o<^ SJ 'Z. HISTOIRE. H I s T O I RE LAC A DEMIE ROYALE DES SCIENCES T O M E I J. Depuis 1686. jufcjLi'à fon Renouvellement en 1 6^^. A PARIS. ■■■■'■•■ -"■,.' " "*i?J- 1'----' TGaskiel Martin, Chez T Onficnr De La Hire a donné la démonftrarion j[V_£ d'une Balance donc un des bras cft horizontal, Se l'autre incliné. Il cherche quelle doit être la pc(an- tcur fpccifique d'un poids appliqué au btas incliné (Ui- vant certaines conditions àl ég.rd d'un autre poids fixe à l'extrémité du bras horizoaial : c'eft de cette propo- fition que M. De La Hire fait dépendre la démonftra- tion de la force des Vis. IL M. Perrault a donné les deffbins 5c l'explication de deux Machines à élever des fardeaux, dans Icrquelles il n'y a prefque point de frottement,- il a encore donné fon Abaque Rabdologique, qui cfl: un Inftrumcnt propre 3 faire les Opérations d'Arithmétique Toutes ces Machi- nes fe trouvent dans le Recueil de plujeurs Machines publié après la mort de M. Perrault. IIL L'Académie en examina beaucoup d'autres prcfentées par divers particuliers, & dont les modèles furent mis en dépota rObfervatoire Royal. Une de M. De LaBrolfe pour l'élévation des Eaux par le moyen de plufieurs tuyaux & robinets. Quelques autres du même Autmir pour tranf- porter plus aifement & à moins de frais le déb.ai des terres. DESSCIENCES. jr M. RoLiillon, de Bar-lc- Duc en propofa trois autres. i6S6. La première élevé les eaux par la dilatation de l'air renfermé dans differens coffres pofés les uns fur les au- tres, Sec. Cette Invention a paru d'une exécution très- difficile. La féconde eft pour tirer de l'eau falée fans fe mêler avec l'eau douce comme on a befoin de faire dans les Salines ; cela fe fait par le moyen de plufieurs vaifleaux quarrés attachés les uns aux autres en chainette ; le fonds de chaque vaifleau eft ouvert lorfqu'il defcendou qu'il entre dans l'eau, &: il ne retient l'eau que lorfqu'il commence à monter, car alors le fond du vaifleau fe fer- me par fon propre poids. Cette invention a été trouvée d'ufage. La troifiéme eft une nouvelle manière de Preffbir compofé de deux arbres qui font l'effet de deux leviers &: qui augmentent beaucoup la compreflion. M. Felizot Horloger a apporté une Montre d'une conflrudion nouvelle qu'il prétend pouvoir foufFrir les fecouffes. i(î Histoire DE l'A c a d e m i E R o y a le ANNEE MDCLXXXVII. PHYSIQ^UE GENERALE. s V R LES PHENOMENES de l'Aimiin. 1687. T E 16. Avril M. De La Hire lut un Mémoire fur 1 y la Déclinaifon de l'Aiman. Il établiflbit un chan- gement dans les Pôles de l'Aiman qui fatisfaifoit aux Obfervations de la Variation , connues jusqu'alors ,• &r fur cette hypothcfe il donnoit le moyen de conftruire une aiguille circulaire dont un même point étoit toujours dirige au Nord , ce qu'il regardoit comme une chofe très-utile dans la Navigation. Cette Hypothefe du changement des Pôles de l'Ai- man fut fort examinée dans l'Académie , & donna oc- cafion à plufieurs expériences très-curieufes. M. CalTini entr'autres en fit un grand nombre fur deux anciens Almans ; l'un qui avoir appartenu à M, Petit Intendant des Fortifications , fort connu par Ces Ouvrages de Phyfique &c de Mathématique; & l'autre au P. Grand- Amy Jcfuitc, qui s'en étoit fcrvi pour les Expériences rapportées dans fon Ouvrage de l'Immobi- lité de la Terre. L'Aiman DESSCIENCES. 17 L'Aiman de M. Petit ctoit fpherique de trois pouces 1(58/. quatre lignes de diamètre. Ses pôles étoienc marqués fur f.i fur face depuis environ jo. ans. Il étoit enfermé dans un Globe celcfte de cuivre , Se les Pôles tant de l'Aiman que du Globe étoienc dans une même ligne droite. Par des Obfervations trcs-exadcs que M. Caffini fie fur cet Aiman, le Pôle Boréal fut trouvé éloigné d'un degré de grand cercle de celui qui avoir été marqué par M. Petit, & il y avoit entr'eux une différence en longi- tude de deux dégrés. Le Pôle auftral au contraire fut trouvé prefqu'au mê- me point déœrminé par M. Petit. M. Caflini s'affura que ces Pôles qu'il avoit marqués ctoient exaftement verticaux , c'cft à dire , que la ligne droite qui alloit du Pôle au centre de ce Globe tendoit cxadcmcnt au centre de la Terre lorfqu'une aiguille pofée verticalement fur ce Pôle demcuroit perpendiculaire à la iurface de l'Aiman. Dans cet Aiman les deux Pôles ne font pas oppofés ; mais ils font plus près l'un de l'autre d'un côté de 16. dégrés d'un grand cercle de ce globe , que de l'autre. L'Aiman du P. Grand- Amy cfl: une demie fphcre , dont la bafe eft un Cilindre de même diamètre quelafpliere, & de 4. pouces 4. lignes ; la hauteur du Cilindre eft égale à la corde de 2,5. dégrés de la demie fphere. Elle étoit d'ailleurs montée Se armée de la même manière que le P. Grand- Amy l'a décrite dans fon Ou- vrage, ainfi il n'y avoit pas de douce que ce ne fût le même Aiman dont il s'étoit fervi. Son Pôle Boréal fut trouvé par M. Caflini, préci- femcnt au même point où le P. Grand-Amy l'avoit marqué 41. ans auparavant, d'où il paroîc que les Pôles de cet Aiman n'ont point changé dans cet intervalle de tcms, quoique pendant ce même tems la Déclinaifon aie J/i/L de CAc. Tome U, C i8 Histoire DE l'A cademie Royale. 1687. varié à Paris d'environ 7. degrés. Il cfl: vrai que le P. Grand- Amy obfervoit à Rouen ; mais fi fes Obferva- tions ont été faites deux ans ou environ avant la publi- cation de fon Ouvrage, c'cft-à-dire vers l'an 1641. les Obfervations qui furent faites à Paris dans cette année- là, donnent à l'aiguille aimantée la même déclinaifonà Paris que le P. Grand-Amy aura trouvée à Rouen l'une ^ l'autre de deux dégrés &c demi vers l'Orient, & parce que cette Déclinaifon eft cette année à Paris de 4. dé- grés 40. minutes à l'Occident; la variation totale depuis l'année 1642,. eft de 7. dégrés 10. minutes. A l'égard du Polc Auftra! de ce même Aiman , il n'é- toit pas fi bien déterminé fur la pierre que le Polc Boréal. M. Caffini le trouvoit pourtant au même point marqué par le P. Grand -Amy, en employant la même méthode propoféc par ce Père ,• mais par une autre plus cxaéte &: particulière à M. Caffini , il paroifioit devoir être rapproché du Pôle Boréal de 7. ou 8. dégrés. Si l'on veut que ce foit un changement réel du Pôle de l'Aiman , bc non pas une différence qui vienne de celle des Méthodes plus ou moins exaftes, de détermi- ner les Pôles d'un Aiman , pourquoi ce changement ne fe trouveroit-il pas au Pôle Boréal qui a été déterminé & vérifié par les mêmes Méthodes-, mais il y a plus , dans l'Aiman du P. Grand-Amy la variation fe fait au Pôle Auftral , &c dans celui de M. Petit c'eft au Pôle Septentrional feulement. M. Caiïini fit encore avec ces deux Aimans d'autres expériences; mais qui ne regardoient pas la queftion du changement des Pôles, Qiiclque tems après il donna fes Conjeftures fur la caufe de ce changement de la Déclinai- fon des aiguilles aimantées. OnUitaufTiun Mémoire des Expériences nouvelles fur le même fujet faites à Lyon par M. Pugct, lefquellcs ont été publiées depuis. M. De La Hire en donna l'explication, DES Sciences. J : ' . ij» DIVERSES OBSERVATIONS de Phj/ique généviile, . - : MOnficur Hombcrg ayant fait apporter dans l'Aca- 1Ô87, demie fa Machine pneumatique, un peu diffc- rniLC de celles qu'on avoir vues jufqu'alors ,■ il fit par fon moyen plufieurs expériences. I. Il ôta l'air d'un Balon rond de 13. pouces de dia- mètre ; après quoi le Balon pefoit une once moins qu'étant plein d'air. Ayant appliqué à ce Balon une phiolc quarrée de gros verre, après quelques coups de pifton la phiolc fe cafTa avec un très-grand bruit, qui fie fonner le timbre de la Pendule. 2.. On mit un Piftolet dans le vuide,&: il fit très-peu de feu étant débandé , au lieu que dans l'air libre il en fit beaucoup. 3. Du Phofphore kc mis dans un tuyau de verre ap- pliqué au Balon perdoit fa lumière à mefure qu'on pom- poit l'air ; fi on le faifoit rentrer , le Phofpore rcprenoic fa lumière ordinaire, 4. On fie l'expérience de la diflblution de la Limaille d'acier dans l'eau forte ; il y eut une ébuUition , mais elle fut beaucoup moins violente que dans l'air libre. j. On fit encore d'autres expériences, comme fur le Son , fur les Larmes de verre , qui fe caffcrent dans le vuide, & fur l'Aiman , dont on trouva les phé- nomènes les mêmes & de la même manière que dans l'air libre. Cij ïéS/. lo Histoire DE l'A cademie Royale IL t Le même M. Homberg fie dans le Laboratoire de l'A- cadémie, la Calcination des Pierres de Bologne, d'une manière différente de celle qui a été rapportée ci-dcflus voy.Tcm.j. Japrès M. le Comte Marfigli. M. Homberg avoir par fa Méthode des Pierres beaucoup plus lumineufes que cel- les qu'on avoit vues jufqu'alors. IIL M. Perrot Maître de la Verrerie Royale d'Orléans, fit voir à la Compagnie un Ouvrage nouveau de fon art, c'eft de couler le Criftal ou le Verre en tables , & de le rendre creux en manière de camayeux. On y peut repréfcnter toutes fortes de figures & d'ornemens, des Armoiries & des Infcriptions , &c. l'Académie crut de- voir lui en donner un certificat. IV. M. Hartfocker prcfenta deux Miroirs concaves de verre, polis des deux côtés, l'un de 17. pouces , & l'au- tre de 7. pouces. Ils croient prêts à étamer pour fervir de miroir ardent. Il promit auffide faire voir que l'eau de fontaine ex- pofée à l'air eft remplie d'une infinité de petits Ani- maux, avec lefquels ceux de l'air s'accouplent, mul- tiplient prodigieufemcnt en très-peu de tems , & devien- nent enfuite des petites mouches &: autres animaux vo- lans. Ces Obfervations ont été examinées depuis, & trouvées vrayes. DES Sciences. zi En parlant des différentes efpéces d'Or , M. L'Abbé Galloys dit que l'Or de Siam eft plus flexible & moins cafl'ant que le nôtre; le fon des cordes de Clavecin qui en font faites eft plus grave. M. De La Chapelle a ajouté, que l'Or de la Guinée ne peut fe battre en feuilles, ni tirer par la filière, V L M. L'Abbé Galloys a communiqué à l'Académie un Mémoire qu'il avoir reçu d'Italie au fujct d'une fille qui voit la nuit pendant un tems affez confiderable. VIL M. Du Hamel a rapporté qu'il connoiffbit une femme dont les cheveux, qui étoient bruns, ctoient devenus blonds à la fuite d'une couche, VIII. En parlant de la Rofée & du Serein, quelques-uns dirent que la Rofce fortoit de la terre, Se ne tomboit point d'enhaut, parce que dans les cloches de verre on y voit autant de rofée que dans les autres lieux expofésà l'air; d'autres crurent que la Rofée venoit en effet de la terre, mais s'élevoit à une cerraine hauteur , & retomboir d'en- haut, puifque ceux qui fe promènent le foir ou le ma- tin ont les cheveux mouillés de Rofée. Pendant le jour ces parties humides font agitées & fe foCitiennent en l'air; la nuit elles s'épaifliffent &C deviennent par- là plus pe« fautes, C iij 1687, 2i HiSTOiREDE l' A C A D E M I E R O Y A L E 1687. Pour le Serein , quelqucs-iuv> crurent que c'éroit une exhalaifon féchc , dont les effets font plus fâcheux que ceux des vapeurs humides. Le Serein cfl: plus ordinaire quand la fechtrede cft grande,- on le voit quelquefois s'élever en forme d'un nuage de pouiïiere fort fine. Il cft vrai qu'il y a des lieux où le Serein efl: fort dangereux , quoiqu'il y ait plufieurs rivières; mais cela peut venir de la nature des terres. IX. M. Amontons accompagne de M. Hubin, apporta à l'Académie un nouvel Hygromètre de fon invention. C'cft un tuyau de verre d'environ 3. pieds. A l'un des boucs il y a une petite phiole comme aux Baromètres ordinaires , mais ouverte par le haut ,• & à l'autre , qui efl: celui d'embas, efl: une autre phiole percée d'un trou ; elle efl: environnée d'une bourfc de cuir bien liée au tuyau. Qiiand l'air cfl: humide , le cuir s'élargit , & la liqueur de l'Hygromccrc defccnd , &c au contraire. M. Amontons dit qu'au lieu de cuir il fc fervoit auflâ d'une corne, qui réufîiflfoit fort bien. On mit un linge mouillé fur la boule d'embas. La liqueur contenue dans le tuyau dcfccndit , & lorfqu'on y mit la main elle defcendit beaucoup plus vite , enforte qu'il parut que la chaleur contribuoi: à faire defcendre la liqueur. Il y avoir du Mercure dans la moitié de la boule d'embas , &: dans toute la capacité de b bourfe de cuir. Le ren:e de cette boule 8c du tuyau ctoit rempli de deux liqueurs, Tune féche ou maigre, 8c l'autre gralTe; elles étoicnt différemment colorée; , ce qui donnoic au point de leur féparation un terme qui fervoit à me- furcr le haufTcment , ou l'abaifTement de la liqueur. DESSCIENCES. i^ X. M. De La Chapelle a apporté une pétrification fort épaiffe qu'on a tirée de l'Aqueduc d'Arccuil. lia appris des Ouvriers qui font employés à ces Eaux , que ces Pétrifications fe font par lits chaque année. Pendant l'hyver il ne s'en fait point, mais feulement pendant l'été, Lorfque l'hyver a été fort abondant en neiges & en pluies, ces Pétrifications fe font d'un pied d'épaifieur. Cela efl: fort différent de ce que l'on juge ordinaire- ment , puifqu'on ne compte l'augmentation d'cpaiffeur de ces pétrifications que de i. ligne ou i^. par année. M. De La Hire ayant fait calciner de ces fortes de pierres, elles ont pris avec l'eau comme le plâtre; mais au bout de ij. jours l'eau s'eft prefqu'entierement éva- porée. XL M, Caffini a dit qu'il y a à Porette proche de Bo- logne, une Fontaine qui prend feu à la chandelle. Ce lieu appartient à M. Ranucci. A N A T O M I E- Ï687. Onficur Du Verney a fait part à la Compagnie de quelques Expériences qu'il a faites fur la Di- M gcition I. Il a pris de la falive de plufieurs perfonnes de differens âges. Celle des jeunes gens n'a point rougi le Toiirnefol ; celle des perfonnes âgées l'a rougi ; celle des fcorbutiques l'a rougi beaucoup plus fort, marque d'une plus grande acidité. Z4 HiSTOiREDE l'A cademie Royale 1^87. 1- La liqueur qui fc trouve dans les trois premiers ventricules des Animaux ruminans n'cfi: prcfquc que de la falivcj on n'y trouve aucune glandulc. La liqueur du quitriéroc ventricule rougit le Tourncfol , Se louchic le Sulrijimé. Dans le ventricule des Oyleaux on ne trou- ve point de glandes , quoiqu'il y ait beauco.ip d'a- cide. yjy-cj-'i^fl'j 3, Il a fait de nouvelles Expériences fur la Prc- fure , qui ont confirmées celles que M. Bourdeun avoïC faites. La Cailletc iculc bien lavée &: fechéc a caillé le lait ticdc , &: rougi le Tournefol. 4. M. Du Verney a fait remarquer auffi que le Chyle paroîtdivifé en petits grains au dclfus du lieu où la bile entre dans le Duodénum. On a continué le travail fur l'Hiftoiredes Animaux, ce qui a donné lieu à un grand nombre de remarques dont on a rendu compte dans les AfTcmblces , en atten- dant la Defcription complète de ces Animaux. Le ij. Février M. Du Verney &C M, Mcry difle- querent un Oyfeau Royal en prefence de la Com- pagnie. M. Mery ayant fait apporter des têtes d'Aigle, de Cafoar, de Corbeau, &:c. il fit voir que dans ces Ani- maux , & dans tous les autres Oyfcaux il y a un cercle oiïcux autour de la cornée ,■ ce cercle eft la partie anté- rieure de la fclerotique. Il a fait voir auili dans l'œil d'un Autruche que la fclerotique eft compofée de deux membranes. M. Du Verney a dit qu'en falfant l'opération ordi- , naire fur la veine crurale d'un Chien , pour démontrer la circulation du fing , après la mort du Chien, en firin- guant de l'eau froide , il fc fit un tremou(remcnt dans les mufclcs;- ce même mouvement Te remarque aulTiforc fouvenr dans les Animaux longtems après leur mort, lorfquon pique leurs nerfs; car alors les efprits don- nent DESSCIENCES. IJ" îient un mouvement aux membres, de la même manière 16^7. que dans l'Animal vivant. Le même M. du Verncy a montré quelque tems après un morceau de la dure-mcrc d'un homme quiccoit of- feufe; cet homme étoit mort fol. M. Dodart a fait voir aufli le crâne d'un jeune hom- me rempli de tumeurs en patrie dures, Se en partie molles. Ce jeune homme étoit entté à la Charité âgé d'environ i j. ans. Il avoir au deffus du front une tumeur qui s'augmenta comme une loupe. Deffous le pericrâne on trouva beaucoup de fang coagulé &c parfemé d'un grand nombre de perits corps luifans comme du falpétre. On eut foin d'ôter ce fang. Après fa mort on trouva fur ladure-mere du fang coagulé. Sous la grande rumeur l'os étoit carié &:: percé comme l'os ethmoïde. On n'a jamais fenti de pulfations à la tumeur extérieure. La dure -mère & le cerveau n'étoient pas beaucoup al- térés. M. Du Verney a fait voir la figure d'un Enfant qu'on a trouvé defleché dans une des rrompes de la matri- ce. Cette trompe avoir été déplacée, &: fituée près du col de la matrice. La mère avoir longtems porté cet En- fant, 8c écoit morte enfuite d'une maladie extraordi- naire. //;/. de l'Ac, Tome II. D %6 Histoire DE l'A cademie Royale CHIMIE. s V K LES ANALTSES des Plantes. téBj, X Jt Onfieur Bourdelin a continué les Analyfcs qui 2. Yx ont été cette année en très-grand nombre; il en a taie ion rapport dans les Affcmhlées. De fix livres fix onces de Cochlearia il a tiré près de 54. onces de liqueur mêlée d'acide Se acre -, près de deux onces d'huile j fix gros de fel fixe fort lixiviel. La Laitue fauvageadonné une liqueur acide. De cinq livres des feuilles feules de cette plante M. Bourdelin a tiré 66. onces cinq gros de liqueur en différentes por- tions toutes acides comme nous avons dit , excepté la dernière portion, qiii a fait une très-grande cfFervefcence avecrefprit de fel. Il y a eu deux onces 4. gros d'huile afTez épaiffe , 9. gros &c demi de fel fixe fort lixiviel. Ceci peut fervir à prouver que les vertus des Plantes font toujours mieux connues par les Analyfes , quoique peut-être d'une manière imparfaite &: peu utile , que par ce que les Anciens nous en ont laiffé par écrit, & que très-fouvent celles que l'on a cru froides ont une vertu contraire, ce qu'il femble que l'Analyfe détermine beaucoup mieux. Les Plantes par exemple qui abondent le plus en fucs acres &c fulfurés, en fels fixes, & en huile doivent être regardées comme les plus chaudes. On analyfa deux livres de Cacao cru. On eut plu- fieurs liqueurs mêlées de fel acide & acre, 14. onces 4. gros & demi d'huile, & 4. gros 10. grains de fel très- DESSCIENCES 27 lixiviel. On examina enfuicc une livre de Cacao grillé 1687. &c fcparé de fon écorce , mêlée avec autant de fucre , deux gros de canelle en poudre , & un demi gros de Vanille. Ce mélange fait ce qu'on appelle le Chocolat. On en retira après la diftillation 8. onces & près de 5-, gros de liqueur en 4. portions j 8. onces 4. gros d'huile, &C deux gros 8. grains de fel fort lixiviel. Le fiel de Bœuf analyfé au poids de fix livres donna près de 88. onces de liqueur, d'huile 5. qnces 1. gros, 24. gros de fel volatil , cinq gros do fei fixe. Le fiel récent de Cochon au poids de cinq livres don- na près de 71. onces de liqueur fulphurée en différentes portions, huile j. onces 4. gros, y compris une once 4. gros de Bitume, ou colophone fort épaiffe Se fore adhérente au balon. Sel fixe 2. gros. On trouva remar- quablc, que les liqueurs tirées par la diftillation ne fe changèrent point, elles ne laiflTerent aucun fedimenc, & n'eurent aucune mauvaife odeur ni faveur. Ces Liqueurs mifes enfcmble en digeftion à feu lent pendant 31. jours , diminuèrent de 4. onces. Les 4. livres i z. onces qui reftoient donnèrent un précipité de 4. à j. onces d'une matière fort épaifTe. Le rcfte de la liqueur parut d'un vert fort brun & tranfparante. Nous partons fous filence un très grand nombre d'au- tres Analyfes qui furent faites , tant fur les Végétaux que fur les Animaux. Dij i8 H I S TO I RE DE l'Ac ADE M I E Ro Y ALE DIVERSES OBSERVATIONS chimiques. I. 6%-! TV /f C^nfieur Borelli a fait voir de l'ETprit de Seldif- '' J_V J^cilic d'une très -belle couleur. Il eft rcfté dans le baloii des fumées qui circuloient continucllemcnt;au bout de 8. jours on y rcmarquoit encore le même mouve- raenc. II. Le même M. Borelli a fait voir que l'huile de Vi- triol diffout plus aifement le marbre quand on y a mêlé de l'eau , que quand elle eft pure , au contraire de l'eau forte , qui difTout plus aifement lorfqu'elle eft pure, que quand on y mêle quelqu'autre liqueur. 11 a travaillé fur la Diflblution du marbre blanc , des pyrites, &c de quelqu'autrcs pierres. L'Efprit de Nitrea diftbut la poudre de marbre fans précipitation, & avec une chaleur médiocre. Le vinaigre diftillé a agi fort len- tement, mais ill'a diftout. 11 a agi plus fortement fur des concrétions pierreufes de l'Aqueduc d'Arceuil. L'ef- prit de fel a fait fur le marbre une DifTolution trouble avec précipitation. III. M. Borelli a fait voir encore l'efprit de fel diftillé avec de la terre à potier ; il étoitde couleur de bicrre. D'autre diftillé avec de la terre glaife verte étoit foible & tranfparanc comme de l'eau ; dans cette opération l'efprit n'eft pas forci , ôc le fel cfl: demeuré dans la dbsSciences, ip terre. Ayant diftillé l'erpric de Tel avec de la terre à 1^8/. porier fans le fable rougi- qu'on y mêle, l'cfpric eft forri de même couleur & avec la même force, L'efprit de fcl tiré de la terre verte paroît vitrioliquc, & cft beaucoup plus foible après avoir Iclfivé cette terre qu'auparavant. M. Borelli en a tiré beaucoup de fcl jaune. BOTANIQ^UE- LE travail de la Botanique fut continué par MM. Marchant Se Dodart avec la même affiduité que dans les années précédentes ; M. Marchand qui culti- voit toutes les Plantes étrangères dont il avoir pu faire venir des graines, les étudioit plus particulièrement, &: les faifoit voir à l'Académie dans leurs differens états , afin de les comparer plus fùrement aux Defcriptions qui en avoient été faites, ou par les differens Auteurs qui avoient eu occafion de les connoître , ou par l'Aca- démie, c'eft-à-dire , par M. Marchant lui-même , qui fe^ trouvoit chargé prcfque feul de cette partie de l'Hiftoire naturelle. M. Dodart a lu la Defcription du Séné d'Italie, du NarcifTe à deux feuilles , de VAchimilLi vulgaris , ou pied de Lion , & de deux fortes d'Ajllrt. Diij 50 Histoire de l'Académie Royale ASTRONOMIE. DIVERSES O B S EKVAT I 0 N S Ajîronomiques. I. j^8_ /^ N reçut par les mains de M. De La Chapelle une \^ Lettre du P. Foncanay, dans laquelle il rendoit compte de plufieurs Obfervations qu'il avoir faicesavec les autres PP. Jefuites Miffionnaires à la Chine pen- dant leur voyage à Siam. La plupart de ces Obferva- tions ont été publiées dans la fuite par les foins du P. Vom"^'^ù Gouye, Nous n'en rapporterons que quelqu'uncs qui ne l'ont pas été. Le 1. Juin i68j. au Cap de Bonne - Efperancc, la Pendule à fécondes ayant été mife en mouvement , 62 à peu près à l'heure vraye, ils obfervcrent le premier Satellite de Jupiter. A ii'\ j' ce Satellite étoit éloigné du corps de Jupiter d'un peu moins que le diamètre de cette Planète. A iih. c n'a pas eu une fi longue durée. SVR VN NOVVEAV BAROMETRE. MOnfieur Amontons , qui Gommençoit dès-lors à être fort connu par fes expériences & Tes dé- couvertes Pliyfiques, apporta le 27 Mars à l'Académie une nouvelle conftrudion de Baromètre à mercure ou à toute autre liqueur , dans lequel le vuide fe faifoic à quelque hauteur donnée que ce fut. L'artifice confifte à divifcr la hauteur ordinaire du liquide dans un Baro- mètre fimple, c'eft-à dire, celle où ce liquide fait équi- libre à toute l'Atmofphére , par la hauteur donnée du nouveau Baromètre. Le quocient donne le nombre de tuyaux qu'il faut joindre les uns aux autres pour faire ce Baromètre fuivant la hauteur donnée. Par exemple, fi l'on demande un Baromètre à mer- cure de 7 pouces de hauteur perpendiculaire , fçachantque i8 pouces de mercure font équilibre à toute l'Atmofphére , il n'y a qu'à divifer i8. par 7. le quotient 4 exprime le nombre de tuyaux de 7 pouces chacun de hauteur, qu'il faudra joindre enfemble par le moyen de 3 branches pleines d'air groflîer, & de pareille hauteur que les qua- tre autres qui font remplies de mercure ; rextrémiré d'une des dernières branches cft fceilée hermétique- ment, & l'extrémité de l'autre dernière branche eft ou- verte , & de cette manière le Baromètre eft conftruit avec les conditions requifes. 40 HiSToiREDE l'A caDemie Royale EXPERIENCES SVR VNE VESSIE de Porc. no IV /[ 0"fi*^"'' ^^ La Hire rcndic compte vers la fin J_y j^ de Tannée de quelques expériences fort curieu- Ics qu il avoir faites fur la vcflle. Ayant pris une veflic de Porc toute fraîche & bien nette , il l'avoit entièrement remplie d'air, jufqu'à ce qu'elle fut aufli tendue qu'elle paroifToit le pouvoir être. En cet état il n'y avoir aucun lieu de douter qu'elle ne fût eKaâicment fermée, &: que l'air ne put fortir ; mais ayant fait une ouverture à cette ve/rie,clle fc raplatit auiTitôt d'elle-mcmc:enfuitc lorfqu'el- leétoic encore toute fraîche, il l'a retourna de manière que la partie qui écoit l'extérieure dans l'crat naturel de- vint l'intérieure; il y verfade l'eau environ les crois cin- quièmes de ce qu'elle pouvoit contenir ; auflitot après l'eau commença à fuinter par plufieurs endroits , & en Il heures de tems la moitié de l'eau étoit déjà écoulée; cette eau ainfi filtrée écoit teinte d'une forte couleur rou- ge, quoique la vcflie parût claire &c tranlparantc avant l'expérience; cela fit juger que la forte tenfion de la veflie lorfqu'elle avoir été remplie d'air, avoir fait fortir le fang contenu dans l'infinité de petits vaiflcaux fin- gains dont cette membrane efl: parfcmée , ik. que ce fang qui s'étoit répandu entre les fibres avoir été emporté par l'eau qui avoir fuinté au travers, £,: lui avoir donné cette forte teinture. En effet la veflie devint fort blanche après que l'eau eut entièrement pafle. Sur cela M. De La Hire conjeûuroit que la membra- ne de la veflie doit être percée d'une infinité de petits trous garnis chacun de fa valvule, &: que cts valvules font tellement difpofées , que Tcau peut y entrer de dehors DEsSciENCÊS. 41 en dedans dans l'étac naturel de la veffie, & qu'au con- 1688, traire , non feulement l'eau , mais l'air même ne peut U traverfer de dedans en dehors , quelque grande que ioit la comprcflion de l'air enfermé dans cette membrane. La conflrudion de ces valvules la plus propre à produire ces effets eft , fuivant M. De La Hirc, cette Ibrtede val- vule que l'on trouve au colon de quelques poiflbns : les valvules de la velFie feront donc comme des mammclons formés par un conduit qui ira en diminuant vers Tinté- • ■ t rieur delà membrane, &qui pourra donner une entrée facile aux liquides qui l'environneront ; mais qui au contraire fermeront cxa£tement le paffage de dedans en dehors en s'abatant , & fe couchant fur le corps interne de la veffie. M. De La Hire tiroit de cette expérience quelques conjeftures fur l'Hydropifie , qui pouvoir félon lui n'ê- tre qu'une maladie de la veflie , dont les pores ou ou- vertures viendroient à fe boucher par quelque caufe que ce fût : en cet état il efl: aifé de comprendre qu'elle ne rccevroit plus les eaux répandues dans le bas ventre, Jcfquelles y viennent continuellement en paflant au tra- vers des membranes de l'eftomach , comme M. Mery l'a expérimenté. C'cft peut-être auffi par cette voye, rcmarquoit M. De La Hire, que les eaux minérales que l'on boit s'é- vacuent Ci facilement & fi promptement. JJi/. de l'Jcad. Tom. IL 4a Histoire DE l'Académie Royale DIVERSES OBSERVATIONS de Phjjique généra,le. I. 1^88. TV /t OnGeur le Marquis de Louvois ayant fouhaité J_ Y J_ que l'on fit chaque année des expcrienccs fur la quanucé d'eau de pluye qui tombe , bc fur la portion qui s'en perd en s'évaporant. M, Perrault donna le dcffein d'une machine propre à faire ces obfcrvations. M. Scdi- leau fe chargea de les exécuter , &: dès le mois de No- vembre de la même année M. De La Hirc donna les obfervations qu'il avoit faites fur la quantité d'eau de pluye qui fe perd par l'évaporation , &c fur le tems qu'elle employé à pénétrer la terre , & jufqu'à quelle pro- fondeur. II. M. Borelli a lu une Lettre écrite de Franche-Comté fur une fontaine falée de ces quartiers-là, dans laquelle on obferve un reflux, mais qui n'eft pas réglé. Il y en a près de-là une autre d'eau douce, qui a auffi fcs accroiflemens &: fes diminutions. M. De La Hire a parlé d'une fon- taine femblable nommée Fonteftor , à deux lieuifs de Mircpoix. Celle-ci a un flux &un reflux de trois quarts d'heure chacun , pendant trois mois de l'été , pourvu que cette faifon n'y foit pas trop pluvicufe. M. Vidcl de la Bavanierca prefcnté à la Compagnie les obfervations qu'il avoit faites à Saint Malo de l'iné- galité des Marées en différentes faifons de l'année, & en divers âges de la Lune. DES Sciences," 45 III. M. De La Chapelle a parlé d'une expérience qu'il étoit bon de réitérer. Si l'on trempe un quarré d'acier dans de l'eau bouillante l'efpace d'un Pater, en le tirant on peut le manier avec les mains ,- mais un peu après il s'échauffe , & on ne peut plus le tenir. Un quairé d'acier de même volume & mis dans un braficr pendant au- tant de tems ne s'échauffe pas tant que celui qu'on met dans l'eau. Le même M. De La Chapelle a rapporté aufTipar oc- cafion, que les ouvriers qui travaillent à pétrir l'argille y rencontrent des petits fragmens de pierre à feu qui leur coupent les pieds; à quoi le meilleur remède cft la terre même. IV. ^ "' M. De La Chapelle a encore fait voir une pierre que M. Mery avoir trouvée dans une petite Tortue. Elle étoit enfermée dans une poche auprès de la veflie; elle pe- foit une once 6. gros moins 20. grains. Il l'a fait fcier, & elle s'eft trouvée creufe en dedans comme un œuf, S>C remplie d'une matière un peu dure qui pouvoir être le jaune de cet œuf, dont la coque feule avoit été pétrifiée. M. De La Hire a fait voir une dent de Carcaria d'une très-grande dureté. Elle fut trouvée proche de Lohan à 4. lieues de Paris, à environ 9. ou 10 pieds en terre ,• les eaux de cet endroit font pétrifiantes. M. Sedileau a dit à cette occafion, qu'on avoit trouvé proche Maintenon un tronc de Saule pétrifié à 18 pieds dans terre; on y rcinarquoit fenfiblement les différentes couches de pétrification. F ij l6%%. 1688. 44 Histoire DE l'Académie Royale VI. M. Scdilcau a parlé d'un petit Infecle enfermé dans une coque , &: qui malgré cette prifon faute de la hauteur d'un pouce; cet Infecte fc change en mouche. A N A T O M I E. SVR D ES PART I ES DV CORPS tran/po/èes. MOnfieur Mery a fait rapport à l'Académie d'une diflcftion faite par M. Morand à l'Hôtel Royal des invalides du corps d'un Soldat mort à l'âge de jz ans. Il y trouva un déplacement général de toutes les parties contenues dans la poitrine & dans le ventre, tant des vifccres que des vaiflTeaux. Le coeur étoit placé tranfvcrfalementdans la poitrine; fa bafc tournée du côté gauche occupoitjuftement le mi- lieu, tout fon corps &: fa pointe s'avançant du côté droit. Des deux ventricules le gauche étoit a droite , &: le droit à gauche , ce qui étoit caufe que les oreilletes avoient aufïi une fituation différente de l'ordinaire , car la plus grande des oreilletes &: la veine cave étoient pla- cées à la gauche du cocur,&: cette veine defccndant le long des vertèbres du dos perçoit à gauche le diaphragme , &: occupoit le même côté dans le ventre , jufqu'à l'o.'; facrum. La veine azygos fortant du tronc fupérieur de la veine cave occupoit le côté droit des vertèbres du dos. La plus petite des oreilletes Se l'aorte étoient placées à DESSCIENCES. 4^ la drolrc du cœur, enfortcque l'aorte produifoit fa cour- i(îS8, bure de ce cô:é-là , & après avoir pafle entre les deux lêtes du diaphragtp.e,elle defccndoit jufqu'à l'os iacrum, tenant le côté droit des vertèbres des lonibes , &c ayant toujours la veine cave à fa gauche. L'artère du poumon à la fortie du ventricule droit du cœur placé au côté gauche fe gl ilîbit obliquement à droite, ce qui fie croire que les poumons avoient aufli changé de fituation. En effet, le droit n'étoit divifé qu'en deux lobes, &c le gauche en trois, ce qui eft contre leur divi- fion ordinaire. L'œfpphage entrant dans la poitrine pufloit de gauche à droit au devant de l'aorte, &: continuant fa route, il perçoit le diaphragme de ce côté-là; enforteque l'orifice fupcrieur du ventricule fc rencontrant dans le même endroit, fon fonds fe trouvoit placé dans l'hypo- condre droit, &c le pylore dans le gauche, où coramen- çoit le duodénum, qui fe plongeoit dans le méfentére , & reflbrtoit au côté droit; & là fe trouvoit le com- mencement du jéjunum. La fin de l'iléon, le commen- cement du colon, Se le cxcum étoicnt placés dans la ré- gion iliaque gauche, d'où le colon commençant à mon- ter vers 1 hypocondre du même côté palToit fous l'eflo- mach pour fe rendre dans l'hypocondre droit, puis def- ccndoit par les régions lombaires &c iliaques droites dans la cavité hypogaftrique. Cette route efi: entièrement con- traire à celle qu'il tient ordinairement dans tous les lu- jets , de même que celle de tous les autres inteftins , à la referve du reétum. Le foye étoit placé au côté gauche du ventre , fon grand lobe occupant entièrement l'hypocondre de ce côté. La fciiTure fe trouvoit vis-à-vis le cartilage xiphoïde, & fon petit lobe déclinoit vers l'hypocondre droit. Ainfi les vaif- feaux colidoques &c la veine porte parcouroient leur che- min de gauche à droite. La rate écoit placée dans l'hypocondre droit , & le Fiij 4^ H IS T O IR E Dï l'Ac AD EM I E R O Y A LB lé88. pancréas fe portoic tranfverfalcment de droite à gauche au duodénum. On pouvoir dire aulTi que les reins &: les tefticules avoienc changé de ficuation, car le rein droit étoic plus bas que le gauche , & la veine fpermatique droite fortoit de la veine émulgente droite , & la gauche du tronc de la veine cave. Le même renverfcment de parties paroif- foit encore avoir lieu pour capfules atrabilaires , puifque la gauche recevoir fa veine du tronc de la cave placée au côté gauche des vertèbres des lombes , &: que la veine de la ca- pfule atrabilaire droite fortoit de 1 émulgente droite. Donc non feulement les vifceres renfermés dans la poitrine & dans le ventre étoient changés de fituation ; mais encore les artères & les veines. SVR L'HISTOIRE DES ANIMAVX, AU mois de Janvier on difléqua pkificurs Animaux venus de la Ménagerie de Vcrlailles , dont la plu- part avoient déjà été décrits. Dans une Peintade on n'a point trouvé que le péricarde s'enflât avec les veflies du poumon. On a vérifié dans la Marmotte les trois épi. ploons. On a trouvé aux pieds de la Civette des petites tumeurs qui répondent aux ergots des Chiens. La Lingue de cet animal n'cft pas fi rude que celle du Chat, ni fi douce que celle du Chien. On diffcqua auffiun Oyfeau appelle Aveu, & une Poule Sultane ou PorpUrium. La defcription détaillée de la plupart de ces Animaux fc trouve dans les nouveaux Mémoires pour l'Hiftoire des Animaux. DESSCIENCES. '^ D J y EKS ES OBSERVATIONS Anatomiques. I. UN Magiftrat illuftre étant mort prefque fubite- ^è%%. ment d'une efpcce particulière d'apoplexie, à ce qu on croyoit , mais qui ne lui avoit point du tout oté la connoifTance, M. Du Vcrney en fit l'ouverture, & y trouva que les parties principales étoient fort faines, & qu'il n'y avoit aucun dérangement dans le cerveau , fi- non quelques gouttes de fang extravafé.Mais ayant renver- fé le corps, il fortit une grande quantité de fang du côté de la moelle épiniere. M. DuVerney croit qu'il y a eu quel- que éruption de fang dans cette partie d'où fortent une grande quantité de nerfs qui fournirent des rameaux au . nerf intercoftal. C'eft pourquoi tous les mouvemens des parties qui fervent à la circulation avoient ccfTé , fans que le cerveau parût attaqué. M. Du Verncy prétend qu'il y a plufieurs apoplexies qui viennent de cette caufe, II. MM. Du Verney & Mcry ont fait voir diverfes par- ticularités dans divers animaux. Des deux bofTes d'un Chameau inégalement hautes , l'une parut remplie d'un amas de fuif, on crut que l'autre n'étoit qu'une apophife de quelques vertèbres. Dans les parties intérieures d'une Autruche ils ont trou- vé deux canaux biliaires, dont l'un s'inferoit dans le ven- tricule au dcflus du pylore, &: l'autre à un pied au deflous, M. Mery a montré dans un Oyleau nommé Âlcan, 4^ Histoire de l'Académie Royale I<588, qui cfl: une cfpcce de canard, deux vcficulcs orfcufes vers le bas de la trachée artère. C'eft une chofe com- mune dans le Canard. Cependant on ne l'a point trou- vée dans un autre Alcan. M. Du Vcrney a fait voir les yeux d'un Oyfcau qui font d'une ftrudture particulière ,- les paupières font cou- vertes de poil , & le corps de l'œil cfl: de la figure d'un cornet à jouer au tridrac. Cet Oyfeau cfl: comme une ef- péce de Hibou , il eft fore blanc , Sc fes plumes font tachées. III. M. Perrault a fait voir l'épée qui efl: au mufeau de l'Eipadon ; elle efl: armée des deux côtés de pointes en manière de dents fort aiguës ,- ces dents font cnchafl"ées dans la membrane même de l'cpée, 6c ne font point adhérentes à fa partie oATcufc. IV, M. Mery a fait voit la tête d'un Coq auquel on avoic ôté la crête , &: fubfticué deux ergots. L'un de ces deux ergots a pris nourriture Se s'efl: contourné en rond. Il ne tenoit point à l'os. y CHIMIE. DESSCIENCES, 49 CHIMIE. I. NOus ferons fort courts dans ce que nous dirons i68S. ici de Chimie; ce n'eft pas que l'Académie n'y travaillât beaucoup; mais il feroit ennuyeux de rappor- ter en détail toutes les opérations qui ont été faites , 6C ce que l'Analyfe de chaque mixte a fait connoître ; on travailla particulièrement cette année à l'examen des ma- tières médicales , des gommes , des rcfmcs , & fur - touc de celles qui font le plus en ufage dans la pratique. Telles furent la Laque , les Gommes refmeufes, l' Jj/a fœtida^ l'Opoponax , le Sagapcnuin, la Gomme d'Euphor- be , rOliban , le Maftic , la Mirrhe , l'Encens commun , le ftorax liquide, la Sarcocole, la Poix de Bourgogne, la Poix noire , la Terebentine commune , &: celle de Ve- nife, la Colophone ordinaire , la Refine commune, le Labdanum, & quelques Bitumes, comme le Carabe, la Terra mérita , l'Afphalte , &c. Ces différentes matières donnèrent toutes en général fort peu de liqueur , &c beaucoup d'huile. Les différentes portions de liqueur étoient prefque toutes acides , & leurs huiles reftifiées rougirent auffi prefque toutes la folution de Tournefol. Par exemple , de deux livres de Laque , qui eft le poids qu'on obferva dans prefque toutes les matières analy fées, on tira à peine 4. onces d'eau par la diftillation , au lieu qu'on eut zz onces d'huile. La tête-morte pefoit 3 onces & demie; on la reduifit à un gros parla calcination. De 3. livres ou environ de Terebentine de Venife on n'eut que 3 onces & demie de liqueur , & 39 onces & //{/?. de fAc. Tome IL G J-0 HiST O I RE DE l'A C A DE MI E Ro Y A LE 1^88. demie d'huile. Il en fut de même de laColophone; on ne tira prefque aucun fcl de ces deux matières ; la Rcfinc au contraire au poids de deux livres donna 4 gros &c demi de fcl peu falin , 1 6 onces 4 gros d'huile , 3 onces &: un gros de liqueur acide en y portions,- la première d'une once 7 gros limpide avoir la faveur & l'odeur de la feuille de Picca. L'Afphalte donna une once de liqueur tout au plus, & 14 onces d'huile. Le Bdcllium donna beaucoup d'eau à proportion des autres Gommes, elle étoit acide &c fulphurée; l'huile couloit avec cette eau. II. M. Borelli a propofé un effai pour juger de la mor- tification des acides par les alcalis. 11 s'cil fervi pour cela de l'eau commune chargée d'environ la izoo*^ partie d'al- cali. Il a fait enfuitc difToudre une once de Vitriol dans 8 onces d'eau commune , & y ayant mêlé de la première eau chargée d'un peu d'alcali, elle s'eft troublée fenfible- ment; la même chofe s'eft faite par le fublimé,- toute la différence eft que dans la folucion de Sublimé la préci- pitation fe fait tout à coup, au lieu que dans la folution de Vitriol elle fe fait peu à peu. La folution de Vitriol eft donc un moyen plus fur que celle de fublimé pour juger delà force de l'alcali. L'alcali étant aff"oibli deux fois davantage , en forte qu'il n'y avoit que la 1400= partie d'alcali dans une même quantité d'eau, on remarqua encore du change- ment dans les deux folutions de Vitriol & de Sublimé , preuve de la force de ce fel , &c de fon extrême divi- fibilité. DESSCIENCES. yl III. M. Borelliafait parc auffi de fes Remarques fur l'A- nalyfe de l'urine, I. L'urine ayant été diftiUée pluficurs fois, & même redifiée jufqu'à trois fois , ne laifie pas de fe troubler , enforte que fes parties font toujours en mouvement. i. L'urine ayant été mife en fermentation pendant quel- ques jours, de manière néanmoins que la fermentation ne fût qu'à demi, l'efprit qui en eft forti s'eft coagulé avec l'efprit de vin ; mais ilferedifloutpromptement, &c reprend fa fluidité. j. Si l'on poufle la diftillation, il en fort d'abord de l'efprit, &c enfuite beaucoup de phlegme,- ce phlcgmeefl; fuivi d'une autre portion d'efprit de même nature que le premier , &: qui fait la même efFervefcence avec l'efprit de fel. 4. Sur la fin il vient des liqueurs plus épaiffes. La der- nière eft d'un beau rouge , &: enfermée dans une phiole elle fe charge àfafuperficie d'une huile oiagraifle inflammable , qui paroît être la véritable matière du Phof- phore. IV. Suivant d'autres expériences du même M. Borclli , il paroît que l'urine amargame mieux le Mercure que la falive ; on ne peut pas inférer de-là que la falive foit acide plutôt qu'alcali ; car l'urine rougit le Tournefol , quoi- qu'elle précipite ce qui eft: diflout par les acides, enforte que l'urine eft: mêlée d'acide & d'alcali. L'efprit d'urine diftillé avec le tartre s'eft coagulé à froid comme l'efprit de fel Ammoniac ; il fe coagule aulf» avec l'efprit de corne de Cerf, & avec l'efprit de vin ; mais quand il eft tiré avec la chaux , jl ne coagule point l'efprit de vin. M, Gij 1688. 5l HiSTOiREDE l'A cademie Royale 1688. Borclli a dit encore que le fcl de carcre , quoique trcs- âcre , a coagulé le lait. V. M, Dodart a donné une manière de tirer une grande quantité d'efprit inflammable de la Caftonade, enfortc que d'une livre de matière on en peut tirer une livre d'efprit. On réduit la Caftonade en poudre, &: on la mec dans un baril neuf de 20 à 1 y pintes , on y verfe 8 pintes d'eau bouillante, & auffitôc après une once de levure de bière; le baril doit être mis à la cave, & bouché négli- gemment. Au bout de 24 heures les liqueurs fermen- tent confidérablement ; on verfe les matières fcrmentécs dans une cucurbite,&: on les diftiUe aubain-marie juf- qu'à ce qu'il ne vienne plus d'efprit. On remet ce qui rcfte dans le même baril à la cave. Onredifie l'efprit venu par la diftillation dans un matras , & on verfe le phicgme qui reftc dans le matras fur la première refidence qui ed: dans le tonneau , enfuitc on le bouche à demeure, &:au bout de deux ou trois mois qu'on l'a laifTè à la cave on réitère la diftillation & la rectification comme la pre- mière fois. On a par ce moyen une livre d'efprit inflam- mable comme celui du vin. VI. M. Borelli a donné le refultat de plufieurs opérations qu'il a faites fur les fublimations. Sur une livre de Sel Ammoniac il a fublimé 10 onces ■de limaille d'acier , elles ont donné une grande quantité d'une matière jaune , qui cft peut-être le fouftrc du fer ; il a en mêmc-tems tiré l'efprit de Sel ammoniac. L'efpric de vin mêlé avec cet efprit de Sel Ammoniac ne l'a pas coagulé , non-plus que quand il cft tiré avec la chaux vive. Cette matière jaune , ou fi l'on veut ce fouftre de Mars, DESSCIENCES. yj étant fublimé une féconde fois, il en a tiic une bien r688. moindre portion, ce qui peur faire croire que le corps du fer avoir ccé élevé avec fon fouffrc dans la première fublimation. Ayant fublimé par une méthode particulière du Sel Ammoniac en plus grande quantité qu'à l'ordinaire , il a fait difToudre lemarc dans l'eau , &: précipiter avccl'ef- prit l'urine ; & l'ayant mis enfuite fur une pèle au feu , il eft devenu d'un très. beau rouge. Ayant aufli mêlé de ce fel Sublimé avec le fcl de Tartre &: de l'eau , le Réci- pient s'eft rempli d'abord de fel volatil; il eft forri après de l'efprit , puis du phlcgme infipide , &c en dernier lieu ils'cft fublimé du fel d'une couleur jaune. Le fcl de Tar- tre a paru falin. 3i®Sî® (S5)Sï5)(S® «3i® (S® a® S®^®®®®© B O T A N I Q^U E- I. "TV yf" Onfieur Sedileaua fait pnrt à la Compagnie _[_V_£_ d'une Obfervation d'un P. Chartreux, fur voy.hsMm. une Poire lemblable à uneque M. Perrault avoir fait voir '^om. lo. /. autrefois à la Compagnie; cette Poire en produifoit une ^^^' autre par fa tète , qui s'ouvrant S^ s'èlargifTant donnoit iffuc à la petite Poire. z. M. Dodarc a fait voir du Ségle grillé qui avoir le goût de Caffé. j. M. Dodart a lu la Defcription d'une Plante Viova- Wikç. Moli Diojcoridis ^o^i eft une efpéce d'ail, & celles de l'Abfynthe commun , &: du petit Abfynthe, Giij 54 HrsTOiREDE L'a cademie Royale COCOCDCOCOCOCOCDCOCOCOCOCOCOCD GEOMETRIE. SVR VNE NOVl^ELLE COVRBE. 1688. "K /f Onfieur De Tfchirnaufcn fçavant Allemand , qui XV JL afllftoit par ordre du Roi aux AfTemblées de l'A- cademie, y propofa pluficurs découvertes qu'il avoir fai- tes dans la Géométrie. La Compagnie ayant commis ' trois de fes Mathématiciens pour examiner en particulier Se plus en détail les propofuions de M. De Tfchirnau- fen , il commença par expofer ce qu'il avoir trouvé tou- chant la ligne Courbe qui eft formée par des rayons ré- fléchis qui tombent dans un quart de cercle paralielemenc à l'un de fcs demi-diamctres. Enfuite il donna une séné- ration particulière de cette Courbe par une autre voye que celle des rayons réfléchis; & enfin il voulut démon- trer quelle étoit la grandeur de cette Courbe par rap- port au diamètre du quart de cercle dans lequel elle étoic décrite. Les Commiffaires chargés de l'examen de ces propo- fuions ne demeurèrent pas d'accord de leur vérité. M. De La Hire, qui en étoit un, infifta en particulier fur ce qu'elles n'étoient pas gcometriqucnicnt démontrées , & fur ce qu'en les fuppofantvrayes M. DeTfchirnaufca auroit pu les démontrer à la manière des Anciens. M. De Tfchirnaufcn n'ayant fatisfait depuis aux objeftions qu'on lui avoir faites ,M. De La Hire entreprit de fon côté d'éclaircir ce fujet, èc fit voir par des voyes geo- ^om'iQ^'" ri'i^f'^iques dans fon Examen de Li Courbe formée pur les f, 44g. rayons rejiechis dans le cercle. 1°. La méthode de trouver DEsSciENCES. yy les tangentes de la Courbe formée par la voye que M. i6îî. de Tfchirnaufen avoic indiquée, z" . Qiie cette Courbe dé- crite à la manière de M. De Tfchirnaufen n'écoic pas la Courbe formée par l'interfcclion des rayons réfléchis dans le quart de cercle. 3°. Une méthode géométrique & fort élégante de décrire la Courbe des rayons réflé- chis, laquelle méthode donne en mcme-tems les tan- gentes de la Courbe , &: les points d'attouchemenr. 4°. La nature de cette Courbe, fa quadrature, &c fa redification. y°. Enfin que cette Courbe eft une véritable Epicycloïde dont le cercle qui lui ferr de bafe a fon diamètre double de celui du cercle générateur de l'Epicycloide. M. De la Hirc a donné une démonfl:ration de la pro- pofition de la refradion dans l'Ellipfe Se dans l'Hyper- bole beaucoup plus aifée que celle qui eft dans la Dio- ptrique de M. Defcartes, 11 a fait voir aufli une nouvelle méthode fort facile de décrire un Pentagone fur une ligne donnée. M. Tarragon ProfeflTeur de Mathématiques ayant mon- tré un inftrument de fon invention pour la trifeûion de l'angle. M. De La Hire en fit voir un autre qu'il avoir au- trefois imaginé pour le même fujet. M. De La Hire a préfenté à la Compagnie un Traité de l'Arpentage qu'il a compofé, & qu'il a deffein de faire imprimer. Un particulier a montré à la Compagnie un petit mou- lin à bras qui exploite une chopine de farine en une mi- nute d'heure ; ce que l'on a vérifié dans l'AflTemblée. Ce moulin étoit de fer Se d'acier; l'Auteur n'a pas voulu faire voir le dedans. jj. ' défendre la méthode de déterminer les Longitudes par les Satellites de Jupiter, que c'étoit principalement par (es ordres &: fous fa dircélion qu'elle avbitété mife en iifage dans l'un & l'autre Monde , quoiqu'cn effet elle eût été imaginée premièrement ailleurs , & qu'on en eût même alors fijit beaucoup de bnùt. A DESSCIENCES. ^j A l'occafion de.ce que M, Caiîini lifoic fur cette matière, i(588. M. Thevenota remarqué que les Pilotes qui vont du Cap de Bonne-Efperanceaux Indes faifoient poo. lieues d'Oc- cident en Orient , & que dans cette traverfe ils ne fe con- duifoient que par l'ertime &: par la variation de la Bouf- fole. A mi. chemin, par exemple, cette variation efl: de zS dégrés , & de là elle diminue peu à peu , fuivant un cer- tain rapport , enforte qu'ils jugent du lieu où ils font par p.^l"'^^^^' h quantité delà variation qu'ils obfervent. ^ M. Caflini a lu un Mémoire fur le jour auquel on doit célébrer la fére de Pâques. Pendant les vacances M. Caffini fît un voyage au Septen- trion du Royaume, & il ne manqua pas d'y faire toutes les obfcrvations qu'il put , entr'autres la Latitude des lieux OLiilpafla. Il trouva celle d'Amiens à quelques fécondes près la même que celle qui avoir été déterminée aupara- vant par M. Picard dans fon voyage pour la mcfure de la Terre : à l'Abbaye de Blangy proche de Hefdin en Artois, il trouva la hauteur du Pôle de ^o° 16' i^''^ Abbeville de jo° 6' n"- à Dieppe il l'obferva avec M. Denys ProfefTcur d'Hydrographie de 49" yj'. à Rouen de 490 ^o'. M. Cadini prenant à Abbeville le i. Ocflobre des hau- teurs du Soleil avec un odans de 5 pieds de rayon , il re- marqua des taches tout proches du bord Occidental de cet aftre. M. Maraldi qui étoit à Paris les avoir vues des le jour précédent quelque tems après midi , & il étoit fiir qu'elles étoient toutes nouvelles , parce qu'à 10 heures du matin, & même à midi, il n'en avoir paru aucune; enforte qu'elles s'étoient fubitement formées entre midi du 30 Septembres^ z heures du foir. Le 10. Odobre , ni M. CaflTmi, qui étoit à Dieppe, ni M. Maraldi à Paris ne virent plus de taches; elles avoient parte fur l'Emif- phere fupérieur du Soleil. Dix-fcpt jours après M. Caffini étant de retour examina ////. c^e [Ac, Tome II, H j8 Histoire de l'A c ade mie Ro y ale i(î88. avec attention le point du difque du Soleil où elles au- roient dû repatoîtrc en cas qu'elles euffcnt duré-afîlz de tetns pour achever une révolution entière ; mais n'y ayant rien remarqué , il jugea qu'elles s'étoient diflipces. Le i. Novembre iuivant il vit une petite tache compofce de deux qui étoic environ au milieu du Soleil -, elle ne dura que 3. jours. Il en revint deux autres du bord Oriental , dont la diftance apparente varia manifcftement de jour en jour : ce qui fît conclure à M. Caflini , comme il avoir fait d'au- tres fois dans des circonftances femblables , que le mou- vement apparent de ces taches n'étoit pas uniforme , mais compofé du mouvement du foleilfurfon axe, commun à toutes les taches , & d'une efpéce de mouvement propre à chaque tache, qui peut être fort diftércnt même dans celles qui paroiiTcnt enfemble , &C dont nous avons des , exemples dans les nuées qui paroifTent au-defTus de la Voy. année ' t> 1 ' ■ '11 U84./.. 410. terre, comme nous lavons deja remarque plus haut. Le 10 Novembre elles difparurent après avoir paflé le centre du Soleil. Le 14. il reparut au bord du Soleil une facule ronde, qui fut fuivie de quelqu'autres plus petites & plus claires, entre lefquelles on appercevoit de petits intervalles obfcurs. Elles quittèrent toutes bientôt le bord du Soleil. DESSCÏENCES. J^ ANNEE MDCLXXXIX. PHYSIQUE GENERALE- EXPERIENCES SV R LA NEIGE — ^Jnr la Gelée. MOnfieur Sedileau communiqua les Expériences T/jgo fuivances qu'il avoic faites fur la Neige qui étoit tombée le ij. Janvier. 1. La Neige, telle qu'elle tombe naturellement fans être prclTée ni foulée rend un fixiéme d'eau , c'eft-à-dire , que fix pouces de Neige rendent un pouce d'eau, i. Lorfque la Neige fe fond , elle ne fe fond pas com- me les autres corps qui fe fondent à la chaleur, comme le beurre 5 la graifTe , l'huile gelée, ni même comme la la glace, dont les parties de la furface extérieure fe fon- dent d'abord & deviennent fluides ; mais la Neige au- paravant de couler & de fe réduire en eau, rentre pour ainfidire, en elle-même, & diminue beaucoup fon vo- lume. Sur la gelée M. Sedileau remarqua. I. Qu'ayant ex pofe à l'air un verre rempli d'eau pour la faire geler , la furface fupérieure fut glacée la première ; Hij 6q Histoire ce l'A cademie Royale léSp. une infinité de petites bulles d'air prcfqu'invifiblcs s'cle- voient continuellement du fonds du verre ; les unes par- venoientiufqu'au haut, les autres s'arrêtoicnt en chemin Se s'accachoient à des petites lames de glace qui commen- çoicnt à fe former autour des parois du verre. Plufieurs de ces bulles fe joignant enfemble formoicnt ces cavités que l'on remarque dans la glace; mais il s'en élevoic un plus grand nombre vers la fuiface fupéricure qu'ailleurs, z. Ayant fait geler du vin & du vinaigre , ces liqueurs commencèrent à fe glacer dans toute leur fubftancc, &c non pas feulement à leur furfacefupérieure comme l'eau. Il nefc forme pas non plus de boffe à leur furface fupé- ricure comme dans l'eau. 3. Ayant goûté du vin &c du vinaigre qui étoitrefté non glacé entre les lames &: les rameaux déglace , le vin avoit perdu beaucoup de fa force fans avoir rien perdu de fa couleur, le vinaigre avoit augmenté en couleur, Se confidérablement en force. 4. L'eau gèle plutôt que le vin , le vin plutôt que le vinaigre , de même le vinaigre fe dégèle plutôt que le vin , &C le vin plutôt que l'eau ; enforte qu'il y a apparence que les liqueurs qui fe gèlent plus difficilement fe dégèlent au contraire avec plus de facilité. y. Le vinaigre étant dégelé reprit à peu près fa force & fa couleur; le vin reprit bientôt fa couleur, mais non pas fa force; peut-être que le vin ayant été deux jours à fe glacer , parce que la gelée à laquelle il fut expofé n'é- toit pas forte, il avoit été évente avant d'avoir été glacé. 6. De l'eau qui étoit renfermée dans une bouteille de verre étant verfée dans un pot de fayence , elle fe gela auflitôt , & fe cailla pour ainfi dire. La glace n'en étoic pas dure, mais fpongieufe&: affczfemblable àde laneigc qu'on a trempée dans l'eau , &: qui eft prête à fondre. t) E s s C I E N C E s." Si DE L'EFFET DV FROID ET DV CHAVD fur une verge de fer. PEndant les plus fortes gelées de l'hyver M. De La Hire expofa à l'air une toile de fer de 8 lignes de gros en quatre, & après l'y avoir laiffee pendant une nuit, il retendit le lendemain matin fur le pavé d'une des fales de l'Obfervatoire fait de quarrcaux de pierres de Liais. L'un des bouts de cette toife étant appuyée contre le mur qui eft d'une pierre fort dure ^ M. De La Hire marqua fur le pavé un petit trait à l'autre extrémité de la toife. La toife étant toujours rcftée dans la même fituation, M. De La Hire trouva au mois de Mai fuivant qu'elle étoit devenue un peu plus longue, &; le 15. du même mois l'air étant ferain &: chaud, ill'expofa au Soleil fur l'un des appuis des fenêtres du Midy depuis 10 heures du matin jufquà i heure après midy. L'ayant retirée &: remifc à la même place où elle avoit été mcfurée en hyver , elle étoit plus longue que lorfqu'il géloit de deux tiers de ligne. La toife étoit fort chaude dans cette dernière expérience. Voilà donc à très-peu près un treize-centième d'aug- mentation du froid à la chaleur ; M. De La Hire en tiroir cette conféquence, que fi une conduite de tuyaux de fer fe retiroit pendant la gelée à proportion de cette toife, cette diminution feroit d'un pouce fur 18 toifes, &: d'un pied fur z 1 6 toifes. 1688. Hiij éi Histoire DE l'Académie Royale D I k' E RS E S 0 B S E R VAT I 0 N S de Phyfique générule. MOnfieur Sedileau ayant rempli d'eau une veffie de Porc touce fraîche dans fon état naturel , l'eau palla au travers , & coula goûte à goûte pendant deux jours ,• Ictroifiéme jour U ôta l'eau qui reftoit encore , 5i la remplit d'air, qu'elle contint comme auparavant. La mê.ne expérience ayant été faite fur une gave de Poulet-d'Indc , il parut qu'elle retenoit l'eau , foit dans fon état natuf el , foit retournée. II. M. Marchant a rapporté qu'il obfervoit depuis 4 ans qu'en faifant une incifion à l'écorce du tronc d un Syco- more , dans l'Equinoxe du printemps ^, le propre jour de l'Equinoxe ildiftilioit une grande quantité d'eau, après l'Equinoxe il n'en vient prcfque plus. III. M. De La Hire aditque lesEcrevifles de mer qui font comme de petites Crables, étant mifcs durant ij jours dans l'eau douce s'amoliflent , en forte qu'on les mange toutes entières dans les falades. IV. Le même M. De La Hire afaitvoir la figure des petits DESSCIEVCES. d'3 grains de gravier qui font dans l'urine. Il ont la plupart 1685. des dents par lefqucllcs ils engrainenc les uns dans les autres , &c forment des pierres. On a die que l'efprit de Terebentine étoit excellent pour ôter les taches des habits ,• on les lave enfuite avec i'cfprir de vin. Les taches n'ôtent point la couleur de 1 etotte. Les Teinturiers font ufage pour cela de l'amer de Bœuf. VL La quantité d'eau tombé à l'Obfervatoire pendant cette année 1689. a été de ip. pouces i ligne par les obfer- vations de M. Sedileau. M. De La Hire a lu un Traite de la pefanteur de l'air Se de fon rapport à celle de l'eau. A N A T O M I E. SVRLA RESPIRATION. ON examina dans l'Ac-adémie la manière dont fe fait !a Refpiration &: quels font les mufcles qui y fer- vent. M. Mery fit un Mémoire des obfcrvations qu'on avoit faites à ce fujet dans les Aflemblécs. A près avoir examiné les mufcles que l'on pouvoir croire fervjr à la refpiration des Oyfeaux , on examina dans une ^4 Histoire DE l'Académie Royale j^gq Oye vivante les mouvcmemens d'infpiration & d'expi- ration; Se l'on obferva que dans l'infpiration la poitrine fe dilate, le ftcrnura s'éloigne des vertèbres ,& les côtes s'éloignent les unes des autres en s'élevant. Pour rendre ce mouvement plus fenfibie on ferma pen- dant quelque tems le bec & les narines de cet Oyfeau, &c les ayant cnfuite ouvertes , on vit manifcftement que le ventre fe comprima beaucoup en dedans , que le ftcr- num s'éleva plus qu'auparavant, &c que les côtes s'éloi- gnèrent davantage les unes des autres en s'élevant. On. obferva au contraire dans l'expiracion que le rternum fe rapprochoit des vertèbres , les côtes les unes des autres. Se que le ventre s'èlevoit. Ces obfervations furent faites avant l'ouverture du ventre & de la poitrine , que l'on découvroit enfuite pour voir les quatre poches renfermées dans la poitrine & dans le ventre de 1 Animal. Alors on vit que dans le tems que lefternum s'abbaiffoit, 5i que les côtes fe rapprochoienc les unes des autres, les poches du ventre s'cmpHlfoicnc d'air, ÔC les deux diaphragmes, dont la partie char- nue eft attachée aux vertèbres , s'éloignoicnt des cô- tes ,• qu'au contraire dans l'infpiration ils s'en rappro- choient. Après cela on ouvrit davantage la poitrine le long du fternum pour voir les poches fupérieures, &c l'on décou- vrit entièrement les côces pour voir le mouvement de leurs mufcles. Alors on remarqua que les poches fupé- rieures ferempliiroient& fevuidoicnt d'air en même-tems que les inférieures , &: que dans l'élévation du fternum les côtes s'éloignoient les unes des autres , & qu'elles fe rap-» prochoient dans fon abbaiflcment. D'un autre côré MM. De La Hire & Du Verney firent auffi les mêmes obfervations ; pour connoître dans quel tems l'animal refpire , on boucha une de fes narines , S£ ayant préfcnté à l'autre une plume de duvet, on remarqua que DESSCIENCES. tfy que lorfque le (lernum s'clcvoit, les barbes de la plume 16^9, cncroicnc fore avant dans la narine; au concraire elles en fortoient quand le fternum s'abbaifToic, ce qui fait voir que l'animal refpire quand rinfpiration fe fait. On plongea enfuitc la tête de l'animal dans I eau ,& l'oa remarqua que pendant refpacc de 3 ou 4 minutes qu'el- le y demeura , le ventre , le fternum , & les poches fupé- rieurcs réitèrent dans le même état. Si on la plongeoic dans rinft:ant que le ventre étoit enflé j il demeuroit tou- jours fort tendu ,• mais fi on la plonge dans le tems que le ventre cft entièrement applati, il fe renfle à demi dans le moment, &: conferve cet état tant que la tête de l'animal eft fous l'eau. L'animal jette alors quelques petites bulles d'air par les narines , mais cela n'cft pas confidérable. DIVERSES O B S ER FAT JONS Anatomiques. I. ON apporta cette année plufieurs Animaux de la Ménagerie de Verfailles, dont la plupart avoienc dé)a été examinés & décrits; on s'en fervit à examiner de nouveau ou à vérifier ce qui en avoit été dit. MM. Du Verncy & Mery firent voir dans les yeux d'une Autruche les mufcles qui ouvrent &: ferment les paupières externes & internes. On trouva 280 mufcles dans la queue d'un Singe. II. M. Du Verney a dit qu'il avoit obfervé que les dents avant leur fortie ont déjà la forme de dent dans un mucilage HiJ}. de fAc. Tome II, I 66 H IS T OI RE DE l'Ac ADE M I E Ro Y A tE. l6î$, qi-'i cftparfemé d'un grand nombre de vaifTcaux , il fe for- me différcns lies où couches de plufieurs Hbres , &c. ÎII. M. Dodarta fait voir une Pierre d'une grofleur pro- digicufc tirée delà velîie d'un homme après fa mort; elle pcfoit deux livres une once : on y a trouvé un noyau poli,- la croûte étoit d'une couleur blanche comme du Plâtre. IV. Les DynTcnrcrics ayant été fort communes l'année der- nière, M. Dodarta dit que plufieurs perfonnes en avoienc été guéries par les Emétiques & par les purgatifs. MM. Thevenot & Marchant remarquèrent que TYpecaciianha qu'on avoit mis alors en ufagc avec tant de fucccs étoit recommandé par Pifon & Margraf comme un excellent remède en ce cas , & qu'il étoit fort en ufageau Brcfil. On dit aulfi que le fuc de Buglofe étoit fort bon pour la pleurefic ,- hc qu'un Hydropique avoit été guéri avec une plante qu'on trouve fur le bord des eaux nommée Eupatorium Cannahinum. DESSCIENCES. 6"] CHIMIE- DIVERSES OBSERVATIONS chimiques. I. MOnficur Borelli a fait voir du fucrc de Saturne 1689. fait à la manière ordinaire, qui fe fond ailément &c fe congi le auifitôt. De 40 livres de plomb il en a tiré jo livres de fucre de Saturne ; celui qui (ort le premier eft fort blanc; le dernier eft comme de la poix de Bour- gogne : le plomb fe calcine en remuant avec une fpatulc , &c à force de réverbérer il devient une chaux qui prend différentes couleurs. II. Le même M. Borelli a fait voir du verre quel'efpritdc vin a calciné. Il y a apparence que le verre étoit de fou- gère. Quelques jours après il a montré de l'efprit acide de Sel Armoniac qui avoir calciné du verre, & étoit de- venu rouflatre; l'ayant laifle rcpofer, il eft devenu clair & limpide, & il s'eft précipité une efpéce de fel quiéroic du verre calciné. Il a encore fait voir ce qui eftreftéau fonds de la Cucurbite après avoir diftilléenfemble de l'ef- prit de fel &de l'efprit de vin. Le fédimcnt fec étant dif. fout avec de l'efprit de vin s'eft trouvé d'une très-belle couleur rouge & tranfparente. lij i6Î9- 68 Histoire DE l'A cademie Royale III. De zj pintes d'urine M. Borclli a tire 4 à 5 pintes d'cf- prit d'iirinc; la rcfidcnce étoic dure à Ton fonds, & fpon- gieufe cn-dclTus. M. Borclli croie que c'cflla matière du Pholphore. L'efprit d'urine n'a rien d'acide , &: ne rougit point avecle Tournefol , quoique l'urine y rougiffe beau- coup. Apres les roiSlifications ce qui cft d 'meure au fond étoit rouflatrc, &a fortement rougi-, &: ceft ce qu'on a trouve d'acide dans l'urine. IV. M. Bourdclin a continué les Analyfes comme dans les années précédenres. Il a examiné en particulier la Gom- me-gu:te, la gomme arabique, la Gomme adragant, le Sandarach,la Gomme copal, le Storax, la Gomme ani- mée , la Laque , la Gomme de lierre , les fleurs de Pctafitcs, dont la racine , fuivant M. Du Vcrney , eft un bon fudori- fîquc , des racines fibreufes envoyées fous le nom de raci- nes deQiiinquina , le BugloJfunilufitanicumfoUisbullatis, le Biiglojfam creticiim ^ VAnge/ica ac^xdicujis Jlore liiteo , la racine de l'OzeilIc ronde , &: la Verrucaria , &: plulieurs autres plantes. BOTANIQUE- Onfieur Dodartalû ladcfcription de \d. Staphifa- M ^ria , ou herbe à poulx. M. Sedileau a dit que les galles que l'on remarque fur récorce des Orangers font pleines de Mittes fort petites, M. Marchant a dit à cette occafion que la tubcrofité du Chardon nommé Cardti»svinearumferpe»s folio fofichi- étoit pleine de Moucherons , dont il ajouta qu'on fe fer- voit pour les Hcmorrhoïdcs, DES Sciences. <^i-^ ^.-^ ^^i.J) '^.SU, ^r-«^ !^H^ <^H^ MATHEMATIQUE ASTRONOMIE- 1^00. T E io. d'Août le Roi d'Angleterre ayant dit à M, l'E- I ^vêque d'Autun qu'il défiroit voirrObfcrvatoirc, M. De Louvois fit avertir l'Académie de s'y trouver en corps. Le 15. Sa Majefté Britannique s'y rendit à dix heu- res du matin accompagné de plufieurs Seigneurs Anglois , &: étant entré dans la Tour Orientale de l'appartemenc inférieur, Elle confidéra les Obfcrvations qu'on avoit faites la nuit précédente fur la Planète de Saturne , & fur fes Satellites. On fie remarquer à Sa Majcfté Britannique que des cinq Satellites de Saturne il y en a quatre qui ont été décou- verts dans cet Obfervatoire après celui qui avoit été dé- couvert longtems auparavant par M. Huyghens Membre decetre Académie , outre l'anneau qui l'cnvironncidc forte qu'on le voit préfentement avec j Satellites , aufqucls on a donné le nom d'Aftrcs Ludovicécs , qui avec les 4 Satel- lites de Jupiter, Se les 7 Planètes connues des Anciens , font en tout le nombre de lé Planètes. S. M. B. confi- déra leur fyftéme & la grande variété de leurs mouvc- mens ; le premier que l'on a découvert après tous les au- tres faifant une révolution en un jour &c ii heures, &: le y= qui a été découvert le premier fiifant fa révolu- tion en 80 jours. On parla de la propriété extraordinaire de ce cin- quième Satellite , qui en chacune de fes révolutions DESSCIENCES. jy demeure plus d'un mois invifible , & particulièrement 1^90, lorfqu'il parcoure la partie Orientale de Ton cercle, ce que l'on ne fçauroit attribuer qu'à la conformation de la furface de cette Planète, dont une partie doit être plus propre pour réfléchir de toute part la lumière du Soleil, l'autre obfcurc 62 incapable de réfléchir la lumière avec aflcz de force pour pouvoir être apperçuë d'ici par nos Lunettes. On remarqua que cette propriété n'a poinc d'exemple en aucune autre Planète, mais qu'elle lui efl: commune avec une étoile fixe placée dans le col de la Baleine , qui tous les ans demeure invifiblc pendant j mois , de forte qu'au bout d'onze mois elle rcparoît avec la même clarté. On avoir aufll obfcrvé la nuit précédente une Ecli- pfe du fécond Satellite de Jupiter , qui croit forti du difque à 9 heures 4^ minutes , ce qui donna occafion de parler de l'utilité de ces Obfcrvations , bc particuliè- rement dans la Géographie & dans la Navigation. L'on dit que l'on avoit cnviiagé cet ufage dans la première découverte que Galilée fit des Satellites de Jupiter ,• mais qu'on ne l'avoit jamais pu réduire en pratique avant l'é- tabliffemcnt de l'Académie Royale des Sciences , & avant queM. Callinieût donne les Ephémerides, & les Tables de ces Satellites : que depuis ce tcms-là on y a travaillé afliduëmenc , &: que le Roi , informé de cet ufage , a en., voyé divers Académiciens en divcrfcs parties du monde, pour faire des Obfcrvations correfpondantcs à celles que l'on fait en même-tems dans l'Obfervatoire. Qiie ces Obfcrvations comparées cnfemble fervent à trouver les différences des Longitudes. S. M. B. dit que ces Obfervations de Longitude font très-difficiles à dé- terminer, & très-nèceflTaircs à la Navigation. Elle témoi- gna qu'elle étoit informée de celles que l'on avoit faites fur ce fujet de concert avec M. Flamfteed , Direclcur de l'Obfervatoire d'Angleterre , &: avec d'autres perfonnes C)6 H IST O I RE D E l'A C A DE Mr E Ro Y A L E ï 690. de la Société Royale ; &: Elle ajouta , que M. Hallcy avoic étéobfcrver un an entier à l'Ifle Sainte Hclcne , &: qu'il avoic remarqué de très - grandes fautes dans les Cartes Marines. On parla de la différence qui s'eft trouvée en- tre la Longitude de Siam marquéedans les Carres , & cel- le qui refulte par la comparaifon des Obfervations des Eclipfes des Satellites de Jupiter faites en mcmc-tems dans cet Obfervatoire , & à Louvo par les PP. Jcfuites envoyés par le Roi en qualité de Ces Mathématiciens à la Chine. S. M. B. dit que les Aftronomes Anglois avoient tra- vaillé de leur côté à connoîtrc cette différence des Méri- diens par les Eclipfes des Satellites de Jupiter ; & qu'ils avoient reconnu la grande utilité de ces Obfervations, & la néceffité de reformer les Cartes Géographiques. On fit remarquer à Sa Majeflé que dans cet Obferva- toire on avoic entrepris ce grand ouvrage, & que fur ce projet on avoir fait une Carte aulîi corrcûe qu'on avoic pu fur le plancher de la Tour Occidentale , que S. M. B, voulut voir j en pafTant d'une Tour à l'autre. On fît voir à S. M. un effai de la méthode de fe fervir de verres fans tuyau , tant fur Terre qu'au Ciel , que l'on avoir pra- tiquée dans les découvertes des Satellites de Saturne. On avoit mis à la fenêtre Septentrionale un objeélif de 100 pieds de lafaçondeM. Hartfoeker , &: par un ocu- laire placé fur un pied à la porte qui efl du côté du Midy. On regarda un objet éloigne dans la ville. On lui fie voir qu'il n'cft point nécclfaire que le rayon vifuel tiré d'un verre à l'autre, foit perpendiculaire à l'objeftif; mais qu'il y peut être incliné de plufieurs dégrés , fans que l'on trouve une différence fcnfiblc dans la clarté &c dans la. diflindion. De forte que dans cette longueur on peut pro- mener l'oculaire par toute la largeur de la galerie de rObfervaroire , pour voir divers objets fort éloignés, à droite &: à gauche , fans changer la fuuation de l'objedif. On DESSCIENCES. 97 On fit encore remarquera S. M. B. l'ufage que l'on fait 1^90. de cette méthode dans les Obfervations du Ciel, par le moyen d'une Tour de bois de cent trente pieds de hauteur que le Roi a fait tranfporrer de Marly , où elle avoir fcrvi à élever les eaux qui vont à Vcrfailles , &C dreflfer fut la TerrafTe de rObfc-rvatoire ; elle foûtient à fes angles des foliveaux fur lerqueis coule une machine qui porte i'objedifdreffé à l'Aftre , pendant que l'on tient l'oculaire à la main fur un pied où il coule , à la diftance du foyer de l'objeélif. La Carte Géographique de l'Obfervatoire , qui avoic été faite premièrement par MM. Sedileau Se Chazelles fur les corrections Se les mémoires que l'Académie leur avoic donnés , avoic été nouvellement rétablie par M. De La Paye, On monrra à S. M. les endroits qu on avoir établis par les Obfervations immédiates de MM. de l'Académie faites par l'ordre du Roi , par MM. Picart , De La Hire , Richer, Varin, De Glos , &r Des Hayes , en Dannemarck , fur les Côtes de France , en Cayenne , au Cap Verd , aux Antilles; &c par les PP. Jéfuites Mathématiciens du Roi, au Capds Bonne-Efpérance , Se àSiam; d'où l'on avoic appris que les vraies différences de Longitude font or- dinairement plus petites que celles qui font marquées dans les Cartes. S. M. dit qu'on l'avoit auffi remarqué en Angleterre, où l'on avoir mefuré un degré de la Circonférence de la Terre , qu'on avoit trouvé de yz milles d'Angle- terre , au lieu qu'auparavant on le fuppofoit de 60 mil- les ; que les milles d'Angleterre font de différentes gran- deurs; mais que ceux dont il s'agit ici font de jooo pieds de Londres. On dira S. M. qu'avant cela, dès l'année i66i. une des premières opérations de l'Académie Royale des Scien- ces avoit été de mcfurer avec un grand foin aux envi- rons de Paris , par des grands triangles, un degré de la /JiJ?, de l'Jc. Tome IL N pg H I s T O I R E D E l'Ac AD E M I E R O y A L E 16^0, Circonférence de la Terre, que l'on avoir trouvé de J7060 toifes de Paris ; &c S. M. B. ayant Ibuhaité que l'oa en fit la comparaifon avec la mefure trouvée en Angle- terre , on promit a. S. M. de l'en informer. On rcprcfenta à S. M. que pour avoir la mefure de la Circonférence de la Terre avec plus d'évidence &: d'exac- titude, l'Académie des Sciences s'étoit propofée de nie- furer les dégrés & les minutes , &c le nombre des toifes qui font dans le travers de ce Royaume du Septentrion au Midy : qu'à cet effcton avoit prolongé la Méridienne de rObfervatoire d'un côte jufque dans la Flandre, &; de l'autre côcéjufqu'au Bourbonnois , &c que l'on l'avoic mefurée par de grands triangles liés enfemble, dont le premier eft fondé fur une bafc mefurée aduellcment , &c que par cette manière l'on auroit huit dégrés de la Cir- conférence de la Terre , dans Icfqucls il n'y auroit pas plus d'erreur que dans un degré. S. M. B. dit qu'il étoit d'une grande importance d'avoir une mefure la plus exacte qui fut polfible pour fervir à la Géographie & à la Navigation dans la réduction des dégrés en lieues, & en milles , & de milles en dégrés. S. M. dit qu'Elle avoit fait mefurer la dilhnce qui eft entre la Montagne des Roches en Irlande , près de Du- blin , &; la Montagne du Cap-Saint en Angleterre , par un triangle dont la bafe & les angles furent mefurés aux trois Roches, qui donnèrent la diftance de 4$ milles & demie d'Angleterre. Selon le calcul que l'on en a fait depuis, ce font 363 17 toifes de Paris , ou un peu plus de 12 lieues, à 300. toifes par lieues : S. M. eut la bonté d'offrir les Mémoires de cette Obfervation, qu'Elle avoit apportée d'Irlande ,& deux jours après Elle envoya à fObiervaroire une Carte de cette opération par le Sieur Buterfield ; & enfuite Elle en envoya une autre par le Principal du Collège d'Ecoffe ; mais il fembleque dans cette dernière Obfervation on a vifé à un autre terme DESSCIENCES, 59 plus proche , parce que la bafe étant la même, les angles kJoq à la bafc font un peu différens, &C la diftance calculée n'eft que de4iînillcs &c demi, plus courte que la précédente. On die à S. M. que M. De La Hire avoir mefuré par un triangle dont la bafe eft affez grande, la diftance qui eft en- tre le Port de Calais &: le Château de Douvre. Cette dif- tance fut trouvée de 1 1 360 toifes ,ou de 7 lieues à jo jo toifes par lieuë , qui eft l'cftime ordinaire de cette diftance, quoique les Cartes la faftent ordinairement beaucoup plus grande. S. M. marqua fur la Carte les endroits oià les Pilotes Anglois ont tenté le paftage aux Indes Orientales par le Nord-Oueft, &z dit que les plus grands obftacles qu'ils avoient eu avoicnt été les brouillards , qui en ces en- droits empêchoient le jour , de voir le ciel & la terre ; de forte que l'on ne pouvoir naviger que la nuit par l'obfer- vation des Etoiles fixes : & que M. Voffius avoit jugé que la faifon la plus propre pour tenter ce pafTage feroit l'hy- ver , quand ces brouillards feroient tombés. Elle parla aufT) des Partages faits par les Anglois parle Détroit de Magellan, dont on avoit fait des Cartes exaftes , Se de quelqu'autre route qu'ils avoienc trouvée plus vers le Midi pour paft'er à ta Mer Pacifique ; que l'on avoit trouvé que dans ces parties Méridionales à pareil- le diftance de l'Equinoxial &c du Soleil , le froid eft plus grand , par exemple , dans le Canada, qu'en France, quoi- que le Canada foit fous le même parallèle. On parla de rifte Taprobane , connue aux Anciens , que quelques Géographes Modernes fuppofent être l'Ifle de Ceilan , quelqu'autres l'Ifte de Sumatre. On dit que la fituation que Ptolomée lui donne s'accorde mieux à celle de l'amas des Iflcs Maldives, qu'on dit être au nombre de II 000. donc les Anciens n'ont point parlé,- que Pto- lomée place Taprobane vis-à-vis du Promotoire Cori, qui eft le plus avancé dans la Mer entre l'Inde & le Gange 1 Nij lOO Hl s T O IRE DE l'A C ADE M I E R O Y ALE 16^0. que ce Gcogr;iplie la place ibus l'Equinoxial , qui la d't- vife en deux parties inégales, de forte que la plus petite partie efl: du côté du Midy, Se la plus grande du côté du Septentrion,- ce qui convient fort bien à ces Iflcs qui font étendues à peu près du Midy au Septen- trion. Que les Maldives , fuivanc la Relation de Pirard , font expofées à un courant furieux qui heurte contre les Ro- chers qui les environnent , &: en emporte de tems en tems quelqu'unes, qui ne font la plupart fcparces des autres que par des Canaux , qui dans la balle Mer n'ont que deux ou trois pieds d'eau , quoiqu'il y ait douze Canaux larges & profonds qui diftinguent ces Ifles en douze amas , qu'on appelle Attelons. Que les Malabares, fuivant Linfcot , rapportent que ces Iflcs ont été autrefois unies au Continent, dont elles entêté féparées par les courans; qu'elles ont donc pu former l'Iflc Taprobane , &c particulièrement fi elles ont été unies à l'Ifle Ceilan , qui étant éloignée déplus de fix dégrés de l'Equinoxial, ne peut pas toute feule former cette Ifle diviféc par l'Equinoxial. Enfuite S. M. confidera le Planifphére d'argent que M. CafTini avoit fait faire au Sieur Buterficld pour le Roi , Sc la facilité des opérations Aftronomiques que l'on fait par fon moyen. Elle confidera auflî la machine des trois fyfté- mes faits à la manière de Copernic , de Tycho , & de PtoIomée,elle efl: mifc au dos de ce Planifphére. Pour faire voir le rapport d'un fyftêmeà Tautre, ces fyftémes y font difpofésde manière qu'ils s'accordent à montrer préci- fément les mêmes apparences ; les cercles des Planètes y font dans leur jufte proportion, & dans leur véritable fi- tuation ; on y trouve en tout tems leurs véritables Longi- tudes vues du Soleil & de la Terre, & leurs vérita- bles diftanccs en diamètres tcrrefl:res , &: en millions de \ieués , par le moyen d'une alhidade divifée à cet effet, DESSCIENCES. lOI dont s. M. vit Tuf-ige, & Elle remarqua avec plaifir la lépo. jurteffedu rapport de ces trois fyftemes , dont les hy- pothcfcs femblent être fi différentes. Ayant vu un Anneau Aftronomique d'un pied de dia- mètre, qui marque diftinûement &c avec juftcHe toutes les minutes des heures , &; montre en même tems la décli- naifon de l'Aiman , S. M. dit qu'EUe en avoit un à peu près de cette grandeur-, &c qu'EUe trouvoit que c'ctoit î'inftrument le plus propre pour avoir exademenc Se promptement l'heure dans les voyages : &c à l'occafion de la déclinaifon de l'Aiman que l'on trouve par ces an- neaux, comme on parla des Obfcrvations que l'on en avoit faites à Paris & ailleurs , & de celles de la varia- tion , S. M. dit que l'on avoir obfervé en Anglererre la variation des variations de l'Aiman ; que l'on en avoit trouvé des régies qui répondoient aux Expériences, Sc que l'on en avoit fait une Ephémeride pour dix ans , qui s'étoit trouvée conforme aux Obfervations ; que ces Obfervations avoient été faites par le moyen d'un grand Hemifphére concave de pierre placé à V(^i- tehal , dans lequelon avoit tracé la ligne Méridienne avec un foin extraordinaire, ce qui avoit été fait fous le régne de Jacques Premier Ayeul de S. M. Que p.ir cet hemif- phére on s'étoit apperçû , en le comparant à la Pendule, qu'il y avoit quelque petite différence entre les heures du matin Se les heures du foir , ce que l'on dit pouvoir être attribué aux refraélions qui peuvent être un peu plus grandes le matin que le foir. On repréfenta à S. M. qu'il eft difficile d'établir ces régies de la variation de l'Aiman , vu les irrégularités des différences que l'on a obfervées à Paris , & la longueur du tems qui fcroit requis pour les vérifier , quoique l'en- ireprifedele tenter foit fort louable, S. M. ayant rapporté la penféc de M. Newton, &: de quelqu'autres , qui jugeoientque la figure de la Terre n'efl N iij 101 Histoire de l'Académie Royale 1^90. P^'i parfaiccmcnc ronde, on répondit que cette pcnfée étoit venue à quelques-uns à l'occalion des Obfcrvations de Jupiter , qui a paru quelquefois n'être pas parfaite- ment fphcriquc ; mais que la partie de l'ombre de la Terre qui tombe fur la Lune dans les Eclipfes de Lune , paroif- l'oit allez circulaire pour perfuader quo la figure de la Terre ne s'éloigne pas fort i'enfiblemcnt de la fphcri- que : que cette conjcdure avoir été fortifiée par les Ob- fervations de la longueur du pendule faites par des pcr- fonnes envoyées par l'Académie Royale des Sciences, à la Cayenne , au Cap-Vcrd , &c aux Antilles , où le pendule à fécondes s'cfl: trouvé conftamment & fenfiblcmcnt plus court que dans notre climat ,■ mais que cette dilïcrcncc pouvoit être attribuée au tempcran-smcnt de l'air , puifque dans ce même lieu nous trouvons un peu de dificrcncc entre l'été & l'hyver; qu'il faudroit pouvoir régler cette difterence pour corriger les pendules. S. M. B. dit que les pendules pouvoicnt être d'un grand ufagc dans la Navigation pour l'Obfcrvation des Longitudes : qu'un PilotcAnglois nommé Holms en avoir fait l'cxpérience.en fe fcrvant de deux pendules qu'il confcroit en femble ; que par ce moyen il avoit réiifll , ayant trouvé Ton point avec afTcz de juftelTe. On répondit qu'on en avoit aulli fait l'expérience en France , fuivant la propoficion de M. Huy- ghcns , & que nonobftant les difficultés qui s'y trou- vent , il faut avouer qu'employanr pluficurs pendules , Sc les comparant cnfemble les unes par les autres , on en pouvoit faire faire un bon ufage. Sa Majefté monta enfuite à la Salle des Machines , où elle admira principalement celle des Ecliprcs inventée par M. Rocmer , &: exécutée par le Sifur Thuret d'une manière toute particulière. Elle vit auffi celle des i'Ia- netcs , fuivant le fyftéme de Copernic, qu'un fcul mou- vement fait tourner toutes différemment autour du So- leil, S, M. ayant \\i divers modèles de Cabeftans parla DES Sciences. ioj des conditions qu'ils doivent avoir , afin que la force des i<>po. hommes y foie bien appliquée, & de quelle manière elle les avoic fait couftruire dans les flores qu'Elle avoit comman- dées , où il y avoit eu fou vent des hommes tués par la mau- vaifcconftruition de ces inftrumens.Ellcconlidera les Ma- chines Hydrauliques pour élever les eaux ; Elle parla'de celles que le Chevalier Morland avoit inventées, & d'autres d'une meilleure conftruélion qui avoient été inventées depuis par un autre Ingénieur Anglois nommé Gourdon. Elle vit aufll divcrics Machines pour élever les far- deaux, 6c particulièrement une de M. Perraulc, qui les élevé en fe balançant, &c celle qui fert préfentcment à l'Eglife des Invalides, oià la force eft appliquée fort loin du fardeau que l'on veut élever. Elle confidéra le Mo- dèle d'un Pont portatif que M. Couplet a inventé, donc chaque Soldat tranfporte une pièce, & l'accroche en un inftant, pourvu que l'appui au bord de la Rivière foit inébranlable. A l'occafion des Machines du Chevalier Morland, S. M. fit voir deux plaques d'argent en for- me de Médaille, dont une fcrvoit pour trouver pen- dant plufieurs fiécles à chaquejour d'une année propofée le jour de la femaine , félon le Calendrier Julien , l'autre fuivant le Calendrier Grégorien ,• mais elle dit que cette dernière étoit fautive, &: ne pouvoir fervir que juf- qu'à la fin de ce ficelé , parce qu'on n'avoir pas pris garde au jour qu'il faut ôter à l'année 1700. ce qui donna oc- cafion à M. Caflini de parler d'une Table exaéle & per- pétuelle qu'il a faite pour le Calendrier Grégorien. L'heure du midy s'approchant, on pafTa à la Tour Occidentale du fécond Appartement, où il y avoit le Miroir Ardent fait par le Sieur Villette,- & l'on fit l'ex- périence de faire fondre une pièce d'argent. S. M. B. vie les Inftrumens que M. Sedileau avoit aprêtés pour ob- ferver , par lefquels on prit la hauteur Méridienne. Elle régla en même-tems fcs Montres , dans lefquelles il y 104 Histoire DE l'A cademie Royale i6s)0. avoir une invention nouvelle, qui ferc à faire repérer les heures &: les quarts fans bruit, toutes les fois qu'on la prcfTe en un certain endroit. S. M. B. vit par occaùon le Niveau de M. Picard, qui a fervi à faire tous les grands iiivcllemens pour Verfaillcs. S. M. B. étant montée fur la TerraiTe , vit les Baflins quarrés, où depuis long-tems M. Sedileau faitpar ordre de M. De Louvois les Obfcrvations de la quanrité de l'eau qui tombe du Ciel , &c de celle qui s'évapore. M. Sedileau fit voir que la plus grande hauteur que l'eau de pluye ait donné en 24 heures depuis deux ans a été de 14. lignes, &c en une année de 17 à 18 pouces, que la plus grande évaporation en 24 heures a été de z à j lignes. SVR DES NOVVELLES TACHES ft) des noH'velles Bindes dam le Difqae de Jupiter. AU mois de Décembre de cette année M. CafTmi obferva dans Jupiter des changemens extraordi- naires , qui pourront contribuer à faire mieux connoître dans la fuite des tems la nature des corps celcftes , lorf- qu'on aura repéré un grand nombre de fois ces Obferva- tions ou d'autres lemblablcs. Il y apperçut mcmedcs mou- vemens d'une fi grande vîteflc , quilles jugea propres à contribuer à l'ufagc que l'on faifoit depuis quelque tems dans l'Académie des nouveaux phénomènes pour la dé- termination des Longitudes. M. Caflini perfuadé de l'u- tilité dont feroient ces découvertes li elles étoient fuivies, ne faifoit pas de difficulté d'affùrer qu'elles feroient plus mémorables à la Pofterité queles Obfcrvations anciennes des changemens de la Planète de Venus faites fous le ré- gne d'Ogyges, dont la mémoire fcconferve encore après le cours de 3J ûécles. Une DES Sciences. loj Une partie de ces Obfcrvacions regarde le changement 1 6$o. journalier des diverfes bandes de Jupiter : le 14. Décembre à 4'!. 20' du foir on ne voyoit que deux bandes obfcurcs < dans le Difque de Jupiter ,- elles étoient un peuéloignées de fon centre, l'une au Midy , &: l'autre au Septentrion. Celle-ci étoit la plus large; elle paroît prefque toujours. M. Caffini l'avoit obfervée la même depuis 40 ans , &c elle doit être une de celles que l'on avoir vues depuis l'an 1640, tantôt au nombre de deux, tantôt au nombre de trois. La bande Méridionale étoit un peu plus étroite ; à 41», 28' M. Caffini y apperçut une Ifle claire & blanche dans le milieu : il y remarqua en même-tems un veftige d'une bande plus Septentrionale, érroite , éloignée de la plus large d'un peu moins de fon épaifTcur. Cette bande n'é- toit pas abfolument nouvelle ; on la voit très-fouvcnt , mais elle ne s'étend pas toujours jufqu'aux bords du Dif- que de Jupiter, tantôt elle manque du côté d'Orient, & - tantôt du côté d'Occident. Il parut auffi au bord Oriental de Jupiter , &c dans fa partie Méridionale qui étoit fort claire, un commen- cement d'une quatrième bande , qui s'avançoitpeu à peu vers le bord Occidental ; de forte qu'au bout d'une heure & demie elle s'étendoit d'un bord à l'autre, & Jupiter avoit alors quatre bandes entières parallèles entr'clles. M. Caffini avoit vu fouvent des nouvelles bandes fe former dans Jupiter en une ou deux heures : d'autrefois il en avoit vu manquer vers le bord Oriental , & fortirpeu à peu entièrement du bord Occidental. Il faut qu'il y ait dans Jupiter des bandes interrompues qui entrent &: (or- ient de fon Difque apparent par fa révolution fur fon axe qui fe fait en moins de 10 heures. Le 16. Décembre à fix heures du foir la même bande Méridionale retourna de la même manière , & il en parut encore une autre qui paflbit entre ceUe-ci,&; la Méridionale ////. de fÂc. Tome JJ, O io6 Histoire DE l'A cademie Royale. l^^o. la plus proche du centre : au-de-là des deux bandes Septen- trionales il en parut encore une troiiiémc-, de forte que l'on voyoic alors dans Jupiter fix bandes obfcures , trois Méridionales , & trois Septentrionales , toutes parallèles entrelles. Dans l'intervalle entre les bandes Méridionales & les Septentrionales, qui étoit aflcz large, il parut le même jour 16. Décembre à 6'\ 38 minutes , une bande oblique qui pairoit par le centre , &: ne fe voyoit que dans la partie Occidentale, déclinant beaucoup vers le Midy. C'cft la première que M. Caflini ait obfervéc avec une obliquité fi fenfible. On peut inférer de-là que non- feu- lement il y a des bandes interrompues dans Jupiter, qui retournent par la révolution de cet aftre fur fon axe , mais encore qu'il s'en forme de nouvelles d'un jour à l'autre. Si toutes les bandes de Jupiter étoient aufli variables , on pourroit fuppofer qu'elles font dans un Atmofphére qui environne Jupiter, de même que les nuages font dans l'air qui environne la Terre; mais la bande Méridionale qui eft la plus proche du centre &c la plus large fe voyant toujours dans Jupiter fans êtrejaraais interrompue, donne lieu de fuppofer qu'elle eft plutôt analogue à une Mer qui paroît dans le Globe de Jupiter , qu'à un nuage nageant dans une Atmofphére, La largeur de cette bande occupe environ 10 dégrés dans la furface de Jupiter; ces 10 dégrés en valent loy fur la furface de la Terre , la circonférence de Jupiter étant dix fois &: demie plus grande que la circonférence de la Terre. A l'égard des Taches de Jupiter qui font l'autre par- tie des Obfervations de M. Caflini , en voici l'hiftoire en abrégé. En 1665. il parut une Tache ronde adhérente à la bande la plus Méridionale de Jupiter du côté du centre apparent : ce fut par les Obfervations qu'en fit M. Caflini DES Sciences, 107 qu'il fixa la période du mouvement de Jupiter fur (on 16^0. axe à un intervalle de 51 heures j 6 minutes. Cette Tache, après avoir paru les iix derniers mois de l'année 1665. 5'efFaça l'année fuivante , & reparut enfuite depuis le commencement de 167Z. iufqu'àlafîn de 1674. Les Ob- fervations de ce long retour donnèrent avec plus de pré- cifion la rotation de Jupiter en 9''. y y', ji ou ^z". La Ta- che difparut encore, & revint en 1677. &: la même ro- tation de Jupiter à i ou t" près. Après diverfes autres apparitions & difparicions , M. CalTini la revit en Novembre Se en Décembre 1689. tou- jours dans la même fituation à l'égard de la bande à la- quelle clic étoit adhérente. Mais le 5 Décembre de cette année à jh 2 y' du foir M. Caflini vit une nouvelle tache adhérente à la bande la moins Méridionale du côté du centre dont elle étoit fort proche : elle étoit alors de figure ronde, &c à peu près égale à l'ombre du 3^ Satellite , dont le diamètre eft un peu plus de la vingtième partie de celui de Jupiter, qui occupe plus de fix dégrés de fa circonférence, & qui en occupcroit plus de 63 de la circonférence de la Terre , autant à peu près qu'en occupe toute l'AfFrique. Cette tache a eu cette fois plufieurs retours, & M. Ca(rmi l'ayant exaétement obfervée depuis le j Décem- bre jufqu'au 23. il fut furpris de voir que fcs révolutions anticipoient celles de la Tache ancienne de j minutes ; cnforte que la révolution de cette nouvelle Tache Ce trouvoit feulement de 9''. j i'. en négligeant quelques fécondes. Ces différences entre les retours de différentes Taches jette de l'incertitude fur la rcvolution de Jupiter fur fon axe. Elle oblige aufli peut-être de fuppofer que le mou- vement des Taches de Jupiter efl: compofé de deux mou- vemcns, du commun , qui fera celui de Jupiter fur fon axe qui emporte les Taches fuivant la fuite des fignes , Oi; io8 Histoire de l'Académie Royale >°- l'autre propre à chaque Tache, comme il arrive à celles du Soleil , ainfi que nous l'avons remarqué plus haut. F.aWt/«j Sicela cft, il faudra une infinité d'Obfcrvations pour An«é, I6S+. diainguer le mouvement fimple de la révolution de Ju- ' ' pitcr lur fon axe d'avec le mouvement compofc des Taches. Pendant tout le tems qu'elle fut vifible elle neconferva pas la même figure, elle s'allongea, elle fe rétrécit ,&: fes parties fe croifercnt , elle fc fépara en pluficurs Taches. Qiielle cil !.a caufe de toutes ces apparences ? A en jut^er d'après ce que nous voyons arriver fur notre Terre, il faudroit qu'il fe fît dans Jupiter des innondations , ou en général des changemens analogues à ceux qui fe font ici bas , & fouvcnt beaucoup plus confidérables. Le 13 Décembre M. Caflini remarqua encore deux Taches dont il obfcrva cinq révolutions , qui lui donnè- rent pour chacune 9^. jz' i. ce qui eft i minute f plus que la nouvelle Tache dont nous venons de parler, & 3Î moins que l'ancienne Tache. Pour retrouver dans la fuite ces différentes Taches , &; les diftinguer entr'cUes, ou d'avec les autres qui pour- roientparoître de nouveau , M. Caffini donne les Epoques fuivantcs de leur mouvement : la Tache ancienne pafla par le milieu de Jupiter le 8. Décembre à loh. jo' du foir. La nouvelle le 7. Décembre à 6^. i8' du foir. Les deux au- tres apperçuës le ij. pafferent par le milieu de_'Jupiter le même jour à 10''. iz'du foir. Ces Epoques avec les révolutions de 9^. j 6' pour la Tache ancienne, de 5)''. ji'pour la nouvelle, & de 9^. 51' 30" pour les deux dernières donneront les tems pro- Vcj.UsMm. Pf" pour 1" obferver,en y appliquant le précepte rap- Tom. 10. f- porté dans les Mémoires. ■'^'- M. Caffini remarque à cette occafion que Jupiter, qui lui avoit paru autrefois d'une figure un peu ovale , donc le plus grand diamètre tendoit d'Orient en Occident , lui paroiflbic à préfcnt parfaitement rond. DES Sciences, ïo5> DIVERSES 0 B S EKVAT I ON S AflronomiqMs. I. MOnfieur Cafllni a ICi en diflFérentes Aflemblées la i^go. Théorie des Satellites de Jupiter, à laquelle il aroK iiiis la dernière main , & dont il avoir refondu les Tables en entier. 11 cxpofa fon hypothéfc fur l'inégalité des mouvemens de ces Satellites par rapport au Phé- nomène, dont nous avons fait mention plus haut ,& que M. Caffini avoir expliqué d'abord, &: M. Roemer en- fuite par le mouvement fucceffif de la Lumière , & il expliqua les raifons qui l'obligeoient à ne plus admettre cette ingénicufehypothéfe comme caufe de ces inégalités. IL M. Sauveur a fait voir un Porte-Crayon , fur lequel il a fait marquer les Fêtes mobiles, les jours de la LunC;, les jours de la femaine , &c. pour i y années. Oiij iio Histoire DE l'A cademie Royale ^!m!mm^m^m mm m^^% M EC H A N IQ^UE. I. jy yf Onfieur Des Billectcs, qui fut depuis de l'A- " ■ iVA cadémie , & M. Hcberc Avocat au Parle- ment , préfentérent deux Machines de leur invention : la première étoit un Pont tournant qu'ils avoient fait exé- cuter fur la Rivière de Seine ; elle étoit de M. Hébert : l'autre qui écoit de M. Des Billettcs , étoit une Machine à épuifer l'eau: 1 une & l'autre furent approuvées. a. M. Gommiers apporta le dcflcin d'une Montre nouvelle , dont il afTiira que le Sieur Harquin Horlogeur étoit l'inventeur; laconftrudion en eft fortfimple , il n'y a ni roue de chan , ni roue de rencontre ,• l'échapement eft nouveau. 3. M. De La Hire examina en différentes occafions le Livre des Pneumatiques d'Héron ; il y fit beaucoup de cor- rcdions Se d'additions : il s'étendit en particulier fur une Machine appellée par Héron /t»e Goutte , parce qu'elle vcrfe l'eau goûte à goûte lorfqu'ellc eft échauffée par le *C"eflk47- Soleil : * cette Machine donna occafion à M. De La Hire Pneu'mati-' dc Communiquer une penféc qu'il avoir eue long-tems ques. auparavant fur la nourriture des Plantes , mais qui n'étoit qu'une partie de ce qu'il a fait depuis , tant fur la nour- riture , que fur la végétation des Plantes. A l'égard de l'Ouvrage de Héron , M. De La Hire l'a traduit , & rcvià en entier ; il y a ajouté des Remarques en grand nombre, &: ill'a laiffc en état d'être imprimé. DES Sciences. m ANNEE MDCXCI. PHYSICiUE GENERALE. SVR DES OBSERVATIONS faites aux Indes Orientales, LE 17. Mars onlutdansTAflemblécles Obfervations 1^91. Phyfiques faites aux Indes parles PP. Jéfuites Ma- thématiciens du Roi en correfpondance avec l'Acadé- mie ; Nous n'en rapporterons ici que quelques points principaux , &c nous renvoyons pour le détail aux Ob- îervations mêmes qui furent publiées depuis par le Père Gouye, avec des Notes &c des Réflexions de plufieurs perfonnes de l'Académie. 1. Il n'eft pas vrai, comme quelques perfonnes pré- tendent, que la chaleur foit plus grande dans les lieux plus proches de la Ligne, que dans ceux qui en font plus éloignés. A Siam , qui eft à 14 dégrés & environ zo minutes de Latitude Septentrionale dans les plus grandes chaleurs, le Thermomètre marquoit 78 dégrés, dans l'hyver du pais il marquoit 5- 2 dégrés. Les mois les plus chauds font ceux de notre Printems III Histoire DE l'A cademie Royale 1691. & de notre Automne, en Juin, &:c. jufqu'à la fin de Sep- tembre, les pluies font fort abondantes; en Janvier &c Février le vent Nord-Nord-Eft règne ordinairement , & rafraichit beaucoup l'air , ainfi que les pluies. 1. L'Air de Malaque, quin'eft qu'à z dégrés ii mi- nutes de la Ligne eft beaucoup plus tempéré. Pendant 7 mois que le P. De Bezc y a demeuré il a toujours trouvé le Thermomètre entre 60 &c 70 dégrés : cela vient appa- ramment de ce qu'à Malaque il pleut régulièrement une ou deux foischaque femaine , même hors le tems des pluies: rifle de Sumatra qui en eft voifinc pourroitbien lui four- nir toutes ces pluies , car les pluies &: les tempêtes y font fort fréquentes, &c Ion a par cette raifon donné le mê- me nom de Sumatra à certains orages fort fréquens entre les Tropiques , qui à la vérité durent peu, mais qui font toujours accompagnés de vents impétueux. 3. A Batavia la chaleur eft beaucoup plus grande: mais à la Côte de Coromandel il fait plus chaud qu'en aucun autreendroit des Indes; ce Pays n'eft prefque que du fable. Au commencement de Juin le Thermomètre y marquoit 84 degrés , &: à la fin de Janvier , qui eft la fai- fon la moins chaude, il marquoit 60 dégrés. Le P. De Beze remarque que ce pays fcroit fterile fans les pluies qui durent régulièrement 4 mois de l'année, Se qui rempliflent des refervoirs que les habitans du pays creufent de toutes parts. Ce Père en a vu un de 3 milles de tour qui fourniflbit de quoi arrofer une très-grande étendue de pays par trois gros ruifleaux qu'on laiflbit couler chaque jour pendant fix heures. 4. En général on peut dire que la chaleur eft fort fupportablc dans les Indes, foit que le corps s'y accou- tume dans Icfejour qu'on y fait, foit parce qu'il y règne toujours un petit vent, tantôt Nord-Eft,& tantôt Sud- Eft , qui rafraîchit. Dans les lieux qui font en deçà de la X^igne , le vent de Nord commence prefque toujours: en Oaobre , DESSCIENCES, II3 Odobrc, &:diirc jufqu'à k fin de Mars: de-là il tourne i6()i. au Sud, &: achevé ainfi l'année, & c'eft ce qui faic les mouçons qui font afTcz réglées. Les pluyes y fonc de mê- me afTcz réglées , mais elles commencent en difFérens tems dans difïerens lieux. A Siam elles durent depuis Juin jufqu'en Oélobrc : à Batavia, depuis Novembre juf- qu'en Mars , Sec. Hors ces tems il pleut rarement , ex- cepté à Malaca. y. A Malaca le Ciel étant ferein , &; le Tliermomé- tre marquant 68 dégrés, la hauteur du Mercure dans le Baromètre fut de 16 pouces &c 6 lignes : On remarqua en général que lorfqu'il fait fort chaud, le Mercure baiffe un peu, même par un tems également ferain. EXPERIENCES SVR LA GLACE. MOnfieur Varignon a lu des Expériences qu'il avoic faites le 8 Janvier fur la force avec laquelle il gé- loit entre 7 & 8 heures du matin : il prit un morceau de glace qui pefoit j onces deux gros, & ayant p.-.fTc une cordeau travers, il le fufpcndit au bras d'une ba- lance: cette glace appliquée fur une fenêtre s'y attachoit en l'échauffant un peu par deflous avec la main, ce qui faifoit fondre la fuperficie qui devoit toucher l'appui de la fenêtre , &c cette fuperficie s'attachoit à cet appui lorf- que l'eau étoit gelée de nouveau. M. Varignon la laif- foit ainfi reprendre, &c au bout de différens intervalles de rems , il obfervoit quel poids il falloit mettre dans le bafiin oppofé de la balance pour l'arracher,- le baffm lui feul étoit déjà plus pefant que le morceau de glace ; &c de plus il s'en falloit bien qu'il touchât à la fenêtre par toute fa bafc, qui étoit circulaire de i pouces lo lignes & demie de diamètre. Hijf. de i'Jc. Tome IL P ri4 Histoire DE l'A cademie Royale 1691. Ayant biffé le morceau de glace fur la Fenêtre pendant 6 fécondes de tems , il fallut une demie livre 3 gros pour l'en arracher ,• en 14 fécondes , une livre z gros ; en $6 fécondes , i livre {. &c i gros ,• en 43 fécondes , une livre ^ 3 onces 7 gros ; en i minute 15) fécondes , 1 livres ;; ; en i minutes 5 lec. i livres | 3 onces 2. gros,' enfin l'ayant laiffé pendant 6 minutes 17 fécondes, un poids de 16 livres &: demie 2, onces &: 5 gros ne put le détacher , il fallut un coup de marteau. SVK LA DVRETE' DES CORPS. MOnfieur Varignon a propofé fes conjeiaures fur la. caufe de la dureté des Corps ; il n'cll pas dufen- timcnc de M. Defcartes, qui met cette caufe dans le re- pos des parties d'un ■corps les unes à l'égard des autres , &: qui foiitient qu'il y a dans le repos une force auffi réelle pour s'oppofer au mouvement , que dans le mouvement pour s'oppofer au repos : M. Varignon foûtient au con- traire que le repos n'a aucune force : toute force eft ca- pable d'augmentation &: de diminution , &C le repos n'en eft pas capable. D'autres Philofophes qui fuppofcnt comme M. Vari- gnon que le repos n'a aucune force, attribuent la caufe de la dureté des corps à la preffion qu'ils reçoivent de toutes parts de la matière fubtile qui les environne , 8Ç qui produit par-là la difficulté qu'on éprouve à les divi- fer, M. Varignon objede contre ce fentiment, qu'il fau- droit que les parties de ces corps & de la matière fub- tile fuffcnt déjà dures, ce qui fuppofe la Queftion. Voici ce qu'il en penfe. Quoique le repos n'ait aucune force pour refiftcr au mouvcmcHt , cependant il faut toiàjours de la force pour DESSCIENCES. II j- produire du mouvement,- Se il en flmc d'autant plus que i6;>ï. le mouvement qu'on veut produire doit être plus grand: mais la difficulté que l'on éprouve à rompre un corps, ou à l'enfoncer, dcc ne peut-elle pas venir de la diffi- culté de produire tout ce qu'il faut de mouvement pour cela? Dans l'hypothéfe du plein il faut pour divifer un corps, & pour en féparer les parties les unes des autres, qu'il y en ait en même tems de nouvelles qui s'ajuftcnt, '^ pour ainfi dire, avec une promptitude extrême à toutes les différentes ouvertures qui fe doivent faire entre tou- tes les parties de ce corps , &c la place que ces parties doi- vent quitter fera remplie en un inifant par d'aurres,qui doivent parconféquent être déplacées, &: ainfi de tous côtés aux environs de ce corps : il eft donc évident que pour divifer un corps il en f.iut divifer pluficurs autres , &c leur imprimer à tous des mou vemensextrémemenr prompts. En raifonnant ainfi , M. Varignon prétend que puifque la dureté des corps ne confifte que dans ce qu'il faut fur- monter pour les fendre, les cafler, les rompre, &:c. elle ne doit aulfi confifter que dans la difficulté de faire tant de divifionsà la fois . c'cft-à dire , de produire dans un même inftant tout ce mouvement, &c un mouvement fi prompt. On voit de-là qu'un corps fera d'autant plus dur , qu'il fera moins poreux , ou que fcs pores feront plus étroits ; car alors pour rompre ce corps il faudra faire un plus grand nombre de divifionsdcs autres corps qui l'environ- nent , ou les brifcr en de plus petites parties , & d'autant plus petites que les pores feront plus étroits. On voit encore que le corps le plus dur fembleroit très- mol dans le vuide, parce qu'alors il n'y auroit aucun corps à divifer , au lieu que dans le plein il en faut divifer mille autres en même tems qu'on le divife. Pij iï6 Histoire de l'Académie Royale D 11^ ERSES OBSERVATIONS de Fhyfique générale. I. MOnfieur De La Hire a fait voir les figures de quel- ]ucs fruits qu'on croie n'avoir point de fleurs, comme le Figuier, où il a remarque des fleurs avec tou- tes leuis parties. II. MM. De La Hire & Sedileau ont rendu compte des Obfervations qu'ils avoient faites fur les infcftes qui s'at- tachent aux feuilles &: aux branches des Orangers ; ce font des petites taches noires qui s'attachent à cet arbre , ôc qu'on ne prendroit pas pour des animaux , parce qu'à la vue fimple on ne leur remarque aucun mouvement. Mais étant vus au Microfcope , on leur difl;ingue fort bien voy.UsMem. le corps , Ics patcs , les antennes, &c. Ces Obfervations Tom. 10. oni été publiées depuis , nous y renvoyons le lecteur. III. M. Dodart a fait voir un crin de Cheval long d'un pied qui avoit été tiré du jaune d'un œuf. DESSCIENCES. II7 A N A T O M I E. SVR VN NOVVEL IN STRVMENT pour tirer U Pierre. UN Anatomiftc de l'Académie ayant dit dans l'Af- femblée que la pierre n'eft point adhérente ni at- " ta«-hee à la vciîïe , & qu'il arrivoit quelquefois que celui qui faifoit l'opération portant la tcnctte dans la veffie, la pinçoit & la froilToit en arrachant la pierre, il vint en penfée à M. Cullct que l'on pourroit faire un autre inftrument pour tiret la pierre , plus propre que la tenettc ; voici celui qu'il imagina. 11 eft formé de deux branches mobiles autour d'un clou comme la tenettc ; l'une des branches eft terminée en cuiller faite comme une cuiller ordinaire de table. L'autre branche eft creufe dans toute fa longueur, & reçoit les deux bouts d'un fil d'argent de la groft'cur d'une ligne, lequel couronne les bords delà cuiller. Sï on veut donner plus d'ouverture à ce fil d'ar- gent, on le pouft^cra plus loin que les bords de la cuiller, & on pourra aulli le retirer en dedans de fa branche par le moyen d'une vis , de même qu'à ces fortes de canifs dont la lame fe retire en dedans du manche. Autour de ce fil d'argent eft attachée une petite poche ou nacelle faites de petites cordes à boyau , ou de foye , d'environ deux pou- ces &: demi de profondeur. Cette nacelle eft reçue dans la cuiller : de manière que lorfque fcs branches font jointes la nacelle ne paroît point. Après l'incifion faite on portera la cuiller toute fer- mée dans l'endroit de la veiTie, où l'on a reconnu que la Piij ri8 H I s TO I R E DE L A C A DEMI E RO V AIE 169Î. pierre étoit, & préfcniant un des bords de la cuiller au côté infcriciic àfi la pierre, on la foulcvcra légèrement jufqu'à ce que l'on fcnrc que la pierre porte deffus : alors ouvrant les deux branches, la pierre fera reçue dans la. nacelle. Se retirant le fil d'argent jufqu'à la moitié de la cuiller parle moyen de lavis, la pierre fera ainfi char- gée entre la cuiller &: le fil d'argent, fans qu'on doive appréhender qu'elle échappe comme avec la tenette-, fer- mant les deux branches , &: tournant l'inftrument du même fens que celui fuivanc lequel on l'avoit introduit , les branches en les tirant feront peu à peu l'ouverture pour le paifage de la pierre fans danger de la rompre &C avec beaucoup de facilité. Cet inftrument a encore cette commodité par-dcfTus la tenettes, qu'il fAt en fortant de la playe une moindre ouverture, ou une moindre dilatation qu'elle; parce que le fil d'argent n'a, ainfi que la cuiller, qu'une ligne d'é- paiffeur , &c s'il y avoir dans la veflTie pluficurs petites pierres ou d'autres corps flotrans , on pourroit avec cet inftrum-nt les ramalTer d'une feule fois fans que le malade en foutfrit beaucoup. SVR LES TEVX DE L'AVTRVCHE. MOnfieur DuVerney examina dans une Autruche, les parties qui font deftinécsà la génération ; M. De La Hire en fit les delTeins. On fit pluficurs remarques fur l'organe de la vifion dans cet animal ides l'année i68é M. Mery avoir fait voir dans l'œil de l'Autruche que la fclerotique eft compofée d'une double membrane ; l'exté- rieure cA opaque, l'intérieure tranl'parante ; elle n'eft point continue avec la cornée : il y a deux petits mufcles qui tirenc la paupière interne vers le grand angle de l'œil. DESSCIEKCES. II5) l'un tire fon origine de l'intérieur de l'orbite, l'autre de i^S^- la membrane opaque de la fclcrotique. Entre cette mem- brane & la cornée, il fit voir le cercle oflcux qui fc trou- ve dans les Oyleaux, il paroît comme formé par des ef- péces d'écaillés femblablcs à celles des Poillons , & pla- cées de la même manière les unes fur les autres. Enfin on remarqua que la paupière fupérieurc avoir trois mufcles , dont deux viennent du bord de l'orbite vers le grand an- gle,&: le troiliéme de la membrane opaque de la fclerotique. A ces Obfervations M. Du Verney ajouta les fiennes fur le même organe, fur la ftrudure & la fituation de la poulie &c de la corde qui fervent à étendre la paupière interne fur la cornée & fur la manière dont la glande lachrimale inférieure fournit une liqueur qui fcrt à laver le dehors de l'œil. C'efl avecraifon que M. Perrault a dit àl'occafion de cette paupière interne qui fe trouve aux yeux de tous les Oy féaux , &: à ceux de la plupart des Animaux terreftres, que les particularirés de fa ftru£lure admirable font de ces choies qui font voir diftindement la fageffedela Nature, entre mille autres dont nous ne voyons pointl'ar- tifice , parce q'oc nous ne les connoiffons que par des effets dont nous ignorons les caufes : mais il s'agit ici d'une ma- chine, ajoute M. Perrault, dont toutes les pièces font vi- fibles , &c qu'il ne faut que regarder pour découvrir les raifcns de fon mouvement &: de fon aélion. Cette paupière interne aux Oyfeaux, eft une partie vey.iesMem. membraneufe qui eft ordinairement plilfée & cachée Tom.m. dans le grand coin de l'œil, qui de-là s'étend fur la cor- t""'''"^' née, au-devant de laquelle elle eft tirée comme un ri- deau, par une petite corde ou tendon , pour la découvrir & la retirer dans le grand coin de l'œil , par le moyen des fibres très-fortes qu'elle a, & qui en fe rerirant vers leur principe , la font plifTer , & alors elle a la figure d'un eroiftant; mais lorfqu'elle eft étendue, le bord intérieur iio Histoire de l'Académie Royale I ^() r . du croiiïant qui efl: courbé devient droit : Ton bord extérieur vers le grand coin de l'œil eft attaché au bord du grand cercle que la fclerotique forme lorfqu'elle s'applatit en devant pour former un angle avec fa partie antérieure , qui cft plate ,&c fur laquelle la cornée s'élève , &: fait une convexité. Le bord intérieur étoit rcnforci en manière du tarfe qui borde les paupières intérieurs , & qui eft noirâtre à la plupart des Animaux à quatre pieds. Pour étendre cette paupière fur la cornée , il y avoit deux" mufcles qui fe voyoienc lorfque l'on avoit levé les fix qui fervent au mouvement de tout l'œil. On a re- marqué que le plus grand de ces deux niufclcs a fon ori- gine au bord du grand cercle de la fclerotique , vers le grand coin d'où la paupière prend fon origine. 11 cft fort charnu dans fon commencement, qui eft une bafe large, d'où venant infenfiblcment à s'étreflïr en paflant fous le globe de l'œil , de même que la paupière paffe delfus , il s'approche du nerf optique, où il produit un tendon rond & délié , qu'il parte au travers du bout du tendon de l'autre mufcle, qui fait comme un canal, & lert de pou- lie, qui l'empêche de prelfcr le nerf optique fur lequel il fe courbe, &: fait un angle pour s'en aller paffer par la partie fupérieure de l'œil, &: fortant derrière l'œil, s'in- iere au coin de la membrane qui fait la paupière interne. L'extrémité de ce tendon , avant que de s'inférer au coin de la paupière, coule dans un demi canal ou petite gou- tiére creufèe fur la furface de la fclerotique. Ce fécond mufcle a fon origine au même cercle de la fclerotique; mais à l'oppofite du premier vers le petit coin de l'œil , & partant derrière l'œil comme l'autre, va lercncontrer & donne partage à fon tendon , ainfi qu'il a été dit. L'aètion de ces deux mufcles cft, à l'égard du premier ,~ de tirer par le moyen de fa corde ou tendon le coin de la paupière interne , &: l'étendre fur la cornée. A l'égard du fécond mufcle, fon aftion eft, en faifant approcher fon tendon DESSCIENCES. lil tendon vers Ton principe, d'empêcher que la corde du 169t. premier mufclc qu'il rerient, ne blelTe le nerf optique; mais fon principal ufage efl: d'aider l'aclion du premier mufcle : & c'eft encelaquelaméchanique eftmerveilleufe dans cette ftrufture , qui fait que ces deux mufclcs joints cnfemble tirent bien plus loin que s'il n'y en avoit eu qu'un : car l'inflexion de la corde du premier mufclc qui lui fait faire un angle fur le nerf optique , n'efl: faite que pour cela; &: un mufcle fcul avec un tendon droit auroit ccc fuffifant, s'il avoit pu tirer aifez loin-, mais la tradion qui devoir faire étendre cette paupière fur toute la cornée devant être grande, elle ne fe pouvoit faire que par un mufclc fort long ,■ &c un tel mufcle ne pouvant être logé dans l'œil tout de fon long , il n'y avoit pas de meilleur moyen que de fuppléer l'adion d'un long mufcle par celle de deux médiocres , Se que d'en courber un , afin qu'il eût plus de longueur , & fit une plus grande z- traflion dans un petit efpace ; mais le grand effet que produit la courbure du tendon du mufcle dépend princi- palement de ce que la poulie fur laquelle il le rencontre n'ert pas immobile comme celle qui foûcicnt le tendon du grand oblique, laquelle étant attachée à l'orbite, ne fert qu'à changer la diredion de fon mufcle , & n'en augmente point la tradion : car lorfque ces deux mufcles delà pau- pière interne aglffent , celui au bout duquel la poulie eft attachée, la retire en même tems que l'autre mufclc tire le tendon qui palTe fur la poulie, &: y produit un racourciffement qui eft double du fien , l'infpedionde la y^y'hTom.y. figure fervira beaucoup à l'intelligence de cette Dcf- cription que la nouveauté de la chofe rend obfcure de foi. L'ufage de cette paupière interne, qui n'a point encore été affez expliqué , eft fuivant nos conjedures , de né- toyer la cornée, &c d'empêcher qu'en fe fcchant elle ne devienne moins tranfparente. Elle produit cet effet par le moyen de l'humeur que fournit une glande, laquelle a I/i/. de CAc, Tome IL Q. m Histoire de l'A c ad e mi e Ro y a le lé^i, un conduit particulier aux Oy féaux qui fore de la glande, va jufqu a plus de la moitié delà paupière interne, &C s'ouvre en-dellbus fur l'œil , ce qui apparemment cft faic pour répandre une liqueur fur toute la cornée, lorfquc cette paupière y paflTe Se rcpalfe , comme on voit qu'elle fait à tout moment. Il eft vrai que cette paupière interne n'eft pas mobile dans tous les Animaux , ainfi qu'elle l'cft aux Oyfcaux: mais il y a lieu de croire que ceux où elle n'eft pas mo- bile ont quelqu'autre moyen pour fc nétoyer les yeux , tel qu'eft celui de la grandeur de leurs paupières. M. Du Verney a faic remarquer que les Poifibns fe- melles ne jettent leurs œufs qu'après la jonûiondcs deux fexes , ce qui fe fait dans un inftant. Il a dit aufli que cette matière gluante qui eft dans le fret de Grenouille, ètoit auparavant contenue dans l'o- vidudus : une fort petite quantité de cette liqueur s'étend dans l'eau comme la gomme adragante pour lier les œufs enfemble. BOTANIQUE ET CHIMIE. OUtre les travaux ordinaires furies Plantes, fur leur culture, &: fur leur analyfc,M. Dodarten décrivit cette année un grand nombre, VAnonis ï AntilLis maritimay l'Aloës vulgaire, le SoUnummortiferum ^\' Hyperictimvttl- gare V Acifios , \ Amhrojia maritima , la Guimauve , le Linu7n umhilicatum Parkinfonii , le Dr,zcMHciilns alhus agerati foins , la Borrago cretica flore violaceo , la Fa/e~ riana ^horîenjis m.ijor , & la Valcrinnu fyl'vejlris major. M. Tournefort donna aufli la Defcription de l'Afocj- iùim arhoreum. DES Sciences. iij GEOMETRIE ET MECANIQUE. SVR VNE MACHINE DANS LAMELLE il ne peut y (xa/oir d! Equilibre, UN Levier quelconque étant divifé par fon ap- 1691. pui en deux parties inégales aufll quelconques , fi l'on applique une poulie à chaque extrémité de ce levier, & qu'on fliflc paffcr par-dcflus ces poulies une corde aux extrémités de laquelle on fufpende librement deux poids quelconques, ces poids ne pourront jamais être en équi- libre l'un avec l'autre. M. Varignon démontre cette propofition, & pour cela il remarque. 1. Que puifque les directions des poids fufpendus li- brement comme on les fuppofe dans cette machine, font toujours parallèles entr'ellcs , la fomme des angles faits par les diredions des poids , &: par les tangentes des pou- lies , fera toujours égale à deux droits , foit que ce levier foit horizontal , foit qu'il ne le foit pas. . 2. D'où il fuit que les lignes tirées du fommetdcces angles par les centres des poulies rencontreront toujours les lignes de direction des poids, dans des points , p.ir lef- quels tirant une ligne droite, elle formera avec le levier ou la corde qui paiic fur les poulies qui lui eft parallèle , ai) ïZ4 Histoire dh l'A cademie Royale ï^jr. un quarré ou un lofange , & ces lignes divifcron: tou- jours les angles formés parles dircdions des poids, & pat les tangentes des poulies en deux également, &: parcon- féqucnt l'angle formé par la rencontre de ces lignes au centre de la figure fera toujours droit, 3. Si de l'appui du levier on mené des perpendicu- laires à ces diagonales du quarrc ou du lozange, elles fe- ront toujours , en les prenant réciproquement , parallèles à CCS diagonales , cnforte qu'elles formeront toujours avec elles un parallélogramme reftangle. 4. M. Varignon avoir démontré dans fon Projet d'une nouvelle mécanique, que lorfque deux poids font équilibre fur une poulie , ils font enfémble, fuivantune ligne qui divife l'angle de leurs cordes en deux également, une imprclTion iur cette poulie, dont la forcceftàla pe- fanteur de chacun de ces poids, comme le fmus de cet angle eft au finus defa moitié. Ces Remarques pofées , & l'égalité de rapport entre les côtés d'un triangle rcdiligne & les fmus des angles oppofés à ces côtés , M. Varignon fait voir premièrement , que files poids font fuppofés égaux , il faudroit pour qu'ils filfent équilibre, que le point d'appui du levier fut préci- sément au milieu, ce qui efl: contre l'hyppothéfc qui le divife par le point d'apui en parties inégales. Secondement, que quelqu'inégalité qu'on donne à ces poids, ils ne demeureront pas non- plus en équilibre : car foie un poids plus grand que l'autre en quelque rapport que ce foit, il efl; clair que ce poids emportera toujours l'autre par rapport aux poulies , foit que le levier s'arrête dans quelque fituation, foit que ces poids le mettent en mouvement ; or , 1°. Dans quelque fitutation que ce levier s'arrête , le plus grand poids s'éloignant toujours de fa poulie, fera monter d'autant l'autre poids vers lafiennc, & par conféquent ils ne pourront être en équilibre ; 2". Ils ys'y demeureront pas non-plus , quelque mouvement qu'on PES Sciences, iiy fuppofe dans lelevier: car fi on lui en fuppofe, & que ce lépi. foie pnr exemple le bras du côté du plus grand poids qui dclccnde, ce poidsen defcendra aufl'i d'autant plus vice, Se l'autre poids montera dune vîtefTe égale à la fomme de celle dont il s'approche de la poulie, &: de celle dont cette poulie monteioit elle-même. Ce qui efl: bien éloi- gné de 1 équilibre; enfin fi c'eft l'autre bras qui defi:end , il n'y en aura point encore , puifque quand même la pou* lie attachée à ce bras defccndroic aufli vite que le poids qu'elle porte , &: qui efl; le moindre poids,s"approche d'elle , &qu'ainfice poids refteroit en repos; l'autre poulie, à caufc de l'inégalité des bras de ce levier, montant plus ou Eioins vice que la première, elle monteroit auffi plus ou moins vite que le poids qu'elle porte ne s'éloigncroit d'elle, puifque ce poids , qui eft le plus fort , s'en éloigneroit tou- jours avec la même vîtefTe qu il fait approcher l'autre poids de fa poulie ; & par conféquent quoique le mouvement qu'on fuppofcroit dans ce levier mit le moindre poidsen repos, comme nous avons dit , le plus grand poids monte- roit & defcendroit encore , & la même chofe arrive- Toit fi le mouvement du levier mcttoit le plus grand poids en repos; ainfi de quelque manière qu'on conçoive ce levier, il ne pourra jamais mettre ces deux poidsen équilibre. M. Varignon tiroit encore de ce dernier raifiînnement va autre paradoxe , qui eft que de deux poids qui agilTcnt l'un contre l'autre fur une telle machine, l'un peut mon- ter fans que l'autre defcende. Qjn lépl. lié Hl s TO I R.E DE l'Ac ADE MIE Ro Y A L E MM. Varignon Se De La Hire donnèrent pluficurs au- tres propolicions ou problèmes de Gcomctne &: de Mé- chanique , &c. M. Varignon donna celui-ci : un œil, Se une façade étant données de pofition , trouver dans cette façade une place ou telle grandeur qu'on voudra , par exemple , un ColoiTc ne paroitroir que de la grandeur de toute autre figure moindre que hu prife à volonté dans cette façade. Il donna aufll une nouvelle demonftration fur l'équi- libre des liqueurs , propofition famcufc , & qui avoit don- né lieu à plulieurs contcftarions entre les Sçavans : toutes les expériences s'accordoicnt à en faire voir la vérité, mais on ne s'accordoit pas dans la manière de l'expliquer : le fait cft que fi l'on remplit d'eau deux tuyaux de même bafe&de même hauteur, dont l'un foit cilindrique, par exemple, Se l'autre conique, il arrive que le peu d'eau qu'il y a dans le tuyau conique , foûtient un aufll grand poids que toute l'eau contenue dans le tuyau cilindrique, quoique celui-ci en contienne 3 fois davantage : par cxcm- pie. Il le tuyau cilindrique contient 300 livres d'eau, le tuyau conique n'en contiendra que 100 livres; & cepen- dant les 100 livres foùtiendront un aufli grand poids que les 300. pourvu que cette eau demeure toiajours liquide; car fi elle vient à geler, la propofition ne fera plus vraie, mais retombera dans le cas des autres corps qu'on appelle folides. Si l'on augmente la hauteur du tuyau conique plus que celle du cilindrique, l'eau qu'il contiendra , quoique moindre en volume Se en pcfanteur que celle du tuyau cilindrique , portera un poids plus confidérablc. Ainfi en général les liqueurs péfent fuivant leur hauteur , & non pas fuivant leur volume. Entre les Philofophes , les uns difcnt que les 100 livres du tuyau conique prefTent Se chargent efFcclivement le DESSciENCES. l Xy fonds autant que les 300 livres du tuyau cilindrique ; les 1S91. autres n'en conviennent pas , mais ils prétendent que les côtés du tuyau conique empêchant par leur retrccifTe- ment la liqueur de monter , aident à foûtenir le poids , de manière que le fonds de ce tuyau n'en porte qu'une partie, & que les côtés portent le refte. M. Varignon prend le premier parti , & il en démon- tre la vérité -par une nouvelle voye : M. l'afcal l'avoir dé- jà démontré dans fon Traité de l'Equilibre des Liqueurs ; mais fa démonftration étoit fondée fur un axiome de Méchanique qui n'eft pas affez fimple pour être univcr- fcUement reçu, &: dont on n'a de certitude que par l'ex- périence. M. Vatignon a encore donné la folutiondu problème pourquoi ceux qui tournent en rond jettent leur corps en-dedans, & d'autant plus qu'ils tournent plus légère- ment ; de-là on tire le principe de VHippaJJe , ou de l'art ^ de monter à cheval. M. De La Hire a lu les expériences qu'il avoir fai- tes fur l'afccnfion de l'eau dans un tuyau de verre où il avoir mis une éponge ou du papier gris , en vue de dé- couvrir la Méchanique de l'élévation du fuc nourricier dans les plantes. Il a lu auffi la tradudion qu'il a faite , de Grec en François du Traité des Quarrés magiques de Manuel Mofchopule Auteur du i j*^ fiécle. ii8 Histoire DE l'A cademie Royale ASTRONOMIE E T GEOGRAPHIE. SVR VNE CONJONCTION DE VENVS, avec le SoleiL j^pi, T T Ne des grandes difficultés de l' Agronomie eft de \^ ne pouvoir pas obfcrvcr les Aftres dans de cer- tains points de leur cours , & dans de certaines circonftan- ces qui dctermineroienc tout d'un coup les élemens prin- cipaux de leur Théorie ; les Planètes inférieures , telles que Venus & Mercure , font fur-tout dans ce cas-là ; com- me elles s'éloignent affcz peu du Soleil autour duquel elles tournent, on n'avoit pu avant l'invention des Lunc- tcs , les obferver à leur palfage par le Méridien , parce qu'il fe fait toujours peu devant , ou peu après midi. Se par conféquent toujours lorfque le Soleil eft fur l'horizon. Les Anciens ne les pouvoient donc obfcrvcr qu'avant ou après le coucher du Soleil lorfque ces Planètes étoicnc vers leurs plus grandes digreflTions , &: par conféquent fore prés de l'horizon, où l'on fçait d'ailleurs que les Obfcr- vations font plus difficiles , & les refultats moins fCirs. Depuis l'invention des Lunétes on a vu à la vérité Venus à fon paflTagepar le Méridien , quoique de jour ,- maison ne l'a guéres obfervé dans cette fituation que vers fcs di- greffions , & cela ne fuffifoit pas pour avoir une parfaite connoifTance DES Sciences. ï2;3 connoîlîance de la Théorie; les Aftresqui tournent autour iS^u du Soleil ont des mouvemens réglés fuivant certaines loix autour de lui ,■ fi on les obfcrve de la terre , qui n'cfl: pas le centre de leurs mouvemens, ils paroîtront toujours d'une manière &c dans une ficuation différente delà véritable, &: même plus ou moins , fuivant la différente poficion de la Terre à-leur égard. Le mieux eft de les obferver quand ils font dans la même ligne droite tirée de laTerreau So- leil, c'eû-à-dire , quand ils font en conjoniStion ou en op- .- pofition avec cet Altre; car on voit qu'alors ils paroiflent de la Terre de la même manière qu'ils paroîcroient du Soleil , à cela près , dans les Planètes inférieures , que lors de leurs conjonélions inférieures , étant vues du Soleil , elles répondroient à un certain degré du Zodiaque, &: vues delà Terre elles répondent à un degré précifemenc oppofé ; mais iln'eft pas aiféd'obferver Venus dans ces fi- tuations. On fçavoit bien qu'elle pouvoit dans fes con- jondions inférieures être vifible fur le difque apparent du Soleil ,■ mais les plus grands Aftronomes mêmes avoienc varié dans ce fiécle fur le tems auquel une telle conjonclion écliptique de Venus avec le Soleil arriveroit; celles qu'ils avoicnt prédites n'écoient point arrivées, 5c il en écoit arri- vé une qu'ils n'avoient point annoncée,&: qu'ils avoient mê» me niée : on en peut voir l'hiftoire dans le Mémoire de M, De La Hire, Enfin cette circonftance jufqu'ici arrivée , rlml'. x!'"' ou du moins obfervée une feule fois cil très-rare, &: n'arri- f- ic vera pas même plutôt que 1761. C'eft ce qui engagea M. De La Hire à tacher d'obferver laconjonftion fupérieurc de Venus au Soleil qui devoir arriver au mois de Novem- bre de cette année , en prenant fes palfages &c fes hauteurs dans le Méridien , èc les comparant avec le Soleil , dont la Théorie eft aflcz connue : il l'a vue devant &c après la con- jondlion à 6 ou 7 min. de tems près du Soleil , & il a conclu de fes obfer varions , les premières qui euffent été faites en ce genre, que cette conjon£tion étoit arrivée le 15. Novem- bre à iih. 4' du foir. f/i/. de l'Ac, Tome IL R IjO HiSTOiREDE l'AcaPEMIE RoYALE DIVERSES O B S EKV AT I 0 N S Afironomiques. 1691. M Onfieur CafUni continua de donner le refultat de (es Obrervacions fur les changemens arrivés dans Voy.les Mem. — — 1 n 1 1 Tcm.x. les 1 aches & dans les Bandes de Jupiter , &: il remarqua f- '• qu'il fe pouvoir faire que ces cliangemens euflcnc une période réglée , qui fera , fi l'on veut , ou de ii années, qui cft le tems d'une révolution périodique de Jupiter ,oude 83 années, au bout dcfquelles Jupiter revient à la même configuration au Soleil dans le même degré du Zodiaque. II. Le 9. Juin M. Cafllni rapporta. I. qu'ayant obfervéjupirer depuis fa conjonftion avec le Soleil, il lui avoir paru de figure ovale, enforte que le plus grand diamètre qui alloit d'Orient en Occident pa- roifloit plus grand que l'autre d'une quinzième partie à peu près. M. De La Hire a auflî obfervé la même chofc. 2,. Que les Taches femblent faire leur révolution plus vite loin du centre, que proche du centre. 3. Qu'il femblcque la révolution de Jupiter proche de , de fon Ferigée eft plus courte d'une minute que dans fon Apogée ; cette différence n'avoir paru que de quelques fécondes par d'autres Obfervations faites auparavanr. 4. Que les moyens mouvemens de la Lune obfervés parles Anciens s'accordent parfaitement avec les nôtres. y. Que la latitude de quelques étoiles qu'ils ont donnée, comme celle AcSpicaFirginis eft la même que celle qu'on obferve à préfenr. DESSCIE^^CES. IJI 6. Il joignit à ces Obfervacions un Projet pourlacon- i^^r, tlnuation de la Méridienne dans coûte l'étendue du Royaume, III. On reçut les Obfervations Aftronomiques faites aux , Indes par les PP. Jefuites, entre Iclquelles étoicnt celles d'uneCométe vue à Malaquecn Décembre 1689. CesPeres yavoienr joint diverfes remarques fur les Etoiles fixes de l'Emifphére auftral , fur la Géographie du Pays , &C. Tou- „ ,^^ ^^^^_ ces ces chofes , quoique fort curieufes & fort utiles , de- Tom. vu. mandent trop de détail pour être rapportées ici .- elles ont t- 74S- été imprimées depuis , & nous y renvoyons entièrement le Ledeur. Ri) Ijl H [ s T O I R E D E l'A C ADE MI E Ro Y ALE ANNE'E MDCXCII. î5pi. T^ ^ Onfieur le Marquis De Louvois Miniftre de la _ VJL Guerre éranc mort au mois d'Aoùn de l'année dernière, M. De Pontchartrain alors Controlleur Gé- néral des Finances , & depuis Chancelier de France, prit l'Académie fous fa protedion ; l'un des premiers 8c des plus grands fruits que la Compagnie en reçut fut d'avoir M. L'Abbé Bignon fon Neveu pour chef: l'A- cadémie a fait depuis de très-grandes chofcs par fon moïen, &c elle a éprouvé fous la conduite, &: par les foins de cet Illuftre Mécène , le contraire de ce qui arrivoic aux Gens de Lettres dutems de Ciceron : On nous enlevé nos études df nos travaux , difoit à peu près cet Orateur, ^ la moindre rumeur d'une guerre prochaine , nous arra- che du fein des Mufes. L'Académie au contraire fut toij- jours tranquille, & toujours fécondée dans fcs cntrepri- fcs : les longues guerres que la France eut à foûtenir dans la fuite ne cauférent aucun retardement au progrès des Sciences; & les Académiciens n'y prenoient que la parc des autres Sujets du Roi, zélés pour la gloire d'un Prince qui fçavoit en acquérir à de fi bons titres. M. De Pontchartrain nomma des nouveaux Sujets à la place de ceux qui étoient morts : M. Tourneforr dans la Botanique; M. Homberg dans la Chimie; & il voulue DES Sciences. 135 que l'Académie donnât chaque mois au public ce qu'elle i6$ù trouveroic de nouveau , ou d'une utilité plus prompte dans les Sciences & dans les Arts. M. L'Abbé Gallois, qui travailloit au Journal des Sçavans, fut chargé du foin de rendre ces Mémoires publics , & ce font ceux des an- nées 169 2. &c 1 69 j. dont nous ferons ici en partie l'extrair. PHYSIQ^UE GENERALE. SVR LA ^ANTJTÉ D'EAV DE PLVTB tombée a Pans. TOus les Phyficiens conviennent de l'utilité de me- Vey.Us„,gfi furer exaûement la quantité d'eau qui tombe tous "^"mex. les ans dans chaque païs & combien il s'en évapore; de ^'^'' là dépend la Théorie des Fontaines, des Rivières, delà Mer, des Vapeurs, de la nourriture des Plantes, des Années féches, &cc. Le P, Cabée Jefuite habile Phyficlen , s'étoit applique à CCS Obfervations. En Angleterre M. Wren, Membre II- luftre de la Société Royale , y avoir travaillé , & avoir in- venté pour les faire une Machine fort ingénieufe; en France , M. Mariotte , & M. Perrault de l'Académie Françoife en avoient fait auflî des expériences, l'un à Dijon, &: l'autre à Paris. Mais l'Académie, en exécution des ordres de M. Colbert , &: enfuite de M. De Louvois , qui fentoient le prix de cette recherche, & qui d'ailleurs en avoient befoin pour juger de l'entretien des grands Refervoirs de Verfailles, rcnouvella avec beaucoup de foin ces Expériences , qu'elle a toujours continué depuis. RiiJ 134 Histoire de l'Académie Royale lé^t. M. Sedileau qui en ctoic charge en particulier, fit faire deux cuveres d'ctain , donc les dimcnfions lui croient connues , il enferma ces cuvctes dans des caifles de bois plus longues &: plus larges, & mit de la terre entre deux jufqu'au niveau des bords , afin qu'il n'y eût que l'ou- verture d'enhaut qui fut expofée à l'air &: au Soleil : il pofa ces cuvetes fur la Terraffe de l'Obfcrvacoire dans un en- droit abfolumenc découvert. Pour connoitrc combien il ctoit tombé de pluye toutes les fois qu'il avoitplû, M. Sedileau recevoir l'eau qui croit contenue dans l'une de fes cuvetes , dans un petit vaiffeau cubique de trois pou- ces en tous fens, qui donnoient juflcmenc trois quarts de ligne de hauteur d'eau dans la cuvete, ce qu'il fçavoit , & par le rapport des dimenfions de ces deux vafes , &c par l'expérience qu'il en avoir faire. L'autre cuvete lui donnoit la quantité de l'évaporation , car l'ayant remplie d'eau à une hauteur connue , il mefu- roit chaque jour la différence de hauteur de l'eau qui rcf- toit après l'évaporation, & lorfqu'il avoir plû, pendant ce tems il en défalquoic la quantité de pluye tombée , qu'il connoiflbit par l'autre méthode: &: il ne pouvoir y avoir d'erreur en cela , parce qu il avoir foin de mefurer la quantité d'eau de pluye, immédiatement après qu'elle ctoit tombée. 11 rcfulte principalement des Expériences de M. Sedileau. I, Qu'à Paris il tombe par année environ 19 pouces de hauteur d'eau de pluye ; c'eft à peu près lamcmechofc que ce que M. Perrault avoir déjà trouvé par l'obferva- tion de rrois années : mais il faut avouer que cette quan- tité dans les années moyennes demande un plus long in- tervalle d'Obfervations : par la comparaifon qu'on a faite dans la fuite après un plus grand nombre d'années, il pa- roît que la quantité d'eau de pluye qui tombe à Paris dans les années moyennes, eft moindre que 19 pouces. Dans d'autres lieux que Paris cette quantité fera plus DES Sciences. îjj; ou moins grande, fuivant différentes circonftances , i6pz. comme la nature du tcrrein , le voifmage de la Mer , &:c. z. Que j'cvaporation cft de même dans les années moyennes d'environ 32, pouces & demi. Les autres conféquences que M, Sedileau a tirées de fes Obfcrvations fe verront dans le Mémoire même. SVR LE PHOSPHORE BRVLANT. es mem, e . MOnfieur Homberg a donné dans le cours de l'an- t'ey.l, née deux Mémoires fur les Phofphores. romex. Dans le premier il traite de l'origine du Phofphore brûlant deKunkeii il en donne la préparation ,&: quel- ques remarques fur le peu de réiiflice de pluficurs Chimif- tes dans la recherche de ce Phofphore. Un Chimifte Allemand nommé Brandt , homme peu connu, & fore mifterieux, qualité peut-être trop com- mune dans l'ancienne chimie , fort entêté d'ailleurs du grand Oeuvre, s'étoit imaginé pouvoir trouver cefecrcc dans la préparation de l'urine ; il travailla une grande partie de fa vie fur cette liqueur fans rien trouver. Enfin en 1669. après une forte diftillation d'urine, il trouva dans fou Récipient une matière luifante, qu'on a appel- lée depuis Phofphore. Brandt fit voir cette matière à M. Kunkcl Chimifte de l'Eleéleur de Saxe, &: à pluficurs au- tres perfonnes ; mais il en cacha la préparation. Après fa mort M. Kunkel n'eut pas beaucoup de peine à deviner quelle matière étoit le fujet du Phofphore , Brandt avoit travaillé toute fa vie fur l'urine : l'urine étoit fans doute cette matière; M. Kunkcl y chercha donc le Phofphore, &: il l'y trouva, mais non fans peine, & ce ne fut qu'après quatre années d'un travail affidu. Cela ne l'empêcha pas d'en communiquer le fecrct , &: il le donna ijy Histoire DE l'A cAdemie Royale ^ en 1^79. à M, Homberg; il en fie même toute l'Opéra-» ' tion en fa préfcnce. Voici en peu de mots la manière de faire ce Phofphore , on la verra plus détaillée dans les Mémoires. Prenez de l'urine fraîche , évaporez-là à petit feu juf- qu'à ce qu'il refte une matière noire prefque féche , met- tez cette matière putréfier dans une cave pendant 5 ou 4 mois : prenez -en enfuite deux livres, mélez-lcs bien avec le double de menu fable ou de bol, mettez-le tout dans une cornue de grés lutée ,• adaptez-y un récipient de verre qui ait le col un peu long, &c dans lequel il y aie une pinte ou deux d'eau commune , placez la cornue à feu nu; donnez peu de feu pendant i heures , puis aag- nientez-le peu à peu jufqu'à ce qu'il foit très-violent , &; qu'il dure 3 heures dans cette violence. Au bout de ce tems il viendra dans le récipient fucceflivement, un peu dephlégme, un peu de fel volatil, &: beaucoup d'huile noire & puante , après quoi la matière du Phofphore vien- dra en forme de nuées blanches , qui s'attacheront aux parois du récipient, Se y formeront une pellicule jaune, ou bien elle tombera au fond du récipient en forme de fable fort menu, laiflez éteindre le feu de lui,même , Se ne dèlutez le récipient qu'après qu'il fera refroidi. On réduit ces petits grains en bâtons, en les mettant dans une petite lingotiére de fer blanc , &: ayant verféde l'eau deffiis , on chauffe la lingotiére Se la matière du Phofphore fond comme de la cire ,• on y verfe de l'eau froide, & elle fe congèle en un bâton dur qui reflembleà de la cire jaune. On le cafTe enfuite en petits morceaux , que l'on met dans une phiole avec de l'eau par-defTus , Se l'ayant bien bouchée le Phofphore fe conferve pendant plufieurs années. M. Homberg remarque enfuite que fi d'autres Chi- miftes qui ont entrepris cette opération n'y ont pas ïéufîi, c'eft ,• 1/ DESSCIENCES. I3; I. Qu'ils ont évaporée de l'urine fermentée a. qui 16^1, l'évaporation avoir enlevé ce qu'elle conccnoir de plus volatil. z. Qu'ils n'ont pas pris la peine d'évaporer eux-mê- mes l'urine, mais qu'ils l'auront fait faire à d'autres gens peu foigncux, qui en auront laifle répandre dans le feu la partie la plus gralîe. 3. Qii'ils fe feront peut-être fcrvis d'un récipient trop petit &: tenu trop près du feu , ce qui aura empêché la matière du Phofphore de fe congeler , Ôc de demeurer ■ - > dans le récipient. à l'égard des deux premières Remarques, M. Homberg afTùrc que le Phofphore n'eft autre chofe que la partie la plus grafle de l'urine , & la plus volatile , concentrée dans une Terre fort inflammable. M. Homberg rend raifon des différens procédés qu'il prefcrit pour réiiirir à faire le Phofphore , &: il ajoute que Al. Kunkel l'avoir encore tiré de pluficurs autres matières animales , & qu'il ne doutoit pas qu'on ne le tirât aufli de pluficurs autres de nature différentes ; par exemple , de toutes celles qui peuvent donner par la diftUlation une huile fœtide, II com.muniqua quelque tems après divcrfcs Expérien- yoy.hsmem. ces qu'il avoir faites fur la flamme de ce Phofphore , fur fes T''^o'^" effets , & fur fa comparaifon à d'autres flammes , & à d'au- tres feux. La dernière qu'il rapporte eft celle-ci. Le Phofphore broyé avec quelque pomade la rend lumineufe; &fi l'on fe frote le vifage de cette pomade , ce que l'on peut faire fans danger de fe brûler , il paroîtra lumineux dans l'ob- fcurité. Bift. de l'Acad. Tom, IL ijS Histoire bel' Académie Royale EXPERIENCES SV R LES LARMES de Verre qui fè hrïfent dans le pour la découvrit M. Mery fépara le grand mufcle pedto- ral, & il remarqua fous l'aiflclle entre l'appophyfe laté- rale antérieure du llernum , & la première côte qui n'y eft point articulée , un petit efpace formé d'une mem- brane veficulaire, par laquelle i! crut que l'air pouvoit pafler. Dans cette idée il appliqua à cette membrane quel- ques petites plumes , 5c en foufflant par la trachée-artére , il remarqua que l'air qui fortoit des poches membra- neufes de la poitrine agitoit ces plumes : il y mitenfuitc un chalumeau, &: en foufflant du dehors en dedans, il remplit d'air les poches delà poitrine &: du ventre. Voilà donc le chemin, ou du moins un des chemins par où cet air paffe , car il fe peut bien faire que ce ne foitpas le feul. ni/I. de l'Ac. Tome IL T. I4(î Histoire DE l'A cademie Royale l6pz. Il paroîc donc que dans l'animal vivant, l'air qui en- tre dans les poumons & dans les poches de la poitrine par la trachée artère, eft porté de ces poches dans la membrane vcficulaire qui eft fous l'aiftcUe, de-là dans la membrane fpongieuib qui couvre les mufcles , puis dans les cellules de la peau, par les trous de la mem- brane, où la racine des plumes fc termine, & enfin fe répand dans toutes les cellules par les ouvertures qu'el- les ont à leurs côtés. M, Mery croit que c'eft dans l'expiration que les vcfi- cules de la peau fe remplirent d'air ,• car alors la poitrine fe referrant , oblige l'air d'en fortir, & il doit s'échap- per par toutes les iflTues qu'il rencontre: il doit donc s'en perdre une partie par la trachée, une autre doit pafler dans la cavité des poches du ventre , &c enfin une troifiéme partie s'infinucra de toutes parts dans les vcfi- cules de la peau. De -là il eft aifé de conclure, que le Pélican peut augmenter beaucoup fon volume fans augmenter fcnfi- blement fon poids , & l'on n'aura pas de peine à croire ce que rapporte Gcfner , que cet animal s'élève quel- quefois fi haut qu'il ne paroît pas plus gros qu'une hyrondelle, quoique la longueur de fon corps foit en- viron de cinq pieds, &c que fes ailes ayent environ onze pieds d'écenduë. DES Sciences. 147 1691. DIVERSES 0 B S E RFAT I 0 N S Anatomiques. I. MOnficur Moreau Premier Médecin de Madame la Dauphine, a communiqué à M. Dodart une Oblervacion fur une Pierre qu'une femme a rendue par l'anus; MM.DuVerney, Mery , Se De La Hire, rap- portèrent chacun un fait femblablc. II. M. Du Verney a fait voir que la peau qui couvre la partie interne de la cuifTc du Lézard verd eft percée de 10 ou II trous qui répondent à autant de glandes. IIL On fît cette année un très -grand nombre d'Expé- riences fur les Vipères. MM. Du Verney , Mery , Sc Charas en diflequérent plufieurs ; ils examinèrent les parties qui ont un rapport immédiat au fuc jaune, & PefFet de ce fuc fur différens animaux: toutes ces chofes vcy-tesmim-. , , - , r 1 11 n Terne III. ont ete traitées tort amplement ailleurs, èc nous nous ^. ^ ^ ,gj^ difpenferons d'en rien dire ici. Ti) 14^ Histoire de l'A cademie Royale CHIMIE. SVK LES ANALYSES DES PLANTES. X6$z. "|l ^ Onfieur Homberg ayant examiné les Analyfes fai- X ▼ X tes jufqu'à prcfencdans l'Académie , trouva ce tra- vail prodigieux , (bit par la quantité de plantes & d'au- tres matières qu'on avoit analifécs , foit par l'éxaétitude qu'on y avoit appot tce : par rapport au but de l'Ouvrage même, il trouvoit une grande uniformité dans toutes les Plantes, à ne confidérer que les matières qui les compo- fcnt, &: il lui paroiflbit que leur différence ne confiftoic que dans la différente combinaifon de ces matières: on y trouve toujours du phlégme, un efprit acide , ou un eC- prit ardent , du fel volatil, de l'huile, du fcl fixe, qui cft tantôt delà nature du fel détartre, tantôt femblablc au fel marin , 5c une téte-morte plus ou moins abon- dante. Toutes ces matières , quoiqu'elles Ce trouvent dans toutes les plantes , s'y trouvent cependant en différente quantité les unes & les autres : il s'y rencontre auffi des plantes qui dans l'annlyfe fe reffemb'ent beaucoup ,& qui ont pourtant des effets entièrement oppofés dans l'ufage : d'où l'on pourroit conclure, que l'on ne fçauroit juger pleinement de l'effet d'une Plante par fon analyfe. M. Homberg trouvoit dans ces analyfes plufieurs ex- périences quiétabiiffoient des vérités fort contefi;écs,& même abfolumcnt niées auparavant ; par exemple , les fcls volatils de plufieurs plantes, & la différence des fels lixi- viels: mais il ne dilTmiuloit pas qu'on fouhaicoitde trouver DES Sciences. î4P dans cet Ouvrage quelque utilité particulière pour la i6^z<: Médecine , à laquelle il fcmble qu'on rapporte prnicipa- Icment l'ufage des plantes. Il crut qu'il falloit examiner en particulier chacune des matières qui fe trouvent dans ces analyfes, & que cela donneroit lieu d'en découvrir quelques utilités. Il commença par l'huile foêtide qui vient à la fin de toutes ; mais comme l'odeur en cft tout- à-fait infupportable , il fallut remédier à cette puanteur avant de la pouvoir employer. Il prit demie livre d'huile fœtidc de tartre qu'il mêla avec deux livres de chaux vive,- &c il la diftilla par la cornue à petit feu. Il vint beaucoup de phlégmc de couleur rouflc , comme de la bierre blanche, &: enfuite de l'huile. En ayant féparé le phlégme par l'entonnoir , il mêla 'cette huile déphlég- mée avec de la nouvelle chaux vive. Il en fortit encore un peu de phlégme, & l'huile enfuitc; cette diftillation réitérée fix fois de fuite avec de nouvelle chaux vive, il eut en tout cinq onces de phlégmc fort puant, & deux onces &: demie d'huile, dont l'odeur étoit devenue fup- portable, &C dont la couleur avoir changé, de noire &c épaifle qu'elle étoit, en un autre tranfparente Sc fembla- ble à celle du vin d'Efpagne. Il paroît dc-là que toute la puanteur de cette huile ne vient que de fon empireume; aufli voit-on qu'elles onc toutes une même odeur lorfqu'elles deviennent puan- tes : mais dans le commencement de la diftillation , &; avant qu'elles ayent contraélé cette puanteur, chaque huile a l'odeur particulière de fa plante : auflitôt qu'on augmente le feu, les plantes commencent à fe brûler, 8c il s'en enlevé avec l'huile des particules grofliéres & brû- lées , ce qui donne cette confiftance & cette noirceur qu'on remarque dans les huiles des plantes analyfées. Tant que ces particules reftent mêlées avec l'huile , elle fent mau- vais; mais la chaux vive retient à chaque diftillation ime partie de cette matière épaifle & brûlée , Sc fert à l'huile Tii) IJO H I s TO IRE D E l'Ac ADE M r E H O V A LE j^n-i. comme de filtre, qu'elle traverfe aifément toute feule dans la difl:ilia:ion. M. Hombcrg fit voir de cette huile de tartre dont il avoit chafle la mauvaife odeur ; &r il dit qu'il s'en étoic fcrvi comme d'une huile extrêmement pénétrante dans les douleurs paralytiques, & dans celles de rhumacifme, avec de très-bons fuccès. SVK VNE VEGETATION CHIMI^E , uppel/ee Arbre de Diane. voytesmem. T ^ ptogrès dcs Scienccs confifle principalement Tomex. j y dans l'Invention ; mais c'efl: une autre Science à /'•'7'- part de réduire les chofes déjà connues, fur-tout celles qui dépendent d'une pratique manuelle, à des procédés plus courts, & pour ainli dire, à des cxprciïions plus funples. La Chimie paroît plus fufceptible qu'aucune au- tre Science de ces nouvelles méthodes abrégées , &c les recherches journalières des Chimiftcs en font une preuve. On a eu jufqu'à préfent une manière de faire l'Arbre de Diane, qui eft une Végétation d'argent,- mais cette ma- nière cft fi longue &: fi cnnuyeufc, que peu de perfonnes ont la patience de la voir achever. M. Hombcrg a trouvé une manière infiniment plus prompte de faire cette Vé- gétation , & de plus, d'autres méthodes nouvelles pour la production d'autres Végétations femblables, dont il explique la formation par des raifons aufli claires & au (li fenfibles que le font les Expériences mêmes qu'il propofc. Voici la méthode de M. Hombcrg. Prenez quatre gros d'argent fin en limaille que vous amalgamerez à froid avec deux gros de Mercure. Diflol- vez cetamalgame dans quatre onces d'eau forte , verfcz la diffblution dans trois - demi fcpùers d'eau commune ^ DEsSciENCES. j^l battez-les un peu enfemble pour les mêler, &: gardez- f - Jes dans une phiole bien bouchée. Qj.iand vous voudrez vous enfcrvir, mettez-en une once environ dans une pe- tite phiole, a;oûfez-y de l'amalgame ordinaire d'or ou d'argent maniable comme du beurre, de la groffcur d'un petit pois : laiflcz rcpofcr la phiole deux ou trois mi- nutes de tems, après quoi il fortira de la petite boule d'amalgame , des petits filamcns perpendiculaires qui s'aug- menteroui peu à peu, jetteront des branches de côté &: d'ûucrc , &; formeront des efpéces de petits arbriffeaux, La petite boule d'amalgame deviendra d'une couleur bleue-terne; mais la végétation aura une véritable couleur d'argent luifant. Toute cette opération ne demande qu'un quart d'heure. Pour concevoir de truelle manière fe forme cette végé- tation , M. Hombcrg remarque que ce n'cfi: pas l'amal- game que l'on a mis au fond de l'eau , qui fert à former les petits arbres qu'on voit dans la phiole : il en donne la preuve en ce que cette boule pcfe beaucoup moins avant de la mettre dans l'eau qu'après qu'elle en a été retirée &: jointe aux branches qui s'y font attachées : mais ce qui forme cet arbre eftle mercure &: l'argent diflous dans la liqueur qui fumage, & comme ce diilolvant efl extrême- ment afFoibli par la grande quantité de liqueur dont on l'a chargé, il n'cft pas capable de retenir ce qu'il a diffbus lorfqu'il fe préfente quelque occafion de le précipiter , ou de le féparer ; & l'argent avec du mercure diffous venant à rencontrer au fond de cette eau un amalgame , ou du mercure non diffous, il s'y attache de la même manière que du mercure s'attache au mercure; mais ce mercure diilous étant joint à une certaine portion d'argent dont les parties font plus dures que celles du mercure coulant, s'y attache en petites parce! les fermes & dures , qui étant ac- compagnées d'aiguilles nitreufes de leurs dilTolvans, fui- vent la dircdlion des aiguilles du nitrc , & ces petites îj^z Histoire DE l'A cademie RoYAtE^ Ï6^i. aiguilles s'attachantdetous fcns les unes aux autres for- mencles branches de l'arbre de Diane. D'où l'on voie, con- tinue M. Hombcrg, que ce n'eft point là une véritable végétation , mais feulement une criftallifation fimple. M. Hombcrg donne dans le même Mémoire plufieurs autres végétations , &c plufieurs remarques fur leur for- mation , fur ce qui peut les faire réiiilir , Se fur ce qui peuc en empêcher. DIVERSES OBSERVATIONS lues. l^oy. lesMem. Chimiqt l. MOnfieur Charas a communiqué fcs Réflexions fur les caufes de la chaleur des fources chaudes. Un ^^^ " fait furprenant arrivé dans fon Laboratoire , le confirma dans la penfée qu'il avoit depuis long-tems fur cette ma- tière. Il croit que cette chaleur vient du vitriol, du foufFre &; du fel , &: il en donne les raifons , qu'on pourra lire dans fon Mémoire. II. Le même M. Charas a rapporté un autre fait affez fin- gulier. Après avoir vuidé un récipient qui avoit fcrvi à diftiller de l'efpritde fel marin , il l'avoit remis à fa place le col en-bas : quelque tems après, une goutte de cet cfprit qui s'étoit ramaffec peu à peu tomba (ur un chapeau de Caftoc noir, 8i le teignit en cet endroit tout auffitoc d'une très-belle couleur d'écarlate : M. Charas fçavoit bien que les Teinturiers employeur pour teindre en écar- latc , l'acide de l'eau forte , la cochenille U l'étain fonnant; mais DES Sciences. ijj mais il ne croyoitpas que le feu l cfpric de fel pûcchaii- ïo?*- ger le noir en une fi belle couleur. M. Charas a lu un Mémoire fur la manière de fc fer- vir ucilemenc du Mercure. BOTANIQ^UE. s V K V N CHAMPIGNON extraordinaire, MOnfieur Tournefort a fait voir à l'Académie un Voy-Uime»»-. Champignon extraordinaire trouvé fur une pou- ^''^^u^m. tre d'un des Salons de la Maifon Abbatiale de Saint Ger- main des Prés. II a communiqué fes Réflexions fur la formation de ce Champignon , dans lefquelles il examine s'il eft venu de graine comme viennent ordinairement les plantes , ou s'il a été formé fans graine par le feul con- cours de certaines circonftances, comme on le croit com- munément des Champignons , à qui les Naturaliftes n'ont pu jufqu'à préfcnt découvrir de femences , & comme il arrive d'ailleurs dansjplufieurs autres corps naturels, figurés d'une manière qui paroît demander une caufe aufli réglée que celle des Champignons , & qui ne viennent cependant d'aucune femence. Tels font l'arbre de Diane, &: les flo- cons de Nége dont nous avons parlé dans cette mêmean- née,- tels font encore ces rainceaux panachés , &c. quifc voyent fur des vitres après une gelée qui a été précédée d'un brouillard , l'Etoile qui paroît fur le régule d'Antimoine, ffij}. de CAc. Jome II, V I5'4 Histoire DE l'Académie Royale 1691. It^s concrétions des liqueurs falines par le froid , Sec. Mais de ce que prcfque coûtes les Plantes viennent de graines, on a bien le droit de préfumer que cellcsaufquel- les on n'en connoic point , ne laifTent pas d'en venir ; mais leur graine échappe à nos yeux par la pctitcfle. En effet à nicfure qu'on aeu de meilleurs yeux , qu'on s'cll fervide Microfcopes . on en a apperçu dans des Plantes aufquel- Ics on n'enconnoiffoit point auparavant : finos MicroC copes étoicnc encore meilleurs , on en verroit d'au- tres. M. Tourncfort en a découvert dans la Fougère f/û~ ribiis iysjiguis de Bauhin , dans la Rut a miiraria , dans l'ef- pcce de Lunaire fi fameufe chez les Chimiftcs. Et il en apporte encore d'autres exemples tirés d'autres Natura- liftes. Il y a donc tout fujet de penfer que les Champi- gnons fiiivent en cela la régie générale ; il refte à éclaircir &: à expliquer les cas particuliers; par exemple , com- ment ce Champignon a pu végéter dans l'endroit où il a été trouvé , comment la graine y eft venue; pourquoi on en trouve fi rarement dans les maifiDus , &:c. c'eft de quoi M.Tournefort donnes de très-bonnesfolutions dans le Mémoire que nous avons cité. M. Tourncfort a encore donné fes conjeûures fur Pu- Vey.le! mem- r ^ ■ rr 1 • ni - TomX. Page des vaitleaux dans certaines riantes. î-iji. La defcription de X Aconit um hyemale , celles de la CAm- fanHlafcorJoner.efoliis hirfutis , & du Senccio Amcrumus altijf.mtts. M. Dodarc a donné celle du ThUfpi fcmper virens & florens. DESSCIENCES. IJJ' MATHEMATIQUES GEOMETRIE ET MECANIQUE. I. M Onfieur Rolle a donné des Régies pour l'approxi- 1^91. mation des racines des Cubes irrationels, 8C une y,, i^^^^^_ nouvelle Méthode pour refoudre les Egalités de tous les Tom.x. dégrés qui font exprimés en termes généraux. /•/>•'?!£?• ss- II. M. Varignon a lu une Démonftration de l'opinion de Galilée touchant les efpaces que parcourent les corps qui tombent. Galilée fuppofe que les vîtefles des corps qui tom- bent augmentent comme les tems de leur chiite,- &: de-là il a trouvé que les efpaces que ces corps parcourent en tombant fuivcnt la raifon des quarrés des rems qu'ils employent à les parcourir ; mais il ne l'a prouvé que par induûion & en général : M. Varignon fait voir comment il l'auroit pu faire, même fuivant fes propres principes. Vij t^pl. t^6 Histoire de l' Académie Royale Soir AB une ligne quelconque qui ex- prime tel tems qu'on voudra de la chiite d'un corps, puilquc par l'hypothcfe les vîccfîcs de ce corps en tombant fuivenc la raifon des tems de fa chute , il cfl: évident que fi D E exprime la vîtefTc aquifc dans telle partie AD qu'on vou- dra du lems AB , fa parallèle FG expri- mera auffi la vîtcflc de ce corps à la fin du tems AF parce que DE eft à FG comme AD eft à AF. Par la même raifon KÎN exprimera la vîtclTe de ce corps a. la fin du tems AM, &: ainfi dans toutes les autres parties imaginables du tems AB jufqu à BC qui exprimera toute la vîtefTe de ce corps à la fin de tout ce tems. Si donc par tous les points de la ligne AB , on imagine des parallèles à BC , elles exprimeront chacune la vîtefTe de ce corps à la fin de chacun des tems exprimés par les parties de ABprifes depuis A jufqu'à chacun de ces points. Donc la fommede toutes ces parallèles exprimera la fomme de toutes les vî- teftcs que ce corps a eu dans tous les inftans de fa chute; par exemple, la fommede toutes les lignes parallèles à BC qui font dans le triangle BAC exprimera la fomme des vîteftcs que ce corps a eu dans tous les inftans du tems AB ; de même la fomme de ces parallèles comprifcs dans le triangle MAN , exprimera la fomme de toutes les vî- teftes que ce corps a eu dans tous les inftans du tems AM , & ainfi des autres. Or ces lignes étant fuppofées infini- ment proches les unes des autres , il eft évident que leurs fommcs font comme les furfaces des triangles ABC, AMN, Sec. Donc la fomme des vîtcflcs que le corps a en tombant dans le tems AB , eft à ce qu'il en a en tom- bant dans le tems AM , comme ABC eft à AMN , c'eft-à- dire, àcaufe que ces triangles font femblables, comme DES Sciences. 157 le quarré de AB au quarréde AM. Ainfi les fommesdes ^'^9^' vîtcfles qu un corps a dans tous les milans de la chute, font comme les quarrés des tems qu'il employé à tomber. Or, (les effets étant toujours proportionels à leurs caufcs) il eft évident que les efpaces que les corps parcourent en tombant font comme les fommes des vîcclTcs, donc ils font auflTi comme les quarrés des tems que ces corps ein- ployent à tomber. III. .■-■■:. M. Varignonadonné divers Mémoires de Géométrie, comme une Quadrature univerfcUc des Paraboles de tous les genres imaginables; les Régies du mouvement en gé- x'oy.hsmem, néral ; la dimenfion d'une efpéce de cœur formé par une '^o'"-^- demi-ellipfe qui tourne autour d'un de les diamètres obli- 144. ques , &CC. Monfieur De La Hire a donné une nouvelle Méthode pour démontrer le rapport de la fupcrficic de la Sphère > a celle de fon grand cercle, & à la fuperficie du Cilin- dre de même bafe &: de même hauteur , avec la Qiia- ^"^ '" f'» drature de l'Ongle cilindrique, S>c de la figure des Sinus. /.. 104, IV. M. Pochenot a donné la folution du Problême de Geo- metric-pratique , trouver la pofition d'un lieu que l'on ne peutvoir des principaux points d'où l'on obfcrve.Ila donné aufli une Méthode de mefurer une hauteur inaccefllble. M. D'Alcfme, qui a été depuis de rAcadcmie,a fait voir un RefTort que le Canon remonte par fon recul; étant cn- fuitc relâché , il aide à avancer le canon : quelques jours après il a fait voir une autre machine de fer blanc qui peut fervir de foufflet. Viij ijS Histoire de l'Académie Royale , ASTRONOMIE- 169 ■ MOnfieurCaffini continua cette année d'obfcrver les hangcmens des Taches & des Bandes de Jupiter , Voylesmem. 5^ Je vcrificr de plus en plus par fesObfervations la période Tome X. ^^^ moiivouient de cette Planète aurour de fon axe,- nous en avons donné le réfultat dans l'année précédente. Voy.lesmem. Tome X. ?-74- II. Il a lu un Mémoire de la Révolution des quatre Satel- lites comparée à la Révolution de Jupiter autour du So- leil, dans lequel il cherche le rems que ces Satellites em- ployent à revenir à un même Méridien de Jupiter. Ces périodes font analogues au mouvement de la Lune comparé au mouvement journalier de la Terre dans l'Hypothéfe de Copernic. III. Le 10. Mars M. Caiïîni obferva l'Eclipfed'une Etoile fixe par le quatrième Satellite de Saturne , par une Lu- nette de 54 pieds. A o'\ 45' du matin le Satellite parut toucher l'Etoile à o'\ 57' le Satellite &: l'Etoile pa- rurent abfolument joints , & ne former qu'une feule Etoile, & à i''. 10' ils fe détachèrent entièrement l'un de l'autre. Ces fortes d'Obfervations peuvent fervir à déterminer, les Longitudes ; mais en général les Conjonétions des DES Sciences. iy9 Planètes avec les Etoiles fixes donnent un moyen très- kJcji. fur de mefurer les diamètres apparens des Manétcs ; au tems de celle-ci, par exemple, le mouvement diurne de Saturne à l'égard de-; Etoiles fixes étoit de 3 minutes ^ &C par conlequent de 7" 50'" par heure, & de 2.1" en trois heures. Or depuis dix heures du loir jufqu'à une heure 6i plus après minuit, Saturne s'approcha de la perpendicu- laire tirée de l'Etoile fixe à la ligne du mouvement ap- parent de Saturne d'un demi diamètre de Ion Anneau , donc ce demi diamètre parut de 2.2," 30'", &c le diamè- tre entier de 4j" & c'ert-là, comme nous venons de le dire , le moyen le plus certain de mefurer le diamètre des Planètes ,■ les autres méthodes que l'on a ne pouvant d'ail- leurs fe pratiquer que rarement. IV. Voj .les met»' Le 2 1. Avril la Planète de Mars fut èclipfèe par la T"'"^'/'^' Lune , environ un jour &: demi avant fa première quadra- ture : une Conjonftion femblable arriva du tems d'A- riftote, & ce Philofophe l'oblerva. Ce fur, fuivant le calcul de Kepler, l'an 357. avant J. C. Quoique dans cette Obfcfvation M.'Caffmi ne pût voir l'entrée ni la fortie de Mars du Difque de la Lune , à caufe que cela arriva de )our, &c que Mars fût déjà forti au crépufcule du foir , lorfque M. CaiTini commença à l'appercevoir ; il ne lailfa pas d'en faire des Obfervations utiles à laThèorie de ces Planètes. V. La même Planète de Mars pafla le 23. Mai par la Voy.Usmm. Ncbuleufc du Cancer : M. Le Fèvre en avoir avcrri dans ^"'"'X. la ConnoifTance des Tems. MM. Caffini &c De La Hire l'obrervérent le 12.. le 2.5. & le 2.4. chacun par une mé- thode différente. M. Calfinile compara avec deux Etoile» l6o H I s T O I R E D E l'A CADEMIE RoYALE i6^z. des plus claires de cecte Nebulcufe; &: M. De La Hirô ayant une figure exacte qu'il avoic tracée autrefois des Etoiles qui compofent cette Nebulcufe, il a comparé. Mars dans tout fon paffage à toutes les Etoiles qui la compofent. On verra dans le Mémoire le détail de ces Voy. ibil Obfcrvations i & celle de l'EcIipfede Venus par la Lune P- '3^ faite le 15. Mai par M. Caflini , & M. Maraldi. VL Vcy.md. Il y eut une Eclipfe de Lune le 18. Juillet que MM. ;/..i45.ô.ijo. Calfini & De La Hire obfcrvérent , mais fort à la hâte, & au travers des Nuages qui couvrirent le Ciel pendant prcfque tout le tems de rObfervacion. Pluficurs autres Aftronomes s'étoient préparés à l'obfcrver en différens Pais; mais ils eurent tous un Ciel auffi peu favorable : il n'y eut que M. CufFet à Lyon, &: M. Chazellcs à l'IUe de Ratonneau auprès de Marfcille qui purent obfcrver les Phafcsde la Lune pendant l'Êclipfe. Encore les Pha- fes qu'ils obfervérent étoient-clles différentes, l'une ayant pris l'ombre à une tache , &: l'autre à une autre ,• car ils n'eurent pas le tems parfaitement ferein. Ces Obferva- tions, dont il paroiiToit qu'on ne pouvoit rien tirer pour la différence de Longitudes, qui demande des Phafcs fem- blables obfervées en des lieux différens , donna occafion 3 M. Caffmi de chercher une méthode qui y fuppléât; & il en trouva une par laquelle les Obfervations d'une Eclipfe faites en divers lieux lorfqu'elles ont été in- terrompues , peuvent néanmoins fe réduire à des Ob- fervations femblables , &: fervir à trouver la différence de Longitudes entre ces lieux-là. La Méthode confifte à marquer fur une figure cxaéle de la Lune les traces de l'ombre obfervées au bord des Taches en divers lieux : par-là on voit combien les traces qui pafTcnt par les Taches obfervées en différens lieux, I> E s s C I EN C E s. lél lieux, font dillantcs les unes des autres : cette diftance i<'9^- faitconnoître le tems auquel le bord de l'ombre a dii ar- river à d'autres Taches un peu devant, ou un peu après, &c l'on peut déterminer ce tems par une figure bien faite , prefqu'auflî exaftemenc que fi on l'avoir obfervé , & par là remédier aux Obfervations manquées , & pour ainfi dire , les reftitucr ; en ce cas on en tirera la différence des Méridiens de la même manière que par des Obfer- vations réelles. VII. MM. Caflini &c Sedlleau obfervérent la Conjonûion l'>y-'""'"»- rf • \ ... lome A. intérieure de Venus au Soleil, qui arriva le 4. Septem- ;./j.ij8.é>îoa bre à 7 heures & quelques minutes du matin , un jour &c demi plûtard que les Tables Danoifes de Longomontan, èc 14 heures plûtard que les Rudolphines de Kepler ne donnoient. Venus avoit dans cette conjonttion plus de 8 dégrés & deux tiers de latitude Méridionale ; ce qui donna la com.-nodité de l'obferver fort exadement. On en peut voir le détail dans les Mémoires. VIII. M. De LaHire a donné un Mémoire fur les correc- voy. ibH. tions que fes Obfervations lui ont appris qu'il falloit ^ioo. faire aux Tables Rudolphines dans les mouvemens , fur- tout dans les Epoques de Jupiter & de Venus. Il aréconnu par exemple, qu'il falloit augmenter de 6 minutes l'E- poque de la Longitude moyenne de Jupiter pour l'année 1600. telle que la donne Kepler, & avancer le lieu de fon Aphélie de i degré 40 minutes , pour repréfenter avec le rcfte des Elemensdes Tables Rudolphines, les derniè- res Obfervations faites par M. De La Hire. A l'égard de Venus M. De LaHire s'eft appliqué par- ciculiérement à déterminer la pofition de fon nœud. Pour Hijl. de fJc. Tome II, X 162. Histoire de l'Académie Royale 1^5)1. cela il l'a obfervé jufqu'à zi fois dans ce lieu de fon Or" bite , & il trouve ce Nœud en 1 3 degrés 15)' 40" du Sa" gittaire , qui cft le Nœuddefcendanc. Les Tables Rudol- phines leplacenc pour le mêmetcmsen 14 dégrés 11' 53" du même ligne. La différence eft j i' 1 3" : dont le Nœud eft moins avancé que d.ins les Tables Rudolphincs : Ke- pler donne pourtant 47" de mouvement annuel au Nœud de Venus, fuivant l'ordre des Signes ; ainli en fuppofanc qu'il l'eût bien établi , M. De La Hire auroitdûle trou- ver en 1691. tems de fes Obfervations au ij degré 4' 12." du Sagittaire. Mais par la comparaifon de l'Obfcrvation de Venus fur le Soleil faite en 1639. par Horroccius, M. De La Hire trouve que le Nœud de Venus , au-lieu d'être di- reét , devroit plutôt être rétrograde : l'Obfervation d'Hor- roccius le donne en 1 3*^ 22' 45" du Sagittaire , &: celle de M. De La Hire en 13° 19' 40". Mais cette petite diffé- rence doit plutôt être attribuée au défaut des Obferva- tions ; Se M. De La Hire en conclut que le Nœud de Ve- nus n'a pas changé de place depuis 1639. jufqu'en 1691. Sur cette idée M. De La Hire remarque que les ^l'i^", dont il diffère de Kepler dans le lieu du Nœud , convien- nent à très-peu près au mouvement du Nœud , fclon Ke- pler , pour 6y années. Si donc on ôte de 1 69 1 . ces 67 an- nées , on trouvera 1 6 14. qui cft le tems auquel les Tables Rudolphines furent achevées , &: par conféquent, alors le lieu du Nœud de Venus étoit le même qu'aujourd'hui , & les Obfervations de Tycho , dont Kepler fe fcrvoit le donnoient au même lieu que M. De La Hire lui trouve aujourd'hui. On peut voir encore fort ailément cet accord, en ajoùtantàij" 19' 33" du Sagittaire, qui eft le lieu du Nœud defcendant de Venus en 1600 dans les Rudol- phines , le mouvement de ce Nœud pendant 24 ans , fui- vant Kepler , qui eft de 1 8' 48". il viendra 13,19,33 pour le lieu du Nœud en 1624. M. De La Hire le trouve à très- DES Sciences. 1^3 peu près, au même endroit en 1691. donc ce Nœud, du i^^i. moins dans rintcrvallc entre les Tables de Kepler, & les dernières Obfcrvations, n'a pointcude mouvement, M. De La Hirc trouve encore d'autres corredions à faire aux Tables de Venus , pour lefquelles nous ren- voyons aux Mémoires, I X, M. Caffini a donné le réfultatdc Tes Obfervations fur la ^'«y'^'Mem. Latitude 8c la Longitude de Marfeille ; il a comparé la p"{^ Latitude qu'il a trouvée par l'Obfcrvation de l'Etoile Po- laire avec celle qui réfulte de la famcufe O'.ifervation de Pytheas, faite il y a plus de deux mille ans, M.GafTendi avoit déjà fait cette comparaifon ; mais il n'étoit pas con- tent lui-même de fon Obfcrvation. M. Caflini détermine la Latitude de Marfeille de 45 dégrés 17' 3 3". La Longitude de cette Ville tirée de plufieurs Obfer- vations des Satellites faites à Marfeille par M.Chazelles, & à Paris par M. Caflini , fe trouve différente de celle de rObfervatoire de iz minutes d'heure, ou de 3 dégrés, dont Marfeille cft plus Orientale que Paris. Xij 1^4 Histoire de l Académie Royale mmi^mmm mm mm mm mmmmm mÊM^Mm 'Mm mm mm mm^m ANNEE M D C X C I I I. PHYSIQ^UE GENERALE. SVR LA ^UANTITE^ DEAV TOMBÉE à l'obfer-fiituire penda,nt les qudtre dernières années , ^ fur l'origine des Rivières. IL y avoir déjà quelques années que M . De La Hii'c me- farcit de fon côté la quantité d'eau de pluie qui tom- *''^^' boit à rObfervatoire; il avoit fait placer pour cela dans voy.hsMem. la TcuT découverte un ballin quatre de quatre pieds de ^Tomex. f^perficic qui recevoir l'eau, & de-là elle étoit conduite dans un aurre vaiffcau , où il lamefuroic exa£l;cmcnt. Par fes Expériences faites dans les quatre dernières années , il trouva que la quantité d'eau de pluie &: de neige fon- due a été en 16S9. de 18 pouces 11. lignes î de hauteur, en 1^90. de 23 pouces 3 lignes i. en 1691.de 14 pouces y lignes ^. & en 1691. de ii pouces 7 lignes {. A ne prendre que ces 4 années cnfemble , l'année moyenne fe trouveroit de 19 pouces 10 lignes , plus grande que celle que nous avons rapportée plus haut d'après M. Sedilcau, & plus grande qu'elle n'a été trouvée depuis par la com- paraifon d'un grand nombre d'années. M. Sedileau prétendoît tirer des Obfervations faites DES Sciences. i6^ fur cette matière quelque connoiflance nouvelle fur l'o- 1695. rigine des Rivières, Il examine d'abord l'opinion de MM. Perrault & ^oj- ^biL Mariette, qui ont crû que les eaux de pluie étoient ?• 3^ï* fuflilantes pour entretenir toutes les Rivières du mon- de ; mais M. Sedileau fait voir qu'il y a de l'erreur dans les fuppofitions fur Icfquelles ces Meffieurs ont fon- dé leur calcul : cependant comme ces hypothcfcs ainlî établies valoient encore mieux que la fimple négation du fait, fans être appuyée d'aucune expérience, ni d'aucun raifonnement , M. Sedileau examine de nouveau l'hypo- théfedc MM. Perrault & Mariotte,& ilenfcigne à la pren- dre dans un point de vue plus général : il fuppofc que l'on connoiffe l'étendue d'un grand pa'is , d'une grande Ifle, par exemple , de l'Angleterre , en toifes & pieds quarrés : que l'on ait obfervé la quantité moyenne de l'eau de pluie qui tombe par année fur ce terrein , &c celle que les Ri- vières de ce mêmeterrein fournifTentauUi par année d'eau à la mer , il eft évident qu'alors on aura exademcnt le rap- port de l'une à l'autre quantité d'eau , &; pour que l'eau de pluie fourniffe aux Rivières , il faut au moins qu'il pleuve fur ce terrein le double de l'eau que ces Rivières fourniffent à la mer , à caufe de l'évaporation de l'eau des Rivières & des pluies, qui efl; au moins la moitié de celle qui tombe , comme nous avons fait voir plus haut , & qu'il refaite des Obfervations de M. Sedileau. Mais comme toutes ces connoiffances préliminaires ne font pas données, M. Sedileau n'en a pu rien conclure de certain ; il fe contente d'appliquer fon raifonnement à des fuppofitions équivalentes , & il trouve que toutes les Rivières d'Angleterre fourniffent à la Mer une fois plus d'eau qu'elles n'en reçoivent des pluies ; qu'en Irlande toutes les Rivières dèpenfcnt un quart plus d'eau qu'elles n'en reçoivent ; enfin, en prenant la Terre entière, SC calculant toujours fur les mêmes fuppofitions , il trouve Xiij l66 H I s TO I RE D E l'A C A D E M I E Ro Y A L E 1^95- ^'•^^ toute l'eau de pluie qui fe rend dans les Rivières de la Terre entière , ne fiit prcfque que le tiers de l'eau que toutes ces Rivières portent à la Mer. Mais M. Scdilcau avertit lui-même fon Lcètcur de ri:fpendre encore fon ju- gement fur cette qucftion , jufqu'àcc que l'on ait des Ob- fervations cxaèles , au-lieu de fuppolitions qu'il juge lui- même fauflcs &; outrées. M. Sedileau , qui malgré ces calculs, croit aflfez vraî- fcmblable que les pluies fourniflcnt d'eau aux Rivières Se aux Fontaines , remarque qu'il doit s'évaporer autant d'eau qu'il en entre dans la Mer; car s'il s'en évaporoic moins, la Mer groflîroit toujours peu à peu, &: innon- deroit la Terre-, s'il s'en évaporoic davantage, la Mer viendroit enfin à fc de/Téchcr : ainfi par une cfpéce de circulation continuelle , la même quantité d'eau fortic de la Mer en vapeurs , y rentre , ou par le moyen des fleuves qui l'y portent, ou en retombant en pluie dans la Mer même. Dc-!à il paroît qu'il y a toujours une même quan- tité d'eau & de vapeurs enfemble, fans compter celle des Refervoirs touterrains , qui vrai-fcmblablcmcnt ne va pas dans la Mer, outre qu'il peut y avoir encore d'autres Canaux fouterrains par où l'eau de la Mer s'écoule, &: re- paroît enfuite fur Terre. M. Sedileau ayant néanmoins obfcrvè qu'il s'évaporoit à Paris plus d'eau que les pluies n en fournirent , Téva- poration ayant été par an de i pieds 9 pouces, au-lieix que la quantité d'eau de pluie ncft que de 19 pouces. On demande comment il Ce peut faire qu'il s'évapore plus d'eau qu'il n'y en a , &: cria a fait une difficulté à ceux qui ont lîi les premières Obfervations de M. Sedileau; mais il répond qu'il avoir déjà mis une certaine quan- tité d'eau dans la Cuvette deftinèe a obferver l'évapora- lion , parce qu'il fçavoit d'avance que ce qu'il en tom- beroit par les pluies ne fuffiroit pas. Les Obfervations étant confiantes , il paroît que fi la furfacc de la Terre DESSCIENCES. l6j écoic par-tout égale, fans montagnes & fans vallées, ôc ^^95- que la pluie demeurât au même endroit où elle tombe immédiatement , la furface de la Terre leroit féche une grande partie de l'année , du moins à Paris; mais parce que cette furface eft inégale &: molle , une partie de l'eau s'infmuë dans la Terre dès qu'elle cft tombée, & elle s'y conferve long-tems fans s'évaporer que fort peu ; l'autre partie coule dans les lieux bas, où elle s'accumule, &: ayant beaucoup de hauteur par rapport à fon peu de fur- face, il s'y en conferve alTezpour fournir non- feulement à l'cvaporation ; mais encore a. l'entretien des Fontaines & des Rivières. S V R DESPARHELIES. MOnfieur Caffini obferva le i8. Janvier deux Pa- rhelies rares &: finguliers : le bord de l'horifon ccoiL' pur à l'endroit du lever du Soleil, jufqu'à la hau- teur d'un degré environ. A 7 heures 38' du matin on apperçut en cet endroit une Lumière éclatante perpen- diculaire à l'horizon, & de la largeur du diamètre ap- parent du Soleil , Se peu après on y apperçut l'image du Difque entier du Soleil , d'où s'élevoit perpendiculaire- ment un Conc de lumière jufqu'à la hauceurde 10 dégrés. Quelque tems après , le vrai Soleil, dont le premier voy.lesMem. qui avoit été vu n'étoit que l'apparence, commença à '^'""■^' s'élever fur l'horizon : fon éclat le fit diftinguer du faux Soleil , que l'on voyoit encore tout entier au • delfus du vrai dans un même vertical. Lorfquele Soleil fe fut élevé jufqu'à la hauteur des Nuages , éc qu'il en fut prcfque entièrement caché , il s'éleva de l'horizon un troifiéme Soleil de la même figure & de la même clarté que le premier qui avoit paru : il avoit de même une traînée 1^8 H I s T O I R E D £ l'A C A D E MI E Ro Y A LE 169t. '^'^ Lumière en forme de Cône, mais qui s'alloit perdre fous l'horizon; &: alors on voyoit fore diftindemcni: trois Soleils, dont le vrai écoit entre les deux autres, tous dans un même vertical. Ce Phénomène s'affoiblit peu à peu, &c enfin difparut à 7 heures 58 minutes. M. Chazelles avoir obfcrvé quelque chofc defembla- ble dans le Golphc de Grimaud en Provence le 13. Se- ptembre 1686. La Mer écoit calme , & le Ciel fort ferein, lorfqu'au lever du Soleil il parut tound'un coup fur l'ho- rizon fort brillant; mais mal terminé entre des vapeurs rougeâtres qui s'élevoient un peu au-deffus de l'horizon de ce côté. Une minute après , comme fi le Soleil fût retourné fous l'horizon , il ne parut plus que la moitié de Difque très-bien terminée , &: fort rougeâtre. Le Soleil fe leva enfulte à l'ordinaire , &c lorfqu'il fut tout entier fur l'horizon, il parut fuivi d'une Lumière fort vive, qui ne fe diftinguant pas du bord inférieur de fon Dif- que, y paroiffbit continue , de former une efpèce de fup- port ,• elle parut enfuite fous la figure d'un Cône de lu- mière , dont la pointe touchoit l'horizon , lorfque le So- leil fut élevé de la grandeur de fon diamètre , Se peu après elle difparut. C'ètoit fans doute un Parhèlie de même efpèce, mais apparemment moins parfait que celui qui fut obfcrvé par M. Caffini. Ces Parlièlies fi proches du Soleil font fort rares; cardans ces Obfervations ils n'en étoient éloi- gnés que d'environ 34 minutes, en prenant d'un centre à l'autre , au-licu que les Parhélies ordinaires en font ordinairement éloignés, de iz dégrés &demi, & quel- quefois de4j dégrés. M. Caffmi croit que ces Parhélies font caufés par la feule réflexion des rayons du Soleil , au-lieu que l'on at- tribue les autres à la réflexion &c a. laréfraélion touten- fcmblc : dans ceux-ci on ne remarquoit aucune variété éc couleur j ils étoient abfolumcnt femblables au vrai Soleil j DES Sciences. 169 Soleil, feulement ils écoient^ un peu plus pâles. Il fuffic ifipj. donc que dans le tems de ce Phénomène l'air ait été, par quelque caufe que ce foit , capable de réfléchir l'image du Soleil. Selon la pcnféede M. Caflini, l'air étant alors tres-froid, il s'y trouvoit quantité de feuilles de glace minces, plates &: unies, dont les furfaces étoient paral- lèles entr'elles , a. peu près comme on en remarque à l'aide du Microfcope dans les petites Etoiles de ncge. Alors il ne faut plus que déterminer l'inclinaifon de ces feuilles de glace au rayons du Soleil , &: à l'œil du Speâateur , pour expliquer tout le Phénomène ; c'eft ce que fait M. Calfini dans la fuite de fon Mémoire. Nous ferons feulement d'après lui une Remarque aflez curieufe , qui efl que la fameufe Obfervation des Hollan- dois à la nouvelle Zemble, qui virent le Soleil fur l'ho- rizon 14 jours plutôt qu'ils ne dévoient félon les Ré- gies d'Aftronomie , pourroit bien s'expliquer parce Phé- nomène. Ceux qui ont le mieux raifonné fur cette Obfer- vation , l'ont attribué à l'effet d'une réfradion prodigieufe ; mais ne pourroit-on pas fuppofer, que ce que les Hollan- dois prirent pour le Soleil n'étoit autre chofe qu'un Pa- rhélie femblable au nôtre. M Caflini fait voir que cette idée s'accorderoit avec la fuite des Obfervations des Hol- landois , &C par-là on difllperoit le merveilleux de cette ap- parence , qui fe trouveroit dans le cas ordinaire des effets naturels &: connus. Cette Explication donna occafion à M. DeLaHirede Voy.UsMem faire des Expériences fur la réfraftion de la glace : on la f/^i.'"' fuppofe ordinairement égale à celle de l'eau , mais fans au- cune preuve ,• M. De La Hire prit toutes les précautions poflïbles pour avoir de la glace qui eût les conditions re- quifcs à une Expérience exadle , &: il trouva que la réfrac- tion de l'eau étoit un peu plus grande que celle de la glace. HiJ}, de l'Ac. Tome II. 170 H I s T O I R E D E l'A C AD E M I E RoYALE EXPERIENCES SVR LA GLACE, ^ fur le report de l'air dans le 'vuide , fur fa pefanteur , &c. lè^x. "T Eau eft la feule de toutes les liqueurs qui en fe gla- I / çant augmente de volume , & diminue de pefanteur : Tome X. " ^ on remplit entièrement un vaitleau d eau , & que f-'-ih l'ayant bien fermé on l'expofe à la gelée, l'eau en fe ge- lant cartera le vaiffeau : d'ailleurs fi on jette un morceau de glace dans de l'eau coulante, il y furnage. Au contraire, de la cire fondue qui rempliflbit exaftementen cet état un vailTeau , ne le remplira plus en fe refroidiffant : & fi l'on jette un morceau de plomb dans d'autre plomb fondu , il ira au fond. D'où vient cette différence entre l'eau ÔJ les autres liquides? M. Homberg a effayé d'en découvrir la raifon ; ilavoit obfervé que lorfque l'eau fe gèle , il en fort quantité de bulles d'air , il a cru qu'en faifant geler de l'eau qu'il auroit exaûement purgée d'air , il pourroit trouver quel- que éclairciffement fur cette queftion. Ayant purgé d'air avec un foin extrême de l'eau qu'il ex- pofa enfuite à une forte gelée, il eut un morceau de glace tout-à-fait diaphane, & fans aucune bulle-, ilavoit mar- qué la hauteur de l'eau dans le vafe ; étant glacée elle n'avoit point augmentée , elle avoit plutôt un peu di- minué. Il y a donc apparence que de l'eau bien purgée d'air n'a rien de particulier dans fa congélation,- que la glace qui s'en forme a moins de volume que l'eau n'en avoit étant coulante : enfin que cette glace doit être plus pefantc , & la feule différence de l'eau aux autres corps liquides , par rapport à cette vue , vient uniquement de ce qu'il y a DES Sciences. i^i dans l'eau beaucoup plus d'air renfermé que dans tous les 1693. autres corps liquides. Or fi l'on pcnfe que l'eau nefe gèle que lorique la matière écherée celte d'en agiter les parties ; ces parties fe touchant immédiatement, fe mettent dans leur état naturel de repos, &: étant plus pefantes que les petites parties d'air qui y font enfermées , celles-ci font contraintes de s'élever ; mais comme elles trouvent un ob- ftacle à la furface extérieure de l'eau qui cil déjà glacée , elles demeurent dans l'eau , de s'augmentent peu à peu en fe joignant aux autres parties d'air qui viennent de toute la maffe de l'eau à mefure qu'elle fe gèle: alors ces bulles d'air jointes cnfemble ont aflez de force pour écarter l'eau, & même les parties de la glace; &: fi la figure du vaifleau qui les contient ne leur permet pas de s'étendre, elles le brifent par la force de leur reflort naturel. M. Homberg, en continuant Ces Expériences , trouva que la glace fe fond plus vite dans le vuide que dans l'air libre, à peu près à un tiers de tems de différence; en- forte que dans l'air libre elle fondoit en 6 minutes , au- lieuque dans le vuide il ne lui falloir qu'un peu moinsde 4 minutes. M. Homberg fit enfuite d'autres Expériences qui prouvent la difficulté qu'il y a de purger l'eau entiè- rement d'air. Il prit un vaiflcaucilindrique de terre, au- y^^ la^em. quel il avoir adapté un tuyau fccllé hermétiquement par xomex. le haut, le même dont il s'étoit fervi dans les Expérien- P-^^"- ces précédentes , & qui eft décrit dans les Mémoires. L'ayant rempli d'eau jufqu'à une certaine hauteur , il le mit fur fa machine pneumatique , il en pompa l'air, qui fortit à l'ordinaire en bouillonnant. Il continua de pom- per jufqu'à ce qu'il n'en fortit plus , &c alors il ôta le vaif- feau bien fermé de deffus la machine. En fecouant ce vaif- feau l'eau qui y étoit contenue fe féparoit , & fe rejoignoit en faifant un bruit femblable à celui que formcroicnt deux corps durs frappés l'un contre l'autre, le defliis de l'eau s'eft changé en écume , & prcfque tout le refte de Yij 171 Histoire de l'Académie Royale 1^53. l'eau eft devenu laiteux,- mais cette blancheur s'efl: en- fuite changée en ccumc, dont les bulles grofliffbient à mefure qu'elles montoientj M. Homberg a remis le vaif- feau fur la machine du vuide , & ade nouveau pompé l'air, de cnfuite a fecoué le vailTeau comme auparavant, qui a donné encore de l'écume : enfin il a répété cette opéra- tion jufqu'à ce qu'il ne parût aucune écume dans le vaif- feau en le fecouant. En cet état M. Homberg l'a gardé plus de deux ans, pendant lefquels il remarquoit qu'il y avoir toujours une petite bulle d'air au haut du tuyau ; & dès qu'il la faiîoit fortir , il en rcvenoit une autre au même endroit, quoiqu'il ne parût point qu'il fe fé- parât de cette eau aucune petite bulle d'air , quelque nombre de fois que ce vaiflcau fût renverfé , &: quelque attention que M. Homberg y fit. Cette Expérience fert à M. Homberg à prouver ce qu'il avoir fuppofé dans un autre Mémoire , &: que nous avons rapporté d'après lui dans cet article, que l'air eft moins prefle par le poids de l'eau , quand il eft féparé en plu- fieurs petircs bulles , que lorfque toutes fes bulles font jointes enfemble. vey. ibid. M- Homberg fit voir le même jour une Expérience fur /•}7*- le poids de l'air ; il fufpendit au bras d'une balance un globe de verre de 10 pouces de diamètre, Si il trouva qu'il pefoit 3 onces 3 gros un quart de plus , étant plein d'air , que lorfqu'il en avoir pompé l'air. Ce globe conte- noit deux pieds cubiques &: cinq douzièmes d'eau, d'où il refulte qu'un pied cubique d'air pefe une once 48 grains; mais il a trouvé depuis que l'air renfermé dans ce globe étoit prefque une fois plus pefant en hyver dans le grand froid, qu'en été dans le grand chaud. On verra plufieurs autres Expériences fur le même fujetdans les Mémoires. DESSCIENCES. 173 DIVERSES OBSERVATIONS de Phjfique générale. I. MOnfieur Du Hamel a fait voir une rouelle d'un i^jj, tronc d'Orme que le P. Lamy Benediftin lui avou envoyée, fur laquelle il paroiiïbit de chaque côté une figure de croix femblable à celle des Chevaliers de Malthe : en quelqu'endroit qu'on coupât cet arbre, la même croix fe trouvoit toujours. II, M. CafTmi a fait fon rapport de l'état des Eaux à Ferrare , & il a propofé la manière de les régler , ayant reçu ordre du Pape de donner fon avis à ce fujet ; quel- que tems après il a fait part des Obfervations d'une des plus grandes plaines du Pô qui fût arrivée depuis long- tems. Le i j. Juin 1693. fes Eaux montèrent en plufieurs endroits au fommct des Digues , qui font élevées au-deffus du niveau de la Campagne de 11. pieds de Bologne, qui font 14 pieds de Paris; fur la plus grande profondeur de ce Fleuve à Lago-Scuro auprès de Ferrare, de 40 pieds de Bologne, ou 47 de Paris, & fur la furface de la Mer Adriatique , dans l'état de fa plus grande baflTcne de 28 pieds de Bologne au même lieu de LagoScuro, qui eft éloigné delà Mer de 51 milles de Ferrare. Le fond du Pô à Lago-Scuro cfl: donc au-deflbus du niveau de la Mer de iz pieds de Bologne, ou 14 pieds de Paris , de forte que fi cette profondeur continue de même jufqu'à la Mer, ce Fleuve peut être confiderc Yrij 174 Histoire de l'Académie Royale i^9h comme un bras de Mer , qui fans recevoir les eaux des Rivières , fcroit encore navigable par tout l'Etat de Ferrarc. Il n'étoit pas fi profond au commencement de ce ficclc , & il ne recevoir pas encore dans les Plaines routes les eaux qu'il reçoit à préfent , il envoyoit même une grande partie de fes eaux dans le Rameau de Ferrare , oii il n'y en envoyé plus depuis 60 ans. Enfin le Fleuve Panaco , qui alloit auparavant à Ferrare dans les Plaines du Pô, va préfcntement dansle Pô même. Néanmoins toutes ces eaux jointes aux autres qui y alloicnt auparavant , n'ont pas fait hauffer la furface dans les Plaines, à l'égard des mar- ques fixes qui font au mur d'une Eclufequi cftàlaStel- lata ; mais au contraire le Pô fe tient , à l'égard de ces marques , plus bas qu'auparavant daas fes plus grandes Plaines, ce qui a été vérifié dans la dernière, qui n'a monté au fommet des Digues que dans les endroits oii l'on a négligé de reparer ce qui eft emporté par les pluies , &C par le charroi que l'on fait fur ces Digues , qui fervent de chemins. On attribue cette plus grande profondeur du Pô à la force des eaux, qui unies enfemble augmentent la rapi- dité de ce Fleuve , & fervent à creufer & à élargir fon lit. La largeur du Pô a. Lago-Scuro, où il cfl: plus étroit qu'en tout autre endroit de l'Etat de Ferrare , prife à demi- rive , a été trouvée dernicremenr de 761 pieds de BoIo« gne, ou 952. pieds, c'eft-à-dire, de i)y toifes & un tiers mefure de Paris , ce qui eft environ deux fois &j demie plus large que la Seine ne l'efl: au Pont Royal, DES Sciences. 17^ A N A T O M I E- SVR LA CIKCVLATION DV SANG, & la Kejpiration dans le Fœtus. A circulation du fang eft différente dans le Fœtus, 1^53, de ce qu'elle eft dans l'Homme. Dans l'Homme , le voy.Us, L fang, en retournant des veines dans le cœur , pafTe delà "^""^ ^■ veine cave dans le ventricule droit du cœur , & de-là dans ^^-^^-^^i-js* l'artère du poumon : les veines du poumon le reprennent & le portent dans le ventricule gauche du cœur , & de-là dans le tronc de raorte,qui lejrépand dans toutes les artères '_ du corps , les veines le reçoivent des artères, &c le repor- tent enfin au cœur : c'eft-làce^u'on appelle la circulation du fang. Dans le Fœtus il y a un canal de communication du tronc de l'artère du poumon au tronc de l'aorte , & la cloi- fon qui fèpare les deux oreillettes du cœur eft percée d'un trou , qu'on appelle le nou ovale , parce qu'il a cette figure : ce trou perce de la veine cave dans la veine du poumon. Lorfque l'Enfant eft né, le trou ovale fe bouche peu à peu ,• le canal de communication fe defleche, & devient un fimple ligament. De cette ftruûure des vaifleaux du cœur dans le Fœtus , les Anatomiftes ont tiré deux conféquences. I. Qiie du fang qui pafle du ventricule droit du cœur du Fœtus dans l'artère du poumon , une partie fe décharge par le canal de communication dans l'aorte defcen- dante. iy6 Histoire de l'Ac ademie Royale 1^93. 2. Qu'une partie du fang qui vient au cœur par la veine cave , pafl'e par le trou ovale dans la veine du poumon. M. Mery croit la féconde conféquence abfolument con- traire à ce qui fe p.ifle en elïet dans le Fœtus; en difle- quant une Tortue de Mer , il a remarqué que la llruc- ture du cœur de cet animal , qui fe paffe long-tems de refpiration , ainfi que le Fœtus, demandoit néceflairemenc que fon fang, lorfquil eft revenu du poumon dans le cœur , pafTât du ventricule gauche dans le droit 'par le trou ovale qui eft à une cloifon charnue & fpongieufe qui fépare ces deux ventricules , &: cela malgré les deux valvules qui font de part & d'autre à l'embouchure de ce trou. Cette Obfcrvation lui a fait foupçonner que la même chofe fe paftoit dans le Fœtus, Se qu'une partie du fang qui vient au ventricule gauche du cœur par la veine du poumon , fe rend auffi dans la veine cave par le trou ovale, malgré lavalvul^^ui eft à l'entrée de ce trou, pour paftcr dans le ventricule droit du cœur fans entrer dans le gauche. Cette conformation du cœur du Fœtus &: de la Tortue fit croire que comme le Fœtus vit long-tems fans que fcs poumons agiflcnt, au-lieu qu'un adulte ne vit point fans refpirer , il falloir , & que cela vint au Fœtus , à caufe de l'ouverture du trou ovale , &: du canal de communica- tion qui portent le fang delà veine cave dans la veine du poumon, & de l'artère du poumon dans l'aorte, & que ce fut aulTi par analogie, en vertu de cette même confor- mation dans le cœur de la Tortue, que cet animal peut vivre long-tems fans refpirer. M. Mery avoit fait deux Expériences qui paroiftbient favorifer ce fcntiment. Ayant fortement lié les mâchoi- res de deux Tortues , il leur avoit fccllé la gueule & le nez, enfortc qu'il n'y pouvoir pafTcr d'air; cependant elles DES Sciences. 177 elles vécurent toutes deux , l'une 3 1 jours, & l'autre 3Z. lë^z. Dans l'autre Expérience, il avoit enlevé le fternum à un Chien , S>c a. une Tortue le plaftron , qui lui tient lieu de fternum , le Chien mourut peu de rems après ; la Tor- tue vécut 7 jours. La Tortue vit donc longtems fans refpirer : Se d'où vient la diflPérence entre le Chien &: la Tortue, ficen'eftque dans celle-ci le trou ovale &: le canal de communication étant ouverts, donnent moyen au fang de circuler, au- lieu que ne l'étant pas dans le Chien, la circulation s'arrête ? Malgré ces Expériences M. Mery prétendit, I. Qiie le Fœtus refpire en eflfet, &: qu'il a befoin d'air pour entretenir fa vie , qu'il perd auffi-tôt que cet air lui manque. 2,. Que la Tortue peut vivre en effet très-long-tems fans refpirer ; mais que ce n'eft pas parce qu'elle a le trou ovale & le canal de communication ouverts. Nous ne rapporterons ici que fort fuccintcment les preuves par Icfquelles M. Mery a appuyé fon opinion. Pour prouver que le Fœtus refpire , 11 remarque que dans l'accouchement , lorfque le cordon par où le Fœtus tient au placenta eftfi fortement comprimé, que le fang de la Mère ne puilTe paffer au Fœtus , fi fa tête eft encore engagée dans la matrice , ou dans fon col , il eft étouffé en fort peu de tems , de même que fi après fa naiffance on l'avoir empêché de refpirer en lui fermant la bouche Se le nez. Mais fi la tête du Fœtus eft fortie, il ne meurt point , quelque compreffion qu'éprouve d'ailleurs le cordon. Il fuit de-là , félon M. Mery , que l'air que la Mère ref- pire eft ce qui entretient la vie du Fœtus , qui cclfc de vivre auffitôt que cette communication eft interrompue, que par conféquent il n'a pas moins befoin d'air l'orfqu'il eft enfermé dans le fcin de fa Mère , que lorfqu'il en eft forti , qu'il refpire dans l'un Sc l'autre état , à ladifïerenc» ////?. ^f r^cad. Tom. II. Z 178 Histoire de l'Académie Royale '■^9h près, que dans le premier il ne recevoit que l'air déjà reçu par fa Merc , & qui lui écoit communique par le cordon , Se dans le fécond il rcfpire par lui-même; enfin, que fuppofé que le Fœtus n'eût pas befoin avant de naître du fecours de l'air pour cntrecenir la circulation de fon fang , ce n'eft pas à caufe que le trou ovale & le canal de communication étoient ouverts , &c. puifqu'ils reftcnt encore en cet état long-tems même après fa naif- fance, quoique l'enfant ne puiffe plus alors le paflèr de refpircr. A l'égard de 1.1 Tortue, ce qui fait, félon M. Mcry, qu'elle peut vivre long tcms fans relpircr , c'ert feulement parce que fon cœur a aflcz de force pour entretenir très - long - tems le mouvement du fang fans le fe- cours delà refpiration; il en apporte plufieurs preuves, dans le détail dcfquelies nous ne pouvons point entrer; nous dirons feulement qu'elles fe rcduifent à ce que dans la Tortue, dont le cœur n'a proprement qu'un ventri- cule , le cœur a toute fa force réunie pour pouffer le fang dans les artères , qu'il n'a pas beaucoup de fang à pouffer , que ce fang n'y pafTc qu'une fois à chaque circulation, qu'il n'a pas un long chemin à faire; enfin, qu'il circule lentement. M. Mery fait voir que tout cela eft fort diffé- rent dans 1 Homme, &: parconféquent qu'il a befoin d'air pour aider à la circulation du fang , ce qui lui donne oc- cafîon d'expliquer comment l'air peut aider à cette cir- culation. Toutes ces Qiicftions ont été depuis traitées avec beaucoup d'étendue. DES Sciences. 179 DIVERSES O B S ERFAT IONS Ana,tomiques. I. LE 4, Août le Tonnerre tomba dans un batteau fur i(î5»j. !a Seine j où étoit M. L'Abbé de Lorraine, avec quelques Gens de fa fuite,- il fr.ippa un jeune homme qui en étoit, au derrière, de la tête, &: s'en alla, fans faire d'autre dommage , s'abîmer en ferpcntant dans l'eau. On ne s'appcrçut pas d'abord de cet acudent , & on crut que ce jeune homme , qui étoit refté immobile , s'croit endormi; mais en voulant l'éveiller on le trouva mort. M. Du Verncy en fit l'Ouverture deux heures après; il remarqua auparavant qu'a l'endroit du coup il y avoit deux contufions , l'une au delTous de l'autre, qui n'oc- cupoient qu'un fort petit efpace : l'une pénétroit jufqu'au péricrane ; l'autre étoit tout-à fait fupcrficielk- : à toures les deux la peau fe trouvoit légèrement entamée, les che- veux grillés à un pouce de diftance tout au-tour ; d'ail- leurs tout le refte de l'extérieur étoit fain. Toutes les parties du bas-ventre étoicnt en bon état; dans la poitrine, les poumons étoient fort flétris, & plus af- faiffés qu'on ne les trouve dans aucun autre genre de mort. Le lobe gauche étoit collé à la plèvre; lorlqu'ils furent ou- verts, leurs vailTcaux paroifloienttels, qu'il fembloit qu'on en eût exprimé le fang. Le feu n'avoir fait aucune impref- fion aux bronches , ni à la trachée ,• le cœur étoir tout à- fait fain ; le péricarde contenoit environ une cuillerée d'eau fort limpide; le ventricule droit & fon oreillette étoient fort tendus & fort dilatés par la quantité de fang liquide & coulant qui y étoit enferme. Zij i8o Histoire DE l'Académie Royale i6^y Dans le crâne, à l'endroit du coup, il n'y avoir ni frafture , ni fiflurc, il n'y avoir de même aucune altéra- tion dans les autres os du crâne. Le cerveau étoit fort faia auffi , feulement il y avoit à la partie fupérieure unelim- phe congelée & infiltrée dans les replis de la pie-mere, II. M. Mery a rapporté qu'il avoit trouve dans un Enfant les gros inteftins enflammés, &c près d'être gangrenés, quoique les inteftins grêles fuffent fort fains. On lui avoit donné plufieurs lavemcns de Quinquina , ce qui avoit caufé , félon M. Mery , cette inflammation ; il étoit mort d'une groflTe fièvre, III. A l'occafion des douleurs de colique, M. Tourneforc remarqua que l'ail eft un très-hon remède à ce mal : M. Du Hamel en a vii guérir plufieurs en avalant du gland mis en poudre dans d'excellent vin -, on prend pour cela l'in- térieur du gland , & ce qui en eft comme le noyau : ce- pendant M. Du Hamel a vu aufli d'autres coliques qui venoient apparemment d'une autre caufe, & aufquelles ce reméde-là ne faifoit rien. MM. Du Verney &: Mery ont travaillé fur les pieds du Lion & du Loup,- M. Du V^crncyafait lacomparaifon de la main de l'homme avec le pied de devant du Lion. DEsSciENCES. l8l CHIMIE. SVR VN NOVVEAV PHOS PHORE. MOnfieur Homberg qui continuoit de faire beau- coup d'Expériences fur les Phofphores connus, &: ^^i>5' fur les matières qui pouvoientfcrvir àlesfaire,din;inguoit voy.hsmem'. tous ces Phofphores en deux efpéccs ; la première eft de ^'""^^'• ceux qui luifent jour & nuit fans qu'il foit befoin de les ^" ^^^' allumer , pourvu qu'on ne les tienne pas dans un air trop froid : tels font prefquc tous ceux qui font faits des ma- tières animales ,• M. Homberg en contoit huit différens; mais il les regardoit tous comme produits par la même matière. La féconde efpéce eft de ceux qui pour paroître lumi- neux doivent feulement être expofès au grand jour, foit que l'air foit froid ou chaud : on ne connoîc de cette el- pèce que la Pierre de Bologne, & le Phofphore de Bal- duinus, qui, quoique feroblables dans leurs effets , diffè- rent beaucoup dans la manière de les préparer. Ceux-ci ne fe trouvent qu'en certains Pais ; jamais M. Homberg n'a pu fubftitucr d'autres pierres à celle de Bo- logne, ni d'autres terres à celle de Saxe pour le Phof- phore de Balduinus. A l'égard de ceux de la première efpéce, ils rèufîifTent mieux dans les Pais où l'on fait un ufage fréquent de la bière ; lorfqu'on l'a eflayè fur l'urine de ceux qui boi- vent du vin, il n'a pas rcUffi ; de-Ià il fuit que de tous les Phofphores que la Chimie a produits jufqu'ici, il n'y en a pas un feul qui puiffc aifément fc faire en tous lieux. Z iij î8l H IS T O I RE DE l'A C A DE M I E RoYALE .6$^. M. Homberg en a trouvé un d'une autre erpéce,qui, félon les apparences , fc trouve par-tout , &: dont la pré- paration eft fort aifée : comme il vouloit calciner du fcl armoniac par la chaux vive , il vit d'abord avec furprife que CCS matières fe fondoient enicmble ; mais enfuite en pilant ce mélange fondu pour en retirer le fel par la lef- flve, il fut bien plus furpris de voir qu'à chaque coup de pilon cette matière devenoit lumincufe ; comme il fça- voit de quelle manière il avoit fait fon opération , il ne lui fut pas difficile de donner une Méthode de faire ce Phofphore : mais parce qu'il faut frapper dclTus pour pro- duire la lumière, &c que la matière du Phofphore ne pouvoir pas durer long-tems par cette raifon , M. Hom- berg donne le moyen de remédier à cette inconvénient, en trempant dans le creufct où la matière cft fondue, de petites lames de fer & de cuivre, qui s'en couvrent comme fi elles feroicnt d'un émail , & cela multiplie le Phofphore , &: le rend plus durable. I. M. Bourdelin a continué l'Analyfc des Plantes, &: lorfqu'il fe trouvoit que les Plantes dont il lifoit les ana- lyfcs avoient quelque vertu fpécifique pour certaines ma- ladies , on ne manquoit pas de le remarquer. Par exem- ple, à l'occafion de la Cochlearia, on dit que plufieurs Scorbutiques avoient été guéris par l'ufage fréquent de de cette plante , Sc du Creflon Alenois. On a dit aulîi qu'on avoit expérimenté plufieurs fois que les acres y faifoient fort bien : d'autres confcilloicnc de changer d'air, ou d'employer les remèdes ordinaires dont on fe fert pour tempérer les humeurs dérangées. 2.. A l'occafion de l'Analyfe de l'Aconit, on a parlé de la nature de plufieurs venins , &c des remèdes qui leur conviennent: M. Charas a dit qu'en examinant la Caf- fcte de la Brevilliers, on y avoit trouvé une eau claire DESSCIENCES, 183 & infipide, qui étant donnée à des Animaux les faifoit i^9?- mourir. 11 a ajouté que ce qui avoit fait vivre long-tems fon frère , étoit du jus de citron. 11 dit aullx qu'un des meilleurs antidotes contre le Sublimé corrofifeft de boire beaucoup d'eau. 3. M. Dodarc , en décrivant la Tanéfie, a dit que cette plante étoit la bafe de l'eau que M. le Duc de Montaufier faifoit pour les Rhumatifmes. II prcnoit les fleurs &: les fommités de cette plante, & les infufoit dans de l'eau - de- vie; le malade fe fait frotter à la partie affectée, Se y applique enfuice de cette eau, qui réiiflîc fort fouvent. 4. M. Homberg a lu en différentes AfTemblées fon Traité de la Teinture de l'Anrimoine; il la tire par le moyen de diverfes fortes de vinaigre & d'cfprit de vin; il a affùré que cette teinture tirée par l'efprit de vin lui avoit très-bien réiiffi dans les Diflenteries. 5 . M. Morin deToulon a donné un Mémoire fur une vei- ne de fer,de laquelle il avoit tiré du fer qui cédoit aifément fous le marteau. A cette occafion M. Homberg a dit qu'il avoit vu un homme qui en frappant une barre de fer la rendoit brûlante &c rouge à force de la battre. M. De La Hire a dit auffi qu'il avoit expérimenté qu'une verge de fer étant pliée &c redrefTée pluficurs fois s'échauffoic conlidérablement. M. Homberg a encore ajouté, qu'il avoit vu en Suéde des Fondeurs , qui après avoir jette un morceau de bois dans du métal fondu , le retiroient avec leurs mains : ce qui a fait refTouvenir M. Gallois d'un fait à peu près femblable , dont il avoit été témoin ; c'é- toit des Ouvriers au Mans , qui prenoicnt dans leurs mains de la fonte de fer, &: la répandoient ça & là en dragées. Quelque tems après , le même M. Morin lut un Etat des recherches qu'il avoit deffein de faire fur les Miné- raux, 184 H I s TO I R E D E l'Ac A D E M I E R 0 Y ALE BOTANIQ^UE. ; SVR LA CAVSE DE L'ELEVATION DV SVC nourricier dans les Plantes. i£ai, T Es Tiges , les Branches ,& les Racines des Plantes I f Se des Arbres font compofécs d'une infinité de pe- tites fibres qui fc joignent enfemble , & dont la plupart font dirigées fiiivant la longueur des branches &: des ra- cines , & confervent ordinairement l'arrangement qu'el- les ont en s'uniiTant pour former les grofles racines & le tronc , & en fe féparant cnfuite pour former les branches ; enforte que la plupart des fibres des racines qui font vers le Midi, à l'égard du tronc, forment les branches qui font aufli du côté du Midi, &: de même de celles qui font vers le Septentrion ; lorlquecet ordre fe trouve changé, c'eft par quelque accident qui détourne les bran- ches encores tendres de leur direâion naturelle. M. De La Hirc a obfcrvé que toutes les petites fibres des Plantes font autant de tuyaux qui peuvent fervir à porter la nourriture depuis les racines jufqu'aux feuilles, comme les veines Se les artères portent le lang dans tou- tes les parties du corps des animaux. Ces fibres ne font pas des tuyaux ou conduits fimples qui paflent des racines aux branches ; on y trouve d'autres tuyaux qui en fortent , &: qui s'y joignent : toutes ces fi- bres font recouvertes d'une cfpéce de chair qui les lie les unes aux autres. Le chemin du fuc nourricier des Plantes eft aflez connu ; mais DES Sciences, igy maïs par quelle Mcchanique eft-il forcé de prendre ce 1^95" chemin , & de monter toujours depuis la racine jufqu'aux: parties de la plante qui en font le plus éloignées ? On ell porté d'abord à croire que ce fuc nourricier s'y éle- vé de la même manière dont on voie les liqueurs s'élever dans des tuyaux capillaires; mais ons'appcrçoitauflitôt que cette élévation ne pouvant être que fort médiocre , cette caufe ne fuffit pas pour porter la nourriture jufqu'au haut des plus grands arbres. M. Borelli Sc d'autres Phyficiens habiles attribuent cette élévation à la dilatation &; à la condcnfation de l'air enfermé dans les branches des Plan- tes , & ils fuppofent pour cela qu'elle fe fait par le moyen d'un tiflu fpongieux qui eft contenu dans chaque bran- che , de qui fcrt de conduit à la liqueur. Mais M. De La Hire ne trouve cette Méchanique tout au plus fuffifante que pour des plantes médiocres; Se les Expériences qu'il a faites à ce fujet le confirment dans fon doute ; c'eft ce qui ^''•y- '" >»tml l'a engagé de chercher une autre caufe de cette élévation. J^""'" ^' II fe fert du même principe que M. Borelli , qui eft la dilatation &c la condenfation de l'air caufée par le Soleil ; mais il fait paffcr le fuc des plantes dans les fibres creufes qui tiennent lieu, félon lui, de veines 8c d artères ^ & même de poumons. Il diftingue dans les Plantes des tuyaux monrans , & des tuyaux defcendans , qui ne différent entr'eux que par la difpofition des valvules ligneufcs qui font placées dans les uns & les autres ; cnforte que dans les tuyaux mon- tans elles font attachées par leur partie inférieure , l'autre reliant libre Se en état de fe mouvoir, au-lieu que dans les tuyaux defcendans ces valvules font attachées par leur partie fupérieure. Par cette feule fuppofition des valvules dans les fibres creufes des Plantes , parmi lefquclles il y en a quelques- unes , comme les Cannes Se les Rofeaux où on en remar- que de très-confidérables, M. De La Hire explique les /Ji/l. de l'yJc, Tome II. A a 1Î6 II I s T O I RE D E l'Ac ADE MiE Ro Y ALfi i(jp.. effets les plus finguliers de la nourriture des Plantes Si des Arbres; il les réduit prefque tous à trois principaux, fçavoir, i. L'élévation du fuc nourricier jufqu à l'extré- miré des branches des plus grands arbres. 2. Pourquoi cette élévation ne Ce fait voir fenfiblemcnt qu'au commen- cement du Printems&: de l'Automne, ccflant tout-à-fait en Hyver , &: ne fc maintenant en apparence pendant l'Eté qu'autant qu'il eft nécelTaire pour entretenir les feuilles &c les fruits , & pour les conduire à leur matu- rité. 3. Enfin comment il fe peut faire que la branche d'un arbre étant coupée 8c mife en terre le haut en-bas, elle ne laiffepas de tirer fa nourriture dans cette pofition renverfée , & que même elle végète , & qu'une plante arrachée fe nourrifle par la queue d'une feuille coupée qui trempera dans l'eau; ce qui comprend aufli la circu- lation du fuc nourriflier qui paroît manifeftemcnt dans plufieurs Plantes & dans quelques Arbres , fe faire des feuilles aux racines, &c réciproquement; car il eft certain qu'il y a des Plantes &:des Arbres qui font feulement par leurs feuilles une provllion d'humidité Sc de nourriture pendant la nuit pour le jour fuivanr. Nous ne fuivrons pas M. De La Hire dans le détail des démonftrations & des raifonnemens qu'il fait pour expliquer ces faits par fon hypothéfe , il fuffit d'avoir donné, en copiant fes propres motSj une idée générale de fon deffein. DES Sciences.' 157 5 V R LA GERMINATION des PUntes. MOnfieur Homberg voulut s'afTùrer par des Ex- 1^95, périences fi l'air contribue en tout ou en partie j,^^, ^^. ^^^ à la germination des Plantes,- on l'avoir toLijours cru en Tomex. général jufqu'alors ; mais diverfes Expériences jectoient ^''^''■ fur cette matière un doute qu'il étoit bon de lever. M. Homberg fcma en même-tems dans deux caifles fembla- blés &c remplies de la même terre , une quantité égale de cinq fortes de graines : il mit une des deux caifTes fous le récipient de la machine du vuide, dont il pompa l'air , 6 il laifla l'autre expofée à l'air,- il les arrofoiten même- tems, & également , & rcmcttoit auffitôt enfuite la mê- me caiffe dans le vuide, en pompant l'air de nouveau. Les graines germèrent dans le vuide , mais plus tard, en moindre quantité , & à des intervales différens que celles qui étoient expofces à l'air -, M. Homberg tourna fes Expériences de plufieurs fens , & toutes enfemble lui fi- rent tirer deux conféquences. 1. Que ni le rclTortde l'air , ni fa pcfanteur , ne font point la caufe principale de la germination des Plantes, puifque les graines germent dans le vuide. 2. Que l'air eft cependant au moins une caufe acci- dentelle de cette germination , puifque d'une même quantité de graines de la même cfpéce , il en avoir germé un bien plus grand nombre dans l'air que dans le vuide. La raifon de ce dernier fait eft , félon M. Homberg, qu'il y a toujours de l'air enfermé dans chaque graine ; Aa ij iS8 Histoire DE l'A cademieRoyale ^^î>h cet air fe dilate bien plus aifcmenc dans le vuide que dans l'air libre qui comprime la graine de toutes parts, & par conféquent dans le vuide l'air enfermé dans la graine , exerçant tout fon reflbrt , les fibres de la graine en font facilement écartées & déchirées, ce qui détruit les organes dcftincs à porter la nourriture, &: à ladiftri- buer , &: qui par conféquent empêche la germination. M. Tourncfort a donné fes Obfervations Phyfiques touchant les mufcles de certaines Plantes, qui font une fuite des conjeûures qu'il avoir donné l'année précédente fur les ufages des vaifTeaux dans certaines Plantes, Il a commencé à lire fon Traité des Plantes ramenées ^ leurs véritables genres. M. Marchant a ICi la Defcription d'une production extraordinaire de Fraxinelle avec quelques réflexions. lia donné, aufli-bicn que M. Tourncfort , plufieurs Defcriptions de Plantes , que M. Dodart a comparées avec les figures qui en avoient éré gravées. U E s s C I E NC E 5. ïS^ MATHEMATIQUES- GEOMETRIE ET M E C A N I Q U E^ SVR LA FORCE D V COIN. JUfqu'à M, Defcartes ,' tous les Mécaniciens ont rap- i^^î, porté la force du coin , les uns à celk du levier , les autres à celle du plan incliné -, ce n'cft que depuis ce tems là qu'on l'a confidérée indépcndcmment de toute autre machine,- ôc ce qu'il y a de furprcnant , c'cft que la plu- part de ces Mathématiciens Te font contentés de propo- îcr, ou tout au plus, d'expliquer la qucftionfur la force du coin , fans ofer la décider ; entre ceux qui ont prétendu déterminer cette force, après avoir tous regardé le coin comm.e un triangle ou comme un prifmc ifofcele, ce qui cft le feul cas qu'on ait examiné juîqu'à préfent , on trou- ve quatre fcntimcns différens : les premiers prérendenc qu'à l'inftant d'équilibre entre la force dont on pouffe, ou dont on frappe le coin , & la refiftance où la dureté du corps à fendre , cette force efi: toujours à cette dureté , comme la moitié de la bafedu coin à fa hauteur, c'eû- à- dire , comme la moitié de la bafe à la haurer du triangle A a iij Î90 Histoire de l'Académie Royale 169}, ifofcelle qu'ils prennent pour le coin : les féconds veulent que ce foie comme la moitié de la bafe à un des côtés du coin ; les autres comme la bafe enticre à la hauteur du coin : &: les derniers enfin , comme la largeur à la profon- deur de la fente dans laquelle on fuppofe le coin. M. Varignon, fans expliquer ni réfuter ces difFérens fentimens , démontre un Théorème qui comprend en gé- néral tous les cas poiïibles de cette queftion , c'cft-à-dire , toutes les configurations pofiibles des coins avec toutes les dircdlions imaginables du corps qui les frappe. Ce Théorème eft tel. En général lorfqu'un coin & un corps à fendre font équilibre, la force abfoluë du coup dont on frappe le coin eft toujours à la dureté on réfiftance du corps qu'on veut fendre, comme le produit du fmus total parlefinus de l'angle de la pointe du coin , eft au produit fait du fi- nus d'incidence du marteau fur ce coin , par la fomme des fmus des angles que fcs côtés font fur fa bafe. M. Vari- gnon remarque que de tous les Auteurs qui ont traité cette matière , le P. Pardies eft le feul qui ait approché de la vérité, en faifant même une faufte fuppofition ; mais dans le cas du coin ifofcele, où il a rencontré jufte, il a fait une féconde fuppofition qui l'a rejette dans le chemin d'où la première l'avoit écarté, preuve que du faux on tire quelquefois le vrai. M. Varignon a donné un Examen de la raifon par laquelle M. Leibnits prétend prouver contre M. Defcar- tcs , que Dieu ne conferve pas toujours la même quantité de mouvement dans le Monde. tm!"""' U" Mémoire fur les Cycloides ou Rouletes à l'infini f. 183. traitées à la manière des lignes Géométriques. Des Régies des mouvcmcns accélérés fuivanc toutes DESSCIENCES; îc,x les proportions Imaginables d'accélérations ordonnées, ^^9$- Se leur application à la chute des Corps. yey- ibid. Une Théorie des Poids qui tombent, ou qui mon- ^^'yl^^^^'j , cent le long de plufieurs plans contigus. ;6. 438. M. Amontons a préfenté une Clepfidre d'une nouvelle conftruftion , qu'il a publiée depuis dans fes Expérien- ces Phyfiques. ASTRONOMIE. S V K LES ECLIPSES de cette Année. LE 11. Janvier il y eut une Eclipfc totale de Lune, qui ne put être obfervée à Paris 5 M. Chazelles l'obferva à Marfeille, le P. Bonfa à Avignon , & M, Gallet à Carpentras. M. Caiïini s'eft fervi de l'Obfervation de M, Chazeï- Ics pour trouver la Latitude de la Lune par l'Immerfion & l'Emerfion des Taches dont la fituation fur le Difque de la Lune eft connue ; par cette nouvelle méthode il trouve que l'Ecliptique qui paffe par le centre de l'ombre de la Terre, paffa dans cette Eclipfe par la partie Se- ptentrionale de la Lune , à une diftance du centre d'en- viron la a^ partie du diamètre de cette Planète. L'Obferva- tion de cette Eclipfe s'accordoit parfaitement au calcul qu'en avoit fait auparavant M. Le Févre , ce que M, Caffini a trouvé par la comparaifon de l'un & de l'autrcj, Ï6>5. 1^1 H I S TO IRE D E l'Ac ADE M I E R O Y A L Ê en ôtant de rObfervacion de M. Chazellcs iz minutes d'heure , dont Marfcille cft plus Oriental que Paris , fuivant les Obfervations des Satellites de Jupiter. Il y eut une autre Eclipfe , qui fut de Soleil, le 5. Juillet, mais fi petite, que plufieurs Aftronomcs héfi- toient fi elle feroit vifible ou non à Paris. Le Ciel fut d'ailleurs prefque toujours couvert , feulement MM. Caf- fini &: De La Hire obfervérent prefque dans un initanc que le Soleil parut , qu'il étoit un peu entamé a fa par- tie fupéricure, ce qui arriva à jj' quelques fécondes après midy : diverfcs circonftances perfuadcrcnt que c'étoit alors le milieu de l'Eclipfe , à très-peu près ; fa grandeur fut donc trouvée de fix ou huit minutes de doigt tout au-plus, & par les momens aufquels le So- leil avoit paru entier devant & après, M. CaiTini ju- gea que le commencement ctoit arrivé à Paris à oK 46'. le milieu à oh. 54 ou yj'. &: la fin à i^. 2, ou 3'. Il remarque que cette Eclipfe n'aura pas été vifible a, dix licuës de Paris vers le Midy; mais elle aura paru plus grande dans les Pais plus Septentrionaux ; à 24 dégrés au-delà du Pôle, elle aura paru annulaire, àcaufe que le diamètre apparent de la Lune étoit un peu plus petit que celui du Soleil. J)IVE RSE S DES Sciences, 193 DIVERSES OBSERVATIONS Afirononiiques. I. M Onfieur Sedileau a obfervé roppofuion de Jupiter Kîgj. au Soleil, en prenant les Paflages de ces deux l^ianetes au Méridien, &: leurs hauteurs Méridiennes; Tom. 10. f par la comparaifon des unes & des autres, il trouve ^^i- roppoficion en Afcenfion droite le 7. Décembre à 8''. 26' du matin, le Soleil étant en 16° 16' r6" du Sagit- taire , & Jupiter au point oppofé dans les Gémeaux. II. MM. De La Hire & Sedileau ont obfervé le 12. Voy.Usmem. de Mars le paflage delà Lune par les petites Etoiles qui '1"^' ^^•*7^' compofcnt les Pléiades ; ces fortes d'Obfervations font fort utiles pour la Théorie de la Lune : c'eft ce qui fait que les Aftronomes modernes y font beaucoup d'atten- tion. M. De La Hire , qui trouvoit la fituation des Etoiles des Pléiades différente de celle que donne le P. Riccioli, &: même un peu différente de ce qu'il avoir trouvé lui-même pluficurs années auparavant; il a de nouveau obfervé leur véritable fituation , & il en a drcffé une figure fur laquelle il a marqué la trace du mouvement de la Lune dans cette Obfervation. IIL Le 13. Février M. Caflîni revit fur les fix heures du foir la Tache ancienne de Jupiter , revenue après Hijl. de l'Ac. Tome II. B b 194 H 1 s T o I K E D E l'A c a de mie Royale ^ ,^ plufieurs difp.iriuons nu milieu du Dilque de cette Pla- nète, Si toujours adhérente à la bande la plus méridio- nale de Jupiter du côté du centre : il remarque à cette occafion , que la bande qui cft entre cette Tache & le centre avoit augmenté en largeur, & qu'elle furpafToic même quelquefois la bande Septentrionale qui avoic toujours paru la plus large de toutes ; cette Obfervatioa en produifit une autre fort curieufe, & qu on n'avoic encore pu faire jufqu'à picfcnt : car le 24. Février M. Calîini apperçut le premier Satellite furie Diiquenicmc de Jupiter, qui parcouroit la bande Méridionale la plus proche du centre qui s'étoit élargie, &c qui par fon ob- fcurité faifoit paroître le Satellite détaché d'elle , en for- me d'une petite tache claire & blanche. M. Caflini ob- ferva fon entrée Sc fa fortie du Difque de Jupiter, &c détermina même immédiatement le tcms auquel il étoic au milieu de cette Planète. Voy.lesmem. M. CafTmi a donné fes Remarques fur la Conjonélion t"Zk. ' Ecliptique deMercure avec le Soleil, obfcrvée à Canton le 10. Novembre lépo. & à Nuremberg par MM. Wurtzelbaur & Eimmart. Nous aurons dans la fuite occcafion d'en parler. Voy.ib.fi6o. Il a auffi lu les Recherches & les Obfervations qu'il a faites pour fçavoir s'il efl: arrivé du changement dans la hauteur du Pôle , ou dans le cours du Soleil. CES Sciences. ipy CEtte Année 169^. parurent deux Recueils in-Folio imprimés au Louvre, de divers Ouvrages de Ma- ^ ^^' thcmatiquc, dePhyrique& d'Aftronomic, compofés par pluficurs Académiciens, & publiés par les foins de M. De La Hire. Ce font les mêmes dont on a donné une nouvelle Y^àinon in- ^narto à la fuite de cette Wiiioïïç. x'cy.hsMem. L'un contenoit la plus grande partie des Obfervations Tomes j. a. Aftronomiques faites en différens Voyages entrepris par ^' ordre du Roi, & divers Traites Aftronomiques de M, Caffini, avec les Tables des Satellites de Jupiter , refor- mées fur des nouvelles Obfervations. L'autre contenoit divers Traités de Mathématique Sc de Phyfique, dont on n'a féparé dans l'Edition /;?-^«.z«(? que ceux de MM. Huygens & Mariotte, dont tous les Ouvrages ont été ralTemblés ailleurs, & imprimés avec foin. A la cèce de ce Volume, M. De La Hireavoitmis la Préface fuivantc. Après la mort de MM. Freniclc & De Robcrval , leurs Ouvrages manufcrits furent remis entre les mains de M. Picard , qui les confcrva tous enfemble dans fon apparte- ment de l'Obfervatoire, avec une copie au net & corri- gée de toutes les Obfervations de Tycho Brahé ; mais fur la fin de l'année i68z. environ fept ans après la mort de M. de Roberval, M. Picard étant mort , on donna le foin de tous ces papiers à M. De La Hire, qui y joi- gnir auflfi quelque tems après les Ouvrages manufcrits de M. Picard, qu'on avoit détournés. Il conçut dès-lors le dclfein de tirer de tous ces manufcrits ceux qui pour- roicnt être utiles au Public, & il commença par le Traité du Nivellement de M. Picard , qu'il fit imprimer in-douze. Enfin après la mort de M. Mariotte, qui arriva en 1684. il fit imprimer fon Traité du Mouvement des Eaux , Bij 1^(5 Histoire DE l'A cademie Royale, 1651 3. comme il l'en avoic prié pendant la maladie dont il mou- rut, &: par Ton teftamcnt : mais, comme M. Mariette donnoit Touvent au Public de petits Ouvrages, il trouva peu de chofe entre fcs manuicrits qui n'eut déjà été im- primé. M. De La Hire ayant examiné tous les manufcrits qu'il avoit ramalTés, il follicita M. De Louvois, a. qui le Roi avoit donné le loin de ce qui rcgardoit les Gens de Lettres , de lui permettre de faire imprimer ceux qu'il jugcroit à propos , &: qu'il trouveroit les plus achevés ; &c ayant obtenu cette permiflion , il commença 3 y faire travailler à l'Imprimerie du Louvre. 11 demanda aulli que MM. Sedileau èc Pothenot lui aidafTcnt dans cette im- preflion , ce qu'ils ont fait avec un très-grand foin. M. De La Hirechoilic d'abord le Traité des Exclufions de M. Frenicle, à caufe que c'étoit une méthode parti- culière dont il fe fcrvoit pour la folution des Problèmes, par le moyen de laquelle il refolvoit facilement desque- ftions de nombres très - difficiles , fur Icfquelles l'Algè- bre avoit fouvent peu de prifc , ce qui donnoit de l'ad- miration auxSçavans avec qui il avoit commerce , com- me on peut le remarquer en plufieurs endroits de leurs Ouvr.Tgcs. II y joignit un Traité des Comblnaifons , &c il jugea pour lors, qu'il falloir remettre à une autre fois plufieurs aurrcs Ouvrages de M. Frenicle, qui auroicnc fait tous feuls un fort gros volume , comme celui des •Nombres Premiers , un autre des Nombres Poligoncs , un des Tables ou Quarrés Magiques ,&; d'autres : mais pour rendre ce Volume plus parfait, il y a ajouté celui des Quarrés Magiques; & il a cru que le Public feroit bien aife de voir que ce qui avoit été publié jufqu'alors par les plus habiles Algebriftcs, étoitfort éloigné de ce qu'a- voit trouvé M Frenicle fur cette matière. Car entre les zo. 912. 789. 888. 000. difpofitions diftércntes des feizc premiers nombres de fuite dans un quarré , qui a quatre DESSCIENCES. I97 pour coté, ils n'en trouvoienc que feize qui fufTent ma- ^9ii- giqucs , Iclquels pouvoicnt encore (e réduire à quacre principaux, tomme ils le remarquent, au-lieu que M. Frenicle en donne 880. dans Icrqucls il trouve des pro- priétés très - fingulicres ; &c comme il s'ccoit donné la peine de les difpofcr tous , M. De La Hire les 3 fait imprimer , afin qu on n'eût aucun lieu d'en douter. On fera peut-être (urpris de voir dans ce Volume quel- ques propolitions qui ont déjà été publiées par d'autres Géomètres,- mais on doit remarquer , que la plupart des Ouvrages qui font ici, avoient été compofés il y avoic fort long-tems, &C que ceux qui en éroient Auteurs avoient négligé de les faire imprimer, ne pouvant pas faire un Volume parfait, ou n'y ayant pas mis encore la dernière main; &c fur-tout M. De Roberval, qui avoit des raifons , à ce qu'il di(oit , pour ne pas publier toutes fcs belles découvertes en Géométrie. Encre les Ouvrages cie M. Roberval , on a imprimé dans ce Volume celui des Mouvemens compofés, un autre de la Refolution des équations, un des Indivifibles, Se celui delà Tro- choïdc ou Roulette, qu'il avoir faits il y avoic fortlong- tems , &C dont quelques parties lui avoient acquis beau- coup de réputation dans fa jeuneflc. Les deux lettres qu'on a jointes à fes Ouvrages , dont il a adreflTé la pre- mière au P. Merfenne, &: la féconde à TorriccUi , fcr- viront d'éclairciflTement pour l'Hiftoire de quelques dé- couvertes de Géométrie. Pour les Ouvrages de M. Picard qui font ici , ils n'é- toient pas encore en ordre lorfqu'il mourut ,• c'efl: ce qui a obligé M. De La Hire de faire quelques remarques fur celui des Cadrans. Le Recueil des Mcfures Se des Poids a été tiré de fes Regiftres , où il avoic écrit avec un très-grand foin tout ce qu'il avoit pii recouvrer fur cette matière, tant par fcs propres Obfervacions , que par les Relations qu'il avoit eues en difFcrens endroits , Se Bbiij 15)8 HiSToiREDE l'A cademie Royale i^P3* principalement fur les Mémoires de M. Auzout. Les Fragiijcns de Dioptrique ccoicnt dans une grande con- fuilon, &c M. Pochenot a pris le loin de les ranger dans l'ordre où ils font. On trouvera dans le même Re- cueil l'Ecrit de M. Auzout fur le Micromètre au- quel M. Picard avoit quelque part. Cet écrit avoit déjà été imprimé en 1667. mais on ne le trouve que raremenc &: par hazard. Enfin M. De La Hire ayant entre les mains quelques Expériences de M. Roëmcr fur la hauteur & fur les am- pluudes des Corps jettes, &: M. Sedileau ayant aufli de lui quelques Propofuions fur l'épaiiïeur & fur la force des tuyaux qui fervent à conduire les Eaux , on les a inférées à la fin de ce Recueil. A l'égard du Traité du Nivellement de M, Picard , voici le compte que M. De La Hire rendit de cet Ou- vrage , en le publiant dans une Préface qu'il mit à la técc. Monfieur Picard propofa à la fin du Traité de la Me- fure de la Terre , une nouvelle conftruction d'un Ni- veau auquel il avoit applique une Lunette d'approche au-licu de Pinulcs , comme il avoit fait un peu aupara- vant aux Quarts-de-cercles dont il fe fcrvoit pour les Obfervations des Angles. Cet Inllrument a de fi grands avantages par-defTus ceux dont on s'étoit fervi jufqu'alors , que les correc- tions dont on ne tenoit aucun compte dans les Nivellc- mens, font très -utilement employées dans l'ufage de celui-ci , pour parvenir à une précifion que l'on n'a- voit encore ofé fe promettre dans ces fortes d'O- pérations. Il eut un peu après une occafion très-con- îidérable pour mettre cet Inftrument en pratique dans les nivellemens des Eaux des environs de Vcrfiiillcs, 8C dans l'examen des hauteurs & des pentes des Rivières de Seine , 6c de Loire ,• mais com.mc il s'agifiToit d'une DES Sciences. 199 très-grande entrrprifi:, il ût Ces Obfervations avec toute iiîpj. Tcxaclicudc poflible. Cette occupation lui donna lieu de chai.ger quelque chofe à la conftruftion de Mnlhum^nt qu'il avoir publiée, pour le rendre plus commode &: plus (ûr dans l'ulage , & de faire cnfuice plufieurs Remarques iur les Nivellemens faits avec cet Inftrumcnt : &: enfin ildrefTa quelques Mé- moires pour lui fervir dans cette pratique en de fenibla- blcs rencontres , principalement Cur les corrcdions des Niveaux apparens , & (ur les rcdifîcations, ou vérifica- tions de rinffrument. Le fuccès des Ouvrages que l'on fie fur quelques Niveaux qu'il avoir pris, ayant conrirmé la jufteÂTe defes Obfervations , on le follicita de donner au public les Remarques qu'il avoir faites, &: les Régies qu'il avoit établies pour ces fortes de Nivellemens; mais ayant mis en ordre ce qu'il avoit écrit fur ce fujet , ôc étant fur le point de le faire imprimer , il fut attaqué par une maladie violente qui l'emporta en peu de jours, M. De La Hire s'étant engagé à prendre le foin de cet Ouvrage, il crut qu'en procurant Ton imprelTion pour la mémoire de M. Picard , le Public qui en tireroit de grandes utilités , ne laifTcroit pas de le recevoir avec plai- fîr , quoique l'Auteur n'y eût pas donné fes derniers foins , étant très connu & très-eftimé pour l'exaftitude qu'il ap- portoit à faire fes Obfervations : mais quoiqu'il eût don- né ordre qu'on remit entre les mains de M. De La Hire fes Papiers & fes Manufcrits , il s'cfl: pafTé près de deux années fans qu'il ait pu tecouvrer l'Original de ce Traité. M. De La Hireaobfervé très-foigneufemcnt de n'ap- porter aucun changement à ce que M. Picard avoit fiit : il a feulement ajouté quelques Démonftracions aux en- droits où il a crû que M. Picard n'en difoit pas affcz pour ceux qui ne font que médiocrement verfés dans la Géométrie. Il a donné une Defcription entière du Ni- veau, comme l'Auteur s'en fervoic ordinairement, donc ioo Histoire de l'Académie Royale ï^^3- il ne parloir qu'en paffanc en renvoyant le Lecteur à Ton Traire de la Melure de la Terre , où il l'a explique fort au long. Il a auffi ajoute une Méthode générale pour redificr les Niveaux , qui pourra fcrvir dans plulieurs rencontres plus facilement que celles qu'il propofe. Mais comme plufieurs Sçavans Géomètres ont public des Niveaux conftruits fur diftérens principes, qui pour- ront avoir de grandes utilités dans des cas particuliers, M. De La Hire a cru qu'il étoit à propos de faire en même- tems ladcfcription de quelques-uns, & principalement de ceux qui peuvent fervir aux grands Nivcllcmens ,- Sc de rapporter la matière dont on s'en doit fervir. lia don- né la dcfcription &r l'ufage de celui de M. Huguensdéja publiée dans le Journal des Sçavans , & celui de M. Roë- mer, qu'il a faite fur le Niveau même que M. Rocmer avoir faitconftruirc. Il y a encore ajouté une manière de faire flotter fur l'eau une Lunette d'approche, en féparanc fesdeux parties qui lui fervent de pinulcs ; ce qui pourra avoir de bons ufagcs; la fuperficiedc l'eau étant le Niveau le plus fmiple, & le plus juftc que l'on puifle avoir. La première Partie de cet Ouvrage cil: divifée en trois Chapitres. Le premier contient la Théorie du Nivelle- ment : le fécond, la dcfcription des Inflrumens qui fer- vent à niveiler : & le troifièmc , les Pratiques du Nivel- lement. La féconde Partie eft , une Relation très - curieufe & très-exafte des Nivellemens de plufieurs endroirs à Icgard du Château de Verfailles , des hauteurs & des pentes delà Rivière de Loire, &: de la Seine, à l'égard de ce inême lieu , avec les différences des Niveaux des ter- rains qui font entre-deux, depuis Orléans jufqu'à Ver- (ailles, en remontant jufqu'au Canal de Briare. ANNE'E DES Sciences. loi 252^ 1^%^ ÇH%^ 1^%^ !^¥^ Ç^%^ -J^^ 'i^h^ (SÎJ?**^ <^tm) ^-'-u) ®îf-^ ^» -^ ^f-«/ s^?.-?*' Wi-^ ANNE'E'MDCXCIV. PHYSIQ^UE GENERALE- DIVERSES OBSERVAT JONS Météorologiques. MOnfieur De La Hire continuoit de mcfurer exac- tement la quantité d'eau de pluie Sc de neige fon- due L]ui tomboit à l'Obfervatoire. 11 trouva en lépj. qu'il en étoi: tombé en Janvier I li lignes Février 9 Mars 3^1 Avril 2-3 Mai 34 Juin Mi Juillet Z4 Août -7i Septembre 38 Odobre i7r Novembre ici Décembre 54 Lafommeeft zzpoucesy lignes f. jiii/. de L'Ac. Tome IL Ce 101 Histoire de l'A cademie Royale ï^54' 11 obfcrva de même la Déclinaifon de l'Eguille aiman- tée , qu'il trouva vers la fin de l'année 1693. de 6 degrés 20 minutes vers le Couchant. Au commencement de No- vembre 165)4. elle étoitde 6 dégrés 35 minutes du même côté. Dans ce tems-là , c'cft-à-dirc ,- au commencement de . Novembre 1694. M. De La Hire obferva dansfon Baro- mécre une variation finguliére y car en 14 heures il deC- ccndit de 28 pouces 2. lignes à t6 pouces 10 lignes, ce qui fait lé lignes de difFércncc ; peu de jours après il re- monra à la même hauteur de 18 pouces 2. lignes. Il faifoic alors de très-grands vents. SVR LA LVMJERE DV BAROMETRE. VErs l'année 1676. M. Picard faifant tranfporter fon Baromètre, de l'Obfervatoire, à la Porte Saine Michel pendant la nuit , il apperçut une lumière dans la partie du tuyau où le Mercure étoit en mouvement; ce phémoméne l'ayant furpris , il en fit part auflTuôtaux Sça- vans , &: ceux qui avoient des Baromètres les ayant exa- minés , il ne s'en trouva aucun qui fit de la lumière. Il crut d'abord que cela venoit du Mercure, qui avoir été revivifié de Cinabre ; mais en ayant donné du même à M. De La Hire, qui fouhaitoit en faire l'expérience , le Ba- romètre que M. De La Hire monta avec ceMercurea étèjufqu'à préfent fans aucun effet femblablc. Après la mort de M. Picard fon Baromètre fut dé- monté ; M. De La Hire l'ayant refait avec le même Mer- cure, il n'y remarqua aucune lumière. Ce fut vers ce même tems que M. Calfmis'apperçutquele ficncommen- çoit à faire de la lumière , ce qui a toujours concmué jufqu'à préfent. DES Sciences. 203 M. De La Hire , à force de tater celui de M. Picard , i ô^^, qu'il avoir rétabli , trouva enfin quelque tems après qu'il reco;nmcnçoic à devenir lumineux , comme auparavant : cependant quelques années après il perdit de nouveau cette vertu, quoique M. De La Hire fut alfùré que per- fonne n'y avoit touché. Il crut alors que la matière qui fai- foit la lumière, 8c quiétoit renfermée dans le Mercure, s'étoit, ouconfumée, oudiffipée, &: qu'il ne dcvoit pas efpcrcr de la rétablir,- enfin après avoit démonté & re- monté ce Baromètre , vers la fin d'Avril de cette an- née, il redonna de la lumière étant agité , &: la première qui parut fut la plus vive de tous celles que M. De La Hire lui ait vu produire; il continue toujours d'en donner , mais moindre que la première. Ce qui paroît fingulier dans ce Baromètre , c'cft qu'il ait perdu feul &c repris enfuite à diverfes fois la propriété d'être lumi- neux. M. De La Hire a remarqué aufli qu'il y a une diffé- rence confidérablc entre la lumière de fon Baromètre, & celle du Baromètre de M. Caflini ; dans le fien la lu- mière remplit affcz également tout le vuide du tuyau à chaque vibration , au-lieu que dans celui de M. CaflTmi elle femble attachée à la furface du Mercure , d'où elle fe répand dans le tuyau. Ccij l6^^. 204 HiS T O IRE D E l'Ac AD EM I E R O Y AL E DIVERSES OBSERVATIONS de Phjjique générale. M I. Onfieur De La Hirc a lu un Mémoire fort dé- caillé fur rOriçine des Fontaines, avec un Exa- men uc l'Ouvrage de M. Plot Anglois fur cette matière •. il a eu depuis une nouvelle occafion de reprendre cette Qucltion, par une autre Ouvrage de M. Rammazini, fur les fources des Fontaines de Modénc. A l'égard du fentiment particulier de M. De La Hiie, & des Expé- riences fur lefquelles il s'appuyoit ; il les a fait imprimer depuis dans les Mémoires de l'Académie de l'année 1703. IL M. Caflini a donné une Relation de l'Incendie du Mont Vefuvc arrivée au mois d'Avril. Il s'cfi: formé une nou- velle Montagne à côté de la principale avec une nou- velle ouverture qui pouffe en l'air les flammes & les fu- mées , & vomit du bitume & du fouftrc liquide qui for- me des torrens dont la campagne voifine eft innondée. M. Caflini remarque qu'en 13013. au rapport des Hifto- riens , il y eut un fcmblable cmbrafement , qui forma une efpéce de rivière depuis le Vefuve jufqu'à la Mer. Dans l'Incendie arrivée cette année l'écoulement a été fi grand dans la vallée , que le Viceroi de Naplcs a été obligé de faire crcufer un lit pour le recevoir , &: pour le conduire jufqu'à la Mer, DES Sciences, zoy III. M.Morin dcToulon a lû deuxMémoireSjl'nn fur la Porce- laine,& l'autre far l'azur de cendres bleues de laMontagne d'Uflon en Auvergne, &: fur fon ufage dans la Médecine. A l'égard de la Porcelaine , il die que c'eft une terre blanche, dure, tranfparente , vernie extérieurement de blanc , &: émaillce de bleu. M. Morin croit qu'elle eft faite d'une terre qui contient beaucoup de fel étroitement hé avec elle, lequel donne à la porcelaine la dureté & la tranfparcnce; comme la terre empêche la vitrification du fel. 11 rapporte une Expé- rience qu'il a faite à ce fujet. Il a fait autrefois un culot en manière de trépied, d'une terre grade, très-blanche, & très-fubtilc, douce au toucher comme du favon , infi- pide, pefante , & quicontenoit beaucoup de fel efTenticl, &c très-peu de foufFre : il s'eft fervi de cette terre, qu'il croit très-difficile à fondre pendant trois jours de fuite qu'il la tint au feu du fourneau,- au bojt de cette forte épreuve , il trouva le culot de la même figure , blanc , dur & tranfparent, comme la porcelaine , avec un vernis fort îuifant, qui differoit autant du corps du culot que la porcelaine diffère de fon vernis. M. Morin ajoute qu'il croit que cette terre feroit propre à faire de la porcelai- ne , fi on la mettoit fermenter comme les Chinois font la leur. Il rapporte enfuite quelques Obfervations fur la manière que les Chinois employent à la faire, &: furies Porcelaines que l'on imite en Europe. IV. M. De La Hire a donné Ces Obfervations fur la Co- chenille. On eft en doute jufqu'à préfcnt fi c'cftunin- fede qui s'attache à divers plantes, ou fi c'eft une graine Cciij 1^5)4. io6 Histoire de l'A cademie Royale 1^54. de CCS mêmes plantes : pluficurs raifons déterminent à prendre le premier parti. Pour s'en alTiirer , M. De La Hire a mis tremprr dans l'eau pendant quelques jours de petits grains de Cochenille féche ; &:ilaremar, que qu'au bout de ce tcms ils font devenus de la figure d'une Tortue, &: parfaitement femblables à un petit ani- mal ; au bout de 4 jours qu'ils avoient trempés dans l'eau, il les a ouverts, & il n'y a point trouve de parties fembla- bles à celles des graines , ils étaient remplis d'un fuc rouge épaiffi , qui s'eft détrempé facilement dans l'eau. Il y auroit donc affcz d'apparence que la Cochenille feroit un petit animal , fi l'on pouvoit y trouver des pattes; mais de ce qu'on ne leur en trouve point , M. De La Hirefe perfuade davantage que ce font des Animaux; il les croit de la nature de ceux qui fc transforment plu- fieurs fois , &: que ce n'eft que dans l'Etat d'Aurelia qu'on les recueille; & alors il n'y doit point patoître départes : on affûta que les fourmis font très-friandes de ces petits animaux : c'eft la même chofe chez-nous , où les fourmis cherchent avec foin les aurelies des petits vers. V. M. De La Hire a donné auffi fes Obfervations fur la graine d'Ecarlate ou Kermès ,ou Coccus baphiciis. Il croit que cette graine n'eft autre chofe qu'une galle qui croît aux branches & fur les feuilles d'un arbriffcau qu'on ap- pelle Vermillon ,• car on y voit l'endroit par oii elle cft at- tachée, qui n'eft qu'une cfpéce de coton , ce qui eft fort différent de la queue d'un fruit ordinaire. Dans quelques- unes de ces graines qui n'étoient point percées, M. De La Hire a ttouvé beaucoup de petits œufs , longs , un peu plus étroits vers un bout que vers l'autre. Dans d'au- tres femblables qui n'étoient pas percés non-plus , il y avoit de très-petites mouciies fort femblables à nos mouches communes. DES Sciences. 107 Dans les graines qui Ton: percées, &: d'où les mouches 1694. fonc forties, on trouve de petits grains rougcâa-es& pâ- teux , fans figure régulière; on y trouve audi de pcuts œufs qui ne font pas éclos. Il y a apparence que cette pâte n'eft autre chofe que les excrémens des vers qui y ont été , qui fera mêlce avec leur dépouille , &: un rcfte de liqueur qui leur fervoit de nourriture lorfqu'ils y étoienc enfermés. VI. M. Homberg a fait avec fa machine pneumatique quel- ques Expériences qu'on lui avoir demandées. On y a laiflé mourir un petit Chat; fa peau s'efl: enflée &: comme fépaiée des mufcles : l'ayant ouvert on n'a point trouvé les vaifTeaux , ni les poumons crevés , comme il écoic arrivé à un autre jeune Chat que MM. Mcry &: Hom- berg avoient aulfi lailTé mourir fous le Récipient de la machine. Celui-ci étant ouvert , le fang a fauté du ven- tricule droit, &c le cœur a encore continué affez lon<î- tenis fon mouvement. Ce Chat cft mort au 4^ coup de pifton. On a mis dans le Récipient deux petits Chiens; le plus petit eft mort après 13 ou 14 coups de pifton. Il n'a- voit que 3 ou 4 jours. L'autre, qui en avoir 7 ou 8. cft jnort au 7"; coup de pifton y les vaiif.aux ni les poumons ne fe font point crevés. Les poumons étoient plus rouges : il femble que les plus petits animaux y refiftent davantage. VII.: M. Homberg a fait encore d'autres remarques ; I. Le laton mis peu à peu dans. le creufet diminue beaucoup; mais quand on le met dans le creufet tout rouge , il ne diminue que fort peu. z. On tire plus de l'cfpric acide de foufFrc dans une 2o8 Histoire de l'A cademie Royale i^P4. cave en y faifant un trou , &: encore davantage en faifant un trou dans un cas de neige. 3. 11 a fait voir une liqueur qui diffbut le verre, ce n'eft autre chofe que de l'eau force qui agit fur le verre quand on l'a fait rougir, & qu'on l'a enfoncé dans du plomb fondu. 4. De l'eau falée qui avoir été glacée l'iiyver dernier, n'étoit pas encore dégelée le iS Avril de cette année, quoiqu'il fit bien chaud. y. Il a montré deux liqueurs affcz chaudes , qui étant mêlées enfemble , font une liqueur fort froide. 6. lia fait voir du Phofphore Smaragdin, ce font de petites pierres vertes comme de fauflcs Emcraudes , qui étant broyées &c mifes fur les charbonS;, prennent unccou- leur violette , ou gris-dc-lin. 7. Il a fait voir une petite boëte marbrée faite d'os de Bœuf, qu'on avoic trempés dans de l'eau forte affoiblie où l'on avoit fait difloudrc de l'argent. Cet os expofé cnfuite au Soleil a noirci ; on l'a mis fur le tour pour le marbrer. 8. Il a lu Ces Réflexions fur les étincelles, & fur la flamme j &: les couleurs qui paroiflcnt dans le vuide, VIII. M. Morin a apporté une côte trouvée dans la Plâcriére de Mont-Martre ; M. Mery croit que c'eft une côte d'une fort grande Tortue. IX. M, De La Chapelle a dit qu'il a vu M. De Beaumont changer le fer fondu en acier , en jettant une certaine poudre dans la gueufe. ANATOMIE. DES Sciences. 209 A N A T O M I E. SVR LA COV LEVKDV S ANG. LE fang qui fore des veines eft différent en couleur k^oa de celui qui fort des artères,- celui-ci eft d'un rouge vcriueil, l'autre d'un rouge obfcurci. C'cft fur cette Obfervation que l'on fonde cette opi- nion , que la couleur vermeille du fang des artères eft produite par les parties fubtiles de l'air qui pénétrant les poumons par le moyen delà refpiration , fe mêlent avec le fang des artères , qu'au contraire la couleur obfcure du fang des veines vient de la perte qu'il fait de ces par- ticules aériennes lorfqu'il paft'e des artères dans les vemes. Cette opinion eft encore appuyée d'une expérience fore fenfible; lorfqu'on tire du fang des veines dans un vaif- feau étroit &: profond, fi couleur devient d'un rouge . obfcur, parce qu'ayant trop d'épaifteur , & peu de fuper- ficie , l'air ne peut la pénétrer ; fi au contraire on le reçoit dans un vaifTeau large & plat , fa couleur devient d'un rouge vermeil , parce qu'alors l'air le pénétre plus ai- femcnt. M. Mery fait deux objedions contre cette hypothéfe. La première eft, qu'il fuit de cette opinion que le fang contenu dans les artères du Fœtus ne peut être de couleur rouge vermeille. Pour mettre cette objeftiondans tout fon jour, il faut remarquer ,• I °7 Que le fang qui coule de la Mère au Fœtus paftc avec une couleur vermeille des artères de la matrice dans le Hijh de PAc. Tome II. D d 2,IO Hl S TO I R E DE l'A C A D E M I E Ro Y A LE 1^54. placenta , où il perd [s couleur éclacante-, ainû il rentre du placenta avec une couleur obfcure dans les rameaux de la veine ombilicale, par le tronc de laquelle il cft con- duit dans le foye , & déchargé dans la veine - porte , d'oij par un canal qui cfl particulier au Fœtus, il coule dans un des rameaux de la veine- cave, dont le tronc le conduit cnfuite dans le ventricule droit du cœur, fans qu'il furvienne jufque- là de changement à fa couleur. 1°. Qiie ce fing de la veine ombilicale parvenu au ven- tricule droit du cœur avec une couleur d'un rouge obfcur reprend en paflantdans les artères ce rouge éclatant qu'il avoit perdu en traverfant le placenta, Se qu'il a voit au- paravant dans les artères de la matrice. Or comme le Fœtus enfermé dans le fein de fa Mère ne peut recevoir d'air que par la veine ombilicale, il fuie que dans l'opinion que M. Mery attaque, le fang des ar- tères delà matrice de la mère qui pafTe à l'enfant, ayant perdu en traverfant le placenta les particules d'air qui le rendoient vermeil , il ne peut plus le devenir dans les- artères du Fœtus, puifque félon cette opinion cet air abandonne le fang dans le placenta , &: ne paiTe pas avec lui dans la veine ombilicale pour fe mêler au fang des artères. Cependant l'expérience y eft contraire ; car le fang de la veine ombilicale reprend dans les artères du Fœtus fa couleur vermeille. La féconde objcûion de M. Mery eft que le fang d'une Tortue, qu'il a vu vivre 7 jours fans refpirer, n'a pu re- prendre dans fes artères fa couleur rouge vermeille qu'il avoit perdue en rentrant des parties dans les veines , dès la première circulation qui s'en ètoit faite après avoir ou- vert la poitrine & le ventre de cet animal , qui vécue pendant 7 jours en cet état , puifquil eft certain qu'il n'eft pas entré dans tout ce tems de nouvel air dans les poumons. Cependant il parut fenfiblcraem à M. Mery que le fang DESSCIENCES. 211 reprenoic dans les artères de cette Tortue fa couleur i ^94. vermeille, &c qu'il la perdoit dans les veines à chaque circulation. Il y a donc lieu de douter que la couleur éclatante du fang lui foit communiquée dans les artères par les par- ties fubtiles de l'air , &: que fa couleur obfcure dans les veines foit caufée par la diffipation qui fe fait de cet air lorfque le fang pafTe par les parties de l'animal. DIVERSES OBSERVATIONS Anatomiques. I. UNe Religieufe de jo ans de la ville deLugo en Galice portoit depuis zo ans au derrière de la cuilfe gauche une tumeur delagrofleur &dela longueur de toute la main y M, Charas ayant vu la malade, promit de la guérir, &c y rèiiflit en peu de tems : ayant fait venir à fuppuration cette tumeur , que les Médecins du Pays prenoient pour un Cancer , il en tira en diverfes fois quantité de pus , & enfuite diverfes enveloppes qui con- tenoient d'autre pus , & enfin un grand nombre d'efpèces d'œufs ou de poches fermées , & parfaitement femblables à des œufs , lefquelles contenoient du pus. Il avoit auparavant trouvé à peu près la même chofe dans un homme à qui la goutte avoit abfolumcnt ôté l'u- fage des genoux , car il trouva après la mort de cet hom- me beaucoup de pus fort épais enfermé dans des tunique applaties qui ètoient étendues dans les principales join- tures des genoux. Il avoit encore vu un femblable fait à Lyon : une Dame qui avoit une playe fort profonde à la cuifTe, rendit Ddij iii Histoire de l'A cademie Royale 1694. pendant plus de trois mois, foie 5c matin, une vingtaine de glandes diflinftcs , les unes groflcs comme des C liâcai- gncs , & les autres moins, toutes pleines de matière pu- rulente. II. M. Charas a lii un Mémoire des vertus de l'Opium, Se des bons effets qu'il en avoir éprouvés fur lui-même, principalement dans un Tcnefme qui l'incommodoic fort. M. Dodart a ajouté que c'étolt un très-bon remède con- tre le mal de dents , en en prenant un demi grain pendant deux ou trois jours. M. Charas a dit audi qu'il avoit fouvent appaifé les douleurs des dents avec un peu de coton imbibé d'efprit de fel Ammoniac , qu'il fouroit dans le creux de la dent» III. M. Du Verney a fait voir les uretères d'une femme morte d'une colique néphrétique : il lui avoir trouvé le rein droit fort dilaté ,&: l'uretère fermé d'une pierre à fon embouchure avec la vcflie. Le rein gauche étoit plein d'une matière urineufe,on y a vu la membrane avec fcs cloifons , qu'on ne peut découvrir dans les perfonncs âgées : l'uretère gauche étoit aulfi bouché par une pierre. IV. M. Mery a fait voir un Fœtus qui dans l'extérieur reffemble à un efpècedeCrapaut -, il avoit un trou qu'on crut être la bouche : le crâne étoit gros comme une aveline; les parties intérieures ètoicnt extrêmement coa- fufcs. M. Du Verney a fait voir auffi un Fœtus doublejoinc DESSCIENCES. 21} par le devant de la poitrine; toutes les parties du bas 1^94. ventre écoicnt doubles, excepté le devant de la poitrine. Il a montré le rein d'un Chien dans lequel il y avoir trois petits vers , & un quatrième long de deux pieds trois pouces qui avoient rongé la plus grande partie de lafubftance de ce rein, &: fort dilaté ruretére. VI. Il a fait apporter un eflomach d'Autruche, & il a fait voir que le canal hépatique fe termine dans le géfier , que la bile qui eft verte colore le géficr, & tout l'efto- niach d'une couleur verre : car cette Autruche n'avoit point avalé de doubles, ainfi ce vert ne vient pas du vert-de- gris qui fort du cuivre. Ayant mis un grain de cette bile deflcchée dans l'eau ,elle cil: devenue fort verte. Les glan- des du velouté étant exprimées ne donnent pas ce fuc vert. M. Du Vcrncy croit que dans I.1 trituration du géfier cette couleur fe répand dans toutle ventricule, VIL Un Chirurgien a alTûré à M. Dodart, qu'il avoirtrou- vé dans un fujet tous les vaiflcaux enduits intérieure- ment d'une croûte, enforte qu'il n'y avoit qu'un très- petit conduit dans l'axe du vaifTeau pour le paffagc du fang, VIII. Sur la fin d'Août on prit à CouTceuIes à 3 lieues de Caen un PoiiTon qui avoit ii pieds de long, &r 8 de diamètre. La peau étoit d'un gris-de-fer obfi:ur fort polie , Ddii) ii4 Histoire d e l'A c a d e m i e R o y a i. e 169^. fans écailles, &: d'environ i ligne d'épaifTcur. Sous cette peau il y avoit un lard blanc &: ferme de 6 à 7 pouces d'épaiflcur -, la tête croit prefque ronde : au-dcfTus du col , il y avoir un trou oblique d'un peu plus de demi pied de diamètre , par où cet animal lançoit un jet d'eau de la hauteur d'un petit mats , &: de la groffeur de la jambe. Ce fut ce qui fît appercevoir cet animai par les Pefcheurs. IX. M. De La Hire le fils a fait voir le Squelet d'un Moi- neau très-délicatement préparé en une nuit par de peti- tes Ecreviffes qui fe trouvent dans l'eau. CHIMIE. EXP ERI ENCES SVR LA PIERRE de Bologne. MOnfieur Homberg , qui avoir déjà beaucoup tra- vaillé fur la Pierre de Bologne, y trouva encore cct:e année une particularité dont perfonne ne s'étoic appcrçû. On fçavoitbien que fon analyfe donnoir du cui- vre & du fer j mais on ne fçavoit pas qu'elle donnât auiïi de l'argent : on auroit même cru le contraire , à caufe de la matière dont elle eft compofée , & particulièrement à caufe du fouffrc qu'elle exhale dans le feu. Cependant M. Homberg y en a trouvé. Il afuivi d'abord les manières connues de procéder à cet examen, qui font de calciner la pierre, de l'éteindre quelquefois dans l'eau froide, de la broyer enfuite, &dp DES Sciences. ziy la laver dans plufieurs eaux ; mais parce moyen M. Hom- 1^94- berg n'a rien trouvé de métallique, au contraire, toute la pierre s'en eft allée par les lotions,- il s'y eft donc pris d'une autre manière, il a cherché à fondre la pierre fans en rien féparcr; mais les fondans ordinaires des fimples fels n'y réùflllTant pas , voici la méthode qu'il a employée. 11 a mêlé parties égales de pierre de Bologne, d'Anti- moine, de Tartre, & de Salpêtre, de chacun 8 onces; il a mis ce mêlante cuillerée à cuillerée dans un crcufet rouge au feu,&: après l'avoir tenu une demi - heure en bonne fonte il l'a verle dans un cône. Il a mis un régule qui en eft venu à la coupelle avec trois parties de plomb ; il y eft refté un bouton Hn qui pefoit trente fcpt grains & demi, &: qui dans les épreuves s'eft trouvé de bon argent. M. Homberg a voulu épargner a. l'opération la fonte & la coupelle , Se féparer le fin de la pierre fimplement en en la broyant avec du Mercure, comme l'on fait avec certaines mines d'or , & de la même manière que les Orphévres retirent des ordures, la limaille d'or & d'ar- gent qu'ils perdent en travaillant ; mais cela n'a pas rciiiri, apparemment parce que la grande quantité de ma- tière gypfeufe de la pierre de Bologne en poudre, tient les petites parties d'argent qui s'y trouvent continuelle- ment enveloppées , enforte que le Mercure ne les fçauroit toucher immédiatement, Si que par conféqucnt il ne s'en peut faire un amalgame. Il eft ailé de concevoir que l'ar- gent qui eft dans la pierre de Bologne y doit être en poulTière très-fine , puifqu'il ne fe précipite pas pli^uôt au fonds de Peau , que le refte de la pierre, & que dans les lotions il fe perd entièrement ; mais dans la fonte il ne peut pas échapper à la partie reguline de l'Antimoine, parce qu'alors la partie gypfeufe eft elle-même fondue, & ne peut plus faire l'office d'un intermède poudreux , comme aans le broyement avec le Mercure. 2.16 Histoire de l' Académie Royale 1^94. M. Hombcrg n'avoit pas héfité de mêler de l'Anti-. moine dans fon fondant, malgré le fouffre brûlant dont il abonde ., parce que la pierre de Bologne contient elle- même beaucoup de fouffre, lequel cftprécifcment la caufe de la lumière qu'elle rend après une calcination fiite à propos ; il avoir d'ailleurs éprouvé que l'Antimoine &: le Souffre commun ne décruifoient pas l'argent. Il eft vrai que leSouft're de l'Antimoine diffère de celui de la pierre de Bologne , cependant ils conviennent en plufieurs points ; ils font d'une même couleur & d'une même odeur ; ils s'allument Se brûlent tous deux , &: ils diffbivenc aulîi tous deux le fer. Une occafion linguliére apprit ce dernier fait à M. Homberg ; car après avoir rendu himineufcs une grande quantité de pierres de Bologne de différentes ma- nières, tant en Italie qu'ailleurs, il voulut en calciner auffi à Paris , de celles qu'il avoir apportées d'Italie; mais il ne put rèuffir : enfin fe trouvant chez un de fes amis, à qui il avoir promis d'apprendre la manière de rendre ces pierres lumincufcs , & qui avoir déjà préparé tout ce qui étoit nèceffaire pour cela , il en fut inflam- ment prié de ne pas différer à lui montrer toute l'opéra- tion ; M. Homberg fe rendit, quoi qu'avec crainte de ne pas plus réUffir cette fois que les précédentes ; cependant l'opération finie il eut des pierres plus brillantes Se plus lumineufes qu'il n'en avoit jamais eu ; c'étoit pouttanc des mêmes qu'il avoit apportées d'Italie : la feule raifon de la différence étoit que chez lui M. Homberg s'étoic fervi d'un mortier de fer pour piler une certaine poudre qui fcrt a. cette opération, au-licu que chez fon ami il avoit employé un mortier de bronze. Pour s'en affûrer M. Homberg réitéra chez- lui plufieurs fois la même chofe avec un mortier de bronze, &: il réuffit toujours; il l'a fit auffi avec un de fer, Se il ne rèuflit jamais. Cette Expérience en a fait naître une autre ; M. Hom- berg a voulu effaycr fi tout autre mortier que de bronze réuffiroic DES Sciences. 2,17 réiilTîroIt , ou lî tout autre que de fer ne réiiffiroit pas. Il ""^4- a broyé de fa poudre dans des mortiers de porphire, de mar- bre, de verre, & de plomb , dans de l'argent , de l'étain , &c du cuivre rouge ; & employant féparément toutes ces poudres, il n'y a eu que celle qui avoir été broyée dans du cuivre rouge qui ait réùiri,encore foiblement ; les ayant enfuite broyé de nouveau les unes après les autres dans un mortier de bronze, elles ont toutes donné un peu de lumière, excepté celle qui avoir d'abord été broyée dans le mortier de fer. Par diverfes Expériences faites depuis, M. Homberg eft porté à croire que c'eft le cuivre qui eft dans le bronze qui retient le fouffre lumineux fur la pierre de Bologne-, cependant lorfqu'ona broyé long-tems fa poudre dans le mortier de bronze, exprès pour lui faire prendre une plus grande quantité de parties cuivreufes, la pierre n'a rendu aucune lumière. M. Homberg a donné une fuite de fes Obfervations fur Voy.hsmm. une infufion d'Antimoine , qu'il avoit publiées l'année 5^"'^'' ■'"'• dernière. M. Charas en recherchant les caufes de la chaleur de certaines eaux minérales, l'attribuoit au mélange de ces eaux avec l'acide du fouffre , dont les lieux voiiins pou- voient être parfemés, ou aux alcalis fixes ou volatils, ou de la nature delà chaux que ces eaux pouvoient rencon- trer dans leur cours. Il penfe qu'il y a effedivement dans l'Antimoine un fouffre de même nature que le fouffre commun, il fe fonde fur celui qu'on fait élever en cinabre à la fin de la préparation du beurre d'Antimoine , fur la réparation qu'on en peut encore faire , du Mercure qui s'eft fublimé avec lui par le moyen de quelques fels fixes , Icfquels abforbans l'efprit acide qui tenoit le Mercure lié , Uii donnent lieu de tomber au fond par fa péfantcur : mais Jiijl. de CAc. Tome 11. Ee Il8 H r s TO I RE D E l'A C A D E M I E R O Y A L E l^P4. on peut fans intervention d'autres mélanges, en calcinant l'Antimoine à feu modéré, f.iire élever une flamme pa- reille a. celle du (outFre commun lorfqu'on le brijlc , Se même en tirer un efprit acide dirtincl , &: faire monter avec lui quelques fleurs du même fouiFrc. ïf/ift'?"? MATHEMATIQUES- GEOMETRI E ET MECANIQUE. I. iy yf" Onfieur Varignon a donné une réfutation J^V _£ du fentiment du P. Guldin &i de MM. Wallis &c 5turmius,fur la longueur delà Spirale d'Ar- chiméde ; ils prétendent que la première révolution de cette Spirale cft égale à la moitié de la circonférence de fon cercle circonCcrit : M. Varignon fait voir par deux méthodes différentes , que cette première révolution eft toujours plus grande que la demie-circonférence du cer- cle circonfcrit. M. Bernoulli, alors ProfelTeur à Bâle , s'étoit appcrçu le premier de l'erreur de ces Mathématiciens; mais il s'étoit contenté d'en avertir fans le démontrer &: même fans dire en quoi confiftoit cette erreur. A l'égard de la longueur véritable de cette Spirale, elle dépend de la quadrature de l'Hyperbole. 2,. M. Varignon a donné dans la même année une DESSCIENCES. 2.19 manière générale de trouver les Tangentes des Spirales 169^ de tous les genres, & de cant de révolutions qu'on voudra avec leurs quadratures indéfinies. Archimcde avoir démontré que la Soutangente qui ré- pond à la fin de la première révolution de la Spirale cft égale à la circonférence du cercle circonfcrit , qu'à la fin de la féconde révolution cette Soutangente eft double d'un autre cercle femblablement circonfcrit , à la fin de la troi- fiéme , triple , &c ainfi de fuite ; mais il ne l'a démontré que dans la Spirale qui porte fon nom , &c qui eft engen- drée par une compoficion de mouvemens tels que le point décrivant parcoure d'un mouvement uniforme fur la réglequi le tranfporte, l'a longueur du rayon du cer- cle circonfcrit à la première révolution de la Spirale pen- dant chaque révolution uniforme &c complète de cette règle. Encore il ne l'a démontré que par une fuite de pro- pofitions Cl longues & fi embarrafiees , que M. Viete & M. Bouillaud, deux des plus habiles Mathématiciens de ce fiécle ont avoué qu'ils ne les avoient jamais biencom- prifes ; enforte que le premier y a foupçonné du paralo- gifme, &c l'autre a mieux aimé les chercher par lui-mê- me , & les démontrer par une méthode particulière. 3. Il aencoredonné une Démonftration de fixmanières différentes de trouver les rayons des développées lors mê- me que les ordonnées des courbes qu'elles engendrent, concourent en quelque point que ce foit , &: par confé- quent au!Ti pour les cas où elles font parallèles entr'elles. 4. lia donné une Démonftration générale de l'Arith- métique des Infinis, ou de la Géométrie des Indivifi- bles, & enfuite une manière de trouver la folidiré & le centre de gravité de tous les onglets paraboliques à l'infini. y. M. De La Hire a donné auffi une Démonftration générale du lieu de tous les angles égaux formés par les Tangentes des feétions coniques , avec une manière nou- velle de décrire ces feélions. Eeij iio Histoire de l' Académie Royale 1694. ^' M- Rolle a lu la folution d'une Qucftion de Dio- phance, &c un autre Mémoire dans lequel il faifoit voir l'impollibilité de la Qiiadrature du Cercle. 7. M. Varignon a donné des manières très-fimplcs de trouver les ditïercnccs hauteurs du Mercure, & de l'air qu'il comprime dans le fonds d'un tuyau recourbé. M. Mariette, dans Ton Traire du Mouvement des Eaux , avoir trouvé par expérience que lafomme du poias del'Atmofphére, &: de ce qu'il y a de Mercure au-dcllus de l'horizontale pris fuivantfa hauteur, efl: au feul poids de rAtniofphére comme l'étendue de l'air naturel cft à l'étendue de l'air comprimé. Mais comme il n'a- voit fait d'application de ce principe que fur des exemples particuliers , pour chacun defquels il fauc toujours refaire les mêmes calculs , M. Varignon les épargne par des formules générales dans Iciquelles il n'y a qu'à fubftituer les valeurs données des lettres qu'elles renferment pour avoir tout d'un coup ce que l'on cher- che , ou bien par iimple Géométrie , &: fans aucun calcul. 8. Le même M. Varignon a donné une Méthode gé- nérale pour trouver les hauteurs moyennes des Rcfer- voirs , ou les centres moyens de leurs ouvertures , avec une régie pour connoître le mouvement de la (uperficic de l'eau, ou de tout autre liquide contenu dans un vafe lorfque ce liquide coule fans interruption. Dans la fuite M. Varignon examina encore cette ma- tière plus à fonds , Se donna une régie pour trouver l'é- coulcmenc des eaux , & les ouvertures par lefqucllcs elles coulent , fuivant les différens tuyaux ou refcrvoirs, les pé- fanteurs fpccifiques quelconques de ces eaux ou liquides. Si. leurs hauteurs aufll quelconques. 11 calcula, par exem- ple , combien il refte d'air dans la Machine du vuideaprcs un nombre quelconque donné de coups de piflon. Et il démontra que lorfque la capacité du récipient eft lofois plus grande que celle du corps de la pompe, il rcfteen- DESSCIENCES. Z2I cote la 18'^ partie de 1 air fous le récipient après 300 coups 169^. de pifton. Il donna en général le rapport de l'air naturel à l'air raréfie dans la machine du vuide , fuivant le rapport des différentes parties de la Machine entr'elles. 9. M. Caffini a rapporté une Expérience qu'il a faite fur le mouvement d'oîcillation des feuilles de papier fuf- penduës par deux fils; il a trouve que les arcs qu'elles décrivent ont des longueurs qui font entr'elles en raifon fous-doublée du nombre de feuilles : par exemple , 5? feuilles de papier vont trois fois plus loin qu'une icule feuille. 10. M. De LaHire a fait voir une nouvelle efpéce de Niveau fort exaft , & d'un ufage facile. 11. M. Couplet le Fils a préfenté un Moulin horizon- tal , Se un Paravent, qui ont été approuvés par la Com- pagnie. I i. M. Amontons a fournis à l'examen de la Com- pagnie un Ponton fait d'une manière nouvelle. Les avan- tages qu'il a fur les Pontons ordinaires de cuivre font, qu'il eft plus d'une fois aufli folide, qu'il efl une fois plus large, qu'on le jette en moins de tems , & qu'il cft d'une moindre dépenfe. M. Mouton Chanoine de Lyon , habile dans les Mathé- matiques,& fort connu par fon Ouvrage des Obfervations des Diamètres du Soleil 8c de la Lune, a fut préfent à l'Académie des Tables Ttigonométriques qu'il a calcu- lées ; elles ont pour titre, Supplément de la Trigonomé- trie artificielle, ou du grand Canon Logarithmique qui contient les Logarithmes des Sinus &: des Tangentes pour chaque Seconde des 4 premiers dégrés du quart de Cercle avec leurs complcmens. Eeiij iiî, Histoire DE l'A cademie Royale mk^'-immmm.'fA .v^*i m m WEM^-"' ASTRONOMIE SVR LES CHANGEMENS DE GRANDEVR apparentes des Etoiles. i6qa. TV /T Onfieur Maraldi , qui fut reçu cette année dans J^y^ l'Académie, lut le détail de fcs Obfervations fur les divers changemcns dans la grandeur apparente des étoiles fixes; outre les étoiles qui le voyoicnt autrefois, & qui ont difparu entièrement, ou qui augmentent ôc diminuent tour à tour jufqu'à ce qu'on les perde entière- ment de vue, comme celle du col de la Baleine, Se les deux de la conftellation du Cygne, M, Maraldi en a obfcrvée plufieurs autres qui fubiflent les mêmes change- mcns de grandeur. Dans le Sagittaire l'étoile de la 3^ grandeur, qui eft à la jambe gauche précédente, cft marquée dans Bayer de la 3 '^ grandeur. En 1671 M. CalTini r.i trouva delà 6=.En 1676. elle lui parut fort belle, & M. Hallcy la mit alors de la 5'-" grandeur. En 1691. à peine M. Maraldi la pou- voit-il appercevoir -, mais dans les deux années fuivantes elle lui parut de la 4^ grandeur. 11 y a encore dans la mê- me Conftellation d'autres étoiles fujetes à charger; celle qui eft dans la partie auftrale de l'Arc eft de la 3^ gran- deur dans Bayer , & fut trouvée prefque de la féconde en 1677. par M. Halley -, cependant M. Maraldi ne l'a trouve que de la 4"=. Deux autres , l'une à la tête , & l'autre à répaule droite, paroiftent plus belles qu'elles ne font marquées dans les Catalogues ; celle du bras droit trouvée DES Sciences. 21j de la 5= grandeur par M. Halley eft fort diminuée scelle 1^5)4. de la cuiflc droite eft toujours invifible. Dans les Conftellations du Serpent & du Serpentaire , la dernière de la queue du Serpent marquée par Tycho & Bayer de la 3<^ grandeur , parut à peine de la 5^ en 1 670. à M. Montanari ; M. Maraldi la trouve à prélcnt de la 4=. La i6<= étoile du Serpent mife aulfi delà 3^ grandeur, étoit à peine de la 5^ en i69x. Celle du pied précédent du Serpentaire, qui avoir difparu au tems des Obfcrva- tions de M. Montanari eft toijjours invifible. Dans le Lion , outre la onzième étoile que M. Mon- tanari vit paroîtreen 1670. après s'être tout à-fait éteinte, & qui paroit depuis j ans toujours fort petite, il y en a encore une tout proche qui eft la ii<--, qui écoit à peine vilible en 1695. quoique marquée de la 4-^ grandeur "dans Tycho & dans Bayer. La 15S marquée auiïi de la 4<: grandeur eft à préfent auffi luifante que celle du col , qui eft de la 3=. On ne voit plus rétoile marquée i de la 6- grandeur ; mais on en voit 8 dans cette Conftcllation &: tout proche dont les Catalogues ni les Cartes ne font aucune mention. La 24= étoile du Cygne marquée de la j^ grandeur dans Bayer, &c delaô'-' dans Royer, fut trouvée changeante en 1686. par M. Kirch , qui trouva la période de fcs aug- mentations &: de fes diminutions de 13 mois. En 1692. M. Maraldi n'y a trouvé aucune variation ; mais au mois de Juillet de cette année elle avoir entièrement difparu à la vue fimple. L'étoile la plus claire de la tête de Medufe fut trouvée changeante par M. Montanari,- M. Maraldi l'a vérifié cette année, car elle lui a paru tantôt de la 4^, tantôt de la 3e grandeur , & fort fouvent même de la féconde, La plus Septentrionale de la même cête eft diminuée; Tycho la met de la 4= grandeur, elle eft à peine de la j^ à préfent. Z14 Histoire DE l'A cademie Royale 165)4. Dans le Grand Chien l'étoile qui efl: à roreillc droite marquée de la 3= grandeur, &: qui en 16-0. n'étoic prefque plus vilible , eft à préfcnc de la 4^ Les deux étoiles delà i« grandeur dans le Navire, qui font la 3 1' & la 3 1^ ^ g^ qui difparurent du tems des Ob- i'ervations de M.Montanari, font toujours invifibles. Dans Andromède on voit 4 étoiles nouvelles , l'étoile marquée A dans Bayer , qui avoir difparu fuivant les Ob- fervations de M. Caffini , efl: à prêtent vifible. Dans l'année 1671. M. Caffini trouva j étoiles nou- velles dans Caffiopée ; il n'y en a à préfcnt que deux qui fubfiftent, les trois autres ont difparu. Mais il y en a trois autres nouvelles de la 6= grandeur, une au piedeftal delà chaife , l'autre au ventre, èc la dernière à la poitrine. M. Maraldi a obfervé encore plufieurs autres étoiles nouvelles, 8 par exemple dans le Pegaze , 3 au- tour des Hyades,3 dans la Conftellation de la Vierge, &,'c. Il remarque que prefque tous les changemens arrivent dans la Voye de Lait. DES TACHES DE JVPJTER ET DE SES Satellites ^^ de la, Variation que celles-ci peuvent cau/cr aux EclipJ'cs de ces Satellites. A U mois de Février la Tache ancienne de Jupiter ji. JB. P«iri't 'i"-' Is Difque de cette Planète, après avoir été invifible pendant plus de deux ans, clic arriva au milieu de Jupiter le 4. Février à 10''. x6. 'min. Ce retour comparé avec la Table que M. Calhni en avoir drelTée fur fes anciennes Obfervations parut anticipé de deux heures &: un peu plus. Le premier jour du mois fuivant M. Caffini obfervant Jupiter, apperçut en méme-tcms cette Tache & l'ombre du DES Sciences. iif du premier Satellite,- il eut le plaifir de confidcrer leur i6s>^. mouvement différent fur le Difque de Jupiter , h Ta- che préccderoit l'ombre du Satellite ,• elles arrivèrent au milieu de Jupiter à deux minutes l'une de l'autre , &c enfuice l'ombre précéda la Tache coùjours de plus en plus. C'efl: une preuve que cette Tache eft adhérente au corps même de Jupiter , puifque fon mouvement parut plus lent que celui de ron)bre du Satellite : car des 4 Satel- lites de Jupiter, ceux qui font des révolutions plus cour- tes fe meuvent plus vite fur le difque de Jupiter ; le pre- mier parcourt le diamètre en i''. 2.8'. le z^ en 3!'. enforte que les tems des révolutions des Satellites font cntr'eux en raifon triplée de ceux pendant lefquels ces Satellites parcourent des cordes égales du difquede Jupiter. Par la vîtefle obfervèe dans le mouvement de cette Tache, elle paroît un peu moindre que celle du fécond, & un peu plus grande que celle du 3^ Satellite 5 donc fi cette Tache étoir un Satellite, il feroit moyen entre le fécond Se le troifîéme , & fa révolution feroit moyen- ne entre celles de ces deux Satellites , au-licu qu'elle fe fait en moins de 10 heures. Le 2. Mars on obferva une Conjondion inférieure du 3"= Satellite. A é''. ^ i' jo"il touchoit le bord Oriental de Jupiter à 7''. o' j6". il étoit entièrement entré fur le difque. Un peu après on apperçut proche du bord de Jupi, ter dans le même parallèle oii le Satellite étoit entré, une Tache obfcure fcmblable à fon Ombre; mais de la grandeur de l'ombre du premier Satellite , qui eft plus petit que le troifîéme. Ce n'ètoit pas l'ombre du 3":. non feulement par cette raifon , mais encore parce qu'elle ne devoir pas être alors fur le difque de Jupiter, fuivantla configuration de cette Planète avec le Soleil &c avec la Terre ,• ce n'étoit pas non plus une Tache adhérante au ////. de l'Acad. Tom. II. F f ii6 HisToiREDE l'A cademie Royale 1^94. corps de Jupiter, comme on le vérifia enfiiirc par Con mouvement : M. Caffini jugea aufiTi-tôt que c'étoit une Tache du 3= Satellite même qui le rcndoit vifiblc fur ledifque éclairé de Jupiter. Elle arriva au milieu de cette Planète à 8^. 38'. Elle pafTa à l'autre bord de Ju- piter, fans changer de figure, comme il auroit dû arri- ver , fi c'eût été une Tache de Jupiter; &: à lo^. zi' 30" le Satellite fortit à l'endroit où l'on venoit de voir la Tache. A io'>. 30' il fe détacha dudifque. Par les phafes de l'entrée & de la fortie , M. Caflîni trouve que le Satellite a écc au milieu de Jupiter à 8'\ 41'. trois minutes plus tard qu'il n'avoit obfervé la 'I ache au milieu. Cette Obfervation donna occafion à M. Cafilni de rechercher quelle doit être la variation des Eclipfes des Satellites caufée par leurs Taches , 5c il trouva qu'en fuppofant que les Satellites tournent fur leurs axes , on pouvoir rendre railonde quelques apparences qu'on avoic remarquées. Lorlqu'on obferve avec foin le rems que les Satellites employent à entrer Se à fortir du difque de Jupiter, la durée de l'Immerfion, qui dans la même conjondion de- vroit toujours être égale à celle de l'Eincrfion , s'eft Trou- vée fouvent inégale. Il efl: vrai qu'une partie dccetteiné- galitc peut être rcjettée fur la grande difficulré de déter- miner précifément l'inftant du premier attouchement , & de l'Immerfion totale , 5c le commencement & la fin de l'Emerfion; mais une Tache qui ferencontreroit au bord précédent du Satellite lors de l'Immerfion, pourroitbien retarder l'apparence de l'Immerfion, &c en diminuer la durée; 5c fi elle ne s'y trouvoit plus au tcms de l'Emer- fion, la durée de cette phafe feroit plus longue quecclle de l'Immerfion apparente; ce qui pourroit encore vaticr en différentes manières. Ces Taches pourroient aufli influer fur Icslmmerfions DEsSciENCES. il^ &:les Emerfions dans l'Ombre, &: par-là varier les demi 1594. demeures. M. Cartîni rapporte trois Conjonûions du j^ Satel- lite obfervées , dans lefquelles cette caufe s'efl: apparem- ment rencontrée ; !e 1. Mars de cette année il obfervala durée entre la fin de l'Immerfion , & le commencement de l'Emerfion du Satellite qui parcouroit le difque de Ju- piter, de 3''. 20' 34". Le 2 I. Mars le Satellite étant dans la partie fupérieure, la durée entre l'Immerlion totale dans l'ombre, &: le commencement de l'Emerfion fut de Le 27. Mars le Satellite étant encore dans la partie fupérieure de fon cercle, la durée entre l'Immerfion to- tale derrière le difque de Jupiter, & le commencement de l'Emerfion , fut de 3^. 24' 30". Or il faut remarquer que la durée de l'EcIipfe dans l'Ombre doit être plus courte que celle de l'ocultacion du Satellite par le difque même de Jupiter , à caufe que cette Planète occupe dans le Ciel , à notre vue , un arc dont la corde eft plus grande que le diamètre réel de Jupiter, au-lieu que le diamètre de la fedion de l'ombre où paffe le Sarcllite, eft plus petit que celui de Jupiter-, le Satel- lite dans ces Obfervations paflToit à très-peu près à égale diftance du centre de Jupiter , & de fon Ombre. Cepen- dant il a mis plus de tems à pafler par l'ombre que par le difque même de Jupiter dans fa partie fupérieure. Il y a donc apparence que les Taches de ce Satellite ont pu produire cette inégalité. F fi) 1694- Zl8 HiST O I RE DE t'Ac ADE MI E RoYALE DIVERSES OBSERVATIONS Ajîronomiques. I. MEfTieurs CafTini & De La Hire obfervérent l'E- clipfe du Soleil du 2.2,. Juin, autanc que le mau- vais c.inslc pue permettre, M. CulFct l'obferva aufli a Lyon : &:le P. Bonfaà Avi- non. Elle commença à Lyon à 4^". 48' 16". &: finit à 6''. 12,' 33". A Avignon le commencement fuc à 4'\ yi' 2,1". le milieu à 5''. 34' 2.3", la fin à 6'\ i^' 2,4". la grandeur fuc trouvée de z doigts & deux tiers. MM. Caflini &: De La Hire abfervérent auflTi l'Ecli- pfe de Lune du 7. Juillet, fur laquelle M. Caflini donna fcs RcHéxions. IL M. Chazellcs parcourant la Méditerranée par ordre du Roi, obfervoit les I.onCTicudes& les Latitudes de tous les lieux par où il pafloit : la différence entre Malte &: Paris fut trouvée de 1 1 dégr 8' 45". La Latitude de cette Ifle de 3 j dégr. 53' 30". 11 trouva que toutes les Cartes donnoient trop d'étendue à la Méditerranée d'Occident en Orient. La Latitude d'Alexandrie fut trouvée de 13 minutes plus grande que Ptolomée ne la donne. Sa difl^ércnce en Longitude avec Paris cft de i'». 51' 13". Entre le Caire &: Paris i^. j8' 10". Il remarqua que les famcufes Pyramides d'Egvpte étoient toutes fur une ligne Nort &c fud. DES Sciences. 2.2,9 III. ^'^4. M. De La Hire a lia un Examen du rapport du dia- inetcre de la Lune à celui de la Terre, il les trouve entr'eux comme 2.7 j à 1000. IV. M. Caffini le Fils fie voir des Tables de l'Etoile po- j, , laire pour trouver la hauteur &r Ion pallage par le Me- Tom. vu. ridien pendant toute l'année, fa déclinaifon horifontaleà t-ilh toutes les heures du jour , &: la hauteur du Pôle en tous les lieux de la Terre. V. M. Ca(îini le Fils donna encore une méthode de trou- ver les diamètres du Soleil &: de la Lunepar lepafTagcde ces Planètes par les fils obliques; &: il fit voir un Planifl phére terreftre où tous les lieux étoient placés fuivant les Obfervations récentes. VI. M. Cafiini donna fcs Remarques fur le mouvement de l'étoile Polaire en longitude , & vers le Pôle du Monde. Quelque tems après il communiqua les Réflexions qu'il avoit faites fur les Con)onâ:ions de Mercure avec le Soleil, donc les Anciens èc les Modernes avoient fait mention. Ffiij îjo Histoire ob l'Académie Royale ANNEE M D C X C V. PHYSIQ.UE GENERALE- l^PT- SVR LA ^ANTJTE^ D'EAV DE PLVTE tombée à l'ObJervatoire en 1694. E N Janvier Février Mars Avril May Juin Juillet Août Septembre ni Oftobrc j| Novembre ni Décembre j 6 5 loi- 394 Mi lignes i. La femme eft de 11 pouces 9 lignes {, DES Sciences. 2ji Quoique cette année aie été fort peu pluvieufe , les ^^95- Sources n'ont pas laifle d'être afTez abondantes , ce qui peut faire conjefturer qu'elles ne tirent pas entièrement leur origine de l'eau des pluies. 11 femble au contraire que l'abondance des Sources marque que les années fuivan- . _ tes feront pluvieufes, comme quelques Perfonnes l'ont expérimenté. M. De La Hire remarqua aufli que la nuit du 30 Juil- let de cette année 165)5. ^^ étoit tombé 14 lignes d'eau. Que la Nége, quand elle eft fondue, donne au moins trois dixièmes de fa hauteur. DIVERSES EXPERIENCES SVR LE FROID ^ la, Gelée de cette Année 1695. LE grand froid que l'on éprouva dans les mois de Janvier & de Février donna occafion de faire plu- fieurs Expérience, fur la gelée. I. M. Hombergafait geler du vinaigre-, il s'efl: par- tagé en trois parties de couleurs différentes; la plus bafle étoit brune; c'eft la partie tartarcufe : au milieu étoit le phlégmCjOU la partie infipide , & la partie huileufe, qui tenoit le dcffus , étoit rouge. 2,, Le Thermomètre de M. De La Hire pendant toute la gelée a toujours été entre le i j & le lo^ degré , hormis le 7. Février, qu'il eft defcendu à 7 degrés. 3. M. De La Hire a obfervé plufieurs fois que l'air étoit plus froid que la neige ; car ayant mis le Ther- momètre dan? de la neige, & l'en ayant bien enveloppé , il eft auflTi-tôt remonté de li degrés y l'ayant enfuitc re- tiré, il eft redefcendu prefquc à la même hauteur où il étoit auparavant, quoique l'air fût alors plus échauffé par la préfence du Soleil. La boule du Thermomètre étant ZJ2 Histoire DE l'A cademie Royale Kapy. couverte de neige, on a foufflé avec un foufflcc pen- dant quelque tcms contre la boule au travers de la neige, (S<: la liqueur a paru defcendre un peu dans le tuyau. 4. L'eau qui étoit répandue fur le pavé d une des Sales de rObfervatoire, étant gelée, fonnoit des rôles dont on fe fert pour ornemcns en Architcdure; elles avoienc fix feuilles très-égales, dont chacune avoir une côte en. fon milieu, aflez relevée, &: qui donnoit naiffance à plu- ficurs petites fibres droites &: parallèles cntr'elles. Dans les endroits oii il y avoir une plus grande quan- tité d'eau fur le pavé, elle s'étoit gelée par branchages, qui n'avoient que des côtes , fans aucune feuille j ces branches étoicnt fort bien contournées. y, M. De La Hire le Fils a fait des Expériences fur la congélation de plufieurs liqueurs qu'il avoir mlfes fur des morceaux de verre à la hauteur d'une ligne : le vinaigre ne forma aucune figure remarquable, ni l'urine feule; mais ayant mêlé un peu d'eau dans l'urine, il fe forma des efpéces de grandes plumes -, l'eau de neige fit le même effet que l'eau fimple. L'eau de vie s'éleva en petits bouil- lons à peu près comme clc la neige, y ayant mêlé un peu d'eau, elle fe gela aflez uniment, excepté en un endroit oii il s'éleva une petite butte compofée de grains comme ceux de la grêle à la hauteur de 4 lignes. L'eau-de-vie mêlée avec de l'urine a eu beaucoup de peine à geler. 6. M. De La Hire a remarqué que deux Orangers, qui étoicnt entièrement gelés cet hyver s'étoicnt remis lorfque le tems eft devenu plus doux : leurs feuilles qui étoicnt abatuës fe font redrcflces : comme ils étoient dans une chambre oij il n'y avoir point d'humidité , ces Oran» gcrs , quoique gelés , ne font point morts, DIVERSES DESSCIENCES 153 DIVERSES OBSERVATIONS de Phy/tque générale. : I. MOnfieurDcLaHirealûune Lettre écritede Châ- 1655. tillon fur Seine, à l'occafion d'un grand Orage qui s'y éleva le 10. Mars fur les 7. heures du foir. La tête de cet Orage s'étant enflammée , l'air parut tout en feu ; ceux qui le virent en furent fort effrayés , & crurent que les Villages voifins étoient entièrement confumés par le feu quitomboit de tous côtés enbluettes femblables à celles qui fortent du fer rouge quand on le bat : après être tombées elles rouloient quelques tems à terre, &: paroiffoient bleues; elles s'éteignoient enfuite: cette pluye de feu dura un quart d'heure , &: occupa un affez grand terrcin : à la queue de l'Orage il neigoit, & la neige tomboic en gros flocons. Ce même jour à Paris il tomba fur les y'^^ du foir une grande quantité de ces flo- cons de neige, accompagnés d'un cfpéce d Ouragan. Le 17. du même mois, fur les 4^. du matin , il tomba en plufieurs endroits de la même Ville de Châcillon une efpéce de pluye d'une liqueur rouffâtre , épaiffe , vifqucufe , puante , & qui relfembloit à une pluye de fang. On en voit de groffes gouttes imprimées contre les murs, & un même mur en étoit fouetté de côté Se d'autre , ce qui fait croire que cette pluye a été excitée par un tourbillon violent. IL M. Homberg a fait quelques Expériences fur une boule de Souffre. Hijl. de l'Ac. Tome II. G g ^34 H I s T O I RE D E l'AcaD EM II R O Y A LE ^^95' I. Ayant frappé dclfus avec la main , fi on l'approche de l'oreille, on entend un bruit feniblable à celui du ba- lancier d'une montre, z. L'ayant frottée fur un drap , quand on y met une petite plume de duvet, la boule l'attire cnforte que le duvet fe reflerre ,■ en approchant le doigt, fes parties fe développent: quand on l'élevc au-dcflLis de la boule, juf- qu'à une certaine hauteur , &: qu'on le lailfe aller, il fe précipite fur la boule. III. Sur ce que l'on deraandoit, fi le rcffort de l'air s'affoi- blit, M. l'Abbé Galloys a dit que cette même qucftion ayant été faite en 1669. M. De Robcrval avoir rapporté qu'étant fort jeune, 1 il avoit chargé à l'ordinaire une Arquebufe à vent, & que l'ayant laifTée fans y toucher pendant 16 ans entiers, l'effet de cette Arquebufe avoit été aulfi grand qu'auparavant. IV. M. Varignon a propofé comme une conjedure feule- ment, ce qui lui ctoit venu en penfée fur l'ufage de l'air enfermé dans les alimens par rapport à la digeftion. Il conçoit que lorfqu'ils font dans l'eftomach, l'air qu ils renferment fe dilate par la chaleur naturelle ,■ que celui des grands pores qui ont communicationcntr'eux , & au- dehors , comme dans les yeux fenfibles du pain , trouve à la vérité des ifTuës qui lui permettent de fe dilater fans rompre les parois de ces porcs,- mais que celui qui fe trouve enfermé de toutes parts dans les plus petites par- ties des alimens, ne pouvant fc dilater fans faire effort contre les parois de ces petites cellules , il les rompt &: les réduit en particules d'autant plus déliées, que ces cel- lules étoient plus petites ; ainfi les plus petites parties des D E s s C î E N C s s. îj j- alimens étant imprégnée; d'air, elles doivent fe broyer iiîpj. en d'aurres qui (oient enfin allez fines pour former avec le liquide qui les détrempe une cfpéce de bouillie, donc le plus coulant fera ce qu'on appelle chyle. M. Homberg objecta que fi l'air dilaté pouvoir ainfi difToudre les alimens dans Icfquelsils fe trouvent, le feu ordinaire devroit broyer aufll les viandes, &:c, M. Vari- gnon répondit que la cuilTon des viandes ne confiftanc que dans le détachement de leurs parties fenfiblcs , il fe pouvoit bien faire que ce ne fût en effet autre chofe que ce broyement ; l'air dilaté dans les cellules de ces viandes , où le feu peut entrer , les forçant à s'élargir, foit parce qu'il s'y trouve enfermé de toutes parts, ou parce qu'il s'y dilate trop fubitement , en rompt le tin"ui & c'eft ce qu'on appelle viandes cuites : mais comme les parties du feu ordinaire font infiniment plus grofliéresque les efprits qui font lâchaient naturelle , elles ne peuvent pas péné- trer comme celles-ci dans les plus petits pores de ces corps , ni par conféquent les réduire en parties aflcz dé- liées pour en faire avec l'eau dans laquelle ils cuifent une bouillie femblable au chyle. V. Un Magiftrat de Befançon a appris à l'Académie " qu'il y avoit proche le Mont Saint Claude un Enfant qoi à l'âge de fix mois commençoit à marcher -, à quatre ans" il paroiffoit capable de la génération; à feptans il a eu de la barbe , & la taille d'un homme : il avoir alors dix ans. VI. M. Homberg a fait voir la différence de criftalliza- tion , ou de congélation du fcl commun dans un tems extrêmement froid , & daas un froid plus modéré : une 1^6 H IS T OI RE DE L'Ac ADE M lE Ro Y A LE. 1^5 y. du mois de Septembre s'efl: trouvée tranfparente , & en une made unie au fond du vaiflcau : l'autre du mois de Février avoit fur fa fuperficic des rofcs exagones : elle étoit beaucoup plus blanche que la première, &: fe dif- fout dans un tems aflez modéré , au-Iicu qu'il faut à la première un tems fort chaud. VII. M. De La Hire a donné le moyen de faire faire à un morceau de plomb plongé dans l'eau , autant 6c même plus d'effort que s'il étoit dans l'air. Ce moyen confifte à mettre ce morceau de plomb dans un vafe plein d'eau jufqu'au couvercle, auquel efl: foudé un tuyau, le long duquel monte l'eau , que le plomb fouleve en s'enfon- çant au fonds. Cette élévation de l'eau dans ce tuyau charge le fonds du vafe , fclon qu'elle y monte plus ou moins haut: pour s'en apperccvoir, le fonds du vafe eft fait d'une peau de veflie , qui en fc gonflant à proportion de fa charge repoufle plus ou moins une platine qu'on appuyé contre. VIII. On a parlé de la préparation de l'Encre delà Chine : elle fe fait avec le noir de fumée , un peu de fiel de Bœuf pour l'empâter , y ajoutant un peu de colle de. poiflbn. M. Charas a dit qu'il fait de très-bonne Encre com- mune avec une livre de petites noix de galle concaffées , qu'il fait infufer dans 4 pintes de vin; il coule le tout , & y ajoute 4 onces de vitriol d'Allemagne fans gomme. IX. M. Hombcrg a lu une manière de teindre en noir à DES Sciences. 137 froid. On mec dans un pot de terre ou d'étain une livre de 1 6$ )-. bois d'Inde, appelle Campcfche , en copeaux ,• onyvcrfe quatre pinces d'eau de rivière; on laifle ce bois en in- fufion chaude pendant 14 heures. On prend enfuite une demie livre de vert-de-gris grofliércmenc concafle, fur lequel on verfc une pinte de vinaigre, qu'on laifTeau/îî en infufion chaude pendant 14 heures, & on fépare par inclination le vinaigre d'avec le vert-de-gris. On donne trois ou quatre couches de la première in- fufion, fur ce que l'on veut noircir , laiflant féchcr cha- que couche fèparèment. On y met enfuite deux cou- ches du vinaigre empreint de vert-de-gris, & en même tems la pièce que l'on veut teindre devient noire. Si c'eft de la laine , il faut auparavant la faire bouillir dans de l'eau d'alun pour la dègraifler. X. M. Homberg a donné encore la manière de faire le Carmin. Prenez cinq gros de Cochenille, demi gros de graine de Chouan , 18 grains d'ècorce d'autour, & autant d'A- lun de roche. Faites bouillir j livres d'eau de rivière dans un pot d'étain, ou de terre verniflee qui foit neuf; pen- dant qu'elle bout, verfez-y le Chouan, & après 3 ou 4 bouillons, vous le paflerez par un linge. Remettez cette eau bouillir, & alors verfcz-y la Cochenille; après 4 bouillons , pendant lefquels il faut toujours remuer , met- tez-y l'Autour, &: un inftant après l'Alun, toû]ours en remuant , & alors retirez le pot du fcu; paffez le tout promptemcnt par un linge dans un plat de fayencc , ou de verre. Au bourde huit jours que vous aurez laiffè re- pofer , il faut verfer l'eau par inclination. Le limon qui refte au fond du plat eft le Carmin. On le laiffe fècher à l'ombre en le garantiflant de la pouflière. Ggiij 238 Histoire de l'Académie Royale 1^55. Si on laide trop bouillir la liqueur après que l'Alun a été mis , il viemlra du cramoili au-lieu de carmin. M. DcLaHirea lu (es Remarques fur le Traité de la Refpiration de M. Svamerdam. A N A T O M I E- SVR L'VSAGE DV TROV OVALE, ^ du Cuna.1 de communication dans le Fœtus. NOus avons déjà remarqué ci-defius, que M. Mcry n'cft pas entièrement de l'avis des Anatomiftes qui ont écrit jufqu'à préfent fur l'ufage du Trcu ovale, & du Canal de communication dans le Fœtus ; la raifon qu'ils apportent de l'ufage qu'ils donnent au trou ovale cil tirée d'une efpéce de valvule qui eft du côté de la veine du poumon à l'embouchure du trou ovale , enforte que le fang qui vient du côté de cette veine contre cette val- vule , tend à la fermer , &: à l'appliquer contre ce trou , au-lieu que celui qui vient du côté de la veine cave tend, à l'ouvrir , d'où ils concluent que le fang ne peut pafTer par ce trou que de la veine cave dans l'oreillette gau- che du cœur , &: non de la veine du poumon dans l'O- reillette droite. Entre pluficurs raifons que M. Mery apporte pour dé- truire ce fcntiment, en voici quatre principal^es. 1. Il foûtient qu'il n'y a point de valvule à l'entrée du trou ovale, ou du moins, que ce que l'on prend pour une valvule n'cft pas fitué de manière qu'il puiffe boucher DES Sciences. 139 le trou ovale; c'cd ce qui fait que l'eau fcringuée par i^py. l'aorce , ou par la veine du poumon , pafle librement par le trou ovale dans l'oreillette droite du cœur, &: de-là dans la veine cave, comme il l'a fait voir par deux fois à rAcadémiedans deux Fœtus humains. z. La fituation des veines cû; telle , que le fang delà veine pulmonaire vient direâ:emcnt contre le trou ovale, ce qui lui donne , félon M, Mery , beaucoup plus de faci- lité à pafTer par-là, que celui de la veine cave, qui n'y vient que de côté. C'cfl: ce qui fait croire que le fang , bien loin de paflcr de la veine cave dans l'oreillette gauche du cœur , palTe au contraire de la veine du poumon dans l'oreillette droite, & dans le ventricule droit du cœur. 3. Aulli le diamètre de l'artère du poumon eft-il beau- coup plus grand que celui de l'aorte,- ce qui ne devroic pas être , fi la plus grande partie du fang de la veine cave palToit par le trou ovale pour fe rendre dans l'aorte. 4. Enfin dans la Tortue , où la communication des deux ventricules du cœur fait le même effet que le trou ovale dans le Fœtus , le. fang y circule de la même ma- nière que M. Mery prétend qu'il circule dans le Fœtus. A ces raifons M. Varignon objefta , qu'il avoir fait avec M. Du Vcrney une Expérience qui prouvoit, que ce que les Anatomiftes appellent valvule, à l'orifice du trou ovale, étoit très-capable de le boucher. M. Du Verney ayant étendu avec un ftilet cette val- vule , qui eft ordinairement plifTée après la morr , cile s'ap- pliqua fi exadiement fur le trou ovale, que M. Du Ver- ney foufHant vers ce trou avec un chalumeau du côté de la veine du poumon , pendant que M. Varignon tcnoit ■ une bougie allumée contre ce trou , du côté de la veine cave, la flamme delà bougie n'en fut aucunement ébran- lée,- ils virent feulement la valvule fort étroitement ap- pliquée contre ce trou, ce qui prouve qu'il n'y paffoit point d'air; au -lieu que foufflant du côté de la veine i65)y. 140 Histoire de l'A cademie Royale cave, l'air ouvroic cette valvule, &: paffoit fans peine par ce trou. M. Mery répondit , qu'il falloit que ce trou ovale ne fût pas ouvert alors de toute fon étendue , parce qu'en ce cas la prétendue valvule n'auroit pu le couvrir entiè- rement, ce qu'il prouvoit par l'eau qu'il avoir feringuée par l'aorte, &: par les veines du poumon , laquelle avoir paflTé par le trou ovale dans l'orcillctre droite du cœur. Entin , ii parle moyen de l'air foufflc par l'aorte, on donne au cœur toute fon étendue , & qu'on le laiiTe fé- cher en cet état, on trouvera en l'ouvrant cnfuite , le trou ovale manifcftcment ouvert , de la grandeur de fa prétendue valvule. Toutes ces raifons perfuadent à M. Mery , que la valvule que tous les Modernes fuppofcnt être placée à l'entré du trou ovale , ne peut empêcher une partie du fang des veines du poumon de paiTcr par ce trou dans le ventricule droit , puifqu'elle ne peut le fermer. A l'égard de l'ufage du trou ovale , & du canal de com- munication , par rapport à la circulation du fang, voici ce que M. Mery en penfe. Le cœur du Fœtus , de même que celui de l'Homme, ne pouvant pas entretenir par fes propres forces le mouvement circulaire du fang , par les raifons que nous en avons données plus haut d après lui,- pendant tout le tems qu'il cft renfermé dans la matrice , il a befoin de la rcfpiration de fa mère pour le continuer. Mais parce que le cœur du Fœtus a autant de fang àpouf- fer que celui de l'Homme , à proportion de fon corps , Se que la mère ne fournit au Fœtus , par la veine ombilicale, qu'une quantité d'air beaucoup moindre que celle que donne la rcfpiration au cœur de l'homme -, il eft évident que cette petite quantité d'air que la mère fournit au fœtus , ne feroit pas fuffifante pour entretenir chez-lui la circulation du fang , fi dans le Fœtus la nature n'avoit accourci DES Sciences. 241 accourci à la plus grande partie du fang le chemin qu'il ^^95- parcourt dans THomme. C'eft pour cec effet qu'elle a formé le trou ovale , & le canal de communication dans le Fœtus & dans la Tortue ; car de toute la mafTe du fang qui fort du ventricule droit du cœur du Fœtus, une partie pafFe de l'artère du poumon par le canal de communication dans la branche inférieure de l'aorte, fans circuler par le poumon, ni par le ven- tricule gauche: & des deux autres parties qui traverfent le poumon, &c reviennent dans l'oreillette gauche du cœur, l'une pafTe par le trou ovale , &: rentre dans le ventri- cule droit, fans circuler par le ventricule gauche, ni dans •tout le relie des parties du corps du Fœtus -, l'autre entre dans le ventricule gauche , pour prendre le chemin de l'aorte. Le trou ovale &: le canal de communication fer- vent donc dans le Fœtus à racourcir à la plus grande par- tie du fang le chemin qu'il parcourt dans l'Homme adulte : &C par-là, quoique le cœur du Fœtus ait à pro- portfon autant de fang à poulTcr que celui de l'Fiomme; cependant pour en continuer la circulation , il n'a pasbe- foin de toute la quantité d'air qui efl; nécclTaire au cœur de l'Homme. C'efb encore par cette même raifon que la petite quantité d'air qui refte dans la machine pneuma- tique , après un très-grand nombre de coups de pifton, fuffit pour entretenir plus long-tems la circulation du fang dans un Chat, qui a le trou ovale, Se le canal de com- munication ouverts, que dans un autre qui a ces partages fermés, aufli voit-on que le Chat, qui a ces partages ou- verts , vit bien moins de tems hors de cette machine , &; périt aurti promptement que celui qui les a fermés, ea otant à l'un &; à l'autre le rcfpiration. I! n'efl: donc pas furprenant que le Fœtus humain , privé par la compreflion du cordon du placenta , de la petite quantité d'air que lui fournit la mère par la veine ombilicale, pcrifle beaucoup plîicôî dans la matrice qu'un ////7. de l'Ac. Tome II, H h 141 H I s T o I R. F. D E l'A cademie Royal e Chit nouveau né dans la tnachine pneumatique. I^9J- Mais ilcft plus difficile de découvrir la raifon pourquoi le crou ovale ôc le canal de communication , Icrvantdans le Fœtus & dans la Tortue à racourcir le chemin que le fang parcourt dans l'Homme, le cœur du Foetus ne pcun cependant, par rapport à cette circonftance , continuer la circulation du fang auiîl long-tems que fait celui de la Tortue fans le fccours de la refpiration. Pour trouver la raifon de ce phénomène, il faut re- marquer, que bien qu'il foit vrai que ces deux palîagcs ayent dans le Fœtus & dans la Tortue le même ufage, il y a néanmoins cette dillercnce entre le chemin que le fang parcourt dans l'un & dans l'autre; que dans la Tor- tue toute la maffc du fang fortant du ventricule droit , la plus grande partie palTe dans l'aorte Se dans l'arccrede communication, qui tirent leur origine de ce ventricule. Se vient fe rendre par la veine cave dans fa cavité , oîi elle achève la circulation fans pafTcr par le poumon, ni par le ventricule gauche; &: que l'autre partie , qui cir- cule par le poumon , ne trouvant point d'artère dans le ventricule gauche par où elle puilTe fortir , eft forcée de palTer de ce ventricule par le trou ovale dans le ventri- cule droit , où elle finit auflTi fon tour fans circuler par le rcfte des parties du corps. D'où il fuit, 1°. Que le trou ovale & le canal de com- munication fervent dans la Tortue , comme dans le Fœtus, à racourcir les chemins que le fang parcourt dans l'Hom- me, z". Qiie tout le fang de la Tortue ne palTe qu'une fois dans fon cœur à chaque circulation; au-lieu que dans le Fœtus toute la maflc du fang que les deux troncs de la veine cave déchargent dans le ventricule droit, fe divifc en trois parties dans le tronc de l'artère du poumon: la première entre par le canal de communication dans la branche inférieure de l'aorte , &: retourne par la veine cave dans le ventricule droit fans circuler par le poumon. DES Sciences. 443 ni par le ventricule gauche : les deux autres traverfent le i^9S- poumon ôc viennent fe rendre dans l'oreillette gauche , où elles fe fcparcnt ; l'une paiïc par le trou ovale, S>c rentre auflî dans le ventricub droit flins circuler par le gauche, ni par le rcfte du corps. Cette féconde partie, comme la première, ne paflc à la vérité qu'une fois par le cœur du Fœtus, de même que fait tout le fang par le cœur de la Tortue; mais la troifiéme qui entre dans le ventricule gauche, prenant la route de l'aorte, parcoure dans le Fœtus autant de chemin que tout le fang faic dans l'Homme, &c par conféquent paffe deux fois par le cœur du Fcccus dans une feule circulation , comme tout le fang fait dans l'Hommeila première, lorfque la veine cave décharge le fang dans le ventricule droit; la féconde, lorf- que les veines du poumon le portent dans le ventricule gauche. Delà vient en partie , que le cœur du Fœtus ne peut continuer le mouvement circulaire du fang aufïï long-tems que fait le cœur delà Tortue, fans le fccours de la refpiration , quoique le trou ovale , & le canal de communication , fervent dans l'un & dans l'autre à ra- courcir le chemin que le fang parcourt dans l'Homme ; mais avec cette différence, que tout le fang de la Tor- tue ne paffe qu'une fois dans fon cœur à chaque circu- lation, &; qu'un tiers de la maffe du fang paffe deux fois dans celui du Fœtus , comme nous venons de le dire. D'ailleurs le cœur du Fœtus ayant à proportion au- tant de fang à pouffer que celui de l'Homme , autant de vîteffe à lui communiquer ; &c ayant fes forces partagées entre ks deux ventricules, comme celui de l'Homme , le Fœtus ne peut pas fe paffer auffi long-tcms de la refpira- tion que fait la Tortue , dont le cœur a moins de fang a pouffer, moins de vîteffe à lui donner, &: dont les forces font réunies. M. Mery croit encore que c'eft pour la même fin que nous avons expliquée , que la nature a formé dans le Hhij ^44 M I s T O I R E DE l'A CADEMIE ROYALE jgrjr foye du Fœtus un autre canal de communication entre le tronc de la veine porte &: le tronc inférieur de la veine cave. En effet, il y a toute apparence que la petite quan- tité d'air que fournit la mère au Fœtus par la veine om- bilicale , n'auroit pas été fuffifante pour faire circuler fon fang , file fang delà veine ombilicale, pour fc rendre dans le cœur du Fœtus , avoir fuivi les routes que tient le fang de la veine porte pour y arriver : c'cft-à-dire, fi le fang de la veine ombilicale eût paffé dans les rameaux de la veine porte. Se de ces rameaux par toutes les petites glan- des du foye dans les branches de la veine cave, qui fonc difperfécs dans toute la fubftancedece vifcere; parce que cette petite quantité d'air , qui cfl: mêlée avec le lang delà. veine ombilicale, ayant par là plus de chemin à faire , Se beaucoup plus de frottement àefiTuycr, auroit trop perdu de fon mouvement en arrivant au cœur , pour pouvoir don- ner au fang du Fœtus l'impulfion qui lui cftnéccflTaire pour continuer fa circulation ; ce quil'auroit faitccffer ; le cœur du fœtus, de même que celui de l'Homme, n'étant pas capable de l'entretenir par lui-même, D J f^ E R S ES 0 B S EKV AT I 0 N S Anatomiques. î. MOnfieur Mery , en difféquant un Renard d'Efpagne^ a trouvé la veficule du fiel dans un des lobes du foye qu'elle perçoit de part &: d'autre. Il a fait voircncore plufieurs particularités fur les parties de la génération, II. Le même M. Mcrv a trouvé dans le tefticulc d'une femme , qui étoic abfcédé, un os de la mâchoire fu- périeure , avec plufieurs dents fi parfaites , que quelques- DESSCIENCES. 24J unes parurent avoir plus de 10 ans : il a auffi trouvé dans lijpj. un enfant âgée de deux ans , fille de cette même femme, un tcllicule rempli d'une elpéce d'œufs d'une groflcur confidérable; les plus gros avoient jufqu'à j ou 6 lignes de diamètre. M. Mery croit que ce font des hydacides changées en abfcès. ÎII, M. Mery a fait voir que dans la peau de la langue d'un Veau il s'élève des pointes de la furface intérieure de répiderme , qui s'enchafTent dans les trous delà mem- brane reciculaire, de la même manière que les poinres qui ferrent de la furface intérieure de la peau y entrent. La peau intérieure des joues eit différence de la peau de la langue; car elle paroît compofée d'un épiderme, & d'une vraye peau-, la peau cft femée de cornets d'une figure pyramidale , qui entrent dans ceux deTépiderme ; elle paroîc être compofée d'une membrane glanduleufe; plufieurs de ces glandes forment un amas qui fe termi- ne en mamelon, qui eft reçu dans les cornets de la peau. Ce qui peur faire croire que toutes ces petites py- ramides font percées par le bout ou fommct pour don- ner paffage à la liqueur filtrée dans les glandes. IV. Si la cataraéle eft effeélivemenr une pellicule qui em- pêche les rayons de lumière de traverfer le criftallin, il peut fouvent arriver que l'aiguille dont on fe fcrt ordinaire- ment dans l'opération de la cataraéle , ne puiffe faire autre chofe que plifler cette pellicule en éventail ; &: comme elle eft fouvent aflez forte pour faire un peu de refforc , elle fe rcdrefte &' reprend fa première fituation ; ce qui oblige de recommencer l'opèrarion. M. Homberg a propofé une aiguille qui remédie à cet inconvénient; elle cft faite en pincctes , J. autrement elle ne fait que le calciner. Il arrive le même inconvénient à l'eau Régale qui dif- fout l'or ; car il la faut affoiblir pour diffbudre l'étain , & y ajouter quatre ou cinq parties d'eau commune, au- trement elle ne fait que de la chaux -, enfortc que l'cfFec ordinaire que l'on attend des efprits acides , fçavoir, d'être diffblvants , ne peut s'obtenir que par le mélange de ce qui ell proprement l'acide, qui peut fe réduire en fel concret , & d'une certaine quantité proportionnée de flegme , qui donne la fluidité à ces Tels , lefquels produi- fent des etfccs fort oppofés aux effets des fels volatils des végétaux & des animaux; ceux-ci ne font que d'une feule rature, fçavoir, de fcls urincux , fi on en excepte les fcls volatils de certains Poiflons , des Huitres , Ecreviffcs , qui ne font ni acides , ni urincux. Les efprits acides neparoilTent concrets qu'après beau- coup de foin de l'artifte, &: reprennent ailément leur fluidité à la première approche de quelque liqueur aqueufe. Ce qui a donné occafion à quelques Auteurs de notre fiécle, de foupçonner qu'ils n'étoient autre chofc qu'une certaine modification de l'eau commune, &r que par une longue digeftion , &: plufieurs cohobations fur quelque corps terreftre ou métallique qu'ils auroienc diflous , on pourroir leur rendre la première infipidité. M. Homberg a fait autrefois un clTai , qui pourroic autorifer cette opinion,- ayant mêle deux parties d'eau de pluie avec une partie de fel , Sc les ayant cohobés en- viron foixante fois , l'eau étoit devenue comme infi- pidc , ni acide, ni falcc; ayant mis cette eau dans plu- fleurs petits matras fccllés, &c laifles trois ans en digef- tion fùuvent interrompue , prefque la moitié de cette eau s'étoit crifl:allifée à froid ; les criftaux avoicnt prefque le goût de falpêtrc ; cette eau diftillée apparemment n'avoic emporté que très-peu de fels, &c néanmoins la digeftion li ij lyi H IS T O I R E D E l'Ac AD EM I E Ro Y A L E l6p^. ayant fait un changement fi confidérable, il a crû que les efprits acides poiirroicntaulfi recevoir un grand chan- gement par la digcftion. Pour s'cclaircir de la vérité de cette opinion, que les efpnrs acides fe peuvent réduire en une eau infipide; M. Homberg propofa à la Comp^ignic de mettre piu- fieurs diflblvans de Ici , de nitre , vicriol , de avec la didolu- tion d'or, d'argent, de mercure, dans des marras fcel- lés hermétiquement , 6c de les mettre en digcftion au feu de lampe, avec toutes les précautions néccflTaircs , pour voir les changemens qu'une longue digeftion peut appor- ter à ces efprits acides ; il a donné la figure de ces pe- tits marras , qui approchent fort des pcfes- liqueurs , qu'il a donné depuis, pour fçavoir la quantité de ces acidc3 plus préciféincnt que par le poids. SVR LA NATVRE DES SELS. MOnficur Charas, dans un Mémoire qu'il a donné (urla naturedcs fels, remarque. 1. Q}ic les fels font comme i'ame des mixtes répan- due dans leurs parties par l'cntremife de l'eau qui les diffbut. 2. II diftinguc 5 fortes de fels, les volatils , les fixes , &: les acides : les animaux abondent en fels urineux ; ils ont une médiocre quantité d'acides , dont la plupart cft: cachée dans la graiffc, & très- peu de fel fixe. Dans les plantes le fcl eft volatil; mais eng.igé Se comme fixé par le fel acide, que les Auteurs -Tppcllenc efprit, à caufc de fa confiftance liquide, & de quelque conformité avec les efprits de fel vitriol , que l'on nomme efprits, quoique ce foient des fels acides difious dans quelque partie aqueufc du mixte, èc qui s'unifient ailémcnc avec les DEsSciENCES. lyj aurrcs fels , & particuliéremenc avec le fel fixe. if^pT. 3. Il remarque que dans certaines plantes, comme dans roleille , on découvre aifémcnt ce fel acide , & mc- jTfie on peut le féparer de la plante; &: quoiqu'il ne loic pas fcnlible dans toutes les plantes, il ne laiffc pas néan- moins d'y cxifter, principalement dans le bois, qui no- nobitant fa folidité contient unequantité confidécabic de parties aqueufes où il y a beaucoup d'acide parmi le vola- til urineux &: la partie Iiuileufe , qui eft une fubdance compofée de l'un &: de l'autre. 4. 11 prétend que le fel acide donne la folidiré au mixte, & fait l'union des parties, ce qu'il fait étant joint avec les autres fels , dont il fe trouve quelquefois fi chargé , qu'il devient corrofif , comme dans l'air , dans la flamme, dans l'aconit, & en d'autres plantes corro- fives , fes effets font plus fenfiblcs dans les efprits acides des minéraux, quand ils font déflégmés , comme dans le dernier efprit de vitriol. y. Dans la fuie, par une chimie fore naturelle , fans autre vaiffeau que le conduit de la cheminée, la fumée prend un corps qui contient les parties huilcufcs & fa- lines acides , urineufes , Se quelque fA fixe des bois brûlés : ce qui eft une preuve de la volatilité des fels des plantes qui fe fixent en quelque manière par les felsaci- dcs ; par la diilillation on en tire des fiibftances plus pu- res que celles qu'on tire des bois,- de ce qui reftedans la cornue, on peut en tirer un fel cauftique plus puiffiint que colui qui fe tire de la réfidence des bois , ou des fcis fixes des plantes, & de la chaux, & dont quelques-uns prétendent fe fervir pour la gucrifon des cancers, des ulcères malins , & des bubons pcflilentiels. Il donne en- fuite la manière de diftiller la (uie par la cornue dans un fourneau de réverbère, 8c qui demande les mêmes pré- cautions qu'on oblerve dans la diftillation des plantes, Se des parties des animaux ; il enfejgnc auffi la manière li iij 2J4 Histoire DE l'A cademie Royale lé'py. de réparer le fcl volatil de l'acide dans la fuie. 6. Quoique les fels acides ayent une grande difpofition à le rel'oudre étant expofés à l'air; ils prennent néan- moins une forme folide quand ils rencontrent quelque fub- ftance propre pour s'attacher , comme on voit dans le fel acide de vinaigre, qui s'umt étroitement avec le plomb, les perles , & le corail , &: change fa faveur acide en dou- ceâtre ; mais dans la rcdification on le trouve au fond de la cucurbite d'une couleur de pourpre, pendant que les matières diffoutes reprennent leurs corps. 7. Ainfi dans la crème de tartre , le fel acide efl joint avec le fel volatil qui fe corporific avec lui, & le fixe, enforte que l'eau froide ne peut difloudre ce fel acide, à moins qu'on ne le joigne avec le fel fixe de tar- tre , fix parties de celui-ci , avec fcpt parties de crème de tartre; alors il devient foluble dans l'eau froide ,& on en prépare le fel, qu'on nomme végétal. 8. On unit fort à propos les efprits ou fels acides des minéraux aux fels volatils &c fixes des végétaux & des animaux, lorfque les acides des derniers ne lont pas aflez puiffants pour féconder l'intention de ceux qui les em- ployent. Ainfi on mêle quelque pfu de fouftre avec les plantes féchécs qu'on veut btûler pour en tirer le fel, ce qui empêche la difTipation du fel volatil , & confer- ve le fel dans fa féchereflfe contre l'humidité de l'air. 6. Il donne cnfuite plufieurs exemples des fels aci- des des minéraux, qui deviennent fecs quand ils rencon- trent quelqu'autrc fubftance qui leur convient ; car ils s'y attachent , &: font un même corps avec elle, com- me dans les criftaux de Lune, dans la pierre infernale faite par l'cfpritde nitre , dans la préparation du fublimé corrofif, où les efprits acides fe fcparcnt du fcl marin &: du vitriol, &: s'attachent au mercure , dans 1 huile gla- ciale d'antimoine, où le fublimé corrofif ayant rongé &: diflbuc le régule d'antimoine, s'élcvc avec lui par un DES Sciences. zyy périr feu , 5^ forme un corps blar.c & coirpaâ-c, dans le ci- kJcjc. nabre artifiLiel , où l'clprit acide du loiitfte fcdétachanc de (a parcie gralîc , s'unit au mercure. 10. Il parle enfin de pluficurs Icis , comme du vitriol, qu'il croie n'être autre chofe que 1 clpnc acide du fouftre, & des particules de fer, ou de cuivre, que cet efprit a rongé ; car (i on fait diflToudrc du f t, ou du cuivre dans l'el'prit de vitriol ; le faifant criftallifer , on aura de beau vitriol , de fer, ou de cuivre. 11. Le Tel volatil ,:i: cauRique de la chaux, n'étant pas dilToluble dans l'clprit de vin , non-plus que les au- tres (els, mais dans Tenu ; il prétend qu'il y a un'el aci- de dans l'eau qui elt foible , Sc prefque imperceptible, qui s'unit avec le fcl de la chaux , mais qui ne peut le retenir : ainfi l'un SC l'autre s'évaporent par le feu. On ne peut nier qu'il n'y ait du fel dans la chaux, puifqu'elle fait tous les effets des fcls rixes : que (i on verfe peu à peu l'efprit acide de quelque minerai iur l'eau de chaux , aulïï- lôt qu'elle cfl: faite , après avoir fait évaporer douce- ment l'humidité , on trouve au tond un iel compofé du fel de la chaux , &c du fel acide du minerai ,qui fe fera con- verti en fel fixe. II. L'alun femble être une production de l'acide du fouffre qui ronge des corps terreftres , ou pierreux •. car fi on fait difloudre de la crayedans l'efprit de fouffre , que l'on verfe fur elle autanr qu'elle en peut abforber , après avoir délayé ce mélange dans l'eau, faifant enfuite cri- ftallifer au froid cette mixtion , il fe formera de véritable alun. 2y M E C H A N I Q^U E ET HYDROSTATIQUE. NOus ne pouvons que donner, pour ainfi dire , le itfpy. cicrc d'une partie des Mémoires de Géométrie, &c. qui turent lus cette année dans l'Académie ; autrement ij faudroit copier les Mémoires entiers , & ce feroit perdre de vue l'objet naturel de cette Hiftoire. 1. M. Rolle a donné une méthode pour faire évanouir les fraélions des Epofans en Algèbre. 2. M. le Marquis de l'Hôpital a donné la Quadra- ture des Rouletes , qui ont pour bafe des arcs de cer- cle, foit que le point décrivant tombe dehors, ou dedans la circonférence du cercle mobile. 3. M. Varignon, quelque tems après, adonné auffi par une autre méthode, la Qiiadrature & la re£tification des mêmes Rouletes ou Cycloides , Se celles des Epicy- cloïdes. Il a donné divers autres Mémoires de Géométrie, comme la Redification ou longueur entière & par par- ties de la compagne de la Cycloide ordinaire. Une déraonftration du déroulement des Spirales de Kkij i6o Histoire de l'A cademie Royale lépj. tous les genres , où il fait voir qu'elles fe déroulent toutes en paraboles d'un degré feulement plus élevé que le leur, avec une méthode générale pour toutes ces fortes de dé- roulcmcns. La Rectification &: la Qiiadrature de l'Evolue du cercle, La Quadrature d'une Courbe finueufe, dont les Or- données font obliques au diamètre, &c dont la formation dépend de celle de l'Ellipfe, le tout indépendemmentde la quadrature de rEllipfe. La manière de trouver les forces centrales pour lade- fcription de toutes fortes de Courbes. Une démonftration du principe du mouvement des eaux j Que la vîteflc des jets d'eau, par exemple , à leur for- tie efl toujours comme les racines des hauteurs de l'eau par-dclliis l'ouverture qui lui permet d'échapper. Ce principe confirmé par une infinité d'Expériences, n'avoit été démontré à priori par pcrfonne : cen'cftpas, félon M. Varignon, que la raifon en foit fort cachée ; mais c'eft qu'on en eft détourné par la rcffemblance que cette vîtefle a avec celle qui refulteroit de la chute ac- célérée de l'eau depuis fa furficc jufqu à l'ouverture par où elle fort: car l'ayant regardée comme l'effet d'une telle accélération, on s'eft trouvé naturellement porté à en chercher la raifon par cette voye : M. Varignon l'a fui- vie aufli pendant quelque tems ; mais n'y réuffiffant pas plus que les autres , il lui eft venu en penfée que cette voye, toute naturelle qu'elle paroît, pourroit bien ce- pendant n'être point celle de la nature : il a donc encore examiné de plus près ce qui fe paflTe dans un Tuyau lorf- que l'eau s'en écoule ; il a vu d'abord que l'eau y étant contiguë dans toute la longueur du tuyau, celle d'enhauc defcendoir auffi vite que celle d'embas , & qu'il n'y avoit par conféqucnt aucune accélération dans le tuyau; aufli l eau fort-cUc également vite , non-feuleracnt de ce tuyau , DES Sciences. z6t maïs encore de tout autre Vafe , Rcfcrvoir ou Canal , au commencement que dans la fuite, tant qu'elle y de- meure à même hauteur. Cette uniformité de vîtefTe ainfi reconnue, M. Vari- gnon a cherché la raifon du principe en queftion , dans celle des mouvemcns uniformes, & il en a trouvé la dé- monftration toute faite dans le Corollaire 21. de la Régie générale qu'il avoit donnée au mois de Décembre 16^2.. 169] G Car les liquides pefants fuivant leurs hau- A ,<">-, R tcurs , ou les etforts des colomnes d'eau A F , CF, fur ce que la péfanteur ou preflion en fait fortir par l'ouverture G , la furface étant d'abord en A B , & enfuite en CD, étant C £) comme les hauteurs A E , CE, fi l'on con- fidére que ce qu'il fort d'eau par le trou G efl: comme fa viccfleen fortant, l'on aura deux proportions, fçavoir , les efforts comme les hauteurs, &: les mafles comme les vî- tefles. Donc par le Corollaire cité , les forces ou efforts feront entr'eux commme les quar- rés des vîteffcs ; c'eft-à-dire , les hauteurs A E , C E, com- me les quarrés des vîteffcs, ou ce qui efl: le même, \e% vîteffcs comme les racines quarrées de ces hauteurs. Le Corollaire 19. de cette Régie auroit encore donné la même chofe. Mais fans recourir à cette Régie générale, on fçaic quelcscaufes font toujours proportionellcs à leurs effets , & par conféqucnt , que les quantités de mouvement font toujours proportionellcs aux forces mouvantes ; or ici les forces mouvantes font le poids des colonnes d'eau AF, CF, &c les quantités de mouvement caufées par leur preflion, font comme les produits des quantités d'eau qu'elles font fortir en tems égaux , multipliées K k iij, Voy. tes menf Tome X. l(Si H I s T O I R E D E l'A C AD E M I E RoYALE lôpj. chacune par Ta vitclTc ; c'cfl:-à dire , en raifon compofée de celle de ces mafles, & de leurs vitcfTcs. Donc les poids des coloiTines d'eau A F , CF , c'eft-à-dirc, ces colomncs elles-mêmes font en raifon compofée de celles des quan- tités d'eau qu'elles fonc forcir en tems égaux , Sc des vî- teiTcs de ces mêmes quantités d'eau. Or puifquc ces rai- fons compofantes font égales , à caufe que ces quantités d'eau font entr'ellcs comme les vîtcfTes avec lefquelles elles forcent du tuyau A F, la compofée fera comme le quarré de chacune; donc les colomncs d'eau AF,C F, ou ce qui efl: la même chofe, leurs hauteurs A E , CE , feront entr'clles comme les quarrés , ou de ces malTes, ou de leurs vîtcfles , & par conféquent , ou ces mafles, ou ces vîcefT^s , ou plutôt les unes & les autres feront encr'elles comme les racines des hauteurs AE, C E de la furface de l'eau , au-deifus de l'ouverture par où elle s'échappe. M. De La Hire a lu fon Traité de Méchanique. M. Dalcfme a préfenté le Modelé d'un nouveau Pont tournant, qui a été approuvé pat la Compagnie. DES Sciences. zC} ASTRONOMIE. E.mmmmmmmmBm^mmm^M SVR VNE ETOILE FIXE CHANGEANTE de la, ConflelUti^n di^ Cygne. NOus avons dit cy-dcfTas qu'au mois de Juillet de ^°5'5'' l'année 1694. M. Maraldi n'avoit pu voir la z^e étoile du Cygne que M. Kirch a trouvé changeante ; ce- pendant le 16 du même mois il l'apperçut dans la même fituation à peu près que dans lesCartes de Bayer &; de Royer. Par les Obfervations que M. Maraldi en fit, il trouva qu'elle palToit par le Méridien 10' xj" après la fuivante du bec du Cygne, & 3' après la luifante de l'Aigle. Sa hau- teur Méridienne étoit de 73 dég. 1 1' 30". ce qu'il a véri- fié enfuitc plulieurs fois. Sur la fin d'Août elle ne paroifToit plus , & M. Maraldi n'a pu la revoir que le 30. Juillet de cette année , d'abord très petite; mais le i. Août elle parut delà é'^ grandeur; le II. elle parut de la 5»= ; elle augmenta toujours peuà peu jufquau 9. Septembre, qu'elle parur un peu dimi- nuée, &c enfuice elle continua de s'aff)iblir jufqu'à ce «ju'elledifparut entièrement le 16. Odobre. M. Maraldi trouve par l'examen de Tes Obfervations, que cette étoile a dû être dans fa plus grande clarté le dernier jour du mois d'Août,- d'où, en les comparant à celles de M. Kirch, il détermine la période des varia- tions de cette étoile à 1 3 mois environ. 1.64 HiSTO IRE DE l'Ac ADE M I E RoTALE DIVERSES O B s EKV AT I 0 N s Afironomiques. I. LE 17. Mai MM. De La Hire &: Maraldi obfer- vérent des Taches fur le difque du Soleil j on n'y en avoir point remarqué depuis le mois de Mars 1689, & il y avoit fort long-tems qu'il n'en avoir paru d'aufli grandes que celles-ci. Le 14. Mai il n'y en avoir aucune , &c le zj. à Midi on les apperçut pour la première fois de toute la grandeur qu'elles ont eu; & alors la plus groffe palToit par le Méridien 3 5" après le premier bord du Soleil , ce qui prouve qu'elle s'cft formée fubitcmenç fur le difque du Soleil tourné vers la Terre. Ces Taches paflerent fur l'autre hemifphére du Soleil la nuit du 30. au 3 1. Mai , &: le 3 i. à lo'i. du matin on n'en apercevoir aucune. IL L'Eclipfe de Lune du 2,0. Novembre ne put être ob- fervée à Paris à caufe d'un brouillard épais qui couvroic le Ciel; cependant M. De La Hire, qui y étoit attentif, ayant apperçù la Lune un inftant, il y dirigea une Lu- ncte, &: trouva qu'à 8'>. 41' elle étoit encore éclipfée d'un demi doigt, ce qui s'accorde avec fon calcul, qui donnoit la fin de cette Eclipfe à 8'\ 42.' 2 y". Elle fut obfervéc à Bologne par MM. Caflini Père &: Fils, ,& à Marfcille par M. Chazcllcs. ÏH. DES Sciences. 2.6^ III. M. Caflini étant a. Bologne au mois de Janvier de cette année, il ne manqua pas d'examiner fa Méridien- ne de S. Pétrone, pour voir fi depuis 40 ans qu'il l'avoic tracée il n'y feroit pas arrivé du changement : il l'a trouva toujours parfaitement dans le plan du Méridien ; feule- ment fon niveau avoit un peu varié, & elle étoit abaiflee de trois lignes en quelques endroits, IV. A l'occafion de la reforme de la Mappe-Monde, M. De La Hire a dit que Paris n'eft éloigné du premier Méri- dien que de 20 dégrés 30'. car on a trouvé par lesObfer- vations, que la Corée n'eft éloignée de Paris que de 19 dégrés ; & comme cette Ifle eft prefque dans la ligne Nord ôc Sud , qui pafle par l'Ille de fer , il ne peut pas Y avoir plus de i degr. 30' entre ces deux lues. i^py. Jii/?. dt VAcad, Tom. II. L 1 l66 Histoire de l'Académie Royale m^im^^j.<^sm ^"M^m^mmâmâ imm^^m^mfà m^m^m^mmmi ANNE'E MDCXCVI. iii. PHYSIQ.UE GENERALE. / l6ç)6. OBSERVATION DE LA P L V T E tombée en 1695. EnJ anvier 39 lignes. Février z?i. -' A. Mars Avril May Juin Juillet Août 18 Z9- Sepccmbrc zz{ Oftobrc 14! Novembre yi Décembre 6^ La femme eft de 19 pouces 7 lignes^. DES Sciences. 167 Les trois premiers mois de l'année ont donné, contre I6p(î. l'ordinaire beaucoup plus d'eau que ceux de Juin , Juil- let,&: Août. Ces mêmes premiers mois ont été abondans en neiges. Pendant l'Eté les vents d'Oucft , &:de Nord-Oucft , qui ont fonfflé avec force, ont tcllementdiminué la cha- leur, qui n'eft confidérable que par un vent Sud-Efl, que les fruits n'ont pas eu une parfaite maturité. SVR LA PESANT EVR ET LE RESSORT de l'Air. QUelques-uns des anciens Philofophes croyoient que l'Air écoit pefant; mais Galilée ell le premier qui ait clFayé de trouver le rapport entre les poids de deux volumes égaux d'air & d'eau. Depuis lui philieurs Phyficiens ont ré'iteré cette Expé- rience en divcrfes manières : En dernier lieu M. Hom- berg a cherché la pcfanteur de l'air, en pefant un balon de verre, dont les dimcnfîons lui étoient connues, lorf- qu'il étoit plein d'air , &: après qu'il en avoir pompé l'air : ayant répété cette expérience plufieurs fois, & toujours avec beaucoup de foin , il en ell: toujours refulté des rap- ports différens, &: par conféquent une pefanteur diffé- rente à l'air ; car ces Expériences ont donné le rapport de pcfanteur de l'air à l'eau, tantôt comme r à 69t. tan- tôt comme i a 83Z, puis comme i à 765 ,& enfin com- me i à 1087. M. Halley rapporte aulTî , que par des Expériences faites en Angleterre , on avoit trouvé ce rapport com- me I à 800. &: M. Du Hamel croyoic qu'étant à Londres il avoit remarqué par les Expériences de M. Boyle , que ce rapport étoit plus grand. Cette diverfité fait voir l'extrême difficulté de cette Llij zô8 Histoire de l'A cademie Royaie 16^6, recherche. M. De La Hirc employé pour trouver le poids de l'air, des expériences qu'il fit furie Baromètre à Toulon en Provence: il trouva au bord de la Mer la hauteur da Mercure de 28 pouces 2. lignes, &: 3 heures avant il l'a- voir trouvée au fomme: du Mont-Clairet de 16 pouces 4 lignes {. la Hauteur du Mont-Clairet fur le niveau de la Mer cil de ZJ7 toifcs , à laquelle répondent zi lignes r de Mercure dans le tuyju ,• on a donc 2. i lignes ^ de Mer- cure pour Z57 toifes d'air, tel qu'il étoit alors entre le bord de la Mer &: le haut de cette Montagne : doncle rapport de ces hauteurs, qui cft comme i à 10317 fcr-i le rapport réciproque des pcfantcurs en pareil volume de l'air au Mercure; mais le Mercure eft à l'eau comme 71 î a 5^. ou comme 10317 à 770 donc l'air eft à l'eau en pe- fanteur de pareil volume, comme 1 3770. Si l'on fuppofe que l'air pefoit fenfiblement plus au bord delà Mer que fur le fommet du Mont- Clairet , on pcuc prendre le milieu de cette hauteur, &c dire que l'air qui eft élevé à 130 toifes au-delTus du niveau de la Mer cft d'une nature &c d'une condenfation à pefer j^- partie de l'eau commune , ce qui donneroit la hauteur du Mercure à 130 toifes au-dcffus du niveau de la Mer , de 17 pouces 3 lignes, comme M. De La Hire le trouva en cfFet par Obfervation. La famcufe Obfervation faite fur le Puy de Domme par M. Perrier , examinée de la même manière, donne le rapport de l'air à l'eau , comme i à 845. mais M. De La Hirc fait voir qu'il doit être diminué par quelques raifons fort vrai-femblables. Celle que M. Cafllni a faite auffi proche Toulon fur la Montagne de Notre-Dame de la Garde à la hauteur de 178. toifes, donne ce rapport comme i à 696. ce qui marque que l'air , à l'endroit & dans le tems où M . Caffini fit fon Obfervation, étoit beaucoup plus pcfanc que celui où M. De La Hire fie la fienne. 0ES Sciences. 2,^^ ÎA. De La Hire ajoute , qu'il ne faut pas efpérer de ti- lë^ë. rendes confcquences fort jullcs , en employant des Ob. fer valions faites fur de petites hauteurs ; comme ^o ou 40 toifes , à caufe de la difficulté qu'il y a à bien détermi- ner la hauteur du Mercure. M. Homberg a donné à cette occafion des Expériences qu'il avoir faites fur, les différentes pcfintcurs d'un même volume d'air , félon qu'il cft plus ou moins dilaté par les dilfcrens degrés de chaleur : il a vuidé d'air un balon de verre fort rond de 2.0 pouces environ de diamètre fur la machine pneumatique, après 130 coups de pifton, 5c ayant fermé exaûcmenc le robinet du balon, ill'a pefé vuide d'air , & l'a pefé enfuite une féconde fois après avoir fait rentrer l'air : en été il pefoit plein d'air 2, onces {plus que vuide d'air : la même Expérience réitérée en hyver , & précifément de la même manière , le balon plein pefoic 3 onces i gros plufque vuide d'air, M. Homberg avoir fait autrefois une autre Expérien. ce qui s'accorde avec la précédente. 11 avoit confervé pendant un hyver fort rude un balon d'environ lypouccs de diamètre, dans un Pocfle où il faifoit fort chaud ; il avoir pefé ce balon dans ce Poelle, & en ayant fermé le robinet, il l'avoit pefé une féconde fois avec les mêmes balances dans une Chambre où il geloit, le balon s'étoit trouvé un peu plus léger; mais la différence n'étoit pas d'un demi gros: M. Homberg l'avoir laiffc refroidir pen- dant deux heures , après Icfquelles le robinet étant ou- vert, l'air y étoit entré avec violence, & il pefoit 2 gros & demi plus qu'auparavant: &: puifqu'il pefoit d'abord un demi gros moins dans cette Chambte , il étoit donc en- tré environ 3 gros d'air, outre celui qu'il contenoit étant dans lePoefîc. Il paroît par ces Expériences, que l'air qui nous envi- tonne efl plus comprimé en hyver qu'en été, & qu'une même étendue concienc plus d'air lorfqu'il gelé , que L 1 iij 270 Histoire de l'A cademie Royale 16^6. lorfqu'il fait chaud, &c c'eft ce qui rend l'air plus pefanc dans un tems que dans l'autre. Après la pefantcur de lair , M. De La Hire a examiné Ton rcU'ort, ôc de quelle manière on peuc déterminer la hauteur de l'AtmoCphére. Puifque les particules de l'air ont un très-grand reflbrt, & qu'elles font pefantcs , M. De La Hire cherche ce qui doit arriver à des rcfforts pcfans mis les uns fur les au- tres, & regardant comme un principe d'Expérience que les reflorts fe ploycnt de fe rclTcrrent dans des efpaces qui font en raifon réciproque de leurs charges , il fait voir qu'un nombre quelconque de ces rciTorts , tgaux & éga- lement pefans, mis les uns fur les autres, cnforte que ceux de dcfTus prclTcnt ceux de deffous par leurs poids, les reffcrrcronc dans des efpaces qui diminueront en même raifon que les fegmens de l'efpace hyperbolique compris entre les Afymptotes. De-là fuie une méthode de trouver la hauteur de plu- fieurs refforts mis les uns fur les autres, lorfqu'on connoîc celle du dernier, par exemple, qui eft le plus prcfle de tous , &c le nombre des relTorts femblabies qui le prclTcnt, ou bien la hauteur d'un certain nombre de refforts de- puis le dernier , Se combien il y a de pareil nombre de ref- lorts au-deffus ,• mais comme cela demande que l'on quarre des efpaces hyperboliques, M. De La Hire donne une régie fore aifée, par laquelle on trouvera cette hauteur avec aflez de )uftclle. Il fe fert de cette régie pour trouver la hauteur del'Ac- mofphérc; caries particules d'air étant chacune des réf. forts pefans, & qu'on peut regarder comme égaux, la régie des reflorts leur conviendra aufli ; or dans l'Obfer- vation qu'on fait d'une hauteur d'air , par rapport à celle du Mercure dans le tuyau du Baromètre, on connoîc quel rapport cette hauteur a par fa pefanteur à toute l'Atmofphére , fi l'on divife toute la hauteur du Mercure DES Sciences. 2,71 fûùtenu dans le Baromètre pav la différence de hauteur 1696. de Mercure qu'on a trouvée pour une certaine hauteur d'air, on aura donc le nombre de fois qu'un volume d'air pareil à celui donc on a obfcrvé la hauteur , Cera contenu dans toute la hauteur de l'Atnioiphére , on aura donc la hauteur de rAtmofphére dans tous les diffcrcnsdéo-résde compredion. Par exemple , le 1 1. Février de cette année M. De La Hire trouva au fond des caves de rObfervatoire, la hau- teur du Baromètre de 17 pouces 8 lignes i, & l'ayant tranfporté aulh-tôc fur le haut de la Tour de bois oui cft plus élevée que le fonds des caves de 37 toifcs y, il trouva le Mercure élevé de zj pouces j lignes }. On a donc pour une hauteur d'air de 5 7 toifes i, ou 1 z 5 pieds une hauteur de Mercure de 3 lignes |, ou en rcduifanc en fixiémes de 19 fixiémes ou points. Mais toute la hauteur du Mercure éroic de 17 pouces 6 lignes f ,ou 2043 fixiémes ou points , fi l'on divife donc cette hauteur 1043 par 19 , qui ellla diffé- rence de hauteur du Mercure. Pour 22 y pieds on aura 107^, à très-peu près, pour le nombre de fois que la même quantité d'air comprife dans les 37 toifes -i , qui font les plus baffes de toute l'Atmofphére à l'endroit &c dans le tems où cette Obfervation a été faite, cft con- tenue dans toute la hauteur de cette Atmofphére,- il faut donc par la règle multiplier 22 y pieds par 107! &; on aura 24187 pieds , dont il faudra prendre toutes les par- ties de fuite j,i, i'k'î'J.h^ ce jufqu'à Ti^iccqui donnera une fommede 12722 i pieds, ou bien 2i203Ttoi- fes,à très-peu près, pour Ish^-utcur de toute l'Arn^of- phére fuivanc cette fuppofition. M. De La Hire cherche encore la hautrur de l'At- molphére par l'Obfrrvation qu'il fit à Toulon , & il l'a trouve de 10319 toifes; mais la hauteur d'air étoit alors moindre de 3 lignes & demie : fi elle eût été égale àcelle de l'expérience faite à l'Oofervacoire, la hauteur de Z72. H I s TO I R E D E l'A C A D E MI E Ro Y A L E l6$6. rAtmofphére feroit venue un peu plus grande que 2,12,03! toifcs. Les petites hauteurs d'air donnent une mefure plus exacte de la hauteur de l'Atmofphére , fi elles font ob- fervées avec exaditude , que des hauteurs plus grandes; car on voit qu'alors la Tuppolition qu'on fait de la moyenne compreffion de chaque intervale femblable dans toute la hauteur de l'Atmofphére, fera moins éloignée de la vé- ritable. M. Varignona examiné auffi de fon côté cette matière, & il a donné une méthode pour mefurer la pefanteur de l'air. 1 fuppofe d'abord que tout l'air eft uniforme depuis la furface de la Terre jufqu'au haut de l'Atmofphére : que des volumes égaux d'air diftéremment chargés font cntre- e.uxenraifon réciproque des poids donc ils font chargés, comme l'expérience le fait voir. Qiie le poids d'une co- lomne d'air cft égal à celui d'une colomne de Mercure de même bafe &c de la hauteur à laquelle il s'élève dans lo Baromètre , Se parce que cette hauteur du Baromètre varie , M. Varignon prend la moyenne entre la plus grande & la moindre. Enfin , que le poids de la différence des hauteurs d'une colomne d'air eft égale au poids deladifi- férence des hauteurs du vif argent dans le Baromètre. De-là M. Varignon tire pluficurs confcquences qu'il démontre géométriquement, &: il en déduit les corol- laires fuivans. I. Qu'on ne peut trouver la hauteur abfoluë de l'At- mofphére, parce qu'il en manquera toujours la partie la plus élevée, qui feule peut être inHnie en hauteur , quoi» que fa pefanteur foit infiniment petite. z. Que l'Atmofphére n'cft pas terminée par une fuperr jfîcie unie comme celle de leau, puifque les parties fupé» rieures de l'air étant de plus en plus raréfiées , font éparfes, ^. Que l'on peut déterminer la hauteur de l'Atmofphèrç en DES Sciences. 27 j en négligcantla dernière partie, dont le rapport du poids 1^51^, à celui de la colomne foie donné. De-là encore M. Varignon déduit la folution de quel- ques problèmes, comme, i. De trouver la Hauteur dune montagne avec le Baromètre. 2. En pompant l'air du récipient d'une machine pneumatique julqu'à un certain point, déterminer à quelle hauteur cft l'air, qui cft autant raréfié que celui qui rcfte dans la machine , &: par con- fëquentdéterminer à quelle hauteur fcroit mort un Ani- mal qu'on feroit mourir fous le récipient. Mais (i l'on confidére à préfent la compreflTion de l'air physiquement , on verra que l'air ne fe comprime &c ne Ce dilate pas toujours dans la raifon des poids dont il eft chargé , comme on l'a d'abord fuppofé ; car l'air étant effcdivcment mêlé de vapeurs & d'cxhalaifons , &: même étant compofé de parties folidcs lorfque la compreffion de ces parties eftveniiëàun certain point, elle ne peut aller plus avant ,- c'cft pourquoi les grands poids ne com- priment pas tant à proportion que les petits , & le prin- cipe que nous avons pris pour tel n'eft vrai quejufqu'àun certain point. De plus , comme c'eft principalement la partie infé- rieure de rAtmofphèrequi cft chargéede vapeurs & d'cx- halaifons, il faut fçavoir fi ces parties étrangères à l'air changent quelque chofe dans la proportion établie des poids; maison la peut connoître en prenant cinq ou fix hauteurs différentes ; & fi on trouve par les propofitions démontrées auparavant , le même refultat, ce fera une marque que les vapeurs & les exhalaifons nechangent rien; mais fi on en conclut différentes hauteurs de l'At- mofphére. Il faudra trouver par d'autres méthodes les corredions qu'il faudra déduire d'ailleurs. BiJ^. de l'Ac. Tome II. M m 274 Histoire de l'A c ad e m i e Ro y a le SVR LE F EV ET LA FLAMME. i6<)6 IV /T Orifi^"'' Varignon a donne Tes conicdurcs fur l'ap- J^ V _!_ parence de la flamme , avec quelques Réflexions iur la nature &: les effets du feu : une Expérience de M. BcrnouUi lui donna occafion de faire ces remarques : dans un tuyau de verre, recourbé à peu près comme le Ther- momètre de Santoriiis , M.Bernoulli introduifit 4 grains de poudre à canon ,• il plongea enfuitc le tuyju dans un vafc plein d'eau , jufqu à ce que l'eau fût à niveau dans le vafe &: dans le tuyau ; & alors il mie avec un Miroir ardent le feu à la poudre qui croit dans la boule , ce qui raré- fiant l'air qui étoit dans la partie fupéricure du tuyau, l'eau qui écoic dans la partie inférieuredefcendit fort bas , mais non pis entièrement , en forte qu'il ne le perdit point de l'air qui y ècoit enfermé ; l'agitation ayant ce{fé,&: le tuyau refroidi , l'eau ne retourna pas à fa première hau- teur-, d'où M. Bernoulli conclue, que puifqu'ily avoir plus d'air alors dans le tuyau qu'auparavant , ce ne pouvoir être que celui qui étoit contenu dans les grains de pou- dre; nuis parce que l'efpdce que l'eau avoir abandonné pouvoir contenir au moins 2.00 grains de poudre pareils aux quatre qu'on y avoir mis, il étoit aifé de conclure , que dans chacun de ces grains de poudre il y avoir un air 100 fois plus condenfè que l'air extérieur, ne don- nant aux parties grofliéres &: terreftrcs de la poudre, que la moitié de l'cfpacc que ces grains occupoientaupa- ravanr. De-là M. Varignon conjccluroir , que dans les plus pe- tites parriculcs des autres corps inflammables, il y a de même un air très-cotidenré , quoique peut-être beaucoup moins que dans les grains de poudre à canon, que cet air DES Sciences, 27 j eft par fon refTort dans une aftion continuelle pour rom- i6$ti. pre les parties folides qui l'environnent , & forcer fa prifon;maisilnelc peut apparemment de lui-même, & fins le fecours du feu dont les parties font comme autant de petits coins qui fe fourent avec violence dans les pores des molécules du corps. Elles y exercent leur refTort, qui joint à celui de l'air enfermé les brife, & l'air mis en li- berté s'étend avec violence , & jette impetueufement de toutes parts les parties folides qui le tenoient enferme : ces parties deviennent à leur tour de nouvelles pointes de feu femblablcs aux premières, elles brifent les molécu- les qui leur font voilines par le fecours du nouvel air forti de Con état de compreflion , &: décelai que ces nouvelles molécules enferment , d'où il refultc encore de nouvelles particules de feu, &c ainfi de fuite, ce qui le continue &: le rend d'autant plus violent , que l'air eft plus comprimé dans ces corps , & que les molécules qui lui fervent de prifon font plus folides, les débris s'en répandent auffi avec plus de force Se d'impetuofué. De-là vient tout ce que nous voyons arriver de plus violent dans le jeu des Mines. A l'égard de la flamme, il eft vifible que les particules grofîlércs que l'air qu'elles retenoient divife 3c lance de toutes parts, doivent en écarter tout ce qu'il y a d'air &: d'autres corps groffiers à l'enrour, ce qui ne peut arriver fans que la matière fubtile reflue à leur place ; mais peut- être n'cft il pas ncccflTaire de recourir à la matière fubtile ; car la flamme n'eft autre chofe qu'une multitude infinie de petites traces de feu affcz preffécs , pour ne paroîtrc faire qu'un corps continu; & il faut confidérer le corps que l'on brûle comme formé d'une infinité de couches de matière que le feu doit enlever les unes après les autres , Se dont chacune eft faite d'une infinité de points ou par- ticules fort délices, qui lorfqu'elles fe difTolvent doivent s'élever en flaméches : or de ce nombre prcfqu'infini de Mm ij iy6 Histoire de l'A cademie Royale l6$6. flaméches, chacune faifant fon traie de feu , il en re- faire une infinité de tr.iits à la fois, fi prcfTés entr'eux , qu'ils fcmblcnc ne faire qu'un corps , qu'on appelle flamme. DIVERSES OBSERVATIONS de Phjjtque générale. I. MOnfieur , Dodart en parlant des Expériences fur la tranfpiration que Santorius rapporte avoir faites p'-iiûaiic 30 ans, a dit : qu'il les croyoit un peu fulpcdcs, àcaufe que cet Auteur les rapporte comme fi la diffé- rence des âgesn'y caufoitaucuneditfércnce. M. Dodart, qui les a répétées fur lui-même pendant 3 5 ans , a trouvé que les tranfpirations font de moins en moins copieufes, à mcfurequc l'on vieillit; c'cft-à-dirc, beaucoup moin- dres, par rapport à ce qu'on rend parles voyes naturel- les, de forte que le même homme, qui dans deux âges un peu éloignés mange également , rendra beaucoup moins par la tranfpiration , & bcaucup plus par les voyes naturelles, vieux que jeune, Ilcft fur qu'à mefure qu'on vieillit, les pores s'encra{rcnt&: Ce rétréci (lent , la cha- leur naturelle diminue & s'affoiblit, &: ne fournit plus tant de parties aficz fixes pour pafltr par ces pores, ce qui fait qu'on tranfpirc peu, & qu'il en rcftc beaucoup plus à rendre par les autres voyes. DES Sciences. 177 II. M, Varignon croit que ce qui fait que les noyés re- vicnnenc fur l'eau après quelques jours , c'cfl: que l'air qui dans les corps cft plus comprimé que dans Ton écac na- turel , fe développe au bout de quelques jours , à l'oc- cafion de la rupture des fibres dans lefquclles il étoit enfermé : cette raifoii cft confirmée par l'Expérience que l'on a, que les Cadavres qui demeurent long rems cxpofés après une bataille , s'enflent beaucoup, les chairs fc corrompent, &c l'air qui y écoit enfermé fe développe. III. Dans un tremblement de Terre qui fe fit fcntir à Bo. logne, lorfque M. Caflini y étoit au mois de Février 1695-. On remarqua comme une chofc particulière que les eaux devinrent troubles un jour auparavant. M. Homberg a donné un Mémoire fur l'ufao-e des fleurs de la Cartame dans la Teinture, & un autre fur les pierres fadiccs. 16$6. M m iij zyS Histoire de l'A cademie Royale WS /*N /*N /«N /«^ A^ /»^/»N /«S /«S /«s7mx /»n /»x /»s /mn /»x /«.s 7».X /«X /»\ 7**N. /»* •. /i*X /l*^ /mS. /mS >»S ?«n >»< /mI A N A T O M I E- D/F£KJ'£J' OBSERVATIONS AnAtomiques. I. I(Jq5_ Ti T Onficur Mery a fait voir dans un mufcle, que les J^V J[^ fibres charnues fe fcparent des fibres tendineufès par ebullition , comme l'épiderme fc féparc de la peau : il a fait voir de plus, que les fibres tendineufès forment des guaines qui enveloppent féparcment chaque paquet de fibres charnues , & que les fibres de ces guaines cou- pent tranfverfalemcnt les fibres charnues, II. On a écrit de Touloufe à M. Du Verney, qu'on a trouvé un enfant dans le bas-ventre d'une femme hors la matrice; mais on n'étoit pas alTûré que le placenta fut attaché à 1 épiploon. On y a ajouté un autre- fait, d'un homme qui ayant eu le cœur perce d'un coup d'épée, a vécu encore 24 heures après. Une femme de la même Ville, qui étoit morte hy- dropique, ayant été ouverte, on lui trouva un grand nombre d'hydatidcs dans la vcflic. DES Sciences. 47^ III. M. l'Abbé Galloys a affûré , qu'il connoifToit une femme qui avoir été guérie d'une loupe au genou en fix femaines de tems , en appliquant foir &c matin fur cette loupe un cataplàmc fait d'urine bouillie avec du fel commun , jufqu'à confiftence de miel. IV. M. Mery a fait voir deux mufcles particuliers pour re- tirer la paupière interne des Oyfeaux d^vûs le grand an'rle de L'œil; l'un de ces deux mufcles tire fon origine de la partie poftérieure du globe de l'œil , & vient s'infcrer à la paupière interne au bas du grand angle de l'œil; l'au- tre tire fon origine de la partie poftcrieurc de l'orbite montant par-deffiis le globe, vient s'inférer à la paupière interne au-deflus du grand angle. I6s6, zio Histoire de l'A cademie Royale B O T A N I Q^U E- J6", 3S &c. degré. M. De Lagny remarque dans fon Ecrit, que les An- ciens n'ont pas voulu recevoir les rcfolutions irrationel- les dans les problêmes numériques , parce qu'ils n'ont pas regardé les nombres irrationaux comme de véritables nombres: Euclide n'en fait aucune mention dans les 7=, 8^ & 9= de fes Elémens, & le io<=, qui auroit dû com- prendre les irrationaux , ne conlldérc que des lignes, àcs reél.ingles &c des quarrés; il a cru que cette manière d'expreflion étoit la feule exadc & naturelle pour les rapports incommenfurables , en quoi cependant M. De Lagny prétend qu'Euclide s'eft trompé : les lignes, die M. De Lagny , ne parlent qu'aux yeux, & pour en con- noître le rapport, il faut nécelTairement avoir recours aux nombres qui expriment exaétement, & d'une ma- nière intelligible les rapports de toutes les quantités , N a iij 28^ Histoire de l'Académie Royale 1696. lorfqu'elles font commenfurahics ; &c lorfqu elles ne le font pas , les nombres irrationaux , ou logarithmiques, cxpriiiicnr ce rapport cxaclcmcnc, & de la manière la plus intelligible qu'il cft poflible,- mais qui a pourtant cflenriellcment une obfcurité indéfinie, quoiqu'on pui (Te la faire évanouir à l'infini , en fubftituant des nom- bres entiers qui approchent toujours de plus en plus de la valeur de ces nombres irrationaux , ou logarithmiques, par excès, ou par défaut, fans pouvoir jamais les égaler. Euclide n'a pas même regardé comme de vérita- bles nombres , les fradions rationellcs , & la définition qu'il donne du nombre au commencement du 7^ Livre , ne leur convient pas plus qu'aux icrationaux ; & effcdi- vemenc on ne peut concevoir dircftement de fradion abftraite , l'unité intelligible étant indivifible. Diophanre, qui rejette toutes les refolutions irratio- nelles, employé indifféremment les nombres entiers, & les fraétions ; &c tous les problêmes qu'il propofe font , ou du premier degré, ou indéterminés, ou rcftraints par des conditions qui les rendent nécclTaircrnent ratio- naux i il n'y a de difficulté que dans les problèmes indé- terminés qui tombent naturellement dans les irrationaux; Se toute l'adrclfe confifte à former tellement l'égalité , qu'entre une infinité de refolutions rationellcs Se ir- rationeiles , on trouve néceffaircment celles qui font ra- tionelles : fans cette reftriétion les problêmes , qui fonf les plus difficiles , & même quelquefois impoffiblcs , fe- roient fi faciles à refoudre , qu'il fcroit ridicule de les propofer. Ce n'efl: pas fans raifon qu'on s'arrache aux nombres rationaux , préférablcment aux irrationaux ,• car il efl: évident que l'efprit reçoit avec plus de plaifir , ce qu'il apperçoit exaûeinent, que ce qu'il ne voit qu'imparfait tement. Diophante, &: les autres Anciens , n'ont poinc connu DES Sciences. z%y les refolutions négatives; &: efFedivement elles doivent 16^6. être rcjettées , lorfquc par leur moyen on ne peut point en trouver de poficives ; le problême en ce cas ell im- poflTible , Se les refolutions négatives que l'on donne font des refolutions pofitives d'un autre problême femblable, en changeant les fignes. Les diftérens dégrés de perfection dans les refolutions d'un problême numérique , fe rcduifent à quatre, i. (Qu'el- les foienc en nombres rationaux. 2. Qu'elles foient en nombres politifs. 3. Qu'elles foient en nombres entiers. 4. Qu'elles foient générales, enforte qu'elles comprennent tous les nombres qui facisfont , depuis les plus petits , qui foient polîibles. M. De Lagny aioûte plufieurs exemples aufquels il applique fa méthode. 3. M. Sauveur adonné des démonftrations par lignes des régies du calcul des différentielles , où il applique à des lignes , à des furfaces , &c a. des corps , ce qui ell dit des quantités variables &c permanentes dans la première feftion de l'analyfe des infiniment petits. Il a ajouté une règle pour trouver la fomme des puif- fances d'une progreffion arithmétique , dont le nombre des termes cli infini,- &: quelque tems après il a donné une Démonftration de la logarithmique, avec fon ap- plication aux règles d'intérêts. M. Varignon a lu une méthode pour trouver les va- leur* des puiffances dontles expofans font inconnus ; c'eft- à-dire , pour trouver ces expoCans inconnus avec les puif- fances qui en font affcftées. 4. M. De Lagny a envoyé deux Quadratures analy- tiques du cercle entier , &: de tout fcéleur ou fegment donné. Une nouvelle quadrature de l'hyperbole, avec quelque remarques fur celle de Mercator , dans laquelle M. De Lagny a cru trouver du paralogifme ; mais M. De La Hire l'ayant de nouveau exaininéeà cette occafion. 283 Histoire de l'Ac ademie R.oyale 16^6. ^' ^ f'i'^ voir que cctcc quadrature étoic bonne &: uni- verfellc, y. M. Varignon a donné la dcfcription , la quadra- drature & les tangences d'un nouveau genre de fpirales qui avoienc écé propofées par M. Sauveur. Il avoir donné dès le commencement de l'année l'examen de la courbe que décric une chaloupe traînée le long d'un canal , avec la folidicé &: la lurface du corps que décric cette courbe en tournant autour de fon afymptote. 6. Au mois d'Août il donna un Mémoire fur la figure &: fur la folidité de la terre; il remarque que la fphéri- cité du globe terreftre foùtenuë jufqu'alors, cfl: plutôt un effet de la commodité de cette hypothéfe , que d'aucune raifon qui le prouve. Les raifons qu'on en apporte com- munément prouvent bien la courbure delà terre; mais non-pas que cette courbure foit circulaire. Les premiers qui ont douté de la fpbéricité de cette courbure , ont cru que la terre étoit un fphéroide oblon<^ dont le grand axe alloit d'un polc à l'autre, & par con- féqucnt que les méridiens terreftres étoientdcs ellipfcs: les cffais de la mrfure de la terre , connus jufqu'alors, leur ont paru s'accordera cette figure; mais les obfcrva- tions des pendules à fécondes ayant fait connoître que leur longueur diminuoit en allant des Pôles vers l'Equa- teur, MM. Picard , Huyghens& Newton en conclurent aufîicôt , que la pefanteur étoic moindre vers l'Equateur que vers les Pôles ,• d'où on cft tout d'un coup porte à. croire que la terre eft plus élevée fous l'Equateur que fous les Pôles, & par confcquent qu'elle eft un fphéroide applati par les Pôles, enforce que le plus petit diamètre foit l'axe de la terre, & le plus grand celui de l'Equateur. Mais à l'égard de la nature de la courbure d'un méri- dien terreftie dans cette hypothéfe, M. Huyghens la re- garde comme très-difficile à trouver par la Géométrie §i l'analyfe ordinaire; &c M. Newton ne la donne que par. DES Sciences. - , i- ? ■ ^ f 4,^^ par des approximations de calcul; mais M. Varignon la i(fi>•'••. naire la fituation de ces Planètes , les unes à l'égard des autres : il fe propofa principalement d'obfcrver la rencon- tre de ces Planètes dans un même parallèle , qui font tou- jours plus certaines que d'autres, à caufe qu'elles paffcnc alors dans l'ouverture de la même Lunette, qu'on laiffe immobile. Le 2 j. Novembre à jl>, d^ foir , par les partages de Ve- nus & de Mars au même fil de la Luncte, il y avoit entr'eux une différence d'Afcenfion droite de 7^ 35'. Mars étoit plus méridional que Venus de 2'. il devoir paffer le matin du jour fuivant par le parallèle de Venus ; mais ce jour- là le Ciel fut couvert : on obfcrva même dans le Baro- mètre une variation de près d'un pouce en i jour & demi. Le 30. 34'! 45' environ, la différence d'Afcenfion droite encre Venus &: Mars, étoit de ip' ^j'"- de tems, & la Ooij ipi Histoire de l'A cademie Royale l6$6. variation de déclinaifon de Venus à l'égard de Mars , fuc de lo' en y. jours depuis le 25. jufqu'au 30. Par d'autres Obfcrvations femblablcs faites les jours iuivans, toutes rcduftions faites, M. CalTmi trouva que la con)onâ:ion de Venus &: de Mars en Afcenfion droite, étoit arrivée le 10. Décembre à 6'^ du matin. M. Cartlni obfcrva de la même manière la fituationde Mercure à l'égard du Soleil. Le 21. Décembre au matin il y avoit entre ces deux Planètes une diftcrcncc en Af- cenfion droite de i'» 13' 52". un peu plus grande que les Ephcméridcs d'Argoli ne ladonnoient, & prcfquc la mê- me que celle qui étoit marquée dans les Ephcméridcs de Mczzavacha, qui lont beaucoup plus corrcétes dans les mouvemens'dc Mercure. M. Caflini a donné un extrait des Obfcrvations qu'il , ., a faites avec M. fon Fils dans fon Voyage d'Italie , 5^ Voy.lesMem. . ,. , , , • i „ t ' i i » ■ Tom.vii. particulièrement des Longitudes &: Latitudes des Lieux f' ■**'• principaux par où ils ont palfé. DES SCIEMCES. 2.9} ^i^Lé^tj^'m^^^i i^^w^L^mi^^i^^ ANNE'E MDCXCVIL PHYSIQ.UE GENERALE. DELA ^V ANT IT É D'EAV D E PLVTE tombée à Paris en 16 Ç) 6. E ] Janvier 4Î- Février 6f. Mars iU- Avril Ù- May 37f. Juin yo Juillet Si. Août I7Î' Septembre n Odobrc 5ih Novembre Mi- Décembre Zl 4î- lignes. j^^^. Ooîij i94 Histoire de l'Académie Royale La fomme cft 19 pouces f lignes &: demie pour la quan- ^°97- cité corale de la pluie tombée à l'Oblervatoirc en 169^. Le mois de Juillet a été fort fec^contrq l'ordinaire, n'ayant donné que 8'i d'eau. Le froid de l'Hyver de cette année a été médiocre, en comparaifon des Hyvers précédcns. Le Thermomètre de M. De La Hire n'cft dtfcendu au plus bas qu'au zj dégr. i le 18. Décembre 1695. Le 50. Août de cette an- née il étoit monté à 61 dégrés. Ce Thermomètre s'ar- rête à 48 degrés dans les Caves de l'Obfervatoire , & lorf- qu'il commence à geler il cft à 31. SV R LE CHAN G EMENT DE VOLVME de quelques Liqueurs dans le Vuidc. AL'occafion d'une Expérience qu'on avoir vérifiée dans la Compagnie , fur une éponge qu'on avoir mile flotcr fur l'eau dans la Machine pneumatique 5 & qui s'élevoit, ou s'enfonçoit à mcfure qu'on pompoit l'air, ou qu'on le laiffoit rentrer. M. Hombcrg a exa- miné quelques liqueurs d:ns la Machine pneumatique, pour fçavoir fi leur volume fe trouve différent dans l'air libre , 60 dans le vuide. Il a préparé un matras à col étroîc divifc dans la longueur de fon col en parties égales forc petites , ill'a rempli fuccellivcment de différentes liqueurs, comme d'eau de rivière , froide & chaude, d'eau-de-vie, d'cfprit de vin,&: d'efprit d'urine très-déflégmé. L'eau de rivière froide mife dans le marras pcfoitjufte 4 onces, érant mife fous le récipient de la Machine, clic a commencé d'abord par s'élever d'un demi pouce , en forte qu'elle étoit auffi élevée que fi on lui eût .njoûté deux gros de plus. Cette élévation a été fort variable, à caufc de la (Quantité de bulles d'air qui en fortoicnt avec DES Sciences, 29^ prccipitarion j mais après unedcmi-hcurc dcbouillonne- ï6^j, ment dans le vuide, elle s'cft remife cxaâ;cmcntà la pre- mière hauceur. AyandaifTè rentrer l'air , l'eau eft defcen- duë d'une ligne ou environ au-defTous de l'cndroic où elle écoit avant d'avoir pompé l'air. M Hombcrg a ajouté 4 gouttes d'eau dans le matras , &c l'eau elt reve- nue à fa première hauceur. 11 eft donc arrivé dans cette Expérience, que quatre onces d'eau de rivière ont d'abord augmente leur volume d'environ un feizième : en une demie-heure cette auçr- mentation a dmiinue peu a peu, mais entièrement, & remife enfuite à l'air libre, elle a paru diminuer de 4 gouttes, ou de fa jjo': partie environ. M, Hombcrg ne croit pas que ce changement de volume puifle être attri- bué à l'air qui eft forci de l'eau; car l'air n'cft mêlé avec l'eau qu'en occupant les interftices de fes parties; &: comme il y occupe plus ou moins de place, félon qu'il eft plus ou moins prcfle, il s'enfle par fon reftbrt dans la Machine pneumatique, & il n'en fort que ce qui fe trouve de trop pour remplir ces interftices : c'eft pourquoi ils reftent toujours pleins d'air , & quoique cet air foit alors plus raréfié , il ne laifte pas de remplir ces petits vuides cxaftemcnr , & par confèquent le volume de l'eau doit toujours être le même. Une preuve de cela, c'eft que le matras étant peféau fortir du récipient, M. Homberg trouva que fon poids étoit diminué de 5 grains ,• il s'ctoit donc cff'eâ:ivemcnc perdu de la même fubftance de l'eau , car un volume d'air égal à un volume d'eau du poids de j grains auroit éié infenfible aux balances , comme l'expérience du rapport de pefanteur de l'air à l'eau le démontrent. L'efprit de vin &c celui d'urine ont foufFcrt une pli;s grande diminution ; le premier qui pefoit d'abord 5 on- ces 3 gros a diminué d'un gros ; l'efprit d'urine, au poids de 4 onces & demie a diminué d'un gros &c demi , l'un ic)é Histoire de l'A cademie Royale 1^97' Se l'autre en lo coups de pompe. Ces cfprits fe font at- tachés comme une vapeur aux parois internes du Ballon , & en ont enfin découles en gouttes , comme il arrive dans la diftillation. L'eau-de-vie au poids de 3 onces j gtos , s'eft enflée un peu plus dans le commencement que n'avoit fait l'eau de rivière; mais fa diminution a été plus forte , & eft montée à plus d'un gros. L'efprit de fcl n'a monté qu'environ un quart de ligne au delTus de fon repaire dans le tems qu'il a commencé à bouillonner , apparemment parce que ce bouillonnement étoit fort lent, Se les bulles d'air fort petites. Le bouil- lonnement celTé la liqueur s'eft romife à fon premier point, & n'a point baifle dans l'air libre, peut être parce que les efprits acides étant fort pefans , ne s'évaporent jamais fans une chaleur fenfible. M. Homberg a fuivi plus loin ces Expériences ; il a voulu voir fi les évaporations des liqueurs dans le vuide ramaiïëes par un vaifTeau diftillatoire, rertcniblent à la , liqueur même diftillée par le feu à la manière ordinaire. Il a mis deux onces d'eau-dc-vic dans une petite cornue de verre avec fon récipient placés fous celui de la Ma- chine pneumatique ; en pompant l'air la vapeur de l'eau- de-vie a monté , Se s'eft attachée au chapiteau de la cor- nue, Se elle a découlé dans le récipient de la même ma- nière que fi on l'avoir diftillée à petit feu ; au bout de 5 heures il s'en eft diftillc près de 4 gro'^ , & ce qui étoit rcfté dans la cornue ne pcloit qu'une once demi gros ,■ enforte que la dilfipationa été de 3 gros & demi, qui font envi- ron un 5<: du total. M. Homberg ne regarde pas ce rapport d'un cinquième de perte comme une règle générale, il croit au contraire que cette grande perte dans fon Expérience ne s'eft faite qu'à caufe de la petitefl'e de la cornue &: du récipient dont il s'eft fervi, Se aufqucls il étoit affujéri par le vo- lume de fa machine & du balon ; car dans fonExpcrience , l'eau- DES Sciences. 2.97 î'eau-de-vie élevée en vapeur n'ayant pas trouvé a/Tcz lè^j. d'efpace dans ces petits vaifleaux pour y être entièrement logée jufquafa recondenfation en liqueur, elle s'cfl éten- due au-delà de leurs bornes , &: s'cfl: en partie dilTipée dans la capacité du balon. II a obicrvé un fait particulier dans cette diftillation, c'eft que dans la première demie-heure, il eft pafle plus d'efprit de vin dans le récipient , qu'il n'en eft paiTé pen- dant tout le refte du tcms , c'cft-à-dirc, pendant z4- le contraire de ce qui arrive dans les diftillations ordinaires à la chaleur du feu. M. Homberg croit que cela vient de ce que la plus grande partie de l'air , qui étoit dans cette eau de-vie, s'étant féparée d'abord , elle a entraîné prom- ptement avec elle, une grande partie de la fubftance de l'eau-de vie, & qu'enfuite l'air fe féparant en moindre quantité de l'eau-dc-vie qui refte, il en a moins enlevé; car l'évaporation des liqueurs danslevuide ne fe fait que par les bulles d'air, qui en fortant précipitamment delà liqueur en emportent toujours quelques parcelles, ce qui fait qu'une liqueur qui a été enlevée une fois , & diftiUéç par cette opération, ne s'élève, ou ne s'évapore plus, étant entièrement dépouillée de l'air qu'elle contenoit. Il paroît par-là aulfi qu'une liqueur ayant été long- tems dans le vuide, ne pourra pas être diftiliée jufqu'à la dernière goutte, comme on le fait tous les jours par le feu ; &■ la liqueur diftillée par cette opération nercffem- ble pas parfaitement à celle qui refte & qui ne monte pas ,• car il fe fait une réparation de la partie la plus fpiritueufc d'avec la flegmatique, ainli que M. Homberg l'a recon- nu par cette expérience : ce qui étoit pafle de l'eau-de-vic dans le récipient étoit beaucoup plus fort que ce qui étoit refté dans la cornue; ce n'étoit pourtant pas del'cfpritdc vin bien déflégmé , car en ayant fait brûler dans une cuil- ler , il eft refté un peu d'eau, qui ne s'eft point confom- mée; mais ayant aulfi brûlé une quantité égale de l'eau- /iif. de CAc. Tome II. P p i^S HiS T O I R E DE l'A C ADE M I E RoYAtE 1^57. de-viC qui étoic rcftée dans la cornue, il en efl: rcftc 4 fois plus de flegme : ce qui fait conclure à M. Hombcr^ , que (ion femettoit en état de pouvoir diftillcr commo- démenr & en quantité dans le vuide, & qu'enfuite on y rcclifiât ce qu'on y avoit d abord diftillé, on feroit par cette méthode de l'cfprit de vin très -pur, qui n'auroic point fcnti le feu. A N A T o M I E. DIVERSES O B S E KF AT I 0 N S Anatomiqnes. I. MOnfieur De Saint Donat Chirurgien à Sifteron a écrit a M, Du Verncy , qu'il avoit eu entre les mains un malade qui portoit dans'le fcrotum unemaffc de la figure d'un enfant enfermé dans les membranes : on y diftinguoit la tête, les pieds , &c les yeux , des os , & des cartilages. M. Du Verncy a dit , qu'il pouvoir fe former en cet endroit des matières polypeufes , aufquelles le ha- zard pouvoic donner ces forces de fauffes apparences- II. Vers le même tems M. Mery a communiqué une au- tre lettre qu'il avoit reçue de MM. Ailliaud Dodcur en Médecine , & Cadet Chirurgien, de Saint Jean d'An- gely , à l'occafion d'une pierre de la grolTeur d'un petit DES Sciences. 199 J. manque d'une fomme de mois Lunaires entiers de 9 heu- res & j minutes, de forte que recompenfant l'excès par le défaut, il y relie l'excès , ou l'anticipation des nouvel- les Lunes de huit heures zj minutes. Or la Période de 19 années, qui ramené les nouvelles Lunes aux mêmes jours de l'année Solaire , étoit connue depuis plufieurs fiéclcs, non-feulement en Grèce , oii l'on attribuoit l'invention à Meton Athénien , & la perfection à Calyppus; mais elle étoit connue lor.gtems avant à Rome, Il nous nous en tenons aux anciens Manufcrits, &C aux impreflions plus corrcftes de TitcLive, contem- porain d'Augufte , qui témoigne que Numa Pompilius , fécond Roi des Romains , avoit diftribué le nombre de mois Lunaires dans ces années, y ajoutant de tcms en tcms des mois intercalaires , de forte c}ue la vingtième ils fîniflbient au même terme du Soleil , où ils avoienc commencé la première. On pourroit donc juger, que S. Hippolyte auroit tiré fon Epoque de celle de Jules Cefar, par le moyen des Cy- cles de 19 années, qui fe trouvent précilémcnt entre les deux Epoques, s'il s'étoit fcrvi de cette période : maiss'é- tant fervi de la Période de 16 années, qui n'cft pas fî jufte que celle de 19. &: qui ne mcfure poinr l'intervalle entre ces deux Epoques, on n'olcroit l'affirmer , à moins de fuppofer que ce S. Prélat n'ignoroit point que la Pé- riode de 19 années , eft beaucoup plus corrcèle que celle de ï6. mais qu'il s'en fervit, parce qu'il la trouva en ufage , & qu'il ne fit qu'en corriger l'Epoque. Qu'elle fut déjà en ufage dans la détermination de la quatrième Pafchale , on le peut inférer avec aflcz de certitude, de ces paroles du Titre ( i» prxteritis autcm evcnit fient in~ dicatum cft. ) Ce qui ne pouvoir être arrivé fans Tufage de ce Cycle , ou de quelque règle équivalente. Il cft confiant par les Tables Aftronomiqucs, qu'après une feule Période de 16 années Juliennes , qui comprend toujours DES Sciences. - 305 toujours quatre BifTextiles, les nouvelles Lunes recar- \6^j. dent de trois jours une heure vingt-deux minutes , au lieu qu'elles n'anticipent de trois jours &: quatre heures , qu'en cinquante-deux Périodes de 19 années Juliennes. La Pé- riode de 19 années pouvoit donc fervir à rétablir l'Epo- que de la Période de 16. qui ne pouvoit fervir avec affcz de juftefle que pendant quelques années, & il faut qu'il n'y eût que peu d'années qu'elle avoit été rétablie, &: avec moins d'exaditude que par S. Hippolyte , pour pouvoir donner avant lui les quatorzièmes Lunes, avec une médiocre jufteffe , & à la vérité il n étoit pas nécef- ûiredc prolonger ce Canon fi loin , puifqu'il avoit be- foin d'être reformé fi fouvent. Pour voir avec plus de fubcilité, comme cette première quatorzième de S. Hip- polyte fc rapporte à l'oppofition moyenne de la Lune au Soleil , ayant trouve ci-dclTus que la nouvelle Lune ar- riva l'an 112,. le dernier de Février à une heure fept mi- nutes avant midi , nous trouverons qu'elle arriva auiïî le xç). Mars à onze heures trente fept minutes après midi , & y ajoutant la moitié d'un mois Lunaire , qui cft de qua- torze jours dix-huit heures 11 minutes , nous aurons l'op- pofirion moyenne le 13. Avril à fix heures après le midy du même jour marqué par S. Hippolyte. Au fiécle courant la quatorzième Lune Pafchale n'ar- rive jamais au 13. d'Avril^ fuivant la correètion Grégo- rienne-, mais elle y arrivera au fiécle fuivant , &: la pre- mière fois ce fera en l'année 171 o. qui fera auflî féconde après la Bifiextile, &: première du Cycle de 19 années , qui eft aujourd'hui en ufage. En ce jour-là, fuivant la Table de Clavius , l'oppofition moyenne de la Lune au Soleil arrivera aufli à fix heures après midi, comme dans la première quatorzième de S. Hippolyte par notre cal- cul, d'où l'on peut voir que la manière de déterminer la quatorzième Pafchale des Grégoriens s'accorde avec la manière des Anciens , & qu'en l'une &: l'autre manière on Hifi. de l'Acad. Tom. II. Qj{ ^06 Hl s TO I R E DE l'A C A D E M I E Ro Y A LE i6py. prend pour première Lune, non -pas le jour de la con- jondion moyenne , mais le premier jour après celui de la conjondion , ce que l'on fait pour fe conformer a la cou- tume qui fe pratiquoit anciennement quand on dètermi- noit le commencement du mois Lunaire par l'apparition de la Lune , qui eft cenfée arriver un jour après la con- jonftion. Les quatorzièmes Lunes fuivantes de cette Table pen- dant 10 ans arrivent toutes le jour avant roppofition de la Lune au Soleil , qui eft la condition par laquelle Cla- vius prouve que ces Epaftes font bien réglées: J^ippe , dit il à la page y 62,. cum Lunas décimas qitartas Pafchales ita fereftmper exhibeat , ut infequens dies vel in plenilu- nium médium incidat , 'vel non longe eum confequatur. Mais dans les cinq dernières années du premier Cycle les quatorzièmes de S. Hippolyte prècédenc de deux ou crois jours les oppoûtions moyennes. DES Sciences. 507 PREMIER CTCLE DES ^ATORZI EUES Pafchales de Suint Hippolyte, Années des Cycles Embo- Années de Jef. Chr. Quatorzièmes de Saint Hippolyte. Feries. Oppofitions moyennes calculées. Jours. Jours Heures. 1 • • 112, • 13 • Avril • • • 7 • 13 - 6 - Avril i • • llj • 1 • Avril • • • 4 • 1 ■ ly ■ Avril 3B - 114 • 11 • Mars • • • I - 11 • 0 - Mars cmb- 11 • 4 • • iiy • 9 • Avril • • • 7 • 9 ■ • 11 • Avril 5 • • zz6 ;• 19 • Mars • • • 4 • 30 . 6 • Mars 6 - ■ - 117 - 18 - Mars . • • I - 18 . I c • Mars cmb- 7B • 118 • y • Avril • • • 7 • 6 . 1 3 - Avril 8 • • 119 • ly . Mars ■ . . 4 . 16 . U • Mars cmb- 9 ■ • 130 • 13 . Avril - • ■ 3 • 14 . 19 - Avril 10 • • 131 • 1 • Avril - • • 7 • 3 • . 4 - Avril II B • 131 - 11 • Mars • • • 4 • 2.3 .13. Mars cmb- 11 • 11 • • ^33 • 9 - Avril - • • 3 • II • 10 • Avril 13 • • 2.34 • 19 • Mars • • ■ 7 • 31 . 19 • Mars. 14 • • i3J • 18 • Mars - • • 4 • 11 • 4 • Mars. cmb- IJ • . 13e . j - Avril • ■ • 3 • 8 ; I • Avril 16 ■ • 2.37 • ij - Mars • • • 7 • 18 . 10 • Mars Q.q'j 3o8 HiSTOiREDE l'Ac ademie Royale l6()y. Ce qui pourtant dans ce premier Cycle ne porte jamais la Pâquc avant l'oppcfition moyenne , comme nous ver- rons après, qui clt ce que les Grégoriens ont taché d'é- viter autant qu'il leur a été polliblc, &: qui ne leur a pas toujours réufll, comme Clavius fait voir à la page j6i. ce qu'il attribué au défaut des Cycles. Mais avant de paifer à la Table de Pâque , il efl: à re- marquer , premièrement , que dans la Table des quator- zièmes Pa(chales,la marque de l'EmboliTme, c'cfl: à-dire, du mois intercalaire , eft placée fur l'année donc la Lune Pafcale fuit immédiatement le mois Embolifmique , 5C que pour lors la quatorzième Pafchale eli plus avancée que celle de l'année précédente de dix-neuf jours, fi l'année courante efl; commune, ou de dix-huit jours. Ci elle efl: BiiTcxtile, à laquelle on ajoiate un jour en Fé- vrier, avant le mois Pafchal, La raifon de ces avancemens efl, parce que dix-neuf jours joints aune année commune de 36 j jours , font 384 jours, ce que font aullî 18 jours joints à une année Biflcxtilc de ^66. & 384 jours font treize mois Lunaires alternativement pleins , de trente jours , & caves, de vingt- neuf , qui font l'année Embolifmique. Cette année cft donc la précédente à celle qui efl; marquée dans la Table. Sec<)ndemcnc , qu'en la première année de ce Cycle, la quatorzième Pafchale efl; la plus avancée de toutes: ce qui cft auiTi mémorable pour l'Epoque , puifqu'à l'é- gard de la première , toutes les autres anticipent, comme fait d'une année à l'autre la nouvelle Lune dans l'année Solaire. Troifiémement , que dans ce Cycle les quatorzièmes Pafchales fe bornent au 1 3. d'Avril, au-lieu que les Gré- goriennes s'èrendent au 18. du même mois, c'efl-à-dire, cinq jours plus loin. Quatrièmement , qu'après chaque année Embolifmique, CES Sciences. 309 les nouvelles Lunes anticipent d'année en année de onze i(^97' jours, fi l'année fuivance cft commune, & de douze fi elle ell Billcxtile , ce qui Ce continue julqu'à ce que la quatorzième précède le 18. Mars , qui n'eft plus Pafchal, &: pour lors la Lune fijivante de 30 jours eft Embolif- mique. Le 18. Mars eft donc le premier terme des Lu- nes Pafchales de Saint Hippolyte, aulxeu que fuivanc les Grégoriens, le premier terme eft le ii. Mars, qui cft cenfé être le jour de l'Equinoxe Eccléfiaftique ; & la pre- mière Lune Pafchale, fiaivant la régie qui s'obferve pre- fentement , eft celle qui arrive le jour de l'Equinoxe , ou la première quatorzième après le jour de l'Equinoxe. Si cette règle avoir été obfervèe anciennement , le i 8, Mars tiendroit lieu d'Equinoxe dans le Canon de Saint Hip- polyte; mais il y a lieu de douter de l'antiquité qu'on donne communément à cette régie, d'autant que le Con- cile de Cefarée de Paleftinc , qui fe tint l'an jc,%, de Jefijs-Chrift fous le Pape Viûor premier , rapporté par Bcde , reconnut pour Equinoxe du Printcms le vingt- cinq Mars le même qui avoit été marqué par Jules Cefar ,- &: néanmoins il reconnut pour terme Pafchal le 22. Mars. La décifion de ce Concile ne fut pourtant pas obfervéc univerfellement , ni dans la fituation de l'Equinoxe, ni dans les termes de la Pâque , non-fculemcnt de Saint Hippolyte, mais non -plus des Dépurés du Concile de Nicée, que l'on fuppofe avoir été ceux qui placèrent l'Equinoxe au 11. de Mars , où ils mirent la première qua- torzième Pafchale. L'Equinoxe du Prinrems avoir été obfervèe par Ptolomée en Alexandrie l'an 140. de Jcfus-Chrift , le 21, de Mars; 8c depuis ce tems-là il pouvoir avoir anticipé d'un jour dans le Calendrier Ju- lien , oii l'anticipation d'un jour , fuivant les Grégoriens, fe fait en 153. ans. Cinquiémemcnr, qu'à la première Biflcxtile dechaquc Cycle de huit années, eft marqué le 21. Mars avec fa- JIO H I s TO I RE DE L'Ac ADE M lE Ro Y ALE j6p7. ferie, &: le 22. fans laferie; ceque le Père Bûcher avoue de n'en pouvoir deviner lacaufe. Comme la feric ajoutée convient au jour 21. ce jour cft la quatrième Paichalc déterminée par cette manière, le 22. ajouté, marque peut-être que ii l'année n'étoit pas Biffcxtile , le 22. fcroic la quatrième Pafchale, ce qu'il n'ctoit pas befoin de re- peter à la féconde année Biflextile. Pour ce qui efl: de la féconde Table qui contient les Fêtes de Pâque pour 1 12 années , Premièrement , elles font toutes marquées en Diman- che , ce qui marque l'antiquité de ce Rite , que les Papes Pie premier, &: Viftor premier du fécond fiécle , témoi- gnent avoir été obfervè de leurs prédécefleurs , &: devoir être obfervè de toute l'Eglife , ce qui cft en mémoire de la Refurrcûion de Notre Seigneur, qui arriva en Dimanche. Secondement , elles font toujours marquées après la quatorzième Pafchale, jufqu'à lintervalle de huit jours, qui aétéobfervée long-tems après en d'autres Cycles , qui ont été fubftitués depuis à celui de Saint Hippolycc , bien que l'on obfervè présentement que cet intervalle n'excède point vingt-un jours. Troifiémement , lorfque la Quatorzième Pafchale ar- rive en Samedi , comme en la première année du pre- mier Cycle , la Pâque efl: marquée , non-pas le jour fui- vant de Dimanche, qui efl: le quinzième delà Lune, car on ne vouloit pas en ce tems-là célébrer la fête de Pâ- que au jour de la Lune que Notre Seigneur fut crucifié ; mais elle efl: tranfportée à l'autre Dimanche, ce qui a été obfervè long-tems après en d'autres Cycles, & ne s'obferve plus préfentemcnt. Quatrièmement, lorque la quatorzième Pafchale ar- rive en tout autre jour qu'au Samedi, la Pâque efl: mar- quée le premier jour de Dimanche nprcs la quatorzième Pafchale : cela s'obferve aujourd'hui plus généralement , d'autant qu'on n'en excepte plus le quinzième de la Lune. DES Sciences. 311 Le Concile de Nicéc ayantchargé les Prélats d'Alexan- ^ ^^7' drie,qiii écoienc alors très-célcbres pour la profefllon de l'Artronomie, de calculer toutes les années la fête de Pâ- que, & de l'envoyer à Rome, d'où elle devoir être an- noncée à toure l'Eglife; les Prélats déterminèrent le jour de l'Equinoxe conforme aux Obfcrvations Céleftes^ cal- culèrent les nouvelles Lunes , &: firent des Cycles propres pour les trouver aux tems à venir, &: établirent cette maxime générale, que la fête de Pâquc fe doit célébrer le Dimanche qui fuit immédiatement la quatorzième Lune qui arrive le jour de l'Equinoxe du Printcms , &: celle qui arrive immédiatement après : ce qui fut con- tefté long-tems par les Latins, à caufe des Cycles fondés fur les autres Rites , qui donnoientdes exceptions à cette régie ; mais enfin pour le bien de la concorde , ils reçu- rent cette régie fans les exceptions qui fe pratiquoicnt anciennement. Voici la Table des fêtes de Pâques dans le premier Cycle de Saint Hippolyte , comparées avec le jour de l'oppofition moyenne de la Lune avec le Soleil , cal- culée des Tables Aftronomiques, d'où il paroît que cette fête arrivoit toujours par cette Table après l'oppofi- tion, bien qu'à la fin de la première Période, la quator- zième Pafchale de la Table précédente fût déjà avancée. 1^97- 312, Histoire de l'Académie Royale TABLE PASCHALE de Saint Hippolyte. Années du Cicle. I L 3 4 T 6 7 8 9 10 1 1 II 15 14 16 17 Années de S. Hippolyte. izj 2.14 2Zy 216 227 228 229 230 231 232 ^34 i3y 23e 2-37 Pàque de S. Hippolyte. 21 • 6 28 17 ij 13 27 18 10 1^ 14 6 22 10 2 Avril Avril Mars Avril Avril Mars Avril Mars Avril Avril Mars Avril Avril Mars Avril Avril 2 22 9 30 18 lé 26 14 3 i5 1 1 31 21 8 Oppohtions moyennes. Avril. Avril. Mars. Avril- 6 l^ o 21 6 IJ 13 21 19 4 13 10 19 4 I 10 Mars. Mars. Avril. Mars. Avril. Avril. Mars. Avril. Mars. Mars. Avril. Mars. Nous DES Sciences. 313 Nous ne continuerons pas plus loin cette comparai- \Gs-t. fon , parce qu'il y a apparence que peu de tems après l'on iublUau à ce Cycle de Icize années celui de quatre-vingt-quatre années, que le Père Bûcher expliqua comme il put fur quelques fragmrns qu'il en avoit ra- mafle,- bc plus exademcnt le Cardinal Noris , fur un Exemplaire entier qu'il a publié dans un Traité particu- lier : la véritable Epoque de ces Cycles cft l'an 298. de Jefus-Chrill, éloigné de l'Epoqucdu Cyclede Saint Hip, polyte de 76. ans, qui font une Période Calyppique, &: de l'Epoque de Jules Cefar de 18 Cycles de 19 années. 11 y a donc une liaifon étroite entre les Epoques de Jules Cefar , du Cycle de Saint Hippolyte , &: des Périodes de 84 années. En cette dernière Epoque, les nouvelles Lunes n'an- ticipent , à l'égard de celle de Saint Hippolyte, que de cinq heures cinquante miniues , qui ne changent point le jour, ainfi le 13 d'Avril fera aulfi le quatorzième de la Lune, ce qui eft ainfi dans la Table du Cardinal Noris, oii le 17. d'Avril , jour de Pâque , eft le :8. de la Lune. La Table de Saint Hippolyte ne fervoit plus alors ,• car cette année-là étoit la i^"^ de fon cinquième Cycle, qui donne la quatorzième Pafchale le zp. Mars, & la Pâque le trois d'Avril, deux femaines avant la véritable. Il y a donc apparence que celle-ci y fut fubftituée , s'accordanc aiïcz bien dans fon Epoque aux Obfervations Aftrono- miques. A ces trois Epoques , toutes propres pour le Ca- lendrier Romain , on peut ajouter une quatrième plus propre de toutes, qui cft celle de l'année 32. de Jefus- Chrift , qui eft la première après la Rcfurreftion de Notre Seigneur, fuivant le Concile de Ccfaréc, Cette année eut la moyenne conjondion de la Lune avec le Soleil le premier de Janvier , précifément a midi, au Méridien de Rome. Elle eftéloignèe de l'Epoque de Jules Cefar d'une Période Calyppique de foixante &: feize Hift. del'Ac. Tome II, Rr JI4 H IS T O I R E D E l'Ac A DE M I E R O V A LE l6çfy. années , & c'eft celle donc on fe fcrc ordinairemenc dans les Calculs Chronologiques. Scaiigcr dans Ton Commentaire fur ce Canon Pafchal , imprimé l'an IJ9J. ne tira pas d'abord le profit qu'il au- roic pu de reconnoîcre la manière qui fe praciquoit an- ciennement, de déterminer la fêtede Pâquc, qui en quel- que circonrtance étoit diftérente de ce qui fe pratique préfentcmcnt , mais où il obferva cette différence ,• il prononça hardiment , qu'il y avoit des erreurs mani- feftes. Il cenfura d'abord la première Pàquc de ce Canon , marquée au ii. d'Avril, prétendant qu'au-licu de z i . il fa'loit mettre le 14. Avril, qui avoit érè le Dimanche immédiatement après la quatorzième Pâque , ne (cachant pas alors que l'Eglife Latine ne célèbroit jamais la Pâ- que le quinzième de la Lune, qui arrivoic en Diman- che, mais qu'on transféroit cette fête au Dimanche fui- vanf, & il fait la même correftion à tous les autres en- droits où la Pâque étoit marquée au zi'^ de la Lune, au lieu du 15'= qui avoit été en Dimanche; mais il s'en retrada dans la. féconde Edition qu'il en fit l'an 1^98. où en cet endroit , au-lieu de Manifeftus error , qu'il avoit mis dans la première Edition , il écrivit, ( res •vetujliij-.mx obfeyvanda imprimis ^ ) &c il rapporte ce qu'en avoit écrit Vi^borin , mil ans auparavant , ( Jin autcm -die Sahhati Pleni-Lunitim cjje contiguit ç^r confequcnti Domimca Luna. décima qmntareferiri , eadcm hehdomaàa tranfmijfa in aller Km diem Dominicum ^ id ejf ^ Lunam •vicijimam fe- cufidam transferri dehere Pafcha àixertint , ) &: il ajoute du fien , ( tam notabile monumentum 'vetuftatis non pote- rat magis idoneiim interprctem nancifci ,) & peu aptes, ( ergo cognitionem htijus 'vettifts rci Hyppolyto fiofiro uni acceptum referimits , ) & après la Table corrigée des er- reurs que lui-même avoit fait tout exprès dans fa pre- mière Edition , il ajoute , ( Pulcherrimum igitur efi hoc San^£ Vetujiatis pignus in qiio operam non liijïmus cunt DES Sciences. ^ij ex illo d'difcerimus qu£ aliunde non poteramus. ) 1^97' II ajoûce même un Exemple tiré de Saint Grégoire de Tours , qui fait voir que cette régie de tranfporter la Pâ- que du Dimanche de la quinzième Lune au Dimanche de la vingc-deuxiéme, fe pratiquoit encore l'an j88. quiefl un partage, dit-il , d'où l'on ne fe (croit jamais pu débar- raffer fans la connoiflancc de cette antiquité , dont il croit qu'il n'y avoir pas un des Modernes qui en eût la moindre lumière. Cette même tranfpofition de la Pàquedu Dimanche, qui arrivoit au quinzième de la Lune, au Dimanche fuivant, fe voit dans les Cycles de quatre-vingt-quatre années , dans lefquels ce cas arrive onze fois en chacun de ces Cycles; & néanmoins Scaliger doute encore, fi ce Cycle de Saint Hippolyte ait jamais été en ufage , à caufe des abfurdités, dit-il, qui y reftent encore : comme fi les ab- furdités qu'il trouve en fi grand nombre dans le Calen- drier Grégorien , fufTent capables de faire douter fi ce Ca- lendrier ait jamais été en ufage. Il cfl: vrai qu'il n'y aura pas été long-tems fans qu'on en rétablit l'Epoque con- forme aux Hypothéfes Aftronomiques , comme elle fut rérablie au teras de Saint Hippolyte avec une grande juf- teffe , ce que l'on pouvoir faire aufîl fouvent qu'il enétoic de befoin , cette Période étant d'ailleurs très -commode & très-facile à comprendre ; ce qui eft d'une grande importance dans l'ufage populaire, outre qu'étant une fois rétablie, on étoit aflfuré que jufqu'à un autre réta- bliffcment elle ne donneroit les quatorzièmes Lunes qu'a- vanr la moyenne oppofition , ce que ne font pas les Cycles dont nous nous fcrvons préfentement. Il rcfte à chercher la manière dans laquelle l'on peut fuppofcr que ce Cycle, ou un équivalent, avoir été ré- glé dernièrement en l'année de la Rcfurreftion de Notre Seigneur , pour voir s'il donnoic la Fâque conforme à l'Evangile. Rrij }ï6 H I s T O I R E D E l'A C A D E M I E Ro Y A t E 1^97. Ayant fuppofé ce que le Concile de Ccfarée , tenu l'an 198 de Jefus-Chrift, affirme que Notre Seigneur rcfl'ulcica le vingc-cinqde Mars , qui fans douce, félon l'Evangile, étoitun Dimanche. Il faudra chercher après la 30»= année de Jefus - Chriil, qui tut celle de fon Baptême, où le vingt-cinq Mars fut un Dimanche , &c nous trouverons que ce fut en l'année de 3 1 de l'Epoque vulgaire; le Cycle de 19 années , qui couroit alors après la corredion Julienne, avoir commencé l'année 13. de jeius-Chrill , éloigné de l'Epoque julienne de cinquantc-fepc ans, qui font trois Périodes de 19. & decelle de Saint Hippolytc de 209 ans , qui font onze Périodes de 19 ans, &: ayant été commune, elle eut les nouvelles Lunes aux mêmes jours de l'année que la première année du Cycle de Saint Hippolyre. En ajourant à l'année 13 un Cycle de feize ans, nous venons à l'année z9 de Jcfus-Chrift, première du fécond Cycle, donc l'année 31 fut la troifiéme du (ccond Cycle, qui n'cft point B 1 (Textile ; c'cft pourquoi la quatorzième Lune, par cette Table, arriva le 12.. Mars, qui en cette année fut un Jeudi. Le 23. de Mars fut un Vendredi le quinze de la Lune ; S>c le vingt-quatre fut le feize de la Lune, un Samedi ; & le vingt cinq le dix-fept de la Lune, un Dimanche. Donc , félon ce Canon réduitàce temslà, félon la mérhode expliquée, Notre-Seigneur mangea la Fàque le quatorzième de la Lune, un Jeudi; fut crucifié le quinze de la Lune, un Vendredi ; Se relTufcita le dix- fept de la Lune, un Dimanche; ce qui ne peut être reprèfenté par d'autres Canons anciens. Car bien que le Canon de Vidorin, & celui de Denis le Petit , donnent cette année-là la Pàque le vingt-cinq de Mars, ils ne donnent point la quatorzième Lune en Jeudi, qui fut lejour précédent à la Paflion, ( Vrimadics uizjmorum , in (jiia neiejje crat occtdi Pajchii , ) & dans lequel les Apôtres demandèrent à Notre Seigneur, où il DES Sciences. 317 vouloit la manger , qu'il fc tranrporta dans la Ca\c où la 169J. Pàquc fut préparée , où il fit la Cène: or le premier jour des Azymes, (uivanc la Loy de Moife, écoic le quator- zième de la Lune : En cette année- là Vidorin donne le quatorzième de la Lune de Mars en Vendredi ; &: Denis le Petit en Samedi. Nous prenons ici la quatorzième Lune dans le Cycle de Saint Hippolyte , après lui avoir donné l'Epoque cor- rcfpondante à celle qu'illui donna lui-même; c'ell-à-dire, dans une année qui eue le premier jour de la Lune le premier après la conjonction , au premier jour de l'année , oïi nous avons dit qu'il ccoit nécclTaire de le remettre de tems en tems ; & pour ce qui eft des jours de la Semaine, nous les prenons du Cycle commun, appelle du Soleil, qui cft univerlel dans le Calendrier Julien, & fert à tous les Cycles Lunaires , Si d'oii il falloir toujours le prendre, en rétabliffanc l'Epoque du Cycle de huit, ou de fcize années. Or il y a apparence que les premiers Chrétiens qui employèrent des Cycles pour célébrer la Pàque dans les circonftances de tems aulquelles arriva la Kefurreèlion de Notre Seigneur , qui s'obfer vent encore préfentement , ne fe fervoient que de ceux qui pouvoient reprèfentcr ces circonftances de la manière qu'elles ètoiont arrivées, foit que ces Cycles fuflTcnt entièrement conformes aux Hypothéfcs Aftronomiqucs , en ce qui regarde la qua- toiziemc Lune, ou qu'ils en fufTenc quelque peu éloignés. Certainement, fuivant les Hypothéff^s Aftronomiqucs , le quatorzième de la Lune ne fut pas cette annéc-jà le Jeudi vingt deux Mars; mais le Dimanche vingt cinq Mars On ne doit pas confidérer ici la quarorzième Cè- lèfte,mais la quatorzième Civile , comme on fcroit aujourd'hui, fi on vouloir fçavoir quelle eft la qu.itor- ziéme Pafchale en Angleterre, ou aux autres lieux où la corredion Grégorienne n'a point été reçue. Rr iij }iS Histoire DE l'A cademie RovALi S V R LE CALENDRIER, ft) fur la, différence entre les Cycles Lunaires & Solaires. ^^97' IV /T '^"'"'^"^ Erhad Wcgclius , ProfefTcur de Marhé- JlV _l, matiqucs à Jene, demanda le jugeincnr de l'A- cadcinic fur un moyen qu'il propofoit d'accorder le Ca- lendrier de tous les Peuples Chrétiens ; M. Caffini fuc chargé de l'examiner ; l'Auteur vouloic que dans chaque Royaumeily eût uneCompagnic érigée pour veiller par- ticulièrement à la corredion du Calendrier ,• que fur la fin du fiécle on retranchât par toutcla Chrétienté 4 jours à uneannée, puifqu'il étoit certain que le Calendrier Ju- lien différoit du Ciel de cette quantité, &c que pour évi- ter dans 1.1 fuite un pareil écart, on ne fe fcrvît plus dé- formais d'aucun Cycle; mais qu'on fe réglât uniquement fur les Obfervations Aftronomiqucs , comme on avoic fait dans les j premiers fiécles de l'Eglife. M. Callini répondit , qu'à l'égard des Compagnies pour la corrcdion du Calendrier, c'ctoit à ceux qui fuivoienc le Calendrier Julien d'y pourvoir, puifquc ceux qui fui- voient le Grégorien le trouvoicnt parfaitement d'accord avec le Ciel, & n'avoient point de nouvelles mefures à prendre à cet égard; que le Calendrier Grégorien n'cx- cluoit pas les Obfervations Aftronomiques , qu'il pouvoic s'accommoder à toute grandeur d'année Solaire, &: de mois Lunaire ,- que cependant les Cycles éroient d'une grande utilité ; qu'il étoit confiant par plufieurs anciens Ecrivains Eccléfiaftiques , qu'ils étoient en ufage dès les premiers tems de l'Eglife, &: qu'on ne les avoir pas abolis dans la Correction Grégorienne ; mais qu'on les avoic feulement reformés. DESSCIENCES. 3I9 A l'égard des Cycles Solaires &c Lunaires de 19 an- 1^97. rées , M. CalTini avoïc fait voir qu'il ne nous écoit pas fi «lifficiie d'en trouver la différence, qu il lavoit été aux Anciens, qui n'avoient pour les examiner que des Ob- fervacions de peu de (iéclcs. Dans ces premiers tems on fe contencoic de marquer les jours des nouvelles Lunes, fans fe mettre en peine des heures,- c'cft pourquoi on ne pouvoir s'appercevoir de l'erreur, que loiig tems après, n'y en ayant qu'une d'un jour en z ou j liccles. 11 n'y a donc pas lieu de s'étonner fi elle ne fut pas connue pen- dant trois ou quatre cens ans , qui fe palfércnt depuis - que Numa entreprit de régler l'année au mouvement de la Lune; enforte que la zo*^ année recommençât avec le retour de cette Planète au Soleil dans le même degré du Zodiaque, jufqu'à ce que Meton &c Callippus introdui- filTenc leur Période Lunaire de 19 années, au lieu de zo, fuivant Numa. Ces années n'étoient pas abfoiument égales; Meton compofoit fa Période de 151 années jufles; mais Callip- pus ôta 6 heures à l'année de Meton , & de 4 de ces Pé- riodes , il formata PéiiodeCallippique de 7 années, qui fut introduite dans l'ufage la ptemiére année de l'Empire d'Alexandre 350 ans avant J. C, & cette année de 36^ jours &c 6 heures eft la même que Jules Cefar adopta 300 ans après : la fimplicité de cette hypothéfe contri- bua beaucoup à la fiûtenir, même après que les Aftro- nomes fe fuffent appcrçus qu'elle n'étoit pas ablolumcnt jufte; elle fut même employée 700 ans après par les Pré- lacs d'Alexandrie, députés par le Concile de Nicéepour ' 40' minuces après les civiles. Ainfi les années Afttxjnomiques Juliennes qui avoient commencé l'an 72.1. avanc J.C. le 19. Mars à . 4'' 48' finircnc l'an 16517. de J. C. le 15)= Mars à . , .10'' 48' après midi. Ec les années Grégoriennes Aftronomiques qui avoienc comaiencé l'an 72,1. avanc J. C. le 1 1»^ Mars à . 4"^ 48' iînirenr l'an 16517. de J.C.lcii. Mars à . . . 8'' 10' après midi. Pour venir préfenccmcnc aux mois Lunaires dans cec incervalede 2.417 années, nous trouverons qu'il y a eu ï 27 Cycles de 19 années , & de plus 4 années , qui don- nent l'Epaéle civile 14. donnanc à chaque année II jours, & rejettant les 30 à la manière commune , qui écanc fuppofée jufte aux années Juliennes , fuivanc l'hypochéfe ancienne, &r aux Grégoriennes fuivanc l'Auteur des dé- fixions , en rôcanc de deux mois Lunaires, qui fonc yp jours ih 28' donneroic le plein de la Lune 45 1 z8 mi- nutes après la fin de la 2.417'= année dans les deux hypo- théfes. L'ayant ajouté au 19= Mars Julien .... lo^ 48' Nous aurions le 64 Mars ii'M6' C'eft-àdirc , le . 3 Mai Julien .... ii'' 16' pour le plein de la Lune 16^7. dans la première hypothefe. DESSCIENCES. Jlp hypothefc, &: ayant ajouté les mêmes jours 4 j 1^ 28 à iô97' l'ii'^ Mars Grégorien 8'' 20' Nous aurions le ^6- Mars 9'' 48' C'cft-à-dire, le zf Avril 5)'' 4 S' pour le jour du plein de la Lune 1697. dans la forme Grégorienne , félon la féconde hypothefc; l'unSc l'autre calcul eft fort éloigné de l'Obfervation. Recherchons préfcntement l'Equation Grégorienne de la Lune due à 2413. années Juliennes, qui font i 27 Pério- des entières de 19 années, échues entre ces Obfervations en raifon de 8 jours en 2500 années Juliennes, comme dans le projet du Calendrier , &c nous la trouverons de 7 jours 17'! 19' qui étant ôtée du 3. Mai Julien 3. Avril 12'' 16' Laiffe le 2j. Avril . 1 8 47 Jalicn. j. Mai .18 4f Grégorien. En raifon de 3 jours 100 en 700 années Grégoriennes, fuivant notre Méthode en 241 3 années, nou> trouverons 10 jours 9 heures i. qui étant ajoutés auiy. Avril 9!' 48' donnent le j. Avril i8''49 minutes Grégoriennes. L'Obfervation donna le commencement de TEciipfele j. Avril lé'i 27' Il n'y refte que 1'' 20' de différence entre le calcul faic -^ en deux différentes manières , & l'Obfervation dans l'in- tervale de 2417 années, qui fcroit fans doute à négliger dans l'affaire du Calendrier, qui ne compte que les jours entiers. Pour fubtilifer encore davantage , il faudroic avoir égard à la diverfe grandeur de ces Eclipfes, & à l'Equation du mouvement du Soleil & de la Lune, qui peut faire une variation de plufieurs heures. La plus grande différence eft caufée par l'Equation de la Lune , qui dans la première Obfervations'éloignoic de l'apogée , &c dans la féconde s'en approchoit, ce qui doit abréger le tems entre les Obfervations à l'égard du tems tiré du moyen mouvement , auquel on régie les Epates &c les Equations. En effet, le tems variableentre Bi/. de L'Ac, Tom e II. Te J50 Histoire de l' Académie Royale i6^j. les Obfcrvations a été un peu plus court de z'à3 heures y que par le calcul des Epades & des Equations Gré- goriennes. On peut en eflayer la méthode propofée par M. Caffini dans le Traité de l'Aftronomie Indienne, par fa Période de 1 1600 années. En 1400 années il y a 6 Périodes des 400 années ; mul- tipliant 9 par 6. on a 54. en ôtant zjrefte ij pour Epafte de 2400 années en jours entiers, pour les heures , le tiers de 25 jours font Si» zo' Un dixième 2 30 Pour les minutes 8 8 20'' La fomme 2 ... 25 jours . . . . loh j8 L'Epaûe commune de 17 années ci 7 ï3 49 La fomme eft . . 32 24 47 En ayant ôté une Lune de 29 li 44 Refte l'Epafte totale 3 HîJ L'ayant ôté de deux Lunes .... 59 X 28 Refte la diftancc de la fin . . . . H • • • • . ' * ^3 ^.J De l'année Grégorienne civile à l'opofition. Nous l'avons trouvé ci-delPus par les Obfcr- vations de 5 5 jours il 35> 11 n'y refte que la différence de . . . . i 46 Il y eut une autre Eclipfe de Lune le 29. Oftobre, mais qui ne fut guéres plus favorable aux Aftronomes: M. De La Hire en détermina la fin à 9^. 1 1' à peu près autant que les nuages lui permirent; mais elle fut obfer- véc ailleurs qu'à Paris : M. Caifmi le Fils étant à Roter- dam , la trouva de 1 doigt à 6^ 38'î8".lafin à 9'» 21' 24". DES Sciences, jji elle futaufli obfervée à Madrid, à Albano en Italie, à '^P7- Avignon , & à Marfeilie. M. Caffini a lu une DifTertation fur l'Etoile chan- geante du Col de la Baleine,- & une autre fur l'Obfcrva- tion de la conjondion Ecliptique de Mercure avec le Soleil, qui fut obfervée à Paris le 3. Novembre par MM. Caffini , De La Hire, & Maraldi. Ttij 332- HiSToiRE DE l'A cademie Royale KirÛWf»^'^' -': ^^ ■ -^ vi^ï^^*.^^^'».- k :^^: r%i0r. r^ï^- f^jy. cVu^ ?^'^ ANNE'E MDCXCVIIL PHYSIQ^UE GENERALE- DIVERSES OBSERVATIONS de Phjjïque générale. I. iS^Î. Onfieur De La Hire a trouvé que la quantité d'eau de pluie tombée à rObfeivacoirc pendant l'année précédente a été de lo pouces j lignes. Au mois de Juin clic a été fort abondante , & c'cft peut-être ce qui a caufé le débordement des Rivières , qui cft arrivé dès la fin de ce mois. La plus grande chaleur eft arrivée le 14. de Mai. La plus grande hauteur du B.irométre fut le 31. Janvier, le Mercure étant monté à 18. pouces 4 lignes i. la plus petite à 16 pouces 10 lignes: le Baromètre eftplacé dans un lieu plus haut de zi. toifes que le niveau de la Ri- vière de Seine. DESSCIENCES, J35 II. M. Homberg a communiqué plufieurs Expériences qu'il a faites depuis peu fur le poids de l'air. Ayanc pompé l'air d'un balon de verre de zo pouces, il lepefa, &c ayanc enfuite laifle rentrer l'air, il le pcfa de nou- veau , 6c il pcfoic 2. onces & demi gros plus qu'aupara- vant ; cette Expérience fut faite en Eté, &c par un beau tem.s , le Baromètre fimplc étant à 2.7 pouces 10 lignes de hauteur par un vent Nord-Eft, Deux, mois après le même bâlon pefoit 2 gros i deplusparuntems plus humide, mais à un même degré de hauteur du Baromètre , & de chaleur ; ainfi le poids de l'air fut le même dans le Baromètre, Se différent dans le balon:M. Homberg attribue cette dif- férence à la différence du v^nc : dans la première Ex- périence lèvent étoit Nord-Eft Se Cec , ôc dans la féconde Nord - Oueft , &: chargé de vapeurs , lefqucllcs pefent d'autant moins qu'elles font plus élevées. Au mois de Janvier, par un très-grand froid , le balon pefoit 4 onces &c demie , étant plein d'air , plus que vuide d'air, enfortc qu'alors la différence du vuideau plein éroit prefque double de celle que M. Homberg avoir trouvée en Eté. Une fi grande différence vient, felon M. Homberg, d'un plus grand mouvement de la matière fubcile, qui produit une chaleur plus grande, & (épare en Eté les particules d'air les unes des autres , & leur donne moyen de déployer leur reffort ; au-Iicu qu'en Hyver, y ayant une moindre quantité de rr.atiérc fubtile répandue dans l'air , ou celle qui y eft y étant plus en repos, l^s parties de l'air fe rapprochent davantage les unes des autres, &c il en entre par conféquent davantage dans le balon. De là M. Homberg conclut encore , que le plus ou moins poids de l'air ne vient que du plus ou moins de T t iij 169^. 3 54 Histoire DE l'Ac ademie Royale 1^98. matière étrangère dont il cfl chargé : dans le grand chaud l'air cfl; plus léger , parce qu'il contient plus de matière fubtilc,- quand l'air eft chaud &: humide, il pcfe davantage que lorfqu'il n'eftfimplement que chaud d'air froid pefe auflTi davantage, parce qu'il contient moins de matière fubtiie , & plus d'air. III. M. De La Hire a cbfervé le z. Avril deux Parhélies. Le Soleil étoit alors élevé de 7 dégrés fur l'horizon, 6C fon centre étoit éloigné de ceux des faux Soleils de 24 dégrés. Il y avoir au-tour du vray un cercle qui paffoic par les centres des faux Soleils; la partie intérieure de ce cercle étoit obfcurc , &c l'extérieure étoit fort claire. Ces deux faux Soleils avoient en quelque manière les couleurs de l'Arc-en-Ciel. M. Homberg a lu un Mémoire fur l'Encre de Sym- pathie : & M. De La Hire un autre fur la conUrudUon des Citernes. DESSCIENCES. 33J CHIMIE- DIVERSES O B S ERFAT I O N S chimiques. I. MOnfieur Boulduc a fait une Expérience pour K^i^S* connoîcre combien il y a de fel acide dans le vi- naigre diftillé. Il s'cfl; fervi pour cela de Ici de tartre, qu'il a mis fermenter pluficurs fois avec le vinaigre diftillé. Ayant mis deux onces de fel de tartre blanc & bien fec dans un plat de verre, il a verfé dcffus, à pluficurs re- prifes , du vinaigre diftillé, jufqu'à ce qu'il n'y eût plus d'effcrvefcence. Dans cette première Expérience il en a verfé 3 onces 2 gros : après l'évaporation le fel détartre étant bien fec, il a verfé de nouveau, & à pluficurs reprifes , du vinaigre diftillé , jufqu'à ceflation d'effcr- vefcence, qui cette fois a été plus grande que la pre- mière. Il a encore répété la même chofe une 3« fois. Il a mis en tout 17 onces de vinaigre , qui ont donné 7 gros de fel acide. II. Le même M, Boulduc a donné les Obfervations qu'il avoir faites fur une pierre de la veftie : il en avoir tiré deux fortes de fcls, un volatile, qui s'étoit attaché aux parois du récipient ; l'autre s'étoit élevé à grand feu dans le col de la cornue , & s'y étoit fortement attaché. Ce jjfî Histoire DE l'A cademie Royale i(j5>8. dernier étoit plus compade &: plus pefant que l'autre , &c parut d'abord à M. Boulduc de la nature du fel ammo- niac ; mais il changea de fcntimenc par la fuite de fes Expériences, Il prit 4 onces de ces fortes de pierres , caflTccs en pe- tits morceaux , &: les mit dans la cornue au bain de va- peurs pendant 24 heures ; il eut deux gro's &: quelques grains de liqueur acqueufe, de faveur &c d'odeur de fel volatil; il mit enfuite les mêmes pierres dans une cornue au feu de réverbère. Au premier feu les efprirs Ce font élevés , & le feu étant augmenté par degrés, le récipient, qui étoit bien fermé , s'emplit de vapeurs , le fel volatil s'ctanc condcnfé comme à l'ordinaire, les vapeurs ayant ccfle, &: le feu pouffe au dernier degré , il a trouvé 7 gros de fel volatil concret dans le récipient. Le C^put ??;ortiiiim étoit en maffc friable , quoique les pierres euflcnt été mifes en affez gros morceaux. iir. M. Tournefort a fait voir deux liqueurs froides , qui mêlées enfemble font une forte eftervefcencc,&: jettent une greffe fumée chargée de flammes ; l'une cfl: de l'huile de Safaphras, & l'autre de l'cfprit de nitre. Il a donné la manière de préparer ces deux liqueurs. Olaus Borrichius avoir le premier trouvé cette opération , qu'il faifoit avec de l'efprit de nitre & de l'huile deTerebcntinc ,• mais elle n'a pas ainfiréiiffi à M. Tournefort, quoiqu il l'ait effayé avec toutes les circonftances décrites par Borrichius : il a donné plufieurs remarques fur le fucccs de ces Expériences, M. Hombcrg a lu deux Mémoires fur les fels fixes des Plantes, & fur l'adouciffemcnt des acides. M. Tauvry en a lu un autre fur les Refincs & les Gom- mes des Plantes, A N AT O M I E, DES Sciences^ 537 A N A T O M I E. DIVERSES OBSERVATIONS Ana,tomiques. I. MOnficur Mcry fit voir à la Compagnie un nou- j, ET M E C H A N I Q^U E i69%> I- TV /T On'^'^uf De La Hire a donné fon Traité X V X desCycloïdes en gcncial , avec un méthode générale d'en trouver les Tangentes , les points d'inflexion,, la Rectification ,& la Quadrature. Il a encore diverfes propofitions fur les Seftions Co- niques -, un moyen de mefurcr les diftancesinacceflibles , & la Refolution d'un Problême d'Alliazen fur larefledion des rayons. z. M. Varignon a donné la conftruftion, laQiiadra- rure , & les propriétés d'une Courbe faite en forme de feuille. Il a traité de nouveau de tous les genres de Spirales-, il adonné des démonftrations fur la fuperficie des Concs obliques ; une Méthode de divifcr un angle rectiligne en tant de parties qu'on veut, & piuheurs autres Mémoires. M. Sauveur a auffi donné piuficurs Mémoires de Géo- métrie pure , par rapport aux Méchaniqucs, ou à la Géo- métrie mêlée avec la Phyfique. 3. M. Varignon a déterminé la courbure qu'on doit donner aux fufécs des horloges à reffort, afin de modifi-er èc de rendre égale la force du reffort, DES Sciences. 341 II a aufïî donne les recherches far la chute des Corps lépS, dans quelque Hypothéfe quece fbit d'acccléracion , Si le Long de plufieuis courbes. 4 M. Carre a lu fes Remarques fur l'équilibre des Li- queurs. j. M. Varignon a propofé de la part du P. Alexan- dre, une Pendule d'une conftrudion nouvelle, qui fuie le mouvemenc vrai du Soleil. On l'a trouvée fore inp-é- nieufe. o ASTRONOMIE- SVR LA COMETE DE i6<)Z, LE 2,, Septembre fur les lo'^ du foir, M. De La Hire Voy-htmen^, découvrit une Comète dans la Conftellation de Caf- p^y^^^' iiopée. Elle étoit auprès de l'Etoile marquée ,v par Bayer ; elle paroifToit comme une Etoile nébulcufe, & à peu près comme celle de la Ceinture d'Andromède. La tête écoic fort petite , Se la queue fort courte. M. De La Hire en marqua alors la fituation avec une Lunete à l'égard des deux Etoiles x &c B entre lefquelles elle étoit. Il concniua de l'obferver les jours fuivans, lorfque le Ciel lui permit, & il remarqua bientôt Ton mouvement; car le 4. à peu près vers la même heure, c'cft-à-dire à 10 heures du foir, elle fe trouvoit dans la Conftellation de Cephée, avancée depuis le 2, de 13 dégrés | ; elle paroif- foit auffi plus grande que lorfqu'elle commença d'être apperçuë. Le Z4. à i^ du foir M. De La Hire l'obferva encore^ mais fort petite ôc fore foible , &: il ne la vit plus depuis, Vuiij 3 42- Histoire DE l'A cademie Royale lé^S. Les Obfervacions comparées enfemble ont fait con- noître que cette Comète avoit été dans fon Périgée entre le 7. & le S. Septembre; elle paroifToit alors comme une Etoile de la féconde grandeur , fombre, avec une petite queue toûjoufs oppofée au Soleil. Elle a patcouru un cercle dont le plan étoit un peu incliné à la ligne droite menée de la Terre à la Comète. Elle a eu divcrfes diftanccs à l'é- gard du Pôle, elle en croit la plus proche le y. vers les jl» du matin, n'en étant alors éloignée que de 2.6 dégrés. M. Cafllni compara le mouvement de cette Comète avec celui de la Comète qu'il avoit obfervé en i6yi. &:il trouvoit que ces deux Comètes pouvoient pafTcr pour la même: car elles avoienc pa(Tc toutes deux par les mêmes Conftellations ; leur route avoit coupé l'Ecliptique àdeux ou 3 dégrès près l'une de l'autre ; & leur plus grande lacL- L'ude à toutes les deux avoit été trouvée de 76 dégrés. A cette occafion M. Caffini traita plus amplement du Retour des Comètes ; &c en les comparant les unes avec les autres , il en fit voir les différences &: les fimilitudes; il décrivit leur Route commune, ou ce que nous avons ap- pelle d'après lui le Zodiaque des Comètes. Ce Mémoire eil imprimé parmi ceux de i6^j$. DES Science 34? DIVERSES O B S E KVAT 10 NS Ajironomiques. ï. Onfieur Caffinialûun Mémoire fur les intervales ïéc;S. decems entre les Eclipfes des Satellites de Jupiter, comparées au retour de Jupiter à fon Aphélie. Les intervales entre les Eciipres des Satellites font d'au- tant plus courts , que Jupiter ell plus proche de fon Aphé- lie , où fon mouvement eft plus lent ; d'où il fuit que cette inégalité des intervales varie fuivant les divcrfes diftan- ces de Jupiter à fon Aphélie , ou à fon Périhélie : car lom- bre de Jupiter projettée dans l'orbe des Satellites, s'y meut de la même vitefle que Jupiter dans fon excentri- que ou orbite propre. Depuis l'Aphélie de Jupiter, jufqu'à fon Périhélie, les Eclipfes vraies arrivent avant les moyennes ; &c au con- traire depuis le Périhélie jufqu'à l'Aphélie -. d'où il eft. aifé de conclure, que les intervales entre les Eclipfes varient toujours. M. Caffini trouve que pendantune révolution de Jupiter à fon Aphélie, il arrive 2,448. Eclipfes du premier Satel- lite : ce nombre eft très-commode, à caufe qu'il a beau- coup de parties aliquotes, & par- là fes diverfes parties peuvent très-aifément s'accommoder aux dégrés du Cer- cle; &:ainfiiln'a pas été difficile de calculer les Equa- tions des conjonélions de ce Satellite, telles que Mb Caffini les a données dans fes Tables,. 344 Histoire de l'Acad. Royale des Sciences^ II. M. Caflîni a donné quelques correftions à fes Tables des Satellites de Jupiter ,• il a trouvé par la comparaifon des Ohfervations qu'il a faites depuis leur publication j qu'il talloit ôter i" àz^ révolutions du premier Satellite, ce qui fait 8" en une année. Il a trouvé encore qu'il falloir augmenter d'un tren- tième la première Equation du premier Satellite, &:par ces correélions les Tables reprefentenc parfaitcmeiit ic plus grand nombre des Obfervations. II I. Le 14. Janvier Mercure étant dans fa plus grande di- greffion du Soleil , M. Caflini l'obferva, &C le trouva di- cothome , ainfi qu'il devoit paroîcre en vertu de cette configuration avec le Soieil. IV. ysy.hsMem. M. CafTini le Fils a lu les Obfervations qu'il a faites jom. Vil. (jans fou Voyage en Hollande & en Angleterre, LÎSTE LISTE DE MESSIEURS D E L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, Depuis rEtabliflement de cette Compagnie en 1666. jufqu'en 1733. Avec le CAtalogue des Ouvrages qu'ils ont publiés. Hîfi. de l'Ac. rom. IL Xx 547 AVERTISSEMENT- CETTE Liste efi chronologique. A coté dti Nom de chaque Acadcjnicien , à gauche on y a, mis tannée de fa Réception^ à droite l'année de fa Mort. Il ny a rien Hjers la droite à côte du Nom de ceux qui vlx'eyit. Les Foints de ce même côté jîgni fient que t Année de la Mort de ces Aca- démiciens cfi inconnue. On a indiqué leurs Ou'vra.ges , ordinairement fur t Edition la meilleure ou la plus complète , fans rapporter toutes celles qui ont été faites. On en a excepté tout ce qui fe trowve dans les Vo- lumes de l Académie en forme de Mémoires, pour lefquels on renvoyé aux Tables des Matie'res. On a, encore ajfecîéde ne citer prefque que les Owvrages de Phyfque & de Mathématique j ainfon ne doit pas s attendre de trowver ici une Lifie complète de tous ceux que plufieurs Académiciens ont publiés dans dijferens genres. Après cette Lifie générale on en trouvera une Alphabétique , t£ une particulière de l Académie , telle quelle cfi à prefent. Xx ij LISTE DE MESSIEURS D E LACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, Depuis l'EtablifTement de cette Compagnie, jufqu'en 1733. A'vec le Catalogue des Outrages au ils ont publiés. fie tle ia 1666 "Tyierrc de Carcavi, Confeiller au 1684 j[ Parlement de Touloufe , puis Con- feiller au grand Confeil, Garde de la Bi- bliothèque du Roi. Géomètre. On a de lui quelques Lettres imprimées parmi celles de M. Defcartes. \666 Chrétien Huyghens de Zulychem, i^pj Géomètre. Ses Ouvrages font , I Horologiiim. z Hirologiitm OfcilUtorium , Jive de motu fendulorum ad horologia aptato, demonf- trationes georrtetricx, X X iij 3J0 LISTE CHRONOLOGIQ^UE 1666 3 Brevis infittutio dt motu horologiorum ad inveniendas Longitttdines. 4 Controverfrx de fua centri Ofcill.ttionis de- terminatione j Machina quxdam & varia circa Mechani- cam Jcilicet. Inveiitio horologiorum fortatilium exactif- Jimoruni. Noviim geniis LibelLe tellefcopio inflruSts. Afirofcopia Comj,endiaria Tuhi Optici mo- limine lihcrata. Nova methodns con^riiendi BarometrKm. Nova vis rnovens mediante pidverc mtrato ç^ acre. Bemonjiratio Mquilihrii Bilancis. De fotcntiis Jila funefve trahentibiis, Inventio Liïie£ Juxta quam fi Corpus défi cendat tcmporihits xqualibus , dqualiter îelLuram verfiiis accédât. Solutio prohlematis de Une a in quam fie xilc fie pondère ^roprio curvat. Annotationes in lihrum D. Renan de Ma^ nuaria Nautica. é Theoremata de ^uadratura Hyperboles , EU lipfis Cf Circuli ex data portionum ^ravitatis centra , quihus fiiibjunSia efi E'^iTuaii Cyclometri^ cl. viri Crcgorii à Sancro Vincentio cttm ajfcrtione hujiis E ^iTUCtai. 7 De Circuit magnitiidine inventa. 8 De Circuli é' HipcrboU quadratttrà Con" trovcrfia. 9 Geometria varia ficilicet. ConfiruBïo loci ad Hyperbolam per Àfiym- ptotos. DE L'ACADEMIE. jji 1 666 Demonfiratio ReguU de maximis (^ mi- nimis, Régula ad invcniendas Tangentes linea- mm c tir V arum. Epifiûla deCurvis quihufdam peculiarihus. Solutio Problematis à D.Joan. BernouUi fropojîti. 10 De Saturni Luna feu Satellite obfervatio nova. 1 1 Syjlema Saturniam cum ajfertione Syjle~ matis fui. 17. Be Saturni annula obfer'uationes. 13 Cofmotheoros ,fve de Terris Cœleftihus earumcj. orna tu conjeUurit. 14 Df Ratiocinis in Ludo Alex. I y Novus Cjfclus Harmonicus. 1 6 Varia de Optica. ij Expérimenta Rhyfica. 18 Dioptrica. 1^ Commentarii de formandis poliendifq. vi' tris adTelefcopia, 20 Bijfertatio de Coronis é" Parheliis. zi De rnotu cerporum ex percujjlone. Z2 De vi centrifuga, 2j Defcriptio Automati Planetarii. 14 Traité delà Lumière, où font expliquées les caufes de ce qui lui arrive dans la Réflexion & dans la Réfradion , &c. ij Difcours de la caufe de la Pefanteur. 26 Traité de l'Aiman. MS. dans les Regif- trcs de l' Académie. Tous ces Ouvrages, excepté le dernier, ont été recueillis en fept Volumes in-a^°. Se imprimés à Leyde chc^ Vander Aa. en 1724. & à Amfterdam chez, les jAufon-^^ Aesberge en 172.2. jyi LISTE CHRONOLOGIQ.UE 1666 Gilles Personne de Roberval Pro- 1675 felTeur Royal en Mathématiques , dans la Ciiaire de Ramus , & dans celle du Col- lège de Maître Gervais. Gcometre. Sz% Ouvrages font, I Obfervations fur la compofition dcsMou- vemens, &: fur le moyen de trouver les Touchantes des lignes courbes. i Projet d'un Livre de Méchanique, trai- tant des Mouvemens compofcs. ; De rccognitionc MqiiatioKum. 4 De Geometrica. planarum ©" ctibicarum JEquationHui refoluticne. 5 Traité des lodivitibles, 6 De Trocho'tde ejuftf. fpatio, 7 EfifioU ad Merfcnnum CT Torricelliiim. Ces Ouvrages font imprimés dans le Tome VL des anciens Mémoires. 8 Elemens de Géométrie MS. dans les Re- giftres de l' Académie. p Arifiarchi Hamii de mtindi fjjîemate , far- tihus cf mot i hits ejufdern^ Lihellus citm no- tis crc.VdiXii. 1644. in- II. Extat etiam correSUor in 1° .Tom.ohfervationum Thj/i- fico-Mathematicarum Merfenni, 1666 Nicolas Frehicle de Bessy, Con- i6j^ feiller du Roi en fa Cour des Monnoyes. Ceontelre. Ses Ouvrages font, I Méthode pour trouver la Solution des Problêmes par les Exclufions. î Traité j DE L'AC A D EM I E. 3^3 ïé66 t Traité des Triangles redangles en nom- bres. 3 Abrégé des Combinaifons. 4 Des Quarrés ou Tables magiques, avec des 1 ables , Sec. Ces Ouvrages fe trouvent dans le TomeV. des Anciens Mémoires de l'Acadcmic. î666 Adrien Au z o u t. Aftronome. j6^î Ses Ouvrages font, I Lettres à M. l'Abbé Charles fur le Ra^- gunglio di nuove ojfcrvationi , &c. Du Ciujlppe Camparù , avec des Remar- ques où il cfl parlé des nouvelles décou- vertes dans Saturne &: dans Jupiter, &:c. 1 Lettres à M. Hoock fur le fujct des gramlcs Lunetcs. 3 Du Micromètre , & de fon ufage. Ces Traités fe trouvent dans le Tome VIL des anciens Mémoires. 4 Mefures prifes fur les Originaux , &c comparées avec le Pied du Châtclcc de Paris. Tome VI. j Ephemeride de la Comére ( qui a paru fur la fin de l'année 1664. & au commence- îccntde i66j.) 4°. taris lééy. s.è66 Jean P I c A R D , Prêtre. y^rtf»û- crate é- Arijlutele. Parif. i6yy. 4". 5 Liber rhyfuji. Aufcidtationis Arijiotelis . Cr.Lat. Parif. i ^ . . 4". 10 La- Phyfique d'Ariftote en François.. Paris 16 . . 40. 11 Nouvelles Conjeaures fur la Digeftion, Paris 1636 40. Il Difcours de la Cliiromance. Paris 13 Difcours de l'Amitié &:dc la Haine qui fe trouvent entre les Animaux. Paris 1667. 8°. 14 Recueil des Epîrrcs , Lettres & Pré- faces. Paris 166^. 11. i666 Claude Perrault, Doreur en Mcdc- i6ÎZ- cine de la Faculté de Paris. Phjficicn. Sç% Ouvrages font , Eflais de Phyfique , ou Recueil de plufieurs Traités touchanc les chofes naturelles ,• fçavoir, I De la Pefanteurdës Corps ,de leurP^^f- fort , & de leur Dureté, i Du Mouvement periftaltique. 3 De la Circulation de la Sève des Plantes. 4 Nouvelle infertion du Canal Thorachi- quc. y Découverte d'une Communication du Canal Thorachique , avec la veine- cave inférieure. 6 Defcription d'un nouveau conduic.de' la Bile,. DE L'ACADEMIE- }^y îCèd 7 Traité du Bruir, 8 De la Mufique des Anciens. c) De li Méchanique des Animaux, ou Des Organes des Sens. Des Organes du Mouvement. Des Organes de la Nourriture. 10 De la Génération des Parties qui re- viennent à quelques Animaux après- avoir été coupées. 11 Des Sens extérieurs. iz De la Tranfparcncedes Corps. I j De la Réflexion des Corps. 14 De l'endurcincment de la Chaux. ij- Expériences fur la Congélation. 16 Expériences faites pour examiner la bon- té des Eaux. 17 De la Transfufion du Sang. 18 Lettres &C Obfervations fur diverfes chofes dePhyfiqueSi de Méchanique. 19 Recueil de plufieurs Machines de nou- velle invention. Tous CCS Traités ont été raiïcmblés &; im- primésà Leydc en i-jzi. 4". zJ'ol. 2.0 Ordonnance des cinq cfpéces de Co- lomnes ( en Architcdure ) félon la méthodedes Anciens. Paris i6%^.fôL 2.1 L'Architeéture de Vitruvc traduite avec des Notes. Paris \6j^. folio, zz Mémoires pour fervir à l'Hiftoire natu- relle des Animaux, Paris 1671. & ï6j6. in-folio niaxinio. Les mêmes revus & augmentés d'un nouveau volume. Paris l'j^z. & I754- 4"» ( Recueil des anciens Mémoires de L'Académie. Tome III. & fuite. ) 3î8 LISTE CHRONOLOGIQ^UE 166(3 Samuel C o T R E A u du C l o s , Médecin iCSj ordinaire du Roi. chimijie. Ses Ouvrages font, I Differtation fur les Principes des Mixtes naturels, 2, Cbfcrvations fur les Eaux minérales de pluficurs Provinces de France. Recueil de l'Académie Tome IV. \èG6 Claude B o u R D E L I K , Dodeur en Me- 1695» decine. chimific. 1666 Jean P e c q^u e t , Douleur en Médecine de 1674 la Faculté de Montpellier. ^«rf/^(?w///(r. Il a pub'ié , Bxferimenta nova Anatomica. Parif. 16^4. 4". xé66 Louis Gavant, Chirurgien Juré à Paris. 167} jtnaton ifle. 1666 Nicolas M A R c H AN T,Doâ:cur en Medeci. 1678 ne de TLlnivcifité de Padouë, Premier Botanifte de Monfieur Gafton de France , de Diredenr de la culture des Plantes du Jardin Royal. Botd»iJle. Il a publié , Defcriptions des Plantes données par l'Académie. Paris ik'jG. folio. ï666 . . . ". N I CL.U E T. Géomètre. . • > 1666 Claude-Antoine C o u p L e t , Profeffeur de lyzi Mathématiques des Pages de la Gran- de Ecurie , Tréforier de rAcadcmie. Mechanicictj. 1^66 'iea.nKiCHZK, A^roKome. 1696 DE L' ACADEMIE. t666 11 a publié, Obfcrvations Allronomiques &c Phyfi.- qucs faites enTUle de Cayenne. Re- cueil de rAcadémic. Tome VII. i59 1666 Pivert. 1666- ' • • De LA VoyeMignot. CTMwïf/rf. Il a publié , Traité de la Mufique, qu'il a augmenté d'une 4= Tint le dans nue z« édition, donnée en i(î6(5. 4^. Paris, ï$66 Edme M a r i o t t e. Phyjicien, Il a publié, I Traité de la Percuflion ou choc des Corps. Effais de Phyfîque ou Mémoires pour fervir à la fcience des chofes natu- relles ; fçavoir , 2, De la Végétation des Plantes. j De la nature de l'Air. 4 Du Chaud, & du Froid. j De la nature des Couleurs. 6 Traité du mouvement des Eaux & des autres Corps fluides. 7 Régies pour les Jets d'Eau. 8 Nouvelle Découverte touchant la Vue. p Traité du Nivellement , avec la DeC- cription de quelques Niveaux nouvel- lement inventés. 10 Traité du mouvement des Pendules. lï Expérience touchant les Couleurs &la congélation de l'Eau. ï i Eflai de Logique contenant les Principes- î6o LISTE CHRONOLOGIC^UE j666 des Sciences, & la manière de s'ea fervir pour faire de bons Raifonne- mens. Tous ces Ouvrages ont été imprimés ï Leide en 17 17. 1 Vol. in-û^°. lééS Jean G a l l o y s , Abbé de Saint Martin 1707 de Corcs , Bibliothécaire du Roi, ProfcfTcur en Grec, &: Infpcdeur au Collège Royal , de l'Académie frau- çoife. Géomètre. Ses Ouvrages font , I Le Journal des Sçavans depuis 1666. jufqu'en 1674. 2, Lettres à M, le Marquis de l'Hôpital touchant le Livre de M. Cateian. Paris 40 3 Les Mémoires de l'Acadcmie des an- nées 1692. &: 16513. "^'^ ^n ordre par ^Qi foins. 4 Lettre à M. le Marquis de l'Hôpital, touchant le Livre de la Logiftique, ou Science des Lignes Courbes. Ié6p François Blondel, Seigneur de Croi- léSiî Çcitcs Se de Gaillardon , ProfcfTcur Royal en Mathématiques, 6^ en Ar- chitcdure , Maréchal de Camp aux Armées du Roi. Géomètre. Ses Oeuvres font, I Cours de Mathématiques. /'«zr/V 1685.4". contenant divers Traités ,• fçavoir, Difcours fur les Machémati(jucs en gé- néral. La D E L'A C AD E M I E. 361 166^ .La Géométrie Speculacive , & la Geo- • mecrie-Pratique, L'Arithmétique Spéculative , & l'A- rithmétique-Pratiquc. a Refokuion des quatre principaux Pro- blêmes d'Architcdure. F^r/s j6j6. " fol. max. Se dans le Recueil de l'A- cadémie Tom. V. 3 Cours d'Architcdure. Paris lèy^.fol. 4 L'Art de jetter les Bombes. La Haye \G-%^. 4°. 5 Hiftoire du Calendrier Romain. Faris 1681.4°. 166^ Jean-Dominique Cassini, Premier Pro- 17 12, feflcur d'Aftronomie à Bologne , Sur- Intendant des Eaux de l'Etat de Bolo<, gne. Ajlronome. ^z^ Ouvrages font , outre plufieurs Pièces de lui répandues dans les Journaux des Sçavans depuis 1666. jufqu'en 1711. 1 DeCometaJnni lèi^z.ç^ 16^^. Mutinée fol. 16J3. 2 Spécimen ohfer-vationum BononïenJÎHm. Bononix \(,^6. fol. 3 Varie figure intagliate in r.mie che re- frefentano la frofpeUiva de' Pianetti cen le proportioiie délie loro difianz,e al foie é- ilU Terra , periodiche ri» t'oliizioni diretioni df rétrograda- zioni. 16^9. fol. 4 Epifol^ Aftronomicji cnm Tahitlis ad Mar- chion. Malvafiam ; infert.e cjufdem Mal~ njaf^ Eph ennr idihus M.WÙVi'X. 1 66i. fol, Hift. de r Acad. Tom. IL Z 5 jSz LISTE CHRONOLOGIQ^UE l66^ j EpifiûU de olfervationibus in Z). Pf- tronii Templo habit is. 1663. fol, 6 Obfervatiofie cUll'EcliJfe Solare fatta in Ferrara l^anno 1664. con unajflgura in- tagliata in Rame che reprefcnta unnuûi'O met ho do di trevar le apfarenz,e varie che fa nel medefimo tempo in tutta la Terra. Fcrrara. 7 iheoria motus Cometx anni 166 a. Ro- inx 1665:. fol. § Lcttcre Afironomiche al ftgn, Abatt. Ot- tavio Falconieri Jopra ilconfronto d'al- cttne ojfer'uaz.ioni délie Comète de W An- no 16Ô5. Roma i66j. fol. 9 Lettera Ajlronomica al medejimo fhpra. l'Ombre de Pianetini in Gionje. Ro- ma i66j. foi. 10 ^uatro Lcttere al medejimo fopra la va- rieta^ délie maccie ojfervate in Giove , e loro diurne rivoluzioni , con le Ta'vole. Roma 166^. fol. 11 Epijlola ad P. Fr. de Gotîignez. refpon- foria , de nonnuUis dijficultatihus circa. Ecliffcs in Jote à Mediceis Planetis effeilas , alia<]ue no'viter in ipfo détecta, Bononia: 166 j. fol. Kl Ep'fiola adCemin. Montanari de Refrac~ tionum Cœlejlium methodo. 1 3 Martis circa axem proprium revolubilis obfervatienes Bononix hahit-x. Bonon. 1666. fol. 14 Diffcrtationes Afironomictz Apologetic£, Bonon, fol. X<^ De Solarihus hypothefihus & refraÛio' nibui EpiJloU très, honon. 1666. foL. D E L'A C A DEM I E. 3^^ 166;^ 16 Nuncii Siderel In^fres. Bononia: fol. Cet Ouvrage, quoiqu'imprimé , n'a jamais paru, &: n'eft pas même achevé d'imprimer. 17 Epbemeridcs Bononicnfes Mediceorum fydcrum. Bononia j 668. fol. î8 Spina Celefie 0 apparizioni deU'anno 1668. Bologna 1668- fol. î5» Nouvelles Obfcrvations des Taches du Soleil , avec quelques autres Obferva- ' rions fur Sarurne. Paris 1671. 40. io Obfervacions & Réflexions fur la Co- mète de l'an 1672,. 2,1 Découverte de deux nouvelles Planètes autour de Saturne. Paris \6-jt,. fol. 2.Z Obfervations &: Réflexions fur la Co- métede 1680.& 1681. Paris 1681. 4°. ij Nouvelles Découvertes dans le Globe de Jupiter. Paris 16510. 40. Z4 De l'Origine & du Progrès de l'Aftro- nomie , &r dcfon ufage dans la Géo- graphie &: dans la Navigation. Rcc. de t' Acad. Tome FUI. On y trouve " f' ; encore les fuivans. 2j Les Elemens d'Aftronomie vérifiée par le rapport des Tables , aux Obferva- tions de M. Richer faites en Cayenne. 2,6 Découverte de la Lumière Celcfle qui paroît dans le Zodiaque. 27 Régies de l'Aftronomie Indienne pour calculer les mouvemens du Soleil Se de la Lune expliquées & examinées. 2,8 Les Hypothéfes &: les Tables des Sa- tellites de Jupiter reformées fur des nouvelles Obfcrvations. Zzij 3(Î4 LISTE CHPxONOLOGIQ^UE i66c) Dans le Tome VII. jèp ce Recueil on trouve encore de M. Callini, 25>. Obfcrvations Aftronomiqucs Faites en divers endroits du Royaume. 30 La Meridiana delTemfio di S. Petronia ùrata e freparata fer le Ojfer'vationi Aftronomiche Panno i6yç. rivifia e rejfaurata l'anno ifipj. Bologna 1635. folio. On a encore de lui , 3 1 Magna. Feriodits Luni-foUris d^ Tafchalis duobtts Libris comfrchoifa, quorum Prî- mus magnx Periodifundamenta ejufque ufum exponit , altcr nfum ejus Cruilem ç^ Ecclefiajlicum. Parif. iz. Cet Ou- vrage paroît n'avoir pas été achevé, & n'a pas été publié. 31 Une Cofmographie ou Defcription du Monde en vers Italiens. MS. 33 Tables des Mouvcmens du Soleil &: de la Lune, &:c. MS. jS/z Olaus RoEMER, Confeiller d'Etat en Da- 17 10 nemarck , Lieutenant de Police, &: pre- mier Conful de Copenhague. Aftrortome. 1673 Denis D OD A R T, Confeiller Médecin or- 1707 dinairc du Roi , &: Doéicur Regenc de la Faculté de Paris, Botanifie. On a de lui l'Ouvrage fuivant , Mémoires pour fervir à l'Hiftoire des Plan- tes , ou Projet de cette Hiftoire. Rcc. de l'Ac. Tome IJ'. 1674 Pierre Bore L, Confeiller Médecin ordi- i^8p DE L' A C A D E M I E. 5^j ic des Cor- rections. 1^78 Jean M a r ch"a n t , Directeur de la Cul- ture des Plantes du Jardin Royal , Bo- tanifle. Il a compofé les Defcriptions des Plantes du grand Recueil de l'Académie, 1:679 . . ..deLannion. Geomctre. Exclus • •• en i68y. l6%i . ... S^Di'L'i. KM. Ajlronorne, i^pj li DE L'ACADEMIE. ^69 16S1 II a laifTé en manufcric une Traduftion du Traité de Frontin des Aqueducs, avec des Remarques. I(î8z Ernfroy Walcher d e T s c h i rn a usen, iyo8 Seigneur de Kiflingfwald , 6c de Stolc- zenberg. Gcomctre , d^ Âjfocié Etranger. On a de lui , Medicina. Mentis ,fi've ars invcniendi pr£cepta gêner alia j Medicina Corporisjeu Cogita- tiones itdmodum prohahiles de Confcr- vanda fanitatc. Lipux 1651 j. 4" Edit. i=>. 258^ Laurent Pothenot, Profcfleur de Ma- 1732, thématiques dans la Chaire de Ramus. Géomètre. Exclus par abfence avanti 65)5». 16%% LE Fevre. Ajlronome. Exclus lyoff en lyoi. Il a calculé la Connoiffance des Tems depuis 1684. jufqu'en 1701. inclufivemenc , &: des Ephemerides pour les années 1684. & 1685. au Méridien de Paris. î(j83 Henri de B e s s e' fieur de la Chapelle- \6^i, Milon, Infpedeur des Beaux Arts. 1684 Jean Mery , Chirurgien Juré de Paris, 1722, Chirurgien de la fcuë Reine, Chirur- gien Major des Invalides, &: enfuitc de l'Hôtcl-Dieu de Paris. Anatomijle. On a de lui , ï Obfervations fur la manière de tailler dans les deux fexes pour l'exrradlion de la Pierre, pratiquée par F. Jac- ques. Paris. 1700, iz. î- Nouveau Syfléme de la Cijcularion du Bijt. de CAc. Tome IL AA a 570 LISTE CHRONOLOGIQUE 1684 Sang par le trou ovale dans le Fceciis humain ; avec les Réponfes aux Ob- jefliions qui ont éré faites contre cette hypothéfe, Paris 1700. 12. "^ - 3 Problèmes de Phylîque fur la Généra- tion &: la Nouriture du Fœtus. Paris 171 2. 40. i<î8j MclchifedecTHEv EN OT, Garde delà Bi- i6ç,2. bliothcque du Roi. Phyjicien. Il a publié, Relations de divers Voyages curieux , &c. Paris \6-jz.fol. ^. 'Vûl. Relation d'un Voyage fait au Levant. Paris 166^. 4". Suite du même, iiiid. 1674. 4°. Recueil de Voyages, Pans 168 1. 8°. L'Art de Nager démontré par figures , avec des avis pour fe baigner-utilemcnt. Parts 1696. lu îéSy Michel Rolle. Géomètre. jjjc Sas Ouvrages font , I Traité d'Algèbre, P^rr/V 1690.4^. 2. Dcmonftration d'une Méthode pour re- foudre les Egalités de tous les degrés, - .' &c. Paris 16511. 8". 3 Méthode pour réfoudre les Queftions indéterminées de l'Algèbre, Paris 1699, 40. 4 Remarques touchant le Problème géné- ral des Tangentes, Paris 1703. 4°. ï6%^ Cxi ssET. ^Jlroaome. . . , ï688 Pierre Va R I GNON , de la Société Royale 1722, de Londres , &l de celle de Bcilin, DE L' ACADEMIE. 571 ï(î88 ProfcfTeur Royal de Philofophic, & de Mathématiques au Collège Mazarin, Géomètre. Sc% Ouvrages font, I Projet d'une Nouvelle Méchanique, avec un Examen de l'Opinion de M. Borclli fur les propriétés des Poids fufpcndus par des cordes. P^r/V 1687. 40. 2, Nouvelles Conjeftures fur la Pefanceur. Paris 1690. IX. 3 Nouvelle Méchanique, Paris l■J^^. 0°, t. Vol. ouvrage polHiume. On a publié fous fon nom , après fa mort, les Ouvrages fuivans. 4 Eclairciflcmentfur l'Analyfe des Infini- ment-Petits , & fur le Calcul exponen- tielde M. Bernoulli. Paris ijz^. 4°. y Traité du Mouvement des Eaux . &c. ■* /'^^/j- 171 î'. 4"^. ouvrage pofthumc. 6 Elemens des Mathématiques, Paris ''■\ ■ Ï75 2.' 4°- ouvrage pofthume. î^5)i Jean-Paul Bignon, Abbé de Saint Quen- tin , Sec. Doyen des Confeillers d'Etat, Bibliothécaire du Roi, de l'Académie Françoife , & de celle des Belles Let- tres. Honoraire. \6^\ Jofcph PiTTON ToURNEFORT, PrO- I70S fcifeur de Botanique au Jardin Royal, & Dodeur en Médecine de la Faculté de Paris. Botanifte. Ses Ouvrages font , I Elemens de Botanique , ou Méthode A A a ij jyi LISTE CHRONOLOGIQ^UE 16^1 pour connoître les Plantes. Paris 1694. 8°. 3 l'ol. z Infiitutiones Rei Herbari.e. Parif. 1700. 4". 3 'vol.df Lyai. 1719. 3 Corollaritim ii.flitutionum Rei Herbarix Parif! 1703, 4*>, 4 De optimâ Mcthodo inftitHendâ in Re hcrbaria Efifiola , in qua rejpendctur Dijfertationi D. Raii de l'ariis Planta^ rum Methodis.Vzx'i^. 1697. 8°. 5 Hiftoire des Plantes qui naiffent aux environs de Paris. Paris , 1698. &c depuis augmentées par M. de Juffieu, & imprimée en 2. vol. en 1715^. 6 Voyage au heva.nt. Paris 1717.40.1. t-^/. 7 Traité de la matière médicale , ou l'Hif- toire &: l'Ufagc des médicamens. Pa- ris 17 17. II. 1. vol. 16^1 Guillaume Ho m b erg premier Médecin 171 y de M. le Duc d'Orléans. Chymijle. 16 pi Moyfc Charas Dofteur en Médecine à 1698 Londres , ProfelPcur de Chymic au Jardin Royal. Chymifle. Ses Ouvrages font, I Nouvelles expériences fur la Vipère. Paris 1669. avec figures. In 8". en 1671. z. njol. in li. & depuis en 1694. z Suite des nouvelles expériences fur la Vipore , pour fervir de réplique à François Redi. ihid. \G-j\. in %°. 3 Pharmacopée Royale , Galenique &: Chvmiquc. Paris chez. d'Henri i6%z. in%". z, vol. avec figures ^ ^ aiipara- ' vani en i6y6. in 4°, D E L' A C A D EM I E 373 î^93 delaCoudraye. •• • i^9$ Guillaume-François de l'H o p i t a l Che- I7°4 valier , Marquis de Sainte Mefme , Comte d'Entremont. Honoraire, 11 a publié , 1. Analyfe des infiniment-Pctics. Paris 1696. in 40. 2. Traité des Sedions Coniques. Paris 1707. in 4". 1(393 M o R I N, de Toulon. Botanijle, • • • 16^4 Jacques C a s s i n i Maître des Comptes de ., . ^ la Société Royale de Londres. Afiro- nome. Il a publié , < ':'i ^ I De la grandeur & de la figure de la Ter- re , &c. Suite des Mémoires de l'Aca- démie Année 17 18. z. Elemens d'Aftronomie , ou la Théorie des Planectes , avec les Tables , fous prejfè. i6$j^ Gabriel Philippe de la H i r e Pro- ^7LJ fcfleur Royal d'Architedure. Afiro- nome. Il a publié , Pcgix Scientiarnm Academix Epheme- rides juxta récent ijjimas ohfcrvationes. Annor. 1701. 1702,. 1703. Parif in 4°. i<>P4 Simon Boulduc ancien Juge Conful , 171^ Apoticaire de S. A. R, Madame Doiiairiere d'Orléans , & de la Reine Douairière d'Efpagne , Démonftra- teur en Chymic au Jardin Royal, chy. mijie. AAa iij 374 LISTE CHRONOLOGIQ^UE t(îp4 Jacques-Philippe Ma RALDi.yf/?r^«^wf. \-]%j Il a laifle en MS. I Les Tables des Satellites de Jupiter corrigées fur des nouvelles obferva- tions. s, Une Uranometrie , ou Defcription des Etoiles avec leur Longitude & Lati- tude, frefque fnie, j Catalogue des Etoiles du Zodiaque im' frimé dans le i. Tome des Epherae- rides de M. Manfredi. i(Î9j Jean-Mathieu de Chazelles, Afiro- 1710 nome. 1696 Thomas Fantet de La-gny Garde de • - • la Bibliothèque du Roi , de la Socié- té Royale de Londres, Géomètre. ^ Il a publié , I Méthodes nouvelles S>c abrégées pour l'extradion &: l'approximation des Racines , &c pour rélbudre par le cer- cle &: la ligne droite pluficurs Pro- blèmes folides Zc furfolides , &:c. i=. Edir, Paris lépi. i» 4". X Nouveaux Elemcns d'Arithmétique & d'Algèbre, ou Introduction aux Ma- thématiques. Paris 1697. in 1 1- 3 La Cubature de la Sphère où l'on démon- tre une infinité de portions de Sphère - égales à des Pyramides reâilignes. La Rochelle \-jot.in iz. 4 Arithmétique nouvelle { Einaire. ) Ro- che fort 1703. 4°. . j Analyfe générale , ou Méthodes nou- DE L'A C A D E M I E. " ' 37; 16 p6 velles ponr refoudre les Problêmes de tous les genres &: de tous les dé- grcz à l'infini. P/îr/'i 175 3. /« 4°. Tome XI. du Recueil de l'Académie. î6ç)6 Jofcph Sauveur Profcireur Royal de 171^^ Mathématiques, &: Examinateur des Insiénieurs. Géomètre. On a de lui, Le Neptune François , ou Recueil des Carres Marines levées &:gravées par ordre du Roi : premier volume, contenant les côtes de l'Europe fur l'Océan depuis Dronthem enNor-wege,)ufqu'àGibra!, car ; avec la Mer Baltique, Fol. 165)1. \(>^6 Pierre Couplet de Tartreaux, ProfefTeur de Mathématiques des Pa- ges de la Grande - Ecurie du Roi, Tréforier de l'Académie. Méchanicien. i(ii)S Dominique Guglielmini, Do£l:eur en îyio Médecine à Bologne , premier Pro- fefTeur de Mathématiques, & Sur-In- tendant des Eaux de l'Etat. Ajfocié Etranger. 11 a publié divers Ouvrages recueillis en 2, vol. in-\^. Genève 1719. fçavoir. Volant is Jlamms Epitropeïa. De Cometarum natura Cf- or tu. Ohfervatio Solaris Eclipjis anni 1(^84. De Saliitm figiiris. Aqitarttm fluentium menfura, Efiftold très Hydroflatic£. De Flumintim Natttrâ Tr^-tciatus thypco- Mathematicus, 576 LISTE CHPxONOLOG laUE i6p6 Exercitatio rhyfico-Medica de Sanguinis Natiira & confiitutione. frdUcliopro Thcoria medica^ advcrfus Em- piricamjeilam. De Salibiis Dijj^ertatio EpifioUris. De idearitm vitiis Correctione & nfu , ad Jlatuendam Qf inquirendam morborum naturam . De vrincipio fulphurco Bijfertationes. Differtatio de Mthere, EpiJioLi ad Lancijium, Differtatiofjcs du£ de primis Mat trie affec- tionihns & de Origine & proprietatihus primarimi affe^ionttm Materi.e. Epiftola de Qiiinquina Certice , Jeitde cjuf- dem opera/idi ratione. £(5p7 Bernard de F on ten elle, de l'Acadé- mie Françoilc, de celle des Belles Lettres , de la Société Royale de Lon- dres. Secret. lire perpétuel. Il a publié, outre les Volumes de l'Hiftoirc de la Compagnie, I Entretiens fur la Pluralité des Mondes. Paris 1(^5)4. Il- a Elemens de la Géométrie de l'Infini. Paris 1717. 4°. 3 Hiftoire de l'Académie Royale des Sciences depuis fon Etabliffemcnc jufqu'en 1680. Rcc. de l'^cad. T. I. 1733- 4"- j^(j7 Louis Carre'. Géomètre. • "7^* Il a publié , JVÏéthode pour la Mcfure des Surfaces, la .4imcnfion des Splides , leur Centre de DE L^ A C A D E M I E. ". 377 r; de Pefanteur, de Perfccution &: d'Of- ciUation. Paris 1700.4". l<39% Daniel Tauvry, Dcdeur en Médecine de 1701 la Faculté de Paris. Anatomijie.. ^ Ses Ouvrages lonc, I Traité de la Génération & de la Nour- riture du Fœtus. Paris 1700. 12. i Nouvelle Anacomic railonnce, oii l'on ;: : explique les ufages de la ftruûure du Corps de l'Homme, &: de quelques autres Animaux , fuivant Icsioixdcla Méchanique : iv". Edir.P.;r/j- 1711. 12. 3 Pratique des Maladies aiguës, &; de toutes celles qui dépendent de la fer- mentation des' Liqueurs : iv=. Edic. Paris 1720. 12. %.vol. 4 Traité des Médicamens, &: la manière de s'en fervir pour la guerifon des ^îalades. Paris 1722. I2. 2. 'vol. j Pratique des Maladies Croniques ou ha- bituelles. Ouvrage pofthumc, Paris 1714,12. î6î)8 ...... DE hhtiGi. KTit. Cljymijîc. 1717 16 çf^ Nicolas Le MER Y, Doétcurcn Médecine 1715- de la Faculté de Paris. Chymifte. Il a publié , I Cours de Chymie , contenant la ma- nière de faire les Opérations qui font en ufage dans la Médecine : x'^. Edit. Paris 171 5. 8", 2, Pharmacopée univerfelle , contenant toutes les Opérations de Pharmacie qui font en ufage dans la Médecine ? Hift. de CAc. Tome IL B B b 378 LISTE CHRONOLOGIQ^UE Ié5)p i= Edit. Paris iji6. 4°. j Traité univerfel des Drogues fimples mis en ordre alphabétique, Parit 4 Traité de l'Antimoine, contenant l'A- nalyfc chymiqucde ce Minerai. Parts 1707. 8^. 3^99 Sebaftien T R u c H E T , Religieux Carme. 17^,9 Honoraire. 1 6^^ Bernard Renau d'Elisagaray, 17 ip Lieutenant Général des Armées du Roi d'Efpagne , Confeiller du Confcil de Marine , &: Grand-Croix de l'Or- dre de Saint Louis. Honoraire. Il a publié , I La Théorie de la Manœuvre des Vaif^ féaux. Paris 1689. 8°. 2, Réponfes à M. Huyghens, &c. ijbi, & 1704. 8°. 3 Mémoire, où efl: démontré un Principe de la Méchanique des Liqueurs dont on s'eft fervi dans la Théorie de la Manœuvre des VaiiTcaux , &; qui a été contefté par M. Huyghens. Paris 1711. iz. 2^99 Nicolas de Malezieu, Chancelier de 172.7 Dombes , de l'Académie Françoife. Honoraire. Il a publié, I Nouveau Traité de la Sphère. Châlons \6jç). 8". z. Géométrie de M. le Duc de Bourgo- : '• gne: 11= Edition ; avec un Traité des 37 S' n DE L' ACADEMIE. î6p? Logarithmes, & l'Introdudion à l'ap- plication de l'Algèbre à la Géomé- trie. Faris 1711.4°. k6^^ Nicolas M A L E BR ANC H E, Prêtre dei'O- ijij ratoire. Honoraire. SiQS Ouvrages font , I De la Recherche de la Vérité, 6= Edi- tion. Paris 171 a. 4°. 2, Converfations Chrér. Paris 1701. iz„ '- ' ' ' 3 Traité de la Nature &c de la Grâce. Rotterdam 1703. li. 4 Méditations Chrétiennes & Mécaphy- fiques. Lyon 1699. 1 1. z. tom. 5 Traité de la Morale. Z-jo;? 1707. 1 i.i./tf»?. ---.^ 6. Réponfe au Livre de M. Arnauld des vraies &: des faufles Idées. Rotterdam Ï684. 12. 7 Entretiens fur la Métaphyfique &c fur la Religion. /"^frij- 1703. 1 1. i./pw. 8 Réponfcs à M. Régis, ïz. ' . 9 Traité de l'Amour de Dieu. 1698. 11. 10 Entretien d'un Philofophe Chrétien, & d'un Philofophe Chinois fur l'exif- tence de Dieu. Paris 1708. it. 11 Avis touchant cet Entretien contre les Journaux de Trévoux. 1708. 12,. Il Réflexions fur la Prémocion Phyfique. Paris 17Ï j. II. 1 3 Recueil de toutes les Réponfes à M. Ar- ' "'■ ï\ZMà. Paris 1709. iz. i^PP Thomas G o u y E , Jéfuite. Honoraire. iji^ Il a publié, Obfervations Phyfiques &c Mathématiques ^.^,;i pour fervirà la perfection de l'Agro- nomie, &: de la Géographie, envoyées B B b ij 5So LISTE CHRONOLOGIQ^UE 1655» de Siam à l'Académie par les PP.]é- fuites Miffionaires , &c. avec des Ré- flexions &; des Notes. Paris 2. 'volum. Le fremicr ié88. 8". &: Recueil de l'Académie Ttfw. Vll.f. 60 j. Le fécond 1692. 4°. & Recueil de l'Académie Tem. VIL f. 74 j. 1695) Gilles FiLLEAU DESBlLLBTTES. Mc- ^7^^ chanicien. 1699 Jeaugeon. Méch/tnicien. 172 J 1699 André D a le s me. Uéchanicien. I7'7 1695» Pierre-Sylvain R E G is. Ceomctre. I7°7 Ses Ouvrages font , I Cours de Philofophie. Paris 1690,4°. 3. 'vol. i L'Ulage de la Raifon &: de la Foi. Paris. 1704. 4°. 3 Réponfc. à la Cenfare de la Philcfopbic Cartefienne de M. Huer, Paris 1691. 12. 4 Réponfc aux Réflexions Critiques de M. du Hamel, &:c. Paris 1692. 5 Trois Répliques au P. Malebranche, inférées dans le Journal des Scavans de i694< Xé99 Claude Bourdelin, Premier Médecin 171 3 de Madame la DuchcfTc de Bourgo- gne , de la Société Royale de Lon- ' dres, Botanife. 1699 Louis M o R I N , Doacur en Médecine , &: 171c Médecin de l'Hùtcl-Dicu de Paris. Botanijlc. DE L'ACADEMIE. }Sî iC^9 II a laifle en Manufcric, I Un Index d'Hippocrate Grec & L.itin, fort ample & fore corrcd. 2. Un Journal de plus Je quarante années des Variations du Baromètre & du Thermomètre. '. i6ç)q . . '. . • MoNTi. Aftronome. Exclus par -^- abfence. i6p9 Etienne -François Geoffroy , Do£lcur 1735 en Médecine de la Faculté de Paris , Ledeur & Profefleur Royal en Mé- decine &: en Chymie, de la Société \ Royale de Londres, chytnifte. Il a laifTé en Manufcrit , tie Mater ia Medica , Ouvrage complet , ex- cepté les Plantes confiderces comme j herbes , à l'égard defquelles il eft * refté à la Melijfa. i6$9 Guy Crefccnt Façon Dofteur en Medc- 171S cinc de la Faculté de Paris , Premier Médecin du Roi , Profcifeur de Bo- tanique se de Chymie au Jardin Royal. Honoraire. i(i99 Camille le Tellier de Louvois ijiS Docteur de Sorbonne , Abbé de Bour- gucW&c de Vauluifant, nommé à TE- vêché de Clermont , Bibliothécaire du Roi , de l'Académie Françoife , &c de celle des Belles- Lettres. Honoraire. î ('99 Sebafticn lePrestre Seigneur de V a u- 1707 BAN, Maréchal de France , Cheva- lier des Ordres du Roi , CommifTaire BBbii] 5S2, LISTE CHRONOLOGIQ^UE 169^ général des Fortifications , Grand- Croix de l'Ordre de S. Louis , &: Gou- verneur de la Citadelle de l'Ifle. Hi/^ noraire. On a de lui , Projet d'une Dixme Royale. Taris 1708. ii. 1^55 Nicolas Hab.tsoëker, de la Société de Bcr- 172 j lin. AjJ'ocié Etranger. Ses Ouvrages font , outre plufieurs Pièces inférées dans les Journaux, I EfTai de Dioptrique. taris 1694. 4°. % Principes de Phyfiquc. Farts 1696. 4''. 3 Conjcdures Phyfiqucs. Amjlerdam iyo6. 4°- -. 4 EclaircifTemcns fur les conjcdurcs Phy- fiqucs. A'ûijierdatn 17 10. 4". 5 Suite des Conjedures Phyfiques & des Eclairciflemcns fur les ConjciSures Phyfiques. Amfierdam 1711. 4". 6 Defcription de deux Niveaux d'une nou» velle invention , ôic. Amjterd. 171 1. 1 4". _ 7 Recueil de plufieurs Pièces de Phyfi- que , où l'on fait voir l'invalidité du . ■_ , Syfteme de M. Newton , &:c. Virccht 1712. II. 8 Cours de Phyfiquc; Oeuvre pofthume, accompagné de plufieurs autres Pie- ces. La H^aj/e ij^o. ^°. fçavoir. Lettre fur le Syftcme de M. Newton. Remarques fur trois Diflcrtations de M. ■'T de Mairanqui ont remporté les Prix de l'Académie de Bourdcaux , ^c. Remarques fur un Théfe Phyfiquc de M. DE L'ACADEMIE.; ' I î 583 l^c)5 Muller fur la Génération des Ani- maux. DilTertation fur le Principe & la Nature du mouvement , &: fur la Caufe de la communication des Mouvemens. Remarques fur une Tliéfe de M. Bernoul- li de Bàle fur le Phofphore du Baro- mètre. Diflertation fur les Paffions de l'Ame, Diflerration fur la Pcfte &: fur les moyens de s'en garantir. Explication Phyfique des Flux & Reflux t furprenans de l'Europe. , Extrait critique des Lettres de M. Leeu- wenhoek. x6^$ Jacques Bernoulli ProfcfTeur de Ma- ijoj thématiques à Bâle. jljjocié Etran- ger. Ses Ouvrages font , ï Connmcn novi Syjlemittis Cometarum, Amft. 1681. 8'\ % DiJJertatio de Cra"jitate Mtheris. Ibid, 1683. 3 Parallelifmus ratiocinii Legici ô" Al- gebraïci. Bâfil. ié8j.-4°,' ■ ' 4 Methedi mtiocinandi ^ Jive iifus Logiez, Bafij. 1686. 4°. 5 Sûlistio tergemini Problematis Arithme- tici , Geomeîrici ô" Ajtronemici. Bafil. '1687. 4°. ] ■''' 6 Fojltionts de Seriehus infinitis, Partib. F, Bafil. 1689. &feq. 4°. 7 Sûlutio Problematis Ifoperimctrici , cum Analyfi ejufdemi Bafil.i7oo.&i7oi.4". iH LISTE CHROXOLOGÏQ^UE 1699 8 In GeometriamCartefii Notx. 9 Ars Conjectdndi , opus pojfhitmum -, ac~ ce[j:t Tract Attis de Seriibiis Injinitis , (^ Éfiftola gallka de Ludo PiU retictiU- ris. Bafil. 171 3. 40. 1699 Jean Berkoulli FrofefTeur de Mathé- matiques à Groningiie , &: enfuice à Bàle , de la Société Royale de Lon- dres , de celle de Berlin , &: de l'Acad. Impériale de RuiTie. Ajfocié Etranger. Il a publié , I 'D'ilfert.itiû ThyJJco-Mechankd de Efer- •■oefcentid cf Fcrmentatione. BafiI. 1690. 4". % DiJJlrtatio rhyjico - Anatomica de motu Mufciilorum. Bafil. I(Î5J4. 4'^. 3 Be Niitritione. Groning. \G99.t\^. 4 Spinojifmi DcpHlJionis Echo , o^. Gro- ning. lyoi. 4"». 5 E/Tai d'une nouvelle Théorie de la Ma- nœuvre des VaifTcaux , avec quel- ques Lettres fur le même fujet. BÎile 1714- 8°, é Dijfertatio Phyjica. de Mcrcurio lucentc in Vaçuo. Bafil. 17 19. 4°. 7 Tojltiones Phyjic£ de Origine fontium, Bafil. 171 1. 4<\ 8 Bijfertatio de Calcula Exponentiali. Pa- ,,,,..:: rif 1715-. 4^. ^ Difcours fijr les Loix de la Communi- cation du Mouvement, &c. Païis^ 1717. 4". 10 Nouvelles Penfëcs fijr le Syftéme de Dcfçartçs. i^4/-^j; 1730. 4". Ifaaç DE L'ACADEM lE. ■• 38 j 16^9 Ifaac Newton Chevalier , Maître de la 172,7 Monnoye d'Angleterre , &c Préfidcnt de la Société Royale de Londres. y(//"o- cié Etranger. Ses Ouvrages font , outre pluficurs Pièces inférées dans diftcrens Journaux. I philo/ophU Naturalis Principia Mathe- matica : Edir. 3-^. Londini 1716.4". 2, Opticcjivc de Refleclionihiis , Rcfraclio- tiihus , Inflexionihiis & Colorihus lu- cis, ô-c.Edit. z^. Londini 1719,4". tra- duit fur l'original Anglois par Sa- muel Clark; &c enfuite en François par M. Co9:e. ^mjl. 17ZO. ix. 3 Arithmetica univerfiilis, Londini 171t. 4 Analyjis Infnitoriim à Jones ; ciim cniime- rationeLinearum tertii Ordinis&^ia- dratura curvarum. Londini 171 1. 4°. 5 Abrégé de fa Chronologie traduit , &c. Pans iji). iz. 6 Réponfc aux Obfervations du Traduc- , _ teur de cet Abrégé, &c. Paris 1718. 12. 7 La Chronologie des anciens Royau- mes corrigée , &c. traduite de l'An- - glois. Paris 1728. 4'^. 8 Pluficurs Lettres inférées dans les Ou- vrages de Wallis , CoUins &c Des Maizeaux. î6p9 Vincent ViviANi Noble Florentin. Ajfocié- ijo^ Etranger. Ses Ouvrages font, ï "De Maximis çr Minimis Geometrica Di' Hift. dcl'Ac. Tome II, CCc 3^5 LISTE CHRONOLOGIQ^UE 1 6s>$ 'vinatio i;t cjuintum ConicornmApoUonii Pergxi .Y\oxç\\ùx 1659. fol. a ,^into libre d'cgU Elément i ctEuclide , overo fcienza iiniverfale délie Propor- z,io»i , fpiegata colla Dottrina del Ga- lilée. Firenzei674. 4°* j Enodatio rrohlcmatum univerjis Geome~ tris fropofitorum à Claud. Gommiers. Florentia; 1677. 4". 4 La Strutt/ira, e J^adnitura efatta delPin- tero e délie parti d'un nuovo Gielo am- mirahile , e di iino degli Antichi délie njûlte regolari degli Architctti. Firen- ze \6s)2.- j De locis folidis Jrifi.ei fenioris , OpusCo- nicum. FlorenciïE i6-j^.lbid.\yoi. aug- menté/*?/. 1699 Claude Bu RLE T Dofteur en Médecine, 1732 & premier Médecin du Roi d'Efpa- gne, Bûtanijle. X699 Claude Berger Dodeur en Médecine , 1732 ProfefTeur en Chymie au Jardin Royal. Bûtanijle. l699 Gilles François B ou ld u c Premier Apoti- Caire du Roi, ancien tchevin , an- cien Juge-ConfuI , Démonftratcur en Chymie au Jardin Royal, chymifie. 1699 Adrien Tuillier Dofteur-Regcnt en 1702, Médecine de la Faculté de Paris. Chymijle. 1699 François Chevalier Maître de Mathé- matiques du Roi & des Pages de la DE L' A C A D E M I E. 3S7 Petite Ecurie. Mechanicien. ;; : £^5)9 Alexis LiTTRE Douleur en Médecine. \-jz% < „ . Anatomifte. \ . . , 1699 François P o u p a a x Docteur en Medeci- 1709 ne. Anatomifie. 1 699 Hervé Simon de Va l h e b e r t. I(jpp Antoine P A RE N T. Afcir^^/î/V/V». i-j\6 Il a publié , outre pkificurs Pièces imprimées dans differens Journaux. ï Elemens de Mechanique & de Phyfi- que. P^r/V 1700. iz. a Recherches de Mathématique & de Phyfique. Paris 1713. li. ^.voL 3 Arithmétique Theori- Pratique. Paris 1714. 8°. 1^99 Michel de Senne Intendant des Bâtimens de S. A. S. M. le Duc. 1^5^ Michel-Louis R ENE A u me de la Ga- * R A N N E Dodcur- Régent de la Fa- culté de Paris. Botanifte. Il a publié , Difcours pour l'Ouverture de l'Ecole de Chi- rurgie ; avec une Tliéfe paraphrafée fous ce Titre : Efîai d'un Traité des Hernies nommées Defcentes. Paris 1J2.6. 12.. Il fait imj^rimcr actuellement un Recueil de fcs Théfes & Difcours publics. t()99 Guillaume Amontons. Mechanicien. 170Î Il a publié , Remarques & Expériences Phyfiques fur la conllrudion d'une nouvelle Clcpfi- C C c ij 588 LISTE CHRONOLOGIQ^UE 1699 drc ; fur les Baromètres, Tcrmome- trcs &: Hygroa^etres. Paris 165)5. iz. 1699 =.,.. DU TORAR Il a public , I Elcmcns de Gcomctric. P/trii 1691. 12. z Leçons de Geometrie-prar. P.trisijo^.iz. 1699 Jacques Lieutaud. Ajironome. ^73 5 Il a publié, Les ConnoifTances des Tcms des Années 1693. 1694. 1701- &^ fuivantes, juf- ques & compris l'Année 1719. ^o.vo/. Regix Scient iarnrfi Academix Ephemerides An- norum \-joi^.(^feqq. ufq.adan. 171 1. \€99 DE Beauvilliers Ingénieur de 1730 la Marine. 1^99 Louis L E M E R Y Dodcur en Médecine de la Faculté de Paris , Médecin ordi- naire du Roi, Profefleur de Cliymie au Jardin Royal. Chymifte. Il a publié , Traité des Alimens , où l'on trouve par or- dre & fcparcment la différence & le choix que Ton doit faire de chacun d'eux en particulier, les bons &: les mauvais effets qu'ils peuvent produi- re , &c. avec une Differtation fur la nourriture des Os. z"= Edit. Paris. 170J. iz, 1701 Pierre du Verney Chirurgien -Juré, 171S AnatomiJIc. ijo2, Jean-Baptifte C h o m e l Médecin ordinai- re du Roi , Doétcur-Regent de la Fa. 172.0 DE L'A C A D E M 1 E. cuicé de Paris. Botanifie. Il a publié , Abrégé del'Hiftoire des Plantes Ufuelles:iv=. 585/ Edic. l'ol. Pans 1730. 1 1. 3. 1702- Guillaume D e l i s l e Premier Géographe- ijzC du Roi. Ajhonome. Voici une Lijle complète de toutes les Cartes Géographiques qu'il a publiées. Deux Globes d'un pied de diame- [ Deux Globes d'un demi pied de tre. 1700. I diamètre 1700. Géographie ancienne. Theatrum hiflorieiim Occidentale Orientale ai Anmtm 400. lyoy. Orbis veteyibîis noti Tabula. \-ji^. Gracia Meridiorialis 1707. Gncia Septentriotialis 1708. Italia 17 ij. Re^ioniim ltalt& mediarum Tabula 1711. Sictlia 1714- In Notitiam Ecclejlaflicam uijfrscti. T*- biila 1700. Retraite des Dix mille 1713. Géographie du moyen âge Civitas teiicorum , Diocefe de Toul 1707. Velfhinatus 1711. îmferiî Orient/ilis TabnÏA diiA lyiz. Empire Romain ; avec les Colonies Romaines 1715. Géographie moderne. Mappemondes 1700. 1710. Hemifphére Septentrional 1714. Méridional 1714. Orienral 1724. Occidental 1724. EURO PE 1700. 1724. nies Britanniques 1702. Courones du Nord , partie Septen- trionale \'jo6. id. Méridionale \-7o6. Royaume de Danncmarck 1710. Mofcovie Septentrionale 1706. ]d. Méridionale 170c;. France. 170J 1711, Pre'vôte' 8c Vicomte de Paris 171 1. Plan de Paris 171 (5. Dioce'fe de Senlis 170p. Diocéfe de Bcauvais 17 10. Picardie Méridionale 1712. Champagne Septentrionale 171 j. ■ Champagne Méridionale 1715. Généralité d'Orléans, ou Beauce, &c. iriZ. Anjou 1720. Le Maine & le Perche 171s. Normandie 17115. Bourgogne Septentrionale 170p. Bourgogne Méridionale 17011. CCciij 590 LISTE CHRO Bourdelois, Angoumois, 8cc. 1714. Bearn , Armagnac , &c. lyii. Diocéfe de A'arbonne 1704. Diocéfe de Beziers 1708. La Provence 1715. Pays-Bas Catholiques 1701. Artois ôc Picardie Septentrionale 1704. 171 1. Comté de Flandre 1704. Hainaut , Namur , 6t Cambrefis 1706. Brabant & pays voifins 1705'. Provinces-Unies des Pays Bas 1702. 1701. Cours du Rhin , de Bàle à Strasbourg 1704. Id. de Strasbourg à Wonns I70^. Jd. de VVornis a Bonne 1704. Suabe Septentrionale 1704. Jrf. Méridionale 1704. Principauté' de Neucbâcel 1710. LaSuiffe 1715. Pologne 1703. Efpagne 1701. Italie 1700. Piémont & Monferrat Septentrional '707-.,. , Jd. Méridional 1707. Sicile 1717. N O L O G I Q_U E Hongrie,ou Turquie Europeanc Sep- tentrionale 1705. Hongrie en particulier 1717. Grèce , ou lurquie Europeane Mer»' dionale 1707. ASIE 17C0. 1715. Turquie , Arabie îic Perfe 1701. Mer Cafpiene, partie Septentrionale 1711. Id. Méridionale 1711. Pays voifins de la Mer Cafpiene 172J, Perle 1724. Indes , Chine 8c Ifles d'Afie 1705'. Côtes de Malabar ôc Cotomandel 172J. Iflcs de Ceyian 171Z. Tartarie 1705. AFRI Q,UE 1700. 172Z. Barbarie , Nigritie . Guinée 1707. Egypte , Nubie & Abiffinie 1707. Congo & Pais des CafFres 1708. AMERIQUE 1700. 1 711. Canada 3c pais voifins 170J. La Louifiane ou Miffiffipi 171 8, Mexique, Virginie, ôcc. 1703. Les nies Antilles Françoifes 1717. Ifle Saint-Domingue 1725'. Terre Ferme, Pérou ëcBrefiIi70î, Paraguay & Chili 1703. Cartes particulières inférées dans dijferens Ouvrages. Gaule Cifalpine, Ligurie ScPaïs voi- fins. Hijtntrc Romaine du P. Canot'. Ancienne Sicile , ou la Licanie & Tricanarie, ihid. Grèce , ibid. Grèce ancienne , Har. de Vemofth. trad. par M. Tolireil, Pais où les Chevaliers de Malthe de Jerufalem ont porté leurs armes. Hljl. de Malthe. Syrie 8c Ifle de Chypre , ibid. Ifles Rhodiennes , :bid. francs , Co.moijfance des Ternes. Natolie 8c Pais voifins , Voyages de i'^iii-Liicai. Route de M. Zurabcck , Ambafladeut de Sa Majefté Folonoife à Cha- UfiTein Roi de Perle , depuis Cha- niakié jiifquà Hifpahan. Terres que le Roi d'Efpagne poflede dans les quatre parties du Monde, en plufieurs petites Cartes, Hifi. de p'gi.J. Royaume d'Ycmen dans l'Arabie Hcurcufe , Voy.-,ge de Aloka. Carte marine du Golphe de Lyon, DE L'A C A DE M I E. : I j9î 1701 Jacques O z A N A M. Géomètre. ~'^1'^7 Ses Ouvrages font , I Géomctric-Pratique. Paris 1689. 11. % Tables des Sinus, &c. Paris 1710. 8°. 3 Didionaire Mathématique. taris 1691. 4°. 4 UTagc du Compas de proportion. Paris 1700. II. - . 1" j Ufage de l'Inflirumcnt univerfcl pour rélbudre les Problêmes de Géométrie fans calcul. Pirm 1700. 11. 6 Méthode pour tracer des Cadrans. Fa" ris 1673. 1 1. 7 Méthode pour Arpenter. Paris 1715- II. 8 Nouvelle Trigonométrie, Paris lépp. 1 2. 51 Traité des Lignes du premier genre -, les Lieux géométriques, &: la Conf- trudion des Equations. Pans 1687. 10 Nouveaux Elémens d'Algèbre. J?k^. 1701. 4". 3 1 Cours de Mathématique. Paris 1693, 8°. j. 'vo/. Sçavoir , ; Introduftion aux Mathématiques, La Géométrie élémentaire. L'Arithmétique. La Trigonométrie Se les Tables des Sinus. La Géométrie-Pratique. LaMechanique, La Perfpedive. La Géographie. }9z LISTE CHRONOLOGIQ^UE 1701 La Gnomoniquc, Il Rccrcations Mathématiques & Phyfi- qucs. Paris 1715. 8°. 4. voi. 13 lia encore donné une Edition des Elc- mens d'Euclide par le P. Dechales ,• &: a augmenté la Géométrie- Pratique de BouUanger , &c le Traité de la Sphère du même Auteur. 1703 Martin Poli, Ingénieur du Roi. AjJ''ocié 1714 Etranger. On a de lui , Triomfo degli Acidi 'vendiditi dclle caliim- nie di molti Modcrfù. Koma. 1706. 4". 1704 Philippe DE CouRCiLLON Marquis d e jy^^ D A N G E A u , Gouverneur de Tou- raine, Confcilicrd'Etat-d'Epéc, Che- valier des Ordres du Roi , Grand- Maître dos Ordres de Notre- Dame de Mont-Carmel &: de S. Lazare de Jerufalem. Honoraire, \-jQ<^ François Bianchini Prélat-Domcftiquc 1715 du Pape. Jff^ocié Etranger. On a de lui, I De Calendario ô" Cyclo C.efaris, ac de Ca- none Pafchali Sancli Hippoljti Marty- ris ^ Diffcrtatiofies ditx. Komx 1703. i Solutio Froblematis Fa/chalis, Romx 1703. 4°. :Cri-:ori';;;- ' .. _ 3 De Nnmmo crGnomoneCletnentino.^omx fol. 4 Hefperi (jf Phofphori nova Phjtnomena; Jive Objervatianes circa Planetant Ve~ ncris , ç^c. Rorncc ijzî.foL . . . G u i s N e'b DE L'A C A D E M I E. 395 1705 ... . . . G u I s N e'e. Géomètre. 171 8 11 a publié , Application de l'Algèbre à la Géométrie. Taris 1705-. &r 173 3. augmentée 40. Ï70/ Jean-Louis Petit Chirurgien-Juré à Pa- ris , Cenfeur Royal , de la Société Royale de Londres. Anatomijle. Il a publié , Traité des Maladies des Os , dans lequel on a repréfenté les appareils & les ma- chines qui conviennent à leur guéri- fon : 3''Edit. Paris 1734. li. 3. 'vol. Lettres à M. Andry Auteur de l'Extraie du Livre précédent, Taris 1724. 12. 170^ François Nicole. Mechanicien. IJ06 Claude-Jofeph Ge o f f r o i Ancien Eche- vin de la Ville de Paris , de la Société Royale de Londres. Chymijle. fJoC Jofeph Saur IN. Géomètre. 170(3 René -Antoine de Reaumur, Mecha- nicien. Il a publié, L'Art de convertir le Fer forgé en Acier , & l'Art d'adoucir le Fer , ou de faire des Ouvrages de Fer fondu aufli finis que de Fer forgé. Taris ijiz. 4°. Mémoires pour fervir à l'Hiftoirc des Infec- tes. Sous prejfe. jyo6 B o M 1 E. Géomètre. Exclus, 1706 ....T. Saulmon. Mechanicien. ^7^ J 2707 Jean Terrasson Ledeur du Roi & Pro- HiJ}. de l'Ac. Tome U, D D d 394 LISTE CHRONOLOGICLUE J707 fcfleur en Philofophic au Collège Royal de France , de l'Acadcmic Françoifc. Géomètre. Il a publié , Hiftoire ou Vie de Sethos. /"^r/V 1731. iz. j.- vol. Extrait du Livre delà Géométrie de l'Infini de M. deFontenelle. Mem. de l'Acad. 1717. 1707 Victor-Marie d'E s t r e' e s Duc , Pair , Ma- réchal de France , Vice- Amiral de France , Grand d'Efpagnc , &: Che- valier des Ordres du Roi , de l'Aca- démie Françoile , & Honoraire de celle des Belles-Lettres. Honoraire. 1708 Pierre Magnol Dodeur en Médecine de 1715" la Faculté de Montpellier. Botanifie. Ses Ouvrages font, I Botanicum Monfpelienfe. Monfpcl. 168^," 8°. 2. Frodromus Hifiori.t generalis PUnta- r//w. Monfpel. 168^. 8°. 3 H or tus Regius Monf^clienjîs. Monfpel. \6s-j. 8". 4 Novus Charalter TLtntarum, optts poJlhH' miim. Monfpel. 1710.4'^. 1708 Raymond V I EU s SENS Dodeur en Mcde- 1715- cine de la Faculté de Montpellier. Anatornifte. St% Ouvrages font , I Nevrografhia tmiverjklis. Lugd. 1684. fol. X Novttm vaferitf» Corperis liumani fyjlc^ tnn. 8°. DE L'AC AD EM I E. 395 3 Traité du Cœur & de l'Oreille. 4 Traité des Liqueurs du Corps humain. f Lettres fur l'Acide du fang. 6 Réponfe à trois Lettres imprimées de M. Chirac. 17°^ Hans Sloane Dodeur en Médecine , Pré- fident de la Société Royale de Lon- dres. J^ocié Etranger. Il a public , Catalogus Plautarum qux in Infula Jamaïca. /ponte l'cniunt. Londini 1696. 8°. Voyages aux Ifles de Madère, Barbades , Nie- res , S. Chryftophle &: de la Jamaïque; avec une Hiftoire naturelle des Plan- tes de CCS Pays ( en Anglais. ) Londres 1707. & iji^. fol. z. vol. iya% Jacques-Bénigne W i n s l o w Médecin de la Faculté de Paris , Interprète de la Langue Teutonique à la Bibliothè- que du Roi , de la Société de Berlin. An/ttomijle. Il a public , Lettre à M. Morand fur l'opération de la Taille au haut appareil , &c. Taris lyzS. la. Expofition Anatomique de la ftruâure du Corps humain. Paris 1731. 4^. d" xi- ïjo^ Jean-Baptifte Enguehard Dodeur en lyig Médecine de la Faculté de Paris. Ana- tomijie. 31:710 Milord Comte de Pembrok. Af- 173 3 focié Etranger. D D d ij j5^ LISTE CHRONOLOGIQ^UE 171 1 Jean-Nicolas de la H ire Doâ;cur-Re- 1717 gcnt de la Faculté de Médecine de Pa- ris. Botanifte. îl avoir commencé un Recueil de Plantes deflînces au naturel par le moyen d'un fecret dont il étoit l'inventeur , &: qui eft demeuré enfcveli avec lui ; il les reprcfentoit avec une telle vérité, que l'on croyoit voir la Plante même. Ce fecret autant qu'on le peut conjcfturer, confiftoit à rapporter au moyen d'une certaine imprcflîon , les Plantes elles.- mêmes fur le papier. Ï711 Bernard de Bragelogne Doyen &: Comte de Brioude. AJJocié-Libre. 11 a compofé un Traité des Lignes du qua- trième Ordre , lequel eftfous frejfe, 4°. 171 1 Antoine de Jussieu Doflreur- Régent delà Faculté de Médecine de Paris, Profeiïeur de Botanique au Jardin Ejayale des Plantes , des Académies de Londres & de Berlin. Botanifie. Il a publié y I R. P. Jjcobi Barrclicri Plantx per Gai- liam , Hifpaniam (jf Itdliam ohfcr'vatx ; Opus pofthumum ad recentioriim BotaZ nie or uni norrnnm digcjliim. Parif. 1 7 1 4. fol. 2. Difcours fur le Progrès de la Botanique prononcé au Jardin Royal ; fuivi d'u- ne Introdudion à la Connoiffance des Plantes. Paris 1718. 4*^. 3 Jof Picton Tourncfort,&c. infiitutiones Î97 DE U A C A D E M I E. Rei Herbarix : Edit. 3. Appendicibus aucia. Litgd. lyi^- 4°. 3. vo/. 4 Dictionaire univerfel des Drogues , Simples, &CC. par feu M. Lemery : 3^ Edic. revûë Se corrigée. Paris 1733. 171 1 Jean-Henri Imbert Doflrcur en Medc- 1722, cine de la Faculté de Paris. 1711 Pierre Blondin Dodeur en Médecine. 1713 Botanijie. 17 12...... Deslandes ConamifTaire de la Marine à Brefl. 1712 Pierre-Simon Rouhault Chirurgien- Juré de Paris , Chirurgien du feu Roi de Sardaigne &: de fes Armées , Profef- feur en Chirurgie dans l'Univerfité de Turin. Anatomijle. II a publié , I Traité des Play es de Telle. Turin 172,0, 4 • a obfervationi Anatomico-Fijiche. Torino . i7i4-4°- Cet Ouvrage contient fix DifTertations. I Délia Placenta e délie Membrane del Felo. 1 Del Tralcio ofia Corione ombelicale. J Délia Nutrizione del Teto. 4 Per cjuallè^ge di forza fajp il fangue délia Madré al Feto. 5 Délia cireolazone del Sangue pel cuore del teto. 6 Délia Cagione del Parto. ^ Réponfc à la Critique faite à Ton Mé- moire de la Circulation du Sang dans le Fœtus humain par M. Winflow D D d iij. 3^8 LISTE CHRONOLOGIQ^UE Dodcur- Régent, ècc. Turin 1718. 40. en François &: en Italien. 1714 Eugène n'A l o n v i i. l e Chevalier d e 1732- LouviLLE. Ajlronome. ÎJ14. Jofeph-Nicolas De lis le Lefteur du Roi & ProfelTcur en Mathématiques au Collège Royal de France , des Acadé- mies de Londres , de Berlin &; de Rullie. Ajlronome. Ï71Î Jean-Claude- Adrien Helvetius Con- fcillcr d'Etat , premier Médecin de la Reine, Médecin- Infpedeur des Hô- pitaux Militaires. Honoraire. Il a publié, I Idée générale de l'Occonomie Animale , &: Obfervations fur la petite Vérole, Paris ijiz. 8°. 2, Lettres au fujet de la Lettre critique de M, Bcfle contre le Livre précédent. Paris 1715. 8°. 3 EclaircifTcmens concernant la manière dont l'Air agit fur le Sang dans les Poulmons ; avec une Lettre Latine à M. "W'inflow : De Stru^ura Cla/idiu. Paris 1718. in-40. 1715- .... Duc d'Esc A Lo N e. Ajfocié Etranger. 1715* Ijl^ Louis - Ferdinand Comte Marsigli 1730 Fondateur de l'Inftitut des Sciences & desArts à '?)o\oz;nQ.Ajfocié Etranger. Ses Ouvrages font, I De BofphoroThracico.Komx i6%l. 2. Dijjertatio de generatione Fungcntm^ Roma: 1714. fol. DE L'ACADEMIE, 39^ 3" Prodromus Danrmhialis Operis.'Nonherg. ïjoo. fol. 4 Dannuhiits Pannonico - Myficus, HagîC- Com. iji.6.foL Atl. 6.V0L j HirtoirePliyriquede la Mer. 7^.17 ij./o/. 6 Etat Militaire de l'Empire Ottoman ,, Italien & François. Z-/? yy<{^f iji^.fol,- 7ijl6 Melchior de Polignac Cardinal , Ar- chevêque d'Aucli , Primat d'Aquitai- ne , &CC. Commandeur des Ordres du Roi , Général Grand- Maître de l'Ordre du Saint-Efprit de Montpel- lier, de l'Académie Françoife , Ho- noraire de celle des Belles -Lettres.- Honorairc. xyiS Marc-René deVoyer de Paulmy 1711- Marquis d'A r g e n s o n , Garde des Sceaux de France, Honcraire. ï-yi6 Louis-Leon Paiot Comte d'ONSEMBRAv , Intendant général des Portes & Re- lais de France. Honoraire, t-j\6 Pierre Chirac Douleur en Médecine de ^7?^ la Faculté de Montpellier , premier Médecin du Roi , Intendant du Jar- din Royal des Plantes. Ajfocié Libre. ^t% principaux Ouvrages font, I Be Motii Cordis Sfecimen aniilyticum, 8". 2, De Pilorum (huciura, cum figiiris : impri- mé dans les Journaux de Lcipfic , &c dans le Théâtre Anatomique de Man- . gcr. 5 Plufieurs Thcfes curieufes ; entr 'autres. De PajJlofW IliacA' '400 LISTE CHRONOLOGlQ,UE T>e Inciibo. De Vulncribus. ijiC Jean-Elic Leriget de la Paye Ca- 171S pitaine aux Gardes. ^Jfocié-Libre.\ IJ16 Pierre Remond de Montmo k. Jjfo- 17^9 cic-Libre. Il a publié , Effai d'Analyfe fur les Jeux de Hazard. Paris 1708. l'^Edit.é' lyi}. z^ Edit. 4^. lyiS Charles Reyneau Prêtre de l'Oratoire. 1748 Ajfocié-Lihre. On a de lui , I La fcience du Calcul des Grandeurs en général ; ou les Elémens des Mathé- matiques. P^r/j- 1714. 4". i Analyfe démontrée , ou la Méthode de réfoudre les Problêmes des Mathéma- tiques, &c. Paris 1708.4^. z.i'ol. 1716 Jean-Baptifle D es CH I en s de Ressons Commandeur de l'Ordre Militaire de S. Louis , Brigadier des Armées du Roi, Lieutenant General d'Artillerie, & Lieutenant de Roi du Pays du Mai- ne. Ajj'ocié-Libre, 171(5 Sebaftien Vaillant Dcmonftrateur des x^xv Plantes du Jardin Royal. Botariifte. On a de lui , I Difcours fur la Scrudure des Fleurs ,- leurs différences bc l'ufagc de leurs parties : Franc. Lat. Lcyde 17 18. 4=. z Etabliffement d'un nouveau genre de Plantes nommé Araliajlrum. Hanov. Ï718. 4". 3. D E L' A C A D E M I E. 401 3. Botanicon PariJ/enfe , Opcris major is pro- dituri Prodronius. Lugd-Bat, 17Z3. 8°. 4 Botanicon Parijienfe sou dénombrement par ordre alphabétique des Plantes qui fe trouvent aux environs de Paris. Ley- de. ijty.fol. ijii Antoine-Triftan Danty d'Isnard Doc- teur en Médecine , ancien ProfefTeur Royal des Plantes au Jardin du Roi. ^'' Botanijlc. IJ16 DE Cam V s. Mec/jafjùie». Exclus par abfence. II a publié , Traité des Forces mouvantes. Taris ijit. 8\ X718 Jean- Baptiftc Colbert Marquis de T o R c Y & de Sablé. Honoraire. \-j\% Mariu s. Mechanicien. ijio 171S Henri-Jacques Nomear de Caumont 172.6 Duc DE laForce, Pair de Fran- ce , de l'Académie Françoife. Hono- raire. 1718 Jean-Jacques DortousdeMairan. Géomètre. Il a publié , I Diflertation fur les variations du Baro- mètre. Beziers 171 j. ii. ^ i Diflertation fur la Glace;ou Explication phyfiqucde la formation de la Glace Se de fes divers phénomènes. Farts i 1730. II. 5 Diflertation fur la Caufe de la Lumie- Hi/. de CAc. Terne II. E E e ■4c»i LI5TE CHRONOLOGIQUE 1718 redesPhofphores &: des Nocliluques. Bûurdcaitx ijlj- II. 4 Traité Phyiîque &c Hiftoriquc de l'Au- rore Boréale. Suite des Mem. de l'A- cad. de ïy^l. F ijris 1-7 ■!j^. i^\ 1J19 Jean Law Controlleur Général des Finan- 1719 ces. Hoiiorairc. ijzi André-Hercule de Fleury Cardinal, Minière d'Etat , Grand-Aumonier de la Reine. Honoraire. 172.1 Jean-Baptifte-Hcnri duTrousset de 1730 Valincour Secrétaire gênerai <îe la Marine , de l'Académie Fran. çoife. Honoraire. 1711 Maric-Guillaume-Bénard de R e z a y. ^/^ focié-Libre. 172 1 Jofeph Privât de Molière Lec- teur du Roi &: ProfcfTeur en Philofo- phie au Collège Royal de France , de la Société Royale de Londres. Mecha- nicien. Il a publié , .Leçons de Mathématique necefTaires pour rintclligence des Principes de Phy- fique, ^Q.Faris 1715. li. 172 1 Pierre L Empereur des RufTics. Hono- 1725 ' raire. 1722 François Petit Doclcur en Médecine, Médecin des Années du Roi. A/uto- mijie. ^-'t J -i ■ DE L'ACADEMIE. 405 îyii II a publié, ''" .^i:i 1 Trois Lettres écrites à M. &c. Namnr 17 10. 4". Sçavoir , Sur un nouveau Syftéme du Cerveau. Diflcrcation fur le Sentiment, & pki- ficurs expériences de Chymie con- traires au fyftéme des Acides & des Alcalis. r Critique des trois cfpeccs de Chry^ fofflenium des Inftitucs de M. Tour- ncfort ; trois nouveaux genres de Plante {ProHvenz^îlia paluJhis^Cala- mus Aromaticus , Dafîtiapaliijfris. ) 2 Diflertation fur une nouvelle Méthode de faire l'Opération de la Catarade. P^iris 1717. I 2. 3 Lettre dans laquelle il cft dcmonftrc que le Criftallin cft fort près de Ï\J- véc , &: où l'on rapporte de nouvelles preuves de l'Opération de la Cata- ' " raiie. Paris IJ2.9, 4°. 4 Lettre conrenant des Réflexions fur ce que M. Hccquct Dodeur en Médeci- ne a fait imprimer touchant les Mala- dies desyeux. Paris ijx^. ^'^. 5 Lettre contenant des Réflexions fur des découvertes faites fur les yeux. Paris 1752.. 4°. lyzz Jacques Tran t Doéteur en Médecine de la Faculté de Paris. Botanifte. 1712, Sauveur Morand Chirurgien- Juré de Paris , Cenfeur &: Demonftrateur Royal, de la Société Royale de Lon- dres, Chirurgien des Invalides en fur- EEeij 4«4. LISTE CHRONOLOGIQ^UE i-;ii vivance ,& de l'Hôpital de la Chari- té en Chef. Anatomtjle. 11 a publié , I Traité de la Taille au haut Appareil, &c. Piiris 1728. I i. z Traité de la Taille par l'Appareil laté- ral , avec figures^ Suus pnjj'e. ÎJ2.} Pierre-Louis Moreau de Mauper- T u I s de la Société Royale de Lon- dres. Ceomctrc. Il a publié , Difcours fur les différentes figures des Aflres , d'où l'on tire des Conjeclurcs fur les Etoiles qui paroifTent changer de grandeur , & fur l'Anneau de Satur- ne ,• avec une cxpofition abrogée des Syftêmes de M. Defcartcs & de M. Newton. ! aris 1731. 8". Ï72-3 Camille d'H os t u n Pue de T a l- 1718 LARD, Pair & Maréchal de France , Gouverneur des Comtés de Foix Se de Bourgogne. Honoraire. ^7^'i Charles deCisternay duFay Ca- pitaine au Régiment de Picardie , In- tendant du Jardin Royal des Plantes , de la Société Royale de Londres, chy- mifle. 1714 DE Beaufort , Geomctrc. 172S I724 Henri P i t o t. Géomètre. Il a public , La Théorie de la Manœuvre des VaifT: aux réduite en Pratique , &:c. Taris 173 I. 4". I7i4 Pierre S e n a c Docteur ea Médecine, y^/^/z- tomijle. DE L'A C A D E M I E. ' 40^ 172.4 11 a publié, I Nouveau Cours de Chymie fuivanc les Principes de Newton &c de Sthall, faris 1723. z. vo/. ïz. z Difcours fur la Méthode de France, Sc fur celle deM.Rau, touchant l'Opé- ration de la Pierre ; avec le Traité de l'Opération de la Taille par Collor, Pétris 1717.12. 172 j Jean - Frédéric Phelypeaux de P ON TCHARTKAIN Comte D E Maurepas , Secrétaire d'Etat, flonoraire. 17^5 Louis D E L I s L E de la Croycre. Ajflrorionie. Bernard de Jussieu Dodeur en Médeci- ne de la Faculté de Paris , Dcmonftra- teur des Plantes au Jardin duRoi, de la Société Royale de Londres. Botanifte. W a publié , Hiftoire des Plantes qui naiflTent aux envi- rons de Paris ; avec leur IJfage en Me- decine par M. Tourncfort , &rc. 2^ Edit. revûë & augmentée. Paris 172J. 2. loi. 1725 Pierre le M onnier Profcfrciir de Phi- lofophie dans l'Univerfué de Paris. Ceotnctre. 17^5 Louis GoDiN. Ajironome, 11 a publié , I Tables desMaticrPs contenues dans l'Hif- toire & les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences depuis i666. )uf. E E e iij 4o^ LISTE CHRONOLOGIQ_UE l/iy qu'en ij^o. Paris 1718. & fuiv. 4". 4. l'ol. 2. Connoifllinccs des Tcms pour les An- nées 1750. 1731. 1731. 1733.1734. Paris II. 3 Hiftoirc de l'Académie Royale des Sciences depuis l'an 16S0. jufqu'en iGi^Z.T. i. ô" z. du Recueil ancien de l' Académie 172-5 Pierre M A Lo ET Dodeur en Médecine de la Faculcé de Paris , Médecin de l'Hô- tel Royal des Invalides. Anatomijie, îj2.^ Jean P. de Crousaz Gouverneur de S. A. S. le Prince Frédéric de Hcfle Gaf- fe! ; ci-devant ProfcfTeur en Philofo- phic &: en Mathématique dans i'Uni- veriircde Groningue. Ajfocié Etranger. Il a publié , I Logique ou Syftême de Réflexions qui peuvent contribuer à la neteté & à l'é- tendue de nos connoilTances : 3'=Edit. La Haye ijT.^. jj^.'vol. 11. i Réflexion fur l'Utilité des Mathémati- ques & fur la manière de les étudier; avec un nouvel Effai d'Arithmétique démontrée. Jmjlerd. 171 5. 8". 3 La Géométrie des Lignes &: des Surfa- ces rediligncs & circulaires. Antjlcrd. 17 18. z. vol. 8°. 4 Difcours furie Principe, la Nature, & la communication du Mouvement. Paris 1721. 41. j Commentaire fur l'Analyfe des Infîni- mcnt-Petics. Paris ijii. 4''. D E L' A C A D E M I E . ; ,457 1715 fi' Traité d'Algèbre, i'^r/j- 1716. 8°. 7 Examen du Pirrhonifme ancien &: mo- derne. La Haye ly 2^3,. fol, 17-"^ Jean René de Longueil de Maisons ,1731 Préiident au Parlement. Honoraire. lyiô Paul-Marc deVoyer d e Pa k lm y Marquis d'A r g e n s o n , Confcillcr d'Etac , Grand-Croix & Chancelier de l'Ordre de S. Louis , Cliancelicr- Garde-des- Sceaux de Monfeigncur le Duc d'Orléans. Honoraire. 1726 Louis-Claude BouRDELiN , Dodcur en Mé- decine de la Faculté de Paris. Chy- mijle. 1727 Michel - Robert le Pelletier des Forts, Comte de Sainc-Fargeau . &c. Honoraire. Ï727 Euftachc Manfredi , Aftronome de rinftitut des Sciences de Bolosîne. uijjocie Etranger. Il a publié, I Efijlûla ad ,Qji.irtairoiiitim, qtta Anony- mi Ajjertiones \6. pro rcformatione Calendarii vindicantur.Y cncûls. 1 70 J. i Iphemerides Motnum CœlefUnm ab An no Jjl ^ ad Anntim 17^0. cttm In- -'■"■' trodHciione & variis Tahulis. Bono- ■■->■-■ nia: 171 j. & 172^. 4°. 4. -z^tf/. 3 J)e TranJ/tit Merciirii per Soient anno 1723. eJ-r. Bononix 1723. 4". 4 De Annuis Inerrantium StelUrum abcr- 408 LISTE CHRONOLOGIQ^UE rationibiis. Bononix 1719. 4". 1717 Frideric R u i s c h , de l'Académie des Cu- 173 r rieux de la Nature, &: de la Société Royale de Londres , ProfeiFciir d'A- natomie &: de Botanique à Lcyde. jijfocié Etranger. Ses Ouvrages font, 1 Dilticidatio ValvnLirum in Vajis lim- phatkis dr Ucteu. 2 Objcrvationum Anatoniico - chirtirgica- mm Ccnturiaj Anift. KÎ91. 4®. 3 EpiJIolx problematicx Jexdccim. 4 Refponfio ad Codof. Bidloi Libellum Vin- diciaritm. y Adverfariorum Anatomico-Medico-Chi~ rurgicarum Décades très. Amft, 17 1 7. 6 Thejaiirus Animalium primus. 7 Tbefauri Anatomici decem, 8 Mtif^um Anatomictim. p Curx pofieriores feu Thejaurus omnium maximiis. 10 Ciir.i renovat,i pofi Curas pofieriores. 1 1 Rcfponfio ad]. C. Bohlium , de ufu nova- rum Cav£ propaginurn , ^c. 1 2, Refponfio de Glandiilis ad Cl. Boerhave, Î3 Tractât io de Mufculo infundo XJteri ob~ fervato dr à nemine antehac dete£io, Amfl:. 1716. 4". Ï727 Charles-Etienne-Louis Camus , Secrétai- re &: ProfcfTcur de Mathématique de l'Académie Royale d'Architedure, î'icihanicicn. Il DE L'A C A DEM lE. " 40? ^7^7 II a publié, • Mémoire où l'on examine qu'elle eft la meil- leure manière de raâter les vairteaux, tant par rapporta la fituation , qu'au nombre & à la iiauteur des Mâts. Paris I7z8. 4°. Î718 Henri-François Daguesseau Chance- lier de France. Honoraire. 1728 Henri-Louis du Hamel du Monceau. Botanifie. i-jt% François-Jofcph H u n A u D DoiHieur en Médecine de la Faculté de Paris , Pro- fcfTeur en Anatomie & en Cliirurgie au Jardin Royal. Anatomijle. Î719 Pierre M A H I E u. G'<:'i)»2f/r^. Ï715 Edmond H allé y Aftronomc de S. M. Britannique , de la Société Royale de honàtcs, Jjfocié Etranger. Il a "publié, Catalogus Stellarum Aujlaliorum ex Ohfer- vationihus in Jnfula Sancix HeUn.tfac- //j-, d"<^. Londini 1678. 4°. TabiiLe Ajhonomice, Londini 172,0. 4^. S730 Jofeph-Antoine Daguesseau de Valtouan, Confcillcr Honoraire au Parlement, Honoraire, Hijl, de l'Jc. Tome IL F F f 410 LISTE CHRONOLOGIQ^UE 1730 Philippe BuACHE Premier Géographe du Roi. Géographe. Il a publié , Carte du Sénégal ou Afrique Françoife. 1717. ^ Empire d'Alexandre. 173 I. Carte de la Martinique. 1732, 1730 Charles - Marie d e la Condamine Lieutenant au Régiment de Clermont Cavalerie , Chevalier de l'Ordre de S. Lazare. Chymifte. 1730 Hcrman Boerhave ProfefiTeur en Mé- decine , Botanique & Chymie à Ley- de , de la Société Royale de Londres, Jjjûcié Etranger. Il a publié, . I Infiitutiones Medic£ in ufus annttx exer- cit adonis domefiicos. 12, 2 Aphorifmi de cognofcendis ^ curandis Morbis , in tifum Doctrinx domefiicx di- gejli. 12. 3 Libell.'is de Mater ia gr Rcmediorum For- mulis qu£ ferviiint Afhorifmis , de cog' no/lendis ç^ curandis morbis. 12. 4 Elementa Chemine qiis. anniverfario la- bore docuit in fubticis -privatifque Scho- lis. Lugd. Bat. 2. vol. r J Orationes AcademiCit Offo. - 6 Epiflola ad Ruifchium de Fabrica Clan- dularuni, 1721. 4°. DE L'AC A DE MI E. - - 411 . 7 Morbi atrocis nec prius dejcripti Hijforîa fecimdum Midic£ artis leges confcripta. 172.4. 8 Atrocis rarijfitnique Morhi Hiftoria. 1718. p Tracfatus Medicus de Lue Âphrodiflacà quem Prjifationis loco , Editioni Lugdu- no-Batavx Aphrodifiaci prxfixit. 1718, 10 Ifidex Plantarum Horti Lugd~Bat.L\igà. Bat. 1, vol. 4". 1731 Louis-François-Armand Duc d e Riche- lieu & de Fronfac , Pair de Fran- ce , Chevalier des Ordres du Roi , ci- devant AmbafTadcur de France à la Cour de Vienne , de l'Académie Fran- çoife. Honoraire. 173 1 Alexis Clairaut. Géomètre. Il a publié , Recherches fur les Courbes à double cour- bure. Paris 17J I. 4°. 173 I Jean Grosse Do£l:eur en Médecine. C^;'- mijle. , , . ; , 173 1 DE Valliere Maréchal des Camps & Armées du Roi , Comman- deur de l'Ordre Militaire de S, Louis , Lieutenant Général d'Artillerie , Di- :. - reébeur général des Bataillons de Royal-Artillerie, & des Ecoles d'Ar- tillerie. Ajfecié- Libre. * 173 1 François Gigot de la Peyronnie FFfij 411 LISTE CHRONOLOGIQ^UE ijji premier Chirurgien du Roi en furvi- vance. Ajfocié- Libre. 173 I Jean - Baptiflc Morgagni Docteur en Médecine , ProfcfTeur d'Anatomie dans rUniverfitc de Padouë , de la So- ciété Royale de Londres. AJfocié E- tranger. \ Il a publié , I Adverfaria Anatomica, omnla. Pacavii 1719.4°. z Efijlolx Anatûmic£ dux nevas obferva- tionesçjr animad'verjtones comfleclens , quibiis An atome aiigctiir^Anatomicorum inventoriim Hifioria evolvitur , utra. que ab erroribtis 'vindicatitr. Lugd. Bat. 1718.4°. 3 In Cornelium Cclfum , ô' in Screnum Sa- moniacum EfiJloLe. quatuor. Patavii 1718. 8°. 173 I BoUGUER Profeflcur Royal d'Hy- drographie au Havre de Grâce. Geo- mètre. Il a publié , I Delà Mâture des VaifTcaux. /".ïr/V 1J27. 4°. i De la Méthode d'Obferver exaftemenc fur nier la hauteur des Aftrcs. Paris 1719- 4°-. 3 EfTai d'Optique fur la gradation de la Lumière, i'rf/'/j- 1719. 8°. - DEL' ACADEMIE. ' 41-^, 17JI 4 De la Mcchode d'obferver en Mer la déclainaifon de la Bouirolc. Paris 1731.4°. 173 1 Maraldi. Jfironeme. 173 1 Jean-Paul G R A N D j E A N. ^;-(7;?ew^, '^^712. François Chicoyneau Confcillcr d'E- tat ordinaire , premier Médecin de Sa Majcdè , Sur-Intendant des Eaux minérales & médicinales de France, Jjfocïé-Lihre, 1731 Etienne Simon de Gamaches Chanoi- ne Régulier de Sainte Croix de la Brctonnerie, Jjfocié- Libre, Il a publié , I Syftcme du Mouvement. /"-rWj- 1711. rz. z SyflcmcduCœur , ou conjcclures fur la manière dont naiflent les différentes affections de l'Ame, principalement t par rapport aux objets rcnfiblcs; 2,=. Edir, 1708. 12. 1733 Alexis Fontaine. Geomctre. ^73 3 Chriftiani W o l p h i u s Profeffcnr de Ma- thématiques &: de Philofophic à Mar- purg, de la Société Royale de Lon- dres , &: de celle de Pruffe. AJfocié- E (ranger. Il a public , I Elément a MatheJ'eos Hfiiverf.i , dr- Halaî FFf lij 414 USTE CHRONOLOG. DE L'ACADEMIE. 1733 1717. 4. vol. 40. i Jlatio Pritleci. in Mathejrn ç^ Philofo~ j>hiaTn univerfakm. Halx 171 8. 8°. 3 Oratio de Sinamm Philofophia practica. Francofurti 1716.4°. ■'■ LISTE ALPHABETI Q, U E DE MESSIEURS DE L'ACADEMIE ROYALE ■ DES SCIENCES Depuis t Etabli jfement de cette Compagnie en i66^, jufqiïcn 1733, de _ 'iel* ftue^t. Mort, 171 1 d'xJl i-oN V I LIE , Voyez de Louvilie. 1699 Guillaume A montons, Méchanicien. 170^ 1716 Marc René d^ Voyer de Paulmy Marquis 172 1 D'A R G E N s o N , Garde des Sceaux de France, Honoraire. I72(i Pierre Marc de Voyer de Paulmy, Marquis dAr GE Nso N , Confciller d'Etac, Grand - Croix , & Ciievalier de l'Ordre de S. Louis , Cliancclier-Garde des Sceaux de Monfeigneur le Duc d'Orléans, Ho- noraire. ■ ■ - • • ' ■ . ■ i<5^^ Adrien Auzout, Jftronowe. ïé^t 1724 de Be A u fort, G^ow^/r^. 1728 1699 DE Beauvilliers, Ingénieur dc 1730 la Marine. 415 LISTE ALPHABETIQUE 1^99 ClaudeBE R GE R. Docteur en Médecine, ProfefiTeur en ijit Cliyniie au Jardin Royal, Botanijîe. 1699 Jacques Bebnoui.i.1, ProfefTcur de Mathématiques 170c à Bafle , Affocté Etranger. 1 6ç)<) Jean Bernoulli, ProfefTeur de Mathématiques à Groningue , & enfuite à Bafle , de la Société Royale de Londres, de celle de Berlin, & de l'Académie Impé- riale de RuITie , Jjfocié Etranger. 1683 Henry DE B E s s É , Sieur de la Chapelle- Milon , Inf- j6^t pccleur des Beaux-Arts, 1666 De Bessy, Voyez Frenicle. 1705 François BiANCHi NI, Prélat - Dameftique duPape, 1729 AJjocté Etranger. IP91 Jean Paul Bignon, Abbé de S. Quentin, &c. Doyen des Confeillers d'Etat , Bibliothécaire du Roi, de l'A- cadémie Françoife, 6c de celle des Belles - Lettres , Honoraire. i<$99 Gilles Filleau des Billettes, Méchanic'ten.' 1720 i6<Î9 François Blondel, Seigneur de Croifettes & de 168^ Gailiardon , Profeiïèur Royal en Mathématiques & £n Architedlure, Maiêchal de Camp aux Armées du Roi, Géomètre. 1712 Pierre B i o n d i n , Dofteur en Médecine , 'Botanijîe. 1 7 1 J 1730 Herman Boerh a v e , ProfefTcur en ^'cdecine , Bota- nique & Chymie à Leyde , de la Société Royale de Londres , Ajjocié Etranger. IJ06 B o M I E , Géomètre , exclus. 1674 PierreBoREL, Confeiller-Medecin ordinaire du Roi, léSj Doéleur en Médecine, Chjmifie. 173 1 Bou G UER , ProfciTcur Royal d'Hy- drographie au Havre de Grâce, Géomètre. ié5>4 Simon Bou lduc, ancien Juge-Conful , Apoticaire de 1729 • de S. A. R. Madame Doiiairiere d'Orléans, & de la Reine Doiiairiere d'Efpagne, Demonftrateuren Chy- niie au Jardin Royal , CbjmiJIe. 1699 Gilles DE L'A CADEMIE. 417 1^99 Gilles François Bould uc, Premier Apoticaire tluRoi, ancien Echevin & ancien Juge- Conful , Démonftra- teur en Chymie au Jardin Royal , Chymtfte. 1666 Claude BouRDELiN, Dodteur en Médecine, Chj- i6(>^ mijle. 16^^ Claude B o u R D E L I N , Premier Médecin de Madame 171 1 la DuiihefTe de Bourgogne, de la Société Royale de Londres , Botaiiifie. ïji6 Loliis Claude Bourdeiin, Dodteur en Médecine de la Faculté de Paris , Chpmfle. 1-7 1 1 Bernard de Bragelongne, Doyen Se. Comte de Brioude , Ajjocié-Libre. 1730 Philippe BuACHE, Premier Géographe du Roi, Géo- graphe. 1666 Jacques BuoT, Ingénieur du Roi & ProfelTeur de Ma- 167% thématiques des Pages de la grande Ecurie , Géomètre. 1699 Claude B u R L ET, Doifleur en Médecine de la Faculté 17JI de Paris , Premier Médecin du Roi d'Efpagne , Bota- mjle. 1727 Charles Etienne Loliis Camus, Secrétaire & Profef- feur de Mathématique , de l'Académie Royale d'Ar- phitedlure , Mécbanicieii, iyi6 DE C A mvs jMéchaiiicieit. Exclus par abfence. 1666 Pierre de Carcavi, Confeiller au Parlement de 1684 Touloufe , puis Confeiller au Grand Confcil , & enfin Garde de la Bibliothèque du Roi , Géomètre. i6^j Loiiis C krv.'e' , Géomètre 171 1 1669 Jean Dominique C a s s i n i , Premier Profefleur d'Af- 1712 tronomie à Bologne , Sur - Intendant des Eaux de l'Etat de Bologne , Ajironome. j ($94 Jacques C A s s i N i , Maître des Comptes , de la Société Royale de Londres , Ajironome. 1718 De Caumont, Voyez de ia Force 1666 Marin CuREAU de ia Chambre, Médecin or- 1^71 dinaire du Roi , de l'Académie Fiançoik , Phyjtcten. Hijl-. de l'Ac. Tom, II. G G g 4iS LISTE ALPHABETIQUE 1^92 Moyfe C H AR A s, Dodleur en Médecine à Londres, 1^98 ProfefTeur de Chymie au Jardin Royal , Chymifte. 36p5 Jean Matthieu D E C h a z E L i E s , jiy/ro»9Hif. 1710 1699 François Chevalier, Maître de Mathématiques du Roi (Se des Pages de la Petite Ecurie , Mécbauicieu. IJII François C HicoY NE A u, Confeillcr d'Etat ordinaire, premier Médecin de Sa Majedé, Sur-Intendant des Eaux minérales & médicinales de France, Ajjocté-Libre. iyi6 Des Chiens, Voyez de Re-ssons. 1716 Pierre C H I R A c , DoiSleur en Médecine de la Faculté 1732 de Montpellier, Premier Médecin du Roi , Intendant du Jardin Royal des Plantes, AJfocte-Like, 1702 Jean-Baptifte Chojiel, Doéleur- Régent de la Fa- culté de Médecine à Paris, Médecin ordinaire du Roi , Botanifte. lyil DE CisTERNAY, Voycz D u F A y. 173 1 Alexis CiAiRAUT, Géomètre. ï666 Samuel Cotreau du Clos, Médecin ordinaire léSy du Roi , Chytmfte. 1730 Charles Marie DE la Cond aminé, Lieutenant au Régiment de Clcrmont Cavalerie , Chevalier de l'Or- dre de Saint Lazare , Cbymi^e. ijïî CoLBEST, Voyez de T o r c y. 1666 CoTEREAU, Voyez DU Clos. I(îp3 DE LA CoUDRAYE ... .. . ....... 1666 Claude Antoine Couplet, ProfctTcur de Mathéma- 17222 tiques des Pagci de la Grande Ecurie , Tréforierde l'Académie , iiécbantcte». 16^6 Pierre Couplet de Tartreaux, Profe/Teur de Mathématiques des Pages de la grande Ecurie du. Roi , Tréforier de l'Académie , Méchanicien. 1704 DE CoURciLLON, Voyez Dangeau. 1725 Jean P. DE Crousaz, Gouverneur de S. A. S. Ir Prince Frédéric de HelTe-Caflel , ci-devant ProfefTeur DE L'ACADEMIE. 415 en Philofophie & en Mathématiques dans l'Univerfité de Groningue , Ajjociê Etranger. 372 çDe la Croyere, Voyez D E 1 1 s l e. i666 CuREAU, Voyez d e l a C h a m b r E. i6î'y CussET, Ajhomme. Î728 Henry François Da guesseau, Chancelier de Fran- ce , Honoraire. 1750 Jofeph Antoine Daguesseaude Valjouan. Honoraire. Î699 André Dalesme, Mécbamcicn. ^■7^7 Î704, PhihppeDE Co u rc I LION, Marquis DE D A NGE AU, 1720 Gouverneur de Touraine , Confeiller d'Etat d'Epée , Ciicvalier des Ordres du Roi, Grand -Maître des V ' Ordres de N.D. du Mont-Carmel , & de Saine La- zare de Jerufalem , Honoraire. .1716 Danty, Voyez d' I s n a r d. 1712 Deslandes, Commiiïaire de la Marine à Breft. 1673 Denis DoDART, Confeiller Médecin ordinaire du 1707 Roi , Doéieur-Regenc de la Faculté de Paris, Botanifte, 3718 DoRTous, Voyez de M a i r a n. ijil Charles de Cisternay Du fa y, Capitaine -au Régiment de Picardie , Intendant du Jardm Royal des Plantes , de la Société Royale de Londres , Chjmijle. I <$9p b'Elisagaray, Voyez R e n a u. 2709 Jean-Baptifte Eng u E H ard, Dodteur en Médecine 1716 de la Faculté' de Paris , Anatomijte. 3715 Duc d'Esc a Lo NE , Ajjfocié Etranger. 17:5 ^707 Vidor Marie d'Estre'es, Duc -Pair, Maréchal, Vice-Amiral de France, Grand d'Efpagne, & Che- valier des Ordres du Roi , de l'Académie Françoife, & Honoraire de celle des Belles-Lettres, HoKorrfnf. iKJpp Guy Crcfccnt Fagon, Premier Médecin du Roi, iji^ G G g ij , . 4ZO LISTÉ ALPHABETIQUE Dofleur en Médecine de la Faculcé de Paris, ProfelTciir de Botanique & de Cliy mie au Jardin Royal, HonorAire. i4(}6 Fantet, Voyez be La g n y. 171 6 Jean Elic Leriget de la Paye, Capitaine aux 171? Gardes , Ajjocié-Ltbre. ï6îz lE Fevre, ^/roBo^w. Exclus en 1702. 170^ 165)9 Fi LIE AU, Voyez des Billettes. 1721 André Hercule D E F leur Y, Cardinal , Miniftre d'Etat, Grand Aumônier de la Reine, Honoraire. 1735 Alexis Fontaine, Géomètre. i6^y Bernard de Fontenelle, de l'Académie Françoi- fe , de celle des Belles-Lettres , &c. Secrétaire perpetud. 1718 Henri Jacques Nom PA R de Caumont, Duc de 172^ LA Force, Pair de France , de l'Académie Fran- çoife , Honoraire 17Î7 Des Fosts, Voyez Le Pelletier. 1666 Nicolas Freniclede Bessy, Confeiller du Roi i <Î7Ç en fa Cour des Monnoyes , Géomètre. ï66î Jean Gallois, Abbé de S. Martin de Cores, Bi- 1707 bliot'iccaire du Roi , ProfcfTeur en Grec & InfpecSleur au Collège Royal , Géomètre. 1732 Etienne Simon deGamaches, Chanoine Régulier de Sainte Croix delà Yix ctonnme , Affocié Ubre. 1^99 De xa Garanne, Voyez Reneaulme. 1 666 Loijis G A Y A N T , Chirurgien Juré à Paris , Anatomtjie. 167; 1699 Etienne François Geoffroy, Dodtcur en Mede- 1731 cine de la Faculté de Paris , Leéleur & ProfefTeur Royal en Médecine & en Chymie, de la Société Royale de Londres, Chymtjle. 1 706 Claude Jofcph Geoffroy, ancien Echevin de la Vil- le de Paris, de la Société Royale de Londres ,C/7w;/?f. 1731 Gigot, Voyez de xa Peïronxe. J725 Loxm G o D 1 ^ , Ajlronome. ■ DE L' A C A D E M I E. •. .; : 41* I(îp9 Thomas Gou y e , Jefuite, Honoraire. 172Ç 17J I Jean Paul Grandjean, Afironome. 1731 Jean Grosse, Dodleur en Médecine , Chjmijie. 1705 GuisnE'e, Géomètre. 1 7 1 8 1696 Dominique G u GL I E i M I N I, Dodteur en Médecine 1710 à Bologne, Premier ProfelTeur de Matiiématiques, & Sur-Intendant des Eaux de l'Etat, Affocie Etranger. "' '" ■ Ï729 Edmond H a L L e y , Aftronome de S. M. B. de la So- ciété Royale de Londres, Jffocié Etranger. 1666 Jean-Baptifte DU Hamel, Aumônier du Roi , Secré- lyoi taire , & depuis Anatomifle. 1728 Henry LoUis du Hamei. du Monceau, 'Bota- tufte. '^99 Nicolas HartsoiËker, de la Société de Berlin, 1725 Ajjocié Etranger. 171') Jean Claude Adrien HelvItius, Confeiller d'Etat, Premier Médecin de la Reine, Médecin Infpedteur des Hôpitaux Militaires , Honoraire. 1678 Philippe DE LA H I RE , Profeffeur Royal de Mathé- 171 4 matiques & d'Architeélure , Ajtroncme. 16^4. Gabiiël Piiilippe de la H ire , ProfelTeur Royal i7t(i d'Architecture, Ajlronome. / l'jw Jean Nicolas de lA Hire, Dodleur - Régent de la 1727 Faculté de Médecine de Paris , Botanifie. 16^1 Guillaume Ho M B E R G , premier Médecin de M. le 1715 Duc d'Orléans , Chjmtftc. 16^1 Guillaume François de 1' Hôpital, Chevalier, 1704 Marquis de Sainte Mcfinc, Comte d'Entremont , &c •■'■ Honoraire. lyil d'Hostun, Voyez deTallard. " 1728 François Jofeph Hunaud, Doéteur en Médecine de la Faculté de Paris, ProfefTeur en Anatomie & en Chirurgie au Jardin Royal , Anatomifie 1666 Chrétien Huyghens deZulichem, Géomètre. i6ç^ G G g iij i^ii LISTE ALPHABETIQUE ,<$çp J EAVGEos , Méchanicien. 17ÎÇ 1711 Jean Henry I M B E R T , Dodeur en Médecine de la 1725 Faculté de Paris 1716 Antoine Triftan Dan TV r'I s n a r d , Dodleur en Médecine , ancien ProfetTeur Royal des Plantes au Jardin du Roi , Botaniftc. 171 1 Antoine de Juss ie u , Dodleur-Regent de la Faculté de Médecine de Paris , ProfetTeur de ^ Botanicpc au Jardin Royal des Plantes , des Académies de Lon- dres & de Berlin , Botumjîe. f72s Bernard de Jussieu, Doéleiir en Médecine de la Faculté de Paris , Denionftrateur des Plantes au Jardin du p.oi , de la Société Royale de Londres , Botaïujle. 1606 Thomas Fantet de L a g n y , Garde de la Biblio- thèque du Roi , de la Société Royale de Londres , Géomètre. jéçg DE Lang LAD E , Ci/w;;/?. 1717 jg-p DE Lan N ION, Géomètre. Exclus en i é 8 ^. Î719 Jean L a w , ControUeur Général des Finances, Ho- 17I) . noraire. 167 ï Godcfroy GuillaumeLEiBNiTz.ConfeillerAuliquc, 1711$ l Préfident de la Société de Berlin, &c. Affocté Etranger. î ($99 Nicolas L E M E R Y , Dodteur en Médecine de la Faculté 171 5 de Paris , Chjmifie. 1609 Loiiis L E M E R Y , Doéteur en Médecine de la Faculté ïi •. de Paris, Médecin ordinaire du Roi , Profefleur de Chymie au Jardin Royal , Chpmjie. 17 16 Leriget, Voyez delaFaye. 1699 Jacques L i E u t A u d , Ajironome. 17? J 1702 Guillaume D E 1 1 s L e , Premier Géographe du Roi , 172^ jftro)Wir.e. 3714 Jofcph Nicolas D E 1. 1 s L E , Leéleur du Roi & Pro- fefTcur en Mathématiques au Collège Royal de Fran- ce , des Académies de Berlin & de R.uflk , Ajlronouie. DE L'ACADEMIE, ' • 415 3715 Louis Deiisle de xa C n o \ e r e , Aflroiiome. J699 Alexis L I T T R E , Doéleur en Médecine, AriMonnfte. 171c 1726 De LoN G u E u I E, Voyez D E Maisons. 1714 Eugène D'A LONviEi-E, Chevalier d e Louville, 1732 Aftronomc. j6t)p Camille le Tellier de Louvois, Dofteiir 171 8 deSorbonne, Abbé de Bouigiicil & de Vauluifant, nommé à l'Ev£clié de Clermonr, BibliotécaireduRoi, de l'Académie Françoife 6c de celle des Belles -Let- '" ' ' trcs , Honoraire. 1708 Pierre M A G N 0 I. , Docleur en Médecine de la Facul- 1715 té de Montpellier , Botantfte. 17:9 Pierre M a h i e u , Géomètre. 1 7 1 8 Jean Jacques Dorto us de Mairan, Géomètre. 1726 Jean René deLongueil de Maisons, Pré- 173 i fidcnt au Parlement , Honoraire. 1699 Nicolas Ma lE B RANG HE, Prêtre de rOratoire, Ho- 171 ç iinr.tryp. nor.ure. i<)99 Nicolas de M a l e z i e u, Chancelier de Dombes, 1727 de l'Académie Françoife , Honoraire. 1725 Pierre M A Lo E T , Docteur en Médecine de la Faculté de Paris , Médecin de l'Hôtel Pvoyal des Invalides , Anatomijle. Ï727 Eudache M a n F R E e r , Aflronome de l'Inftitut des Sciences de Bologne , Affocié Etranger. Î694 Jacques Philippe M ar a ld i , Aftronome. 1729 J75 1 — Maraldi, Aftronome. 1666 Nicolas M a R c H A N T , Dodleur en Médecine de l'Uni- 1678 vcrfité de Padouë , premier Botanifte de MonCeur Gafbn de France , & Diredeur de la culture des ^ Plantes du Jardin Royal , Ëotaiitfie. ' -i^'' 167Î Jean Marchant, Directeur de la culture des Plan- tes du Jardin Royal , Botanifte. ï666 Edme Mariotte, Thjjtcieti^ kJS^ 4^4 LISTE ALPHABETIQUE 171S Mar IV s, Uéchaniciei:. 17Î0 1715 Loiiis Ferdinand Marsigli, Comte, Fondateur 1750 de l'Inftitut des Sciences & des Arts à Bologne , Af- focié Etranger. 173 1 Pierre Loiiis Moreau de MAUPERXUis.dela Société Royale de Londres , Géomètre. 172c Jean-Frederic Phelypeaux de Pontchartrain, Comte DE Maurepas , Secrétaire d'Etat , Honoraire. 1684 Jean M e R R y , Chirurgien de la feue Reine, Chirur- lyiZ gien - Major des Invalides , & enfuLte de l'Hôtel-Dicu de Paris, AHatonitfie. 1666 M I c N o T , Voyez de la V o y e. 172 1 Jofeph Privât de Molière, Ledeur du Roi & ProfefTeur en Philofophie au Collège Royal de France, de la Société Royale de Londres, Méchaincteti. 1725 Pierre LE Mo n n i e r , ProfefTeur de Philofophie dans l'Univerfité de Paris , Géomètre. 1699 MoNTi, Jflrottome. Exclus par abfence, 171e De Montmor, Voyez R e m o n d. 1722 Sauveur Morand , Chirurgien Juré de Paris , Cen- feur Se Démonftrateur Royal , de la Société Royale de Londres , Chirurgien des Invalides en furvivance , & de l'Hôpital de la Charité en Chef , Anatoimlk. 1725 Moreau, Voyez de Maupertuis. 173 1 Jean-Baptifte Morgagni, Doéleur en Médecine, ProfelTeur d'Anatomie dans l'Univerfité de Padoué, de la Société Royale de Londres, Ajfocié Etranger. I ép 3 M o R I N , de Toulon , Botanifle. i6p9 Loiiis MoR IN, Dodleur en Médecine ,& Médecin de 171? 1 l'Hôtel-Dieu de Paris , Botanijle. 1(^99 Ifaac Newton, Chevalier , Maître de la Monnoye 1727 d'Angleterre , & Préfidcnt de la Société Royale de Londres , Ajfocié Etranger. ( 706 François N i c o 1 e , Hécbanicicn. 1666 . • . , DE L'ACADEMIE. 4zy ï 666 .'.....'.,. N I Q u E T , Géomètre. .... 1716 d'Onsembray, Voyez P a j o x. 1702 Jacques O z A N A M , Géomètre. 171 7 IJ16 Loliis Léon Pa jot , Comte d'O nsembray, In- tendant General des Portes & Relais de France, Honoraire. 1699 Antoine Par E NT , Mechanicien. iji6 1666 Jean P E c q u e t , Dodleur en Médecine de la Faculté 1 674 de Montpellier , Anutomifte. 1727 Michel Robert xe Peletier des Forts, Comte de Saint-Fargeau , &c. Uomrave. 1710 Milord - Comte de P e m b r o k , Aljocté- 1733 étranger. 1666 Claude Perrault, Dodceur en Médecine de la Fa- 1688 culte de Paris , P/;x//V/^H. ■• ■ 1 666 Personne, Voyez de Roberval. 1705 Jean Loliis Petit, Chirurgien Juré à Paris , Cenfeur ^ Royal , de la Société Royale de Londres , Anatomifie. 1722 François Petit, Dodteur en Médecine, Médecin des Armées du Roi , Aii.ttomijh. 1731 François Gigot de ia Peyronnie, Premier Chirurgien du Roi en Survivance , Affocie Libre. 1666 Jean Picard, Prêtre, Prieur de Rillié en Anjou, léSs Aflro>ioi)ie. 1721 Pierre L Empereur des RuITies , Honor.ure. 172? 1724 Henry P 1 t o t , Geoméirc. i6')\ Pi TTC N, Voyez T o u R N E F o R T. 1666 Pivert. .... 1703 MartinPoLi, Ingénieur du Roi , Affocié Etranger. 1714 i^i.6 Melchior de Polignac, Cardinal, Archevêque d'Auch , Primat d'Aquitaine, Commandeur des Or- • dres du Roi, Général-Grand-Maître de l'Ordre du Saint -Efprit de Montpellier, de l'Académie Fran> çoife. Honoraire de celle des Belles - Lettres , Uo- nortùre. Hift. de l'Ac. Tom. II. H H h 425 LISTE ALPHABETIQJJE 1682 Lnurent Pothenot, ProfelTeut de Mathématiques 1751 dans la Chaire de Ramus , Géomètre. Exclus par ab- fence avant 1 699. 1^99 François PouPART, Doéteur en Médecine , Anatomifle. 1709 1(599 Le Prestre, Voyez d e V a u b a n. 172 1 Privât, Voyez de Moiieres. 170e R.ené Antoine de Reaumur, MécliMkien. 1699 Pierre Sylvain Re G I s , Géomètre. 1707 1716 Pierre Remond deMontmor, Ajfocié Libre. 1719 1^99 Bernard R E N A u d'Eu SA G A R a y, Lieutenant Ge- 171 9 néral des Armées du Roi d'Efpagne , Confeiller du Coiifeil de la Marine, & Grand-Croix de l'Ordrede S. Loiiis , Honoraire. 1^99 Michel Loiiis Re N eau iME de la Garanne, Dodteur-Regenc de la Faculté de Médecines Paris, Botantfte. 1716 Jean-Baptifte des Chiens de Ressons, Com- mandeur de l'Ordre Militaire de S. Loiiis, Brigadier des Armées du Roi , Lieutenant Général d'Artillerie , & Lieutenant de Roi du Pays du Maine , Ajfocié Libre. ij\6 Charles Reyneau .Prêtre de i'Oxaioire , Ajjocié libre. 1728 1721 Marie Guillaume Bénard de R e z a y, Ajfocié Libre. 173 I Loiiis François Armand , Duc de Richexieu& de Froiifac , Chevalier des Ordres du Roi , ci - devant AmbalTadeur de France à la Cour de Vienne , de l'Académie Fraiiçoife , Honoraire. 1666 Richer, Aflronome. 16^6 1666 Gilles Personne DE Roberval, ProfefTeur 1^75 Royal en Mathématiques , dans la Chaire de Ra- mus , & dans celle du Collège de Maître Gervais , Geo- mené. 1672 Olaus RoEMER, Confeillçr d'Etat en Danemarck, 1710 Lieutenant de Police & premier Conful de Copen- hague, Aflronome. 1 6 8 î Michel R o l x e , Géomètre. 1 7 1 9 DE L'A CADEMIE. " 417 1712 Pierre Simon Rouhault, Chirurgien Juré de Paris, Ciiirurgien du feu Roi de Sardaigne & de fes Ar- mées , ProfefTeur en Chirurgie dans l'Univerfité de : : - \ Turin , Anatomtfte. 1727 Frideric Ruisch, de l'Académie des Curieux de la 17J1 Nature & de la Société Royale de Londres , ProfelTeur d'Anatomie & de Botanique à Leide, Affocié Etranger. ' iyo6 S A V LMon ,Méchanicicn. 17-Ç 170^ Jofeph S A u R I N , Gcométre. 1696 Jofeph Sauveur, Profeiïeur Royal de Mathémati- 1716 qucs & Examinateur des Ingénieurs, Géomètre. léSi Sedileau, Afironome. - 169% 1724 Pierre Senac, Dodleur en Médecine , j4K<îf»;^iy?f. 1699 Michel DE Sen NE , Intendant des Bâtimens deS. A. ' S. M. le Duc. 1699 Simon, Voyez de Valhebert. 1708 Hans S Lo A NE , Doileur en Médecine , Préfident de la Société Royale de Londres , Affoae' Etranger. 1723 Camille d' H o s tu n , Duc de Tallard, Pair 1728 & Maréchal de France, Gouverneur des Comtés de Foix & de Bourgogne , Honoraire. 1698 Daniel T au v R Y , Do(5tcur en Medecinede la Faculté 1701 de Paris , AnMonnfte. 1699 Le Tellier, Voyez de Louvois. . . '- 1707 Jean Terra sson, Ledteur du Roi & ProfefTeur en Philofophie au Collège Royal de France, de l'Aca- démie Françoifc , Géomètre. 5685 Meichifedec Thevënot, Bibliothécaire du Ko\, Phy/icien. i6^z 1699 • • • • D u T o R A R 1718 Jean - Baptifle Coibert, Marquis de Torcy & de Sablé , Honoraire. 169 1 Jofepli PiTToN TouRNEFORT, Profeffeur de 1708 Botanique au Jardin Royal , & Doélcur en Me- » dccine de la Faculté de Paris, Botanijte. H H II ij 4i8 LISTE ALPHABETIQUE 1722 Jacques T r a n x , BoCteur en Mede.ine de la Facul- té' de Paris , Boranijie. 1721 DuTrousset, Voyez de Valincour. 1730 De Vauouan, Voyez Daguesseau. 1699 Scbaftien T R u c u E T , Religieux Carme, Honoraire. 1729 1682 Enifroy Walther de T se h 1 r n a u se n , Seigneur 1708 de Kiflingswakl & de Stokzenberg , Ceoiuétre , Ajjocié Etranger. 1699 Adrien T u iLLi E R , Doéleur-Regenc en Médecine 1702 de la Faculté de Paris , Cbjmijie. iyi6 Scbaftien Vaillant, Démonftraceur des Plantes du 1722 Jardin Royal, BotMifie. 1^99 Hervé Simon de Vaihebert. 1721 Jean-Baptifte Henry duTroussetde Valin- 1730 cour, Secrétaire General de la Marine , de l'Aca- démie Françoife , Honoraire. 17JI DE Valliere, Maréchal des Camps & Armées du Roi , Commandeur de l'Ordre Militaire de Saint Louis, Lieutenant Général d'Artillerie, Direiïcur Général des Bataillons de Royal-Artillerie, & des Ecoles d'Artillerie , Ajfocié Libre. 1688 Pierre Va r I G No N , de la Société Royalede Londres, 1722 & de Berlin , Profefîcur Royal de Plulolophie , & de Mathématiques au Collège Mazarin, Geomctre. 16^^ Scbaftien Le Prestre, Seigneur De Vauban, 1707 Marefchal de France, Chevalier des Ordres du Roi , CommifiTaire Général des Fortifications, Grand-Croix de l'Ordre de Saint Louis & Gouverneur de la Cita- delle de Lille , Honoraire. 1674 Guichard Jofeph Du Verney, Dodteur en Mede- 1730 cine & ProfefTeur d'Anatomie au Jardin Royal , Matoinifte. 1701 Pierre Du Vernay, Chirurgien Juré à Paris, 1728 Anatomifte. 1708 Raymond Vieussens, Do<5lcur en Médecine de la 171? Faculté de Montpellier, AnMovu^e. DE L'ACADEMIE. 429 I épp Vincent V i v 1 a n i , Noble llorciuin , JlJ/ocié Etranger. 1 703 1666 De la Voye,Mignot, Géomètre 1716 DeVoyer de Paul m y, Vojei. d'ARGENsoN. 1708 Jacques Bénigne W i n s L o w , Médecin de la Faculté de Paris , Interprète de la langue Teuconique à la Bibliothèque du Roi , de la Société de Berlin , Aiia- îomtjle. lyil Chriflian Wolphius, Profe/Teur de IVTathematiques & Philofophie à Marpurg , de la Société Royale de Londres & de celle de PruITe , Ajfodé Etranger. ; ' • ■ . H H h lij 430 ETAT DE MESSIEURS D E LACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ^ A' SEPTEMBRE lyjj. M HONORAIRES. Onfieur l'Abbé B i g N o n , Confeiller d'Etat ordinaire , Bi- bliothécaire du Roi. M. Le Maréchal Duc d'E s t r e'e s , Vice-Amiral de France & Grand d'Efpagne. M. Le Cardinal. dePoLicNAC, Grand-Maître de l'Ordre Hofpita- licr du Se. Efprit. M. P.\JOT d'Onsembray, Intendant général des Portes & Re- lais de France. M. Le Maïquis de To Rc Y. M- Le Cardinal de Fleury, Miniftrc d'Etat & Grand Aumônier de la Reine, cy-devant Précepteur du Roi. M. Le Comte de Maurefas, Secrétaire d'Etat. M- De Voycr de Paulmy d'A r g e n s o n , Confeiller d'Etat , Chan- celier , Garde des Sceaux de Monfeigneur le Duc d'Orléans, & de l'Ordre de S. Loiiis. LISTE.de L'ACADEMIE. 431 M. LePeletier des Forts. M. Daguesseau, Chancelier de France. M. Daguesseau de Vaijouan, Confeiller honoraire au Parlement. M. Le Duc de Richelieu, Pair de France, l'un des Quarante de l'Académie Françoife. PENSIONNAIRES VETERANS. lA. Saur IN , M. De Lagny, Sous-Bibliothecaire du Roi ; de la Société Royale de Londres. PENSIONNAIRES 0 RDINA I RES, Pour Li Ccométrie. M. D E M A I R A N. M. D E M A u F E R T u I s , de la Société Royale de Londres. M. Pi TOT. Pour rAfironomie. M. Cassini, Maître des Comptes , de la Société Royale de Londres. M. G O D I N. M Pour la Mechanique. M. De Re a umur. M. Nicole. M. Chevalier, Maître de Mathématique du Roi ,