ST a+ 2 } ‘ . e ' : . + « _ + Le ue " ##, HERBIER GÉNÉRAL DE L’'AMATEUR. L'0D PLACE DE oh \ 2 [l FAIN CONTENANT LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE , LES PROPRIÉTES ET LA CULTURE DES VÉGÉTAUX UTILES ET AGRÉABLES ; DÉDIÉ AU ROI, PAR FEU MORDANT DELAUNAY, CONTINUE PAR M. LOISELEUR-DESLONGCHAMEPS, DOCTEUR EN MÉDECINE, ET MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS NATIONALES ET ÉTRANGÈRES, A V EC FIGURES, PEINTES D’APRÈS NATURE PAR M. BESSA, PEINTRE D'HISTOIRE NATURELLE, Fleurs charmantes, par vous la nature est plus belle ; Dans ses brillans tableaux l’art vous prend pour modèle. Simples tributs du cœur, vos dons sont chaque jour Offerts par l'amitié, hasardés par l’amour. Deuizze, Jard. III. TOME SIXIÈME. PARIS, AU DOT, LIBRAIR E-ÉDITEUR, RUE DES MACONS-SORBONNE, No. 11. M. DCCC. XXII. HUE RE ON OA rx MARRONIER RUBICOND. /ÆSCULUS RUBI- CUNDA. 5 Heptandrie-Monogynie. Famille des Æippocastanées. AARIAAARA VAS AA AAA BARS SRE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, campanulatus , 5-dentatus. Corolla 5 -petala , inœqualis , patens. Stamina 7 , inæqualia. Ovarium superum ; stylo subulato ; stigmate simplici. Capsula coriacea , subrotunda , muri- cata, 3-locularis, 3-valvis ; loculis 2-spermis ; seminibus et loculis quibusdam abortivis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. ÆSCULUS foliis septenatis , foliolis sessilibus , glaberrimis ; flo- ribus pyrramidato-paniculatis ; pedunculis 5-4-floris ; petalis patu- lis ; staminibus subfasciculatis ; dentibus calycinis subæqualibus. Les Marroniers et les Érables ont été placés par M. de Jussieu dans la même famille ; mais ces deux genres nous ayant paru différer par des caractères très-tranchés , nous avons cru devoir former avec les premiers le type d’une famille particulière, sous la dénomination d'hippocastanées , dénomination dérivée du nom latin kippocastanum donné par Tournefort au Marronier d’Inde , la première espèce connue de ce genre, et qui , originaire de l’Asie septentrionale , a été introduite en Europe à la fin du seizième siècle. En effet, Clusius paraît être le premier qui l'ait cultivée à Vienne en Autriche ; et l'arbre qu'il possédait, âgé d'environ douze ans, n’avait point encore donné de fleurs en 1585. Le premier Marronier d'Inde qu'on vit à Paris y fut apporté de Constantinople, par un nommé Bachelier , et planté au jardin de.Soubise, en 1615. Un second pied fut planté au Jardin du Roi, en 1656; et il y vécut jusqu’en 1767. La beauté du Marronier d'Inde ne tarda pas à le mettre en vogue; il se répandit bientôt dans toute l’Europe; on le vit dans tous les jar- dins , dans tous les parcs ; on en orna les places publiques, on en fit de longues et magnifiques avenues. Aujourd'hui l’admiration que le Marronier avait d'abord inspirée a beaucoup diminué depuis qu’il “est devenu commun ; et le peu d'utilité de son bois, même pour le chauffage , l’a un peu fait négliger ; mais il possède d’ailleurs tant 357 d'avantages sous le rapport de l'agrément, qu'il fera toujours une des plus belles parures de nos grands jardins paysagers. Sa cime élevée forme une magnifique pyramide, ses feuilles grandes et largement refendues donnent une ombre épaisse et délicieuse , tandis que ses belles fleurs blanches , panachées de jaunätre ou de rouge , disposées en nombreuses panicules espacées avec gräce, le parent au printemps de la manière la plus riche et la plus élégante. Le Marronier rubicond, que nous présentons aujourd'hui comme une nouvelle espèce, n’est connu que depuis peu de temps. M. Cels et M. Noisette, chez lesquels nous l'avons vu, l'ont recu d'Allemagne depuis quatré ans. Ignorant d’ailleurs son pays natal, nous n’osons pas aflirmer qu'il ne soit une variété remarquable du Marronier- ordinaire , née parmi les semis de celui-ci. Quoi qu'il en soit, cet arbre pousse avec beaucoup de vigueur et il paraît devoir s'élever autant que le Marronier d'Inde. Entremélé alternativement avec ce dernier dans les avenues , ses belles fleurs rouges trancheront agréa- blement avec le blanc qui est la couleur dominante de celles de l’autre espèce. Jusqu’à présent , pour multiplier le Marronier rubicond , on le greffe sur l'espèce commune. Les différences que nous avons remarquées entre ce nouveau Mar- ronier et le Marronier d'Inde sont les suivantes : les folioles de ses feuilles sont nues à leur base , tandis que dans l’autre espèce elles sont chargées d’un duvet roussätre ; le calice est plus grand et ses dents sont peu inégales ; les pétales sont d’un rouge clair , parsemés de petits points plus foncés, et les deux supérieurs sont marqués chacun d’une tache d’un jaune orangé ; les filamens des étamines sont rapprochés en faisceau contre le style ou à peine divergens ; enfin les fleurs ne sont portées que trois à quatre les unes près des autres sur le même pédoncule , et non pas six à neuf ensemble. Le Marronier rubicond fleurit quinze à vingt jours plus tard que le Marro- nier ordinaire ; ses fleurs ne se sont épanouies cette année (1821) que du 5 au 10 mai, tandis que l’espèce commune avait commencé à donner les siennes vers le 20 avril. EXPLICATION DE LA PLANCHE 357. La planche représente un rameau fleuri réduit à peu près à moitié de grandeur naturelle. Fig. 1. Une fleur entière de grandeur naturelle. ? 2, 7 cuits suleiu nm seuge NYMPHÉA BLEU. NYMPHÆA CÆRULEA. Y Polyandrie-Monogynie, Famille des Nymphéacées. 115028032709 9909200899 29 999797 977 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 4-5-phyllus, persistens. Corolla 12-15 -petala et ultrà , ovarit lateribus insidens. Stamina numerosa , multiplici serie germi- nis lateribus afjixa. Ovarium superum ; stylo nullo ; stigmate orbi- culato , plano , radiatim peltato. Capsula ovata vel globosa , multi- locularis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. NYMPHÆA jolis cordato-subrotundis , utrinque glabris ; fo- liolis calycinis petalisque lanceolatis ; flore cæruleo odorato ; an- theris appendiculatis ; stigmate 16-radiato. : NYMPHÆ A cærulea. Savieny, Mém. sur l'Egypte, p. 105. — Venr. Hort. Malm. tab. 6. — Decanr. Regn. V’eget. 2. p. 5o. La nature a paré de fleurs brillantes les eaux comme la terre. Aux Indes , en Afrique et dans le Nouveau-Monde, de même que dans notre Europe, les Nymphæa règnent au milieu du reste des plantes aquatiques. Partout ces plantes sont devenues célèbres par leur beauté , leurs usages utiles ou superstitieux et les fables auxquelles elles ont donné lieu. Les Lotos sacrés des Égyptiens , souvent figurés sur les monumens antiques de ce peuple , ne sont que les divers Vym- phœæa qui croissent dans le Nil, Nymphæa lotus , cærulea , nelumbo. En voyant leurs superbes fleurs sortir de l'eau pour s'épanouir au lever du soleil et s’y replonger à son coucher, ils supposèrent des rapports secrets entre ces plantes et l’astre du jour auquel ils les consacrèrent. Le Lotos pare la tète d'Osiris, 1l sert de trône au jeune Horus ; on en couronna Antinoüs quand Adrien l’eut divinisé. L'un de ces Lotos (Wymphæa nelumbo , Lix ; Nelumbium specio- sum, Wir.) n'a pas été moins révéré dès les temps les plus anciens à la Chine, au Thibet, aux Indes, qu'en Égypte. Il est fameux sous le nom de Tamara dans les livres sacrés et dans les anciennes poésies des Indiens. Ses fleurs sont les yeux de Wischnou. C'est en voguant sur une feuille de Lotos que Brahma traverse l’abime immense. Une fleur sert de nacelle à Laksmi, déesse de l'abondance. _ Linné n’a connu que quatre espèces de Nymphæa , en y compre- nant le Vymphæa nelumbo , dont les botanistes modernes font main- 358 tenant un genre particulier auquel ils donnent le nom de Nelumbium ; aujourd'hui les auteurs les plus récens font mention de 25 espèces de Nymphœu. Celle que nous allons décrire est originaire de 1 Égypte et cultivée en Angleterre depuis 1752. C'est vers 1800 que le jardin de la Malmaison s’en est enrichi, et de là elle s’est répandue chez quel- ques amateurs, mais elle est encore rare. On la tient toute l'année dans la serre chaude , plantée dans une terrine placée au milieu d'un grand baquet plein d’eau. Elle fleurit en juillet. La racine du Nymphéa bleu est tubéreuse, pyriforme , de la gros- seur d’un petit œuf, munie de fibres charnues dont les supérieures se terminent par un petit tubercule arrondi qui donne par suite nais- sance à une nouvelle plante. Cette racine produit de son collet plu- sieurs feuilles arrondies , peltées, échancrées en cœur à leur base, planes et flottantes à la surface de l’eau, luisantes et d’un vert foncé en dessus , rougeûtres et violettes en dessous, portées sur des pétioles cylindriques de longueur variable selon la hauteur de l’eau. Les fleurs sont d’un bleu clair , larges de trois à quatre pouces, peu ouvertes, d’une odeur douce et agréable , portées une à une sur des pédoncules nombreux qui partent immédiatement de la racine, et qui s'élèvent au- dessus de la surface de l’eau. Ces fleurs durent chacune trois à quatre jours ; elles s'ouvrent vers les dix heures du matin pour se refermer a deux heures après midi , et elles ne se plongent point dans l’eau pendant la nuit. Leur calice est composé de quatre folioles lancéolées, persistantes , d’un vert foncé en dehors. Les pétales , au nombre de seize à vingt, sont lancéolés comme les folioles calicinales et de la même longueur , blanchätres dans leur partie inférieure, d’un bleu ten- dre dans la supérieure , insérés sur le bas de l'ovaire et sur trois rangs très-rapprochés. Les étamines, moitié plus courtes que les pétales et d'un beau jaune, sont très-nombreuses, inégales , attachées sur l'ovaire au-dessus des pétales et sur plusieurs rangs ; leurs filamens , élargis dans leur moitié inférieure, se terminent par une appendice colorée comme les pétales, au-dessous de laquelle ils portent les anthères qui sont oblongues et à deux loges adnées à la partie antérieure et supé- rieure de chaque filament. L’ovaire est supérieur, globuleux , de la couleur des étamines , surmonté d’un stigmate sessile , pelté ; un peu concave et ordinairement à seize rayons. Le fruit est une capsule de la grosseur d’une nèfle , couronnée par le stigmate persistant , et divisée en autantde loges que celui-ci a de rayons: chacune de ces loges contient plusieurs graines de la grosseur d’un grain de millet, couleur de rose , et à demi recouvertes par un arille mem- braneux qui , à la maturité , reste attaché aux cloisons. EXPLICATION DE LA PLANCHE 358. La plante entiere représentée au tiers de sa grandeur naturelle. Fig. 1. L’ovaire et le stigmate de grandeur naturelle. Fig. 2. Une étamine vue de même. “ AA / € | 72274 cpl CRASSULE ODORANTE. CRASSULA ODOR1- TISSIMA. 5 Pentandrie-Pentagynie. Famille des Crassulees. L211122:512::12:51521522:0001557069,:55102] CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-partitus. Corolla 5-petala. Stamina 5. Ovaria 5 , supera. y P . . P A . P Capsulæ 5 , longitudinaliter introrsum dehiscentes , polysperme. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CRASSULA foliis lanceolatis, sessilibus , basi connatis , mar- gine denticulato-granulatis ; floribus umbellatis , terminalibus ; ca- lycibus ciliatis. CRASSULA odoratissima. Anprew. Bot. Rep. £. 26.—Jaco. Hort. Schæœnbr. 4. tab. 434. LAROCHEA odoratissima. Haworr, PL. Succul. p. 51.n.5,— Roemer et ScuuLres , Syst. Veget. 6. p.708. LA Crassule odorante est originaire du cap de Bonne-Espérance, d'où elle a été transportée en Angleterre en 1793 ; mais ce n’est que depuis peu qu’on la cultive en France, et nous l'avons vue pour la première fois en fleurs , au mois de mai de cette année (1821), chez M. Cels. On la plante en pot dans du terreau de bruyère , et on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle se mulüplie facilement par boutures. La tige de cette espèce est un peu ligneuse , haute d’un à deux pieds , ou plus , divisée en rameaux glabres , charnus, redres- sés, garnis de feuilles lancéolées, succulentes, d’un vert un peu glauque , sessiles, connées et engaïnantes à leur base, chargées en leurs bords de dents très-petites et très-nombreuses qu'on ne voit bien qu'a la loupe , et qui alors paraissent non point aiguës , mais arrondies , blanches et brillantes comme de petites perles. Les fleurs sont d’un jaune verdätre , d’une odeur très-agréable, sessiles au som- 359 met des rameaux, au nombre de six à dix ou plus et resserrées en une petite ombelle. Leur calice est monophylle, divisé profondément en cinq découpures lancéolées , ciliées en leurs bords , un peu inéga- les et plus courtes que la corolle. Celle-ci est composée de cinq pé- tales étroits, linéaires , rapprochés et resserrés en tube dans les trois quarts de leur longueur , libres dans le reste de leur étendue qui forme une lame lancéolée et ouverte : ces pétales sont insérés au ré- ceptacle. Les étamines , au nombre de cinq, ont leurs filamens linéai- res, de la longueur du tube , appliqués dans toute la longueur de celui-ci sur le bord des pétales auxquels ils paraissent adhérer par leur base ; ces filamens portent à leur sommet des anthères ovales, un peu oblongues, à deux loges. Les ovaires sont au nombre de cinq, supérieurs , allongés, munis chacun à leur base d’une glande pédon- culée , amincis dans leur partie supérieure en un style cylindrique , terminé par un stigmate simple ; les cinq ovaires et les cinq styles sont naturellement rapprochés en un faisceau qui simule un seul ovaire et un style unique, à cinq sillons. Nous n'avons pas vu le fruit ; il doit être composé , selon le caractère du genre , de cinq capsules s’ouvrant longitudinalement par leur côté interne , et conte- nant chacune plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 350. Fig. 1. La corolle dont les pétales sont représentés écartés dans la plus grande partie de leur longueur , mais non jusqu’à leur base ; ils restent unis au moyen de Vadhérence qu’ils ont avec les filamens des étamines. Fig. 2. Le calice fendu d’un côté et développé. Fig. 3. Les cinq ovaires , les cinq styles et les cinq stigmates représentés un peu écartés afin de les faire distinguer plus facilement. I 2: L' Besse DRE } PARENT à LS Crassula or lis HIT : DRAGONIER TERMINAL. DRACÆNA TERMI- NALIS. 5 Hexandrie-Monogynie. Famille des Æsphodélées. AAA SAR A ARAS AR ERA RAR RARE TARA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla 1-petala , profunde 6 -partita. Stamina 6, corollæ inserta. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate subtrifido. Capsula bacci- formis , 3-locularis ; loculis 1 -spermis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. DRACÆNA arborea; foliis lanceolatis , petiolatis; floribus ra- cemoso-paniculatis , ramis paniculæ patentissimis. DRACÆN A terminalis. Lam. Dict. Enc. 2. p. 524. — Wir. Spec. 2. p. 157.—Jaco. Icon. 3. tab. 448. — RenouTé, Lil. tab. o1. ASPARAGUS terminalis. Lin. Spec. p.450. TERMINALIS. Ruuru. Amb. 4. p. 70. tab. 34. Dans presque toutes les Monocotylédones arborescentes les tiges ligneuses acquièrent peu de grosseur comparativement à leur éléva- tion ; le tronc d’un palmier de 60 à 80 pieds de hauteur n’a souvent pas plus de deux pieds de tour et quelquefois beaucoup moins ; mais quelques espèces de Dragonier , quoique appartenant aux Monocoty- lédones , sont remarquables par leur grosseur prodigieuse. Voici à ce sujet ce que le célèbre voyageur M. de Humboldt dit, dans ses Tableaux de la nature, d’un Dracæna draco de l'ile de Ténériffe : « Cet arbre gigantesque est aujourd'hui dans le jardin de M. Franchi , dans la petite ville d'Oratava, appelée jadis Tüoro , l’un des endroits les plus délicieux du monde cultivé. En juin 1799, lorsque nous gra- vimes le pic de Ténériffe, nous trouvâämes que ce végétal énorme avait quarante-cinq pieds de circonférence un peu au-dessus de sa racine. G. Staunton prétend qu'à dix pieds de hauteur , il a douze pieds de diamètre. La tradition rapporte que ce Dragonier a été ré- véré par les Guanches , comme l’orme d'Éphèse par les Grecs... Le Dragonier gigantesque que j'ai vu dans les îles Canaries a seize pieds de diamètre , et, jouissant d’une jeunesse éternelle , il porte encore des fleurs et des fruits. Lorsque Bethencourt , aventurier français fit, vers 1402, la conquête des iles Fortunées , le Dragonier 360 d'Oratava , aussi sacré pour les naturels de ces îles, que l'Olivier de la citadelle d'Athènes , était d’une dimension colossale , tel qu'on le voit encore... En se rappelant que le Dragonier a partout une crois- sance très-lente , on peut conclure que celui d'Oratava est extrême- ment âge. C'est sans contredit , avec le Baobab, un des plus anciens habitans de notre planète. » PR © | | Le Dragonier terminal est originaire de la Chine ; on le cultive depuis quarante et quelques années au Jardin du Roi, à Paris ; nous l'avons vu aussi chez M. Boursault. Il fleurit en mai et juin. On le plante en pot ou en caisse et on le tient dans la serre chaude depuis le mois d'octobre jusqu’à la fin de juin. Nous ignorons quelle éléva- tion et quelle grosseur la tige de cette espèce peut acquérir ; les plus forts individus que nous avons vus n'avaient encore que cinq à six pieds de hauteur , et un peu plus que la grosseur du pouce. La tige du Dragonier terminal est cylindrique , grisätre , nue dans la plus grande partie de sa longueur , marquée de cicatrices circu- laires formées par la base des anciennes feuilles ; sa partie supérieure est terminée par un faisceau de dix-huit à vingt feuilles disposées sur deux côtés opposés , lancéolées, d'un rouge brun, rétrécies inférieu- rement en un pétiole canaliculé , un peu élargi et embrassant à sa base. Les fleurs sont purpurines , très-nombreuses , disposées au sommet des tiges en plusieurs grappes simples , géminées ou ternées, très-ouvertes, munies à leur base de bractées lancéolées , semi-am- plexicaules, et formant dans leur ensemble une panicule très-étalée. Chaque fleur en particulier est portée sur un pédicelle environné à sa base par trois petites écailles spathacées. La corolle est monopé- tale, partagée profondément en six découpures oblongues , droites, peu ouvertes. Les étamines , au nombre de six , ont leurs filamens insérés dans la partie moyenne de la corolle, et terminés par des anthères oblongues qui n’atteignent pas la hauteur des divisions de la fleur. L’ovaire est supérieur , arrondi ou un peu ovale, surmonté d'un style cylindrique, coloré , de la longueur des étamines , et ter- miné par un stigmate trifide. Cet ovaire est à trois loges qui nous ont paru contenir chacune deux ovules. Nous n’avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 360. Fig. 1. La corolle de grandeur naturelle, et développée pour faire voir les éta- mines. Fig. 2. Une étamine vue à la loupe. Fig. 3. L’ovaire, le style et le stigmate vus de même avec le pédicelle qui porte la fleur et les trois petites écailles qui sont à sa base. 2 Derra Put. ? Aya 1104414 2 ft ht ttl ti Harress scdr LODDIGÉSIE A FEUILLES D'OXALIDE. LODDI- GESTIA OXALIDIFOLIA. 5 Diadelphie-Décandrie. Famille des Légumineuses. Li1:2:::1:151551:10:1:::5009%02:%1:%15] CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx brevis, subcylindricus , 5- dentatus , inæqualis. Corolla papilionacea ; vexillo alis et carin& multù breviori. Stamina 10, 1-adelpha. Ovarium superum. Legumen oblongum , compressum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LODDIGESTA foliis ternatis , petiolatis ; foliolis ovatis ; floribus racemoso-Capitalis , terminalibus. LODDIGESTA oxalidifolia. Curr. Bot. Mag. n. et tab. 965. — Por. Dict. Enc. Suppl. 3. p. 493. Ce genre est dédié à M. Conrad Loddiges , l’un des cultivateurs les plus distingués de Londres , et possesseur d’une des plus riches collec- tions de végétaux vivans qui soit en Angleterre. La Loddigésie à feuilles d’oxalide est originaire du cap de Bonne- Espérance ; les Anglais la cultivent depuis 1802 , et c’est d'eux que les jardins de France l'ont reçue il y a cinq à six ans. Elle fleurit en avril et mai, et quelquefois en septembre pour la seconde fois. On la plante en pot dans de la terre de bruyère , et on la tient dans la serre tempérée pendant l'hiver. Elle se multiplie de marcottes et de graines. Nous l'avons vue chez M. Boursault. Cette espèce est un arbuste dont la tige, haute de deux pieds ou environ, se divise en rameaux grèles, étalés , garnis de feuilles nom- breuses , alternes, pétiolées, composées de trois petites folioles ova- les , glabres, mucronées à leur sommet , quelquefois échancrées , très-brièvement pédiculées , et réunies sur un pétiole commun muni à sa base de deux petites stipules subulées. Les fleurs sont purpurines, pédonculées , accompagnées chacune de deux à trois bractées subu- 361 lées , et rapprochées six à huit ensemble au sommet des rameaux, en une grappe courte presque disposée en tête. Le calice est mono- phylle , court, un peu renflé , à cinq dents inégales, dont les deux supérieures plus courtes et plus rapprochées entre elles. La corolle est papilionacée, à étendard ovale , horizontal , deux fois plus court que les ailes qui sont oblongues , ouvertes ; la carène un peu plus courte que les aïles est , à son extrémité , d'un pourpre plus foncé que le reste de la fleur , et formée de deux pétales connivens. Les éta- mines , au nombre de dix , ont leurs filamens réunis dans les trois quarts de leur longueur en une sorte de gaine qui entoure le style ; ces filamens sont libres et un peu arqués dans leur partie supérieure, et ils se terminent par des anthères ovales , jaunes. L’ovaire est su- périeur , allongé, comprimé, surmonté d’un style subulé , recourbé en haut , terminé par un très-petit stigmate en tête : cet ovaire con- tient six à sept ovules. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 361. Fig. 1. Le calice et les étamines , vus à la loupe. Fig. 2. L’ovaire de grandeur naturelle. Fig. 3. La corolle divisée en ses différentes parties , l’étendard , les ailes et la carène. ch A : P. Besse pie. 1 Er, mac Larrets "772 ‘ À Ps AT CS leg. AL A alle < OPHRYS JAUNE. OPHRYS LUTEA.Y% Gynandrie-Diandrie. Famille des Orchidées. L1122221121013331212311211:11:1111312311,: 2 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 3-phyllus. Corolla 5-petala ;epetalis duobus æqualibus ; tertio ( labello ) cæteris majori, patente , è basi styli ecalcarato. Antheræ 2 , subterminales , stylo adnatæ , 1-loculares. Ovarium in- ferum ; stylo crasso. Capsula 1-locularis , 5-valyis, polysperma. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. OPHRYS bulbis subrotundis ; caule folioso ; foliolis calycinis subovatis ; petalis superioribus oblongis , obtusis ; labello ovato- subrotundo , pubescente, apice 3-lobo, subæquali ; lobo medio ma- jore emarginato. OPHRFS lutea. Cavan. Zc. 2. p. 46. tab. 160.—Linx. in ScHran. Diar. Bot. 1799. 2. p. 324. — Wii. Spec. 4. p. 70. OPHRFS insectifera e. Linn. Spec. 1343. ORCHIS Myodes lutea Lusitanica. Breyn. Cent. 75. — Mons. Pt p 405. s. 12. &. 15. [. 15: Les Ophrys ne méritent pas moins les soins d’un amateur que les Orchis dont nous avons parlé dernièrement (Voyez n°. 553). Rien de lus singulier que les ressemblances bizarres que la forme ou les cou- rs de la partie de leur fleur nommée /abelle ou nectaire présen- tent souvent avec certains insectes ou autres objets ; au premier aspect l'œil surpris croit voir reposer au sein de la fleur tantôt une araignée , tantôt un brillant coléoptère, tantôt une abeille ou un taon ; quelquefois c’est une petite figure de singe ou d'homme qui y paraît suspendue. L'Ophrys jaune, dont il est particulièrement question dans cet arti- cle , n'offre pas dans la forme et la couleur de son labelle de ressem- blance frappante avec aucun des objets cités, mais ses fleurs présen- tent également quelque chose de singulier et de bizarre. Cette plante croit naturellement en Espagne , en Portugal , en Italie et dans le midi de la France. Nous l'avons vue à Paris, chez M. Bicquelin , qui l'a reçue de M. Robert, et qui la cultive dans de la terre de bruyère et 362 en vot. Sa culture doit d’ailleurs être la même que celle de l’Orchis de Robert (n°. 355 ). Elle fleurit au mois de mai. La racine de cette plante est formée de deux tubercules arrondis, l’un qui donne naissance à la tige, et l'autre qui pousse à côté du pre- mier et qui est destiné à le remplacer lorsqu'il sera épuisé par la nour- riture qu'il aura fournie à la tige , aux feuilles, aux fleurs et aux fruits. La tige est cylindrique, glabre , haute de sept à huit pouces, arnie dans sa partie inférieure de cinq à six feuilles ovales-oblon- gues , glabres , rétrécies et embrassantes à leur base. Cette tige porte, dans sa partie supérieure, deux à quatre fleurs un peu distantes , atta- chées sur de très-courts pédoncules, et placées dans l’aisselle d’une bractée foliacée. Le calice est composé de trois folioles ovales , ver- dâtres, un peu inégales, les deux latérales ouvertes , et la supérieure rabattue sur les organes de la génération. La corolle est formée de trois pétales inégaux ; les deux supérieurs oblongs, obtus , pubescens, jaunätres, plus courts que les folioles calicinales ; l'inférieur, nommé labelle, plus grand que tous les autres, ayant son limbe ovale-ar- rondi , découpé dans son bord superieur, en trois lobes presque égaux , le moyen un peu plus large que Îles autres et échancré : ce limbe est pubescent, d'un beau jaune sur les bords , brunâtre dans son milieu , avec deux taches ovales oblongues et glabres. L'ovaire est inférieur , allongé, à six angles, surmonté d’un style charnu, opposé au labelle , surmonté d’une petite tête formée par deux antheres uniloculaires , séparées l’une de l’autre par une petite cavité et s'ou- vrant chacune par une fente longitudinale : chaque anthère contient une masse pyriforme , composée de plusieurs petits grains de pollen qui paraissent avoir une certaine élasticité et qui sont portés sur un édicule lui-même élastique et inséré au fond de la loge. Le stigmate paraît être placé dans une sorte de petite fossette arrondie située dans la concavité du style , immédiatement au-dessous de deux glandes situées à la base des anthères. Nous n’avons pas vu le fruit ; selon le caractère du genre, c’est une capsule uniloculaire , à trois valves, contenant un grand nombre de graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 362. Fig. 1. L’ovaire , le style et les loges des antheres , vus à la loupe : une portion du labelle est restée adhérente à la partie supérieure de l’ovaire. 1 — ? Perra pins 4 7 É V7 s daleit Zar rois seup BANISTÉRIA COTONNEUX. BANISTERTA TOMENTOSA. 5 Décandrie-Trigynie. Famille des Malpighiacées. AAA AAA AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus , parvus ; laciniis 3-4 basi 2-tuberculosis. Corolla 5-petala , inpuivilaÀ , receptaculo inserta. Stamina 10 , ibidem inserta ; filamentis basi coalitis. Ovarium superum , 3-lobum ; sty lis stigmatibusque 3. Capsulæ totidem , : basi tumidæ , superius compressæ , in alam simplicem excurrentes ; 1-2 nonnumquam abortivæ. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. BANISTERIA caule volubili ; foliis ovatis , tomentosis , apice emarginato-acuminatis ; floribus racemosis ; racemis corymboso- paniculatis. BANISTERTA tomentosa. Desr. Cat. Hort. Par. ed. 2. p. 160. BANISTERTA emarginata. Cavan. Dissert. 9. p. 425. tab. 249. Le genre Banisteria est consacré à la mémoire de Jean Panister, missionnaire de l’église anglicane et botaniste , qui a vécu à la fin du 17°. siècle, a voyagé dans les Indes Orientales , dans la Virginie, et qui est mort victime de son amour pour la botanique. Ayant voulu gravir un rocher escarpé, pour y cueillir une plante , il tomba et fut brisé dans chute. Le Banistéria cotonneux est originaire des contrées chaudes de l'Amérique. On le cultive depuis une vingtaine d'années dans une des. serres chaudes du Jardin du Roi, où ses rameaux grèles , sarmen- teux, grimpans et volubiles, s'étendent à trente-six ou quarante pieds; et probablement que dans le pays natal de la plante , ils peuvent at- teindre à une longueur double et peut-être triple. Ses feuilles sont ovales, échancrées à leur sommet , acuminées, opposées , portées sur de courts pétioles , revêtues , surtout en-dessous, de poils nom- 363 breux. Les fleurs sont grandes et belles , d’un jaune clair , pédoncu- lées , disposées au nombre de vingt-cinq à quarante, en grappes ra- meuses et rapprochées plusieurs ensemble en une sorte de corymbe paniculé. Leur calice est profondément divisé en cinq découpures courtes, obtuses , persistantes, ayant leurs bords réfléchis sur le côté et en dehors; quatre de ces divisions sont chargées , extérieurement et chacune à leur base , de deux petits tubercules verdàtres. La corolle est composée de cinq pétales arrondis, irrégulièrement denticulés , presque laciniés en leurs bords, rétrécis à leur base en un onglet plus long que le calice , insérés sur le réceptacle et alternes avec les divisions calicinales. Les étamines , au nombre de dix , ont leurs filamens de la longueur des onglets, réunis en anneau ou monadelphes à leur base , insérés sur le réceptacle autour de la base de l'ovaire , et terminés par des anthères arrondies , dont quel- ques-unes sont stériles où même nulles. L'ovaire est supérieur , à trois angles et à trois lobes, surmonté dans son centre de trois styles un peu plus longs que les étamines , et terminés chacun par un stig- mate simple, un peu en tête. Nous n'avons pas vu les fruits de cette espèce ; ses fleurs paraissent en mai et juin. EXPLICATION DE LA PLANCHE 363. La planche représente une portion de rameau et une partie seulement de la pa- nicule de fleurs, qui est souvent dix à douze fois plus considérable. Fig. 1. Une fleur dont il ne reste qu’un pétale, l'ovaire et les styles. Fig. 2. Trois élamines , dont deux sont stériles ; celle du milieu porte seule une anthère arrondie. Fig. 3. Une des découpures du calice avec les deux tubercules qui sont à sa base. Ds PRE AT ) ; ” € anis CCR. 7. LAMBERTIA ÉLÉGANT. LAMBERTIA F La MOS A. 5 Tétrandrie-Monogynie. Famille des Protéacées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Involucram imbricatum , caducum ; squamis interioribus longio- ribus. Calyx nullus. Corolla 4-petala ; petalis apice revolutis. Sta- mina 4 ; filamentis brevissimis , sub apice petalorum in fove insertis. Ovarium superum ; stylo subulato. Capsula 1-locularis, 2-sperma ; seminibus marginatis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LAMBERTTA fruticosa ; foliis ternis , lineari-lanceolatis , rigi- dis , apice mucronato-pungentibus ; involucris 7-56 floris , termina- Libus. _ LAMBERTIA formosa. Smira , Act. Soc. Linn. Lond. 4. tab. 20. — Axprew. Bot. Rep. tab. 69. LAMBERTIA fruticosa. Cavan Je. rar. 6. p. 32. tab. 547. PROTÆ A nectarifera. Scuran. Sert. Hannov. Fasc. 4. p. 5. tab. 21. Le Lambertia élégant est originaire des environs du Port-Jackson dans la Nouvelle-Hollande. Introduit en Angleterre vers 1788, il n’a été apporté en France qu’il y a six à sept ans. On le plante en pot dans du terreau de bruyère , et on le rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Il se multiplie de marcottes et même de boutures. Ses fleurs paraissent en mai et juin. Nous l'avons vu chez M. Cels. Ce genre est dédié à sir Lambert , botaniste anglais , auteur d’une monographie du genre Cinchona et d’un traité des Pins. L'espèce qui fait le sujet de cet article est un arbrisseau de quatre à cinq pieds de hauteur , dont la tige se divise en rameaux alternes, cylindriques, grêles , pubescens dans leur jeunesse , garnis de feuilles linéaires-lancéolées , rétrécies à leur base en un court pétiole, verti- 364 cillées par trois , raides , coriaces , acuminées à leur sommet, gla- bres et d’un vert luisant en dessus, cotonneuses et blanchâtres en dessous. Les fleurs sont sessiles au sommet des rameaux, réunies sept à huit ensemble dans un involucre , ou calice commun , composé de six rangs d’écailles ou folioles coriaces , oblongues , d'un rouge verdâtre, imbriquées , caduques ; les extérieures très-courtes et les intérieures aussi longues que les fleurs. Celles-ci n’ont point de calice propre ; leur corolle est composée de quatre pétales linéaires , rapprochés et réunis en tube dans leur partie inférieure , réfléchis et roulés en dehors sur plusieurs tours dans leur partie supérieure. Les étamines, au nombre de quatre, sont très-petites , placées dans une cavité située un peu au-dessous du sommet de chaque pétale; elles ont leurs filamens très-courts , terminés par des anthères linéaires , noirâtres. L'ovaire est supérieur, ovale-arrondi , couronné par quelques poils et surmonté d’un style subulé , un peu anguleux , de la longueur de la fleur avant que les pétales soient roules , terminé par un stigmate allongé. Nous n'avons pas vu le fruit ; ilest forme , selon le caractère assigné au genre , d’une capsule coriace, ovale à sa partie inférieure, surmontée de trois cornes , contenant dans une seule loge qui s’ouvre en deux valves, deux graines lenticulaires et bordées. EXPLICATION DE LA PLANCHE 364. Fig. 1. Une fleur entiere vue hors de l’involucre. Fig. 2. L’ovaire , le style et le stigmate. Fig. 3. Les pétales étalés et déroulés pour faire voir les étamines placées dans leur partie supérieure. Zarroi 772 = | L 3 P Parra pus ? T'ON. 7 : A ”4 le je 7 Clfit nr LIMONELLIER TRIFOLIÉ. LIMONIA TRI- FOLTATA. 5 Décandrie-Monogynie. Famille des Æespéridées. RAS RAR RAA BAR RAR UE SA RA/R CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 3-5-partitus , minimus. Petala 3-5. Stamina 6-10. Bacca 5-locularis , 3-sperma ; loculis seminibusque 1-2 sæpè abortivis. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LIMONTAÀ foliis ternatis ; floribus tripetalis , hexandris , axilla- ribus ; spinis solitariis geminisve. LIMONTA trifoliata. Liv. Mant. 237.— Wnxn. Spec. 2.p.571.— Jaco. c. rar. tab. 465.— Lau. Enc. Bot. vol. 3. p. 517.—Lan. Jllust. tab. 355. — Anprew. Repos. tab. 143. LIMONTA spinis axillaribus geminis, foliis ternatis ovatis, impari majore , fructu solitario. Burm. nd. 105. tab. 55. fig. x. TRIPHASIA. Lourero, Flor. Coch. Lzs Limonelliers sont des arbres ou des arbrisseaux naturels aux pays chauds , et particulièrement aux Indes orientales. On en connait aujourd'hui une dizaine d'espèces. Celle dont nous allons donner la description est cultivée en Europe depuis 1787. D'abord transportée en Angleterre , c’est de ce pays quelle nous est venue en France quelques années après. On la tient dans la serre chaude, où elle fleurit en mai et juin, et elle y donne souvent des fruits bien murs qui servent à la multiplier. Nous l'avons vue chez M. Cels et chez M. Noisette. Le Limonellier trifolié est un arbrisseau qui s'élève à deux ou trois pieds de hauteur , en se divisant en rameaux menus , glabres, ver- dâtres, un peu fléchis en zigzag , garnis de feuilles alternes , pétio- lées, composées de trois folioles ovales, d’un vert luisant , persistan- tes , légèrement crénelées en leurs bords, échancrées an sommet, ‘parsemées de glandes qui, vues à contre-jour, forment des points 365 transparens. Ces feuilles sont munies à leur base de deux stipules spi- niformes , persistantes , aussi longues ou plus longues que le pétiole; quelquefois il n’y a qu'une de ces épines. Les fleurs sont blanches, agréablement odorantes , axillaires , solitaires , ou rarement deux ensemble , portées sur de courts pédoncules. Le calice est monophylle, très-petit, partagé en trois lobes arrondis. La corolle est composée de trois pétales ovales-oblongs, attachés au réceptacle, cinq à six fois plus grands que le calice, et alternes avec ses lobes. Les étamines, au nombre de six , ont leurs filamens plus courts que les pétales , insérés au réceptacle autour de la base d'un disque particulier qui porte l’o- vaire, et ils sont terminés par des anthères oblongues , à deux loges. L'ovaire est supérieur, ovale-oblong , porté sur un disque globuleux, et surmonté d’un style cylindrique , terminé par un stigmate en tête comprimée et marquée de trois sillons ; cet ovaire nous a paru être à six loges contenant chacune deux à trois ovules. Le fruit est une baie globuleuse , un peu comprimée , blanchätre et presque transpa- rente comme un grain de groseille blanche , moitié plus grosse, di- visée en trois loges contenant chacune une graine verdätre , veinée de jaune foncé et marquée d'un ombilic à sa base : une ou deux loges et une ou deux graines avortent souvent. La pulpe de la baie est très- succulente , d'une saveur douceätre mêlée d'un peu d'amertume et d’un arôme analogue à celui de l’oranger. EXPLICATION DE LA PLANCHE 365. Fig. 1. Le calice , une étamine , le disque, l'ovaire , le style et le stigmate. Fig. 2. Un pétale. Fig. 3. Un fruit entier. Fig. 4. Un fruit coupé horizontalement, ve contenant qu’une seule graine. Pre re 4 } ? 7 hhetttt À ali à | A 7 | : -' == + J Parroë sue JACINTHE ORIENTALE. AY ACINTHUS ORIEN- T'ALIS. Hexandrie-Monogynie. Famille des 4sphodelées. 210014 20121514031121500:155%22:%033)1] CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus. Corolla 1 -petala, tubulosa vel campanulata , 6-fida ; laciniis patulis , etiamnum reflexis. Stamina 6, tubo corollæ affixa. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate subtrilobo. Capsula 3-lo- cularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. HY ACINTHUS foliis lineari-lanceolatis, canaliculatis ; racemo erecto ; corollis basi cylindricis turgidisque, apice patulis ; bracteis edunculo brevioribus. HYACINTHUS Orientalis. Lin. Sp. 454. HYACINTAHUS Orientalis (species 1-15 )Bauu. Pin. 44. HYACINTHUS Orientalis major et minor. Don. Pempt. 216. À ssez de plantes remplissent aujourd’hui nos catalogues botaniques de leurs seuls noms, et ne se recommandent que par des fleurs plus ou moins agréables, sans qu'aucun souvenir, aucun usage , aucune propriété s'attachent à elles. La Jacinthe ou l'Hyacinthe, aux agré- mens d’une forme élégante , aux charmes d’un doux parfum et d'une richesse de couleurs peu commune, joint encore le mérite de ratta- cher son histoire à celle des dieux et des héros des temps fabuleux. L'Hyacinthe est une plante célèbre dans la mythologie des anciens, et l'imagination brillante des poëtes s’est plue à embellir son origine par des récits merveilleux. Le jeune Hyacinthe était , selon la fable, tendrement aimé d’Apollon qui se plaisait à jouer avec lui. Un jour qu'ils s'exercaient au palet, celui du dieu frappa malheureusement à la tête son jeune ami, qui tomba et expira dans ses bras au moment où 1l voulait lui porter des secours. Désespéré d’avoir causé la mort d'Hyacinthe ; Apollon changea le sang épanché de sa blessure en une fleur à laquelle on donna son nom. Nicandre, poëte grec , est le plus ancien auteur qui fasse mention de cette fable, et Ovide nous l’a re- 366, 367 et 368. '. tracée dans des vers (1) dont nous allons essayer de donner la tra- duction : Tout à coup le sang répandu sur la terre, et dont les herbes étaient teintes, cesse d’être du sang ; à sa place naît une fleur plus éclatante que la pourpre de Tyr, et qui ressemblerait au lis , si le lis n’était blanc et l’Ilyacinthe rouge, Mais ce n’est point assez pour Apollon , afin d'honorer encore l'objet de ses regrets , il grave sur les pétales l'expression de sa douleur , et les tristes mots ai ai restent à jamais écrits sur la fleur pour nous retracer ses soupirs. Ovide rapporte encore une autre fable, selon laquelle Ajax, un des plus vaillans guerriers de la Grèce : s'étant tue de désespoir de n'avoir pu obtenir les armes d'Achille, qu'il disputait à Ulysse, fut changé en Hyacinthe. Voici comment ce poëte raconte cette nouvelle métamorphose (2) : La terre, teinte du sang d'Ajax, fait éclore du milieu des herbes verdoyantes une fleur purpurine semblable à celle que forma jadis le sang du fils d'OEbalius, et au milieu de laquelle sont gravés des caractères qui retracent à la fois le nom du héros et les soupirs dont Hyacinthe fut l'objet. : Virgile a sans doute voulu faire allusion à l’Hyacinthe , lorsque dans sa troisième églogue (3) il fait dire à Ménalque qui dispute à Damétas le prix du chant : Dis-moi dans quelles contrées naissent les fleurs sur lesquelles sont écrits les noms des rois, et seul tu posséderas Phylis. Pline rapporte que l'Hyacinthe était déja célèbre du temps de la guerre de Troie. En effet, Homère en parle comme d’une belle fleur lorsqu'il raconte l'entretien que Jupiter eut avec Junon sur le mont Ida , quand la déesse se propose d'endormir entre ses bras son immortel époux, pour procurer pendant ce temps la victoire aux Grecs qu'elle (1) Ecce cruor , qui fusus humi signaverat herbas , Desinit esse cruor, Tyrioque nitentior ostro Flos oritur , formamque capit, quam lilia ; sinon Purpureus color huic , argenteus esset in üllis. Non satis hoc Phæbo est, his enim fuit autor honoris , Ipse suos gemitus foliis inscribit: et ai ai Flos habet inscriptum : funestaque littera ducta est. Metamorph. lib. x. vers. 210 et seq. (a) UV ve RE Rubefactaque sanguine tellus Purpureum viridi genuit de cespite florem , Qui prius OEbalio fuerat de vulnere natus. Littera communis mediis pueroque viroque Inscripta est foliis : hæc nominis , illa querelæ. Metam. x1xr. vers. 394. ! (3) Dic quibus in terris inscripti nomina regum Nascantur flores , et Phyllida solus habeto. Vers. 106. 2 2 b 2 AA AMEN À lyacrsthoes Crtcuh (9, Var. Ê Jacinthe orientale. - 1 favorise. Le fils de Saturne , dit le poëte , prend son épouse entre ses bras ; la terre fait naître autour d’eux un gazon verdoyant, émaillé des fleurs du Lotos , de Hyacinthe et du Safran qui s’élevent et s’en- trelacent mollement. Ce que Théophraste ( ist. Plant. iv. 4. chap. 7.) dit de l'Hyacin- the , se réduit à peu de chose ; c’est qu’il en existe deux espèces, l’une sauvage et l’autre cultivée. Dioscoride (liv. 1v. chap. 58. ) ne décrit cette plante que d’une ma- nière très-incomplète ; elle a , selon cet auteur, une racine bulbeuse, une tige plus mince que le petit doigt, baute d’une palme, et des fleurs de couleur purpurine , disposées en grappe inclinée. Pline (liv. 21. chap. 26.) ne donne aucune description de l'Hya- cinthe. Selon cet auteur , elle croît principalement dans la Gaule, où on l’emploie dans la teinture pour imiter la pourpre ; quelques autres propriétés qu’il lui attribue ensuite sont encore moins propres à la faire reconnaitre ; et tout ce que nous avons vu jusqu'à présent sur l'Hyacin- the des anciens est loin d’être assez exact et assez positif pour qu'il soit possible d’après cela de déterminer à quelle espèce connue de nos jours on doit rapporter la plante de l'antiquité. Cependant un assez grand nombre de botanistes du moyen âge, Matthiole , Gesner , Clusius, Dodonœus , Camerarius , Cæsalpin, etc. , n’ont fait aucune difficulté de la reconnaître dansnotre Hyacinthe orientale, et Linnæus a consacré le mot yacinthus pour un genre de plantes dont cette espèce fait partie. Malgré l’autorité des auteurs célèbres que nous venons de citer, plusieurs autres ont rejeté cette opinion , et non-seulement ils ont regardé comme une chose très-douteuse que l'Hyacinthe de l'antiquité püt être notre Jacinthe orientale, mais encore quelques-uns ont pensé que l’iur0oc des Grecs était différent de l’Hyacinthus des Latins, et enfin que chez les Grecs et les Romains on donnait lenom d’Hyacin- the à plusieurs plantes différentes. Nous n’entrerons pas ici dans des détails critiques qui nous conduiraient trop loin ; nous dirons seule- ment que dans cette divergence d'opinions, il y a eu sept à huit plantes autres que la Jacinthe d'Orient , auxquelles on a rapporté l'Hyacinthe des anciens , et que, parmi ces plantes, on compte deux autres Jacin- thes, le Lis martagon, deux Iris , une Scille , le Pied d’alouette des jardins et le Glayeul commun. De toutes ces opinions, la plus vraisem- blable nous paraît être la dernière, car si l'on veut se ressouvenir des vers d’Ovide que nous avons rapportés plus haut , aucun autre auteur ne nous à laissé de notions plus exactes sur l'Hyacinthe, que lorsqu'il nous dit qu’elle ressemble aux lis, avec cette différence seulement pie estpourpreet qu'ils sont de couleur blanche; etnetrouve-t-on pas ailleurs empreintssur les divisions supérieures de la corolle du Glayeul 366, 367 et 368. quelques linéamens dans lesquels sont imparfaitement retracés les mots ai ai ? Mais c’est assez nous étendre sur l’histoire ancienne de la Jacinihe, passons à ce qui regarde plus particulièrement l'espèce que nous connaissonSaujourd'hui sous ce nom. La Jacinthe d'Orient ou des jardins, que nous nommerons simple- ment la Jacinthe , est une plante herbacée dont la racine est une bulbe arrondie, formée de plusieurs tuniques écailleuses qui s’enveloppent exactement les unes et les autres , et que l'on nomme vulgairement ognon. Cette racine produit immédiatement quatre à six feuilles li- néaires-lancéolées , canaliculées , glabres, d’un vert assez foncé et luisant, du milieu desquelles s’élève une hampe cylindrique , haute de huit à dix pouces , garnie, dans sa partie supérieure , de six à dix fleurs disposées en grappe simple, et munies chacune, à la base de leur pédoncule , d’une bractée courte , membraneuse. La corolle est mono- pétale, tubulée et renflée dans sa partie inférieure , partagée dans la supérieure en six découpures oblongues, très-ouvertes et même un peu réfléchies en dehors. Les étamines, au nombre de six, sont insé- rées sur le milieu du tube et plus courtes que lui. L’ovaire est supé- rieur, arrondi, surmonté d’un style cylindrique , court, terminé par un stigmate à trois lobes peu prononcés. Le fruit est une capsule à trois valves et à trois loges contenant chacune plusieurs graines arrondies et noires. Cette plante croît naturellement dans le Levant et en Asie; dans ces derniers temps elle a été trouvée sauvage aux environs de Nice et de Toulon. Les couleurs ordinaires aux fleurs de Jacinthe, dans son état de nature, paraissent être le blanc et surtout le bleu ; mais cette plante est peut-être celle que la culture a fait le plus varier ; on a aujour- d’hui des Jacinthes bleues, depuis la teinte la plus foncée et approchant un peu du noir ; jusqu’au bleu le plus tendre; on en a de pourpres , de rouges, de couleur de feu , d’incarnates , de roses , de blanches de toutes les nuances , de jaunes ; dans les unes les couleurs sont unifor- mes , dans les autres elles sont mélées plusieurs ensemble. Outre la diversité dans les couleurs , ces fleurs offrent encore des différences très-remarquables ; elles sont simples, semi-doubles , doubles ou en- tièrement pleines. Les tiges des belles Jacinthes doubles portent 15 à 20 et même 25 fleurs, au moins 12 si elles sont très-larges ; on a vu des fleurs très-doubles avoir vingt lignes de diamètre et même davan- tage ; il y en a de simples dont la grappe se compose de 30 à 50 fleurs. Les Jacinthes simples fleurissent quinze à vingt jours avant les dou- bles. Dans le climat de Paris, la floraison de ces plantes commence dans le courant de mars et se termine à la fin d'avril. Il n’y a guère plus de deux cents ans que les Jacinthes doubles sont recherchées des amateurs ; avant ce temps elles étaient peu estimées , et on négligeait même de SV ? a LES FT yaris (rientedix 4 PCT ER les multiplier ; mais depuis on a bien changé à leur égard , et on leur trouve aujour- d’hui des beautés dont les simples n’approchent pas. C’est aux Hollandais , et surtout aux fleuristes de Harlem et des environs , qu’on doit la plus grande partie de toutes les variétés de Jacinthes qui se cultivent dans les différens jardins de l’Europe , et c’est en semant chaque année les graines des plus belles variétés qui donnent des fruits,qu’ils continuent encore à obtenir chaque année de nouvelles variétés. Le nombre de celles qu’on connaît aujourd’hui est vraiment prodigieux , il s’éleve à plus de deux mille. Les fleuristes donnent le nom de conquêtes à toutes les Jacinthes qu’ils obtien- nent de semis , et chaque année ceux de Harlem dressent des listes de toutes les nou- velles conquêtes qu’ils ont gagnées, avec les noms qu’ils leur ont imposés. Ces noms n’ont le plus souvent aucun rapport avec la fleur elle-même , et sont uniquement de fantaisie ; tels sont ceux empruntés aux divinités et aux héros de la fable , aux rois, aux princes , aux hommes et aux femmes célebres. Ainsi des Jacinthes ont été nom- mées Pollux , Hercule, Alexandre ; Coriolan , Charlemagne, Reine Anne, Aspasie, etc. D’autres ont les noms les plus emphatiques et les plus propres à faire croire qu’elles l’emportent en beauté sur toutes les autres fleurs : dans ce cas elles sont appelées monarque du monde , merveille de Flore , prince des fleurs , beauté inexprimable. Enfin , leur couleur fournit quelquefois le sujet de leurs noms , et alors c’est la grande blanche , la pourpre de Tiyr , lindigo , le bleu cé- leste , etc. Les meilleurs fleuristes savent l’origine et la date des plus belles variétés. La beauté d’une nouvelle variété contribue beaucoup à lui donner du prix ; mais le plus souvent on en paie encore bien plus la nouveauté et la rareté. Certaines Jacinthes ont été payées un prix qui paraîtra excessif ; quelques-unes ont passé de beaucoup mille florins. Quand on n’a vu que les Jacinthes cultivées dans les jardins de Paris et de France en général , on n’a qu’une idée bien imparfaite des beautés de ces plantes ; c’est dans les jardins des fleuristes de Harlem qu’il faut aller les admirer , c’est là que ces fleurs forment un coup d’œil magnifique et vraiment éblouissant. On y voit des arpens entiers couverts de Jacinthes doubles , simples , sans nul intervalle que celui des sentiers indispensables pour leur culture. À Harlem , dès que les Jacin- thes commencent à fleurir , les jardins des cultivateurs ne désemplissent pas chaque jour d’amateurs , de curieux, d'étrangers et de gens oisifs. On se fait une fête de se promener dans leurs jardins , et ces promenades sont aussi courues que les théâtres d'Italie en carnaval. Les fleuristes de Harlem donnent à leurs plus belles variétés de Jacinthes des soins particuliers ; ils composent pour elles une terre particulière avec du fumier de vache , du terreau de feuilles et du sable , et ils en font des espèces de couches sur lesquelles ils plantent leurs ognons dans un ordre régulier , en distribuant les couleurs de manière à produire le coup d’œil le plus agréable possible. Pendant l'hiver , ces couches sont couvertes de châssis , et lorsque le froid devient trop vif, on les met à l’abri de la gelée par le moyen de paille, de feuilles sèches ou de fu- mier , et on n’enleve ces couvertures que lorsque les froids ne sont plus à craindre. Alors on commence à donner de l’air aux couches pendant quelques heures chaque jour et on les referme la nuit. En France , où les froids sont généralement moins forts et moins prolongés qu’en Hollande, où d’ailleurs on donne moins de soins aux Jacinthes , on se con- tente le plus souvent de les planter en pleine terre , en leur choisissant seulement un terrain couvenable autant qu’il est possible. La terre doit être légère , mais un peu substantielle. C’est à la fin de septembre ou dans le courant d'octobre qu’on y plante les ognons à trois ou quatre pouces de profondeur et à quatre ou cinq de distance. Si le froid est peu rigoureux pendant l'hiver , on peut se dispenser de les couvrir ; mais si le thermomètre descend à plus de 5 à 6 degrés au-dessous de glace, sans qu'il y ait de neige sur la terre , il devient nécessaire de les mettre à l’abri d’un froid qui pourrait devenir encore plus rigoureux , en recouvrant les plates— bandes où ils sont plantés avec de la paille, de la fougère ou des feuilles sèches. Quand les plus fortes gelées sont passées , on enleve ces couvertures, et les Jacin— thes ne tardent pas long-temps à se montrer. Nous avons parlé du temps où elles fleurissent ; si on est curieux de conserver ses fleurs plus long-temps, et que dans ce moment le soleil soit trop ardent , on les met à l’abri de ses rayons qui les feraient passer promptement , au moyen de grandes toiles étendues au-dessus des plates-bandes. | Les ognons de Jacinthes sont du nombre de ceux que les fleuristes relevent cha- que année de terre , lorsque les feuilles qu’ils nomment fanes sont sèches , ce qui arrive ordinairement vers la fin de juin. On profite pour cette opération d’un temps sec, et on nettoie bien les ognons en coupant jusqu’au vif les parties attaquées de pouriture. On les place ensuite dans un endroit sec, un peu aéré , à l'abri du soleil et sur des tablettes , en les mettant le cul en l’air ou de côté , et en les espa- çant assez pour qu’ils ne se touchent point. On les laisse ainsi jusqu’au moment de les planter , dont nous ayons déjà fixé l’époque. Pour avancer les fleurs des Jacinthes, on plante les ognons dans des pots ; on peut en mettre trois dans un pot de six pouces de diamètre , et selon qu'ils seront placés dans une serre chaude ou dans une chambre plus ou moins chauflée, ils fleu- riront en janvier ou en février. On arrose ces pots de temps en temps jusqu’au moment de la floraison , et lorsqu’elle est passée on ne leur donne de l’eau que ra- rement , et même plus du tout quand on voit que les feuiiles vont se dessécher. On fait encore fleurir les ognons de Jacinthes en les mettant sur le haut de ca- rafes faites exprès, qu’on remplit d’eau de rivière ou de pluie, de manière à ce que le cul de l’ognon soit toujours baigné dans l’eau. On place ordinairement ces carafes sur les cheminées , afin que la chaleur fasse fleurir les ognons plus promp- tement ; cependant , lorsque la chaleur est trop forte , elle dessèche la fleur avant qu’elle soit épanouie ; pour éviter cet inconvénient , il est bon de mettre les carafes dans une partie de l'appartement où elles soient exposées à un moindre degré de chaleur. Dans le commencement où les ognons sont dans les carafes , il faut que celles-ci soient remplies tous les jours , ou au moins tous les deux jours. Quand ces ognons ont fleuri, on est dans l’habitude de les jeter ; on peut cependant les con server , en les laissant un peu sécher à l’air libre , mais à l’ombre , pendant un jour ou deux , et en les plantant ensuite en pleine terre , où on les laisse jusqu’à ce qu'ils soient refaits. EXPLICATION DES PLANCHES. PI. 366. Jacinthe simple à fleurs bleues. PI. 367. Jacinthe simple , variété à fleurs roses. Fig. 1. La corolle ouverte pour faire voir les étamines. Fig. 2. L’ovaire. Fig. 3. La capsule coupée horizontalement et remplie de graines : à côté est une graine vue séparément. PI. 308. Variété de la Jacinthe à fleurs doubles et bleues , dite Pasquin, ?'Pesra par. 901 [ ? RS A A vu nus Cricnéil J; Var. L'A. Jacinthe orientale, 1. Grotte 77 Mig: Aoril GRENADILLE A GRAPPES. PASSIFLORA RA4- CEMOS 4. 5 Monadelphie-Pentandrie. Famille des Passiflorées. 1%2551:::515%5:5505%5:25h:55)5)15))] CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, coloratus, profundè 5-partitus. Corolla 5-petala ; petalis oblongis , planis, calyci ferè conformibus. Corona duplex vel triplex , colorata , filamentosa ; filamentis horizontali-radiatis aut erectis. Stamina 5 , ad basin germinis inserta. Ovarium superum, pedicellatum , subrotundum ; DA 3 , clavatis. Bacca carnosa , uni- locularis , polysperma ; seminibus membranä pulposä involutis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PASSIFLORA jolis trilobatis ; stipulis cordato-obliquis , inte- gerrimis ; racemis pendulis ; pedunculis geminatis ; involucro tri- phrllo, caduco ; calycibus alato-carinatis. PASSIFLORA racemosa. Bot. Reg. n. et t. 285. — Sims. Bot. Mag. n. et t. 2001. PASSIFLORA princeps. Lonnic. Bot. tab. 84. Par la grandeur de ses fleurs, par le vif éclat dont elles brillent, par leur disposition en grappes élégantes et répandues souvent en assez grand nombre dans la longueur des principaux rameaux, cette Grenadille est une des plus belles du genre. Nulle autre ne décore les serres d'une manière aussi magnifique et pendant aussi long-temps, car depuis le mois de mai jusqu'en septembre, et même plus tard, ses fleurs ne cessent pas de se succéder les unes aux autres. C’est de- puis six à sept ans seulement qu’elle est connue en France. M. Bour- sault l’a cultivée le premier. Elle paraît exiger beaucoup de chaleur , et jusqu’à présent on l’a constamment tenue dans la serre chaude. On la multiplie de marcottes. La tige de cette espèce est ligneuse, divisée en branches et en rameaux menus , sarmenteux , longs de vingt à trente pieds et plus, dont les plus jeunes sont lisses , d’un vert un peu rougeûtre , garnis de feuilles alternes , parfaitement glabres , d'un vert gai, partagées au-delà de moitié en trois lobes oblongs , aigus. Ces feuilles sont un peu échancrées à leur base , portées sur des pétioles presque cylin- driques, chargés dans leur longueur de quatre glandes , ordinairement 369 deux à deux , et munis à leur base de deux stipules presque cordi- formes. De l’aisselle de chacune des feuilles sort une vrille simple, plus longue que la feuille elle-même , mais paraissant plus courte parce qu'elle est roulée en spirale dans la plus grande partie de sa longueur. Les fleurs sont d’une belle couleur rouge , le plus souvent disposées au nombre de vingt à trente en superbes grappes pendan- tes ; quelques-unes sont seulement géminées où même solitaires dans les aisselles des feuilles. Les fleurs, disposées en grappes, sont portées sur des pédoncules géminés , redressés , munis à leur base d’une bractée ovale-aigue , et chargés dans le milieu de leur longueur, où l’on remarque une sorte d'articulation , de trois autres bractées formant une espèce d'involucre qui tombe un peu avant l’épanouis- sement de la fleur. Le calice est monophylle , coloré intérieurement comme les pétales , partagé en cinq folioles allongées , très-ouvertes, chargées sur leur dos d’une aile saillante et terminée par une pointe recourbée. La corolle est composée de cinq pétales oblongs , ouverts horizontalement , un peu plus courts que les divisions calicinales, alternes avec elles, et insérés à la base des sinus formés par celles-ci. Immédiatement au bas de la corolle est attachée une couronne formée d’un grand nombre de filamens violets, trois fois plus courts que les pétales, et quand on ouvre la fleur au-dessous de cette couronne, on en trouve une seconde , dont les filamens cachés par les premiers, sont d'un blanc verdätre. L'ovaire est ovale-oblong , supérieur , porté sur un long pédicule en partie formé par l’aggrégation des filamens des étamines ; ce pédicule est environné jusqu'a moitié de sa hauteur par une troisième couronne intérieure , monophylle , tu- buleuse , irrégulièrement dentée et comme frangée en son bord. L'ovaire est surmonté de trois styles divergens , élargis en massue à leur partie supérieure, et terminés chacun par un stigmate en tête comprimée. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens réunis dans la plus grande partie de leur longueur en un tube adhé- rent avec le pédicule qui porte l'ovaire, et chacun d'eux se termine par une anthère oblongue, versatile, à deux loges. EXPLICATION DE LA PLANCHE 360. : La planche représente une grappe de fleurs vue séparément , et une feuille avec une très-petite portion de rameau. EE 72, fe 2 4 VAVCCHHONT . GASTROLOBIER BILOBÉ. GASTROLOBIUM BILOBUM. 5 Décandrie-Monogynie. F amille des Légumineuses. AAA ARE VER ER U CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-dentatus , sub-2-labiatus. Corolla papilio- nacea ; alis et carin& vexillum subrotundum subæquantibus. Sta- mina 10, distincta. Ovarium superum , pedicellatum. Legumen ven- tricosum , dispermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GASTROLOBIUM foliis quinis , cuneiformibus , emarginato- subbilobis , subits subsericeis ; floribus terminalibus , corymbosis ; leguminis pedicello tubum calycis subæquante. GASTROLOBIUM bilobum. Æort. Kew. ed. 2. vol. 3, p. 16. Les Gastrolobier bilobé est originaire de la Nouvelle-Hollande ; transporté en Angleterre en 1805, c’est de ce dernier pays qu'il a été introduit en France, il y a six ans, par M. Cels. Il fleurit en juin et juillet , et 1l a besoin d’être rentré dans l’orangerie pendant l'hiver. On le multiplie de graines et de marcottes. Cette espèce est un arbrisseau de trois à quatre pieds de hauteur, dont la tige se divise en rameaux nombreux, verticillés, dont les plus jeunes sont anguleux , recouverts de poils courts, soyeux , blan- chätres. Ses feuilles sont verticillées cinq par cinq, oblongues , cu- néiformes , mucronées dans le milieu de l’échancrure qui partage leur sommet en deux lobes courts et arrondis. Ces feuilles sont gla- bres en dessus , un peu soyeuses en dessous, portées sur de courts pétioles , et munies à leur base de deux petites stipules subulées. Les fleurs sont d’un jaune foncé mélé de rouge-brun, portées sur des pédoncules soyeux , et disposées , au nombre de douze et plus, en un corymbe terminal. Le calice est monophylle , imparfaitement bilabié , découpé en cinq dents, dont les deux supérieures un peu plus larges que les trois inférieures qui sont plus aiguës. La co- rolle est papilionacée , à étendard arrondi , redressé , marqué vers sa base d’une tache d’un rouge-foncé , et à peine plus grand que les deux ailes qui sont oblongues , inclinées sur la carêne qui est d’un 370 es étamines, au nombre de dix, ont leurs filamens libres , insérés autour de la base du pédicule qui porte l'ovaire, et ils sont terminés par de petites anthères ovoïdes. L’ovaire est supérieur, velu, porté sur un pédicule particulier, et surmonté d’un style su- bulé, un peu arqué , terminé par un stigmate simple. Le fruit estun légume renflé , contenant deux graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 370. rouge-brun. L Fig. 1. Le calice et le pistil. Fig. 2. Le pistil. RCA Vour. HMntlunute 4 ) /? eu à. 2? 74 # Tire Fe LE Pipes. (2 Gastrolobier bilobé. | Zarreë rer. ROSAGE A GRANDES FLEURS. RHODODEN- DRON MAXIMUM. 5 Décandrie-Monogynie. Famille des Rhododendrées. AAA AA AAA AA AAA AA AT AA RUE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, profundè 5-fidus. Corolla 1 -petala , infundi- buliformis ; limbo patente , 5-lobo. Stamina 10, declinata. Ovarium superum ; stylo simplici. Capsula 5-locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. RHODODENDRON foliis ovali-oblongis , glabris , subtus fer- rugineis ; corymbis terminalibus ; laciniüis calycinis ovatis,; corollæ campanulatæ laciniis ovatis ; germinibus hirsutis. RHODODENDRON maximum. Liv. Spec. 563. — Wirro. Spec. 2. p. 607. — Porr. Dict. Enc. 6. p. 265. — Bot. Mag. n. et tab. 951. CHAMÆRHODODENDROS Lauri folio sempervirens , flori- bus bullatis, corymbosis. Caress. Carol. 3. p. 17.tab. 17. f. 2. Le genre Rhododendron renferme une quinzaine d'espèces qui sont des arbrisseaux ou des arbustes à feuilles persistantes , dont les fleurs sont en général grandes et disposées aû sommet des rameaux en bou- quets élégans et d’un aspect fort agréable. Parmi ces plantes , le Rho- dodendron ou Rosage à grandes fleurs , est une des plus belles espè- ces ; nulle autre n’est plus propre dans les mois de juin et de juillet, époque de sa floraison, à faire l’ornement des jardins. Ce Rosage est originaire de l'Amérique septentrionale, où il croît depuis la Caroline jusqu’en Canada , dans les lieux humides et ombragés , sur les bords des rivières. Transporté en Europe depuis plus de 80 ans, il est au- jourd'hui parfaitement acclimaté en France , en Angleterre , en Alle- magne, etc. ; et une fois planté dans un jardin, dans le sol qui lui convient , il ne demande plus aucun soin. Il aime l’ombre et une terre fraîche et sablonneuse, ou mieux encore celle de bruyère. Ses graines, qui mürissent bien, fournissent un moyen facile pour le multiplier, et préférable aux marcottes qui ne s’enracinent que difficilement. Le Rosage à grandes fleurs , vulgairement Arbre d'Or, Arbre du Canada , est un arbrisseau qui, le plus souvent , n’a dans nos jardins que quatre à cinq pieds de hauteur , mais qui, dans un terrain conve- 371 nable, peut s'élever à douze et quinze pieds. Sa tige se divise de bonne heure en rameaux cylindriques, étalés, alternes , mais rapprochés de distance en distance presque par verticilles. Les feuilles sont épar- ses , ovales-oblongues , à peine aiguës , glabres , d’un vert foncé et luisant en dessus, plus pâles et légèrement ferrugineuses en dessous, portées sur des pétioles cylindriques , d'un vert clair. Les fleurs, d’un rose tendre dans une variété, blanches ou presque blanches dans une autre, sont larges de vingt à vingt-quatre lignes, disposées , au nom- bre de trente ou environ , en de beaux corymbes placés à l’extrémité des rameaux. Chacune de ces fleurs est portée sur un pédoncule long de quinze à vingt lignes , légèrement pubescent et visqueux, muni à sa base d’une bractée écailleuse , lancéolée. Le calice est mono- phylle , sept à huit fois plus court que la corolle , partagé profondé- ment en cinq divisions ovales. La corolle est monopétale , campa- nulée , relevée à sa base et extérieurement par cinq côtes arrondies ; elle a son limbe partagé en cinq découpures ovales-arrondies , très- ouvertes , dont la supérieure un peu plus grande que les autres et mar- quée, bn une partie de son étendue , de plusieurs taches verdatres. Les étamines , au nombre de dix, sont inégales , plus courtes que la corolle , à filamens inclinés, pubescens dans leur partie inférieure , insérés au réceptacle autour d’un disque particulier, terminés par des anthères ovales , blanchätres, à deux loges s’ouvrant chacune à leur. sommet par un trou. L’ovaire est supérieur , ovale, velu, à cinq côtes, porté sur un disque à dix angles arrondis, et surmonté d’un style horizontal , plus long que les étamines , blanchätre comme leurs fila- mens, renflé etun peu redressé dans sa partie supérieure , terminé par un stigmate rougeätre , à cinq petits mamelons seulement visi- bles à la loupe. Le fruit est une capsule ovale , à cinq angles arron- dis , partagée en cinq loges qui contiennent des graines nombreuses , très-petites. EXPLICATION DE LA PLANCHE 371. Fig. 1. Une étamine , vue à la loupe. Fig. 2. L’ovaire , le style et le stigmate, de grandeur naturelle. CA MAXIMUM 4 7 nd 7 AAA 7 GOODÉNIE LISSE. GOODENTA LÆVIGATA.Y Pentandrie-Monogynie. Famille des ZLobéliacées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus. Corolla 1-petala , sublabiata , 5- loba , longitudli- naliter fissa, genitalia exserens. Stamina 5. Ovarium inferum ; stylo simplici; stigmate urceolato, ciliato. Capsula 1-2-locularis, 2-val- vis , polysperma ; seminibus dissepimento parallelo affixis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GOODENTA caulibus erectiusculis ; foliis glabris , ovatis, den- tatis , basi cuneatis ; floribus axillaribus ; bracteis binis , calyce triplo longioribus. GOODENTA lævigata. Curr. Bot. Mag. n. et tab. 287. — Wirxo. Spec. 1. p. 954. — Por. Dict. Enc. 8. p. 850. SCÆV OLA microcarpa. Cavax. Annal. Hist. Nat. 1.p.97. Icon. rar. 6. p. 6. tab. 5oy. SCÆVOLA lævigata. Pers. Syn. 1. p. 105. Lzrs Goodénies sont toutes exotiques ; on en connaît aujourd'hui près de quarante espèces qui, pour la plupart, sont naturelles à la Nou- velle-Hollande. De ce nombre est celle qui fait le sujet de cet article. Cette plante croît aux environs du Port-Jackson , et il y a une qua- rantaine d'années qu’elle a été transportée en Europe. On la cultive en pot dans un mélange de terre franche et de terreau de bruyère, et on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle se multiplie en éclatant les racines des vieux pieds ; on peut aussi la semer. Elle fleurit en juillet et août. Nous l’avons vue chez M. Noisette. La racine de la Goodénie lisse est formée de plusieurs grosses fibres napiformes ; elle donne naissance à des tiges simples ou presque simples , un peu couchées à leur base, ensuite redressées , longues d’un pied ou environ , légèrement pubescentes , garnies de feuilles ovales, rétrécies en coin à leur base , d’un vert clair , glabres, les inférieures entières , les supérieures bordées de quelques dents écartées. Les fleurs sont solitaires dans les aisselles des feuilles supé- rieures , accompagnées de deux bractées linéaires-lancéolées , trois fois plus longues que le calice. Celui-ci est adhérent avec l'ovaire , 372 surmonté de cinq petites dents très-courtes, inégales. La corolle est monopétale, d'un violet clair, tubulée inférieurement , fendue et ouverte presque jusqu'à sa base dans son côté supérieur , ayant son limbe plane , entièrement rejeté du côté inférieur , formant comme une seule lèvre partagée en cinq découpures oblongues , presque égales. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens égaux, insérés sur la base de la corolle, un peu plus courts que son tube, terminés par des anthères oblongues , à deux loges qui s'ouvrent lon- gitudinalement. L’ovaire est inférieur ou adhérent au calice , sur- monté d’un style un peu plus long que les étamines, chargé de quel- ques poils dans sa partie supérieure, terminé par un stigmate en godet évasé, frangé en son bord, ouvert avant la fécondation, fermé, comprimé et réfléchi après que cet acte est accompli, et paraissant alors comme s’il formait la lèvre supérieure de la fleur, dont le limbe de la corolle forme la lèvre inférieure. EXPLICATION DE LA PLANCHE 32. Fig. 1. Le calice , le style et le stigmate , le tout vu à la loupe. 2 Derra pinx. F- Fr Darrois sur. (Pa 4 ER LC Jill Lavt tit Ÿ as Nitg à . \ . is 5» \ . «: ‘e c ' ’ ‘ à 2 ; L x ne à hs TA / PSORALIER AIGUILLONNÉ,. PSORALEA ACU- LEATA. 5 Diadelphie-Décandrie. Famille des Légumineuses. 111021131135: ::933155:22):71)532 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx turbinatus , 5-fidus , punctis callosis pellucidisve conspersus. Corolla papilionacea. Stamina 10 , diadelpha. Legumen compressum, 1-spermum , Calyci persistenti æquale. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PSORALEA jolis ternatis , glaberrimis ; foliolis cuneiformibus, acuminatis ; acumine reflexo stipulisque subspinescentibus ; floribus axillaribus , subspicatis ; bracteis binis , oblongis , bidentatis. PSORALEA aculeata. Lin. Spec. 1074. — Wirzo. Spec. 3. p. 1345. — Anprew. Bot. Repos. n..et tab. 146. PSORALE À foliis ternis ; foliolis cuneiformibus, triquetris , acu- leatis. Roy. Lugd. Bat. 373. GENIST'A Spartium Africanum trifolium, etc. Rar. Dendr. 104. Les Psoraliers sont en général des arbrisseaux ou des arbustes pro- pres aux climats chauds. Une seule espèce habite les parties mé- ridionales de la France et de l'Europe ; la plus grande partie des autres a été trouvée au cap de Bonne-Espérance , et celle dont il est question dans cet article en a été apportée en Europe vers 1774. On la cultive en pot et on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle fleurit en juin , juillet, et elle se multiplie de marcottes et de grai- nes. Nous l'avons vue chez M. Cels. Le Psoralier aiguillonné est un arbrisseau haut de trois à quatre pieds , divisé en un grand nombre de rameaux , dont les plus jeunes sont cylindriques , glabres , verts, sillonnés , garnis de feuilles nom- breuses , éparses, portées sur de courts pétioles, et composées de trois folioles cunéiformes, glabres , d’un vert assez foncé et luisantes en dessus , terminées par une pointe particulière , recourbée en bas et presque épineuse. Ces feuilles, vues à la loupe, sont parsemées de points semi-transparens, et elles sont accompagnées à leur base par deux stipules très-aiguës et presque épineuses comme les feuilles. Les fleurs sont mélées de bleu et de blanc, solitaires dans les aisselles 373 FLd des feuilles supérieures, portées sur de courts pédoncules , et imparfai- tement disposées en tête ou en épi court. Leur calice est monophylle , un peu campanulé , glabre, divisé jusqu'a moitié en cinq dents aiguës , dont les quatre supérieures égales, et l'inférieure plus lon- gue ; il est parsemé de points semi-transparens , ainsi que les deux bractées opposées , oblongues et bidentées dont il est muni à sa base. La corolle est papilionacée , à étendard arrondi, à demi ou- vert, d’un bleu clair , à peine plus grand que les ailes et la carène, qui sont d’une couleur encore plus pâle , presque blanche. Les éta- mines sont au nombre de dix , dont neuf ont leurs filamens réunis en un seul corps. L’ovaire est supérieur , ovoide , un peu comprimé, surmonté d’un style simple , arqué , ascendant dans sa partie supé- rieure , terminé par un stigmate simple. Le fruit est un légume com- primé, monosperme , de la longueur du calice persistant. EXPLICATION DE LA PLANCHE 353. Fig. 1. Une feuille avec les stipules qui sont à sa base , le pédoncule de la fleur et les deux bractées situées à la base du calice. Fig. 2. Le calice et les étamines. Fig. 3. Les neuf étamines dont les filamens sont adhérens les uns aux autres dans la plus grande partie de leur longueur. Fig. 4. La dixième étamine , l’ovaire , le style et le stigmate. ? Passa pie. ï Larroë seule ? 4 “s Fe oser 742 lent d Psoralier aiguillonné. 1 | À HOMALIER À GRAPPES. HOMALIUM RACE- MOSUM. 5 Icosandrie-Trigynie. Famille des Rhamnées. AS VAS RAVS RAA AAA VUE LAS RARE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus , 6-fidus. Corolla 6-petala , calyci conformis, persistens , pauld longior. Glandulæ 6, cum petalis alterne. Stamina circiter 24 , quaterna inter glandulas , antè basin petalorum. Ova- rium superum , apice desinens in stylos 3. Capsula 1 -locularis , po- lysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. HOMALIUM foliüs ovato-oblongis , acutis , serratis ; racemis axillaribus terminalibusque ; floribus pedunculatis. HOMALIUM racemosum. Jaco. Amer. 170. tab. 183. f. 7. — Lam. Dict. Enc. 1. p. 32. Illust. tab. 483. f. 2. — Win. Spec. 2. Pa 1220, ACOMA. Piuu. M. S. vol. 5. tab. 125. Dans son Genera plantarum , M. de Jussieu a placé lAomalium à la fin des ROSACÉES , avec les plantes qui ont de l’affinité avec cette famille, mais en ot l'observation qu'il serait possible que ce genre eût plus de rapports avec les RHAMNÉES. L'examen de l'Homalier à grappes que nous avons vu chez M. Boursault et chez M. Noisette , et qui a fleuri, chez l’un et l’autre, en juin , juillet et août de cette nee (1821), nous porte à croire que les plantes de ce genre doivent plu- tôt être rapprochées des Rhamnées que des Rosacées. Elles appartien- nent d’ailleurs évidemment , dans le système sexuel , à l'Icosandrie et non à la Polyandrie , leurs étamines étant insérées sur le calice et non au réceptacle. Jacquin dit avoir formé le nom de ce genre d’après la proportion qui existe entre les étamines; il l’a sans doute dérivé d'éuxhos, qui veut dire uni, égal, parce que les étamines sont distribuées devant chaque pétale en nombre égal , quatre par quatre. L’Homalier à grappes est originaire des Antilles, où son bois est employé pour les constructions. M. Boursault le be en serre chaude depuis six à sept ans. On peut le multiplier de marcottes, 374 Cette espèce , dans son pays natal , forme, au rapport de Jacquin, un arbre élevé , qui a le port de l’orme; le plus bel individu que j'en aie vu dans les serres n'avait guère que quatre pieds de hauteur. Ses rameaux sont épars , glabres, les plus jeunes garnis de feuilles alter- nes , ovales-oblongues , aiguës , dentées en scie , glabres et luisantes, persistantes , portées sur de courts pétioles. Les fleurs sont d’un blanc verdâtre , pubescentes , larges de six à sept lignes , portées sur de courts pédicelles , et disposées douze à quinze ensemble en grappes axillaires ou terminales et longues de dix-huit lignes à deux pouces. Leur calice est monophylle , turbiné à sa base , partagé au-delà de moitié en six divisions ovales-lancéolées , très-ouvertes , persistantes. La corolle est composée de six pétales de la même forme et de la même consistance que les divisions calicinales , alternes avec elles et un peu plus longues. Entre tous les pétales il y a une glande com- primée ; les uns et les autres sont insérés sur le bord interne de la partie non divisée du calice. Les étamines, au nombre de vingt- quatre, sont distribuées quatre par quatre entre les pétales , au-des- sous de leur base, et elles sont également insérées au calice ; leurs filamens sont filiformes , de la longueur des pétales, terminés par des anthères arrondies , brunâtres. Le nombre des divisions du calice, celui des pétales , des glandes, n’est quelquefois que de cinq au lieu de six, et alors, au lieu de quatre étamines devant chaque pétale, il y en a ordinairement cinq. L’ovaire est supérieur , un peu adhérent par sa base avec la portion inférieure du calice ; sa partie saïllante hors de la fleur est conique, pubescente, surmontée de trois styles à stigma- tes simples. Le fruit, que nous n’avons pas vu, est, selon Aublet, une capsule ovale, ligneuse , à une seule loge contenant plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 374. Fig. 1. Une fleur vue à la loupe. Cette fleur est une de celles dont toutes les parties sont au nombre de cinq, au lieu d’être par six dans le calice , les pétales et les glandes ; et les étamines y sont groupées par cinq, au lieu de l’être par quatre, D Bocra pin. Brroû nuÿr. Tr a = DA LE En Pr _ £ cl + e LAPS re} die ie Ta ni LIS DU JAPON. ZLILIUM JAPONICUM. Hexandrie-Monogynie. Famille des Ziliacees. ERREUR LAB UBALE LUS RAS LASER CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla campanulata , G-petala ; petalis rectis revolutisve , basi conniventibus, sulco longitudinali nectariferoque exaratis. Stamina 6, stylo breviora. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate 3-l0bo. Capsula 3-gona , 3-locularis , polysperma ; semiribus planis. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LILIUM foliis lanceolatis , sparsis ; caule subunifloro ; corollis campanulatis ; antheris ovato-subrotundis. LILIUM Japonicum. Tauws. For. Jap. 133. — Wario. Spec. 2. p. 85. — Po. Dict. Enc. Supp. 3. p.456.— Bot. Mag. n. et t. 1591. Cr beau Lis, ainsi que son nom spécifique l'indique , est originaire du Japon , et les Anglais l’ont introduit chez eux en 1804 ; mais nous ne le possédons en France que depuis un an , et pour la pre- mière fois, le ro juillet dernier (1821), nous l'avons vu en fleur chez M. Cels , et quelques jours après , chez M. Poursault. Comme il est encore rare, on le plante en pot dans de la terre de bruyère, et on le rentre dans l’orangerie pendant l'hiver ; mais probablement qu’ainsi que la plupart des autres espèces du même genre , il pourra s’acclimater en pleine terre. C'est ainsi que le Lis tigré, dont nous avons parlé n°. 91 de cet ouvrage , est aujourd'hui si bien naturalisé dans nos jardins, qu'il a supporté sans souffrir nos deux derniers hivers , pendant lesquels le thermomètre a descendu à ro et 12 de- grés au-dessous de glace. Comme dans toutes les autres espèces de ce genre, la racine du Lis du Japon est une bulbe écailleuse ; elle produit une tige cylin- drique , lisse, de la grosseur du petit doigt , haute de trois pieds ou environ , garnie, dans toute 5a longueur, de feuilles éparses, sessiles, lancéolées-linéaires , glabres, d'un beau vert. La fleur , dans les deux individus que nous avons eu occasion de voir, était solitaire , terminale ; mais , comme nous avons remarqué dans l’aisselle de la dernière feuille supérieure une sorte de bourgeon , il serait possible que ce füt le rudiment d’une fleur non développée, et que, par la suite , quand la bulbe aura pris plus de force et de grosseur , la tige 375 produisit deux à trois fleurs. Ainsi les jeunes bulbes de beaucoup d'espèces du même genre ne produisent qu’une fleur lors de leur pre- mière floraison , et par la suite elles en donnent plusieurs. Quoi qu’il en soit, la fleur du Lis du Japon est plus grande que celle d'aucune autre espèce de Lis qui soit à notre connaissance ; elle a cinq à six pouces de longueur, et , lorsqu'elle est ouverte, elle présente à peu près autant de largeur. La corolle est tubulée et presque triangulaire à sa base , ensuite évasée et campantilée, composée de six pétales ‘lancéolés , d’un blanc terne à l’intérieur , rougeätres à l'extérieur et réfléchis en dehors dans leur partie supérieure ; ces pétales sont in- sérés au réceptacle sur deux rangs, et les trois intérieurs sont creusés d'un sillon longitudinal et un peu plus larges que les trois extérieurs. Les étamines , au nombre de six, ont leurs filamens subulés , plus courts que la corolle , terminés par des anthères ovales-arrondies , d’un jaune foncé et presque brun. L’ovaire est supérieur , ovale-ob- long , surmonté d’un style presque triangulaire , creusé de trois sil- lons , à peine plus long que les étamines , renflé dans sa partie supé- rieure et terminé par un stigmate d’un vert blanchätre , à trois lobes. Nous n’avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 375. Cette planche représente la partie supérieure d’une tige avec la fleur , le tout environ au tiers de la grandeur naturelle. ? Dessa peine — - E-- — 2: | < 2: 7 D i LaAlhtiit., lp JUCCUID Barroir seul BESLÈRE A FEUILLES DE MÉLITIS. BESLERIA MELITIFOLIA. Didynamie-Angiospermie. Famille des Personneées. PAR AAA AAALLE RAS LEURS LUS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-dentatus. Corolla :1-petala , basi gibbosa ; limbo 5-lobo , inæquali. Stamina 4, didynama. Ovarium superum , basi glandulosum ; stylo simplici ; stigmate 2-fido. Bacca subglo- bosa , 1 -locularis , polysperma. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. BESLERIA foliis ovatis , rugosis ; floribus subumbellatis ; um- bellis axillaribus , pedunculatis ; dentibus calycinis denticulatis. BESLERIA melitifolia. Lin. Spec. 862. — Wrrro. Spec. 3. p. 266. — Lau. Dict. Enc. 1. p. 408. — Suiru. Exot. Bot. 1. t. 54. BESLERTA Melissæ Tragi folio. Prum. Gen. 29. Ic. 48. — Burm. {mer. t. 48. Les Beslères sont des plantes herbacées ou des arbrisseaux propres aux contrées chaudes de l'Amérique ; on en connaît une dizaine d’es- pèces. Celle dont il est ici question , la Beslère à feuilles de Mélitis, a été trouvée à la Martinique et à la Guiane. Elle n’était point encore au Jardin du Roi en 1815 , et M. Cels, chez lequel nous l'avons vue, ne la cultive que depuis deux ans , quoique cependant elle soit con- nue en Angleterre depuis plus de quatre - vingts, car elle est indiquée comme ayant été introduite dans ce pays en 1739. On la cultive en serre chaude dans un pot enfoncé dans la tannée, et on la multiplie de boutures, ses graines ne venant point à maturité. Elle fleurit en juillet et août. La racine de la Beslère à feuilles de Mélitis est vivace, composée de fibres menues, noirâtres ; elle produit une ou plusieurs tiges her- bacées, épaisses, un peu quadrangulaires, légèrement pubescentes ou presque glabres , hautes de deux pieds ou environ , garnies de feuilles pétiolées , opposées, ovales, aiguës, crénelées, un peu ri- dées et rudes au toucher. Les fleurs sont pédicellées, disposées six à huit ensemble et en ombelles portées sur des pédoncules axillaires, opposés , longs de douze à dix-huit lignes. Le calice est monophylle, tubuleux , coloré en rouge orangé , à cinq angles, terminé par cinq 376 dents égales, denticulées. La corolle est monopétale, de couleur jaune avec des raies d'un rouge foncé en son limbe qui est partagé en cinq lobes arrondis , inégaux ; elle a son tube plus long que le calice , creusé en dessous de deux petites fossettes , et renflé inté- rieurement par deux petites bosses. Les étamines , au nombre de quatre et didynames , ont leurs filamens plus courts que le tube de la corolle , insérés à sa base , recourbés dans leur partie supérieure, et ils portent à leur extrémité une anthère ovale , à deux loges. L'ovaire est supérieur , pyramidal , accompagné, à sa base, d’une glande com- primée , surmonté d’un style simple, égal aux étamines , terminé par un stigmate bifide : cet ovaire contient un grand nombre d’ovu- les, et nous n'avons pu y découvrir aucune trace de cloison. Nous n'avons pas vu le fruit qui, selon le caractère affecté à ce genre par les auteurs , doit être une baie presque sphérique, uniloculaire , contenant beaucoup de graines très-petites, nichées dans une pulpe. EXPLICATION DE LA PLANCHE 36. Fig. 1. Une étamine vue à la loupe. Fig. 2. La corolle de grandeur naturelle, fendue longitudinalement et ouverte pour faire voir les étamines. Fig. 3. L'ovaire, la glande qui est à sa base , le style et le stigmate , le tout vu à la loupe. L° Dessa pinx ' Leslertir ul i) oluit. darrvës scuie MYOPORE A PETITES FEUILLES. MYOPORUM PARVIFOLIUM. 5 Didynamie-Angiospermie. Famille des F’erbénacées. RAA AAA VA AR AAAARRAR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus. Corolla 1-petala ; tubo brevi ; limbo 5-fdo, subæquali. Stamina 4 , didynama. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate obtuso. Capsula subcarnosa, 2-4-locularis ; loculis 1-spermis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MYOPORUM caule fruticuloso , debili ; foliis alternis , spathu- lato-linearibus, obtusiusculis , basi attenuatis , ramulisque verrucoso- glandulosis ; pedunculis folia subæquantibus , subbifloris. MYOPORUM parvifolium. Brown. Prod. Flor. Nov. Holland. p- 516. — Air. Hort. Kew. ed. 2. vol. 4. p. 60. — Sims. Bot. Mag. Pom ct 1. 1005. | POGONTA tuberculata et scabra. HorTULAN. POGONTA verrucosa. Desv. Journ. Bot. 4. p. 141. &. 55. Les Myopores sont des arbrisseaux ou des arbustes propres à la Nouvelle-Hollande , ou aux îles de la mer du Sud. On en connaît au- jourd'hui une vingtaine d’espèces. Ce genre est , selon M. R. Brown, le type d'une famille particu- lière à laquelle il donne le nom de Myoporinées. D'un autre côté, M. de Jussieu le place parmi les Primulacées , tandis que Ventenat, qui l’avait nommé Andrewsia , le rangeait dans l’ordre des Plaque- miniers. Nous croyons au contraire , avec M. Poiret , qu'il doit plutôt être rapproché de la famille des Verbénacées. Le Myopore à petites feuilles a été apporté de la Nouvelle-Hollande en Angleterre vers 1803, et M. Noisette l’a fait venir de Londres, en 1814, avec un grand nombre d’espèces alors nouvelles pour nos jardins. On le plante en pot et on le rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Il se multiplie de boutures , et fleurit pendant tout l'été. Cette espèce est un arbuste, dont la tige , haute de deux à trois pieds , se divise en rameaux grèles, alternes ou épars , faibles, d’un vert clair, chargés ainsi que les feuilles, les pédoncules et les calices, de nombreux points arrondis , glanduleux, un peu transparens quand on les voit à contre-jour et à la loupe. Les feuilles sont linéaires- 377 spatulées , presque obtuses , d’un vert gai, éparses , rétrécies à leur base en un court pétiole. Les fleurs sont blanches, petites, inodores, portées sur des pédoncules axillaires, grêles , à peu près égaux aux feuilles , quelquefois simples, le plus souvent bifurqués ou même tri- furqués. Le calice est monophylle , partagé très-profondément en cinq divisions lancéolées , persistantes. La corolle est monopétale, campanulée , à tube court, à limbe partagé en cinq découpures ova- les, presque égales, très-ouvertes ; sa partie intérieure est chargée de petits poils blancs , et marquée de quelques points rougeätres. Les étamines, au nombre de quatre , dont deux à peine plus courtes que les autres, ont leurs filamens insérés sur la partie inférieure de la corolle et terminés par des anthères arrondies , à deux loges. L’ovaire est supérieur, arrondi , surmonté d’un style filiforme , de la longueur des étamines et de la corolle, terminé par un stigmate un peu renflé , à deux lobes peu prononcés. Le fruit est une capsule globu- leuse , un peu charnue , à deux ou trois loges contenant chacune une seule graine. EXPLICATION DE LA PLANCHE 373. Fig. 1. Le calice et le pédoncule vus à la loupe. Fig. 2. L’ovaire , le style et le stigmate vus de même. = TP Merra PURE Hyphorun fie? 4 fe SPP ; ; Barrou sci 72 tre + 4 der SL CYMBIDIER A FEUILLES D’ALOES. CYMBIDIUM ALOIFOLIUM. 1 Gynandrie-Monandrie. Famille des Orchidées. L:1:21,511:1:51:5955::)1:::%)1:,h):133] CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Caliyx 3-phyllus. Corolla 5-petala ; petalis duobus æqualibus , tertio ( labello ) cæteris latiori, basi concavo, ecalcarato , limbo patulo. Anthera opercularis , decidua ; polline subgloboso. Ovarium inferum. Capsula 1 -locularis , 5-valvis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CYMBIDIUM folis radicalibus lato-linearibus , canaliculatis , carnosis , apice retusis ; scapis erectis, lateralibus , multifloris , ra- cemosis ; labello trilobo , basi canaliculato. CYMBIDIUM aloifolium. Swartz, Nov. Act. Ups. 6. p. 73.— Wizp. Spec. 4. p. 101. EPIDENDRUM aloïfolium. Linn. Spec. 1350. — Jaco. Hort. Schœnb. 3. p. 69. t. 383. — Renourté. Lil. n. et &. 114. EPIDENDRUM aloïdes. Curr. Bot. Mag. n. et t. 387. ORCHIS abortiva, flore majore rubro , folio Aloes. Rurs. Elys. 2. p. 224. — Kansyram-Maravara. Raseo. Hort. Malab. 12. p. 17. £. 8. — Rar. Suppl. 572. Le Cymbidier à feuilles d'Aloës est originaire de la côte du Malabar, où 1l croit sur l'écorce des arbres , et le plus souvent sur l'arbre qui produit la noix vomique. Dans nos jardins , où il est cultivé depuis une vingtaine d'années, on le plante en pot dans de la terre de bruyère et on le place dans la serre chaude près du jour. Il fleurit en mai et juin, et quelquefois à l'automne; on le multiplie en séparant les drageons qui croissent autour des vieux pieds. Nous l'avons vu chez M. Cels et chez M. Boursault. Selon Rheede, cette plante, ré- duite en poudre, provoque le vomissement, et dans le pays où elle croit naturellement on l'emploie contre la diarrhée et la paralysie. La racine de cette espèce est vivace, grosse, noueuse , roussâtre, garnie de beaucoup de fibres ; elle donne naissance à un faisceau de huit à dix feuilles ou plus, distiques , linéaires, épaisses, coriaces , lisses , pliées en gouttière , embrassantes à leur base , longues de huit à quinze pouces , larges de douze à quinze lignes, arrondies à leur 37 sommet , et inégalement échancrées. À la base de ce faisceau de feuilles , et sur un de ses côtés , naît une hampe cylindrique , glabre, munie , à sa base, de trois à quatre écailles courtes , et chargée, dans toute sa longueur , de fleurs disposées en grappe un peu läche. Ces fleurs sont au nombre de vingt ou environ , redressées , munies , à leur base, d’une petite bractée plus courte que le Be donehle ve calice est formé de trois folioles oblongues, obtuses , égales, d’un blanc sale , marquées, dans leur milieu, de plusieurs lignes d’un pour- pre Fes La corolle est composée de trois pétales , dont les deux supérieurs ont la même forme et les mêmes couleurs que les folioles calicinales ; le troisième , situé inférieurement et nommé labelle ou nectaire , est à trois job dont les deux latéraux moitié plus courts, et relevé de chaque côté de manière à former une sorte de gouttiere : ce labelle est marqué de raies plus colorées et plus nombreuses que sur le reste de la fleur , et sa partie moyenne , entre les deux lobes latéraux, est chargée de quatre petits mamelons proéminens et de couleur jaune. L’ovaire est inférieur , à trois angles arrondis, sillonné, confondu inférieurement avec le pédoncule , surmonté, au dedans de la fleur, d’un style charnu , semi-cylindrique , un peu arqué, d’un pourpre foncé, creusé , au-dessous de son sommet , d’une petite fossette arrondie, et terminé par une anthère presque semi-globu- leuse , à une seule loge , dont la face convexe est en dehors, et la face concave appliquée sur le stigmate; cette anthère est caduque, et sa cavité renferme deux petites masses de pollen, ovales-arrondies, accolées ensemble par un de leurs côtés. EXPLICATION DE LA PLANCHE 378. Fig. 1. Partie supérieure de l'ovaire, avec le style et l’anthere qui le termine. Fig. 2. L’anthere vue séparément. Fig. 3. Les deux masses de pollen contenues dans l’anthèere. Ces trois figures sont vues à la loupe. s'3. SE Larrour seule RU, 0 ‘4 plie VALLE ke LR s id à er de 4, + ra HÉLIANTHÈME A FEUILLE D'HALIME. HAELIAN- THEMUM HALIMIFOLIUM. | Polyandrie-Polygynie. Famille des Cistées. LOUE 000000000020 055159157155) CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus, persistens ; Joliolis 2 exterioribus minoribus. Corolla 5-petala. Stamina numerosa. Ovarium superum ; stigmate _capitato. Capsula 1-locularis, 5-valvis, polysperma ; valvulis medid lineä prominulä et seminiferé inSiruCEs. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. HELIANTHEMUM caule frutescente ; foliis exstipulatis , ovato-oblongis , basi attenuatis , subincanis ; pedunculis elongatis , ramosis , axillaribus terminalibusque , subpaniculatis ; foliolis caly- . cinis exterioribus linearibus. HELIANTHEMUM Halimifolhium. Desr. Catal. Hort. Par. HELIANTHEMUM Hispanicum , Halimi folio rotundiore ( et angustiore ). Tourner. {nst. 250. CISTUS MHalimifolius. Linn. Spec. 558. — Wirzo. Spec. 2. p. 1188. — Lam. Dict. Enc. 2. p. 18. — Cavax. Zcon. 2. t. 158. CISTUS folio Halimi, primus et secundus. Crus. Hist. 71. Lx nom de ce genre vient de deux mots grecs mc , soleil, et feu, fleur. Cordus paraît être le premier qui l’ait appliqué à l'espèce nom- mée de son temps los solis , à cause de sa fleur qui est d’une belle couleur jaune ; c’est l’Hélianthème commun. Les Hélianthèmes sont des plantes herbacées ou plus ou moins ligneuses , à feuilles souvent opposées, accompagnées ou dépourvues de stipules , et à fleurs d’un joli aspect, ordinairement disposées en grappes terminales. Les espèces connues aujourd’hui s'élèvent à en- viron quatre-vingts , dont plus des trois quarts sont indigènes de l'Europe, et parmi ces dernières la plus grande partie se trouve parti- culièrement dans les pays du midi. Telle est l’espèce sujet de cet article , qui croit en Espagne , en Italie et dans l’île de Corse. Dans les jardins du nord de la France , on la cultive en pot et on la rentre dans l’orangerie pendant l’hiver. Elle se multiplie de marcottes et de graines ; ses fleurs paraissent en juin et juillet. Nous l’avons vue au Jardin du Roi et chez M. Boursault. 379 Le Ciste à feuilles d'Halime est un arbrisseau très-rameux , formant un buisson haut de trois à quatre pieds. Ses rameaux sont cylindri- ques, grêles , recouverts, dans leur jeunesse, d’un duvet court, serré , blanchâtre , et garnis de feuilles opposées , ovales-oblongues ,” rétrécies à leur base , vertes et légèrement velues dans leur parfait développement , chargées , dans leur premier âge, d’un duvet fin, serré et blanchâtre , qui leur donne un aspect cendré ou un peu ar- genté. Les fleurs , larges de douze à quatorze lignes , d’un beau jaune, avec une tache d’un pourpre foncé à la base de chaque pétale , sont portées, à l’extrémité des rameaux ou dans l’aisselle des feuilles supé- rieures , sur des pédoncules grêles, rameux , et presque disposés en panicule. Leur calice est formé ‘de cinq folioles, dont trois inté- rieures ovales-aiguës, et deux extérieures plus petites et linéaires. La corolle, moitié plus grande que le calice, est composée de cinq pétales presque cordiformes, attachés au réceptacle et ouverts en rose. Les étamines, nombreuses , insérées sous l’ovaire , près de deux fois plus courtes que les pétales, ont leurs filamens inégaux , terminés par de petites anthères d’un jaune foncé , à deux loges adnées sur chaque côté de la partie supérieure des filamens. L'ovaire est supérieur , globuleux , surmonté d’un stigmate en tête et un peu à trois lobes. Le fruit est une capsule à une seule loge , s'ouvrant en trois valves munies , dans leur milieu, d’une nervure saillante sur la- quelle les graines sont attachées. EXPLICATION DE LA PLANCHE 350. Fig. 1. Un pétale Fig. 2. Le pistil et les étamines. Fig. 3. Une étamine vue à la loupe. Fig. 4. Les trois folioles intérieures du calice , l’ovaire et le stigmate : l'ovaire est représenté trop allongé. Zesrra pénaes 73 OR 0 Ter A RE 7 ain 277 TT _ ZBhrrod ru VÉRONIQUE PERFOLIÉE. FE RONICA PERFO- LITAT A. Diandrie-Monogynie. Famille des Personnées. 113015141351}: ARR A/R/ CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 4-fidus , rard 5-fidus. Corolla 1-petala , rotata ; limbo 4-partito ; laciniä infim& angustiore. Stamina 2. Ovarium superum. Capsula obcordata vel ovata , compressa , 2-locularis. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. VERONICA foliis ovatis , acuminatis , integerrimis , glaberri- mis , basi connatis ; racemis lateralibus , pedunculatis , multifloris , longissimis. VERONICA perfoliata. Brown. Prod. 1. p. 454. — RoEmEer et ScHuLTEs , Syst. V’eget. 1. p. 110. Less Véroniques sont des plantes herbacées, très-rarement des ar- _ bustes ; dont les feuilles , dans la plus grande partie | sont opposées ou verticillées , et les fleurs disposées en épis ou en grappes soit au sommet des tiges, soit dans les aisselles des feuilles ; dans un plus petit nombre les feuilles sont alternes , les fleurs solitaires et axillaires. Ces fleurs, le plus souvent d’un beau bleu céleste, quoique assez petites, ont par leur nombre , quand elles sont disposées en grappe ou en épi, un aspect agréable, et elles forment quelquefois d’élé- gans bouquets. On en connait aujourd’hui près de cent quarante es- pèces qui croissent , en général , dans les parties tempérées de l’un et l’autre hémisphère. Celle qui fait le sujet de cet article est origi- naire de la Nouvelle-Hollande , et elle a été transportée des environs du Port-Jackson en Angleterre, en 1815. Nous l'avons vue l’été der- nier (en 1821) chez M. Cels qui, peu auparavant , l’avait fait venir de Londres. On la plante en pot dans de la terre de bruyère, et on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle fleurit en juillet, août et septembre. La racine de la Véronique perfoliée est vivace ; elle produit une tige gréle , cylindrique , parfaitement glabre ainsi que toute la plante, haute d’un pied ou un peu plus, légèrement rameuse, garnie , dans toute sa longueur , de feuilles ovales, acuminées , très- entières, d'un vert glauque , opposées et connées à leur base. Ses 380 fleurs sont d’un bleu tendre , attachées sur de courts pédicelles , et réunies au nombre de cinquante ou plus en une grappe grêle , longue de six à huit pouces et portée sur un pédoncule placé dans Vaisselle d’une feuille, vers la partie moyenne de la tige ou des rameaux. Le calice est monophylle , découpé profondément en quatre divisions lancéolées , inégales. La corolle est monopétale , en roue, à tube court, et à limbe partagé en quatre lobes ovales, dont l’inférieur est plus étroit. Les étamines, au nombre de deux, ont leurs filamens attachés sur le tube de la corolle et redressés vers la partie supérieure de la fleur. L'ovaire est supère , ovale , comprimé , surmonté d’un style filiforme , incliné , terminé par un stigmate simple. Nous n’a- vons pas vu le fruit ; il consiste , selon le caractère assigné au genre , en une capsule ovale, à deux valves et à deux loges contenant cha- cune plusieurs graines arrondies , comprimées. EXPLICATION DE LA PLANCHE 3380. Fig. 1. Le calice un peu grossi. Fig. 2. L’ovaire , le style et le stigmate , vus de même. Î 4 f 1 Æ | | > 4 2 ; 2 2 Les Yul(uil 7 È Barres seule WATSONIE A FEUILLES D'IRIS. 4 TSONIA TRIDIFOLTA.Y Triandrie-Monogynie. Famille des /ridées. AAA VS AAA AAA AAA ARR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 2-valvis. Corolla 1-petala, tubulosa , 6-fida. Stamina 3. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmatibus 5 , filiformibus , 2 - fi- dis , recurvis. Capsula 5-/ocularis , polysperma. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. WATSONIA scapo subpolystachyo foliis ensiformibus tripld longiori ; tubo corollæ recurvo spath& longiore ; limbi laciniis ovali- oblongis , acuminatis. WATSONIA iridifolia. Air. Hort. Kew. ed. 2. vol. 1. p.95. 2. GLADIOLUS iridifolius. Jaco. Zcon. 2. t. 234. — Wirrn. Spec. 1. p. 215. — Rom. Syst. V’eget. 1. p. 419. E WMATSONTIA iridifoliag, fulgens. Ker. in Bot. Magaz. n. et t. 600. ANTHOLYZA fulgens. Axnrew. Repos. 192. Le genre Watsonia a d'abord été établi par Miller pour une plante que Linné a ensuite placée parmi les Antholyzes , sous le nom d'An- tholyza. meriana ; mais dans ces derniers temps les auteurs anglais ont de nouveau rétabli le genre Watsonia , qui renferme aujourd'hui vingt et quelques espèces , tirées , pour la plus grande partie , des Gladiolus , quelques-unes des Antholyza et des Jxia. Toutes ces plantes sont exotiques, et en général originaires du cap de Bonne- Espérance. La Watsonie à feuilles d'Iris, qui a été apportée en Europe en 1705, est une très-belle espèce. On la cultive en pot dans de la terre de bruyère, et on la rentre pendant l'hiver dans la serre tempérée. Elle fleurit en juin et juillet. Nous l'avons vue chez M. Cels. La racine de cette espèce est une bulbe arrondie , comprimée ; elle donne naissance à une tige cylindrique, droite, roide, haute de quatre à cinq pieds , garnie, dans sa partie inférieure , de cinq à sept feuilles ensiformes , alternes , engainantes à leur base , longues d'un à deux pieds, glabres, d’un vert foncé et luisant. Les fleurs sont 381 ‘ roses avec des lignes plus foncées , larges de deux pouces ou enviren, disposées de la partie moyenne au sommet des tiges , rarement en un seul épi , le plus souvent en trois à cinq épis dont le terminal porte trente à quarante , et les latéraux six à quinze fleurs sessiles , alternes, toutes tournées du même côté. Chacune de ces fleurs est munie à sa base d’une spathe moitié plus courte que le tube de la corolle, et composée de deux folioles oblongues , obtuses , herbacées à leur base, scarieuses dans leur partie supérieure. La corolle est monopétale, tubulée dans sa moitié inférieure , recourbée vers sa partie moyenne où le tube commence à s’évaser , et divisée à son limbe en six décou- pures ovales-oblongues , presque égales , ouvertes , acuminées à leur extrémité. Les étamines , au nombre de trois, ont leurs filamens at- tachés vers le milieu du tube de la corolle , un peu saillans hors de l'orifice de celui-ci, inclinés sur la partie inférieure de la fleur , et terminés par des anthères linéaires , à deux loges longitudinales. L'o- vaire est infère , oblong , presque cylindrique , surmonté d’un style simple , de la longueur des étamines , terminé par trois stigmates linéaires , divergens, bifides. Le fruit est une capsule à trois loges contenant chacune plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 38r. Fig. 1. Une étamine vue à la loupe. Fig. 2. L’ovaire , le style et les stigmates vus de même. PET 2 | fP2 LL 3 gt 17 cle 73 PNUD € PURE POUIT RANES OS E A PORTER ANT ER A7 \ .… 2 : » n \ TR : - FR - : ‘ ‘ k re À / 4 ? | ° 1 % see L 5 pat | * . = « ÉPIAIRE ÉCARLATE. STACHYS COCCNIE A. Didynamie-Gymnospermie. Famille des Zabiées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, angulatus, 5-dentatus ; acuminatus. Corolla 1-petala, 2-labiata ; labio superiore fornicato ; inferiore 3-lobo, lateribus reflexo ; laciniä mediä majori , emarginatä. Stamina 4, didynama , post deflorationem ad latus utrinque reflexa. Ovarium 4-lobum ; stylo unico ; stigmate 2-fido. Semina 4 in calyce persis- tente recondita. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. STACHFS foliis ovato-oblongis , crenatis , basi cordatis ; petiolis dilatatis ; verticillis sexfloris ; dentibus calycinis spinosis. STACHPFS coccinea. Jaco. Hort. Schœnbr. 3. p. 18. t. 284. — Wu. Spec. 5. p.97. — Bot. Maguz. n. et t. 666. Les Épiaires sont , pour la plupart, des plantes herbacées , quel- ques-unes seulement sont des sous-arbrisseaux. Les botanistes en connaissent maintenant une quarantaine d'espèces , dont la plus grande partie est naturelle à l’ancien continent et surtout à l’Europe. Jusqu'a présent on n’en a trouvé que quelques-unes en Amérique ; ; de ce nombre est l'Épiaire écarlate, qui croît dans la partie méri- dionale de ce continent, et qui est PE dans nos jardins depuis vingt et quelques années. On la plante en pot, et on la rentre dans l'orangerie pendant l’hiver. Elle fleurit en août, septembre. On la multiplie de graines qu’il faut semer au printemps et sur couche. On peut aussi la multiplier en divisant les vieux pieds à l’automne. Nous l'avons vue chez M. Noisette. La racine de l'Épiaire écarlate est fibreuse, vivace; elle produit plusieurs tiges herbacées , quadrangulaires , pubescentes , droites, hautes d’un pied et demi à deux pieds, simples ou peu rameuses , garnies , de distance en distance , de feuilles opposées’, ovales-oblon- gues , échancrées en cœur à leur base , crénelées en leurs bords, molles au toucher , ridées en dessus , veinées et pubescentes en des- sous , portées sur des pétioles élargis , un peu canaliculés, et d'autant plus courts qu'ils approchent davantage de la partie supérieure des tiges; les feuilles inférieures étant portées sur de longs pétioles , 382 tandis que ceux-ci sont presque nuls dans les feuilles supérieures. Les fleurs sont d’une belle couleur écarlate, disposées six ensemble par verticilles écartés, formant une sorte d'épi allongé , interrompu et terminal. Le calice est monophylle, campanulé , anguleux , hérissé de poils , à cinq dents égales , terminées en pointe épineuse. La co- rolle est monopétale, à tube deux fois plus long que le calice’, à limbe partagé en deux lèvres dont la supérieure droite, entière , un peu en voûte , l'inférieure plus grande, rabattue, partagée en trois lobes, dont les deux latéraux plus courts , réfléchis en dehors , et le moyen plus large , échancré. Les étamines , au nombre de quatre, ont leurs filamens presque égaux , insérés dans la partie supérieure du tube, renflés et un peu recourbés à leur extrémité , terminés chacun par une anthère oblongue : ces étamines ne nous ont pas paru sensiblement déjetées sur le côté après la fécondation. L’ovaire est supérieur , à quatre lobes, surmonté dans son milieu par un style filiforme , un peu plus court que la corolle , terminé par un stigmate bifide , aigu. Les graines sont au nombre de quatre , situées au fond du calice persistant. EXPLICATION DE LA PLANCHE 382. Fig. 1. Le calice, le style et le stigmate. Fig. 2. L’ovaire , le style et le stig- mate : le tout de grandeur naturelle. Fig. 3. Une étamine vue à la loupe. À Lesra punat imerique 21 Parrais sup Wérch / COCCAHC [° 2 A 2. Calice etc ‘plane écarlate. à. Ovarre ét tout 3. Ftanune gross OEILLET DES FLEURISTES. DIANTHUS CARYO- PHYLLUS.Y Décandrie-Digynie. Famille des Caryophyllées. AA AAA AAA AL LL ARR LR ERREUR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus , cylindricus , 5-dentatus , basi squamis 4 plu- ribusve cruciatim imbricatis cinctus. Petala 5, unguiculata , limbo sæpe dentata. Stamina 10. Ovarium superum ; stylis 2, sæpé recurvis. Capsula ovato-cylindrica , 1-locularis , apice dehiscens , polysper- ma ; seminibus receptaculo centrali affixis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. DIANTHUS folis glaucis , glaberrimis ; floribus solitariis ; squamis calycinis ovatis , acutis , brevissimis ; petalis crenatis , im- berbibus. DIANTHUS Caryophyllus. Lix. Spec. 587. — Wiizo. Spec. 2. . 674. CARYOPHYLLUS maximus , ruber. Bauu. Pin. 207. — Tour- NEF. /nst. 520. LA racine de l'OEillet des fleuristes est de l'épaisseur du petit doigt, fibreuse , vivace , brunätre en dehors ; elle donne naissance à une ou plusieurs tiges étalées à leur base , ensuite redressées, lisses, cylin- driques , noueuses d'espace en espace, plus ou moins rameuses à leur partie supérieure , d’un vert glauque ainsi que toute la plante , hau- tes de quinze à vingt pouces. Ces tiges sont garnies , à chaque nœud, de deux feuilles opposées , sessiles , linéaires-lancéolées , épaisses , canaliculées en dedans, presque anguleuses extérieurement , très- aiguës à leur sommet. Ses fleurs sont solitaires à l'extrémité de chaque rameau, douées d’un parfum délicieux ; d’une couleur pourpre plus ou moins foncée dans la plante sauvage, mais nuancées ou panachées de mille manières différentes dans les nombreuses variétés cultivées dans les jardins, qui se distinguent d’ailleurs par la multiplication plus ou moins considérable des pétales. Dans les fleurs simples le calice est cylindrique , tubuleux , persistant, divisé en cinq dents à son sommet , ét environné à sa Er de quatre écailles ovales , aiguës, très-courtes, opposées en croix ; la corolle est formée de cinq pétales à limbe arrondi , crénelé , très-glabre , et à onglet étroit de la lon- gueur du calice ; les étamines, au nombre de dix , ont leurs filamens subulés , de la longueur du calice, terminés par des anthères ovales- oblongues ; l'ovaire est supérieur , ovale-conique , surmonté de deux styles plus longs que les étamines , divergens , chargés d’une rangée de poils , terminés chacun par un stigmate aigu. Le fruit est une 383 , 384 capsule ovale-cylindrique , recouverte par le calice , à une seule loge s’ouvrant par le sommet en quatre parties , et contenant des semences nombreuses , arrondies , comprimées , attachées à un réceptacle central. Cette espèce croit naturellement dans les lieux pierreux, dans les fentes des rochers et des vieux murs , en Espagne , en Italie, et dans plusieurs de nos départemens du midi. L’OEillet a été et est encore une des plantes les plus recherchées ; comme la rose, il réunit à la beauté et à la richesse des couleurs, les charmes d’un parfum agréable. Il a produit sous la main des cultiva- teurs une multitude de variétés qui font les délices des fleuristes , et, malgré le nombre presque infini de plantes exotiques qui depuis qua- rante ans est venu augmenter nos jouissances , aucune de ces nouvel- les venues n’a pu faire oublier l'OEillet. Certains amateurs lui consa- crent encore tous leurs soins ; il est aimé des dames, et rival de la rose, il partage souvent avec elle l'honneur de servir à leur parure. Le grand Condé s'amusait à cultiver des OEillets , pendant qu'il était prisonnier à la Bastille. Mademoiselle de Scudéri fit à ce sujet les vers Suivans : En voyant ces OEillets qu’un illustre guerrier Cultive d’une main qui gagna des batailles, Souviens-toi qu’Apollon a bâti des murailles, Et ne t’étonne plus que Mars soit jardinier. Le bon roi René , qui se consola en Provence de la perte du trône de Naples , en s'amusant à faire des vers , à peindre et à cultiver des fleurs , aimait particulièrement les OEillets , et c’est à lui, dit-on, ques doit la connaissance des premiers procédés relatifs à la culture e cette plante. L'OEillet, dans l’état de nature, n’est pas délicat , puisqu'il croît spontanément dans les lieux pierreux , sur les collines sèches, arides, | et même dans les fentes des rochers , dans les vieux murs. Il est vrai que dans cette situation sauvage il est loin d’avoir d’aussi belles fleurs , d'offrir des couleurs aussi brillantes; son parfum seul est égal et peut- être même plus pénétrant. Pour la culture , la terre qui convient le mieux à l'OEillet, est une terre sablonneuse et légère ; par exemple, un mélange de terreau de bruyère avec une certaine quantité de terre franche non argileuse. Après cela on se sert , selon les lieux , de plu- sieurs sortes de terres mêlées ensemble ; on emploie la terre des potagers , celle d’alluvion chariée par les inondations , le terreau formé dans les creux des vieux saules, celui provenant des vieilles couches faites avec des feuilles, avec des fumiers de cheval et de vache bien consommés ; enfin les terres tirées des marais ou des tour- bières passent pour être les meilleures pour les OEillets , et c’est à la nature de ce terrain, commun en Flandre, qu’on attribue la supé- riorité des OEillets flamands sur ceux des autres pays. Quoi qu'il en soit, quand on compose sa terre pour des OEïillets avec plusieurs sortes de terres , il faut les bien méler et les laisser mürir en tas pen- dant un an à dix-huit mois avant de s’en servir. Les OEillets peuvent se multiplier de graines, de marcottes, de boutures et par la greffe. Par la graine on obtient souvent de nou- velles variétés ; par les autres moyens on conserve, on propage les belles variétés déja acquises. . Les graines doivent être semées clair, dans des pots ou des terrines remplies de terre propre à l’OEillet. On peut semer depuis le mois de février jusqu’er juillet, et en semant ainsi à différentes époques , on aura de même des fleurs à des époques différentes. Tous les semis, jus- qu’en avril, doivent être faits sur couche et sous cloche ; plus tard, on sème à l'air libre. Le semis se recouvre de cinq à six lignes de terre bien meuble , et on arrose ensuite légèrement et de temps en temps selon la saison. Les jeunes plants se mettent en pots séparément à l'au- tomne ou au printemps suivant , selon leur force et selon l’époque à laquelle le semis a été fait. Les marcottes ne se font que dans une seule saison , en été , depuis le 15 juillet jusqu’au commencement de septembre. Cette opération consiste à coucher en terre un rejeton, dont on laisse paraître l'ex- trémité en dehors , après avoir raccourci le bout des feuilles , et apres avoir donné dans le nœud que l’on veut couder et enfoncer en terre, un coup de canif qui en pénètre l'épaisseur jusqu'à la moitié. On arrête cette branche en terre en l’assujétissant avec un petit crochet de bois. Lorsque la marcotte a pris racine dans l'endroit où elle est pliée, ce qui ne tarde pas, on la coupe du côté de la mere-plante pour la sevrer de la nourriture qu’elle en tire, et lorsque, quelque temps après, on voit qu'elle a poussé plusieurs nouvelles feuilles , on la relève pour la mettre séparément en pot. Quand les pieds d'OEillets sont trop hauts pour qu'on puisse en abaisser les rejetons jusqu'en terre , on fait passer la marcotte par un petit entonnoir de fer blanc ou dans un très-petit pot qu’on remplit de terreau fin et qu'on sou- tient par un moyen quelconque. Lorsque les marcottes faites de cette manière , ont poussé quelques racines , on les coupe au-dessous de l’entonnoir ou du petit pot, et on les plante à part. Lorsqu'on a fait les marcottes d’un pied d’OEillet, il est bon de le mettre à l’ombre pendant six à huit jours. Rien de plus simple que la multiplication par boutures : on détache en entier les rejetons placés trop haut sur les vieux pieds, ou que l'on ne peut se procurer autrement qu’en les séparant de la plante mère. On fait les boutures dans des pots qu'on laisse à l'ombre jusqu'a ce qu’elles aient pris racine, et jusqu'alors on les arrose souvent. Les boutures se font depuis le mois d'avril jusqu’en juillet ; plus tard, elles n'auraient pas le temps de reprendre avant l'hiver. On emploie rarement la greffe pour multiplier l'OEillet ; cependant on peut se servir de ce moyen pour changer des pieds simples et bien vigoureux en variétés plus belles , et pour faire porter au même pied des fleurs de plusieurs couleurs. La greffe la plus facile pour les OEillets est celle dite à l'anglaise. L'OEillet fleurit le plus communément en juillet et août ; mais par une culture bien entendue, il peut donner des fleurs dans toutes les saisons, On l'avance en l’exposant au midi, en le plaçant sur couche, ou même dans la serre chaude ; on le retarde en le mettant au nord, en le transplantant pour rallentir sa végétation ; mais il ne faut traiter de cette manière que les variétés robustes et d’ailleurs communes , car les pieds qu’on soumet à ces moyens extraordinaires sont toujours plus ou moins fatigués , et souvent même ils périssent après avoir porté leurs fleurs. L'OEillet aime l'air libre, mais il ne lui faut pas une exposition trop chaude ; c’est au couchant et surtout au levant qu'il est le mieux placé. Il ne demande que des arrosemens médiocres , et il faut les faire de préférence le soir , avec de l’eau qui pendant le jour aura chauffé au soleil. On cultive bien moins les OEillets en pleine terre qu’on ne le faiten pots. Quand ils sont en fleur , les amateurs les dis- posent sur des gradins où ils ont soin de les arranger de la maniere la plus avantageuse pour faire ressortir leurs différentes couleurs. La tige des OEillets est souvent trop faible pour se soutenir seule ; on emploie communément pour leur servir d'appui, des baguettes de coudrier auxquelles on les fixe avec du jonc. Aux approches de l’hiver on rentre les OEillets dans la serre , où 1ls ne demeu- rent qu’à regret. Il faut leur donner de l'air et les arroser lorsque le temps est doux , et des le retour des premiers beaux jours, on doit leur rendre l’air dont on voit qu’ils ont besoin. On a des OEillets de presque toutes les couleurs , depuis le blanc et le jaune jus- qu’au rouge, au violet, au brun , et dans toutes les nuances intermédiaires. Ces cou- leurs sont seules dans la fleur ou unies deux à deux, trois à trois el même en plus grand nombre , et elles sont réparties par taches ; par piquetures ou par panaches. La moindre nuance différente dans les couleurs, la grandeur , la grosseur de la fteur, qui sont également sujettes à beaucoup de modifications , sufhsent aux fleuristes pour leur faire distinguer autant de variétés différentes , aussi le nombre de ces variétés est-il très-considérable; on en trouve , sur les diverses listes publiées par les amateurs , plus de quatre à cinq cents. Mais la nomenclature adoptée pour les OEïillets , comme pour les tulipes et les jacinthes , est un assemblage de mots vides de sens , puisque les dénominations par lesquelles ils sont désignés ne caractérisent le plus souvent en aucune manière n1 la forme , ni les couleurs de ces fleurs. Ainsi, pour quelques OEillets qui, d’après leurs couleurs, sont appelés amaranthe, bleu cé- leste , rose triomphante , la plupart des autres ont reçu des noms de rois ,de princes, de divinités de la fable , comme Grand-Cyrus, Clovis, Turenne, Jupiter, Junon, etc. Les fleuristes exigent d’un OEillet certaines qualités pour lui donner place parmi les belles variétés : 1°. la tige doit être assez forte pour supporter le poids de la fleur sans se courber ; 2°. celle-ci doit avoir assez de pétales pour être épaisse , élevée dans son centre, et parfaitement ronde ; 3°. les pétales doivent être longs, larges, fermes, faciles à développer ; les couleurs doivent en être brillantes et marquées également sur toute la fleur. La belle largeur d’un OEillet est de trois pouces sur neuf à dix de tour ; les plus gros en ont quatorze à quinze. On employait autrefois les OEillets en médecine comme toniques et sudorifiques ; aujourd’hui on n’en fait presque plus d'usage, si ce n’est pour la composition d’un sirop qui porte leur nom. On en fait aussi un ratafia qui passe pour stomachique. Les pétales d’une variété à fleurs simples et cramoisies sont la seule partie de la plante dont on se serve. Les parfumeurs retirent aussi de ces fleurs l’arome qui leur est propre, pour le communiquer à plusieurs de leurs préparations. EXPLICATION DES PLANCHES 383 Er 384. PI. 383. Variété à fleurs doubles nommée le Fénélon. Fig. 1. L'ovaire , les styles et les stigmates. PI. 38/4. Autre variété nommée l’OEzllet des bois. | / PL Boora pre u ea: PT ? ? 27 Via nthius COPY YU, Var. Zarroër sur. Fa 9 ) 27 Dénéhes car y fly Var. l | SANSEVIÈRE DE GUINÉE. SANSEVIERA GUINEENSIS. 4 Hexandrie-Monogynie. Famille des Asphodélées. RAA BAS AVE LAS AA RABLAUS LABS VAS SL RAR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus. Corolla 1-petala , tubulosa ; limbo 6-partito , re- voluto, Stamina 6, limbo inserta. Ovarium superum , stylo filiformi ; stigmate subtrilobo. Bacca 1 -sperma. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SANSEVIERA foliis lanceolatis , subcanaliculatis ; scapo spr- cato ex glomerulis subtrifloris , confertis ; bracteis corollä tripl et sextuplù brevioribus ; stylo staminibus multd longiori. SANSEVIERA Guineensis. Wir. Spec. 2. p. 159. — Bot. Magaz. tab. 1180. ALE TRIS Hyacinthoïdes 6 , Guineensis. Lix. Spec. 456. ALETRIS Guineensis. Jaco. Hort. Vend. p. 63. t. 84. — Lam. Dict. Enc. 1. p. 70. ALOEËE Guineensis , radice geniculatä , foliüis è viridi et atro un- dulatim variegatis. Commec. Hort. 2. p. 30. t. 21. Comme son nom spécifique l'indique, cette Sansevière est originaire de la Guinée , et on la cultive dans les jardins de l'Europe depuis en- viron cent trente ans. On la plante en pot dans un mélange de terre franche légère et de terreau de bruyère, et on la tient dans la serre chaude pendant l'hiver ; elle peut même passer cette saison dans la serre tempérée. On la multiplie de drageons ou en éclatant les racines des vieux pieds. Nous l'avons vue en fleur chez M. Bicquelin , dans les mois d'octobre et de novembre. Sa racine est tubéreuse , de la grosseur du pouce ou un peu plus, horizontale , géniculée , et son collet, qui s’élève d’un à deux pouces hors de terre, produit trois à quatre feuilles lancéolées , droites, très-inégales , un peu creusées en gouttière, glabres , d'un vert foncé, parsemées çà et là de taches irrégulières et blanchätres ; ces feuilles sont embrassantes à leur base , longues de six à dix-huit pouces, et du milieu d’elles s'élève une hampe cylindrique , de la grosseur du petit doigt , haute de dix-huit pouces à deux pieds, garnie, dans sa 385 L moitié inférieure , de plusieurs écailles spathacées , membraneuses , et chargée , dans sa partie supérieure, d’un bel épi de fleurs blanchà- tres, inodores , nombreuses, portées sur de courts pédoncules , et groupées le plus souvent trois ensemble, munies chacune à leur base d’une bractée membraneuse , trois à six fois plus courtes que la co- rolle. Il n’y a point de calice. La corolle est monopétale, tubulée dans la moitié de sa longueur , partagée dans sa partie supérieure en six découpures alongées , réfléchies et même roulées en dehors. Les étamines , au nombre de six, ont leurs filamens capillaires, égaux aux divisions de la corolle , insérés devant leur base , terminés par des anthères allongées, à deux loges ; trois de ces filamens sont ordi- nairement privés d’anthères. L’ovaire est supérieur , ovoïde , sur- monté d’un style filiforme, plus long que la fleur, terminé par un stigmate en tête. Cet ovaire est à trois loges monospermes , dont deux avortent le plus souvent, et le fruit est une capsule bacciforme qui ne contient qu’une seule graine. EXPLICATION DE LA PLANCHE 385. Fig. 1. La corolle fendue longitudinalement et développée pour faire voir l’in- sertion des étamines. Fig. 2. Une fleur entière. Fig. 3. L’ovaire et le style. E- 2 EE Æ : - h P Pesra pur Par roi seuÿp antsebiter dt fUCHCE HIT. HILLE À LONGUES FLEURS. ZILLITA LONGI- FLORA. 5 Hexandrie-Monogynie. Famille des Rubiacées. ESA AAA AS SRE AR ABLE ARS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 6-fidus. Corolla 1-petala , 6 - fida ; tubo cylindrico , lon- gissimo. Antheræ 6, intrà faucem tubi subsessiles , non exsertæ. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmate capitato. Fructus oblon- gus , subcompressus , 2 -locularis , polyspermus. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. HILLIA foliis ovatis , basi apiceque attenuatis ; floribus termina- libus , solitariüis ; corollis sexfidis ; laciniis oblongo-lanceolatis , subrevolutis. HILLTA longiflora. Swartz, Observ. 156. t. 5. f. 1. — ANDREW. Bot. Repos. t. 145. — Bot. Magaz. t. 721. HILLIA parasitica. Jaco. Amer. 06. t. 66. et Picr. p. 50. £. 97. — Lam. Dict. Enc. 3. p. 129. et Illust. t. 257. Ce genre est dédié à John Hill, auteur anglais, né en 1716 et mort en 1775, auquel on doit un grand ouvrage de botanique, intitulé : Système végétal, en 26 volumes in-folio , avec un grand nombre de planches. Il se compose seulement de deux espèces propres aux con- trées chaudes de l’Amérique. Celle dont il est ici question croit natu- rellement dans les bois, à la Martinique et à la Jamaïque ; on la cultive en Angleterre depuis 1789 ; mais il n’y a que peu de temps qu’on la possède en France , et nous l’avons vue pour la première fois en fleur en septembre et octobre de l’année dernière (1821), dans la serre chaude de M. Fulchiron , amateur de botanique, qui cultive, à Passy près de Paris , beaucoup de plantes rares et curieuses. La tige de la Hille à longues fleurs est ligneuse, cylindrique , glabre , rameuse ; dans son pays natal elle rampe sur les rochers et sur les troncs des arbres , où elle s'attache à la manière du lierre au moyen de crampons fibreux et radiciformes. Ses feuilles sont oppo- sées , ovales , rétrécies à leur base et à leur sommet, persistantes , glabres , luisantes , d’un vert gai , portées sur de courts pétioles, et accompagnées , au-dessus de leur base , de deux stipules oblongues , obtuses , qui tombent au bout de quelque temps. Ses fleurs sont d’un 386 ( blanc sale , solitaires et sessiles à l’extrémité des rameaux , munies à leur base de deux petites bractées cordiformes , plus courtes que l'ovaire et entièrement cachées , ainsi qu’une partie du tube, par les deux stipules supérieures qui sont très-grances. Le calice est mono- phylle, adhérent presque en entier avec l'ovaire ; son bord libre est très-court , et on n’y distingue aucune division ni dent , même à lâ loupe. La corolle est monopétale, imfondibuliforme, à tube cylin- drique, long de trois pouces , marqué de six sillons peu profonds , et à limbe aussi grand que le tube , très-ouvert , partagé en six décou- pures oblongues-lancéolées , plus ou moins roulées sur elles-mêmes en dehors. Les étamines , au nombre de six , ont leurs filamens très- courts, terminés par des anthères ovales-oblongues , situées un peu au-dessous de l’orifice du tube. L’ovaire est inférieur ou adhérent au calice , presque cylindrique , surmonté d’un style de la longueur du tube , terminé par un stigmate en tête et à deux lobes. Le fruit , que nous n’avons pas vu , est , selon Jacquin , oblong , légèrement com- primé , a deux loges contenant chacune des graines nombreuses et trèes-petites. EXPLICATION DE LA PLANCHE 386. Fig. 1. Une des petites bractées situées à la base de l'ovaire. Fig. 2. Une fleur dont la corolle a été fendue longitudinalement et ouverte afin de faire voir l’ovaire, situé inférieurement , le style dont il est surmonté et le stigmate qui le termine; dans le haut du tube de la corolle sont les six étamines. Le PSarsa pis Arr ap. v . e ‘“# 4 + * LA LOBÉLIE ÉCLATANTE. LOBELIA FULGENS. y Pentandrie-Monogynie. Famille des Lobeéliaceées. AAA A RAR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-dentatus. Corolla r-petala , tubulosa ; limbo 2-labiato , inæquali. Stamina 5 ; antheris in tubum connatis. Ovarium inferum ; stylo simplici; stigmate hispido. Capsula 2-5 -locularis , polysperma, apice dehiscens. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LOBELTA caule erecto foliisque lanceolato-linearibus et serrula- tis, pubescentibus ; racemo terminali subsecundo; pedunculis folio florali multi brevioribus. LOBELTA fulgens. Wirio. Enum. Hort. Berol. 2. p. 85. t. 85.— Bot. Repos. t. 659. — Rom. et ScHUL. Syst. Veg. 5. p: 50. Cerrs belle espèce de Lobélie a été rapportée de l'Amérique mé- ridionale par MM. de Humboldtet Bonpland , en 1805. Ge n'étaient que des échantillons desséchés pour l'Herbier; mais heureusement ces échantillons portaient des capsules assez avancées vers la maturité pour que quelques graines qui en furent retirées, et qui furent se- mées, aient produit de nouvelles plantes, qui fleurirent pour la première fois au Jardin des Plantes à Paris , au mois d'août 1808, et qui, ayant porté graine à leur tour , permirent de multiplier l'espèce autant qu'on pouvait le désirer. Les graines se sèment sur couche, dans des pots remplis d’un mélange de terre franche légère et de terreau de bruyère. La plante étant vivace , on peut aussi la multi- plier en éclatant les racines des vieux pieds. Elle craint d’ailleurs le froid , et il faut la rentrer dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle fleu- rit en août et septembre. La racine de la Lobélie éclatante est fibreuse, vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges simples ou rameuses, cylindriques, striées , pubescentes , hautes d’un pied et demi à deux pieds, garnies de feuil- les altérnes, lancéolées ou lancéolées-linéaires, à peine dentées , presque sessiles, luisantes en dessus, légèrement pubescentes en dessous. Les fleurs, d’un pourpre éclatant, ou d'un rouge écarlate vif et un peu foncé, sont grandes , nombreuses , pédonculées, situées dans la partie supérieure des tiges et des rameaux, pour la plupart 387 L * tournées du même côté, et disposées en une longue et belle grappe terminale. Le calice est monophylle, adhérant inférieurement avec l'ovaire , partagé , dans sa partie supérieure, en cinq divisions li- néaires , aiguës, un peu inégales , presque aussi longues que le tube de la corolle. Celle-ci est monopétale, irrégulière, tubulée dans sa partie inférieure, fendue jusqu'à sa base sur son côté supérieur , ayant son limbe partagé en deux lèvres, dont la supérieure divisée en deux découpures linéaires-lancéolées , et l'inférieure en trois di- visions lancéolées, presque égales. Les étamines sont au nombre de cinq , insérées sur le bord de l'ovaire devant les divisions calicinales; elles ont leurs filamens dilatés, de la même couleur que la corolle, rapprochés et resserrés en tube autour du style, terminés par des anthères grisâtres, oblongues, connées en forme de cylindre, et faisant , avec le style, qui traverse l'espèce de gaine qu'elles forment, une sorte de crochet terminé par le stigmate. L'ovaire est semi-in- férieur, turbiné inférieurement et adhérant au calice , libre et un peu conique dans sa partie supérieure, surmonté d'un style cylin- drique de la longueur des étamines , terminé par un stigmate renflé, légèrement hispide en dehors et à deux lobes. Le fruit est une cap- sule ovale, couronnée par les dents du calice, partagée en deux loges contenant un grand nombre de graines portées sur deux récep- tacles qui naissent du milieu de la cloison. EXPLICATION DE LA PLANCHE 387. Fig. 1. Le calice , l'ovaire , le style et le stigmate vus à la loupe. 4 ANR. Lo 7771 flyers P Bessa pine Eee) Parroes soute IPOMÉA VEINE. ZPOMOE 4 VENOSA. 5 Pentandrie-Monogynie. Famille des Convolvulacées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Caiyx 5-partitus , nudus. Corolla 1 -petala , campanulata vel in- | fundibuliformis, 5-plicata. Stamina 5. Ovarium superum ; stylo sim- | plici; stigmate capitato, 2-3-lobo. Capsula 2-3-locularis , poly- sperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. IPOMOEA caule frutescente, volubili ; foliis ternatis quinatis- que ; foliolis petiolatis , ovali-oblongis, acutis , venosis ; pedunculis muléifloris. IPOMOE À venosa. Rozmer , Syst. Veget. 4. p. 212. CONFOLVULUS venosus. Lam. Dict. Enc.3. p. 566. Le genre Ipoméa est très-nombreux en espèces ; on en connait aujourd’hui plus de cent soixante, et toutes ces plantes sont exoti- ques et naturelles, pour la plupart, aux contrées chaudes du globe. Leurs tiges sont assez ordinairement sarmenteuses et volubiles ; leurs feuilles affectent diverses formes ; elles sont simples ou composées, linéaires ou lancéolées , ovales ou en cœur, élécamment découpées dans un assez grand nombre d’espèces, palmées ou ailées; leurs fleurs , campanulées ou infondibuliformes , sont presque toujours plus ou moins grandes , et d’un aspect fort agréable. L'Ipoméa veiné , dont nous allons donner la description, est une des belles espèces de ce genre. Il est originaire des îles de France et de Bourbon , où il a été découvert par Commerson qui en a rapporté des échantillons conservés dans l’Herbier du Jardin du Roi. Nous l'avons vu vivant chez M. Noisette, qui le cultive depuis quatre à cinq ans, et il a fleuri pour la première fois dans sa serre chaude, pen- dant les mois d'octobre, novembre et décembre de l’année dernière M1621 ). La racine de cette espèce est formée de plusieurs gros tubercules irrégulièrement arrondis ou oblongs ; elle donne naissance à une ou plusieurs tiges grêles , sarmenteuses, revêtues d’une écorce grise- jaunâtre , abondamment chargées de points verruqueux, et divisées | en rameaux qui s'étendent à vingt et trente pieds ou plus, en s’en- 388 | tortillant autour des appuis qu'on leur donne , ou autour des arbres qui sont dans leur voisinage. Les jeunes rameaux sont presque lisses, rougeàtres , garnis de feuilles alternes , pétiolées | composées de trois à cinq folioles ovales-oblongues, aiguës , luisantes et d’un vert gai en dessus, veinées en dessous, disposées en digitations et portées sur des pédicelles particuliers. Les fleurs sont axillaires, ordinaire- ment au nombre de trois à cinq sur des pédoncules rameux , cylin- driques, épais , beaucoup plus longs que les pétioles des feuilles : quelquefois l'extrémité des rameaux se termine par une belle grappe composée de vingt à trente fleurs. Le calice est divisé profondément en cinq folioles ovales-arrondies , concaves, un peu charnues, ap- pliquées étroitement sur la base de la corolle ; les deux extérieures plus courtes que les autres. La corolle est monopétale, large de deux pouces et demi ou environ, campanulée , marquée de cinq plis, à limbe ouvert, partagé en cinq lobes peu profonds et eux-mêmes échancrés. Les étamines sont au nombre de cmq, à filamens su- bulés, velus à leur base, insérés dans la partie inférieure de la co- rolle , moitié plus courts qu’elle, et terminés par des anthères ova- les-oblongues , un peu en cœur à leur base. L’ovaire est supère, ovale-conique ; il a sa base engagée dans un disque charnu, plane, orbiculaire , occupant tout le fond du calice, et il est surmonté d'un style subule, terminé par un stigmate en tête, à deux lobes et quel- quefois à trois. Nous n'avons pas vu le fruit; c'est , dans les autres espè- ces du même genre , une capsule à deux ou trois loges pol yspermes. EXPLICATION DE LA PLANCHE 388. Fig. 1. Partie supérieure du pédoncule , l'ovaire avec son disque , le style et le stigmate. Fig. 2. Une étamine un peu grossie. L. Z. Bussra pin € Them VCHOIX . Parrou sea SENECON ÉLÉGANT.SENECIO ELEGANS.O ou Syngénésie-Polygamie superflue. Famille des Radiées. CAT TETE LU ON 0 9 9,9 9,9 2 9 7) 4 0 9 9 7, 7 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx-communis cylindricus , erectus , multifidus , basi calycu- latus squamulis imbricatis , apice sphacelatis. Flores radiati ; ligulis marginalibus foœmineis ; flosculis centralibus hermaphroditis. Recep- taculum zudum. Pappus pilosus , sessilis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SENECIO foliis pinnatifidis , æqualibus , patentissimis , subtus pubescentibus ; floribus radiatis , corymbosis ; radio patente. SENE CIO elegans. Lin. Spec. 1218. — Wirzo. Spec. 5. pag. 1990. — Por. Dict. Enc. 7. p.91. ASTER Africanus annuus , Senecionis folüis. Comme. Aort. Amstel. 2. p. 50. t. 30. JACOBÆ A Capensis , flore purpureo , Senecionis folio dentato. D Mnsix. p255. 1. 22. f. 1. JACOBÆA Africana , laciniata, latifolia, flore purpureo. Tourver. /nst. 487 ? Sur plus de cent trente espèces comprises dans ce genre, le Senecon élégant, nommé encore Senecon d'Afrique, parce qu’il nous vient du cap de Bonne-Espérance , est le seul qu’on cultive comme plante d'ornement. Ses fleurs d’une belle couleur pourpre ou cramoisie à la circonférence, et d’un jaune doré dans le centre, font un fort joli effet. On le multiplie de graines qu’il faut semer en mars ou avril et sur couche. Lorsque les jeunes plants sont assez forts et qu'on ne craint plus les gelées, on les repique en place dans les plates-bandes des parterres, où ils fleurissent depuis le mois de juillet jusqu'aux premiers froids de l’automne. Ils aiment une exposition chaude et des arrosemens fréquens. Par la culture , on a obtenu de cette espèce une variété à fleurs doubles qui sont entièrement cramoisies, et dont les tiges deviennent un peu ligneuses. Cette variété se multiplie de boutures qui reprennent facilement, en les faisant sur couche et sous cloche. Elle offre des sous-variétés à fleurs roses et blanches. Tous ces Senecons doubles deviennent vivaces lorsqu'on les conserve 389 * € dans la serre chaude ou sous des châssis ; mais ils demandent beau- coup de soin, étant très-sensibles au froid. La racine du Senecon élégant est fibrense, ordinairement an- nuelle ; elle produit une ou plusieurs tiges cylindriques, herbacées, droites , striées , presque glabres, hautes de deux pieds ou environ , ramifiées dans leur partie supérieure , et garnies de feuilles alternes, sessiles, d’un vert gai, un peu charnues, pubescentes surtout en dessous, profondément pinnatifides , à découpures élargies , incisées ou dentées. Les fleurs, portées sur des pédoncules allongés , munis de plusieurs petites folioles aiguës, sont disposées en corymbe à l'ex- trémité des tiges et des rameaux. Ces fleurs sont composées , à la circonférence, d'environ quinze demi-fleurons femelles, étalés, d’une belle couleur pourpre ; dans le centre, d'un grand nombre de fleurons hermaphrodites, d’un jaune doré , portés, ainsi que les premiers, sur un réceptacle plane, nu et entouré d'un calice commun simple, cylindrique, partagé profondément en lanières lancéolées, égales, terminées par une pointe membraneuse, et en- vironné à sa base par plusieurs écailles plus courtes, imbriquées , noirâtres à leur extrémité. Il succède à chaque fleuron ou demi-fleu- ron une graine simple, surmontée d’une aigrette sessile , formée de poils simples , soyeux , tres-blancs. fr) É 1 "210 VC elegart + JBarras 74 La dé % ACACIE TROMPEUSE. ACACIA DECIPIENS. 5 Polygamie-Moncæcie. Famille des Légumineuses. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Flores Polygami. In hermaphroditis : Calyx 5-dentatus ; Co- rolla 5-fida vel 5-petala ; Stamina 4-100 ; Ovarium superum ; Legumen 2-valve. In masculis : Calyx 5 - dentatus ; Corolla 5-fida seu 5-petala ; Stamina 4 - 100. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ACACTA jolis triangularibus vel deltoïdeis , angulo exteriore spinulosis ; stipulis setaceis , caducis ; ramulis glabris ; capitulis globosis , axillaribus , pedunculatis , 7 - 10-floris. ACACTA decipiens. Hort. Kew. ed. 2. pol. 5, p. 465. — Bot. Mag. n.ett. 1745. Les différences qui existent dans la forme des corolles , dans le nombre des étamines , dans les formes des fruits et des graines de beaucoup d’espèces que Linné avait réunies dans son genre Mimosa , ont engagé Willdenow à diviser en plusieurs ce genre qui d’ailleurs était devenu très-nombreux , puisqu'on y compte aujourd’hui plus de deux cents espèces, tandis que Linné n’en avait pas connu cinquante. Parmi les nouveaux genres formés aux dépens du Mimosa, celui qui a recu le nom d’Acacia est maintenant le plus nombreux, puisqu'il comprend au delà de cent espèces, et il n’en est resté que peu au delà de trente dans celui qui a conservé l’ancien nom. Il n'existe point d'espèces herbacées parmi les Acacies ; elles for- ment toutes de grands arbres, des arbrisseaux ou des arbustes re- marquables par leurs formes élégantes et variées , et intéressans par les gommes ou les résines que plusieurs nous fournissent ; mais aucune de ces plantes n’est indigène de l’Europe ; elles appartiennent presque toutes aux contrées chaudes du globe. L'Amérique est jus- qu'a présent la partie du monde où elles sont le plus communes, car plus de cinquante appartiennent à ce continent; les autres se trou- vent en Âsie, en Afrique et dans la Nouvelle-Hollande. Du nombre de ces dernières est l’Acacie trompeuse, que les Anglais cultivent depuis 1803, et que les jardins francais possèdent depuis sept ans. On la plante en pot dans de la terre de bruyère, et on la rentre dans 390 J'orangerie pendant l'hiver. Elle se multiplie de marcottes et elle fleurit en avril et mai. Nous l’avons vue chez M. Noisette. L'Acacie trompeuse est un arbrisseau dont la tige se divise en ra- meaux nombreux, grêles , sillonnés , qui forment un buisson épais , haut de trois à quatre pieds. Ses feuilles sont triangulaires ou deltoi- des, sessiles, d’un vert assez foncé, glabres comme le reste de la plante, chargées d’une seule nervure qui, au lieu d'occuper le milieu de la feuille, est placée près du bord externe et se prolonge au de- là de l'angle de ce côté, en une pointe épineuse : dans leur jeunesse, elles sont accompagnées de stipules sétacées, qui ne tardent pas à tomber. Les fleurs sont très-petites, d’un jaune fort pâle, munies , chacune à leur base, d’une bractée arrondie , concave, roussätre , et réunies sept à dix ensemble , en une tête globuleuse, ayant la forme d’une petite houppe. Ces têtes de fleurs sont portées sur des pédoncules axillaires , solitaires et plus longs que les feuilles. Leur calice est monophylle, blanchätre , à cinq dents obtuses. La corolle est monopétale , à cinq divisions ovales, ouvertes , égales, moitié plus longues que le calice. Les étamines , au nombre de cent ou à peu près, ont leurs filamens filiformes , moitié plus longs que la co- rolle, terminés par des anthères arrondies. Dans les fleurs herma- phrodites, l'ovaire est supère, ovoide, pubescent , surmonté d'un style filiforme, un peu plus long que les étamines, terminé par un stigmate simple. Cette espèce ne donne pas de fruit dans nos jardins. ? Bessa piur , Ds NES dcphreris. Acacie trompeuse , Bar roës seule Ÿ ARISTOTÉLIE GLANDULEUSE. 4RISTOTELIA MACQUI. 5 Dodécandrie-Monogynie. Famille des Rhamnées. L1113:h::5,212::5:515%3%) CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus , profunde 5-fidus ; laciniis caducis. Corolla 5-petala. Stamina 15, disco calycino inserta ; antheris subsessili- bus , apice poro gemino dehiscentibus. Ovarium superum, disco glan- re impositum ; ; stylo 3-fido ; stigmatibus 3. Bacca 3- Der. loculis 2-spermis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ARISTOTELTA foliis oppositis, ovato-lanceolatis , serratis ; floribus subracemosis , axillaribus. ARISTOTELTA Macqui. L'Herrr. Séirp. 1. p.31. t. 16.— War, Arb. 27. — Wan. Spec. 2. p. 851.— Lam. Jllust. £. 399. — Porn. Dict. Enc. Suppl. 3. p. 587. ARISTOTELTA glandulosa. Syst. Veget. Flor. Peruv. p. 126. Le genre Aristotelia, dont jusqu'a présent on ne connait qu’une seule espèce , a été consacré par L’Héritier à la mémoire d’un des plus célèbres philosophes de l’antiquité , l’un des plus grands génies que la nature ait produits, Aristote. L’arbrisseau qui porte ce nom à jamais illustre , est originaire du Chili, d’où on l’a transporté en Europe il y a une cinquantaine d'années. On le plante en pot ou en caisse, et on le rentre à l'automne dans l’orangerie; on peut même, avec quelques précautions , lui faire passer l'hiver en pleine terre, et il y a lieu de croire qu’il s’acclimatera facilement dans nos départe- mens du midi. Il se multiplie de graines, de marcottes et de boutures. Ses fleurs paraissent en avril et mai. Nous l'avons vu chez M. Noisette. Dans son pays natal, les fruits qu'il produit deviennent gros comme une très-petite cerise ; ils sont légèrement acides et bons à manger. Les Chiliens en préparent une boisson rafraichissante, et ils en font aussi par la fermentation une sorte de liqueur vineuse. L’Aristotélie glanduleuse est, dans nos serres, un arbrisseau de cinq à six pieds de hauteur ; sa tige se divise en rameaux oppo- sés, dont les plus jeunes sont garnis de feuilles pareillement opposées, pétiolées , oblongues ou ovales-lancéolées, dentées en scie, glabres 391 et d’un vert gai en dessus, plus pâäles et légèrement pubescentes en - dessous , accompagnées à leur base et dans leur jeunesse , de stipules qui ne tardent pas à tomber. Les fleurs sont petites, blanchätres, le plus souvent trois ensemble sur un pédoncule commun, et impar- faitement disposées en grappes situées dans les aisselles des feuilles ou à l’extrémité des rameaux. Les pédoncules sont pubescens , munis, à l'endroit où ils se divisent, de très-petites bractées opposées, tri- fides. Le calice est monophylle, partagé profondément en cinq dé- coupures obtuses, pubescentes, plus courtes que la corolle et caduques. Les pétales sont au nombre de cinq, ovales, alternes avec les divi- sions Calicinales, insérés au-dessous des étamines, autour d’un disque particulier et très-mince, qui occupe le fond du calice. Les étamines au nombre de quinze ou environ, ont leurs filamens plus courts que la corolle, insérés sur le disque, et terminés par des anthères oblon- gues , à deux loges qui s'ouvrent chacune à leur extrémité par un trou. L'ovaire est supère, globuleux, porté au centre du disque, surmonté d'un style simple inférieurement, trifide dans sa partie supérieure , plus long que les autres parties de la fleur , et terminé par trois stigmates recourbés. Les fruits sont des baies d’abord rouges , ensuite noiratres , de la grosseur d’un grain de cassis, ponc- tuées , presque glanduleuses, à trois loges contenant chacune deux à trois graines convexes , anguleuses. “M. de Jussieu a laissé le genre Aristotélia dans ses Plantæ incertæ sedis*, en indiquant ses affinités avec les TILIACÉES , les CISTÉES et les RHAMNÉES. Après avoir analysé avec beaucoup de soin les . caractères de ce genre, il nous a paru que c'était avec la dernière de ces trois familles qu’il avait le plus de rapports naturels. EXPLICATION DE LA PLANCHE 30. Fig. 1. Un pétale de grandeur naturelle. Fig. 2. Le calice vu à la loupe. Fig. 3. Une étamine vue de même. Fig. 4. L’ovaire , le style et les stigmates vus de même. Fig. 5. Le fruit coupé horizontalement pour faire voir ses trois loges. € À N 2 ÿ | Ÿ d ; | ? e br ë 72072 Zarrou seu . > LA à Ld * , + - Pr .+ Q ‘ 4 e « x s u 2 | = # gs = x y £ + + ‘ j - L] . » - ‘ . { L d 5 F : L ME INDIGOTIER BILABIÉ. ZNDIGOFERA BILA- BTAT A. 5 Diadelphie-Décandrie. Famille des Zégumineuses. L:25:52111:::h511h:1:::h1:5::);:7):::5:::)] CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx patens , 5-dentatus. Corolla papilionacea ; cariné calcare subulato utrinqué aucté. Stamina 10, 2-adelpha. Ovarium supe- rum ; stylo stigmateque simplicibus. Legumen oblongum , lineare, subcylindricum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. INDIGOFERA caule frutescente; foliis quinatis , rariüs terna- tis ; foliolis ovato-oblongis, mucronatis ; racemis axillaribus , mul- tifloris ; corollis bilabiatis ; parte superiore calycis edentulä. Nous ne connaissons point le pays natal de cette espèce d'indi- gotier que nous avons vu en fleur dans la serre chaude de M. Noi- sette, pendant le mois de novembre et décembre 1821, et à laquelle nous avons donné le nom d’indigotier bilabié , à cause de la forme particulière de sa corolle qui semble être partagée en deux lèvres. Sa tige est frutescente, haute de deux pieds, simple et grosse comme une plume à écrire dans sa partie inférieure, divisée dans la supérieure , en rameaux épars , verdâtres , un peu anguleux, garnis de feuilles pareillement éparses , composées de trois et le plus sou- vent de cinq folioles ovales-oblongues, acuminées, presque glabres et d’un vert gai en dessus, plus päles en dessous et chargées de poils courts. Ces feuilles sont munies à leur base de stipules subulées. Les fleurs sont d'un pourpre clair mélé de pourpre plus foncé, dis- posées, au nombre de quinze et plus , en grappes serrées, portées, dans les aisselles des feuilles supérieures , sur un pédoncule anguleux. Chaque fleur est accompagnée d’une bractée ovale, scarieuse , acu- minée. Le calice est monophylle, à cinq divisions profondes, lan- céolées-linéaires , dont trois tournées en dessous , et les deux autres sur les côtés, de manière à laisser la partie supérieure vide. La co- rolle est composée de cinq pétales partagés comme en deux lèvres, dont la supérieure formée par l’étendard arrondi, un peu creusé en cuillère , placé horizontalement , et dont l’inférieure réunit les deux ailes et la carène : les deux ailes qui sont oblongues, horizontales, 392 embrassent la carèné formée de deux pétales distincts à leur base, ‘ rapprochés et unis ensuite dans le reste de leur étendue, formant une sorte de nacelle, dont chaque côté, dans sa partie moyenne, est chargé d’un petit éperon obtus. Les étamines sont au nombre de . dix, dont neuf ont leurs filamens réunis ensemble , et le dixième est libre et distinct ; leurs anthères sont arrondies , comprimées, à deux loges. L'ovaire est supère, allongé , cylindrique, prolongé en un style courbé en arc, terminé par un stigmate simple; Cet ovaire contient huit à dix ovules ; nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 39. Fig. 1. Le calice et les étamines vus à la loupe. Fig. 2. L’ovaire vu de même. Fig. 3. La corolle de grandeur naturelle , et vue , ses différentes parties ( l’éten- dard , les aîles et la carène } étant séparées. "Z'Porsa pan e ; ? ET 2 ay VA L2 Lilabuile. C f male te End, het CS HD an Cie fn md" GAZANIE OEIL -DE-PAON. GAZANIA PAVO- INA AE Syngénésie Polygamie-Frustranée. Famille des Radiées. AAA AA PART AR AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx-communis r-phyllus, cylindraceus, dentatus. Flores radiati. Flosculi à disco hermaphroditi. Semiflosculi in radio ligulati et steriles. Receptaculum villosum. Pappus pélosus. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GAZANTA foliis pinnatis indivisisque, supr glaberrimis , sub- ts canescentibus ; laciniis lineari-lanceolatis ; calycibus peduncu- lisque pubescentibus. GAZANTIA pavonia. Bot. Regist. n. et 1. 35. GORTERIA pavonia. Anprew. Repos. t. 523. Les fleurs de la Gazanie OEil-de-Paon sont fort belles; mais elles ne s'épanouissent qu’au soleil ; elles se ferment dès qu’elles ne ressen- tent plus l'influence directe de l’astre du jour, soit qu'un nuage vienne à intercepter ses rayons, soit que la plante soit transportée à l’ombre. Il faut donc, pour jouir de cette espèce, lui donner l'exposition du midi. Comme elle est du cap de Bonne-Espérance, et qu’il faut la ren- trer dans la serre pendant l'hiver, on la plante en pot dans un mélange de terre franche et de terreau de bruyère. L'été, elle a besoin d’être souvent arrosée; l'hiver, au contraire , elle doit l'être fort peu; car trop d'humidité lui est alors nuisible. On la multiplie de graines semées sur couches au printemps, ou de boutures qu’on fait avec la partie inférieure de la tige, à laquelle on laisse un peu de talon. Elle fleurit en avril et mai. La racine de cette plante est vivace ; son collet forme une sorte de souche un peu rameuse, qui donne naissance à plusieurs feuilles 411 linéaires -lancéolées, entières ou profondément pinnatifides , a dé- coupures lancéolées, glabres et luisantes en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. Les fleurs sont grandes, fort belles, larges de trois pouces et plus, portées sur de longs pédoncules un peu cotonneux et qui partent du milieu des feuilles. Ces fleurs sont ra- diées, composées, dans le centre, de fleurons tubuleux, herma- phrodites, de la longueur du calice commun, et munis d’un ovaire infère. Les demi-fleurons de la circonférence , au nombre de quinze ou environ, sont stériles, ligulés, d’un jaune-orangé magnifique , marqués dans leur partie inférieure d’une grande tache noire, bril- lante , avec quelques points blancs : la réunion de ces taches forme autour du disque un cercle qui tranche d’une manière remarquable avec la belle couleur du reste de la fleur. Les fleurons et les demi- fleurons sont portés sur un réceptacle velu , et environnés d'un calice commun monophylle, pubescent en dehors, découpé à son bord en dents disposées sur deux rangs. L'ovaire de chaque fleuron du disque devient une graine couronnée par une aigrette de poils simples. DIRE ter EU Et 1 | Barrvës seuls à er ‘ # run ttd'C/UuUd. ap de. sp Cazanie œil de Paon. ?T Anru rs. À ME TS de ou Ar “+ . = "1 « « _ » “à = - CES RTS RENE ET PR \ ET lent 12 PE ns pe à . + (Ph N —'e émpapeé “ MORÉE FRANGÉE. MORÆA FIMBRIATA. Triandrie-Monogynie. Famille des ridées. ARS AR AS SARA ASS SAS RAS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 2-5-valvis. Corolla 1-petala; tubo brevi, limbo pro- fundè 6-partito, patulo, subæquali. Stamina 3. Ovarium infe- rum ; stylo simplici; stigmatibus 3, petaloideis , 2-fidis. Capsula 3-gona, 3- valvis, 5- locularis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MORÆA folüis ensiformibus, vix brevioribus scapo compresso et multifloro; petalis sinuatis et denticulatis ; stigmatibus fim- briatis. IRIS fimbriata. Vent. Æort. Cels. n. et t. 0. IRIS Chinensis. Bor. Magaz. n. et t. 373. Czrre plante a d’abord été placée dans le genre Iris ; mais la forme de ses corolles, dont toutes les divisions sont étalées, la rapproche davantage des Morées. Elle est originaire de la Chine , d’où elle a été transportée en Angleterre en 1792, et de ce dernier pays en France, où Cels, le père, la possédait en 1797. On la multiplie facilement par ses drageons, qui poussent abondamment autour de ses anciens pieds et qu’on sépare en automne. Elle a besoin d’être garantie du froid pendant l'hiver , et du reste elle n’est point délicate. Ses fleurs qui paraissent en avril et mai ont peu de durée ; mais elles se suc- cèdent les unes aux autres pendant au moins un mois. La racine de la Morée frangée est tubéreuse, horizontale, tra- çcante, vivace; elle produit une ou plusieurs tiges droites , hautes d’un pied à un pied et demi, comprimées inférienrement, un peu flexueuses , rameuses dans leur partie supérieure , garnies, à leur base et sur deux rangs opposés , de feuilles ensiformes , glabres, très-rap- prochées les unes des autres , engainantes par un de leurs côtés, et presque aussi longues que les tiges elles-mêmes. Les fleurs sont d’un 12 bleu clair mêle d'un peu de jaune, pédonculées, et enveloppées trois à cinq ensemble avant leur épanouissement, dans des spathes courtes, foliacées , à quatre ou cinq valves, et portées à l’extrémité des rami- fications de la tige. Leur corolle est monopétale, tubulée inférieure- ment, à limbe partagé en six découpures oblongues, ouvertes , denticulées et légèrement frangées en leurs bords; les trois divisions extérieures un péu plus grandes que les autres, marquées de taches d’une couleur plus foncée que le reste de la fleur, et de taches jaunes allongées avec une ligne saillante de cette dernière couleur et char- gée de poils; les trois divisions intérieures, d’un bleu plus pâle et sans aucune tache. Les étamines, au nombre de trois, sont in- sérées dans le haut du tube de la corolle à la base des découpures ex- térieures ; elles ont leurs filamens redressés, cachés sous les stigmates, terminés par des anthères oblongues, à deux loges longitudinales et parallèles, s’ouvrant par leur face externe. L’ovaire est infère , ob- long, un peu triangulaire , surmonté d’un style de la longueur du tube, divisé dans sa partie supérieure en trois stigmates oblongs , pétaliformes , de la même couleur que les divisions internes de la co- rolle, un peu divergens , bifides à leur extrémité et frangés en leurs bords. Le fruit est une capsule à trois loges , contenant chacune plu- sieurs graines disposées sur deux rangs, ? Bern pour * ?, ? . ALI lonlrtale . vis {ra ngrée More Jwrou so ag ANÉMONE A COURONNES. ANEMONE CORO- NARIA. YU Polyandrie-Polygynie. Famille des Renonculacees. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus ; hujus loco involucrum polyphyllum , à flore distans. Petala 5 aut plura. Stamina numerosa , hypogyna. Ovaria su- pera, plura, receptaculo communi imposita. Capsulæ totidem mo- nospermæ , non dehiscentes. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ANEMONE jolis subtripinnatis ; laciniis varie incisis ; invo- volucri foliis trifidis ; laciniis apice incisis; scapo unifloro ; corollé 5-6-petal ; seminibus lanatis. ANEMONE coronaria. Lin. Spec. 760. — Wirzo. Spec. p. 1276.— Law. Dict. Enc. 1. p. 165. ANEMONE tenuifolia, simplici flore. C. Baux. Pin. 174. 6. ANEMONE 1enuifolia, multiplex rubra. C. Baux. Pin. 156. 2. L racine de l'Anémone à couronnes est tubéreuse , brunûtre ; elle donne de sa partie inférieure naissance à quelques fibres menues, et de sa partie supérieure elle produit plusieurs feuilles longuement pétiolées , glabres ou presque glabres, presque trois fois ailées , à dé- coupures plus ou moins incisées, tantôt assez élargies, d’autres fois plus étroites. La hampe qui s'élève du milieu des feuilles est haute de huit à dix pouces , terminée par uneseule fleur, grande, belle, composée de cinq à six pétales ovales-oblongs, variant de presque toutes les couleurs, mème dans l’état sauvage, et surtout dans les différentes nuances du rouge et du bleu. L'involucre, placé à une certaine dis- tance de la fleur, est formé de trois feuilles sessiles, trifides, à dé- coupures elles-mêmes incisées. Les étamines sont très-nombreuses, hypogynes et plus courtes que la corolle. Les ovaires sont en grand nombre, supères, insérés au réceptacle, ramassés en tête, et ils devien- nent autant de capsules laineuses, MOnOsper mes , indéhiscentes et ter- minées par une pointe formée par le style persistant. 413, 414, 415. Cette plante croît naturellement dans les champs et les pâturages des parties méridionales de la France , en Provence, en Languedoc. On la trouve encore plus communément en Italie, en Grèce et dans le Levant. Elle fleurit en mars, et plus tôt, selon la chaleur du climat, dans les pays où elle est spontanée ; dans les jardins du nord ses fleurs paraissent en avril et mai. ANÉMONE OEIL-DE-PAON. 4ANEMONE PAVO- INDINSA L CARACTÈRES SIÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ANEMONE foliis profundèe 3-5-partitis, laciniis cuneatis , aliis apice trilobatis et rotundatis, alüs inciso - partitis, quasi multifidis ; involucri foliis lanceolatis , sessilibus, subintegris ; co- roll& 10-20-petal&, seminibus lanatis, stylo elongato acumi- nalis. ANEMONE pavonina. Lam. Dict. Enc.1 . p.166.—Lois. Not, 67. — Decaxn. Regn. Veget. 1. p. 197. SA racine est , comme celle de la précédente , un tubercule irrégu- lier, qui donne naissance à plusieurs feuilles pétiolées , glabres ou à peu près; les unes à trois ou cinq divisions profondes, légèrement découpées à leur sommet en deux on trois lobes arrondis, mais chargés d’une pointe particulière; les autres à divisions plus étroi- tes, plus profondément découpées en lobes lancéolés et aigus. La hampe est haute de huit à douze pouces, et elle porte à son som- met une seule fleur environnée d’un involucre de trois feuilles sessiles, lancéolées, entières ou quelquefois bifides et même tri- fides. La corolle est large de deux à trois pouces, composée de dix à vingt pétales ovales-oblongs, d’un rouge très-éclatant. Les graines sont laineuses , terminées par le style, allongé en alène et glabre. Cette espèce croît naturellement en France, aux environs de Grasse et de Dax ; on la trouve souvent à fleurs doubles dans l’état sau- vage, et cette variété qu’on cultive aussi dans les jardins a en général sa fleur moins large , et ses pétales sont très-étroits, pres- que linéaires. © Le nom d'Anémone, donné aux plantes de ce genre, vient du mot grec «euoc, vent, parce que, dit Pline, leurs fleurs ne s’épa- nouissent qu’au soufile du vent. Les Anémones étaient chez les anciens au nombre des plantes coronaires, ou employées à faire des couronnes ; mais il parait qu'ils donnaient ce nom à plusieurs plantes différentes , et quelques auteurs pensent qu'il faut rapporter à un autre genre, à celui de VAdonis, l'espèce d’Anémone qui, selon les poëtes, était née du sang d’'Adonis. | Les Anémones sont au nombre des plus belles fleurs ; mais la na- ture ne leur a pas accordé le charme d’un doux parfum. De là naquit chez les anciens le proverbe , podoy aveuwyn ouyrpwa, VOUS comparez la rose à l’anémone , qui s’adressait à ceux qui mettaient en parallele des objets d’un mérite très-inégal. Les deux espèces que nous avons décrites plus haut, l’'Anémone à couronnes et l’Anémone à œil-de-paon , sont parmi les plantes de ce genre particulièrement recherchées des fleuristes. La première sur- tout, soit qu’on l'ait cultivée avec plus de soin, soit que de sa nature elle ait plus de tendance à se modifier et à se diversifier toutes les fois qu’on la multiplie par graines, a produit une grande quantité de va- riétés qui font la passion des amateurs. Mais la culture des belles va- riétés ne paraît pas remonter au dela de 1660. Avant cette époque on ne connaissait encore que quelques variétés qui croissent naturel- lement dans le midi de la France et de l’Europe, lorsque M. Bachelier, fameux fleurimane de Paris, apporta, dit-on, des Indes orientales ou plutôt du Levant, des variétés nouvelles et beaucoup plus belles que celles qu’on connaissait avant lui. Il y a des gens qui sont charmés, quand ils possèdent quelque chose de beau, d’en faire part et d'en communiquer l'espèce au plus grand nombre de personnes qu'il leur est possible : c’est le goût le plus noble; mais ily en a d’autres qui possèdent un fruit et une fleur avec avarice, comme on possède l'argent qu’on ne peut donner sans le perdre soi-même. M. Bachelier était sans doute de ce caractère, puisqu'il fat dix ans sans communiquer à per- sonne la moindre de ses anémones. Un conseiller au parlement , cha- grin de voir posséder par un seul homme des fleurs qui étaient enviées par tous les amateurs, alla lui rendre visite en robe , ainsi que l’usage du temps le permettait, pendant que les Anémones étaient en graines. En passant auprès des plantes tant désirées il laissa adroïitement tom- ber sa robe sur la bourre, c’est-à-dire sur la graine de quelques-unes, qui s’y attacha. Son laquais, qui était prévenu, replia en dedans, sans qu'on s’en aperçüt, l'endroit où la graine s'était attachée. L'année suivante le conseiller recéla son larcin dans les mains de tous ses amis, et par eux en fit part à l'Europe entière. Depuis ce temps, les soins des amateurs, les semis multipliés, ont fait produire à l’Anémone un si grand nombre de variétés, qu’on en compte aujourd'hui plus de trois cents, que les fleuristes distinguent par couleurs et divisent en classes ou familles, comme celles des pourpres, des cramoisies, des rouges , des incarnates , des blanches, des bleues, des violettes, des brunes, des panachées , des pictées. Dans ces classes ne sont comprises que les Anémones à fleurs doubles ; celles à fleurs simples , qui ne sont en général que peu estimées des amateurs , quoiqu'elles aient des couleurs plus vives et plus éclatan- tes, font pour les jardiniers une classe à part qu'ils désignent sous les noms d'Anémones-pavots. Les fleuristes ont imaginé des noms particuliers pour désigner les dif- férentes partiesde ces plantes; et, pour que celles-ci puissentleur plaire, il faut qu’elles aient certaines proportions et une certaine symétrie entre leurs différentes parties. Ainsi, pour qu’une Anémone soit ré- gulièrement belle aux yeux d’un amateur, le pampre (les feuilles) doit être épais, finement découpé et d'un beau vert; la fane ( l’involucre ou la collerette) doit, comme les feuilles, être bien découpée et d’un vert agréable, et de plus être éloignée de la fleur d'environ un tiers de la longueur de la baguette (la tige), qui elle-même sera assez forte pour soutenir la fleur sans plier sous le fardeau. Quant à la fleur, on veut qu'elle soit large de trois à quatre pouces, bien arrondie et bien pommée, que ses couleurs soient vives et bien lustrées ; il faut en- suite que les pétales du-manteau ( de la corolle ) soient larges et bien arrondies, de couleur franche, excepté dans la culotte (l’onglet), qu'on désire d’une nuance différente ; il faut encore que les béquillons ( les étamines changées en pétales) forment le dôme en s’arrondissant et en se coursant un peu vers le cœur, où enfin la peluche ( les ovaires avortés et métamorphosés en pétales ) doit être bien proportionnée, pas trop allongée, bombée comme les béquillons et d’une nuance plus foncée. La racine des Anémones, qu’on désigne ordinairement sous le nom de pate, doit être mise en terre depuis la fin de septembre jusque vers le milieu de novembre. Une bonne terredepotager légère, peu fumée, suflit à cette plante. Cette terre doit être préparée d'avance par deux labours ; après le dernier, on l’unit avec un rateau , et l’on trace au cordeau des lignes éloignées les unes des autres de cinq à six pouces. Lorsque les plates-bandes sont ainsi préparées , on y place les pates d'Anémone, en les enfoncant à deux pouces en terre sur les lignes Le LL - P Bern pinx © Barroir seule [@ ; ) ) APS DC COL'CHATAX + AR ui # ne Le faites au cordeau , en laissant entre chacune d'elles la même distance, que celle qui est entre les lignes. Une chose essentielle dans la plan- tation des Anémones, c’est de placer toujours en dessus l’œil ou le bourgeon d'où doit naître la tige, car autrement la plante ne pous- serait que des feuilles ; dans le cas de doute sur la place du bourgeon, on fera bien de mettre la pate sur le’côté. Après que la plantation est faite et que la terre est unie au rateau, on répand sur la plate- bande au moins un pouce de terreau bien consommé , afin d’empé- cher la terre de se plomber par les pluies ou de se durcir par la sé- cheresse ; puis l’on arrose si le temps est sec. Il faut avoir soin de garantir les Anémones doubles des gelées, lors- que le thermomètre descend au-dessous de 3 ou 4 degrés ; on le fait en couvrant les plates-bandes avec de la fougère ou de la grande paille. Les Anémones simples sont plus robustes ; elles supportent bien jusqu’à 7 à 8 degrés sans en souffrir. Lorsque le printemps est sec , il est bon de faire quelques arrosemens pour donner de la vigueur aux plantes. C’est dans le courant d'avril qu'on jouit ordinairement des fleurs des Anémones, et leur floraison se prolonge plus ou moins en mai, selon que le printemps a commencé plus tôt ou plus tard. Il est facile d’ail- eurs d'avoir deux saisons d’Anémones, en réservant une partie des pates pour’ ne les planter que depuis le mois de février jusque vers le milieu de mars; mais les pates de cette plantation tardive sont moinsnourries, produisent moins de nouveaux tubercules, et donnent de moins belles fleurs. En juillet, lorsque les feuilles sont desséchées, on relève les pates pour les serrer dans un lieu sec. Les fleuristes ne les laissent jamais deux ans de suite en terre, et il y en a même qui en ont une double collec- tion afin que leurs Anémones se reposent une année. Le changement de sol est aussi un moyen de conserver les variétés dans toute leur beauté. Mais ce n’est qu'en multipliant les semis qu’on peut acquérir de nouvelles variétés. On sème les graines d’Anémone soit en automne, soit au printemps, suivant les circonstances. Les jeunes pates , qu’on appelle pois, se lèvent à lafin de juin pour être replantées vers le mois d'octobre ; quelques-unes peuvent donner des fleurs au mois de mai suivant. EXPLICATION DES PLANCHES. PL. 413. Tige fleurie de l’Anémone à couronnes à fleur simple , avec une feuille radicale. Fig. 1. Une étamine vue à la loupe. PI. 414. Tige fleurie d’une variété à fleur double de l’Anémone à couronnes. PI. 415. L’Anémone œil-de-paon à fleur simple. 13, 414, 415%. O Anenonce / dtOHMMIUT. pe Anemone œil de Paon. | Zhwepne d'Europe. PT Mar #. en JC CONOCHAIUX. Na. à u Anemone à couronnes, far. Barres soufre on ' BÉGONE DISCOLORE. BEGONIA DISCOLOR. 4 Monoécie-Polyandrie. Famille des Hydrocharidees. AS A/S RAS RAR SAS RAR RL LUS SUR AS LUE NES CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Flores monoici. Calyx 2-phyllus, major. Corolla 2 -petala. Sta- mina zumerosa ; filamentis basi junctis. Ovarium inferum, 5-gonum ; stylis 5 , 2-fidis ; stigmatibus G. Capsula 3-gona, 5-locularis, po- lrsperma ; seminibus minutissimis , receptaculo centrali, 5-partito affixis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. BEGONTA caulescens ; foliis inæqualiter cordatis , serraus , acuminatis ; capsulæ alis obtusangulis , un& majore. BEGONIA discolor. Arr. Hort. Kew. 2°. ed. vol. 5. p. 284. BEGONTA Evansiana. Anne. Bot. Rep. t. 627. — Pot. Mag. L. 14753. Les Bégones sont toutes exotiques à l’Europe ; on en connaît main- tenant près de trente espèces qui croissent en général dans les pays chauds, soit de l’ancien, soit du nouveau continent. Pendant assez long-temps les botanistes n’ont su à quelle famille les rapporter : M. de Jussieu les a laissées dans ses Plantæ incertæ sedis ; aujourd'hui on les rapproche des hydrocharidées. L'espèce à laquelle cet article est consacré est originaire de la Chine, d’où elle a d'abord été apportée en Angleterre il y a dix-huitans. C'est une des plus belles espèces du genre, et en même temps une des plus faciles à cultiver ; il suffit de la planter en pleine terre de bruyère dans une bache où elle soit à l'abri du froid, et elle y fleurit très-bien, ainsi que nous l'avons vu chez M. Noisette. Il est inutile de la mettre en serre chaude , comme le font encore plusieurs personnes. Elle fleurit depuis le mois de juin jusqu’à la fin de l’été. On la mul- tiplie par les nouveaux tubercules qui croissent autour des anciens. La racine de la Bégone discolore est un tubercule charnu, irré- gulier, d'où sortent beaucoup de fibres menues ; elle donne nais- sance à une tige cylindrique, glabre , articulée, un peu renflée à ses articulations, haute d’un pied à un pied et demi, un peu rameuse, gar- 416 ‘ ps 0 à “À nie de feuilles alternes, pétiolées, échancrées inégalement , glabres des deux côtés, d’un vert un peu changeant en dessus, rougeâtres en des- * sous ou au moins en leurs nervures, qui sont nombreuses. Les fleurs sont roses, d'un aspect agréable, portées à l’extrémité des rameaux ou dans les aisselles des feuilles supérieures, sur des pédoncules cylin- driques, dichotomes. Ces fleurs sont unisexuelles, les unes mäles, les autres femelles, munies chacune à leur base de deux bractées se- mimembraneuses et presque arrondies. Les fleurs mâles sont compo- sées d'un calice de deux folioles ovales-arrondies, colorées, opposées ; de deux pétales ovales-cunéiformes, opposés entre eux, alternes avec les folioles, calicinales ; et d’un grand nombre d’étamines dont les fila- mens sont , dans la moitié de leur longueur, réunis en un seul corps ; - leurs anthères sont disposées en tête , à deux loges adnées sur les cô- tés de la partie supérieure des filamens, qui est renflée, Les fleurs femelles ressemblent beaucoup aux mäles, avec cette différence qu’elles ont un ovaire infère, un peu ovoïde, ordinairement relevé de trois et quelquefois de quatre angles inégaux : cet ovaire est sur- monté de trois ou plus rarement de quatre styles courts, bifides, portant chacun deux stigmates globuleux. Le fruit est une capsule à trois angles saillans dont un plus grand que les autres, partagée in- iérieurement en trois loges s’ouvrant en trois valves, et renfermant chacune des graines petites et nombreuses. ? Derra pur ? Ace la (lune. É ‘ ; 4 / : Der ut dci he rois 772 e 277 ” PIVOINE PAPAVÉRACEE. PÆONIA PAPAVE- RACEA. 4 Polyandrie-Polygynie. Famille des Æelléboracées. RARE RAA RAT LAVE LATE AE LAS LAS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus et polyphyllus, persistens. Corolla 5-petala et polypetala. Stamina numerosa. Ovaria 2 vel plura, supera, disco cornoso cincta ; stigmatibus totidem sessilibus , crassis. Capsulæ toti- dem, 1-loculares, 1-valves, intüs longitudinaliter dehiscentes , polysperme. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PÆONTA caule suffruticoso; folis biternatis bipinnatisve ; * foliolis ovato-oblongis , subtüs glaucis, sæpissimé 3 -lobatis; flo- ribus solitariis , terminalibus ; ovariis in disco urceolato reconditis. PÆONTA papaveracea. Anprew. Bot. Repos. n. et t. 465. PÆONIA Moutan £. Decann. Regn. Veg. 1. p. 387. Nous avons donné , n°. 142 de cet ouvrage, l’histoire de la Pivoine Moutan. La plante dont nous traitons dans cet article a beaucoup de rapport avec elle, et M. Decandolle la regarde comme n'en étant qu'une variété, tandis que M. Andrews la considère comme uneespèce distincte. Quoi qu'il en soit, comme la Pivoine papavéracée est une magnifique plante, nous avons cru devoir la faire connaître aux amateurs. Nous l'avons vue en fleur chez M. Noisette, en avril et mai. Sa culture est la même que celle du Moutan. Les racines et les tiges de la Pivoine papavéracée ressemblent par- faitement à celles du Moutan, c’est-à-dire que les racines sont tubé- reuses, napiformes, et que les tiges sont ligneuses, hautes de trois à quatre pieds, rameuses dès la base et disposées en buisson. Les feuilles sont alternes , portées sur de longs pétioles cylindriques; les unes ailées, les autres une ou deux fois ternées, à folioles ovales-oblongues, glabres, d'un beau vert en dessus, glauques en dessous, rarement entières, le plus souvent découpées en deux à trois lobes. Les fleurs sont solitaires à l’extrémité des rameaux , très-grandes, larges de sept à huit pouces , inodores, d’un blanc pur avec une grande tache pur- purine à la partie inférieure de chaque pétale. Le calice est formé de 417 arbir TR «7 OR: dm be “à Nat vel r + « ‘® à + “* : “! Fa huit folioles inégales, disposées sur deux rangs, trois intérieures plus larges et plus courtes, presque ovales; les cinq extérieures près de moitié plus grandes et lancéolées. La corolle est composée de dix pétales ovales, rétrécis dans leur partie inférieure, entiers ou échancrés , presque toujours un peu irrégulièrement découpés en leurs bords. Les étamines, au nombre d'environ deux cents, ont leurs filamens inégaux, d’une couleur purpurine , plusieurs fois plus courts que les pétales , terminés par des anthères oblongues, jaunes, à deux loges longitudinales, s’ouvrant sur les côtés. Les ovaires sont supères, souvent au nombre de six, mais ils paraissent n’en former qu’un seul au moment de la floraison , parce qu’ils sont alors étroite- ment enveloppés par un disque cartilagineux, urcéolé, de couleur pourpre foncé qui naît du fond du réceptacle. Chaque ovaire se ter- mine par un stigmate sessile, charnu et un peu arrondi. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE #17. Une fleur et une feuille moitié de grandeur naturelle. Fig. 1. Les ovaires sans le disque, mais accompagnés de quelques étamines; le tout grand comme nature. 7. Jurra px NF IRCRE N ITR Barrou 77 2 Lecnit fcfin ve AXCELX . LP El ë | me, F L 2 ROBINIER VISQUEUX. ROBINITA VISCOS 4. 5 Diadelphie-Décandrie. Famille des Zégumineuses. ALIAS LA LE LEE VE LRU EE REE ER CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx parvus , 1-phyllus ; limbo subintegro vel 5- dentato. Co- rolla papilionacea. Stamina 10, 2- adelpha. Ovarium superum ; stigmate anterius villoso. Legumen oblongum, compressum , poly- spermum ; seminibus Compr'essis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ROBINTA ramis leguminibusque glanduloso-viscosis ; foliis im- pari-pinnatis, racemis ovalis , erectis , confertifloris , axillaribus terminalibusque. ROBINTA viscosa. Vewr. Jard.de Cels. n. et t. 4.—Poir. Dict. Enc. vi. p.222.— Bot. Magaz. n. et t. 560. — Wii. Spec. 3. “RTETE L, tige de cet arbre n'excède pas dans nos jardins vingt-cinq ou trente pieds de hauteur ; dans son pays natal, elle s'élève à quarante pieds, selon M. Michaux ; et, le plus qu’elle puisse acquérir en grosseur, c’est trente à trente-six pouces de circonférence ; elle se divise d’ail- leurs en branches et en rameaux nombreux, munis, dans leur jeu- nesse, d’aiguillons stipulaires , subulés , assez faibles. Les jeunes pousses et les pétioles des feuilles sont rougeàtres , couverts de glan- des qui exsudent une liqueur assez abondante, visquense et qui colle aux doigts. Les feuilles sont alternes, pétiolées , ailées avec impaire , composées de treize à vingt-cinq folioles pédicellées , ovales-oblon- gues , acuminées, d’un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous. Les fleurs sont d'un rouge très-clair, ‘presque roses, agréablement odorantes , disposées en grappes serrées, ordinairement droites, plus courtes que les feuilles, simples et axillaires, ou quelquefois rameuses et placées à l’extrémité des rameaux. Chaque fleur est mu- mie , à la base de son pédoncelle, d’une bractée ovale, concave, rou- geàtre , terminée par une longue pointe subulée. Le calice est mono- phylle, trois fois plus court que la corolle, découpé à son bord en cinq dents inégales et aiguës. La corolle est papilionacée , à étendard 418 " ” à arrondi , à peine plus grand que les ailes et la carène, qui sont éga- les. Les étamines, au nombre de dix, sont diadelphes, à anthères ovales. L’ovaire est supère , pédiculé, linéaire, comprimé, surmonté d’un style subulé , recourbé et ascendant , terminé par un stigmate velu. Le fruit est une gousse oblongue , comprimée, roussätre, char- gée de glandes visqueuses, et contient trois à six graines. Les Robiniers sont des arbres ou des arbrisseaux exotiques à l’Eu- rope. On en connaît une vingtaine d'espèces, dont plusieurs sont très-intéressantes, et par l'élégance de leur feuillage, et par la. beauté ou la bonne odeur de leurs fleurs, et encore parce qu'elles ont l'avantage précieux de pouvoir se cultiver avec facilité. Tel est le Robinier visqueux découvert par Michaux père, en 1790, dans la chaîne des monts Alleghanys , qui traverse les deux Carolines et la Géorgie , et envoyé par lui dès l'année suivante en France , où le pre- mier pied , qu’il adressa à son fils, fut planté par ce dernier dans le jardin de M. Lemonnier, premier médecin de Louis XVI, à Montreuil près de Versailles , où il existe encore , et où , par conséquent , il a supporté depuis ce temps des froids beaucoup plus rigoureux que dans son pays natal. C’est de ce pied que sont provenus , soit de dra- geons , soit de greffes , soit de graines, tous les autres individus de la même espèce qui se voient aujourd'hui dans les différens jardins de l’Europe. Le Robinier visqueux aime une terre légère. Il fleurit deux fois par an; d'abord au mois de juin, et ensuite en août ou septembre. Son bois est jaunâtre ; il devient très-dur en se desséchant ; son grain fin et serré le rend susceptible de prendre un beau poli et d’être em- ployé à divers ouvrages, soit de tour, soit de menuiserie ; mais comme il ne parvient qu’à de médiocres dimensions, 1l n'offrira ja- mais un grand degré d'intérêt pour les arts; sous ce rapport, le Ro- binier faux-acacia lui est bien supérieur. ) HIT : Metoua LI COO0T.. Li : L2 + » BOBINIER HISPIDE. ROBINIA HISPIDA. 5 = à Diadelphie-Décandrie. Famille des Légumineuses. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx parvus, 1-phyllus ; limbo subintegro , vel 5- dentato. Co- rolla papilionacea. Stamina 10, 2- adelpha. Ovarium superum |; stismate anterius villoso. Legumen oblongum, compressum , po- lyspermum ; seminibus compressis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ROBINTA caule inermi ; ramis pedunculisque hispidis ; foliis impari- pinnatis ; foliolis ovato -subrotundis, mucronatis ; racemis axillaribus ; calycibus acuminatis. ROBINTA hispida. Linx. Mantiss. 101.—Wixzo. Spec. 3. p. 1132. — Micx. Flor. Bor. Amer. 2. p. 65.— Bot. Magaz. n. et t. Sri. PSEUDO-A4CACTA hispida , floribus roseis. Carese. Carol. 3. P- 20. 5. 20: Cerre espèce n'est qu'un arbrisseau qui s'élève à quinze ou vingt pieds dans son pays natal , et seulement à dix ou douze dans nos jar- dins. Elle produit un bel effet par ses charmantes fleurs roses, dont ses rameaux sont quelquefois chargés en sigrande quantité, qu'ils ploient sous leur poids. Ces fleurs paraissent en mai ou juin pour la première fois, et souvent, pour la seconde fois, en août ou commencement de septembre ; mais alors elles sont moins abondantes. Comme cet arbrisseau, originaire des hautes montagnes de la Caroline, n’a point encore fructifié dans nos jardins, quoiqu'on le cultive en Europe de- puis 1745, on est réduit pour le multiplier à le greffer sur le Robinier ordinaire. Son bois est si cassant, que le moindre vent brise ou fait éclater ses branches ou ses rameaux ; ses greffes surtout sont très-fra- gilles, et il est indispensable de leur mettre des tuteurs si on veut les conserver. Les gelées trop fortes le font un peu souffrir. Les rameaux du Robinier hispide sont hérissés, ainsi que les pé- doncules et les calices, de poils nombreux , raides et rougeâtres. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ailées avec impaire, composées de neuf à quinze folioles ovales-arrondies, mucronées, glabres, d’un beau vert. 419 U “#', Les fleurs sont grandes , belles, roses, disposées , dans les aisselles des feuilles supérieures, en grappes un peu pendantes. Leur calice est mo- nophylle, beaucoup plus courtque la corolle, partagé au delà de moitié en cinq dents acuminées, les trois inférieures égales, les deux supérieu- res rapprochées, ayant l’échancrure qui les sépare beaucoup moins profonde. La corolle est papilionacée , à étendard grand, presque réniforme , légèrement échancré ; ses deux ailes sont ovales-oblon- gues, munies, en leur bord supérieur et du côté de leur base, d’un appendice obtus; sa carène est comprimée, presque semi-orbicu- laire, formée de deux pétales. Les étamines, au nombre de dix, ont neuf de leurs filamens réunis dans les trois quarts de leur longueur, et le dixième libre. L’ovaire est oblong, un peu comprimé, glan- duleux , surmonté d’un style filiforme , arqué, velu et terminé par un stigmate simple. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 419. Fig. 1. Les neuf étamines qui sont réunies dans les trois quarts de la longueur de leurs filamens. Fig. 2. Le pistil et la dixieme étamine. n : ra ar Le ‘ TR oonsér A VA (148 ——————- BR er Ve ÿ ; = RP es Ve SR Th RASE MS. tripes gel PSORALIER NON FEUILLE. PSORALEA APHYLLA. 5 Diadelphie-Décandrie. Famille des Légumineuses. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx turbinatus, 5-fidus, punctis callosis pellucidisve consper- sus. Corolla papilionacea. Stamina 10, diadelpha. Legumen com- pressum, 1 -spermum , Calyci persistent æquale. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PSORALE 4 ramusculis junciformibus, fasciculatis, quasi aphyl- lis; foliis minimis, applicatis, mucronatis ; floribus terminalibus ; bracteis tubulosis , bilabiatis. - PSORALEA aphylla. Linx. Mantiss. p. 450. —Wuxv. Spec. 3. p. 1345. — Jaco. Hort. Schœnbr. 2. p. 51. t. 223. — Poir. Dict. Enc. 5. p. 581. GENISTA Spartium cæruleum capitis Bonæ-Spei. BREyN. Cent. t. 25. GENISTA Spartium aphyllon , promontorii Bonæ-Spei. Prux. Amalth. 104. Cerre espèce de Psoralier est remarquable par son port qui est ce- lui de certaines espèces de genêt, et par l'odeur suave de ses fleurs qui est assez analogue à celle des fleurs de l’oranger. M. Noisette la cultive , depuis neuf à dix ans, de graines qui lui ontété envoyées du cap de Bonne-Espérance. Elle fleurit en avril et mai, et elle doit, pendant l'hiver, être mise à l'abri du froid dans l’orangerie. La tige du Psoralier non feuillé est ligneuse, haute de cinq à six pieds ou un peu plus, divisée en un grand nombre de rameaux, dont les plus jeunes sont eflilés, souples, jonciformes, fasciculés, verdâtres, légèrement pubescens, garnis de feuilles très-petites, acuminées , ponctuées, presque appliquées contreles rameaux. Lesfleurs sont bleuà- tres, mélées de blanc, presque sessiles, en petit nombre à l'extrémité de chaque rameau, ainsi que nous les avons vues, quelquefois disposées en épis selon d’autres. Elles ont, ainsi que nous l'avons déjà dit, un parfum très-agréable, et chacune d’elles estmunie à sa base d’une pe- A (20 tite bractée tubulée, partagée profondément en deux lèvres aiguës, dont l’inférieure bifide. Le calice est monophylle, un peu velu, dé- coupé. à son bord en cinq dents presque égales, bordées de cils noi- râtres. La corolle est environ deux fois plus grande que le calice, pa- pilionacée , à étendard arrondi, redressé en arrière, et rétréci à sa base en onglet court; ses deux ailes sont ovales-oblongues, à peine plus courtes que l’étendard, terminées de même par un onglet étroit ; sa carène, plus petite que les ailes, est formée de deux pétales blancs dans leur partie inférieure, et marquées dans la supérieure d’une tache d’un violet foncé, presque noiïrâtre. Les étamines , au nombre de dix , ont neuf de leurs filamens réunis en une sorte de gaîne au- tour du style; le dixième filament est libre. L'ovaire est supère, ovoïde, comprimé, surmonté d’un style simple, arqué, ascendant dans sa partie supérieure, terminé par un stigmate un peu en tête. Nous n’avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 420. Fig. 1. La corolle partagée en ses différentes parties, l’étendard, les ailes et la ca- rène. Fig. 2. Les neuf étamines qui sont réunies par leurs filamens. Fig. 3. Le pistil avec la dixième étamine. Fig. 4. Le calice avec la bractée qui est à sa base. L'Pes sa pinx 7 D ff | Lorateu fl yllr ! Barrois soul LIS SUPERBE. ZLILIUM SUPERBUM. % Hexandrie-Monogynie. Famille des Liliacées. 2 0000,59999557%5999%595995795993 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla campanulata , 6-petala ; petalis rectis revolutisve , basi conniventibus, sulco longitudinali nectariferoque exaratis. Stamina 6, stylo breviora. Ovarium suverum; stylo simplici ; stigmate 3- lobo. Capsula 5 - gona , 5 - locularis, polysperma ; seminibus planis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LILIUM foliis lanceolatis, inferioribus verticillatis, superiort- bus sparsis ; floribus pyramidato - paniculatis , reflexis ; corollis revolutis. LILIUM superbum. Lin. Spec. 454. — Wirro. Spec. 2. p- 88.— Lau. Dict. Enc. 3. p. 536. — Rev. Lil. n. et t.105.— Bot. Magaz. n. et t. 936. LILIUM seu Martagon Canadense, flore luteo punctato. Caress. Carol. 2. p. 56. t. 56. Le Lis superbe est une des plus belles espèces de ce genre, dans le- quel toutes les espèces sont belles. Il a d'abord été cultivé en Angle- terre , dans le jardin de Pierre Collinson , membre de la société royale de Londres, auquel on doit l'introduction et la naturalisation en Eu- rope d’un grand nombre d’autres'plantes exotiques. Mais, quoiqu'il y ait près de cent ans (depuis 1727) qu'il ait été transporté de l'Amérique septentrionale en Europe, il n’est point encore très-répandu ; parce que , quoiqu'il ne craigne pas le froid , il est d’ailleurs délicat; trop d'humidité le fait facilement pourir, et il ne réussit qu’en terre de | ‘bruyère. Il peut rester trois à quatre années sans être changé de place ; c'est même alors qu’il produit des tiges plus élevées et chargées d’un plus grand nombre de fleurs; mais il faut avoir soin de le tenir un peu éloigné des autres plantes dont les racines pourraient lui nuire, et de le débarrasser des mauvaises herbes qui le feraient périr. Tous les trois ans il est bon de déplanter ses ognons pour les séparer des cayeux qu’ils ont produits. Les uns et les autres doivent rester le moins possible hors de terre. Chaque écaille, séparée avec précaution de 421 l'ognon-mère , et plantée aussitôt dans de la terre de bruyère, tenue médiocrement humide et à l'ombre, a aussi la faculté de former avec le temps de nouvelles bulbes. Cette plante fléurit en juillet et août. Sa racine est une bulbe écailleuse , petite comparativement à la hauteur que la tige acquiert quelquefois , puisque celle-ci s’élève de- puis quatre pieds jusqu’à sept ou huit. Ses feuilles sont lancéolées, lisses , d’un vert foncé, verticillées dans le bas de la tige par huit à dix ensemble, et éparses dans le reste de sa longueur. Ses fleurs sont randes, pendantes, jaunätres dans le fond avec des points noirätres, et d’une belle couleur rouge-orangée en leur limbe , attachées à de longs pédoncules, et disposées en nombre variable depuis quatre à cinq jusqu'à quarante et même plus. Ces fleurs , par l'élégance de leur forme et par l’éclat de leurs couleurs, font toujours un bel effet ; mais , lorsqu'elles sont aussi nombreuses que cela arrive quelquefois, elles forment alors une panicule pyramidale d’un aspect magnifique. La corolle est composée de six pétales oblongs, très-ouverts, et ayant ieur partie supérieure roulée en dehors. Les étamines , au nombre de six, ont leurs filamens pendans, plus courts que la corolle, terminés par des anthères allongées, vacillantes. L'ovaire est supère , ovale- oblong, surmonté d’un style cylindrique, recourbé en haut, terminé par un stigmate épais, à trois lobes. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE #21. Fig. 1. L’ovaire, le style et le stigmate. 78 ? ? VS SR NC TP UIH . “ ÉPHÉMÉRINE DE VIRGINIE. TRADESCANTIA : VIRGINICA.Y Hexandrie-Monogynie. Famille des Commeélinées. ERA AAA IAA DURS AS AS AS AT ARS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus ; foliolis ovatis, persistentibus. Corolla 3 -pe- tala; petalis orbiculatis , æqualibus. Stamina 6 ; Jilamentis villosis. Ovarium superum, ovatum; stylo filiformi ; stigmate trigono. Cap- sula 3- locularis , 3-valvis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. TRADESCANTIA caule erecto; foliis linearit-lanceolatis , glabris ; floribus umbellato-congestis , terminalibus. TRADESCANTIA Nirginica. Lun. Spec.411.—Wirco.Spec. 2. p- 16.— Law. Dict. Enc.2.p.370.—Bot. Magaz. n. et t. 105. EPHEMERUM phalangoides, tripetalum, non repens, Virginia- num, gramineum. Mons. Hist. 3. p. 606. s. 15. £. 2. f. 4. ALLIUM sive Moly Virginianum. Baux. Pin. 516. LE nom latin de ce genre lui a été donné par Linné pour consacrer la mémoire de John Tradescant, qui, en 1629, introduisit en An- gleterre la première espèce connue, celle qui fait le sujet de cet ar- ticle. Le nom français Éphémérine, ou Éphémère , lui vient de ce - que ses fleurs ne durent qu’un jour. Ce genre renferme environ vingt-cinq espèces, toutes exotiques à l'Europe , et dont les trois quarts appartiennent à l'Amérique. L'Éphé- mérine de Virginie est une plante rustique qu'on met en pleine terre, où elle forme des touffes qui, sans avoir beaucoup d'éclat, ne laissent pas que d’être agréables, parce qu’elles sont en fleurs pendant une grande partie de la belle saison; celles-ci se succédant sans cesse les unes aux autres, depuis le mois de mai jusqu’en octobre. Il faut à cette espèce une terre légère, ombragée et fraiche. On la multiplie facilement en séparant ses racines, opération qu’on peut faire égale- ment à l'automne ou à la fin de l’hiver. Elle a une variété à fleurs purpurines et une autre à fleurs blanches. La racine de cette Éphémérine est vivace , formée de grosses fi- bres fasciculées ; elle produit plusieurs tiges droites, cylindriques 422 articulées, hautes d’un pied ou environ, garnies de quelques feuilles linéaires - lancéolées , alternes, engaînées à leur base > pliées en gouttière, glabres. Les fleurs sont d’un beau bleu, portées sur des pédoncules simples, inégaux, un peu velus, longs d'environ un pouce, et disposées au sommet de chaque tige en une sorte d’ombelle res- serrée, et accompagnée à sa base par deux feuilles. Le calice est com- posé de trois folioles ovales, concaves, velues, persistantes. La corolle est formée de trois pétales ovales-arrondis , planes, ouverts, égaux , plus grands que le calice. Les étamines, au nombre de six, ont leurs filamens plus courts que les pétales, chargés de poils arti- culés et colorés comme ces derniers , terminés par de petites anthères jaunes. L’ovaire est supérieur , ovale, un peu trigone, surmonté d’un style filiforme coloré, à stigmate obtus. Le fruit est une capsule ovale, entourée par le calice persistant, à trois valves et à trois loges , contenant chacune quelques graines anguleuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE #22. Fig. 1. Le calice et le pistil. Fig. 2. Une étamine vue à la loupe. £ > Lorasewnlir Ur ALLIE PROTÉA APPARENT. PROTEA SPECIOSA. 5 Tétrandrie-Monogynie. Famille des Proteacées. RAA SAS AE RAR SAS ASUS AUS SLR RAS SES CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Involucrum imbricatum, persistens. Receptaculum commune pa- leaceum; paleis abbreviatis, persistentibus. Calyx nullus. Corolla 4-petala, inæqualis ; petalis 3 cohærentibus. Stamina 4 ; antheris subsessilibus, in sulco sub apicem petalorum immersis. Ovarium superum ; stylo subulato. Nux undiquè barbata, stylo persistenti caudata. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PROTEA jolis linearibus, margine ciliatis ; floribus capitatis, terminalibus ; involucri squamis interioribus oblongo - spatulatis, apice incurvatis, barbatis, nigris. PROTEA speciosa-nigra. Anprew. Bot. Repos. n. ett. 103. PROTEA coronata. Porr. Dict. Enc. 5. p. 645. PROTEA Melaleuca. Brown #2 Lin, Trans. 10. p. 79. Le genre Protea, d'abord peu nombreux en espèces, puisque Linnée ‘dans son Species plantarum n’en avait mentionné que deux, était depuis ce temps devenu très-considérable; car, avant d’être partagé en une douzaine d’autres genres, comme M. Robert Brown l’a fait dans le dixième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, il comprenait environ cent quatre-vingts espèces. Tel qu'il a été ré- duit, il renferme encore aujourd’hui au-delà de quarante espèces qui sont toutes indigènes de l'Afrique, et dont la plus grande partie a été trouvée au cap de Bonne-Espérance. Les Protea sont des arbris- seaux plus ou moins élevés, qui, dans les pays où ils croissent naturellement, habitent de préférence dans les lieux arides et sa- blonneux, ou sur les revers des montagnes dans les endroits battus par les vents. Parmi les espèces qui ont été transportées en Europe pour l'ornement des jardins, le Protea apparent est une des plus belles. On plante cet arbrisseau en pot ou en caisse dans de la terre de bruyère , et on le rentre dans la serre tempérée pendant l'hiver. Il se multiplie de graines et de marcottes; il fleurit en mai, juin et juillet. Nous l’avons vu chez M. Boursault. 423 Le Protéa apparent est un arbrisseau de six à dix pieds de hauteur, dont la tige se divise en branches et en rameaux peu nombreux, cylindriques, pubescens dans leur jeunesse, garnis de feuilles épar- ses, sessiles, persistantes, linéaires, aiguës, glabres et luisantes en dessus, parsemées de quelques poils en dessous, cartilagineuses et ciliées en leurs bords. Les fleurs sont réunies un grand nombre en- semble, au sommet des rameaux, en une tête ovale-cylindrique, longue de trois pouces et demi à quatre pouces, et contenues dans un involucre composé de plusieurs rangs d’écailles imbriquées, per- sistantes et très-inégales ; les inférieures et les extérieures sont ovales- lancéolées, scarieuses, de couleur roussätre, soyeuses en dehors et surtout à leur sommet; les intérieures sont très-alongées, plus lon- gues que les fleurs proprement dites, un peu élargies en spatule vers leur extrémité, recourbées en dedans, noirâtres, très-velues et comme barbues. Les fleurs sont portées sur un réceptacle plane, un peu charnu, et chacune d'elles est munie à sa base d’une très-pe- tite écaille aiguë. Il n’y a point de calice. La corolle est composée de quatre pétales linéaires , très-étroits, barbus et comme plumeux à leur extrémité; l’un d’eux est libre dans la plus grande partie de son étendue et un peu tordu en spirale; les trois autres sont tellement rapprochés et connivens, qu'ils ne paraissent former qu’un seul pétale tubulé, fendu d’un côté. Chacun des pétales est creusé, un peu au-dessous de son sommet, d’une fossette longitudinale dans laquelle est placée une anthère linéaire , presque sessile et à deux - loges très-étroites. L'ovaire est supère, ovale, entouré à sa base par un faisceau de poils roussätres, surmonté d’un style filiforme, pu- bescent, terminé par un stigmate linéaire, un peu comprimé et presque ensiforme. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 423. Fig. 1. Une étamine vue à la loupe. Fig. 2. Une fleur de grandeur naturelle. R à V les Dyoleu dfrecrosd HI é L . AU Un! DANEL 4 . # , GESNÈRE COTONNEUSE. GESNERIA TOMEN- TOSAÆ: 5 Didynamie-Angiospermie. Famille des Lobeliacées. RAA AAA AR AE RAR AE ARR AA GA RAR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calix 1-phyllus, 5-fidus. Corolla 1-petala ; tubo crassiusculo , suprä coarctato ; limbo 5-lobo , inæquali. Stamina 4 , didynama. Ovarium éinferum ; stylo simplici; stigmate capitato. Capsula 2-lo- cularis , calyce coronata ; loculis polyspermis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GESNERIA foliis lanceolatis, crenatis, hirsutis , brevissime petiolatis ; pedunculis longissimis , axillaribus, dichotomis , sub- corymbosis. GESNERTA tomentosa. Lin. Spec. 851. — Wirco. Spec. 3, p.231.—Jaco. Amer. 170. t. 175. f. 64.— Lam. Dict. Enc. 2. p.705. GESNERIA amplo Digitalis folio tomentoso. Prum. Gen. 27. — Puru. mer. 1. 134. GESNERTA erecta; foliis lanceolatis, rugosis, hirsutis ; pedun- culis longissimis, ramosis, ex alis superioribus. Brown. Jam. 261. Ce genre a été consacré par Plumier à la mémoire de Conrard Gesner, célebre naturaliste, né à Zurich en 1516, et morten 1565. Il com- . prend une douzaine d'espèces toutes naturelles aux contrées chaudes de l'Amérique. Celle qui fait le sujet de cet article est originaire de la Jamaïque et de Saint-Domingue. On la cultive en Europe, dans les jardins de botanique, depuis 1572, et on la tient dans la serre chaude. Elle fleurit en mars, avril et mai. Les tiges de la Gesnère cotonneuse sont ligneuses , hautes de qua- tre à six pieds, revêtues d’une écorce grisàtre : elles se divisent en rameaux étalés, couverts d’un duvet cotonneux, et garnis de feuilles étroites-lancéolées, longues de huit à douze pouces; larges de vingt à trente lignes, crénelées en leurs bords, ridées en dessus , veinées et velues en dessous , très-légèrement visqueuses, portées sur des pé- tioles très-courts, accompagnées à leur base de petites stipules ar- rondies : ces feuilles ont une odeur désagréable et presque fetide. 424 Les fleurs sont jaunätres extérieurement et couvertes d’un duvet court, glabres intérieurement et tachées en grande partie de rouge obscur, disposées quinze ou plus ensemble en une sorte de corymbe au sommet d’un long pédoncule axillaire , dont les ramifications sont dichotomes. Le calice est monophylle , adhérent à l'ovaire, chargé ainsi que les pédoncules d’un duvet court, et découpé jusqu’à moitié en cinq divisions aiguës. La corolle est monopétale, tubulée infé- rieurement, à tube renflé dans sa partie moyenne et resserré à son orifice ; son limbe est un peu irrégulier, partagé en cinq lobes iné- gaux, ouverts. Les étamines, au nombre de quatre , ont leurs fila- mens insérés dans la partie inférieure du tube, inégaux , deux d’en- tre eux étant un peu plus longs ; ils sont tous élargis en forme de palette à leur extrémité supérieure, et les anthères, à deux loges pa- rallèles, sont appliquées sur leur face interne. L’ovaire est infère, arrondi, surmonté d'un style cylindrique, un peu plus court que les étamines, légèrement renflé dans sa partie supérieure , et terminé par un stigmate un peu en tête. Le fruit est une capsule turbinée, cou- ronnée par les divisions du calice, et partagée intérieurement en deux loges contenant chacune des graines menues et nombreuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE 424. Fig. 1. Le calice, Fig. 2. Le pistil. Fig. 3. Une étamine : le tout vu à la loupe, — Cesnerur Lonentlest fs ROSAGE VELU. RHODODENDRON HIRSU- TUM. 5 Décandrie-Monogynie. Famille des Rhododendrées. L11421215:21111531:11:1:1114::41113:1::1317 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, profundè 5-fidus. Corolla 1 -petala , infun- dibuliformis ; limbo patente , 5-lobo. Stamina 10, declinata. Ova- rium superum ; stylo simplici. Capsula 5 - locularis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. RHODODENDRON foliis ovato-oblongis, subtüs punctato-glan- dulosis , margine ciliatis ; floribus terminalibus, corymbosis ; co- rollis infundibuliformibus. RHODODENDRON hirsutum. Linx. Spec.562.—Wirco. Spec.2. p. 604. — Jaco. FI. Aust. t.98.—Porr. Dict. Enc. 6. p. 263. CHAMÆRHODODENDROS alpinavillosa.Tourxer. /nst. 604. NERIUM alpinum quibusdam, aliis Ledum hirsutum. J. Baux. NESE. 2. D. 21. LEDUM alpinum. Crus. Hist. 82. LEDUM alpinum hirsutum. C. Baux. Pinn. 468. Le Rosage velu croît naturellement dans nos Alpes et dans les au- tres montagnes alpines de l’Europe. On le cultive dans les jardins , en pleine terre de bruyère , à l'exposition du nord, et on le multiplie de graines. Il fleurit en juin. La tige de cette espèce s'élève d’un pied et derai à deux pieds, en se divisant en rameaux courts, cylindriques, revêtus d'une écorce brune-rougeâtre, et garnis de feuilles ovales-oblongues, assez peti- tes, glabres et luisantes en dessus, chargées en dessous de nombreux points glanduleux , bordées de quelques cils écartés, et portées sur de courts pétioles. Ses fleurs sont purpurines, inégalement pédon- culées, disposées au nombre de dix à douze au sommet des ra- meaux, en corymbes d’un fort joli aspect. Le calice est glanduleux , quatre à cinq fois plus court que le tube de la corolle, et partagé profondément en cinq divisions obtuses, légèrement ciliées en leurs bords. La corolle est monopétale, infondibuliforme , parsemée en 425 dehors de points brillants et glanduleux, tubulée dans sa moitié inférieure, ayant son limbe campanulé, un peu irrégulier, divisé en cinq découpures presque égales, obtuses. Les étamines, aumnombre de dix, ont leurs filamens filiformes , pubescens dans leur partie in- férieure, un peu plus courts que la corolle, insérés à la base de l’o- vaire, et terminés par des anthères ovales, à deux loges, s’ouvrant à leur sommet par deux trous. L’ovaire est supère , un peu conique, à cinq côtes , chargé de points glanduleux , surmonté d’un style cy- lindrique , et terminé par un stigmate obtus. Le fruit est une capsule presque conique, un peu anguleuse, partagée intérieurement en cinq loges contenant chacune des graines nombreuses et très-petites. Rhodotnainn hrsutin. | Barrocr seule etait mn pe k Sault PRLDL Le 10) sw té x ER + ñ CROWÉA A FEUILLES DE SAULE. CROWEA SALIGNA. 5 Décandrie-Monogynie. Famille des Rutacées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus. Corolla 5-petala. Stamina 10, filamentis extra antheram in mucronem villosum productis; antheris adnatis. Ovarium superum , disco Ccarnoso impositum ; stigmate capitato , subsessili. Fructus 5 - coccus. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CROWEA caule ramisque triquetris, glabris; foliis alternis, lanceolatis , integerrimis ; floribus solitariis, axillaribus. CROWEA saligna. Anorew. Repos. Bot. 73. — Vexr. Hort. Malm. 7. t. 7. — Pers. Synop. 1.p. 465. Les genre Crowea ne renferme jusqu’à présent qu'une seule espèce, qui est originaire de la Nouvelle-Hollande. On cultive cette plante en pot dans un mélange de terre franche et de terreau de bruyère, et on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver. Elle se multiplie facilement de boutures, et elle fleurit depuis le mois d'août jusqu'à la fin d'octobre. Nous l’avons vue chez M. Cels. Le Crowéa à feuilles de saule est un arbrisseau de la hauteur de trois à quatre pieds , dont la tige se divise en rameaux glabres, char- gés de trois angles saillans, aigus. Ses feuilles sont alternes , assez rapprochées les unes des autres, sessiles , étroites-lancéolées, gla- bres, d’un vert gai; vues à la loupe et à contre-jour, elles parais- sent parsemées de points demi-transparens ; et, lorsqu'on les froisse entre les doigts, elles répandent une odeur aromatique analogue à celle du cerfeuil. Les fleurs sont roses, solitaires dans les aisselles des feuilles, portées sur des pédoncules courts, épais, munis à leur base de deux à trois bractées ovales , très-petites. Le calice est formé de cinq folioles ovales. La corolle est composée de cinq pétales oyales-lancéolés, alternes avec les folioles du calice. Les étamines, au nombre de dix, sont près de deux fois moitié plus courtes que les pétales ; leurs filamens sont pubescens et élargis inférieurement, 426 alternativement plus courts , insérés au-dessous du disque qui porte l'ovaire, rapprochés en voûte au-dessus de ce dernier, portant à leur partie interne chacun une anthère ovale, à deux loges, et se prolongeant en une pointe velue ; toutes ces pointes sont divergen- tes et écartées en étoile. L’ovaire est supère, arrondi, creusé de cinq sillons, porté sur un disque charnu , glanduleux , surmonté d’un stigmate en tête et presque sessile. Le fruit est composé de cinq coques ou capsules ovales ; un peu comprimées , tronquées, très-rap- prochées les unes des autres , s'ouvrant en dedans et par leur som- met : chaque coque est formée de deux enveloppes, dont l'intérieure est cartilagineuse , élastique. Nous n’avons pas vu les graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 426. Fig. 1. Les étamines. Fig. 2. Une étamine vue à la loupe et par sa face interne. Fig. 3. Le disque sur lequel est porté l'ovaire. 8 q q P PBarreis seule. "PBersa ina SCA Ge D. 2, HOW CA. AL 11772 ( De TR DAUPHINELLE A GRANDES FLEURS. DELPHI- NIUM GRANDIFLORUM. Polyandrie-Trigynie. Famille des ÆZelléboracées. RAA ELA RAR RAR AURA LAURE IATALS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calix 5-phyllus, petaliformis ; foliolo superiore infra calcarato. Corolla 4 -petala ( in quibusdam 1-petala ), pariter basi calcarata , calcare calycino tecta. Ovaria supera 3 (rarius 1 ), erecta. Capsulæ totidem , polysperme , intus dehiscentes. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. DELPHINIUM folüs 5-partito-multifidis ; caule parum ra- moso ; floribus subracemosis ; Corollis 4-petalis, 2 inferioribus ma- culé villosé notatis ; fructibus 3-capsularibus. DELPHINIUM grandiflorum. Lin. Spec. 749. — Wirco. Spec. 2.p. 1228. — Gmez. Flor. Sib. t. 78. — Lam. Dict. Enc. 2, p: 264. DELPHINIUM elatius, subincanum, perenne ; floribus amplis, azureis. Amm. Ruth. 175.—Mir. Dict. t. 110. Ox connaît aujourd’hui quarante et quelques espèces de Dauphinel- les, et ces plantes, excepté cinq à six qui croissent dans l'Amérique septentrionale, sont toutes naturelles à l’ancien continent. La plupart d’entre elles sont remarquables par la forme singulière de leurs fleurs et le beau bleu plus ou moins foncé dont elles sont colorées. Une des plus belles est la Dauphinelle à grandes fleurs qui est originaire de Sibérie , et qu’on peut cultiver en pleine terre. Elle fleurit en juillet et août. On la multiplie de graines, ou en divisant les anciens pieds à l'automne ou à la fin de l'hiver. Nous l’avons vue au jardin du Roi et chez M. Bicquelin. Sa racine est fibreuse, vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges gréles, peu rameuses, chargées de poils très-courts et garnies de quelques feuilles écartées, d'autant plus découpées qu'elles sont plus rapprochées de la racine : celles qui naissent de la base des tiges, ou qui partent immédiatement de la racine, sont portées sur de longs A 427 . . E., Li 1 DAUPHINELLE A GRANDES FLEURS. DELPHI- NIUM GRANDIFLORUM. 4 Polyandrie-Trigynie. Famille des ÆZelléboracées. AAA ERA RAR RAR AUAT LIVLTAUELATALS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calix 5-phyllus, petaliformis ; foliolo superiore infra calcarato. Corolla 4 -petala ( in quibusdum 1-petala ), pariter basi calcarata , calcare calycino tecta. Ovaria supera 3 ( rarius 1 ), erecta. Capsulæ totidem , polyspermeæ , intus dehiscentes. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. DELPHINIUM folis 5-partito-multifidis ; caule parum ra- moso ; floribus subracemosis ; Corollis 4-petalis, 2 inferioribus ma- culä villosé notatis ; fructibus 3-capsularibus. DELPHINIUM grandiflorum. Lin. Spec. 749. — Win. Spec. 2.p. 1228. — Ge. Flor. Sib, t. 78. — Lam. Dict. Enc. 2, p: 264. DELPHINIUM elatius, subincanum, perenne ; floribus amplis, azureis. Amm. Ruth. 175.—Mirr. Dict. t. 110. Ox connait aujourd’hui quarante et quelques espèces de Dauphinel- les , et ces plantes, excepté cinq à six qui croissent dans l'Amérique septentrionale , sont toutes naturelles à l’ancien continent. La plupart d’entre elles sont remarquables par la forme singulière de leurs fleurs et le beau bleu plus ou moins foncé dont elles sont colorées. Une des plus belles est la Dauphinelle à grandes fleurs qui est originaire de Sibérie , et qu’on peut cultiver en pleine terre. Elle fleurit en juillet et août. On la multiplie de graines, ou en divisant les anciens pieds à l'automne ou à la fin de l'hiver. Nous l'avons vue au jardin du Roi et chez M. Bicquelin. Sa racine est fibreuse, vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges grêles, peu rameuses, chargées de poils très-courts et garnies de quelques feuilles écartées, d’autant plus découpées qu’elles sont plus rapprochées de la racine : celles qui naissent de la base des tiges, ou qui partent immédiatement de la racine, sont portées sur de longs 427 \ pétioles, découpées presque jusqu’à leur base en cinq lobes, ét même multifides, les lobes étant plus ou moins divisés, à découpu- res ovales - oblongues dans certaines feuilles, étroites ou linéaires dans les autres. Les fleurs sont grandes, d’un beau bleu d’azur , ta- chées de rouge foncé , portées sur de longs pédoncules, et disposées à l'extrémité de la tige en une sorte de grappe làche. Leur calice est formé de cinq folioles inégales , oblongues, colorées comme la corolle, avec une tache d’un rouge foncé vers leur sommet ; la fo- liole supérieure se termine postérieurement en un tube rétréci en cornet et en forme d’éperon. La corolle est composée de quatre pé- tales irréguliers , dont les deux supérieurs sont prolongés au delà de leur base en un éperon entièrement caché dans celui de la foliole su- périeure du calice; les deux autres sont arrondis en leur limbe, por- tés sur un onglet étroit, canaliculé, et marqué d’une tache jaune, velue. Les étamines, au nombre de vingt ou environ , ont leurs fila- mens plus courts que les pétales, blancs, élargis à leur base, un peu tortillés, terminés par des anthères noirätres. Les ovaires sont su- pères , au nombre de trois, Coniques, surmontés chacun d’un style cylindrique, terminé par un stigmate aigu. Le fruit est formé par trois capsules oblongues, droites, rapprochées, s’ouvrant par leur angle interne , et renfermant plusieurs graines anguleuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE #27. Fig. 1. Les quatre pétales, Fig: 2. Une étamine vue à la loupe Fig.3. Les ovaires vus de même. ë D 2 Pre? AD, 74 PT grand Lorre. NICTAGE DU PÉROU. MIRABILIS JALAPA. pi Pentandrie-Monogynie. Famille des Victa ginées. CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-fidus. Corolla 1-petala , infundibulifor- mis, basi ventricosa , ultrà coarctata , suprà dilatata ; limbo pa- tente, sub-5-lobo. Stamina 5, basi coalita in urceolo ovarium ambiente. Ovarium superum ; stylo filiformi. Semen unicum, infimo calycis tubo persistenti tectum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MIRABILIS caule erecto ; lævi, dichotomo; foliis ovatis, sub- cordatis , glabris, petiolatis ; floribus congestis, breviter peduncu- latis ; corollæ tubo limbo duplo longtiore. MIRABILIS Jalapa. Lin. Spec. 252.— Wuxo. Spec. 1. p.009. — Lam. Dict. Enc. 4. p. 481. — Curr. Bot. Mag. t. 571. NYCTAGO hortensis. Juss. ADMIR 4 BILIS Peruviana. Crus. Aist. 2.p. 87. SOLANUM Mexicanum , flore magno. C. Baux. Pin. 168. Vulgairement Belle de nuit, Merveille du Pérou. Les Nictages sont des plantes exotiques propres aux climats chauds du nouveau continent. On leur a aussi donné le nom de Belles de nuit, parce que leurs fleurs ne s'ouvrent que le soir, qu’elles restent épanouies toute la nuit, et se ferment le matin lorsque le soleil com- mence à paraître sur l’horizon ; cependant elles restent ouvertes lors- que le temps est couvert et que le soleil ne paraît pas du tout. Dans tous les cas leurs fleurs sont éphémères et ne durent jamais plus d'un jour. La Nictage du Pérou, à laquelle cet article est plus particulièrement consacré, est originaire de cette contrée, et elle a été introduite en Europe en 1596. A raison de l’éloignement de son introduction, elleest presque naturalisée, et elle se sème souvent d'elle-même dans les lieux où elle a été plantée. Sa racine est vivace dans son pays natal et les pays chauds ; mais dans notre climat, on la cultive le plus ordinaire- ment comme plante annuelle, en la semant tous les ans au printemps, 428 , d” Léo Bin …_— € \- , ER t “ +. re Ca A * . sur couche où même en pleine terre. Lorsque l'hiver n’est pas rigou- reux , ou si l’on a soin de la couvrir pendant les gelées , elle peut sub- sister pendant quelques années. Cette plante offre plusieurs variétés qui ne diffèrent que par la couleur de leurs fleurs : dans les unes, celles-ci sont pourpres; dans les autres, jaunes ou blanches ; dans plusieurs , elles sont panachées de deux couleurs; et, ce qu'il y a de singulier, c’est que toutes ces variétés se trouvent quelquefois sur le même pied. Ainsi on peut trouver sur le même individu et des fleurs unies, soit pourpres, soit jaunes, et des fleurs panachées de deux cou- leurs. Elle fleurit depuis le mois de juillet jusqu'a la fin de l'été. On a cru autrefois que c'était la racine de cette espèce qui fournis- sait le Jalap du commerce , employé en médecine comme purga- tif, et c’est ce qui l'avait fait nommer par Linnée Mirabilis Jalapa; mais Bernard de Jussieu a reconnu que le vrai Jalap était la racine d’un Liseron. Au reste , celle de la Nictage du Pérou possède aussi la propriété purgative, mais à un moindre degré, et elle n’est pas usitée. La racine de la Belle de nuit est charnue, napiforme, blanche en de- dans, noirâtre en dehors; elle produit une tige tétragone, glabre, très-branchue et très-étalée, divisée en nombreux rameaux dichoto- mes. Ses feuilles sont opposées, pétiolées , ovales, pointues , en cœur à leur base, d’un beau vert. Ses fleurs sont portées sur de courts pé- doncules, et naissent cinq à huit les unes près des autres au sommet des rameaux où elles forment de petits corymbes. Leur calice est mo- nophylle, partagé jusqu'a moitié en cinq divisions ovales, aiguës. La corolle est monopétale, infondibuliforme , à tube une fois plus long que le limbe , ventru inférieurement, puis resserré au-dessus de l’o- vaire, et se dilatant insensiblement jusqu’au limbe qui est ouvert et à cinq lobes larges et légèrement échancrés. Les étamines , au nombre de cinq, ont leurs filamens filiformes, un peu plus courts que la co- rolle, renflés et charnus à leur base, formant une sorte de disque urcéolé , qui enveloppe l'ovaire. Celui-ci est supère, ovale-oblong , surmonté d’un style filiforme, aussi long que les étamines, et terminé par un stigmate en tête. Le fruit est une graine ovale, pentagone, recouverte par la base endurcie de la corolle , simulant une capsule uniloculaire. EXPLICATION DE LA PLANCHE #28. Fig. 1. L’ovaire, le style et le stigmate. “PBersa pi. AA? + PJarroës sue. 72 ML De fs 112 Nictage du Pérou. Pérou. ÿ 7” é ÿ LA ; rt . . L2 Se > 1 Cha N < AE" À DS Res NY Es A pence 2 L1 - L2 L KEMPFÉRIE LONGUE. KÆMPFERIA LONGA.Y% Monandrie-Monogynie. Famille des Æ/momeées. L552:22551:50:515005515955605%125)55) CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, tubulosus ; limbo 3-partito. Corolla 3 -petala , petalis 2 superioribus æqualibus , infimo latiori et 2-lobo. Stamen 1 ; filamento extra antheram producto, apice 2-lobato ; antherä 2-loculari, adnatä. Ovarium inferum ; stylo filiformi ; stigmate capitato. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. KÆMPFERIA foliis ovato-oblongis , discoloribus ; floribus Jasciculatis , radicalibus. K/ÆMPFERIA longa. Jaco. Mort. Schæœnbr. 3. p. 37. tab. 517. — Rev. Lil. 1. tab. 49. — Pour. Dict. Enc. 8. p. 852. Le genre Kæmpferia renferme jusqu'a présent six espèces , toutes exotiques et naturelles aux Indes orientales. Il est dédié à Engelbert Kæmpfer, médecin , naturaliste et voyageur célèbre , né en 1657, a Lemgo en Westphalie, et mort en 1716. Ces plantes ont des fleurs grandes , assez belles et remarquables par leur structure singulière. Elles sont en général assez rares dans nos jardins, parce qu'elles sont délicates et qu’elles ont besoin d’être constamment tenues dans la serre chaude. La Kempférie longue , que nous allons décrire, y fleurit en mai et juin. Nous l’avons vue chez M. Fulchiron , à Passy , près de Paris. La racine de cette plante est composée de trois à quatre tubercules oblongs , charnus , qui de leur collet produisent quelques fibres blan- châtres ; elle donne immédiatement naissance à des feuilles ovales- . oblongues , grandes , vertes en dessus , rougeàtres en dessous , tra- versées par une nervure longitudinale , et roulées sur elles-mêmes avant leur développement. Les fleurs naissent aussi immédiatement des racines et rapprochées en faisceau, au nombre de cinq à sept ; elles paraissent tantôt avant la naissance des feuilles et tantôt en même temps ; mais elles ne se développent que successivement et de manière qu'il n’y en a ordinairement que deux d’épanouies en même temps ; elles ont une odeur douce et agréable. Chaque fleur est en- vironnée à sa base par une spathe monophylle , membraneuse , d'une 393 couleur purpurine claire. Le calice est monophylle, tubulé infé- rieurement , partagé à son limbe en trois découpures linéaires , un peu plus longues que la corolle. Celle-ci est composée de trois pétales insérés dans le haut du tube du calice : les deux supérieurs sont lan- céolés , blancs ; l’inférieur plus large est d’une couleur purpurine et partagé jusqu’à moitié en deux lobes ovales. Il n’y a qu’une seule étamine dont le filament est attaché à l’orifice du tube du calice devant les deux pétales supérieurs ; ce filament est élargi dans une partie de son étendue , replié sur ses bords de manière à former une sorte de gaîne cylindrique , à travers laquelle passe le style , et il se prolonge au delà de ce dernier en une lame partagée en deux divi- sions lancéolées , et c’est au-dessous de cette lame qu’est placée l’an- thère qui est à deux loges longitudinales, adnées dans toute leur longueur à la paroi interne et supérieure du filament. L'ovaire est infère, ovoide , caché sous la terre , surmonté d’un style blanc, fili- forme, enveloppé dans sa partie supérieure par l'espèce d’étui formé par le filament de l’étamine , et terminé par un stigmate évasé et presque infondibuliforme. Nous n'avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 393. Fig. 1. L’ovaire , le style , le stigmate et l’étamine ; la gaîne formée par le filament de cette derniere est ouyerte et étalée afin de faire voir les deux loges de l’anthere. (A 1 ? ; ’ / Cp for 74 VAT III Kæmpferie “ml 0) a lu | Lit ronde. SPANDONCÉA A FEUILLES DE TAMARIN. SPAEN- DONCEA TAMARINDIFOLITA. 5 Décandrie-Monogynie. Famille des Leégumineuses. L2%131421%1:33112h92329%2001007003501D50) CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx campanulatus, 5-fidus. Corolla 5-petala, æqualis. Sta- mina 10, distincta. Ovarium superum , pedicellatum , compressum , falcatum. Legumen oblongum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SPAENDONCE A caule arborescente ; folis alternis , impari- pinnatis ; Joliolis oblongis , obtusis , numerosissimis ; pedunculis axillaribus , solitariis , 1-3-floris. SPAENDONCEA tamarindifolia. Desr. Decad. Philos. 7. p. 259. — Por. Dict. Enc. 7. p. 301. CADIA. ForsknaL. Flor. Ægypt. 90. n. 76. CADIA purpurea. L’Hérir. Mag. Encyc. 5. p. 29.— Air. Hort. Kew. 5. p. 492. — Win. Spec. 2. p. 548. PANTIATICA purpurea. Prcavoc. Hort. Panivat. o. fig. M. Desronraives a dédié ce genre à M. Gerard Van-Spaendonck, célèbre peintre de fleurs et professeur d’iconographie naturelle au Jardin du Roi. « En appelant cet arbrisseau du nom de Spaendonck , dit M. Desfontaines , j'ai voulu consacrer un souvenir à l'amitié , et, par un monument pris dans la nature même, perpétuer la mémoire de cet artiste dont les pinceaux la représentent avec tant de vérité, dans une de ses plus aimables productions , et qui sait donner à des fleurs fragiles et périssables des grâces immortelles. » Ce genre ne renferme qu’une seule espèce originaire de l’Abyssinie et de l'Arabie , et qui paraît avoir été transportée en Angleterre dès 1755 ; mais elle n’a été cultivée que plus tard en France, et elle a fleuri pour la première fois au Jardin des Plantes de Paris, en octo- bre 1796, de semis qui avaient été faits avec des graines rapportées d’Abyssinie , quelques années auparavant , par le célèbre voyageur Bruce. On la tient pendant huit à neuf mois dans la serre chaude , et nous l'avons vue en fleur dans une de celles du Jardin du Roi, en septembre et octobre. 394 L La tige du Spandoncéa à feuilles de tamarin est ligneuse , haute de huit à dix pieds dans nos serres, et probablement trois à quatre fois plus élevée dans son pays natal, divisée en branches et en ra- meaux étalés , dont les plus jeunes sont couverts d’un duvet court, serré, et garnis de feuilles alternes , persistantes, ailées avecimpaire, composées de vingt à vingt-cinq paires de folioles oblongues , ob- tuses , glabres , d’un vert gai, très-rapprochées les unes des autres et portées sur un pétiole commun pubescent, muni à sa base de deux petites stipules sétacées , caduques. Les fleurs sont larges d’un pouce ou environ , d’abord blanches , ensuite d'un rose foncé , pendantes, portées une à trois ensemble sur des pédoncules axillaires, longs d'un à deux pouces, et accompagnés de petites bractées. Le calice est campanulé , pubescent , découpé jusqu'a moitié en cinq divisions aiguës , et son fond est marqué de dix rayons divergens. La corolle est campaniforme , régulière, composée de cinq pétales ovales , plus longs que le calice et attachés au-dessus de son fond. Les étami- nes, au nombre de dix, ont tous leurs filamens libres , arqués , un peu renflés à leur base , insérés sur le calice un peu au-dessous des pétales , et terminés par des anthères ovales-oblongues , à deux loges. L'ovaire est supère, comprimé, en forme de faux , porté sur un pédicelle particulier , aminci à son sommet en un style conique, terminé par un stigmate Court. Le fruit est une gousse oblongue, arquée , contenant plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 304. Fig. 1. Les étamines et le pistil. Fig. 2. Le pistil et le fond du calice. hare nmloncer laits 22/4 rit. CYTISE TOMENTEUX. CYTISUS TOMEN- TOSUS. 5 Diadelphie-Décandrie. Famille des Légumineuses. L12055022795950599950259959915950937 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx subbilabiatus, suprà 2-dentatus , infra 3-dentatus. Corolla > SUP , papilionacea ; vexillo reflexo ; alis et carinâ conniventibus supra genitalia. Stamina 10 , 2-adelpha. Ovarium superum ; stigmate sim- plici. Legumen oblongum , compressum , polyspermum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CYTISUS ramis teretibus , divaricatis ; foliis ternatis , petiola- tis ; foliolis ovatis , tomentosis ; racemis lateralibus terminalibusque, erectis , paucifloris ; staminibus 1 - adelphis. CYTISUS tomentosus. Axprew. Bot. Repos. IV. tab. 237. — Por. Dict. Enc. Suppl. 2. p. 442. rx Le genre Cytise renferme une cinquantaine d’espèces , dont plus de | vingt sont indigènes de l’Europe. On croit communément que le mot … latin Cytisus , dont on a fait Cytise en français , dérive de Cythnos, nom d’une ile de l’Archipel, où, selon Pline (Liv. XII, Chap. 24), le Cytise fut d'abord découvert , et de là transporté dans le reste de In la Grèce. Il est fort incertain qu'aucune des espèces rapportées au- | | jourd'hui par les botanistes au genre Cytisus , soit le véritable Cytise des anciens, parce que la description que Dioscoride et Pline en ont laissée est trop incomplète pour qu’on puisse avec quelque certitude la rapporter à une plante quelconque. Cependant un critique qui s'est exercé sur ce sujet, M. Amoureux, a cru pouvoir établir que le Cytise des anciens était la luzerne en arbre des modernes. Quoi qu'il en soit , on faisait un cas particulier du Cytise chez les Grecs et les Romains ; on le regardait comme une excellente nourriture pour les bestiaux , et comme ayant la propriété de faire produire plus de lait aux femelles. Virgile fait allusion à cette dernière propriété dans les vers suivans : Sic Cytiso pastæ distentent ubera vaccæ. Ecr. 9. At cui lactis amor , Cytisum lotosque frequentes Jpse manu , salsasque ferat præsepibus herbas. GEorG. 3. Le Cytise tomenteux , auquel cet article est particulièrement con- sacré , ne fait point partie de nos espèces européennes ; il est origi- naire du cap de Bonne-Espérance , et cultivé depuis sept à huit ans dans nos jardins. On le plante en pot, et on l’abrite dans l’orangerie pendant l'hiver. Il fleurit en septembre, octobre et novembre. Nous l'avons vu chez M. Cels et chez M. Noisette. ° C'est un arbuste dont la tige , haute d’un à deux pieds, se divise en rameaux assez menus , Chargés de poils courts et roussätres. Ses feuilles sont alternes , pétiolées, composées de trois folioles ovales, un peu aiguës, d’un vert gai en dessus, chargées en dessous de poils assez nombreux et semblables à ceux qui revêtent les jeunes rameaux ; leur pétiole est garni à sa base de deux stipules linéaires , prompte- ment caduques. Les fleurs sont jaunes , pédicellées , accompagnées de petites bractées linéaires , et rapprochées quatre à six ensemble en petites grappes disposées à l'extrémité et dans la partie supérieure des rameaux. Le calice de chaque fleur est monophylle, divisé pro- fondément en deux lèvres , dont la supérieure à deux découpures ovales-lancéolées , et l’inférieure à trois dents. La corolle est papilio- nacée , à étendard réniforme , redressé , plus grand que les ailes et la carène qui sont rapprochées et enveloppent les organes de la fé- condation. Les étamines , au nombre de dix, sont monadelphes et non diadelphes , comme dans les autres Cytises. L’ovaire est supère, oblong , surmonté d’un style redressé , et terminé par un stigmate en tête. Le fruit est un légume oblong , comprimé , couvert de poils soyeux, et 1l renferme une douzaine de graines réniformes. EXPLICATION DE LA PLANCHE 305. Fig. 1. La corolle partagée en ses différentes parties , l’étendard , les ailes et la carene. Fig. 2. Le calice et les étamines, Fig. 3. Les étamines étalées et vues à la loupe, Fig. 4. Le pistil vu de même, D Here pi t 1/77 Cap #2, Sept 85 Me Culius lomesrtloutes. { Cyüise tomenteux., Barrors € 4 (Corolle, 3, Cale t ctamines 3, Ltanines gro. 4 l’éstil 774 AAA 0 ù 5 Û ne Ge ca L+ “48 rs 1 > caf “ ar ee à # pv 5 a ; - f 2 CLÉMATITE CRÉPUE. CLEMATIS CRISP 4.5 Polyandrie-Polygynie. Famille des Renonculacées. AA SA AAA BAS RAA SAR BAR AS RAR RS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx nullus. Corolla 4-petala , rariüs 5 - petala. Stamina nume- rosa , hypogyna ; antheris Jfilamentis adnatis. Germina plura, supera. Capsulæ plurimæ , 1-spermæ , non dehiscentes , aristatæ. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. CLEMATIS caule scandente; foliis ternatis quinatisque ; foliolis ovato-lanceolatis , integris trilobisve ; floribus solitariis ternatisque , terminalibus ; petalis margine undulato-crispis. CLEMATIS crispa. Lin. Spec. 765.— Wirro. Spec. 2. p. 1269. — Bot. Magaz. n. et t. 1892. — Decanr. Regn. Veget. 1. p. 162. CLEMATIS flore crispo. Dir. Hort. Elth. 86. t. 73. f. 84. Crenraris est dérivé du mot grec xhfua, Autos, QUI signifie sar- ment , branche de vigne. Dioscoride et Pline après lui ont donné ce nom à une plante sarmenteuse que l’on croit être notre Clématite des haies ( Clematis vitalba , Lin. ); mais cela est fort incertain. Quoi qu'il en soit, Linnæus l’a définitivement consacré à un genre de plantes dont on ne connaissait , de son temps, qu'une douzaine d’es- pèces , et qui maintenant en renferme environ quatre-vingts. La Ciématite crépue croît naturellement dans les haies et sur les bords des ruisseaux en Caroline et en Virginie, et on la cultive de- puis près d’un siècle dans les jardins en Europe, où on la multiplie de marcottes. Elle fleurit en juillet et août. Nous l'avons vue chez M. Noisette. Ses tiges sont ligneuses , divisées dès leur base en rameaux sar- menteux , grêles, sillonnés, un peu rougeàtres , longs de huit à dix pieds, et même beaucoup plus, garnis de feuilles composées le plus ordinairement de trois à cinq folioles ovales-lancéolées , glabres , entières , ou quelquefois à trois lobes ; ces folioles sont pédiculées et portées sur un pétiole commun , qui, de même que dans beaucoup d'espèces de ce genre, s’entortille autour des corps qui sont dans son voisinage ; et par ce moyen la plante se soutient et peut s'élever plus ou moins haut. Les fleurs sont assez grandes, rougeàtres , pédoncu- lées, solitaires ou au nombre de trois à l'extrémité des rameaux. 306 Elles n’ont point de calice , et leur corolle est composée de quatre pétales égaux, réguliers, un peu épais, rapprochés en tube dans leur moitié inférieure , ouverts en croix dans leur partie supérieure, finement ondulés et comme crépus en leurs bords , et un peu aigus à leur sommet. Les étamines , au nombre de cinquante ou environ, ont leurs filamens pubescens , insérés au réceptacle sur trois à quatre rangs , moitié plus courts que les pétales, et ils portent chacun, dans leur partie supérieure , une anthère à deux loges longitudinales et adnées. Les ovaires, au nombre de vingt et plus , sont supères, rapprochés et serrés les uns contre les autres en une sorte de tête, amincis à leur sommet et surmontés d’un style subulé , un peu re- courbé vers son extrémité et terminé par un stigmate simple. Cha- que ovaire devient une capsule monosperme , indéhiscente , sur- montée d’une sorte de queue ou arête un peu plumeuse. EXPLICATION DE LA PLANCHE 306. Fig. 1. Une étamine vue à la loupe. Fig. 2. Les ovaires et les styles. C2 J , la CHI /X- Zarreïs "77/2 De Lx Crotrne., #7. Juin out ( lématite crispée, 1. Atamire grosste 2 Ovauvs et styles Octandrie-Monogynie. Famille des Éricinées. RAR RAR AAA RAA RARE AVATARS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Mu Calyx r-phyllus, plus minüsve 4-partitus. Corolla :- petala , persistens ; limbo 4-fido. Stamina 8 ; antheris oblongis , nunc basi 2-cornibus , nunC emarginatis. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate sub-4-lobo. Capsula 4-locularis , 4-valvis, polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ERICA folis quaternis senisve , curvatis , patentibus , glabris ; Jloribus verticillatis , spicatis, dependentibus ; coroll& pollicari , cylindricä, albido-virescenti , basi quadrifariäm sulcaté , apice arctaté , atro-virenti ; antheris aristatis , inclusis. ERICA gelida. Anprew. Heaths. vol. 2. rolles, couleur assez rare dans les fleurs. Elle est du grand nombre des espèces du cap de Bonne-Espérance , dont nous devons aux Anglais l'introduction dans nos jardins ; il y a une trentaine d’années qu’elle est cultivée. On la rentre dans l’orangerie pendant l’hiver, et ses | fleurs paraissent depuis le mois d'avril jusqu’en juillet. La Bruyère à fleurs vertes est un arbrisseau de trois pieds de hau- teur ; sa tige se divise en rameaux raides , redressés , verticillés , garnis de feuilles linéaires , aiguës , glabres , ouvertes, un peu courbées , portées sur de très-courts pétioles, et verticillées par quatre ou par six. Les fleurs sont axillaires, pendantes , imbriquées, disposées en espèces d’épis dans la partie moyenne des jeunes ra- meaux , portées sur des pédoncules recourbés , et munies de trois bractées membraneuses. Le calice est composé de quatre folioles ovales , aiguës , membraneuses en leurs bords. La corolle est cylin- drique , resserrée à son sommet , un peu quadrangulaire à sa base, longue d’un pouce , d’un vert clair dans une grande partie de son étendue , et d’un vert plus foncé dans sa partie supérieure. Les éta- mines , au nombre de huit et renfermées dans la corolle , ont leurs filamens capillaires, insérés au réceptacle, terminés par des anthères ovales-oblongues , brunätres, à deux loges s’ouvrant près de leur 397 je Carre jolie Bruyère est remarquable par la couleur verte de ses co- sommet par un trou ovale, et prolongées à leur base en deux _ pointes divergentes , formant comme deux petites cornes. L’ovaire _ … est supère, presque globuleux ; glanduleux à sa base , surmonté d’un style filiforme , à pee plus long que les étamines , et terminé par | un stigmate tétragone. Le fruit est une capsule arrondie, enve- loppée par le calice persistant, divisée intérieurement en quatre ‘loges qui s'ouvrent en quatre valves , et qui contiennent des graines > très-menues et nombreuses. + \f EXPLICATION DE LA PLANCHE 397. | x ; : Aa k «ar à, 1 À Fig. 1. Les étamines et le pistil. Fig. 2. L’ovaire, le style et le stigmate. Ê # , | * 4 "? rù 4 ss à + L] L gs j + k * #: 4 à | | = ——————— — — = = ee EE — = = Larrois seul Lessa pins d FE , *” / (ru 114 Jude . FERRARIE ONDULÉE. FERRARIA UNDU- LATA. Triandrie-Monogynie. Famille des ridées. AUS VAS AUS BAS LAURE VAS AA VAT AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Spatha 2-phylla. Calyx nullus. Corolla 1 -petala ; tubo brevis- simo ; limbo 6-partito ; lacinis 3 externis latioribus , undulato- crispis , basi angustatis. Stamina 3. Ovarium inferum ; stylo sim- plici ; stigmatibus 5, 2-fidis , cucullatis. Capsula 3-locularis, polysperma. ' à CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. FERRARIA caule ramoso ; foliis ensiformibus ; laciniis corollæ æqualibus, undulato-crispis , interioribus dupld angustioribus ; stig- matibus fimbriatis. FERRARTA undulata. Lin. Spec. 1353.— Wirvo. Spec. 3.p. 580. — Jaco. Hort. Vind. t. 63.—Curr. Bot. Mag. t. 144. — Lam. Dict. Enc. 2. p. 453. — Rep. Lil. 1. 1. 28. Flos Indicus è violaceo fuscus , radice tuberosä. Ferr. Cult. 168. MNT Tr. IRIS stellata , Cyclaminis radice , pullo flore. Barrez. /con. D r210. Gladiolus Indicus è violaceo fuscus , radice tuberosä. Mois. Hist. 2. p. 544. 5. 4. t. 4. f. 7. Ce genre est consacré à la mémoire de Jean-Baptiste Ferrart, jé- suite italien et botaniste , mort à Sienne en 1655, qui le premier décrivit en 1646, la plante qui fait le sujet de cet article , et qui d’ailleurs est plus connu par son traité sur la culture des Orangers, intitulé : Hesperides sive de malorum aureorum culturé et usu. Cet ouvrage , en un volume in-folio , est encore recherché aujourd’hui à cause des planches dont il est enrichi. La Ferrarie ondulée est bien plus remarquable par la bizarrerie des couleurs de ses fleurs que par leur beauté ; mais il est à regretter que des fleurs aussi singulières aient trop peu de durée , car elles ne restent épanouies que quelques heures, et lorsqu'elles se ferment c’est pour ne plus se rouvrir. Elles paraissent en mars et avril. Cultivée 398 depuis environ 180 ans dans les jardins de botanique, cette espèce n'y donne jamais de fruit, et on n’a pu jusqu’à présent la multiplier que par les caïeux que produisent ses racines, et qu’on sépare lorsque les feuilles sont desséchées. On la plante en pot dans du terreau de bruyère, et on lui fait passer l'hiver dans la serre tempérée. Elle est originaire du cap de Bonne-Espérance, La racine de cette plante est une racine tubéreuse , arrondie , un peu déprimée , brunätre extérieurement , blanche à l’intérieur ; elle donne naissance à une tige presque cylindrique, glabre , haute de dix à quinze pouces, garnie de feuilles ensiformes , striées , alternes , assez rapprochées les unes des autres , embrassantes à leur base à peu près comme celles de plusieurs iris. Les fleurs , au nombre de deux à trois , sont disposées dans la partie supérieure des tiges sur des pédoncules courts ; elles n’ont point de calice ; leur corolle, blanchätre en dessous , et d’un pourpre brun ou violet en dessus avec des taches plus foncées , est partagée profondément en six divisions lancéolées , étalées, pointues, ondulées et crépues en leurs bords d'une manière remarquable. Les étamines , au nombre de trois , ont . leurs filamens réunis par leur base et terminés par des anthères ob- longues , verticales. L'ovaire est infère, presque cylindrique , à trois angles obtus , surmonté d’un style à peu près de la longueur des filamens des étamines , terminé à son sommet par trois stigmates planes , échancrés profondément et frangés en leurs bords. Le fruit est une capsule allongée, à trois angles obtus , à trois valves et à trois loges contenant chacune plusieurs graines. EXPLICATION DE LA PLANCHE 308. Fig. 1. Partie inférieure de la tige avec la bulbe. Fig. 2. Partie supérieure de la tige. Fig. 3. L’ovaire , le style et les stigmates. arrow sou Ut 1 hf AA LL A | df 4 t D rpg $ “ GARDÈNE DE THUNBERG. GARDENIA THUN- | BERGIA. 5 ù Pentandrie-Monogynie. Famille des Rubiacées. L12h1:h::1114::1::11%15%) CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1 -phyllus, 5-dentatus 5-fidusve ; laciniis interdüum plu- ribus quam 5. Corolla 1 -petala, infundibuliformis ; tubo sæpè longo ; limbo plano, 5-10- fido. Stamina 5-10 ; antheris sessilibus. Ovarium inferum ; stylo simplici ; stigmate capitato. Bacca sicca , 2-4-locularis, polysperma ; seminibus numerosis, duplici serie dis- positis in singulo loculo. L CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. GARDENTIA foliis ternis, ovatis , utrinquè attenuatis ; calycibus spathæformibus , uno latere semifissis , 5-8-fidis ; lacinis apice dilatatis ; corollæ limbo 8-10-partito ; stigmate 5-sulcato. GARDE NTA Thunbergia. Arr. Zort. Kew. 1. p. 294. — Waivvo. Spec. 1. p. 1226. — Bot. Magaz. n. et t. 1004. GARDE NTA inermis. Tauws. Dissert. de Garden.n.3.—Tuuns. " Prod. 41.—Lix. Suppl. 163. GARDE NTA verticillata. — Lam. Dict. Enc. 2. p. 607. …—._ THUNBERGIA Capensis. Moxr. Act. Holm. 1775. p. 282. t. 11. “— CAQUEPIRIA Bergkia. Guez. Syst. p. 651. …_ BERGKIAS. Sonxerar, Jt. Nov. Guin. p. 48. t. 17, 18. “ * … C’zsr du nom du botaniste anglais Garden que celui de ce genre — est dérivé. Les Gardènes sont des arbres ou des arbrisseaux naturels aux pays chauds. On en connaît près de trente espèces. Celle qui doit nous occuper dans cet article est une des plus belles du genre ; elle nous vient du cap de Bonne-Espérance, et les jardins d'Europe la possèdent depuis près de cinquante ans. On la plante en pot ou en caisse dans de la terre franche mélée de terreau de bruyère , et on la tient dans la serre chaude pendant neuf mois de l’année ; ce n’est que pendant les chaleurs de l’été qu’on peut la mettre en plein air , et il faut alors l’exposer au grand soleil. Elle n’a besoin que de légers arro- semens. On la multiplie de marcottes et de boutures ; mais ces der- nières doivent être faites sur couche et sous cloche. Nous l'avons vue 399 »"" en fleur dans l’une des serres chaudes du Jardin du Roi, en septembre et octobre. 2) MT La tige du Gardène de Thunberg est ligneuse , arborescente, haute de six à huit pieds dans nos serres, et beaucoup plus probable- ment dans son pays natal ; elle se divise dans sa partie supérieure en branches et en rameaux nombreux , cylindriques, courts , divergens, revêtus d’une écorce grisâtre, un peu velus vers leur extrémité, et garnis de feuilles ovales , un peu aiguës à leur sommet, rétrécies en pétiole à leur base , verticillées trois par trois, persistantes , gla- bres et luisantes en dessus, munies de petites glandes aux aisselles des nervures de leur face inférieure. Les fleurs sont larges de trois pouces ou environ, d'un blanc pur, fortement et agréablement odo- rantes , solitaires et sessiles à l’extrémité des rameaux. Leur calice est cylindrique , fendu jusqu'à moitié et ouvert obliquement d'un seul côté, comme une spathe, et ayant son bord partagé en cinq à huit découpures oblongues , élargies et un peu creusées en cuil- lère dans leur partie supérieure. La corolle est monopétale, infon- dibuliforme, à tube cylindrique trois fois plus long que le calice, et à limbe plane, partagé en huit à dix découpures ovales , qui se re- couvrent les unes les autres par un de leurs bords. Les étamines, en même nombre que les découpures de la corolle , ont leurs anthères linéaires , sessiles, immédiatement attachées dans le haut du tube de la corolle et un peu saillantes en dehors. L’ovaire est infère , cou- ronné par plusieurs tubercules , et surmonté d’un style cylindrique plus long que le tube, renflé dans sa partie supérieure et terminé par un stigmate en tête ovale , creusé obliquement de cinq sillons. Le fruit est une baie oblongue, à quatre loges contenant chacune plu- sieurs graines lenticulaires. EXPLICATION DE LA PLANCHE 3g9. Fig. 1. Le style et le stigmate. Te re CE OMET: ABLE à Ne ‘es 7 die Arr cap / ) x Ga SAS ES Hhunbe) Ju. ( ASTÈRE A GRANDES FLEURS. ASTER GRAN- DIFLORUS. Syngénésie-Polygamie superflue. Famille des Radiees. PRRARAIAS SASIAAAS AS LAS AIS SARA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Flores radiati. Calyx-communis imbricatus ; squamis inferioribus patulis. Liguli radii lineari-lanceolati , plures quäm 10 , fœminei. Flosculi centrales hermaphroditi. Pappus pilosus. Receptaculum nudum. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ASTER caule ramoso, hirto ; foliis inferioribus oblongis, integer- rimis, rameis linearibus, acutiusculis, reflexis, margine ciliato-his- pidis ; ramis unifloris ; squamis calycinis linearibus , squarrosis. ASTER grandiflorus. Lin. Spec. 1231.— Wicco. Spec. 3.p. 2033. — Lau. Dict. Enc. 1. p. 305. — Bot. Regist. 2753. ASTER foliis lanceolatis , semiamplexicaulibus , crenatis , sca- bris ; ramis unifloris, foliosis. Grow. Virg. 99, 124. ASTER grandiflorus asper , squamis reflexis. Dicr. Elth. 41. PS0. 1.41. ASTER Virginianus pyramidatus, Buglossi foliüis asperis , caly- cis squamulis foliaceis. Mart. Cent. 19. t. 10. Cerre espèce d’Astère joint au mérite d’avoir de grandes et de belles fleurs douées d’une odeur assez agréable de citron , un autre avantage qui la rend plus précieuse , c’est que ses fleurs ne paraissent que forttard, au mois de novembre, époque où celles des autres plantes sont devenues très-rares dans nos jardins. Elle se multiplie avec la plus grande facilité en éclatant les racines des vieux pieds dans le courant de l'hiver ou au commencement du printemps. Peu diffi- cile sur la nature du terrain , elle réussit bien partout , pourvu que la terre soit un peu fraîche, ou qu’on lui donne des arrosemens quand la saison est trop sèche. C’est Catesby , savant naturaliste anglais, qui, en 1719, l’a apportée de Virginie en Angleterre , d’où elle s’est répandue dans les divers jardins botaniques de l’Europe et chez beau- coup d'amateurs. La racine de l’Astère à grandes fleurs est fibreuse , vivace ; elle _ produit une ou plusieurs tiges cylindriques , chargées de quelques 400 S L." poils écartés , hautes de deux pieds ou plus , simples dans leur partie inférieure , divisées dans la supérieure en rameaux très-étalés. Les feuilles de la base des tiges sont oblongues, chargées de poils raides et distans qui les rendent un peu rudes au toucher ; celles des tiges sont sessiles ou médiocrement amplexicaules , d'autant plus étroites qu’elles se rapprochent de la partie supérieure ; et celles qui naissent sur les rameaux sont tout-à-fait linéaires , un peu aiguës , ciliées en leurs bords, et très-étalées ou même réfléchies. Chaque rameau est terminé par une fleur radiée , large de dix-huit à vingt lignes , dont le calice commun est cylindrique , formé de beaucoup de folioles linéaires , disposées sur plusieurs rangs , imbriquées à leur base, très-ouvertes ou même réfléchies à leur sommet. La couronne de la fleur est composée d'environ vingt-cinq demi-fleurons linéaires, d’un violet bleuâtre et femelles. Le disque est formé d’une trentaine de fleurons hermaphrodites. La corolle dans chaque fleuron est mono- pétale, très-petite, infondibuliforme, à cinq dents. Les étamines, au nombre de cinq , ont leurs anthères réunies par leurs bords en un cylindre traversé par le style. L'ovaire est inférieur , oblong , velu , surmonté d’un style filiforme inférieurement renflé et bifide dans sa partie saillante hors des anthères , et terminé par deux stig- mates velus. Chaque ovaire devient une petite graine surmontée d’une aigrette de poils simples qui formaient pendant la floraison le calice propre de chaque fleurette. Les fleurons et les demi-fleurons sont portés sur un réceptacle creusé d’alvéoles à six angles , et dont les bords sont surmontés de dents saïllantes, ayant presque la forme de très-petites paillettes. EXPLICATION DE LA PLANCHE 400. Fig. 1. Le calice commun coupé verticalement et par moitié afin de faire voir le réceptacle. Fig. 2. Un fleuron du disque vu à la loupe. , rh as Far vou Z hersa pins cs ; SRE 3 ) ser grandi) loges. l MALPIGHIER A FEUILLES ÉTROITES. MALPI- GHIA ANGUSTIFOLIA. 5 Décandrie-Trigynie. Famille des Malpighiacees. ARR AVE LAS LAS AAA AA LAS LUS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-phyllus ; foliolis extus 2-glandulosis. Petala 5, ungue lineari. Stamina 10, filamentis basi coalitis. Ovarium superum , simplex , 2-5-lobumve ; stylis et stigmatibus 2-3. Bacca globosa , 1-locularis , 1-5-sperma ; seminibus osseis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. MALPIGHIA foliis lanceolato-linearibus , sinuato-dentaiis , subdistichis , setis decumbentibus rigidisque passim armatis ; pedun- culis umbellatis, axillaribus. MALPIGHTA angustifolia. Lin. Spec. 610. — Lam. Dict. Enc. 4. p. 527. — Wario. Spec. 2. p. 734. MALPIGHIA linearis. Jaco. Âmer. 135. — Cavan. Observ. Bot. 8. p. 408. n. 562. t. 236. f. 1. MALPIGHIA angustifolia , folio subtus sinuato. Prum. Gen. 46. Le Malpighia à feuilles étroites est originaire des Antilles , d'ou ila été apporté en Angleterre vers 1737 ; mais il paraît que ce n’est qu’assez long-temps après qu’il a été cultivé en France. On le plante en pôt ou en caisse , selon la force des individus , dans un mélange de terre franche légère et de terreau de bruyère. On le tient dans la serre chaude pendant neuf mois de l’année , et ce n’est que pendant les chaleurs de l'été qu’il peut être exposé à l’air libre. On le multi- plie de boutures qu’il faut faire dans des pots enfoncés dans la tannée et recouverts d’une cloche de verre. Il fleurit en septembre et octo- bre. Nous l'avons vu chez M. Boursault. Cette espèce est un arbrisseau de six à huit pieds de haut, dont la » tige se divise en branches et en rameaux revêtus d’une écorce gri- _sâtre, chargée de poils soyeux , couchés. Ses feuilles sont lancéolées- linéaires, très-courtement pétiolées, imparfaitement opposées et presque distiques , très-aiguës , sinnées-dentées en leurs bords , lui- santes et d’un vert assez foncé en dessus, plus pâles en deous, _ chargées cà et là de longues soies raides et (caudhées. Les fleurs sont d'une couleur purpurine claire, portées sur des pédoncules grêles , 4or $ géniculés , moitié plus courts que les feuilles et disposés quatre à cinq ensemble en petites ombelles axillaires. Le calice est formé de cinq folioles ovales, un peu allongées , chargées chacune sur leur dos de deux glandes ovales , charnues, plus larges que les folioles elles- mêmes. La corolle est composée de cinq pétales alternes avec les folioles du calice , insérés au réceptacle par un onglet plus long que le calice ; leur limbe est arrondi, frangé à la circonférence. Les éta- mines , au nombre de dix et attachées au réceptacle, ont leurs fila- mens réunis dans leur partie inférieure , libres dans le reste de leur étendue, inégaux, deux plus grands, huit plus courts ; ils sont tous terminés par de petites anthères arrondies , jaunes et à deux loges. L'ovaire est supère, à deux ou trois lobes surmontés chacun d’un style cylindrique, à stigmate simple. Nous n'avons pas vu le fruit, mais l'ovaire dans la plupart des fleurs nous a paru être à trois loges contenant chacune un seul ovule, EXPLICATION DE LA PLANCHE #4oi. Fig. 1. Le calice ét l’ovaire. ra pue à | +# : 2 4 T2 7 @ Habhighru angel Cl . l l = + Barres rap SAPOTILIER COMMUN. 4CHRAS SAPOT'A. 5 Hexandrie-Monogynie. Famille des Sapotées. L0050007%509509%995095%55955795%3)2 CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 6-phyllus, persistens ; foliolis 5 exterioribus brevioribus. Corolla 1 -petala, campanulata , 6-fida , ad faucem aucta 6 squa- mulis emarginatis. Stamina G; filamentis brevissimis , inter squa- mulas in faucem insertis. Ovarium superum, disco carnoso obtectum ; stylo stigmateque simplicibus. Pomum globosum aut ovatum , car- nosum , 10-loculare ; loculis 1 -spermis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ACHRAS caule arboreo ; foliis ovato-lanceolatis , utrinque atte- nuatis , glabris ; pedunculis unifloris, axillaribus aut terminalibus. ACHRAS Sapota. Linx. Spec. 470.— Wirro. Spec. 2. p. 224.— Lam. Zlust. tab. 255. — Poir. Dict. Enc. 6. p. 530. — Tussac. F1. AU" p.75 t: 5. ACHRAS Zapota. Jaco. Amer. 57. tab. 41. SAPOTA fructu ovato , majore. PLuu. Gen. Amer. p. 43. tab. 4. L: Sapotilier est un des arbres les plus intéressans des Antilles ; il parvient à une grosseur et à une hauteur des plus considérables, et prend le plus souvent la forme pyramidale ; ses rameaux , ordinai- rement trichotomes ou quadrichotomes, sont recouverts d’une écorce fauve, et garnis vers leur sommet de feuilles éparses, pétiolées, ovales-lancéolées, pointues à leurs deux extrémités , un peu épaisses, labres, d’un vert foncé et luisant ; quand elles sont encore nouvel- les et qu’on les casse , il en sort, ainsi que des jeunes rameaux, un lait visqueux qui, en se condensant à l’air, se change en une résine blanche, qui donne en brülant une odeur d’encens. Ses fleurs sont peu apparentes , portées une à une sur des pédoncules axillaires ou placés au sommet des rameaux. Leur calice est à six divisions, dont trois extérieures plus courtes, couvertes en dehors d’une poussière ferrugineuse , et trois intérieures plus longues, d’un blanc verdätre. La corolle est blanche, campanulée , divisée à son limbe en six dé- coupures , un peu au-dessous et entre chacune desquelles il y a une écaille échancrée à son sommet. Les étamines , au nombre de six, ont leurs filamens très-courts, insérés dans la gorge de la corolle alternativement avec les écailles , et ils portent des anthères droites, presque sagittées. L'ovaire est supère, ovale , entouré par un disque Charnu, velu, ferrugineux , surmonté d’un style épais, diminuant 402 insensiblement de grosseur, terminé par un stigmate obtus. Le fruit est ovoïde ou arrondi selon les variétés , recouvert d’une peau sur laquelle il y a une sorte de poussière ferrugineuse ; son intérieur est une pulpe succulente , divisée en dix loges, qui contiennent chacune une graine oblongue, noire, luisante, aplatie. Dans les vieux Sapo- tiliers, la majeure partie des graines et quelquefois la totalité avorte, ce qui rend le fruit plus agréable. Dans le pays natal de cet arbre, ses fleurs commencent à paraître en mai, et se succèdent pendant trois à quatre mois : les premiers fruits mürissent en septembre et successivement jusqu'en janvier. La sapotille , c’est le nom qu’on donne au fruit du Sapotilier , a la couleur d’une nèfle d'Europe , et se mange comme elle lorsqu'elle commence à blossir ou mollir ; pour lors, de laiteuse et d’äpre qu’elle était, elle devient succulente et si sucrée que beaucoup d'Européens la trouvent trop douce. Ce fruit, après l'orange, tient le premier rang dans les desserts ; il se vend même plus cher à cause de sa rareté qui provient de ce qu'il faut dix à douze ans avant qu’un arbre soit en bon rapport, et dans les Antilles, où l’on est ordinairement pressé de jouir, on regarde cette époque comme très-reculée. Cependant il dédommage amplement , par la suite, des soins qu'il a exigés, surtout aux environs des villes , où il n’est pas rare de voir un seul Sapotilier rapporter pour deux à trois mille francs de fruits. On regarde dans les Antilles l'émulsion faite avec les amandes de ses fruits, comme un des meilleurs remèdes contre les rétentions d'urine. Le Sapotilier aime une terre légère et profonde. Il faut autant que possible l’éloigner des maisons , parce que le matin , principalement après la pluie, il exhale une odeur forte qui pourrait être nuisible et qui ne se dissipe qu'après le lever du soleil. Le bois du Sapotilier , surtout de celui qui vient dans les forêts, est dur , assez liant , et on l’emploie dans la construction des maisons, mais seulement pour les parties à l’abri de la pluie. Tout ce que nous avons dit jusqu’à présent du Sapotilier est extrait de la Flore des Antilles , par M. de Tussac , et nous avons cru devoir donner place à cet arbre dans notre ouvrage, non à cause de ses fleurs. qui ont peu d'éclat, mais à cause de ses fruits. Il est vrai qu’au Jardin des Plantes , où il est cultivé depuis assez long-temps, il n’a point encore fructifié, quoiqu’on le tienne toute l’année dans la serre chaude ; mais peut-être que dans les parties les plus chaudes de la Provence on pourrait espérer de le voir fructifier , en ayant toutefois le soin de le planter en caisse et de le mettre pendant l'hiver à l'abri du froid dans une bonne serre. EXPLICATION DE LA PLANCHE oz. La planche représente un rameau portant des fleurs dans sa partie supérieure et un fruit dans sa partie inférieure. A côté du fruit entier est un autre fruit coupé horizontalement pour faire voir les graines. ) Ar tafrolt | Ve th LAS x CARMANTINE JAUNE. JUSTICIA LUTEA. 5 Diandrie-Monogynie. Famille des Acanthées. SARA SRE A/S AAA RS RAA ASS SR LR f CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-partitus aut 5-fidus, sæpè 3-bracteatus. Corolla 1 -pe- tala ; tubo gibbo ; limbo 2-labiato , supra emarginato. Stamina 2 vel 4. Ovarium superum ; stylo filiformi ; stigmate simplici. Capsula oblonga , basi attenuata , 2-locularis , 2-valvis. CARACGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. JUS TICTA foliis ovato-oblongis , utrinque acutis ; floribus tetran- dris , quinquefidis , spicatis , quadrifariàäm imbricatis ; calycibus 4-partitis, ciliatis ; laciniüs 2 interioribus lineari-lanceolatis ; 2 exterioribus ovato-lanceolatis , alterä bifidà. JUSTICIA lutea. HoRTULAN. LA; tige de la Carmantine jaune est frutescente , rameuse , haute de deux à trois pieds dans les individus que nous avons eu occasion d'observer , et probablement beaucoup plus élevée dans son pays natal. Ses feuilles sont ovales-oblongues , aiguës à leur sommet , ré- trécies en pétiole à leur base, luisantes en dessus, parsemées de quel- ques poils écartés. Ses fleurs sont jaunes , imbriquées sur quatre rangs , disposées en épi terminal et munies chacune à leur base de trois bractées ciliées , l’une ovale , aiguë , et les deux autres lancéo- lées-linéaires. Le calice est divisé très-profondément et presque jus- qu’à sa base en quatre découpures inégales, ciliées ; deux plus exté- rieures et plus grandes , ovales-lancéolées , l’une d’elles bifide ; les deux intérieures linéaires-lancéolées. La corolle est monopétale , tubulée inférieurement , partagée à son limbe en cinq divisions ovales-oblongues , presque égales. Les étamines, au nombre de quatre , ont leurs filamens un peu plus courts que la corolle , insérés dans la partie inférieure de son tube , terminés chacun par une an- thère oblongue, en cœur à sa base et à deux loges longitudinales : outre ces quatre étamines on observe le rudiment d’un cinquième filament. L’ovaire est ovale , environné jusqu’à moitié de sa hauteur par un disque charnu , à cinq dents très-courtes , et surmonté d’un style filiforme, terminé par un stigmate simple. Nous n'avons pas vu 403 le fruit, mais l'ovaire est à deux loges contenant chacune un ovule ovoïide, comprimé. | Nous ignorons le lieu natal de cette plante que nous avons vue chez M. Noisette , qui la tient en serre chaude , et le pot enfoncé dans la tannée. Elle fleurit en mars, et se multiplie de boutures dont on assure la reprise en les couvrant d’une cloche de verre. EXPLICATION DE LA PLANCHE 403. Fig. 1. Le calice et le pistil : le calice n’est divisé qu’en quatre découpures ; les deux divisions plus étroites, qu’on aperçoit en dessous , sont deux bractées. Fig. 2. L’ovaire et le style, avec le disque charnu qui environne le premier. Zarrois 72 ? Let ul. t ? Ep AAELI c ACHILLÉE MILLEFEUILLE. ACHILLE A MILLE- FOLIUM. Y Syngénésie-Polygamie superflue. Famille des Radiées. AAA AAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx-communis imbricatus squamis ovatis, conniventibus. Flores radiati. Flosculi kermaphroditi in disco. Liguli 5-10 in radio , fœ- minei , obcordati , breves. Semina nuda. Receptaculum paleaceum , elevatum. | CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ACHILLE A foliis bipinnatis , glabriusculis ; laciniis linearibus , inciso-dentatis, acuminatis ; caulibus pubescentibus , superné sul- catis ; floribus corymbosis. ACHILLEA Millefolium. Lin. Spec. 1267. — Wiro. Spec. 3. p+ 2208. — Lam. Dict. Enc. 1. p. 20. — Flor. Dan. t. 737. a. MILLE FOLIUM vulgare album. Bauu. Pin. 140.—Tourver. » Inst. 496. 8. MILLE FOLIUM purpureum. Taser. Æist. 130. MILLE FOLIUM purpureum, majus et minus. Tourner. /nst. 406. d Lzs Achillées , nommées aussi vulgairement Millefeuilles , renfer- . ment une soixantaine d'espèces, pour la plupart indigènes de l’Eu- rope ou du Levant. Leurs fleurs nombreuses , blanches , purpurines ou jaunes , pressées les unes contre les autres, forment au sommet des tiges et des rameaux des corymbes d’un joli aspect, tandis que leurs feuilles sont en général finement et élégamment découpées. Elles n’exigent pour la plupart aucun soin et s’accommodent de toute sorte de terrain. Telle est surtout l’Achillée Millefeuille , plante très- commune dans nos päturages et sur les bords de nos champs, dont on a transporté dans les jardins une variété à fleurs purpurines. Cette plante se multiplie avec la plus grande facilité et même souvent plus qu'on ne veut par ses racines traçantes. Ses fleurs commencent à paraître en juin, et elles se renouvellent jusqu’en septembre, surtout quand on a le soin de couper les tiges à mesure que les fleurs se passent. La Millefeuille ordinaire jouissait autrefois d’une grande réputation en médecine; plusieurs auteurs en ont fait le sujet de dissértations 4of | particulières , et l'ont préconisée contre les pertes utérines , la leu- corrhée , le flux de ventre , le crachement de sang , la vomique, la phthisie pulmonaire , l’hypocondrie, l'épilepsie, etc.; mais c'est surtout comme vulnéraire qu’elle a été le plus vantée. On lui attri- buait la propriété de cicatriser promptement les plaies , et c'est de là que les noms d’Æerbe à la coupure , d'Herbe aux charpentiers lui ont été donnés. Aujourd’hui la Millefeuille n’est plus guère employée que dans le peuple. La racine de cette plante est vivace, horizontale, assez grêle, munie de fibres plus menues ; elle produit une ou plusieurs tiges droites, cylindriques, simples inférieurement , pubescentes et sillonnées dans leur partie supérieure , où elles sont plus ou moins rameuses. Ses feuilles sont très-longues , alternes , sessiles, rétrécies dans le bas , deux fois ailées , composées de pinnules ou découpures très-nombreuses , linéaires ; incisées-dentées et acuminées à leur sommet : ces feuilles sont presque glabres ou à peine pubescentes ; elles ont , ainsi que toute la plante , une odeur légèrement aromati- que. Les fleurs sont blanches dans le type de l'espèce, et d’une cou- leur purpurine dans la variété dont nous donnons la figure. Ces fleurs sont radiées , disposées au sommet des tiges et des rameaux en corymbes serrés , d’un aspect agréable : chacune d’elles se compose d’un involucre ou calice-commun ovoïde, imbriqué d’écailles ovales, roussatres en leurs bords; de cinq demi-fleurons femelles , en lan- guette arrondie , disposés en couronne à la circonférence ; et d'un pétit nombre de fleurons hermaphrodites , formant le disque de la fleur. Il succède à chacun de ces fleurons ou demi-fleurons de petites graines nues, placées sur un réceptacle commun garni de paillettes oblongues , membraneuses. EXPLICATION DE LA PLANCHE 4o4. Fig. x. Un demi-fleuron de la circonférence. Fig. 2. Le calice commun un peu grossi. LE L - Al — _—— FRET 2 LA RAA UE) : YA 27 ? VA2Z ( VAT |: Achillée Mille feuilles. D Bersa pins d'Liurope ñ 4 27 ww F1 Jun 1 Cri gronst vx à r L: . + ] x L L L: « 121 + CRE AGAPANTHE EN OMBELLE. 4AGAPANTHUS UM- BELLATUS. Hexandrie-Monogynie. Famille des Asphodelées. A SA AAA A/R AR AA AR AAA RAT ARS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Corolla 1-petala, infundibuliformis, regularis, 6 - fida. Stamina 6, Jilamentis fauci insertis. Ovarium superum , oblongum ; stylo stigmateque simplicibus. Capsula 3 - quetra , 5 - valwis , 3-locularis ; seminibus numerosis, membranä auctis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. AGAPANTHUS foliis lineari-lanceolatis, scapo nudo brevio- ribus ; floribus umbellatis. AGAPANTHUS umbellatus. L'Hérir. Sert. Angl. 18. —Wairro. Spec. 2. p. 47. — Bot. Magaz. n. et 1. 5oo.— Renour. Lil. n. et t. 6. CRINUM Africanum. Lin. Spec. 219.—Lau. Dict. Enc. 2. p.180. MAUHLIA Africana. Daur. Obs. 26. MAUHLIA linearis. Taune. Prod. 60. POLYANTHES floribus umbellatis. Hort. Cliff. 126. — Mur. Icon. t. 210. HYACINTHUS Africanus tuberosus , flore cœæruleo umbellato. Breyn. Prod. 1. p. 39. — Icon. 23. p. 10. — Comme. Aort. 2. D 155. t. 67. V'ulgairement : Tubéreuse bleue. C'ssr à la beauté de leurs fleurs que les plantes de ce genre doivent le nom d’Agapanthus , formé de deux mots grecs syarxew , aimer, et ay8ocs, fleur ; comme si on eùüt voulu dire fleur aimable. Effective- ment l’Agapanthe en ombelle est une des jolies plantes qu’un ama- teur puisse cultiver. Appporté du Cap de Bonne-Espérance en Europe depuis environ cent trente ans, il est à demi naturalisé ; car M. Bic- quelin en a conservé des pieds en pleine terre qui n’ont que très-peu souffert d’un froid assez rigoureux, quoiqu'ils ne fussent couverts qu'avec un peu de paille. Le plus ordinairement , dans le climat de Paris , on met cette plante en pot afin de la rentrer dans l’orangerie pendant l'hiver. Ses fleurs paraissent en juillet et août ; elles font beaucoup d’effet et durent pendant près d'un mois ; si elles étaient 405 Ÿ. douées d’un parfum agréable , elles auraient tout ce qu’on peut desi- rer ; malheureusement elles n’ont aucune odeur. Cette espèce se multiplie de caïeux et de graines. Elle a plusieurs variétés : une à fleurs blanches , une à fleurs pâles, une à feuilles rayées de blanc, et une quatrième qui est beaucoup plus petite dans toutes ses parties. La racine de l’Agapanthe en ombelle est un tubercule charnu, di- visé en plusieurs grosses fibres ; elle produit un faisceau de feuilles nombreuses, linéaires-lancéolées , un peu pliées en gouttière , plus ou moins étalées en rond sur la terre. Du milieu de ces feuilles s’é- lève une hampe nue, cylindrique, droite, haute d’un pied et demi à deux pieds, ou même plus , terminée par une vingtaine de fleurs ou davantage, ordinairement d’une belle couleur bleue, assez grandes, d’un aspect très-agréable , portées chacune sur un pédicule particulier, disposées en ombelle, et renfermées avant leur développement dans une spathe membraneuse qui se divise en deux, Ces fleurs n’ont point de calice ; leur corolle est monopétale, infundibuliforme , régulière, tubuleuse et un peu anguleuse inférieurement , partagée à son limbe en six découpures oblongues , ouvertes. Les étamines, au nombre de six, ont leurs filamens d’un blanc bleuâtre, un peu plus courts que la corolle, insérés à l'entrée de sa partie tubulée, et terminés par des anthères jaunes. L’ovaire est supère, oblong , surmonté d’un style filiforme , un peu plus court que les étamines , et terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule oblongue , triangulaire, à trois valves et à trois loges, contenant chacune plusieurs graines comprimées , environnées d’une membrane. EXPLICATION DE LA PLANCHE 405. La planche représente la partie supérieure d’une tige fleurie et d’une feuille ; le tout moitié de grandeur naturelle. Fig. 1. Une fleur de grandeur naturelle et développée, afin de faire voir le pistil et les étamines dans leur entier. Parrot sup / } Fi 27 Ygupunlhrius APN T ST TA à { LIPARIA SPHÉRIQUE. LIPARIA SPHÆRICA. $ Diadelphie-Décandrie. Famille des Légumineuses. AAA A A AA A RAA CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 5-fidus ; laciniis 4 superioribus subæqualibus , infimd mulid majori. Corolla papilionacea; alis inferius bilobis. Stamina 10, 2-adelpha. Ovarium superum; stylo stigmateque simplicibus. Le- gumen ovato-oblongum , compressum , polyspermum. CARAGTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. LIPARIA foliis lanceolatis, nervosis, glabris ; floribus capita- tis , involucratis , terminalibus ; lacini@ infimd calycis maximd. LIPARIA sphærica. Lin. Mant. 268.— Tuuxs. Prod. 124. — Wu. Spec. 3. p. 1114. — Bot. Magaz. n. 1241. t. 1242. BORBONTA sphærica. Lam. Dict. Enc. 1. p.437. GENISTA Africana, Rusci foliüs longioribus , floribus luteis in globum congestis. Raï. Dendr. 107. Panur les plantes que la famille des légumineuses nous fournit pour l’ornement de nos jardins, le Liparia sphérique mérite d'être distingué. Si quelques espèces de la même famille l'emportent par des fleurs plus magnifiques et plus brillantes, un port particulier rend cet arbrisseau fort remarquable, et il a d’ailleurs des fleurs assez belles pour qu'il puisse encore sous ce rapport plaire à un amateur. Il est ori- ginaire du Cap de Bonne-Espérance, d’où il a été introduit en Angle- terre en 1794 , et ce n’est que depuis quelques années qu’on le cultive en France. Nous l'avons vu chez M. Boursault, qui en a plusieurs beaux individus plantés en pleine terre de bruyère dans une de ses serres. Il fleurit en avril et mai. On le multiplie de marcottes et de graines lorsqu'il fructifie , ce qui est rare dans notre climat. Le Liparia sphérique est un arbrisseau de six à huit pieds de hau- teur, dont la tige droite, cylindrique, se divise en quelques rameaux garnis de feuilles nombreuses, sessiles, lancéolées, glabres, d'un beau vert avec des nervures blanchätres etune sorte de bordure carti- lagineuse de la même couleur. Les fleurs sont jaunes, grandes, dispo- sées au nombre de vingt à vingt-cinq, ou plus, au sommet desrameaux, en une tête arrondie, environnée à sa base par un involucre com- posé de trois à quatre rangs de grandes bractées ovales, aiguës , se- 406 F2 + mipétaloïdes, d’un vert jaunâtre. Chaque fleur est portée sur un pé- doncule court, velu, muni à sa base d’une bractée semblable à celles qui forment l’involucre. Le calice estmonophylle, cylindrique inférieu- rement, partagé à son bord en cinq divisions dont les quatre supé- rieures sont aiguës, pubescentes, à peu près égales, et dont l’inférieure est trois fois plus grande, ovale, presque glabre, de la même cou- leur et consistance que les bractées. La corolle est papilionacée, à étendard ovale-oblong, plus grand que les ailes qui sont oblon- gues , enroulées l’une dans l’autre par leur bord inférieur, et un peu bilobées en cette partie : la carène, à peu près de la même lon- gueur que les ailes, est formée de deux pétales presque linéaires, distincts à leur base et dans leurs deux tiers inférieurs, réunis et ad- hérens dans le reste de leur étendue. Les étamines , au nombre de dix, ont neuf de leurs filamens réunis en un seul corps par leur partie inférieure , libres et filiformes dans le reste de leur étendue, termi- nés de même que le dixième filament, qui est entièrement distinct, par des anthères oblongues. L’ovaire est oblong, velu, surmonté d’un style filiforme, ascendant, un peu plus long que les étamines, terminé par un stigmate simple. Nous n’avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 406. Fig. r. La corolle divisée en ses différentes parties, l’étendard, les ailes et la carène. Fig. 2. Le calice, les étamines et le style. Fig. 3. Le pistil. P Bessa pina ? | AH Up f AA à fharie | Cap Le BL, | 16 si sy » re # Ê Lipari spheriqu ‘ PRIMEVÈRE ÉLEVÉE. PRIMULA ELATIOR. Y Pentandrie-Monogynie. Famille des Primulacées. AAA RAR AR RAS SAS LAS CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, 5-dentatus. Corolla 1 -petala, infundibulifor- mis ; tubo elongato, nudo ; limbo 5- fido. Stamina 5. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate capitato. Capsula r - locularis, 10-valvis, polysperma ; seminibus receptaculo centrali, libero affixis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PRIMULA foliis ovato-oblongis , sinuato-dentatis, rugosis , basi in petiolum attenuatis ; umbellä multiflorä ; corollæ limbo plano; calycibus subpubescentibus , angulatis, acutis. PRIMULA elatior. Jaco. Misc. 1. p. 158.— Excr. Bot. t. 515. PRIMULA elatior, var. a. Wirro. Spec. 1. p. 801. PRIMULA veris elatior. Lin. Spec. 204. PRIMULA veris pallido flore , elatior. Crus. Hist. 301.— Tour- NEF. /nst. 124. VERBASCUM non odoratum. Fucus. Hist. 851, quoad figuram. VERBASCULUM pratense odoratum. GC. Baux. Pin. 241.— Flor. Dan. t. 434. Ls nom de Primevère vient de ce que lesfleurs de plusieursespeces de ce genre sont les premières au retour du printemps aémailler nos bois, nos prairies, et à embellir nos jardins; il est évidemment dérivé de Prima veris, première du printemps. Le nom latin a la même origine; Primula peut être traduit par petite première , sous-entendu fleur. Il est fort douteux que les anciens aient connu la Primevère, quoi- que Sprengel pense que c’est le Dodecatheon de Pline , auquel cet au- teur attribue la propriété de guérir toutes les maladies : in aqud po- tam omnibus morbis mederi tradunt. Lib. XXV, cap. 4. Combien serait précieuse une plante qui aurait des qualités aussi merveilleuses ! On n’en connait plus aujourd’hui; le Dodecatheon des anciens est perdu ; ou, si c’est notre Primevère, elle a bien dégénéré de ses vertus “ passées. Elle n’est plus guère usitée en médecine, et quand on veut re dans la paralysie, les vertiges , les affections hystériques, maladies contre lesquelles elle a été préconisée, on la trouve le plus souvent impuissante. Comme plante d'ornement, la Primevère mérite davantage de nous occuper ; transportée de nos prés et de nos forêts dans nos jar- 407 a Ts L «+ F “ ff ‘ e . ’ a cp mt . y , LA riétés nombreuses dont les fleurs offrent mille nuances de couleurs, _ dans le blanc, le jaune, le rouge, le pourpre et le brun. Ce sont ces deux dernières couleurs qui présentent le plus de variétés et les plus jolies. On en a aussi de doubles , mais les amateurs estiment mieux les simples , dont les couleurs sont toujours plus belles, surtout lorsque celles-ci sont comme veloutées , et lorsque le centre et le bord de la fleur sont d’une autre teinte, ce qui forme un agréable contraste. C’est à force de semer qu’on a obtenu toutes les variétés qu’on pos- sède et qui sont très-nombreuses ; chaque année-on en obtient encore de nouvelles, de sorte qu’on en distingue aujourd’hui plus de cent. Il y a 60 à 80 ans on n’en connaissait peut-être pas dix. C’est en no- vembre et décembre qu’on sème les graines de Primevère , en pleine terre légère et un peu substantielle, ou dans des terrines. La meil- leure exposition est celle du levant. Les jeunes plantes venues de se- mis se repiquent à l’automne suivante, et elles fleurissent au printemps de la seconde année. Quand on ne veut que multiplier les variétés déja acquises, on le fait par la séparation des vieux pieds, à la fin de l’hiver et mieux en automne , parce que les Primevères fleurissant souvent dès le mois de mars, une déplantation trop tardive nuit à la beauté de leurs fleurs. Celles-ci durent ou se renouvellent pendant un mois à six semaines. Quand l’automne est belle, les Primevères fleu- rissent souvent une seconde fois. On fait avec ces plantes de charman- tes bordures, ou des touffes que l’on met sur le devant des plates- bandes parmi les autres espèces basses ; mais 1l faut éviter de les mettre au grand soleil ; elles aiment en général l'ombre et un terrain un peu frais. Elles résistent ordinairement aux plus fortes gelées. La racine de la Primevere élevée est fibreuse, vivace ; elle produit une touffe de feuilles ovales-oblongues , rétrécies en pétiole à leur base, sinuées et dentées en leurs bords , glabres , un peu ridées et d’un vert pâle en dessus , légèrement pubes- centes en dessous, longues en tout de quatre à six pouces. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe cylindrique, moitié plus longue qu’elles, terminée par six à douze fleurs inodores, presque toutes redressées , portées sur des pédoncules iné- gaux , et disposées en ombelle munie à sa base d’une collerette de plusieurs folioles lancéolées-linéaires. Le calice est monophylle , un peu anguleux , parsemé de quel- ques poils épars , ayant son bord découpé en cinq dents trés-aigues. La corolle est monopétale , infundibuliforme , à tube gréle plus long que le calice et à limbe plane partagé en cinq découpures échancrées ; cette corolle est d’un jaune pâle dans la plante sauvage, et de diverses couleurs , comme nous l’avons dit plus haut, dans celle des jardins. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens tres- courts, insérés sur le tube de la corolle , et terminés par des anthères droites, non saillantes hors du tube. L’ovaire est supère, arrondi, surmonté d’un style de la lon- gueur du calice , et terminé par un stigmate globuleux. Le fruit est une capsule ovale, recouverte par le calice persistant, à une seule loge s’ouvrant par le sommiet en dix valves courtes et contenant des graines arrondies , nombreuses, attachées à un pla- centa libre et central. Cette plante croît naturellement dans les prairies , les bois, et les lieux ombragés en France et dans une grande partie de l’Europe. EXPLICATION DE LA PLANCHE 407. Une feuille et une tige fleurie d’une variété cultivée de la Primevere élevée. Fig. 1 et 2. Une fleur de deux autres variétés. ue «) " * È TE AGE = , : F . , e À : ins, elle a récompensé les soins du cultivateur en donnant des va- & PE 77 —#> » Sarree rcalr HF SR: 2 Lo 4 Lytputer éhirliér. Va. TE ARS | 7 $ | #4 m ne PRIMEVÈRE A FEUILLES DE CORTUSE. PRI- MULA CORTUSOIDES. Y Pentandrie-Monogynie. Famille des Primulacées. RAA A ARR ARE RARE LAS CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. PRIMULA folüs petiolalis, cordatis, rugosis , lobatis , crena- tis ; floribus umbellatis ; calycibus 5 -fidis. PRIMULA Cortusoides. Lin. Spec. 206. — Win. Spec. 1. p- 802. — Por. Dict. Enc. 4. p. 624. PRIMULA foliis petiolatis, cordatis , sublobatis , crenatis. Guez. F1. Sib. 4. p. 85. £. 45. LA Primevère à feuilles de Cortuse est originaire des bois mon- tagneux de la Sibérie; on peut la cultiver de la même maniere que l’espèce précédente ; mais comme jusqu'a présent elle est en- core rare, on la plante en pot dans du terreau de bruyère, et on la rentre dans l’orangerie pendant l'hiver ; elle fleurit en mars et avril. Nous l'avons vue chez M. Bicquelin. Les racines de cette espèce sont fibreuses, vivaces ; elles donnent naissance à plusieurs feuilles en cœur allongé , ridées, presque glabres, découpées en lobes arrondis, peu profonds, crénelées. Du milieu de ces feuilles, qui sont portées sur de longs pétioles velus, s'élèvent trois à quatre hampes pareillement velues , droi- tes, hautes de six à huit pouces , terminées par six à douze fleurs purpurines, d’une odeur suave mais faible, portées chacune sur un pédicelle long de huit à douze lignes , accompagnées à leur base par une petite bractée lancéolée, et disposées en ombelle. Le calice est monophylle, cylindrique, un peu plus court que la corolle, par- tagé jusqu’à moitié en cinq divisions oblongues-lancéolées. La co- rolle est monopétale, tubulée inférieurement, à limbe plane, di- visé profondément en cinq découpures larges, échancrées en cœur. Les étamines, au nombre de cinq, ont leurs filamens très-courts, 408 te “ insérés un peu au-dessous de la partie moyenne du tube de la co- rolle , et terminés par des anthères oblongues à deux loges. L'ovaire est ovoide, supère , surmonté d'un style filiforme, plus court que le tube, et terminé par un stigmate globuleux.Ë Nous n’avons pas vu le fruit. EXPLICATION DE LA PLANCHE 408. Feuilles et tige fleurie de la Primevere à feuilles de Cortuse. Fig. 1. Le tube de la corolle ouvert et développé pour faire voir les étamines. Fig. 2. Le calice et le pistil. Fig. 3. L’ovaire, le style et le stigmate vus à la loupe, CE CR JL. ) . LZ nur COACH vilea a — EE 1 ? Bessa pinx Barres roule SPARRMANNIA D'AFRIQUE. SPARRMANNIA AFRICANA. 4 S" Polyandrie-Monogynie. Famille des Tïliacees. AA RAA NAS RAS SAARAAALS BAS L 42 SAUT BREL LE CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 4-phyllus. Corolla 4-petala, calyce longior. Stamina numerosa ; filamentis moniliformibus , pluribus sterilibus. Ovarium superum; stylo stigmateque simplicibus. Capsula 5-locularis. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. SPARRMANNIA foliis cordatis, sublobatis ; floribus umbel- latis ; pedunculis antè florescentiam deflexis. SPARRMANNTA Africana. Lin. Fil. Suppl. 265.—Tuauws. Nov. PI. Gen. 5. p.88.—Curr. Bot. Mag. n. et t. 516.— Wrruo. Spec. 2. p-1160.— Vent. Hort. Malm. n. ett. 78. Ce genre a été consacré par Thunberg à Sparrmann, savant natura- liste suédois, célèbre par ses voyages au Cap de Bonne-Espérance et aux Terres Australes, mort à Stockholm au mois d'août 1820, dans la soixante-treizième année de son âge. Le Sparrmannia d'Afrique ; la seule espèce connue de ce genre, est originaire du cap de Bonne-Espérance , d’où il a été introduit en An- gleterre vers 1790, et quelques années après en France. Cet arbris- seau n’est pas aussi multiplié dans les jardins qu'il le mériterait; peu de plantes ont comme lui le double avantage d'offrir des fleurs d’un aspect aussi agréable et qui soient en même temps aussi durables. Les siennes, qui sont élégamment nuancées de blanc, de jaune et de pourpre, commencent à paraître à la fin de l'été; elles font pendant tout l’automne et l'hiver l’ornement des serres; et au mois de mai, lorsque de nouveau on peut exposer l'arbre à l'air libre, souveut il est encore couvert de nouvelles fleurs. Sa culture est très-facile. On le multiplie de marcottes et mêmede boutures ; il faut faire ces dernières au printemps, et on hâte leur reprise en les mettant sur couche et sous cloche. Dans le climat de Paris on le plante en pot ou en caisse, selon la grosseur des individus. S'il pouvait se naturaliser dans les cantons les plus chauds de nos départemens du midi, ce serait une très-belle acquisition pour les jardins de cette partie de la France ; mais ce qui doit faire craindre qu’on ne parvienne pas à l’acclimater, c’est que ses rameaux restent long-temps herbacés, et qu’il fleurit principalement pendant l'automne et l'hiver. Sous ce double rapport 409 #, il est bien plus susceptible de geler. Cependant, comme il pousse ra- pidement et qu'il commence aujourd'hui à être assez commun, nous engageons les amateurs qui habitent la Provence et le MS et ui en possèdent plusieurs individus, à en essayer un ou deux pieds en pleine terre. Si on avait ensuite dans ces climats plusieurs hivers d'une douce température, nous ne doutons pas que cette espèce ne s'élevät promptement comme un petit arbre. C’est ainsi que M. Ro- bert, directeur du jardin de la marine à Toulon, avait conservé en pleine terre, pendant plusieurs années, un Datura arborea qui avait acquis plus de 15 pieds de hauteur, et dont la tige était par le bas grosse comme la cuisse. Ce bel arbrisseau , qui deux fois par année se couvrait d’une quantité considérable de fleurs magnifiques, a péri par suite du grand froid que nous avons éprouvé en 1820 ; mais sa »erte sera facilement réparée, tant l’accroissement de ce Datura est rapide. Celui du Sparrmannia l'est presque autant. Ce dernier, cultivé en caisse dans le climat de Paris, s'élève à dix ou douze pieds. Sa tige, qui est droite, se divise dans sa partie supérieure en branches et en rameaux épars, assez étalés. Ses feuilles sont al- ternes , pétiolées, cordiformes, hérissées de poils courts, crénelées en leurs bords et à peine découpées en trois à cinq lobes peu pro- fonds. Les fleurs sont larges de vingt à vingt-quatre lignes, dispo- sées dans la partie supérieure des rameaux , au nombre de quarante à cinquante où davantage, et forment des ombelles pédonculées, op- posées aux feuilles. Leur calice est composé de quatre folioles oblon- ues-lancéolées, velues en dehors, près de moitié plus courtes que les pétales qui sont de même au nombre de quatre, ovales-allongés, légère- ment teints de pourpre à leur base, blancs dans le reste de leur étendue, insérés au réceptacle de même que les étamines qui sont très-nom- breuses, à filamens noueux et comme moniliformes , réunis par leur base en plusieurs groupes; les extérieurs jaunes et très-souvent sté- riles, les intérieurs d’une couleur purpurine et ordinairement les seuls qui portent des anthères. L'ovaire est supère, globuleux, velu, surmonté d’un style simple un peu plus long que les étamines , et ter- miné par un seul stigmate. Le fruit est, d’après les auteurs qui l'ont observé, une capsule hérissée, à cinq angles et à cinq loges, conte- nant chacune deux graines oblongues. EXPLICATION DE LA PLANCHE 409. Fig. 1. Un groupe d’étamines. Fig. 2. Le pistil. ms GR 7 Poire pinas 7 É 2 L | ur) gonarirtut Yi 72174 7 Barroks seule. BRUYERE A BELLES FLEURS. £RICA.FOR- MOSA. 5 Octandrie-Monogynie. Famille des Éricinées. AS RAS BAR RAR RER ELRS AA LAS LAR CARACTÈRE GÉNÉRIQUE. Calyx 1-phyllus, plus minüsve 4-partitus. Corolla 1-petala , persistens ; limbo 4-fido. Stamina 8 ; antheris oblongis , nunc basi 2-cornibus , nunC emarginatis. Ovarium superum ; stylo simplici ; stigmate sub-4-lobo. Capsula 4-locularis , 4-valvis , polysperma. CARACTÈRES SPÉCIFIQUES ET SYNONYMIE. ERICA foliis linearibus, patentibus, subsenis ; floribus axil- laribus, verticillatis , horizontalibus ; corollä tubuloso - clavaté , pollicari , subrecurvé ; antheris muticis, subexsertis. ERICA formosa. Anprew. Heaths. vol. 2. non Tuuns. nec Wir. La Bruyère à belles fleurs mérite le nom qu'elle porte par la gran- deur et l'éclat de ses fleurs qui sont d'une belle couleur écarlate. Elle est originaire du Cap de Bonne-Espérance. Elle fleurit dans no- tre climat depuis le mois d’août jusqu’en décembre. Nous ne répéte- rons pas ici, sur les soins qui lui sont nécessaires , ce que nous avons déjà dit dans nos précédens articles, où nous avons traité de quelques autres espèces de ce genre. Voyez principalement pour la culture ce qui est dit sur les Bruyères en général, au n°. 62. Cette espèce est un arbrisseau de trois à quatre pieds de hauteur, dont la tige se partage en rameaux redressés, verticillés, garnis, de feuilles linéaires, glabres, aiguës, ouvertes, portées sur de très- courts pétioles, et verticillées cinq à six ensemble. Les fleurs sont axillaires, verticillées, horizontales et incomplètement disposées en épis dans la partie supérieure des rameaux. Leur calice est profonde- ment découpé en quatre folioles linéaires-subulées , redressées , ap- pliquées contre la corolle qui est tubulée, en massue, longue d'un pouce, un peu courbée en dessous, glabre, de couleur écarlate, découpée à son sommet en quatre lobes très-couverts et même fo * réfléchis. Les étamines , au nombre de huit, ont leurs filamens ca- pillaires , recourbés en dedans à leur partie supérieure, terminés par des anthères mutiques, oblongues, à deux loges et presque saillan- tes. L’ovaire est supère, ovoide, sillonné, surmonté d’un style fili- forme, un peu plus long que la corolle, terminé par un stigmate tétragone. Le fruit est une capsule à quatre valves et à quatre loges. polyspermes. | FL ? E V7 ca fi O?2 720 SLA | Te = - L - ARE de : : : an EE, nt . : | m :