v , ce na ne 40 aa & M, ns ‘ RE USS », cs , Ce »"» CC « « L ARS As (Rs ne , ns Se AT r) k « , pes ù é Le ee Pr Cases (A ee een A Ceres 7 = HERBORISATIONS AU LEVANT AN EE D SEW YORK ROTANICAL FÉVRIER-MAI 1880 Carpe HERBORISATIONS AU LEVANT C. & W. BARBEY ee ÉGYPTE, SYRIE ET MÉDITERRANÉE Re LE —————— Cœlum non animum mutant, qui trans mare currunt. Horace, liv. I, ép. XI. Onze planches et une carte. LAUSANNE GEORGES BRIDEL ÉDITEUR 1882 LA D Dr Ë PRE AP ISRIDE EETOURNEUX Conseillez à la Cour intetuationale d Jblexaudtie Dommage de respectueuse reconnaissance E d LC D HERBORISATIONS AU LEVANT ITALIE Au mois d'avril et de mai 1873 nous eùmes le privilège de consacrer sept semaines à visiter Corfou, Patras, Corinthe, l’Attique, Smyrne, Constantinople, Brousse, l'Olympe de Bithynie, Varna, Rutschuk et le Danube. Le 23 février 1880 nous quittions de nouveau la Suisse pour aller au Caire; notre intention était de nous rendre ensuite en Judée par le désert. Comme chacun s’en souviendra longtemps, l'hiver 1879-1880 fut rigoureux. De la fin de novembre au commencement de février, toute notre plaine suisse et spécialement les bassins de nos lacs furent constamment, sauf un court relâche du 30 décembre au 2 janvier, plongés dans un brouillard glacé. Deux pieds de glace recouvraient le lac de la Brévine et, dans les nuits claires du 15 au 17 février, la surface du petit lac du Léman se solidifiait. Les lacs de Bienne, Morat, Zurich, etc., furent complètement pris; ceux de Neuchâtel et de Constance ne se congelèrent que sur leurs bords. Pendant que la plaine souffrait ainsi du froid, le soleil brillait constamment sur les Alpes, et les habitants des vallées du Jura jouissaient d’une douce température. Chasseron, Suchet et nos sommets les plus rapprochés étaient dégarnis de neige, tandis que leurs flancs inférieurs en étaient recouverts. Depuis quelques jours déjà la température s'était beaucoup radoucie sous l'influence du vent du sud; la pluie aidant, la neige avait presque disparu du bassin du Léman. La journée du 22 février avait été pluvieuse, et lorsque le 23, à 7 heures du matin, nous franchissions la frontière suisse, le thermomètre marquait + 111. ‘ J'emportais quatre thermomètres : deux de Secretan à Paris, un centigrade de Ross et C° à Londres et du même un excellent thermomètre à maxima et minima fixés sur le même tube. J'étais aussi muni de deux baromètres anéroïdes. l'un de Secretan, l'autre construit avec les plus grands soins par Negretti et Zambra, Regent's Street, Londres. Mais une fois de plus j'eus l'occasion de constater le dire d’un de mes amis qui affirmait que le meilleur des anéroïdes ne vaut rien. Les quelques cotes que j’indique en feront foi. J'avais bien acheté un Fortin à Paris; mais je me suis félicité plus d'une fois de l'avoir laissé à la maison. 8 ITALIE La première station française, Collonges, est cotée par les ingénieurs du P. L. M. à 337" d'altitude au-dessus du niveau de la mer; mes deux anéroïdes, réglés au même point au moment du départ, marquaient à cette station 350". Le temps devient de plus en plus clair à mesure que nous nous rapprochons du Credo dont le sommet est couvert de neige fraiche. Le Rhône roule des eaux rendues bourbeuses par la fonte des neiges. Sauf quelques vignerons qui commencent à tailler la vigne, la campagne est morte, elle a l’air d’un paillasson foulé par le long séjour de la neige. Seuls les jardins abrités nous montrent les premières corolles de l’Eranthis hiemalis L. et les pointes du Galanthus nivalis L. A Culoz le révérend Hogg, de Richmond en Virginie, monte dans notre wagon ; il nous dit qu'en Amérique ils n'ont pas eu d'hiver. Parti de Richmond le 9, de New-York le 11, de Liverpool le 21, il arrivait à Rome le 24, en 15 jours. Chose singulière : après l'avoir quitté dans le wagon de Rome, nous devions le revoir au Caire, puis au bord du Jourdain! Décidément le monde est petit pour qu’on se coudoie ainsi. Dans les pépinières de Chambéry (275" suivant les deux anéroïdes + 12° à 10 h. A. M.) les Abies Pinsapo Boiss. sont partiellement gelés comme à Paris. Au pied du Jura ils ont été épargnés, grâce à la calotte de brouillard qui nous privait du soleil dont on jouissait en France et en Allemagne. Le long de la voie les aunes, noisetiers, saules sont en fleurs. A Epierre (11 heures ‘/, nos deux anéroïdes sont toujours d'accord et marquent 430") nous admirons sur des rochers, au nord, de superbes touffes de Scolopendrium officinale L. La cote officielle de Saint-Jean de Maurienne est de 536,3"; Negretti me donne 500", Secretan 575. Nous retrouvons ici la neige, que nous ne quittons que de l’autre côté du mont Cenis, à la station d'Oulx, 1100" (N), 1225 (S); j'avais trouvé pour Modane 1050" et 1250". Tandis que les torrents du nord roulent une eau noire et bourbeuse, celle des ruisseaux italiens est limpide; nous traversons la région des mélèzes et des chataigniers qui nous révèlent un sol primitif. Les premières touffes d'herbe verte apparaissent à Bussoleno à 4 heures 30, + 17%, 525" (N), 600" (S). Manpr 24 FÉVRIER 1880. — C’est avec plaisir que l’on retrouve les belles cultures piémon- taises aux abords de Turin. Nous y étions entrés à la nuit et ce matin nous nous réveillons au milieu des maremmes toscanes, à Grosseto. Durant la nuit une forte ondée nous avertissait de notre passage à Pise: il y pleut constamment, dit-on. La maremme est une plaine maritime, irrégulièrement parsemée de collines volcaniques, arrondies, caractéristiques du paysage étrusque : Monte Argentario en est une des plus marquées. Certaines portions sont cultivées par des paysans de la montagne qui échappent difficilement à la fièvre ; d’autres parties sont livrées aux bestiaux, aux chevaux, ou sont couvertes de chênes verts, chènes liège, ormeaux, pins parasols, maritimes, d’Alep avec un sous-taillis de bruyères, genêts, lentisques, etc. À Orbitello nous trouvons les premiers Eucalyptus gelés; en revanche de belles plantations d'oliviers admirablement taillés et soignés n’ont pas souffert. Nous voici à Corneto, avec + 14° à 9 heures !/, du matin ; les amandiers sont en fleurs, on nous offre des violettes ; à l'horizon, les côtes de l'ile d’Elbe et la Corse. En nous approchant de Civitavecchia la plaine se parsème d’Asphodèles, de Bellis annua et perennis, d'un anthemis ; une cynarée forme d’élégants candélabres desséchés dépassant les deux mètres. Une solitaire Anemone hortensis brille sur un coteau et près de Rome ITALIE g nous apercevons une crucifère à grands capitules blancs. La station de Palo est entourée d’une plantation d'Eucalyptus qui paraissent avoir résisté au gel. Au milieu d'un orage de grêle et de pluie, nous admirons les plantations du Pincio embellies de superbes pieds de Chamærops Fortunei. Au Forum je ramasse quelques mousses à peine développées et un lichen. C'est aussi tout ce que je pus trouver le lendemain ?5 février, au Monte Mario, où les premières vulgarités du printemps, Oxalis corniculata L., Draba verna L., Veronica cymbalaria Bod., commençaient à peine à se développer. Décidément février n'est pas la saison pour herboriser dans la campagne de Rome, du moins cette année. Les fleuristes de la place d'Espagne offrent des bouquets de Narcissus Tazetta, N. papyraceus et un Galanthus qui me paraît être l’Imperati. Mes deux anéroïdes marquent 0 à Rome: nous sommes aussi chaudement vêtus qu’en Suisse, et cependant la température est telle que nous avons froid. MERCREDI 26 rÉvRIER. — Sept heures d’un train plus ou moins express nous font franchir les 260 kilomètres qui séparent Rome de Naples. Est-ce une illusion, mais il me semble que le côté sud de Rome est plus fleuri que le Monte Mario ? Le fait est que, en émergeant de la cité par la porte, encore toute piquée par les boulets italiens, j’aperçois un calendula et quelques crucifères blanches qui me font regretter de n’avoir pas dirigé de ce côté notre herhborisation de hier. Mais adieu les stériles regrets : nous voici, après quelques vignobles, quelques champs de céréales, en pleine campagne de Rome ; elle ne présente d'autre végétation que les restes desséchés de la saison dernière. Laissant à notre gauche l'embranchement de Frascati, dont les fumées matinales planent au penchant des monts Albains, nous contournons ceux-ci à l’ouest en nous élevant graduellement dans des tranchées de travertin, de pouzzolaue et de lave jusqu’à la station d’Albano, située à cinq kilomètres de la ville. Nous retrouvons ici l'olivier et la vigne cultivée sur des trépieds d'Arundo Donax; j'apercçois un genista en fleurs, c’est avec le tussilago farfara les seules corolles qui aient réjoui nos regards durant la journée. Voici Velletri à l'aspect rébarbatif; ici le chemin de fer quitte la direction de la Via Appia pour desservir dans l'intérieur tout le territoire compris entre la Sabine et les Monti Leppini, puis la Terra di Lavore. Pendant longtemps nous avons en vue ces belles sommités du Gran Sasso, du Velino, de la Majella, qui recèlent sous leur épaisse calotte de neige tous les trésors que nous ont révélés, depuis Tenore, MM. Boissier, Leresche, Levier et Groves. Pour le moment les contreforts les plus rapprochés sont d’une aridité parfaite, faisant déplorer la récente clôture de l’école de Vallombrosa, la seule école fores- tière italienne. Qui travaillera au reboisement de ces montagnes atteintes d’une calvitie séculaire ? Ce ne sont certes pas leurs habitants, car de distance en distance nous voyons d'énormes pièces de chène gisant aux stations ; ils sont les derniers vestiges des forêts que pourraient nourrir ces pays désolés. L'Italien, pas plus que notre paysan vaudois, ne sait résister à la tentation de battre monnaie avec les beaux arbres qu'il doit à la prévoyance désintéressée de ses ancêtres. En attendant, le pays continue à être désolé ; les gens flânent aux gares et ceux qui ont bonne façon, sont sous l'uniforme : le fonctionarisme est la condition apparente de la x moitié des Italiens, ne nous étonnons pas des taxes écrasantes nécessaires à solder ces 140 ITALIE nuées d'employés publics. Aussi le paysan italien, accablé d'impôts, émigre-t-il en masse. Trouvera-t-il mieux au Rio de la Plata? Lui, j'en doute; ses enfants, peut-être. Pendant longtemps nous suivons la vallée du Garigliano, puis celle du Volturno que nous traversons à Capoue. Voici Caserte ; la vaste façade du château royal ne laisse pas voir son beau parc. Le Monte Somma nous cache d'abord le Vésuve, mais à mesure que nous avançons dans ce vaste jardin qui forme les environs de Naples, la célèbre montagne se découvre à nos yeux. La banlieue de Naples nous rappelle tout à fait la Huerta de Valence. Je m'étais fort réjoui d’une herborisation au cap Misène et aux Camaldules, de cueillir Crocus Imperati et Cyclamen repandum. I fallut rester à l'hôtel pendant les quarante-huit heures de notre séjour à Naples. Malgré nos bonnes résolutions et les fidèles recomman- dations de nos parents, nous avions pris froid en parcourant Rome, et il fallut sacrifier Naples. Nous eûmes le grand plaisir d'y rencontrer notre aimable voisin de Montchoisi, M. le D' du P., professeur à l’académie de Lausanne. Il se remet heureusement d’un terrible typhus contracté au N°28, quai de Sainte-Lucie, maison trop célèbre pour ses nombreuses victimes et qui doit être signalée à la vindicte publique. Notre spirituel et savant compa- triote nous raconte la station zoologique du docteur Dôrner où il étudie les hydroïdes. Mes amis du Caire m'avaient recommandé de leur acheter à Naples une provision de papier pour la dessication des plantes : il se trouve chez Alfonso Aluiggi, 44 strada Porta. Si je mentionne ce détail, c’est que ce papier est excellent pour écraser les plantes épineuses du désert; il est buvard tout en étant résistant. Il faut avoir manié les rameaux de l’Acacia tortilis et autres plantæ horridæ pour en apprécier la valeur. En traversant un des petits squares de la Marginella, j'aperçois un Acacia en fleürs; on commence à faucher l'herbe des promenades et les camélias sont offerts dans toutes les rues avec cette abondance qu'on ne rencontre qu'en Italie. Le samedi 28 février, à midi, nous nous embarquons sur le Said des Messageries Maritimes, à destination d'Alexandrie. Un soleil de toute beauté éclaire la baie et Capri paraît dans toute sa gloire; je vois les rocs escarpés où pousse le rarissime Kochia. Quelques heures plus loin nous passons au large de la station de Primula Palinuri, Lereschia et tant d’autres raretés qu'il serait bien intéressant de voir dans leur patrie. Durant la nuit, nous traversons le détroit de Messine par un clair de lune éblouissant ; d'un côté nous avons la ville sicilienne brillamment éclairée, de l’autre Reggio. C’est dans le voisinage de cette dernière ville que se récolte l’orange Bergamotte ; cette culture a été tentée sans succès dans beaucoup de localités de Sicile et des Calabres. Il n'y a que le terrain des environs immédiats de Reggio qui fournisse les éléments nécessaires à la production de cette précieuse essence. Les bergamottes sont recueillies dans des mortiers où elles sont légèrement broyées les unes contre les autres pour extraire l'huile empyreu- matique que contient l'écorce. Cette huile est vendue de 30 à 33 francs le kilosramme par le propriétaire aux marchands de Messine qui la revendent de 7 à 8 francs le kilogramme aux parfumeurs de Paris, après l'avoir suffisamment dosée d'huile de térébenthine, pour ne rien perdre à cette différence de prix! Au travers de la nuit, nos compagnons de route prétendent discerner la silhouette de l’Etna. Le vent du nord fraichit de plus en plus, de sorte que notre traversée fut quelque peu agitée : de Naples à Alexandrie elle dura 8 jours et 20 heures. Il faut 44 heures de Paris à Naples ; 42 heures de Paris à Brindisi, avec la malle des Indes. Il ALEXANDRIE Le MERCREDI 3 MARS au matin, on nous annonce que nous sommes en vue d'Alexandrie. La côte est basse, nous ne voyons que le soleil se levant en globe de feu au travers des vapeurs qui couvrent le sol; on nous apprit plus tard que le chamsin soufflait depuis trois jours ; sur mer son effet n'était appréciable que par le ciel nuageux, l’eau demeurait calme. Peu à peu la côte basse se dessine par des points plus saillants, ce sont des bâtiments, des tertres, puis le fameux Pharos : une légère embarcation à deux voiles latines se détache de terre et nous amène le pilote indigène ; les Arabes de son équipage, au teint mat, aux robes bigarrées, se démènent avec une agilité remarquable. Au milieu du tohu-bohu général, notre drogman Daïbes Fadoul monte à bord; nous avons peine à le reconnaître d'après sa photographie, car il s’est épaissi depuis lors ; mais il me parait un homme respectable sous la protection duquel nous nous mettons avec confiance ; l'avenir nous prouvera que nous ne nous sommes pas trompés. Nous faisons avec lui un contrat de soixante jours, temps pour lequel il engage son monde ; nous lui payons une somme fixe par jour et il se charge absolument de tout ce qui tient à notre transport, notre service et notre entretien. Si nous le quittons avant l'expiration des deux mois, nous devrons lui payer pour les jours restants la moitié de la somme convenue par jour. En débarquant à la douane, nous admirons les beaux dattiers qui se mêlent gracieu- sement aux moulins à vent, dont on reconnait ici l'origine arabe. A peine installés à l'hôtel Abbat, nous avons le privilège de recevoir la visite de M. le juge Aristide Letour- neux, qui a bien voulu quitter une audience pour nous souhaiter la bienvenue. Impossible de dire combien notre trop court séjour à Alexandrie a été embelli par les constantes attentions de ce bienveillant et savant magistrat. Je ne résiste pas au plaisir de l'accompagner à la gare de Ramleh. A côté de l’Aiguille de Cléopâtre prosaïquement couchée dans son cercueil américain, se dressent quelques pieds de Tamarix articulata Vahl : leur port me les fait prendre au premier abord pour 19 ALEXANDRIE quelque conifère. Je me console de ma méprise en apprenant que Linné l’appelait Thuya aphylla. 11 ne fleurit qu'à la fin de l'été: c’est une des espèces les plus caractérisées de ce genre complexe. Franchissant la gare, j'ai la joie de cueillir, sur le talus de la voie, mes premières plantes africaines : Matthiola humilis DC., Erucaria microcarpa Boïss., Enarthrocarpus strangulatus Boiss., Malva parviflora L., Medicago laciniata AU. (que je ne trouve pas indiquée dans le Beitrag de Schweinfurth), À #riplex Alexandrinum Boiss., Suæda fruticosa L., Mesembryanthemum cristallinum L. et M. nodiflorum L. Au milieu d'immondices, nous descendons dans l’étroit fossé de la ville; sous des Musa Paradisiaca gelés, nous cueillons Capsella procumbens L.(omise dans le Beiïtrag) et Picri- dium vulgare Desf. espèce nouvelle pour l'Egypte : Mon mouchoir bondé de cette récolte africaine, je rentre triomphant à l'hôtel. Le Jeupr 4 MARS, à 7 heures, nous partons en calèche pour Mariout, localité devenue classique par les remarquables découvertes qu'y a faites M. Letourneux. Mariout est à vingt-deux kilomètres à l'ouest d'Alexandrie. Traversant le faubourg de Gabari, le champ de courses, un ancien domaine de Saïd Pacha, abandonné à sa mort, nous longeons la quarantaine et atteignons les bords du lac Mareotis. L'étroite grève du Mex le sépare de la mer et porte les ruines du palais de Saïd Pacha. Ce souverain, importuné par les constantes exigences des consuls européens d'Alexandrie, fit construire une chaussée, entre la corne occidentale et le reste du lac, pour se réfugier dans la Marmarique à Mariout. Il s’y livrait en toute liberté à ses manœuvres favorites d'artillerie. Encore quelques mauvaises saisons et la chaussée dégradée ne permettra plus le passage : à plusieurs reprises nous dételons pour franchir à bras les endroits les plus scabreux. Le difficile accès de cette localité explique qu’elle n'ait jamais été visitée par Forskahl, Delile et Ehrenberg. Seul ce dernier a fait une herborisation par mer à l’ouest d'Alexandrie, ne touchant que rapidement à quelques points de la côte. L’an dernier, en avril 1879, M. Letourneux eut l'occasion d'accompagner un inspecteur du gouvernement qui le débarqua à la frontière occidentale de la Marmarique, à Oumrakoum, la Tour des Arabes, où il découvrit l'étrange Verbascum à fruits épineux: Verbascum Marmaricum À. Letourneux inéd. Les Européens d'Alexandrie se risquent peu dans ces parages ; ignorant l'arabe, ils ont peur des rares Bédouins qu'on y rencontre. Au commencement de l'ère chrétienne, de nombreux religieux l’habitaient et cultivaient la vigne ; on y trouve des restes de pressoirs et des vestiges d'irrigation très soignée. Nous nous abritons sous la coupole délabrée de l’ancien palais de Saïd Pacha; au milieu du plus pittoresque entourage de Bédouins, nous déjeunons et nous mettons en papier notre abondante récolte : Adonis dentata Del., Ranunculus Asiaticus L., à fleurs rouges, jaunes et panachées de ces deux couleurs, espèce nouvelle pour l'Egypte‘. Papaver hybridum L., Fumaria Judaica Boiss., Matthiola humilis DC., en pleines fleurs qui embaument l'air, Malcolimia torulosa Desf. nouvelle pour l'Egypte, Biscutella Columnæ Ten. B depressa Borss., Erucaria micro- carpa Boiss., Carrichtera Vellæ DC., Enarthrocarpus strangulatus Boïiss., Helianthemum Lippii L., Silene bipartita Desf., Silene apetala Willd., Silene cerastoides L, nouveau pour l'Egypte, Spergularia diandra Guss., Herniaria cinerea DC., ParonychiaArabica L., ‘ J'entends par espèce nouvelle toute espèce qui n'a pas été citée par M. Boissier, dans sa Flora Orientalis, ou MM. Schweinfurth et Ascherson, dans leur Beitrag, comme ayant été trouvée en Egypte. ALEXANDRIE 13 Malva A egyptia L., il est à remarquer que la Flora Orientalis ne donne pas d'habitat égyptien pour cette espèce, Malva parviflora L., Erodium laciniatum Cav. B pulverulentum Boïss., Erodium hirtum Forsk. Fagonia Cretica L. espèce nouvelle pour l'Egypte, Zygophyllum simplex L. Trigonella maritima Del., Medicago laciniata AU., Trifolium tomentosum L., Lotus Creticus L. Tetragonolobus purpureus Münch., Scorpiurus sulcata L., Hippocrepis cornigera Boiss., Astragalus hispidulus DC., À Bæticus L., A. radiatus Ehrenb., À peregrinus Vahl, A. Alexandrinus Boiss., Vicia lutea L., V. angustifolia Roth., Lathyrus Aphaca L., L. setifolius L. espèce nouvelle pour l'Egypte. Mesembryanthemum nodiflorum L. Malabaila pumila Boëss. Ifloga spicata Forsk., Achillea Santolina L., Anacyclus Aleæandrinus Wild., Chrysanthe- mum coronarium L., Chlamydophora tridentata Del., Calendula Aegyptiaca Desf., Carduus pycnocephalus Jacq., y Arabicus Boiss., Centaurea Alexandrina Del. en boutons. Cynara Sibthorpiana Boiss. espèce nouvelle pour l'Egypte: nous n'avons trouvé que les feuilles de cette plante qui depuis plusieurs années intriguait M. Letourneux : le 2 mai 1880 il l’a trouvée fleurie et a pu l'identifier. Thrincin Tripolitana Schultz Bip, inéd. mentionnée sans description par M. Cosson, comme ayant été trouvée en Cyrénaïque par Robhlfs en 1869, dans Plantæ in Cyrenaica et Agro Tripolitano notæ, extrait du Bulletin de la société botanique de France, tome XXII, séance du 22 janvier 1875. Cette espèce n'ayant été décrite nulle part, c’est à la bienveillante obligeance de M. Ascherson que j'en dois la détermination : elle est nouvelle pour la Flora Orientalis. F Scorzonera Alexandrina Boiss. en belles fleurs violettes, Zollikoferia nudicaulis L., Picri- dium Tingilanum L. Anagallis latifolia L., Convolvulus Siculus L., Anchusa Aegyptiaca L., Echium sericeum Vahl, Alkanna tinctoria L., Linaria Hœlava Forsk., L. albifrons Sibth., Salvia Verbenaca L., S. controversa Ten., Phlomis floccosa Don en feuilles. Statice pruinosa L., Limoniastrum monopetalum L., Statice tubiflora Del. en boutons, Plantago ovata Forsk., Atriplexæ Alexandrinum Boiss., Arthrocnemum glaucum Del., Suæda fruticosa L., Schanginia baccata Forsk., Emex spinosus L., Thymelea hirsuta L. Asparagus stipularis Forsk. B brachycladus Boiss. Flor. Or., Arisarum vulgare Rchb., B Veslingii Boiss. Flor. Or., Biarum Alexandrinum Boiss., Lamarkia aurea Münch., Anmochloa Palæstina Boiss. Diagn. XII, 52, Scleropoa Memphitica Boiss. ? encore un peu jeune, pourrait être S. pumila Boiss., Bromus fasciculatus Presl., Gagea reticulata Rœm. et Schult. 7 fibrosa Boiss., Scilla undulata Desf., Atllium roseum L. var. Tourneuxit Boiss. ined. et un Allium en bouton qui doit être A. Aschersonianum (Barb. dont je parlerai plus loin), Bellevalia trifoliata Ten. Nap. IN, pag. 376, tab. 136 (sub Hyacintho) dont les fleurs sont attaquées intérieurement par le champignon Ustialgo Vaillantii Tul. qui les réduit en poussière noire. Asphodelus ramosus L. en fleurs, Leopoldia Holzmanni Heldr., Bellevalia sessiliflora Viv. Le temps ne nous permet pas d'explorer les carrières près de la Côte où nous aurions trouvé encore plusieurs espèces intéressantes. Sur les monticules calcaires qui sillonnent la plaine nous prenons des lichens saxicoles : M. le professeur Muller d’Argovie a bien voulu accepter les lichens que nous avons recueillis dans nos herborisations. Il en publiera sans doute l'énumération lorsqu'il aura terminé l'étude des nombreux matériaux qui lui arrivent des cinq parties du monde. ee 414 ALEXANDRIE En longeant le Mex nous trouvons dans un champ de blé une belle Anthemis : A. Xahi- rica Vis. Nous rentrons à Alexandrie à la nuit, à six heures, avec quatre-vingt-huit espèces phanérogames : décidément Mariout est une localité des plus riches et nous partageons tout le charme qu'elle inspire à notre aimable guide. Puisse-t-il nous donner un jour une monographie de Mariout ! é Le veNprent 5 MARS, à midi et demi, je prends le train qui, en une petite demi-heure, conduit à l'extrémité de la ligne, à Ramleh. La voie suit le sommet de la dune sablonneuse où les Européens habitent en meilleur air qu'à Alexandrie : le train s'arrête à chaque instant pour desservir cette banlieue. À Mustapha Pacha se dresse l'immense palais construit puis abandonné par le prince de ce nom; c'est un bon type du gaspillage égyptien ! Pour franchir les quelques mètres qui séparent la gare de l'habitation de M. Letourneux, nous enfourchons des baudets, car l’on enfonce dans le sable. Une multitude de villas s'élèvent de tous côtés et bientôt la maçonnerie prendra la place des intéressantes espèces que nous cueillons avec joie : Adonis dentata Del., Reseda alba L. nouveau pour l'Egypte, Hypecoum imberbe Sibth., Maicolmia pygmæa Del., Koniga Arabica Boiss., Biscutella Columnæ Ten. B depressa, Flor. Or., Cakile maritima Scop. B integrifolia Flor. Or., dont quelques-uns ont fait C. Aegyp- tiaca; la Flora Orientalis cependant n'indique pas ce synonyme qui m'a été signalé par M. Letourneux. Ærucaria microcarpa Boiss., Enarthrocarpus strangulatus Boss. Helianthemum Lippit L., Silene Canopica Del., S. rubella L., S. succulenta Forsk. se développait en superbes touffes dans les allées d’un jardin à la station de Fleming, A/sine procumbens Vahl. Polycarpon tetraphyllum L., Malva silvestris L. Erodium hirtum Forsk., Fagonia Cretica L. Hymenocarpus nummularius DC., Hippocrepis cornigera Borss., Astragalus Alexandrinus Boiss., Onobrychis Crista Galli L. Bryonia Cretica L., Mesembryanthemum cristallinum L., Torilis nodosa Gürtn. Nous cueillons avec plaisir une intéressante petite Rubiacée : Ehrenberg en avait consigné un ou deux échantillons dans l’herbier de Berlin sous le nom de Galium Columella Ehren- berg mss.; c'est sous ce nom que M. Boissier l’a décrite dans le troisième volume Flora Orientalis pag. 81. M. Letourneux l’a distribué dans ses exsiccata, déterminés par M. Cosson, sous N° 190 Varllantia lanata Delile, mais je n’ai pu retrouver où M. Delile a publié cette espèce !. Elle est peu abondante cette année dans la localité où nous l'avons trouvée. Vaillantia hispida L. Ifloga spicata Forsk., Hedypnois Cretica L., Thrincia Tripolitana Sch. Bip., Scorzoner& Alexandrina Boiss., Zollihoferia nudicaulis L., Picridium Tingitanum E. Anchusa undulata L., A. Aegyptiaca L., Echium sericeum L., Lithospermum teuiflorum L. fil. Linaria Hælava Forsk. Dans un champ de fèves nous cueillons des exemplaires d’Orobanche speciosa DC. qui ont près de un mètre de hauteur. Noea spinosissima L. fil., Emeæx spinosus L., Rumex lacerus Balb., Thymelea hirsuta L., Euphorbia parvula Del, Urtica pilulifera L., Biarum Alexæandrinum Boiss., Colchicum 1 Voir la note bibliographique XI. 8, à la fin du volume. ALEXANDRIE 45 Rilchii R. Br., Juncus acutus L., Ammochloa Palæstina Boiss., Bromus Palæstinus Desf., Trisetum pumilum Kunth, Gagea reticulata Rœm. et Schult. 7 fibrosa, Allium roseum L. var. Tourneuæii Boss. Une compagnie anglaise, Ramleh Water Works C°, amène l’eau du canal Mahmoudié à Ramleh. Grâce à ces abondantes irrigations, les jardins sont luxuriants. M. Letourneux me montre chez lui des fruits de Bellevalia trifoliata Ten. rapportée de Mariout, elle est donc plus avancée à Ramleh qu’à Mariout où nous ne l’avions trouvée qu’en jeunes fleurs. Un Atllium rapporté des carrières du Mex rappelle tout à fait AZ/ium Neapolitanum Cyr.: ce serait une espèce nouvelle pour l'Egypte. Une asclépiadée à gros fruits triangulaires grimpe contre la maison, à côté de l’Zpomœæa palmata Forsk. en fleurs et du Lablab vulgaris Savi B purpureus. Les belles grappes jaunes du Buddleia Madagascariensis Lam. nous rappellent les jardins de Menton. Le Schinus terebinthifolius Raddi est en fruits. Pour la première fois je puis atteindre un rameau fructifié de l'A /bizz1a Lebbek L. dont les légumes m'’avaient intrigué dès notre débarquement à Alexandrie. La plante la plus curieuse du jardin est un Scilla, voisin du $. Peruviana L. (ainsi nommé, disent les plaisants, parce qu'il n’a jamais été trouvé au Pérou), mais à ombelle beaucoup plus courte, plus petite, acaule : elle provient d’Abousir et paraît ici prospérer en plate-bande. SAMEDI 6 mars. Le tribunal tient audience aujourd'hui; c'est avec le fidèle Tanous que nous allons herboriser ce matin à el-Mandarah, à quelques kilomètres à l’est de Ramleh. Le baudet classique nous sert de monture. Nous suivons la voie du chemin de fer gouver- nemental qui mène à Aboukir : un seul train la parcourt par jour ! C’est à chaque pas que l’on rencontre en Egypte ce vol des ressources publiques. Mais suffit, c'est heureusement de botanique que nous nous occupons. Tanous prétend que les palmiers sous lesquels nous cheminons proviennent des dattes que les soldats français mangeaient en 1799. Soit, en tout cas ils témoignent d’une nappe d’eau souterraine, aussi dans certains bas-fonds le sol est couvert d’un charmant tapis de fleurs où nous cueillons : Une Adonis aux fleurs jaunes, oranges et panachées de jaune et orange; en l’absence de fruits je la distingue de l'A. #icrocarpa DC. par ses pétales plus larges et j'en fais A. dentata Del. Le Papaver Rhœas L. n’atteint pas 0"10 de hauteur et forme une variété bien caractérisée des sables; ses fleurs éclatantes se mêlent à celles de P. hybridum L. et du Rœmeria Orientalis Boiss. qui n’est pas abondant. Æypecoum imberbe Sibth. est dans toute sa gloire. Fumaria parviflora Lam. et F. Judaica Boiss. (F. Alexandrina Ehrenb. mss.) Matthiola humilis DC., Koniga Arabica Boiss., Brassica Tournefortii Gou. Helianthemum Lippii L. en petites pelottes attachées à de longues racines vivaces se plongeant dans le sable. Le Silene Canopica Del. présente trois formes variant du velu au glabre, suivant que la plante croît au bord de l’eau, dans le sable pur ou sous les palmiers. Si/ene cerastoides L. n'avait été indiqué, jusqu'à ce jour en Orient, qu’en Grèce et en Anatolie. Paronychia Arabica L. B macroslegia Boss. Ononis vaginalis Vall., Trigonella maritima Del., Medicago marina L., M. littoralis Rohde, Hippocrepis cornigera Boiss., Astragalus hispidulus DC., A. annularis Forsk., est une des astragales les plus répandues sur ce littoral : on la reconnait aussitôt à ses légumes tachetés de sang, qui justifient bien le nom de Hæmatodes que Bunge a donné à cette section du genre. A. Bœticus L., A. Alexandrinus Boiss. : on s'explique difficilement que 18 RAR y» v 4 yoRX NEW 10® = M FE Le t4 . & à e 16 ALEXANDRIE Forskahl, Delile, Ehrenberg, etc. n'aient pas signalé cette magnifique plante, ornement du littoral. Onobyrchis Crista Galli L.; c'est par la localité que je détermine cette espèce encore en fleur et sans fruits. Tillæa trichopoda Fenzl., Ifioga spicata Forsk., Senecio coronopifolius Desf., Calendula Aegyptiaca Desf., Hedypnois Cretica L., Zollihoferia Arabica Boiss.; cette espèce est nouvelle pour l'Egypte et n'avait été trouvée que deux fois en Arabie pétrée, par Schimper et M. Boissier ; nous devions la revoir aux environs d’el-Arysch; Picrèidium Tingitanum L. Anchusa aggregata Lehm., Echiochilon fruticosum Desf. Lycium Arabicum Schoeinf.; la présence de cette plante dans les sables maritimes me surprend, car elle n'avait été jusqu’à ce jour indiquée que dans les déserts de l’intérieur du pays. Linaria Hæœlava Forsk. Plantago Coronopus L. B simplex, P. maritima L., P. squarrosa Murr. B brachystachys. Evuphorbia parvula Delile. Biarum Alexandrinum Boiss., Carex divisa Huds., Ammochloa subacaulis Bal., Scleropoa pumila Boiss., Scilla undulatifolia Desf., Leopoldia Holzmanni Heldr. Au pied d’un dattier je recueille dans le sable un superbe Coprinus : mais fidèle à son genre, il se transforme dans le papier, en une grande tache d’encre. En rentrant, nous prenons dans une dépression près du palais Mustapha Pacha A s/ragalus trigonus DC. espèce épineuse dont la dessication met à l'épreuve la patience. Du reste c’est le sort du botaniste dans le désert : que de fois ne m'est-il pas arrivé de mettre mes échantillons épineux entre les deux planches du cartable, de les presser de tout le poids de mon corps, augmenté de quelques vigoureux sauts, cette opération étant indispensable pour pouvoir mettre en papier. Mais rentrons à Alexandrie. Nous y passons l'après-midi à visiter, en voiture, la colonne de Pompée et les bords du canal Mahmoudié ; de beaux jardins nous offrent les cultures de la Rivière de Gênes mêlées à quelques espèces indiennes. Sur les parois d’une citerne nous cueillons l'Adiantum Capillus Veneris L. et une mousse stérile, la seule que j'aie su trouver en Egypte. IT PLANTÆ ÆGYPTIACÆ AUSPICE A. LETOURNEUX LECTÆ Avant de quitter Alexandrie et de prendre congé de notre aimable hôte, je crois utile de dire un mot et d’'énumérer les importants exsiccata distribués par M. Letourneux depuis 1876. I1 est bien à désirer que ce savant observateur publie le résultat des scrupuleuses investigations qu'il a poursuivies pendant les cinq années de son séjour à Alexandrie. Ses exsiccata sont heureusement répandus dans les principaux herbiers. M. Letourneux doit quitter Alexandrie au mois de mai 1881, mais il y laisse son fidèle serviteur Tanous, dont l'adresse peut être obtenue au consulat de France. Tanous a toujours accompagné son maître dans ses herhborisations, il aime et connaît les plantes et c'est à son bénéfice que les collections ont été faites. Elles ont été déterminées par MM. Cosson et Kralik : en donnant à Tanous les numéros, les botanistes pourront obtenir les espèces qui les intéressent. 3 et3 bis Ranunculus Asiaticus L., 1 Anemone Coronaria L., ? Adonis dentata DC., 4 Ni- gella arvensis var. microcarpa Boiss., 5 Delphinium nanum DC. 176 Hypecowmn imberbe Sibth. et Sn. 6 Matthiola humilis DC., 1 Eremobiwm lineare Boiss., 8 Malcolmia torulosa Boiss., 9 Mal- colmia pygmeæa R. Br., 10 Koniga Arabica Boiss., 11 Biscutella Columnæ Ten. var. depressa Willd., 12 Senebiera Nilotica DC., 13 Erucaria microcarpa Boiss., 14 Farsetia Ægyptiaca Turr., 15 Farsetia ovalis Boiss., 16 Zilla myagroides Forsk., 172 Capsella procumbens Fries, 176 Enarthrocarpus strangulatus Boiss., 173 Hussonia Ægiceras Coss. et DR., 17 Cleome pentaphylla L., 18 Cleome droserifolia Delile, 19 Ochradenus baccatus Delile, 20 Reseda pruti- nosa Delile, 21 Caylusea canescens St-Hil., 22 Oligomeris subulata Boiss., 22 Helianthemum Lippii Pers., 175 H. vesicarium Boiss., 180 Silene obtusifolia Willd., 179 S. Canopica Delile, 24 S. tridentata Desf., 181 S. succulenta For, 178 S. rubella L., 177 S. apetala Willd. 28 Robbairea prostrata Boiss., 271 Lœftingia Hispanica L., 25 Paronychia Arabica DC., 26 P. nivea DC., 29 Reaumuria hir'_lla Jaub. et Spach, 32 Tamarix articulata Vahl, 3 18 PLANTÆ ÆGYPTIACÆ AUSPICE A. LETOURNEUX LECTÆ 31 T. Passerinoides Delile, 380 T. Nilotica Ehrenb., 33 Frankenia hirsuta L.var. revoluta Boïss. an EF. revoluta Letourneux ? 34 Malva Acgyptiaca L. 182 Erodium Ciconium L., 35 E. hirtum Willd. 89 Fagonia glutinosa Delile, 38 F. Arabica L., 183 F. Cretica L., 36 Zygophyllum sim- plexæ L., 31 Z. decumbens Delile, 62 Tillæa trichopoda Fenszl. 56 Hippocrepis bicontorta Loisel., 55 Astragalus trigonus DC., 54 À. Alexandrinus Boïss., 53 A. peregrinus Vall, 52 A. annularis Forsk., 53 A. hspidulus DC., 50 A. radiatus Ehrenb., 49 À. hamosus L., 48 A. tribuloides Delile, 47 Hymenocarpus nummularius Boiss., 46 Trigonella anguina Forsk., 45 T, laciniata L. var. subsessilis Boiss., 44 T. occulta Delile, 43 T. hamosa L., 42 Ononis vaginalis Vahl, 41 Argyrolobium uniflorum Jaub. et Spach, 40 Retaina Rœtan Webb, 57 Sesbania Acgyptiaca Pers., 186 Retama Duriæi Webb, 184 Lotus argenteus Webb, 185 Tetragonolobus Palæstinus Boiss., 187 Trifolium tomentosum L. 60 Neurada procumbens L., 59 Rubus discolor Weihe et Nees. 61 Ammania auriculata Willd., 66 Malabaila suaveolens Coss., 68 Bupleurum heterophyllum Link,65 B. nodiflorum Sibth., 64 B. glaucum Rob. et Cast., 67 Caucalis tenella Delile, 117 Pepli- dium marilimum Coss. 191 Galium murale L., 190 Vaillantia lanata Delile, 68 Crucianella herbacea Forsk. 193 Scabiosa eremophila Boiss., 192 S. arenaria Forsk. 196 Ævax contracta Boiss., 195 Centaurea glomerata Vahl, 194 Carduus Arabicus Jacq., 197 Barkhausia senecioides Spreng., 198 Picris radiata Less., 73 Conyza Dioscoridis Rarw., 71 Ifloga spicala Sch. Bip., 76 Filago Mareotica Delile, 18 Eclipla alba Hassk., 19 Bidens pilosa L. var. leucantha, 81 Senecio Acgyplius L., 80 Sphæranthus suaveolens DC., 81 Ana- cyclus Aleæandrinus Wailld., 84 Brochia cinerea Vis., 86 Arlemisia Judaica L., 38 À tractylis flava Desf., 93 Acgialophila pumila Boiss., 96 Scorzonera Aleæandrina Boiss., 97 Zollihoferia glomerata Boïss., 82 Chamomilla aurea J. Gay, 69 Ceruana pratensis Forsk., 10 Grangea Ægyptiaca DC., lecta in loco classico sed teste cl. Ascherson est G. Maderaspatana L., igitur secus cl. Boissieri qui cultam tantum vidit opinionem in unicam speciem conjun- gendæ, 72 Pulicaria undulata DC., 75 Filago spathulata Presl. var. prostrata, 89 Ono- pordon Sibihorpianum Boiss., T4 Lasiopogon muscoides DC., T1 Pulicaria Arabica Cass., 92 Centaurea dimorpha Viv., 90 Amberboa Lippii DC., 83 Cotula anthemoides L., 85 Artemi- sta monosperma Delile. 98 Sphenoclea Pongaliun DC. 100 Utricularia inflexa Forsk., 104 Cuscula Arabica Fresen. 102 Convolvulus Fatmensis Kunze, 103 Ipomæa littoralis Boiss., 101 Convoloulus hystriæ Vahl. 112 Lithospermum callosum Vahl, 110 Echèum sericeum Vanhl, 111 Echium longifolium Delile, 108 Nonnœæa Viviani A. DC., 107 Anchusa undulata L., 106 A. hispida Forsk., 105 Heliotropium undulatum Vañl, 109 Echiuim setosum Vahl, 113 Echinospermum spinocarpos Boiss. 114 ÆHyoscyainus Dalora Forsk., 116 Linaria albifrons Spreng., 115 L. Hælava Chav., 199 Orobanche cernua Lœf. 118 Lavandula stricta Delile, 120 Phlomis floccosa Don, 119 Salvia lanigera Poir. 123 Statice tubiflora Delile, 124 Limontiastrum monopetatum Boiss., 121 Statice pruinosa L., 122 Slatice Raddiana Boss. 200 Plantago phæostoma Boiss., 125 P. ampleæicaulis Cav., 126 P. Squarrosa Murr. 132 Rumex dentatus Don, teste cl. Letourneux sub nomine Rumex Aegyptiacus L., 204 ns xt ler PLANTÆ ÆGYPTIACÆ AUSPICE A. LETOURNEUX LECTÆ 19 Atriplex Alexandrinum Boiss., sub. n° 127 A{ripleæ Halymus L. cum Obione coriacea Moq.- Tand.mixtum est. 131 Noœa spinosissima Moq.-Tand, 130 Salsola longifolia Forsk., 129 Halocnemum strobi- laceuin M. Bieb., 198 Halostachys perfoliata Moq.-Tand. 133 Zuphorbia cornuta Pers., 203 E, parvula Del., 202 E.peploides Gouan, 201 E. punctata Del., 134 Cynomoriuim coccineuin L. 141 Gladiolus segetum L., 140 Bellevalia sessiliflora Kunth, 139 AlUliuin À. sphærocephalo affine, 138 A. arvense Tineo ? 137 A. Orientale Boiss., 187 his A. Philistœum Boiss., 205 À. Tourneuxii Boiss., 206 Ornithogallum umbellatumn L., 207 Gagea Granatelli Parl., 210 Muscari marilimum Desf., 209 M.bicolor Boiss., 136 Colchicum Aegyptiacum Boiss., 135 Ruppia rostel- lata Koch, 143 Arisarum Veslingii Schott, 142 Biarum Alexandrinum Boïss., 208 À sphodelus tenuifolius Car. 152 Cyperus pygmaæus Rottb., 150ter C.rolundus L., 149 C. venustus R. Br, 148 C. difformis L., C. dives Delile, C. articulatus L., 145 Fümbristylis dichotoma Vall, 144 Scirpus mari- tinus L., R11 Trisetum glumaceum Boïss., 165 Festuca inops Del., 212 Lagurus ovatus L., 213 Ammochloa subacaulis Balansa, 214 F'esluca pectinella Delile, 215 F. bromoides L., 216 Brachypodium distachyon Rœm. el Schult., 217 Bromus rigidus Roth, 171 Triticum bicorne Forsk., 168 Eragrostis vulgaris Coss. et G. de St-P.,169 Triticumn elongatum Host., 170 T. junceum L.var., 167 Festuca Memphitica Coss., 166 F. dichotoma Forsk., 164 À eluropus repens Parl., 163 Eragrostis cynosuroides Ræœm. et Schult., 162 Danthonia Forskahlii Trin., 160 Gastridium nitens Coss. et D.R., 159 Dactyloctneniun Aegyptiacum Willd., 158. Arthrathe- run plumosum Nees., 157 Stipa tortilis Desf., 156 Sporolobus spicatus Kunth., 155 Andro- pogon annulatus Forsk., 153 Panicum paspaloides Pers., 154 Saccharum Aegypliacum Wailid. Outre ces deux centuries, M. Letourneux espère avoir assez de matériaux pour publier en 1881 une troisième centurie. Il serait à désirer que le catalogue en fût imprimé et qu’une bonne collection numérotée soit laissée entre les mains de Tanous. IV LE CAÏRE Luxpt 8 Mars 1880. — A 8 heures et demie nous prenons le train qui en 7 heures doit nous mener au Caire. La voie suit pendant quelques kilomètres le railway de Ramleh; nous disons adieu au palais rose de Mustapha et nous passons entre les lacs Mareotis et d’Aboukir. L'eau bourbeuse de ce dernier nous dit qu'il est tributaire du Nil ; des vols d'oiseaux aqua- tiques se lèvent au passage du train. Nous ne tardons pas à traverser des champs de cannes à sucre de 2 à 3 mètres de haut : on reconnaît la canne à sa forme cintrée comme un cime- terre, à son diamètre diminuant coniquement et à ses feuilles largement embrassantes à la base, acuminées à leur extrémité. La canne à sucre a beaucoup souffert du gel de cet hiver, et l’on se demande où l’on prendra les boutures pour les nouvelles plantations. Chacun sait que cette graminée arrive rarement à la floraison, c’est par les bourgeons axillaires inférieurs qu’on la multiplie. Dans la haute Egypte elle aurait autant souffert qu'aux environs du Caire. Un autre roseau dresse ses panaches floconneux le long de la voie, ce n’est pas l’Ayundo Donax que nous trouvons dans d’autres localités. Les champs de coton se reconnaissent à leurs tiges desséchées : les fellahs les recueillent en fascines pour permettre à la jeune herbe de pousser. A leur suite les buffles, les cha- meaux, le grand et petit bétail pâturent à la manière normande, c’est-à-dire attachés à un pieu et tondant tout le cercle décrit par l'extrémité de leur corde. Le long de la voie se dresse une grande composée de près d'un mètre de hauteur, à involucres violets, bractées aiguës, feuilles veinées de blanc, peut-être Notobasis Syriaca L., puis une ombellifère à grande ombelle blanche ; plus loin une Avena émerge ses panicules blanches des champs de riz, d'orge. De nombreuses corvées de fellahs creusent des canaux : le transport du limon se fait avec des corbeilles; d’autres équipes labourent les vastes propriétés du vice-roi. A la station de Kafr ez-Zaiyàt, j'ai le temps de cueillir Lupinus Termis Forsk., Echium Rauwolfii Del. et Chenopodium murale L.; à celle de Birket es-Saba, Lemna gibba L.; à LE CAIRE 214 Tukh el-Melk, de nouveau Ænarthrocarpus strangulatus Boiss., sur la margelle d'un puits le vulgatissime Graphalium luleo-album L., avec Polypogon Monspeliense Desf. Près de la station de Kalyub, un champ est blanchi d'Anthemis Kahirica Vis. La vallée du Nil se resserre, nous apercevons les collines de Mokattan, les minarets de la citadelle du Caire; mais des nuages de poussière soulevée par le vent d'ouest nous cachent les pyramides. Le Caire est bondé d'étrangers et nous sommes reconnaissants de pouvoir nous loger à Shepheard's Hotel. Mari 9 mars 1880. — Traversant le Mouski, nous visitons la citadelle, la mosquée d'al- bâtre, le puits de Joseph, la mosquée de Hassan, mais pas trace de végétation. Du haut de la citadelle nous voyons bien la vallée du Nil resserrée jusqu'à Sakkarah en un ruban vert, s'épanouir en delta d’'émeraude dont le sommet est au Caire, le tout encadré dans les chaudes teintes des déserts libyque et arabique. Ce coup d'œil vous révèle la puissance de l'Egypte qui repose uniquement sur la vertu vivifiante du Nil. I1 me tarde de connaître cette végétation dont j'ai tant entendu parler. Au milieu d'une ondée nous sortons du Caire par le nord-est; sans transition nous quittons les dernières maisons pour nous trouver en plein désert, les roues du landau enfonçant parfois jusqu'au moyeu dans le sable. Voici les tombeaux des califes; nous y laissons la voiture. Le désert semble d'abord tout à fait dénué de végétation: ici il n’est pas plat, mais s'étage en terrasses contre le Mokattan, séparé de la montagne Rouge par une profonde vallée. C'est la route de la forêt pétrifiée que nous ne pourrons malheureusement atteindre. De petits ouadis sil- lonnent ces pentes. C’est dans ces étages intermédiaires que nous saluons avec joie de vertes touffes de Zygophyllum coccineum L. Dans cette saison c'est la plante caractéristique du désert : les chameaux ne la mangeant pas, elle se développe luxurieusement. Peu à peu nous trouvons les principales espèces désertiques : Farsetia Acgyptiaca Turr., avec toutes ses formes intermédiaires, jusqu'au Æ. ovalis Boiss., qui font douter de la validité de cette dernière espèce. Diplotaxis Harra Forsk. est en parfait état de fleurs et de fruits. Les rameaux épineux de Zilla myagroides Forsk. mettent à l'épreuve notre patience et notre papier. Caylusea canescens L. se rencontre ici sous sa var. rigida Muller Arg., Reaururia hirtella Jaub. et Spach porte les débris des fleurs de l’année dernière; Zrodium glaucophyllum Ail. devrait! être cueilli le matin pour conserver ses pétales, il commence à fleurir; Fagonia Kahirina Boiss., et F. Arabica L.; nous ne pouvons monter au sommet de la montagne rouge Gebel Asrak, pour y cueillir Fagonia latifolia Del., c'est la seule localité connue de cette espèce. Voici le charmant Zygophyllum simplez L., appliqué sur le sol et constellé de petites fleurs jaunes. Je ramasse des rameaux desséchés d’un Mesembryanthemum, dont je fais M. Forskahlet Hochst, qui n'est pas mentionné dans le Beitrag de Schweinfurth:; son habitat en Egypte est indiqué avec doute dans la Flora Orientalis. Asteriscus graveolens Forsk., Pulicaria undulata L., Centaurea Aegyptiaca L., Zollikoferia nudicaulis L. et Z. mucronata Forsk., Achillea fragrantissima Forsk., en feuilles seule- ment. Heliotropum undulatuin Vahl, Hyoscyamus muticus L., dans les bas-fonds où ont séjourné les chameaux; cette plante révèle toujours la présence de quelques sels ammoniacaux dans le sol. Plantago ovata Forsk., Forshahlea tenacissima L., enfin quelques maigres panicules de Cynodon Dactylon Pers. 29 LE CAIRE En résumé, toutes ces espèces, sauf le Cynodon, étaient nouvelles pour moi; cette pre- mière herborisation est comme une révélation : jamais je n'aurais cru qu'il pût y avoir une telle disparate entre les flores d'Alexandrie et du Caire, localités qui sont toutes deux situées presque au même niveau que la mer. Pour plusieurs espèces, il paraît que leur limite est le thalweg qu'on a fait suivre au canal d'eau douce du Nil à Ismailia. Plus tard, j'appris que la flore d'Egypte compte un millier d'espèces avec 5000 synonymes. Du reste, cette flore se complète tous les jours. En rentrant de mon herborisation, M. Ernest Cramer me montre la Devera triradiata Hochst., qu’il a trouvée aux environs du Caire; cette ombellifère n'avait été jusqu'à ce jour récoltée qu'une seule fois par Schimper, au Sinaï, elle est donc nouvelle pour la flore d’Afrique. Mercrept 10 mars 1880. — Il a plu toute la nuit et au matin nous n'avons que 10°; on nous assure que c'est un temps exceptionnel! En attendant nous grelottons et sommes vêtus comme au gros de l'hiver en Suisse. M. le docteur Georges Schweinfurth et M. Cramer ont la bonté de me chaperonner dans une herborisation au polygone du Caire. Les rues du Caire sont plantées d’Abissia Lebbek L., dont on taille avec beaucoup de soin, en ce moment, les branches inférieures. Leurs longs légumes jaunes se détachent sur un feuillage découpé d’un vert sombre : d’ici à peu de temps les feuilles tomberont et les arbres resteront dépouillés pendant deux ou trois mois. Par-ci, par-là, on voit quelques Par- kinsonia aculeata L., mais il paraît que c’est à Gondokoro que cette lécumineuse de patrie incertaine se développe admirablement. Il serait curieux de faire le compte de toutes les espèces intéressantes dont la culture a été introduite au Caire depuis Mehemet Ali : l’aspect de la ville en a complètement changé. L'ancienne pièce d’eau de l'Esbekieh, qu’une gravure de l’expédition d'Egypte nous montre couverte d'embarcations, a été transformée en un vrai jardin botanique. La comparaison des espèces qui y sont cultivées avec celles du jardin Hanma, à Alger, pourrait servir de base à une étude climatologique fort intéressante des deux capitales africaines. Nous sortons de la ville par le nord et laissons la voiture au palais de l’Abassieh, trans- formé en caserne : les jardins de cet établissement ont été conquis sur le désert par l'irrigation. L'année dernière encore, ils étaient prospères, mais aujourd'hui, le caprice musulman laisse dessécher ces magnifiques plantations. Nous suivons pendant quelque temps l’ancien chemin de fer du Caire à Suez. Cette voie directe est aujourd'hui abandonnée pour le trajet plus long, mais qui dessert Zagazig et Ismaïlia. Le pâturage étant interdit dans l'enceinte du polygone, nous espérons y trouver meilleure végétation; mais il paraît que la saison a été défavorable à son développement: les nuits très froides, la blanche gelée ont fait surtout du mal aux plantes annuelles ; mes compagnons me disent que l'an dernier, à pareille époque, la surface du désert en était toute verdoyante. Voici les espèces que nous recueillons : Farsetia Aegyptiaca Turr., Anastatica Hierochuntina L., en fruits desséchés de la saison dernière; c’est ce que les anciens botanistes appelaient Rose de Jéricho, peut-être parce que ce n’est pas une rose et qu'elle ne se trouve pas à Jéricho! Nous engageons nos lecteurs à lire, au sujet de la rose de Jéricho, l’'intéressante étude que Michon a publiée dans son voyage religieux en Orient, volume IT, page 383. Il cherche à prouver que c’est l'A s/eriscus pygmæus Coss. et Dur., dont l'involucre fructifère est éminemment hygroscopique, qui est la vraie rose de Jéricho des pèlerins du moyen âge, et non l’Anastatica. Zilla myagroides Forsk., Gypsophila Rokejeka Del., Caylusea canescens L. var. rigida Muller Arg., Paronychia LE CAIRE 23 desertorum Boiss.,Tribulus alatus Del., Fagonia glutinosa Del., F. Kahirina Boiss., F. my- riacantha Boiss., F. Arabica L., Reauwmuria hirtella Jaub. el Spach. Astragalus bombycinus Boïss., Vicia angustifolia Roth ad margines cultorum, Acacia lortilis Hayne, nous ne trouvons qu'un pied de cette plante éminemment désertique, hérissée d’épines acérées, blanches, de plusieurs centimètres de longueur ; le chameau est très friand de cet arbuste, sur lequel il promène sa langue pour brouter les petites feuilles qui se cachent à la base de ses formidables défenses. Il faut que sa langue soit singulièrement dure et les feuilles bien savoureuses. Cassia obovata Collad.! Deverra tortuosa Desf., Pulicaria undulata L., Arlemisia monosperma DC. Echinops spinosus DC., Atractylis flava Desf., Urospermum picroides L., ad margines agrorum, Zollikoferia nudicaulis L., Z. mucronata Forsk., Ifloga spicata Forsk. Damia cordata R. Br., Convolvulus lanatus Vahl., Heliotropiumn undulatum Vahl., Lithosper- mum callosum Vahl., Hyoscyamus muticus L., Linaria Aegypliaca L., Salvia Aegyptiaca L. Euphorbia cornuta Pers., qui n’est pas citée dans le Beitrag de Schweinfurth. Panicum turgidum Forsk., À grostis verticillata Vill., Aristida plumosa L. Après avoir quitté le chemin de fer abandonné, nous traversons l’ancienne route à voi- ture du Caire à Suez; ici elle est en parfait état, et on nous assure qu'avec quelques précautions il serait facile de refaire le trajet avec un landau. Que d'espèces intéressantes ne trouverait-on pas dans cette région! Le ? mai 1880, M. Sickemberger y a découvert la première localité égyptienne de Campanula sulphurea Boiss., à l’ouest du Gebel Ainmonne, au nord-est de Bir el-Fahm. Nous passons auprès d’un immense khan abandonné. Il avait été construit pour les cara- vanes de l'Orient, puis, après l'établissement du chemin de fer, le khédive y avait établi un haras de chameaux. Enfanlillages qui lui ont été suggérés par quelques parasites de cour, comme ces immenses canons Armstrong que nous voyons braqués dans la direction de Suez, pour empêcher les Anglais de prendre l'Egypte, ou cet objectif de 75 000 fr. qui est ici tout près dans un superbe observatoire. Voyant ce superbe bâtiment abandonné, sans vitres aux fenêtres, mes compagnons m'expliquent que le directeur, grassement salarié, prétend ne pouvoir faire des observations à cause de l’'ébranlement du sol que cause le voisinage du polygone... Il faut dire qu'on ne tire jamais les canons! Partout le vol systématique. Dans l’après-midi nous visitons le Nilomètre de l'ile de Roda. Je ne sais y recueillir que : Sisymbrium Irio L., Raphanus sativum L., Coriandrum sativun L., Ipomæa palmata Forsk., Beta vulgaris L. et Polypogon Monspeliense Desf. Jeupr 11 mars 1880. — De nouveau la pluie pendant la nuit, et malgré un vent violent du nord-ouest, nous nous décidons à aller aux pyramides de Gizeh. Les pauvres chameaux, chargés de Trifolium Alexandrinum, ont de la peine à avancer sur la boue grasse des rues; en voyant l’arrivée des approvisionnements nécessaires au Caire on réalise l’immensité de sa population. ‘ Je ne sais s'il faut attribuer cette espèce à Colladon ou à Aug. Pyr. de Candolle; en effet, dans son intéressant vo- lume « la Phytographie, » M. Alphonse de Candolle dit, page 404 : « Colladon (Dr Fréd.) Les échantillons de sa thèse sur » les Cassia sont dans l'herb. de Candolle. Le texte botanique est entièrement de son maître et ami de Candolle, qui lui » en avait fait cadeau, avec permission de publier, et avait gardé sur ce singulier abandon le secret le plus absolu. J'ai » découvert le manuscrit longtemps après la mort soit du maître, soit de l'élève. Il ne peut laisser aucun doute. Doit-on » continuer à citer Colladon ? C'est un cas embarrassant, parce qu'il n'y a rien d'analogue dans l’histoire de la science. » On ne cite pas Brocon pour l’Hortus Kewensis, ni de Jussieu pour l'ouvrage de Beauvois, quoique ces auteurs y aient » collaboré secrètement, mais ici la totalité du manuscrit botanique est d'un auteur qui n'a pas voulu être connu. » 2% LE CAIRE Franchissant le beau pont de fer de Kasr en-Nil, nous remontons la rive gauche du fleuve; j' y cherche en vain les Gnaphalium qu'on me dit y abonder. Nous côtoyons les beaux jardins du palais du khédive, puis pendant une heure notre équipage s’avance péni- blement contre la tempête. La chaussée domine de quelques mètres la plaine où le vent se déchaîne sans arrêt, nous sommes transis comme au gros de l'hiver chez nous. Peu à peu les colosses se rapprochent et nous mettons pied à terre à un kilomètre de l'espèce de plate-forme qui les porte, à la limite des cultures. Dans le bas-fond humide qui longe la route et qui dans cette saison est encore au bénéfice de l’eau du Nil, nous cueillons : Ranunculus sceleratus L., Trigonella occulta Del., Trifolium resupinatum L., Lotus pusil- lus Vie, Lythrum bibracteatum Salzm., Cotula anthemoides L., Leontodon hispidulum Del., Picris radicata Forsk., Juncus buffonius L.; entre ces phanérogames, sur le limon humide, je trouve Riccia crystallina L., la seule hépatique que j'aie su rapporter d'Egypte. Dans la, plaine quelque peu plus élevée qui s’étend jusqu’au pied de la plate-forme, nous cueillons dans le sable limoneux : Silene villosa Forsk., Echium longifolium Del., Carthamus lanatus Del. et Iris Sisyrinchium L. dont c’est la localité classique pour l'Egypte : aucun botaniste n’a garde de l’oublier. Nous gravissons le plateau pour nous abriter dans le pavillon du khédive : les bédouins sont accroupis au pied de la pyramide de Chéops et ne songent pas à la gravir. Protégé par deux des plus courageux, je m’avance à un kilomètre à l’ouest de la dernière pyramide. Ils me font admirer de belles peintures et des bas-reliefs dans des temples découverts par Lep- sius; on n'y arrive qu'en rampant dans le sable qui les envahit de plus en plus. Mes guides m'assurent que ces restes sont rarement visités par les touristes : pour ma part, privé de voir Sakkarah, Boulak et tous les monuments de la haute Egypte, cet aperçu des merveilles égyptiennes est du plus haut intérêt. C'est à regret que je tourne le dos à cet attrayant désert libyque qui s'ouvre à perte de vue et me semble contenir des trésors de plantes inconnues. Nous retournons vers le sphinx après avoir récolté : Farsetia Ægypliaca Turr., Cleome Arabica L. en superbes échantillons fleurs et fruits, Reseda Arabica Boiss., Paronychia desertorum Boiss., Fagonia Arabica Boiss. qui présente des jeunes rameaux à feuilles fasciées d’une manière très compacte, Deverra torluosa Desf., en creusant à quelques centimètres de ‘profondeur je trouve que la racine de cette curieuse ombellifère se renfle subitement en un gros noyau ligneux qui émet plusieurs racines de la grosseur d’une plume d'oie auxquelles correspondent les tiges aériennes. Ces grosses racines ne sont pas représentées dans les herbiers ni mentionnées par les auteurs. Pulicaria undulata L., cette plante, comme la Deverra et plusieurs espèces désertiques, a une odeur empireumatique très agréable, Echinops spinosus L., Centaurea Ægyptliaca L., Zollikoferia nudicaulis L. et Z. imucronata Forsk., la première épanouie, celle-ci encore en boutons, mais bien reconnaissable à ses feuilles, Heliotropium undulatum Vahl., Litho- spermum callosum Vahl., Linaria Ægyptiaca L., Plantago cylindrica Forsk., Aristida plumosa L., Uropetalum erythrœum Webb, cette charmante liliacée se trouve surtout dans les remous de sable, à l'abri des assises rocheuses du plateau. Ici elle est encore en bouton, couchée sur le sable entre les deux feuilles uniques aussi appliquées sur le sol. En nous rapprochant du sphinx par les petites pyramides, nous ramassons, au milieu des nummulites dont le sol est jonché, un pétiole de Phænix dactylifera L. tout couvert de Cladosporium herbarum Nees. J'avais souvent entendu dire qu’on ne trouvait, sur les pyramides, de lichens que vers LE CAIRE 25 leur sommet; qu'à cette altitude seulement régnait une couche d’air humide qui permettait leur développement, tandis qu’à la surface du désert l'air était trop sec. Toutefois en m'’é- levant de quelques gradins, sur l’arête nord-ouest il est vrai, je recueillis plusieurs espèces que j'ai remises à M. Muller. Dans le désert, plus que partout ailleurs, il importe de mettre les plantes immédiatement en papier. Il est remarquable que des plantes qui paraissent coriaces, poussant dans le sable pur, deviennent flasques et se flétrissent rapidement dès qu'elles sont arrachées. Leurs racines se multiplient en fibrilles secondaires innombrables qui conservent le sable adhérent lorsqu'on les retire du sol. VENDREDI 12 mars 1881. — Nous n’osons quitter le Caire sans avoir fait une tentative pour voir encore un monument égyptien en place; j'aurais bien aimé visiter Sakkarah, mais il fallut se contenter de l’obélisque d'Hiéropolis, situé à une dizaine de kilomètres au nord du Caire. Cette course nous fait traverser des cultures qui sont arrosées par les eaux du Nil, nous voyons de près ces champs de verdure que nous avons aperçus en venant d’Alexan- drie et que nous retraverserons lundi en nous rendant à Ismaïlia. Si cette verdure est agréable à l'œil, elle nous fournit des espèces bien moins intéressantes que les aridités du désert. Je regrette de n'avoir pu visiter quelqu’une de ces bonnes localités nilotiques, à la limite des sables, où l’on trouve une flore intermédiaire entre celle des cultures et du désert. Mais ne perdons pas notre temps en stériles regrets et faisons le compte de ce que nous avons pu récolter. La route traverse les jardins abandonnés de l’Abassieh, puis d’autres quisont mieux entrete- nus; nous voyons de superbes vergers d’orangers chargés de fruits. Ces arbres ont une vigueur qui nous rappelle les plantations de Corfou. Enfin nous nous trouvons dans la vraie cam- pagne, les cultures de Trifolium Alexandrinum, de fève, de fourrage, etc. C’est encore trop tôt dans la saison pour la plupart des espèces, voici toutefois celles qui nous frappent : Ranunculus sceleratus L., Raphanus sativus L., Althagi Maurorum DC., Vicia calcarata Desf., Acacia Nilotica Del., avec ses fruits moniliformes croissant auprès de l’A/hizzia Lebbeh L., Ammi majus L. en fleurs, Torilis nodosa L., une ombellifère trop jeune, qui par ses ombelles jaunes, sa tige et ses feuilles finement disséquées, nous fait l'effet d’un Ferula. Gnaphalium luteo-album L., G. Pulvinatum Del., Cotula anthemoïdes L., Senecio Ægyptius L., y. verbenæfolius Jacq., Notobasis Syriaca L., Silybum Marianum Gœærtn. C'était la pre- mière fois que je rencontrais ces deux espèces, que je devais retrouver dans le Ghor, si bien développées, et dans toutes les cultures irriguées du Levant : elles en sont des plantes caractéristiques. Une Centaurea Calcitrapa L.(?) en boutons, mais qui pourrait être une autre espèce de cette section, Urospermum picroides L. Une Æuphorbia atrophiée par le Melampsora Euphorbiæ (Pers.) Cast. Phelipæa Ægyptiaca Pers., Orobanche speciosa DC., Verbena supina L., Beta vulgaris L., Chenopodium vulgare L., Emex spinosus L., Polygonum herniaroides Del. Cyperus rotundus Auct., Polypogon Monspeliense Desf., Leptochloa bipinnata Hochst., Lolium multiflorum Lam., un Triticum identique à une espèce non déterminée recueillie par M. Boissier en Egypte, et que je retrouve dans l’herbier Reuter, sans nom. Avena sle- rilis L., et une autre Avena plus petite que je n'ai pu déterminer. Enfin, dans un fond vaseux bien desséché, j'ai la joie de faire une abondante récolte de Marsilea Ægyptiaca Willd. parfaitement fructifiée : tant que cette plante flotte dans l’eau 4 26 LE CAIRE elle ne pousse que de grandes belles feuilles, mais elle reste stérile. Lorsque l’eau se retire, la plante se ratatine, les anciennes feuilles sèchent, sont remplacées par de plus petites et la plante fructifie abondamment. Au retour le cocher nous arrête à une guinguette desservie par un Français : dans son jardin est le sycomore appelé Arbre de la Vierge. Il a été donné par le khédive à l’impéra- trice Eugénie. Nous ne touchons pas à cet arbre, tristement mutilé par les fidèles et les sceptiques, mais nous ramassons auprès les beaux légumes de 0"75 de longueur du Cassia fistula L. SAmEpt 13 mars 1881. — Voici la dernière journée que nous puissions consacrer au Caire. M. Cramer veut bien l’employer à m'initier aux mystères de la végétation de Ouadi Hof, situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de la ville. Nous chargeons nos baudets sur le train d'Hélouan, rive droite du Nil, côtoyons les fameuses carrières de Toora Masara, qui ont fourni les matériaux des pyramides de Gizeh. Entre la voie et le Nil se dresse une immense fabrique de fusils, dont les cheminées vierges de fumée témoignent assez du gaspillage des finances égyptiennes. Nous quittons le train à une station où l'on charge les plaques du calcaire magnésien qui depuis 4000 ans fournit les dalles du Caire. Galopant à l’est, nous prenons en passant un bédouin pour nous montrer l'entrée du Ouadi : c'est un ravin dont les berges s'élèvent de 50 à 200 mètres de hauteur ; il s’avance en contournant le revers du Mokattan. Les bords d’un blanc jaunâtre, calcinés par le soleil d'Egypte, sont déchirés par des failles, comme si les trombes du ciel s’y étaient déversées. Mais pas trace d’eau ni même, au premier aspect, de verdure; ce n’est qu'en s’avançant que peu à peu l’on trouve sous quelque caillou, à l'abri d’un rocher ou de la berge, les touffes des intéressantes espèces suivantes : Capparis spinosa L. 7 Aegyplia Boiss. (que Schweinfurth réhabilite, sans doute avec raison, en l'espèce de Lamark C. Aeoyptia Lam.) laisse échapper ses longs rameaux, pourvus de feuilles orbiculaires, d'un banc de rocher qui barre le Ouadi. Æelianthemum Kahiricum Del., Reseda muricata Presl., cette espèce n'avait pas encore été signalée en Egypte, j'en dois la détermination à l’obligeance de M. Muller Arg., le savant monographe des Résédacées. Herniaria cinerea DC., Gymnocarpon fruticosum Pers., Erodium glaucophyl- lum Al. toujours en boutons. Fagonia mollis Del. Zygophyllum album L. en buissons isolés, plus élevés et moins nombreux que le Z. coccineum L., Nitraria tridentata Desf. en pleines fleurs. Deverra tortuosa Desf. beaucoup moins développée qu'à Gizeh, Asteriscus graveolens DL., Iphiona juniperifolia Cass., Phagnalon rupestre L., je croyais que c'était P. nitidum Fresen., mais après tout ce n’est que l'espèce linnéenne,A7{emisia Herba-alba Asso. en feuilles, A. Judaica E. en belles fleurs, Æchinops spinosus L., Zollikoferia nudicaulis L., Achillea fragantissima Forsk., Trichodesma Africanum L., Lycium Arabicum Sehveinf., Scrophu- laria deserti Del., Lavandula coronopifolia Poir., Salvia controversa Ten. une des rares espèces d'Alexandrie que je retrouve dans les déserts du Caire, Stachys affinis Fresen. Atripleæ crystallinwm Ehrenb.? en feuilles seulement, S{atice pruinosa L. en boutons. Cynodon Dactylon Pers. Pour le retour nous franchissons un col qui nous amène à Hélouan. La vue s'étend sur le désert libyque, Memphis et les pyramides de Sakkarah, dont nous sommes séparés par le ruban verdoyant du Nil. Hélouan possède des eaux sulfureuses, auprès desquelles on re- cueille abondance de silex taillés, témoignant de leur ancienne fréquentation. C'est ici que LE CAIRE 97 les Cairotes viennent respirer l'air pur du désert et y ont construit des villas pour l'été; nous autres Suisses, nous réalisons difficilement pareille villégiature. Le Parkinsonia paraît être l’arbre qui se développe le mieux dans ces aridités. Luxpr 15 Mars 1881. — Des circonstances indépendantes de notre volonté nous obligent à renoncer à visiter la péninsule du Sinaï, nous irons donc en Palestine par le petit Désert. M. Ernest Sickemberger, directeur de la pharmacie allemande du Caire, veut bien se charger de veiller à la dessication de mes récoltes et me les expédier en Suisse, Depuis plu- sieurs années il explore avec succès les environs du Caire, où il a découvert nombre d'’es- pèces intéressantes, entr'autres l'original Pancralium Sichembergeri que lui ont dédié MM. Schweinfurth et Ascherson. Le résultat de ses recherches se trouvera consigné dans le catalogue raisonné de la flore d'Egypte que prépare M. Ascherson. Il ne fait pas chaud au Caire : à dix heures le thermomètre ne marque que + 7° centi- grade. Il faut huit heures pour aller à Suez. Mais, arrivé à ce point de notre voyage, je ne puis mieux faire que de transcrire, entre guillemets, les Notes de voyage que ma chère compagne a publiées à Lausanne, dans le journal l’£Zducation Chrétienne, de septembre 1880 à mars 1881. « C’est le lundi 15 mars que nous quittons le Caire ; le chemin de fer nous fait traverser ce qui fut jadis le pays de Goscen; les forêts de palmiers alternent avec des lagunes salées, des champs de trèfle et de céréales, où paissent librement des vaches qui rappellent plutôt leurs sœurs maigres que leurs sœurs grasses du songe de Pharaon; cà et là des buffles noirs, aux côtes saillantes, à la tête osseuse et allongée, étendus sur le vert fourrage, pa- raissent jouir avec délices du farniente, tandis que leurs propriétaires arrachent l'herbe fraîche et arrosent tout près d’eux au moyen de leurs canaux. » À quelques lieues d’Ismaïlia, les cultures font place au sable; de grandes plaines ondulées, tachetées çà et là de buissons, s'étendent au loin; à l'horizon, les monts Attaka, rempart aux teintes violettes, ajoutent à la grandeur du paysage. » Tout à coup, dans un repli du sol, derrière Ismaïlia, nous apparaît un campement. C'est le nôtre : six tentes octogones de belle toile blanche, surmontées du drapeau fédéral ? Ce n’est qu'après-demain que nous prendrons possession de notre nouveau logis ; pour au- jourd’hui nous continuons notre route vers le sud, jusqu'à Suez. La voie longe presque pendant tout le trajet le canal; celui-ci, creusé entre deux berges, est si étroit, que deux navires ne peuvent s’y croiser ; il a donc fallu creuser, de distance en distance, de petits canaux latéraux, coupant le grand canal à angle droit, qu’on nomme les garages, et dans lesquels les bateaux viennent attendre que le passage soit libre. » Il fait nuit lorsque nous atteignons Suez; une horde de faquins arabes se disputent nos bagages; une vigoureuse gifle de notre brave drogman les met en fuite, et nous partons munis d'un guide, à travers les places et le quai, jusqu'à l'hôtel des Indes Orientales, bâti sur un promontoire. Nous nous trouvons à table avec des Anglais qui arrivent de Suakim, en Abyssinie, où ils ont été chasser le grand gibier; nous voici donc à l'extrême point de jonction entre l'Afrique et l’Asie ; de plus, nous touchons à l'océan Indien puisque la mer Rouge en est une branche. » Il n’est pas facile d’herboriser du chemin de fer; toutefois, voici les vulgarités que je recueille et qui donneront une idée des mauvaises herbes que l'on rencontre autour des gares égyptiennes : 28 LE CAIRE A Chibine el-Lanata : Fumaria micrantha Lag., Melilotus parviflora Desf., Emex spinosus L., Chenopodium murale L. A Balbeis : Salix Safsaf Forsk. Suivant M. Ascherson les jeunes pousses de ce saule auraient gelé cet hiver en Egypte, confirmant ainsi l'observation de Forskahl qui avait déjà men- tionné le peu de résistance de cette espèce au froid. Les échantillons que je cueille ici et à Ismaïlia sont munis de chatons bien développés. Rwmezx dentatus L., Vicia sativa L., Tri- gonella Fœnum græcum L. A Bourdain : Veronica anagalloides Guss., Spergularia media Vahl. À Ez-Zanamès : Zanichellia palustris L. et Marsilea Aegyptiaca Willd. stérile, flottant dans le fossé de la voie, les feuilles dressées au-dessus de l’eau. Zagazig est la jonction de notre voie avec celle de Suez à Alexandrie, nous nous y arrêtons une heure, puis à Tell el-Kébir. C'est ici que le chemin de fer rejoint et suit constamment le canal d’eau douce qui va du Nil à Suez; il est assez large pour permettre la navigation à voiles. Je m'attendais à trouver tout le long de son cours une végétation bien développée, mais on m'apprit que pour fertiliser le désert il fallait, après l'avoir arrosé, le drainer. En effet, tout le désert que j'ai visité de Mariout à Bir-ès-Seba est salé dans une proportion plus ou moins forte. Parfois, dans les érosions du sol, le sel apparaît en efflorescence blanche. Lorsque les Anglais ont commencé à construire les premiers chemins de fer dans le désert, ils avaient remplacé les traverses de bois par des calottes sphériques en fonte reliées par une barre de fer forgé ; ce système a dû être abandonné à cause de l’action cor- rosive du sel du désert. Même sous le soleil le plus ardent de midi nous avions peine à sécher nos papiers de plantes, car tandis que la face supérieure grillait au soleil, la page inférieure, en contact avec le sol, pompait l'humidité du sel qui sature le sable. Pour fertiliser le sol du désert, il faut en quelque sorte le laver par la double opération de l'irrigation et du drainage, puis l'irriguer de nouveau en lui amenant le limon fertilisant du Nil. Si ce travail continuel n’est pas entretenu, le désert ne tarde pas à regagner les anciennes cultures : toute cette terre de Goscen que nous traversons actuellement comme un désert, nourrissait dans les siècles passés des milliers de troupeaux que ses industrieux habitants savaient y élever. J'aurais voulu m'arrêter près de Tell el-Kébir, à une ancienne station que M. Letourneux a visitée et qu’il reconnaît comme l’ancienne Ramsès des Hébreux. Elle a été occupée pen- dant la construction du canal par une colonie française qui y offrait l'hospitalité, la station a disparu aujourd'hui; c’est une des localités les plus riches en espèces de la basse Egypte : M. Letourneux en a rapporté plusieurs espèces intéressantes que M. Ball a recueillies après lui sur ses indications. Il faudrait aussi pouvoir herboriser d'ici à Salahieh, qui est à 50 kilomètres au nord de Tell el-Kébir. Près d’Ismaïlia apparaissent de nouvelles tentatives de cultures, une pépinière, puis le désert recommence. Lorsque nous arrivons près des lacs amers il fait nuit; nous remar- quons les phares qui marquent la ligne du canal. Au coucher du soleil, le thermomètre marque + 9°. Voici les renseignements sur le climat de Suez qu'a publiés M. William Andrews, de la compagnie Péninsulaire et Orientale, dans le Bulletin trimestriel de janvier 1879, pag. 48 du Palestine Exploration Fund. Us donnent une bonne idée du pays. « Le désert près de Suez est extrêmement aride; la somme des pluies est très faible et le ciel rarement voilé. En été, l’air devient excessivement brülant, et grâce à l'extrême séche- LE CAIRE 29 resse de l'atmosphère, la dessication se produit rapidement, une carcasse de chameau se dessèche avant que les vautours puissent la dépouiller. » Avant l'établissement du canal, la seule eau potable provenait de puits saumâtres assez éloignés les uns des autres. Aucun des habitants ne se livrait à la culture, les légumes et les fruits étaient amenés du Caire. Le canal d’eau douce terminé, la culture commença, et les jardins couvrent actuellement 40 à 50 acres le long du canal, au-dessus et au-dessous de son niveau. Les jardins sont loués en parcelles d’un quart à six acres, la ferme se paye sous forme de taxes au gouvernement, variant de 25 à 1925 fr. par acre. Dernièrement on a occupé des terrains à une certaine distance de Suez, sur la promesse verbale de quelques fonctionnaires que ces terrains seraient exempts de taxe pendant sept ans; mais il paraît que cette promesse ne sera pas tenue, et les pauvres cultivateurs déclarent qu'ils se reti- reront si on les taxe. » Plusieurs hectares de terrains sont couverts de belles récoltes de trèfle blanc, qu'on coupe jusqu'à huit fois, de janvier à mai. Les laitues, choux-fleurs, choux, raves, carottes, betteraves, concombres, céleri, etc., réussissent bien et servent à l’approvisionnement des navires. » Le canal maritime et celui d’eau douce n’ont pas eu d'influence appréciable sur le climat de Suez; la chute annuelle de pluie dépasse rarement 0",05 et pour certains jardins n’atteint pas 0,025. Les chaînes de l’Attakah et du Tih reçoivent davantage de pluie; leurs ravins témoignent de terribles torrents; des figuiers croissent dans les rochers, et les plantes du désert se retrouvent dans leur lit. En mars 1874, le sommet de ces chaînes et les mon- tagnes le long de la mer Rouge furent couverts de neige, phénomène inouï dans les tradi- tions des Arabes, et à midi l’on voyait de Suez une cataracte de plusieurs centaines de pieds de hauteur se précipiter du sommet de l’Attakah. Une semaine plus tard un insecte y aurait péri de soif. » Au mois d'octobre 1877, par une journée sans pluie, mais avec des nuages orageux à l'horizon, les environs de Suez furent surpris, vers neuf heures du soir, par une inondation balayant le désert, les huttes et les jardins jusqu’à la mer. Plus de 200 cabanes fondées sur la boue furent sapées par la base. Une portion du chemin de fer fut coupée, l’inondation franchit les berges du canal d’eau douce, qu’elle refoula, et s’y creusa un lit. Ce torrent des- tructeur avait pris naissance à 40 kilomètres de distance dans l’intérieur des terres, le sol du désert, loin de l’absorber, lui avait servi de lit, mais pendant plusieurs semaines l'eau du canal resta saumâtre. » Il n'existe peut-être pas au monde de désert plus aride que la plaine qui entoure Suez; peu élevée au-dessus de la mer, avec le Gebel Attakah à l’ouest et le Gebel Tih à l'est, elle ne reçoit qu'une pluie insignifiante et est constamment exposée à un ciel sans nuage, Chaque caillou, chaque rocher reflète par sa surface calcinée une chaleur qui embrase l'air; aussi chaque matin de l'été l'horizon est égayé par des tourbillons de sable. Quoique la plaine ne soit pas sablonneuse, chaque pierre abrite un petit amas de sable que le vent du nord ou du sud soulève en nuages qui obscurcissent le soleil. » Marpt 16 mars.— « Nous nous séparons, les uns pour franchir en barque le canal et visiter les sources de Moïse, première étape du voyage au Sinaï, les autres pour recueillir des co- quillages sur le bord de la mer Rouge. Je suis de ce nombre, et notre drogman aussi; je saisis ce moment pour vous faire son portrait : » Daïbes Fadoul est un Maronite, originaire de Buckfaïa, village de montagnes, à deux 30 LE CAIRE lieues de Beyrouth, dans le Liban. C’est un homme de six pieds de hauteur, de forte car- rure, d’un embonpoint tant soit peu trop marqué, la tête carrée, aux lignes énergiques ; les cheveux courts et crépus, les yeux vifs, le nez fortement planté, les lèvres serrées : tout indique un caractère énergique et ferme ; vous verrez, j'espère, par la suite de mon récit, que mon assertion est bien fondée. » Daïbes porte une veste courte et ouverte, en drap bleu; un vaste pantalon formant d’amples plis retombe sur de petites bottes de cuir à tige basse, sa chaussure préférée ; là- dessus il endosse une sorte de robe de chambre en étoffe jaune et blanche — parfois toute blanche, — lorsque arrivé dans les villes il veut éblouir le public par son élégance; sur la tête un mouchoir noué, et lorsqu'il voyage, un kouffi (mouchoir de soie à franges) retenu par une corde de soie. » Vous trouverez chez cet homme, comme chez beaucoup de ses compatriotes, un sin- gulier mélange de sérieux et d’enfantillage, d'énergie et d'amour du bien-être, de bonté et de sévérité, et malheureusement, à côté de qualités éminentes, un respect parfois fort médiocre pour la vérité. » Quel dommage qu’un si beau caractère n'ait pas encore reçu la trempe divine, qui donnerait à cet homme une grande hauteur morale. Nos rapports journaliers continuels avec lui, nos remarques, nos observations nous ont pénétrés pour lui d’une estime profonde et croissante. » Tout jeune encore, Daïbes a parcouru la Syrie et l'Orient. Le général de Beaufort, em- ployé sous le second empire pour la pacification des tribus bédouines révoltées, ayant pris l’oncle de Daïbes pour guide, celui-ci à son tour employa son neveu comme domes- tique. Le jeune homme étudia ainsi de bonne heure le caractère si complexe des Bédouins, prit goût à cette vie errante, et maintenant encore continue par plaisir son métier de drogman, quoiqu'il soit riche propriétaire et sans enfants. » Pardonnez-moi de m'être étendue si longuement sur Daïbes, mais dans un voyage d'Orient, le drogman, c’est la cheville ouvrière, c’est la clef de voûte, et nous avons la conviction qu'après la bénédiction de Dieu c’est grâce aux capacités, au caractère de notre drogman qu'est dû le succès de notre expédition; aussi croirais-je être ingrate en lui refu- sant une mention et une place honorable dans mon récit. » Mais revenons aux coquillages. Dispersés sur les lagunes, tantôt foulant le sable sec, tantôt laissant à peine une légère empreinte sur les grèves humides que la mer a quittées (car c'est marée basse), nous faisons bien vite ample récolte. Les fragments de corail blanc, les débris d’éponges incrustés de coquillages, les murex tout hérissés de piquants, les bi- valves d’un rose tendre, entassés par la houle, reposent en longs bancs parallèles à la mer; de petites araignées de mer courent en tous sens, mais on ne voit ni crabes ni lan- goustes. » Plus tard, dans la journée, lorsque nos touristes d’Aïoun Moucça (sources de Moïse) sont de retour, nous allons visiter tous ensemble l’agent principal de la direction du canal de Suez ; sa maison, au large toit surbaissé, à grande galerie, à demi cachée par de verts ar- bustes, nous rappelle quelque peu nos paisibles demeures du canton de Vaud. Le métier de ce digne fonctionnaire n’est pas une sinécure, car il doit surveiller incessamment le passage de tous les navires qui montent ou descendent le canal. » À cet effet, il a dans son bureau un fac-similé en relief représentant le canal; celui-ci est parsemé de pions, surmonté chacun d’un drapeau mobile ; à la réception des dépêches, qui le préviennent de chaque bateau, soit du nord soit du sud, l’agent change ses pions et. LE CAIRE 31 les place selon l’ordre que lui annoncent les dépêches. Un esprit clair, de l'énergie, une force d'attention soutenue et une vigilance à toute épreuve, telles sont les qualités requises par les fonctions que remplit si bien le digne M. Chartrey. » De Suez, la course à Aïoun Moucça et retour se fait facilement dans la journée. Un bateau sur lequel nous chargeons nos baudets, nous fait franchir le fond de la rade et le canal maritime. Nous reconnaissons, au milieu du bas-fond, son lit, aux bouées qui en fixent l'axe : malheur au pilote qui s’en écarterait, car il n'y a aucun luxe de largeur. Avec une faible brise, il nous faut 1 heure 1/4 pour mettre pied à terre sur la côte asiatique. Le désert est ici caillouteux, sa surface rappelle la plaine de la Crau, les pieds des baudets y résonnent comme sur une grande route; du reste, il en a existé une ici, car certain pacha a fait déblayer une large voie pour y rouler carrosse, des bordures de pierres témoignent encore de cette fantaisie turque. La végétation est encore plus pauvre qu’au Caire; outre Zygophyllum, Zilia, Deverra, Hyoscyamus, je trouve avec joie un seul pied rabougri d'Astragalus leucacanthus Boiss. en fleurs. Pendant que je trotte à côté de notre Arabe, je remarque qu'il porte sur le pommeau de sa selle notre lunch, dans une petite caisse marquée Cham, canton de Zoug : mon cœur bat à ce souvenir de la patrie si éloignée. Nous laissons sur la droite la quarantaine pour les pèlerins de la Mecque; nous dérangeons le repas de quelques vautours occupés à dépecer une carcasse de chameau, et enfin nous arrivons en vue de trois petites oasis. Elles sont occupées par une trentaine de Bédouins misérables, gouvernés par trois cheiks occupant chacun un de ces enclos : l’ancienne haie de cactus a été remplacée par des claies de roseaux à moitié défoncées. Une ou deux guinguettes européennes en ruine complètent ce tableau d'abandon. Quelques dattiers recouvrent les puits d’eau saumâtre, qui entretiennent le peu de végétation qui ne tardera pas à disparaître sous l’ardeur du soleil d’été. Voici les quarante espèces que je remarque : Eremobium lineare Del., Synapis arvensis L., Raphanus sativus L., Spergularia diandra Guss., Frankenia pulverulenta L., Malva parviflora L., Nitraria tridentata Desf., Zizyphus Spina-Christi L. Trigonella Fœnum græcum L., Medicago ciliaris Willd., M. tribuloides Desr., Melilotus Messanensis L., M. parviflora Desf., Alhagi Maurorum DC. Une légumineuse de la tribu des Cassieæ, la Poënsiana Gillesii Hook., originaire de la république Argentine, très fré- quemment cultivée au Caire, forme un maigre arbrisseau de 2" d'altitude, sans feuilles, mais avec des épis, de superbes fleurs à pétales jaunes et longues étamines rouges exsertes de 0",05 égalant le style filiforme; cette plante étrange me donne envie de gagner les tro- piques ! Le Grenadier commence à pousser ses jeunes rameaux rouges. Le Lawsonia alba Lam. est appelé Henneh par les Arabes, qui broient les feuilles pour colorer en rose les ongles, imprégnant d'huile les parties qu’on veut protéger ; les chevaux blancs, les brebis, les chameaux sont parfois teints avec le Henneh. Apium graveolens L., Ridolfia segetum Mer., Coriandrum sativum L. Anthemis Kahirica Vis., Senecio coronopifolius Desf., Lagoseris bifida Vis, Sonchus ole- raceus L., Bela vulgaris L., Chenopodiuwm album L., C. murale L., Atripleæ leucocladum Boiss.? Schanginia baccata Forsk., Rumex dentatus L. Phæœnix dactylifera L., Allium Cepa L., Agrostis verticillata Vill., Polypogon monspe- liense Desf. 39 LE CAÏRE , | Cynodon Dactylon Pers., Lepturus incurvatus Trèn., Hordeum hexastychon L. avec quelques épis mangés par Ustilago Carbo Tul., Lolium multifiorum Lam., Avena sa- tiva L. Sur le sable accumulé contre les enclos des oasis, se dresse un champignon que M. Rou- meguer, de Toulouse, a décrit dans sa Revue Mycologique 1881, pag. 24 : Coprinus Bar- beyi Kalch, sp. nov. Tab. I, et que je recueillis plus tard dans plusieurs localités du petit désert. Somme toute, la végétation d’Aïoun Mouça est peu intéressante, elle confirme l’observa- tion, déjà faite par le docteur Schweinfurth, que les oasis égyptiennes ont été colonisées par des Berbères qui ont amené les graines du bassin méditerranéen. La vallée du Nil, au contraire, a été peuplée par des races indiennes, qui y ont apporté les mauvaises herbes de leur patrie. C’est à regret que nous tournons le dos au sud, il faut être sage et regagner le chemin du retour. Grâce à l’obligeance de M. Chartrey, je recueille, contre les flancs d’une grande drague en fer amarrée au quai de Suez : un Sargassum, Laurencia obtusa J. Ag., Dictyota impleæa Lamaæ., Ulva lactuca Le Jol. et deux charmants zoophytes que je mets en papier, croyant avoir affaire à des végétaux ! Un jeune botaniste allemand, dont le nom m'est échappé, a passé plusieurs semaines à Suez à y recueillir des algues, qui doivent se retrouver dans les herbiers d'Europe. M. Chartrey en avait une collection, mais il l’a cédée à M. Coulon, avocat de la compagnie de Suez. V LE PETIT DÉSERT MERCREDI 17 Mars. — « Le train nous emmène à huit heures et demie, pour nous déposer vers onze heures à Ismaïlia. L’inspection détaillée du campement nous ravit : rien n'a été négligé, en fait d’utile et d’agréable, pour nous faire aimer la vie sous la tente. Entrez dans la nôtre, et admirez-en tout d’abord les vastes dimensions, cinq à six mètres de diamètre; un mât soutient le toit conique ; des arabesques rouges et jaunes, relevées de blanc, se dé- tachent sur le fond bleu des tentures; les parois, d’une épaisseur de deux ou trois doubles, nous protègent contre la pluie et la fraicheur des nuits; de grands tapis turcs, aux teintes harmonieuses, couvrent le sol, des tables, deux fauteuils, des lits pliants surmontés de blanches moustiquaires, forment un ameublement aussi pratique que l’exigent les circon- stances. » A notre droite, les tentes de nos compagnons de route; à gauche, la salle à manger et la cuisine, avec le chef en bonnet blanc, qui s’agite autour d’un fourneau de fer minuscule, posé en plein air, sur un lit de charbons. » Mais qui portera tout ce bagage, à travers les grandes plaines, jusqu'au pays de la pro- messe ? Les voici, ces braves porteurs, nos dix-huit chameaux. Ils arrivent du Sinaï, avec leurs conducteurs, Bédouins drapés dans de grossières couvertures, jambes nues, traits naïfs et basanés. Les chameaux ont pauvre mine, ils sont mal nourris, comme leurs maitres ; leurs flancs sont raplatis et leurs jambes grèles ; mais que faire? Ils sont là, il faut bien les prendre ! Et Daïbes, accroupi au centre de cette horde de Bédouins, rédige son contrat de route avec la majesté d’un potentat. » Nos Bédouins appartiennent tous à la tribu des Taouaras; ces vingt ou vingt-deux hommes sont divisés en trois familles et dirigés fpar deux chefs ou cheiks; le premier, fils du cheik de toutes les tribus du Sinaï, se nomme Mouça: c'est un grand gaillard de vingt ans, à la couverture en loques; un turban jaune entoure sa tête fièrement plantée : des traits nobles, farouches, des yeux qui ne clignent jamais, des lèvres imberbes, des dents d'un blanc d'ivoire, tel devait être le visage d'Ismaël dans ses jeunes années, lorsque 5 34 LE PETIT DÉSERT élevé par sa mère au sein des déserts, il parcourait les plaines de Paran, son arc sur l'épaule. » Le second cheik, inférieur en grade à Mouca, est plus petit, mais souple et dégagé comme une gazelle. Il porte une robe rayée qu'il relève à la ceinture pendant les marches, un fusil en bandoulière, le front ombragé d'un kouffi brun, sa barbe noire et pointue enca- drant des traits fins et intelligents, il nous précède d’un pas élastique et infatigable. En vrai fils du désert, en vrai Arabe qu'il est, Ahmed, c’est son nom, a réclamé à Daïbes le payement d'un chameau qui doit lui servir de monture : mais le moment venu, point de chameau pour Ahmed ; notre rusé compagnon s’est bien gardé d'en amener un; il empochera le prix de sa monture fictive, et marchera jusqu'à Jérusalem sans lassitude. » » Le contrat signé, le repas du soir achevé, chacun se retire de bonne heure, car il s’agit de se lever demain assez tôt pour permettre au camp de s’ébranler et de franchir une bonne étape dans la journée. A Suez, la température minimum de la nuit avait été + 50 1/.. » maximum > 2e LU » à 7 heures du matin » + 10°. La nuit était parfaitement claire, le matin resplendissant : les contreforts sablonneux du Tih brillent comme des glaciers, les monts Attakah resplendissent comme notre Jura au soleil levant; que ne pouvons-nous en explorer les flancs! Tout ce que je rapporte de la route est Imperata arundinacea Cyr. qui couvre le talus de la voie à la station de Fayid, non loin du fameux Serapeum. Pendant que notre caravane s'organise, accompagné de mon fidèle François, nous explorons la rive ouest du lac Timsah et quelques cultures le long du canal d’eau douce. Le long des rigoles sablonneuses nous recueillons de superbes échantillons d’'Zremobiumn tineare Del. et de Silene villosa Forsk., sur les berges du lac: Tamarix tetragyna Ehrenb. B Meyeri Boiss. en pleines fleurs, Trigonella sp. 260 en très jeunes fruits, Lotus lenuifo- lius Rchb. grimpant dans les touffes de joncs, Vicia sativa L., V. angustifolia Roth., V. calcarata Desf., Arlemisia monosperma Del. commence à être abondante; nous trouverons cette plante tout le long de notre route, jusqu'au pays des Philistins, et plus tard en Phénicie : les rameaux sont chargés des fleurs desséchées de l’an dernier. Senecio coronopi- folius Desf., Zollihoferia nudicaulis L. Atriplez Halymus L. B Schweinfurthii Boiss.se reconnait de loin à ses galles rosées et ses longs rameaux effilés, desséchés, Traganuwm nudatum Del. commence à fleurir. Uropetalum erythræum Webb. est toujours en boutons, Polypogon Monspeliense Desf., et Spirolobus spicatus Kunth., Cyperus junciformis Desf. flore albo. « C'est le jeudi 18 mars que commencent nos journées de marche dans le désert. » Il est six heures, l'air est vif, quatre degrés et demi seulement au-dessus de zéro à notre thermomètre. Les chameaux arrivent lentement, traînés par leurs maitres : l’un après l’autre ils s’agenouillent, par deux mouvements saccadés, devant les tentes; les Bédouins sont bien tous là, les bagages aussi, mais que de cris, de vociférations, que de disputes avant que le chargement s'opère! Voilà deux caisses hissées avec force paroles dans les deux grands filets pendant des deux côtés d'un chameau; il reste encore à terre une sa- coche, mais les madrés Bédouins ne font pas mine de l’apercevoir ; ils la laisseront gisant là jusqu'à ce que Daïbes, superbe dans sa fureur théâtrale, arrivant comme un ouragan, applique à l’un des coupables une taloche qui fait tomber son tarbousch et lui inculque LE PETIT DÉSERT 35 l'obéissance ; alors, et seulement alors, le Bédouin soumis saisira la sacoche et complétera sans mot dire la charge de son chameau. » Enfin les derniers piquets, les dernières cordes sont roulés et enlevés de terre; tout s’ébranle. Mes compagnons et Daïbes, montés sur de bons petits chevaux à longue queue, prennent les devants. Je les suis, assise dans une chaise peinte en vert, portée sur un brancard devant et derrière par deux fortes mules. La première est dirigée par un nègre, vêtu d'une robe bleue : plus tard-nous ferons avec lui plus ample connaissance ; pour le moment il fume, sa face d’ébène s'épanouissant en un large sourire aux plaisanteries de ses compagnons. » Nous sommes sortis d'Ismaïlia, dont les maisons à la française s'alignent des deux côtés d'une espèce de boulevard: la route côtoie le canal, s'élève sur une colline, puis redescend à pic sur l’eau qu'il s’agit de traverser en bac; nous quittons nos montures, les laissant en arrière, et tandis que le passage s'opère, nous grimpons la berge opposée et atteignons les hauts plateaux du petit Désert. » Là-haut la vue s'étend au loin : l'air échauffé par le soleil, qui darde ses rayons brû- lants sur le sable des plaines, fait trembler ses ondes à l'horizon; spectacle étrange, dont aucun arbre, aucun rocher ne vient distraire le regard. Nous prenons la direction de l’est ; plus de route, parfois l'empreinte des bêtes de somme, parfois quelques pierres posées l’une sur l’autre, voilà les seuls indices qu'aperçoivent nos yeux ; eux, les Bédouins, ne s'y tromperont pas ; si parfois quelque hésitation survenait, Ahmed, prenant les devants, gravira quelque colline : là, tandis que sa fière silhouette se profilera sur le ciel bleu, ses yeux son- deront l'horizon et retrouveront tout de suite la direction voulue. » À une heure nous faisons halte pour le repas, accompagné d’une sieste de deux heures, la bienvenue par cette atmosphère de trente degrés. Ici le sable n'est point mobile, insai- sissable comme ailleurs : prenez-en une pincée dans le creux de votre main : vous le verrez composé de petites boules, de petits fragments arrondis d’un quartz transparent, semblable à du cristal terne; sous les pas, cette sorte de sable ne fuit pas et rend la marche assez stable pour les hommes et les animaux. » A trois heures on se remet en route; mais quoi! nous n'avons marché que pendant une demi-heure et voici devant nous les coupoles blanches de nos tentes ! Serait-ce bien le campement? En effet, Daïbes n’est pas content : c’est que les chameaux n'ont pas bien marché. A la halte de midi, ordre a été donné aux Bédouins de cheminer pendant deux heures ; mais les pauvres bêtes, mal nourries, peu habituées encore aux lourdes charges qui pèsent sur leurs flancs amaigris, ont traîné le pas, si bien que les deux heures indi- quées ne représentent qu’une bien faible distance parcourue. Qu'y faire ? Accepter et prendre patience ; peut-être que l'habitude formera peu à peu gens et bêtes à presser le pas, puis Daïbes surveillera le régime de ces dernières et forcera le matin leurs indolents proprié- taires à leur recueillir du fourrage dans les oasis que nous rencontrerons. » En entrant au camp nous trouvons chaque chose installée à sa place, comme si quelque magicien, enlevant sur les nuages tout le campement, l'avait posé quelques lieues plus loin sur ce plateau solitaire. » Les Bédouins, assis en rond autour d'un joli feu de broussailles, le soleil couchant qui dore la blancheur de nos tentes, les croupes luisantes des chevaux, jusqu’au sable du désert, les collines rosées bornant le paysage, tout remplit l'âme d'un sentiment ineffable de liberté, de paix et d'admiration pour cette vie du désert, si sauvage, si attrayante, si pleine d’imprévu et d’impressions originales. 36 LE PETIT DÉSERT » La nuit est venue : des constellations étincelantes s'épanouissent largement dans le dôme infini par dessus nos têtes ; peu à peu nous en retrouvons quelques-unes, mais leur position est modifiée. » Au culte du soir, nous ouvrons notre Bible au chap. XLV de la Genèse; c’est là que nous est racontée l'invitation de Joseph à son père, priant celui-ci de descendre en Egypte; notre lecteur nous fait remarquer que, quoique en plein désert, il n’y a rien d'étonnant à ce que Joseph ait envoyé des chariots à Jacob pour franchir ce trajet. En suivant comme nous le dessus du plateau, en marchant sur les hauteurs, on trouve un terrain uni, qui n'offre aux roues aucun obstacle sérieux; il n’y a donc rien d’improbable à ce qu'après une période de trois mille ans nous posions nos pieds dans les empreintes des pa- triarches. » Avant de quitter l'Europe, j'avais entendu dire que les rosées étaient très fortes dans le désert. Pour les mesurer j'avais fait préparer une toile caoutchouc d’un mètre carré de surface, que j'étendais tous les soirs, à environ 0",1 du sol, au moyen de quatre piquets en fer ; avec une balance Odier, très exacte, je pesais, avant le lever du soleil, la rosée déposée à la surface de la toile. Je puis dire que je n'ai pas rencontré les fortes rosées auxquelles je m'attendais. Auprès du canal d’eau douce, à Ismaïlia, non loin du lac Timsah, à 6 heures du matin, le 18 mars, j'en trouvais 93 grammes sur un mètre carré. Pendant que le camp s’ébranle, je franchis une branche du canal d’eau douce pour visiter une plantation de date récente ; sur la berge sont de jeunes pieds d'Æucalyptus globulus peu vigoureux, Casuarina equisetifolia Forsk., Saliæ Safsaf Forsk.; dans l’eau Potamogelon cris- pus L. et P. lucens L., Ceratophyllumn demersum L. Plus loin, au milieu d’un enclos cultivé, je cueille de superbes pieds de Zrodium bryoniæfolium Boiss. dont les feuilles argentées brillent au soleil levant, Ærigeron linifolium Willd. et Phelipea tubulosa Schenk. Gette su- perbe orobanchée à fleurs jaune canari, atteint jusqu'à un mètre de hauteur et dix centi- mètres de diamètre: mais elle faisait le désespoir de mes braves aides, car ce n'est qu'à Beyrouth, six semaines après les avoir cueillis, que nos échantillons étaient à peu près secs. Toutes les tentatives de culture autour d’'Ismaïlia paraissent peu prospères, on sent que les belles années de cet établissement sont comptées. Autant son importance devait être grande durant la construction du canal, autant elle a peu sa raison d'être actuellement : Suez et Port-Saïd sont les points de relâche des steamers. Il n’y a aujourd’hui, dans le lac Timsah, que deux frégates américaines, dont les officiers sont sans doute allés visiter le Caire. La fièvre intermittente règne ici depuis quelques années, de sorte que les tribunaux Egyptiens ont obtenu de se transporter à Salahaiyeh, et l'administration du canal sera amenée à réduire son personnel d’'Ismaïlia au strict nécessaire. Dès que nous avons traversé le canal nous nous trouvons en plein désert, et c’est avec joie qu’une légère avance sur la caravane me permet d'herboriser : Eremobium lineare Del., Helianthemum Lippii Pers. 7 micranthum, Silene Canopica Del., Silene villosa Forsk., Paronychia Arabica L., Erodium laciniatum Cav., E. bryoniæfolium Boïss. en maigres échantillons, qui rappellent à peine la plante cueillie le matin même. Nitraria tridentata Desf. Lotus pusillus Viv., Deverra tortuosa Desf., Ifloga spicata Forsk., Brocchia cinerea Del. C'est la seule localité où j'ai trouvé cette charmante composée; Artemisia monosper- ma Del. nn ds dd a à LE PETIT DÉSERT 37 Dœmia cordala R. Br. forme des buissons que respecte la dent du chameau, Æeliotro- pium undulatum Vahl, Aerva Javanica Juss. curieuse amarantacée, dont les épis argentés se voient de loin, cette plante me paraît peu abondante dans le petit désert, Calligonum comosuim l'Hér. est un charmant arbrisseau à rameaux filiformes qui se présente ici avec des feuilles atteignant jusqu'à 8 millimètres de longueur, la Floria Orientalis dit « folia lineam vix excedentia, » Æuphorbia cornuta Pers., Ephedra alata Dec., Rumezx lacerus Balb., Thymelea hirsula L., Anabasis arliculata Forsk. Aristida plumosa L., A. ciliata Desf., Festuca peclinella Del., Ammochloa subacaulis Bal., Schæœnus mucronatus L. A une heure P. M. le thermomètre marquait 26° et à 4 heures encore + 23° ; à huit heures le soir le baromètre Negretti marquait 0",768. Notre campement est établi à 3 kilomètres à l’est du puits Abou Dafou, nos Bédouins se chauffent avec Artemisia, Dœmia, Aerva, Thymelea et Calligonum, plantes plus ou moins ligneuses qui donnent à la végétation du désert son caractère. Chaque buisson est un arrêt pour le sable qui s’accumule autour du pied et y entretient une fraicheur relative. Pendant toute la journée nous avons voyagé en vue des berges du canal maritime, au- dessus desquelles se profilaient les vergues et les flots de fumée des steamers qui ont l'air de cheminer sur terre : la coque du navire et les bas mâts sont cachés par les déblais re- jettés sur les deux rives. La marche des bateaux est très lente, pour éviter l’affouillement des berges. « Les deux journées suivantes, savoir les vendredi et samedi 19 et 20 mars, n'offrent pas d'incidents remarquables. Dans la première journée, cependant, nous faisons connais- sance avec un puits : c’est un trou dans le sable, plein d’une eau dégoûtante et saumâtre; quelques troncs de palmiers, destinés à retenir le sable que le vent accumule sans cesse sur l’eau, encadrent ce trou d’une muraille rustique. Nos montures, servies chacune à son tour au moyen d'un sceau de toile, se délectent de cette eau, si mauvaise qu'elle nous semble ; pour nous, l’eau du Nil, soigneusement emmagasinée par Daïbes avant le départ du Caire, dans quatre tonneaux plats, ne nous fera pas défaut jusqu'à Hébron ; une gourde en cuir rouge nous suit tout le jour et conserve l'eau, même au gros du jour, dans un état de fraîcheur remarquable. » La végétation est pauvre : des buissons épineux, des touffes hérissées couronnent la cime d'innombrables monticules tout autour de nous; parfois, dans une déclivité du sol, nous découvrons tout à coup une vingtaine de palmiers, dont les palmes d'un vert glauque dessinent sur le sable des ombres légères; à part quelques pierres carbonisées, quelques fagots d’épines dressés en rond, marquant la place d’un ancien camp de Bédouins, pas une trace de civilisation, pas une rencontre d'êtres humains jusqu'ici. Les animaux même sont rares : quelques lézards blancs comme le sable, des scarabées fort occupés à rouler leur pe- lote de fumier sur la surface houleuse du désert, et enfin des fourmis d'une espèce particu- lière; leurs demeures ressemblent en petit à un cratère éteint : au centre une dépression avec un trou; les bords sont relevés et formés d'une multitude de boules de sable humide, transportées par les mandibules de la fourmi hors de l’excavation qu'elle habite; c’est sur le devant de sa demeure que le bord est le plus large; derrière, elle n'’amène point de maté- riaux, de sorte que la fourmilière affecte toujours la forme d'un croissant. » C'est le samedi soir, vers six heures et demie, que nous atteignons Catieh, notre séjour jusqu'à lundi matin; nous sommes sur la ligne du télégraphe, près de l’un des postes des- tinés à protéger le service des dépèches entre le Caire et Jérusalem. 38 LE PETIT DÉSERT » L'endroit est pittoresque : le campement est adossé à la lisière d'un spacieux bouquet de palmiers, çà et là s'élèvent les ruines informes d'une ancienne citadelle romaine, assise en vedette aux confins du désert; la mer n'est qu'à peu de distance, mais nous ne la voyons pas. » VENDREDI 19 Mars. — A 5 heures ?/, du malin nous avons + 10° dans la tente, ce qui est aussi la température de la surface du sable; le minimum de la nuit a été + 6°; le Neocretti donne 0"767. Au campement de midi, le maximum à l'ombre est de + 25°, au soleil + 35°; baromètre 0"762 : rosée 38 grammes. Durant cette journée nous avons marché de 7 heures à 11 heures !/,, y compris une halte de demi-heure au puits Abou Larou ; nous repartons à 3 heures et arrivons à notre troisième campement à 4 heures */,. Nous avons marché environ six heures : les mulets de la chaise sont fatigués et les chameaux aussi, les Bédouins ne leur donnent point de fèves, ils sont affamés, n’accrochant que çà et là quelque tête de buisson. Depuis 10 heures du matin nous nous éloignons du canal pour nous diriger au nord-est; l'aspect du désert change. Nous trouvons en beaux exemplaires Matthiola livida Del.; son nom spécifique rend bien l'impression que fait la couleur rosâtre, jaunâtre, violacée de ses maigres fleurs : voilà un excellent nom qui fait reconnaitre l'espèce à première vue. Je l'avais déjà cueillie hier, à l’est d'Ismaïlia, mais les échantillons s'étaient si rapidement desséchés dans ma main que je n'avais pu les conserver. Eremobium lineare Del., Silene villosa Forsk., Polycarpon succulentum Del. à petites fleurs blanches appliquées sur le sable, Paronychia desertorum Boiss., Gymnocarpon fruti- cosum Pers., Malva parvifiora L., Erodium laciniatum Cav. B pulverulentum Boiss. Astragalus Sieberi DC. en fleurs, mais tondu par la dent des troupeaux, Orlaya maritima Gou., Scabiosa eremophila Boiss., cette charmante petite espèce avait été découverte dans la chaine du Tih, entre le Sinaï et la Palestine, puis retrouvée par Kotschy à El-Arysch : elle parait abondante dans le littoral sablonneux, mêlé d’un peu d’humus, du torrent d'Egypte aux environs d'Alexandrie. Arthemis desertli Boiss., espèce intéressante qui n'avait pas encore été signalée en Egypte, Senecio coronopifolius Desf. Convolvulus lanatus Val, Heliotropium undulatum Vahl, Arnebia tinctoria Forsh., Litho- spermuin callosum Vahl. Plantago cylindrica Forsk., Kochia muricata L., Arthrocnemum glaucum Del., Noæa spinosissima Linn. fil. la forme effilée, grèle, du désert, paraît tout à fait différente de la plante du Liban, Calligonum comosum l'Hérit. à peine fleuri. Pancraliwm Sichembergeri, Ascherson et Schwceinfurth ined. Déjà la veille j'avais remar- qué les feuilles roulées en tire-bouchon de cette singulière espèce, que nous avons continué à retrouver, plus ou moins abondamment, jusqu'aux frontières de Palestine, toujours dans le sable pur. Malgré tous mes soins, jamais je n'ai pu en découvrir ni fleurs ni fruits. Je savais que M. Sickemberger l'avait déjà rapportée des environs de la Tour N° 4, entre le Caire et Suez; que M. Cramer en avait trouvé un fruit, mais qu'il l'avait égaré dans sa course. M. Letourneux nous écrivit plus tard, le 17 mai 1880, « qu'il avait rapporté d’El- Kantarah une plante bulbeuse, à feuilles glauques, en lanières tortillées à leur extrémité comme un tire-bouchon. La bulbe est très allongée, revêtue d’une pellicule brunâtre et terminée par des racines blanches, fibreuses et tendres. D'après les gens du pays (car je n'ai vu ni fleurs ni fruits) qui m'ont appris que la plante donnait en juin (ou en juillet ?) une ou deux fleurs grandes, blanches et allongées, j'ai supposé que j'avais affaire à un LE PETIT DÉSERT 39 Pancratium, que vous connaissez peut-être; les bulbes sont recherchées par les cordon- niers indigènes, qui les écrasent et les mêlent à leur colle, à laquelle elles donnent plus de ténacité. » Quoique les habitats des deux plantes parussent un peu éloignés l'un de l’autre, je n'avais pas hésité à rapporter cette espèce à Pancratium tlortilifolium Boïiss. Diag. XII, pag. 18, qui décrit sous ce nom, N° 676 de Schimper, U-itin. de Djedda dans le désert d'Arabie. Mais M. Ascherson a bien voulu rectifier ma détermination et m'écrire de Berlin, le 19 jan- vier 1881 : « Les fleurs de P Sichkembergerti sont tout à fait différentes de P. {ortuosum, et ressemblent plutôt au P.marilimum. M. Schweinfurth m'en a envoyé une planche admi- rable qui sera publiée bientôt. » — L'espèce est donc nouvelle et sera décrite par M. Ascherson. Près de Bir Abou Rouk, je trouve un Uropetalum erythræum Webb toujours en bouton, mais à trois feuilles au lieu de deux. Je retrouve ici un petit Schismus que j'avais déjà rencontré la veille, mais je ne sais trop qu'en faire : est-ce Schismus Arabicus Nees., F1. Afr. Austr. I, 422 ou S. marginatus P. B. Agrost. explic. fig. 10 t. 15, f. 4? Messieurs Cosson et Durieu dans la Flore d'Algérie, p. 138, fondent ces deux espèces en l'unique Schismus calycinus Cosson et Durieu. Aristida plumosa L.. et A. scoparia Trin. et Rup., cette dernière forme de grosses touftes dont les chameaux sont très friands, ce n'est qu'avec peine que je puis trouver quelque épi en fleurs. Scleropoa Memphitica Boiss., et enfin quelques pieds de Coprinus Barbeyi ROVER. Tel est le bilan de notre journée. SAMEDI 90 mars. — Une légère brise du N.-N.-E. a soufflé pendant la nuit, ma balance n'accuse que 9 !/, grammes de rosée, dans la tente nous avons + 10° ‘/,, le minimum de la nuit a été + 7°; baromètre 0"760. Dès qu’il fait jour, je quitte le camp avec un Bédouin protecteur, il est 6 heures: nos gens n'arrivent à se mettre en route qu'à 7. Le désert continue à changer d'aspect, nous voyageons dans un sable si ténu et sec, que sous l'influence des vents dominants du sud- ouest il se forme une succession de dunes courant du S.-S.-E. au N.-N.-O. Leur apparence me rappelle tout à fait certains sommets de nos Alpes, le Titlis ou le Buet : vu de face, leur profil est un dos d'âne surbaissé, c'est avec peine que j'en fais l’as- cension en marchant obliquement sur la face sud, tandis que du côté nord la pente est si rapide qu'on n'ose s'y aventurer; elle se termine au bas par un étroit vallon, creusé en contre-bas du reste de la plaine par quelque remous de courant d'air. Quant à la crête elle est terminée par une carre vive qui rappelle tout à fait celle de nos névés. Je fais l'ascen- sion d’une des plus élevées qui me paraît dominer la plaine de 55 mètres. La partie du désert que nous avions traversée jusqu'à présent était trop graveleuse pour se prêter à la formation de ces dunes : la zone qu'elles occupent n'est pas large, car plus près de la mer l'humidité de l'atmosphère rend le sable trop lourd pour que le vent puisse ainsi le faconner. Dans la direction du nord-est j'aperçois une tour et ce qui me paraît une espèce de vil- lage : nous nous rapprochons de la grande route des caravanes d'El-Kantarah à El-Arisch. En redescendant nous ne tardons pas à arriver à l’oasis des gens heureux, nous dit Daïbes, Bir el-Messaoud; c'est ici que nous aurions dù venir camper si Ahmed avait connu la route. Le Zygophyllum coccineum L. a presque complètement disparu, ce n'est pas la 40 LE PETIT DÉSERT plante du désert sablonneux, mais caillouteux; par contre, le sol est constellé des touffes arrondies du Convoloulus lanatus Vahl qui sont comme pédicellées sur leur racine : elle s'élève parfois à 030 au-dessus du sol. C’est ici que je rencontrai un seul pied d’ane Astragale buissonneuse qui se trouve être une nouvelle espèce; j'étais un peu embarrassé pour lui donner un nom, car la Flore d'Orient compte 757 espèces d’Astragale et 1050 synonymes. Ma plante étant fortement en- dommagée par les chameaux, je l'appellerai simplement As{ragalus cainelorum Barb. Je ne puis la décrire qu’incomplètement, le fruit manquant: elle appartient à la section Ammo- dendron Bunge et est voisine de l'A. Asralecitanus Boiss. dont il n'existe qu'un exemplaire dans l’herbier Boissier, mais avec laquelle je l’ai comparée. Pendant que nos bêtes s’abreuvent je puis mettre en papier : Æypecoum parviflorum Barb. charmante espèce nouvelle à petites fleurs jaunes maculées de brun, qui sont à moitié enterrées dans le sable, Zremobium lineare Del., Silene villosa Forsk. en petits échantillons qui sont le type de sa forme désertique, Polycarpon succulentum Del., Paronychia deserto- ru Boiss., Malva parviflora L., Erodium laciniatum Cav. B pulverulentum, Mesembryanthe- num nodiflorum L. Tfloga spicata Forsk., Antheinis deserti Boiss., Senecio coronopifolius Desf. Convolrulus lanatus Vahl en fleurs, les premières que nous rencontrions ; elles sont pro- tégées par les épines de la plante, il est aussi difficile de les cueillir que de les sécher conve- nablement. Lithospermuim callosuimn Vahl. Plantago cylindrica Forsk., Chenopodium murale L., Kochia muricata L., Calligonuwm comosuin l'Hér., Euphorbia cornuta Pers., Ephedra alata Decaïs. Scleropoa Memphilica Boiss., Pancratium Sichembergeri Asch. et Sclo. ined. A la nuit nous atteignons l’oasis de Catieh, les palmiers deviennent plus nombreux, et en nous rapprochant de la mer nous trouvons une végétation qui nous rappelle El-Mandarah et les environs d'Alexandrie. Il faut presser le pas pour atteindre notre campement du dimanche, toutefois Je descends de cheval et, aux dernières lueurs du soleil couché, je ramasse : Koniga Arabica Boiss., Silene canopica Del., Polycarpon succulentum Del., Malva parviflora L., Erodium laciniatum Cav. B pulverulentum. Lathyrus aphaca L., Mesembryanthemum nodiflorum L., Aïzoon Canariense L., Orlaya Mmarilima Gou., Senecio coronopifolius Desf., Calendula Aegyptiaca Desf., Heliotropium luteum Poir., Anchusa aggregata Lelhn., Lithospermum callosum.Vahl, Linaria Hælava Forsk. Plantago cylindrica Forsk. Uropetalum erythræum Webb., Scleropoa Memphitica Boiss., Amimochloa subacaulis Bal. « Nous sommes au DIMANCHE 21 Mars : ce jour béni apporte avec lui toute une série de jouissances, à commencer par un repos bien mérité. Des femmes bédouines ont visité le camp de bonne heure, avec une provision de lait de chèvre très justement apprécié. Plus tard nous visitons les muletiers, confortablement établis, tournant et retournant sur un brasier de gros poissons dont Daïbes les a gratifiés ce matin; ces pauvres gens, nous le craignons bien, de même que les Bédouins, ne se font aucune idée de l'importance que nous attribuons au jour du Seigneur ; mais du moins, si la cause leur échappe, ils en appré- cient les résultats bienfaisants, et cette journée paisible leur est fort agréable. » Daïbes, accroupi à l'orientale sur la natte, assiste avec plaisir à notre culte; il tient en LE PETIT DÉSERT 41 main le recueil de cantiques de nos écoles du dimanche, et demande à le garder par devers lui. Le reste du jour se passe à écrire aux chers parents dans la patrie lointaine, puis à pousser une reconnaissance vers deux villages bédouins, dont nous apercevons de loin les fagots entassés. » Un homme à l'air rébarbatif paraît vouloir nous interdire l’entrée de sa demeure; Daïbes le morigène, un peu rudement nous semble-t-il, car après tout le Bédouin, comme le charbonnier, est maître chez lui; mais enfin le bourru nous laisse entrer, mes compa- gnons et moi, et Daïbes nous prie, vu la vermine et ses suites, de hâter notre inspection. Quel curieux logis ! une sorte de cour, entourée d'une barrière de fascines, et divisée en divers recoins misérablement abrités par de vieilles nattes et des branches de palmier; une ou deux pauvres femmes au teint jaune, enveloppées de toile bleue de la tête aux pieds, leurs cheveux incultes et ternes couverts de grappes de petites médailles et de verroterie, nous considèrent d'un œil curieux et craintif; on voit que leur rude mari, le bourru de céans, les tient sous sa férule, et emploierait sans crainte la force, pour ne pas dire la bru- talité, pour les soustraire aux regards des étrangers. On se croirait au centre de l'Afrique, dans un de ces kraals habités par les sauvages, tels que les décrivent Levaillant et tant d’autres; un petit enfant, brun comme une brique, les cheveux attachés au sommet de la tête, ressemblant à un Cafre, vient encore compléter l'illusion ; rien de plus misérable que le mobilier de ces pauvres tribus errantes : quelques haillons, quelques jarres en terre, voilà tout. » Pour finir notre tour, allons jeter un coup d'œil au puits du campement ; celui-là est profond, entouré de briques et de maçonnerie, mais l'eau en est peu limpide. Pendant qu'assis sur la margelle nous en sondons la profondeur, voici toutes les femmes bédouines qui, la jarre sur l'épaule et sur la tête, accourent à la file pour recueillir la provision d’eau du logis ; l’une d'elles, après m'avoir examinée une minute, arrive à moi comme une flèche et, posant son doigt sur la plume de mon chapeau, m'interroge du regard ; évidemment cette plume l'intrigue à un haut degré; c’est en vain qu'imitant d'un geste l'oiseau qui s’en- vole je cherche à lui faire comprendre l'origine de cet ornement, la pauvre bédouine reste intriguée et l’est peut-être encore. Ma compagne tire sa montre, sujet d'indicible étonnement pour elle et ses amies, et quand nous ôtons nos gants, la vue d'un anneau les remplit d’extase. Ici nous touchons au doigt la nature, nous sommes en rapport avec ces sœurs sauvages qui ont comme nous un cœur et une âme, mais que la différence de mœurs, de culture et de milieu sépare de nous par un abime immense. » Dans quel délaissement spirituel, dans quel morne abandon vivent toutes ces pauvres tribus! Leur religion mahométane, si grossière et si funeste dans ses effets, leur vie si chétive et si nomade, leurs mœurs si incultes les retiennent au plus bas de l’échelle so- ciale. N'y aura-t-il personne qui vienne leur parler de Christ, de leurs âmes immortelles, et qui puisse fonder, sur les ruines de l’islamisme, un édifice nouveau dans le cœur de ces enfants du désert, à la gloire de Dieu ? Ici il faudrait tout créer : la connaissance de Dieu, des devoirs de la famille, les métiers pour les hommes, l'éducation des femmes ; mais quel superbe champ de travail ! Les semailles seront rudes, à coup sûr, mais pour un chrétien fidèle et pratique, quelle riche moisson en perspective ! » Lunpr 22 mars 1881. — « Cette journée nous amène un changement de direction : nous quittons le télégraphe et nous éloignons de la mer; puis un changement dans la nature du sol. Nous cheminons en plein sable, dans une sorte d'avenue bordée de maigres buis- 6 42 LE PETIT DÉSERT sons, ayant à notre droite une chaîne de collines interminables. A la halte je fais le portrait d'Ahmed, assis devant moi, en face d’une cafetière arabe. > Le soir nous campons auprès du « puits de l’Esclave, » en arabe Bir el-Abid. A la nuit, en sortant de la tente, nous nous trouvons nez à nez avec deux êtres bizarres, deux bé- douins barbus, couverts de loques, qui visitent sans bruit le campement; Daïbes irrité les houspille et les renvoie vertement avec une bonne bourrade. « Ce sont des derviches fous, » fait-il avec émotion ; puis, nous voyant un peu attendris sur le compte des pauvres hères : « Ils sont pleins de pain, ajoute-t-il, je les ai fait fouiller. » Il faut savoir que ces gens, quoique s’intitulant des derviches ou religieux, ne sont que des mendiants plus ou moins rusés, qui se faufilent nuitamment dans les camps pour demander l’aumône; à l’occasion, si quelque aubaine se présente, ils se font voleurs : à tout prendre, notre fidèle Daïbes n’a pas eu tort de les renvoyer de la sorte. » Ce lundi 22 mars, nous nous levons à 4 heures ‘/, du matin; la température minimum de la nuit a été + 4°, le poids de rosée 71 grammes. Il me tarde de pouvoir récolter toutes ces intéressantes espèces que nous avons admirées pendant nos promenades de la veille. Sur les briques d’une ruine je recueille une bonne provision de lichens. Non loin de là se dresse un vénérable Tamarix articulata Vahl qui mesure près de sa base 5",10 de cir- conférence. Nous retrouvons ici : Adonis dentata Del., Matthiola livida Del., Malcolmia pygmæa Del., Eremobium lineare Del., Helianthemum salicifolium L. qui n'avait pas encore été indiqué en Egypte, A. Lipprii L., Spergularia diandra Guss., Paronychia Arabica L., Frankenia hirsuta L. à revoluta Boiss., Erodium laciniatum Cav. B pulverulentum Boiss., Zygophyllum album L. Ononis serrata Forsh., Trigonella Arabica Del., cette charmante espèce est aussi nouvelle pour la flore d'Afrique, Lotus pusillus Vèv., Hippocrepis cornigera Boiss., Astragalus annu- laris Forsk. dont les fruits en croissant sont tout maculés de taches sanguinolentes, À. pe- regrinus Vahl, Vicia Narbonensis L., Lathyrus amænus Fenzl. espèce nouvelle pour l'Afrique. Une ombellifère très jeune me fait l'effet d’être Orlaya platycarpos L.? ; je n’en fais pas O. maritima car elle n’est pas velutino-cinerea. Crucianella membranacea Boiss., Scabiosa eremophila Boiss. en beaux exemplaires fructi- fiés, Tfloga spicata Forsk., Chrysanthemum coronarium L., Calendula Aegyptiaca Desf., Carduus pycnocephalus Jacq. y Arabicus Boiss., Picris radicata Forskh., Zollikoferia nudi- caulis L., Picridium Tingitanum L. Convolvulus lanatus Vañl, Echiochilon fruticosum Desf., Hyoscyamus pusillus L., c'est la première fois que je rencontre cette charmante espèce qui abonde à Katieh. Plantago Bellardi All. nouveau pour l'Egypte, P. Coronopus L. B simplex., Schanginia baccata Forsk. cette salsolacée est très fréquente ici et le long de la côte, Noea spinosis- sima L. fil. Anabasis articulata Forsk., Emex spinosus L., Rumeæ lacerus Balb., Euphorbia parvula Del., E. punctata Del. sur laquelle se trouvait parfois abondamment Oecidium Euphorbiæ Pers. Allium papillare Boiss. est abondant dans toute l’oasis, il commence à peine à fleurir, c’est aussi une espèce nouvelle pour l'Afrique, Pancratium Sichembergeri Asch.et Schweinf* continue à montrer ici et là ses feuilles tortillées, Asphodelus viscidulus Boiss., un Muscari en fruit, Scleropoa pumila Boïss., Sch isimus Arabicus Nees(?), Ctenopsis Pectinella de Not. Comme toute la végétation nous rappelle beaucoup celle d'Alexandrie, sauf quelques es- LE PEIIT DÉSERT 43 pèces orientales qui trouvent ici leur extrême limite occidentale, en attendant qu'une recherche plus attentive les fasse trouver encore plus près du delta du Nil. À 6 heures ‘/, du matin, après avoir rapidement mis en papier cette riche récolte, notre camp s’ébranle et nous continuons à voyager sur un terrain alternativement sablonneux et mouvant où le pied enfonce, d’autres fois sur un sol beaucoup plus ferme. Ce sont de longues vallées parallèles à la côte, bordées au nord et au sud par des dunes variant de 10 à 50 mètres d’élévation ; souvent elles sont barrées à leurs extrémités par des cols de même nature. Le tout forme ainsi des bassins allongés, étroits, mais qui atteignent jusqu'à un kilomètre de longueur. L'eau de pluie s’y accumule parfois, après avoir lavé le bassin environnant, et en s’évaporant dépose un sel qui est quelquefois si pur que de loin le terrain parait recouvert de neige. Les Arabes appellent ces bassins des Melleha, leur fond présente un marcher très agréable ; c’est là que les salsolacées abondent. Vers 11 heures !/, nous atteignons Bir Abou Elfeïn, où je recueille la plus grande partie des espèces que nous avions trouvées à Katieh ; je continue à en donner l'énumération, afin de bien exprimer le caractère de la végétation. Hypecoum parviflorum Barb. est ici très abondant, Eremobium lineare Del., Malcolmia pygmæa Del., Koniga Arabica Boiss., Helianthemum Lippii L., Gymnocarpon fruticosum Pers., Erodium laciniatum Cao. Lotus pusillus Viv., Astragalus annularis Forsk., Astragalus sparsus Decaisne, je n'ai trouvé qu’un pied de cette belle espèce qui sortait isolée du sable pur; elle n’a pas encore été signalée en Afrique, Scabiosa eremophila Boiss., Zollikoferia nudicaulis L. en fleurs, Anthemis deserti Boiss., Senecio coronopifolius Desf., Carduus pycnocephalus Jacq. 7 Ara- bicus Boiss., Picridium Tingitanum L. Convolvulus lanatus Vahl, Anchusa aggregata Lehm., Echiochilon fruticosum Desf. Plantago albicans L., Anabasis articulata Forshk., Pancratium Sichembergeri, Asch. et Scho. ined. toujours stérile, Uropetalum erythræum Webb en belles fleurs, Scleropoa Mem- phitica Boiss., Festuca pectinella Del. C'est surtout au revers nord et au bas des dunes de sable que se trouvent le plus d’es- pèces : l’ardeur du soleil et du camsin y est quelque peu moins forte et l'air humide de la mer s’y fait mieux sentir. A 3 heures !/, nous quittons notre halte de Bir Abou Elfeïn, par une température de + 18 seulement; le ciel couvert, la brise de mer rendent la marche agréable. Au sud nous avons en vue, à quelque 20 kilomètres, le Djebel el-Magara, chaine de montagnes aux ondulations légères, prolongement nord-est du Tih : elles paraissent s'élever de 500 à 700 mètres au-dessus de la plaine environnante. A la nuit nous campons à Bir el-Abid (puits de l’esclave nègre). Les espèces qui me frappent sont : Zygophyllum album L., Scrophularia hypericifolia Wydl. en fleurs. Cette rare espèce est nouvelle pour l'Afrique; elle a été signalée par les auteurs comme ayant été trouvée une fois par Olivier, en Mésopotamie, entre Alep et Bagdad; elle doit sans doute exister dans des localités intermédiaires. Statice pruinosa L., Suæda fruticosa L.?, Suæda vermiculata Forsk., Noea spinosissima Linn. fil., Thymelæ hirsuta L., Iris Sisyrinchium L. B mono- phylla Boiss. Cette charmante variété a ici des fleurs d’un bleu pâle délicat qui lui donnent un aspect bien différent de l'espèce méditerranéenne. Pancratium Sichembergeri Asch. et Schweinf. continue à abonder ; nos Bédouins voyant que cette plante m'intéresse, la dé- terrent avec un zèle que je n'aime pas à décourager, mais que je voudrais utiliser à la AA LE PETIT DÉSERT découverte de quelque autre espèce. À un autre moment, ces braves gens m’'encombraient des énormes hampes juteuses de Phelipea bracteosa, la plante la plus difficile à sécher que j'aie rencontrée ; nous étions obligés d’enterrer en cachette, dans le sable, ces cadeaux par trop embarrassants. — Nous continuons à trouver quelques pieds bien développés de Coprinus Barbeyi K.et R. Bir el-Abid paraît être dans le méridien du mont Cassius, el-Gelse, cette colline de 90 mètres qui s’élève au bord de la Méditerranée, sur la plage sablonneuse qui sépare le lac Serbonis de la mer. Cette plage peu connue a été visitée, au commencement de février 1880, par M. Greville J. Chester, membre du Royal Archæological Institute ; il a publié un récit de son excursion dans le Quarterly Statement, juillet 1880, du Palestine Exploration Fund. Sur la foi d’une carte de Henri Brugsch Bey, il s'était engagé sur cette langue de terre comptant trouver au mont Cassius un isthme qui le ramènerait au petit Désert; mais à ce point, il ne trouva que de l’eau, sur une largeur telle qu’il lui fut impossible de tra- verser. Il fut obligé de continuer jusqu’à El-Saranit, où une barque lui fit franchir la passe qui met en communication le lac Serbonis et la Méditerranée. Marpr 23 Mars. — « Qu'il fait bon ce matin, devançant tout notre monde, de traverser les landes d’un pas leste, tandis que de sourdes rougeurs annoncent l'aurore, et que tout dans ces régions solitaires respire encore le recueillement et la fraicheur ! Presque tous les jours nous précédons, parfois de près d’une heure, notre caravane, pour jouir sans témoins de cette incomparable et première heure du jour. > Aujourd'hui les horizons nous paraissent plus étendus : la flore à nos pieds, jusqu'alors si chétive et délicate, s'enrichit à chaque pas; les iris, les marguerites, les pavots resplen- dissent au soleil ; de superbes astragales à fleurs jaunes, à la rosette de feuilles largement étalée, nous remplissent d’admiration. Ce soir nous campons au fond d’un vaste amphi- théâtre naturel, formé de collines de sable aux formes arrondies ; l'endroit ne nous plaît guère, car nos parents nous ont priés d'éviter toujours, pour y camper, les localités basses et humides, crainte de fièvres pernicieuses; mais tout étant déjà installé lorsque nous arri- vons, et Daïbes protestant de la salubrité de l'endroit, nous nous résignons à rester sur place, sans qu'il en résulte de mal, grâce à Dieu. » Ceci est notre septième campement : nous nous levons à 4 {/,, mais nos chameaux n'ar- rivent à quitter le camp qu’à 6 heures 20. Pendant la nuit nous avons sous la tente + 15°, extérieurement une température minimum de + 12° et 18 grammes de rosée, baromètre 0"761, le vent souffle du nord, de la mer. Nous faisons une forte journée de marche, après avoir abreuvé nos bêtes à Bir Mabrouki (puits béni) dont l'eau saumâtre n’est pas fameuse : heureux sommes-nous d’en trouver, car d'autres avant nous ont cruellement souffert de la soif sur cette route. Voici les espèces de Bir Mabrouki : Matthiola livida Delile, Eremobium lineare Del., Malcolmia pygmæa Del., Koniga Arabica Boiss., Hussonia uncata Boiss. crucifère orientale qui n’a pas encore été signalée en Egypte et que nous devions retrouver à Bir es-Seba ; ici elle est abondante sur les pentes septen- trionales des dunes, sous les arbrisseaux, Spergularia diandra Guss., Reseda decursiva Forsk. qu’il ne faut pas, suivant M. Muller d'Argovie, confondre avec Reseda propinqua Rob. Brown, c'est une charmante espèce dont les minces épis se dressent au milieu d’une couronne de feuilles radicales élégamment découpées, Paronychia Arabica L., Nitraria tri- dentata Desf. forme des buissons épineux chargés de fleurs blanchâtres, Ærodium laciniatum ; | LE PETIT DÉSERT 45 Cav., Erodium hirtum Willd. que je n'avais pas revu depuis Marioutte, £Zrodium bryoniæ- folium Boiss. qui m'avait aussi échappé depuis Ismaïlia. Nous commençons à trouver abondamment ici le beau Relama Rœtam Forsk. charmante génistée à fleurs blanches abondantes; M. Letourneux l'a cueilli au Djebel Attakah, près Suez, et l’a distribué sous nom N° 40, tandis que sous N° 186 il distribue Retama Duricæi Webb, provenant de El-Mandarah près Alexandrie, L'habitat de la plante de Bir Mabrouki rappelle celui de R. Duriæi, mais il me semble bien que le Retama de ce littoral est bien R. Rœtam Forsk. que nous avons retrouvé dans le midi de la Judée et près de Jéricho. Ononis serrata Forsk., Astragalus annularis Forsk., de nouveau Astragalus Alexandrinus Boiss., Ifloga spicata Forsk., Anthemis deserti Boiss., Senecio coronopifolius Desf., Picris radicata Forsk., Centaurea pallescens Del., Picridium Tingitanum L. Anchusa aggregata Lehm., Lithospermum callosum Vall, Linaria Hælava Forsk., Calli- gonum callosum L'Hérit. Biarum Alexandrinum. Boiss., Iris Sisyrinchium L. B monophylla Boiss., Allium papillare Boëss., Pancratium Sickembergeri, Asch. et Schwetnf. toujours abondant mais stérile, Urope- talum erylhrœum Webb en belles fleurs. Nous traversons pendant quelques instants une colonie d'Urginea Scilla Steinheil avec des hampes desséchées de l’année précédente, dont les feuilles sont tachées de Uromyces concentricus Lev., Asparaqus stipularis Forsk. B bra- chycladus Boiss. mss., une Bellevalia en fruits, N° 1103, Schismus calycinus subvar minutus Coss. et Dur. Flore Alg. et Scleropoa pumila Boëss. Nous voyageons alternativement dans des Melleha et en longeant des dunes de sable qui courent parallèlement à la mer de l’est à l'ouest; à la nuit nous campons dans le Ouadi el-Brouei, où je récolte encore Hussonia uncata Boiss. et Echiochilon fruticosum Desf. Mercrept 24 Mars. — « Nous atteignons dans la matinée le second poste de surveillance du télégraphe ; il y a là, outre la maison du gardien, l'antique tombeau d'un prophète, au toit en coupole, avec une inscription sur marbre blanc qui nous paraît assez belle. Tandis que nous nous reposons à l'ombre, la mère et la femme du gardien nous entretiennent avec force .gestes et paroles arabes. Une plaque de chocolat Kohler, entourée d’un papier de plomb, excite à un haut point leur intérêt; leur enfant, encore plus intrigué, n'ose pas même porter à sa bouche, malgré nos sollicitations, cet objet qui lui paraît si étrange. » Dans la même journée, nous rencontrons un chasseur bédouin qui nous vend la jolie gazelle qu’il vient de tuer. Malheureusement il a coupé séance tenante les quatre pieds et la tête du gracieux quadrupède, ce qui en rend l'empaillement impossible; il faudra se contenter de soigner la tête, surmontée d'une paire de jolies cornes noires et recourbées, Le soir nous goùtons un morceau rôti de la gazelle, qui me paraît avoir un goût de muse fortement prononcé. » Le minimum de la nuit a été + 10°, le maximum + 14°, sous la tente + 15°, baromètre 0765, rosée 13,5 grammes. Nous nous arrêtons de 8 heures !/, à 9 heures !/, à Bir el-Mazar, moitié chemin entre Bir el-Abid et El-Arich ; ce poste, autrefois construit par Ibrahim Pacha, lors de son expédition en Syrie, est maintenant occupé par les gardiens du télégraphe. Sur le marabout, tout auprès, je recueille plusieurs lichens qui se développent sur le grès coquiller dont la construction est bâtie. C’est une pierre qui se délite avec la plus extrême facilité. Quelques cents pas plus au sud, en dehors de notre route, est situé, au fond d'un vallon, le puits 46 LE PETIT DÉSERT muré comme celui de Katieh : l’eau en est saumâtre, mais la meilleure de cette région.— Voici les espèces que je recueille ici : Hypecoum parviflorum Barb., Silene Canopica Del. en superbes exemplaires, ÆErodium laciniatum Cav., décidément cette espèce est très abondante sur tout ce littoral et varie beaucoup dans son apparence, aussi l’ai-je beaucoup recueillie; elle est mêlée au bel Erodium hirtum Forsk. Je retrouve ici VNeurada procumbens L., la variété à fruit orbiculaire : cette espèce m'avait échappé depuis le polygone du Caire; Anthemis deserti Boiss., l'Artemisia monosperma Del. forme parfois, avec le Retama Ræœtam Forsk., le fond de la végétation buissonneuse de cette région; je suis descendu une dizaine de fois de cheval croyant apercevoir la fleur de cette espèce qui ne s'était rencontrée jusqu'alors qu’en fruits desséchés, mais j'étais tou- jours trompé par des excroissances des rameaux secondaires piqués par une mouche, ou des feuilles jaunies par la maladie. Pour qui connaît la fatigue d’herboriser à cheval pendant un voyage rapide, il sera facile de comprendre mon désappointement. Scabiosa eremo- phila Boiss. Echiochilon fruticosum Desf. forme des touffes bleues qu'il est facile, à distance, de con- fondre avec Lithospermum callosum Vahl, Scrophularia hypericifolia Wydl., Phelipea tubulosa Schenk., Thymelea hirsuta L., Ammochloa subacaulis Bal., Scleropoa pumila Boïss., Asparagus stipularis Forsh. B brachycladus Boïss., Uropetalum erythrœum Webb. Dans la matinée nous suivons une succession de ces plaines salées parfaitement plates, en forme d’hippodromes très allongés; l'après-midi ce sont des ouadis sablonneux en zigzags. Nous rencontrons quelques troupeaux de chameaux qui vont à la pâture et deux superbes dromadaires, richement caparaçonnés, portant deux surveillants du télégraphe, se rendant d'El-Arich au Caire : l’allure de ces bêtes est magnifique, un trotteur anglais aurait de la peine à les suivre. A midi il fait + 380 à l'ombre, et cependant, grâce au vent de mer et au sel qui sature le sol, nous avons peine à sécher notre papier en plein soleil. À 6 heures nous arrivons au camp de Bir Abou Merzouk (le puits du père de la richesse) où avant la nuit je trouve encore : Papaver rhœas L. petite variété rappelant celle d'Alexandrie, Trifolium lomentosum L., Hippocrepis cornigera Boiss., Senecio coronopifolius Desf., Calendula Aegyptiaca Desf., Carduus pycnocephalus Jacq. y Arabicus Boiss., Lagoseris bifida Vis. qui n'avait pas encore été signalée en Afrique, mais que j'ai du reste déjà trouvée à Aïoun Mouca. Anchusa aggregata Lehin., Lycium Arabicum Schweinf. Plantago Coronopus L. B simpleæ Boiss., Rumeæ lacerus Balb., Euphorbia punctata Del. que l’on ne connaissait qu'aux environs d'Alexandrie. Iris Sisyrinchium L. B monophylla Boiss. mss., Uropetalum erythrœum Webb., un Mus- cari à une feuille et en fruits, Scleropoa pumila Boiss., une jeune graminée qui me fait l'effet de Stipa tortilis L., une Kæleria que j'ai distribuée sous le N° 976 et enfin l’intéres- sante Festuca inops Del. var. subdisticha Asch. et Hackel qui n'avait été signalée qu'aux environs d'Alexandrie. « C’est le jeudi 25 mars, à midi, que nous apparaît la massive forteresse d’El-Arich, qui garde la frontière d'Egypte et de Syrie. Site triste s’il en est : les tours crénelées se détachent sur un ciel morne et bronzé ; les lourdes murailles grises s’abaissent jusqu’au sable jaune qui les embrasse tout à l’entour ; un amas de masures jaunâtres, au toit plat, s’adosse à la { | LE PETIT DÉSERT 47 citadelle et descend en gradins jusqu'à un repli du sol. Là s'élèvent des tombes, avec leurs dalles étroites dressées au pied et à la tête, des touffes d’aloès, aux feuilles piquantes d'un vert sombre, croissent au milieu de ce lugubre cimetière. » Pauvres mahométans, c’est comme emblème de l’amertume qu'ils plantent l'aloès auprès de leurs morts; ils ne connaissent, dans leur sombre religion, ni l'espérance ni l'amour chrétiens. La vie éternelle, obscurcie et matérialisée par leurs doctrines corrom- pues, ne leur apporte ni foi ni consolation ; aussi ils prennent patience, ils courbent la tête, C'est bien le peuple dont parle le psalmiste : «assis dans les ténèbres de l’ombre de la mort !» » Tandis que Daïbes est en pourparler avec le gouverneur égyptien de la ville, pour obtenir le droit de passage pour notre caravane entière, des femmes, des enfants viennent à la file offrir des poissons et des volailles; ils ne nous paraissent pas misérables ; d’abon- dants jardins potagers s'étendent au-dessous de nous, des figuiers énormes, trapus s'étendent en bosquets tout à l’entour. » Durant cette 9° nuit de campement nous avons + 11° sous la tente, à l'extérieur uu mi- nimum de + 5°5 et un maximum de + 17°, 118,75 grammes de rosée, baromètre 0763. Toute la nuit nous entendons le bruit lointain de la mer qui déferle sur la côte plate. Vers 9 heures !/, nous pouvons abreuver nos bêtes à Nachel Abou Heila (le palmier de l'homme qui se fâche); ces haltes font mon affaire et je m'empresse d’herboriser, toujours dans le sable pur : Koniga Arabica Boiss., Helianthemum salicifolium L., H. Lippii L., Erodium lacinia- tum Car. Hippocrepis cornigera Boiss., Astragalus annularis Forsk., Astragalus Kahiricus DC nous rencontrons d’abord un seul pied de cette superbe espèce, un chameau l'avait déca- pitée en passant, mais n'avait pas tardé à la laisser tomber un peu plus loin, ne la trouvant pas sans doute de son goût : c’est une des plantes que j'ai eu le plus de plaisir à rencontrer dans notre voyage. Orlaya platycarpos L. cette ombellifère était en fleur et je n’ai pu que la rapporter à cette espèce. A {ractylis flava Desf. Anchusa aggregata Lehin., Linaria Ascalonica Boiss.; en parlant de cette rarissime espèce, M. Boissier dit dans le 4° volume de sa Flora Orientalis, pag. 382 : eæ specimine unico cuin speciminibus L. Helavæ commixto mihi nota. Aussi je me suis décidé à la faire figurer, c'est la première fois qu’elle est signalée en Afrique. Salvia controversa Ten. Plantago albicans L., Euphorbia Terracina L. B prostrata Boss. Allium papillare Boiss., Iris Helenæ Barbey nov. sp., c'est ici que je rencontre le pre- mier pied de cette belle espèce : je la dédie à ma bien-aimée mère, madame Hélène Barbey- Iselin, qui m'a toujours, depuis que j'ai quitté les affaires, encouragé dans mes tentatives scientifiques. J'aurais vivement désiré joindre à ce travail une planche de cet Iris; j'en ai rapporté de nombreux rhizomes, mais aucun n’a voulu fleurir ce printemps 1881. Cette belle plante nous apparaissait comme un avant-coureur de la riche flore de Judée. Nous trou- vons ici Uropetalum erythrœum Webb en fruits. Avena barbata Brot. En traversant des dunes du sable jaune le plus pur, nous arrivons à El-Arich, l’ancienne Rhinocolura, à 260 kilomètres du Caire. Cette ville fut prise par les Français en 1799; en 1800 ils y signèrent la capitulation par laquelle l'Egypte dut être évacuée. Elle compte actuellement 2800 habitants, sans compter les Bédouins errants aux environs, musulmans fanatiques, d'origine turque, mais ne parlant plus que l'arabe. Ces derniers redoutent beaucoup la garnison de 60 soldats égyptiens, car au premier trouble leurs cheiks sont envoyés prisonniers au Caire. Il y a huit chrétiens dans la ville. 48 LE PETIT DÉSERT Ville frontière, ses habitants sont chameliers, se livrant au commerce de transit entre la Syrie et l'Egypte, mais le canal de Suez, avec le service rapide de Port-Saïd à Jaffa, enlève chaque année de la valeur à cette route. La statistique agricole estime qu'il y a ici 500 cha- meaux (Gamel) de charge, 60 dromadaires (Hagin) de course, 10 chevaux, 150 ânes, 200 chèvres et autant de moutons, 30 à 50 vaches. Le poisson abonde à l'embouchure du Ouadi, aussi des pêcheurs viennent de Damiette à pied, en suivant la côte, pour se livrer par le clair de lune à la pêche avec l'épervier. Une vingtaine de fois par année des barques abordent ici pour apporter quelques marchandises et embarquer les dattes que fournissent les 6000 palmiers plantés entre la ville et le rivage. Le gouvernement a dégrevé d'impôt ces arbres, ce qui en a immédiatement augmenté le nombre, car l’eau souterraine est relativement abondante dans le lit du Ouadi El-Arich. Nous campons à midi sur le cimetière, au milieu des Aloes Socotrina, non loin des tombes de quelques Arabes tués lors du passage de Napoléon, entre autres d’un certain cheik Mahommed qui eut la naïveté de résister au terrible général. Voici les espèces que j'ai recueillies aux abords d'El-Arich : Hypecoum parviflorum Barb., Eremobium lineare Del., Silene villosa Forsk., Herniaria cinerea DC., Malva parvifiora L., Erodium laciniatum Cav. Trifolium tomentosum L., Lotus pusillus Viv. B major. Je fais ample récolte de deux astragales très intéressantes : Astragalus trimestris L. qui n’est représentée dans l’herbier Boissier que par un misérable échantillon cultivé et Astragalus Kahiricus DC. qui est si fréquent que El-Arich serait bien la localité pour la centurier, malheureusement le pa- pier manque et mes engins botaniques forment déjà la charge d’un chameau, Daïbes fronce le sourcil. As/ragalus hamosus L., Astragalus Alexandrinus Boiss. commence à prendre un aspect différent, des feuilles plus longues qu'aux environs d'Alexandrie, c’est un passage à la variété du sud de la Palestine. Scabiosa cremophila Boiss., Senecio coronopifolius Desf., Zollikoferia lenuiloba Boiss. espèce nouvelle pour la flore d'Egypte. Heliotropium luteum Poir., Lithospermum callosum Vahl, Orobanche cernua Lôfl., Salvia controversa Ten., Marrubium Alysson L. Schanginia baccata Forsk., Cynomorium coccineum L. Iris Sisyrinchium L. 8 monophylla Boiss., mss. Iris Helenæ Barb., Urginea Scilla L., Scilla undulata Desf. dont les Arabes mangent volontiers les feuilles, Scleropoa Memphitica Boiss., Hordeum murinum L. Dans le sable pur je ramasse un seul exemplaire d'un Tulostoma qui, paraît-il, n’était pas connu; aussi Kalchbrenner l'a décrit sous le nom de Twlostoma Boissieri Kalch. sp. nov. dans la Revue Mycologique de M. Roumeguère, 1881, pag. 24, il est fig. tab. I, f. 2. Non loin de là je trouve un autre champignon A garicus (Naucoria) vervacti Fa. qui pousse au milieu du sable pur; sans doute qu'il y a dans le substrat quelque matière animale en décomposi- tion, comme de la fiente de chameau. Vers 3 heures après midi nous tournons le dos à cette étrange cité et descendons dans le lit du Ouadi El-Arich, le torrent d'Egypte des auteurs. En remontant la berge de l’autre côté, quel n’est pas notre étonnement d'y trouver deux factionnaires égyptiens. Nous ne sommes pas tant surpris de ce que ces braves gens, dont l'un est aveugle, nous demandent l'aumône, que de les voir sous l'uniforme égyptien. Jusqu'à ce moment j'avais été sous l'impression que le torrent d'Egypte formait la limite non contestée entre la Syrie et l'Egypte, l'Afrique et l'Asie; c’est ainsi que toutes les cartes le représentent et que je l'ai toujours lu dans tous les traités de géographie et les guides. Mais il n’en est rien; l'Egypte | | | | LE PETIT DÉSERT 49 s'étend environ une journée de marche plus loin dans la direction de Gaza. La frontière, acceptée par la Turquie et l'Egypte, est indiquée par deux colonnes qui ont été dressées sur la route de Gaza à Rafah, l'antique Raphia, non loin de Khanyounis, à 9 heures de marche de El-Arich et à 7 heures de Gaza. L'itinéraire d’Antonin place Raphia à 22 milles romains au sud de Gaza. — Je pense que sur une carte, la frontière pourrait être indiquée par une ligne passant par Raphia et se dirigeant dans l'intérieur du pays perpendiculai- rement à la mer. Je ne sais quelle limite M. le professeur Ascherson adoptera pour son catalogue des plantes d'Egypte ; mais j’ai fait rentrer dans la flore de ce pays les espèces que j'ai recueil- lies dans les journées des 25 et 26 mars, c'est-à-dire jusqu’au moment où il me semblait avoir quitté le territoire égyptien. D'un autre côté il faut remarquer que sur la rive droite du ouadi El-Arich la végétation commence à changer un peu de caractère. Le vrai désert et ses dunes mouvementées de sable ne se retrouvent que près de la mer : à quelques kilo- mètres dans l’intérieur des terres on ne tarde pas à trouver des fonds de vallons que les Bédouins labourent avec de primitives charrues traînées par un seul chameau; quelques maigres pâturages se rencontrent ici et là, le sol est plus ferme, un peu d'’humus se mêle au sable. Par un temps gris, froid, et précédant une légère rafale du nord-ouest, nous arrivons à notre 10° campement, dans le ouadi El-Gradi, qu'on me dit signifier la « Vallée des mouches qui piquent les chameaux et restent sous la peau, » d’autres prétendent que cela signifie simplement la « Vallée de la terre. » Dans le fond du Ouadi nous cueiïllons : Hypecoum imberbe Sibth., Koniga Arabica Boiss., Silene Canopica Del., S. villosa Forsk., Malva parviflora L. Ononis serrata Forsk., Trigonella stellata Forsk., Trigonella cylindracea Desv., Trigonella Arabica Del., Lotus pusillus Viv., Scorpiurus sulcata L., Coronilla scorpioides L. espèce nouvelle pour l'Egypte, Hippocrepis cornigcra Boïss., Astragalus annularis Forsk., Astra- galus hamosus L., Astragalus peregrinus Vahl, Astragalus Alexandrinus Boïss. B elongata Barb. cette forme se reconnaît immédiatement à ses grappes longuement pédonculées et non sessiles, comme aux environs d'Alexandrie. Elle me paraissait si caractéristique que j'étais enclin à en faire une espèce, quand M. Letourneux m'a montré qu’on trouvait une série de variétés parallèles dans l’Astragalus caprinus L. d'Algérie : à mesure que l'espèce s'élève du désert sur les hauteurs, la grappe paraît s’allonger, les feuilles devenir plus velues, etc. Vicia angustifolia Roth, Vicia (?) en fleurs, N° 356*, Onobrychis en fleurs. Bupleureum pro- tractum Link. B heterophyllum, Orlaya maritima Gou., Scabiosa eremophila Boiss., Galium Aparine L., Calendula Aegyptiaca Desf., Hedypnois Cretica L. Anchusa aggregata Lehm., Anagallis arvensis L. B cœrulea, Linaria Ascalonica Boiss. el Ky., Linaria Hælava Forsk., Linaria albifrons Sibth., Salvia controversa Ten. Plantago albicans L. Asparagus stipularis Forsk. B brachycladus Boiss., Helicophyllum crassipes Boiss. forma angustata Engler, espèce nouvelle pour l'Afrique. ris Helenæ Barb., Allium papillare Boïiss., Allium Erdelii Zucc., Uropetalum erythrœum Webb en fleurs et fruits, Bellevalia sessiliflora Viv., Bellevalia sp. 1100, Pancratium Sickembergeri, Asch. et Schweinf., Carexæ stenophylla Wahl. B planifolia Boiss., Ammochloa subacaulis Bal. VENDREDI SAINT, 26 MARS.— « Depuis midi la nature change totalement d'aspect; de vastes pelouses resplendissantes de sauges, de gouttes de sang jaunes et rouges, de mouron, d'iris, 7 50 LE PETIT DÉSERT alternent avec des champs cultivés, que nos hommes et nos montures traversent sans remords. » À 3 heures, quittant la ligne des télégraphes et la route de Gaza, nous marchons sur Bir es-Seba, vers l’est ; les monts de Juda se rapprochent, le terrain devient plus montueux ; à 6 heures ‘/, nous découvrons nos tentes, posées sur un charmant plateau tout vert; nous ache- vons ce soir une de nos plus fortes journées, dix heures de marche pour les chameaux. La lune se lève, énorme, éclatante; c’est aussi par la pleine lune que les Israélites mangèrent la Pâque et quittèrent l'Esypte. » Le minimum de la nuit a été + 6° ‘/,, sous la tente + 12°, baromètre 0".7635. Nous avions eu de la pluie la veille au soir, de sorte que je n’ai pas mesuré la rosée. Au matin le temps est calme et clair. Notre route tend à nous diriger plus au nord; sur notre gauche nous continuons à être séparés de la mer par des dunes d’un sable éblouissant, parsemé de groupes de palmiers, avec quelques lagunes. Nous marchons sur un terrain plus solide, où les renards conti- nuent, depuis le temps de Samson, à percer leurs terriers : quelques Bédouins préparent les semailles du maïs. Nous nous arrêtons pour le lunch à Cheik Zæïed, trois ou quatre masures groupées autour du marabout du cheik « qui augmente. » L'Artemisia mono- sperma Del. continue à être abondante, mais nous sentons que nous avons dit adieu à plu- sieurs espèces désertiques qui nous ont tenu fidèle compagnie depuis plusieurs semaines. Adonis flamimea Jacq., aux fleurs rouges, s'associe à A. dentala Del., Reseda decursiva Forsh., Cakile maritima Scop. Trigonella Arabica Del. en superbes fruits; en abondance et pour la première fois la belle Asfragalus callichrous Boiss. espèce nouvelle pour l'Afrique, ses fleurs écarlates forment un brillant contraste avec son feuillage cendré. As/ragalus hamosus L., Astragalus peregrinus Val, Astragalus Alexandrinus Boiss., Bupleurum protractum L. B heterophyllum, Achillea Santolina L. Salvia controversa Ten. Plantago ovata Forsk., Plantago Lagopus L., Plantago squarrosus Murr. B brachystachys, Iris Sisyrinchium L., Asphodelus tenuifolius Cav., Uropetalum erythræum Webb. Bellevaliæ macrobotrys Boiss. espèce nouvelle pour l'Afrique, Muscari sp., Aristida plumosa L., Schis- mus calycinus subvar. minutus Coss. et Dur. En dehors de notre route nous apercevons à distance quelques rares arbres isolés ayant le port de caroubiers ou de chènes; je regrette que notre marche rapide m'empêche de les atteindre. À 4 heures 1/, nous quittons les poteaux du télégraphe et la route de Gaza; 4 à 5 kilo- mètres nous séparent encore des deux colonnes marquant la frontière d'Egypte. Nous nous dirigeons à l’est pour atteindre Bir es-Seba, localité que nous désirions beaucoup visiter, car elle est d’un accès difficile comme nous devions ne pas tarder à le réaliser. En effet, en 1846, M. Boissier avait été obligé, de Nukl, de se diriger sur Gaza et de là sur Jérusalem sans visiter Bir es-Seba et Hébron. - D’après les citations des auteurs, il me semble qu’il n’y a guère que Kotschy qui ait rapporté quelques rares exsiccata de la contrée s'étendant entre Bir es-Seba et Ismaiïlia ; aussi Daïbes s'était-il engagé à nous faire suivre cette route. Nous nous félicitèmes vi- vement de cette résolution, car le pays des Philistins nous a laissé les impressions les plus vives. . | LE PETIT DÉSERT 4 Au sortir de l’aridité du désert c’est avec joie que nous foulons de vrais pâturages her- beux, tout émaillés de fleurs ; des campements de Bédouins animent ici et là la contrée ; le territoire est divisé en vastes parcelles limitées par de grosses touffes de Urginea Scilla L. espacées de 50 mètres et parfaitement alignées. Nous traversons des chemins qui paraissent se diriger de Raphia ou de Gaza vers l'intérieur du pays, indiquant un mouvement agricole régulier ; le pays se relève en ondulations étendues du côté de l’est, nous quittons la région des dattiers sans qu'ils soient remplacés par d’autres arbres. Le sol est parfois perforé de terriers d’un animal qu'on nous dit tenir à la fois du rat et du lapin, nos chevaux manquent s’y casser les jambes et deux chameaux s’abattent avec leur charge. Nous quittons les domaines des Bédouins Zoouarkas d'El-Arich pour entrer sur ceux des Tarabines : Daïbes paraît les redouter et nous fait presser le pas en colonne serrée. Il me semble que je laisse échapper plusieurs espèces intéressantes, voici celles que je puis ac- crocher à la dérobée : Polycarpon Arabicum Boiss., Linum pubescens Russell, cette charmante espèce à fleurs roses est nouvelle pour l'Afrique, mais fait l’ornement de la Syrie, et ne nous quitte plus jusqu’à Beyrouth. Nos compatriotes Margot et Reuter l’ayant trouvée à Zante, l'ont décrite et figurée dans leur flore de cette île sous le nom de L. Sibthorpianum. Trifolium tomentosum L., Lotus pusillus Viv. B major, Astragalus Bæœticus L., Astra- galus trimestris L., Astragalus macrocarpus DC. espèce nouvelle pour l'Afrique : elle varie beaucoup et j'ai eu bien de la peine à réunir la plante égyptienne à celle de Palestine. Astragalus Alexandrinus Boïss. prend ici des fleurs orangées et non citron. Vicia angus- tifolia Roth, Galium articulatum L. espèce nouvelle pour l'Afrique et que l’on retrouve constamment dans les stations du Linum pubescens Russel; c’est une des plantes les plus communes de la Palestine, comme aussi Scabiosa prolifera L. que nous commençons à cueillir ici et qui n’avait pas encore été signalée en Egypte. Zfloga spicata Forsk., Hedyp- nois Cretica L. Salvia controversa Ten. Plantago albicans L. Pancratium Sickembergeri Asch. et Schic. ined., Triticum bicorne Forsk., Bromus rubens L., Stipa Tortilis Desf., Festuca inops Del. var. subdisticha Asch. et Hackel. Coprinus Barbeyi K. et R. Nous disons ici adieu à la flore d'Egypte, peut-être aurions-nous mieux fait de la quitter à El-Arich ; MM. Ascherson et Schweinfurth trancheront la question dans leur prochain catalogue. JUDÉE tulipes écarlates, glaïeuls, iris, géraniums d’un bleu vif, puis d'énormes touffes d’aspho- dèles que nos bêtes foulent avec peine, et qui fouettent les parois de ma chaise à porteurs avec un bruit retentissant. » Le paysage est grandiose : au premier plan, une colline surmontée d’un marabout; derrière, un rempart de montagnes bleues; bientôt, atteignant le premier contrefort, nous contournons des collines aux formes moutonnées; le sentier étroit et argileux tourne et s’enlace autour de ces replis et nous amène au bord d’un joli cours d’eau ; passant à gué, hommes et bêtes vont s'installer, pour la halte de midi, sur un éperon qui domine la rivière ; nous sommes ici dans l’ouadi Chalah, ou « ouadi de la cataracte. » Les Bédouins ne sont pas loin d'ici; une femme et son fils qui vont chercher de l’eau nous suivent des yeux avec une curiosité inquiète; un peu plus tard un cheik à cheval, suivi de deux acolytes, arrive au trop près de Daïbes, afin de sonder ses intentions; celui-ci, couché sur l'herbe, le satisfait par quelques réponses calmes et majestueuses. Le cheik tourne bride et repart sans bruit avec ses suivants ; on dirait trois gazelles fuyant sur la plaine. » Pour nous, quittant cette agreste colline, nous continuons à longer les défilés jusque vers 6 heures; le pays, plus ouvert, étale autour de nous d'immenses prairies; le campe- ment est là, et c'est au sein des fleurs et de l'herbe verte que nous passerons ce beau dimanche de Pâques qui s'approche. » SAMEDI 27 MARS. — « Partis à 6 heures ‘/,, nous cheminons parmi les plus belles fleurs : Le soleil est rouge à son lever, tout le ciel est couvert sauf une bande claire à l’est, mais le vent s’élevant, nous ne tardons pas à avoir une superbe journée. Le minimum de la nuit avait été + 11°, celui de la tente + 14, l'atmosphère sèche, sans rosée. Il faisait à peine jour que nous récoltons, avant de monter à cheval: Erodium ciconium L., Astragalus Alexandrinus Boiss. var. B elongata Barb., Vicia Nar- bonensis L., Lathyrus setifolius L., Polygonum equisetiforme Sibth. JUDÉE 53 En nous dirigeant toujours vers l’est, nous chevauchons à travers de superbes prairies ondulées, mais qui s'élèvent graduellement en s’éloignant de la mer; nous mettons le cap sur le marabout du cheik Nouran, un cheik, qui prétendant être la lumière, aurait allumé lui-même la lampe de son tombeau ! Le marabout est situé au sommet d’une gracieuse colline à pentes insensibles, d'où nous embrassons tout le territoire de la tribu de Siméon, limitée au levant par les gracieuses montagnes de Juda : rien de plus beau, de plus paisible, de plus riche que cette contrée. Comme Dieu l'avait bien choisie pour que les patriarches puissent y promener de long en large leurs nombreux troupeaux; la vallée de Guérar était quelqu'un de ces ouadis qui nous séparent de Bir es-Seba, à l'extrémité sud des monts de Juda. De maigres cultures alternent avec les prairies. La population actuelle sont les Bédouins Tarabines, race turbulente qui s'attaque constamment à ses voisins. Leurs chefs ne nous voient pas d’un bon œil traverser leur territoire ; ils nous interpellent constamment, armés d’une lance de 4 à 5 mètres de longueur, et fondent sur nous au triple galop de vigoureux chevaux à la queue en plumet. Décidément les touristes sont rares dans ces parages. Le pacha turc de Jérusalem cherche à fomenter des zizanies parmi ces Bédouins, afin de pou- voir, sous prétexte de désordres, envoyer de la troupe qui pille les récoltes et le bétail. À 10 heures nous quittons Cheik Nouran pour arriver à 11 heures ‘/, au ouadi El-Chalah où coule une eau claire mais salée. Les érosions nous montrent une couche de 6 à 7" d'excellente terre végétale, malheureusement parfois blanchie d'’efflorescence saline, aussi y retrouvons-nous plusieurs espèces désertiques, mêlées à une flore assez méditer- ranéenne : Adonis microcarpa DC., Leontice leontopetalum L. en fruits, Fuwmaria parvifiora Lamk.. Matthiola oxyceras DC. qui n’a pas encore été signalé en Palestine, Lepidium Draba L., Erucaria microcarpa Boiss., Enarthrocarpus strangulatus Boiss., Spergularia diandra Guss., Erodium ciconium L., E. laciniatum Car. Trifolium stenophyllum Boiss., Physanthyllis tetraphylla L. nouveau pour la Palestine, Coronilla scorpioides L., Astragalus radiatus Ehrenb., Astragalus callichrous Boiss., A. annu- laris Forsk., A. macrocarpus DC., un Onobrychis trop jeune, Vicia Narbonensis L., Lathyrus selifolius L. qui n’avait pas encore été indiqué ni à l’est ni au sud du Taurus, Pisum ar- vense L., un Eryngium voisin du £. falcatum Laroch. maïs en boutons trop jeunes. Deverra tortuosa Desf. cette espèce est nouvelle pour la Syrie, elle n'avait pas encore été signalée en dehors de l'Egypte. Achillea Santolina L. en boutons, Senecio coronopifolius Desf., Hedypnois Cretica L., Crepis aspera L. Convolvulus althæoïdes L., Cuscuta stérile sp.(?) Onosma A leppicum Boiss. n'avait pas encore été trouvée au sud de Jérusalem. Hyoscyamus muticus L. nouvelle pour la Syrie, Hyos- cyamus reliculatus L. non encore signalée en Palestine, Linaria Ascalonica Boiss. en superbes échantillons, Z. Hælava Forsk., L. albifrons Sibth., Salvia controversa Ten. nouvelle pour la Palestine, Salvia Horminum L., Eremostachys laciniata L. jamais je n'oublierai la satisfaction de Daïbes, qui se précipita à ma rencontre, au galop de son cheval, pour me présenter cette superbe espèce que nous n'avions pas encore rencontrée. Euphorbia Acgyptiaca Boiss. que l'on considérait comme spéciale à l'Egypte, Æuphorbia Terracina L.? Helicophyllum crassipes Boiss. forma augustata Engler. Gette belle aroïdée est abondante dans la plaine des Philistins; je regrette de n'avoir pas mieux su la récolter, mais ce n'est qu’à mon retour que j'ai appris à préparer les aroïdées. Il faut, par une taille circulaire 54 JUDÉE à la base de la spathe, détacher celle-ci et la sécher à part en l’étendant, le spadice restant isolé; puis préparer d’autres exemplaires où l’on pratique une fenêtre dans la spathe, dé ma- nière à permettre à l’intérieur de la fleur de se bien dessécher sans moisir. Iris Sisyrinchium L. est très abondant ici comme dans toute la Syrie, Zris Helenæ Barb. est un des ornements de la flore déjà brillante de cette riche contrée, Colchicum Ritchit Rob. Brown en fruits, AlUlium Erdelii Zucc., A. papillare Boiss., un AUlium en boutons qui pourrait être À. Rothii Zucc. que nous trouvâmes plus loin. Tulipa montana Lindley que j'avais d’abord pris pour T. undulatifolia Boiss. à cause de ses feuilles ondulées, mais qui est glabre. Bellevalia macrobotrys Boëiss., Bellevalia sessilifiora Viv., Muscari N° 871, Muscari 1103, Leopoldia sp. nov. teste Heldreich, Careæ stenophylla Walhlenb. B planifolia Boëss. il est très abondant; depuis que nous avions quitté El-Mandarah, près d'Alexandrie, c'était le premier Carex que je rencontrais. Scleropoa pumila Boiss., Cynodon Dactylon Pers., Aristida plumosa L., Bromus fasciculatus Presl., Loliumn N° 952. Je note aussi, sans les récolter, quelques plantes désertiques telles que Artemisia mo- nosperma Del., Passerina hirsuta L., qui mdiquent que le sol est toujours plus ou moins salé. Dans le courant de l’après-midi nous passons auprès d’une vaste citerne ovoïde, en ciment romain, au tiers remplie d’eau ; c’est en vain que, au risque de me précipiter, sans espoir de remonter, je cherche quelque mousse sur sa paroi intérieure. Malgré une marche sou- tenue nous devons renoncer à atteindre le soir Bir es-Seba, où nous aurions tant aimé à passer notre dimanche de Pâques. C’est au milieu de la plaine, dans un vallon à peine marqué que nous trouvons, au coucher du soleil, nos tentes plantées. DimaxcHe 28 mars.— « La matinée, aimable et tranquille, semble imprégnée d’une paix profonde et ineffable, que le culte matinal vient marquer d’un sceau tout divin. Les cantiques retentissent, la parole de vie nous ouvre ses trésors, une même prière nous unit à nos bien-aimés qui invoquent pour eux et pour nous les mêmes bénédictions, réunis en assemblée dans la patrie lointaine. » Et tandis qu'assis, comme les patriarches, à la porte de nos tentes, nos yeux reposent sur la solitude verdoyante, nos cœurs vont chercher, bien loin d'ici, une autre prairie sur laquelle s’ébattent nos chers enfants, tout occupés de leurs œufs de Pâques et de leurs jeux. » Daïbes nous a ménagé, pour notre diner de fête, une surprise culinaire : dès ce matin, les hommes creusant un trou dans le sol, ont fait un bon feu de broussailles ; le bois con- sumé, ils ont suspendu, sur le lit de braises, un mouton embroché, soutenu des deux côtés par deux piquets de bois. Le rôti, soigneusement tourné et retourné, a fini par atteindre au point de cuisson parfaite; la saveur en est autrement bonne que celle de nos pièces de viande cuites aux fourneaux de cuisine. » ( Luxpr 29 mars. — « Un messager, parti à 5 heures, emporte nos lettres à Jérusalem; il doit y prendre le courrier et venir à notre rencontre sur le chemin d’Hébron. Ce matin Daïbes s’est adjoint un guide du pays, qui nous promène dans des défilés interminables, jusqu’à ce que nous atleignions le puits de Bir es-Seba, niché dans un vaste massif de collines. » Enfin le voici, ce puits curieux entre tous, ce puits bâti par Abraham, ce puits .où depuis tant de milliers d'années les générations sont venues s'abreuver, elles et leurs trou- peaux. sr 4e0 MATE A FU MARTIN Kite Aie: JUDÉE 55 » Le puits s'élève d'uné terre aride, tout au bord d’un large torrent desséché; la mar- gelle, haute de trois pieds, inégale, avec ses parois intérieures cannelées par le frottement incessant des cordes et polies comme le marbre, nous parle le langage éloquent des siècles. Autour du puits sont posées sept auges, creusées dans d'énormes cailloux ronds, servant d'abreuvoir aux chameaux, depuis le temps d'Abraham ?... il se peut. » Pour le moment nous nous trouvons face à face, non point avec un patriarche à la barbe argentée, à la robe majestueuse, mais avec une horde des plus sauvages Bédouins qui se puissent imaginer. Voyez ces robustes gars, entortillés dans leurs guenilles jaunes et noires, leurs beaux visages ovales et bruns encadrés de mèches bizarres, accroupis, accoudés sur l'antique margelle. » Je commence un croquis : quel splendide premier plan forme cette horde de Bédouins, ces antiques constructions! et quel fond romantique présentent ces montagnes bleues, ces verts pâturages, ces tentes noires alignées dans le lointain! Hélas! le talent n'est pas à la hauteur du sujet, il faiblit bientôt et cède au découragement. Et puis, de sauvage qu'elle était tout à l'heure, la scène se fait brutale pour devenir effrayante. Les Bédouins accourent nombreux, ils vocifèrent et nous étourdissent de leurs clameurs étranges : un vieux bandit arrive, l'air doucereux, un casse-tête à la main. » — Qu'est-ce Daïbes, que réclament-ils ? » — Madame, ils crient un peu, c’est l'habitude. » Or l'habitude de ces honorables naturels, comme s'exprimerait un narrateur du siècle dernier, est de rançonner peu ou beaucoup tout voyageur qui s’'aventure dans leur rude territoire. Droit de passage pour les hommes, droit de passage pour les chameaux, ils pré- tendent l’exercer en souverains et maîtres. Mais, sur ces entrefaites, Daïbes, le bien avisé, a fait prévenir le cheik de la tribu, en joignant au message un manteau comme présent. Le présent joue son rôle pacificateur : le cheik, grand homme aux yeux fauves, arrive à cheval, il reconnaît Daïbes, impose silence à ses rudes administrés, et tout rentre comme par en- chantement dans le calme. Quittant les bords du torrent et le voisinage insupportable des tentes des Bédouins, nous allons camper pour une heure sur la hauteur. » Daïbes fait manger à ses côtés le cheik et son acolyte au casse-tête, mais ses hommes ont vu du jambon sur la nappe, et dignes disciples de Mahomet qu'ils sont, ils n’accep- teront que du pain et des noix. Du reste, le cheik est tout sucre et tout miel. « Je vous invite dans mon campement, dit-il, pour cinq, pour six jours ! » Nous nous confondons en remer- ciements, mais nous nous hâtons de plier bagage ; nous sentons le terrain brûler sous nos pas, et le caractère arabe, si complexe et si variable, ne nous rassure que médiocrement. Daïbes ne connaissant pas bien la route, le cheik nous cède comme guide un de ses hommes; mais, arrivé au bout de son territoire, mon gaillard s'éclipse sans bruit. ‘Symptôme peu rassurant, direz-vous. En effet, un instant après, comme nous traversons une grande plaine, voici venir à grands pas une troupe armée; vingt Bédouins accourent et arrêtent notre pauvre Ahmed; la situation n'est pas fort risible : égrenés sur un long espace, nos cha- meaux et Bédouins à l'avant-garde, ma chaise à porteurs les suivant, Daïbes et nos compa- gnons plus loin, puis mon mari en arrière, à perte de vue, plongé dans les récoltes bota- niques les plus captivantes, toute notre caravane, en un mot, forme une file interminable, presque impossible à réunir en cas de danger pressant. » Les Bédouins irrités en veulent à Ahmed, ils menacent de l'étrangler, mais Daïbes arrive et parlemente longuement ; enfin il nous fait signe de poursuivre notre route; l'angoisse cesse, et, le cœur plus léger, nous nous hâtons de mettre un large espace entre ces hostiles Bédouins et nos pacifiques personnes. 56 JUDÉE » Nous nous hâtons vers les montagnes : les prairies sont d’un vert d’émeraude ; des volées de cigognes s'ébattent dans l'herbe. Une chaîne de collines aux gracieux contours nous appuie à gauche, et voici que dans un repli de terrain, tout doré par le soleil couchant, nous apparaît un vaste campement de Bédouins : les tentes noires, longues, anguleuses, s’alignent en file régulière; sous la plus grande sont assis, immobiles, une centaine d'hommes. Des fumées diaphanes enveloppent ce site grandiose d’un voile magique; au-devant des tentes, près de nous, des chevreaux bigarrés s’ébattent dans l’herbe fraîche avec les enfants de la tribu. » Emerveillés, nous contemplons ces splendeurs, mais rendus quelque peu méfiants par les aventures de la journée, nous passons vite. Le sentier montueux nous amène aux collines, nous gravissons les pentes et atteignons un plateau, juste assez grand pour y planter nos tentes. À peine descendus de nos montures, voici venir un cavalier coiffé d’un turban jaune, l'air farouche ! Daïbes le prend de haut avec lui, lui reproche son accueil agressif et bientôt nous sommes bons amis avec ce cheik de la montagne. » Le site est remarquable ; une citadelle en ruines éparpille tout près de nous ses débris mutilés ; c’est ici le théâtre des luttes interminables entre Saül et David. Maintenant, au lieu des cris des gens de guerre, nous n’entendons que ceux d’un laboureur attardé, qui stimule son chameau attelé à une légère charrue. » L'air est vif, même piquant, nos hommes sont groupés autour d’un bon feu, tandis que le fils du cheik, joli garçon päle et coiffé d’un turban, rôde autour de nous comme la gazelle sauvage ; il s'apprivoise tout doucement, et finit par croquer du chocolat Kohler. C’est ainsi que notre honorable compatriote, dont la modestie répugne aux bruyantes réclames de plus d’un de ses collègues, n’en voit pas moins ses produits justement appréciés jusque sur les confins de la terre habitable. » A 5 heures du matin nous quittons Djebei Bate notre 13° campement: le baromètre marque 0",753, le minimum de la nuit a été + 5°1/,, sous la tente nous avions + 7°!/,; tandis que la toile n’accuse aucune rosée dans notre campement, nous ne tardons pas à avoir les pieds mouillés dans l'herbe des ouadis que nous traversons. Les exsiccata s’en ressentent et cependant je mets en papier : Matthiola oxyceras DC., Malcolmia torulosa Desf., et la curieuse Malcolmia coringioides Boiss. qui n'avait été trouvée jusqu’à ce jour que dans le Liban, Helianthemum salicifolium L., Alsine picta Sibth et Smith., Malva Aegyptia L., Erodiwm ciconium L., E. gruinum L., E. hèiritum Willd. Astragalus radiatus Ehrenb., A. callichrous Boiss., Onobrychis crista galli L., Retama Rœtam Forsk., Linaria albifrons Sibth. Plantago ovata Forsk., nouveau pour la Palestine. Allium Erdelii Zucc., Cyperus junciformis Desf., Phalaris minor Retz. Nous continuons à nous élever, par une succession de ouadis onduleux, jusqu’à une altitude d'environ 300", lorsque nous débouchons tout à coup sur le ouadi Khulil, au- dessus du Bir es-Seba, une des étapes marquées dans notre programme. Nous aurions aimé l’atteindre par le Sinaï, mais nous sommes bien reconnaissants d’y arriver par le chemin que nous avons suivi: décidément c’est une de ces localités où l’on ne va pas en passant, il faut vouloir y aller, car tout tend à vous en détourner. Pendant que nos gens bataillent avec les Bédouins je me hâte de recueillir, aidé de ma fidèle Lisette: Hussonia uncata Boiss., Synapis pubescens L. (2), le superbe Helianthemum JUDÉE 07 vesicarium Boiss., dont les larges fleurs roses bâillent à un soleil brûlant, Silene Canopica Del., espèce nouvelle pour l'Asie, Malva silvestris L., Erodiwm gruinum L., Erodium hirtum Willd., Mesembryanthemum nodiflorum L. Astragalus callichrous Boiss., Astragalus trimestris L. espèce nouvelle pour l'Asie, Astragalus sanctus Boïss. c'est la première fois que je voyais cette belle plante aux feuilles finement argentées, Lathyrus marmoratus Boiss. en jeunes fruits, Filago spathulata Presl. qui n'avait pas encore été signalée en Palestine. Echium plantagineum L., Echiochilon fruticosum Desf., Allium Rothii Zucc., Gagea reti- culata Rœm. et Schult., Ammochloa subacaulis Bal. En quittant Bir es-Seba nous nous dirigeons au nord-est, suivant une très large vallée herbeuse, séparée à l’est de la plaine des Philistins par une chaîne où s'étalent de vastes campements bédouins, à l’ouest par des montagnes plus élevées qui nous empêchent de voir la mer Morte mais pas les montagnes de Moab. Au sud, à l'horizon, nous soupçonnons la chaîne du Tih. En nous élevant graduellement les espèces désertiques disparaissent les unes après les autres, pour être remplacées par la flore méditerranéenne ou par nos plantes suisses ; quelques fleurs nouvelles viennent nous réjouir, mais nous sommes talonnés par les Bédouins et c’est au galop qu’il faut herboriser, avec la crainte de remplir d'angoisse nos compagnons de route : Anemone coronaria L. mêle ici ses corolles écarlates à celles de Ranunculus A siaticus L.; l’aire géographique de cette première espèce se trouve ainsi quelque peu étendue car M. Bois- sier dit, à la page 11 du 1° vol. Flora Orientalis : « Palestina usque ad Hebron.» A partir d'ici les fleurs d’Anemone remplacent celles de la Renoncule qui égayaient notre route depuis deux jours ; sans doute qu’elle remonte plus haut sur les montagnes de Judée où elle fleu- rirait plus tard. Fibigia rostrata Schenk. Astragalus tuberculosus DC., A. macrocarpus DC., Vicia Narbonensis L. Nonnœa Philistea Boiss., Alkanna tinctoria L., Vinca herbacea W. K., Eremostachys laciniata Bunge, Tulipa montana Lindley, Allium Erdelii Zucc. Avant d'arriver au campement nous voyons sur le sentier un gros et long serpent noir ; c’est le premier que nous rencontrons. Nous quittons le terrain uni de la vallée pour commencer à gravir les pentes rocailleuses et calcaires des montagnes de Judée. Les ruines qui abritent notre campement paraissent se rapporter à la localité marquée Datrahiyeh sur la carte anglaise. Marpr, 80 Mars. — « Tandis qu'on lève le campement, nous partons à pied, le cheik à turban jaune nous précédant en éclaireur. Il est cinq heures et demie, l'ombre règne encore dans les replis des collines, mais les Bédouins paysans sont déjà au travail, harcelant leurs chameaux de cris sauvages ; les champs, disposés en terrasses soutenues par des murs en pierre sèche, ne mesurent le plus souvent que huit à dix toises en tous sens, et les pierres y abondent ; la charrue est en bois, si légère qu’un homme la porte aisément sur l'épaule ; le soc, muni d’une petite pointe de fer, remue à peine quelques pouces d’une terre rou- geûtre et meuble. Ces gens sont moins hostiles que ceux de hier, mais leurs physionomies sont narquoises, et le voyageur passe rapidement sur ces sauvages frontières qui gardent avec tant de jalousie le pays de la promesse. » Voici venir les chevaux et la chaise; une fois dedans, que de soubresauts ! que de secousses ! Le sentier, à demi détruit par les pluies, contourne les ravins, franchit les tor- 58 JUDÉE rents encombrés de quartiers de roc, puis gravit des pentes ardues, que des dalles natu- relles, polies par le temps, rendent fort glissantes. Les mules, surtout celle de devant, font des prodiges d'adresse ; leurs jarrets, souples comme le jonc, solides comme l'acier, sont infatigables, et malgré les rudes efforts que font ces pauvres bêtes, vous n’apercevez ni sueur sur leur brillant pelage ni écume à leurs naseaux. À midi, halte bienfaisante sur un haut pâturage tout parsemé de cyclamens d’un blanc rosé, de cistes aux larges fleurs blanches ou roses. L'escalade reprend ensuite, haletante, pénible, par monts et par vaux. » Enfin, vers cinq heures du soir, Daïbes, qui nous a précédés sur le haut d’une colline, regarde à ses pieds, tire son pistolet et envoie dans l’espace deux détonations joyeuses. C’est Hébron ; oui, l'antique ville d'Abraham est là, nichée comme un gros nid de guêpes au sein d’un rocher; les maisons d’un gris jaunâtre s’empâtent les unes dans les autres ; du sein de ce dédale grandiose s'élèvent les deux longs minarets de la grande mosquée, bâtie sur la caverne de Macpéla. » Le soleil couchant enveloppe ce sauvage repaire d’une admirable teinte dorée; des vergers, des oliviers touffus forment une gracieuse ceinture à cette farouche cité d'Hébron. À nos pieds, sur une pente verte, s'étalent deux groupes de tentes, les nôtres, puis celles de trois touristes américains, les premiers pays que nous rencontrons depuis le départ d'Egypte. » Sautant de roche en roche, nous descendons en quelques minutes le sentier. Mais qui vient donc au-devant de nous ? Deux hommes et un enfant, vêtus de longues redingotes fourrées, coiffés de larges bonnets de velours noir bordé de fourrures, deux longues mèches ondulant sur leurs joues. Que font là ces étranges personnages, au teint blanc et rose, qui contrastent si fort avec nos Arabes basanés ? Ce sont, nous dit-on, des pèlerins juifs d'Au- triche, réunis pour les fêtes de la semaine sainte; leurs femmes, gracieuses créatures tout enveloppées de blanc, allaitent leurs nourrissons sur la pelouse, derrière nos tentes. Des myriades d'enfants, de jeunes gens, de femmes de tout âge, la plupart juifs, vont et viennent autour de nous sans gêne et sans contrôle. Maïs gare à Latouf qui, pareil à Jupiter vengeur, jaillit à l’improviste sur les indiscrets et les disperse à grand renfort de bras et de voci- férations. Latouf est aide-cuisinier, aide pour les tentes, aide un peu pour tout; qui n'a pas vu ces yeux furibonds, ces bras maigres serrés dans une veste rougeñtre, cette moustache hérissée lorsqu'il bondit à la rencontre d’une population indiscrète, n’a rien vu. Latouf mérite, ne füt-ce que par l'organe bien chétif de notre modeste journal, de passer à la postérité. » Les enfants terrifiés s’enfuient, le feu s'organise, le soleil se couche, et nous suivons des yeux une procession de femmes turques qui, sortant de la ville, accompagnent une de leurs sœurs au champ du repos; pauvres femmes turques! pour elles, la mort n’est pas plus triste que la vie. Leur religion les déclarant d'emblée dénuées d’une âme, elles passent leurs belles années dans le plus triste abaissement; leurs maris, leurs fils les traitent en esclaves, pire que cela, comme une caste abjecte, pareille en tout point aux brebis de leurs étables. Dans ces lieux où Sara, la noble compagne d'Abraham, cheminait à côté de son seigneur avec la majesté d’une princesse, ses pauvres filles, tremblantes et dégradées, se tiennent à part et souffrent en silence les brutalités du sexe fort. » Et voilà Daïbes, Ô contraste éloquent de la vie de ce monde! qui donne essor à sa joie en tirant force feux d’artifice ; la joie devient communicative ; les deux mauvais plai- sants, Abdallah et Giorgi, ne vont-ils pas jeter des pétards dans le feu du paisible cheik Ahmed, un peu abasourdi par les détonations qui partent à ses pieds! Daïbes est joyeux, il JUDÉE 29 y a de quoi: avoir fait traverser le désert, la sauvage contrée de Juda, à ses vingt voya- geurs, avec armes et bagages, sans accident, sans perte d’un clou ni d’un objet quelconque, c'est là une marque de la toute bonté de Dieu, il le dit lui-même, et aussi un témoignage des capacités hors ligne du brave Daïbes, sachons le reconnaître aussi. » Notre 14° campement de Datrahiyeh étant à environ 375" au-dessus de la mer, le mi- nimum de la nuit a été de + 4°, sous la tente + 7°. La rosée fut forte pendant la nuit, mais notre tente était plantée sur une terrasse rocailleuse si étroite, que poussé par la fatigue et le soin des plantes que nous n'avions pu sécher au milieu du jour, j'ai négligé de la mesurer. La contrée que nous traversons a une flore des plus intéressantes, mais plusieurs espèces m'échappent, car je n'ose pas arrêter la caravane, voilà quinze jours que nous sommes sans nouvelles des nôtres et il nous tarde d’avoir nos lettres; le sentier est mauvais et l'étape jusqu’à Hébron sera longue, c'est donc en soupirant que du haut de mon cheval je néglige tant de plantes que nous n'avons pas encore rencontrées depuis notre départ d'Egypte. Autour du campement nous trouvons : Biscutella Coluinnæ Ten., Erucaria Aleppica Gærtn. Le charmant Trifolium eriosphærum Boiss. caractéristique des environs de Jérusalem et d'Hébron, Astragalus sanctus Boiss., un gros Colchicum en fruit N° 849, Ornithogalum montanum Cyr. var. platyphyllum F1. Or., Bellevalia flexuosa Boiss. très abondante dans les murs de pierres sèches de toute la Judée. Dans une ouverture de ruine du côté nord je trouve la première mousse ; suivant M. Bescherelle c'est Barbula muralis L. var y. æstiva. Nous ne tardons pas à nous engager dans une succession de vallées étroites, calcaires qu'on trouve dans toute la Syrie; en Palestine elles sont régulièrement interceptées par des murs en pierres sèches de un à deux mètres de hauteur qui forment ainsi des terrasses d’une moyenne de 10 mètres de largeur: sont-ce les anciennes portions des Israélites ? Elles paraissent avoir une contenance assez uniforme. Quoi qu'il en soit, rien n’est plus cahotant que l'escalade de cette succession de larges escaliers; elle se fait généralement par une brèche que le torrent du fond de la vallée a pratiquée dans le mur de soutènement. Voici notre récolte du milieu de la journée : Les premières touffes de la belle Ranunculus Hierosolymitanus Boiss. nous apparaissent dans le gazon ras de El-Dhoheriyeh, elle est aussi abondante autour d'Hébron, un Fumaria qui doit être F. parviflora Lamk., Malcolmia coringioides Boiss., Biscutella Columnæ Ten., Isatis Aleppica Scop., Carrichtera vellæ DC. espèce nouvelle pour la Palestine, Diplotaæis erucoides L., Helianthémum Niloticum L., H. salicifolium L., Silene coniflora Otth., S. A to- cion Murr., Alsine picla Sibth. et Smith, Paronychia argentea Lam., Linum pubescens Russell, Erodium cicutarium L., E. moschatum L., E. ciconium L., E. gruinum L., E. malacoides L. Trifolium formosum Urv., T. clypeatum L., T.eriosphærum Boiss., Physanthyllis tetra- phylla L., Hymenocarpus circinnatus L., Astragalus callichrous Boiss., Poterium spinosum L., Telmissa microcarpa Sm., Tordylium Egyptiacum L., Asperula arvensis L., Galium arti- culatum L., Valerianella en fleurs, Scabiosa prolifera L., Evaæ contracta Boiss., Chrysan- themum coronarium L., Calendula Palestina Boiss., qui n'avait encore été trouvé qu’autour de Jérusalem et de Jéricho, Thréncia tuberosa L., Picris Sprengeriana L. Anchusa Aegyptiaca L., Echium plantagineum L., Lithospermum tenuiflorum L. fil., Celsia Orientalis L., Linaria albifrons Sibth., Veronica Syriaca Ræm.et Schult., Salvia Horminum L., Ajuga Chia Poiret 7 suffrulescens. 60 JUDÉE Plantago Cretica L., P. ovata Forsk., Cynocrambe prostrata Gærtn. Ophrys œstrifera MB. forma non cornigera, est la première orchidée que je rencontre en venant du sud. Orchis papilionacra L. abondant sur les hauts plateaux, Orchis Simia Lam., variété remarquable, à fleurs plus petites et plus pâles que le type; malheureusement je ne l'ai pas recueilli avec les bulbes ; peut-être que d’autres observateurs en feront une nouvelle espèce lorsqu'ils auront une série suffisamment complète d'échantillons. 7rès Palestina Baker., Allium decipiens Fisch., Allium Neapolitanum Cyr., Bellevalia fleæuosa Boëiss., Allium Libani Boiss., Lamarkia aurea Mœnch, Cynosurus trichophyllus Barb. en belle variété, à aigrettes très longues, colorées en rouge, Stipa tortilis Desf. la graminée la plus commune de Palestine à cette saison de l’année, Scleropoa pumila Boiss., Bromus fasciculatus Presl., Poa bulbosa L., Trisetum parviflorum Pers., Triticum bicorne Forsk. Nous faisons notre halte du milieu du jour à environ 10 kilomètres au sud d'Hébron, à une altitude de 750"; malgré la fatigue d’une route des plus pénibles, il nous faut vaillamment travailler à la dessication de nos abondantes récoltes des trois derniers jours, car depuis le samedi nous n'avions pu sécher de papier. Pendant que nos gens se reposent, je fais une trouvaille qui me remplit de joie. Avant de quitter Valleyres, M. Georges Maw, le fidèle monographe du genre Crocus, m'avait écrit : « Il serait des plus importants d'observer et de noter la limite la plus méri- dionale à laquelle on trouve des crocus. À ma connaissance ce genre n’a pas été observé au sud de Bethléem, mais je suis sûr que vous trouverez Crocus hiemalis entre le Sinaï et Bethléem, et il serait à désirer qu'on püt en obtenir une bonne provision de bulbes. » Depuis Bir es-Seba je m'évertuais à découvrir des traces de crocus, car la saison était trop avancée pour des fleurs, mais, traqués comme nous l’étions par les Bédouins, les recherches à cheval étaient difficiles. En fouillant une colline rocailleuse, je fus donc tout réjoui de pouvoir recueillir en bons fruits neuf bulbes d’un Crocus que M. Maw a reconnu être C. hie- malis Boiss. et BI. Décidément Hébron est un centre intéressant pour la botanique, je regrette de n’y pou- voir passer quinze jours afin de rayonner de ce point élevé : nous y trouvons encore au- jourd’hui, 30 mars, de la neige sur un versant exposé au nord. Il faut dire que l'hiver 1879- 1880 a été exceptionnellement froid; on est allé en traîneau de Jérusalem à Bethléem, chose inconnue des plus vieux habitants. Nous constatons que les jeunes pousses des chênes ont souffert du gel. En nous rendant au campement et autour de celui-ci nous recueillons : Arabis verna L., Malcolmia Chia L., Alyssum campestre L., Clypeola echinata DC. qui n’a été indiquée en Palestine qu’autour de Jérusalem, Clypeola jonthlaspt L., Thlaspi perfoliatum L., Aethio- nema heterocarpum J. Gay, espèce nouvelle pour la Palestine, Silene Atocion Murr., Ero- dium cicutarium L., Erodium malacoides L. Medicago un peu jeune, Astragalus tuberculosus DC., Galium Judaïicum Boiss., Vaillantia muralis L., Mericarpæa vaillantioides Boiss., une Valerianella en fleurs, Evax contracta Boiss., Lagoseris bifida Vis. Anchusa Aegyptiaca L., Anchusa Milleri Willd. espèce nouvelle pour la Palestine, Lithos- permum tenuifiorum L. fil. Plantago Cretica L., Cynocrambe prostrata Gœrtn., Euphorbia Berythea Boss. et Bl. espèce nouvelle pour la Palestine, Æwphorbia aulacosperma Boiss., Euphorbia Peplus L. espèce nouvelle pour la Palestine. Arum crassipes Boiss., Iris Palæstina Baker en fruits, Echinaria capitata Desf., Bromus JUDÉE 61 tectorum L., Gagea reticulata Ræm. el Schult. passée fleur, Asphodelus luteus L. en belles fleurs, Bellevalia flexæuosa Boiss., Ceteraeh officinarum Willd. Les mousses abondent à Hébron, où elles trouvent la fraicheur de nombreuses sources ; les murs en pierres sèches en sont tapissés sur leur face nord. Voici les espèces que dans notre course rapide j'ai pu recueillir : Homalothecium sericeum L., Barbula muralis L., Bar- bula subulata L. var. B subinermis Schimp., Barbula ruralis var. rupestris Br. et Schimp. (B. intermedia Bridel), Barbula vinealis Bridel ; au-milieu de ces vulgarités, la seule chose intéressant M. Bescherelle était Trichostomum nitidum (Tortula nitida Lindb.) : cette plante n'étant pas connue en fruits, il eût été instructif d’en étudier le péristome, malheureuse- ment toutes mes capsules étaient avortées. Mercrent , 31 Mars. — « Voulez-vous savoir, ami lecteur, que hier au soir nous étions gardés, même trop bien gardés ? Un soldat turc paradait devant nos tentes, un autre soldat devant celles des Américains. » Vers dix heures, Daïbes, faisant sa ronde solitaire, se trouve nez à nez avec le soldat du voisin, lequel, accroupi contre notre tente, cherchait une fente par laquelle il püût ac- crocher (en guise de souvenir très probablement) quelque bribe de nos bagages. Daïbes, peu sentimental à l'égard des voleurs, surtout lorsqu'ils sont en même temps soldats, tombe à bras raccourcis sur le compère, le saisit à bras le corps, et le jetant parmi les Bédouins assis autour du feu, le leur donne à garder jusqu’au matin. À l’aube, l’autre soldat intercède pour son malheureux collègue, et plus tard Daïbes le relâche avec pompe; espérons que, pour le soldat, la leçon aura été bonne ; elle a été chaude, en tout cas. » Un vieil Arabe à la bouche édentée nous mène voir la ville, avec un flux d'explications auxquelles, à part quelques noms bibliques, nous ne comprenons mot. Une rue en casse- cou, vraie rampe de citadelle, nous amène au pied de la mosquée, et là, devant un mur immense incrusté de larges pierres de taille brunies et polies par le temps, il nous répète à satiété: «Abraham, Sara, Rébecca, Jacob, Jousef! » Nous le savons, mon brave homme, ils sont tous là, derrière ce mur! Ce que nous voudrions, c’est pénétrer dans les souter- rains, c’est explorer ces niches mystérieuses où, gardés par l'inepte jalousie de vos con- frères en Mahomet, les patriarches reposent depuis tant de siècles! » Oui , entrer ! Regardez donc ici près la figure en bronche de ces Turcs qui montent les degrés , et vous ferez comme nous: tournant prudemment sur vos talons, vous irez exa- miner la mosquée sur une autre façade. Cette fois l'attaquant par le sommet de la colline et escaladant un mur, nous touchons aux murailles ; une voûte sombre s'enfonce à nos pieds, autre entrée des tombeaux ; il faut se résigner à voir cela et rien d’autre. » La chaise et les chevaux nous attendent hors de ville, dans un chemin qui monte au milieu des vignobles ; les ceps, encore tout noirs et desséchés, portent en leur saison des grappes d'un raisin exquis, dont les habitants fabriquent un vin remarquable. » Près de nous, à côté d’un couvent russe aux épaisses murailles, s'élève un arbre à moitié sec, portant quelques maigres mouchets de feuilles à l'extrémité de ses longs rameaux: c’est le chêne de Mamré, ou tout au moins l’un de ses descendants. » Nous franchissons monts et vallées, et voici que tout à coup, au fond d’un repli ver- doyant, nous apparaît un gros château carré dominant trois vastes citernes, remplies d’une eau limpide et azurée; ce sont les étangs de Salomon. Il fait bon s'asseoir près des eaux restaurantes, à l'ombre des hautes murailles, après la rude descente de la montagne qui nous met en nage et meurtrit nos pieds. 62 JUDÉE » Les bassins, par leur structure simple et grandiose, nous paraissent dater d'une haute antiquité ; le château, lui, porte l'empreinte du moyen âge. » Nous venons d’essuyer, il y a peu d’instants, un fameux déboire. Vous vous souvenez du messager envoyé à Jérusalem, et qui devait nous apporter nos lettres sur le chemin d’Hébron; il est revenu, le brave homme, mais sans lettres, sans journaux; un simple billet du banquier, dépositaire de nos lettres, nous dit sans ambages que, vu les fêtes juives, il n’a pas cru devoir remettre nos lettres au messager, ni d’autre part expédier en Europe la dépêche qu'’attendent avec tant d’impatience nos parents bien-aimés ! Vous voyez d'ici les explosions, les murmures de l'espérance déçue! O formalisme juif détestable ! à peuple misérable qui coule le moucheron et avale le chameau ! à hommes esclaves de la lettre qui tue et ennemis de l'esprit qui vivifie ! » Une fois la mauvaise humeur exhalée, il faut prendre un parti; lequel donc ? Eh! le seul à prendre : renvoyer un autre messager, avec injonction péremptoire au banquier de remettre le courrier sans délai. Abdallah enfourche vaillamment le cheval de mon mari, lequel à son tour escalade un chameau, et piquant des deux il franchit au grand galop les collines et disparaît bientôt; il s’est si bien piqué d'honneur, l’excellent Abdallah, qu'au bout de quatre heures d'horloge le voilà qui nous arrive entre Hébron et Bethléem. J'aurai toujours présent à l'esprit ce pâturage, semé de gros blocs ; assis sur l’un d'eux, nous dévorons comme des affamés le gros paquet de lettres apporté par notre brave Mer- cure. Quelle grâce infinie de Dieu ! bonnes nouvelles sur toute la ligne, les santés sont remises, les cœurs nous suivent ; ce ne sont que paroles encourageantes, prières de ne pas écourter le voyage, d’en jouir et profiter au long et au large. Nos cœurs sont exubérants de joie; il est fidèle notre Dieu. Comme aux jours d'Abraham, d’'Isaac et de Jacob, il est un bouclier pour ceux qui se réfugient en lui. » Bethléem nous apparaît soudain, au tournant d’une colline. «Et toi, Bethléem Ephrata, n’es-tu pas la plus petite parmi les milliers de Juda ?» Bethléem étale ses blanches maisons sur les collines, en face du panorama grandiose des montagnes de Moab, baïgnées par la mer Morte. À part quelques couvents, quelques églises aux lourdes murailles noires, on ne voit à Bethléem que maisons neuves, chantiers de construction, pierres taillées d’un blanc de neige, maçons armés de la truelle et du ciseau, en un mot, ville moderne et grandissante. » Notre caravane, se dégageant à grand peine des rues étroites encombrées de moellons, débouche enfin sur un charmant promontoire faisant face à la ville; les tentes sont dres- sées. Adieu le calme, la paix du désert ; les jeunes Bethléemites, jolis gamins au teint rosé, aux robes colorées, nous envahissent, escaladant les terrasses, les mains remplies d’affreuses reliques qu'ils nous offrent avec une ténacité sans pareille. » — Latouf ! à l’aide! » Latouf fond sur la marmaille et la refoule hors du campement; alors, par manière de revanche, les gamins, grimpant sur les figuiers environnants, se mettent à brouter, comme autant de sauterelles, les bourgeons naissant au bout des branches. » — Jamais ne vis chose pareille ! s’écria Daïbes effaré. » Nous mêmes, habitués au maraudage helvétique, nous restons confondus devant l'audace des jeunes Bethléémites. » La nuit a été fraîche, avec un minimum de + 3° : + 8° sous la tente. Hébron doit être d’un séjour agréable pour l'été, aussi Abraham l’avait-il choisi pour sa résidence; les sources y sont abondantes et quelques arbres témoignent des beaux ombrages qu’on pourrait y JUDÉE 63 créer. Sur certaines sommités, que nous ne pouvons atteindre, nous apercevons un péinus ; mais l'arbre le plus commun est le Quercus coccifera L. var. Palæstina Boss. : les chèvres le broutant il se présente généralement sous la forme de buissons rabougris. Lorsque la tradition populaire le protège, comme cela est le cas pour le chêne de Mamré, il se déve- loppe majestueusement : j'eus la bonne fortune de pouvoir obtenir un rameau de cet arbre historique muni d’un gland. Sur les murs de la mosquée croissent abondamment: Podonosma Syriacum Labill., Hyo- scyamus awreus L. et Parielaria Judaica L., les trois plantes qui se retrouvent partout sur les murailles de Jérusalem. Le long des sentiers de vignes nous remarquons un Ficaria que je regrette de n’avoir pas rapporté, car la Flora Orientalis n’en indique point dans cette région; il me rappelait tellement le nôtre que je ne suis pas descendu de cheval pour le prendre. Des Rubus et des Rosa qui paraissaient plutôt cultivées commençaient à pousser quelques bourgeons. Les vignes sont entourées de murs et pourvues de distance en distance de tours massives carrées destinées à protéger leurs fruits ; les longues souches traînent à terre pour se relever à leur extrémité. Le vin d'Hébron est certainement le meilleur que nous ayons goûté en Orient. Les oliviers sont bien négligés et rabougris. En sortant du bassin d'Hébron j'ai le plaisir de cueillir parmi les cailloux du bord du sentier une belle astragale de la section Dasyphyllium qui commençait à fleurir : À. creta- ceus Boiss. et Ky. Le pays qui sépare Hébron des réservoirs de Salomon est particulièrement aride, ro- cailleux, pelé; j'y aurais sans doute glané quelques espèces intéressantes, mais juché sur mon chameau je ne pouvais songer qu'à m'y maintenir. À midi nous faisons halte auprès des réservoirs où je puis mettre en papier : Hypecoum procumbens L., Fibigia rostrata Schenk, Acthionema heterocarpum J. Gay., Calepina Corvini Al., Helianthemum vesicarium Boiss., Trifolium eriosphæricum Boëss., Vicia hybrida L., Vicia Narbonensis L., Arbutus Andrachne L., Bellis sylvestris Cyr. Bryonia Syriaca Boiss., Symphytum Palæstinum Boiss., Aristolochia Maurorum L., Ceterach officinarum Willd., Barbula vinealis Bridel, B. lœvipila Bridel, Homalothecium sericeum Schimper mais stérile. Jeupt 1° AVRIL 1880. — « À huit heures visite à l’église de la Nativité, divisée entre les grecs, les arméniens et les latins. La tradition ayant changé l’étable en grotte, nous descendons quelques marches pour la voir. Les parois sont revètues d'étoffes aux couleurs criardes ; de gros cierges répandent une lueur rougeâtre; un prêtre arménien pâle, l'air profondément hébété, balance un encensoir, modulant des litanies que de pauvres petits enfants rangés autour de lui accompagnent en nasillant. » O spectacle qui fend le cœur ! Que dirait la bienheureuse Marie à la vue de cette ido- lâtrie abrutissante, se perpétuant dans ces lieux où elle vécut dans la simplicité de sa chaste existence ? » Quittant sans regret l’église, nous entrons dans la demeure du brave Arménien que Daïbes nous a donné pour guide. La femme du logis et sa belle-sœur, le front encadré de médailles, la chevelure enveloppée d'une sorte de mitre, nous font un gracieux accueil; on nous apporte des coquilles de nacre artistement sculptées, des croix, des boutons de manche. » Bethléem est le siège de l’industrie des reliques ; au rez-de-chaussée de chaque maison, 64 JUDÉE dans chaque salle basse, vous voyez des femmes, des enfants occupés à tourner, à assortir, à enfiler des perles de bois d'olivier pour les chapelets ; ceux-ci, plongés ensuite dans des chaudrons remplis d’un liquide noir, y prennent la teinte foncée requise pour la vente. Ici chacun travaille; l’activité, la gaieté, l'intelligence rayonnent sur chaque visage. Quel dommage que ce travail, si salutaire, si moral en lui-même, ne serve qu’à propager l'erreur! » Bethléem est exclusivement peuplé de chrétiens. Quittant la ville, nous passons près du tombeau de Rachel, masure carrée sans caractère ; est-ce bien là qu’est tombée la com- pagne chérie du patriarche ? Le doute est possible et permis. » Nous approchons de la ville sainte : devant nous apparaissent quelques maisons sur la crête de la colline ; c’est l’hospice russe; rien de frappant, rien qui saisisse l’âme, point de vue d'ensemble. Au lieu d'entrer par la porte de Jaffa, tout près d'ici, nous préférons, afin d'éviter un trajet fort glissant sur les pavés de la ville, en faire le tour extérieur par une sorte de boulevard. Nous entrons par la porte de Damas, haute, noire, crénelée. On se croirait au temps de Saladin et de Malek-Adel. » » Nous voici dans la ville, engagés dans une rue tortueuse bordée d’échoppes, encombrée de pèlerins, de Bédouins en haillons, trébuchant comme nous sur les plus hideux pavés imaginables. » Faisant halte devant une porte étroite (c’est celle de l'hôtel), nous grimpons un escalier en casse-cou; longeant un corridor où les marchands de reliques, de photographies étalent les produits les plus variés, puis montant de terrasse en terrasse, nous arrivons à notre chambre haute, pièce blanchie à la chaux et voûtée : on dirait une cave sur les toits. > Par-dessus nos têtes, le ciel d'Orient, d’un bleu intense ; devant nous une succession de coupoles blanches, autant de chambres hautes comme la nôtre. Les sources d’eau n'existent pas à Jérusalem, l’eau de pluie y est recueillie avec soin et ruisselle de la surface arrondie des dites coupoles jusque dans les citernes. Cette eau stagnante, corrompue par les chaleurs brülantes de l'été, produit, avec d’autres causes, un état fiévreux permanent dans la population. . » La chambre est sale ; on y remédie en couvrant le sol et le divan avec les nattes de la tente ; l'hôtel, dirigé par un Egyptien, entrepreneur de caravanes de touristes, se ressent des absences fréquentes de son propriétaire. La table d'hôte infecte est servie par des Arabes incrustés de graisse et de suie. Mais quoi, nous sommes à Jérusalem : ce fait seul doit nous faire oublier les petites misères de l'hôtel de Damas. » Notre seizième nuit de campement a été interrompue par une rafale du sud-ouest qui a fortement ébranlé nos tentes et nous a amené quelques gouttes de pluie: le minimum de la nuit a été + 12°, sous la tente nous avions + 13. Les environs de Bethléem ont été récemment mis en culture : les pierres enlevées des champs forment de solides murailles pour les jeunes vergers d'’oliviers, figuiers, amandiers, pêchers, etc. C’est sous l'impulsion d’un de nos compatriotes suisses, le docteur Muller, que se fait ce travail ; il a compris que c'était là ce qu'il fallait à la Palestine. Tant que des routes n’auront pas été construites, le transport des denrées sera très cher; c’est au sol qu’il faut demander la nourriture des habitants, l’agriculture et surtout l’arboriculture doivent être développées, car avec les arbres reparaîtront les anciennes sources nécessaires à la végétation. Pour comble de malheur le gouvernement turc frappe d'un impôt tous les arbres et le Bédouin transforme en combustible l’engrais si nécessaire à ses maigres cultures. Si MM. Rothschild et leurs coreligionnaires veulent faire quelque chose de ce qui fut au- JUDÉE 65 trefois la Terre Sainte, qu'ils y envoient des forestiers habiles et dévoués pour parsemer toute la contrée de pépinières bien entretenues : c’est une affaire d'argent... et celui-ci ne leur manque pas. Il m'est difficile d’herboriser en vue de la ceinture crénelée de Jérusalem, mais je ne saurais oublier de mentionner la plus grande rareté que j'aie recueillie dans tout notre voyage : un joyeux, un poli « Good morning, Sir » que m'adressa un jeune homme à la figure épanouie. En recevant cette accorte salutation je me promis bien d'en prendre exemple pour en gratifier tous les touristes, surtout les plus rébarbatifs, que nous pour- rions rencontrer. VENDREDI, ? AVRIL. — « À deux pas de l'hôtel, la rue s'enfonce sous une longue voûte, puis, tournant à droite, monte rapidement jusqu’à la place de l'église du Saint-Sépulcre. Des lépreux aux traits bourgeonnés, des estropiés font haie des deux côtés de la rue. La dite place, seul endroit libre aux abords de l’église, est littéralement couverte de chapelets et reliques diverses. L'église, aux façades irrégulières, bâtie et rebâtie à des époques diverses, n'offre à l’œil, sauf deux baies cintrées de style roman, aucun détail qui le captive. » À l’intérieur, tout est obscur, même solitaire. Au centre de l’église s'élève un mausolée, c'est le saint sépulcre. Par une porte étroite et surbaissée, on pénètre dans une petite chambre; on aperçoit une sorte de piscine revêtue de marbre blanc, éclairée par une cinquantaine de lampes suspendues au-dessus: c’est là que la tradition place et vénère le tombeau du Sauveur. » Comme à Bethléem, l'église est divisée entre les trois communions arménienne, grecque, et latine. » On nous fait descendre quelques marches pour voir d'antiques sépulcres creusés dans le roc ; on les nomme « tombeaux de Joseph d’Arimathée et de sa famille. » Puis gravissant un escalier, nous arrivons au lieu du supplice de Jésus; trois trous dans le roc ont reçu, dit-on, le pied des trois croix élevées en Golgotha. » Ignorante en tout ce qui concerne l'authenticité des lieux saints, je ne ferai qu'une remarque : à ceux qui disent qu'il n’est pas possible qu’une seule enceinte renferme à la fois le tombeau de Jésus et le Calvaire, je rappellerai cette parole de l'évangéliste Luc qui nous dit positivement que le sépulcre n'était pas éloigné du lieu où fut crucifié Jésus. » Somme toute, cette visite au saint sépulcre nous a été douce ; nous sommes frappés de l'absence d’ornements, de la simplicité recueillie qui règne en ces lieux. Quel contraste avec les rues de la ville : là tout est bruyant, resserré, encombré; dans cette foule de Bé- douins, d’Arabes, vous ne voyez guère, en fait d'Européens, que des pèlerins russes, hommes à longue barbe, femmes âgées en bottes de cuir et redingotes de drap, la tête entourée d’un mouchoir de soie; nous les retrouverons plus tard aux rives du Jourdain. >» Pour le moment, nous allons au mur des Lamentations. Tous les jours, mais surtout le vendredi, les Juifs se rassemblent au pied d’un mur, la seule partie du temple qui leur soit permis d'aborder. Eux, les rois du sol, les anciens maîtres du pays, seraient mis en pièces s'ils essayaient de franchir l'enceinte sacrée. Les voilà, Polonais d'une part, Espa- gnols de l’autre, resserrés dans un passage à ciel ouvert. La muraille de gauche, celle du temple, est incrustée de grandes pierres de taille; les femmes gémissent, les hommes, de vieux recueils de psaumes étalés sur leurs mains, se dandinent en psalmodiant. 66 JUDÉE » Aveugles et insensés ! ils ont repoussé de l'édifice la pierre élue, précieuse, ils ont massacré Celui qui leur disait : « Je suis la porte, » et maintenant, heurtant les dernières pierres du temple de leurs fronts rebelles, c’est en vain qu'ils demandent avec larmes de pouvoir entrer. » Allons voir les synagogues. Quel affreux trajet que celui des rues juives! Les bêtes crevées, les immondices s’accumulent à chaque tournant, sous chaque voûte; on ne sait où regarder pour échapper à un dégoût invincible. » La première synagogue, plutôt moderne, offre à l’intérieur l’aspect d’une salle ronde ; des vieillards, courbés sur de petits chevalets, lisent avec assiduité dans d'énormes An- ciens Testaments. » Dans la seconde synagogue, plus ancienne, on lit une prière, dont les assistants répè- tent en chœur quelques fragments ; tout à côté, dans la pièce voisine, la jeunesse juive prend ses ébats jusque sur les bancs, pas un adulte ne s’opposant à ce scandaleux vacarme. » La température minimum sur notre terrasse a été pendant la nuit + 8° avec une légère ondée. Après avoir rempli mes devoirs de touriste je m'échappe au nord de la ville, à la recherche d’un collègue botaniste qui m'indique les localités les plus riches des environs; j'échoue, mais ai le plaisir de serrer la main au brave frère Tappe qui soigne admirablement l'hospice des lépreux. Tout ce que je rapporte de ces faubourgs est Galium saccharatum Al. et un rameau en boutons de Pistacia vera L. cueilli sur un bel arbre devant le khan de Cook, auprès de la porte de Jaffa. Je ne parlerai pas de mes relations avec le libraire W. Shapirah de Jérusalem, mis en évidence par les antiquités moabites, si ce n’est pour engager mes collègues à être plus pru- dents, dans leurs relations avec lui, que je ne l'ai été. Entrainé par la relation enthousiaste qu’il me fit d’un récent voyage à Sana dans l’Yémen dont la végétation est admirable, j'ai été amené à lui payer cinq manuscrits hébreux trente fois le prix auquel les a estimés le juge le plus compétent de Suisse! Je m'en suis consolé en pensant que cette somme lui a permis de retourner cette année dans cet intéressant pays. Il en a rapporté de précieux manuscrits hébreux que le British Museum vient de lui payer de gros prix. A défaut de botaniste, j’entre en relation avec l’apiculteur émérite d'Amérique M. D. A. Jones de Beeton, Ontario, Canada, le plus fort producteur de miel qu’il y ait de l’autre côté de l'Atlantique. Il existe à Chypre et en Syrie deux races d’abeilles qui préoccupent actuellement beaucoup les apiculteurs. L’abeille cypriote est surtout recherchée : l'avenir prouvera si sa supériorité est véritable. Toutefois il me paraît bien risqué de soumettre au climat d'Angleterre et du Canada des insectes habitués à la chaleur de la Méditerranée. M. Jones n’a rien épargné pour assurer le succès de son importation. Il a réuni en Syrie des colonies de toute la Judée et même de l’est du Jourdain pour les transporter à Larnaka dans l'ile de Chypre. C’est là qu’est son rucher sous la direction de M. Benton qui est arrivé à produire ce printemps plus de deux cents reines cypriotes : par steamer spécial il transporte ses colonies à Alexandrie où il rejoint la malle des Indes avec laquelle il voyage jusqu’à Londres. Là il donne le vol à ses colonies pendant quelques jours, avant de les transporter avec la rapidité des lettres jusqu’à Toronto ; nous avons été heureux d'apprendre que cette auda- cieuse importation avait parfaitement réussi. M. Jones ne voyage jamais sans quelques JUDÉE 67 ruches dans ses poches : dans la conversation nous lui avions signalé un rucher sur le mont de Sion, le lendemain il nous sortit de son paletot une de ses ruches contenant une reine et quelques abeilles provenant de la dite localité ! SAMEDI, 3 AVRIL. — « Ce matin nous irons explorer l'emplacement du temple. Deux mos- quées, la première appelée mosquée d'Omar ou dôme du rocher, occupe le centre de la vaste esplanade ; la seconde, appelée El-Aksa, l’angle qui domine la vallée du Cédron et celle de Hinnom. » Jadis l’esplanade était occupée d’un côté par le temple, de l’autre par la citadelle romaine Antonia, communiquant avec le temple par ces fameux degrés sur lesquels Paul fut porté par la violence de l’émeute populaire. » La mosquée, qui date d'avant les croisades, est octogone et de belles proportions; le jour pénètre à l’intérieur par d’étroites fenêtres jumelles, composées de fragments de verre de couleur enchâssés dans le plâtre et formant les plus ravissantes arabesques: les bor- dures, les entrelacs varient pour chaque fenêtre, tandis qu’au centre de plusieurs des sen- tences du Coran, tracées en verres couleur topaze , s’enlèvent sur un fond velouté comme l'aile d’un papillon. Les verriers du moyen âge, mis en rapport avec ces chefs-d’œuvre par le mouvement des croisades, ont largement puisé dans ces trésors artistiques. » Les parois, les supports, les murailles revêtues de teintes harmonieuses, sont fort bieu entretenus ; le centre de la mosquée est occupé par un rocher de couleur rougeâtre, émer- geant du sol et entouré d’une balustrade dorée : c’est là, du moins beaucoup le croient, le fameux rocher de Morija, l'endroit où Abraham voulut offrir en holocauste son fils unique. » La vérité est que de tout temps ce rocher s’est vu l’objet d’un intérêt tout spécial, le siège d’une foule de traditions musulmanes ; l’archange Gabriel, voulant retenir le rocher qui s’élancait au ciel après Mahomet, laissa l'empreinte de ses doigts sur la pierre. Nous descendons sous le rocher, dans une grotte, et là le cheik des imans nous montre soit le lieu de prière de Salomon soit celui de Mahomet ; le cœur se remplit d'indignation contre le prophète, dont l’odieuse personnalité nous poursuit jusque dans des lieux si intéressants. » Le sultan consacra, il y a quelques années, une somme de 10 000 livres turques aux réparations de cette mosquée: un tiers à peine de cet argent servit à payer les travaux indispensables, les employés turcs ont accaparé le reste. » Vis-à-vis de la mosquée d'Omar s'élève un charmant pavillon octogone, vraie miniature de la mosquée, tapissé à l’intérieur et au dehors de splendide faïence bleue et blanche; c’est là, dit-on, l'emplacement sur lequel Salomon rendait la justice. » La seconde mosquée, El-Aksa, occupe l'emplacement même du temple. Elle est spa- cieuse, mais n'offre rien de remarquable ; l'intérêt ne commence à s’éveiller que dans les vastes souterrains pratiqués sous la mosquée : là vous vous trouvez dans une immense salle au sol incliné, soutenue de distance en distance par des colonnes rondes et trapues, dont les chapiteaux sculptés rappellent d’une manière frappante l'architecture au temps de Salo- mon. Retournant sur nos pas, nous visitons un autre souterrain, qui porte le nom d’« écuries de Salomon » : ce sont des arcades en pierres de taille soutenues par des colonnes carrées, paraissant avoir servi de greniers à blé ou d'entrepôts pour les marchandises plu- tôt que d’écuries. Il n’y a que quelques années que ces souterrains sont déblayés ; le terrain y est fort inégal, on circule avec peine le long des talus que forme la terre entassée. » Le minimum de la nuit a été + 2 avec un temps clair et une abondante rosée ; puis le vent du sud s’est levé, le baromètre Secretan marque 805", le Negretti 690". 68 JUDÉE Désireux de retrouver une Colchicacée que Roth dit avoir découverte aux environs de Jérusalem : l'Erythrostictus Palæstinus Boiss., je me mets en route et me dirige sur les col- lines au $S.-O. de la ville. Malgré des recherches les plus minutieuses je ne trouve pas ma plante, mais rapporte les espèces suivantes qui donnent assez l’idée de la flore des environs de Jérusalem à cette saison de l'année : à Clematis cirrhosa L. en feuilles, Ranunculus arvensis L., Alyssum campestre L., Aethio- nema heterocarpum J. Gay à fleurs roses et une charmante variété à fleurs blanches. Calycotome villosa Vahl, Trifolium scutatum Boiss., Trifolium eriosphærum Boiss., Lotus peregrinus L., Tetragonolobus Palæstinus Boiss., Cicer pinnatifidum Jaub. et Sp., Vicia an- gustifolia Roth., Pisum fulvum Sibth., Ceratonia siliqua L., Galium articulatum L., Vale- rianella vesicaria Wild. Anchusa undulata Viv., Anchusa Milleri Willd., Plantago Cretica L., Cynocrambe prostrata Gærtn., Aristolochia Maurorum L., Euphorbia exiqua L., Euphorbia aulacosperma Boïss., Arisarum Veslengii Schott, Orchis papilionacea L., Orchis tridentata Scop., Echinaria capitata Desf., Avena sterilis Desf. Nous rentrons en ville par un contour qui nous fait suivre la profonde vallée de Hinnom, qui sépare la cité de David de la montagne du Mauvais Conseil ; en face de nous s'élève le mont du Scandale. Nous arrivons aux jardins de Siloë ; comme au temps jadis, l'eau coule doucement de la base de Morija dans des réservoirs, d’où elle est amenée sur les chétives cultures de légumes de Siloë, les seules aux environs de Jérusalem. En arrivant dans la vallée de Josaphat nous cueillons une intéressante Scrophularinée : Scrophularia xanthoglossa Boiss., et Ornithogalum montanum Cyr. var. platyphyllum. L’esplanade de Morija est vaste, la mosquée n’en occupe qu’une petite partie et, suivant la menace du prophète, une forte proportion de l'emplacement de l’ancien temple pourrait être sillonnée par le soc de la charrue : sans doute qu’il l’a été. Pour le moment un maigre gazon, des oliviers remplacent les anciennes splendeurs hébraïques ; sans sortir de l’en- ceinte qui protège la mosquée nous recueillons: Ranunculus Hierosolymitanus Boiss., Erucaria Aleppica Gärtn., Linum pubescens Russ., Trifolium stellatum L., Trifolium formosum Urv., Trifolium nervulosum Boiss. B Galileum, Scabiosa Aucheri Boiss., Androsace maxima L., Olea Europæa L., Symphytum Palæstinum Boiss., Podonosma Syriacum Labill., Lithospermum tenuifiorum L. fil., Hyoscyamus aureus L., Eufragia latifolia L. B flavifiora, Micromeria nervosa Desf., Lamium moschatum Mill., Polygonum equisetiforme Sibth., Viscum cruciatum Sieb., Cynosurus trichophyllus Barb. la même charmante espèce à longues arêtes empourprées que nous avions déjà rencontrée à El-Dhoheriyeh et enfin Barbula muralis L. 7 œstiva. Dans le courant de l'après-midi je parcours rapidement une collection de plantes sèches récoltées en 1875 dans une exploration que M. le docteur Carsten fit autour de la mer Morte. Ces plantes ont été déterminées à Berlin, je crois par M. le docteur Ascherson, et sont entreposées à l’école allemande de Jérusalem ; elles sont encore par fascicules de localités, assez lâchement attachés. Il serait à désirer que cette collection fût empoisonnée et con- venablement soignée, car elle constitue le seul document botanique vraiment scientifique qu'on puisse consulter en Palestine. Peut-être que quelque futur voyageur aura le loisir d'y consacrer les soins qui assureront sa conservation. « Nous passons notre dimanche, 4 avril, d’une manière fort paisible, assistant dans l’après-midi à un catéchisme pour enfants célébré sous l'égide de la légation prussienne, JUDÉE 69 dans la maison des chevaliers de Saint-Jean. Des enfants bien propres, conduits par des diaconesses, prennent place sur les bancs d’une jolie chapelle ; le pasteur lit la Bible, puis interroge les enfants avec beaucoup d’à-propos, le tout en allemand. De leur côté, nos com- pagnons de route, attirés par des mélodies connues, prennent part à un culte arabe célébré dans l’église anglicane. » Les chrétiens travaillent avec zèle à Jérusalem; protestants, catholiques, arméniens, grecs, s'efforcent chacun selon ses ressources et ses lumières de conquérir des prosélytes Par malheur (j'en excepte d'emblée les protestants) tous ces braves gens travaillent dans un esprit étroit et sectaire ; pour eux, l'important c’est de construire des fondations, soit églises» soit couvents, soit institutions pour la jeunesse, et cela toujours dans la ville. Ils ne voient par la campagne stérilisée par la destruction des arbres, l’agriculture agonisante faute de bras et de travaux intelligents, la famine et la sécheresse s’abattant comme des oiseaux de proie sur les malheureux habitants de la Palestine. Non, pourvu que leurs soi-disant orphelinats regorgent d'enfants, que des fainéants de toute espèce encombrent leurs maisons de charité, ils sont contents. Ainsi s’alimente et se perpétue un paupérisme effrayant, le plus tenace, le plus funeste de tous, le paupérisme basé sur la religion faussement interprétée. » — Savez-vous ce que font ici les pauvres ? nous disait un catholique, respectable vieillard polonais assis près de nous à table d'hôte: ils vont chez les frères dominicains et suivent avec zèle leurs dévotions tant que ceux-ci les sustentent régulièrement du produit de deux fournées de pain par semaine ; mais sitôt que, par manque de fonds, la distribution s'arrête, les pauvres cessent aussi leurs dévotions et vont chez les protestants pour narguer les pères. » Ainsi donc la plupart des aumônes envoyées d'Europe par des âmes charitables ne servent, par suite de ce système détestable, qu'à créer une foule de paresseux et d'hypo- crites ! Pour délivrer vraiment la Palestine, il faudrait: 1° la délivrer du joug abrutissant des Turcs ; 2° relever l’agriculture, le commerce ; en un mot, la doter de ressources terri- toriales, pour que les gens.du pays puissent y gagner leur vie. A l'heure qu'il est les hommes qui veulent vivre et non végéter doivent émigrer ! Mais, pour mener à bien cette vaste entreprise , il faudrait que chacun, faisant taire ses préjugés et ses vues sectaires, travaillât, dans un but patriotique et chrétien, au relèvement physique et moral du peuple, ce n’est qu’alors qu'on pourrait voir de grandes choses. Disons-nous bien que tant que les habitants, ignorants et dégradés comme ils le sont, ne verront chez nous autres Européens que rivalités, mauvais sentiments, viles intrigues pratiquées sous le manteau de la religion, ils n’auront garde, si ce n’est pour des motifs bas, de suivre notre exemple. » Lunpt, 5 AVRIL. — « Nous ferons aujourd'hui le tour de la ville par les collines. Sortant par la porte de Damas, nous nous trouvons bientôt sur le mont Scobus, du haut duquel l’empereur Titus, arrivant par l’ouest, aperçut Jérusalem avant d'en faire le siège. Des deux côtés du col la vue est splendide : ici, la ville sainte, morne et grise, sur son plateau rocheux, fortement encaissée dans ses ravins et ses murailles aux durs contours ; là, des montagnes arides s’abaissent en houles immenses jusqu'à la mer Morte. » Chevauchant toujours, nous atteignons le mont des Oliviers ; une mosquée consacre le lieu d’où Jésus fut, dit-on, enlevé au ciel. Du haut de ce minaret, Jérusalem apparait dans toute sa grandeur sauvage ; c'est bien là la ville élue, puis maudite à cause de son incré- dulité, jusqu’au jour où, pleurant ses misères, elle recevra de nouveau son Sauveur, immolé dans ses murs. 70 JUDÉE » Visite au couvent de la Prière dominicale, inscrite en trente-deux langues sur les parois de son cloître, bâtiment prétentieux, fort coûteux et parfaitement inutile. » Un sentier qui serpente aux flancs de la colline, dont la terre aride est maigrement parsemée d'oliviers, nous conduit au bas de la vallée. Nous voici devant un rectangle, entouré d’une haute muraille, et frappant à coups redoublés une porte de fer qui ne s'ouvre pas. C’est Gethsémané , le jardin où Jésus vint souffrir son agonie ! Et je ne puis entrer là librement, sans contrainte ? Non, la main des hommes s’est emparée de cette solitude, si simple, si agreste, si accessible à tous il n’y a que peu d'années encore. Une grande dame, acquérant ces lieux à prix d'argent, les a fermés par une grille de fer scellée au mur. Un capucin ouvrant enfin la porte, on entre dans un préau mathématiquement divisé par des plates-bandes de fleurs ; les oliviers s'élèvent de distance en distance, quelques-uns sont fort vieux, mais impossible d'arriver tout auprès, tant il y a de grilles et de barrières. » Ah! ne cherchons pas parmi les morts Celui qui est vivant! Cherchons les choses qui sont en haut, et non celles qui sont sur la terre! Les souvenirs terrestres se corrom- pent et se matérialisent, rien n’est respecté, tout y subit le contact de la folie et des passions humaines; seuls le ciel et ses promesses demeurent éternellement jeunes, éter- nellement divins ! » À quelques pas du jardin, tout au fond de la vallée de Josaphat, s'élève un petit monu- ment en forme d’éteignoir : il porte le nom de monument d’Absalom ; on dirait un temple bouddhique. C’est par milliers que les tombes se pressent autour de nous, tapissant les flancs des collines. Les juifs d’un côté, les musulmans de l’autre, car les deux nations attendent le jugement final dans la vallée de Josaphat. » Nous rentrons en ville, rasant la muraille du côté nord, le long de la vallée de Hinnom.» Marpi, 6 AVRIL.—« Tandis que mon mari parcourt les gorges de Mar-Saba, à quelques lieues d'ici, je visite les boutiques d'objets en bois d’olivier. Plusieurs élèves de l’école évangélique anglaise sont employés dans cette industrie, malheureusement très peu rémunératrice ; l'excellente matrone allemande préposée à la vente, exhibant force boîtes, règles, étuis, calices de toute espèce, me dit que, vu le petit nombre d'acheteurs et le grand nombre de fabricants, le négoce est bien chétif. Le même malaise se retrouve dans toutes les industries de ce pauvre pays. » C'est à six heures du matin que je quitte Jérusalem : il fait froid, il pleut, un violent vent d'ouest accumule de sombres nuages sur la ville sainte. Vu des profondeurs de la vallée de Josaphat, Morija prend un aspect des plus sévères en se détachant sur le ciel orageux; les vieux maîtres ont dû observer cet aspect avant de le reproduire sur la gravure. En dessous de Siloë le Cédron contient un peu d’eau qui ne tarde pas à disparaître dans le lit calciné. L’orage se calmant un peu, je descends de cheval pour cueillir : Anemone coronaria L. croît en compagnie du Ranunculus Asiaticus L.; elle se trouvent à cette altitude toutes deux en fleurs à côté de ce que je crois être Adonis microcarpa DC. à fleurs jaunes et Adonis flammea Jacq. à fleurs rouges. Je dois toutefois remarquer que, à part Adonis Palæstina Boiss., que nous devons trouver plus tard abondamment dans la plaine d'Esdraelon, la Flora Orientalis n'indique, en Palestine, qu’'Adonis dentata Del. aux en- virons de Gaza. Papaver argemone L., Rœmeria hybrida L., Glaucium grandifiorum Boiss. superbe espèce qui n'avait pas encore été signalée en Palestine ou en Syrie, Æypecoum JUDÉE 71 grandiflorum Beuth., Matthiola aspera Boiss. dont c'est ici la localité classique, Sysymbrium Irio L., Didesmus rostratus Boiss. plante caractéristique de ces parages où elle abonde, Reseda decursiva Forsk. (differt a R. propinqua R. Br. teste cl. Muller Arg.) espèce nouvelle pour la Palestine, Reseda muricata Presl., Saponaria oxyodonta Boiss., Silene conoidea L., Silene Atocion Murr., Spergularia diandra Guss., Fagonia grandiflora Boiss. qui n’a pas encore été trouvée en dehors de cette vallée. Nous rencontrons en revanche ici une ancienne connaissance du désert, Retama Rœtam Forsk., Ononis Natrix L. fi tomentosa, une belle Trigonella glabre à gros capitules floraux jaunes, malheureusement sans fruits, toutefois je puis la rapporter avec sécurité à T. Aleppica Boiss. et Haussk. espèce nouvelle pour la Palestine que j'ai retrouvée en Samarie, Tréfolium tomentosum L., Trifolium resupinatum L., Astragalus callichrous Boiss., Astra- galus macrocarpus DC., Astragalus Forshkahlei Boiss., Chæœtosciadium trichospermum L., Onobrychis Crista Galli L., Lagæcia cuminoides L., Malabaila Sekakul Russell, Pteroce- phalus involucratus Siblh., Gymnarrhena micrantha Desf., Notobasis Syriaca L., Centaurea eryngioides Lam. 8 brachyacantha Boiss. malencontreusement encore en boutons, Hedy- pnois Cretica L., Picris Sprengeriana L., Urospermum picroides L., Scorzonera papposa DC., Crepis aspera L. Cuscuta sp.? Echium plantagineum L., Asperugo procumbens L., Celsia Orientalis L. Atriplex Tataricum L., Arum Palæstinum Boiss., Allium Neapolitanum Cyr. qui est très abondant sur la face nord des rochers qui regardent Siloë. Au milieu d’une nature des plus désolées, la maigre végétation perd de plus en plus son caractère méditerranéen à mesure qu’on s'enfonce davantage vers le Ghor. Après environ trois heures de marche nous laissons à gauche la vallée du Cédron qui descend à la mer Morte, pour nous engager dans une gorge qui me rappelle tout à fait celle de l’Orbe aux environs de Montcherand. Nos verdoyants taillis du Jura sont remplacés ici par des rochers calcinés, tout perforés des cavernes occupées dans les temps de persécution par les cénobites de cette étrange thébaïde. Le lit du torrent est à 200" au-dessous du monastère ; mon baro- mètre Negretti marquant 225"" au seuil du monastère , c’est donc à peu près le niveau de la Méditerranée. A l'abri du vent il fait une chaleur terrible ; il faut l'abri de la tente pour pouvoir mettre en papier les espèces suivantes recueillies autour de cet étrange couvent : Fumaria parviflora Lam. ? Caylusea canescens L. var. foliosa Mull. Arg. espèce nouvelle pour la Palestine et la Syrie, Helianthemum vesicarium Boëss., Neslia paniculata L., Pteran- thus echinatus Desf., Vicia sativa L., Pisum arvense L., Sedum glaucum W.K. B eriocarpum, Bupleurum protractum Link et Hoffm. B heterophyllum, Scabiosa Aucheri Boiss., Calendula Palæstina Boiss., Gundelia Tournefortii L., cette belle composée est encore en boutons, elle abonde autour de Jérusalem où on l’apporte au marché, c’est un légume très recherché des Arabes. Carduus pyenocephalus Jacq. y arabicus Boiss. A mberboa crupinoides DC. Anagallis latifolia L., Convolvulus althæoïides L., Verbascum ptychophyllum Boiss. en bou- tons, Linaria Hæœlava Forsk., Scrophularia œanthoglossa Boiss. et Heldr., Salvia graveolens Vahl abondante tout le long de la vallée, Rosmarinus officinalis L., cultivé dans le jardin du couvent, Phlomis orientalis Mill. B brachyodon Boïss., Statice Thouini Viv., Rumeæ roseus L., Stipa tortilis Desf. Ornithogalum Narbonense L. forma stenophylla et enfin Salsola canescens Mog. espèce nouvelle pour la Palestine. C'est à regret que nous quittons ce lieu étrange, mais il faut rejoindre ceux que nous avons laissés à Jérusalem ; nous rentrerons par Bethléem. J'aurais aimé faire le crochet de 72 JUDÉE la montagne des Francs dont le sommet horizontal se dresse à quelques kilomètres au sud- est, jamais botaniste ne l’a visitée : il est trop tard, il faut y renoncer. Du reste soyons reconnaissants de cette très riche herborisation où je fais encore connaissance de : Bongardia chrysogonum L. en boutons, Diplotaxis erucoides L., Eruca sativa Lam., Silene conifiora Oit., Linum Orientale Boiss. qui forme de belles touffes jaunes dans les champs, Pterocephalus involucratus Sibth., Pallenis spinosa L., Notobasis Syriaca L., Anchusa strigosa Labill., Salvia Hierosolymitana Boiss., Ballota undulata Fres., Eremostachys laciniata L. Arum Palæstinum Boiss. avec son superbe spathe sanguin, Ophrys œstrifera M. B., Orchis tridentata Scop., Gladiolus atroviolaceus Boiss., Hordeum Ithaburense Boïss. vient dans les endroits les plus desséchés, loin de toute culture. Sur des rochers au nord de Bethléem nous trouvons Ceterach officinarum Willd. et Cheilanthes odora Sco. En rentrant à l'hôtel j'ai le regret d'apprendre que j'ai manqué la visite de notre com- patriote M"° Palmer-Grivel de Payerne, qui habite Jérusalem depuis vingt-deux ans: elle avait eu l’obligeance de m'apporter de superbes échantillons de Theresia (Fritillaria) Libanotica Boiss. var bracteata récoltés dans la vallée des Réphaïms, au sud de la ville. MERCREDI 7 AVRIL. — « Nous étouffons dans cette ville encombrée et sale, nous avons soif d'échanger nos sommeliers graisseux et leur infecte cuisine contre nos tentes proprettes, nos cantines bien tenues et nos excellents serviteurs Abdallah et Giorgi; aussi ce jour-là, vers quatre heures de l'après-midi, nous irons regagner le campement installé devant le village de Béthanie, à une demi-lieue d'ici. Ce lieu est le seul que la tradition ait respecté, le seul où l’on retrouve le vrai village syrien sans couvents, sans pierres de taille et bâtisses neuves. Les petites maisons, à demi ruinées, aux tons gris, s’échelonnent en terrasses, enca- drées de verts amandiers ; retraite agreste et paisible, où Jésus devait reposer avec délices ses membres fatigués et son âme abreuvée d’amertume par l’incrédulité de la grande ville. » Nos tentes s'élèvent sur un plateau rocheux ; nous découvrons avec surprise, en errant çà et là, des sillons réguliers, des bassins creusés dans le roc, tous les vestiges enfin d’un antique pressoir. » La vue est grandiose : les collines s’échelonnent jusqu'au Jourdain, masqué par des berges rougeâtres. La route de Jéricho passe à nos pieds, route ardue jadis, dangereuse encore par l'extrême facilité qu'ont les bandits, protégés par les rochers qui la bordent, de s'y cacher pour fondre sur les voyageurs. Une dame russe bienfaisante a fait réparer la route sur un parcours assez long, et cela d’une façon fort passable ; seulement les couvents du voisinage étant chargés de son entretien, laissent la route se dégrader, les ponts tomber en ruines et les fossés se remplir : la route redeviendra bientôt impraticable. » Sur les rochers autour de notre campement croissent : une belle variété orangée de Ranunculus Asiaticus L., Ranunculus Hierosolymitanus Boiss., Paronychia argentea Lam., Sedum cœæspitosum Cav., tout enchevêtré avec Telmissa microcarpa Sm. dont il a la même couleur rougeâtre, Sypecularia pentagonia L. étale ses larges corolles bleues au soleil couchant, Salvia Verbenaca L. « serotina. La soirée est superbe ; sous la tente nous avons + 16°, mon baromètre Secretan marque 585", le Negretti 595", À Jérusalem le matin j'avais observé un minimum de + 6° pour la nuit et 700"" et 690" à mes deux instruments. JEUDI 8 AVRIL. — « Départ à cinq heures et demie. Béthanie repose encore dans l'ombre matinale ; le soleil s’élance superbe au-dessus des parois rocheuses de Moab. Nous des- JUDÉE 1e cendons rapidement la route dont les bords sont émaillés de glauciums, ails bleus, mauves et chardons. La chaleur se fait intense à mesure que nous atteignons le fond des vallées situées à quatre mille pieds plus bas que Jérusalem. Tandis qu'installés sur un promontoire verdoyant, pour le repas de midi, nos regards errent au loin, voici venir une file inter- minable de voyageurs qui se profilent sur la grand'route; ce sont des pèlerins russes : le bâton à la main, ils cheminent par groupes de quinze à vingt; parfois, suivant que la fatigue les accable, ils se débandent et vont à la file. Plus tard, lorsque nous débou- chons dans la plaine, nous les voyons s’enfoncer à gauche dans un repli de la montagne, où se trouve un couvent qui doit les héberger. Les contreforts s’abaissent en mamelons arrondis ; des cônes aux formes étranges sortent de la plaine comme autant de loupes. » Tout est vert; des arbres touffus s'élèvent de toutes parts ; nous passons près d’un étang bordé d’un mur en ruine : on l'appelle la fontaine d’Elisée ; nous campons tout près, sur une pelouse, à deux lieues environ des rives du Jourdain. » Pendant la nuit nous avons + 15° sous la tente, le minimum extérieur ; mon baromètre Negretti se maintient, comme la veille au soir, à une altitude de 595"", tandis que le Secretan a fait un saut de 15"" et marque 600" ; le temps est clair, mais une légère brise prévient toute rosée. À cinq heures et demie nous sommes en route, car la journée sera chaude. Nous descendons rapidement la vallée qui doit nous conduire à Jéricho : le sol me fait l'effet d’être un calcaire blanc, parfois marneux, avec des silex. A neuf heures nous faisons halte vers une mauvaise source, la seule que nous rencontrions dans ce triste désert de Judée ; voici les espèces que je recueille dans cette journée : Adonis microcarpa DC., Erucaria Aleppica DC. B puberula Boiss., localité classique de cette variété, Eruca sativa Lam., Helianthemum Niloticum L., Caylusea canescens L., Reseda muricata Presl., Reseda decursiva Forsk., Saponaria oæyodonta Boiss., Silene Oliveriana Otth., Silene apetala Willd. espèce nouvelle pour la Palestine, la Flora Orientalis ne l'indique qu’en Attique, en Perse et en Afghanistan, Silene longipetala Venten. B purpurascens, Cerastium dichotomum L. espèce nouvelle pour la Palestine, Spergularia diandra Guss., Pteranthus echinatus Desf., Erodium hirtum Willd., Haplophyllum Buxbaumii Poir. € corymbulosum. Zizyphus Spina-Christi L., ce buisson aux épines acérées forme des haies impénétrables ; il est très commun dans la vallée du Jourdain et les habitants de Jéricho en entourent leurs jardins et les abords de leurs misérables masures recouvertes de branches sèches. Lorsque toutes ces broussailles ont été calcinées par les ardeurs de l’été, il n’est pas surprenant que le tout flambe comme la paille ; c’est ce qui est arrivé en 1871. Trigonella stellata Forsk., Medicago orbicularis AU, Medicago sp., Sp., sp., Hymenocarpus circinnatus L., Astragalus tribuloides Del., A. tribuloides Del., y leiocarpus Boiss., A. callichrous Boiss., Astragalus sanctus Boiss., Mesembryanthemum nodiflorum L., Callipeltis Cucullaria L., Scabiosa Aucheri Boiss., Plerocephalus involucratus Sibth., Asteriscus pygmæus Coss. et Dur. Gymnarrhena micrantha Desf., Filago spatulata Presl., et var. f prostata Parl. cette espèce et sa variété n’avaient pas encore été signalées en Palestine, Matricaria aurea L., Calendula Palæstina Boiss., Echinops Blancheanus Boïss. espèce nouvelle pour la Palestine, À {ractylis cancellata L., espèce nouvelle pour la Palestine, Amberboa crupinoides DC., Centaurea Ibe- rica Trevir et Centaurea pallescens Del. 7 hyalolepis Boiss. j'ai rarement vu deux espèces plus enchevêtrées l’une dans l’autre; à plusieurs reprises je suis descendu de cheval pour les examiner, car il y avait tous les intermédiaires de nuances possibles entre le rouge et 10 714% JUDÉE le jaune, aussi je fus heureux au retour de lire la note que M. Boïissier met à la page 691 du II volume F1. Or. à la suite de C. pallescens Del. : & Ut C. Tberica valde polymorpha et ab ea et hujus formis colore florum et pappo largiore discedens, formas quæ inter eas species hybridæ videntur e Syria præsertim tamen accepi. » Carthamus nitidus Boëss. en boutons, Cichorium divaricatum Schousb., Kælpinia linearis Pall., espèce nouvelle pour la Palestine, Scorzonera papposa DC., Picridium Tingitanum L. espèce nouvelle pour la Palestine. Cuscuta Palæstina Boiss. sur l'Onobrychis et l'Erucaria, Onosma Aleppicum Boiss. espèce nouvelle pour la Palestine, Phelipæa Aegypliaca Pers. parasite sur le Calendula Palæstina Boiss., Phelipæa lutea Desf., parasite sur l’Atriplex, dresse ses superbes épis jaune soufre, nous rappelant P. tubulosa Schenk du désert egyptien ; un examen attentif nous montre qu’elles diffèrent bien effectivement l’une de l’autre. Salvia Horminum L., Stachys Arabica Hornem., Ballota undulata Fresen., Plantago Coro- nopus L., Atriplex Tataricum L. B virgatum Boiss., Rumeæx roseus L. Allium scabriflorum Botss. cette charmante espèce à fleurs azurées abonde dans les lieux herbeux de la vallée. Allium Aschersontanum Barb. est une espèce qui avait été confondue avec À. Rothii Zucc. que j'ai trouvé abondamment dans le désert de Judée autour de Bir es- Seba, Bellevalia sp. 867, malheureusement en fruits mais d’un port très particulier, Zxioly- rion montanum Herb. amaryllidée à fleurs bleues, Phalaris brachystachys Link, Aegylops ovata L. À 11 heures la chaleur est insupportable; au soleil il fait + 42°, le baromètre Negretti marque 772 millimètres, nous devons être à 250" environ au-dessous du niveau de la Méditerranée. Nous faisons halte jusqu'à 3 heures sur une croupe de la vallée toute cou- verte de Séipa tortilis Desf. Une légère brise se lève dans l'après-midi, bêtes et gens peuvent respirer et nous nous remettons en route. Celle-ci surplombe une gorge profonde, rappelant celle de Mar Saba; on dit qu'elle abrite un couvent grec. Au dernier contour du sentier nous nous trouvons tout à coup en face de toute la vallée du Jourdain, la mer Morte et le pied des montagnes de Moab, dont nous n'avions jusqu'ici vu que les sommets. Des rubans de verdure indiquent le Jourdain et ses affluents ; le couvent russe de Jéricho apparait comme un point blanc, nous le laissons à droite pour camper à la fontaine d'Elisée. Au bord du cours d’eau qui s’en échappe nous cueillons de gigantesques pieds de Psoralea bituminosa L., Notobasis Syriaca L. et du Solanum coagulans Forsk. avant-coureur de la végétation tropicale. Nous sommes en effet en pays chaud: 1293 pieds au-dessous du niveau de la Méditer- ranée; il fait une chaleur excessive, des colombes, des perroquets et autres oiseaux nou- veaux voltigent dans le fourré. Notre brave François recule épouvanté en trouvant cinq scorpions sous sa tente. L'eau s'échappe par torrents du pied de ces montagnes et por- terait l'abondance dans toute la plaine, si elle était convenablement dirigée ; mais depuis le temps de Lot les « habitants de la plaine » n’ont pas changé. Le cheik qui nous accompagne place trois sentinelles autour de notre camp : elles dorment la tête appuyée sur un caillou en guise d'oreiller et au matin s’inclinent respectueusement du côté de la Mecque. VENDREDI 9 AVRIL. — « En route pour la rivière, dès six heures du matin. Nous longeons de petits champs d'orge dont les superbes épis d’un vert satiné se balancent à la brise; partout croissent des arbres, la plupart appartenant à la famille des rhamnées, enguirlandés d'un gui à fleurs rouges. Des cours d’eau sillonnent la plaine, voici des ceps de vigne PS net = à des. tetes à à oi JUDÉE x (Es) soutenus à l'italienne, des figuiers vigoureux, puis un amas d’ignobles masures, au toit de paille et de fumier. C’est Jéricho, jadis puissante ville, maintenant à peine un hameau : hier au soir, au moment où nous allions dormir, un gémissement guttural nous a fait res- sauter dans nos tentes ; était-ce un chacal, une hyène ? Non point : c’étaient les femmes de Jéricho qui, selon l'usage habituel, venaient nous donner une sérénade de chants et de danses ; ces dames furent remerciées et congédiées au plus vite. » Ici W. nous quitte pour explorer les rives de la mer Morte : il est escorté par un grand Arabe à l'air don Quichotte, monté sur une jument rousse ; c’est le cheik des bords du Jourdain, notre guide et notre porte-respect dans ces sauvages contrées. » Les arbres ont cessé, le terrain se fait blanchâtre et aride ; voici, derrière un repli du sol, le Jourdain qui roule sans bruit ses eaux lourdes et jaunâtres. Des tamarisques au délicat feuillage, des saules s’inclinent sur ses rives ; une haute berge de terre, d’un rouge d'ocre, s'élève de l’autre côté comme une muraille ; à cet endroit, le Jourdain ne nous paraît pas plus large que l'Orbe, mais il est fort profond. » Mais qu'est ceci? » Une vraie horde de sauvages en costume d'Adam, une armée de grenouilles humaines prenant leurs ébats sur la rive ! Ce sont les pèlerins russes, hommes, femmes, vieillards, enfants, qui, sans vergogne ni pudeur, se plongent tous ensemble dans les ondes limoneu- ses, tandis que leur chef, jeune pope à la mine patibulaire, contemple avec un calme bénin ce spectacle qui n’est rien moins qu'édifiant. Daïbes, dans son indignation d'honnête homme, s’écrie : « C’est un pèlerinage de honte ! » Sad, le muletier chef, me jette un regard élo- quent, comme pour dire : Quelle scène scandaleuse ! Et nos braves gens n'ont pas tort; le fait que tous ces pèlerins, quittant leurs vêtements, s’ébattent ensemble dans la rivière, sans distinction ni d'âge ni de sexe, indique une grossièreté de mœurs qui, même sous prétexte de pénitence et d'œuvres pies, froisse les âmes les moins délicates. » Tandis qu'à l'abri de cet ignoble spectacle nous causons et dessinons sous le frais ombrage d'un beau tremble, voici venir une cavalcade. Des Européens, messieurs et dames, la figure rouge et échauffée, envahissent notre domaine : ce sont les infortunés touristes de la bande Cook. Infortunés, voici pourquoi : M. Cook, qui ne peut escorter en personne qu'un nombre fort restreint de voyageurs, confie les autres à des drogmans. La bande que voici est escortée par un homme sale et négligent, qui a laissé envahir ses tentes par la vermine ; de désespoir, plusieurs touristes ont couru la chance d'aller passer la nuit à l'hôtel(}) de Jéricho. Saisis par un élan de charité soudaine, hélas ! bien intermittente et rare, nous cédons aux touristes Cook nos places ombragées, et bientôt après nous quittons les bords du Jourdain. Repassant par les mêmes sentiers, nous laissons à gauche le campement de hier au soir, suivant une chaine de montagnes aux parois surplombantes. Près d'un camp de Bédouins dont les tentes brunes s’alignent dans un vallon, nous passons à côté d’une tombe fraichement creusée : une corde, tendue par-dessus, porte suspendues, de distance en distance, des tresses de cheveux que trois pauvres femmes, les veuves du défunt, vien- nent d'arranger comme un tribut de respect et de regret; encore une coutume qui nous transporte en pays africain ! » Nous voici dans l'ombre de la montagne ; une source, épaisse comme le bras, sort tout écumante d'un fouillis de ronces et d’arbrisseaux. Un Turc s’est installé tout près avec ses tentes, ses femmes et toute une progéniture d'enfants noirs et blancs. » Nos tentes sont plus haut; une vigoureuse grimpée nous y transporte, et maintenant ouvrons les yeux, il en vaut la peine ! Devant nous la superbe vallée, dont les replis s’éta- 76 JUDÉE gent jusqu'au Jourdain ; les derniers plans bornés par les montagnes de Moab, tout illumi- nées par les feux du couchant. Des cigognes, volant par bandes, quittent les prés qui nous environnent et vont coucher plus bas dans les plaines, faisant résonner les rochers de leurs cris sauvages. Derrière nous, une paroi percée de cavernes, de trous innombrables, fameux repaires pour les vautours et les lapins sauvages. C'est ici le campement d’Aïn Dour. » Le baromètre Negretti marque 785 millimètres que j'estime correspondre à une profondeur d'environ 500 mètres ; la température minimum de la nuit a été + 10°, sous la tente nous avions + 15°. Partis à 6 heures de la fontaine d’Elisée, nous arrivons à 9 heures 10 au bord de la mer Morte : elle paraissait s'éloigner de nous à mesure que nous avancions sous un ciel sans nuage. À 10 heures la température de l’eau de la mer, prise avec un thermomètre fixé à un roseau d'environ deux mètres de longueur, est de + 201}, ; c'est la température de l'atmosphère prise à l’aube ; au soleil le thermomètre marque -+ 35°. Une légère brise finit par rider la surface de cette superbe nappe azurée : à part l'absence d'ombrages, il me semble être au bord de notre Léman, sur la rive savoisienne; les montagnes de Moab et d'Enguedi me font l'effet des monts de Lavaux noyés dans cette vapeur violacée qui fait le charme des toiles de notre habile compatriote M. Bocion. La grève est formée du plus joli gravier bleu, rappelant celui d’Amphion. Le niveau de la mer est variable, car à 5 ou 10 mètres du bord de l’eau, une ligne de bois flottés saturés de sel et blanchis par les ardeurs du soleil indique la limite des hautes eaux, en attendant qu’un limnimètre enre- gistreur vienne nous révéler les mystères des seiches jordaniques. Parmi ces épaves se trouvent plusieurs troncs de Phenix dactylifera L., arbre qu'on n'aperçcoit plus aux environs de Jéricho, la ville des palmiers; Tristram dit en avoir retrouvé un bouquet dans un ouadi retiré près du couvent de Saint-Jean. Ces bois flottés sont sans doute charriés par le Jourdain, car en fait de végétaux je n’aperçois que cinq ou six espèces herbacées à quelques pas de la limite des plus hautes eaux ; le sol est trop saturé de sel pour favoriser une végétation abondante. J’emporte une bouteille d’eau de la mer Morte, malheureusement elle ne tarde pas à se déboucher dans ma malle. Son toucher visqueux n'engage nullement à s'y baigner, et cependant sa densité n’est pas suffisante pour permettre à mon piolet de flotter. En une heure je rejoins notre caravane au gué du Jourdain. Voici la récolte de ma journée : Malcolmia Africana L. plante cosmopolite, mais qui n'avait pas encore été signalée en Palestine. Silene conoidea L., Sperqularia diandra Guss., Tamarix Jordanis Boiss. abondant et en pleines fleurs au bord de la rivière, Frankenia pulverulenta L. sur la plage de la mer Morte, nouvelle pour la Palestine, Zygophyllum duimosum Boïss. espèce bien caractérisée par ses folioles cylindriques, Balanites Aegyptiaca Delile, seul représentant de la famille des Simarubeæ dans la flore d'Orient: les Arabes appellent cet arbre Zakkum, et extraient de ses fruits « l'huile de Zachée » ou faux baume, ou baume de Galaad ; ses feuilles rappellent celles du Buxus Balearica et les fruits des noix mal mûres. Glycyrrhiza glabra L., «a typica Boiss., Medicago sp., Melilotus parviflora Desf., un Acacia en feuilles qui pourrait être échappé des cultures de l’ancienne Jéricho du temps des Hérodes : la Flora Orientalis n'indique aucun Acacia dans la vallée du Jourdain. Zisyphus Spina-Christi L., Rhus oxyacanthoides Duin. espèce nouvelle pour la Palestine, Cratægqus Azarolus L., Mesembryanthemum nodiflorum L. une des espèces qui croissent le plus près de la mer Morte, Silybum Marianum Gürtn. prend des proportions gigantesques le long des cours d’eau de la plaine, Sonchus tenerrimus L., Picridium Tingitanum L. EE D PT LE JUDÉE 717 Arnebia cornuta Ledeb. espèce nouvelle pour la Palestine, un Solanum à petites fleurs que je n'ai pu déterminer. Lycium Arabicum Schweinf. espèce nouvelle pour la Palestine, Viteæ Agnus Castus L., Statice pruinosa L., Statice Spicata Willd. cette charmante espèce est particulière à la plaine salée du Ghor; l’apiculteur A. D. Jones prétend qu'elle est essentiellement mellifère et donne au miel de ces parages un parfum caractéristique. Statice Thouini Vie. est si abondante au pied des montagnes de Judée que, vues du Jourdain, elles en paraissent blanchies. Afriplex Tataricum L., Atriplex Halymus L. espèce nouvelle pour la Palestine, Chenolea Arabica Boiss., Arthrocnemum glaucum Del. espèce nouvelle pour la Palestine, Suæda Asphaltica Boiss., Rumex Nepalensis Spreng. espèce nouvelle pour la Palestine, Loranthus Acaciæ Zuccar. cette belle Loranthacée à fleurs écarlates est la curiosité des environs de Jéricho : elle est parasite sur les arbustes les plus épineux; je me souviendrai toujours de l'adresse avec laquelle notre gamin syrien grimpa sur l'arbre pour me détacher de superbes échantillons. Kochia latifolia Fresen f. inermis espèce nouvelle pour la Palestine : M. Boissier me dit que le docteur de Bunge ne l’a pas approuvé d’avoir fait Londesia eriantha F. et M. synonyme de Kochia latifolia Fres. f. inermis ; le docteur Hooker a écrit dans le même sens à M. Boissier. Dans le Genera plantarum Bentham et Hooker, vol. II, au bas de la page 60, se trouve une note ainsi conçue : Londesia Fisch. et Mey. Ind. II sem. Hort. Petrop. 40 (Kochia latifolia, Fres. var. inermis, Boiss. FI. Or. IV, 927) est Chenoleæ species, periantho abbreviato tenuissimo longissime villoso parte inferiore utriculi arctissime adhærente : planta Kochiam supra dictam (quæ Echinopsilon eriophorum, Moq.) miro modo simulans, et cum Kirilovia eriantha in herbarts confusa. Populus Euphratica Oliv. croît abondamment sur les bords du Jourdain où il est actuel- lement en fruits : cet arbre original est caractérisée par des feuilles qui varient de la forme allongée linéaire à orbiculaire, comme dans l'Eucalyptus globulus ; la capsule est ici à trois valves. Dans la plaine salsugineuse je trouve toute une colonie d'Asphodelus fistulosus L. en fruits couverte d’une espèce de champignon que M. Roumeguère a décrite sous le nom de Oomyces Barbeyi Roum. dans la Revue mycologique 1880, pag. 196, et dont il a ensuite fait en 1881, pag. 25, Aecidium (e sect. Tubularium Bon.) Barbeyi Roum. M. C. Cuisin l’a habi- lement figurée dans notre planche I, fig. 3. Non loin de cette plante nous avons la bonne fortune de trouver aussi en fruits Ærythrostictus Palæstinus Boïss. cette colchicacée que j'avais vainement cherchée sur les collines autour de Jérusalem, et qui vient ici 1200" plus bas, dans un habitat tout différent. Asparaqus horridus Forsk. dans les haies de Jéricho., Cyperus olivaris Targ., Brachypodium distachyon Rœm. et Schult., Bromus rubens L., Lolium rigidum Gaud., Sphenopus divaricatus Gouan. J'aurais voulu continuer à remonter la vallée du Jourdain qui n’a pas encore été visitée dans son cours supérieur par des botanistes, mais il est plus prudent de nous rendre à Naplouse par Bettin et nous regagnons les hauteurs. SAMEDI 10 AVRIL. — « Course matinale en longeant le pied de la montagne, suivie de l'ascension périlleuse d'une croupe, par un sentier vertigineux qui nous amène sur un Col. De montagne en montagne, nous atteignons un village vers midi et campons dans une plantation d'oliviers ; puis, prenant les devants, nous dégringolons une affreuse descente. Après quoi le sentier s'enfonce dans les replis des montagnes, traverse de hauts plateaux et des champs labourés. Les mules et le nègre, accablés de fatigue, marchent en somnam- bules ; côtoyant les murs en pierres sèches, rasant le bord des torrents, ils font des sauts 78 JUDÉE de dix pieds ; la chaise s'incline, cahote, saute et ressaute sur elle-même! Enfin, à l'indi- cible soulagement de son contenu, apparaît soudain un amas de murailles grises, surmon- tées d’une tour : c’est l’antique Béthel. Le campement, contre l'usage habituel, est niché tout auprès, dans un enclos. » Daïbes, qui nous a précédés, gronde ses gens: » — Ils ont désobéi : j'ai donné la consigne d'aller toujours camper loin des villages ! Madame, monsieur, faut-il enlever les piquets et aller plus loin ? » Nous hésitons ; d’une part, il nous paraît dur de faire plier bagage au cuisinier dont le diner mijote déjà sur le feu, et, de l’autre, l'endroit ne vaut rien pour y passer notre dimanche ; les enfants, les badauds et surtout la vermine ne nous laisseraient pas un mo- ment de repos. L'ordre de plier bagage est donc donné; nous irons camper à mille pas d'ici, sur une colline qui fait face au village. Les caisses, les paquets sont rechargés, les tentes re- pliées, et Daïbes, toujours superbe, surtout dans les moments difficiles, s’avance à cheval, tenant à la main la limonade toute prête qui nous est servie chaque jour au débotté ; Giovanni, le cuisinier, vient ensuite, portant son plat doux à demi confectionné. Le nouveau campement est installé avant la nuit. » Cette route de Jéricho à Bettin est peu fréquentée et cependant elle est des plus intéres- santes. J’engage vivement les futurs touristes à descendre à Jéricho par Mar Saba et gagner du Ghor la Samarie par Aïn Dour et Bettin. La vallée d’Acchor présente à peu près les mêmes espèces que celle de Mar Saba, tandis que la végétation du ouadi Sikh est certaine- ment riche. Il faut bien dire que de tous les chemins la descente de Jérusalem à Jéricho, par la vallée d’Acchor, est le moins mauvais, c’est ce qui fait qu'il est autant fréquenté. Nous levons notre dix-neuvième campement à Aïn Dour à 4 heures ‘/, du matin, pour nous mettre en route à 5 heures !/, : le minimum de la nuit a été de + 13°, sous la tente nous avions le soir + 23° et le matin + 21°; c’est que nos anéroïdes marquent encore, le Negretti 774 millimètres, le Secretan 786 : nous sommes encore bien au-dessous du niveau de la Méditerranée. Il n’y a pas eu de rosée et toutefois à cette heure matinale l’air est encore léger ; nous longeons le pied nord du mont de la Quarantaine, tout blanc de Statice Thouini et traversons de vraies prairies de la gracieuse Stipa tortilis. Le soleil levant dore de ses rayons un village bédouin dont les tentes noires sont disposées en cercle au pied de la montagne. Tandis que notre bagage suit le fond de la vallée où deux chevaux s’abattent avec nos cantines, Daïbes mieux avisé nous fait gagner les crêtes par l'escalade d’un abrupte épaulement. Il fait très chaud, les plantes flétrissent rapidement : voici celles que je mets en papier dans la matinée: Rœmeria hybrida L., Silene Oliveriana Otth., Linum Orientale Boëss., Silene Atocion Murr., Geranium tuberosum L., Erodiuwm cicutarium L., Erodium moscha- tum L., Erodium malacoides L. Trifolium stellatum L., Trifolium angustifolium L. espèce nouvelle pour la Palestine et que je retrouverai dans plusieurs localités de la Samarie et de la Galilée, Tréfolium pur- pureum L., Trifolium formosum Urvo., Trifolium clypeatum L., Trifolium resupinatum L., Sedum sp. 399, que j'avais déterminé par erreur $. rubens L., Bupleurum protractum Link. et Hoffm. B heterophyllum, Tordylium Aegyptiacum L. en beaux fruits, Valerianella vesi- caria Willd., Scabiosa prolifera L., Scabiosa Palæstina L., Asteriseus pygmæus Coss. et Dur., Atractylis cancellata L. espèce nouvelle pour la Palestine, que nous avions déjà trouvée JUDÉE 19 en descendant de Jérusalem à Jéricho, Notobasis Syriaca L., Cichoriwm divaricatum Schousb., Campanula stellaris Boiss. charmante espèce annuelle, de même que Campanula Hierosolymitana Boiss. Convoloulus pentapetaloides L., Convolvulus Siculus L. espèce qui n’a pas encore été signalée à l’est de Chypre; Anchusa Aegypliaca DC., Alhanna strigosa Boïss., Celsia Orien- talis L., Lamium ampleæicaule L., Micromeria nervosa Desf., Salvia Judaica Boiss., Plan- tago ovata Forsk., Stipa tortilis Desf., Hordeum bulbosum L., Avena sterilis L., Adiantum Capillus Veneris L. très abondant à la source même de Aïn Dour. Après six heures de marche nous arrivons harassés de fatigue à Rummon : un indigène nous y montre avec reconnaissance les oliviers qu'il dit avoir été importés dans le pays par les Romains. Pendant notre halte je puis encore cueillir les espèces suivantes qui redonnent un caractère méditerranéen à la flore: Glaucium corniculatum L., Calepina Corvini L., Viola occulta Lehm. espèce nouvelle pour la Palestine, Silene Atocion Murr., Holosteum wmbellatum L., Alcæa acaulis Cav., Erodium cicutarium L., Erodiwm malacoides L. Trifolium angustifolium L., Trifolium formosum Urv., Physanthyllis tetraphylla L., Astragalus tribuloides Del., Onobrychis sp. 345 annuelle en fleurs, Lathyrus Aphaca L., Pisum fulvum Sibth., Helichrysum sanguineum L. commence à montrer ses boutons rouges, entourés du duvet soyeux de ses feuilles qui rappellent tout à fait celles du Leontopodium alpinum ; cette plante est très recherchée par les pèlerins et j'ai eu la bonne fortune de la rapporter vivante en Suisse où elle prospère en serre froide. Centaurea cyanoides Berggr. et Wahlenb., Catananche lutea L. Salvia Hierosolymitana Boiss., Lamium ampleæicaule L. Orchis tridentata Scop., Ixiolyrion montanum Herb., Arrhenaterum Palæstinum Boëiss. et Barbula muralis L, De Rummon deux petites heures nous amènent à Bettin où nous rejoignons ce qu'on appelle la grande route de Jérusalem à Damas : mauvais sentier rocailleux où nos pauvres montures continuent à se tordre les pieds. DimancHE 11 AvRIL 1881. — « Après la rude journée d'hier, le repos dominical est pleine- ment savouré. Notre culte célébré, une courte promenade fait à peine diversion aux lec- tures et aux correspondances de notre petite troupe. » Nous sommes ici à quatre ou cinq heures de marche au nord de Jérusalem et en vue du mont des Oliviers. » VII SAMARIE ET GALILÉE Lunpt 12 AvRIL 1881. — « Partis à cinq heures et demie, nous suivons tout le jour la route qui conduit à Naplouse, traversant ce qui fut jadis le territoire d'Ephraïm ; le pays, moins rude, moins pierreux que celui d'hier, se compose d’une succession de collines plantées d'oliviers. Les vallées sont cultivées ; partout on laboure avec des bœufs noirs ; les paysans sont en haïillons, mais ont un beau type. Voyez cette femme, debout dans son champ, la taille et les hanches se dessinant avec grâce sous son épaisse tunique bleu foncé ; le bras, nu depuis l'épaule, est enlacé de plusieurs bracelets d'argent ; on dirait une étude d’Eugène Delacroix. » Halte près d’une fontaine aux murs carrés, au bord d’une grande plaine toute par- semée de laboureurs ; un homme tient la corne de la charrue, tandis qu'un autre, qui le suit, dépose les grains de maïs dans le sillon. Mon mari nous rejoint après avoir été visiter l'antique localité de Siloh. » Reprenant notre route, nous atteignons le campement après une rude chevauchée. Nous sommes à une demi-lieue du misérable bourg de Hawarah, dont les habitants, privés de pain par une sécheresse prolongée, en sont réduits à vivre presque exclusivement de figues. » Le vent continue à souffler du sud et nous souffrons de la chaleur : le minimum de la nuit a été + 13° ‘} ; le Negretti marque 800"", le Secretan 760". Dans une mare près de Siloh je recueille en abondance : Ranunculus aquatilis L. 8 submersus qui couvre l’eau de ses fleurs blanches et le long de la route parcourue dans la matinée : Alcœa acaulis Cav., Rhamnus oleoides L. en fleurs, cette espèce est nouvelle pour l'Asie, la Flora Orientalis ne l'indique que dans les iles grecques de l’Archipel, Medicago orbicularis All, Trifolium angustifolium L., Astragalus macrocarpus DC., Lathyrus ble- pharicarpus Boiss., Ceratonia Siliqua L. en feuilles, Rosa canina L. y collina en boutons, c’est le premier rosier non cultivé que je trouve; je suis redevable de sa détermination à SAMARIE ET GALILÉE 81 M. Emile Burnat. Lagoseris bifida Vis., Jasminum frulicans L. en fleurs, Cynoglossum pictum Ait, Scrophularia Michoniana Coss. et Kral., Salvia Hierosolymitana Boïss., Aris- tolochia pœcilantha Boiss., Asparagus aphyllus L., Gladiolus atroviolaceus Boïss. Nous faisons notre halte du milieu du jour à Khan Lubban où je recueille Ranunculus trachycarpus F. et M. et R. muricatus L., Alcæa acaulis Cav., Tetragonolobus Palæstinus Boïss., Catananche lutea L., Tamus communis L., Arum Palæstinum Boïss., Bromus sco- parius L., Briza maxima L., Avena barbata Brot., Allium subhirsutum L., Ornithogalum Narbonense L. forma stenophylla. En parcourant ce territoire de la tribu d'Ephraïm on est frappé de sa richesse relative- ment au reste de la terre de Canaan. Lorsque le patriarche Jacob bénissait ses enfants, il avait annoncé à Joseph père d'Ephraïm : Joseph est le rejeton d’un arbre fertile, Le rejeton d’un arbre fertile près d’une source ; Les branches s'élèvent au-dessus de la muraille. Ts l’ont provoqué, ils ont lancé des traits ; Les archers l’ont poursuivi de leur haine, Mais son arc est demeuré ferme, Et ses mains ont été fortifiées Par les mains du puissant de Jacob : Il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël. C'est l’œuvre du Dieu de ton père, qui t'aidera ; C’est l’œuvre du Tout-Puissant, qui te bénira Des bénédictions des cieux en haut, Des bénédictions des eaux en bas, Des bénédictions des mamelles et du sein maternel. Les bénédictions de ton père s'élèvent Au-dessus des bénédictions de mes pères, Jusqu'à la cime des collines éternelles : Qu'’elles soient sur la tête de Joseph, Sur le sommet de la tête du prince de ses frères ! GENÈSE XLIX, 22-96. Il est remarquable que la réalisation de ces promesses frappe encore le voyageur qui se rend de Bir es-Seba à Banias et cela environ 4000 ans après qu’elles ont été prononcées. La chaleur continue à nous accabler sous l'influence du khamsin ; à la tombée de la nuit nous passons un col, sur la gauche duquel, à quelques kilomètres, nous voyons le mont Garizim; devant nous s'étend une vaste plaine bien cultivée. Si l'horizon était clair, nous verrions le Grand Hermon en face de nous. Notre camp établi, Daïbes lâche un coup de carabine qui réveille les chacals du voisinage: ils font entendre des cris rappelant ceux des collégiens qui s’échappent de leurs classes. Manrpt 13 AVRIL. — « Après avoir marché pendant une heure, nous voici près du fameux puits de la Samaritaine, amas de ruines entourant une citerne. C’est ici un endroit sacré pour les pèlerins, dont chacun jette dans l’orifice une pierre, de sorte que le puits est déjà à moitié comblé. Nous prenons à gauche une vallée latérale. Naplouse, jadis Sichem ville de dix mille habitants, se cache au fond de la vallée, dans un berceau de figuiers et d'arbres verdoyants, arrosé par soixante-dix sources d’eau vive. » Un court trajet nous amène à la porte de la ville; nous laissons le bagage prendre les devants et nous attendre à l’autre extrémité. La rue principale est large et bien pavée; elle 11 82 SAMARIE ET GALILÉE aboutit à un long bazar, d’abord à ciel libre, puis voûüté. Le cuir travaillé sous toutes les formes, courroies, brides, poires à poudre, quelques étoffes de soie et de coton, voilà les principaux articles de vente; les marchands, accroupis dans leurs loges, regardent passer la foule avec calme. » Par une série de ruelles étroites, nous arrivons à la synagogue des Samaritains. L’ori- gine de cette secte remonte au retour de quelques Juifs d’Assyrie dans leur ville natale, Samarie. On leur donna un prêtre et ils adoptèrent certaines coutumes qu'ils ont scrupu- leusement observées jusqu’à présent. Les derniers habitent Naplouse au nombre de cent vingt-cinq à peu près. Ils n’admettent que les cinq premiers livres de la loi, et sacrifient chaque année l'agneau pascal sur le mont Garizim. » Montant quelques marches, nous entrons dans une salle basse ; un jeune homme vêtu d’une longue robe bleue, la barbe d’un blond ardent, les yeux bruns et saillants, un vrai type mosaïque, nous reçoit gracieusement. C’est l’un des prêtres. Il nous fait entrer dans une salle aux voûtes surbaissées, nues, blanchies à la chaux; un grand rideau de soie en masque le fond. Passant derrière, le prêtre en rapporte un grand chevalet sur lequel se trouve le fameux Pentateuque, grand rouleau de parchemin enroulé sur trois tringles de cuivre. Ce manuscrit est orné en marge de vignettes dorées, représentant les divers objets servant au culte mosaïque, tels que l'arche, le chandelier, etc. > Somme toute, le service religieux des Samaritains nous paraît bien mort et formaliste. » Quittant la ville, nous suivons la route qui mène à Jaffa, le long de la vallée verdoyante qui s'étend entre le mont Ebal et le Garizim, les deux sentinelles qui gardent Sichem. » Chacun est fort préoccupé maintenant del’extrème sécheresse qui sévit sur la contrée : on est au temps des semailles, et si des pluies abondantes ne surviennent, la famine est imminente. La mesure de blé se vend déjà quatre-vingts pièces d'argent, le quadruple du prix ordinaire. » Nous suivons pendant une heure la grande route de Jaffa, et la quittons pour prendre sur la droite un sentier de montagne. Voici Sébaste, l'antique Samarie, pauvre amas de ruines amoncelées sur les flancs d’un monticule entouré de vertes collines. Nous campons sur l’une d'elles, en pleine pelouse. » Nous quittons notre 22° campement, à Haouarah, à 6 heures du matin, par un temps acca- blant : la température minimum de la nuit a été + 10° !/,, à 5 heures il fait 21° et à 8 heures + 28°. Nous nous avançons dans une plaine cultivée et ce n’est qu'à Naplouse que je puis herboriser de l’autre côté de la ville. Le khamsin continue à souffler avec une telle violence que je dois renoncer, à mon grand regret, à monter au Garizim: j'aurais surtout voulu y prendre des bulbes de Xiphion Histrio Reich, que nous cultivions en Suisse, mais qui ont disparu mystérieusement de nos jardins ces dernières années. Les horticulteurs anglais tiennent les bulbes de cet iris à des prix ridicules : il a le grand mérite de fleurir en pleine terre chez nous en janvier. En face de nous les terrasses du versant méridional de l’Ebal sont couvertes de Cactus Opuntia L. ; les Romains, suivant la tradition, les ont plantés pour y cultiver la cochenille; cette industrie a été abandonnée depuis longtemps, mais les habitants de Naplouse récoltent avec soin les fruits de l’'Opuntia. Malgré le vent furieux nous pouvons cueillir les espèces suivantes : Raphanus sativrs L., tout couvert de fleurs roses, est cultivé dans de petits champs. Reseda alopecuros Boss. : Naplouse est la localité classique de cette belle espèce, à épi en SAMARIE ET GALILÉE 83 queue de renard; en la cueillant je ne me doutais pas d’avoir affaire à une espèce aussi locale, Silene inflata Sm., Linum nodiflorum L., Erodium gruinum L., Medicago orbicularis AU., Medicago sp., Bupleurum protractum Link et Hoffm., Helichrysum sanguineum L., Car- duus argentatus L., Crupina crupinastrum Moris, Campanula strigosa Russell, Campanula Rapunculus L. » Anchusa strigosa Labill., Salvia Hierosolymitana Boiss., Aristolochia Maurorum L. f lati- folia, Euphorbia Cybirensis Boiss., Quercus coccifera L. € Palæstina Boiss. forme de nobles arbres symétriquement développés, Ophrys œstrifera MB., Arum Palæstinum Boïss. abonde ici et est en pleine fleur; je regrette de ne pas en avoir rapporté des bulbes, car c’est une espèce digne de culture. Sur le versant septentrional des murs de pierres sèches nous recueillons Gymnostomum calcareum Nees et Hornsch. var. à brevifolium. En quittant Naplouse nous nous dirigeons d’abord vers l’ouest, puis au nord-ouest pour atteindre Sebastieh, l’ancienne Samarie : le pays continue à être ondulé, relativement riche pour le peu de culture qu’on lui donne. Ici et là des sources donnent de la fraîcheur : sur notre route nous recueillons : Sinapis arvensis L., Alsine tenuifolia L., Lupinus pilosus L., Tetragonolobus Palæstinus Boïss., Lathyrus annuus L., Bupleurum nodiflorum Sibth., Knautia hybrida AU., Helichrysum sanguineum L., Centaurea cyanoïdes Berggr. et Wall., Crupina crupinastrum Vis., Campa- nula strigosa Russ., Anagallis latifolia L., Zyziphora Capitata L., Salvia Judaica Boïss., Stachys neurolobus Boiss., Plantago Lagopus L., Allium Aschersonianum Barb., Ophrys æstrifera MB. forma non cornigera, Orchis laæiflora Lam. À la nuit le vent tourne à l’ouest, devient froid et le thermomètre descend à + 14°. MERCREDI 14 AVRIL. — « Le vents’est levé cette nuit; d’abord la pluie est tombée par averses, puis fine et serrée. Impossible de partir, tout est trempé, tentes et cordages ; restons donc ici, et réjouissons-nous du bien que fait la pluie à ce pays desséché. Pendant cette journée, nous faisons l'épreuve de nos tentes parfaitement imperméables; nous y sommes abrités comme à la maison. » Durant la nuit le thermomètre descend à + 4°. Au milieu de quelques éclaircies je m'échappe de la tente pour mettre en papier : Poly- gala Monspeliaca L., Trigonella lilacina Boiss., Trifolium agrarium L., Hymenocarpus circinnatus L., Hippocrepis ciliata Willd., Vicia peregrina L., Crepis Hierosolymitana Boiss., Picris Sprengeriana L., Carduus argentatus L., Specularia pentagonia L., Styraæ officinale L. Pauvres plantes, cette humidité ne leur convient guères, que faire, si ce n’est patienter ! Jeupt 15 AVRIL. — « Le jour est sombre, les nuées grises trainent sur les prairies, les sentiers sont des ruisseaux, mais la pluie est arrêtée. Vers 10 heures, hommes et bêtes étant prêts, nous commençons à descendre la vallée, opération périlleuse, chevaux et mulets glissant parfois des quatre pieds sur la terre grasse et détrempée. Enfin nous voilà tous au bas de la vallée; le sol est fertile, de beaux figuiers bordent la route; voici venir une file interminable de chameaux superbes, avec leurs épaisses crinières et leurs membres vigoureux. Quel contraste avec nos chameaux du petit désert, maigres et fluets à faire peur ! Ceux-là viennent de Damas et transportent des marchandises à Jérusalem. Aujourd'hui nous sommes inquiets; un de nos compagnons de route étant sérieusement indisposé, il faut prendre une décision, car à partir de demain, notre feuille de route nous faisant passer par Sk SAMARIE ET GALILÉE Nazareth, Tibériade et Damas, nous devrons attendre jusqu’au 10 mai pour nous embarquer au port de Beyrouth. Plusieurs raisons nous poussent, d'autre part, à abrèéger notre séjour en Syrie. Nous allons donc, à partir de Nazareth, suivre le bord de la Méditerranée en passant par Saint-Jean d'Acre, Tyr et Sidon, tentant d'arriver assez tôt à Beyrouth pour y prendre le bateau du 26 avril. C’est peu après la halte que mon mari fait part de ce chan- gement à Daïbes, notre brave drogman. A ses paroles, celui-ci reste calme, mais son cœur est ulcéré; d'abord il éprouve un vrai chagrin à l’idée de se séparer de voyageurs aimés, puis il a dû prendre avec ses divers employés des engagements à long terme. Peu à peu il se rend à nos raisons, mais non sans peine; bien que, dans notre contrat mutuel, la part de limprévu ait été faite d'avance, le coup lui est fort sensible. Laissons donc pour l'instant le pauvre Daïbes chevaucher à part, fumant ses cigarettes d'un air mélancolique: la sérenité lui reviendra tout doucement, comme le ciel bleu après la pluie. » Vers 6 heures du soir nous atteignons Djennin, bourgade blanchie à la chaux, entourée de haies de cactus. Des messieurs coiffés de larges casques blancs nous dépassent à cheval, après avoir salué l’un des moukres. Nous apprenons que ce sont les deux pasteurs allemands du Caire et d'Alexandrie venus pour une conférence à Jérusalem. Ils passent la nuit à Djennin, où un chrétien veut bien les héberger. » Le thermomètre est descendu pendant la nuit à + 5'/,. Nous nous levons à 5 heures, le temps est clair, mais il ne tarde pas à pleuvoir de nouveau; nous sommes tous plus ou moins malades sous l'influence de ce brusque changement de température, surtout François qui se lève avec un visage lugubre. Nous restons sous la tente à nous chauffer à un brasero et à prendre du laudanum ; puis à 10 heures, Daïhes déclarant que le temps se lève, nous nous mettons en route, descendant les fondrières qui constituent le chemin de Samarie : nous laissons cette gracieuse colline sur notre gauche et gravissons la pente qui, par une succession de plaines et de coteaux doit nous amener à Djennin au coucher du soleil. C’est ici que commence la plaine d'Esdraelon. En dépit d'une chute pitoyable et plus ou moins moulu, je ramasse les espèces suivantes : Ranunculus arvensis L., Silene inflata Sm., Ononis serrata Forsk., Trigonella Aleppica Boiss., espèce nouvelle pour la Palestine qui n’avait encore été trouvée qu'une fois à Alep, Medicago orbicularis AU., Medicago sp, Astragalus hamosus L., Lathyrus amaænus Fenzl., une carotte en feuille sur les racines de laquelle pousse Orobanche speciosa DC., une immense composée à larges feuilles qui sont blanches dessous, Catananche lutea L., Specularia fal- cata À. DC., Molucella lœvis L., Euphorbia sp., Salvia pinnata L., Salvia triloba L., et enfin sur des rochers Barbula muralis L. var. y aestiva. VENDREDI 16 AVRIL. — « En route pour Nazareth, nous mettons trois heures pour traverser la vaste plaine d'Esdraelon. On nous montre, à droite, le village de Jizréel, situé sur une éminence. Le terrain est noir, très riche d'apparence, mais complètement envahi par d’é- normes touffes de chardons. » Des attelages innombrables parcourent la plaine et labourent parmi ces plantes, les pay- sans ne prenant pas auparavant la peine de les déraciner. Parvenus à l’autre bout, nous campons, pour la halte de midi, au pied d’une chaîne de montagnes qui cache en ses replis la ville de Nazareth. La pente que nous attaquons vers trois heures est parsemée de blocs de rochers, de dalles naturelles fort pénibles à franchir; dans le bas de la vallée il n’y a pas de sentier praticable, mais vers le haut, près de la ville, nous trouvons avec joie un semblant SAMARIE ET GALILÉE 85 de route. Vers cinq heures et demie nous découvrons Nazareth, et, la laissant à gauche, nous allons camper sur une colline en face de la ville. On y voit, comme à Bethléem, beaucoup de bâtiments neufs, formant une sorte d’amphithéâtre sur les collines arides et rocailleuses. » Nous quittons notre 25° campement de Djennin à 8 heures du matin, sous la conduite d’un sourd-muet qui nous met sur la trace du sentier de Nazareth dont les blanches mai- sons brillent au soleil levant sur les premières montagnes de Galilée. Pendant toute la journée nous les avons devant nous, mais ce n’est qu’à 6 heures du soir que nous les attei- gnons. Sur notre droite nous avons la forme arrondie du Thabor, les monts de Gilboa et plus loin les montagnes de Pérée, de l’autre côté du Jourdain; à l’ouest, la perspective du Carmel qui s’avance dans la Méditerranée. Cette riche plaine d’Esdraelon a toujours été le champ de bataille de la Palestine, depuis Déborah jusqu’à Napoléon ; sa fertilité doit être grande, car la végétation spontanée y atteint des dimensions qui révèlent la profondeur de l’humus noir que foulent nos chevaux. Mal- heureusement le pacha turc prend neuf sacs de blé sur dix que récolte le paysan, il lui en laisse un pour qu’il ne meure pas de faim : aussi la plaine a-t-elle été inculte jusqu'à cette année que des Grecs l’auraient acquise indemne d'aucune redevance. Voici notre récolte de la journée : Anemone Coronaria L., Adonis Palaestina Boiss., ma- gnifique goutte de sang avec des fleurs grosses comme des écus de cinq francs, Saponaria oæyodonta Boïss., Sperqularia diandra Guss., Silene oxyodonta Barb., Sp. nov. Tab. XI, Ana- gyris fœtida L., espèce nouvelle pour la Palestine, Trifolium angustifolium L., Trifolium æerocephalum Fenzl., espèce nouvelle pour la Palestine, Trifolium nervulosum Boiss. 8 Ga- lilewm, Scorpiurus sulcata L., Psoralea bituminosa L., Pisum arvense L., Vicia Narbonensis L., Haplophyllum Buxbaumii Por. e corymbulosum, Ecballium Elaterium L., Mesembryan- themum nodiflorum L., Cachrys goniocarpa Boiss, Senecio coronopifolius Desf., une des vulgarités du petit Désert qui n’avait pas encore été signalée en Palestine, Gundelia Tourne- fortii L., j'apprends que les capitules de cette composée se vendent à Jérusalem à raison de cinquante centimes les trois kilogrammes, Geropogon glabrum L., Vinca Libanotica Zucc., espèce nouvelle pour la Palestine, Convolvulus hirsutus Stev., Alkanna Orientalis L., Oro- banche speciosa DC., Acanthus Syriacus Boiss., cette belle espèce se trouvait déjà aux envi- rons de Bettin, presque chacune de ses grandes fleurs était occupée par une abeille morte ou moribonde; en partageant l'épi pour une plus prompte dessiccation, j'ai mis en liberté plus d'une de ces prisonnières. Il ne m'a pas paru qu'il y ait dans la fleur sécrétion de sucs qui amènent une digestion et une absorption des matières animales, comme c'est le cas dans les plantes carnivores. Il serait intéressant de cultiver cette acanthe pour suivre le développe- ment de cette captivité ; malheureusement je n’ai pu obtenir de graines. Salvia Syriaca L., espèce nouvelle pour la Palestine, Salvia Horminum L., Allium Schuberli Zucc. étale sa belle ombelle rosée qui fait l'effet d’un feu d'artifice ; j'ai eu la satisfaction de rapporter des bulbes de cette originale espèce, et de les voir fleurir en Suisse, en avril 1881. Carex divisa Huds., Scirpus marilimus L., Calabrosa aquatica P. Beaur., Festuca interrupta Desf. Nous apercevons de loin en loin quelques chênes et caroubiers, avant-coureurs des débris de forèts de Galilée. SAMEDI 17 AVRIL. — « Un marchand vient nous offrir, le matin, la bijouterie du pays: colliers, croix, bracelets, anneaux, le tout en argent très mélangé d'alliage. Nous allons voir ensuite l’église latine, qui renferme, disent les latins, la raie grotte et la vraie cuisine de 86 SAMARIE ET GALILÉE saint Joseph; ajoutons que les grecs disent la même chose de leur église; le capucin qui nous escorte remarque, avec une franchise digne d’éloge, que la dite grotte ne peut avoir servi de cuisine puisqu'il ne s’y trouve aucune espèce d'’issue pour la fumée. » Les femmes de Nazareth sont célèbres par leur beauté; nous en voyons plusieurs allant et venant près d’une fontaine, mais leurs traits nous frappent bien moins que ceux des femmes de Bethléem. » Reprenant notre route, nous montons jusqu’au col qui domine Nazareth, pour redes- cendre sur le revers occidental des montagnes. Le paysage devient boisé, des chênes verts, des arbustes fleuris croissent de tous côtés; l'herbe épaisse foisonne de marguerites, de sca- bieuses, de vipérines aux brillantes couleurs. Nous passons quelques moments près d'un ruisseau, et tandis que les bêtes s’abreuvent, nous faisons joyeuse récolte de cresson pour la salade du diner. Bientôt nous découvrons la mer avec la chaîne du Carmel qui s’avance au-dessus, puis la ville de Saint-Jean d’Acre, bâtie sur un promontoire. Tout près de nous la bourgade de Chefa Omar, surmontée d’une grosse citadelle, s'élève à gauche sur la colline. » Le soleil se couche, les troupeaux de chèvres noires se pressent autour des antiques murailles, femmes et enfants sont accourus pour les traire; on nous présente une coupe de cuivre d'un jaune d'or, remplie d’un beau lait écumeux, charmant épisode qui vient clore une belle journée. Nous allons camper vis-à-vis du bourg et du Carmel, en bon air et grasse prairie: ce sera là notre dernier dimanche sous la tente. » C’est entre chien et loup, à l'heure du crépuscule, que le plus jeune des muletiers, Reschid, gamin de quatorze ans, saisissant tout d’un coup par la main ses confrères, les fait tourner au son d’une chanson plaintive dont tous répètent le refrain. » Hier soir le vent soufflait avec violence et nous craignions pour nos tentes, il est tombé avec la nuit : la température minimum a été + 5/,°, le baromètre Secretan marquant 220"", le Negretti 295", En parcourant la petite ville je ramasse Capsella bursa pastoris L., Punica Granatum L. commence à pousser ses jeunes feuilles d’un bel écarlate, Artemisia arbores- cens L. se fait remarquer dans les lieux incultes, y est-elle spontanée ? Prasium majus L. grimpe à plusieurs mètres de hauteur parmi les cactus, Siyraæ officinale L. est en pleines fleurs embaumant l'air du plus doux des parfums, Asparagus aphyllus L. abonde dans toutes les haies. Faisant abstraction de tous les monuments de l'idolâtrie moderne, Nazareth était bien la digne patrie terrestre du Fils de l'homme. De ce riant emplacement on domine la plaine historique d'Esdraelon, toute la Samarie et les confins de la Judée; à droite le Carmel s’avance dans la grande mer, tandis qu’à l’est le Thabor coupe la ligne de la profonde vallée du Jourdain et des monts de Pérée. Le Sauveur avait ainsi sous les yeux le théâtre de toute l’histoire de son peuple qu'il apprit à bien connaître durant les trente années du temps de préparation passées à Nazareth. La montagne précipitueuse qui domine la plaine lui rappe- lait en même temps que son royaume n'était pas de ce monde et que cependant Il avait été envoyé pour l’y établir. Passant le col qui domine la ville, nous voyons à droite Cana distant de deux kilomètres de Nazareth. Le cœur serré je cherche à apercevoir le lac de Tibériade ; nous inclinons à l’ouest, disant adieu à tous les trésors que j’espérais récolter à Banias, à l’'Hermon, à Damas, à Balbek, aux Cèdres, au Liban, etc. Mais soyons sages et surtout reconnaissants, nous avons fait un superbe voyage, ne perdons pas notre paix en regrets ingrats et ouvrons nos yeux sur le littoral syrien. È | - 1 | L | Fr SAMARIE ET GALILÉE 87 Nous y descendons par le Ouadi Seffurieh. Nous sommes ramenés à la réalité du temps présent par la rencontre d'un gros fonctionnaire turc qui, suivi de tout un harem, s’en va faire main basse sur les maigres revenus de Nazareth : tantum ab illo! Le long du Ouadi nous cueillons: Ranunculus trichophyllus Chaix, Ranunculus trachycar- pus F. et M., Ranunculus arvensis L., Saponaria oxyodonta Boiss., Trigonella lilacina Boïss., Trifolium angustifolium L., Trifolium agrarium L., Psoralea bituminosa L., la belle Vicia galeata Boiss. dont les grappes blanches sortent du fourré, Lathyrus amænus Fenzl., Cratæ- gus Azarolus L., Rubia Olivieri A. Rich. y stenophylla, Galium tricorne With, Anthemis Cotula L., Geropogon glabrum L., Specularia pentagonia L., Styrax officinalis L., Quercus Lusitanica Lam., Quercus Aegylops L. et d’autres formes du genre Quercus abondent dans ces collines rocailleuses de la Galilée; elles ont dû être dans le temps bien boisées, mais les arbres sont actuellement massacrés indignement par les charbonniers. Ils sont trop pares- seux pour se procurer de bonnes haches, aussi munis de mauvaises serpes ils tailladent à tort et à travers toutes les essences en pleine sève; on se croirait en plein Valais ! C’est ici pour la première fois que je rencontre la superbe Scilla hyacinthoides L. avec ses belles grappes bleues. Le Ouadi Seffurieh va se perdre dans la plaine du côté de Haïfa ; nous passons une suc- cession de collines qui nous amènent en vue dela plaine maritime de Saint-Jean d'Acre, nous nous retrouvons donc sur ce versant en pleine flore méditerranéenne : Ruta Chalepensis L., Lavatera trimestris L., Medicago orbicularis AUL., Trifolium purpu- reum Loisel, Astragalus tuberculosus DC., Astragalus macrocarpus DC., en fleurs et en magnifiques fruits qui expliquent bien le nom spécifique adopté par De Candolle, Onobrychis Crista Galli L., Cratægus Azarolus L., Umbilicus horizontalis Guss., espèce nouvelle pour la Syrie et la Palestine qui n'avait pas encore été signalée à l’est de la Carie, Sedum rubens L., Ainsworthia trachycarpa Boiss. malheureusement encore en fleurs, sans fruits, de même que Artedia squamata L., Catananche lutea L., Hedypnois Cretica L., Urospermum picroides L., Campanula stellaris Boiss., Antirrhinum Orontium L., Stachys Arabica Hornem., Quercus Aegylops L., Hordeum bulbosum L. DIMANCHE 18 AVRIL 1881. — « Correspondance active et serrée; il s’agit de mettre nos chères familles au courant de nos faits et gestes ; depuis que la décision d’un prompt retour est prise, nous nous sentons déjà bien près d'eux tous ; le bonheur d'un prochain revoir nous remplit le cœur d’une grande joie. » Tout en errant autour du camp, je remarque des chèvres perchées au sommet des oliviers. J'avais lu le fait dans le voyage de MM. Hooker et Ball au Maroc qui racontent que les arbres d’Argan sont broutés jusqu'au sommet par des chèvres qui se plaisent à escalader les branches les plus élevées. Non loin de là se trouve le puits de la ville où toutes les femmes arrivent en procession. L'ouverture, de plusieurs mètres de diamètre, est surmontée d’une large voûte portant une plate-forme. On y arrive par un escalier et au centre se trouve une ouverture dans la pro- longation de l'axe du puits, mais beaucoup plus petite. L'eau est puisée avec de larges amphores en terre qu'on descend et remonte au moyen d’une corde; par cette heureuse disposition la cruche ne risque pas de se briser en frappant les bords du puits, dont elle est maintenue éloignée par les bords de la petite ouverture contre laquelle glisse la corde. VIII SYRIE Lunpr 19 Avriz. — « Une route passable nous amène vers 3 heures à Saint-Jean d’Acre, ville à l'aspect oriental, bruyante et poudreuse; il s’y trouve plusieurs bâtiments du temps des croisades, entre autres un cloître aux charmantes colonnettes qui sert maintenant de mosquée. La ville, plusieurs fois détruite par des bombardements successifs, n'offre rien d'intéressant à voir. Nous campons ce soir au pied des Echelles de Tyr, montagnes en gradins qui dominent la contrée. » Partis à 6 heures nous atteignons Acre à 9 heures, voyageant en ligne droite à travers la plaine qui communique par le bord de la mer avec celle d'Esdraelon, aussi y retrouvons- nous plusieurs espèces communes. Elle serait aussi riche, mais elle est aussi mal cultivée; cà et là des haras de chevaux pâturent la ravonaille qui atteint ici des hauteurs phénomé- nales. Notre récolte se compose de: Malcolmia pulchella DC., Raphanus sativus L., Tunica velutina Guss., Silene Gallica L., Silene Palæstina Boiss., superbe espèce à fleurs rose foncé, espèce nouvelle pour la Syrie, Reseda Orientalis Boiss., un Tamarix sans fleurs forme de gros arbres le long des eaux dor- mantes ; c’est très probablement 7°. Pallasii Desv., Lavatera trimestris L., Linum strictum L., Linum angustifolium Huds., Erodium laciniatum Cav., Zizyphus Spina-Christi L., espèce nouvelle pour la Syrie. Lupinus ançqustifolius L., Lupinus luteus L. sp. 1015 : cette intéres- sante espèce qu’on reconnait aussitôt à sa fleur jaune et à sa racine bulbeuse ne figure pas dans la Flora Orientalis; d'après le Prodrome de Candolle, IT, 407, son aire géographique va du Portugal à l'Italie méridionale ; elle n’avait pas encore, à ma connaissance, été signalée à l’est de l’Adriatique. Trifolium tomentosum L., Lotus peregrinus L., Astragalus Bæticus L., Lathyrus annuus L., Ainsworthia trachycarpa Boiss., Cephalaria Syriaca L., Filago germanica L. B eriocephala Boiss., Filago Gallica L. espèce nouvelle pour la Syrie qui n'avait pas encore été signalée à l’est de Mersina, Chrysanthemum Myconis L., Cnicus bene- dictus L., Campanula sulphurea Boïss., délicieuse plante qui étale ses belles corolles soufrées au milieu de la moisson, Ærythræa latifolia Sm., Anchusa undulata L., Anchusa aggregata SYRIE 89 Lehm., Verbascum Berytheum Boiss., charmante espèce qui n'avait encore été signalée qu'aux environs de Beyrouth, Eufragia viscosa L., Trixago Apula L., Statice sinuata L., Rumeæ bucephalophorus L., Elæagnus hortensis MB., Biarum en fruits et sans feuilles, Phalaris pa- radoxæa L. fil., Cornucopie cucullatum L., Lagurus ovatus L., Lolium rigidum Gaud. ? Saint-Jean d'Acre évoque bien des souvenirs pour l'Européen. M. le docteur Lortet, l'illustre doyen de la Faculté de médecine de Lyon, les a rappelés habilement dans la série d'articles sur la Syrie d'aujourd'hui que le Tour du Monde a publiés en 1881; j'y renvoie avec reconnaissance le lecteur. A l'entrée de la ville nous trouvons un char à bancs, pour ainsi dire le seul véhicule que nous ayons vu depuis le Caire; il appartient à un paysan de la colonie allemande de Haïfa qui a conduit ses produits au marché d’Acre. Nous tournons ici le dos, bien à regret, au mont Carmel; suivant la plaine maritime à un petit kilomètre du rivage, nous laissons à droite les contreforts du Liban. C’est dans un délicieux verger d'orangers en pleine fleur, non loin d’Achzib, que nous campons à midi: le voisinage de la mer nous rend la dessiccation des plantes bien difficile. Je m'en dédommage en en mettant de nouvelles en papier: Cistus Salviæfolius., c'est par acquit de conscience que je cueille cette espèce que j'avais négligée en Palestine, Jelianthemum quttatum L., Erodium ciconium L., Melia À zedarach L., cet arbre exotique est en pleine fleur, il se développe admirablement dans les endroits un peu frais : la plupart des cours d’eau qui descendent de la montagne ne peuvent atteindre la mer par le fait de la barre de sable qui les refoule. Ils extravasent et répandent, avec l'hu- midité si favorable à la végétation, les fièvres qui minent la population. Medicago sp, Tri- folium œerocephalum Fenzal., Trifolium nervulosum Boiss. B Galileum Boiss., Trifolium Stenophyllum Boiss., Ornithopus compressus L., Onobrychis Gœrtneriana Boiss., Lathyrus Hierosolymitanus Boiss., Rubus en feuilles, Asteriscus aquaticus L., Inula viscosa L. en feuilles, Crepis aspera L., Anchusa undulata L., Verbascum Berytheum Boiss., Lavandula Stæchas L. aussi une ancienne connaissance qu’on voit pointer çà et là en Terre Sainte, Salix triandra L. qui n'avait pas encore été signalé en Syrie, ÆEphedra fragilis Desf. mal- heureusement sans fleurs monte gracieusement dans les haïes de cactus, Orchis sancta L., Serapias longipetala Pall., Scleropoa Philistea Boiss., Aegilops ovata L., Deschampsia media Gouan, Tulipa montana Lindley en fruits, Leopoldia Holzmanni Heldr., Asparagus stipularis Forsk. Notre 28° campement est à Aïn Mascherifeh au pied du Ras en-Nakurah, le promontoire qu’on nomme les Echelles de Tyr; nous sommes en face du Carmel qui se couvre de nuages et Saint-Jean d'Acre disparaît dans la brume ; nous pourrions craindre la pluie si nous étions dans notre pays; mais le temps demeure au beau. Une pauvre petite caille blessée, le cri du chacal et une bonne dose de laudanum à un moukre malade, sont les incidents de cette paisible soirée passée aux confins de la tribu d’Asser. Les paresseux descendants de ce fils de Joseph ne se sont jamais donné grand’ peine pour occuper cette riche plaine qui faisait partie de leur territoire. Le minimum de la nuit est + 12°, Marpt 20 AVRIL. — « Partant à 6 heures, nous suivons une route superbe (pour la Syrie) taillée dans le roc vif; elle s'élève à une grande hauteur sur les falaises; la mer est d’un bleu céleste ; des arêtes rocheuses, les unes éclatantes de couleur, les autres d’un brun noi- râtre, s’avancent dans les ondes azurées. On se croirait à la Turbie ou près de Bordighera ; 12 90 SYRIE puis les promontoires s’abaissent, la route redescend sur les grèves que nous suivons jus- qu’à Beyrouth. Voici Tyr, la reine de ces rivages; elle possède encore maintenant un joli port. » Tandis que nous traversons le bazar, Daïbes fait son marché : viande de boucherie, lé- gumes, œufs et fruits vont s’empilant dans une corbeille qu’un portefaix charrie sur sa tête; puis Daïbes nous conduit chez une de ses payses, jeune femme de Bukfaïa (village du Liban), qui vient d'épouser un commerçant de Tyr. Nous entrons dans une cour carrée, plantée de rosiers; de hautes et belles chambres s'ouvrent des deux côtés, meublées moitié à l’orien- tale, moitié à l’européenne. » La mère du mari, femme âgée, aux traits fins, porte une perruque aux longues tresses de soie, semée de petites étoiles d’or; ses {filles sont vêtues de percale à tailles foncées et courtes, style empire ; l’une d'elles, au teint blanc et mat, aux yeux noirs, est remarquable- ment belle. Cette aimable famille nous fait l'accueil le plus gracieux; on nous apporte du café, de la limonade ; la mère et les filles nous font mille discours, malheureusement incom- préhensibles pour nous; seule, la jeune mariée de Bukfaïa reste timide et interdite ; la vue de Daïbes lui donne-t-elle le mal du pays, ou bien notre aspect lui cause-t-elle du trouble? Bref, elle paraît fort mal à l'aise; comme nous partons, elle sort cependant de sa stupeur et me fait présent d’un bouton de rose. » J’oubliais de dire qu'avant d'entrer en ville nous avons fait halte sous des orangers en fleur qui embaumaient l'air ; un cheik étant venu à passer, tenant une lance fort curieuse ornée de banderolles, Daïbes en a fait l'acquisition pour mon mari. Cette arme redoutable nous suivra désormais, attachée au milieu des divers gourdins et roseaux que nous rappor- ons des rives du Jourdain et d’autres lieux. Notre avant-dernier campement est installé tout près de la mer, sur les rives du Léontès, rivière aux eaux profondes. La rive est plate, le terrain humide, un vrai coin pour y prendre la fièvre. » À dix heures, Georoi, faisant sa ronde, voit une ombre noire surgir des bords de l’eau, puis s'avancer en tapinois vers nos tentes. Un saut l'amène vers le voleur, car c’en est un. Une lutte corps à corps s'engage, Georgi appelle Daïbes à l’aide. Celui-ci accourt, empoigne l’homme qui se dit être un marchand de poisson. « Où est-il, ton poisson ? » Le voleur n’en a pas la queue d'un ; il s’est en revanche muni d’une balance de paille, dont Daïbes s’em- para, ainsi que d'une babouche du malheurenx ; après une bonne volée, il le laisse décamper. Le lendemain une pauvre femme en loques vient humblement réclamer les balances, c’est la femme du voleur; on lui rend son bien avec un mot de morale, et nous partons. » Nous sommes en route à 5 heures 40, et avant de commencer une longue journée de cheval je puis cueillir sur les rocaïlles du pied de Ras en-Nakurah : Lupinus angustifolius L., Rubus sp. en feuilles, Æryngium Creticum Laim., Bupleurum nodifiorum Sibth., Caucalis tenella Del. Ifloga spicata Schultz Bip, Notobasis Syriaca L., Centaurea pallescens Del. 7 hyalolepis Boiss., Scolymus maculatus L., Campanula sulphurea Boiss., Salvia triloba L., Molucella spinosa L., Statice virgata Willd. ? cette espèce n'étant qu'en bouton, je ne suis pas bien sûr de sa détermination, Euphorbia Paralias L., Andro- pogon pubescens Viv., Loliwm rigidum Gaud., ? formes différentes du Rhyncostegium rusci- forme Sch. Sur la pointe du cap un serpent dort au soleil levant, notre jeune moukre m'apporte la tête dans un si piteux état que je ne puis reconnaître s’il a des crochets à venin. Un autre serpent tué ne tarde pas à se trouver sur notre route, plus loin c’est une mare de sang ; à SYRIE 91 quelque distance de là un berger contemple attristé une chèvre égorgée auprès de son cabri bêlant; c’est le drame de la vie : la mère mordue a été tuée par son maitre et son pauvre petit ne comprend rien à cette tragique séparation de celle qui l’allaitait. Nous traversons Aïn Iskanderuna avec son cap de calcaire blanc où sont noyés des rognons de silex; à Ras el-Byan la route chemine en corniche surplombant la mer. La végétation parait de plus en plus méditerranéenne. Nous nous détournons de notre route pour visiter le puits artésien de Reschidieh qui alimentait Tyr d'abondantes eaux; actuellement elles se perdent dans la plage, après avoir servi de retraite à une nombreuse colonie de tortues. En cavalcadant le long de la plage, nous ramassons des éponges et observons la patience des pêcheurs à l’épervier. Entre Tyr et Nähr el-Kasimiyeh où nous campons au bord de l’ancien Léontès je récolte: Silene succulenta Forsk., une ancienne connaissance d'Alexandrie que je suis tout étonné de retrouver ici, Ceratonia siliqua L. parfaitement spontané dans une gorge sauvage, Orlaya marilima Gou., Ambrosia maritima L. en feuilles, Nerium Oleander L., Platanus Orien- talis L. dont les jeunes rameaux commencent à se développer, Scleropoa Philistea Boïss. et un Lolium sp. MERCREDI 21 AVRIL. — « Le trajet sur la grève est monotone, mais le spectacle de la mer offre un intérêt toujours nouveau. Les vagues déferlent sur la plage, y laissant des coquilles, des os de sèches, des éponges arrachées au rocher. Ce dernier produit se recueille spéciale- ment sur la côte de Syrie. Saïda paraît enfin, riche dans ses plantations d’orangers. Quittant le bord de la mer, nous cheminons dans des sentiers bordés de hauts talus; une superbe épine blanche, toute en fleur, nous envoie des parfums qui rappellent la patrie. Les con- structions se pressent, les rues sont vastes, très animées; mettant pied à terre, nous allons voir les antiquités au consulat français ; nous entrons dans une grande cour carrée, encom- brée de ballots de marchandises ; une fontaine antique, entourée de débris de sculptures, s'élève au centre. On nous fait monter un escalier; un monsieur vêtu de noir et décoré, tenant un chibouk en main, nous accueille fort poliment; c'est le consul de France, M. Durigello. La famille arrive; on nous exhibe force curiosités, telles que bijoux d'or, fioles de verre phénicien, débris d'os gravés, etc.; c’est un véritable assaut de prévenances, motivé par les relations qu'ont eues nos parents, il y a nombre d'années, à Alep, avec la famille Durigello. Nous quittons enfin cette aimable société. » Partis vers 5 heures du soir de Saïda, nous n’arrivons au campement qu’à nuit noire; longtemps avant de l’atteindre, nous voyons la lampe briller comme un phare tout au bord de la mer. » Ce matin, à 5 heures 35, nous sommes de nouveau en selle, longeant une côte monotone jusqu'à 11 heures du matin que nous luncheons à 1 heure de Saïda. C’est ici qu'ont vécu pendant plusieurs années M. Blanche, vice-consul de France et M. le docteur Gaillardot; ils ont fourni à M. Boissier d'intéressants exsiccata provenant de cette côte et du Liban. M. Gaillardot me racontait, à notre passage au Caire, comment, en fumant tranquillement le narguileh à la porte de Saïda, les jours de marché, il avait fait ses meilleures trouvailles dans les charges d'herbe que les paysans apportaient à la ville! En comparant mes exsiccata avec la Flora Orientalis, je m'aperçois bien qu'à mesure que je me rapproche de Beyrouth j'entre dans une zone mieux étudiée. Nous passons auprès de Sarepta et rencontrons à chaque pas des ruines, des colonnes et 92 SYRIE surtout une foule de sarcophages. Le gouvernement turc cherche à faire construire une route de Saïda dans l’intérieur pour faire concurrence à la chaussée française de Beyrouth à Damas; mais à voir la manière dont ce travail est mené, Beyrouth n’a pas encore à craindre la concurrence de Sidon. En passant le long de cette nouvelle route je m'indigne contre un misérable piqueur turc qui, abrité sous un large parasole, frappe une femme chargée d’un panier de pierres! Aux abords mêmes de Saïda ces travaux de terrassement mettent au jour des débris magnifiques qui témoignent de l'antique richesse de cette reine des mers. Nous cueillons : Glaucium luteum Scop., Matthiola tricuspidata L., Cakile maritima Siop., une belle Mal- vacée N° 196, Ærodium laciniatum Cav. B pulverulentum, Ononis variegata L., espèce qui n'avait pas encore été signalée au sud de Beyrouth, Trifolium tomentosum L., Lotus pusil- lus Viv. B major Boiss., Coronilla Cretica L., Lythrum Græfferi Ten., Citrullus Colocynthis L., Scabiosa prolifera L., Diotis maritima Sm., Crepis aculeata DC., Crepis aspera L., Cam- panula stellaris Boiss., Specularia Speculum L., Verbascum sp. N° 666., Anagallis arvensis L., phænicea et B cœærulea, Convolvulus secundus Desr.mais il est à remarquer dans les échan- tillons que j'ai recueillis que les pétales ne sont pas extus villosa et qu'ils sont pallide lutea et pas alba, Convolvulus hirsutus Stev., Calystegia Soldanella L. en feuilles, Anchusa aggre- gata Lehm., Salvia Horminum L. à bractées roses, Plantago Lagopus L. il était couvert d’un petit insecte rouge que je prenais pour une cochenille, Plantago Coronopus L., Plantago squar- rosus Murr., Potamogeton fluitans Roth., Arum Dioscoridis Sibth. en fruits, Orchis sancta L., Lolium temulentum L. Grâce à l’obligeance de M. Klat qui me les a communiquées et celle de M. le professeur Ar- dissone qui me les a déterminées je puis donner l’'énumération de quelques algues recueillies autour de Sidon : Ulva Lactuca le Jol., Spyridia filamentosa J. Ag., Laurentia pinnatifida J. Ag., Sargassum linifolium Ag., Cystosyra sp. 1123, Rytiphlæa tinctoria Deg., Cystosyra Sp. 1126, Asparagopsis Deliles Montg. J’ai aussi rapporté des environs de Saïda un seul échantillon d’une Leopoldia dont M. de Heldreich fait Leopoldia sp. nov. ex affinitate L. PharmacusanL Leld. : elle est à l'étude entre ses mains. JEupr 22 Avriz. — « Six lieues nous restent à franchir pour atteindre Beyrouth. Nous campons à midi dans un charmant bosquet de pins, près d'une auberge rustique qui fournit au voyageur fatigué quelques plats de cuisine arabe et de l’eau fraiche à discrétion. » Les belles croupes du Liban s’étagent derrière nous ; de gros bourgs à l’air florissant émaillent les pentes boisées. Chose curieuse, une colline de sable s’avance de l’est sur la ville de Beyrouth, menaçant les cultures, sans qu’il soit possible d'arrêter sa marche inexo- rable. Aux collines sablonneuses succèdent de hauts talus de terre battue, entre lesquels nous circulons longtemps, puis une forêt de pins d’une longueur interminable. Enfin nous débouchons sur la grande route de Beyrouth à Damas ; des landaus, des charrettes apparais- sent à nos regards ébahis ; depuis l’époque où nous quittions le Caire, nous n’avons pas vu une voiture ; les mules effarées se cabrent à la vue de chaque véhicule. Les rues de Bey- routh sont en pente, larges et bien établies ; les maisons, entourées de bosquets et de jardins, sont fort jolies pour la plupart ; plusieurs sont décorées de frises, d'arcades et de colonnettes ; elles rappellent le style mauresque et italien. » Sur notre trajet, Daïbes, tel que Figaro le barbier, se voit interpellé de tous côtés ; les boutiquiers, debout sur leurs portes, le saluent et lui sourient, chacun lui fait fête; on voit SYRIE 93 qu'il jouit d'une grande popularité dans cette contrée ; que n'est-il donc sultan, voire même pacha, non seulement de Syrie, mais de toute la Palestine ! » L'hôtel touche à la mer, qu’il domine par une terrasse ; je descends pour la dernière fois de la chaise, ma demeure ambulante pendant six semaines ; les bagages sont montés, les mulets et chevaux remisés, et notre cortège s’évanouit comme un mirage d'Orient, » C'est à Khan Unès que nous avons passé la nuit avec 15° sous la tente et un minimum de + 12°. Nous étions si fatigués la veille que nous ne nous remettons en route qu'à sept heures et demie; je fais un peu le paresseux, nos gens sont aussi moins alertes, il nous tarde d'arriver aux nouvelles, aussi l’herborisation s’en ressent, je ne prends que les espèces vraiment saillantes : Ranunculus Asiaticus L., après nous avoir faussé compagnie depuis Jérusalem, réapparaît en superbes échantillons rouges mélangés de jaune. Ricotia Lunaria L. n'avait pas encore été indiquée au nord de Sidon, c’est à Ras Damur que nous la trouvons. Sherardia arvensis L. vient sous les pins, Galium pisiferum Boïss., Specularia falcata Ten., Convolvulus secun- dus Desr., Convolvulus stachydifolius Choisy, espèce qui n'avait pas encore été signalée sur les côtes de Syrie, Anchusa aggregata Lehm., Verbascum Berytheum Boss. croît abondam- ment sur le sol stérile des bois de pins, un Verbascum sp. 663 à tige ondulée m'intrigue beaucoup, mais il est en bouton et je n'ai pas su à quelle espèce le rapporter, Séachys annua L. 3 ammophila Boiss. croît abondamment dans les sables maritimes, Plantago squarrosa Murr., Euphorbia Terracina L., Carex divisa Huds. et enfin, suivant M. de Heldreich, Leopoldia sp. nova N° 870 ex affinitate L. Weissii Freyn. « Nous séjournons à Beyrouth du vendredi 23 avril au mardi 27 avril; tandis que mon mari explore les environs de la ville, je parcours les bazars, car c’est la dernière heure qui sonne pour acheter des souvenirs d'Orient. On trouve ici de jolis tissus de soie et de coton, fabriqués dans le pays. Une rue entière est occupée par les orfèvres ; armés de pinces, de soufflets, ils fabriquent sur de petites enclumes portatives les plus jolis ouvrages en filigrane d'or et d'argent ; les bijoux nous paraissent, comme style et solidité, bien supérieurs à ceux qu'on fabrique à Gênes. » Nous ne saurions passer sous silence, avant de quitter Beyrouth, l’aimable accueil que nous ont fait bien des personnes, entre autres M. le consul Blanche, de Tripoli, venu pour quelques jours à Beyrouth, puis l'aimable et spirituel docteur Suquet, qui nous reçoit dans sa charmante et spacieuse demeure, en compagnie de non moins aimables hôtes, M. le docteur Lortet et sa femme, tout fraichement débarqués d'Europe. M. le docteur Lortet, doyen de la faculté de médecine de Lyon, vient ici chargé d'une mission scientifique ; son but est vaste, car il compte explorer, d'une part, le lit de la mer de Tibériade, afin d'en étudier la faune, et de l'autre, fouiller les tombeaux phéniciens sur la côte de Syrie. » Nous prenons part, dimanche 24 avril, au service allemand de l'institut des diaconesses prussiennes. Cet asile renferme un hôpital fort bien organisé, un pensionnat pour les demoiselles, un orphelinat pour les enfants indigènes, une chapelle, des écoles, des loge- ments pour les diaconesses et les instituteurs, le tout entouré d'un jardin spacieux. » Les Américains ont établi dans le voisinage une faculté de médecine, destinée aux jeunes gens da pays, afin de doter la Syrie de jeunes docteurs capables et sérieux ; cette institution, dirigée par d'excellents professeurs, produit les meilleurs résultats. » La race syrienne est fort développée, et prompte à saisir le côté pratique et industriel 94 SYRIE de la civilisation. Dès que le Syrien constate que l'Européen peut, soit par son instruction, soit par ses talents, lui être utile, il n’hésite pas à adopter ses idées. Quoique étant nomi- nalement soumis aux Turcs, les Syriens jouissent, soit dans le Liban, soit sur la côte, d’une indépendance presque complète ; les impôts sont minimes, le service militaire presque nul, hormis en temps de guerre. Les industries locales prospèrent, n'étant gènées par aucune mesure vexatoire. Ge peuple est un des plus heureux de la terre. Achevons le tableau par un détail: le pacha qui gouverne le district de Daïbes est chrétien et doué d’un esprit si éclairé qu'il s’occupe du reboisement des forêts. » Le lundi 25 avril, veille de notre départ, nous dinons chez le beau-frère de Daïbes, commerçant en draps, qui vient de construire une charmante maison, dans le quartier chrétien. Une immense pièce, pavée de marbre, ouvre sur la mer par une large baïe vitrée, munie de colonnes. C’est la salle à manger; les autres pièces sont spacieuses, à plafonds élevés, de dimensions princières; contraste étrange: la maitresse de maison, ses filles, circulent dans ce palais vêtues de mauvaises cotonnades, à peine coiffées, la tête enveloppée de sordides mouchoirs de couleur. En revanche, ma voisine, une cousine de la famille assise à table près de moi, porte aux poignets de superbes bracelets garnis de médailles d’or. » On nous sert une succession de fritures, de viandes farcies, de légumes, le tout très bien apprêté, mais en telle abondance que nous en sommes épouvantés. C’est avec peine que, faisant comprendre à nos excellents hôtes notre satiété absolue, nous quittons enfin la table. Après un bout de causette, nous nous échappons et regagnons l'hôtel, touchés de l'hospitalité si large et si gracieuse de ces braves Syriens. » VENDREDI 23 AVRIL 1881. — La rentrée dans le monde civilisé me laisse peu de loisirs pour herboriser. Toutefois, en accompagnant M. Blanche, nous cueillons au-dessus de la plage de Beyrouth : Silene Atocion Murr., Frankenia hirsuta L. 7 hispida, Trifolium nigrescens Viv. espèce nouvelle pour la Syrie qui n’avait pas encore été signalée à l’est de Constantinople, Securigera Coronilla DC., Sedum littoreum Guss., Vaillantia muralis L., Anthemis Palæstina Reuter, cette espèce très tranchée abonde aux environs de Beyrouth, Anthemis Chia L., dont M. Blanche serait disposé à faire une variété Libanotica, Ormenis mixta L., Matricaria Chamomilla L. qui n'avait pas encore été signalée au sud d'Alep, Withania somnifera L., Alopecurus anthoæanthoides Boiss., Catapodium loliaceum Link, Leplurus incurvatus Trèn. SAMEDI 24 AVRIL 1881. — Je puis aujourd'hui faire une des plus riches herborisations de notre voyage; c’est vers le Nahr el-Kelb, la rivière du Chien, le Lycius des anciens, à une dixaine de kilomètres au nord de Beyrouth, sur la côte, que nous nous dirigeons, à sept heures du matin. Nous suivons jusqu'au Nahr Beyrouth une route carrossable qui doit se prolonger plus tard dans la montagne jusqu'à Bukfaïa, la patrie de Daïbes ; puis nous chevauchons sur la plage aussi près que possible de l’eau, pour que nos chevaux n’en- foncent pas trop dans le sable. C’est cette direction que suivent les tuyaux du Beyrouth Water Works qui amènent à Beyrouth les eaux du Nahr el-Kelh pour l'alimentation de la ville. L'eau est captée par un barrage à quelques kilomètres au-dessus de son embou- . chure et amenée par un tunnel à de puissantes pompes qui la refoulent dans cette longue canalisation. Cette excellente eau a rendu de grands services à la salubrité de la ville, mais ne l’a pas débarrassée des fièvres telluriques que lui procure le voisinage des eaux plus ou moins stagnantes du Nahr Beyrouth. SYRIE 95 Le Nahr el-Kelb débouche dans la mer par une gorge très encaissée ; sur ses deux rives, et surtout sur la gauche, un massif calcaire barre la côte, comme nous l'avons déjà remar- qué à Ras en-Nakurah, aux Echelles de Tyr et au Nahr el-Kasimiyeh près de Sidon. Tous les conquérants du Nord se rendant en Phénicie, en Egypte, ont été obligés de franchir ce défilé et ont laissé sur le calcaire des inscriptions relatant leurs hauts faits. Rien n’est contagieux comme l'exemple, aussi n’y a-t-il pas jusqu'au général Beaufort qui ait cru devoir copier l'exemple des Assyriens et cependant... Mais passons ces pédantes inscriptions et admirons les belles plantes que Dieu a scellées dans cette roche compacte. Une espèce m'attirait tout particulièrement, M. Boissier la désirait vivement pour ses cultures, c’est le Trachelium tubulosum Boiss. Cette char- mante campanulacée ne fleurit qu'en octobre, mais je ne tardai pas à reconnaître ses tiges feuillées émergeant du roc vif sur la face nord de la gorge. Je m'étais muni de solides ciseaux pour faire sauter la pierre: elle tenait bon, ébréchant à chaque coup mon acier ; malgré tous nos soins, j'échouais à faire revivre la plante en Suisse. Voici l'énumération de l'abondante récolte que je fis : Fumaria Gaillardoti Boiss. qui n'avait encore été signalé qu'à Sidon, Lepidium Draba L., Dianthus pendulus Boiss. et Bl. espèce très localisée dans le Liban, bien nommée car elle pend très gracieusement du rocher, Silene conoidea L., Tamarixæ Pallasii Desv., et un autre Tamarix à fleurs roses que je n'ai pas encore déterminé, Frankenia hirsuta L., y hispida, Hypericum cuneatum Poir. malheureusement en feuilles, Trigonella spicata Smith, Medicago scutellata All, M. littoralis Rhode, Physanthyllis telraphylla Boiss., Trifoliun Desvauxii Boss. et Bl., Trifolium Alexandrinum L., Trifolium clypeatum L., Trifolium resupinatuin L., Trifolium bullatum Boiss. et Haussk., qui n'avait pas encore été signalée au sud d'Alep, Trifolium spumosum L., Trifolium Petri Savi Clem., Trifolium agrarium L., Vicia Palæstina Boiss., Lathyrus polyanthus Boiss., Lathyrus blepharicarpus Boïiss., Poterium verrucosum Ehrenb., Umbilicus intermedius Boiss., Ferula Tingitana L. dresse ses grandes girandoles contre les parois nord de la gorge, ses fleurs commencent à se développer, Chæœtosciadium trichospermum L. charmante ombellifère à fleurs roses, Crucianella macro- stachya Boiss., Galium canum Requien n'est qu’en feuilles tandis que Galium Cassium Boïss., délicate petite espèce, fleurit dans les poches pleines de terre des rochers regardant le sud. Phagnalon rupestre L., Anthemis Palæstina Reuter, Chamæpeuce Alpini Jaub. et Spach B camptolepis, Rhagadiolus stellatus DC., Lactuca triquetra Labill. ne fleurit qu'en sep- tembre ; elle se reconnait aussitôt à ses tiges étranges, Campanula Erinus L., Campanula Rapunculus L., Samolus Valerandi L., Styraæ officinalis L., Chlora perfoliata W., Con- volvulus stachydifolius Choisy, C. arvensis L., Onosma frutescens Lam., Celsia glandulosa Bosch., Celsia Orientalis L., Linaria Chalepensis L., Scrophularia Spluerocarpa Boïss., Veronica Anagallis L., Veronica Syriaca Rœm. et Sch., Salvia grandiflora Ettling, Salvia viscosa Jacq., Marrubium vulgare L., Siderilis Romana L., Sideritis Taurica MB. espèce nouvelle pour la Syrie, Stachys hydrophila Boiss., Phlomis viscosa Poir. B angustifolia Boiss. commence à fleurir, Æuphorbia thamnoides Boiss., Potamogeton fluitans Roth., Osyris alba L. Tamus communis L., Arum Dioscoridis Sibth., cette superbe espèce se reconnaît à l'instant à ses spathes verts étrangement tachetés à l’intérieur de rouge sanguinolent, Arum hygro- Philum Boiss., Orchis tridentata Scop., Serapias longipetala Pall., Allium trifoliatum Cyr., Muscari comosum Mill., Pancratium parviflorum Decaïsne, cette intéressante espèce croît dans le rocher; elle ne montre actuellement que des feuilles, Carex distans L., Cyperus 96 SYRIE rotundus Anct., Pennisetum Tiberiadis Boëiss., la plus gracieuse des Graminées, abonde sur les rochers exposés au soleil, Alopecurus anthoæanthoides Boiss, Dactylis glomerata L., Brachypodium distachyon R. et S., Scleropoa rigida Griseb., Aristida Ascensionis L. var pumila Boiss. (A. pumila Dec.). Adiantum Capillus Veneris L., Asplenium adiantum nigrum L., var. venusta Bory, Pteris longifolia Ten., Equisetum ramosum Schleich., Selaginella sp. Asterella hemisphærica P. Beauv. dont je dois la détermination à l’obligeance de M. le docteur Carrington, ainsi que d'Anthoceras lœævis Düll., Funaria hygrometrica L., Gymnosto- mum calcareum N. H. var. à brevifolium. Toutes ces espèces ont été recueillies en suivant le fond de la vallée pendant environ deux kilomètres; il eùt été intéressant de pouvoir remonter dans le Liban par cette gorge qui atteint un des massifs les plus élevés de la chaîne. Je m'’avance quelque peu sur la côte qui remonte vers Tripoli et je reprends sagement mais tristement la route de Beyrouth, disant. un dernier adieu au Levant : soyons reconnaissants. Lunopt 26 aAvriz. — Le steamer qui doit nous ramener en Europe ayant renvoyé son départ d’un jour, je désirais profiter de cette journée pour faire une herborisation sur la route de Damas, en remontant aussi haut que possible dans la montagne. Toutes mes ten- tatives pour me procurer une voiture ont échoué. La route de Beyrouth à Damas a été construite par la «Compagnie ottomane de la route de Beyrouth à Damas» qui s’est réservé le privilège exclusif de l’exploiter, c'est-à-dire que les seules voitures de la compagnie ont le droit d'y circuler. Dans cette saison les voyageurs affluent, de sorte que je ne puis me pro- curer une voiture particulière de la compagnie et que le directeur ne veut pas m’accorder- de laissez-passer, même moyennant finances, pour une voiture de louage. Il faut me contenter d’aller jusqu'à Baabdah, à une dizaine de kilomètres au-dessus de Beyrouth. C’est un des riches villages du Liban : la commune a eu le bon sens de construire une excellente route particulière qui vient se greffer sur la route de Damas à cinq kilo- mètres de Beyrouth, limite de la zone franche pour les voituriers. Au milieu de rafales de pluie et de vent je recueille encore les espèces suivantes qui donneront une idée de la végétation des environs de Beyrouth : Fumaria parviflora Lam., Fumaria micrantha Leg., Fumaria Gaillardoti Boiss., Helian- themum lavandulæfolium Lam., Fumana Arabica L., Silene juncea Sibth. cette charmante espèce abonde sur les talus sablonneux des chemins de la banlieue de Beyrouth, Lirum an- gustifolium Huds., Trigonella spicata Smith, Medicago sp., Lotus peregrinus L., Cralæqus Azarolus L., Myrtus communis L. abonde, Bupleurum protractum Link et Hoffm., Carum ferulæfolium Desf., Tordylium Syriacum L., Rubia Auchert Boiss., Galium pisiferum Boëss., Anthemis altissima L., Carduus argentatus L., Crupina crupinastrum Vis., Hedypnois Cretica L., Geropogon glabrum L., Picridium vulgare Desf., Crepis bulbosa L., Campanula strigosa Russ. Erica verticillata Forsk., Verbascum Berytheum Boiss. est une des rares fleurs qu’on ren- contre actuellement sous l’ombrage épais des pinières, A ntirrhinum Orontium, L., Eufragia viscosa Benth. Allium subhirsutum L., Andropogon distachius L., Alopecurus agrestis L. ? Phleum tenue Schrad., Aegilops ovata L., Scleropoa rigida Griseb., Trisetum neglectum R. et Sch., Kæleria Berythea Boiss. et Bl. Grammitis leptophylla Sie. SYRIE 97 Barbula unguiculata Hedw.. Barbula ambiqua Br. et Sch., Barbula vinealis Brid., Barbula cuneifolia Dichs., Funaria calcarea Sch., Rhyncostegium tenellum Sch. Trichostomum Bar- bula Schgr., Dicranella varia Hedr. var. callistoma, Didymodon luridtus Hsch. 2 Marpi 27 Avril. Après avoir péniblement emballé, je vais prendre congé de M. Blanche; dans le jardin de son hôte M. Perethié je cueille encore : Fumaria Judaica Boiss., Althæa hirsuta L., Trigonella Monspeliaca L., Trigonella Cœlesyriaca Boïss. B Gaillardoti, Trifo- lèum clipeatum L., Ainsworthia trachycarpa Boiss., Ormenis mixta DC.?, Urospermum picroides L., Crepis Hierosolymitana Boiss., Lagoseris bifida Vis, Campanula Erinus L., Suæda fruticosa L., Poa Persica Trin., Kæleria phleoides Pers. M. Blanche a l’obligeance de me présenter à son compatriote M. Peyron, entomologiste distingué : après avoir épuisé tous les sujets d’intérêt que pouvaient lui offrir les insectes de Syrie, M. Peyron se livre actuellement avec ardeur à l’étude de la flore de Beyrouth. M. le docteur George E. Post, professeur de botanique au Syrian Protestant College, me montre le commencement d’un manuscrit d’une Flore anglaise qu’il prépare sur la Syrie et la Palestine. C’est à ma connaissance le troisième ouvrage botanique (Grèce, Egypte, Syrie) qui paraîtra lorsque le cinquième volume de la Flora Orientalis sera publié. « Nous montons vers 5 heures du soir sur le Hungaria, grand vapeur autrichien qui doit nous transporter à Chypre. Daïbes a dû mettre en jeu toute son habileté pour nous procurer des cabines à bord. L'agence Cook achetant tous les billets, soit à Jaffa, soit à Beyrouth, il est parfois difficile de s’en procurer. Les derniers adieux sont échangés avec Daïbes; notre excellent ami pleure comme un enfant; il remonte enfin dans son canot, et nous le voyons agiter son mouchoir jusqu’au moment où il disparaît derrière les rochers de la plage. » L'invasion des touristes Cook en Orient devient une calamité depuis quelques années ; vous êtes paisiblement établi dans un hôtel, lorsqu'on vous prévient pour le lendemain de l’arrivée de quarante touristes Cook : à partir de l'invasion de cette horde, vous n'avez plus un moment de paix; le service est désorganisé, le propriétaire, les domestiques perdent la tête. » Il faut, bon gré mal gré, s'asseoir à côté et vis-à-vis de gens sales, sans gêne, mal élevés ; de demoiselles couvertes de bijoux, mais portant les ongles en deuil ; de vieux garçons pati- bulaires ; de vieilles filles britanniquement accoutrées; en un mot, partager la vie intime d'une corporation formée de gens de toutes sociétés, que ne relie entre eux aucun lien véri- table. Pour eux, l'union fait non seulement la force, mais l'audace; habitués à marcher de front, à voir tous les obstacles, sur terre et sur mer, s’effacer devant le prestige formidable de leur nombre et surtout de leur impresario, ils vont leur chemin, traitant tout, sur les bateaux, dans les hôtels et dans les chemins de fer, en pays conquis, froissant et pillant les autres touristes avec une désinvolture sans pareille. » Chers lecteurs, avez-vous voyagé quelques jours sur les bateaux de la Méditerranée, en compagnie d’une société Cook, sans éprouver de mauvais sentiments? Si vous avez sup- porté l'épreuve sans broncher, vous êtes un vrai chrétien. » Le Hungaria, de vastes dimensions, porte à l'heure qu'il est près de quatre cents passa- gers. L’entrepont est encombré de Juifs voyageant avec leurs ballots, leurs paquets de hardes, leurs paniers de vivres et de légumes. » 13 IX CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI Mercrept 28 AvriL 1881. — « C'est vers dix heures ce matin que nous débarquons devant Chypre. Larnaka, mauvais port, aligne ses maisons blanches le long de l’eau; derrière la ville, une vaste plaine salée s'étend jusqu'aux montagnes; le ciel est pur, mais le paysage monotone; nous l'étudions à loisir, assis sous un hangar construit pour des courses de chevaux ; retournant à bord, nous repartons vers quatre heures. » Nous avons fait la traversée de Beyrouth à Larnaka en douze heures; dès le matin nous étions en vue des côtes élevées de Chypre. Deux chaînes plus ou moins parallèles courent de l’ouest à l’est près de la côte nord de l’île. C’est dans ces montagnes qu'herborisent actuel- lement les deux collecteurs Sentenis et Rigo; je cherche inutilement à avoir de leurs nou- velles à Larnaka qu'ils ont quitté il y a plusieurs semaines. Un Italien, préposé à la garde d'un jardin que le gouverneur anglais fait créer dans la banlieue, ne peut me renseigner sur leurs mouvements; il a toutefois entendu parler d’eux à leur débarquement. Un neveu de Daïbes, Bechara Zalzal de Buckfaïa, débarque avec nous. Il a terminé ses études de médecine au Protestant Syrian College et va à Constantinople chercher à obtenir un diplôme ottoman. C’est un bel homme, intelligent, parlant français, tout préoccupé de franc-maçonnerie et de darwinisme : il écrit dans un journal mensuel arabe que publie une société scientifique de Beyrouth et qui compte 1200 abonnés. Il ne sait malheureusement pas le turc ni la langue cypriote, de sorte qu’au débarqué je prends un gamin pour nous accompagner dans une rapide herborisation autour de la ville. Pendant que je rédigeais ces notes, j'apprends que M. Paul Sintenis a commencé à publier dans l'Oesterreichische botanische Zeitschrift de mai 1881 un récit de ses herborisations à Chypre; il est regrettable qu'il n’y ait pas joint la description d'espèces qu’on ne trouve pas dans les ouvrages et qu’il publie sans nom d'auteurs, telles que Ferula Anatriches, p. 192, Euphorbia Sintenisii, p. 194... peut-être que la Ferula que j'appelle plus bas communis est la plante dont il parle ici; comment les identifier sans description ? Le lecteur aurait été un peu renseigné si l’auteur avait fait suivre le nom spécifique de celui qui l’a proposé. CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI 99 La végétation est essentiellement méditerranéenne: ici la côte, plate pendant plusieurs lieues, est malsaine. Les Anglais ont fait des plantations d'Eucalyptus qui sont encore bien maigres; le terrain salé ne paraît pas leur convenir. Les vignes sont à peine cultivées et le vin de Chypre qu’on nous donne à boire n'est pas fameux; il est doux et peu clair. Dans une rapide tournée de deux heures, nous récoltons entre le port et les abords de la véritable ville les espèces suivantes : Adonis dentata Del., Fuwmnaria micrantha Lag., Erucaria microcarpa Boïiss., un Silene en fruit, Reseda lutea L., R. alba L. qui n'avait pas encore été signalé dans l'ile de Chypre, Si- lene inflata Sm., Frankhenia hirsuta L. y hispida, Malva sylvestris L., Oxalis cernua Thunb., Erodium cicutarium L., E. ciconium L. Medicago sp., Melilotus sulcata Desf. Trifolium stellatum L., T.tomentosum L., Astragalus hamosus L., Hedysarum spinosissimuin Sibth. charmante espèce que je n'avais pas encore rencontrée, Vicia saliva L., un petit Onobrychis, Vicia peregrina L., Lathyrus aphaca L., L. setifolius L. Ecballium Elaterium L., Ferula communis L. qui forme de belles girandoles au milieu de la stérilité de la plaine, Tordylium Acgyptiacum L. Anthemis altissima L. ? A. rosea Sibth. une des spécialités de Chypre, Matricaria Chamo- milla L., Chrysanthemum segetum L., Calendula Persica CA. Mey. B gracilis, Centaurea pal- lescens Del. 7 hyalolepis Boiss., Hedypnois Cretica L. Convoloulus althæoides L., Mandragora officinarum L., Micromeria nervosa Desf. Plantago Lagopus L., Plantago albicans L., P. Coronopus L. Stipa tortilis Desf., Bromus rubens L., B. Matritensis L., Avena barbata Brot., Koœleria phileoides Pers., Allium decipiens Fisch, Asphodelus fistulosus L., Ornithogalum Narbonense L., et enfin le Cressa Cretica L., tout rongé par l’'Aecidium cressæ DC. Somme toute, les environs de Larnaka ont une végétation peu variée; il est regrettable que l’escale ne soit pas assez longue pour permettre de s'éloigner de la mer et atteindre les contreforts du mont della Croce. Nous nous embarquons par un superbe après-midi calme et ensoleillé. Le cuirassé anglais Rupert s'exerce au canon à côté de notre steamer : les fonctionnaires anglais ont besoin de cette distraction pour charmer leur exil. Il semble que Beaconsfield n'ait pas fait à l'Angleterre un cadeau bien utile en escamotant Chypre à Berlin; l'avenir expliquera la valeur de cette manœuvre politique. Jeupi 29 AvRIL. — « La journée, bien longue et monotone, n’est animée, vers le soir, que par une discussion furibonde avec le docteur du bateau, véritable énergumène : ce malheu- reux, un peu allemand, très italien et pas mal slave, est l’auteur d'une brochure qui dé- montre les avantages de la consommation du hachisch et l'utilité qu’il y aurait à en étendre l'usage en Europe ! » Les idées les plus saugrenues, les opinions les plus terrifiantes en fait de religion, de politique se succèdent dans la bouche de ce terrible discuteur; quel spectacle effrayant que celui d'un matérialiste, d'un pauvre insensé qui préfère les ténèbres de sa cervelle égarée à la lumière de la révélation ! » VENDREDI 30 AVRIL. — « C'est au milieu de la nuit, vers ? heures, que le bateau touche Rhodes; à l'heure qu'il est, nous naviguons dans un superbe labyrinthe semé d'iles ver- doyantes, celles de l’Archipel à gauche, celles de la côte d’Asie Mineure à droite. Voici Cos avec sa ville blanche et coquette, nichée dans un océan de verdure. De tous côtés surgissent des sommets de collines, de montagnes, appartenant à divers groupes d'iles. » 100 CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI A 2 heures et demie j'étais sur le pont, par un clair de lune resplendissant, seul avec îes officiers. La silhouette de l'ile se dessine à bâbord et un phare à lumière intermittente nous marque la place de la ville : à force de fusées nous réveillons la marine. Nous mouillons sur deux ancres dont l’une reste au fond de la mer avec trente brasses de chaîne ; la petite rade est très profonde et nous permet d'approcher l'entrée du vieux port. Malgré la nuit je débarque, mais une sentinelle turque m'arrête à la porte qui va du port à la ville, aussi me faut-il battre en retraite, ne rapportant de ma tournée que deux petits cailloux sur lesquels j'inscris mélancoliquement « Rhodes. » L'aspect de la ville est des plus curieux, à en juger par les abords du port surmonté de vieilles murailles vénitiennes : quelques cafés ombragés de beaux arbres et planchéiés de curieuses mosaïques dorment dans le silence de la nuit. Des Turcs, des Juifs, des mar- chandises embarquent et débarquent au milieu de l'obscurité. Au point du jour le steamer est envahi par des colporteurs d'objets en bois sculpté par les galériens turcs ; j'ai rarement vu des bibelots fabriqués avec autant de précision, des boîtes fermant aussi bien. Nos sculpteurs oberlandais n’atteignent pas cette exactitude. Il ne m'a pas été possible de découvrir la nature du bois avec lequel ils sont faits; il tient le milieu entre le poirier et le caroubier, a la veine fine et une charmante teinte rose. Sans doute que ces objets figurent dans les précieuses collections de Kew, à leur place spécifique. En nous éloignant du port nous remarquons le riant aspect de l’ile. Une rangée de moulins à vent couronne la colline au-dessus de la ville. Les montagnes les plus élevées paraissent occuper la partie méridionale de l’île ; tandis que de l’autre côté du chenal, sur la côle d’Asie Mineure, la chaîne tombe assez abruptement dans la mer. Le batelier prétend me montrer le Taurus. La navigation dans l’Archipel turc, entre les îles et la côte accidentée de l'Asie Mineure, est délicieuse. Nous passons tellement près de certains caps abrupts que nous recon- naissons la couleur des fleurs dont ils sont chargés ; que ne pouvons-nous stopper à cha- cune d'elles! Après Cos voici Leros, puis dans le lointain, à l’ouest, Patmos couronné d'un couvent. Avant d'arriver à Chios pendant la nuit, nous passons entre Samos et Nicaria. A voir l'aspect souriant, paisible, engageant de tous ces villages nichés dans la verdure, nous nous doutions bien peu des ruines qu'ils offriraient un an plus tard. SAMEDI 1% Mar. — «Entrée à 10 heures ce matin dans la baie de Smyrne, qui nous paraît encore plus grandiose et riante qu'il y a sept ans; de belles collines rocheuses et verdoyantes l'entourent ; à leurs pieds, les prairies ombragées de noyers s’avancent jus- qu’à la mer; des villages aux maisons de bois d’un brun rougeâtre, des habitations foraines s'élèvent de tous côtés; on se croirait, si les Alpes n'étaient absentes, sur le lac de Lucerne, près de Fluelen ou d’Alpnacht. Smyrne, la troisième ville du Levant, apparaît dans toute sa gloire; la voici trônant sur ses collines, surmontée de son antique citadelle. De près, Smyrne a bien perdu de son caractère oriental; les baraques, les cafés sur pilotis ont dis- paru, un large et vaste quai a pris leur place; on se croirait à Marseille. Après un long trajet, nous entrons à l'hôtel des Deux Auguste, tenu par M. Mille, ami de Daïbes. Nous n'avons pas de temps à perdre; il a-fallu transporter nos bagages sur un autre bateau qui va bientôt repartir ; tandis que mon mari s’élance à la citadelle, je me précipite au bazar, escortée d’un Juif qui m'écorche très raisonnablement dans mes dernières emplettes. Tout haletants, nous remontons à bord d’un navire imperceptible, le Delphine, qui doit nous transporter à Syra; le Hungaria poursuit sa route vers Constantinople. » + di. ati CHYPRE, SMYRNE, CORFOA ET BRINDISI 101 En 1873 nous avions déjà touché barre à Smyrne sans qu'il m'eûl été possible de sortir de la ville. Cette fois je suis décidé à faire une herborisation pendant les deux heures que nous avons à passer à terre. J'enfourche un bourriquaut, un gamin en fait autant et nous voilà galopant dans la direction du château, contournant des ruelles étroites encombrées des préparatifs de la Pâque grecque qui se célèbre demain. De pauvres petits agneaux blancs, marqués sur le dos d’une croix d’aniline rouge,sont égorgés en pleine rue, aux acclamations d'une foule de gamins; le boucher opère successivement devant chaque maison assez riche pour le payer. Au tournant de chaque rue nous risquons d'être lancés à terre par la rapidité de notre course. Enfin nous traversons les faubourgs, le chemin de fer d'Ephèse, nous côtoyons un cimetière tout verdoyant des corymbes jaunes du Smyrnium qui mérite bien son nom, car c’est la plante caractéristique des environs de Smyrne, puis nous montons graduellement la pente abrupte qui est couronnée des murailles crénelées construites par les maîtres successifs du pays. C’est bien au galop que nous récoltons les cinquante-cinq espèces suivantes, mais cela vaut mieux que rien, d’autres seront plus habiles : Ranunculus Orientalis L. que je n'avais pas encore cueillie, Papaver hybridum L., en boutons, Glaucium luteum Scop., Hypecoum grandiflorum Benth., Fumaria parviflora Lam. Arabis verna L., Erysimum Smyrnœum Boiss., cette belle espèce bien caractérisée est abon- dante ici, j'en fais une bonne provision, A/yssuwm campestre L., Malcolmia parviflora DC., Draba verna L. sans doute Erophila majuscula Jord., Clypeola jouthlaspi L., Capsella rubella Reut., Lepidium Draba L., Diplotaxis tenuifolia L., Reseda lutea L., Alsine tenuifolia L., Stellaria media L., Malva sylvestris L., Geranium molle L., G. lucidum L., Erodium cicu- tarium L. Anagyris fœtida L., en feuilles, tandis que nous l'avions cueilli en fruits dans la plaine d'Esdraelon, Trigonella Balansæ Boiss., plusieurs Medicago, Trifolium stellatum L., T. nidi- ficum Griseb., et T. pilulare Boiss. deux charmantes espèces que je n’avais pas encore ré- coltées et T. uniflorum L. qui est si abondant en Grèce, Vicia varia Host., un Sedum en feuilles, Scandix Iberica MB. espèce nouvelle pour moi, Syrnium rotundifolium Mill, Tordylium Pestalozzæ Boiss., T. apulum L., Sherardia arvensis L., Galium caudatum Boiss., Vaillantia hispida L., Valerianella coronata W., Pallenis spinosa L., Phagnalon ru- pestre L., Carduus pycrocephalus Jacq., Taraxacum officinale Wigg., Campanula lyrata Lam. qui est une plante caractéristique des environs de Smyrne, c'était la première fois que je la rencontrais. Echium plantagineum L., Micromeria Græca L., Salvia Verbenaca L., une Ballotta en feuilles, Lamium ampleæicaule L., Lamium moschatum Mill, Aristolochia hirta L., Eu- phorbia helioscopia L., un Ornithogalum N° 854 en fleurs, Lepturus incurvatus Trin., Aegy- lops ovata L., Poa bulbosa L., Bromus tectorum L. Au milieu de mon herborisation si rapide, je puis cependant lever les yeux pour admirer la belle vue : à mes pieds la grande cité enfouie dans la verdure de collines qui s'étagent jusqu'aux riantes montagnes des Sept Eglises. Le port s’est bien animé depuis sept ans ; il est protégé par une vaste jetée qui abrite la douane et d'immenses casernes. Les troupes sont bien nécessaires pour maintenir l'ordre dans la contrée. L'autre jour encore deux cent vingt chrétiens ont été tués dans les rues de Smyrne, tandis que de nombreux réfugiés bul- gares vivent de rapines aux abords de la ville. En rentrant nous coudoyons des files de chameaux arrivant de l’intérieur : le chameau de Smyrne se distingue de celui du Sinaï par sa plus grande taille et ses poils plus longs. M. le 102 CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI docteur Lortet, frappé de ces différences, s’en est procuré un spécimen qui figure au musée de Lyon. M. Michel Mille nous fait goûter son vin de Tantale et les magnifiques crevettes pêchées sur les côtes sablonneuses de la baie. Par une fraiche brise nous gagnons le Dolfino. I nous emmène rapidement du côté de Chios; en passant nous saluons le vieux fort turc qui barre la baie, de vastes marais salants, des bandes de marsouins, un îlot tout couvert d’une plante violette, et à la nuit nous perdons de vue les côtes d'Asie. Dmaxcxe 2 Mar. — Nous nous réveillons en vue de Tinos par un vent du N-0. qui fait rouler désagréablement le Dolfino. Arrêt de deux heures devant Syra, dont les maisons mul- ticolores grimpent à l'assaut de deux collines jumelles en forme de pain de sucre. C’est la seconde ville de Grèce, le point de croisement des steamers. Nous transbordons sur l'Austria pour Corfou. L'ile est dénudée, sans arbres, mais avec des murs de clôture rap- pelant ceux des Alpes. Le port est protégé par les deux îlots de Gaïdouro et Aspro du côté du sud, ouvert à l’est: un beau phare en signale l'entrée. Au sud-est nous laissons Paros et Antiparos, sur notre gauche l'ilot abrupte de Seripho- poulos, et nous passons entre Seriphos et Siphnos; cette dernière est voisine de Milos immortalisée par la découverte de Marcellus. Tous ces îlots sont dénudés de bois, mais recouverts de broussailles, les uns déserts, d'autres parsemés de villages, mais sans maisons foraines. Le soleil se couche en vue de Falconera, puis nous nous dirigeons sur le cap Matapan que nous doublons pendant la nuit. Lunpr 3 Mar. — À 8 heures du matin nous passons entre l’ilot Sapienza et la pitto- resque ville de Modon, sur la côte de Messénie ; le chenal étant étroit, je puis remarquer sur les rochers une plante à brillantes fleurs violettes très abondantes. Voici Navarin : l’île de Sphactérie ferme son port en ménageant deux passes praticables à ses deux extrémités. Nous laissons l'ile Prota à l’ouest et nous coupons le golfe d’Arcadie pour nous diriger sur Zante. Le vent souffle du sud, nous roulons ; les plantes sèchent difficilement. Nous ne touchons pas à Zante, fiore di Levante. Devant nous se dresse le Monte Nero de Céphalonie : il doit son nom aux forêts d’Abies Cephallonica qui le couvraient dans les temps jadis. Bonaparte, connaissant la valeur de ces boïs, s’en était assuré pour sa marine militaire. Sous l'occupation anglaise ces forêts ont été bien administrées, mais dans ces dernières années M. de Heldreich a pu constater qu'elles avaient été dévastées depuis la cession des îles Ioniennes à la Grèce. D’éclatants couloirs blancs partant du sommet des montagnes pour aboutir à la mer indiquent assez le chemin qu'ont pris ces magnifiques troncs. Après avoir salué de loin l'entrée du golfe de Corinthe, Missolonghi et Patras, nous nous engageons par de terribles rafales du sud-ouest dans l’étroit chenal qui sépare Ithaque de Céphalonie. Grâce à la protection de ces deux iles, notre navire s’avance paisiblement tandis que la tempête fait siffler les cordages et blanchir les vagues. Céphalonie présente plusieurs villages, sur Ithaque nous n’apercevons pas d'habitations, elles sont sans doute sur la côte orientale. À la nuit nous sortons du chenal, la mer est mauvaise et le steamer est obligé de s’arrêter plusieurs fois durant la nuit pour reconnaitre sa route. MarDr 4 MAI. — « Arrivés à Corfou vers cinq heures et demie du matin, nous retrouvons bien des souvenirs d'il y a sept ans. Une voiture légère nous promène dans l'ile et nous transporte à Garuno, village situé sur la hauteur. C’est aujourd’hui la fête de saint ont. ns. CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI 103 Spiridion, le patron de l'ile. Les routes sont couvertes de landaus où trônent des femmes superbes, à la coiffure en torsades, au corsage éclatant de bijoux d’or, aux jupes de couleurs voyantes ; des chevaux et des mulets s’avancent à leur suite; les hommes sont vêtus de vestes et culottes de velours noir, de chemises d’un blanc de neige; leurs chapeaux de paille sont tout neufs. Tantôt, cet après-midi, revenant de notre excursion, nous ren- contrerons tous ces braves gens retournant au logis, aussi propres, aussi convenables, aussi sobres que le matin. Certainement, à en juger par l'apparence, ce peuple est aussi honnête que beau. » La route s'élève peu à peu, par des lacets à pente douce, jusqu'au sommet des plus hautes collines. De superbes oliviers les revêtent du haut en bas; à leurs pieds pousse une herbe verte et fine, émaillée de cistes, d'orchidées et autres plantes curieuses. Nous voici arrivés à un petit hameau ; quelques pas nous amènent sur le col, et là nous planons sur un panorama splendide. Un océan de verdure enveloppe les collines, les gorges, tous les replis du terrain; les villas, les faubourgs de Corfou scintillent au bord de la mer d’un bleu céleste et vaporeux. En nous retournant, nous plongeons sur un golfe dont les rochers noirâtres sont battus sans cesse par les flots d'azur. C’est bien vraiment là l'ile enchantée. » Il faut redescendre et s'embarquer de nouveau sur l'élément perfide ! C’est un bateau italien, l'Oresto di Palermo, qui va nous porter à Brindisi ; nous repartons à cinq heures. » Voici les espèces que nous récoltons dans cette agréable promenade : Ranunculus margi- natus d'Urv., R. muricatus L., Arabis hirsuta Scop., Biscutella Columneæ Ten. Capsella gran- difiora Bory et Chaub est la première plante qui frappe nos yeux en débarquant, cette rare espèce sert de litière dans un panier d'artichauts, ses grandes corolles blanches cou- vrent les glacis de la ville, Synapis arvensis L. prend une forme capitée que je n'ai pas remarquée ailleurs, Bunias Erucago L., Reseda lutea L., Fumana Arabica L., F. glutinosa L., Polygala Monspeliaca L., Saponaria Calabrica Guss. rappelle de loin S. oæymnoides L. mais est une bonne espèce qui ne s'étend pas à l’est de Corfou, elle est annuelle, tandis que S. oæy- moides L. est vivace; du reste cette dernière espèce n'appartient pas à la Flora Orientalis. Malva sylvestris L., Linwm pubescens Russell que Reuter et Margot ont figuré sous le nom de L. Sibthorpianum R. et M. sans se douter que leur plante était la même que celle de Palestine. L. angustifolium L., Geranium molle L. B macropetalum, Ononis trop jeune, Trigonella corniculata L., Medicago arborea L. forme de charmantes haies aux abords de la ville, Trifolium physodes Stev., T. resupinatum L., T. nigrescens Viv., Anthyllis vulneraria L. 8 rubriflora, variété que nous avons retrouvée, cette année, très abondamment aux Baléares. Physanthyllis tetraphyllus L., Bonjeania hirsuta L., Lotus edulis L., Hippocrepis ciliata Wailld., Psoralea bituminosa L., Astragalus hamosus L., Astragalus Wulfeni que Koch a distingué, à bon droit, d'A. Monspessulanus L. et qui n'avait pas encore été signalé à Corfou Une Onobrychis annuelle en fleurs dont les corolles dépassent sensiblement les dents du calice, ce serait donc 0. Gærtneriana Boss. qui n’a pas été encore indiquée à l’ouest de la Syrie. Vicia varia Host., Lathyrus Aphaca L., Helosciadium nodiflorum L., Ferulago nodosa L., Lonicera impleæa Aùt., Galium intricatum Reut. et Margot, espèce nouvelle pour la flore de Corfou, Knautia hybrida Al., Bellis perennis L., Pallenis spinosa L., Pulicaria odora Rchb., Matricaria Chamomilla L., Carduus pycnocephalus Jacq., Hypochæris Cre- tensis L., Crupina Crupinastrum Vis, Leontodon hastile L. B hispidum, Urospermum picroides L., Sonchus asper Vaül., Picridium vulgare Desf., Crepis Reuteriana Boss. ? Crepis neglecta L., Crepis rubra L., Hieracium de la section du A. prealtum, mais stolonifère et trop 104 CHYPRE, SMYRNE, (CORFOU ET BRINDISI jeune, Campanula ramosissima Sibth. charmante espèce dont les belles corolles étalées égayent les bords de la route, Specularia Speculum L. Arbutus Unedo L., Convolvulus tenuissimus Sibth., Anchusa vartegata L., Myosotis hispida Schlecht., Verbascum Blattaria L., Cynoglossum pictum Aît., Micromeria Juliana L., Salvia viridis L., Prunella alba Pall., Sideritis purpurea Talbot, Stachys salviæfolia Ten., Phlomis fruticosa L., Plantago Serraria L., Thesiwm Bergeri Zuccar. Salix triandra L., Ophrys œstrifera M. B. var. cornuta, Orchis Morio L., Anacamptis pyramidalis Rich, Serapias Lingua L., Carex Halleriana Ass, Allium Grœcum d'Urv., Ornithogalum rappelant tout à fait l'espèce de Smyrne, A. roseum L., Lagurus ovatus L., Lolium perenne L., Avena sempervirens Vall. peut-être A. Heldreichit Parl. que je n’ai pas en herbier, Trisetum aureum Ten. et enfin sur les troncs d’oliviers Zurhynchium circin- natum Sch. et Eurhynchiwm striatum Sch. var. meridionale. Nous rentrons à l'hôtel Saint-Georges enchantés de notre excursion, trouvant que Corfou n’a pas la réputation qu’elle mérite. Grâce au séjour prolongé des Anglais dans l'ile les habitants sont civilisés, doux, habitués à voir des visages étrangers, ne portant pas d'armes. D'excellentes routes à voiture permettent de parcourir la contrée sans fatigue ; elles avaient été quelque peu négligées par l'administration grecque, mais le gouverneur actuel les fait réparer et entretenir. Les Corfiotes regrettent amèrement la garnison et l'administration britanniques sous laquelle ils ne payaient que 7°/, d'impôt tandis que le gouvernement hellénique leur en réclame actuellement 21 !/,. Nous nous emharquons en face de ces magnifiques monts Acrocérauniens de la côte d’Albanie, où jamais botaniste n’a pénétré ! MercreDI: 5 Mar. — « Mauvaise nuit, avec roulis et tangage. Débarqués à quatre heures ce matin à Brindisi, il a fallu passer par les terribles griffes de la douane italienne. Cepen- dant, à part l'épisode burlesque de la découverte d'une orange dans le panier aux provi- sions, qu’une députation solennelle a brülée au feu des douaniers, nous faisons passer sans trop de peine notre volumineux bagage. » L'opération faite, nous allons faire un tour, le train ne partant que cet après-midi ; nous passons à la poste, par précaution, dans le cas où quelque lettre s’y trouverait O merveille ! tout un paquet! Bonnes nouvelles de tous, nos fils ainés s’apprètant à venir nous rejoindre à Turin. » En examinant de plus près notre cocher, nous reconnaissons le même bonhomme qui nous conduisait il y sept ans ; chose encore plus curieuse, il nous conduit, par la même route, à la même villa, où l’on nous offre un bouquet identique à celui d'il y a sept ans aussi. Il paraît qu'il n’y a qu’un seul point de vue et une seule villa à voir aux environs de Brindisi. Celle-ci renferme un rond-point, une promenade plantée de pins, quelques rosiers du Bengale en fleur, quelques amandiers, et voilà tout. » Voici l’'énumération des vulgarités que nous recueillons dans cette promenade ; je ne la donne que pour engager les botanistes qui sont appelés à stationner quelques heures à Brindisi, à diriger leurs pas dans une autre direction que celle de notre fameuse villa. Fumaria micrantha Lag., Melandrium pratense Riehl, Linum strictum L., Spartium junceum L., Ononis reclinata L., Medicago orbicularis AU., Trifolium patens Schreb., Hy- menocarpus circinnatus L., Vicia varia Host., Helichrysum Italicum Roth, Evax pygmæa L., Matricaria Chamomilla L., Centaurea Nicæensis AU. belle espèce de l'Italie méridionale et CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI 105 de l'Afrique ; les mauvais plaisants prétendent qu’elle s'appelle Nicæensis parce qu’elle ne vient pas à Nice. Le fait est qu’elle n’y a jamais été trouvée depuis qu’Allioni la cite, circa Nicæam, sur la foi de Bellardi. Urospermum picroides L., Seriola Acthnensis L. Campanula Erinus L., Erythræa latifolia Sm., Antirrhinum Orontium L., Trixago Apula Stev., Micromeria Juliana Benth., Stachys salviwfolia Ten., Gladiolus segetum Gaxwl., un Muscari en fruits, AUium roseum L., Hordeum maritimum Willd., Bromus Matritensis L., Bromus mollis L. et enfin Barbula aloides Koch. Le pays est très plat et uniforme autour de Brindisi, aussi n'est-il pas étonnant d'y trou- ver une végétation un peu monotone ; mais il serait intéresssant de le parcourir, comme M. Groves l’a fait pour les environs d'Otrante et de Tarente où il a trouvé plusieurs espèces orientales, entre autres Ranunculus Asiaticus. Du chemin de fer on aperçoit des plaines de maigre végétation mais où le botaniste serait sans doute récompensé de ses peines. Brindisi est devenu depuis quelques années un grand centre pour l'exportation des vins rouges à destination de France. Dans la cour de la douane sont disposés des milliers de fustes pour recevoir des mélanges de vin, d'alcool et d’eau qui feraient triompher les abstinents. « Le train nous emmène à trois heures, passant à travers de vastes et belles cultures, puis dans les plaines interminables qui forment un des traits de la Basilicata. » Le trajet est long, mais grâce à un temps frais et au petit nombre de voyageurs nous n’en souffrons pas. » Cependant le lendemain, jeudi 6 mai, nous languissons d'arriver à Turin. Le train s’avance entre des talus d’une longueur infinie ; enfin voici la Superga sur ses collines, les faubourgs, la gare de Turin. » Personne sur le quai ! Où sont donc nos enfants ? Un saut à terre, nous franchissons la grille : ah ! les voilà, observant la foule, uu peu interdits. Vous voyez d'ici les embrassades, les cris de joie, puis l’entrée à l'hôtel tous ensemble ! Dieu couronne ainsi par ses bontés notre beau, notre heureux voyage. » VENDREDI 7 Mar. — « Nous autres, les retours d'Orient, nous sommes éreintés, mais à fond ; cependant, surmontant bravement la fatigue, nous courons la ville, visitant l’exposi- tion des beaux-arts, le jardin botanique, le musée des armes. Le temps est froid; aux averses succède, dans l’après-midi, une pluie continue, torrentielle. » Je profite de notre séjour à Turin pour tâcher de voir l’Zconographia Taurinensis. L’ai- mable directeur du jardin botanique, M. le professeur Arcangeli, me dit que c’est à l’uni- versité, via di Po, que je trouverai le précieux manuscrit. La riche bibliothèque de l’université est admirablement installée dans un vaste palais ; un obligeant conservateur me remit un manuscrit intitulé Zndeæ plantarum, quæ in Icono- graphia Taurinensis ad vivum delineatæ exibentur. Ce sont ces planches qui sont citées par Allioni à chaque page de sa Flora Pedemontana. Elles forment une série de nombreux volumes in-folio richement reliés et dorés sur tranche. Les planches d'Epilobium que je voulais vérifier étaient dans les volumes III publié en 1753, XIV en 1765, XVII sans millésime mais dessiné par Paolo Ocelli et XXXV aussi sans date et signé : Randoni invenit et fecit. Ces planches sont généralement bien faites pour l’époque et je n’eus pas de peine à reconnaître les espèces. 14 106 , CHYPRE, SMYRNE, CORFOU ET BRINDISI Les herbiers d’Allioni, de Moris, etc., sont déposés au jardin botanique où ils sont actuellement fondus en un seul herbier général. SAMEDI 8 Mar. — « Toujours la pluie; Turin disparaît dans l’air gris ; nous courons à grande vapeur vers les Alpes; brrr ! comme il fait froid! La neige fraiche recouvre les pics, remplit les couloirs; si c’est là un des sourires du mois de mai, il vous fait courir le frisson dans les veines. » À la nuit, par une bise furibonde, nous touchons aux rives du Léman, puis entourés des parents bien-aimés qui sont venus nous réchauffer le cœur par un cordial accueil, nous saluons encore une fois l’heureuse contrée dominée par le Jura. » C. B. L'ARCHIPEL Avant de terminer le récit de notre rapide herborisation, je désirerais attirer l'attention des botanistes sur ce qu’on pourrait faire pour explorer la flore des îles de l’Archipel. C'est un voyage un peu compliqué, mais qui ne manquerait pas d'intérêt; le plus pratique serait de l’accomplir sur un de ces nombreux yachts à vapeur qui sillonnent la Méditerranée. Peut-être qu’un jour quelque amateur se décidera à prêter son bâtiment à un botaniste, pour augmenter les matériaux que nous possédons sur ces régions isolées les unes des autres. Plusieurs espèces sont spéciales à certaines îles, de sorte qu’on peut s'attendre à trouver encore des formes nouvelles dans les parties non explorées. C’est afin de diriger ces futures recherches que je donne ici le résumé de ce qui a été fait à ce jour; je dois la plupart de ces indications à la bienveillante obligeance de M. Th. de Heldreich, directeur du jardin botanique d'Athènes. Pour simplifier, on peut diviser les îles en trois groupes : 1° Iles Ioniennes. 2° Archipel grec ou Gyclades. 3° Archipel turc ou Sporades. 1° ILES IONIENNES. Corfou, servant de port de relâche à plusieurs lignes de steamers, a été et est très souvent visitée, si ce n’est explorée. Dans l’ordre chronologique, voici ce qui a été publié : 1808. Z. de Mordo, Nozioni miscellanee intorno Corcira, Corfi 1808, contient quelques notes botaniques. 108 L’'ARCHIPEL 1814. Della Flora Corcirese, centurie prima, seconda e terza, dal D' Pieri, Corfù 1814, a été composé à un point de vue plus médical que botanique, et ne contient que des espèces de Linné. 1834, 35. Flora Corcirese, anonyme (peut-être de Mazziari ?) a été publiée dans Antologia Ionia 1834, 35, mais n’a jamais été terminée. Elle ne contient, d’après le système de Linné, que de Monandria a Pentandria. 1862. Dans ses Wäissenschaftliche Ergebnisse einer Reise in Griechenland und in den Ionischen Inseln, Wien 1862, M. le docteur Fr. baron Ungern-Sternberg de Dorpat donne un catalogue des plantes trouvées dans son voyage, surtout à Céphalonie et à Corfou ; les cryptogames, particulièrement les mousses, y sont énumérées. 1861 et 1868. Deux catalogues très importants des cryptogames des îles Ioniennes se trou- vent publiés dans les Verhandlungen der Zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien, XI. Band, 1871, pag. 411-430 et XVIIL. Band, 1868, pag. 425-428, sous le titre de Specimen floræ cryptogamæ seplem insularum editum juxæta plantas Mazziarianas herbarii Henfleriani et specialim quoad filices herbarii Tommasinianti. L’herbier de feu Mazziari avait été acheté par feu M. Tommasini et fait maintenant partie du musée d'histoire naturelle de la ville de Trieste dont M. le docteur C. de Marchesetti est le conservateur. L’herbier Mazziari est assez riche, mais les indications de localités ne mé- ritent pas toujours entière confiance. 1877. Dans les Verhandlungen der Zool.-bot. Gesellschaft in Wien cités ci-dessus, XXVI. Band, 1877, se trouve aussi un Beitrag zur Flora der Ionischen Inseln : Corfu, Cephalonia und Ithaca qui contient une liste des plantes trouvées dans ces trois îles, pendant sa pre- mière excursion, par M. G. C. Spreitzenhofer. Il devait publier un supplément après sa seconde excursion à Corfou et à Leucade, mais je ne sais s’il a paru. Le premier mémoire a été publié en tirage à part. Au nord-est de Corfou se trouvent trois ou quatre îlots qui n’ont pas été explorés bota- niquement. Les nombreux chasseurs qui ont leur quartier général à Corfou y descendent souvent pour faire des razzias de cailles. Il en est de même de Paxos au sud. Leucadia a été visitée par M. Spreitzenhofer, mais nous ne savons s’il a publié le résultat de son exploration. Il a de même abordé à Z{haque et ses observations sont consignées dans le mémoire de 1877 que nous avons cité plus haut. Il existe une ancienne Flore de Céphalonie du docteur N. Dallaporta, Prospetto delle piante che si trovano nell'isola di Cefalonia, Corfu 1881.— L'île a été visitée par Sibthorp, Schimper, Unger, Schrader et dernièrement par Spreitzenhofer. M. de Heldreich l'a visitée trois fois et explorée très en détail. Il a fait un catalogue des plantes connues à Céphalonie, environ 800 espèces, que nous espérons publier à la suite du présent volume avec une florule de Santorin par M. le juge Aristide Letourneux. Essai d’une Flore de l’île de Zante par H. Margot et F.-G. Reuter, publié en 1838, contient le résumé de la flore connue à cette date. Comme M. Margot a séjourné dans l'île en 1835 et 1836, il est probable que peu d’espèces lui ont échappé. L’ARCHIPEL 109 Le petit groupe des Sporades au large du golfe d’Arcadie n’a pas été visité, à ma connais- sance. Bory et Chaubard mentionnent Sapienza dans leur Nouvelle Flore du Péloponèse et des Cyclades, publiée en 1838. Cabrera et Venetico ne sont mentionnées, à ma connaissance, par aucun botaniste. Ces trois dernières îles font partie de la Morée. Cérigo est la plus méridionale des loniennes. Cette terre inhospitalière est plus souvent visitée par les bourrasques que par les botanistes. Sibthorp y a débarqué et dernièrement M. Spreitzenhofer en a fait le but d’une excursion botanique. Il a promis de communiquer à M. de Heldreich ses exsiccata. Cérigotto est une petite île à moitié chemin entre Cérigo et Candie, sur laquelle il n’y a pas de documents. 20 ARCHIPEL GREC. Nous ne saurions assez engager les botanistes qui se rendent dans l’Archipel à lire le Voyage du Levant de Tournefort. Personne n’a mieux observé ni décrit plus naïvement ces parages. C'est en 1700 qu'il fit son voyage, visitant Candie, Argentiera, Milo, Siphanto, Serpho, Antiparos, Paros, Naxie, Stenosa, Nicouria, Amorgos, Caloyero, Cheiro, Skinosa, Raclia, Nio, Sikino, Policandro, Santorin, Nanfio, Mycone, Délos, Syra, Thermie, Zia, Macronisi, Joura, Andros, Tine, Scio, Mételin, Ténédos, Nicaria, Samos, Patmos, Fourmi, Skyros et les Dardanelles. Un siècle plus tard, Sibthorp publiait son Prodromus floræ Græcæ qui contient plusieurs indications sur les îles. Dumont d'Urville a herborisé en 1819 et 1820 dans les îles de l’Archipel, il a donné le catalogue de ses plantes dans son ÆEnumeratio plantarum. La Flore du Péloponèse et des Cyclades de Chaubard et Bory de Saint-Vincent fut publiée en 1838 ; elle mentionne les stations insulaires de plusieurs espèces. Syra est actuellement la plus accessible de toutes les îles de l’Archipel, aussi plusieurs espèces intéressantes y ont été découvertes. Le docteur E. Weiss, professeur à l’école des mines de Berlin, a publié dans les Verhandlungen der Zoolog. bot. Gesell. in Wien, Band XIX, pag. 37, un « Beitrag zur Flora von Griechenland und Creta » qui contient surtout des plantes de Syra. La charmante Siphnos a été visitée en juillet 1881 par M. de Heldreich ; sans doute qu'il ne tardera pas à publier le résultat de son excursion. De là il s’est rendu à Santorin, d'où il m'écrivait le 1° août : « Ici la flore est très pauvre, aussi ai-je à peine pu ajouter une ou deux espèces au catalogue de M. Letourneux et de mes autres prédécesseurs. » M. Letourneux avait en effet visité l'ile en 1880 et rédigé un cata- logue des plantes de l'ile. Peut-être le publierons-nous avec celui de Céphalonie. Dumont d'Urville avait herborisé à Santorin en 1819. 110 L’'ARCHIPEL Sartori, pharmacien à Athènes de 1837 à 1857, a publié des exsiccata de Tenos (où Chau- bard et Bory avaient déjà herborisé), Wyconos et Andros. Les collections d’Aucher Eloy, de Kotschy et d’'Orphanidès donnent le nom de quelques- unes des Cyclades où ils ont récolté des plantes. Toutefois il y a encore beaucoup à explorer. Outre toutes les îles au nord de l'Eubée, il vaudrait la peine de visiter AJydra, Spelzia sur la côte d’Argolide ; Xéos, Kythnos et Seriphnos (Orphanidès) au midi de l’'Eubée; puis plus au sud le groupe de Mélos (visité par Dumont d'Urville, Chaubard et Orphanidès), Argentiera (Dumont d'Urville) et Polyaigos ; au nord de Santorin: Pholegandros (Orpha- nidès), Sikinos et 1os. Puis enfin le grand groupe de Naxos (Ghaubard et Bory), Paros, An- tiparos, Amurgos et toutes les îles qui en dépendent. Comme nous l’avons dit, c’est par Crète que Tournefort commença son Voyage du Levant. Pour ceux qui ne possèdent pas ce volume, nous transcrivons le passage suivant où l’illustre voyageur raconte si naïvement sa première herborisation à la Canée : « Je ne saurais m'empêcher de parler ici de l’étonnement où nous fümes, M. Gundel- scheimer et moi, dans cette première promenade. Débarqués à la Canée, à peine eûmes-nous salué le consul, que nous courûmes à la porte de la ville, avec le chancelier de la nation, pour voir quelles plantes produisait cette belle terre de Candie, après laquelle nous soupi- rions depuis Marseille. Il croît dans les rues de la Canée une espèce de Julienne à grande fleur et à feuilles luisantes, qui n’est pas à négliger : nous nous flattions de trouver quelque chose de plus rare hors de la ville, malheureusement nous n’en primes pas le chemin. Suivant les murailles à droite, nous passämes par des terres si grasses, qu'elles ne produisent que du foin et d’autres plantes fort communes. Je m'imaginai être à Barcelone, où, de même qu’à la Canée, tous les remparts sont couverts de ces fleurs jaunes, que les Grecs n’ont pas cru pouvoir désigner plus proprement que par le nom de fleurs dorées. Notre étonnement augmentait à mesure que nous avancions vers la mer, où nous espérions pourtant de mieux trouver notre compte. En effet, nous commençâmes à nous consoler à la vue de l'Acanthe épineuse que nous n'avions vue que dans des jardins de l’Europe, et bien souvent on n’a pas moins de plaisir à trouver une plante rare dans son lieu naturel, que d’en découvrir une inconnue. » Depuis Tournefort, Sieber a exploré en 1817 l'ile de Crète, figurant et décrivant dans son second volume de Reise nach der Insel Creta quelques espèces qu’il y a découvertes. Mais les hautes montagnes de cette île recèlent encore bien des trésors botaniques, comme les explorations partielles de M. le géologue Raulin en 1845 et de M. de Heldreich en 1846 l'ont prouvé. 3° ARCHIPEL TURC. L'accès du territoire turc {étant relativement difficile, il reste encore beaucoup d'iles à visiter qui ne l’ont pour ainsi dire jamais été. Nicaria, Samos (Dumont d'Urville), Symi et Paxos entre autres. Mais peut-être que Carpathos, qui avec Kasos forme le chainon reliant Rhodes à Crète, fournirait dans ses falaises accidentées une des plus riches moissons de l’Archipel. L'ARCHIPEL 111 Chio a été visitée en 1846 par M. de Heldreich et en 1856 par Orphanidès. En 1819 Dumont d'Urville avait herborisé à As/ypalea, Cos, Leros, Scyros, Lesbos, Ténédos, Myconos et Thasos. Grisebach mentionne cette dernière ile dans son Spicileglium floræ Rumelicæ, car il en a rapporté plusieurs espèces spéciales. Belon y avait déjà débarqué en 1554, il en parle dans son ouvrage publié en 1588, intitulé : Observations de plusieurs sin- gularitez mémorables, trouvées en Grèce, etc. Du reste toute la côte de l’Asie Mineure, de la Macédoine, de la Thrace et de l'Epire ont été très peu explorées, aussi des débarquements successifs ne manqueraient pas d'enrichir notre connaissance de la flore orientale. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES QUE NOUS AVONS RÉCOLTÉES DANS NOS HERBORISATIONS AU LEVANT DE FÉVRIER A MAI 4880 1. Clematis cirrhosa L.. . . 2, Anemone coronaria L.. . . » » 3. Adonis Palæstina Boiss. microcarpa DC. . . 4. CRE » » dentata Del... . » » » . 6. Adonis flammea Jacq.. . . » » 3 Aprili 29 Martio 6 Aprili 16 Aprili 16 » 27 Martio 6 Aprili 8 » 4 Martio 22 » 28 Aprili 26 Martio 6 Aprili Le chiffre qui précède le nom de l'espèce est le numéro sous lequel les exsiccata ont été distribués. RANUNCULACEÆ tantum cum foliis in muris siccis ad meridiem Hierosolymeæ. ed-Dhoheriyeh Judeæ. M. Boissier dit dans Flor. Or. I. p. 11: « Hab.... Palæstina usque ad Hebron. » Notre localité étend donc de quelques lieues au sud l'aire géographique de cette espèce. in Cedronis valle, où elle était mélangée au Ranunculus Asiati- cus L. dont il a exactement la nuance. Dans les montagnes de Judée et autour de Jérusalem, l’Anémone seule était fleurie, plus au sud et à un niveau inférieur on ne rencontrait plus que le Ranunculus; dans une région intermédiaire les deux espèces épanouies étaient juxtaposées et, du cheval, il était difficile de les distinguer. in Esdraelonis planitie, varietas cum floribus albo-violaceis. » apud Philistinos in valle Cedronis inter Hierosolymam et Jericho | Mariout. Ramleh. el-Mandara floribus aurantiacis vel luteis cum macula nigra. Katieh cum fructibus. Larnakæ Cypri. Cheik Zœiïed in Ægypto ad Palæstinæ fines. in Cedronis valle; nondum in Palæstina indicata. in Palæstina nondum indicata. 15 114 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 9. Ranunculus aquatilis L.. . 42 Aprili Siloh Samariæ. B submersus . 10. trychophyllus Chaix 17 » Ouadi Seffurieh Galileæ. aie » Orientalis L.. . . 4 Maio Smyrnæ. 49. » Asiaticus L. . . . 4 Martio floribus flavis et sanguineis inter segetes, in agris argilloso-cal- careis haud procul a palatio everso Saïd-Pacha prope Mariout ubi el. Letourneux primus Æzy. hab. detexit et sub 3 et 3 bis com. » » 29 Martio in tota Judea ab Ægypli finibus usque ad ed-Dhoherieh. » » 6 Aprili in Cedronis valle. » » 7 » flor. flavis, Bethaniæ. » » 22 » Ras Damur Syriæ littor. flor. magnis sanguineis flavo dilutis pulcherrimis. 13. » Hierosolymitanus 30 Martio in collibus et pascuis Judeæ superioris; primum ad ed-Dhoherieh Boiss. et Hebron inveni. » » 3 Aprili in Hierosolymæ templo ubi abundat. » » 7 » Bethaniæ. 14, » sceleratus L. . . . 42 Martio in fossa ad Gizeh pyramides. » » 42 » ad Heliopolin. 17. » marginatus Urv. . _ & Maio Corcyræ. 18. » muricatus L. . . . 4 » , » » 42 Aprili Khan Lubban Samariæ. » arvoensis L. . . .. 3 » S.-0. Hierosolymæ. » » 45 » Jennin Samariæ » » 417 » Ouadi Seffurieh Galileæ. 20.21. » trachycarpus F.et M 12 » Khan Lubban Samariæ. » » 471000 Ouadi Seffurieh Galileæ. BERBERIDEÆ 24. Bongardia chrysogonum L. 6 Aprili Bethleem. 95. Leontice leontopetalum L. ?8 Martio in arvis ad fines meridionales Palæstinæ. PAPAVERACEÆ 28. Papaver rhœas L. . . . . . 6 Aprili ad Mar Sabam Judeæ. 29. » » 6 Martio Mandara Æg. inf. in palmetis arenosis, forma gracilis glabrius- cula. | 30. » » 24 » Bir Abou Mazrouk. | 26. > HBYDNIdUNM EE... 0... » Mariout, » 6 » Mandara. 21. » » 6 Aprili in Cedronis valle Judeæ. 26. » » 4 Maio Smyrnæ, 31. Rœmeria hybrida L. . . . 6 Aprili in Cedronis valle. 32. » » 410 » Ouadi es-Sik Samariæ, 33. » Orientalis Boiss.. 6 Martio Mandara Æp. 34. Glaucium corniculatum IL. Aprili ad castra Cesaris prope Alexandriam ubi primus in Ægypto cl. Letourneux leg. et com. » » 10 » Rammon Samaria. 36. » grandiflorum Boiss. 6 » in Cedronis valle; in Palæstina aut Syria nondum indicatum. 35. » luteum Scop.. . 21 » in Syria ad Sidonem. » » 1 Maio Smyrnæ. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 415 34. Hypecoum grandiflor.Benth. 31 Martio ad Salomonis piscinas Judeæ. » » 6 Aprili Cedronis valle. » » 1 Maio Smyrnæ. 39. » imberbe Sibth. . 5 Martio in palmetis arenosis Ramleh. 31. » » 6 » » Mandara. 40. » » 25 » Ouadi el Gradi ad fines orientales deserti Ægyptiaco-Syriaci. 41. Hypecoum parviflorum Barb. nov. sp. Tabula nostra II. Descriptio princeps : Herba annua humilis prostrata glabra glaucescens. Radix fusca ad collum simplex, in dimidia inferiore parte ramosa usque 0,11 longa. Caules 4-7 prostrati vel subascendentes, ad basim sæpe in arena sepulti, albidi, supra virides, usque ad 0",04-0",07 simplices, dein corona bractearum dissectarum, ad mar- gines et apicem submembranacearum præditi, et hine plus minusve ramosi. Folia omnia, bracteis floralibus exceptis, radicalia prostrata, omnino folia Botrychii Lunaria Swartz reminiscentia, bipinnatisecta usque 0®,11 longa, 0%,015-0%,02 lata, glaucescentia ; petiolus, folii dimidiam longitudinem æquans, ad basim in arena sepultam incrassatus. Flores, in genere, minuti, lutei, petalorum interiorum laciniæ laterales violaceæ ; 2? sepala membra- naceo-acuminata, ad marginem subpectinata; petala quatuor apice cochleariformia, exteriora ad marginem supe- riorem subrhomboidea vel ovoideo-unguiculata, petalorum interiorum lacinia intermedia stipitata, fimbriata; stamina 4, petalis opposita, æqualia erecta ad basim stigmatis attingentia 0",004 longa, antheræ luteæ apice mucronatæ, stylus divaricatim bifidus, lobis subulatis apice stigmatosis cum placentis alternantibus, ovarii placentæ nerviformes 8-12 ovulatæ; fructus arcuatus vel subrectus submoniliformis ad septa crassior, aliquan- dum 1-3 articuli, cum muscæ punctione, globoso-incrassati; semen fuscum læve subreniforme. Habitat in arena mobili deserti Ægyptiaco-Syriaci ubi cum floribus et immaturis fructibus legi die 20 Martio 1880 ad Bir el-Messaoud, 22 Martio ad Bir Abou Elfeïn, 25 Martio ad Bir el-Mazar, 25 Martio prope el Arich et sub N° 41 distribui. — M. Boissier, dans sa Flore orientale (1867), n'admet qu’un Hypecoum en Egypte : Æ. imberbe Sibth. in are- nosis maritimis Ægypti ad Alexandriam, ad Aboukir. M. Schweinfurth, dans son Beitrag (1867), en admet trois : N° 1285 ZZypecoum patens W., 1286 Æ. pendu- lum L., 1287 Æ. procumbens L., sans indiquer de localités. Nous distinguons l’Æ. parviflorum, à première vue : 4° De l’A. imberbe Sibth. par la lanière intermédiaire des pétales intérieurs qui est laciniée dans |’. parvi- florum, imberbe dans l'A. imberbe. 2° De l'ÆZ pendulum L. par des tiges couchées et non dressées et des feuilles non sétacées. 3 De l’ZZ. procumbens L. par des fleurs beaucoup plus petites, ponctuées de violet. Pour ma part, je n’ai pas vu d'exemplaires égyptiens de l'A. procumbens L. et H. pendulum L., quant à l'A. patens W., je le considère comme synonyme de Z. imberbe Sibth. FUMARIACEÆ 42. Fumaria parviflora Lam. . 6 Martio el-Mandara. » » 26 Aprili in Berytho. » » 1 Maio Smyrnæ. 43. » micrantha Lag. . 15 Martio Chibine el lanata. » » 26 Aprili in Berytho. » » 88 Larnakæ. » » 5 Maio Brindisi. 44. » Judaica Boiss. . 4 Martio Mariout. » » Ge Mandara. » » 27 Aprili in Berytho. » Gaiïllardoti Boiss. 24 Aprili Nabrel-Kelb. » » 26 "5 in Berytho. 46. 47. » BDOCIOpe ae PS 27 Martio Ouadi el-Chalaa Judea. 0 » 30 » Doherieh. » » 6 Aprili Mar Saba. 116 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES CRUCIFERÆ 48. Matthiola tricuspidata L. . 21 Aprili in Sidone. 49. » humilis DC. . . 3 Martio in Alexandria. » » Lk >» Mariout. » » Gris in Mandara. 50. » aspera Boiss. . . 6 Aprili in Cedronis valle. 53.54. » oxyceras DC . . ?7 Martio Ouadi el-Chala; nondum in Palæstina indicata. 51.54. » » 29 » Djebei Bate. 52. » livida Del. . . . 22 » Katieh. » » 1955 Bir Abou Lorou. » » Ps Bir el-Mabrouki. » » ? 30 » Dhoherieh. Les échantillons étant sans fruits, j'ai quelques doutes sur cette détermination. 55bis. Farsetia Ægypt. Turr. . 9 Martio ad Kaliforum sepulcra. » » 40 » in Kahirinæ polygono. » » AS apud Gizeh pyramides. 61. Eremobium lineare Del... 16 » Oasis Aïoun Moucça. 55. » » ARE Ismaïliæ. » » 148 >» Bir Abou Larou. » » ADEN Bir Baadah el-Messaid. » » 82 » Abou Elfeïn. » » 22 Katieh. » » 23 » Bir el-Mabrouki. ; » » DOS el-Arich. { 56. Arabis verna Li. . . . . . O0) Hebron. | » » 41 Maio in Smyrna. | 57. Arabis hirsuta SCop.. . . . A4 » in Corcyra. | 58. Erysimum Smyrnæum Bois. À » in Smyrna. | 59. Sisymbrium Irio Li. . . .. 11 Martio in insula Roda ad Kahiram. » » 6 Aprili in Cedronis valle. | 68. Malcolmia parviflora DC. . 41 Maio in colle castelli Smyrnæ, 60. » pulchella Boiss. 19 » in Ptolemaide. 61. » pygmæa Del... 5Martio Ramleh ad Alexandriam. » » 22 » Katieh. » » 22 » Bir Abou Elfein. » » 83 » Bir el-Mabrouki. 62. » Africana L. . . 9 Aprili ad Mare mortuum; in Palæstina nondum indicata. 63. » torulosa Desf. . 4 Martio Mariout; in Ægypto nondum indicata. » » 29 » Djebel Bate. 65. » Chia Lam. . 30 » Hebron. 66. » coringioides Bs. 29 » Djebel Bate Judeæ; nondum foris Libanus indicata. » » 30 » ed-Dhoheriyeh. 69. Ricotia LunariaL. .... 22 Aprili Râs Dâmür Syria. 10. Fibigia rostrata Schenk . . 29 Martio ed-Dhoheriyeh. » » 31 » ad Salomonis piscinas. 71. Alyssum campestre L. . . 30 » Hebron. » » 3 Aprili ad Hierosolymam. » » 4 Maio in Smyrna. 72. Kôniga Arabica Boiss.. . . 5 Martio Ramleh ad Alexandriam. » » GG Mandara. » » 20 » Katieh. 72, 83. 84. 85. 89. Kôniga Arabica Boiss.. . Draba verna I. . . . . .. Erophila majuscula Jord. . Clypeola jouthlaspi L. . . . » echinata DC. . . . . Anastatica HierochuntinalL. . Biscutella Columnæ Ten. . » » B depressa. . . . » » . Thlaspi perfoliatum L. . . . Capsella bursapastoris L. . » rubella Reuter . . » grandiflora Fauch. et Chaub. Aethionema heterocarpum J. Gay. » var. cum flore albo. Lepidium Draba L. . . .. . Cakile maritima Scop. . . . » » BB integrifolia . . . Erucaria Aleppica Gærtn.. » » B puberula. . . .. » microcarpa Boiss. . » » » » » » » » . Hussonia uncata Boiss. . . » » . Neslia paniculata L. . . . . 2. Isatis Aleppica Scop.. . . . Moricandia clavata Boiss. . 94. Diplotaxis tenuifolia L. . . 99: 100. » viminea L. . .. Harra Forsk . . » erucoïdes L. . » » Brassica Tournefortii Gou . Synapis pubescens L.. .. » arvensis L. . .. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 1417 22 Martio 23 » 25 » as 25 Ferbr. 1 Maio 30 Martio 14 Maio 30 Martio 30 » & Maio 4 Martio Ga 0 30) » 47 Aprili 4 Maio & » 30 Martio 91 » 3 Aprile 1 Maio 27 Martio 24 Aprili 26 Martio 21 Aprili 5 Martio 30 » 3 Aprili RS 3 Martio 5. AN» 27 D 28 Aprili 23 Martio 29 » 6 Aprili 30 Martio 22 Aprili 4 Maio 30 Martio 9 » 380 » 6 Aprili 6 Martio 29 - » 16 » Bir Abou Elfein. Bir el-Mabrouki. ad fines Judeæ, Nachel Abou Heila. in Monte Mario ad Romam. Smyrnæ. Hebron. Smyrnæ. Hebron. in Kahirino polygono cum veteribus fructibus. ed-Dhoherieh. Corcyræ. Mariout. Ramleh. Hebron. Nazareth. Smyrnæ, in Corcyra. Cette espèce est figurée à la pl. XXIV et non XXX VIII de la Flore du Péloponèse où elle est signée Fauch, et Chaub. et non Bory et Chaub., comme plusieurs auteurs l’indiquent. Hebron; nondum in Palæstina indicatum. ad Salomonis piscinas. Hierosolymæ. » Smyrnæ. Ouadi el-Chala ad fines Palæstinæ. Nahr el-Kelb. Cheik Zœæiïed. Sidon. Ramleh ad Alexandriam. Dâtraiyeh. in Templo Hierosolymæ. in Acoris valle. Alexandriæ ad Ramleh stationem. Ramleh. Mariout. Ouadi el-Chala. Larnakæ Cypri. Bir el-Mabrouki; nondum in Ægypto indicata et Ouadi el-Brouei. Bir es-Seba. Mar Saba. ed-Dhoheriyeh siliculæ imperfectæ, sed videtur potius J. Alep- pica Scop. quam microcarpa Gay teste el. Ascherson 8, 1, 81. Abu Roach. Smyrneæ. Hebron. Kaliforum sepulcris ad Kahiram. ed-Dhoherieh. inter Mar Saba et Bethleem. Mandara. Bir es-Seba, Oasis Aïoun Mouça. 118 100. 102. 103. 105. 106. 109. 110. 111. 412. 114. 123. 115. 116. 122. 117. 118. 119. 121. 124. Synapis arvensis X.. . . » » Eruca sativa Lam. . . .. » » Carrichtera vellæ DC.. . . » » Enarthrocarp.lyrat. Forsk. » strangulatus Boiss. Raphanus sativus L. . . . » » » » Didesmus rostratus Boiss. Zilla myagroides Forks . . » » Calepina Corvini All. . . . » » Bunias Erucago L. . . .. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 43 Aprili 4 Maio 6 Aprili 8 » 4 Martio 30 » 9 Jan. 3 Martio ARE 10 >» 16e 42 » 43 Aprili 49 310,0 10 Aprili 4 Maio 41 Martio 490 5 Martio 28 Aprili in Samaria. in Corcyra. Bethleem. inter Hierosolymam et Jericho. Mariout. ed-Dhoherich; nondum in Palæstina reperta. Fagelle ad Kahiram. (Sickemberger.) Alexandriæ. Mariout. Ramleh. ad stationem Tukh. Æg. infer. in insula Roda ad Kahiram. Oasis Aïoun Moucça. apud Heliopolim. Sichem. in Ptolemaide, Hierosolymeæ. in Kaliforum sepulcris ad Kahiram. in Kahiræ polygono. ad Salomonis piscinas. Rammon Samariæ. Corcyræ. CAPPARIDEÆ ad Gizeh pyramides. in rupibus Ouadi Hoff, RESEDACEÆ in cultis arenosis Ramleh prope Alexandriam; nondum in Ægypto indicata. in Larnakâ; nondum in Cypro indicata. » decursiva Forsk. teste cl. Muller Arg. a À. propinqua R. Brown diftert. Cleome Arabica L. . . . . Capparis spinosa L. ; Ægyptiaca. Reseda alba L. . . . . . . » » » Arabica Boiss. » » » » » alopecuros Boiss. . » Orientalis Boiss. . » lutea Le: . . . . . » » » muricata Presl. . . 20 Martio 20 » 26 » 6 Aprili S » 10 Martio 148 » 4 Maio Es 43 Martio 6 Aprili in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Katieh. Bir Mabrouki. Cheiïk Zæïed ad Palæstinæ meridionales fines. in Cedronis valle et Mar Saba: in Palæstina nondum indicata. Jericho. in Kahiræ polvgono. ad Gizeh pyramides. in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismailiam et Bir Abou Arouk. in cultis Sichem. ad viarum arenosas marpgines in Ptolemaide. Larnakæ. Smyrnæ. Brindisi. in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram; in Ægypto nondum indi- cata. in Cedronis valle ad Mar Saba; in Palæstinæ tantum ad Mare mortuum indicata. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 119 126. Caylusea canescens L. var. 9 Martio ad Kaliforum sepulcra prope Kahiram. rigida Muller Arg.s.t. » var. foliosa Mull.s.t. 127. Cistus salviæfolius L. . . 128. Helianthemum guttat. L. 130. » salicifolium L.. 1102 Eyptiacum L. . 132. » Lippiüi L. 132 ex parte Kabiricum Del. 134. Helianthemum lavandulæ- folium Lam. 1959. » vesicarium Bss. 126. Fumana Arabica L. . .. » » 181. - 3 glutinosa L. 438. Viola occulta Lehm. . . Es 99. Polygala Monspeliaca L. . » » © Dianthus Cyri F. et M. 140. » pendulus Boiss. 40 » G Aprili 8 » 49 Aprili 49%" 20 Martio DD 29 » 30 » 4 » 5 » 6 » 22 » 23 » 25 » 13. 26 Aprili 29 Martio 23 LE 6 Aprili 26 » 4 Maio 4 » 10 Aprili 44 Aprili 4 Maio 24 Aprili in Kahiræ polygono. cl. Sickenberger monstruosam plantam, Augusto 29, 1880 in Ab- basieh prope Kahiram lectam mihi communicavit, quam ut Caylusea canescens L. var. rigida Mull. Arg. monstrosa, c1. Muller benigne determinavit. in horto conventi Mar Saba; nondum in Palæstina indtcata. in Acoris valle inter Hierosolymam et Jericho. CISTINEÆ Achzib Syriæ. Katieh; in Ægypto nondum indicatum. Nachel Abou Heila. Djebei Bate. ed-Dhoherieh in Judea. in Palæstina. Mariout. Ramleh. Mandara. Bir Abou Elfein et Katieh. Bir Mabrouki. Nachel Abou Heila. in deserto Kahirino Ouadi el-Hof prope Helouan. Berythi. Bir es-Seba. ad Salomonis piscinas. in Cedronis valle. Berythi. Corcyræ. VIOLARIEÆ Rummon Samariæ ; in Palæstina nondum indicata. POLYGALEÆ Samariæ. Corcyræ. SILENEÆ leg. Dr Schweinfurth in Ouadi Tumilat Ægypti Infer. die 7 Maio 4880 et cl. Boiss. communica vit sub N° 60 ; in Ægyplo nondum indicatus Nahr el-Kelb. 120 : ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 441. Tunica velutina Gris.. . . 19 » in Ptolemaide. 142. Saponaria oxyodonta Bois. 9 » inter Hierosolymam et Jericho. » » 460 in Esdraelonis planitie. » » 6 » in Cedronis valle. » » 8 » in Acoris valle. » » : FPE Ouadi Seffurieh Galileæ, 143. » Calabrica Guss. 4 Maio in cultis Corcyræ. 144. Gypsophila Rokejeka Del. 10 Martio in Kahiræ polygono. 145, Silene’ coniflora Otth. . . 30 » ed Dhoherieh Judeæ. » » G Aprili in cultis a Mar Saba ad Bethleem. 146. » conoidea L. . . . . 6 » apud Hierosolymam. » » 6 » in Cedronis valle et Mar Saba. » » Or ad Mare mortuum. » » R& » Nabhr el-Kelb prope Berythum. 147. Gallica L. . . . . . 49... > in cultis ad Ptolemaida. 148. » villosa Forsk. . . . 41 Martio in arenosis desertorum haud procul a pyramidibus Gizeh. » » 18000 inter Ismaïliam et Bir Abou Arouk. » » A9 Bir Abou Arouk. » » 20 » Bir Baadah el-Messaïd. » » 25 » El-Arich. » 25 » Ouadi el Gradi. » var. deserticola al- 17 » in cultis sabulosis Ismaiïlia hæc planta est cadem quam el. biflora Schwein- Schweinfurth 30 Aprili in Wüstenstrecke im Norden des Uadi furth mss. in sched. Tumilat legit et sub N° 50 comm. ON Palæstina Boiss.. . 19 Aprili in cultis arenosis ad Ptolemaida in Syria litorali. In Syria non- dum indicata, antea tantum ad Gazam reperta. 150. » apetala Willd. . . 8 » in cultis vallis Acoris; nondum in Syria et Palæstina indicata. » » 28 » Larnakæ; nondum in Cypro indicata. » B grandiflora. . . . 4 Martio inter segetes et in depressis prope Mariout ad Alexandriam. Hanc primam Egyptiacam stationem cel. Letourneux detexit et sub N° 177 communicavit. 154. » Canopica Del. 596. 4,5,6 » in arenosis maritimis Ægypti inferioris ad Mariout, Ramleh, Mandara. » » 148 » in deserto Ægypto-Syriaco ad Bir Abou Arouk. » » 20 Katieh, 24 Bir el-Mazar, 25 Ouadi el-Gradi. » » 29 » Bir es-Saba ; in Asia nondum indicata. 152 » Oliveriana Otth.. . SAprili in arvis ad Jerichum. » » 10 >» Aïn Duk Samariæ. 153, » rubella L. . . . . . 5 Martio in hortis Ramleh Ægypt. infer. 154 ur Atocion Murr . . . 30 » in cultis ed-Dhoherieh, Hebron. » » 6 Aprili in Cedronis valle. » » 10 » Rummon, Ouadi es-Sik Samariæ. » » 23 ad Berythum. 195. » juncea Sibth. . . . 26 » ad vias arenosas sub sæpes prope Berythum cum Campanula lnifolia Boiss. 156. » inflata Sm. . . . . 13-15» in cultis Sichem et Jennin Samariæ. » » 28 » Larnakæ Cypri. TO longipetala Vent... S » in cultis Acoris vallis Judeæ. £ purpuras. Boiss. 158. » suceulenta Forsk.. 5Martio in arenosis maritimis Ramleh ad Alexandriam. Ù » 24 Aprile Nabr el-Kasimieh Syria litoralis. 459 Oo» cerastoides L.. . . 4Martio in palmetis et depressis arenosis inter segetes Mariout prope Alexandriam ubi cl. Letourneux Martio 25 detexit et sub N°24 S. tridentata Desf. communicavit. In Ægypto nondum, sed tantum in Græcia et Anatolia, indicata. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 121 159. Silene cerastoides L. . . . 6 Martio Mandara. 160. Silene oxyodonta Barb. nov. sp. Tabula nostra XI. Diagnosis : Annua, calyx 10-nervius, flos inferior alaris, cæteri unilateraliter racemosi, folia floralia calicem æquantia vel superantia. Descrigtio princips : Tota planta sparsim pilis albis longis crispulis molliter puberula. Radiæ annua simplex circiter 0",07 longa ad collum 0",003 crassa sensim attenuata, radicellæ paucæ capillares ad medium dispositæ. — Caules adscendentes inferne parce ramulosi, 0», 25 longi, internodia 0,04 longa.— Folia radicalia oblongo-spatulata lutescentia in petiolum subattenuata, caulinia et bractea oblongo linearia basi dilatata subamplexicaulia, caly- cem superantia vel in floribus supremis æquantia, utraque pagina læte virens glabra sed ad margines laxe pube- rula.-— Caulis 5-7 floribus, flos inferior alaris, cæteri unilateraliter racemosi. Calix breviter et crasse peduncula- tus, nervi virides dilatati, in brevibus acutis cristis, sparsim pilis crispulis præditis proeminentes, dentes in acutissime mucrone abrupto attenuati et extus recurvi, in specimine unico nondum maturo basi et apice con- tractus, inter nervos albo-membranaceus. Laminæ intense purpureæ, tertia superiore parte bifidæ lobis obovatis, tres nervi unguis in lacinia præcipue ad marginem pulcherrime anastomati. Totum petalum 0,022 longum, unguis 0",01?, stamina et styli unguem paulum superantes. Gynophorum ovario dimidium. Capsulam maturam non vidi. Habitat in planitie Esdraelonis in Palæstina ad meridiem Nazareth, quo specimen unicum tantum floriferum die 16 Aprilis 4880 legi et in herbario meo Valleyres deposui. Seminibus maturis deficientibus cum sectionibus ill. mon. Rohrbach comparare nequeo, sed optime cum specierum dispositione peritissimi Floræ Orientalis auctoris. Sine dubio pertinet ad subseries III, $ 8 Lasiocalycinæ, et in ea sectione inter S. racemosa Ott.et S. Heldreichù Boïiss. locatur. A S. Heldreichi Boiss. differt floribus alariis, breve pedicellatis, calice oblongo et basi apiceque acuminato nec cylindrico, pilis rarioribus, nervis in acutis cristis dilatatis, laciniis majoribus, dentibus in acutissimo mu- crone abrupte attenuata et extus recurvi, laciniis majoribus, etc. A S. Racemosa Ott. foliis floralibus calicem superantibus nec multum brevioribus, staminibus non tantum exsertis, etc. statura humilior nec tantum gracilis. 161. Melandrium pratenseRœhl. 5 Maio Brindisi, in Italia meridionali. ALSINEÆ 163. Alsine procumbens Vahl. 5 Martio in aridis maritimis ad Ramleh prope Alexandriam. 164. » tenuifolia L. . . . 43 Aprili in cultis derelictis Samariæ. » 1 Maio Smyrnæ. 165. » picta Sibth.. . . . 29 Martio Djebei Bate in arvis. 30 Dhoheriyeh Judea. 166. Stellaria media L. . . .. 1 Maio Smyrnæ. 167. Holosteum umbellatum L. 10 Aprili in cultis Rummon Samariæ. , 168. Cerastium dichotomum L. » in Palæstina; in Palæstina nondum indicata. 169. Spergularia diandra Guss. 4 Martio in arenosis Mariout ad Alexandriam. » 2 » Katieh. » 23 Bir Mabrouki. » 27 » Djebei Bate. » G Aprili in Gedronis valle. » sm inter Hierosolymam et Jericho. 171. » JC in salsuginosis arenosis ad Mare mortuum. » 46 » in Esdraelonis planitie, 170. » media Vahl. . 15 Martio in humidis ad stationem Bourdain Ægypti inferioris. » » 46 » Oasis Aïoun Mouça prope Suez. PARONYCHIEÆ 735. Polycarpon tetraphyll. L. 5 Martio in arenosis maritimis ad Ramleh. 173. » succulentum Del. 19 Martio in arenosis deserti Bir Abou Larou. 16 129 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES Polycarpon tetraphyll. L. ?0 Martio Bir Baadah el-Messaïd, Katiyeh. 174. » Arabicum Boiss.. 26 » in arenosis Palæstinæ ad Egypti fines. 175. 49 Aprili ad vias prope Ptolemaïm. 176. Herniaria cinerea DC... 4Martio in cultis derelictis Mariout prope Alexandriam. » » 43 » Ouadi el-Hof prope Helouan Egypti. » » RD » el-Arich. 177. Paronychia argentea Lam. 30 » in arvis siccis ed-Dhoheriyeh Judæa. » » 7 Aprili Bethaniæ. » » » in Syria littorali. 178. » Arabical. . . . 4 Martio in arenosis Mariout Egypti. » » GRAN Mandara. » » 18 » Ismaïliæ. » » Re Oo» Katieh. » » 28 » Bir Mabrouki. » desertorum Bois. 10 » in arenosis deserti Polygoni Kahirini. » » AMEN ad Gizeh pyramides. » » 1900 Bir Abou Larou. 993. Gymnocarpum fructico- 13 » Ouadi Hoff prope Kahiram. sum Pers. » » 19 Bir el-Harras in deserto Ægyptiaco-Syriaco. » » Re » Bir Abou Elfein. 154. Pteranthusechinatus Desf. 6Aprili in argillosis ad Mar Saba Judeæ. » » (eh M +5 inter Hierosolymam et-Jericho. TAMARISCINEÆ 1003. Reaumuria hirtella Jaub. 20 » Bir Baadah el-Messaid. et Sp. » » 9 » in deserto ad Kaliforum sepulcra prope Kahiram. 180. Tamarix tetragyna Ehrnb. 17 » Ismaïliæ ad ripas canalis aquæ dulcis. B Meyeri. . . .. 181. » Jordanis Boiss. . 9 Aprili ad littora Jordanis. 182. » effusa Ehrenb.. . 4Martio ad littora Mareotici lacus prope Alexandriam. 183. » Pallasii Desv. . . 24 Aprili Nahrel-Kelb prope Berythum. 184. » articulata Vahl. . 5 Martio Ramleh. » SD Met she 24 Aprili Nahr el-Kelb prope Berythum. 186. » SD eee CRU 4914 à in sæpibus ad Ptolemaim Syriæ. FRANKENIACEÆ 187. Frankenia pulverulenta L. 46 Martio in Oasi Aioun Moucça. 7179 » 9 Aprili ad littus Maris mortui Judeæ; in Palæstina nondum indicata. 188. » hirsuta L.780 . 22 Martio in arenosis Oasis Katieh. à revoluta » 23 Aprili in maritimis ad Berythum. » R4, » Nabr el-Kelb Syriæ littoralis. , 28. » Larnakæ Cypri. 189. Hypericum cuneatum Poir. 190. 191. 192. 193. 194, 195. 196. 197: 197. Linum strictum L, . . .. 201. Elatine campylosperma Sb. Malva Aegyptia L.. . .. sylvestris L.. . . . parviflora L. Lavatara trimestris L. . . Althæa hirsuta L. . . .. Alcea acaulis Cavan, . . . » » nodiflorum L. Orientale Boiss. pubescens Russel . » angustifol. Huds. . ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 123 ELATINEÆ cl. Dr Schweinfurth in Chanka Aeg. infer. die 24 Martio 4880 leg. et sub N° 323 cl. Boiss. com. In Ægypto nondum indicata. © HYPERICINEÆ 24 Aprili 4 Martio 29 » 5 LE | L » 4610 49 » 20 » 20 » PEU NS 17 Aprili R1T .» 120 > 40 » HN, » 20 » 19 Aprili 5 Maio 13 Aprili 6 » 10 » 26 Martio 30 » 3 Aprili 4 Maio 49 Aprili 26 » 4 Maio in fissuris rupium Nabr el-Kelb Syriæ. MALVACEÆ inter segetes et in collibus calcareis prope Mariout ad palatium eversum Saïd Pacha. Djebel Bate in Judea meridionali. Ramleh, Bir es-Seba, Larnakæ, Smyrnæ, Corcyræ. Ramleh. Mariout. Aïoun Mouça. Bir Abou Larou. Bir Baadah el-Messaïd. Oasis Katieh. el-Arich et Ouadi el-Gradi. Chefa Omar. Galileæ et in Ptolemaide in agris derelictis et pascuis. in agris circa Berythum. ad margines agrorum etinincultis Siloh Samariæ et Khan Lubban. Rummon Samariæ. Saïdæ. in rupinis Râs en-Nakurah Phæniciæ. LINEÆ in collibus siccis ad Ptolemaim Syriæ. Brindisi. in collibus siccis Sichem Samariæ. in arvis circa Bethleem., in Ouadi Sikh. in Ægypto ad fines Palæstinæ; nondum in Africa indicatum. ed-Dhoherieh. Hierosolymæ. Corcyræ. in collibus herbidis ad Ptolemaim. Berythi. Corcyræ. 124 202. Oxalis corniculata L, . . . 202. » cernua Thunb. 204. Geranium tuberosum L. . 205. » mollo/Ir.. 2 » £ macropetalum 206. » lucidum L . .. 207. Erodium cicutarium L. . » » » » » » » moschatum L. » » 208. » ciconium L. . . » » » » » » » » 209. » gruinum L.. . . » y » » 210, » laciniatum Cav. » » » » » » » laciniatum Cav. » B pulverulentum » malacoides L. . » » 211. » hirtum Willd. . 212. » glaucophyl. Aït. 213. » bryoniæfol. Bss. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES OXALIDEÆ 25 Febr. Monte Mario prope Romam. 28 Aprili Larnakæ Cypri. GERANIACEÆ 10 » Ouadi Sikh, Samariæ. 4 Maio Smyrnæ. & Corcyræ. 1 Maio Smyrnæ. 16 Martio in Monte Mokattam prope Kahiram. 30 » Dhoherieh et Hebron. 10 Aprili Rummon et Ouadi es-Sikh Samariæ. 28 » Larnakæ. 30 Martio Dhoherieh. 10 Aprili Ouadies Sikh. cl. Letourneux primus in Ægypto Erodium ciconium L. inter segetes prope Mariout 24 Martio 1878 detexit et sub. N° 182 publicavit. 27 Martio Cheik Nouran et Ouadi el-Chalah. 29 » Djebei Bate. 30 » ed-Dhoherieh. 49 Aprili Achzib in Syria litorali. 28 » Larnakæ. 29 Martio in herbidis Djebei Bate et Bir es-Seba. 30 » ed-Dhoherieh. 43 Aprili Sichem Samariæ. 30 Martio Bir Baadah el-Messaïd, Katieh. 22 » Bir Abou Elfein. RD D Bir Mabrocki, Nachel Abou Heila. R4 Bir el-Masar. RON El-Arich. DT ES Ouadi el-Chalah. 21 Aprili Saïda. & Martio Mariout. 16 » Mokattam ad Kahiram. 49 » Bir Abou Larou. eDUeS Bir Baadah el-Messaïd. 22 » Katieh. 24 » Bir el-Masar. 30 » in ruderatis et cultis el-Dhoherieh Judeæ et Hebron. 10 Aprili Ouadi es-Sikh et Rummon. 4 Martio in collibus siccis ad Mariout. D » Ramleh Alexandriæ orientem versus. 25 Bir Mabrouki. 29 » Djebei Bate et Bir es-Seba. 8 Aprili in Achoris valle. 9 Martio in deserto ad Kaliforum sepulcra. 43» Ouadi Hoff. S. E. Kahiræ. 15 in cultis arenosis ad Ismaïliam. 15e in deserto inter Ismaïliam et Abou Larou. R3 » Bir Mabrouki. 214. Tribulus alatus Del, . . . 215. Fagonia glutinosa Del. . . 216. 225. » » . Zygophyll. dumosum Bois. » Cretica L. . . . . » Kahirina Boiss. . » myriacantha Bois. mollis Del. grandiflora Boiss. Arabica L .. » » simplex L. .. » album L. .. » coccineum L. . Nitraria tridendata Desf. » » » 226. Ruta Chalepensis L. 1000. Balanites Aegyptiaca Del. Haplophyllum tubercula- tum Forsk. » » » 227. Melia Azederach L. .. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 495 40 Martio 40 » 4 5 » 9 » 40e 40 » 43 » 6 Aprili 9 Martio 40 » À FLN" 8 Aprili 9 » 4 Martio QU 43 » 2.2/0 CE 43 » 146 » 48 » 2.5 he 47 Aprili 8 » 16 » 40 Martio 2 » 21 » 9 Aprili 49 Aprili ZYGOPHYLLEÆ in deserto ad Kahiræ polygonum. in depressis dumosis deserti ad Kahirinum polygonum. in calcareis et inter segetes ad Mariout; in Ægypto nondum indicatum. in collibus aridis ad Ramleh prope Alexandriam. in deserto Kahirino ad Kaliforum sepulcra. ad Kahirinum Polygonum. in deserto prope Kahirinum Polygonum. In Flora Orientali hæc species in vallibus jugi Sinaitici tantum indicata est, ergo nondum in Africa indicata. Ouadi Hoff ad Helouan in deserto Arabico prope Kahiram. in declivibus calidis Cedronis vallis in Palæstina et prope con- ventum Mar Sabæ infra Hierosolymam. in deserto Kahirino ad Kaliforum sepulcra. ad Kahirinum polygonum. ad Gizeh Pyramides ubi specimina curiose fasciculata legi. in aridissimis vallis inter Hierosolymam et Jericho. ad Mare mortuum. Mariout. in arenosis desertorum ad Kaliforum sepulcra prope Kahiram. Ouadi Hoff prope Helouan in deserto Arabico ad meridiem Kahiræ. Bir el-Abid, Katieh. in deserto Kahirino prope Kaliforum sepulcra. cum floribus in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram. in oasi Aïoun Mouça prope Suez. in deserto iuter Ismailiam et Abou Arouk. Bir Mabrouki. RUTACEÆ in collibus prope Chefa Omar, in Syria meridionali. ad viam inter Hierosolymam et Jerichum. in Esdraelonis planitie. in arena deserti Kahirini ad Polygonum. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. in agris incultis Ouadi el-Chalah ad fines australes Palæstinæ. SIMARUBEÆ cum fructibus in valle callida Jordanis prope Jerichum. MELIACEÆ Achzib in Syria littorali. 126 1010, Rhusoxyacanthoid.Dum. 9298. Pistacia vera L. . . . . . Schinus terebinthifolius Raddi 299. Zizyphus Spina-ChristiL.Il. » » 230. Rhamnus oleoides L. II. . 932. Anagyris fœtida L. II . . . 234. Lupinus pilosus L. . . . . 233. » Termis Forsk. teste cl. Ascherson. 236. » angustifolius L. . . 235. » luteus L. sp. 1015, DC. Prod. II, 407. 237. Calycotome villosa Vahl. . 238, Spartium junceum L. . . 239, Retama Rœtam Forsk. . . » » 210. Ononis Natrix L. £ tomen- tosa Boiss. 241. » vaginalis Vahl. . . RA2, Ù reclinata L. 243. , variegata L. 244. » serrata Forsk . . 245. » » DATA » 241. » » 246. D SDOCIES - 1... 248. Trigon. Fœnumgræcum JL. » » 249. » Monspeliaca L. . 250. » Cælesyriaca Boiss. 6 Gaïllardoti. 252. » lilacina Boiss. . . » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES TEREBINTHACEÆ 9 Aprili 2 » # 5 Martio 16 Martio 6 Aprili 9 » 19:59 46 Aprili 14 Maio 43 Aprili 8 Martio 19 Aprili 419 5 Maio 23 Martio 6 Aprili 6rv 6 Martio 5 Maio 24 Aprili 43 » 22 Martio 23 » 25 » 4 Maio 45 Martio 16 >» 27 Aprili DEN 44 > 17°» in aridis calidis Ghor; vallis prope Jerichum; nondum in Palæs- tina indicatus. $ in Hierosolyma ante Cook’s Khan. in horto cl. judicis Letourneux in Ramleh cult. RHAMNEÆ in Oasi Aïoun Mouca. inter Hierosolymam et Jerichum. in Jericho. in Ptolemaide Syriæ litoralis, in Syria nondum indicatus. Siloh Samariæ, in Oriente tantum in insulis Græcis, nondum in Asia indicatus. LEGUMINOSÆ in planitie Esdraelonis ad pedes collis Nazareth fruct., in Palæs- tina nondum notata. Smyrneæ. in cultis Samariæ. in cultis Kafrez Laiyat Aesypti inferioris, ad viam ferratam. in cultis Ptolemaidis et Râs en-Näkürah Syriæ litoralis. in cultis Ptolemaidis. In Flora Orientali non indicatus : Ar.Geog. sponte in Lusit., Sardin., Sicil., Ital. inferiore et media; cult. in omni fere Europa. in ruderatis et apricis ad Hierosolymæ meridiem. in sæpibus Brindisi Italiæ meridionalis. in arenosis desertorum ad Bir Mabrouki. in Cedronis valle. in Cedronis valle. in arenosis maritimis el-Mandarah prope Alexandriam. in rupinis Brindisi Italiæ meridionalis. in arenis maritimis ad Sidonem. in campis cultis ad Jennin Samariæ. in Oasis Katieh. Bir Mabrouki. in campo ad fines meridionales Palestinæ. Corcyræ. in cultis Balbeis Æg. infer. in Oasi Aïoun Mouça. in aridis ad Berythum. in cultis Berythi. in collibus ad Samariam. Ouadi Seffurieh Galileæ. 253. Trigon. corniculata L. . . 254. Û Balansæ Boiss. . . 209: » occulta Del. . » laciniata L. . .. var. subsessilis Boiss. » hamosa L. . . .. » anguina Forsk . . 256. » maritima Del. . . » » 251. » stellata Forsk. . . 258. » spicata Smith . . 459. » Arabica Smith . . 260. » » 261. » Aleppica Boiss. Haussk. . : . . 262, » Aleppica Boiss. et Haussk. . . …, 265. Medicago arborea L. . . 264. » marina IL. . . .. 265. » sceutellata All. . . 266. » orbicularis All. » littoralis Rhode 267. » » 267bis » laciniata AIlL. . . . » ciliaris Wild . . . 268. » » » Lupulina L. 269. Melilotus sulcata Desf. . . 211: » Messanensis (L). Desf. 270. » parviflora Desf. 272. Trifolium stellatum L. . . >» » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 491 4 Maio 4 » 41 Martio 4 Martio 6 » 25 » 8 Aprili 24 » CN | 22 Martio 25. 26 12 A7 6 Aprili 41500 4 Maio 6 Martio 24 Aprili 8 » 12 >» 132 45... 2 47 » 5 Maio 30 Martio 6 » 24 Aprili 3 Martio L » 101 16 Aprili 28 » 45 Martio 46 » 16 » 9 Aprili 3 » 1077 28 » 4 Maio in cultis Corcyræ. in cultis Smyrnæ. ad fossas et in limo exsiccato ad pyramides Gizeh. cl. Letourneux sub N° 44 ex Hagueret en Naouatie prope Alexandriam publicavit. cl. Letourneux sub N° 45 ex Hagueret en-Naouatie prope Alexandriam publicavit. cl. Letourneux sub N° 43 ex Hagueret en-Naouatie prope Alexandriam publicavit. Abassieh prope Kahiram Feb. et Mart. 1879 leg. Cramer, N° 401. cl. Letourneux sub N° 46 ex Hagueret en-Naouatie prope Alexandriam publicavit. in ruderatis ad Mariout prope Alexandriam. in ruderatis el-Mandarah prope Alexandriam. in arena mobili semisepulta Ouadi el-Gradi. in Achoris valle. in cultis ad Nahr el-Kelb. in hortis Berythi. in arenosis Oasis Katiyeh; nondum in Africa indicata. in arenosis Ouadi el-Gradi ad fines meridionales Palæstinæ. in arenosis Cheik Zœæïed. Ismaïliæ Aegypti. in Cedronis valle, in Palæstina nondum indicata. Jennin Samariæ » cult. in sæpibus Corcyræ. in arenosis maritimis el-Mandarah prope Alexandriam. inter segetes Nahr el-Kelb Syriæ littoralis. ad viam Achoris vallis Samariæ inter segetes ad Siloh Samariæ » Sichem Samariæ » Jennin » » Chefa Omar Galileæ. » Brindisi, Italia meridionali. in Alexandria (Sickemberger). in arenosis maritimis el Mandarah prope Alexandriam. Nabr el-Kelb, Syria litorali. Alexandriæ in Schweinf. Beitr. non citata et in Boiss. Flora Orientali non in Æy. infer. citata. Mariout. in Oasi Aïoun Mouca. Ramleh prope Alexandriam (Sickemberger), nondum in Ægypto indicata. in cultis Larnaka Cypri. meridionalissima habitatio in F1. Or. indicata est Da- mascus. in cultis arenosis Oasis Aiïoun Mouça. in cultis humidiuseulis Chibine el-lanata Æpg. infer. in Oasi Aïoun Mouca. ad ripas Jordanis. in collibus herbidis ad Hierosolymam. Ouadi es-Sikh Samariæ. Larnakæ Cypri (non ibi indicatum in Flor. Or.) Smyrnæ. 128 973. Trifolium angustifolium L. 285. » » » purpureum L. . » Desvauxii Boiss. formosum Urv.. » » Alexandrin. L. scutatum Boiss. clypeatum L.. . nidificum Grisb. eriosphærum Bs. pilulare Boiss. . physodes Stev. . resupinatum L. tomentosum L. bullatum Boiss. et Heldr.. . . spumosum L.. . xerocephalum Fenzl. . . .. xerocephalum Fenzl 0.0... nervulosum Bss. B Galileum . . D nigrescens Viv.. » Petrisavii Clem. uniflorum L.. . stenophyll. Bss. » patens Schreb. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 10 Aprili 42 » 16 0 47 » 40 » à ST 24 \» 30 Martio 3 Aprili AD LME Martio 3 April 30 Martio 40 Aprili 824 » 27 » 1 Maio 30 Martio 1000 3 Aprili 4 Maio L 11 Martio 6 Aprili 100 24 » 4 Maio 4 Martio 1980 2 ES 4 Maio 24 Aprili 1 Maio 27 Martio 49 Aprili 5 Maio in arvis Rummon Samariæ Ouadi es-Sikh; in Palæstina nondum indicatum. Siloh et Khan-Lubban. in Esdraelonis planitie. Ouadi Seffurieh Galileæ. in cultis Ouadi es Sikh Samariæ. Chefa Omar Galileæ. in arenosis cultis Nahr el-Kelb ad Berythum. in graminosis ed-Dhoherieh. » Hierosolyma. » Ouady es-Sikh et Rummon Samariæ. cultum ubique in Ægypto inferiore. in collibus prope Hierosolymam; nondum australius Esdraelonis planitie indicatum. in herbidis humidis ed-Dhoherieh Judeæ. Ouady es-Sikh Samariæ. Nahr el-Kelb. Berythi. in castello supra Smyrnam. in herbidis ad Datraieh, ed-Dhoherieh Judeæ. ad Salomonis piscinas Judeæ. ad meridiem Hierosolymæ. in colle lapidosa supra Smyrnam. in collibus Corcyræ. in herbidis subhumidis ad Gizeh pyramides. Hierosolymæ. Ouadi es-Sikh et Rummon Samariæ. Nahr el-Kelb. Corcyræ. in herbidis arenosis et humidiusculis Mariout prope Alexan- driam; in Ægypto nondum indicatum. Abou Mazrouk et el-Arich. apud Philistæos ad Palæstinæ fines. in Cedronis valle. in Ptolemaide et Saïda. Larnakæ Cypri in cultis Nahr el-Kelb ad Berytum. in herbidis Esdraelonis planitie,in Palæstina nondum indicatum. Achzib. in graminosis collibus ad Hierosolymæ meridiem. Esdraelonis planitie. in graminosis Achzib. in humidis ad Berythum in Syria nondum indicatum. Corcyræ. in humidis Nahr el-Kelb. in colle supra Smyrnam. in arenosis Ouadi el-Chalah ad fines australes Palæstinæ. Achzib nondum in Syria indicatum. in pratis Brindisi Italiæ merïdionalis. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 129 295. Trifolium agrarium L. . . 44 Aprili in cultis Samariæ. » » Let Ouadi Saffurieh Galileæ. » » 24 Nahr el-Kelb. » species . . . . . 4 Maio Corcyræ. 296. Anthyllis vulneraria L. Brubriflora. 4 » in pratis siccis Corcyræ. 297. Physanthyllis tetraphyl. Boiss. ?7 Martio in cultis Philistinorum littoralibus ad Ouadi el-Chalah; in Palæ- stina nondum indicata. » » 30 » ed-Dhoherieh Judeæ. » » 40 Aprili Rummon Samariæ. » » 24 » Nahr el-Kelb Syriæ littoralis, » » & Maio Corcyræ. 298. Hymenocarpus circinn. L. 30 Martio in collibus aridis ed Dhoherieh. » » 8 Aprili inter Hierosolymam et Jerichum. » » 1% Samariæ. » » 5 Maio Brindisi Italiæ australis. 299. » nummularius DC... .. 5Martio inter segetes et ad margines agrorum, in arenis Aegypt. infer. ad Ramleh. N° 47 cl. Letourneux. 300. Dorycnium hirsutum L. . 4Maio Corcyræ in collibus siccis. Lotus argenteus Del. . . . Febr. in arenosis maritimis ad Alexandriam. (Letourn.) 301. » Creticus L. .genuin, 4 Martio in arenosis cultis Mariout. 302. » tenuifolius Rchb. . 17 » in pratis salsuginosis humidis Ismaïliæ. » Arabicus L. . . . . 20 » Gizeh ad Kahiram. (Sickemb.) 303. » peregrinus L. . . . S3Aprili in cultis ad meridiem Hierosolymæ (nondum Sidone australior indicatus). » » 49 » in Ptolemaïde. » » 26 » Berythi. 304. » pusillus Viv. . . . . 41 Martio in arenosis maritimis ad Gizeh pyramides. » » 148 » inter Ismaïliam et Bir Abou Larou. » » 232 » in Oasi Katieh et el-Abou Elfeïn. » » 85 » Ouadi el-Gradi. 305. » Bmajor. . . . . .. RD el-Arich. » » 26 » apud Philistinos. » » 21 Aprili in Sidone. 306. * edulig Es: 520.0 4 Maio Corcyræ. 308. Tetragonolobus purpureus MŒœŒnche fe eieiuu 4 Martio in derelictis calcareis ad Mariout Aeg.infer. T. Palæstinus Boiss, teste cl. Letourneux, sed magnitudine florum et calicis laciniis certe lanceolatis distinctus) in Aegypto nondum indicatus, 307. Tetragonolobus Palæstinus Boiss. 3 Aprili in cultis et collibus ad Hierosolymam. » 12029 Khan Lubban Samariæ. Û 43 Samariæ. 309. Securigera Coronilla DC. . 23 » in collibus herbidis ad Berythum. 310. Ornithopus compressus L. 19 » Achzib in arenosis. 311. Scorpiurus sulcata L. . . 4 Martio in cultis derelictis ad Mariout. » RD » Ouadi el-Gradi. » 16 Aprili in planitie Esdraelonis. 312. Coronilla Cretica L. . . . 21 » in collibus herbidis ad Saïdum. 313 » scorpioides L. 25 Martio » Ouadi el-Gradi ad fines australes Palæstinæ. » » 97. » Ouadi el-Chala. 314. Hippocrepis ciliata Wild. . 414 » in collibus arenosis ad Samariam. 17 130 Hippocrepis ciliata Willd 4 Maio 315. » cornigera Bss. 4 Martio » » 5 » » » 6 » » » PAPE à » » 24 » » » 25 » 316. Psoralea bituminosa L.. . 6 Aprili » » AGE » » 47 ls » » 4 Maio Sesbania Aegyptiaca Pers. Glycyrrhiza glabra L. » a typica. . . . 9 Aprili » B violacea. . . 9 Maio 317. Astragalus tribuloid. Del. 8 » » » 40 » » y leiocarpus. . 8 » 318. » radiatus Ehrenb. » » 4 Martio » » 25 » » » 27 » » » 29 » » trimestris L. . 25 » » » 26 » » » 28 » 319. » hispidulus DC. 4 » » >» 6 » 320. » callichrous Boiss. 26 » » » 27 » » » 29 » » » 30 » » » 6 Aprili » » 8 » 321. » annularis Forsk. 6 Martio » » 22-27 Oo» 322. » Bæticus L. .. 46 » É » 26 » » » 49 Aprili 323. » hamosus L. .. 25 Martio » » 26 » » » 45 Aprili » » 28 » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES Corcyræ. in arena mobili ad Mariout prope Alexandriam. Ramleh. el-Mandara in palmetis unde cl. Letourneux sub N°56 comm. Oasis Katieh. Abou Merzouk. Nachel Abou Heila, Ouadi el-Gradi et apud Philistinos. ad agrorum irriguas margines prope Jericho. in Esdraelonis planitie. Ouadi Saffurieh Galilææ. Corcyræ. in vetere Kahira. (Sick.) in Ghor valle prope Jerichum; in Palæstina nondum indicata. Ouadi Somak apud Moabites contra Tiberiadem (el. Lortet leg.). in siccis Acoris vallis in Palæstina Rummon Beni Salem Samariæ | propria nondum indicatus. cum specie genuina in Acoris valle inter Hierosolymam etJericho. teste cl. Ascherson qui, in autumno 1879, Delileanum herbarium in Montpellier accuratissime scrutatus est hæc species est — À. pseudostella Del.! Ex. herb. et icon. nec Boïiss. F1. Or. Nomen A. pseudostella Delisle est antiquius quam À. radiatus Ehren- berg et speciei dandum esset sed propter confusionem præstat A. radiatus Ehrenb. servare. Mihi placet nomen À. Sinaicus Boiss. Diag. Ser. I, 9, p.57 (nec non p.5 ut indicatum) servare pro À. pseudostella Flor. Orient. I, 225. in planitie calcarea, ad lacum Mareotidem occidentem versus prope Alexandriam. Ouadi el-Gradi. Ouadi el-Chala. Djebei-batei. el-Arich in collibus arenosis. Ouadi el-Gradi. Cheik Zœied et per totam regionem Philistinam. Bir es-Seba ; nondum in Asia indicatus. in collibus arenosis calcareis ad Mariout. in palmetis el-Mandrah (N°53 cl. Letourneux). copiosissimus in planitie herbida ad orientem el-Arich, Cheïik Zœied, in Africa nondum indicatus. Ouadi el-Chala Djebei-batei et Bir es-Seba. ed-Dhoherieh. in Cedronis valle. inter Hierosolymam et Jericho. in deserto et incultis arenosis ad margines agrorum el-Mandara. Katieh, Bir Abou Elfein, Bir Mabrouki, Bir el-Mazar, Nachel Abou Heïla, Ouadi el-Gradi, Ouadi el-Chala. inter segetes Mariout et el-Mandara. in regione Philistina. in Ptolemaide Syriæ littoralis. in lapidosis arenosis el-Arich et Ouadi el-Gradi Egypti. Cheik Zæied. Jennin Samariæ. Larnakæ Cypri. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 434 Astragalus hamosus L. . 4Maio Corcyræ. 324. » tuberculosus DC. ?9 Martio in aridis et agris calcareis ed-Dhoheriyeh Judeæ,. » » 50 » Hebron. » » 47 Aprili Chefa Omar Galileæ. 325. » bombycinus Boiss. 10 Martio in deserto Kahirino ad polygonum. 326. » peregrinus Vahl.. 4 » in incultis arenosiset agris calcareis Mariout prope Alexandriam. » » 22 2 Katieh. » » 26 » Ouadi el-Gradi et Cheik Zœæied. 327. » cretaceus Boiss. . 30 » in rupibus ad viæ margines prope Hebron. 328. » macrocarpus DC.. 26 » in Egypto ad fines Judeæ, » » SE à Ouadi el-Chala. » » 29 » ed Dhoherieh. » » 6 Aprili in Cedronis valle. » » 142 > Siloh Samariæ. » » 16 » in planitie Esdraelonis. » » 7 Chefa Omar Galileæ. 330. » Alexandrinus Bss. 4 Martio in arenosis Mariout. » » GIE Ramleh » » 6 » Mandarah. » » 23 » Bir Mabrouky. » » 25 » el-Arich et apud Philistinos. » » 26 » Cheik Zæied. » » 29.» Bir es-Seba. 332. » £ elongata Barb. 25 » apud Philistinos; differt a typo racemis prostratis 0,05 longe et Tab. nost. V ultra peduneulatis, floribus in racemo rariobus fuscoluteis nec citrinis, foliis longioribus canescente hirsutis. Hæc species va- riat sicut À. caprinus L. in Algeria. » » 27 » Cheik Nouran. 991. » » k » Bir es-Seba. 333. » sparsus Decaiïisn. . 22 » in arena mobili deserti Egyptiaco-Syriaci ad Bir Abou Elfeïn; nondum in Africa indicatus. 334. » Siberi DC. . ... 19 » Bir Abou Larou. » » Lu in deserto Kahirino prope polygonum. 330. » HHIPONnUS DO HU in collibus arenosis Mustapha Pacha prope Alexandriam. 330, » leucacanthus Bss. 16 » in deserto lapidoso inter Suez et Aïoun Mouça. 997. » Forskahlei Boiss.. (GAprili in collibus marnosis Cedronis vallis Judææ et ad conventum Mar Saba. 338. » Kahiricus DC. . . 25 Martio in arenosis deserti Egyptiaco-Syriaci ad Nachel Abou Heila et copiosissime ad necropolim el-Arich. ELA » Wulfeni Koch... 4Maio in montosis aridis Corcyræ; nondum in insula indicatus. 340. » sanctus Boiss. . . 29 Martio in collibus aridis Bir es-Seba et Datraiyeh. » » 8 Aprili inter Hierosolymam et Jericho. 993. » camelorum Barb. Tab. nost. II. nov. sp. Pertinet sectioni Ammodendron Bunge, Clav. Diagn. p. 198. Diagnosis princeps: Perenni radice, pilis mediofiscis bicuspidatis, caule fruticoso, petiolo inermi, calice campanu lato ebracteolato, floribus racemosis purpurascentibus, vexili laminis recurvis marginibus replicatis,ovario sessile Descriptio princeps : Suffrutex ramis elongatis herbaceis; radix deest ; caulis perennis cæspitosa, cortice fulva squamante vestita, ramuli juniores erecti 0",12 et ultra longi a camelis avide esi sunt, argentei, pilis mediofixis bicuspidatis numerosis sericeis adpressis obtecti, internodia circiter 0",015-0,02 longa subangulosa. — Stipulæ subconnatæ a petiolo liberæ apice duobus squarrosis ciliatis mucronibus terminatæ, 0,004 longæ. — Petioli singulo foliolo longiores, folia stricta 0®,05-0,06 longa serice argentea, foliola conduplicata 0,0025 lata, 0,008 longa 3-4 jugis distanter disposita, ultimum jugum plerumque tantum cum unico foliolo (sed in tabula nostra III errone indicatum) petiolus etiam unico foliolo terminatus. In specimine unico, qui vix expansum est peduncu- lus racemi folio brevior est 0",02 sed cum fructu maturo verosimiliter accrescit. 132 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES Flores 6 et ultra racemosi, bracteæ ovato carinatæ pedicellum æquantes, calicis adpresse nigro præsertim albo-sericei canescentis dentes tubo quinque breviores, corolla dilute luteo purpurascens calice duplo longior vexilli margines revolutæ, unguis alæ dimidius totæ longitudinis, stylus supra recurvus vexillo brevior, ovarium oblonge oviforme subcompressum. Fructus deest. Habitat in arena deserti Egyptiaco-Syriaci inter Ismaïliam et oasim Katieh haud procul Bir el-Messaoud, ubi specimen unicum camelorum famelicorum dentibus defloratum die 20 Martio 1880 legi et in meo herbario Val- leyres deposui. Differt ab : Astragalo pauciÿugo C. À. M., foliolorum numero. » vilosissimo Bge. calicis dentibus haud subulatis et foliolis haud spathulatis. » macrobotrys Bge. foliolis persistentibus nec cito deciduis. » unifoliolato Bge. florum numero nec divaricatim ramosus. Les astragales ayant des aires géographiques généralement très limitées, l'habitat permet souvent de les dis tinguer de suite. Notre espèce est africaine, tandis que les quatre espèces susmentionnées qui peuvent être clas- sées sous le même chef appartiennent à la Perse et au Turkestan. 231. Parkinsonia aculeata L. . 10 Martio cult. in Helouan prope Kahiram. 341. Hedysarum spinosissimum SIDE EN onu 28 Aprili in collibus siccis ad Larnakam Cypri. 342. Onobrychis Crista Galli L. 5 Martio in arenosis Ramleh prope Alexandriam. 343. » Gærtneriana Boiss. 49 Aprili Achzib. 346. Alhagi Maurorum DC. . . 12 Martio in incultis ad Heliopolim. » » 16 Maio ad Kaliforum sepulcra prope Kahiram. » » 16 Martio in cultis oasis Aïoun Mouca. 346 bis Cicer pinnatifidum Jaub. 4Aprili in collibus ad meridiem Hierosolymeæ. et Spach. 347. Vicia hybrida Li. . . . .. 31 Martio in cultis ad Salomonis piscinas Judeæ. 348. TUTO EL 0. £ » in cultis Mariout prope Alexandriam. 949. » galeata Boiss. . . . 17 Aprili in sæpibus ad rivulum Ouadi Seffurieh Galileæ. 350. D SAtIVA Es... 15 Martio in cultis ad stationem Balbeis Ægypti inferioris. » » 170 Ismaïliæ. ; » » 6 Aprili cum fructibus ad conventum Mar Saba Judeæ. » » 88 » » Larnakæ Cypri. 301. » angustifolia Roth. . 4 Martio Mariout prope Alexandriam. » » 40 » in arena Polygoni ad Kahiram. » » di70RRR Ismaïliæ. » » 25 » Ouadi el-Gradi ad fines Æoypti. » » 27 » Ouadi el-Chala apud Philistinos. » » 3 Aprili ad meridiem Hierosolymeæ. 352. » peregrina 1. . . . . 1» in herbidis Samariæ. » » 28 » Larnakæ Cypri. 353. » Narbonensis Li. . . 22 Martio in arena oasis Katieh. » » OT OR Cheik Nouran et Ouadi Cheria Judeæ meridionalis. » » 29 » ed-Dhoherieh Judeæ. » » 31 » ad Salomonis piscinas. » » 16 Aprili in Esdraelonis planitie. 354. » calcarata Desf. . . . 42 Martio in cultis Heliopolis Ægypti inferioris. » » 47709 Ismaïliæ. 355. » varia Host... . . . . 4 Maio ad Smyrnæ castellum Lydiæ. » » & Corcyræ. » » 5 » in sæpibus Brindisi. % 356. Palestina Boiss. . . 24 Aprili in cultis Nahr el-Kelb prope Berythum. 357. Lathyrus Aphaca L. . . . 4 Martio inter segetes Mariout prope Alexandriam. » » 20 » Katieh. Lathyrus Aphaca L.. .. » » 358. » polyanthus Boiss. . 399. ANNUEL... 0. » » 360. » Hierosolymitan. Bs. 361. » amœnus Fenzl. . . » » 362. » marmoratus Boiss. . 363. » blepharicarpus Bss. 364. » setifolius L. . . .. 365. » » » » 366. Pisum arvense L. . . .. » » 367. » fulvum Sibth. . . . » » Lablab vulgaris Savi 6 pur- pureus. 368. Cassia obovata Collad? . . 1002. » fistulaL. 369. Ceratonia siliqua L. . . . » » 372, Acacia Nilotica Del. . . . 313. » tortilis Hayne. . 314. » Farnesiana Willd. . 370. Prosopis Stephaniana Spr. 314. Albizzia Lebbek L. Poinciana Gillesii Hook. . 315. Cratægus Azarolus L. . . » » 316, Rosa canina L. y Collina. . S1TCRUDUS ES NS AP NOMME 18. RUDUSE- FC MR ENST 319. Poterium verrucos. Ehrb. 380. » spinosum L. . , .. 381. Neurada procumbens L. . 382. Myrtus communis L. , . . ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 133 40 Aprili 28 » 4 Maio 24 Aprili 43 » 49. » 22 Martio 15 Aprili 17 » 29 Martio 42 Aprili 24 » 4 Martio 21 » 28 Aprili 27 Martio 6 Aprili 4620 40 » 5 Martio 40 » 122% 3 Aprili 42 » 20 » 40 » AG 9 Aprili 5 Martio 46.» 9 Aprili 5 7 /FR 49 » 20 Aprili 24 » 30 Martio 9% » 16 Martio Rummon Samariæ. Larnakæ Cypri. Corcyræ. in cultis ad Nabr el-Kelb prope Berythum. in herbidis Samariæ. in Ptolemaide Syriæ litoralis. in herbidis Achzib Syriæ litoralis. Oasis Katieh in arenosis herbidis. in herbidis Jennin Samariæ. Ouadi Seffurieh. Bir es-Seba in collibus aridis. in herbidis rupinis Siloh Samariæ. Nabr el-Kelb prope Berythum. in cultis derelictis Mariout prope Alexandriam; nondum in Ægypto indicatus. Cheikh Nouran et Ouadi el-Chala apud Philistæos. Larnakæ Cypri cum fructibus; in Syria nondum indicatus. inter segetes Ouadi Cheriah apud Philistinos. in Cedronis valle et prope Mar Saba conventum. in Esdraelonis planitie. in collibus ad meridiem Hierosolymæ. Rummon Samariæ. cult. in hortis Ramleh et Kahiræ. ad polygonum Kahirinum, tantum cum foliis. cult. in horto « Virginis arboris » Heliopolis. in collibus ad meridiem Hierosolymæ. Siloh Samariæ, adhuc parvulis fructibus Nahr el-Kasimieh, Syria. cum fructibus in sæpibus agrorum Heliopolis. in deserto polygoni prope Kahiram. Oasis Aïoun Mouça. tantum cum foliis in valle calida inter Jerichum et Jordanum; nondum in Ghor indicatus. cum fructibus ad vias et ubique culta Ramleh, Kahiræ, etc. cum floribus sine foliis in hortulis Oasis Aioun Mouça prope Suez. ROSACEÆ in collibus siccis Acoris vallis prope Jericho. Ouadi Seffurieh Galileæ et Chefa Omar. Berythi. tantum cum alabastris ad Siloh Samariæ. in sæpibus Achzib, Syriæ. in sæpibus ad Ras en-Nakurah Syriæ litoralis. in rupibus herbidis Nahr el-Ke]b prope Berythum. in tota ditione a Datraiyeh ad septentrionem plus minus copiose. in arenosis deserti ad Bir el-Masa : fructus variat forma reni- forme vel orbiculare. cl. Peyron, hanc speciem in Syria non indicatam, circa Bery- thum detexit. in Oasi Aïoun Mouça prope Suez. 134 383. 384. 380, 999. 390. 387. 388. 393. 394. 390. 395. 396. 397. 398. 400. 401. Myrtus communis L. Punica Granatum L. . .. » Lythrum Græfferi Ten. . » » hyssopifolium L. . bibracteatum Salz. Lawsonia alba Lam. . . . Ceratophyll. demersum L. . Citrullus Colocynthis L. . Ecballium Elaterium L. . » » Bryonia Cretica L. . . . . » » Syriaca Boiss. . . Mesembryanthemum Crys- tallynum L. . . .. nodiflorum L. . . . Forskahlei Hœchst. Aizoon Canariense L. . . Tillæa trichopoda Fenzl. . Umbilicus intermed. Bss. » horizontalis Guss. . Sedum glaucum W. K. » » B eriocarpum. littoreum Guss. cæspitosum Cav. . . Telmissa microcarpa Sm. . » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 26 Aprili in collibus siccis ad Berythum. 16 Martio in Oasi Aïoun Mouça prope Suez. 47 Aprili ad Nazareth. LYTHRARIEZÆ 21 Aprili ad rivuli ripas prope Saïda. prope Alexandriam (Sickemb.); nondum in Ægypto indicatum 41 Martio in paludosis ad pyramides Gizzeh prope Kahiram. 16 » in cultis in Oasi Aïoun Mouça. E foliis tincta ad ungularum colorationem extracta est. CERATOPHYLLEÆ 18 Martio in canale fossa fluviatili aquæ dulcis Ismaïliæ. CUCURBITACEÆ 21 Aprili in arenosis maritimis prope Sidonem. 16h in incultis Esdrælonis planitie cum floribus. 28 » Larnakæ Cypri. 5 Martio in cultis Ramleh prope Alexandriam. Si 5) ad muros Salomonis piscinarum Judeæ. FICOIDEÆ 5 Martio in arenosis maritimis ad Ramleh prope Alexandriam. CE in ruderatis et arenosis maritimis Mariout prope Alexandriam. 20 » in deserto ad Bir Baadah el-Messaïd et Oasis Katieh. R9 » Bir es-Seba ad meridiem Palestinæ. 8 Aprili inter Hierosolymam et Jerichum. 9 » Jericho ad mare Mortuum. 16% in Esdraelonis planitie. 9 Martio in deserto prope Kahiram ad Kaliforum sepulcra. 20 » in Oasi Katieh. CRASSULACEÆ 6 Martio in arenosis ad el-Mandara prope Alexandriam. 24 Aprili in rupibus Nabr el-Kelb prope Berythum. A7, ba ad muros Chefa-Omar Galileæ ; in Palestina nec Syria nondum reperta. cl. Letourneux hanc speciem, primam generis in Æwypto reper- tam, Martio 1879 in lithotomis Mariout prope Alexandriam de- texit, simul ac cl. Schweinfurth alteram novam speciem in montibus inter mare Rubrum et Nili vallem repperit. 6 Aprili in Cedronis valle prope conventum. Mar Saba. 83 » ad muros prope mare Berythi. ca ad saxa prope Bethaniam Judeæ, 80 Martio ad terram ed-Dhoherieh, 7 Aprili in Bethania intermixta cum præcedente specie ejusdem coloris. NP 402. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 135 DROSERACEÆ Drosera rotundifolia L. . cl, Peyron, hanc speciem in F1. Or. non circam Berythum indi- catum, detexit, UMBELLIFERAÆ Eryngium sp. . . . .. .. 27 Martio in campo ad Ouadi el-Chalah : Æ. falcato vicium, littorale sed non satis expansum. » Creticum Lam. . . . 20 Aprili in graminosis rupibus ad Ras en-Nakurah Syria. CI. Letourneux in Ægypto hanc speciem primus detexit ad Ramleh Maio 1879 sed nondum publicavit. 402 bis. Lagœcia euminoides L. 6Aprili incollibus aridis herbidis Cedronis vallis Judeæ. 403. 404. 405. 406. 407. 408. 409. 410. 411. 412. 424. 425. 426. 427. 113. A14. M5. 416, 417. 418. 419. 429. Bupleurum protractum L. 13 » in cullis ad Garizzim Samariæ. et H. 26 » Berythi. » Bheterophyllum . . » » 26 Martio in herbidis Cheik Zœied apud Amalecitos. » » 6 Aprili ad conventum Mar Saba Judeæ. » » AUS Ouadi es-Sik. » nodiflorum Sibth. . 20 » in petrosis calcareis ad Ras en-Nakurah Syriæ littoralis. » » 43 » in Samaria. Apium graveolens L. . . 16 Martio cult. in Oasi Aïoun Mouca. Helosciadium nodiflor. L. 4Maio in aquis Corcyræ. Ridolfia segetum Mor. . . 16 Martio inter segetes Oasis Aioun Mouça ; nondum in Ægypto indicata. Deverra tortuosa Desf. . . 13 » in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram. » » 10 » Polygonum Kahirinum. » » 4190" ad Gizzeh pyramides. » » 19 00 inter Ismaïliam et Bir Abou Larou. » » 2 NL Ouadi el-Chalah; foris Ægypti nondum indicata. Carum ferulæfolium Desf. 26 Aprili in cultis ad Berythum. Ammi majus L. . . . .. 42 Martio in agris Heliopolis. Scandix Iberica M. B.. . . 41 Maio inter segetes Smyrnæ. Coriandrum sativum L. . 40 Martio inter segetes insulæ Roda. » » 41600 in oasi Aïoun Mouça, Smyrnium rotundif. Mill. 41 Maio in castello Smyrnæ. Cachrys goniocarpa Boiss. 16 Aprili copiose in Esdraelonis planitie. Ferula communisL. . . . 28 » in arvis circa Larnaka Cypri. » TingitanaL. . . . . 24 » in rupimis Nabr el-Kelb. Ferulago nodosa L. . . . 4Maio ad vias Corcyræ; nondum in Græcia indicata. Tordylium Ægyptiacum L. 30 Martio in collibus prope ed-Dhoherieh. » » 10 Aprili Ouadi es-Sik. » » Fe 1) Larnakæ Cypri. » ‘Syriacum L. . . . . 26 » in cultis circa Ber ythum. » Pestalozzæ . . . . . 1 Maio in castello Smyrnæ. 5 Apulum Est "uen, » » » Ainsworthia trachycarpa. 147 Aprili in collibus herbidis circa Chefa Omar Galileæ. » » 2 » Râs Damür. » » 27 » Berythi. Malabaila Sekakul Russell 6 » in collibus Cedronis vallis et circa Mar Saba. » pumila Boiss. . . . 4 Martio inter segetes et ad basim collium calcarearum, ad palatium ever- sum Saïd Pacha prope Mariout ad Alexandriam (sub N° 66 Malabaila suaveolens Coss. cl. Letourneux distr.) Artedia squamata L. . . . 17 Aprili in collibus apricis Chefa Omar Galileæ. 136 421. Orlaya maritima Gou. . . 431. 420. 422. 433. 4134. 435. 436. 997. 437. 438. 439. 440. AA. 442. 443. 444. 445. 446. 447. » » » platycarpos L?. .. » Chætosciadium trichosper- » mum L. » Torilis nodosa L. . . . . » » Caucalis tenella Del. . . . » . Lonicera implexa Aït. . . nummularifolia . Jaub. Sp.? Rubia Aucheri Boiss, . . . Olivieri y stenophylla A. . Rich. Sherardia arvensis L. . » Crucianella macrostachya » » Boiss. membranacea Boiss. Asperula arvensis L. . . . Galium Canum Requien . saccharatum All. . tricorne With. . . . APATINE I... pisiferum Boiss. » caudatum Boiss. . intricatum Marg. et Reut. Judaicum Boiss. . . Cassium Boiss. . articulatum LL. » » Columella Fhrenb. . ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 49 Martio in deserto ad Bir Abou Larou in Ægypto. 20 » oasis Katieh. 25 » apud Amalecitos ad Palestinæ meridiem. 24 Aprili Nahr el-Kasimieh Syriæ littoralis. 22 Martio in deserto Oasis Katieh. 25 » in deserto Nachel Abou Heila. hanc speciem affinem ©. maritimæ Gou. sed glabram, tantum cum floribus repperi in habitat utpote copiosam futuri via- tores observabunt. 6 Aprili in rupinis umbrosis in Cedronis vallibus prope Hierosolymam. R& Nabr el-Kelb. 5 Martio in campis ruderatis Ramleh. 420 in Heliopoli. 20 Aprili in collibus graminosis Ras en-Nakura. CAPRIFOLIACEZÆ 4 Maio in saxosis regionis inferioris Corcyræ; in hac insula nondum in- dicata, tantum cum foliis. 24 Aprili in rupibus Nabr el-Kelb, tantum cum foliis. RUBIACEÆ 26 Aprili in pinetis prope Berythum. AT ad rivulos Ouadi Seffurieh Galileæ. 22 » in pinetis prope Berythum. 4 Maio in castello Smyrnæ. 24 Aprili in hortis ad Nahr el-Kelb prope Berythum. 20 Martio in arena oasis Katieh Æ3g. infer. 30 » in arvis ad Dhoherieh Judeæ. 24 Aprili in rupibus calidis calcareis Nabr el-Kelb prope Berythum. 21008 in petris ad septentrionem Jerusalem. 47 pv in arvis Ouadi Seffurieh Galileæ;nondum in Palestina indicatum. 25 Martio Ouadi el-Gradi ad fines Ægypti. 26 Aprili in rupinis ad viam Râs Damüûr Syriæ littoralis. R2 » prope Berythum. 1 Maio in ruinis castelli Smyrnæ. CE Corcyræ; nondum in hac insula indicatum. 30 Martio Hebron in rupinis. 24 Aprili in saxis calcareis Nahr el-Kelb ad Berythum. 26 Martio in herbidis apud Amalecitos. 30 » ed-Dhoherieh Judeæ. 3 Aprili ad Hierosolymam. 5 Martio in arenosis Ramleh ad Alexandiam. hæc planta a el. Letourneux in lapidosis prope Mariout Æg. inf. 94 Martio 1878 lecta fuit et sub N° 190 et nomine Vailantia lanata Detile F1. Eg. t. 64 f. 16, Galium Columella Ehrenb. mss. in Boiss. F1. Or. distributa fuit. — Il est à remarquer que ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 137 Delile, qui n’a pas décrit notre plante, la figure sous Valantia lanata loc. cit. Linné écrit aussi Valanta Gen. n. 1151, de Candolle met dans sa Flore française IV, p. 266 (nec 226) Vait- lantia. 448, Vaillantia muralis L.. . . 29 » ad muros Hebron. » » 23 Aprili Berythi 449. 2 Dispidu D: . 1. : 5 Martio Ramileh. » » 4 Maio in castello Smyrnæ. 450. Mericarpæa vaillantioides 20 Martio in argillosis siccis Hebron Palestinæ. Boiss. 451, Callipeltis Cucullaria L. . 8Aprili in Acoris valle inter Hierosolymam et Jerichum. 452. Valerianella coronata W. 4Maio in saxosis herbidis ad Smyrnæ castellum, 453. » vesicaria Wild . . . S3Aprili in cultis derelictis ad meridiem Hierosolymæ, » » 40 » Ouadi es-Sik Judeæ. 452. » tantum cum floribus . . 30 » ed-Dhoherieh et Hebron. DIPSACEÆ 455, Cephalaria Syriaca L. . . 19 » inter segetes ad Ptolemaida. » » a cl. Dr Johnston in Kandahar (Afghanistan) reperta. 456. Knautia hybrida All. .. 4Maio ad vias Corcyræ. » » 44 Aprili in collibus Samariæ. 157. Scabiosa eremophila Boiss. 19 Martio in arenosis deserti Ægypto-Syriaci Bir Abou Larou. » Û 2 » in Oasi Katieh et Bir Abou Elfeïn. » » 24 Bir el-Masar. » » R5 » el-Arich. » » 26 » Ouadi el-Gradi. 458. » prolifera L. . . .. ROUES in cultis Amalecitorum ad fines Ægypti. » » 30 » ed-Dhoherieh Judeæ. » » 10 Aprili Ouadi es-Sik. » » 21 » Saïdæ. 459. » PalæstinaL. . . .. 40 » Ouadi es-Sik Galileæ, 460. » Aucheri Boïss. . 3 » in Hierosolymæ templo. » » EE Mar Saba Judeæ et in Cedronis valle. » » 8 in Acoris valle inter Hierosolymam et Jerichum. 461. Pterocephalus involucra- 6 » in collibus siceis ad conventum Mar Saba Judææ. tus Sibth. » » 8 » in Acoris valle inter Hierosolymam et Jerichum et in valle Ce- dronis. COMPOSITÆ 462. Erigeron linifolium Will, 18 Martio in cultis Ismailiæ. 163. Bellis perennis L. . . .. 4 Maio Corcyræ. 463 bis. » sylvestris Cyr. . . . 31 Martio ad Salomonis piscinas prope Bethleem. 164. Asteriscus aquaticus L. . 19 Aprili in fossis ad Achzib Syriæ litoralis. 465. » pygmæus Cos.et Dr. 8 » in argilosis depressis inter Hierosolymam et Jerichum. » » 40 » Aïn Duk Samariæ. 466. » graveolens Forsk. . 9 Martio in deserto Kahirino ad Kaliforum sepulcra. » » 143 » Ouadi Hoff prope Helouan ad Kahiram. 167. Pallenis spinosa L. . . . . GAbprili in argillosis ad viam inter Mar Saba et Bethleem. , » 4 Maio Smyrnæ. 2 , PE Corcyræ. 138 467 bis. Inula viscosa L. . . . 468. 469. 486. 410. 470 bis. » 471. 412, 473. 474. 475. 476. 471. ATS. 479. 480. 481. 482. 483. 484. 485. 487. 488. 489. 490. » » Pulicaria odora Rchb. . . » undulata L. . . .. Iphiona juniperifolia Coss. Phagnalon nitidum Fres. rupestre L. Gnaphalium luteo alb. L. » pulvinatum Del. Helichrysum sanguin. L. » » » » » _Italicum Roth. . . . Gymnarrhena micr. Desf. » » Evax pygmæa L. . . . .. » contracta Boiss. . Filago germanic. L. £ erio- cephala. » spathulata Presl. . » _B prostrata Parl. . . » CPAILICA Li. 0... Ifloga spicata Forsk. . » y » » » » » » » » » » Ambrosia maritima L. . Diotis maritima L. . . .. Achillea Santolina L. . » » » fragantissima Forsk Anthemis altissima L. .. » » » Palestina Reuter. . » » » rosea Sibth. . . . . » deserti Boiss. . ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 19 Aprili ad lftus prope Achzib Syriæ littoralis hanc speciem primus in Ægypto in Gabbari ad fossas, Decem- bri 1879 cl. Letourneux detexit. & Maio Corcyræ; nondum in hàc insula indicata. 9 Martio in deserto Kahirino ad Kaliforum sepulcra. 40 » ad polyzonum Kahirinum. 41 >» ad Gizeh pyramides. 43 » in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram. 15000 in rupibus deserti Ouadi Hoff prope Helouan; cl. Cramer in Mo- kattan etiam les. ; nondum in Ægypto indicatum. 24 Aprili in rupibus Nahr el-Kelb prope Berythum. 4Maio Smyrnæ. 8. 12 Martio Tukh et Heliopoli Æg. infer. 42 Martio ad limum exsiccatum in Heliopoli. 10 Aprili in collibus Samariæ Rummon. HN à Khan Lubban Samariæ. 43 » Sichem. 14 » Samaris, 5 Maio Brindisi. G Aprili in argillosis arenosis Cedronis vallis Judeæ. SAIEUS inter Hierosolymam et Jerichum. 5 Maio Brindisi. 80 Martio in agris calcareis ed-Dhoherieh et Hebron. 49 Aprili in cultis Ptolemaidis, Syriæ littoralis. 29 Martio Bir es-Scba. 8 Aprili Acoris valle. nondum in Palæstina indicata. S. Jericho. 49) > in Ptolemaide; in Syria nondum indicata. 4 Martio in arenosis maritimis et in depressis inter segetes arenæ mobilis Mariout prope Alexandriam. 5 » Ramleh. GS el-Mandara. 10 ad Kahirinum polygonum. 1S Bir Abou Larou deserto Ægyptiaco-Syriaco. 21 Bir Baadah el-Messaoud. 22 » Katieh. 23 » Bir Mabrouki. 26 » apud Amalecitos. 20 Aprili Ras en-Nakura. ee » Berythi. 20 » in herbidis maritimis Nahr el-Kasimieh Syriæ littoralis. CASE in arenosis maritimis Sidonis Syriæ littoralis. 4 Martio in collibus siccis et cultis Mariout prope Alexandriam. 26h Cheik Zœïed ad Palæstinæ meridionalis fines. et > Ouadi Chalah. 43 » in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram. 26 Aprili in cultis Berythi. 28 » Larnakæ Cypri. 23 » ad vias et in cultis Nabr el-Kelb Syriæ litoralis. 2& » Berythi. 28 » in collibus siccis Larnakæ Cypri. 49 Martio in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Larou ; hæc species nondum in Africa reperta fuit. 490. Anthemis deserti Boiss. . » » » » » Chia L. var Libano- tica. »Cotula Li? 100 » Kahirica Vis. . . . . » pseudocotula Boiss.? » » » Hebronica Boiss. et Ky. teste Asch. » Chia L. teste Asch. . . Anthemis Kahirica Vis. . teste Asch. » indurata Del. . . . 2. Chamæmelum auricula- tum Boiss. . Matricaria aurea Boiss. . » » . Ormenis mixta L. . .. . Anacyclus Alexandrinus Willd. . Matricaria Chamomilla L. » » » » » » Pa uTedilire een de . Chrysanthem. Myconis L. » segetum L. » çcoronarium L. . . . ns » » . Brocchia cinerea Del. . Cotula anthemoides L, . . » » 4. Chlamydophora tridentata Del. . Artemisiamonosperm. Del. » Herba-alba Asso... . > Judaica le » arborescens L. . . . . Senecio Ægyptius L. . . . 7 verbenæfolius. » coronopifolius Desf. » » » » » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 139 20 Martio Bir Baadah el-Messaoud. 22 » DS R& 1» 23 Aprili ARE 8 Martio +01 AN Ts 23 Aprili 1 Maio 6 Aprili OUR D 4 Maio 4 Martio 8 Aprili 6 » X Martio 23 Aprili 4 Martio 23 Aprili 28 » 4 Maio 5 » 8 Aprili 1985 R8 » 4 Martio 22 » 30 » 148 » 110 42 » & 40 » 15 » 18 » 24 13 » 43 05 17 Aprili 42 Martio 6 » 16007 s 47.1 19 » Bir Abou Elfeïn. Bir Mabrouki. Bir el-Mazar. in cultis ad Berythum. Ouadi Seffurieh Galileæ. in cultis ad viam ferratam Kalyub inter Alexandriam et Kahiram. Oasis Aïoun Mouça. in cultis arenosis el-Mex prope Alexandriam. in collibus siccis Larnakæ Cypri. in castello Smyrnæ. in collibus prope Hierosolymam. inter Hierosolymam et Jerichum. Corcyræ. in cultis Mariout prope Alexandriam. ad viam inter Hierosolymam et Jerichum. in Cedronis valle prope Mar Saba. in cultis derelictis ad Mariout. in cultis ad Berythum. in collibus arenosis et inter segetes Mariout prope Alexandriam. ad vias in Berytho; nondum in Syria indicata. Larnakæ Cypri. Corcyræ. Brindisi. in valle inter Hierosolymam et Jerichum. in Ptolemaide Syriæ littoralis. Larnakæ Cypri. in collibus calcareis ad Mariout prope Alexandriam. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. ed-Dhoherieh Judeæ. in deserto Ægyptiaco-Syriaco prope Ismaïliam. in limosis prope Gizeh pyramides Ægypti. in Heliopoli. in argillosis humidis salsis Mariout prope Alexandriam. in deserto ad polygonum Kahirinum. Ismailiæ. in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismaïliam et Bir Abou Larou, Bir el-Mazar copiosissime. in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram. in deserto Ouadi Hoff prope Kahiram. in collibus Nazareth Galileæ, an culta ? in cultis Heliopolis Æg. infer. in arenosis el-Mandarah prope Alexandriam. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Aïoun Mouça. Ismaïliæ. Bir Abou Larou. 140 519. Senecio coronopifol. Desf. » » 520. Calendula Palestina Boiss. 1022. » Persica C. A. Mey. . B gracilis. 1021. » Ægyptiaca Desf. . . 521. Gundelia Tournefortii L. 523. Echinops spinosus L. . . . 524, » Blancheanus Boiss. 525. Atractylis flava Desf. . . 526. » » 527, » cancellata L. . . . . 528. Carduus argentatus L. . . 529. » pyCnocephalus Jaq. 530. » y arabicus Boiss. . . 531. » » 532. Notobasis Syriaca L. . 539. Chamæpeuce Alpini Jaub. et Spach. 5 camptolepis. 534. Sylibum Marianum L. . . Cynara Sibthorpiana Boiss. et Held. 539, Amberboa crupinoid. Desf. » » Centaurea cyanoides Berg. et Wahl. 536. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 20 Martio 2.108 | 23 » 24 » 25 » 21 » 16 Aprili 30 Martio 6 Aprili 8 » 28 » & Martio 6 » 9) » 24 » 25 » 6 Aprili 16 » 10 Martio 4100 13000 8 Aprili 25 Martio 40 » 8 Aprili 40 » 43 » 44 R6 » 4 Maio [RES 4 Martio 22 » D2uL's 84 6 Aprili 42 Martio 6 Aprili 8 » 40 » D: 24 412 Martio 9 Aprili 4 Martio 6 » 8 » 40 Aprili Bir Baadah el-Messaïd. Katieh et Bir Abou Elfein. Bir Mabrouki. Abou Mazrouk. el-Arich. Ouadi el-Chalah. in Esdraelonis planitie; nondum in Palæstina indicatus. ad viam prope ed-Dhoherieh Judeæ. ad conventum Mar Saba Judeæ. inter Hierosolymam et Jerichum. in collibus siccis Larnakæ Cypri. in arenosis Mariout prope Alexandriam. el-Mandarah. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. Abou Mazrouk. Ouadi el-Gradi Palæstina ad fines Ægypti. in Syriæ loco non notato; in Syria nondum indicata. in collibus incultis Cedronis vallis ad Mar Saba. in Esdraelonis planitie, in deserto ad Kahirinum polygonum. ad Gizzeh pyramides. Ouadi Hoff prope Kahiram. in collibus siccis in Achoris valle inter Hierosolymam et Jeri- chum ; nondum in Palæstina indicatus. in deserto Ægptiaco-Syriaco ad Bir Abou Heila. ad polygonum Kahirinum. in siccis in Acoris valle inter Hierosolymam et Jerichum ; in Palæstina nondum indicata. Aïn Duk Samariæ. in herbidis ad Sichem. Samariæ. Berythi. in cultis Smyrnæ castelli. Corcyræ. in arenosis Mariout, in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. Bir Abou Elfein. Bir Abou Mazrouk. in Gedronis valle. in cultis Heliopolis. Bethleem et in Cedronis valle in Jericho. Ouadi es-Sik et Aïn Duk Samariæ. Ras en-Nakurah Syria litoralis. in rupibus arduis Nabr el-Kelb prope Berythum. in cultis Heliopolis. Jericho. in incultis Mariout prope Alexandriam; nondum in Ægypto in- dicata. in scala conventi Mar Saba Judeæ. in Acoris valle. in cultis Rummon Samariæ, 536. Centaurea cyan.Berg.et W. » » EÈYE » eryngioides Lam. . B brachyachantha. 538. » Ægyptiaca L. .. » » 539. » Calcitrapa L.?. .. 540. » Alexandrina Del. . 541. » Iberica Trevir.. . . 542. » pallescens Del. . . 542 bis. » y hyalolepis Boiss. . 2 » 543. » Nicænsis All. F1. Ped. 544. Crupina crupinast. Moris. » » 545. Cnicus benedictus L. . . 545 bis. Carthamus nitidus Bois. 546. » sp. 547. Scolymus maculatus L. . 548, Catananche lutea L. . . » » 549. Cichorium divar. Schousb. 550. Hedypnois Cretica L, . . . 550. » » sp.1139sub Hyoseride 551. Kælpinia linearis Pall. . . 552. Rhagadiolus stellatus DC. 553. Leontodon hastille LS his- pidum. 556. Thrincia Tripolitana Sch. Bip. ined. DES » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES Ai 42 Aprili Silob. 43° » Samariæ. 6 » 9 Martio 11 » 42 » LES EVE 23 » 8 Aprili 20 » BAT 5 Maio 43 Aprili 26 » 4 Maio 19 Aprili 8 » 41 Martio 20 Aprili 40 » 42 » 1510 170 8 » 10 » 5 Martio 6 » DR 26 » SNS 6 Aprili Li Nr 26 » 28 » 8 » 24 » 4 Maio 4 Martio 5 » in Cedronis valle, in deserto ad sepulcra Kaliforum. ad Gizzeh pyramides. in cultis Heliopolis prope Kahiram. in cultis derelictis Mariout prope Alexandriam. in collibus siccis Acoris vallis. in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Mabrouki. in ruderibus Acoris vallis Judeæ. inter Hierosolymam et Jerichum. Ras en-Nakurah Syriæ littoralis. Larnakæ Cypri. in collibus ad viam regalem Brindisi Italia. in collibus herbidis Samariæ et Sichem. Berythi. Corcyra ; in hac insula nondum indicata. in cultis Ptolemais Syriæ littoralis®® in collibus siccis Acoris vallis Judeæ. in deserto ad Gizzeh pyramides prope Kahiram. Mea planta non sat expansa, sed nihi differre videtur a C. glauco vel lanato qui soli speciei valde polymorphæ sunt. in ruderibus ad Ras en-Nakurah Syriæ littoralis. in collibus Rummon Samariæ. Khan Lubban. Jennin. Chefa Omar Galileæ. in sterilibus inter Hierosolymam et Jerichum. Ouadi es-Sik Galileæ. in cultis maritimis Ramleh prope Alexandriam. el-Mandarah. Ouadi el-Gradi ad fines Ægypti. apud Amalecitos. Ouadi el-Chalah. in Cedronis valle. Chefa Omar Galileæ. Berythi. Larnakæ Cypri. inter Hierosolymam et Jerichum ; nondum in Palestina reperta. in cultis Nahr el-Kelb prope Berythum. Corcyræ. in calcareis et ruderibus Mariout prope Alexandriam. in arenosis Ramleh. J'avais d'abord pris cette plante pour Thrincia Maroccana Pers., mais, grâce au type de l’herbier de Berlin, M. le docteur Ascherson a eu l'obligeance de me dire que c'était T. Tripolitana Sch. Bip. dont je ne puis trouver la description nulle part. Cette espèce est simplement mentionnée, sans description, par M. Cosson comme ayant été trouvée en Cyrénaïque par Rohlfs, en 1869, dans Plantæ in Cyrenaica et Agro Tripolitano notæ, extrait du 142 555. Thrincia tuberosa L. ‘ 1043. Leontodon hispidul. Bss. 557. Picris Sprengeriana L. . . 1042. 1044. 1045. 558. Urospermum picroides L. » » » L » » radicata Forsk. . . » » 559. Geropogon glabrum d. . . 560. Scorzonera Alexandr. Bss. » » » » » papposa DC. . . . 575. Hypochæris Cretensis L. . 570. Seriola Aethnensis L. . 562, Taraxacum officinale Wig. 563. Sonchus oleraceus L. . . » » asper. Will. . . . tenerrimus L. . 1006. Lactuca triquetra Labill. 566. Zollikoferia nudicaulis L. 567. 566 bis. mucronata Forsk. . » » tenuiloba Boiïiss. . Arabica Boiss. . . . 568. Picridium tingitanum L. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 30 Martio 4 ETS HAN 6 » 11 14 » 22 » 23 » 41 >» 1010 11280 6 Aprili 1 27 » X Maio 5 » 16 Aprili 170% 26 » X# Martio 5 » 6 Aprili 4 Maio 5 » A 16 Martio 4 Maio 9 Aprili DRE 4 Martio ESS CYR 40 » AT 143 » 3 17 ES) 22 » R5 » 9 » 100 11% 25 » 6 » RD » AUS: 5 » GE 22 » 23 » 8 Aprili Bulletin de la Société botanique de France, tome XXII, séance du 22 janvier 1875. C’est une espèce nouvelle pour l'Orient, in herbidis siccis ed-Dhoherieh Palestinæ. in arenosis ad Gizzeh pyramides prope Kahiram. » » » Cedronis valle. in arenosis ad Gizzeh pyramides prope Kahiram. Samariæ. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. » » Bir Mabrouki. in deserto Ægyptiaco-Syriaco. in cultis ad deserti marginem prope Kahiram. in Heliopoli. in Cedronis valle. Chefa Omar Galileæ. Berythi. Corcyræ. Brindisi. in cultis Esdraelonis planitiei. Ouadi Seffurieh. Berythi. in agris arenosis ad Mariout prope Alexandriam. Ramleh. in collibus argillosis ad Hierosolymam in Cedronis valle et Jerichum versus. in herbidis Corcyræ; nondum in bac insula indicata. Brindisi Italiæ merid. Smyrnæ in ruderibus. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Aïoun Mouça. Corcyræ. inter Mare mortuum et Jordanum. in fissuris rupium præcipitium ad Nahr el-Kelb prope Berythum. in cultis arenosis Mariout prope Alexandriam. Ramleh. » : in deserto ad Kaliforum sepulera prope Kahiram. ad polygonum Kahirinum ad Gizzeh Pyramides Ouadi Hoff Ismaïlia. in deserto Ægyptiaco-Syriaco oasis Katieh et ad Bir Abou Elfein. el-Arich. in deserto ad Kaliforum sepulera prope Kahiram. ad Kahiricum polygonum. ad Gizzeh pyramides. palmetis in arenosis circa el-Arich; in Ægypto nondum indicata. in arenosis el-Mandarah prope Alexandriam, in arenosis circa el-Arich; in Ægypto nondum indicata. in arenosis maritimis Mariout prope Alexandriam. Ramleh. el-Mandarah. Katieh in deserto Ægyptiaco-Syriaco et Bir Abou Elfein. Bir Mabrouki. inter Hierosolymam et Jerichum, ad Mare mortuum; nondum in Palestina indicatum. 569, Picridium vulgare Desf. . » » » » 571. Crepis bulbosa L, . . . . . 572. » Hierosolymit. Boiss. 576. » mneglectaL . . . . . 573. LR TUDEMT douce 574, » _aculeata DC. . . . . 1041. » aspera L. . . . .. » » » » 577. Hieracium præaltum Vill. 578. Lagoseris bifida Vis. . . . 1047. » » » » 579. Campanula lyrata Lam. . 580. » stellaris Boiss. . . . » » 581. » _strigosa Russell. . . 582. » sulphurea Boiïss. . . » » » » 583. » Hierosolymit. Boiss. 584. YOErIQUS EN 20uT. 585. » Rapunculus L. . . . » » 586. » ramosissima Sibth. . 587. Specularia Speculum L. . 588. » pentagonia L. . .. » » 589. » falcata Ton. . .. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 143 3 Martio in cultis fossarum ad stationem viæ ferratsæ Ramleh; in Alexan- dria nondum in Ægypto indicatum. 26 Aprili in cultis ad Berythum. & Maio in Corcyra. 26 Aprili in cultis ad Berythum. 4700 in rupinis umbrosis ad Samariam. PS” ad Berythum 4 Maio in collibus herbidis Corcyræ. L'ACES » » ; nondum in hac insula indicata. 21 Aprili in arenosis ad littora maris prope Sidonem Syriæ. 27 Martio in graminosis Palestinæ deserto Ægyptiaco conterminæ. 6 Aprili in Cedronis valle ad conventum Mar Saba. 49 » Achzib Syriæ litoralis. R2A » Saïdæ. 4 Maio in cultis Corcyræ. 16 Martio Oasis Aïoun Mouça deserto Ægyptiaco-Arabico. 24 Martio Bir Abou Mazrouk deserto Ægyptiaco-Syriaco; nondum in Africa indicata. 30 » Hebron; nondum in Palestina indicata. 6 Aprili ad conventum Mar Saba. 4120 Siloh Samariæ. CT ad Berythum. 1 Maio Smyrnæ. CAMPANULACEÆ 1 Maio in muris siccis ad castellum Smyrnæ. 40 Aprili in collibus lapidosis et arenosis Ouadi es-Sik versus Jordani vallem; nondum procul littoralia indicata. A7 Chefa Omar Galileæ. 2100 Saïdæ. 43 » Sichem Samariæ inter segetes et ad Sebastieh. 26 » Berythi. 4900» inter segetes Ptolemaidis Syriæ litoralis. R0 » Ras en-Nakurah. cl. Sickemberg. hanc speciem, quæ in Ægyptotantum ad el-Arich a Kotschy reperta fuerat, ad occidentem clivum Gebel Ain- moune (?) et N.-E. Bir el-Fahm (?) inter Kahiram et Suez die R Maio 1880 detexit et benigne communicawvit. 10 » in collibus siccis Ouadi es-Sik Samariæ. 24 » in rupinis Nabr el-Kelb prope Berythum. 2700 Berythi in graminosis. 5 Maio Brindisi Italiæ meridionalis. 13 Aprili Sichem Samariæ. 24 Nabr el-Kelb prope Berythum. &Maio ad vias Corcyræ; nondum in hac insula indicata. 21 >» in cultis prope Berythum. &kMaio Corcyræ; nondum in hac insula indicata. 7 Aprili in aridis rupibus prope Bethaniam Judeæ, 14 > Samariæ. LTD » Ouadi Saffurieh Galileæ. 4h40 in graminosis Jennin Samariæ. 444 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 589. Specularia falcata Ten. . ??Aprili Râs Dämür Syriæ littoralis. 590. Trachelium tubulos. Boiss. 24 » tantum cum foliis ad parietes rupium præcipites Nahr el-Kelb. ERICACEÆ 591. Arbutus Unedo L. . . .. 4 Maio Corcyræ. 592. » Andrachnæ L. . . . 31 Martio ad viam inter Hebronem et Bethleem; hoc habitat hujus speciei finis meridionalis mihi videtur. Pentapera Sicula Guss. . hæc species, tantum in Sicilia et Cypro adhuc reperta, a cl. Lor- B Libanotica Barb. mss. teto in Libano inter Billaas et Afka alt. 1100» die 4 Junio 1880 detecta fuit. A typo differt ramis longioribus gracilioribus, junioribus subglabris non pubescentibus, internodis longio- ribus ; floribus glabris nitidis non tantum crebris longius petiolatis dimidiæ crassitudinis non tantum obtusis, floribus in omnibus partibus gracilioribus. 593. Erica verticillata Forsk. . 26 Aprili in collibus supra Berythum tantum cum foliis; determinatio incerta. PRIMULACEÆ 594. Samolus Valerandi L. . . 24 Aprili in stillicidiis Nahr el-Kelb prope Berythum. 595. Anagallis arvensis L.. . . 21 » in cultis Sidonis. «x phœhnicea. B cærulea. . . .. . 25 Martio » Ouadi el-Gradi Ægypto ad fines Palestinæ. » » 21 Aprili Ù Sidonis. 596. » latifolia 4 Martio » Mariout. » » 6 Aprili ad conventum Mar Saba Judeæ. » » 43 » Samariæ. » » 238 » Râs Dâmür Syria litoralis. 597. Androsace maxima LL... 3 » in graminosis aulæ ipsius Templi Hierosolymitani. STYRACACEÆ 598. Styrax officinale L. . . . 14 Aprili in collibus umbrosis Samariæ, Ouadi Saffurieh Galilea. » » 24 » Nahr el-Kelb prope Berythum. OLEACEÆ 599. Olea Europæa L. . . . . . in monte Olearum ad Hierosolymam haud frequens! JASMINEÆ 600. Jasminum fruticans L. . 12Aprili in collibus Siloh Samariæ; nondum in Palestina indicatum. APOCYNEÆ 601. Vinca herbacea W.K. . . 29 Martio in herbidis Ouadi el-Khulil Judeæ. 602. » Libanotica Zuec,. . 16 Aprili in Esdraelonis planitie Galileæ ; in Palestina nondum indicata. 603. Nerium Oleander L. . . . 20 » ad ripas Nahr el-Kasimieh Syriæ maritimæ. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 445 ASCLEPIADEÆ 627, Dæmia cordata R. Br. . . 10 Martio in deserto ad polygonum Kahirinum,. » » 48 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismailiam et Abou Larou. GENTIANEZÆ 605. Chlora perfoliata W. . . . 24 Aprili in humidis Nabr el-Kelb Syriæ littoralis. 606, Erythræa ramosiss. Pers. 19 » in maritimis ad Ptolemaida » » » 5 Maio in maritimis Brindisi {Italiæ meridionalis. CONVOLVULACEZÆ 607. Convolvulus lanatus Vahl. 10 Martio in deserto ad polygonum Kahirinum. » Û 19% in deserto Ægyptiaco-Arabico ad Bir Abou Larou. » » 20 » » » Bir Baadah el-Messaïd. » » 22. à » » Bir Abou Elfeïn et Katieh. 608, » secundus Desr. . . 21 » in littoribus arenosis maritimis ad Sidonem nostra planta corol- lam non extus villosam nec albam, sed pallide luteam habet ; confr. Flor. Or. IV, p. 100. » » RR » Räâs Dâmür. 609. » hirsutus Stev. . . . 16 Aprili in cultis Esdraelonis planitiei. » » 24 » ad Sidonem. 610. » althæoides L. . . . 27 Martio ad ripas Ouadi Chalah Judeæ meridionalis. » » 6 Aprili in Cedronis valle ad conventum Mar Saba Judeæ. » » 828 » in Larnaka Cypri. 611. » tenuissimus Sibth. . 4Maio in collibus Corcyræ; nondum in hac insula indicatus. 612. » Coœlesyriacus Boiss. 2? Aprili in graminosis collibus Râs Dâmûr Syria littoralis. teste cl. Ascherson. » » 24 » » Nabr el-Kelb prope Berythum. 613. » arvensisL. . . . . . RE » in cultis Nahr el-Kelb prope Berythum. 614. 2 SIouins Ti... 0 4 Martio in saxosis apricis Mariout prope Alexandriam. » » 26 Aprili Ouadi es-Sik Samariæ; nondum ad Cypri orientem indicatus. 615. » pentapetaloides L. . 40 » in rupinis siccis Ouadi es-Sik. 616. Calystegia Soldanella L. . 21 » in arenis maritimis prope Sidonem. 617. Ipomæa palmata Forsk. . 5 Martio in hortis Ramleh prope Alexandriam. » » 10 » in insula Roda ad Kahiram. CusCuIR SD: 21 » Ouadi el-Chalah Judeæ meridionalis. » » 6 Aprili in Cedronis valle ad borragineam, etc. » » 6 » » ad cruciferam. » » 8 » in Acoris valle ad onobrychis. BORRAGINEZÆ 618. Heliotropium luteum Poir. ?0 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci Oasis Katieh. » » 25 » » » ad el-Arich. 619. » undulatum Vahl. . 9 » in deserto ad Kaliforum sepulcra prope Kahiram. » » 40 » » Kahirinum polygonum. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 619. Heliotropium undul. Vahl. 11 Martio in deserto ad pyramides Gizzeh. 146 620. Anchusa undulata L. . . 621. » » » » 620. » » 621. » strigosa Labill. . . » » 622. » aggregata Lehm. » » » » » » 623. » Ægyptiaca L. . .. 626. » » 625. » variegata L. . . . . 628. Nonnæa melanocarpa Bss. 629. » Philistæa Boiss. . . » i 630. » ? 631. Anchusa Milleri Willd. . 632. Symphytum Palestin. Bss. 633, Podonosma Syriac. Labill. 634. Onosma Aleppicum Boiss. 635. » frutescons Lam. . . 636, Echium sericeum Vahl. . 637. » longifolium Del. . . 638. » Rauvwolfii Del. . . . 639. » plantagineum L... » » » » 641. Arnebia cornuta Led. . . 642. » » 643. » tinctoria Forsk. . Lithospermum arvense L. 644. » tenuiflorum L. fil. . 49% > » Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Larou. AP » Gizzeh pyramides. 48 » » Ægypt.-Syriaco inter Ismaiïlia et Bir Abou Larou. 5 » in collibus arenosis, inter segetes et in ruderibus Ramleh. 8 Aprili ad meridiem Hierosolymæ; nondum in Palestina indicata. 19% "> ad Ptolemaida et Achzib, in Syria littorali. 4 Maio in colle supra Smyrnam. 6 Aprili ad viam Bethleem Judeæ. Gun Sichem Samariæ. 6 Martio in palmetis arenosis el-Mandarah prope Alexandriam. 20 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco Katieh et ad 23.» Bir Abou Elfeïn, (23) Bir Mabrouky, Abou Mazrouk (24). 23 » Nachel Abou Heïla. Ad fines Palestinæ. 49 Aprili in Ptolemaide, (21) Saïda, (22) Râs Dâmür. 4 Martio in arenosis et derelictis ad Mariout prope Alexandriam. 5 » Ramleh. 26 Aprili Ouadi es-Sik Samariæ. 80 Martio ed-Dhoherieh et Hebron Judeæ. & Maio in collibus Corcyræ; nondum in hac insula indicata. in Palestina. 29 Martio Bir ed-Dhoherieh Judeæ. CS Mariout. 26 Aprili Berythi. 30 Martio Hebron; nondum in Palestina indicata. 8 Aprili ad meridiem Hicrosolymæ; nondum in Palestina indicata. 31 Martio in muris ad Salomonis piscinas in Judeæ. 30 » e fissuris murorum dependens mosqueæ Hebronis Judeæ. 4 Aprili in muris templi Hierosolymitani. 27 Martio in collibus aridis Ouadi el-Chalah ad fines Ægypti; nondum ad meridiem Hierosolymæ repertum. 8 Aprili in valle Acoris inter Hierosolymam et Jerichum, DA un ad rupes Nabr el-Kelb prope Berythum. 5 Martio in arenosis maritimis Mariout et Ramleh prope Alexandriam. 1190 in cultis derelictis prope pyramides Gizzeh ad Kahiram. 8 » ad viam ferratam, in statione Kafr ez-Zaiyat, Ægypto inferiore. 29 » in collibus siccis circa Bir es-Seba Judea. 30 » ed-Dhoherieh. 6 Aprili in Cedronis valle et ad conventum Mar Saba. 14 Maio Smyrnæ. 6 Martio in arenosis maritimis et desertorum el-Mandarah prope Alexan- driam. 22 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh et Bir Abou Elfein. 23 » Ouadi el-Browei. R& » Bir el-Masar et Bir es-Seba. 8 Aprili in planitie salsuginosa prope Jerichum; nondum in Palestina indicata. 29 Martio in arenosis Djebei Bate ad fines Palestinæ. 19700 in deserto Ægyptiaco-Syriaco Bir Abou Larou. cl. Letourneux hanc speciem ad Sidi Gaber Martio 1879 in Ægypto primus detexit. 5 Martio in arenosis Ramleh prope Alexandriam. 830 » Hebron et Dhoherieh Judea. 8 Aprili in aula ipsa templi Hierosolymitani. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 447 645. Lithosperm. callos. Vahl.. 10 Martio » » AT » » » 49 2 » » 2 » » » 25 » 646. Alkanna strigosa Boiss. . 10 Aprili 647. » tinctoria L. . . .. 4 Martio » » 29 » 648. » Orientalis L. . . . . 8 Aprili » » 16 » 649. Myosotis hispida Schlecht. 4 Maio 650, Cynoglossum pictum Ait. 11 Aprili » » 4 Maio 651. Asperugo procumbens L.. 6 Aprili 652. Trichodesma AfricanumL. 13 Martio Solanum miniatum Bernh. 653. » coagulans Forks. . 8 Aprili 654. Withania somniferaL. . . 23 » 655. Lycium Arabicum Schwf. 6 Martio » » 135,3 » » 24 » 656. » Barbarum L. . . . 9 Aprili mihi potius videtur Lycium Arabicum Schwf. cl. Aschers.! 657. Mandragora officinarum L. 28 » 658. Hyoscyamus muticus L. . 9 Martio » » 16 » » » 27 » Go.‘ pmillusL. !.".. 2% ; 660. » reticulatus L. . . . 27 » 661. 2 UaurTOuS, D. here 30 » in arena deserti ad polygonum Kabhirinum. ad pyramides Gizzeh. in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Larou et Bir Baadah el-Messaïd. in oasis Katieh et Bir Mabrouki. el-Arich. in collibus siccis Ouadi es-Sik Samariæ. in arenosis maritimis Alexandriæ et Mariout. in collibus calcareis Datraieh Judeæ. in collibus inter Hierosolymam et Jerichum; nondum in Pales- tina indicata. in Esdraelonis planitie. in graminosis Corcyræ ; in hac insula nondum indicata, in derelictis Siloh Samariæ. Corcyræ. in Cedronis valle inter Hierosolymam et Jerichum. in deserto Ouadi Hoff ad meridiem Kabhiræ. SOLANACEÆ nondum in Ægypto indicatum ; cl. Sickemberger in insula Roda ad Kahiram Julio 1879 legit et indeterminatum communicavit. in calidis Judeæ ad Jerichum et in Ouadi es-Sik. in sæpibus Berythi, inter palmetes el-Mandarah prope Alexandriam ; nondum in ma ritimis Ægypti indicatum. Ouadi Hoff prope Kahiram. in deserto Ægyptiaco-Syriacum ad Bir Abou Mazrouk. in salsuginosis inter Jericho et Mare mortuum; in Palæstina nondum indicatum, in incultis circa Larnakam Cypri. in deserto, ubique prope castra derelicta ad Kahirinum polygo- num, ad Kaliforum sepulcra. in deserto Ægyptiaco-Arabico ad Oasis Aïoun Mouca. Guerar ad fines Palestinæ meridionalis; nondum in Syria indi- catus. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasim Katieh, in cultis Amalecitorum et in Ouadi Chalah; nondum in Pales- tina indicatus. in muris mosquæ Abraham ad Hebron; nondum ad meridiem Hierosolymæ indicatus. in templo Hierosolymitano et ubique ad mœnia. SCROPHULARIACEÆ 662. Verbascum Blattaria L. . 4 Maio 664. » ptychophyllum Bss. 6 Aprili 665. » Berytheum Boiss. . 19 » in agris humidis Corcyræ. in Cedronis valle ad conventum Mar Saba; nondum in Palestina indicatum. in derelictis Ptolemais et Achzib; nondum ad meridiem Berythi indicatum. 148 665, Verbascum Beryth. Boiss. » Marmaricum Arist. Letourneux mss. 663. » sp. 667. Celsia glandulosa Bouché. 668, » Orientalis L.. . . . >» » » » » » 669. Linaria Ægyptiaca L. . . » » 670, » Ascalonica Boiss. et Ky. » L » » 671. » Chalepensis L. 672. » Hœlava Forsk. » » » » » » 673. » albifrons Sibth. » » 6714 ex pte » » 674. Antirrhinum Orontium L. 675. Scrophularia Michoniana Coss. et Kral. 676. » sphærocarpa Boiss. 677. » xanthoglossa Boiss. 678. » Deserti Del. . . . . 679. » hypericifolia Wydl. 680. Veronica anagalloides . . Guss. 681. » Anagallis L, . . . - 682, » Syriaca Rœm. et Schult. 683. » Cymbalaria Bod. 684. Eufragia latifolia L. . . . B flaviflora. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 22 Aprili 26 » 82 » 24 » 30 Martio 6 Aprili 10 24 > 10 Martio A1 25 Martio 25 » 24 » 24 Aprili 4 Martio 20 » 28 » 6 Aprili 4 Martio 25 » 227 29 » 30 » 26 » 47 Aprili 26 » 5 Maio 42 Aprili 24 » 6 » = » 43 Martio 84 » 22 » 45 » 24 Aprili 30 Martio 24 Aprili 25 Febr. 3 April Râs Dâmèr. in pinetis ubique circa Berythum. hanc distinctissimam speciem, in Oumrakoum (tour des Arabes) Marmaricæ ad fines Cyrenaicæ 25 kilom.ad occidentem Alexan- driæ haud procul a mari, Aprili 4879 cl. Aristides Letourneux detexit. ad maris littora Räs Dâmür. in valle Nahr el-Kelb prope Berythum ; nondum in Syria indi- catum. in collibus circa Dhoherieh Judeæ. in Cedronis valle. Ouadi es-Sik Samariæ. in valle Nahr el-Kelb prope Berythum. in deserto ad Kahirinum polygonum. in deserto Ægyptiaco-Lybico ad Gizzeh pyramides. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir Nachel Abou Heiïla ad occidentem el-Arich; hæc rarissima species nondum in Africa indicata fuerat. in arvis derelictis Ouadi el-Gradi in Ægypto ad fines Palestinæ. Ouadi el-Chalah ad fines meridionales Palestinæ. in valle Nahr el-Kelb prope Berythum. in arenosis maritimis Mariout Ramleh el-Mandarah prope Alexan- driam. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh, Bir Mabrouki. Ouadi el-Gradi, Ouadi el-Chalah. ad conventum Mar Saba Judeæ ; nondum in Palestina propria indicata. in agris derelictis Mariout prope Alexandriam. Ouadi el-Gradi in deserto Ægyptiaco-Syriaco. Ouadi el-Chalah. Djebei Bate. ed-Dhoherieh Judeæ. in Palestina apud Philistinos. in arvis Chefa Omar Galileæ, Berythi Syriæ littoralis. Brindisi Italiæ meridionalis. Khan Lubban et Siloh Samariæ. in valle Nabr el-Kelb prope Berythum. in Cedronis valle prope conventum Mar Saba. et in Josaphat valle prope Hierosolymam. Ouadi el-Hoff prope Helouan in deserto Kahirino. Bir el-Masar in deserto Ægyptiaco-Syriaco; nondum in Africa indicata; tantum in Mesopotamia reperta. Bir el-Abid. in fossis viæ ferratæ, ad stationem Bourdain inter Kahiram et Ismailiam. in valle Nabr el-Ke:b prope Berythum Syriæ. in cultis ed-Dhoherieh Judeæ meridionalis. in valle Nabr el-Kelb prope Berythum. in monte Mario Romæ. in aula ipsa templi Hierosolymitani; nondum in Palestina in- dicata. 685. 686. 691. 692, 693. 694. 695. 696. 697. 698. 699. 700. 701. 702. 705. 704. 705. Eufragia viscosa L. . . . » » Trixago Apula Stev. . . . » » . Phelipæa Ægyptiaca Pers. » » » lutea Desf.. . . . . » tubulosa Schenk. . » » . Orobanche speciosa DC. . » » » » » » » cernua Lôfl. . . . . Acanthus Syriacus Boiss. Blepharis edulis Forsk . . Verbena supina L. . . .. Vitex Agnus Castus L. . . Lavandula Stœchas L. . . » coronopifolia Poir. Micromeria nervosa Desf. » » » » » Juliang LL. . Cu" » » EX Ch Jet l'O MEL e RU Zizyphora capitata L. .. Salvia grandiflora Ettling. M (rNODR EE... 0. » » » pinnata L, . … . . . ». Syria DE » graveolens Vahl . . ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 49 » 96 » 49 » 5 Maio 42 Martio 8 Aprili 8 » 48 Martio 24 » 5 » 41200 x 1 Aprili 16 » 25 Martio 16 Aprili 42 Martio 9 Aprili 3 Aprili 40 » 28 » 4 Maio 5 » 1 » 43 Aprili 24 » 15 » 20 » 45 » 46 » 6 » 149 in pratis maritimis Ptolemais Syriæ littoralis. Berythi. in pratis maritimis Ptolemais Syriæ littoralis. Brindisi Italiæ meridionalis. OROBANCHEÆ in cultis circa Heliopolim Ægypli inferioris. in Calendula Palestinæ, in Acoris valle Judeæ. in Chenopodiaceis frutescentibus. » in arena mobili Ismailiæ, Ægypto inferiore. in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir el-Mazar. in faba parasitica in hortis Ramleh prope Alexandriam. in Heliopoli. Jennin. in Esdraelonis planitie. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad el-Arich. ACANTHACEÆ in collibus siccis Bethel Samariæ, et ad ruinas Isreel in Edraelo- nis planitie; multas apes captivas mortuas in floribus repperi. hanc speciem in Syria nondum repertam, in collibus petrosis ad Mar Saba cl. Letourneux 27 Maio leg. et benigne com VERBENACEÆ in cultis hieme inundatis Heliopolis Æwypti inferioris. ad rivulos Jerichi; nondum in Palestina cis Jordanum indicatus confr. Flor. Or. IV, 535. LABIATÆ ubique in Palestina et Syria a ed-Dhoherieh ad Berythum. in deserto Ouadi el-Hof ad meridiem Kahiræ prope Helouan. in Boiss. Flor. Or. IV, p.542 et in indice p.1233 L. striata Del. est ut. syn. L. coronopifoliæ Poir. data ; lege : L. stricta Del. in muris templi Hierosolymitani. Ouadi es-Sikh Samariæ. Larnakæ Cypri. in collibus siccis Corcyræ; nondum in hac insula indicata. Brindisi Italiæ meridionalis. in castello Smyrnæ; nondum in Lydia indicata. Samaria in cultis. in collibus Nabr el-Kelb prope Berythum. ad viam Samariæ prope Jennin. Räs en-Nakurah Syriæ littoralis. in arvis circa Jennin Samariæ. in cullis derelictis Esdraelonis planitiei Samariæ ; nondum in Palestina nota. in Cedronis valle ad Hierosolymam et prope conventum Mar Saba. 150 706. Salvia brachycalix Boiss. 707. » Hierosolymitana Bs. » » » » 708. » viscosa Jacq. . . . 714. » Verbenaca S. » » » » 709. » controversa Ten.. . » > » » » » » » 710. > ÉVITE ee HA » Horminum L. . » » » » » » » » 12; » Ægyptiaca L. 713. » Judaica Boiss. . . 715. Rosmarinus officinalis L,. 716. Brunella alba Pall . . . . 717. Marrubium Alysson L. . . 718. » OVUISATO NL... 719. Sideritis Romana L. . .. 7R0. » purpurea Talbot . . 721. » Taurica M.B.... 724. Stachys Cretica L. . . .. » » » viticina Boiss. . . 722, » hydrophila Boiss. . 123. » affinis Fresen. . . 725. D annunil:- E".0-00- £ ammophila. 726. » Arabica Hornem. . » » 727. » neurocalycina Boiss. 728. » amplexicaule L. . . » » » » 729, Lamium moschatum Mill. » » 730. Molucella lævis L. . . . . 731. > SDINOSR M ee 132. Ballotta undulata Fresen. » » 733. Phlomis Orientalis Mill. . 8 brachyodon. 734. » fruticosa L ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 6 » 40 » 12 > 24 » 4 Martio 7 Aprili 4 Maio 4 Martio 43 Wa 25 » 27 » 4 Maio 27 Martio 30 » 8 Aprili 16% 21 » 10 Martio 40 Aprili 6 » 4 Maio 25 Martio 24 Aprili 24 » 4 Maio R4 Aprili 4 Maio D 5 » R4 Aprili 43 Martio 22 Aprili 8 » 17 » 143 » ER) 410% 4 Maio 3 Aprili 1 Maio 15 Aprili » in Palestina. ad viaminter Bethleem et Hierosolymam Rummon Samariæ. Siloh et Sichem Samariæ. ad Nabhr el-Kelb prope Berythum Syriæ. in calcareis et cultis derelictis Mariout prope Alexandriam. Bethaniæ. Smyrnæ. in collibus siccis Mariout prope Alexandriam. Ouadi Hoff in deserto Kahirino prope Helouan. el-Arich et Nachel Abou Heila et Ouadi es-Seba Ouadi el-Gradi in deserto Ægyptiaco-Syriaco. Cheikh Zœïed ; nondum in Palestina indicata nec apud Amale- citanos. Ouadi el-Chalah. in collibus graminosis Corcyræ. Ouadi el-Chalah Palestinæ meridionalis. in herbidis ed-Dhoherieh. in Acoris valle inter Hierosolymam et Jerichum. in Esdraelonis planitie. Saïdæ Syriæ littoralis. in deserto ad Kahirinum polygonum. in Ouadi es-Sik Samariæ et ad Sebastieh. cult. in horto conventi Mar Saba. in siccis Corcyræ; nondum in hac insula indicata, el-Arich in deserto Ægyptiaco-Syriaco. in rupibus Nabr el-Kelb prope Berythum Syriæ. ad » » in collibus Corcyræ. in rupinis Nabr el-Kelb prope Berythum Syriæ; nondum in Syria indicata. in collibus siccis Corcyræ; nondum in hac insula indicata. Brindisi Italiæ meridionalis. a cl. Lorteto Tiberiade 10 Maio 1880 lecta; nondum in Pales- tina indicata. in umbrosis Nahr el-Kelb vallis prope Berythum. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Ouadi Hoff prope Kahiram. in arenosis maritimis Râs Dâmür Syriæ litoralis. inter Hierosolymam et Jerichum. Chefa Omar Galileæ. in cultis circa Sebastieh Samariæ. in collibus Ouadi es-Sik Samariæ. Rummon Samariæ. Smyrnæ. in aula ipsa templi Hierosolymitani. Smyrnæ. in cultis derelictis Jennin Samariæ ; nondum in Palestina indicata. in ruderibus Râs en-Nakurah Syriæ littoralis. in lapidosis inter conventum Mar Saba et Bethleem. ad Jerichum. in valle Cedronis ad conventum Mar Saba Judeæ. in collibus Corcyræ; nondum in hac insula indicata. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 451 735. Phlomis floccosa Don. . . 4 Martio tantum cum foliis in calcareis Mariout prope Alexandriam, 736. » viscosa Poir. . . . . ?4Aprili in saxosis ad Nabr el-Kelb prope Berythum Syriæ. B angustifolia. 737. Eremostachys laciniata L. ?7 Martio in arvis Ouadi el-Chala et Ouadi Cheriah Palestinæ meridionalis. , » 29 Datrayeh Judeæ. » » 6 Aprili inter conventum Mar Saba et Bethleem. 738. Prasium majus L. . . .. 47 in sæpibus Opuntiæ vulgaris L. Nazareth et Syria littoralis. 139. Ajuga Chia Poiret . . . . 30 Martio in collibus ed-Dhoherieh Judeæ. 7 suffrutescens. PLUMBAGINEÆ 740. Statice sinuata L. . . . . 49 Aprili ad viam in Ptolemaïde Syriæ littoralis. 741. » Thouini Viv. . .. 6G » in Palestina ad conventum Mar Saba et in tota valle Jordani ubi pedes montium floribus albicantes conspiciuntur, CI. Lortet in Ouadi Somak trans Jordanum contra Tiberiadem in Moab Junio 1880 leg. 142, » virgata Willd.? . . 20 » in cretaceis Râs en-Nakurah Syriæ littoralis, tantum cum ala- bastris. 743. » pruinosa L. . . . . 4Martio in salsuginosis Mariout prope Alexandriam. » » 13 » Ouadi el-Hoff in deserto Kahirico prope Helouan. » » 22 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir el-Abid. » » 9 Aprili inter Jerichum et mare Mortuum. 744. » tubiflora Del. . .. 4Martio in arenosis maritimis prope Alexandriam, tantum cumalabastris. 745. » spicata Willd. . . . 9Abprili in salsuginosis inter mare Mortuumet Jordanum. PLANTAGINEÆ 746. Plantago albicans L. . . . 22 Martio in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Elfeïn et Nachel Abou - Heila. , » 25 » Ouadi es-Seba et apud Amalecitanos. » » 28 Aprili Larnakæ Cypri : spicæ apex floccose expansus. 747. » cylindrica Forsk.. . 411 Martio in deserto Ægyptiaco-Lybico ad Gizeh pyramides, 750 ex parle. » 49: » in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Larou et Oasis Katieh et Bir Baadah el-Messaïd ; in Ægypto nondum indicata. 748. » Bellardi All. . . . 22 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Oasis Katieh. 749: » “ Orelicn le... M0 in collibus ed-Dhoherieh et Hebron Judeæ. » » 3 Aprili ad meridiem Hierosolymæ. 750, » ovata Forsk. . . . . 4 Martio in arenosis Mariout prope Alexandriam. » » Ce in deserto Kahirino ad Kaliforum sepulcra. » » 26 » Cheik Zæïed ad fines Palestinæ. » , 29 » Djebei Bate Judeæ ; » » 30 » ed-Dhoherieh Judeæ ; } nondum in Palestina indicata. » » 10 Aprili Ouadi es-Sik; 151 D'LAROPUS ET. eue. 26 Martio in herbidis deserti ad Cheik Zœïed, Ægypto inferiore ad Pales- tinæ fines. » » 42 Aprili Khan Lubban Samariæ. , » 24,0 > Saïd£e. , » 28 » Larnakæ Cypri. » ciliata Desf. . . .. cl. Cramer in deserto Kahirino ad sylvam petræam die Aprili 26 legit. 752. Plantago Coronopus L.. 8 » in viis horti Mar Saba Judeæ, 152 752. Plantago Coronopus L. . 28 » 152 4 » fBsimplex. . . .. . 6 Martio » » %Ret?24 » 153. » Serraria L. . . . . . 4 Maio 754. » maritima L. . . . . 6 Martio 755. » squarrosa Murr.. . ?1 Aprili 755a » Bhrachystachys . . 6 Martio » » 26 » 756. Cynocrambe prostrata Grt. 30 Martio » » 3 Aprili 757. Beta vulgaris L. . . . . . 10 Martio » » 16 » 158. Chenopodium murale L. . 16 » 759, » » 8 » » » 12 » » » 15 » » » (vide 758) 16 » » ambrosioides L. . . 761. Atriplex Tataricum L. . . GAprili » » 8et9 > 162. » Alexandrinum Bois. 3 Martio » » AVC» 763. » crystallinum Ehrnb. 13 » 164. » coriaceum Forsk. ? 16 » 765. » Halymus L. . .. 17% B Schweïnfurthii. » Halymus L. . . . . 9Aprili 1007, Chenolea Arabica Boiss. 9 >» 166. Kochia muricata L. . . . 19 Martio 1009, » latifolia Fresen. . 9 Aprili £ inermis. 112, Arthrocnemum glaucum 4 » Del. 932. » » 19 » » >» 9 Apr ili 167. Suæda Asphaltica Boiss. ! 9 » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES in Syria et in Larnaka Cypri. in arenosis el-Mandarah prope Alexandriam. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh et Bir Abou Mazrouk. in pratis mari finitimis Corcyræ; nondum in hac insula indicata. in salsis maritimis el-Mandarah prope Alexandriam. in arenosis maritimis ad Saïda et Râs Damur Syriæ. el-Mandarah prope Alexandriam. Cheik Zœïed in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Palestinæ fines. CYNOCRAMBEÆ ad muros ed-Dhoherieh et Hebron Judeæ. ad meridiem Hierosolymæ. SALSOLACEÆ in cultis insulæ Rodæ et in Heliopoiïi prope Kahiram. in deserto Ægyptiaco-Arabico Oasis Aïoun Mouça. » » » in cultis derelictis ad viam ferratam inter Alexandriam et Kahi- ram ad stationem Kafr ez-Zayat. in Heliopoli. ad stationem Chibine el-Lanata viæ ferratæ inter Kahiram et Ismaïliam. in deserto Ægyptiaco-Arabico, in Oasi Aïoun Mouça. cl. Letourneux primus in Ægypto ad canalem Mahmoudieh prope Alexandriam indicavit. in collibus aridis Cedronis vallis inter Hierosolymam et Mar Saba. in salsuginosis Jerichi et ad mare Mortuum. in arenosis maritimis ad stationem viæ ferratæ Ramleh in Alexan- dria. Mariout prope Alexandriam. in deserto Kahirino Ouadi el-Hoff prope Helouan : hucusque tan- tum circa Alexandriam ad mare indicatum. in deserto Ægyptiaco-Arabico Oasis Aïoun Mouça. in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad ripas lacus Timsah prope Is- mailiam. in Jordani valle prope Jerichum; nondum in Palestina indica- tum. in salsuginosa planitie Jordani vallis inter Jerichum et mare Mortuum. in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Larou et Bir Baadah el-Messaïd. copiose in arenosis inter mare Mortuum et vadum Jordani; in Palestina nondum indicata. in salsuginosis ad Alexandriam. » Bir el-Haras in deserto Ægyptiaco-Syriaco. » ad Mare Mortuum ; nondum in Palæstina indi- catum. ad littora propria septentrionalia maris Mortui. 768. Suæda fruticosa L. vermiculata Forsk. 770. Schanginia baccata Forsk. Traganum nudatum Del. . 7171. Salsola canescens Moq. . . 1004. Noea spinosissima L. fil. . 1005. Anabasis articulata Frsk. 7173. Aerva Javanica Juss.. . 7114. Calligonum comosum L’'H. 715. Emex spinosus L 776. Rumex dentatus L. . . Nepalensis Sprengel bucephalophorus L. lacerus Balb. . .. . Polygon. equisetif. Sibth. herniarioides Del. . 785. Thymelæa hirsuta L. . . ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 453 3 Martio in arenosis ad stationem Alexandrinam viæ ferratæ Ramleh. 3 Mariout prope Alexandriam. RR » in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir el-Abid. 2? Aprili ad Berythum Syriæ littoralis. 22 Martio in salsuginosis deserti Ægyptiaci-Syriaci ad Bir el-Abid. 9et10 » in deserto Kahirino prope Kaliforum sepulera et polygonum. CR in arenosis salsuginosis Mariout prope Alexandriam, 16 » in deserto Ægyptiaco-Arabico Oasis Aïoun Mouça. 2 in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. 25 » » » el-Arich. ad ripas arenosas canalis Suez leg. cl. Cramer Aprili 28. 6 Aprili in ruderibus siccis Cedronis vallis prope conventum Mar Saba ; in Palestina nondum indicata. 5 Martio in rupinis salsuginosis Ramleh prope Alexandriam. 19 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir el-Haras. 22 » » » Oasis Katieh et Bir el-Abid; huc- usque tantum ad Alexandriam in Ægypto indicata. 15 in salsuginosis deserti Ægyptiaci-Syriaci inter Ismaïliam et Bir Abou Larou. Oasis Katieh et Bir Abou Elfein. AMARANTACEÆ 18 Martio in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismaïliam et Bir Abou Larou. POLYGONEÆ 18 Martio in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismailiam et Bir Abou La- 20 » rou, Bir Baadah el-Messaïd et Bir Mabrouki, LE in arenosis Mariout et Ramleh prope Alexandriam. 10 Heliopolis. 45005 ad stationem Chibine el-lanata viæ ferratæ inter Kahiram et Is- mailiam. 2 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. 15 » ad stationem Balbeis viæ ferratæ inter Kahiram et Ismailiam. 45 » in deserto Ægyptiaco-Arabico Oasis Aïoun Moucça. 9 Aprili in Jordani valle; nondum in Palestina indicatus. 49 » in Ptolemaide et Achzib in Syria littorali. 5 Martio in arenosis Ramleh prope Alexandriam. 18 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismailiam et Bir Abou Larou. 22 » in Oasi Katieh et Abou Mazrouk. 6 Aprili in rupinis vallis Cedronis ad conventum Mar Saba Judeæ, 8 » in Acoris valle ad Jerichum. 27 Martio Cheïik Nouran in arvis siccis ad fines meridionales Palestinæ. 3 Aprili in valle Josaphat prope Hierosolymam. 12 Martio in arenosis Heliopolis prope Kahiram. THYMELÆACEÆ 4 Martio in arenosis maritimis Mariout Ramleh Alexandriæ, 18 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco inter Ismailiam et Bir Abou Larou 22 et Bir el-Abid. 20 154 784. Eleagnus hortensis M. B. 785. 186. Osyris alba L. . . . . . Thesium Bergeri ZuCCar. . 781. 788. Viscum cruciatum Sieb. . Loranthus Acaciæ Zuccar. . Cynomorium coccineum l:. 790. Aristolochia hirta L. . . . 791. » Maurorum L. . .. 191a >» » Blatifolia 792, » pœæœcilantha Boiss. . 193. Euphorbia Ægyptiaca Bss. 194: » çcornuta Pers. 795. » Cybirensis Boiss. . . 796. » thamnoides Boiss. . 797. » helioscopia L. . . 198. » Berythea Boiss. . . 799. » parvula Del. . . . . 800, » NOXICUR LS ee 801. » _aulacosperma Boiss. 2 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES ELEAGNACEÆ 19 Aprili in fruticetis circa Ptolemaida Syriæ littoralis. SANTALACEÆ 23 Aprili in rupinis Nahr el-Kelb prope Berythum. 4 Maio in collibus Corcyræ; nondum in hac insula indicatum. LORANTHACEÆ 3 Aprili inolivis Hierosolymitani templi. Ce in Rhamnis parasiticus in Jordani valle prope Jerichum. BALANOPHORACEÆ 25 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad el-Arich. ARISTOLOCHIACEÆ 4 Maio in colle castelli Smyrnæ. 30 Martio inter segetes ad Salomonis piscinas prope Bethleem. 3 Aprili ad meridiem Hierosolymæ; nondum in Palestina indicata, 13 » in collibus saxosis Sichem Samariæ. 1? in Samaria prope Siloh. EUPHORBIACEÆ 27 Martio Ouadi el-Chalah ad fines meridionales Palestinæ; nondum extra Ægyptum indicata. 40 Martio in deserto Kahirino ad polygonum. 18e » Ægyptiaco-Syriaco inter Ismailia et Bir Abou Larou. 20 » » ad Bir Baadah el-Messaïd, Quare hæc species, nec sub syn. £. retusa Forsk. nec sub. E. serrata var. Wild. quam vis a cl. Forskahl et Delile lecta in Ægypto, non indicata est ? 13 Aprili in cultis Palestinæ ad Sichem. 2% on in Syria littorali ad Berythum. 4 Maio in colle castelli Smyrnæ. 50 Martio in ruderibus circa Hebron ; nondum in Palestina indicata. Dj» in arenosis Ramleh et Mandarah prope Alexandriam. 52103 in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh. SRE Ouadi el-Chalah ad fines meridionales Palestinæ. 8 Aprili in derelictis ad meridiem Hierosolymæ. 80 Martio in cultis circa Hebron Palestinæ. 3 Aprili ad meridiem Hierosolymæ. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 15 802. Euphorbia Peplus L. . . 50 Martio 803. » punctata Del. . . . 22 » » » 24 » 804 » Terracina L.£ pro- 25 » strata Boiss. teste cl. Boiss. 805. » Terracina L. . . . . 22 Aprili » tinctoria Boiss. £ schizoceras. 806. PAT lins UE LRU ne 807. Urtica pilulifera L. . . . 5 Martio 808. Forskahlea tenacissima L. 9 » 809. Platanus Orientalis L. . . ?0 Aprili 10. Quercus Lusitanica Lam . 17 » Qc in cultis Hebron; in Palestina nondum indicata. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Oasis Katieh et ad Bir Abou Maz- rouk. in Katieh, multum a fungo deformata est, in deserto Ægyptiaco ad Bir Nachel Abou Heila. in Syria littorali ad Râs Dâmür. a cl, Lortet Maio 26, Salahye prope Damascum lecta. in littore Syriæ ad Râs en-Nakurah. URTICACEÆ in ruderibus Ramleh prope Alexandriam. in deserto Kahirino ad Kaliforum sepulcra PLATANACEÆ ad ripas Nabr el-Kasimieh Syriæ littoralis. CUPULIFERÆ Ouadi Seffurieh Galileæ. 811. » coccifera L. . . . . 30 Martio Quercus Davidis prope Hebron. 3e Palostinar . : 1. 43 Aprili ad Sichem Samariæ, insignis arbor. 812. » Aegylops L. . . . . L'its Chefa Omar et Ouadi Seffurieh Galileæ. » » ÿ Ithaburensis, ingens arbor ad Tell el-Kadi in tribu Dan. prope Banias a el, Lortet observata. SALICINEÆ 813. Salix Safsaf Forsk. . . . 15 Martio ad stationem Balbeis viæ ferratæ inter Ismailiam et Kahiram. » » 148 » ad canalem aquæ dulcis Ismailia. 814. » triandra L. . . . . 19 Aprili in Syria litorali ad Achzib; in Syria nondum indicata. » » 4 Maio in Corcyra, nondum in hac insula indicata. Populus alba L. . . . .. frequentissime culta ad vias circa Kahiram. 815. » Euphratica Oliv.. . 9 Aprili 184. Casuarina Equisetifolia. . 18 Martio Forsk. SIG EpPheUTRR PE Enr re 3 Aprili 827. » frapilis Def. 1... | 3.0 825. » Alto C. A. Meyer . . 8 » 826. » alata Decne. » 358. 20 Martio ad ripas Jordani Palestinæ. CASUARINEÆ culta in Ismailia ad aquæ dulcis canalem. GNETACEÆ in aula templi Hierosolymitani. in sæpibus ad Achzib Syriæ littoralis. in arboribus gracillime scandens prope Jerichum Palestinæ. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci inter Ismaiïliam et Katieh. 156 818. 817. 819. 820. 821. 823, 822, 823. 824. 833. 832. Damasonium Burgæi Coss. Potamogeton fluitans Rth. > ACTISDUS Lie cp > DIUCONS IE Zanichellia palustris L. . Lemna gibba L. . . . .. > PDVAlINA. ee Asparagus officinalis L. . » APHyILUS rue » stipularis Forsk. — A. horridus L. fil. » stipularis Forsk. . . B brachycladus Boiss. F1. Or. mss. » » Tamus communis L. . .. » » Arisarum vulgare L. . . . B Veslingii Arisarum Ves- lingii Schott. Arisarum? tantum fructus sine foliis pe. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 21 Aprili 18 Martio 15 » 8 Martio 47.0b> 49: » 4 Martio ENT 24 » 250 42 Aprili 24 4 Martio 3 Aprili 49 0 ALISMACEÆ Birget el-Hag 7 kil. ad orientem Heliopolis Ægypti cl. Sickem- berger comm. POTAMEÆ in aqua rivuli ad Saïda Syriæ littoralis. in canale aquæ dulcis Ismailiæ Ægypli. in aqua dulci ad Suez a cl. Letourneux lect. et com. in fossa viæ ferratæ inter Kahiram et Ismaiïliam prope stationem Ez-Zanamès. LEMNACEÆ in fossa viæ ferratæ inter Alexandriam et Kahiram prope statio- nem Birket es-Saba Æoypti; nondum in Ægypto, quod sciam, indicata. in Galiub Ægypli lecta Jan. 4. 1880 cl. Sickemberger communic ASPARAGEÆ ad vias Gezireh prope Kahiram Ægypti Martio 20 cl. Sickember- ger legit et communicavit. ad viam prope Siloh Samariæ. in sæpibus opuntiæ Nazareth. in sæpibus Jerichi Palestinæ, Achzib Syriæ littoralis. in arvis derelictis Mariout prope Alexandriam. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci Bir Mabrouki. Bir el-Masar. Ouadi el-Gradi. » » » » DIOSCOREÆ in sæpibus Khan Lubban Samariæ. Nabhr el-Kelb Syriæ littoralis. AROIDEÆ in arenosis Mariout et Ramleh prope Alexandriam. in saxosis ad meridiem Hierosolymeæ. in ruderibus circa Ptolemaim Syriæ littoralis. 830. Arum Dioscoridis Sibth. . » » 829. » hygrophilum Boiss. 828. » Palæstinum Boiss. 834, Biarum Alexandrinum Bs. Syn. B. Ehrenbergii Engler . » » » » 831. Helicophyllum crassipes Boiss. sub Aro. » forma angustata Engl. » » 1032. Ophrys œstrifera M. Bie- berst. B cornuta. » » forma non cornigera. >» » 1039. Orchis laxiflora Lam. . . 1036. » Morio L. var. picta. 1038. » papillonacea L.. .. » » 1034. » Simia Lam. var. flori- bus minoribus etlu- teo-virescentibus an Sp. n0v.? 1037. » sancta L. sp. ed. II, 1330. 1035. » trident. Sep. . . . . 1033. Anacamptis pyramidalis. Richard. 1030. Serapias Lingua L. sp.1344 1031. » longipetala Pollin. 842. Ixiolirion montanum Hrb. - » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 457 21 Aprili in ruderibus circa Saïda Syriæ littoralis. 24 » » Nabr el-Kelb prope Berythum. RÆ » ad fossas humidas » 6 » ad pedem rupium umbrosarum Bethleem Palestinæ. 6 » circa Hierosolymam. 42 » Khan Lubban Samariæ. 43 » ad pedem montis Garizzim prope Sichem. & Martio cum fructibus in arenosis Mariout prope Alexandriam. 5 » » » Ramleh. » (UE » » el-Mandarah » 823 » » in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir Ma- brouki. RD » cum floribus in deserto Ægyptiaco-Syriaco Ouadi el-Gradi; in Africa nondum indicatum. 27 » Ouadi Cheriah ad fines meridionales Palestinæ. 30 » circa Hebron. ORCHIDEÆ 4 Maio cum floribus in fruticetis Corcyreæ. 90 Martio » in Collibus circa ed-Dhoherieh Judeæ. 6 Aprili » Bethleem Judeæ, 143 » » Sichem. 14 » » Samaria. 43 » in humidiusculis inter Sichem et Samariam Palestinæ. 4kMaio in fruticetis Corcyræ. 30 Martio in saxosis circa ed-Dhoherieh Judeæ. 3 Aprili in collibus ad meridiem Hierosolymæ. 30 Martio in collibus circa ed-Dhoherieh Judeæ. 19 Aprili in fruticetis circa Achzib et Saïda Syriæ littoralis. SN 42 in collibus ad meridiem Hierosolymæ. 6 » » _ circa Bethleem Palestinæ. 40 » » Rummon Samaria in tribu Ephraïm. 2% » in rupibus supra Nahr el-Kelb Syriæ littoralis. 4 Maio in olivarum fruticetis Corcyræ. & in fruticetis Corcyræ. 24 Aprili in collibus Nahr el-Kelb prope Berythum. 49 Aprili in collibus incultis Achzib Syriæ littoralis. AMARYLLIDEÆ 8 Aprili in collibus siccis partis inferioris Acoris vallis. 10 » » Rummon Samarie. 158 ÉNUMÉRATION. DES ESPÈCES 869. Pancratium parviflorum. 24 » in valle Nahr el-Kelb prope Berythum. Dec. 835. » SickembergeriAsch. 19 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir Abou Larou. et Schweinf. ined. » » 20) » Bir Baadah el-Messaïd. » » DES » Bir el-Abid et Katieh, Bir Abou Elfeiïn. » » 23 » » Bir Mabrouki. » » 25 Lo » el-Arich. » » 26 » » Ouadi el-Gradi ad fines meridionales Palestinæ cl. Sickemberger ad turrem N° «inter Kahiram et Suez fruc- tiferum, Martio 4, 1880, legit et benigne comt. Foliis synanthiis glaucis linearibus canaliculatis apice acutatis spiraliter convolutis scapo sublongioribus, spatha 4-6 flore bipartita phyllis anguste lanceolatis ovario vix longioribus, pedicellis ovario oblongo subbrevio- ribus, perigonii albi tubo gracili in limbum infundibuliformum eo sesquilongiorem abrupte ampliato limbi laciniis lanceolatis externis acutiusculis internis retusis, corona laciniis multo brevioris dentibus late et breviter ovatis in dentes binos late et breviter triangulares acutos bifidis, filamentis æquilongis corona longioribus phyllis bre- vioribus, capsulæ profunde trisulcæ oblongis dorso rotundatis obtusis. Hab. in arenosis deserti Arabiæ Petreæ inter Suez et montem Sinaï (Boiss. 1846 spec. sterilial) in deserto Ægyptiaco-Syriaco septentrionale in ditione Bir el-Fachme (Sickemb.) ad Ouadi Eschra, Gebel Cheschen, ostium vallis Ouadi Gjaffara (Schweinf.) in deserto Isthmi. Arabice Asssalan. F1. Aut. Pedalis, folia semipedalia 3-4 lineas lata, perigonium cum ovario 8 !/, pollicare. Capsula avellana subdepressa. Foliorum spiraliter convolutorum similitudine deceptus hanc plantam prius habui pro P. tortuoso Herb. Ann. Nat. Hist. p. 28 — P. tortifolio Boiss. Diagn. scr I, 13 p. 48 Arabicæ tropicæ incola quod differt spatha bicuspidata, floribus sessilibus, tubo laminam quadruplo superante. P. maritimum foliis latioribus non spiralibus, perigonii limbo ampliore fructu majore obsoletius trisulco longius differt. Asch. in litt. 7 Mai 1881 : Le Pancratium S. se trouvera probablement en Algérie où M. Reboud parle d’un « Scilla » à gros bulbes et à feuilles contournées en spirale, qu'il n’a jamais rencontré fleuri. Vere 1880 cl. Cramer fructiferam, capsulam apertam legit, sed in excursione perdidit. cl. Letourneux a Ramleh Maio 17, 1880 scribit : « J'ai rapporté d’El-Kantarah une plante bulbeuse à feuilles glauques en lanières tortillées à leur extrémité comme un tire-bouchon. Le bulbe est très allongé, revêtu d’une pellicule brunâtre et terminé par des racines fibreuses et tendres. D'après les gens du pays (car je n’ai vu ni fleurs ni fruits) qui m'ont appris que la plante donnait en juin (ou en juillet ?) une ou deux fleurs grandes, blan- ches et allongées, j'ai supposé que j'avais affaire à un Pancratium que vous connaissez peut-être. Les bulbes sont recherches par les cordonniers indigènes qui les écrasent et les mêlent à leur colle à laquelle ils donnent plus de ténacité. » Pour complétér les renseignements sur cette intéressante espèce, je transcris ici ce que M. Ernest Sickember- ger, directeur de la pharmacie allemande, m’écrivait du Caire le 21 novembre 1881 : « Hier, j'ai mis à la poste, sous votre adresse, un paquet contenant deux échantillons de Pancratium Sickembergeri en fleurs, récoltés le 23 octobre au désert, 12 kilomètres à l’est du Caire, et trois échantillons en fruits pris le 18 novembre au même endroit. Maintenant je suis convaincu qu’à l’état normal les fleurs ne se trouvent jamais avec les feuilles, quoique la plante cultivée l’année dernière au jardin du Dr Schweinfurth eût des feuilles vertes pendant la floraison. C’est pour cela que le Dr Schweinfurth a dessiné cette plante comme portant à la fois des fleurs et des feuilles. Nous avions cru que les feuilles de la plante du désert ne se trouvaient pas sur la plante fleurie parce qu'elles étaient mangées par des chèvres. Mais des observations attentives m'ont démontré que les feuilles poussent chez la plante dans le désert au printemps, après que les capsules ont déjà disparu, abimées par le vent, et que ces feuilles persistent pendant l'été, puis se sèchent et sont emportées par le vent aux mois d’août et de septembre avant que les fleurs paraissent. » Une planche de cette belle espèce doit paraître dans le Deulscher Garten de Berlin. La diagnose ci-dessus, et celles de Zris Helenæ et Zris Lorteti, sont en partie empruntées au manuærit du V volume de la Flora Orientalis que M. Boissier a bien voulu m’autoriser à consulter. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 159 IRIDEÆ 836. Crocus hiemalis Boiss. et 30 Martio tantum cum fructibus sed teste cl. Mawv. inter Dhoherieh et He- Blanche. Diagnoses bron 10 kilom. ad meridiem hujus civitatis 750 alt. 9 bulbos IL, fase, IV. p. 93. reperi. — cl. Monograph. Georges Maw. Feb’y 15 1880 scribe- bat : « It will be most important to notice and record the most southerly point at which croci occur. At present I believe there is no record of their occurrence south of Bethleem, but you are I think, sure to see C. hyemalis between Sinaï et Bethleem and it will be desirable to obtain a good supply of roots. » 837. Gladiolus segetum Gawler 5Maio in arvis Brindisi Italiæ meridionalis. bot. Mag. 719. 838. » atroviolaceus Boiss. 27 Martio Ouadi el-Cheriah apud Amalecitanos ad meridiem Palestinæ. » Or. I, 45, p. 14. . . . 6 Aprili in vallibus circa Bethleem et in valle Rephaim prope Hieroso- Iymam. » » 42 > Siloh Samariæ. 839. Iris Sisyrinchium L. sp. 59. 11 Martio in cultis haud procul Gizzeh pyramides prope Kahiram. » » 26 » in deserto Ægyptiaco-Syriaco Cheik Zœïed. » » 21 » apud Amalecitanos et per totam Palestinam. 8399a » fmonophylla. . . . 22 » in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir el-Abid. » syn. Iris monophyllos 23 » Bir Mabrouki. Heldreich. » » 24 » Abou Mazrouk. » » 25 » el Arich. 840. » Palæstina Baker in 50 » cum fructibus in collibus saxosis ed-Dhoherieh et Hebron. Seeman’s Journ. 4871, p. 108 sub Xiphio. Si1. Iris Helenæ Barb. nov. sp. Rhizomate abbreviato, caule pumilo gracillimo unifloro, foliis radicalibus anguste linearibus complicatis falcatis caule triplo brevioribus, spathæ valvis lanceolatis tubo perigonii longioribus, perigonii tubo ovario ses- sili cylindrico subduplo longiore, limbi lilacini laciniis externis erecto-patulis obovato-oblongis secus unguem et ad medium intense purpureis parte inferiori præsertim secus ungucem papillis elongatis sparsis intense pur- pureis obsitis, laciniis internis submajoribus erectis late ovatis concoloribus 4. Hab. in arenosis deserti inter Ægyptum et Palestinam prope el-Arich, ad Ouadi el-Gradi, Ouadi Cheria et Nachel Abou Heïla! F1. 25-27 Marte. Fibræ radicales numerosæ elongatæ rubellæ, collum vaginis in fibras tenues solutis obsitum, caulis semipeda- lis. Folia radicalia 3-4 pollices longa 2-3 lineas longe circinnata, caulinia 2-4 abbreviater erecta. Flores eis I. Ibericæ subminores, perigonii phylla præter exteriorum maculam mediam intensius purpuream concoloria. Species papillis laciniarum exteriorum sparsis quidem ad secus lineam mediain magis confertis transitum ab Oncocyclo ad Pogonidium præbens. Caracteres Sectionis Oncocyclus Baker sunt : Perigonii laciniæ externæ latere interiore inferne pilosæ nec regulariter secus lineam mediam barbatæ. Caracteres Sectionis Pogoniris Baker sunt : Perigonii laciniæ externæ intus parte inferiori secus lineam mediam barbatæ. Dilectissimæ matri nuncupata. Nous regrettons vivement de ne pouvoir joindre à cette description une planche, mais il est impossible de figu- rer un Iris d’après un échantillon d’herbier; nous avons heureusement rapporté des rhizomes qui ont l'air de prospérer sous couche froide et en serre, et nous espérons en obtenir une fleur au printemps 1883. 160 843. Erythrostictus Palæstinus Boiss. mss. Baker Journal Linn. Soc. XVII, p. 445. 844. Colchicum Ritchii Rob. Brown in App. ad Denh. et Clapp. 241. Syn. : CG. Ægyptiacum Boiss. Diagn. I, 5 p. 66. » C. stenopetalum Bs. et BI. mss. 845. Colchicum sp. . . . . . . 816 Tulipa montana Lindley Bot. Reg. t. 1106. » Lownei Baker Jour- nal Lin, Soc. 14 p. 294. 847. Theresia Libanotica Boiss. « bracteata. Diagn. PI. Or. IL, 13 p. 20. Fritillaria crassilfolia Bois. var. Hermonis. 848. Asphodelus tenuifolius . . Cav. in Ann. Hist. Nat. 2, N° 6, 46, t. 27, f. 2. 849. Asphodelus viscidulus Bss. Diagn.I,7, p.118 et 11,13 p.24. 850. » fistulosus L. cum Oo- myces Barbeyi Roum. Rev. Myc. 1880. 851 » ramosus L. 852, PA AUTOUS IE PME NET Ornithogalum lanceolatum Labill. 855. » Narbonense L.sp.440 853. » montanum Cyr. var. platiphyllum F1. Or. teste cl. Boiss. 854. » montanum Cyr. for- ma laxa t. cl. Boiïss. 856. » Narbonense L. for- ma stenophylla teste cl, Boiss. » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 9 Aprili 5 Martio 2 5 29 Aprili 27 Martio 29 » 49 Aprili 6 Aprili 26 Martio 9 Aprili 28 » 4 Martio 30 » 28 Aprili 30 Martio 3 Aprili 1 Maio 4 » 6 Aprili COLCHICACEÆ cum fructibus in planitie salsuginosa inter Jericho et mare Mortuum. cum fructibus in arenosis maritimis Ramleh prope Alexandriam. in arvis Amalecitanorum ad fines meridionales Palestinæ. cum fructibus in saxosis Datrayeh Judeæ meridionalis. LILIACEÆ in pascuis Ouadi el-Chalah ad fines meridionales Palestinæ. in collibus prope Datrayeh Judeæ. cum fructu Achzib Syriæ littoralis. cl. Lortet hanc pulcherrimam speciem ad nives deliquescentes Hermonis cacuminis die Maio 24 legit. fl. lapidosis in vallis Rephaïm prope Hiérosolymam ubi Mrs Pal- mer leg. et comm. ad nives deliquescentes Hermonis cacuminis cel. Lortet legit. in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad Cheik Zœïed ad fines Palesti- næ ; nondum in Ægypto indicatus. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Oasis Katieh. in salsuginosis inter Jerichum et mare Mortuum. in arvis circa Larnakam Cypri. in collibus calcareis Mariout prope Alexandriam. in collibus supra Hebron Judeæ. ad meridiem Hermonis cacuminis el. Lortet Maio 24 leg. in cultis circa Larnakam Cypri. in collibus Datrayeh Judeæ, » vallis Josaphat prope Hierosolymam. in colle castelli Smyrnæ. in Corcyra. in Cedronis valle ad conventum Mar Saba Judeæ. prope Khan Lubban Samariæ. 857. Gagea reticulata Pall. It. IIT, p. 553. App. tab. D fig. 2 » » 857a 77 fibrosa Boiss. Flor. Or. V, mss. » foliosa (Presl. Del. Prag. p. 149 sub Ornitho- gallo) 8 micranthe Boiss. F1. Or. V, mss. 858. Scilla maritima L. sp. 442 . Syn. Urginea Scilla (Steinheil, Ann. Sc. Nat. 4834 p. 321) . 859. » hyacinthoides L. Syst. Veg. 13 p. 272. 860. » undulata Desf. . . . (sub Scilla in Flor.Atl. t.88). 861. Uropetalum erythræum . Webb (sub Dipcadiin Phyt. Can. II, p. 341) syn. Hyacinthus serotinus Forsk. F1]. Eg. Supp. p. 209 et Del. Ilustr. p. 11 non L. » » » » » » Hyacinthus sp. . - . . . . 867. Bellevalia Sp. . . . . . . 4100. : 862. » macrobotrys Boiss. » Diagn. I, 13, 35. 866 bis. » flexuosa Boiss. Diag. II, 43, 36. 863. » sessiliflora Viv. F1. Lib. 21. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 29 Martio 90» » k » 5 » 25 Martio 47 Aprili 4 Martio 6 » 11 Martio 47 > 49 » 20 » IE: DE CNE 25 » 26 » 21 Aprili 8 » 25 Martio & 26 » Eye 30 » 5 Aprili 4 Martio 161 in graminosis circa Bir es-Seba Judeæ. in saxosis prope Hebronis maladariam. in arvis derelictis Mariout prope Alexandriam. Ramleh, CI. Letourneux hanc speciem sub N° 207 Gagea Grana- telli Parlat. Boiss. Flor. Or. vol. ined,. in calcareis ad Mariout fl. Februario fruct. Martio 1870 public. cl. Lortet ad nives deliquescentes prope Hermonis cacumen Maio 24 leoit. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad occidentem el-Arich; non- dum in Ægypto indicata ; tantum in hac statione observavi sed diebus sequentibus frequentissime occurit ut pascuorum Amalecitanorum termini. inter segetes Ouadi Saffurieh Galileæ. in arvis calcareis Mariout prope Alexandriam. in arenosis el-Mandarah. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci prope el-Arich et ad fines meridionales Palestinæ. CI. Letourneux fructiferam legit in el- Mandarah Nov. 1879. Ses feuilles plus étroites, la longueur de l’épi floral, etc., amèneront peut-être les botanistes à distin- guer la plante d'Egypte de l’espèce d'Algérie et de Sardaigne. in arena deserti Ægyptiaco-Lybici ad Gizzeh pyramides et ad Kahirinum polygonum. in deserto Ægyptiaco-Syriaco, Ismailiæ. » ad Bir Abou Larou. » ad Oasim Katieh. » Bir Abou Elfein. » Bir Mabrouki. » Bir el-Mazar et Bir Abou Mazrouk. » Ouadi el-Gradi et Nachel Abou Heila cum fructibus. Cheik Zœiïed ad fines Palestinæ. Saïdæ, specimen unicum ad ce]. Heldr. missum. in Cedronis valle inter Hierosolymam et Jerichum. M. de Held- reich m’écrit de ce N° 867 : « Belle plante d’un port très parti- culier. Très dommage qu'elle soit sans fleurs; commeil y a des graines mûres, on pourra essayer de la cultiver. » Ouadi el-Gradi ad fines Ægypti. in arvis Mariout prope Alexandriam, in deserto Ægyptiaco-Syriaco ad fines Palestinæ, Cheik Zœæïed; species in Africa nondum indicata. Ouadi el-Chalah apud Amalecitanos. in muris humo tectis Judeæ ad Datrayeh et ed-Dhoherieh et in collibus saxosis ad meridiem Hebron. circa Hierosolymam. in calcareis et segetibus Mariout prope Alexandriam. 162 863. Bellevalia sessiliflora Viv. 866. » Holzmanni de Held. Atti Congr. Fir. 228. 868. » » . Muscari neglectum Guss. teste cl. de H. » parviflor. Desf. Atl. I, 309. 870. Leopoldia sp. nov. teste cl, de Heldr. ex affinitate L. Weissi Freyn. 871. » sp. nov. teste cl. de H. 1103. » » 1102-Bellovalie "0"... 876. Allium Cepa L. sp. 431 . . 881. » decipiens Fisch. . . Hort. Gar. Cat. 1812, p. 10. » syn. À. tulipæfol. Led. » A.Orientale Bois. Diagn. I, 13 p. 25. » desertorum Forsk. Eg. p. 72. Erdelii Zucc. Abth. Bay. Ac. IT, 236, t. 5. » syn. À. Philistæum Bs. Diagn. IT, 143, 26. » » 883. » » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 25 Martio CARE 4 » G >» 19 Aprili 24 » 5 Maio 22 Aprili 26 Martio 21 » RS D» 24 » 27 Us 22 » 16 » 3025 28 Aprili 26 Martio Ouadi el-Gradi ad fines deserti Ægyptiaco-Syriaci. Ouadi el-Chalah apud Amalecitanos ad meridiem Judeæ. in arvis circa Mariout prope Alexandriam. » el-Mandarah. ad viam Achzib Syriæ littoralis. in fruticetis ad Nahr el-Kelb prope Berythum. in cultis circa Brindisi Italiæ meridionalis. in Ramleh et Bulkeley Æsypto cl. Letourneux rep. et comm. in ruderibus Râs Dâmur Syriæ littoralis. Cheik Zæïed ad fines deserti Ægyptiaco-Syriaci. Ouadi el-Chalah apud Amalecitanos ad meridiem Judeæ. in deserto Ægyptiaco-Syriaco Bir Mabrouki. Abou Mazrouk. Cheik Nouran ad fines meridionales Palestinæ. in deserto Ægyptiaco-Syriaco, in oasi Katieh. in cultis oasis Aïoun Mouca deserti Ægyptiaco-Arabici. in collibus Judeæ ad ed-Dhoherieh. » » in cultis Larnakæ Cypri. hanc rarissimam speciem in montibus N.-E. Bir el-Fahme inter Kahiram et Suez cl. Sickemberger inv. et comm. in arvis Ouadi el-Gradi ad fines deserti Ægyptiaco-Syriaci. Ouadi el-Chalah et Cheik Nouran ad fines meridionales Palestinæ. Djebei Bate. Observation. La planche 6426 de Curtiss'Botanical Magazine représente un Allium appelé Allium Erdelii Zucc. par l’auteur; nous n’y reconnaissons pas notre plante, mais plutôt A. decipiens Fisch, Allium Neapolitanum Cyr. pl. rar. Neap. fasc. I, 915 t. 4. (1788.) 882. » papillare Boiss. Diag. IL, 43, 27. 878. » roseumL.sp.ed.Il,432 879. » var. Tourneuxii Boiss. mss.syn. À. Tourneuxii Bs. sp. nov. in sched. N° 205 F1. Æg. ausp. A. Letourneux lect. 1878. 30 Martio 6 Aprili 22 Martio 23 » 85 , à DRE 4 Maio AUS k Martio in lithotomis Mex ad Mariout Aprili 1879 el. Letourneux primus in Ægypto detexit et communicavit. in collibus ed-Dhoherieh Judeæ. in rupibus septentrionem spectantibus Cedronis vallis prope Si- loe Judeæ. in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci, in oasi Katieh; nondum in Africa indicatum. Bir Mabrouki. Nachel Abou Heïla. Ouadi el-Cheriah ad fines meridionales Palestinæ. in collibus herbidis ad vias Corcyræ. Brindisi Italiæ meridionalis. inter segetes ad Mariout et Ramleh prope Alexandriam. © ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES { 887 bis et 888 bis Allium Aschersonianum Barb. sp. nov. Tabula nostra IV. Diagnosis princeps : A. bulbo ovato tunicis demum laceris vestito, foliis eretiusculis flaccidis lanceolatis sensim attenuatis subundulatis margine denticulato-scabris scapo crasso elato brevioribus, spatha demum 2-3 loba umbella breviore, umbella dense multiflora hemisphærica pedicellis floris 3-4 plo longioribus, perigonii rosei phyllis oblongo-linearibus obtusis demum reflexis, filamentis albidis basi coalitis et dilatatis sensim et longe subulato-attenuatis perigonio sublongioribus, antheris pallide fuscis 4. Habitat in cultis Syriæ circa Aleppo Ky 171, Haussk. prope Aïntab Haussk. in Ægypto inferiore ad Mariout prope Alexandriam ubi el. Letourneux legit et sub. A. Orientali publicavit; in valle Acoris inter Hierosolymam et Jericho fructiferum die Aprili 8 ad Samariam Aprili 43, in Mariout N° 887 bis Martio 4, apud Philistinos N° 888 bis Martio 27 legi. Pedale et sesquipedale, folia 5-6 lineas lata, Prius À. decipienti (Orientali) adnumeratum, sed præter colorem florum certe differt perigonii phyllis angustioribus, filamentis longius subulato-attenuatis, antheris fuscis. Vidi in herb. specimen ex Aleppo sub nomine À. subciliati designatum, sed hoc nomen, cæterum manuscriptum, ob nimiam similitudinem cum aliis congeneribus omnino rejiciendum. M. Boïssier a bien voulu me communiquer la diagnose ci-dessus ainsi que l'extrait suivant d’une lettre de M. Ascherson du 7 Mai 1881 : « Si la plante d'Alexandrie appartient à l'espèce que m'a dédiée M. Barbey, l'AI- lium Aschersonianum se trouve aussi en Cyrénaïque (Rohlfs) et probablement à Tripoli, où M. Cosson, qui a dé- terminé la plante de Berghasi À. nigrum, indique la dernière espèce. » 884. Allium scabriflorum Bois. 8 Aprili in herbidis Acoris vallis inter Hierosolymam et Jerichum. Diagn. I,5, 60. 874. » Schuberti Zucc. loc. 16 » copiosum in cultis planitiei Jisreel Palestinæ inter Samariam et cit. 234 t. 8. Galileam. 875, » subhirsutum L. . . 12 » in collibus Samariæ prope Khan Lubhan. sp. 424. syn. À. ciliatum Cyr. 26 » in graminosis circa Berythum Syriæ littoralis. pl. rar. Neap. » » 4 Maio in collibus Corcyræ. 880. » trifoliatum Cyr. pl. 24 Aprili in valle Nabr el-Kelb prope Berythum. rar. II, 41. t. 3. 887. » Libani Boiss. Diagn. 30 Martio in colibus Jud. merid. ad ed-Dhoherieh. I, 13, 26. 886. » Rothii Zucc. loc. cit. 29 » callidis prope Bir es-Seba Judeæ meridionalis, IV, 235. Crameri Boiss. mss. M. Sickemberger m'a communiqué des environs du Caire cette curieuse espèce que M. Boissier a dédiée, à juste titre, à M. Er- nest Cramer qui a fait une étude spéciale de la flore déser- tique du Caire. » curtum Boiss. Gaill. au printemps 1881 M. Letourueux a découvert à Mariout cette espèce de Sidon. JUNCACEÆ 888. Juneus bufonius L. sp. 466. 11 Martio in humidiuseulis ad Gizzeh pyramides prope Kahiram. 889. » acutus L. sp. 463. . 5 » in arenosis Ramleh prope Alexandriam. CYPERACEÆ 897. Carex distans L. sp. 1387. . 24 Aprili in humidis vallis Nabr el-Kelb prope Berythum. 895. » divisa Huds. fl. angl. 6 Martio in arenosis el-Mandarah prope Alexandriam, ed. I, 348. 899. » ; 16 Aprili prope lacunam in planitiei Esdraelonis Palestinæ. » » 2 » Râs Dâmûr Syriæ littoralis. 164 898. Carex stenophylla Wahl. . B planifolia. 896. » Halleriana Ass. . . 893. Schœnus mucronatus L. sp. 63 (1762). syn. Cyperus capitatus Van- delli fasc. 3 (1771). » Scirpus Kalli Forsk. FI. Eg. Arab. 15 (1775). » Cyperus Ægyptiacus Gloxin. Obs. 20 t. 3 (1785). » Mariscus mucronatus Presl. Cyp. et Gram. Sic. 15 (1820). » Galilea mucronata Parl. F1. Pan. I, 299 (1839). » Cyperus schœnoides Gris. Sp. FI. Rum 421 (1843). 890. Cyperus distachyos All. . Actuarium p. 48 (1789). syn. C. junciformis Desf. FI. Atl. I, p. 42 (1798). » » fl. fusco. 892. Cyperus rotundus L. sp. 67. 894. Scirpus maritimus L. . . 902. Andropogon distachyon L. nec distachyus sp. 1481 901. » Rubescens Visiani Reg. Bot. Zeit. 1829, 1 Erg. bl. p. 3. 903. Imperata cylindrica Palis. de Beauv. agrost. 7 t.5. f. 1. Panicum paspalodes Pers. Syn. I, p. 81. » repens L. sp. 87. . . 904. » turgidum Forsk. . . Æg. 18. 905. Pennisetum Tiberiadis Bs. Diagn. IL, 43, p. 48. 907. Phalaris brachystachys . Link. in Schrad. Journal I, 3, 134. 906. » minor Retz Obs. 3,8. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 95 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci prope el-Arich. Ouadi el-Chalah ad fines meridionales Palestinæ. in herbidis Corcyræ. 48 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir Abou Larou. 47 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci prope Ismailiam; non est indicatus in Schweïinfurth Beïträge. in campo Ouadi Cheriah ad fines meridionales Palestinæ. in humidiusculis Heliopolis prope Kahiram. Nahr el-Kelb prope Berythum Syriæ littoralis. ad ripas lacunæ in planitie Jisreel inter Samariam et Galileam GRAMINEÆ in collibus apricis circa Berythum Syriæ littoralis. in pratis siccis Ràs en-Nakurah Syriæ littoralis. 47 Martio ad viam ferratam propestationem Fayid inter Suez et Ismailiam cl. Sickemberger ad lacum Mareotidis prope Alexandriam flor. Aprili 48, 1876 legit et communicavit; nondum in Ægypto in- dicatum. el. Sickemberger Fagella prope Kahiram in opuntiarum sæpibus Februario 28. 4880 leoit et communicavit; nondum in Æsypto indicatum. in arena deserti Kahirini prope polygonum. in rupinis calidis Nahr el-Kelb prope Berythum. in collibus Acoris vallis Judeæ. 29 Martio ad fines meridionales Palestinæ prope Djebei Bate. d r ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 165 908. Phalaris paradoxa Lin. fil. 49 Aprili in segetibus Ptolemais Syriæ littoralis. Dec. 35 t. 18. 909. Cornucopiæ cucullatum L. 19 » ad viarum margines prope Ptolemaim Syriæ littoralis. sp. 79. 911. Alopecurus pratensis L.sp. 26 » in ruderibus Berythi Syriæ littoralis. 88. » anthoxanthoides Bs. 23 » in muris siccis Berythi. IL, 43, p. 42. » » 24 in valle Nabr el-Kelb. 912, Phleum tenue Schrad. 26 » in arvis circa Berythum Syriæ littoralis. germ. p. 191. 913. » » ? 26 » » » M4. Agrostis verticillata Vill. 10 Martio ad margines deserti Kahirini prope polygonum. depph. ?, 74. » » 160" in cultis Oasis Aïoun Mouca deserti Ægyptiaco-Arabici. 915. Sporolobus spicatus Kunt. 17 » in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci prope Ismailiam. Agrost.I, 210. 916. Lagurus ovatus L. sp. 119. 19 Aprili in apris siccis Ptolemais Syria littoralis. » » Maio » Corcyræ. 917. Polypogon Monspeliensis 8 Martio ad stationem Tukh viæ ferratæ inter Alexandriam et Kahiram Desf. fl. Atlant. I, p. G7. Ægypti inferioris. » » 10 » in insula Roda prope Kahiram. » 49%, in cultis Hielopolis Kahiram. » » AG in cultis Oasis Aïoun Mouça deserti Ægyptiaco-Arabici. » » As ad fines deserti Ægyptiaco-Syriaci prope Ismailiam. 874. Kœleria phleoides Pers. 27 Aprili in ruderatis circa Berythum Syriæ littoralis. Syn. I, p. 97. 918. Lamarckia aurea Mœnch. 4 Martio in saxosis Mariout prope Alexandriam Ægypti inferioris. meth. p. 201. » » 30 » » ed-Dhoherieh Judeæ. 919. Cynosurus callitrichus Barb. sp. nov. tab. nostra X. Diagnosis princeps : C. annuus, caulibus pluribus erectis rigidulis, foliis late linearibus planis, paniculam superantibus, ligula oblonga, Joli superioris longissimam paniculam attingente; panicula conferta, subglobosa secunda; spiculis fertilibus 2-3 floris cum rudimento floris superioris, glumis membranaceo-scariosis lanceolatis basi dilatatis apice sensim attenuato-subulatis, glumelia inferiore superne scabra, margine scariosa, apice subbi- dentata, longissime aristata; spicularum sterilium glumellis basi angustissime lanceolatis superne subulato- aristatis, inferioribus remotiusculis alternis longissime violace aristatis, superioribus oppositis approximatis brevius aristatis. FI. Martio-Aprili. Habitat in aridis petrosis calcareis Judeæ ad meridiem Hebronis prope locum dictum ed-Dhoherieh ubi pri- mum inveni 30 Martio 4880, dein in aula ipsa templi Hierosolymitani 3 Aprili 1880; in herbario Boissier speci- mina a el. C, Gaillardot sub N° 2398 in Boustan el-Doueidar ad Damasci occidentem 8 Aprili 1856 lecta vidi. Notre C. callitrichus nous parait bien distinct de C. echinatus par ses culmes moins feuillées jusqu’au sommet, la panicule étant involucrée par la gaine supérieure. Les glumes sont anguste et non late lanceolatæw, apice in cuspidem eis sublongiorem nec breviorem attenuatæ. La glumelle inférieure (des fleurs fertiles) est surmontée d'une arête violacée et non pâle, dix fois et non trois ou quatre fois plus longue qu'elle-même. Il en est de même des glumelles des épillets stériles qui sont infiniment plus étroites, plus longuement aristées et en outre strictes et non étalées, les supérieures plus rapprochées (in rachide strictæ nec patentes superiores magis approæimatæ.) Les glumelles stériles sont comme dans C. echinatus toutes étroites et semblables, tandis que dans le C. elegans celles rétrécies dans la partie supérieure du rachis sont dilatées et ovales à la base. Le C. elegans diffère en outre des deux autres par les glumes dépassant à peine la glumelle et non beaucoup plus longues qu’elle. 920. Ammochloasubacaulis Ba- 4 Martio in arvis derelictis Mariout prope Alexandriam; nondum in lansa sub Sesleria in pl. Ægypto indicata. Alg. ex. n. 709 (1853). 166 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 920. Ammochloa subacaulis Bal. Syn. A. Palæstina 5 Martio in Ramleh prope Alexandriam. Boiss. diagn. XIII, p. 52. (Maio 1854) quolocodicit: « Hab. in de- sertis Pales- 6G » in palmetis el-Mandarah prope Alexandriam. tinæ austra- lis circa Ga- za ubi Aprili 18 » in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci prope Ismaiïliam. ineunte uwnt- cum (l) spe- cimen lepi.» 20 » Ù » Oasis Katieh. » » 24 » » » Bir el-Mazar. » » 26 » » » ad fines Palestinæ Ouadi el-Gradi. » » SONT circa Bir es-Seba ad fines meridionales Judeæ. 921. Dactylis glomerata L. sp. ?4 Aprili in herbidis vallis Nahr el-Kelb prope Berythum. 702. 922. Vulpia pectinella Del. sub 18 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci inter Ismailiam et Bir Abou Festuca in Larou. Ind. hort. Monspeln. (1836) p.24. » » Re Oo» Oasis Katieh et Bir Abou Elfein. Grâce à la bienveillante obligeance de M. Edmond Boissier, nous pouvons identifier Vwlpia pectinella Del. avec Vulpia patens Boiss. in diagn. II, 13, p. 62, dont il nous est dit : Habitat in deserto Arabiæ petreæ Palestinæ con- termino ubi pauca specimina Aprili 4846 legi. Cette dernière localité limite à l’orient l’aire géographique de notre espèce qui s'étend jusqu'aux environs d'Oran. Delile l’aurait décrite en 1836 sous le nom de Festuca pectinella dans Ind. hort. Monsp. brochure que je n’ai pu me procurer; en tout cas il l’a figurée dans la fig. ? de la planche 63 inédite de sa Flore d'Egypte dont nous donnons une phototypie dans notre table VIII. MM. Cosson et Durieu ont aussi représenté cette espèce dans la fig. 1 de la planche 41 de leur Exploration scientifique de l’Algérie et ils lui donnent comme synonyme Festuca cynosuroides Del. Ægypt. illustr. N° 107 non Desf. C’est sur cette espèce que de Notaris a établi en 1847 son genre Céenopsis dans Sem. hort. genuen, En effet, les échantillons d’O- ran ont l'apparence particulière d’un peigne; mais en étudiant une série suffisamment nombreuse d'exemplaires on trouve tous les types intermédiaires qui ramènent au genre Vulpia. Toutefois on peut remarquer que le rachis quelque peu canaliculé rapprocherait cette espèce des Nardurus et par conséquent des Hordeacées. 993. Scleropoa Memphitica Prl. 19 Martio in arena mobili deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir Abou Larou. F1. It. I, 471 (1850). » » Boiss. diag. I, 43, 63 (1853). » » 20 » Abou Larou ad Bir Baadah el-Messaïd et Oasis Katieh. » » 22 Oasis Katieh Bir Abou Elfeïn. » » 25 » el-Arich. miror in Schw. Beiträge non esse indicatam sub aliquot syn. 924. » pumila Boiss. Il, 145, 6G >» in arena palmetorum el-Mandarah prope Alexandriam. p- 61. » » 82 » » deserti Ægyptiaco-Syriaci Oasis Katieh. » » 83 » » » Bir Mabrouki. » » 24 » , » Bir Abou Mazrouk et Bir el-Mazar. » » 27 » in arena Ouadi el-Chalah ad fines australes Palestinæ. » » 30 » ruderibus ed-Dhoherieh Judeæ. 925. Scleropoa Philistea Boiss. Diag. Or. II, 13, p. 60. 926. Cynodon Dactylon Per. Syn. I, 85. » » 927. 928. 981. 929. 930. 924: 932. 935. 934. 936. 938, 937. 935. 939. Leptochloa bipinnata Hch. Echinaria capitata Desf. Atl. IT, 385. » cærulescens Desf. . Atl. I, 109 t. 21 f. 2. » ciliata Desf. in Schrd. N. Journ. II, 255. » plumosa L. sp. 1666 qui indicat hanc speciem ex Ame- rica !? Aristida scoparia Trin. et Rup. Stipa tortilis Desf. At]. I, SOA EU Lepturus incurvatus Tri- nius fund. Agrost. p. 128. Hordeum murinum L. sp. 126. » bulbosum L. sp. 195. » hexastichonI.,.sp.125 » Ithaburense Boiss. Diagn. PI. Or. IT, 43, p. 70. » maritimum Withe- ring Bot. An. ed. 3, 172, BIOS SDAAUET SN E NE ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 49 Aprili 2) » 9 Martio 43 » 16 » FAR 19 » 30 » 24 Aprili 18 Martio 10 AL 48 » 19 » De 26 » 49 Martio 26 » SUR 6 Aprili (TRES 40 » DES dE 16 Martio 23 Aprili 4 Maio 25 Martio 40 Aprili 47 =» 16 Martio G Aprili 5 Maio 8 Aprili 49 » 26 » 1 Maio 167 in ruderibus Nabr el-Kasimieh Syriæ littoralis. » Achzib Syriæ littoralis. in arena deserti Kahirini ad Kaliforum sepulcra. » » Ouadi Hoff prope Helouan. » » _ Ægypto-Arabici Oasis Aïoun Mouca. » » Ouadi el-Chalah ad fines australes Pa- lestinæ ; nondum in Ægypto indicatum. in arena ad marginem deserti Heliopolis Ægypti. in herbidis Judeæ Hebron et ad meridiem Hierosolymæ. in valle Nahr el-Kelb prope Berythum. (Syn. A. Adscenscionis L. sp. 121.) in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci inter Ismailiam et Bir Abou Larou. in arena deserti Kahirini ad polygonum. » Ægyptiaco-Lybici ad Gizzeh pyramides. » Ægyptiaco-Arabici inter Ismailiam et Bir Abou Larou. in arena deserti » Bir el-Harras, Ouadi el-Chalah ad fines australes Palestinæ. Cheïik Zæœïed » in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad PBir el-Harras. ad fines australes Palestinæ. ed-Dhoherieh Judeæ. in valle Cedronis ad conventum Mar Saba Judeæ. in Acoris valle inter Hierosolymam et Jerichum. Aïn Dür in Ouadi es-Sik Samarisæ. Larnakæ Cypri. in cultis Oasis Aïoun-Mouça deserti Ægyptiaco-Arabici. ad viarum margines Berythi. in colle castelli Smyrnæ Lydiæ. in ruderibus circa sepulcra el-Arich deserto Ægyptiaco-Syriaco. in siccis Ouadi es-Sik Palestinæ, in siccis Chefa Omar Galileæ. in cultis Oasis Aïoun Mouca deserti Ægyptiaco-Arabici. in declivibus siccis inter conventum Mar Saba et Bethleem. in locis arenosis maritimis Brindisi Italiæ meridionalis. in ruderibus inter Hierosolymam et Jerichum. in derelictis maritimis Achzib Syriæ littoralis. » » prope Bervthum littoralis. in siccis collis castelli Smyrnæ,. 168 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 940. Brachypodium distachyon 9 Aprili in planitie inter Jerichum et mare Mortuum Palestinæ. Rœm. et Schult. SYSEOVES-HINp- A1 TE 84 in valle Nahr el-Kelb prope Berythum. 945. Bromus rubens L. sp. 114 . 4 Martio in calcareiset ad agrorum margines Mariout prope Alexandriam 944. » » 26 in gramineis ad fines australes Palestinæ. » » 27 » Ouadi el-Chalah » » » 30 » in herbidis ed-Dhoherieh Jude. 945. » , 9 Aprili in planitie inter Jerichum et mare Mortuum. 944. Ù » 28 » in sterilibus circa Larnakam Cypri. 946. » madritensis L.sp.144 28 » » » » Ù » 5 Maio in herbidis circa Brindisi Italiæ meridionalis. 947 » maximus Desf. At]. I, 5 Martio in hortis Ramleh prope Alexandriam. 95, t. 26. 941. » mollis L. sp. 112. . . 5Maio in herbidis circa Brindisi Italiæ meridionalis. 942 » scoparius L. sp. 114. 12 Aprili ad agrorum margines Khan Lubban Samariæ. 943. » tectorum L. sp. 114. 30 Martio in ruderibus siccis circa Hebron Judeæ. » » 1 Maio in colle castelli Smyrnæ. 948. Lolium multiflorum Lam. 12 Martio in cultis Heliopolis Ægypti. » Ù 4160 » Oasis Aïoun Mouca deserti Ægyptiaco-Arabici. 949. » perenne L. sp. 122 . 4Maio ad vias Corcyræ. rigidum Gaud. fl. el. Sickemberger circa Alexandriam legit et communicavit; non- helv. I, 355. dum in Ægypto indicatum. 950. » ? 19 Aprili in segetibus Ptolemais Syriæ littoralis. » » 20 » ad viam Ras en-Nakurab littoralis. 951. » temulentum L. sp. 21 » in segetibus ad Saïda Syriæ littoralis. 422 952. Per) 27 Martio in campis Ouadi el-Chalah ad Palestinæ australes fines. 953. WE 20 Aprili in arena ad Nahr el-Kasimieh Syriæ littoralis. DDARTTITICUM EE RC 0 42 Martio in arvis Heliopolis; hæc species a cl. Boiss. in Ægypto lecta in herbario Reuteri sine nomine est. 956. Arrhenatherum Palestin. 10 Aprili in ruderibus Rummon Samariæ, Bois. Diag. IT, 13, p. 51. 957. Poa bulbosa L. sp. 102, . 29 Martio in apricis incultis ed-Dhoherieh Jude. » » 1 Maio » Smyrnæ Lydiæ. 958. » Persica Trinius. . . ?7 Aprili in cultis horti cl. Peretié dragomanus Consulatus Franciæ in Berytho. Eragrostis megastachya cl. Sickemberger 14 Jul. 1879 in insula Roda prope Kahiram Link hort. berol. 1, 187 lest. et comt. ; nondum in Ægypto indicata. 959. Briza maxima L. sp.103. . 12 » in ruderibus siccis Khan Lubban Samariæ. 960. Sphenopus Gouani Trinius 9 » in planitie inter Jerichum et Jordanum Palestinæ. fandam agrost. p. 435, anno 4820 syn.S. divaricatus Rch. fl. excurs. I, p. 45 anno 1830. 961. Catabrosa aquatica P. Bv. 16 » ad lagunæ ripas in Jisreel planitie Palestinæ. agrost. p. 97, t. 19, f. 8. 982. Vulpia inops. Del.sub. Fes- 24 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Bir Abou Mazrouk. tuca. » » R6 » ad Palestinæ australes fines. var. subdisticha Asch. et Hck. M. Boissier a bien voulu aussi me dire queson Vulpia brevis Boiss. et Kotschy in Ky pl. Syr. 1855 diagn, ser. II, p. 139 était la même plante que celle que Delile avait décrite sous le nom de Festuca inops dans Floræ Æg. Illustratio. (Descrip. de l'Egypte, Hist. nat. II, N° 110.) Delile a aussi figuré cette graminée dans la figure { dela planche 63 inédite de la Flore d'Egypte dont nous donnons une phototypie sous notre planche VIII. Ce qu'il y a de remarquable, c’est que l’habitat des échantillons de Kotschy est #7 graminosis ad Mar Tserkis prope Bscherre ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 169 alt. 4800 mais fleurissant en juillet, tandis que tous les autres exemplaires proviennent de la région maritime de la basse Egypte. MM. P. Ascherson et E. Hackel ont publié dans les Sitzungsberichten des Botanischen Vereins der Provinz Brandenburg, XXII, p. 109, une étude sur cette plante où ils ont observé une disposition en spirale des épillets. La plupart des échantillons dé l’herbier Boïssier ne présentent pas cette inflorescence particulière qui se retrouve toutefois dans les exemplaires que j'ai recueillis moi-même. 962. Festuca interrupta Desf. 16 » in ruderibus Esdraelonis planitiei Palestinæ. atl. I, p. 89. . 963. Catapodium loliaceum Lk. 23 » in arena maritima Berythi Syriæ littoralis. hort. berol. I, p. 45. 964. Scleropoa rigida Griseb. 23 » in valle Nahr el-Kelb prope Berythum. spic. fl. rum. IT, p. 431. » » 26 » in arenosis Berythi. 867. Avena barbata Brot. lus. I, 25 Martio in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad Oasim Nachel Abou Heila. p. 108. » » 42 Aprili in derelictis Khan Lubban Samariæ,. » » 28h» in agris circa Larnakam Cypri. 965. » sativa L. sp. 118 . . 16 Martio in cultis Oasis Aïoun Mouça deserti Ægyptiaco-Arabici. 869. » sempervirens Vill. %Maio in collibussiccis Corcyræ. prosp. 17. Avena Heldreichii Parl. 866. Avena sterilis L. sp. 1148. . 12 Martio in cultis Heliopolis Ægypti inferioris. » » 4 Aprili ad meridiem Hierosolymæ. 966. » » 30e in sterilibus Ouadi es-Sik. 868. » sp. 42 Martio cultis Heliopolis. 872. Trisetum condensatum . 4Maio herbidis ambulacri castelli in oppido ipso Corcyræ. Schult. Syst. M. II, 366 870. » glumaceum Boiss. . 871. » parviflorum Pers. . 30 Martio in ruderibus circa ed-Dhoherieh Judeæ. Syn. I, 97. 875. » pumilum Kunth .. 5 » in arenosis maritimis Ramleh prope Alexandriam. Gram. I, 108. 873. Kœleria Sp. 26 Aprili in herbidis ad mare, Berythi. 976. » » 24 » in deserto Ægyptiaco-Arabico ad Bir Abou Mazrouk. 978. » Berythea Boiss. B1. 26 » in ruderibus maritimis Berythi. diagn. IL, IV, p. 135 91) 0 ? 28 » in sterilibus circa Larnakam Cypri. 980. Deschampsia media Rœm. 19 » in ruderibus maritimis Achzib Syriæ littoralis. et Schult. S. II, 687. 977 ? ? 11 Martio ad margines deserti Ægyptiaco-Lybici, prope Gizzeh pyramides. 984. Schismus Arabicus Nees 18 » in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci inter Ismailiam et Bir Abou FI. Afric. Larou. » » 19 » prope Bir Abou Larou. » » 2 » in Oasi Katieh. FILICES 990. Adiantum! Capillus Vene- 6 Martio ad putei marginem in Alexandriæ horto Ægypti infer. ris L. » » 10 Aprili copiosissime Aïn Duk Ouadi es-Sik Samariæ, » » 24. » in valle Nabr el-Kelb prope Berythum. 987, Asplenium Adiantum ni- 25 » » » » grum L. & Serpentini Koch syn. ed. I, 983. * Tandis que Koch et Grenier et Godron écrivent Adianthum, Linné dans son species met À diantum. 22 170 989. Ceterach officinarum Wil. sp. 9, p. 136. 986. Cheïilantes odora Sw. syn. flic. 5. p.127 985. Grammitis leptophylla Sw. syn. 3. 988. Pteris longifolia L.sp. 1531. 991. Equisetum ramosum Schl. cat. plant. helv. 1807, p. 27. 992. Marsilea Ægyptiaca Wild. » » ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 30 Martio 31 » 6 Aprili 6 » 26 » 2» 24 Aprili 42 Martio 46 » Grâce à la bienveillante obligeance de : M. Emile Bescherelle, à Paris, pour les mousses; M. le docteur Carrington, à Manchester, pour les hépatiques; M. le professeur Muller, d’Argovie, pour les lichens; M. le directeur C. Roumeguèëre, à Toulouse, pour les champignons; M. le professeur Ardissone, à Milan, pour les algues; nous pouvons donner la détermination des quelques cryptogames cellulaires que nous avons récoltés dans notre rapide course au Levant. 1105. Barbula aloides Koch? (mauvais état). 1107. » ambigua Br. et SCh. 1094 » cuneifolia Diks. . . 1081. » lævipila Bridel. . . 1068:" >" -muralis Le «1... 1065. » » 1078 et 1079. » 1084. Barbula var. y æstiva . . 1084 » » 1087 et 1088. » Barb. ruralis Hedw. var. rupestris. 1101. » unguiculata Hedw. forma. 1074-1077. subulata Brid. var. subinermis. 1073. Barbula vinealis Bridel. 1080-1082. » 1093. Barbula » 5 Maio 26 Aprili 31 Martio 24 Febr. % » 30 Martio 29 » 2 Aprili 15 » 30 Martio 26 Aprili 30 Martio 930. » 31 » in rupibus calcareis Hebron Judeæ. in muris Salomonis piscinarum prope Bethleem Judeæ. » Bethleem Judeæ. » terrenis prope Berythum Syriæ littoralis. in umbrosis vallis Nahr el-Kelb prope Berythum Syriæ littoralis. EQUISETACEÆ in arenosis vallis Nabr el-Kelb prope Berythum. RHIZOCARPEÆ cum fructibus in limo dessicato prope Heliopolim Ægypti infer. sterilis in fossis inundatis viæ ferratæ in Kahiram et Suez. MUSCI in humo Brindisi, in Italia meridionali. Berythi. ad Salomonis piscinas prope Bethleem. in parietinis Fori Romani. in cortice Gleditziæ triacanthi in monte Mario Romæ. Hebron Judeæ. Datrayeh Judeæ meridionalis. in aula templi Hierosolymitani. Jennin Samariæ. Hebron Judeæ. Berythi Syriæ littoralis. Hebron Judeæ. Hebron Judeæ. in muris Salomonis piscinarum ad Bethleem Judeæ. Berythi? 171 A la fin de 1881, M. Letourneux me communiquait quelques coussinets d’une mousse qui portait l'étiquette : « Barbula Tourneuxii Marioud, ad saxa a veteribus omissa Aprili 14881. A. Letourneux. » Désirant connaître l’auteur de B. Tourneuxii, je soumis un échantillon à M. Bescherelle qui, avec sa bienveillance accoutumée, me ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES répondit en date du 42 janvier 1882 : « L’échantillon d'Alexandrie que vous voulez bien me communiquer me parait renfermer deux espèces de Barbula : » L'une, fructifiée et à feuilles filifères, me semble être le Barbula muralis var. Alexandrina. C. Muller. Bot. Zeit. 1857 p. 384. » L'autre, stérile, à feuilles contournées en arc et luisantes, est le B. Alexandrina Lorentz in über die Moose die H: Ehrenberg in Egypt. etc. (aus den Abhandlungen der Kænigl. Akad. Wissensch. zu Berlin 1867 mit 15 Tafeln.) » Quant au B. Tourneuxii, je n’en connais pas l'existence, et je ne puis vous en indiquer l’auteur. Lorentz n’en parle pas dans son travail sur l'Egypte et le catalogue de Jägger n’en fait nullement mention. » Depuis lors, M. Ascherson nous a appris qu’une Barbula Tourneusii avait été publiée en Allemagne, mais nous n’en retrouvons pas la citation. 1066. Brachythec. campestre ? 24 Febr. 1089. Bryum ? ? 20 Aprili 1095-1096. Dicranella varia Hed. 26 » var. Callistoma 1067. Didymodon luridus? . . 24 Febr. 1106. » » 1104. Eurhynchium circinna- 4 Maio j tum Sch. 1103, » striatum Sch. var. 4 Maio - meridionale. 1070, Funaria calcarea Sch. . 24 Febr. 1098. » » 26 Aprili 1069. » hygrometrica Hedw. 24 Febr. 1092. » » 24 Aprili 1086. Gymnostomum calcareum 13 » N. et H. var. à brevi- folium. 1102 » » 24 » 1075. Homalothecium sericeum 30 Martio Sch. 1083. » » JA » 1091. Rhyncostegium ruscifor». 20 Aprili Sch. 1090. » » forma. 20 » 1097. » tenellum Sch. . . . 26 » 1099-1100. Trichostomum Bar- 26 » bula Schgr. 1072. » nitidum 30 Martio Lindb. ? 1112. Anthoceras lævis Dill. . 24 Aprili 1111. Asterella hemisphærica. 24 » P. Beauv. 1110. Riccia erystallina L. . . . 11 Martio in parietinis Fori Romani. Ras en-Nakurah, in Syria littorali. Berythi. in parietinis Fori Romani. ad olivarum truncos, Corcyra. Corcyræ. in parietinis Fori Romani. Berythi Syriæ littoralis. in parietinis Fori Romani. Berythi. Sichem, Samariæ. Nabr el-Kelb prope Berythum. Hebron Judeæ. ad Salomonis piscinas, in Judeæ. Ras en-Nakurah, in Syria littorali. Berythi Syriæ littoralis. » » Hebron Judeæ. Cette plante n’est pas connue en fruits; mes échantillons ne présentent malheureusement que des capsules avortées. HEPATICÆ Nabhr el-Kelb prope Berythum. in depressis humidis ad pedem pyramidum Gizzeh prope Ka- hiram. 472 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES LICHENES M. le docteur Muller, d’Argovie, auquel j'avais remis tous mes lichens, m'écrit en date du 13 janvier 1882 : « Je voudrais bien vous envoyer une note sur vos lichens d'Orient, mais cela ne m'est pas possible, l'étude n’en est pas encore faite. Mon travail assez considérable sur les Lichens de Socotra m'a pris une bonne partie de l’année, du moins ce que j'en avais de disponible et je ne voudrais pas au dernier moment, à la hâte, tirer parti de vos lichens. Ils valent mieux que cela et seront étudiés en même temps que les lichens reçus de Schweinfurth et d’Ascherson. » En nous promenant dans le Bazar des drogues du Caire, nous avons remarqué des paniers remplis de lichens; nous avons négligé de demander leur usage. Voici le nom des espèce ainsi exposées : Ramalina calicaris var. subampliata Nyl. » » » subfastigiata Nyl. » farinacæ Ach. var. phalcrata Ach. teste cl. Muller Arg. » græca Müll. Arg. » prunastri Ach. f. scediifera. FUNGI Dans la Revue Mycologique 1881, p. 23, M. Roumeguère dit : « La mycologie de la Palestine et de l'Egypte est pour ainsi dire encore à traiter. Le sujet est neuf et très vaste, malgré les tentatives heureuses du D' Hauss- knecht, remontant à une douzaine d'années, et celles du D' Georg Schweinfurth, déterminées par M. de Thumen (Grevillea VI, p. 102; VIIL, p, 49 et Flora 1880). » Sur douze numéros, nous avons trois nouvelles espèces qui ont été décrites par MM. Carol. Kalchbrenner et C. Roumeguère dans la Revue Mycologique, janvier 1881, p. 23-25 : 1065. Agarieus (Naucoria) ver- Martio in arena mobili deserti Ægyptiaco-Syriaci. Ab. Ag. pediade Fr. vacti Fr. Hym. Eur. Ed. stipite breviore, crassiore, sursum attenuato distinctus. p. 260. 1057. Coprinus Barbeyi Kalch. Rev. Myc. 1881. p. 24, Tab. nost. I. fig. 1. sp. nov. Diagnosis princeps : Subsolitarius, pileo carnoso-membranaceo, hemisphærico-ovato, demum expanso, 1-2 unc. lato, squamis magnis, crassiusculis persistentibus pulvescentibus imbricato; stipite firmo, fistuluso, cylin- drico ad duas unc. alto, 3-4 lin. crasso æquali vel sursum deorsumve attenuato hinc subventricoso, albido fusces- cente, ipsa basi plerumque in discum dilatato et mycelie radiciformi arenam in conum obversum conglobante; lamellis uncinato adnatis, lanceolatis, confertis diu persistentibus, atris. Sporis 0,013 X 0,020 mm. amplis. Habitat in arena deserti Ægyptiaco-Arabici ad Oasim Aïoun Mouça ubi die 46 Martio legi (N° 1057) — in de- serto Ægyptiaco-Syriaco ad Bir Abou Rouk 19 Martio N° 1058, ad Bir el-Abid N° 1059 — in arenosis Amalecito- rum ad fines Palestinæ meridionalis N° 1060. Fungus hic in arena desertorum, per camelos, etc. stercorata haud raro obvius videtur. Forsan Coprinus imbricatus Raben. (Sitzungsbericht der Ges. Isis in Dresden 1870, IV), quem D: Haussknecht in deserto Mesopo- tamiæ (1867) legit et quocum nostram speciem conjugerem, ni ab illo pileo haud conico et stipite haud striato differret. Noster N° 4063, etiam ad Cop. Barbeyi Kbr. (vid. tab. nost. I, fig. 1 b) pertinet, sed fungus immaturus est lamellis adhue albis et stipite quoque floccoso-squamoso. 1062. Tulostoma Boissieri Kalch. sp. nov. loc. cit. Tab. nost. I, fig. 2. Diagnosis princeps : Proximum Tulostomati fimbriato Fries, a quo statura robustiore et stipitis : parte supe- riore longitudinaliter sulcato striato differt. — Peridium globoso-depressum, nucis avellanæ majoris amplitudine, glabriusculum, flavescens, basi appendiculi prominente stipitem amplectens. Stipes 2 poll. longus, ? lin. et ultra crassus, nudiusculus albus, ad basim volva membranacea, lacera facilique disparente auctus. Sporæ ex argilla- ceo-sordide rubentes. Habitat in arena deserti Ægyptiaco-Syriaci ad el-Arich ubi die 25 Martio 1880 legi et sub N° 1062 com. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES 173 1053. Uromyces concentricus L. 23 Martio in foliis Scillæ maritimæ L. ad Bir Mabrouki in deserto Ægyp- Ann. sc. nat. tiaco-Syriaco. Obs. Teleutosp. paulo majores (quam in U. mus- cari), hyal. 25-18. 1051. Ustilago Vaiïllantii Tul. 4 » in antheris Scillæ trifoliatæ Desf., in cultis derelictis calcareis Ann, sc. nat. 1847, XII, Mariout prope Alexandriam Æg. inf. T. 8, f. 15-19. Obs. Spor. irregul. 11-5 ; 9-10 ; 41-10, oliv. 1055. Ustilago Carbo Tul. Ann. 16 » in ovariis Tritici vulgaris (?) L. Oasis Aïoun Mouça in deserto se. nat. 1847, T. 3, f. 1-12. Ægyptiaco-Arabico. Var.Barbeyi Roum.sporæ globosæ 5-6 micr. d. leves fuliginæ, diu intra glu- mas inclusæ. 1108. Puccinia paraphysaria Bagn. p. p. (Monogr. Pucc. p. 75, fig. 333-324 in Kœæleria) excl. synon. — P, Strii- formis [. Laguri Sacc. Mich. IT, 151. P. Lolii Pass. Funghi Parm. Ustil. et Ured. p. 250, nec West, (que formam coronatam spectat, teste auctore cf. Kickx Flandr. IL, p. 56). P. Anomala Rost. in Thiüim M. U. N° 831! paraphy- sibus prædita est et a P. paraphysaria non differt nisi teleutosporis simplicibus copiosioribus, quæ tamen etiam in P, paraphysaria non desunt,. Habitat in foliis Kæleriæ Berythiæ Boiss., Berythus, Syria littoralis ubi Aprili legi. Teleustoporæ clavatæ, 50-60 « 22, apice obluso incrassatæ et obscuriores, cinnamomeæ, loculo inferiore cuneato ; stipite tereti 20 « 6 rufescente suffultæ et paraphysibus densis paliformibus initio hyalini dein cinnamomei, sur- sum incrassatis cinctæ. 1045. Melampsora Euphorb. P. 12 Martio ad fol. Euphorb. in cultis arenosis Heliopolis prope Kahiram. 1050, Æcidium Euphorb. Pers. 22 » ad fol. Euphorbiæ punctatæ Del. in Oasi Katieh deserti Ægyp- syn. p. 241, forma tiaco-Syriaci forma. E. punctatæ præcipue punctiperidiis can- E. punctatæ Del. didis differt. 1052. » cressæDC.fl.fr.IV,p.88. 28 Aprili ad fol. Cressæ creticæ L., in arvis circa Larnakam Cypri. 850. » Barbeyi Roum. Tab. nostra I, f, 3. sp. nov. Diagnosis princeps : Cellulæ pseudoperidii angulosæ 20-25 micr. d., punctulatæ, subhyalinæ. Ecidiosporæ glo- boso-inæquales 18-20 micr. d., subhyalinæ, guttis 1-4 aureis fætæ. C’est à la page 196 du N° 7 de sa Revue mycologique, juillet 1880, que M. Roumeguère a décrit notre plante sous le nom de : « Oomyces de Barbey : Périthèces nombreux, perpendiculaires, mous, assemblés dans un sac unique de couleur blanchâtre; ostiole d’abord punctiforme, lacéré et frangé ensuite; thèques linéaires reposant sur une couche gélatineuse ocracée ; spores filiformes (80-90 = !/, — 1) continues, rouge orangé, colorant par transparence la base du périthèce. » Cet Oomyces nous rappelle la dissertation du professeur de Notaris : Pentimenti, inséré dans le Commentario t. II, u. 314, à propos de son Oomyces ? Schmilzonia ? insignis qui fut découvert par l’abbé Carestia sur l'écorce du Peuplier-'remble. Cette dernière espèce, qu’une étude plus approfondie (thèques tortueuses et spores pluriar- ticulées) a fait ranger définitivement auprès des Stictidées, dans la tribu des Discomycètes, offre cela de commun avec l'O. Barbeyi que les thèques reposent sur une couche gélatineuse colorée. Cette observation, dans notre plante, tient-elle au degré peu avancé de maturité du périthèce? On sait que le genre Oomyces (maintenu par la plupart des mycologues dans les Sphæriacées, auprès des hypomyces, et rangé par Fuckel dans les Acro- spermum) n'était encore représenté que par une seule espèce très rare, l'O. carneo-albus B et Br. Ann. 1851 (Sphæria carneo-alba Lib. PI. er. Ard. N° 241) qui croit en France, en Allemagne et en Angleterre sur les feuilles de l’Aira cœæspitosa et qui est demeurée fort rare. » Dans le numéro de janvier 1881, p. 25 de sa Revue, M. Roumeguère rectifie sa détermination et appelle notre espèce : Æcidium (e sect. Tubularium, Bon.) Barbeyi Roum. Oomyces Barbeyi, Revue mycol. 1880, p. 196. Habitat in caul. et fol. viv. Asphodeli fistulosæ L. in salsuginosis arenosis inter Jericho et mare Mortuum, Palestina ubi 9 Aprili 1880 legi. 474 ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES ALGÆ 1127. Asparagopsis Delilei Mtg. in mari Mediterraneo ad Saïdam Klat leg. 1123. Cystosyra sp. . . . . . . » » 1116 bis. Dictyota implexa Lam. 16 Martio in mari Rubro ad Suez. 1117. Laurencia obtusa J. Aq. 16 » » » 1121. » pinnatifida » in mari Mediterraneo ad Saïdam Klat leg. 1125. Rytiphlœæa tinctoria Deg. » » 1122. Sargassum linifolium Aq. » » 1115. » sp. 16 Martio in mari Rubro ad Suez. 1120. Spyridia fillamentosa » in mari Mediterraneo ad Saïdam Klat leg, 1118. Ulva Lactuca Le Jol. . . 16 » in mari Rubro ad Suez. » » in mari Mediterraneo ad Saidam Klat leg. XII NOTES BIBLIOGRAPHIQUES Sous ce titre, nous groupons quelques notes que nous n’avons pas mises dans le corps de la narration pour ne pas fatiguer le lecteur. 1 Nous regrettons de présenter notre volume sous un aussi grand format; il nous a été imposé par la dimension des planches qu'il était difficile de réduire. 2) “ Planches 63 et 64 de la Flore d'Egypte par M. Delile. M. le professeur Paul Ascherson a bien voulu accepter une collection de nos exsiccata du Levant. Vu notre grande inexpérience, il a pris la peine de rectifier quelques-unes de nos déterminations et de nous éclairer par plusieurs de ses précieuses publications. C’est ainsi qu’il nous adressa : « Separatabzug aus den Sitzungsberich- ten des Botanischen Vereins der Provinz Brandenburg, XXII. Sodann berichtete Herr P. Ascherson über eine Arbeit von Prof. E. Hackel über Festuca inops Del., eine ægyptische Graminee mit in der Regel spiraliger An- ordnung der Spelzen. » A la page 409 de cette brochure il dit : « Eine von diesem Botaniker auf einer der beiden Supplementtafeln zur Flore d'Egypte, Tafel 63, Fig. 1 gegebene Abbildung ist unverôffentlicht geblieben, und sind dem Vortragenden nur zwei Exemplare dieser Tafeln, das eine in Paris, das andere von ihm eingesehene in der Bibliothek des botanischen Gartens zu Montpellier bekannt. » Chacun sait que la Flore d'Egypte de Delile n’a que 62 planches; mais apprenant qu'il existait à Montpellier un exemplaire des planches 63 et 64, nous obtinmes de la bienveillante obligeance de M. A. Barrandon, conser- vateur des herbiers au Jardin des plantes de Montpellier, que M. Fabre, photographe, nous envoyât deux cli- chés des dites planches. Les reproductions que nous offrons sont bien imparfaites, mais elles donnent une idée de ces deux planches dont l'édition parait être égarée. Elles nous montrent que Delile connaissait plusieurs espèces dont la découverte a été attribuée à ses successeurs; son biographe nous expliquera sans doute comment son 176 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES travail est resté inachevé; peut-être que le manque de fonds ne lui a pas permis de figurer ces 34 dernières espèces dans le beau format adopté pour les 6? planches ? Quoi qu’il en soit, voici l’énumération des figures telle que la devise de chaque planche la donne : Flore d'Egypte par M. Delile. (Supplément.) PL. 65. Pc. 64. 1. Festuca inops. 1. Neurada procumbens var. pentagona. 2. Festuca pectinella. DES ee var. orbicularis. 3. Plantago cylindrica. 3. Tribulus alatus. 4. Panicum leiogonum. 4. Trigonella media. 5. Tetradiclis pinnatifida. 5. Lotus dichotomus. 6. Panicum Sorghii. 6. Trigonella maritima. 7. Plantago argentea. 7. Trigonella stellata. 8. Scabiosa arenaria. 8. Acacia heterocarpa. 9. Isolepis inclinata. 9. Trigonella occulta. 10. Scirpus pollicaris. 10. Hippocrepis velutina. 41. Salsola fœtida. AL. Acacia gummifera. 12. Suæda mollis. 12. Sonchus Mareoticus. 13. Tordylium suaveolens. 13. Hippocrepis buceras. 14. Tamarix passerinoides. 14. Astragalus Gyzensis. 15. Hesperis pygmæa. 45. Astragalus pseudostella. 16. Valantia lanata. 17. Astragalus tribuloides. 48. Trifolium radiatum. 19. Lemna hyalina. Il y aurait plusieurs observations intéressantes à faire sur l'identification de ces 34 espèces. Nul n’est mieux placé pour cela que M. Ascherson, car à la page 113 du susdit mémoire il dit : « Vortr. kann bei dieser Gelegen- heit nicht dankbar genug die Gefälligkeit anerkennen, mit der Herr Conservator Barrandon ihm bei seiner Durch- sicht des Delile’schen Herbarium Ægyptiacum behülflich war, sowie die Liberalität, mit welcher er dem Vortr. Proben zahlreicher wichtiger Original-Exemplare für das hiesige kônigliche Botanische Museum überliess. » — Nous espérons vivement que M. Ascherson consentira à éclaircir ces détails dans son prochain catalogue des plantes d'Egypte. 3 Les espèces mentionnées dans ce volume dont les descriptions n’ont pas encore été publiées par leurs auteurs sont : Thrincia Tripolitana Schultz Bip. Verbascum Marmaricum Letourneux. Pancratium Sichembergeri Schweinf.et Asch. Ferula Anatriches cit. p. 192 Oest. Bot. Zeit. Mai 1881. Euphorbia Sintenisti cit. p. 19% » » Allium Crameri Boïss. 4 M. Boissier, dans la belle préface de Flora Orientalis, et M. Ascherson, dans le Vorrede du Beïtrag zur Flora Æthiopiens, nous donnent une énumération des ouvrages où l’on trouve des renseignements botaniques utiles aux voyageurs qui visitent l'Egypte et la Syrie. Dès lors quelques publications sont venues compléter ces sour- ces; voici celles que j’ai pu obtenir : NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 477 — Catalogo delle piante raccolte dal prof. A. Costa, in Egitto e Palestina nel 1874, pel dottore O. Comes. Estratto dal rendiconto della Reale Accademia delle Scienze fisiche e matematiche di Napoli. Fascicolo 4, Aprile 4879. 14 pagine. — Le docteur Xlinggräff a inséré, dans l’Oest. Bot. Zeit. 1880, une série d'articles sur la Palestine et sa végé- tation. — En 1879, l’archiduc Louis-Sauveur d'Autriche a publié un petit volume en allemand : die Karawanen- Strasse von Ægypten nach Syrien, qui contient quelques renseignements botaniques. Cet ouvrage, comme tous ceux de ce noble écrivain, n’est pas en vente. Le fécond auteur distribue toute l'édition de manière à pouvoir répondre aux demandes importunes que l'ouvrage est épuisé. Le volume a ëté traduit en anglais, en 1881; je possède, en manuscrit, une traduction française. — Le Journal of Linnean Society de 1867 contient un mémoire intitulé : Notes on the Flora of the Desert of Sinaï, lu à la séance du 6 avril 1865 par M. Richard Milne Redhead F. L. S.et R. G. S. de Holäen Clough, Bolton by Bowland, Clitheroe. Ce savant remarquait qu’au moment de partir pour son voyage, en 1864, il avait été très embarrassé pour trouver quelques renseignements botaniques sur les pays qu’il allait visiter. — Le Palestine Exploration Fund Quaterly Statement a imprimé deux mémoires intéressants sur le petit Désert. En juillet 1880, le récit d’une excursion au {ac Serbonis par M. Greville J. Chester, membre du Royal Archæo- logical Institute, dont nous avons déjà parlé p. 44. En juillet 1881, M. Trumbull résume ses recherches sur Air Kades ; nous donnons plus loin un extrait de cette importante étude. — Charles Pichering, M. D. a publié à Boston, en 1879, un gros vol. in-4° de 1222 pages finement imprimées inti- tulé : Chronological History of Plants : Man's record of his own existence illustrated through their names, uses, and companionship. En tête de ce curieux volume se trouve une énumération des « desert plants» d'Egypte et. d’intéressants renseignements sur l’histoire botanique de ce pays. à — Ueber die Moose die Hr. Ehrenberg in den Jahren 1820-1826 in Ægypten, der Sinaï-Halbinsel und Syrien gesammelt von P.-G. Lorentz, mit 15 Tafeln, Berlin 1868. ©t — M. le docteur Lortet, doyen de la Faculté de médecine de Lyon, a visité la Syrie en 1875, 1878 et 1880. II publie actuellement dans le Tour du Monde le récit de ses explorations. Au retour de son dernier voyage, M. Lortet a eu l’obligeance de nous communiquer les 81 espèces de plantes dont nous donnons ici l’énumération. Elles proviennent de localités que nous n’avons pas, pour la plupart, visitées; le voyageur saura ainsi quelles espèces il a la chance de rencontrer : A Beilan près Alexandrette, en avril: Lithospermum hispidulum Sibth., Valerianella en fleurs. M. Post m'a donné le Xeranthemum squarrosum Boiss. recueilli en août 1879, aussi à Beilan. Le 4er mai, à Maschouk près de Tyr : Chrysanthemum coronarium L. et Lythrum Græfferi Ten. Le? mai, à Hanaouë près de Tyr : Fumaria Judaica Boiss., Arabis verna L., Linum pubescens Russ., Trifo- lium tomentosum L., T. procumbens Smith non L., Chrysanthemum coronarium L., Cuscuta Palæstina Boïss., Myosotis hispida Schlecht., Thymbra spicata L., Osyris alba L., Iris Sisyrinchium L., Lagurus ovatus L. Le 9 mai, à Ouadi Somak au pays de Moab, en face de Tibériade : Zaplophyllum Buxbaumii Poir. : corymbu- losum, Glycyrrhisa glabra L. 6 violacea, Statice Thouini Viv. Le 10 mai, à Tibériade : Stachys viticina Boiss., Ballota undulata Fresen., Withania somnifera L. Pendant son séjour à Tibériade, M. Lortet a fait d'importants dragages pour la faune du lac ; le seul végétal que la dra- gue profonde ait jamais ramené est un lambeau stérile de ce que nous croyons être Myriophyllum spicatum L.; 23 478 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES si le coup de drague a été donné dans le nord du lac, peut-être la plante avait-elle été entrainée par le courant du Jourdain ? Sur des rochers inaccessibles entre Kana et Tibnin, dans un Ouadi absolument désert: Antirrhinum majus L. Le 17 mai, dans les eaux vives à Aïn Tabigah, près de Tibériade: Bærhavia plumbaginea Cav., Conyza Diosco- ridis Rauw. Le 49 mai, à Meis, entre Safed et Künin, se trouve un arbre immense de Prstacua Palestina Boïss.; les Arabes l'appellent Bottom et ses fruits Botineich. Le même jour, dans des taillis secs, à 700» d'altitude, entre Meis et Hü- nin, un superbe Iris aux sépales dressés d’un rose très clair, presque blanc, les sépales réfléchis azurés très clairs, fortement tigrés de brun noirâtre. M. Lortet a bien voulu nous communiquer cette belle espéce, qu'il a fait fleu: rir dans son jardin, à Lyon. La planche VII que nous en donnons a été faite par M. Ch. Cuisin, 89, rue de la Sa- blière, à Paris; c’est la copie d’une aquarelle peinte à Lyon d’après l'échantillon vivant. Après avoir consulté MM. Boissier et Baker, nous distinguons cette superbe plante sous le nom de : Iris Lorteti Barb. nov. sp. tab. nost. VII. Diagnosis princeps : Rhizomate abbreviato, caule mediocri unifloro, foliis anguste linearibus complicatis caulem æquantibus, spathæ valvis lanceolatis tubo perigonii sublongioribus, perigonii tubo ovario sessili cylin- drico duplo longiore limbi laciniis externis oblongo-ovatis reflexis pallide azureis fusco-punctatis sparsim pilosis internis sublongioribus erectis orbiculatis pallidissime roseis 4. Habitat in dumosis siccis Libani australis inter Meis et Hunin 2000’ (cl. Dr Lortet). F1. medio Maio. Fere pedalis, folia 6-8 pollices longa 3 lineas lata, flores magnitudinis Z. Zbericæ et I. Sari, huic præsertim affinis sed distincta caule proceriore, foliis longioribus angustioribus acutissimis, perigonii tubo longiore phyllis- que discoloribus aliter coloratis. Differt ab I. Iberica Hoffm. Comm. I, p. 1; statura duplo longiore, foliis caulem æquantibus nec caule brevio- ribus nec falcatis, tubo ovario sessili cylindrico duplo longiore nec subbreviore, floris colore roseo nec fusco- lutescente. Notre plante se place donc dans la section Oncocyclus entre ris Sari Baker et I. Iberica Hoffm. à moins que quelque botaniste ne réunisse ces trois espèces qui sont voisines des Z. Heylandiana Borss. et Reut. et I. Su- siana L. A Tell el-Kadi, Dan, près de Banias, arbre immense de Quercus Ægylops L. à Ithaburensis. Le 24 mai, au sommet du Grand Hermon, du côté du sud : Ranunculus demissus DC. ; près des neiges, Coryda- dis rutæfolia Sibth., Barbarea minor C. Koch, Erysimum purpureum Auch, Erysimum sp. à fleurs jaunes trop jeunes pour être déterminé, A7yssum alpestre L., Draba vesicaria Desv., Geranium Libanoticum Boiss. et BI. Galium coronatum Sibth. et Sm., Anthemis hyalina DC., Solenanthus Tournefortii DC., Gagea foliosa R. et Sch. B micrantha Boiss. Flor. Or. mss. V, Lloydia Græca Sibth., Fritillaria crassifolia Boiss. var. Hermonis Flor. Or., Ornithogallum lanceolatum Labill., Tulipa Lorwnei Baker Journ. Linn. Soc. XIV, p. 294. Le 26 mai, à Sälahiyeh près Damas : Euphorbia tinctoria Boiss. Le 4 juin, entre Billaas et Afka dans le Liban, à une altitude de 4100» : Pentapera Sicula Guss. dont je fais une var. BG Libanotica Barb.: a speciminibus Siculis et Cyprüs differt, ramis elatioribus, foliis sparsioribus gract- horibus, floribus numerosis usque 12-14 terminalibus umbellatis majoribus, petala extus glabra nec non tomen- tella, stylo exserto non inserto, glabro, ovario valde pilosa. Sur les rochers, dans les bois de Billaas, Zelichrysum Billardieri Boiss. Le 5 juin, près d’Afka, à 1500 alt. : Berberis Cretica L.; près du temple : Daphne oleoides Schreb.; sur les rochers de la grotte : Sorbus trilobata Labill. Sur les calcaires de Reïfoun, à 1400» alt. : Centranthus longifiorus Stev. 8 latifolius. Le 6 juin, sur les grès ferrugineux de la vallée du Nahr el-Kelb, au-dessus des grottes : Michauxia campanu- loides L’Herit. Le 8 juin, sur les grès ferrugineux du flanc du Sannin, de 4400 à 4500® alt., entre Afka et Meirouba : Rhodo- dendron Ponticum L. B brachycarpum. Le 16 juin, à Bal el-Ouadi, montagnes entre Jaffa et Jérusalem : Teucrium rosmarinifoium Lam. NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 179 6 Kadës-Barnéa. Voici ce que la Bible nous enseigne sur cette importante localité, située entre le Sinaï et le pays des Philis- tins ; c’est là que campaient les Israëlites lors de l’envoi des douze espions ; qué Marie, sœur de Moïse, mourut ; que Moïse et Aaron se rebellèrent contre l'Eternel. Ce fut de Kadès que le peuple dut rebrousser chemin pour contourner le pays d’Edom. L'intérêt botanique de Kadès ressortira de ce qui suit. Nous citons les passages d’après la version du docteur Louis Segond. Nombres XIIL, 26: A leur arrivée, ils (les espions) se rendirent auprès de Moïse et d’Aaron, et de toute l’assemblée des enfants d'Israël, à ÆKadès dans le désert de Paran. Ils leur firent un rapport, ainsi qu’à toute l'assemblée, et ils leur montrèrent les fruits du pays. XX, 14-22: De Kades, Moïse envoya des messagers au roi d'Edom, pour lui dire : Ainsi parle ton frère Israël : Tu sais toutes les souffrances que nous avons éprouvées. Nos pères descendirent en Egypte, et nous y demeu- râmes longtemps. Mais les Eg yptiens nous ont maltraités, nous et nos pères. Nous avons crié à l'Eternel, et il a entendu notre voix. Il a envoyé un ange, et nous a fait sortir de l'Egypte. Et voici, nous sommes à Kadès, ville à l'extrémité de ton territoire. Laisse-nous passer par ton pays; nous ne traverserons ni les champs, ni les vignes, et nous ne boirons pas l’eau des puits; nous suivrons la route royale, sans nous détourner à droite ou à gauche, jusqu’à ce que nous ayons franchi ton territoire. Edom lui dit : Tu ne passeras point chez moi, sinon je sortirai à ta rencontre avec l'épée. Les enfants d'Israël lui dirent: Nous monterons par la grande route; et si nous buvons de ton eau, moi et mes troupeaux, j'en paierai le prix; je ne ferai que passer avec mes pieds, pas autre chose. Il répondit : Tu ne passeras pas! Et Edom sortit à sa rencontre avec un peuple nombreux et à main-forte. Ainsi Edom refusa de donner passage à Israël par son territoire. Et Israël se détourna de lui. Toute l’assemblée des enfants d'Israël partit de Xadés, et arriva à la montagne de Hor. XX VII, 14 : Aaron, ton frère, a été recueilli, parce que vous avez été rebelles à mon ordre, dans le désert de Tsin, lors de la contestation de l’assemblée, et que vous ne m'avez point sanctifié à leurs yeux à l’occasion des eaux. Ce sont les eaux de contestation, à Æadeés, dans le désert de Tsin. XXXIIL, 36, 37: Ils partirent d’Etsjon-Guéber, et campèrent dans le désert de Tsin: c’est Xadés. Ils partirent de Xadès, et campèrent à la montagne de Hor, à l'extrémité du pays d'Edom. Deutéronome I, 46: Vous restâtes ainsi à Æades, où le temps que vous y avez passé fut de longue durée. Juges XI, 16, 17 : Car lorsqu'Israël est monté d'Egypte, il a marché dans le désert jusqu'à la mer Rouge, et il est arrivé à Xadès. Alors Israël envoya des messagers au roi d'Edom, pour lui dire: Laisse-moi passer par ton pays. Mais le roi d'Edom n’y consentit pas. Il en envoya aussi au roi de Moab, qui refusa. Et Israël resta à Kades. Psaume XXIX, 8 : La voix de l'Eternel fait trembler le désert ; l'Eternel fait trembler le désert de Kadés. Nombres XXXII, 8 : Ainsi firent vos pères, quand je les envoyai de Xades-Barnéa pour examiner le pays. Deutéronome IX, 23 : Et lorsque l'Eternel vous envoya à Xades-Barnéa, en disant : Montez, et prenez pos- session du pays que je vous donne! vous fûtes rebelles à l’ordre de l'Eternel, votre Dieu, vous n’eûtes point foi en lui, et vous n’obéites point à sa voix. Josuë XIV, 6, 7: Les fils de Juda s’approchèrent de Josué, à Guilgal; et Caleb, fils de Jephunné, le Kenizien, lui dit : Tu sais ce que l'Eternel a déclaré à Moïse, homme de Dieu, au sujet de moi et au sujet de toi, à Kades- Barnéa. J'étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l'Eternel, m'envoya de Kadés-Barnéa pour explorer le pays; et je lui fis un rapport avec droiture de cœur, Deutéronome II, 14: Le temps que durèrent nos marches depuis Kades-Barnéa au passage du torrent de Zéred fut de trente-huit ans, jusqu’à ce que toute la génération des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, comme l'Eternel le leur avait juré. Josué X, 41 : Josué les battit de Kades-Barnéa à Gaza. Tels sont, à notre connaissance, les renseignements bibliques que nous possédons sur Kadès-Barnéa. Restait à retrouver l'emplacement de cette localité, dans ce qu’on peut appeler le désert de l'Exode. Le rév. H. Clay Trumbull, de Philadelphie aux Etats-Unis, a publié, à ce sujet, en date du 8 juin 4881, dans le Quarterly statement de juillet du Palestine Exploration Fund, une lettre où il raconte sa visite à une 180 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES localité qui pourrait être identifiée avec Kadès-Barnéa. Après avoir résumé la discussion sur ce que d’autres écrivains ont publié sur ce sujet, il dit: « Au commencement d'avril de cette année 1881, traversant le désert de Nukhl à Hébron, je me déterminai à rechercher les trois puits de Aïn Kadis, Aïn Kadeirat et Aïn Mououilieh. Arrivé à environ 30° 28’ latitude nord et 34° 20’ longitude est de Greenwich, je quittai le Ouadi Jerur et, me dirigeant pendant trois heures à l’est, je traversai le Djebel el-Haouadeh pour descendre dans le Ouadi Kadis. Suivant ce Ouadi, dans une direction un peu au nord de l’est, aussi pendant trois heures, j’arrivai à la localité si brillamment décrite par Rowlands. C'était bien ce qu’il la représentait: une oasis plus riche que celles que nous avions rencontrées depuis Ouadi Feiran. Le sol était un vrai tapis de verdure et de fleurs. Des figuiers chargés de fruits garnissaient les pentes des collines calcaires. L'abondance et la variété des arbrisseaux était remarquable. Au milieu de la chaine qui limitait au nord cette oasis en amphithéâtre, se dressait une masse rocheuse du pied de laquelle sortait un abondant ruisseau. Un puits, entouré d’une margelle calcaire usée par les siècles, recevait d’abord l’eau ; plus loin un autre puits, également protégé par des pierres, recueillait l’eau de la même source. Autour de ces deux puits étaient disposées d’antiques auges calcaires. Plusieurs étangs, non maçonnés, réunissaient aussi l’eau du ruisseau, qui allait ensuite, en murmurant pendant quelques centaines de mètres, se perdre dans la verdure du désert. L'eau était claire, douce et abondante. Deux des étangs étaient assez grands pour qu’on püt s’y baigner. Devant la colline, et autour des puits, la fiente de chameau et de chèvre, accumulée depuis des siècles, montrait assez que de nombreux bestiaux venaient s'y abreuver. » M. Rowlands a eu tout à fait raison d'appeler cette localité Kadis, car il y a un Djebel Kadis, un Ouadi Kadis et un Aïn Kadis. Elle est bien aussi à l’est qu'il l'indique, douze à quinze milles au E.-S.-E. de son Aïn Mououilieh. Le Ouadi à la naissance duquel il est situé est une grande plaine fertile, bien plus grande que celle de Rahah, au pied de Djebel Mouça, où les Israélites reçurent la loi. Des restes de primitives constructions en pierres et d’autres ruines se retrouvent en abondance dans le voisinage, ct prouvent la densité de l’ancienne population. » De Aïn Kadis, je me rendis à Aïn Kadeirat. Sortant de l’oasis que je viens de décrire, je suivis la vallée principale de Kadis pendant une vingtaine de minutes, me dirigeant à l’ouest, puis je tournai au nord-est. Passant un col élevé, Nakb Haoua, je descendis dans le Ouadi Oum Achin où l’on trouve de nombreuses inscriptions sinaïtiques. Deux heures et un quart après avoir quitté Aïn Kadis, j'atteignis l'extrémité supérieure de Ouadi el-Aïn. Le redescendant à l’ouest pendant une demi-heure, j'arrivai à une de ces nombreuses ramif- tions latérales que je remontai en me dirigeant vers le nord-est. A l’entrée de cette vallée latérale se dresse une ruine imposante, formée d'assises de gros blocs équarris ; c’est un rectangle de soixante-dix pieds sur soixante- quinze, avec un double mur de six pieds de haut. » Tout le long de cette vallée latérale du Ouadi el-Aïn, j'ai trouvé la végétation de plus en plus riche et abon- dante. Un arbre, appelé par nos Arabes seyal, maïs qui diffère du seyal du désert inférieur, dépassait tout ce que j'avais vu ailleurs. Ses branches couvraient une circonférence de près de 250 pieds. Le tronc se divisait dès la base en deux branches dont l’une avait six pieds de tour et l’autre quatre et demi. de ne tardai pas à entendre le bruit d’eau courante. Un chenal de quarante à soixante pieds de large, bordé de dalles, servait de lit peu profond à un courant d’eau. Il prenait naissance à une source jaillissant au penchant de la colline, en une abondante masse d’eau pure et limpide ; elle formait une chute d'environ sept pieds qui avait creusé un bassin de quelque vingt pieds carrés et de douze à quatorze pieds de profondeur. C'était une source telle qu'on se serait attendu à en trouver dans quelque gorge du Liban et non au milieu du désert. Il n’y a donc rien d’éton- nant à ce que le Ouadi soit appelé Ouadi el-Aïn, le Ouadi du Puits. Cette fontaine est le Aïn Kadeirat mentionné par Rowlands et Robinson, mais qu'aucun voyageur n'avait encore visité ou décrit. » Après avoir trouvé ces deux puits, je visitai, le jour suivant, le troisième puits appelé par Rowlands Aïn Kaseimeh. Il est situé à plusieurs heures au sud-ouest de Kadeirat, et à un peu moins d’une heure de Moilähhi, ou près de Aïn Mououilieh que plusieurs auteurs appellent le puits d’Agar. Cette localité n’est pas du tout aussi remarquable que les deux précédentes. Elle a été visitée et décrite par plusieurs voyageurs. Le professeur la mentionne dans « The Desert of the Exodus, » vol. II, pag. 357. Le président Bartlett a été évidemment persuadé par le rusé cheik Soliman à considérer ce Kaseimeh comme Kadis, c’est ce qui ressort de sa description, pag. 358-362, dans « Through Egypt to Palestine. » » Il résulte de tout ceci que Rowlands a été très exact dans sa mention des trois puits ; il n’a pas confondu Aïn Kadeirat et Aïn Kadis; il a trouvé un puits du nom de Kadis, l'équivalent en arabe de Kadès ; par conséquent toute argumentation que Robinson ou d’autres ont basée sur la confusion que Rowlands aurait faite des deux localités est fausse. Toutefois il ne découle pas de ces faits que l'identification de Kadès-Barnéa soit incontestablement établie, NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 181 » Il est facile de comprendre pourquoi Aïn Kadis et Aïn Kadeirat n’ont pas été découverts plus tôt : ces puits sont sur le territoire des Arabes Azazimeh, tandis que les guides qui conduisent les voyageurs de Nukhl à Gaza ou Hébron appartiennent à la tribu des Teyahah qui sont naturellement en hostilité avec leurs voisins les Azazimeh. De plus, les craintes superstitieuses des Bédouins les prédisposent peu à révéler aux chrétiens ce qu'ils considèrent comme les richesses de leurs puits les plus sacrés. Enfin, il y a peu de voyageurs qui suivent cette route. » Si nous nous sommes quelque peu étendu sur ces oasis, c’est qu’elles n’ont jamais été visitées par aucun bota- niste. Leur exploration serait vraiment rémunérante, surtout si elle pouvait être précédée d’herborisations entre Suez et Nukhl et de là à Pétra, en passant par Aïn Kadis. Nous avons plusieurs collections de plantes du Sinaï et quelque peu du petit Désert ; mais la route intermédiaire de l’ouest à l’est, de Suez à Pétra, est encore inexplorée. De Suez à Nukhl, on suivrait la route des caravanes de la Mecque, mais de là il faudrait se diriger au nord-est jusqu’à Aïn Kadis et ensuite à l’est sur Pétra. Le voyage serait intéressant, toutefois il ne faudrait l'entreprendre qu'avec un drogman de toute confiance. 7 Valantia versus Vaillantia. Le genre Valantia a été créé par Tournefort en 1705 dans les Act. Ac. Sc. Linné l’admet dans son Genera N° 1151 sous le nom de Valantia. Delile, dans la planche 64 que nous reproduisons, parle de Valantia lanata ; c'était après 1824. Tandis que de Candolle et de Lamarck dans leur Flore française, IV, p. 266, publiée en 1805, parlent du genre Vaillantia, rectifiant son orthographe sous prétexte qu’il était dédié à Vaillant. MM. Bentham et Hooker ont conservé l’orthographe de de Candolle. 8 Pendant l'impression de ces notes, nous avons eu connaissance du Compendium Floræ Atlanticæ, publié par M. E. Cosson: l’article qu’il consacre à M. Letourneux se termine par ces mots : « Appelé, en 1876, aux hautes fonctions de conseiller à la Cour d’appel internationale d'Egypte, M. A. Letour- neux a habité depuis cette époque Ramlé près Alexandrie. Il a mis à profit son séjour dans la basse Egypte pour faire de riches herborisations, spécialement dans la région du lac Mariout, à Rosette, dans l’isthme de Suez, au Djebel Attaka, aux environs du Caire, dans la Marmarique, etc. Il a enrichi la Flore de l'Egypte de nom- breuses espèces qui n'avaient pas encore été mentionnées dans le pays et de plusieurs espèces nouvelles pour la science. Par son voyage sur la côte de la Marmarique, qui n’avait pas été visitée par les botanistes depuis Ehrenberg, il a mis en relief les affinités de la flore d'Egypte avec celle de la Cyrénaïque. Sous sa direction ont été réunis les matériaux d’un exsiceata (Plantæ Ægyptiacæ auspice A. Letourneux lectæ) comprenant plus de deux cents numéros et renfermant les espèces les plus intéressantes de la basse Egypte. Cet important exsiccata et surtout les libérales communications de mon ami m'ont fourni de précieux documents sur la géographie botanique d’un grand nombre d’espèces du Sahara algérien. » Depuis lors, M. Letourneux a visité au printemps 1881 la haute Egypte et la Syrie. 9 Au cours de la correction de ces épreuves, je reçois de M. le professeur Paul Ascherson une intéressante brochure de 10 pages, extraite du vol. VIIT, N° 48, des Botanischen Centralb. 1881: Plantarum Africæ septen- trionalis mediæ hucusque cognitarum conspectus auctore Paulo Ascherson. C'est l'énumération des plantes de Augila, Cyrenaica, Phezania, Kufra, Tripolitana : ce travail vient en quelque sorte relier la Flore d'Algérie à la Flora Orientalis. Toutefois il est important de remarquer qu’elle anticipe quelque peu sur cette dernière, car M. Ascherson fait suivre la Cyrenaica de : cum Marmarica turcica. La Marmarique turque, située aux portes occidentales d'Alexandrie, est cette région, si admirablement explorée par M. Letourneux, dont les plantes sont citées, au moins pour les derniers volumes, par M. Boissier. 182 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES Nous constatons avec plaisir que la disposition des familles adoptées dans ce Conspectus n’est pas celle qui a prévalu dans la rédaction du Beïtrag zur Flora Ethiopiens. 10 En terminant ces notes, il y a trois noms que nous tenons à inscrire sur cette page ; ce sont ceux de: M. François Demelais de Blaireville, agriculteur à Baulmes près Valleyres. Me Lisette Demelais née de Blaireville, sa vaillante compagne. Mie Emma Gaillard, à Sergey près Valleyres. Ces amis avaient accepté de nous accompagner comme serviteurs et nous tenons à leur exprimer ici notre gratitude la plus sincère pour la fidélité joyeuse, toujours aimable, avec laquelle il nous ont constamment tendu la main. Sans l’habileté de ces actifs campagnards, je n’aurais jamais pu sécher, dans nos rapides haltes de midi, les vingt-quatre gros paquets d’exsiccata, fruits de notre voyage. Cuique suum. 11 Le 24 avril 1882 nous recevons de M. de Heldreich le manuscrit de : Flore de l'ile de Cephalonie ou Catalogue des plantes qui croissent naturellement et se cultivent le plus fréquemment dans cette île, rédigé d’après les indications des auteurs et ses propres observations, par Th. de Heldreich. La publication de ce travail sera un intéressant complément de nos connaissances sur la Flore Orientale. Enfin le 41 mai 1882 nous parvient la dernière centurie des Plantæ Ægyptiacæ de M. Letourneux. Nous y trouvons les espèces suivantes qui peuvent être obtenues de Tanous, au consulat de France, à Alexandrie : 219. Nymphæa stellata Willd. in paludibus et oryzetis submersis prope Rosettam Octobri 1880. 231. Fumaria Judaica Boiss. in lapidicinis antiquis prope Mariout Aprili 1880. 227. Silene setacea Viv. in collibus lapidosis prope Mariout. Maio 1881. 250. Vigna Nilotica Boiss. inter arundines ad ripas Nili prope Rosettam F1. Junio 1880, Fruct. 1880. 263. Ethulia conyzoides L. in limosis prope Rosettam Octobri 1880. 265. Varthemia candicans Boiss. in rupibus prope Mariout. Æg. inf. Decembri 1879, 271. Gymnarrhena micrantha Desf. in collibus petrosis prope Mariout Æg. inf. Maio 1880. 272. Microlonchus Duriæi Spach. inter segetes ad Mariout et ad Maxum Æ5. inf. Januario-Aprili 1881. 280 bis. Sphæranthus suaveolens DC. ad fossas et in ripis canalis Alexandriæ, prope stationem Kef-ed-Douar, ZÆg. inf. Novembri 1880. 981. Ipomæa palmata Forsk. ad Rosettam ad sepes et inter arundines Nili, Æg. inf. Octobri 1880. 299. Oxystelma Alpini Decaisne prope Rosettam, inter arundines Nili scandens Octobri 1880. 325. Verbascum Tourneuxii Aschers. sp. nov. in apricis calcareo-argillosis prope Oum-Rakoumi et Ma- trouka in Marmorica ad limites Cyrenaicæ Aprili 1879. 99 bis. Utricularia inflexa Forsk. ex agro Alexandrino prope stationem viæ ferratæ Kafr el-Douar, in fossis aquaticis, Æg. inf. Octobri 1880. 303. Euphorbia geniculata Ortega in agris cultis ad lacum Mareotidem ad viam ferratam ex hortis aufuga sed copiosa et quasi spontanea, Æ5g. inf. Novembri 1879. 287. Globularia Arabica Jaub. et Spach. in collibus petrosis Maxi ad occidentem, prope Alexandriam, Ja- nuario 1881. 294. Polygonum serrulatum Lag. prope Alexandriam ad lacum Mariout juxta viam ferratam Decembri 1879. 293. Polygonum Senegalense Meisn. prope Alexandriam, in fossis ad Nouzzah Novembri 1880. 297. Schanginia baccata Mocq.- Tand. in ruderatis inter Alexandriam et Ramleh ad castra Cæsaris seu Mustapha Pacha Decembri 1881. NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 183 296. Salsola inermis Forsk. in salsuginosis prope Alexandriam inter Maxum et lacum Mareotidem No- vembri 1881. 317. Uralepis fusca Stendel in paludibus prope Rosettam ad ripas Nili Novembri 1879. 316. Oryza sativa L, culta in paludosis prope Rosettam Octobri 1880. 308. Urginea undulata Steinh. in collibus arenosis agri Alexandrini prope Mandara Octobri 1880. 307. Bellevalia trifoliata Kunth in argillosis prope Mariout Martio 1880. 306. Botryanthus parviflorus Kunth prope Alexandriam, in arvis arenosis ad stationem Bulkeley Octo»= bri 1879. 305. Allium Neapolitanum Cyrill. in lapidicinis prope Mariout Feb. 1880. ERRATA Page 13, ligne 4 . . . . . . . au lieu de Ægyptia lisez Ægyptiaca DCR IN RTS DOME » Onobyrchis » Onobrychis APTE OA ON MES ND EDM OR à » Floria » Flora PNR ORNE Mn DES » Comme toute la » Toute la D GE 0 OS MONO VOS le » Ceteraeh » Ceterach DUC RE RSC EP ee » Scobus » Scopus r » FLE Lite OT NS EEE » SON... SAnguin » Sa... Sanguine A: SR TOO ARR ER SES ie reRderees sites » Jerusalem » Hierosolymæ | Pages 95, 26, 27, 41, 79, 87, 94, 97 . . , 1881 » 1880 XII. TABLE DES Italie Alexandrie Plantæ Ægyptiacæ auspice A. Letourneux lectæ . Le Caire Petit Désert Judée . . Samarie et Galilée Syrie Méditerranée : Chypre, Smyrne, Corfou et Brindisi L’Archipel Enumération des espèces Notes bibliographiques . MATIÈRES 107 113 175 TABLE DES PLANCHES PLancHe I. 1. Coprinus Barbeyi C. Kalchb. 10 . Tulostoma Boissieri C. Kalchb. . Æcidium Barbeyi C. Roum. . Spor. Ustilago Vaillantii Tul. Æ Co Cr . Teleut. Urom. concentricus Lev. 6. Spor. Ustilago carbo Tul. PLancue Il. Hypecoum parviflorum Barb. PLancHE IE Astragalus camelorum Barb. PLANCHE IV. Allium Aschersonianum Barb. PLANCHE V. Astragalus Alexandrinus Boiss. var. elongata Barb. Praxcue VI. Linaria Ascalonica Boiss. et KY. Prancue VIT. Iris Lorteti Barb. PLancue VITE. Planche 63 (inédite ?) de la Flore d'Egypte par M. Delile. (Supplément.) PLANCHE IX. » 64 » » » » PLANCHE X. Cynosurus callithrichus Barb. Prancae XI. Silene oxyodonta Barb. CARTE. , Ch.Cuisin Lith 1. COPRINUS BARBEYI C. Kalchb. _ 2. Lx 5 ÆCIDIUM BARBEYI C.Roum. <: l'eleut. UROM.CONCENT RICUSI] TULOSTOMA BOISSIERI Imp.Becquet, Paris Î il C.Kalchb À + À Part CS. YA A4 TA get Pt: © TIM A EU ; "4 Per MES F COPTETC an iq æ = TES Re a) é uk an ATAMDITE Ta amzvO ne um æ gi À < % 1] L C H9 g | * ., + SFA LÉGENDE pe La PLANCHE II n HYPECOUM PARVIFLORUM BARB.. Fi, 1 ECHELLE 7 LA PLANTE avec ses FRUITS ampoulés par la larve d’une mouche à 4 » 9 » À FLEUR COMPLÈTE 4 » 3 » 1 SÉPALE » 4 » » PÉTALE EXTÉRIEUR » n) » » PÉTALE INTÉRIEUR ù » 6 » » ETAMINE 4 ? ï s OVAIRE ET STIGMATE À 8 $ 3 FRUIT MÔR K- GRAINE » % » 5: ar HERBORISATIONS AU LEVANT. EAU Ch. Cuisin del.et hth : { Imp.Bès et Dubreuil, Paris. HYPECOUM PARVIFLORUM BARB. an \ > w ; "e \ Pa , « 4 = 4 \ r ; M ! A pe | - LÉGENDE DE LA PLANCHE JTII ASTRAGALUS CAMELORUM BARB. 2 SECTION AMMODENDRON BUNGE, TT À à Past de DOME RAMEAU STÉRILE » 5) » » RAMEAU FLORIFÈRE BROUTÉŸPAR LES CHAMEAUX 4 Ÿ ÿ 3 » A FLEUR PARFAITE À » 4 » » STIPULES » o » » ÉTENDARD » 6 » » UNE DES DEUX AILES » 1 » » CARÈNE i i | F . Li ( » ë » » ÉTAMINES Û 9 » L OVAIRE 1220 » » SECTION DE L'OVAIRE AYRE | » » FoLIOLE * t 50 \ L 6 PETER d ri) 12 à SU Pour, (pilus mediofixus bicuspidatus) caractéristique de cette série $ 2 des sections des ASTRAGALES VIVACES ; VOYZ BOISSIER * t À FLORA ORIENTALIS Il P. 217. i DA à Her (4 PRET SRE CHE € 3 , + : « ù LE 4 | Y va. # £ L2 pa | le ù PARA ER. HERBORISATIONS AU LEVANT. PES Ch.Cuisin del. et lith. ' Imp.Bes et Dubreuil, Paris. ASTRAGALUS CAMELORUM BARB. Section Ammodendron Bunge. 1. SÉRIE PR MANORISATIONS AU LEVANT. Fe CES A1 ’, \ \ a 4! FLE AIR EAU Ta Aa M DEPRCENS 48 \ CR | A7 Le akOH A Ua [NE dir 1 art Pr: : T1 | | | \ Rs Lol TRET jrrz L f n 3 dk , | 1 | à 471 Tà 441) } “ € " Fra h: 4 * | + ( N L # \ fre ETAADAIA AI LAAYLIE IA VO A Fic. » Cr ECHELLE » LÉGENDE DE La PLANCHE IV ALLIUM ASCHERSONIANUM BARB. LA PLANTE EN FLEURS ET JEUNES FRUITS LA FLEUR SEGMENT EXTÉRIEUR DU PÉRIGONE » INTÉRIEUR » UNE ÉTAMINE OVAIRE SECTION VERTICALE DE L'OVAIRE SUIANT UN PLACENTA SECTION SAR DE L'OVAIRE LE FRUIT MÜR LES GRAINES MÜRES IV. PL HERBORISATIONS AU LEVANT. 1 dr a AL) 5 a > ea mn © ee Cu = E = Ch. Cuisin del.et lith BARB. SONIANUM ALLIUM ASCHER w \ : LA = + £ PT e . “4 : 1 ‘ l ‘ E L 2 L 3 . # ai ü Re : À ñ , : 4 . PAR MMISATIONS: AU LAVA: TT PL w dE. a NDS sis à Lu À MAIS aï aa Eu | ÿ: UMIAQMA 4 J {Tea & HAAN ATADAOIX .# » Le) LÉGENDE DE LA PLANCHE V ASTRAGALUS ALEXANDRINUS BOISS. ECHELLE =| & =|re =|e VAR. ELONGATA BARB. LA PLANTE EN FLEURS ETENDARD ; UNE DES AILES LA CARÈNE LES ÉTAMINES L'OVAIRE ET LE STYLE SECTION TRANSVERSALE DU JEUNE OVAIRE BRACTÉE UXx po (pilus basi fixus simplex) caractéristique de cette série $ 1 des sections des ASTRAGALES VIVACES; VOYEZ BOISSIER FLORA ORIENTALIS II P. 217. HERBORISATIONS AU LEVANT. Ch.Cuisin del. et Hith. ASTRAGALUS ALEXANDRINUS BOISS. var. elongata Barb. mp Bès et Dubreuil , Paris . “\ : ph puma — > ce cs LA n L s, L! % « . ls à 1 m° l À _ : LMI DA #AWIA ë à DIMOIAJSA AIT LL LEE SAME CS: Y EALA MUTADDIZZA AUQTAU STHIUMA AAOH A ATAAÏI AJ HERAOFABSATIONS AU LEVANT j L W" . CNRS "iv < PS (are 0 # pe” mn? = te pe » y * Es ca * Le - … CA Et A 4 + L = roi Le” ADS , < Coton | FiG. LÉGENDE DE La PLANCHE VI LINARIA ASCALONICA BOÏISS. er KY. (SL ECHELLE ol LA PLANTE DONT IL N'EXISTAIT QU'UN UNIQUE EXSICCATUM DANS L'HERBIER BOISSIER ; J'AI RETROUVÉ LA PLANTE ABONDAMMENT. LA FLEUR COROLLE DISSÉQUÉE OVAIRE STIGMATE FRUIT MÜR LES GRAINES UNE GRAINE ISOLÉE HERBORISATIONS Ch. Cuisin del.et lith. AU LEVANT. LINARIA ASCALONICA BOISS.ET KY. Enp Bès et Dubreuil Paris. Planche VII HERBORISATIONS AU LEVANT CET TA D + Ÿ ARIqE Ann (ruowerddns) 8e ‘NW dd 3x p ouolx 81 9p (Leypout) 29 SyOusrd . uadeoond ‘arqoy NAN ATIONE RRTAONT] CIMOMOS KE EMNNA 5 DATI ACL E RON HN) NCAA AN ESPRDTONALLAL DNTTANELOMT VOLLS A4 "SAOND VI ILSAA KETION VOWAS ETUI U MAULELL ENS OUTRE EL REMVOITION SOAHLIE 9! SALON ONE 1 INOHUTE ces peer nl AN 4 ot. TILA ‘I, | ‘LNVAXT NY SNOILLVSIHOAHAH ädhooud ‘xrooe7 ‘fuowserddns) oreq ‘nt ed o1d£8a p euorx er op (enpout) 49 ouousrd tydebnond ‘e1qey v. j sn nMhetintad VAN VAR AE NEA AVE NLEAN NA "Ut "SN SI ODOMANN Et CNIOAN N'UIAN GONE À EX LENIN S VEIREL SISAMZAD STIVONILLEN #1 SNUAATRN ID VEODVON SUN O LONMMATERLO LS REP PE RME "CR meet es RAA LION ON LEE SEX. , | re in 2 Gp MORE. ‘XI ‘q8], “LNVAXT NV SNOILVSIHOAHAH PL PT A : v. Ÿ L \ amd js" JHOIATIJLIZLO 47 7° À j (a EDR RICE NT eo TA AIS | ë | t IAAAZI MM) ns | ge) AN 10 ë 41 f\ 1 L'an | k f uit A nid | | + nf rca DRERE ù ( 1! 3 , À À | à DU . LE Lt T | : L fe HO 2ASIMAUOE 8 al a añoar a LA Æs 1 we 9 10 LÉGENDE DE La PLANCHE X CYNOSURUS CALLITRICHUS BARB. CYNOSURUS CALLITRICHUS BARB. de grandeur naturelle 4 FAISCEAU D’'ÉPILLETS Tan 8 FLEUR ET GLUMES re 8 GLUME INFÉRIEURE + 8 RER SET res SENS k Gène MM “« pu CYNOSURUS CALLITRICHUS BARB. FLEUR DÉPOUILLÉE de ses GLUMES 17 45 OVAIRE et STIGMATES 4 15 SQUAMULES où LODICULES (47 b He 1 FAISCGEAU D 'ÉPILLETS I Ki) | pu CY NOSURUS POLY BRACTEATUS POIR. (1789). » » {| ni ( CYNOSURUS ELEGANS DESF (118). GLUME INFÉRIEURE 1 \ & (GLUME SUPÉRIEURE 1 4 FAISCEAU D'ÉPILLETS 1 _ | pu CYNOSURUS ECHINATUS L. Ai GLUME INFÉRIEURE (TLUME SUPÉRIEURE 1 PL. HÉRBORISATIONS AU LEVANT . ImpBès et Dubreuil , Paris. Ch.Cuisin del.et hith. CYNOSURUS CALLITHRICHUS BARB. LTAOUOTZ HHA4 slip ausbaots sb . SILENE CALICE PÉTALE ÉTAMINE OVAIRE Porizs LÉGENDE DE La PLANCHE XI SILENE OXYODONTA BARB. OKYODONTA BARB. de grandeur naturelle HERBORISATIONS AU LEVANT. Emp Bes a Déretie , Ch. Cuisin del.et hth. SILENE OXYODONTA BARB. : L + FE LE 15 A Jalerne |! NAPLES Jura ONeae Plagonise - CA zpert «Jcos Je Ido 00 Metel Jéyropulog Ésires = [4 À 8 : EE . Argostolé Prrasn © É . œus Zante MCE CR De On NE CERN NUE RER Ë CÈèE Luxe dass % SM ORE V | Ter) mb sf rayée 2H A "AT ,R 00 a Siphanto D éntiparge = L = DArgentière ne D Q “i PES ep Se PR Policañdro s$ a A yet Japtensa 5e. ne la Valette MER D'E C À N DM Malte i DE ME À CHIRES D E à TA Chasat Marsa 2777 = — == _. in ee = = = % [as [ay] Golfe de Sidre ou Grande Syrte. Marsa, rage” = Chemin de Fer os lilles ayant plus de 700000 habil!s e Filles ayant plus de 0000 habitis S AU LEVANT 7 7 MERDE MARMAR === © == = rs “2, — ES = = = “Stala Nova — = — _ À Sam oë a — | 4 Ni = < : CLS F , Lim à \ n. 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