarier. Prenez : graine en poudre, une once; farine de maïs, deux onces; vinaigre, quantité suffisante. Cette pâte devient rubéfiante au bout d'une heure , et vésicante si on la maintient sur la peau pendant douze heures. ( ,45) EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUATORZE. Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. 1. Fleur non épanouie. 2. Fleur épanouie. 3. Fruit. 4- Ovaire supère. 5. Graine. ^. ( ■ 4'"' ) *^» w» \A ^-^ v> vxvv% «v^^%\'«v^^v ««(vw v\» vv\w\ w» w»* v\\^/VMA v>A v\\ w» w» w\W\w«w\ V LISERON EMPENNE. (Slernutatoiï'c. ) SiNOxNTMiE. Vulg. Herbe à éternuer. — Quamoclit à feuilles étroites. — Coiivolvulus pennatus. — Lin. Pentandrie mo- nog^ynie. — Jussieu , famille des Convolvulacées. — Gonvol- vulus foliis pinnatis, pinnis tenuissimis , pedunculis longis, subbifloris, coroUis infundibuliformibus. — Lamarck, Jas- minum millefolii folio. Bauh. Pin. SgS. — Gelsemino in- diano pennato di fior sanguigno ; per altro nome detto Qua- moclit. Pona. Quamoclit foliis tenuiter incisis et pennatis. Tournef., n6. — Ipomaea Quamoclit flore sanguineo. — Lin, Convolvulus indicus pennatus. Muni., p. 29, t. iSg. — Quamoclit foliis tenuiter incisis et pennatis. Plumier,. Tsjuria-cranti. Rheed. ' Caractères géjmériques des Liseroins. Calice à cinq divisions ^ corolle monopétale régulière ; cinq étamines j ovaire siipère ^ un ou plusieurs styles*, autant de stig- mates \ capsule à trois valves , à plusieurs loges polys- permesj tiges volubiles -, feuilles alternes, lactescenteSo Caractères particuliers. Feuillage délié et à pin- nules très-étroites et linéaires 5 fleurs infundibuliformes, d'un rouge vif. Histoire naturelle» Plusieurs ont donné à ce Liseron /o-A /y. j/s y'/iftij't>/'f />f^Cl^^^/•A/■^ J'iTUr (raArveZ Jcu^ . ( -47 ) la dénomination latine d'Ipomœa, du grec Ipos, Lise- ron , et omoios^ semblable-, on remarque ce petit Qua- moclit à feuilles étroites et à fleurs rouges dans les maïs et dans les caffiers qu'il encombre. Les mystérieux Makendals s'en servent dans leurs phyltres , et par ce breuvage mystique font renaître l'espoir dans le cœur d'un amant qui n'a point été écoulé. CARACTÈRES PHYSIQUES. Le Liscrou empenné est re- marquable par la ténuité de son feuillage, et par le vif éclat de ses corolles. Celte plante est glabre dans toutes ses parties. Ses tiges sont faibles, menues , volubiles et grimpent à sept ou huit pieds lorsque des supports leur en donnent les moyens. Elle a des feuilles d'un beau vert, alternes, pétiolées, ponctuées, élégamment pinna- tifides, et si profondément qu'elles paraissent entière- ment ailées. Leurs pinnuîes sont linéaires, presque fili- formes , très-souvent opposées , simples (celles de la base seulement offrent quelquefois des subdivisions). On remarque aisément aux aisselles des feuilles déjeunes pousses qui ne se développent point, et ont l'apparence de stipules pectinées. Les pédoncules sont axillaires et plus longs que les feuilles. Il leur arrive souvent de porter deux fleurs , et alors c'est au-dessus de leur mi- lieu, à l'endroit d'où partent deux petites bractées si^- bulées qu'ils se bifurquent. Depuis cet endroit jusqu'à leur sommet, ils vont en s'épaississant , et l'on y re- marque un renflement plus sensible immédiatement au-dessous des calices. Le calice est petit , et ses divisions sont pointues. La corolle est infundibnliforme, de cou- leur écarlate très-vive, et longue de plus d'un pouce. Son tube est étroit -, sdu limbe est petit , beaucoup plus ( '48 ) court que le lube cl à cinq divisions pointues. Le sli mate est en tète à deux lobes, (Encyel.) Analyse chimique. La racine desséchée contient une huile volatile irritante. Le suc de toute la plante , une résine molle et acre , une matière extractive colorante verte, de l'amidon , de l'albumine et de l'acide malique libre. > Propriétés médicinales. Le suc des feuilles de ce Liseron étant aspiré par le nez dans certains catharres de la membrane muqueuse , les résout en excitant l'éter- nuement. Son usage est souvent appliqué avec succès dans certaines céphalalgies. C'est pourquoi cette plante est quelquefois employée dans les affections soporeuses et léthargiques. Elle convient aussi aux personnes sujettes aux vapeurs hystériques et hypochondriaques. Les feuilles pilées s'appliquent sur les vieux ulcères atoni- ques et sur les blessures des chevaux. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUINZE. La plante est dessinée de grandeur naturelle. 1. Calice et style surmontés du stigmate. 2. Ovaire et pistil. 3. Ovaire plus développé. 4. Graines. /O:/ f /à> ■ /v . ^y/;. TZ/ôcx/ore T^/'^rcoûT-Zi/'^. /'iha CrafiriJp/ ifat/ ■ ( i49) »W%.\V WWViWl'WvX'V'A*/ X'VWX^VWVVV WvWjW/W WW*.;VVv'\*>.VVvW.W VV W X-V.-viV W-.-V^.W MAHOGON DU SÉNÉGAL. ÇSteT'nutatoire. ) Synonymie. Acajou bâtard. — S-vrielenia Senegalis. — Lin. Décandrie monogynie. — Jussieu, famille des Orangers. — Lamarck, famille des Azédarachs. — Swietenia octandra foliis abrupte pinnatis , subtrijugis; foliolis obtusiusculis : fructu quinquevalvi. Beutigny au Sénégal. Caractères génériques des Mahogons. Arbre à feuil- les alternes , pinnées-, fleurs disposées en panicules axil- laires et terminales -, calice à cinq divisions -, cinq pétales -, dix étamines mouadelphiques ^ un style -, nectaire cylin- drique, portant les anthères à son ouverture ^ une cap- sule 5-loculaire : semences nombreuses, ailées, embri- quées. Caractères particuliers. Corolle à cinq pétales ou- verts concaves-, dix étamines au sommet d'un tube cylindrique ^ un style 5 un stigmate -, capsule ligneuse ; cinq valves-, cinq loges-, graines ailées; feuilles sans impaire. Histoire naturelle. C'est M. Roiissillon qui le pre- mier a découvert au Sénégal ce Maliogon , et en a com- muniqué un échantillon à M. Lamarck , dit M. Des- ToME VL — io4^ Lwraison. 42 ( '5o ) lousscaiix. Cependant ou trouve ce bel arbre (!ans les for^'ls vierges des Antilles où les naturels lui donnent le nom d'Acajou bâtard. Cet arbre élevé a les plus belles formes. La même sagesse , dit Bernardin de Saint- Pierre, a réglé le niveau des brandies dans les arbres, et le cours des ruisseaux dans les plaines. Les Cèdres du Liban ont l'attitude du commandement qui convient au roi des végétaux, celle d'un bjas levé en l'air, dont la main serait inclinée. 11 incline ses cônes vers la terre pour les abriter pendant le temps de leur floraison, mais quand ils sont fécondés, il les redresse vers le ciel. (Remarque utile aux peintres. ) L'écorce de la plupart des arbres des montagnes est disposée également pour conduire les eaux des pluies depuis les branches jus- qu'aux racines , celle des pins est en grosses côtes per- pendiculaires ^ celle de l'orme est fendue et crevassée dans sa longueur-, celle du cyprès est spongieuse comme de l'étoupe -, celle des palmiers est striée longitudinale- ment. Cabactères physiques. Ce Mabogon ressemble beau- coup aux noyers d'Europe. Ses feuilles sont ailées sans impaires, plus petites que celles de l'Acajou franc (pi. 99 , 25® livraison , tome II). Ses fleurs n'ont que huit étamines et ses fruits s'ouvrent par le haut. Les rameaux sont ligneux , cylindriques , glabres et garnis de feuilles alternes pinnées sans impaire. Ces feuilles paraissent moins rapprochées les unes des autres que dans le Swietenia Mahogoni. Elles sont composées de quatre paires de folioles, ovales-oblongues , obtuses, acuminées par une pointe rousse, très-entières, coriaces, glabres , d'un vert noirâtre en dessus , et blanchâtres ( i5i ) ' en dessous, nervées et rétrécies à la base de courts pé- tioles partiels. La longueur de ces folioles est au moins de trois pouces sur une largeur de vingt lignes \ les pé- tioles communs sont longs et un peu épaissis^à la base. Les fleurs sont disposées aux sommités des rameaux, en plusieurs panicules lâches, allongées, dont les rami- fications sont divergentes, les unes alternes, les autres presque opposées , et toutes accompagnées à leur base d'une bractée fort courte. Ces fleurs paraissent blanches et ont chacune un pédondule propre très-court. Leur calice est petit, divisé en son bord en quatre ou cinq découpures obtuses. La corolle est composée de quatre ou cinq pétales ovales , obtus , ouverts , au moins trois fois plus longs que le calice. Le tube staminifère est ventru inférieurement , de la longueur de la corolle et terminé par huit dents courtes et obtuses. Son ouver- ture supérieure est remplie par le stigmate qui est élargi en plateau. Les étamines sont au nombre de huit et attachées par des filamens très-courts à la partie interne du tube au-dessous de ses divisions. Le fruit consiste en une capsule dure , ligneuse , sphérique , de la grosseur d'une noix , grisâtre à l'extérieur , s'ouvrant au sommet en quatre ou cinq valves. On voit à son in- térieur un réceptacle central, tétragone , autour duquel sont embriquées des semences nombreuses, aplaties ^ irrégulièrement ondulées , plus larges que longues , glabres, luisantes, d'un jaune roussâtre et entourées d'une aile mince membraneuse assez large. Analyse chimique. L'écorce de l'Acajou bâtard con- tient du tannin -, un principe amer -, du mucilage *, une gomme résine acre et une huile aromatique. ( i59. ) Propru'^tés Ml^DICI^ALES. La résiiit' de cet arbre , tnise en poudre , fournit un très-bon sternutatoire. Toutes les parties du feuillage et l'éeorce sont astrin- gentes. On en fait des décoctions utiles aux blessures d'armes à feu. Le suc, non étendu d'eau, arrête les hé- morragies des plaies. On va même jusqu'à le prescrire dans les hénioplitbisies, les ménorrhogics et l'ischurie sanguine EXPLICATION DE LA PLAKCHE QUATRE CENT SEIZE. Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. i. Fruit entier hors du brou. 2. Semences embriquées. 3. Fruit complet coupé transversalement. ^. Graine ailée. .;'■/ //>,) /.//i /y y/-. 77ieoifo/-e /)rj\ytu/-//A. /in,f , ù^53) VV» POIVRIER MACULE. ( Errhine titillante ou sérifuge. ) Synonymie. Piper maculDsum. — Lin. Diandrie trigjnie. — Jussieu , famille des Orties. — Saururus hederaceus caulibus maculosis. Plum. — Piper foliis peltatis , ovalis. — Lin. Spect. Plant, vol. i , p. 4'2. — Peperomia varieg-ata foliis cordato-ovatis , peltatis; spieis geminis, Ruiz et Pavon , Flor. Pérav. , vol. i , p. 33 , tab. 52 , fig. A. — En anglais : Spetted navel estait. Caractères génériques des Poivriers. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes , qui a beaucoup craffinité avec la famille des Orties. Il renferme des ar- bustes ou des herbes la plupart grimpans, dicliotomes, à rameaux presque articulés : les feuilles sont alternes ou opposées •, les fleurs axillaircs ou opposées aux feuilles, disposées en un chaton étroit, allongé. Le caractère es- sentiel de ce genre est d'avoir des fleurs réunies en un chaton filiforme^ point de calice ni de corolle; deux anthères presque sessiles; une baie à une seule se- mence. Caractères PARTICULIERS. Feuilles en bouclier, ovales. Tiges et épis parsemés de taches brunes. Tome VI. — i o5e Livraison^ i 3 ( '54 ) Histoire naturelle. Lr Père Plumier a souvent trouvé ce Poivrier dans les forets sombres de Saint- Domingue, surtout dans le ravin appelé Précipice du trou ^ quartier du Moustique. Je l'ai rencontré fréquem- ment dans les mornes de Plaisance et au Bas-Limbet (même île) , en me rendant des Gonaïves au Cap. Caractères physiques. Ce Poivrier est remarquable par ses tiges couvertes de petites taches brunes , ovales. Les articulations sont renflées et produisent chacune de petites touifes de racines. Les feuilles sont alternes , ovales arrondies, et presque en cœur à leur base, ter- minées en pointe aiguë à leur sommet , marquées de ner- vures opposées, arquées , se réunissant toutes au sommet des feuilles, partant deux à deux de différens points de la nervure principale. Les pétioles sont courts , mais marqués ainsi que les épis et les tiges. Les épis sont pédicules , cylindriques , plus longs que les feuilles. Ils sont maculés et opposés aux feuilles. Analyse chimique. Le suc laiteux et acre qui transsude de toutes les parties de la plante semble indiquer ses propriétés entièrement identiques avec celles des Cactes et des Euphorbes. Propriétés médicinales. Encore que Ton mitigé la causticité du suc gomrao-résineux du Poivrier maculé par sa macération dans le vinaigre, on doit en éviter l'usage à l'intérieur. On le range aux colonies parmi les sternutatoires , et on l'y emploie en cette qualité. Peut- être est-il moins irritant que les Euphorbes , néanmoins il faut en user avec beaucoup de prudence. Un empiri- que américain avait su extorquer la confinnce d'un riche ( i55 ) propriétaire de Saint-Iago de Cuba en lui promettant la prompte guérison d'une œdématie rebelle. Il tint sa parole, non en détruisant la cause de l'infiltration , mais en faisant cesser, par la mort, les anxiétés et les souffrances du trop crédule valétudinaire , qui succomba , après beau- coup de frictions faites avec la teinture alcoolique du Poivrier maculé , à une ulcération générale du système dermoïde. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT DIX-SEPT. Le dessin est réduit au tiers de sa grandeur. 1. Fleur grossie. ( >56) '%;\'«>\/V«V\^ V>V\ VV\VVWV>W\W>iVV\ vv>w* EUPHORBE x\ FEUILLES DE BUIS. ( Enhine sérifuge. ) Synonymie. Eupliorbia buxifolia. — Lin. Dodécandrie Iri- gynie. — Jussieu , famille des Euphorbes. — Tithjmalus fructicosus foliis biixi. Plum. vol. 4? pl« 2. — Eupborbia racemosa subdichotoma , foliis ovatis integerrimis opposilis, caulibus ramisque fruticulosis et articulosis. Lam. Cakâctères génériques des Euphorbes. Calice mono- pliylle , à quatre ou cinq divisions , portant entre cha- cune d'elles et au sommet une production lanielleuse , colorée (pétales en T), souvent en forme de croissant; douze étamines ou plus , entremêlées de filamens ou écailles multifides *, ovaire sur un pédicelle; trois styles bifides -, capsule triloculaire , à trois coques , à trois loges monospermes. Caractères particuliers. Feuilles entières, ovales, oblongues, glabres-, corymbes terminaux; rameaux di- vergens. (Annuelle.) Histoire naturelle. Cette plante , de peu d'appa- /oS! A//f- P/. ^78. JneotZore^ J)ed-c/n^àZ<. J'zhjz- (ra^T^ie/ J'ax^ . ETPITOÎIBJE A. FEFJL1.es I>E BFIS ( i57) rence , est commune aux Antilles , où elle croit dans les sables des rivages de la mer. Les jeunes insulaires se font mutuellement des niches avec cette Euphorbe , comme en Europe les enfans avec le réveille-matin. Il suffit de frotter la peau avec son suc laiteux pour faire développer sur-le-champ un prurit insupportable , quel- quefois suivi d'érosion , si l'on a commis l'imprudence de se gratter. Caractères physiques. La racine de cette Euphorbe est rameuse et roussâtre. Elle pousse une tige ligneuse, haute d'environ un pied , cylindrique , de la grosseur d'une plume d'oie , articulée , couverte d'une écorce un peu ridée et roussâtre. Cette tige se divise en plusieurs rameaux alternes, menus, articulés, feuilles, droits ou mon tans , les uns simples et les autres fourchus ou dichotomes. Les feuilles sont nombreuses , opposées , ovales entières , glabres , d'un beau vert et assez sem- blables à celles du buis , mais un peu plus petites et plus minces. Il naît, vers le sommet des rameaux , trois ou quatre pédoncules fort courts et unitlores. Les quatre divisions extérieures du calice sont petites , entières , obtuses, ou arrondies et blanchâtres -, l'ovaire est glabre. On observe aux nœuds des rameaux de petites stipules intermédiaires , mais géminées de chaque côté , se re- couvrant par leur bord interne. Analyse chimique. INous ne pouvons que nous répéter en rappelant au lecteur que les Euphorbiacées jouissent du plus au moins d'une vertu corrosive qui ne permet pas de les employer indifféremment, et que cette vertu héroïque réside dans leur suc gommo-résineux d'une grande âcreté. ( >58 ) PiiopRiÉTÉs MÉniciwAi.Ei». (^uoi([ui; 1 un reconnaisse gcncraloniLMit à (elle plante des vei tus héroï(jues , on emploie ({m'l(]ii('i"ois les racines en niédecrne. Toutefois, pour tempérer l'acrimonie du suc de cette Euphorhiacéc, on les met macérer pendant vingt-qualre heures dans du vin.iigre et on les administre alors , non sans beau- coup d'imprudence , à la dose d'une dragme à un demi- gros, eu nature et en poudre dans du miel ou du sirop. Ce moven énergique a eu quelquefois du succès , entre les mains de quelques guérisseurs, contre Thydropisie, la jaunisse , les obstructions viscérales et les fièvres quartes ou autres maladies clironiques rebelles. On relire aussi Textrait de la plante , qu'on administre à la dose de quinze à vingt-quatre grains dans une limonade, ou combiné avec des sucs acides de limon , d'ananas ou d'oseille de Guinée. Cet extrait, obtenu par l'alcool ou le vinaigre , agit avec moins de violence que la racine en nature. Le suc laiteux , à îa dose de dix à douze grains , offre un purgatif hydragogue , dont l'emploi n'est pas sans danger. Les vieux habitans purgent sou- vent leurs nègres avec le bol suivant : prenez racines en poudre d'Euphorbe à feuilles de buis , deux scru- pules ^ tartrite acidulé de potasse ( crème de tartre ) , même quantité ^ muriate de mercure doux ( calomel ) , vingt grains -, marmelade de fleurs d'oranger ou d'abri- cot du pays (mamrnea), suffisante quantité. Quant à moi , qui me méfie de l'usage des Euphorbes à l'inté- rieur, je n'ai jamais employé la plante qui fait le sujet de cet article , que comme sternutatoirc dans les affec- tions soporeuses et autres maladies de ce genre qui exi- gent une secousse violente et générale. ( >.'î9 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT DIX -HUIT. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Ovaire sur son pédicelle. 2. Capsule à trois loges. ( >«o ) IV\>'VV^ vv-IVVVV\VVVVVVV'\'VVY'\VV«IVV\VVVVV'tVV\VV«VV^VV%VVt\\^VV«VV>V\\VV»VV\VXAVV\\>V«'VV% vv»v\> CACTE EPINEUX FRANGÉ. ( Errhine sérifuge. ) Synonymie. Cactus fimbriatus. — Lin. Icosandrie monogjnie. — Jussieu , famille des Cactes. — Cactus crectus longus suboctangularis ; petalis fimbriatis; fructu spinoso coccineo. — Lamarck. Opuntia monoclonos cereiforrais , amplo flore roseo fimbriato. Plumier, Mss. — Cactus erectus octangu- laris. Burm. Amer. tab. igS, fig. i. Caractères génériques des Cactes. Calice mono- phylle , supérieur, imbriqué ^ corolle nombreuse^ baie à une loge, polysperme. Cierges redressés, se soute- nant par eux-mêmes. Caractères particulieiis. Espèce droite, à liuit ou neuf côtes, élevée-, pétales frangés-, fruit épineux d'un rouge carmin. Histoire naturelle. Le P. Plumier a le premier observé ce Cacte élégant dans des bois arides de Saint- Domingue ( Haïti ) , et parmi les rocliers maritimes , vers le quartier appelé la Bande du Sud. //^.> //^7. //•-/«/• Jneiit/a/v /fc^r4fUf/t/\ /'/n^r traîne/ J'm/p VAVTWAX. YY^AHiVV. 1 161 ) Càractèkes physiques. Ce Cacte vient par groupes 5 îl en naît un grand nombre ensemble , et chaque indi- vidu a une tige droite qui acquiert la grosseur du jarret ou du genou et s'élève à la hauteur de dix-huit à vingt- quatre pieds. Ses côtes, au nombre de huit et quelque- fois neuf ou même dix, sont garnies sur leur crête d'é- pines en faisceaux , blanches , assez longues et très- aiguës. Le sommet de chaque tige , qui a presque la forme d'un cône hérissé d'épines , donne naissance à des fleurs assez grandes , fort belles , couleur de rose , dont les pétales sont oblongs et frangés en leurs bords, et le style , beaucoup plus long que les étamines , est mul- lifide et frangé à son sommet. Le fruit est globuleux , charnu , presque de la grosseur d'une orange , d'un rouge vif et luisant à l'extérieur , avec des tubercules hérissés d'épines blanchâtres très-piquantes, et a sa chair intérieure d'un rouge couleur de feu, très-succu- lente , d'une saveur acidulé fort agréable, et remplie de beaucoup de semences noires. (Encycl. ) Analyse chimique. Le suc gommo-résineux du Cactier frangé est inodore , comme dans les autres espèces con- génères 5 mais il jouit d'une âcreté tellement brûlante, qu'on doit ne l'employer qu'à l'extérieur. Il contient une matière extractive , de l'albumine , un principe très- volatil et nauséeux , lorsqu'il est exposé à l'action du calorique. Propriétés MÉDICINALES. Le suc caustique de ce Cacte, quoique réputé aux colonies hydragogue et désobs- truant , ne doit jamais être employé à l'intérieur par un médecin instruit et prudent. Il n'est que quelques ^ Tome VI. — io5^ Lwrnison. ±^ ( '6,. ) jongleurs ou médicastresqui aient rimprudence de l'ad- ministier dans les maladies chroniques, pour conserver ou renvoyer de la terre des vivans le malheureux malade qui a eu la faiJ)lesse d'implorer de tels conseils. On sera convaincu de son action caustique en apprenant qu'il peut , au besoin, remplacer le Garou , pour déterminer à la peau une violente irritation, une phegmasie même qui se termine par la vésication. On conçoit donc qu'on ne doit employer la poudre de ce Cacte , comme slernu- tatoire , qu'avec les plus grandes précautions. Ce Cacte a toutes les propriétés des Euphorbes. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT I>IX-NEUF. Le dessin est réduit au douzième de sa grandeur. i . Port d'un groupe de ces plantes. 2. Portion d'une tige réduite seulement de moitié. TAettt/ore /fi ii/>u,-//~ /'i/i4i 0'63) WVvW VWWV«/WWVWVWVVVVVWi«A'«l«/VWVWVVWVVVVWVV«)V\'V «AVWWViWk/VVVVV WVVW 1V\VV\)^^ EUPHORBE OFFICINAL. ( Enhine sérifitge. ) Synonymie. Euphorbia officinarum ; aculeata nuda multan- gularis, aculeis germinatis. — Lin. Dodécandrie trigynie. — Jussieu, classe des Euphorbes. — Euphorbium poljgonum spinosum, Cerei effigie. Isu. Act. 1720, p. 5oo, t. 10. — Eupborbium Cerei effigie , caulibus crassioribus spinis va- lidioribus armatum. Comm. Hort. 1 , p. 21 , t. 11. — En anglais : Euphorbium. En espagnol et en portugais : Eu- forbio. Caractères génériques des Euphoreiacées. Fleurs mono ou dioïques , quelquefois hermaphrodites \ calice monophylle, quelquefois double ^ pétales nuls \ étamines définies ou indéfinies \ i-3 styles \ capsule à autant de loges qu'il y a de découpures au style, qui s'ouvre inté- rieurement en deux valves avec élasticité \ à une ou deux graines dans chaque. Caractères particuliers. Aiguillonné , nu , à plu- sieurs angles , aiguillons géminés. ( Vivace. ) Histoire naturelle. Cet Euphorbe croît naturelle- ( '64) ineul datîs ri^lliiopio el dans les parties les i)liis chaudes de rAiVicjue. On le reneonlre aussi aux Antilles. Il dé- coule de sa tige, soit naturellement , soit par incision un suc laiteux très-.acic , qui s'épaissit à l'air, se con- dense et se dessèche en petits morceaux friables , d'un jaune pâle, et qu'on apporte en Europe , où on lui doune , chez les droguistes, le nom d'Euphorbe. Caractères physiques. Celte espèce a entièrement l'aspect d'un cierge ou Cactier polygone , et ne s'en dis- tingue , au premier coup-d'œil , que parce que les épi- nes de ses angles sont simplement géminées et non fas- ciculées, comme dans les Cactiers. Sa tige est épaisse, charnue , droite , souvent simple , haute d'environ qua- tre pieds , sillonnée dans toute sa longueur par douze à dix-huit angles , dont la crête est munie d'une rangée d'aiguillons roides et géminés. Les fleurs sont presque sessiles et viennent sur les angles dans la partie supé- rieure de la plante et ont un calice à six divisions , dont cinq extérieures sont arrondies ou obtuses et d'un vert jaunâtre. ( Encycl. ) Analyse chimique. L'Euphorbe produit un suc lai- teux ou gomme résine jaunâtre, inodore, d'une saveur brûlante et caustique , et qui se dissout en plus grande partie dans l'eau que dans l'esprit de vin. Cette subs- tance se vend dans le commerce en larmes irrégulières, articulées , caverneuses ou bosselées. Propriétés médicinales. Le suc de l'Euphorbe est tellement irritant qu'il enflamme soudain les parties avec lesquelles ou Ta mis en contact. C'est donc un ster- ( '«5 ) îiutatoire violent qu'on ne peut se permettre d'employer que dans les cas presque désespérés , où il s'agit de pro- duire une excitation énergique. On peut juger de cette vérité en se rappelant que les ouvriers qu'on emploie à la pulvérisation de cette drogue , sont presque toujours affligés de coryza , d'hémorragies nasales et même d'hé- moplysies , malgré toutes les précautions prises pour intercepter l'action immédiate de cette substance pulvé- rulente sur les membranes muqueuses des fosses nasales. Cette propriété caustique doit engager à signaler ici ^ ou plutôt à blâmer les mauvaises plaisanteries de certains farceurs de société qui se plaisent à répandre sur le par- quet d'une salle de bal de l'Eupborbe en poudre , laquelle, mise en mouvement par la danse , excite, chez les ac- teurs , de violens éternuemens. Employée à l'extérieur et appliquée sur la peau, celte gomme-résine excite le derme, détermine une vive dé- mangeaison , de la rougeur suivie d'inflammation , de douleur , et quelquefois agit comme vésicante. D'après cela on juge bien que l'usage de l'Euphorbe, à l'in- térieur , doit être proscrit de la thérapeutique. On a vu son ingestion dans l'estomac , même à dose très-mi- nime , occasioner tous les symptômes de l'empoisonne- ment, tels que cardialgie insupportable, vomissemens, coliques atroces , ténesme ou déjections alvines sangui- nolentes , ardeur de la gorge, soif ardente, hoquet, syncopes , etc. Il est donc prudent de n'administrer l'Euphorbe offi- cinale qu'à l'extérieur et avec beaucoup de circonspec- tion dans certains coryzas chroniques ou muqueux. La même substance agit comme escarotique , lorsqu'il faut consumer les chairs fongueuses des ulcères atoniques Tome VI. — io&^ Livraison, i5 ( '(i(^) et favoriser l'cxioliatioii des os cariés. On modère son activité en lui associant des oléagineux -, alors elle offre unlinimentqui n'est point à dédaigner dans la paralysie, Tamaurose , Tatropliie scroftdeuse et lesi alTections rhumatismales chroniques. Les hattiers (gardiens d'ani- maux) aux colonies composent avec le suc d'Euphorbe et celui d'Agave un onguent dont ils se servent pour guérir la gale et autres affections cutanées des chevaux. A l'intérieur, on ne dépasse jamais la dose de cinq à dix grains. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT VINGT. La figure est réduite au douzième de sa grandeur naturelle. On voit d'un coté quelques Palmiers , et de l'autre des Cactes articulés et d'autres plantes de ce genre sur le sol aride qui leur convient. QUATORZIÈME CLASSE. •-—m^Q^&^m DES SUBSTANCES VEGETALES SPECIALEMENT DIRIGEES SUR LES PROPRIÉTÉS VITALES DE l''oRGANE DU GOUT, COMME EXCITANTES DES GLANDES SALIVAIRES , DE LA MUQUEUSE BUCCALE, GUTTURALE, ETC. Plantes dites Masticatoires ou Sialalogces, SOMMAIRE, L lE mot AI asticatoire vient du verbe grec mastichao ^ '^a mâche , parce que le plus souvent on mâche les subs- tances de cette classe pour agacer les glandes et mem- branes buccales , et provoquer la salivation dans cer- tains cas où cette sécrétion rendue plus abondante offre un auxiliaire. Cependant , comme l'observe judicieuse- ment le docteur Mérat , le mot masticatoire étant vi- cieux , puisque la fumée du tabac provoque aussi la salivation , j'ai cru pouvoir substituer pour épithète le mot salwatoires ou sialalogues, ToMK VI. — ioQ'' Livraison, lô'* ( iG6 /us. ) On emploie pour saliwatoires ou sialaJogucs dos feuil- les, des racines, des baies ou des gommes-résines d'un goût piquant et chaud, dont on se sert pour lUcàcher , *' action qui devient mécanique et doublement excitante; on en décoction, en teinture alcoolique pour se rincer la bouche ; ou en fumigation comme celle du tabac , de Técorce de cascarille , etc. , dont on conserve pendant quelques instans la vapeur stimulante dans la cavité buccale. Ces substances irritantes étant mises en contact avec la menlbrane muqueuse de l'intérieur de la bouche , excitent les conduits salivaires qui s'ouvrent dans celle cavité j et occasionent la constriclion des glandes de l'organe du goût, ce qui provoque une sécrétion plus abondante ds mucosités. Il y a de ces plantes qui agis- sent mécaniquement en vertu d'une mastication pro- longée ; d'autres, plus énergiques , par la seule présence de leurs principes acres et volatils. Les masticatoires solides ont besoin d'être mâchés pour exciter une abondante sécrétion de salive, tandis que les substances moins dures , qui jouissent des mêmes propriétés , n'ont besoin que d'être conservées dans la bouche pour y opérer leur effet salutaire. Les fonctions des glandes parotides et maxillaires sont nulles , si leurs fibres sont relâchées , et si la salive s'é- paissit et séjourne dans les vaisseaux sécrétoires. Il s'agit donc de recourir à des agens capables de réveiller la faculté contractile des fibres, des membranes et du tissu des glandes salivaires , et de favoriser leurs fonctions. Les masticatoires par leur vertu balsamique et excitant? fondent et divisent la salive épaissie en picotant d'abord ( i66 teî\ ) la membrane muqueuse buccale , et sympalhiquemenl 5a continuité. L'augmentation de salive sert quelquefois de crise à certaines maladies ^ mais , pour user avec sécurité des moyens qui la provoquent , il faut bien observer s'il n'y a point d'inflammation des parties, ce qui contre-indi- querait leur emploi. C'est pourquoi il faut en user mo- dérément de peur de déterminer une inflammation. Il est d'ailleurs des cas de phlegmasie , comme le recom- mande le docteur Alibert , où les masticatoires doi- vent être émolliens ou narcotiques , c'est-à-dire propres à détendre et à apaiser un excès d'irritation, ce qui n'empêche pas un doux épanchement de salive. On a recours aux masticatoires quand les glandes et les membranes muqueuses sont engorgées et que leurs fonctions sont perverties, parce qu'elles ont besoin de se désemplir. On les administre aussi comme dérivatifs dans la paralysie de la langue, la menace d'apoplexie , la perte du goût , les fluxions et les angines muqueuses, les affections scorbutiques des gencives ; l'apbonie , ou extinction de voix par engouement -, les affections ca- tharrales de la tête, le vertige, la perte de mémoire , les affections soporeuses , etc. •'.'.a'' ...: Mais , lorsqu'on mâche les sialalogues , il faut avoir «oin de ne point avaler la salive qu'ils provoquent , et qui est imprégnée de leur vertu irritante. Les voya- geurs ont remarqué qu'un instinct naturel porte les in- sulaires des parties chaudes de l'Amérique et de l'Inde à toujours mâcher, soit des mélanges excitans, ou sim- plement et suivant les usages, la Liane à savon, afin d'entretenir de l'humidité dans la cavité buccale et l'es- tomac dont les fonctions deviendraient languissantes ea ( i66\quat. ) raison des sueurs excessives qu'on éprouve en ces cli- mats brùlans. Si un llux trop abondant de salive cause beaucoup de désordres à l'économie , la suppression est autant lù redouter. Dans ce dernier cas le suc gastrique n'étant plus en quantité suffisante , les digestions sont péni- bles, l'assimilation imparfaite, et le marasme presque iné- vitable. C'est dans ce cas que les sialalogues sont utiles et rétablissent les fonctions. Les sialalogues n'agissent pas seulement sur la membrane muqueuse buccale, mais, comme nous l'avons dit plus haut, ils exercent aussi leur influence salutaire sur la continuité de cette mem- brane qui revêt l'œsophage , l'estomac, les voies aérien- nes et l'organe pulmonaire , ce qui justifie leur emploi dans les maladies que j'ai citées plus haut. On croit que les fumeurs sont moins exposés à la contagion. Cependant il faut éviter l'abus des masticatoires, sur- tout de ceux qui sont irritans , car ils font perdre les dents, comme ceux qu'on emploie dans l'Inde, et qui sont composés de bétel, de chaux, d'arec et de tabac , et déclarent un ptyalisme, ou crachement continuel, qui conduit à l'hélisic et à la mélancolie. Les personnes maigres et hypocondriaques doivent s'en abstenir. /oi> ' /.//t. //. ^/. /•///k J\^Ut' iW-ff J'rrf&i AIIEC^ liE V 1%IW. ( '67) >jV*'vv^»A^^vv^\*»■vv»vvvv\■■\v\^vv^\(vvv»^^ AREC DE L'INDE, ( Masticatoire sialalogue . ) Synonymie. Areca Cathecu. — Lin. Appendice; Palmiers. Monoecie polyandrie. — Jussieu , famille des Palmiers. — Areca frondibus pinnatis ; foliolis replicatis , oppositis ^ prœmorsis. Lin. Palma cujus fructus sessilis Faufel dicitur. Bauli. Pin. 5io. — Areca seu Faufel, Avellana indica ver- sicolor. Raj. Hist. i363. — Palma Arecifera , nucleo ver- sicolore , moschatae simili. Pluk. Alm. 276, tab. 3oo, fig. 4» Pinanga. Rumpb. Amb. 1 , p. 26 , tab. 4* Caunga. Rlieed. Mal. 1, p. 9, tab. 5 , 6, 7, 8. — En anglais: Areca; Faufel-Nut-Tree^ Milne ; Drunken Date-Tree ; Knowles ; Faselnut ^ TVillich, — En espagnol : Arequiero. Caractères génériques des Arecs. Genre de plantes unilobées, de la famille des Palmiers, qui comprend des arbres exotiques, dont les fleurs naissent renfermées dans une spathe monophylle et sont disposées en pani- cules. Fleur mâle. Calice de trois pièces ^ corolle de trois pétales \ neuf étamines. Fleur femelle. Calice de trois pièces -, corolle de trois pétales ; un calice de six pièces -, corolle nulle j fruit pulpeux dans le calice im- briqué. i5* C i68 ) Caractî-res l'AiiTicuLiERs. Fcuillcs piiiiiécs; foliole» repliées, opposées, mordues en devant. Histoire naturelle. Arec , selon Chaumelon , est le nom que ce Palmier, lorsqu'il est âgé, porte au Malabar ; jeune , on l'appelle Pinangue. La dénomination spéci- fique Cathecu lui a été donnée par Linné, qui croyait qu'on en retirait le Cachou , réellement fourni par une Alimosa. Cet élégant Palmier croit naturellement dans l'Inde , mais on le rencontre aussi aux Antilles où il parait avoir été transporté. Son bois, plus filandreux que celui du Cocotier , est spongieux dans sa jeunesse , puis acquiert une telle dureté qu'on a beaucoup de peine à le couper transversalement \ mais il se fend aisément dans sa longueur , la section ayant lieu dans la direction des fibres innombrables qui le composent. Le chou de l'Arec, quoique très-blanc et très-tendre, esttellemeni amer et styptique au goût , qu'on ne peut l'employer comme aliment , ainsi que ceux de certains autres Pal- mistes. Les Indiens ornent leurs appartemens de pani- cules de fleurs d'Arec qui répandent une odeur douce et suave , surtout le matin et le soir. Ils mangent le brou du fruit de ce Palmiste quand il est encore frais , pul- peux et succulent, car plus tard il est filamenteux. Lorsque les noix d'Arec sont parvenues à leur maturité , on les sert entières ou coupées par tranches. On les offre dans les visites que l'on reçoit. Lorsqu'on les pré- sente par tranches, elles sont enveloppées dans des feuilles de Bétel , et saupoudrées de chaux ou de toute autre poudre absorbante, afin* de diminuer l'àcreté de PArec. Les habitans delà côte de Coromandel , continue Chaumeton , ont une façon particulière de préparer ( «69 ) TArec vieux et trop sec qu'ils appellent Koffol, et d'en faire un mets délicat. Ils le coupent en petits morceaux qu'ils font macérer dans de l'eau de rose , dans laquelle a infusé du Cacliou broyé et qu'ils dessèchent ensuite au soleil pour s'en servir au besoin. Ces préparations se conservent pendant long-temps , s'exportent et se ven- dent comme propres à raffermir les gencives et à corri- ger la mauvaise odeur de l'haleine. Caractères physiques. Ce^Palmier, dit Lamarck, est de moyenne grandeur. Son tronc est droit /^nu , marqué dans toute sa longueur par des anneaux circulaires qui sont les cicatrices qu'ont laissées les anciennes feuilles après leur chute -, ce tronc , épais seulement de huit à neuf pouces , s'élève à la hauteur de trente à quarante pieds. Son bois, d'abord spongieux , devient fibreux et acquiert la dureté élastique de la corne. La cime est couronnée par six à huit feuilles , longues d'environ quinze pieds, épanouies de divers côtés dans une direc- tion oblique , un peu pendantes vers leur extrémité , et qui lui forment une tête fort ample. Chacune de ces feuilles est une fois ailée , composée de deux rangs de foliolëis étroites-lancéolées , pointues , la plupart oppo- sées , pliées , plissées dans leur longueur , lisses , vertes et situées assez près les unes des autres , le long d'une côte épaisse et anguleuse. Les folioles ont trois pieds et demi de longueur , sur trois à quatre pouces de large , et la côte ou le pétiole commun qui les soutient , em- brasse le tronc à sa base par une gaîne cylindrique et coriace. Au-dessous de la cime feuillée est une espèce de bour- ( 170 ) geoii ou chou palmiste, cylindrique, lisse, d'un beau vert, formé par la réunion des gaines péliolaires. Au milieu de ce bourgeon se trouvent les jeunes feuilles qui doivent se développer et dont la plus avancée porte le nom de llèclie , à cause de sa pointe aiguë. L'Arec ne commence à fleurir qu'à sa cinquième ou sixième année , et quoique les fleurs soient axillaires , les spatlies n'en sortent qu'après la cliute des feuilles , ce qui fait que les fleurs paraissent toujours situées un peu plus bas. Chaque spathe est une espèce de gaine ou d'utricule coriace , ovale-lancéolée , aplatie en dessus cL en dessous, longue d'un pied et demi , large de quatre à cinq pouces, d'un vert blanchâtre ou jaunâtre et s'ou- vrant par une fente longitudinale. Il en sort une pani- cule très-rameuse, appelée Ilégime , chargée de petites fleurs sessiles et blanchâtres , éparses le long des rami- fications qui la composent. Ces fleurs , d'après Turpin , sont de deux sortes. Les plus nombreuses , simplement mâles et blanchâtres , tombent après l'épuisement de leur pollen*, celles qui persistent sont situées au nombre d'une à trois à la base de chaque rameau-, elles sont grosses , verdàtres, femelles. Souvent, il se trouve deux ou trois de ces panicules sur le même pied , et dans ce cas la plus inférieure mûrit la première. ^es fruits ont à peu près la grosseur et la forme d'un œuf de poule. Leur sommet est terminé par un petit ombilic, et leur base est garnie de six écailles très-adhé- rentes , situées sur deux rangs. L'écorce très-mince , lisse , d'abord d'un vert pâle , puis jaune , recouvre une chair succulente , blanche et fibreuse , au centre de la- quelle est un noyau aplati à sa base , d'une substance dure et veinée comme la muscade. Ce novau d'abord ( '-> ) tendre , creux dans son milieu et plein d'une eau lim- pide , s'épaissit insensiblement -, sa cavité disparaît ^ sa chair prend de la consistance , et ce n'est qu'après six mois de développement qu'il a acquis une consistance ferme et comme cornée. Analyse chimique. On doit à M. Morin , pharnlacien , l'analyse de l'Aréquier, insérée dans le Journal de phar- macie (octobre 1822) et dont voici la conclusion. L'Arec contient de l'acide galique ^ une grande quantité de tannin , de l'acétate d'ammoniaque ^ un principe analo- gue à celui qui se trouve dans les Légumineuses -, une matière rouge insoluble^ une matière grasse, composée d'élaïne et de stéarine -, de l'huile volatile *, de la gomme ; de l'oxalate de chaux ^ de la fibre ligneuse*, des sels minéraux ^ de l'oxide de fer et de la silice. Propriétés médicinales. Les noix d'Arec , préparées comme il est indiqué ci-dessus , sont masticatoires. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT VINGT-UN. Le Palmier est réduit au soixantième de sa grandeur. î. Fleur mâle ouverte pour laisser voir l'ovaire avorté autour duquel sont insérées les six étamines. 2. Fleur femelle , par avortement des étamines. 3. Fruit de grandeur naturelle laissant voir la noix qui se trouve au milieu du brou. 4. Noix coupée partie verticalement , partie horizonta- lement, pourvue à son centre d'une cavité. On aper- çoit au haut une tache verte qui est l'embryon. ( ^72 ) VVVVVVVVVVVV%\VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV«'VVVVVVVVVVVVVVVVVvV«v\'V>/V1«,VVvVVVV'\VVVVVVVVV PIMENT ANNUEI.. ( Masticatoire sialalogue . ) Synonymie. Vulg. Poivre d'Inde. — Poivre long. — Capsicum annuum.— Lin. Pentandrie monogynie. — Jussieu, famille des Solanées. — Capsicum caule herbaceo, pedunculis so- litariis; fructibus oblongis , propendentibus. — Lamarck. Capsicum siliquis longis , propendentibus. Tournef. Inst. R. Herb. i52. — Piper indicum vulgatissimum. Bauh. Pin. 102. — BlacW., tab. 129. — Vallia-capo-molago Rheed. Malab. 2 , tab. 35. — Capsicum actuarii. Lobel. Icon. 3i6. — En caraïbe : Guyo ; Oariagou ^ Boenim-Aty j Arya- mucha» Caractères génériques des Pimens. Genre de plantes à fleurs complètes , mouopétales , de la famille des Sola- nées et qui comprend des herbes ou sous-arbrisseaux exotiques , dont les feuilles , dans la plupart des espèces , sont géminées , les fleurs solitaires , un peu au-dessus des aisselles des feuilles , et les semences d'une saveur brûlante et poivrée. Le caractère essentiel est d'avoir : une corolle monopétale en roue \ une baie sèche de diffé- rente forme-, des semences comprimées; anthères con- vergentes , fermées au sommet. Caractères particuliers. Tige herbacée -, pédoncules solitaires. 20lf^Zz/f. jPl .^2Z. 7'Aeat7o?-{' yjeo'Ci^u/'/t/'^ /^i/ia^ . Perr^ei* Jru/^ ■ i^l31EXT ^\^^^I^EI. ( >73 ) Histoire naturelle. Le nom Capslcum ^ selon Mérat , dérive du mot grec captein , mordre, dévorer, de la propriété cuisante du fruit. Cette plante , originaire des Indes , est cultivée avec soin dans les Amériques et même en Europe , où ses fruits, d'un rouge très-vif et de forme variée , produisent un effet agréable. Les Ca- raïbes et tons les insulaires d'Amérique et de l'Lide en font un usage journalier pour assaisonner tous leurs alimens. C'est la base de la poudre de Carick ( hidia Currle powdej) qui sert à préparer un mets composé d'une volaille découpée , d'écrevisses , de tourteaux ou de crabes , d'une sauce faite avec un coulis et la poudre de Carick , et séparément un pilau de riz cuit à la manière créole et que l'on mange en guise de pain. En ajoutant à cette macédoine une pomme cuite , on a un certain souvenir du même mets auquel on aurait ajouté une Banane mûre. Toutes les parties de cette plante ont une saveur extrêmement acre et brûlante , particulièrement les fruits qu'on ne peut essayer d avaler sans éprouver à la gorge une chaleur piquante et douloureuse. Ces fruits sont cependant la seule partie employée, tant dans les alimens qu'en médecine , et malgré leur grande activité sur les organes salivaires, les Indiens les préfèrent au poivre ordinaire, et les mangent crus. On les confît aussi au sucre et l'on en porte sur mer pour servir dans les voyages de long cours. Ils excitent l'appétit, dissi- pent les vents et fortifient Festomac. On les cueille aussi en vert 5 et lorsqu'ils ne font que noircir , on les fait macérer quelques mois dans le vinaigre et on s'en sert ensuite , en guise de câpres et de capucines , pour relever les sauces par leur saveur acre et piquante. ( .74 ) La plupart des autres espèces Je Piment sont en usage chez les Indiens , qui en mêlent dans leurs ragoûts ; elles sont encore plus acres que celles dont nous venons de parler \ néanmoins ces peuples en font des espèces de bouillons ou de décoctions très-fortes qu'ils boivent avec plaisir. Un Européen ne pourrait en avaler seule- ment une cuillerée , dit Lamarck , sans se croire empoi- sonné. Les Portugais établis dans ces contrées appel- lent ces potions stomachiques Caldo di Pimento. En Europe , les vinaigriers en mettent quelquefois dans leur vinaigre pour le rendre plus fort \ on les associe aussi aux cornichons. Voici la manière dont les Indiens pré- parent ces fruits pour leur usage, et qu'ils nomment Beurre de Cayan ou Pots de Powre. D'abord ils le font sécher à l'ombre , puis à un feu lent , avec de la farine , dans un vaisseau propre à cela 5 ensuite ils les coupent bien menus avec des ciseaux , et sur chaque once de fruit ainsi coupé, ils ajoutent une livre de la plus fine farine pour les pétrir , avec du levain , comme de la pâte. La masse étant bien levée , ils la mettent au four ; quand elle est cuite, ils la coupent par tranches, puis ils la font cuire de nouveau comme du biscuit-, enfin, ils la réduisent en une poudre fine qu'ils passent par un tamis. Cette poudre est admirable , selon eux , pour assaisonner toutes sortes de viandes. Elle excite l'appétit , elle fait trouver les viandes et le vin agréables au goût , elle fa- cilite la digestion , provoque la sécrétion de l'urine , etc. Caractères physiques. Les racines de ce Piment sont fibreuses et grisâtres -, il s'en élève une tige herbacée , liaute à peine d'un pied , presque simple , cylindrique , un peu striée , garnie de feuilles simples , pétiolées , ( '75) très-entières, ovales, très-aiguës, alternes, et réunies souvent deux à deux à chaque insertion. Les pétioles sont très-flexibles, souvent plus longs que les feuilles , glabres , ou quelquefois un peu pubescens , ainsi que les liges. Les fleurs sont solitaires , presque axillaires , portées sur des pédoncules longs ;, plus ou moins fortement re- courbés. Le calice est au moins de moitié plus court que la corolle , très-ouvert , persistant à la base des fruits. La corolle est blanchâtre, assez grande, à cinq décou- pures , aiguës à leur sommet , très-larges à leur base , ouvertes en étoiles. Les anthères deviennent bleuâtres par la dessiccation. Le fruit est une baie sèche , très-lisse , un peu coriace , allongée, d'un rouge vif ou jaunâtre, vésiculeuse, con- tenant dans deux loges beaucoup de semences aplaties. Rien de plus variable que la forme de ce fruit, tantôt allongé, étroit, aigu^ tantôt court, très-renflé , obtus, et même échancré à son sommet , passant de la couleur jaune à la couleur rouge , offrant même ces deux cou- leurs réunies sur le même individu. ( Encycl. ) x\nalyse chimique. Le Piment contient de la cire , une résine acre 5 une matière extractive amère, légère- ment aromatique j de la gomme •, du parenchyme ^ une substance particulière, analogue à l'albumine, et de l'eau. ( Bucholz ). Pr.opriétés médicinales. Les vapeurs que répandent les fruits mûrs des différentes espèces de Piment , lors- qu'on les jette dans un brasier ardent, sont très-perni- cieuses, elles occasionent des éternuemcni; , une toux ( '7f^) violeDte et niciuci des voiiiissemens à tous eeux qui y sont exposés. Quelques personnes se sont fait un jeu de mêler de la poudre de Piment à du tabac •, mais cette plaisanterie est dangereuse, dit Lamarck, car si la dose est trop forte , elle excite des éternuemens si violens , qu'ils occasionent souvent la rupture de quelques vais- seaux. Cependant la médecine emploie quelquefois les Pimens, et c'est au médecin instruit et prudent à en diriger les effets. Par exemple, Poupée-Desportes donne la formule suivante pour un cataplasme anti-pleurétique et contre le rhumatisme. Prenez, dit-il , du poivre long , et à son défaut des fruits de bois d'anisette , ou du bois d'Inde, ou du gingembre en poudre , de chacun une once et demie; mêlez-lesavec le blancd'œufet les étendez sur de l'éloupe ou du coton, que vous appliquerez en cata- plasme sur la partie malade. Plus loin il recommande le sel commun, broyé avec les feuilles de Piment pour faire passer les petites dartres , les rougeurs et les taches de la peau, qu'on appelle Lauta. Le Piment est préconisé par Rhéedet par William Wright et Gollins contre l'es- quinancie maligne où il agit comme vésicant \ c'est un bon masticatoire qu'on emploie utilement dans les odon- talgies. C'est aussi un très-bon résolutif dont on se sert contre les aposthêmes. EXPLICATION DE LA PLAKCHE QUATRE CEJ\T VINGT-DEUX. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1 . Fruit coupé transversalement. 2. Graine. 3. Piment chien (^Capsicum pendalum^. Voyez l'article ci-après. //>/' /^ ///. 7'AtVi/tyre /Kvir>//r///-i. /'mu- /l'rei^ -^Irt/^ ■ FÎMK^T^ CAlLUiiK ET3iOZ^\3IBIOI^E. ( '77 ) % V*- » W \ V V»\il/VVVW»'VVl'VV\'VWVWW VVVVW\^i WVWVWVX'W», VVV«». WlWWW^'Vi/WvWiWWVWVvX'VVVV N. I. PIMEXT A PETITES BAIES. N. IL PIMENT JAUNE. ( MasticatoÎT^es sialalogues. ) Synonymie. N. I. Vulg. Piment zozo. — Piment enragé. — » Poivre d'oiseau. — Piment caraïbe. — Capsicum baccatum. — Lin. Pentandrie monogjnie. — Jussieu , famille des So- lanées. — Pimentum caule frutescente, laevi; pedunculis subgeminis , fructibus minimis, ovalibus. — Lamarck, Cap- sicum fructu minimo , conico , rubro ; BroTvn , Jam. 176. Capsicum minus , fructu parvo , pyramidali, erecto. Sloan. Jam. 112. Hist. 1 , p. 240 , tab. i46 , f. 2. — Capsicum sili- quis turbinatis brevioribus et raordacioribus. Barrère. — N. II. Vulg. Piment mozambique. — Piment bouc. — Pi- ment doux. — Capsicum caule frutescente, flexuoso ; ramuli» petiolisque hirsutis; fructibus ovatis , pendulis, trilocula- ribus. Lamarck. lUustr. Gen. , vol. 2 , p. 26, n. 2892. Caractères géjvériqles des Poiens. Calice à cinq divisions \ corolle à limbe plan, 5-iide ^ cinq étamines à anthères conniventes, s'ouvrant longitudinaleinent -, baie sèche à deux loges polyspermes : graines réniformes. Caiiactè;res particuliers du Piment caraïbe, ^'o i. Tige frutescente , rameuse ; petite baie globuleuse , un peu ovale; pédoncules géminés. ( .78 ) CARACTiaiES DL PiMENT JAUNE. Baic ronllc'C , jaune et sîll oniiee. Histoire naturelle. Les Pimens , dont les gousses couleur de sang , sont plus éclatantes que le corail , selon Texpression de Bernardin de Saint-Pierre , accompagnent toujours TAjoupa des INègres et ornent les jardins des insulaires. C'est particulièrement avec le Piment à pe- tites baies que les Indiens préparent leur Beurre de Cajan, dont il est parlé dans rarticle précédent. Cet assaisonnement, dit Miller, mérite d'être préféré au poivre , parce qu'il donne aux viandes un goût plus agréable et qu'il dissipe les vents de l'estomac et du bas- ventre. Il convient de le mêler aux légumes venteux pour prévenir les mauvais effets qu'ils pourraient pro- duire. Nous avons donné dans la planclie précédente , sous le n. 3 , la figure du Piment chien (Capsicum pen- dulum) pedunculis soUtariis ; fructibiis ohlongis ^ pendu- lis-, peliolis pubescentibus- caule fruticoso . Willd. Enum. Plant. I , p. 1^1. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de deux pieds et plus -, sa tige est ligneuse -, ses pétioles pubescens ^ les pédoncules solitaires ^ les fruits droits ou recourbés, allongés, obtus et longs d'un à deux pouces. Caractères physiques. Le Piment à petites baies s'é- lève à plusieurs pieds sur une tige rameuse , striée , un peu arrondie, presque glabre, divisée en rameaux di- variqués, flexueuxà leurs articulations, garnis de feuilles alternes, pétiolées , presque en cœur, acuminées, ten- dres, glabres, nerveuses en dessous , solitaires ou gémi- nées. Les fleurs sont la plupart deux à deux, un peu au- ( ^79 ) ilessus de l'aisselle des feuilles, supportées par des pé- doncules inégaux, réunis à leur base , droits , pubescens, ainsi que les pétioles. Le calice est court , presque gla- bre, à cinq dents subulées. La corolle, d'un blanc jau- nâtre, est fort petite, divisée à son limbe en cinq dé- coupures courtes, obtuses-, il lui succède une baie glo- buleuse, un peu ovale , petite, à peine plus grosse qu'un pois, glabre, rouge ou un peujaunâtre, et dont le pédon- cule qui la supporte reste droit. Ces fruits sontbrulans. Le Pime]\"t JAUNE ou Mozambique a des tiges frutes- centes,, presque quadrangulaires , pubescentes , flexueu- ses à leurs articulations , garnies de feuilles médiocres, verdâtres , molles, ovales, aiguës, très-glabres, mais velues sur leurs pétioles , réunies presque en paquets à chaque flexuosité de la tige , au nombre de quatre à cinq , c|uelquefois deux , et qu'on peut considérer comme les rudimens des jeunes rameaux. Les fleurs sont ou solitaires , ou réunies plusieurs ensemble un peu au-des- sus de l'insertion des feuilles. La corolle est petite , blanchâtre _, à cinq divisions courtes, aiguës^ les fruits sont jaunes , ramassés et striés à l'insertion du pédon- cule qui est à peine recourbé , mais renflé à son som- met, et pubescent. Chaque fruit est divisé intérieure- ment en trois loges , contenant chacune plusieurs se- mences comprimées. Analyse chimique. Le Piment à petites baies ne dif- fère du Piment jaune que par la partie colorante. Ils contiennent tous les deux , ainsi que leurs congénères , une résine acre , de la cire , une matière extractive ( '»"} amèr(\ iui j)cu aromatique, de la gomme, du parenchyme, de l'aUjuDiinc et de l'eau. Propriétés médiciwales. Les Indiens font usage d'un scrupule de poudre de Piment dans un bouillon de poulet ou de veau qu'ils regardent comme utile pour soulager un estomac refroidi , ou pour dissiper les plileg- mes et les humeurs visqueuses , et aider les digestions. Ces capsules confites dans le vinaigre n'ont plus une si grande acrimonie. Les Pimens sont de bons sialalogues qu'on emploie quelquefois pour soulager les douleurs odontalgiques. On fait usage aux colonies du Piment, associé au citron , contre la gangrène récente. Il agit en ce cas comme anti-seplique excitanl. Dans un cliolera-morbus épidémique ( voyez Ga- zette de Santé, i6 octobre 1826, n. 29), M. Montgo- mery , médecin du district de Chauda, dans Tlnde , don- nait pour traitement une pilule composée de deux grains d'opium, dix de calomel et trois de poudre de poivre d'Inde , dès l'invasion *, puis une potion contenant deux onces d'eau-de-vie 5 cinquante gouttes de teinture d'o- pium^ et dix gouttes d'huile de Piment (à prendre en une fois). La potion se répétait toutes les demi-heures, et la pilule toutes les quatre heures. Lorsque les vomis- semens et les déjections continuaient, on ajoutait des bains chauds, un vésicatoire sur l'épigastre et des frictions avec l'Arach chaud. Le succès couronnait ordinairement cette méthode. Comment concilier ce traitement excitant et incendiaire avec celui débilitant et doux que l'on fait subir en Europe aux malades qui sont affectés de gastro- ( i80 entérite qui n'est autre chose qu'un cliolera-morbus à son invasion ! EXPLICATION DE LA PL4NCHE QUATRE CENT VINGT-TROIS. 1. Branche de Piment caraïbe de grosseur naturelle. 2. Piment mozambique entier. 3. Le n)êmc coupé transversalement. Tome VI. — i o6« Lwraïson, i q ( '82 ) WV\ VVV» V \ » V'* »%» VVVVX V VVVlX-V V V\ .(V*VVV»/VVVVVVVV VVV VVVVVV VVVVVVvVV VV\ VVViXA) VVVVVV VVVVX'V »(\A,V\^ POIVRIER AROMATIQUE. ( Masticatoire sialalogue. ) Synonymie. Vulg. Poivre blanc et noir. — Piper aromaticùhï. Lin. Diandrie trigynie. Jussieu, famille des Orties. — Piper foliis ovatis , acutis , quinquenerviis, glabris; petiolis sim- plicissimis ; spicis infernè substerilibus. Lam. Illustr. Gen, p. 76, n. 1, tab. 23. — Piper nig^rum , foliis ovatis, subsep- tem nerviis, glabris ; petiolis simplicissimis. Lin. Syst. PL vol. 1, p. 76. — Piper rotundum ex Malabarâ, foliis latis y quinquenerviis , albicantibus. Herm. Zey. 62. — Piper ro- tundum, nigrum. Moris. Oxon. Hist. 3, p. 602, § i5, tab. 1, f. 1. — Molago-Codi Rheed. Malab. 7 , p. 23, tab. 12. — Piamentae Lusit. — En espagnol : Pimienta negra. — En portugais : Pimenteira. — En anglais : Pepper. Caractères génériques des Poivriers. Genre de plan- tes dicotylédones , à fleurs incomplètes , renfermant des arbustes ou désherbes, la plupart grimpans, dicliotomes, à rameaux presque articulés \ les feuilles sont aUernes ou opposées; les fleurs axillaires ou opposées aux feuilles, disposées en un chaton élroit, allongé. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : des fleurs réunies en un chaton filiforme; point de calice, ni de corolle; /<^v/;'//^//y . JV.A. . 4 ^ ^"^ J f ^ t^^^^^^^^B^^^K^ ' ,^^P^ A \j^ 4iJi^. ^ m 7^j'/7c/ore 7?^^r/?i^r'//7% J^tha^ /^f'/'f^ K frr/^. FOI VIII E il X IIOMAT î OFK ( >83 ) deux anthères presque sessiles ^ une baie à une seule semence. Caractères particuliers. Feuilles ovales, à sept ner- vures, glabres, pétiolées, très-simples. (Indes. Vivace.) Histoire naturelle. Ce Poivrier croît naturellement dans les Indes, particulièrement à Java, à Sumatra, etc., mais on le cultive actuellement aux Antilles. Cet aro- mate , dit Lamarck, est d'un usage ancien^ il entre comme base de toutes les épiées que l'on emploie dans l'assaisonnement de nos alimens. C'est un bon stimulant lorsque Ton n'en fait point d'excès 5 il ranime les esprits , facilite les digestions , soulage dans les coliques et les crudités de l'estomac. Le Poivre est l'objet d'un grand commerce ; son exportation des Indes , autrefois tout entière entre les mains des Portugais, est aujourd'liui partagée entre eux , les Hollandais, les Français et les Anglais. La culture du Poivrier n'est pas difficile. Il suffit de le placer dans des terres grasses et d'arrachei- avec soin , surtout les trois premières années, les herbes qui croissent en abondance autour de sa racine. Les tuteurs sur lesquels les Poivriers grimpent et s'attaclient, sont coupés à la même hauteur et plantés au cordeau à égale distance les uns des autres. Le voyageur est flatté en promenant ses regards sur l'immense étendue de ces beaux alignemens. Il ne donne du fruit qu'au bout de trois ans *, la première année et les deux suivantes , sa fécondité est très-considérable^ les récoltes vont ensuite en diminuant, et cet arbuste dégénère avec une telle rapidité , qu'il ne rapporte plus rien à la douzième année. Les fruits ne se recueillent que quatre mois après la llo- ( '84 ) raison; on les expose au soleil pendant sept jours , afin de faire noircir l'ecorce. On enlève, dit Oeolï'rov , l'é- corcc du Poivrier noir , et on en fait , par l'art , le Poivre blanc. On le dépouille de cette écorce en faisant macérer les fruits dans l'eau de la mer. L'ecorce se gonile et se crève ; on en retire très-facilement la semence qui est blanche, que l'on sèche, et dont la saveur est plus douce que lorsqu'elle est revêtue de son écorce. Cahactères physiques. Le Poivrier aromatique est un arbuste dont les racines sont fibreuses , noirâtres ; elles poussent des tiges souples, sarmenteuses, grimpantes aux arbres voisins, ou rampantes lorsqu'elles ne trouvent point d'appui \ elles sont lisses , articulées , spongieuses, dicliotomes , garnies de feuilles alternes , ovales , un peu allongées, épaisses, glabres, acuminées , portées sur des pétioles médiocres, et marquées de cinq nervures , dont deux inférieures partent de la base , les trois autres un peu au-dessus, et se dirigent toutes vers le sommet des feuilles. Les fleurs sont disposées en grappes simples , termi- nales ou opposées aux feuilles. Les pétioles sont cylin- driques et point denticulés. Les fleurs inférieures, jus- que vers la moitié du cbaton , sont assez ordinairement stériles ; les supérieures seules sont fertiles -, ce cpi a fait soupçonner à quelques auteurs qu'elles étaient monoï- ques. Les fruits sont globuleux, petits, d'abord ver^ dâtres , puis rouges, enfm noirâtres. Analyse chimique. Le célèbre Pelletier ( Annales de chimie et de physique, XVI, 33^) indique ainsi l'a- nalyse du Poivre noir qui contient ; corps gras acre, ( i85 ) avec de l'huile volatile 5 principe extractil , analogue à la cytisine, précipitable par le tannin ^ pipérine 5 gomme ', bassorine ^ amidon : fibre ligneuse -, acide malique -, peu d'acide tartrique •, sels à base de potasse , de chaux et de magnésie. (Virey , i49« ) Propriétés médicinales. Les noirs de la côte de Gui- née font avec la racine du Poivrier aromatique une bois- son enivrante , qu'ils obtiennent en concassant la racine et la mettant fermenter avec de l'eau. Ils mâchent la racine avant de la soumettre à la fermentation. Ce Poi- vre , classé à juste titre parmi les médicamens toniques et stimulans les plus énergiques , est doué de vertus échauffantes , stomachiques , aphrodisiaques , excitan- tes , etc. -, propriétés qui n'ont point d'action s'il y a exci- tation sur les organes. Ainsi , le Poivre n'excite l'appétit que lorsque l'estomac est rempli de sabures , qu'il a be- soin d'être stimulé , et qu'il n'y a nulle trace d'irrita- tion. Il n'est diurétique que pour les constitutions molles et lymphatiques ; tandis qu'il augmenterait les désordres de l'inflammation chez les personnes sanguines , bilieuses ou nerveuses, toujours douées d'une susceptibilité orga- nique souvent portée à l'excès. D'après ces observations et cette sage théorie, on voit d'avance quels sont ceux pour qui l'usnge du Poivre peut être toléré. Les anciens l'estimaient convenable dans l'anorexie , les flatuosités , les vertiges , les sueurs excessives , certaines hémicra- nies, et pour combattre la présence des vers intestinaux. Divers médecins n'ont eu qu'à se louer de son usage dans la goutte atonique et dans les catarrhes chroniques , sur- tout chez les sujets pituiteux et avancés en âge. C'est un ( '«(i ) dvs plus surs a[)hiodlsia(|ucs. On lui reconnaissail depuis Jong-tenips uue propriété fébrifuge que la belle décou- verte de laPipériiie fait briller daus tout son éclat. Cette substance se donne à la dose du sulfate de quinine, et est souvent plus eflicace dans les cas difficiles et les afïec- tions qui sont rebelles à l'action de la quinine. Il faut cependant ne l'administrer que lorsqu'il n'y a point d'irri- tation dans l'estomac. On applique extérieurement le Poivre en poudre dans le relâchement de la luette. Enfin, le Poivre peut servir comme masticatoire dans 1 odontalgie , comme sternutatoire dans les affections comateuses , l'apoplexie séreuse , et même comme rubéfiant. On lit, dans la Gazette de Santé ( ^5 février 1826), plusieurs observations qui prouvent évidemment que le Pipé lin employé comme fébrifuge a guéri des fièvres re- belles qui avaient résisté à la quinine. On trouve dans le Journal de Pharmacie (juillet 1822 ) la formule d'unélectuaire de Poivre composé, que voici : Prenez Poivre noir, racine d'Aunée , de chaque une livre ^ semences de fenouil , trois livres ", miel despumé et sucre pur, de chaque deux livres. Mêlez toutes ces substances pulvérisées dans les ma- tières sucrées , réduites à l'état de sirop , et préparez , selon l'art, un éîectuaire dont on fait usage dans les affections leucophlegmatiques avec atonie des viscères. ( New medico- chirurgical Pharmacop . Londres , 1822). Mode d'administration. Le Poivre en poudre se donne iiitérieurement depuis cinq jusqu'à vingt grains, et à la dose d'un gros par pinte d'infusion aqueuse ou vineuse. l i«7 ; L'iiuile essentielle se prescrit depuis deux jusqu'à dix gouttes. La dose de l'électuaire est depuis un gros jus- qu'à trois. EXPLICATION DE LA J LANGUE QUATRE CENT VINGT-QUATRE. Le dessin est réduit à moitié. 1 . Fleur grossie. 2. Graine entière. 3. Graine ouverte. ( 'Sa ) •AAVVt VV^W» VV\ VV\VV»VV>'VV%'V\'»VV*lVV\'VV\VV\'VV»*/V\'VV\VVVVV* VO.VX^'VV» VVVVV%'VV\VV»VVVVV^ vx^vv JAMBOSIER A FEUILLES ÉTROITES. ( Masticatoire sialalogue.) Synonymie. Eugenia angustifolia. Lin. Icosandrie monogynie. — Juss., famille des Myrtes. — Eugenia foliis angustis linea- ribus acutis; pedunculis oppositis; foliis brevioribus. La- marck. Myrtus pomifera; foliis longis et angustis. Plum. Cat. i8, Mss. 7, t. 81. — Burm. Amer. t. 20^, f. 2. Caractères génériques des Jambosiers. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Myrtes, etqui comprend des arbres et des arbrisseaux exotiques , à feuilles simples et opposées et à fleurs pédonculées , soit latérales , soit terminales , d'un aspect souvent agréable , auxquelles succèdent des fruits bons à manger dans quelques espèces. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : un calice supérieur , à quatre divisions ; quatre pétales^ un grand nombre d'élamines ^ une drupe couronnée et uniloculaire. Caractères particuliers. Baies spbéroïdes d'un beau carmin ^ feuilles très-étroites. //it'0/7^rr' /^e<)^cof/y^///\ ri/ut Ocz/tru^/ i^fr^// ' JAl^iaiOBIKI-l AFKFIiXEH lill^Hl^m^^:?4 . ( •% ) Histoire naturelle. Cet arbre d'un aspect brillant et sracieux croît dans les forets des Antilles où ses baies attirent les oiseaux qui les reclierchent. Il monte en colonne à la hauteur de plus de trente pieds , puis épa- nouit avec grâce ses rameaux recourbés chargés à la fois de fleurs élégantes et de plusieurs fruits arrondis de couleur de corail. Caractères physiques. Aucune des espèces connues du genre Jambosier n'a des feuilles aussi étroites que celle-ci \ elle constitue un arbre médiocre , dont le tronc est court , peu épais et fort ranieux. Ses rameaux sont cylindriques, grisâtres, opposés, et les derniers sont très-grèles. Les feuilles sont très-nombreuses , opposées, étroites, linéaires, pointues, glabres, presque sessiles , et en quelque sorte semblables â celles de la Linaire ou de l'Hyssope -, elles sont longues d'un â deux pouces, sur une ligne et demie ou deux lignes de largeur. Les pé- doncules sont axillaires , solitaires ou géminés , oppo- sés, uni ou multiflores et plus courts que les feuilles. Lorsque les feuilles manquent aux extrémités des ra- meaux fleuris, les pédoncules forment dans ces parlies des espèces de grappes terminales. Les fleurs, selon Plumier, ont un calice à quatre divisions, quatre pé- tales blancs et beaucoup d'étamines, â peine delà gran- deur des pétales. Le fruit est une baie globuleuse, d'un rouge carmin brillant, contenant dans une seule loge deux ou trois osselets réunis et comprimés. « Analyse chimique. Les fruits de ce Jambosier con- tiennent du tannin, une substance acre et aromatique, de l'eau et un peu de mucilage. Tome VI. — 107*^ Livraison. 17 ( ^90 ) Propriétés médicinales. Les racines et les graines des baies de ce Jambosier sont réputées masticatoires à cause de leur extrême àcreté. On les emploie en cette qualité dans les odontalgies, et dans la paralysie de la langue pourexciter la sécrétion salivaire. Ces parties conviennent également dans les aflections soporeuses, dans la cata- lepsie, dans l'extase et la léthargie , mais on se contente d'en administrer la décoction en lavemens. On fait, avec toute la plante réduite en poudre, un cataplasme que les insulaires appliquent sur le bas-ventre des femmes en couche pour apaiser leurs tranchées. On en prend deux onces que Ton mêle exactement avec du blanc d'œuf et un peu d'alcool. Ou étend ce mélange sur des étoupes, et on l'applique sur la région ombilicale après l'avoir médiocrement échauffé sur une assiette. Dans quelques cas de pleurodynie , on applique ce même topique en remplaçant l'alcool par de l'acide acétique. Ce moyen agit comme dérivatif et rubéfiant. EXPLICATION DE LA PLAIJCHE QUATRE CENT VINGT-CINQ. Le dessin est de demi-grandeur naturelle. 1 . Baie entière. 2. Baie coupée transversalement. AtpT Affi /v. j2{;. 7'^d-ttt/i>/f Pl'^r,->'lt/'icf\ /'l/t^ (.'iiArif/ J\-a/ l?ETy^lK A TETE iïimV.V. ( '9' ) *,v^vv\AAl\vv>lVv^v\/\'v\A^v\vv^vY■^lvv»'VW PYRETHRE A TETE DOREE. ( Masticatoire sialalogue. ) Synonymie. Vplg-airement, i® Salivette , Camillaire. Pyre- ihrum clirjsocomoides. Plumier. Man. J. 2. 54, p. 62. — Lin. Sjngénësie polygamie superflue. — Jussieu , famille des Co- rjmbifères. Seconde espèce, Pyrethrum aphjllum. Plumier. — Herba innominata. Marcgrav. , lib. 1 , cbap. XXI. Caractères génériques des Matricaires. Genre de plantes à fleurs composées , de la famille des Corymbi- fères , qui a des rapports avec les Pâquerettes et les Camomilles, et qui comprend des herbes et des arbustes à feuilles alternes, simples ou découpées, et à fleurs terminales le plus souvent disposées en corymbe. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir le calice imbriqué, bémisphérique ^ les corolles radiées^ le ré- ceptacle nu 5 les semences sans aigrette. Caractères particuliers. Fleurs jaunes coniques. Histoire naturelle. Cette espèce de Camomille se ( 19^ ) trouve dans les savanes des Antilles. Elle est fréquente dans celles de la Cabestère à la Martinique. Elle t'cbauffc la bouche, et fait cracher comme la Pyrèthre. On l'ap- pelle pour cet efl'et Salivette. On lui donne aussi le nom de Camillaire du nom d'une demoiselle Camille qui en a indiqué l'usage. La Pyrèthre à tète dorée n'exige que la serre tempérée^ elle se sème d'elle-même-, elle vient aussi de boutures qui reprennent très-facilement, ou de pieds éclatés. On la renouvelle au bout de deux ans , car alors ses racines poiiriissent en terre. Caractères physiques. Cette plante , dit Plumier , a plusieurs petites racines blanches , fibreuses et épar- pillées. Elles jettent plusieurs liges branchues et éten- dues à terre, épaisses d'une ligne, rondes, rouges, unies et parsemées de quantité de petits points. Deux feuilles opposées, à chaque noeud, larges d'un pouce sur un pouce et demi de longueur ^ pointues , dentelées, tendres, grassettes , nerveuses par-dessous et un peu velues par-dessus^ le pédicule fort court. Cette plante donne naissance à de petites branches qui poussent aussi de leurs noeuds des pédicules, tantôt seuls, tantôt ac- compagnés , fort déliés , longs d'environ deux pouces , et qui finissent par un petit vase découpé en six ou sept feuilles vertes , et servent de base à une tète conique et dorée de quatre à cinq lignes de hauteur et de trois d'é- paisseur. Cette fleur ressemble beaucoup à celle de Ca- momille , à l'exception du disque qui est conique. Analyse chimique. La racine de cette Pyrèthre, et particulièrement celle de l'espèce appelée Pyrethrwn aphfyllum^ contient un peu d'huile butyiacée volatile c 193 ) acre et odorante ; du camphre ^ une résine molle acre 5 un principe amer ^ de la gomme et de la fibre ligneuse. Propriétés médicinales. Quand on mâche la racine de cette Pyrèthre , elle produit sur la langue une saveur acre et violente qui ouvre les conduits salivaires ; c'est pourquoi elle doit être recherchée, et convient aux per- sonnes douloureusement affectées de maux de dents qui "viennent d'engorgemens et de catarrhes. C'est encore un très-bon remède à employer dans les affections sopo- reuses et dans la paralysie de la langue , car son acri- monie irrite vivement le système nerveux. Elle entre dans la composition de plusieurs poudres sternutatoires. Les insulaires appliquent, en nature et sans aucune autre préparation, le feuillage de cette Pyrèthre sur les tumeurs aqueuses causées par l'hydropisie , et sur les té- gumens infiltrés après avoir légèrement scarifié la partie. On l'y applique pilée en cataplasme. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT VINGT-SIX. La Pyrèthre à tute dorée est réduite à moitié. 1. Tige au trait du Pyrethrum aphyllum. 1. Fleur de grosseur naturelle. 3. Racine. ( '94 ) «V\vVWWVWVWWV«/WWVWV VWWV VW VWVWVWVWWX WVV\^ W*vAVVWWVWV v\a.vwv\>v .'WVW «/W POIVRIER A ÉPIS LACHES ET QUADRANGULAIRES. ( Masticatoire sialalogue. ) Synonymie. Vulg. Bétel marron. Piper discolor, Swartz. — Lin. Diandrie digjnie. — Jussieu, famille des Orties. — Piper foliis lato-ovatis, quinque nerviis, glaberrimis , partim discolo- ribus 5 spicis laxioribus ; flosculis remotioribus. Swartz. Prodr. , p. i5, et Flor. Ind. occ. vol. i , p. 62. — Piper longum arboreum. Gmel. In Nov. Com. — Piper longum minus frutescens. Plumier. Cab-Actères génériques des Poivriers. Genre de plan- tes dicotylédones, à fleurs incomplètes, ayant du rap- port avec les Orties ^ il renferme des arbustes ou des herbes, la plupart grimpans , diclio tomes, à rameaux presque articulés. Les feuilles sont alternes ou oppo- sées-, les fleurs axillaires ou opposées aux feuilles, dis- posées en un chaton allongé , plus ou moins serré. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir des fleurs réunies sur un chaton filiforme ^ point de calice , ni de corolle -, deux anthères presque sessiles ^ une baie à une seule semence. 20J- r Lnf T'7ic-tr. V» W» W» V\'> W» W» W» 'VVVV*'»iVV»'V\^ W W* W* IV "VX!» ^AO'X'V^'VVX'VX'X \\'>'VWV\'»'»/V\'VVVWVW^ CANANG AROMATIQUE. ( Masticatoire sialalogue . ) Synonymie. Vulg. Poivre d'Elhiopie , Maniguette, Bois d'é- corce. — Uvaria aromalica zejlanica. Lin. Polyandrie po- Ivginie. — Jussieu, famille des Anones. — Uvaria foliis ovato-obloDgis, acutis, integerrimis, glabris; petalis oblongis concavis, coriaceis , fructibus torulosis. Lamarek. — Piper oblongumnigrum. Baub. Pin. 4i2. — Piperœtliiopicum sili- cosum. J. B. 2 , p. 1 87.— Piper aetbiopicum. Lob. Icon. 2, p. 2o5, Raj. Hist. 1778. — Xjlopicron arbor Barbadensi- bus. Pluk. tab. 238, f. 4- — Uvaria Zeylina. Aublet. Guiane , p. 6o5, tab, 243. Caractères génériques desCanângs. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la i'amille des Anones, compre- nant des arbres exotiques dont les feuilles sont simples et alternes, et dont les fruits viennent un grand nombre ensemble de la même fleur, attachés à un réceptacle commun. Les caractères essentiels sont un calice per- sistant à trois découpures pointues ^ six pétales lancéolés, sessiîes , plus longs que le calice ^ grand nombre d'éta- mines plus courtes que les pétales , dont les anthères Tome VI. — 107^ Li^>raison. 18 ( '!)« ) .sessiU's recouvrent en t^ranJe partie le pislil ^ beaucoup (rovaires supéiieurs serrés et ramassés en un corps ovale, dépourvus de style et terminés chacun par un stii^matc simple, l'ruit à six ou quinze capsules pédiculées, uui- loculaires, rinfermant une à six semences attachées à uu placenta latéral. Les pédicules de ces capsules naissent d'un point conuuun (jui auparavant était le centre de la fleur. CARAcTiiRES l'AiiTicuLiERS. Fcuilles très-entièrcs. (In- des. Yivace.) Histoire naturelle. Cet arbre, selon Aublet, a été observé au Pérou par M. Joseph de Jussieu ^ il croît aussi dans la Guiane, à l'Ile-de-France, et inème dans cfuelques îles Antilles où il a été transporté par quelque navigateur. Les fruits de cet arbre sont d'une saveur piquante et aromatique, et employés par les Nègres à défaut d'épicerie. Ils sont connus sous les noms de Mani- guette , Poivre des Nègres, Poivre d'Ethiopie. Cette graine est d'un goût acre et semblable à un mélange de poivre, de camphre, de lavande et de thym. Cette graine, dit Valmont de Bomare, qui entre dans la com- position du vinaigre, tire son nom Maniguette d'une ville d'Afrique, nommée Maleguetta, où l'on en faisait le commerce, et d'où les Portugais Font apportée en Europe. CARACTiiREs PHYSIQUES. Lc Canaug aromatique est un grand arbre dont le tronc, dit Aublet, s'élève à vingr pieds et plus , sur environ un pied de dianictre. Son écorre est cendrée , sou bois est blanc oi pea rompacie ; ( 199 ) il pousse à son sommet des branches longues, dentées , chargées de quelques rameaux longs et flexibles. Les feuilles sont alternes , ovales , oblongues , pointues, très- entières , lisses, très-glabres et portées sur des pétioles très-courts. Les fleurs naissent solitaires, ou deux en- semble dans les aisselles des feuilles ; leur pédoncule est long de quatre lignes. Elles ont un calice court par- tagé en trois découpures ovales-pointues -, six pétales oblongs , pointus, concaves, coriaces, un peu rétrécis ou étranglés près de leur base, et dont trois extérieurs sont un peu plus grands , lisses et violets en dedans , et couverts en dehors d'un duvet cendré. Les trois pétales intérieurs sont moins larges, moins fermes et d'un vio- let obscur. Les ovaires de chaque fleur deviennent au- tant de capsules cylindriques , un peu noueuses ou to- ruleuses , longues d'un pouce et plus , roussâtres ou brunes et portées chacune sur un pédicule court et épais. Ces capsules sont attachées à un même réceptacle, et leur nombre varie de dix à vingt. Elles contiennent de- puis une jusqu'à huit graines placées les unes sur les autres, et attachées à un placenta intérieur qui répond à la rainure extérieure. Analyse chimiqle. La Maniguette contient une huile acre et aromatique, une résine et de la gomme. Propriétés médiciinales. Les graines de ce Canang sont très-échaufl'antes , et comme stimulantes elles sont spécialement recommandées dans la paralysie. Elles excitent avec énergie l'organe du goût , c'est pourquoi on les fait entrer dans une pâte masticatoire que l'on prescrit aux colonies dans les anorexies qui proviennent ( 9AJO ) trune canso spasmodlquc. Cornnn.' cofidinu'iil les grainea do Manii^uctle romplacciule poivre avec avanlai^e, puis- qu'elles ont les mêmes propriétés. C'est poiir(|uoi leur emploi est indiqué dans les engorgemens des glandes parotides et salivaires, ainsi que dans les aflfections as- théniques nerveuses de Testomac et des intestins. C'est un alexitère très-estimé par les colons de l'Amérique. On en mâche en Europe pour exciter à cracher , et dans rinde pour se rafraîchir lors des grandes chaleurs, ou plutôt pour réparer les pertes d'une transpiration exces- sive et énervante. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT VTNGT-HUIT. Le dessin est réduit au sixième. i. Corolle épanouie. 2. Réceptacle ou pistil stoloniformc g-arni d'éiamines. 3. Pistil dégarni d'étamines. 4. Calice. 5. Etamine grossie. 6. Groupe de frnit^. 7. Graine. /(xH*^ /./f}- ll^EiL Zîifre /i'^tvitr/i/!^ /'muL- ûairceZ Je ■ lHn^-l\WA% FEiiir ULE ( ^01 ) vw (vvvvvvvvk/vvvvvv\^/vvvvvvvvvvvv«/vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvwvvvvvvvvvvv*^^lvvvvvvvvvvvvvvv\^ POIVRIER PEDICULE. {^Masticatoire sialalogue.) Synonymie. Vulg. Cubèbes ou Guabèbes. — Piper Cubeba. — Linné fils , classe 2 , Diandrie trigynie. — Jussieu , famille des Orties. — Piper foliis ovatis , acutis , basi obliquis ; nervis vagis, fructibus pedicellatis. Lam. Illust. Gen., p. 8i, n. 369. — Piper Cubeba , foliis obliqué ovatis seu oblongis, venosis, acutis ; spicd solitariâ, pedunculatâ, oppositifolia; fructibus pedicellatis. Lin. f. suppl. 90. — En anglais: Cubebs-Shrub. — En espagnol : Cubeba. Car4ctères génériques des Poivriers. Genre de plan- tes dicotylédones, à fleurs incomplètes, renfermant des arbustes et des herbes, la plupart grimpans, dichoto- mes, à rameaux presque articulés; les feuilles sont al- ternes ou opposées -, les fleurs axillaires ou opposées aux feuilles, disposées en un chaton étroit, allongé. Le ca- ractère essentiel de ce genre est d'avoir des fleurs réunies en un chaton filiforme ; point de calice ni de corolle \ deux anthères presque sessiles ; une baie à une seule semence. Caractères particuliers. Feuilles obliquement ovales, TomeVT. — 108* Livraison. 19 ( 202 ) soiivcnl obloiigucs, vcin(''es, aiguës^ t'pi solitaire, pé- doncule, opposé aux feuilles; fruits pédicules. (Indes, Vivacc ). Jolyclerc. Histoire naturelle. Cet arbrisseau croît naturelle- ment d^ns l'île de Java, dans celle de France , en (niinée et aux Antilles. On le rencontre dans les mornes élevés, frais et boisés. On connaissait depuis long-temps dans le commerce les fruits de ce Poivrier, sans savoir à quel arbrisseau ils appartenaient ; c'est à Thunberg que nous sommes redevables de cette découverte. Ces petites baies sont d'un goût fort acre et d'une odeur aromati- que-, elles excitent puissamment la salive, corrigent la mauvaise odeur de la bouche , fortifient l'estomac. Les Indiens en font un grand usage ^ ils les mettent macérer dans du vin, et les emploient comme condiment; les confiseurs les recouvrent de sucre, et en font des dra- gées que les médecins recommandent dans les affections nerveuses et atoniques et pour rétablir l'appétit. Les Cubèbes ont beaucoup de rapport avec le Canica, es- pèce d'épicerie qu'on trouve dans l'Ile de Cuba, qui aie parfum du clou de girolle et est d'usage eu médecine comme stomachique. Caractères physiques. Le Poivrier pédicule est un petit arbrisseau dont les fleurs sont dioïques et les fruits pédicules, caractères, ditPoirel, qui le distinguent suffi- samment des autres espèces , particulièrement du Poi- vrier sauvage avec lequel il a des rapports. Ses tiges sont glabres , articulées , flexueuses ; ses ra- meaux courts, chargés de feuilles rapprochées, alter- nes, ovales, aiguës, arrondies, obliques et non en coeur ( 203 ) à leur base , un peu fermes , marquées de nervures va- gues , alternes , portées sur des pédoncules courts , lon- gues de deux pouces et demi environ , larges de près d'un pouce. Les épis sont solitaires, opposés aux feuilles, pédon- cules -, les fleurs raàles sont sessiles sur des chatons et des individus séparés ; les fleurs femelles donnent des fruits supportés chacun par un petit pédicule plus long que la petite baie qui le termine. Celle-ci est globuleuse , plus petite que celle du Poivrier aromatique. Analyse chimique. LesCubèbes, suivant Virey et Vauquelin , contiennent de l'huile volatile , une liqueur verte, grasse (résine molle), d'une odeur désagréable et d'une saveur amère, analogue au baume de Copahu ^ peu de résine dure brune •, une matière extractive , ana- logue à celle des Légumineuses, précipitable par l'acide gallique -, gomme et quelques sels. Propriétés médicinales. L'odeur des Cubèbes étant plus agréable que celle du Poivre , les a fait préférer de tout temps dans les préparations pharmaceutiques. Leurs propriétés toniques , stimulantes , sialalogues , carmi- natives, etc. , sont incontestables. Murray en recom- mande l'usage aux personnes dont l'estomac surchargé de mucosités fait péniblement ses fonctions. Cetîe subs- tance énergique dissipe, en ce cas, les flatuosités qui ré- sultent et accompagnent les digestions laborieuses : son usage convient aussi dans l'hémicranie , dans les ca- tarrhes muqueux et dans l'asthme liumide , l'apoplexie, la paralysie et autres névroses. On s'en sert peu à l'in- 19' ( ao4 ) tciicur en Europe, mais fréquemnient dans les paya chauds. Onconçoitdiiricilcmentquc, dans les pays brûlés par l'ardeur du soleil , on ait recours à tous les excitans les plus énergiques , soit en boisson, soit comme con- diment, soit en masticatoire-, car ({uoi de plus caustique que celui qu'on obtient par l'association de la chaux vive, du tabac et de la noix d'Aréquier, dont les princi- pes astringens et héroïques, au rapport de Péron, dé- truisent en peu de temps une lame de couteau? Et ce- pendant on vit long-temps dans l'Inde et aux colonies en usant de semblables moyens indiqués d'ailleurs pour prévenir le relâchement des solides et l'engouement muqueux des viscères. Le Cubèbe est un masticatoire agréable et qui corrige la mauvaise haleine des person- nes affligées de l'ozène , et qu'on appelle Panais. Sou- vent on l'ajoute, ainsi que l'écorce de Cascarille, au tabac à fumer pour stimuler les glandes salivaires, et prévenir la paralysie de la langue. Les Indiens attribuent à ces graines une vertu aphrodisiaque incontestable. C'est probablement par suite de cette analogie avec les organes génitaux que, dans ces derniers temps, on a ap- pliqué les Cubèbes au traitement des affections mu- queuses syphilitiques. Les Anglais ont employé les pre- miers le Poivre Cubèbe contre la blennorragie et les llueurs blanches; au début, et quand la maladie est ré- cente, a dit le professeur Delpech, alors qu'il y a pru- rit , chaleur , le Cubèbe fait cesser l'écoulement en quelques jours. Quand la maladie est plus compliquée et plus invétérée, il faut lui associer d'autres moyens. On a d'abord prescrit le Cubèbe en poudre et par pilule depuis un gros jusqu'à une once par vingt-quatre heures, mais celte dose est énorme, incendiaire, et cet ( 205 ) inconvénient est très-grand pour les estomacs faibles et irritables , qui sont bientôt fatigués de cette niasse en plus grande partie ligneuse et inerte^ répugnance qui oblige les malades à abandonner leur traitement , sans y comprendre les dangers à courir d'une gastro-entérite. Le D. ^loiûiu (Gazette de santé, 5 juin 1828) indique le traitement suivant contre la blennorragie. On fait d'abord usage des antipîilogistîques, tels que sangsues au péri- née ^ de bains généraux, de boissons diurétiques adou- cissantes et rafraîchissantes, telles que infusion de fleurs et racines de guimauve, décoction de chiendent, de graines de lin nitrées, sucrées avec le sirop de gro- seille, de framboise ou d'orgeat-, puis la préparation suivante qui est, dit-il, d'un usage commode et discret. Prenez : gomme arabique en poudre, racine de gui- mauve pulvérisée, de réglisse idem, crème de tartre, de chaque deux onces ^ nitrate de potasse, deux gros *, opium, six grains. Divisez en vingt paquets. On prend chaque jour deux paquets dans deux bouteilles d'eau fraîche. L'irritation étant passée, et l'écoulement étant devenu plus épais, on a recours à des injections com- posées de vingt grains de sulfate de zinc dans huit onces d'eau animée de liqueur de Van-Swieten. On prescrit en même temps des lavemens de roses de Provins avec deux gros de baume de copahu^ et surtout trois cuille- rées, par jour, de la marmelade suivante^ prenez : baume de copahu , deux onces ; Cubèbe pulvérisé, une once-, gomme kino pulvérisée, deux gros; cachou en poudre, deux gros; essence de citron et de menthe, quel- ques gouttes. On donne de plus quatre cuillerées par jour de la potion suivante : prenez baume de copahu deux onces ; sucre en poudre, deux gros ; teinture de Cubèbe ( io6 ) une once^ teinture de gomme kino, une oncc^ eau dis- tillée de chamédris , six onces ^ eau de lleuis d'oranger, deux gros ; mais toujours il faut joindre l'usage de la liqueur de Van-Swieten, ou la guérison n'est que mo- mentanée. Mode d'administration. On administre les Cubèbes en poudre depuis trois grains jusqu'à un scrupule ; en macération vineuse, d'un à deux gros. L'extrait, d'un à dix grains , et l'huile essentielle, par gouttes. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT VINGT-NEUF- Le dessin est de grandeur naturelle. 1. Chaton femelle. 2. Epi de fruits mûrs. 3. Fruit entier. 4- Fruit ouvert pour apercevoir la graine. 5. Chaton mâle. " '■ / /y. s:ic //ii'iii/orc ûrj'VV^\lV»»A.>'VV»\'V>'VV'\'VV\X/V'llVV'>^/V\^^ MOUTARDE NOIRE. ( Masticatoire sialalogue. ) Synonymie. Sinapîs nigra. — Lin. Tétradynamie siliqiieuse. — Jussieu, famille des Crucifères.- — Sinapis siliquis gla- bris , racemo oppressis. Lin. Spect. plant, vol. 2. — Sinapis siliquis glabris apice tetragonis. Hort. Cliff. 338. — FI. Fr. II. 619. 3. — En anglais : Mustard. — En espagnol : Mor- taza. — En portugais : Mostarda j Mostardeira. Caractères géjvériques des Moutardes. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Crucifor- mes, dont le calice est toujours lâche, au lieu d'être serré comme dans les choux. Ce genre comprend des herbes tant indigènes qu'exotiques dont le caractère es- sentiel est d'avoir : le calice très-ouvert-, les onglets de la corolle droits; une glande entre les étamines les plus courtes et le pistil , et une autre entre les étamines les plus longues et le calice. Caractères PARTICULIERS. Siliques glabres , appliquées à la grappe, comme tétragones. (Annuelle.) Histoire naturelle. Quoique cette plante soit d'Eu- ( 208 ) rope, néanmoins on la cultive dans quolcjnes liabitalions des mornes aux Antilles, qui jouissent d'une tempéra- ture modérée. Elle végète , ainsi qu'en Europe , dans les sols arides et pierreux. Son nom , selon Poiret, est formé des mots mustum ardens qui signifient moût brûlant. En effet, les semences de Moutarde, étant pulvérisées et mêlées à une certaine quantité de moût de vin à demi- épaissi , ou à de la farine et du vinaigre, donnent cette pâte liquide, jaune et piquante, connue sous le nom de Moutarde et qu'on aromatise suivant le goût des ache- teurs. C'est un condiment généralement recherché, et qui paraît sur toutes les tables pour se joindre aux viandes et aux poissons. La Moutarde , contraire aux personnes robustes , dont le tempérament est pléthorique , san- guin, sec, nerveux et d'une facile irritabilité, con- vient surtout dans l'hiver et par un temps humide aux tempéramens froids et flegmatiques, dont la fibre est molle, à ceux qui mènent une vie sédentaire, aux scro- fuleux , à ceux qui digèrent mal , ou péniblement , ou qui vivent d'alimens grossiers. Sa vertu antiscorbutique en rend l'usage très-utile dans les grandes maisons, où il y a beaucoup d'enfans , d'ouvriers , etc. Mêlée avec les alimens, elle prévient le vice scorbutique qui attaque souvent les individus rassemblés. CArcACTÈRES PHYSIQUES. La Moutardc est très-com- mune dans les champs d'Europe. Sa racine est grosse, charnue, droite , chargée de filamens-, il s'en élève une tige haute d'environ trois ou quatre pieds, qui se divise en rameaux nombreux, diffus, légèrement velus. Ses feuilles radicales sont longues, péliolées , rudes, ver- dàlres, divisées eu lobes arrondis et obtus , semblables à ( 2«9 ) celles des radis , moins grandes , chargées de quelques petits poils écartés. Les feuilles du haut sont moins di- visées , presque glabres *, les dernières sont souvent lan- céolées, très-entières, toutes pétiolées •, les fleurs nais- sent en grappes terminales le long des rameaux. Elles sont petites, de couleur jaune. Elles produisent des si- liques quadrangulaires , lisses, rapprochées de la lige, terminées par une corne droite, courte et obtuse. Les pédoncules sont beaucoup plus courts que les siliques qu'ils supportent. Les semences sont globuleuses et de couleur brune. Analyse chimique. La semence contient : huile vola- tile , âcre^ huile grasse, résine, gomme et albumine. La cendre renferme beaucoup de phosphate de chaux et de magnésie. (John, Ecrits chim. , ÏV, i53. — Thi- bierge , Nouv. journ. de Trommsdorf, IV, 2, i5o. — \ irey , p. 126.) Le professeur Deyeux a trouvé beau- coup de soufre dans l'huile essentielle de Moutarde. Propriétés médicinales. Les graines de Moutarde, mises en contact avec la peau, y occasionent de la rou- geur, du gonflement, de la douleur, et si leur applica- tion se prolonge, l'épiderme se soulève , se déchire et donne passage à une assez grande quantité de sérosité. Quand on les mâche , elles excitent les glandes salivai- res, et agacent même la membrane pituitaire et simulta- nément les glandes lacrymales. Prises intérieurement avec les alimens, elles stimulent tout l'organisme et faci- litent la digestion. Souvent elles accélèrent la circula- tion , augmentent la sécrétion des urines et la transpi- ration ; en un mot elles jouissent au plus haut degré de ( ■■■'" ) propriélL's anliscoibuliqucs. On lit ( (lazette de santé ^ du ^5 janvier 189.7, pag. '.>.o) reloge de la Moutardo blanche fait avec emphase par M. le docteur Cooke qui lui attribue les propriétés exagérées d'une panacée ^ nous y renvoyons le lecteur. Toujours est-il vrai de dire que les semences de Moutarde conviennent toutes les fois qu'il y a débilité et que l'usage des toniques est indiqué, comme dans l'anorexie, la chlorose, l'hypo- condrie et les affections scorbutiques et scrofuleuses. On les a quelquefois administrées, dans des fièvres inter- mittentes, à la dose de quatre à cinq cuillerées pendant l'apyrexie. Dans les ulcérations infectes de la bouche des scorbutiques , on a vu le vin dans lequel avait séjourné la Moutarde opérer des guérisons promptes et presque miraculeuses. On en a fait usage aussi contre la paralysie et l'ascite.Si cette médication convient aux constitutions molles et lymphatiques et aux vieillards , on conçoit combien il serait dangereux et peu rationnel de l'ap- pliquer aux personnes d'un tempérament sec , nerveux et irritable: et s'il y a quelque mouvement fébrile, de la pléthore, une phlegmasie locale, ou une prédisposi- tion aux congestions sanguines. Dans la thérapeutique moderne on n'emploie les se- mences de Moutarde qu'à l'extérieur sous forme de ca- taplasmes appelés Sinapismes, et qu'on obtient en dé- layant cette farine avec du levain et du vinaigre. On les applique sur diverses parties du corps pour exciter l'irri- tation de la peau, et une excitation générale, comme dans la paralysie et les affections comateuses, ou bien pour opérer une révulsion favorable dans la répercus- sion de la goutte et du rhumatisme , des maladies de la peau , etc. ( ^'O EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE. Le dessin est de grandeur naturelle. 1. Fleur ouverte où l'on distingue un pétale, le pistil, les étamines et quatre glandes. 2. Pistil. 3. Silique ouverte de grandeur naturelle. 4» Graine. ( •^^•■'' ) VWVW V\WViWWVvWWVVWV\VvV\VWWVWV%'WWVWVVW WVVWWVWVWVWVWVWW'VVWVWVvW MURIER DES TEINTURIERS. ( Masticatoire sialalogue. ) Synonymie. Vulg. Bois jaune. — Moriis tinctoria. — Lin. Monœcie pcntandrie. — Jussicu, famille des Orties. — Mo- rus (Zanthoxylum) foliis oblongis, basi hinc productio- ribus, spinis axillaribus solitariis. Jac. Amer. 247 > t. 190 , f. 55. — Zanthoxyium aculeatum , carpini foliis, ameri- canum, cortice cinereo. Pluk. Phyten. tab. 289, f. 3. — Morus quae tataiba. Plum. Icon. 1999, f. 2o4- — Morus lactescens , foliis oblongis, acutis , paginis exierioribus pro- ductioribus, ligne citrino. Brown. Jam. 389. — Morus fruclu viridi, ligno sulfureo, tinctorio. Sloan. Jam. 128, Hist. 2, p. 3. Rai. Dendr. i4- Tatai-iba Marcgr. Brasil. 119. — Variété B. Morus (tinctoria) foliis obliqué cor- datis, acuminatis, hirsutis. Mill. Dict. n. 8. — Morus spinosa fructu villoso. Plum. Mss. J. A. 54? p« 289. — En anglais : Fustick- TVo 0 d. Caractères gt^.nériques. Genre de plantes à fleurs in- complètes monoïques, quelquefois dioïques, de la famille des Figuiers, comprenant des arbres exotiques, dont la plupart sont naturalisés en Europe. Ces plantes sont lactescentes, à feuilles simples, alternes, stipulées-, des Heurs en cliaton , solitaires, axillaires et produisant des fruits tous bons à manger. Le caractère essentiel est d'à- ^8': 7. /oû . y./// . /V. J^3f. y/ieon/ore ûe^roou/-///K Vmj- 0'u^/-u-/^JcM,' MITMEli Ï>KS l^EINTI-filEES (2l3) voir un calice partat^é en quatre, dans les mâles et les femelles : point de corolle *, quatre étamines-, deux styles^ une baie monosperme constituée par le calice persis- tant. Caractères particuliers. Feuilles oblongues, pro- longées d'un côté^ épines axillaires. ( Vivace. Brésil.) Histoire naturelle. Le Mûrier, recherché par les teinturiers à cause de la belle couleur jaune que pro- duit son bois, croit naturellement dans toutes les îles de l'Amérique , et en plus grande abondance à Campê- che que partout ailleurs. On exporte ce bois de la Ja- maïque et d'Haïti, où il est très-commun. Le fruit, quoi- que d'une couleur peu agréable à la vue, offre néanmoins une saveur agréable et parfumée ^ on l'admet quelque- fois pour compléter un dessert des colonies. Les enfans et tous les oiseaux sont friands de ces baies. On donne aussi le nom de Bois jaune au Lawiis Mo 7^0 cy Ion de la Jamaïque, et à l'arbre appelé Erithalis fruticosa. Caractères physiques. Le Mûrier des teinturiers , sur un sol qui lui convient , s'élève à soixante pieds de hauteur. Son écorce est d'un brun clair et quelquefois sillonné^ son bois est ferme, solide et d'un jaune bril- lant -, il pousse de tous côtés plusieurs branches couvertes d'une écorce blanche, et garnies de quatre feuilles de quatre pouces de longueur, larges à leur base, décou- pées au pétiole où elles sont arrondies et plus larges d'un côté que de l'autre , de manière qu'elles paraissent placées obliquement sur les pétioles : leur largeur dimi- nue par degrés vers l'extrémité qui se termine en pointe aiguë. Elles sont rudes comme celles du Mûrier noir 7 ( ■>^^^ ) d'un vert foncé, et supportées par de courts pétioles. Vers l'extrémité des jeunes hranclies sortent les chatons courts et de couleur pàle-lierbacée -, le fruit, qui sort sur de courts pédoncules dans d'autres parties des mêmes branches , est de la grosseur d'une noix muscade, d'une forme arrondie , couvert de protubérances , vert en de- dans et en dehors -, d'une saveur douce et sucrée quand il est mûr. ( Miller. ) La variété B ne diffère de la première espèce que par les proportions plus petites de l'arbre et des fruits, et d'après la présence de deux épines, ou stipules très-ca- duques des feuilles , épines quelquefois si rares qu'il faut les chercher. Il n'est donc pas étonnant qu'elles man- quent absolument dans quelques individus, dit Poiret , principalement dans ceux que l'on cultive. Analyse chimique. Cet arbre lactescent donne une gomme-résine jaune et amère qu'on obtient par incision et qui est soluble dans l'alcool. Les fruits contiennent une matière sucrée , de la gomme et un principe acide. Propriétés médicinales. La gomme-résine du Mûrier des teinturiers peut servir de masticatoire. La teinture alcoolique de cette gomme-résine est employée avec succès en lotions contre la teigne. On compose avec les baies de ce Mûrier un sirop adoucissant et détersif qu'on ordonne dans les angines tonsillaires , et pour adoucir les àcreiés de la gorge et de la poitrine. On en mêle une cuillerée dans une verrée d'une infusion lénitive. Les fruits, pendant leur maturité , apaisent la soif et rafraî- chissent; avant leur maturité leur propriété détersive et astringente les fait ajouter aux gargarismes que l'on ( 2i5 ) prescrit contre rulcération des gencives et de la mem- brane muqueuse de la voûte palatine. Plusieurs îiabitans m'ont indiqué Técorce de ce Mûrier comme capable de détruire le taenia , mais je n'ai pas eu occasion d'éprouver cette assertion. EXPLICATION DE LA. PLA.NCHE QUA.TRE CE:!<' ) VM V\\ W^ W\ VW W\ V«A V\A VW VV\ VWVWifVWWUVX WVWV\ WWWWVVW W«W( wvvwwwvvwwwv MUSCADIER PORTE-SUIF. (Masticatoire sialalogue.) Synonymie. Mjristica sebifera. — Lin. Polyandrie monogynie. Jussieu , famille des Lauriers. — Lamarck , Act. Acad. Par. — Myristica foliis cordato-oblongis , subtùs lomentosis , pedunculis paniculatis, drupa cortice exsucco. — Virola sebifera. Aublet , Guian. , p. 9i4> tab. 345. — V^oirouchi par les Caraïbes , et Jezjezmadou par les créoles. — En anglais : I^uimej. — En portugais : Moscadero , noz Mos- cada. — En espagnol : Moscadero nuez de especia. Caractères génériques des Muscadiers. Genre de plantes à fleurs dioïques, de la famille des Lauriers, ren- fermant des arbres ou arbrisseaux exotiques, toujours verts, à feuilles simples et alternes ^ à rameaux dépour- vus de stipules, et à fleurs axillaires, petites, portées sur des pédoncules plus ou moins divisés , et plus courts que les feuilles. Son caractère essentiel est d'avoir des fleurs dioïques *, un calice d'une seule pièce , divisé en trois ^ point de corolle 5 une baiedrupacée monosperme , à brou bivalve, et à coque couverte d'une membrane en réseau ou laciniée. Carâctèires particuliers. Feuilles oblongues , lan- céolées ; suc rougeâtre. /('8 '.' Ifo . /'/./32. 7%eoc&>re-JMrcourfylK /'thaï /A7/i/'/<'/Sr. MFSCADIEM FOISTK - 8ï"îl^^ ( ^I? ) Histoire naturelle. Le Mascadicr porte-suif, ainsi que ses congénères , a toutes ses parties pleines d'un suc propre, fort acre et de couleur rouge , qui découle abondamment lorsqu'on entaille l'écorce de ces arbres. Ce suc est plus ou moins abondant , suivant la saison. Ce suc est acre. On retire des graines un suif jaunâtre avec lequel on fait des chandelles dans le pays. Pour cet elFet, dit Aublet, l'on sépare les graines de leur coque, en passant un rouleau dessus , après les avoir fait sécher au soleil \ ensuite on les vanne, et étant nettoyées, on les pile et réduit en pâte , que l'on jette dans de l'eau bouil- lante pour en séparer le suif, qui se ramasse à la sur- face et s'y durcit lorsque l'eau est refroidie. Enfin on le fond encore séparément et on le passe au travers d'un tamis. L'on en forme des chandelles dont on fait usage à la ville et dans les habitations. Le fruit du Muscadier porte-suif, continue Aublet, est nommé Jezjezmadou par les créoles. L'arbre est appelé Voirouchi par les na- turels d'Oyapoc, Dniapa et Virola par les Galibis. On trouve de ces arbres fort jeunes qui portent des fruits. Ceux qui viennent écartés dans les savanes sont de moyenne grandeur. Cet arbre est commun dans l'île de Cayenne et dans la terre ferme de la Guiane ^ on le rencontre quelquefois aux Antilles. Il se plait dans les terrains humides. Il est en fleurs et en fruits dans les mois de décembre , janvier et février. Caractères physiques. Le tronc de cet arbre, dit Aublet, s'élève à trente, quarante, cinquante et jusqu'à soixante pieds , sur deux pieds et plus de diamètre. Son écorce est épaisse, roussàtre , gercée, ridée. Son bois est blanchâtre, peu compacte. Il pousse à son sommet Tome VI. — 108^ Livraison. 20 ( 2.8 ) un grand nombre de branches tortuc.'uscs et rameuses, qui s'étendent en tous sens^ les unes droites, d'autres inclinées et d'autres presque horizontales. Les rameaux sont garnis de feuilles alternes , entiènîs , oblongucs , aiguës, échancrées à leur naissance, terminées par une pointe ; elles sont vertes en dessus, et couvertes en des- sous d'un duvet court et roussàtre. Les plus grandes ont huit pouces de longueur, sur trois et demi de largeur^ la nervure longitudinale qui les partage est fort saillante, ainsi que les nervures latérales qui en partent. Les fleurs sont de deux sortes, les unes mâles et les autres femelles. Les fleurs mâles naissent sur un indi- vidu, et les fleurs femelles sur un autre. Les fleurs mâles sont ramassées par petits bouquets de cinq à six fleurs sessiles, sur de grosses grappes qui naissent de l'aisselle des feuilles et à l'extrémité des rameaux. Le pédoncule de la grappe , ses branches et ses fleurs sont couverts d'un duvet roussàtre. « Le calice est d'une seule pièce en forme de coupe , à trois dents. Il n'y a point de corolle. Les étamines sont au nombre de six, attachées au fond de la fleur sur un disque. Leur filet est court. L'anthère est très-petite et à deux bourses. Le centre du disque est couvert de plusieurs éminences arrondies , et que l'on découvre à l'aide d'un verre lenticulaire. » L'arbre qui porte la fleur femelle ne diffère que par ses fleurs qui sont plus petites, à trois dents, dont le centre est occupé par un ovaire sphérique surmonte d'un stigmate charnu et obtus. ( 219 ) » L'ovaire devient une capsule sphérique , pointue , verdâtre, coriace, marquée, de sa base à sa pointe, de chaque côté , d'une arête saillante. C'est par-là quelle s'ouvre en deux valves , et laisse voir une coque couverte d'un réseau de fibres rouges, aplaties (le macis). La coque est très-mince , fragile et noirâtre. Elle contient une graine couverte d'une membrane grisâtre. Cette graine coupée en travers, est parsemée de veines rous- sâtres et blanches. Elle est fort huileuse. » Il y a plu- sieurs variétés. Analyse chimique. Le suc rougeàtre, acre et visqueux qui découle par incision de l'écorce du Muscadier porte- suif est très-astringent , et contient beaucoup de tannin, plus une matière sébacée. L'arille et le noyau contien- nent une huile aromatique flavescente , qui^surnage en forme de globules blanchâtres, figés. Propriétés médicinales. Le suc concret de ce Mus- cadier est employé comme masticatoire dans tous les cas où l'on est de recourir à ce genre de médication. On s'en sert aussi dans le pays pour guérir les aphthes, et apaiser la douleur des dents cariées, en les couvrant d'un peu de coton imbibé de ce suc. Le suif qu'on en retire par les procédés indiqués ci-dessus , est acre , et ne convient pas pour être appliqué extérieurement sur les plaies et les ulcères , parce qu'il y cause de l'in- flammation. On retire de l'arille et de la noix, un extrait alcoolique qui est beaucoup plus énergique que l'extrait aqueux. Quelques gouttes d'huile essentielle de la noix suffisent pour apaiser les douleurs des dents cariées. Mode d'administration. La teinture s'emploie en ( 220 ) embrocatioii sur les membres paralysés. L'imile essen- tielle se prescrit par gouttes. Le suc se prépare en tro- cliisques pour servir de masticatoire. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE-DEUX. . Le dessin est réduit au quart de sa grandeur. 1 . Groupe de fleurs mâles. 2. Calice ouvert d'une fleur femelle où l'on aperçoit l'o- vaire. 3. Calice ouvert d'une fleur mâle où l'on découvre les étamines. 4. Fruit entr'ouvert pour laisser voir le macis ou ariile. 5. Coupe de la coque. 6. Fruit entr'ouvert d'une des variétés. QUINZIÈME CLASSE. ^^&^»^^i^mw DES VÉGÉTAUX SPECIALEMENT DIRIGES SUR LES PRO- PRIETES VITALES DE l''0RGANE DU TOUCHER. Plantes dites tactiles excitantes. SOMMAIRE, L lE toucher, a dit ^ almont-Bomare , est la base de toutes les sensations ; la peau , qui en est l'organe , est un tissu de fibres , de nerfs et de vaisseaux dont l'entrelacement en tous sens forme une étoffe à peu près de la nature de celle d'un cbapeau. La surface de la peau est garnie de mamelons nerveux rangés sur la même bgne, et qui forment les sillons que l'on aperçoit à la surpeau. Le loucber et la vue ont entre eux les rapports les plus intimes , car on touche ce que l'on ne peut voir , et on examine des yeux ce que le toucher ne peut dé- finir. Si les organes de la vue, de l'ouie , de l'odorat et du goût, dit le professeur Richerand , n'occupent que des espaces circonscrits, le tact réside dans toutes les autres parties, et veille eihcacement à notre conservation. Distribué à toute la surface , le toucher parait être le sens élémentaire -, et tous les autres sens n'en sont que Tome VI. — \og^ Lwraùon, 21 ( s?.*?. ) des modifications accommodées à certaines propriétés des corps. Il est donc important de conserver à ce sens toute son intégrité , et de remédier aux accidens qui peuvent altérer ses fonctions. J'ai cru pouvoir donner le nom de Tactiles aux plantes médicamenteuses le plus généralement employées pour rappeler les sensations engourdies , et rendre au tou- cher les facultés perspicatrices que certaines cause* morbides auraient pu lui enlever ou émousser. \' TVi^t't/i-'/'c j9,-^ci>a^/^/\. r/vT<-/ i'W//f' ORTâiî^ A BAI g S 4 Ky €> ( loJi ) WA'VVX t\A VVWV W» VX»'W'»VV\ WHW* WX V\/>W\ W^ VV« W^W^ VVX'WWVtAlV^ wx/w* wwvx w\w^ w\^/v\ ORTIE BACGIFERE. ( Tactile excitante. ) Synonymie. Bois de Fredoches. — Ortie en arbrisseau à baies et larg-es feuilles. — Urtica baccifera. — Lin. Monœcie tétran- drie. — Jussieii , famille des Orties. — Urtica foliis alternis , ovato-subrotundis , dentatis, aculeatis , fructibus baccatis. — Urtica foliis alternis, cordatis, dentatis, aculeatis, caule fruticoso; caljcibus fœmineis baccatis. Lin. Spect. PI. iSgS. — Urtica frutescens, foliis amplioribus ovatis , sinuato- dentatis, nervis, petiolis caulibusque aculeatis. Brown. Jam. 337. — Urtica arborescens baccifera. Plum. Spec. 11. Araéric. 269, t. 260. — Urtica frutescens, aculeis rigidis munita et ramosa , foliis amplis rotundis, floribus spicatis rubescentibus , baccifera. Poupée-Desportes. Caractères génériques des Orties. Genre de plantes à fleurs incomplètes, de la famille des Figuiers, com- prenant des herbes tant indigènes qu'exotiques , à feuilles opposées ou alternes, stipulacées , ordinairement à trois fortes nervures longitudinales. Les fleurs forment des grappes axillaires et quelquefois capitèes. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir: dans les fleurs mâles ^ un calice à quatre folioles ; point de corolle. Un corps glanduleux à la place du pistil. Dans les fleurs femelles ^ 21* ( ^M ) wi calice à deux valves j un stigmate veluj une se^ me/ice. CAnACTÈrxES l'AiiTicuLiEiis. Fcuillcs altcmes , cordi- formcs , dentées, aiguillonnées^ tige sous-ligneuse^ ca- lices femelles en baies. (Amérique. Vivace. ) Histoire ivaturelle. On retire des tiges de cette Ortie et de plusieurs autres une filasse, après les avoir sou- mises au rouissage. Les Américains auraient recours à cette utilité sans les précieuses ressources qu'offrent tant d'autres plantes d'une plus grande valeur. On en fait de la toile dans certains pays moins favorisés par la nature, et dont les habitans se trouvent heureux d'avoir cette plante à leur disposition. Les aloës Pitt, Kaiatas et beaucoup d'autres espèces sont choisies de préférence eji Amérique , pour en composer du fil , des cordages et des toiles. Les oiseaux sont friands de ces baies , c'est pourquoi il est rare d'en trouver en maturité. On la voit dans les forets ombrageuses et humides. CAPtACTÈBES pp.YSiQUES. Cette Ortic est très-remar- quable par les aiginlloos qui recouvrent toutes ses par- ties-, par ses feuilles grandes et arrondies, et plus par- ticulièrement par ses ovaires qui se changent en baies. C'est un arbrisseau dont les tiges sont fortes, ligneuses, divisées en rameaux munis de feuilles alternes, ovales , arrondies, sinoées et lâchement dentées à leur circon- férence , chaque dent terminée par uneépinule. La sur-, face supérieure est verte ;, chargée de glandes ou tuber- cules, d'où sortent de petits poils roides, très-piquans et comme cngniiiés à leur base, caractère qui se retrouve dans les autres Orties piquantes que j'ai observées. Je ( 9.25 ) n'y ai point vu d'aiguillons , dit Poiret. La surface in- férieure est un peu plus pâle, veinée, à huit ou dix nervures longitudinales-, il n'y a point de poils piquans ^ mais les nervures sont chargées d'un grand nomhre d'aiguillons roses , ainsi que les pétioles qui ont envi- ron un pouce et demi de long, tandis que la feuille en a au moins quatie. Les fleurs sont réunies en grappes courtes et sessiles le long des liges. Le fruit est une baie blanche , échancrée à son sommet. Ce caractère, qui paraît particulier à cette espèce , joint aux nombreu- ses étamines des fleurs qu'on remarque dans la ligure donnée par Plumier, fait croire que cette espèce ne res- tera pas dans ce genre. Analyse chimique. Toutes les parties de la plante ont un goût herbacé , et fournissent à l'analyse un li- quide gommeux et verdàtre ^ une autre partie colorante rouge. La racine fraîche donne du tannin, et un prin- cipe extractif amer. Les vésicules contenues sous le pa- renchyme des feuilles renferment une liqueur très-àcre et caustique. pROPPaÉTÉs MÉDICINALES. La pîqûrc vive et brûlante que les feuilles fraîches de cette Ortie occasionent à la peau, ont déterminé des médecins observateurs à rem- ployer dans les lésions tactiles, pour faire affluer à l'ex- trémité des doigts le fluide vital qui paraissait s'en être retiré. Pour cet effet , on fait réunir les doigts au ma- lade , et on les flagelle avec une poignée des feuilles de cette plante , c'est ce qu'on appelle Urlication. Le mi- croscope permet de reconnaître que chaque poil rude de l'Ortie a sa base appuyée sur une petite vésicule rem- plie d'un suc acre et irritant, qui se crève à la moindre ( 19.6 ) pression et est introduit dans la peau à Faide des poils qui lui servent de conducteur. En vertu de ces princi- pes constituans de la feuille d'Ortie , l'urtication excite et rubéfie directement la peau, ou les tissus sous-jacens, et consécutivement agit sur le système nerveux. On n'em- ploie donc pas seulement l'urtication contre les lésions tactiles, mais pour rappeler à la périphérie des affec- tions cutanées qui sont répercutées , ou des rhumatismes chroniques qui ont changé de siège , et dont le dépla- cement peut compromettre l'existence du malade. On en a fait usage avec succès dans quelques paralysies et dans certaines affections comateuses. Celte même exci- tation a été mise en usage pour rappeler la sensibilité et l'afflux du sang , dans les organes génitaux énervés ou fatigués. On estime aux colonies les grappes de fleurs et les racines prises à l'intérieur en décoction comme apé- ritives et anti-ménorrhagiques. Cependant elles ont été prescrites par des praticiens de l'Amérique dans la gra- velle et l'ischurie ; contre l'hémoptysie et les autres hémorragies. Mais je ne puis qu'indiquer ces dernières propriétés, ne les ayant jamais éprouvées par moi-même. Les cataplasmes faits avec les feuilles sont résolutifs. Les racines de la grande Ortie, au rapport de Poupée- Desportes , entrent dans les tisanes apéritives. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE-TROIS. La plante est réduite au quart. 1. Feuille de grandeur naturelle. J .'OQ *^X. / Âro(iorr / V-.*vv .v.'t'-/ ; /'iyi»r . ^fcr6/^r^Z Jo- r iiOTALA i liK s.\c; s TA i. i^:. ( ^27 ) %*ViVVv\VV\*WV^(VVVV»%VVVVVVVVVVVVA*»VVvVVVVVvVVVVVVVVVVV>K«»VVVVVV\VV*V'VvV^ CROTALAIRE SAGITTALE. ( Tactile excitante. ) Synonymie. Crotalaria sagittalis. — Lin. Diadelphie décan- drie. — Jussieu, famille des Légumineuses. — Crotalaria foliis simplicibus lanceolatis, stipulis decurrentibus soli- tariis bidenlatis. Lin. Hort. ClifiP. SSy. Mill. Dict. n. 3. — Crotalaria americana, caule alato, foliis pilosis, floribus in tbyrso luteis. Mart. Cent. 4^ , t. 43- — Crotalaria hir- suta minor, americana herbacea , caule ad summum sa- gittato. Herm. Lugd. 6 , 202, t. 2o3. — Sagittaria cordialis. Marcq. Hist. 1. 1 , p. 55. — Crotalaria hirsutis caudicans siliquis nigris. Plum. v. 3, p. 33 — Latbyrus sylvestris to- mentosus, siliquis nigris. Plum. 236. — Variété B. Crota- laria sagittalis glabra, longioribus foliis, americana. Pluk. Alm. 22, t. 169 , f. 6. — En malabarois : Tandalé-Cotti. Rbéed. vol. 8. Caractères génériques des Crotalaires. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Légumi- neuses, comprenant des herbes et des arbrisseaux à feuilles alternes, simples ou ternées et à fleurs papilio- nacées , très-recourbées en leur carène qui présente un coude obtus. Les fleurs ont pour caractère essentiel : Un calice camp anif orme à cinq diuisions dont deux su- ( 228 ) périeiu'cs et trois infcriciiics j étendard plus long que les ailes et la carène^ toutes les étaniines réunies ^ gousse renflée j souvient portée sur un pédicclle à une ou deux graines. Cauacteues PARTICULIERS. Feuillcs sîmplcs , laiiccolces; stipules dccui rentes , solitaires, bidentées. (Annuelle.) Histoire naturelle. Le mot Crotalaire est , suivant le dorteur Mérat , dérivé du grec crotos , bruyant, à cause de son fiuit qui est sonore. Ce?le espèce vient dans la Virginie , au Brésil et aux Antilles. Caractères physiques. Celte Crotalaire est une des plus faciles à reconnaître à cause de ses stipules décur- rentes qui font paraître ses tiges ailées par interruption, comme celles du Genista sagittalls. Ses liges sont her- bacées , un peu rameuses , velues , chargés de poils rous- sàtres sur les sommités, et s'élèvent à environ un pied et demi. Les feuilles sont alternes , un peu distantes , ovales-lancéolées , un peu pétiolées, velues surtout dans leur jeunesse, et insérées chacune au sommet d'une stipule décurrente qui va en se rétrécissant vers sa base, s'élargit supérieurement, où elle se termine par une fourche à deux dents ouvertes. Les fleurs sont disposées trois à cinq ensemble au sommet des rameaux et de la tige , en une grappe courte et pédonculée. Leur calice est presque aussi long que la corolle , à cinq divisions lancéolées , et il est couvert de poils roussàtres ^ les pousses sont longues de douze à quinze lignes , enflées , vésiculées , glabres et presque sessiles dans leur cahce. Analyse chimique. Toute la plante fournit une huile ( ^29 ) rance, quoique odorante, un corps gras analogue à la cire ; de l'amidon , du sucre , une matière animale , de l'albumine et du malate de potasse. Propriétés médicinales. Aux pays de l'Amérique où croit cette Crotalaire , on en prescrit les racines en la- vemens contre les fièvres tierces chroniques. Le vin dans lequel les racines et les fleurs sont infusées devient liydragogue, apéritifetcarminatif, aurapport de Rhéede. Le suc des feuilles , suivant le même auteur , excite quelquefois le vomissement, purifie le sang et le foie. Celte propriété vomi-purgative se retrouve dans pres- que toutes les Papilionacées. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE-QUATRE. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Fleur vue de côté. 2. Fleur vue en face. 3. Silique coupée transverâalement. 4- La même entr'ouverte. 5. Graine grossie. ( ^3o ) tWiX'VWVWVV'X'VVX'ViWiVVv'WvWvW .W.'»'VV'Wv\'V\.WW\vVV\WvWvVWWWWW»'\'WWWV»iWWV wv LAVANDE STÉCADE DES ANTILLES. ( Tactile excitante. ) Synonymie. Stachys. Baume z'anglais, camphrée. — Stœchas americana lato serra toque folio, Plumier. — Lin. Didj- namie gymnospermie. — Jussieu , famille des Labiées. Cap.actîlres génériques des Lavandes. Genre de plantes à fleurs nionopétaîées de la famille des Labiées, qui se rapproche des Crapaudines , comprenant des herbes ou arbustes de l'Europe australe et des Antilles, ayant des feuilles opposées et des fleurs disposées en épi terminal, serré, garni de bractées communément fort courtes. Le caractère essentiel de ce genre est d'a- voir : U7i calice ovale , obscurément denté , la corolle renversée , à tube plus long que le calice , à limbe à peine bilabié ^ ayant cinq lobes inégaux-^ les étamines ren- fermées dans le tube de la corolle. Caractî^res PAR.TICULIERS. FcuilIcs scssilcs , laucéo- lées , élégamment dentées j épi resserré , régulier et appuyé sur le calice ^ deux pédoncules fort longs par- tant de l'insertion de la feuille à la tige. Histoire naturelle. Cette Lavande est appelée aux /og^ Lfi> # û (23. ) Antilles Stécade Stachys , et viilgairemcMit lîaumc z'anglais. Elle contient beaucoup de camphre , propriété qui fait prescrire son infusion dans les fièvres ataxiques. Toutes les parties de celte Labiée répandent une odeur aromatique et agréable, comme celle d'Europe avec laquelle elle a tant d'analogie que je ne puis mieux la décrire qu'en empruntant la description faite par La- marck et Poiret. Caractères physiques. Cette plante est remarquable par le toupet de feuilles florales qui couronne ou sur- monte chaque épi de fleurs. C'est un arbuste fort ra- meux et qui s'élève à la hauteur d'un ' deux pieds. Sa tige est ligneuse, un peu épaisse inférieurement, di- visée, roide, fort branchue. Ses rameaux sont droits, menus, tétragones , feuilles presque jusqu'au sommet. Les feuilles sont opposées , sessiles , lancéolées , dentées élégamment , d'un vert riche : elles ont trois pouces de longueur sur six lignes dans leur plus grande largeur ; de chaque aisselle des feuilles s'élèvent deux épis , lon- guement pédoncules , denses , longs , embriqués d'écail- lés ou bractées courtes , ovales , obtuses , pubescentes et fort serrées. Outre ces bractées, chaque épi est cou- ronné d'un paquet de feuilles florales plus grandes , bien colorées; l'épi est d'un pourpre bleuâtre. Analyse chimique. Le suc de cette Labiée a produit , étant en fleurs , une huile volatile odorante , une ma- tière extraclive résineuse, de la cire, de la gomme , de l'albumine , de la fécule verte et un peu de nitrate de potasse. Propriétés médicinales. Cette Labiée jouit d'une très- ( ^-i'' ) haule ic'pulalioii comme cordiale. (•(''[)iiali([ue , emme- nagognc cL aiitl-spasmocli([uc. On ne fait usage que des épis de Heurs, parce ([u'ils reul'errnent eu plus grande partie uue huile essentielle aromatique (jui est très-exci- tante , et employée en cette qualité dans les bains par- tiels dans lesquels on plonge les mains qui sont privées momentanément de la délicatesse du tact. On emploie en même temps l'infusion aromatique à l'intérieur. Cette huile essentielle a, dit-on, fait des merveilles dans quelques cas dVpilepsie nerveuse, d'apoplexie, de para- lysie, de vertige, de tremblement spasmodique des membres, d'affections hypocondriaques et hystériques , d'aménorrhée, etc. Enfin on n'en finirait pas s'il fallait ënumérer toutes les brillantes qualités que l'on suppose à cette jolie plante qui , au résumé , a les propriétés évi- demment excitantes de toutes les Labiées. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE-CINQ Le dessin est réduit à moitié. 1 . Fleur grossie. 2. Calice ouvert. 3. Graine grossie. 4' Ovaire et pistil. 't>l> ' /.Il /V. ^3ù' -Z?if/^6/j:^^^\hor (^Tt^ri^ ifciC^ LAI^riîER A FEUILLES BE JASMîrV ( 233 ) \\^\\^ ,VMV\rt\'V»'\'\^VV»VVVVVVV\^VV»VV\VV\»'V»VV'%VV\ >\'V\V»VV^VV\VV»\\^VV\VV\VA'< \V» ^AAWX vx^w* LAURIER A FEUILLES DE JASMIN. (^Tactile excitante,) Synonymie. Laurus Jasmini folio; flore racemoso ; fructu globoso nigro. D. — Lin. Ennéandrie monogynie. — Jus- sieu , famille des Lauriers. — Lauro-affinis Jasmini folio alato, Costa média membranulis iitrinque exstantibus, alata, ligni duritie ferro vix cedens. Sloan, t. 162, fig. 1. — En anglais : Iron-Wood. CAHACTÈr.ES GÉKÉRiQuts DES Laurieiis. Genre de plantes à fleurs incomplètes , comprenant des arbres et arbrisseaux, à feuilles simples ou composées, à fleurs petites disposées soit par bouquets axillaires , soit en panicule terminale. Ces arbres ou arbrisseaux sont la plupart aromatiques. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : un calice partagé en quatre ou six décou- pures ^ six à douze étamines, dont trois des intérieures sont souvent munies de deux glandes à leur base ,• un drupe supérieur et monosperme. ( î34 ) • CAr.AcTfcRES pAniTCiiLiFiis. l^^cTiilles opposccs \ folioles distinctes-, fniils ronds en grappes. ITiSTOiUE NATURELLE. Ce IjauricT , remarquable par son feuillage composé , possède les propriétés écono- micpies et médicinales des autres Lauriers. Son bois, qui sert à plusieurs usages, a la dureté du fer, et émousse la bâche qui ose l'entamer. Les racines teignent en vio- let. Ses feuilles sont odorantes , mais elles offrent à la mastication une saveur acre et aromatique mêlée d'a- mertume. Elles produisent une huile très-odorante et qui se concrète par le contact de Tair. On a soin de faire macérer les feuilles avant la distillation au bain- marie. Les baies sont dans ce cas préférées aux feuilles. Caractères physiques. Ce Laurier s'élève à une hau- teur médiocre. Ses feuilles, semblables à celles du Jas- min , et ses baies globuleuses le distinguent des autres espèces. La tige est cylindrique et légèrement veloutée. Les rameaux sont menus, pîians, verts et glabres. Ils sont garnis de feuilles opposées, ailées avec impaire , composées chacune de sept à onze folioles toutes dis- tinctes, pétiolées, ovales-pointues, vertes, glabres, et dont la terminale , beaucoup plus longue que les antres, finit par une pointe un peu aiguë. I^es pédoncules sont axillaîres , grêles , nus, longs de trois pouces , divisés à leur sommet en une petite panicule presque en cime , dont les ramifications latérales sont courtes, la plupart trifides. Les fleurs sont fort petites, blanchâtres, à ca- lice court et sexfide. Les fruits sont des drupes globu- leuses ou sphériques, jaunes, puis rouges, enfin noirâtres ( ^35 ) lorsqu'ils sont en maturité ^ ils sont de la grosseur d'une petite cerise. Analyse chimique. Les feuilles et les baies mûres contiennent une huile verte volatile et aromatique qui se fige au contact de Pair ^ de la résine , une matière extractive gommeuse , et quelques sels à base de po- tasse. Propriétés médicinales. L'huile qu'on retire des baies est très-aromatique et parfaitement convenable en onction pour remédier aux lésions tactiles. Elle est aussi très-résolutive, anodine, et elle fortifie les parties pri- vées momentanément de la présence du fluide vital. Les feuilles , en infusion , sont aromatiques , amères et un peu astringentes , c'est-à-dire qu'elles fortifient l'es- tomac, facilitent'la digestion et dissipent les flatuosités. Les baies préparées en électuaire réveillent l'appétit et agissent, dit-on, comme désobstruantes dans les affec- tions de la rate et du foie j mais on conçoit avec quelle réserve il faut employer ces médicamens incendiaires si la période inflammatoire n'est pas terminée. Les insu- laires les prescrivent aussi comme diurétiques excitantes, comme emménagogues très-actives et convenables pour provoquer l'expulsion de l'arrière-faix. On pratique en même temps des frictions abdominales avec l'huile de Laurier pour combattre l'inertie de 1 utérus. Les feuilles se prennent dans de l'eau , et lorsqu'on les a fait bouillir avec le vin, à vaisseau clos, elles servent pour les fo- mentations. ( .m; ) EXPLICATION nn LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE - SIX. Le dessin est réduit à moitié. 1. Bouquet de fleurs maies. 2. Bouquet de fleurs femelles. 3. Fleur femelle grossie. 4- Fleur mâle grossie. 5, Fruit coupé pour laisser voir le noyau. //€> /./A'. // 4:^r- 7'/ieor£>fV />e^rourAZ\. /%<«' ^^-^d i\ I /îww Jcil^ ■ OH^ALK TOME?^"TEr8E (^37) W\ v»-»VX'«V\'»VV\VV\'VV\VV*V'VVVV\V\^'VVVV'V»V\^W'»V\'«W»W»\'\'«'V\'»\V\VV*W»\^V\'V% ORVALE TOMENTEUSE A FLEURS EN CASQUE. {Tactile excitante.) Synonymie. Horminumarborescenstomentosum,foliisoblongo- ovatis , crenatis , floribus galeatis. D. — Lin. Diandrie mo- uogjiiiie. — Jussieu , famille des Labiées. Caractères génériques des Sauges. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes , monopétalées , irré- gulières, de la famille des Labiées, qui comprend des herbes ou sous-arbrisseaux, les uns exotiques, d'autres indigènes de l'Europe , à feuilles opposées , entières , ou quelquefois pinnatifides ^ les fleurs ordinairement verticillées , en épis, et munies de bractées. Le carac- tère essentiel de ce genre est d'avoir : un calice à deux lèvres, une corolle en gueule-, lesjilaniens des Staminés attacliés transversalement sur un pédicule , et comme fourchus. Caractères particuliers. Fleurs pourpres, en casque et par bouquets, portées par un long pédoncule. Histoire naturelle. Suivant Tournefort le mot Hor~ minum vient du grec ormaino^ c'est-à-dire impetufuror, parce qu'on croit que les espèces de cette famille, com- ToME VL — 110^ Livraison. 22 ( a:-i8 ) posée de plantes aromatiques, sout susceptibles de faire naîlre des passions violentes. Caractères physiques. Cette plante forme un arbris- seau s'élevant à environ six pieds , très-rameux , dont les tiges ont quatre angles , et sont tomenteuses ainsi que les feuilles. Ces rameaux tétragones acquièrent une couleur de rouille par la dessiccation : ils sont garnis de feuilles longues , lancéolées, rugueuses, crénelées , velues , d'un vert foncé en dessus , et d'un vert roux en dessous , rudes au toucher et ridées ; les fleurs sont portées par bouquets axillaires sur un très-long pédoncule -, les pé- doncules partiels sont accompagnés de stipules. Le calice est verdâtre, dilaté à sa partie supérieure, divisé en quatre languettes. La corolle est ventrue , en forme de casque , d'un beau pourpre , partagée en deux lèvres distinctes , la supérieure roulée à sa partie inférieure , un peu élargie à sa partie supérieure *, la lèvre inférieure à trois lobes ovales , presqu'égaux , celui du milieu plus large , entier. Les étamines sont renfermées dans la corolle. Analyse chimique. On retire une huile volatile et très-odorante , une espèce de résine , de la gomme , du tannin , du gluten , du nitrate de potasse , et de la fibre ligneuse. Propriétés médicinales. L'huile essentielle de cette plante , ajoutée à une forte décoction vineuse des fleurs et de la tige , peut être utilement employée en bains excitans des facultés tactiles perverties. Les feuilles fraîches de cette Orvale sont quelquefois recomman- dées e*n application sur les yeux contre certaines oph- ( ^.39 ) lalmîes chroniques. Je ne puis citer aucune observation à cet égard. L'infusion des mêmes feuilles, je puis l'assurer , est un très-bon emraénagogue . et un bon diu- rétique excitant dans le cas d'inertie de la vessie. On applique en même temps sur le bas-ventre un topique fait avec de pareilles feuilles qu'on a fait bouillir dans du vin. On estime le suc de cette Orvale comme anti- leuchorréen. Les nègres et les vieux colons , toujours empressés de vanter ou d'offrir leurs antiques recettes, font le plus grand cas de l'huile dans laquelle on a laissé infuser pendant trois mois une grande quantité de toute la plante. On passe le tout avec expression , après ce laps de temps , et les praticiens emploient cette huile balsamique en injections contre les suffocations de l'u- térus , et en onctions sur le bas-ventre contre les flueurs blanches , usant en même temps dans l'un et l'autre cas de l'infusion des feuilles à l'intérieur. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE-SEPT. Le dessin est réduit au quart. i. Fleur vue de profil • de grandeur naturelle. 2. Fleur vue de face. 3- Ovaire et pistil» 22" ( A<> ) vw\w\,ww\vvww >^^^^vwvv>w\kW«ww\v'V'v\wvv\lvwwwwww«vwvwv\vvwwv•'v\vv«%'«» ANGREC A FEUILLES OBTUSES. ( Tactile excitante. ) SynonYxMIE. Vulg. Liane à vers. — Epidendrum obtusifolium. Willd. — Lin. Gynandrie diandrie. — Jussieu, famille des Or- chidées.—Epidendrum caule simplici ; foliis oblongis, obtusis, amplexicaulibus, racemosoterminali , labello subtrilobo ; la- ciniâ mediâ elongatâ, bifidâ ; apicibus revolulis. Willd. Sp. Plant. 4> pag- 1*8. — Helleborine amplissimo flore vario. Plum. Spec. 9, Te. i8o , fig. 2. — Lam. Suppl. EncycL 84. — Satyrium erectum majus , caule subrotundo , foliis majo- ribus amplexicaulibus, oblongis , spicâ terminali. Brown. Hist. Jam. p. 826, n. 12. — Pannampu-Maraïbra Rhéed. Mal. , t. 12 , tab. 3 , f. 2. Caractères génériques des Orchis. Genre de plantes unilobées , de la famille des Orchis , ayant des rapports avec les Elléborines , les Limodores et les Aréthuses 5 comprenant des plantes exotiques , la plupart parasites , produisant des fleurs très-agréables à voir. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : un calice coloré à six dis^isions profondes , ï inférieure irrégulière , appelée nectaire ou label, parfois terminé en dessous par un éperon ; deux étamines sur le sommet du pistil , à pous- 22 O ' /^ PL ^3S. T^mdp: ^- ./Jvco«r/»/v J'i/tai .\]NGliECÀFElILLES OBTUSES. / ( 'M' ) :slères agglutinées et élastiques ; capsule infère^ à une loge pol) sperme , à trois valides s^ ouvrant par les angles. Caractères particuliers des Angrecs. Calice à six divisions , dont l'inférieure plus courte , tubulée , obli- que et souvent labiée en son limbe \ une capsule al- longée , presque cylindrique. Feuilles obtuses. Histoire ivaturelle. Le mot Epidendrum vient des mots grecs épi^ dessus, dendron ^ arbre, parce que ces plantes parasites végètent sur les arbres : De ce superbe Angrec l'or , l'azur, l'incarnat A l'azur d'un beau ciel oppose son éclat ; Et sur les troncs vivans qu'il épuise et décore , Parasite brillant , il s'embellit encore. Les Angrecs diffèrent des Elléborines , des Limo- dores et des Sabots , en ce que , dans ces trois derniers genres , le pétale inférieur est simplement concave et ne forme point un cornet. Cette belle plante qui charme les regards par la combinaison harmonieuse de ses cou- leurs éclatantes et variées, croît sur les vieux troncs des arbres des Antilles, et répand au lever et au coucher du soleil une odeur très-agréable comme pour saluer l'aurore. Les animaux, les insectes, les végétaux célè- brent de tout leur pouvoir jour et nuit les merveilles de la création , l'homme seul est insensible à ses bien- faits. Caractères physiques. Les tiges de cette belle espèce sont simples , cylindriques , succulentes *, les feuilles ( ^42 ) obJoiJgues, amplexicaulos , posées çà et là sur la tige ù peu de distance l'une de l'antre. Le sommet de la tige est articulé en zig-zag. Les Heurs sont grandes, pana- chées, nuancées des plus vives couleurs, et disposées en une grappe terminale^ le pétale inférieur divisé en trois lobes ; celui du milieu plus allongé , bifide ^ les décou- pures roulées en dehors. Chaque fleur épanouie ofTre à l'œil étonné un calice coloré d'un jaune pale nuancé de jaune d'or à l'intérieur , et fouetté de carmin au dehors. Les deux pétales formant les ailes sont d'un bleu cé- leste et ornés d'un écusson jaune de safran. Les or- ganes sexuels sont d'un jaune d'or ponctué de rouge. Le fruit est rouge et à côtes ; les racines sont épaisses , fermes , bien arrondies , un peu tortueuses , d'un blanc brillant , et donnent naissance à des bulbes d'où s'élè- vent les liges. Analyse chimique. Les tubercules contiennent un principe volatil d'une odeur très-nauséabonde, et une matière extractive acre et amère , plus de la bassorine et une fécule amilacée. Propriétés médicinales. Le journal de Paris , intitulé le Courrier Français {i\. io8, 17 avril 1828), annonce comme une nouvelle découverte faite en Afrique, les propriétés merveilleuses d'un Angrec appelé Fauni. a La Gazette de Santé et la Revue médicale , y est-il )) dit , viennent de publier un article fort intéressant ); sur le Faum, plante exotique dont la découverte ré- )) cente est due à un célèbre botaniste français. Cette » plante à la fois mucilagineuse et aromatique , douce » et légèrement amère , jouit de propriétés ihconnues ( 243 ) » jusqu à ce jour dans les autres médicamens \ elle a , » tant sur la poitrine que sur l'estomac , un mode d'ac- )) lion qui lui est exclusivement propre toutes les fois » que l'irritation nerveuse ou inflammatoire prédomine )) dans les organes. Aussi plusieurs praticiens ont-ils » publié les succès incontestables qui sont obtenus de » son emploi dans le traitement de la toux , du catarrhe, » de la coqueluche , de la phthisie pulmonaire et des » douleurs d'estomac. M. Baudot , pharmacien à Paris , M rue Saint-Honoré, n. 247 , est le seul qui possède cette » plante dont il fait un sirop. » On emploie aux colonies cet Epidendre pour combattre la présence des vers. La teinture alcoolique des fleurs et des bulbes desséchés est très-recommandée pour rendre au tact toute sa finesse et toutes ses facultés. On maintient à cet effet au bout des doigts des éponges creuses et imbibées de la tein- ture alcoolique ci-dessus indiquée. Elle se fait à froid en mettant en digestion pendant dix jours une partie des fleurs et des squames séchées de cet Epidendre dans huit parties d'alcool à vingt degrés. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT TRENTE-HUIT, Le dessin est réduit à moitié. 1 . Suite de la tige. ( '4 1 ) WVV.VX>.^>VV»XX,VV,,V.VX»VV»V«VV»VX,VV^VX.VV,/W^ ^»w»w»wvvx»vv».Wvww>w.W-vv%«V> ANGREC A FLEURS Ei\ QUEUE. ( Tactile excitajile. ) Synonymie. Epidendrum caudatum. — Lin. Gjnandrie dian- drie. — Jussieu , famille [^des Orchidées. — Epidendrum foliis lanceolatis , nervosis ; scapo paniculato ; petalis ma- culatis , caudatis ; duobus longissimis. — Lin. Helleborine florum foliis maculosis et longissimis. Plum. Spec. 9, Icon. 177. Caractères génériques des Angrecs. Calice à six divisions , dont Tinférieure plus courte, tubulée, oblique et souvent labiée en son limbe \ une capsule allongée , presque cylindrique. Caractères PARTICULIERS. INectaire turbiné, oblique, réfléchi \ tige relevée, feuillue *, feuilles lancéolées , ner- veuses j hampe paniculée; pétales maculés, à queue 5 deux très-longs. Histoire naturelle. Cet Angrec d'une forme bizarre et élégante , vit aux dépens des arbres des belles forêts d'Amérique , et est recherché par les mages du pays JJO . Ztv r/.^jç. ye^'ee Sai^ tT^GBEC A FX.EUMS K^ OrETI^ ( ^45 ) pour leurs enchanteniens et le traitement des maladies. Si j'en croîs le récit des peuples d'Orient, Pour donner un langage à ses douleurs secrètes , Souvent plus d'un captif en fit ( des fleurs ) ses interprètes ; Et peignant par leur teinte ou l'espoir , ou l'ennui , Les fleurs interrogeaient et répondaient pour lui. Delille, les Trois Règnes de la Nature^ chant vi. « Si les Turcs , par respect pour Mahomet , dît Poiret, aiment la couleur verte qu'aimait ce prophète et qui n'est permise que pour les turbans des sultans des- cendans de Mahomet ^ si les Chinois préfèrent la couleur jaune comme impériale , parce qu'elle est celle de leur dragon emblématique , presque tous les peuples de l'Orient et des îles préfèrent la couleur rouge. C'est avec que la nature rehausse les parties les plus brillantes des plus belles fleurs. Elle en a coloré la rose qui en est la reine , et le sang qui est le principe de la vie. Elle en revêt, aux Indes , le plumage de la plupart des oiseaux , surtout dans la saison des amours *, mais rien n'est plus aimable qu'une tourterelle d'Afrique qui^orte vSur son plumage gris de perle , précisément à Tendroit du cœur , une tache ensanglantée mêlée de couleur rouge semblable à une blessure. Il semble que cet oi- seau, dédié à l'amour, porte la livrée de son maître , et qu'il a servi de but à ses flèches. Ce qu'il y a de plus merveilleux , c'est que ces riches teintes corallines dis- paraissent dans ces oiseaux après la saison d'aimer, comme si c'étaient des habits de parade qui leur eussent été prêtés par la nature, seulement pour le temps des ( '-46 ) noces. » J'ose espérer qu'on me pardonnera celle di- gression . Caractères physiques. Celle espèce ne le cède nul- lemenl en beauté à la précédente. La grandeur et la forme singulière des fleurs qu'elle produit la rendent même plus remarquable et plus intéressante. Sa racine est composée de fibres vermiculaires , ligneuses, noirâtres, et qui s'étendent en rond sur la terre, ordinairement au pied des troncs d'arbres. Elle pousse une tige oblon- gue , presque ovale , enflée , un peu comprimée latéra- lement , cbarnue , striée, verdâtre, et entourée d'écaillés membraneuses à sa base. Du sommet de cette tige sor- tent deux feuilles oblongues , étroites, lancéolées , ner- veuses , un peu roides , d'un beau vert , et qui ressem- blent, dit le père Plumier, à deux oreilles de lièvre redressées. A côté de la tige et de l'aisselle d'une petite feuille , nait une hampe menue , un peu roide , cylindrique , munie de petites écailles pointues , écartées les unes des autres, haute presque de deux pieds, et chargée, de- puis son milieu jusqu'à son sommet, de grandes fleurs extrêmement belles , disposées alternativement. Les pétales de ces fleurs sont jaunâtres et parsemés de points pourpres. Deux de ces pétales sont très-longs , très-étroits , redressés et terminés par une pointe en alêne. Entre ces deux pétales est un troisième beau- coup plus court qu'eux, mais plus large, acuminé et courbé en dehors. Sur les côtés de la fleur sont situés deux autres pétales, opposés l'un à l'autre, ouverts comme deux ailes, et terminés chacun par une pointe verdâtre. Enfin le sixième pétale, qui est dans le côté ( 24? ) inférieur de la fleur , ressemble à un capuchon court et pointu. Le fruit est une capsule ovale, trigone et lon- gue d'un pouce ou un peu plus. Plumier a trouvé beau- coup de ces Angrecs à Saint-Domingue (Haïti), au quar- tier de Léogaue. Analyse chimique. Toute la plante fournit une ma- tière extractive d'un jaune brunâtre , amère , d'une odeur désagréable , et une résine aromatique. Propriétés médicinales. Cette plante parasite est en vénération aux Indes ainsi que les deux dont il est question avant et après cette livraison. C'est , dit-on , un anti-spasmodique par excellence qui rend au toucher toute sa délicatesse. On emploie à cet eiîet la teinture alcoolique. Toute la plante infusée dans du lait l'em- preint de ses propriétés en le rendant propre à arrêter comme par enchantement les agacement nerveux et les spasmes convulsifs ; on va jusqu'à la croire capable de guérir certaines épilepsies , et de fortifier le cer- veau, etc., etc. Je laisse aux médecins modernes le soin de faire à cet égard de nouvelles observations. explication de la planche quatre cent trente-neuf. La plante est réduite à moitié de sa grandeur naturelle. 1. Tige en deux parties. ( -4^ ) »^V\^v\\V»VVVVVVV*\^VVv\VVVVVVVv^iVVVVVVVVVV\.VVVVV\VVVVVV*VVVVVVVVVV*VVVVVVVVvVVVVVV\i*\V\VVV ANGREC EN COQUILLE. ( Tactile excitante, ) Synonymie. Epidendrum cochleatum. — Lin. Gynandrie diandrie. — Jussieu , famille des Orchidées. — Epiden- drum foliis oblongis , geminis , glabris , striatis , bulbo innatis ; scapo multifloro, neclario cordato. — Lin. Hel- leborine cochleato flore. Plum. Spec. 9 , Icon. i85 , f. 2. — Variété B. Viscum radiée bulbosâ , florislabello carneo, ceteris sordide luteis. Catesb. Car. 2 , t. 88. — Variété Y. Viscum caryopliilloides , lilii albi foliis , floris labello brevi, purpureo , ceteris petalis è luteo virescentibus. Ca- tesb. Car. 2 , p. 88 , t. 88. — An viscum radice bulbosâ, minus ; delpbinii flore rubro, specioso. Sloan. Jam. Hist. 1, p. 25o , tab. 121 , f. 2. Caractères génériques des Angrecs. Calice à six divisions dont l'inférieure plus courte , tubulée, oblique, et souvent labiée en son limbe *, une capsule allongée , presque cylindrique. Caractères particuliers. Feuilles oblongues , glabres et géminées, naissant du bulbe. Tige multiflore ^ nec- taire en forme de cœur. Histoire i^aturelle. Cette plante croît aux Antilles, 12 o . Z<'/y Fù. 4-40. TAwdore J^ofcouru/x. Jifu>c- ■ /Wve. Jcu^- ±^ 4NGREr EN roof;iLi;E ( -49 ) et particulièrement à Sainl-Domingue dans le quartier de Léogaue. On la trouve aussi à Cuba, à la Jamaïque, à Bahama , etc. Cette famille est si nombreuse et si riche de formes et de couleurs éclatantes et variées , qu'on les admire dans toutes les forets dont elles font l'ornement aux dépens des arbres qui les alimentent. Une herbe parasite abondamment stérile De la sève égarée épuise l'aliment. ESMENARD. Ces plantes aiment l'ombrage et l'humidité ^ on ne les rencontre jamais sur ces tufs brûlés , où l'on voit végéter et languir quelques toufFes de Cactes et autres plantes épineuses aussi pâles que le sol qui les produit, selon l'expression de Chateaubriand, et qui semblent couvertes de poussière , conmie les arbres de nos che- mins pendant l'été. Ca.ràctères physiques. Des racines de cette plante , qui sont composées de beaucoup de fibres, au moyen desquelles elle adhère aux troncs d'arbres , nait une tige courte, tubéreuse, articulée, striée, dure, blan- châtre , et de l'épaisseur du doigt. La partie inférieure de cette tige est enflée et ressemble à une bouteille un peu comprimée, qui se termine supérieurement par un long col , charnu , strié et verdàtre. Du sommet aminci de cette tige sortent deux feuilles oblongues, un peu roides, striées en gouttière et ampîexicaules à leur base. La partie de la tige qui s'élève au-dessus de ces deux feuilles , est un pédoncule cylindrique , menu , roide , long d'un pied, et qui soutient plusieurs fleurs d'un ( i5o ) pouiprc violet , disposées alternativdiiciit. (es fleurs ont assez l'aspect de celles du Sabot, et chacune d'elles consiste en six pétales, dont cinq sont étroits , presque linéaires, aigus, et la plupart redressés ou étendus sur les côtés de la fleur. Le sixième pétale est large et a sa lèvre fermée comme une coquille, avec de petites raies dans son intérieur. Les fruils sont des capsules un peu enflées et triangulaires. Analyse chimique. Même analyse que l'espèce pré- cédente, c'est-à-dire qu'elle contient distinctement de l'arôme, un principe amer et beaucoup de mucilage. Propriétés médicuvales.Lcs Indiens, suivant Rhéede, se servent indifféremment des espèces d'Epidendres qu'ils nomment Tela-Mara^ara^ Ausjeli- Maras^ara^ et de cel- les que je viens de décrire, frites en huile pour embroca- lions contre les hémorroïdes, et en injections dans lo- reille contre la surdité. Les naturels s'en servent aussi dans les dysuries, mais en infusion faite à froid pendant la nuit, et qu'ils estiment également carminative et propre à apaiser les palpitations. Ils font dans le même but l'ap- plication du suc visqueux des liges et des feuilles grasses sur les artères temporales et sur la brachiale. Ce moyen, disent-ils, arrête et guérit la fièvre, comme anti-spas- modique. Les feuilles contusées et mises en topique sur le bas-ventre rétablissent le cours des urines supprimées et rappellent les règles suspendues. Le sirop lait avec le miel et les racines est réputé anti-phthisique et anti- asthmatique. Voilà pour l'opinion des Lidiens et des ha- bitans de l'Amérique -, maintenant voici le résumé d'un Mémoire inséré dans la Gazette de Santé du ï3 mars ( 2^' ) i8'28, Aussi ce savant observateur considère-t-il la peau comme organe absorbant , comme organe exhalant et comme organe sensitif. Ceci posé , on conçoit Futilité des frictions médica- menteuses, et le transport de leur action dans notre économie par les vaisseaux absorbans ; l'usage et les effets produits par le mercure et le souffre attestent l'im- portan(^e des iatraleptiques ^ principalement dans les ma- ladies de la peau. vt La faculté absorbante dissipe les extravasions du sang que l'on observe dans les chutes ou les meurtrissures; elle pompe des amas de pus ou de sérosités, fait dispa- raître des tumeurs, et reporte, l'art aidant la nature tous ces liquides dans le torrent de la circulation. Il faut souvent modérer la sensibilité de la peau, et empê- cher sa crispation pour la rendre propre à recevoir les frictions qu'on lui destine , tandis que dans le cas d'i- TomeVI. — lii^ Livraison^ 23 nei tio de certains sujets lymphatiques , il faut préala- Mement exciter l'organe cutané. Si le système dermoide, pnr sa propre énergie, re- pousser les influences nuisibles de l'atmosplière , ou de gaz délétères par ses facultés cxpulsives, il faut avoir soin de ne point s'opposer au succès d'un mouvement salutaire, dans une épidémie, par exemple, et ne point affaiblir par un traitement débilitant. Que deviendraient les ouvriers mineurs et ceux qui travaillent aux métaux s'ils se laissaient affaiblir par la faim , et s'ils avaient à combattre des affections morales ? Par une bonne nour- riture, et l'usage modéré de liqueurs fortifiantes, ils protègent les efforts du système exhalant qui s'oppose à l'admission des miasmes dans les voies lymphatiques. D'ailleurs on ne peut traiter de la même manière un homme robuste livré à de pénibles travaux , et un citadin qui ne dépense rien de ce qu'il reçoit d'une nourriture succulente et de vins généreux. La pratique iatraleptique a des avantages incontes- tables dans une infinité de maladies. On pourrait , dit Rostan , renouveler parmi nous l'usage que les anciens, et surtout les athlètes, faisaient des onctions huileuses. Pour mieux faire sentir les avantages qu'on pourrait en retirer, Fautenr de l'article Alepfique (Nouv. Dict. de Méd. ) aur ait pu citer ceux que jadis Annibal en avait obtenus ; l'histoire rapporte que ce général , voulant franchir les Alpes , se servit des onctions huileuses pour rendre ses soldats plus souples , plus agiles et moins sensibles aux intempéries de l'air de ces montagnes. Dessalines, général noir à Saint-Domingue, par un ins- tinct que la nature a donné pour leurs besoins à tous ( 255 ) ses enfans , employa le même moyen pour son armée , dans la guerre du nord de cette colonie , où les hau- teurs des mornes faisaient éprouver , dans les bivouacs, un froid rigoureux. 23' ( 256 ) 4^VVA«MVVVVVÙVVVV\VVV«/V\'VVVV\\VVVtAAVlVVVVVVVVVVVVVWVVVVV('VVV\^^'\^\^< \\\ ^A^^^»v\■»v\'»■\'^<\ vv»\%%v»* ERYTHROXYLON DE CARTHAC^ENE. ( latraleptlque. ) Synonymie. Krythroxylon areolatum. — Lin. Dccandrie tri- gynie. — Jussieu , famille des Malpighies. — Erythroxylon foliis ovatis, obtusis subtrilineatis. Lamarck. — Erythroxylon ( carthaginense) foliis obovatis. Jacq. Amer. i34, t. 87, fig. 2. — An Erythroxylon foliis ellipticis lineis binis lon- gitudinalibus subtus, fasciculis florum sparsis. Brown. Jam. 278 , t. i4 , fig. ^- Caractèires génériques des Erythroxylon. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Nerpruns, et qui comprend des arbres et des arbrisseaux exotiques à feuilles simples et alternes , à fleurs latérales , très- souvent fasciculëcs , et dont les plus petits rameaux sont comprimés à leur sommet. Le caractère essentiel de ce enre est d'avoir : Un calice monophjlle turbiné j une corolle à cinq pétales , une petite écaille nectarifere ^ émarginée à la hase des pétales j dix étauiines , dont les filets sont réunis par une membrane à leur base ^ fruit à noyau , ou haie oblongue uniloculaire , contenant un jiojau ohlong et légèrement anguleux. or 2J. ^/t/ y^ ^^i r/ir-t}^ort' /?r.rriuv///^ j^m^i Perée Jcu^ ■ tAWtT%im^%WM rAiiTîiiAOE^K !i « ( -^«> ) Caractères particuliers. Feuilles comme ovales \ fleurs latérales. (Jamaïque. Vivace.) Histoire naturelle. Cet arbrisseau , commun dans les sables du bord de la mer à Cartliagène , se trouve aussi aux Antilles et particulièrement à la Jamaïque , à Cuba, à Haïti, etc. Il est d'une forme élégante , mais il est peu recbercbé pour les arts. On ne lui connaît que des propriétés médicinales. Caractères physiques. Cet Erythroxylon est un ar- brisseau de douze pieds , garni , dans toute sa longueur, de rameaux nombreux , diffus , revêtus d'une écorce d'un brun foncé. Son bois est solide , d'un brun roiis- sâtre ou jaunâtre. Ses feuilles sont "alternes , ovales , obtuses, quelquefois écliancrées à leur sommet, entiè- res, lisses , vertes en dessus et jaunâtres ou roussâtres en dessous , avec trois lignes longitudinales convergentes à leurs extrémités , mais qui manquent quelquefois. Elles sont pétiolées et ont un pouce et demi de longueur. Les fleurs sont très-nombreuses _, blancbes^ elles ont presque un demi-pouce de diamètre , et couvrent sou- vent en entier les petits rameaux et répandent une odeur agréable qui a beaucoup de rapport avec celle de la JonqLiille. Les pédoncules sont uniflores , courts , ramassés ou fascicules sur les rameaux. Le fruit est mou, rouge , plein d'un suc de même couleur. M. Jacquin pense qu'aucun animal ne s'en nourrit. Analyse chimique. La pulpe des fruits contient beau- coup d'acide citrique et d'acide malique , plus un prin- ( '-*^-*- ) cij>c nuicoso-sucré. L'inriisioii a([ueusc dos baies noircit par l'addilioii du sulfate de fer. Propriétés médicinales. On n'emploie à Tintérieur que les baies de l'Erytliroxylon. Elles servent à confec- tionner un sirop qui est purgatif hydragogue , et dont la dose est d'une once. Les naturels composent une pommade anti-herpélique avec les baies et le suc du feuillage de l'Erytliroxylon , dont voici la formule : Pre- nez suc de feuilles d'Erythroxylon , d'herbe à pians , d'herbe à dartres , de chaque quatre onces ; faites bouillir avec deux livres d'huile de ben -, ajoutez cire jaune quan- tité suffisante pour une pommade dout on se sert contre les dartres, les pians et autres affections de la peau. Après quelques bains composés avec le feuillage d'Ery- throxylon, on fait le plus grand cas du moyen iatralep- tique suivant qui agit sur les exhalans cutanés : Prenez poudre de Jalap et d'Erythroxylon, de Scammonée du pays , de chaque un scrupule ; muriate de mercure doux, douze grains ^ suc gastrique de perroquet ou de cor- neille, ou de bout de pétun , quantité suffisante *, faites une pommade pour pratiquer des frictions sur les par- ties du corps reconnues les plus susceptibles d'absorption. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUARANTE- DEUX. Le dessin est réduit au tiers. i. Portion de la fleur de grandeur naturelle , écaille uec- tarifère. 2. Organes de la fruclilicution , idem. 3. Baie de grosseur naturelle, coupée pour laisser voir le noyau. V^/^^J. TAtxft/ore ZfofCoUr&ZK. J'irix^ /"rJv^ Sisu^ ■ CASSK A GOrSSES AILEES ( i63 ) «V^W\'V\'\ v\\ »*%l Wv\AV«/Vl\-V.VVV JWWVVXA VVWVVVV» »;WWVWVvWv\.\VVA VWV'WV'W WVVVWW WWVAWV CASSE A GOUSSES AILEES. (^latraleptique. ) Synonymie. Vulg. Le Dartrier, Herbe à dartres. Niçois. 245. — Cassia alata. — Lin. Décandrie monogjnie. — Jussieu , famille des Légumineuses. — Cassia palustris. Pium. — Cassia foliis oeto-jùgis , ovali-oblongis , obtusis, mucro- Datis, petiolis eglandulatis ; leguminibus tri,alatis. Lamarck. — Cassia sjlvestris fœtida, siliquis alatis. Plum. Spec. 18 , Mss. vol. 5 , t. 27. — Herpetica Rumph. Amb. 7 , p. 35 , lab. 18. — Juglandis folio fruticoso , etc. Sloan. Jam. Hist. 2, p. 59, tab. 175, f. 2. — Senna spuria arborescens lati- folium. Plum. J. 252 , suppl. CakActèties génériques des Casses. Genre de plantes à fleurs polypétalées , de la famille des Légumineuses, comprenant des herbes, des arbrisseauxet des arbres dont les feuilles sont alternes, composées, et une fois ailées sans impaire , et dont les fleurs , disposées sur des grap- pes axillaires , ont communément un aspect agréable. Le caractère essentiel est d'avoir : ZTn calice à cinq di- visions profondes , concaves , colorées ,* corolle de cinq pétales concaves , t inférieur écarté , plus grand ,- dix étamines abaissées , dont trois supérieures très-pelites , ( 2'i4 ) trois inférieures fort grandes ; gousse biualwe , pofy^ sperme , cj lindrique ou aplatie , divisée par des cloisons. Caractères PARTICULIERS. Feuilles 8-jugiiées, ovales, oblongues, les extérieures plus petites-, pétioles sans glandes -, stipules étalées. Légume à deux valves , les angles opposés, ailés, le bord crénelé. ( Yivace. ) Histoire naturelle. Cette belle Casse croît aux An- tilles et dans les Indes-Orientales, au milieu des savanes humides et sur le bord des rivières. Cette plante sous- ligneuse a de belles formes et un port qui la font dis- tinguer des autres espèces qui l'environnent. Elle s'é- lève avec grâce et noblesse. Les enfans en font des bou- quets et des couronnes dont l'hymen rejette la couleur. Caractères physiques. La racine pousse plusieurs tiges , iiaules de six à neuf pieds , de l'épaisseur du pouce , paraissant ligneuses, cylindriques, glabres , un peu tortueuses et rameuses dans leur partie supérieure -, ses feuilles sont alternes , grandes , longues d'un pied ou d'un pied et demi , et composées de huit à dix paires de folioles ovales-oblongues, à bords presque parallèles, obtuses à leur sommet avec une petite pointe particii lière , très-glabres en dessus , et situées les unes près des autres. Leur pétiole commun est légèrement bordé de chaque côté, et ne porte point de glande. Les folioles qu'il soutient ont près de deux pouces et demi de lon- gueur , sur une largeur de plus d'un pouce. Les fleurs sont jaunes, disposées aux sommités de la plante sur de belles grappes , munies , dans leur jeunesse, de bractées écailleuses, arrondies, concaves et qui tombent de bonne heui e. Les fruits sont des gousses presque droites , ( oM ) longues de cinq à six ponces , larges de six à sept lignes, glabres , bordées dans toute leur longueur de deux ailes membraneuses et terminées par une pointe particulière. A:vALYSE CHIMIQUE. Lcs fcuillcs donnent un peu d'huile volatile , une huile grasse , un principe amei% une matière extracfave colorante jaune*, de la chloro- phylle , du mucilage , de l'albumine , de l'acide malique , du malate de potasse et du tartrate de chaux ; c'est pré- cisément ce qu'ont obtenu du Cassia orientalislSl^l. Las- saigne et Feneulle. Propriétés médicinales. On fait avec les fleurs de celte Casse un onguent qu'on dit être merveilleux contre les dartres. Les naturels du pays, qui sont très-jaloux de leurs secrets sur la propriété des plantes et très-dis- crels , ou plutôt très-méfians lorsqu'ils préparent leurs médicamens , font un mystère d'un onguent qu'ils com- posent avec l'herbe à dartres et dont je me suis servi avec succès après l'emploi des moyens généraux. L'un d'eux ce- pendant, vieux ermite des mornes, se laissa tenter par un très-beau cachimho ( fourneau de pipe ) , et me donna la composition suivante qui est la même que celle que j'avais employée jusqu'alors. Prenez fleurs d'herbe à dartres , mal-nommée , herbe à blé, de chaque une poi- gnée •, jus de six citrons 5 suc du tabernœ-raontana (bois laiteux ) , deux onces \ baume sucrier , une once *, pou- dre à canon ^ muriate de soude ( sel marin ) , de chaque quatre gros ^ miel, quantité suffisante pou»ua digestif. Quoique cette formule soit monstrueuse , j'en ai éprouvé des eliets surprenans contre plusieurs maladies cutanées et pour faire mourir les chiques et les dragoneaux. Ce- ( ?.66 ) prndant on doit , dit Alibcrt , éludicr les vertus des plantes avec ce doute plnlosop]nc{uc cjui doit caiactériser l'observateur exact et impartial. Comment constater les vertus d'un remède nouveau si on l'associe avec d'autres substances douées elles-mêmes des propriétés qu'on lui suppose ? Telle a été ma méthode au milieu des hôpitaux des colonies, où j'ai toujours présent seules les plantes désignées par les naturels ou les anciens praticien^ comme jouissant de telle ou telle propriété. EXPLICATION DE LA PLANCHE «QUATRE CENT QUARANTE- TROIS. F>e dessin est réduit au quart. 1. Fleur vue de profil et de grandeur naturelle. 2. Fleur vue de face et de grandeur naturelle. 3. Silique en deux portions. 4. Graine. //. ^-/v l'erv-e^ kTc . i^xwvwWaW \w\ la criAxa^:. ( ■>.(>7 ) VV»VVVVVVVVVV\'V»\IVVVVVV»tA%VA\'VVVVVVv/V\VVV\VVVV\VVVVA^VVVVVVV\'VvVV»\tVVVVVVVVVvV'VtV\l»'V'V DARTRIER DE LA GUI ANE. (latraleptique. ) Synonymie. Vulg. Bois à dartres , Bois à malingres. — Va- teirea g-uianensis. Aublet. Guian. 755, t. 3o2. — Lin. Po- Ijandrie monogjnie. — Jussieu, famille des Guttiers. Cap.A€tères génériques des Dartriers. Genre de plantes dicotylédones , de la famille des Guttiers , ayant du rapport avec les Ptérocarpes , comprenant des arbres exotiques à l'Europe , dont les feuilles sont alternes, ailées avec impaires, composées de neuf à treize folioles sur un pétiole commun. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir : Une corolle de cinq pétales ; calice quinquéfide , capsule à trois values^ uni- loculairc ^ à trois spermes. Caractè:res PARTrcuLiERS. Feuilles à deux paires de Iblioles. Histoire naturelle. Le Darlrier , qu'on rencontre quelquefois aux Antilles, croît spontanément dans la Guiane, sur le bord des rivières. Dans la saison des pluies , ses «pousses sont apportées par les rivières sur les ( 9.(;» ) rivages de Tîie de Caycnne , (oniiiie à llaïli les avalan- ches des mornes les entraînent au milieu de leurs ondes loni billonnantes et les répandent sur les bords de la rivière de l'Artibonite. Caractères physiques. Le Dartrier s'élève à près de ( inquante pieds de hauteur et est garni de branches qui s'étalent de tous côtés. Son tronc a environ un pied de diamètre, un bois blanc, léger et cassant, une écorce assez lisse et jaunâtre. Les feuilles sont alternes, ailées avec impaire , composées de neuf à treize folioles ovales- oblongues , entières , vertes en dessus , cendrées en des- sous et disposées alternativement sur un pétiole com- mun , long d'un pied , sillonné en dessus. Ce pétiole est garni à sa base de deux petites stipules roussatres , velues^ et caduques. Les fleurs ont du rapport avec les Légumineuses , elles sont jaunes; le fruit est une gousse plate, orbi- culaire , couleur de marron , comprimée sur les deux faces , bordée d'un feuillet épais qui finit en s'amin- cissant , ridée et irrégulière d'un côté, nniloculaire et qui ne s'ouvre point. Cette gousse a environ trois pouces de diamètre, et contient une semence qui en remplit la cavité. Analyse chimique. Les fruits fournissent beaucoup de tannin^ une matière extractive peu soluble^ de la gomme, du sulfate d'alumine et de l'acide gailique. Propriétés médicinales. Les semences du Dartrier étant pilées et malaxées avec le sain-doux forment une pommade qu'on emploie aux Indes et aux Antilles pour guérir les dartres , d'où leur vient le nom de graines à ( 269 ) dartres que donnent à ses fruits les habitans de ces climats. La casse ailée dont j'ai donné l'histoire dans le chapitre précédent porte aussi le nom de Dartrler ou Herbe aux DaHres parce qu'on fait avec ses fleurs un onguent pour guérir la même maladie. Le nom de Bois à Dartres y Bois de Sang^ Bois d'écossais ^ Bois Bap- tiste , Bois à la Fièvre , est donné dans plusieurs co- lonies au Millepertuis à feuilles sessiles (n. i5 de l'En- cyclopédie Méthodique) décrit dans Aublet (vol. 2, p. 78^, fîg. vol. 4? tab. 3i2, fîg. 2). EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUARANTE- QUATRE. Le dessin est réduit au quart. 1. Grappe de fleurs. 2. Fruit entier de grosseur naturelle. 3. Le même coupé transversalement pour laisser voir l'a- mande. Tome VL— 11 2« £jVraïVo«. 24 ( ^7^ ) ^n/^t 'VV^/VVVVVl/VVVVVVVVV^X VVV/VVVVVt'V\VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVK/VVVV\VVVV'VVVVVVVV«/VVVVVvVX\\\ Wt'VV% ALIBOUFIER D'AMÉRIQUE. (latraleptique. ) Synonymie. Styrax americana. — Lin. Dc^'candrie monog-jnie , Jussieu , famille des Plaqueminiers. — Styrax mali cotoiiei Ch. B. pin. 4^2. — Styrax americana, foliis ovato-lanceo-^ latis, subdentatis, floribus octandris. Plum. — En anglais : Mapple-Leai^ed-Liquidamber. — En espagnol : Storace.—^ En portugais : Liquidambreiro . Caractèkes génériques des Aliboufiers. Genre de plantes à fleurs monopétalées , de la famille des Plaque- miniers, comprenant des arbrisseaux exotiques dont les fleurs ont beaucoup de rapports avec celles de Foranger. Les caractères essentiels de ce genre sont : calice per- sistant en cloche , à cinq dents j corolle à tube court ^ à limbe à cinq divisions profondes j huit ou dix étamines à filets réunis à la base ; un style j un stigmate^ un drupe à un ou deux noyaux. Caractères particuliers. Feuilles ovales lancéolées , légèrement dentées. Histoire naturelle. L'Aliboufier d'Amérique vient dans les plus sombres forêts. 1/2 'Zàj A»/ / / TAeotAtrc J>6i-courù/x /"l/uv ûaSriel Scu/- xiAWinmvAK ir.uiKiu^i K (*70 De cet Aliboufier vois la grâce sauvage; Cet arbre pour fleurir demande des déserts. Cet arbrisseau , originaire de l'Amérique septentrio- nale, se trouve aussi aux Antilles, où il fleurit pendant six mois de l'année. Il diffère de l'Aliboufier officinal (^Styrax officinale^ Lin.), i° par la grandeur de ses par- tics \ 1^ par la disposition de ses fleurs *, 3^ par le nom- bre de ses étamines^ 4° P^'' 1^ temps de sa floraison. Dans l'Aliboufier officinal , le calice a des dents si courtes qu'il parait presque tronqué 5 et dans celui-ci , le calice moins cotonneux, a des découpures plus pro- fondes. Il transsude de toutes les parties de l'arbuste un suc concret et aromatique. On fait avec son bois des cercueils propres à conserver les corps. Caractères physiques. C'est un arbrisseau très-ra- meux , fort joli lorsqu'il est en fleur , dit le chevalier Lamarck , et qui parait devoir s'élever médiocrement. L'écorce est unie et grisâtre , ses rameaux sont menus , un peu redressés , nombreux et épars ^ ils sont garnis de feuilles alternes, ovales lancéolées, imperceptiblement dentées, vertes en dessus , presque glabres et d'une couleur pale en dessous , et soutenues par des pétioles longs d'une à deux lignes seulement. Les fleurs sont blanches , pédonctiîées et disposées dans les aisselles des feuilles et aux extrémités des rameaux. Les axillaires sont quelquefois solitaires, ou seulement deux ensemble, mais celles qui terminent les rameaux forment de pe- tites grappes composées de trois à six fleurs. Ces fleurs n'ont que huit étamines , quelquefois moins \ les fruits , 24* »> ( '^1'^ ) d'une forme irrégulière, sont couverts d'une peau co- tonneuse, et environnés à leur base par le calice de la tleur. Analyse chimique. Le suc de cet arbrisseau contient beaucoup de parties gommeuses et résineuses. Propriétés médicinales. L'action que toute la plante exerce sur le goût et sur l'odorat , signale sa vertu ex- citante et tonique, ce qui comprend les mots corrobo- rante, apéritive , résolutive, incisive, excitante et em- ménagogue dont on se plaît à la décorer. On emploie rarement cette résine à l'intérieur , parce qu'elle est par troi) incendiaire et aromatique. Mais on recommande son application sur l'épigastre contre les douleurs pon- gitives de cette partie , soit nerveuses , soit par suite de débilité de l'organe. On pratique aussi le long du rachis des onctions de ce baume dans les cas de paralysie. Ces mêmes onctions sont utilement employées contre les en- gorgemens glanduleux sans douleur , contre l'hystérie , la chlorose et l'aménorrhée, s'il y a torpeur de l'utérus. On compose avec un digestif très-précieux à mettre en œuvre dans les ulcères atoniques ou gangreneux com- pliqués d'atonie, et sans inflammation. Les naturels du pays obtiennent par l'alcool une teinture balsamique qu ils estiment propre à fortifier le cerveau et le système nerveux. Ils la donnent à la dose de vingt gouttes dans des liqueurs appropriées, La résine , en nature, se pres- crit à la dose de quinze à vingt grains. En la combi- nant avec la gomme ammoniaque, on en obtient un opiat qui convient dans l'asthme et dans les toux opi- niâtres. Cette résine se prescrit aussi en fumigation (273) contre les Vertiges ^ Thuile essentielle qu'on retire de la résine par la distillation se prescrit à des doses moins élevées. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUARANTE-CINQ , Le dessin est réduit au tiers. 1 . Fleur entière. 2. La même vue de profil. 3. Etamine grossie. 4. Ovaire et son style. « # ( ^74) VV\VVVV\A.V\VVVV\VVVVVvVVVVVVVVVVVA'\VVVVVVVVVkVVVVWvVVVV\^MM>VVVVVVVVVVVvVVVVVfcVVVV'VVVVvVVVVV CARAPA DE LA GUIANE. {latraleplique. ) Synonymie. Carapa guianensis. Aubl. Guian. Supp. p. 33, tab. 387. — Lin. Octandrie monogynie. — Juss. Carapa foliis multi-jugis, foUolis oblongis, acuminatis. Lamarck, Persoonia , D. CAiiACTÈRESGÉNéRiQTJEs DES Carapas. Genre déplantes encore peu connu, comprenant des arbres exotiques à feuilles alternes et ailées sans impaire, dont les fleurs produisent de grosses capsules quadrivalves remplies d'amandes irrégulières et anguleuses. Les caractères es- sentiels de ce genre sont : un calice divisé en quatre vaHies'^ quatre pétales ^ un nectaire cylindrique à huit dents , portant les anthères et la capsule indiqués ci- dessus. Caractères particuliers. Amandes du fruit conglo- mérées. Histoire naturelle. On a consacré ce genre à l'il- //J2 ' A//J . /V.^^^ 7'Âeoc/ori: fle^cûurA/t^ /i/txt. Oafrî'e/ Ja/^ VMXWX \%V. LA CriA^XK ( 2,5 ) lustre Persoon, célèbre par tant de bons ouvrages sur la botanique. Les naturels du pays obtiennent des aman- des du fruit une huile épaisse et amère connue sous le nom d'huile de Carapa. Ils la mêlent avec le rocou ; ils en enduisent leurs cheveux et toutes les parties de leur corps, et prétendent par-là se préserver des piqûres de diflerens insectes et surtout des chiques. Cet arbre croit dans les forets de la Guianc \ son tronc fournit des mats estimés par les marins. Caractères physiques. Le Carapa est un des plus grands arbres de la Guiane -, son tronc a soixante à quatre-vingts pieds de haut, sur trois ou quatre pieds de diamètre. Il est rameux à son sommet et a son bois blan- châtre. Ses feuilles sont alternes, longues, ailées sans impaire, et composées de deux rangs de folioles oblon- gues , pointues , entières , glabres et situées près les unes des autres sur un pétiole commun qui a trois pieds de longueur, et dont la partie inférieure est nue dans l'étendue d'un pied. Les folioles sont grandes ; on en compte jusqu'à dix-neuf paires sur le même pétiole. Les fleurs sont petites , rouges , disposées en grappes, pourvues, au milieu, d'un tube qui renferme les organes de la reproduction. Les fruits viennent aussi en grappes-, ce sont de grandes capsules ovoïdes , à quatre côtes convexes, uniloculaires, qui s'ouvrent en quatre valves et contiennent plusieurs amandes irrégulières angu- leuses et unies ensemble en une masse ovoïde qui rem- plit toute la capacité de la capsule. Ces amandes sont d'une substance blanche, solide, et recouvertes d'une ( '•?« ) peau roussatrc et coriace ^ on en retire une huile épaisse et anière. Analyse chimique. Toutes les parties de raibrc con- tiennent du tannin. Les amandes fournissent une huile d'une saveur brûlante et amère , soluble dans l'alcool et l'éther. Propriétés médicinales. Le Carapa , dit Poiteau , bois fort dur , quoique facile à travailler , est employé dans la mature jusque dans les plus petites pièces des bàtimens. Son fruit, de la grosseur d'une grenade, contient une huile très-amère, propre à l'éclairage et à la fabrication du savon. Quand un cheval, un bœuf ou tout autre animal ont une plaie sur le corps , continue l'observateur , on l'imbibe de l'huile de Carapa , dont l'amertume éloigne tous les insectes , en même temps qu'elle met les chairs à l'abri du contact de l'air*, et par ces deux moyens contribue merveilleusement à la gué- rison. C'est le Xylocarpus Carapa dont Poiteau envoya en 1819 plusieurs échantillons au Jardin du Roi. Les naturels de l'Amérique pratiquent de fortes lo- tions du feuillage sur les boutons de gale qu'ils guéris- sent en continuant le traitement pendant quinze jours. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUARANTE -SIX. Le dessin est réduit au quart de sa grandeur, l , Fleur entière. ( ^77 ) 2. Corolle étendue avec le tube. 3. Calice avec le pistil. 4. Capsule , au quart de sa grandeur , ouverte pour laisser voir la masse ovoïde des semences. 5. Rameau fleuri. ( 278 ) ^AA^/\'\ VV'XVV%VV\VV«VVXVV\VVVVV«VVVV\>IVV\VV>'VV'\'VV\'VV\VV^.VV\VV%V\\ VV\VV^VV\'VV>VV>%Vk MOGORI SAMBAC. ( lalraleplique . ) Synonymie. Vulg-. Jasmin d'Arabie. — Jasmin de Toscane. — Jasmin de Goa, — Mog-ori seu Sambac. — Lin. Diandrie monogynie. — Jussieu, famille des Jasminées. — Nyetantes Sambac. — Lin. Mogorium foliis inferioribus cordatis ob- tusis , superioribus ovatis acutis, lubo breviusculo. Lam. — Syringa arabica, foliis mali aurantii. Baub. p. 328. — Nalla-Mulla. Rhéed. Hort. Mal. vol. 6 , p. 87 , tab. 5o. — Jasminiim limonii folio conjugato , flore odorato , pleno, vario. Burman. — Mogorium Juss. Gen. Plant, p. 106. — Tura Mogori. Lusit. Gauactèires génériques des MoGOPtis. Genre de plantes à fleurs monopétales , de la famille des Jasmins , com- prenant des arbrisseaux exotiques , toujours verts , à feuilles opposées, simples ou composées et à fleurs or- dinairement disposées en corymbes axillaires ou termi- naux. i-iC caractère essentiel de ce genre est d'avoir : le calice à huit di\^lsions , la corolle hypocratériforme , à tube cylindrique , plus long que le calice , et à limbe ouvert , partagé en huit découpures ; cinq étamines ,• un J/3 ' ^/If . /"/■ 447- ^n/'odtrv PescourffZr. 7'ùix ■ ûairif-/ «/<• ■ >!OCOIti SAM BAC ( ^79 ) }tyîe ; une baie souvent dldyine ^ biloculaire^ dispeime. Caractères particuliers. Les feuilles inférieures cordiforraes , obtuses ^ les supérieures ovales et aiguës. (Vivace.) Histoire naturelle. Le mot Njctanles , donné par Linné à cet arbuste , annonce que ses fleurs exhalent pendant la nuit Fodeur la plus suave , comparable à un bouquet où seraient réunis le jasmin, le muguet et la tu- béreuse. On le trouve aux Indes-Orientales et Occiden- tales. On le conserve difficilement dans les jardins de Paris , à moins de le tenir sous châssis. On le multiplie de boutures faites au printemps sur couche chaude et sous châssis , ou de marcottes qui s'enracinent au bout d'un an. On l'appelle Jasmin d'Arabie à cause de son parfum , et Jasmin de Toscane parce qu il a d'abord été cultivé chez un grand-duc de Toscane qui en était si jaloux qu'il le faisait garder. Le Mogori produit en Eu- rope des fleurs pendant toute l'année pourvu qu'on le tienne en serre chaude. Il croit naturellement dans les deux Indes où les femmes en parfument leur linge et leurs vêtemens , et où les adolescens des deux sexes en ornent leurs cheveux aux jours de fête , et en tressent des couronnes. Cette fleur d'un blanc éclatant sur pied, passe à la teinte rouge et violette peu après qu'elle est détachée de son calice. On répand aux colonies les fleurs du Mogori dans les appartemens , sur les lits , pour les embaumer , et dans la persuasion que ce parfum est anti- spasmodique et qu'il convient au système nerveux et au cerveau. Ces fleurs infusées dans l'eau pendant quelques heures la rendent très-aromatique , et elle sert pour les ( ^^^ ) aspersions des temples. On en prépare aussi , par infu- sion , une huile très-odorante cfu'on a anciennement , dit Lamarck, débitée sous le nom d'huile de Jasmin, et qu'on emploie dans le pays à parfumer les cheveux. La variété h fleurs doubles et très-larges, dont il est ici question , est d'une odeur qui l'emporte encore sur celle de l'espèce commune. Caractî:res physiques. Le Mogori Sambac est un arbrisseau qui parvient à la hauteur de douze pieds. Il a souvent plusieurs tiges à rameaux droits, et dont les feuilles en cœur sont les unes obtuses , les autres aiguës, presque toutes d'un vert jaunâtre et terne. Les fleurs sont pédicellées , terminales , solitaires , ou réunies trois ou quatre, grandes, à tube long et divisé en huit par- lies bien ouvertes, d'un blanc pur , et surtout d'un par- fum délicieux. La variété à fleurs doubles est souvent prolifère. Ces fleurs tombent à la moindre secousse, et souvent d'elles-mêmes pendant la nuit, de sorte que la terre, pendant que dure la floraison, en est jonchée. Ces fleurs prennent bientôt une couleur pourpre. Il leur succède des fruits de la grosseur d'un pois rond ; ils sont noirs , durs et luisans , il fleurit en juin et en mars aux colonies. Analyse chimique. On retire l'arôme des fleurs du Mogori en les mettant macérer dans de l'huile de Ben qui s'empare de son parfum. Pour cet eflet on imbibe d'huile des cardes de coton qu'on dispose lit par lit, en les entremêlant de fleurs de Mogori ^ on passe l'huile avec expression et on y ajoute si l'on veut d'autres fleurs pour augmenter sa force. Il faut la conserver dans des ( î8i ) flacons hermétiquement bouchés , car eile s'évapore très-facilement. Veut-on avoir de la teinture alcoolique de Mogori , il ne s'agit que de verser de l'alcool sur l'huile de Ben aromatisée , et d'agiter le mélange. Le parfum du Mogori abandonne entièrement l'huile grasse et passe dans l'alcool qu'il faut conserver dans des flacons biens fermés. Propriétés médicinales. Les fleurs de Mogori em- ployées intérieurement sont béchiques. Les feuilles ap- pliquées en cataplasme sont fondantes et amollissent les tumeurs indolentes. Mais l'huile précieuse du Mogori a de précieux avantages comme cosmétique , et dans les frictions comme anodine , balsamique et fortifiante. Sa racine unie à celle du Schoenante est en grande répu- tation contre la morsure des serpens venimeux. EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUARANTE-SEPT. Le dessin est de grandeur naturelle. 1. Fleur entière colorée après sa chute. 2. Corolle entr'ouverte pour laisser voir ses étamines. 3. Graine. ( .8.. ) «AIVWV\'V\VV\ MOkWiW VWVWl/V\ .fWVWi'VWWWVWX'VW'VWVWkWvW WWWVVWWVW WiWVtWvXAiW BALLOTE ODORANTE. (latraîeptique. ) Synonymie. Ballota odorata. D. — Ballota suaveolens. — Lin . Dïdynamie gymnospermie. — Jussieu, famille des Labiées. — Ballota foliis cordatis , spicis foliosis , caljcibus Iruncatis , aristis linearibus. — Lin. Mesosphœrum hirsutura, foliis cor- datis , serrato-sinuatis, etc. , Brown. Jam. 267 , t. i8 , f. 3. — Marrubiastrum maximum, flore cœruleo, nardi odore. Sloan. Jam, Hist. t. 1 , p. 171,1. 102 , f. 2. — Melissa hu- milis , caule bispido , Plum. Cat, 6. — Melissa spicata la- vendulum spirans major. ( Jacq. t. 3, tab. 4i-) Caractères génériques des Ballotes. Genre de plantes à fleurs nionopétalécs , de la famille des Labiées , ayant du rapport avec les Marrubes , et comprenant des herbes à feuilles opposées et à fleurs disposées par veiticilles axillaires. Caractères particuliers. Feuilles ovales , un peu en cœur, longuement pétiolées -, calices tronqués 5 arêtes linéaires. Histoire naturelle. Cette Ballole , quoique apparie- r:, 'Z Z/J^ . Lw ■ /"l. 44^S. rAAtti>re J^crrour/iA, /"r'/ur Û4iJirféZ^fcu/- ilAIJ.OTi: OIMIiîAVrK ( --83 ) nant à la famille fétide des Marrubes , se distingue de ses congénères par une odeur agréable de iiard et des fleurs d'un beau bleu. Elle croit le long des rivières , des rigoles, et dans presque toutes les savanes de l'A- mérique. Les nègres guérisseurs ont soin de la cueillir pour leurs préparations médicinales. Je ne l'ai jamais vu employer qu'extérieurement ainsi que les Mar- rubes. Garactî^res physiques. Les tiges de cette plante sont liantes d'un pied et demi , quadrangulaires , herbacées et hispides ou munies de poils blancs , droits et écartés. Elles sont garnies de feuilles opposées, pétiolées, cor- diformes, dentées en leurs bords , souvent un peu an- guleuses , d'un vert cendré, et communément l'une plus grande que l'autre à chaque paire. Les fleurs nais- sent en verticilles qui forment des épis feuilles. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale sur le bord des ruisseaux. Ajvalyse CHiiMiQUE. On retire de cette plante une huile volatile , du tannin, de la gomme, gluten, chlo- rophylle résineux et de la fibre ligneuse. Propriétés médicinales. Outre les propriétés balsa- miques qu'on accorde aux Labiées , cette Ballote est re- cherchée par les insulaires pour les bains qu'on admi- nistre aux paralytiques, et à ceux qui sont affectés de maladies cutanées. On couipose avec toute la plante qu'on met en digestion dans de l'huile de palmes , un baume nervin qui est très-estimé , et qu'on recommande en frictions dans le tétanos, la paralysie et les autres ( 284 ; afïcclions iKMveuscs et rliiiniatismalcs. On emploie en- core toute la plante en cataplasme pour déterger et résoudre les tumeurs , et en lotions pour guérir toutes les afl'ections psoriques de la plus mauvaise nature , les dartres et les boutons qui causent à certains malades de vives inquiétudes. On recommande la décoction de la plante en injections dans les affections de l'utérus , dans la nymphomanie et la passion hystérique. Quelques vieux habitans m'ont assuré que la poudre de Ballote odorante incorporée avec le miel procurait un topique anti-hémorroïdal . EXPLICATION DE LA PLANCHE QUATRE CENT QUARANTE- HUIT. Le dessin est réduit à moitié de sa grandeur. 1. Fleur vue de face. 2. Corolle vue de profil. 3. Calice entier. 4. Calice ouvert pour laisser voir les quatre ovaires. iJ'A JJ.f- JjfO . /'/■Mo JTieoii/orc Me,fcoi/r/t/xyma- ■ ûairi'e/ Jctii'v VMMWM %AVAn' ( 285 ) %A **l*vv■»V'V^vv^'VV♦\v\\v^'vv^v\rt\v»\v^vv^v^AVV\vv»\'v»vv^vv'»'Vv^'VV»'iV^vv*vv^vXlVVV\ PALMIER SAGOU. (latraleptique. ) Synonymie. Sagouier faiinifère. — Cycas circinalis. — Lin. Cryptogamie , ordre des Fougères. — Jussieu , famille des Cycadées. — Cycas frondibus pinnatis , foliolis linearibus planis , apice niuticis, extra subfulcatis. — Lamarck. Todda Pana. Rhéed. Mal. — Orus calappoïdes. Rumph. Amb. i, p. 86, t. 22, 23. — ArborZagoe araboinensis. Seb. Thés, i, p. 39 , t. 25, f. 1. — En anglais : Sago-Tree. — En espa- gnol :Sagu, — Y>n portugais : Sagueiro. Caractères génériques des Cycas. Genre de plantes unilobées ayant des rapports avecle Zamia, comprenant des arbres qui se rapprocîient des Palmiers par leurs fruits et leur port , et qui ont encore plus de rapport avec les fougères par leurs fleurs mâles et par l'enrou- lement de leurs feuilles naissantes : fleurs mâles en chaton ^ écailles garnies en dessous d'un grand nombre d'anthères-, y7eï^7 5 /e/72eZ/e5 consistant en des ovaires dis- tincts, sessiles ou enfoncés dans les sinus d'un spa- dice, et devenant chacun un drupe renfermant une noix. (M.) TomeVL — ii3^ Livraison^ 25 ( 286 ) CahActères rARTicuLiERs. Fcuillos piiinces ^ folioles liiic'aires , planes. Histoire naturelle. Le mol C3cas , suivant Mérat , vient du mol grec cycas^ qui signifie Palmier. Plusieurs arbres de ce genre fournissent le Sagou, cette fécule alimentaire qui est maintenant universellement appré- ciée. C'est dans le tronc que se trouve celte moelle fa- rineuse blanche, d'une certaine transparence, recher- chée par les hommes et par les animaux qui pour s'en repaître endommagent souvent les arbres qui la déro- bent à leur appétit. On juge que le Sagou a acquis dans l'arbre toute sa perfection lorsque le feuillage devient eiïlorescent. Les naturels du pays retirent le Sagou en sciant l'arbre par billes de cinq à six pieds , puis les fendent dans leur longueur pour en extraire la moelle. On l'écrase, et lorsqu'elle est concassée, on l'agite for- tement dans des vases remplis d'eau, et on passe le tout au travers d'un tamis. Les matières hétérogènes restent sur le filtre, et l'eau s'empare de la fécule qu'on laisse se précipiter par le repos -, ensuite on décante. Les Li- diens et les Américains qui en font un usage journalier la conservent pendant des années, dans un lieu à l'abri de l'humidité, soit en poudre , soit en la faisant passer, encore humide , au travers d'une plaque de tôle pour l'avoir grenue. Le contact de l'air jaunit ces grains, et la fécule reste à l'intérieur d'une blancheur éblouissante. Le Sagou a l'odeur de farine ^ il est dur , friable, tenace et par conséquent difficile à mettre en poudre. L'humi- dité ragglomère et le fait moisir. L'eau chaude le ra- mollit bientôt, le gonfle et lui donne une certaine Irans- parepce. Sa décoction est mucilagineuse , d'une saveur ( 287 ) douce et se coagule par le refroidissement eu forme de gélatine. Le Sagou forme une partie de la nourriture des heureux peuples qui le récoltent. Ils en font une espèce de bouillie et des pâtes qu'ils joignent aux ba- nanes. Ils en préparent aussi des potages au coulis de poisson et au lait. On peut faire du Sagou avec la plu- part des fécules qui prennent dans le pays les noms de moussa , de couscou , de mamoque , etc. Le feuillage du Sagouier sert à couvrir les ajoupas et les cases. On retire de leurs nervures un chanvre qui sert à confec-' tionner des cordages. Cet arbre se multiplie facilement de boutures. Les naturels mangent les amandes de ses fruits et en obtiennent de l'huile. Caractères physiques. Le tronc de ce Palmier est épais , court , écailleux et couronné par un faisceau de feuilles. Quelquefois il s'élève jusqu'à la hauteur de quinze à vingt pieds , et alors sa superficie paraît zônée par des protubérances annulaires très-nombreuses, et son sommet se partage en quelques rameaux très-courts. Les feuilles sont ailées . longues de trois pieds et plus ; composées de deux rangs de folioles linéaires, planes , arquées en dehors , nombreuses , rapprochées les unes des autres , portées sur un pétiole commun dont la base est munie de petites épines très-piquantes. Les chatons des fleurs mâles deviennent quelquefois fort gros, sont charnus et prennent l'apparence d'un fruit dont la forme approche de celle d'un ananas , ou d'une grosse pomme de pin. Ils sont solitaires et terminaux, les individus femelles produisent au sommet de leur tronc , entre les pétioles de leurs feuilles , un grand nombre de spadices ou languettes coriaces, cotonneuses, ensiformes , clar- 25* ( 288 ) gies, dentelées cl pointues à leur sommet. Ces lan- guettes ont de chaque côté, dans leur partie moyenne, deux ou trois crénehires dans chacune desquelles naît une noix ovoïde d'un jaune rougeâtre dans sa maturité, grosse comme une petite orange, légèrement compri- mée, et qui renferme une seule semence. (Enc.) Analyse chimique. La moelle contient beaucoup de fécule amilacée , du mucilage, du gluten et une partie sucrée. Propriétés médicinales. Le Sagou communique à l'eau des propriétés toniques , adoucissantes et analep- tiques. On emploie cette décoction édulcorée ou aci- dulée suivant le cas , dans les maladies où il est bon de soutenir les forces du malade et d'étancher sa soif, en calmant l'excès d'irritation et de calorique. C'est pour- quoi elle est recommandable dans les fièvres aiguës , dans les diarrhées et autres phlegmasies des membranes séreuses et muqueuses des voies digestives , intestinales et urinaires. Le Sagou est une nourriture pour les con- valescens qu'il fortifie. L'huile qu'on retire des graines sert de menstrue dans la médication ialraleptique. explication de la planche quatre cent quarakte-keuf. Le Palmier Sagou est réduit au quinzième de sa grandeur j c'est un individu femelle. 1. Cône composé de fleurs mâles. (a89) 3. Ecaille vue en dessous. 3. Spadice chargé de fleurs femelles et de fruits mûrs. 4. Fleur femelle. 5. La même coupée verticalement pour distinguer la cupule , et le pistil. 6. Fruit mûr coupé horizontalement. ( '^9« ) VV< VVt VV» >A/t VV VV« VV> V^^X VVVVV\ VV^ VV\ VV% VV'\ VVVVV\\ V> 'V\/\ vv« PALMIER NAIN DE LA MARTINIQUE. {lairalcpliqiie. ) Synonymie. Palma humilis coccifera latifolia major. Plum. , tom. 7 , p. 6Q. CapiActères génériques des Palmiers. Fleurs portées sur un spadice entouré d'ane spathe. Calice persis- tant, à six divisions profondes, dont trois extérieures , ordinairement plus courtes. Six étamines -, un ovaire supérieur , à un ou trois styles -, une baie ou un drupe \ une ou trois graines osseuses. Caractères particuliers. Feuilles pennées à six folioles larges. Histoire naturelle. Ce gracieux Palmier ne s'élève qu'à cinq ou six pieds \ son tronc noueux ne sert pas à faire des mâts ou des colonnes comme ceux de ses con- génères , mais il offre des cannes toutes faites. C'est ce gentil arbuste que les Makendals emploient dans leurs cérémonies mystiques , et chacun doit être muni d'une tige. Tous les initiés , de leurs prêtres suivis, Les palmes dans les mains, inondent les parvis. (Voltaire.) uS'.Âw /y. ^So !/7iK>dore^J)e4-