c H I S T O I R E D E LACAD H IE R O Y A L E DES SCIENCES. Ann EE A/. D C C L X 1 1. Avec Its Memoires de Mathematiqiie Sl de Phyfique, pour la meine Annee , Tires lies Regijlrcs dc cctte Academic. A PARIS, D E L' I iM P R I M E R I E ROYAL E. Al D C C L X I V. TABLE POUR LHISTOIRE. s. PHYSIQUE GKNERALE. ' l/Ji Ics Alines (k fcl (Ic WielicTka at Pohgiie. Page r Stir (jiichjiics plieitomcncs citc's cit fivciir dcs Elcdrkhe's cit plus & cii inoiiis. I o Siir (ks Os & Jes Denis dime graiuletir extraordinaire. 2. 6 Sur rOcre. 30 Ohfetyations tie Phyfujue ge'ne'rak. 3 5 A N A T O M I E. Stir les Yeiix de qnclqiies Poiffons. 4- Oufen'aiioiis Aitaiowitjiies. 5 3 C H 1 M 1 E. Sur Id quantite d argent que retiennem les eoiipclles. 5 6 Stir les Salines de Franehe-Comte. yj B O T A N I Q U E. St/r k caradere geiimque de la Plantc aj'pelec Marfilea. 6^ Olifen'ations Boianiqiics. 73 A L G L li K J:. Sur phifeiirs e/ajfes d Equal tuns de tons les d.gre's qti: admeitem line Solution alge'biiqiie, i 1 i. TABLE. A S T R O N O M I E. Siir k Satellite vn on prcjlime aiitoiir dc Venus. i i S Siir la maniere tie calailcr r Equation Ju temps. i 2 o Stir la Co mete i]ui a paru en iy62. 125 Sur les Ohfervaiions joipidales faites a Sai.ii-Si/fpiee. 1 28 Sur Ja maniere tie eomilier les Ohjen'titions tie Saini - Sulpice aire la tliminution tie I'ol/litjuiie tie I' L^liptupie. i 30 Sur la eaufe tlu nwi/vcment ohfen'e' ilans les I\'eeuils ilu troifane & dn tjuairleme Satellites tie Jupiter. 1 j [ Sur wie nouvelle maniere tie trouver, tirec une tres-grantle prc- cijion , le moim'nient Iwraire tie Venus on tie Alercure tians lews pajfuges fur le Soleil. 133 H V D K A L L I Q U 1^. Sur la paffdnlite tf amcner a Paris doire eeiils poi/ees tl'eati. 1 47 D I 0 P J' R I Q U E. Sui les moyeiis de pcrfcdtonner Its Lunettes d'approc'ie. I 60 ACOUSTIQUE. Sur les Ttiyaux d'orgue. i 7 o M E C A N 1 Q U £. Sur line nomelle efpae de Piflons. \ ^ 2 AlaJt.nes ou Inventions approiive'es par I'Acatlaitie en iy62. 189 £.loge de M. I'ahlie tie la Cailk. 1 97 £.loge lie A J. Utiles. 2 i 3 £lpi^ de Ai. Bradley. 2 3 i TABLE POUR LES MEMOIRES. 71 J y ESC ni PTION d till iioiivcmi Pifloii , pnr k moycn thiquel Ics jroitemcns font amfuierahkmcni dummies , & ks cuirs rendtis d'autaiit fhi durables. Par M. Deparcieux. Page I Ohfcrvatiniis fur la ijuanfiie d argent que reticiweiit ks Coupelles apres avoir Jervi aux Ejjais. Par M. Til let. lo Memoire fur plufieurs chffes d' Equations de tous Ics dcgre's qui admettein une Solution algebrique. Par M. Bezout. \j Memoire fur I' Ocrc. Par M. Guettard. 53 Olfen'ation de I'e'clipfe du qiuitricnie fitcllite dc Jupiter , faile a I'Olfervatoire Royal, le 2J Janvier iy62.. Par M. Maraldi. 74. Memoire fur ks Yeiix de quelques Poijfons. Par M. Haller. Mc'thode pour irouver avec la plus grande preafton le mouvcmcnt hoi aire de Venus ou de Mercure dans Icurs pafjages fur le Soleil. Par M, de la Lande. 06 Memoire fur les Salines de Frauche-Com'.e' , fur ks defaiits d(S Sets en pain qii'on y dehiie , & fur ks moyens de ks eorriger. Par M. de Monti gn v. 102 Examcn d'tine qucflion qui s'efl elevee entre ks Aflioiiomes , fur la maniere de cakuler I' Equation An temps. Par M. DE LA Lande. 131 Reflexions fir quelqws plieuoinenes eites en faveiir des Eledrieite's en plus & ea moius. Piemieie Pailie. Par M. rAl)bc NOLLET. •. 137 \r TABLE. Admoire fur k Scitclliie vii oti prcjume autaur dc la pJaiihe dt Vmis, & jiir la caufe de fcs court es apparitions & de fcs tongues difpitritious. Par M. DE Mai ran. \6i Obj'er\'iitioii de l Edipfc ations faiies a Stnut-Sulpiee , avec la diiwinniou connuc de lobliquitc de I'Eclipiique. Par i\l. de la Lande. 267 Comparaifou dcs lianfciirs foljlicialcs du lord fupericur du Soleil , avec cclle /^/'Arclurus en lyjS , ly-j-) (^ '7^S' "^'^"^ M. le Monnier. 261; lieJlexioHS fur qiielqiics plicnomhies cites cnfavcur ties Ekdr,aics TABLE, en plus & en moins. Seconde Paitie. Par M. I'jAhbd No L LET. 270 Memohe fur la nature du terrain tic la Pologne, ir des Mincraux qu'drcnferme. Seconde Pai tie. Pai M. Li ULTT ARD. 2p 3 Me'moire fur la poffiliilite d'amener a Paris , a la mane hauteur a laejuelk y arrive in les eaux d'Arcucil, milk a dotae cents ponies d'eau , hclle & de Lonnc tjnalite' , par un citemin facile & par unful canal on atjneduc. Pai- M. DepaROEUX. 337- Olfen'ations me'teorologi^ncs , faites a Varfovie pendant les amie'es iy6o , 1/6 1 & //^-J. Par M. GuETTARU. 402 'Reclierclies pliyftjnes . mccaniques & analytiqucs , fur le fan (^ Jnr les tons drs tuyaux d'Orgues dijje'remmcnt lonflruits. Par M. Daniel Bernoulli. 4.3 1 Mcmoire fur le nunmnicnt a/parent du Soldi, & fir la tieceffite de recomir nnitjucment aux Qbjenaiions du fiecle precedent & de cclui-ci , pour en deduire le mouvemein du nceud de Venus. Par M. leMonnier. 486 Remarejucs fur un Ecrit toucliant le diamctre de Venus , rjui a eie lit a l' Academic. Par M. LE Monnjer. 45) i 'Alentoirc Jur les Alines de fel de WielicTka en Pologne. Par M. GUETTARD. 493 Olfetyations Botanico-mete'orologicjues , faites an chateau de Deiiainvilliers , proche Pithiviers en Cdtinois , pendant I'annce 1-61. Par M. DU Hamel. 517 Ohfcr\ellier. 632 P. ERRATA. POL'R l'HiSTOIRE de I761. Ao E 112. ligr.e II , an Hat dc Bclc'trc , liffi Jc TEllrt'c. Pour les Memoires de ij6i. r.:ge yz , lignc 1 1, au lieu dc 48' 53', lifei 48'' 43'. Pour l'Histoire de 1762. Page J , ligne ly, tcrrc glaifcufe, ///t-j tcrrcs glaiftufcs. Page II , ligne 2 2, fi die n'y eft pai ; f4 fi die y eft, lifei (i cllc y eft : & fi cile n'y eft pas. Page // , /igrie z8 , n'a pas cru mieux faiie , ///i-j n'a pai cm pouvoir tnicux faire. Pjgc y^ , ligne 12 , que ayant, itjei fju'.-iyant. Pdge y^, ligne 26 , Aw plus gros chcvai de /rife, UJei du pied da l)lus gros clicv.il dc frifc. Page yS , ligne 2S , qu'ils font, Hftx qu'dlcs font. Page lip, ligne ij, dcs diftances, lifeitintures li difiemblables de ces mines, qu'on ne croiroit jamais qu'elles reprc'fentafilnt Icnitme objet ; pliificur5, qui n'ont ofc y delcendre, ont donnc pour des obfcrvations faites par eux tout ce qu'ils en ont entendu dire, qu'ils ont j-ieut-etre meme ome eiiluite dc quelques traits de Icur fa^on. Nous aliens blentot voir ce que le fang - froid du Pbylicien a eu a retranclier de ces dcf^ criptions fi brillantes ou fi ta'ribles. Les mines tie fcl de Wieticzka font plact'es fous ui\e mon- tagne, au-de(!"us de laquclle eft batie la ville qui Icur donne ce nom : on jieut defcendre dans ces mines par ifcs puits , qui font aunombrede neuf,par lefquels on tire le fel & yar iefcjueis les ouvriers monttnt «Sc defcendent, a i';ude dun <:] PES Sciences. j cable, autoiir duquel ils entoitillcnt la corde tl'uiie efj-jccc d'clrierde tingle lur leqiiel ils font aliis: on y peul aufli del^ ceiulie par des echelles ou ranchers places le long des parois de ces puits. Ccux qui ne veulent pas s'expoler au rifque de cetle fafoii de delcendre dans les mines, peuvent fe feivir d'lin elcalier pratique a environ trois cents toiles d'un de ces puits : cet Icalier, tres-bien bati en briqiie & en moellon, a environ quatre cents foixante-dix marches , &c ce fut par-la que def- cendit M. Guettard. Ces mines ne dilferent en rien des mines ordinaires, fi ce n'ed (]ue lair y ell beaucoup plus lain ; les bancs de fel ne s'y irouvent qua une alTez grande profondeur, & apres avoir percc une c'paifleur de terrain confidcrabie : ie premier lit qu'on rencontre elt entierement de ce nicme (i^iblc dont une grinde partiedu terrain de la Pologne eft compofe: au-ermci yas de I'adopier : on jieut fe figuier cede lubllance, en imayiiuiu line pale molle lilce !k iorfquuii examine aiteiitivemeiU a ia loupe des moiceaux cle ce ki , on voit qu'ils font eniicre- nient compofes de petits cubes; figuie qu'aflcde , comme on iait, le Icl maiiii tiins ia ciillallilcUion : aulii reprend-il cctte meme fK'ure, loifcju'apics I'avoir fait dKfbudie dans it-au on le fait crinallifer de nouveau ; &. ies eaux , qui fe font jour quelquetois dans ies ciianibres abandonnt'es , y forment a la longue des mallesdelcl, dans lefquelles on lecoiinoit la mane texture. On trouve quelquefois dans le milieu des mafles du fe! le plus blanc , des parties d'une fubdance noiiatre plus ou nioiiis confidei-ables , & qui paioiflent ctre du bois pouni : ce bois expofe a la tlamme d'une bougie, s'enflamme promptement Si. seteint de mcme, ic'pandant une odeur d'huile emp)reu- matique ; on a mcme adurc M. Gueitaid qu'on trouvoii aulfi quelquefois des pyrites dans le fel ; ce qui ne feroit pas bieii ctonnant, Ies glailes qui le trouvenl dans le fel &: aux environs ctant plus que fuffifaiites pour Ies produire. L'inclinaifon des bancs de fel a I'horizon , qui , felon Ies obfervations de M. Guettard, va jufqu'a 45 degres, oblige de pratiquer dificrens etages dans I'excavation de ces mines; Ies raleries mcme vont en baidinit vers le fond de la mine : elles aboutillent a des carrefours ou chambres allez ^•afles, dans lefquels on lailie aujourd'hui quelques piliers pour ca adiirer la voiite & pour prcvenir ies cboulemens que le de- faut de cette precaution & le poids c'nornie tlont ces Aoiites font furchargces occafionnoient quelquefois. C'efl dans queiques- iines des cl-.ambres ies plus cloignces que font perccs ies puits qui communiquent d'un ctage de la mine a i'autie: cell par ces puits qu'au moyen de treuiis, fur ieftjuels fe devident des cables &: qui font niencs par des clievaux , on f^iit monter des mades de fel cnormes qu'on detaclie dans Ies etages in- ftrieurs, & qu'apres ies avoir rouices dans Ies galeries, elles font enie\ces par d'autres puits jufi]u'a ia fuiface de la teire. Ces chevaux , qu'on a beaucoup multiplies dcpuis quelques A Jij 6 HiSTOiRE DE l'Acad£mie Rovai.e aiinces, pour ipaigner aux homines Ic travail Ic plus cJur & le plus pciiiblc de ccs mines, n'eii iorttriit ps, ilu moins taut qu'ils font en ciat de Icrvir ; on leur a creufe dans la nia'.Ie meme du Icl des ccurics comaiotle.s lean dcs pleuis de terre , qu'on trouve au comniencemeMt dc la mine , ell nuiiagcc dk conduiie avec loin pur leur lournir a boirc. Dans ies m^mes carrefours ou fe trouvent ies puits dont nous venons de parler, ou ilaiis leur voifinage, on a pratique elles ou certains jours de I'annce on dit la Mede; la plus grande de toutcs eft telle qui eft dediee lous i'invocaiion de i>aiiit Antoine ; clle peut avoir trcnte pieds iie longueur fur vingt a vingt-quaire de largeur, &. di\-huit pieds de hauteur: rautel, Ies co'onnes torfes qui ornenlle rttable, celles qui foutienncnt la voule, le cnicifix , & Ics autres or- nemens de I'auiel , dcs ilgures d'Anges, celles de Saint Francois, de Saint Antoine &. de Sigifmojid, roi de Pologne, tout ell abfolument de lei, & ce leul endroit meriteroit la peine que Ion prcnd pmu" k rcnJre dans le lieu ou 11 fc i:'ouve. DES Sciences. 7 Telle ell eii :;brcge !a delciiptioii cle ce que M. Guettaid a vii diuis les mines de WiclicJui; iioiis d'lfons qu'il a vu , cnr ii s'en faut beaiicoiip cju'il en ait parcouru toute Ictendue , mais on i'a alliiie qu'il ne trouveroit duns le refte que la re- pc'iition de ce qu'il venoit de voir : la cliamhre la plus pro- fonde a laquelle il eft parvenu, fc nomme citijlriiiski ; elle eft environ Iniit cents pieds plus bus que la fLiilace de la terie. 11 y a dans cette chambre un puits profond de deux cents pieds, au fond duquelon travailloit alorsa former des galeries pour en tirer le fel ; le fond de ce puits feroit done , ftloii le rapport desMineurs, a milie pieds, ou environ la dixieme partie d'une de nos lieues, de profondeur; mais (1 on veut sen rapporter aux experiences du barometre, faites par M. Schober, il en fuidra dtduire environ quatre cents pieds, & nous aurons plufieurs mines, memeen France, plus profondes que les filines de Wieliczka. 11 ne nous refte plus a expoler que la manicre dont on ea tire le fel, & I'origine, que M. G uettard attribue au prodigieux amas de cette maticre qu'on y rencontre. Les ouvriers qui travaillent au fond des mines n'y reftent que huit lieures; au bout de ce temps ils remontent & iont relevcs par d'autres. La duretc de ce tfavail ne leur permettroit pas de le continuer plus long-temps. Pour Icpirer le fel de la ma(ie, ils y creufent avec des pics deux fillons longitudinaux de la longueur qu'ils veulent donner au bloc, &; deux tranfverlaux, qui forment avec les premiers un quarre long. Lorlque ces fillons ont atteint la prolomleur iicccllaire pour ap|-)rocher de IVpiiiftcur (ju'ils veulent donner au bloc , ils y enfoncent , a trois pouce- les uns des autres , de longs coins de fer; ces coins font infiillibleinent di'tacher ie bloc , & la chute s'annonce par une eljKce de dccliiiemcnt. Les dimendons ordinaires de ces blocs , ibnt de viiigt pieds de long , fix de large & trois dVpaifieur. Cb^icun de ces blocs (e di\ ile ea trois , & on rttluit clia- cuiie de ces parties en cylindre pe^nt quatre a cinq miiliers : cette forme c) limliique tlonne la facililc de Its rouler dans les ^aleriis &. tn lacilite le tranlport. XjCS morccaux c^ui pro- S HlSrOIUE DE 1.'ACADEMIF. RoVALE vieiinent de cet arrondiliement, (out mis dans dcs toiincmx qui pelent oidiiiairemeiit fix cents livres , & les iins & 1.^ aiitres ayant etc conduits -.uix piiits, (ont cnlevJs |xir Ics tieiiils dont nous avons pric. On tire jxir an, deces mines , douze a tieize millions de livres de fel , q li ll- djbite en Poloi^ne & dans qiielqiies pays voidiis , apas qu'on en a envoyc vingt mille tonneaux a la Noblelic de la grande &; petite Pologne. On ne tire aiijonrd'hui des mines de Wielic/ka que du (cl en pierrc: il s'y trouve ncanmoins de I'cau lalce en qiiantite; elle provient des pleurs de terres , c]ui en pniJtrant la made de fel , le difTolvent &. (e rendcnt dans les cavitcs de la mine. On les en retire (oigneulement par (.ks machines placees aux endroils oii on les conduit par des rigoles artiltement mena^ces. On profitoit autrefois du fel de ces eaux en les faiduit evaporer, mais dcpuis 1724. la dilette du hois a (iiit abantlonner ce travail. 11 auroit etc bien difficile a M. Guetlard d'obferver , comme il I'a fait, la (itiration (Sclinlerieur de ces mines, lans former quelques reflexions fur la caule qui avoit pu produire un k cnorme amas de fel an fond de la terre: il jx^nle quecetamas eft du aux eaux de la mer, qui ayant convert tout ce pys jufqu'aux monlagnes ,au pied tlefqnellcs font placees les mines, Ibit dans le temps de quelque inondation parliculiue, bit dms celui du deluge univerkl, y ont ilepole d'alwrd le fel qu'elles contenoient a niefure que I evaporation les a diminutts, enfuiie ies diffnentes glaifes Sc les efpcces de pierrts calcaires qui en feparent ies bancs, Si. enfin le fible qu'elles avoient apprte. Celte conjecture eft fondee fur liiniformite de jx)lition de ces lits, qui n'eft interrompue que par (]uelques finuofites (jui reffemblent bien aux ondulaiions dun tluide, fur la polltion de toutes ces difilrentes matiires , qiii eft telle que les jilus pefimtes font toujours au-deffbus des autres , fur la figure ties giains de fible , qui femblent tons avoir etc roulcs , fur les cotjuilles & les autres corps mirins qu'on y trouve repandus; ions ces caraclcres ne iaillent guere lieu de doutcr que ces mines n'aicnt etc fournies par un dt de matiprcs fufpendues dans D E S S C T E N C E S. ^ dans nil fluicic &: cnfnite dcpofcts fur le terrain prlmitif, qu'elles ont recouvei i dVm grand nombre de iiouvelies coLiches. A Icgard dts liis de [)latrc &: d'albitre &: dei morceaiix de pierre caicaire cjui peuveiit k liouver melt's dans ces difinens Wis, ilsne peuvcnt fburniraucunc objtx'lion conire le fyllcme de M. GueitarJ; leiir forniaiion pent elre de beaticonp pof- tcrieure a celie dcs mines, &. dies j-ieiivent avoir pris nailiance dans ies femes ou les caviles que les maticres dcpofecs avoient iiiidc'es entr'elles en fe confolidant &; en fe defTcchant. li fuit de ropinion de M. Guettard , que ies amas foii- terrains de (el , qui , (elon i'opinion commune , donnenl la lalure aLix (ources fiilc'es , devroienl fe trouver toujours au jiied des hautes monlagnes ; mais cette ol)jedion , i\ on la faif()it , n'en feroit pas une , elle feroit plutot une preuve de I'opinion de M. Guettard : car, en etfct, prefque toutesles fontajnes Calces font placc'es de cotle maniLie , on en trouve tout ie long du mont Karpack, dans IVlpacede plus de cenilieues; les mines de fel de iiallzbourg & celles qn'on trou\e en Calabre , les fontaines fik'cs de prefque toute I'Allemagne, celle de Salies dans Ic Bcarn, !es puits ialcs de Salins en Franche-comtc, de Dieuze , Chateau -falins 6c Rozieres en Lorraine, font tons places de la nieme maniire au pied iles Iiautes montagnes, &i , ce qui efl bien a ieniarc|uer , c'e(l que toules ces lotirccs font entourees de lits de terre & d'argile fans aucune roche, & que ces lits forment des ondulilions c^ Ibnt un pen inclines a riiorizon ; tons caraclcics cjui iemblcnt aanoncer ilcs terKiins formes par des depots. Cette efpcce de preu\e a mcme paru fi forte a M. Guettard, qu'il pcnfe (jue fi on recherchoit avec loin aux environs des cndroils oti le trouvent les fources (alees, on trouveroit peut- ctre des mines de fcl gemme femblables a celles de Wieliczka : en eriet , ii eft com me re<;'u que I'cau lalec des puits & des fontaines ne doit (a filure qua des bancs de lei ciu'elle lenconire & quelle dillout dans fj. route. 11 ne s'agiroit elonc que de trouver ce magafin ; jufqu'ici ces banes liilins n'ont ete irouvcs que par une eljiecc de liufud; poiuquoi ne urolitcroit-on ixis /^i/?. //<^-^ ■ li ^ • lO HiSTOIRE DE l'AcADEMIE RoYALE de5 connoillances que donnciitlesobfervat ions Je M.GucttnnI, pour faire la mcme rtchercl'.e par princij>es & a la lavcur ile la tlicorie qu'ellfs fembleiit indiquer I Des fouilles dans les montagiies au-de(Tus de ces /oiirces, |X)urroit'nt , (i ellcs c'toicnt prudemment dirigces , conduiie d'autant plus furement a celte dtcouvcrte, qu'il paroit, par tout ce que M. Guettard a pu rallemblcr d'oblervations (ur cetle malicre, que dans tons ics endroils oii /e trouvcni des mines de lei , elles (bnt conlbmment recoiivertes de lits des iiitmes maticres. 11 feroit done (luile de reconnoitre i\ on k trouvoit fur la veritable route , long- lemps avant que d'etre parvenu anx vcritables Ixincs de Icl ; & cetie dccouvcfte ii importante , Icroit , i\ elle avoit lieu, un fruit du voyage de M. Guetiard; e'en (era furement hit que d'avoir tclairc h curioluc du Public fur un [Kiint d'Hilloire Natuielle, qu'il femble qu'on eut pris plailir a dOfigurer |iar les fables dont on lavoit furcliargc. On verra dtlormais dans ces mines, au lieu des villages, des rixieres , des habitana chimcriques, que Ics obfervalions de M. Gueltaid ont iletruit fens retour , des malfes protligieules de fel , des effets admirables de I'indufkie humaine, & des vediges du plus grand cvciie- ment que IHilloire de la Pologne ik. jKut-clre ccllc de nulre globe pulHeiU nous fournir. SUR dUELQVES PHENOMENES Cites en faveur des Elcdriciies en plus liT' en moins, V. IesMc;-i. TVTous avons rendu compte en 1753 * & en i''55 y- '37- _[^ Je 1^ difpute qui stioit clevce entre les Fh) ficiefis ciec- * ^''/- l^f- trifans , fur les deux efptces dcle^ricitc eu plus & en iiwitis ^ trHiji'.l'y'j;. & lies railbns qui avoient etc produites de part & d'aulre, tant '♦*"' pour appuyer cette opinion que pour la dctruire ; voici encore line fuiie de ce travail. Cenaines experiences onl tic allcguc^'s par les parlilans de M. Franklin , en faveur de Iclec'lriciie en plus & en moins. Ct loiii ces nicmcs experiences que DES Sciences. ii" M. i'abbc Nollet a rcpi'tc'es trc5-fbigiieiifeinent Sc examinees dans toiites leuis ciiconflances , \cs icponfcs qu'il a failesaux indufllons qu'on en vouloit lirer & ks nouvelles tentatives c]u'ii a employees pour cciaircir Ics points douteux qui forment les Mcnioircs dont nous aliens rendie compte; ii prcU'iid , en un mot , £iiie voir que des experiences citces par ies partilans de M. Franklin , il ne rcfulte point la nL-ceitilc de natimettre qu'un fe.il courant de maticre cieflricjue, allant tanlut d'un fens & tantot de I'autre , fuivant (]ue le corps qu'on clet^rife eft cp-iifc on furcharge dckfliicitc; qu'ellcs (e [jcuvcnt cgalement ex[>liciuer par Ics deux courans dont il admc t I'cxif- tence, & qu'enfin plufieurs faits qu'il aiiegue.iSc qui s'expli(]uent trcs-bien dans ce dernier (yfleme fe refufenl ablolumcnt a I'hypotiieie des deux dirtuenles cleclricites. Le ifiemier article qu'examine M. I'abbc Nollet , efl la compre(rii)ilitc' que quelques partifaiis des deux cleclricilc's attribuent a la maticre cleclrique: cette qualite dtvient, dans cette liypothele , ablolument neceflaire , pLiifqu'oii veut que cette maticre bit condenfee dans le corps cleflrife en p/i/s ; mais au lieu de conciure de cette nc'celTite , I'cxiflence de cette comprefFibilitc dans la maticre cledrique, ne (eroit-il pas mieux d'examiner fi elle n'y ell pas ; & i\ elle y eft , d'abandonner I'hypotbcfe , qui ne pourroit fubfifter fans die? La maticre de i'eledricilc e(l atlez. geneialenieiit rcconnue pour etre la meme que ceile dii feu , & les parties de cette derniere ont etc- de tout temps regardces conime tres-dures, pui((|u'il n'cft aucun corps qua la longue elles ne puilicnt en- tamer. Quant au refiort , il fe iiouve des raifons prefqu'egales pour leur en attribucr que pour leur en refufer ; mais quand on leur en accorderoil , & meme a un tres-grand degie , en rcfulteroit-il qu'clles fufient compreffibks au point 5lrique autant quelle poiivoii I'ttre, & il n'a jamais obfervc dans cette colonne la plus [letite augmeniaiion linfible; ce qiii auroit ci pendant du arriver, fi la maticre cleclrique y cut etc comprinu'e, puifqu'clle n'auroit p;is maiujuc de fcparer les globules de mercure , qui ne tiennent point enfemble, & d'aiiginenter par-la le volume du mercure 5c la hauteur de la colonn^.'. II arrive quelquefois que les glol^es de verre 8i de (oufre t'clatent rer a M. I'abbc Nollct celle de M. Symmer en Cavcur du fydcme de M. Franklin : M. I'abbe Noilet rnpporte ici les paroles de ce Pliy(icien,(juiau lieu de nommer txplicitement les tfrluences &. aiiluences de M. I'abbe Nollct, adniei eroient ptlage, cfl-ce done le foil exemplc en Ph)fiquc de courans de malieres ■^ trcs-fublilcs qui le croilent &: (e pcnclrent en mille manicrcs, fans dcranger leur direction ;& ceux qui font cetie objection , . ont-ils oublic que les rayons de lumicre (ournifJent , en fe croiiant dans des elj\iccs extrtmemcnt petits , des exemplcs continuels de cette proprictc ? mais quand d'ailleurs on ne}x>urroit ms comprendre ce fiit , a la veritc trcs-furprenant , e(t-il le leul dans ce cas? & feroil-on bien venu a nier la direiRion de I'aiguille aimantce vers le Nord, fojce que jufqu'ici on n'a D n s Sciences. 19 pis encore pu e.\|)liqiier dune nianiore ceitaine comment elle s'opc'roit. On fiioit him a piaindic dans I'ctude ds \:\ Plivfique s'il falloil rcjfler tons \cs hits dont on ne pent pas lendie raifon dans le dernier dctaiL Si prc(eniemenl on fnbriiUie un globe de lonfre a ccliii de verre, il paroiini encoie des feux aux ilcux bouts du condiicleur , mais lis (eront places diftc- remment: an lieude la petite (range luniinenfe qui paiolt \enir du comiuiflcur uli ^lobe iordju'on emploie ie i^lobe de vene , on aura , en eniployant celui tie loufre , une htWt aigrette Jumincule , mais aulli on n'aj^ercevra vers I'autre extrunilc iie cecoiuludeur qu'iine petite houppe de lumiere. C'tft cette petite houppe que les partKans de ieledriciie en plus & en moins veulcnt {aire paflei- pour ie (igne infailliblede la maticre tiedrique qui le prccipite dans le conducfteur , pour aller remplir Je vide que le liottement occafionne, leioii eux, dans ie globe & dans le conducleiir. Mais que deviendrace railonnement, fi cette houppe lumi- neule , ou , comme la nomm.e ie P. Beccaria, cette jietite ctoile . ' efl une veritable aigrette plus foil)le a la veriic S: plus courte que les autres; mais qui conmie elles manifelle la direction de (on mouvement par le petit vent quelle fait (entir a la main (pi'on lui oppofe, poulle en avant la flamme d'une petite bougie qu'on kii prelente & la (uinee d'une chandelle iiouvellement tteinte , (ait onduler la furdice d'une liqueur qu'on lui o(fre , accelere ie mouvement des liqueurs qui coulent goutte a goutte, 6c qui enlrn, vue a la loupe, paroit ctre une aigrette, petite a la verite, mais bien epanouie. Ce font cej^ndanl tons ces caraderes que les experiences , faites en prcTence d'un grand nombre de perlbnnes, &. fur- tout des Commidaires nommespar I'Academie pour les hien examiner, donnent aux houppesou points lumineux: le Lec'leur pent decider s'ils cara('lcrilent nn iluide enliant dans le con- dudeur ou nn Huide qui en Cort. Ce n'eit pas cependant que M. labbc NoHet pretende qu'il n'en entre [X)ijit par cette merne extremitc du condue^eui [xir la(juelle s'c'chappe I'aigrette; elle ii'ed jamais due, felon lui, C ij 20 IllSTOlRE DE l.'AcAt>tMIE RoYALE qua la rtiicoiure 5c a la coililioii dc ileiix courans, & il ei\ tics-ix;iriiadc t]ii'il sen ciablit iin cjiii ni'ic dins le coiuiucleur par la partie la plus cloi^nt'e du globe, & qui fournii a U grande aitjaue qui va de cecoiidiideur au L^lobe de loutiv. L'expcricncc tjuon cite coiniue la plus forte prcuve en faveiir dcs daix cleiflriciics , n'clt pis , leloii M. labW Nollct , bftuicoup plus concluante: on ilediife le nicnie coiidudeur en mC-me temps par un bout avec le globe dc \ene,(S: par I'auire avec le t;lobe defoufie; & dcs qu'on a rendu les deux tiectiicit'.'s espies, le conducleur ne donne p!us,dil-on, aucuii li^ne dcleclritc ; preuve tvidente , ajoute-t-oii , que cellc di» loulVe & cclle du vene ne jx;uvcnt iublider cnlenible &. le dctruifent rcciproquement. JVI. I'abbc Is'ollet obi'eive d'abord que cet cnonce n'efl pas abfoiument exact, 5c qu'il arrive feulement que leslignesd'clec- tricits ordinaires , co:nme r.itu-ac^ion & la rt'puKion des corps lexers, &<•. s'affbibliiicnt & mcme dilpiroiiient lur toute la longueur du condudeiir ; mais que nonobllant ceiie celialion , on voit toiijours a rextremilc du condudeur , voiline du globs de (bufre, line aigreiic lumineufe, & a cclle qui ap[)rocbe du. globe dc NCire une houppe OJ imint lumineux. Ce dernier kfultat ell ccliii qui donne M. Franklin , & qui a etc vcririe par M. I'abbc Nollet, & allelic plus d'une iois par les Com- mili;iires de lAcadcmie qui en ont etc les tcmoins. Or , (clon mcme les plus zcles pariilans dcs deux clec^ricitcs ,. les ai^'Tcltcs & les ixjinis lumiHeux en (ont les caraclcres les plus diilinclits & ceux qu'on doit pretcrcr a tous les autres; . comment done dire qu'uii corps n'elt pas cicclrique , quand il tlonnc les marques ks inoins equivoques des deux cleclricitcsl & coainicnt accordcr raiitijxiiliie tju'on leur luppofe avec la maiiicre pailible dont cilcs animent toutes dtux a la Iois nil mcnie indisidu. Inulilcmcnt iliroit - on que la nicme ciiofe arrive a une poinie de mclal qu'on preleme a un globe de verre 6c a un globe de foufre clectrilcs , qui-, dans le premier c-.ls , produit un pouU lumineux &l dans i'uulie uiK aigrtlle, ians cue poiu; DEs Sciences. 21 ccia clecliiqiie ; cai- la ciil)iaritc clt emitie, i.'\ii ce qi.e tcs pointes ne lout pas ilolccs comme le CDiulucleur, 2/ 0 ce ciu'cllcs ne clonuent jxis a la fois lei li^nes des deux cli-cbicitts pivteiidues; iiiais de plus M. I'abbc Noilet (outiciil qiieccs |)oiii!e5, meiiie 11011 iiolces, lout veiitablement cicdriques; ellts ne fuiU point tlaiis leiirclat iiatLirel;ellesdoniieiit desligiies ties-inaiijius d cle(5iricitc , tk on ne ptiit pas plus icur difputer la (jualiic de corps cleclrifcs qua celui qui , laiis ctre iloic, tire Iciiiuellii clans I'expcricnce de Leytle , & on peut sen lapporter a ceux qui i'ont cprouve, pour lavoir ii dans ce moment ils le (out crus dans leur clat naluiel , quoique dans cet ctat mcme ils ne piilieni opcrer iii atiraclions iii repullions des corps le'gers qu'on leur prcfentoii. Tous ies phciiomciies d'clecuicitc ne le reliembltnt pas. Qiiaiid tous Ies aiitres fignes ^iVleif^ricite celleioient aLitoui- du condu(5leur cleu- le trotiemenl, &, t]ui licit ceriaineinent pas capible d'altcrer icleclricite du verre , doit amoHir en quelt|ue lorte le loute &. Ies icfmes & diininuer tres-fenfiblcmem leur clallicile. Voyoiis prelcn- tement ce c|ui arrive , ou pour mieux dire , ce (ju'oii peut conjecturer qui arrive dans la texture de ces corps loriqu'on Ies troite pour Ies rendre cleclriquts, Les corps qui, comme le \eirc, peuvent foulenir le froitement iatis s'amoilir, eiitruil dans unc efpece ilc moiive:;. C iii ia HiSToiRE DE l'Acad£mie Rovale meiit de vibration ; leurs po;cs s'ouvrcnt & fe rellencnt altcmaiivement , o(ces , les unj vcnant Ic rendre dans les pores ouverts dans le m(}me temps (jue d'auires font cliallcs par le reliortdes pores qui le ferment , & la quantilc des diets entrails & des Hlets lorians (l-ra lu'cellairement dc'- terniince pr le degrc d'clalL'cilc du corps 6< par la prompti- tude avec laquelle les jx>res (e rellerreront. II n'cll done pas etonnant que le verre, qui ell peut-elre de toutes les miiiuei qu'on peut t'lcclrifcr pr trottcnient la j^lus dure &. la plus clallique, chatle la matiere clecflrique avec plus de vivacitc quelle ne la revolt , & que par conlikjuent les effitieiices loient plus vives aiitour des corps qu'il anime que les affiiieiices. Le contra! re arri vera necellTiirement au loufre & aux autres matieres de cette efpece ; leur clallicite ell moindre jxir elle- mcme que celle du verre; elle eft encore diminut'e par Ic degrc de chaletir qu'excite le froltement : leurs pores s'ouvriront done a\ec plusde facilitc & le refermeront avec moinsde lorce & de promptitude , & les filets de matiere eleclrique y enlreront avec plusde lacilite que dans le verre & en Icront challcsavec bien moins de viteUe , & par conltquent les affiiciices y leront bien plus \ives &. plus marcjuces t]iie lesf^wtv/rri. Appiiquons maintenant celle tbcorie a I'exix'rience en tjuellion. Le conduclenr etant place entre deux globes , I'un de loufre & I'autre de verre acluellement frotli's , il iloit aniver nueP fdirement que Icmiirion de la matiere cLx'lrique ttaiit ires- forte dans le verre &. rabforplion de la mfme matiere tres- forte dans le loufre , il sVtablira dans le condudeur iin courant tr(.s-vif , (jui deboucbtni vers le globe de loufre [xir nne aigreite brillante ; 6c qu'au contiuire le globe de foufre cliallant 1^ matiere bien plus mollemein , 6c celiii de verre h recevant de DES ScIF. NCES. 2.-^ fon cote avec inoins Je laciliu', Ic coiii-ant qui sViauIira ciaiu le condiicleiir tin globe de foufie au globe de veire , (era plus foible , & di.'l)oucbera dii cote tie ce dernier foiis la forme dime petite aigrette on d'lin point lumineiix. Par la nienie mfon , (i on prelente an corps c'lectrife par ie verre la main on qiitlqre coips pointu non ilole , la m.uiere e'lecT:rique en fortiia en petite quantite & avec nne ■vitelFe mi'diocie pour fe rendre au verre, & elle ne formera an bout du doigt ou de la pointe qu'une aigrette courte ou iin point lumineux , tandis que les memes corps produiroient de belles aigrettes fi on les prefentoit a ties corps animes de leleclrieile dii fcxifre , qui tire- & abforbe cette matiere avec bien plus de facilite' c]u'il ne la poulTe. On cxpliquera de la mtme maniere comment ie couflin ifole, qui irotte nn globe de verre, ne donne que des points lumineux, parce que I'endroit du verre par iequel il le touche ayant (cs jx)rcs continucllement genes par le frottement , il ne pent rendre an couiTm la matiere ek\51rique a\cc autant de vivaeite qu'il Ten re(;oit, & cette explication eit d'autant plus naturelle , que, de I'aveu de tons les Phyficieiis eleclrifans , la partie du globe qui donne dcs marques de la plus \'ive tieilricite, eft cclle qui fe trouve quelques pouces au-deliiis de I'endroit qui revolt le irottement. Ccs pbenomenes de I'aigrette oc du point iuminejx , que ks jnrtiians des deux c'lecT;ricite's regardcnt comme en etant les marques les plus dillinclives , ne font do]ic, fiiivant cette exjilication de M. iabbe Noilet , que des marques d'nne elec- iricite plus (orte ou moins forte, oa, pour parler plus jufle, elles ne prouvent rien autre cbofe, linon que le corps qui produit les aigrettes a fon courant de maiierc cffluenle plus vif que celui de la matiere aflluentc; &. quau coniraire celui qui ne donne que des points lumineux , a le courant de matiere alilucnte , ou qui y cntre, plus vif que celni de la inatiere etlluente, ou qui en fort. Mais que fera-ce fi ces caracleres fi diflincTifs des denx- elcclricites le irouvent jfucceinycment a la mcnie pirlie d'ui»- i4 HisToiRE nr l'Ac adlmie R ovale corps loujoiirs aninu- ile Icleclricitc de la mt-ine c(|xce? c'crt ce[iciulam ce qui arrive prekjiie toujours dans I'cxpaifiicc lie Leyde, eaYent etre rellccs adherentes, & enfuilc on les met en las ou meules a peu prcs coniques; on porle enfuite l'ocre, pour la dtlFecher, fous des hulks , qui en h meitanl a couv^it de la pluie , Li s CI 3i HisToiRE DE l'Academie RovAi.r. lailfeiu cx|xili.e a toulc I'aflioii de I'.iir; & lorfqu'dlca f.ibi cctte preparation, on la met diiii de vieux tonncaiix a viii, &; elie di en ctat d'etre vendue. Nous a\ons dit cju'on ignoroit IVpaifTeur du banc dc fiible qui fe trouve au-dellous de I'oci-e, &. cela clt clKrclivement vrai a Bitry : i'ocricre y eft placcc dans le fond d'un vallon, &: les eaux qui y fcjourneiit otcnt aliez la ftrnieit.' au tcruin jx)ur que les ouvriers iie puillent louiilcr ni fort avant ni fort profondcment , fiuis s'expoler a etre enfcvelis (bus les cboule- mens qui s'y fcroient infailiibiemenl : mais dans une ocricre • f'.y.Afml. diffcreinment plact'e, que M. Ic Monnierle Mtdecin.a vue*, '^, ^""f- /"^ les ouvriers I'ont allure qu'on trousoit les bancs d'ocre 5c de Thury,},. I iS, fable places alternativement les uns uir les aulres. On ne trouve dans aucunedes ocricres , dont prie AI. Guel- tard.que de i'ocre jatine , la rouge ell I'ouvragc dc i'art ; &. t'efl en calcinant fortement I'ocre jaune qu'on lui donnecelte couleur. On la place pour cet cfTct, dans un fourneau femblable a celui des Tuiliers, oblervaiit d'y arranger les quartiers d'ocre de maniere qu'ils laillent enir'eux un lil)rc paflage a la Hamme du bois qu'on ailume dellous dans le fo) er du iourncau : le leu doit durer Irois jours, modcrc dans les deux premiers, mais aflez vil le troifitme. Siontiroit Tocre plus tot, elle ne feroit pas rouge, mais d'un brun roufsatre &: beaucoup plus dure qu'clle ne doit I'clre naturel lenient. Telks font a jieu pres les obfervalions fur I'ocre que M, Guettaitl j-ajipone dans fbn Mi-'moire : ellajons pi-elentenient de reconnoilre quelle pent cire la nature de ce fofTile. Le (entimenl de rhcophrafle , qui cfl peut-Otre de tous les Anciens celui qui a le niieux c'crit fur cette maliere , ell que I'ocre eft une terre argilleufe ; il en reconnoit de deux lortes , I'une jaune &. I'autre rouge, & celle-ci , felon lui , eft naturelle ou faclice, &. cette derniere nedoit la couleur qu'a la calcination artilicitlie, au lieu que la naturelle la recoil de Taction des feux fouterrains, alaquellcTlieoplirafte dit que I'ocre jaune, comnie la rouge , onl etc founiifes ; mais ce dernier article ne peut elre adniis, la |)olition dc I'ocre & des difTcrcntes matieres qui laccompgnent DEs Sciences. 33 raccom]>ignent dans lesocrieics , d\ trop rcgulicre pour pouvoir c re I'otivra^^e d'lin \ olcaii , die annonceioil piiilut im di pot forme pr alluvion , & de plus legraviercjLii fc troux'eau-ileflous de I'ocre reflenible beaucoup plus au gra\ ier dc la iner 011 des rhieres qu'a des debris de inatieres brulces, doiit le caraclere eft toujoui-s aifc a reconnoitre. Diofcoritle, Gallieii, Vitruve, Plineintme, n'ont paric de I'ocre que tomnie d'line maticre projire a la Mcdeciiie ou i la Ptiiuure, &. n'ont lieii dit fur la nauire, non plus que leu rs Coninientateurs : ce n'eft ^uere que depuis qu'on a commence a vouloir claffer 6c arranger (jftanatiquement les diffc'rentes (ubdances qLi'offie I'cUide de rHifloire naiurelle, qu'on a fiiit quelques leciierches fur la nature de i'ocre & qu'on I'a (bumife a I'examen chimi(|ue. II nous a appris que i'ocre contenoil une trcs-grande quantitc de ler;& ([ue iorltju'on y joignoit int , de conienir des parties ferrugincufes &. de fe converlir en (er C on la joint a du phlo^illique, enfin de n'ctre point dilloluble dans ies acides 6c de lOtre dans i'eau commune. C'efl a ces caracflcres qu'on doit jeconnoltre les terres qui feront vt'ritablement des ocres ou celles qui approchent tie la J-Jijl iy6^. E 34 HiSTOiRE DE l'Academie Rovale lujure de ce foiiile , & cell en vertu tic cet examai que M. Gueitard rejetie de ceite cl.ilfe ilcs fubllances qu'oii y avoit miles, Iclon lui, alic^: inal a propos, CDiume Ic gi.illolino de Naples, qui ii'a rieii de commuii avec I'ocie que la coiileur, le Il-I de Syrie, ialmagni des MoJeriies, Ic l>ol de Veiiilc , ia teire de Sinojie , la ttrre d'Ombre , cclie de Cologne , la pierie d'Arnn-'nie , \omptlne ou pieire noire , I'ocrc tic me & plufieurs aulres lubllaiiccs de cette efjvce ; en uii mol il lie met au iiombre ties ocres que les glaiits qui out Its carac- tcres que nous 3\ons r.ipporits. Celle de toules ks fubllances rangt'es paroii les ocres , qui proit a M. Gueltaid en ctre la plus cloignt'e, ert Kainpchte ou pierre noire; rieii n'y lellemble moins , ik M. Guettard penle, avec Al.'* 'Vi'alltrius iS: Linnaeus, devoir la uieure au raiig des fcliites ou faulies ardoiles. Les bancs de cette pierre lont en eftet inclines comnie les fchites; comme eux elle Ic leve pr feuiiltls : enfin elle paroit ctre une artioile, ou im- p^rlaite ou di;coni|)olte. Ce que les carrieres de cette pierre otlrent de plus fingulier, cell une pouflicrelullurcule.d'abord noiie , enfuite jaunatre & enlin trcs-blanche , qui s'aniade (ur la lurface des lits de cette pierre, loilqu'ils ont tiii quclque temps expofes a j'air, & que pluiiturs, probablemcnt a caLile de (a blancheur, ont pris poui" du niire. Quoique M. Guettard le loit bien allure que ceite pouliitre n'tll que du foufre, \ampcJne cepentiuit pourroit contenir du nitre; M. Guetiard en ayant pulvtrilequelques morceaux, les a mis fur le feu dans une cuiller de (er, melt's avec de la poudre tic cliarbon , & ils ont dtlonnti au bout de queltjues miuLites : tetie deto- nation ce|)endant feroit peut - (5tre moins diie a du nitre prc'exiftant dans la pierre noire, qua quelque nouvelle coni- binailon t|ui (e itroit iaite an moyen tlu feu , &. cela d'autant plus que \ampehte , felon Al. Wallerius , contient bcaucoup d'alun. Puilquc i'ocre efl \me. veritable glaife colorce , qui |x;ut ttre, 6c qui ert rt'cllement employee avec lliccesdans la Pein- lure, pourquoi nc rcthaeheroit-on pas avec attention cetles DES Sciences. 35 qui /eroient dans Ic mtme cis &: qui peut-ctre recevioieiit de ladioii du feu des coulcurs ibiidcs & ;igicaL)les ' on en a dcja trouvc qui donnoient une aflez belle couleur de gris-dc- lin: nous en tirons plufieurs de I'EtiTingei-, &. dcs recherches mieux fuivies nous en pounoient faiie dccouviir en Fiance qui les cgaleroient ou en tiendroient lieu ; ce feroit alors un fruit du travail de M.^ueitard fur cclle maticre. Les recherches Phydcjue-s bien enteriJues meneiit prekjue toujours a quelqiic objct d'une utilitc re'ellc. OBSERVATIONS D E PHYSIQUE GENERAL E. I. EN ouvrant nne fabliere pour les chemins , a prcs d'une iieue aii-deia de Compiegne, a gauche de la graiide route & fur un terrain eleve de pres de quatre- vingts pieds au-delliis du niveau de la riviere d'Oife, qui pafle ii environ cent cinquante toiles a droite de la mcine route , on trouva iin banc d'luiitres fofTiles de deux pieds au pins d'cpaifleur , affis fur un lable tres-fin & pueil a celui dont ces huitres font remplies, &. recouvert d'environ un pied dc terie labourable: ces huitres font afiez entieres; elles lont toutes placces paral- Iclement a la furface du terrain , qui til un peu incline. On tj-ouve au mcme endroit quelques autres coquiilages , mais en petite qmnlilc. La lablieie n'a etc ouverte que lur a peu-prcs dix toiles de longueur, mais il y a tout lieu de prefumer que le banc d'huitres , dont on ne voit point la fin , regne dans une giande etendue de terrain. Ces huitres , dont pliilieurs ont dt6 envoyees a i'Acadcniie par M. Peronnct, premier Ligc'nieur 6ts poms & chaudtes du Ro}aunie, aucjuel elle doit cette obfervalion , ne paroillent point avoir (5te ouvertes , & pr confcqnent on ne peut attribuer cet anias aux coquiiics d'huitres pro\eiiant de cellcs qu'on auroit pu manger dans quelque gnmde ^6 HiSTOIRE DE l'AcADI^MIE RoYALE ^ ille , qu'oM pounoit fiipixjlcr avoir etc prc5 de cet eiiJioit : tiles lout r.mgees trOj) n^iiliacineiit jx)ur ne pus avoir cic placees iranquillcnicni Jaiu cei orclrc. Tons ces caradcies coii- coiirent a piouvcr que la mcr a autrefois convert ce terrain ^ les y a (Jqx)(tes. On iie pent alligner i'cpoqiie de cet cve- iiemem, mais an moins ell-ii lur que la iiier ell venue julc]ue-la: ce monument ii'ell pas le |k|l qui prouve quelle a couvert la plus gnndc |x\rlie de notre t^lobc. 1 I. Leiundi 1 1 Janvier i/di.au cIi'iteaudelaMorniaire.dtue a unedcni-lieuealouell Jl- Mdnlfort I'Aniaury & ap|-»aricnant a I'Hilloricn de lAcadtiiiie, on relknlil un vent Ires violent, qui au^menta beaucoup vers Ic loir : lur les onze lieures il elcsini li terrible qu'il enle\a tine panic des tuilcs &. dcs ar- doiles de la couverture , &: qu'il tloit impollible a ccux qui s'y trouvoient alors , dansiin falon ires-bien fermc, de s'entendre parler; on n'entendoit pas meme le bruit du toiinerre, quon jugea devoir etre aliez tort, puilcjuc les eclairs le laifoicnl a|x;r- cevoir, malgre les volets; ceitetempOte dura dans la mc^me force jufqu'a une heure & demie : alors la dame du lieu , :\ (jui 1 Academic doit cette relation Sc qui n'avoit pu s'endormir, entendit trois coups Iburds, quoique trcs-forts , quelle compare a trois coups de bclier quon auroit donncs pour abatlie le chateau dans une deles faces tournees au fud-ell. Immcdiate- ment aprcs elle entendit un tres-grand bruit eiranger an vent, qui fut fuivi dun calme d'environ un quart d'heure, pendant lequel le cicl ctoit fans aucun nuage depuis loueil julqu'au liord ; mais au moment que ce calme commeii9a , elle femit fon lit comme s'a\ancer dans la cliambre, c'efl-a-dire dans la direction de rclt-fud-ed a rouefl-nord-ouell : une laonde aprcs elle leniit Ic meme mouvemeni , &. immcdiatemcnl aprcs un iroificme, mais bien plus fort que les pr^cdens, tonie la cliir|x:nte du chateau craqua & il (e fit ilans une cliambre voiline uois IcTjrdes au plalond; une ptrfonne couched dans une auin piece, mais dont le lit cloit place dans une dircdion peipeiidiculaiic a cellc du mouvcmcnt, crut i^ire ranerlce ''•9 DEsScfENCES. 37 de foil lit. Apies ces (ecouffes , la tempete lepilt avec la incine violence & tlura jiifqLi'iui matin. Fkifieiiis habitans, dont \es mailons c'toient environ a iin quart tie lieue , clans la diredion des fecoulles, les relieniirent, &. deux enfans , I'un de onze ans &; I'autrede ncuf , crurent ctre jetcs dans lacour, ce qLii eft prt'cifcment la mcine direclion cjui avoit ttcoblervce au chateau. 11 paroit qtie ce treniblement ne sell pas fait fentir dans une grande c'tendiie, mais il a etc trcs-ftndble dans tout ce canton, & les lecoiilies bjen marquees par toutes Its cir- conftances dans le lens de reft-fud-ell a I'ouell nord-oueit. I I I. Le 6 Aoiit 1762, le fieur Haller, Coutelier a Sti'afbourg, ^tant occupe depuis un quart d'beure a repaller lur la meule de gres des forces d'environ un pied de long , &. couche (ur ie ventre, coinme le font ordinairenient les Couteliers pour cette operation, fur iineplanche incline'e, diflantede la meule d'environ quinze pouces , cette meule , a peu-prcs du poids de quarante-cinq livres, tclata avec un bruit terrible, quiefira) a tous ceux qui e'toient dans fa boutique Sememe dans le voilinage. Le fieur Hailer tut enleve avec la planclie liir laquelle il etoit couche, &c porle a cini[ pieds de dillance de la machine; le coup Ittourdit au point de lui faire perdre con- noillance 8i le blella aux levres & au nienton ; il fut porte dans fon lit (ans I'avoir reprife, &. les Chirurgiens qui furent apjX-'Ics le (ecoururent par des faignc'es du bras 5c du pitd , & par des eaux (pirilueufes ; il i-evint a lui &. faigna co- pieulement du nez , par une fuitc de la violente commotion qii'il avoit cprouvce ; tile avoit etc (1 lorte qu'il ne fe 1oli\ enoit daucune autre circonftance de (on accident que dun trcs- grand biuit qu'il avoi. entendu ; il n'avoit , lorfqu'ii repiit les (ens , autun tjruillement dans les oreilks. Au quatrieme jour de (on accident , M. Morand le pcre», qui le trouva pour lorsa Strafljourg , en ayantentendu [ arlcr, ie iranljxiria lIk/. lui, il it trou\a tlans une cfptce lUion- nement de toute la machine, a) ant une petite plaielraniserlale au meiUon 6c deux autrei au dcdaiii de la levie ii.ieiicuic j. aS HiSTOIRE DE l'AcADEMIE R O Y A I. E faites fans doute par qiielqu'un cits eclats de la nieule , la contufion avoit occalioiince a i'une de ccs pbies u\\ pcu de pourriture. AI. Moraiid queflionna beaucoup le malade & les alfiflaiis fur les circondaiices du fait , & voici ce qu'il en appiit : I'ex- piolioii avoit etc li vioieiUe qu'uiie dcs voilmes ttoit accouriie a la boutique, cioyaiit que la mailon ctoit tomlx't; la meule scloit partagt'C en plulicuis nioiceaux, doiit les deux plusgros, qui tureiit prclcntcs a M. Morand, peloieiit enfcnibieciiviioii c|uinze livres , & lie faifoient gucie que le tiers tie la meule, ie rtile des fragniens gros & menus ttoit rallemblt en un tas datis la nie. Q.iielq\ies-uns de ces tragmens qui avoient etc lance's du cote de la feiietre avoient brilc un panneau de douze carreaux de verre , qui venoit dctre raccomniodt ; tl'juires fragmens avoient ttt portw dans la me a plus de lix piedsde dillance, d'autres enhn , avoient cte arretcs dans des molles de beurre , exports en vente fur une planche altachc'e a I'appui de la feneire. L'examen que fit M. Morand dcs gros niorceaux de la ni^ule, ne lui offrit qu'un grcs ordinaire; elic avoit vingi- deux poiKts tie diamctre, tile ttoit neuve, le fieur Haller sen ttoit fci-vi pour la premiere fois la veille, pour en uiiir la circonlVrence, 5c I'avoit laiflie toute montte pres tie la moitic Irempant tlans lean ; die a\oit jettquelqucs tiinceiies pendant le quart d'heiire qui prcccda rexplofion ; mais dans le moment mtme elle n'en jeta aucune , &. les Couteliers afiurent que ces mcules ne s'cchaufrcnt jamais. L'accitjent amvt- an fieur Haller n'eft pas aufTi rare qu'il feroit a fouhaiter qu'il Ic fut , c'etoit la cinquitme fois qu'il I'lprouvoit ; mais celie-ci avoit t'lti la plus forte. Les Cou- teliers de Paris, auxquels M. Morand en paila a foJi relOLir, n en furent nullerrKnt liirpris , un d'eux lui raconta qu'en 1733 '■^ meule fe biila & rcnvcriii par terre louvriei" qui etoit fur la pkiKhe, & qu'un des fragmens fut lance avec tant dc violence, tju'il alia detacher un plairai tiu mur de Li auilon D E S S C I F. N C E S. 35) qui etoit vis-a-vis, cjuoique lu rue loit aflez large pour que deux voitures y puiltent puller flicilenient; il ajoutaqLi'un de (cs confreres avoii eu le nez emporte par une pareiilc aventure , & qu'enfin le fib d'uii fameux Coulelier de Paris avoit etc tuc par une femblable explofion. Uii accident pen rare Si. li ilangereux nicrite blen qu'on cherdie a en dtcouvrir les caufes & a y remcdier, si! eft poliible; c'ed auHi ce qua fait JM. Morand , & voici le precis de les oblervations & de ks reflexions. L'ouverture des meules, (|u'on nommelW, & parlaquelle pade I'axe de fer qui les fouiient , efl ronde, &i'axeefl cant'; on i'alliijettit dans celte 0Li\erlure par des coins de bois qu'on y challe pour le inaintenir 6c le placer precifement an milieu : on monte enfuile la meule fur (on lupport , & on ajoule a I'axe une poulie de bois, dont la gorge peul a\()ir cinq a fix pouces de dianietre ; c'elt fur ceile poulie que pafle une corde fans tui qui le rend" fur la circonfcrence dune loue de deux pieds & demi ou irois pietls de rayon , par le inoyen de laquelle & de la manivelle (|ui y efl atlachce , on donne a la meule un mouvement d'autant plus npide que la roue ell plus grande que la poulie. Jl n'efl pas dilhcile de voir, d'aprcs cet expofe, que plu- fieurs caufes peuvent concourir a I'accident dont nous venons de parlei'. 11 le peut faire que la piece degres dont on a fait la meulc, (bit trop tentire, quelle ait meme intcrieurement quelques ills dont on ne le foit pas aper^u , elle pent n'ctre ps paifailemcnt arrondie , foit par la negligence de I'ouvrier , loit puree (ju'il fe fera trouve a ia circonfcrence quelque partie plus dure que le refle, qui aura rcliftc a I'outil avec lequel on I'arrondilioit ; duns tous ces cas , il arrivera infaillibleinent que la meule tclatera en tournant , &: pour s'en convaincre , il ne faut que confiderer I'extreme vitelle , &; par conlc'quein I'cnorme force centrifuge qu'elle ie9oit de la roue. Dans la fuppofilion d'une roue de cinq pieds , qui eft Ic cas ordinaire, & d'une poulie de fix |)ouces hxee a iarbrede 40 UlSTOIRE DE l'AcaDI5miE R O T A I. E l:i ineule , celle-ci fait dix tours |)eiidant I'cfpce de Jeux lecoiides , que la roue emploie communcinent a faire iin tour, lorlijue Iclourneur |j mciie railbmiibleniLiu & (ans fc prcller; or, comme uiie meule a communeineiit vingi-Jtrux ]X)uces de diaiiictre , iin point de (Ii circonft'rencc dccrit a chaqiie tour un cercle d'environ (oi\ame-huil jx)uce5, cVn-a-dire, qu'en line fccoiide il jxiicourt trois cents quaianic ix)uces ou •vingt-Iniit pieds quatie i>ouce5, vitclfe au moins cgiile a celle d'une pieiie lancic par une fronde ; il n'cil done yxa t'lonnant que, pour p-'u que la meule (oit trop tendre , quelle ait quelque fclure ou quelque d^faut de rondeur qui puilie occa- fionner un choc , elle le fende 5c p.irte en eclats. Non-feulemcnt une ineule imparlaiie peut ctre expofi'e a cet accident , mais celles memes qui feroient le mieux choides peuvent v devenir fujettes : nous avons ilit que jxiur airujetlir iarbre carrc de la meule dans le irou rond <]ui e(l a fon centre, on le (ervoit de coins de bois , qu'on y fiiilbit entrcr a force & a coups de maiteau : or, li dans cette operation, on force iin )">eu trop un des coins, ou li on a neglige d'abattie a h lime la vive-ar^te du trou de Ja meule, on pourra occa- fionner une felure imperceptible , qui ne manquei-a pas de faire e'clater la meule lorfcju'on la lournera avec la rapidite qu'on lul imprime ordinairement. II faut encore moins que tout cela , f[ les coins de bois qu'on eniploie font fees , ils le renlieront infailliblement par I'eau dont la meule efl conti- iniellemcnt imbilx't;; on lait que ce rentlement e(t la puiP ftnce qu'on emploie dsns les carrieie; , |-)our (eparer les meules de moulins , il n'cll done |Xisetoniiant qu'il puilie occafioniier des ft'luves a la meule la niieux choilieSc la mieux montee, & I'cxpofe , par ce moyen, a eclater par I'tflct de la rotation rapide. Le mieux feroit jx;ut-elre de clioidr iles meules d'un gres plus epais ik d'y menagcr de j\ii-t & d'auire, de la partie qui doit fervir a aiguiler , deux retraites d'un moindre dia- melie, fur chacune de(;]uelles on feroit ciitrer une frellc de fer qui le iTfiurroit ferreravec <.\t;s coins ou avec des vis, ces Irettes , plus balics que la ciicoiilerence de la. meule, ii'cmpfchcroient pas DES Sciences. A.t pas (oil ufage , & dies rnettioient les Conttlicrs a i'abii d'lin accident toLijoiirs dangereux &i queic|uefois fuiiefle. Oil poLiiioit audi diminuer la vitelTe de la rotation , Con- vent inutile a la perfecflion de rouviage, foh en reconmian- dant a cekii qui touiiic la roue, de la niener tout doucement , (oil en augnientant le diainetre de la poulie fixee a I'arbrc de la meiile, loit enfin en eniployaiit la maliode que le fieur Songy , Miitre Coutelier a Paris , a [)rclentce a lAcadt-mie & qui a mcrilc Ton approbation : ccltc nu'thode confide a faire touiner iui-menie fa roue.au inoyen d'une pcdale qu'il y a jointe ; par ce moyen I'ouvrier, couthc a I'oidiiiaire fir la planche , peut, avec un de fes pieds , faire mouvoir f;i roue & fa meule avec le degrc de vitelfe qui convient a Ibuvrage qu'il repafle , Cms dcpendie du cajiiice d'un agent c'tranger ; & quoique par ce moyen on ne puide donner a la nieule le mcme degrc de vitede cjue lui donneroit un liomme applicjuc a la loue , on en peut loujours donner a.itant (ju'en exigent les ouvragcs ordinaires de coutelltrie , &. on ne cour- roit pas rifque d'etre expolc a I'explolioii des meules &i aux accielcns qui en rclullcnt. Nous renvoyons entierenient aiix Mcinoires , Le fecond Munoire de M. Guettaid fur la Dcfcriplion V. K-s Mi'm. mincralogique des environs de Paris. I'' '"-• Les deux Pxrits du mcme fur la nature du terrain de la I'l'- -5+ "^ Pologne, & fur les mincraux (ju'ii rcnfcrnie. "^^' Les Obfervatioiis mc'ttorologicjiKS , faiies a Warfovic en p. ^oi. 1760, 176 I & 1762 , par le meme. Et les Obfervations Botaiiico nu'tcorologiques , faites a p. 517. Denainviliiers pres Piuxicrs, par AL du Haiiicl. //{/?. f7<^^. F. 4z HiSTOiRE DE l'Acad^mie Rotai.e A N A T O M I E. S U R LES YEUX DE QUELQUES PO IS SONS. v. Its Mem. T 'An ATOM IE comparc-e on I'examen dcs parties fcin- C- 7^- J__j bl.ibles dans rhomme &. clans Ics dificjcni animaux , efl un des plus miles nioyens i]ii'on puifle mcitie en iilage jx)ur cclaiicir line inlinilc de quellions ; fouvent lel organe, dont il ell pieftiirimpoirible de coiinoiiie la conlliLiclion dans vine cerliine cipcce , (e prdcnie a dccoiivert dans iine autre , & plus fouvent encore des ufages qu'on cioyoil pou- voir atliibuer a ditlcrenlts parlies dans I'lioninie & dans quelques animaux , fc tiouvent ablolument daruils par I'im- pofflbililc de ks aitribuer a ces memes parlies dans d'auties animaux. C'cd fous ce point de vue que M. Haller a envifigc ks rechercbes qu'il a enlreprifes fur les yeux des Poillbns , M- quellcs il a fait part a rAcadcmie, Si il n'a point clc irompd dans Ion atienie : les oblervalions lui ont vallu , outre une connoillance exack de cet organe , la dccilion de cjuclques points il'Anatomie ires-intcrelJans & tres-conte(k's. Nous allons cfl"i\er tledoiiiier une idee , non de tout n>n travail , mais de ce qu'il lui a olfert de plus nouveiu & de plus inkrcliant , &. pour mieux nous faire entendre , nous commencerons par remeiire fous les yeux du Lecleur une courie delcriplion de I'ocil & dcs ditferentcs parties qu'il contient. L'ocil e(l en general une efj^ece de globe plus ou inoins approchant de I'exade Ipbcricilc; dans la pliipari des animaux il e(l logc dans une cavitc formce par Ics os de la tele , & qu'on nomme orbiie , dans iaquelle il peut fe mouvoir par raclioii de plufieurs mufcles delliiics a eel uftge. DES Sciences. 43 A la partie poneiieure de ce globe eft une efpece Je queue OLi pcdiculc aficz conlidmbie , qui, pafliiiit par une oiiverture qui fe trouve au fond de I'oihite, vale |Terdre&; feconfoiidic dans le cerveau ; ce pedicule eft le iierf opli(|ue. Ce neif efl recoLivei t de deux envelop|Ks , qui font I'une & i'autre des produflions des meninges ou niembianes qui enveb]5penl le cerveau , i'extciieuie , qui tire fon origine de ladure-mere, forme, en s'cpanouiliant, renvelop[^)e exlerieure del'oeii, a iaqucile, a caul'e de fa durete, on a donnc le iiom <\e fcie'roii^iie *. Ceite membrane eft opaque dans fa 'sxAnjj|f, plus grande pariie, mais au-devant de i'ocil, eiie prend une '^""' courbure un peu plus convexe, & devient aufli lran(j)arenle que les plus belles lames de corne ; aufTi cette partie porte-t-elle le nom de coniee tniiifp/irentc , pour la diflinguer du refle de la fcic'rotique que quelques-iins nomment coniee opaque. Sous cette enveloppe on en trouve une feconde , qui n'efl qu'une expansion de la premiere, & qu'on wmy\m(t choroulc , c'efl-a-dire '\ fcparation ou enveloppe ; celle-ci s'applique exac- ■■ yiud-'^u , temenl contre I'interieur tie la ickrotique , Juftjua ['endrok-^'^''^''- ''"''^''' oil commence la cornc'e tranfparente; lA, elle sen fq)are & traverfe abfolument le globe de I'ocil , formant un plan qui fen de bale a refpece de calotte que forme la cornee tranfparente : ce plan jwrte le nom d'l/ve'e , a cnufe de la couleur de (a pariie interne , qui relfemble a celle d'une peau de raifin noir; c'efl iur la partie antt'rieure (]u'efl plac<5 ce cercle colore <]u'on nomme ins, & qui enloure louvertuie de la prunelle. Deiriere cette membrane, & a tres-pcu de dillance , en efl placee une autre qui fe dctache aulli de la clioroide & qu'on nomme couroiwe aliaire , celle-ci embraffe & tient fulpendLi vis-a-vis la prunelle \.m corps tranfj«rent &: prefque lenticulaire, qu'on nomme cnjlallm \ enlin , la prtie mcdullaire du ncrf optique s'cpanouit auffi , & forme une troifieme membrane trts-fine & comme muqueufe, qui tapilie fous la choroi'de tout le fond de I'oeil, & qu'on wommc rc'iinc. Toutes ces membranes paitagent, comme Ton voit , I'cvif Cn trois chuinbies ou cavitts, rajiicrieure, comj-irife entre la i' i; 44 HisTOiRE DE l'Academie Royale coined tranfpareine & liiis, comimiiii<]ue , |xir I'ouverture Je ii pruiiclle , avec la (Icoiule , conijuile ciitre Ja mcnie mem- brane (Je I'iris, la couronne ciliaiie , ik It criQallin ; ces deux cliambres (out rem[ilies cl'iuie liqutur |iielt|iiauHi ciaiie & aulii iluiile que de I'eau , & t|u'oii nonime, }x)iir celie raifon , Imwciir thjuaije , la iroilicme cliambie, qui n'a iiullc com- municaiion avec les deux piemicic-H , ef I rcmplie dime el|5ece de geke ti-aiifivirente , qn'on nomme Iwmcur rime. CVft par Ic moycii de cetie admirable fliucture (]ue les rayons de lumicre , re^us par rouverture dt la pninelle , vont faiie , pai' les refractions qu'ils epiouvenl dins I'tx-il, uiie peinture txac'le des objeis extcrieurs iur la rcline qui tapille Ic iond de cct organe. Telle efl en general la deflriplion de I'ocil ; mais cette flrudure eprouxe des varictcs dans les dirfcrenies efpices , & ces varictes peuvent fervir a eclaircir une intinile de points fur I'ufiige lies diUcreiUes jwrlies de cet organe. Nous allons rejidre compte de cclles que les obler\alions de Al. Haller lui out fait obferver dans les poifTons. Le nerf opiicjue y efl bcaucoup plus con(kltrable c]ue dans les aulres animaux , une grande partie des tubercules qui , dans les poilfons , tiennent lieu de cerveau , femblent def tines a iui foiirnir fa partie medullaire , & , ce qui eft bien digne de remarque, c'ti\ que, malgre I'inegaliic du nombre & la varicte des figures de ces tubercules dans les dillerens poilfons , les deux qui tiennent lieu de coucbes des nerfs opliques ont une (buclure condante dans tons les poillons ; ils lont creuv & contiennent un venlricule , coinme dans les oileaux , rellemblance linguliere enirc deux elpeces Ii difle- renies , mais qui n'elt cejxrnJant pas la leiilc & de laquelle nous aurons occalion ile rcniarcjuer plus dun exempt tlans les obfervalions de M. Haller. Ces nerts ncsiniiiicni point, comme tians I'liomme , Iur la lellc fiibcnoii-lale , mais les coa- ches dont ils jxirtent le lont par ilcs fibres iran\erlales c|ui, apparemment , tiennent lieu de telle union: ma!s s'ils nesu- iiilienl ps dans leur tiajet, Ic croifement cju'on iic lait cjue DES Sciences. 4.5 roiip(;-onner dins I'hommc, y d\ apparent, il:. fecroifentavant (]iie cl'eiitrer claii-s Ics orbitcs ; on voit cv iileinmtiit (]i:e le iicrf qui part dc ia coiithe di-nite, va le reiulrc ;i I'ccil gauche, & ccltii qui i^art de la couche gaiiclie a roeii droit. II edboii de remarqiier que ce croilcniem c(l cominuii a tous ies nerfj de toules les efpcces connues , 011 il elldonontrc, par miile experiences, & que, quoiqu'on en ignore la raifon , il paioit ctre nccciniire dans tout le le fyddine iKr\-eii.\. Le nerf opiique e(l aflez finipl; dans ies poiflons, & la ru[)llance mcdullaire y ell partagce en efpcces de f'ailceaux iinis par iine toile ccllulaire qui leur fert de gaine : cette liibflance nudul- laire fort en malfe, cpiand on prefJe le nerf, & n'ell point recouverte de cette efpece de membrane ciibke , qui , ilans quelques aniinaux terrelhes , ne lailfe palfcr dans ce cas la nioclie qu'en diets. Nous avons dit (|ue les dilfcrentes membranes du globe de i'tieil ctoienl lornues par i'expanfion de celles qui enve- loppent le nerf optique , Sc par rexpanllon de fa partie mcdullaire ; mais ce <]u'il y a de fingulier, cell que cette produdion iles membranes ne fe fafle pas dc la mcme maniere dans tout le genre lies p()iliT)ns , Icsuns, comme la carpe, la lolte, le m.inier &: la lanche, retiennent en cette parlie la mcmc (Iruclure que Ics qiiadrupcdes , ck dans les autres, conmie la truite, le (aumon , roiubre-chevalicr, on retrou\e la nru(5lure de I'oLil ties oikaux. Dans les premiers , le iicrt optique efl convert dune cnveloppe trcs eluie, &. aufiitot aprcs cpi'il a traverfe la (cle- rotique on invtloppe ext.rieure de I'oeil , il produit cette membrane argentce, qui, dins les poilibns, (ert de choro'ide: immcdiateinent aprcs, il produit une membrane remplie de vailleaux, qu'on nomme , pour cell e railon , v^ifa/Zn/rc , qixi n'exide que dans les poillons , ce n'e(l (|u'une li^ne plus Join qu'il produit la I'linc, (lui fe troLive, par conlcquent , cloignee du foul de Tail dVinc quantiie confid.rable, &: dont les lames paroident cue une produclion de la lubflance blanche on mcdullaire du nerf optiv|ue ; dans lout ce trajet , ilepuis k V iii 46 Hi<;TOinE np. l'Acad^mie Royale fond de I'ocil julqu'a l.i ictine, le iierf ell ctroilement envc- Joppc d'une membrane noire, c|iii ell uiie extenlion de la pie-mere , il fort encore dc la circonfcreiice du cercle , par lecjuel le nerf opti^jiie sVpinouit , des faikcaux dc fibres qui vonl, en sepnoniliant , former cette membrane (]iron nomnic crachnotde , qui s'applique fur la ri'line, &L a laquelle on a donnc ce nom a caule de la rellemblance avec des toiles d'araignee ; mais M. Haller n'a jamais pu ies luivre ju(c]ue-|j. Dans Ies feconds , le nerf opiique doiine bien a |)eu-pres Ies mcmes membranes , mais il le ditaie en formant commc uii arc de cercle , & la rctine ell foutenue par un apj^endice moins long, a la vcritc, mais IcnibLiblc a ctlui qu'on oblerve dans Ies oileaux , la coupe de la membrane noire a i'endroit ou palTe le nerf opiique eft ties-ellipliqiie, & la moeile de ce iiert y J^aroit a dccomerl; la (uiiacc par la<]uclle ce mcme nert eft terminc , eft longue commedans Ies oileaux , &: a , comme dans ces derniers, une artcre qui en parcourt la longueur; on n'y voit point cette membrane , (ervant de bafe 3 ia partie qu'on nomme pcigne , dans Ies yeux des oileaux , 6c qui coiivre i'entree du nerf optique , cette partie manqiie ablo- Liment , meme dans Ies jwiflons dont nous venous de parler , & qui ont la ftruchire de leurs yeux la plus Icmblable a celle des yeux des oileaux. Quelle peut ctre la railon de cette divcrfiie qui s'ob/erve dans Ies diffcrentes efpcces de poilions ! il feroit peut-cire difficile de I'affigner; mais on peut , luivant la i^enlee de iVl. Haller, en tirer une maxime bien utile aux I'hyficiens, c'dl de ne jamais conclure pr analogie d'une e(i)cce a I'aulre, dk. d'etre loujours en garde conlre Ies inductions. La rctine eft dc toutes lei [xirties de IVt-il , celle qui a fourni Ies oblervations Ies plus (alislailantes a M. Haller. On foup^onnoit depuis long -temps, &: Ies obfervations de Ruyfcb &; d'Albinus fembioicnt mcme I'indiquer , que la mine ttoit comjxjke de deux plans ditlcrtns, dont I'un ctoit un refeau de vailleaux extremement lins, & I'aulre une efpcce de puipe blanciie cjui recouvroii le premier ; mais oji n'avoit DEs Sciences. 4,7 pii encore parvenir a avoir ces deux feiiillets feprcs 8c entiers. La mcine dilFicultc ne fe trouve p.is dans les poilions ; toiile la precaution ncceltaire eft dc fc ftrvir des yeux les plus frais ; la rctine efl ii delicate, (jue ie plus petit commen- cement de puliefaclion fullit pour i,i dciruire ; mais, en fe (ervant d'yeux frais, ii lulhi de leparer cette tunicjue decelles t]ui la coLivrent : ce qui fe peul toiijours faire avec faciiite. On apercj'oit alors , a travers ie corps vilre , line infinite de fibres l:)lanches , partant du cercle lerminateur du nerf optique comme d'un centre , Sc venant fe terminer a i'endroit ou commence I'uvce ; iailTant enfuile I'ocil d.ins de I'eau-de-vie , la rctine, qui efl iiaturellement ircs-cpiiiie dans les poilfoiis , s'y endurcit ; Sc alors on fepare la membrane pulpeufe qui eft aflez epaiffe, de la lame frbreufe ; & il ne refle de la reiine qu'un hL'mifpliLre applique fur Ie corps vitre compofe de fibres extremement deliees , 5c qui pourroit poiter a julte litre ie nom de mcnttmine arachiid'ule. Qcioique M. Haller n'ait pas encore pu parvenir a fcparer les deux lames de la rctine dans Ihomnic & dans les animaux terreflres , aufli parfaitement que dans les poilions ; cependant il en a \u allez dans plufieurs efpeces , poLir que fes obfersa- tions reunies a celles de Ruylcli , d'Albinus & dc M." ALcller Sc Zinn , I'auiorilcnt a donner la incme (hu(5ture a la reiine de I'homme , c'elt-a-dire a la compofer d'une membrane niiKjueule Sc dune aracimoide. M. Haller a oblerve dans ia rctine des quadrupedes un grand nombre de vailTeaux (angiiins , partie aiteriels , Sc prtie veneiix ; ces vailfeaux , a meiure qu'ils fe lubdivilent , perdent leur coulcur rouge Sc deviennent invifibles : exemplc evident de la prodiidion des vailfeaux arteriels du fecond rang. Mais la plus belle obfervation , que M. Haller ait faite dans fes recherches lur les yeux des poilions , c'eft cclle d'une mucofilc noire Sc opaque qui recoiivre extcrieurement la retine , Sc fe trouve par la liluation inlerpofce entie la rctine Sc Li choroi'de. Cette couche opque c|ui empechc les ja)'ons 43 HisTOiRE DE l'Academie Royale de lumiere de parvenir jufqiia ia clioroVde, ne |>ermet pas de fuppofer , avec M. Mariotte , que ceue tuiiiiiue loit roigaiic de la vilioii ; elle aitribiie incontdliblement cctie nobie fonclion a la /cule rt'tine , Sc decide laiis letoiii- une qLiellioii qui pirtageoit depuis long-temps les Anatomilles. Le corps vitre ell extieinement )x^tit & iresplat dans les poillons ; le nci( npiicjue parcourt die/, eux uii elpace confi- dcrable avunt que d'y aiiiver ; & cell datis cet cipce que fe ioge , enlie Ic-s ticux lames de la clioroVde , un mufcle iiommcycT^} chtviil. Si la lame \alcuiaiie; malgrc (a peiitelle , il offie dcs obje'.s iiitcrclfans &. qu'on ne voit point dans les yeux des aulres aniniaux : ces objeis font les vai(]c;iux anlcrieurs &; poilcrimrs du corps vilrc : mais avant de parler de ces vailieaux , il e(t necefiaiie de dcciire une organiiation parliculitre de I'otii dcs poiiTons. Ces animaiix noiit point de couronne ciliaire : i'ii\ce eft chez eux appliquee immcdiatement fur le corps vitrc , & le criftallin e(i comme cliaionne dans fon ouverlure ; mais ily a iin organe fingulier cjui lert a affermir ce ciiliallin dans fa polilion , &. cet organe varie dans les dilL-rentcs cfpices de poillons. Dans la carpe, le munier &. la tanclie, il part de ia clioioide , a I'endroit cu devroit etre la couronne ci- liaire, line bande dentelce a laquelle iin prolongcmciit de la rttine (ert comme de doublure; ceile bande s'attaclie pofte- rieurement au crillallin , & re<^oit un vailleau (anguin cond- dnable qui paroit aller directemeni a ce dernier; mais avant que d'y arriver , il jette, a gauche iii d'aperce\oir tRs-ditliiidemeiUleiuproie a dcs didaiices tics-iiic'galis. L'iris eft, coiiime nous I'avonsdit, dans les jxaiflbns foimc par la membrane aigentre de la cboroidec|ui lecouvre I'uvee, celle ci , chez. cux , ell bitine eiitienicii'e de vailfcaux rouges, qui n'onl pas p;iru a M. Haller avoir de direflion marquee, la i>runrlle lie lui a pas paru fc)ufTrir d'a;igmenlalion ni de diminuiion , nieine lorlqu'il approchoit uiie bougie allumee tres prcs d'un poiflbn vivant , 5c a cette occafioii , ii npporte un (ait qui lui a paru nu'i iter d'avoir |)lace ici , quoiqu'il ii'y foil pjiiU queflion dqs yeux des poilfons. Il dillequoit ceux dun jeune cbat iioye vingt-lroij Iieui-es aujxiravant , ces yeux , comme ceux de tout animal inoi t , avoieut la prunelle tres-diiaice ; comme le criflaliin cioit opaque, il mit cet ceil fur un fourneau mcdiocrement chaud, pour lui renJre la traafparence, au bout dune minuleou deux , il aperfut avec ctonncment cpie la prunelle sVloit abfolument refermce , Sc quelle ctoit d.ins le nicme c'tat que celle d'un chat vivant expofe aii grand jour , toutes les fibres de l'iris ctoient tendues & vifibles , on a]KTcevoit jufqu'a ccite efixrce de polygone fibreux qui entoure la prunelle , & auquci ces fibres s'attachent ; & cet ttat dura autant que la cluleur , a mefurc qu'elle diminua, les fibres Ic laecourcirent , & l'iris fedil.ita; M. Haller oblerva feulemcnl que la piincipale diminution de i'iris le fit dans I'efpace qui eft eiitre le polygone fibreux, dont nous avons parle, & les bords proprenieiil dils de la prunelle. Un phenomcne de cette efjicce , nu'ritoit bien d'etre examine par plulieurs experiences, mais M. Haller n'a pu y reulfir, &. il ne la jamais purevoir , quelques tenlaiives qu'il G f; 5 2 HiSTOIRE DF. 1. 'Ac A DEM IE RoVALE ait pu faiie ; mais ii en ic'dilte toujours que I'agnniiidement &. la illniinutioii de la priiiulle peuveiit s'ujx'rcr dins limer- veiilion Je la xoioiilc , ik qii'ils pouiroicnt lie point tciiir a I'aclioii mufculaire. Les obfervationj de M. Hailer fur ia coiiroiiiie ciliaire, que nous allons rapportcr , n'oni pas plus dc lapixjit aux poilfons que la prmxlenie : il s'agit d'y examiner li le corps ciliaire, dans les (]uadrui')ct.l(.s & Its oilcaux , e(l adiieiein au crillallin, & iert a le reienir dans A lituation , ou s'il n'v a aucune adherence. Cette queftion a extremenicnt prlagc les Anatomifles , les uns , avec M. Zinn , prctendcin que Ic corps ciliaire n'a aucune adhuence avec le crillallin, & elicdi- vement il arrive prefque toujours qu'on Ten trouve dttache en di(fi.'qu3iit les yeux de dilTcrentcs elpcces d'animaux ; ce- pendant M. Hailer n'a [xis cru, malgre cette apparence, devoir (e rendre a ce feiuiment, il a fait reflexion que le criftallin lie paioilioit dans aucun animal, pou voir avoir il'autre attache, & il a (oup^onne qu'il jx)u\oit le faire que radhcience de i'un a i'autre (e detruidt aprcs la mort ; il a trouve en effet , que dans les yeux du heron le corps ciliaire cloit adherent an criflallin , au moyen d'tine mucolitc noire qui le colloit a la capfule , mais qui (e diflolvoit eniicrement des qu'on Jaifloit les yeux maccrer un peu trop long-temps, &. en effet, dans les yeux ou le crillallin ell roulant , I'humeur aqueufe , fi claire dans I'animal vivant, e(l de couleur de cafe, ce qui prouve ia dilloiution de la colle noire; or, fi dans le heron , quatre jours de maceration peuvent opcrer cet elfet , ne peut- on [xis prelumer que quelques hcures ToiXTenl dans les autres animaux , du moins e(l-ce le ientiment qu'a cru devoir adopter Al. Hailer , jufqu'a ce qu'il ait pu obtenir fur ce ftijet de nouvclles lumicres. ' La corned tranfparente efl fort plate dans la plupart des poi(I()ns; ciucltjues-uns cependant , comme la lutte, font aufTi con'^exe (jue I'homme : lis out , en gene'ral , peu d liunieur aqueu e ; quelques -uns neanmoins , comme la lotte & le faumoii , en font nilii bien pourvus ; mais clle cfl beaucoup DEs Sciences. 53 plus vifciueufc que dans ies aiiimaux terrcfhes ; de meinc que I'liumcur vitive qui pent k louteiiir , dcpouillce de fa memljniiie: la cornce opaque ou (clcrolique e(t chez eux tres- cp:iifle ;. trcs-duie , ellc tonne dwns le laumon un caitilage de plus dune ligne d'cpailieur, vers renlrce dii nerf oplitjue; celle des oifeiux aqualiques partici|)e a cene duretc. Telles font Ies oblervalions que M. Halier a communi- quces fur Ies yciix des poitlons : elles ofirein, comme on voit, des (mgularites bieii remarquables , & un valle cliainp de dccoLiveitcs a laiie ; mais , en mcme temps , elles font bien legrelter t[ue M. Halier, comme il sen [ilaiin lui-mune, n'ait pas ete a portce d'examiner ies poillons de mer , plus varies, & (oiivent bien plus gros que ceux de riviere : c'ert a ceux des Anatomifles qui auront cet avantage , a proliter de fes vues , & a remplir lotalemenl cet objet. OBSERVATION ANATOAlIdVE. UN mailre de danfe , de la vilie de Touloufe, etoit fujet tlt'puis long-temps a une dilliculte de rel'pirer ; il ^toit opprelle Sc eflbufHe apres la moindre fatigue; il toulfoit fins cracher beaucoiip , & ie peu qu'il crachoit ctoit trcs- vifqueux. Son mal aiigmcnta pendant I'hiver de 1751 , & degc- ncra en tluxion de poitrine dont Its (ymptomes flirent violens, Ies cracliats etoieiit rouilk's , & il le plaignoit d'une doiileur qu'il (eiitoit au milieu i^ a la jiarlic kipcrieure du flernum. On le traita (uivant la mcthode ordinaire, & il fut f^iignt' fix fois. Vers le (ixieme jour de la maladie, I'opprenion devint tres forte, &; dans une violente quinte de toux.de laquclle il fut prefqvie fulFuque, il rendit , par I'expedoration , un corps ramilie, d'environ trois pouces de longiieur. La (orlie de ce corps ne fut precedee ni fuivie d'aucune effufion de fang ; Ies crachats furent mcL's ile pus pentlant quelques jours , Ik. le mulade fut bieiilot parfaitement rctabli. G iij 54 HisToiRE DE l'Academie Royale Ce corps avoit, comnie jious I'avons P" '°" J i Moiinoies , foit a celle des autres ouvragci laits de ce mclal , e(l toujours allie, cell- a -(.lire mclc dune certuiiie quantitc de cuivre , fins Ijqiielle il n'auroit [»s la duretc Sc ia conliflaiice nc'celliiires aux iifiges auxqiids il ell dcfliiic; mais celle qiniititc d'alliage doitcire, 5c ell exprelfcineiil rtxce par ia loi : elle iiV(l, pour ia vaillciie, que ia vingt-ciuairitme paitie d» poids lolal, & fi I'argent coiiliciil une plus gr.iiule quantile de cuivre, on dil qu'ii n'eil pas an litre, ik il nt(l point admifTibie dans le commerce. Pour prvenir a connoilre la quanlitc de cuivre ou alliage que contient i'argtnl, on etnploie ordinairemenl la cou|>clle; mais poLir fe faiie une id(.'« de celle opc'raiion , ii ne fera jieul-elre pas inutile de rap|x:lcr au Lt<5leur Ics principes lur iefquels elle eft fondte. L'or & I'argent (out ies fcLils mciaiix qui puinint loutenir j'extr^me violence du feu fans (e drcompuler : lous Its autrt-s n'y peuvent rdiiier , Si. s'y rctluifciit en veire. Le plonib d\ de lous ces dernieis celui qui le viiritie le plus (.icilcnient ; mais il a de plus ia (inguliere propriclc de cominuniquer celte facilite de le vilritier , aux auires meiaux avec ielqucls il efl meic , Sc de ies entrainrr avec iui a travcrs ies pores du vaillwu qui le coniienl , (ju'il pcntlre en cet ctat avec une merveilleufe facilite. Si done on a un melange d'argent & de quelqu'autre metal que ce puilL- etre , exceptc l'or , voici la mania e qu'on emploie pour ies feprer : on met ce niorceau d'argent allie D E S b C I K N C E S. JJ allie avec uiie certaiiie (jiiuiititc cle plomb, dans un peit cieufet exlremenicnt poieux , fail avec des ceiulies d'os biulcs , bien Icliivces pour en ciilever tons les kis , & on place le lout d:iiis un founieaii oii on lui fail cpiouver un Ires - grand feu ; alors ie tout ttant fondu , Je metal m<}Ic avec i'argent le viirihe avec le plomb , palfc a iravers les pores de la couj ellc , &. I'argent rcfle feui en hilion dans ce vailfeau. 11 eit done aile , par ccltc operation, de connoilre combien de mclal etranger coiilenoit I'argent allic , puifqu'en le pelant apres I'operation , on en trouvera le poids diminuc de tout celui de ce metal qui s'en ell feparc. Toute la ihtoric chimique de cette operation efl done, comme on voit , londce lur ce que le plomb, en (e vitri- fiunt , entiaine a\ec lui , dans le mcnie etat de vilrilicalion , le metal ttianger &. laille pur rargeiil qui ne fe vitrihe jias, du inoins au nieme degie de feu ; mais que fera-ce li I'argent, lans etre viirifie, pent ttre en parlie entraJne par le plomb? il ell clair cjue la quaniite, donl rargeiit qu'on elijye diminue, lera augmenlee, &. qu'on jugeraqu'il contenoit plus d'alliage qu'il n'en contenoil reellement. Celt ce tail li intaeliant que M. Tillet a voulu conflaler par des experiences decifives: il avoit foup^onnc depuis quel- que temps que les coupelles pouvoienl ablorber avec le plomb quelque portion de largent qu'on aliiiioit ; mais pour s'cii ailurer, il cxpofa plufieurs de ces coupelles, qui ctoieiu Ires- imbibccs de litharge on plomb vitrilie,aun feu de cliarbons alFe/- vil , la ilamnie du charbon eut bientot rendu au plomb Ic phlogiitique qu'il avoil p;rdu 5c le fit reparoitre fous la forme iialureile; alors M. Tillet mil ce bouton de plomb , qu'il avoit oblenu dans uiie coupelle neuve, & I'ayant poulie au feu, il donna une quaniile dargent qui excedoil de bc.iucoup celle qu'auroit donni.e une pareille quaniile de plomb qui n'auioit pas etc employee aux ellais, car il ii'y a prclque pas dc plomb qui ne coniienne plus on moins de ce metal. C'eloit bcaucoup que d'etre aliiire dece fait, maisce n'cioit pas encore alFez pour rcmplir les vucs de M. Tillet •, i! lalloit Iiijl. iy62. U jS HiSTOIRE DE l'AcaEEMIE RoYAI.E connojlre avec pRcilion , conibieii les coiiixriies pouvoient icicnir d'argeiu dans I'aliiiwge, puilcjue eel aigetu fin , reteiiu par flics, dimiiiuoit d'auiaiit k j>oiiis du IkjliIoii cjuonclIaNoit. Pour y parvenir , il a piis deux coujielles imbibes de Jiihaigc , qui avoieiu Icivi aux e(uis, Sccomine il connoilfoit exaclciiiciu le [xjids cjiie |>t(oitnl ces coujxriles a\aiu qucilcs eiiliern fervi, il pouvoit aifcflienl jitger , eii Ie6 pelani , dL' la fliiaiuilt de plonibquViltsavoieiU aljioiin' , qui (c irouvu inon- ler a tjiutre gms , c'dl-.'i-dire , d-, ii.\ groi cIvKuiie. Apivf ks avoir rcduiies en |K)udre , il k:5 n^it daiis uii ne.ifet avec un ilox compofc de deux parlies de taiiie blajic & d'uue |)iriic Je ialpOue laliine. Si. ;naiU cou\eit ce crcultl d'uji iuitic creultt jienverle , bieii kitle les joiiuurfs &. nieivige xti haiit ile ctlui qui (ervoit de coitvercle, une (uiveitiire |X)iir biiftr cxhappcr lei vajxriirsdu iltix lorkjuil deioiincroit ; il e,\pc)la le IcAa ua feu giadue, qu'il lixiiiiit a la piits graiide vbleiioe fTeiidaiU pro d'uiie Iiejre , TojitTaiioii iinie, il en reiira eiivircni dnix gros de pioinb.qui, mis a Id cou|^lle, foiiniiit:-in deux giaiiis & demi d'aigciu , {Xiids liclif ou de (eindle , taudis qiie dei.x gros de |ilomb , qui n'avoit point fervi aux cllais, iraiie au nk-me feu & de la meme nruniere, n'en fournireni c|u"un quarl de grain au nicine poids liclit; il cioil dojic bien sur ciue le ploiiib qui avoit (ervi aux ellais a\oit retenu un giaiii e dans i'ojx'ialion ; le gros & douie grains de plomb pfl.-s a la coii;)clle donnereni encore un giain & duni, |x)ids fii-tion d'alkali, ni aucune por- tion d'alkali qui ne loit occupie par une portion d'acide; (aire ceite deinicre condition , i'acide dmieirre libre , feroit capable de iairc bt-aucoup de nial , en agiliant de touie ft puilEince furies corps auM]uels il (e trou\eroii appliqui- , &. I'alkali oifif communiqueroit au fel nne acieic dLlagrcable ik lui donne- loil line caudiciit' qu'il ne doit point a\oir. Le premier p.is ;i (aire poLir ptrkc^lionner les fels de Francbe- comic eioil done d'eniever a ces (els la furabondance d'alkali, qui leur comniuniquoit une mauv'aifc (juaiiic; pour cela, il ne (aut que mticr avec la liqueur ijni Ie5a)iuient. del acide, du \inaigre ou du [Ktil laii aigii; pour lots les diffcrens (els qui s'y rtncontrent , n'dant plus embirraii^s pr cet alkali ftu- aboiidant , (e prcltnlent (ticieiriveaient en criliaux rtguliersSt fens etre intJks les iins avec les auties, & c'elt , pour ie dire en patlant , le mo)en qu'emploieiii les Holiindois pour ratiner k fei de iner qu'ils tirent de France, & pour leiidre Iturs laiiifons audi parfaitcs qu'ellcs le font. 1< gyi>fe & ks fcieiiites, ne potivant ^tre tenus en djiro- 64 HiSTOIRE DE l'AcADEMIE RoTALE Ijiioii que (Jans une grjndc quaiititc d'cau , rcproiflent en forme (olide & concrtic iong-lcnips avaiit c|ue lc\;i|X)rjliou Ibii alJei asaiicce pour occadoiiiKi- la ciillallilalion du (el, & comme ellci JevitniK'iil aloii plus pclanics qu'uii pjreil volume d'cau , tiles (e prccipiient au loud ; inais la violence de I'cbuliition les chali.iiu du miiitu de lapocie, elles relombeiu lout amour & font rec^ucs dans des haliiiis jxiiiaiifs de lole a longue queue, qu'on place au tond de la liqueur lout autcnir de la jx)cle , & qu'on cnlcve des qu'on voit proilre ;i la .furface Ics premiers crillaux de lei marin. Ces baflins n'ctoient pas , a b^-aucop p:L-s , en alie/. gi-aiid nombre, M. do Moiuigny en a plus que double le no:nbre, & Ics a vu lorliide la potle prefcjue renii)lis de ce melange de gyple & de (clciiitc, que les ouvriers apiTellentyt/'c/u/, & par- la il a piclque emicji'ment Icpare cclte matiere ctraiigcre cjui ne pou\()it que nuire. Puifque la forte tbullilion ell neceliaire \X)ur la Icparaliori t\\A JlLlot , il s'enluit que tous les vaillcaux dans k-!quels on fcra I'es aixjralion de I'eau qui le conlicnl , lans leur faiie c'prouver un dcgre de chaleur aliez lort , n'oix.reront point cclie leparation , &: (|uc celle mauvaife matiere y demeurcra jointc au (el dans la crilialiilation ; c'ell precilement ce qui arrivoit dans les poelons deSalins : ces jxjclons eioient de petiies poeles , tenant environ le tiers des pocles ordinaires, S: qu'on a\oit placces a la fuiie des grandes pour proliler de la cb ileur . qui fe [xrrdoit auparavant dans ces endroits ; mais comme ie degrc'de leu q.i'ils y tprou\oient n'etoit pas, a beaiieoup prcs, fuliijant |K)ur la fepiration du Jl/u/ul , elle ne s'y op^'roit point &. le fcl en rclloii impregnc. M. de Montigny les a iait ablolument fupprimcr & a trouve moyen d'eniploytr plus utilemeiu eel cxcx'dant de chaleur , comme nous le \er- jons dans un moment. Les caux grades qui redenl a|ires la cuite, &: dont on Ic ler\oit pour humecler le lel qu'on vouioii metire en p^ins , meriioitnt bien un examen [wuiculier, clles coniienncnl du Jel de Glaiib?!-, du il! d'Lblo^i, aluro par jc m.lmge de beaucoup DES Sciences. (jj beaucoup de gypfe , 8c quanJ on en a fcparc ces fds , il n'y refte plus qu'uiie tics - grantle quantitc de fel mariii a bale teneufe dciiqiiefcent , & plulicuis matitres giafles , vcgc'tales & ininciales , c'e(l-a-diie , qu'eiles font chaigces de Iolis its piiiicipes qui doivent ctre foigiieulernent exclus du bon fei ; ce dcfaut eft commiin aux eaux giaffes de Salins S: dc Mont- inorot : mais ces deruicies en out encore un autie qui leur eft particuiier; comme ie degre de falure des (ources eft foible, pour cviter jes frais d'uue trop loiigue cvaporatioii au feu, on ne ies met dans ies pocies qu'apas qu'elics ont patfe & rejwflc piufieurs fois a tiavers des langces de fiigols d'e- pines , expofces Ies unes au-dellus des autres , & que , par ce inoyen , I'aclion de I'air a empoitc une bonne partie de I'eau fupeifiue : or , if arrive necefl:iirement que ce palJage rcitcre charge I'eau d'une forte teinture , qu'tile tire de ces t'pines, fur-tout iorfqu'clles font neuves , ce qui, joint aux inalpropretes que i.i negligence des ouvriers iaille dans Ies augets & Ies condiiits de bois par lefquels elle pafic dans cette operation , tache Ie fel & iui donneune odeurde pillat de cliat inlupportal)le , iorfque I'aclion du feu nccelfaire pour (eclier fes pains de fel a developpe toutes ces maticres elran- gcre & y a joint i'efjirit de fel quelle enlcve aux pains. Pour cviter ces inconveniens , M. de Montigny a tola- lement fupprime I'emploi des eaux gialles, 8: il a lait former ies pains en humeclant !e fel avec de I'eau douce pure , mais cjui doit tire employee a!lc/, cliaude, fi on veut cju'elle piiilie enlever Ie lei d'Eblom avec I'efpece de teinture que Ies epines ont ilonnee au fel ; par ce moyen fi fimple Ics pains (c font formes lans aucun melange de malieie etrangere, purs , lolides , propres a foLitenir Ie tranfport & a ctre employe's a tous Ies ulage? auxijucis ils font dcflim's. 11 eft ctpendaiit bon dc remarcjuer que , jx)ur que Ie fel en pains (oit pur comme nous venous ile Ie dire , il ell ablokiment neceliaiie que Ie lei en grains dont on Ie compole Ie loit aulli. Orc'cltce qui ne (e trouvoil nullement dans Ie lei a [^etits grains de Montiiiorot qu'on employoii a HijL 1762. 1 6C HiSTOIRE DE l'AcAD^MIE RoyaLE cet iifige ; ct$ (els fortoient de la muire , enduiis de (el de Glauber, de fcl d'Eblbm , & de toutes ies maticrcs ctrangeres qui ttoieni conleniies dans I'eau ; &. comine on Ies portoit an fortir de la poele dans des magafins fees & e.xpofcs A J'aiflion de fair e.\t<:rieiir , il arrivoit, & fur-tout en hiver, que ces leis cirangers qui (e cridaljilent au froid , fe durcif- Joienl ircs-promptcment , & qu'il ne couioit prelque rien dans Ics rcfervoirs dcllincs a reccvoir leur diiroluiion. II fiiikit done reformer ces magafins , &; y entrclenir toujours line cliaieur liumide; aiors Ic lei de Glauber & celui d'Eblom plus ailLs a fondre que le fcl marin , le (c'parcrcnt aifcment de ce dernier , coulcrent dans Ies relervoirs , le fel maiiii rtlh pur, ou s'il y etoit relic quelqu'atome de fcl ttranger, il fut cntrainc par I'enu douce chaudc que M. de Alontignv employoit a former Ies pains. Le dernier inconvenient que M. de Montigny avoii a parer , ttoit la decomplltion du fcl operee |xir la braife fur laquelle on f.'clipit Ies pins. Pour y rcmcdier, il imagina de Ies faire feclier dans des etuves oii on fut maitre de la <:haleur , ik d'employer a cette operation la cliaieur (uperllne des fourneaux d'dvaporation. Pour ccla, il fit ouxrir dans !e terrain de la kriic ou laI)o- ratoire, unc longuc tranchee aboutillanie d\\u cote au four- neau qu'il avoit tait percer en cet endroit, & de I'autre a une chemiiie« elevee centre le mur ; Ies cotes de cette tnnchc^ furent revctus d'un mur de britjne , dans lequel on avoit obferve line retraite fur laquclle il lit placer des plaques de lole; &: le delTiis ayant etc- garni de couvercles de bois qui fe pouvoient haufler ou bailTcr a volonte, la capacite du foUe fe trou\a paitagee entre deux caviles dont I'interieure ctoit une efpece de theminee horizontale qui recevoit plus ou moins de la chaleur du fourneau au moyen d'une peltc mo- bile de tole qui en fermoit I'emboiichure au point (]u'on vouloit ; & dont la partie liipcrieure ttoit uwt longue eluve Ircs-propre a (echer Ies pains de fcl prcfquVgalemenl dans toute Ion ctcndue , & fms courir le rifque de ies decompfcr D E s Sciences. (->7 /ciifiblemeiit , nous dilons lenriblcmeiit , paice cjLi'ii efl ini- pofl'ihle quequdqu'attention qu'on apportc , il n'y ait pas tou- joiirs queique [)etite paitie tie I'acidc cnlevce , &; par coiik-c[Lient nil peu tie k'i ilccoinpoC ; niais cet iiicoint'nieiit ell rttluit a fi pen tie cliofe dans les ctuves de Al. de Monligny , qu'on le ]5eLit regart'er conime phyfiqiieinent mil. Pour emjicclier radhcreiice des pains tie fel aux plaques, ii ne laut que mettie iwx celies-cl uii lit tie cendies de huit a tlix lignes dVp;iilieiir : celte ceiulre cmpeche que les pains ne s'atlaclient aux plaques, & s'attache Ii pni eile-mtme au fel , que le moiiulre fiottemeiit efl capable tie Tenlever ; & les ttuves propofces pr M. de Montigny ont eii I'avaiilnge de porter ta perfect ion " des pains de lel aufli loin qLiVlIe puille allcr tn tpargnant les frais confidi'rables ties brailes qui fe confumoient pour celte operation. Nous difoiis aiifli loin quelle puifle aller, car il ne jienle pas qu'on jiuille jamais icndre le fel en pains , f^)rme de fel a nunu giain , fiiit a I'eau bouillante, audi pur tjue le fel a gros grain tie Monlniorol tlont il fcrolt a fouliaitcr argner ni Iciirs (oiiis, ni Icuis jxines, Jorfq.ril s'agit de coiUribuer an bicn public , & a ravaiilage de la lijcicie. DES Sciences. C<) B O T A N I a U E. SU H L E CARACl'ERE GENER/QUE DE LA PLAXTE A P P ELE E M A R S I L E A. LA vaiictc qui rcgiie clans ies oin rages tie l.i Nature, V. Ics Mem', mcine clans ceiix c|iii paroilTciit cire le plus fails fur P- 5^3- k nicme plan, enibarrade fouvciit Ics Botanifles , lorIc]Li'ils cdaicnt de ck'terminer le genre uucjiiei cerlaints Planles cioi- vent ctie rapportces. De ce nombre efl la |i!anie appelc'e ALirftIca , fiir le rarartere gciu'ricjLie tie I.K|(jclle lei Botanillcs "ont conliJc- rablerneiit varic , il ne faut pas mcnie trop sen c'tonner. I.es caradcres tliftindiifs tin genre ti'une plante fc tiient tie (a fleur on tie fcs ctamines , .Sc la Marfika ne femble ofFiir .mix yeux aucune tie ces parlies. Les Bulanilles (avent (jue pliiCieurs plan'.es <]ui paroilient clre clans le nume cas ont cepemlant leurs fleurs eces de coques ^' ''"' capibles de contenir les organes de la fccondaiion , tile t\\ difiere allez. d'ailleuis pour <[ue les fcnliniens ai;iu ele (i-ir- tagc's fur le genre de ceite plante, I'lHiveriure ^Sti coques tlont nous venous de parler , (enible mcine doiincr lieu a celte incertitude ; on lie trouve pas dans toules les mcmes corps , TO HiSTOIRE DE l'AcADEMIE RoYALE & ccUe tlirtlreiice a ilonnc lien ile croiro que ces cot]iies nc reiilermoient pas , comme celles ilii Lcmimi , ks orgaiies de la gciieraiioii , qui doiveiit Otre pr-toiit condammcnt Its memes . on lei a done clierclu'-s dans d'autres parties dc la plaiite & fur -tout dans Ics feuilUs. Celles de celte plante iie font pre (que qu'iin compofe de vcTiculci a quatre , cinq on f'tx [xins , il jrii t ile ceux de ces pus, qui torment la luitace inkrieure de ia tcuille, un filet ronls-Ure , & par la jxjlition de la planlc, qui nage tou- jours fur la linhice de I'eau , ce lilct y cfl nccenairement plongc ; d'autres poils jilus courts nailknt de la fuilace lupciicurc. Cc font ces derniers que Miclieli, & aprcs lui M. Liiinxus, ont reganic comme Ics \aitables tlainines de la pLintc dcfliiu'cs a tcconikr ks graincs contcnues dans Ics coques; Itlon eu\, la nuvfikii eft line plante ilont Ics Ikiirs n'ont pis de pitalcs on f'euillcs , mais feulement une iianiine tournt'e en fpirale , & ces flcurs font communcment prtces quatre a quatre iLr le f'ommet de petites verrues , dont ie dcliiis de ces fcuilies eft cominc chagrinc. M. Linnxus adopte a pen-prcs Ie nicme lyfUme, auquel il fait cependant divers changemens, il reg-arde , pr exemple, les mamelonsdes feuilles comme Ics vcritablesctamines, dont les poils que Michtii prcnd pour des clamincs , ne font que les 3niht;res ou fommitcs; il veut que le pricarpe ou eiive- lopp? des em!)ryons dans la coquc, foil a quatre ioges , au lieu que Michel i ne lui en donne qu'une. Les Ohfcrvaiions tie M. Gueltard Icvent ces difTKuItcs , ni I'un ni I'aulre n'ont reconiui le veritable org-anede la gnic- ralion de celte plante; il penfcqi*^ Al. Linnxus jX)urroii bien n'avoir vu que i^^ coques scches , ou du moins aprcs que Ics ctaniines ont ceflc d'y exifler, il aura pris les intervailes cntre Ics cloilcins Sc les logcs qu'ils fornient , pour Li place qu'avoient occupce Ics graines , ou bien il aura pii prendre Ics tumines mCmes |x>iir des leniences , & voici , lelon M. Gueltard, la manicre dont on peut [ni'lumcr que le tail li ^tcoiidaliun dans la mmfika. DES Sciences. 71 Les vnitables organes de la general ion de cctte plante , font , coinmc ccLix di: kmuui (Sc dc tii pillulaiie , conleiuis dans les coques (]ui naillcnt de i'origine de cliaqiie conjugailoii de feiiiilcs , mais avec cctte dillerence (]iie dans le kmma & la pillulaire, chacjiiecoqiie coniicnt des etamines & des pilliii, au lieu c]i:e dans la marfika , de luiil a neuf coques qui iiaillent a cliaqiie alTemblage de feuilles , une leule renferme les pilHU &: les cnibryons , tandis que touits les aulies ne contiennent que des ciamines; il rcluite de ccl arrangement, que la fecondation ne peul sopntr fans que les coques s'ou- vient , & il nalt de cetie ciiconltance line ol)jedion que M. Guettard ne fe dillimule pas. Les coques font ablolument plongees dans I'eau , comment done (ujipofer t|ue lapulHcie des ciamines piiille (ortir des coques pour pafier dans celle qui contient ks embryons fans etre abtorlxe par I'eau, Sc quand meme on fuppo/troit que les ctamines donnalienl, au lieu de pouflicre , une liqueur , ne fe meieroit-elle pas inlailli- blement avec I'eau dans laquelle les coques font plongecs avant que tl'avoir pu parvenii' a la coque qui contient les embryons! Quelque forte que puille paroitre ccUe objedion, M. Guettard ne la croit cependant pas fins replique : I'eau n'eft point, felon lui, un obilacle a la fecondation des giaines de la marfdca. M. de Juliieu a oblerve que la poufiieie des ciamines du kmma s'ou\roit dans i'eau & )■ foimoit un petit Jiuagc facile a diflinguer, cetle liqueur ft'minale efl done une liqueur vilcjueule &. qui le mele ditlicilement avec I'e-au , i'analogie qui fe troLive enlie le kimiui & la marjdea , }X)rte a croire que les p)Liflicies de cetle dcrniere font de meme nature; die pcut done (e confer\er dans lean aliez long temps pour qu'elie pe'nelre les coques qui contiennent les embryons, cx. (]iiand mtme on fuppoleioit qu'nne jxinie de cctte licjueur fut dilioute par I'eau , il y a tant de coijues a etamines autoLir d'une leule coque a pillil , qu'il feioii bien dilhcile qu'il ne fe iron vat alfe/ de li<]ucur feminale pour lecoiuler (es embiyons: la Nature femble a\ oir cu ces iialards en vuc , lorlqu'elle a. 72 HiSTOIRE DE l'AcaD^MIE RoYALE eiitourc cliaque cocjue a pillil.> Juii li giaml nombie Je coqi;C5 a ctamiiies. II |x)urroit d'ailleirrs aniver que la tccoiutuion ties graines lie k nuir/.-Iiii ne le l]t que lorlque I'cau , eii (e retii-ani ou en sVvaprant , I'a lailTt'e a (ec ; alors toutes lei (Jiiricuitcs feroieiu levies, & cette fcconJatioii fe leroit comme telle ties planles tentdics , celte itk'e nicine ell irautaiit plus vrailem- blable, que M. Guellnrd a conlcrvc iony-icmps tiaiis I't-iu des pietis tie marfikd , fans que les coques (e loieiii ouveites, tanilis que cclles ile quclques autres picds , qui avoient etc abaiiiloniics par I'cau tians laquelle ils cluieiit , fe lonl loutci ouvertes. II ne refle tlonc prefqu'aucun tloute que Icj coques ile la viarfikti ne coiilicniicnl les parties tie la gt'ntr ili(jn , tnl eti- fermees dans des coques , ce que le chanvre , le maVs & quelques autres planles font parmi les autres plantes terrcflres. i\L (jutliaid ne connoll encoie tjue la marfilea qui loit de ce mid. D E S S C I F. N C F. S. 7 ;' ce genre; niais peut-clre ie trouvera-t-il d'.iuues cfjicccs qui lui appaiticiklront. Cette plante eft coniuie des Botanifles fous diffcrens Moms: Jean Baiiliiii la nomme his pahijliis PiVavina on la ienliile u'eaii dc Padoue; Calpard BaLihiii & Magnol lui doiinem le nom de leiitiatia piilujlm reli folia pimdaia on Itniille d'cati dont les fcLiilles font a rc'feiii & marcjtices de poi/ils : Ca^falpin lui donne le nom dc Stratiotcs * on loldat. On ne fait tiop * s-^^rJrKf pourquoi, a moins qu'il nc I'ait confondtie avec quelqu'autre piante connue i\>ii Ancicns Ions ce noni ; Micheli la nomme filviiiiii tlu nom i^i\n i'atricien Florentin , auqtiel il NOLiloit apparemmcnt faire ia cour ; mais M. Lintiaiis a penfc que ayanl une plante a nommer, il ctoit plus a propos den faiie un monument a I3 gioire d'lin des plus iikiflrt's Botaniites du flcde padc, qua celle de tout autre, & il I'a nommce viarfiica, ^u nom dii cclcbre comte Marfigli, autrefois Membre de cette Acadc'mie, &; fun des hommes, peut-etre, auxquels \es Sciences en general , & en particulier la BotanicjLie loicnt les plus redevables. M. Guettard ctoit trop attache a I'Acadcmie & aux Sciences qui font I'objet de les travaux, pour ne pas adopter ce nom &. la fiKjon de penftr dc JVl. L,inna.us , &: il a en effet confervc a cette plante fingulicre Ic nom de marfika que ce cclcbre Botanifle lui avoit donnc. OBSERVATIONS BOTANIQUES. I. MM o N T E T , dc la Socictc Royale des Sciences Jc • Montpellicr, remar(]ua , dans un voyage qu'il fit fur les montagnes de I'Efperou & de I'Algonai , que tons les cham- l>ignons de I'efpcce de ceux qubn nomme fungus iiuniiwis pedis cquini fpecic , qui croillent fur les lieties dont ces montagnes font remplies , naillbient principalement fur les Uoiics de ces aibres cju'on a coupes , & que les Bikheroiii 74 HisToiKF. PE l'Academie Royalf. iwiflent de qiwtre o.i cinq picds ile h^iiieur ; il ohlciva aiifff qn'ils ne croi(IoiciU que iur ceiix cle cts ironcs qui comincn- ^oieiu a pourrir , Sc que s'il fe trouvoit (|uclques - uns Jc ces champignons fur des arbres enticrs & vivans , ce nVioit jamais que fiir quelque prtie de I'arbre dcja moiie ; Ics h.ibilans de i'Elperou i'oiU adiirc , qu'a\ain ii'a|KNcc\()ir ces champignons fur les tioncs d'aibres morts , on en voyoit dt'coi.lcr Iieaucoup d'eau ; la pirtie interne de ces fungus (trt a faire de I'amaiiou , on i'cmpioie audi a picpiier cetie nialicre qui anvie le lang felon la dtVouverte de M. BrotEutI; niais il n'cll pis vrai qu'il ny ait que cclix de ces cham- pijjnons qui croillent Iur le chciie qu'on puifie employer a ce tlernier udige. M. Mcnitet a employe avec (ucces des fungus crus fiir le hetre, peut-ctre ceux qui croiflciit fur les ajtres bois y lont-ils cgalement propres. Nouvcllc fjcilitii de preparer cet utile remcde , on peut encoie , (i les uns &; Its aulres nianquoient , employer la poudre contenue dans le ly- coycnlon ou velle de loup qui , luivant les obfervations de M. la Folle, vcrilices en preicnce des Commiflaires de I'Aca- dcmie, produii a jieu pros le meme el^t. M. Montct obferve que, puifipie ces fungus ne croillent que fur la parlie morte de I'aibre , on [-(eut en infcrer avec alTez de vraileniblance que s'ils ne lont pas enticrenient le produit de la putrcfaclion, au nioins concourt elle pour quclcjue chofe a leur produclion. On en trouve d'Line grofleur extraordinaire, & qui fuipalient celle dii plus gros cheval de frife , ils font tort adherens au tronc dc i'arbre, Sc on a peine a les en detacher. I I. Le meme M. Montet (e trouvnnt, pendant les vacances de "1762, dans un endroit appele Bcauhcn prcs du \^igan , au dioccle d'Alais rcmarqua que fur \.m a(Iez grand nombre darpens de terre tons plantes de nuiriers depiiis 10 jufcpiVi 25 ans , il y en avoit plufieurs des i^lus grands a demi niorts, d'aulres fort pales 5c fort doigncs de leur couleur ordinaire, & que ces arbres nialades k trouvoient fur la mune ligne ; . DEs Sciences. 75 i] s'iiiforma de cciix du canton d'ou venoit cet accitltnt , & il apprit qu'il n'ctoit que trop ordinaire , non-lciiltment a Bcuilieu , mais encore dans les ParoilJes voiCines conime le Vigan, Aulas, Saint -Andre, oii on eleve quamiie de vers-a-!oie ; & que les liabilans le piaignoieni que, lorlque daiLs uiv^ piece de terre planlee de muriers de lage de ceux dont nous venons de parlcr , il y en avoit quclqu'un qui mouroit, tons les aul res jXTilfoienl iLicceliivenienl : cetle nia- iadie epidcnii(|ue des miiricrs commence orJinaireniciii par ia cime, & voici ce qu'on a oblcive. Au temps de la sc\e on commence a voir dJcouler du collet d'une grolle hranche beaucoiip d'eau qui noircit toute I'ecorce ou elle touclie ; des qu'on voit couler ceite eui en abondance , on JLige I'arbre perdu , & quclque fu'm qu'on ait de couper la branche d'oii lean decoule , I'ai bre pc'rit par parties dans un certain efpace de temps ; on remarcpie nieme que (1 Ion couj^e toutes les grolles branches , larbre poulfe I'annee fuivante de forts rejelons , mais qui pcrilTeiuau bout de I'annee, & il arrive tres-fouvent que cette maladic le communique luccelTivenicnt dans Tcfpace de quelqLies anne^s aux autres muriers de la mcme plantation. Une circonflance que les habitans dc ce canton ont fait obferver a M. Montet, jwurroit )x:ut-etre donner qutlques lumiues lur la caule de cette epidemic, lorfciuoii arraehe des muriers de qiiinze a vingt annees & abfolument morts , piuir les remplaccr par de jeunes arbres de la meme cipece , li on neglige denlevcr julciLi'aux plus petits iragmens des racines du murier mort , celui qu'on met en ft place ne poulle que Itntement , reullit mal &. (e rabougrit ; aulTi ces arbres n& viennent-ils jamais micux que dans les terrains 011 il n'y en a jamais eu : la pourriture des racines mortes porte done une efpece de contagion aux racines vivantes , du moins dans toute cette partie des Sevennes ; mais comme cet ellet pour- roiiauITi dL[)endre du terrain de ces cantons , M. Montet n'a pas oublie de I'cxaminer , & il a trouve que ce terrain n'eloJt prekjue pnr-tout conipofe que d'unt; Icgere couchc de K i; ■y6 HisToiRE pr. i.'Acad^mie R ovale tcrre (aliioiineLifc au-tlclious cle l;K[iielle on tioiivoii cc (ju'ori ap|x;lle en langnge ilu p:.ys , aflnis ; (X cillras qui ell plus on nioins dur sVmie loiijours allcz facilement Ions les coups d'lin pic cle Icr ; il c\\ compolc cie niiai & d'un quait/ tjiit efl une ef^x'ce de gmnit mol ilont tout ce canton abonde ; il s'v en trouve audi : a cliaque plante la culture qui lui convienl; les ligesdes plantes lie font pas un objei moins imporlanl que les racines avec Iefc|ucllcs ellcs ont d'ailieurs une telle proportion , qu elles dependent prefcjue toujours l;;s unes des autres , aulii font- elles un objet dans le premier livre de lOuvrage de Al. dii Hamel : ces tiges 6c leurs branches font ellciiiiellenient del- tinees a porter les feuilles & ies fleurs , auxquclles doivent (iicceder les graines ou (emences ; ies premieres ne font pas (culement deltinees a (ervir d'ornenieiit a la plante &. a mettre a couvert ies boutons & les fleurs , elles ont une tonclioii bien plus importante , & on feroit surement perir une plante a iaqLielie on enlcveroit fubitement loutes (cs feuilks : les exjxriences de M/' Mariolte , Wodward, Hales, Gueitard, &c. ont fait voir quels font les organes dellines a la tranfpi- ration des plantes , & que de plus elles leur fervent audi ile fu^oirs , pour pomj^er Ihumiditc des rofees. On con(,oil lionc avec quelle attention elles doivent clre menagees , & qu'on peut fe fervir de cette propriete ixjurafToiblir a deflein , & pr une (oultraclion de feuilles prudeminent iaite , un arbre trop vigoureux ou une branche gourmande ; les fleurs ne font pas des organes moins importans, elles conlieniient les embryons des femences 6c les parties dcllinees a ies fcconder; dans le plus grand nombre, les parties males & fcmelles font renfer- mees dans la meme fleur, mais dans d'autres il y a des fleurs males 6: des fleurs femeiles feprces: tels font les cbatons du noyer, tleflines a feconder les embryons des noix placc'es fur le meme arbre, mais dans des endioits differens , enhn , il y a des plantes on les fleurs males & ies fcmelles font portecs pu" des individus difteiens , comme le chanvre. La leve , ccltc liqueur qui fert , pour ainii dire , de lang aux arbres , mc-ritoit bien un exameii p.miculier: on a long - temps cru quelle circuloit comme lelang, mais cette opinion n'a pus etc iouleiiuc jufqn'id D E S S C I li N C E S. 7j) de preuves fnffilantes ; il eltbieii cerlain que la Icvecfl ntliae par ies pLmtes avcc iiiie force lurprename : on ignore h caule de cctte attradion; mais le fait exiffe , & M. du Hamel le detallle clans toiites fcs circonflancc5 ; I'examcn iles ililiciens changenicns que la fcve , vraifemblablement affez conflaiu- meiu la mtme pour tonics Ies piantcs , rc^oit en pflant par kurs dil^crens couloirs , n'efl pas un point moins fLirprenant ni moins intcrcfiant que tous ceux tlont nous avons parlc , & M. Ju Haniel ne le laillc pas ignorer a fes Lcctcurs : ce fuc , quel qu'il foit , que Ies plantes pompent par leurs racines, doit ctre tire Je la terre , il pent ttre different dans Ies tliflerens terrains, mais au nioins y e(l-il plus ou moins ahondant, ik. plus oil moins fiicile a en tirer; il eft done neceilaire tie con- jioltre Ies differentes natLires de terres , & de juger celles qui peuvent retenir I'cau fuiiifiiniment , trop ou troj^ pen, pour pouvoir renie'dier a leurs dt'lauts ou ne Icur confier que Ies 2>lantes tjui peuvent convenir a leur nature. Nous avons deja dit au commencement de cet arlicle, que Ies fruits de i'Agricultuie devoient eire fa fuite du travail; ii faut preparer fa terre, fi on veut quelle niultiplie Ies femences qii'on y jelte. Cette prcpanlion eft I'objet du Iccond livre dc Al. du Hamel : la terre qu'on fe piopofe de mettre en valeur pent etre , ou couverte de bois , ou en lande, ou en friclie , ou enfin trop huinide ; dans fe premier cas , non- feiilement on coupe fes arbres , mais on arruelie foigneulement Ies racines , & ces arrachis pre'parent fi bieti fe terrain , qu'on eft affiire d'y faire de Iwnnes rc'coltes j)lufjeurs annees de fuile ; mais il ne faut , fuivant la judicieulc remarque de M. du f-famel , ufer de cette relfburce que fobrement ; un arpeiu de t)ois, par-tout ou on en a fe debit, valant preltjLie toujours mieux qu'un arpent de ble : Ies landes ik Ies friches fe Ira- vaillent ditTeremment ; on met le feu aux herbes & aux brouffailles qui Ies couvrent, iS: enfuite , apres avoir arrache a la pioche fes racines des arbufles Sc des plantes briilees, on laboure plufieurs fois ces terres , &: on Ies seme ; dans d'aulies pays , on travaille Ies terres en 1?5 ccobuant ; on 8o HlSTOIRE DT I.'AcAD£mIE RoVALE leve avec iine ccobiie qui e(l iiiie pioche combe 5: hrgi toiite la lii|-)ei ficie ile la tene en ga/ons , & aj>rt5 \es avoir bicn fait Icclier, on en coiilhiiil l\cs fourneaiix oii I'oii met le leu avec un pen de bois , ces fourneaux etix-mcmes fe bruieiu , iSc lorment unc ceiuirc (]'.ii , t'lant rq\nniliie ilw la tcne a\ant que ile la lalwurer, la icrlilile inLT\cillcult'ineiit ; les terres trap luimiJcs devieniieiU fertiles eii procuraiit uit c'coulement aux eaux qui les abreu\ciit , ou en em|xVliant tclk-s dcj terrains lupcrieurs de s'y dccl larger ; dcs lo(ii-5 dont on les cntoure , produifeiit ce bon eliel , & les meiteiU en nieme temps a I'abri d'etre gatt.'es par le bctail ; enlin on doit foigneufcnient tpierrer les terres qu'on \eut metue en valcur, fur-tout li elles font deflinees a porter des plantes qui exigent line terre meuWe &; aficz profoiidunent iravaillee. La terre a_\ani tte , par les operations prccedenles, mill- en ttat d'etre labourt'e , il iaut kii donncr cette pre'jxiration , elle e(l fi imporlante , quelle decide j)refi|u'eiuicrement du fort de la recolte , & que les labours multiplies peuvent fuppleer feuls aux fumicrs &. aux autres engi-ais , comme I'experieiice i'a moiitre, au lieu que les terres les inieux fume-es ne rap- portent que peu , fi elles ont etc' mal travaille'es. Labourer la terre e(l en foulever & en divjier les molecules pour donner plus de facilitc aux pluies , aux rofoes & aux autres influences de I'air de s'y inlinuer , pour ficiliter aux racines des plantes qu'on y veut kmer le cliemin qu'elle; doivent y (iiire en s'etendant fous la terre, & enfin pour faire perir les plantes lauvagcs qiii nuiroicnt a celles (ju'on a deilein de femer. On peut employer divers moyens jwur operer cette divi- fion ; la bcche , la Iioue , la pioche jieuvent y lervir utile- nient tant qu'on n'aum qu'une petite e'tendue de terrain a travailler; mais des que cetle e'tendue ft; multiplic, elledevient un obilacle a cetie eliKce de travail qui deniandeioit trop de bras; on a done imagine des macliines auxquellcs ori a donne le nom de cliarnics qui , armees de fers differemment CQiitounie'S , ouvreiu la terje & la retournent en la ren\erfint Des Sciences 8i Jwr le moyen dune piece dc bois clifpofce a eel effcf qii'oii nomme, klon Hi timiit" , orci/k on icifoir ; celie macliine Iraiiu'e par cle5 bociifs , ties chevaux , on par cl'autres betes de fomme , Sc condi:i(e par lui (cnl liommcqui la giiitle.expcdie le travail avec i)ieii plusdc vitede, & prelc]u''aufri bieii que le feroit la bcchc oil ic crochet ; nous difons j>re(qu'aiilTi bicn , car I'expc'rience a flit vcjir que les lenes laboiirces a la bcch::: Ictoieiit mieux & plus proloiiJcment que cellcs qui avoic;iit etc labourc'es a la charrue ; Iieureulemeiit ie travail de ces dernieres eft fiiflifant pour la pkipart des piantes qiiVlles doivent recevoir. La diftcience de la nature des terres fait nccellairement varier la manierc de les labourer; les terres qui lie craignent point i'eau doivent ctre lalx)urces ii plat , on y creufe feulenient , en fuivant la pente du terrain , quelques forts fillons qui tra- verfent les raies , & qui fervent a en retirer les eaux : dans les terres fujettei a ctre noyces , on labouie en planclies , c'ell- :i-dire qu'apics plufieurs j-aies on en creufe une beaucouj) plus profonde, & qu'on ticnt le milieu de ces planclics plus cleve que les bords ; on laboure auffi les terres plus ou moins profondement , fuivant qn'clies font fortes ou k'geres , argi- leufes oil crayonneufes ; les temps & le nombre des labours varient auffi , non-leu lement felon la nature des terres , mais encore felon celle du grain que i'on vent (emer. Nous avons dit que les famous qu'on donnoit a la terrc , avoient pour principal but de la vendre meuble , & d'en jfcarter les molecules ; on y conlribue par le melange iles fu- miers & des autres engiais; le premier, qui n'ed autre chofe qu'un melange de paille 8c d'autres fubflances vcgelales jointes atix tvcie'mens des animaux , opcre una vc'iitable divifion par la fermeiUation qu'il fubit ; les curiires de folfes , celles d ttangs , les debris des vieux murs de terre font encore employes aux engrais ; on tire du fond de la terre , une terre crayonneufe , douce au toucher & tres - grade, (lu'on nomme la mame, Cette terre procure aux terres, fiiivant la nature dont elle efl, une fertilite' plus ou moins durable; quelques terres Irop <-^p.9ki s'ainefiorent avec du fable , des 82 HlSTOlRE DE l'AcaDI^MIE RoYALE debris de cocjuilles , mane avec des platras pulvcrilcs. Daiw fjurlques Provinces on prepare des engrais avec des vii;<.-taiix qu'oii laifle pouriir en tas ; en iiiimot, il pent y avoir autant d'engrais que de circonllances |xmiciilicics , poiiivu qu'on ne ptrde pas de viie le princi[-)e general qu'ils doivent conliibuer a divifer ies molecules de la lerre , fms la denLxher plus qu'il n'eft necellaiie , & qu'on ne Ies cmploie qu'avcc prudence. II c(t trts-rare qu'une nicme terrc puiiie porter tous Ies ans du fronient ; il sen trouve quelques morceaux dans ce cas , mais en general elles ont bcfbin d'etre enlcniencees d autres planies , &. meme de fc rejx)(er de temps en temps. Dans ce pays-ci , on a coutume de ^larlager Ies terres labou- i-ables en trois parties , qui font fucceflivcment leme'es en froment , en mars, c'e(t-a-dire enavoiiie, pois , orge, 6ic. &. en jachere ou repos : c'efl; pendant cette anne'e de repos qu'on a le temps de donner aux terres ies fii(;-ons necediiires pour Ies mettre en ctat de porter du ble. Dans quelques pio- vinces du royaume , on ne partage Ies terres qu'en deux fo/fs ou parties, qui pendre de la nature du terrain Sc de la recolte plus ou moins avance'e des plantes qui doivent fairc place au h]f, puifqu'il faut tou- jours trouver le temps de donner a la terre Ies famous (]u"exige ce dernier. Lorlque la terre a ct<: bien preprce , on pent lui confier ks (emences; mais il fliut , ft on veut avoir uneiionne recolte, ks bien cboiftr &. prendre garde qu'elles loient txcmptes du mc'lange d'auires graines ; il y a plufieurs efpeces de froment, & on doit etiidier avec foin celle qui convicnt au terrain qu'on met en vaicur; Ies uns le scment en automne, i^ palfcnt, aprcs avoir iev^ , tout I'hivcr en terre ; d'autres (e sement au printemps , 5c c'efl la relTuurce des pieces c|ui ont ete endom- magees par I'hiver ; on change de temps en temps Ies femences , c'ell-a-djre , qu'on Ies tire d'un autre canton : cct ul;ige cfl prefque generalemcnt etabli , non-Teulenient jiour le ble' , mais encore pour toutes ks autres graines. On seme commuuenieiA t>Es Science*. 83 le grain de ia deinicre iccolle; iiiais il dt conduit , par ilcs experiences incontedablcs , qu'on peut employer , tlu moins pour ic bic , des leniences de deux ans , & peut-etre de plus ancien nes. On donne au grain quelques preparations avant que de Je mettre en terre, on le palle, par exemple , a I'eau ilechaux, on le dcpouilie ioigneufement de toLit le bIc noire! par une malaJie tlont nous parlerons bientot ; niais ces preparations utiles ne doivent pas etre conlondues avec de pretendues liqueurs prolifiques , qui, a en croire Icurs inventeurs, doivent multiplier prodigieulement le produit des grains qui en aiiront ete imbibes, independammcnt dc toute culture, & affranchir les hommes de I'arret qui les condamne a devoir le pain , qui leur fert de nourriture , a leur peine &. a leur travail ; il n'ed pas difficile de voir quel fonds on peut Hiirc fur de pareilles promeffes : comme il s'efl cependant trouvc* quelques perfonnes ade/', creilules pour sy fier , M. ilu Hamel a fait I'lionneur a ceiles de ces praticjues qui font venues a la connoiflance de les effiyer , & 11 a trouve , comme 11 s'y attendoit bien , qu'elles ne produifoient auciiii effet. Les (emences ctant bien prepart'es , il les faut Jeter en terre dans la quantite' convenabie, & dans la faifon &; la tempt-ra- ture qui leur eft piopre ; la lailon de femer les bit's ell en au- tomne, 8c on ne peut trop recommander aiix Laboureurs de profiter des premiers temps convcnal)les ; le ble qui doit pafler I'hiver en terre , a beloin d'une certaine force pour y reiilter, &. il pourroit bien en manquer, fi les lemcnces trop taj'dives ne lui avoient pas permis de I'acquerir a\-ant les gelces , ils feroient d'aillcurs plus expolt's aux maladies dont nous parlerons incellamment ; on seme commuwc'ment ici au commencement d'Odobre , & I'experience a di^le a chaque province le temps de cette opt'ration ; il faut que dans le temps ou Ion seme, la terre ait allez d'humiditc pour faire lever le grain , mais quelle n'en ait pas alTez pour le noyer &. le poiurir ; les femeiices du printemps le font ordinairement L i; 84- IIlSTOlRE DE I.'ACAD^MIE RoVALE tians le mois d Avril , cell le temps ou Ion s^mt I'orge , I'avoine , le bic Jj mars 6c les autres menus grains. On seme communtinent a la main ; le Itmeur prend Ic grain a poigiu'es dans une efixce de tablicr cntorlilic autour d'un de (es bras & nttaclie a (on cou , 6c le repand avec mefuie ; cet ouvrage exige beaucoiip d'adrtlle & d habitude, & line tres-grande intelligence; touics les terres exigent une qiiantite prccife de chacjue lemence , fi on leiir en donne luoins, elles nc portent ps aulant qu'elles ]->euvent jK)rter, & fi on leur donne trop , on affmie les planles. M. dii Hamel donne les moyens de determiner cette quantite pour chaque terrain : les femailles ctant faites , on les recouvre par le moyen de la herle , efpcce de rateau armc de longues dents de bois, qu'on fait trainer par des Ixtes de fomme; mais , quelque precaution qu'on prenne , il y a toujours beaucoup de grain a dccouvert ou jieu enterre , qui ne genne pas ou devient Ki proie des oifeiux ; ces inconveniens ont iait penler qu'un inflrumcnt qui femcroit toujours le grain a la profondeur qu'on delire, qui n'en (emeroit que la quantite neceflaire 8c qui le recouvriroit exac^ement , -feroit une chole ires-utile ; cet inlirument eft le femoir qui produit de lui- meme , en le promenant dans les raies , tous les bons effets dont nous venons de parler , /f (ivorte n'efl heureufement pas fort commLMi ; la plaiite, dani cette malaJie, devient vcritablcmeiit rachitique conime ie5 enfans qu'on nomme mues ; elle efl toute con- tounice & croit nioins que les autres ; elle ne proJuit que des grains monflriieux , cornus , lemblablcs a des pois , Sec. on n'cn connoit iii la caufe ni le lemcdc. 11 ariive dans quelques provinces, que les blcs fontallaquts dune autre efpccede maladie qu'oniiommeyZfW/w; laplantede ces blcs (k'riles efl forie & vigoiircule; mais les org.ines feincllcs de la fleur font prelque dctruits , en foi te que la Iccondatioii ne pouN-ant fe faire, le grain avorte abfblument. M. Aymen atlribue cet accident ou a la trop grande quantitc de scvc qui le porte a la plante & aflame I'cpi , on a des gelc'es furvenues dans le temps du dcveloppement de I'c'pi , qui ont attaquc les organes femelles de la lleur apparemment plus dclicats. Les meilleurs blcs font encore lujets ;\ un accident qui fouvent fait cvanouir les efjx'rances les mieux fondces du Laboureur ; ils font ce qu'on appelle vcrfes ou couches par la pluie &i le vent ; s'ils n'ont fait que plier , le mal n'ell pas grand, ils le relevent d'eiix-mcmes ; mais fi au contraire la jxiille cfl caflce ou .iorcce par le pied , alors ils ne le relevent plus. Les blcs verfcs peu\cnt murir , fi cet accident leur arrive aux environs de la moillon & que la pluie ne continue pas; mais s'ils font couches long-temps avant la recolte ou que la pluie continue, ils font bientot reconverts par i'lieibc; la paille pourrit , le grain gernie, & on efl oblige de les couj-H^r pour fervir de nourriture anx befliaux : cet accident arrive plus fouvent aux bles bien travailk's qu'aux autres , parce que jeurpaijle ciant plus haute &: leur epi plus j-)cfant, ils donnent plus de prile a la tempcte; mais comme il depend de caules qui ne (ont point au pouvoir des hommes , on ne conooit j ufqii'ici aucun mo) en de le prevenir. Lorfque DES Sciences. 8(> Lor(c]iie les l)lcs out cchappe a tons Ics accidens doiit nous veiions de pnilcr & qu'ils iont parvenus a ieur maturitc, il n'eft plus cjuedion que de les recueilijr & dc les iener: c'efl cette n'colle qui /;iii le fujcl du quatrieme Livre de M. du Hamel. La premiere alteii'.ion qu'oii doit avoir , cf\ de bien (aifir le }X)iiit de maturite du grain ; s'il efl trop verd , il devient letraitdans le tas;s'il e(l Irop mur, il segrene: Iieureufemejit toutes les pieces d'une mtine ferme ne murilient pas toutes a la fois , & iin bon Laboureur commence toujours \x\r les plus prelkcs. On coujx; communt'ment le ble avec une faucille, an lieu qu'on fauclie I'orge Sc I'avoine; on ie fert cejxfndant de la faux pour le blc dans certaines provinces, mais il faut que la lame en foit plus pctiie & montce fur un manche aiiquel il y ait une bagLietle ployce en arc, pour Jeter le blc coupe Ilu" celui qui reftedebout &. lempecher deseparpiller: cette methode pent ctre pratiquce avec rucces;on ne doit pascraindre quelle (alTe plus t'grcner le blc que la metbode ordinaire, & elle e(l beiu- coup plus expcditive: a vantage immenfe fi on confidcre qu'il jie faut (ou\ent qu'un orage , (iirvenu pendant la moillon , poLir tout gater , Si. que par conlcquent les momens y Iont hien prccieux. Un autre avantage de cette methode , eft qu'on emploitroit par ce moycn a ramaOer le grain coupe derricie le FauchcLir , une grande qLiantitc de lemmes infirmes , d'enlans , &c. qui demeurenl inutiles dans la melhode ordinaire, ce qui empccheroit le dcTanivrement & la mendicitc ([ui en eft une iiiile. La paille des bics aind coupes eft plus longue, I'herbe (e reproduit plus vite dans les champs fauches qiie dans Ici autres , & ie bi'tail qu'oii )' met paiire y trouve une pature bien plus aifee , n'ayant pas les nafeaux piques continLiellemeiit par le long chaume qu'y laifte la i^uicillc. Les grains ctaiit une fois coupes , il ne refte plus qu'a les tirer de ieur c'pi , les iietoyer £c en lerrer la paille. Dans les provinces nuridionales du Ro}aume, on ne ferre Jamais le ble dans Ton epi , on Ten tire auflilot qu'il efl coupe : tians quelqiies-unes on le fait fouler aux pieds des beftiaux, puis Hi/f. iy62, M (JO HisToiRF. or L'AcAnf.Min Rotale on f<.p.ire la paille haclux" qui en provicnt , &. cju'oii tiniifjiorte dans Its niagadns qui lui (ont ilcltints, tlu grain qui e(l porlo dans les grenicrs. Dans d'auties pays , ou Ton veut conJervcr la paille , on Ixit le grain avec des llcaux , & , aprcs lavoir vannc, on le poiteau grcnier , & l.i paille dans l.i grange apres Tavoir Lwitelce. L'line 6: I'autre de ces operations fe fliilant en piein air , il fiuit etre afliire d'une (iTcniie de temps tics-coiiliante, qu'ou ne j^dt Ic pronitttre dans la parlie ftptcnlrionale dti Royaiime. On y ferre done dans les granges les gerbes loules cliargees de grain , pour les Ixiltre enluile a convert & a melure qu'oii en a beloiii ; eel ouvrage tlure communement lout rhivcr,&. ne hnit mtine lonvent ciuau milieu ilc IVu'. On a propot: depuis pen des machines pour abnger celle ojx'ralion ; &i. it feroit d'aulant plus a fouhaiier que I'ulage sen elablil , que fe travail des balieurs en grange eil non - feiilement pcnible , niais b dangercux pour eux , a caule de la poulFic'rc qui (ort du ble , que la plupart pcrillent de maladies de poilrine ou deviennent athfmatiques. Le ble une fois egrene , e(l pafTc par des cribles, dont les irons ont diffi rentes lignies &. diffe- renies grolleuis, [xjur en fcparer les pailles ou epis rompus, dont on lourre des bottes de paille, qu'on appelle grojjcts 5c qu'on donne aux chevaux , & pour en oter les petits grains & les graines ctrangtres qui s'y trouvent nitlees ; - Je vouioir bien y recourir. ""Wcm. I//}, Nous dirons la mCme chofe de la nouvelle culture fulvant les principes dc M. Tull, qui fak I'objet des fix & (epiicme Livrcs dc M. du Haiiiei; nous avons dJt par avance ce que nous en pourrions dire ici, en rendant compte dans I'Mifioire 'IJcm./7/p, de 1750*^ de Ion Traile de la culture des terre<. f- '*7- Le froment ordiraire n'efl pas le (eul grain qu'on culli\c en grand, il y ei a encore plufituis autres dont la culture put ^tie utile , &, ils font le fujet du huiiitnie Livre : le premier DES Sciences. 93 eft le bic qLi'on nomme cle Alars , parce cju'il ne fe seme qLi'iiii Fiintenips avec les grains qii'oii nomme /wc//.f : quoiqii'oii ie it'coltc Amm le mcine temps que I'aiilie blc, il de\ient iine reffoLiice tlaiis pliidems ciiconftances , comme loifcjne la (iiifcii n'a pas pcrniis ile iaire toiiles les (emences d'liiver: (1 qiielc|ue pailie (Je ces femenccs a peri peiulaiit I'liiver , on a tie de- volve par le gibier, on enlin (1 les terrains font adtz humiJes pour (jii'on nc piiiHe leiir conlier les (emences que quaiul les pkiies (.i'liiver font celJtes, clans tons ces cas on e(l trcs-heurcLix lie trou\er ilans le bIc de Mars un detlommagement de la perte qu'on a elfuyee. On seme encore qnelquefois , mais en automne & en meme temps cjiie les autres blcs , ce qu'ou nomme lie Je m'lnide , d' (ihonAaiice ou tie provuknce ; il e.xige une terre bien fumce & bien preparce, &: rend beau- coup , mais il ne pent reufTir par - tout. Le grain , connii fous le nom dcfagk, eft moins dclicat, il s'accommode tres- bien des terres les plus legeres; il y en a de deux efjieces, i'uns qui fe seme en aulomne & I'autre qui fe seme an printemps ; il n'cfl fujet ni a la nielle iii an charbon, mais il efl fouvent ergotte. Souvent on seme dans les terres mediocres moitie- froment &: moitie feigle, &. on nomme ce melange mc'icil ; il exige les memes labours que le froment. Le[iautre eft une efjiece de grain qui lient le milieu entre i'orge 6c le froment; la farine en eft ailez belle, mais le fon tres-gros; le pain qu'on en fait a bon gout, mais n'eft pas auffi dclicat que celui de froment. La culture de ce grain t(t la mcine que celle du froment, fi ce n'eft qu'il le faut femer plus tot, cjncjicju'il ne fe rcc(jlie que plus lard. On culli\ e ile trois fortes d'orge : I'orge carree, dont les epis ont efiectivement celle forme, & qu'on nomme aufli efmiirgcoii , fe seme en muiie temps cjidaiu les hermicrs en scnicnt \teu, parce (ju'iis oni ordinairement allez d'cmbari-as pour Its (cniailles du blc, qu ils ne le foucient pis de (e charger encore en mcine tenijis dc ccllcs de I'avoine : celle qu'on cultive ordinairement, ell ravoine prinlanniere ; tile (e seme ordinairement au mois d'Avril kir un leul lalxjur : on en emploie dix boideaux par ar|-)enl & (juelquefois plus: quand dies (ont venues a la hauteur de (juatre pouces , on [xilic dcllus un rouleau de bois |')elant qui calie ks mottes 6c unit le terrain , en otant les boHes qui empccheroient de laucher;on a loin d'en 3rracher,autant qui! fe [teut , les mauvailes herbes , & elle n'e.\ige plus d'aulre foil! jufqua la moirtbn. On fuiche les avoines avec une faux garnie d'uiie efjK'ce de panier, com[X)(c de Irois Crochets de bois joints par une traverle , mais on eft dans la coulume de les laucher avanl leur eniicre maturitc, & tie lailier les javelles fc mi'irir & fe rentier lur le champ, ce qu'on nommeyVvi't/A/-. M. du Hamel regarde cette mcthode comme lres-mauvai(e ; un pariiculier (ju'il cite , ne la (iiit {xmuI : il attend pour cou}->er (cs avoines tju'cllcs foient mures , &. il les fail tran(|X)rter de luite a la grange ; (es avoines s't'grcnent moins , j^elent un dou/icmc de |)lus ; fes voilins le voyent , en conviennent , achcttent de lui , autant qu'ils jieuvent , de quoi laire leurs lemcnces, (^ ue fiiivciit fkis foil excmple. On seme ordinairement de J'avoine de laniu'e ; celle de deux ans pent ccpendanl le\ er. M. du Hamel cite a ce (ujet I'exix'rience qui en a etc jaite; niais il recommande de faire loujours I'edai de i'avoine qu'on veut lemcr , en en lananl quelques grains, pjur s'alluier s'ils icvent bien. On cultive dans qucUjucs provinces deux cfpcces de millet, le petit £c le grand; I'u:! &: I'autre (e semeiU en Mai , D£s Sciences. pj dans une terre donee , Ic'gere Si bieii amendce ; on rcpantl ia feiiience uii pcu claire, & on la recoiivie aufntot ; fi cependant la terre c'toit scche, it fiiudroit femer le roir& ne la recoiivrir que le matin , afin que I'liumidite de ia nuit ia difposat a geriner , on pafle le rouitau dtfTus dis quelle efl recouvcrte, pour comprimer la terre ; un niois apres que le miilet efl levc , on en arrache pludeurs pietis pour qu'il fe trouveentre cliaque plante luiit poutes , li celt du petit niilitt , & plus fi c'efl du grand ; on donne enfuite un ial^our Ic'ger autour de cliaque pied, & il n'exige pltis d'autre precaution jLiiqua ia rt'colte , i|Lie d'tn ccarter les oifcaux qui font foil friands Ie de Twquie , & en cjuel- ques endroits Lie J Efpngiie , fe seme ou pkitot fe plante au mois de Mai ; on fait dans les fillons dcs petiles folies de dix-huit pouces en dix-huit pouces; on met dans chacune deux grains de mai's, & on les recouvre ; lorfqu'il ell levc, on arrache le plus foible des deux pieds qui lont venus dans thaque foffe, (Sc on remet de nouvelle graine dans celles ou les grains n'ont pas levc ; on leur donne \.m premier labour a la mi-Juin & un a la fin de Juillct ; \crs |,i mi Aoiit oit coupe les panicules des tleurs males aux pieds , dont lei enve- loppes de IVpi paroilfent renilces ; ces panicules font une 5)6 HlSTOlRE DE l'AcADE.MIE R0VAI.E cxcclleme nouiriture pour Ics baiifs ; on oic c]ii(.l(.|Lie temps apixs tojiei Ici fcuillci des liges, cc qui iloiiiie encore uii txccltciit iouruyc ; vers le mois de i>eptenii)re , on aieille lous les t'pis, les uns les lufpendent par bottes Jans un grenier, d'auireslcs cgrainent: le milieu tie IVpi , qu'on nomme k /Mpi-u>/i , &i les tiges tie ia planlc qu'on toujie , le donnent aux bocuts ; quel- •.[uefois on seme ce grain pour en faire du tourrage, alorson le seme fort cpais aprcs la rccolte du lin .Sc meme de Torge, &. on ie coupe cii vert dans les mois d'Oclobre tk de Novembre; la farine de miis donne un trcs-bon gout au piin , jxjurvu quelle n'y enire que pour un huitieme, en plus granJc quanlile elle le rendroit JK-Iatit , jxuce que la pate n'en icve ps bien. Le ble noir ou larrafin eft encore une des efpcccs ilont on fait utage. En ce clinial il s'accommode alfez bien des lerrcs Gbleufes & Lgeres , qui ne conviendroif nt pas au froment ; on le seme fur les lerres deflinees pour les mars ; & alors c'efl a p-u-prcs en niemc temps (]ue ccs derniers, on en seme aufTi fur les lerres qui ont porte des plantes , d jnt on fait la recolte de bonne heure, &. coinme il n'efl (ur terre qu'environ cent jours, on a encore le tein|)s de le recueillir avant I'hiver; ce grain efl tres-bon pour ies volailles , mais il feroit du pain noir , & qui 5 emietteroil aifemenl ; on en mange cei->endant en Anjou ik dans (]uelques aulres pro\ inces par plaifir , &i quoiqu'on y recueille de bon b!e ; mais on ne ie mange que tout tliaud, Tons les grains dont nous venons de donner la culture a la maniere ordinaire, font fufceptibles de la nouvelle culture de M. Tull , &. elle y produira le mOme a\aniage quelle prodult fur le Iroment. Les gi-ains ne font pas le feul objet nccefliiire de la culture des terres , les engrais qui leur font nccetlaires , les laboLirs ik. mille aulres befoins ile riiomme, exigent qLi'on pourvoie a Li nourrilure d'une grande quanlile de belail , qui (e noinrit non-leiilemenl de grain , mais encore des ieuilles des lierbes yerles ou scches ; il eft done iieceliaire de leur en procurer , t'eft DES Sciences. p7 c'efl a qiioi font deflinees \es prairies on patiirages qui iont i'objet dii dixinne Livre de M. du Hamel. Lcs j);\liinige5 on prcs font en general dedeiix efjxces , les fianire/s &i les anificiels. On nonime tiaturch ceiix cjiii , (.ins culture, produiicnt tilHerentes herbes , comme les pres has & les prc's hauls. Les j^remiers de\iennent marais, ik ne pro- duilent que de mauvaifes herbes , (1 I'eau y fejourne trop long- temps ; mais (1 elle ne fait que des inondations padageres , ils produi/ent de bonne herbe inoins fine, i la verite', quecdie des pres hauls , mais qui fert de refiburce dans les annees seches ; on les ameliore par <\ts liiigne'es qui en retirent les eaux fuper- Hues , par des teires qu'on y faitrepandre de temps en ttmps, & en y lemant des graines de bonnes herbes ; les fumiers y feroient inuiiles , puce qu'ils feroient empories par les inon- dations. On pent abfolumcnt mettre dans la clafle des pres hauls tons les terrains , comme jialis, (riches, landes, qui produifent de I'herbe grande ou menue ; mais on rellreint ordinairement cetle denomination a ceux que I'art a, pour ainl'i dire, force donner de bonne herbe & en quanlile fufiifanie. Pour convertir line friche en pre , on doit clioifir un \y.m fond de terre un j)eu fraicheen defious , on iecob.ie, on en brule les ga/.ons pour en repandre la cendre, on lui donne plufieurs labours, & on y semed'abord dufeigle, puis de I'avoine, qui dc'dom- magent de lafa^on, dk la derniereanneeon seme avec I'avoine de la graine de trefle. On fe procurera un grand avantage , \'i on peut former fur un terrain plus haut que le jire' des amas d'eaux, (ju'on puille y deriver dans le temps des (echereffes. Pour bicn conlerver les prts hauls , on doit les bicn fermer de folTes, pourempecher que le Ix'tail n'y entre & qu'il nesy fade des chemins; il taut en oter foigneulement lespierres & en rabatire les taupinieres, ahn que rien n'empeche la faux de couper I'herbe pres de la terre , les eiigraifler tous les deux ou trois ans avec du fumier bien pourri , des curures de marcs ou d'etangs, des cendres, de la (i:ie, du fumier de pigeon; ces engrais , & fur-tout Ic dernier , en fortiliant la bonne Hip. iy62. N <)8 HlSTOIRE DE l'AcaD^MIE ROTAIE hei be , font pti ir la maiivaife : on doit aiilTi loigiieufement faire ptrir la nioiifJe. La nuilleiire )a(,on c{\ pciil-tire tic [icigner ks pics ail priiitemps avec ties rateiux tie ter, t]ni aicni Ics dents fortes & iiii j^u loiigues ; la moulie , qui ne titnt que pen an terrain , s'enlcve facilement lans taiie le moiiidre tort a i'heilx;i5c on 6ie en mOiue temps lespillcs delititre, que le himier pourroit avoir lailkcs, & qui gateroieiU le foin; cnlin , on y doit jeter la balayure dts grcniers a loin, Si. mtine tie temps en temps un [ku de graine tie trcllc. On fauche communt;ment ie foin a ia lin tlf Juin on au commentement de Juilltt ; mais comme cc trasail touche de prcs a cekii de la nioillon , on tloit , (i la (ailon efl belle, I'avancer le plus (|u'il (era poflible, & (jiie la matuiilc de Iherbe le pcrmetlra, Le foin une fois coupe , doit tire be- qucmmtnt tournc &. rctournc a\ ec tits fourcbes , ce cju'on appelle fnntr , atin (juc Iberbe re(,oi\e mieux la cbaleur dn folcil & fedtl.sccheplus prompttnuiit ; s'il (urvient dclapluie, on la rallcmble en las , qu'on ap|Klle vcilhties , & lorlque le foin ell lait , on en fail des amas plus coniidtrables , qui ont la forme d'un conoVde paraboliqiie qu'on nomme inciilcs ; en cet etat il pent le conferver long-tem[is, la pluie n'attatjuant que le deilus a une tres-^^etite tpailTeur, alors on n'a plus qua le bolteler on a le tranlporter lans clre boltele dans les greniers ou on le gartle. On forme les pre's (inifideh en (emant dans ties terres bien labourt'cs , certaines plantes vigonrcufes , annuelles ou vivaces , qui protluilent beaucoup d herl^ dont le ix'tail (e piiifie ac- commcxlcr ; les antuielles font le bic tie Lnrtjuic , ie fcigle , I'efcourgeon ou orge cirrce , la fpergule , la \tlce , les pois de brebis, &c. Nous ne dirons ritn ici tie la culture dts trois premiers tlont nous avons pule a larlicle tics grains ; la Ijier- gule ne fe seme gucre que pour fiire une pature d'biver; on la seme a la fin de jLiillct , fur les terres c]ui ont portc du blc, auxquelles on tloime un labour, & (juand ellecU clevc^ a uuc ctrtaiiic bsutciir, on I'arrache pour ladoruier au btiail, ou on la Icur fait p;iltre fur pied. D E S S C I E N C E S. pj La vefce fL- .'-eme iur les tcrres clcfliiices aux mars 8c cia.is la nicine failoii qu'eiix; on doit avoir /oin dcpiener iecliamp, & d'eii calier ies niottes avec iin rouleau , arin que la faux puilir cotiper le fourragc tout pres de ia tcrre; fi on la veut faire inanger au bctail, on la fauche dcs que la graine cfl foiince Si avaiit qu'clle foil mure; mais li on veut en lecueillir ia gniine pour nourrir k's pigeons ou pour mcler avec I'avoine dei chevaux.oii attend quelle (oit mure, mais alors le fourrage jx;rd la plus grandc partie dc Ion prix ; quelquetois on la seme melee avec lie I'avoine , pour la cou|x;r en \a\\ &c la (aire manger aux ba'iifs. Le fournige de \e(ce quon veut garder, doii ctre lane ti: Icrrc bitn (tc : la cultuie du pois ile brebis e(t ab(o- lument la menie que celle de la veice : ies Icves de che\al ou fcveroles, fe sement au printemps, & on les recueillequand elles^ font mines : ies chevaux lont tres-lriands de ce grain , mais le fourrage n'en vaut rien ; on le brule ou on le jette (ur le fumier. On [X'ut mettre encore au nombre des pies artihiicls les heibcs qLie sement quelques Fcrmicrs Iur les tenes qui vontentreren jacbere, pour donner aux brebis & aux agneauK de ia paturc d'hiver, 6i ies choux qu'on cleve dans (juelques provinces, pour en manger les pommes ou les leuilles tendres Si. donncr le rclle aux bediaux. Les plantes vivaces qu'on cultive pour en former des pres artificicls , lont la luzerne , le fainfoin , le trcHe, certaines eipcces de gramen & de tliieiulcnt S: lajonc ou jonc marin. La lu/.criie, nommce aulli par quelques auteurs ,Jui// de Botirgogrie , le plait dans des terrains gras, legers & qui ont beaucoup de fond; les terres seches & arides & la glaile nc lui convienncnt [x:int ; on doit lur-tout eviter de la placer dans les endroits ou I'eau lejoLirne, elle y [x'riroit inlailliblement : on la seme en Mars iuck« avec moiue d'avoine dans imeterre bicn labourc'e, & on i'enterre avec la herle. Quand I'avoine ell mure , on lauche le tout; la luzerne (]ui ell vivace icjioullt: bienlot m la nourriture du bc'lail, com me Ies pommes de lei re, Ies lopinambours , Ies navets, raves & raiforts , ies carottes , &c. La ix^mine de tene fe plante dans de petites foflt's fiites a trols pieds I'une de I'autrc tlans un cliamp bien laboure : on commence par metlre un pcLi de fiimier an fond ; on met Tur ce funiier une de ccs pommes &; on la recouvre iur Ic champ: cette pomnie en poufie tout autourd'elie, &. on en a vii qui en ont donne jufqn'a huit & ncut cents. On cultive audi b ponime de terre lans fumier, en la plantant an niois de bc'\ rier dans des rigoles & ies recouvrant enluite , mais elles produilent moinsde cette maniere: on pent mettreies pommes de terre dans Ies pieces dellinc'es a ctre miles en ble , eiles nepuilent point la terre , & Ies la^ons qu'on Itiir donne la preparent merveilicufemtnt pom ie ble. Les animaux mangcnt ia pomme de terre cine; on la fait cuire pour ies liommes , on en lire une larine qui , mcL'e avec un pen de froment , fait d'allez bon pain. La culture du t()['inambour eff Li mOme- que ceile iki poiiinies de lerie , !tr Ixlail sen accommod'i N iij 102 HlSTOIRE DE I.'A CADLMIE RoYAI.E aflcz bicn ; on tii a|->picte aiilli pour Ici Iioiiimti5 , & qiianJ il c(l bicn aiTommodc , il appioche alicz, pom Ic g^)ut, Ju cut lijilicluiit. Les navels, les raiforts 5c les raves font (<)iivcnt confondues: ce qu'on iiomnic ;i Parij nms & nii/is , eil dii genre dej r.iiloris, tS; les luves pujiircmenl dites iSc les navels nc conllilucm cjn'un genre. Les laves on navels qu'on culiive lont i."" la turnip des Angiois oil b rabioule du Limolm: quoique deflince prin- cijxilement au beiail, ellc e(l ires-lxjnne pour la cuiline; ti: quoique fort grolie, elle e(l en iiieme temps ires - delicate : 2." la grode rave ou gros navct du Limodn. Touies ces pianies ont la im^nie culture , il leur fiut des teri-es i^'-gcres & fijjlonneules ; on les prepare par tiois labours, le premier fe fait avant Ihiver, ie (ccond apres les gelt*s , &; le iroifieine au mois de Jiiin, ou on les seme: les l.ilwurs doivcnt etre piolonds, mais il ne taut pis recouvrir la graine de plus d'un pouce. LorlqLi'ils lont le\es , on doit en arracher les hcrlws & mi}me unt [xirlie du plan , jX)ur cju'il lie foil ps trop dm , & tju'il y ait au nioins un picti d'iiUei- valle entie chaque planche. Ces navels arrache's fe donnent au beiail , qui ,s'en aceommodc au mieux : ces na\ets s'arrachent au mois d'Oc^obre & on les met dans un cellier pour les con- ferver. On seme encore de pelits navels dans les chenevieres & les linieres dans le temps ou on les arraclie; cette graine s'cntene d'ellc meiite & donne un peu avant riii\er des petits navels bons pour la table. Les produdions de la terre, neceffaires a la nouiriturc de riionime &. du betail , ne li)nt pas le feut objet de lAgrieulture , les Arts &. les conimodites de la vie onl aulii droit a les travaux. II n'elt pas ici quefUon des graines Sc des plantes dclicates, qui font I'objet d'une culture doniellique ou des jardins , mais il Ic trouvebeaucoLip de pianies pougeres & tl'autres ncxrellaircs aux Arts qui ie culiivenl en grand ; elles font le fujet des dixieme & oiizienie l.ivres de M. du Hamel. Les cboux & les ditL^ rentes racines ii'ont prelijuaucune difference de culluie a\ec ceux doiit nous avons pilt. Nous aliens piller ad'auties plames DCS Sciences. 103 moins frt'qiiemtiient ciiltivtes tlans Ics eiiclos, tellcs que le liii , le chain le , l;i gaieiice & le (afran. Le lin exige line terre douce, rubitancleufe c^ qui ne Cult pas trop cloigiice de I'eui; il peul cepeiiclain cioilie aflez bleu dans des terrains (.'ievcs, pourvii que la tcne foil bien amendce & que laiuKe ne fcit pas trop scche. La terre qu'on dedineau lin doit ttre ameublie pr plufieurs labours ; c'eil dans ceite vue c]u'on y seme ou pjaiite pendant dix-huit mois des plantes qui durent pen & qui obligent a labourer /ouvent, & [Tendanl ce temps elle doit ctre abondam- ment fuiiu'e: I'annc'e 011 on vcut mettre le lin, on fumcra des le mois de Fcvrier, on enttrrera le funiier, on callera les mottes, & on iemera, avec cette precaution, que fi le iol efl humide, on nuMcra avec la graine de ia fiente de jiigcon, & qu'on y pnuiqiiera de tiente en tientc picds des lillons trcs- profonds pour I'l'goutter. La linette on graine de lin k tire ihi nord ; elle doit ttre groKe, pefantc , luiileufe & d'un brnn-tlair; on s'adurc de (a qualite huileuie en la faifint bruler , (ur kqucl le banc e(l jxjfc: (1 qutl- qu'une a cchappc a IVgrugeoir, Its coups de Ik'uu qu'on donne aux poignccs qui en lorieni Ics font dcladier; on ramallcccile graine, on la vanne, on la ciible, &. la plus Ixlle ciant rcler- ^■c•e pour la lemence, on jK)rte le re(le au nioulin pour en faire de 1 iuiiie. La graine t'tant (cparc'e du Iin , on le poi le an rouloir, qui doit i^tre une eau prtfijue dorimnte, niais qui jmuriant le renouvelle peu a pcu ; on le couvre dc pailie ou de foLigcre e avec line queue d'environ iin pied dc long a mefure qu'ciles murillcnt, & on les lie en boues ponr les porter au grenicr, ou on doit Ie5 conlerver: la graineeft mure dcs que les ictes font scches, &; on Ten retire en les fecouant; on en ramalTe nume foment dins les greniers allez de celle qui ell tombce d'eiie-nieme pour en faire les femences. La gaude , le pillel &. la garence , font encore trois plantes propres a la teinture , 5c que Ton culiive en grand : on eniploie toule la plante de la gaude, la feuille du padel Si la nciiie dc la garence : ony pent joindre le (airan , dont les clamincs fervent a la Peinlure , a la Mcdecine , Sc dans bien des cndroits a la cuiline : leur cullLire fait le ftijet du onzicme Li\re de M. du Hamel. La guide efl une plante pen delicate, elle vient fouvent d'elle-ineme 6c (i^ins culture dans touies foitcs de tenpins, mais elle efl l)caucoup plus belle cjuaiul elle a etc culli\'ee; on la seme au mois de Mars dans des terres de meme nature q le celles q.i'on cboilit jX)ur le Iin ; & comme fa graine efl tres-fine, on la mcMe avec de la cendre, pour ne la pas leiiicr trop drue : ellen'exige, quand elle efl levee, d'autre loin que den arracher les mau\ailes berimes; vers les mois de Juillet ou d'Aout , quand une panic de la graine efl mure , on arrache la gaude, qui efl alors d'un jaune verdatre ; on la tait scclier, on la bat lurdcsdraps pour en recueiUir la graine la plus miire, Sc on met enfuite la plante en bottes pour i}tre vendue aux Teiiituriers; il faut avoir attention de femer de la graine de la dernicre re'colte, celle de deux ans ne reufliroit pas : la gaude donne une teinture jaune de bon teint. Le padel guede ou vouefde vient commune'menl en Lan- guedoc , en Provence & en Italic , on en ciiltive cependant en •Normandic & meme en Allemagne , & il y rcufTit ; ii D E S S C I L N C E S. 10/ Jemancle iMie tene k'geic , noire , douce &: teiiilo , comiiie nil /able gras bien ameiide ; il vieiiladez. bieii Jans les pliiiies, mais mieux encore fur ties coteaux expofes an midi. On doit fumer nn aji auparavant la terre qu'on lui dcHine & lui iaire porter dii bic , de I'oignon , tkc. apres la rccolte de ces planles ou donnne trois labours profonds , le premier en Noveaibre Sc les deux autrej en Mars ou Avril, ©uces de profondtur dans leltjuelson arrange les oignons qu'on rccouvre enluite de terre. Qiielques-uns ont foin de dcpouiller les oignons de leurs enveloppes avant de les planter , aim de voir s'ils ne feroient point aflecfles de quelques maladies, & en ce cas on emporle ia partie malade avec la pointe d'un couteau. M. du Hamel approuve celte pratique. Le fifran prodiiit la fleur avant fes fc'uilles ; on lui donne alors un ralilliige; ces fleurs scjanouillenk au commencement d'Ocflobre , & c'efl alors le temps de la rt'colte ; des femmes coupent avec I'ongle ces lleurs &; les mettent dans dts corbeilles [xiur.les porter a la maifon , oii fur le champ on les epiuche, c'efl-a-dire , qu'on prend les (tigmates qui font a I'extrcmite du piflil, cell la feule partie qui foil mile , le relle n'cft bon a rien : aprcs que les fleurs (ont j->.i(ii.cs , les feuilles le montrent & les fafranitres commencent a verdir; eiles font vertcs pendant tout I'hiver ; & au mois de Mai , quantl les feuilles commencent a fe faner , on les arraclie pour les donner aux vaches. Un arpent de (ill ran bien plante , ne rapporte gucrc que quatre livres de (afran , la (econde &: la troidcme il en pent donner jufqua vingt , chaque oignon en ayant produit daulres qui doiinent des lieurs ; mais celte muhiplic-ation oblige d^ r>ES Sciences. 109 lever les oignons la qimtrieme annc'e jx)ur les replanter : ks tins apics les avoir levcs les replanlent fiir le champ dans iin autre terrain, car le (afran cpiiile la terre, an moins pour cettc plante , & on doit ttre quinze ou vingt ans fans y remettre de nouvenu fifran, d'autres les laifTent en tas fur le champ mt^ine, d'autrcs enfin les fcrreiit dans des greniers pendant quelquc temps ; toutes ces pratiques paroiflent cgalement bonnes. La partie utile du llihan , aprcs en avoir etc fcparc'e , a encore befoin dune preparation kns laquelle eiie poLuriioit bienlot, elle doit ttre exacftement defiechee ; cell I'operation la plus delicate de toutes , & que les proprietaires des fiifranicres (e leferventordinairement. On expole pour cela les pilHls ou lilets rouges feparesdu refle, que nous appellerons ie fifran , fur des tamis de toile de crin , 8c on les place au-de(Tus d'un feu de braife aliumee ou il ne doit y avoir aucun fumeron , car il com- muniqueroit au lafran iin mauvais goiit qu'il ne perdroit plus ; on le remue dans ces tamis afin qu'il (e scche plus cgalement ; &. lorfqu'il eft allez lee pour le brifer entre les doigts , on le met dans des boites doublc'es de papier blanc c|ui ferment exac- tement , &: il eft alors en etat d'etre vendu. Le (afran eft fujet a trois principals maladies, au fniflet, au tacon & a la mort. Le faudet eft uiie excroiftance qui vient a i'oignon, 8c qui a efFeclivement la figure & la grandeur d'un fiuftet ; on la coupe en relevant I'oignon 8c elle caufe peu de dommage. Le tacon eft plus dangereux , c'eft une efpcce de carie qui attaque I'oignon ; lorfqu'elle n'a pas paie'tre trop avant , 011 emporte I'lilccre avec la poiiiie d'un couteau , & on laille I'oignon ie dedecher un peu avant que de le replanter. Mais la maladie la plus terrible de toutes eft celle qu'oTi jiomme la mori; elle nierite d'autant niieux ce nom , qu'elle eft contagieufe & fe communique de proche en proche. Nous ii'en dirons rien ici , & nous prierons le Lecleur de \ouloir bien recourir a ce que I'Acadcniie en a dit , d'apres M. du Hamel, dans fon Hiiloire de 1728 *. * I'.y. Hi;). Noiii lui ferons la mCme priae a I'egard de la garence , qui iio lIisToiRE DE l'Academii: Rovam l.iit ic dernier article iJu oiuicine Livre lie M. liu Haintl, iarl toiiie ia cuIiuit; dans un OuvrJi^e particiilier , duquel I'Acad ciiiie a domic ie precis dans loii • Voy.n-.jh Hirtoirede 1757 *. 't;?'!'-;"' \j^ douzieme Livre conlient dcs ictlexions fur diffcrens points d'Agricuiture. On eft commiHicment en udigedans les jxiys a ble, de lier ks gerbes avec des liens lails dc piille de kigle, ou au dthuit de cellc-ci , de piiiie de fromenl; niais il sell inlroiluit d.ms qiielques provinces un iifige pernicieux de les lier avec des halts : cet ufage caiJe imc depredation monllnieufe dans les taillis ; on coupe pour cet ufage , non Icj brins inuliles au bois , mais les plus beaux jets : cet abus nic-riteroit bien d'etre prolcrit. La vaine pAtuie cfl un oWbcle tivs-conlidenible au piogrcs de I'Agriculiure dans les pa\ s 011 clle e(l etablic : dans ces endroits toiites les terres font indillinclement livrtes au bctail 6cs que les gerbes ont etc enlevtes, d'ou il fuit que loutes les produdions plus tardives , les pres artilicicis , &c. ne j)eu\ent avoir lieu dans ces endroits , & le Laboureur eft dans une im- poftibilite abfolue de fe procurer aiicune des relTburccs qu'une indufhie eclairee eft capble de lui domier. On lent aifemcnt quel peut etre I'abus de cet ufage ; ceperidant comme en cer- tains cantons il eft autorile «Sc qu'il feroit j-^ut-etre bien difTicile de le deiruire totalement, M. du Hamel |-)enle qui! fuffiroit peut-etre dans ces endroits de permettre a chaque Fermier de meltre en detenfe la trenlieme panic de la terre; cet efpace a I'abri du bctail, fufliroit vrailcniblablement pour fournir au culti\aieur les fecours d'hiver dont il auroit beloin. Les deux derniers articles de I'Ouvrage de AL du Hamel , roiilent fur I'avantage que poiirroient procurer les baux a longues annc'es &. la police des grains; nwis ces deux points, quoique bien dignes d'attention , font cependant trop etrangers a I'objet de I'Acadcmie pour trouvcr place dans (on Hiftoire: tout ce (jue nous en pouvonsdire, c'eft qu'on y reconnoit, comme dans tout le relic de I'Ouvrage de M. du Hamel , I'efprit du Pli)ficieii cclairc, guide pr le cocur du bon Citoyeu. T> t s Sciences. iii A L G E B R E. SUR PLUSIEURS CLASSES D' EQUATIONS DE TO US LLS DEC RES Qui admettcnt line Solution algebrique. LA rciolution aigtbrique gcnciale Aes Equations ftioil , V. Ics Mem. pour ainfi dire, la clef imiverfelle de toutes les Malhc- P- '7- matiques: mil prohlcme rcdiiit au calciil ne pourroit ancler un /eiil iiidant le Gcomctre qui en feroit pourvLi ; mais il sen fiuit bicn que cetle clef univerfelle foil encore eiitre ics mains des Gco- mctres. L'art de refoudre les equations, c'ef I- a-dire d'alligner la valeur algt'bi k|ue gcncrale de leurs racines eft encore exlr^me- ment borne, ii eft intme ctonnant qu'il loit fi peu avancc. Ce n'eft pas cependant a la negligence des Gtometres qu'on doit fc prendre cie ce pen d'avancement , les pKis grands homines des deux derniers liecles & de cckii-ci ont fiiii lous leurs efforts pour porter la lumieredans cette prtie des Mathe- matiques. Louis Ferrari, Ta stag lla, Bombelli , Vitle, Harriotte , Defcartes, Newton, Haller, Stirling, Moivre, M/' Fluler 6c Fontaine, de cette Acadcmie,&. un grand nombred'autres cclcbres Analyfles , auxqucls TAIgtbre tloit plufieurs dccouvertes importantes , ont beaucoup tiavaillc fur la rcfolution des Equations ; mais la difficiiltc de la maticre a Jufqu'ici rendu inutiles toutes leurs tentatises, &: on n'a encore aujourd'Iuii de mc'thode rigoureufe pour rcfoutlie les equations, que jufqu'au quatricme degre, c'efl-a-dire qu'on n'eft pas plus avancc qu'on ne I'ctoit du temps de Louis Ferrari , qui , au commeii- cemenl du (ei/.icme ficcle, donna le premier la rciolution ties Equations du qitntrieme degrc. L'exirime difhcultc de cette inaiicre a nrobablement cncrneut tonjours rtfoudre : fi done on pouvoit reduire toute c'quation a n'avoir que deux termes , on en auroit bientot la folution ; niais on eU bien tloignc de ce point , car on ji a pas encore dc metliode DES Sciences. 113 mcllioJe qui piiiflc fiiire cvanouir dune inanicre gciiernic plus tl'un tcrme clans une equation quelconque. Qiielque peu (rayt'e que loit la route pour reloudrc les equations par i'antantille- nienl iles termes intermcJiaires , c'efl: ccpendaiit par celle voie que M. Bezout attaque la ciifiicuilc; nous aliens bientot voir avec <|uel fucccs: voici comment il s'y prend pour trouver ies equations qu'on pcLit reloudre par ceite methode, &; pour les reloialre en menie temps. II prend deux equations a deux iiiconnues, les plus generates qu'il loit polTible ; ii determine , p.u' les regies connues de I'Algebre, deux autres equations qui ne renlermeiit chacune que I'unedecesdeux inconnucs:on(uppole, ce qu'il ell toujours pollible de faire, que I'une ell 1 equation meme qu'il s'agit de refoudre, &; que dans I'autre les termes interniediaires au premier & au dernier puilfent s'evanouir. Ces conditions tle- terminent les qualites particulieies que doivent avoir les deux equations a deux inconnues qu'on a d'abord employt'es. Par ce proce'de, la relolution ne depend plus (]ue de trois clioles; I." de la rcTolution d'une equation qu'on a reduite a tleux termes, relolution qui elt toujours facile ; 2." de la re- lolution d'une des deux ec|ualions a deux inconnues qu'on a employees , ce qui ell toujours poliilile, parce qu'eileed toujours au inoins d'un degre inlerieur a la propofee ; 3." enhn des equations paiticulieres qui relultent des ruppcfiiions qu'on a faites dans le eours de la re'lolulion. On juge l)itn {|i:e ce dernier article ell le pkis dclicat & celui qui exige le p!us d'adrefle de la part de I'Anal^llc: mais en envilagumt its equations, coinnie la lall M, Bc/out, on rencontre inlailliblcment dans chaque degre a lintmi une clalle d'c'quatioiis on ces conditions ne mcnent qu'a une e'qLiatioii du fecoiid degre. E(Ia)ons de la caracleriler plus particulicremeiU. Ell remontant des e'quations qu'on a cniploye'es pour Fa relolution , & que M. Bezout nomme (iiai/iaircs , a celle qu'on a en vue de reloudre, on parvicnt a une exprcflion de Tin- connue , qui elt un coinpole de radiraux du degre de I't-quation & de radicaux du lecond degre. Celte equation p.uoit, au 114 HlSTOIRE DE l'AcaDLMIE RoYAl.E prtmicr coup d'ocil , trts-compolt« ; inaii jur iiii iilage aJmlt till calcul , M. Bezoiit tiouve nioyeii de la traii^lonncr cii iine autre qui leprdente dune m.initrc ircs-limj)lc la valcur de I'inconnue dans touies ce5 equations &; la rend ([i(ie|nibied'un m(}nie cnoncc dans cliaque degrc. AI. Bezout (ait voir par CO nioyen que dans loules Ics ccjualions de la dalle ilont il s' igit ici , Ic (econd terme cunl cvanoui , ce qu'on ix;ut toujours fupjiofer, la valair de linconnue eft cxprim-Je par autant de radicaux moiiis un , du degre de celte equation , qu'il y a d "unilts dins ce meme det^re , & que les quaniitc's atfccVx-s de ces ra- dicaux lie dependent que d'une equation du Iccond degre. II y a plus , la niciliode de Al. Bezout ne (uppole pas inenie coninie une cliofe ncceliaire I cvanouillemeiit du lecond lernie; ti'oii il fiiit que les quatre premiers termes dune t'quation e'tant teis qu'on le voudra , on pourra toujours en obtenir la relolutioii, 11 les auirc-s lermes out la contlition qu'exige la meiiiode. Nous n'avons julqu'ici pu oblenir pr ce moyen qu'une des ricines de chaque cxjuation dans les degrts impairs , & deux dans les degrcs pairs : on lait ccpendani qu'il y a au;ant de racines dans une equation qu'Jl y a d'unites dans le nombre qui enexprime le degre. Al. Be/out, {|ui n'a pas perdu de vue I'idee de red u ire la relolulinn deces equations a celledes equa- tions a deux termes, a trouve moyen d'y leuflir en employant le fameux tlie'oreme de Al. Coles , fur la proprie'te du ccrcle relativemenl aux tac^eurs d'un binome quelconque: celt en ati iptant ce ihe'oreme aux re'fultats de ft meihode qu'il en a tire un mo)en de reprefenter gencralement , par une feule equation , toutes les racines de celles lur lefquelles celte methode a prile , en lorte qu'on peut avoir egalement telles de ces vacines que Ton veut; avaniagc qu'on n'avoit piseu julqu'ici, meme pour les equations du iroilicme degrc'. Les equations dont nous venons de parier , dependent , en panic , d'une t'quation du (econd degre'. Lor/(]ue cette t'quation a(c> d"ux racines reelles.un calcul clair&. (aciledonne la nature & la \alcur de tliacune des racines des apiations qu'on fe propole de lefoudre ; mais 11 re'qualioii du lecond tlet^re a DES SCIENCES. rij fes racines iniaginaiies, & que cclies des equations projwlces (oient loiites ivclles on louies imaginaiies, alois le calciil al- gcbiique ne doiiiie pliis auciiii iclultat clair S: , cxccpic clans un petit nombre de cas , ne fe picte a aucune application nu- mciiqiie ni a aucune conflruc^ion. On pent en voir un excmple dans Ics equations dii troideine degie, on ce cas efl nonime ic cas irmludihk : il fcroit encore bien j)kis complique dans ies t'quations dont il s'agit. M. Be/.out a eu I'ailjede dVluder ceite diiliculte , qu'il auroit peut-clre inulilcmeiU altaquee de front. Le rapport qu'il a trouve entre ces equations rebtlles, &: ia divifion du cercle en parties egales, lui a fourni un moyen de Ies reduire a une exprelFion finiple &. naturelle, obienant ainfi , par i'union de la Geometric a I'Algebre, ce que cclle- ci /eule refuloil jirefquablolument de donner. On juge bicii que ce mojen met dans le cas d'emplo\ er pludcurs e.vpreflions iinaginaires de (inus 5c decofmus, qui deviennent nccellaires pour abreger des calculs qui , par Ics methodes ordinaires , auroient tie fort longs &. n'auroient donne cjLie des rcfultats trcs - oblcurs : auffi M. Bezout n'a-t-il pas neglige de Ies employer; on ne doit jamais, meme dans Ies Sciences, me- priler aucun de ks avantagcs. Nous n'avons julqu'ici parle' que d'une feule clalfe dVcjua- tions refokibles par ia methode de M. Bezoiil , clalie a la Ve'rite bien generate, puilqLi'elle setcnd dans tons Ies degres; ce n'ed cependant jias la feule de cette efpece cjiie Ies rccherches de M. Bezout lui out indique'e. 11 trouve en ge'neral dans tous Ies degres a finliiii des dalles entieres d'equations refo- lublcs par la lomme de 2 , 3,4, &:c. radicaii\ du degre de lequation , jufqu'a un nombre de radicaiix moindre d'une unite que celui qui exprime le degre de requati(;n. Le cas dont Jious venons de parlcr, &; ceux de M." Moi\re &. Euler, ne font eux-memes que des cas particuliers de cette icgle ge- nerale , que M. Bezout ne iait qu'inJiquer ici , tn failant ef- jxrer toute la luite de ce travail. 11 ell bitii a iouhaiier qu'il en emichille promplement I'Anal^le. V. Ics.MJtn. p. 1 6 I . ii6 HisToiRE DE l'Acadlmie Rovai. f. A S T R O N O M I E. S i' R LE SATELLITE VU OU PRESUME AUTOUIl DE VENUS. IL paroitra /aasdoute fiiigulier que I'exideiice d'un Satcllilc aiiloiir ti'iiiie Piancle aulii proclie de nous que V'likis , puil?e ctre douteufe parente de la Coincte dans !e ciel ctoilc a celle que lul verioit parcourir un obfcrvateur place au centre du Soleil. On lent alle^ combien ce calcul doit etie penible 5c combien on efl oblige de (aire de faufles poliiions avant que d'avoir trouvc celle qui lalislait aux obfervations. Pour t'pargner line partie de ce calcul , M. de la I.ande emploie une mcthode graphique trcs-iiigcnieule : ii decrit un grand cercle qui reprclente I'orbite de la Terre , au centre duquel on place le Solcil, n'eiaiit pas iiccelTaire pour I'opcra- tion d'avoir cgard a rexcentricilc. On place (ur ce cercle la Terre dans les pofitions quelle avoit aux jours des obfervations de la Conicte; & ayant tire de ces points des ligiies allant an centre ou au Soleil, on tire de chacun de ces meines points des ligiies indclinics , tailant avec les premieres des angles cgaux a ceux des didinces appa- rentes de la Comcte au Sole! I , rcduites a lecliptique. II e(l cbir que la podlion rtelie de la Comeic le tiouveia cbaque jour far la ligne qui exprime pour ce jour-la la poliiion appa- reiite ; rclle a lavoir a quel |x)int de cliaque ligne. Or voici comment on le j^eut d-termtntr. La tlicoiie Newionienne nous enfeigne que fi on partage I'orbite d'une plancte en parties qui-lcoiiques, ik que de ces divilioiii on incne des lignes au iioleil , ces ligncs formeront des eljieces de lec^eurs ou triangles , doiil I'aire lei-a loujours propoi'tionneile au temps pendant lequel la partie de I'orbite DES Sciences. 127 elliplique qui lewr feit de bile , a etc- ]xircourue par la plaiiete. D'apics ce prjncipe, on dierclicia done (ur les iignes qui vonl de k Tunc a la Comcle des points tels , que menanl de tous CCS points iks ligiies au Soldi , ces Iignes fomient des triangles dont les aires foient proportionnelies aux temps ecuuli's enlre les ob.'er\ations , & ces jraints feront des points de la courbe que dccrit la Comcle. Si done on fait jwller jiar ces points Line parahoie, ce qui ne dif^crera ]->as fendljlement de I'ellipfe pour la petite partie qua parcourue la Comcte, on aura i'orl)ite de ia Comcte rcduite a Iccliptique : on a d'ailleurs fes latitudes vues de ia Terre, qu'on raluira aux latitudes vues du Soleil au moyen des didances donnces par les operations que nous venons de decrire. On pourra done avoir rinclinaifon de foil orliite, le lieu de fon noeud , la podtion du grand axe de i'orbite , le palTage par le pcriliclie, en un mot tous les t'Icmens de la tlu'orie , qu'il ne s'agira plus que de vcriher par iin calcul , dont les ojxralions graphiqucs out fupprimc la plus grande partie. C'ed a I'aide de cette methode que M. de la Lande ayant calculc, (uisant (es propres oblervalions &: lui\ant celles de M. Meffier , a ticlermine que la Comcte a\ oit pafll' ]iar Con jKrihelie le 2^ Mai a 3'^ 2y' du matin, quVile ctoit jxMir iors plus cloignce de ia Terre que le Soleil d'environ un centicme de la diflance du Soleil, ou 3 3000 lieucs,qiie le lieu du pciihelie ctoit a 1 5'' 1 5' de I'Ecreviffe, que le Noeud afcendant ctoit a 19'' 20' des Poiilons , que rinclinaifon de I'oibite ctoit de 84.'' 45', & quVnfin cetle Comete alloit fui\'ant i'ordre des Sigiies. Les mcmes cicmens ont etc determines par M. Maraldi : I'accord qui fe trouve entre ces determinations & leur con- formite aiix obfervations , prouvent cgalement & i'exartitude des Obfervateurs & la bonte des mcthodes de rAfbonomie inoderne. • Le noyau de cetle Comcle a paru adez luniineux , mais mal terminc; elle avoit line petite queue oppolfe au Soleil. Si elle avoit pafle par Ion pcrihclie au commencement de. llS HiSTOIRE DF. I.'ACADEMIE RoTALfe Fcvricr, elle auroit pu apprncher allcz piv5 de ia IVrrc pour fire trcs-vilible ; il faut incme quelle foil aflez. strode , &. peiit-ctie piLis que la 1 eiie , puikju'on la voyoit encore iorf^ quelle cloit a une dilbnce prelque double de ceile duSoleil, ced-a dire a environ loixante millions de licues. En conipoi-ant i'oibite de celie Conicte avcc cellcs de quarante-huit autres, qui nous font connues par Its obfei \atioiu anciennes, on n'en irouve aucune qu'on puilic (oupvonncr dttie la nume. C'en e(l done une loute nouvcllc uu [x^ur pailer plus jufle dont la route nous ctoit totalenient inconnuc. Si on veut faiie attention au point ou en d\ pixTenienicnt 1 Allrononiiedes Cometes , & le comparer a cclui oii clle ctoit au commencement dece fiecle, on (era certainemcnt etonnc des progrcs quelle a faits en audi peu de temps. Si R LES OBSERVATIONS SOLSTICIALES FAITES A SAINT-SULPICE. V. les ML-ni. /'^N ne lait pas encore bien certainemcnt li I'obliquitc dc J). 263. \^^ i'ccliplique ell conllante ou variable, Its lenlimens des Aflronomes font partagcs (ur ce point : le moyen le plus sur de rcToudre cette qucllion , ell cenainement d'obfcrver exaclement les bauteurs lolllicialts du Solcil pendant un grand nombre d'aniices. M. Ic Monjiier a fuivi celte mcibode ; il a employe a cet iifiige ies obfervaiions faitfs annce par annt«, dcpuis dix-buit ans, uu gnomon qu'il a etabli lui-meme dans Icglife de Saint- Sulpice : ce gnomon ert compofc d'uii objtcTil dc J^o pieds de foyer, dont I'axe ell lixc dans le plan de la mcridienne ; i'image du Soleil y eft re^ue fur un marbre blanc fixe dans le carreau de leglile, & ce marbre ell convert loutc I'annce d'uiie plaque de broiJze, qu'on ne leve que pour faire ies oblcrvaiions. Le grand axe de cette image a fur le marbre p pouccs 7 j ligncs, &.uiicligne rcponda i 6" j; d'ou il fuil qu'une fccondc y ctl DES Sciences. rip y eft ties -perceptible, puilqu'elle eft a tics-peu pres la ki- ziciiie |i.iiiie ti'iiiie ligne. Lt> ()l)lei vailons (|ue M. \c Monnierdonnedans ce Volume , compiennait ccllfs qui out cic failes depuis 1744. juftju'eu 1765 ; cclks de 1764 n'oiit pu y avoir place, p.iice que cette partie du volume cloit dqa iinprimc'e quaiid elles out ^le faites. Comme cependam it ttoit utile qu'elies parii(Ient a la /tiitc des aulres , nous a\ons cru que le Public nousfturoit grc de ks inicier dans ceile hliHoire; les voici telles quil nous les a communiquces. «■ Les termes du grand axe de I'image du Soleil , graves fur le marbie en 1745 , ^"'^^ marques par des trails noirs « dune tpailfeur alfez ienlible pour eire \us (ans lou[^ ; ces « termes ont etc gravLS dans la plus grande (.'levaiion du Soleil , « c'e(l-u-diie lorfque le noeud de la Lune etoit dans le Belier. « Le 20 Juin 1764, le Soleil etant parfaitement bien ter- « mine & le ciel fans nuages, I'image du Soleil a paru com- « prendre les deux termes, c't(t-:i-dire quelle delx)rdoit d'un « fixicme de ligne dii coic' du lud , Sc dun tiers de ligne du « cote du nord , le Soleil etoit alors de 4 (econdes au-de(loiis <• du riopic]ue ; d'oii il (uil qu'en faiiant la redudion , I'image « du Soleil (e irouve etre revenLie au meme point preciienient « ou clle etoit lorlque le lieu ilu noeud de la Lune fe tronvoit , « il y a dix-huit ans, au commencement du (igne du Belier; « d'ou Ton duit conclure que la prctendue ilimijiution de I'obli- « quite de leclipiique, a raifon d'une minute en Cent ans, n'a « pas cte' Icndble a un inftrument qui donne , en pareils cas, " Iti hauteurs mieux qu'a 5 kxondfs pres >>. 11 paroit done relulter de la luite des oblervations , faites ail gnomon de Siint-Sulpice , & coinmuniquees par M. le jVlonnier, que lobliquitede IVcliplique n'a eud'autres variations que celles qu'y occalionnent la nutation dont nous avons parle en i~45 '', &. dont on Irouvera les princi|K's en ce volume ' ^'7- ^Jf- dans I'Eloge de M. Bradley; il iaudroit done abandonner la '^^■'■^''■'^' diminution abLlue de I'eciiptique, tjue la comixirailon des oblervations anciennes aiix modernes, lemble donner dc 45 130 HlSTOlRE DE L'ACADlfMIE RoTALE fcconJes eii un liecle , ou au moiiii la lup|X)ler btaucoiip pins petite , puilijuVlle n'auroit prodiiit aiicune iliffiiicnce knlibie dans I'd pee tie Jix-luiit ans , (ilion d'line diminution conf- lanle dans lobiiquitc de I'eclipiique , &. vuiei comment il pretend concilier cette diminution avec les oblervations faiies au gnomon de 5"aint-Sulpice. En luppofant, tl'apres la compraifbn des anciennes obler- vations avec ies modernes , d'apres celles de M. I'abbe de la Caille & celles de M. de la Lande, & ciilui d'apres la thcorie Newtonienne , la (.limiiuition de robliquilc de IVcii- pliciue de 4 5 fecondes pr fiecle , elle aura du varier en dix- huit ans de 8 fecondes ; or 8 lecondcsrcpondeiit (iir lemarbre du gnomon a un elpce d'une demi - ligne , & il ell bien certain que cette diminution auroit du y ^tre aj->er^ue , fi on fuppofe 1 innrument exempt de toute variation ; mais M. tie k Lande ne jxrnle pas que ceile (uppoliiion loit Itgilime , il a trouve, par le calcul trigonomctrique, qu'tn (uppofuit que le inur de lace du jxjnail qui fupporie robjet^lifail bailie feulemtnt d'une ligne , cette variation a du faire ablolunient dilproilre celle qui auroit ete auilte: par U diniiniilion reellc de I'obli- quite de I'cxliplique. Or , quekjue bien londe' , quelque bien bali que Toil cc portail, elt-il biai probable qu'un mur dc 0ES Sciences. 131 quatre- vingts pieds dc hauteur, dont ie |xmJs efl Immenfe 6c ((ui eO. encore charge d'liii portail a(kz madil , n'aii [xi bailicr cii dj\-huil ans d'nnc ligiie, (ur-loul uii iinir bali depuis |)eii d'annees , ik (jui n'a pas encore acqi'is toute la conliltaiKv ? II e(l an coiitraire tris iiaturtl de f()up<,onncr c]iril a pii s'atiailier; ik uiie des plus giaiides prcuvcs c^u'on puilfe dc:)nner de (a (olidite , e(l quit ait varie (1 peu. M. de la Laiide en coiiclut que Icsohfervations (ailcs avecun(]iiarl-de-ceicle de fix picds, bicii divi(e,& qu'oii j'JCut vuihcicii lout temps, doiveiU euv prcfcrces , pour des lecherches aufii delicaies (]ue cellcsdoiu il i'a;il , a Cel-es qu'oii pent faireavec des giioiiioiis meme tres-giands , (jui ne peuvei.t jamais etre e.vempls de quclque loup^oii d'iiicciiilude. SUR LA CAUSE DU MOUVEAIENT OBSERVE DANS LES NOEUDS Du tro'ifiemc if du quatrieme Satellites de Jupiter. IL efl conflant , par la thcorie de I'atti-aclion , qu'une Plancie ^- '" Mem. atlirec par une autre , <]ui (e meut du meme lejis tians uiie P' "^ ' orbite concentri(|ue a la piemiere , produit dans les noeuds de la pi^emiere uii mouvemeiit en inns contraire a celui de la Planetc attirante. Mais il taLit bien faire attention que ce inoiivement en fens contraire ell celui du mend ou de linierfecflion des deux orl)ites, & qu'il pourroil tres bien arriver que ce mouvement, retrograde, pir exempie, lur I'orbiie de la plancte attirante , de>. int direct li on Ie rapportoit a I'interfec'-lion de I'orbite de la planetc atlirceavec un troilieme plan. Nous avonsexpliqu^ I'aniiee derniere * loule celte tiic'orie, en parlant d'un Mcmoire * i'ty. Hlfi, de M. de la Laiide (ur les Ncxuds des Planetes principales ; '7^''l'-'S-t' void encore une application du meme principe a la th(.'x)rie du mouvement des noeuds des ritclliics de Jupiter, La lagacite des Alhonomes modernes eiit produire dans ia Nature rexecution conlianie ci'une incme ioi I SO'R UNE NOUVELLE AfANlERE De trouver , avec iine tres - grande pretifwn , le tmuvemeut hora'ire de Venus ou de Aiercure dans leurs pnjfages Jur le SolcU. UN des plus grands avantages de i'obfcrvation des pjfliiges y lesM'ni de Venus (i>: tie Mereure fur le Soleil , ell de rixer p. y6. avec la plus grande precifion , riiiclinaifc)n de I'oibite de ces planctei avec IVcliptique & la pofition de ieur n(Tiid. £n eiTet, comme le nneud de ces planetes eit toujours alFcz voilin de la conjoniflion dans ces oblervations, la trace de la planctefiir le di/ijiie du i'oleil , ddenniiit'e par les points oblcrvcs , doniie , avec line tres-grande precilion , cette portion de I'orbite de la planete, 5c par confc'quent Ion incliiiairoii a IVclipticjue &: la pofition de fon ncxnid: on a pour lors, prefque ians calcul, plus de p(jinls ile I'orbite en deux lieurcs tie temps qu'on n'eii obtieiidroit en plufiCLu-s mois avec bieii du travail hors de cclte circondance. Mais il cH nt'cefiiiire aiid'i , pour faire iiGge de cette cir- conftance (i (a\'orable , tie connoitre, avec toutc ia precilion poffible, la qiiantite de rnouvcment.que la planete tail en une beure, ce qu'on ap|x;lle k\\ w.ouvcmcnt boniire. La mointlie erreur dans cet cLment ; nirroit en introduire de trcs-confi- derabies dans les lefultais , & par conletjuciu les Aflrononies- ne peuveiit s'appliquer avtc trt.p de lujii ;i le n tlit rcher.. K iij. 13+ HlSTOIRE DE I'ACAD^MIE RoTALE Ccue recherche, que M. tie .la Linde a entreprife , ^toit d'auMiit plus ntxrellaire, que par les mcilioilcs oii]in;u'res on ne poiivoii gutre s'aliurcr qui i o ou 15 Icconiies jircs de la qiuiitilc' dc 1 incliiuiloii de lorbite, qu on trouvera ccriaiueinnit avcc bicn pkisdeprocilion par la mchode dc Al. de ia Lande, qui |X)jrroit doiiner ie mouvcmciit horairc a un ccmitint dc icconde prcs, au lieu quelecalcul ordinaire jwr Ics lablcs y lailfe toujours une denii- Icconde d'inccrtiiude. Nous dilon> quelle pourroil d(;niKr, car il taudioii [X)ur cela qi.e lous les (.Icmeiis ^u'ou cli oblige d'cmplo)cj- dam ce calcul fulleni lulceplibles tie la memc prccilioii , inais cii IVtal ou \h lani oji en [xjut efpclrcr imc ircsgiande, &. examiner, fuis Ic IccoLirs des 1 ;ibles, les dilfcremcs liip[X)(iiioiis qu'on dt oblige de iaire & ce qui doii J e(. liter dcs cicmeiis qu'on einploie diiecflemcnc a ironxer le mouvemeiu lioraire & (es inc^aliic's piiidanl Ie temps du palTage; element julc|u'ici neglige pr Its Afbonomts , & di n^ le dtfaul a du introduiie bien des incertituilcs dans leurs rcluliais. Cetle mediode , dont nous ne jx)u\ ons donncr ici (|uc la plus Icgcie idt«, conlille a recherclier , au mo)en de lexecniricite 6c de la dilbnce de la pianete, fuppolccs connucs , quel doii cire dans le temps donne le mouvcment vrai de la pianttt. M. de la Lande trouve alojs, |)ar un calcul algcbriquc aliez (nnple, cc qu'on doit ajouier ou relrancher de cc mouvenient vrai pour avoir le niouvemcnt ino) en , tk cell ici la pierre de touclic du calcul. Comme ce mouvement mo\en e(l allc/. bien connu par les Tables , li le reliiltat qu'on obtieiit pr le calcul , (c trouve conlorme au mouvement moyeii qu'elles indiquent , on ^>eut s'alliirer t]ue le calcul ell bon, mais fi au conlraire il y avoit de l;i difference, il faiidroit revenir fiir les |>as , & chcicher le(]i.el de.^ elemens a beloin detre coirigc, ce i]ui (e trouveia toujours allez lacilement ; a|ircs quoi on rtduiia le mouvement horaire aind trouve i I'tcliptique, par le cdcul trigonometriijue. Ce mouvtmuit horaire eO celui qu'oblerveroit un Aflro- nome |ilace dans le Soleil ; mais il elt aile d'avoir cclui qui tloil eue vLi de la lerre. Comme ccs deux Obfervateurs & la PES Sciences. 135 plancte font en ce cas dans iine muiie lignc drolte, ies mou- veniens Iioraires qu'ils obferveront ne ^icuvenl dititier q./fii €e qu'ils fcronl proprtionneis aiix dillances , &. en ce cju'ils ks verront fe faire dans des (ens oppofes ; il ne Icia done qucfHon line de ies aiigmenler on dc Ies diminuer , 5c de tenir conipte dii changenicnt apparent que le mouvement de la Terre y peut caiiler. Combien d'atteniions nc'cciraires ponr la determination dcs clcmens de la thcorie des planetes, dont on li'avoit pas ii y a moins d'un ficcle la plus petite connoilJance I OBSERVATION. MDF. LA Nux, Conefpondant de i'Academie a I'ifle • de Bourbon, a niandc a M. Pingre, qui I'avoit prie de comparer plulieurs Etoiles du cicl aullr.il , (ju'il scioit fervi pour cette operation d'un moyen (ingulier. Ce moyen con- fidoit a regarilcr Ies etoiles a travers des corps diaphaiies un pen ncbuleiix &. plus ou moins epais : telle ctoile qui doit vidble a travers un corps diaphane d'une cerlaine epailTeur, celTbit de 1 clre des qu'on emplo) oit un corjis feniblable , mais |)lus (.'pais. Avec des tranlparens de diaphancitc c'gale , mais depaiffeurs ditTcrenies v8c graduees , on pourroit parveniv a clafJer Ies etoiles d'une nianicre bien plus sure que par I'efUme ; on pounoit nicine s'allurer li dc certaines t'ipiles qu'on foupconne d'etre ^•ariables, le (()nt reellement , puitqu'en cas d'augmentation ou de diminution de leur luniiere , il faudroil employer des tranfpaicns plus 011 moins cp^is. Ce moyen a paru afiez fimj)le & alTei ingenieux pour meriter que I'Academie en fit part au Public, &i. in\iiat Ies Ailro- nomes a en edjvcr I'u(.!g?. Nous renvoyons entierement aux Memoires , L'Obfcrvation de I'Eciiple du quairieme falellite de V. Ies Mem,. Jupiter, du 25 Janvier 1762, par M. MaralJi. P-7+- >. L'Oiilervaiion de I'Eclipfe du Lune, aitivce Ja uuit du 7 p. 170.. aii 8 Mai, par ie mi^ine.. V.I«Mcm. ^3^ HiSTOIRE DE l'AcaDI^MIE RoTALE p. ioj. L'oblcrrvaiioii de la mcinc F.tliple, |xir Al. le Monnier. p. -25!}. L'Eciit dc M. tie la L.aiule, iiuiluii-; l.)l)lei\aliori (jiii piou\tf que le iliainciie apprciu dz Venus nt- ilimiiUie pas IciuiUc- moit , lors m^inc qu'il eil vu (iir le ui que du Soicil. P ■4-9'' La Rcpoolc A eel Ecrit, |xir M. le Monnier, p. 262. L'OblerviUion dc qudquei plialcs (.le I hclipic dc Soleil du 17 Oolobie, taiie a la Mormaire pii's Monilort-l'Aniaury , jxir M. de Fouihv. p. 4.86. L'Etiit de M. le Monnier, fiir le mouvement apparent du Sojcil & (ur la necellue de recourir uniqiienKni a.ix oblcrva- tions du liecle precedent ik dt; cclui-ci , [X)ur en deduiie le mouvement du iireud de Venus. B. 570. LOblervalion du paliage de Venus fiir leSoleil, du 6 Jnin 1761 , avec la determination de la conjonctioii & de la jxjfiiion de Ion Noeud , par M. Jeaurat. C'^ETTE annee parut un Ouvrage dc M. de la Lmde, J iniitule: Expojilion du Calciil ajhoiionu'juc , in-12, i Ilinpiimerie Royale. L'Ouvrat»e duquel il efl ici queHion , n'efl |K)int un 1 laitd complet du Calcul allronomique; I'auieura eu principalement en vue den faire ym lupplement au Livie ile la Connoiliance des niouvemens Ctlelles , qu'il jniblie chaquc aiiiux; par* ordre de I'Acadi'mie. La Coniioiinince des mouvemens Celefles , connue depuis long- temps l()us le noin de Coiiiwijjduic des Temps , contenoit, outre tout le detail des lieux du boleil , dc la Lune, des Planetes , &c. un aii'ez grand uonbre de Tables uliles. Lorf' que M. de la l,ande hit charge en 1758 de cet Ouvrage, il juge-r a proposily i.ift'ier des Tables nou\elles; mais comme eiles auroieni tnorniemtnt giofii cet Ouv rage, qui doit rtla- tivement a ks ulages etre fH)riatif; il fillut en fupprimer d'auires qui cep.ndan' pouvoient avoir aulfi leur iitilite. Pour concili-r , aulani qu'il eloii polhble , I un 6<. I'aLiirc objtt , il imagina de raf'tnihlei en un It ul corps d'ouvrage loutes eelles qj'oii auroitdc oblige dc repaer lous ies aiis, ik den (.\\\e, tomine b E s Sciences. 137 fomme il le dit ini-mcme , iin fiipplaiicnt pcrpetiic! a tm Livre <]ui clidiige chatjiic evince. Parce nioyeii ils'elt procure' le double avantage de mt'nager pLis de place dans la Connoiliance iles mouvcmens Ccleiles , pour y infcrer les objets qui! cro) oit devoir y placer , & de pouvoir tniiter un peu plusau ioiiij; ceux doiit il a conic>o(e I'ouv ragetlont nou5 avoiisa nndie conipte. Le Caleiidrier fail le piemier article de ce Li\ie. Lci inou- vemeiis cc'Icfles eiaiit la nielLirc de la tluree du temps , il eiolt bieii julledc coimneiicer par en expliquer les piincipaks divi- fions & de faire voir avec cjuelleadiclic i'lndullncde I'bomme a trouvc le mo^en tie sen atiurer: on n'a ]ias ccmmunement la moindre idc'eile l(Hit letra\ail ck de tout le genie qui out etc neceflaires pour former dtsannc'es, <]ui doi\ent nc'celfairement elre conipolees d'un iiombre coni[)lct de jours , de maniere qu'elles ne pulTent jamais s ecarter d'un feul jour de la revokilioii dii Soleil , qui contient , outre les jours , des hcLires , des minutes & Ati fecondes , &; ce qui eft encore plus diliicile, de la revo- lution de la Lune, qui devient nectflaire |iour la celebration des Petes mobiles; c'eft cependant ce qu'il eloit quellioii de (aire , 8c ce qu'on a laii reellement , lors tie la reformation du Calen- drler en 1582; elle fera a jamais une cpoque memorable dans lei fades de rAflronomie : M. de la Lande en doniie lous les principes. Lor/t]u'on trouve dans un almanacli les principaux points du Calentliier enonces pour \.m^ annc'e, on e(l com- munenient bien eloigne de penfer qu'il en ait tant coute jx)ui les y mettre. Les annces font compof es de jours , mais les jours fi^nt compofcs d'heures , de minutes, defecontles, qui luivcnt, comme les degrc's du cercle, laprogrefTioii fexagelmiale, c'ell- a-dire que foixante lecoiitles valent une minute , loixante minutes u\\ tiegre ou une heiire, &c. II tloit done arriver qu'on rencontre frequemment dans le caleul , des fractions fexagtdniales ; on y rencontre audi tres-fouvent ties fracflions dccimales. M. de la Lande donne la maniere dont les unes & les autres, peu iifitees dans le calcul ordinaire, doivent etie traiiics. Tons ceux cjLii out la plus petite connoiflance des Malhc- ////?. iy62. § 138 HisToiKE DE l'Acad£mie Rovale matiqiies, connoiffent le calcul tiigoiiometiiqiie ordinaire, mais ]e5 nonve'iles theories iiitroduileiit fouvent dcs cquiiticins, dans lefquclles les I'lnus taiigentes & (ccanies font reprclciiks (ous line forme algc'brique. M. de ia Lande eiift igiie a les faire repiroiire foiis leur forme natiirelle & a liouver mcme dans I'occafion les finus & ies tangentes fms Ic fecoiirs des Tables: il donne de mcme, dans un autre aiaide, le calcul des iradions par les logariiiimes. Muni de tons ces principes, M.de la Lande a donnc, article par article, la manicre de calculer prelque tons les objets qui eiitrent lu'cellairement dans la Connoiliance dcs mouvemcns ccledes, comme le commencement &. la hn du Crcpulcule, le point de I'liorizon 011 le Solcil le Icve & celiii 011 il le couche, I'heure de Ion lever Ik. celle de Ion coiicher, les arcs {emi-diurnes ou la portion de chaque parallele diurne du Soleil , qui s'cteiiddcpiiis le mcridien JLilqu'J I'horizon dans la lalitude de Paris , la longitude du Soleil au midi de Paris 8c aii niidi de tons les lieiix de la Terrc , mcme a toules les licures du jour, fa dcclinaifon, la dilhince de IF.quinoxe ou du premier }X)int d' Aries au mcridien , le temps moyen a rinllant du midi vrai , ou I'lieuie que marc]ueroit au midi iiidiquc par une mcridienne xme pendule rcglce lur le mouvement mojen du Soleil; 1 equa- tion de I'horloge, le lieu de la Lune, fon palTage par le mc- ridien de Paris , &c cciui de tel autre lieu donnc qu'on voudra , le lever & le coucher de celle Planeie, la liile des oblcrva- tions a faire dans chaque mois, article bicii important jxjur rAflronomie & d'une commodilc immenle pour les Aflro- nomes; le palliige de ia Lune par Ion apogee & [xirfon perigee, tres- important a connoilre pour les iiiarees; le paliage des Planetes pr ieurs aphelies, par leurs jx'rihelies , par leurs moyennes dirtances & par leurs noeuds; ceKii de Jupiter & de Saturne pr les ncruds dc leurs laiellites , & celui de ce dernier par les noeuds de fon anneau ; le pillage du iiulcil par le parallele des diffcrentes Eioiles avcc Iclquel'es . n le peut comparer; fon pil^ige par les mvuds dcs Planetes qui lervcnt lain a daeiniinei- ks UKlinairoii.s de leuis oibcs fu;.- '^Vclipiique , DES Sciences, i^^ \es phafes Je Vuuis , ou il enleigne a calcL.ler la qiiantitc de liiiiiiae quelle doit avoir rclalivement a fa polilioii, tantavec ie Soleil qu'avec la Tene ; ies Etoiies nouvelies 5c ceiies qu'oii nomine clmngcanics , parce qu'cllts \ariL*nt de gi'andeur Sc de Jiimicre ; la kimieie zodiacale & le temps de fes apparitions, les longitudes & les latitudes des Planctes , les Pxlipfes di.s liUellites de Jupiter Sc la maniere de les oblerver , la maniere de determiner leur lituaiion apparente Sc d'cn dreller la figure. Tuus ces ohjets 5c la maniere dc les calculer, formtnt une partie confiderable de I'Ouvrage de M. de la Lande : nous n'aurions pu enlrer dans le detail de cliacun fans exceder les bornes dun extrait ; nous nous contenteroiis de dire qu'il joint par-tout aux methodes ufitc'es les nouvelies de'couveites 6c les nouvelies equations, qui font a la fois le fruit de la theorie de la gia\ itaiion 6c celui de la prccifion des obfervations mo- dernes , 6c nous nous haterons de parler de quelques objets jilus importans qui compofent le relle de cet Ouvrage. L'obliquite de I'ecliptique eft le premier. On f;iit combieii ies Aflronomes cut t'te 6c font encore partages fur ce fujet ; les uns rcgardent Tangle de IVcliptique comme conflant, a la nutation prcs , ce mouvcment de balancement qui la fait va- rier de i 8 fecondes en neut ans, 6c dont nous avons parle dans ce Volume; les autresau contraire regardeiit cet angle comme decroiflanl re'ellement. M. de la Lande embrafie le fenliment de ces derniers, 6c fixe cette quantite de diminution abioli.e a 47 fecondes par fiecle. En tffet , non-feulement les obferva- tions de plufieurs ctlcbres Aflronomes femblent I'indiquer , mais encore la meme theorie cjLii donne la nutation, donnc aufTi cette diminution abfjiue ; 6c fi Ton aJopte I'une , il femble inconfequent de vouloii- rejeter I'autre. La pofition des etoilcs e(t un des points principaux de i'Allronomie ; c'efl a elle qu'on doit comparer les planetes pour de'terminer leurs mouvemens apparens ; mais pour pai- venir a fixer la pofition des etoiles, il ell ncceliaire d'en avo^r quelques-unes placeVs avec toute rexaoliiude polfible, aiixque'f s on puille rapporter les autres; c'efl en les comparant au iiolcil, i> i; 140 Hl.'^TOlRE DE l'AcAD^.MIE RoVALE lo:l(]u'il pciiie dans leiir par.illclc, qu'oii v parvicnt. M. Je fa LanJc doniie tout le ditail de ceiie maliode; & |xiiir en laiie voir I'exaclitude , il y joint unc Fable des podlions tie pluliturs ^toiles dc la premiere grandeur, dcierminees en (.ks lenips & lies circonflanccs dilierentes, &. qui cependant dilTerent lipeu cju'oii les i")cut regardcr comnie parlaitcmenl d'.tctord. II elt bien evident que lorlqu'on veut comparer des obfer- vations d'uoiles , faites aujourd'hui , avec celles (jui ont etc faiies ancicnnement , on doit avoir egard a la prcctliion des equinoxes ou au mouvenient par lequcl ies inierleclions de IVcliptique & de i'equateur reculcnt contre I'ordre dts %nes, piiilque ce mouvement Ics fait paroitre s'avancer dans Ic lens de la longitude. Mais il e(l encore un autre mouvement par lequcl lecliptique change fa polilion coniinuellement , elle y ell foliicilee a cliaquc inllant jxir I'acflion {.\es autres planctes , qui nVtant j^as dans le mc nie plan qu'elles, tendeni a la dLtourner. Cetie ae^ion geneiale, combiner de mille maiiieres , torme cependant iine adiou totale , qui alteie d'une pan I'obliquite de lecliptique & de I'autre la regularite de la precellion i.\es equinoxes , & cell ce qu'on ay>pt.\\c e'(/!uitioii Javliiire , parce cjue la qiuintite n'cn eft dt'terminee que par iiecles, elle eVhapperoit aux obfervalions fi on Li prenoil par annees. M. de la Lande en detailie ici la. theorie 3c en determine la quantite, qui, comme on voit , doit cauler des variations dans Ies latitudes dc pielque touies Ies etoiles : il ajoute a cet article la maniere de calculer I'heure du plHige d'une e'toile par le muidien a Paris &: dans tel autre endroit qu'on voudra , & celle ile trou\ cr I'lieiire la nuit par la (itualioii des t'toiles circom}X)laires. M. de la Lande n'a pas oublie dans cet Oiivi-age I'arlitle des refraclions ; il donne I'hilloire abregee de tout ce qui a\oil etc lait fur cctie matiere depuis la Table publiee en i 684 pr Jem-Dominique CalTini jufqu'a M. I'ablx' de la Caille, rAllro- nome jieul-etre qui ait le plus conlribue a eclaircir cetie ini- portanie matiere: il rend compte de la melhode dont il s'eft feivi pendant Ton voyage au Cap, &. dont noui avons pari^ DES Sciences, 141 en T 7 5 5 " : il y rappellcia variation que M. I'abbjclt la Caille * i':^. hifl. a oblervc'e dans la rctiaclion qui depend de la pefantcur & de la 'y'-'-^'i'' "^' tcnipaatuiede I'aii-: il y paile de la grande rtTiadlDn ohlcrvte par M. Bougucr , lorlque les Afbes le peuvent voir au-de(ioiis de ihorizon & en intlicjue la thi'orie, expliqucepliis au long dans I'Midoire de rAcadcmie de ly^i)^': 11 y joini la manicre ^Ucm.i-^D; de determiner I'accoiirciliement que les rthaclions caulenl ajx '' ''-'*' diamctres du Soldi & de la Lune inclines a I'hori/.on ; oi)jet important ilans bien des occalions 011 Ton peut a\oir beioiu d'obtenir ces diametres avec une trcs-grantle exaditude. Une des operations les plus familieres aux Allronomcs, efl ceile des iiauteurs correlpondajiles du Solcii. On lait que le ino\ea le plus iidte' poLir connoitrc riiillant du \iai micli, t(l de pi'endre le matin des Iiauteurs du Suleil, en marcjuant I'lieure ii la penilule, & de reprendre les numes bautcurs apres midi , & que i'intervalle de tem|)s compris entre les deux obferva- tions de chaque bauteur, etant partagc en deux , donne rinl- tant du pallage du Soleil par le meridien ; mnis cette nielbode fuppofe que le Soleil ne cbange pas (enbblement de dc'clinailoi> d'un moment a I'autre, & bors le temps des loKlices il eii change continuelleinent. II faut done corriger le midi trome par les baiiteiirs correfpondantes, &; AL de la Lande enfeigne a calculer &. a de'terminer les termes de cette etjuation. Lorfqu'on obferve ia hauteur d'un Adre dans la lunette dii- quart-de-cercle , le hi hoiizontal eft ne'cefiaiiemtnt dans le plan d'un grand ceicle , qui patie par I'Afhe & par I'cxil; ce ill done s'ecarte neccllairement vers fes bords, du cercle paral- icle a I'horizon , qui e(l un petit cercle: or comme il arrive fouvent que la liauteur n'efl pas prifeau centre de la lunette,, il eft neceffaire de corriger cette hauteur obferve'e , h on \eut: avoir la verilaljle. M. de la Lande en. eigne a calculer cclte corredion , qu'il applique aufii a I'encur caufee dans un qunrl- de -cercle par le iion-paralleliime des lunettes &. tlu plan de I'indruuieni. 11 arrive lou\ent qu'on ne peut pas prendre la hauleui* d\iu Allre au aiumetu de Ion palia^e pai- le meridieu, mais 1^1 HlSTOIun DE L'AcADtMIE RoYALE (tiilement qiielques minutes avatit ou aprcs ; alors il ell iiccefBire tie rci-Iuire la liatiicur ol)ler\c'e a cclle que TAflre aLiroit eiie s'il avoit etc o!)(ervc an nu'riilleii. M. tie la LinJe enlciiiiie I'ait de fjire ceite reJuflioii &. d en determiner la quantitt'. Laberraiion , ce moiivement appnrtnt fi (inmilicr des t'loiles &: des pianctes, dt'couveit \x\y ttu M. Bradley, ne [v)iivoit manqueide tioiiver place dans i'ouvrage de M. de la Lmde; il ydonne un abrcge ties principes liir lelquels en efl fondt« la tlicoi ie , 5: la manicie d'en dt'tcrminer la (juantitt^' par le calcul ; maiscomme rAcademie a dcja rendu compte tie cette maticre • i^y. //.v?. dans les Hifloircsde 1737 '^ &. de 174.6 '',&; que d'ailleurs ''7S7 ■}•''■• les princijxs de I'aberration fe troiivent dans I'Eloge tie M. iicm.17^ ' Bradley, imprimc a la fin tie cette Hiiloire. Nous iirions ie Le^^eur de vonloir bicn y avoir recours. Nous en uferons encore tie mc^me a I't'gard de la nutation de 'Ucm.t^^f. i'axe terreRre, dont nous avons en 1745 *■ expolc les principes l*'-^^' qui fe relrouvent encore dans le mcine Eloge de M. Bradley. Le diainctre de la Lune (e peut obtenir, coinnie celui du Soleil , par le temps qu'il met a palfer par le mtridien ; nrais ce dianicire ainfi dt'terminc , e(l fujet a une corretflion : le niomeinent propre de la Lune elt alfez vif pour que la portion quelle parcourt pendant le temps de ion pafiitge foil fenfible , & que par conlt'quent le temps de ce jxillage en foit augmente ; il faut done diniinuer le diametrede la Lune, determine par cette voie , & M. de la Lande enfcigne la maniere de determiner cette diminution. Le menic diametre de la Lune (oufTre encore une variation tres-rtelle, a raifon de fa hauteur fur I'horizon: comme lOb- fervateur ii'efl pas place- au centre de la Terre , mais a (a fur- face, il efl (•vident que iorfque la Lune ell iWon zenith , elle ell jilus proche de lui de tout le nyon de la Teire (]ue lorf- qu'elle ell a I'horizon ; le diamcli-e de la Lune \a done en croilfant depuis que la Lune fe leve jufqu'a la plus graiide elevation , 8c M. de la Lande donne les regies nccclfaires pour determiner la quaniitc de cette evaluation a chat^uc degrc' d'elevaiioii de la Lune. D E S S C I E N C K S. 1 43 La proximite de la Lune a la Terie e(l a(fez granJe pour que de dtiix Obfcivateurs places en deux endioits diticreiis, I'lin voye la Lune couvrir une pai tie du dilque du Soleil ou line cioile , tandis que I'autre Ten verra encore cloignt'e ; ii ne fuflit done pas d'avoir determine dans le ciel la route du Soleil & de la Lune, telle quelle feroit vue du centre de la Terre, il faut reduire la route de la Lune a la route appa- rente , en la corricreant par la parallaxe , fi on veut obtenir ies phafes d'une eclipie , telles que ks voit un fpetflateur place a la fuperficie du globe dans un point donne : c etoit la mtthodc des Ancicns ; mais quoiqu'on lui prcTere ordinairement I'in- genietife maniere de dt!eiininer lesphaies par Ies projections, dont lAflronomie ell redevable an celcbre Jean-Dominique Cadini , cependant M. de la Lande a eii il'autant plus de raifon d'en parler dans ion Ouvrage , quelle avoit beloin d'Line conedion edentielle. Toutes Ies regies , donnees pour employer Ies parallaxes , fuppoloiein la Terre fpherique , & quoiqu'elle ne s ecarte que pen de la fplu'ricite , cependant ii e(t ncceilaire d'y avoir egard ; Sc non-feulement JVI. de la Lande a donne Ies principes de la methode , mais encore ceux fur leiquels eft iondce la correction qu'exige la non- fphericite de la Terre , & la maniere de I'appliquer pour deter- miner Ies pbafes des cclipies de Soleil , & deccllesdes ctoiles fixes par la Lune; il y ajoute celle de Irouver, par le moyeii de ces eclipfes , la longitude des lieux oil elles auront etc oblcrvces & Ies erreurs des Tables de la Lune, en employant la melhode des p;irallaxes : nous dilons en employant cette methode, parce que feu M. CaliMii avoit donne en 1705 " ' f'y. W/?. Ies moyens de determiner la nieme cliole , en fe iervant des '/'"S-r-'-'-' projedions. Non-ieulement on peiit tirer ces refultats de I'ob- fervaiion des eciipies des iixes par la Lune , mais on pent encore Ies obtenir par la meme voie, en obfervant exadement ia didance a ces ctoiles, lorlqu'elle sen approclie fort pres fms Ies cclipler , & iVl. de la Lamle entcigiie a employer pour ces obfervations rhdionictre de M. Bouguer, dont Jiousavons parie en 174.8 ^ " MJcm./^^.'^ f- V.-. 144 HiSTOiuE PE l'Acapemit Rovai.e Jii(c|u'ici nous navons |xirlcque . f-l!j!. Je 1,1 nicme annce ". '/Si-r- /• Qi^ einploie ordinairement , pour reconnoitre Ics taches de la Lune, une bgu re ou carte lunaire 011 clles lont compriles & reprefentces teiles qu'on les voit, awe une lunette a deux verres convexes : ces taclies lervent non-lculement a multi- plier les pliafes des ccliples , en oblcrxant Icur entree tS: Ic-ur iorlie de I'ombre , mais encore de [wints auxquels on compre les Allres qui approchent de la Lune ou qui le plongent dedous ; mais pour ce dernier u^ige, il faut avoir cgaid a un mouvement de la Lune, qui fait quelle nous tourjie tantut nil [leu plus.taiUot un pen moins ile (a partie Invifible; cette efjxce de balancement le nomme hbration. M. de la Lande en donne la caufe & les regies ; mais comme ce fujet avoit cte dqa traitc en 1721 par Al. CafTini, & que rAtaJanie en a rendu compte au Public dans Ion Hifluire de la mCine em. /-r/, annce '' , nous n'en ajouterons rien ici. ' i'' II n'cll perfonne qui ne connoille, au moins de reputation, le fiuneux problcme de I'oblersaiion des Longitudes en mer ; M. de la Lande en a fait un article de Ton Ouvpge, dans ieqnel il donne un abrcgc des tenlatives qui ont etc faites jX)ur le rcfoudre , & (urtout de la manicrc de les tronver par les dillances de la Lune aux cloiles; mais quelqu'intc'relHuiteque foit cette matiere , comme on la trouveia traitt'e a fond dans I'Hidoire de 1759 , d'aprcs un Mcnioire de M. I'abbc de la Caille , nous prions le Ledeur de vouloir l)ien y recourir. Cet article eft fuivi d'une bifloire abrtgt% des travaux & des dccouveites de TAcadcniie fur la grandeur <^ fur la figure de la Terre. Ctt objet li important pour rAHninomie, la Geographic fie la Navigation efl prelqu'enlicrement le (ruit de fes loins & lera a jamais un monument a la gloire de la Nation DEs Sciences. 14^ Nation fi-an^oife; la micux meiitce ell cerlaineiiient cellecjui rclulicdes lervices rendus a I'luimaniic. M. dc la Laiule Joint a la deleraiinalion de la figure de la Tene & de la giandeur dii Degrc, ctlle de la longueur du |)endule tians les diffcrens endioits, 8c la verificalion de la bale Ik du degie ol/firve en France, entie Paris & Amiens; la dilkrence de podiion fur le globe n'elT: pas la feule caule cjui puifle faire acccicrer line pendiile ; le ciiaud & le Iroid font akinger ou raccourcir les mctaux , l>: par conlcquenl la \erge du pendule ; il faut done de temps en temps en changer la longueur, &. M. de la Lande determine c|ue pour faiie a\ancer une pendule a fecondc d'une minute par jour , il laul raccourcir le pendule d'environ lix ceiiticmes de ligne. Le dernier article de rOuviage de M. de la Laiule a pour objet la variation de I'aiguille aimantce: on ftit quecetie varia- tion eft diffcrcnle, fulvant les temps & fuivant les lieux. M. de ]a Lande rend compte de ces vai ialions 8i de la maniere dont M. Albert Euler (fils du celebre M. Euler , Menibre de cette Academic) rend raifon de la figure bizarre dcs lignes qui patient; par les points d'egale declinaifon , tellcs cju'elles f()nt tracees dans la Carte de feu M. Halley, dont M. de la Lande donne aufTi une idee avec la note des fautes qiii peuvcnt s'y trouver. II (eroit dillicile que la premiere tentative d'un lra\ail de cctie elpece en fiat toialement exempte. Cet article eit , comme nous i'avons dit, le dernier du Volume, le refle ne contient plus que des Tables: la plus giande parlie e(l occupte par les Tables du iJoltil de feu M. I'abbc de la Caille ; elles font fuivies d'une grande quanlite d'autres Tables , relatives pour la j)Iuparl aux difTcrens objets dont nous venons de parlcr & qui lendenl a diminuerou a Hiciliier le calcul. M. de la Lande a poufie fi loin rattenlion fur cet article , qu'il a donne a la fin de cet Ou\ rage les nombres & les logaridimes les plus fieqLiemment ulilcs dans le calcul: pour epargner a (on Icifleur la peine de les cliercher, il y a joint la polition des principux eiidroits de Paris ou Ion a obfervc. En un mot , on pent dire qu'il n'a rieu oublie de ce 14<5 HisTOint DE l'Academie Royale (]ui pouvoit coiitribiier a remplir I'objet qu'il sVtoit pro|->o(J'. Cet Ouvrage ayanl , fuivaiit (on iiitemion , iailic plu.-. I'.c place dans ie livre annuel tie la Connoillance ties nioii\cmer.s ctlefles, M. tie la Lmde en a profile ]>onr placer Jans la Connoidance des moiivenicns ctlelks de i~64., ciui a ixiru des cetle annce, pliifieurs ankles intcrellans , tels t^uune nou- Aelle nu'lliode pour calcuicr Its Ecliji/es , avec des Tables Ircs- commodes |X)iir en abrt'ger les opt'raiions ; des reniartjues (ur les inegalilcs des laiellites de Jupiter, avec des Tables tkiailk'es de ces iiu'galilcs ; un a\ertifTenitin fur la grande Eclijilc du 1." Avril , le rtlultat des oblervaiions du padiige de Venus lur le Soleil, des Remarqiies nouvelles fur la conllruclion des thermomctres , des Obfervalions (ur les effeis tie laitraclion &. fur flux 5: le reflux de la mer ; les ck'mensde la Conule de 1762, calculeepar M. dela Landefurfespropres obfervations; line nouvelle Table pour trouver la diltance de la Lune a Rc- giiliis , une autre pour irouver le pafliige dc la Lune au mc'ridicn, & enfin une Table de logariihmes logifliquts ou (c.\at;t(iniaux, jx)ur calculer fans aucune rcdu(51ion les prties porjwrlionneiles des degrt's , heures , minutes & fecondes ; & tjuoitjue cetie dernicre eiit etc dc ja publite plufieurs fois , c'e(l cepcjidanl un grand avantage den nuilliplier I'ulage &. de procurer aux Aflrononies I'avantage de I'avoir toujouis lous leur main. Plus on jxjut procurer de iaciiiics au calcul , plus on procureen meiiie temps d'avaiilages a rAflronomie. DES Sciences. 147 HYDRAULIQUE. SUR LA POSSIDILITE D'AAIENER A PARIS DOUZE CENTS POUCES D'EAU. Ri ['. N n'efl peut-etre plus avantageux a une graiule ville, V. Its Mem. (jue d'Olre pourvue dans ^es tiiftciens quaitiers il'une ^' ^^7- qiiantite de bonne eau fiiffifante pour fouinir non-(euleinent aux I)c(oins joiirnaiieis des Citoyens, niais encore, s'il e(t pofTible , ail nettoyement des rues , & pr - delTus lout , aux incendies cjiii j'cuvent arri\er , & donl les ])rogrcs ne font onlinairement (1 rajjides que parce qii'on n'a pas eii alicic promp- tetnent de I'eau pour en arreter les comniencemens. Les Romains en etoienl li piTfoadcs qn'iis ncpargnoient ni peines ni di'penle pour jirocurer eel avantage aux villes de jeur dominalion : nous avons en France au moins viiigl-deiix villes on ion Irouve encore des vediges confiderables des travaux immenles qu'iis avoient fails pour y ameiier des eaux, travaux qui foul encore aujourd'hui Iclonnenieni & I'adnii- ration des ConnoKieurs. Quekjue pen conlidcTable que fut alors la ville de Paris, eile n'avoit |)as ecbappe a leurs foiiis; on voit encore dcrijcre I'aquedLic d'Arcueil & dans qutlques endroiis de la plaine, meme dans la cour de TOWervatoire , des vefliges du canal qui amenoit a Paris les eaux de Rungis ; & |X)ur le dire eri padiuu , ce canal n'cft point forme jiar des dales de pierre jointes enlemble , tnais par un maffil coniinu de jielitj caiHoux joints pr un ciment tl'une durete (iiiguliere. iSajis mcniealler chert her li loin des exemples , voyons ct tjui i'elt fait foils no5 yeux&, pouraijid djre.de ijos jxxiirs. Pour amencr a Paris .ejiviroii foi^aule pouces d'cau que T 1/ J 4S HisTOinE TE l'Academie RoVAT-E pouvoieHt alors protluire les eaux cle Ruiiyis , Alarie de Me- clicls a fait conflruiie an commencement dn dcrniir (Iccle uri aqiicdijc voutc de tiois licues de lca irop petite pour les graiules Mailons, ell en general fulfifante; -mais iJ en faut encore referver pour le nettoiemcnt des rues, pour leur arrofement en c'lc , &. jx)ur le cas des incendies ou eile e(l ablolument nt'cefi^iire. Suivant ce calcul , Paris, dans lequel on fuppofe huit cents mille babitans , devroit avoir pour les btbins jouriialicrs buit cents pouces d'cau , /ans compter ce qui feroit neceliaire pour k netlovage iics rues & pour les cas d'incendie, & nous allons bienlot voir combien il s'cn faut qu'il n'en ait cette quantite. La pompe du pont Notre-Dame donne cent a cent vingt- cinq pouces d'eau , I'acqueduc li'Arcueii environ cinquanle , ja ifamaritaine vingt cinq a trente , les fourccs du jire iaint- Gervais douze a quinze , endaiit compofecs qtie des eaux de fources & de jx'tltes livieres qui y affluent , & qui en font prelque toutes foilemcnt affeO^e'es : comment done peul-on fiippoler (]ue ce gout ne fe perde point, puiftjue la leule tirconflunce de couler dans un plus grami lii Ie leur ote il lacikiueni I II ne faut pas jnune beaucoup de reJkxioii pour IJl HiSTOIRE DE l.'AcADEMtE R OVALE eii iltincler ia ciule ; l&s eiui\ ties pclitci ii\icic.s iont arrttces a cliac]ue pas Jans leur coins pir dcs couJcs, des racines, dcs (Jit;ues, des cclufces de moulin , qu'oii ne vide pie(c|iie jamais , 5c par conrcqucnt obligees de ftjoLinier fur la vafe, des hois, des i'euilles pourries , dont elies lie inaiiquent [xis de prendre le mauvais t^oul ; les troiis oii Ion met rouir le chaiivre , les prcs qu'tii::-s cniivrent dans les inondaiions , peuvent encore comiminiqiier iine (aveur dcfagrcable ; mais qiiand ces niemes eaux font line fois parveniies dans line riviere navigable, alors tons ces inconvcniens cedent ; elles coulent avec viiefle, lans obllacie, fur un lit exempt de niaticrcs ctrangcres; ce mou- vemenl & lexpofition a lair & an Soleil, leur auronl done bientot enLnc ce goiat qu'elles a\oient contratfle par toiitcs ki circonllances dont nous vcnons de prler. Cclles de rY\elte auxquelles le gout de marais n"e(l pas plus adherent , le jier- dront done furement des qu'elles coulcront dans i\n lit exempt de tout ce qui pourra le leur communiquer; & cela d'autant plus aifcment qu'on aura attention de nettoyer le canal dc temps en temps. An mo)en de toutes ces precautions , on peut alTiirer que ces eaux (eront bonnes , fiines & certainement de meilleure quaiite que celle de'la Seine, qui, dans I'endroit cu la puifent les pompes & ceux oii les porteurs d'eau la prennent , ell chargce de Icgftui de I'Hopital general , de ceiix qu'y amene la riviere dcs Gobelins, & d'une indnited'autres cgouts de Paris. M. Deparcicux invite tons ceux qui s'inte- relTent au bien public a en iaireeux-memcs I'exjxTience, pour fe convaincre cjue I'eau de I'Yvette perd en pen de jours foil gout de marais iSc devient une des meilleures eaux qu'on puifle boire. Le troifieme article a examiner efl celui de la pofTibilitede la condiiite , & celui-ci a deux chefs ; il fiut que I'eau de I'Y velte, dans I'endroit ou on la prendm, foit affez. haute pour qu'on puifle lui muiager la pcnte nt'cciru're pour la faircarrivcr a Icndroit de Paris oil Ton ie propofe de la conduire, & qu'il ne (e troiive ■cii ciieiuiii aueun obilacle iniurnioiiiable. M. Dcparcieux s'lit aliui-c DES Sciences. 153 afKire cfu premier ; 1 .° en menmmt avec exaclltiide la cluite des moulins qui (c trouveni (ur ITvette julqu'a ia jonclion avec la Seine , la peine de celte riviere de|'iiis Jnvili juf^ qu'aii pout dc I'Hotil-Dicu , & enluite la hauteur du lul de la rue Saint- Hyacinthe , ou il (e propole dctablii- le point d'arrivee, au-delKis du niveau de la riviere; ii rcTulte de cet examen, dont M. Deparcieux donne tout le detail, quel'em de ITvette, prife a Vaugien, e(l plus haute de fcize pieds qire I'arrivce de lean d'Arcueil a Paris: a cette difference, on doit ajouter la pente qui la fait couler de moLilin en moulin. M. Deparcieux sell aflure de celte pente, en examinant la vitelie de t'eau dans les dilfcrens endioits ; & comme I'Yvette coule a(!:^uellement par un chemin ires-tortueux , tres-embar- raffe, 8c d'environ trente mille toifes de long, il tft evident quelle coulera avec une viteffe prefque double , quand le cheinin quelle aura ii faire n'aura plus qiiedix-fept a tlix-huit mille toiles , & qu'il (era debarratle de tout obllacle, & con- fiderableraent redrcflc. On aiiroit done , abiolunient parlant, a(iez de la penle de moulin en moulin pour la conduire; & les leize pieds de hauteur abfolue que noLis avons trouvc's ci- deflus, font en benefice & reiident ieulenient I'opLration plus fure & plus facile. La conduite de ces eaux ne prefente pas de plus grandes difficultes. M. Deparcieux k propofe de conduire Ics caiix depuis Vaugien julqii a la montagne qui fepare Pabifeau Sc Maffi , dans un canal ouvert , ma^onne aiix deux cotes Si. au fond; I'eau, avant que d'y entrer, paliera dans un elpaceaulli mafonne , mais un [>ea plus creux que le rede du lit de la riviere , ou elle depofera une partie des matieres c'trangeres quelle petit conienir 6c qu'on enlevera de tenips en teirips; elle patiera enfuite dans le canal , en traverlant un eipace rempli de (able & de cailloux , 011 elle achevera de fe net- lo) er , & !e canal /era delcndu des eaux pluviales , des beftiaux & nicme des hommes, par des fotles qui laccompagneront dans toute fa longueur , 8<. par des haies dVpines qu'on aura foin d'entretenir ; on aum foin de mOme den dctou: ner tous Hijh 1762. V 154 HlSTOlRE DE l.'AcAoiMIE RoYAI.E ies I'goir.i des lieux paKlu dclijucLs on p,iiicia. Ccile premiere ji.iriie nortVe d'auues diiiiculus ;i vaincre ijiie i|uek|iies l)locs de grcs afler gms , qui! en(c, reg-ardcr Icvaluaiioii de cinq ii (ix millions conime bini faite , niais il taut oblerver quel avantage en revicndioit a la ville de Paiis: ricn n'dl }x:ut-ctre plus ncceliaire a unegraiiJc ville , apres la lonllruclion des ponts, que de lui [>iociiier dans tous (es quailieis une quantiicd'eau fullilante, non-lculi.meMt pour les uiagcs d.)nief- tiques, mais encore pour enlrLienir la proprcic des rues & pour porter de prompts Iccours en casd'incendii'. M. Dcparcicu.v, aux lumicres duquel on peut ceriainement sen rappoiier en cctte parlie, sell allure, par un (cr.ip.ilcux e.vameii , iiuc la riviere d'Yvetle etoit la Icule dans les environs de Paris qui put fournir une lulliiante quanlite lie bonne cau fulceplibie d'arrivcr ii la hauteur nccellaire pour cire dilbil)ucc dans les diftcrens quariiers de Paris. Li dcpciile propolee ne doit nul- lement ertrayer , Paris ne feroil i|ue ce qu out fait plulieurs viiles du Royaume : la ville de Monipellier, qui ne contient guere que la vinglieme partie xles habitans de la Capitale , vient de (e procurer de i'cau par le moyen d'un ouvrane qui ell en\ iron le tiers ou le quart de celui que propole Al. De- parcieux , & qui ne donne que la \ iuL^lieme partie de I'&iu qui viendruil a Paris; y auroit-il done quclqiie inconvenient a fiiire un ouvrage, triple a la verite ou quadruple, mais qui donneroit vingt lois autant d'eau jwur le ici vice dc vingt fois plus d'habiians. II y a |ilus, la d!'|x;nfe de cc projet eft d'une efixce iin- guliere , la Ville n'en feroit prefcjue que les avanees ; elle en (croit abondaniiiient rembourke par la celiion quelle pourroit faire d'une parlie de eeile eau aux pariiculiers a un prix qui pourroit iieire c|ue la moiiie de ce quelle a toujours exige lani quelle a en de I eau a ceder. Conibien le nombre de Coneeliionnaires lie fj muliiplicroit-il pas, & quel avantage ne feroit-ce pas pour chaque particulicr que de le piocuiei chcz. lui une lonuiac DES SciE'NCES. ijf^ abonclanie d'lmceau puie & faiiic! rnais quand on ne comiuc- roit jxis (iir ailereflource, on ne clevioit pas pour cela hditer fur IVxcciition dim piojel aiiffi utile, & dont la dcpenie procurcroii pendant le leinps de la conltiLicflioii Line occupation mile a lant de Citoycns; inais ce que nous ne devons pas oublier de remaiqucr, c'e(l la maniac dont M. Deparcieux a propotc ce projet , tout Con dilcours ii'ed que rexpieflioii de fon cocur, & on y leconnoit par- lout lb taleiis &. le zcle dcliuLcrclIc qui ies anime. i6o HiSToinE DE lAcadi^mie Rotale D 1 O P T R I Q U E. LES MOYENS DE PERI-ECT/OXXER LES LUNETTES D'APPROCHE. V. Its MJm. T 'A c A D EM I E a rendu coinpteaii Public d.uii Ion Hilloire ^']J'',,, J — i de 1 7 56 ' &; daiisceilede I7S7 ''.du iravailenir-piis ijsg,i'.i-7> P-^"" ^^- Clairaut , pour [-lerltdionner la ihcorie dts objedifs kivicni. /-j7, compofts. \ oici uiie nouveile luiie do ce travail. F-'JJ' Dans Its deux Mcmoires prcccdens, M. Clairaut n'avoit conddtTc que ceux des rayons incidcnsqui le trouvoicnt dans un plan , pallant par le |X)int radiant &; I'axe oplique de la lunette ; mais pour |x:u qu'on y fade rt'llexion , on vcrri que cetie condition n'adniet que la moindre parlie des ra)ons & en excepte un bien plus grand nombre; chat|ue point radiant forme le fomniet dun cone de rayons , t|ui a la furtace du verre pour bale , & il efl ailc de demontier que les ra)ons qui fe troii\ent dans le plan pilLint pr I'axe de ce cone & celui de la Lmelte, font les feiils qui le lrou\ent dans la condition requKe , & que tons lesautres, donl le nombre e(l inliniment pkis grand , sen trouvent exclus. 5i done on veut examiner le degre de diftin(5lion que pent obteiiir un objet vu dans une paiiie quelconquc du champ tie la lunette, il faut de neced'ite fjuinelire au calcul lous les rayons qui doivent nectliairement eproii\er des relraclions bien plus irre-gulieres que les autres : ce probie.necll necelfaire a reloiidie a\ant que tie determiner Ics lormes les pliis a\an- tageules qu'on peut ilonner aux Icniiliej ; ce (t;iu audi les deux objels du troilieme Memoire de M. Claiiaut, duquei jl,pu> ai ons edayer dc prclenler Tefpiit & la nuibmie. i,e picmier pas de M. Clairaut e(l de lappcler a Ion Letleur UII DES Sciences. x6i iin Problcmc , doiit il a\oit clonnc la folulion dans Ton prcinicr Mcmoiic, & il rappoite ici la foniuile qui en aTuhe, qui donne la nianiere de troiiver ks i-ayons rompiis par une fiirface fjihtVique quelconque, lorfcjue les nyons incidens foul tous dans un nieme plan qui paiic par I'axe de la f])Iinc. La formule que iM. Clairaut donne dans ce Mcmoire, coiitient quclque cliangement dans rexjiefl'iondes quamitc's quienlroient dans la premiere ; mais ce ne font que des cliangtmens d'ex- prefTion qui devenoienl necedaires pour rendrc celte formule fu/ceptible da nouvcau caicul dont il efl ici quedion. Cette operation preliminaire clant finie, M. Clairaut en vient au but principal, qu'il s'eii propofe dans ce Memoire; il recherche d'^bord quelle doit ttre la route d'un rayon incident qu'on ne fiippofe plus dans I'axe , comme dans la foimule dont nous venons de parler, mais fur une droite qui iait un pelit angle avec cet axe. 11 eft aifc de voir que ce rayon , aprcs (a rcfjadion , ira rencontrer dans un certain endroit un plan qui pafle par le point de tendance des rayons incidens , pris hois de I'axe & par ce meme axe; c'eft exa61ement le cas ou font ceux des rayons des pinceaux optiques qui (e trouvent dans le plan pallant par le point radiant tx par I'axe du verre, c M. Clairaut parvient ii determiner ce point. Jufque-la nous n'avons fuppofe au verre qu'une furflice re- fringente, & il en a ncccflairement deux. M. Clairaut examine la nouvelle direction que celte feconde furface donne au i-ayon & determine le point de rencontre de ce rayon & du plan dont nous avons parle. En fuppolant done la ioi de relradion connue, on aura, au moyen des formules, la diflance focale d'une lentille |X)ur tous les rayons principaux. Si on luppole jMcfentement que le rayon propole Uuverfe plufieurs lentilles tres-voifines les unes des autres & de refran- gibilile differente, il eft queftion de voir ce que deviendra le rayon , car M. Clairaut le fuit pas a pas & conduit toujours (on lec^leur du Imiple au compofe. II cd [)ien (iir que les for- mules qui exprimoient (a route dans les jiremicres lup[X)rition» jie I'exprimeront plus dans CLJleci , & qu'il iaudni y iniroJuire \6i HiSTOiRE DF. l'Acad^mie Royale de iDuvcaux lermes , ibns Idqucis eiilreia ncceluiicmciU la loi di rctnio^ioii de chiciue lenlille , en liip|xjlanl kuleineiit qu'il y en ait deux. M. CbiraHt determine la route du rayon lims celte fuppoliiion, qui , comme on jxiii voir, commence a (e rapproclier de la rciliic, & trouve la dillance tocale des rayons, aprcs les quatre rcfradions qu'ils out tprouvces, cii traverlant Ics furiaces des deux lentilles. Dans tout ce que nous avons dit julqu'ici, nous axons toiijours fuppof ■ Ic |K)int d'ou partoient les rayons incidens a une dillance finie, ik cette dillance forme nc'cellairement un lerme du r--' 'ui ,qji dans bien des occalions alkcletous les aulres. L'ordre I. .; !" la lolulion a exigc celte liip|X)(ition; elic cut peui-clre .iioins limple «S< nioins lumineule Urns cette cfpece de ' 'iralioii: 11 e(l ce^xindant vini que les rayons des objets ( . L ' s viennent a nous comme (i la dillance iioit inlinie, & |)li\fiquement paralltlcs entr'eux & a I'axe. II e(t done ncceliiiire de faiie c'vanouir des formules les quanlilcs (jui exprimoieni leurs angles, S: cette rc'duclion Ics limplitie con- fidcrablement. En fnppolant un objertif compofc, comme nous I'avons fait ci-delfus , on a eu en vue de delruire ces aberra- tions , & c'cioit en effct I'objct ellentiti : M. Claiiaut examine done jufqua quel point elles out cte detruiies ou plutot dimi- nuces, car nous veri-oiis bientot qiie leiir tlefliiic^ion abfolue eft impodible. Les caiculs prccedens , qui I'oiU mis a jx)rtte de connoilie la route des rayons aprcs icur rcfradlion , lent aiilTi mis a jxirtee de voir de combien its sVcartent les uns des aulres : il Icroit aflcz naturel de penler que cct ccariement devanl ^Ire cgal dans les rayons qui cprouvent une m<}me rcfradion, il en devroit rcfulter une couronne d'aberralioii tres-uniforme, on fe tromperoit cependaiit li on le cioyoit: I'aliemblage do ces rayons ililjierks par i'aberralion , produil fur le plan qui re^oit I'image , deux ordres difFcrensde courbes» fes lines alliz femblablcs a desellipfes, 6i les autres qui ont ilfs points d'inllexicn & de rebrouliement , & des nixnids. H efl done trcs-difFicilede determiner relpcequ'ellesremplillcnt, c'eloit cepeadant le princijxil objct de M. Claiiaut & dw^uci D E s Sciences.,. • 163 drpenJoit le fiictci de fcs lecheichcs : il (alloit attaquer zion- feuicment les abej rations ties rayons qui Te trouvent dans les plans jafiant par I'axe , niais encore celies de tous les autres rayons (jui n'v paflent pas , puilciue c'cd la (bninie de toutcs ces aberrations partiales (|ut forme i'abcrralion tolale & la con- fiilion de I'iniage. M. Clairaut examine tous ces objets fcpare- nient ; il trouve par Ion calcul I'efpace que I'image dV.ii point propolc occupe an foyer de I'objeclil , au moyen de laficmblage des courbes d'abeiration jiroduitcs par les circonfciences des furfaces de robjedit , & il parvienl enfin a line formiiie qui exprime ces aberrations relalivement a la courbure des iurfaces de i'abjeclil , ou , ce qiii revient au meme , relativemcnt a la longueur de leurs rayons & des ouverlures qu'on peut leur donner, & cette formule ell coiiime la clef de la nicthode de M. Clairaut. Nous allons eliayer de faire voir comment il sen fert. . ,• , ; Piiifque les lentilles dans les trois ditfcrentes coiinriiclions dont jj avoir jxirlcdans Ton fecoiid Menioire; car il ne fiiut pas s'iina- giner que la difpofilion des verres qui comjX)feiit ces objec^ifs foil inditfcreme: fi on metdevant, celui qui a la moindre r^ fncflion , on aura nne certaine valeur pour les nyons des quatre coiivcxites, Sc ceiie valeur nc fera plus la mcme (i on met au-devain le verre qui a la plus grande rcTracrlion. Dans le premier cas de la premiere conflruclion , 011 la knlille de verre tft placce au dehors, elle ctoit convoe i.\es deux cotes, mais d'une convexite' trcs-incgale, la feconde fur- face clant cinq fois pKis courbe que Li premiere, & la leniille de criftal qui iui ttoit appliquce ctoit taillc'e dans la proportion nccelTaire pour dctruire les aberrations : dans cette fupix)(ition , I'objeclif coni;->ofc ne devoit avoir aucune aberration dans I'axe & adez peu dans les rayons obliques. On jKut done fe fervir de cette efjx'ce d'objedif. Dins le fecond cas, la lentille de oiHal, placce en dedaiu de la lunette , ttoit un mcnilque cinq fois plus courbe du cote concave que du cote convexe , &. la forme de la premiere lentille ctoit celle qui, dans cette diljiofiiion , doit dciruire I'aberralion dans I'axe : cet objedif c(t encore preferable au precedent; & en effet,M. Antheaulme, trcs-connu du Public favant, tant pr la belle Dillertation lur I'Aimant, qui a ete •couronnce a Pcterflrourg, que par fon gout & Ces talens pour rOpii<]ue, a conilruit.fuivant ce fyfleme, une lunette de fept pieds , qu'il a pris la peine d'executer lui-ni^me; elle s'eft trouvce excellente & cquivalenie a des lunettes ordinaires de trente on trenle-cinq pieds. Dans le troifieme ca*, la lentille de crirtal, toujours placed au dedans de la lunette, t'tcut plan-concave, & la lentille de verre conflruite coninre le demandoit I'abcnation des rayons, ce qui produit encore un obje(5lif tres - bon , quoiqu 'un peu Liftrieur aux deux doiit nous vetioiis de poller. T) E S S C I E N C E S. 1^5 En examinant avcc foin tOLites ces conflrn^ions , on s'apercevra aifcmeiit que le point de perfection confifie, en ceite maticie, a rendre I'aberi-ation nulle dans I'axe & la plus petite f]u'il eft poffible dans toutes ies atities diiedions ; c'e(t le minimum dont nous avons paric ci - defFus. Or , en fiippodint une ientille de verre commiin placee au dehors & accolc'e a line Ientille decriflal, on pent obtenir cctte propriclc par deux difTerentes projwrtions des furlaces des veires, inais il n'y en a qu'une qui puifFe ctre mife en ufage ; dans la feconde, la courbure devient trop grande par rapport aux ouvertures & ne permeltroit pas de nc'gliger , fans inconvenient , certains termes dont roniilfion rendroit le cakul fliutif; s'il y avoit quel(]ue legcre erreur dans la determination de la force rtTrin- gente, cette grande courbure la rendioit bien plus lenfible ES Sciences. \(>-j dcJuire des formules pitcaJentes , par le feiil efpiii d'iiidudion, celles n^celFaires a cet article , mais M. Claiiaut a \'oii!u en (?pigncr la peine a ion Letfleur. II commence done par donner rexprtlT(on gcncrale i\^ aberrations produites par irois len- tilles accolc'ts , lorfque ia premiere Sc la troifieme font de mcme matiere refringente ; cette expreffion gcncrale efl fiif- ceptible de deux modifications , la premiere cjiii fe tire de la nature des maticres rcfringentcs, &: de I'ordre dans lequel elles font i-angt'es , & ia leconde du rapport qu'elles doivent a\oii- entr'elles pour dctruiie les couleuis ; on voit hitn que ce dernier article depend a[)folument de ia proportion qui (e trouve entre les jwuvoirs rcfracT;ifs des difFcrentes matieres qu'on emploie : h\. Claiiaut a fait entrer dans f )n cilcui le verre commun & ie criflal d'Angleterre , & c'elt fur ce principe qu'il conflruit enfin la formule generale, dont il fait enfuiie i'applicaiion aux diffaeules elj:ieces d objeflifs compoies de tiois veries. La premiere condrucflion de cette efpece fuppofe I'objetlif forme tl'une lentille bi-convexe iloccle de A'erre commun, qui eft I'extcrieure dun veire bi-concave ilocele de criftal , dont ies concavitcs foient exadenient de meme rayon que les con\exitcs de ia premiere, & enfin tl'une lentille de verre commun dont ia premiere iiirliice appliquce conlre le verre bi-concave de criftal , ait encore le mcme rayon : celie com- biiiailon produit un des meilleurs objedits qu'on puifte conftniire pour la diminution de faberrntion ; aiiifi a-t-clle eii beaucoup de fucccs entre les mains de M. dcl'Eiang, mcme pour des lunettes de deux ou trois pieds. On aura encore un autre f) ftcme de conftruc^ion , fi on fuppolc les quatre (urtaces inlcines, c'eft-a-dire une de chaque lentille & les Acwx du verre de criftal bi-concave, touies du mtiiie rayon (ous-doul)le de ctlui des luriaces externes des deux Icntilles : on am a encore pr ce moyen un aftez boil objedif ; mais comme ks abenations y (bnt un peu plus grandes , il kia iniuieur au prt'calenl, & c'eft prccifcment ce qui eft ani\c lorJque M. de 1 Eiang a voulii en coiiftrulrc 'l^S HiSTOIRE DE l'AcADEMIE RoYALE un de celie elpc'ce; il sell trouvc uii peu moiiis boii que cclui (Join nous avoiis parlc Jans Tarticle precedent. On n'cfl jamais fi sur de la bontc de la thcoric que lorfqu'on la voit le /oiiteiiir conlbmineiu dans Li pratique. Si Ton fuppole que les deux IciitiiJcs foient preilles 5c fvmctiiquemeut placets, pr nipport au verie bi- concave de crillal , qui doit ctre au milieu , tS; iju'on fuppole par confc'quent iloccle , il naltra de ccite lup|X5lition des (oimulcs gcnc'rales un peu ilirtcrentes des prcccdcnies; ces formules officnt une fingularitc bien furpiriiante , elles font voir qu'une parlie de I'aberralion oblique dcvient indellrudibl^ , quelcjue (igure qu'on donne aux verres, & que cette partie de I'aberration refle a peu-prcs la nitme quelle fcfoit dans un fimple objedif a I'ordinaire. En appliquant cette formule au cas oii Ton fuppoferoit les deuxlemiiles exlcrieures plan-convexes, le cote plan en dehors, on rt'duit la partie de I'aberration, qui n'ell pas inalterable, a n'etre que ia moiti^ Sc nicme un peu moins de ceile que donneroient les leniilies, fi elles etoient iloctles. II y a cejiendant une forme a doniier a ces lentilles , qui pourroit aneantir toute la partie defbuciible de I'aberration , cette forme n'a pas echappe au calcul de M. Clairaut, & c'eft par-la qu'ii termine fon Mt-moire : Ion calcul Itii donne exac- tement les rayons des convexites des deux lentilles & ceux 6es concavites dii verre de criftal bi-concave ou ifoccle qui doit etre au milieu. Telle e(l en abrege la theorie de M, Clairaut fiir cette im- portante matitre. Indeiiendammenl de la clarte quelle y a repandue, on a du s'ai)erce\oir quelle menoit a ililferens moyens de prvenir au but que Ton s'etoit projxjfe : cette multiplicitc de moyens ne pent qu'etre infiniment avantageufe. On fera a portce de choifir , avec connoifTancc de caufe, ceux que la facilite du tra\all ou la pie'cilion de leurs effets devront faire prcferer , fuivant les difft'rentes circonflances Sc les differens ufages auxquels on deflinera les lunettes. II cfl toujours bien certain que faiis cclte theorie, I'Ait dc'nuc deprinci]x;s, auroit etc DES Sciences. 16^ ^te bien long-temps a paiveiiir, a force do lentatives, ou if fe tioiive porte tout d'un coup: pcut-6tie md .■. 'I'y feroit-il jamais arrive. Uiie matiere auUl compliquLC iic peut gucie etre amence a fa perfecT:ion par hafaul , elle en exigc^roii irop & de trop finguliers , pour qu'011 jJuifTc efpc rcr qu'ils le prcfeiiteiit , & M. Clairaut auia toiijours 1 honiieur d'avuir extremement contribue a la perledion d'une dccouveile in- finiment utile, & qui fera a jamais uiie cpocjue dans I'hKloirc de la Diopliique. Hi(!. 176^. % I-O HlSTOlRE DE l'AcaDLMIE RoTALE ACOUSTIQUE. SUR LES TUYAUX D'ORGUE. V. Ics Mom, ^~\ N eft (oLivent t'toniic Je ne lavoir pas etc : riiaI)ituJe V- +j'' \^ Je voir certains objets fait picfque toiijours difjxuoitie ce qu'ils otfrent de lingulier; un fiHIet, line Huie , un tujaii tl'orgue font entre les mains de tout le monde: on lait mtine adez prc'cifcment la manicre dont ils doivent ciie conlbuils pour rendre tel ou tel ton ; mais quelle eft la caufe du ton qu'ils pioduifent , & comment le Ton fe modilie-t-il dans I'in- tcrieur du tuyau pour produire les diticrens tons qu'on en exige! c'eft ce que la plupart de ceux mc-nies qui font inftruils tie cette partie de i'Acouftique, ignorent abfolumenl on nc favent que trcs-imprfaitement. Rien cependant n'eft plus furprenant pour qui voudra y fiiire attention ; quel npport entre un courant d'air iKvilc par le tranchant d'un bifrau &: Ic Ion qu'il nous fail entendre , & pourquoi un tuyau plus ou moins long, ouvert ou bouchc , cylindrique ou conique , donne-t-il a ce Ion une inlendtc &: des tons diftcrens! Cette (ingularile a pique lacuriolitc de M. Daniel Bernoulli , il a porte fur cet objet des regards attentifs; Sc aprcs un long examen , il eft par\enu a determiner les regies auxquelle^ ces plie'iiomcnes font aflujcitis & Ics loix mechaiiiques luivant Iclquelles chaque tranche inluiiment petite de I'air contenu dans un tuyau fait les allees & les venues , qui par leurs vibrations produilent le fon. Tous les Pliyficiens iont d'aecord que le fon eft produit par les vibrations de I'air ; une corde lendue 6c pincee oflre a rocii ces vibrations & fait voir e'videnunent cjiielle en eft la cauie ; elle ollre de plus un autre phenonune; pendant qu'elic fail des vibrations totales, elle (e partage encore en plulleurs D E s Sciences. it vibrations pailiciilieit'5, qui liomieni ce cju'oii appcHe \cs fons hcirnwiitqucs, c'e(l-:V<.!ire ia ciou/iune & ii dix-leplicine iiia,eL.res, oil ies odave & double odave de i.i qiiinte & de In tierco , {\w% kfcjuellei ie Ton mudcal ne peut fublKler; on peiil n,cnie en- tendre ces fons fans le ion principal, c; toiich;int une giofle corde de viole aveo i'archct Ircs-prcs du chevalet. Puifque ies iiiyaiix dbrgue donnent fes fons muficaiix, 11 doit done s'y ]xi(ier quelcjue chofe d'analogue , mais on ne peut s'aidcr ici du Iccours dcs ) eux , la corde loiiore eft c'bianlce & ie luyau ne paroit; faire aucun mouvement, il a (ailu que I'anaiogie : le caicui guidaflent abfoiument M. Bernoulli dans cette recherche: des guides de cxtte efju-ce etoient (urs entre fes mains , & il a eu ia l;itisfadion de voir qu'ii avoit toujours Irouvc non-feulement Ies rcluliats de (on calciil confonnes a i'experience , mais qu'il avoit mcme etc conduit a dcs phcnc- mcnes totalement ignores. 11 ed prefc|ue inutile d'avertir ici qu'il n'y ell queflion qiie dcs tuyaux a bouche on de flute, £c nullement des tuyaux a anche. Les flutes de I'orgue font en general de deux cfj^cces ; Ies unes font onvertes par leur extrc'mite oppofce a la bouche, & les aulres font bouchees : ces derniercs donnent un ton d'une ocflave plus has que (i el les etoient ouvertes , en forte qu'un tuyau de quatre pieds bouche" rend le mcme ton qu'uii tuyau ouvert de huit pieds, mais le fon en efl plus fourd & nioins cclatant , &. c'efl probablement pour cela qu'on a nomine' ces jeux bouches, des bourdons. II n'efl j>eul-ctre perfonne qui ii'ait entendu parler de la comparaifon des vibrations (onores avec les ondulations qui fe font dans une eau tranquille lorlcjuon y jette une pierre, il n'y en a peut-etre point de plus de(e*5lueu(es : celles de I'eau ne font dues qu'a la pefinteur dece iluide, qui n'a point d'elafticite fenfjble, & celles de I'air liennen! pniii- cipalement a fon elaflicite', fans que fon poids y contribue* que pour tres-peu de chole. C'efl cette elaftici'c , qui re^J lair fi fufoeptible de vibrations, que 1 1 Ion mouvement ell lort oblique, il affec^e fucceflivement un plan qui kil efl oppofc de mouve- meiis en fens contraires. Les maiins n'eprouvem que trop Y ii 172 HiSTOIRE DE I.'ACADEMIE RoVALE celte propricic quand leiiis voiles font iiii trop gi-and angle avec la direclion Jii vent ; cell fur elle qu'eft fondc le mou- vement des Irembbns de I'orgue & I'incommode bruit de quelques volets mal fermcs. C'efl piolwblement cette mcme caiife qui met en mouve* ment de vibration I'air contenii dans iin tuyaii : I'air chafFc', on centre la vive- arete des planches dii tuyaii, ou centre uri bileau expofc a la feme par laqLielic il doit palFer, [xjufie dans un inflaiil lair qui y c{\ coiitcnu &. lui cede d.ins un autre. Ces mouvemens alternalifs , tres-promptement rcjxtcs, excitent dans i'air du tuyau ces vibrations qui produifent le Ton, S: que ce dernier communique en(uiie a lair en\ironnant qui le tranfmet a loreiile. La vibration exciti.* dans I'air en cbranle toutes les parties, mais toutes ne peuvent pis recevoir le mouvement qui fait le Ion, il n'y a que cclles qui ont des reflorts c'spux ou capables de produire des vibrations , qui concoureni plus ou nioins enlcmble , quipnillent coniinucr le mouvement de vibration: celles qui ne concourent point du tout, ou qui ne le font que trcs-rarement , fe dctruilent & ne produilcnt aucun fon; ceil la raifon phyfique pour laquelle il n'y a que les fons harmoniques qui (e font entendre. Celte thcorie a etc donnc'e a t'Acadt'mie par M. Efleve, de la Socictc royaie des Sciences * I'y, Hijl de Monqxrllier, &. nous en avons rendu compteen 1750 *. -jo.y.iCj, (^t-la fuppolc, fi on imagine un tuyau cylindrique ftrmepar un bout , & que pr i'aulre on le fafTe rcibnner , foit au moyen d'une lx)uc!ie femblable a celle dts tuyaux d'orgue, foit en foulHant limpicmcnt tians fon enilx)uchure com me dans le canon d'une clef, I'air enlermc dans ce tuyau fe metira en vibration, c'efl-a-dire que chaque tranche iiihiiiment mince de fair qui yell conteiiu, foufirira un balancemcnt alternatif tres-vif dans le fens de I'axe. Ces vibrations, comme celles du pendule, feront (enfiblement ilochrones, eut (e rcduire a des quantitts hnies, &; il a obtenu , par ce moyen , ce que les mcihodcs direcles lui refufoient. Void le precis de la mcthode & de (es refultats. Dans un tuyau conique, comme dans un cvliiidrique , il le {)eut faire differens ordres de vibrations , luivant le ton qu'on lui fait rendre : fi c'eft le plus grave de tons , il ne fe forme qu'une eljKxe de vibrations , elles vont toutes du nieme cote, mais altcinativement vers le iommct & \ers la lw(e; fi on lui (ait rendre i'oclave au-delTiis , il ne le forme qu'un noeud diaphragme ou jX)ini de repos vers le milieu du tu)au; li c'eft Li quiiue, il s'cii forme deux, & pour iors les \ibrulions t> E s Sciences. 179 fe font en fens coiiliaires dans les intervalles, &c. Nous n'cii d irons pas Javantage (ur cetie iheorie, qui c(l au lond la mt}mc q le cclie c|ue nous avons ap,)liqLiccaiix tuyaux cyiiiidiiqiies. Entie tons cfs noeiids il le troiive des poimsou ladenfite de lair re(le cf)ii(lante pendant quVilc \aric, par les vibrations, dans lout le iJ\t de riniervallc. i\l. Bernoi:lli appeiicces points venues, par analoj^ie a ce qa'on nonime ainfi dans nne corde mile en vibr'tlon, &. la nuture deces ventres eft telle, qu'on pourroii touj'cr le tuyau dins quel venire on voudroit, laiis que ch:ique panic cirangtai de tun, pourvu qu'on mcnagtat {tt loulRe dc fa^on a lui faire preiulrc toujours le meine noni'ire ile ncnids qu'il a\()ii: ces ventres, dans le tujau cylindrique, loni loujours au milieu de I'efpace compris entre deux luruds; mais lis ne font pas places de nitine dans le tiiyaj coni(]i.e. M. Bernoulli cherche done a di'ierminer la poliiion des uns & lies autres, fie voici les reluliats de Ion calcul , colli nmc's [irc((|u"en lout par I'experience. Tout tuyau conicjue ouvert ell a I'unilion dun tuyau cyliii- drique auiH ouvert 6i. a peu prcs de mcme longueur. \^QS tons luccelfifs , qu'on peut tirer d'un memc tuyau conic[ue , vont , en railuii des nombres nalurels, commedans le tiiyau cylindrique. On peut , coinnie nous I'avons dit , couper un tuyau coni(]ue a tous les venires, c'eft-a-dire en parties egales, ians que cliaque partie change de ton & ceffe d'etre a i'unilion, Loif(]u'on tait rendre au tuyau Aes tons plus liauts , ou comme M. Bernoulli les nomine, d'un ordre pluselcve, les diilaiices eiitre les nanids deviennent lenliblemcnt egales, quoiqu'elles foient tres-ine'gaies dans ies ordres inferieurs, tamlis que ies venties font toujouis egalement cloignei pour tous les ordres, difference elientielle qui caia(flL'i ile le luviu conique & le tliliingue du cylindrique; enhn ie tu\au coniijue fera toujours un peu plus long que le tuyau cylindrique de nitme t(jn. La maniere dont fe font ies vibrations dans un tuy'au conique conduit neccllairenienl a expliqucr i'cffet des ])orie-voix tic Z i; l3o HlSTOlRE DE l'AcADI^MIE R OVALE la proiMgaiioii du li)ii : les jxiiie-voix rainatlent , pour ainfi iliie, en un jxiiiu l.i voix qui (e rcpanJioit laiis cda dans toute line denii fplicrc; niais li on veut en tirer avantage, il faiit que la voix ioit , pour ainli dire , d'accord avec le tuyau ; obfcrvaiion ncccliaire audi aux jeux d'anclie , qui ne rendcnt pas la nioilic du (on qu'ils devroient rendre quand le ton de i'anclie n'cll pas proponionnc a la longueur du tuyau aucjuel il dl apjilique. Puifqj'oii connoii la manicre dont (e font les vibrations d.ins les tuyaux coniques, on peid regarder lout I'luinilphtie oppofc aLiX corp fonores conime pariagc en une iiiliiiitc de tuyaux coniques infiniment alongcs & dont la pointe vient le rendre a ce corps fonore : alors il cfl (ur que raffcinljlage de toutes les vibrations de ccs tuyaux coniques fcra la pro pigaiion du Ton en tout fens, & que par confcquent cette propagation ell fujette aux memcs regies. II y aura done des cercics ou piulol des couches fplieriques alternativement cbran- k'es & iininobiles qui diminueront de force a niefure qu'eiles augmenleront en grandeur : ces efpcces d'ondulaiions fcront d'autant plus larges que le Ion (era plus grave. Si on lLipjx)le, par exemple , un fon forme par des ondu- lations, qui d'jbord fullent larges d'un pied, & que ce fon put etre entendu a quinze mille pieds, ou cinq quarts de lieue pril'ienne, il Icformera necellairement quinze mille oiululalions. Or , les cbranlemens dans les tuyaux coniques diminucnt ea raifon des diffanccs; ces cbranlemens leront done quinze mille fois plus pclits que dans la premiere; & I'l les plus grandes excurfions ont etc d'une ligne, elles ne feront plus que de la quinze miliieme parlie dune ligne dans I'endroit oii le loa coifed tire jKiceplile. Conibieii les fibres de I'orcille doivent- elles elre fenfibles pour etre affcdees d'Lin h pelii mouvemeiit I Ces cones infiniment .ligus , quon jxrut appeler les niyons fonores, auront done leurs ntruds iSc leurs venires , ik la dillance de CCS derniers diminuera un pen en s eloignani tlu lonimet ou de la pointe du cone. Un leul & meme ra\on pourra dune ttic ebiaiile par pluficurs aulrcs qui le ciuiicionl, li DBS Sciences. i8r oil il fe troiive un naiid dans I'un il y a uii ventre ilans I'aiitre; alois chaqiie efpcce de vibration lera indL-pendanie de I'aiitre. On pourra done entendre pluheurs Ions mniieaux a la fois, taiulis que I'aliembLige des ions diitordans n'aiicclcra I'oreille que dun bruit contus. Tel e(l le precis ircs-abrege de la ihcorie de M. Bernoulli; il falloit Si. ion art & ion (avoir pour rendre (enlibles & (ounietlre an lalcui i.\es quantites qu'on ne pouvoil ni aper- cevoir ni niefurer aduellement , & ce fera une obligation que lui auiont a jamais tons ceux qui voudront travailler fur cetie partie de lAcoullique. ^m v^'^' z ^'; i82 HisToinr T>r. l'Acad^mie Rot^le M E C A N ] Q U E. S U K U N E NOUVELI.r ESPECE DE PISTONS. V. Ics Mem. T ' L' T I LI T E ompes font en grneial de deux efpeces , les uns qu'on nommn fans froiiemeiii , i(lon doit reliiter aufl'i tres- loiig-temps a radioii des liqueurs acres qu'on jieut faire clever a la pompe ; celt pourc|noi on I'tmpic/ie aiix ]X)mpes qui fervent a clever de la ltrlli\e, donl la(51ion auioii bientot deiruit lescnirsdesautres pidons, doni noiis parlerons ci-apres, & ceile t{\M:K de pompe tn a reienu le nom de pompe a lejfive, fous Icquel die ell connue. DESSCIF. KCES. 183 Comme le piflon cle celte pompe ne louche pas exaclemciit le corps de pompe, il y a need (;iiic merit eiitre deux u 11 vide tres-petit a ia verile- , mais par lequel i'cau sechappe en une quantitc d'aLitant plus confiderabie, que le poids dc la colonne tju'clie iouiient ell plus grand, & celt ce qui empeche d'tm- pioyer ce pKlon , quoique (ans frottement , dans les pompes qui dut dune bande de aiir, tailLe de manicre qj'e!!- forme iine el(X.-cede vai(ie.ui conique, dont iexlremile fupcrie-iie louche i'iiUcrieur du corps de pompc. II n'fulie de cette conUruclion , que iorfque le piflon delcend , IVaLi fiiit appliquer U binde de cuir coiiire le pillon iSc irouve uii libre pairageenirc celui-ci & le corps dc [lompc po.ir pa'irr lu delliis, mils c]iiedes que le piflon reiiioiitej^ pjidsd.' la colonne dean, qui pjrle lur ia ban.le de cuir, fiit clargir I'clj^ece dc vailieau quelle iorme & ioblige d'applit|urr fes parois contre le corps ck poiiip^ dauiaiii plus cxacLiucnl (jue la colonne d'eaa eft plus pelaiue. Ceitc coii(lru(5lion ne lailleroit rien a defirer , fi a la fim- plkitii doiit clle |ouil elie joignoit la folidiic, mais il arrive picfque toujours que le poids de la colonne d'eau , (outenue par lecuir , ou le renveife ou dctache les clous qui le joignent au pillon;alors IVau n'ayant plus ricii (]ui ia reticnne, sVcoulc &i rend la pompe inutile : d'un autre cote , les clous fortis de leurs f'euilluies i-a)eiu avec leur itte le corps de pompe , & cela d'autant plus ftciltaiciit , que le lx>is ciant plus petit que le luyau, rien ne rempOdie de (e jeter plus d'un <6te que de I'autre , felon <|8t le dcplacement du cuir , qiii n'eft jamais cgal tout autour, I'y follicite. C'tfl ce qui a engage M. Dcparcieux a chercher line conftrudion de piflons, qui eut les avantages de celui-ci fans en avoir les inconvcnicns : celui qu'il pro]X)(e ii'a point de clous, le cuir ne peut abfolumeiU fe ren\tr(er, il va toujours dans une direclion parallcle a I'axe du corps de pompe &c n'a ^u'un frottcment prefciu'infeiifihle. Ce piflon eft compofe de deux pieces de cnivre ou de fer r>Es Sciences. 1S5 fer fonJn , qui, jdintes eiilemble par la verge de fer qui les eiililf loLitcs deux , foi iiitiit im c()r|is a peii-prcs cylindikjiie, d'uii diamcire nil pen plus petit que cclui du corps depompe; nous diloDs a peu-prcs c^liiiiliique, paice qu'il va un pen en depouillc, Sc <]Lie l.i hale inferieLiie e(l plus peiiteqne la fupe- rieure : cecyliiidie e(l |)eicc , lelon la longueur, de troisou\ er- tures, par lelquelles lean pent aileinent pader lorfqu'on abaifle le pillon ; mais lorliju'on le reinoiite, une piece de meme metal , girnie ile cuir eti defions , & qui pent (e monvoir de haul en has le long de la verge de piflon , dans laquelle die ell enliiee, s'applique.fur cqs ouvertures 8i iiitercepte le reiour de lean qui le tiouve aLi-delius du pillon avecdautant plus d'exaflitude que la colonne (e Irome plus grande. £nire les deux pieces qui compofent le pillon, fe trouvent ferrees deux autres parties dellinces a toucher le corps de poinpe , I'une e(l une rondelle de plonibdont les bords , foiitlus expres, s'appliquenl lur la furtace exterieure du cylindre, & y torment une large bande qn'on rend du mcme diametre c]ue le corps de pompe.en I'y taj/ant entier un peu a loree, (Sc I'y fail;mtaller & venirii plulieurs repriles: cette piece ell dcfhnee tant a faire niouvoir le pillon paralldement au corps de pompe , qua l()utenir la leconde piece dont no'.is allons p.uier. £llc ell compolee d'une efpece de talle de cuir fort, dont le fund ell cvide aux endroits qui irnondent aux ouver- tures interieurcs cIli pillon, & dont les bords embralicnt, eii fe relevant, la lurface exleneure du pillon; cell ce cuir ([ui, prelfe par la colonne d'eau cjue le jiillon enleve , s'applique exaclemcnt contre le corps de pompe, lans y hotter au-deia dc ce (|ui eft nccefiaire pour cjue le pillon loit fidele & faffe {on cffel: on voit aifcment que, par cettc conllrutlion , I'eau lie pent ni le tiaacher , parce cju'il efl d'une piece , ni le renverler , parce qu'il ell loutenu en detious par le plomb & n'a pas aliez d'efp;ice pour le retourner ; on fait preiulre au cuir cette forme , en le metiani tout iiiouiile dans ua vaideau laii expres , &. I'y allujettiliaiu avec un morccau d^ bois tourne pour cet efFet. j... .i .» . ■, HJ/. !y62, ' Aa ■ lB6 HiSTOIRE DE I.'ACAD^MIE R O T A I, E Ce pilloii , CDiHiiic oil voit , C'jiiic-rve lojs les a\anta<;es de celui ajcjucl M. D.parciejx le (ubllitue, fans avoir. lucuii de fes dci.Mls ; il e(l \ rai cju'il coi'iiera un peu plus , mai> Ci dLiicc &: (oil cxacliiuJe iiulcnini;ei-onl l)icii Jc ce ptiii execs de dt.'|->ci)le ; (Sc conime il (c diiiioiilc avec la plus ^rande faci- litc, il feia toujours aifc de aparcr cclle de fcs pieces qui le feroit dcraiigi«. C'c(l reloudre un problenie de cetie ejjx.ce dans toute /on t'tenJue , que d'allicr enlenible , en piieilie malicre, la precidon des eliets, la loliJiic de la piece qui les o^XTc Si. la facilile de la Rp.uer en cus d'accidcnt. L',A c A u L ,M I E , en renJaut comjitc au Public , dans I'hidoire de I'anne'e dernieie , de la publication de Ion travail fur la delcription des Arts , s etoit engagce a lui an- noncer cliaque annee les Arts dont la defcription anroit paru; c'efl de eel engigtment quelle s'ac(]uille ici pour cette annee: les Arts qui ont p,iru en 1762 , font an nombre de huit. Le premier efl fdrt de f Anhifur , par M. Fougeroux ; il y dccrit nonfeulement la manicre de llier l.udoile du (eiii de la lene , de la rctendre , de la taillcr tk de la rendre propre aux ulages auxquels on I'emploie ordinaircnienl , telle quelle e(l ufilce dans les perrieies ou carrieres d'aiiloi!e des environs ilAngers , les plus coiiliderables du royaLinie, niais encore celle qui eft ufilee dans cellcs de Rimogne prcs Mciieres en Cliam|iagne , & dans celles de pludeurs auires endroiis : on voil, par la difference de ces procedes que celle des circonf tances a cxigee, combien la pratique d'un art jieut elre varie'e fans secarier *\(is principes fur Iclquels il eft appuye. Le Iccond eft Ian Jii drier, M. dti Hamel y a joint a ks propies recherches les obler\ations qui lui ont etc' commu- ni(iut€s par M. Trudoii proprieiaiie de la lielle nianulaelure <;tablie a Antony , celui jxut-elie de tons les manulae'luriers du royaume qui a fait le plus il'ciude.s & de teniaii\es p(jur paivenir a la perfeclion de fon ait ; Al. du Hann I piein.1 lart dn Cifier depuis Ic nionieiit ou k ciie ell tiiet des luchcs. DEs Sciences. 187 liifqua celiii acqiid les plus bt-.uix oiivrages dc cette e'"|xce font aclievcs ; il y explique toules Ics opciaiioiis luctliaiits pour blaiichir la cire, pom la niettre en ctat ti'clre emjiloyce, & tons les moyeiis ing-jiiitLix qu'oii met en iiGge po^ir accc- icrer &. fa'jililer le tnuail , & pour conferver au\ cliff reus oiivra"es la perfecflion &; la piopreiJ qui leur efl t Le fepticme art eft cclui tin Carionmcr, par M. Jc la Lande; on y retroiivera eii petit & cl'iine inanicre bien plus grolficre les meines procdlcs que le Papetier met en ulage; efpece d'tconomie nccedaire pour procurer, a trcs-[)on niarche, une maticre ajfli gcncralemeiit utile que le font les dillerentes efpeces de carton. l.e luiiticme & dernier art ([ui ail paru en 1762 , eft celui du Ciinur ou Wm de faire les Cartes a jouer, par M. du ' Hamel : cet art , (jue I'oifivetc, Sc peut-etre anffi quelquefois i'a\ iditcdcs houimcs, ont rendu I'objei d'un trcs-gros commerce, offie une iniinitc de pratiques lingulieres, fiir-tout celle d'ap- pliijuer les couleiirs a travers des cartons perccs qui ferapportent fi cxaclement, qu'il (emble que chaque ligure ait etc coiorce S la main & fcpa.cment , & celle de couper les canes avec des cifeau.x 11 egalement , qu'on croirolt que chaque jeii a cte lerre dans une prelTe tk coupe au coute;tu de Relieur. MA CHI N ES o u I N VENT IONS APPROUVEES PAR L'ACADEMIE E N M. D C C L X 1 I. I. T Tne Pciulide a dcmi-feavuks , prefentee par M. MIHot, \^ Hoil():;er ilc Paris: ceite pendule fonne , comme les pendulcs oriliiiaire-s, les heures ck les demies; elle marque, par plulicurs ouvertures percees dans le cadran, raniice, le Horn du mois 011 Ion le trouve & le nombre de jours qu'il contient , le cjuantitme du mois, celui de la Lune , la leitre dominicale , I'epacle, le nombre dor, le cycle (olaire, la phafe de la Lune, le lever & le coucher du Soleil pour Paris : ce lever &. ce coucher s'y marquent mOme dune fli(,-()n linguliere ; comme le rouage cjui entraine I'image du Soleil ne pourroit ia faire palfer en trois minutes fous la piece qui repiclenie riiori/Lon , un petit rouage c[ui fe dctend alors , fiiit clever dans ce in^me e/pace de temps une aiktte qui couvre le Soleil & A a iij Too HiSTOIRE DE l'AcaD^MIE RoyAI.E en (ait iciombcr le mniiii uiic autre a I'heuie Ju lever ilu Soieli: a I i.ili.int i]ue IcSoltil de la |ieiidulc; le couclie, il sous re dans toiiie Ictendije tin iond bleu qui reprclente le CicI , qualre-vingt- di\ peiites ouvei lures, par id(]uellcs lorient (|uaUc-vi!it;i-dix p.-tiis biillaiis qui repieleiucnt les cloiles. Coinnie le inois de Ktvrier ell tous les qualre ans de vingi-ncul jours, une ctoile a trois rayon;, & cjui nclt en pi lie t|uc de quaiie en quatreans, (ait a\ancer ie Icndcniain du zS une petite lan- gtieite qui le recouvre 6c qui porte letliilfre ic;. La maniere dont lesannc'es font marques par ceitc peiidule, ii'cd pas moins curicule ; I'Auleur y cmpl.jic quatre cercles , cliargis chacuii de d\\ chifiiei; celui des unites avance d'une uivilion iou5 les ans, 6c lorlqu'il a f\i\i Ton tour, il fait pader une de cclles du cercle des dixaines, ccii.i-ci en fait auiant puur ceiui des ccnia'nes, 6c ce dunier pour cclui des niilles ; en lorte que celte adenibiage peul iriarqucr julqua I'an 9999 , temps auquel riio'loije ne iubliileia tcrtainement plus depuis long-tmips. On a cru que tous ces dilierens e(tets, dont pluheurs font on nouveaux ou executes d'uiie ta^on nouvelle, prouvoicni tlans I'auleur une grande intelligence Si beauccup de lagacite. 1 I. Une autre peiMe Ju mane M. Altllot : ce que celle - ci a de puticulier, cVfl (jue eLJt m(}mc en placer dans la calle qui agiront ulileinent en halant <\ES Sciences. rpj en France avec Ics caradtres fondiis : quoiquc Ic5 Allemands eLiffciit clija fait en ce point de grands |xis vers la pcrftdion, ces caracflcics oiU parii devoir ^tre d'aiiiant \Aiis utiles, qu'eii conlervant a la Mudciue toute la fono & la nettctc de la gravure, lis en diminueront coiifnlcrahlemcnt le prix. V 1 1 I. U/ie tumliitic a I'iittrc k hie, prclentce par M. de Malaflagny : cettemadiine execute lopc'ration propofce, au moyen de pilons garnis jiar enbas d'empattemens canntlcs , &; qui c'lant fuccef- fivement cleves par les mentonnels d'liii arbre qii'on lait tourner conime dans les monlins a poiidre on a foulon, i]-appenl le bio par lenr cbiite. le batis fur leqnel tont e(l portc, efl; mobile fcir des roulettes & fe peut tranfporter en a\ant , eii arricre Sc latc'ralement , pour battre par ce mo}en tout le ble qui eft etentlu fur I'aire. Qiioique les pilons ne piiilfent pas donner cette elpece de coup de Ibuet que le ble re^oit du fle'an , ccpendant on a cm que cette machine devoit faire au moins un etiet egal a celui des pieds des befliaux , cjui dans bien des endroiis font les leiils agens qu'on emploie pour battre le ble, & elle a paru tres-propre a produire I'eflct qii'on en peut attendre , (nr-lout loi fqu'elle aura ete limpliiie'e , conime i'auteur fe le propofe Sc conime elle en e(l fulceptible. LE Parlement ayant fait I'honneur a I'Academie de lui demander fon a\ is fur les Lctires patentes obtenues par ie lieur Mellawits , par lef(}uelles le Roi lui accorde la permiflion d'argenter par fufion toutes fortes d'ouvrages deciiivre fuivar.t fii mcthode , approuve'e par I'Academie; lur celles obtenues par le fieur Durand , Alaiire Seriiirier ii Paris, pour leiablif- fement dune machine propre a tailler <\cs limes de toute elpece & de tout calibre, 5c a retailler celles qui font ufccs; 6c fur celles obtenues par les fieurs Vidal, peie &. fils , Defaubus & Ferrand, portant permifrion de fabiiquer ou de faire fabri- quer des ouvrages d'un metal de leur com|x>iltion , iiniiani fa blanchenr de I'argent, &. d'tii etablir la \enle & le dt:l)it: JJgIe , V avaiit au ColUge de Lifieux uiieCommuiiaule fKiiiiculicre jxjiir Ie5 jeiinc* 1 hcoloj^ieiis. Ce fut :ilor5 i]u'il commeii(;n .1 tourner fes viics dii cute de t'Altronomie, iaJifficultL-des'inrtriiirelans Maiiie, fans livres, Jans indrumeiis, le fecrel qu'exigcoit celle cfpcce ilViude ab(b- iument (.'traiigeie a celles aiixquelles le lieu qii'il lubiioii ctoit coiiliicre, en un mot, tons les obllacles qu'il rtnconlia ne purenl lefroidir (on ardeur ni lui liire abandonner Ion iiiojet, & je puis aliiiier qu'en 1736, il tloit dcja prodiyiruicment avance; car ayaiit (u que je denieurois dans Ton voilinage, il me fil I'honneui- de tne venir dciiiander mes conleils , je fus ctonne de voir jufqu'ou il avoil |hi alitr feul &. (;ins fecours; liiais comme je dcxois incellammcnt pailii pour un voyage de pliifieurs mois, je ne pus que lui donncrdcsconfcils gcncraux, ^ je I'exhoilai n s'adrefler a feu M. Caflini. Ce cclcbre Allionome n'eiit pas dc peine a reconnoilre ies talens de M. I'abbe de la Oille, 6c poureire plus a porlee de les cultiver, il le prit avec lui a rOblervaloire. Avec I'a- mour que le jeuiie liomme avoil jjour lAlbonomie &. les fecours qu'il irouva dans cetie excellenle ccole , il ne tarda ps :i dcvenir un habile Artronoine, & bieniot il fui en clat de pariauier avec M. de Tliuri le inuail de la Maidienne qui , paliant pr I'Obfervatoire , Iraverfe du nord au fud lout le Royaume. 11 ful occupe de ctt ouvnge pendant pres ile trois anni'es; on ne fauroil troire combien (on e.vadilude dans les operations fie fon infaligable afTiduile au tiavail y procurerent d'avantages, nos Hifloires en ont fail mention, & il eut pro- hablement continue de s'y livrer avec la mime ardeur, li une circondance Irop hon»rable a fa rnemoire pour clre paflce fous filence, ne Ten eiii rappele en 1738. La Chaire de Maihcmalicjues du College Mayjirin fe trouva vacante ; M. I'abbe de la Cailleetoit alors jeune & fimsaucun litre qui pui fupplce« a I'age: il eloit abftiil quand la chaire vaqua ; &. quand il aiuoit ele a Paris , ccux qui Ibin coniiu DEs Sciences. 1^9 ne feront pas fiirpiis loiftiue j'avancerai qu'il ne i'aiirolt iairiii* deinanilt'e, maii la rcpulalion ,iiija jiiiis (.'itriiciue qn il ne jx'iifoit, folliciia pour iui & liii lit dt'fcVer cttle place, autiefois occu- pce par le a icbie M. X'arigiioii , doiU ii (e irouva en qutlque forte ie fuccelieur a lage ile vingt-cinq aii.<. Des qii'il en iut revetu, il toiiriia loutes (I's vi:es vers cet objct.clont il connoKIuit rimportance. Four inciiuger , aiitaiit qu'il ctoit poiTible, le temps citdiiie a lindruclioii dc (es tieves , il compofii des Lemons cltmentaires de Mailicmaiique, dont il fit imprimer la premiere panic en 1741 & les autres fuccefllvement : ces Lemons font extremenient abri'gc'rcs, elies (iippolent les explications de vive voix, qui en devoient elre conime I'anie: on pourroit les regarder comme des efixces de cahiers imprimcs, dont il feroit bicn a f()uhalter que IVilage s'introduisil dans toiites les Ecolts, on y gagneroit un temps prtcieux, iiuitilement perdu a tranfcriredei lemons qu'on pour- roit (e procuier ailement par cette voie. L'occuption que iournilloit a M. labbt- de la C.iiile fan nouveau miniilcre , ne Iui avoit j ien fait perdre de io;i goi'lt pour lAflrononiie; ilsVtoit procure au College Ma/arin n'tme un oblervaluire lolitle & commode, iSc il laxoit garni d'ex- cellens Indjumens: c'ctoit-Ia quil (e dcladbil des tia\aux de f,\ place, par les obler\ati()ns les [>lus delicates & les plus aliklues. Bientot ces plailus devinrenl drs ilcvoirs : I'Acadi niie n liclila pas a s'aitaclier un fujet qui promeitoit un avt-nir li brili.uit; & il yobtintle 3 Mai 1741 unc placed'Adioint-Allronome, de laquclle il palla pen d'annces aprcs a celle d'Aliocie. II ne tarda pus a iaire voir combicn il t'toil digne dii choix de i Acadcmie; il tlonna des la meme annee un Munoire fur I'applitaiion dii calcul des diderences a la Trigonomeiric Iphc- rique. Ro^er Coles , celebre Geometre angl(;is, avoit tlonne fur ceite maiicre en 1716 vm Ouvrage, intitule yl.jhmatio erronini in niixtti Aiaihcft ; niais ce Li\re d'ailleurs aiicz rare, etoii ires-diiFicile a entendre. Ai. I'abbc ile la Caille lira de cet Ouvnige tout ce qui pouvoit avoir rapport a I'Adronomie ; il I'eclaircii, il en rendit les (ormules plus gencrales & il eul I'oit 100 HiSTOIRE DE l'AcaDiJmiE RoVALE dc le> roJiiiieaux limpleianaloi^ies Ju calcii! lrig'inonn.'lrIi]iif. Par ce nio^en, fi tamilicr au\ Allionomes , on jxut , cii lailaiit fiiccefTivenient varier les angles ik les cotes, reconnoitre (ure- inent ce qu'on pent avoir a ci'aindre decliacjue erreiir puliible. Les cioiles, doiit le moiiveincnl til iics-lent, leixeiu pour ainfi dire aiix Aftronomes de points de reconnoiirince, aux- quels ils coniparent les niouveniens dci PlaiiciesiSc iles Conictes: rieii n'ell done plus important que de lixer exai^cnient la pofition de ces points &. d'en augmenler ie nombre , ou , ce cjui e(l la numechole, d'en coiiHruire un Calalogne e.\a«fl & complet : ]X)ur y parvenir , M. labbc dc Giille imayina de partager toute I'ctendue du cicl vilible en bandes paralldles a i tquaieur , dont la laigeur ii'exccde p;L< la iaigeiir du cliamp d'une lunette de huit pieds. II determine avec tout le foiii poirible, paries regies ordinaires, la pofition de deux ou Irois des plus belies ctoiles compriles dans chac|ue bandc. Ccia fiit, en fixant la lunette dans quelqu'endroit , de manicre qu'une dcs cioiles du milieu d'une bande parcoure un de (es fils, cette lunette devient un inllrumcnt lulFilant pour determiner Ja pofition de toutes les ctoiles de, cette Umde, &. il ell e\ident qu'on ne peut , par ce moyeii , ometire aucune des ctoiles de cette bande , qui pallent neeelTiiirement louies par I'ouvtrture de la lunette, & que la meme operation, rc'petee autant de fois qu'il y a de bandes dans Tetendue du Ciel , donnera , (ims aucuns aulres inftrumens qu'une lunette & une j-)endule , un Catalogue des ctoiles vifibles auHi exaeT & auffi complet qu'il foil plHble de i'avoir. Nous verrons bicntot quel parti il a fu tirer de cette melhode fi fimple 5c li facile. II polfedoit en effet I'art preeieux de (implilier les nicthodej &i de laL-iliier la folution des problemcs les plus ditliciles. On a de lui un moyen fi facile de determiner la pofition de lapo- gee du Soleil ou du point oil il e(l le plus eloignc de la 'I'erre , qu'on a iitti d'eiie t'lonne qu'il ne ie loit pas prcTente le premier. 11 avoit lemaique i]uc le gr.uul axe de I'ellipfc cloit la leule ligne pallant par Ic loyer c]iii parlageai I'elliple ea deux cgalcmcnt , tx (luc les intgaliies du niousenieiU de DES Sciences. 20 f la plancte cloient ile chaque cote Ics meines avec cles figfies coniraires , clou il fuit que cttle ligne eft la feule qui dciermiiie deux points, ids que la planeie inette aiitaiil de temps a al!er dun de ces points a I'aulie quelle en met a retourner de ce ierond au piemicr; il tire de-la un mo)en exliemement fitcile d'a\oir la polition dc I'apogL-e, en examinant avec foin les ckuK points cl<;igncs de fix Irgnes , eniie lelquels ie mouve- tnent du Solcil a etc prccilcnienl c'gal de part & d'autre, Sc il lait voir par dcs railonnt-mens allronomiqiies & par des exemiiies, que ce moycii e(l fulceptible dans la pratique d'une prccidon au moins cgale a cellc des nu'tliodcs qui avoiciit pai'u julqii'alors. Un autie Ouvrage de M. rabbc de la Caille, aufll utile qu'aucun dc ceLix dont nous venous de parler, cfl Ie Alcmoire, ou , jx)ur parler plus jude, Ie Traite des Projections ailrono- miques, qu'il donna a I'Acadcmie en 1744. ^'^ ^''^ depuis long-temps de quel ufige lont dans I'Allronomie ces reprc'- lentations rtgulidcs de la fphcre fur un plan, qu'on nomme proje(flions ; onavoit a la verite des regies fiires pour les former , ma is ces regies changeoienl (uivant la dillerente polition qu'on donnoit a I'oeil ; dk loilquon les vouloit appliquer aux eclijiles de Soleil Ic ciiuix dts oblervaiions, pour adlirer le fucccs de ceite recherche ; & pour ne rieii hidVr a defirer (iir cette matiere, il en donna I'annce fuivante un exempte trcs dciaille : donncr a une mciliode utile un dcgre de f^icilitc considerable dont elle ne jouillbit p.is , c'elHouvent ren.lre un nufTi grand fcrvice, que den invenier une nou\ tile. Tant d 'oiivraiJ,es , & bien d'anires dont les bornes ile cet £.logc ne nous permettent pas de fiilre mention , proeiuits en I'l peu de temps, luffifoient certaHiement pour nieltre la gloire de M. labbc de la Caille en furete ; mais ce nVtoit pas Ja gioire qu'il cberchoit, c'e'toit le progrcs de I'Aftronomie; I'envie d'y conlribuer le prta a entreprendre un vo)age au cap de Bonne - efperance , dans la vi;e d'y viiilier , par ties oh(crvatioiis concerlces avec les Aftionoines de I'Europe, piuiieurs ele'mens importans , comme ks parallaxes ilu Soleil , de la Lune & de qutlques plancles, I'obliquitc dc rEciiptique, fee. & de piotiter de la lituation de ce lieu place a plus de 34. degrcs dc latitude mcridionale, pour ob(er\er In |X)lition des t^'toiles du ciJ aufbal , Sc complc'tcr le catalogue auquel il ti-availloit depuis long-temps. Ce projet de voyage ful ap- prouvc de I'AtTidanie & adoptc par le MinilUre; & M. I'abbc de la Caille ^'embarqua le 21 Novembre 1750, (ur les Vaideaux de la Compagnie des Indes, pour fc rcndre au cap de Bonne-efp^-ance , muni de tous les inflrumens nt'ceflaires, des recommandalions ics plus prtUiintcs £c des ordrcs les plus DEs Sciences. 203 precis Ju goiivernemeiit HollaiiJois. Quelqiunlcrefiaiit que puide ^ire le iccii de Ton voyage , nous ue r^pcteroiis point ici ce que nos Hilloiies en ont public dans le temps; mais. ce que nous ne pouvons palier lous iilence , cell I'accueil qu'il re^ut de M. Tulbagli commandant du Cap, qui fe fit un devoir de iui procurer tout ce qui pouvoit contribuer au iucces de les opaations, & ies marques d'eflime & d'amiiic qu'il requt de pludeuis autres Oliicitrs 6c liabitans qui s'cm- pit(.scrent noii-iculcmciit de le la\ori(cr , mais encore de le feconder dans roccafion : I'Acadcmie a cru , qu'au h ilard mcme d'une redite, elle devoit leur renouvclcr ici le taiioignage public de (a reconuoiliancc. M. I'abbc de la Caille trouva au cap de Bonne -tfjx'r.ince, commc il I'avoit l)icn prcvu , un cliinat dans lequtl on jouii pen- dant des inter\'alics de temps trcs-conddcrables, tl'Line Icrcnilc d'air capable dinviter a obierver , dcs Allronomes moi:i6 zclcs que Iui; mais il cprou\a bientot un incon\'cnient qu'oii n'auroit pasaifcment de\inc, ceciel li ierain ne led, du nioins (juant aux obfervations , <[u'en- apjwrence , iiommes n'ont plus tie droit d'y |iRtendre , que loilqu'ils nt'gligait de s'allurer eux-mcmcs ctlle qui ell iliic a leuis Icrvices. Pendant ce mi'me temps les oblerxaiions neceliaires a de- terminer les parallaxes , & dor:t les Allronon.es d Eiiro|)e . iaifoieiit les conefpondarites , ii Vtoient pas oublices ; mais Al. I'aobe de la Cailie voyant que tous les travatix qui avoient fait le pi incipl objet de fon voyage , n'avoient pas-, graces a (on aclivitc, rempli le temps qui dcvoit s'ccoulei julqu'a I'arrivee du \ailleau fur Icquel il comptoit repalleren Lurope, ilemploya ce temps qui liii reltoit , a un ouvrage qui leul auroit pu fervir de mold a Ion voyage, ce ful a inelurer un Digre du meridieii a 1,1 latitude du Cap; on en avoit niclure lous 1 Equateiir, fous le Ceicle polaiie, tn Fiance & en plulieursautiesendroils de I'Europe ; mais on n'avoit aiicun Dfgre melure dans la pirtie aulliale ilu globe lerrcllie, & cettc melure ell dtvcnue d'aii- tant plus imporlante, qLulle femble indiqucr que les piiallcles de celle pirtie n'ont pas des ra) ons eganx a ceux des [laralleles de laliiuile lemblable du cote du nord : paradoxc bien Iiiigulier, mais qui mcrile d'aul.mt plus d ttie eclaiici , que le petit nom- br^ de iiiangles qui ont ele employes a cctte ineluie; I'exaclitude de M. I'ablK' de la Ou'lle, & I'h.ibitude qu'il avoit acquile de ces lortes il'operations , ne ptrmelttnt gucre ile loupvoiiner Uiieerieur tnlible dans fes determination.-; ce fiit a une occu- pation li digne de Uii , qu'il employa le temps qui s'tcouLi DEs Sciences. 205 depiiis la fin de fes obfervalioiis, jufqu'a I'anivc'e dii valfleau. Ce Jiavire aniva effcc^ivement , mais il nppoita a M. I'abbc de la Caille, des ordres de pader dans les iles de France & de Bourbon , pour en determiner la liiuaiion; il Iavoit,& loir ignoroit encore en France , que la pofiiion de ces lies avoit. tie lixce a\'cc la plus grande exaditiule par les ob'ervations que iVI. d'Apres y avoit (aitts ; il ii'lu'dta cependant p.is uii moment a obeir aux ordres qui lui avoimt etc aurcircs , mon- tranl , par eel exempie , a\ ec combien d'exacliliale on doit exccuter ceux c]u'on recoil du iouveiain cpii |ou\tnt peuvent avoir des niolils (ecrcts , Ircs-diffLrens ile ceu>- c|ui paioifient, &: (ju'on ne doil jamais eliayerde pcn(.'trer; ce \oyage riiarda de plus dc deux ans, le relour de M. labbt- de la Caille, 6c nous ne ie vimes reparoiire a nos Alicmblt'ts , qti'au mols de Juin 1754, rappoitaiit de fan expedition, non les depouilles de rOrient , mais , s'il m'eil permis d'employer cetteexpreflion, cclles du ciel Auffral.avant lui prtfqu'inconiui aux Aibonc nies. Si que la hnefie & I'intatigable aHiduile de (cs oblcrvaiions \enoient de foumeitre aux loix de lAflronomie. Aullilot aprcs Ion rctoiir, M. I'abbe de la Caille (e bala de rendie comple a rAcademie de (on vo\age, dont elle a publie la relation en 17^ 1 *; mais comme il n'avoit, a proprement * J'y. Kj?, pailer, qu'effleure dans cette relation pludeurs des objets de ^^ !\':'','„^^,,' les rechercbes , il ie rclerva a les approfondir dans dil^ircns S'oirjj/i', Alcmoires qu'il Kit par la (uite. De ce nonibre (out les oblervations fur lesN-i'Inileiift's aiiA Uales qu'il didingue en trois elpeces ; la premiere qui coiilicnt' Cclles qui ne font compolces que d'un amasdc lun:ioe diliule, blanchaire & femblable a une Comete foible, (ans queue; la leconde compolce d'etoiles a(kz voilincs pour clre conlondues enlemble a la \ue limple, mais qui paioilienl (cptiecs.dcs qu'elles lont vues a la lunette; la troilicme enlin qui contient des c'loiles vcritables , mais enlouices de cette nebulobte qui conditLie (eule la premiere elpcce. Ses recherches lur les rcti-ac^lions Aflronomiques , ne font pi moins ingenieufes, ni moins interedantes; il avoit remarqiic C c iij io6 HisToinr. de l'Academie Royale pc-ikhiiU Ion (cjour an C;ip,<]ue pluliairs ctoilei qui pllbient proche de (on zuiiih , iie s'clevoient ;'i Paris que de pcu tic ilegrcs, & que cl'auUcs au conti-aire tics-\oi(iiies du zinilli ;i Paris, paroilloient an Cap lr«- proches de ihoiizon; il elt certain qu'en tailant abllradion de la ic'Iradiun , ies hauteurs des mi-mes ttoiles ohierMes dans Ies deux endroits , dcvoicnt n'a\oir d'autre diftcrence de hauteur que celle de la latitude, & que celle qui s'y tiouvoit de plus, ttoit c'lfale a la lomme de la rclradion au Cap & a Paris: il ne s'agilioit dime plus que de partager cette lomme ]K)ur avoir la rttradion ablokie a la hauteur ou letoile avoit cle ohler\t€ dans chaque cmlroit; M. rahl)c lie la Caille enleigne dans iot\ Mcnioire a faire ce jxirtage ; il avoit tioiive de plus que Ies diftl'rentes denfiic's de I'air f J^^oient varier fenfiblement la reflation , e'en fut aflez pour I'engager a conitruire une table de rctradions, conipolLe de deux parties ; la premiere expriiiie la rctVadion moyenne, due a chaque dcgrc, & la feconde indic]ue pour chaque ligne de la variation du baromctre,& pour chaque degrc du thcr- momctie, ce qu'on doit ajouter ou relnincher a la rc'fraclioa moyenne, pour avoir la veritable; il Unit ce Mc'moire par examiner fur ce principe toutes Ies tables de n' fraction deja connues , dont il fait une efpece de critique : jamais peut-ctre ii'avoit-on porte I'cxaditude fi loin fur cette matiere. La comparailon de fes obfervations pour Ies jwrallaxes du Soleil , de la Lune , de Mars &; de Venus avcc celies quavoient faites, de concert avec lui , Ies Aflronomes de rEuro|>e, 5c dont il a rendu compte dans pluheurs Mcmoiies , ell un modcle achevc des dilculiions alhonomiques de cette efpece: on ne croiroit quVi peine qu'on put atteindre a unt fi grande prcci- fion ni cvaluer avcc aiitant d'art Ies petitcs erreurs dont Ies ObferNalions ont pu ctre fufceptibles & cpie la flnclie de fes lecherches lui fait comme deviner; & pourlaiireraux Aflro- nomes le moyen d'cn tiier toute I'liiiiik' |>ol1iblc, il a donne lout au long Ies calculs Itir lelijiiels (ts dtterminmions font fondees: il en rcfulle qu'en prenant un milieu entrc toutes, ja pai-allaxe hoiizontale du Soleil e(l de p" 4- , celle ile la Lime , DES Sciences. 207 dans Ccs moyennes diilances, de 56' 56"; cclie de Mai-5. en 0|>poliiion, dc 26"; 6c cclle de Venus de 38". Ces dt-ier- minations fi importaiites pour rAflronomie , font un dtsfuiitj du Voyage de Ai. i'ahbc de Caillc. Un autre iiuit du tnenie voyage, tlont I'utilirc efl encore plus iinmctliate , e(l lOuvrage qu'il a donne fur la niauicre de trouver les Longitudes en mer, par le moven d'e la hu le: ie mouvement de cette Planttecfl it prompt que deux Ohler- vateurs , plK-es fous des mcridiens diflcrens , ne la voient pas au mcme point du ciel , la Lune ayant avance depuis (on pafTnge par Ie meridien du premier cndroit , jufqua ce qu'dle loit arrivce au lecond ; mais quoique celte diiiuence (oit Icn- lii)le , elle n'cfl pas ncanmoirvs foi t grande ; elle n'ed guerd en uombies j'onds que de 2 minutes par dcgrede longitude, quantitc dont ia plus grande paitie pourroit ^Ire ablorbce , tant par les erreurs qu'on commeitroit en obfcrvant Ie lieu de ia Lune , que par alk's des Tables. M. i'abbe de la Caille, qui, jX'ndant toute la traverlee , avoit employe celie meihode, &• prel(]ue toujours avec lucres , donna a fon retour nn Alcmoire lur ce fujct , dans Icquel il examine ies dirferenles manicres d'obfer\er en mer Ie lieu de ia Lune, ou, pour parler plus jufte, de Ie deduire des obfervaiions , Sc Ie degre de prc'cifioii dont ch.Rune tie ces methotlos cfl (iilceptible ; it y ajoute meme en (aveur de ceux auxejuels la Trigonometiie rplitricjue ne feroit pas familiere, une maniere de deduire, par line operation grapliique , Ic lieu de la Lune dts obfervaiions , (ans avoir a craindre dVrreur conl"ider«ble , & il refulte de tout cet ou- Viage , qu'avec ie degre dc perfection auquel a etc portee , de nos' jours , la theorie de la Lune , un (Dblervateur exercc' a ce genre d'o[-)eraiion , pent oblenir la Longitude en mer a vingt-cinq ou trenle iieues marines prcs , avantage tres-grand pour la Navi- gation , & qui pe.it augmenter encore a mefure -que Jes- mJlbodes (e [■>erfee'tionneront. Au milieu dc toutes ces occupations , M. I'al^be' de la Caille n'avoil pas perdu de vue fes recherches fur ia tiieoriedu Soleil;/ il la\oit que cette tlie'orie t'loit d'autant plus importante, que; 2o8 HisToinr dc l'Academie Royai.e les lieiix ;ippareii> ties pl.incies luiu toujt)urs arfeclcs Jc I'l'iic- galilii {jii'y ;ipjK)rtc Ic mouseiiienl Je la Tcrrc ; il a\oii doniie avam Con titpart ileiix Mcmoiies fur ce (ujet, ii mouveineiis i\^i corps cclciles: il y doniie iDuies l^s Tables ncce:luires pour dcpouillcr les mouvemens dcs Allres de toiitcs les iiugalilcs qui leur (oiii t'tiani;cres , ii y rap|X)rte fcs obferveut (aire e;ureprendre. Ce (ont ces ob(er\alions fi delicates qui lervent de fondement a la dclermiiialion des clc'mens de la theoiie du Soleil; &. il termine cet Ouvrage par les ob(crvaiions de la dillance du Soleil au zenith , laites au cap de Bonne-eiperance &: a lile de Fiance, & par une Table de cent cinquanle alcenlioiis droiles du Soleil , deduites de C^Jii obfervalions. Cet Ouvrage ne preccda que d'un an la pLiblicaiion de (es Tables du Soleil ; il en avoit pofe, }X)ur ainli dire, les foii- demens dans lOuvnige precedent : il emploie dans celiii-ci ces tleniens avec la |)lus grande attention ; car il y poulle le talcul julqu'aux dixiemes de lecondes , exactitude qui, juf- qu'alors , avoit etc inutile, a caiile de rimperfefflion des lables, &. qui ne celle de I'etre que p.u" la precillon de cellcs-ci. II en a extrcmement faciliieie cilcul, en muliipliant ies epoqucs & les Tables des nioyens mouvemeiis , 6t en conliruilant iwi Tables dcqualion de 10 minutes en to minutes; il y a joint e DES Sciences. 20^ jo'nt cles Tables tie tous les ptiils dcrangemens que les adions de Jupiter, dc Vciuis 5c de la Lune peuvent produire dans le moiivement dii Soleil; enfin , il y a aiigmentc de tiois chitires les logaritlimes de la didance du Soleil a la Ttire. Get OiiNiage, fait avec taut de (oiii Si de travail, mc'iite d'aut.int plus dVloges, c]u'il dcvienl pour I'avenir nne hale certaine de tous les calculs , & un tcmoigiiage aulhenlique de ce que I'Aibonoinie tloit aiix travaux de M. I'abbe de ia Caille & a ceux de I'Academie. La cclcbre Comete de 1759 tloit un pbcnomcne trop intt'rellant pour que M. I'abbc de la Caille put iitgliger de i'obferver; il I'obferva en efict avec Ion exat^itude ordinaire, & donna a TAcatlcmie non-(eulement (es obfcrvations , mais encore les clcmens de la thcorie de cette Comcte (]ui en rcful- toient : il oblerva tie int-ine les deux qui parurent en 1760, dont il dctermina aufli I'orbite &; les cicmens ; mais il ajouta a la tlicorie de celle qui parut au mois de Janvier 1760, un morceau tiop inicrellant pour etre pafie (ous lilence. La vitefle apparentc de cette Comcte avoit etc (i grande que le S Janvier, jour auqucl elle fut apercue, elie parcourut en Z4. heures environ 40 tiegrcs ; a I'occafion de cette prodi- gieufe vitefle , t|ui avoit perfuadc a beauconp de peifonnes que la Comcte avoit paHc bien plus prcs de la Terre que la Lune, il ht voir dans Ion premier Alcmoire qu'une Comcte retrograde pouvoit encore avoir un mouvement apparent plus japide, en fiippofint feulement quelle paCsat a pen -pics a la dillance de la Lune a ia Terre; qu'il ctoit [xjllible, en ce C1-.S , qu'elle parut aller aulH vite dans le ciel (ju'uii Iiomme qui iroit a trcs -grand pas fur le Pont-neuf part)itroit allcr a un fpeclateur place iur le Pont-royal , efpcce de paradoxe aflronomique , que les dc'monftraiions de M. Tabbe de la Caille prouvcnt cependant avec la plus grande certitude. On n'imagineroit pas ailcment qu'avec la multitude d'Ou- vrages (I)riis de Ti plume , il trouvat encore le moyen de tra- vaillcr a ceux ties autres , cell cependant ce qu'il a fait pludcurs fois. Le P. Feuillce avoit ctceinoycen 1 7 24. aux Canaries, (.1 2IO HlSTOlRE DE l'A C A D E M I E R OVALE ptnir clcicriniiKT plus prccilcmeiil la poliiiuii cl.i premlei" rucridieii A IVgard c qui sell depiiis cxtremcmeiit muliipliJe (tins le nom A'Orre'ri , qu'eile a lire cJu Comte lie ce iioin , ce Seigneur eii av;uit fait conftmire par M. Graliam v\\\o(ee pour plus de f.\ moitie d'air fixe qui , forlqu'il a repris (on cladicitc , occu[ie lix cents quarante - cinq fois plus de volume que la pierre qui le contcnoit : IVxamen de cette quanlite d'air contenu dans les corps ou on le (oupij'onnoit le inoins, fert encore a rendre railon de certains plicnomcnes dont on ne connoi libit pas trop la caule com me de la de- tonation du nitre & de celle de la poudre 6c de Tor fulmi- nant; M. Hales la trouve dans la grande quantite d'air contenu dans le nitre, dans le tartre Si. dans i'eau regale, & dans la promptitude avec lac]uelie cet air sen dcgage & reprend Ton eladicite ; on ne fauroit croire combien i'examen de la quan- tite d'air contenue dans les difk'renles fubllances , lui fournit de remarques curieufcs, ni quel jour il jette non- ienlement fur cctte panic de la Phydque, mais encore (ur une infinite de points (inguliers de I'economie animale & vcgctale. On pent uKllre en ce rang les oblervations fur la refpi ration des animaux & its delicaies expe'riences fur la quantite d'air qu'elle detruit ou cju'clie prive de fon elallieite , (ur celle qui efl p- reillcment detiuite par i'adion de la il.imme (S. \\k les \ajK-urs de dilierentes maiieies, & (ur les moyens de prcvenir ou de reiardcr cclle delhudion (]Lii met lair liors d'etat de ftr\ir a la rclpiraiion; ii en tire des moyens trcs-limples de Ic DEs Sciences, arp procurer leiitrce & le fcjour de quelques momeiis /ouveiit ircs- prccicLix dans des endroits que la deflrudioii de i'air claflique rendroit im])ralicab!es : il iiexainine pas avec une moiiidre atlemion les qualitcs de fair que diflerens moyens remetieiit dans fon ctat d'claflicile ; en un inot on peut dire que celte matiere n'avoit encore eie traitce ni avec la meme etendue ni avec la meme prc'cifioii , & qu'un Phyficien mcme t'clairc qui nauroit jamais eii de connoilfance de ce que contieiit cet ouviage , feroit oblige de convenir aprcs i'avoir lu.qu'il igno- roit picfcju'entieremcnt la nature de i'air ; la premiere edition que M. Hales donna en i 727, (ul enlevce i\ rapidcmcnt , qu'il cii parut une feconde en 1731, &; on ne peut llivoir trop de gre a M. de Buffon d'avoir comme naturaiilc en France par la tradiidion iju'il en a doimce , un Ouvrage (1 utile & qu'oii peut regarder comme le germe d'une infinite de decou- vertes. La Socit'tc Royale en ful fi ftti.sfiiite, qu'en la mcine annce que parut la premiere edition de eel Ou\rage, elle mit M. Hales au nombre des Membres de fon Confeil , c'ert-a-dire, dei Academiciens choids qui font charges de la diiecflion & des artaires de cette illullrc Conipagnie. II ctoit bien difficile que le fucces des experiences fui- le mouvement de la scve dans les vc'gctaux, ne fit naitre I'envie a M. Hales d'e;.aminer celui du (luig dans le corps animal, dcja beaucoup mieux connu que le premier; il n'y put rcliiler, & il pubiia en 1733 par ordre de la Societe Royale, le recueil de fes experiences & des conclullons qu'il en avoit tirees, ious le litre 6! Hamajlaii'jue ou de Stauque du Jang. * Kijut,t.:ng«it, C'cft en efiet une mefure ertedu lang, qui fcmbieroit devoir ralentir le mouvement des arteies , le prtcipite au contraire fendblement , ce qui , dans bien des circonflances , pent ctre trcs-utilement employe. II s'c(t aflirrc, en (ubfliiuaiu de I'eau chautTce au nieme degrc que le (iing d'un animal vivant , a celui qu'il Iui tiroit, que ce n'ell pas (eulement comme fluide qu'il eutreiient la circulation , mais comme Huide compolc dune certaine manicre; I'eau ayant toujours caufc aux animauv, dans les veines defcjuels on i'introduiloit , beuicoup de mal- c'lre & affez promjucmeiit la mort : toutes obleivations im- portantes &. qui peuvent iervir de guide dans une inlinilc d'occafions. Ses reniarques fur les injections font encore un objet abfo- lument nouveau: le but (jue les Anatomises fc propolent ilans cette efpece de preparation , eH de remelire les vailleiux dans J'etat ou ils etoient pendant la vie de lanimal & tie Its y conferver , en lesempiiliant d'une malicre qui d'aboid y coule aifcment 8c fe fine enfuite dans leur cavite; mais comme ces vaideuix font extenfibles , il d\ evident que (i la matiere de I'injec^ion e(l poullce j)lus ou moins (urt que le fang ne I'ttoit par le ccxur, le vailfcau qui la recevra [era pliis ou moins didendii que dans I'aiiimal vivant, 8c qu'on aura une taulTe inefiiie de (a capaciic. Pour remedier a cet inconvenient, Al. Hales n'emploie , pour obligcr linjec'lion a s'indnucr dans les vailieaux, que le poids d'une colonne de iic|ucur, qu'il rend cj^al a celui de la colonne de fuig cjue foiitciioit DEs Sciences. 221 I'aflion dii cocur dniis I'animal vivaiit, & que les experiences (Join nous avons (.kja jiaric kii avoient fait tonnoitie. Par cc moyen , il ctoit parvenu a connoilreavec prccifion ia capacite c\cs (Jitfcrens tuyaux qui tlonnent pallage au fang; il avoit niefurc leurs diametres 8c s ctoit afliue , par un calciil exacl des diffc'reiites vliedes de ce fluide dans les diffcrenies parlies oil il pade. II avoit cprouve ie degrc de facilite que plufieurs liqueurs avoient a les pt'netrer, qui kii etoit donne par le plus ou moins de hauteur de la colonne donl il falloit les charger, & il avoit oblerve ce furprenant phtnomene, que I'eau ne pafToit que peu ou point du tout des artcres lians les veines, quoique le fing y palie librement , & que cerlaines parlies qui refufent abfolument le paf^ge a leau , admetlent cependant de la bicrc moufleule bien plus epaifFe quelle. II avoit mefurc quelle pouvoit ctre la rc'lillance des viltcres & dcs principaux vailfcuix du corps animal , en examinant quelle hauteur dc fluide c'toit nccedaire dans le tube qu'il y adaploit pour les faire crever , & il avoit irouve que ceite rcdilance excedoit de beaucoup les efforts auxquels ils |x)uvoient ^ire expofts : jl avoit examine lert'et que les diffcrentes liijueurs fpiritueules, acides, aflringenles, cmollientes , &.c. pouvoient produire fur les vilceres ou les vailFeaux d'un animal fraichement tue. Ce Traite eft terminc par des experiences fur la nature du calcul humain , auxquelles il joint des recherches fur les moyens de le didoudre par I'injedlion de diflcrentes liqueurs dans la vefTie, &. il piopole de la laire, a I'aide d'une (c)nde creufe ou algalie double, qui permtltani a I'injeclion de fortir dans le lenij-a qu'on en inlroduit de nouvelle, y occafionne iin coiirant qui ne pent quctre trcs filutaire dans bien desoccalions. II y ajoute enfin la delcription d'un inflrument propre a tirer (luis incidoii les petites pierrcs 6c les graviers qui , aprcs avoir franchi le col de la velile, fe pourroient trouvcr engages dans ie canal de I'uretre. Get Ouvrage , quoique moins etendu que celui de la Statique des vegctaux, e(i, comme ce dernier, rempli d'idces neuves & heureufcs, Sc pent mcncr a lain dc dcVouvertes, qu'on iiQ £e iij 2.11 HlSTOIRE DE I.'AcADEMIE R O Y A I. C jxiji c|u'ctre cli.irmc que M. dc i>.uiv.i<^e.'', dc la Socitic royafe ties Sciences tie Moiit|xllicr, lait nn> a portc'C (.I't-lie coiinu du Public fniifcis, par la iniJuclioM qn il en adoiiiice & par les iio!e5 ciiiicules <|u'il y a )<>iinc5. La gli)ire que M. Halei s'cioii Ti junenient acqiiife en nu- biiant coup (ur coup Its deux Oi;viat;e< doiit nous venons de parier, liii aliira iinc didindinn bien h. morablc de la pirl de i'Univeilitc d'O.xtord; die lui ensoya, lur fa (eiile rcpulaiion & (ans qu'il les eiit demaiidees , des Lcitiesde Doc^eur, prc- [eiU d'aulant plus HatlCLir, quelle ii'accoidc piedjue jamais cc litre qu'a ceux quelle a , pour aiiili dire, eleves dans fon fein, inais cette Univerliic celcbre criil pou\ oir fe relacher de fon ufage en faveiir d'un hommc qui le incritoii fi bien & quictoii capable de donner a ce liire plus de iullre qu'il nVn recevioit Jui-nK'me. Les experiences de M. Hales lui avoient montre lefiei que les liqueurs fpiritucufes pouvoient proiluire fur le i.\ag & lur les viiceres lorlqu'elles c'toient priles interieureinenl : (on amour pour rhumanilc ne lui |wrniit pas de lailiercelle connoilfance oilive, il publia en 1734 une Dilfertation coiure I'lilaae des liqiieui'S fortes, fous le titi e iYAi'is ainiail aux hnvcurs d'emi-de vie; il y fait voir les funedes etiets des liqueurs qui ne loni loules que de reaii-de-vie pljs ou moins d(.-guifc« , &. les peint afiez vivenient pour oter I'envie den uler a ceux qui voudroient reficcbir, mais les hommes n'ccoutent pas toujours le laii(;a'^e de la |-ai(on , 6c I'Eciit de M. Hales n'a guere eu d'autie ufage que celuj de fiiiie paroitre fon bon ca'ur & fon amour pour les concitoyens. Le meme amour du bien public qui I'avoit engage a publier la Diflerlation donl nous venons de prltr, I'engngea a lour- ner (es viies \as un objet encore plus impoitant ; ce hit i'exanien de la nature de lean de i,i mcr & la recherclie <\f:s moyens de la rcndre }X)lable, & de conlerver les grains , les ^iandes & les diik-rens approvilionnemi ns e deftinc'e a cet ulage, landis que I'autre niojtic de la c-aille, devenue plus grande par le mouvement du dia- phragme, afpire lair cxterieur par une autre foupipe pratiquee pour le recevoir; les deux foupapes afpirantes lent placees dc maniere qu'elles peuvent etre compriles dans une boite qui repond a un tuyau , & une lemblable boite re^oic lair qui e(l chafTe de la caviti; du ventilateur ; on peut done lirer quanJ on voudra, I'air conienii dans un endroit ou y en envo)er de nouveau , felon qu'on y conduira I'un ou I'autre des deux tuyaux ; & comme on n'a pas befoin, comme dans les foufflets, de iorcer I'air a pader rapidemtnt par une petite ouverlLiie, Ja force neceffiire pour faire jouer la machine de\ ient fi pen confidc'rable , qu'on y peut employer les perfonnes \cs moius vigoureufes. C'e(l cette ingcnieule machine qu'il emploie a tons les ufiigcs dont nous venons de parler , &. dont il donne dans fon Ouvrage la defcription la plus detaillee ; cette def- cripiion eft fuivie d'un examen rigoureux & dun calcui exae^ des effets de la machine ; il en refilie qu'elle efl plus que ii.fliiaiue pour remplir tous les objcis qu'il s't'toit propoles. Lexperitnce . D E s Sciences. aij- L'exp^iience a vciific ie calcul Sc a fait voir que malgre le peu de lemps c]iie cetie machine emploie a leiiouveler uiie made d'air, meine allcz coiidJciable, tile iie caufe auciiu vent ni aucune incommoditc; \es experiences qui ont etc faites fur les vailleaiix , ont li bien rciilTi que M. H.iles n'licfite pas y la nommer \e ponnion i!ii vdijjcau, du moins eft-il [urqu'tlle foulage beiucoup ceux de I'Lquipage , & cette machine U utile a encore i avantage de pouvoir tire conlhuite par-tout & a tres-jieu de Irais: cell fuivre exaiflement ie plan de la NatLire qued'opcrer les plus grands & ies plus utiles eticts par les moyens les plus limples. Non-fciiiement ie ventilateur efl propre a renouveler I'air defline a la rcf|)iration , mais ii pent etre encore employe a bien d'autres nfiges ; on pCLit, par cxemple, sen {er\ir[K)ur faire paller de i'air (ec & chaud d'un lieu dans un autre, & par ce nioycn li fimplc (tclicr de granJes quantitts de poudre a canon , ians courir le moindre rJlijue du feu , rilque qii'il e[^ predju'imjxjfTible d'tviter jxir ia nicthode ordinaire. On peut sen fervir pour entrctenir toujouis dans un air (ec les grains & les autres provifions d'un VailltaLi. Nous ne difons lien ici de Ton ufiige dans les greniers a ble , parce que nous en avons dcja rendu compte dans THidoire de I'Acadcmie, en parlant des ingenieufes applications que M. du Haniel en a (ait a cet important objet ; en un mot on j)eut regarder le ventilateur comme un moyen certain de (e procurer tin grand nombre d'avantagcs , & comme un veritable prcfent que Al. Hales a (ait a la (ocicte. Cet Ouvrage a depuis etc traduit en fraiifois par M. de Mours, Doifleur en Mcdecine , connu jxir be-aucoup d'ouvrages de Phyflciue qu'il a publics, &: (iir-tout par (a belle traduction des 'I'ranlaclioni philolophiques. Le Livre dont nous \enons de rtndre compte, a etc Ie dernier que M. Males ait jniblie (eparement ; ii eloit pour lors age de loixante-dx ans, & il ne (e ]iermit plus de travailler a des ouvrages de longue haleine, il s'en dcdommageoit par un grand nc^mbre de piecc.< intereiruiies qu'il comniuiiiquoit a la iioeiete Royaie, & quelle a publices dans les Tranlaiilions. ////?. J762. Y i '226 HiSTOIRE DE l'AcAD^MIE RoYAT.E Ninis en rapporierons lailemeiu ici cjiiolijLii.sunei Juiit nous efl^iyerons de cloimer iinc Icgcre ido't. De ce iionibie (out ics obkrvalions fur lean de goiidron, doiil ie Doclcur Berkley \rnoit d'apporlcr I'ulagc en Kiiroj^ie, en exaliaiit beaucoup les vcrtiis decelie preparation. M. Hales etoit irop bon Phydcicii pour elre eiiilioudade en Mcdecine, ii examina, il analyla , il accorda au lenieile (a julle vaieur, il indiqua les circonihnces dans Icrciiielles il poiivoit j}ire uti- lemcnt employe , aujjaiavant, il avolt donnt' iine Diflertation (iir ]a maniere de porter dans le ventre des hydiopiques , telles jnjcclions qu'on voudroil pcnil.ini ro[x'T,iiion de la |raracen- liicfe ou ponclion. 11 avoii oji dlje qu une leinnie hsdiopique avoii etc guerie par une injcdion de vin rouge ik d'eau mi- nerale alu.nincule , que Ton Chiruigien sVtoit a\iie dc lui fairedans lalKlonnm , apres avoir tire leseaux de rbydiopifie; e'en lut alie-i [lour lengager a peife , d'uu il cuiiclut DES Sciences. 227 que fes corps qui fouiiiKleiit ccs aigrettes fournlflent aufTi ail feu tiedriqnc ijiidque peu lie ieur proprc iiibdance, qui occalioniie cette difference de couleur, nouveau phckiomene dans une mailcrc qui en avoit dc'ja ofTert de ii liiigulicrs, & peutetre audi nouveau pas, vers Ion cxjilicalion. Les tremblemens de terre qui , depuis quelques anntes , ont tbranic prefque toutes les parties de notre globe , engagcrent Al. Hales a faire cjuelques rccherches iur la caulede ces tenililes plie'nomcnes , & il crut I'entrevoir dans utie des exjieriences qu'il avoit rapportces dans [on Analyfe del'air ; ii avoit remarque que de I'air trcs-tranlparent , qiioique charge de cerlaines vapeurs , perdoit cette tranfparence dcs qu'on introduifolt ■ dans ie vailieau 011 il ctoit, une mediocre quantitc d'airpur, qu'il fe troubioit , qu'il s'y excitoit une fermentation aHez vive pendant laqueile il fe dctruif'oit beaucoup d'air; en flip- pofanl fbus la terre de grandes cavitcs rempiies d'air charge de ces vapeurs , ii ne faut cju'une fente qui y communique pour mettre en fermentation cet air & une partie de ctlui de notre atmof phere & pour y caufer de terribles mouvemens, de-ia les f'ecouHes , ics ouragans &c tons les phcnomenes qui arcomixignenl ou qui precedent ordinairement les tremblemens de terre. II cojnmuniqua cette idc'e a la iJocicte Royale dans iin M''moire cju'il y lut a ce fiijet en 1750. On a encore de lui dcs 1-lecherchcs pour i'examen d'un moyen qui avoit ele pro|X)£' pour conit;r\'er i'eau douce & Ie poillon noil (ale, par Ie moyen de i'tau de chaux, moyen que Al. Hales irouva iniuliilant. Si on doit aux Phyficiens de iu veconnoifTance pour ies pratiques utiles, qui font Ie fruitde leurs travaux, on ne Ieur en doit peut-etie pas moins jiour celies qui feroient an moins ijiutiies & qu'ils cmptchent de sintroduire. Alais la Difii-ilation, peut-filre la plus fingulicre qu'il ait donnte , efl celle dans la(]ueile il enleigne ii faire pilier de I'.iir frais a travers les liqueurs qu'on diflille , 8c a augmenter p;ir ce moyen prckjue du double ie produit de la dillillation. Pour y parvenir , il place au fond de lalcmbic une bouie d'ctain percce dc petits trous comme ia pomme dun arroloir; F f ij 228 HisToinE T)E l'Acad^mie Rotale ceue boule.au moyen d'un itiy;iu qui fort de r.i!einl)ic, Tqx)iKl A un (biitilel double, par laclioii duquel on iniKxluit dans la liqueur un courant d'air qui facilite fingulicrement Ton elevation en va|ieiirs ; il applique enfuiic ceUe mclhode a la dillillalion de IVau de la mer pour ia rciidre potable, & fait voir qu'avec un boilTeau de charbon , on peut en dix heiires de temps obtenir line qnantite d'eau i^uiahle de deux cents quarante pinlcs , 3\ aiiiage bien conliduabic dins de cer- talnes circonllances : il examine enl'uiie le clioix des maticres propofcts pour meler , avant la diflillation . avec I'eau de la mer , ahii de retcnir le bitume & les autres maticres ciran- geres qui pourroient s clever avec elle; endii il ne neglige rien de tout ce qui pent augmenter I'utilitc de cctie dccon- verie; mals ce qui iloii le plus toiirntr a fa gioire, c'ell I'in- gcnuitc avec laquelle il declare que ce qui lui a donnc la premiere idi'e de cette ingciiieufe ]ii-atique , e(l le moyen a peu prcs lemblable, qu'un Charpentier de \ai(]cau employoit pour enlever en trcs-peu de temps la mauvaife odcur de I'eau coiuenue dans les puits de quelques Vaifle-aux & dccclle qui setoit gatct; dans les futaillcs. M. Hales s'cloit meme fervi de cette mcthode pour enlever a du laii le mauvais gout qui lui venoit des herbes que les vaclies a\oient pu manger; (ur quoi il oblerve queli la boifion & les alimcns peuvent porter leurs mauvailesqualilcs ju((|iie dnnsle lait, il c(l bien a cuindie que I'lifage de ces alimens& des eaux de mauvaife qualite ne puifTe caufer des ma'adies crutlles a ceux qui en iifent , &. (iiiit par cette utile remu(]ue, qu'cn employant le moyen dont nous venous de parler , on pourroii fournir de nouvel air au poifion qu'on tranffx^ite dans des tonneaux , & n'^ire pas oblige de lui donncr (i louveni de nouvelle eau , ce qui ilans bien des o cafions peut en ficiliter piodigieufement le tranfport. Get Ouvrage, & bien d'auires dont les bornes de cet Eloge ne nous |Termet(ent pas de fiire meniioii, occuix-rcnt les dernicies ann-'es de M. Hales. Son extreme fobrictc & le genre tie vie qu'il menoit lui avoient toiijours ronferve la vJgucur de refi)rit & cclle du corps, mais il lallut ccder au DES Sciences. 229 poiJs cles annces, Sc il moiuut le 4 Janvier iy6j , age de pics cle qualie- viiigl-quatie ans : il (ut enlenc, comnie il i'avoit demaiidc , dans Ton cgtife de Riddington , qu'il avoit fait reh.ilir liii - mcmc pen d'aiiiu'es avant fa mort ; mais S. A. R. Madame ia Piinccire de Galk-s a voulu qu'au moins fon nom & fes vertus puflent dccorer la cclebre abbaye dc Wcdminder , dcfiinee de tout temps a ia frpultiire des Rois, des Princes & des plus iilullres perloiinagcs d'Angleterre; & eiie iiii a tait elever dans ceite eglife, iiii nujiumient orne d'une cpitaphe ou elles font dctaillees ; trait rgalement a la gloirede la Princclle tk a celle de M. Hales. Si le mcrile gagne a ctre lionore de leflime & de la faveur des Princes, ceux-ci ne gagncnt ]ieiit-ctre pas moins a kii accorder cet honneiir. Cette Princelic n'avoil pas atlendu la mort de M. Hales pour lui donner des marques de fon eOime 6: de fts bontcs; il avoit I'honneur d'en ctre connu (S: deiie mcnie a fon fervice depuis loiig-lemps ; le feu prince de Galles en failcnt tant de cas , que fouvent il (ortoitde fon palais, feul & fansfiiite, jx)ur aller le furprendre dans ce cabinet ou il etoit f;ins celTe occupe aux |)!us ciirieufes & aux plus utiles rechcrches ; ii oublioit fon rang &. f^i grandeur pour ctre a portc'e de puller dans ces conveilations fainilicres une infinite de connoilfances qu'il eiit peut-cire eu peine .a obten'r fans cette efj c .e d'abdication de fon ciat. A la mort de ce Prince , & lorKju'on fit la maif()u dc la Princclle, M. Hales fut nomnie Ion Aum6nier;il n'ax'oit pas dcmandc cette place, & pour alKiier le (iicccs de laffliire on I'avoii condiiite a (on inf^u, auffi ne pui-il s'empccher de fiiire paroitre fon ctonnement lorfqu'it en re^ut la nouvtlle; c'ctoit en cffet le fond de fon cann?lcre que la modeflie, cet liomme coniiu & admire de tous les Ph)(iciens de I'Euiope, recevoit comme une gr.ice les jufles eloges qu'on lui prodi- guoit ; le m£'me motif le rendoit content de (on clat qu'il trouvoit toujo.irs au-dtflus de ce qii'il crojoit mcriter, 8c il ttoit fi cloignc de f; fcrvir de fon crt'dit pour fe procuier des ctablilfemens avantageux que fes amis a)aiit obtenu du Roi de le iiommer .a un Canonicat de Wiiidfor, il employa Ff iij 130 HiSTOIRE DE l'AcaDEMIE RoTALE tout le poiivoir qu'il a\oit auprcs tie la i>iincel(t; cle Galles jioiir lengnger a h]^v rtviiqucr cctte noniinaiion. II n'ctoit pas plus anibiiieiix jwur Ifs litres litlcraires, con- tent de les mcriier il n'en reclierclioit aucuii , & !oi((]ii'fn 1753 il fut nomine Aliocie-Etranger cle cdie Acadar.ie; fi feule rqnitation y loHicita pour liii : il til ai(c de voir combieii un homme d'un fi grand muitc, oine d"iine fi rare moddlie, devoit tire aimabie dans le commerce de la vie; on diloit aufTi que Ion caraclere lenoit beaucoup de celui du tt'ltlire Boyle qui avoit ete a la fois I'nn des plus grands Phyficiens de I'Eu- rope 6c I'un des plus aimables hommes d'Angieterre dans le fiecle dernier. . 11 lul reflembioit encore plus par Ton envie fincire d'etre utile, il n'a prefque jamais rien donne a la fimple curiofite, & la (eule g!oire qu il paroit avoir eue en vue , li nt^nnioins il en ambiiionnoit quelqu'une, etoit cclle de citoyen & d'ami de rhumanite ; on ne fauroit aoire Jufqu'ou alloit (a douceur, nous avons dit qi;e la (btique du lang n'avoii pas a beaucoup pres ct<5 port(?e aLilFi loin que celle des vt^etaux , une lettrc qu'il ecrivit a M. du Hamcl nous en a dccouvert la raifon; i'tfixce de tourment qu'il etoit oblige de faire loiiffrir aux ajiimaux (ju'il cmployoit a fes experiences, prenoit tant (ur (on caiir vraimcnt humain , qu'il n'y ]Hit leliner & qu'il les aKindonna : on eft communeinent bien tloigne dctre dur pour les hommes , quand on e(l i'l icnfiWe aiix doideurs & aux fouffrances des animaiix. M. Hales avoit ete inarie , il avoit epoufcf Marie Newce fille du Docleur de ce nom , Redeur de Halisham dans le comte de Sullex , avec laquelle ii a toujours vccu dans la plus parfaite union. Sa place d'AfTocie-Etranger a vi6 remplle par M. Euler Direcleur perpelucl de I'Acadeinie Royale des Sciences tie Pruffc, tie TAcadcmie Imperiaic de Peterfl-ourg & Mcmbre de la ijucittc Royale de Londres , dtja lurnuniuaire dans la incme clalfe. ■7^ DES Sciences. :i3i E L O G E D E AI. B R A D L E Y. JACQUES Bradlky, Adionome de S. M. Biitaniiique, Dodeur en Thcologie dans I'Uiiiveintc d'Oxford , Pio- felfair Savilien d'AHronomie , Let'^cur d'Aflronomie & de Pliyfiqiie au Aliifeum de ia meine Univeiliic, Allionome & Garde dc I'Oblcrvatoiie Royal de Greenwich, Menibie des Academies Royales des Sciences de France, d'Angleierrc, de Prufie, de Pclerfbourg & de I'liillitiit de Bologne, naqiiit a Shireborn dans le conile de GloceHre en i6p2 , de GuJi- laiime 6: de Jeanne Bradley dont il fut le troidenie ids. II Ht {^cs premieres etudes a Nortleicii (oiis la coidnite de M.'^ Egles & Brice c|ni s'empielserent de feconder Ics heiireiifes difpoiitions qu'iis euient bientot remarqiices dans letirEleve; le coiirs de fi.s humanitcs etant (ini , ii tut envoye a Oxford, cclebrc Univerlile d'Aiigletcrre, i5c ce ful-Li qu'il commeiK,-! a s'ouvrir I'entrce des hauies Sciences dans lefquelles il fit depuis dc fi rapides progres, & qu'd prit fes premiers dcgrcs. M. Bradley avoit tie deliine par (a famille au Minillere eccldiadique : peut-etre avoit il cru lui-nieme y elre appcle; qiioi qu'il en (oit, il le livra de bonne foi aux eludes nccef- faires a cet elat, &. il ne fut pas long temps fans en recueiliir le fruit; fi-tot qu'il put clre en etat de dellervir une Cure, lex^que il Hcrelurd qui avoit con^u pour lui une lincere ediine, le nomma a celle de Bridilow , & [X-u a|)ics il fut poui\u dii bcmlice (imple de Wtliri dans le tcjmte de Pembrok; m.iis nialgrc un d, but li lavorable & qui (emblolt lui pcrmcitre ilalpiitr aux plus liautes digiiiti's de I'ciat qu'il avoit embialle; il I'abandonna bientot pour (e livrer a I'incli- nation qu'il commeii(;oil a lellmlir pour les M.ithematic]ues cii giiHial , & fur toiit pour I Allronomic; la voix de la Nature eit impel ieule, Ck clle ii.n\eiie luuvcnt d'u,ij fcul mut tuus ics aji HisToiRE DE l'Academic Royale arrangemcns dans klquels die ii'a pis cu- (ulhlammcnt confulit'e. M. Bradley cloit iieveu dc AI. Pound cclclirc d.ins la Rcpiibliqiie dcs Letircs par pkiliairs cucllentLS oblcrvaiions, & qui auroit pu en piiblicr encore iin bien plus grand nombic, i'l les Journaux de ies voyages n'avoient peri dans Tincendie de Pub -Condor : incendie qui accompagna le malfiicre guic'ral que les habitans de celie ile fireni de lous les Angiois elabiis parmi eux, & dans kquel M. Pound lui-mC'nc courut le plus grand rilque d'etre enveloppe ; c'etoit avec ce Parent que M. Bradley plfoit tons les moniens que Ion miiiillere lui laidoit libres, 'h\s de foil minidcre plus kger; il Texer^oit cependant avec toute I'airi- duite pofTible, mais il lui ecliap|X)it louvcnt dcs reg;uds vers le Ciel , & il coinmen<,-oit dcs-lors a jeler par ft:s oblervations les fondemens des belles decouvertes qui i'ont mis au rang des plus graads Artrononies de ce fiecle. Quoiquc ces oblervations ne fe lUfent , pour ainfi dire , qu'a la derobe^ , le noin de M. Bradley devint allez celcbre pour parvenir aux or^Illes dc ce que lAngictcrrc avoit alors de plus illurtre ; dies lui valurcnt lefiime & I'amitie du Lord Macclesheld grand Chancdier d'Angleterre, de M.Newton, de M. Hallcy & de plulieurs aulres des plus illullrcs Mtmbres de la Socieie Royale. Ce lut par le rapport de temoins (i capables d'en bien jugcr, que les talens &. ies progres de M. Bradley furent connus de cctte celebrc Conipagnic, & qu'dic prit la refclution de le ladbcier. A pen pres dans le meme temps arriva la mort du ct'lebre Jean Kcill <]ui rtmplilloU avec dilUiicUoii la cluiirt iondee par D E s Sciences. a 3 3' par le clievalier Savil J.xiis i'Uiiiverfitc d'OxioixI; on auioit eu peut-clrc i)ien dc ia peine a liouver iin fLiJet aulii proprc a la Lien rcmj:.lir que M. Bradley, tant pour ia capacite, que pour fon amour pou'' I'Aflroiiomic; il e(l dillicile de parler froideinenl de i'objet de (on inclination, 6c mil n'cil plus prcipre a cnfeigner iMieicience, que celui qui I'aime veritablemeni: aufli tous ies fLiftragcs fe minirent - ils en fa fiivcur, &. iJ (ui purvu de celte chaire le 3 i Oclobre 172 i, fe irouvant par cetle nomination a I'age de vingt-iieuf ans collcgue du ceicbie Hallcy qui occu- polt dans la nuine Univerfile ia chaLie de Gcomclrie fondJe par ie nienie chevalier Savii. De5 que M. Biadley cut etc pourvu de cette chaire , il ■renon^a a la Cure de Bridflow & ni&ne a Ion benefice (implex fou coeur vraiment droit Ibuffroit depuis long - temps dc fe voir partage cnlre fes desoirs & Ion inclination, &: il faifit avec empredcnient I'occafion de fe dclivrer de cette contrainte. Libre alors de fe livier tout entier a fon gout pour I'Aflro- nomie.rien n'iiiterrompit plus le courstlefes obfervalions, 8c des 1727 il ilitcn etat d'en faire recueillir le fruit aux Aftro- nomcs par la thcoric dc I'Aberration d^'s Etoiles qu'il publia : tlicorie digne d'etre mile au rang des plus belles , des plus utiles & des plus ingc'nieufes decouvertes de i'Aflronomie modcrne. On s'-Jtoit apercu depuis long -temps que la podlion des etoiles eprouvoit dc certaines variations qui ne rcponJoieat en aucune manicreau mouvement apparent d'undcgre en foixan'e- douze ans que leur donnc la prcceffion des Equinoxes. Feu M. I'abbe Picard avoit remarquc ces variations dans lEtoilc polaire des I'annce i 67 i , mais il n'avoit tenle iii de Ies rcduire a une regie confiante , ni d'en afTigner la caufe ; Ics obfervations extremenicnt multipljces de M. Bradley lui ofliircnt non-fcu- Itment Ies variations obfervces |Tar M, Pic;ud , mais encore beaucoup d'autres qu'on n'auroit pas nicme foup^onnces. li trouva des cHoiles qui paroiffoient avoir, dans I'efjxiccd'un an, uii efjKce dc balancement en longitude fans changer en aucune manicrede latitude, d'autres qui varioient en latitude fans changer dc longitude , Sc d'autres enfin , & c Vtoit le plus grand noinbie,. 134 HiSTOIRE DE L'AcaD^MIE RoVAIE qui paroilibient dtcrire dans ie Cicl pendant I'clpcc d'unc aiini'e, unc pttilc ellipie plus ou moins alongt'e. l>a poiiodc d'unc annc'e qu'aftccloicnl tous ccs mouvenif ns fi difF..TC!is Ics un5 dcs autrcs , (aifoit hien voir que Ie moii- vement dcla Tene y cniroit pour beaucoiip, mais Tcmbarras ctoit dc determiner de quelle maniere il y jxjuvoit influer: ]cs premieres tentalives que fit M.Bradley pour y parvenir, flireiit meme inuliles ; mais eiihn (Is cHorls reitercs lirent dif- paroilie la difficulte , &; lui firent trouver la caufe de ces bizurreries apparentcs dans Ic mouvemcnt fucceflifdc la lumicre combine avtc celui de la Terre autour du Soleil, On avoit cru jxndant long-lemps (jue la v itelie de la lumicre ctoit phyCiquement iniinie. Feu M. Rocmer , de cetie Acade- mic, ofa Ie premier avancer quelle lie iVtoit pas, & meme determiner Ie temps quelle metloit a traverfer Ics loixante-fix millions de lieues qui fornient Ie diametre de I'orbe annuel : cet exact &: induflrieux Ohiervateur avoit rcmarqncque ies cmer- fions du premier f.Uclliie de Jupiier tardoient a ineliire que Jupiter s'cloignoit de loppofition , & que ce retardement ailoit, cla.-is Ies ccliples Ies plus proches de la conjonflion , jufqu'a i i jninuics : il jienla que ces i i minutes nctoient que Ie temps que Ie premier rayon du fatellile lortant dc I'ombre meltoit a parcourir fu didance qui fe trouvoit entre Ies deux podlions de la Terre proche de I'oppolition & proche de la conjonc'lion , & que par conlequent la vilelle de la lumicre ctoit non-feu- lement fiiiie, mais meme merura[)le. - Qiielque iiaturelle que tut ceitc explication, elle parut alors tiop liiirdie, & ce n'a etc que long-temps aprcs la mort de M. Rocmer quelle a t'te adoptee, Sc que Ics Pliyficiens font unanimcment demeurcs d'accord que Ie mouvement de la lu- micre ctoit fucceflit : ce fut de ce mou\enient fuccelfif que M. Bratiley tira I'explication des variations irrcgulicres qu'il avoit oblcrvces dans Ics cloiles, & auxquelles il donna Ie nom d'ALrnttio/i dcs fxes. Nous allons eOayer de donner une idee de /on explication. Qu'oii imagine des files dc pctits corps allaiit par dcs direc- b F s Sciences. 235 tions paialleles enir elles , comme, i)ar exemplc , une pliiie fans aiicuii veiiUcv toiTijant ixTpendiculaiieinent a i'lioii^on ; quon expofe a celle pl'ie, nn tuyau droit immobile & place dans la mcme fitualicii verlicale ; il eft evident que la gomte d'eau qui entre par ion oritice rupcrieur , fortira par I'oiifice inferieur, iims avoir en aucune fa9on louche Its parois iiUc- rieu)-ej du tuyau. Mais (1 on fail mouvoir le tu}'aii parallelement a lui-mcme, quoique (a fiUiaiion lefle toujours parallele a la direction des gouues de pluie , il arri\era ncccllairement que le inoLi\ement du luyau leur fera rencoiilrer I'une de les jxirois d'aulant plus lot, que le mouvement des goulies fera plus lent relatixement a celui du tuyau ; & il e(l ailc de demontrer cjue ft I'un & I'autre mouvement ctoit tgal , la goutte de pluie qui tomberoit an centre de rouvcrlure fupcVieure du tuyau rencontreroil la parol intcrieuie, aprcs avoir fculement prcouru une longueur c'gale au demi -diamclre du tuyau, &; que la direction fcroil par confcquent , avec I'axe de ce tuyau , un angle de 4 5 degrcs ; d'oii il fuit que li on vouloit que les goiittcs d'eau ne le loucballent point nialgrc Ion mouvement, il faudroit I'incliner de 45 degrcs dans le fens de ce mouvement ; & que s'il fe failoit dans lacircoiifcrencedun cercle, le tuyau dccriroit autour de la ligni? verlicale qui paileroit par le centre dc la bale, un cone dont Tangle feroit de cjo degrcs. Ce que nous venous de diie a du faire voir que le chan- gement d'inclinaifon qu'il fluit faire fubir au tuyau pour que, nialgrc Ion mouvement , les gouttes de pluie ne touchcnt point les prois inlcrieures , depend ablolument de la pioporiioii qu'il y aura entre la vitelfe de ce mouvement & celle des gouttes de pluie , & que plus celte dcrnicre fera grande re- laiivenient a I'autre , moins il faudra incliner le tuyau , en forte que fi tile ilevenoit infinie a Ion cgard , il ii'y auroit jiIlis aucun cliangemcnt a faire , puifque la goutte feroit auflilot arrivee en has qu'cntrce par le haul , & que Ic tuyau n'auroit pu avancer pendant ce temps que d'une quantitc infminicnt jieliie. . £n appliquam cciie ihcoric a I'aberralion iles cioiles, il iig Gg ij 23<' HiSTOIRE DE l'AcaD^MFE RotaLE feiM pas difficile Je recoiiuoiire que les files de gouttcs de plufd font \cs rayons venans dts tloiles; que le tuyaii que nous avons luppolc d'abord en r(-|x»s & enluile en mouvement , e(l cclui tie la lunette de lindrument qui Icrt a determiner la [wfitioii dcst'toil-.s, Sc qui ell loujours em)X)rtc \x\r le mouvement de \\ Terre auiojr du Soleil , & qu'enlin la %ite(ie du mou- vement de la lumiae ayant un raj->port lini a\ec celle du mouvement de la Ferre , le tuyau doit changer d'inclinailoii bi melure que ce mouvement change de direction , d'oii il fuit que chaque etoilc doit avoir une fuite de poliiions diirc- rentes , ou , tequi revicntau mcme, un mouvement apjxircnt dans le ciel qui iui lade dccrire dans I'efpace d'un an , felon fa polilion , des elliples plus ou moins alongces. Telle ell la bdle lliLorie de I'abcrration cjue M. Bradley publia en 1727, & qui fut re^ue de tout le monde favant avec les Junesapplaudillemens quelle mc'ritoii : M. Clairaut, de celte Acatltmie , en ht depuis le fujct d'un excellent Mcmoirc , imprimc en 1737, dans Icquel il examine a fond la theorie de I'al^erraiion & donne les regies ntVell^iires pour I'appliquer a la pratique. II rcfulte de (on calgul , que la \itelle que les aber- rations obfervc'es des etojies obligent de donner ian de foil cquateur palfc par le centre du i^'olcil, cet afire n'a d'aclioii que pour attii-er le globe a kii, mais toujours [wrallelement a lui-m^me &: finis deranger la jiolition de fon axe, Sc c'tfi: ce qui ar'ivc dans les deux equinoxes. Aanefuic que la Terre s'cloigne ile ces deux points, ie Soleil fort aufli du plan de ITcjuaieur & s'ajiproclie de I'un onde I'autre tropique ; alors les denii-diaipctres de la Terre expoles an Soleil n ctant plus tons tgaux, I'Equateur eft plus puiffimment attire que ie refle da globe , ce qui cbange un pen fa pfiiion & fon inclinaifon fur le plan de I'cclipticjue; & comrne la partie de i'orbite comprile entre 1 equinoxe d'automne & celui du priniemps , efl plus petite que celle qui fe trouve entre ce dernier & celui d'automne, il en refulte que le derangement caulc par le Soleil pendant qu'il parcourt les fignes borcaux , n'efl pas eniitrement compenfe par celui iju'il occalionne en parcourant les fignes nuVi- dionaux, &: que le parallel ifiiiede I'axe terreflre & fon i'iicliiiaifon avec I'tciiptiqiic demeuieiit un peu alica>; mais jufjue-la oa Q g iii 25S HlSTOlRE DE l'AcADLMIE RoYALE n"nper<;-oit rien qui puille avoir rapprt aux iieuf amices Je k pcrioJe. Nous allons bientol \oir ce qui la proJuit. Ce que le Soieil opu-e fur la Tcrie par Ton atlmcUon , la Lune fopcre aufTi de Ton cote, & Topcre avec d'autant plus d'etTet , quelle sVloigne plus de I'F.qualcur; or , dans le temps oil Ics nauds concourent avec les pjiiils a]uiiioxiaux , fa plus graiide latitude s'ajoute a la plus grande obliquilc de IVcliplique ; c'eH done le lemps de fa plus grande aflion pur dcianger la pofition de I'axe lerrellre; & la revolution des ncruds de la Lune clant de dix-huitans , il cfl cbir que dans cet efyace de temps Ics nocuds le trouveront deux tois tians les points I'quinoxiaux , &: que p;ir conftquent deux fois dans une pcriode de dix-huit ans , c'e(l-a-dire tons les neuf aiis , I'axe de la Terre (era le plus derange qu'ii puille clre, 011, ce qui revient au nume, qu'il aura un balancement dont la pcriode fera de neufannces, comme I'avoit obfervc M. Bradle\- : c'eft ce balancement qu'il nomma iiutaiion de I'axe tcrnflre. II en fit part au Public en 1 7 3 7 , fe trouvant avoir donne en moins de dix ans deux Az% plus Ixlles dccouvertes de I'Aflronomie modcrne,& qui feront a jamais une tpoque memorable dans riiidoiredecette (cience. jM. Bradley avoit toujours joiii de I'eftime &: de I'amitie de M. Haliey ; celui-ci , accable par Ic poids i\<:s annces & de its, travaux , crut ne pomoir renclrc dclormais de plus grand fervice a rAftronomie , (]u'en travaillant a procurer a M. Bradley ia place d'Obfcrvateur 6c Garde de rOb(er\atoiie Royal de Greenwich , que lui-nieme remplilloit (i dignement & depuis fi long-temps. Dans cette vue , il ecrivit plufieurs letlres, qui ont etc trouvc'cs dans les papiers de M. Bradlev , pour le prier de troiiver bon qu'il en demandat pour lui la furvivance, offrant mtme de donner A dcmifljon, s'il ctoit iieceliaire; mais les dcdrs de M. Hailey ne furent |ws remplis , du moins de Ton \i\ ant, &. ft mort en pi cvint I'accomplilTemcnt ; Al. Bradley obtint depuis cette place par ia protection 5: le credit de M\ lord Maccleslicid , ilquiis Prcliilent de la Societe Royale .& Alembre de cette Academie, dont I'une & I'aulre dc ces deux Compagnies regreiictit aujourd'luii la perie, & nou5 DES SCTLNCES. 2 y^ n'a\'ons rapportc ce que nous venous de diie Je M. Halley que pom faiie voir le cas que ce Neftor c!e I'Aflioiiomie fiiifoit de M. Bradley. L'eRime &: ramitic d'uii i'l "land lioininc de\'oient nccefraiiement faiie partie de ion Eloge. AuHi - tot que la nomiiiaiion de M. Bradley flit publicjue, I'Univerfite d'Oxlord, c],ni julque -la s'ttoit tail Iculemcnt iion- neur de le compter au iiouibre de (es Eleves, vouUit le I'at- tncher plus particulierement , en i'aggrtgeant a fon Corj^s ; elle lui eiivo)a, de fon propre mou\enient, des Letties de Docleur en Tiic'ologie. La place d'Aitronome de Greenwich nieltolt AI. BraJIey dans fon ve'ritable clement , il fe livra avec une infaiigable ankluite au\ oblervations, &; deformais (on Hifloire fail , pour ainii dire , pariie de I'Hiftoire cclefle. Quelque nombreuie que put etre alors la collection d'inf- trumens qui Ce trouvoient a I'Obfervaloire de Greenwich, il I'loit comme iinpoifibie cju'un Oblervateur audi ardent que M. Bradley iieii dediat encore beaucoup d'auties , tant pour la pkis grande exaclitude des obler\atio!is que pour fui\ re dcs \ues particulicres. 11 profiia en 174.8 de la viliteque la Societe Royale fait tons les ans a I'Oblervatoire de Greenwich pour faire le rccolement de I'inventaire des infhumens & pour le faire donner, par I'Obfervateur , nne copie des obferxations de lannee; il repreienla fi vivement !a ncceHite de rcparer les anciens infliumens Sc d'en condruire de nou\eaux , que la Societe crut en devoir informer le Roi , &. i'ur £s reprc'- lentations , ce Prince (it donner pour cet important objet line (omnie de niille livrcs llerling ou d'environ vingt-deux mille ciiKj cents livres de notre monnoie. On pent juger, par tout ce (]ue nous avons dit de I'amour de M. Bradley pour 1 Afhonomie, quel tut I'emploi de cette (()mme; il prolita des talens 5c des iumicres de M." Graham &. Bird, de la Societe Royale, pour I'execution de (on dcfiein , (S^ I'Oblervatoire fe trouva mcuble de la plus complette colleclion d'excellens infliumens que rAflronome le plus jaloLix ile la perfection dc ies operations put dtdrer. M. Bradley, muni de ce fecours. Z^-O HiSTOIRE DE t'AcADi^MIE RoYALE redoubla lafTiduiie de fes oblervations ; il sen tit trouvc a /a mort line quaiitite pre (qiiincroy able, & nous ne p)uvons trop tot annoncer an Public qu'elles ont etc remifo a la Socieie Royale; on pent ttie alTurc quelle fera cle ce prccieux depot vjn ufi^ige digne d'elle & de la niemoire de M. Bradley. Nous avpns dit qu'il avoit rcmis fa Cure de Bridllow & un btfnellce fimple qu'il polfedoit dcs qu'il avoit cle nommc a une des chaircs d'Aftronomic dans rUnivcTfitc d'Oxlord; la Cure de Greenwich eumt venue a vaquer, on crut ne pouvoir mieux faire que de la lui donner; mais malgre (on fejour ne'cedaire a Greenwich , la mcnie delicatefle qui lui avoit tail remcttre la Cure de Bridflow, ku fit refufer cette dernieie, quoiquc d'un revenu ailez confiderable ; il craignit que les devoirs de rObferv.iteur ne fifTent Irop de tort a ceux du Paftciu- , & il n'hefita point a renoncer a I'avantage que pouvoit lui procurer ce benefice pour n'avoir de ce cote aucun reprochc a fe faire. Le roi d'Angleterre (enlit f'l bien tout Ic merite de ce genereux refus que , pour en recompenfer M. Bradley, il lui donna, par un brevet du i 5 Fevrier 1752, une penfion de deux cents cinquanielivres llerlingou decinq a (ix mille livres de notre monnoie, & ce brevet jwrte cx- prelFement que c'efl en condde'raiion de fa grandc habilete & de foil grand favoir en Aflronomie & dans d'autres parties de Alalhanatique qui ont ete (i utiles au commerce &: a la navigation d'Angleterre : dcs motifs de celte nature font trop d'honneur a M. Bradley pour que nous ayons pu les pafTer fous filence. Cette mcme penfion lui iut conlinuc'e par le roi d'Angleterre aduellement regnant , qui s'efl fait honneur de fe declarer , des Ton avenemenl a la Couronne , le protefleur des Lettres , des Sciences & des Arts utiles. Ce fut a peu-pres dans ce menie temps que M. Bradley fut admis dans le Confeil de la Socielc' Ko)ale ; il avoit e't^ jiomme dcs 1 747 Membre de i'Acadeniie Royale dcs Sciences &. Belles-Lettrcs de Berlin , & I'annt'e fuivanie il avoit oblenu xlans celle-ci la place dAlfbciclf-Etranger vacante par la mort ^c Al. Cervi premier Medecin de S. M. Calliojique; il fut en '75i D E s Sciences. 241 1754 Je I'Acack'mie Impcriale de PetcriLouig , & en 1757 de cellc de rinflltiit de Bologne; fa reputation e'toit fi bieii Sc fi gcncralemeiu ctablie qii'aucune des Compagnies litteiaires de I'Europe n'avoit cni devoir iicgiiger de fe I'acquerir. Tons ces gages ft pen ajuivoques de I'tilime piiblique, ne firent qLiendammer I'ardeiir de M. Biadicy , &. i'engagercnt a rctloLibler (es efforts pour la nierilcr de plus en plus; I'agc qui s'avan9oit toujours ne iui iit rien rabaltre de fon afiiduitc au travail , qui deveiiojt cependant peu proporlionnce a fcs forces; il y fuccomba a ia fin , & dcs i'annce 1760 il fe trouva altaque d'un extreme accablenient : il ne fut point effiayc du danger de cefler de vivre, mais jl le fut vivement du rilque qu'il couroit de cclfer d'etre utile, & dc furvivrcaux facuitcs de Ion ame ; elies lurent cependant refpeclccs par le mal , & il n'eut pendant deux ans d'autie incommodite que ceitc elptce de dtfailiance ; mais vers la fin du mois de Juin 1762, il fut attaquc dune fuppreffion d'urine caufee par une inffammation dans Ics reins, dont il mourut le 13 Juillct fuivant dans la foixante-dixicme annce de ((in age ; il fut entcrre a Michin- Hampton dans le conitc de Gloceltre, dans le mcnie lieu ou repolbient dcja ies corps de fi mere & de fon c'poufe; nous difons de fon epoufe , car il avoit cpoufe en 1744 Sulanne Peach filie dun geniilhomme de ce nom dans le mcme Comte , de laquclle il a laifle une fille unique qui Iui furvit. Le fond de fon caradere e'toit la plus parfaiie modeflie & une douceur rare dans un homme dun temperament \if & affez fort pour fupporter Ies plus longues vellles & la plus grandc application ; a ccs deux qualitcs il Joignoit IVgalitc d'humeur la plus parfaite & la plus grande gcnerodte pour ccux qui fe trouvoient dans ie cas d'y avoir recours ; I'aniour propre fi naturel aux hommes & li fouvent reprocbe aux gens de Lettres , n'avoit jirefqu'aucunc prife fur Iui. Quoiqu'il parlat bien , & qu'il poficdat I'art prccieux d'enoncer lb idces avec loute la clartc dont elles c'toient fufceptibles , jamais homme ne fut plus ami du filence , il ne parloit jamais Cms necelliic; mais dcj qui] croyoil que Ies difcours pouvoleiit i4* HisToiRE T)E l'Acad^mie Rotale *ire utiles, il ne les cpargnoit point; ii excitoit mcmefcsJir- ciples ;i lui faiie cles cjucdions par rexaclitude avec l;u]iielie il y rcpondoit , & par raltentioii qu"]! a\oit de (c metirc lou- joiirs a la portce de cenx auxqutis il avoit a |xirler ; il ne cherchoit pis plus a fe faire valoir par fcs ccrits que pir Its paroles, ik. il en a tres-pai ]xiblic; I'extreme defiance qu'ii avoit de lui-rriL-me, faifoit qu'il uVtoit jamais content de Qs ouvrages , & I'a engigc a en fiipprimcr un grand iiomhrc qui auroient vrailemblablement mcritc de voir le jour, la feule iH-ceflitc impolce a rOhfervateur de Greenwich de commii- nlquer les obfervalions ;\ la Socictc Royale, a train (a niodcllie, & nous a conlervc le recueil imnienle de celles qu'il avoit feites. Ccloit prelque maigrc lui qu'il ctoit connu.du moins pouvons-nous adiirer qu'il n'avoit mis dans la reputation que (on mcrite feul &: dqxjuillc parfaitcment de toute attention a ie fiire valoir; cependant maigrc (on extri?me finiplicitc & le peu d'inclination qu'il avoit a fe communiqiier , il ctoit lics-connu & par confcqiient trcs-eftimc de tout ce qu'il y avoit de plus grand en Angleterre, & tous les gens de Letlres, taut Ces compatriotes que les clrangers s'empreiroient de lur donner des marques de leur condderation; il n'y avoit fur-tout aucLMi A'honome cclcbre dans TEurojie qui ne fe fit honneur d'etie diret^emcnt ou iiulijcclement en correfjiondance avec iiii : en un mot , on jKut dire que jamais perfonne n'a cultive avec plus de (ucces de plus grands talens, & n'a mieux meritc d'etre mis du conleiitement unanime de toute I'Europe , au rang des plus grands Aflronomes de fon ficcle. La place d'Alfbcic-Etranger qu'occupoit M. Bradley thns cettc Academic , a etc remplie par M. Linnxus, Clievalier de I'Ordre Royal & Militaire de I'Etoile - polaire, Doc^leur en Me'decine ik Profeficur de Botanique a Upfal , Membre des Academics d'Uplai , de Slokolm, de Peterfbourg, de Berlin, & des Curieux ile la Nature , & des Socic'tes Royalcs de Londres , de Montpellier , de Touloufe & de Florence. D E s Sciences. ^43 V^N lit dans I'Hifloire de i'AcacItfinie cle 1761, page ^ 2 , que Jes iroii jiians ile fibres dc la tuniqiie cfianiue de I'efiomac, avoicnt etc dccriis par M. Benin en i 74.6 , <& cnfuiie par M. Mailer dans fa petite Fliyfioiogie en 1751- L'Hillorien de i'Acadeiiiie ignoroit alors qu'il y avoit eu une edition de cct Ouvrage de M. Haller, publiee en 1747, dans iaqucile la niaue deicrij)iion in irouvc. II rcfulie de cciie date, que M. Haller qui aiuoit pu en 175 i profiler dc la decoiiverie de M. Benin , n"a pu en avoir connoif- iance iors de la premiere edition de la Pliyfiologie, & que M. Benin & lui ont fait, cliacun dc fon cote, la iiieine dccou- vcrte. On n'auroit lureiiicni pas foupqonne' M. Haller d'avoir voulu s'aiiribucr ce qui ne lui appartcnoit pas ; iiiais rinipoffjbilite pliyfitjue forme une dtinondration du conirairc, & rHiiloricn de i'Aca-demic eft clKiniie dc pouvoir lui rcndre cetic jufticc. MtMOIRES /^Tr.-H^r /'T. ? UV-! ^L O^' 1^ j|Li5:^^^J?" M E M O I R E S D £ MATHEMATIQUE E T D E PHYSIQUE, TIRES D E S REGISTRES dc r Acadcinie Royalc Jcs Sacnccs , De I'Annee M. D C C L X I I. DESCRIPTION D'un nouvcau P'lflon , par Ic moycn duqucl les frottemens font confide rablement diwinues, if les cuirs rendiis d'autant j'/us durables. Par M. D E P A R c I E u X. ON fait adez que de toiites les parties d'uiie Pompe pro- , 5 Mars prement prile, !e plilon efl ccile tlont on $d\ le plus 17^-- occiipc , &: c'ed en cfiet telle qui pait cue (iifleptible de plus de dlflcreiites conflriKflions. Aim. iy6::. A 2 Memoires de l'Acad^mie Rotale On u cheichc u en t.iiic lans iroUement, l.ins que perfonne ail dit en quo! il conliile, on quelle en efl; la caiik: on a fait a la vuitc des pillons (ims (rottemcnt; niai.s lont-ils bons, lont-ils ailcs a conllriiire, i->eLivent - lis tire d'ulage dans tons Ici CVS, .S; ii'ont-ils jx>inl d'autres dclauts! celt ce que je vais examiner. Je ne connois que deux fortes de piilons qii'on puifle dire elre fans frottemcnt; I'un eft celui dei jxynij^s a leftne, qu'on nonime aiilli pompe de Ceihve, Sc I'aulre eft cclui do M/~ Gollti & la Deuille. Le premier conlifte en uti cjlindre de cuivre, qui a de longucLir deux a trois fois (on diameire, rcmpiillani prefque exadeinent la capiciie dii corps de pompe, qui doit elre tres- bien drelFc &. trts-bien calibre, ainfi que le pilton; I'un 6c I'autre ont befoin d'etre iaits avec un tres-grand loin. Ce pifton eft ircs-bon a employer toutes Ics fois qu'on }\a p-as a clever I'eui au deli de 20 a 25 pieds; s'il iaut i'clever plus liaut , il fc (;iit une perle afttz confideiTible par une lame d'eau qui s'cx-h;ipi-)e entre le pifton & le corps de pomjX"; celte jx'rte eft d'autant plus confidei-ablc , qu'on ele- vera I'eau plus liaut a caufe de la charge de la colonne. II y a bien auffi de la pertc pour les hauteurs au deftbus de 20 pieds, mais elle eft jx'u de cliofe; je ne fathe pas qu'on ait jamais employe ce pifton que pour des pomj^es a bras & dun pelil diametre: plus ce pifton (era long &: parfaitement bien calibre au corps de jxjmpe, moindre fera la jierie, miiis il y en aura loujours une. J'ai examine piufieurs de ces ix)mpes, entre leftjuelies il y en avoit ile tres-bien faiies: connoilianl leur diametre & la fc:vc« du pifton, il etoit aife de dire combien il falloit de coups de pifton jX)ur remplir un vailleau dune capacite connue; il s'en talloil bien que le nombre des coups de pifton trouv<^, remplit le vaifteau. Ce jiifton & (on corps de pompe foul trts-diftkiles a bien laire , attendu qu'il f.iut qu'ils loient droits & bien calibres par-lout, au lieu que jx)ur l^s aulres pilloiis, qui (out gariiis DES Sciences. 3 de cuii', il riillit que ie corps de pomjx: (()it paniil)lement calibre fans qu'll foit befoiii qu'il foil parfaitement droit ; tons ces foins reiidcnt la poinpc chcrc , & je iie vois cjiie deux raifoiis qui piiiliciu la rcndre preferable aiix autres qiiaiid Ie cas y t(l, I'line quaiid 011 \eut sVvilcr ie fo\n d'y iaire mettre dcs cuirs , &. I'aLitre quand on vent les Iaire (crvir a clever de lean cliaudc, comine la ItHne, qui racorniroil bieii-tot les cuirs; Sc parce quet'efl pour cct ufage^que les premieres out (fte vrai - iemblablenient faites , on leur a doniu' Ie noni de pompes a Icjjivc. Le pidoii de M." Gofllt & la Deuille n'a ps de frot- temeiit iioii plus, mais c'efl plutot uu loulHet <]u'uii piHou; & parce que le cuir qui lorme la courouue autour du noyau folide, doit porter la portion de la colonne d'eau a laquelle elie fert de ba(e, on lent ailcinent cju'un pareil pillon ne peut pas ctre employe a elever I'eau bien haut, il n'y rcdilcroit pas ioug-temps, il feroit couteux & dilHcile z rttablir, & la parlie qui fiiit le foufflet, obeilTanl ou fe jirctant aux deux mouve- mens, une pompe avec de tels piltoiis ne peut jamais faire tout I'ctFet doiit e(l capable la lorce qui le meut. 11 y ? encore le piilon tait avec plufieurs ronds dc cuir , de meme diametre que le corps de pom[-«, pofcs les uns (iir ies autres; ils lout tres-bons pour des pompes pneumatiques qui font tra\aillees avec le plus grand (oin, &; qu'on a tou- jours fous la main, qu'on dcmome & remonie ailcment, mais ils ne peuvent pas ctre employe's a iles graneles pompes, ni meme a ce qu'on nomnie pompes (lomcjhqiies ; d'ailleius ces pidcjns dev'iendroieiil chers par Ic cuir i|ui y entrc. Us Irotteut quand ils lont neuls, mais quand ils out lervi quelque temps, que les bords (ont ules, qu'ils out peu ou jioint de frottemeiU, ils lailicnt perdie \\womiie a clever tie leui, qui iroit coininucllemenl , ce (emit laHiiire cle fept ;\ Iniit jours lout nu plus , &. ils ne |Xfuveiit yas cire nommts pij/o/u jiiiis fivtutiu-iit , car ils I'ont alic/. (on taut qu'ils font bous , & on ne |Xfut guere les fiiire alpirans de la forte. V^oil.'i l«i trois |iifloiis qui ixu'oifTent avoir Ic inoins de frottement , doiit on ne [x:ut ncaninoius faire ula^e jxjur les grandes machines, ni |K)ur aucime pomjie qui doit clever lean nil pen haul. Les pidons iloiit on iait Ic plus d'ulaye , font fiiils avec uu morceau de bois aulour duquel on fiiFl uiie feuillure a I'un des bouts, de ^ a 5 li^nes de profondeur, dans iaquelle on clone une b.\nde ile cuir de 2 pouces & demi ou 3 pouces de largeur, lormant une elpcce de ijjodel un pen coiiique , dont le liaut qui ell le plus large du godet doit remplir le coi ps de pompe , & le Iws doit clre un }x^u plus enfonce que le bord de la lejillure, afin c]ue les tetes des clous ne puilient pas toucher le coips de |K)mpe & le gater ou rayer , ce qui arrive ncanmoins allLz loLivent , quand le rebord du bois efl life, ou que le bois venant a pourrir, les clous le quiltent par I'cliort de la charge de lean. Ces (ortes de piflons out deux dtfaiils adez grands, I'un ert celui qu'on viein de remarquer, que les teles des clous rayent les corps de pompe quand le rebord du bois eft ufe, ou que I'efFort de lean kir le cuir qui porle uu vide prcs des clous, les fait Ificlu'r & en poulle les i^les contre le corps de pompe , qui le gateiit ou rayent , eil mcme temps que le piftoii j->erd une jxirtie de fon eau a chaque fois qu'il monte. L'autre tlctaut qui n'eft guere moins confidcrable , & qui left (ouvent davantage, vient du %ide qui le trouve eiitre le contour intci ieur du corps de pompe & les tetes des cIolis. Le liaut de la bamle ile cuir louche bien le coips de pom[-)e, mais la mt}me bande de cuir auprcs des clous, (e trouve eloigiue du coijis tic pompe i]uel(]uetois tie 2 a 2 lignes ; il arrive de-l.i (|uand le pillon enleve la colonne, t|ue le cuir eft oblige de fe plicr au ddlus djs clous, juk^u'a toucher au corps dc D F. S 5 C I E N C E S. J pnmpe, pavce (]ue le ctiir jiorte toiitc t;i panic dc la coioime d't.iu (|Lii a pour ba(c ia coniniine qui ioiine ic vide eiiiie ks clous & le coips de poinpc. La bande de cuir ne poite ou ne fciutlent cetle can qu'en s'appLiyant contre le coi'ps de ponipe; cet eftorl ou piellion du cuir contre le corps de ponipe, cfl d'uilanl plus grand t]ue ltd le vide (]ui ell entre les tctcs dcs cknis & le corps de pom[->e, & c"e(t ceiie prellion tlu cuir contie le coips de pompe c]ui caufe loiil le frollciiient du piflon; car s'il n'y a\oiL point de vide entre la jiarlie loiide tlu piflon cSc le corps de ponijie, le cuir n'auroit a loulenir aucLine parlie de la colonne d'eau, tk il n'y auroit aucun frottement, mais il de\'ienl d'au- tant plus grand que I'efl le vuidc qui ell enlre la panic folide du pidon & le corps de pompe. Ce vide ell quclquefois li grand, que le cuir, foh neuf, foil dcja ule, ne pouvant foutenir I'ttiort de lean, fe renverle, tant a caufe de la charge ilc lean, que parce que le frottement efl plus grand, &. que la rclillajice y contribue; ainfi plus ce vide eft grand, plus le frottement Tell audi, comme il a dcja tte dit , plus tut le cuir eft ulc, 6c plus tot il fe renverfe. Par le pillon que je propole, on cviie ces deux dclauls; je veux dire c]u il n'y a point de clous cjui puillcnt raycr lo co]ps de pom[)e, & il n'y a que le moins de vide poliible & le leul nccellaire, entre le corps de pompe &: la partie folide di.1 pillon qui ftuitient le cuir: jMrIa, il n'y a (jiiiine preffion prefiiu'infenfible du cuir contre le coips de ponqie. A cfl Ic plan, (Sc BB le prold d'une |5icce de cuivrc ou tie fcr fontlu, autour de laquelle on coule vm bourlcl tie plond), rcprclcnte au prt)lil CC, par la puiic ajouice DD; la piece de ionte a un pcu de dc|X)uille, Ion tliamcire ell dc 8 a lo jigiies mointire que celui du cor[\s de pompe. £ leprclenie le plan, & FF la coLi[-)e dune autre piece de (oiite de mi-me diamcire cpie la prccijtiente , & peict'-e dc meme, a) ant un canon 6'6, un peu en deiiouille pour la facilitc dii moulcur, la \ivc aicie de tlelbus f/H, abaitue tout autour. AK reprelente iiiic placjue de nicme maiicre que les deux A Jii 6 McMoinES DE l'Academie Royale prcccdeiues , rondc , bien ilrclTtV iwr-tlelibus, ayunt iiii canon LL tlans Icqiicl entre liins gtne ni trop de likitc le canon CU ilc la piece prccctlenie ; on (ait rcfciver a cctte piece, en la cou- knt, tioii oil qiiatre trous //. Cctte piece ell la (bupape dii pifton, lous lat|uclle on met iin ciiir cju'on y fixe lolidement par un aiineaii de fer mis en delloiis, retenu par tiois ou qualre rivets paflant par les trous /, /, rclervcs a la p!ac]ue; &: aiin que I'anneau de fer qui relient le cuir de la iuupap^ ne I'em- peche pas de joindre liir la piece FF, les trois brandies j;, ;:, J, qui joit,'neni le bas de la douille GG a la couionne exiaieure, font echancrt'cs en dcliiis de 5 a 6 lignes , on bien elles ibnt moins bautes de 5 a 6 lignes que le dellus de la couronne & le rebord ou aliieite du bas de la douille ou doit battre la foupape. Si on fait ce pillon en cuivie bien drelic, on peut k palTer de cuir lous la (oupajx:. Le anon de la (ouppe doit etre plus court que celui de la piece FF, de lepilieur du cuir qui doit etre lous la lou- pajie, & de la quantile dont la foupaj:)e doit lever, qui ne pile pas 8 a p lignes; ainfi il fultil que le canon de la fou- ppe (bit plus court que I'autre d'un pouce. J'ai oblerve plu- lieurs fois & pr des ouvertures ditferentts , avec des f()upaj-)es a guide qu'elles ne levent pas au dela de 7 a 8 lignes, quand elles Ibnt un pu lourdes , comme il le faut , atin qu'elles foient tout -a -fait bailiees avant que le pidon commence la roarche contraire. Le plomb qu'on coule autour de la piece BB, doit elie tel que le tout entre jude dans le corps de j^onipe , n'y ayant aucun danger, parce cjue le plomb cede; &. quand le piilon a marche trois a (]uatre fois, il ell calibre & n'a, comme on voit, que le jeu necellaire tout autoLir, &: comme rien ne I'oblige a fe prter plus d'un cote que d'un autre, fi le corps de pompe cR bien d'nplomb, & la lufjxiifion de la tringle dans I'axe du pidon &: du corjis de [K)mpe, ii til clair ciue ce plomb (era long- temps julle au corps de pmiie , &: cju'il ne le gaiera jamais quantl meme quelcjue caule le porteioit pkis d'un cote que d'un autre: le pLs-aller ell que le plomb s'ufe, ce cjui doit arri%tr a la DEs Sciences. 7 fin; mais le bom lei cle ploinb iiyant pen de dcpouille 5c ayant 15 a r8 ligiK'5 tie haul, il dure ties-loiig-tcmps. Pour couler &i former le bourltl de ploinb 1)1), auiour de la piece de fonte BB on CC, laquelle fail le bas du pidon, il faut avoir line virole AX de cuivre mince, ou de tole, ou de carton luiilc, (1 Ton veut, de :; a 4 pouces de haul, iin pen conii[ue, & telle (ju'elle ait vers (on milieu le mCme tlianictre que le corps de pomjie. On fait tourner iin morceau de hols )', conique comme la virole de cui\ie, ayant au bout le moins gios de A' en R, le nicine diamctre qua le corps de pompe : on y lait fiire line feiiilluie atitour MM, de 5 a Cy lignes d'alTiette & ile 4 a 5 lignes de haul leulement , & on liut ic(er\er au centre une cheviile (^ roiule, de la grolleur du tiou du milieu des pieces de fonte. On met la piece de bois ilont nous venous de jxuler dans la virole de ciiivre, en I'y loi^ant un jieu; li tout a nc comme on vient de le dire, on voit que la piece de bois iloit arriver julqiie vers le milieu de la longueur de la virole: on met iiii pcLi d'huile fur la partie du bois qui doit leccNoir le |>loml) foiiilu , cju'oii ctend avec une plume , atin que le plomb iie le briile pas; on ftit chaufler la piece de fonte, on la met (ur la piece de bois dans la virole, faifant entrer la cheviile relervee au centre, dans le trou du milieu de la piece de fonte: on emplit les autres ouvertures de la piece de fonte avec du fible ou de la cendre, afin que le plomb ne les remplilie pas; cela prepare, on coule le plomb autour. 11 efl a pioposd'a\oir line cuiller qui contienne fufhfamment de plomb, jx)ur n'y pas revenir a deux fois, ou (jue Ion ail tieux cuillers, & tjue deux perlonnes verfent enfenible, fans quoi le bourlet leroit lujet a elre de deux pieces. Le cuir de ce piflon n'a point de joint , c'ert line calotte edampee, ayant les bords relcves ile y a 10 lignes ou tl'uii pouce, (1 on veut. y£ en reprelente la couj?e, 6v C£ le plan avec fes ouvertures. Pour former ces cuirs, il faut avoir une virole N de cuivre on de ier, un peu conic[ue tx evalce p.ir. 8 M^MOiREs DE l'Acadi^mie Rotale Je haul , hicii lonJc & bieii iinic en ilt\liins , eiit pas le ciiir. On prenJ im morceau Jt bon cuir, l^ins demanJer ndm- moins Ju plus I'pais , niais qu'il loit bien iiiii & bien eg;il dcpailleur; celui jxitle a I'orge ell prctcrable a tout autre, cclui pade a la chaux efl trop callaiU : on ai ronJit ce morceiu ile cuir, failant Ton Jiameire plus grand que celui Ju corps Je jMjiTnie, Je I 2 a 1 5 lignes; on y tait un trou au milieu, de la meme grandeur ou un peu moins que cclui des pieces de fonte, parce qu'il s'agrandira luliilamment ; on met ce cuir tremjier, & ioriqu'il Tell alTez, &: qu'on I'a rendu bien fouple, on rcilaini>e avcc la \irole & la piece de bois fiites pour cela, metlant le cote de la chair en dehors, celui-la s'appliquant mieux contre le corps Je pomj:)e. On (ait entrer la piece ile bcjis O a\cc le cuir tlaii> la vi- role, \\w le men en dun granJ levier, 011 June prelle, ou iJ'un graiiJ eiau , ou encore mieux par le movcn J'line \i:> Si. d'une clef a c'crou iailes pour cela, iailant paller la vis a iravers d'une planche ou dun ciabli , & par le milieu de touies ces pieces on flit entrer la piece de bois O, jufqii'a ce t[ue le cuir touche I'ctabli; dans le cds ou Ton (e (erxiroit dun levier ou dune prefle, il faudroit mettre une cheville dans le trou de la piece Je bois O, un [xni fiillante pour afTujctir le cuir a rcfler con- centrique avec la piece Je bois. 11 fuii lailler le tout en cet etat un jour enlier ou davantage, fi i'on veul; apres quoi on retire le bois avec le cuir de la virole, laiflant lecher le cuir fur la piece de bois, aim tju il conlervc fa forme & ne (e dejetle pas; &. lorfqu'il eft luliilamnieiu feche, on egalile le bord , .If,;,, ./■ /:/. R ,/,.-.•:• y-.'^ /..f^.- .''./'/ / •.^; ^.•^'^> iPla 11. .V. ■'„.■. I.- I'.t. /! ./.:■■ ,':■■ /-..".■/■././.■ .-• r/ , (ou, '/"■ n^:^^- ,/(■//<■/■(//■ / VJ /'/./// J II I II I r t <>///'<• :iio?t totiilement. J'ai long -temps employe des coiipclles qtii peloicnt a pen pics deux gios & pouvoieiit recevoir en liiharge la mcme (juainilc de plomb. Ce ii'cd pas encore ici le moment de communiquer a I'Acadcmie les ohfcivalioiis que M. Hellot & moi, avons faites fur ce qui regarde les coupelles d'clFais «Sc la nc'celTitc de les perfedionner: ce travail tient a un autre [ilus c'tendii dans le niCme genre, que nous mettrons (bus les yeux tie la Comj-agnie, lorlque des circonftances par- ticulieres ne nous arreleront jilus. La forme, la pclanteur & la nature des coupelles n'inffuant en rien fur les experiences que je projetois, je pris celles qui m'avoient fervi autrefois & avoient pefc deiix gros avant que d'etre employees aux elfais; elles ctoient eiuierement imbibces de plomb, & par -la je n'eus que des parlies chargc'es de litharge. Avant que de trailer cette maticre par le Hux propre aux experiences fur les mines, Je fis rougir a un feu tres-vif plu- fieurs de ces coupelles chargt'-es de litharge. La Hamme du cliarbon rcndit !)ient6t le phlogiliiijue a une partie du plomb qu'clles contenoient; il scchappa de touies parts pludeurs goLit- telettes de ce metal , que je recueillis juk|u a la pelanteur de deux gros 5c demi a trois gros: je les fondis dans une cuiller de fer, & j'en tirai un bouton de plomb Ircs-net, qui pelbit a peu pres deux gros. Je le pallTii enfuiie a la coupelle j)our connoitre ce qu'il pouvoit contenir d'aigent, 8c je trouvai qu'il en avoit beaLicoup jilus rendu que n'cn renierme le plomb dont je fiis ulage pour mes ellais. Cette jiremicre cpreu\e conlnma mon fentiment & me dctermina a meltre plus de prt'cidon dans ccllcs que j'avois dellein de laire en employant le Hux. Je rctluids en poutlre impalpable plufieurs coupelles charged de litharge; je mclai deux onces de cette j^x)udre avcc fix onces de tartre blanc &. trois onces de falpetre rafine; je mis ces matii'ies ainfi mclangc'es dans un creufet d'Allemagne; je le couvris d'un autre creulei de la inOme elpece, & je les lutai avec foil! , en mcnageant au haut de celui qui fervoit de chapi- Bij J2 Me MOIRES DE l-'A C A D £ MI E R O Y A I. E lean , line idiie pour les Naix-iirs du Hiix loil(]iril ilciomieroit. 1.1 clialeur que je Joiiiiai d'abortl an creuitt tut trap vive fans (Joule; peul-ctre aulli coiuenoit-il nop de maiicre pour la grandeur doiit il ctoit; jeuteiidis uiic explofion lourde; le crculet Ic calia \crs le comineiicement dc I'opcratioii; clle ne fut pourtaiit pas inutile: je irou\ai au fond du creulct pres de trois gros dc ploinb, je le pliai a la couj^-lle, aprcs I'asoir fondu \K)ur I'obienir plus net, ik. j'eus encore, dans cctlc (econde ^preuve, bcaucoup plus d'argent que mon piomb defline aux e(];iis n'en contient. Je lis uiie troilicine experience fur une moindre quanllic de matiere, niais je la lis a\ec une prccidon rigoureulc; je me boinai a deux couixrlles enlicienient imbiix'cs dc litliaige, &. c|ui j)eloicnt enlcnible une once. J ai dii que chacune de ces coupeiles, avant qu'elles (ervillent, [leloit deux gros; elles contenoient jxir conlcquent quatre gros tic plonib convcrti en litbarge, &. des-lors je pariois dune quantiie connue. Je re- duids ces deux coujielles en poudre: je les m^lai avec trois onces de tarlre blanc, & une once reu%c, & j'cn tiiai deux gros de plonil) (]ui ctoil beau, brillant & )>ar- faiiement net; je [niVnl a la coujielle ce plomb reliufcilc, a\ec I'aitcniion de palicr aufif dans une fcconoe coupelle deux gros du plomb que j'cmploie pour les eliajs. 'w DES Sciences. 13 II rcTuIta de cette expeiieiice que ie piomb leffLifcilL' fonniit deux grains & demi d'argent, poids de femelle, taiidis que le plonil) ordinaire &: qui n'avoit point (ervi aux clLiis, ne donna qu'uii quart de grain ik mtme un pen mollis; a peine celte particuie d'argent imperceptible failoit-elle incliner la balance; Sc i'on ne doit pas en £lre furpris, puilqu'elle n'cloit qiie la cent viiigt-huilicme parlie d\m grain , poids de marc. Les deux coupelles, maticre de la clerniere c'preuve, avoient done abforbc chacune deux grains & demi d'argent, poids de femelle, lorlcju'tlles (er\'irent a un ellai; & le fail de\'ient iii- coniedable, puifque le plomb dont je lis ufage alors ne con- tenoit en aigent cju'un (juarl de grain , poids de Icmelle, 8c s'ed trouvc dix iois plus ricbe apres avoir purilic les malicres, en padaiit a Tc'lat tie lithai'ge, & avoir etc rctabli dans toLites fes propric'tc's mctalliques. On (era encore mieiix convaincu de cette \eritc, Itultjuon fera attention <]ue le tlccliet ortlinaire du tin de chaqne ellai roiile lur la quantilc dont nous voyons (]ue le plomb s'eft enrichi; & que I'on pourroit peut-etre, en eliayant des niaticres poufices au dernier degre d'aihnage, retrouver la totalite de la portion qu'on aLiroit mife a lepreuvejl Ion joignoit au bouton d'eliai qui relle dans la coupelle apres I'optration, le petit graia d'argent dont le plomb s'ell charge en (e convertillant en litharge. On pourra m'objeder que dans les experiences cjue j'al laites il y a cu une elpcce de concentration , que les pariicules d'ar- gent dilJcminces dans la litharge, ont pu le raliembler dans le petit culot que j'en ai lire, & que fpecialement dans les deux gros de plomb de la troifieme epreuve, j'ai eu peut-etre tout I'argent (jue les quatre gros contenoient. Qtioiqu'il y ait loute apparence que le peu d'argent rc-pandu dans la litharge c(t cgalement difhibuc dans le plomb net que produil celte lidiarge refiulcitce, cejx;ndant je veux accorder qu'il y a une concentration rcelle, &; que le petit culot coniient feul de I'argent; il n'en rc'fullera jamais qu'un demi-grain, poids de lemelle, pour la toialite des qualre gros, ltc]Liel lera lup- po(e appartenir au plomb toncierement , &. I'on lera lorce de conveiiif que ies mcmei quatre gros reduiis cu litharge , en 14 MtMoiRES DE l'Acadi^mie Rotale out ab(()rlx- deux grains , piiilqiie rciablis dans leiir premier t'lat ils ui out fourni deux grains & demi. De ce fait adiiellement cclairci, & qui e(l beaucoiip plus im|wrtant qui! ne le |xirolt au premier coup d'otil , rdiiite 1.' la vcrite dune proix)lilion que j'avois a\ancce en m'ex- pliquant liir le travail des ellais, & qui confifte a alFurer que Its Elf^iveurs rap|xirtent toujours le litre des mniicres d'argent, plus bas qui! n'ell rccllemcnt. S'il v a en eltct dans I'ojx-ra- tion line peiie conllante fur ie lin des maticres, jxirce que le plomb en ablorl:>e une partie en pallant a I'ctat de litbarge, il arrive de toute nctellite (]ue Itlfayenr lians Ion ripport ne fixe pas avec exa(5litude le titre des maticres ellayt'es, puiiqu'il fe regie fur le [X)ids ieul du boulon d'argent qui iui rcile apres I'opt'ration , &. ne tient aucun compte de la jxiriie dont la litharge s'eft cbargce. 11 refulte en fecond lieu de ce fiiit bien etabli, que le niomb doit ctre menage dans les ellais d'argent, & quit en but rcgler les proiTortions fur la quantite d'alliage que les matieres con- tiennent. Des qu'il ne les purihe qu'en occafionnant quelque diminution fur le metal e(Ientiel, on |')eut ttre allure que ce dcchet lera plus ou moins iort lelon la quantite de plomb plus ou moins conl'idcrable qu'on aura employee ; & c'eft uii des ]x)ints fur le((]ucls nous avons cru devoir inliller, M. Heilot &i moi , dans le rapjxjrt que nous avons donne a la Cour des JVlonnoies, apres des experiences reiterees, fur la dilcuflioii qui s'efl cie\i'e entre les deux Efia)curs de la Monnoie de Paris : leur pralic]ue n'ell jxis la mcme en general , <]uant aux doles lie plomb qu'il coiivient d'employer lelativement au titre des maticres. II taut conclure enfin de celte pcrte reguliere fur les faou- tons d'edais, qu'on s'efl trompc juiqu'ici en regardant les ma- ticres d'argent atfinc'es , comme chargces encore d'une portion d'alliage, Tors mcme qu'on a pris les plus grantles precautions pour n'y lailler aucun corps etranger. Les lingots d'affinage font commum'ment rapprtes au titre de onze deniers vingt-un grains, c'c(l-a-dire, qu'on y (uppole un qualre vingl-lei/.ieme d'alliage; mais fi Ton avoit fait attention que le plomb entrainoil DES Sciences. 15 line quatie-vingt-(eiziLme panic ou environ dii fin mcnie dcs maticres, & quil y avoit iin moyen ile la leliicr ilc la litharge , on auroit reconnii que les lingots d'aftinage, l()i/(|ue cette operation c(l bien faite , ne contiennent plus d'ailiage, on appiochent an moins tics prcs dii degrc de (in auquel I'ait efl capable de Ics pouflci'. II c(l certain qu'en perfectionnant le moycn d'extraire de la litharge les particiiles il'argent quelle tient recclces , & en rcunilTant cnfuite ce Icger produit au bouton d'cdai, on |x)urroit juger du point precis d'affinage auquel il ell pollible lie ixiivenir: peut-ctie troiiveioit-on (jiiclqueluis que railmage e(l complet, li la chaleur ctoil niodcrce Si. n'ex- cedoit pas le teime que cette cprcuve demande. Je dis ii la chaleur etoit conduite avec menageinent, parce que j'ai oblerve que poufTce a un degie extraordinaire St long-temps foutenu , clle pent faire perdie a de I'argent trcs-pur quelqiie chofe de fon poids, y occadonner une (orte de fublimation, fims qu'oii ait be(oin pour cela d'employer le plomb comme intermcde, ou qu'on ail lieu de foup^onner que le dcchet cd une (uite du pt'tillement auquel i'argent en fuiion ell quelcjuetois exjwle. Depuis la leclure de ces obler\ations, j'ai examine Its Ico- lies que m'a (ourni le melange de la troilienie experience; je les avois negligees, jierfuadc avec railon, comme on va le voir, qu'ii (uihioil de palier a la coupelle la moitie du plomb re(- fukite, 6c qu'on pouvoit conckne de cette moitie au total. J'ai lait tremper ces (corics dans de I'eau chaude, jufijua ce que les fels alkalis qui formoitnt le ikix y fulienl enticrenient d\C~ fous ; les grenailles de plomb qu'elles enveloppoient le font ademblees au fond du vafe qui contenoit la dillolution, & apres avoir etc (ondues dans une cuiller de fer, dies ont donn(^" un petit culot du poids d'un gros douze grains. J'ai palic a la coupelle ce culot de plomb, & j'en ai tire une petite portion d'argcnt qui pcloit un grain &. dcmi, [Xjids de icmelle : il eft demontre pai--la que i'argent dont la litharge le charge ell diP- tribue alle/. egalement dans le plomb relfiifcite, pLiilqu'aprcs avoir tire de ileux gros de ce dernier metal, dans la trt)il)eme ex^x'rictice, deux grains >Sc denii d'argciit, |)oids dc luudle, i6 Memo I RES de l'Acadi'mie Rot ale j'en ai extniii un grain & Jeini , mtme [X)\ds fidil, d'lin gros doiize grains dans le fupplcmcnt a ceite mcrne experience. J'en ai fait line quaiiieme lur deux coiipelles lemblables a celies dont il vicnt d'etre qLiellion, c'e(l-a-dire, qu'eiies ttoient entieieinent cliaigces de liiiiarge ik. [xloient cnlcnible iine once. J'y ai luivi le pioci.'de que j'ai decrit jXHir la troilieme expe- rience, a ccile diflcrence pas, que je i'ai execiiu- dune manicre a(Jez complete. Jai lalienible en etiet , le plus cxaclement quil ma cte pollibie, tout ie plomb que conlenoicnl ces deux coupellcs, en fiiilant fondic ies Icories dans de i'eau cliaude. Si. j'en ai forme un culol pelant trois gros &i demi \ingt-c|ualre grains, pids de marc. On jugc, par cette quantile, que j'ai eu a pen prcs celle que les couikIIcs avoicnt ablorbce: d'aillcurs 11 ell bon d'oblerver que le plomb lame [x;ndant quil circule dans les coupelles , qu'il doit sa^ eva|X)rer quelqucs parties, &. qu'il lie taut pas efpcrer que la litharge lellufcitce donne jamais la totalite du plomb qu on aura emi)loye pour lesetiais: le jietit culot de plomb que j'ai tire de cette quatrieme expe- rience a produit, apies avoir etc pile a la couj^elle, (ept grains d'argeiit fin, poids de femelle. \'oiia done une nouvelle con- firmation de la verile que j'ai ctablie: il efl; dojic prouve evi- ilemment que, defalcation faite de la ixirticule d'argent qui ttoit inherente au plomb & qui lui apparlenoit foncierement , la lilhariie, daivs cette circonllance-ci , avoit cnlraine dans cha- cune des coupelles plus de trois grains de fm ; & que de ce dcchet ignore , bien reel cependant , toujours conilant , mais plus ou moins conliderable, fuivant les couiielles dont on fait ufiiic, il etoit refulle une fixation de litre inferieureau veritable degie de purete de la matiere qu'on avoit e(iayc«. A'.'/./. Ccs Obfcrvalions m'ont conduit a un travail plus ctcnJu, dont jc rcndr.ii comptc dans la fuitc; j'y ttablirai dcs (aits qui nc font jncfcntcs ici quavcc rcfcrvc: on y vcrra la rcdudion des couptjics plus com|)lcte ; Ic plomb fur IcqucI il n'y aura qu'un fci/.itmc dc pcrtc, ralTcmblc en un fiul culot; il Ic tin qui man- quoit aux matic-rcs clFayccs, cniicrcnicnt rcllituc. AIEAIOIRE DES Sciences. «7 M E A^ 0 I R E SUR PLUSIEURS CLASSES d' EQUATIONS DE TO US LES DEC RES, Qjii admctlent unc Solution algi'hriqiie. Par M. 13 E z o u T. ( i.)/^u EI, Qu E iinportaiite cjue foil dans Ic5 diffa-entes V^/ pill lies dcs Maihcmatiques, la rcfolulion algcbricjue g('iu'nile dcs c(|tialioiis de tons les dfgics, nous ne (oinmes encore giiere plus avaiiccs ;i cet cg.ud , qu'oii ne Ictcjit du temps de Defcaites : les equations dfs deuxicme, troificme & ([uatiienie dej^rcs, font les fculcs dans IcfJjuelles on ait pu ju(i|u','i ])i-cleiit aliigiier la valeur algibiiquc genciale dcs racines. Depuis Loms Eermri qui le premier a rcfolu les equations du troilieme (Sf du (juatriemc degre, les etiorts iles Algtbrifles fe font prefcjue tous reduits a varier les methodts qui peuvent fervir a la relolution de ces deux degres, 6c s'il m'eft perniis d'apprecier ici leur travail, aucLin n'a donne une mc'thode plus liniple c]ue celle de cet ingenieux inventeur. La mcthode de ce dernier pour le quatiieme degre, a fur celle de Delcarles cet avantage, quelle rc'duit la folution de ce degre immediatement a celle du troilieme, mcme dans le cas oil ru[uation du qintrieme degre atiroit Ion lecond terme: celle de Defcartes au conli-aire, en liippofant i'evanouillement du lecond terme, conduit a une equation du lixicme degrii, rcducliWc a la veiite au troideme, mais qui n'introiluit pas moins dans la relolution de la piopofe'e une complication qu'on peut eviler ; elle exige d'ailleurs I'evanouilfement du (econd terme, car fims celte operation preparatoiie , re<]ualion du fixieme degre a laquelle on reduiroit celle du quairi^me, auroit tous fes tei nies : il c(t vrai (jiie cetie ajuation du lixiiine degre n'rieuis ; au conliaire on n dans cliaque degrc a I'infiiii nne equation ic'lolnWe, en leprc- /entant ainfi la laciiie p;^^ la lomine de deux quanlitJ^ inJc- termina.'.s. (4.) .M. Euler efl le premier qui ait cherchc a refoudre les cquaiioiis dii qualrieiiie degre par une meiiiode analogue ii celle qu'oH en:ploie pour le troilieme. On trouve dans le fixieme volume des Memoires de Pcterfbourg , un excellent Alc'nioire de ce (avant Geomctre, a\i:c ce tiiie, De Jonnis radiaim Ecjuation'is cujufaimque ffiuhis conjcdai'io. M. Euler rcmarquant que dans une ecjuation Am lecond degie lans [ccond terme, la racine e(l expriince par i\\\ radicil du mcme degre, que dans le troilieme degre elle efl exprimee par la fomme de tieux radicaux du troilieme dcgie, penle qu'en general dans iHi tiegre quelconque elle efl exprimee juir la (oinmc d'autant de radicaux moins un, du mcme degre, (ju'il y a il'unites dans rcxpol.int de ce ilegrc, dk que les iiidelerminces atleelees de ce radical lont les ratines d'uiie equation d'un degre moindre d'uiie unite. Pour donner quelque (olidile a cette tonjeclure, M. Euler reprefente la racine d'cine equation du quatrieme degre par la (omme de Uois indcterininees affeflees cliacune du radical du nit}me degre; 5i jiar un artihce cjuon peut voir dans Ion Alemoire, il paivieiu a rcduire la recherche de ces indt'terniintcs a une equation du troilieme degre; mais les racines de cette eqciaiion font les quarrcs de ccllcs d'une autre equation du troilieme degre, a Lu|uclle on parvient en repre- fenlant la racine de la propolte jiai- la loinuie des racines quarries dc trois indeterminees; en iorte que ce qui refulte de-ia eft qu a la verite on peul rt'foudi-e une equation du quatrieme degre a I aide de trois indvtermint'es, mais cela ne prouve encore rien pour les radicaux qualricmes. (5.) On n'a done jukju'a prelent jx)ur favoriler cette con- Cij 20 Ml^MOIRES DC I/ACADEMIE RoYALE je<^iire, <]ue ies racines des equations jx.nivent s'exprimer }xir plulieiirs teniies, Jont chncun ell iin i.iilical Ju ilegrc cle I'c- quaiion propofce; on ii'a tioiic, dis-je, que ccllc clalit- clcqua- tions de dfgits impairs qua doniics M. ilc Moi\ie dans Ies TranLuTions phildldphiques, & celle de de-^ies pairs qu'v a ajoutce dcpuis M. Euler, dans le Mcmoire dont nous veiions de |-)arlcr, tk qui louies deux (e rcTolvent jxir la (omme de deux radicaux du dtgrc de IVqLialion. (6.) J'ai pludeuis lois lentc la rcfokition gcnerale d'aprts cetle idee, mais par ditk'itiis moyens que Icur |xu de lucccs me diliienle de rapponer. D'autres idces fc lont prelentees de- puis; ilms rien avancer ici fur ce qu'clles jx;uveni me pro- meilic ou me laire dJllT[x'rcr, je vais cxpofcr ce qu'clles m'ont donnc jufqua prefenl. Les rcfullais que je vais donner m'ont etc fournis par tlifterentes mt'lhodes, les unes plus, les auires moins compolee.s celle que j'emploierai ici ell celle qui m'a piu la plus propie a les prcfenler clairement. (7.) Oil (ail qu'une equation determince |X.'ut toujours ctre regardee comme le refuliat tie deux cc|iiali()ns a deux incon- nues, dont on a elimine I'une de ces deux inconnues. Si done on choifit ces deux equations, de maniere i." que ies deux equations ditermini'es qui en doivent relulier, (oienl chaeuiie du degre de la propoft'e ; 2." tcllcs (]u'elles renferment au moins deux fois aulant de coelilciens inditerniines moins un, nu'il y a d'unitcs dans I'expolant du degie de la propod'C, alors compaianl terme a lerme I'une de ces t-quations determinees avec la proix)(t'-e, & c^galant a zero tous les termes de la (econde, a I'exceplion des deux extremes, il ell clair qu'on aura la rt'lo- Jution de la propolct, fi les equations qui (erviront a deter- miner les coefliciens , ne conduilenl |X)inl a une equation finale de degre egal ou (iiperieur a la proplec. (8.) Mais cec"alculqui,des le quatiieme degre, commence h devenir |x.-nible, peul s'abreger con(idirablemenl par la con- fuk'raiion luivante. On regardera I'equalion pro|X)lLt:, comme etant immedia;ement celle i|ui relulie de i'evanourtiement d'une des deux inconnues , dc )■, pii exempic , ik. ou lui comparera DES Sciences. it une equation a tleiix inconinies x &i y , telle que de cetle coniparaifon on puifie avoir une equation en y, du nicine degre que ia propofce; on fuppofeia dans cette dernitie, cgal a zero chacun des termes, exceptc le premier & le deinicr, Sc on aura la rc'folulion , en fiip[)olant la incme cliofe que ci-devant, fur les equations par lefqueiles on deteimine les coefficiens. On pc-Lit encore (& celaeflquelcjiiefois btaucoupijlusfimple) prendre arbilrairement une equation a deux terines en y, fie du degre de ia propofce, comparer a cette ecjuation une equa- tion en X -Sc y, telle que de cette comparailon il re'fulte une Equation du nienie degre' que l.i piopolee, avec laqueile on la comparera terme a termc. (p.) Je ne me [>rop<)(e point de donner elans ce Mcmoire h me'lliode genualc de didinguer les carac^eres que doit avoir cette equation en .v & y, pour que les equations rekiltantes de la compiraifcin qu'on en ieraasec la propofe'e, neconduifent point a une equation trop eleve'e. Je nie propole de faire voir i'ufage cju'on pent faire de cette maniere d'envilager les equa- tions , pour la rcloiution d'line dalle d equations dc tons les degre's, a(iez c'lendue &. qui n'a point ete traitee. Dans cliacune de ces c'quations, ia valeur de rinconnue e(l exprimee, lorf- qu'il n'y a jx)iiit de fecond terme, par autant de radicaux moins nil, du degre de la proplie, qu'il y a d'unitt^s elans I'expofant de ce degie. Ces radicaux (<)nt les moyenncs pro- portionnelles ( prifes au nombre de // — i , fi /; d\ le degre de lequalion) entre les lieux racines d'une equation du fecond degre; & les autres racines de lequalion piopolee, s'obtiennent en fuppfant ia rcfolution complete dts equations a deux termes. On (ait que la relolution gJnerale purement algebrique de ces dernieres n'elt point encore connue, mais on pent repre- (enter Icurs racines d'une in.miere tres-limple, en (iippolant la dividon ilu cercle en paities I'gales. Cette reHexion m'a con- iluii a icnicrmer toutes les racines des equations que je me propofe tie traiur, ilans uiie feuie formule generale; de forte que dans on degie qi:elconque, dans le troilieme, puexemple, on a ies trois racines a la lois, comnic dans une eciuaiion du C iij 21 A!h.M01R£S DE I.'ACADCMIE RoTAI.F. kcoiiti Jtgic, avajuage qii'il nc pjroii pas qu'uii .lii apci(,-u julqii'ici. Les equations que nous tnitons (Sc (]ui, jwur le Jiie eii piili;int, coin|irennent l.i rr/olutioii gcncrale du Iroilicme degrc) piit coinme cclles du tioifiane dcgrc , uii cis iircduclJl)lf qui leur dt projne; & le tia\ail que j'ai (ait jufqu'ici liir celte maiiere envilagce gcnciaicment , me donne lieu dc |x:nli;r que celiei; des ciegrcs fupirieiTS, pi ids dans loute icur ^ciiiValiic, en olTiiront de Ircs-lmgulicrs , li on parvient a Ics rcloudre con:plt.iement; on en vcira quclques nuances dans cc que nous tlqnnons aujouid'hiii. Ce cas iraduClibie a encore ttlie con- lormiu- avec le tmilicnie degrc, quit (c lerout aulil pr la muliiledioH des angles , la racine pouvant clre repivleiit^c p-.r la n^inime des co-finus de plurieuis arcs qui out eiUi'eux des rapports donnts .lions de I'tApolant de I'equation. ( I o.) En rcunifliuU la cl;i(Ie d equations dont nous venous de parler , a\ec cclles qu'ont donntes Al." de Moivre &. Euicr, voila jufqu a p^fent deux clailes d equations de tous les degrts qu'on jieut roloudre algcbriqueinent a I'aide d'une equation du fecund degre, i'unequi donne la racine exprinue par la (online tie deux radicaux du degre de I'equation pro|X)(ce, lautre par la lonimc d'aut.uit de pareils ratlicaux nioins un , qu il y a d'uniles dans rcxix)lant du degre de cctte equatit)n. Mais ces deux claties (ont-elles les (eulcs qui dependent de la rclolution d'une equation du lecoiid degre? n'y en auroit-il pas audi cjui ayant toujours leurs racines exprimi'es par la (oninie de plu- jieurs r-idicaux du nitme dcgrc, iie dcpendioient que du pre- mier degre! > ( 1 I .) Pour rc'ponJre a ces deux queflions, nous o!)ferverons qu'en (upj)olaiil que ia racine dune equation dun d'.i;rc <]ucl- coiique, |jui({c elre g6icra!ement exprinxt par ia fonime de p!u(/eiirs radicaux de mtine degre quelle, rajuiUion (]iii doii- jiera U >aleur des indv-ilaniinees, atiock'cs de ces radicaux, 4oil xnofjter au moins a tin degre inoindre d'une unite que la piopolec: de-ia il H- /'V — i & parconfc-qiient y = V i^TZTl) ' ^'^ 1 equation 7 = ~~7 donne .v = " ~ "^ , 6c par conlequent ;^- — "yp'-i^^-^yO'-i''' , Muliipliant haul 6c has par ^/[(p-^ar]+yi(p-y^).(p^^l)]'^m-W\ 6c 0ES Sciences. 25 & divilant enfyilc par a [>, 011 aura eiiliii ^=-\P^\n(y'-r)'--(ii^-p)]-^in(y[-p)-(ii>-pn oil il eft ajTe cle lenianiucr ([lie les deux i-adicaux lout \ti deux moyennes proportioiinelles entie ^d — p &i. T,b — p. (14.) Si ;> = o, oil a .v z=. ^ab -)- ^al', c"e(l- a-dire, .v cgal a la (online ties deux moyeiiiies proportioii- nelles eiitre les deux raclnes de celte tcjiiation du deuxicnie degrc . . .<■/' — — a — nrz o. La forme (oiis laquellc fe prcfente ici la raciiie, oHre line manitre tres-prompte de parveiiir a la rcduite a a — — z=. o ; en efli.t, ' '/ 3 de Iccjualion .v :z=: ^n'b — h- ^iib',ow lire en cubant A-' ■=. ab (a -\- b) -\- T,ab ^a'' b -»- 3^;/' ^ab' : m rt ^(^i-; — f- bj — (— 3 c/ ^ A , ou a"' — 3 (ibx — dbfii -+- bj zrz o, dont la cotnparaifon avec la propofce donne ab :zzz — j'J Sc ^ • •■ '■ - abfa -Jf-b) —— r, ou <-z -(-/; = — , done a — —a ^ =: o. (15.) Si lajuatioii avoit Ton lecond terme, on parvieiidroit fli promptenient a la rciluite , en faifant a = — jp ' . ^a b -+- ^iib' , ce qui donneroit .v' -f- ps''. ■^ H- 3V/'' = ^'^ ('' -\-b) -^ lab {^^a-h ^c;//] zir ab (a -+- /^ — t— t^abx -j— /^.-/i, on au 3 ^ /''> = o, ilont la compamifc)* — ob(il-\-bj avec la propofce a' -i- px -\~ tjx -1- /■ = o , donne 3rf/> =r ^ — ~ ,r=z^p'' — pub — ab (a -H b^, d'ou il e(t facile dc tirer la ix'duite. Man. iy62. D 1(5 Mlmoires de l'Academie Royale P R O B L P. M E I 1. ( 1 6.) Tromer ks coiulitions tjiil re'tliuro'ieiit une ajuation r-m>'-'-i-l,x—'-i-^x'->-^rx'"-*-\-!x—'i-\ yi/= o, line c'(juatioii dttermiin.'e cle ck-grc (]uclconqiie ; a I iiiiit.iiioii Uc cc ijLie nous a\oiis hit pour le Uoilicine degic, je lLii)pore (B) f -t- h:^zo,d<. (C) y ■=:. '- -■ (iibnituam ccite valeiir dej Janslcqualion (B), nous auronj.aprcsavoirdivifc par i -»-//, / r\ \ n , a -\- hi g — , rr — i a' -t- /li' „ — ^ (DJ A -H /I . A _ -H « . . r A ^ » — > It — 1 <2'-H^/'' „ J r — 1 - — s ,! — ; rt^-l-^/>♦ n 4 1 — I 1 — 1 1 — J 1 — 4. <:' -t- ^/'' „ , , x" " ^ — ,; . l=i . "J^ . ,; /,f„ + /, ) ., " - \ __ ,; . UZLI . IZ^ . !_=_! ,;/, A/ _^ ,,^ _^ //) ;,--* — n/^^^. ---. 'LllI.llli^/,/'^'-^-^^;^-t-^/^=-H//;A"-'^c-. aprcs a\oir divilc p.ir u — /) lous les termes , cxccpic it: ])itm:cr. Or il efl aifc de voir que tons les cocflicicns de celte equation, a. compter dquiis le terme a'"''', font des foiic- tio:is ue rt/; &. dt; <-; h— /», c'e(l-a-dire, dcs fondions des toiiricitns des termes a"""' & a''"'^ Done li on fuppolo : — ri . all zi^p Si.^/t .^^^^ . '-^^^ ab (a -\-h) ^izq. D E s Sciences. 27 on pourra avoir (ort ailcment les valeiirs dc r, s, t, &c. c'cd-adire , les coiuliiions qui rcJuifeiU r«]iiatioii gcnurale a I't'qiuuion a deux termes (C) y" —\- h izr o; c. Q. f. t. (17.) Pour icfoudie mainteiiaiit Icquatioii E, ii faut chcrcher ies valcLiis de a & de l> ; or des deux equations — n . rt b zn:/) & — /; . . ab (a + h) zzz q , on tire ab z=z — & a -j— h ■=. — ^ — ; done n — I ft — 1 ' ;. . /' • 3 ~ fj Si. b leront les deux racines de lequation fuivaiile dii deii- xieme degrc' a' — • — -^ — a — zzz o; mais des equations^" -f- //;=r o 8i /i =: ^, on tirej ^n^/-^ , J, ,. , . I -t- = o; or quoique ali foil faclciir de tliicun ties radicanx qui compofent la valeur de .v , on n'eii doit pas iKMnnioins conclure que .v foil zero , an contraire 11 t(l iini dans un cas, & infmi dans tous les aulres: il e(l fini l\ /i z^z ^. 1j \aleur de a- e(t, comme on I'a vu , x n: ^^i I> -+- y<.ib', qui par la fupiwrition de a infini & dc ^ z=z o, fe rcduit a .V :n: ^a' b , <\xni Liquelle equation niettant pour ab fa valeur , & pour a fa valeur -^ ou -^, on a 3 ' -.p y A = :^(^ ylZl) — y ^, (jui tH fuiie & inde- pendante de p, comme il eft eviilent que cela doit etre. SI fi eft plus grand que 3, alors il y a nccellaircment dans la valeur de x un ou pludeurs termes infinis, comme il eft trcs- aife de le voir, & par conlcquent x eft inhni , ce qui doit £tre en effct, puifque ks conditions qui diterminent les va- leurs des coeiHcii.ns autres que p S<. tj , rendent ces mcmes coelficiens inlinis. Le fecond cas eft celui 011 on auroit en meme temps p rrr o & <7 zrr o ; cette fiippofition rcduit IVqualion a' — {J — • znz o, a la fuivante^^;"" — ^a =1 o; 11 » . > I ' & comme il n'y a rien ici qui determijie la valeur de la fra(flion | , on peut la (iippofer c'gale a tout ce quon voudi-a. Cela pofc , rappelons - nous qu'en vcrlu Acs \aleurs • — & ^^- trouvtcs ci-defTus pour a H— b & pour ab, on a D E s Sciences. 2^ ^ ainfi dc fuite ; or cii leprenmil rajiialion -fEJ du dernier problcme, on \oit (jlic Ic cicinicr termc ilc cette equation tfl en general —^i/Y./'~'-j-«"-'3-f-rt"-~/-'-t-t^c-. . .d"-'J dont ia valeiir en p ^ ^ aura pour premier terme B — »1 — S :; ,._., ,_, X , qui d.ini ic cas pre'fent efl -. Sjd- fn — 2/ i> „ , ."— ' ' * or 2 pofons done cette quantilem r*, e'efl- a dire, — ? X — j^-^-;- zrz r, il eft f icile tie voir que les auties parties dc la vale.ir du dernier teime devienncnt zero par celle fnp- pofuion ; or de lequation „—, x -— zzz r on dc'duit - — '— z=z V{ ) : done dans lequation y a j^^^— := o , ou d '— a zizi o , o\\ aura a z=: o ^ a z=. ^-'— - , c'cft-a dire, /; — n Xr i" — ^Ji< o = , ^\ = y{ — ^/c'efl-a-dire, inrini;ce qui ruinit la valeur gi'nerale (Xt x zzz l/a" ~ ' !> -)- l/ti''~' l>' -f- (^rc, i X z=z ya''~ ' b = l/ab . "^a" ~ \ Subftituant ies vaienrs de ab Si a'~'' , on nura entin .v zzz f/ — r, ce qui doit cire en eftet , puifcjue ia fupiKjfition de n z=z o, tj =zo,&. ,_, X — — =: r, reduit leciuaiion F, (" V / H . . * r reprtftntc ici unc quanutc fmic. Diij 30 Memojres ^de l'Acadi^mif. Rovalf. a A* -t- r ziz: o; tl'oii Ion \oil que Ici ti]iialioiis a deux termcs fc irouveiu reiifcrmct^ Jaii.s luuie foluiion, cjuolqu'au premier coup d'ocil eiics iie iwroillt-iu pas y cire compriles. All rcfle, none but ii't(l pas do rcgarder ctti coninie une iululion des etjuaiions a deux terme.-; , puKcjue la (olution du IMS general liippofe la reloluiion de celles-ci ; nous avons' eu feulement en vue d'examiner ce que pourroit lenfernier le Cis lie /) &C /J egaux a zero en nicine temps. R £ .1/ A n Q_ V E J I. (io.) Julquici nousn'avons qu^inei-aciiiedelequation (E), nous axons dit ci-delfus (S- 9) que les // — i aulres racines , dependoicnt de la R'foKition complde des equations a deux ttimes; pour sen convaiiicre, il (Itut le nppeler que la \alcur de .V a tie dtduite de I'c'qLialion .v = " ~ '•*' , dans laniielle nous avons fubflitue h raciiie v nz 1''(A-) de Icqiiatioii f :=r — / or il ell cl.iir qj'il n'y a aucune railon pour fubftituer dans I equation a = , plutot une des racines de lequaiicn y" z=z — que toutc autre; done chacune etant egalement propre a rcfoudre, leur fubflitution (ucceHue don- nera toutes les \aleurs de .\ : il relle done a dLtermintr toutes les racines des equations a deux termes. On ne peut , par les mcthodes connues julqu'ici , avoir une exprelFion purement algel^rique de toutes ecs racines pour tons les degrc's ; inais on |ieut les exprimer d'une maniere tres luiiple, en luppolanl la divilion de la circonference du cerclc. Nous fuj^jKilerons que le lecleur le rappeile le ibJoreine de M. Cotes. En vertu de ce tbeorcme, les (at^euis Ac y" — i z^: o (ont, Ij // ell impair, 1 — y, i — zy col. -t~ yy, i. — zy col. • -H vv, I — a V coi. ■ ■ -f- w « / ' DES Sciences. 51 '\ — 2 V cof. tU-l j_ vv, &i. (Sc ;iin(i tie faiie, cii coii- tiiuKinl le nomhie ties fiit^euis trlnomes jiiftitiVi , 8c lorftjuc // tfl [xiir, les facleurs (pht i — y, r — t- y, J 2 V cof. -H VV, I — ^y fof. +- vv, 1 — 2y cof. — H- vv, I — 2y co''- 1— vy, (TT. / ;; ' ' ^ n ^ ^ cii continuant le nombre ties iiicleiiis trinoincs jiiftiuVi • CcLi pofe, fi on t'gile a zero \\.\\\ qiiciconqne de ces f.icleurs,' fiippole gc'ncialement repixfenlt: |iar i — iy cof, 360'' x — - — t- vj, ;« ttant iin nombre cntier qui ne doit pas iLupaltci* " ~ ' loiftjiie II c(l impair, Sc '- lorfqiie // t(l pair, on aura rcnjialemenl i — 2 y cof. 3 6 c' . — -|— v y r:ir o, tl'ou Ton tirej =3 cof. 3 60'' x — - ± /[f''cof. 3 dc^ x — / — \ ] zz; cof. 3 60'' X — zt vY — \) ^iii- 360'' . — , qiiantitc qui peut jeprcfenter toutes les racines tie IVquation v" ■ — i ;=z q,, r en prenant-potir //; tousles nombies.depuis zero incli,ilivt;nient ' ^ . ^■ jufqiia li // e(l impair, '" = -^ aura tlonc pour Tune quelconque tie (es racines ' '^ ,/ V = /cof..3 6QJ X — H- V—^\ r,n;3 66<' x— ) 74-7 JO done en fiibftituant cette valeur dans .v m , nous . ■; . ■ >— t .- aurons .v zrz {cof. jfloJ X -^ d=y — I fi". jdo'' X —-J ^/-j ' valeur qui rcnfeinie L;cnera!ement toutes les laciiies de IViiua-- tion fEj; mais on peut red 11 ire celle valeiir a ne point avoir 3 2 Memo IRES de L'AcAn^MiE Roy ale de divileur. Pour cet ctld, jc nuJiiplic Ics Jeiix tcinici de fa ra Jlioii '-, valcur de a-, par — liy' ■+■ ny" ' -t- >'/ ' -+- .'^' ' -t- a>" ♦ -t- ire, I ^ — ■ mettant pour y" fa valeur -^, & divilant par ti — />, on a d.ins laqiielle il ne rede plus qua fubflituer au lieu de _)', L"i valcLir trouvce ci-de(Ius ; on Irouvera teite (ubrtiuiiioii loutc laile (S. 35.) (21.) Pour donner quelqu'applicalioii de ceci, (iipixjfoiis /; n: 3, on aura a- = fy' -f- yjl>, & ;■ = fcof. 120^ . //; dz / — ' '■"• '-o** • "ij y -J-' done X z=: d y -^ ('cof. ' i 20^' . ni z±z 2 V — i cof. I 20'' . Ill . fin. 12 0'' . m Cm. '' 120'' . 111 J _{_ /;^ J_ fcof. 120'' . m dz /— I ''"• i-o'^ • '"/'' on X =: ya'' l> {cof. " i 20'' . ;h rb 2 / — i cof. 120''. 111 fin. 120''. ;;: ~— Tm. ^ X ^o-l . mj -+- ^a^ l> fco(. '120''. tii dz / — i fin. i z o^' . in) ; mais on fait que cof. 120'' = — fin. 30'' =z ■ — 4- t^C (in. I 20^ =: 4- ^3 = fin. 60'^ ; done en rubdituant ces valeurs Si. ecllcs de o & 1 ix)ur ///, on aura les trois vakurs li.iivantes de a, A- z=z ya6 -^ y\ Dans le quatricnie degrc 011 11 zzz ^ , on auin y =: {cof. 90'' . m d:: / i fin. po'' . wj y~ £c A =: (^/* -I- / -H ;>'/-; or -on fait que cof.c^o'^zzz o, fin. DEs Sciences. 33 fin. 00'^ Z= I , <-o(. Z X po'' ZZZ I , fin. 2x^0*^ =3 O, cof. o X 90^ z=: I, fin. o x 90'' z:3 o; clone li ion met ces valeurs & cclles de o, i & 2 pour w dans Icquaiioii .V := ^ fcof. 'go'* . /« di: } V — i cof.' 90'' . m fin. 5)0'* . ;// ZfZ 3 cof. po'' . /« fin. 't^c' . ;// np ]/ — i /in. 'cjo'' . 'Wy* y -^5 1- ^ (^cof. 'po'' . W zt 2/ — I cof. ^o^ . Ill fin. po** . m fin. '90'' . nij y f- ii (^cof. (JO'' . HI dtz V — I fin. cjo'' . in) 1/-J-' °" '"■"'* X =z — /— I . l'.rl> — y.ri= + /_ I . y.,p , X = H- /— 1 . y^>'/' — i/^f /r _ / _ I . y,;i' , X =z — y^iH ■ ''^^'-^ '-■'■' v " " — V (22.) Les Gcomctres (avenl qu'on ix.iil divifer la circon- fcRiicc par la rc^le & le compas feuls, en un iiombre de parlies (gales, exprimc par un tenne c[iielconc]uc lies qiiaire progrelFion-s geonntricjiies (nixanles, ~2 :4 : 8 : 1 6 ; 32 : 64: i zS.i-yc. -f-3 : 6 : i 2 : 24 : 48 : c)6,c!ri. -^5 : I o : 20 : 40 : 80 : 1 60, c'rc. -^ 1 5 : 3 o : 60 : 1 20 : 240, CTc. Done fi i'e,\po(;int dn degrc de i'ecjiiation e(1: quelcjii'un dcs termes de ces progrelhons , on ]x)iii ra aliigner toiites ies racines en cjuantiles pLiiement algebriqiies; dans les aiitres cas, on n'eii poiirra a\'oir i'exprellion qua I'aide des (inus & co-linus. * PROBLEM F. III. ^3.) Troiiver Aes e'tjuatioiis refoliihks par la fomme tie tleiix, trots, quatrc , dnq , &<:. riulkaux tin \ X =z 'ya'6 -H l/a'l>\ x = l/a'6 -+- l/a'6\ &c. c'e(l-a- tliie, en general x = ^a"" ' ^ -+- '^a-'-b', & foienf fornic-es |xiur chaque degrc", toutes les puKIaiicesde a' depuis // julqu'a zero , en omettaiit celles des puil&nces au dellous de //, dms Icfquelies quelque radical fe trouveroit avoir ^ au dehors , on aura dans Ics cinq degrcs que nous prenons {^)our exeinple, / / // D E c n E. x'' z=z a' h -H- 3(7/' }/'ah -+- T^ab ^/ab^ -f- ab\ X z=. }/a b -+- }/'ab' \ 1 V' D E c R L x*z= aU> -h J^a-bya'b-+- GcfbyaU'-^-^db ^ab^-^-a'b' X' = a yd I) -I— 2rt yab"" -t- ab X = ydb -^ yd If. V.' D E G R E. x'= db -h 5 dhydb -h 10 db yd b" -h 10 db ydU^ H- 5 db yab'' ■+■ d b' X' = (I yd I)' -If- xa ydb^ -+- a yab'' ' X = yd'b H- ydb\ ^ V // D E G R t x' — db -t- (^d'b ydb^ i^ a^b yaH- H- 2Qii'b ydb' . -t- x^dbyab^ -^GaHyab' -^ db' a' = d ydb' -H -^d ydb^ -h- ^d yab^ -+- db a' = a ydb' -h- 2 a ydb' -H a ydb\ X zzz ydb -+- yci'ij-, DES Sciences. V I i: D E G R L. 3^ 3 '^a''bya'b'-^x\ d by dh' -^-j n'' by ab'' -^ a'' b'' = d yciH' -t- 3 d ydb^ -t- 3 .r 7^/7/ H- ^^ yab' V a' b' -^ za ydb' -+- a ydb'' X =z yd b y"'b', Je miiltiplle dans cliaque degrc les deuxicme, tioificme, qua- tricine, cinquicme, &c. c'quaiions par m, n, p. q, iXc. & |wr drs piiilTaiues dc <•/ & de ^ pioprcs a doii;iei a.ix radicaux le mcme cocffKient en a &. A, que dans la premiere de >.es t'cuiations; enlin j'ajoutc toiitci Ics ctjiuiiijas jclalives au uicine dcgrc, &. j'ai D E G R E. II If nulls m: ci' b ■ -(- tib' ■ J v: ■ ma b X' yib y \'db ';Ja''U- -t- nutb 'l/ab' ~\- 3 ma'b {/db'' + lindb 'y/ab' VII.' D E G n i. x'-t-jlidb.x^ ~\- ria-bx'-\-pd'bx = db -\-ya'b ydb-+- 2 i db^/db' -+- db' + mdb'y/db -^ tui'b Ja'b' --\-pa'b ~y/db' 3 5 db \'db' -t- 3 5 a'^ 7^^^+ -1-2 1 db ydu -t- 7«^/^ yaiS' ma'b ydb^ -\- 3 mdb ydli^ <-+- 3 w"^'''' ydh' -\- vidb yaU" rH :!-iidb ydb' -+■ udb yd IK Maintenaiit s\\ e(l pofTible cle it'lcKidre ces t'quatioiis par la fubditution que nous avons faite, il faiit que toui les ratiicaux puiflent le dctruiie; c'eft pouiquoi je fupixjie III.' D E c R E. 3 H— "' :=: o , ou tn zzz. — 3 . / V' D E C R E. ' ' ■' 1011. ■4-)-2;/; = o, ou/w=r 2) .r-r.., c X Kcqiii latisiait a la •;. uiuat 0 -\~ m — t- 7; z=: o , ou // z^z — 4S .-" i K' D E c R E. VI -+- 5 z:= o, oii ;;; zzz — 5 , ce qui Titisfail a la 1' equation. u -f- //; -I— I o ;^ o, ou iiz::z — 5 , ce qui lalislait a la ^.' D E S S c I E N C E S. V I.' D E C R £. 6 -^3w/_ o , ou in — : — — 2. 3 m -{- n .. . : o, ou It . - -9,cc( qui 37. it ait a la 3. cqiialion. I r _[_ // _f_ p ::^ o, ou/' =:3 6, ce qui lat'blail a la 5 .' cqualioii. V I If D E O li E. •7 _}_ ;;; ^^ o, OU 111 zzz — /, cc (jui Cuisfait a la 2/ equation. 3 J -f- 3 tn -f- /; ziz: o, ou n z=^ — 1 4, ce qui Atisiliit a la 4.*^ equation. 2 I -4- // — t— /' ::::: o,oup zzz. — 7, cc qui fluisf^iit a la 6/c(jualioa. tlouc les equations que nous tiailons de\ieiKliont A'' ijChx ah nU' z=z o, -v'* xnlis' ii^abx a' li -\- ah' z=z o, X' <^ri'h.\' ^a'hx a^h a' h' rz: o, a'' 2(i'hx' pa'hx' 6a^hx ah —t— a^ h' :rr o, A"'' J ci'hx' ii:^cfhx' J a hx ■ — ah — ah' izn. o, ou en general , (H)x zza i)±a h -\-n.a bx + ti. —a ox, -f- //. -. -a ^hx^-\-ii. . i. a 'h + -H«. . ^, -a '■hx'^t-&c. - 3 + 5 fuite qu'o)i doit poulier (eulement jufcjuau terme dont le coef- jieient devient ze'ro, Ik. dans laquelle le figne H— du terme a~'h' tA pour les degres impairs, & le ligne — pour les degre's pairs; lionc touie ecjuation qui pouna (e lapporter a cette derniere, fera relbluble en fiiilant a :=: ya~' h -(- ya~'h\ Pour trouver les e'quations (]ui [leuvent s'v rapporter, il n'v a qua comprer recjuation (H) a I equation (A) (s. i 6.) (24.) Qiiant au\ autrcs jaeines de lequation (H), voici comment on les obfiendia: on remarqutra que \'a'~' h & ■J a ~ h' Icjnt les deux premieres ile /; — i, movennes j>rojX)rtioniielles qu'on prcndroit entre a (^ /-; or on l.ut que E iii 38 MeMOIRES DE I'ACADEMIE ROYALE li oil nomme « &. j ces deux mo)ciiiies piojioiiioiincllcs, on aura //" z:z ei"~' I &. rtj =. 11 11. Aiiili on pcul icganlcr iVquation (H) comine rclutuiite dc la com|>ai-ailon de ccs irois cqiuilioiu u" nr ti"~'l>, ai zzz. uu & .v zzr u —\— j; or il iiy a aucune raiion de prendre pluiot unc ratine c|ue I autre dans ieijualion //" :rr: <;""'/' /done piiilque celle equation a // ncines, en emploN-aiit fucccflivement ees 11 valeius, & les lubllituanl dans lequaiion c/- ^r uu, on aiii-a Ic5 n valcurs df 1 coneljwndantes , & par coniequail les // \ aleuis de .\ , ell fMbdiluani dans .v = // -+- ^. (25.) On s'y prendra de la nieme maniere pour avoir !es equations dont la laeine |X'iit ^;re expriince genjraleinent j\ir .V ■=. ya~~'U' -\- ya~'l)' : &. pwir lavoir les puif- lances de x qu'on doit y admcttre, on (e reglera (ur la puit I'mce 11, dans jacjuelie on remarquera que tous les radicaux (cront jnultiplies par a" ~ ' U' ; c [X)ui- mul- tiplicateur d'un radical , prce qii'en muhipliant comme ci- delius ces ternies par b iS; par une p.iillance de ~ x — <•; /'" — a // r= o, a' — yilx' — 1(1 lix' — f— 3 d'bx' — 6 rfVAv —f- (ff)' — rt'i' m o, a" y a bx^ y ^i' l> x' -+- J ah' x a li' ei^b'z:= o, a' — b-.//a' 2^/7;a-* -+- I 2 ab"x"- — ^a'b'x -f- a b' ,//»' =: o, A y^bx — p c/Zia' -h yi^b'x^-t- 8 d'h'x''-\-^/ib\\ — o b — a /; zr: o, dans Iclquelles les cocfficiens fuivent une loi nioins unitorme one lians les precedentes, &. (jiie nous ex|x>(erons ailleurs. (26.) A IVgard des equations dont la racine jKiurroit etrc exprimee pr "^a'^'b^ -f- 'lja~''b\ on en general par \j'' ne {■)eut diticrer- autremcnt de celle (jiii donneioit .v rrz l/a'l>^ -H \/iiy^, (27.) Voyons inaintenant ce que doiineroit .•■\>- » .V ^ ^- a b -+- ^a 7> . *'■ • ^ • .- ^ . 1. y ■ >■ Suppolons fuccellivement .v rr: y<'/'/' — H- y^//'',' A izi y/'rf' /> H— \/ti'^h\ nous aiirons JV.' D £ G /?' ^. .(v,a mabx' = wd'Zi yrt'i' -+- 2 nui' U -4- w ^^ l> ydli' , ou il efl evident qu'il ny a pas d'aiiues puilliinces ile .v a admeltre. .v: h t v-R-E. na'hx'-^ .ita'*' \/ a^ b -\-ni^h\J ny.t' -^ %naH<\/ ,xb'> ya'b'x— ;.„' b'Va^b . . X . .'.' . ??.-. . H^'pa" b'l/ n'i* ia-lTx-:^ ..... jrf'^y.i-t*'.;,. ,; '^-^rt'^ydV 40 Mi.MOlRES DE l'AcaDEMIE RoyaLE r// D E G F i:. '"'^^'*= "'<»*'l/'»V*-»-4Jna*^'-+.(Sma>*'t/"**'-^-}-««'^*v/-»''*-»-'';' -+-.... yk "-•. Soit done ; V V Mm. iy62. " E ' 4= MiMoiREs DE l'Academie Royale on aura dans le premier ca.s psii^ = jm.i't'y.iH-t-em.i'i'yaH' ■+- jm.iV'v/a'*' -*- } mj'/'v/.iA+ -+- «ma'i* pa' !'X = />^ dans le fecond cas. ■.taH'. isa'» •^ rab' .I) -I- sab^y^'h' -k- is.i'l,'y.i'b^ pa' b'l/aH -^yn'b'\/a'b^ -H -^ ya'b'l/ ab*; ■ ^a'b\/a*b -\- q a' blj a' b'^ -\-rab'y ,Ab -\- rab'^a'b' Done, dans le premier CM,p -\- 5 = o , ^ p -V- II -f- 15 ==; o , , x' — (jrtV>.v — a'!> -h- a'^h' == o k'' — 3 (7/).v* — zabx' + 3<-;7;.v" — ' 6 a li\x -\- a^lr a'P = C3» «:'■ — 3 .i/^.v-' — (^./Va- — rtV- -f- ^abx' — za' b' — a'b'' Gqiiations qui f()nt evidemment trcs-differentes. (34.) 11 n'en iaut p()u^tant pas conclure c]iie toiite combi^ nailoii des ratliciux deux a deux, autre cjue de deux radicaux cgalemenl eloigncs des extremes , donneia une a|uaiion ditle- rente; nous avons vi'i (26), que deux combinailons, dans lelciuelles il n'y a d'auire changement a hire poLir les rendre les mcincs , que de meltre a pour b &^ b pour a, coiiilui- loicnl ;i la mcmc equation. La meme cliole pcul aiitxer eiicoic dans quekjues equations ; mais ccla dcpciul tlu iicgre,. 1 111 4^ Ml^MOrRES DE I-'AcAD^MrE ROYALE ^ ne forme point line exception gcncrale comme le czs ties i-aJicaiix cgalcment cioigncs des extremes, & le deniiei- doiit nous venous dc j\irler. R £ ,)/ A a Q 0- £ I ir' (34.) Nous avons dit (12) que dans plulieurs ctjir.uions rt'lbiubles jxir l;i fonlme de plulieurs radicaux du mcme dfoiv, les valcurs des indcterminces afiedc'es de ces radicaux nc dc- j>andoieMt que du premier degrc : la premiere & la fcconde Ass trois equations du fixicme degrc que nous venous de r.ipporter , fijnt dans ce cas. £n etiei , li on hu't dans la premiere , pr exenijije , — ia h ■=:. p , — r, a b ^=1 ,j , o\\ aura a z=: -^ Si I 8'/'' ■ r !■■ ■ r ■ '^' b r= -^— :- ; ^"111 1 equation at'' -+-px' -\- qx -f- r =: o, a pour racine .v = ^al -\~ 'y/o'l'- , a Si I, dependant d'une equation du premier degre', toules lei fois que r i'en t'gal a ce que devient a* 6' — a' 6, en mettant pour a Si 6 les \aieurs que nous venons de Icur trouver. R E M A R (I u E J I //"" (35.) Exaininons maintenant les cas irredue^ibles dans lef- quels nos equations tonilxrnt , lorfquc ^/ &. ^ dejx?iident d'une equation du fecond degre. Nous avons vu (lyj que lorfque la valeur de x dependoit d'autanl de radicaux moins un qu'ii y a d'unites dans lexpolant du degre de lequaiion , alors la valeur des quantites a &. /^lont ies puillances font affectees de ces radie-atix, (e trouvoit pir la re- folution de i equation a — -^ ■ a ;;^rz o.c'ed-adire, qu'on avoit a ;=: -7 — 1— / /i 1 — 1 D E s Sciences. 47 d'ou il eft t'viJent que fi p eft iicgutif" , & tel que ■1. — -^ <^ — ^3- , a S<. l> feront imagiiwirei , &; par confcquent aiiffi chacun des termes qui compofent la \\ihut de .V a I'exceptioii de ceux qui font dcs iondioiis de ad. Cependam on auioit tort d'en concluie que la \aleur de .V eft imagiiiaiie ; aii coiitraiie, toutcs les valeurs de x font alors rcctlcs ; nous ailons ie dumontrcT & airigiiei' ccs valeurs. Rappelons-nous ce que nous avons dcmontre ('arf. 20) , flivoir, que toutes Ics valeurs dc a' s'obliendront , a I'aidc des deux ccjuations y z= fcof. 3 6q^ X -^ qr V— I rin. 3 CJod x ^J ^ -^ 5c J / n — I , 71 — 2 , n — -I n — 4 , n — , 1 x:^zlj(y -i-y -i-y '-\-y ^-\-y '-+-.... 7; / oil voit que pour avoir toutes les valeurs de .v , il ne s'agit que de Iiibftituer dans cette dernicre ajuation au liai dc y , fi valeur fouriiie par la premiere; mais cette fubllitution , (jui, fi on la iailoit en fuivant les regies communes , ieroit tort longue , peut fe faire tres- commodement , a laide dc la condderation fuivante. Les Geometres lavent que le rayon d'un ceicle c'lant i ;• 3 fioJ . -1 • — 1 — 3 Co'' . -^ / — r , ^ J m t " -he on a col. •JOG'' X — =: ■ en prenant c pour le nombie, dont Ie logarithme eft i , & 5C10'' . — / — 1 — 160^ . — / — r y 1 >n c " — C " iin. ^60'' X — = » ■^ •/ I / — I onc,'cor.3(;o'ix — ±/ — irm.j<;o''x — ;:=c"~ ^ • ^ &c par confcquent m n F Zi: }> X i 60' X , y r' /cof. jdo'lx J- y' _ 1 fill. iCoJ X J ;^ ' ' ■, - n •' m ' f done on aura 48 Memoi'res de l'Acadi^mie Royale ■ — I « -^ 2 - — I -+-5 60'' m , ^''■~ ' -^- iCo^ m V — ¥ B — * p — ^ r H- \/ TT^j ^ "^ V — iiiais f = cof. 5io«'x ^ rt v^ — I Hn. j^o-i X 7 , done & en fiiifant pafler /; foiis cliaciin des radicaux, il \ienda * zr. y a " ~ ' i (cof. }6o'' m ±. ^ — ■ fin. J'^o'' m , — ) -i- ^ a" ~ ' b' ^cof. jio' X m ± / — 1 <"'"■ j^o'' m ■ ~ ' ) -t- v* « "~' ^' ('cx>f. 560J m , ± / — " fin. j'^c' 7/1. ^ -«- y a" ~ ♦ H ('cof. 5^0'' « " ~ '^ :±: v' — 1 /In. j^'.o'' m -~* J ~ ^ B ..^^ /y.!" -'b -^;/,;A- ~ V ^ fin.3.do'l.m ."-^ (ya' -'b— y.:i"-'J >' — i fcrie dans laquelle, en comptanl chaque lignepour unterme, le nombre des termes doit Olre continue julqu'au nombre . '— li /! c(l impair, & julqu'au nombre — li // cH pair, cdl-a-dire, DES Sciences. 49 c'ert a-dire, par exemple, que cLuis le 3/ det^ic, la premiere ligiie feiile fulllra, dans le 4.'' les deux premieres, dans le 5." les deux premieres, dans le C' les trois premieres, & ainfi de fnite: fur quoi feulemenl il fiuit obferver que dans les degrc's pairs on doit ne prendre (jiie la moitic du dernier tcrme. Cela pole, imaginons que I'on ait 1/a''-'l>-\- yah"-' =z 2 /.//.. c of. /J; A marquant un angle (jueiconquc; en quanant, & retjanchant dc |xirt & d'aulrc 4<-//;, on aiiia a'/ a'~ ' b' — ial< -^b'^a' l>'~ ' zzz^ahca^.' A — 4. «/' = — 4-1/' fni. 'A; done, en lirant la racine quanee, on aura ya"~'b yah"-' ■=. z/al>fm.A.-/—i; pareillenient li on (Iippofe y,j"-''l,' -+- y a'- /,"-'- = iVad . cof.B, on aura y,r-'/,'- — ya'l>"-' =^ i/ahfm.B.V—i ; done, a Taide de ces remarques, on ^xjurra e.xprimer a- de la maniere f'Liivanle : .» ^r: cof. (' 560^ . m , co(. A ± fin. jCo'' « m . Cm. A) x iVai •+■ co(.(]Co^.m . cof. D ± fin- if'"* • "> f""- !} ) « iVai -(- cof. ^ J Co'' . m . cof. C ± fill. 'yCo'^ . m . fin. C ) x z\/ah -*-&c. qu'on pent aifemeiit reduire a celle qui fuit, en fe rappelant que cof. P cof. C^ d= fin. P fw. Q =: cof. fP =F QJ , f col. ^/4 -t- yCu'* . m . J -t- A' ZZZ 2 l/^a /> < cof. (' ^ ±: J fio"" . m . I^ZJ^J -t- l^ cof. ( C -±z 3^0'' . m. y -I- &c. Determinons a prcfent les angles A, B , C , &c. on , cc qui revient au meme. Tangle y4 & le rapport des angles B , C , &c. a eel angle. Je reprends pour cet efict i'equation Vrt"- -^ -H /^^"r V = 2/rt^.cof.^,dans laquellc Aim. iy62. G — <-^ 50 MjLmoires D£ l'Academie Rovai.e je meis au lieu de cof. A (a vakur j'ai y.i— • b -+- ;/.//'"-' — Vol . fc-^-"-' -+- f-"- •;; niais fiiivant ce qui a etc dit ci-de(Tus, on doit avoir aufTi l/a' -'/• — yai"-' = 2Vabin.A .V—i =z Vabfc^"-' — c-^-'); done y^""'^ = /«/, . c''-' & ly^^"— = ^abc-^'-' : done «"- ' b = Va'b" c"-"'-' Si^ib"-' = Vub\-''-^'-';Aonca''-'b-^ab''-' = Va^b" ^,.•^'^-'_^.c-^^^-'J — iV^ib\o[.,iA; done, fi on fait riA =:r /4', on aura A z^ - — . paicillement avant fait ya'-'b'- -t- yaU,"-' = 2.Vabco(.B, & fachant qu'on a en eonfcquence dc cette fuppofilion y T? 'J-r alois il faudra employer la formule f/J fur laquelie il refte deux cliofes a dcmoutrer ; la premiere, que cof. — eft reel, ou que eof. A' eft reel , & que cof. /i' eft < i . Pour demontrer I'uii &. I'autre par uii feul &; meme moyen , nous remarqueroiis que le rapport de Tangle — a chacun des angles de la fcrie, ttant connu & reel, fi Ton demontre que lull ([uelconque des cofiiius de ces angles eft rc'el, tous les auires le feroiit. Nous alloiis demontrer que le dernier de la fc'rie left. Lorfcjue /; eft impir, foit reprelente cet angle par P, on aura a~^~ l>~^ — h- <^~= l>~^~ zz=. zVa" h" cof.P , on zrz cof. P, ce qui demontre les deux choles a la fois. i Villi ' La premiere eft evidente ; la (econde le de\ ient , en remar- quant que de la fupfwdtion que — '-^ — > — -^ fuit immediatement < i . Comme cet angle eft celui qui /e determine le plus commodement , on pourra I'employer pour ik'terminer tous les autrcs. Loil(]ue n eft pair, la de- monftration ell la mcme, en prenant les deux termes voilins de celui du milieu. R E M A R d U E I v."" ( 3 6.) Nous ne jioLis arrclerons pas a reclierchcr la valeur de .V dans les cas irredudlibles que peuvent donner les exjua- tioiis que nous avons expolees dans le Problcme III, non Gij 53 M^MOIRES DE l'AcADEMIE RoYALE pius qu'j doiiiiei' la formule gcncrale de loutes Ici iacine5 dc ces cqaalions; nous remeiloiis ce Travail (qu'on pent d'ailleurs aik-iiicnt dcduiie de cc qui pitccde ) a un aulic lenips , ou nous nous nous pro^xjlons de trailer cetie nialiere dune manicre plus gt'nerale , en comprenant ces ajuaiions Ions des foiniuies gi'nciales , d'aprts lelquclies on puille dillinguer au premier coup d'(t'il li une equation pro[X)[ee dun degre quelconque ell ou ii'efl |xis dans le cas de cclles que nous avons examinees dans ce Probleme. Nous rclcivons de mcme pour un autie Munoire, la re- clierciie des equations , dont la lolulion di pend du 4,*^ degre , &. qui lorment encore une cialle fort etenduc, a laqucUe nous a pareillement conduits lequation j =z 7- , que nous avons employee pour trouver ceiles dont la rclolulion dqiendoit du lecond degre ; mais en attendant , nous cro) ons ix)u\oir placer ici une manicre de rcbudre les itjuations du 4/ degre , qui a quelque analogic avec celle que nous avons employee }X)ur le troilieme. Je fuppofe done/' -j-l/zz o,Si.yziz ; de la comparai- fon dc CCS deux cqiations , je lire .v*-}- 2 /.\'-i- 2 /> f.\ -)— / nz: o dont la compraifon avec I'equalion x* -\- p x' -\- /] x -1- rz:z:o donne h -\- zl^p , zbf ■=. q , hf ^t- I :=: r ; d'ou Ton tire/y =:; /' 2 /, /= ■''' "~ ''' , &: par confequent %qP -+- (^4/ — \Gj) f — ^pqf -\- qq = O; mais IVquation y m: -r donne d'ou il eft aife d'avoir les qualre valeurs de a. ■#4 DES Sciences. AIEMOIRE SUR LOCRE. Par W. G UETT AR D. L'Oc R E , ainii que ie Tripoli fur lequel j'ai donne en 1755 uii Mcinoire, e(t line iubtknce qui , a caufe du frequent uf.ige qu'on en fait dans ios Arts , a bGUicoup attire I'attentioii aint-C[us abondante qu'aucune de ceiles qu'on connoit en France : ils prctendent encore que leur ocre ell nieilleure que toutcs ces auti'cs, Je ne kiis pas fiir quoi ils ajipiiient leur Itniiment , il ell probable que ce n'cit tie leur pait qu'un J'lnjugu favorable a leur travail , prejuge qui leur efl coinmun avec tons les ouvriers de quelques genres que ce foil. L'ocre qu'ils tirent de Icurs mines n'elt pas plus line ni plus pure (jue celle ilts autres ocrieres; ces ocres, comme ceiles -ci, ne renfennent aucune partie c|ui ne loit pas ocre , li ce n'elt quelquefois de li pyrite ferrugineule : le lable ou le gravier, fur lequel le lit d'ocre efl pofe , n'efl pas mtle dans ia mafle de I'ocre, il n'y forme au plus qu'une croiite du cott.' qu'il touche. II y a done un rapport conlidL-rablc cntre toutes ces ocres &. les mines dont on les lire; les petites differences qu'on y obferve ne font pas etlenticlles & ne dependent jx^ut-ctre que de la profondeur plus ou moins grande cju'on eft oblige de donner a ces mines pour parvenir au lit d'ocre; ce qui ne vient probablement qiie de ia fituation du lieu 011 Ton ouvre ces mines. Par exemple, les ocrieres qui font dans des lojids ne doivent pas ttre li profondes que ceiles qui font fur des monlagnes ou fur des collines: dans cclles-ci, on peut percer plufieurs Ills d'ocre, t]u'il ne Icroit peul-eue pas facile de pe- iiclier dans les ocrieres placces dans les vallees , a caule de 1 eau Hi; 6o MtMOlRES DE I.'ACADEMIE RoYaLE qu'on y trouve beuicoiip plus lot , iiu'it (eroit trcs-ilil|>en(.Iieux tie tarir, &: que Ic pmlit qu'on retire de i'ocrc lie |X)iirroit peiit-ctre pas coiniKiiIcr. Aides de toute.s ces obfervations , voyons maintenant fi I'oii pent ri'iiondre a la qiiedion fur la nature de i'ocre , que j'ai annoncte au commencement de ce iMemoii-e: pxiry rqwiidre avec encore plus tie connoilTancc de caufe , je crois qu'il eft nccellaire de rajipoiiei- ici les dilicrcns fcntimens que Ton a cus (ur cette maiicre. Thcophralle ell celui de tous les Anciens , dont les ouvrnges nous (out parvenus, qui ait le mieux tcrit fur I'ocre; il veut que ce tuliile loit une terre argileule : il en reconnoit de deux cfix-ces, Tune eft jaune & I'autre rouge; celle-ci elt naturelle ou faclice, c'eft-a-ilire qu'il y en a a laquelle ia couleur rouge eft naturelle , & que ia couleur de I'autre n'cft due (ju'a la calcination par laquelle on failoit pftcr I'ocre jaune. A cet eHet on rempiilloit de cette terre des pots qu'on couvroit d'aigile 6c qu'on pla^oit dans des fourneaux ou elle piienoit une cou- leur plus ou moins rouge , lui\ant le degrc de feu qu'on iailoit : Thcoplirafte vouloit encore que les ocres jaunes & rouges naturelles euflcnt loutfeit dans la terre mOme I'aclion des feux fouten-ains. Diolcoride, Galien , Vitruve , Pline nume, n'ont \nr\6 de I'ocre que comnie dune terre dont on le (erveit dans la Ak-decine ou dans Li Peinture, & n'ont rien dit de (a nature. Les Commentaieurs qui ont travaillc a eclaircir les difticultcs qui pouvoient etre dans ces auteurs , n'ont pas ctendu nos idc-es bcaucoup plus loin que na\oiciU lait les Ecrivains qu'ils ont commente, Ce n'eft que depuis que Ion a reclierclie a connoltre fa nature de I'ocie , qu on la ioumile a des experiences chimiques , qubn a voulu arranger Ij'ftematiquement les (iibllances dont les Mincralogillcs font iles recherches , ce n'eft, dis-je, que depuis ce temps qu'on a commence a varier (ur la fa^on de {>enler au (ujet de I'ocre. Les experiences de Chiniie nous ayant appris que I'ocre coiUtnoii une tjrande qnaiilite de Icr , DES Sciences. 6i 8i. que loifqu'on la iraitoit avec ties inaticres qi.ii contiennent du phlogidique , clle fe convert illoit jiielqu'enticrtment eii fer: des Auteurs fjflt^maliques out range I'ocre avec les mines de fer pkitot qLi'a\ec les terres avec lefcjuelles beaucoiip d'autres la pla^oienl. Parnii ces tkriiiers Auteurs, il y en a qui la re- garden: comme une glaile qui ne diffcre des autres que parce qLi'tlle conlient hcaucoup plus de fer que les glailes ordinaiies ; d'autres, du nombre dclqueis font M.'* Hill &. dAcofk , la piacent avec les argiles & reconiioiflent pour ocrcs toutes iubftances qui font friablcs , douces au toucher S: qui fe dlC- folvent facilcment dans I'eau ; ils foudivilent enfuite les ocres en ocres \'itrifiabies & en ocrcs alkalines ou propres a faire de la diaux. Ces derniers Syflematiques ont a la veritc multipllc les ocres plus que n'avoient fait ies premiers, mais ils nous oni encore, plus que leurs prcdecelleurs, jetc dans I'embarras fur la nature de I'ocre; de forte qu'on ne (ait plus maintenant fi Tocre efl line glaiie, line argile , une mine de fer, 8c fi une terre, pour etre regartlc'e comme une ocre, doit ctre vitriliable ou alkaline, ou fi les unes ou les autres de ces terres peu^ent ctre rcelle- ment dcs ocres ctanl vitrifiables ou ne i'ctant pas. Quelle voie doit-on done prendre maintenant pour lever ces doutes, & quel eft le point fzxe lur lequel on doive s'ap- puyer pour determiner iios idees a ce fujet I il me femble qu'oii jie pent mieux faire que de prendre la vraie ocre , I'ocre com- mune pour ie terme de comparaifon , duquel on doive ra[')-; procher toutes les autres terres qui peuvent ctre des ocres. Pour le faire avec juftefle,' il me paroit qui! faiit regarder comme de vraies ocres loutes les terres qui ont les mcmes proprietes que celle que tous les Auteurs, de quelcju'avis qu'ils loient , avouent etre la terre qui a la premiere portc' ce nom. Or , cette ocre , qui efl celle cjue nous emploNons coinmune- ment dans les Arts , qui til nalurcllement jaune iN. qui , par i'atlioii du feu , devient rouge , doit ctre , ^x)ur ainfl p.uler , I'etalon fur lequel il fant mefiirer les lerres qu'on peut ranger au nombre dcs ocrcs : celle ocre efl duuce au toucher , s'altache H iij ^2 Me MOIRES DE l'AcADEMIE R OVALE a la langue, (e iliircit au leu, y di^vieiit uii m.iuvais verre fi le feu dl trt's-violeni , Joiine dcs |\mici fcnui^iiiailcs , eii la melaiit avec du ph!ogiiHt|ue , li on la poullc ainli iritke a uii feinblabie feu.tSc ciitiii nc le dilloul [xis aax acidcs iniiicraux, iTuis a I'eau commune. £n adineltaiU ccs priiicipes, il fcra facile de reconnoitre (I line terre e(l une vraie ocre ou (i cllc n'eii ell pas unc : on conlhtera facilement li le gui/lvli/io ou jaune de Na|>le5, \cjll de Syrie, ['a'niitgni des Modcrnes ou ley;/ Altique, le bol de Ven i le, la terre de Si nope, la terre d O m brc & celle de Cologne , ia pierred'Armcnie, la ciaie noire ik le5 auircs lubllances que des S) (lemaliques placentavec lei ocrcs, peu\cnl ou non ctre recllement rans^ces avec elles. Quelques couleurs que ces maiieres puillent avoir, on ne doit pas les citer du Jiombre des ocres li elles ont toules les auires propricit's que i'on reconnoit dans I'ocre commune; je ne les en oierois [xis plus, quand elles iie (eroient pis friables fous les doigts, quand elles (eroient legeres; I'ocre rouge com- inune, qui n'ell que I'ocre jaune qui a palic par le icu, new e(l \x\s moins une ocre , pour avoir change de couleur 6c }K)ur y a\c)ir piis un degre de foliditc & de dureie que I'ocre jaune n'a pis. Pour me meltre en tlat de faire par moi - m^me cet exa- men , je me fuis procure, le plus que j'ai pu , de ces diffcrentes tcn-es , &. 1 e.xamcn cjue j'en ai firit m'a decouverl dcs dilFereiices qui m'engagent a oter du nombre des ocres quelques-unes de CCS matieres. Le sitiHoHno on jaune de Naples , par exemple, c|ui efl une fiibl lance dure, pefanie , grenue , d'un jaune vit & formant line efix-'ce de pierie , ne fe dillbut p;vs il c(l vrai a I'tau lorle, mais tile n'di pas douce au toucher, ne ticnl pas a la langue & a plulot I'air d'une maticre qui a pifle par le ten que d'uiie terre naturelie ; ce feu a la vcriie peul tire celui de quelc]ue volcan , I'endroit d'oii on nous i'apporte |X)urroit le (aire [xn- fer, & j'adopterois volontiers ce fentiment ; mais je ne re- garderois cetie inaliere comme une ocre que lorfqu'il leroit DEsSciENCES. 63 bien t'tabli qiie ia (iibflance premiere , dont le gidllolino eft natLirellement forme , efl iine terre de la nature de i'ocre 6c qui auroit etc durcie par ces {c\\\ foutcrniins ; die feroit , cjuant a la durclc , dans le cas de I'ocre jaune qui a etc calcinee. Si le lentiment de Theoplirafle, qui penfoit que I'ocre com- mune incine avoit fouHcrt I'adion de cjuelque feu femblable, t'toit vrai , le ^udlolino pourr(jit encore , a j)lus iorte railon , eire regardc comme une ocre, mais il eit plus que probable c[ue le feiitiment de Thcophraile ne pent pas ttre admis: la deicription des ociiercsque j'ai doiince, prou\e inconlc-(lal)le- ment que noire ocre commune n'eft pas le refultat de rope- ration de quelque feu, les bancs de (ables.de glailes & d'etre y font trop rcgulicreincnt pofcs pour qu'ils aicnt ainfl e'tc ar- langt's pr I'acftion dun volcan. Ce que les volcans fonnent annonce le dcfordie & la confufion , tout y eil ordinairement pcle-mcle & dans diiierejis fens & inclinaifons ; au lieu que dans les ocricres tout y cfl regLilier & pole horizontalenient ; on y rcconnoit plutot I'cfFct de cjuelques depots occafionne's par <\iii alluvions, Sc le gravier qui fe trouve au-dellbus de I'ocre , reflemble plutot au gi'avier des bords de la mer ou des rivieres qu'a des graviers de malieres briilcts ou de pozzolane. II n'ed done guere pofTible d'attribuer la formation de Tocre a des volcans : & des-lors le fcntiment de The'ophiafle ne pent fe loutenir; c'ell plutot, a ce qu'il me paroit , par analogic que rheophrafle I'aadople, que confecjuemment a des obfer\ations qu'il eiit faites dans les endroits d'ou Ton poiivoit, de ion temps, tirer de I'ocre; il iavoit que I'ocre jaune, poudee au feu , devient rouge ; il en concluoit que les ocres rouges naturelles devoient avoir fubi dans la terre une femblable operation , & il n'a pis mcme trop lielitt- d'ctendre cctte liippofition l\ toutes les auires- ocres naturelles qu'il connoilloit. Je lens bien qu'il pent tres-facilement arriver qu'il y ail ^^^s tares rouges qui n'aient cctte couleur , (]ue parce quelles out foufi'ei t une elpece de calcination par les leux fouteirains ; il fuflit pour cela qu'il ii trouve dans les monlagnes ou ces Icux 64 Memoires de l'Academie Royale s'alluiTicnt , ties glailcs i!e couleur jaiiiie , qui loiciit lui peu attaijutcs par ces fei;x. J'ai pailc.ilaiu iiinn Alcmoire liir les volcans cltriiits tic I'Auvcjgne , dune tcnc rouge 5c dure du haiit du AioiU-d'or, laqnclle ion [xiurroit regarder coinme line ocre vtriiable , &. de l'c(|x.'ce de ccllc (|.i on ap[)clle com- muncmeiu rouge -bnin; cctte lerre pourroii bien n'avoir cctie couleur qite cond'cjucinmeiit a cette o|x-raiion iiiUiilIIc; mais je n'en conclurois ceri.iinement pas que loutes Icsauticsocres , de quelque couleur qu'eljes foicnt , v out cie louinifes : je tirerois au contraire plutot , de cc que j'ai obferve dans Its ocricres, celte conltquence que les ocres lont dts glailes colorces pir une maticre terrugineufe , plus abondanie que celle qui pent (c trouver dans les glailts dcs bancs qui prLtcdent cclui de I'ocre. En ettet , le banc de I'ocre v e(l |K)Ic iiorizontaicm;nt , de la nicme fafon que les glailes fous lelcjuelles il tfl jiiacc: il t(l lenlible que le depot qui s'y en e(l liiit , a etc forme pr la meme caule , que cetle caule a agi avec trancjuillilc & (ucceP fivement :de plus on fait que les-ocres, de meme que les glailes, font donees au toucher , qu'elles s'attaclient a la langue , ne fe dilToKent pas aux acides , mais a I'eau commune , & (e dur- cillent au feu ; on Hiit encoie que les glailes jaunes deviennent rouges par la calcination , & que jilus ces glailes font jaunes &i apprcchcnt du jaune de I'ocre, plus elles prenncnt un rouge approchant de cclui que I'ocre jaune acquiejre tlans le feu. Je penle done , (.I'apics ces obfervalions & ces experiences , qu il ell plus naturcl de conclure que I'ocre e(l plutot uneglaileque toute autre terre , & qu'eile n'ell pas plutot due aux volcans que les autres glailes ; mais qu'on doit au contraire regarder les uncs 5c les autres comine ayant etc dejx)li.'es par les eaux , ou par (juelqu'autre caufe indcpendante de ces {tiw fbuterrains. Ceci iu[)[X)le , je palTe a I'examen des autres matieies qu'on a regardces comme iles ocres : les terres \ertes communt^ 5c de Vcrone , ne me paroillent convenir a\ec les ocres qu'en quaiite de glaifes ; les ex[x.'riences auxquellcs on les Ibumet , prc'lenlent les mt-mes plienomenes ; elles s'attaclient a la lingue , les verles lur - tOLit , dies ne fe dillolvent pas a I'eau lorte , DESSCIENCES. 6<) forte, miles an milieu dcs tli;Trlx)iis d'ui) lover uitlinaiie, excite par ie (oulllct , ellci y ckirciileiit , cievieniient noiies , & ea quelques minutes cic temps doniiait cics marques d'une vitri- fication comnien^'aiite ; comme ies glailes , elles feint doucts au toucher , mais elles font lous les doigts I'imprellion qii'on rellent , en loLichant la craic de Brian^on ; elles out queiquc chole tie f()yeiix. Je jilaceaois done plus volontieis ces terres avec ies glailes communes qu'a\ec les ceres , & je ies diftin- gLierois pai- leur couleur %erte & pai- ieur propriete d'etre plus ou moins foyeufes. Une lerre ou plutot une ]iierre, qu'il me paroit encore plus difficile de ranger parmi les ceres , oil M." Hill &i d'Acofk ia placent , eft celle qu'on appelle ccmmunement craie noire , & dont plulieurs fortes d'ouvriers fe fervent pour tracer ties lignes: cette pierre , comme pierreglaifeufe, prefente pluf'ieurs plu'nomenes femblables a ceux qu'on obferve, en examinant i'ccre fuivant ies memes prcce'des; mais lorfcju'cn a vu cette pierre eu a peu devient tres-blanche : celte |iou(iicre n'cd autre chole que du foufre, qui elt prodiiit jvir la lurface de ces pierres qui tombent en elilorefcence. L'odeur qui le lait (entir en entrant dans ces carricres , quoiqu'ouvertes en plein air , & du nombre de celles qu'on appelle a cicl ouvcrt , le dcmonlie de la^on a ne lailier aucun doute fur cet article. Je ne lais fi la premiere couleur que celte p<^ui(siere a en fe formaut , eft foufrct; , il me parolt au contniire quelle eft d'abord noire , car lorfqu'on enlcNC de dellus les pierres les croutes qui sen forment, le dellbus de edits qui lont foutrces eft dune couleur noire, &: cclui des blaiiclKS til loulrc: le paflage fe fait done du noir au blanc par la couleur moyeniie du foufre , ce qui piroit ttre alfcz felon I'ordre des couleurs. Outre cela, on remarque dans certains trous jiercts natu- rellement , quelquefois entre les bancs des pierres, quelquefois dans leur milieu , on remarque, dis-je , une poulsiere noire ([ui a quelque humidilc &; que jecrois tomber des lliriaces de ces trous qui le dctn.iilcnt:elle n'efl probiblement nj foutrtt ni blanche que j-nrce quelle nelt pjint alltz. expfce a lair , &. ne jieut par conlcqucnt pas acqucrir le tlegre tie deliechement que la poulsiere qui e(l attacht'e aux furtaces extt'rieures des bancs a jcquiie, jxiur dcvenir de i'uiie ou dc i'autre des deux couleurs DEsSciENCES. 67 que prenJ cclte puuisiue c'lant a l.iir libre : c'eil par ce dellc- chement c|ue ctlk-ci paivient :\ ccs ttats, puikjiie la jxjuliicre noire e(t plus mouctle, plus teuace que la foufree, celle-ci plus que la blaiiclie , Sc que iouveiit li les couches , (oiinc'cs par cetle tene , (out un peu cpiilfes , on \'oil t|u'tllts lout coinpofees de trois lames , qui oni I'une ou laiitre de ces cou- ieurs arraiigi'-es (Jans cet oidie : la noire touclie la pierre , ia blanche ei\ a I'extcrieur , & la foufrce entre Ics deu\ auires. C'efl , a ce que je crois , la leconde de ces couleiirs , c'eft-a- dire la blanche, qui a fait donner par les Carriers ie nom de lal[-)etre a la poufsiere qui a pris cette couleur; I'oilorat cepen- . dant annonce que cell plutot du loulre , puifque, conime je- i'ai dit plus haul, on ell d'abord frappc de cette odeur des le premier pas qu'on lait dans ces carrieres , quoiqu'elles loient ouvertes en plein air, & cjue la vapeur dut par conkquent sevaporer aiic'ment. II me paroit que ce n'ell que liu- un fondemcnt audi foible J'y. Duihn. que M. Lcniery dit, dans Ton Diclionnaiie des Drooues, que <'"^"'S""'i""' la terre quil appetle ampelite oa pierre noire, donne.dii lal- AnnK-Uiu, petre, il iie rapporle pas du moins les experiences qu'il pour- rolt avoir laites a ce fujet ; il le conlcnte de dire qLi'elle contient beaucoup de foufre & de lei & qu'on en tire du lalpetre. Cell prol)ablement des pierres noires de la Ferriere qu'il parte , puikjuil en place les carritres prociie Alencon , la Ftrricre neii ef I pas beaucoup cloignce : il pourroit cependant fe faire qu'ii paiial de cclles qui lont dans les einirons de Domfront , ou Ion m'a allure quit y en avoit dont la pierre ctoil plus dure que celle de la Ferrieie; au relle , cjuoi qu'il en (bit du lieu A^ carrieres dont M. Lcmery prie, il y a tout lieu de jienfer que ce ncll c]ue (ur des rapports que cet auteur avance tjue ces pierres donnent du falpctre. Ce n'ell pas que je ne penlalle volonliers qu'on pent retirer du nitre de ces pierres ; une experience que j'ai taiie me por- teroit lacilement a le croiie : j'ai mclii de la poulsiere noire avec du charbon & j'ai mis ce melange dans \m^ cuillier de ler placce lur des charboiis ardens; au bout de quelques minutes '63 Mt.MOinES DE I.'ACADLMIE RoVAI.E le tout a dctoiinc a pcu pris comme la |X)Uilie fiilinimnle; mais cet etfet ii'e(t-il jxis du a une conibiiiaildii noiivelle (jiii s'cll faite ail moven du feu! Ic (el que ces jiieires doiiiKiit natuielleinent ne kroit-il \xis aluinineux ou vitiiolique! c'td ce que je n'ai )->as pu encore daerminer par des e.\|xrieiKes ; ce qui mcrite d'etre fuivi exaelement & ce quejeme propofe X'cy. ^VallfT. tie iaire jxir la (uite : je dirai (euiement ici que Wallcriiis j\l,nrraU.p^g. ^^pj^^^ ^yg 1^ pjeire iioirc contieni lieaucoiip d'alun. ir i'.ig. fo) , 11 me paroitroit que le (el de la piene noire dc la Ferriere '{''"/.Iht'""; (■^""'oit bien cire viiriolique ; I'elflorelcence oii toinlx; cellc I'lris, 1753. pierre me (emble avoir beaucoup de rapport a celle que (ouflrent • Je5 pyrites vitrioliques , qui donncnt auH'i , comme Ton (iiit , beiucoup de foufre ; ce <]ui leur arrive foiivent , lors meme qu'elles (edcx;ompo(entain(i dans I'interieurde certains cailloux. J'ai VLi de c^ cailloux , & on en con(erve piiideurs dans le Cabinet dc S. A, S. M.*^' le Due d'Orkans : ce5 cailloux , qui (ont dcs pierres a fiifil des environs de Laigle en Normandie, ont des cavitc's rempiies de pvrites, qui (on\. (ouvciit, en partie on eii total, decomix)(tes en une matitre noire, (ou(ri'e ou blanche, qui a I'odeur de (oufre , & qui mcme s'enflamme. On trouve une femblablc poulTicre dans des ctiilloux fpheriques plus ou moins aplalis, qui font des environs de Belan^on : cette poulbcre lul- fureufe n'dl , a ce que je crois , due qua des pyrites tombees en eltlorefcence , (oit que cetie efHorefcence (e (bit faite pen de temps apres la formation de ces cailloux , lorlqu'ils jxjuvoient ficiltment etre penetres par I'air , ou prce qu'ils ont de [letites fclures capbles de lailler entrer a(Icz d'air jxjur qu'ils puillent attaquer les pyrites & les dtcompoler. Je ne m'arrcterai [>as davanlage a cet objet, je me conten- terai , pour finir ce que j'ai a dire (iir les pierres noires , de faire remarquer que des |->ienes qui ont tant de i-apprt avec les (chiles ik. les ardoilcs, pr Icur (igure rhomboVde , par leur pofilion dans les carrieres , pr leur (acilite a s'e\(olier , ne me paroiffent pas devoir I'tre rangees avec les ocres. Si par la traie noire on n'cntendoii parler que de la terrc noire (jui ell due a I'efHorefcence de ces pierres ou de celic cjui (e irouve D E S S C I E N C E S. 6^ dnns les environs tie ces cairiaes, ce fentiment iioiiiroitpenl-itre fe loutenir, en Rgaalant , avtc (]iicl([ues Naluialifks, lesocics comma line difiolLition de quelque mineral faite dans ia tene oil a lair par i'aflion de qiieiqn'acide audi mineral : j'aimerois aiitant alors ne pas faiie un genre [xnliciilier de I'ocre, & je fuivrois le fentiment de ceiix qui piacent ces terres avec le$ miniraiix donl on imagine (in'eiles font des dc'com[X)fitions , & je cai-aelcrilerois ces terres par leur couleur &. la liibftancc mincrale qu'elles contiennenl. Mais comme on n'a pas des preiives aufh completes , que I'ocre, proprement dite, eit line decompolition de mines de fef , qn'on en a que rerilorefceiice des pierres noires , en efi: reellement line de ces pierres , je penfe (]u'il e(l heaucoiip mieux de lailTcr I'ocre dans la clalie des glailes , ou heaucoup de Natu'.alifles I'ont placce. De plus, il fuidroit pour confervcr en un point una iini- formite d'idees , mettre Ic kic liiinr au nombre des ocres : le vrai Im Itina e(l una decompolition de pierres calcaires ; en celte qualite il me femble qu'il jx^urroit aii]ii-bien etre regarde comme ocre (jiie la decompolition des mines de fer, de cuivre, de zink , & lur-tout de pierie noire ; mais le lac hina n'a etc range au nombre des ocres par aucun des Syilemaliques, qui je negardent oitlinairement comme una marne fine & en pouliiere: ceiix mcme qui reconnoillent des ocres alkaliiies ou calcaires ne iiii donnent pas place panni ces terres. Le (able n'ed, fuivant bien des Auteurs , que le (detritus de locbers de cetta nature; ceux (jui pcnient ainli leroient-ils lailonnablement recevables a regarder Ics fables comme des^ ocres, t|u.ind mcme ils n'admcttroient dans ce nombre que les ftbles jaunes ou rouges, qu'on penle ii'ctre ainli colorcs que parce qii'ils ontete taints dune matiere ferrugineule. \^es lables out toujoiirs fait un genre pariiculicr , quoicju'a la rigueur il (eioit peut-etie mieux de le coniondre avec cclui des gres, & na confiderer les fables qua comma des gres dccompoics ou comme du gres qui n'efl pas lie & ne fait ps made, De loutes ces contideralioiis , je coiiclurois enlin qu'il n'y I iij 70 Mi: MOIRES nr l'Acad£.mie Roy am: a de vraies ocres que Ici icrres qui loiu douces au toucher , qui tiennental;iLu)L,aie,qLii durcilitni au leu, qui iicledillolvciit p,b d.ms Teau-lDitc , iSi qui doiiiicnt brducoup dc ler, iraitccs avec du phlo^idique : j'tii concluiois cixore que les ocres lout de> "lailcs , dont le canidtTc elirnlicl iS< fp.cilu|iie ell dc (.loiiner cette quaiuilc de jwriies fcnugiiiculcs; cc qui uie ieroil dclinir Jocre , une glaile las-terrugiiiculc , dont Ics \ai icics Icioient dctre d'uii jaune ou d'un rouge jilus ou moin> Iuikx', lans cejK-ndaiit exckire du nombre d« ocres , loutc autre lerre qui auroit une autre couieur , poun-u quelle coiiliiit beaucoup de fer. Les ocres n'ctaiu lians ce princi|>e que ilcs i;lailcs , jt iie ferois pas un genre prliculier de ces terivs , inais je ue les rei;arderois que comme des elpeces dc glailes : a la rigueui- , celles de ces terres qui font jauiies , & fouvem d'un jaune aulii beau (]ue ceiui de I'ocre, lie font-cllcs ps de vuilablcs ocies , lie coniiennenl-elies pas toujours des pirties ferrugineulcs ; 6c oil peu jilus ou un pen moins de ces jiarlits devroil-il les cxclure du nombre de ces terres ; ne deviennent-clles pas rouges ail ieu , aulll-bieii que les ocres ! Les glailes rouges , 5c dont jl y a tant de nuances , nc poiirroient-ciies pas etre audi rcgardc-es comme 6ei ocres rouges! & fauiira-t-il qu'une petite varictc duns ia rouleur ou diiiis la iinellc des pities , kpare des terres qui out tant daiiircs rapports I les ocres jaunes ou rouges lont- dics toutes t^alement lines, leur couieur ell-elle egale dans toutes! L'on lait cp'il en c(l autrcinent : rien dans la Nature n'ed entieremeat lemblable ; ce n'clt que par les proprictcs gc.'nJrales que les tires , c|ui onl du rapjx)!! les uns aux autres , convicnnent eiitr'eux. Une preuve dc cette regie , qui fe tire mcme de rocre com- mune ,' elt que cette ocre ivjufkt au leu , donne au meme degre dilfcrentes nuances de coulair , ce qui nc \ iciit proba- blemenl que du plus ou moins de ler que diflFtrcns niorccmix peuvent contcnir , ou de la v;ricle qui peul clre dans la linclie des parties; riey prconltxiuent n'elt plus naiurcl quede rcunir fous un mcme genre les glaifes ik les ocres. J'ai vu en Normandie plulieuis glailes , iiir-toul da jaunes. DEs Sciences. 71 qui avoient tout lair , par la beaute de leurs coiileurs , d'etre des ocres : on Ics regarde mcme comme tdles dans (jnelqiies cantons de cetle Province. J'en ai rc9u une d'Orbcc , qui m'ctoit envoy ce par M. Cliaumont , Maitre des Comptcs , qui me marquoit en mcnie tenijjs que « cette ocre , couinie il i'appeloit, etoit de la cote de Clianibroy , que les Tourneurs « sen fcrvoient pour jaunir leiir bois aprcs qu'ils I'ont iravaillc: « perlonne qu'cux , dit encore M. de Cliaumont , ne I'u mife « en ufage: celte ocre eft pleine de petils cailloux, de (able & de « gravier , qui la lendent incapable tie (ervir dans I'ctat ou elle « ell en lorlant de lerre ; tlanl lavc'e elle eft trcs-douce , (Sc picnd ". a la langue ». J en ai encore re^u line d'un jaune plus beau & plus vit , ((;us le nom d'ocrc ; elle in Vtoit envojee par M. I'Abbc Rofe, dont j'ai j«ric dans nion Mcnioire lur Ics ligues pclrific^s : cette terre lient audi a la langue , elle eft fort douce au toucber & dun grain fin , de nicme que celle de Chambroy ; elle ne ie diiioul pas dans IVau- forte , tile eft des environs de Tours. Qiiant aux glailes rouges , elles ne font pas raves dans les endroits on Ion trouve les jaunes ; je n'y ai rien oblcrve de fingulicr , t|ui tleinande a ttre rapporte ici : je remarcjuerai feulenient , par rapport a une qui eft gris de lin , qu'on I'ein- ploie dans (|uclcjues cantons a pcindie le devant des maifons. 11 sen trouve une (embiable du cote de S.' Martin-dc-la-Bclace, fur la grande route qui va de Caen en ba(fe Brelagne. PuilqLie quelques-unes de ces glaifes font dtja employees en qualitc de couleurs , il y a lie>i de penfer que, fi toules ne pouvoient pas fervir a ce menie ufage , on pourroit en trouver un grand nombre qui ne feroient pas a mgliger , & qui poullces avec precaution a difkrens degrcs de leu , jirocure- joient j5eut-ctre des couleurs rouges , prtterables au rouge que donne I'ocre ordinaire. Les mines dc fer qiion exploite jx>Lir plufieurs forges de la Normandie , rentermeni des terres d\in jaune ou il'un rouge plus ou moins fonci' , qui , Irailtes tic la nicmc layon , iour- iiiroient encore probablcmcnt plufieurs viuitlcs de coulcuisqui jz Memoiues de i.AcAnFMin Rovai.e nous mettroieiit dans le cas ile nous jxilfcr de celles qu'oii tire de I'Etrani^cr. On iToiirroil di-comiir, par exenii-vlc , ccltc Idite d'ocre qu'on a|-)|x-lle Toiigebnin on l>run-roiii!,c d'Ani;letcrrc,cclle qui nous vient d'Elpgne (bus le nom LWihhigra: Al." Hill 6c d'Acolla dilent que cclle-ci efl aiiv;iline; Ics Icrres qui (ont de cetie nature fe dilIoi\ent a I'cau-ioiie , Wthruit^rd n'y excite pas le moindre mouvement, &: y refte Cuis s'y dilloudrc: ceite lerre eft d'un rouge plus \ if que notre cere rouge , &i paroit ctre rcellenieiit une cere, a en juger du moins |xir Ics morceaux qui avoient cte envoycs d'Elpagne a M. Bouuud , de qui je liens celui que j'ai examine. Si I'alniagra ctoit une terre alkaline , je ne le rcgarderois pas plus comme une vc'ritalile ocre que toutes les autres que M." Hill & d'Acorta apj-)ellent du nom d'ocres alkaiines ; je ne p. lis me j^erfuader que Am terres aulli ditiiVenles entreiies que le lont des terres viiriliables & des terres qui fe calcinent, puillent etre regardces comme appartenantes au meme genre; cette propricte , ainfi que celle de le tlilibudre ou non a I'eau- forte , e(l un caradcre bien plus sur pour diftinguer Ics (ubf- tances minmies que tons les autres qu'on pourroit employer ; ie crois par confeqitent que dcs que deux terres diffcicnt cn- ir'elles pr les effels dans i'eau - forte & dans ie feu , elles \\t pen vent ctre de la meme nature, & confcquemment qu'elles font kivaiIoii avec iinc luiielte tie 1 8 picds , a vu le Satellite eiUi-ant tlans I'ombie , 40 (ecoiules plus tard que moi. Mes Tables donneut la duivc de cette ecliplede 1'' p' 44."; niais fi Ion a c'gaid a la diflance du Satellite ati ceiilie de Ju- piter , c'e(t-a-diie , fi I'oii (uppofe le demi-diauictie de la fedioii de I'oinbre de Jupiter, dans I'apojove du Satellite, de z'^ 5' 5 6", on trouv.'ia la dmve de cetie t'cliple de o'' 47' 6" , a o /ee(er- vatioiil'iiKliiiaifuii de I'oibe du Satellite de 2^ 38' 38", eii fupjx4ant, (uisaiit mes Tab'cs , la diilaneeile Jupiicrau NccuJ afcendaiit du Satelliie de 52'' 44'; ou bitn en iuppoLint I'in- dinailon rondaule de 2'^ 36', on tiouvera la dillance de Jupiter au N(X'ud afcemlant de 54'' 2', qui e'tant utc'e de o^ 10^45', lieu de Jupiter vu du Soleil, donnera le lieu duNticud afccndant du quatricme Sa.eilitedans i 6''43' du Verfeau ; je I'ai troiive par I'obiervalion du ip Noveiiibre 176 i , dans 16'' 5' du mtjme (igne. M. I'Abbc' de la Caille , qui a (ait cette obfervalion aveo uiie excel lente lunette de 1 5 pieds , a cede de voir le Satellite entre 6'' 18' o\\x les premiers jours qui luivent I'ac- coupiement, &. j'ai dirfcrc julqu'ici de completer ce Akmoire, que j'aurai I'honneur d'ofirir a cetie itiudre Compagnie des qui! (era en etal de lui ctre prefentc'. Je prcnds la liberie de lui env oyer aujourd'Iiur une eliauche des lingularite's de I'oeil des Poillons : la crainle de voir paroitre ies Ou\ rages |X)llhumes de Du\erney & deireexpofea quekiue critique li je m'c'lois lenconire a\ee cct illullre Anatomide , dans quelque parlie de la (Iruclure de I'oeil, m'engage a me hater; je me refers e de (u|ipleer a ce qu'il y aura de defec- tueux dans ce Altrmoire par une (uite de dilTeclions. J'ai Irouv^ beaucoup d'utilite aux obfervations que i'Anatomie des qua- drujx-des & des oileaux a fournies a feu M. Petit , &; je me fuis attache an mcme plan , en prcferant les)eux des poillons, que cet iliultre Acadernicien n'a pas fuivi a\'ec la meme conf tance que ceux des oileaux fie d^t% quadriipedes. 11 m'a [xiru , en dilfequant des animaux de cette cialTe , que ieur ftru dejour fur la Ph) fiologie , & qu'elle e(t infiniment plus fimple &. plus aifee a (ailir que celle des deux autres dalles d'animaux : cell un inconvenient pour moi que d'c'crire dans un grand cloignement de la mer , }l ne me rtlle que des poillons d'c^u tlouce, qui generalenient ont moins de \okime; le laumon, la iruite (S: la caqK; en font les jilus gros , car le filLire du lac de Moiat cll lorl rare , &. jc ii'ai pu m'en procurei' julqu'ici. DESSCIENCES. 77 Je ne me fuis ps bonn!; dans moii travail au point de ncgiiger les aiitres clalks d'animaux , j'ai dilicquc gcncralemcnt tout ce qui m'eil lonibc fous ies mains; il en a itTultc des induclions qui m'ont guide dans bien des doutcs phydologiques. J'ai peu lu (iir cette maticre, & je n'e\po(e que le rcluitat de mes propres reciierchcs : i'Anatomie-ciitique alonge tiop ks ouvrages , je crois qu'on doit la faorner a la flrucliire du. coi'ps huinain. Section I. Sur Ic Ncrf opaque. Le nerfoptique eft toujours confidcrable dans les poiflbns, line grande parlie du cerveau ell iledince a IliI louinir de la moeile. Les poiflbns n'ont que des tubercules pour tenir lieu da cerveau ; le iiombrc en e(l intgal. Les deux tubercules qui peuvent porter le nom de couches des rierfs opuques , out une (IriKflure conftante dans tons les poilTbns que j'ai dillcqucs; ils font creux & contiennent iin venlricule , commc dans lesoilcaux ; les deux principales racines du nerfoptique en fortent, i'antcrieure part de fcn extremity antcrieure , la poflaicLire en fait le loLir , & lort de fon exlre- mite \ oifine du cervelet ; elle forme inluieurement une ligne blanche , dans lac|ucile viennent fe rendre des fibres l)lanches fans noinbre , qui partem de toute la couche ; j'ai vu avec plaifir la nailfance de ces hbres , que j'ai retrouvees dans la ix'tine, Ces couches (but jointes, dans un grand iiombie de poilfbns, & peui-cire dans tous , en deux endroits par des hbres tranP veriales , qui paioillcnt tenir lieu de I'union qui manque aux nerls optiqucs : le premier endroit ell (iijKiicur , & prelque a I'origine antcrieure des couches ; le lecond e(t inti'rieur , il eft en a\ant des buibes des nerls olladoires de cha(juecbtc; cette dernicie rainiun e(l fort conlidcrable , (Sc prend d'alfei loin aux racines de ce nerf. il y a tacore deux paires de nerfs qui vont u I'ocil ; le nerf. K iij. yS Memoires de l'Acahemie Rotale ciliaiie qui eft conlidciablc, &. Ic iicrf nuilculaire : je ne les ai pis fuiM-s J ornus comnicje viens dedire, les iierfs opliques fe joignent a leiitrte dcs deux orbites , en leccvanl la gaiiie robullf que leur toiirnii la dure-mcie. Je Its ai vu le cr()i(ctcoiinamim.-iit ^ dans loLites \cs eljttces; iSc le ncil qui viein de la [xirlie droiie ilu cerveau , va (e rendre dans i'ail gauche ; ils ne k nu'lcnt point dans rendroit ou ils (e croileni , & on les fcpre Hiiis d.chirer la nioindre libre. II proit aflez difficile de dire jmurquoi la Nature les a R'unis en apinience fans les mcier, & (xiurquoi ellc a ddiinc h nerf gauche a I ocil droit : cette dcrnicic (Iruflure parolt Icnir a un cioileinent gcnci ul , qui paroit ctre nc'cellaiie dans le f)(ltiTie nicdullaiie , & dont les c-ffets lont vilibles ilans I'honime par ia paral) lie di.i cote oppofc a cclui ou le cerveau e(l blelic ou conipiimc. Ce nerf revctu d'ujie gaine fort fi)'idir &. dune pic-mcre vafculeufe , va (e rendre a I'ocil; il \ eiure toujours par le cole inleinc de I'ocil , a une dillance confideratjle de I'axe longitudinal. La ftrudure du nerf optique efl aficz fimiile ; il c(t pariage par failccaux mcdullaircs lort apjxirens , blancs & opaijues, eii fibres; ils sVpanouilftnt dedans, & foriuent des niembianes adez larges: cell , tn petit , la ni^.iie fliudure que Malpighi a deioiivcrte dans le ihon ; ces failceaux nc fedecompolent pas bien nellenicnt , inais je n'ai jiunais entrepi is de les dcconipoler , fans a\oir iiu moins vu un ceriain nombre de hbres , qui Hnilloit une toile celtulairc ; ces fibres etant fort jirelkes ont KuLfCcJup de con!i(iance ; tiles loni allcz apiurcntes dans le mujiicf , dans la truite. Section II. Entree Ju Naf opi'iquc. II cfl iifTez fingulicr que les poilfons dilTerent dans cettft prlie dr la ilrudhiie de I'cvil ; il y en a qui ruiveiu cclie de« piluux , &. d'auucs qui iinileiit ki quadrupcdes. DESSCIENCES. Jf) La fliii^ure i}^ti quadriijxJcs eft la plus (imple ; c'eft cclle que Ion trouve dans la carpe , la lotle , le inunitr , la tanche. Le nerf opticjLie y eft convert dune enveloppe fort dure; il peice la fclcrotique , & produit auftltot aprcs , la mem- brane argeiiu'e , qui licnt lieu dc choroVdc ; il donne a quelc]L:e diftance de cette membrane , la membrane vafciikiire qiie les poiftons polsedent leuls ; il continue fa marche loujours cylin- ciriquc , & ce n'clt (|u a une ligne jilus loin quil produit la rctine. Tout cct intcrvalle eft ctroilement envelojipc de la membrane noire dans pludeurs poifibns , Sc le nerf eft rctrc'ci dans pluiieurs efpcces ; il a quckjuefois commence de paroilie noir , a\ant qn'il ait pcnctre par la fclcrotique , 5c cVft la pie- mere (|ui produit la membrane noire ; rextrcmitc du nerf paroit conime un cercle rayonnant , fort blanc , avec une ou pluiieurs pointes dans fi furface. Le munier , par exemple , a un nombre de filets noirs formes en broflcs ou en petits pinceaux ; Je n'ai pas pu y dc'montrer une lame blanche cribk'e de trous , dont ies trous innombnbles , de plufieurs grandeurs , laillent paftcr la moelle, quand on la prefie , dans le bctuf , dans le cochoit ou dans le lievre. Dans le cochon , la ftrucfliue de cette lame eft aifc'e a apercevoir; c'eft \.\\\& multitude de trous que joint iin tillii cellulaire ; une partie des trous eft grande , c'eff jx)ur Ies vailicaux , I'autre ell trcs-fine & deftinte a la moelle;. cette lame m'a tou/ours paru blanche & iieltement fcparce de la lame interne de la choroide. Dans Ies poilfons , la moelle (ort en mnffe quand on prefie le nef opiique; ce nerf sVpanoLiit cSc forme une coupe ronde dans Ies uns iSc en portion de cercle dans Ies autres : Ies deux lames de la rctine fortent de cct epanouiliement. Dans la c.upc, dans le munier, la tanche &. la lotte elle fort de ia circonfc'rence du cercle par lecjuel le nerf opiiqiie s'epai nouit ; il piroit en (oilir comme des pointes ou des pinceaux; ehatjue pointe eft un laifceau de fibres qui vont le Icparer & s'epanouir pour former I'arachnoide: le tout forme un enionnoii; qui fort de Tintcrieur du nerf optique , &. la lubftance piiU pcule ks eii\ iiOJine : ces fibies font plus tranfpareiUcs que la > 8o MtMOIRES DE I.'ACAD^MIE RoVALE fiiblhnce du ncrf opiique, & jc n'ai jamais pu luivie \es filets du nert juKjue dans la icline, quoiqu'il y ait dci librcs dans le nerl &(. lians ia re; inc. Dans la in.iiie, il.iiis le launion & dans I'ombi-e-chevalier, on retrouve la ftmcture dcs oiL-aux ; If iiei f opiique donne a jx-ii prcs Ics meints membranes, mais il le dilate tk lorme un arc lie ceictc ; un appendice moins long que d ms Ics oileaux s'a\ance jxiur loulcnir la nliiie pir lecole extnieur : la coupe de la menibiane noire , qui laiife piller la moelic du nerf, ell elliptique, Si Inn dcs diametres e(l a I'autre comme trois a un , & m^me dans unc plus grande proporiion : la moclle du nerf oplicjue y proit a nu. On y voit le nerf opiique le terminer jxir une furface ctroite &. blanche , dont on pent detacher tous les relies de ia mem- brane noire; cetie furt'ace elt longue comme dans les oileaux', une arlire en pircourt igalement la longueur, mais I'cveniail y ell d'une llruclure di^aenle: j'ai vu dans la truile la pointe fine de ceite queue du nerf opiique k jxirtager julqu a produire deux ou trois pinte;iux, qui fe divifent en ra\ons pour prodiiire des fibres de la membrane arachnoide , (jue la membrane pul|ieufe recou\ re , mais cela ell alfez diliicile a \oir ; cette membrane puliieufe fort pllnieurement de la circonfcrence de cet onglet , ik eile ell nee avant que les pointes du nerf optique sVpanouilltnt , mais elle a toujours un o-il dilkrcnt du nert. Dans les oifeaux , une membrane, qui fert de Iwfe a leur pc'igiie , couvre fenlrce du nerf optique; la m(jelle. en pitllant ic nerf, paroit en forme de vermilicaiix dans la meme circon- fcrence. Qiiand cette membrane ell enlevte par la maceration , la moelle du nef optique fe trouve a nu &. fans couvcrlure; cell d'eile (jLie nait la rciine. Tout cela ell fort vilible dans le heron. II jxiroit affez dilTicile de troiiver la rail^in de cette diverfite dans la Itrudure de I'organe principal de la \ue i\cs poilions, mais il en rcfulle wne maxime bien utile aux Fhjlicieiis; ils doivenl le mettre en gaidc coiiire Ics indudions. Section III. DEs Sciences. 8i Section 111. La Rciine. C'eft cette membraine , premier orgaiie Ju plus I)eaii Jcs (ens , oil les poilioiis oni ie mieux rccomptnlc ines peincs , il eft prefqiie impoHibiedc rieii cliltiiigtier dans laretinedes btrufs, (\i:i (iiouloiis &; des qiudrupcdcs prelque g'.iieralemeiit : il eft vrai que ladrelle de Ruylch &. d'Albiiuis eft pirveiiue a dil- tinguer dans la rciine uii releau de Nailleaux que recouvreune pLiljx; hianehe; je I'appclle blanche , quoicju'elle l(;il giisatre & li'aMlparente; car pour la voir il iaut nuceilaireniciU de I elprit de vin , qui la rend opaqiie & qui la l)lancliit. M.ilgie ces htureulcs injeifliuns, on ii'eil pas encore [iar\enu a feparer dans la retine i\tu\ fcuilleis (eparcs S; eniiers , I'uii de I'autre; M. Zinn paroit meine en di/elperer. Dans les poilions, on voit plus & (ans la moindre dilH- cultc; toute la precaution neceliaire (e reduit a le fervir (}its yeux les plusfrais, car la retine tit trop delicate |X5ui (tipporter ies moindres coninienceniens de putrelaclion , & elle eil d'abord detruile: il n'y a qua feparer de cette tunique celles qLii la couvrent, ccia fe fait asec fiicilitc; on \oit alors, par le vitre, I'agrcable fpeclacle dune infinite de fibres blanches qui partent ou du cercle terminaleur du ntrl opticjue ou de fit ligne blanche ; ces fibres le [xjrteni comme des i-ayons a la peripherie ik vonl fe terminer au grand cercle de la retine, qui lui-nieme efl attache a la membi-ane viuee, le long de I'origine de i'uvee; on laille enfuite I'a-il dans de leaii-devie pendant (luelijues jours , la retine s y endurcit ; elle eft natu- rellenient fort epaifie dans les poiffons : on fend alors a\ec iin fcalpel iin pen fin Ion hemifphere, depuis I'infcrtion du iierf opticjue jufqua la circonlerence ; & avec iine pincette & le fcal})el , on en detache une membrane pulpeule , foiiveiU comme grc'nee en dehck's, beaucoup plus cpaifle c]ue la clio- roide; cette lame efl parlailemuil lilie du ciile de la lame fibreufe &. sen lepate loiilc cniicie : 11 relle alois de la reiiiie un Man. 1/62. L 8 i ,M E M O I R E S D E I 'A C A Dl^ M I E R O V A L E iKinifjilicre appliijui.- Iiir le corps \ ilic , loinic par une mem- brane exiruiKMunt line, tranlparcnlc dans IVaii-de-vie n.tnie, qui foiiiicnl (!?c qui ivunil Its tibrts (]iie jc \ais ilcciirc. Je I'ai |iR'|Tarc dune autre maniiie , en dccouvrant I'hc- milplicreix)fltrieur iS: en enlcvanl Ics irois lames ile la dioroide; j'ai cnlevc alors , en ralant avec Ic Icalpirl , la mcnibianc piil- peiile , & la lame araclinoVde, \ingt iois plus fine, a kule COLIN trt le vilre : fans Icalpel mcnie ik fans art, ccite fc'jMra- tion fc fait au bout de deux ou trois jours dans la carpc 6i. dans le munier; la lame pulpeule s'y dclache de la circonfe- rence du nerf optique &. laille la lame fibreule a nu : ilans la tanthe, la clioic e(l encore plus cvideiite, Its fibres y font beaucou|-) plus grollcs & plus diflincfles ; elles y font n;iiurcl- Icment kpaicVs de la membrane pul|xrule; on y volt dans la coupe dun evil ik dans 1 lKmilplicre|X)ficrieur, une loucoujx: formcc |xir la membrane jxilpeulerempiicdc fibres qui lioilcnt au grc de lean. II n"y a done abfolument aucun doulc qiie Ics poilfons n'aient, au lieu dc rtline,deux meir.branes dilliiicfles }>ar tous lesaiiribiils , c\. collets I'une hir I'aulre ; rcxicrieiire, plus I'paifle que la ruyltbienne , j^rut porter ie nom de ^//^f(//i' , eiic I'efl eflectivemcnt ; ik rinicrieuie, vingt fois plus mince, mcrite parfaitcment celui iS'tiiiicliiiouk' , qui vaque dopuis qu'on s'cfl iervi du nom de capiule pour le clwton du crillallin, J'ai appris a les (cpirer lans maceration 8; fans efj^rit-de-vin fur les plus petils poilfons. Quoique re foil dans les poiflons leuls que Ton \oit a\ec facilile ceite flrudure, je ki crois conflanie dans toutes les cblies d'animauv. J'ai iiouve dans le coclion , dans le chat, dans le coq d'imle , dans 1 oie & d.ins ie lit ron , le moycn de detacher Li mcinbrane pulpeule de larachnoide ; tile s'en f(;pare dans le chat en raclant la rt'tine avec iin ltal|xl bien fin , & dans le coi| d inde cela (e fail encore plus aili'nient. 1^1 maceration fcule dclache ces grains pulj)tux tlans tons les aiiimaux, Ces experiences reunies a ceiies tie Ruylch tk d'Albinus, DES Sciences. 83 vcrificcs par M. Mxiler, M. Ziiin & inoi, nc lailTent aiicuu doiile, (jiic: I'liomme incine ii'ait Li ixtiiie compolce tl'Line menibnine rriLilqueule, & dune nraclinoVde. Poi;r Ics tibies, je !w ciois oi^alemeiit commiines a foiites les clalfa craniinaux ; je les ai dc'couveiles *.laiis le coc] d iiule, oil elle? font tort appaientes vers iexlrL-iiiilt' de W'ligkt d'ou foil \a iciiiie.tk qui fd une c'plpli)(e du nerf opiicpe. Dans I'oie j'ai vii ia rcline (qwrc'e tie la lame piilpeule , iang<'e en lignes paiallcles; les fibres lout tres-appaientes dans !e lievre (parmi les qiiadriipcdeii) (]iioic]iie beaucouppKis fines que dans les poiffons, & il It'ioitaiie/. eUjmiani queces fibres regnaffcnt dans toLite la clafTe dcs poili()iis , dans une panic des oifeaux , & dans une parlie d"s quadiupedes , pendant cju'eiles feroient exclues d'une aulie pai'tie dcs quadiupcdes & des oifeaux. Je ne dis qu "un mot fur ies vaiflcaux de la retine <\ts qua- drupcdc's: ils loiil evidemment en partie veiiieux , & en parlie artel iels ; leurs troiics font rouges, & leurs tranches palilfent p:u a pen , julqu'a fe rendre invilibles ; c'efl iiii exemple evident de la produclion des vaifieaux arteriels du feconci rang; elles torment dans le boeut &. dans le cochon , & ap- paremment dans tons les quadrupedes , un cercle \afculeiix a la grande ciicontcrence de la reiine, c]ui eft colore' de rouge : je n'ai jamais vii iii dans les oifeaux , ni dans les poiflons , iles vaiileaux rouges fur ia retine ; p>ur le cercle il paioit ctie le nienie que le cercle du viuc- que nous allons dt'crire, Je fais line (econde remarcjue fur la iviinedes jwiltons : elle eft conftammcnt couvcrtc d'une mufctMik- noire qui fe forme en lames & en grains, & qui luinie de la lunique noire de I'oeil : celte liumeur le relrouve dans les oifeaux & dans les quadrupedes qui nont pas de tapis; je I'ai vue tres-abondante dans I'oie , dans la pie , dans le heron &; tl ins I homme mcme ; dans lous ces animaux il eflcommun de tiou\er la retine cou- vene d'une lame noire, qui s'elf detachee de la mcinbiane rnyflhienne ; en prenant un j>eu de (()in. on decouvre dans la truite , tians le (aumon & ilaiis tons les poifions que j'ai vus, Ihcinifphere pollerieiirde la reiine entierement reconvert dune Lij ?4 MeMOIRES DE l.'AcADIiMlE RoVAI.E lame coiitiinic , S: qui reliemble a une coupe toiite noire ; cctte niucofitc , doiit la coulciir tfl exircmement foiux'edans tous les poilions , rend le i\(lcine de Maiiolle impo(ril)!e, puilqu'cllc emixclie t'videmment les rayons de la lumitre , de paivenir jukiu'a la choroide ; la choro'ide ne iece\aiit point de ravons , ue latiroit fire I'organe de La viie. La it'iine fiiiit an commencement du corps ciliaire , & s'y attache par un cercle rentorcc , qui eft colic au vitrc : je n'ai jamais pu la mener plus loin dajis les poilions , ni munc dans les oileaux adultes. Section I V. Lf Vine i"" fi-s Va'ijpaiix. Le viirc eft fort petit t t'lolle de cinq rayons ; mais a cote de tcs rayons i'on voyoit clairenient dei lignes tjui partoient ilu centre , ;s plat ajilerieuremcnt. J'ai fait bien des efforts pour diftlnguer les vajlltaux du crifliHin : jai commence a y rcuilir dans un oifiau de laclalie des canards , nuis dont le bee eft courbe & le patais arnie de quaiie rangees de dents; il vit de poiiions & frcquenle le iac Lenian; la teie eft fauve & le relle du corps ell bianc. Dans cet oi£-au , il fort una inimite de vailicajx droits du cercle valculane cjuc noas venous de deciiie dans les pt)ilions, qui embraile le viue dans Ion union avec la retine , &. c]ue les oilt aux ont .a pen prcs leinblablc & dans la incme place. Du cercle \afculai re de I'oilcau dont je vitns deparler, lortoient Si Memo I RES di: l'Academie R ovale des nvons laiis iioiiibre , gcncnilcinent ilroits .S. liniples, il y en a\oit |xu-lout aulli d'arqucs , d'oblicjiies &. de ramcux ; ils 5'auaclioiciit lous au criflalliii , plus en anicie que les ra)oiis ciliairci. Je Ics compirai avcc ces rayons , 8c nieine avcc les peiits ravons iniernudiaiies qui ne sVlcveni poinl , &. je les tiOLivai beaucoup plus jxrtits & plus nombicux. Je m'a(Ji:rai , jxir rinlpeeu moinsque la circonCcrence de railathe de la membrane valculaire a la mtmlirane noire , is: les deux evtrcmiiis, yieu cloignccs I'une ile I'autre, fe icr- minent en cul-de-fic: j'ai irouvc cet anncau dans tons Ics jx)illbns ; la caijie en a un autre beaucoup plus pelil , place piefqLie perpendiculairement dans i'inlervailc qu'il y a d'une extrcmkc a I'autre. II rellen-.ble, qiiand il e(l frais , a une gelct rouge ou a un ti(!u cellulaire abreuve de fang, &. (ur-tout a la ccllulolitc, qui dans les oileaux aquaiiqucs tient lieu de ligament ciliaire: il y a un lillon triangulaire tort cvalc, pre- pare ilans la meinbrane noire & fait pour recevoii" cet orgaiie , jnais il s'y attache tort Icgcrement : quand il a etc maccVc dans I'eau-de-vie , il re(icml)le a un mulcle. 11 le (qxire en lames parallcles, qui elles-memes /ont tornu'es par des fibres droi les jxuallcles entr'eiles, & on y voit des vailieaux innombrables Ic di\i(er dans leurs intcrvallcs. II e(l bien difficile de iL terminer la nature de cet oigane; Je nombre des vailieaux qui vont s'y rendre & qui en fortent, la couleur mOme iait loup^onncr tju'il a ilu rajiport a la circulation du fang. La Nature atiecle la forme circulaire dans I'cril ; j'ai cite le cercic du vitrc. II y a un cercle vt ineux un pen plus en avant de ]a membrane noire , bien marque dans le heron , dans le coq d'Inde 6c dans le canard (auvage; ilans le dernier de ces ani- maux il eli ile la plus grande beaule: ce foin Irois cercles rouges fort apjxirens & places I'un a cote de I'autre, iormes jwr des vaitTeaux de la ruyfchienne , (jui (e tlcloitrnent de leur ligne droite iraturelle & fe vont coniinuer a ces cercles : I'entre- deux de ces cercles efl ra\ c & convert d'une cellulaire rouge comme I'organe dont nous \enons de |)arler; I'inlcrieur efl raye f Ph^lical. tlieolog. lit, syjii, cap. JI,p. /o^. D E s Sciences. p r & fait le commeiiccmenl du coips ciliaire: il y a un aulre cercle vafcLiIaiie clans ies meines oifcaux plus en avant & a la circonicrence de I'uvc'e; il ell foimc par Ies aiteres longues de la choroVdc, a pen prcs comme dans I'liomme. Mais le cercle dont nous parlons, fe difHngiie de tons ces cercles valcnlaires par f;i grantleur, qLii ies fLirpatie intiiiiinent, par IVpaidciir de ft fnbfbnce & par Ies lames charniies dont il e(l compolc ; cell: un veritable mulcle laniine 6i fihrenx , lie la nature des (pliin(R:ers : s'il (e racconrcit , il paroit tirer la ruvlchicnne conlre le neil optique, & comine le ciKlallin y e(t attache, il doit (iiivre & (e rapproclier de la rctine. Lcs poiirons carnaciers, tels que la triiite & le laumon , voient de loin leur proie, c'efl apparemment pour la mieux diftinguer, que le cridaliin (e rapproche du ueit optique &i que I'ocii s'accourcit: il s'enfuit qiie le pinceau de layons ne fe ferme pas entre la rctine & le crifbllin , mais qu'il fe prolonge jufqu'ii cette membrane. C'efl un pen au-dela de ce cercle que la tn- nique argentce \a s'attachcr a la membrane noire, a laquellc elle va fervir d'enveloppe extcrieure; cell elle qui forme liris, &. la membrane noire prodiiit TuNce. Je n'ai point trouve de !d/jis aux poillbns Sc aux oi(eaux que j'ai dilkqucs; il manque aulii au cochoii, au iievre & i. pludeurs autres quadrupcdes. Section VII. Si/r rUrcc & le Corps ciluiinr. Dans Ies poiflons , I'iris ell fort diflincl de I'uvce , it e(l ordinairement argente ; on le Icpare (ans peine de I'uvce qui eft brune 8c qiii a des vaillcaux rouges, dans lelcjuels je n';u point remarquc de dire^lion particulicre, L'nvce a dcs iibrcs alicz mal marcjuces, & je n'ai point VII de contracl;ion a la prunelle des poilioiis tjue j'irritois; elle eft cgalement infenlible aux \arilations de la iumicre, comme je I'ai Icinvent vn, en exjwlant des |X)ifIbns en vie a la forte ilammed'uiie bougie fort \oiline, & en oblervant I'oeil pendaiu M ij 02 M^MOIRES DE l'AcaD^MIE RoVALE que ceite bougie s'cloit;noit, Je vais rapix^rter ici un phtiio- meiie bicii fmgiilier & (jui ne m'a lailTi (jiuine fois , mais que j'ai vii bicii R-cllcinent. Je diircqiiois les yeux d'un jemie cliat ; la iininelle tloit extrcmement clargic, elle left tl.iiis tons les animaux inoits oil moiirans que j'ai vus; le crillallin en paioilloit opaque, je vouius iui leiuire la traiifixiience par la dialcur, a limilation de M. Pclit : je mis I'cx-il lur un foiiriicau mt'diocrtmciil chaud , Sc je li." repiis bientot pour en coiilinuer la dilicdion; cVloit vingt-trois heures cxacfles apics que I'aniiml cut etc noyc : qaelle fut mafurprifc aprcs une minute ou deux , en examinant cet ceil , de trouver la pruntllo retrecie au dernier jx)int & i'iris dune largeur qui me j^ermit de voir cette admii^ble ftruclure, dont riiomme e(l egalcmenl orne: il y a dans I'iris iin cercle exterieur qui paroit vakuleux. Les libres s'etoient prelque redrelH-es \nr I'exlenlioii que I'iris avoit foufferte , & (e rendoient de (a circonference au cercle i-a\onne, cjui eft a quelque difknce de la prunclle : ce cercle rellemble a la maniere dont on [>eint lesetoiles, c'efl un polygone courbc cir- culairement , dont les anHes font allernativement fiillaiis iSc rentnuis. II c(l preVilement le mcine ilans I'liomme, &: il y donne , comme dans le chat , de leconds rayons qui vonl (e terminer a la priinelle mcme. Un duwt tort lin lecouvre ces iibres. Ce mouvement, airive tant d'hciires apres la mort , ne me rculTlt point dans d'autres cliats du meme age , Si. {'explication III plienomcne piroit bien difiicile: c'cft un nouvel cxeniple d'un mou\ement animal tres regulier , aiiquel on ne (auroit ilire que I'ame ait eu la moindre part. Qi;e!que temps aprcs, la prunclle (e ililata d'elle-nieme , & ce fjl lur- tout la dillance du cercle rayonne de la prunclle mcme , qui s'augmenta. Les quadru)xdes & les oifeaux out le corps ciliairc , fait i peu pres de mtlme : ce ionl dcs lignes cjui paiient dj la cliorcVule en fcrpenlant , qui s'elcvent jieu a jku , le dctachent a la liii de I'uvee , & Ic pofciit fur k cn'n.illjii ; elles font recouvcrtes ci DES Sciences. p3 dans pliifieurs quatlrupedes , &. rLii'-tout dans le coclion , d'uii rcfeiui admirable , a mailies feirces & pief(]iie cances ; je I'ai leti-oiivc dans le canard (auvage : dans le licvre , ce font des membranes Hottanles qui , ai)res s elie clevces , iede\iennent plus c'lroites, & s'atlachent a des fibres de Invce , commedes tlrapeaux a demi dcpl())cs auloiir de la pi(jLie. On a [)caiicoiip difpnte (ur ce corps ciliaire , iS: on I'a regarde milme aliez generalement , comme une efpece de mufcle, propre a pouffer le cridallin conlre la cornee , & par cxjnfcquent a faire rencontrer fur celte derniere membrane des rayons qui , fans ce mouvement , fe feroienl rcunis a\ant que d'arrivcr jiilqu'a cllc. M. Zinn a cru s'affurer que ks floccons qui font coucht's fur le crillallin, ne s'y attachent point du tout; & je crois que c'efl aflt'z I'apparence qui s'oflre dans les quadrupctles & dans les oifeaLix. Mais comme j'ai eu des occafions reiterees devoir lecriHallin deplacc , fur-iout dans les yeux des qiiadrupcdes trop long-tem|is confervt's, je me (uis occujK' a clierchtr quclqiie lien c[ui puilfe letenir le crillallin dans I'etat naturel ; il ne s'cn ofFre aucun , des (jn'on abandonne le corps ciliaire: le \itrc sy attache, a la vt'ritc , )wr la zone ciliaire qui forme le cerde godronnc de Petit; niais le \itrc lui-nicme n'a rien qui i'attache dans les quailiupedes ; a peine lui connoit-on qiielques \ailicau,\ par une efpece de conjec^iure ; il n'y auroit done pour retenir le cril- lallin que le \ailieau central , fi loible , ii long & fi aife a plier. 'lout bien confidere , je foLipfonne, malgre les apparences contraires tlans IVx-il du cadavre , que le corps ciliaire e(l fait en partie pour foulenir le criflallin; (es rayons paroillent tenir a la caplule du criflallin par la colle noire, qui dans le vivant fert ai^pareminent a les louder julqu'a un certain degre a celte tapfule ; & leur trandiant s'engageant dans les f'lllons du cerclc godronnc , paroit s'y coller cncoi e par la meme mucolite noire. L'Anatoniie comparee vient ici a mon fecours : dans le cliat, le crillallin tienl a ces rayons allez fortement; il ie5 liraille (Sc les ctend quand on Itioigne. 11 ell ^rai quon peutj M iii 94 Mli.MOIRFS DE I.'ACADI^MIE RoVALC avec nil piiice.ui liii, ili.'taclicr ces nicmes ravons & Ics repfier ; nuis celt .ipiMicinmeiU en les dccolant , car d'enx-incmcs ils foLiliemient iine violence allez conlidcrahle fans alxiniKjiincr le crill.illin. Dans Ic licron, la chofe c(l plus cviilente; cet ani- mal a I'txil lort grand, &; fur-tout fort large, &; le crillallin large dans la nicine -projxDrlion. Dans cet animal , les rayons ciliaircs s'aliaclient inlc|xii-ablement a la capfule, a iine diftance confklcr.iljle plus en de\ant (S: en dedans que (on plus frand ccrclo. Mais dans ce meme heron , un ocil lailfe dans la tOte pendant quatre jours, a eu Ic crillallin mobile & les rajons ciliaires enlicrement detaches comme dans les quadru|xdes. Si done la pourriture detache le crillallin & le rend rou- lant , c'efl en diliolvant la mucolite noire, qui dans la memes fujels , rend alors I'humeur aqueule d'une couleur de cafe, &: qui par conlequent decole les rayons ciliaires, & d'avec le crillallin & d'avec la zone ciliaire. Si dans les cadavres les rayons ciliaires plient ou (e lailfent dc'tacher, Je luis perluade cjue c'elt un commencement de ]X)urriture qui les a decoles dans les fujels qua vus M. Zinn , &. que j'ai \us. S 'E C T I O N VIII. Sur la Comct'. Je ne dis qu'un mot (ur cette membrane, elleefl fort plate dans les poillons, mais cela n'efl pas grneral; la lolte I'a autii coJive.\e que 1 homme ; elle ell lort niinec dans Its oileaux aquatiques. Lhumeur aqueule qu'on a dit manqucr aux poIlT()iis, ne Icur ell pas tout a-laii relulec; ils en ont tons, & quelques-uns d'eux confiderablement , comme la lolte & mcme le laumon. 11 efl vrai (|u'clle e(l vi((|ueufe dans um paitie Ai:s poillons, mais el!e bien lluide dans le fiumon. L'iiumcur vitiee ell glutnieule au jx)int de le lailier de'|)ouiller de la membrane & de le foutenii'dans cet elat. Je n'ai pt.iinl ililTeque de chouelle : DES Sciences. 5)5 le quatlnipecle qui m'a paru avoir le plus d'humeur aqueuje, c'efl le iievre; (a coriice eft aulli la plus convexe. l,a kltrotiquecles oilc;ui.\ aqualiques ed conijiofi'e tie deux lames; i'extt'rieuie e(l membtaiieufe, I'iiitcrieure e(l ile conie fine 8c ti-aiifparente : elle s'unit avec la conue par uii bifeaii tres-apparent , en rcmoiiiant ku- elle extcTieuiemeiil. Dans le licvre, elle. leiiftinie la Iclcioticjue & le piolonge^ & le long tie I'intcrieur de ct lie membrane &. ie long de la fuiface cx- tcrieuie ; rexticmitc de la klerotique s'infjnue entre ks deux prolongalions de la coiiit'e, la coiiue y cfl fori tpailFe & fcs hmes innombrables. Dans le fiumon , la /clcrotique eft un cariilage de plus il'iine ligne dVixiilleur, pics de I'tntite du jierf optique : dans lous les poKlons elle tient du cariilage & incme de I'os a quelque dillance de I'uvt'e. Je n'ai encore dilict|ue que quatre elpcces de truites, le (iuimon , la truile du lac Leman , la pelile Iruite dcs Alpes &. i'ombre-chevalier, qui a ie meme caradcre. J'ai dilicque encore trois carj^es , la caipe ordinaire , le munier & le fenat. La tanclie & la perche lont les autres poillons dont je me fuis ler\i. r)6 MtMorFiEs r>H i/AcAO^Mir Rovai. ir M L 1 H O D E Pour trouvcr a\cc la plus graiule precifioii It mouvcment horaire de Venus on de Alcrcure dans lews pa(fages fur le Sokil. Par M. DE LA Lande. 30 JuIIIct T A manicre J'oblerver &: decildiier le padiige ile Vt'inis, '7^-- J — J (]ue j'ai explkjuie, I'orbite, pr ie co-finus de i'ini-iinailon dc I'orbite, qui c(t de 3'* 23' 20", &: Ton aura le mouvement horaire en longitude 3' 57",86. Pour trouver le mouvement horaire en latitude, je eonfidere que6'i^ ==: AC.cof. C; inais par la trigoiionu'tiie l])liuique, on a cof. 6'= cof. N D. dn.N; done CB=AC. cof. ND fin. incliiiailon. Ainii, comme la dillance ND de Venus a fon nocud iittoii (]ue de i"* 4' au temps de la conjoncflion de Venus liir le Soleil, on trouvera laeileiiient que CB , ou le mouvement horaire en latitude , etoii de i4.",o8. Le mouvement horaire du Solcil ttoit alors de 2' 2 3 ",40 , la diffuenee dci mou\ emens horaires en longitude etoit done de74",46 ; fi Ton fait eette proportion , la dirferenee des mou- vemens horaires eftau mouvement horaire de Venus en latitude, comme le rayon ell a la tangente de Tangle, on aura 8=* 28' 47" , inelinaifon de I'orbite relative de Ve'nus , en fuppolant le Soieil ti.\e, ou fi Ton veut , I'inclinailon (ous laquelle Venus nous i>iroilfc)it s'elcjigiier du Solcil. Le colinus de cette inelinaifon apprente ctant multipli^ par la dillerence des niouvenicns horaires ilu Soieil & de Venus fur lecliiuique, donne le mouvement relatit de Venus fur fon orbiie apparcnte, vu du Soieil, jiar np^xirt a laTerre fiipixjlee hxe p 5 ", 5 o. DES Sciences. ioi Lorftju'on a ies moiivemens de Venus viis du Soleil, par rapport a la Terre fiippofce fixe, il ne faut que Ies augmenter dans le rajipoit des diftances dc \'cnus a la Tcire & au Soleil, pour avoir Ies inoiivemens de W'nus vus de la Terre; il lulJira d'ajouter le logarilhme conllant 0,400243 , difference des iogarillinies des difhnces de Venus au Soleil Sc a la Terre, aux logarithmes de c):^",^6, ^^",^0 & i4",o8. On aura ainfi Ies mouvemens vus de la Terre par rapport an Soleil, ru|:)pore fixe, (avoir, 3' 57".40 fur lecliptique , 4'o",o3 fur I'orbite relative de Venus, (Sf 3 5", 35> p^i" rapport a lecliptique , c'efl- a-dire pour le mouvement en lalilLide. Ceite methode (era tres- utile dans Ies pafliiges de Mercure fur le Soleil jx)ur determiner avec precidon Tinegalite qui a lieu dans fan mouvement pendant IVIpace dequelques lieures que dure le paflage ; ii (eroit meme imjwirible de trouver , a iine ou dtiw fecondes prcs , cette inegalitc par lufige ordinaire des Tables adronomiques , il faut abfolument rccourira des formules (emblables a celles que j'ai doniie'es dans ce Memoire. On trouvera une application plus etendue dans le xi.' Livre de mon AJIrommiie , qui elt aduellement fous prelie, oil j'ai donne un Traite adez e'tendu des jxiflages de Mercure & dc Venus (ur le Soldi. N ii; I02 MkMOIRES DE I.'ACADi^MIE RoYAF.E M E M O I R E . SU R L ES SALINES DE F R ANC HE-CO MTl , SuT ks dt'fmts des Sels en pain qii'on y debhe , df fur Us Jiioyens de ks coir'iger. Par M. D £ M o N 1 I G n y. LI Avril T'AI ndemblc dans ce Mcmoire les rcfultats J'un tres-£;r3iid "^ " J nombre d'expuiencei Scd'opcralions que j'ai exiicutcespar ordie dii Roi en 1760 & 1761 aux Salines de Franche- comtc, a I'occadon de quelques plaintes poitcesa Sa Majelle contre la mauvaifequalitedes fels de Monlmorot. Ccs plaintes contenues , tant dans les Remontiances failes an niois d'Aout I7 5p,qu'en difRiens Mcnioires adrellcs u Al. le Contiulem" general, [X)itent en fubftance : « Qiie les ftlinesde Montmorot » prodLiidnt iin (el pierreux & corrofif , (jiii donne un mauvaii •J gout aux froinayes ; que les Iiabitans dw Montagues obliges » de sen lervir, eprouvent une diminution conliderable dans le ). dc'bit des fromagei, piincipale bianche de leur commeice, » l. Pel de Montmorot en qiiantite fuffilanie pour ix'netrer la pate » des fromages, (on acrimonie les briile, les dclsechc, 8c leur » donne une amertume indipportable; que (1 pour eviter ces ac- » tidens on empioie une moindre quantite de /el , on tombe » dans un autre incoiivi'nient cjui n'ed }\is moins prejudiciabie, » cjualors il (e forme (ur toutes les furlaces une croute dure, j> au-dela de hujuelle le fel ne penetre pas, que les cMremites « font amcres & aridcs, & que le dedans netant impregne' » d'aucune ]rartie (aline fe corrompt aid'ment; que ces incon- .. veniens eaulent des peiles irrepanil)les; qu'il en ell a peu pies » de memc des \ iandes falees ; qu'cndn les Iiabitans de la DEs Sciences. 103 Province accouium& a donner dii fel aiix beftiaux , obfervenl « que Tufiige dii fel de Moiilmoiot leur c(t peniiLieiix , qu'i! « occadomie dus maladies & la moitalite des iiounKluns, d'ou «<■ rcfulte la rarelc & la therte du Ix'tail en Franclie-comle. .. Des objets de cette importance ne pouvoient pas mancjuei- de fixer I'attention dii Miniflcie. M. de Tiudaine , Intentlani des finances , I'lin des Honoiaires de cette Academic , dunt le zele pour le bien de i'£,tat, &: pour le progres des Sciences, ne laiffe ecliapper aucune occafion de diiiger nos travaiix a I'u- tililc- publique, ayant projxjle a M. le Conlruleur general de faire examiner a Paris les fels & ies eaux (ak'es des filines de Salins & de Montmorot, je lus charge de ce iraxail conjoin- tement avec M. Hellol : en meme temps M. Dclnans , Conlciiier honoraire an Parlement de Franciic-comtc, Com- miHaiie du Roi aiix falines de cette Province, Membre de I'Academie de Belan^on, liil charge d'envoyer a Paris quel- ques livres des difil'rens lels qui (e fabriqueat, lain en pains, qu'en gros & petits grains aux (ilincs de Salins & de Mont- morot, avec pludeurs bouteilles remplies des eaux des ditfcrentes fburces (alees de ces deux endroils. Cet envoi nous fut remis au mois de Mars 1760, & peu apics nous en recjiimes uii fccond (ait par le Perm ier general de touiiiee cjui le trou\oit alors aux (alines ; je fais mention de ces deux envois , parce (]ue nous y tiouvames des diflerences allez remarquables pour penler qu'oii ne pourroit connoitre bien compldemeiit les dclauts des (els , & prticulicrement des (els en pain , qu'en examinant leur (ormation fur les lieux mcmes dans le travail en grand. Le temps ne ine permel pas d'cntrer ici dans le detail des ex jx'riences que nous a\ons iaiies a Paris (Iparement, & que nous avons enluiie repetees enlemble, M. Hellot £c moi , pour analyler les eaux , & poLir comjiarer les (els des deux (alines de f ranche-comte, j'en expolerai (eulemeiit les re- fultats; les experiences nous out fait connoitre que les eaux Piincipcs de tous les puits (ales, tant de Salins ciue de Montmorot , """™"« '^'"' contiennent en clillolution avec le (el marjn ou jil i^iinnic , dts gypfes ou (elenites gyp(eu(es, (els compoles de I'acide 1 04 Memoires de l'Acad^mie Rovale vitriolicjLie eng.igc dans uiie ixile teirculc, Ju Id cic Glaiilx^r, (£-1 com^iorc dc I'acide vitiioliquc uni a la b.i(c du (cl mariii ) des lels dcliquefcens , coinpolcs de I'acide mai in engage dans line bafe teireufe; iine teiie alLiiine tas- blanche que Ion fepre dii ki gemine ior((]u'on le ticnt long temps en fuliou dans un creiilet, enlin une cfpece de glaile lrcs-iine,8c quel- ques parties grades bituminailes ayant une forte odeur de pclrole. Les eaux de toutes ies fources fik'es de Salins qui le rairembient dans le puits d'Amont, dans le puits a Gray, & dans le puits a Muire, de mcme les eaux du puits de Lons-le-Saunier, de Ictung du Saioir & du pre Cornoz qui fournilient la filine de iMontmorot , nous out paru condammcnt iinprcgnees de ces diircrentes matieres (alijies en plus ou moins grande quantitc.les unes font chargJes dc beaucoup de gvple, tellesque les eaux du puiisde L()ns-ic-Saunier,foil)lcs en lalure, d'autres plus ialc^ Ibnt tres-ameres , a milon du (el de Glauber cju'elies contienncnl , enfin toutes ces eaux , Tins excepter aucune des (ources dt Salins iii de Alonlmorot , portent uii principe alkali rurabondant <]iii fe manifede en ce qu'elles teignent en vert le lirop violat, en ce t]u'elles rc'tablillent la teinture de lournelol rougie par un acide , en ce (ju'elles abforbent des quantitcs fenllbles d'acide vegetal avant que de donner aucun dgne d'acidiic, c'e(l cette mcme tene alkaline dont j'ai parlc ci-deflus : dcvenue luluble j)ar (on union a\ ec un acide, elle pfle a travers les filtres; mais nVtani point (aturce par eel acide , elle agit dans toutes les eaux comme terre ablorbante ; en etfet, quand on y mcle des ((>luiions de vitriol vert, de vitriol bleu & autres fels mctalliques, elle les dccom|X)(c & i^rccipite leur bale, parce que les acides ont moins il'allinitc avcc les fubilances mctalliques, qu'avec les terres ab(()rbanies ; par un grand nombre d'expcriences dont je (iipprinie le detail, j'ai dcmontrc I'exiilence dc cet alkali terreux lurabondant , noji-leulemcnt dans les eaux des puits cites ci-dclfus , mais dans chaciiiie dts (ources & des Hlels d'eau (alee qui s'y joigiient apres les avoir fcrupuleulement examinees en les (aifi^int palier en niOme temps par les nicmes tprcuvcs. DES Sciences. to 5 <5pieiive5. Cclte iv)itioiis , mm loujoiirs en pciiie quaiuilc , itlati\ cineiit 1 cc (juils coiiticiiiieiil ile k\ inariii. "rroilicmenieiit , lorkju'on delaclie les pains de fei fur des brailes ardentci , on Iciir (ail fubir line forte de calciiuiion qui Its allele & lei decompolc en [xiilie; I'eau qui sen dt'gagc entraine avec cile uiie petite portion de laci Je niarin , elientielle a ce fe[ iieutre ; on augineme cettc di'compoliiion par la combufliuii des matieres grades qui le conlunient dans l.i panic intcrieure des pains; ellcs y laillent foment un charbon empyreiimaiique de trcs-mau\ai(e odeiir : enhn i'application immediate du feu fur line |xirtie du pain de (el , occafionne une conii)iiiaif)u nouseile du phlogiilique des charbons avec la bafe alis..iiine JolcJcfoufrc. dii Icl niarin dont i'atide e(l degagc; c'e(l un lupar ftilf/luiris qui (e lorme au coiitacl du pain de lei avec la braife. On sen apu'^oit ailenient en tra\aillant les (oluiions de [el en pin. Aletant (oiivent attache a convenir At:s quantites donnees de ce fel en crillauv ivguliers & parlaits , j'ai conltamment oblerve que les cuillicis d'argent , dont je me (ervois pour eniever les fels graiiics a mefure qu'ils le formoient dans les capfules , fe ternilioient en pen de temps &; fe couvroient de grandes laches noiiis, comme il arrive lorlque I'aigent eft expolc a ia \a[.K'Ui' du (oufre , ou lorlqu'il e(l tiempe dans line lolution Hicpar. Enlin lorfqu'on dillout les pains de (el, on en (qiare, au inoyen des hllres, quelc|ues gros de cendres & de charlxm qui redent toujoLiis incru(tcs dans leur prtie Ixilfe. Tons les deiaiits que je \ icns d'expofer , ajiiiarliennenl c'galement aiix fels de balins & de Alontmorot; iiiais il en e(l d amies qui les didinguent , & d'autres encore ijui leur (out conimuiis , qu'on lie poiivoit apercevoir que dans la province: ceux-ci dtpeiideiii dt:s mauN ai(es manipulations , prclque inevitables dans le travail en grand. Les pains de lels eiivoyes a Paris n'etoient pas choilis parnii Its plus imparlaits; & les malieres ctiangeres que nous en avons lirces , M. Helloi & moi.etoient: en nop petite quantite pour qu'on put leur atlribuer tons les Jnauvais elfels (.'nonces dans les plaintes dii Parlement tie Belan- fon ; mais il iioii;> e'loit facile d'apeiccvoir cjue lo'.is ccs delauts D E s Sciences. i op poiivoient etre foiivent augmentcs par ia negligence des prc- pofcs a la formation des (eis ; que fi , par exemple , on n'enlevoit point exac^tment tout ie fchclot, c'eft-a-dire ie gy|)re qui fe jirccipite au ioiul des potles avant la formation du (ci dans Ie travail en grand ; ce gyple tire par Ie rable au bord de la potle & mclc dans Ie fel a la lin des cuiles , pent occaflonner queiquefois un melange de plufieurs onccs de gv'ple prifes dans linterieLir d'uii pain de lei; qu'il peut en etre de nieme du fel de Glauber & des lels a bafe terreufe, lorfcjue les cuites font pouliees trop loin, c'e(l-a-dire lorlque Ton conti- nue la rdkidlion des eaux, comme il arrive Ibuvent, jufqua ia coagulation de I'eaLi gralTe &: meme de I'eau mere. Le melange de fel de Glauber , de gypfe , de bitume & tie fel marin a bale tej-reule qui vient par la reduction de ces eaux , eft d'une amertume inexprimable : le rable dont on le fert pour tirer le lei precedemment forme , amcne en meme temps ce akigiiliini ; on I'emploie, fms le fnoir, dans les pains de fel, &. malheLir a ceux a qui ces pains tombent en partage ; la coioquinte n'eft pas pkis amcre. On peut toujours cr.iindre ces (o) les de negligences , loiiqu'i.lles ne lont pas direflement contraires aLix inlerets de ceux qui gouvernent les operations en grand. Des pains de fel vicics par de pareils melanges, produi- Puns Jc fj roient tons les inconveniens dunt on s'el I plaint : le lei de Glauber penetrant daiis la pale des (romages, y porteroit fon amertume, de meme que les lels dclicjuelcens : le gypfe arrete tk endurci fur la croiite extericure , empceheroit a la longue le lei marin de pciu'trer au tledans , en forniant a la furlaee iXus fromages un enduit plaireux. Enhn toutes ces matieres , plus propres a gater les \iande5 qu'a les prcferver de la corruption , leur communiqLieroient un lres-maLi\ais gout : il eioil done nc'cef- liiiie d'examiner la foriiialion des lels dans les lalines memes , d'y bien regler les operations qui fepaient ces iliiferentes lubf- tances, d'y etablir les procdles & les precautions con\ enables pour empdher tout melange qui pourroit alterer la pLirete du id marin; enlin , de ne point abandonner la foimalii>n des lels a des iiubaltcnies qui n'cii coniiyJlieiU que les operations me- P ii; Vltiti. rio Memoiues de l'Academie Rotale caniqiics , & cjui pcu\ cut , avtrc toute l.i IxDiiiic voloiitc jx)|]"ib[e, e[ater lies fcis c|u'il ell (acile dc leiidic plus puis inline uue it Icl de mer. Celt dans cette vue que M. le Contioleur gciu'ral me fit I'honncur de madielltT, ;ui mois de Juillcl 1760, des ordres du Roi [)our me reudie aux (Iilincs de Kranclie-comte , k I'etict dy conllater, par de iiouvelles c'preuvcs , Li nature & la qualitc des matiures coiitenues lidns les lources (filers , & d'examijier la tormaiion des fcis, tanl pour en reconnoitre les dcfiuits que pour chercher les moyens de les corrij^er. Les falines de France n'ayant jainais fubi d'cxamen chinik]ue, i'in- tention du Minidcre cioit de faire Icrvir a I'inllruclion des Formateurs des (els & du public, \es analyfcs dont j'ctois charge, afin de connoitre a fond ctlie maiine Sc de dclriiire dilTl'rens prejugcs qu'avoicnt (ait naitre les ddauts oblervts dans les pains de (el de Montmorot. Arrive a Belancon, je concertai avec M. de Bovne, alors InteiidaiU de la province &: premier Prelideni du Pariement, Its mefures convenables pour donner a ce tra\ail i'aulhen- ticite necefBire, Qiiatre perlonnes indrLiites en l-'h>(ique & en Chimie, diflinguces pr leur muite, er(,-oit ea evaporant les ca.ix ilcs foJices ; ces aiguilles brillanlcs & tranfjiarenles dcvienncnt d'un blaiic opaque, lor(i[u'on les met fur une |-)elle rouge ou dans la llanimc dune bougie, elics y Alan. jy62, P T 14 MiImoires de l'Academie Royale roiigiireni l.ins fe fonJre; cniin lor(c)iie je dcireinpois ces fub(t.inces avec un peu dVaii , aprcs les avoir caicmces au cieuret, elles abforboient avec a\ iditc le HniJe , &. prcnoient en j'cu de temps ia durete du platie. C'tfl ilonc un veritable gypic; Sc Je nie fuis alLirc cju'on poiirroit en hire de trts-bons enduits , fi fes i^ypfes ne (e trou\oient pas abondainment aux environs dcs (Iilines ; ces g)pfes font tornus de I'aciJc \iiriuii(]ne en- gage dans une bale terreufe qui leiir e(\ propre; c'efl ia nitme fiibdance gyploiife cjiii forme les incrufbtions i\rs I'pincs qn'ori \oit aux l)alimens de graduation de Alontmorot ; cell clie alifH qui forme les ftaLnHitcs qu'oii aperi^oil en quelquesendroits fous les bafTins des mOmes baliinens. Je n'ai jx^int ni'giig^ I'examen chimiijue de toutes ces maticres ; ces (laiacliks 6c CCS incruflalions calcinces prennent avec I'eau la durete des pldires , ellcs font folubles dans I'cau bouillante avant la calci- nation , & leur lolution chaude prc'cipite en turbiili mineral ia dilfolulion de mercure pr I'acide niirtux. II en cfl de mtme de la partie terreufe qui s'acaimule , s'attachc &. s'cndurcit avec le Icl au fond des poclcs. Le g) pie des eaux de Montmorot diffcre de celui de Saiins par ia couieur cendrce qui domine dans le fchelot & dans I'ecaille; celui des eaux de S.ilins cfl trcs-bl.mc, en forte qu'on pent en laifler avec le fel , fins cjue fi blancbeur en (bit altcrce. II n'en eft [xis de mc-me de celui de Montmorot ; fi on en laillbit au fond des poclcs, on trouvemii dans les pains de fel/comme il anive quclqucfois , des matjties pii- treufes de couieur grife. La blancheur du g)pfe le (ait difpa- roitre dans linicrieur i.\i;s pins de fel de J^alins ; &. c'eft par ceite raif^jn que lexlraclicjii du Ichelot le fait avec beaucoup plus de foin a Monlmorot qu'a Saiins. II fiut une gr.mde quaiitiic d'cau pour diffoudre les filc'- nites & |X3ur les tenir en dilioluiion ; c'eft par ceite laifon que les lels gypleux , contenus d.ms les eaux lak'cs , vienncnt en forine conciete long -temps avant la foimalion du lei iDarin ; on augmente alors le feu pour tenir les eaux dans une forte ebullition ; les parties gypleules condenlces fe rtunilltnt du Ichclot. c E s Sciences. i i 5 $i acqiiicrCiit bien-lot aflcz de pefanteur pour tombcr d'ellcs- nicmes an foiulcle la poL'lc; agitces Si. fouettces vers le milieu tie la pocle par une violeute cbulliiion, elles foiil jetc'es (ans cede vers les bords oii elles font re<,-iies, dans dcs bafFins portalils de tole qu'on enltvc lorfqu'on voit pai'oitre iur la iurface de la nuiire les premiers cridaux de fel marin. On Ji'employoit a Salins c|ue douze bafiins poLir faire ce r.xtr.i<-ii fer\ ice ; j'eii ai lait melUc jufljua trente dans les pocles , autant (|u'il en poiiv(/it tenir an long des bords, & je les ai VLi conllammenl a toiiles les cuites f<)rtlr de la pocle pre(our (ournir de tres-mausais Id, cir ce (el e(t necclTairement imprcgne de loute la quantite de Ithelot con- lenuc dans I'cau tlont le ]X)don a tie cliaige. • Quoique les habitans de la Frunche-comte n'aient point port^- de pl.iinics direcles coniic les (els deijilins, ils sen plai- gnoicnl ce|x:ndanl lans le lavoir ; lor(t|ue jc (uis arrive dans cetie I'rovince, on y cioyoit aliez generalement que tout le (el tie Salins plluil en Suille &. qu'ii eloit remplace p.u' du DES SCTENCKS. 'II7 fel de Montmoioi , qu'on tlcbiloit pour fel ile Salins. Si je rapporte ici cette eneur, facile a dctruire par les fails, c'eft pour faire voir (jue Ifs plaintes de la Province tomboitiU fur les fels de Salins comme fur ceux dc Montmorot. L'exa(fle ft'pai-alion des eaiix grades efl encore une condilioii Scpwatfon trc'S-nccedaire pour afllirer !a puretc des (els, i'anaijfe de ces '^'^ '"" S"T<'' eaux , fuite a Salins, a fourni ime a(Iez giande qiiantiie de (ei niarin & beaucoup de fel d Epfum , tous deux altcrcs par le melange du gvpfe enfermc dans IcLirs criflaux ; I'eau-mere qui rede apics I'cxtradion de ces deux (els, eit prelqu'enticrenient compo(ce de fel marin a ba(e terreufe; forlement adherent au flegme qui ie tiait en diliolution, on le delscclie avec peine, & il retombe trcs-promptenicnt en liqueur : lorfqu'on poulle au feu, foit dans le creufet, (oil a iacornue, ce (cl provenant de la delTiccation des eiux meres, on le trouve accompagne de graillts mincrales 8c vi'gctaies, les unes donnanl une (orte odeui- de pc'troie, ck les aulres des vapeu is blanches empyreu- maliques trcs-d-Jlagreables a I'odorat. Si Ion delseche de mc-nie le melange tics (els ccjiiteuLis dans les eaux grades pour le poiitier au feu dans un creufet , il en loil penilant la corn- bullion des matieres gmffcs, une piquanie odcur de foulre; I'acide vitiiolitjue des (Lk'nites & du (cl de Glauber (e dc- gageant alors de les bales, s'unit au phlogillique des matieres grades, & forme avec lui du (oufre brulant. Les eaux grades de MontnKjrot contiennent les memes principes que celles de Salins, mais avec dts differences remar- quables ; premierement , clles font beaucoup plus chaigees de fel de Glauljer: )en ai fait (ouvent expofcr m froid [lendaiit la nuit, les a) ant fail prendre chaudes dans les pocles a la (in des cuiles; ik lorfque la temperaiure de lair etoil au plus a i DU j degres an dedus de Li glace, je ne man(|uois p.is d'y trouver le icnJe nain une croiite epaide de lei d'Epl'um allachc'e aux paiois des vales qui les conienoicnl : ces nie.nes eaux a Montmorot font aulfi plus charge cs de maiierts gralfes animaies- &C vcgetales qui (on, fournics par les balimens de graduation. Les lourccs de Monluiorol clajil Ucs-foibks en (aluie, &. P iij ii8 Memoires de l'Academie Rovale Ici e:niions jieu g;irnis de Ixjij, on ii'.i pii rtpiciklrc rexploi- talion cle cetle laliiie, peiKlaiil tics- long-temps abaiKloiiiic'e, qua la taveiir tl'Liiie ingenieii(e nu'ihoJe, iiivciiu'e & pratkjLuc d'aboid en Aileniagne , pour concentrcr \ls eaux faLri pir le EAtimrm dc fcul iiiouvemeiU dc lair. Dcs ponijx^s mues par un coui-ant grjdavao:!. ^•^^^ ^ tlevcnt ics caux falces dans des rcleivoirs places au liaut d'un vade hangard long &. ttroit, d'oii on les fail tombcr jxir gouttes, au moyen de pludeurs liles de robincls, (iir des liis dVpines accumulees jukju'a la hauteur denvirondix-luiii picds; I'eau rcpandue en lames tres-deliees, & diviftes prekjua I'in- i'm'i fur tons les brancliages des epines, e(l re9ue dans un vafle baflin forme de planches de fipin jcjinlivts, qui Icrt de kile a tout le hangard : de ce Uliin , les memes eaux font relevc^s & reportc'es par d'autres pomps dans le rt'lervoir lupcrieiir; on les fait ainli palier Si repalicr a plulieurs rcpriks lur les epines expolces de tous cotes au vent & a lair , dont la moindre agitation fufHt pour produire une evapoialion conddcrable , au moyen des furfaces mukiplices que les euix (alces lui pre- fentent. Lorfqn'elles ont acquis, pr cet artilice , onze a douze degres de fdure, c'e(i-a-dire, lorlqu'ellcs font en c'latde rendre environ douze livres de Icl par cent livres deau, on les iaic coLiler dans les poeles de la (aline pour les evajxirer au feu; en cet etat , les eaux de Monlmorot fniu encore infcrieuies en filure au degre naturtl des eaux de Salins, dans un pavs ou les bois font moins communs Sc plus chers. II ne faut done pas recourir a des vices, a iles poifons imaginaires pour Pourcjuoi les expliquer comment on a pu negliger pendant Ii long-iemps lc-b!^iikr"om i^ travail des (els a Montmorot. Avant que les batimens de ircabanJoniiici graduation fullciit eii uCige, ce travail auroit coute cinc] a fix fois plus qua balins, dans des temps ou la laiinede balms cloit plus que luflllante pour iournir a la conlommalion de toute la province, & en mcme temps a la vente etrangere, coiili- d'-'rablement augmentcc depuis le rctabliflement de la laline de Montmorot. Je revicns aux elTets de ces batimens fur les eaux qui s'y concentrent : a force den layer les ballins & les epines , ces aiiLicnncmciil. DES Sciences. iip eaux HmpiJes Sc fans couleur a leuis fources, prennent dans les bilimeiis iine couleui' roiigealre qui s epaifTil a mefure que les eaux scvaporent; cetie teinuue ell li forte loikjLie Ics I'pines font neuves, quelle tache le iel en rouge, de fa^on qu'ou ell oblige de le lejeter &: de perdie ies eaux pendant plulieurs E.nuxcoIoi«s. mois : telle eft la caulc unique decette teinle loLigealie qu'ou volt tlans Ies eaux graffes de Montmorot , & qui n'eft point dans ctlles de Salins ; c'eft elle (|ui produit Ies taches de rouge Stls tachcs. Si d'orangc que I'ojt jemai(]iie dans Ies (els d'eaugrafle, lorf- qu'on t\apoie ceite eau jufqu'a ficcite. J'ai imile ces efiets dans k cours de mes experiences ; j'ai fail infufer feparement dans de i'eau de fontaine des epines coupces par morceaux (S: des copeaux de lapin ; ces infufions fe font chargces en peu de temps d'une couleur rouge cpaiffe , 6c je in'en fuis fervi pour tacher des lels d'une grande biancheur. Outre ceite tcinture , Ies eaux fdces prennent fur Ies epines iin mucilage qui Ies rend plus epaitfes que celles de Salins , ainfi (jue Ies dcbi is des epines &c des infec^es qui poLirrillent dans Its baffins de graduation, ioifqu'on n'a pas loin de Ies purger des moulles Si. des vc'ge- taux qui nagent fiir leur furface , des boues qui s'accumiilent au degorgement des pompes, enfln des fcdimens terreux dont leur fond fe couvre a la longue. On doit Its tenir dans la plus grantle propretc'. Lorfcjue la cuite des fels eft a fii fin , le fel marin fe troiive NcctfTic He baiifnc dans Ies eaux yrallts ; on Ten retire lout mouillc de f""^ , <^i:"""" ° ^ g . ° ... . , Ics Ids. ces eaux ameres & piquantes qui liii communiquent leur mau- vais gout jufqu'a ce qLi'clles foient parfaitenuiit t'goutlccs. J'ai deja dit (]ue ces eauv, tant a Salins qu'a Montmorot, cioicnt fort cliargees ile fel de Glauber, & par conlcquent de fel d'Epluin , a caufe dii melange du ftl niaiin; on n'iguore pas que CCS lels font trcs-amcrs; on fait aulii qu'ils le ciillaililcnt ties prompteinent au froid. Expofer a fair froid Ies fels mouillcs fortaiit des poeles , c'efl enduiie tons leurs criflaux de fel d'Eplum. II en ell de chaque grain de fel marin comme d'une bouteille de verre trempct: dans ceite eau chaude, Si portce au froid ; en pcu vrinflaus clle paroit couvertc dune poucL^e 120 Memoires de l'Acadi'mie Royale falinc trcsamcie, foim^'e par uiie inlmiic Jc jKtits ciirtaux de Icl d'Epruin ; ccs [K'tils crillaux s'unidiiit par Irur coiuacl, & collciit enieinble ks grains tie (el maiiii. C'tU aiiili que dans \es temps (roitis, & jxnJant prelcjue toiil riii\er, Ics fels dcflincs a la formation des pains c'tant [writ's dans les ou\roirs an forUr des poOles, (e changent birn tot en une kulc niaffe dure, dou il coule tres-peii dean gralie dans les cines dedini'es pour la recevoir; au lieu que ccs cu\ts qui conlienneiil plus dun muid & demi, en (cjnt deux fois reniplits il.ins iles temps plus doux, le lei reliant alors en grains k'parc's ik mobiles : dela vient que ia formation des lels en p.iins e(l plus vicicc pendant i'hiver que pendant I't-tc. On n'y devroit jamais cm- ploycr, tant a iJalins qiia Montmorot , que des lels parlaiie- ment egouttcs ; & pour (aiisfiiire a celte conJiiion, il (audioit ctablir dans les deux (alines, comme on I'a fait a celles de Lorraine, des I'gouttoirs toujours cliauds & toujours humides, oil Ics lels rellent \iiigt-quairc beures a\ant dciie porles dans les magafins. II faudroil y conltiuire alfez de magalms pour pouvoir donner un depot de lix feinaines aux lels dcllines a ctie en pain , coinmc on le donne aux fels dellines pour les Suides. Cell une condition qu'ils exigent pour allurer ia pureic de leurs Tcls , & (jui rtuflil toujours en effct iur les fels en grain, parce que, dans ctt inlcrvalle, pour pen cjue i'air dt\ ienne liumide, Its Ills dcliijuefcens provenant des eaux grades, tomlx^nl en lii|ucur, cntiainant a\ec eux le iel de Glauber qui e(l trcs-foluble. DcaW! des Qi, jf ^ I obfervalions qui precedent, que les /els poms cic Id en . , ^ . r r ]• i r gcntral. employes en pains lont iou\ent remplis cle gvplts, comme tous ceux qui lortent des poelons de balins , & qu ils peuvciit £tre encore aboiulacnmcnt garnis de fel d'Eplum , lur-tout pendant I'biver. Bien loin de corrigcr ces delauts , on ne fait que les augmenter en pctriliant les pains avec leiui gralic ; ceiie ea.i chargee de tout le fel quelle pent dilloudre, ne doit rien prendre dans les pins de fel, au conlraire, elle charge la dole des malicrcs I'irangtres par le defkchement des pins : ceux de Monuuoiol loiU lu^elj a une forte d'odtur enipyreumalique T)Es Sciences. 121 empyi'eumatique alitz a|i|)iocliaine dc cellc ilu piflat de ciut; elle eft caiifce par les mucilages &. les maticies grades qui provieiinent dcs batimeiis dcgiaduation , & qui ft- coiifuiiieiit dans I'intcrieur des pains lors du dcliccIiemeiU fur la l)rai(e apres rc\'aporaiion de la parlie aqueule. Ayant rcali/c celte conjecflure p.u' des experiences , j'ai ptnfc qu'une evaporation lenie, operee par line clialeur plus douce, pourroit remcdier a ce dclaut ; mais je fivoisen ineme temps qu'on n'auroil jamais que des pains tres-impurs tant qu'on empioieruit les eaux grades a leur formation. J 'en ai fupprimc i'ufige par iin moyen fi facile & fi fimple, Form.nbn que je ne con^ois pis comment il n'a pas tie plus tot imagine. 'iVeauljouix' J'ai pris du lei en grain bien epurc par iin long d^-pot & deja charge pour palier en Suilie, je I'ai fiit dclieinper a\ec de I'eau douce , j'en ai fait pclrir des pains de Id de didcrens moules, je les ai fait It'chtr lur la braile, (5< j'ai trou\c ces pains audi folides, auffi duis qiieceux qu'on tormoit en mOme temps avec i'e;iu grade. A iialins.oii j'en ai lait les premiers edais , on cro)oit que les parties oncljcufes de feau grade ttoicnt nccedaircs pour co.iguler enlemble Its grains de Icl ; j'ai |-)enlc (|ue |iour \cs bien unir il ludiloil de mouiller Icurs furfaccs, de les preder I'une contre I'autre &: de Its lecher enluite, le contact parlait des fu rlaces ttant, comme on le lait I'ailleurs, la principale caule de I'adhcrence des corps: j'ai vii prefcjue en mcme temps que les parties ont'lueules , loin de produiie I'edtt qu'on leur altribuoit, ne pou\oient lervir qu'a diminiier I'adhtrence des grains, parce qu'elles laident des .;.,;. vides entre leurs furfaces.en le confumant dans I'intcrieur des pains ; la lonir.ilion a i'eau douce m'a mis en etat de le dc'- montrer. J'ai fiit placer dans I'interieur des pains , pendant qu'on les lormoit a Salins avec de I'eui douce, des maticres ondueules & combudibles, (\es boules de ftvon, des gouttes d'huile , des gouttes de kiil , des boules faites dts Itis onctueux qu'on tire dos eaux gralles en les dedechant; ayant fait fcier enluite ces pains de fel par le milieu , ilans le plan de leur grand cerclc, tous les endioits 011 j'avois fait jllaecr Afti nulieres Mem. iyC2. . Q CI 122 Memo I RES de l'Academie Royai.e comb'jdibles, ctoiait inaiqiiw pr dc5 ca^itcs cntoiirces de graiidcs laches h-iines; iS: lorlqu'on grattoit ces laches avec un coiiteau , on y dccoiivroil utie forte odeiir de piliat de chat, odcur qii'on iKipercevoit jamaij dans Ics eiKlroiis iiitcrmcdiaires, ou k' Id avoir conlervii toute la biaiichair; il en a etc do meinc des maticres com bull i hies, en torme jcchc , que jai tait inlcrer dans Ics pains, telles que les boules de ppier, de petits mor- ceniix dc lx)is, &c. aiix eiidioits ou ces coqw avoiein cic del mils , on troiivoit coiiltanimenl les nicmes laches , Ics mcines vides & la mcme odeur;elle cloil accompagnced'iin ircs-mauvais gout. J'ai poiifk' plus loin les expciitnces a Montinorot ; j'ai fait preiuire du Id graiiic bicn pur dans les tonneaux charges pour NeufckUel , j'en ai fait former un grand nombie de pains, ies uns avec de IVau de fontaine , les autrcs a\ec dcs dccocflions , & mcine a\ec de limplcs infulions d'cpines 6c de copeaux de (apin , d'autrcs avec de lean de (avon , d'autres enlin avec du bouillon de \iande; Si. lousayant clclLcht's en m^me temps fur t\es lils de bnile , les pains fomics , loil avcv de I'tau de fontaine, (oil avec de I'eau de pluie, fe font trouvcs dune blanclieur prfaite, fans aucun gout, fans aucune amertume : ceux au conlraire que j'avois fait pt'trir a\ec dcs eaux imprc- gntes de mitcilages & de maticres gralies animales ou vtgtiales, fe font conftamment trouvcs trcs-acres, trcs-amers, fur-tout dans leur partie infcrieure , lemcs de petits trous Si tie grandes Oufc <1cs laches noinitres,accompagncts d'un trcs-mauvais gout & d'uiie aches & He la f ^^ odcur de piliat de chat. Lorluue les dccoclions dVpines nuuvajle (xlciii- ' . , ' , , • i ri da paiju. ou de copeiux de (apin etoicnl ires-cliargees , les pains de lei fe font trouves tdlemcnt alteres Sc cribles dans leur partie balle, qu'on en auroit pris les morceaux pur des fragmens de pierres ponces noires &; rougeatres; ces teinUires font I'dTct des char- bons Iniileux que Ics maticres graltes laiflent ajires dies. Difaw du fcl j\,j Ji;.veloppc & dcmontrc par ces cpreuves la caule d'un ni p.iin . . ,. ' ' /- 1 . 1 «« 1 ■ I de Moiumorot. Vice particulier au fd en pin de Monlmorot , produil par le fejour des caux dans les balimens dc graduation; dclaut que j'ai trcs-complctement corrige par la fupprdlion de I'eau gralfe dtns fa formalio^i des pains ; ce vice a fait decrier dans la DEs Sciences. 125 province le lei de Moiilmoiot , qu'on auroit uouvc aufTi boii, 6c louvent plus pur que cclui JeSalins, fi I'on avoit fait ufa^e du fel en grain ; mais la partie bade des pains de (el ttant a(iez fouvcnt aiim'e <5c tachce par jes malicres grafios , Ton niauvais gout, fon aincrlunie &. 1.1 mau\ai(c odeur empCtlioient It? habitans des campagnes de I'empioyer , foit fur les viandes , foil fur les froniages ; ieur foupe mcine sen reflentoit encore plus , en forte ijue les plus ailcs rejttoicnt cette panic de Ieur iel aprcs I'avoir Icparc^ avec la fcie, ce qui }X)uvoit faire dans les campagnes un dcchet de dix ou doirze pour cent fuf Its (els qLi'on y dillribuoit : celt ce c]ue j'ai reconnu par moi - mcme dans line tournee que j'ai faite en 1 7 6 caccompagne' par M . Defiians, dans les hautes inontagnes de Franche-comte, depuis Sept- Moncel julqua MorUiu, pour conlulterles paylaiis euxmcines , recueillir ieurs plaiiues centre les (els, interroger les Fruitiers dans les granges oij Ton fait les froinages , examiner les de- fauts que le (el peut y cauler , & les dillinguer de ceux qui tiennent a des caules tout-a-f;iit etrangeres a celle-ci. Les dcfauts relatifs au (el , provenant uniquement da gvple, des (els terreux , du (el de Glauber & descharbons emj^yreumaliques itlLiitans de la combullion des maticies grades , I'ulage de I'eau pure pour former les pains de fel a tout redilic. J'ai perteclionne Formation cette nouvelle formation, en fiifint employer I'eau douce ''" ''^"'.V''^ '^ cnaude: on (ait que les (els dc Giauber &: d'Epfum (onl beau- douce cluuHc. coup plus folubles dans I'eau chacude que dans I'eau fioide ; j'ai done penic qu'en chau(fint I'eau pour la formation , elle pounoit entraincr & dilioudre, en s'cgouttant^ les (els amcrs s'il en redoit quelque atome (ur la furtiice des grains ile (el ; enlin qu'elie fuilitcroit par (a chaleur le degagement des ma-- ticres gialies. 11 ed aile de s'en adiirerSc de vender en mcme temps I'utilite de cette mctliode; car d les (tb dont on (ait les pains font emjiloycs a I'ordina'ue , fans etre cgouttcs [tar uii depot iuiiiiant, I'eau douce dont on ks pclrit &l qui s'eji cgouttc pendant pludeurs heures avant le dedechement au feu , y coinracle la couleur Sc la niauvaife qualitc dc lean grade, un gout picjuant , une amerlume iirelijuc iiiloutcnable , (oit cju'elk 124 At t MO IRES DE l.'A C A D E M I E RoYALE ait parte par les pins de Icl de Moiitmoiot ou par ceux de Sa!in5. Rien iie peut mieux dLmonircr la iicccfTuc de fiiivre ma iioiivelle miiliodc, piiilqu'au lieu d'apporicr des principes elraiigers & \ icieux dans les piins de Id , ellc fen encore i Ics en purger *. Quelciues j')er(onnes ont penfc , depiiis que cetle nouvelle formation efl en ufiige, que les pains de fel pctris avec I'eau douce devoient ttre moins pediiis & moins folides que les pains de lei iornics avec I'eui gralie, parce que i'eau douce, a-t-ori -tlit , doit dilloudre du Icl dans les pains, entraiiier ce fel en sVgoultant &; lailler des vides :i fd place: ce raifonne- ment ell non-leulement dciruit par les fails, c'e(l-a-dire par plufieurs cenlaines dVpreuves que j'ai faitesfur le poids 5c liir ii tliireic des pains de (el formes a lean douce, maisil tombe de lui-meme li Ton fait attention que pour la formation des pains on commence pr dctremper 8i. remuer le lei dans I'eau qui doit y lervir , loit qu'on emploie I'eau douce ou i'eau grafle ; il en rcliilte que I'eau douce fc trou\e cliargee de tout le (el marin qii'elle pent dilioudre avant qi.ie le (el , mouillc de cette eau , loit mis & battu dans le moule : ellc eft done (aturce dans I'intcrieur du pin , de mcme que I'eau gvalle , avec cette ditlcrence cependant que I'eau laiurce feulement de fel marin peut encore dilloudre du lel d'Eplum & du (cl marin a bale terreule , comme on le (ait pour peu qu'on (oil inihiiit en Chimie; au lieu cjue le-au grade deja furchargc^ de ccs (els etrangers , ne peut cju'cn lailler dans 1 intciieiir des pains. On ell done force de conclure que lean douce n'entraine pas tie I'intuieur des pains plus de (el marin que I'eau grarte, mais (eulement plus de fel d'Epfum «Sc de fels dcliquefcens lorliju'on en a laiffc avec le (el gemme , comme il arrive toujours lorlque le fel e(l mis en pain, aprts quelques heures de depot i I'air froid. C'eft par ceite raifon qu'il elt * M." rfc Hallcr <5c Trondiin, que j'ai confulti-s fur i'cffcr dcsmatieics gyp/eufa dans le corps humain , rcgardciit I'uljgc di-i caux gvpfcufcs <3c des (els gypfeux comnic unc des principalcs caulcs des goctres , des obdrucfllons , de la gallc & de quelques aulas maladies tri'S-communes dirts Ics pays ou les gypfcs font abondans. DES Sciences. 125 fres-avantageux d'empioyer I'eau douce chaude, les (cIs c'tian- gers , doiit on \ ient dc parler , ctant plus lolublcs dans i'ttui chaude que dans IVau froide. 1 Je convicns que les jwins de fel fiiits ii I'eau douce chaude . ; ! >; feroient un peu moins pefans & un peu moins (olides que ceux a I'eau grallc, li i'on contiiiuoit dc laililr bcaucoup de ccs lels ctiangers dans la made de fel deftince a former les paijis ; mais on eft llir d cviter ce double inconvenient , en fe fervant, comme je I'ai prefcrit , de fel t'purc par un depot fiiliifant , c'eft-adire , autant quele feldeflinc'a la fourniture des cant(>ns SuKles ; & c'efl: un avantage de plus pour le Public, dans la nouvelle formation , de n ctre parlaite qu'aulani qu'on emploie des lels plus purs que ceux dont on s'efl iervi jLifqua prtfent. A IVgard de la coniervation de ces nou\eaux pains , peut-on douter qu'ils ne rcfiflent mieux a fair & plus long-temps Lins fe defaire que les pains a I'eau gralfe , qui ne Ibnt qu'un melange de fel gem me & de fel d'Epfum , de parties calcaires &: de fels dcliquelcens. All rerte , le poids des pains pent varier beaucoup dans le Poias meme moule, avec le meme fel, avec la meme eau; le grain ''" P-^'"^ 'f<^ '<^« du fel qu'on y emploie y fait beaucoup, &: plus encore la main de I'ouvriere qui bat le fel dans le moule; ie bombemcnt a la furfaceante'rieuredu pain, contribue aufli a le rendre plus ou moins pefant. J'ai fait faire avec de I'eau douce, & dans k meme moule de fel maichaiid , qLi'on nomme roiierc , des pains de fel qui pefoient trois livres fix & fept onces , d'autres qui pefoient a peine deux livres & demie; j'ai obfer\e les nicnies varictcs dans le poitis des pains formes a I'eau gralle , l .'1 V' dies dependent uniquemcnt tic la bonne volonte' & de la bonne foi des Prcpofcs a la formation. Dans plufieurs milliers de pains de fel que j'ai fait fiire avec lean douce au moule roziere , empio) ant dii fel prct a paitir pour la Suille, il s'efl trouve trcs-peu de pains dont le poids n'excedat de plufieurs onces celui des pains de lei a I'eau gnille, qui eft orditiairement dc trois livres. Oiuegudoit alois dans .0. iij ii6 AIemotres de l'Acadi^mie Rovai.e Ie5 (iilines la iwuvelle formation coinme dtiavantageule aux Entrepreneurs. Dcoomporiiou II me rede a pirler des moyens aulTi fimpies que j ai cm- ftir labVaifc p'ovcs pour cvitcr la decompolitioii qui arrive dans les pins de kl, par rapplic.ition inimcJiate du ftu ; ceite dccompofi- tion desient trcs-lenlihle par l.i forte odeur d'cfprit de fcl que ion re(j'>ire dans les oiivroirs ou I'on scche Ic iel en pin fur des lits de braife; mais jai voulu la dcmontier aux ycux, &: pour cet efiet jai fait liilpendre a huit ou dix pouces ;ni-deliiis des rangces de Icl des chaflis de bois horizontaux , garnis de pipier bleu , teint de tournebi ; en moins d'un quart d heure ces papiers ont cle enticremcnt coiores dun beau rouge, & tcLs qu'ils (eroient.fortis d'une liqueur acide; j'ai fait detacher enluiieavec une Icie, apres le rcfroidilTement des pins , la prtie balle qui porte fur la braife, je I'ai lait piler, & j'ai remj-Ji de ce lei des eiitonnoirs de veire garnis de papier a fiiirer; jai fait pader a ti-a\crs le (el unt petite quantite d'eau de pluie; j'ai \er(e fiir cette eau fiitrce trcs-iimpide (juelques gouttesd'luiiie de lin , dans linllant mcme la liqueur clt devenue d'un blanc de lait; c'eft I'eftet dun (avon forme fur le champ par la com- binaifon de I'huile avec unc le(?ive alkaline, eflet qui prouve que le Ixis des pains de (cl cfl alkalife en pnrtie, &. qui con- tirme tout ce que j'ai dit fur cette dccompolition. Le mcir.e phcnomcne n'arrive ip^is lorf(]u'on emploie toute autre pariie des pains de Iel. C'eii efl aflcz pour contlure qu'il faut e\ iter la calcination fur la braile, car I'alkali qui en refulte ell plus propre a gater les fromages & les xiantles (]u'a les confer\er. Dc(T«licment J'ai donc tentc Sc je luis parvenu a o^Kier le deflechement a itiuvc. j^j ^'ms de feldans des c'tuves oia ils ne peuvent etre alLilifes. J'en ai fait la premiere tentative en 1760; je profitai d'une ouverture dun pied en cane qu'on avoit laite au cole d'un des foumcaux & prcs du bord iles poeles ou i'on c'\apore les eaux filces, ouvcilure qu'on avoit fiite pour arretcr quelque coulc'e du fond de la poeie; j'y lis fonner une efpcce de coHre de fix platines de tole , pofees les lines debout , les aiitres a plat , fans aucun mortier : ce cofTre ctoit oiiverl du cote du fourneau , DEs Sciences. 127 fermc par-tout ailleuis 6c trop loin du tojcr pour que k flamiue put y ioniier. J'y hs placer douze pains de (el fortant des moules, pod's deboiit comme fur la bniiic; en inoins de huil heiires. Si lans avoir iubi lapplication immediate du ieu , ces pains le trouvcreiit parfaitement lees; ils ne letoieiu meme que trop, &. je fus oblige, en repttant lepreuvc, d'interpofer une platine de tole eiilre les pains de fel & le (oyer, pour dinn'nucr la ^ iolence du feu ; ces pains etoient fort adherens aux platines tie fer qui les foutenoient, niais je leviii bien-tot cet inconve- nient , en failant pnler les pains fur un lit de cendre tie liuit a dix lignes depailieur. II me reltoit encore deux obdacles a vaincre; les pains de fel etoient laches par la f'umee, & les premieres rangces bien plus tot lichees que les dernieres, parce que la diredion de la chaleur &: du courant tl'air clialioit la vapeur exhalte des pains de la premiere rangee fur la feconde, & de ceile-ci (ur la troidcme.ce tjui retardoit le tlefk'chement total. J'cn conclus cjuil talioit tlonner la chaleur par-tlc(fous les pains de (el , en la failant couler par des cheminees horizontales, ceque j'ext'culai au mois de Novembre fuivant a Montmorot. Je fis ou\rir ilans une berne, c'e(l-a dire dans laielier oti I'on evajKire les eaux (alces, une tianclx'e horizontale dans le terrain perpendiculairement au cote de la potle, oil elle s'ou\roit dans le fourneau ; cette traiichi'e, conduite jufqLi'au mur de la beine & prolongte en retour d'equerre, dans une longLieur de vingt-deux pieds, avoil ensiron vingl-(tpt pouces de iargeur, pour contenir trois files de pains de tc\,6i. dix-lniit pouces de profondeur. Sur les cotes de cette trancht'e, je fis conflruire deux pelits miirs de brique , de la Iargeur tl'un carreaii julqu a la hauteur de huit pouces , pour (outenir des platines tie tole jointives , qui devoienl former en meme temps le fond de I'ctuve 5c le tlelliis de la cheminc'e horizontale; je leiininai I'encailiemcnt de I'etuve a (es extrcinili s par deux peiiis murs de brique ; iSv a I'ouverture ile la cheminee, du cote du fourneau, je fis poler un empellement tie tole mobile dans un challis de fer k rainure , ]X5ur augmenler on diminuer a volontc- le tou- jant d'air cliaud fous les platines ; je (is couvrir rcncaiflcnicnt T20 Memoires de l'Academie Royale dc 1 Uiive de plulieurs volets de bois mobiles lur dcs cliarniciTes, aliii dy conierver la clialciir, me mcrai;caiit la (acililc de les Jiil|ieniJie a dirf^remes iiKliiiaifons, pourdonner plus ou moins d'eveiit aux vaiicLirs exhalees des (els, Ayaiii fait g;iriiir de cendre le fond de cetie etuve, j'y hs ranger trois cents piins de Id , qui kirent leches en moins de vingl-qualre heures pai- un ieu gradue, au moven de rempellement dctril ci -dellus, qu'on clevoit de lix en (ix hemes; ccs lels lonl (ortis de I ctuve p.ntailemcnl (ecs, durs , lonnans , d'une grandc bl.incheiir, fans odeur , laiis amertume, lans aucune taclie au dedans ni au dehors , a I'exception d'une |-)elitc marque de cemire adiu-rente au has de clwque pain , que le moiiidrc hottenienl faifuil dil- ixiroilre: ces lels pctilloieiu au (ortir de I'eiuve coinme ceftx ciu'on a icchc fur des liis de braile lorfqu'on les met a relroiJir. J'ai hit laire leptcuitesconliaitives dans la mcme ctuve, la plupart en vingldeux heures ik loujours avec le mcme (iiccts, pen- dant que plufieurs pins de fel des memes lornialions refloient julqu'a quaranle heures (ur la braile avaiU d'ciieaulii bien dcl- fechcs. Pour connoiire l\ les Ills d'cluve (ouiiendroient le tnmf port, j'en lanq-ai jxir tenede toute ma force, & je ne parvins jamais a les caller. 11 relloit a voir s'ils fe conlcr\eioienl a I'air audi bicn que les fels a I'eau grafTe; je n'en doutois pas, puilquils nVtoient point alkalifcs & qu'ils ne contenoienl jxjint de (els dcliqudcens ; mais ["KXir ne rien ncgliger dans cette malicre imporianle, je lis expofer des fels ile I'ancienne &. de la nouvelle formation dans ties mannes d'oficr fous le mcme hangard , ou je les faifbis pefer ile trois en trois jours. J'ai conUamment trouvc , en fuivant cette cpreiive peudant plus de fix femaines, que les pains a i'eau ginfie, kchcs fur la braife, prenoient plus promplemcnt &. en plus grande quantilc 1 hu- inidite de lair que les pains de fel formes a I'eau douce & fcches a I'etuve : ces derniers font done plus parfaits a tons cgards. Des-lors je me dcterminai a faire conllruire de plus grandes LtuNCs propres a fccher les formations enliues des lels en pain. Conflmflion jg j^j ouvfir un grand canal dans le terrain d'une autre '° *■'"'"■ ijeriie a itlonlmorol ; je rabouclui a la chcmince du fourncau ; DES Sciences. 129 jc le fisp.ifier a iiavers le miir qui fcpae cette berne de I'ouvroir voifin; je ie proloiigeai :!u long du mur en letour d'(fqi:errc dans I'ouvioir, jiilqiia cinquante- cinq ]'iecL> de diflanc^ de i'ouverture de la chemince; & tout le lelkciant difpofccomme pour la petite ctuve que j'ai dcciite, je fis ranger neuf cents pins de (el du inoule qu'on nomme rofiere, pefaiU environ trois iivres chacun : ils furent ftclus en nioins de trente lieLircs ; les ther- mometres que j'avois places dans cette ctuve, a I'extremitc la plus cloignce du feu , furcnl brilcs par la trop granilc dilatation de la liqueur ;les pains en lortirent durs, fees &i lonnans.coinme ceux de la petite ctuve, ayant toutes les qualitcs ncce(iaires pour Ja confcrvation &c pour le tranfport. J'ai fait faire fept cuites cx)n(ccutives dans cette grande ctuve, toujours avec le mcme fucccs: Icur ckirce nioveuue a etc ile vinm-lix heures, & la confommaiion du hois dans le lourneau ii'cn a point parti augmentce. J'ai done cpaigiic & tail tomber en benefice fiir ia formation la totalitc des brailcs que Ion conlommoit prc- <:cdemmeiit dans la faline pour altcrer le fel en [lain , &: cclte economic fail un objct alle/. con(idcraI>ie en diminution u.ins ■ia dcpenle annucilc ilcs (alines de iManclie- comic. Je me (uis alliirc, en fai(;int pe(er des milliers de pains de (cl , formes a I'eau- douce, & (cche's a 1 ctuve, qu'ils peloient autant, & jouvem plulicurs onees de jiJus, que les pains dc I'ancitnne formation, lorieju'ils t'toienl bien batlus dans les moules, & fjrmccs de (els (uflifcunmcnl e'gouttcs, J'ai fail [lefcr pluficurs douzaines de ces pains delel a la laline; je lesai envoyt', aprcs jes avoir marques, aux magafins d'Arbois iSc de Poligny, ou Solulite de. je me fuis iranlportc pen de jours aprcs , pour en reconnoitre ^'c""„ut Jut- les dcchels: lesditierenccs de jx)ids (e (oni irouvces les mcmes ('oria.iL«i. a trcs-peu pres que ceux d'un pareil nombre de pains forme's a I'eau grade , &. fcche's fur la braile que j'avois fait voyager en meme temps pour fervir de lerme de comjxiiailon ; ni Jes uns ni les autres n'ctoient frac^Uire's. 11 en a etc de mcme ile plulicurs douzaines de pains de lei foiincs a I'eau douce, ik. fcchcs a Te'tuve, qui ont c'tc envoye's en 1760 de Alont- aiorot a Befan^on , & de Bclan^on a Paris , ou ces pains lonl ^m. 1 76 2. R I^O Ml^MOIRES DE l'AcADEMIE RoYALE arrives en tres-boii ttal : il eft done dcmonirc qu'on peiK le* tranfporter, comme ccux .i I'eaii gralle , dans tome la Province; qu'ils ne font pas plus fragiles quand ils font purs ix. formes fuivant les regies que j'ai prefcrites; qu"ils fe conkrvent & refiftent plus long-temps a i'humidite de lair ; qu'enfin ils ont toutes les conditions ntcellaires au (ervice de la Province, comme on leprouve depuis quin/e mois dans les Bailliages ionrnis par la (Iiline de Montmorot. On ne debiie plus a prelent thuis cette (iiline que dcs pains de Icl formes a lean douce & Itches a I etuve , inconiparablcment plus purs que ceux (ju'on y debitoit precVdcmment. J'ai recueiili les niarc|ues les plus riatteuks & Icj nioins equivoejues de la l.iiisfaclion du jx-uple, en ixtrcourant au mois de Novembre dernier , les cabaniies i.\ts pjf^uis fur les montagnes voilincs de i'aint- Claude, ;i i'extremite de la pro% inee. Je dois It luccis du travail en grand aux foins &. aux attentions de M. Menetrier , Direc-kur de la laline de Montmorot, qui m'a bieii leeonde dans toutes ccs rechcrches : je me lais un plailir de lui rendre ici ^c temoi- gnage public avec les clogesqui font dus au zele & a la probite d'un bon citoyen. 11 eit a prelumer que les memes procales s'etabliront dans la luite a Saiins, fi ces chanoemens ne font jx)int traverfes par des inte'rels fubalternes ou pr I'cnvie de perpetuer d'anciens abus: quoi qu'il en puilTe (Hre, j'ai rempli Jes objets de ma mifl'ion , & je ne [-H^nfe ps qu'il foit ix)liible de poufier plus loin la perfedion des lels en pain , toujours JnPcrieurs cejjendant aux fels criilaliiles & n'ayant ps la neu- iralite parfaite du fel a gros gnin de Montmorot , lant parce qu'ils font formes de fel a iiKnu giain fait a I'eau bouillanlc, <]ue parce qu'ils perdent un pen de leur acide par le detle- chement memedans lesetuves. Un jour le fel a gros grain (era ge^neralement prefere, comme il devroit I'clre: en altendani, j'ai fieii d'eljXTer que la Fi-anehe-comle, deformais eclairee fur la qualite des eaux & (ur la formation (.ks fels, fibre dc clioifir i'efpece qui lui convieniira le niieux, & deja fournie de fels plus purs , me faura gre de mes travaux. DES Sciences, 131 E X A AI E N D'UNE Q_U ESTIO N Q_UI SLST £ LEVEE ENTRE LES ASTRO NO MES. S U R LA M A S I E R E DE CALCULER L'EQ_UAriON DU TEAIPS. Par M. D E LA L a n d e. IL paroitra fans doiite Grange qu'une matitre auffl coniiue, 30 Juillet aiilii iiiiij)le, anfii eflentieile clans l'A(honomie que I'e- i?^-'- qnation tin temps, (oit liilceptible encore de quelques inceiti- tndes & de quelques difficultes; il c(l \rai cependant que la difFiculte fubliile , quelle n'a ae ni c'claiicic ni iciolue, & quelle aHede le londcment & le principe ie plus general de loutes 110s rc'dudions & de tous nos calculs Adronomiques : elle a meme donnt; lieu a une mqirile de la part du plus habile AllnMioir.e que j'aie jamais connu , & cjue je n'avois jamais trouve dans I'erreur. L ToLis les Allronomes convlennent que I equation du temps eft la diril-rence entre I'alcenlion droite vraie du Soleil &. Ion afcendon droite moyenne que I'on convertit en temps , dc- puis que Flamlleetl le dcmontra clairement dans une petite Diliertation qui ell imprimee parmi les (JEuvres d'Horox* Pour convertir en temps la dificrence entre I'alceniion droite vraie 6i ralcenlion droite moyenne, la plupartdes Aftronome^ fe Ibnt contentc's de prendre une minute de temps pour i ^ minutes lie degr{.'s;je dc'montrerai plus bas quecela elt rigou- reulement exad , quoique perlonne, que je (ache, n'eul encore examine la petite difference qu'il pourroit y avoir entre un intervalle de temps moyen & un intervallc de temps vrai, (an. VI). II. M. I'abbc de la Caille , dans fes lables ilu Soleil les pliu prfaites , les plus etendues , les plus commodes , les plus c.\acles Rij 132 jM^moires de l'Academie Royale t]n ii V ait jamais en , leprocha u tous \ts Aihonomcs une eriet'r plus confidcrable , il louliin qj'on devoit convcrlir cctte liH- fl'rence dci deu\ afcenlions ciroiies en leinps folaire rnoyen- ^'^ojci les termes qu'oii trrtiive a \ji pdge 2^ de fes Tables , a la fiiilc de la premiere Table de i'cciuaiion du temps: H^c Tiilndii ejl ittjua'.io cciitri Soils in tcmpus Soltiie nicdiimicomcrja, tjnam qu'ukm ut & dijfcmii'uim iiihr /o/igitiu/iiicm So/is vcrani ^ ajcciifoncni ejus ivclain veniiii , o!eil pour 3*^ 1'', e(l 1'' 55' 3 i",6, qui, convertie en temps du premier mobile , donneroit 7' 42", i pour lequalion du lenips, c(.rit([M)ndante a 3*^ i'' d'anomalie moyenne dans la premiere '\Ah\tt (page 2.^), tandis qu'on y trouve 7' 4o",fj ; la difft'rence i",2 efl veriiablement celle qu'il y a entre les heures du premier mobile & les heurcs lolaires moyennes dans I'elpace de7'42"; car telle dilierence eft exadement de 1" i 5'" 54"". De mime, la re'duflion dc letllplique a lequateur, ou Li DES Sciences. 133 difference entrc la longitude viaie dn i>oleil & (on alcenfion droite vniic a i '^ 16'' de longitude, eft z^ 28' 24.",6;cetie diifcrenceconvertie a raifon de i 5 degrcs par heure, donneioit c^' 5 3", 6, inais elle (e trouve dans M. i'abbe de la Caiile fp'ige 2^) de ()' 5 2",o, cefl-adire, plus petite de i",6; parce qu'en eilet la dirfcrenceentre les Iieures folaires moyeniies & le temps du premier mobile elt de i" 37'" 34"" dans I'efpace de p' 54", ainfi a cet tgard il n'y a point d equi- voque fur ce que i'Auteur a entendu par ces mots convcriir en temps folaire nioyeti. IV. Je lais bien que IVquation du temps eft un temps inoyen, LVqur-.tbn eS a parler exaclemeiit ; mais il ne s'enfuil pas que roiidoive en unimervaiicde faire la rcdudion fuivant la Table qui fert communcmeiu a '^'"P"""^*-"' con\ertir les degrc's en temps lol.iire moyen. Le tein]5s moyen 5c cgal , marque par la revolution moyenne du Soleil,ou par la diwce de 24 heurts mojeiines, ejifln ie temps martjiie par une horloge oidinaiie qu'on regie fur le moyen mouvcnient, eft proprement ctliii dcs A(honomes;le temps <'7/yw;r«/ qu'on appelle en France le temps yrai , leur eft en loi iiidiiic'rent ik inutile; nous ne I'oblervons mcme que parce qu'il lert a trouver le temps moyen; ce!ui-ci eft le but que nous nous piopofons dans la recherche du temps vrai ; car le temps vrai tiant variable 6c illegal , ne peut fervir d'cthclle de numeralion, il eft de I'eftence d'une preille echelle d'etre toujours conftanle, uniforme & egale. Toutes les revolutions celcflei, toutes les epo(]Lies en temps, tons les intervalles de temps que \\ints de [Vquatenr dilKrent de 4 dcgics, comine il arrive vers ic 6 Ni)\enibre dc chaque aiince ; alors il devra iccouler plus , dull quart d'heure de diticrence eiUre ies paliages du 5olcil vrai &i du iioleil moyen au mtridien ; eel elpace de temps doit fe compter commc tous ies autres temps de nos Tables , fur la mcme peudule, lur la meme echetic que loules tes re- volutions &. toutes ks dureesdes mouvemens cclelles; il doit done ic compter en temps lolaire moyen, conime jc I'ai obkrse ci-de\ant Can. JV). Cc ncn pns V I. On pourroit douter fi ce ii'eft pas une portion 011 unjcmp5!o!a.rc ^^^ imcrvallc dc temj.s folaire vrai ; & quoique la ililiLreiice lie puilie gucre aller qua un quart de itconde lur I'cqualion ilu temps , je crois qu'il elt boji de prouver ici que cell un intervalle de temps moyen, il s'enfuivra (]u'oii doit vcritablement 6: a la rigueur convenir Ies 4degrcs, que nousavons luppole a raifbn de i 5 degres par heure, parce que le ijolcil moyen parcourt exaclement 360 degres dans I'clpace de vingt-ciuatre heures moyennes. Qiie le iJoleii ait eu avant midi ou doive avoir enfuiie un mouvement quelconque , &; le temps \ rai une intgalitt" quelconque , tela ell inditierent a I'liorioge de temps moyen fur laquelie un Aflronome conjpte Ies temps & Ies dujces ; c'elt toujours celle-ci que I'on emploie , parce qu'il f lut iieceftairement une cchelie commune liir iatjuelle on puilie melurer tous Ies temps, dans quelque partie ou dans cjuelquc lailon del'annce que Ton ioit, de quelque plancte qu'il loit quellion, quelque grand ou petit que loit le temps dont on veut avoir la mefure : ainfi quand le wA Soleii ell: aujourd'hui dans ic mtridien, &. que le Solcil moyen en ell cloignc de 4 digrcs , ces 4 degres doivent ie reduire en temps, liuis aucun cgard a te qui va ie jxiller d'ici a demaia dans ie mouvement propie DES Sciences. ijj & inegal Jii Soleil , a laifoii de i 5 degic's par heiire , parce que (laiis unc liCLire de la nieme lioiloge tie temps moyen le Soleil moyen ama parcoiini exadement i 5 degrcs de la fphere par (on nioiivement diiirne. Si a midi le Soleil moyen eft cloigne cki nicridicn dc 4, degrcs, je fuis fur qu'it y arrivera duns I 6 minutes, exadement cornptces fur mon horloge de temps moyen , car le Soleil moyen parcourt toiijouis , & en tout temps, iin degrc en 4 minutes pr le mouvcment diurne. VII. Je prou ve adueliement que I equation du temps ne doit j)as etre dans ce cas-la , de i 5' 5 7", comme elle le feroit fuivant ies nouvelles Tables du Soleil , fi Ton rcduiloit nos 4 degrcs en temps, iLiivant la Table qui convertit les degrcs en lemps Iblaire moyen; & d'ftbord cela paroitra evidemment dans le cas particulier qui a lieu au commencement de Novembre; l'e(iuaiion du temps tlant alors de i 6 minutes, ne change pas fenfiblement d'un jour a I'autre , c'e(t-a-dire, que le Soleil vrai Sc le Soleil moyen ne changent pas de didance pendant ces vingt-quatre heurcs; run & I'aulre cmploiera a dccrire les 360 degrds un inter valle de 24 heures exacTiement ; done les .4 degrcs qu'il y a d'iiuervalle cntr'cLix emploicront exaclemcnt 16 minutes a pafier; done Icquation lera de 1 6' o" &. nou ps de 15' 57'. VIU. Pour le prouver encore d'une autre mnnicre, exa- minons le cas ou ces 4 degrcs ne dcvroient lairc (jue 1 5' 57", ce feroit celui-ci : je fuppofe qu'une c'toile en precede une autre de 4 degrcs, Sc qu'on demande combien de temps il doit y a\oir enire leurs palTages au mcriilien; alors comme les 360'' qui compofent la revolution diurne ou le retour d'une ctoile au mcridien , ne font que 23'" 56' de temps fur i'horloge du moyen mouvcment, il e(l evident qiiil nc faut que 1 5' 57" pour 4^' , ainli Tune prec^dera I'autre de 1 5' ^y',&i non pas de I 6 minutes; mais puifque Its 3 60 degrcs que le Soleil doit tlccrire pour revenirau mcridien font 24 heures fur I'hor- loge de temps moyen , on ne peut (e dilpcnler de prendre pour 4 degrcs les i 6 minutes tout - cnticres ; on ne fuiroit dire , comme dans ie cas ties deux etoiles, que le retour au mcridieii 136 Memoires de i/Acad£mie Royale cxigeajit moins de 24 hemes, il faut prendre aulTi mollis de 1 6 minutes pour Ics 4 degrcs. IX. Je crois avoir di'montri.' que pour Irouver iVquation du temps avec prccilion , il faut coiivertir, a railon de i 5 degrt's par heure, &: non pas :i raifon de 15'' 2' 28" par hture, iu dJticrence emre I'alcenlion druite du Soleil &. (a longitude moyenne ; de-la il lliit qu'il faudia coniger les trois Tables domices pr M. I'abbc de la Caillc pour rajiiation du temps, en ajoutant z' ,6 jiour 1 6 minutes de temps , &: j->our Icsauiies a proportion, comme dans la Table ci-joinle. Minllkl He l'«iuJt. ilu iL-inps. ComA (le ro|U2I. du Icmpv. ConcA »Ju ICIUpi. Corrirt. dc r^{iut. du tClll[lI, Condi. Ahn. J^>. .>;//;. U,-. { M,:. Ji-i-. M V .W. . I- 3- 4- 0,1 . 0,3. 0,4. 0/. 5- 6. -7. S'. 0,7. 0.9. 1,1. 1,5. 9- I 0. I I . 1,4- ■ 3- 14. ' ')■ ^6. 2,0. Z.4. 2 '' . Cette corredion etant prefque aufTi grande que ccrlie qui refulte de latti-aclion des Planetes fur la Terre , que M. I'ablv de la Caille a le prcinier introduite dans les lablq, c'ctoit remplir les intentions de cet illullre Albonome que de perfeclionner fon ouvrage ; au reHe cette matiere fe trouvera difcutc'e plus amplement & d'une manicre plus tlcmentaire dans le iv.*^^ Livre de nion AsrROi\OMiE, on. 666 & fiiiv, avec les Tables de I'ccjualion du temps , corrigces rui\'ant ies priucipes que je views d'ttablir. REFLEXIONS b E s Sciences; 137 REFLEXIONS SUR (JUEKZVES PH^NOAIENES Cites enfaveur des Eledriclics en plus d' en moins. Par AL FAhbc Noll ex. Mo N clolgiiemcnt pour tonte tlifjuite qui ne rouleroit 1 6 Juii . que fLir des mots, laciaiiite que j'ai qu'on ne m'accufe ^7^-- d'en faiie naitre ou d'eii foutenir quelqu'uiie de cette efj^ece, m'engageiit a rcitcrer ici une declaration que j'ai faite pluiicurs fois, (oit en parlaiit, foit en ccri\ant; c'efl que malgrc la re- pugnance que j'ai pour les exprefiions impropres & obfcures, j'appelei-ai tant (ju'on \oudra Elecflricite en plus , pofiuve , par c.\ccs , par coikkiifciiiiin , celle qui nait par le frottement du verredansun condudcurifok'; &: ElecT:ricitcr//;;w///j-, iirgtitive , par (k'faiit 011 par rarefadion , celie qn'un pareil corps )e;;oit du foufre ou (les maticres rcfineufes. Je conviens encore, comme je i'ai dcja dit trcs-formel le- nient dans plufieurs ile mes £crits & de vive voix , que les feux clecflriques , qu'on appclie aigrette cSc points liimincux , (e trou\ent adez commuiKiiient places d'uiic maiiicre tout oppo- lee par I'lme ou I'autrc cleclrifation , c'eft-a-dire qu'en cleclri- fent avec leg'ol)c de foufiejpar exemple, on fait paroitre les points lumineux aux endroits ou ion verroit dts aigrettes fi leu tie(?triIoit avec du venc ; de forte qLi'avcc iin peu d'liabitiide on peut, fans voir le globe, dire atit/. lurement fl le conduc- teur re^oit fa vertu d'une niaticre relincule ou d'une maticrc vitrifice. J'ajoute ii ma declaration , que j'ai vu nombre de fois les corps cle(!^^riks avec le verre , ctre attires par ceux qui avoient endant ce qu'il falloit faire, i'l i'on vouloit (e maintenir dans les pretentions que j'ai combattues; car tant qu'on laidera fubfifler mei objeclions, Ie moindre effet qu'elles puillent avoir , c'cft de fufpendre Ie jugement i.\tis pcr(()nnes judicieufo qui prendroicnt part a nos difierens. \'oici Ie foiid de la quellion : fi les corps nc font cledriii's, coinme on veut nous Ie faire ententlre , que parce qu'ils cbnncnt a d'autres une matitre dont ils font plus remplis qu'eux , ou parce qu'ils en re^oivent de ceux qui en ont da- vantage, il faudra convenir que tout phcnomene de ce genre tl\ produil |Mr un feul 6c unique cour.int de maliere t'leclri(]iie ; cette confequence qu'on affecle de taire , e(l Ie veritable objet lie tous ces efforts que I'on fait pom- tbiuiei" coui's aux t'lec- uicites en plus & ^1 moins. DES Sciences. 139 Mais il y a quinze aiis que je proiive a qui veut le voir, que tons les j^h-Jnomenes elcdiiquc-s s'operent par deux couraiis de matiere bieii didiixfls , qui voiit eii fens conliaire i uii de i'autre : fi i'on foulieiTt que ctia n'efl pas , ce n'eft jioint aflez de le faire entemire , ce n'eft pas mcine afiez de ie dire dans les termes les plus forts & les plus impofans ; il faut attaquer mes preu\es , il faut une refutation en icgle; ce n'dl done point coiitrc des mots cjue je difjiute, mais contre une hypolhcfe qui ne nie paroit pas fondce , & pour tin fait im- portant dont je crois avoir fuililamment prouvj lexidence. Je prt'voii que ce Memoire itra long , c'cfl pourquoi je le divilerai en deux parties. Dans la premiere, j'examincrai fi Ton pent Irgilimemcnt fuppoler que le lluide eieclricjue le condenle Si. fe rarcfie dans les corps. Dans la fecoiuie, je fui\'rai la matiere elec^rique dans fes diflcrens mouNemens, 8c je ferai voir que dans les expcricjices memes , que Ton ciie en iaveur des eleflricites en plus & en moins , on j)etit toujours reconnoitre tres-diUinclenient deux courans de ce fluide, qui vont en lens contraire I'lin de lautre , & qui ont lieu en meme temps. Premiere P a r t i e. 1 o u R c'lablir wns. difference Jpeaf^uc entre deux clres , tout homme inflruit doit fivoir qu'on ne peut pas fe contenier de quelqucs apparences variables , & qui tloivent tout ce qu'elles font au plus & au moins; il faut de toute nc'celfite des carac- leres diftindifs , permanens , (]ui ticnm nt a Li nature du fujet , & qu'on foit fur de retrouver loutcs les lois c]u'on aura ai'Kiiie a lui ; en un mot, il fiut des propriik's & non iles accidcns: cell: (ur ce pied-ia, & toujoursen le declarant , que j'exaviinc titpuis cinq a lix ans , s'il y a raifon fudilaiite pour admettre dans la Nature deux efpcces delecli-icitcs , effciilicllancnl dif- ierentes I'unede I'autrc , comme le pretendent quelques Auteurs, a qui il a plu de renouveler lopinion de M. du Fav. Je le rcptie encore : j'ai vu coinme cct habile Phyll cieii , Sij 14° MliMOIRES DE l'AcAD^MIE R ()V A L E & comme ceiix qui I'ont dit apics iui , que ce qui e(l eleiflrifi- par le veri-e, ne liilfe pas d'etre alfez coiiimiiiicmeiit auir<^ par la cire a caclielcr , & gc'ntralemein par toutts ks maliires que nous noinmons refiiieiifes. J'ai vu comme M. Franklin &; comme fes partifms, iles couflins ifolcs atiirer des corpa t'levflri(i.s (?c repoullcs par le coiiducleur, niais je n'ai trouvd tians ces fails ni I'unilormitc ni la conftance qu'on exige dans des quallu's elientielles , en un met rien de dccifif pour la quedion; & ce que j'en ai dit a fait inipreffion ap|xiremment fur ceux nu-mes qui font le plus attache's aux c'le(5lricitcs en plus & en moinj, rtfineules tSv viirc'es , piiifqu'ils font convenus que ieur h\ polhcfe avoit beloin de nouvellcs preuves. Revenons done a ces nouvelies preuves, & voyons encore une fois fi elles ont plus de force qi;e celles doni on a reconnu i'infufHfance; je n'lielite point a le diie, parce que je (uis en c'tat deleprouver, ces pietendues preuves font premitrement des fuppolilions dont on ne donne auciin autre garant que I'autorite de ceux qui les ont imaginces ; des fupjxidlions qui manquent de ^■l■ailemblance , &. qui dcrogent viliblemeiit aux regies les plus ordinaires & les plus coninies de la Nature ; ties fuppofitions , a I'aide dcl(|uelles , quand elles feroient ad- jniilibles , on ne peut expliqucr pl.uifiijlcnient les etieis les plus communs iS; les plus certains del'Elecflriciteifecondement, ce font i.\cs experiences faites a\ec precipitation , dont les rc'fultats mal oblerves ont fait avancer avec la plus grande confiance des aflertions , qu'un examen impartial , plus appro- fondi &; plus cclaire , a deja ant'anli plus d'une fois *. Entrons en duail. On commeiKC par fiippofer que la matiere tiecflrique eft un fliiidetres-compredible, fervons que tout fluide ( comprtlTible ou non ) qu'on iait entrer dans un coq->s quelconcjue en plus grande quantilc que ia cap^ciic ordinaire de fes pores ne ie comporte , ne manque pas d'en augnienicr le voknne , a moins que la coherence des pmlies de ce corps ne foit fupuieure :i la puillance qui tend a y faire entrer le Huiile , ou a la force e.vpanlive que celui- ci confcrve quand il y eil condenfc; cela nous jxirle a penler , que la quantitc: de maticre clcclrique n'clb }ms plus grande dans une bane de fer qu'on cicclrile , ejus dans cette mc-me barre non clecflrifce; car c'c't un fait que i'cleclrifation ne rend point Ies condu(5teurs plus grands. Ce n'ell ]X)urlant point par i'infjieclion dune barre de fcr que je \cux prouver cctte vcriic , on ne manqueroit jws de ni'objccler la grande colitrence dcs parlies du metal, & rcHet impcrcepiibk , cjuoique reel , qui pourroit rclukcr du fluide condcnfij dans un corps d'un tei volume ; c'efl par une expe- rience ajipren(c d'tn donner aucune laifcn plaudble! Compteroil-on en avoir donnc une, en obfcr\ant que la malicre cleclrique s'cpanclie d'un corps dans un autre, jiil- qu'a ce quelle (oit, dit-on , en cquilibre ilans tous Ies deux ? Si I'cpinclic-ment , la irandniflion du Huide cleur corjis frottant & pour comkn!;leur , deux Iiommes ifoles , en les failant changer alternati\ement de fonilion. Ajoutons encore une exjx'rience qui doit an moins embar- rafler ceux qui reganlent I'ctincellecomme I'efFet & la preuve d'un execs de maticre cleClrique qui scpanche avec precipi- tation dans un coips oil il y en a moins. Je fais frotter un globe de verre par deux Iiommes cgalement Holes , & j'obferve par IVc.irtement dcs iilsdcprcuve & par les autres bgnes , qn'ils lont tons deux cgalement cleflriques , autant qu'on en peui juger, je demande lequcl des deux e(l le coulFin , lequel e(He condiicleur , auquel des deux on doit atlribuer i'elcrtricite en plus, auquel I'clec^icite en moins, lequel eil epuife, lequcl eft excefiivcment plein de maticre cleflricjue! on le dccidera quand &; comme on le jugera a propos; mais en attendant la dccifion, je declare , aprcs men (3tre bien affure , que fi les deux iiommes le prcfentent I'lin a I'autre la main qui n'eft pas occupee a frotter le globe, on vena c'clater entre ces deux mains ties ctincelles trcs-fenfibles , quoique toujours plus foibles qu'elles n'ont cou- tunie d'etre dans les autres cas. On apprendra en mt^me temjis , par cette experience , (]ue deux corps qui ont re^u Li meme cledricitc, penvent fe lirer mutuellement des ctincelles, ce qui eft contradicfloirement o])- pofc a ce qu'on vcut nous perfuader, en donnant pour princi|ic ■r ij 148 Mt MOIRES DE l'AcADEMIE R O V A I. E t]iie cet eriet n'ariive jamais qu'entre deux corps tlonl les c'lec- tricitcs (out eireiitiellement dirft'ientes , on Joiit I'liii n'ell j^o'iit till tout cloftrik-, a inoiiis qu'oii n'imagine de dire que dairs le cas dont je vieiis de taiie mention , le mtfme globe doling a I'un des deux hommes une vertu cdenliellemciit diffcieiUc de ceile qu'il donne a I'autie; mais quelle reliourcel Qii.ind It'i clioles (c palicioicnt coiiime on nous le dit , cjuand le feu eleclrique, p;ulanl uniquementdu condiideur, le jeteioit dans un corps non i(()lc , ixucc qu'il y trouvcroit moins de matiere cledrique, & dans Ic couflin ilolc, j\iice cju'il le trou- veroit vide; j'ai dcja remarquc ailleursqu'on n'expliqueroil point pr la rinHammatioii cclaiante qui iait I ctincelle , ni I'aclion retroactive de te leu fur le conducleur (car cell un fail bieii connu, que li le condudeur eft un corf's animc, il rellent la piqure coinme celui qui le fait ctinceler). En effet, c(l-il probable que le fluide cleclrique s'enHamme jufqua explolion, uniquement [larce qu'il trouve moins d'oppolition a (on mou- vement , uniquemeiU jiarce qu'il coulo a\ec plus de f^iciiite dans le corps cjuon iui prclenle; ou bieii s'il ne ."-'entiamme que parce qu'il couleplus facilement, jxjurquoi I'inHammatioii lend-elle fcm action rctro^'i-ade ! £t pourquoi s'oWlincr a cherchcr dans de pareils ttrarls ce que I'experience nous met (bus les yeux I ies ttincelles qu'oii voit naitre eiitre deux pointes, dont I'une efl cletftriitt par le verre & I'autre par le (oufre.ou point du tout.ces ctincelles, dis-je, ne (ont-elles point de la meme nature que toutes les autres! eb bien I failes i'l'preuve dans un lieu oblc'ur & pr un Fig. ji. temps favorable , approthez les deux pointes (A, ^ . f'i'- ^ ) doucement I'une de I'autre, & regarded ce qui (e palie entre clles, vous verrez aux extremitcs de ces deux corps briller des i^ietits feux qui tendeni vidblement I'un vers I'auire, (jui fe condcnfent a mefure qu'ils (e touchent davanlage, & qui I'clatent enflnavec bruit lorlque leurs denfitcs & leurs vitelles, augmenlces a un certain point, (e trouvent tapblcs de produire cetie cfpcce d'explofion. Si I'un des deux corps ie prtleiile a I'autre par un ein.Iioit D E s Sciences. 14c) plat OLi largemeiit nnondi, IVtiiicclle cclate de mcme , mais ties deux icux qui la produilent , il n'y en a fouvcnt qu'uii de vHible , celui - la leiilement (jui vient dii corps pointu (flj^. 1) , apparcmincnt jxiice que celui qui vient tic la (urface lirge, n'ctaiit point ranialic coinine clans une pointe, en lort avec iin degre ile cknlik- iSc tie \'itelie qui iie fiifiit pas pour ie I'endie lumineux & apj)aient. Si tjuelcju'iin pivtciidoit ([ue tians ce dernier cas il ne faiit compter que fur le jet de feu que Ion voit, &: (|ue celui que je fuppofe venir de la furfice Luge n'exifie pas , j clec^riferois ce tiernitr corps avec uw globe de vene , & alors Ics pirti- fans memes des elecflricitcs en plus & en moins (e rangeroient de mon cote, pour (outenir t]ue de tjuelque partie cjue ce foit de ce corps, il loJt des jets de malicie tieclrique. Mais au moins, me dira-t-on , il n'cn (ortiroit pas fi cette furtace large ctoit au boLit dun conducleur elecflrife par le foufre, tk nt'aniDoIns 11 y auroit clincelle. Oui, fins doute, il y auroit t;tincelle , mais je ne conviens pas de ce qu'on (uppole , en dilant que i"i le conducleur t^ledrKc avec le foutic ctoit lerniinc j')ar une (uriace large , il ne (ortiroit de la aucune maticre etec^rique ; & fur quoi prctendroit - on fonder une telle fuppofitioni efl-ce parce qu'on ne voit pas fortir le feu elec^rique de cette furface \ inais elle a cela de commun avec une pareiile furface cleJlrKt'e par le verre , de laquelle on cojiviem cependant tju'il lort ties jets de maticre tleclrique. «• Non , me tliiez \'ous , cell parce que Icxpcrience a fiiit voir d'ailleurs que le foufre tire a lui le Huide cledrique ; le • conducleur qui aboutit a un globe de cette maticre, piouxe < alicz, par Ics frangcs ou aigicllts kunincufes qu'il icpand fur < fa furface, qu'il s'cpiiile pour louinir a cet ccoulenient ; tk • s'il fe vide par ce cute la, comme le fait iiieme le dcmontre, «' comment veut-on qu'il fe fade des emanations par i'autre <■• bout ? » Je conviens, & je I'ai dit il y a long-temps * , cjue les * Mem. dc I'AcaJ. 174.5 • i- '-tS' ^''-i' '""■ I'tkc^r. des corps,/;, y/j. T Jij 150 Memo I RES de lAcadlmie Rovale maticifs refineulb 8< le lovifre, priiKiialement lorlqu'on lesa fmtu's ott icgercmem cimutit's , fe dilatein plus que le vcnc & ablbi'bent mieux que tui ia m.iticre clt;3. Je relpede la fiippodlion des petites atmoljiheres en general, parce quelle a etc inlroduiic en Phy ( ujue jiar de grands hommes 8i je regarde comme ingenieuie lapjiiication parliculicre que M. Willon en veut tairc dans I'occalion prefentc; mais quand on lui palleroit les tone^lions qu'il attribuegratuilement & lans preuves a latmoiphere projire du condLiJ-leiir , j'ai peine a croire qu'il put tirer de celte hypothcledequoi repondre lotidement aux objections qu'on petit faiie centre I'ide'e qu'il nous donne dc relcdricitc en moins ; arretons-nous un moment fur ce lujet. Scion M. Wiiion, 5c ceux qui parlent d'aprcs lui , un con- ,du(5teur qu'on clediife avec un globe de loulie, s'epuiie du Huide elt(51rique qu'il contient nauirellement , &; Ton nous dit pour raiion de ce lait prctendu ; c'elt que le globe f roiie tiie a lui la malicre eleclrique des corps ifotes qui I'avoilinent. Accordons pour int moment cet epuileinent ou cetie rare- ia(flion ilu Huide eleclrique , donl j'ai fait voir plus haul le pcu de vrailemblance; & convcnons qu'on lui altigneici une caufc mccanique qui a qutlque diole dc Ipecieux : en n'y reganlant pas de plus jmcs , on pourroit s'en contenter ; mais j'ai objede qu'il y avoit autour du coiulue^eur eleelrilc' par le louiie , comme autour de tclui qui a re^ii i'elec'Licite du vcrre , une aimolphere ijl Alt MOIRES DE I-'ACADEMIE Roi ALE clcclrique , aiti-a. par la rcdf'ance rt'ciproque des deux alniolphercs , ils le ticnncnt c'cartes I'un de I'autre autant de temps que dure en euv la verlu eleLlritjue: voiia le premier fait & Ion explication. Uii fecoiid lait qui n'eit pas moins certain ni moins coiinu , c'eft que fi I'on dcpouille le petit corps fulpendu, de Ion atmo- fjihere cledrique, en le touchani avec le doigt ou aiitrement , audi -tot on le \oit s'elancer \ers le condut^eiir , noiiobnaiu ialmolphere icpuKive de ceiui-ci , qui demeure toujours telle quelle ctoit; car un autre corps B, par exemple , femblable au premier , qu'on n'aura pas deieleclrilc comme iui , reflera infailliblement dans 1 ctat de repLillion , a quelqu'endroit du condu(?leur qu'on le prclente. Un Pliyficien qui aura tant fait que d'attribuer les rcpuillons a la rclillance du Hiiide cltdriqLie accumulc autour du conduc- teur , pourra-t-il s'enipeciier de convenir qLie dans le cas de I'attiadion apparente dont je \ iens ile parlcr , le corps Hottant ne bit amene au corps cledrifc par rimpull'ion dime maticre qui fuit (on mobile jufqu'au terme de la tendance? La incme experience nous offie \m troilleme fait , dont Je puis encore lirer parti vis-a-vis d'un Pii)'licien qui commence a leiuir que les caufes mccaniques &: intelligibles lont les leutes (|ui puillent inljiirer c|Lielc]Lie confiance. Dcs que le petit corps lulpendu uli iil de (oie a louclie le condudeur cleclrile & qu'il en a contrade la vertii eledrique , il s'eii (cpare avec precipitation &: s'en tient conftamment ccarte a une certaiiie dilLince; ccia ne devroit pas arriser , ce me femble , li les atmo- fplicres cledriques , n'eioieiit , comme on nous le dit, que des amas de inaticres difpoks eii lorme de vapeurs: car pourquoi le petit corps avec Ion atmolphue , ploiigcd'abonl dans cellc jMiim. iy62. V c 154 Alt MO I RES DE l'AcADEMIE RovaLE du condiideur , n'y demeiirca-ii - il yasl un peiit lourbillon ie fumce fe (t'fore-t-il ainfi d'tin plus grand qui l'eiivclop|>e! &. tjuiiiJ ics deux ntmolphcres lont coiiiigucs lune a I'autre, pourquoi ne (e mtlciu-elles pas en une leule, comme deux }X)rtions de vajieurs de moiie nature s'unillenl entr'olles dcs qu'elici vicnnent a Ie toucher! La precipitation avec laquelle Ie petit corps seloignc du condudeur qui la eiedrife, nous montre alle/. vifibleinent qu'il d\ entraine par une matiere animee dun niouvement rajiide, &: la direction qu'il luit ne nous lailie pis douter que Ie conduc- teur n'cn (oit la (ource , comnie il ell Ie ternie de celle qui amene a lui les corps qui ne font jxjint dans Ie cas d'etre repuiilles. J'obferve pour qiiatrieme & dernier fait , que fi Ton celie de trotter Ie globe de (oufre , &. qu'on touche avec Ie bout du doigt Ie conducleur , en quelqu'endroit que ce foit, on lui fait [lerdre a linlUint toute fon elcclricite. Or je voudrois (avoir de A1. WiKon , ce que devient alors i'atmofphere tlecflrique du condu(fleur: il me dira (ans doute, fuivant fes principles , qu'elle rentre (ubitemenl dans Ie corps tpuife , d'ou elle avoit ete expulfee ; car, leion lui , ce n'eft qu'a ceile condition qu'un corps eleclrife en moins, revient a fon etat naturel , & que la matiere cledrique reprend fon cquilibre. Mais (1 cette matiere eleclrique accumulee etoit arreiee autour du conducleLir pr la [letite atmofphere propre , adiierenie a (a furface , comme je I'ai rapprte d'ajires M. "Wii(()n; il faudroit done imaginer encore que Ie plus leger aitouciiement , lait a un endroit quelconque de cette lurtace , la depouille a I'inibnt & dans toute fon etendue , de cette efjx-ce d'enduit qui lui e(l rciturei , & qui s'opjxjfe a la rentree dc la matiere cledrique ; fuppofition e-trange, & qui Ie paroitroii encore davantage , fi je voulois la preller [lar un examen plus approfondi. Je vais rapporter une exjxiicme citee j^ar M. Willon, & qui " manifcde , dit-il , d'une fa9on bien fenfible I'exiilence .. de ces atmolphcres; & ce qui e(l bien plus fuigulier , continue-;-il, DES Sciences. 155 qtii di'termine Ia(|uelle des deiw clffln'ciitls eft vailablenieiit « Iclec'liiciic cii plus, Sc laquelle efl I'clecliicitc en moiiis »• fA, B, C , fg. J ) eft nil tube de verre de la grolleur de Fig- 5- ceux dont on (ail ks baiomctres , ik qui dans f; toialitc [leut avoir lix pieds &c derni de longueur ; ii eft [liic en B de ma- nicreque les deux parties qui devieiiiient a peu pres parallcles entr'elles apres la courbure , ont chacune environ tiois pieds de longueur; on remplit entierement de mercure cette elpece de liphon , & Ton jilonge les deux boLits des bianches eii meme temps dans deux petils vales qui contiennent du mer- cure; par cette tloubleimmerdon, lorlqiion redielTerinftrument dans une lituation \erticale , les bramhes plongces de\'iennent dcLix barometres, dont les paitics lupcrieures & purgces d'air communiquent enfemble par la courbure; on nflujctit le tout de fa^on que I'un des deux vafes E, par exemple, devenant eieclrique, ne puifte communiquer (a vertu ;i I'aulre ; pour cet effet on peut fixer avec de la cire d'Efpagne ces deux \afes lur un carreau de verre epais ou de glace, clever Sc lixer de meme eiiire les deux un tube de verre aflez fort pour fbutenir la piece A , B , C, Si. pofer enfin le tout fur quelque grand vale ou gucVidon de verre , bien etFuye &: bien ftclie , comme il eft reprcfentc' en /'. Tout etant ainfi prepare dans un lieu prive de lumiere , fi i'on conduit I'cleeli icite dun glolx; de verre dans I'un des deux petils vaft's qui contiennent du mercure , tandis que I'autre commuiiicjue par quelque ciiaine trainante ou autrement , avec di^ corps non iloles , on remarque les elfets luivans. I ." Du Iiaut de la colonne de mercure G il c^mane une lumiere qui n'eft point diftinguee par rayons divergens , comme aux aigrettes cjui selancent d'un conduflcur dans i'air ; celle-ci plus picine (e rcpand preltjue unifojnu'meiit dans I'elpace vide G, B , H, ayant une diretlion aflez marquee, felon I'ordre de ces trois lettres. 2 ." A rextiemitc de la colonne de mercure de I'autre branche , il paroit une petite lueur tres - courle & plus brillanle que la portion de lumiere qui remplit le tube au-deftiis. Vij 1^6 Memoires de l'Acad^mie Royale 3.° All lien dun globe de verre, fi I'on fe fert d'liii globe Je iouire , on de qiielt|iraiitie maticie rtdneufe , les appiieiiccs font le5 mcmes, quoique plus foibles; m.iis elles lonl dans un ordie renverfc , c'e(l-a-dire , que la luniioie qui s'ctend dans le vide, paroit cmaner du point //& fuivre la direelion H, B, C, &. la petite lueur plus biillante que le relle, paroit en 6. 4." Au lieu de deux colonnes , on en peut fiiie quatre , fix ou huit , &c. en entiecoupnt le mercure dans les deux branches du fiphon p;ir quelques portions d'air qu'on y fera rentier , & qui fern toujours moins denle que dans fon clat iiaturel ; alors les efteis rapportcs ci-de(Iiis le moltiplieront dans iemtmeordietk avec les memes app;irences : IVIcclricitc veiiant du verre, par exemple , les emanations kiniineules {■aitironl des jx)ints K, G, L, Sc les jielites lioupes plus briliantes paroi- tront en /, en H & en Al ; tout cela arrivera dans le (ens oppofc , fi la vertu t!e(5lrique vient du foufre. A raf|Ki5l de ces phcnomtnes , M. Willon sVcrie qu'il voit dillinclement d'ou vient le fluide cleolrique , la route qu'il tient , &, les cffels qu'il produit ; & il ajoute <«qu'au dctaut » d'autres preuves , les honpes lumineules du fecond article » confirmeroient de la fivon la plus dc'cifive I'exirtence des » petiies r.tmolpheres , dont les (urfaces de tons les corps font » naturellement revetues , &; qui, jufqua un certain point aflcz » limitc, rc'fident, dit-il, & s'oppolent a ce que le Huide eleclrique y entre &; en (orte ». Je vois, comme Al. Wilfon, qu'il vient du glol^ede verre un couiant de maticre clcdrique qiii traxerle d'un bout a I'autre les colonnes de mercure LK, A'lC; H L, S< qui remplit de fa lumiere les efpaces vides KM , CBH , LI; mais au lieu de ces petites atmofphcres prtcaires qu'il croit voir en M, en H , en /, je reconnois avec bien plus de furetc les eruptions d'un autre couiant de maticre eledrique , venant des corps non ifoles pour le rendre au globe. Ce dernier courant , plus foible que le premier ( quaml le globe tft de verre) lailie a peine a|Kicevoir fon mouvcmcnt progieflif; mais ce qu'il pcrd de ce c6te-la, fe Irouve comjx:nfc DES Sciences. 157 par ia vivacitc de [on inflammation lorfcju'il dc'bouche de la colonne de mercuie, car il cfl; Irappc plus iortement que par- tout ailleurs par le premier courant qui s'y prccipiie. Si i'on veut une prcuve rcnfible de ce fecond courant , dont Je fouticns ici I'exillence, qu'on jetie les )eux en A'lur le botil du premier condudeur repondant au globe de verre , on i'y vena furement arriver & durer auiant de icmps qii'on \oudia fouteiiir i'cledrilaUon. Qiiand le globe efl de foufre , je iroiive que M. \\'iiroii a raifon de dire qu'i! aper(,oit vifiblemenl un courant de ma- ticre cleclrique venant dcs corps non ilolcs O , P, &c. tra- verfanl toutes les colonnes de mercure pour (e reiidre aii globe, & remplilfant de ft lumicre les efpaces \ides qtii ics fcpirent ks lines des autres ; mais je n'admets pas plus (|ue dans laiitre cas ces prc'tendues atmofphcres, etrangcics a I'eleclricite, qu'ii imagine en K , en G , en L : je fuis en ctat de prouver que c'eft encore un courant de inaticic clec^lrique, moins marcjuc . par Ion mouvement que le premier , mais qui n'eft pas moins reel que Ilm. En attendant d'autres preuves que j'ai a donner de ce courant, je propofc celle-ci : que i'on ilole la chaine P, O, & qu'on la termine par une poinie de fer ou de quelqu'autre metal , on y verra a coup fur une lumicre lente, qui, bien examinee & fans prevention, fera reconnue pour ctre une maticre qui dt'boucbe & qui fe portc en avant; cet ecoulcment durera autant de temps cju'on en voudra mettrc a Hotter le globe. En rcpctant I'expcrience fur laquelle je vicns de porter mes reflexions , je me fuis affujeti aux proccdcs decrits par M. WiKon , afin qu'on ne me cherchat point querelle fur les clian- gemens que j'aurois pu y fiiire, mais je nen ai pas moins re- connu au premier alpe<5l de I'appareil qu'il ctoil trop & inuli- lenunt compliqin'. En ef^t , de quoi s"agit-il ici, c'eft de communiqucr i'clcCbicitc, tnnlot avec du verre, tantot avec du foufre a une fuite de conduc'leurs places bout a bout , lioles jultju'au dernier exciufivement , & Iqiarcs les uns des iLitres par dcs c/paccs vidcs tlair. On jxiit avoir todt cela avec un V iii ijS jMlmoires de l'Academie Rovake fimple tube de baromctrc , en ]\irlie rempli de mercure, Louche par Ie5 deux bouts A, B, /y. 6,Ss. fuljvndu avcc des fils dc loie ilans la (ituaiioii qu'oii lrou\era la nicillcure : il com icndra (eulemeiit de laiie |M(Ier de |«rt &. d'aulie, ii l ravers ies Ixju- chons, deux jxrtits bouts de hi de fer, donl I'liii abouiidant au giol)e , en lecevra I'dctl^liicilc, & I'autrc tacilitcra la com- munication avec des corps noii ilolcs. Je dis plus , c'ttoit cllentiellement ia mcine expuicnce que je failois en 174-7, lorkjiie jxjrlant avcc une verge dc tcr 1 clec-lricite du verre dans un matnis un pcu oblong , puigc Fig. 6. d'air & garni d'un robinet (f^. 6 ), je touchois a\ec la main la pirtie oppolce a cclle qui rcce\oit le condudeur ; si I y a line dilparitc qui change re((x:ce , qu'on me la montre; s'il n'y en a pas, comme je ie crois , voici Ics apiwiences des leux eledriques dans ie dernier cas : Lorjque je ne Jcicrnunojs pas Jes flammcs (ckdhqiics) a fe porter vers /'e'qi/a/ei/r riii vaijluiu , il cii Jorloii line fori grojje de I'cxtreniile du fer , laijiielle alloit au-devam d'uiie autre toiit-a-fait jemUable , qui veiioit du i^oulot . * AUm, Acail. oil e'toit attaelie le robinet *. i7f7-r->9o- . Qjjand on fait ainh rex|x'rience en gi-and , Ies effeis font bien plus marques, & il n'ell plus poffible de mcconnoitrc le (econd couranl, que M. Willon a pris pour une jiclite atmo- fphere adherenle au mercure , parce qu'il n'a vu ces feux que dans un tube dont la capcilc avoit a peine deux ou Irois dixicmes de pouce en diamctre. Au refle , fi M. Willon cherche a expliquer lous Ies plieno- menes cleclriques [xir un leul couranl de maticre , 8c (]ue lur ce point-la il ioit dun avis dificrtnt du mien, je juge , par certaines reflexions rcpandues dans Ies Ecrils , Jur-tout dans (es Mcmoires fur ia Tourmaline , qu'il ne regarde ps ics clcdri- citcs en plus &. eji moins comme deux ctres elicnticikmcnt diffcrens. Je croirois iui faire tort en iui attribuanl cette opi- nion, aprcs fju'il a dit formellemcnl qu'il n'y a dans laNatiiie cju'un /eul &. nicme lluide clecliitjiie, & aprcs (juil.i monlrc, jiar un aflez giand nombre d'experiences , qu'il ne faut fouvcnt qu'une Icgere variation daiis la difbnce d'un coips a I'auire , DEs Sciences. 15^ tbns le ilegic tie chalcur, dans la inanicre de frotler, &c. pour pioduire I'line on I aulre de ces deux vertus ou pour faiie paroitie celle-ci a la place de celle-la (a). On ahule des teime.s , quand on cite M. Symmer conime le partilan des cle(flricitcs en plus & eii moins, priles dans le fens de M." Franklin, Wilfon, Sec. Pour prouverfans replique, que ce Ph) ficien attache a ces denominations des idt'es , je lie dis pas leulement dittcrentes , mais oppolces a celles de ces Mellieurs, Je ne puis mieux laire que de rapporter fes propres paroles : " Je penle, dit-il,que les operations de TEleclricitcne dependent pas d'une feule puif^nce podtive, mais de deux puilfances dillincles , pofitives & actives toutes deux , & que cell par leur coiitraile & par I'oppodtion avec laquelle ellcs agiilent , pour aind ilire, I'unecontre lautre, cju'elles produilentles varietc'scjui diiliiiguent les phcnomenes cleflriques , en (orte que le corps que i'on nomme elcdrife pofiiivewent , n'elt pas liniplement imprcgne dune plus forte dole de matitre elec^rique que dans I'ctat naturcl ; & qiie celui qui efl dit ekdrift; iiegdaveimnt , n'en a pas moins ; mais le premier eft revetu d'une plus ample porticjii d'une de ces puiffances aflives ; & que Ic iecond I'efl d'une plus ample portion de I'autre puillance a) >.. M. Symmer emploie toute la premiere jxirtie de ion qua- trieme Mcmoire a prouver I'exiftence de ces deux pou\oirs adifs dans toutes lories d'eleclricitts , iSc il la prouve par des fails concluans , & qui font , felon moi , ablolument incom- patiblts avec la fuppolition d'unfeul courant de matiere , objet efltnticl de ceux (|ui loutieniient les cleclricitos en plus &. en moins a\ec M. Willon. (a) Voy. Experiences fur la Tour- maline, par M. Willon, de la Societe royale ilo Londrcs , dans une Icllrc iniprinu-een angldls&adreflce.iu d.' Hc!icrdcn. iiu'ie d'expcrienccs lur i'Elc(5tiicit(.-, par le meme, adrcdcea Milord comtc dc M.iicle.^li;ld. Trdn- fadions Pliilcfojih. iy6o , n.' X l x . (b) Voy. Experiences & Obferva- tions nouvellcs conctinant lEIei^ri- cite , par M. Kobcrt Synimcr , de la Societc royalede Londres , traduiies de I'anglois par M. du Tour, a\cc des notes que j'y ai ajoutee.'. , im- primees chez Cueriii 6c dc la Tour, 1 6o Mt.MOiRES Dr l'Academie Royale II efl vrai c[ue M. S) miner, loilqu'il ccrivoit les jienkxis ciovoit clrc d'un avis ilitR'ieiit ilii mien : il efl encore \m qu'en admeiianl deux poiivoirs [X)liiil > d.ms lous les iilunoincncs de ce genre indillinclemeiit , il penfe qu'on doit reconnoitre deu.v l()rtes dVleclricitcs ; mais li Ion (e donne la jK-iiie de lire les remarquei que j'ai jointes a la tradiiclion de Ion Ou- vra^e, cilc^ ci-delliis, on verra i." que I'opinion dece Pliy- ficien fe concilie trcs - aifcment avec la mienne ; z.° que les experiences proiivent hien qu'on [xiut diilinguer deux clcobi- cites ditkrenlcs i'une de I'autre , mais non pas cjfcnticllcmcin. Au relle , quand M. Symmer , M. W'ilfon & encore d'autres habiies gens comme eux iie feroient jxis de mon avis , que voudroit-on conclure de-la \ (ont-ils eux-mcmes d'accord enire eux fur tons les ix)ints de leur fyftcme! fi I'autorite devoit nous decider en Phyliqiie , ne pourrois - je pas citer nonibre deSa\ans, de trcs-cclcbres & de trcs-habiles Proleffeurs, qui ont adople 6c enfeignc de vive voix 6c par ecrit {'opinion cjue je defends; n'en pourrois-je pas nommcr qui , jxiurfiire cette adoption , ont ficrilic gcncreLilemciit icurs jiropres idees a b verite qu'ils ont cru voir de mon cote \ mais de quel pids i-)euvent ctre de paieilles citations pour ou centre , quand il lie s'a'< '■'' ■ AA'^t^' DEs Sciences, i6i M E M 0 I R E S U R L E SATELLITE Vu ou prefume autour de la planete de Venus , if fur la caufe de fes courtes apparitions if de fes longues difparitions. Par M. D E M A I R A N. LE paflTige de Venus fur le tlif(]iie clu Soleii , aniioncc & S M» calciile foixaiite-lniit aniicas d'avance par M. Halley , '^ & qui arriva le 6 Juin 176 1 , avoil raiiimc chez les Aflro- iioines re(|XTaiice de voir diflinctement ie Satellite qu'on n'a fait jufcju'ici que (oup^onrier autour de cette Planete. Quelques Obfcrvateurs ont cru en effet I'y avoir aper^u , pkilieurs an contniire n'y ont rien vu de pareil, malgre leurs (bins & leur altente , & je fuis du nomhre de ces dcrniers. J'avouerai ce- pemlant que je n'en fuis pas mains portc a croire que ce Satellite exille, tant par les anciennes oblervations que nous avons fur ce fujet , qu'en vertu d'une caufe , a mon a\is , trcs- capable de produire ks longues diljxuitions , & a l.ujuclle je iie lache |xu qii 'on ait penfe. Rappelons - nous d'aboi'd ces oblervations. Je n'inliltenii point fur cclles i\c Fniii^ois Foiilana* , Ma- thematicien de Naples, qui des i 64.5 & au coinmencement de I 64(^, nous allure avoir vu quatre fois ce Satellite, tantot fur lapartie cclaircede la Planete qui i toit en CroillTint, tantot fur la prtie oblcure , & nitme une fois ii chacuiie des extre- niites & tout proche iles comes du CroKIant ; ce qui fu]->ixiferoit deux Satellites, & qui a cet cgard , comme dans lout le relle, pent paroitre douteux, ne fut-ce que par la petitelTe des inflru- mens qu'on y eniployoit en ce temps-ia. Je m'arreterai done ' J\/ovcK avUftlwn tiTreflrlumquc rerum ctf(rvatmcs. Neap, i 6^6. i62 Memoires te lAcad^mie Royale aux deux obicivaiions du cclcbic Domtn'ujue Lajjini , inicux circoii(iuicic'-es & plui conmies, I'uiic dc 1672, lantre de J 6 8 6 , c j'y ajoulcrai ccllc ile M. J/wr/ , dc la SociJlc ro)ale dc Londres, faile cii 1740, doiit jc dDiinai la ddcrijnioii dans rHilloirederAt-idcinie.aiiiKt: ij^i,^ ini|iriiiuedtpuis duns Icj rraiiladions jiliiloK)pliii[iies dc ccllc '6eu pres egal a la quatrieme jxuiie » du diamctre ile Venus J avois vu, continue-t-il , une » ap|xirence (emblable qui iinitoit la pliale de Venus, le 2 5 » Janvier de Ian 1 672, depuis 6*^ 52'du matin julc]u'a7'' 2', » quand la clarte du crepulcule la lit e\anouir. Venus etoit alors u en Croidant, & ce phciiomene qui etoit egal a peu pics a la »> quatrieme panie du diameiie de Venus, etoil aulii en forme » de Croiliant. II etoit eloigne de la corne auflraledti diamctre » de Venus du cote dc I'Occident. D.ins ces tleux oblervations , » ajoute le fi\ant Allronoiiie , j'ai doule ii ce ne leroit pas un » ijatcllile de \ enus , qui leroit d'une conliftance moins propre » a rcHt'chir la lumieic &. qui auioit a jx^u pres la meme pro- » portion a Venus que la Lune a la Tcrre Mais quelque M recherche que j'aic (aite apres ces deux oblervations & en » divers temps, pour achever unedecotivertede li yrande impor- „ tance, jc ne lai jamais pu voir que ces deux lois; cell pourquoi je fu([x;iis mon jugemeni ... Lol)lerva ion ilc l\l. Short eft pref(]ue en lout lemblable a celles de M. QiJJiiii ; mais a\ec cclte dilfercnce & I'avantagc in;lliniable, qu'il pul la re-peter plulie.us lois dans I'efJTice dune beiire entiere , 6i. y employer des inllrunicns de difllrente (V N.- 4.59. {tj Dicouvcrtcdcla Lumitrcct'leftc, &c. AUm, dc I' Aid.!, tomt VIII , page I St. D E S S C: I E N C E S. I 6 J grandeur; an lieu (]ue M. Qiff/i/i n'avoii eu , pour ainf! dire, que dcs momcns & 9 a 10 niiiiules tout au plus , poLir conflater ies rieiine5. Remarqiions auffi que c'efl: au lever Sc malgic la prclcuce du Solcil quelle fut faiie, fivoir le 3 No- vemhre, depuis quelques minuies aprcs lept heures julqu a huit heurcs uu quart , 011 la trop grande lumiere iui ht pcrdre tie vue le phcnomciie. M. S/iori regardoit Venus avec un Te- ielcope de i 6 a 17 pouces aiiglois de foyer, & il n'y vit d'abord que commc line trcs-jxitite t'toile tout proche de cette Plancte. 11 en prit un autre de meme foyer qui ttoit garni d'un micrometre , & qui augmcntoit 50 on 60 fois le diamctre de I'ohjet , &. avec leqiiel 11 trouva que la petite ctoile nVtoit eloignee de Venus que de i o minutes ; mais y en ayant pointc un troidcme qui gioffilToit 240 fois , il s'aper^ut avec une agn'ahle furpiile que cette petite c'toiic avoit la mcmc phale que Venus. Enhn il voukit \ oir (1 cette pliafe le montreroit encore avec vm Tcielcope ([ui nc grol- fifioit que 1 40 fois , & la pha(e parut toujours la mcme. Son (.lianutre ne faifbit pas le tiers de celui de Venus, & la luniicrectoit moins vive que celle de cette Plancte, mais cepen- dant adez forte & bien tranclue. La ligne tiree de la petite etoile au centre de Venus formoit un angle de i 8 a 20 degrcs avec I'Ecjirateur. Aprcs quoi M. S/iort Itnit , com me M. Cajfini , par Ies vains efiorts qu'il avoit lails depuis jxjur revoir le memephcnomcne, c'efl-a-dire, depuis 1740 jufqu'en 1744, temps tie rimprelfion de ion Mcmoire. Qii'on fade attention maintenant a toutes Ies circonflances de ces ol)iervalion5 , a I'accord lurprenant qui rcgne entr'elles , a I'liabiletc des Oblervateuis , a la perfedion & a la grandeur ties inllrumens avec lelquels ellcs out etc faites , a la conlif^ tance du phenomcne , a Ion diamctre trois ou quatre fois plus petit que celui de Venus , & a peu prc5 en proportion de celui de notre Lune a la Terre , &; lur-tout a cetlc jihale toujouis feniblable a celle de Venus , feulement cchaiicree ([uand la ronJeiir tie Venus n'cfl que dimmiec , en Croilfant ciuand Venus dl en Croillant , 6c toujours bien termince ; il paroilra iaits Xij .E 164 Memo IRES de l'Acad^mie Royai.i doiiie bien dilHcile quece ne foil l;i qu'une illulioii ilO^niqu^, ^ autre cliufe que le Saiclliie nicine de Vciui5. AvaiU que M. Hugueiis eut dceouveii I'Aiineau de Saturne, on avoil pi is qutlquetois les extieinitcs de (esanles pour deux aulres Planeles, ou pour deux de (es Satellites qui ii'eii eloient OLreiuiroii uu quart de Ton diametre ; maii outre que ce nVtoit qu'avec des j^etites lunettes, & qu'avec les plus graiides 011 n'a jamais aperci'u d'anneau de cette efpece a Villus , on \oit \\ir I'oblervation de M. S/ion, que Ic phcnomeue ile la [xrlite ttoile t'toit a plus de i o diainetres ou 40 fois plus loin dc la Plancle , que les anfes de Saturne ne lunt de la icur ; ee qui eft incomptible avec une telle illudon. Mais que [lenfer entin d'un Satellite qui neproitque deuX fois dans i'cfpace de quatorze ans , & qui n'e(l vu enluite que cinquante- quatre ans apres? Et pour revenir a la plantte de Saturne , elle en a un de ces Satellites , qui j-aioilian &. qui dilproillent , niais jwur (juelques jours leuiement , mais en regie, dans (es conjondioiis pcriodiques; &rien de paieil dans ie preieiidu S ilelliie dc Venus. S.ip|Xj(ons cependanl qu'il exine, ce Satellite. Si pr la cir- condance dii lieu qu'il occujie dans le CicI autour de la Pla- ncle qu'd accompagne , il le rencontroii ici unc cnulc procliaine & vrailemblable de fes couries apparitions &. de les dilparilions irn'gulieres , ne (croit-ce jias dii moins &. apris tout ce (juon vient de voir dans les oblervations precede n les , une lorte in- dudion ii lirer en faveur de Ion exillence I or cell ce qui s'y rencontre en eHet. Le Satellite de Venus eft piefqiie toujours plonge dans TAt- mofplieie du Solcil , ainli que la Plaiiete principale , comnie on peut le deiDOiurer par la [Xilition tk pir les diniendons de cette Atmofpheie; il elt done prclque toujours eiueloppe d'iine nia;ieie Huide plus ou moins deiilc , qui nous le cache en tout oil en partie , &, qui le complique avec la [XTtitelic & avec lj contexture peu leHecliidante de la liirface ; ceil, dis-je, a celle eaule variable (juii laut altribuer ks appaiilioiis foituilts &. les longucs dilparilions; i.ukIj5 que la Pi.un.ie ne DES Sciences. i6^ cefTe point dc'le moiiirer audi iLiniiiieufe (jiie nous Li voyon.s &: par (ii grolleur , qLiar.iiite ou cinqiiante fois plus grantic , & par la contexture rcHcchillanle de fa furface, Entrons dan;; le detail. Je donnai dans mon Traitc de I'Aurore borcale , (faflioin premiere cf quatrieme) une ample defcriptioii de i'AtmoljilKie (blaire , d'aprcs les obferNalions immciliates de M. Ciijjiiii liir !a Lumicre zodiacale, qui n'cfl autre thole que ceite Atmofphcrc &: le fluide dont il i'agit , en tant qu'ii fe nianifclle ii nous fur I'horizon , avant le lever au printemps , aprcs le couclier en automne , &. dans les ccliplei lotales de cet Alhe. Je par- tirai de la pour abreger Sc pour montrer I'analogie des elfets a la caufe , ablhadion faiie de la validite quelconque de nion hypothele lur le phcnomcne que j'avois pour objei dans ce Traitc. Or I •" lAimofjihcre du Soleil aplatie vers fes poles , de figure lenticulaire (ur le ()ian de Ion Ecjuateur , & de fufeau , de lance ou de cone par Ion prolil , coninie ellc nous paroit toujours, &; (bus un angle plus ou moins aigu , plus ou moins obtus , vue de la Terre , s ciend quelquefois par cette longueur conique au-dtl,i de I'orbite terrtltre , & par conlLqLienl bieii au-dela de I'orbite de Vtiius qui ell ^.Wm grand tiers plus proclicdu Soleil (]ue la Terre. Don il fuil que I'oibiiede Venus &. vrailemblablcinviit ceile ile (on Satcllile qui n'cn a jamais etc vu plus loin qua i o minutes de dillance , (eront prelque loujours renfermces dans cciie (.'tcndue longitudinale de I'At- moiphcre lolaire. 2." Cetie Atmofphere confideree par fa largeur ou par fon tpailleiir, tk bornce par notie horizon, y occuix; quelquelois 14 oLi 15 degrcs d'amplitude, & d'autant plus que le Soleil, fur la furface duquel elle appuie , le trouve moins profontle- ment cache (ous I'horizon; d'oii Ion pent ink'rer avec allez de certitude , que 1 VpaiHeur Icniiculaire de 1 Atmofphire du S.jJeil croit de plus en plus , a melure quelle appioche da- vantage du centre de cet allre qui lui eft commun ; & cette tpailieur doit ctre prile de part & d'autrc du plan dc lot; i66 MiMoinns nr l'Acad£.mie Rovai.e 6]u3tein-, qui fait im angle de 7 \ degrcs avcc I'Ecliptiqii^, tnndis que lei limilC5 dc W'lius n'cii lont quVi 34,4 dc<^ivs plus pici, Latniolphtie lolaiie compieiidra done encore en ce lens (Scprelquctoujoursrorbitede Venus, «Sc viaileinblablemcnt cclle de Ion Satellile. Je dis piefqiie toujoiirs, parce (|uc dans ce fens, comme dans eelui de (a longueur, ou dans lous Ics deux a la fois, les apparences de ces dimenlions, de longueur & de largeur, (onl infiniment variables &: changL^nt lou\ent d'une annce, d'un inois &: quelquelois d'uii jour a I'auire, fans que nous ayons jukju'ici de icgle ni dc loi iK)ur en prcxoir les changemens ni pour en coniUMtre la taufe. ■^.^ Enlin rAtmofpiiere foiaire, conddiic'e par fii denfitc ou par (11 niele. Ion opiiic ou la Iraiiljxuence, n'cft pas nioins variable que par (on eiendue. Tout ce que nous lavons la-deliiis dc plus certain par les oblervations, c'efl tjue la ilenfitc croit ^ ifililement dcpuis la [Xjiiue du fultau ou du cone , lous la figure duquel nous la \ oyons lur i'horizon , julqu a fa bale fur ce mcme horizon , & (]ue tout auprts on quelquts degrcs au- dellus , les grandes Etoiles qu'on voil a travers en lont ternies, & que les petites y difproillent enticrcment ; d'oii i'oii pent juger qu"un objct privc jxir lui-ineme de lumieie , c|ui n'efl vilible (]ue par celle qu'il nous rt'llccbit, &. qui ne fe pcint a 110s )eux cjue (ous iin angle de 15 a 20 lecondes , n'y doit ps inoins diljxtroitrc. Mais il y a plus, la denfitc de cetle mailne croiti-a encore & fera toujours plus grande aulour de la Plaiicte & du Satellite quelle ne i'ctoil par ellemcnie dans le lieu de I'Atmofplitre f()laire d'oii elle y eft tonibee, & cela jxir une caule qui nurite ici une nouvelle attention. Tout corps planciaire , tant du fecond que du premier ordre, eft done, comme on fiit , & de (juelque manicre qu'nn I'ex- plique , d'une force centrale qui en rcticnt les jxirties autour dun point ;d'ou rtiulte fi Iphcricitc. Done , & en vertu de cette force, dont laclion sVtend indtfininient au-dcia en raifon in- verfc des quarrcs de diflance , t(;ut corps planctairc (]ui vicndra a nager dans un fiuide lei que i'Alinoiphcreloliiir?, ei)alkm- DES Sciences. 167 hleia, en entadcra ics moli-'cules en plus giamle qiiantitc autour de id furtacc, & en aiignienleia d'aiiiant la denfilc : done le Satellite de Venus , envelopjK' , (urcharge d'un femblable fliiide qui doit eneore i'acconipagiier en tout ou en partie loricju'il ell vu hois des jimites, tanl loiigitudinales que iatitiidinales, de rAtmolj^hcie foiaire, nous y paioftra (ombre ou (.I'une iu- miere moins vive que celle de fa Planete , tandis que cette Planete , bien que dans le nicme cas, n'en kr.x pas lendblemcnt di.giadee, en comparailon tlu Satellite, par les lailonsque nous en avons donnces ci-de(rus: a quoi Ion peut ajouter que, toules chofes d'ailleur^ t'gales, &. s'il e(l vrai , comnie I'a penfe M. iScwton , que la malicre des Planctes loit d'aiilant plus conipde & ieur loice centrale d'autant plus grande qu'elles font pkis pctites * , le Satellite de Vt-'iuis tle\ la ctie encore par-li plus degrade de kiiniere que /a Planete; & voila en eiiet ce qu'en atteflent toutes nos oblervations , l.ins en excepter ceiles de Foiiuiiia , en ce point tres-con(ormes a ceiles de Nl." Chj/j/ii & Short, du moins dans (es (iguies , ou le Satellite e(l tou- jours didingue par des hachures de la partie eclairee du dilcjue de Venus. Concluonstlonc d'apres nos oblervations , & conformement a ces remarques , cjue le Satellite de Venus , \rai oti fuppole tcl , lie fauroil le montier a nous que dans ces trois cas. Ou, lor((|uerAtmofi-)hcre foiaire n'atteint pas par ^1 longueur jufqu'a forbitc de cette Planete , &. a celle de fon Satellite. Ou , lorfque ['Atniofphere foiaire y atleignant par fi longueur , n'v atteint pas par la laigeur. Ou cnlin , lorlque malgre tons les obflacles de pofltion dans i'Atmolphere foiaire, cette Atmofphere 6c cette en veloppe du Satellite, le trouvent ttrealicz raresou affe/. tninfparentes, pour iaillcr palicr julqua nous une partie fuihiante de la luniicre qu'il rclLcliit \ers nous. * Princ. math. //*. ///, /"■(y. ft , ccr.4.. JJeiiJiorts igitiirjuiii PlaiitiiX t/ui flint minorfs ; ce <|ui le deduit des Ibices centrales pruportconnelles , ibid prop. 6,7, iTc. & qui n"ell pas moins .ipt>licable au^ I'liiictts Secondaircs qu'aux Premieres. C'cft aiiili que la malFc de la Lune ell a celle de h 'lerre, comnie i a 39, ou environ, tandis cpie la grofieut n'ell pas tout-a-t"ait comnie 1 i49i ihld. prop, _^/, COT, ,f. l58 MeMOIHES DC t'ACADt.MIE ROYALE On voit allei les exceptions & ies modifications , aiiifi que h complication &: Ies combinailbns ilont toitle cette thcoiie ell kifceptible, tant j\ir rapjxjit aiix Nctuds , a lApliclie &. an PciilKlie de la Plancte, que nous connoirTons, qn'aux Ntciids, aux Latitudes & aiix Elongations dii Satellite , que nous ne con- iioillons ]xis ; clcTnens de calcul , auxqutis il ne (era jxjuitant j\b inutile d'alTii^ner ditiaentes valeurs pai- voie d'analyfe & tie faulle pofition , pur en compier Ies icTultats avec Ies obfervalions prcccdcnles , &. pour nous ai prcjxuer pai-la de nioins lortuiies. Je fupprime un plus long detail ; mais je ne crois pas devoir pafTer fous filence un phcnonune que je \is conllamment pendant que \'c'iui5 parcouroit le diitjue du Sulcil , &. qui pourroit avoir quelque liaifbn avec la tlubrie que je viens tlctablir fur lentaliement de la matitre zodiacale ou de I'At- mofphcre i'oiaije , autour des corps ccleftes qui \ iennent a la ira\er(er. C'ctoit un Anneau toujours adherent aux bord.-; du dilqiie de Venus , & dont la largeur que je pris pluiieurs fois , avoit la dix a onzieme partie du diamctre de cette Plancte ; fi iumiere ctoit plus foible que celie du difque folaire , fur lequel cependant il fe feifoit trcs-bien didinguer. J'oblervois tantot avec une lunette de 7 pieds de foyer , taiitot avec un tclefcope de i 6 pouces & a micrometre, a travers un morceau de verre brun-rougeatre devant I'ocuiaire. Celt ainfi (]ue je vis toujours le difque du Soleil dun I>eau jaune , celui de Venus, iioir 8c bien tranche , & celui de I'Anneau , lirant fur I'orange. Mais pour voir ce que deviendroient toutes ces apparences avec une plus gnuide lunette , j'y en employai encore une tres- cxcellente du fieur le Bas , de 1 4 a 15 pieds , avec le nieme vene devant I'ocuiaire ; 8c je n'y aix^r^us d'aiitre dif- ference , liiion que Ies boids exterieurs de I'Anneau etoient moins decides, 6c & coulew plus approchante de celle du Soleil ; eflel ordinaire 'eiure des Comeies, k iimb^ Si. la plupit dcs autres parties Sle n E s Sciences. i <;<> de TAiirore boruile , qu'oii clllliiij^iie loiijours mieiix avec de pelites luiicites, on mcme ;i la viie fimple, (]iravcc de graiidcs. Ne (croit-ce done pcjint ui iiii ik)ii\cI indicc de cct amas coiideiifc de la maticrc zouiacalc ou dc rAtinolpIicie lolaiie, qui , en vcrtu dc la force centralc , doil le tornicr & le coii- ferver fur Ics globes de Vcniii tk de fon Satellite , prelque toiijours plongcs dansrAtniolphcrc (olaire ! cell fur quoi ce- pendant je n'infiderai pas , loit j)ar Ics injcts de doiite que la complication il'une aimolplure piopie de W'nus pourioil y faire iiaitre, loit par les illudons d'Oiitii]ue qu'oii pourroit y foup^onner , & que j'y foup<,onne nuji - inciiie; chacun ea jugera felonies luniicrcs, jerapporte feulenientcequej'ai \u. Du rede, je me flatteen avoir atlez dit fur rexiflencepoflihle du Satellite en (juefllon , pour engager les Afliononics a ne fe point rebuler fur une dccouNertc ilont il y a tout lieu de croire que I'objet efl tres-rcel, &. qiie M. CaJJI/ii jugeoit de fi grande importance: des ob(er\'ations plus particulicrement dirigces a ceite intention , de plus longues lunettes , de plus forts telefcopes & des circonftances plus favorables , nous feiont peLit ttie dcmclcr ce Satellite a travcrs le voile qui nous la juelque loujours cache jufqu'ici. ^»* % ♦ Jllc'/ll, 1762, 8 M.il 1762. 170 M E M O I R E S D K l'A C A D ^ M I E R O T A I. E OBSERVATION D E L' EC L I P S E D E L U N E Du 8 ALu ij6z, ail nuitin. Par M. M A R A L D i. J" A I obfervc cette cclipfe avec iiiie iuiictte dc 7 pieili ; giirnie an foyer commiin des verres , d'liii reticule com- po(c de tieize liis cg.dement cloigiics eiitr'eux , 5c doiit ies ileux extremes comprenoiciit , an commencement de 1 Vcliple , le diamctre de ia Lune , & ie diviloient par conlt'qiient en douze parties cgales ; le Ciel c'toit trcs-Ierein , &. I'ombre fort bicn tcrmiiic'e. Tnuys \rat» A i'' o' o" on voit a Ii vue la pcnombrc fur k Lord de la Lune. 2. 6. o la pcnombre cfl tics-fonc. 2. 21. o l'£clij)fc mc paroit commcncce. C 22. o commencement certain. 2. 28. 8 I'Eclipfc cfl d'un doigt. 2. 28. ^8 I'ombre a Arillarqiie. 2. 30. 6 Ariflarque ert tout dans I'ombre. a. 32. 28 rombrc a Grimaldi. 2. 3 5. 24. 2 doigts. 2. 34. 40 I'ombre a Kepler, a. 35. 18 Giimakli tout dans rombre. 2. 38. o 3 doigts. 2. 4.1. 18 I'ombre a Copernic. 2. 41. 58 lombfc a Piaton. 2. 4 3- 18 4 doigts & Piaton dans I'ombre. 2. 44. 3 3 lout Copernic dans lonibrc. a. 47. 8 i'ombre a GafTendi. 2. 50. o 5 doigts. i. ^i. 18 i'ombre au bord de Miirc ferenUalis. ) ) 57. .! des Sciences. 171 48" I'ombre a Aianllius. 6 doigts. %. yj. z8 i'ombre k Menelaiis. 3. 4. I 8 i'ombre a Plinius. 3. 5. o 7 tloigts, & i'ombre it Dicnyfu.*, 3.13.28 8 doigts. 3. 16. 8 i'ombre au Lord de Mare crifium. 3. 19. 58 \ura\ixc 3. Procliis. 3. 24. 45 tout Mare crijnim dans i'ombre. 3. 26. o 9 doigts, & I'ombre a Tycho. 3. 31. 18 tout Tyclio dans i'ombre. 3. 32. o <) doigts & demi. 3. 4t. I o 10 doigt-s. 3. 53. o 10 doigts & dcmi; jufqu'a prc'fcnt I'ombre m'a paru alTcz bien tcrmince, niais .i mdurc que ia Lune approche dc i'lioriicon, elie dcvient coniufe, & je celfe d'obfcrvcfi, 176 .Mf' MOIRES HE l.'ACADLMir R O V A I E SECOND Al L M 0 I R £ SCR LA MINERALOCIE DES ENVIROj\S DE PARU. Par M. G u F. TT A R D, 76'' ^^ T ^ P'*^" g'-'^'-''''' '^^ ''^ MiiiLnilogic dts environs de Pan's,' J I (]iie j'ai ilonnc en 1756, nc me ]iermelt(:)it ps tl'y dctailler les oI)fervations qne je pouvois avoir faiies fur chaqiie fofTile en panic. ilier; Ics dciails font ceperulant ce qui intcrclie le plus ceux qui ne s'attaclicnt pas a la fiiperficie des cliofe; &. qui n'aiineni a (e rendie qua une convidion entiere; ce n'ell que par des preuves dctaillces qu'on peul les convaincre : \T)ila les motifs qui m'ont engage a entier dans ces preuves & a rappoilerdans quelques Memoiies ce que j'ai obfervc fiir chacuii de ces folliles. On trouvera dcja dans mon Mcmoire fur les Poudingues , imprinic en 1 7 5 3 , ce qui regarde ceux que nous iournilicnt les environs de cette grande vilie. En 175^, j'ai dit qLielque chofe t\es Platres a I'occadon des (laiacflites des platiicres de Montmailre. En 1758, j'ai rapporlc , ioi Icjue j'ai traiic iles Pierres mculicres, ce que celles de ce canton m'avoient fait voir; 11 me rede mainienant a faire connoiire plufieurs aulres fofriles mieux (ju'ilsnclc (ont,& cjui nurilcnl.a ceque jeciois, I'alleniion des Naluialiiles: j'en choilis un [X)ur ie lujct de ce Alt'nioiie qui e(l (uigulier pr Ics (iguies qu il prcnd en [e formanl ; ce fulide cil une cl|xce de cailiou , duni ceitaines pierres tits platricres font lardces ; jamais cailiou n'a mieux iiicrili.' clre mis au nombre des pierres iigurees que celui ci ; ii a des figures \ariees a linfini , & Ion jxrul aliurer en general qu'ellcs font toules plus fingulieres les unes que lesautres. Qiioi(|u'a h rigueur toules les pierres aieni unt figure qui Jeur efl piopre , on a cependaiii ilonnc le nom de pierres fi^urces a celles qui en avoieiil une qui les rapprochoil de DES Sciences. jyj quelqiie corps coiinu <.Sc rt'oulier : on pounoit trouver une infinite de ces rappoins diuL^ ces foites de cailloux ; j'en Icnii connoitre plufieiiis , lc)iT(iiie j'aurai jxulc de la nature dts pi(.ircs dans iefqLielles ils (e forment. Ces pienes Cant une de celles dont ies platrieres des en- virons dc Paris lont compolces ; il y en a de deux efixces , Ies lines (ont dim gris verdatre , la couieur des autres e(l dun blanc craytux ; Its premieres font feuiilelc'es , s'exfoiient aife- ment &. le redtiilent en une elpece de glaKe, iorlqu'elles font humeflees. par la pluie ; Ies fecondes lont plus compares , plus dures , ne s'exfoiient pas a I'air, mais s'y dilfolvent a la longue,. & donnent naifiance a une elpece de terie d'un blanc de marne. Lorlqu'on jetie un morceau de celle-ci dans I'eau-forte , elle y excite un fifHement femblable a celui que fait la chaux dans I'eau commune, elle s'y diiroul en partie, &. ce qui ne s'y dilibut pas, devient d'un brun jaunatre, refle fufpeiidu a la (urface de la liqueur, ou tomlx; dans le fond ; celte difference ne vient , a ceque je crois, que de ce que Ies eclals foni plus ou moins grands; Ies plus pctiis (e prccipitent , Ies plus grands , au moyen de leur ctendue , prclentent plus de furface a h liqueur c|ui Ies fcjutient; ce que l.i liqueLir en dillout, doit etre bieii pen conlickrabic, le fililement celiani pionijitement, Teclat qti'on y a jete ne le deforniant point , la liqueur leltaiit iranf^ parenie & aucun drpot ne fe failant par la fuite , quoicju'clle de\ienne un peu blaiuhedans le temps que (on aclion fublllle; cette pierre a encore la proprieie de le calciner. La polition de ces pierres dans Ies carricres efl prc'cifc'ment au-dellus du premier banc des pierres a pl.Ure; la blanche eft fitut'e au-dellous de celle qui efl feuilletee, comme je I'ai dit dans mon premier Mcmoire (ur la Mineialogie des ensirons de Paris: Ies cailloux lonl di([)er(es dans linterieur de la pierre, ils lie (e montrent guere cxlerieuremcnt ; il latit apjwrter quelque ndiefle & quelque atteniion p)ur Ies en retirer entiers , ceux principalement qui font dans la pierre blanche ; Ies pierres ieuillclces fe levant ailemcnt par lames, on en fepare avec laciliie Ies cailloux ; jioiir avoir ceux de la pierre blanche ii laut y iij f^4 MtMOIRES DE l'AcAD^MIE RoYAt.E en quelque (orte la (cuipter, c'e(t-a-dire , fiiirc (aiitcr a [leiits coups tout ce qui eniouie ces cailloux , ou plus (implement la lailler a I'air j-)enilant iin certain temps, tile sy Jillout cii quelque lorte , &; Its cailloux ledciit a nu *. Leur couleur variefuivant la pierreoii ils fc forment ; ceux ties pienes teuilleites font bleuaiies , les autresont une ccHileur gris-jaunalre, qui tient btaucoup de cclie que l.i pierre piend dans reau-torte lorlque la diUblulion dc la matieie qui efl attaquahle par cet acide, eft finie ; cc qui [wunoit fairc [vnlcr que la couleur de ces cailloux , & Icur (ormation nieme , lie dqiendent que de quelque acide , qui , jx'netrant ces pierres , donne de la conlif lance 8c de la couleur a la partie dont il (e charge , & qu'il reunit dans les crc\alles qui jieuvcnt (e (aire dans celte piene: il n'eft pas nccedaire que cet acide (bit mineral, piiilque I'acide du vinaigre aitaque auHi , moins vivement il eft \'rai , celte pierre, & lui donne une couleur qui approche encore plus de celle qu'ont les cailloux. L'acflion de ces acides (ur la pierre (euilletee , paroit un y>ea dlfFcrente de celle qu'ils ont fur la pierre blanche ; la premiere jemble ctve plus promptement &. plus lortement altaquce rar ces acides que la (econde ; dans le vinaigre les bulles y font beaucoup plus aboiidantes que dans i'eau - forte , & la pierre en jelle plus long-temps; ce temps eft cejiendant trcs-court, &. la pierre ne perd j-kis (a forme ; de (orte qu'il paroit quelle contient trcs-jieu de matieie foluble. Ceux qui ne voudroient pas admettre que ces acides fe Irouvent dans la terre , pourroient peut-etre n'avoir recours , pour en expliquer la formation , qu a lean ci^mmune : j'a\ oue que ces pierres fe diliblvent a I'huniidilc de I'air &i aux pluies; niais comme on a reconnu dans I'air une efpece d'acide, & qu'outre cela les pluies jieuvent, en lavant les lenes, (e charger des * C'cfl a ces deux nioycns que jc dois Ic grand iionibiedc ces cailloux que j'ai cus ; its out etc employes , ces luoyens, par M. Knnion , doni j'ai narlo dans nion Menioirc fur les PoudinijUcs; apres avoir trouve ces cailloux , il (e (it un plalfir piacjues a jour , Si. perct'-es comme ces ouvragcs ^3- '• de Serruierie, auxqucis je les ai compaRes. En un mot, il nieparolt que tout sell palie dans cetlc occafion d'une manieie feinblable a celle qu'eniploicnt les Fondeuis , lorfqu'ils inoulent queicju'ouvrage de Bijouterie ou de Serru- ierie. On fait qu'avec une e(|Kce de cliallis ile cui\re, de fer oudequelqu'autre maticre, ils forinent avec du fible mouilL- des carreaux lur lelquels on trace dss lillons , & on creule i.ks cavites qui ont ia figure des corps qu'on veut mouler au Ix)ut de ces fillons ; ce qu'on fait en y imprimant les moileles de ces corps qu'on a tra\ ailles d'a\ance ; tous les iillons comniu- niquent a un canal commun , qu'on trace dans le milieu dii carreiui , is: qui aboutit a i\n de ks cotes ; on applique enfuite • deux de ces carreaux I'un fur I'aulre , & Ton veric par le bout extt'rieur du canal le metal fondu qu'on veut mouler ; ce metal fe repand dans le canal , les fillons &: les cavites , 6: preiid la forine qu'on s'ell propofe de lui dormer : aucune manauvre n'eft , a ce que je j-ienfe , plus propre a donner I'idee de ce qui fe paffe dans la formation des cailloux dont il s'agit ; en effet, rien n'a plus de i-apjxjrt a de lemblables morctaux monies, que cette grande placjue , a un des cote's de laquelle pendent Planche 1 1, plufieurs gros mameions de figures (.lifferentes , & qui s'anaflo- mofent enlcmble. Cette explication peut , a ce que je crois , s'apjiliquer aufli a la formation des autres cailloux , comme je le ferai voir lorfque je les aurai decrits. Cailloux Les plus fimples de ces cailloux font ceux cjui flint glo- go u ires. [jLiljji-ej. lesiins font prefque parfaitement ronds, les autres plus PI. IV, ou moins oblongs; on pourroit.avecautant de railon , comparer ^&- i~r"' les premiers a des bales de mouft]uet ou a des pois, les feconds g^ 2. ' ^ 'Jes noix inufc-ades , & les troiliemes a des feves ou a des Fig. 5 , +, 5 ■ amandes , c|ue tant d'autres pierres qu'on a regardecs dans <.ks F'S- 6; 7- temps ou I'Hilloire iiaturclle ii'ttoit pis aufli eclairec qu'ellc DEs Sciences. 9 I'efl maintenant , comme ctaiit quelqucs-ims de ces corps qui setoieiU pLtrilics : ['on ii'auioit probablenienl \x\s mminuc de dire alors qiic lei pieries des fgiiivs i & 2 Ac la (jiuv.ncme planclw , ctoient un pois coinniLin &: iiii jiois chii he ; que celle5 des Jii^i/rcs ^ , ^ c)" j , ctoient dcs iioix- miifcaJes dans differens ttats ; 5c que ceile de ia fgi/rc j , c'loit encore re- convene de cette enveloppe qu'on appclle vutds ; enfin que celles des figures 6 & y, ctoient Aes aniandes , &; qtie celle de ia fgwe y, avoit perdu tin peu de la peilicule qui la |•ecou^'re dans Ion ctat naturel. Qiie n'auioit pas encore probablemenl fait I'imagination par rappoi't aux autres jiiei-res reprcfentces dans la mcme planche! celle de la fgure 8 auroit pu ctre la pLtrificalion d'unc efpcce de champignon appelc phallus ; il auroit etc jx'trihc <\\ni le PlanclicIV, temps ou il commence a pouffer & a dccliirej- renvclopjie qui °' renferme la tige avant quelle fe foit clevce hors de terre : en effet , rien ne rtlFemble tant a ce champignon , loi fqu'il efl dans cet ctat, que cette pierre; la coticlie qui la recou\ie extt'rieurement , & fsulement en partie, reprclente ircs-bieii l'en\eloppe du champignon lorfqu'elle ert a moitic dcchirce, &: rien n'approclie plus de la tele du champignon que la boule ainfi recouverte. Lorfque ces cailloux ne font pas aulTi fimples que ceuxci, mais qu'ils font compofcs de deux ou trois boules rcunies ; ils approchenl , par leur figure, de quelques autres fruits : iis auroient ]rar conlcquent pu ctre, pour ceux qui aimoient ces rellemblances , des fruits de fufiin ou de bonnet de pix-tre , A'is, fruits de diofcorea, de tohenictmoiitana , ou de quelqu'autre Ihu.f^a. n, femblable fruit d'Eiirope ou d'Amcrique, felon que cts ama- '-■ teurs auroient etc plus ou moins lavans dans la Botanique oil qu'ils auroient cherchc a trouNer dans les folTiles de I'Lurope les fruits petrifies d^s pays etrangers. II en auroit etc ainfi de ceux qui ont tians leur longueur une ou plulieurs finuofitcs; ceux qui n'en fouffrent qu'une , auroient ete des liliciiles; ceux qui onl plulieurs clranglemens , des filiques; i>eut-ctre aufil auroient-ils etc d'autres fruits: que Pbnche IV iSo Memoires de l'Academie Royai.e PI. V.fig. I, nc peul |Ms iiiie ini.igiiuiion Irapixedc cei rtlitniblaiKes! Le ^>3>i> 5- cailloii cle l\ j'/ci/u/w Jl'.pi^ure i6, aiiroii [Kut-cHe pliitot etc une elpcce de gland on iin clou de giioHe; conime il t(l re- convert d'une coucliequi iaille a mi wwc panic dc km intcricnr, cette |iailiedccou\erie aiiroit jx.ut-elre etc le giand, iSc la conclie k cupule on calice, on bieii 9'auroit cte Ic bonloii de la llcur du giroHe qni auroit commence a (e dcvelop|ier : le caillou de h fgiire ly auroit cte le Iruit dn lorhoma ; ceini de la fgure iS , niie petite gourde naillanie ou quclqn'autre fruit femblable. Enfin, il y a tout lieu de croire que limaginatioii n'auroit pas cte trouvce en dcfaut ; on en jKut jngcr par tc quelle a occ-alionne en ce genre. Ibid. fig. 2 , Elle lie I'auroit pas plus cte pour troiiver des filiques aux- 3' 5^ 6. quelles on auroit compare les cailloux qui ont plufieurs ctran- glemens; \>is ocaaa , les pois, les Icves en auroient (ouriu aifcment , on quelqu'autre plante de la cialle iles \raies ou des faulTes [xipilioiiaccej. Les cailloux qui , comme celui de \a. figure ^ dc hi phwclic V, Hid. fig. 4. lont lu'riircs de pludeurs mamelons , qui ne fortent qu'en partie de de(lons une k'gcre C(xiclie (]ui recouvre la malTe du ciiliou , auroient pu ctre qiielqucs fruits de niacre ou chalaigne d'eau^ ou de quelque tcte de chardon du genre des chaulies-traiies. Ces idt'es, au.xquelles les anciens Naturaliiles fe lailFoient aifcment aller, ne Ibnt pas tellement etiacccs qu'on ne put encore trw-bien de nos jours les faire revivre;ceux du moins - qui penfent que les diltcrentes figures que les cailloux prenncnt ne font dues qu a ceiles qu'ils ont prifes dans 1 intcrieur ou fur la furlace iles corps dcpolcs }xir la mer dans la terie, c^ Natui-aliftes, dis-je, me proiflent bien prcs d'embrader les idces des Anciens. En erfct , (1 rimnienfe varicte des figures que nous remar- quons dans les cailloux ne depend que du noyau fur lequel ils fc font forme's, ou que dun corps cti-angcr a la terre (]ui leur a lirvi de moule , il me paroil qui! iautiioit a\oir rccours i des fruits pour rendre raiion des figures qu'uni les cailloux dout je viais de paiier. DEs Sciences. • i?i H faut avoiicr qii'il y a des cailloLix d'uiie figure fort irre- gulicre, qui loiil en cjiitlque lorie brancluis, qui iie doiveiit cette figure qua celle des coips fur lefquels ils fe font formc% & qu'iis ont incrudc's. J'ai troiivc de ces cailloux dans une moniagiie au-dcllus de laquelle c(l place le village dc fains pros Palii en Nonnandie; cclte montagne, qui n'ell |-)if(t]iie qu'un amas de marne donl toute la malie e(l tra\erlce de lits de pierres a fufil, poles hori-iontaleinent & altcrna- tivement avec des bancs de ccite manic , a etc coupee fiir fa pente pour adoucir le grand chemin de Paris a Evreux : on a, par ce travail, mis a dccouverl iin grand nonibre des lits de cette montagne, & on en a tire une quanlitc prodigieufe de cailloux cjui ont fervi a former la cbaLiflee en cailloutis de ce chemin. On trouve parmi ces cailloux des malles de loutes fortes de figures plus irrcgulieies les unes que les autres; communement ces cailloux font eniicrement pleins, on n'ont quequelques cavitesdifperft'es dans leur ma|{e;ils'en rencontre quelques aiitres dont les branches font creufo Sc renferment des ramifications de madrepores branchus: les branches des cailloux ont pris la hgure des branches tlu madrepore, c"tfl-a-iliie, qu'elles font dans I'ordre qu'avoient ccllcs du madrepore. En iin mot , la figure du caillou dejiend de celle du madicpere fur ie(|uel il s'elt moule en I'incruflant. Ricn ne peut cire plus favorable a I'idee que j'examine, que ces fortes de cailloux ; malgre tela , conclura - 1 - on d'un fait particulier, que tous les cailloux qui ont une figure femblable, ne font que parce qLi'ils fe lont aind loiines fur des madrepores; cette conclullon ne me paroitroit pas ctre tirce fiiivant les regies d'une laine Logi(]ue ; jc fens bien qu'on pourroit dire que la lailon pour lacjuelle (jn ne rencontre point tie vefliges ile ma- drepores dans les cailloux dont les branches (ont pleiiies, c'eft. parce que ces madrepores ont etc tellement changes en cailloux &. incorpores a la malie de ces pierres, qu il eft iinpotlible den rieii diltinguer: j'avoucrai qu'a la rigueur ce (ait }Teularrivcr, & qu'il arrive meme quclquefois; mais coinme il cfl plus rare de rtiicunlrcr iks madrepores d.uis ks branches des cailloux , Z iij l82 "^1^ MOIRES DE I.'AcADI^MIE RoVALE qu'il ne left de ies tiou\cr piciiis de fa^on a n'y lien aner- cevoir qui jiuille doniisr qiielques indices de ces corps mariiis, je ne puis croire qii'oii doive aitiibiier la figure des premiers a celle dcs (econds. Lcs environs de I'Aigie en Normandie font remplis de cailbux dcpierres a fiilil , qui ibnt parfemces dans leiir intcrieur dune qnanlite de l)j-anches de madri'ixires de diffcrentes eljx'ccs ft pelites , qu'il laut (e Icrvir de la loupe pour les bien diflinuuer; dir.i-t-on que parce que ces caiiloux conticiinent de ces corps, qu'ils doivent Icurr, figures , qui font trcs-irrcgulieres , a 6es ma- port , par la iigure, avec quelques-uns de ceux-ci I n'e(t-il pas jilus funple de dire (jue cette figure ne depend que de celle qu'ont cues les cavilcs dans lefqucllcs sVU dcpofce la maticredont ils font compod's. On pent mcme tircr une preuve fi\onib!e A cette idee, de I'explication (acile tju'on pent donncr des efpcces d'ornemens dont ces bufies paroilient dccorcs ; ces ornemens, qui font formes par une couche de la Uiilun; dcs cailloux mcmes , nc font Mm. iy62. ' A a l8^ MemOIUCS HE I.'AcADLMIE R OVALE qii'une aJJiiioii qui s'cll faile A ces cailloux aprcs leur forma- tion &. (]iii n'a pas etc allez aboiijante jxiur les recouxrir eiitierement : c'c(l a une femblable caiife qu'oii doit attribuer les aiiiicaux doiit les caillou.v en filiques font ceinls a loiitcs on a pludeurs de leiirs aiticulalions ; cell encore a elle qn'ed due la rellcmblance de ces cailloiix en (oriue ilc noix ou de niLifcatles , recouverte en jxirtie de nuias on damandes qui ont i^erdu iin pen de leur peau. En un mot , on rendra railon,au inoyen dc cette explicalion , de loutcs les varictcs qu'on pent rencoiilrer dans ces lories de pierres , ce qui! ne feroit pas trop facile de laire en admettant i'opinioii que je combats. PLnche V, A quoi rapjx)rteroit - on encore, en embrafEint cetle opi- =■ "■ nion, cescaiiloux (|ui ont la torme d'une jambe ou de quelqne ^'/^ DES Sciences. 187 ai fait reprcfenter un groiipe tie cette e/pece a la figure 3 de PLmclie I, la premiere pianche ; ce morccaii , fi on n'c'loit point avert! qu'il eft pieneiix, feroil fiicilemeiit piis pour 1111 l^oiit dc ces cadres fculptc's dont on entoiire les trunicaLix de cheininces 011 les portraits; on y voit une efpece de figure torfe, celled'im animal coiiche fur le ventre Sc ccile dun autre vu en peri- pedive. Ces cailloux , a I'exception de deux, out encore cctte pro- priete commune dc (e former tlans la pierre blanclie qui efl au-de(fous de celle cjui ell feuilletce : les cailloux de celle-ci , quoi(jue fort varies dans leur forme, le font ccpcnJant bcaucoup moiiis qLie les preiniers, je n'y en ai point \li d'antropomor- phites; ils (out couimuiii'ment irrc'guliers; jc ny ai point non plus trouve de ceux qui lout en plaques ; (]uek[uefois ils font plus Icgers & plus gris que les autres , d'autres fois ils font aulfi lourtls , & ils onl alors a I'extejieur i\u coup-d'oeil bleuatre , & dans rinlcrieur une coulcLir grife aflcz. ioncc'e. lis prcnncnt un poll d'agatc affez beau Si. au - detfus de celul qu'on peut donncr aux premiers. Us reflemblent bcaucoup a de parcils cailloux qu'on coiilerve dans plufieurs Cabinets, & qu'on dit venir de la Chine; ils n'en different qu'en ce qu'ils n out pas exterieuremenl le bril- lant qu'on lemarque dans ceux ile la Chine : quant a la figure & a rirregularitL',ellcs n'y fc>nt diHirentes qu'accidenlellement, on peLit par conlajuent regardcr les uns &. les autres comme des pierres de la mcme elpcce. Us font d'v.ne m^me pate & d'une nature femblable ; de forte qu'on peui dire, f^uis beaucoup craindre de fe tromper, que les cailloux de la Chine croilient dans des pierres feuillc- tees lemblables a celles des environs de Paris ; je n'oferois cependant aliurer qu'ils ne pulient abfoliiment fe former dans une jiierre blanche lemblablc a celle de nos platrieres ; je veux dire llulement qu'ils font plus analogues a ceux t.ks pierres feuilletces. Au refle, ceux des pierres blanches & des pierres feuilletees ne dillercnt pas ellentiellement ; ils me paroillent tire d'line pate femblable , elle ne diliere gueie que par la A a ij iS8 Memoiues de l'Acadkmie Royale coiilciir ; ccux do; picrics bliinclici loiU diiii giis jaiinatre on blaiiclialie, ccux ^\^:s piarcs ieiiillclct;i lont dun gris un pcu foncc, & eiiue ceux-ci, ceiix qui fe fonneiit dans les pieries IcuilletcVs, qui font d'liii gris plus foncc qua rordinaiie , ticnnciit eux-mcincs de cctte couleur & font ordinaiiemeiit blcuatics a lextcrieur : ceu\ de l;i Chine font, comme je iai dit, plus brillans , & de plus ils font fou\ ent plutut biuns que bleualies. De quelque couleur & de quclcjue figure cjue ccs cailloux foient, ils iclillent tons :\ I'aclion de I'eau-foiie, exceptc ce- pentlanl cclui que j'ai comprc nu pluilliis & a rantiojX)morpliile de la dernicie plancbe : ces deux , que je n'ai ps vus en place , pourioieiil le toinier dans qutlque lenc ou piene niarneulc. Lantroponioiphiiea dans (a fubdance des parlies de coquilles dciniites , & il y en a une alTez conlidcrable atiachce a la partie anicrieuie de la tcte; ce ii'elt peut-clre au )e(le(|u'.'i ces parties de coquilles quell due la courte ebullition que les eclats de cette piene excitent dans I'eau-foite; cette ebullition cede prompte- nient icrres ordiiwires , les ouvriers qui les exploitent ou ks mettent en ocuvre; aufli ne font -ils pas feu frappe's \\\v le briquet; les au ires en donnent , plus difficilement cependant que les pieiies a fulil. Les premiers approchent beaucoup, par le grain , de ceite efpece de pierre , connue ici ious le noin de cos (fiiulrijiii' , qui le trouve dans plulieurs endroits de la France, & nomnuinent dans les environs de Paris, niais comme il ) a des morceaux de ces cos qui font beaucoup plus durs les uns que les autres , il efl prtjbable que la diffc'- rence en ilurete ne \ient cjue de ce que ces pierrcs font a differens points de imturjte. ^c DEs Sciences. iSp Ce que jai ob(er\c fur cette elj)ece de pierre ma paiu aflez fingulier pour trouvei" place ici , & Je le fais d'auiaiit plus voloiuiers , que ce cos iie nie paroit pas d'uiie nature bieii diffcrente de celle des cailloux dont il s'agit dans ce Mcinoire. L'emlroit ou j'ai Hiit ces obfeivatlons , ert. un des Lords de la Seine , il s'ctend ilepuis le village de Saint-Ouen jufijucs adez. prcs de Saint -Denys, ou plutot jultjue vis-a-vis i'lfle qui porte le nicnie nom ; le bas des beiges de cet endroit efl de piene blanclie ou de la piene de taille ordinaire des environs de Paris; ceite piene eil prcccdce par des lits de terres marneufes , blanchatres ou grifcs ; des bandes de cos coupent les liis de ces terres ; la coultur de ce cos varie de mcine (jue (a duretc , il y en a de plus ou nioins diirs , & de plus (HI moins blancs ou bruns;!eur duietcefl quelquefois telle, (ju'ellc approcbe deceilede la (^ierre a fufil , les inorceaux qui ont acquis cctle duretc, out a(fez louvent alors un biillant naiurcl bien au-de(ius tie ceKii cjLi'a la pierre a fulil lorfqu'ell nell pas laillcc; on diic^it que ces morceaux de cos auroient etc- viuilics , plulieurs onl nicine ui\ ou deux de leurs cotes, d'un blaiic laiteux , lemblable a celui que les pierres a lulil prennent au feu. On en trouve des inorcfaux (jui font cos ordinaire dans line partie , cos dur, briilant &. luilant ilans une autre, Sc dans d'autres, piene a iulil (cmblable a la commune; il sen rencontre encore qui lont tics-lcgci-s , quoiqu'a la vcritc ils aient une couclie mince de cos luilant ; ces morceaux com- mencent a])paremment a fe durcir ; la k'geretc de ceux-ci a de (]uoi liirpreiuire , ii on les compare aux autres morceaux qui lont trcs-lourtls proporlionntllement a Icur made; pout tout dire en un mot , on trouve de ces pierres depuis i ctat de mollelle ju(<]u'a cclui d une trcs-grande duretc ; on pent done dire quVlles ne font jirobablement que des portions ties terres ou elks fe forment , qui out. (jte rendues cailloux par quelqu'acitle. Comme la Seine dans fcs criies degrade ks bords , die A a iij ipo Memoires de l'Academie Rotai.e arraclie Ics cailloux cics eiulroits oii ils croilfeiit , ce ciui fair qu'ori en irouve tacilrmcm lur la gave ; Ics bancs de ccs piines nic ]Viioillent devoir cue d'lineclendue horizontale allc/. con- fidcrable , a en jiigcr du nioins par line oblcrvaiion que j'ai encore faite dans cc canton ; lorfqiic j'allal le viliier, on ciculbit iin piiils le long du grand cheniin de Saint-Denys a N'eilalllcs , &. qui palle vis-a-vis de Saint-Ouen; ce puits e(l prcci/I-ment au bout de lalLe qui conduit :iii chateau qui npnartenoit a feu Al. le Due de Gcf\ res ; il |-)eul avoir cinqomie ])it ds ile proiondeLir ; en louvranton trou\a d'abord du lable jaunaire &. des tcrres blanches marneufcs , qui pouvoient en lout tormer line hauteur de quin/e a vingl pieds ; ces bines cioicnt (uivis d'autres qui ctoient coupes par de pelils lits de cos, qui ap- proclioient plus on nioins de la duietc de la picri'c a full I ; au delibus de ces bancs on en jx^r^a qui ctoient de jiieire de taiile propre a batir; la hauteur totaie ctoit de vint't-cinq a trenle pieds. J'ai rencontre parini les cos de ce puils un morccau de mcme nature , donl line furface jcloit IVclat de I'opale ; obler\ation qiii kmbleroit ve;iir a I'appui du /eniiment de ceu\ qui penlent que roj-)ale nV (I qiuinc pierre a fufil tendre. Auprcs du puils on creuloii les londemens dune petile mailon ; on les avoit ouverts dans un lit de fable jaun.itre; on y tiouvoit qiielquefois des boules verdalres, qui avoient des commencemens decryftallKation; elles iclicnibloient bcaucoup a line e.^jcce de pierre des glailieres des environs d'Etaniiies , a laquelle les ouviiers ont donne le iiom dt falicrc ; outre ces boules on trouvoit encore des cor|« de menu- natuie qui e'loient along<'sou c\ lindiiques, & Ati pLujues (emblablesqui pouvoient a\oir un pied 5c plus en largeur &: en longueur, & dont les cadures ctoient brillanies. II paroit done par ces oblervations que les bancs qu"on a oiiveris en ci-ufant le puits & les fondemens de la m:i/on, ont du rapport & peut-cire de la cominuitc avcc ceux (lui forment le bord de la Seine dans ce canton : je le penfe d'autant p!lis voloniicrs que le lol ilu terrain qui elt au-delTiis de ce lx>rd, ell aflei iabloiuieux. DES Sciences. 191 On clccoiivie dii cos , comme je I'.ii dit plus Iiaiit , dms beaiicoup d'enJroits ties environs de Paris : j'cii ni vii dans les carricies qui (ont fur ia gauche d'llTi, 8c qui portent le noni de carricres de Monlargis , a caufe d'un chateau qui en e(l pen tloigiie, dans celies de Vein res , de Meudoii & dans quelques autres , &. il m'a paru que ies bancs de cetle pierre y gnrdoirnt a peu pres le meme ordre que dans ies hords de ia Seine , & dans le puits qui efl pres de Saint-Ouen. De queiqu'endroit au refle que ce cos foit tire , il ne varie guere que par ia coukur , c[iii eile-nieme ne fouftre pas beau- coup de varictc' ; comnuuieinent il eft d'un jaunalre clair ; on en \oil de laiteux , de jjleuatre & (Iiuveut d'un i>ruii j^his on moins fonce', quelquefois ii a exterieurement une teinte trcs- legere d'un gris-de-iin tres - pale , &: il e(l aflez blanc in- terleureinent. L'acflion de I'eau - forte fur celies de ces picncs qui font pres Saint-Ouen , n'efl pas confiderable , elle efl meme nuHe fur celies qui font devenues pierre a fudi ; plus elles font teiidres Si. legeres , & plus eiles jettent de btilles dans cet acide ; mais ces bulies cedent au bout d'une minute on deux , lors meme qu'elks iont le plus abondantes , & I'eclat qu'on a jete dans I'acide, refle fans (e dctormer, (juelque temps qu'on I'y laille apres la celiation de ces bulies; ceux de ces cailloux qui (ont mi-partie pierre a hidl & mi-|)artie k'gers & tendres , donnent quelques bulks dans cette p.utie , & n'cn jetteut aucunc de celle qui e(l piene a (uiil. Entin il paroit que ceux qui aiinoncent qutiquedidolution , ont encore unecertainequantite des parties de la niatiere calcinabic (|Lii entre dans leur com- pofition , & qui n'a pas etc convertie eny//c'.v," ils lotit dans ie cas des deux pierres figurees (]ue j'ai comparers , I'une au champignon appele /'/m////j , & I'autre a un bulte luimain. Ces deux pierres ont aulii t'te trotivees fur les bords de la Seine pres Saint-Ouen. On obfcrxe un peu plus de variele dans les cos ties autres carrierei (\es environs de Paiis , par rapport a I'aO'lion du meme acide fur eLi\; cette \ari(fte de\icnt encore plus grande, (i on T()l Alt.MOIRES DH 1.' A C A t) i; M 1 E R O T A L E compnre ces cos avec plulicu;s auires de diliciens endroits tie la France d'oii j'ai pii eii avoir: Ics uiii s'v ilillbl\ent tn- ticreineiit , d'aiitris n'eii font allaquisqiieloiblcnKni, (.lauucs eiilin y reilent dans Iciir eiiticr. De loutw ces ditFcrences j'ai iurmc lat;ible qui ell a la (in de ce Mcmoii-e, oii i'oii pourra aitnicnt Ics conijxirer d'un coup d'tvil. On y remarquera que ceux (iir lelquels j'eau Tone n'ae;It pas, lo;it ceux qui y font dils jclle.nbler a la picire a fulll; jis en oni en etfei la durcic & i'-!. des couieurs quelle prend; ils donnenl du feu lor(c]u'on ies Inppcavec ic briquet ; cepen- danl il y en a quclqucs-uns qui jetienl ilc.'i bulles (ju'on jx)urroit croire clro uni^ marque li'une dillolution ; mais ces bulles font ft petites, fi rares, & eiles cedent fi prompteinent , que fi elles (ont le rcfultat d'une dillolution dc parlies de ces pienes, il taut que ces parlies foient en une bicn petite quanlitc ; je croirois plutot quelles ne font diies qua qutlques parties ivpandues fur la iurface de la pierre ou dans ies pores , d'ou elles lout chalices par I'iinbibitioiule I'cau-rorte ; il pcut tres-bien le faire que malgrc le -tid'u ferrc de ces pienes , elles aient qiielques pores ou quelques interrtices ou lames qui [KTmettent a leau-forte de s"y introdLiire & den chalii-r lair qui y efl niche; il n'efl pis impoflibleauffi que ces bulles ne foicntdues qua i'air qui adhere a la furliice extcrieure de ces corps; il y en a oia lair adhere plus fortement quad'aulres, & doni par conlequent il ne peut prolxiblement ^lie deiache que par une aclion aufli vive que left celle de I'cau- forte; enlin, comme ces cos devenus Ji/iX font vi-aileinblablemenl compofcs eii gr.inJe partie de matiere calcairc , il peut s"y etre conlervc quelques petites parties tie celte matiere lans a\oiretc changees, & Lire confequemment attaquables par I'eau- forte, Au relle, quels que foient ces cos, ceux fur-lout qui font calcaires, ils me paroillent trcs-propresa fiiiredespierresa rafoir, aufl'i bonnes cjue cellcs (|u'on nous appoi te d'Allemat;ne: ces picrres ont un grain aulli fin que celui dcs pienes a ralbir d'Allemagne ; elles font aufl'i douces, &. elles ont une confil- tiiice egalc: uiie de tclles-ci qui me paroit y Oue la plus propre , DEs Sciences. 193" propi'C , eft cillc lie Cli.i'.eaLiioi.x ; Ics iiiorct-aux qii'nii a tie cc-lle pieire loiit loiuciU Cdiilklc'rablcs , ils pcniri(>i( iit trcs- facilement pieiiJje la fomic qu'oii voliJidiI lem clonner ; il fen)il atifTi , a re que je ciois, i>n.ilc tit t.iiller aiiili Ic cos du Caverne.ui , cciui cles em iroii.s Je Ruls que les Cairici-s ap- pellent buiic He ciiivic ; tn uii nn )t , Ics baii« qiie les cos (ornn. nt dans ics niontagiies , (oiil oiJiiiaii cmciU a(?ez coiiddciahlcs po.ir foiiniir ties inalFcs cajxibles, par ieur giandeiir, de prendre- la forme i-\uon \oLidra ieur doniier jxir la lai'le ; ce n'cft done pas t.iute d'a\oir en France des picrres tie la nati.re des pit rres a rafoir trAlieniagne , que nous avons recours a tellts-ci; mais le prejngc favorable qu'on conferve pour eiles , n'cfl (iii qii'aii long iiiage qu'on en a fait Sc a i'habitude 011 I'on eft de sen (er\ir, ce tjui forme toujoLirs unobllacic prel(]u'invincibie a 1'iniroducT.ion d'une nouvelie matiae dans quelq ic genre que ce loit. L'ufage des cos , qui fe trouvent en France, ne tievroit pas cependant , a ce qu'il nie paroit , fouffiir de dilTiculic, puif- qu'ils ont toutes ies p:oprictcs de ceux d'Ailemagne, de ceux du moins qui f()nt taicaires , car je n'cntends point parlei* ici de plulicurs autrcs pitrres qiii portent ie nom de cos ou de pierre a poiir & a aigiiiler : ces pienes font d'un genre bien different de ceiui dii cos en queftion ; ics unes (t)nt a la verilc- des jiicrres a ciiaux, mais ires ditft'rentes de cellcs-ci, d'autres foiit das efjxces de gres , d'autres des (chiles ou des artioifes; ce que je pourrai (aire voir en delaii dans une autre occalion , pour ne pas lurcharger ce Mcmoire. Je revicns au principal objet que je m ciois propoft' d'y trailer, je veux dire aux cailloLix figures qui fe trouvenl dans Ies plairicies; mon but eft de fairc fentir combien il feroit facile de multiplier ces fortes de ticiiominations , fi on vouloit en tlonner une a cliaque varictc de ces pierres , quand on ne s'aiiaclieroit mcme a en impoler qu a ceiles dom la ficure eft la plus Irappante; ik combien il icroil facile dc faire croii-e a la poftcritc que nos connoiliantes en ce genre lont beaucoup plus ciendues (juellcs ne font , s'il eft vrai que la multiplicite ALin. 1J62. B b ip4- Ml^MOlRES DE I.'ACAD^MIE RoYALE des noms c(l ia preiive la plus giautle qu'oii puille donner ties connoiirances qii'uiie Nation pent avoir dans qiielqiie fcieuce ; en effet , li jeulfe voiilu ni'aniufcr a en (aire pour toules les pienes de I'clpcce dont il s'agit , j'aurois pu en forger des miiiitrs plus lingulicrs les uns que les autres , & j'aurois porlc ce nonil)re bicn au-del.i de ceiui que nous irouvons dans les Anciens & fur-tout dans Pline , qui a l.i Ini de fon Hiltoire nalurelle , emploie des cliapilres enticrs a r.ij>poner des noms de pierres fans les fpccifier par queiques pioprictts qui puilfent nous les fiiire reconnoitre , dc(aut qui jetera toujouis les Commenlateurs de cet Ouvrage dans un emlxirras dont jls lie pourront jamais (e tirer. Quclles idces en effet j^eut rappeler un nom qui ne earache- life point un objet, & qui n'eft di'i qu'au liafard ou au caprice de celui qui I'a fiil! 5c a quoi fcrt une mulliplicitc de noms fenibiables , qu'on a inlroduils dans IHilloire iiaturcllc, & qu'on tache tous les jours d'augnienler de (.iqon qu'ils devicndiont infinis, &: qu'il faudra a un Naturalille une numoire plus clonnante que toules celles qui ont (tc ctlcbrc'es pr les Hil- toriens : il enfei-a de I'Hidoire naturelle comme de la Lingue diinoik, jiea de perfinnes jx)urront y ctre inilices, on leia parvenu a la lin de la vie a\ant qu'on ai: pii (e fouier dans la tele la cenlieme partie des noms qu'elle emploiera ; & quand un NatiualiOe feroit affez heureufeinenl favorifc de la Nature pour |X)u\oir les apprendre tous, qu'en rcluliera-l-il pour ks connoillances , s'il ne fiit jxis i-anger melhodiquement ces noms! ne fera-t-il pas toujours oblige d'avoir recours a une efjxce de f) fleme jiour puvoir (e les rappeler dans le temps qu'il en aura befoin! quel profit retirera-t-ii done de Ces etudes! ilaura ia mc'moire furcliargc'e de noms plus tlifllciles a retenir les tins que les autres , & de plus d'un fydeme fans liaifon , & confajuemment pen propre i en fairc reffouvenir ; car quel rapprt peuvent avoir entre eux des noms qui n'en ont pas avec les cliofes qu'ils defrgnent! Rien n'efl done fi ridicule, felon moi , que ceite c'norme nomenclature que les NatuiTilidcs s'efForceiU d'augmenler: qu'on donne tin nom particulier aux DES Sciences. ipj choles qui s'emploient journelleiiieiit pour nos bef()iiis, a is bonne liaiie; mais qu'on veiiille nonimer dune lucon pani- ciilicre la plus petite moulle, le plus petit ciion, la pieiie la plus commune (i elle n qiielque lingularilc , rieii a inon a\ is , Je le ic'pete, nclt plus ridicule : nous connoilioiis au nioins dix niiile plantes , nous connoillons peut-etre au inoins autant d'aniniaux, car il ne faut pas rcdrcindre le noni d'animal aux feuls quadrupcdes ; les pierres qui out qutlque luigulaiitc font encore hien plus mullipliJes , les environs leuls de Paris eii fourniioient un nombre imnienic; (|uand on \oudra caraclerilcr toutes les iormcs de caiiloux qu'on peut y lrou\er , quelle niuliiplicite de noir.s n'aura-t-on pas ! en feroit-oii plus ftvant quand on fauroit les iioms qu'il leroit facile d'impofer a toutes les pieires a iulil, a toutes les agates, a tons les quartz qui peuvent varier par quelque accident! ne fu(lit-il pas tie (avoir en general reconnoitre ces pierres parleurs caraclcres condans, & de ne pas ignorer qu'elles varieiu a rinfini par leurs accitlejis! voila, a ce qLie je crois, a quoi doit fe reduire la connoilfance de I'Hilloire iiaturelle, autrement elle feroit iinpraticable ; cc feroit tin champ rempii de ronces &. depines, dont on ne pourroit lortir ; immenle par elle-nieme , ne cherchons pas i. ctendre cette immerilitc- par un furcroit de peines ik de travail , qui ne nous rendroient ni plus ft\ans ni |ilus eclaires ; avcc vingl-quatie lettres nous avan^ons plus vile dans les Sciences, que les Chinois avec tous leurs caracleres repreienlatifs ; un Naturalifte, aide d'lin ordre A fli'inali(|iie , marchera a plus inlands pas dans I'Hidoire naturelle , cjue le Nomenclaieur le plus fcrre , done de la me'moire la plus terme &c la plus imperturbable. Cela foit dit en luiiflant un Memoire dans Icquel j'ai donnc des iionis a cjuelques pierres leulenieiU , pour laire lentir combien il leroit aile d'en inipoler a toutes celles qui prefen- teroient quekjues accidens (inguliers, & combien il leroit facile a toute perionne qui ne connoitroit que les productions d'uii tres-petit elpace de terrain de paroitre Savant , pourvu quillut herifie de mols grecs , barbares tSc inconnus i la plupart de ceiix avec qui il parleroit du pcu qu'il lauroit eii Hilioiic naturelle. Bbij \()6 A^HMOIRES DE l'A C A P f M I E RoVAI.E N O .M i Acs pays d'ou LLf, Cos .;!. Jaune rcmbruni. I L F K E r \on\\LtiCO\ LLLi lie- ia drikiriia L'tAU-FORTC DO NT LtS Cos SIR LIS Cos. font pirlcmo. ^t■ liili.'UI cnliuc- Ill Icmnc lie trcs- mcnl, pmnipuimnt. j^amlcs inoiidcs dun a\tf hriiii ^ ttumc , juiiiic (once , irrs- ^ Lo'orc I'ciu - iortc bnirchuu & comme (.11 j.iuiic ci.iirc. lcuillctcc<. AnSIPt NSAF. Sc di(Il>ut cmicrc- En Crb-tcrrtux , dur. imcni.piompirmcni, ircj . p<.-ti[cs mouflls a\cc liiuii (li ctiinic Arsiplns An. GrU • toTcux , ijui rcircmbic a h pienc a (iilil. Eesancon. Jaunalrc (ale. BeaO G £NCV. Lc CaV ERNLAU, dc la paroiffc de Nouan. CH ATEAUROUX. Gris & <]ui rcfTcmblc a dc la picrrc ii lufil. Blanc , en gios mamcloni. & colore I'lau - Iortc en j;uin.ilrc. Ne f'e dilToiit pas. Sc diiit'iit cniitrc- mcni, promptcmcnt. a^■cc bruit. borizoiilales iioircs , ou en ptiils lichtn. Pro pclites , > iTiblej IculvniLiit it la loupe, en nioulfes noires ; il y en auom^c.\Ircmi^c dt5|.|■aM^.ll.c(l jaunlit. Ln moufTes dc nio)enne gr.mjeur , bramhucs, noires ou rf>ub.itr«s , en forme dc bruycre. In ires - pelitcs Jclicquc!>|ucspciiics r"""'[" """"• T™ ' bramliucs , ou en bullts qui ccirent dans j cxtrcmi ment (Xtits I'innant. '"''."• horizontaux , i^ui nc font prclquc i|Ucdcs points noirs. II nc fcdifTout pas. Jaune clalr. ChAtEAU - THICJIBV en Champngnc. Bcju blanc. it dilTout entitrc- nicnt , prompicnicnl , a\cc bruit iSc ccunie , Is. lolorc IVau - loi le en j.tunc. I 'if, lc Memoire dc M. balerne , inftrc dans lc Volume 1 1 dcs Sa\ans ciranj^crs. Nc )ct[C que l|Utll(UC( pctitcs bullet , qui rcflcnt allachccs a la picrrc qui nc (c dt- Joi-mc pis, En forme dc genicvre, grandcs 6t Pl.njue noire -giisatrc en fofinc d'agaric. DES Sciences. N O .M S lies pays d' o u L t s Cos om c-lc tirt5. Couso N prcs de L)oii. C C) U L F. U R D E S Cos. V. V I i: 1 i.'ea u-forte aVV. LES ('OJ. '97 l'()RMEi?ir(>l LtL-n dcs dendrites DONT LtS Cos font parfcmcs. Tics - Icgcrcmciit ioi\"caire. Dra N CV. GH'ntre , b\e k'«ti'e- , 1 • 1 L". mciildc "lis-dc-liii; (dii puns du chateau 1 , •' 1 1 * ' Ics t.arrici-s appcl- dc ) lent ku:c lie aiine. Eta mpes prcs dc i.i Porte d'Orlcans. EtAM PES , au mcmc cndroit. E T A M P E S , au mtmc cndroit. LSTRECH V , a dcrix licucs d'Etainpc.^. GeNTI EL I prcs Paris, Gentilli prcs I'arii. Blanchatre, il rel' (cmble a de la picrre a fufil. En forme dc pctitcs Jctce cjiitl.|ucs builes, ir.oiifTcs noire.; on dc ^i,j //fA« horitoi'.ljiix ; ' \i:ci brandies (orient cclTcnt pronipicnicnl. en tout (ens d'uu ccn- ItrceonnnUn. Sc difTont cniitre- j En (iirme Ac |>ctits mcnl , pronipteir.cnt, ; 1 iiifTiui.N lotifl'ns noirs , a\ cc un nuage de Ires- p.)i tecs cciinme (in' de pctitcs buHes. ' p^rilev terrafies noires. 411 Blancli.'trc , fc refTcinblc a de la picrre a fufil Blanebatrc , & beaueoup moins dur. Blanc , trcs - tendrc encore marnciix. Gris - blanc. Crii- bUnc. Jcile cjuckiucs billies I En pctitcs iii.)ii(rcs , trcs -fares c dcs fuyi D'O il L E S Cos o'lT Vic Ttrt^. C O U L E U R D £ S Cos. £ L i- E r dc L'EAU - FORTE MR MS (OS. 1 OWME& COULLL'R dcs dcndriln DO NT LES Cos lonl p.irlcrtic^c. LA FEirrE-sous- JOUABRE. Crii - bijnc. Nc (c difTout pas. I-ii pl;u{uc n^'irc cm lorme d .ij,aric , par- (cnue dc [xriitcs icn- drirc5 bi'rizonnl. plus noircN f ii bordcc par d'auires cn pililcs inoullcs noircs. Lu^AncH ns. Cri( cl.iir , nvccuno cimclic bl:inche & unc \ciiic trd lorttinciit , tnluilc JKU a pcu , & relic laiis Ic irc5 , dc moycniic gmnilcur , en forme dc bruycrcs jccbcs. Soisso N s. Bl.iiichatre. Sc diiriut cnticrc- mcnt, pnmiptcmint, a\fC CLUnic, 6c culorc tV.ii! cn bl.inc. Noircs, cn forincdc pclilci niouffiseflcuil- lies rampintcs. S A INT-ClOI'D pro Paris, monMgnc Ju Mail dans Ic pare. Cris cbir, dur. Jctic d'.ibord Ircs- ptii dc biillis , pen a pen Ic diflout cnlicrc- nurit , 1,1115 prcli^uc chnnj;cr la coulcur dc I'cau • lorTc. En (ormc dc pclitcs moull'cs horizonlales , ou en plaijucdc forme d'ai^ariL, dontlcs bords portent des pc-titcs mouires brancluics. Saint-Lecer prca Auum. Bcnu j.iunc clair. J>e diirout ciitiirc- mciit, prompicmcnt, avcc bruit , & a)Ii»fc I'c.iiicii uiibcau j.iune Trcs pctiles , noircs, hori.cmt. lomjii'tllcs boidcnt dcs pttilcs leiucsdclapicrrcellcs rcprclcntci\t dc pctilcs moufTci rampanta. ,S" - GIM V IKVE idlipuilsdc fell M. Ic Due d'Orlcjris}. BUiicli.tUc, .ippcic p.ir Ics Cnnicrt be ili'UiUt cnticrc- mciit, piDrnpiinuiiI. a\ct i^rollcs liullc^, di CI 'lore iV.iii - oilc cn jauujtrc tiLi-daii'. II ell ricbc de (jrandc-j [Jacjucs noircs , qui loni cjuclouc'oij bor- dccc dc lilcts , ijiii ticiinent dcs dciiclr. D E 5 Sciences. ^99 i\ O .M S des pays d'ou L£S Cos out etc tires. C O U L E U R DES Cos. L F r L T Ac l'eau - FOnTL J V R L t S Cos. roJ(M1.6i < OUI.LLR dcs dendrites DONT L£S Cos fijiit parfcmes. TOUHS. Bruii , rclfcnilti.inl a lie 1:1 picire .'i i'ufil. Jclic hciUccHip d:- pctilcs huil-js pciul.iiit pluficiirs inimitts, 6< rcflc fans (e dcior- nier. VaUJOL'R, a qiielques licucs de l'.iris. 15 aiicli.urc , & rclTcmblc ;i dc l:i picrrc ;'i (iifil. II ne k difTout p.u. Ln inoulTcs i bran- ches cparfa noircs , ptirtccs fur unc ttr- ra(Te noire. VtR-LSTprcs Tours. Uiic p.irtic dure blancli'iirc, unc partie tcnJrc blanclic. La i'^"'jcttcqucli]ucs bullcs rarcs, & qui cefiliit proniptcmcnt, la 2.''' donnt plus dc bullcs , mais le tout nc (c dclormc pas. r.iiarbrillcaux :\ fcuil- lafjes lar^cs &i touHus, iioiratrcs , iS; doni Ic Ikjui dcs branches efi jaun.itre, ilsCont portcs (ijr unc tcrr. noiralre. EXPLICATION DES FIGURES. F. Planche I. 1 cv n E I. Caillou en plaque qui eft bombce d'un roic , cc cote eft commc bordc cFunc fiangc dccoupcc , & charge tie qutltjucs namclons coniqucs. Fig. 2. Caillou en pl.iqiic , cl'un dcs colts duquci il pcnd pluficurs namclons irrcgulitrs , dont jiiuficurs sanaftomofcnt dc fagon a former comme un rcfcau a jour. Ft/. }. Caiilou en ])Iaque bombce d'un cote , qui portc dcs crpcccs dc figures fculptc'cs en relief. Unc dc ccs figures pourroit etrc com- parc'c a celic quoii apjtellc communc'mcnt U- irrft: , cell unc ffure humaine , a laquclie la tctc .s mom.iux dc us ud.fs d.ins Ulquils on plau dts miioio ou dis j oriijils , 6. iU j'ouiioimt piui-ctrc donncr a ccs lailloux Ic nom dc irtiiiWj ou di uclitc piice dc boii kulpitc ^. jK iridic. P I. A N C H E I I. Caillou en plaque bombcc d'uii coic ; on pcui divifrr re call lou on deux panics; la |)icn)icrc t(l idle qui loimc uii loip^, loiiunu & plai; la fccondc cit un lompo/c dt mamclons dc di. inntis ticurcs irrtgulicrcs; la pia<|uc ell lupcricurcnicnt itiouMric dune lOJihc ligtrc qui ell diioupcc en Iiargcs ; Ics mamclons jcacni dcs ramilua- tions qui sanallomolcnl i\ loumnl un riliau a jour ; ccpcndant quclqucs-uns dc ics cailloux (bni limplis & liolis ; ils Tom dihcrcm- mcnl ligurcs ; un Amateur dcs rifft nibfamis pourioii lis lon-.nnicr a dcs aniandis , a dc pclitcs (lli<|iics ou aulrcs t uiis (imbl.ibics; lous ccs mamclons , cxctpic un qu'il cli ailc dc rcioi noilic , roiH ciia- Icmcnliccouvcrts par loutcs Us loui lies doni ils font loinpolcs; iclui qu'on doil en cxctp.cr, ne I'cli pas toui-;.-.ait par la louilir cxicricurc; cc qui pourroit Ic (aire ioni|/aicr a un petit bultc, dont la Ictc Icroit cou\ crtt d'un capuce ; au relic louic la picrrc pourroit ttrc nonimce ntic'uuies ou picrrc tn rcfiau. P L A N C H E 111. Fig. I. Caillou en plaque aplaiic des deux coics , parfcmc'c de lious dc diliercnlcs figures; la quanlitc dc ccs trous lait rciicnibler cc caillou a ccs picies dc ler pcreecs a jour qu'on place au - dclTus dcs martiaux dc portcs ou en de\ant ,ar fa couchc cxtcrieuic; ccs caiiloux ont la figure d'amande, ils j)ourroicnt par confcqucnt ctrc aufTi jullcment nommcs amygdaines, que ct'ux qui font dcja ainfi dcligncs. Fig. S. Caillou globulaire recouvcrt en grandc panic par fa couchc extericurc ; il rtlFiinblc aifcz a cctte cr])cce dc champignon que Ici Botanidcs ont 3.\^\n:\i: phiillus : mais cc n'cll que rfans Ic temps oil ce champignon commence a poufTcr (a ligc & a perccr i'cnvelojipe ou cc chamj)igiion ell rendrmc lorfqu'il fort de tcrrc ; cette rciremblance pourroit faire nommer Ic cmWow phaliitcs ou phallus pctrifie. Fig. p. Caillou forme de deux boules rcunies en grandc panic , & «iui nc font dillinguces que par une Icgerc finuofitc, ce qui Ics approchc ointes im% cfl la j)lus longue , commc le pediculc du fiuit , & I'ajipcler confcquem- mcnt tabernccmontaniics ou fruit dc la tuber namontatia petrific. Fig. ij. Caillou oblong, plus grcic par un Lout que par I'autre, & qui a vers Ic haut du premier une petite finuofitc ; cc qui pourroit ic faire comparer a la filique du rapiianus ou raifbrt , qui nc feroit pas encore en maturitc , & I'ajjpeler raphaniici. Fig. I ^. Caillou oblong , bcaucoup plus gros par un bout que par I'autre, & qui a un etranglcnicnt ou il commence a diminuer de grofTcur; ]ui pourroit Ic raj imcr fdictditcf. Mem. iy62. • gn ee qui pourroit Ic rapprocber dc quclquc filiquc ou fiiiculc , i Ic fairc (lommcr (iliculitcs. ^ ioi Memoires de l'Academie Rovale /";>. //. Caillou obluiig 6. rctourbt par uii bout ; cc qui lui Jonne tdicz laif d'un petit cornnhon , dou Ton puuiruii Ic Ipciilic-r |)ar le nom de cucumeritcs ou ])tiit toinichon pt;iritic. /";/. id. Caillou rccourbc & qui a commc un jxidiiulc ; la couche cxicricurc nc Jc rciouvrant pas cnlicicmcnl . & lailfanl fortir par Ic gros bout unc c\\^ixQ de ttic , ctia lui donnc du rapport avcc lc$ clous de gtroflc , ce qui poujroit Ic lairc nommci carycphiliiiis ou dou dc gcrofle pctritic. Fig. ly. Caillou oblong qui a uii clranglcmcnt \crs Its deux lien dc fa longueur, & qui c(l rccou\crt en partie par la couilic cxtc- rieure; ce qui fembic lui donner un faux air du fruit dc la borbcni,» &. ])ouvoir Ic faire nommcr ic•rk'fliu■^ ou fruit de la borbcnLi petrilic. Fig. I 8. Caillou forme dc deux boulcs ini'galcs , qui a Icur jondion fourt'rcnt un ttranglcmcnt , cequi le fail rellcmblcra une |)cli(c gourde j par confcqucnt il pourroil aulli-bien porter Ic nom dc (ueurbiics que (cs autrcs picrrcs auxqutiles on I'a donne. Planche v. Fig. 1. Caillou divifc en deux parties globulairrs par un ctran- glcmcnt ; le qui le rappjothe dc lertaines filiqucs avorlccs , d'oii oa pourroit lui im])ofcr le nom dc fiiii^uiics. Fig. 2. Caillou oblong & fincreux comme les filiqucs dc certain ficacia: cc qui pourroit lui tairc donner Ic nom dcicaciies ou lllique d' acacia peirihe. Fig. }. Caillou compofc de trois parties globulaircs , dirtingueei par de /oris clrangltmens ; ce qui lui doiuit lair dt ctrlaincs calics , it. qui pourroil Ic faire nommer caffiHs ou filique de cafTc pctrihce. Fig. 4. Caillou arrondi , herifTc dc poinles arrondies & moufTcs ; cc qui lui donne en quelque forte une refkmblancc avec unc ttte de cc chardon aj)pcle calcitrapa ou cliaufTc-trapc , par confcqutnl on pourroil I'appclcr caUitrapius ou ihaulfc-trapc pclriticc. Fig. ^ ir 6. Cailloux qui ont plufieurs ctranglcmens , & qui ap- prothcnt, par la figure , dc quclqucs filiques dc planlcs papilionacccs , commc pourroient etre cclles dc quelqucs cfpites ourroit Ic lairc nonimcr amuyi'iiwrphi^ - cuffidiics. Figg. ^ ir S- C:aiiiou antropomori)hiie , qui a Ic corps * l.i liie rccou\crts dans ic goiit dc ccriaiiics Itnimcs dc la canipagnc ; d'ou on IKJurroit lui inipoicr Ic nom A' uxornc - rufiiciics. Fi^. 6. Antroj)omorphilc couvcrt d'une cfpccc dc capucc ou coclu- clion alongc ; cc qui pourroit Ic lairc comparer a un bullc dc quclque Rcligicux , & Ic fairc nommcr antropomcrpho - //uw^j. v'/c-j . Fig. 7. Caiilou en forme dc Inigc habiile , dont la (ace eft tres- alonpcc , d'oii on pourroit encore micux le wommKX jun'w -cyncce- fhaiiies. P L A N C H E \ I 1 I. Fig. I. Caiilou antropomorphile , qui porte fur Ic hnut du dcrriere dc la tele une cfpccc dc tO(jucl commc ccrtaincs payfanncs. Fig. t. Lc rncme caiilou vu ])ar Ic dos pour en fairc diltingucr le toquci, f|ui eft dcmi-circulairc , & unc cfpcce dc bout dc drapcric qui paffc /ur icpauie & dcfccnd fur ic dos , cc qui pouroit ic faire rommcr uxcrito-caphiiies. Nota. Touies Jcs figures qui nc font pas marquees d'une ctoilc , font de grandeur natuieilc J ccHwquiontccttc ctoiic , fonidc Jcnii-naiurc. '/.-„: ,/ / / ' /yfum .'.ulf- \^}. ^^.K' liAL t^*3 Jf,;n ./,■ / J. K ./. .r ,-<.-j jffrftt.d^ I Ac R.dfi^r Sc- !-• t' 1 r-JiJf qo^ Pi y. Ifijra^t ^^.'u/f '/.;>, Jr /.v.- R J^'S^ ,-,-.z p^o.- i.v I'! In^ii.itit .''.w//' .Mfm M r.-ic R J,: .>; i7f'.' r-'-i- ■■■•■> /*/ /nt/'wri •<*.-«/»■ .M^m ,/.■ /./■ // .L- ,■;■ /-Oj /■.,./■• J..J /'/ Fla.YII. Jfivn.J^ tyi^'R Jf.r kQ. ip6 3 ^lii/r j.-y /V 4 /j%4jitun /.-uip- Jftvn ./' /-Vr /i ii^jr Si- /'./^<' ^'V ^' '