7 © ee 515-516. + TT : *. ee à (DT = CT ra - HAL AT ; ACTE FORTE TR ” NIET D LOT ON TE Fr ns DOUANES MC UNE. LAPS , AS DR Re CE AT SU ON URR EUS E fn MASTOTRE L'ACADÉMIE CAT E BESSCIENCES. ANNEE JL. DCCLXXP. Avec les Mémoires de Mathématique & de Phyfque, pour la même Année, Tirés des Regiflres de cette Académie. DE L'IMPRIMERIE ROYALE. M: D'ECCLXXVIIE “0 rs ds reerte me 1e: ARE T A B L E POUR L'HISTOIRE. PHYSIQUE GÉNÉRALE. JS ur le Projet d'amener à Paris l'eau de l'Yvette.. Page AN AIO M.LE, Sur les effets des Vapeurs mépkitiques. ......,., Rte A Sur une Hernie des membranes de la Velfie.......... 6 Obfervation Anatomique. ....,.,........... HÉRE 7 GER DONNE Sur le Fluide qui fe dégage des Chaux métalliques pendant ARE MAID eue els sde arf alte es roud tetes ste RATE le ce 9 Sur les Combinaifons Jalines du Zinc. ...,.,,..,.. 10 Sur plufieurs Sels ammoniacaux . .,.,,. AO CE MAN LENT Sur la Reviification, des. Chaux. de cuivre. .......,. 15 Sur la proprieté de revivifier les Chaux métalliques, attribuée COEUR JD el anne devras StetuEtA Sur l'Or RNA Ue D en NE Et a dlGie set à 19 Surlar Pierre caleminaireg es ue à pus nues oo 20, On M LU D otre mie v. ai 1775 a: TABLE. HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX: Oblenatonse Qu. Er 0e NE APE 23 B_O TA. N.L Q'U:E. Sur Jo Fañike des CYER.. Un TR, 2 26 Sur une Prodution monfirueufe trouvée [ur un Pommier... 27 MINÉRALOGIE. Sur les Gres criflallifés de Fontainebleau. .......... 28 ASE URUO: NO MATE. Sur les Élémens de l'orbite de Mars. .........,.. 30 Occultations d' Étoiles HT NNE es saone hate asie 31 Occultation de Saturne par la Lune, .......,.... Ibid, Conjonction de Saturne avec la Lune... ........... 32 Oppofition de Jupiter & de Saturne. .........,... 33 Obfervation de la Difparition de l Anneau de Saturne, en 177 3. 34 Sür les Cotes de 1769 à 1774............ Ibid. Sir la Longitide de Venife, de Kiell, à de la Grand-combe des Bois. AN EE ASE es. 96 Ouvrages préfentés à l'Académie 4,5... 40 OR AO POUR LES MÉMOIRES. ÎNovvsires Osservarions fur la nature © les propriétés falines du Zinc, revêtu de [a forme métallique, . ou réduit en Chaux. Deuxième Mémoire, Par M. DE MISSQNE nn. me ce ee ve decce e + PADC ,J Nouveaux Détails relatifs à l'alion des Alkalis volatils fur le Zinc. Troiième Mémoire. Par le même..,... 8 Mémoire fur les moyens de conduire à Paris une partie de l'eau de l'Yvette à de la Bievre. Par M. PERRONET. 21 Mémoire Jur plufieurs Sels ammoniacaux. Par M. DE LASsoNE. 40 Obfervations de Jupiter, pour fon oppofition avec le Soleil, du # Décembre 1775 ; faites à l'Obférvatoire royal. Par M. MARRANT. AL re au QU UNE Minor a ete steel 103 Nouvelles Obfervations fur les Grès criflallifés, faifant fuite du Mémoire fur les Grès, en général, & particulièrement Jur ceux de Fontainebleau. Pax M. DE LASsONE..,... 68 Recherches Jur plufieurs points du Syfleme du Monde. Par M. RAR PLAGE RER ELA une TN ie di etes 75 Obfervation fur la manière de rendre une partie de la Pierre calaminaire!, Joluble dans l’eau comme le Beurre de Zinc ar MLS aGEn A su . 2 5 x te dt CR AIT TRU CE) Obfervation fur une Hernie des Membranes de la Veffie, avec - des Réflexions Jur la formation de cette maladie. Par M. Penn LOSC em quil ctoa8 4 Obfervation de l'Occultation de Saturne par la Lune, faite à T AUDE Fe d'Obfervatoire ii le 18 Février 1775. Par M. Cassin DE LHURE A alslehetete ee OR BR IIPIPRRRE 192 Mémoire fur le JS qu'on Fe aux Affinages de la Monnoie de Paris, pour la fonte de la Chaux de cuivre qu'on y retire des Eaux fortes, après l'opération du départ, dc Par NT IEMET. 0 OR sets TRE Ob ifervation de l'Occultation de Saturne par la Lune, obfervée à Paris de l'Obfervatoire de la sa le 18 Février 1775, au foir. Par M. MEssiER............ 213 Oppofitions de Mars obfervées à Paris Zpis quelques années, © comparées avec les Tables, Par M. DE LA LANDE. 223 Élémens ‘de l'orbite de Mars par les dernières oppofitions, calculées par une Méthode plus Jimple a celles qu'on a employées jufqu'ici, Par le même......,..,.. 5.23 2 ÂMémoire fur les Longitudes de Venife, de Kiel, Ÿ de la Grand-combe des Bois. Par le méme.......... 236 Oppolition de Jupiter & de Saturne, le 17 Novembre 1774 dde 25 Mars. 1275 \Par.le mème, u1,e0240 Mémoire [ur l'adion du -fluide électrique Jur les Chaux metal- liques. Par M,° Brisson & CADET....... FF ad2ie Memoire fur deux Coujondions de Saturne à la Lune, en Février © Mars 177; ; avec des Réflexions [ur l'Erreur des Tables, Pax M. LE MoNNIER....,,.:..:. 255$ Mémoire Jr la: Conjonction de. la Lune avec Aldebaran, obfervée au Passe par de HAE: le 14 Avril 177$: Pan leymémedt tarots RAP AT T ARNTANTUT LL. Où rvations. de SEA en-1775, vers le temps de fon. oppo- Jition. Par M, Cassini DE THURY+ .,.., 1: . 260 Nouvelles Méthodes analytiques pour calculer les Etcliples de Soleil, ce. Douz ème Mémoire. Dans lequel on applique à la Jolution de plufieurs Problèmes affronomiques, les Cal tions des Mémoires précédens. Par M. Du SÉJOUR... 20 $, T AB LE. Obfervation de l'occultation de Saturne, du 18 Février 1775, faite rue de l'Univerfité, 2 fecondes de temps à l'oueft du Méridien de Paris. Par M. le Préfident DE SaroN & PORTO Le PAR IMARE Ne AU le en cie ee + 377. Éclip e de Saturne par la Lune, avec les conféquences qui en réfultent. Par M. DE LA LANDE............. 373 Obfervation fur la décompofition de l'Or fulminant, Par M. LV SON ANNEE OR PARENT ELA ARR EEE Eee 386 Obfervation de l'occultation d'Aldebaran par la Lune, faite le 4 Avril 1775, à l'Obfervatoire de la Marine. Par M. IN SS DER rtetnnerer ta Nsteue derniers E 0e 390 Mémoire contenant les Obfervations de la x. Comete obfervéee de Paris, de l'Obfervatoire de la Marine ; depuis le mois d'Aoëût jufqu'au 1" Décembre 1769. Par le mème. 392 Mémoire contenant les Obfervations de la xv 1.‘ Comète obfervée à Paris, de l'Obfervatoire de la Marine; depuis le 1 8 Aoët jufqu'au 25 Oélobre 1774. Par le même...... 445 Occultation de l'étoile double + de la Vierge, par la Lune, le 1. Août 1775; conjonction de Saturne avec la Lune le même jour, © pofition d'une Etoile de la 7." grandeur, qui a dû être éclipfée le même foir par la Lune. Par le TEE EN PE DA Se 0 LLC ALE 2 477 Suite du Memoire imprimé en 1774, Jur les plus grandes digreffions obfervées de Mercure au Soleil, principalement vers le Périhélie. Px M. LE MONNIER........ 480 Rapport [ur la mort du fieur le Maïre, € fur celle de fon ÆEpoufe, Marchands de Modes , caufée par la vapeur du Charbon, le 3 Août 1774 Pa M. PORTAL. ... 492 Mémoire [ur la difparition de l’ Anneau de Saturne. Par M. RRGENTIEL 20 Pre RER A 510 Sur la claffé où il convient de placer les Cycas. Par M. LIN ne Line ce NA al TRE » S15, TABLE. Mémoire fur la nature du Principe qui Je combine avec les Métaux pendant leur calcination, d qui en augmentent le poids. Par M. LavoisiEr......... pes iele nets 2 Obfervations Botanico-Méréorologiques. Pa M. pu Hamec, 327: Mémoire fur une production monffrueufe du Pommier. Par le MÉMIE one sieimt Pelle te le Eee ee Miele de ss... 559 Mémoire fur les Atiériffemens des côtes du Languedoc, Pa M. Poucet, de la Société Royale de Montpellier. 561 FAUTES À CORRIGER Dans les Mémoires de 1774. PP: 20, ligne 8, 66 25° 46”, lifez 6 25° 1" Idem, ligne 9, 7" 35° 42"2, life 7" 35° 10"£, 73, ligne 3, du Taureau, /lifez y du Taureaë. SNEMENIO AS NS TL SUEDE TSI 027 € Idem, ligne 12, 3" 35° 6"£, lifey 3" 35° 32" Jdem, ligne 13, 3" 35° 9"+, lifez 3° 35° 35"+ Dans ce Volume. Page 239 à la fin, ajoutez ce qui fuit: Cette obfervation eft en temps moyen; ainfi ajoutant l’équation du temps, & ayant égard à l'augmentation du diamètie de la Lune, LA on trouve enfin 32° 1° HISTOIRE L’'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. Année M. DCCLXXV.. PHYSIQUE GÉNÉRALE. | SUR LE : PROJET D'AMENER À PARIS L'EAU DE L'YVETTE. ! Æ Projet d'amener à Paris une eau faine & abondante, 4, 1 Mém, 3 avoit occupé les dernières années de M. de Parcieux. p.21. I avoit établi dans plufieurs Mémoires, la poffibilité de faire HN 775. 2 H1iSTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE venir à Paris l’eau de Y'Yvette ; d’habiles Chimiftes confultés ar lui, avoient prouvé que cette eau étoit pure; une foule d'objeétions, enfantées par la légèreté & l'indifférence, avoient été détruites: il les avoit combattues comme fi elles n'avoient pas été futiles, fachant trop bien que fouvent de pareilles objections avoient fait manquer les projets les plus utiles, parce qu'un zèle actif pour le bien public eft une ualié rare, & que la maxime l'on eff bien comme on eff, eft la maxime favorite de ceux qui fe trouvent bien, & qui s'embarraffent peu que les autres foient mal. M. de Parcieux efpéroit que, quoique la principale utilité de fon Projet fût pour le peuple, néanmoins comme il importe à tout le monde de boire de bonne eau, de refpirer un air pur, d'habiter un pays où les épidémies font plus rares, les. gens riches s'intérefleroient à fon Projet; mais malheureu- fement la clafle d'hommes à qui il s’adrefloit, ne trouve mal fains que les pays où il n’y a ni fortune ni faveur à efpérer. Cependant M. de Parcieux parloit fi fouvent de fon Projet, mettoit à le faire adopter tant de chaleur, d'activité & de fuite, que l'importunité, qui a fi fouvent réufi à tant d'autres our obtenir leur fortune, fui eût fait obtenir à la fin ce qu'il defiroit pour l'utilité publique; maisil mourut, M. d'Invau, alors Contrôleur général, ne voulut pas que ces vues fuflent abandonnées : il chargea le corps des Ponts & Chaufites de- fuivre ce Projet ; la direétion en fut donnée à M. Perronet, qui demanda & obtint M. de Chézy pour le feconder. L'utilité du Projet étoit prouvée, on n'en contefloit point la poffibilité; mais il s’'agifloit de fe décider fur les meilleurs moyens de l'exécuter, & de-s'aflurer avec exaclitude de ce qu'il devoit coûter. M. Perronet a propolé de joindre à l'eau de Yvette une partie de celle de Îa rivière de Bièvre, pour fe procurer dans les temps de fécherefle 1 500 pouces d'eau au moins, & de former, pour diminuer la dépenfe, deux diftributions prin- cipales, l'une pour les quartiers de Paris les plus élevés, l'autre pour le refte de la ville. D'E S :SoC IE N CE s. ô H a nivelé avec foin tout le terrein où doivent pañler ces eaux de f'Yvette & de la Bièvre, tantôt dans des aqueducs, tantôt dans un canal découvert : ces nivellemens font conftatés par des bornes numérotées & placées de diftance en diftance fur la ligne que l'on doit parcourir. M. Perronet a dreffé des plans de tous les ouvrages, en a fait les devis les plus détaillés : tout ce travail eft dépolé dans la Bibliothèque de T Académie, dans d’autres Dépôts publics, de manière que fr jamais les circonflances permettent de faire exécuter ce grand Projet, il n'y aura plus qu'à l'ordonner, & que l'on trouvera tout ce qui dépend de l'art préparé d'avance. Le Mémoire dont nous rendons compte, contient les réfultats principaux de toutes ces opérations. La dépenfe eft évaluée à un peu moins de huit millions, fans y comprendre celle de Ja difribution dans les différens quartiers de Paris: cette dépenfe a paru exceffive, & l’on a propolé de fubftituer ou des Pompes à feu, ou des Machines hydrauliques au Projet de M. de Parcieux. Plufieurs de ces nouveaux Projets, ou plutôt de ces renouvellemens de projets plus anciens, & combattus par M. de Parcieux, ont été examinés par l'Académie : en rendant juftice à leurs Auteurs, elle a conftamment donné la préférence au Projet d'amener l'eau de l’Yvette, comme au moyen le plus für, fe plus durable, le moins fujet à des inconvéniens, & même à Ia longue le moins difpendieux, de tous ceux du moins qui jufqu'ici ont été ou foumis à fon jugement, ou mis fous les yeux de la Nation. V. les Mém. p: 492. HisToïrE DE L'ACADÉMIE ROYALE PURE LESULE SF. REF NE DES VAPEURS MÉPHITIQUES. EL À vapeur du charbon ,. qu'un Baigneur avoit allumé fous une cheminée, pénétra dans une chambre voifine, dont la cheminée communiquoit avec celle du Baigneur; M. 1e Maire, Marchand de Modes, & fa femme ,. qui couchoient dans cette chambe, périrent par l'effet de la vapeur du charbon. Cetaccident, arrivé à Paris en 1774, a donné à M. Portal l'occafion de faire ce Mémoire. De tels malheurs font fréquens; mais.deux jeunes époux, enlevés en un même jour, infpirèrent plus d’attendriffement ; leur jeunefle, les agrémens de leur figure, augmentèrent encore Îa pitié : féduits par lesavantages extérieurs, nous fommes naturellement portés à croire qu'ils font un moyen de bonheur, & que ceux qui les pofsèdent, perdent plus que d’autres en perdant Ia vie. M: Portal, appelé, mais trop tard, pour les fauver, gémit de l'inutilité de fes foins, & voulut, en publiant ce que fes obfervations. lui avoient appris fur les accidens de ce genre , aflurer à. ceux à qui le même malheur arriveroit, des fecours prompts, & dirigés fuivant une. bonne méthode. Ceux qui périffent étouffés par la vapeur du charbon, con- fervent long-temps de la chaleur, la flexibilité des membres, le vifage plus coloré même que dans l’état de fanté: on trouve, en les ouvrant, les veines pulmonaires, les vaiffeaux de la. DIE sr SC VELN € Es: s partie gauche du cœur vides de fang; ceux du côté droit en font pleins; ceux du cerveau font gorgés : ces défordres font la fuite naturelle & ordinaire du défaut de refpiration. C'eft donc faute de refpirer que périflent ceux qui font fuffoqués par les vapeurs #méphitiques, foit du charbon, {oit des fub- ftances en fermentation : la faignée, l’expofition à un air frais & renouvelé, Fapplication de eau froide, l'infuflation de Vair dans les poumons, flufage des ftimulans, font les remèdes indiqués & ceux que propofe M. Portal. If veut. für-tout que lon effaye de fouffler f'air par un tuyau adapté à Tune des narines, tandis que l’autre eft bouchée, l'air pénètre plus fürement alors dans le poumon, tandis qu'en introduifant un tuyau dans la bouche, on rifqueroit de rabaiïffer l'épiglotte . qui dans cet état efl naturellement ouverte, & d'aggraver le * danger, au lieu de guérir. Si ce moyen eft infufhiant, M: Portal. confeille l'ouverture de la trachée-artère : larépugnance que cette opération infpire aux afliftans eft un préjugé; mais les malheurs qu’elle peut caufer fi: un Chirurgien peu exercé ofe l’entreprendre, font un inconvénient réel: auf cette opération ne doit être tentée qu'après J'inutilité reconnue des premières tentatives. Ï ne faut pas fe rebuter fi les efforts pour ranimer le malade paroiflent d’abord infructueux ; fouvent les apparences de la mort ont duré des jours entiers. M. Portal blâme l'ufage de l’émétique, celui d'introduire dans les inteftins de la fumée de tabac : ces remèdes lui. paroïffent même dangereux, parce que c'eft la circulation qu'il faut ranimer, & fur-tout la refpiration qu'il faut. rappeler. Tels font les principaux moyens indiqués par M. Porta; & c’eft d’après l'infpection des cadavres qu'il les indique: l'efficacité de quelques-uns a cependant été conteflée, mais auffi celle de quelques autres, comme de l'afperfion fuccef- five & continuée de l'eau. froide, a été conftatée par plufieurs obfervations. Enfin, quoique les Médecins foient bien éloignés d’être entièrement d'accord fur la meilleure méthode de fou- lager les Afphyxiques, les méthodes publiées par eux dans V. les Mém. P- 184. 6 HisToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE ces derniers temps, ont, depuis un petit nombre d'années, fauvé bien des hommes qu’on n'eüt pas même tenté de {ecourir; & M. Portal eft un des premiers qui-aient tourné fur cet important objet les regards des Médecins & du Public. SUR UNE HERNIE DES MEMBRANES DE L-A. VESSIE, On avoit placé une pierre dans la veffie d'un cadavre deftiné à des démonftrations chirurgicales : en introduifant la fonde, on rencontra cette pierre ; mais lorfqu'après les inci- fions néceffaires dans l'opération du grand appareil, on voulut la retirer avec des tenettes, on fut étonné de ne plus la trouver. On changea le cadavre de fitvation, & la pierre fe fit fentir encore; mais quand on voulut tenter Fexiraétion, elle difparut de nouveau. Surpris de cet accident, M. Bordenave difféqua le cadavre: il trouva que la veflie paroifloit double, ou formée de deux poches qui fe communiquoient par une ouverture latérale ; mais il s’aflura qu’une feule de ces poches étoit la veflie, que l'autre poche, privée des membranes extérieures, étoit formée par une hernie des membranes intérieures de la veflie , à travers fes membranes extérieures, dont les fibres formoient une efpèce d’anneau élaftique autour de l'endroit par lequel les membranes intérieures s'étoient échappées , & où fe trouvoit l'oritice de cette feconde poche. Le Sujet fur lequel M. Bordenave a obfervé cet accident, étoit un Soldat invalide, fujet à des rétentions d'urine, meis qui mourut d'une autre maladie. M. Bordenave développe la manière dont cette hernie a pu fe former, indique les endroits de la veflie où il eft plus à craindre qu'elle ne fe forme, les maladies qu'elle peut caufer, les embarras où elle jetteroit les Chirurgiens, fi dans une opération la pierre difparoifloit, comme cela eft arrivé fur le cadavre qui fait le fujet de fon obfervation. DES SCHEN CES: NS à H ne dit rien ni fur les moyens de s’aflurer de l'exiftence de cet accident, ni fur la poflibilité de prévenir les dangers auxquels il peut expofer; tel eft l'ordre de la Nature, que la connoïflance d’un mal doit devancer, & fouvent de beaucoup, la connoiflance du remède , & même des fymptômes du mal; mais c'eft du moins un premier pas, pour la curation d'une maladie, que d'en connoitre la poffibilité. OBSERVATION ANATOMIQUE. Ux homme de cinquante-un ans, d'un tempérament fain & robufte, & de complexion maigre, fentit un craquement fubit à la région des Jombes , dans un eflort qu'il fit en: travaillant à la terre : ce craquement fut fuivi d’une douleur fi forte, qu'il tomba malade fans connoiïflance. Revenu de . cet état, il ne s’aperçut plus que d’un fentiment de pefanteur & d'engourdiflement à la partie où il avoit éprouvé de la douleur: cet engourdiffement ne l'empêchoit pas de vaquer à fes occupations ordinaires, & d’avoir {es mouvemens libres, feulement, lorlqu’il étoit aflis , il étoit obligé de prendre quelques précautions , &c de s'appuyer fur fes mains pour fe relever: deux mois & demi après cet accident, il eut des douleurs vives; il étoit forcé de s'appuyer fur un domeftique pour faire quelques pas. Dans cet état, il fit une chute & tomba fur les fefles ; dès ce moment, les extrémités inférieures, le redum & la veflie ont été frappés de paralyfie ; fes excrémens & fes urines , après avoir été retenus pendant quelques jours, font fortis involontairement ; la gangrène eft furvenue à l'endroit de Vos facrum, & le malade, encore plein de force & fain d'efprit, s'eft épuifé peu-à-peu, & eft péri au bout de quarante-quatre Jours. A l'ouverture de fon corps, on a trouvé Ie corps de la feconde vertèbre des lombes, en comptant de haut en bas, prelqu’entièrement détruit, de forte qu'elle paroifloit comme 8 Hi1SToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE fraturée en travers; & celui de la quatrième, profondément corrodé côté gauche, & rempli, ainfi que le lieu qu ’avoit occupé la feconde , par une matière putréfiée qui avoit affecté que le périofte & l'enveloppe ligamenteufe, dont ces os font couverts, fans s'étendre à leurs cartilages intermé- diaires & aux parties offeufes. Une perfonne digne de foi, qui a connu le malade, pendant tous les temps de fa vie, & qui n'ignore rien de tout ce qui le concerne , a afluré M. Sabatier, Auteur de cette obfervation, que le malade n'avoit jamais eu d'humeur extérieure, ni de maladie véné- tienne, & qu'il avoit conftlamment joui de la fanté la plus ferme & la plus vigoureule : {’efpèce de fra@ure aux vertèbres lombaires , dont il eft mort, paroït cependant devoir être attribuée à un vice intérieur , fans lequel il n’eft pas probable qu ‘elle ait pu furvenir à CATAE de l'effort que le malade a fait en béchant; autrement, cet accident feroit aufli commun qu'il eft extraordinaire. Mais quel eft ce vice capable d’altérer & de détruire fa fubftance des os, fans s'être jamais annoncé par aucun fymptôme extérieur , & comment s’efl-il porté fur la feconde & fur la ses vertèbre des lombes, fans avoir affecté les autres os? Cette queftion paroit à M. Sabatiée. du nombre malheureufement infmi de celles auxquelles il eft impoflible de répondre d'une manière fatisfaifante. CHIMIE. CERN TM TE. SE EU, ET TJ [7 QUI SE DÉGAGE DES CHAUX MÉTALLIQUES P EN D ANT LEUR RÉDUCTION. Mis avons rendu compte , dans Vhiftoire de 1774, d'un Mémoire où M. Lavoifier avoit prouvé que les métaux, fn fe calcinant, abforboient de l'air, & que c'étoit à cet air qu'ils devoient l'augmentation réelle de leur poids; mais M. Lavoïfier n'avoit prouvé cette vérité, qu'en montrant qu'une partie de la portion du fluide de l'atmofphère dans laquelle s’étoit faite la calcination avoit été abforbée, & que de poids de cette partie abforbée, étoit égal à l’excès du poids qu'avoit acquis le métal calciné. Aïnfr, comme on ne peut point regarder le fluide de l’atmofphère comme un fluide abfolument pur, où comme un élément fimple, il reftoit à déterminer quelle eft parmt les fubitances qui entrent dans la compofition de latmofphère, celle qui fe combine avec les métaux lorfqu'ils paflent à l’état de chaux. Tel eft Fobjet du nouveau Mémoire de M. Lavoifier; en revivifiant des chaux métalliques par l'addition d'une matière phlogif- tique, M. Lavoilier vit qu'il s’en dégageoit un fluide expan- fible qui avoit toutes les propriétés de Fair fixe: mais ce même air frxe fe dégage du charbon lorfqu'il brüle :; ainfi ce réfultat ne pouvoit donner aucune lumiere. M. Lavoiler imagina alors de réduire, dans des vaifieaux dos, du mercure Hif. 1775. ë V. les Mém P- 5 20: 10 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE récipité, per fe, efpèce de chaux métallique qui fe revivifie- fans addition. ÎF s'en dégagea un fluide aëriforme, plus propre à la refpiration des animaux que l'air commun de l'atmofphère,. plus propre auffi à entretenir la combuftion. Cet air eft le même à qui M. Lavoifier a donné le nom d'air éminemment pur, que M. Prieftlei appelle air déflogif- tique, & qui, mêlé avec l'air nitreux, a la propriété de le précipiter fous la forme d’elprit de nitre. LU RULES COMBINAISONS SALINES DU ZINC. < M. DE LASSONE examine, dans. ces deux Mémoires la combinaïfon de l’alkali volatil avec Îe zinc, foit dans. l'état métallique, foit dans l’état de chaux, & les divers. hénomènes qui réfultent de cette combinaifon. La difiolubilité du zinc dans Valkali volatil, étoit plutôt foupçonnée que connue des Chimiftes : quelques-uns lavoient niée, d’autres, en plus grand nombre, lavoient admife;. mais aucun ne f'avoit conftatée par des expériences précifes- & détaillées. M. de Laflone prouve d’abord que lalkali volatä en liqueur , diflout la limaille du zinc avec effervefcence, & les fleurs du zinc fans effervefcence, mais cependant d’une manière plus prompte & plus parfaite: il faut que la liqueur alkaline foit faturée , & qu’on l'emploie immédiatement après que l’alkali volatil a été tiré du {el ammoniac, par l'inter- mède de lalkali fixe. Ces deux conditions font néceflaires, non pour que l’alkali volatil diffolve quelques portions du zinc, mais pour que la diflolution foit parfaite, & que ces deux fubftances forment. une véritable combinaïfon. La première eft fi effentielle, que fi la diflolution étant: parfaite , on l'étend dans de l'eau diftillée, elle fe trouble &. dépofe une partie du zinc. DE NSOSICOULE NICE 50 II Lorfqu'on fait évaporer la diffolution du zinc par lalkali volatil, il s'y forme des criftaux foyeux. Si l'on a employé le zinc dans l'état de métal, il nage dans la diffolution des criflaux. brunâtres qu'il faut en iéparer par le filtre, & Les criftaux font d'un blanc un peu fale; fi on a employé les fleurs de zinc, la diflolution eft parfaitement claire, & les criftaux foyeux font très-blancs. Cette nouvelle combinaifon du zinc a fourni à M. de Laflone une occafion de faire des recherches fur ce demi- métal : quelques Chimiftes célèbres l'ont regardé comme une combinaifon particulière du fer, fondés fans doute fur ce que l’on tire du fer, foit des mines de zinc, foit du zinc préparé dans les mines. M. de Laflone a tenté de former du bleu de Prufle en précipitant le zinc de fa difiolution dans Valkali volatil, & il en a formé quelquefois, mais feulement lorfqu'il a employé pour cette opération ou de zinc du commerce, ou des acides qui contenoient un peu de fer; le zinc déjà purifié dans fon laboratoire, les acides préparés avec foin n'ont point produit de bleu de Pruffe. M. de Lafone en conclut que le zinc n’eft pas du fer, quoique fouvent il foit mêlé avec ce métal, & qu'il ait d’ailleurs avec lui quelques traits de reffemblance. L'alkali volatil cauftique ‘n’agit point fur les fleurs du zinc, mais il diflout le zinc précipité du vitriol de zinc par lalkali fixe: ce font toutes ces bizarreries apparentes qui avoient égaré les Chimiftes, & fait naître des doutes fur la diffolubilité du zinc dans l’alkali volatil SUR PLUSIEURS SELS AMMONIACAUX. M. BE LASsONE examine, dans ce Mémoire, les combi- naïifons de l'alkali volatil avec l'acide du vinaigre, avec la crème de tartre, avec l'acide nitreux, avec l'arfenic, avec le fel fédatif. Le fel ammoniacal acéteux, étoit connu fous le nom B ÿj V. les Mém. P- 4Q+ 2 HiSsTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE d'efprit de Minderet ; maïs la poflibilité d'obtenir ce fel en criftaux & fous une forme concrète étoit encore douteule : M. de Laflone donne ici les moyens de s'en procurer. Il faut, pour y réuflir, employer de falkali volatil tiré du {el ammoniac, par Jalkali fixe ordinaire ou par la craie; celui qu'on tire par l'intermède de la chaux ou de l’alkali fixe cauftique ne réufliroit pas : il faut enfuite fe fervir du vinaigre radical ; alors la combinaïion mile au point d'éva- poration, donne des. criftaux; ce {el attire très-promptement l'humidité de l'air; il eft du nombre de ceux que les An- ciens ont nommés incérés, ce qui figniñe qu'ils fe fondent à peu-près au même degré de, chaleur que la cire ; ces criflaux ne font pas d’une blancheur. parfaite, il refte dans le vinaigre radical une fubflance extraétive qui les colore; mais {1 on diflille le fel ammoniacal acéteux préparé de cette manière, il {e fublime fous une forme concrète, & ce fublimé eft très-blanc: ce fel eft alors moins déliquefcent,. moins fufible & peut fe conferver dans des flacons bien bouchés. M. de Laflone donne un autre moyen de préparer. fur le champ ce fel ammoniacal : il fuflit de difliler dans deux vafes de lalkali volatil & du vinaigre radical, de manière que leurs vapeurs fe rencontrent dans un même récipient ;. elles sy combinent &. dépofent: une fubftance concrète fur fes parois. L'union que contraéle- l'acide tartareux avec l'alkali vo- latil ett très-foible; cependant on forme avec ces fubftances un fel parfaitement neutre qui fe criftallife , & que lon peut. conferver fous cette forme. Si on diffout ces criftaux, & u'on veuille évaporer de nouveau pour fe procurer une nouvelle criflallifation, il fe développe une odeur d’alkali volatil qui prouve l'évaporation d’un peu de cet alkali, & la diflolution dépofe une fubftance prefque infoluble dans l'eau, très-peu acide, n'ayant ner aucun caractère falin: ce dépôt fe renouvelle à chaque folution, & fon pourroit, en le répétant, détruire tout le tartre ammoniacal qu'on a. formé. On fait que la crême de tartre n'eft rien moins qu'un ME sus: CFE NC Es: EY acide pur, qu'elle contient de l'alkali fixe tout formé & une fubftance inflammable ; ainfi il n'efl pas cionnant que l'alkali volatil décompole, en quelque forte, la crême de tartre, & emporte, en s'évaporant, une partie de fes principes. En général, le plus grand nombre des fels s'alièrent & fe. décompofent par ces diflolutions &.ces évaporations répétées ; Yalkali fixe même s'altère par ce moyen & perd de fon: caractère falin, ce qui s'accorde avec Fobfervation que nous. vencens de rapporter ; les corps regardés comme les plus. fimples, les plus élémentaires, font peut-être bien éloignés. de l'être, & au-delà de la Chimie que nous: connoifions :. il y en a fans doute une autre dont les fecrets font réfervés pour d’autres fiècles. Les criflaux du fel ammoniacal nitreux, préfentent un: phénomène fingulier que Borrichius avoit obfervé dans ceux: du fel ammoniac ordinaire; ils deviennent flexibles ; il ne. faut pas même, pour acquérir cette propriété, qu'ils aient: fubi plufieurs criftailifations répétées, comme Île croyoit Borrichius, une feule fuflit, pourvu qu'elle foit ménagée de- manière à fe procurer des criftaux ün peu alongés. M. Macquer avoit combiné le nitre ammoniacal avec. Varfenic, & en avoit tiré un fel arfenical, formé par la combinaifon. de larfenic avec l'alkali volatil, parce que ce demi-métal décompole le nitre ammoniacal, de même que le nitre à bafe d’alkali fixe: M. de Laffone a’tenté avec fuccès la combinaïfon immédiate de l'alkali volatil & de l'arfenic. La diflolution de larfenic dans un alkali volatil très- roncentré, fe fait aifément à l'aide de la chaleur, & fe change en une mafle folide par le refroidiffement; fi on Yétend: enfuite dans un plus grand volume d'eau, la difio-- lution refte claire, ne dépofe rien fur le filtre, &.on obtient. des criflaux par une douce évaporation : toutes ces opéra- rations font néceffaires pour les obtenir; fi fon fe fervoit. d’un. alkali volatil moins concentré, la diffolution feroit très-. imparfaite. Si on emploie Falkali volatil cauftique, la diffolution.ne 14 HisTOIRE DE L’ACADÉMIE ROYALE fe change point par le refroidiflement en une mafle faline, mais on obtient également des criftaux. Le régule d’arfenic ne fe diflout point parfaitèment dans 'alkali volatil; la diflolution dépofe fur le filtre une partie du régule fous une couleur plus foncée. M. Baron avoit annoncé que le fel fédatif fe combinoit immédiatement aveç lalkali volatil; mais il n'avoit pas été plus loin. M. de Laflone a examiné ce qui fe pafle dans cette combinaifon : fi on méle du fel fédatif dans une diflolution d'alkali volatil, äl fe fait fouvent une vive effervefcence, & durant cette effervelcence le mélange fe refroidit. Mais alors le fel fdatif employé dans l'expérience n'étoit point pur: ce fel retient ordinairement une partie de l'acide vitrio- lique employé à le féparer du borax; M. de Laffone l'en a dépouillé, & alors fa combinaifon avec l'alkali volatil s'eft faite fins une eflervefcence bien fenfible. : Si, au lieu de l'alkali volatil ordinaire, on emploie l'alkali volatil tiré par la chaux, il n'y a point d’effervefcence ; mais le mélange s'échauffe, au lieu de fe refroidir, pendant la £ombinailon. Lefevre, Chimifte célèbre du dernier fiècle, avoit obfervé que l'union de la crème de tartre avec le borax, forme un fel qui a l'apparence d'use gomme ; le borax ammoniacal s'unit de même à fa crême de,tartre & forme une gomme pure, tranfparente au point de reflembler au plus beau criftal; & cette gomme attire moins lhumidité de l'air que le fel gommeux de Lefevre. Tels font les faits principaux détaillés dans le Mémoire de M. de Laflone: il n'a point cherché à expliquer les phénomènes finguliers qui fe font offerts à lui dans Îe cours de fes expériences ; il fait combien les explications des phénomènes particuliers font incertaines, fujettes à étre démenties par d’autres phénomènes, & combien elles apprennent peu de chofe. Ce n'eft qu'après avoir raffemblé un grand nombre de faits, les avoir rapprochés ; qu'on peut DES SCIENCES. 15 en tirer un fait général, & voir fi ce fait général eft [a con- féquence de quelques-uns de ces faits généraux déjà connus, & qui, embraffant des clafles de corps très -étendues, & n'étant point ou prefque point fujets à des exceptions, font regardés comme des loix de la Nature. I SURREE TA AE REVIVIFICATION DES CHAUX DE CURE. SI on met dans de l'eau forte ; des James de métal qui V.les Méme contiennent trois parties d’argent-fur une d’or, l'or fe préci- P: 193- pite au fond du vale, & l’on a une diflolution d’argent par l'efprit de nitre ; pour en retirer l'argent, on étend cette difiolution dans beaucoup d’eau, & on y plonge des lames de cuivre, l'argent fe précipite alors, & il refle une diffo- tion de cuivre dans l'eau forte ; on retire l’eau forte par læ diftillation, & on a pour réfidu une chaux de cuivre : l'expé- rience a montré que cette chaux de cuivre fe revivifie en {a faifant fondre avec du charbon ; mais il ne s’agit pas feule- ment de retrouver le cuivre , il faut le retrouver avec la moindre dépenfe poffble. Voici quel eft le moyen employé dans les ateliers du raflinage, au nouvel hôtel de la Monncie. On à conftruit un fourneau auquel on a donné la forme Ia plus propre à faciliter ce travail : ce fourneau eft terminé par une caffe de forme hémifphérique ; on remplit le four- neau de charbon, on l'allume ; quand la eafle paroît rouge , on jette fur les charbons de la chaux de cuivre qu’on recou- vre d’un nouveau lit de charbon, & aïinfi de fuite, jufqu'à ce que le fourneau foit plein ; le cuivre fe revivifie, fe fond, & par fon poids gagne le fond de la cafle ; à mefure que le charbon baïfle dans le fourneau , on ajoute de nouvelle chaux de cuivre & de nouveau charbon, jufqu’à ce: que lon. s'aperçoive que le métal eft en pleine fufion dans Îa caffe; alors on ôte ce qui refte de charbon dans le fourneau, on. enlève les charbons, & les fcories qui nagent fur le métat / 16 HiSTOIRE DE L'ACADÉMIE RoYALE qui eft en bain dans Ja cafle: oh prend Îe cuivre dans des cuillers de fer, & on le verle dans des moules deftinés à le former en lames propres à précipiter l'argent de la diflolution dans l'eau forte ; lorfque la cafle eft prelque vide, on remet dans le fourneau le charbon qu'on a Ôté; on y ajoute de nouvelle chaux de cuivre, & on recommence l'opération. "M. Tillet a fuivi une de ces opérations, dans laquelle on a fondu en 17 heures environ‘plus de trente-un quintaux de chaux de cuivre. I faut voir dans le Mémoire même, da def- cription du fourneau, la manière ingénieufe dont toutes fes parties ont été combinées pour que le fervice füt moins fati- guant pour les Ouvriers, qu'on püt faïfir facilement les momens où il faut retirer le métal fondu, Ôter les charbons, nettoyer da furface du bain de cuivre: on verra dans les figures la forme ingénieufe qu'on a donnée aux moules deftinés à former {ur le champ le cuivre.en lames. Les trente-un quintaux de ces chaux de cuivre n'ont rendu que lix-fept cents livres de métal; ce déchet eft contidé- xable: M. Tillet a voulu connoître ce qui, dans ce déchet, toit occafionné, foit par des matières étrangères , mélées à da chaux de cuivre, foit par une portion d'acide qu'elle reticndroit encore, foit par une quantité de chaux decuivre, devenue trop réfractaire, foit enfin par la perte de poids qui aurive par le dégagement de la fubftance qui s'unit à la ierre métallique pendant Ia calcination. Le refte du déchet doit être attribué alors aux défauts infCparables de toute opération en grand, où ne confidérant que le produit de J'epération, on néglice tous les foins qui coûtent plus qu'ils ne rapportent. M.'J'illet a fuivi différenies méthodes pour retirer tout le cuivre exiftant dans la chaux, & la plus exacte lui a Jaïffé un peu plus de vingt-deux pour :cent de perte; la perte de l'opération en grand eft environ quarante-quatre, c'eft donc vingt-deux & demi pour cent de perte fur fa totalité de la chaux, & plus de vingt-huit pour cent du métal revivi#able qu'elle contenoit. … M. Tüllet avoit voulu examiner, plufieurs années auparavant, ce que DESMSICTE NC Es. 17 ce que par la même méthode on retireroit du réfidu du blanchiment des pièces de billon; ces pièces font com- polées de cuivre & d'environ un cinquième d'argent : pour les blanchir, on les fait bouillir dans une liqueur qui con- tient en diflolution du tartre & du fel marin ; l'acide du -tartre, ou peut-être une partie de celui du fel marin qui fe décompofe dans cette opération, attaque le cuivre à la furface, & laifle paroïître une couche d'argent : le réfidu de cette opération eft donc du cuivre mêlé néceflairement d'un peu d'argent. M. Tillet a employé pour revivifier ce réfidu, le procédé employé alors pour revivifier les chaux de cuivre, procédé moins parfait que celui dont il a rendu compte dans ce Mémoire, & il en a retiré trois pour cent des matières foumifes au blanchiment d’un métal qui contenoit un douzième d'argent. | Ce réfidu a été négligé dans fa fabrication des billons qui {e fit en 1723, & le produit en eût été environ foixante- douze mille livres. On voit dans ce Mémoire, comment la théorie & la pra- tique concourent aux progrès des Arts: il faut revivifier les chaux de cuivre, & la chimie en indique les moyens; mais il faut que ces moyens coûtent le moins qu'il eft poffible, & alors, les hommes, occupés de la pratique, apprennent à perfectionner les procédés : ft FArt eft défe@ueux, & qu'il emploie une mauvaife méthode , la théorie pourra le corriger; mais s'il ne s'agit que du meilleur emploi des moyens, alors la théorie trouvera prefque toujours que la pratique laura devancée. SUR LA PROPRIÉTÉ DE REVIVIFIER LES CHAUX MÉTA LLIQUES, AT TRI BUE ENAULELECTEELCITE. DE favans Phyficiens, & entr'autres le P. Beccaria, avoient publié des expériences qui leur paroïfloient prouver que l'action de l'électricité reviviñie les chaux métaliiques. ÉBL T1 C V. les Mém. p. 243. 18 TISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE Un fait aufi extraordinaire a paru à M.° Briflon & Cadet, mériter d’être examiné de nouveau. En eflet, l'application du feu électrique , comme celle de tout feu violent, paroifloit plus propre à calciner les métaux qu'à les revivifier : on avoit vu plus d’une fois des métaux caicinés par le tonnerre ; les pointes des barres deftinées à préferver les édifices de a foudre, ont été trouvées dans cet état; enfin, fi on décharge un appareil éle@rique un peu fort à travers un ff d'archal, ce fil rougit , fe brife & fe difperfe, partie en globules fondus, partie en petites fcories. Il étoit poffible d'ailleurs que les Phyficiens dont nous avons parlé, euflent été féduits par une apparence trompeulfe; on fait que les chaux métalliques fe reviviñient en les jetant dans le feu à travers les charbons, mais le charbon eft un intermède néceflaire pour cette re- vivification ; il feroit donc poffible que l’éleétricitée revivifiät une chaux métallique, mais ce feroit aux dépens d’autres fubftances voifines qu'elle auroit brülées ou calcinées, alors elle ne feroit que ce que fait le feu dans des circonftances femblables. M.* Cadet & Briflon ont déchargé des appareils &ec- tiques à travers différentes chaux métalliques, contenues entre des cartes ou entre des lames de verre: les extrémités des conduéteurs qui touchoient à ces chaux, ont été tantôt des corps métalliques, tantôt des corps tirés du règne végétal & dans un état d'humidité. Ils n'ont aperçu dans aucun cas aucune preuve de revivi- fication : s'ils ont trouvé quelquefois des parcelles de métal, c'étoit feulement lorfque les extrémités des conducteurs mé- talliques avoient été fondues, & ces parcelles n’appartenoient pas au métal dont on avoit employé la chaux, maïs à celui dont les conducteurs étoient formés. Les chaux ont été fouvent noircies, mais ce phénomène n’a plus eu lien lorfqu'on s'eft fervi de conducteurs humides, & que ces conducteurs n'ont pas été altérés; & les mêmes taches ont paru lorfqu'on a laiffé entre les conducteurs métalliques un efpace vide; enfin , lorfqu'on y a mis de la craie ou DILE NS MISLICIILE LN IC LE: 5: 19 du gyp{e, ils ont été noircis de même que les chaux métal- diques. Une petite partie du mercure précipité, per fe, a été revivihiée, mais on fait que cette fubitance fe revivifie toute entière fans addition dans les vaifleaux clos; ainfi il ne paroït pas étonnant qu'elle fe foit revivifiée en partie, étant ferrée entre deux plaques de verre, & fe trouvant {oumife à l’action d’une très-forte chaleur. Il n'y a donc ici rien qui femble inüiquer un eflet propre de l'électricité. Aufli M.* Cadet & Briffon concluent que l’élericité ne revivitie point les chaux métalliques, du moins en lem- ployant comme l'avoient employée les Phyficiens dont ils combattent ici l'aflertion. En fuppofant en eflet que les émanations des corps électriques fuffent propres à revivifier les chaux ; l’analogie porteroit à croire que ce ne feroit pas en les employant avec cette violence; on fait qu'il y a des chaux métalliques qui fe revivifient par une chaleur très- foible, ce feroit peut-être à celles-à qu'il faudroit appliquer l'électricité, foit en failant pañier à plufieurs reprifes dans des vaïideaux clos qui contiendroient ces chaux, une électricité trop foible pour fondre ou altérer les conduéteurs, foit en leur appliquant continuellement l'életricité pendant un long-temps. Il faut cependant avouer que quand même ces expériences réufliroient, elles ne nous apprendroient rien fur la théorie de la calcination des métaux; les émanations lumineufes & odorantes des corps électrifés, les étincelles brülantes qui en fortent, font des fubftances dans l’état d’ignition; elles entraînent comme ces fubftances, ou elles produilent un air qui, comme celui qui fe dégage des charbons, donne des indices d’acide. Ainfr quand l'électricité, ainft employée, pourroit revivifier ces chaux, ce phénomène paroïtroit rentrer dans les phéno- mènes connus qui accompagnent cette opération chimique. POUR CL OO R" FÜULMIN ANT Li Cüimiftes connoïflent depuis long-temps la propriété qu'ont certains précipités d’or de détonner avec une violence Ci V.1:s Mém, P- 386. Ÿ. les Mém. P- 183. 20 Histoire DE L'ACADÉMIE RoYaALE terrible, à un degré de chaleur même aflez foible : les recher- ches de M. Bergman nous ont appris que l'or n'acquiert cette propriété que par fa combinaïfon avec lalkali volatil, ou, ce qui eft plus vraifemblable, avec un des principes dent cet alkali eft compofé. M. Sage décrit, dans ce Mémoire, un phénomène fingulier qui accompagne la détonnation de Tor fulminant : fi l’on fait détonner de l'or fulminant fur une lame d'argent, de cuivre, de zinc, de kobalt, l'or y paroit incrufté fous la forme métallique; mais fr cet or fulminant eft placé fur de l'étain, du plomb, du bifmuth, de lanti- moine, du régule d’arfenic, l'or ne fe retrouve plus fous la forme métallique; & on obtient une chaux d'or d’une couleur plus où moins foncée : cette chaux d’or, fondue avec du verre blanc, produit du verre violet, comme le précipité de Caffius; mais l’intenfité de la couleur varie felon l'efpèce de métal fur lequel l'or a détonné. Si lon précipite l'or diflout dans l'eau régale, avec les métaux fur lefquels l'or reparoît après la détonnation fous la forme métallique, l'or eft préci- pité fous la même forme; mais l'or eft précipité fous la forme de chaux, par les mêmes métaux fur lefquels on le retrouve après la détonnation, privé de la forme métallique, analogie fmgulière & qui n'eft pas la feule que les opérations chimiques aient fait remarquer entre les effets que produit l'action du feu fur les métaux, & ceux qu'ils éprouvent par leur diflo- lution dans les acides & {eur précipitation. … M. Sage a oblervé également que l'or qui fulmine dans des cornets de carte ou entre deux feuilles de papier , sy retrouve après la détonnation fous la forme de chaux. REED CE A OR PC PEL NT CT SGEN SUR LA PIERRE CALAMINAIRE. Sr on diftille de la Pierre calaminaire non calcinée, avec un mêlange de limaille de fer, il monte dans le récipient une fubftance femblable au beurre de zinc, ceft-à-dire, à la fubftance faline que produit la combinaifon du zinc D'ESSAI TE Nc Es 21 avec l’acide marin: pour réuflir dans cette expérience, il faut opérer avec un feu gradué ; f1 la diflillation eft tro prompte, on nobtient que du zinc en nature & de l'acide marin volatil I réfulteroit de cette obfervation de M. Sage, que dans la pierre calaminaire, ce feroit en Partie l'acide marin, ou du moins l'acide marin volatil, qui, par fon union avec Îe zinc, Vauroit privé de fa forme métallique ; mais l'acide marin volatil produit dans cette expérience , eft-il vraiment de l'acide marin volatil, tel qu'on l'obtiendroit en diftillant de Facide marin fur des fubftances inflammables > Où bien n’eft- il que cet air, ce gaz acide, que fa propriété de faire criftal- lifer les alkalis & de former des. fels qui décrépitent, à pu faire regarder comme une elpèce d'acide maïin fous une forme gazeufe! If ne paroît pas que M. Sage ait fait des recherches pour conftater la nature de l'acide qui fe fépare du zinc dans {a criftallifation de la pierre calaminaire; & c'eft fans doute ce qu'il fe propole de faire dans d’autres. Mémoires. OR OBSERV ATIO.N. | A Eaux de Brecourt en Normandie ». font confeillées depuis quelque temps par des Médecins célèbres, qui ont prié M. Cadet le jeune d'en faire une analyfe détaillée > ils ont cru que cette analyfe pourroit les éclairer dans leur pratique. L'utilité de ces analyfes a été conteftée par d’habiles Praticiens, & s’il ne s’agifloit que des analyfes faites jufqu'à ces derniers temps, peut-être auroient-ils raifon : mais L'art de faire les analyfes s’eft perfeétionné : & fur-tout depuis: que lon a connu la néceflité d'examiner la nature, & de déterminer la quantité des principes aériformes qui font combinés dans une grande partie des eaux minérales, & que l'on a trouvé des moyens fürs de remplir cet objet, il n’eft: plus permis de douter de l'utilité de ces analyfes chimiques. ds Pa 22 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE La fontaine qui fournit les eaux de Brecourt , fe trouve dans un vallon peu éloigné de la mer, dont le terrein ochreux leur communique une faveur ferrugineule : fur les lieux , elles font limpides & inodores, mais dans le tranfport elles con- tractent une légère odeur de foie de foufre : la préfence du foufre n'a pu cependant y être manifeftée, ni par les acides, ni par J'expofition des feuilles d'argent, ni par la calcination des précipités faits par l'alkali fixe; M. Cadet a feulement obfervé que cette eau, mélée avec le mercure diflout dans l'acide nitreux, donnoit un précipité jaune , indice de l'acide vitrio- lique : avec le vinaigre de Saturne , il a eu un précipité gris; l'argent diflout dans l'acide nitreux , lui a donné un précipité fous forme de caillé, moitié blanc, moitié noir, ce qui, d’un côté, confirme l’exiftence du foufre, & annonce de l’autre celle de l'acide marin. La préfence du fer eft auffi indiquée par la teinte noirâtre que prennent ces eaux, lorfqu'elles tiennent des parties végétales en macération , & par le réfidu des diftillations, qui contient quelques particules attirables à l'aimant. M. Cadet admet de plus, dans les eaux de Brecourt, un air fixe qui les rend fpécifiquement plus pefantes que l'eau fimple diftillée , & leur donne une qualité fpiritueufe, & enivrante ; lorfque l'eau a été balottée dans une bouteille, cet air s’en dégage & fort en fifant par J'ouverture que l'on pratique au bouchon, ïl fait même fauter le bouchon sil n'elt retenu par quelque lien ; il fe dégage encore fous forme de bulles, lorfqu'on verfe fur l'eau quelques gouttes d'huile de viuioi. Si l’on évapore l'eau de Brecourt, fon dépôt offre des aiguilles {oyeufes , criftalifation particulière à la félenite; il contient encore du fel marin, du fel de glauber, & une partie terreufe. De cette analyfe , M. Cadet conclut que ceite eau minérale tient en diflolution beaucoup d'air fixe, une petite quantité de foufre , du fer, de la félenite, du fel marin, du {el marin à bafe terreufe, & une portion de terre calcaire : ces principes , à l'exception de l'air fixe , y font en trés-petite quantité & dans une divifion extrême, DO EISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX. ERREURS Æ TOUL CIN PS: Ie LE 26 Janvier 177$, un Fermier a apporté à M. dé 14: Tournelle, Sécretaire de l Académie d'Agriculture de Soiflons, un agneau né de la veille, mort & à terme: cet agneau n’a qu'une tête qui a quatre oreilles, deux fur les parties latérales; les deux autres font jointes enfemble, & ne font attachées qu'aux tégumens de la partie fupérieure du coronal: il n'a qu'un cou, quatre pattes de devant, un feul abdomen qui fe termine antérieurement au nombril, & poftérieurement à la dernière vertèbre du dos; de-là, fe féparant en deux, l'animal: forme deux agneaux d’égale force. 11 a quatre cuifles, quatre pattes de derrière, deux queues & deux moitiés de ventre : ces deux agneaux font mâles. M. de la Tournelle a gardé cet agneau dans de l'eau d’alun, comptant trouver une occafion de l’envoyer à l'Académie des Sciences ; mais enfin, craignant une trop grande putré- faétion des inteftins, il fe détermina à en faire l'ouverture le 25 Février: les vifcères de l'abdomen, tels que le foie, la ratte, l'eflomac, le pancréas, les reins & les inteftins, fe trouvirent doubles. Ceux de la capacité de la poitrine étoient fimples , à l'exception des poumons ‘qui étoient doubles. 24 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE Le cœur s'eft trouvé fimple, mais un peu plus gros qu'if n’eft ordinairement. Il n'y avoit de trachée-artère à aucun des deux poumons, Les os étoient doubles depuis la première vertèbre cervi- cale, jufqu’à la dernière vertèbre du dos, où Ia féparation fe failoit, de forte que la colonne étoit double & féparée dans toute fa longueur : près de la dernière vertèbre cervicale, ces deux colonnes décrivent une S, principalement la droite, & elles deviennent enfuite convergentes pour aller fe ter- miner à la partie poftérieure de l'occiput. M. de la Tournelle voulut dilater les inteftins pour les injecter de cire, & les envoyer aufi à Académie, mais il “toit trop tard, ces parties étoient putréfiées , au point que Jair s'ouvroit paflage en les crevant à mefure qu'on l'y comprimoit. Il paroït que la feule caufe de Ia mort de cet agneau, eft le défaut de trachée-artère : lorfqu'il naquit, fair n’a pu parvenir dans les poumons, 1 I UNE jeune poule fit en 1774, lors de fa première ponte, un œuf moins gros qu'un œuf de pigeon; on ne remarqua que la petiteffe de cet œuf, parce qu'on ne l’examina pas peut-être avec l'attention qu'il exigoit: cette poule a pondu depuis un affez grand nombre d'œufs de la groffeur ordinaire. Au mois d'Avril 1775, elle en pondit un fort petit; c'eft celui qu'on a mis fous les yeux de l'Académie: la longueur de cet œuf étoit de 13 lignes; fa plus grande circonférence de 3 pouces 6 lignes, & la plus petite de 3 pouces 2 lignes. En le faifant tourner fur une table, on s’étoit aperçu qu'en ceflant de fe mouvoir, il prenoit toujours la même pofition, & s'affeyoit fur le bout le plus pointu; quand, avec la main, on le tiroit de cette pofition, on fentoit qu’il faifoit des’eflorts pour Ja reprendre, & livré à lui-même, il la reprenoit effec- tivement ; à force de le faire tourner f® la table & de le mettre DES ScrENCcEs. 25 mettre, pour ainfi dire, en expérience, il tomba à terre & fe fendit dans une partie de {a longueur : cette fente n’em- pècha pas pourtant qu'il ne confervât la même fituation. Huit jours après la chute de cet œuf, on l’ouvrit, & on n'y trouva aucune humeur foit blanche, foit jaune; il peut {e faire qu'elle fe füt écoulée par la fente, qui s'étoit agrandie * durant cet intervalle de temps : mais on vit alors que ce petit œuf renfermoit la moitié de 1a coque d’un autre œuf plus petit encore; cette moitié de coque reffemblant aflez à une tafle, étoit couverte d'une membrane fine & déliée, qui fervoit à Ja féparer de la coque de l'œuf dans lequel elle étoit renfermée : le bout pointu fur lequel cet œuf s'affeyoit toujours, étoit oppolé à celui où a été trouvée la moitié de la coque d’un autre œuf. TIL Feu M. Morand a donné, dans le volume de 1770, un Mémoire très-étendu fur les fexdigitaires de l’efpèce humaine. La même monftruofité doit s'offrir également dans les diffé- rentes efpèces d'animaux qui ont des doigts; elle y feroit même plus intéreffante à obferver, fur-tout dans les efpèces communes, par Îa facilité qu'on auroit alors de multiplier les expériences, & de voir comment cette difformité peut ou fe conferver, fi on unit enfemble des individus où elle fe rencontre, ou fe perdre en croifant les races. Qui fait même fi dans quelques efpèces cette conformation, devenue permanente; ne feroit pas un avantage? mais nous n'avons encore que très peu de faits, & il eft intéreffant de les re- cueillir. M. de Fougeroux à montré à l’Académie un poulet qui, au lieu d’un pouce & trois doigts, avoit à chaque patte trois doigts & deux pouces; ces deux pouces avoient chacun les os qui leur font propres. PAGE « Hif. 177$ PB 26 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE V. les Mém. Be 515: BOTANIQUE. EUR LÆ FAMILLE, DES € :Yi\C AS: CE Mémoire de M. Linnæus, le feul dont ce Naturalifte- célèbre que nous venons de perdre, ait enrichi nos Mé- moires, contient la defcription du Cycas, efpèce de plante qui, par fa grandeur, par fa forme extérieure, femble s’ap- procher de la claffe des palmiers. M. Linnæus.croit cependant. devoir le placer dans la claffle des fougères, à laquelle il appartient par des caractères qui lui paroïflent plus effentiels: les cycas, comme les fougères, ont les parties de la fructi- fication attachées au dos des feuilles, & ces feuillés fe déve- Joppent dans l'une & dans l’autre plante-de Ia même manière ; non-feulement Ja feuille elle-même, mais les barbes dont la feuille eft compofée, font roulées en. fpirales avant leur dé- veloppement; caractère particulier aux fougères,. &. qui n'appartient à aucune efpèce de palinier. Les étamines des cycas. mont point d’anthères, & leur pouflière eft à décou- vert, & c’eft une obfervation que M. Linnæus croit devoir s'étendre généralement aux plantes cryptogames, c'eft-à-dire,. à celles où les, phénomènes de la fruéification font cachés à nos regards. La pillulaire rangée, par M. Jufligu, dans 1a claffe des fougères en eft la plus petite efpèce; les cycas.que M. Linnæus y range, en feroient la plus. grande. Telles font les réflexions qu'a fournies à M. Linnæus, . l'avantage peu commun dans nos climats, & fur-tout dans le fien, d’avoir pu obferver des cycas mâles& femelles dans Fétat de floraifon.. DUE S SCIENCES. 27 ; | SUR UNE PRODUCTION MONSTRUEUSE | TROUVÉE SUR UN POMMIER. M. DunamMELz rend compte, dans ce Mémoire, d’une Y. les Mém. monftruofité fingulière qu'il a obfervée fur un pommier greffé p.559: en écuflon : à l'endroit de Finfertion, il seft montré un - "bouton qui a produit des feuilles & une tige; le pédicule -des feuilles, la tige elle-même fe font trouvés d’une fubf tance charnue, abfolument femblable, pour le goût & Todeur, à la chair d'une pomme verte, 8 23 H1STOIRE DE L'ACADÉMIE RoYALE MINÉRALOGIE. SUR LES CRÈS CRISTALLISÉES DE FONTAINE B'L E AU." V. les Mém. M. DE LASSONE a deftiné ce Mémoire à donner une p- 68. defcription plus complète des grès criftallifés de Fontaine- bleau. De nouvelles obfervations lui ont confirmé que ces crif- taux fe forment au milieu de lits de fable très-fins, fans qu'ils aient contracté aucune adhérence avec les grains de ce fable, fans qu'on trouve aucun indice qu'ils aient jamais été attachés à la mafle de grès dans laquelle on trouve ces amas de fable. Le fable qui forme les criflaux, & celui qui les entoure , ne font point d’une fubftance homogène ; ils font en partie calcaires & en partie vitrifiables, & cette condition paroît néceffaire pour a criftallifation. Pr ë Souvent ces criftaux font des rhombes parfaits, d’autres fois des amas de rhombes, & dans ceux qui paroïflent s’é- loigner le plus de cette forme, ïl ef toujours facile de l'y reconnoitre. M. de Laflone a obfervé des criftallifations d’une autre efpèce, formées auffi par la combinaïfon de deux fubftances, Tune vitrifiable & l'autre calcaire : le grain de ces corps eft plus gros que celui des criftaux en rhombes, ils font en boules, & ïl eft ailé, à l'infpeétion, de voir qu'ils ne font pas des morceaux de grès roulés, Dis SUCT E NRCIE IS 29 On les trouve dans la partie des blocs de grès fupérieure à celle où fe forment les criftaux en rhombes, & ces crif- taux afrondis fe trouvent également au milieu d’un fable mobile, & n'ont aucun figne d’adhérence au banc folide. M. de Laflone décrit aufii d’autres grès criftallifés, trouvés par M. Bezout auprès de Nemours : les couches de fable & de craie ont à Nemours la même difpofition qu’à Fontaine- bleau. Il étoit naturel qu’il en réfultât les mêmes effeis : les grès criftallifés de Nemours font en boules, mais la furface de ces boules eft couverte de petits criftaux ; d’autres morceaux paroïfient irréguliers, mais on y remarque la même forme de criftaux; elle eft pyramidale & a trois côtés. M. de Laffone obferve que n'ayant pu trouver aucun de ces criftaux ifolés, ces pyramides qu'on aperçoit ne font peut-être qu'une portion de rhombe. M. Bezout a trouvé des blocs & même des bancs entiers de ces grès criftallilés ; les grès de Nemours font compolés, comme ceux de Fontainebleau, d’un fable fpathique & d’un fable vitrefcible; mais la partie calcaire s'y trouve dans une proportion plus grande que dans ceux de Fontainebleau. Dans des blocs de grès d'un grain fort gros & faciles à s'égrainer, M. de Laffone a obfervé des corps pierreux d’un grain plus fin, d’une confiftance plus dure ; ces corps étrangers font aufli du grès, & ils ont la forme de vers terreftres. M. de Laflone conjecture que ces vers ont été furpris dans le fable lorfqu'il a commencé à fe former en grès, qu'ils ÿ ont péri, & que ces concrétions pierreufes qui reflemblent à des vers pétrifiés, ont été formées par l'union du fable avec le réfidu de a putréfaétion de ces animaux. M. de Laflone femble avoir épuilé tout ce qu'il y avoit à dire fur l'origine, la pofition, la forme, la variété des grès criftallifés; il lui refte à en faire l'examen chimique, & ce {era le fujet d’un nouveau Mémoire, PROS 30 HisTotRE DE L'AcADÉMIE RoyALE ASTRONOMIE. SUR ET AENLC ÉLÉMENS DE L'ORBITE DE MARS. V. les Mém. Si une Planète eft fuppofée parcourir une _ellipfe autour ne: = & d'un centre, on entend par élémens de fon orbite, la diftance d des deux foyers de l'ellipfe, a moitié de fon grand axe ou Ja diftance moyenne de la planète au foyer, la pofnién de ce grand axe fur le plan de l'orbite ou le lieu des abfides, l'angle que fait avec l'écliptique le plan de l'orbite, & l'angle que fait avec une ligne fixe donnée de pofition fur l'éclip- tique, l'interfeétion de ces deux plans ou la pofition de da ligne des nœuds, ‘enfin la durée d’une révolution. :Ces élémens ont été déterminés d’après les obfervations; ê&c enluite, c'eft d'après ces:élémens, qu'on a dreffé des tables qui fervent à repréfenter le mouvement de la Planète. Or ül peut arriver, ou qu'une petite erreur , dans les obfervations qui ont fervi à déterminer les élémens, ait fait commettre dans les Tables des erreurs, qui deviennent fenfibles pour des obfervations éloignées, ou bien que ces .élémens aient écllement changé, par Fattraétion de quelqu'autre corps cé- defte. Dans de premier cas, en comparant les obfervations aux Tables, on peut en trouver les erreurs, &enfuite chercher à corriger les élémens, de manière que ces erreurs difpa- roitlent, & l'on pourra perfectionner les Tables par ce moyen. Mais fi les erreurs des Tables font l'effet des dérangemens : dans le mouvement de Ja Pianète, alors les Tables nouvelles tb pieis si $cr e nec :m ss 31 ze feront plus parfaites en elles-mêmes ; elles feront meilleures feulement pour les obfervations plus voifines de celles qui ont fervi à la correction des Tables.. à M. de la Lande fe propole, dans le premier de ces Mémoires, de comparer à fes Tables les obfervations des oppofitionis de Mars, & de déduire enluite de ces obfervations, la corieétion: qu'il convient de faire dans Jes élémens de l'orbite : mais. dans ceite correction, il fuppofe que l'orbite eft une ellipfe invariable, & par conféquent il n'a point égard aux déran- gemens que Mars peut éprouver de la-part des Planètes. Les élémens déduits par cette méthode, ne font donc pas invariables, & les Tables ne peuvent fervir que pour l'efpace du temps où. l'effet des perturbations fur l'orbite peut étre négli gé. GC U LI ATIQNS, DE TL'OLL & PAR LA LUNE. M. LE MONNIER a donné dans Île plus grand détail V- les Méme cette obfervation, qui eft très-utile pour déterminer la plus grande variation de fa Lune dans les diftances moyennes de la Terre au Soleil : Ia conjonétion de a Lune avec Aldébaran s’eft faite le 4 Avril. Le même jour, M. Meflier a obfervé loccultation de la même étoile, par la Lune. Le 1.” d'Aoùt, M. Meflier a obfervé lPéclipfe de deux étoiles de la Vierge, par la Lune; l’occultation de ces deux étoiles eft un phénomène peu commun: il avoit été cependant obfervé en 1720 par M. Caffini, & en 1762 par M. Mefler. OCCULTATION DE SATURNE PAR XL À JL U NE: M. MEssiEr rend compte, dans ce Mémoire, de fon obfervation de foccultation de Saturne par la Lune, du 18 Février 1775. P- 249: Page 390. Page 477. Page 2t3:. L V. les Mém, p- 192, Page 377: Page 378. . Page2ss. 42 H1sTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE C'étoit pour la première fois qu'il oblervoit ce phénomène, & il l'a fait avec toutes les précautions qu'une longue habi- tude de faire des obfervations délicates à pu lui fuggérer. La lumière de Saturne lui a paru s’afloiblir un peu par la proximité de {a lumière de la Lune: au moment de lim- merfion, le bord de la Lune ne parut point entamé ; l’émerfion fe fit par la partie non éclairée du difque de la Lune; Saturne ne fut point précédé par Fapparition d'une lumière qui annoncât fa fortie. M. Meffier rend compte, dans ce Mémoire, des obfer- vations faites le même jour, foit à Paris, foit dans d’autres villes de l'Europe. Il y ajoute une lifte des occultations de Saturne obfervées jufqu'à préfent. … M. Caffini a fait à l'Obfervatoire la même obfervation, & il trouve la durée plus courte de 23 fecondes environ. M. du Séjour a obfervé le même phénomène, conjointe- ment avec M. de Saron; la durée du phénomène a été 8 fecondes plus courte que dans l’obfervation de M. Meflier. Enfin, M. de la Lande a obfervé également cette écliple, & la durée a été la même que dans l'obfervation de M. Caffini. M. de la Lande remarque que fa diftance de l'immerfion de l’anneau à celle du globe de Saturne, a dû être plus grande que celle de leurs émerfions, & il détermine la différence de ces deux durées. L'éclipfe a été obfervée à Utrecht par M. Hennert, & en comparant ces deux obfer- yations, M. de la Lande trouve la fongitude d'Utrecht de 11” 40" à lorient de Paris; M. Hennert ne l’avoit conclue que de 11° 15°. : CONJONCTIONS DE SATURNE AU EC NL AI LLU:NVE: M. LE MONNIER donne, dans ce Mémoire, l'erreur. des Tables de Saturne de Halley, pour deux conjonétions de cette Planète avec la Lune, Il D E 18: $C /TIEN C E & 33 IF joint à fon Mémoire une remarque importante: il “compare les erreurs des Tables, formées d'après Ja théorie de Képler, pour Jupiter & pour Saturne, avec les obferva- tions de quatre configurations femblables de Jupiter & de Saturne, faites à peu-près à un demi-fiècle les unes des autres ; quatre autres configurations , aufii femblables entre elles, 1 fourniflent une nouvelle comparaifon, & il trouve également dans les deux cas, que les fecondes diflérences des erreurs des Tables de Halley font conftantes ; ce qui -offre un moyen facile de corriger ces Tables. M. Meffier a donné aufli une obfervation détaillée d’une de ces deux conjonétions de Saturne avec la Lune. CRBCPLESPRT ON DE JP OU'P ITIERR PAUL LE LT A1 17 AN 2E5. M ESsIEURS Caffini, de {a Lande & Jeaurat, ont publié féparément leurs Obfervations des oppofitions de Jupiter & de Saturne, & ils les ont comparées aux Tables, pour en détermmer V'éete M. Jeaurat compare avec les Tables de Wargentin, de Halley & de Caffini, loppofition de Jupiter du 8 Décembre 1775: l'erreur des’ Tables de Wargentin eft beaucoup moindre que celles des autres Tables; mais auf, ces Tables fontelles plus nouvelles. M. Caffini à comparé fes Obfervations de l'oppofition de Saturne du 26 Mars 1775, avec les Tables de fon père & avec celles de Halley; & il en rélulte cette conféquence importante, que les Tables de Halley qui, lorfque M. Cafini le père publia les fiennes, s’écartoient confidérablement des obfervations, s'en font rapprochées fingulièrement ; tandis que celles de M. Caffini qui, à la même époque, s’accordoiïent V. Tes Mém. P- 477: V. les Mém. page 63. Page 260. avec les obfervations, s’en écartoient dès 177 5, avec des erreurs .prefque aufli grandes que celles qu'ontrouvoiben 1761 dans les Tables de Haley. | Hif. 1775. E V. les Mém. P- 240. V.les Mém, p:510. Pages 392 à 445: 34 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE La grandeur de l'erreur des Tables de Halley étant connue ainfi que le temps après lequel ces erreurs difparoifient, ïl devient facile de trouver l'équation empirique, qui doit être employée pour corriger les Tables de Halley, de manière qu'elles puiflent répondre aux obfervations avec exactitude. M. de la Lande a donné la comparaifon des obfervations des oppolitions de Jupiter & de Saturne, avec les Table qu'il a publiées dans fon Aftronomie. GÉBASECRE ATEN DE LA DISPARITION DE L'ANNEAU DE SATURNE, EN 1773: M ° LE GENTIL a inféré dans ce Volume les détails de l'obfer- vation de la difparition de Anneau de Saturne, faite à Cadiz, par M.° Tofiño & Varelas : la lunette employée pour ces obfervations, étoit à peu-près de la même force que celle avec laquelle le phénomène a été obfervé ici à l'Obfervatoire. M." Tofiño & Varelas fixent pour époque de la difpa- rition la nuit du 6 au 7 Octobre; cependant la nuit fuivante, l'un d'eux crut apercevoir encore quelques points lumineux: ainfi ceite obfervation s'accorde avec celle que M.° Caflini & le Gentil ont faite à l'Obfervatoire. Le climat de Cadiz rend cette obfervation précieufe. Les Aftronomes Efpagnols ont auffi obfervé fur les anfes de Anneau, les points lumineux annoncés à l’Académie par M. Meflier, & dont il a donné une defcription détaillée. SUR LE SIC O0 ME TER DE 1769 © 1774: La Comète de 1769, eft une de celles qui ont été fe plus long-temps vifibles, DES MST CHINE NICE -S 35 M. Mefer l'a obfervée, depuis le 8 Août jufqu'au 1." Décembre. Une lunette de 2 pieds de foyer, tres - claire & armée de larges oculaires, qui faifoit découvrir à M. Meflier un efpace de $ à 6 degrés d'étendue, lui a fervi à trouver cette Comète, qui étoit alors fous le ventre du Bélier, & ui ne paroifloit qu'une nébulofité : le 0, elle étoit vifible à la vue fimple: le 15, M. Meflier en diftingua le noyau, dont il trouva le diamètre de 1’ 26": la queue avoit alors 6 degrés. La Comète continua à s'approcher de la Terre, jufque vers le milieu de Septembre : la grandeur de fa queue étoit de 60 degrés le 9 du même mois; & le 5, M. Meflier avoit eftimé de 4 minutes le diamètre du noyau. La Comète fe perdit enfuite dans les rayons du Soleil, & M. Meflier ne la revit que le 24 Octobre: le diamètre du noyau nétoit plus alors que d'environ 1’ 22", & la queue, de 6 degrés. M. Meflier donne dans fon Mémoire une Table des obfer- vations de la Comète, & des Étoiles qui lui ont fervi à en déterminer la pofition : trente-deux de ces étoiles étoient nouvelles ; M. Meflier a déterminé depuis la pofition de ces étoiles, & on la trouve dans une autre Table, qui fait aufli partie de ce Mémoire. La queue de la Comète, vue avec une lunette qui groffifloit vingt fois, n'offroit pas une lumière continue ; elle paroifloit formée de plufieurs jets compolés de rayons, qui fembloient fortir de difiérens points du noyau: ces jets étoient féparés par des bandes obicures. . Ces apparences varioient beaucoup : M. Meffer en a rendu dans fon Mémoire, un compte très-détaillé , qu'il accompagne" de deflins faits avec la plus grande fidélité. La caufe des queues lumineules qui accompagnent les comètes eft encore inceriaine ; & les fyfièmes imaginés pour les expliquer, font fondés fur des principes trop peu prouvés, & rendent raifon des phénomènes d’une manière trop vague, pour ne pas être regardés comme des hypothèfes plus ou moins ingénieules. E i 36 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE Les détails que renferment ce Mémoire, pourront peut-être ou nous approcher de la vérité, ou du moins fervir à exclure quelques-unes des hypothèfes, & à réduire le nombre de celles qui méritent d’être examinées. Cette méthode de com parer fucceffivement avec les détails des phénomènes, toutes les hypothèles qui- femblent pouvoir les expliquer, eft la feule qui puifle nous conduire à la vérité dans la recherche des caufes phyfiques. Du moment où l’on a raflemblé un. certain nombre de faits, il eft aïfé de trouver des hypothèfes qui les expliquent en gros d'une manière fatisfaifante ; & la. véritable théorie confondue avec ces hypothèfes, ne paroit au premier coup-d’œil qu'un fyftème, fouvent moins fimple, “moins piquant que les autres; mais, en rapprochant les détails des phénomènes de chaque hypothèfe, bientôt les erreurs. s’'évanouiflent, & la vérité refte {eule. L'homme du génie le plus für, a fouvent une imagination aufr féconde en fyflèmes que ceux qui ont dû leur célé- brité à des hypothèfes hardies & brillantes: mais il fait. apprécier les {yftèmes même qu'il a produits; ne les regarder. que comme autant de méthodes de chercher la vérité, de projets d'expériences liées entr’elles, de manières de rap- procher & de combiner les obfervations; &. il ne montre aux autres fes idées qu'après en avoir conftaté la vérité par. Fobfervation & par l'expérience. La Comète de 1769 a été obfervée par un grand nombre d'Aftronômes, & on pouvoit craindre que leurs obfervations difperfées dans des Ouvrages particuliers, dans des Journaux, dans de fimples Feuilles, ne fuflent pas toutes confervées,, M. Meffier les a recueillies avec foin, & les a jointes à fon Mémoire. I étoit impoffible qu'une Comète fi long-temps vifible, n'eût pas excité le zèle des calculateurs, & qu'ils ne fe fuffent pas empreflés de chercher à en déterminer l'orbite. M. Meflier donne ici le réfultat de leurs calculs, & douze déterminations des élémens de l'orbite de la Comète. Ces déterminations font aflez d'accord, une feule s’écarte des DES SCTrENCE-s- 37 autres, de manière à ne pouvoir être conciliée ; & ff, somme il a dû arriver néceflairement, ces Calculateurs ont choifi pour bafe de leur calcul des obfervations difiérentes, ces déterminations doivent être regardées comme exactes, ou du moins comme pouvant le devenir par de fimples corrections. La Comète ayant été vue dans fes dk branches de fon: orbite, & long-temps dans chacune, il étoit naturel de re- chercher fi cette feule apparition ne pouvoit pas fuffre pour. déterminer l'orbite elliptique , & prédire par conféquent le retour de la Comète; c'eft ce qu'a tenté M. Lexell, fous les yeux de l'illuftre M. Léonard Euler. Il a trouvé la pé-- riode de quatre cents quarante-neuf à cinq cents dix ans; & pour produire cette énorme différence, il ne faudroit qu’une erreur d'une minute dans les obfervations. A la vérité, comme l'oblerve M. Mefñer, ce travail n'ayant été fait que fur le nombre d’obfervations néceflaires pour déterminer l'orbite, peut-être feroit-il poflible, en comparant les réfultats du. calcul avec les autres obfervations , de reflerrer l'incertitude entre des limites beaucoup plus rapprochées. Le fecond Mémoire de M. Meflier fur la Comète, contient le détail des obfervations fur une Comète découverte le 1 # Août 1774, à Limoges, par M. Montaigne : cette Comète étoit très petite & fon mouvement étoit très-lent. M. Meflier a été obligé, pour en drefler la Table, de déterminer la pofition de foixante-treize Etoiles ou nouvelles, ou déter- minées avec peu d'exactitude dans les Catalogues. I joint à {es oblervations le rélultat de huit Calculateurs, qui ont cherché l'orbite de la Comète par des obfervations différentes : leurs réfultats fe rapprochent aflez pour que l'on. puifle efpérer, de même que pour la Comète de 1769, qu'en corrigeant ces réfultats pour les faire cadrer, le plus qu'il eft poihible, avec toute la fuite des obfervations, on obtiendroit la véritable valeur des élémens avec une exac-- titude fu{fante, Le 26 Octobre, M. Meffier a vu pafler la Comète aflez. V. les Mém, p.236. 38 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE près d’une Étoile pour qu’elles paruffent même fe toucher : le 18 Août, il avoit vu paroître à côté de la Comète une Etoile que, trois heures auparavant, il n'avoit pu découvrir, ce qui annonce que la Comète la lui cachoit alors; mais il n'a point obfervé le phénomène de l'occultation. M. Mon- taigne, en obfervant le 23 Octobre, a vu qu'une étoile du Verfeau lui paroifloit paffer derrière la Comète, qu'alors celle-ci difparut, & que l'Étoile feule étoit vifible: le dia- mètre du noyau de la Comète étoit très-petit & fa lumière: très-foible. I a donc pu arriver, comme l'obferve M. Meffier, que l'Etoile n'ait pas réellement été éclipfée, mais que feu- lement elle ait approché de la Comète aflez près, pour qu'étant plus éclairée qu'elle, elle ait pu la faire difparoître: il a pu arriver auff que la lumière de l'Etoile, refractée par l'atmofphère de la Comète, foit toujours parvenue à nos yeux, même durant l'inftant où l'Étoile a été écliplée. L'Étoile que M. Meflier a jugé avoir été éclipfée par la Coemète le 18 Août, étoit beaucoup plus petite que celle qui a été obfervée par M. Montaigne. SUR LA LONGITUDE DE VENISE, ICE Ne Kiel LT; Et de la Grand-combe des Bois. LA connoiffance exatte de Ia longitude des lieux où l’on fait des obfervations aftronomiques, eft une des plus impor- tantes pour les progrès de l’Aftronomie : elle peut feule rendre utiles les obfervations, & fuppléer par le nombre des Oblfer- vaieurs, à ce que les détails immenfes de l'Aftronomie ne perinettent prefque plus d’efpcrer d’un feul. D'ailleurs il eft important que tous les phénomènes fujets à la parallaxe foient oblervés dans des lieux différens, & dont la polition foit donnée. À ia vérité, on peut, lorfque ces obfervations on: été faites dans deux endroits, en chercher DIE,8; $ CIE N CIE s 39 la pofition exacte; mais il arrive fouvent que la peine qu'il faudroit alors fe donner, les obflacles qu'il faudroit vaincre, empêchent ce travail & font négliger {e fruit des Obferva- tions : il eft doncutile que la longitude des lieux fe trouve toute calculée d'avance. Ain on ne doit pas être furpris que des Aflronomes d'un ordre diflingué, s'occupent de recherches qui paroiïflent fi faciles, & qu ils attachent le même prix à ce qui eft utile pour trouver des chofes difficiles » qu'à faire des choles difficiles en elles-mêmes. ane ave moe LE Mémoire de M. de a Place, fur les Ofcillations d’un fluide qui recouvre un {phéroïde, & celui de M. du Séjour, fur l’inflexion des rayons folaires, ne font que la première partie de leur travail, & nous remettons à en rendre compte dans l’Hiftoire de l’année où ils en donneront Ja fin. Le Mémoire de M. le Monnier, fur Mercure, eit une fuite de celui dont nous ayons rendu compte dans l'Hifloire de 177 4e 1 UT EE V. les Mém. P-75» 205$. Page 480, 40 HisTOIRE DE L'À CADÉMIE ROYALE FT TOR es rérenete nent re care Ra Meme. CE de PS O V'VR A C'ESS PRÉSENTÉS 4 L'ACADÉMAE PARK, L'Acanéve avoit propofé pour le fujet du Prix de 1775, Ja queftion fuivante : | Quelle eff la meilleure manière de fabriquer les Aiguilles aimantees, de les Jufpendre , de s'affurer qu'elles font dans le vrai méridien magnétique ; enfin, de rendre raifon de leur. variations diurnes régulières ! À Quelques-unes des Pièces qui ont concouru, ont paru £onteuir des vues ingénieufes & utiles même à certains égards ; on a fur-tout diflingué la Pièce #.” 2, qui a pour devife: Etiam non affecutis, voluiffe abunde pulchrum © magnificum eff; & qui fuppofe beaucoup de connoiffances , de travail & d’oblervations. L Cependant, l'Académie ayant trouvé qu'aucume des Pièces ne remplifloit fuffifamment tes conditions du Problème , elle a cru devoir remettre le Prix , & propofer le même fujet pour fJ'année 1777. . v PRIX EXTRAORDINAIRE. QE Compagnie zélée pour Yart de la Teinture, ayant remis à l'Académie, une fomme de douze cents Livres pour un DRE MEMSNGAILE NE CE 55: 4T «a Prix extraordinaire, relatif à l’art de {a Teinture ; l'Ac:- démie a propolé pour fujet de ce Prix: L'analyfe & l'examen chimique de l'Indigo qui eff dans le Commerce, pour l'ufage de la Téinture. PE M. Cassini s’étoit propolé dans fon voyage en Allemagne, dont il a publié a relation cette année, de prolonger julqu'à Vienne Ja perpendiculaire à la Méridienne de Paris. Une telle enreprife, qu'il falloit fuivre à travers des Pays foumis à des Souverains difrens , eût été impoflible dans un autre fiècle: l'amour éclairé des Sciences qui animoit, À l'époque de ce voyage , prefque tous les Princes de cette partie de l'Allemagne , la emporté heureufement fur les craintes politiques, ou plutôt ces craintes n’exiftent plus. On fait à préfent qu'il eft impoffible de cacher ni fon pays, ni fes forces, ni fa foiblefle , à quiconque peut avoir intérêt de les connoïtre : & s’il paroit refter en Europe quelques vefliges de cette politique myftérieufe, fi Jong-temps contraire aux progrès des Arts & des lumières, c’eft moins l'opinion de l'utilité, que lhabitude, qui les ont confervés. M. Caffini a donc librement fuivi {es opérations en Alle- magne, accueilli, encouragé par tous les Princes, dont il parcouroit les Etats, & à qui il a pu quelquefois apprendre à mieux connoitre leur propre Pays. Les favans Aftronomes allemands, fe firent également un honneur dele f-conder : il étoit quellion d'opérations relatives : à la mefure de la Terre ; les grands travaux exécutés en France, pour cet objet, fembloient avoir donné une forte de fupériorité à notre Nation, & le petit-fils de Dominique aflini avoit droit aux hommages des Savans de toutes les Nations. On peut déterminer la pofition des différens lieux , & leur diftance de fa perpendiculaire à la méridienne, foit par des ablervations aflronomiques, foit par des mefures géométriques, 42 H1sToIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE L'erreur qui peut réfulter des obfervations aftronomiques,, eft la même pour des lieux très-éloignés ou très-voifins ; elle n'eft jamais que celle qui a pu être commife dans des obfer- vations correfpondantes, faites dans les deux points qu'on veut comparer : il n'y a donc pas lieu de craindre que de petites erreurs produifent une erreur confidérable, en. s'accu- mulant, dans le même fens; enfin, de nouvelles obfervatiens aftronomiques peuvent corriger les erreurs des anciennes, & pour peu que l'erreur foit fenfible, elle ne peut être durable. Mais d’un autre côté, les erreurs des mefures géométriques font moins fenfibles peur de petites diftances ; on peut même, pour de grandes diftances , atteindre à beaucoup de précilion, en employant. de bons inflrumens, en connoiffant: les erreurs de ces inflrumens & en les corrigeant ,, en mefurant. les bafes avec une grande précifion: en eflet, ces bafes font liées entrelles par une fuite de triangles; deux des angles de- chaque triangle, étant. mefurés , donnent le troifième, & il. faut que la grandeur melurée de cet angle foit la même que celle qu'en a conclue de la melure des deux autres. L'une des bafes étant donnée, l’autre fe conclut par le calcul, & il faut que cette longueur calculée s'accorde avec la longueur mefurée : fi tout eft d'accord, l'exactitude des opérations. devient prefque certaine; enfin, nous ignorons fi à la même. latitude, les degrés de longitude font abfolument égaux, &. tant que cette incertitude ne fera point levée, les mefures, géométriques feront encore utiles, même pour déterminer la. pofition: de lieux féparés par de longues diftances.. M. Caflini, accoutumé depuis long-temps à ce genre. de: travaux, avoit acquis l'expérience néceflaire pour atteindre à la plus grande précifion : les changemens que la difiérente- température fait éprouver aux melures qu'on. emploie , de recul qu'éprouve nécefiairement une perche, lorfqu'on veut en placer une autre bout-1-bout, les petites inégalités. du terrein fur lequel on opère, telles font les principales caules. d'erreurs, & les deux dernières font d’autant plus importantes, D'ESSUUSNCOR'E NC. 5 43 «qu'elles tendent toutes deux continuellement à faire trouver la melure plus grande qu'elle n’eft réellement. M. Cafini rend compte, avec détail, des moyens qu'il a pris pour éviter toutes ces caufes d'erreurs. I! a joint à ce voyage d'Allemagne , a relation de celui qu'il a fait.en Flandre , pendant les campagnes de 1746, 1747 & 1748. C'étoit un eflai qu'il faifoit fous les yeux du feu Roi, du grand projet de [a Carte de France, que M. Caflini avoit déjà formé, & préfenté au Miniflère. Déterminé à rendre fes conquêtes, Le Roi vouloit avoir ane Carte exacte des pays qu'elles renfermoient , afin que s'il étoit obligé de les reconquérir encore une fois, les Géné- raux ne fuflent plus expolés à être trompés par de mauvailes Cartes, & M. Caïfini obferve que dans le courant de cette guerre, un Général moins vigilant & moins aélif que le Maréchal de Saxe , y eùt été expofé plus d’une fois. C'eft au milieu de deux grandes armées que M. Cafini fuivit toutes fes opérations ; obligé fouvent d'attendre pour déterminer {a pofition d’une ville qu'elle füt prife, & pour lever la Carte d'un pays qu'une bataille en eût écarté les ennemis. H aflifta à la bataille de Raucoux, à côté de M. le Comte de Clermont, qui attaqua Les Alliés à la tête de notre aile gauche; le fuivit à a tranchée au fiége de Namur, affifta à la bataille de Laufeld, & traverfa un pays rempli d'ennemis pour être témoin de J'aflaut de Bergopzoom, dont le clocher devoit être le fommet d’un de fes triangles. Le feu Roi vouloit qu'il Jui rendit compte en détail de toutes fes opérations : à peine maitre d'Anvers, ily fit établir un Oblervatoire pour apprendre de M. Caffini la méthode de déterminer les longitudes par les occultations d'Étoiles par la Lune. Quelquefois il s'amufoit à faire à fes Courtifans de ces queftions fur l’Aftronomie , auxquelles les Aftronomes ne favent pas répondre, les Courtifans étoient moins timides: /s ont mieux aimé, d'foit le Roi, parler de ce qu'ils ne Javoient pas, que de refler [ans réponfe. Ce fut pendant ces campagnes, 1) 44 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE que le Roï chargea M. Caffini de l’entreprife immenfe de Ja Carte de la France , après avoir examiné fur le terrein la Carte qu’il avoit dreflée des environs de Raucoux. M. Caffini n'avoit le plus fouvent pour travailler fous Jui que de jeunes Officiers pleins d'intelligence & d'activité, animés par l'exemple de l'intérêt que le Roi: prenoit à ces travaux, & fe trouvant heureux de pouvoi. remplir par des occupations utiles pour leur état, le temps où il ne leur étoit point permis de combattre. M. Caflini voudroit que, d’après cet exemple, on employät les jeunes Officiers à des travaux de ce genre, qui leur donneroient des connoiflances utiles, l'habitude plus utile de s'occuper & qui-joignant beaucoup de mouvement de corps au travail de lefprit, conviennent à prefque tous. les hommes. Cet Ouvrage de M. Caffini, qui contient uye Carte exaéle de la route de Paris à Vienne, d’une partie des pays qui fe trouvent fur cette route, & de la Flandre entière, eit un monument précieux pour la perfection de Ja Géographie: CRE PC EP IL arrive rarement. que les homimes qui ont approfondi {es Sciences, .n’aimént pas mieux y ajouter quelques découvertes nouvelles, que de s'occuper du foin pénible de rendre compte des découvertes d'autrui; & cependant l'hiftoire des Sciences n’eft utile que lorfqu'elle eft écrite par des Savans, capables eux-mêmes de. contribuer à leurs: progrès, L’Aftro- nomie va jouir de cet avantage, puifque. M. Bailly, connu par un favant ouvrage, fur une des matières les plus impor tantes & les plus difficiles de l’Aftronomie théorique, vient d'entreprendre lhiftoire de cette Science. Le premier volume, le feul qu'il ait publié jufqu'ici , s'étend jufqu'à l'établiflement, de l'École d'Alexandrie. On peut le regarder comme divifé en deux parties. La première a pour. objet l'hifloire de ce qui nous refte fur les. connoif- fances aftranomiques des, anciens Peuples, jufqu'à l'époque DPE SMISLCNI IE Nec: Es 4$ “où cette fcience s’eft établie dans Ja Grèce. La feconde contient l’hiftoire des progrès de l’Aftronomie chez es Grecs, avant l'établiflement de l'École d'Alexandrie. M. Bailly fait remonter l'origine de J'Aftronomie, ou du moins de notre Âftronomie, à un Peuple antérieur à ceux dont nous connoïfions Fhifloire. Ce Peuple avoit porté cette Science à un degré de perfection fort fupérieur à celui où les monumens nous Font montrée chez les Nations an-- ciennes. Il à été détruit; fes connoïffances fe font perdues avec lui; & il en eft refté chez des peuples foumis à toutes fortes de fervitude, ee que leurs Maïtres, ou civils ou facrés, ont cru néceflaire à l’ordre public & à leur autorité fur les efprits. Cette idée eft ingénieufe, & les preuves fur lefquelles- M. Bailly l'établit, forment un enfemble impofant. Selon M. Bailly, ce Peuple étoit placé au nord de l'Afie, vers le 50.° degré de latitude, Le froid exceffif de ce climat eft une objection que M. Baïlly ne fe diffimule point: mais il obferve qu'on trouve à cette latitude des ruines de villes confidérables; qu'on y rencontre, en fouillant la terre, une immenfe quantité d’offemens d'animaux. qui ne peuvent plus- fubfifter que dans les climats chauds. La température de ce climat a donc changé, foit qu'il exifte au centre de la Terre une caufe de chaleur qui diminue fucceflivement, opinion adoptée par M. Baïlly & par des Savans célèbres, mais rejetée par le plus grand nombre des Phyficiens ; foit que linclinaïfon de lécliptique, changée continuellement. par l'effet de l'attraction des corps céleftes, change en même temps la pofition des différentes parties de la Terre par rapport au Soleil ; foit que la pofition de laxe de la Terre ait été dérangée par l'attraëtion de quelque Comëte. Cette dernière hypothèfe paroït même plus favorable à l'opinion de M. Baïlly, puifqu'alors la révolution caufée dans latempérature des différentes régions de la Terre ayant été momentanée, il eft plus aifé de concevoir comment la mémoire du Peuple à qui nous devons les lumières a été anéantie avec lui. Au: reile, quand même les ofiemens trouvés dans le nord de- 46 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE Y'Afie appartiendroient à des efpèces détruites, & qui pouvoient vivre dans les climats froids; quand même la température de cette partie du globe n'eût pas changé, il n'en rélulteroit pas une objection bien forte contre le fyftème de M. Baïlly. En effet, la Sibérie eft habitée actuellement, la terre n'y eft point ftérile, on y cultive les Arts, & rien n’empèécheroit que les Sciences y fuflent cultivées. L'idée que les Sciences viennent du Nord étoit déjà connue; la vanité nationale Vavoit infpirée à des Savans Suédois & Danois, qui ont attribué aux Scandinaves Îa gloire d'avoir éclairé le genre humain : d’autres Savans ont fait le même honneur aux Celtes; mais opinion de M. Baïlly eft plus vraïfemblable. En effet, puifque nos Sciences font certainement venues de l'Afie, il eft plus naturel que Îes Chinois & les Indiens aient été éclairés par les T'artares, que ar les Scandinaves ou les Celtes. ri Paflons à la partie hiftorique. Les Orientaux & les Egyptiens, que nous joignons ici enfemble, connurent nos fept Planètes; les Égyptiens avoient même découvert que Vénus & Mer- cure tournent autour du Soleil: is avoient détermimé avec aflez de précifion le mouvement du Soleil & de la Lune, mcluré le diamètre de l'un & de l’autre, donné des méthodes pour calculer les éclipfes, & trouvé des périodes lunifolaires, ingénieufes & exactes : ils avoient déterminé l'obliquité de J'écliptique, obfervé le mouvement.en longitude des Étoiles, & même ils en avoient déterminé la période avecvaflez d’exadlitude. Ils connoïfloient lufage des gnomons, favoient tracer des cadrans folaires, mefurer le temps avec des clep- fidres, & déterminer la pofition des Aftres par de grands cercles :telle.eft à peu - près la difte de leurs connoiflances, & il n’en falloit point d'autres pour les ufages civils & religieux de 'Aftronomie. Les progrès de l'Aftronomie ont été à peu - prèsles mêmes chez ces peuples ; on y trouve des mêmes divifions du Zodiaque, des mêmes périodes, foit qu'ils aient eu une origine commune , ou qu'ils aient tiré leurs connoiffances du DES SCIENCE s. 47 mème peuple ; foit que les phénomènes céleftes étant les mêmes pour tous, tous aient dû, fans même fe rien commu niquer, parvenir aux mêmes réfultats, divifer le Zodiaque de la mème mamière , puifque le cours de la Lune & du Soleil étoit le même pour tous, & inventer les mêmes périodes, puifque les révolutions des Affres avoient pour eux les mêmes rapports. Chez tous ces peuples , l'Aflronomie fut l'occupation d'un corps d'hommes féparés du refte de la Nation; chez tous, elle fe trouva liée à la politique & à la religion; & c'en étoit aflez pour que l'Aftronomie s’arrêtât au point où elle cefle d'être abfolument néceffaire pour régler l'année. Ces connoïffances réelles des anciens Peuples, ne fe retrouvent point telles que nous venons de les expolfer ici, dans les ouvrages qui nous parlent d'eux, dans ce qu'ont bien voulu nous communiquer les defcendans des Peuples qui n’ont pas été détruits : il a fallu en rechercher la trace au milieu des fables & des idées fuperftitieufes; retrouver des périodes aftronomiques données par ces peuples pour des époques hiftoriques; déméler leurs véritables opinions cachées fous des expreflions figurées, fous des allégories, enfin dénaturées fouvent par les Écrivains peu éclairés qui ous les ont tranfmifes. Ce travail immenfe difparoît dans FOuvrage de M. Bailli, on n'y voit que les réfultats ; il a mieux aimé être clair & inftruétif que de paroître favant. Dans la deuxième Partie, M. Baïlli rend compte des: découvertes des Grecs & de leurs fyflèmes. En général, ik groit que les Grecs ont dù beaucoup aux autres peuples, & que lorgueil. national leur à fait diflimuler ce qu'ils avoient appris des Barbares, Les Grecs font un peuple nouveau, f on les compare aux Nations orientales, : lorfqu’ils ont com- mencé à cultiver les Sciences, ils étoient entourés de peuples. plus éclairés; leurs premiers Philofophes ont voyagé dans LOrient. Si on. juge. de l'état des Sciences dans ces pays par celui, où elles y étoient peu de temps après, & par ce qui nous, en refte, les Grecs n'ont pu en rapporter que les réfultats d’obfervations long-temps continuées , l'invention de 43 HisToirE DE L’'ACADÉMIE ROYALE quelques inftrumens, quelques méthodes d'obferver & de calculer, en un mot tout ce qui peut ètre l'ouvrage du teips, de la patience, tout ce qu'on peut trouver avec de l'adrefle & de la fagacité; maisles théories qui doivent être l'ouvrage du génie, le fruit d'une méditation profonde qui exigent une grande force de tête, ces théories paroiffent dües aux Grecs: ce peuple a profité de ce que l'avantage d’exifter depuis long- temps avoit appris à {es voifins. Il a fait ce que F'aviliffement de l’efclavage & de la fuperflition ne {eur permettoit plus de faire : il eft entré dans la carrière des Sciences avec toute l'énergie d'un peuple nouveau, & les connoïflances d'un peuple déjà vieïlli : le climat, les mœurs, les souvernemens, tout contribuoit à faire de la Grèce un peuple à, part, &: tandis.que le refte des Occidentaux, libres comme l1 Grèce, reftoit dans l'ignorance, Les- Grecs ont profité du voifinage des Nations favantes': difpenfés de faire ces premiers pas qui demandent le plus de temps, ils ont fait les feconds, qui peut-être exigent le plus de force. Plus on oblerve les Grecs, plus on Îeur trouve un caraétère qui Îles diftingue de tous les Peuples anciens, & qu'on ne retrouve que chez les Nations modernes de l'Europe, le talent de linvention dans ce qui dépend de la méditation. Les Chinois, les Indiens ont connu la célèbre propofition- de Pythagore, & leurs connoiflances géométriques fe font arrêtées à ce point, depuis une longue fuite de fiècles : chez les Grecs, elles firent en peu de temps des progrès rapides. L’Ajgèbre inventée, dt-on, par les Arabes, a fait plus de progrès en un demi-fièele entre les mains des Savans Italiens, qu'elie n'en avoit fait dans tout le temps que les Arabes la cultivèrent. Un feul homme tel qu'Archimède, Hipparque, Defcartes, Galilée, Newton, a plus avancé l'efprit humain dans le court efpace d'une vie ‘humaine, que tous les Savans des Nations orientales dans d'efpacé de plufieurs milliers d'années. Quelle eft la caufe de cette différence? Faut-il da chercher dans lorganifation, dans l'influence du climat, ou plutôt dans j'éternel efclavage des peuples de l'Orient? ; Thalès, DES M SNCATLE, NC ES 49 + Thalès, chef de l'école Jonienne, favoit que fa Lune n’eft lumineufe, que parce qu'elle réfléchit les rayons du Soleil; il connoiffoit la caufe des éclipfes & favoit même les prédire, ou plutôt deviner fi elles pouvoient arriver à une certaine époque : il avoit dû aux Égyptiens ces connoiflances aftro- nomiques , mais il leur apprit à mefurer la hauteur des pyramides par la mefure-de la longueur de l'ombre, & il eft regardé comme l'inventeur de la propofition de Géométrie qui fert à trouver cette méthode. C’eft la première propofition de Géométrie qui ne foit pas abfolument néceffaire pour les ufages civils , qui contienne une forte de théorie, & qui ne foit pas démontrée à F’infpeétion feule d’une figure bien faite : 1 ce trait eft vrai, il fuffit pour montrer que les Grecs n'ont guère pu devoir aux peuples plus anciens que des obfervations. - La mefure des diamètres apparens du Soleil & de la Lune, Topinion que la Lune eft une terre femblable à la nôtre, que les Etoiles font des Soleils , les premières idées de la grandeur, & par conféquent de a diftance des Aftres, font les princi- pales connoiflances qu'ait dües Ja Grèce aux Philofophes de l’école Ionienne. Anaximandre inventa les Cartes géo- graphiques, découverte qui dut naître de la proportion découverte par Thalès entre les côtés des triangles femblables. Les Grecs attribuoient auffi à ces Philofophes l'invention du Gnomon & des Cadrans, qu'il eft très-probable qu'ils avoient ris chez Îles Orientaux. C'eft de Pythagore que nous avons reçu l’idée du mouve- ment de la T'erre fur elle-même, & de fon mouvement annuel autour du Soleil. H avoit appris en Égypte ou dans l'Inde le mouvement de Vénus & de Mercure autour du Soleil : cætte connoïffance fufffoit à un homme d’un grand génie pour découvrir le fyffème folaire; & peut-être M. Baily accorde-t-il trop aux Orientaux, en fuppofant que Pythagore trouva chez eux tout formé ce fyflème, dont ils n'ont con- fervé aucun fouvenir. Ce Philofophe regardoit les Comètes comme des planètes invifibles pour nous dans une grande Hifl 1775. G so HiSTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE putie de leurs orbites; if paroît avoir auffi connu la révolution de ja Lune fur fon axe à peu-près égale à fa révolution autour de la Terre: felon Pythagore, la Terre étoit fphérique, & jes antipodes étoient habitables; les mouvemens des Aflres étoient réglés par des nombres, c'efl-à-dire, par des loix cal- cülées, idée fublime dont les difciples de Pythagore abusèrent pour lui attribuer des opinions fuperftitieufes. Pythagore dut fans doute cette idée à fa découverte célèbre fur le quarré de Fhÿpothénufe, découverte qui, en lui apprenant l'exiftence des nombres fourds, lui fit fentir la poffbilité d’une infinité de loïx exprimées par des nombres, Ces idées de Pythagore blefloient les idées communes, & ül m’ofoit les expoler ouvertement. Philolaüs, un de fes difciples,. fut plus hardi, & il fut perfécuté pour les mêmes vérités qui firent perfécuter Galilée tant de fiècles après. Les découvertes de Pythagore trop oppofées aux témoi- gnages des fens, avoient été plutôt devinées par l'inftinét du génie qu'établies fur des preuves. Les obfervations les auroient confirmées ; mais les Grecs n'obfervoient point, puifque, comme le remarque M. Baïlly, plufieurs fiècles après les commencemens de leur Aflronomie, ils donnoient encore aux Étoiles la même longitude, la même afcenfion droite qu'elles avoient lorfqu'ils reçurent de leurs voifms des premières notions de l’Aflronomie. Les découvertes de Pythagore furent donc bientôt oubliées, & on n’en parloit plus que comme de l’un de ces fyftèmes fortis de l'imagination: féconde des Grecs. k Démocrite regardoit fa voie lactée comme un amas d'Etoiles trop petites pour être diftinguées, opinion la plus vraifem- blable de toutes, & qui eft même appuyée fur une analogie très-forte, depuis que l’on a découvert que les nébuleufes font formées auffi d'Etoiles très-petites. Mais Démocrite établit la Phyfique corpufculaire , & cette Phyfique, plus fimple en apparence que celle de Pythagore, plus à la portée de tous les efprits, plus faite pour ceux qui aiment mieux deviner Ja Nature que de Fétudier , & donner DIE SAS UC JLE NC Es. ç1 des loix aux phénomènes que rechercher celles qu'ils ont reçues de la Nature, cette Phyfique fit oublier l'idée de Pyihagore, la feule jufte, la feule qui puifle nous conduire à des connoïllances réelles. Delcartes a renouvelé cette Philofophie corpufculaire, en fubftituant fes cubes & fes tourbillons aux atomes. Mais Newton a renouvelé celle de Pythagore; il a montré comment une loi fimple, fufceptib'e de calcul, fuffit pour expliquer tous les phénomènes du mouvement des corps céleltes; & en prouvant ce que Pytha- gore avoit foupçonné, il a établi la véritable méthode d'étudier - la Nature fur des fondemens que ni le temps, nides opinions, ni les fyflèmes ne pourront plus ébranler. Nous venons d’expoler, d'après M. Bailly, les connoiffances réelles des Grecs fur le fyftème du Monde : ils perfetion- nèrent peu la connoiflance des mouvemens céleftes. Meton imagina cependant un cycle de dix-neuf ans pour concilier les années lunaires & les années folaires, & ce cycle ef encore en ufage. Callipte le quadrupla, moins peut - être pour le rendre plus exact, que pour le faire cadrer avec la période civile des jeux olympiques. Eudoxe eut le premier, ou du moins développa le premier l'idée de repréfenter les mouve- mens céleftes par les révolutions de fphères concentriques. Ce fyftème, purement hypothétique, pouvoit repréfenter le mouvement des aftres, & fervir à les retrouver dans le Ciel : trois fphères fufhfoient pour le Soleil, ou la Lune; ül en falloit quatre pour repréfenter le mouvement apparent des Planètes, Confidéré comme une hypothèfe phyfique, ce fyfième eft abfurde; mais confidéré comme purement aftronomique, il étoit à peu-près le même que celui des épicycles, il pouvoit reprélenter le mouvement des Planètes, de la même manière que nous le repréfentons aujourd’hui par des équations, & c'étoit un trait de génie, que d’avoir imaginé de réduire des mouvemens fi compliqués à des mouvemens circulaires & uniformes ! * On rapporte qu'Ariftote, Callipte, Polimarque s’affemblè- rent à Athènes, pour délibérer s'il ne falloit pas ajouter une 1} s2 HisToIRE DE L' ACADÉMIE ROYALE fphère , ou plutôt comment il falloit en ajouter une au fyftème propolé par Eudoxe. Cette idée, qui nous paroït puérile, ne l'étoit pas: c’eft ainfi que nous propofons aujourd'hui d'exa- miner , fi une Planète a ou n'a pas une équation féculaire. Les auteurs Grecs ont parlé de la mefure d’un degré du Méridien, qu'ils évaluoïent à 1111 ftades, c'eft-à-dire, onze cents. M. Bailly obferve, avec raïlon, que cette melure n'avoit pas été exécutée par les Grecs: en effet, depuis le temps où ils avoient été en état de faire une opération femblable, leur hiftoire nous eft connue. Cette opération n'eût pu s'exécuter en Grèce, fans le concours d'un grand nombre de Peuples ; ele feroit devenue une époque remarquable, même dans l'hif toire politique : il faut donc F'attribuer à d’autres Nations. Tels furent à peu-près les travaux aftrondmiques des Grecs, jufqu’à l'Ecole d'Alexandrie, où fon vit peu de temps après fleurir le célèbre Hipparque. C'eft à cette époque que l’Aftronomie Grecque commence à être degagée de fables: jufqu'à ce moment, M. Bailly n’a trouvé, pour faire fon hiftoire, que bien peu de reflources : il ne nous refte de ces temps reculés, aucun ouvrage fuivi fur l’Aftronomie Grecque: quelques détails tirés des Ouvrages d’Ariftote, de Platon & de Ptolomée, font les feuls Ecrits où l'on puifle efpérer de trouver des notions exactes. Diogène Laërce ignoroit les Sciences dont il a écrit l’hifloire: le fage Plu- tarque lui-même ne connoiïfloit pas f'Aftronomie; dans ce qu’il rapporte des opinions des anciens Philofophes, il mêle de vains fyftèmes à leurs connoiffances, ou ces connoïffances y font déguifées, fouvent au point d’être prefque entièrement méconnoiflables. ù M. Bailly termine ce volume de fon hiftoire par une diflertation hiftorique & -philofophique fur l'Aftrologie, l'une des maladies les plus générales de l'efprit humain, & qui quelquefois a été utile à l’Aftronomie, en lui p'ocurant des Protecteurs parmi les hommes ignorans & crédules. L’Auteur a fenti que fon Ouvrage devoit intéreffer tous , . a > ë les hommes dont F'efprit eft cultivé, & que cependant, pour DAFISNASHC IMEUNYC ES. 53 Je mettre à leur portée, il feroit obligé de facrifier les détails de fes recherches & de fes preuves, c’eft-à-dire, ce qui devoit le plus intérefler les Savans, pour qui un Ouvrage de ce genre eft particulièrement deftiné. IL a donc fupprimé les détails qui, dans le cours de l'ouvrage, en auroient interrompu le fil & rendu la leéture pénible, & les a ren- voyés dans des éclairciflemens qu'il place à la fin. 10 double difparition de l Anneau de Saturne & fa double réapparition, depuis le mois d'Oétobre 1773 jufqu’au mois de Juillet 1775, ont excité le zèle des Aftronomes-obfer- vateurs. Nos Mémoires contiennent un grand nombre d’ob- fervations de ces phénomènes ; & ils ont donné à M. du Séjour l'idée de faire un ouvrage particulier fur la théorie de { Anneau de Saturne. | Ce corps fingulier avoit été aperçu par Galilée, mais il n'a été bien décrit & bien connu que par Huyghens, qui montra le premier qu'on fatisfaifoit à tous les phénomènes qu’il préfente, en fuppofant autour de la Planète de Saturne un anneau plat, féparé entièrement du globe de la Planète, & fe mouvant avec elle dans l’efpace, toujours parallèlement à lui-même. L'anneau de Saturne peut difparoïtre dans deux circonf- tances : la première , lorfque 1e Soleil fe trouve dans le plan de l'anneau , alors la tranche de lanneau eft trop étroite pour être vifible : la deuxième, lorfque l’interfetion de ce plan avec l'écliptique pañfe entre la Terre & le Soleil, Janneau ne préfente alors à la Terre que fa furface non éclairée. Les élémens de l'anneau étant donnés, on peut en déduire de temps de fes difparitions; & l'on peut également déduire les élémens de l'anneau, d’après des difparitions obfervées. M. du Séjour renferme toutes ces quantités dans des équations: il enfeigne à réfoudre ces équations, d’abord, dans o le cas où l'on fuppole circulaires les orbites de la Terre & 54 HISToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE de Saturne: il montre enfuite les changemens qu apporte à ces folutions, la confidération de l’ellipticité des orbites de la Terre & de Saturne, & les changemens qui doivent auffa rélulter des perturbations-de ces orbites. .: Le plan de Panneau paroït conferver {on parallélifme; mais ce parallélifme eft-il rigoureufement confervé? M. du Séjour donne des one au moyen delquelles où pourra recon- noitre & calculer, d’après les obfervations, les.mouvemens du plan de l'anneau. Ces mouvemens font très-petits, & il en eft de même des changemens que produit dans les phénomènes de l'an- neau la confidération de l'ellipticité des orbites de Saturne & de la Terre, ou de feurs perturbations; &-1a méthode analytique de M. du Séjour eft générale, pour tous les cas où le problème étant rélolu dans lhypothèie la plus fmple, les changemens que les élémens négligés peuvent introduire dans la folution fout très-petits. Cette méthode eft füre, & elle donne des rélultats approchés à l'infini; en forte que fon exactitude fera toujours égale ou plus grande que celle qu'on peut attendre des obfervations, quelque progrès que l'art d’obferver puille faire jamais. M. du Séjour rapporte & difcute en très-peu de mots, les différentes hypothèles des Savans fur l'origine de l'anneau de Saturne, fur les forces qui l'empêchent d'être détruit par l'eflet continuel de Fattraétion qu'exerce fur l'anneau le globe de Saturne. Enfin il a joint à fon ouvrage un tableau de toutes les obfervations des difparitions & des réapparitions de l'anneau ‘faites jufqu'ici ; tableau qu'il accompagne de difcuilions im- portantes fur plufieurs de ces obfervations. 6 On peut regarder cet Ouvrage, ainfr que celui fur les Comètes, dont nous avons end compte dans l'Hiftoire de 1774, comme des morceaux détachés du grand Ouvrage dont M. du Séjour a déjà donné plufieurs parties dans nos Mémoires. Cet Ouvrage, qui doit renfermer un Traité complet d'Aftronomie, où toutes les queftions feront réfolues pire SG ILÉNIKkeE Er S, 55 par des formules analytiques, fera utile aux progrès de cette Science, peut-être même y eit-il néceffaire; mais l’entrepriie eft immenfe; elle pourroit rebuter le courage d'un Savant uniquement occupé de l'Aftronomie; & ee fera une époque fingulière dans fhifloire’ des Sciences , qu'elle ait été le fruit des momens de loifir d'un Magiftrat, que fon zèie pour le bien public enleve aux Sciences, qui regretient fans doute qu'un temps fi bien employé ne foit tout entier pour elles, mais qui ne peuvent s'en plaindre. M. L'ABBÉ BossuT a publié, cette année, une troifième édition de fon Traité élémentaire de Mécanique: nous nous bornerons ici à renvoyer à l'Hiftoire de 1763 & de 1772, où lon trouve un compte détaillé des deux premières éditions de cet Ouvrage ; cette nouvelle édition renferme quelques additions , telle eft une folution nouvelle , fynthé- tique & directe du Problème, où l'on propofe de déterminer le mouvement dû centre de gravité de plufieurs corps qui fe meuvent femblablement dans des courbes femblables, quelles que foient ces courbes, & la loi felon laquelle ces corps les parcourent : telle eft encore une théorie des mouvemens variés en général. M. l'abbé Boffut a donné cette même année des élémens dé Géométrie: cet Ouvrage contient, outre la Géométrie ordinaire, un Traité élémentaire de Frigonométrie, & un Traité de l'application de l’Algèbre à la Géométrie. Dans {a Géométrie, M. l'abbé Boffut donne la folution de plufieurs queftions fur les maxima & les minima, & entr'autres fu là détermination des polygones d’un nombre donné de côtés, & d'une même circonférence, qui renferment le plus grand efpace, où réciproquement de ceux qui ayantune même furface, ont la circonférence la plus petite. Ces problèmes font réfolus par une méthode élémentaire : quelques-uns l'avoient été déjà par Symplon; la folution des autres appartient à M. l'abbé Boflut, Il donne aufli une méthode pour déterminer la folidité 6 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE 5 des parties d’un cône ou droit & oblique, coupé par un plan quelconque, & fi le cône eft droit, la furface de ces mêmes parties; pour quarrer la furface d'un triangle fphérique; enfin pour trouver fur un cône droit des efpaces abfolument quar- rables. Ce dernier Problème eft abfolument nouveau; il eft pour le cône droit, ce qu'étoit pour la fphère le Problème de la voûte quarrable, propolé aux Géomètres dans le dernier fiècle, par le célèbre Viviani, & qu'il avoit réfolu par les méthodes de la Géométrie ancienne. Ces Problèmes, qui paroiflent pour la première fois dans des élémens de Géo- métrie, font rélolus ici par des méthodes fimples, élémen- taires même, qui n'exigent point une attention fupérieure aux forces de ceux pour qui les élémens font deftinés; & ces queflions ont, par leur nature, par l'élégance des folutions, l'avantage de piquer la curiofité des jeunes gens, & d’accou- tumer leur efprit à appliquer les principes de la Géométrie, de leur en infpirer le goût, en leur en montrant l'étendue & les reffources. Le traité de l'application de l’Algèbre à la Géométrie, eft très- court, & cependant très - complet : il renferme les principes généraux de la théorie des courbes, ceux de la conftruétion géométrique des équations, & une théorie des feétions coniques, qui en fait connoître, & les propriétés eflentielles & celles qui font utiles pour la Mécanique, l'Aftronomie, la Phyfique; ce volume renferme enfin la folution d'un Problème très-curieux fur les voûtes à anfes de panier : on donne ce nom à des voûtes dont la courbe eft compolée de plufieurs arcs-de-cercle de différens rayons. M. l'abbé Bofiut cherche, pour le cas où lon emploiroit trois arcs-de-cercle , quels en doivent être les rayons , & quelle doit étre la pofition des centres, pour que la voûte {oit conftruite de la manière la plus avantageufe? On fuppofe donnés dans ce problème, les deux points qui terminent la voûte, celui du fommet & la direction de la voûte aux deux naifflances. Ce problème, dont M. l'abbé Boffut s'eft occupé le premier, a donné lieu, depuis la publication de fon Ouvrage, DES MST CHINE NACIE:S °S7 Ouvrage, aux recherches de plufieurs Géomètres, La Géo- métrie de M. l'abbé Boflut a été réimprimée en 1777. C'eft ici le lieu de réparer lomiflion que nous avons commife dans l'Hiftoire de 1773. M. l'abbé Bofiut avoit donné cette année un Traité élémentaire d'Algèbre, dont il a paru, en 1776, une nouvelle édition. Cet Ouvrage contient, outre les règles élémentaires de l'Algèbre, une Théorie très- étendue des équations déterminées; la folution des Equations du 3.° & du 4.° degré; des Principes généraux pour des équations de tous les, ordres; la manière d'en trouver les racines commenfurables, celle de déterminer lesracines égales; la Méthode d'approximation de Newton, pour les équations de tous les degrés; la Théorie générale des éliminations ; la folution des Equations indéterminées du 1. & du 2.° degré; la Théorie des fuites de nombres figurés, étendue & généralifée ; celle des fuites récurrentes ; enñn un Traité des logarithmes. En renfermant tous ces objets dans des élémens d'Algèbre, M. l'abbé Boflut a été obligé de fimplifier, d'éclaircir des méthodes qui, dans les Ouvrages de ceux qui les ont données, ne peuvent être entendues que par les Géomètes; fouvent il a été obligé d'en donner de nouvelles. Nous n'en citerons qu'un feul exemple. Toute fonétion algébrique ou logarithmique ou exponen- tielle, eft égale à une quantité réelle, plus, une autre quantité réelle multipliée par la racine quarée de moins un. M. d'Alembert a démontré le premier cette propofition , dans les Mémoires de Berlin, 1746: mais fa démonftration étoit fondée fur le Calcul intégral, fur la connoïffance des quantités d'une forme particulière, qu'on tire de la confidération du cercle: elle ne pouvoit donc être employée dans un Livre élémentaire d’Algèbre. M. Euler & M. de Foncenex avoient prouvé par des méthodes différentes, que la racine de toute équation algébrique étoit de cette même forme: mais les Géomètres defiroient encore une démonftration directe, & tirée des feuls principes de l'Algèbre, de cette propoition, que toute fonction algébrique, quels que foient le nombre & Hi 1775. s3 HisToiRE DE L'ACADÉMIE ROYALE la forme des radicaux qu’elle contient, eft toujours égale-à une quantité réelle; plus, une autre quantité réelle multipliée par la racine quarrée de moins un ; & M. l'abbé Boflut donne ici cette démonitration directe, rigoureufe , & cependant aflez fimple pour ne pas être déplacée dans des élémens. À Arts, dont l'Académie a publié la defcription. depuis Piques 1774, font au nombre de cinq. Le premier eft Fart de V'Ébénifle , troifième feétion de Yart du Menuifier, par M. Roubo fils. L’Auteur en com- mence la defcription par l'énumération des bois, {oitde France; foit étrangers : il en fait l'énumération Ia plus détaillée , il donne la manière de les teindre, de les refendre; celle de former les bâtis qui doivent recevoir le placage &. celle de l'appliquer fur ces bâtis, pour former les difiérentes pièces de ce genre : il pañle enfuite à l’efpèce d'ébéniftrerie appelée mofaique où: peinture en bois , celle de toutes qui exige le plus d'entente & de deffm de la part de l'Ouvrier, & il en indique tous les principes. L'Ebéñniftrerie pleine , qui ne diffère prefque de la Menuiferie que par les boiswplus pré- cieux qu'elle emploie, fuit la mofaïque, & ü finit par la marqueterie, proprement dite, qui emploie pour l’embel- lifiement de fes ouvrages, les métaux, livoire , l'écaille & beaucoup. d’autres matières. Tous ces travaux y font décrits avec la plus grande précifion & il y joint la compofition du vernis Anglois, propre à donner aux ouvrages de cuivre la; plus belle couleur d’or. Le fecond eff l’art. du Diflillateur-Liquorifle, pa M. de Machy: la. defcription en eft divifée en trois parties : dans la’ gremière, l’Auteur donne dans le plus grand. détail tout ce. qui concerne l'opération de brüler ou diftiller le. vin pour en: tirér. l'eau-de-vie : il décrit.les vaifleaux & les fourneaux: qui y-font néceffaires, les matières combuftibles qui fervent à les chauffer, & indique toutes les précautions néceffaires pour en aflurer le fuccès : il y fait même mention des autres DES SCIENCESs. 59 fubftances defquelles’ on tire leau-de-vie en les diftillant après les avoir aménéés au degré de feimentation fpiri- tueule, comme le fucre, la mélafie, certains fruits, diver{es graines, &c. La deuxième Partie contient la fabrique de tous les rata- fiats, tant ceux qui fe font par diftillation, que ceux qui fe font par infufion. L’Auteur y donne la manière d'y employer le fucre, de le clarifier & de donner aux liqueurs le coup d'œil, le brillant , la bonté & la tranfparence : il paffe enfuite aux liqueurs qui fe font par la fermentation, comme le vin de ceriles : il y indique la manière de colorer les liqueurs, & termine cette Partie par enfeigner à contre à l'eau-de-vie les fruits qui en font fufceptibles. Dansla troifième & dernière Partie, M. de Machy enfeigne tout ce qui concerne les Débitans de liqueurs, connus fous le nom de Limonadiers, comme la manière de brûler le café, de fe préparer, la fabrique des différentes efpèces de chocolat, des glaces, &c. & cette delcription eft terminée par celle des glacières : tout cet ouvrage eft d'autant plus précieux que tous les procédés que M. de Machy y énonce ont été foigneufement examinés & rappelés aux principes de la Chimie {a plus éclairée. Le troifième eft l’art du Treillageur , fuite de celui du Menuifier , par le même M. Roubo, dont nous venons de parler. Cet Art, deftiné à l'utilité & à l'embelliffement des jardins , eft naturellement divifé en deux parties ; les treillages d'utilité & ceux d'agrément; les premiers, fervent aux efpaliers, contr'elpaliers , treilles, &c. Les feconds font les berceaux , les coquilles , les portiques dans lefquels on a beloin de toute la décoration de.l’Archite“turee M Roubo enfeigne la manière de travailler les uns & les autres : if indique le choix des bois propres à cet ufage, décrit les outils propres à les préparer & enfeigne à les mettre en œuvre. Son ouvrage eft même accompagné de plans & de deffins de quelques morceaux choïfis, qui donnent une idée de ce genre de travail & du goût qui doit y régner. H ÿ 60 HISTOIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE Le quatrième eft Fart du Savornier, par M. du Hamel, Cette fmgulière fubftance dûe premièrement au hafard, eff, comme on fait, le produit d'une huile & d’une leflive alkaline très-cauftique , qui forment enfemble un corps folide difioluble dans l’eau : l Auteur donne toutes les connoiffances néceffaires fur la qualité des huiles, fur la manière de donner à quelques-unes l’efpèce de vifcofité qui leur manque , {ur l'action du feu néceffaire pour opérer cette transformation : il décrit avec le plus grand foin les ateliers , les fourneaux & les inftrumens qu'on y emploie : il donne la préparation des huiles & des alkalis, les proportions du mélange, le degré de la cuite, la manière de fécher le Savon & de le mettre en pains : il enfeigne à faire le choix des différentes cendres & des différentes foudes qu'on emploie, & mème de la chaux qu'on mêle dans les leflives; en un mot, on peut dire qu'il n'a rien négligé pour rendre complète la defcription de cet Art important. Le cinquième & dernier art eft celui de lAmidonnier, par le même M. du Hamel: cet art fimgulier enfeigne à tirer du fon, par le moyen de a fermentation , famidon contenu dans une partie de farine que tout l’art de la mouture n'a pu féparer; on emploie à cet ufage laps , les recoupes , les grains qui ont contracté une mauvaïfe odeur , & que les Amidonniers achettent & font moudre groffièrement ; ils mettent enfuite ces matières dans des tonneaux, avec une fufffante quantité d'eau, & les laiflent tremper affez de temps pour que la partie qui forme f’amidon s'en fépare : ils les paflent enfuite dans un fac de toile claire & en preffant & maniant ce fac, ils en font fortir cette partie qui tombe dans une fütaille à moitié pleine d’eau ; FAmidon fe précipite au fond, & après avoir changé plufieurs fois cette eau , on le retire des tonneaux & on le fait fécher. M. du Hamel ne laïfle pas ignorer que les grains ne font pas les feules fubftances avec lefquelles on puifle faire de amidon; on y emploie les pommes de terre, la briyone, les marrons d'Inde, l'afphodèle & une grande quantité d’autres DES SÉTENCES. 61 plantes ; on trouve ici Ja manière de les préparer & de les employer à cet ufage. Lacan a pris, cette année, la réfolution de ne plus examiner aucune folution des Problèmes de la duplication du cube, de la trifeétion de l'angle, ou de la quadrature du cercle, ni aucune machine annoncée comme un mouvement perpétuel. Nous avons cru devoir rendre compte ici des motifs i l'ont déterminée. Le Problème de Ia duplication du cube a été célèbre chez les Grecs. On prétend que l’oracle de Délos, confuité par les Athéniens, fur les moyens de faire cefler la Pefte, leur prefcrivit de confacrer au Dieu de Délos, un autel cubique, double de celui qu'on’ voyoit dans fon temple, foit que le Prêtre qui rendoit les oracles fût Géomètre, & u'il eût voulu embarraffer les Athéniens, foit qu'il eût rendu au hafard cette réponfe , comme tant d’autres, ce qui eft plus vraïfemblable. La première folution de ce Problèmé fut donnée par Platon; après avoir montré qu'elle fe réduit à trouver la première de deux moyennes proportionnelles, entre le côté du cube donné & le double de ce côté, Platon propofa une méthode de trouver cette moyenne propor- tionnelle: cette méthode fe réduiloit à décrire une courbe par un mouvement continu : l'interfection de cette courbe avec une ligne droite, donnoit la moyenne proportionnelle cherchée; mais cette courbe étoit du troïfième ordre, & les Géomètres ne connoifloient alors d’autres courbes que le cercle. La folution de Platon fut donc regardée comme purement mécanique; on en chercha de nouvelles, & lorfque les feétions coniques eurent été découvertes, on vint bientôt à bout de réfoudre le Problème de deux moyennes pro- portionnelles, par l'interfection de deux fections coniques ; mais on neut & lon ne put avoir d’'analyfe complète du Problème, que lorfqu'on eut trouvé les principes de l'application de lAlgèbre à la Géométrie; on vit alors, 62 H1isToiRE DE L'A@ADÉMIE ROYALE -que le Problème fe réduiloit à la folution d’une équation du troifième degré, qui avoit deux racines imaginaires, que l’on ne pouvoit le conftruire que par l'interfection d’une ligne droite, & d’une courbe du troifième degré, ou par l'inter- {ection de deux courbes du fecond; que dans la première méthode, la ligne droite ne coupoit la courbe qu'en un point; que dans la feconde , les deux courbes fe coupoient en deux points, qu'une feule de ces interfections donnoit la folution cherchée, que l’autre interfeétion étoit étrangère au Problème, que l'une des deux courbes employées pouvoit être un cercle: dès ce moment, on fut tout ce qu’on pouvait favoir fur M7- sie fter 39+ 2 3. Se A Ur 40. 4, S$. LOC M6: 274: CR CE nee LEE DU ENT ÉT 36. “4e. 8: TES Let SO HE 12, 2$. Il. AI. 45.010 V4. ni NO Ur > F$s 2084007 5148 4: Hobete 33: “40 8. eV 15. Te 36.1 2: 2%. 6.5. 17. $3:,1K0,, 476. 24 3 3. Borne d’alignement, placée à environ 11 $ pieds au - deffus du fol de l'Obfervatoire, 220: 42h. nets. ln 204. 48. 5. 9. 36. 14 7. 2 fe 2. Tigers srese 1460000 . "26 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE HAUTEUR des bornes, au-deffus ou au-deffous HAUTEUR des bornes, au-deflus du fol de l’Obfervatoire. NUMÉROS | DISTANCE gravés d’une borne fur les bornes. du pavé du fond du Canal. à l’autre. roifes pieds. pouces. lignes. pieds. pouces. lignes, 12 Zearere | ooese OC HA br 30.:"184 1 17. 6. TP 123, Dis.. | .....103.... RME 7e LEO 4 12e een eilleln sis mie 66... D ON EE 6: Be US M2 title assoc Dre ee 26, 9. 10. 219 ACAUT: 120, ee ÉTEU FAS IOQOE 310.111 6% 1 20 6, -Wur re Assis ste Male ete 548.. 24 3. ÿ- SERA N 2. 120 fra eee 283. 29- 7.8. ÉHNGEMSe 12900 Sie Gone soc 334 2017 TOMATE 12 0e Sdobue LLDOO 341 OT «pr Es + 1019: TZlessvee sors 18. 215424 20 mer 1284070: 1e) DÉB . Ses 38.1. 2. EME O8 00 15) PAOOO OCDE ETC 2182307 Sen PS de 134srese esse JrA0 29+ H 10 (PANNE 2 FZSeosses esse 143. 29+ 9. 7. A+ 9: 136... : II2ee.e 29: 9: 10. Por STE 072 EVA Dos ay LoBdoc 324 7e 10. TO-MEO Ne 1385105 [le 1717. 28, 10. 9. 6. Her 139... loco S 26.58 35 19. 18. E2e. dZ Ile TAC ee TOME 35+ 1. 11 F6: 42.8 (2. TA ee ee Buster 2941: -5++ 6 10. F T4: 142.1 27e 36-2018! cr. tre 1 Td3sossee ere DAreres 22, 7e 4e (Se 11 144... | sine 39. 23. 14 [8 SQUARE TA Sete FéqUee Yaree 22. 10. 7. SUN C. 146., 43-000 DEEE DOME Se. din 1410, Dis. lens $7.. 29.60 CR D 1217000040 000100 25700000 22441809 7 4 10 6 148. loose SO 19 11. 4 24.134 11 148, bisus Jo vosee33rerve 2Ov 4 104 2 :9e 9 DÉENSNOLGMNE) NC E $: 37 & HAUTEUR AUTEUR NUMÉROS | DISTANCE des bornes, au-deffus des bornes, gravés Eu borne CRUE (et ou RATE fur les bornes. à Pautre. ; ù du pavé de l’Obfervatoire. Rd Canal. JS ACER DOME NOTE 2 17/00 0 59: CET MT AA 3e so Bee o « RER SORT - que AU à Le DOTE P: AND e ce 2 0S CU 2RNO TT sr Or... D cute AE LC ir Bert 1e NE 1 12 2PAULIET OS RERE HO Be. LAN Tes Pa NT RS TE à ere POS ere MS Se ere Éo AMUT rase Be LT LOe De AS 2 -LOSOPIIE 2ob£e SE se ee MENT MES AUTO L'Eo HCT dune SDrese» DAls 2 2 ÈT 6 Ur y 2607 A0Bte ICONE TRE à ri NE Pa dpeceiete NN 220 NT GUrO TT: ob GEO LE AI der DO ÆALNU HO E AA Cr PR LA : I MR LDC Os D OMAN DO MMO SE ess [lee de AO... 19: 3. 7 NN 8 (Ù nest less SL TOI 16, 9. 10. OMR SAGE ie « 1572) NT DENLEALNT- sos 53e 116, MATRA GNOME : Dee TO T7 AAC 07. DRE TE 12-417. 10, rome 246. LOF V ET RES SEM re F-29090: 16: : 6.16: SANOT. SL TO ee 17 NAT: CNE +. 2004 197 NS NS 6 N9e: 8. LS D L-Hoe 14 OS EU AE O. LES. verre 2870 ee 9+ 4 8 [— y 9. 11. 38 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE H HAUTEUR Numéros | DisTANCE Mon des bornes, au-deffus fs ROES: ou au-deflous gravés d’une borne au-deffus du fol al ‘ du pavé fur les bornes. à l’autre 8 V'Obfecvatoire. qe po RE J toifes. pieds. ponces. lignes. pieds. pouces. lignes. 17Geerene le serons AN LEE IONIQUE 177eovre ss. . ; . DATE 170 ae 179. 1BOse eee Meet o. Dose 8. 3er. = LI. gi PDO $- $e Ses 7 > 6... 4. 9- Tosore 1e 8. 82e 8. x CEE $* QUE HOs rente 6. 3. HOON 4. 4. 12. 7e 7e 4 1 DUFISCS CL EINICE 39 RIVIÈRE DE LA BIÈVRE, Dont le Canal doit fe rendre dans l’Aquéduc de l'Yvette. HAUTEUR des bornes, au-deflus ou au-deflous HAUTEUR des bornes, au-deflous du fol de l'Obfervatoire. DiISTANCE d’une borne à l’autre. NUMÉROS gravés fur Jes bornes. du pavé du fond du Canal. ——— pieds. pouces. lignes. toifes. pieds. pouces. lignes. once SOU danse le de ZT 2E 2.109.044 Pre 120-227 ID te LOMDE DNA see 17250100 37-42-01 0: 2.711010. HEC 202eue 2 07 7: PO A: ane 73e 38. 11. 8. A As Se 0e... AQU NN TN. SHUPIge A Pd: nr DOee ee 3611027 9: 2. 9. 6. .. 82-20 IZANT EUR PIC ONEU TE diese rO na ali 28 à 7 NT: 4 3. 10. rer de-rre 20. 3 00 2 DEL CR à D re Steel Cat: GLS ie 3-LUG Pro. HSECRE 45 Dre ren it. 39.10. Soon 60.. CAN ONCE 4: 10. 6. Dh SA LANCE PLAN CUT TUTO D 02e, 35-4107. me M4 SORT COOP: METTRE ER SO OT uses 125: 27 LA: 4 9.1 5. He AT Tone ct HENQURTEUCE CL CPL Etoile HO or 4 10. 2.103.000. 73 2% 1: Op 10. tete 2 3. |— 1 4. 11 9+ 3. OC D PRET Lû le 17 . Mai 1775. 14 40 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE M ÉMOIRE SUR PLUSIEURS SELS AMMONIACAUX. Partner L'ASs.ONE À Halotechnie, cette partie de la Chimie qui comprend toutes les fubflances falines des trois règnes, offre le champ le plus vale & le plus fécond pour les expériences & pour les recherches, parce que les combinaifons que l’on peut varier & multiplier de tant de manières, n'ont prefque pas de bornes ; les unes font abfolument inconnues; d’autres ne font encore connues qu'imparfaitement. Je me propofe ici d’en donner quelques exemples, en jetant un coup d'œil {ur plufieurs {els ammoniacaux ; quoiqu'il exifte déjà dans les Ouvrages des Chimiftes, certains indices de ces opéra- tions, je crois pouvoir les faire encore mieux connoître par les obfervations & les remarques nouvelles, qui vont être expofées dans une fuite de fections. AE Sur le Sel Ammontacal acéreux. OX fait que le fel ammoniacal acéteux eft ordinairement préparé en faturantavec le vinaigre diftillé Falkali volatil dégagé par l'alkali fixe ; la liqueur réfultante de la faturation réciproque de ces deux fels fun par l'autre, eft ce que l'on nomme Ejprit de Minderet. La plupart des Chimifles prétendent que lon ne peut ebtenir fous une forme concrète ce fel ammoniacal, foit en faifant évaporer la liqueur faturée jufqu’au point où l'on doit procéder à [a criftallifation, foit en diftillant, pour obtenir à la fin un fublimé falin concret. On foutient que dans ces deux cas cette efpèce de fel neutre ammoniacal refte toujours fluor, nlersMISTepriE. Nec EE sc At Juor. Quelques Chimiftes avancent, au contraire, que le fel ammoniacal acéteux , ou l'efprit de Minderet , préparé felon le procédé vulgaire & connu, donne de vrais criflaux à la fuite d’une évaporation lente & bien ménagée. En dernier lieu, M. Baumé, dans fa Chimie qu'il vient de publier, l'affirme d’après fa propre expérience. Si l'aflertion auffi pofitive d’un habile Chimifte, eft d’un grand poids, il n'en eft pas moins vrai que le procédé, quoiqu'il paroifle fimple , doit offrir des difficultés réelles ; puifqu'en le fuivant à la lettre, la plupart des Chimifles ont échoué, & conféquemment ont pris le parti de nier le fait. Moi-même, quoique perfuadé que la criftallifation de ce fel eft poffible, j'avoue que malgré les foins & les attentions, je n'ai jamais réufli avec l'efprit de Minderet, foit qu'il ait été préparé ou avec falkali volatil dégagé par l'alkali fixe, ou avég celui qui avoit été dégagé par la craie; à plus forte raifon avec l'alkali volatil cauftique ou for, dégagé par la chaux. On peut, ce me femble, préfumer que la difficulté d'ob- tenir des criftaux folides ou concrets de ce fel, dépend de deux caufes principales. 1.” L’acide acéteux contient dans fa mixtion intrinsèque beaucoup de principe aqueux; ce qui le rend bien plus foible que les autres acides. .: 2. Ha de plus, dans fa combinaifon primitive beaucoup de matière huileufe, qui affoiblit encore fon action. Cette manière d’être de l'acide acéteux, doit fans doute empêcher qu'il ne puiffe former une combinaifon forte & profonde avec la bafe alkaline : c'eft ce qui arrive à l'acide, même vitriolique, quand il eft dans l'état d'acide fulfureux;4 & c’eft auffi la raifon pourquoi l'évaporation au baïn de fable, quelque modérée que foit la chaleur, pour procurer le rappro- chement & la concentration de la liqueur, qui tient en diflolution les deux fels combinés, fait déméler diftinétement par lodorat fune & l’autre fubftance; c'eft-à-dire l'acide acéteux & l'alkali volatil, qui fe volatilifent à mefure que. Mém, 1775. F 42 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE l'évaporation continue à fe faire; de manière que toute Ja liqueur, avec les deux fels qu’elle contient, difparoïflent totalement en forme de vapeur, laquelle étant retenue par un chapiteau, ne laiffe aucune trace fenfible d’un fel fublimé & concret. : Tout ceci paroït confirmé par les obfervations fuivantes que j'ai faites & réitérées en travaillant fur l'efprit de Minderet, 1. Lorfque par le mélange fucceffif de l'efprit acéteux & de Falkali volatil, on eft parvenu à une faturation exacte & complète, ce que la faveur & les autres indices font recon- noître ; fi l'on diftille doucement la liqueur, il ne pafle d’abord qu'un fluide rapide , peu odorant & prefque infipide; la liqueur faline qui refte fe trouve rapprochée, & conferve bien les caractères de fon état neutre : fa faveur , quoique très- pénétrante , eft vraiment faline ; mais fi l'on remet cet efprit ainfi concentré dans une caplule découverte, & qu'on l'aban- donne à l’impreffion de l'air libre, pour procurer une évapo- ration infenfible, bientôt le mixte falin fouffre une vraie décompofition: l'alkali volatil fe fépare, s'échappe, & le réfidu prend une faveur décidément acide. Si, au contraire, on continue la diftillation, la liqueur faline concentrée pañle toute entière limpide, en confervant fans altération fon caraëtère bien neutre; mais abandonnée enfuite à l'action de l'air libre elle fe décompofe aufi & devient acide : tous ces effets ont lieu en traitant par les mêmes procédés lefprit de Minderet compolé , comme on le pratique quelquefois , avec lalkalÿ volatil fuor dégagé par la chaux. Ces faits apprennent, 1.° que la combinaifon entre les parties falines qui conftituent l'efprit de Minderet n’eft qu'im- parfaite & pour ainfi dire fuperficielle : 2.° que le moyen d’avoir lefprit de Minderet le meilleur & le plus efhcace, feroit fans doute de procéder par la diftillation, fur-tout. ayant foin de féparer la première liqueur qui eft prefque infipide ; car la dernière liqueur concentrée qui paife claire & limpide, quoique plus colorée, ne perdra point fon caraétère lin, pourvu qu'elle foit confervée dans un flacon bien DES S'CTEN CES. 4ÿ bouché, & ce nouvel elprit de Minderet fera fans doute très-fupérieur par fes vertus & fes propriétés médicinales: 3-° On doit en inférer, que fi l'efprit de Minderet ordinaire peut réellement fournir des criftaux ou un vrai fel ammoniacal acéteux concret, cet effet n'a lieu vraifemblablement que par le concours de quelque circonflance particulière, ou de ce que l’on appelle en Chimie, quelque tour de main, qui peut-être ne confifte qu’en une évaporation lente & infenfible d'un très-grand volume de cette liqueur faline bien faturée. On pourroit donc propofer encore en problème la for- mation d’un fel ammoniacal acéteux concret, plus parfait & par une voie plus füre, plus facile & plus courte. Pour réfoudre rigoureufement ce problème, il fa@t r.° n'employer que l'alkali volatil dégagé par l'alkali fixe, ou par la craie, comme le plus pur : 2° Il paroîtroit néceflaire que l'acide acéteux eût fa mixtion intrinsèque plus favorablement difpofée, ou ce qui revient au même, qu'il püt être approprié, pour lui faire contrater une union plus intime & plus forte avec la bafe alkaline ; & c’eft ici, je penfe, l'objet principal. Ce point de vue que fa théorie indique, préfente d’abord le vinaigre radical, comme l'acide acéteux le plus convenable au procédé que l’on cherche. I[ eft très-déflegmé, peut-être même privé d’une partie de cette eau principe /a) qui abonde dans la mixtion intrinsèque de l'acide acéteux commun. De plus, le principe acide y eft moins intimement lié à la portion du principe huileux qui l'adoucit, l'envelëppe & l'énerve dans fon état ordinaire; de forte qu'il ef capable alors de fe combiner aflez profondément pour former avec l'efprit-de- vin une mixtion éthérée. Voyons ce qu'il produira auffi par fon union plus exacte avec {a bafe alkaline. Sur lalkali volatil concret, dégagé par lalkali fixe, jai verfé peu-à-peu le vinaigre radical ; le mélange s’eft fait avec PQ 6 bee + (a) Ceci paroît confirmé par le fait aétuellement connu de la fublimation fous forme concrète de la pure fubftance faline du vinaigre radical, feule & fans mélange. F j 44 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE ROYALE eflervefcence; & pour obtenir le point de faturation, il à fallu une moindre quantité de cet acide : laliqueur, après la mixtion, eft reflée très-claire; elle fut mife dans un bocal de verre, couvert d’un papier percé de petits trous, & je l’expofai à une douce chaleur du bain de fable; l'évaporation fe fit infen- fiblement , l'odorat n'étoit frappé par aucun miafme d’alkali volatil, il ne déméloit qu'un foible acide qui s’exhaloit : {a liqueur portée fur la langue imprimoit une faveur affez vive & pénétrante; mais on reconnoiffoit fans peine que le fel qui produifoit cette fenfation étoit bien neutralifé. La liqueur évaporée à un peu plus de moitié reftoit encore très-claire & fans nul dépôt, il n’y avoit ni pellicule, ni aucune appa- rencek de criftaux; j'obfervai feulement un très-petit nuage blanchâtre, en forme de flocon tranfparent, qui nägeoit & refloit fufpendu : je crus devoir cefler alors la digeftion & l'évaporation, le bocal fut retiré du bain de fable & mis dans un lieu froid. Il n’eft pas inutile d’avertir que tout ce travail a été fait en hiver. Le lendemain, je trouvai toute la liqueur transformée en une maffe faline concrète : c’étoit un amas de petits criflaux bien diflinéts & difpofés en aiguilles. Quoique ce fel foit pur, on ne fauroit l'obtenir ni affez fec, ni aflez blanc, parce qu'il refte imbu & comme pénétré par une petite quantité d’une efpèce d’eau-mère vifqueufe & légèrem: nt colorée; & parce qu'en eflayant de le faire fécher à une chaleur fort douce, il ne tarde pas à fe reliquéfier, & continue enfuite à s’évaporer, la liqueur reftant toujours limpide. Affuré de ce double effet, j'ôtai le bocal du bain de fable & le portai dans un lieu froid; bientôt les mêmes criflaux aiguillés reparurent; en les tenant ainfi dans le bocal, couvert d’un papier double, ils ont confervé quelque temps leur forme, leur confiflance & leur couleur; mais comme le vaifleau n'étoit qu'imparfaitement bouché, & que je l'avois replacé dans mon laboratoire, alors échauffé par un poêle, ils fe remirent en liqueur : ce fel ammoniacal eft fort déliquefcent & encore plus fufble; femblable en ceci au DiENSHSNGUY EN CE s 45 fe marin à bafe calcaire, qui n’a pourtant pas le même degré de fufibilité; ces deux fels font vraiment incérés, c’eft-à-dire auffi fufibles que la cire, dénomination caradtériftique, que les anciens Chimiftes ont employéé pour certains fels, auxquels ils avoient communiqué ce grand degré de fufbilité. Mais de tous les fels doués de cette propriétés, celui-ci paroît lavoir davantage; il eft de plus volatil & foluble dans l'efprit-de-vin. Voilà fans doute un nouveau moyen d'obtenir un vrai fel ammoniacal acéteux concret; mais il n'étoit pas encore au pointque je le defiroïs: je voulois l'avoir plus concret, plus pur, c'eft-à-dire plus blanc; par conféquent débarraffé de cette petite portion d’eau-mère, qui le falit, le mouille, & contribue fans doute à le rendre plus déliquefcent & plus fufble ; tel en un mot qu'il put être confervé fec & folide auffi long-temps qu'on le voudroit, Je me flattai que j'y parviendrois par la voie de Ia fubli- mation; je crus devoir y procéder de plufieurs manières pour découvrir celle qui mériteroit la préférence. Le premier procédé fut le plus fimple, je pris deux gros d’alkali volatil concret très-pur, dégagé du fel ammoniac par l'alkali fixe : l'ayant faturé avec une once de vinaigre radical rectifié, ce mélange fut mis dans une cornue de verre à large col, & j'y adaptai un récipient. Je diftillai à la chaleur graduée du bain de fable; après qu'il eut paffé une bonne quantité de liqueur flegmatique prefque inodore, & que dans la cornue le refte de la liqueur faline très-rapprochée eut acquis une couleur plus foncée, je vis s'élever une vapeur blanchître, qui adhérant au col du vaifleau & s'y condenfant dans tout fon trajet la garnit par-tout d’une concrétion faline, blanche & difpofée en belles aiguilles. Il ne refta dans la cornue qu'une légère couche noirâtre. Mon objet dans le fecond procédé fut tout-à-la-fois de déflegmer & de concentrer encore le vinaigre radical, de débarraffer & d’ifoler, autant qu'il feroit poflible, le principe acide, & dé lui faire faifir en cet état le plus favorable l’alkali 46 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE volatil, au moment même qu'il féroit dégagé pur & fec du {el ammoniac. Pour remplir ces vues, je réunis trois matières u’il fuffira de nommer, pour que les Chimiftes jugent d’abord comment elles doivent réagir réciproquement les unes fur les autres. Je mis dans une cornue de verre à large cof, comme dans l'expérience précédente, demi-once de felammoniac ordinaire, demi-once de craie pure, tous deux en poudre fine, bien defféchés auparavant au feu ,‘enfuite triturés. Y ayant verfé demi-once de vinaigre radical redifié, & le récipient ayant été adapté & luté, la diftillation fut faite au bain de fable, en ménageant & graduant le feu : le peu de liqueur qui paffa d’abord fut fuivi, après avoir augmenté le feu, de vapeurs blanches, qui fe condenfant comme dans l'expérience précé- dente , formèrent promptement fur la paroi interne du col de la cornue plufieurs couches de beaux criflaux aiguillés , concrets, blancs, & d’autant plus purs qu'ils font produits par fublimation ; les autres matières moins pures & étrangères, reflant engagées dans le caput mortuum de la cornue : cette opération eft courte, facile, füre; je l'ai même perfectionnée par une addition avantageufe faite à l'appareil; c'eft-à-dire, en interpofant une alonge de verre entre la cornue & le récipient : alors le fel ammoniacal acéteux concret pafle en plus grande partie dans l'alonge, s'arrête & fe condenfe mieux fur fes parois moins expofées à l'impreffion d’une chaleur vive; on peut d’ailleurs en extraire, & le détacher plus aifément. Ce dernier procédé m'a paru préférable, à tous égards, en le comparant au premier dont j'ai d'abord parlé, & à plufieurs autres, que j'ai tentésen variant les matières & les proportions ; car le fuccès de ces derniers n'a été que très-incomplet, ou abfolument nul. Il feroit donc inutile de les détailler ici /b). (b) Je ne crois pourtant pas hors | les répéter, ils contribueront auffr de propos d’inférer dans une note le | à juftifier la fupériorité du procédé précis de ces divers procédés : en | auquel j'ai cru devoir donner la pré- évitant à ceux qui pourroient peut- | férence. J être les imaginer la peine inutile de 1.° Le mélange de 6 gros de craie, DIE SMSNCHMIE. NICE. S. 47 Le fel ammoniacal concret shumecte à l'air ; mais comme il n’a pas, à beaucoup près, un aufli grand degré de fufibilité que celui que lon peut obtenir par la fimple criflallifation , il ne faut pour le conferver fec, que le tenir renfermé dans un flacon de verre bien bouché; fa faveur vive & pénétrante, fa volatilité, fa ténuité autorilent à préfumer, qu'étant employé & appliqué, foit comme menftrue ou diflolvant dans certaines opérations, foit comme médicament pour opérer certains effets dans l'économie animale, il doit être doué de propriétés que nul autre mixte falin ne fauroit peut-être pofféder au même degré. | Je terminerai ce premier article, en faifant comhoître un nouveau moyen de compofer fur le champ le même fel ammo= niacal ; il ne s’agit que de rapprocher & d’aboucher les goulots des deux flacons de verre qui contiennent, Fun la liqueur bien faturée de l'efprit volatil de fel ammoniac, dégagé par Valkali fixe, ou par la chaux ; l'autre le vinaigre radical : les vapeurs qui s’échappent fans cefle de ces liqueurs falines, lorfqu'elles font ifolées & éloignées l'une de Fautre, & qui ne font point alors vifibles, le deviennent au moment même de leur conta& , fous forme d’un nuage blanchâtre, rélultant de la combiriaifow inftantanée des deux fels ; on connoifloit déjà une fembla le combinaifon des vapeurs rapprochées de Jalkali volatil, & des acides nitreux & marins : on ne connoif- foit point encore ce même phénomène relatif à l'acide acéteux ; mais ce fait ne peut être mis qu’au rang des fimples curiofités chimiques, & ne paroït fufceptible d'aucun autre ufage. de 2 gros de fel ammoniac, & de 2, 3.° Ayant faturé 2 gros d’alkali gros de vinaigre radical, a-fourni tés- | concret avec le vinaigre diftillé, & peu de vrais criftaux de felammoniacal | cette liqueur faline neutralifée ayant acéteux ; l’alkali volatil concret les | été mélée avec une once de craie, la amafqués ; & s'eft fublimé aflez abon- | diftillation ménagée en graduant le damment. feu, & en lui donnant à la fin plus -2.° Le mélange d’une once de craie, | d’intenfité , n’a fourni qu’une liqueur de 2 cros d alkali volatil concret & de | fortement empyreumatique , & pas le demi-once de vinaigre radical, n’a | moindre veftise de fel concret, point fourni de [el ammoniacal acéteux concret. 48 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE | | CRDE DS 18 Sur le Sel ammoniacal tartareux. Les premières combinaifons de l'acide tartareux avec des bafes alkalines, ont d’abord été faites avec les alkalis fixes: l'emploi utile & fréquent de ces différens fels dans la Méde- cine, a fixé fur eux toute l'attention. Parmi les Chimiftes, il ny a que quelques Modernes qui aient parlé de la combi- naifon de l'acide tartareux avec f'alkali volatil; mais ce qu'ils en difent ne faifant connoître ce {el ammoniacal que d’une manière trop générale & imparfaite , il ma paru; 1°” que ce mixte falif confidéré comme médicament, n'étoit pas préfenté auffi-bien qu'il devoit l'être relativement à l'efficacité qu'il pourroit avoir dans plufieurs circonftances; 2.° que nul Chimifte ne donnoit un procédé bien exaét pour le préparer : j'ai donc cru que cette opération & fes réfultats méritoient de nouveaux détails; on va voir qu'ils offrent des particu- larités remarquables. Juncker, dans fa Table fur le Tartre, fe borne à dire ce qui fuit: Zurtarus cum alcalibus volatilibus remixtus coït in fguram criflallinam oblongam a nitri figur& parum abludentem. Il ajoute : Zartarus per eminentem aciditatems.fohit à adfumit infignem copiam alcali volatilis © fpiritum falis ammoniaci, fine notabili feceffione terrcflris fubflantiæ. Pott, dans fa Differtation qui a pour titre : Hifforia parti- cularis corporum folutionis, s'exprime ainfi : Spiritus urinofi tartarum crudum folvunt , coloreque exinde tinguntur rubicundo : fed cum criflallis tartari concrefcunt in [al criflallinum , fubama- run , falfum, facile folubile. L'auteur du nouveau Diétionnaire de Chimie, dans l'énu- mération qu’il fait des différens fels neutres, parle de celui-ci comme d'un mixte falin encore très-peu connu. En dernier lieu, l'auteur d’un Ouvrage, qui a pour titre: Latrodudtion à l'étude des corps naturels, tirés du regne végétal (c) , RS (© Par M. Bucquet. Paris, 1773, 1 dans DES SC PE N'C' ES 49 däns un article où la combinaifon de la crême de tartre aux fels alkalis eft examinée, donne ainfi le procédé du fel ammo- niacal tartareux. . : «Ce fel, dit-il, fe fait à peu-près de la même manière que le fel de Seignette. On met cinq onces de crème de tartre dans une livre d’eau bouillante; on jette dans cette diflolution de l'alkali volatil concret, jufqu'au point de faturation; il fe fait une vive effervefcence à chaque fois qu'on ajoute de J'alkali volatil, & ïl fe diffipe une grande partie de ce fel en vapeurs; on peut en retenir beaucoup, fi on a la précau- tion de faire cette faturation dans un matras dont le col foit étroit; la liqueur faturée étant filtrée, on la fait évaporer à une douce chaleur, & on obtient par le refroidiffement des criftaux qui ont une figure affez régulière ; ils forment des yramides rhomboïdales affez femblables aux beaux criftaux de fel de Glauber , mais cependant plus liffes ; leur faveur , qui eff fraîche & un peu*amère, n’imite pas mal celle du nitre. Is perdent avec le temps un peu de leur eau de criflal- lifation, & s'efeurifient à l'air. » Voilà, je crois, le feul procédé détaillé qui ait encore été donné pour compofer le {el ammoniacal taftareux ; mais tout intéreflant qu'il foit par fa nouveauté, il me paroît défettueux fur un point effentiel. En eflet, on y prefcrit de projeter dans une livre d’eau bouillante qui tient en diflolution cinq onces de crême de tartre, l'alkali volatil concret. Or ïl arrive néceflairement que lalkali volatil, dès qu'il ef en contact avec l’eau bouillante, fouffre à caufe de fa grande mobilité une expanfion & une diflipation qui le fait échapper & évaporer en grande partie, avant qu'il puifle être faifr & arrêté par l'acide tartareux ; l’auteur en convient. De plus, il arrive dans cette combinaïfon quelques phénomènes qui n’ont pas été obfervés, & dont je vais parler en détaillant mon procédé, qui me paroît plus exat & préférable, & que j’avois exécuté bien avant que l'ouvrage que je viens de citer, eût paru. J'ai pris trois onces d’alkali volatil, dégagé du fel ammoniac par l'alkali fixe ; quoiqu'il fût en liqueur, il étoit aufi faturé Mén. 1775. G Tome 11, Pr 202: so MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE qu'il pouvoit l'être; car dans le fond du flacon, d’où je l'avois tiré, il y avoit une bonne quantité du même alkali volatif concret; pour l’étendre & l'afloiblir, j y ai mêlé pareille quantité d'eau diflillée. Dans cet état, je l'ai verfé à plufieurs reprifes, & en laiffant des intervalles fufffans fur la poudre bien fine de crème de tartre étendue dans une large capfule de verre; à chaque affufon , il s’eft fait une vive effervefcence, & s’eft développé beaucoup de bulles d'air; les vapeurs qui s’éle- voient alors n’ont jamais eu d’odeur fenfible d’alkali volatil: lorfque la faturation a été achevée, ce que j'ai conflaté par les effais ordinaires, il s’eft trouvé, que deux onces d’alkali volatil ont fuffi pour bien neutralifer les trois onces de crème de tartre. Cette quantité de fel neutralifé eft devenue affez foluble pour refler difloute à froid dans quatre onces de liqueur ; j'ai fait digérer à une douce chaleur, après avoir ajouté une nouvelle quantité d'eau diflillée. Voici le détail de quelques phénomènes remarquables. H eft refté au fond de la capfule un peu de crême de tartre qui n'étoit pas difloute; après avoir décanté la liqueur faturée, j'ai verfé fur le réfidu tartareux une nouvelle quantité d'alkali volatil, il ne s’eft point excité d'effervefcence , il n’a point paru de bulles d'air ; l'alkali volatil qui fe difhpoit, frappoit vivement l’odorat; la chaleur n’a pas mieux déterminé la difolution ni la mixtion, l'alkali volatil s'eft entièrement échappé : en un mot, il ne s’eft fait ici nulle combinaifon ; ayant filtré la liqueur pour avoir féparément ce réfidu tarta- reux & le mieux examiner, il me parut être dans un état fingulier : il pefoit environ un gros, & je le foumis aux épreuves fuivantes: ; Sa faveur acide n'étoit prefque plus fenfible. L'alkali fixe étendu dans l'eau n’a produit avec lui qu'une très - foible effervefcence, & n'en a diflout qu’une portion même à l'aide de la chaleur. L’efprit de vitriol y a excité une affez vive effervefcence, & l'a diflout en partie ; il ne s'eft dégagé nulle vapeur fenfible ; D DES IS IC TEEN CEE, St ‘Ja portion difloute étoit blanche ou laiteufe ; peu de temps après la liqueur s'eft éclaircie, en laiffant dépofer un fédiment blanc aflez abondant: enfin, le réfidu taftareux expofé fur un charbon ardent s’eft brûlé, plus foiblement pourtant que la crème de tartre ordinaire, & a répandu à peu-près la même vapeur odorante. On peut, ce me femble, inférer de ces expériences réunies, que l'altération de ce réfidu tartareux confifte en ce que ayant été dépouillé de l'acide le plus fubtil, la mafle reftée eft devenue plus terreufe, moins faline, par conféquent moins foluble , mais encore mêlée avec fon principe hutleux. Je reviens à l'examen de la première liqueur filtrée, qui tenoit en diffolution le tartre ammoniacal neutralilé, je l'ai fait évaporer doucement au bain de fable; quoique le degré de chaleur fût très-modéré, les vapeurs qui s’élevoient avoient une forte odeur d’alkali volatil, ce qui pouvoit dépendre de ce qu'il y en avoit de furabondant ; ou peut-être, ce que je trouve plus conforme à une remarque dont je vais parler, ce fel ammoniacal tartareux eft-il fufceptible de fe décompofer dans quelques-unes de fes parties, quand il eft diflout dans le fluide aqueux , &lorfqu'il refte ainfi foumis à l’action continuée du mouvement igné. En effet, la liqueur ayant été rapprochée jufqu’à l'apparition d’une pellicule faline, & mife alors dans un lieu frais, elle a fourni une bonne quantité de beaux criftaux bien blancs, affez femblables à ceux du fel de Seignette; mais il s'eft précipité en même temps un peu de crême de tartre ; pour la féparer, j'ai refiltré la liqueur furnageante, qui ayant été de nouveau évaporée, a fourni d’autres criftaux, en laiffant encore précipiter une petite portion de crème de tartre. Dans tous ces précipités tartareux, j'ai obfervé les mêmes altéra- tions; continuant ainfi à procéder avec les mêmes réfultats’, les derniers criftaux que j'ai obtenus étoient un peu colorés ; je les ai purifiés, & enfin il m’eft refté une efpèce d'eau-mère colorée, qui contenoit encore la crême de tartre combinée avec une terre abforbante. J'ai cru qu'il convenoïit de procéder à la compofition du G ij s2 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE même fel ammoniacal, en employant au lieu de l'alkali volatif précédent, celui que fon obtient fluor, en le dégageant du {el ammoniac par la chaux vive. Cette liqueur alkaline dont je me fuis fervi étoit très-forte, & je ne l'ai point affoiblie ; j'ai obfervé d’abord les mêmes proportions que dans Fautre procédé; c'eft-à-dire, que fur trois onces de crême de tartre en poudre fubtile, j'ai verfé peu-à-peu trois onces d’alkali volatil eauflique. Quoiqu'il n'y ait point eu d’eflervefcence, la crême de tartre s'eft bien difloute : cependant aux trois onces de la liqueur alkaline , jai cru devoir en.ajouter encore deux, parce qu'il reftoit plus de crème de tartre non difloute que dans l'opération précédente ; pendant la diffolution, ïl ne s’eft point élevé de vapeur d’alkali volatil fenfible à lodorat, & il eft refté, comme auparavant une portion de crème de tartre, même un peu plus confidérable, fur laquelle la liqueur diflolvante, quoique plus abondante & animée par la chaleur communiquée, na plus eu d'action. Dès que l'aikali volatil eft bien faturé, ce point jufte & précis de la faturation eft marqué & très-facile à reconnoitre par la diflipation qui arrive alors de lalkali volatil, dont l'odorat eft vivement frappé, & qui continue à s'échapper en laiflant abfolument intaét le réfidu tartareux, que je trouve altéré de la même manière que dans l'opération précédente, après lavoir foumis aux pareilles épreuves. La liqueur filmée & évaporée m'a donné des criflaux femblables, il m'a paru feulement qu'ils étoient un peu plus ternes , & j'ai reconnu qu'en répétant l'évaporation pour continuer la criftallifation , quelques portions de ce {el neutre fouffroient aufli une décompofition , parce qu'il s’échappoit un peu d’alkali volatik, & qu'il fe précipitoit une petite quantité de crème de tartre. De ces deux procédés, qui me donnent également le même fel ammoniacal tartareux, bien neutralifé & bien pur, le premier me paroît préférable, parce que, en général, la bafe alkaline volatile, dégagée par l'alkali fixe, fe combine mieux. PNEUS SNCAQNE NU CE Se s3 Ayant fait diffoudre dans l'eau diftillée une portion de ce fel bien neutralifé , pour le conferver aïinfi en liqueur; je remarquai : 1.° Qu'en fe diffolvant il rendoit l’eau très-louche, à caufe d'une petite quantité de crême de tartre altérée & terreufe qu’il laifloit échapper , en fouffrant une forte d’alté- ration ou de décompofition. 2.° La diflolution , filtrée & confervée dans un flacon bien bouché, a paru, au bout de ” quelque temps, fujette à une autre forte d’altération; il s'eft formé à la furface une pellicule d’une vraie moififlure, toute pareille à celle qui fe fait fur l'eau , qui tient en diffolution de fel gommeux de Lefebvre, réfultant, comme l’on fait, de la combinaifon de la crème de tartre avec le borax. Tout cela prouve que, dans ce fel neutre , l'union des deux fubf- tances n'eft pas fort intime, & qu'il ne peut être bien confervé qu'en criftaux. Il feroit à defirer que ce fel ammoniacal, ainfr préparé, füt employé comme médicament ; car , en confidérant les principes, qui entrent dans fa mixtion, on eft en droit de préfumer qu'il pourroit avoir beaucoup d'efficacité dans des cas où il s'agiroit de faire ufage d'un atténuant, d’un incifif & d’un fondant falin, qui réunifie dans fon aétion la pénétration & la douceur : bien fupérieur, fans doute, par ce double avantage, au fel ammoniacal ordinaire, & fur-tout aux autres fels neutrétartareux , qui ont pour bafe un alkali fixe. SALON Du Sel annnoniacal nitreux, La compofitign de ce fel ammeniacal eft déjà connue : on lobtient , aŸéc la plus grande facilité, en beaux criflaux aiguillés, purs & brillans; mais on n’a pas parlé d’un phéno- mène curieux que ces criflaux préfentent, & que je vais faire connoître. Le favant Borrichius, dans un de fes Ouvrages qui a pour titre: De ortu à progreffa Chemiæ , rapporte , qu'ayant fait diffoudre, à plufieurs reprifes, à grande eau & dans un ample s4 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE vaifleau de verre , du fel ammoniac ordinaire pour lavoir bien pur, il en avoit obtenu , après plufieurs criftallifations, de longs criflaux, figurés en filets à deux tranchans; il ajoute, comme une chofe unique & particulière aux criflaux de ce {el, qu'ils pouvoient fe plier & replier, comme on vouloit, en cédant, par une forte de duétilité, aux diverfes inflexions qu'on leur donnoit. J'ai remarqué, 1.° que pour avoir de ce fef de Borrichius, il n’eft pas néceffaire de difloudre & de criftallifer plufieurs fois ; les premiers criftaux ont la même propriété : 2.° le fel ammoniac ordinaire n'offre pas feul cette fingularité , ainfr que Borrichius & ceux qui, après lui, ont rapporté ce fait le difent; car, en examinant les criftaux aiguillés du nitre ammoniacal, je leur ais trouvé la même forte de duétilité ; effet qui paroïît dû principalement à la bafe alkaline pareille dans lun & l’autre fel. Il faut pourtant que l'acide nitreux y contribue aufli, puifque les autres fels ammoniacaux n’ont pas la même propriété. SRE EN Sur le Sel Arfénico-ammoniacal. M. Macquer ayant fait connoître fon fel neutre arfénical, réfultant de la décompofition du nitre ordinaire ou du nitre quadrangulaire par l'arfenic, qui chaffe l'acide nifreux & sy fubftitue en fe combinant également bien avec chacune de ces deux bales, a voulu compofer auffi un femblable fel neutre arfenico-ammoniacal, en décompofant, par le même intermède de l'arfenic, le fel ammoniac ordinaire; mais ce procédé ne lui ayant pas réufli, parce que larfenic ga pas la même action pour chaffer l'acide marin des bafes "alkaiines où il eft engagé, qu'il en a pour déranger & chafler l'acide nitreux; il eft parvenu à fon but en décompofant le nitre ammoniacal par l'arfenic, qui, après avoir chaffé l'acide de fa bafe, s’en empare, & forme ainfi un fel arfenico-ammoniacal tout auffi bien neutralifé que fon premier fel à bafe d'alkali fixe. M. Macquer fatisfait d’être ainft parvenu à fon“but, malgré les nm Hs0/$1@1E N,C ES 55 difficultés accidentelles qu’il a trouvées & qu'il a fu vaincre, s'en eft tenu à fon procédé, qui, felon toute apparence, eft le meilleur à caufe de la parfaite faturation qui en réfulte ; mais il n'a point parlé de la combinailon par la voie humide de l'arfenic avec l’alkali volatil: il entroit donc dans l’ordre de mes recherches d’eflayer cette nouvelle combinaifon. Je mis une once d’arfenic en poudre dans un vaiffleau de verre à long col, y ayant verfé d'abord deux onces d’alkali volatil en liqueur très-fort, bien faturé & dégagé par l'alkali fixe; les deux matières, dans l'inftant du mélange, ne for- mèrent qu'une mafle compaéte & aflez folide. J'ajoutai fur le champ deux autres onces d’alkali volatil, & le vaifleau ainfi chargé, fut placé fur un bain de fable ayant le degré de chaleur capable de faire bouillir la liqueur diflolvante ; peu-à-peu le premier magma fe fondit, & il fallut entretenir plus d’une heure la liqueur bouillante pour que la diflolution füt complète. Cette diffolution étoit tellement faturée, que dès qu'elle fut un peu refroidie, elle ne forma plus qu’une maffe homo- gène; je l’étendis dans une bonne quantité d'eau difillée, pour la redifloudre à l'aide d’une nouvelle chaleur, ce qui fe fit fans peine & promptement : alors la liqueur fut filtrée au travers du papier, elle pafia fort claire, mais légèrement colorée, & ne laifla pas fur le filtre de réfidu fenfible; je la fis évaporer dans une capfule à une très-douce chaleur, il parut fur la furface une pellicule faline, & ïl s’'attacha aux paroïs du vaifleau une grande quantité de petits criftaux. En réitérant les mêmes opérations, tout le fel arfenico-ammo- niacal contenu dans la liqueur s'eft ainfi criftallifé; plufieurs des criflaux m'ont paru à peu-près cubiques, d’autres ne formoient qu'une pellicule ou couche faline afflez folide refultant d'un amas de très-petits grains réunis: le plus grand nombre avoit une forme abfolument globuleufe , leur couleur étoit grifâtre & comme brillantée. Je me fuis afluré par l'expérience, que fi la liqueur alkaline n'eft pas auffi forte & aufli faturée qu'il eft poffible, comme celle dont je me 56 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fuis fervi, la diflolution fe fait très-mal ; elle n’a même prefque as lieu s'il y a un peu plus de flegme. Le réfultat de cette première opération me nee à examiner fi j'obtiendrois une pareille combinaifon en em- ployant l'alkali cauflique ou for; c'eft-à-dire, celui qui eft dégagé du fel ammoniac par l’intermède de la chaux vive. Je fis le mélange en mêmes proportions que ci-devant de larfenic & de cet alkali volatil cauftique, très-fort & très- chargé : dans l'inflant du mélange, & pour ainfi dire au premier contact de ces deux matières, il le forma une maffe ou concrétion fort dure & adhérente au fond du vaiffeau de verre: mais lorfqu’une portion de la liqueur qui furnageoit commença à être échauflée par la chaleur du bain de fable où le vaiffeau avoit été placé; bientôt la concrétion adhérente aux parois du verre s'en détacha, & la diffolution entière fe fit peu-à-peu & dans un efpace de temps moindre, à ce qu'il me parut, que dans l'expérience précédente. La liqueur ayant été enfuite refroidie ne fe condenfa pas comme la première en une efpèce d’ofa ou de magma falin; néanmoins je l'étendis avec l'eau diftillée & la filtrai, elle étoit colorée de même, & fournit de femblables criflaux. Je crus qu'il convenoit d'examiner encore quelle ation auroit fur le régule d’arfenic, l'alkali volatil employé pareiïl- lement en liqueur, où par la voie humide. Je me fervis de celui qui avoit été dégagé du fel ammoniac par Falkali fixe, & dont j'avois déjà fait ufage pour difloudre les fleurs ou la chaux d’arfenic: la diflolution eut lieu, mais elle fe fit plus difficilement, il fallut une plus grande quantité du diflol- vant; & quoique lébullition fût continuée bien plus long- temps pour opérer cette diffolution , elle ne fut pas complète à beaucoup près, car ïl refta beaucoup de matière noirâtre que la liqueur alkaline n’avoit point attaquée; c'étoit encore une portion du régule d’arfenic, dont la couleur paroiïfloit feulement un peu plus foncée: d’ailleurs, cette diffolation filtrée & évaporée, préfenta abfolument les mêmes phéno- mènes , relativement à la criftallifation. En DES SCENCESs. 57 En général, dans toutes ces diflolutions je n'ai remarqué ni effervefcence fenfible, ni dégagement de bulles d’air dépen- dantes de la pénétration & de la réaction réciproques des matières, Ces différentes liqueurs alkalines chargées de fa matière qu'elles tiennent en diflolution, tant de la chaux que du régule d’arfenic, étant confervées dans des facons de verre, dépofent fur tout le tour des parois de très-jolis criflaux réunis en forme de végétations ou de petits arbuftes, Je les conferve en cet état & ils s'y maintiennent. $ V. Sur le Borax ammoniacal. M. Baron, de cette Académie, découvrit que le fe fédatif traité à grand feu dans des vaifleaux fermés avec le fel ammoniac, le décompofoit, non en chaflant l'alkali volatil, mais plutôt l'acide marin; phénomène auquel il ne s'attendoit pas. Îl en condut que le {el fédatif agiflant ici comme un acide d’une force & d’une énergie fupérieures à celle de l'acide marin , enlevoit celui-ci de fa bafe : qu'en s’y fubflituant il donnoit à cette bafe des entraves, & formoit avec elle un vrai borax ammoniacal. Il acheva de s’en convaincre, en obfervant que Falkali volatil en liqueur fe combinoit avec lui. M. Baron fe borne à énoncer cette dernière expérience tout aufli fimplement & auffi fuccinétement que je le fais ici. Il n'avoit en effet beloin alors que d'indiquer très-fom- mairement ce fait, & il eft vraifemblable que s'il eût pu continuer fes travaux, il eût donné fur ce nouvel objet des détails qu’il fait defirer. Laïflant donc à ce favant Chimifte tout le mérite de fa découverte, Je ne prétends ici qu'y ajouter un fupplément nécefaire. Je mis dans un vaiffleau de verre une once de fel fédatif criftallifé à la manière ordinaire ; Jy verfai peu-à-peu un mélange de deux onces d’alkali volatil très-fort, en liqueur, dégagé du fel ammoniac par l'alkali fixe, & de deux onces Mém, 7r PAL H 58 Mémoires D£ L'ACADÉMIE ROYALE d’eau diftillée. J'avois plongé dans le vaiffeau un petit ther- momètre; pendant que la combinaifon des deux fels fe faifoit avec une vive effervefcence, la liqueur du thermo- mètre defcendit à fix degrés au-deflous de celui où ïl étoit auparavant; ce terme étoit dix degrés au-deflus de zéro. La diflolütion ayant reflé quelque temps expofée à la chaleur d'un bain de fable, fut filtrée: elle paffa très-claire, d’une couleur légèrement ambrée. J'en obtins, à ka faveur d’une évaporation lente & répétée, des criftaux purs. En les faifant fécher apparemment un peu trop ils devinrent d’un blanc mat, parce qu'ils perdent facilement Feau de leur criftallifa- tion : dans cet état ils étoient trop confus pour pouvoir bien obferver leur forme & leur figure ; cela m’engagea à répéter l'expérience, & afin de déterminer en même-temps d’une manière plus précife les quantités néceffaires & refpeétives des deux matières pour obtenir le point jufte de leur fatu- ration réciproque, je crus devoir employer ici pour plus d’exactitude Valkali volatil concret; j'en fis difloudre deux gros dans trois onces d’eau diflillée; j'y projetai à différentes fois, & tant que ces projections répétées excitèrent de l'effervefcence, le même fel fédatif criftallifé; ïl en fallut trois gros : cette diflolution faite à froid & avec une eflervefcence tout aufli vive que la précédente, fit encore defceridre la liqueur du thermomètre de fix degrés. Les trois onces d’eau diftillée ont fuffi pour tenir en diffolution complète les deux fels bien combinés : cette liqueur lentement évaporée a donné par le refroidiflement de petits criftaux bien formés, qui après avoir été égouttés avec précaution fur le papier gris m'ont paru reffemblans à ceux du borax. Je vais ajouter quelques remarques effentielles par rapport à l’effervefcence obfervée dans le mélange du fel fédatif & de l'alkali volatil Comme elle fut vive & forte, je foupçonnai qu'elle pourroit bien dépendre d’une petite portion d’acide vitriolique, qui refte adhérent aux criflaux de fel fédatif, quand ils font dégagés de leur bafe par cet acide, ce qui paroït confirmé par la faveur acidule & légèrement acerbe DES SctENCcEs. 59 que ces criftaux impriment fur a langue; je réduifis donc ce même fel fédatif criftallifé à une plus grande pureté & fimplicité, en le recrifiallifant après lavoir vitrifié dans une cornue de verre, & rediflout enfüuite dans l'eau diftillée. Ce nouveau fel fédatif, projeté fur le même alkali volatil, y fut diflout avec un mouvement fenfible & apparent, mais beaucoup moindre que dans l'expérience précédente. Enfin, ayant foumis à la même combinaifon & par le même procédé , le fel fédatif fublimé » il ne parut d’abord rélulter du mélange, nul mouvement apparent : cependant en y regardant de très-près, & en interpofant le vaiffeau de vérre entre le jour direct & l'œil, j'entrevis dans Ja liqueur un très-léser frémiflement , qui eft une vraie effkrvefcence ; ce qui me prouva : 1. Que fi ce {el fdatif pur , produit réellement à fa manière d’un acide mafqué ou enveloppé, une léyère effer- vefcence en fe combinant avec l'alkali volatil ; l'autre eAer- vefcence, vive & rapide, qui réfulte de l'union du même alkali avec le {el fédatif, criflallifé par la voie ordinaire & non encore purifié , n'eft dûe, comme je l'avois foup- sonné, qu'à l& portion de l'acide vitriolique encore adhérent aux criflaux du fel fédatif qui n'en ont pas été dépouillés. 2.° Le fel fédatif ordinaire criflallié , quoiqu'il ait enfuite été vitrifié, rediflout & rétabli en criflaux , paroît avoir retenu encore une petite portion de l'acide qui l'a d'abord féparé de fa bafe; car il produit, par fon mélange avec l'alkali volatil, une eflervefcence plus fenfible que ne le fait le {el fédatif fublimé. 3.° Il eft donc évident que le {el fédatif fublimé eft le plus pur de tous : peut-être même , pour lui donner le dernier degré de pureté, feroit-il à propos de le vitrifier aufli dans une cornue de verre, le rediffoudre enfüite dans l’eau diftillée & le crifiallifer. J1 faut par conféquent employer , toujours préférablement aux deux autres, le {el fédatif fublimé, quand On veut examiner & déterminer rigoureufement certains H ÿ 6do MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE effets que ce fel pourroit être capable de produire par fui- même dans plufieurs combinaifons. Le borax ammoniacal, préparé, comme je viens de le dire, avec l'aikali volatil, dégagé par Falkali fixe, m'a paru exiger que j'eflayaffle d'en compoler un autre avec l'alkali velatil, dégagé par la chaux vive, pour les comparer. Voici les réfultats de cette feconde opération. Sur du fel fédatif, retiré du borax, d’abord par criflalli- fation à la manière ordinaire , vitrifié: enfuite , redifflout & recriftallifé : pour avoir plus fimple & plus pur, j'ai verfé, peu-à-peu, lalkali volatil cauflique très-fort & très-faturé. Les proportions des matières ont été une partie de fel fédatif, & quatre parties de fa liqueur alkaline. 1.° L'action diflolvante de cette efpèce d’alkali a paru plus foible & plus lente. 2.° Quoiqu'il n’y ait pas eu la moindre effervefcence dans le temps du mélange & de a pénétration réciproques, ïl s'eft excité une chaleur affez vive; au lieu que l’effervefcence produite en compofant le premier borax ammoniacal, a été accompagnée d'un froid qui a fait defcendre la liqueur du thermomètre de fix degrés : cette différence eft très- remarquable. 3° Après le mélange, la liqueur eff reflée Jouche & même un peu trouble; j'ai cru devoir y ajouter une bonne quantité d’eau diflillée, elle eft devenue plus claire; mais il y paroifloit encore beaucoup de parcelles de fel fédatif qui n’étoient pas combinées : la chaleur tempérée du bain de fable a favorifé la diflolution & la rendue plus complète. Quoiqu'il ne fe füt point féparé ni précipité de terre, j'ai filtré la fiqueur qui, après une évaporation fufffante, a donné fans peine des criflaux purs & blancs plus petits que ceux du borax ordinaire, mais figurés de même: il n’y a donc pas de dif- férence fenfible entre les deux efpèces de fels ammoniacaux, après la réunion des matières qui les compofent. Le borax ammoniacal ne bourfouffe prefque pas fur un D'ESsS'erENnN ces Gr charbon embralé : il eft plus foluble que le borax à bafe d’alkali fixe. è Sa diffolution dans Peau diftillée verdit fur le champ le firop de violettes. lle ne produit fur la diffolution d'argent, comme le borax ordinaire, prefque nul eflet : c’eft-à-dire, que le mélange blanchit d’une manière à peine fenfible. ” Cette même diffolution de borax ammoniacal agit beau- coup plus fur la diflolution du mercure dans l'acide nitreux ; la liqueur devient très-louche & prend une couleur de girafol : mais la diflolution du borax à bafe d'alkali fixe produit ici un précipité beaucoup plus abondant & d’une teinte jaunâtre. Enfin, pour achever de reconnoitre les propriétés du borax ammoniacal, je voulus eflayer fr, dans le cas où fa combi- naifon avec l'acide concret du tartre auroit lieu, il en réful- teroit les mêmes effets finguliers qu'avec le borax ordinaire. Une partie du borax ammoniacal & deux parties de crême de tartre, que je projetai dans une‘petite quantité d’eau diftilée bouillante, y furent paifiblement & promptement difloutes, la crême de tartre confervant toute fon acidité; ces deux fels, par leur union réciproque, fe communiquent Yun l'autre un très-grand degré de folubilité; car la diflolution étant confervée froide, ne dépofe rien: en la rapprochant encore par l'évaporation, elle devient vifqueufe; cette vif cofité augmente de plus en plus; par le refroidiflement, elle prend fa confiftance d’une gomme très-pure & d’une tran£ parence admirable, alors ce fel gommeux reffemble au plus beau criflal; il n'eft pas à beaucoup près fi fufceptible de s’humedëter à l'air que celui de Lefebvre. Or en examinant ce nouveau mixte falin du côté des matières qui le compofent, le Chimifte y remarque plufieurs phénomènes curieux relativement aux effets que leur union, leur pénétration & leur combinaifon ont été capables d'opérer. En le confidérant fous un autre point de vue non moins intéreflant, le Médecin trouve ici une compofition faline, 62 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dont la grande falubrité, la fubtilité, l'acidité tempérée & amie de nos organes, & le caraétère ammoniacal femblent romettre un médicament d’une grande efficacité. Il feroit bien à defirer que les effais fouvent fuivis & multipliés pour découvrir les propriétés médicinales de cer- taines drogues fufpeétes & dangereufes, fuflent faits avec le même zèle & le même foin pour des remèdes qui, femblables à celui-ci ou à d’autres du même genre, font bien démontrés incapables de jamais nuire, & qui, par le fimple coup-d'œil, s'annoncent fr avantageufement pour enrichir la matière médicale, en même temps qu'ils étendroient fur elle le domaine de la Chimie d'une manière plus füre & plus recommandable, DES SCIENCES 63 nn nn OBSERVATIONS D'ESUMPNAT ER POUR SON OPPOSITION AVEC LE SOLEIL, DU 8 DÉCEMBRE 1775 : Faites à l'Objervatoire Royal, Par M. JEA u RAT. : 6 La le 23 Novembre, jufqu'au o Décembre de Lâ cette année 1775, il n’a ceflé de faire du brouillard, le 16 Déc & le ciel a conftamment été obfcurci. Le 9, le 10 & lerr 2775: Décembre, j'ai obfervé Jupiter à mon mural, connu fous le nom de Mural de M. Picard; & c'eft à ce mural de M. Picard, que j'ai comparé Jupiter pendant trois Jours de fuite avec Aldebaran & R du Taureau : Jupiter étoit entre les deux Étoiles, & prefque dans le milieu quant à la hauteur; de plus il n’y avoit que 28 heures 23 minutes de temps environ que Jupiter avoit été en oppofition avec le Soleil, lors de ma première obfervation; ainf Je regarde les obfer- vations que je donne ici, comme propres à en tirer le parti qu'on tire ordinairement de ces fortes d’obfervations. Le 12 Décembre, à 10 heures 6 minutes du foir, le ciel s'eft de nouveau obfcurci ; auffi ç’a été en vain que M. le Gentil & moi avons fait la tentative de l’obfervation de lémerfion d’« du Lion par la Lune, l’'émerfion n'ayant pu être vifible à Paris, puifqu’elle s'eft faite avant le lever de la Lune; mais ce dont M. le Gentil & moi pouvons répondre, c'eft qu'à 10 heures 6 minutes, « du Lion étoit encore éclipfé par la Lune. Le 23 Novembre, il y avoit deux immerfions de fatel- lites de Jupiter, lune du premier Satellite, & l'autre du 64 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE deuxième; celle du deuxième eft la feule que j'aie obfervée ; encore ai-je quelqu’incertitude fur la précifion de cette obfer- vation, le deuxième Satellite a été environ 3 minutes de temps à perdre entièrement fa lumière; dans la dernière minute, il a été d’une extrême petitefle ; il eft entré dans Jombre à la diftance de Jupiter, d'environ un fixième .du diamètre de Jupiter, & je lai entièrement perdu de vue à auh 45 30" temps vrai; c'efl-à-dire, 17 fecondes plus tard que felon les Tables de M. Wargentin, & 21 fecondes plus tôt que M. Mefler; car il a cobfervé, à l’obfervatoire de Îa Marine, hôtel de Clugny, cette immerfion à 11h 45’ 51" Voici préfentement les obfervations de Jupiter , dont ce Mémoire eft l'objet. Comme mon mural a différentes déviations dans les diffé rentes hauteurs, on aura les vrais paffages au Méridien, en ajoutant 3 fecondes aux paflages obfervés d’Aldebaran, ai",s aux paflages obfervés de Jupiter , & 20 fecondes à ceux de B du Taureau : or, afin de ne pas dénaturer les obfervations, je les donne ici fans aucune correction & telles qu'elles ont été faites. C’eft aufli par un milieu pris entre les diflances obfervées de Jupiter à chacune des deux belles Étoiles auxquelles il a été comparé, que j'en ai conclu les afcenfions droites & les déclinaïfons de Jupiter : après quoi j'en ai enfuite déduit les longitudes & les latitudes deman- dées ; c'eft donc de ces obfervations & de ces calculs que j'ai déduit les réfultats fuivans. | Le 8 Décembre 1775. L'oppofition de Jupiter avec le Soleil eft arrivée À 7h 48" s2" Temps vrai. À 7. 41. 19. Temps moyen, Jupiter avoit alors une longitude héliocentrique Obfervée dans l'Écliptique, de.............. 2° 16137 56" Déduite de l'obfervation pour l'orbite, de....... 2, 16. 37. 36: Jupiter D: ES DIU EN © E 6. 6; Jupiter avoit auffr, Latitude boréale géocentrique ObIErVEe, des s-eles, O1, 361010 Latitude héliocentrique déduite de l'obfervation, de... o. 29. 11. De plus, l'anomalie moyenne de Jupiter étoit, Selon les Tables de M. Cafini, de........... 8° ol $3 10° Selon les Tables de M. Wargentin, de...,..... BO- 47 etn Selon mes Tables publiées en 1766,de........ L'OMLS ENS Selon les Tables de M. Halley, de............ 8. 1. 3. 44 Dans ce cas l'erreur en longitude eft, Pour fes Tables de M. Caffini, de......,..:.... — 7 23" Pour les Tables de M. Wargentin, non compris Îles équations de M. Mayer , de... . sels ol so dos 00.120: Y compris les équations de M. Mayer, de.......... 2e UT: Pour mes Tables, publiées en 1766, de.......... + O0. 53e Pour les Tables de M. Halley, de..,....,....... — O0 31e L'erreur en latitude héliocentrique eft, Pour les Tables de M, Caffini, de... ..s...s.sese. — 0° 3. Pour les Tables de M. Wargentin, de..... ot) «fi + ©. 39. Pour.les Tables de M. Halley, de................ OR 8. Nota. On trouve / Mém. de l Acad, année 1766, page 100 ) la réunion de la totalité des oppofitions obfervées de Jupiter, & la détermination des erreurs des Tables de M. Cafini, ainfi que des miennes , qui ont été inférées par M. Bailly, dans fon Æfai fur la Théorie des Satellites de Jupiter. OBSERVATIONS de Jupiter pour [on oppofition avec le Soleil, du 8 Décembre 1775, faites à l'Obfervatoire royal, au mural de feu M. Picard. Le 9 Décembre, 12% 753 57" Midi vrai. Hauteurs, 11. 30. 17. Aldebaran. ....... Co O7 TAN O0 12. 8. 22. ç centré de Jupiter. ....... seinisle MOe 2000} za. 18. 57. B du Taureau........ or 11.06920138.:40; Différences des afcenfons droites, .. Mém, 1775. JOURS des OBSERV. 66 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 10 Décembre 1775. 124 14 36" Midi vrai. Hauteurs. 11. 26. 33. Aldebaran. ...............,... 74 17 20° 12. 4. 2. v centre de Jupiter... ..... Dee 63. 25. 20. 12. 15. 11. @ du Faureau....,.,,....,... +... 69. 38. 40. el : 9027 1° Différences des afcenfions droites, . . — 2. 48. 40. Le 11 Décembre, r2h 15° 14" Midi vrai. Haute 11. 22, 47. Aldebaran... .. . .. seras tee old it 57 T4 207 11. 59. 41. Centre de Jupiter........,..... 63. 24+ 40. 12. 11. 25. & du Taureau. ....,...,.,..... 69. 38. 40. d 4 [72 M2 : —- 18° 11 Différences des afcenfions droites. . . ? — 2. 57e 30° TE M PS|ASCENSION| DÉCLINAISON| LON GITUDE|LATITUDE vrai droite de géocentrique géocentrique desOBsERV.|de JUPITER.| Ju PITER.|de JUPITER.Ide JUPITER. Année 1775: Décembre. LI gran s4 6" |p5d 22! 12|B. 224 10/ 46” 21 164 28" 23” |A. od 35° 57” o11. 49. 7 |75. 13. 30 |B. 22. 10, 6 | 2. 16. 20, 15 |A. o. 35. 47 1fir, 4æ 8 |7s. 4. 40 |B. 22. 9. 26: | 2° 16 12. 61 |A. o, 35. 38 Pos1iTrion d'Aldebaran pour le 8 Décembre 1775. (Voyez Connoiff. des Temps, am. 1768, p. 230). J'ongitude,..... 2: PE io 0 a tr o'chau ti de Ets leie 2 NO MAUAO OS Latitude teste MAL Se de DODONON HET SET ELNCNE Afcenfon droite moyenne.....,....... ds 65. 46. 19,0. Afcenfion droite apparente. .....,.....,.. 65. 46. 29,0 Déclinalon MOYENNE Sete dis: leie e.=ie ie » Be 16.020120 Déclisaifon apparente... 4... .euseuee Be 16, 2 7,0 DES SCIENCES. 67 Pos1TIon de & du Taureau pour le 8 Décembre 1775. (Voyez Connoiff. des Temps, ann. 1761,p. 91). Longitude.......... RSR MR 20 120" 27. Latitude Une recE On Ho tue er ea EE Afcenfion droite moyenne................. 78. 12. ‘O: Afcenfon droite apparente................. #78. 12. To, Déclinaifon moyenne . ..... Aie He evil B. 28. 23. 29. Déclinaifon apparente, «.sssssssssse.eesve PB. 28, 23. 24. 20 Décemb, 1775: 68 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE NOUVELLES OBSERVATIONS PUR LES GRES CRISTALLISÉES, Faifant fuite du Mémoire fur les Grès, en général, &7 particulierement fur ceux de Fontainebleau. Par M. DE LASSONE. N décrivant les Grès criftallifés du rocher Saint-Germain, feul endroit de la forêt de Fontainebleau, où jufqu’à préfent ce phénomène a été obfervé; j'ai dit, qu’en général ces criflaux fe formoient fur les parois des cavités plus ou moins grandes, qui fe rencontrent dans l'épaifleur des blocs. de l'efpèce de grès propre à fournir ces criftallifations. J'ai ajouté dans mon Mémoire, que l'on trouvoit prefqué toujours ces cavités remplies d’un fable fin, fans tiaifon, & fenfiblement humide ; je m'en étois bien affuré. Un autre fait affez extraor- dinaire, qui m'avoit d’abord été confirmé par quelques-uns des Ouvriers employés à l'exploitation de ces grès, mais que je n'avois pu vérifier encore moi-même, malgré mes recher- ches multipliées, e’eft que parmi le fable de ces cavités, il y a quelquefois des criftaux totalement ifolés, & qui s’y font formés comme au milieu d’un fluide. Curieux d’obferver moi-même & de conflater ce fait important , que je n'étois contenté d'annoncer fans pouvoir encore le garantir, je dis l'année dernière aux Ouvriers attachés à ces carrières, que s'ils découvroient quelque nouvelle cavité un peu confidé- rable, en continuant à fendre les blocs, je leur recommandois fur-tout de ne pas en extraire le fable, afin que je fufle à portée de bien examiner tout ce qui sy rencontreroit ; j'ai pu cette année, pendant mon féjour à Fontainebleau, fatis- faire pleinement ma curiofité. On m'avoit réfervé une très- D EMANSNQUNE IN CE si 69 grande cavité découverte depuis peu au centre d'un gros bloc nouvellement partagé; parmi le fable dont elle étoit remplie, & que j'ai moi-même enlevé peu-à-peu avec la main, j'ai trouvé une grande quantité de très-beaux criflaux de grès parfaitement ifolés ; j'en imontrerai plufieurs à l'Académie : leur feule infpeétion fufhra pour faire juger, que chaque morceau s’eft criftallifé féparément au milieu du fable qui l'entouroit, & fans avoir contracté la moindre adhérence, ni entreux, ni avec la paroi de Îa cavité où ils étoient renfermés, quoique cette cavité füt elle-même toute tapiflée de criftaux. On remarque de plus, en rapprochant toutes les pièces, que la criflallifation commence toujours par la forme rhom- boïdale ; mais il eft affez rare que cette forme fe conferve bien régulièrement. Parmi les criftaux entièrement ifolés, que j'ai recueillis, il s'eft trouvé quelques rhombes d'une perfection furprenante; art auroit de la peine à rien faire de plus exaét. Dans les autres, qui le font moins, on obferve que deux, trois, & quelquefois quatre rhombes fe font, pour ainfidire, pénétrés & confondus, & que plufieurs autres ont commencé à s'y réunir. En général la plupart de ces derniers criftaux, dont je parle, offrent dans leurs formes refpe“tives, ou dans l'agrégation des rhombes qui les compofent, une forte de fimilitude frappante ou d’arrangement femblable, que lœil aperçoit diftinétement, mais qu'il eft difficile de bien décrire. Parmi les criftallifations purement quartzeufes ou fpathiques, on connoît déjà des criflaux à deux pointes bien régulières, & ui d’ailleurs n'offrant nulle trace, nulle empreinte ou nul indice d’adhérence préexiftente , paroiflent avoir été pleine- ment ifolés. Il eft donc aétuellement certain , que le même phénomène peut avoir lieu pour la criftallifation des grès, quoiqu’elle s'opère au milieu du fable. Ÿ J'ai déjà fait obferver que le fable employé par la Nature à la formation de tous ces criftaux pierreux, n'eft pas aufii pur que celui qui fert à former les grès ordinaires. Au coup 70 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE d'œil fimple, il paroït un peu limonneux ; effectivement il participe d’une fubftance fpathique ou crétacée très-fine & très-atténuée, que l'on peut en extraire par les acides, & qui fans doute a été fournie ici plus abondamment par le banc de craie placé moins profondément fous la couche fupérieure du fable & des grès, conformément à la defcription générale que j'ai faite dans mon Mémoire, de la pofition refpective de ces diverfes matières. L'action que paroiflent exercer l'une fur l'autre les molé- cules infiniment atténuées de ces deux fubftances, en s'uniflant, fe pénétrant, pour ainfi dire, & fe combinant par le concours de l'eau qui a fervi à les mieux divifer, les affiner & à les lier, doit être confidérée comme une des caufes principales & eflentielles qui ont déterminé la formation de tous ces rhombes que j'ai décrits; efpèce de fel neutre abfolument pierreux, car la matière fpathique pure, telle qu'elle exifte dans les criftaux dont la craie eft remplie, & la matière vitrefcible, qui fe démontre aufii dans toute fa pureté par cet, enduit vitreux & éclatant, dont j'ai parlé, & qui revêt eu forme de couverte certaines portions des grès, font évidem- ment deux principes aflez fubtilifés, affez affinés fans doute pour fe pénétrer, & pour concourir en fe combinant à former les criflallifations qui caraétérifent tous ces grès mélangés. Or de la mixtion plus ou moins intime, plus ou moins exacte, relativement aux proportions refpeétives de ces deux fubftances dans leurs mélanges, femble auffi dépendre le plus ou le moins de régularité dans la forme des criflaux, & le plus ou le moins de fineffe dans le grain de ces pierres. L'infpeétion & le rapprochement des différens morceaux que j'ai encore raflemblés cette année, confirment de plus en plus cette opinion. L Mais la forme rhomboïdale n’eft pas abfolument la feule qu'aflecte ce fable fpathique , lorfqu’en fe liant, il fe condenfe d’une manière régulière ; j'ai déjà fait remarquer que le toit eu la portion fupérieure des blocs des grès où l’on trouve D''EVSLISNGUTRE NN C'E! 5 FT plus profondément les criflaux rhomboïdaux , eft un amas de corps arrondis ou globuleux, de différente groffeur, qui reflemblent parfaitement à des flaïiagmites : ces concrétions lobuleufes peuvent être confidérées comme une forte de criflallifation d’une efpèce particulière ; la matière en eft en général plus groffière, & les grains fableux y font moins liés & plus apparens ; j'ai trouvé une aflez grande quantité de ce grès figuré en boules fableufes entièrement ifolées, & formées au milieu du fable mouvant où. elles font enfouies. J'en ai tiré pareillement des cavités remplies de fable, qui font dans l'épaiffeur des grands blocs de grès que lon partage ; ils y étoient auf ifolés comme les autres criflaux rhomboï- daux, parmi lefquels elles avoient été formées. Ce dernier fait prouve que ce n'eft point ici un amas, une agrégation de fragmens de grès fimplement roulés & arrondis par ce moyen accidentel; & de plus on n’obferve ces boules fableufes feules ou réunies en forme de ftalagmites, que dans l'endroit où le fable eft en partie fpathique & où fe forment les autres criftallifations rhomboïdales : il n’en exifle dans nul autre endroit de la forêt de Fontainebleau, où le fable eft plus pur. J'ajoute que dans divers lieux très-diflans de Fontaine- bleau, & où ne. a de grands amas de fable fpathique ou mélangé d’une efpèce de terre crétacée, on remarque beau- coup de ces boules fableufes de toute groffeur, feules ou liées entr’elles: c’eft donc ici une caufe naturelle qui détermine pareillement la forme particulière de ces fubftances pierreufes, Les bancs de grès qui s'étendent dans toute l'étendue de la forêt de Fontainebleau, fe propagent fort au loin, dans plufieurs autres lieux ; leur fuite & leurs direétions font connues en grande partie par les belles Cartes minéralogiques de M. Guettard. Le banc de craie, que j'ai déjà décrit comme fervant de bafe aux grès & au fable de la forêt de Fontaine- bleau, je l'ai pareillement obfervé par-tout où j'ai retrouvé les mêmes grès : or comme il paroît que dans quelques endroits ces deux fubftances, la fableufe & la crétacée, fe trouvent 72 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE plus confondues & plus mélangées, il doit réfulter de feux union & de leur pénétration réciproques une efpèce de grès fpathique, par conféquent difpofé à criflallifer auffi; on a donc pu préfumer d'avance que de nouvelles recherches ou quelque heureux hafard feroient découvrir dans plufieurs autres endroits, foit de la forêt de Fontainebleau, foit ailleurs, des grès criftallifés femblables à ceux du rocher Saint-Germain. On en eft actuellement affuré par une obfervation , que M. Bezout a faite en dernier lieu, qu'il a bien voulu me communiquer, & dont il me permet de faire ufage. Près de la ville de Nemours, il y a des grès qui doivent être regardés comme une continuation de ceux de Fontainebleau. M. Bezout en parcourant lés environs de cette ville, où ül réfidoit, remarqua plufieurs pierres ifolées & difperfées, qui lui parurent mériter un examen particulier ; après en avoir enlevé un enduit fale, terreux & jaunâtre, qui les recouvroit & les mafquoit, M. Bezout les reconnut pour un vrai grès criftallifé ; il eut la complaifance de m'en porter lui-même à Fontainebleau plufieurs morceaux, parmi lefquels il y en avoit de forme bien arrondie : ceux-ci font des boules fableufes, femblables à celles dont j'ai déjà parlé; mais elles en diflèrent en ce que leurs furfaces font toutes couvertes, & comme hériflées de petits criftaux pierreux, réguliers & uniformes, Les autres morceaux, de figure irrégulière, ne font auffi qu’un amas des mêmes criflaux plus gros; ils font tous en pyramides à trois faces : peut-être ces pyramides ne font-eiles que les portions angulaires des rhombes, qui ne fe démontrent au - dehors que de cette manière ; J'ai trouvé plufieurs morceaux de grès parmi ceux du rocher Saint-Germain, où la forme rhomboïdale n’eft en partie expri- mée à la furface de ces pierres que par un amas très-rapproché de ces pyramides à trois côtés, feule portion apparente des rhombes. Au refle, s'il exifle quelque différence réelle dans ces derniers criftaux des environs. de Nemours, elle pourroit bien DIETSHIONCNINEUN CE 73 bien ne dépendre que d’une plus ample proportion de matière fpathique ou crétacée combinée avec la fubftance vitrefcible ou fableufe, pour la formation de cette efpèce de grès mélangé; car ce grès fpathique de Nemours m'a paru faire avec l'efprit de nitre une effervefcence un peu plus marquée, & d’ailleurs cette criflallifation reflemble davantage à celle que lon obferve dans la craié pure qui fert de bafe aux bancs de grès & au fable. M. Bezout, en examinant plus particulièrement & en fouillant divers endroits du terrein où il fit d’abord fes pre- mières obfervations , trouva des blocs & même des bancs entiers de ce même grès criftallifé. Voilà un objet intéreffant, qui invite à d’autres recherches. Actuellement il fufht d’in- diquer ce nouveau fait par la fimple notice que je viens d'en donner. M. Bezout & moi ferons à portée de examiner plus en détail l’année prochaine; & l'Académie en fera infor- mée dans le cas où les obfervations feront jugées dignes de fon attention. Parmi ces blocs de grès, qui font aux environs de Ne- mours, M. Bezout en trouva quelques-uris tout-à-fait finguliers par un mélange remarquable qui les diftingue. Ils font peu compacts & faciles à s'égrainer. N'ayant, pour ainfi dire, qu'un demi-caraétère de grès, relativement à leur peu de dureté, ils ne font pas encore parvenus, {lon l'idée que j'ai déjà rapportée, & felon l'expreffion des Ouvriers exploitant ces fortes de pierres, au degré requis de leur maturité. Quelques fragmens de ces blocs, que M. Bezout voulut bien me faire porter à Fontainebleau, & qu'il me laifla pour les examiner, paroifient pénétrés en tout fens par une autre fubflance pierreufe diftinéte, un peu plus folide, ayant pour- tant auffr le caractère de grès, mais d’un grain bien plus fin & mieux fondu. En confidérant la forme de ces corps pierreux implantés dans le grès, on y trouve une reflem- blance frappante avec les vers de terre, par leur groffeur ; leurs inflexions variées, & par la diminution infenfble des Mr. 127$: K 74 - MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE portions qui repréfentent la tête & la queue de ces animaux Toutes ces apparences difpoferoient à faire foupçonner que de vrais vers de terre ayant occupé ces efpaces dans le fable rimitif, qui a commencé à fe lier & à fe condenfer, il a réfulté de leur deftruétion & de leur diffolution une efpèce de mucofité, qui a concouru à mieux réunir, à lier plus foli- dement les grains de fable , & à les transformer en apparence en des efpèces de vers pétrifiés. C’eft l'idée que préfente d'abord à l’obfervateur l’afpeét de ces grès particuliers, qui feront mis fous les yeux de l'Académie avec ceux dont j'ai parlé précédemment; afin que la Compagnie juge elle-même de leur caractère, & de l'exaditude des defcriptions. DES SCTENCES. ?$ PP GMA ERIC AL, E SAR PIE CAS PEN CER SA PIO LNCTIS DU SYSTEME DU MONDE, Par Mi BE) L'A PLACE: I. Es objets que je me propofe de traiter dans ce Mémoire, Remis font, 1.° la loi de la Pefanteur à la furface des fphéroïdes le 15 Nov. homogènes en équilibre ; 2.° le phénomène du Flux & du 17e Reflux de la Mer, la préceflion des Equinoxes & la Nutation de l'axe de la Terre qui réfultent de ce phénomène; 3.° les Ofcillations de l’'atmofphère occafionnées par l’action du Soleil & de la Lune. Sur la loi de la Pefanteur à la furface des fphéroïdes homogènes en équilibre. 18 q Ces recherches font une extenfion de celles que j'ai données dans la feconde Partie des Mémoires de- l'Académie pour année 1772, page 536. En fuppofant en équilibre une malle fluide homogène, dont toutes les parties s'attirent en raifon réciproque du carré des diftances, & qui, en tournant autour d’un axe, forme un folide de révolution infiniment peu différent d’une fphère ; j'ai démontré que fi à l'équateur de ce fphéroïde, on nomme P la pefanteur, & æ m le rapport de la force centrifuge à la pefanteur, & étant fuppofé infiniment petit, la pefanteur à un point quelconque du fphéroïde, dont 8 eft le complément de la latitude, fera P./1 + £a m .cof. &), Ce théorème eft d'autant plus remarquable que j'ai fait voir dans le même endroit, qu'il n’eft nullement démontré que la figure elliptique foit la feule qui convienne à l'équilibre, qu'il y a peut-être une infinité d’autres figures qui y fatisfont pareillement; mais que fur tous ces fphéroïdes, la foi de K i Fig. 1. 76 MÉMoiIREs DE L'ÂCADÉMIE ROYALE la pefanteur eft la même. Je me propofe ici de généralifer ces recherches, & de chercher la loi de la pefanteur, fans m'aflreindre à la fuppofition que le fphéroïde eft de révolu- tion. Je fuppofe conféquemment une maffe fluide homogène, dont toutes les parties s’attirent en raifon réciproque du carré de la diflance, tourner autour d’un axe quelconque, de manière que la force centrifuge foit infiniment petite relati- vement à la pefanteur; je fuppofe de plus tous les points de cette maffe animés par des forces quelconques infiniment petites, & je vais déterminer a priori, & indépendamment de la connoiïflance de la figure du fphéroïde, la loi de la pefan- teur à fa furface, dans le cas de l'équilibre. L'aétion d'une pyramide AR°CBD), dont la bafe R'CBD eft infiniment petite, fur fon fommet 47, eft égale à la fe&tion RR' OR" faite perpendiculairement à AR & divifée par MR ; en forte que fi l'on nomme W cette feétion, & 7 la droite AR, on aura —_ pour l'aétion de la pyramide fur le point 47; cette propofition eft trop facile à démontrer pour-nous ÿ arrêter. Cela polé, confidérans un fphéroïde quelconque À 41B ; foit tirée la droite 41C, & par le point #1 les deux droites IMV & MQ, perpendiculaires, la première à A7C dans le plan AMB, & la feconde au plan A MB; foit de plus R un point quelconque placé à la furface du fphéroïde, & dont Z ef la projeion fur le plan À MB ; que lon fafle MR=—r, Yangle QMR = p, & l'angle ZMZ — q; en faifant varier le point À de manière que l'angle p reflant invariable, ainfr que la droite AR, l'angle g devienne 49 + dq, on aura un nouveau point À’, dont Z' fera la projection fur le plan AA1B, & la droite RR' fera égale à ZZ°; or on a ZZ — 09. MZN& MZ: =\r;fin. p; "done ZZ' = r0q . fn. p — RR'. Si lon fait enfuite mou- voir le petit triangle 42R À”, de manière que 4 & r reflant änvariables, p devienne p + dp, le point À viendra en Pen & le point R' en O ; de plus, il eft vifible que la bafe DIE MS MS ACUTAEENT C ES 77 RR'OR" de la pyramide HR R'O R" eft égale à r0p.0q. fin. p, & qu'elle eft perpendiculaire fur AZR, en forte que fon action fur le point #1 fera, par ce qui précède, égale à rdp . Dqg.fin. p; cette action décompolée fuivant les trois droites AMC, MV & MQ, donnera, 1.° fuivant A7C, une action égale à r.fin. p°. fin. g.0p.0q; 2.° fuivant MY, une action égale à — r.fn.p°.cof. g9.0p.0q; 3 fuivant MQ, une action égale à r0p.0qg. fin. p. cof. p. On aura donc pour Fattion entière du fphéroïde, 1.° fuivant AC, [fr fin. p°. fin.g.0p.0gq, je nomme À cette action; 2.° fuivant V, — [fr .fin. p°. cf. g.0p .0g, je nomme B cette action, 3.° fuivant Â/Q, ffr0p . Dg . fin. p.cof. p, je nomme € cette action; les doubles intégrales doivent être prifes depuis p & g égaux à zéro , jufqu’à p & q égaux à 180 degrés; il ne s’agit plus maintenant que de connoître r en fonction de p & de Pour cela, imaginons que le folide foit infiniment peu différent d'une fphère dont C foit le centre, & CA le rayon. Soit CA — a, & Vangle MC A — 8; concevons enfuite un plan fixe ANB, & {oit æ l'angle qu'il forme avec le plan AAZB, angle que je nommerai Longitude du point M. Cela pofé , A1C ne diffère par lhypothèfe de AC, que d'une quantité infiniment petite ; foit «am cette quantité, en forte que l'on ait MC —a/i+au), à étant infiniment petit; um fera une fonction de æ & de 8; foit encore 8° l'angle RCA, & æ° la longitude du point À, on aura RC—a(i+ am), p' étant pareille fonétion de &° & de #, que x left de æ & de 8. Si des points R & Z, en abaifle les perpendiculaires RL & ZL, fur AC, on aura (RLŸ = (2 L} + (RZ};0orZ L—r.fn.p.cof.q, &RZ—Tr.cof.p;: donc {RL} =" .fin.p°.cof. g + r .cof.p': de plus AL — r.fin.p.fin.g; donc CL — af{i +- au) — r.finp.fin.g; partant (CR} = (CLF+ (RL) = (1 + au) —2afi + au).r.finp.fing +" = 4 ,.(1 + au); on aura donc en négligeant les quantités de l'ordre &', comme nous le ferons toujours dans la fuite, 78 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE f— 2ar.{1 +au).finpfing—=2a.fu — p; d’où l'on tire E=a.(1+ap).fin. pain, g = [a fin. pfin.g.(1+-au) + 20p.fin.p. cofp.fin.g. (5) . cof. 8° ea ———————— — fin, g'* Partant da” 2 (cof.p°— fin.p”) . fin. q 8 fin.p*. cof. p'. fin. g*. fin. à — 9) .cof. ÿ CSS Save = 4 PE) ; Qn aura donc 2 fin.p. cof. p°. cof. 4 . fin. (4 — 4) fin, te cof.p , cof. g.(cof. p*— fin. p°) [33 — —4/fopoq. date dur fin. ÿg°. cof. /æ'— a) ri da! 4fin.p*. cof, p? fin. g . cof. g.fin. (8 — 4) .cof.ÿ' he fin. 45. cof. (æ'— @}) ;. du { 26 D D'ESISCTENCES 8r d'où l'on tirera facilement ( du fin. p .cof,p°. [fin.ÿ + fin. 9 — 29)] dg' ? « fin. cof. p . cof. g. {cof.p* — fin. p*} —=«ffdpdgq du" fin. g'. cof. /æ'— ) CN É afin.p*.cof.p” .fin.g.cof.ÿ'.[fin.ÿ+-fin./8—29)] fin. 6°? cof. (a — &) fi Yon différencie l'expreflion de À, par rapport à #, (5) = — n./—+ EE A + a ffdpdq.inp : LÉ (+ ) Or en différenciant l'équation Au (5 =) 5 (5) I cof.# — cof. 8. cof. p° + fin.p'.cof. (8 — 24), par rapport à 8’ & 8, ona D. fin.8 — 080. fin. 8 .cof.p° + O8 .fin.p”. fin. (Ê — 24), ce qui donne dg ___ fing.cof.p*+ fn.pf.fin. ® — 29) . 24 FA: fin. ÿ' L fi lon différencie enfuite l'équation 2 fin.p. cof. p.fin. À fin. (om — m)— CET , par rapport à s&' & 6, fin, @° on aura a fin.p.cof. p . fin. g.cof. ÿ° Ve da .cof. (æ' —) —— fn. ge +): ? a L . . . ? d'où lon tire, en fubflituant au lieu de (+) fa 148 2 fin.p. cof.p . fin. g . cof. 8" 2 (=) =— gr ee ep - Lim.d.cof pi fin.p°. fin. (0 —2)]; Ph) un.) UR 3 fin.ÿ.cof. p° fin.p*.fin. (4 — 24) Cd EE] ip , —+a/fopdg. du" 2 fin. p°. cof. p. fin. 4.cof. #° FT Er NT TE Ne [fin.8.cof.p + fin. p° . fin. (0—2 q)]; Min. 1775. L 82 MÉMOIRES DE L'ÂACADÉMIE ROYALE Partant = à A du ETC —=—$an.(s) pe f m in. p. fin, (ÿ — 29) d9 < fi + affopog. Een TUE À A hs AA fe Le Re FEU doi 2 cof. p . cof. q se fin. g'. cof. {æ'— œ) ; Mer .cof.p.fin.g.cof.f". fin. (ÿ—2 q) Maintenant, on a & fin, ÿ'?, cof, (æ — @) ] CE) = CE CI + CE CE): or fi l'on Héate Récit cof. # — cof.8. cof. p° + fin.p'.cof. (8 — 24), par rapport à 8 & à 7, on aura 08 .finê— -— 2fin.p°.0q.fin. (0 — 24); dg" 2 fin, p°. fin. (4 — 2q) Pac SAME AE PO PRE CO NE EATT x Èn rtant (/ De = a ; en différen 2 fin.p .cof.p. fin. q . . »7, - Li ciant enfuite l'équation fin. {æ'— æ) —= EEE par rapport à æ & à 7, on aura à L 2 fin.p.cof.p.fin.g. Gr? g-cof. 8° ; M: d9.finpicof.p. cof: da col (on) TELE = fin, g° fin, g'* û LA d'où lon tirera, en fubftituant au lieu de (= == —) fa valeur, ___ 2finp.cof.p.cof.q RP ae fin. ({— 29) Fe . du" te du" 2 fin.p®. fin. /ÿ— 29) rl AT 7 / F fin, $' afin. p.cof. p. cof. q du fin.g'. cof. /æ'— æ) H s 2 SUR ÉTÉ 4fin.p'.cof.p.fin.g. cof.f' fin. /— 29) ( ». fin, 8°. cof, (a — on aura donc RARE 27 7 fin.p°— cof.p* ]: LS Pr el EE fopdg. ( Fd: Ce "Tel DES SCIENCES. 83 ? L or en intégrant par rapport à 4, ona/0g. fe =p + H, la conftante arbitraire doit fe déterminer par la condition que l'intégrale commence lorfque AE 0; & dans ce cas ona8 —0,&æ —#:doncu —w; partant H—— x, & fd4q. 2 —œ um — m; mais l'intégrale doit fe terminer lorlque 49 — 1804; & dans ce cas ona® — 8, Le &æ — w;partantm —u: donc fo7.(——) —10; ce qui donne d A = B 2,11 du Fr -24 d Cd BH Sal (= 7) = 0: (2) équation analogue à celle que j'ai donnée pour les fphéroïdes de révolution, dans les Mémoires de l'Académie déjà cités, Past 545: L On aura, en fuivant la même analyfe, une équation à peu- près femblable entre À & C; mais au lieu de recommencer les mêmes calculs, il eft plus fimple de tirer cette équation de l'équation /4). Pour cela, confidérons un point #1, infi- niment voilin de A1, placé en même temps à la furface du fphéroïde, & dans le plan A41B; fi Von fait MCm— 08, & que lon nomme "4, ce que devient À pour le point m, & ‘uw, ce queñdevient 4 pour le même point, on aura FA — À d À "u — du 29 = (57), & — = (5); l'équation /a) devient conféquemment A — A — 5 B.08 + sel.(u — uw); (N Imaginons par les points 47 & C, un plan Q AC, perpen- diculaire au plan 4 MB, & confidérons un point #', infi- niment voifin de A7, placé en même temps à la furface du fphéroïde & dans le plan Q MC; foit d@, l'angle MC, & foient À & u,, ce que deviennent À & y au point w'} il ef clair que par la même raifon que l'équation /A) a lieu , celle-ci À, — À — 10e + Fall.{n, — u); {(N) L ij 84 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE doit avoir lieu ; préfentement Fangle » CA, ne diffère de l'ange AC A que d'un infiniment petit du fecond ordre, en forte que fi l’on fuppofe la longitude du point #° égale à® —+ dæ, on aura A — A— (22), &u —p—( E).dm; de plus, en négligeant les quantités de l'ordre &, comme cela eft ici permis, C étant infiniment petit de ordre &, on à 0 — daæfin.f; l'équation /A') deviendra donc (£) — 1Cin0 + 4al.(5E) = 0; (a') & les équations (a) & {/a') ontlieu, quelle que foit la figure du fphéroïde, pourvu qu’il diffère infiniment peu de la fphère. Suppofons maintenant que le fphéroïde ait un mouvement de rotation , & de plus, que toutes fes parties foïent animées ar des forces quelconques, & déterminons les équations de l'équilibre. D'abord, il eft clair que l'axe de rotation peut être cenfé pañler par le centre de gravité du fphéroïde ; foit donc AB cet axe, C étant le centre de gravité de la mañle entière ; foit encore a f la force centrifuge à l'Équateur du fphéroïde, ou lorfque 8 — 90%; cette force fera au point 47 égale à æf.fin.0, en négligeant les quantités de M. a, & elle donnera, fuivant l'élément A7" du fphéroïde, une force égale à æf.fin. 0.cof. 0; cette même force , décompofée fuivant l'élément An, fera nulle, & décompofée fuivant MC, elle donnera une forge égale à — af.fn.®, je fui donne le figne — , parce qu'elle agit en fens contraire de A7C. L'action À du fphéroïde fur le point 4, décompofée fuivant }/m, donnera une force égale à A .cof. CMm ; ox d p ; . . on a cof. CMm — — à. fond: donc l'action À produira, : ; s D Wu . fuivant Am , une force égale à — Al) —=—#an() en négligeant les quantités de l’ordre «’, Cette même force A, décompofée fuivant Am, donnera une force égale DES SCrTENCES:. 8s Sr à — fall. (=). La force B étant de l'ordre 4, donnera fin. ÿ fuivant A{m, en négligeant les quantités de l’ordre 4’, une force égale à B, & fuivant Afm', une force nulle. Pareille- ment , la force C donnera fuivant Mm, une force nulle, & fuivant A/"', une force égale à C Suppofons enfuite que le point 47 foit animé 1.° d’une force a M, dirigée de M vers V; 2° d’une force a N, dirigée de M vers Q; 3.° d’une force aR, dirigée de M vers C; M, N & R, étant des fonctions quelconques de æ & de 8; on aura pour la force entière , dont le point AZ eft animé fuivant A1», af-fin.0.cot0 + a M + B—$an. (4 cette force doit étre nulle par la condition de l'équilibre, on aura l'équation ? &f. fin. 8. cof. 8 AY a M + B — an. (ee); (#) on aura femblablement pour la force entière , dont fe point A7 eft animé fuivant Am, a N + C — £arl. LAN & | da fin. ÿ cette force devant être encore nulle dans le cas de l'équilibre, on aura l'équation fin. 0.(C + aN) = tan. ); (a) enfin, la force entière dont le point #1 eft animé fuivant MC,ft A — af.fn.F + à R; oil eft facile de s’affurer que la pefanteur au point A, ou, ce qui revient au même, que la réfultante des trois forces, fuivant MC. MV & MQ, ne diffère de la force, fuivant AC, que d'une quantité de LU , . Fordre a’; donc, fi lon nomme P {a pefanteur au point 4, on aura P = À — of.fnf + 4R; (#) fi l'on différencie cette équation fucceflivement par rapport ), & comme 86 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE à 0, & à ©, on aura 5) a feu (5) ny Lt 48 (Se/-0t — 2 af08.fin.d.cof.8, dR dæ CL) de (L) de +a.( ) d®æ, . z è : d A à A en fubftituant dans ces équations, au lieu de / n/& de(s), à leurs valeurs que donnent les équations /a) & {a'), on aura dP : à à (PO ER 00e all. (5) .00 R Ha (+) 08 — 2af0 0. fin. .cof.b, (20 = 1Cdm inf — 3al.( 4) de 2R + a.(=—).0æ, & fi lon fubflitue au lieu de 2 & de C, leurs valeurs que donnent les équations (a) & (a) de l'équilibre, on aura (RE) D — 44/00. in. 8e cof — Le M.00 +2) .00, (LE pèm— —1aN de fin0 a.) de, en ajoutant ces deux équations, on aura DP= — Saf.00.fin.Bcof.8 — +a/M08 + Noœ.fin.0) + adR; pour que cette équation, & par conféquent pour que l'équilibre {oient poffibles, 4108 + N0æ .fin.8 doit être une différence exacte ; foit DV, cette différence, & l’on aura P—=, PA Jaf. col. — zaV + aR; P' étant une conftante arbitraire ajoutée en intégrant , & cette équation exprime généralement la loi de la pefanieur à la furface du fphéroïde. Lorfque les forces « #1, a N & a R font produites par les 9 ESS .C LE NC E.s. 87 attractions de tant de corps que l’on voudra, placés près ou loin du .fphéroïde, mais tels cependant, 1.° que leur aétion fur le fphéroïde altère infiniment peu fa figure; 2.° qu'ils participent au mouvement de rotation du fphéroïde, autrement il ne pourroit jamais y avoir équilibre, ou bien s'ils ne tournent point avec le fphéroïde, qu'ils foient en nombre infini, & diftribués également & circulairement autour du fphéroïde, comme il eft très-naturel de préfumer que toutes les parties de l'anneau de Saturne font difpofées autour de cette Planète: MB + ND .fin. 8 fera toujours dans ce cas une diffé- rence exacte; car foit Sun de ces corps, r fa diftance au point M, & h fa diflance au point C; r peut être confidéré comme fonction de 8, æ, & du rayon CAM, que je nomme 5; 2 . S . préfentement, laétion de S fur M eft x ; cette action, “ / 72 . S dr A . décompofée fuivant 41, eft Ne 4 ); cette mêmeaétion décompofée fuivant 42Q, eft __S F5. fin. 4 action décompofée fuivant A1C, eft — _ ! (=). Pour être en droit de regarder le centre € comme immobile, il faut retrancher des forces précédentes lation de S fur €, décompofée fuivant les mêmes lignes, & pour avoir cette action, il fuffit de faire s infiniment petit dans les quantités précédentes; foit 7 ce que devient 7 dans ce cas, & s' ce que devient s, on aura ; (és ; Enfin cette y èr S dr° a M — RSI 40 TP mu FREE F re % > Ly dr S dr" ” N + »s.fin.g ‘ fs) rare Far FU (579; S dr S° dr & & R =. (5) — F frs partant & 10 0 a N0 & . fin. — = s0r— es dr, 88 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE en ne confidérant que æ & 8 de variables; on aura donc 1 : S f P= P + E.af. co. + RS CE s dr! Si dr Ti Fr -( ds ) MTS Er EE e Suppofons qu'en réduifant —, dans une fuite afcendante , x . ri RCE L () 1 par rapport à 5, on ait — on leu . 5 + &c!, 2, "2, &c, étant des fonétions de 8 & de &; on aura s gs Sb SK 5 Ta — G FAR —— — &c; de plus, on aura D. — GE EN oiieg RES RE VE à & fi l'on confidère que le terme — , étant conflant, 24s° peut être cenfé compris dans la conftante arbitraire P', on trouvera en faifant s — 0, PP af, of TJ défignant done par 2 [2 — (SI, la fomme des quantités _ — +.S5 — _ k ook relative à tant de corps que l'on voudra, on aura 5 dr se CS Partant , fi l’on connoifioit la figure & la denfité de l'anneau de Saturne, & fa pofition par rapport à l'axe de rotation de cette Planète, on pourroit, en fuppofant fa Planète homo- gène, déterminer la loi de la pefanteur à fa furface ; l'équation précédente réduit, comme l'on voit, le problème à la quadra- ture des courbes, parce qu'alors S devient infiniment petit, & que P— PATIO ALES, D'ASNSTENME NC Er à 89 & que la caraétériftique intégrale Z, relative aux différences finies, fe change dans la caractériftique intégrale /, relative aux différences infiniment petites. LE Sur le Flux à le Reflux de la Mer, à7 fur la préceffion des Equinoxes dr la nutation de l'axe de la Terre qui réfüulrent de ce Phénomène. IL ne s’agit point ici de chercher une nouvelle caufe du flux & du reflux de la Mer, mais de bien faire ufage de celle que nous lui. connoiflons inconteftablement, & qui, comme lon fait, confifte dans l'inégale pefanteur des eaux de la mer & du centre de la Terre vers le Soleil & fa Lune, Je me propofe d'affujettir à une analyfe plus rigoureufe qu'on rie la fait encore, les effets de cette inégalité de pefanteur, & les ofcillations qui en réfultent. Prefque tous les Géomètres qui fe font occupés jufqu’ici de cet objet, ont fuppofé d'abord un ÀAftre immobile au-deflus d’une Planète immobile, & recouverte d’un fluide; ils ont cherché da figure que le fluide devoit prendre pour être en équilibre; confidérant enfuite le cas où lAftre a un mouvement réel ou apparent autour de la Planète, ils ont fuppofé que la figure du fluide en équi- libre, qu'ils avoient déterminée dans le cas de F'Aftre immo- bile, n'étoit point altérée par ce mouvement, dont tout l'effet fuivant eux eft de changer à chaque inftant la pofition de cette figure relativement à la Planète, en lui confervant toujours la même fituation par rapport à l'Aftre. C'eft ainfi que M.° Newton, Daniel Bernoulli, & Maclaurin, ont déterminé les effets des attractions du Soleil & de la Lune fur la mer; mais il eft aifé de fentir le peu de conformité de ces fuppofitions avec ce qui a lieu dans la Nature, & Yon doit aux grands Géomètres que je viens de citer, a juftice d'obferver qu'ils en ont eux-mêmes reconnu l’inexac- titude & linfufhifance pour expliquer plufieurs phénomènes des marées. Celui qui s'éloigne le plus de leur théorie, eft Mém, 1775. M 90 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE la différence très-petite que l’obfervation donne entre fes deux marées d’un même jour, quelle que foit la déclinaifon des deux Aftres, tandis qu'en fuivant leur réfultat, cette différence doit fouvent être très-confidérable, & beaucoup plus grande qu'aucune autre inégalité des marées : or une théorie qui diffère à ce point de l'obfervation, doit être entièrement ‘abandonnée. Heureufement cela ne porte aucune atteinte au principe de la gravitation univerfelle, & il n’en réfulte que la néceffité d'avoir égard dans la détermination des ofcillations de la mer, au mouvement de rotation dela Terre, & à ceux du Soleil & de la Lune dans leurs orbites. Cette recherche prélente alors de bien plus grandes difficultés que celle de l'équilibre , & c’eft vraifemblablement ce qui a déterminé les Géomèétres à fe borner à ce dernier cas; j'en excepte cependant M. Euler & d’Alembert; le premier de ces deux grands Géomètres , après avoir fait fentir dans fa Pièce fur le flux & le reflux de la mer, la difficulté de foumettre à un calcul précis les ofcillations des eaux de l4 mer, & le peu de reflources que préfentoient alors à cet égard lanalyfe & la théorie des fluides, s’eft borné à déterminer ces ofcil- lations dans l'hypothèfe qui lui a paru la plus vraïifemblable fur l'effort des eaux pour reprendre leur état d'équilibre lorfqu'elles s’en font dérangées. C’eft donc à proprement parler à M. d’Alembert, qu’il faut rapporter les premières recherches exactes qui aient paru fur cet important objet ; cet illuftre Auteur s'étant propofé dans fon excellent ouvrage qui a pour titre, Réflexions fur la caufe des Vents, de calculer les effets de l'action du Soleil & de la Lune fur notre atmo- fphère, y détermine d’une manière fynthétique & fort belle, les ofcillations d’un fluide de peu de profondeur qui recouvre une Planète immobile, au-deflus de laquelle répond un aftre immobile; il cherche enfuite à déterminer ces ofcillations, dans le cas où la Planète étant toujours fuppofée immobile, VAftre fe meut uniformément fur un parallèle à F'Equateur, & il parvient par une ‘analyfe aufli favante qu'ingénieufe, aux véritables équations de ce Problème ; mais la difhculté de es D'HSNSICM EM CE S o7 intégrér , l'a forcé de recourir à des fuppofitions qui en rendent la folution incertaine; on trouvera dans ces Recherches, la folution rigoureufe de ce même problème, quelle que foit la denfité du fluide, & le mouvement de l’Aftre attirant dans l'efpace. Au refte, je dois à M. d'Alembert la juftice d’ob- ferver que fr j'ai été aflez heureux pour ajouter quelque chofe à fes excellentes Réflexions fur la caufe des vents, j'en fuis principalement redevable à ces Réflexions elles - mêmes & aux belles découvertes de ce grand Géomètre, fur {a théorie des fluides, & fur le Calcul intégral aux différences partielles dont on voit les premières traces dans l'ouvrage que je viens de citer. Si lon confidère combien les premiers pas font difhciles en tout genre & fur-tout dans une matière auffr compliquée ; fi l'on fait attention aux progrès immenfes de l'Analyfe depuis limpreffion de fon ouvrage, on ne fera pas furpris qu'il nous ait laïffé quelque chofe à faire encore, & qu'aidés par des théories que nous tenons de lui prefque toutes entières, nous foyons en état d'avancer plus loin dans une carrière qu'il a le premier ouverte. H femble que la folution du Problème précédent, renferme toute la théorie du flux & du reflux de la mer : car, quoiqu'on y fuppofe la Planète immobile, ce qui n’eft pas vrai pour la Terre ; cependant le mouvement de rotation de cette Planète paroïffant n'avoir d’autre effet que de changer la polition du Soleil & de la Lune par rapport aux eaux de la mer, on pourroit croire que pour être en droit de regarder la Terre comme immobile , il fufit de tranfporter en fens contraire à ces deux Aftres, fon mouvement angulaire de roiation ; mais en réfléchiflant avec attention fur a nature du Problème , on aperçoit bientôt que le changement dans a pofition du Soleil & de la Lune par rapport à la mer, n’eft pas le feul eflet qui réfulte de la rotation de la Terre, & lon s'en convaincra facilement par Îa remarque fuivante qui n’a point échappé à M. Maclaurin dans fon excellente Pièce fur le flux & le reflux de la mer, quoique ce favant Auteur ne l'ait point fourife au calcul. Lorfqu’on fuppofe à la Planète 1J 92 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE un mouvement de rotation commun au fluide, la vitefle d’une molécule du fluide étant fuppofée refter la même dans le fens du parallèle, fon mouvement angulaire de rotation augmente où diminue , fuivant qu'elle s'éloigne ou qu’elle s'approche de F Équateur, en forte qu'elle change de méridien par cela feul qu'elle change de parallèle : or ce changement pour les eaux de la mer eft du même ordre que les mou- vemens immédiatement excités par laétion du Soleil & de Ja Lune. On voit par-là, limperfeétion de toutes les théories connues, fur le flux & fur le reflux de la mer, & combien il étoit He de réfoudre avec plus de rigueur qu'on ne l'a fait encore, ce Problème, lun des plus intéreflans & des plus compliqués de toute l'Aflronomie phyfique ; c'eft à remplir cet objet, au moins autant qu'il m'a été poffible, que {ont deftinées les Recherches fuivantes, & j'ofe efpérer que Jimpor tance & la difficulté de la matière, pourront leur mériter quelqu’attention de la part des Géomètres : je devois naturellement m'attendre à ce qu'ayant fait entrer dans ma folution toutes les circonftances eflentielles du Problème, mes réfultats approcheroient beaucoup plus de Fobfervation que ceux de la théorie ordinaire, fur le peu de différence qui exifle entre les deux marées d'unymême jour : auffr ai-je eu la fatisfaétion de voir qu’ils donnent, dans les hypothèfes les plus vraifemblables fur la profondeur de la mer , une infinité de moyens d'expliquer pourquoi cette dfbnee eft auffi peu confidérable: je regarde l'explication de ce phéno- mène comme un des principaux avantages de mes recherches. Elles m'ont donné lieu de faire une remarque qui me paroît utile dans la théorie de la préceflion des équinoxes & de la nutation de l'axe de la Terre : il ne fufht pas dans cette théorie, de confidérer l'aétion du Soleil & de ia Lune fur la partie folide de cette Planète: ïl faut encore avoir évard à l'action de ces deux Aftres fur les eaux de la mer. Imaginons en effet, que la T'erre foit un ellipfoïde de révolution recouvert par la mer ; il eft clair que, tant que le Soleil fera dans le B'HSMS eTMEN GE Ss 93 plan de l'Équateur, fon action fur la Terre & fur les eaux qui la recouvrent, étant égale & fymétrique des deux côtés de l’Équateur, il ne peut en réfulter aucun dérangement dans la polition de l'axe de rotation de la Terre ; mais fi lon fuppofe le Soleil décliner vers l’un ou vers l'autre Pôle, fon action ne fera plus la même fur les deux moitiés de la Terre formées par la fe&tion du plan de l'Équateur ; les eaux de la mer diftribuées différemment fur ces moitiés par l'aétion du Soleil, les attireront d’une manière diflérente, & prefferont inégalement leurs furfaces. On conçoit donc qu'alors il doit y avoir un dérangement dans la pofition de Faxe de la Terre, produit non-feulement par l'aétion direéte du Soleil & de la Lune fur la partie folide de cette Planète, mais encore par l'attrac- tion & par la preflion du fluide dont elle eft recouverte : or le calcul m'a montré que les effets qui réfultent de cette feconde caufe font du même ordre que ceux qui dépendent de fa première, toutes les fois que la denfité du fluide eft compa- rable à la denfité moyenne de la Planète. J'ai cru que les Géomètres ne feroient pas fichés de voir la théorie de ces dérangemens, je l'expofe conféquemment ici avec tout le détail que peut exiger fon importance ; cette recherche m'a paru d'autant plus néceffaire, que tous ceux qui ont jufqu’à préfent réfolu le Problème de la précefiron des équinoxes, ont négligé d'avoir égard à l'aétion du Soleil & de la Lune fur la mer, & M. d'Alembert à qui nous en devons la première folution rigoureufe , penfe que cette ation ne peut avoir aucune influence fur ce phénomène: je m'écarte d'autant plus volon- tiers du fentiment de cet illuftre Auteur, que cela n'affecte - en rien fa belle méthode qui eft un chef-d'œuvre de Dyna- mique, & à laquelle la mécanique des corps folides eft rede- vable des découvertes intéreflantes qui l'ont enrichie depuis trente ans. Il ne réfulte même de l'action du Soleil & de la Lune fur la mer, aucun changement dans les loix de la préceffion des équinoxes & dela nutation de l'axe de la Terre; cette ation n'influe que fur le rapport de lx quantité de la nutation à celle de la préceflion, & fon influence qui pourroit être confidérable dans une infinité d’hypothèles fur la pro- Fig. 3. 94 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fondeur & fur la denfité de la mer, eft très-petite dans celles qui font le plus conformes à la Nature ; car on verra dans la fuite, qu'elle eft proportionnelle à la diflérence des marées de deflus & de deffous, différence qui fuivant l’obfervation eft prefque infenfible. Le phénomène de la préceflion des équinoxes a cela de remarquable, que l’on retrouve toujours les mêmes loix, quelques hypothèfes que l’on emploie fur la profondeur de la mer & fur la figure de la Terre; c'eft un théorème que je démontre ici rigoureufement, en fuppo- fant que le folide recouvert par les eaux , eft un fphéroïde de révolution peu différent d’une fphère , & divifé en deux parties égales & femblables, par l'Équateur ; la rapidité du mouvement de rotation de la Terre me donne lieu de croire ue ce théorème eft généralement vrai, quelle que foit la loi de la profondeur de la mer & la figure du folide qu’elle recouvre, pourvu qu'il diffère peu d’une fphère, & qu'il tourne à très-peu-près autour d'un de fes axes principaux de rotation; c'eft-là, fi je ne me trompe, la raifon pour laquelle la théorie eft fi bien d'accord fur ce point avec lobfervation, tandis qu’elle s'en éloigne fenfiblement fur. la figure de la Terre. Concevons une Planète très-peu différente d’une fphère, & recouverte d'un fluide d’une denfité homogène ; il eft clair que fi la Planète tourne fur fon axe, & que le fluide ne foit agité par aucune force extérieure, il prendra à la longue le mouvement de rotation de la Planète, & parviendra enfin à être en équilibre. Suppofons-le parvenu à cet état, & qu'en- fuite par l'attraction d’un nombre quelconque d’Aftres, ilen foit dérangé de manière qu’il faffe des ofcillations infiniment petites, il s’agit de déterminer la nature de ces ofcillations. Pour cela, foit 47h Ca la Planète, & ANB A anba le fluide qui la recouvre; confidérons une molécule quelconque 47 du fluide, telle qu'a l’origine du mouvement l'on aiteu CM— 5, l'angle NCA—8, & que la longitude de ce point ait été æ, C étant le centre de gravité de la Planète, & le premier Méridien d’où lon commence à compter les longitudes, étant fuppolé immobile, ou ne point participer au mouvement D'ES'SCTENCES. 95 de rotation de la Planète; foit #1 le mouvement angulaire de rotation commun au fluide & à la Planète, # défignant le temps écoulé depuis l’origine du mouvement, & fuppofons qu'après ce temps, 8 fe change en 8 + au, © en æ + ut + av, & 5 en s + &r,a« étant une quantité infiniment petite; #,v & r feront fonétions de 0, æ,5 & du temps £ Imaginons préfentement au point A7 un prifme fluide rec- tangle dont les trois dimenfions foient FPE EP (==)ùs, G—+ar). [0804 « ( ) 08], & (5 + ar).[Dæ + (=) Dœ].fn. (0 + au), les quantités (Ep (+) & (y exprimant fuivant la notation reçue, les coëfliciens de 05, 08 & Dæ, dans les différentielles de 7, z & v ; la folidité de ce prifme fera, en négligeant les quantités de l’ordre &* & nommant J la denfité du fluide, dr du CG 8.[xr Has )+a(s)+4e cof. d.05.08,0æ. tr qe fin. ÿ ] + 2475 fin. 8. Dans l'inflant fuivant, ce prifme fe changera dans un folide d’une autre figure; mais il eft aifé de s'affurer que fi l'on détermine la mafle de ce nouveau folide, comme s’il étoit un prifme rectangle, on ne fe trompera que de quantités infiniment petites du fecond ordre par rapport à celles que lon confidère; on peut donc, en néoligeant ces quantités, fuppofer nulle {a différentielle de la quantité (A), prife en ne faifant varier que le temps #; d'où l’on tire, en intégrant par rapport à #, Shin. 0.[1+e/})+a (> ” 55 / du cof.f sx SP. ] + 2arsfin.l, 05,0 .0æ. 4 dv dæ 1): —=@(5,0 À) .05 .00.Da., 96 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ®(s, w,8) étant une fonction de s, & & 8 fans #; or on à à l’origine du mouvement, ou lorfquet— 0,r—0o,u—o, & v — 0; donc fs, æ, 80) — s .fin.b; partant, on a d.s°r du dv cof.ÿ A DR AE A OR TACE Imaginons préfentement la pofition du point A7 déterminée par les trois coordonnées rectangles X, Y, &, qui aient pour origine commune le centre C', de manière que l'axe des x foit l'axe Ca de rotation de la Planète, que l'axe des y foit perpendiculaire à Ca dans le plan du premier Méridien, & que l'axe de 7 foit perpendiculaire à ce plan; on aura D ( x = (5 ar) .cof. (8 + au), ÿ = (5 + ar).fin. (8 + au) .cof. (æ + nt + av), z = (5 + ar) in. (8 + au) fin. (æ + n1 + av). Cela pofé, concevons la molécule 47 follicitée par tant de forces attractives Æ, Æ', F°", &c. que lon voudra, & nommons f, f,f ,&c. les difiances des centres d'attraction à la molécule; f, f", f", &c. feront fonétions de #, 8,5, du temps 4, & de conftantes; foit encore p la preflion du fluide au point /7, p étant pareïllement fonction de æ,8, s & r; fi l'on défigne par la cara@ériftique d, les différences des quantités prifes en regardant le temps £ comme conflant, on aura l'équation fuivante, 51 ï 11 LL dp 0—F,.df+F",.df + F".df He EC + dx ph) 1) + dx (=) + dy (57) + di (<=) Cette équation eft un corollaire du principe fuivant de l’équi- libre qui peut être utile dans beaucoup d’autres circonflances. « Si un nombre quelconque de forces R, R', R", &c. » agiflent fur un point 47, fuivant des droites quelconques » dont y, y, y , &c repréfenient les longueurs depuis le » point A jufqu'à leurs origines que lon peut prendre à volonté, (B}. DE SMSICNEINCCE.Ss 97 volonté, & vers lefquelles elles font fuppolées tendre; +, y, Y , feront fonftions des quantités 8, æ & s, qui déter- minent la pofition du point 47; cela polé, dans le cas où ce point follicité par ces forces eft en équilibre, la fomme des produits de chaque force, par l'élément de fa direction, eft nulle; ce qui donne l’équation fuivante, o— R.dy + R'.dy + R"'.dy" + &c. Les diflérences dy, dy', dy”, &c. étant pries en faifant mouvoir les droites +, y, y', &c. autour de leurs origines, & en faifant varier les quantités 0, æ & 5, relatives à la polition du point 44 » Si les difiérentielles 28, Dæ, & 05, n’ont aucun rapport entre elles, l'équation précédente étant vraie quelles que foient ces différences, tiendra lieu de trois équations; mais s'il exiftoitentre 8, & s une équation quelconque, fipar exemple Je point A7 étoit forcé de fe mouvoir fur une furface courbe, on pourroit alors éliminer de l'équation de léquilibre une de ces différences, & cette équation ne tiendroit plus lieu que de deux autres ; elle ne tiendroit lieu que d’une feule, s'il exiftoit deux équations entre les trois variables 8, & &5, par exemple, fi le point 47 étoit forcé de fe mouvoir le long d'une ligne courbe. Voici maintenant comment de ce principe, on peut con- clure l'équation/B); pour cela, fuppofons que ia molécule placée en /7 foit un parallélipipède infiniment petit, dx.dy.d7; la preffion p du fluide fur ce parallélipipède , parallèlement aux x, eft égale à la différence de preffion fur les deux faces oppofées , égales chacune à dy .d7; elle fera donc — E) dx.dy .d7, p étant ici confidéré comme fonction de x, de y & de z, & le temps { étant regardé comme conflant; en divifant cette prefion par la mafle 9. dx, dy. dy Ale as èp : du parallélipipède , on aura — / =), pour la force accé- CA lératrice dont il eft follicité parallèlement aux x, en vertu de Mém, 1775. N 93 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Eu la preffion du fluide; on aura pareillement — (=? Hdi (8e os a 7 pour les forces ne dans : RE des y & des 7; de plus, les viteffes PEUR (= VE (Re =), du point M, paral- lèlement aux UE & aux Z, " De dans l'inftant dx ns en = ——) + 01. (—= “ ), (= + DATE, 1e er Nam CI He} cela pofé, ï eft vifible, par les DES connus de Dynamique, que ce point doit ètre en équilibre en vertu des forces F, F', F", &c, dp dp eee ME d\ d d\ dd x ddy ddz oral eue : fran Ve & comme les fix dernières de ces forces agiffent en fens contraire de l'origine des x, des y & des z, l'équation précédente de léquilibre donnera OPERA su + F'.df + F°, dff + &c. D à) B); D une y pi eue AN Pl Me A fi “# fubftitue maintenant au lieu de x,y, 7, leurs valeurs en 0, æ, 5, ar, au, av, onaura, en négligeant les quantités de l'ordre à, ddr da es (serie hu fin. 0. (se )1.: d(s . cof. 4) + + = d[f + «1).fn. (8 + au) 2'ansfn.8.0æ [fn8. (27) + 5. co 8. (=) a [ün.8. (2) + 5.00 .( 2% )].d(s.in.) ? (4 M or . d(5 . fn.0) - d du fn .00.()=—F.df— EF" df 8e. dp D'IENMSANSINCREMENN | CIELS. 99 Les équations (1) & (2) appartiennent à tous les points de l’intérieur du fluide, mais l'équation (2) prend une forme un peu différente à la furface extérieure. Pour la déterminer, nommons _ , du fluide fur le point W, placé à la furface extérieure ; cette preflion agit, comme fon fait, dans la direction du rayon ofculateur; foit p ce rayon, & l’on aura, par ce qui précède, o = F.df+ F'.df + &c + Le .dp + dx.( = ) dù dd Pan rees ’ dd la force accélératrice réfultante de la preffion + dy maintenant, fi l’on fuppofe que les différentielles /x, dy, d7, foient celles de la furface elle-même, on aura par la nature du rayon ofculateur, dp — 0; partant OF df+ PF df+bctdx (RE) dy (RE) de (Se l'équation (2) aura donc lieu pour tous les points de la furface extérieure du fluide, pourvu qu’on y fuppofe dp — 0, & que les diflérentielles 2æ, 08 & 05, foient celles de la furface elle-même. I! faut enfuite affujettir le mouvement des points de la furface intérieure du fluide, à ce que les différences da, 00 & Ds, aient entr'elles les mêmes rapports que les différentielles de l'équation à la furface du fphéroïde ab a ; il faut enfin fatisfaire aux conditions primitives du mouve- ment du fluide. à IV. Nous fuppofons ici que le fluide étoit primitivement en équilibre fur le fphéroïde ; foit donc 1 le demi-axe Ca du fphéroïde, & 1 + g-À, un rayon quelconque C'#, À étant pour plus de fimplicité, fonction de 8 feul, & g étant extrèmement petit, en forte que le fphéroïde foit un folide de révolution très-peu différent de la fphère. Suppofons enfuite SN Ni] 100 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE que dans l'état d'équilibre, la profondeur Mn du fluide foit l'y, l'étant pareillement extréèmement petit, & + étant fonétion de 8 feul ; le rayon CNW étoit conféquemment dans l'état d’équi- libre, 1 + jA +-/y; nous nous permettrons dans la fuite de négliger les quantités multipliées par 4 ou par /, eu égard à celles du même genre qui ontun coërhicient fini; de plus, comme 7° répréfente à très-peu-près la force centrifuge à l'Équateur du fphéroïde, nous fuppoferons cette quantité très-petite, en forte que fi fon nomme g la pefanteur à l'Équateur , #° fera du même ordre que gg ou gl Cela pole, il eft clair que pour les points du fluide contigus au fphéroïde , r eft très-petit par rapport à # & à v; car s étant pour tous ces points égal à 1+9À, 5 fe change en 1 + gA + aqu(Se), lorfque 8 fe change en 0 a; D À ; donc alors r — qu(sr); en forte que r eft du même ordre que qu, & lon peut conféquemment négliger r vis-è- vis de #; voyons maintenant fi cette même fuppofition eft permife pour tous les autres points du fluide, & fi en lad- mettant, nous pouvons fatisfaire, non-feulement aux équa- tions précédentes, mais encore aux conditions primitives du mouvement du fluide; car fr nous trouvons qu'elle y fatisfait, non-feulement elle fera permife, mais elle fera encore néceflaire, ainfi que les réfultats auxquels elle pourra nous conduire, attendu que le fluide, en partant du même état, & étant foumis aux mêmes forces accélératrices, n'a pas deux manières poffibles de fe mouvoir. L'équation (2) prend en vertu de cette fuppofition , la forme fuivante, ddu ÉRENONTENE 27 ( % td -cof. ( ® — æ) +2 .fin.ô on D.fin. (29 — 22) tn 0.20 +40 fin.0 +4 .finfl.. — &'.cof. (29 — 2%) PTE + 42 ,finf” A, AP, &c. L, APT Sc étant des coëfficiens conftans que lon déterminera facilement par ce qui précède, & l’on aura fo @ ; 4,7. ; 8d,T,. = ne — FETE & 4 — Dire ayant ainfi AC, ) on aura fur le champ 2, par Ja remarque de l'article V'; car Hoi 8. d.C.fin.9 ; l'équation MERS re) que nous avons trouvée dans cet article, donne DB — 4 LS /0æ +9.H, Mém, 1775. Q 122 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE H étant une fonétion de 8 fans & ; or 2 étant, comme on Fa vu, égal à — /fdp0q .fin.p. Le .J', il eft clair que Von aura A = — ffe0p0 q.fin.p. = .(3cof. V°— 1); d'où l'on tire À — — TA a .6.fin. A Dans la queftion préfente, nous avons es 216, — 0, 1 "OIL NO partant, NC [b.fin. (p — &) — à .cof. (g —&)]. —Ÿ æ D]. cof. 8 —+-['.fin.(29—2@)—a"cof.(2 nr rNfink, AUTRE dZ dx é OU NCI ne m d'1. [cof 0. /——) —— fin. 0. be donc ad C0 — .8; on aura pareillement , DB— À xl. fn. 28 + JET) dæ; d'où lon tirera facilement a9 B — —<# aæd\.lu; les équations (12) & (13) deviendront ainfr, ddu u.cof. à 24 AE lg, nn PTE Ce [+ — dla dÿ code. fin. 20 (fin. — col. ++. fin. .cof.(2® — 2%)] + 2 cof, 2 0. fin.» cof. y .cof. (g — ©). ddv cof.8 du à 2 (2) .in.6 = lg (ZE) + lg. (5 Ben Ue et Uot + <È 7 9/0 fin. 6° + K.fin.v.cofv.fin. 28.fin.(@ — ®) mn. K'.fin.” .fin. À. fin. (2@ — 2%); en intégrant ces équations par la méthode de Farticle VII, on parviendra aux deux fuivantes, DENIS MBSNC AE EN CES. 123 ddx 24 7 FRE .x—X ) + [élg k æd].x o—f = équations qui ne diffèrent des équations (16) & (17), qu'en ce que g fe change en g — #x.A\; d'où l'on voit qu'à cette différence près , lorfque le fluide a une denfité quelconque , fon mouvement fe détermine précifément de la même manière que lorfqu'il eft infiniment rare. X. Pour donner une application des formules précédentes, fuppofons que Aftre refte toujours à la même diftance du centre € de la Planète, & fur le même parallèle, mais qu'il tourne autour de la Planète avec un mouvement angulaire égal à m1; K°& y» feront alors conitans, & fi pour plus de fimplicité, on prend pour premier méridien celui où l'Aftre fe trouvoit à lorigine du mouvement, ou lorfque — 0, on aura @—mt; foit de plus, 6/g — 278) —% on aura, en intégrant les équations (19) & (20) ,» K à * — H.fnat + L.cofat + =. [fin — cof. ÿ ] K.fin. Sa g-cof. (2mt — 2%), 2 K.fin.v cof.y col. (Mt — ©); H, L, M1& N étant des conftantes arbitraires qu'il faut z = M.fin.at + N.cof.at + Vita déterminer par la fuppofition de x — 0, / : W=#o, Hit, & (a yo, lorfque foi ice qui donne les quatre équations fuivantes , o0—=. LL + de [En — of] + cot2, o hu “ne aan a Es 4m Q i L 2 o Zzefin. y — cof.y 9) @: + Fin.” .cof. (29—2æ) (19 0 — RÉE) —+- [6 1g — +3] .Z— 2°. fins . cof. y . cof. /p —#) (20) 124 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE a K.fin:ricoGr INR a CO, (e] ad —"m 2m%K.fin.y.cof.v oO = a M ———— . fn; CI on: aura ainfi K X — AA Rs es L «| I — k = [ + fin.» cof. ”] [ cof. at] pa VA cof. (21/—2@) — cof. 2%. cof. at RE 2m 24 — 0m — .fin.2@.fn.aé RSA UML cof. { Mf— D) —cof.æ. cof. af d=— = = . m d— m Te cn. fin. 44 ce qui donne 1 — £ . fin. 20. [+.fin— cof. ” ] . [1 ne cof. af] Fe 2 K fin. cof. (2 M É— 2 æ) — cof, 2 & .cof. h EVE fin. 20. 2m za — 8 .fn. 2©.fn.at CO ME æ') — an. 2 K.fin.y.cof. v enne S UTP Ern cof. 2 8 3 Le a — m ETATS .fin.® .fin. at Pél cof. ÿ 2 K.fin.v. cof. v il Mie æ) + fin. æ . cof. af Ti ——<—— |. m Æ .fin. Ê— an + dé — 1 — .cof. & .fin. af fin. (2Mt—2%) + fin. 2 us .cof. 2 ©.fin.af cof. (m1 — a) — cof.æ .cof.at 61XK.fin.y.cof.v NT ins 2 10he m re fin. © . fin. af LÉ rm cof. (2m1— 2%) — cof. nt 3 LK .fin. 2 ——— . fin. ê L 271 R— AN — .fn 2©.fn.at — db È [Ein # — co.”].[1-+-3.cof 20] . [1 — cof. af] ; a HTENSUUS AC, LUE (NC. Es, 125 telles feroïent les valeurs de 4, v & y, fi la Planète n'avoit aucun mouvement de rotation. Si fon fuppofe l'Aftre attirant au-deflus du pôle ou à Vorigine de l'angle 8, on aura le cas que M. d'Alembert a traité dans fes excellentes Recherches fur la caufe des Vents ; dans ce cas y» — 0, partant on a K u —=— .fin20.[coar — 1], a TO , 1K } =; Az Cu 3cof.20].[1 ne cof. at]. X IL LE cas que nous venons de confidérer, feroit à-peu-près celui du Soleil & de la Lune par rapport à la Terre, fi cette Planète n'avoit point de mouvement de rotation fur fon axe ; on auroit donc alors, par l'article précédent , les loix des ofcil- lations des eaux de la mer, en la fuppofant par-tout de Ia même profondeur ; mais on doit obferver que les termes ui dans ces expreflions font indépendans de la pofition actuelle de lAftre attirant, ou, ce qui revient au même, de fon afpect par rapport aux diflérens points du fluide, doivent s’anéantir à la longue en vertu du frottement & de la ténacité des parties fluides; ces termes font évidemment ceux’ qui font multipliés par fin. at, & par cof. at; en les négligeant, on aura K HU — ET. [&fn. F — cof. *] . fin. 2 Ô — fin. 28. cof. (2 #11 — 2%) K. fin. v, cof. + — .cof. 2 Ô.cof. (mt — æ), v =. — . fin, (mt — ©) + ep - fin. (2Mmt — 2%), d— 4m Air 126 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE 1 RER 61K.fin.v. cof. v > — : À ( ‘ 4 a sta np fin cof. (mt a) 3 1K.fin.# ÿ dy rte - fin. . cof.(2m1 — 2%). On peut parvenir à ces mêmes expreflions, en fuppofant que les molécules fluides éprouvent une lévère réfiftance propor- tionnelle à la viteffe; fur cela, nous obferverons que cette fuppofition qui femble limitée, a cependant toute [a généra- lité poflible ; car toutes les hypothèfes de réfiftance que lon peut phyfiquement admettre, devant ramener à Îa longue le fluide à un même état de mouvement, il eft indif- férent pour déterminer cet état, d'employer telle ou telle hypothèfe de réfiflance; les réfultats feront toujours les mêmes après un long intervalle de temps, & ils ne différeront entre eux, que près de l'origine du mouvement, lorfque le fluide n'eft pas encore parvenu à fon état de permanence. La fuppoftion d’une légère réfiflance proportionnelle à la vitefle, introduit dans le fecond membre de l'équation (12), le terme — p. pp, & dans le fecond membre de l'é- dv ' quation (13), le terme — pol): fin. d; p étant une très-petite quantité conflante, dépendante de l'intenfité de la réfiflance ; or en fuivant le calcul des articles VI1, VIH & IX; il eft aifé de voir qu'il ne réfulte de changement par l'introduction de ces nouveaux termes, qu'en ce que les équations (19) & (20) prennent la forme fuivante, o—(—) + p. (E)+axk. [Fün.v —cof. + fin. Vecof. (2 mi—2 &)], la o—( pe) + dg—2 K fine v .cof. » .cof (mt — ©); [4 & étant, comme précédemment , égal à 6/7; — 2x A} Si l'on intègre ces deux équations, & qu'enfuite on néglige dans les intégrales, les quantités périodiques multipliées par p, DES SCCAINE; NC. Es. 127 à caufe de la petitefle de cette quantité, on aura à — 6 "",[H.fintWa— 1f) + Licoftr. {a — 1p)] ; : Æ.fin.v° —— ee . [inv — cof. r] + .cof. (2mt — 2%), EU [M fiat.Vé — 1) + Nicoft Wa — 1] 2 K. fin. v.cof.v a ME mi cof. (mt — ©); e étant le nombre dont le logarithme hyperbolique eft l'unité, & H, L, M & N étant des conftantes arbitraires qui dépen- LE ù ae ba dent des valeurs dé x, /——), 7 & (==) à l'origine du Î mouvement ; or quelles que foient ces valeurs, il eft clair n 14e. z — pt . qu'après un temps confidérable, e l'devient extrémement petit; on pourra donc après ce temps, fuppofer PARTAGE TEE ; K. fin. v* D (int — of] Es « cof (2 m1 — 2%), 2 K.fin. v.cof.» £ HONTE: 2 . cof, (nr te — &) ; d'où lon tire les valeurs précédentes de 4, v & y. Si lon fuppofoit le globe recouvert d’un nombre # de fluides de denfités différentes, & tels que la fomme de leurs profondeurs fût très-petite relativement au rayon du globe, on parviendroit facilement, en ayant égard aux attractions & aux preflions de ces différens fluides, à des équations difkrentielles dont on détermineroit les intégrales par La. méthode que nous venons d'expofer dans les articles précé- dens :les valeurs de , v & y auroient pour chaque fluide, une forme analogue à celle que nous avons trouvée, & il n'y auroit de différence qu'en ce que les quantités x & 7, relatives à chaque fluide, feroient déterminées par un nombre 2# d'équations différentielles du fecond ordre, dans lefquelles ces variables feroient mélées les unes avec les autres, les x étant mêlées avec les x, & les 7 avec les 7; maistoutes ces équations font facilement intégrables par les méthodes connues. 128 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Je fupprime ici tous les calculs que j'ai faits fur cette matière parce qu’ils n'ont plus, d’après ce qui précède, d'autre difh- culté que leur lonoueur; cette difcuflion étant d'ailleurs purement mathématique, je préfère d’expofer avec étendue une nouvelle méthode qui, par fa fimplicité, peut mériter l'attention des Géomètres, & qui me fervira dans la fuite pour déterminer les ofcillations du fluide, lorfque la Planète a un mouvement de rotation, ce qui eft le cas de la Nature, Xl Le ConcEvons un Aftre immobile au-deflus d’une Planète pareillement immobile, & confidérons comme le pôle de cette Planète, le point au-deflus duquel l'Aftre répond; fi l'on fait abftraction du frottement & de la ténacité du fluide, il réfulte des formules que nous avons données pour ce cas à la fin de l'article X, que ce fluide feroit éternellement des ofcillations, & que chacun de fes points reviendroit à fa pofition primitive, toutes les. fois que, par l’accroiflement fucceffif de l'angle a #, cof. a t redeviendroit égal à l'unité, c'eft-à-dire , lorfqu'on auroit at égal à un multiple de fa circonférence; partant la durée de chaque ofcillation feroit 3601 a égale à ; mais il eft aifé de voir que le frottement & Ia ténacité des parties fluides, doivent altérer fans cefle ces ofcillations, en forte qu’elles cefferont après un temps contt- dérable, & le fluide finira par être en équilibre fous l'Aftre qui Fattire. Confidérons-le dans cet état d'équilibre, & voyons la figure qu'il doit prendre. On aura dans ce cas, LEA — 0; de plus, l’Aftre étant fuppofé au pôle, on a » — o; & comme le fluide, par l'action de cet Aflre, n'a éprouvé aucun déplacement en longitude, on a w — o; les équations (11) & (12) de l'article V1/ donneront ainft, en fuppofant la denfité 4 du fluide égale à zéro, J — DES SCJENCESs. 129 . rà d.u fin, ÿ dy K d'où l'on tire, en intégrant, y = © + « cof. 20; pour déterminer Ia conftante arbitraire c, on obfervera que la quantité du fluide reflant toujours Ia même, on a Jf308.0& .fin. 8 — 0, la double intégrale étoit prife depuis ma —10, jufqu'à æ — 3604, & depuis 8 = o, jufqu'à A . k 8 — 1801; delà ontirera c — Tg; Partant, VE —-lr + 3 :.cof. 20]; »7 , 1 du fin, ÿ , l'équation y — — [—-——], donne enfuite en fin.ÿ 29 intégrant, 2 fin. — — © , [£cof 8— 2. cof 281 + 4: intégrant, 4 fin 0 = — eg Lao; cof.3 ]-- 4; pour déterminer la conftante À , on obfervera que l'Aftre étant fuppofé au pôle, on doit avoir # — oO, pour tous les points du fluide fitués au pôle; partant, À — 0, & Dia KE Gr 2/0 WI=—= ES Rae fm. , Suppofons maintenant le fluide d’une denfité quelconque, & concevons que dans cette fuppofition, # foit égal à e.fim 28; on aura par l'art, ZX, dB = x d'Je.fin. 20, l'équation (1 2) donnera donc o — = 3. (=) — [EE — 2 xd e].fin. 28; » foit, À° — K — 2 Prle, & Von aura comme précé- K' K' demment, J—= [1 + 3co0f 20] & 2 — — = fin. 20; £ Glg gs #7 de — K doùr partant — TG —= 2 0u 2 = €; d'où l'on » X L4 f A! Me 6 — 7, «étant égal à 6/g — 24x91]; donc ra 1K Far 2 Ki -[ Tet 3 eco 20]. Mém. 1775. R 130 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE XIIT ConsiDÉRONS préfentement le cas dans lequel l'Aftre fe meut uniformément fur Île même parallèle, en confervant tou- jours la même diftance au centre C de la Planète, & voyons uel doit être alors l'effet du frottement & de la ténacité du fluide. Par la même raifon pour laquelle nous venons de voir que les ofcillations du fluide doivent s’anéantir à la longue, Jorfque l'Aftre eft immobile au-deflus du pôle , quels qu’aient été d’ailleurs la figure & le mouvement primitifs du fluide, if eft vifible que tous les termes qui, dans les expreflions de v, v & y, dépendent de la pofition primitive de l'Aftre au-deflus de la Planète, doivent difparoître après un temps confidérable, en forte qu'il fera impoffible de reconnoître par l'obfervation, & la pofition de l'Aftre attirant , à l’origine du mouvement, & l'inflant auquel on doit fixer cette origine. Ces expreffions feroient donc encore les mêmes, fil’Aftre avoit eu une pofition différente à l'origine du mouvement, ou fi cette origine étoit plus reculée, ou même encore fi à cette époque, le mou- vement & la figure du fluide euffent été entièrement difiérens. De“hà, il eft aïfé de conclure que v, v & y ne feront plus fonctions que de 8, des finus & des cofinus de Fangle mt —— a; car fi elles renfermoient encore #, il eft clair que les expreffions de ces quantités feroient différentes pour les différens points du fluide fitués fous le même parallèle : or cette différence ne peut évidemment réfulter que de la différence de la pofition primitive de l’Aftre ; pareïllement, fi elles renfermoient encore le temps # écoulé depuis l'origine du mouvement, l'angle 8 & les fmus & cofinus de l'angle mt— "a & de fes multiples, reftant les mêmes ,les valeurs de u, v & y feroïent différentes, fuivant que z feroit un peu plus où un peu moins grand, c'eft-à-dire, fuivant que lon avanceroit ou que l'on reculeroit l'époque de l'origine du mouvement. Il fuit de-là que fi l'on fuppofe comme ci-deflus, @ — mt, on aura D'ME NS MSNCPENELNNUC Ets) 131 ddu . dd (een tt = (EE); dy dd v Ales HS —) = (RE): les équations (11) 1), (1 jJe pi donneront conféquemment, d Louer dv cof. ÿ = T Aer | 15% dy mi TE = ont OL + 43 + Kfin. 28. [5 fin. —cof. + Lfin.v.cof. (2n— 2% )] —+- 2 K.cof. 20. “ v.cof. v.cof. (Int — w), (M) D (—) Gal = = g(7 ) + d'C.fin.8 + À.fin.y .cof. v.fin. 28 , fin. (ont — a) + fin fin. .fin.(2mt — 20); en différenciant fa première de ces équations deux fois de fuite par rapport à &, & en la multipliant par #” .fin.&, onaura (5) fin = mé find. (EE) — inf.fn.d. [ re 1(c); fi lon Ts la feconde par fin.ÿ, & qu'on la différencie une fois par rapport à Ü, on aura M. pere Ce 44 ] dm 09 = — (5) find — g.(7 Re ee. | à, /f fi + RE 7 a Et ER cat ( ame 20) dpt +2 KE fin. . cof. v . cof. (it — a); enfin fi lon différencie la troifième une fois par rapport à æ, on aura 2 y DV 2: 2C né. () ne — (52 ——) + À. fin. LE EU — Pre VE PRO = œ) — 2 À. fin”, fin. + cof. (2 mt — 2%); R ij 132 MÉMoIRESs DE L'ACADÉMIE RoYALE D. (afin.t) en fubftituant les valeurs de re sa ), & de (EE } que donnent ces deux dernières équations, dans l'équation (c), on aura ie F " [ré fin. (à re 18] dd ke ) = 13.(5) im + Ig . fin. 8. cord. (= 2.Bfin.g 2C — d.fin0.[—— ] — À L.fin.0.(——) (A) . (in. ÿ.fin. 2 2 2 — IR n [T Ein. — col À] —+ 12 /K fin. v.cof.v fin. À . cof.B. cof. (m1 — æ) —+- 3 1 K,fin. Ÿ .fin. . cof. (2 QE 2%) Suppofons d'abord A — o , & l’on aura pour déterminer y, une équation aux différences partielles du fecond ordre, dont l'intégrale complette, fi elle eft poffible, fe déterminera facilement par la méthode que j'ai donnée pour cet objet dans les Mémoires de l Académie, pour l'année 1773; Mais il n’eft pas néceflaire ici, comme nous le verrons bientôt, de connoître cette intégrale complette ; il fuffit d’avoir une inté- grale particulière. Pour cela, foit y—e+- x .cof. (mt — x) + Gcof. (2 mt — 2æ), &, À & C étant fonctions de 0 {ul & de conftantes; en fubitituant cette valeur de y, dans l'équation précédente, on aura pour déterminer ces fonctions les trois équations fuivantes, ù . . (fin. 4.fin, 2 Den D.[(—) fin. 8] — Lu [£ne ct]. [EE 9 29 — À fn FI) = Le (RE) m8 Jg fin. 8e0 8. (2) + 12 ,/K.fin.v. cof. v. fin. P ..cof. 8 pe TR RE M EUES, Qcof D EE 3 fn + 78 fin, V . cof. (54 + 3 1K fo.” . fin, 0* — AC “ [r° fn. — 1g] DPENSMISTENTUE NACLE TS 133 pour fatisfaire à ces équations , on fera e — a + b.oft28, No — One 20e C— e.fin.b'; a,b,c&e, étant des coëfficiens conftans, & l’on trouvera facilement K ; ens E . n 3 pete crane, 61K.fin. v.cof. v SU TA 6lg — 1 » 3 1K.fin.v ADO TPE ANS, partant, on aura et Li. [cof. sh fn ÿ] LISE Me Ecole Lin] col GIK.fin.v,cof.v . 2 U.cof. —— Clg — m° . fin. 2 Ô.cof. (m1 &) 3 1K. fin. v* : 6lg — 4m . fin. 8. cof. (2 mt — 2&); pour déterminer la conftante 4, on obfervera que lon doit avoir, comme on l'a vu dans l'art, précéd, [[yDæ 00.fin.8—0 , Ja double intégrale étant prife depuis æ —0, jufqu'à æ— 3 60, & depuis 8— o jufqu'à 8 — 1801; d’où l’on tire a = + « [cor Ÿ — Lin. ]. XV; LA valeur précédente de y, fatisfait à la vérité à l'équa- tion (A), mais elle n'eft pas la feule, car fi lon nomme F, cette valeur, & que l'on fafle y — y‘ + Ÿ, on aura pour déterminer y’, l'équation - CE F ; PREL " x \ (. [ré . fin. — 7] = le(s) in +18. ( Le) fin D cof 8 Soit y — R l'intégrale complette de cette équation, R devant être par ce qui précède, fonétion de, de fin. {mt — &), 134 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ RoyaLE & de cof. (mt—#); on aura y —= À +- Ÿ pour l’expreffion complette de y, dans le cas de À — o; d’où l'on voit que les ofcillations du fluide peuvent être variées. à l'infini, & qu'il peut en avoir une infinité dépendantes des angles 8, & mt— #=,en ne fuppofant aucun Aftre attirant; mais il fera facile par cette confidération même, de les diftinguer ; car les valeurs de v, v & y, que lon auroit dans ce cas, fatisfe- roient aux équations différentielles /T) de l'article précédent, en fuppofant À —= o & — o, dans ces équations; il eft vifible de plus que tous les termes des expreflions de , v & y, qui dans ces mêmes fuppofitions fatisfont à ces équa- tions, fubfifteroient encore quand il n’y auroit aucun Aftre ; mais dans ce cas, le frottement & la ténacité du fluide anéantiroient à la longue les ofcillations qui en réfultent, & comme ces ofcillations font vifiblement produites par les termes qui renferment le temps , on doit rejeter de l'ex- preflion complette de y, tous les termes qui renfermant le temps /, fatisfont aux équations /T), en fuppofant # — 0 _& N — o dans ces équations, & admettre tous ceux qui renfermant pareillement le temps #, ne peuvent y fatisfaire. Cela polé, il eft clair que tous les termes de la quantité À, qui dépendent du temps, doivent être rejetés, puifqu'ils auroient encore lieu dans le cas où la maffe de l'Aftre attirant feroit nulle; la quantité À fe réduit ainfi à une fonction de 8 feul, que nous nommerons 7, en forte que lon aura y —= À + Y. Voyons préfentement quels font les termes qu'il faut encore rejeter de cette expreffion de y; pour cela fuppofons dans les équations (T), KO INE=NOT y=H+ŸY=H+ ex co (mt — a) —+ G.cof. (2m — 1%), e, À & G, étant des fonctions de 8, que nous avons déter- minées dans l'article précédent; la feconde des équations (T) donnera, en l'intégrant deux fois de fuite par rapport à æ, mu 2 ((E) + (2 nie) H' (nr 5) +4" > ; )e + (5) col (it @) + s (57) -cof (2m1— 2@), DRASS EIRE Nic Es. 135 H' & H°” étant deux conftantes arbitraires qui peuvent être fonctions quelconques de #; la troifième des équations (T), donnera en l'intégrant une fois par rapport à æ, 2 du > ; M (Sr) MÉ = — 3 (H + à + GC — gh.cof (mt — >) — gG.cof. (2mt —_— 2%), G étant une conflante arbitraire qui peut être fonction quel- ‘p : =: dv conque de 8; fi l'on fubflitue au lieu de y, 4 & fs) ces valeurs dans l'équation du d 4 cof. ÿ A Elo CE ur | & que l'on compare féparément les coëfficiens de (nt — &), mt — œ), cof. (mt — m), & cof. (2 mt — 2), on verra facilement que les valeurs trouvées dans l'article précédent, pour À & 6, ne peuvent fatisfaire aux équations de con- dition qui en réfultent; d’où il fuit que les deux termes À. cof. fmt — æ), & C.cof. (2m1 — 2) font uniquement düs à laction de l'Aftre, & qu'ils doivent conféquemment être admis; partant, fi dans Fexpreflion H + 8 + À .cof (mt — &) + G.cof. (2 m1 — 2%) de y, il y a quelques termes à rejeter, ils ne peuvent fe rencontrer que parmi ceux de fa quantité A+ &; pour déterminer ces termes, fuppofons 4 — o, & X quelconque dans la feconde des deux équations /T); fi au lieu de ÿ on y fubfitue A+ e + x «of. (mt— x) + C.cof.(2m1— 2&), & que lon obferve que la quantité z ne devant renfermer que des quantités périodiques, afin que az refle toujours » DEC 04 . de l’ordre «, comme nous le fuppofons ici, (= ) ne doit renfermer aucun terme qui foit fonction de 8 feul, on aura à H de : 2 — 9( ï )— a 5j ) + K'.fin. 20. [Lin.#— co£. »] ==0; mais par la nature de «, on a O0 — g( À) 6 Kofi. 20. [fin — cof r]; 136 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dH NP: ; partant ee — 0, ce qui réduit /7 à une conflante que l'on déterminera au moyen de l'équation //yd æ 08 . fin. — o, d'où l'on tirera facilement A — o; il fuit delà que l’on doit conferver tous les termes de Y, & que cette intégrale particulière de l'équation (A), lorfqu'on y fuppofe 9 — o, cft la plus générale qu'on puifle admettre dans fa queftion préfente. Confidérons maïntenant le fluide comme ayant une denfité quelconque À, fi l’on fuppofe y—=al[1+ 3 cof.20] + c. fin. 20 .cof. (mt—m) + e.fin.P,cof. (2 m1— 2), on aura par l'article 1, JB — — £x.d.afin. 20 + Êæ.d.c.cof. 20.cof.{ mt — &) + + md... fin. 20 .cof./2mf — 2@), NC = Em d\.c.cof.0.fin. (#1 —- a) - Sad .e.fin. 0 .fin. (211 — 2&); en fubftituant ces valeurs dans l'équation (A) de l'article X7/1, on aura dy 4 s (sie [né fin. 8 — 73] LS ddy ET se à d. /Min.@.fin. 2 LE LÉ ON Cr RAR] Gui, pe se [Éd /c —-— 12 IK.fin.v.cof.r] fin. À. cof. 8 . cof. (mt — G) + [3/K.finv + 2 x de]. fin. 8%, cof. (2 mt — 2%); en fubflituant dans cette équation, au lieu de y fa valeur, on trouvera ) fn + Lg fin. Ô cor. 8.( K, [cof. ®— = fin, v] a | 6g — #7. d\ 5 61K.fin.y .cof. y EU 61g — € x dm, 3 1K. fin. Q0— Glg— dl — 4 ayant D'ÉSLESIS L'E NC E 137 &yant ainfi y, on aura la vitefle de chaque molecule du fluide, en obfervant que cette viteffe dans le fens du méri- dien, eft « En OÙ — m1 EL &: que dans le fens du à! A 2 de parallèle, cette vitefle eft a(—) .fin.0, ou — am(=—) . fin. à. Si lon intègre préfentement la feconde & la troifième des équations {T), en remarquant que & v ne devant renfer- RS MC £ : du dy - mer que des quantités périodiques, (57 & y, ne doivent renfermer aucun terme qui foit fonction de 9 feul, on aura ( dr 2mK.fin.v.cof. v . cof. 28 . fin. mt — x) n 6lg —% 7 d\ — m m E. fin. v* — - fin. 20.fn./2mt—27) 6lg — Er dM— 4m dv 2m. fin. y. cof. v = fin 0 — = . cof. 8. cof. (mt — Tv) 6x — 7 dim 2m fin. v° = —— fin. D. cof. 2{—2T), 6g—, BOT, 27 ou — 4m gf0.[2r4+2 + —-7]; f lon compare cette équation avec l'équation (24), on en tirera 2 F . = == —— ; on déterminera enfuite les g[2F+517+ 3+—] 1 ip quantités f, f°, f® a eee same, au moyen des équations (23) & (24), & des 27 équations, 144 MÉMOIRES DE L’ACADÉM1IE Royarr ANR A a EN AU fan) 2 2 4e — BO, (a — À) 9 — ge — B?, [eletm a /e he s = 4 0 ses ne ee ee) + ee, + “ (ar — Ë) 9 — gr T7 — B0, Pour fatisfaire enfuite à la cinquième & à la fixième des équations (L), fuppofons 6e = fin. [p+p© fin + po. fin... pin. #7], €°— fin. 8 .cof.8. [C+ 6 Mn CPin lt, 5 CET fin. #2]; Puis ROME 6, GC, &c. étant des coëfficiens conftans qu'il s’agit de déterminer. Si lon fubftitue ces valeurs de c & de «* dans la cinquième des équations (L); .& que l’on ordonne cette équation par rapport aux puiffances de fin. 8, on aura d’abord, en comparant les termes qui ne renferment point fin. 8, 2n — 2? XK.fin. v* dent eu + : RE & fi l'on divife tous les autres termes de l'équation par fin. 6’; on aura une équation de cette forme, p + point + p©,fint..... + p°. fin. EF? —— )).:45 DO fn DE. fn de, ADP hs D, D, D, étant des fonétions de p, p”, &c. & de 6,6”, &ç. très-faciles à déterminer, & l'on trouvera h À «D NO = NN de ie gg? 1 D =. 4.657. Péstorrers 4: 2 LA z en comparant les coëfficiens des différentes puiffances de fin. 8, onta pi D;-pé D pa D, 8e, se pl DS ou en fubftituant au lieu de 2° fa valeur, à «) CIRE 1) 2YI— 2n +31 LÉ 20 $ POELE] - TS C0 fi l'on fubflitue pareillement au lieu de « & de cf” leurs valeurs dans la fixième des équations (L), en Ja divifant par fin.8, cof. 8, & lordonnant enfuite par rapport aux différentes Bi SNISQUR E NICES, 145 différentes puiflances de fin. 8, on aura une équation de cette forme, (qn— 4i).6 + [(qn — 4f) C0— 4m 06] fin. F ER NT OT CC M MAN ENS EX fin. MEN Gate re FC hat; E, E(, E, &c. étant des fondions de p; faciles à déter- miner, & l’on trouvera 7e ee IE ; r r - 2#i 15e RUDEE LEA gp LE}; f: lon compare maintenant les coëfliciens des différentes puiffances de fin. ®, on aura d’abord x = + . HN Aer KEY 2e + 5 SP) » d’où l’on tire ‘ NÉ 2: Æ . fin, và : = - (a + f tua 2 M NO; 21 équation qui eft la même que l'équation (2 5) ; -on aura enfuite re CP un CE... 40 VE, ou, en fubftituant au lieu de Æ fa valeur, PTE RE AO ruine - . Si lon combine cette équation avec l'équation (26), oh en tirera 2 n° 4 — ; gelr+ sr + 3 +=] on déterminera enfuite les 27+- 1 coëfficiens p,p*”,p°”.…..p®?, 6, 6®....6T", au moyen des équations (2 5) & (26), & dés 27 — réquations p—D; p— D,..ipt— DT”, (an ar)C"_ 4n C—E; (an —\ar)é®— 4e An. Ai) C D ne ET, La valeur de g, que nous venons de trouver, étant la mére que celle que nous avons trouvée ci-deflus, lorfqu'il s’agiffoit | Mém. 1 AT D'LA Li 1. ( 146 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE ROYALE de fatisfaire à la troifième & à la quatrième des équations (L), il en réfulte que les valeurs précédentes de D, b®, « & «7 ont été bien choiïfies; fi l’on reprend maintenant la valeur précédente dey,& quel’on confidèrequel'ona //yd0&08. fin 8 — 0, on trouvera facilement que la conftante arbitraire Æ de l'ex- AE UAT : L à évale: Po ue PT preffion de a, eft égale à cg “LR — Zlin.» ]; partant on a 3 Jeff Himr].[r 2 3: cof 2 0] FAT fin"... 'oiner p+p.fnf..... + p°. fin. " : A . du À on aura enfuite la viteffe horizontale « /——), du fluide inbcanton (ir 9) .) + fin. É. cof.{2 ir + 2) , dans le fens du Méridien, en confidérant que ee, fin PH-e® fin... .} +0 fin, F' CHE, find. …. Grue HT enfin l'équation //) donnera Ia viteffe du fluide dans le fens du parallèle, en obfervant que cette vitefle eft égale à æ& (=) fin. 0 = ai (=) fin. & Si lon applique maintenant à la valeur précédente de y, la méthode de l'article XIV, on. s'aflurera facilement qu’elle: doit être admie en entier, ainfi que les valeurs correfpon- ; dx dy dantes que nous avons trouvées pour {——) & /——), & ==. —— 1 .fin. (it + ©) ) —2i.fin.{211+-20) fin. b. cof.8. que ces valeurs font les feules que l’on doive admettre dans. là queftion préfente;. comme ce calcul ne préfente aucune: difficulté d’après ce que nous avons dit aæticle XIV, nous. me nous y arréterons pas, D ÉSLSNC RE NC: E 147 ; AN ConNsIDÉRONS le cas dans lequel le fluide a une denfité quelconque À, & fuppofons qu'alors, l'expreflion de y ait la forme fin < J — 8. [3 cor — 1] 0 fn. ) fn... + fin. À. cof. 9. cof. (it + æ). den so À Ce ne a 3 : , à p +-p®. fin.0 + po. fin. dt... == fin. 0 .cof. (2it —- 2 2). dpt fin EP! 1,1, &cp, p", p°, &c étant des coëffciens conftans qu'il s'agit de déterminer ; il eft facile de s’aflurer que cette valeur de y fatisfait à l'équation //y0æ09.fn.8—0o, voyons enfuite fi elle peut fatisfaire aux équations (21) & (22) de Ç d\ l'art, précédent ; on a par cet article, y — y — = [Ode .fin.b; de plus on a par Particle IX, DC — — fin.fit + æ).coft.[A HA. Gin... + 20. fin. 61] — fin. (2it+ 20) fin.8. [44 40. find... 4-27. fin.87]; à, À, À, &c. 4, A, L®, &c. étant des fonctions de HAE, Rep, p° p°, &c. que l'on déterminera par le même article; on aura donc D AU Mr LÀ + M .fin. 6” ( RSA: Gn.0. .: . 1 AO fin. Q" [A Cd fin. 8 — Use fin. 8 cof. 8 . cof. {it + 7), Ms fn. D. cof f2i 12 œ). G étant une conftante arbitraire qui peut être fonétion de 8; pour la déterminer, on obfervera que nous avons fuppolé dans l'article précédent, 9 B — 4 SEE). da; d'où il fuit que / —) doit être égal à la partie de lexpreflion Ti 248 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de AB, qui eft fonétion de 8 feul; or nous avons vu, article e que cette partie eft égale à — LE æ de.fin. 20; I27 donc es Se) = = — CE $mde. cof. DOME F' étant une conftante quelconque à laquelle nous fommes libres de donner ici telle valeur que nous voudrons. Nous la fuppoferons pour plus de fimplicité, égale à +æd\.e, ce qui donne G — +ade.[3 oO 1]. Faifons maintenant d\.e.fin. 20; partant, ar 2 iv 1 3 D DS ET ET rt 1 ; @) 10 OS er A eme mm 2° ©) ©) ORNE UNE Pc VOTE Gen pattes) M RAS Le RP raie COMPTE 7 nent & nous aurons : 4 6) LC wi) J=c.[3cor 8 — 1 | —- fin. Be cof.8. cof. (114). Er -fin.0 Hf, fn. & + f°. fin. 6°” a) G) 4 + fin. Pecof (air += 2œ).Q PP vf F + p fin. 6f, mins fin. gr fuppofons enfuite, comme précédemment, a — a+ of. (ait +) .[e + 60 fin 6° fin8t.. + 60 .fin.67} —- fin. Becof. cor. (ait +2@).[C + 60 find C0 9 fin, TE] fi lon fubflitue ces valeurs dans les équations (21) & (22), & que l’on y faffe y = 1 + —- fin. #, on aura d’abord, en comparant les termes indépendans de l'angle it + & dans l'équation (21), d.[a fin. 8. (1 + “- fin. #)] e.fn. 0. [3cof. D 1] tr — d. Te ans TEE > D'ENSNISUCRE AN C: ES 149 l'équation (22) donnera pareïllement. 2 K 2 1 2 €, — 3 [cor — +.fn"]; partant, K : 2 Ce = RUE .[ceof — +.finr]. D « I — 38-[ dE ] La comparaifon des coëfficiens de cof. (it + æ), dans l'équation (21) donnera 2n—i £f, 2 - ro la men RO LU, AMIE A) & cette équation répond à l'équation (2 3) de Particle précédent; on aura enfuite f— À,, f? — LE NE dt RATS TAC AS A, A®, &c étant pareilles fonétions de f, f,f®, &c. que les quantités que nous avons nommices 4, A®, A, &é."le font def, 7%, F7) &c: on aura donc À ( — fo — [2r + BE qe”; partant TE == finivcof.», & ly = 1, où faifait aux équations (2r) & (22), & lon DES: SLCALE NCE:S, 167 prouvera par les raifonnemens de l'article X1V, que dans la queftion préfente , il n’y a que ce feul moyen d'y fatisfaire dont on doive faire ufage. Il -eft d'autant plus remarquable que l'on ait toujours A — o, lorfque la profondeur de a Mer eft conflante, que fi lon fuppofe la Terre immobile, en tranfportant en fens contraire à l'Aftre fon mouvement 'angu- laire de rotation, la valeur que l’on trouve pour M peut être très-confidérable, & qu'elle ne devient nulle que dans le feul cas où l'on a / — , ce ‘qui fait LEE 7 ÿ voir d’une manière très-fenfible combien il eft différent de fuppofer la Terre immobile, ou d'avoir égard à fon mouve- ment de rotation. En comparant les coëfliciens de cof. (2it + 2%) dans les équations (21) & (22 , & fuppofant toujours /+ — / q PI J DA y on trouvera facilement que la fuppoñition de N— o, ne peut y fatisfaire, & qu'ainfi non-feulement /4) —o, lorfque la profondeur de la Mer eft conftante, mais que cette équa- tion indique néceffairement une profondeur conftante, & comme dans la Nature, cette équation a lieu à très-peu-près, il paroît naturel d’en conclure que fi l'on en excepte le voifinage des côtes, la Mer a par-tout à peu-près la même profondeur. On peut même déterminer par la théorie précédente , la loi des petites variations de la profondeur de la Mer, en fuppo- ant toutefois les obfervations exactes. Cette détermination eft fondée fur une remarque qui nous fera très-utile dans la fuite, & qui confifle en ce que lon peut toujours avoir Îa valeur de AZ, dans le cas où le fphéroïde que recouvre la Mer eft un ellipfoïde de révolution. Pour cela, fuppofons d’abord la denfité du fluide nulle, & confidérons la troifième & la quatrième des équations /L) de Vartick XV; fi Von y faiti— n, ce qui a lieu à peu-près pour la Terre, elles fe changeront dans {es deux fuivantes , 168 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE (01 26 off c] Len UA G} Le = — y + OS 100 (27) 1g.by 21Ky cof. { 1 n° fin. ÿ* pe CETTE 3. .fin.v.cof.r, ï db f, #0, LRU Mr Ba ) — 2gb. FR —- K. fin.y.cof.v. [4 cof. 9 — cs pour fatisfaire à ces équations, foit à — f.fin.@. cof. 8; a feconde équation donnera D 00 [4 — 1] = — gf. [4 cof. & — 1] + 2 À .fin.v.cof.y. [4cof. — 1]; — gf+ 2K.fn.yv.cof.r ET (ya Es GUN ER: Lire» “Adele 4 partant d® — nt . Obfervons préfentement que dans le cas où le fphéroïde recouvert par la Mer eft un ellipfoïde de révolution, on = q 2 LA . La OEM fin. S, 7 étant une quantité quelconque pofitive ou négative; fi l’on fubflitue ces valeurs de y, à & 0, dans la de es des deux équations précédentes, on y. cof.»); partant , 4 Kq.fin. v. cof. y k LUE 24£g — de Particle XIV, que ces deux valeurs de à & de 4°, font les feules que l’on doive admettre dans la queftion préfente. Si l'on a égard à la denfité 2 du fluide, on trouvera par article XVI, . On prouvera facilement, par la méthode d\ —gf.(1— nt) + 2 X.fn.y.cof.r pv - 2° , C f FA 4 Kq.fin.v.cof. v === 7 E LIAUEd ET pe on DE MS MASNCNTOENN LC ES 169 on obfervera ici que /Z eft égal à ue , & qu'ainfi lon a, quel que foit 7, F 7 4K1 = A 7e IR RPInE TS Lee JP cette valeur de 47 eft d'autant plus remarquable, que d’elle feule dépend, comme nous le verrons dans la fuite , l'effet de Fattraétion & de la preflion des eaux de la Mer, fur la préceflion des équinoxes & la nutation de l'axe terreftre, & qu'elle nous met ainfi en état de déterminer généralement cet effet, dans le cas où la Terre eft un ellipfoïde quelconque de révolution recouvert par la Mer. Nous venons de voir que pour fatisfaire aux obfervations, doit être très-petit, & dans ce cas le dénominateur de l'expreffion de AZ eft une quantité négative; or fr Fon s’en rapporte aux obfervations dont M. Caffini fait mention dans les Mémoires de l Académie pour l'année 1714, page 256, la marée du foir à Breft eft un peu plus grande que celle du matin dans les fyzygies d'été, & un peu moindre dans les (yzygies d'hiver, ce qui fuppofe que AZ eft une très-petite quantité pofitive, & qu'ainfr 7 eft une très-petite quantité négative; d'où il fuit que la profondeur de la Mer eft un peu plus grande aux Pôles qu’à l'Equateur ; maïs cette conféquence étant fondée fur des obfervaticns fort délicates , puifque la différence des deux marées d’un même jour eft toujours fort petite, on ne peut la regarder comme certaine, que lorfqu'on aura un plus grand nombre d’obfervations faites en différens endroits. La variation de la profondeur de la Mer étant fort petite, on peut fans erreur fenfible, calculer la valeur de N, comme fi lon avoit r — oo, ou ce qui revient à très-peu-près au même, comme fi r étoit égal à un nombre un peu confi- dérable, tel que 10, 11 ou 12, & l'on aura aïinfi la lot des hauteurs des marées fuivant les différentes latitudes; mais comme il eft impofhble dé comparer fur ce point la théorie Mém, 1775: 170 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE avec les obfervations, parce que les caufes locales, telles ue la fituation des côtes, la pente des rivages, &c. produi- fent dans la hauteur des marées des différences prodigieufes à latitudes égales, il eft entièrement inutile de calculer cette valeur de V'; il nous fuffit d’avoir montré comment il eft poffible de concilier la théorie avec l'obfervation, fur le peu de différence qui exifte entre les deux marées d'un même jour. L’explication de ce phénomène nous conduit à déter- miner le temps des plus grandes marées dans nos Ports; ïl eft difficile de fe refufer au grand nombre d’oblervations qui établiffent directement que les plus grandes marées arrivent dans les équinoxes, & cela paroït être une fuite du-peu de différence qui exifte entre les deux marées d’un même jour ; car fi cette différence étoit exactement nulle, on auroit y VA + N,fin.v fin. F .cof. /2it A 2a&), la différence de la haute à la baffe Mer feroit 2 /V.fin.0° .fin.», laquelle eft à fon maximum lorfque fin.» — 1, ou lorfque l'Aftre eft dans l'Équateur ; or on a obfervé que dans nos Ports, plus cette différence eft grande, plus la hauteur abfolue de la Mer eft confidérable { Mémoires de l'Académie, année 1712, page 94) ; d’où il fuit que les plus grandes marées arrivent dans les équinoxes. Pour ce qui regarde les autres phénomènes des marées, comme leur explication eft ici a même que dans la théorie otdinaire, nous renvoyons à cet égard, à l'excellente pièce de M. Daniel Bernoulli, fur le flux & le reflux de la Mer. X X. LA confidération des équations (4) & (5) de l'article VI, nous donne facilement la viteffe d’un point quelconque pris dans l’intérieur du fluide; car elles nous montrent que cette vitefle eft fonction de 8,æ, : & s, & qu'ainfila profondeur du fluide étant fuppolée très-petite, la vitefle eft la même pour tous les points pour lefquels 8 & 2 font les mêmes; connoiflant donc par ce qui précède, cette vitefle à un point D'EUS NSICNLIEUN CES 1 fr à quelconque de la furface extérieure, on aura celle de tous les points du fluide, fitués fur le même rayon. Suppofons maintenant que l'on veuille déterminer fa preffion du fluide fur le fphéroïde qu'il recouvre ; nommons (p) la preflion du fluide dans le cas de l'équilibre, fur le point » de la furface du fphéroïde, pour lequel l'angle CA — 8 + au; Fig. 3. foit dans cette même fuppoñition, Q l'attraction du fluide & du fphéroïde fur ce point, & do l'élément de la direction fuivant laquelle elle agit; léquation (3) de l'article IV nous donnera wa a. [6 + ar) fin (À + au)l = — Qdo — 2 s foit préfentement la preffion p — (p) + ap'; il eft aifé de voir que l'action de l'Aftre attirant, & l'attraction de Ja différence d’une fphère dont le rayon eft 1 & dont la denfité eft la même que celle du fluide, & d'un fphéroïde de même denfité & dont le rayon eft 1 + ay, il efl aifé de voir, dis-je, que ces attractions multipliées par les élémens de leurs directions, donnent fenfiblement les mêmes produits pour le point # placé à la furface du fphéroïde, que pour le point N placé à la furface du fluide; l'équation (3) fe changera conféquemment dans la fuivante, en obfervant qu'à la furface du fphéroïde , ds eft de ordre 98, & en négligeant ce qu'il eft permis de négliger, * 20. [( EE) — 2n( 2) .fin.0.cof.t] dr? ddvy En Fire 2 nfin.8 . cof.0 .( )] = — ay A.[(-E).00 + ( —) da] —+ adm .[fin. #./ 1 1 5 + S.[d. 7 — d.7/] 670 ANT We mais les quantités / =. ) &( _ ), étant les mêmes, commé nous venons de le voir, au point # qu'au point A, l'équa- tion (y) delaricle V, donne Y ij 72 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE ROUGE) 20/2) fin cof.0] + ad [find (5) + 27.fn.0: cor 8.22 )] de de = re) 4.[(/ 00 + ) 22] da + S.[d.— — (d.—7)] — agdy; F d.p° LEE e on aura donc - — gdy, & en intégrant, p — À\gy + G; G étant une conflante arbitraire qui peut être fonction de #, fans 8, ni &'; fi l'on obferve cependant que par les mêmes raifons pour lefquelles nous avons vu précédemment que y, 4 & v, doivent être fonétions de 8, & de l'angle it + #, p' ne peut être pareïllement que fonétion de ces deux quan- tités, on en conclura que G ne renfermant point æ, ne peut renfermer le temps #, & qu'ainfi cette quantité doit être indépendante de 1, 8 & a. Au moyen de cette valeur de p° & de celle que nous avons trouvée précédemment pour y, on pourra déterminer la préceffion des Équinoxes & la nutation de laxe de Ia Terre qui réfultent de lation du Soleil & de la Lune fur la Mer; nous allons nous occüper de cette recherche inté- reflante, mais il ne fera pas inutile de faire auparavant quelques réflexions fur le degré de précifion de la théorie précédente. 4. E Nous avons fuppofé dans cette théorie, #, 4 & » conftans; fuppofons maintenant que l’on veuille avoir égard à la varia- bilité de ces quantités; on reprendra les équations (6), (7) & (9) de l'article VL du dv cof. ù = — GG) + a] — (5) (6): DPEISOS TE he Nc El & 173 2 dv (=) === 2H(——) fin. 0. cof. 0 dy : FAT ee: (7): + À, fin. 20[2 fin. — cof.v + L fin.” cof. (29 — 2hÉ— 2w)] + 2 À. cof. 20. fin. vcof. » . cof. (® — nl — T ) Ce) ne + 2 n,(27) in. 0 co ' = 6( 5) + 30 .in8 + K fine .cobrfin.20 fin. (O— nt 0) 9}: + Æ.fin. fin. P fin. (2® — 2nt — 2 æ) Prenons pour premier Méridien celui qui eft perpendi- culaire au plan de l'Écliptique ; {oit s la latitude de l'Aftre au-deflus du plan de l'Écliptique , s étant toujours une très- petite quantité dont nous négligerons le carré & les puiffances fupérieures; foit encore gode l'angle que forme le plan de l'Écliptique avec celui de l'Équateur, & nommons z le mouvement vrai de l'Aftre rapporté à lÉcliptique, en prenant pour origine l’équinoxe du Printemps; @ exprimera Îa diflance de l'Aftre au premier Méridien comptée fur l’Équateur, & fi lon fait pañier un plan par le centre de la Terre, par celui de lAftre, & par le point de l’Équinoxe, l'angle que formera ce plan avec l'Équateur franood set es fin, z or, en confidérant le triangle fPhérique formé par ce plan, par l'Équateur & par le Méridien de l'Aftre, on trouvera par la Trigonométrie fphérique, 9 » Ss cof. (E — ing /icor:: Lee fin.7; partant, on aura cof.y — cof.e. fin, 7 + 5. fine; d'où l’on tire fin.y == VTcof. “4 1 fin.# . fin. 7° — 25.fin.€.cof.€.fin.7]; : s fin. z coi.p on aura enfuit 1 TN CPR ra Es en à ——— See fn le Gaz 2 cof,z fin? ” 174 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE d'où l'on tire . CORP fin. e.fin.z — s.cof. e v{cof. £ + fin. €. fin. — asfin,s.cof.s.fin.z) * — cof. 7 fn, QE partant, fin. .cof. y. fin. ® —— {[cof. €. fin. 7 + s.fin. €] e CO 7; & fin.v.cof.y.cof. ® —= [fin. €. fin. 7 — $ cof. e].[cof.e. fin. z + 5.fin. «]; / 3 op on a préfentement Æ — Se & V(cof. + fin. € fin. £ — 25.fin, e.cof. e.fin.z) ÿ col. (g — nt— œ) — fin. fin. (nt + &) + cof.@ .cof. {nt + &); fubftituant donc au lieu de 4, 5 & 7, leurs valeurs en temps moyen dans la quantité Æ.fin. v .cof.» .cof. (p — nt — x), on aura une fuite de termes de cette forme, K'.cof. {nt + mt + æ + À). On fubftituera la fomme de tous ces termes au lieu de K . fin.» . cof. y. cof. (@ — NE — &), dans l'équation (7), & comme la quantité K fin. v.cof. » .fin. (@ — NÉ — a) de l'équation (9) réfute de la différentiation de la quantité K.fin.v.cof. v.cof. (® — nt — a), par rapport à #, il eft clair que chaque terme tel que À” .cof. {nt + mt + + À) de l'expreffion de Æ'. fin. ».cof. .cof. (® — 11— zx), donnera le terme — X.fin. (nt + mt + ® + À), dans lexpreffion de Æ,fn.v.cof.y .fin. (® — 11 — w), & ce fera la fomme de tous ces termes qu’il faudra fubflituer au lieu de cette quantité dans l'équation (9). On a pareïllement, cof.(29— ant—2®)—fn.20 fin. (znt+2@) + cof.2 @.cof. (2n1+- 2%); de plus, on a par ce qui précède, fin. Ÿ fn.29 = — 2 cof. 7. [fin. €. fin. Z — S.cof. e] fin, y .cof. 2 ® = fin.é fin. Z—cofg —25. fin.£ .cof.e fin. en Le DE US MS TCALRELUN VC rl 17$ on aura donc au lieu de Xfin.” .cof. (2@ — 2nr — 2%), une fuite de termes de cette forme, K° .cof.(2nt + 2m + 2 + 24), & comme on a : pins d.[Æ.fin.v°.cof. /2p nt — 2%) K.fin.v fin. (2@—2nt—2@ = — << ] le terme Æ'.cof. (2nt + 2mt + 2 + JAP donnera le terme K'.fin.(2nt + 2mt+ 2 + 2 A), dans la quantité Æ. fin.” . fin. (2@ — 2nt — 2 a) de ‘équation (9). Enfin la quantité £ Æ. [n.”—2 cof.»*], où 2 X[1—3 cor. “], donnera une fuite de termes de la forme Æ”.cof. (mt A). Confidérons maintenant un terme quelconque de l'équa- tion (7), tel que 24° .cof.20 .cof (nt + mt + a + À) & fuppofons pour plus de fimplicité, {a denfité du fluide nulle; on pourra facilement y avoir égard enfuite, comme nous l'avons fait précédemment. Le correfpondant du terme 2 K°.cof. 28 .cof. {at + mt + æ + À), fera dans l'équa- tion (9) — Æ fin.20.fin. {nt + mt + æ + À); en n'ayant égard qu’à ces termes, on fuppofera conformément à la méthode précédente , J = &.cof. (nt + mt + æ + À), u — b.cof. (nt + mt + æ + À), & V — C.fin. {nt + mt + æ + À), a, b & c étant fonctions de 8 {eul; en fubflituant ces valeurs de y, 4 & v, dans les équations (6), (7) & (9), on aura les trois fuivantes, cof. dé | D Ce RE (2 ) 1; —(u+m) b—2n(n+-m) «fin 8 co — ge) +2 . cof. 2 À — (n + me .fin. F2 (nm) b .fin. 8 CO. = ga —K°.fin 20: lorfque # ef très-petit par rapport à #, On peut fans craindre ” 176 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE aucune erreur fenfible, déterminer 4, à & c, comme fi lon avoit # — 0; d'où il fuit qu’alors les parties des expreffions de y, u & v, qui dépendent des quantités 2 K°. cof. 2 8 . fin.» . cof. » .cof. (® — NÉ — œ), & K.fn.y.cofv.fin.20. fin. (® — n1 — x), feront à très-peu-près les mêmes que celles que l'on auroit en regardant @, y & À, comme conftans dans l'intégration , & en fubftituant enfuite au lieu de ces quantités, te véri- tables valeurs variables, ainfi que nous l'avons prefcrit dans Varticle XV1L Confidérons un autre terme quelconque de l'équation (7), tel queZ À" .fin. 28.cof./2nt + 2m't + 2 + 24), dont le correfpondant dans l'équation (9) eft — KE", fin. ®, fn, (201 + 2mt + 20 + 24!); on fuppofera, en n'ayant égard qu'à ce terme, ÿ = d'.cof.(2nt + 2m1 + 2æ + 2 A"), u — L',cof. (2nt + 2mt 5 220 + 2A), UV — C.fin (206 + 2m{ + 22 + 24), & l'on aura ax déterminer a’, D' & c', les trois équations 2 5 cof. = — lp) + a+ d a 9e ) Eu Jic: «fin. 6. cof. 8 — EE" .fin.2 À —4(n+ mp fn Ë— 4 (0 +m)l fin. IE 29 a —K".fin. 6°; on voit facilement encore que fi #7 eft très-petit par rapport à z, les parties des expreffions de y, 4 & v qui dépendent des quantités + Æ.fin. 2 8 .fin. Ÿ . cof. (2@ — 2nt — 2%), & K'.fin. Ÿ . fin. Ÿ. fin. (2 @ — 211 — 2 &) font à très- peu-près les mêmes que celles que l’on auroit en regardant @, » & K comme conftans durant l'intégration, & en fubfti- tuant enfuite au lieu de ces quantités, leurs valeurs variables. Rélativement ME SUISNIGHIUE Ne ENS, He? Relativement au Soleil, les quantités 1, m°, &c. font très- pétites par rapport à #, parce que le mouvement moyen du Soleil dans fon orbite, n'eft que la 365."° partie environ du mouvement de rotation de la Terre, ainfr les parties des expreflions de y, w & v, qui dépendent des quantités ZX .fin. 20.fin.v.cof (2® — 2n1 — 2%), . K.fin. Ÿ . fin. À. fin. (29 2 RIVES 2 &), 2 K.cof. 20 .fin. y . cof. » .cof. (® — NÉ — w), K. fin. » . cof. v .fin. 20 . fin. (® — nt — ©), qui fe trouvent dans les équations (7) & (9), font à très- peu-près les mêmes pour le Soleil, que celles que nous avons déterminées par la théorie précédente ; lapproximation eft un peu moins exacte pour la Lune, parce que fon mouve- ment eft plus rapide; mais comme il n’eft encore qu'un y NE de celui de rotation de la Terre, on peut la regarder comme fufffamment exacte. H nous refte préfentement à confidérer les termes de Ia forme Æ”. fin. 28 . cof. (mt + À) que donne le développe- ment de Ja quantité K°.fin. 2 8. [+fin.ÿ — cof. ]. On fuppo- fera comme précédemment, ÿ —= a.cof. (mt + À), u — b.cof.(mt + À), & V — c.cof. (mt + À), & l’on aura pour déterminer a, 0, c, les équations dE db cof. à dy LE le Ole ee re 2 ù 1 — mb — 2 ame fin. do 0 = — (5) + K' fin. 20 — nc.finV— 2»mb.fin.8.cof —= 0; fi lon fuppofoit la Terre immobile en tranfportant en fens contraire à l'Aftre fon mouvement angulaire de rotation , il faudroit faire 7 — o dans les équations précédentes ; on auroit alors c — 0, & en négligeant les quantités de l'ordre Mém 1775. Z 178 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE m', ce qui eft permis à caufe de la lenteur du mouvement de f'Aftre dans fon orbite, on auroit les deux équations db cof.ÿ à LR TC l'éere nr re LL © — — & (5) + KE fin. 20; d'où il réfulte que les parties des expreflions de y, 2 & v qui dépendent de la quantité Æ°.fin. 28.[5 fin.” — cor], feroient alors à très-peu-près les mêmes que celles que lon auroit- en regardant » & Æ comme conftans ; mais il n'en eft pas ainfi, lorfqu'on a égard au mouvement de rotation de # of. la Terre: dans ce cas on ac — — À ji SPÈIEN & mi fin. Von déterminera à & D, au moyen des deux équations, db cof. à dy és ea M 0 TN à > » » da 1 b.[4rcoF— nf] — er + K'.fin. 26; en forte que a & b ne font plus ici les mêmes que dans la fuppolition de » — 0; la valeur de « & par conféquent PF P q celle de v fexa fort grande, fi” eft très-petit par rapport à 7, ce qui a lieu pour le Soleil, car on verra facilement par ce qui précède, que m1 eft égal au double du moyen mou- vement du Sofeil qui eft très-petit par rapport à 21, en forte que _- eft fort grand, & à peu-près égal à 365 ; mais le terme le plus confidérable de v, eft celui qui dépend de l'inclinaifon de l'orbite lunaire, car il eft facile de s'af- furer que la quantité Æ [2 fin. » — cof. ÿ ] produira un terme de cette forme, X'.p.fin. 2 0.cof. {nt + À'),p étant a tangente de linclinaifon moyenne de l'orbite de la Lune, & m't repréfentant le mouvement moyen de fon nœud; or ce mouvement étant environ dix-huit fois moindre que celui du Soleil, on aura à-peu-près == — 36.365, partant 1! D'ENSMONCAIFENN C'E'S 179 cof. ÿ fin, ÿ étant fort petite, à & a feront eux-mêmes peu confidérables, & la valeur de c en fera beaucoup diminuée ; malgré cette diminution , le terme € . fin. /m'# + A')reftera encore la plus confidérable de l'expreffion de v. # E — — 36.365. .D; à la vérité, la tangente p Il réfulte de-F que les parties des expreffions dey,u & v qui dépendent de la quantité À. fin. 2 8. [Æfin. ”— cof. ], font bien différentes de celles que l’on a en regardant Æ & y comme conflans : mais on doit obferver qu'à caufé de la lenteur avec laquelle les angles m1, m'#, &c. croiflent, on ne peut fe difpenfer dans la détermination des quantités «, b & c, d'avoir égard à la réfiflance que les eaux de la Mer éprouvent , & en vertu de laquelle elles fe remettroient bientôt dans leur état d'équilibre, fi faétion du Soleil & de la Lune venoit à cefler. Suppofons ici que cette réfiftance foit proportionnelle à la viteffe , il faut alors ajouter au premier »z : ",Z du = membre de l'équation (7) , la quantité p / =), & au premier , Se da : ; membre de l'équation (9), la quantité p (=) fin. ÿ", pétant un coëfficient conftant dépendant de l'intenfité de Ia réfiftance. Pour avoir enfuite les parties des expreflions de y, 4 & v qui dépendent du terme Æ”.fin.28.cof. {m1 + À), on fera y = d.cof. (mt + À) + à. fin. (mt + A), u — b.cof (mt + À) + L'.fin. (mt + A), v — Cfin. (mé + À) + c'.cof. (mt + À); & en fubftituant ces valeurs dans les équations (6), (7) & (9),-on aura pour déterminer les fix quantités a, a, b, d, c, c', les fix équations fuivantes, cof.4 fin. 4 2b - ee ù a — ly[(- STE see), . YA ACER Ur dy) + di] = (5), Z ij 180 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE- ROYALE 2 : 4 à : — nb + pmb— 2nmc.finb.cof = — g nn + K'.fin. 28 à pe ; 2 nd — pmb += 2nmc .finb.o 0 = — g/ : 2 mc fine — pc .finÙ — 2umb.fn.B.cof0 — o Hé c fin ® + pme, fin 08 2amb.fin. 0 .cof 0 — 0; fi p eft beaucoup plus grand que #1, les quatre dernières de ces équations donneront en négligeant les quantités de l'ordre ", 27 ; cof.f FAMREL PA 2h cof. 4 UE ET = . MT da° da 3 O — RC Cu & en à 1 JOUER d fn If on fatisfera donc à toutes les équations précédentes en faifant L'— 0, c—0o, a — 0, & en déterminant a, b,c, au moyen des équations db cof. dy a — ly[(5) + D] — (5). RS s (5) ere da zn cof. ÿ fin. ÿ On voit ainfr que les valeurs de à & b fe détermineront comme fi l'on avoit »m — 0, & qu'ainfi la partie de l'ex- preffion de y, qui dépend de Ja quantité Æ. [+fin.” — cof. “], eft alors à peu-près la même que celle que l'on trouve en regardant À & y comme conflans. La fappoñition de p beaucoup plus grand que #, paroït être vraie par rapport au Soleil, ear on peut*fuppoler p. proportionnel au temps qui feroit néceffaire pour que la Mer reprit fon état d'équilibre, fi laétion du Soleil & de la Lune veuoit à cefler: or il eft très-vraïfemblable que ce temps feroit beaucoup moindre qu'une année; d’où il fuit que la valeur entière de y que nous avons déterminée par la théorie précédente, peut être regardée comme fort approchée par rapport au Soleil; cette même fuppoñition de » beaucoup CE P 4 fin. f d Lu CAE DES SCIENCES 18 r plus grand que #1, pourroit m'être pas exacte par rapport à la Lune, & alors la partie de l'expreflion de y qui dépend dela quantité X[2+fn. #— cof. #], pourroit être fenfiblement diférente de celle que l'on trouve en fuppofant Æ& » conftans; il paroït impoñfible de [a déterminer par la théorie, parce von ignore la loi de la réfiftance en vertu de laquelle Ia Mer tend fans ceffe à fe remettre en équilibre; heureufement cette quantité Winflue que fur les hauteurs abfolues de la Mer, fuivant les différentes déclinaifons de la Lune, & ne change rien aux autres phénomènes des marées, en forte que fi on fuppofe en vertu de l'aétion de la Lune y=4a—+- b.fin.v.cof.v. cof. (it) +-cfin.r, cof. (2i1+- 2%), b & c feront à-peu-près les mêmes que par la théorie pré- cédente, & il ne peut refter d'incertitude que fur la valeur de a ; nous croyons cependant que cette valeur ne s'éloigne pas beaucoup de celle que donne notre théorie. La confidération d’une réfiftance proportionnelle à la viteffe; peut fervir à lever une difficulté que l'on pourroit faire fur ce ” k dv que nous avons fuppolé article XV, que (5x ne renferme aucun terme conftant, c'eft-à-dire, indépendant du temps £. En confidérant en effet, les articles 11 & 11], on voit que pour l'exactitude de nos calculs, il fufft que y, # & dv 5 2 (—-—) ne renferment que des termes conftans ou périodi- de ques, en forte que v peut, fans nuire à cette exaditude , renfermer un terme proportionnel au temps; mais fi lon reprend les équations (x) de lartick XV, on verra facile- ment que la fuppoñition d'une réfiftance proportionnelle à la vitefle , introduit dans le premier membre de la feconde de 2 4 F du : ces équations , le terme p./ a ), & dans le premier membre ' fx : . , du V2. de la troifième de ces équations, le terme pi. en fin. 6; or il efl impoffble de fatisfaire alors à cette dernière équation, À _ 182 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE du en fuppofant que / Rss ) renferme un terme conftant , fans que / a ) ou / 2e. ) en renferme. On peut faire une remarque entièrement femblable fur toutes les manières de fatisfaire aux équations (4) de l'article XV, diflérentes de celle que nous avons employée : il ef clair en eflet, que la fuppofition d'une légère réfiftance proportionnelle à la vitefle, ne fera que changer extrème- ment peu les valeurs que nous avons trouvées ci-deflus pour y, u & v; or dans lhy pothèfe d’une réfiftance proportion- nelle à la MÈRE, le fluide n’a qu'une manière poffible de fe mouvoir; car fi l'on fuppofe, FE exemple, qu'il en exifte deux, & que lon nomme J & v', ce que font y, # & v laits la première; & y”, w à Ro" , ceque font y,4&v, dans la feconde ; les équations du Problème étant linéaires, il eft clair que fes Ju — u &V'— v', fitisferont pour J' u & vV,à ces mèmes équations, en y fuppofant K — o, c'eft-à-dire, en fuppofant l’Aftre attirant anéanti ; mais il A évident que dans ce cas le fluide doit à la longue fe mettre en équilibre, ce qui donne yÿ —y —=0o, d' —w—=0, & v'— v —o; donc le fluide n’a qu'une . poffble de fe mouvoir dans lhypothèfe d’une légère réfiflance pro- portionnelle à Ja vitefle; or en négligeant les termes de l'ordre de cette réfiflance, on aura pour y, # & v, les valeurs que nous avons trouvées précédemment, ce qui peut fervir de confirmation aux raifonnemens de article A1, La longueur de ces Recherches m'oblige d'en renvoyer la nus à un autre Volume. Am. de L'cad R. des Se : Annee 1775 page 182, PLT. DEMS ONCE NC -ENS. 183 RS LERRI TA) TT ON Sur la manière de rendre une partie de la Pierre Calaminaire, foluble dans l’eau comme le Beurre de Zinc. Par: :M'LS:AIG'E. À Pierre Calaminaire du Commerce n’eft pas propre à cette expérience, parce qu'elle a été torréfiée, & que par cette opération elle perd l'acide marin qui fert à miné- ralifer le zinc qu’elle contient; on peut aifément connoître la pierre calaminaire qui a été calcinée, celle-ci expofée au feu, ne diminue pas fenfiblement de fon poids, tandis que celle qui ne l'a pas été, perd lorfqu'on la fait rougir trente,à trente-cinq livres par quintal. sent J'ai diftillé dans une cornue de verre lutée, une once de pierre calaminaire & deux onces de limaille de fer; il a pañlé de l'eau falée, enfuite il s’eft fublimé dans le col de la cor- nue environ vingt grains de beurre de zinc blanchitre, déliquefcent & entièrement foluble dans l'eau diftillée; j'ai mis dans fa diffolution du nitre lunaire, il s’eft précipité fur le champ de la lune cornée. Si l'on ne procède pas à cette opération par un feu gradué, & qu’on fafle rougir promptement la cornue, on n’obtient pas de beurre de zinc, mais de l'acide marin volatil, & du zinc fous forme métallique. 18 5 Juillet 1775" Apr 184 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYyaALE OBSERVATION * S U'REUL NME HERNIE DES MEMBRANES DE LA VESSIE, Avec des Réflexions fur la formation de cette maladie. Pa M. BORDENAVE. S' la connoifflance anatomique de Ha ftruéture des parties eft abfolument néceffaire pour expliquer les fonétions du corps humain, elle n’eft pas moins utile pour diftinguer & connoître les différens dérangemens qui peuvent l'affecter : cette connoiflance dirige dans la pratique de l'art de guérir; eile permet de rendre raifon de plufieurs phénomènes, & de voir pourquoi une partie eft plus fujette à une affection qu'une autre. Dans le bas-ventre font renfermés plufieurs facs membra- neux, le ventricuie, les inteftins, la veflie, &c; le même nombre de membranes paroît en général entrer dans leur compofition, mais en confidérant de près leur ftru@ure, la difpofition de leurs fibres eft différente; d’où, par cette raïfon, peuvent réfulter quelques dérangemens plus fpécialement propres à telle ou telle partie. C’eft ce qui paroîtra démontré par les réflexions que j'ai cru devoir joindre à l'Obfervation que j'ai l'honneur de préfenter à l’Académie, & qui a pour objet une efpèce de veflie double, ou, pour parler plus exactement, une hernie des membranes internes de la veflie à travers les externes. d .. Un Soldat invalide, fujet à des rétentions d'urine, étant mort d’une autre maladie, fon cadavre fut deftiné pour des épreuves chirurgiques. Comme on s’étoit propofé de faire fur * Préfentée le 26 Février 1774, relûe par l’Auteur, devenu Académicien, Le 15 Juillet 1775. 3 lui DES SCIENCES. 185 Jui Popération de la lithotomie, on avoit incifé le corps de la veflie au-deffus du pubis, pour y mettre une pierre, ainfr qu'il eft d'ufage en pareil cas. Après avoir fait au périné lincifion ordinaire pour le grand appareil, & introduit par B plaie les tenettes dans la veflie pour faifir a pierre, on fut d'autant plus furpris de ne la point trouver, qu’on l'y avoit touché un moment auparavant avec la fonde : en changeant le cadavre de fituation, la pierre {e fit de nouveau fentir au toucher ; maïs dès que l'on voulut la faifir, elle échappa encore bientôt à l'Opérateur. Ces circonftances réitérées déterminèrent à faire des re- cherches fur {a caufe de cet évènement, en examinant avec foin le baflin de ce fujet, & particulièrement fa veflie : alors je trouvai avec étonnement que cette veflie étoit compofée de deux portions d'une capacité prefque égale. En füuivant cet objet avec attention, nous reconnumes que la veflie n'étoit pas double, mais que de fa partie latérale gauche naifloit la poche que l'on pouvoit regarder comme extraordinaire, & dont la capacité égaloit à peu - près les deux tiers de celle de la vefie; cette poche plus étroite à l'endroit de fa naif- fance à la veflie, s'élargit enfuite; fes parois font beaucoup plus minces, plus tranfparentes, à peine y aperçoit-on quel- ques fibres charnues; elles font toutes raflemblées à l'endroit par où s’eft faite la fortie, où elles forment par leur entrela- cement une efpèce de fphinéter. Cette poche paroît donc faite par les membranes internes feulement, qui peu-à-peu {e font frayé un paffage entre les fibres mufculaires écartées; le tiflu du péritoine qui recouvre ces parties étant d’une texture lâche, a dû de même s'étendre en fuivant les membranes internes, & entrer ainfi dans fa compofition. La veflie étant ouvérte, on voit que nos deux cavités communiquent entr’elles par une ouverture aflez confidérable, à peu-près ronde, formée dans la cloifon qui les fépare. C’eft Par cette voie que la pierre pouvoit échapper aux approches Méëm, 1: TTS. Aa * Voyez la Planche, 186 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de la tenette, ou céder à limpulfion du gorgeret, & pañer dans cette poche extraordinaire *, Le fait que je viens de rapporter peut être regardé comme un de ces cas rares dont on a peu d'exemples, & il a paru digne de remarque à divers Anatomiftes à qui j'en ai fait part (a). J'ai vu depuis une autre hernie de cette efpèce, mais beaucoup moins confidérable, dont la poche extraordinaire étoit fituée de même à la partie latérale de la veffie. Coïter a confervé un fait qui a beaucoup de rapport avec ceux-ci (b). H dit avoir trouvé dans une fille âgée de trente- cinq ans, la veflie partagée en deux portions qui étoient pleines d'urine; les uretères ne s’inféroient que dans une feulement, de laquelle Purine pañloit dans l'autre: ainfs une poche extraordinaire tenoit à la veflie, &, autant qu’on peut le préfumer, étoit formée aux dépens de fes membranes. Ces efpèces de conformations vicieufes ne doivent pas être confondues avec les appendices que l’on trouve quelque- fois à la veflie, ni avec les loges ou kifles qui peuvent S'y. former par maladie. L'Obfervation que nous venons de rap- porter, fait voir une véritable hernie des membranes internes de la veffie à travers la tunique charnue, aïnfi que le démontre l'infpection : en cela, elle diffère des appendices de la veflie, qui font formées par des prolongemens où des dilatations contre nature, & dans la conftitution defquelles entrent toutes fes membranes. Enfin les kifles ou loges dans lefquelles fe forment quelquefois des pierres, font le plus fouvent l'effet d’une maladie & de l'épaifliffement contre nature des mem- branes de la veflie. On doit donc diftinguer ces poches herniaires d'avec les appendices médiocres que l'on obferve quelquefois à la veflie, & il convient de ne pas les défigner (a) Feu M. Verdier, Profefleur | un Mémoire fur la hernie de la veflie. célèbre en Anatomie au Collége de | Académie royale de Chirurgie, tome LI, Chirurgie, à qui j’avois fait voir cette | 27-4.° veflie, ayant trouvé cette obfervation (b). Volch. Coïter exercit. er obfer: très-intéreffante , ena fait mention dans | anat, cum figur. Norimberg. 1573- DES SCIENCES. 187 Tous le nom de veffie double ou triple, ainfi qué l'ont fait quelques Obfervateurs. Quelques réflexions fur la ftructure de la veflie, permettent de concevoir & d'expliquer comment ces poches extraor- dinaires peuvent fe former. On fait que la veflie eft un fac membraneux fitué à la partie antérieure de la région hyposaftrique immédiatement derrière les os pubis, au-deffus defquels elle s'élève quand elle eft pleine : fa figure, qui approche de l’ovale, ne fe conferve Pas toujours la même; elle eft changée par les différentes compreffions que la vefie peut recevoir des parties voifines, comme on le remarque quelquefois dans les femmes grofes ou dans celles qui ont eu beaucoup d’enfans. On admet en général quatre membranes dans fa compo- fition. La plus extérieure où commune vient du péritoine, dont {a vraie lame ne couvre que la partie poftérieure ; mais fon tiflu cellulaire fe répand fur le refte de la veffie, &, plus abondant fur les parties latérales, donne à ces endroits moins de réfiftance. La feconde ef mufculeufe; {es fibres font dirigées {elon plufieurs plans; les plus extérieures, & qui font en plus grand rombre, s'étendent flon la longueur de la veflie; d'autres, & en plus petit nombre, font prefque tranfverfales. La troifième efl la nerveufe, compoée de fibres blanches de nature à peu-près tendineufes, dures, qui fe croifent en divers fens & qui forment des mailles fort ferrées. Quelques Auteurs en admettent une quatrième, qu'ils regardent comme veloutée ; elle eft couverte de mucofités, & eft fort propre à défendre les autres membranes des impreffions ficheufes que pourroit caufer le long féjour de Furine dans Ia capacité de la veffie. On y remarque fon col & fon fond. Ce font-là les deux points, pour ainfi dire, où vont fe réunir les fibres longi- tudinales ; elles y font ramaflées en divers troufleaux , & c'eft par cette réunion qu'elles concourent particulièrement à lation de {a veflie, Nous venons d'obferver que la membrane mufeuleufe étoit compofée de fibres longitudinales & tranfverfales : nous avons Aa ij 188 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dit que ces dernières étoient en plus petit nombre, & for- moient par conféquent des mailles peu ferrées; or de cette ftruéture particulière, il fuit que dans les cas où la veflie fera beaucoup diftendue par la préfence du fluide qu'elle contiendra, les fibres fongitudinales s'écarteront, & elles feront dans ce cas difpofées à peu-près comme des côtes de melon; c’eft-à- dire, qu'écartées les unes des autres dans leur milieu, elles refteront contiguës & plus ferrées par leurs extrémités, & préfenteront dans ces endroits une plus grande réfiftance. Les fluides contenus dans la veflie preffent également de tous les côtés; leur preflion ne peut produire qu'un moindre effet vers le fond ou vers le col de la veflie, parce que les fibres y font plus fortes & raffemblées; ils doivent donc agir plutôt fur la partie qui et moyenne entre ces deux extrémités & qui eft beaucoup plus foible, 1.° parce que dans la diften- fion , les fibres longitudinales elles-mêmes font écartées; 2.° parce que les fibres tranfverfales font en moindre nombre, & qu'éloïgnées les unes des autres, elles ne préfentent pas une réfiftance fuffifante. Si donc, par ce défaut de réfiflance, ou par une autre caufe étrangère, la liqueur contenue agit plus fur un côté que fur un autre, & fe fait peu-à-peu une efpèce d'intervalle, il arrivera que les membranes internes pafleront à travers lécartement des fibres mufculaires & formeront ainfr une hernie, Ce que je viens d'avancer fur Ja hernie des membranes internes de la veflie qui paflent à travers la tunique muf culeufe, n’eft pas une fimple conjeéture; les faits que j'ai rapportés en fourniffent la preuve. La fituation de la poche extraordinaire qui fe trouve latéralement dans les deux veflies que j'ai vues, cette même fituation latérale de deux poches ou kiftes confidérables de la veflie, dont Heïfter a confervé la figure dans fes nflituts de Chirurgie (c), une difpofition femblable de deux RE (c) Part, ÎI, cap, CXLy, DES SCIENCES 189 poches latérales de la veflie, que M. de Broke défigne fous le nom d’appendices, & dont il expofe la figure à la fin d’une favante Differtation /d), donnent lieu à quelques réflexions. La veflie étant appuyée par-devant contre les os pubis & les mufcles du bas-ventre, & étant foutenue poftérieurement par l'inteftin redum & Vos Jacrum, permet plus difficilement vers ces endroits l'iflue des membranes internes; quelque grande que foit la diftenfion, elle trouve toujours un point d'appui folide qui, joint à la réfiftance naturelle, eft plus que fuffhfant pour foutenir leffort des fluides. Les parties latérales étant feulement accompagnées du tiflu cellulaire, n'étant pas appuyées contre des parties folides, préfenteront une réfiflance beau- coup moindre, & doivent par conféquent, fuivant l’ordre naturel, fouffrir les premières de l'impulfion des fluides ; c'eft ce que l'expérience confirme. C'eft par ce même mécanifme que l'on voit fe former des diftenfions confidérables au canal inteftinal à l'endroit où if adhère au méfentère, les lames du péritoine étant moins fortement unies & plus difpofées à s’écarter dans ce lieu. I ne faut pas confondre cette efpèce de hernie membra- neufe avec celle que l’on connoît fous le nom de #ernie de la veffie ; dans ce cas, toutes les membranes de la veflie con- courent à la formation de cette maladie; je les pañle ici fous filence, n'ayant aucun rapport avec les obfervations dont il s'agit. Pour appuyer ce que je viens d'avancer fur la hernie des membranes internes de la veflie, relativement à la ftruéture particulière de fes fibres charnues, il s’agit d'examiner en peu de mots, fi la ftruéture particulière des autres facs mem- braneux contenus dans le bas-ventre peut la permettre. La difpofition des fibres charnues du ventricule paroît s’y oppofer ; en effet, elles font longitudinales, circulaires, & if y en a d'obliques; or quoi de plus propre pour rendre fa fubftance ferme, les mailles que ces différens plans forment RARES. PANUCOU VON VER URL PAPE res Pr TES (4) De veficæ urinariæ appendicibus, Argentorati, 1754 190 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE étant plus ferrées? Blafius fait mention d’un ventricule partagé en deux portions, formant comme deux poches unies par un conduit étroit, par lequel ces deux portions communiquent entre elles /e). Ruyfch rapporte avoir trouvé un eftomac, dont la forme étoit devenue oblongue, & n'avoit guère plus d’étendue qu’un inteftin. Les Obfervateurs fourniffent plufieurs exemples de changemens de figure dans cet organe; mais je n’en fais aucun qui fafle mention de hernie de la troifième & quatrième membrane à travers a mufculeufe. On regardera peut-être comme une fuite du relâchement des membranes internes, les appendices ou efpèces de cul- de-facs que lon remarque quelquefois aux inteftins jejunum & ileum; maïs on ceflera d'adopter ce fentiment, en remar- quant que leur compofition eft la même que celle des inteftins. D'ailleurs la tunique mufculeufe des inteftins étant faite de fibres longitudinales & circulaires, unies affez fortement, elle ne pourroit permettre que diflicilement l'iflue des membranes internes. De cette ftructure différente dans ces diflérens facs mem- braneux, il fuit que la difpofition particulière des fibres de la veflie & la moindre réfiftance du tiffu cellulaire fur les parties latérales, la doivent rendre plus expofée à la maladie dont il s'agit, & qu'au contraire elle ne doit pas arriver, ou du moins doit être plus rare, dans les autres parties dont les fibres charnues font & plus fortes & difpofées en différens fens capables de réfifter aux différentes impulfions. Ces facs membraneux qui fe forment ainfi quelquefois aux parties latérales de la veflie, fourniffent des réflexions eflentielles pour la pratique. Des maladies chroniques de la veflie peuvent être l'effet de cette conformation vicieufe ; la formation des pierres pourra plus aifément avoir lieu dans ces poches extraordinaires, à raifon du féjour des urines. De plus, quels inconvéniens ne peuvent pas en réfulter pour la lithotomie! Une pierre aperçue d’abord fenfiblement, échappe ( Gerardi Blefi, Obferv, anat, rar, Mem., de CAcad. R.des Se. Annee 1779» Pag-190 : PI TT: \ AL \ SK Possier 23 À pre 3 | CE Haussard Jeu. AIS pe bn Gén ce D rt | é« : ie x DAS der Ti65 æ Ü F had) re PT L 4, SRE ES 2 hit fn YA dl dev LA? à À S LE mn PT EN er A Fe y ni 1 "+ ‘} ° rh ee RENTE MATE à H 1 , ; A UT FE 13 ! ù Ch: re DES SCIENCES. 1 à l'approche des tenettes, & lorfqu'on eft prêt de la fair, va fe loger dans une retraite, d’où lOpérateur ne peut la tirer : C'eft ce qui eft arrivé fur le cadavre qui avoit la veflie dont il s’agit, & ce qui a été caufe que lon a fait quelques recherches fur cette ftruéture particulière. Des obfervations de cette efpèce doivent toujours être recueillies. Quoique peu de fignes puiflent annoncer ces maladies, & qu'on ne Îles reconnoiïfle que par l'ouverture des cadavres, la confidération de ces faits fervira au moins à établir lhiftoire très-variée des maux auxquels humanité eft expofée, EXPLICATION DES FIGURES D RRS E 1° A, le corps de la veffe. B, poche extraordinaire formée à Ia partie latérale de la veffe. CC, Îles uretères. D, la proftate vue par-devant & Ie canal de l’urètre. EE, les. véfcules féminales & les canaux déférens. Figure 2, A, le corps de la veflie ouvert latéralement felon fa longueur. B, ouverture de Ia poche latérale dans Ia veffie. 22 Février 1775" x92 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE FESSES RE PS RD ESA OBSERVATION DE L'OCCULTATION DE SATURNE PARA TL D NE, Faite à l’Obfervatoire Royal , le 18 Février 1775. Par M. Cassini DE THURY. E temps a été très-favorable pour cette obfervation que j'ai faite avec la Lunette de Dollond, de S. A. S. le Prince de Conti, j'ai déterminé le contact des anfes & des deux bords de Saturne. À o"ro" 47": l'extrémité de l'anfe, 9. 11. 28 2 le premier bord. 9. 11. 54% le fecond bord. 9. 124 18 + la pointe de l'anfe. L'Émerfon du premier bord eft arrivée à..::. toh1o' 72 deco Hbo EEE ARR ONT 1O+ 10. 39% de la pointe de l'anfe.......... 10. 11. 11+ J'ai attendu le paflage de Saturne au Méridien, cette Planète avoit à fa droite l'Étoile y de la Vierge, qui a pañlé au Méridien à ral 20’ 45"1 à Ia haut, de 4oë 59° 0". Saturne a pañlé. ....,... 14/23. 52 X 40e 25» I$« Et le dernier bord dela Lune 14. 32. 8. 39e 19 Se En fuppofant l’occultation du centre à 9h r11'"42"2. Et apparition à......... CIO 110 20e On aura la durée. ...... HER ce oh 58" 41". La révolution des fixes à la Pendule a été obfervée de 3' 49"% La plus ancienne obfervation qui ait été faite à l'Obferva= vatoire Royal, d'un pareil phénomène, eft celle du 27 Février 1678. RE: MÉMOIRE DEAN CÉ If EP AN CE. 193 MÉMOIRE Sur le procédé qu'on emploie aux Affinages de la Monnoie de Paris, pour la fonte de la Chaux de cuivre qu'on } retire des Eaux fortes, après l'opération du départ ; © fur une expérience particulière que j'ai faite, en employant ce méme Procédé, pour retirer du dépôt du blanchiment des flaons de Billon une partie des déchets qu'ils éprouvent toujours dans ce blanchiment. Par M. TiLzer. JA rar été chargé par l'Académie de lui rendre compte du procédé par lequel on reflufcite, aux affinages de la Monnoie de Paris, le cuivre qu'on y retire des eaux fortes, après l'opération du départ, j'ai attendu, pour répondre plus exaétement à fes intentions, qu'un travail de ce genre fe fit en grand au nouvel Hôtel des Monnoies, & qu'après l'avoir fuivi avec foin, je puñle lui en expofer tous les détails. Le fourneau qui a fervi à cette opération, n'a paru conftruit d’une manière fi avantageufe, pour qu’elle y réuffit complé- tement, & fût le moins fatigant qu'il eft poffb'e pour {es Ouvriers qui conduifent le feu & coulent la matière, que je l'ai fait defliner dans toutes fes proportions , afin qu'elles puffent fervir de règle pour de pareils fourneaux qu'on voudroit ou réduire à une moindre grandeur, ou faire établir pour des fontes plus confidérables que celles dont il va être queftion. Je me conformerai encore aux ordres de l'Académie, en rapportant à la fuite de cet expofé de la fonte du cuivre qui réfulte de l'opération du départ, l'utilité que j'ai tirée moi- même, il y a onze ans, d’un fourneau de la même efpèce, Men. 1 FRE: Bb: Lû Jez2r Juin 1775, remis le 15 Déc. 1777: 194 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE pour revivifier du cuivre chargé d’une petite portion d’ar- gent, & enféveli dans une quantité confidérable d’autres matières bien différentes, defquelles jufqu’alors on n'avoit pas eu lefpérance, & peut-être la penfée de le dégager. Ce que jen ai dit de vive voix dans une de nos Séances, à loccafion du Mémoire que M. Baumé, Membre de cette Académie, v a lu {ur cette matière, n'en a donné qu'une légère idée; j'entrerai dans quelques détails qui feront mieux fentir l'avantage que j'ai recueilli de mon expérience, & combien il eùt été intéreffant que je l’eufle faite plus tôt. On fait que dans le départ des matières chargées d’une partie d’or & de trois parties d'argent, le premier de ces métaux fe précipite en poudre au fond du matras, & que le fecond refte diffous dans l’efprit de nitre; on fait encore qu'à la faveur de quelques plaques de cuivre jetées dans cet efprit de nitre, qu’on a étendu dans une aflez grande quantité d’eau, l'argent qui s’y trouve contenu fe précipite à fon tour au fond du vafe qui contient la liqueur ; & que le cuivre difflous dans l'efprit de nitreaffoibli, peut en être retiré par plufieurs moyens. L'intérêt qu’on a dans les travaux des affinages, de conferver en partie les eaux fortes qui ont déjà fervi, & d’en faire la reprife , fuivant le terme de FArt, détermine à ne s'occuper qu'indireétement du cuivre qu’elles contiennent, & à attendre pour le raffembler qu'il forme le réfidu net de ces mêmes eaux fortes qu’on prépare lentement à une nouvelle diftilla- tion. M. du Fay, dont je parlerai bientôt, donna un précis de ce travail en 1728 ; je me ferois abftenu de le préfenter un peu plus au long, après cet Académicien, fr la revivifi- cation de la chaux de cuivre, qui fait l'objet principal de ce Mémoire, ne m’eût pas paru demander que je rappelañle l'opération fr utile & long-temps inconnue, dont cette chaux eft le précipité. J'ai dit qu’on étendoit dans une grande quantité d'eau l'efprit de nitre qui, après le départ, tient l'argent en diffo- lution; & que les plaques de cuivre n'étoient plongées dans la liqueur , que lorfqu’on l'avoit ainfi afloiblie. Avant que de TN ES SHUNSNG» EU N)/CI FRS: 795 la foumettré à la diftillation, on commence à la mettre dans des chaudières de cuivre, de trois à quatre pieds de diamètre fur dix pouces ou un pied de profondeur, afin que la liqueur préfente beaucoup de furface ; & on place ces chaudières fur un fourneau defliné à cet effet, dans lequel on entretient un feu modéré : l'eau fimple s'évapore peu-à-peu de la liqueur ; Yefprit de nitre fe rapproche; & on continue aïnfi opération jufqu’à ce qu’on s’aperçoive, par l'odeur de l'eau forte, qu'il commence à s'en élever quelques parties avec le flegme qui fe diflipe. On fe difpofe alors au travail de la diflillation, mais fans létablir encore , parce que la liqueur dans cet état ne don- neroit qu'un efprit de nitre foible, & qui pourroit exiger une ou deux diftillations nouvelles pour parvenir à un degré convenable de concentration; on fe fert aux afhnages de Paris, des pots à beurre du Cotentin pour contenir la liqueur qu'on fe propofe de difliller. Après avoir placé ces pots dans l'endroit du fourneau de diftillation , où il règne dans toute fa longueur un grillage de fer, au travers duquel les pots doivent éprouver l’action du feu, & lorfqu'on les a eu remplis de la liqueur tirée des bouilloires, on les y entretient dans une chaleur propre à produire une nouvelle évaporation, & à la conduire jufqu'au point où lefprit de nitre s'annonce beaucoup plus que la première fois, tant par l'odeur forte qu'il répand, que par la faveur piquante qu'a la liqueur en cet état. Alors l'Ouvrier chargé de la diftillation, couvre d'un chapi- teau chacun des pots d’où Fefprit de nitre commence à s’é- lever; il y adapte une cornue; lute l'un & l’autre à leurs jointures, & procède à la diftillation en gouvernant le feu avec les ménagemens que demandent des vafes peu capables par eux-mêmes de foutenir une grande chaleur, & d'y réfifter ur-tout quand elle eft fubite. Lorfque lopération eft terminée, & que les pots font refroidis, on trouve au fond & autour de leurs parois intérieures, le cuivre en poudre noire, impalpable & affez Bb ï 196 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE adhérente en grande partie à ces parois des pots, pour qu'on ne puifle l'en détacher qu'avec peine & avec le fecours de quelqu’inftrument. C’eft ce cuivre réduit ainfi en poudre, & tel qu'il doit réfulter d'une diflolution parfaite, auquel ïf eft queftion de faire reprendre fa confiflance métallique, & qu'on lui rend avec facilité par une feule fonte dans le four- neau , dont je vais donner la defcription*. On a eu pour objet dans la manière dont ce fourneau eft conftruit, non-feulement d'obtenir tout l'effet qu'on pouvoit en attendre pour la fufion parfaite du cuivre, mais encore de garantir les Ouvriers qui le conduifent, de la grande chaleur à laquelle ils feroïent expofés pendant le cours de opération, & fur-tout dans l'inftant où il s’agit d'ôter de deffus la matière en fufion la quantité confidérable de charbons embrafés dont elle eft couverte, d'en enlever toutes les matières étrangères au métal qui s'y font vitrifiées, & de couler rapidement le cuivre pendant qu’il eft en bain. Dans cette vue, on a bâti autour du fourneau, proprement dit, dont je vais parler, des murs de briques qui ont un pied d’épaiffeur, & quatre pieds de hauteur, ou environ ; ils font élevés d’un pied au- deffus du pavé du laboratoire, & portent fur le mafif où le fourneau eft établi : on y a ménagé, de deux côtés feule- ment, des ouvertures dont l’une donne la facilité, à chaque inftant, de charger le fourneau, foit de charbon, foit de chaux de cuivre; & l'autre n’eft deftinée qu'à fournir le moyen de puifer la matière fondue dans la caffe lorfqu’il s'agit de la verfer dans les moules. Les ouvertures de cette enceinte du fourneau ont trente-quatre pouces de hauteur, fur vingt de largeur : une porte de tôle ferme, quand on le veut, la moitié fupérieure de Fune & de l'autre de ces deux ouvertures, & empèche par-là que les Ouvriers n'éprouvent fur les yeux, en travaillant, l’action trop vive de la flamme. Le fourneau dont il s'agit ici principalement, eft quarré à l'extérieur, mais il n’a intérieurement que vingt-un pouces * Voyez la Planche I.", & la figure #4 de la Planche Il. D'EUSMS TENTE NICE s 197 de largeur, tandis que fa longueur eft de vingt-fept ; il eft formé par quatre petits murs de terre à creufet, qui ont tous fix pouces d’épaifleur, & trois d’entr'eux ont dix-huit pouces ou environ de hauteur, tant du côté des deux ouvertures, dont j'ai parlé, que de celui par lequel le fourneau eft adoffé à un des murs de fenceinte dont il vient d’être queftion : quant au quatrième petit mur de ce fourneau , lequel ef ifolé dans toute fa longueur, & ne tient au mur de l'enceinte que par une de fes extrémités, il eft plus élevé que les autres de dix-huit à vingt pouces; & foxmant avec ce même mur de l'enceinte un angle droit, il fert à maintenir le charbon fur le fourneau qui en eft ordinairement comblé, & qui par-là reçoit un aliment continuel, à mefure qu'un feu de la plus grande activité confume le charbon. Les côtés du fourneau qui répondent aux deux ouvertures de l'enceinte, ont aufli chacun une ouverture d’un pied en quarré, qu'on bouche quand on veut par le moyen d’un carreau de terre à creufets; l'une fert quand on écarte le charbon de deflus la matière & qu’on en dégage toute l'écume, & l'autre quand on puife la matière en bain. Le tuyau du fort foufflet qu’on emploie pour cette opé- ration, pañle à travers de celui des murs de l'enceinte contre lequel le fourneau eft adoflé, & conféquemment à travers celui du fourneau, mais fans parvenir à l’extrémité du trou qui lui fert de pañfage; le bout du tuyau eft à 2 pouces ou environ de cette extrémité: fans cette précaution, il courroit rifque fouvent d’être bouché par le cuivre qui ruïffelle au travers des charbons & par les autres matières fondues qui . découlent le long des parois intérieures du mur où ce tuyau eft placé. Pour juger néanmoins fi, malgré cette attention, il ne fe fait aucun engorgement à l'ouverture par laquelle le vent s'introduit dans le fourneau, on la tenue beaucoup plus large à l'extérieur du mur de l'enceinte, qu’elle ne left à l'intérieur du mur du fourneau ; une tuyère de cuivre fcellée dans le mur, laquelle a 8 pouces de diamètre, dans fa plus grande ouverture, tandis que dans la plus petite elle n’en a que trois à quatre, cette tuyère détermine le vide dans lequel 1908 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 9 pafle le tuyau du foufflet; & comme ce tuyau, vers fon extrémité inférieure, n’a guère qu'un pouce de diamètre, on fent qu'il eft aifé, à la faveur du grand vide que la tuyère Jaiffe à l'extérieur, & du jour qui fe trouve entre les parois intérieures de cette tuyère & le tuyau du foufflet, on fent, dis-je, qu’il eft facile d'examiner fétat du bout du tuyau, d'en écarter avec une verge de fer les matières fondues qui tendroient à le boucher, & de juger même de l'état plus ou moins fluide dans lequel eft le cuivre, parce que la vue peut plonger à une certaine profondeur de la cafle, & y faire diflinguer le métal en bain, fur-tout lorfqu'elle en eft fuff- famment remplie. Le fourneau n'eft pas placé préciflément au milieu des murs qui en forment lenceinte; il n'eft d’un côté qu'à 4 pouces de diflance de louverture d’un de ces murs, à la faveur de faquelle on puife la matière fondue, afin que les Ouvriers puiflent plonger aifément dans fa cafe la cuiller de fer dont ils fe fervent pour la vider. Le côté du fourneau oppolé à celui-ci eft éloigné de 15 pouces du mur de l'en- ceinte qui lui eft parallèle; cet intervalle eft deftiné à recevoir avec économie le charbon embrafé qu’on écarte du fourneau, lorfqu’il s'agit de couler la matière, & qu’on y remet enfuite avec l'attention de ne le point brifer, pour procéder à une nouvelle opération. Le côté du fourneau par lequel on le charge de charbon, & où l’on a pratiqué une ouverture qui eft bouchée aufit à volonté par un carreau de terre cuite, n’eft éloigné que de 6 pouces du mur de l’enceinte auquel il répond, & fe trouve placé vis-à-vis de l'ouverture de ce même mur. C’eft par cet endroit qu'après avoir dégagé tout le charbon dont la matière fondue eft couverte ; on l’écume à plufieurs repriles, en faifant tomber dans des chaudières les crafles mêlées encore de quel- ques parties de métal, & on met le bain totalement à découvert. La cafle qui le contient, a comme on fent bien, la forme d’une calotte renverfée ; le diamètre de fon ouverture, avant qu'elle ait fervi, eft de 15 à 16 pouces, & fa plus grande profondeur de 8 à 10, étant prife du niveau de la tuyère; la DNENSHISNEUETE NC ES, 199 capacité du fourneau pourroit comporter d'abord une cafle un peu plus grande, mais fes dimenfions augmentent à mefure que les fontes fe multiplient, & qu’il fe détache de la furface de la cafle quelques parties de la couche affez épaifle de terre à four mélée avec du charbon en poudre, dont l'intérieur de la caffe eft couvert: on y applique ce mélange qu’on a d’abord humeété, en le comprimant avec force à l’aide d’une mafñe de fer & en lui faifant prendre toute la confiflance dont il eft fufceptible. Le fourneau & fon enceinte, que je viens de décrire, ne font proprement que des murs élevés perpen- diculairement fur une bafe commune, ifolés en partie & abfolument à découvert; mais une hotte très-évafée & qui aboutit à une cheminée fort large, embrafle la totalité du fourneau, & donne une iflue facile aux vapeurs qui s’en élèvent. Les détails dans lefquels j'ai été contraint d'entrer pour donner une idée exacte de la conftruction avaniageufe de | _ce fourneau, me laiffent peu de chofe à dire pour l'expérience en grand qui y a été faite fous mes yeux. Lorfque le charbon dont on la rempli y a été bien allumé, & que la caffe eft devenue rouge, on a commencé à répandre fur le charbon avec une pelle le cuivre en poudre dont j'ai parlé, & on la couvert de nouveau charbon; à mefure qu'il a baiffé, on y a répandu alternativement du cuivre & du charbon, jufqu'à ce qu'on ait vu au travers de la tuyère que le charbon flottoit au-deflus de a caffe & que le métal y étoit en pleine fufon: cette première fonte a été faite dans l'efpace de deux heures & demie. Après avoir dégagé le fourneau de tout le charbon dont il étoit plein, enlevé les fcories & rendu net le bain de cuivre, on Fa verfé, au moyen d’une cuiller de fer lutée, dans des moules difpofés à cet effet, & qui m’ont paru faits avec tant d'intelligence & de fimplicité pour l'accélération & la facilité du travail, que j'en parlerai bientôt, & en join- drai le deflin à celui du fourneau. “ L'intérieur de la caffe n'ayant pas été beaucoup endom- magé par cette première fonte, fa capacité eft reftée à-peu-près 200 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE la même; & il n’eft réfulté que deux cents livres ou environ de cuivre net du commencement de ce travail, Je ne faurois préfenter une plus jufte idée de la fufion parfaite qu'on donne au cuivre dans ce fourneau, qu'en difant qu’il faut toujours verfer la matière à deux reprifes dans les moules; qu'on ly coule quelquefois à trois reprifes pour les remplir, & que cependant ce n'eft qu'avec quelqu'attention qu'on remarque fur les plaques qui en fortent, les endroits qui peuvent indi- quer ces reprifes : le premier jet de la matière eft encore en bain , ou au moins très-pâteux, dans linftant où le fecond vient s’y joindre; & celui-ci fe foude au troifième de manière que la plaque entière femble n'être le produit que. d’un feul & même jet. Dès que la cafle efl à-peu-près vide, on remet dans le fourneau tout le charbon allumé qui avoit été tiré à l'écart; on y en met de nouveau; & par des couches alternatives de cuivre en poudre & de charbon, on parvient en deux heures ou environ à remplir la cafle comme la première fois, de métal parfaitement fondu, mais en plus grande quantité, ainfi que je l'ai dit, à mefure qu'il fe détache des couches de terre de la furface du baflin où il eft contenu, & que la cafe acquiert plus de capacité. Par un travail aïinfi fuivi, & qui n’a été interrompu que pendant la nuit, pour donner du repos aux Ouvriers, on a fondu trois mille cent quarante-fept livres de chaux de cuivre dans l'opération dont je métois engagé de rendre compte à l’Académie. On juge bien d'après lexpofé que jen ai fait, qu'en employant un fourneau plus vafte que celui que j'ai décrit, en augmentant les dimenfions de Ja cafe, & en faifant ufage de deux foufflets, fi un feul ne donnoit pas par-tout une aflez grande activité au feu, on pourroit revivifier en vingt-quatre heures fix mille livres de cuivre, & l'obtenir très-net par cette feule fonte. Sur les trois mille cent quarante-fept livres de chaux de cuivre qui ont été la matière de ce travail, il n’a été tiré en métal pur & revivifié que dix-fept cents livres; ce qui établit un déchet de DES! S CITE N° CE < 201 de quatorze cents Iquarante-fept livres, ou de quarante-fix à peu-près pour cent. Je fus étonné que cette chaux eût autant perdu en revenant à fon état primitif; mais on me fit obferver qu'elle n’étoit pas nette avant qu'on lui rendit fa malléabi- lité; qu'il s'y méloit ordinairement beaucoup de matières terreules, lorfque, pour la raffembler dans des tonneaux, à mefure que les diftillations en fourniflent, on la détachoit des pots, & encore plus fouvent des fragmens de ces pots qui font très-fujets à fe fendre quand, à la fin de la diftil. lation, la chaux de cuivre s'y trouve à fec & y éprouve Île recuit qu'il eft néceffaire de lui donner. Afin de connoître par une expérience bien précife le déchet réel qui réfulte de la réduétion de cette chaux, j'en ai fait tirer trois livres ou environ d’un des pots qui fortoient du fourneau de la diflillation ; elle en a été détachée avec les précautions que cette épreuve demandoit: & l’Académie peut juger, en y jetant les yeux, que je l'ai eue auffi pure qu'il étoit pofflible de l'obtenir. J'ai traité avec le flux noir, fuivant lufage, une portion déterminée de cette chaux ; elle a rendu un bouton de cuivre très-net, dont le poids étoit de foixante- douze grains pour cent que j'avois employés. Il eft donc réfuité encore de cette expérience un déchet de vingt-huit pour cent, quoique la chaux de cuivre ne contint rien en apparence qui lui füt étranger. Dans l'efpérance d'obtenir un produit plus fort, parce que j'avois remarqué fur le bouton de cuivre quelques traces de vitrification » qui portoient Îa teinte de ce métal, je réduifis du fuif en petites parcelles, & je les mélai avec la chaux de cuivre, avant que de procéder à la revivi- fication par le moyen du flux noir; cette addition de matière animale me procura quelqu'avantage ; mais j'éprouvai encore vingt-fept pour cent de perte dans cette feconde expérience : il eft vrai que quoiqu'il n'y eût aucun veflige de vitrification fur le bouton de cuivre qui en provint, je remarquai un léger enduit cuivreux dans quelques endroits de l'intérieur de la tutte que j'avois employée, & que je fentis que la totalité de la chaux de cuivre n’ävoit pas été reflufcitée. Je fis part à Men. LEFT Cc 202 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE M. Cadet, Membre de cette Académie, du procédé que j'avois fuivi, & qui ne me paroifloit pas de nature à rendre mon expérience complète : il me confeilla d'abandonner le flux noir pour cette opération, & d'employer un autre flux réduétif, dont M. de Morvaux a fait ufage avec fuccès, & dont M. Cadet lui-même s'eft fervi utilement dans des cir conftances où il avoit fait d’inutiles tentatives avec le flux noir. Nous employames en conféquence pour quatre gros de la même chaux de cuivre qui avoit été la matière de mes expériences , une once de verre en poudre, quatre gros de borax calciné, & trente grains de charbon en poudre qui furent mêlés d'abord avec la chaux de cuivre : après avoir brafqué la tutte qui nous fervit, nous y mimes toutes ces matières bien mélangées, & nous les couvrimes de fel marin décrépité ; en vingt minutes , à commencer du moment où le charbon fut bien allumé & la tutte fut devenue rouge, notre opération fut terminée : nous obtinmes des fcories bien vitrifiées & un bouton de ‘cuivre très-net, qui peloit trois gros huit grains ; nous n’aperçumes aucun veftige de métal dans les fcories, & nous eumes lieu de penfer que la totalité de la chaux avoit été revivifiée. Il ne réfulta par conféquent de cette expérience, qu'un déchet de foixante-quatre grains, ou de vingt-deux grains deux neuvièmes pour cent; on le trouvera encore aflez confidérable en lui-même, quoiqu’in- férieur à celui des deux expériences précédentes ; maïs ül faut faire attention que la chaux de cuivre a pu retenir avec ténacité une portion d'acide qui a fait partie du poids de cette chaux; qu'elle a pu acquérir un furcroit de pefanteur par une forte de calcination qu’elle a éprouvée dans les pots en y reflant à fec à ia fin de fa diftillation, & en paffant de l'état de verd-de-gris à celui de poudre noire & brülée dans lequel nous lavons prife pour la revivifier; peut-être y auroit-il lieu de conjecturer qu'une partie du cuivre eft tellement altérée dans fes propriétés métalliques, par la diflo- lution qu'en a fait l'efprit de nitre, qu’elle ne peut plus y être rétablie, ou du moins qu'elle ne peut plus y revenir par les DES SCctrENcr sé. 203 moyens que nous connoiffons: cette dernière idée fembleroit n'être pas dénuée de tout fondement, d'après l’obfervation que nous fimes en délayant une petite quantité de chaux de cuivre dans de l’eau diftillée, & en verfant quelques gouttes d'huile de tartre par défaillance fur l'eau claire que nous én tirames; elle perdit auffitôt fa tranfparence, & annonça un léger précipité blanchâtre qui étoit trop foible pour qu'on püt le recueillir, mais qui pouvoit être foupçonné comme une portion décompofée du cuivre, & incapable par-à de revenir à l'état métallique par les procédés connus. Quoi qu'il en foit de la caufe du déchet confidérable de Ja chaux de ce métal produite par la diffolution, il paroît que les autres chaux métalliques , produites fimplement par le feu, perdent beau- coup moins de leur poids, lorfqu’on les revivifie & qu'elles ne font moins fujettes à cette perte, que parce que leur propriété effentielle n’a point été altérée d'abord comme celle du cuivre dont ïl s'agit, par un agent auffi actif que left Tefprit de nitre. Si on rapproche aduellement le procédé qu'a indiqué M. du Fay /a), & d’après lui M. Hellot (8), pour la révivification du cuivre dont on a dépouillé les eaux fortes en les diftillant ; fr on compare ce procédé avec l'opération dont j'ai rendu compte, on verra qu'il eft le même, quant au fond, que celui qu'on fuit aux affmages de Paris; que M. du Fay, fuppofant qu’il n’eft queftion que de fondre une petite quantité de cuivre, propofe de n'employer que le feu d’une forge ordinaire & une cafe proportionnée au peu de métal qu'on aura à recueillir , après l'avoir laiflé fe former en culot dans la cafle : mais l'effet effentiel réfulte également & du procédé qu'il annonce & de l'opération en grand que j'ai rapportée ; Ï paroït même qu'on peut regarder l'efpèce de fourneau dont J'ai donné la defcription commele plus favorable pour refufciter promptement & d’une manière très-nette toutes les chaux "PP rt (2) Hiftoire de l’Académie ; année 1728, page 47, @) 1 Volume de Schlutter, page 369: Ceci 204 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE métalliques, puifque celle du cuivre, qui eft aflez réfraétaire par elle-même, y revient par une feule fonte, & en maffe confidérable, à fon premier état de duétilité. Je puis même avancer que s’il étoit poffible de fondre la chaux de cuivre dansles creufets ordinaires avec autant de facilité que le cuivre doux & malléable , il feroit malgré cela beaucoup plus expéditif & moins difpendieux d'employer, pour une grande quantité de métal, le fourneau des affinages de Paris, que les creufets ordinaires, les fuppofât-t-on capables comme les grands creufets d'Allemagne de contenir deux cents livres de métal. : . I refle à conclure, par rapport à objet pour lequel l'Académie m'a chargé de lui rendre compte du travail des affinages pour la fonte du cuivre, ainfi que de l'opération qui m'eft particulière, pour une expérience du même ordre, par laquelle je terminerai ce Mémoire, if devient concluant, dis-je, qu'on eft parvenu , il y a long-temps, comme l'a très- bien obfervé M. Cadet, au but avantageux qu’avoit M. Baumé, en propofant un fourneau où les chaux métalliques fe revivi- fiaffent à travers des charbons embrafés; que ce fourneau n’a pas même les grands avantages de celui que j'ai décrit. Si le cuivre fe revivifie dans celui de M. Baumé, comme il doit le faire, à travers les charbons, il refte difperfé en larmes plus ou moins grofles dans les braifes qui s'accumulent au fond du cendrier ; il ne peut être remis en lingots bien nets qu'après des lavures & une feconde fonte dans des creufets; au lieu ue le cuivre fort en grande maffe & parfaitement fondu de la caffe du fourneau des affinages ; & ilen fort tout d’un coup aufli pur que le feroit du cuivre ductile qu'on auroit refondu dans un creufet. I ne me refte plus, pour terminer l'article de la fonte du cuivre des affinages, qu'à donner la defcription du moule où l’on coule le métal, afin de former des plaques deftinées à l'opération du départ *, & qui, après avoir été diffoutes elles- mêmes en grande partie, donnent lieu de nouveau au travail RE LE EC Lt TE Gi à BA RS AE ET AU CRIS * Voyez là Planche IT, figures 2, 3, 4, 5, 6 & 7. ME ISAIS CURE NAC. ES | ? 205$ que j'ai expofé. Ce moule, qu'on nomme ainfi improprement, eft totalement de fer; fa deftination réelle eft de fervir d'appui aux cafes où les plaques de cuivre doivent fe mouler ; ïl préfente la formed’un prifme, dont chaque côté eft de quatorze pouces de hauteur ou environ & de quatre pieds de longueur : deux de fes côtés font revêtus d’une forte tôle dans toute leur étendue ; le troifième, qui n’en eft point couvert, forme proprement la bafe du moule, porte fur le pavé du laboratoire & s’y maintient folidement : des traverfes diftribuées intérieu- rement d’efpace en efpace dans toute la longueur du moule, fervent d'appui aux deux côtés revêtus de tôle, & empêchent qu’elle ne fe déjette par l'effet fubit de la chaleur qu'elle reçoit dans le moment où l'on verfe le métal bouillant. Il règne à lextrémité inférieure & dans toute la longueur des deux côtés apparens du moule une faillie ou petite tablette, de deux pouces & demi de largeur, deftinée à foutenir les pièces qui doivent déterminer les cafes plus ou moins grandes où les plaques de cuivre fe mouleront. Par ce premier détail, on voit que la principale pièce du moule dont il s'agit, a Ja forme d’un pupitre à deux côtés, & n’en diffère guère que par fa longueur. Les autres pièces qui en dépendent, pour l'opération de la fonte, n’y font jointes que dans cet inftant: elles confiftent en quatorze petits barreaux de fer carré, d’un pouce d’épaiffeur & de onze pouces de longueur ; en douze plaques de fer forgé épaiffes d’un pouce, larges de huit & de a même hauteur à peu-près que les barreaux; & enfin dans un fort lien de fer plat nommé Jerre, qui maintient toutes ces pièces dans la pofition où elles ont été mifes. Lorfqu'on veut adapter au moule toutes les parties qui en dépendent, on place un des barreaux à chacune des extrémités des deux côtés du moule, & on diftribue avec égalité les autres dans l'étendue qui refte entre les deux premiers ; fix plaques appliquées de chaque côté fur les barreaux , & jointes enfemble avec autant de juftefle qu’il eft poffible, couvrent cette partie du moule, & n'y laiffent de vide que celui qui fe trouve entre les barreaux. Après avoir garni d'un enduit 206 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE léger de terre à four détrempée tout l'intérieur de chaque cafe, & avoir luté avec la mêne terre les endroits où les plaques de fer fe joignent, ainfi que leur extrémité inférieure qui repofe fur la petite tablette dont j'ai parlé, on maintient folidement toutes ces pièces des deux cotés du moule, au moyen de la ferre de fer qui les embraffe avec précifion , & les empêche, par fon propre poids, de s’écarter lorfqu’on y verfe le métal. On a eu l'attention de ne pas conduire les barreaux , & fur-tout les plaques, jufqu’au fommet de l'angle ue forment les deux côtés du moule en fe réuniflant : la tôle fur laquelle portent les barreaux y eft un peu à découvert, afin que les ouvriers aïent plus de facilité pour couler a matière dans chacune des cafes, & que le métal dont on n'a pas toujours l'aifance de déterminer le jet vers le milieu de l’ou- verture, venant à rencontrer, lorfqu'il s'en écarte, la petite éminence qui eft vis-à-vis de chaque cafe, retombe dans a cafe même , & avertifle ouvrier de mieux diriger, par un léger mouvement, le jet de matière qu'il avoit d'abord commencé. Il fuffit, dès qu’une fonte eft faite, d'enlever la ferre qui embraffe le moule, pour qu'il foit tout-à-coup démonté, que les pièces mobiles en foient défunies, que les plaques de cuivre en foient détachées, & qu'il foit remis promptement en état de recevoir le produit d’une nouvelle fonte. L'Édit du mois d'Octobre 1738, concernant la fabrication des pièces de deux fous qui ont cours aétuellement dans ‘le Public, eut prefque tout fon effet dans les deux premières années qui fuivirent cette époque; le travail fe ralentit infen- fiblement, parce qu’il n'avoit pour bafe principale, que la refonte des pièces de dix-huit deniers qui avoient cours alors, & d’une petite quantité d’efpèces de Lorraine qui s’y trou- voient mélées, comme étant du même ordre, quoiqu'infé- rieures à celles-là pour le titre. Cependant la liberté de remettre au change des Monnoies ces deux fortes d’efpèces ayant été laiffée au Public, malgré la ceffation de a fabrication des pièces de deux fous dans toutes les Monnoies, il s’en accumula dans DES SCIENCES. 207 celle de Paris, une certaine quantité qu'on fe détermina, au mois d'Août 1764, à convertir en pièces de deux fous, en y joignant ce qui étoit refté des anciennes fontes, & d’autres matières à bas titre qui convenoïient pour cette fabrication. Des circonftances particulières me mirent à portée de [a fuivre avec foin, & me donnèrent lieu de faire l'expérience que Je vais rapporter. H fut mis en fonte, dans cette occafion ; la quantité de onze cents quinze marcs de matière, au titre des pièces de deux fous. On fait que les lames qui proviennent des fontes, dans les travaux des Monnoies, font réduites, en pañlant à plufeurs reprifes entre les rouleaux d’un laminoir & après quelques recuits , à l'épaifleur, ou à-peu-près , que les efpèces doivent avoir ; que de ces lames appliquées fous un inflrument qu'on nomme coupoir , on tire des pièces égale- ment rondes & qui ont toutes a grandeur déterminée ; Ia pièce en cet état fe nomme faon, & n’a plus befoin, lorfqu’il ne s'agit que du Billon, pour recevoir lempreinte fous le balancier que d’une préparation deftinée feulement à lui pro- eurer de l'éclat; elle confifte à donner d’abord un recuit aux flaons ; à établir enfuite une grande bouilloire de cuivre fur un fourneau propre à cette opération, & à y faire bouillir une quantité d’eau fuffifante, dans laquelle on méle fix livres de tartre en poudre, & trois livres de fel marin par cent marcs de flaons. Lorfque l’eau eft en pleine ébullition, on y jette les flaons; on les y remue fréquemment avec une pelle de cuivre percée de plufieurs trous, & on examine de temps en temps fi les flaons y ont acquis également toute la blan- cheur que cette préparation peut leur donner. Dès qu'on s'aperçoit que les flaons ont pris tout Féclat de Fargent, on les Ôte de fa bouilloire avec la pelle de cuivre, & on les verfe dans de l'eau fraîche, où l’on achève de les dépouiller Parfaitement du peu de la liqueur chargée de tartre & de fel qu'ils avoient encore à leur " au {ortir du blanchiment. La matière des pièces de deux fous eft au titre de deux deniers douze grains, avec un remède de quatre grains, qui n'eft pas toujours pris en entier; ainfi on peut les regarder 208 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE comme contenant un cinquième d'argent, ou à-peu-près. On fent dès-lors que par l'opération du blanchiment, dont if vient d’être queftion, on met à découvert les parties d'argent que les flaons contiennent à leur furface, en enlevant la portion de cuivre quatre fois plus abondante qui les receloit; & que l'éclat que les pièces de deux fous prennent fous le balancier eft dû à cette couche d'argent fuperficielle, non- feulement au détriment de celle du cuivre, mais encore avec perte, comme on va le voir, d'une petite portion de l'argent que les flaons contiennent. On éprouve pour l'ordinaire dans cette opération, un déchet de trois pour cent; il eft plus fort, fi au lieu d’un recuit modéré qu'il convient de donner aux flaons, on le pouffe jufqu’au point de calciner fleur furface & de Ia faire tomber en légères écailles au moindre frottement. I! réfulta mille marcs ou environ de pièces de deux fous de la fonte & refonte des onze cents quinze marcs de matières dont j'ai parlé plus haut. Je réfléchis fur le déchet que le blan- chîment y avoit occafionné avant qu'elles fuffent frappées. Je ne pouvois pas douter que la portion de matière que les flaons avoient perdue ne füt mêlée dans le dépôt qu'il y avoit au fond des bouilloires ; & je fentis qu'il y auroit peut-être quelque reflource pour recueillir au moins une partie de ce déchet, en employant, pour la combuftion du dépôt tout entier, le fourneau de fufion dont le Directeur des affinages fe fervoit alors hors de la monnoie pour y revivifier fes cuivres. Quoique ce fourneau ne fût pas conftruit d’une manière auffr avantageufe que celui dont on voit le deflin, cependant il produifit tout l'effet que j'en attendois. Après avoir fait écouler l'eau des baquets où l'on avoit verfé tout ce qui étoit contenu dans les bouilloires, après chaque blanchiment de flaons, & avoir fait mettre le dépôt feul dans des chaudières de cuivre, je le fis fécher fur le feu, & lorfqu'il eut été réduit en poudre groffière, on le répandit par parties fur les charbons embrafés du fourneau, comme on a vu que la chaux de cuivre eft traitée dans l’expolé que j'ai pircst SEE AUCEES 209 j'ai fait du moyen de la revivifier. Il s’éleva des vapeurs épaifles & très-défagréables pendant toute la durée de cette opération : mais je fus bien dédommagé de ce léger incon- vénient lorfqu’à la fin du travail, & en mettant la caffe du fourneau à découvert, je vis un culot de métal, & je jugeai au premier coup-d’œil du poids qu'il annonçoit ; je le fis refondre fur le champ pour l'obtenir plus net & mieux mélangé : le lingot qui en provint, peloit environ trente marcs, & approchoit pour le titre d’un denier de fin. N'ayant eu en vue d’abord, par cette expérience, que d'examiner sil étoit poflible de retrouver une partie des déchets que les flaons éprouvent dans le blanchiment, je ne mis pas, à cette première tentative, toute la précifion que je fens aétuellement qu'elle auroit exigée; & je n’avois plus Joccafion de la répéter, d'après les lumières que j'avois acquifes : mais l’Académie peut la regarder comme exacte quant au fond; & il neft pas douteux que le dépôt du blanchiment des flaons de billon, & peut-être celui du blanchiment des flaons d'argent, ne doivent rendre, par le procédé que j'ai fuivi, une partie plus ou moins confidérable & plus ou moins avantageufe, pour le métal précieux, des déchets que le billon & l'argent, en petite quantité il eft vrai, éprouvent conflamment dans cette opération. En ne fuppofant le titre du lingot que j'ai tiré de mon expérience, que de 20 & même de 19 grains de fin, il vaudroit aujourd'hui 3 livres 10 fous 6 deniers par marc, & en total 105 livres 15 fous, fans parler de {a valeur du cuivre, qui difparoït, comme on fait, dans le commerce Jorfqu’il eft queflion de celle de or où de l'argent avec lefqueïs le cuivre eft allié. Qu'on réduife encore ce prix à cent livres ; alors il réfultera qu'on auroit perdu cette dernière fomme, fans l'expérience que j'ai faite, fur les mille marcs de pièces de deux fous qui furent fabriquées en 1764: par une fuite du même calcul, on verra qu'on a perdu en France fur la dernière fabrication du billon plus de foixante-douze mille livres, puifque cette fabrication ordonnée en 1738,a monté Mn, 1775: 210 MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE en total à fept cents vingt-quatre mille quatre cents quatre-vingt- quinze marcs, & on jugera, par une réflexion ultérieure, de la perte confidérable qu'il y a eu de tout temps fur cet objet dans le Royaume, & peut-être chez les Nations étrangères, puifqu'il ne paroît pas qu’on fe foit appliqué jufqu’ici à tirer quelqu'avantage du dépôt des blanchimens. Je fens que mes obfervations auroient eu toute leur utilité avant la refonte du billon & dans le temps où je commençois moi-même, comme Directeur de Monnoie, à m'occuper de cet objet; mais j'ignorois alors ce que je viens d’expofer ; je n'ai pu ni aller au-devant de la perte commune, ni moij- mème m'en garantir; & il a fallu que le travail fur la revi- vification du cuivre m'ait conduit, par un rapport frappant, à l'opération plus effentielle que je viens de rapporter. Les . hommes paflent avec tant de rapidité, que fi Ton fe borne à les confidérer dans la carrière plus ou moins courte que chacun d’eux parcourt, on voit avec peine que l'accroiffement des connoiflances utiles eft toujours très-lent à leur égard; mais il faut confidérer les hommes dans l'étendue des fiècles qui fe fuccèdent, & regretter peu Îles avantages dont nous n'avons pas eu le temps de profiter, en penfant avec plaifir que d'autres hommes les recueilleront; que ceux-ci, à notre exemple, feront d'utiles efforts, & feront imités par d’autres qui exciteront une émulation pareille dans ceux qui les fuivront. EXPLICATION DES FIGURES. PUTAIN MNEUTIE Vue du fourneau du côté où l'on puife la matiere fondue dans Ta cafie. AAA A, petits murs qui compofent proprement le fourneau ren- fermé dans fon enceinte. B, la caffe du fourneau, C, porte de tôle deflinée à garantir les Ouvriers de la grande ardeur du feu lorfqu'ils puifent la matiere. D, carreau de terre à creufet, avec lequel on ferme un des côtés du fourneau, pendant Ja fonte des matières. DIE SR SUCUERENN!:C EE S: 211 E, la plus grande ouverture du mur, dans laquelle paffe Ia tuyère du foufflet, & va aboutir à la cafie. PLANCHE À L Figure 1." Plan du même fourneau de fufñon auquel eft adapté un fort foufflet dont le tuyau pañle dans la tuyère de cuivre, & vient fe rendre à-peu- près au bord de la cafe. Figure 2, Moule dans lequel on coule les plaques de cuivre. De À en E, de E en O, & de O en À, il réfulte un triangle équilatéral , dont chaque côté a quatorze pouces ou environ de hauteur: les deux côtés apparens du moule font revêtus de tôle ; le troïfiéme, qui porte fur le carreau, n’en eft point couvert; on y voit une traverfe F deftinée à foutenir les deux côtés apparens du moule, & il y en a de pareilles dans l'intérieur de ce moule, vis-à-vis de chacun des bar- reaux BB BBBB. Au bas du moule ÆO, ainfi qu'a l’autre extrémité G, eft adaptée une anfe qui donne Ia facilité de tranfporter ce moule où l'on veut. L Il règne également des traverfes au bas & dans toute la Jongueur intérieure du moule, vis-a-vis du bout inférieur des barreaux À H, &c. Dans l'étendue de À en À, & de huit pouces en huit pouces , ces barreaux font placés & affujettis aux traverfes dont on vient de parler. D D, tablette ou petite faillie qui règne dans toute 1a longueur du moule , & qui eft deftinée tant à fervir d'appui aux plaques de fer , dont on couvre les barreaux, qu'à retenir la matière fondue lorfqu'on la coule dans le vide qu'ils laïffent entr'eux. Le côté oppofé du moule qu'on ne fauroit voir dans cette figure 2, eft pareil à celui-ci, & garni des mêmes pièces. Figure 3. Moule tout monté vu de profil. AA, partie fupérieure du moule. BB, &c. barreaux de fer d'un pouce quarré dont il a été déjà queftion, & qui font en grande partie cachés par les plaques de fer 7,2, 3, 45 Ca 6. Les uns & les autres s'appuient fur Ja faillie en fer DD, dont l'épaifleur eft de trois lignes, D d ij 212 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Figure 4. Une de ces plaques de fer, haute de onze pouces, large de huit; & épaiffe d'un pouce. Figure Ÿ Chafñis ; ou efpèce de ferre formée d'une barre de fer quarrée, d'un pouce & demi d’épaiffeur ; elle a, comme le moule, quatre pieds de longueur de dedans en dedans, & huit pouces de largeur. KK, anfes au moyen defquelles on tranfporte cette ferre, & on 2 la facilité d’y faire entrer la partie fupérieure du moule, où elle fe maintient par fon propre poids, & embrafle étroitement les douze plaques qui, des deux côtés du moule, recouvrent les barreaux. Figure 6. Cuillier de fer avec laquelle on puife le cuivre fondu dans Îa caffe, Figure 7. Le moule revêtu de tontes les pièces qui en dépendent , vu en deflus, & préfentant les deux cotés où l'on verfe la matière fondue dans Îles vides D, D, D, D, &c. pour en former les plaques de cuivre; on y remarque que les barreaux B, B, &c. & les plaques de fer 1,2, 3, 4, rc qui les couvrent, font moins élevés que le fommet de l'angle du moule , afin que le jet de la matière puiffe être dirigé plus fürement dans le vide, & que les parties qui s'en écarteroient un peu du côté du moule, retombent néceffairement dans ce vide. CCCC, ferre qui maintient les plaques de fer fur les barreaux. EEEE, faillies fur lefquelles repofent les plaques de fer, & où l'extrémité inférieure de ces plaques eft lutée avec de la terre à four, ainfi que Îles côtés par lefquels elles fe joignent, afin que le cuivre en fufñon' ne trouve aucune ïflue par laquelle il puiffe s'échapper. 2 LL. Fbarier Meme de l'tsad À des Je, Anne 1375. Pag: 222 Pl D | ) da ll = : 1) TNT fl Zchelle de six pieds Mem., de Uicad. À, des Se Anne 1776. Pa9- 212. PU TIT, Il Il | | an (tt | ] | ] | 7 | fl É | | | 1, ji) | | | #1 | | UN J | “| | | ll qu | il ! Ji { Il = 1) | | | UN 1 Il ll | | | | =- _— Il a —— — — — (ll IT Î —— >. | Fosner del. ET: FL Couxx, fur amas ai ir eue Er k vb] t 4 SOLE L'ALL D ES" S CIE N CE'S, 213 OBSERVATION DE L'OCCULTATION DE SATURNE PAR RNA TE CANNES" Obférvée à Paris de l'Obférvarire de la Marine, le 18 Février 177$, au for. Par M MESSIER. ETTE obfervation étoit annoncée dans la Comnoiffance des Temps, Yimmerfion pour 9h 15’, & l'émerfion pour oh 10’; d'après cette annonce, l'immerfion devoit arriver 54’ après le lever de la Lune. . La veille de l’obfervation, le ciel étant ferein ; j'examinai de mon Obfervatoire le iteu du ciel où je devois le lendemain commencer à voir Saturne après fon lever, je ne pus l'a- percevoir qu'à 9" 6’ du foir: avant ce temps, il fe trouva caché par le clocher de l'églife des Mathurins, qui eft placé à lorient de mon Obfervatoire; par cette tentative, "& par l'annonce de l'immerfion pour 9h 1 5’, je reconnus qu'il me refteroit encore pour le lendemain $ à 6’ de temps pour obferver l'entrée de Saturné au bord éclairé de la Lune, fr le calcul de la Connoïflance des Temps étoit jufle à une ou deux minutes près. Le lendemain 18, jour de l'obfervation, je difpofai ma Lunette achromatique de 40 pouces de foyer, portant 40 lignes d'ouverture qui amplifioit près de cent vinot fois l'objet, & qui étoit montée fur fa machine parallaétique ; je plaçai linftrument dans {a pofition qu’il devoit avoir au moment de limmerfion; je vis Saturne, comme je l'avois prévu la veille, quelques minutes avant lobfervation : Saturne étoit déjà fort près de la Lune, les anfes ou la longueur de l'anneau étoient 22 Février 17755 214 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALE perpendiculaires au bord éclairé (comme on peut le voir dans la figure que j'ai tracée de cette obfervation ). J’obfervai donc l'attouchement de l'extrémité de l’anfe occidentale au bord éclairé de la Lune : l'attouchement du premier bord du globe de Saturne; {on centre eftimé ; l'entrée totale du globe & la difparition entière de l'extrémité de l'anfe orientale : ce qui a produit cinq obfervations pour limmerfion de Saturne, au bord éclairé de la Lune. Saturne paroïffoit aflez bien terminé; mais le bord de la Lune étoit un peu ondoyant à caufe des vapeurs qui étoient à l'horizon. Je ne remarquai rien de particulier à Saturne, dans fon immerfion , fa couleur étoit la même, feulement quand l'extrémité de Fanfe occidentale eut touché le bord de la Lune, Saturne me parut devenir un peu plus obfcur, c’eft-à-dire, ayant moins de lumière qu'il n’en avoit quelques minutes auparavant , fa lumière un peu plus pâle, moins rouge; ce qui pouvoit provenir de la grande lumière de la Lune. Je n'ai point vu que Saturne ait entamé le bord éclairé de la Lune : voici les obfervations de l’im- merfion, temps vrai. . IMMERSION. 9. 10. 49. |1."* Obferv. L’extr. de l'anfe occid. touche le bord éclairé de la Lune. 9. 11. 16. |2.4 Obferv. Le globe commence’ à toucher le bord éclairé. 9. 11. 35: |3."* Obferv. Le centre de Saturne eflimé au bord de a Lune. 9. 11. St. |4."° Obferv. Le fecond bord du globe entre. 9. 12. 19, |5.”° Obferv. L’extrémité de la feconde anfe s'éclipfe. La première obfervation de l'extrémité de fanfe occi- dentale au bord éclairé de la Lune, s’eft faite entre les deux taches n.° 2, Galileus ; & n° 3, Ariflarchus. Auffitôt après les obfervations de limmerfion, j'ôtai l'o- culaire de la lunette pour y adapter un micromètre à fils, DES SCIENCES. 21$ qui frvit à prendre la diflance du point où Saturne étoit entré au bord éclairé de la Lune, avec l'Etoile + de la Vierge, troifième grandeur, qui étoit près de la Planète ; le bord de hi Lune où étoient entrés Saturne & l'Etoile, paroifloit dans le même champ de la lunette : cette diftance mefurée, me fit connoître la partie. du bord obfcur de la Lune {qui n'étoit pas vifible } où je devois attendre le commencement de Ja fortie de l’extrémité de l’'anfe occidentale; étant bien afluré de ce point, quelques minutes avant l'obfervation, j'ôtai le micromètre pour remettre à la place l'oculaire qui avoit fervi pour J'immerfion ; le ciel étoit parfaitement beau, la Lune diftinéte , terminée & très-claire; j'obfervai de même qu'à l'immerfion, le moment où l'extrémité de l'anfe occidentale commença de paroître, ce qui fut obfervé à la feconde ; je vis de même fortir le premier bord du globe de Saturne; le centre, par eflime; Je fecond bord & l'extrémité de l'anfe orientale, ce qui fit la fortie totale. Ces obfervations étoient plus difiiciles à faire qu’à Fim- merfion, en ce que l'anneau de Saturne fortoit obliquement du bord obfcur de la Lune /Woyez /a figure) : voici les obfer- vations de lémerfion, temps vraï. ÊÉ M E RSI ON. Obferv. L’extrémité de l’anfe occidentale commence à paroître. 10. 10. 13. [2% Obferv. Le premier bord du globe commence à fortir. 3." Obferv. Le centre du globe eftimé. 10. 11. 3. 4." Obferv. Le fecond bord du globe fort. 10. 11. 13. [5.7 Obferv. L'extrémité de l'anfe orientale paroît. CRRRDESELET ET NE BAR DESERT 6 ST CRIE RETIENS ENS RME SERIES M PA PER TRS RENE) Pour déterminer lattouchement du centre du globe de Saturne, au bord éclairé dé la Lune dans fimmerfion, je compare Îes obfervations 1 & 5, & je trouve l'entrée du 216 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyAtE centre à 9" 11” 34". En comparant les obfervations 2 & 4; je trouve pour l'entrée du centre 9 11/ 33"4 La troifième obfervation , l'entrée du centre eflimée à 9h 11° 3 5". Prenant un milieu entre ces trois réfultats, le paflage du centre aura été à où 11° 34" 10”. Déterminant de la même manière la fortie du centre de Saturne du bord obfcur de la Lune dans l'émerfion, le milieu donnera 10h 10’ 39"; la demeure du centre du globe de Saturne fous le difque de la Lune de 59" 4" 50”. x M. l'abbé Bofcowich, qui étoit venu à mon Obfervatoire pour lobfervation de l'émerfion, employa un télefcope Gré- gorien de 30 pouces de foyer; il vit f'anfe occidentale & déjà le globe de Saturne entamé à 10h 10° 16”. Saturne fortit du bord obfcur de la Lune, vis-à-vis le milieu des deux taches; la première, n.° 26, Hermes; feconde, n.° 33, Meflala ; & dans la diretion de Mare ferenitatis, des taches, n° 11, Copernicus ; & n.° 4, Keplerus, Saturne forti du bord obfeur de la Lune avoit fa lumière ordinaire. Lors de cette obfervation, J'avois eu l'attention d'examiner avec foin fi Saturne avant de fortir du bord obfcur de la Lune, ne feroit pas précédé d’une lumière qui annonceroit fa fortie. Je n’aperçus rien ; il eft vrai que j'avois les yeux extrèmement fatigués par la grande lumière de la Lune, Comme léclipfe de Saturne par la Lune, eft une obfer- vation rare, & que c’efl la première que j'ai faite, je n'avois rien négligé pour avoir une bonne obfervation ; le jour même je pris un grand nombre de hauteurs correfpondantes du bord fupérieur du Soleil, qui s’accordoient toutes à la même feconde: J'obfervai la nuit du 18 au 19, & celle du 19 au 20 le paflage du centre de Saturne au Méridien avec celui du fecond bord de la Lune, de Regulus, de Mars & de y dé la Vierge. Voici ces obfervations, ) La Temps [JDI1FFÉR.|TEMPS VRAI D'IFFÉR, des paffages des paffages des pañlages LA NUIT à la à la au PENDULE.|PENDULE.|MÉRIDIEN. Dur Saurg Février1 775. Paflage de Régulus... ....| 9. 57. 15 il sie n1) II.47. 91 Paffage du centre de Saturne.| 12. 34. 142 I 4 Diff. de haut. de Sat. cent. inf.|.. ........ Herbéss | Paflage du centre de Mars.. | 10. 42. pe Re Paffage de celui de Saturne.| 12. 34. 141 : Difr. de haut. de Saturneinfér.|.. ......., |. SIOELON. | DNS 3 Pañage de > de la Vierge.. .[12. 31. 9 Paffage du centre de Saturne.| 12. 34. “| de hauteur avec le centre de SATURNE PES ee D. M, 5. CE +. [13e 49. sGE. . | 13° 46. 19: Diff. de haut. de Saturne in£|.. . .. .…. Pessons fers ss. sec] 0 34 0. Paffage du centre de Saturne.| 12. 34. 144 où 8182) 14 23° 44 PafT. du 2.4 bord de la Lune.| 12. 42. 32 À PA) rés 32. 1+ Diff. de haut. de Saturne fup.|....,..,...1...... En EE | terre ro. La nuit du 19 au 20. Paffage de > de la Vierge. .| 12. 3x2) 16 14. 16. 50 Paffage du centre de Saturne. r 2. dat OU T4e 19, 432 Diff. de haut, de Saturne inf.|.. ....... an Fo RER 0 32e 19e RECUEIL des Obfervaions de l'Occulrarion de Saturne par la Lune, le 18 Février 177 "fe APP ETS, Rue de l'Univerfité 1,8 à l'occident du Méridien Temps vrai, de l'Obférvatoire Royal. 9% 10° 53" |Entrée de Ia première anfe au bord éclairé de la Lune, par M. le Préfident de S. x x s 9. 11. 46. |Entrée du milieu du globe eflimée, par le même. 10. 9. 55. |Sortie de la première anfe du bord obfcur, douteufe, | par M. du Séjour. 10. 10. 32. |Milieu concu, par le même. ‘ T0. 11. 9. |La feconde anfe fort: bien obfervée, par le même, Mém. 1775. Ee 218 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE x PAPE TRS AN L'ASIE Se Par M. Méchain, attaché au Dépôt des Plans de l@ Ténps vrai, Marine. 9" 10° 34" |Le bord de la Lune à paru fur le centre de Saturne. 10. 9.18. |La premiere apparition de deffous le difque obfcur de la Lune. J'avois employé une lunette de 3 pieds ; dans l'im= merfion , le bord de [a Lune étoit fort ondoyant, & l'immerfion totale eût été impoffible à déterminer exactement: je crois avoir aflez bien eilimé l'im< merfion du centre. x A NAN GY, Par M. Maillette, Profeffeur royal de Géographie, en l'Univerfité de cette Ville. 9. 41. $0. |Immerfion au bord éclairé de la Lune ( c’eft-à-dire , Ie premier contact}, douteufe à quelques fecondes à caufe des nuages. 10. 42. ©. |L’extrémité de l’anfe occidentale commence à paroître, 10.42. 10. |Le premier bord du globe de Saturne fort. 10.42. 35. |Le centre du globe eftimé. 10. 42. 58. |Le fecond bord du globe paroit. 10. 43: 10. |L'extrémité de l’anfe orientale fort. M. Maillette m'a mandé: « j'ai fait cette obfervation » avec une lunette ordinaire de 12 pieds & demi, » fon grofiffement étoit de cinquante fois ; au moment » de l’immerfion ( c’eft-à-dire, du premier contact), » il furvint un nuage, & je ne pus eftimer l'immer- » fion qu'à quelques fécondes près; mais je fus plus heureux pour les obfervations de l'émerfion. » A0 M ANR SNÉS AE LES Par M. Garnier. 9.17. 6. |Occultation de l'extrémité de la première anfe, 9. 17: 21. |Du premier bord de Saturne. 9. 17.47. |Du fecond bord. 9.18. 1. |De l'extrémité de la feconde anfe. 10.22. 24. [Sortie de l'extrémité de la première anfes 10.23.25. [De l'extrémité de la feconde anfes Temps, vrai DES SctTENCESs. 219 AN DIONU V4 TON, Par M. Pigot, fils. 9" 25" 14". Premier contact du globe de Saturne & du bord de la Lune, Immerfion totale du globe de Saturne. Immerfion totale de l'anneau. L'obfervation faite avec un télefcope de 18 pouces qui groffifloit quatre-vingt-quinze fois; & M. Pigot ajoute : « Saturne er fortant d'un nuage parut toucher Je bord de la Lune à 9" 25" r4"; cette obferva- « tion peut être douteufe à quelques fecondes, par « la vitefle avec laquelle il fallut la faire. A lim- « merfion totale de l'anneau , fa lumière fut extré- « mement affoiblie par la grande lueur de fa Lune: « les vapeurs affectèrent tant Saturne que la Lune. » Le mauvais temps empécha de voir l'émerfon. AWHITE-KINGHTS en Angleterre, Par M. le Chevalier Engjlefield. (Extrait de fa Lettre du 3 Avril 1775). L'anfe occidentale de Saturne touche le bord éclairé de la Lune. Le globe de Saturne touche. L’anfe orientale difparoit. Ces obfervations furent douteufes à 10 fecondes , à caufe des vapeurs qui étoient à la hauteur de la Lune, & qui caufoient une ondulation trés-forte dans le limbe. [A 2 fecondes près, l’anfe occidentale commence à paroître. -[À 1 feconde près , Je globe paroît. [A 2 fecondes près , le globe fort totalement. |A 3 fecondes près, les anfes paroiffent égales. Ces obfervations furent excellentes ; le temps . étoit parfaitement calme & ferein, Ee ij 220 MÉMOIRES DE L’'ACADÉMIE ROYALE AUD IUR BE CUHIT, (a). Occultation du globe de Saturne par la Lune, le 18 Fé- vrier 1775, depuis 9" 28’ 57" du foir, temps vrai, moment de limmerfion jufqu'à ro" 19" 26”, Cette éclipfe que lon n'avoit point obfervée depuis 1678 /b), a été vue également à Paris, & pourra fervir à déterminer exactement fa longi- tude d'Utrecht. L'Occultation du centre à Paris eft arrivée à oh 11” 14", & l'émerfion à 10f 11° 1° (c). RECUEIL des Occukations de Saturne par la Lune. Les obfervations des Occultations de Saturne par la Lune font aflez rares; on n’en trouve qu'une feule obfervation du dernier fiècle, dans le recueil de nos anciens Mémoires, tome X, page Co 2. Je rapporterai celles qui ont été obfervées & qui font parvenues à ma connoiflance. 29 Juin 1630.|Hevelius rapporte (Tranfatt. Philof. n° 78), autant que je m'en fouvienne : j'ai vu feulement (f lon excepte l'obfervation de cette année 1671) deux fois en quarante-un ans Saturne éclipfé par la Lune: en 1630, le 29 Juin au foir à 11 heures, lorfque j'allois dans le détroit de Danemarck , aux environs de l'ile Huenne. La feconde à Dantzick, le 3 Août 1667 a 7" 5820" du foir. Si de femblables Obfervations arrivent fouvent, la férénité du ciel ne nous permet pas toujours de les obferver, & le moment de laconjonction n'arrive pas toujours non plus fur notre horizon. 3 Juin 1671.|Saturne éclipfé par la Lune, obfervé à Dantzick par Hevelius : le commencement de l'occultation arriva ASE 38’ 27", aux environs du mont Germanicus ; la ligne itinéraire qu'il a décrite, autant que j'ai pu m'en aflurer par fa feule entrée, a paflé par Ætnam, prefque Île centre de la Lune, par Horminius, Hercule & la partie fupérieure de la mer Cafpienne. (a) Gazette de France, n.° 20, 177f« (t) Veyez le Recueil de ces Obferva- tions, qui fuivent. {c) Ges obfervations rapportées, faites à Paris, diffèrent des miennes / voyez fans mos Mémoire ) ; Vimmerfion du \ centre y eft rapportée à 9h r 1° 34” 10", & l'émerfion 10h 10 39"; différence dans J'immerfion 20” 10, & dans l'émerfion 22": de quel endroit que l'obfervation ait été faite à Paris ; la différence des Méri- diens ne peut pas donner cette différence pat rapport à mon Obferyatoire, 27 Févr. 1678; 18 Mars 1687. 11 Févr. 1722. 25 Juin 1728. 16 Juin 1762. DES SCcrENCcEs. 227 Soir; Occultation de Saturne par la Lune, obfervée à Paris par M." Cafini, Picard, Roëmer, la Hire, Bouillaud ( Regiftres manufcrits de l’Académie royale des Sciences, volume n.” B & tome X des anciens Mémoires de l’Académie, page 602 ). 7h 20! $o”, le bord oriental de la Lune touche une des anfes de l'anneau de Saturne. 7 22. 39, Saturne entièrement éclipfé. 8. 28. so, Émerfion ou première apparition de l'anfe occidentales 8. 30. o, Émerfion totale, Occultation de Saturne par la Lune, obfervée à Tote- ridy, près de Londres, à 51% 39° de latitude, par M. Haines (Tranfa&t. philofoph. n° 186, p. 268). La même obfervation faite à Gréenwich, par Flamf- téed ({ Ephémérides de Kirck, 1689). La même Obfervation faite à Lépfick, par M. Kirck ( Éphémérides de Kirck, 1688). La même obfervée à Cloyne, dans le comté de Kork en Irlande, par le Docteur Ashe; Vimmerfion à 12h13" 55"; des nuages empéchèrent d’obferver l'émerfion (Tranfact, Philof. 1698, n° 243). Occultation de Saturne par la Lune, à Zrgolfladt, par le P. Grammatici; lunette de 18 pieds; Émerfon du centre de Saturne du bord obfcur à 3h 45°”. La même Obfervation faite à Altorf, par M. Muller (Nouvel, lictér, latines de Leipfc, in-12, p. 155). Occultation de Saturne par la Lune, obfervée à Bologne (voyez correfpondance de M. de l'Ile, au Bureau des Plans de la Marine miome IV, n° 40 )e Occultation de Saturne par la Lune, obfervée à Chelfea; latitude 51429" 5" 41" de temps à l’oueit de l'Ob- fervatoire de Gréenwich, par M. Samuel Duun; émerfion du centre de Saturne à 14 21° 3" { Mém. de M. Duun dans les Tranfadt. Philof. vol. LII, Jeconde Partie, 1762, page 578, avec une Carte). La même Obfervation faite à Pont-à-Mouflon, par les PP. Barlet & Colas; à 13h $2° 9”, l'extrémité de l'anneau toucha la Lune; à 13" 52’ 19", le globe de Saturne toucha le bord de la Lune: les nuages empéchèrent d’obferver l’émerfion (cette Obferya- tion me fut envoyée le 3 Juin 1765 } 222 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE 18 Févr, 1775.[Soir; Occultation de Saturne par la Lune, obfervée à Paris par M." Caffini de Thury, le Monnier, de la Lande, le Préfident de S**, du Séjour, l'abbé Bofcowich, Dagelet & Mefier. À Verfailles, par M. Méchain. À Nancy, par M. Maillette. À Marfeille, par M. Garnier. À Louvain, par M. Pigot. À White-Kinghts en Angleterre, par le Chevalier Engleñeld. A Utrecht, par M. Hennert. Dans le premier volume des Éphémérides de feu M. l'abbé de la Caille, ce célèbre Aftronome avoit annoncé une occul- tation de Saturne par la Lune, vifible à Paris le 18 Août 1752, limmerfion pour 8h 14’, & l'émerfion pour oh 18/; le ciel étoit beau & ferein, mais Saturne ne fut point écliplé ; fa diflance au bord le plus voifin de la Lune, fut d'environ un quart du diamètre de cette Planète, 7é. Paar222, PL. F. Hem. de L'Acad. R. des Se. Ann: 1758 Paaizzs, Pl. F DESSIN d’une parüe des Taches de la June, Que represente l'obrervation de l'Occultaton de Saturne par l Lune (4e 16. Febrier 1775: Présente au ROI de 2. Avr suwant. TACHES. 2. Galieus 3. Arütarchus. À. Æeplerus. \ u. Copernicus. 21. Zvcho. 26. Hermes. 33. Hecrala. FE. Marc-d'erentatis. Grave par Ile Gouaz, d'apres Le deerin de A6 Mt . DES SCHRENCES 223 OPPOSITIONS DE MARS, OBSERVÉES À PARIS DEPUISQUELQUES ANNÉES, Et comparées avec les Tables. Par M. DE LA LANDE. D: le Mémoire que je donnai en 1755, fur les 15 Juiller Élémens de l'orbite de Mars, je rapportai les oppo- ‘775 fitions de cette Planète, obfervées depuis 1741, & que Javois calculées avec foin; depuis vingt ans, j'ai continué à les obferver, ou à les rechercher pour en faire le calcul, & perfectionner mes Élémens: voici les dernières que j'aie pu raflembler. CHENE SU TIT T'ON: de I7ÿY: Je n'ai pu trouver qu’une feule obfervation faite dans les environs de l'oppofñition de Mars, qui arriva le 30 Décembre 1755 ; elle eft de M. Meffier, qui occupoit déjà FObfer- vatoire de fa Marine, à l'hôtel de Clugny. Il obferva le pañlage de Syrias, à 6h 52 57,2 temps de la Pendule; celui de Mars, à 6h57’ 58",5, & celui du Soleil 1 8 37/ 1",5 ; la Pendule - avançoit fur les Étoiles de 21” par jour; la diflance de Mars au Pôle 63% 1’ 1"; l'erreur de l'inftrument à cette diftance eft environ + 6”0o"; l'erreur des pañlages étoit pour Syrius + 1°,5, & pour Mars — 4"; d'où j'ai conclu l'afcenfion droite de Mars à 11° 39/22" de tempsmoyen, 994 49" 36"; la déclinaifon 264 52! 40" B; la longitude 3° 8146 30”, & la latitude 34 42" 30"B; l'erreur de mes Tables — 3° 28" en longitude, & — 6” en latitude. Le lieu du Soleil calculé par les Tables, étoit alors de 97842" 42", & le mouvement diurne géocentrique de Mars 224 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 23 56" rétrograde; d'où j'ai conclu le temps de l'oppoñition; le 30 Décembre, obo' 32", temps moyen, dans 3184 34! 11”, avec 3442 58" de latitude boréale. L'erreur de mes Tables fur la longitude héliocentrique , au même infltant ‘étoit PRET RE J'ai employé dans ce calcul lé mouvement géocentrique de Mars , calculé par mes Tables, & c'eft ce qu'on eft obligé de faire toutes les fois qu'on n’a qu’une feule obfervatton , en forte qu'on ne puifle avoir le mouvement obfervé. II ne fufhroit pas d'employer le mouvement héliocentrique ; il eft plus aifé à calculer, mais l'opération ne feroit pas jufte, parce que l'erreur des Tables fur la longitude héliocentrique, n’eft pas la même que fur la longitude géocentrique, comme on pourroit le fuppoler à raifon de ce que ces deux longitudes font les mêmes au moment de l’oppofition. Cela vient de ce que l'erreur des Tables, au moment de lobfervation, eft compofée de celle de la longitude héliocentrique, & de la différence de parallaxe du grand orbe , occafionnée par l'er- reur des Tables: ainfi l'on doit calculer une oppofition avec les longitudes géocentriques calculées & corrigées par l'erreur moyenne des Tables que donnent les obfervations de plu- fieurs jours; mais l’on ne doit jamais fe fervir des longitudes héliocentriques, fi ce n’eft pour calculer les Élémens de l’or- bite de la Planète. A loccafion de cette oppofition, où j'ai employé le lieu du Soleil calculé par les Tables de M. de la Caiïlle, je crois devoir obferver que l'erreur qui peut fe trouver dans le lieu du Soleil n’influe pas fenfiblement fur loppofition calculée , ou du moins fur les conféquences qu'un Aflronome peut en tirer. On voit à la fin des Tables de M. de la Caille, que fur près de cent cinquante obfervations, il n'y en avoit que fix où l'erreur approcha de 30 fecondes; maïs prenons les cas les plus défavorables, & fuppofons qu'il y ait 30 fecondes d'erreur dans le lieu du Seleil que nous venons d'employer, en forte qu’il ne füt réellement que de 9! 842! 12" ,le Soleil fe rapprochoit de Mars de 14 25° 5” par jour : ainfi 3a fecondes PES TMOUG AE: INC Eté: 225$ fecondes font 8 minutes & demie de temps, dont l'oppofition arriveroit plus tard dans ce cas-là; & comme Mars rétrograde d’une feconde par minute, on auroit 8 fecondes & demie de moins pour la longitude en oppofition. Calculant enfuite par les Tables, on auroit 10 fecondes de plus par la longitude héliocentrique qui va en croiffant : ainfi l'erreur des ‘Fables changeroit de la fomme de ces deux quantités, ou de 18 fecondes & demie, pour 30 fecondes d’erreur dans le lieu du Soleil; mais comme l'erreur des Tables du Soleil ne va guère au-delà de 1$ fecondes , il n'en réfulte que 9 fecondes d'incertitude fur l'erreur des Tables de Mars, & encore moins fur les deux autres Planètes fupérieures ; il n'y auroit . que 2 fecondes pour Saturne. OPPOSITION du 14 Avril 1702. Les obfervations de M. Meffer, faites à lObfervatoire de Ja Marine pour cette oppofition, font inférées dans le some V des Mémoires préfentés a l'Académie, page 30 6; je ne rappor- terai ici que les réfultats que j'en ai déduits. 11 Avril 14 Avr z$ Avrik Temps moy. de l'obferv.| 12" 18° 5” 1300 ae DtrE 567 Afcenfion droite de Mars.| 204% 40. 57 2021 6- Ie Cn x 4 Déclinaifon de Mars... SN 10-1004 At. 7 A7 1218 7. Ale Longitude obfervée. . ..|6f 25. 49. 27 6524. 42. 46 |6f24. 20. Latitude boréale. ..... 2,0 11e 28 TS AZ PORTES - Erreur des Tables en long. + 2. 20 + 2. 36 + 2e Erreur en latitude. .. .. — ©. 10 — ©. 19 — ©. Ayant employé les étoiles & & x de la Vierge, & pris un mwilieu entre les erreurs des Tables, j'ai trouvé 2° 28" pour la longitude, & 17 fecondes pour la latitude ; le mou- vement de Mars, entre les obfervations du 14 & du 15, calculé exactement par les Tables, étoit de 22° 28”; celui du Soleil 58’ 21" pour un intervalle de 23h $4' 41” de temps moyen. La différence entre le lieu du Soleil calculé Mën, 1775: Ff 226 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE par les Tables, & le lieu de Mars corrigé par l'erreur des: Tables, 14! 42"; d’où il fuit que le temps moyen de lop- poñition eft arrivé le 14 Avril à 7" 40° 56", dans 6f 244 46' 43", avec 14 56’ 8" de latitude boréale, L'erreur de mes. Tables fur la longitude héliocentrique au moment de Foppo- fition eft + 56". | OPPOSITION du r> Août 1766. L 5 4 Le 8 Août à 12° 36! 12", Mars obfervé au Méridien pa M. Meflier, fuivoit l'étoile e du Capricorne de of 22’ 13" detemps, paroiffant de 12’42"au midi; d'où j'ai conclu Yafcenfion droite de Mars 326437 16”, la déclinaifon 204 42! 24", la longitude 10f21* 52’ 53", la latitude 64 $ 1’ 16" auftrale : l'erreur de mes Tables — 27" en longitude ,. —- 24" en latitude. Le 13 Août à 12° 1137", Mars füivoit l'étoile A% de 1 46! 22"+, étant plus méridionale de 34002824; Yafcenfion droite de Mars ctoit donc 10! 254 18" 52", la. déclinaifon vraie 21° 8/ so", la longitude 1of204 34° 27", la latitude 64 $1’ 51”, l'erreur des Tables en longitude: — 35", & + 7" en latitude. Le 18 Août à 11P 46 4o", Mars fuivoit l'étoile y de oh8/47"2, & l'étoile A de x 46"+; la différence de décli- naifon vraie étoit 3448" 12" & 4119 53": ainfi l'on trouve: par la première étoile F'afcenfien droite 101234 59 16”, & 9" de moins par l'autre. La déclinaifon 2 L' 30° 26", & r3" de moins par d. Prenant un milieu, Fon a 10/23%650/ 11" & 21° 30/20", ce qui donne pour la longitude 10% 10" 16"44", & pour la latitude 64 47" 5 3"2+3 l'erreur des Tables — 44"& + 19". J'ai pris pour erreur moyenne des Fables — 40" & + 17"; le mouvement du 13 au 18 eft de 4 47' 42" pour le Soleil, & 1417 34” pour Mars, & la différence: des longitudes le 12 de 32° 8"; d’où il fuit que loppoñitior ? A \ 1 eft arrivée le 13 Août à 1" 40’ 26" de Temps moyen dans d ù PIS MSL CU EN C:E 227 vof 204 a1'11", avec 64 52° 23" de latitude obfervée: l'erreur fur la longitude héliocentrique SNA CR OPPOSITION du 14 Décembre 1770. Le 14 Décembre 1770, dans mon Obfervatoire du collége Mazarin , la différence d’afcenfion droite entre Mars & Rigel à 11" 54 37" de temps moyen, fut oblervée de 25! 39,5 de temps, & fa diflance apparente au zénith 224 40! 44"; de-Rà j'ai conclu fa longitude 2f 23° 6' 38", & fa latitude géocentrique 24 53/0" boréale. Mes Tables donnent une longitude plus grande de 4! 39", & la latitude plus grande de 4 fecondes feulement. M. Caffini le fils m'a communiqué aufi les obfervations faites au mural de l'Obfervatoire royal : je vais les rapporter en entier. II faut ajouter 3 fecondes aux pañlages de Mars & de l'Étoile, & ôter 13 fecondes de ceux du Soleil pour fa déviation du mural; quant aux hauteurs, il y a 9’ 36" environ à Ôter de celles que marque cet inftrument. 1770. Décemb. 5. Soleil... | of UNE 74 G-ASolene 2. ©. 4 25,2 EM du Mie s232i0] 7e 0 tr 6 = D . € Gémeaux. | 13. 39 5 66. 39+ 45e . Mars..... 12. 35. 43 |67- 24 55° 9. € Gémeaux. | 13. 27. 22,5 | 66. 39. 45« 10. Mars..... 1213007 67. 26. 20. 10. € Gémeaux. | 13. 23. 31. 66. 40. oo. 119. Soleil.-#1-.1|Plotnrs 285 19. Mars..... 11: 39. 35,5 | 67. 31- ©. 19. € Gémeaux. | 12. 48. 29. | 66. 40. oo. 2riSoll waste oo VranTos En fuppofant l’afcenfion droite apparente de l'étoile « des Gémeaux 97427! 45,5, & fa déclinaifon 254 20 4", je trouve la longitude de Mars 21 244 40 34", & fa latitude 29 44! 52", l'erreur de mes Tables. en longitude — 4° 5 5" & — 19" en latitude, pour fe 10 Marsà 12h17 9", Fm. Ff ij 228 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE M. Meflier m'a communiqué aufli les obfervations qu'il faifoit à l'Obfervatoire de la Marine, hôtel de Clugny, avec Vinftrument des paflages que M. de File y plaça en 1748. La déviation à 664 17’ de diftance au pôle, eft — 6”,7; à 69° 1$!, — 6",4;à764118", —6",2;à 8644, — PACE à 110d,— 1",9,& à 1139, + 0",3. A l'égard des diftances au pôle indiquées fur les divifions du demi-cercle de cet inftrument des paflages, je trouve qu'au point de 664 40", il faut ajouter 5’ 9" à la diflance au pôle obfervée, fuivant l'oblervation du 12 Juin 1770, comparée avec celle que je fis au collége Mazarin le même jour avec un fextant de 6 pieds bien vérifié au zénith. Par les oblervations de B du Taureau, rapportées ci-après & comparées au Catalogue de M. de la Caille, ïl femble qu'il faut ajouter à 614 40’ environ 5/45"; & à la diflance de Fomalhaut 1204 $0/, il ne faut plus ajouter que 3! 14”. Je trouve d’ailleurs une grande inégalité dans les divifions de ce demi-cercle : ces inégalités mériteroient d’être conftatées avec foin, à caufe du nombre immenfe d’obfervations que . M. Meffier a faites avec cet inffrument, & de celles que M. de lle & moi y avions faites depuis 1749. Toutes ces obfervations deviendront précieufes quand on aura déterminé les erreurs des diflérens points de cette divifion. La pendule de M. Meflier eft réglée fur les Etoiles fixes, & l'on voit par les obfervations fuivantes qu’elle retardoit de 3 fecondes par jour. Les parties du micromètre font de 1000 pour 19’ 54". 14770+ Déc. … 5 Soleil... ,, [r 6h. 48" 26”,9 6. Soleil.... {16 52 45,5 6. Fomalhaut.… | 22, Ada 59,5 [1204 50° en 433% 6.1 Mars. (tas _S+ 43+ 242 | 64. O — 337: 8. Soleil... -|r7. +. 24,7 15. (Soleil: lu rat 28,5 ar Marius 8: $. 32 442 63. 50 — 2472 52. Soleil:s.#)/r7. 84 50,6 14 Soleil... «|17 2% 3444 À DES SENTE NC ES UNE ET) 1770. Déc. 14. Fomalhaut..}22" 44 3551208 50° — 432. 14. B Taureau..| 5. 11. 39,2 61. 40 — 486. LE 14, Mars. .... UD MC SAINS ON )522e 14, u Gémeaux.| 6. 8. 54. 67. 20 — 130. 14. + Gémeaux.| 6. 29. 39. 66. 40 — 309. 14. Sirius... | 6. 34. 44,7 106. 30 — 548 19. Soleil.....|17. 49. 25,3 19. B Taureau..| S$. 11. 19. 61. 40 — 490. 19. Mars. .... $+ 20. 13- 63. 50 — 392% 19. u Gémeaux.| 6. 8. 33,5 | 67. 20 — 134. 19. € Gémeaux.| 6. 29. 18. 64. 40 — 315. 19. Sirius... ..| 6. 34. 24,5 [106. 30 — 548, 22. Soleil... ..|r8. 2. 36,2 22 Lyre. 18: 126.037,5 NS O0 1583; J'ai calculé trois de ces obfervations , celles du 6, du 14 & du 19. Le 6 à 12h 39 37" de temps moyen, l'afcenfion droite du Soleil par les Tables, étant de 25 34 44/ 41”, je trouve celle de Mars 854 48° 15”, & fa déclinaifon 264 o’ 37”; fa longitude 2{264 1 3! 29", & l'erreur des Tables — 4’ 42". Le 14 Décembre à 11" $4' 50”, fafcenfion droite de B du Taureau étant de 774 57! 54”,6, je trouve celle de Mars 82d 19° 44"; la déclinaifon 26d10'18";la longitude 21394 6 38"; la latitude 24 53" 18"; l'erreur de mes Tables — 435". | Le L Décembre à 11 26’ 40”, l'afcenfion droite de Mars 8od 11° 24,5; & fa déclinaifon 264 11! 38"; fa longitude 2214 11 37"; l'erreur des Fables — 4 33". Je fuppoferai donc l'erreur de mes Tables 4’ 36"; ainfr, le 14 Décembre à 11 $4/ 50", la longitude géocentrique de Mars étoit 21 234 6° 40”, plus petite de 1/ 54" que celle du Soleil; la fomme des mouvemens géocentriques de Mars. & de la Terre étoit de 64 $9/ 34" du 14 au 19: ainfr, l'oppofition eft arrivée le 14 Décembre 1770 à 12h 27/10", temps moyen, à 2! d3 ol 11/, ayec 24 53 7 de latitude gévcentrique boréale, 230 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE OPPOSITION du 23 Février 1775. J'ai calculé mes obfervations des 15, 18, 19, 24, 26 & 27 Février; je ne rapporterai que les trois dernières, à commencer du jour de l'oppofition. Le 24 Février 1775, à 12h 13" $1" de temps moyen, Mars pañfa au fil de ma lunette méridienne, place du Palais- UE FA 12" après Reoulis; fa diftance au zénith étant de Ee te 20”; l'afcenfion droite apparente de Regulus étoit 1494 5° 56",5 ; celle de Mars ur 10/23", & f déclinai- Hi 1350" 46"; fa longitude 5° 414048", & fa latitude 42041"; l'erreur de mes Tables en longitude — 2° 38", & en latitude + 2" Le 26 Février d'mob2e" de temps moyen, Mars pafla 33° 9" après Regulus , à 341 44 22 " du zénith; ainfr fon alcenfion droite étoit USA 24 Las ÉCUR déclinaifon 144 6" 45”; fa longitude 51 34 55, 8", & fa | latitude at 10) 0% Pérreut de mes Tables 52", & — 12 Le 27 Février : Eh 57 ‘ 30", Mars Daoit 7e 358 après Regulus , à 34 36"4 47". Afcenfion droite 1 57° 18% déclinaifon 141 14 26", longitude s 12 29! 28", latitude 4 17/49"; erreur des Pables ee 2) 25", & — 31". Par un milieu entre cinq jours d’obfervations, j'ai fuppofé J'erreur des Tables 2° 42" fouftractive ; ainfi le 23 Février ar 8" TA 47", j'ai trouvé la longitude géocentrique corrigée s'st7'48", plus grande de 14 fécondes que celle de l'oppofé du Se: a fomme des mouvemens diurnes héliocentriques de Mars & du Soleil étoit æ 1% 24/; ainfi Poppofition . dû arriver le 23 Février à 9h 1’ 46", temps moyen, dans 5! 54 7'44" de longitude, EE sl l'écliptique, avec une latitude géocentrique boréale de 4421’ 15”. D'UETST US EUIMME NICE ES, 231 OPPOSITIONS de Mars comparées avec mes Tables... Années, Temps moyen, Longitude fur l'orbite, | Longitude calulée. | Erreur des Tab, mrsplaor Déc oo tes tu al as Ca NI 362$ À — 127" 1760| 7 Mars 17 44 7 | 5. 18. 8-21 OM CHAT IN ASS 176214 Avril 7. 40. 56 | 6. 24.46. 5 | 6.24. 45. 9 | + o. 56 1204) Jlmenr. Riz NTLoMN NS. 23 4 EG rue2 Te, 2) | + 7. -12 2766113 Août 1. 40. 26 |r0o. 20.41. $ |r0. 206. 41.21 | — o. 16 1768125 Ott- 19.135 440lUT- Uhr 25-10 T° 3 27 7 | — 1. 58 27014 Déc-M12.,27. 09. 20,23. 08.02 1-2 23 Tr 7 | — 3. + x773120 Janv. 6. 12. 45 | 4 1. 7.34 | 4e 5 8. 31 :| — o. 57 2775|23 Févr. 9. 1, 46 | 5. 5. 7.14 | 5e 5 8 18 | — 5 4 Les oppofitions de 1764 & 1768, de 1770 & 1773, . femblent indiquer que l'excentricité eft trop forte dans mes Tables; loppolition de 1770 annonce que l'époque des lon- gitudes moyennes eft auffi en excès: mais cette difcuffion fera le fujet du Mémoire fuivant, fur les Élémens de l'orbite de Mars. 35 Juillet 1775 EE No Années: 1770|14 Déc. 12. 27. 19 232 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ÉCLAE M. E MS) DELL AOR PT TE D" EMI AIRE PAR LES DERNIÈRES OPPOSITIONS, Calculés par une Méthode plus fimple que celles quon a employées jufqu'ici. Par! M DE LA LL AND'E. A détermination d’une orbite planétaire par trois obfer- vations réduites au Soleil, eft un problème dont les Aftronomes & les Géomètres fe font fouvent occupés. La méthode indirecte que j'employai dans les Mémoires de 1755, page 218, me paroïfloit jufqu'ici la plus exacte & la plus fimple; mais en revenant fur cet objet, pour perfectionner mes Tables du mouvement de Mars, j'ai reconnu qu'il y avoit un moyen de rendre le calcul incomparablement plus court. Voici le procédé appliqué à un exemple, dont tout le détail n’exige pas une heure de temps & une page de calcul, °& ne fuppofe pas même qu’on ouvre les Tables de logarithmes. Ainfr, l'on pourra déterminer facilement toutes les orbites autant de fois qu’on aura d’obfervations prifes trois à trois, fans qu’elles foient aflujetties à être dans les apfides ou dans tes moyennes diflances. OPPOSITIONS DE MARS. : AUSRIE Anomalie fuivant Longitade moyenne Tonps rome Longitude fur Lorbite. mies Tables Juivant mes Tables, 1762 14 Avril 7h 40° 56" 64 24 46" si 24 1° Sa 40" 74 j 39" 47" 1764| 1 Juin re 2° 10 | 8. 11.23. 14 13 204 1.42 8.21. 46. 12 1766|13 Août r. 40. 26 |10.20.41. $ |5. 20. 49. 50 |10. 22. 36. 47 17068 |25 OE Wg-13 5 44): : 3 25.972232 M3 |No: 24 2128 22500 ar lg re 650 |. 2 12/5 EE 1775127 Févr ps 146 15405 allo 2y3,50. 17 [sers es 7 D'ELSSE TE N CES. 233 Je commence par employer les oppolitions de 1764, 1770 & 1775, dont les deux premières font vers 1:s moyennes diflances, & la troifième vers l'aphélie. Le mou- vement moyen de Mars & celui de l'aphélie devant être fuppofés connus dans ces fortes de recherches , la différence d’anomalie moyenne entre la première & la troifième obfer- vation, 8113448" 35", eft une des données auxquelles il s'agit de fatisfaire ; le mouvement vrai ou la différence des Jongitudes obfervées 8! 2 3444" 10" eftauffi donné: de même, entre 1770 & 1775, le mouvement vrai eft 2! 114509 13". Première Hyporhèfe. En employant l'équation de l'orbite de Mars 104 42! 13”, telle qu'elle eft dans mes Tables, & les anomalies telles qu’elles font rapportées ci-deflus, je trouve pour les temps de la première & de la troifième obfervation, des Jongitudes vraies qui diffèrent de 8f 234 46 26", ou 2! 16" de trop. En augmentant de 100" les anomalies, c’eft-à-dire en ôtant 10 minutes des lieux de l'aphélie, je trouve 8 fecondes feu- lement de trop; ainfi 10 minutes de diminution fur l'aphélie accourciflent de 2° 8" le mouvement vrai de 1764 à 1775; d'où il fuit qu'en le diminuant de 10° 37", on aura la différence exacte de 8f 234 44! 10", qui eft donnée par obfervation. Cette quantité de 10° 37" fe peut même trouver par une feule proportion, en divifant les 2’ 1 6” par 12' 49", fomme des différences d'équations, pour un degré, vers 3! 204 & of 41 d'anomalie moyenne. Seconde Hyporhefe. En employant l'équation de l'orbite 104 40’ 2", telle qu'elle eft dans les Tables de Häalley , plus petite que la mienne de 2° 11", l'aphélie ci-deflus donne 8! 234 44 24", ou 14 fecondes de trop; donc en diminuant laphélie de 16", on aura la différence obfervée. Ainfi, aux deux valeurs fuppofées pour la plus grande Mén, 1775. Gg 34 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ND tot es m3 Qu PA équation, ré 5 z répondent deux correétions à faire aux lieux de laphélie qu AUMES Path Gr thèfes fatisfont au mouvement vrai de 1764 à 1775. Toute autre équation intermédiaire, avec la correction de l'aphélie qui lui répondra proportionnellement, y fatisferont également. Je calcule donc dans chacune de ces deux hypothèfes la feconde obfervation, de 1770, & je compare la longitude vraie calculée avec celle qui avoit été trouvée pour 1775 dans la même hypothèfe; la différence des deux longitudes vraies qui doit être, fuivant lobfervation, de 2d 11° $9" 13, fe trouve trop petite de 3/ 9” dans la première hypothèfe, & trop grande de 2 fecondes dans l'autre; la fomme 3° 11° At PET À eft à celle Croant dy comme 2” font à L à des aphélies 9. 31. 6. ajouter aux nombres de la feconde hypothèfe. Donc l'équa= tion 104 40’ 3” avec une correttion de 1/ 12" à Ôter de Vaphélie de mes Tables, fatisfont tout-à-la-fois aux deux intervalles d’obfervations. Calculant en effet les trois longitudes dans cette nouvelle hypothèfe, en prenant pour chaque équation une partie pro- portionnelle entre les nombres tirés des deux Tables, je trouve les quantités fuivantes. & ces deux hypo- Années, Equation. Lonpit, calcu'ée. Longitude obfervée, | Différ, 1764|1oh22" 8"|8 11424 4"|8 rat23 4 | so". 1770] 10 10:253N/241200o rte 02e 28. Ur 1e 0e 177510030002) IS Ne ANS ST ter RITES Ainfi le mouvement vrai calculé eft d'accord avec les obfervations; mais toutes les longitudes calculées font trop grandes de 1” o", ce qui prouve que les époques des longi- tudes moyennes employées dans mes Tables, doivent être diminuées d’une minute, On peut ainfi, par le moyen de deux Tables d’équation, pour deux excentricités différentes, corriger les trois élémens D'E SNS CORNE N GE s. 235 d'une orbite quelconque avec trois obfervations d'une Planète réduites au Soleil & au plan de l'orbite de 14 Planète. II n'y a que Mercure auquel cette méthode ne fauroit s'appliquer, parce que fes conjonctions n’ont été obfervées jufqu'ici que vers deux points de fon orbite; mais avec les lunettes achromatiques dont on commence à fe {ervir, on voit Mercure fi près de fes conjon“tions que bientôt on en aura un aflez grand nombre pour pouvoir y appliquer la méthode que je viens d’expofer. Il eft donc utile d’avoir deux Tables d'équation pour chaque Planète, où l'on puifle voir la différence exacte des équations à chaque degré d'anomalie, qui n'eft point propor- tionnelle aux équations elles-mêmes. Mes Tables, aufli-bien que celles de Häalley , étant calculées rigoureufement fuivant les loix de Képler, rempliflent fuffifamment cet objet; d'ailleurs J'avois déjà publié des Tables de Mercure /a) & de Saturne (b}, pour deux excentricités différentes, parce que ce font les deux Planètes où l'incertitude eft Ha plus confidérable. Les oppofitions de 1762, 1766 & 1768, calculées de la même manière, m'ont donné 10440 36" au lieu de rod 40° 3", la correction de l'aphélie + $ 3 au lieu de — 1’ 52" & la correélion des époques — 24” au lieu de — 1” 0", En prenant un milieu entre ces deux réfultats, on a la plus grande équation 104 40! 20’, qui ne difière de celle de Halley que de 18 fecondes : a correion de l'aphélie pour mes Tables de 10 fecondes feulement , fouftradtive & 324" pour celles de Häalley, enfin la correction des époques — 42" pour mes Tables, ou 2 fecondes pour celles de Halley. La diflance moyenne de Mars, calculée dans mes Tables 1,523693 avec l'équation 104 40! 20", donne pour excen- ticité 0,142114, la diftance moyenne du Soleil étant prife pour unité. {æ) Connoiffance des Temps, 7767. (B) Mémoires de l'Académie, armée 1768: LORD Ggi Lû le 27 Mai 1775. 236 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE M É MOITRE SUR LES LONGITUDES DE VENISE, DÉPRUINER LL Et de la Grand-combe des Bois. Par M. DE LA LANDE. Nes eft une des grandes villes d'Italie où l’on a fait le moins d’Obfervations aftronomiques : il étoit donc utile de profiter de l’oblervation que M. Bofcovich fut à portée d'y faire le 23 Mars 1773, pour connoître mieux cette limite orientale de l'Italie. Il avoit dé ctines par un gnomon fait avec foin, Ia EAtee 45° 27'7" pour le clocher de Saint- Marc, & 45%27'40" pour l'Obfervatoire du collége, dont le P. Panigaï eft Directeur. Le 23 Mars, il obferva la fin de l'éclipfe de Soleil à 6h 31/22" du matin, avec une lunette ordinaire de 14 pieds, très-bonne, & par un temps parfaitement ferein; quoique les vapeurs de lhorizon caufaflent quelques ondulations dans le bord du Soleil, il croit que cette obfervation eft certaine à 2 ou 3 UT près : la pendule du petit Obfervatoire du collége de Venife fut réglée les 22 & 23 par un bon nombre de hauteurs correfpondantes du Soleil. Cette Éclipfe fut obfervé ée à Péterfbourg; M. Rumowski marqua la fin à 8° 19! 10"; M. Lexell 23"; M. Kraft 30”; M. Mougin, Prêtre du diocèfe de Befançon, Vicaire en chef à la Grand combe des Bois, dix lieues à left - fud - eft d'Ornans en Franche-comté, qui s'occupe depuis long-temps d'Aftronomie, fous une latitude de 477! & 18/14 à lorient de Paris, l'obferva à 6Pr1 us M. de Ratte à Montpellier 5" 59" M. Pingré à Paris 5" 57/33", de na à royal: DIE SAS) CUNE N°C:E +5. 1 2 M. Meffier à 5h 56’ 29", au collége de Louis-le-Grand. M. le Gentil à sh 56’ 19". M. du Vaucelà 5" 56/21"; mais le Soleil étoit mal ter- miné & fi ondoyant, qu'on croyoit voir des parties de fa circonférence fe détacher, & cette obfervation peut ètre douteufe à 8 ou 10 fecondes. Suppofant le temps vrai de la conjonction à 4 307", comme M. du Vaucel la trouvé par fon obfervation, le mouvement horaire de la Lune en longitude 30" 6",4, & en latitude 245,9, la parallaxe horizontale polaire $4/ 26”, & la latitude en conjonction 42! 14", je trouve la parallaxe à Venife 54! 33",2; l'angle de la verticale avec le rayon de la Terre 1 s' 0”,6; la hauteur apparente de la Lune 54 59" 57"; & en fuivant ma méthode pour les Éclipfes, fa diftance apparente au Soleil 31 14",5; la fomme des demi-diamètres apparens étoit de 30/59": ainfi {a diflance calculée eft trop grande de 15”,5, en fuppo- fant la différence des Méridiens 38’ 59"; j'ai trouvé enfuite que cette diftance changeoïit de 26 fecondes par minute; d'où il s'enfuit que la différence des Méridiens de Paris à Venife eft de 38’22" par cette obfervation. Pour Tobfervation de M. Lexell à Péterfbourg, je trouve la parallaxe 54 20",8, l'angle de la verticale 13° 1", la hauteur du Soleil 174 40’ 52”, la hauteur apparente de [a Lune 2 27° 33", la différence apparente d’azimuth 28 9, & la diflance apparente 3 1" 6",4 trop grande de 4,7, qui font à peu-près 11” de temps. Ainfi la conjonétion pour Paris eft arrivée à $? 30° 18”, fuivant cette obfervation de Péterfbourg; & fuppofant la diférence des Méridiens de Péterfbourg & de Paris exac- tement connue de 1" 51” 58", il s'enfuit que celle de Venife eft de 38’ 11"; le milieu entre ces deux déterminations eft de 38’ 16"+, plus petite de 41" que celle dont on faifoit ufage dans nos Tables afronomiques. On voit dans les Ephémérides de Berlin pour 1776, que M. Lexell avoit fup- pofé la conjonétion à AE 5’, au lieu de a u28 16" que 238 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE j'ai trouvé, ce qui donne aufli 38" 22" pour la longitude de Venife. Je joins ici des obfervations des Satellites de Jupiter, faites par M. Mougin à à la Grand-combe des Bois, & qui peuvent fervir à conflater la différence des Méridiens entre Paris & l’un des lieux où l’on a obfervé l'Éclipfe dont il s’agit. Immerfiou du 3.° Satellite. ro" o° 48°. Bees: jOopre 1774.) Immerfon du À Satellite. 10. 40. Gas Immerfion du 1. Satellite... 9. 1. 37. a étobre 1774. à es 1774) Immerfion du 2. Satellite... 10. 16. 16. M. du Séjour, par la fin de l'Éclipfe de 1764, obfervée à Murano, a trouvé 38’ $ 9”: or Murano eft, fuivant une Carte des environs de Venife, dix-huit cents toiles à lorient du clocher de S." Marc, ce qui, fur le parallèle de 454 27", fait 11 fecondes de temps; ainfi Venife feroit à 38/48" du Méridien de Paris; mais j'ignore fi cette obfervation de Murano a été faite par un Aftronome qui ait réglé fa pendule par des hauteurs correfpondantes, & fi la Carte eft exacte. Le pañlage de Vénus arrivé en 1769, nous a fait connoître lObfervatoire de Kiell, dans le Holflein fur la mer Baltique, où M. Ackermann a obfervé ce pafage, : en même temps V'Édlipf du 3 Juin fous la latitude de 54 22 2 "3 il vit le contaét intérieur de Vénus à 8”"7'23", & la fin de l'Eclipfe à 210 15/8". Voyez l'Ouvrage intitulé, Commentarius obfer- vationum Phyfico- _ Aflronomicarum aucore, J. Fred. Ackermaun. Med. & Phyf. Profeffore à Olfervatorii Aflronomiici Diredore. Kiliæ Holfatiorum, 1770. Comme cette ville ne fe trouve point parmi le grand nombre de celles dont M. du Séjour a donné les longitudes { Ménoires de | Acad, 1772. Connoiffance des Temps 177$) ; je vais donner ici le réféliat de lécliple de Soleil. Je fuppofe la conjonétion pour Paris à 20" 30! 38" dans 2134 si 55", avec 55’ 27” de latitude, comme je l'ai donnée dans les Mémoires de l'Académie, pour 1769. DE S\S)C LE NC ES 239 La différence des mouvemens horaires étoit 31” 33",5, le mouvement en latitude décroiflante 3’ 28", le demi-diamètre de la Lune diminué de 4 fecondes & demie, pour l'inflexion 16" 39",5; celui du Soleil 1 5’ 47", la différence des paral- laxes 6 1" 8", la déclinaifon du Soleil 22° 29! 32" à l'heure de cette obfervation. J'ai trouvé la hauteur du Soleil 454 42° 30”, l'angle de poñtion 64 52" 29", l'angle paral- laétique 264 28’, la parallaxe de hauteur dans le fphéroïde aplati 42 35°; enfin la diflance apparente de 32/42" à 8h 46° 29" pour Paris, ce qui donne la conjonction pour Kiell 8 59" 18”, & la différence des Méridiens 28’ 39” entre Paris & Kieli, \ 17 — "11", SL Lüû le 2 Mai 1775. 240 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALe RE CEA SDS UE AT EP RE TN CAE CES) OPPOSITION DE JUPITER ET\D'E STANT-UNRONFE, Le 1° Novembre 1774 à le 25 Mars 1775. Par Mine a LANDE. PRE abfent au mois de Novembre dernier, lorfque Jupiter a été en oppofition; je me fervirai de deux obler- vations que M. Meflier m’a communiquées pour calculer cette oppofition, & je m'en fers avec d'autant plus de confiance, que ces deux obfervations s'accordent très-bien entr’elles. Le 1. Novembre à 111 $1' 53", la différence d'afcen- fion droite entre Jupiter & Aldébaran, étoit de 2 64 29/49", & la différence de déclinaifon 24 Hida Tr, par rapport à l'étoile - du Taureau, la différence étoit 2 2° 2904, 719 20. J'en ai conclu la longitude de Jupiter 1! 114 15! 17", & fa latitude auftrale 19 22’ 53"; l'erreur de mes Tables en longitude — $' 22", & en latitude — 40”. Le 2 Novembre à 111 47’ 26" temps moyen, la diffé- rence étoit par rapport à Aldébaran 264 38/0", & 21 10° 8", par rapport à 4 2243755", & 14 11! So”; la longitude if 119 7/ 4", & la latitude 14 22/45"; l'erreur des Tables — 528", & — 41”. Ayant pris un milieu entre ces deux erreurs, & ayant corrigé les ‘Fables, j'ai trouvé que loppolition vraie étoit arrivée le 2 Novembre à 20h 56’ 56”, à 1° 114 2° 37" de longitude, avec 1422’ 42" de latitude auftrale; l'erreur des Tables — $s'25"en longitude, & — 40" pour la latitude géocentrique. Je joindrai à cette oppoñition de Jupiter, celles des quatre années précédentes, obfervées & calculées par M. Darquier, à Touloufe, en attendant qu'il en publie le détail dans le Recueil DES SCIENCES. 24r Recueil de fes Obfervations *. Les Temps font réduits au Méridien de Paris. LeY JUIN 1770, Ler4JUILrZ771|Le 19 AOÛT 1772|Le26 SEP, L77S Temps m. de l'Oppof. a 2242! 19" | 4 20h48 24" | à 18h 48 44" a rh 213," Longitude. ........ 8€ 194 25’ 35 |9f 22d 32° 107 |rof 27440 26" ol 44 16 52" Latitude géacentrique.|o. 0. 31. 25B.l0 oo. 24. 32A.| o. 1. 15..28À la.) 1. ‘0. 12A. Anomalie moyenne... |2. 14. o. o |3. AMP CPC 4 20.42. oo |$. 24 10. oo Dift, hélioc, à Saturne.|4. 15. 0, o |s. 4 o. o 3: 25210. 10 |5. 134 o, L2 OPPOSITION de Saturne. Le 13 Mars 1775, à 13" 1° 56" de temps moyen, Saturne précédoit à ma lunette méridienne l'étoile y de la Vierge de o" 2/18"21, & fa diflance apparente au Zénith de mon Obfervatoire, place du Palais-royal, étoit de 484 5 5’ 44" avec un quart-de-cercle de 3 pieds. ; Suppofant l'afcenfion droite apparente de cette Étoile 6! 7d 34 41", je trouve que la longitude de Saturne étoit de 616428 30", & fa latitude boréale 24 40/0"; mes Tables donnent pour cette heure-là 8’ 47" de trop en longitude, & 28 fecondes de trop en latitude. Le 1$ Mars à 12h 53’ 47", par des hauteurs correfpon- dantes de Regulus & de Saturne, leur différence d'’afcenfion droite étoit de 2h 30° 39",5 ; la Pendule avançoit de 2 fecondes par jour, & l’afcenfion droite de Regulus étoit 1494 s'47"+, ce qui donne 1861 51" 46" pour l'afcenfion droite de Saturne. Le même jour au paffage par le Méridien, la diflance de Saturne au Zénith étoit de 484 s4 19", ce qui donne od 3" 41" de déclinaifon auftrale : l'erreur des Tables en longitude — 8’ 52”, & en latitude — AE Tee RL RE * Ce Recueil de M. Darquier a été imprimé fous ce titre : Obférvations aftronomiques faites à Touloufe , par M. Darquier, Affocié de l Académie royale des Sciences , Inferiptions ê7 Pelles-Lettres de la même ville, er Correfpondant de l'Académie royale des Sciences de Paris, A Ayiguon , Mém. 7 PA chez Jean Aubert, 1377, 328 pages in-4. On le trouve à Paris, chez Laporte, Libraire, rue des Noyers. Ce Recueil intéreflant contient aufii la réduction des obfervations , leurs réfultats, & leurs comparaifonsavecles Tables qui font dans mon Aféroncmnie, Hh 242 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 23 Marsà 121 20' $" de temps moyen, Saturne fuivoit l'étoile n de la Vierge de oh 16° 42"+, & fa diftance au Zénith étoit de 48% 38’ 17°+. Suppofant Fafcenfion droite apparente de l'Étoile 18 24 6' 2 $",je trouve pour Saturne la longitude 654 42/11", & l'erreur des Tables — 9° 11", & — 50". Les autres obfervations donnent pour l'erreur des Tables, les quantités fuivantes. Leo Mo ae 128" 17e Ile 34e 1,8.1:01800is 2: 36« 24 pie 9* 4e AT RE MENT ZE Dale does OA J'ai donc fuppofé par un milieu, ces erreurs de 8" 58"en longitude, & de 36 fecondes en latitude; ayant appliqué ces quantités au calcul des Tables pour le 25, jai trouvé qu'à 20" 35’ 48" temps moyen, le point oppofé au Soleil & le lieu de Saturne étoient enfemble à 6" hi 30/ 24", & quela latitude géocentrique boréale de Saturne étoit de 2440"3 8" vue de la Terre, ou 2 23/31" vue du Soleil, au moment de loppofition vraie, DIE S (SCT E NC Es 243 PE ES MÉMOIRE SUR L'ACTION DU FLUIDE ÉLECTRIQUE, SUR LES CHAUX MÉTALLIQUES. Par M. BRrisson & CADET. N 1758, le P. Beccaria, des Écoles - pies, publia à LA Turin, des expériences d’après lefquelles il conclut que 115 Nov. les chaux des métaux fe revivifient & reparoiflent fous une 1775- forme métallique, par la feule action du fluide électrique : ce Remis fluide produifant fur ces chaux le même effet que celui qu'y le us produit le phlogiftique des Chimiftes. Depuis ce temps-là, d'autres Phyficiens ignorant ce que le P. Beccaria avoit publié fur cette matière, ont cru avoir fait la même découverte. Ils ont mis à l'épreuve le ménium, la céruf, la chaux de bifmuth, le fafran de mars, la potée d'étain , la chaux de zinc, & même le verre de plomb /a), & ont afluré que toutes ces chaux, excepté le fafran de Mars, ont été revivifiées, & ont reparu fous une forme métallique par la feule action du fluide éleétrique. Nous verrons bientôt pourquoi le fafran de mars a été excepté. On avoit placé les chaux entre deux cartes; & après avoir établi la communication néceflaire, par le moyen de petites lames d’étain qui fervoient de conduéteurs, on fixa le tout dans une prefle de bois, & l’on fit pafler la commmo- tion au travers; on trouva fur les cartes du métal en grenaille, & une portion de la chaux noircie. Craignant que cet effet ne füt dû au phlogiftique de la matière végétale qui compole les cartes, on répéta toutes les expériences en fubftituant des (a) Mémoire fur la réduétion des chaux métalliques par le feu électrique. Obfervations, 7c, par M. l'abbé Rozier, Août 1774 page 146. h iïj 244 MÉMOTRES DE L’ACADÉMIE RoYALE lames de verre aux cartes, & lon eut les mêmes réfultatsz ces apparences firent donc croire que le fluide éle&rique avoit en effet la propriété de revivifier les chaux métalliques. Mais ayant obfervé qu’il ne fe trouvoit de métal en gre- naille que lorfque les conduéteurs étoient fondus , nous penfames que toute cette grenaïlle pouvoit bien n'être pro- duite que par la fufion des lames d’étain qui fervoient de conduéteur, & que c'étoit-à la raifon pour laquelle fe fafran de mars n’avoit point paru réduit : en efler, il eût été diff- cile de prendre de la orenaille d'étain pour du fer, au lieu qu'au premier coup-d'œil elle reflemble à de la prenaïlle de plomb, de bifmuth ou de zinc. Pour nous aflurer davantage de ce fait, nous répétames les expériences, en nous fervant, pour conduéteurs, de lames d’or , au lieu de lames d’étain ; alors quelle que füt la chaux que nous éprouvions, nous n’eumes que de la grenaille d’or; on ne peut donc pas difconvenir que toute cette gre- paille ne foit dûe qu’à la fufion des conducteurs, & non à la revivification des chaux. Il reftoit à favoir fi la couleur noire ou feulement noirâtre, qui fe trouvoit dans quelques expériences fur quelques petites portions de la chaux, étoit une véritable réduction de cette chaux. C'eft pour favoir à quoi nous en tenir fur cette matière, & pour tâcher de découvrir la vérité, unique objet de nos travaux, que M. Cadet & moï avons répété de nouveau la plupart de ces expériences, & y en avons ajouté beaucoup d’autres, dans lefquelles nous avons varié les fupports & les conducteurs, & qui nous paroiffent prouver d’une manière non équivoque que le fluide électrique feul n’a en aucune façon la propriété de réduire les chaux métalliques. Nous pouvons nous tromper: fitôt qu’on nous le prouvera, nous conviendrons fur le champ de notre erreur. Quels rapides progrès n'eût pas fait la Phyfique, fi des fyftèmes élevés fur des obfervations précipitées & des apparences trompeufes, euffent été abandonnés par leurs Auteurs auffitôt qu'on leur D'EISNO CITE NC Ets. 245 ên a démontré l'infuffifance ou la faufleté? Maïs on attache communément tant de gloire à découvrir ! un fyftème qu'on a enfanté, bon ou mauvais , eft fi flatteur pour lamour- propre , qu'avouer fes erreurs en pareil cas, fut toujours pour les Savans le plus pénible des facrifices ! C’eft pourtant ce facrifice qu'il faut faire , fi l'on veut arriver à la vérité; & c’eft celui que nous ferons, M. Cadet & moi, fi lon nous en fait voir la néceflité. Parmi les expériences que nous allons rapporter, la première, la feconde, la troifième, la onzième & la quinzième font partie de celles qui ont été faites par les Phyficiens qui nous ont pré- cédés dans cette carrière: toutes les autres nous appartien nent. Pour ces expériences, nous nous fommes fervis de ma machine électrique, compofée d’un plateau de glace de 30 pouces de diamètre, porté fur un axe de cuivre, & frotté de chaque côté par deux couflins de 8 pouces de long, & de 3 pouces de large, & armé d’un conduéteur de cuivre de 4 pouces de diamètre, de 6 piéds de long , en comptant l'arc qui porte les godets, & dont les boules qui le terminent ont 6 pouces de diamètre. Nous y avons adapté une grande batterie, compofce de fix vafes de verre de 9 pouces de dia- mètre, & autant de hauteur, garnis dehors & dedans de lames d’étain minces, dans l'étendue d'environ chacun un pied & demi quarré de furface, & tous réunis dans une boîte de bois, doublée de même de lames d’étain, & fur un des petits côtés de laquelle eft une plaque de cuivre, communiquant avec Ja doublure de Ra boîte, & courbée à angle droit, pour fervir de fupport aux objets qu'on veut foumettre à l'expé- rience. Toutes nos préparations ont été placées dans le temps de l'expérience, entre deux forts cartons dans une petite preffe de bois, afin que rien ne fût dérangé; & pour chaque expé- rience, on a fait faire au plateau environ cent tours. Nous avons placé un peu de cérufe entre deux cartes à jouer, & avons établi là communication avec deux petites lames d’étain terminées en pointe, qui fervoient de conduc- teurs, & fe préfentoient lune à l'autre par leurs pointes, Le I ré Expériences Efets, 11 ES Expérience, Effets, "0 ff Expérience, Effets. 246 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE tout a été placé dans la prefle, & l'on a fait communiquer une des lames d’étain à la plaque de cuivre de la boîte de la batterie, tandis que l'autre communiquoit à l'excitateur qui tiroit l’étincelle du premier conduéteur. Après la commotion, qui a été très-violente, une petite portion de la cérufe, placée entre les deux lames d’étain, s’eft trouvée noircie; les extrémités des deux lames d’étain fe font trouvées fondues, & au moyen d'une loupe , on vit clairement fur la carte plufieurs petites parcelles de métal en grenaille : nous penfames, comme nous l'avons dit ci-deflus, que cette grenaille n’avoit été produite que par là fufion des lames d'étain, & non par la réduction de la cérufe. Pour nous en aflurer , nous fimes l'expérience fuivante. Nous plaçames de la cérufe entre deux cartes, comme dans l'expérience précédente, avec cette feule différence que nous fubitituames aux lames d’'étain, deux lames d'or pour fervir de conducteurs. Une petite portion de la cérufe fut encore noircie ; les extrémités des deux lames d’or fe trouvèrent fondues, & nous ne trouvames fur la carte d'autre grenaille, que de la grenaille d’or; ce qui nous confirma dans notre opinion, favoir que la grenaille n'eft düe qu'à la fufion des conduc- teurs. À l'évard de la couleur noire que prend quelquefois la chaux, eft-ce une véritable réduction? & au cas que c'en foit une, eft-elle produite par le fluide électrique? C'eft ce que nous apprendrons par la fuite de ce Mémoire, Nous avons mis entre deux lames de verre blanc, une pincée de verre de plomb très-pur , très-blanc, & réduit en poudre, & nous avons établi la communication avec deux petites lames d’or très-pur, & qui fe préfentoient l'une à l'autre par leurs pointes. Par la commotion, les lames de verre fe font éclatées en plufieurs morceaux; cependant la partie où étoit placé le verre de plomb, n'ayant pas été détruite, nous avons trouvé une portion du verre de plomb noircie ; les extrémités des deux lames d’or fondues & de petites parcelles d'or en DMEMSANOMEMMIEUN C'E!s 247 grenailles, mais il n'y avoit aucune parcelle de grenaille de plomb; & ayant examiné au microfcope le verre de plomb noirci, nous avons vu que le noir n’étoit que fuperficiel, & chaque grain du verre de plomb avoit confervé fa tranfpa- rence. Nous avons répété plufieurs fois fa même expérience, & avons eu toujours le même réfultat, toutes les fois qu'on a pu le voir ; car il y a un grand nombre de nos expériences dont nous ne dirons rien, parce que la force de la commo- tion a tellement brifé les lames de verre qui fervoient de fupport, qu'il n'a pas été poflible de rien voir. Je ne parlerai donc que de celles dont les réfultats étoient affez apparens. Nous avons encore mis à l'épreuve ce même verre de plomb, entre deux lames de verre blanc; mais aux lames d’or qui fervoient de conduéteurs, nous avons fubftitué deux James de ce cuivre mince appelé oripeau ou clinquant. Les deux lames de verre ont été brifées, mais non pas afféz pour qu'on n’y püt rien voir; les extrémités des deux conduéleurs ont été fondues & norcies; une portion du verre de plomb a été auffi noircie; mais ces grains de verre de plomb noircis, vus au microfcope, fe font trouvés parfaite- ment tranfparens, comme la portion qui n'avoit pas été altérée; dans les fragmens du verre, il s'en eft trouvé de petites portions décompofées à la fuperfcie & entourées des couleurs de l'iris. Nous avons encore répété Ia même expérience, & avec la même préparation, Dans celle-ci, les conduéteurs ne fe font point fondus: aufli ne s’eft-il rien trouvé de noirci ni altéré en aucune façon; ce qui nous a fait foupçonner que le noir étoit fourni par les conduéteurs , & non pas par le Auide électrique. Nous verrons bientôt ce foupçon amplement confirmé. Nous avons encore éprouvé le même verre de plomb entre deux lames de verre blanc, avec des conducteurs de fer à la place de ceux de cuivre ou d’or. Les pointes des deux conducteurs de fer fe font tronvées un peu altérées ; tout près de ces pointes, il s’eft trouvé une VS Expérience, Effets, NV Expérience, Effets, Var Expérience; Eflets, VAE Expérience. ÆEffets. VLINE Expérience, Eflets, ax Expérience. Effets. D L4 Expérience. Effets, 248 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALrE petite portion du verre de plomb ramaflée en grumeaux qui repréfentoient une fufion en état de frite; car ils fe brifoient fous les doigts, & vus au microfcope, ils ne préfentoient que les grains du verre de plomb tranfparens, comme ceux qui n'avoient point été attaqués. I s'eft trouvé en ces endroits, comme dans la quatrième expérience, de petites portions des lames de verre décom- pofées à la fuperficie, & entourées des couleurs de l'iris. Il eft bon de remarquer que dans cette expérience, il n'y a rien eu de noirci, fans doute parce que les conduéteurs ont été trop peu altérés. Nous avons enfuite mis à l'épreuve des fleurs de zinc : en ayant placé une pincée entre deux lames de verre blanc, avec des conduéteurs de fer, nous avons fait paffer la com- motion au travers. Les bouts des conduéteurs ont été un peu fondus; une petite portion des fleurs de zinc s’eft trouvée un peu noircie; le verre a été attaqué & décompolé à la fuperficie, & autour de ces endroits décompolés, il y avoit des couleurs de Piris. Nous avons enfuite mis de la chaux de zinc entre deux lames de talc, & nous avons établi la communication avec deux lames d’or. | Par la commotion , les extrémités des deux lames d’or ont été fondues & réduites en grenailles ; & une petite portion de la chaux a été noircie, maïs foiblement. Nous avons de même mis de la chaux d’étain entre deux feuilles de talc, & la communication a été établie avec deux lames d’or. Nous avons eu le même réfultat que celui de l'expérience précédente. Après quoi nous avons éprouvé Île minium entre deux lames de tale, & nous avons mis deux petites lames d'or pour fervir de conducteurs. : Les conduéteurs ne fe font pas trouvés fo dus, quoique fa commotion ait été très-forte : auffr aucune p'rtie du miviuon na été noircie; mais une petite portin d2 cette chaux métallique D'ES SCIENCES 249 métallique s’étoit incruflée dans le talc, & avoit formé une efpèce d’enduit vitreux, jaune, raboteux , qu'on ne pouvoit méconnoître pour du verre de plomb. C'eft ici qu'on doit reconnaître l’action du fluide électrique, & l'effet dont il eft capable; les conduéteurs n’y ont contribué en rien, puifqu’ils n'ont pas été altérés; l'action de ce fluide a vitrifié le rinium, effet bien oppolé à fa réduétion. Nous avons. éprouvé une pincée du même minium entre deux lames de verre blanc, au lieu de talc; & Îa communi- cation a été établie avec deux lames d’or, Les extrémités des deux lames d’or, qui étoient un peu trop proches l'une de Fautre, fe font trouvées fondues & incruflées dans le verre; & le tour de la portion incruftée étoit très-noir. Par-tout ailleurs {e ymirium étoit demeuré rouge. Nous avons enfuite paffé à l'examen de la chaux de fer ; pour cela nous avons pris de locre précipitée du vitriol de Mars par l'alkali fixe; mais craignant que cette ocre ne contint quelques portions de matière étrangère capable de lui fournir du phlogiftique, nous l'avons fait rougir & cal- ciner ; elle n'eft point devenue attirable à laimant, d’où nous avons conclu qu'elle ne contenoit rien de capable de lui fournir du phlogiftique. Nous avons donc mis une pincée de cette ocre, ainf calcinée, entre deux lames de talc, & nous avons établi la communication avec deux fames d’or. Par la commotion, l'ocre n’a pas changé fenfiblement de couleur ; elle eft feulement devenue un peu plus foncée; & aucune partie ne s’eft trouvée attirable à l’aimant. Nous avons répété la même expérience, en fubflituant aux lames de talc, deux lames de verre blanc. Nous avons eu le même réfultat, aucune parcelle de ocre ne s'eft trouvée attirable à l'aimant , quoique la commotion ait été affez violente pour mettre les deux lames de verre en pièces. Nous avons misentre deux lames de verre blanc, du mercure Mn. 1775: Ii XI. Expérience. Effets. MILTS Expérience. Effets: HS Expérience. Effets, XIV. Expérience. Effets. X V.° Expérience, Effets. 250 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE précipité per fe, & nous avons établi la communication avee deux petites lames d’or. Après la commotion, les extrémités des deux lames d’or fe font trouvées fondues & réduites en grenaille très-fine ; quelques portions du mercure précipité per fe fe font fondues ; le bout d’une des lames d’or a été blanchi; il s’eft aufii trouvé fur fa lame de verre une pouffière blanche très-fine, parmi laquelle nous avons vu quelques globules de mercure coulant, qui ont blanchi une lame d'or qu'on a pañlée légèrement par-deflus. On ne peut pas nier qu'il n’y aîtici du métal revivifié; mais cela prouve-t-il que Île fluide électrique peut tenir lieu du ‘phlogiftique des Chimiftes, & en faire les fonctions? Non aflurément. On fait que fe mercure précipité perfe, expofé à un degré de chaleur capable de le faire évaporer, fe réduit en entier en mercure coulant, & cela fans qu'il foit befoin d'aucun intermède : l'expérience en a été faite dernièrement chez M. Cadet d’une manière bien authentique, en préfence des Commiffaires nommés par l'Académie. I eft donc arrivé dans notre expérience, que le fluide électrique, par la pro- priété qu'on lui connoiît de divifer certains corps jufqu’à l'évaporation, a produit cet effet fur le mercure précipité per fe, & que par cela feul le mercure a repris fon éclat : c'eft donc par cette propriété qu'a le fluide électrique, & non pas par celle de fuppléer le phlogiftique des Chimiftes qu'il n'a pas, que le mercure précipité per Je eft redevenu mercure coulant. Ne pouvant pas difconvenir de ces faits, on nous a abjecté que le noir dont fe trouvent imprégnées les chaux métalliques dans la plupart de ces expériences, eft une véritable réduction de ces chaux, & que ce noir eft produit par le fluide élec- trique feul; nous, au contraire, avons penfé que ce noir étoit fourni par les conduéteurs de métal-qui fervoïent à établir 11 communication, puifque forfque ces conducteurs n’ont point été altérés, comme dans les expériences V & X, il n’y a eu rien de noirci, quelque violente qu'ait été la ni EST WS GLEN CEi8, mix: commotion. Pour nous en aflurer davantage, nous avons fait les expériences fuivantes. Nous avons mis du “iniun entre deux lames de verre blanc, & au lieu d'établir la communication avec deux lames de métal, nous y avons employé deux lames de carton mouillé. Après la commotion, il s'eft trouvé du minium &c du maflicot incrufté dans le verre : ce qui prouve bien que fa chaux a été pénétrée par le fluide électrique. Malgré cela il n'y a eu rien de noirci, & le refte du minium s'eft trouvé dans le même état où il étoit auparavant. Nous avons répété la même expérience, en mettant moins de #rinium, & des lames de carton plus minces, Nous avons eu le même rélultat. Il eft bien prouvé par ces deux expériences, que le fluide électrique a pénétré la chaux métallique, puifqu’il s'en trouve une portion incruftée dans le verre; cependant il n'y a rien de noirci, & par conféquent rien de réduit. Cela nous autorife donc de plus en plus à penfer que le noir qui s’eft trouvé dans les autres expériences, a été fourni par les lames de métal qui fervoient à établir la communication. Quoïqu'on fache que les chaux métalliques peuvent fe réduire par la voie humide, nous avons cependant craint que l'humidité ne fût nuifible dans les circonftances préfentes. En conféquence, pour établir la communication, nous avons employé des fubftances, qui, quoiqu'elles contiennent en elles-mêmes de l'humidité, n’en communiquent pas aux chaux qu'elles touchent. Nous avons donc placé fucceflivement, entre deux lames de verre blanc, du minium, des fleurs de zinc, & du verre de plomb; & nous avons établi la communication avec deux cuifles de grenouilles. Quoique les commotions aient été très-violentes, il ne s'eft trouvé rien de noirci, & les chaux métalliques n'ont fouffert aucune altération. Nous avons encore éprouvé le verre de plomb, placé entre Ji i) XVI. Expérience. Effets, XVII Expérience, Effets. XVIII." Expérience, Effets. Ba D: Expérience, Effets, ».0p, (le Expérience. Efets. >, 68,041 Expérience. Efets. XXII. Expérience, Efets. + 252 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE deux lames de verre blanc; & la communication a été établie avec deux morceaux d’une petite branche de pommier verd , ou nouvellement coupée à l'arbre. Après la commotion, une petite portion du verre de plomb s'eft trouvée noircie; mais ce noir n’a été que fuper- ficiel, & le verre de plomb a confervé fa tranfparence. L'en- droit correfpondant des lames de verre, qui fervoient de fupport, étoit marqué d’une tache noirâtre, mais il \ avoit auifr de pareïlles taches à des endroits où il n'y avoit point de verre de plomb, & qui n'avoient été touchés que par le bois. On pourroit nous objeéter que dans cette expérience il y a de la chaux noircie, & par conféquent réduite, fans qu'on fe foit fervi de conduéteurs métalliques. Voyons 1.° fi ce noir prouve une véritable réduétion ; 2. sil ft produit par le feul fluide électrique. Pour cela nous avons fait les expériences fuivantes. Nous avons mis de la craie en poudre, entre deux lames de verre blanc, & avons établi la communication avec deux morceaux de bois verd pareils aux précédens. Après la commotion, qui a été affez forte pour faire éclater un des morceaux de bois en plufieurs pièces , il s’eft trouvé une petite portion de la craie noircie, & des taches pareilles à celles de expérience précédente. Nous avons fait aufli des expériences femblables avec des conducteurs de métal. Nous avons donc mis du gypfe en poudre, entre deux James de verre blanc, & avons établi la communication avec deux lames de cuivre. Par la commotion, les extrémités des deux lames de cuivre ont été fondues, & une petite portion du gypfe a été noircie. Nous avons encore mis du même gyple entre deux lames de verre blanc ; & la communication a été établie avec des conducteurs de fer, Le gypfe a encore été un peu noirci, & le verre a été en quelques endroits attaqué & décompofé. Dans ces der- nières expériences, les commotions ont été très - violentes. DVENSNIS/C AMIE N° CES, 253 Ces expériences prouvent bien clairement, 1.° que la couleur noire eft produite par les conducteurs, foit de métal, foit de bois verd, & non pas par le fluide électrique feul ; car fi le fluide éleétrique pouvoit produire {a couleur noire, il s'en trouveroit à toutes les expériences, ce qui n'arrive pas, comme on l'a vu ci-deflus; 2.° que cette couleur noire neft point la preuve d’une véritable réduétion des chaux métalliques, puifqu’elle exifte indépendamment de ces chaux; à moins qu'on ne dife, comme je lai en effet entendu dire, que toutes les terres & les pierres font fufceptibles de deve- nir métal , & peuvent être regardées comme des chaux métalliques. Quoïque ce foit une opinion bien neuve & bien hafar- dée, nous avons cependant voulu y répondre, & prouver que, quand cela feroit, la couleur noire qui fe trouve dans nos expériences, ne feroit pas une preuve de réduétion des chaux métalliques. Pour cela nous avons fait les expériences fuivantes. Nous avons mis entre deux lames de verre blanc, deux morceaux de bois verd, pareils à ceux des expériences dix- neuf & vingt, fans y ajouter aucune chaux métallique, ni aucune terre. Après la commotion, qui a été affez forte pour faire éclater un des morceaux de bois en plufieurs pièces, qui ont fauté de tous côtés, il s’eft trouvé fur le verre une tache noirâtre pareille à celles de Fexpérience dix-neuf, dans laquelle nous éprouvions le verre de plomb; ainfi qu'à celles de l'expé- rience vingt, où nous avions mis de la craie. Nous avons fait la même expérience avec des conducteurs de métal. Nous avons donc mis, entre deux lames de verre blanc, deux lames de cuivre minces, fans y rien ajouter de plus. Après la commotion, les extrémités des deux lames de cuivre fe font trouvées fondues; une partie étoit en grenaille, & l'autre en filets; & il s’eft trouvé fur les deux lames de XXIII.* Expérience. Effets, XXIV. Expérience; Effets; x'XIVE Expérience. Effets, 254 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE verre, des portions décompofées & entourées de tâches noï: râtres, mélées de couleurs cuivreufes. Ce qui eft une preuve de plus que ces taches font produites par les conduteurs qui établiffent la communication. Nous avons encore fait la même expérience avec des conducteurs de fer. Nous avons eu le même réfultat ; de plus un des conduc- teurs de fer s’eft trouvé foudé à la plaque de cuivre de la batterie. Dans ces trois dernières expériences, nous avons la cou- leur noirûtre, quoiqu'il n'y ait aucune chaux métallique ; cette couleur n’eft donc pas une preuve de la réduétion de ces chaux. Par toutes les expériences dont nous venons de donner le détail, nous croyons avoir bien prouvé, 1.° que le métal en grenaille que lon y trouve, eft l'effet de la fufion des conducteurs qui fervent à établir la communication; 2.° que la couleur noire ou noirâtre eft produite par ces conduéteurs; 2. que cette couleur n'eft point une preuve de la réduétion des chaux métalliques ; d'où nous pouvons conclure que le fluide éleétrique, auquel on connoît très-bien la propriété de faire fondre & de calciner les métaux, n’a en aucune façon celle de revivifier les chaux métalliques. En effet la foudre, que tout le monde fait être une éleétricité en grand, a fou- vent fait fondre ou calciné les métaux : jamais elle n'en a revivifié les chaux. DES SCIENCES. 255 MÉMOIRE SUR DEUX CONJONCTIONS DE SATURNE., À LA LUNE, En FÉVRIER à MARS 1775; Avec des Réflexions fur l'Erreur des Tables. Par M. LE MONNIER. N a là à l'Académie, il y a un mois ou environ, les 29 Mars Obfervations faites de la première de ces conjonctions, 1775. . dont je n'ai pu obferver exaétement avec ma lunette de 9 pieds que la fin de l'Éclipfe, favoir l'émerfion totale à 10 10’ 38", ou bien 1’ s” après l’émerfion du centre ; j'ai - différé de comparer aufli la Lune & Saturne aux Tables, jufqu'aux temps de Foppofition, laquelle doit nous donner beaucoup mieux la longitude héliocentrique de Saturne. Voici la deuxième conjonétion que j'ai obfervée, le matin 18 Mars, au paffage par le Méridien. Le centre de {a Lune a paru plus auftral de 164 que Saturne; & comme ce même centre de la Lune a précédé Saturne au Méridien de 3°8"+ à ma Pendule; que d’ailleurs la diffance de la Lune au pôle boréal augmentoit néceffairement, l'Aftre étant dans les fignes defcendans ; il doit s'enfuivre qu'il n’y a eu cette fois-ci qu'une appulfe & non pas une occultation de Saturne à {a Lune : voici le détail des Obfervations. 125 24 52"+, pañlage de la Lune en 2° 6"£ de temps écoulé à la Pendule, la diftance des deux bords au Zénith d + {4 étant an Méridien. ue « . «.. - A RON L49. 23: 21. 12. 28. of, pañlage de Saturne. .....,.... 48. 50. 521. 12, 31: 252,17 de la Vierge, .,,,.,,,,,,,. 49 3 422 256 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE La Pendule avançoit de 7 fecondes par jour fur la révo- lution des Étoiles fixes; & parce que le Soleil avoit pañé au vrai Méridien à 2% 49° 9", on en a déduit le pañage de Saturne par le Méridien à o" 36° 5 C" de temps vrai; l'étoile y, à laquelle on a comparé Saturne, eft double & fe voit telle dans la lunette du quart-de-cercle mural. J'ai parlé de cette Etoile dans le troifième cahier de mes Obfervations dela Lune, p. Co, & le paffage & la diflance au Zénith que j'ai oblervés, con- viennent au milieu de lintervalle entre ces deux Etoiles; on aura donc 0" 3245 de temps écoulé à la Pendule, lefquels répondent à 5 1° 12", & par conféquent f'afcenfion droite apparente de P fera 186% 43° 27"2, en fuppofant celle de y telle que je lai établie en 1759 dans le Catalogue que j'en ai publié, & ayant égard aux nutations & aberrations: la diflance de Saturne au Zénith étoit 484 50/55", ce qui donne fa déclinaifon boréale de 7"+ feulement, & par con- féquent fa longitude = 64 10! 1 6", avec une latitude boréale de 24 40'27"1; Saturne étoit alors dans fes moyennes dif- tances, fon anomalie étant 812842, & les Tables de Halley donnent fa longitude plus avancée feulement de 2! 13"+. Quant à l'erreur en latitude, favoir 0! 31"+ en excès, la plus grande partie de la différence provient de ce que la diflance de Saturne peut être un peu différente de celle que repré- fentent ces mêmes Tables : l'année dernière, le 13 Mars à dE 3" de temps vrai, j'ai trouvé la longitude de Saturne 2294521" de la Vierge, & l'erreur des Tables de Halley + 1/28" ou pofitive. En voici les détails. Le 13 Mars, midi vrai à fa Pendule par les hauteurs correfpondantes du Soleil, 23° 40' DO EE & en vingt-quatre heures par les paflages du Soleil au quart- de-cercle mural, la Pendule avoit accéléré fur le Temps vrai de 3! 53"; mais par les Étoiles & par & de l'Aïgle, je trouve 12°+ feulement fur la révolution des Fixes. À 11°39/44"2, paffage de Saturne achronique; diflance au zénith, 43443" 5”, & l'étoile» de la Vierge avoit précédé de 0o'2' 52"; ayant égard aux erreurs du plan, à caufe que» a pañlé DAEVSISNCUT ENT ES 257 a pañlé à 414 3" so" du Zénith, & fuppofant l'afcenfion droite apparente de » 173% 24° 36"+, on aura celle de Saturne 1744 17° 26"+; par &« de lAïgle, ayant aufr égard aux erreurs du plan, je trouve 174" 17" 16"; en forte que j'ai adopté 1744 17’ 20" avec une déclinaifon boréale de 548’ 7"2. J'ai auffi conclu la latitude 2 26/ 37“ boréale, plus grande de 2’ 9" que felon les Tables de Halley. On voit par-là que les erreurs des Tables en longitude, s'accroiflent du même fens fans être abfolument uniformes, favoir en 1773 — 1’ 14",en 1774+ 1/28", &en 1775 + 2/13"7 Digrefion fuccinte à néceffaire fur les Erreurs des Tables relatives aux Configurations femblables de Saturne à Jupiter. En 1598, l'erreur des Tables, comparée avec celles de 1657 & de 1716, donnoit des différences d’accroiflement prefqu'égales, favoir 18°, 16'; & pareillement par celles de 1583 à 1642 & 1702, on a pour les conjonctions de Saturne à Jupiter, des différences d’accroiflement prefqu'égales, favoir 11/4, 10’: d’où il étoit aifé d’inférer, puifque l'uni- formité d’accroiffement étoit imparfaite aux erreurs de ces Tables, qu'on pourroit dans la fuite trouver la loï de pro- greffion dans les accroiffemens. I n’étoit pas poflible de remonter plus haut que les Obfer- vations de Tycho, & comme les comparaifons fe faifoient de cinquante-neuf en cinquante-neuf ans, il n’a été accordé à nos recherches que d'attendre aux années 1761 & 1775 pour correfpondre aux années 1702 & 1716: or j'ai décou- vert enfin la loi de progreffion, parce que les deuxièmes différences deviennent conftantes. Depuis limpreflion de mon Mémoire en 1746, nous avons reçu de Londres, les Tables de Halley, dont j'ai com- mencé dès-lors à faire ufage, comme s'écartant moins du ciel Mén, 1775. KK 258 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE que celles de Street, que j'avois employées pour lars : il a été allez indiflérent au refle, dans la recherche préfente où Saturne a paru dans fes moyennes diftances, d'employer les unes ou les autres de ces Tabies. J'ajouterai de plus ici les configurations de Saturne à l'égard de Jupiter dans chaque demi-cercle d'anomalie moyenne. Années, | Anom. moy, | TE — Erreurs. 1, Diff |2,° Différ, 1598 | 8° 281| 8€ 208| + 0° 37°] » 2 FACE A ESS 1658%*| 9..11 | 8. 29 | + 4 40 2° 28 1716: | 8:28 | #74 29°| +62 r5 1435 2. 27. 1775 | 8. 282 7. 18 | + 2. 13 | # ? D'où il eft vifible que les deuxièmes différences font conf- tantes, & il fera aifé par la voie d’interpolation, fi bien expliquée par Ozanam , dans fa Zrigonométrie, de retrouver les erreurs des Tables, fachant la loi de cette progreffion. Années. | Anom. moy.| TE — F Erreurs, 2,7 Diff | 2.° Différ, 1583 13 frere 2 rt eee 1642 | 3. 1 |1r. 22 | + o. 43 6” 9 T Er 7° 35 70244 34ræ no.) 43 SZ. 1761 | 3. 14 |rx. 22 | —20. 52 |"# © La quatrième colonne repréfente l'erreur des Tables de Halley pour Saturne, fur quoi il ne faut pas donner l'exclufion à l'uniformité des deuxièmes différences pour 1 657, puifque les erreurs des obfervations faites il y a près de deux cents ans, font fufceptiblesau moins d’une minute d'erreur en longitude. Mais il eft vifible que les inégalités remarquées dans le mouvement de Saturne, font aflujetties à une loi conftante, dont la théorie commence à fe développer depuis nos obfer- vations commencées aux années 1731 & 1745e * Tables de Halley. Series oppofitionum, &T ce DES SCIENCES. 259 MÉMOIRE SUR LA CONJONCTION DE LA LUNE AVEC ALDEBARAN, Obfervée au paffage par le Méridien, le 4 Avril 1775. Par M. LE MoNNIER. Lo conjonétion peut fervir à vérifier la plus grande 3 quantité de la variation de la Lune, dans les moyennes diftances de la Terre au Soleil; c’eft pourquoi je vais en déduire tous les détails. Le 4 Avril 1746, à 3° 30/46" de temps vrai, je trouve la longitude vraie de la Lune H 7%2 1° 48/2, plus avancée de 0’ 28”, que felon les Tables Newtoniennes des Infti- tutions aftronomiques; j'ai comparé la Lune avec Aldebaran à d’autres fils que le fil du centre de la Lunette du quart-de- cercle mural, & qui confirment les paffages obfervés foïgneu- fement au fil central, dont voici uniquement les obfervations. oh 56’ 28” midi vrai par les hauteurs correfpondantes du bord fupérieur du Soleil, & la Pendule avançoit de 6 fecondes par jour fur la révolution des Fixes, ou bien fur le mouve- ment vrai du Soleil de 3’ 45”, en vingt-quatre heures. 4" 26 7"> paf. d'Aldebar. à dift. appar. du Zénith 32449 7"<. 4. 27. 46 ? ou 47", du 1." bord de Ia Lune & 1° avant le bord inférieur. ........ 3307052 E Si l'on fuppofe l'afcenfion droite moyenne d’A/debaran, 6545 48/27, on aura , ayant égard à la nutation & à Vaberration de cette Étoile, l’afcenfion droite du 1.” bord de la Lune 664 10° 192 & celle du centre 664 26" 12”, la déclinaifon étant 1 64 19’ 0" boréale. C+-GEIDESESTS KKk ij ü le 7 Avril 1775: 29 Mars 1775: 260 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE OBSERVATIONS DE SATURNE, EN LANATS VERS LE TEMPS DE SON OPPOSITION. Par M. CassiNr DE THURY. S ATURNE eft de toutes les Planètes, celle dont la théorie eft encore la plus imparfaite ; les Tables de mon Père, qui en 1762, repréfentoient affez exactement les obferva- tions, en font éloignées préfentement de plus de 22 minutes de degré, tandis que celles de M. Halley, qui dans la même année s’en écartoient de la même quantité de 22 minutes, en approchent préfentement de manière qu'on n’y remarque plus qu'une différence de deux minutes, comme cn le verra dans la Table où j'ai marqué les différences entre le calcul des Tables de Halley & de Caffini, & lobfervation pour le temps des oppoñitions de Saturne, depuis 1755 jufqu'à préfent, L'erreur aéluelle dans les Tables de mon Père, provient en partie, du moyen mouvement de Saturne qu’il a déduit des obfervations anciennes de 121 333", beaucoup plus grand que ne le donnoient les obfervations anciennes, & du lieu de l'aphélie qu'il falloit avancer de 30 minutes, comme il l'a remarqué dans le Mémoire qu’il a publié en 1746 (p.472) ; car quoique le retardement du mouvement de Saturne foit bien prouvé par les obfervations, il n’eft pas affez confidé- sable pour produire lerreur que lon remarque dans nos Tables; d’ailleurs les obfervations que mon Père rapporte, dans les Élémens d’Aftronomie, donnent le moyen mouve- ment de 12/1323! 50“, & le lieu de l'aphélie en 1697; de 81284 57 19"; mais mon Père avoit cru devoir donner la préférence aux obfervations anciennes. On ne fauroit donc trop multiplier les obfervations pour: PE 18 8 MCMIMENNT CE Ps 261 reconnoître, s'il eft poflible, la marche & l'ordre qui règnent dans les irrégularités du mouvement de Saturne, reconnues par tous les Aftronomes. Le temps ayant été favorable les jours qui ont précédé la dernière oppofition de Saturne, j'ai commencé les obfer- vations, le 22 Mars; j'avois comparé l'année dernière Saturne à l'étoile 8 de la Vierge, & pour avoir plus précifément Île mouvement de Saturne d’une oppofition à l'autre, j'ai obfervé cette année la même Etoile, & en même temps l'Étoile y de la même conftellation, la même avec laquelle Saturne étoit en conjonction au temps de fon oppofition, l'année 229 avant Jéfus-Chrift; obfervation calculée par mon Père. Le22 Mars, 8 dela Vierge a paflé au Méridien oh 46! 20” avant Saturne , l'Étoile paroifloit plus élevée de 24 52 0’, l'Étoile y de la Vierge a pañfé 4! 49" après Saturne, plus bafle de 2220". Saturne a pañié au Méridien à 1 2h 17’ 26", Le 23 Mars, l'étoile y de la Vierge a pañlé au Méridien 4" + après; le paflage de Saturne à 12h 13° 30", l'Étoile étoit plus bafle de 24° 5”. Le 24 Mars, l'Etoile a paffé 5° 25" après Saturne , dont le pañlage a étéobfervé à 12h 0° 34"; Saturne étoit plus élevé de 26'0”. Le 26 Mars, jour de l'oppofition, l'Étoile a pañé 6’ o” après Saturne, dont le pañlage a été obfervé à 12h 1 47", Saturne plus élevé que l'Etoile de 29° 42". Enfin, le 2y Mars, 8 de la Vierge avoit pañlé 44’ 56" avant Saturne, dont le paffage a été obfervé à r1P 57" 57”, YÉtoile étoit plus élevée de 2° 42! 30"; y de la Vierge a paiffé 6° 14” après, moins élevée de 31! 45". En fuppofant la longitude du Soleil, le 26 Mars à midi, de ofs39’ r1'; da longitude le 26 Mars à «12 1° 47", de 6 527 35”; on trouve que Foppoñition a dù arriver le 25 Mars à 20h 19/, le lieu de Saturne étant alors de 6° si 30 2"; les Tables de Halley donnent la longitude pour ce temps plus grande de 2° 40”. Pour reconnoître fi cette différence augmente, ou diminue vrovortionnellement dans le même fens, j'ai calculé l’oppe- rt! 262 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE fition de l'année dernière, en employant l'étoile 8 de la Vierge, la même que cette année, & qui donnoit l’afcenfion droite de Saturne plus petite de 33 fecondes que y de la Vierge. Le 13 Mars 1774, à 12h 1° $", Saturne a pañfé au Mé- ridien, 1° 48" avant l'étoile LB de la Vierge, & plus élevé que l'Étoile de 24 6’ o”, en fuppofant l’afcenfion droite de l'Étoile, en 1774, de 1744 43’ 45", & fa déclinaifon de 2! 21", on trouva f'afcenfion droite de Saturne de 174% 16" 31", & la déclinaifon boréale de 548! 20". Le 14 Mars, à 1 " 57" 0" Saturne a paflé au Méricien, 2! 6" avant la même Étoile qui paroifloit plus baffle de 24 7! 55", ce qui donne l'afcenfion droite de Saturne de 1744 12° 10", & fa déclinaifon de s* 10° 16". En fuppofant la longitude du Soleil, le 13 Mars, de 11{ 234 o’ 12", fon mouvement diurne de 59! 40", on trouve le temps de l'oppofition , le 12 Mars, à 18h 6’ 22" dans $f22d 45° 29"; les Tables de Halley donnent la longi- tude plus grande de 1” 20”, avec une différence plus petite qu'en 1775, mais dans le même fens. Pour déterminer l'année où les Tables de Halley, qui dans les oppofitions calculées par M. Jeaurat, étoient en défaut par rapport à lobfervation, fe font trouvées d'accord, & ont pañées enfuite au figne contraire ; J'ai cru devoir remonter aux années antérieures à 1774, & la différence en 1774 étoit fr petite, que l'année que je cherchois n’en devoit pas être fort éloignée. Pour mettre les Aftronomes à portée de vérifier mes calculs, je rapporterai ici les obfervations que j'ai employées pour calculer les oppofitions de Saturne depuis 1671; car malgré le grand nombre de Tables, de Catalogues d'Étoiles, que l’on ne ceffe de publier, l'incertitude fur les Élémens que lon emploie, bien loin de diminuer, augmente Iés différences que l'on remarque dans les réfultats donnés par différens Obfervateurs. Le 31 Janvier 1771, Saturne a pañlé au Méridien à 12h 3! 44", l'étoile # du Lion a paflé oh 52° 36" après, la DES SCIENCES, 263 différence de hauteur fut trouvée de 5’ 20": en fuppofant l'afcenfion droite de l'Étoile de 148442/ 12”, & fa déclinai- fon de 174 52 22"; on trouve l'afcenfion droite de Saturne de 135%30/ 55", & fa déclinaifon de 174 5742". Le 1.” Février, Saturne a paffé au Méridien à F1" 50" 32", la même Étoile, of $ 2° 56" après, plus baffe de 7’ 15”; donc l'afcenfion droite de Saturne étoit de 1354 26 2", & fa déclinaifon de 174 59° 37". L’oppofition de Saturne eft arrivée, felon ces deux obfer- vations, le 1.° Février à 3° 46’ 58. Le temps na permis de faire qu’une feule obfervation ; le 14 Février à 12h 3° 55”, Saturne a paffé au Méridien, Regulis Yavoit précédé de 0° 31”; Saturne paroifloit plus élevé de 149° 35", en fuppofant l'afcenfion droite de l'Etoile de 1494 3" 24/, & fa déclinaifon de 13° 4’ 29/'; on trouve Jafcenfion droite de Saturne de 1494 11° 10”, & fa décli- naïfon de 144 14° 4". Le 26 Février 1773, Saturne a pafñfé au Méridien à 12P 6’ 54”, Vétoile 8 de l'Écrevifle l'avoit précédé de 2h 43! 55/; Saturne étoit moins élevé que l'Étoile de 2/ 40”: en fuppofant fon afcenfion droite de 1214 2° 58/, & fa déclinaifon de 94 $s2'13/; on trouve l’afcenfion droite de Saturne de 16248’ 37”, & fa déclinaifon de 94 49/ 33". Le 27 Février, Saturne a paffé au Méridien à 12h 2° 54”, 2h43" 38 après l'étoile 8, & moins élevé de o' 40/'; ce qui donne fon afcenfion droite de 162% 4 11”, & fa décli- naïfon de çd 51’ 33. Enfin, le 28 Février, Saturne a pañfé au Méridien à 11h 58" 51”,2h 43/20!" après l'Étoile, & plus élevé de 1’ 1 6'; ce qui donne fon afcenfion droite de 1614 59° 40”, & fa déclinaifon de 94 53° 38”. I! réfulte de ces obfervations, que loppofition ef arrivée le 27 Février à 10h 37. Le calcul des dernières oppoñtions a prouvé ce que j'avois conjefturé, que de 1770 à 1771, les Tables de Halley devoient s’accorder avec lobfervation; en effet, en 1771, 264 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE l'erreur des Tables n’étoit que de 54 fecondes en fens con- traire , la même que l’on remarque préfentement; ainfi dans l'intervalle de neuf années l'erreur croît d’une quantité, dont le maximum eft de 22/ 0’, & diminue enfuite de la même quantité, dans le même intervalle de temps, pour pañfer au figne contraire ; les Tables de mon Père fuivent à-peu-près {a même marche, de manière que la différence dans ces dernières eft la plus grande, lorfque celles de Halley , eft la plus petite, & c'eft ce que l'infpection de la Table fuivante fait voir; car en 1762, où l'erreur des Tables de Halley étoit la plus grande; celle dans les Tables de mon Pere étoit la plus petite. Erreur des Tables dd HALLEY. de CASSINI 1755000000 — 15 53" 17560" eee . — 17. 29. A AOL TE — 19. o. 17758 -2.Meetets — 20. 19. AN) O DAME — 21. 10. 1700-01 = 20 AS: AH HEICIE — 22. Oersese + 1 50”. 1202 het ho... — 20. 56....... + © 9. ASTM QT TNT — 17. 26. 1766...... oo — 1$ 37. A7OPÉ A MONUE — 13. 12. 177 OLIS Et — © o. rA Cet LE à 4 CE + O0. 54 177 2e Het CRE CRE: 1773 ‘ so. + Ie 19. 774 MERE + I. 50. 17715 OR RRER oo + Ze GO + 22, 40. Le figne — exprime la quantité dont les Tables de Halley font en défaut par rapport au lieu obfervé au temps de Fop- pofition de Saturne; on trouve le calcul des oppofitions, depuis 1755 jufqu'en 1767, dans les Volumes de l’Aca- démie de 1763 & 1767. Lo NOUVELLES Dis m8 /T .E NTC ÆEiS 265 NOUVELLES MÉTHODES ANALYTIQUES ’ POUR 1 CALCULER LES ÉCLIPSES DE SOLEIL, LES OCCULTATIONS DES ÉTOILES FIXES ET DES PLANËTES PAR LA LUNE: Et on général pour réduire les Obfervations de cet Affre, faites à la furface de la Terre, au lieu vu du centre. DOUZIÈME MÉMOIRE. Par! M: D a OiNuESS DD SL ÉCENONUR: Expofiion du Sujet. {1.) F* plupart des recherches contenues dans ce Mémoire, ont été Iües en 1767 & 1769; on en peut voir une expofition fommaire dans mes premiers Mémoires. J'ai cru cependant à propos de remettre fous les yeux du Lecteur, l'analyfe plus détaillée de ces Problèmes. L'objet de cette partie de mon Ouvrage eft principalement relative à la réfraction des rayons folaires dans l'atmofphère de la Terre, à l'inflexion que ces rayons éprouvent en paflant près du limbe de Ja Lune, & aux préparations de calculs qu’il faut en conféquence faire fubir aux obfervations avant de les employer dans les formules de mes précédens Mémoires. Je m'explique : il n’eft pas poflible d’obferver immédiatement la diftance des centres du Soleil & de la Lune, quoique ce foit à cet élément principal que toutes les obfervations doivent fe rapporter; il eft donc indifpenfable de déduire cette diftance, des obfervations que l’on peut faire immédiatement. On fait que le difque de la Lune, en fe projetant fur Ie difque du Soleil, forme deux efpèces de pointes femblables aux cornes de la Lune dans fon croiffant. A mefure que Îa Mém. 1775. |; Lû en 1775 remis le 1." Déc. 1777° 266 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE ROYALE Lune s’avance fur le difque folaire, fa diftance des cornes. varie; on peut donc juger de la diftance des centres par la diflance de ces cornes : cette méthode, la plus précile de toutes, eft fort en ufage en Aftronomie. ÏH y a encore une autre manière de déterminer la quantité de l'Édiple; elle confifte à confidérer la diftance des limbes du Soleil & de la Lune. Je devois donc expoler les méthodes ar lefquelles on peut conclure les diftances des centres du Soleil & de la Lune, des obfervations des diftances des cornes & des diflances des limbes ; mais les grandeurs obfervées peuvent être affedtées des erreurs caufées par la réfration dans notre atmofphère & par d'inflexion que fubiffent les rayons folaires en paffant près du limbe de Îa Lune ; il s’agit donc de les dépouiller de ces deux fources d'erreur : je commence par la réfraction. On fait que l'effet de Ia réfraction eft de déformer le difque du Soleil & d’altérer toutes les grandeurs verticales. Géométriquement parlant, il n’y a aucun cas, excepté toute- fois celui d’une diftance horizontale, où les diftances obfervées ne foient altérées par {a réfraétion : il eft cependant vrai de dire que fi la hauteur du Soleil, lors des obfervations, fur- pañloit 30 degrés, il feroit fuperflu de reétifier les diftances obfervées. En eflet, les altérations caufées par la réfraction, ne doivent entrer en ligne de compte qu'autant que chaque point du difque du Soleïl éprouve une réfraétion différente ; autrement, la totalité du difque étant déplacée d’une même quantité , es apparences ne font point troublées. Le diamètre moyen du Soleil eft d'environ 32 minutes ; Ja différence des réfraétions qu'éprouvent les bords fupérieur & inférieur de cet aftre , n'eft que de 2 fecondes , en fuppoñfant le Soleil élevé de 30 degrés fur Fhorizon ; la réfraction n’altère donc que de 2 fecondes une grandeur verticale de 32 minutes, tandis qu’elle n’opère aucune altération dans les grandeurs horizontales. Les quantités que lon mefure dans une Écliple, ne peuvent pas furpaffer le diamètre du Soleil; 1e maxtmum d'erreur que lon puifle commettre en négligeant DES SCIENCES. 267 leffet de la réfraction, eft donc une erreur de 2 fecondes, en fuppofant la quantité oblervée entièrement verticale; mais l'erreur eft d’autant moindre que la quantité eft plus petite, & que fa pofition approche davantage d'être horizontale. On doit donc conclure que dans tous ces cas l'on peut n'avoir aucun égard à la réfraction. Il n’en feroit pas de même fi la hauteur du Soleil lors des obfervations, étoit moindre de 30 degrés; il pourroit alors devenir indifpenfable de dé- pouiller les quantités obfervées , de l'effet de la réfraction, fur- tout fi ces quantités étoient un peu confidérables, & qu'elles fuflent verticales. Pour dépouiller les quantités obfervées, des erreurs caufées par la réfraétion, je cherche l'équation au difque déformé du Soleil, en partant de la loi de la réfraétion adoptée par les Aftronomes. Cette équation eft donnée par une fuite infinie, qui amène l'équation à l’ellip{e, fi l’on fe contente des trois premiers termes de la férie; & cette approximation eft fuffifante tant que la hauteur du Soleil fur l'horizon furpaffe un degré, Comme il n’eft pas propofable d'employer des obfervations faites dans des circonftances où a hauteur de cet aftre feroit plus petite qu’un degré, je pars de 1a fuppofition que le demi-diamètre du Soleil eft rigoureufement elliptique; je détermine Île rapport des axes de cette ellipfe pour toutes les hauteurs fur lhorizon;les propriétés correfpondantes de l’ellip{e & du cercle, donnent des moyens faciles pour dépouïller les grandeurs obfervées, des erreurs de la réfraétion. Après avoir dépouillé les obfervations de l'effet de Ja réfraétion, la fuite des problèmes me conduit naturellement à déterminer la relation entre la diftance des centres du Soleil & de la Lune, & les diftances des limbes & des cornes. Si les rayons folaires ne fouffroient aucune déviation de Jeur route rectiligne en pañlant près de la Lune, ce pro- blème n'offriroit aucune difficulté; mais les différens phéno- mènes que j'ai difcutés dans cet Ouvrage, ne paroiffent pas permettre de s’en tenir à cette hypothèfe fimple; il fufit d'ailleurs que l’hypothèfe contraire foit poffible, pour chercher LI i; 268 MÉMoiREs DE L'ÂACADÉMIE ROYALE à démêler la vérité: je détermine donc tout de fuite Ta relation entre la diftance des centres, la diftance des limbes, la diftance des cornes, & les demi-diamètres du Soleil & de la Lune , en fuppofant que les rayons folaires s’infléchifent en pañlant près de ce dernier aftre. Comme il n'eft pas poflible d'attribuer l'inflexion des rayons folaires-qui rafent le limbe de la Lune (en cas toute- fois que le phénomène exifle) à une autre caufe qu'à une atmofphère répandue autour de cet aftre, & qui infléchit les rayons du Soleil, je pars de cette hypothèfe fimple: je cherche quelle eft alors l'équation au difque de la Lune & au difque infléchi du Soleil; je fais voir que l'effet de l'in- flexion confifte uniquement à changer le difque apparent du Soleil, de manière que la valeur du demi-diamètre de cet aftre & la pofition du centre, éprouvent une altération fenfible: il ne faut donc plus combiner le difque de la Lune avec le. véritable difque du Soleil, mais avec un difque fiétif dont. j'afligne le demi-diamètre & la pofition du centre. Ces confi- dérations me permettent de donner la véritable relation entre: la diftance apparente des limbes, la diftance vraie des centres. du Soleil & de la Lune, leurs véritables diamètres, la loi de linflexion , les diftances obfervées des cornes, &c. L'on peut déterminer fucceflivement chacune de ces valeurs, en. fuppofant les autres quantités connues. Après avoir donné la relation entre l'inflexion des rayons. folaires qui rafent le limbe de la Lune, les demi-diamètres. apparens du Soleil & de la Lune, la diftance des centres de ces aftres, & la diftance des cornes, &c. je m'occupe particu- lièrement de la recherche des obfervations les plus propres. à déterminer la quantité de l’inflexion. Si lon fuit la marche d'une Éclipfe annulaire, & que l'on obferve les différentes diftances des cornes correfpondantes. aux différentes diftances des centres, on verra facilement que la diftance des cornes commence par étre nulle, qu'elle: augmente enfuite à mefure que la diftance des centres diminue; qu'elle parvient à fa plus grande valeur, diminue enfuite à ’ DMEVSIMONCAIRER NUE EUS} 269 mefure que a diftance des centres continue à diminuer, devient nulle, puis imaginaire ; recommence enfuite à croître à mefure que la diftance des centres augmente; parvient une feconde fois à fa plus grande valeur, puis diminue à mefure que la diftance des centres augmente. Ces derniers phénomènes {ont communs à l’hypothèfe des rayons infléchis & des rayons non infléchis; mais fi l’on examine de plus près la marche des cornes dans les deux hypothèles, il fera aifé de remarquer des différences très- fenfibles dans les diftances des cornes correfpondantes aux mêmes diftances des centres. Pour me faire entendre par un exemple, prenons le cas d'une éclipfe de Soleil qui arriveroit dans les moyennes diftances de cet Aftre à la Terre, la Lune étant d’ailleurs apogée. Le calcul fera facilement connoitre, que fi l’on fuppole une inflexion d'environ 4 à $ fecondes, les cornes feront d’abord fenfiblement plus petites dans l'hy- pothèle des rayons infléchis, que dans l'hypothèfe des rayons non infléchis ; les diftances des cornes deviendront égales dans les deux hypothèfes, lorfque {a diflance des centres fera d'environ 22 minutes: les diftances des cornes feront enfuite plus grandes dans l’hypothèfe des rayons infléchis que dans lhypothèle contraire, pendant tout l’efpace où les diftances des centres feront comprifes entre 22 minutes & 6 minutes ; & dans cet intervalle, le maximum de différence répondra à environ 11/46 de diftance des centres ; les cornes redeviendront égales lorfque la diftance des centres fera de 6 minutes, pour être enfuite plus petites dans l’'hypothèfe des rayons infléchis, que dans lhypothèfe des rayons non infléchis, jufqu'à ce qu’enfin l'anneau foit totalement formé. On doit dire la même chofe, mais dans un ordre renverfé ,. des phénomènes qui ont lieu depuis fe milieu de l'Éclip{fe jufqu'à la fin. _ Je commence d’abord par donner les formules pour déter- miner généralement ces cas finguliers; j'obferve enfuite, d’après ces dernières remarques, qu'il eft intéreffant d’avoir la relations entre les diamètres du Soleil & de la Lune, la loi de l'inflexion, 270 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE les diftances des cornes à deux inftans quelconques, & le chemin du centre de la Lune par rapport au centre du Soleil , dans l'intervalle des deux obfervations. En eflet, {es diamètres vrais du Soleil & de la Lune, ainfi que le chemin relatif. du centre de a Lune , étant abfolument indépendans de l'inflexion , fi l'on choiïfit les fuppoñitions extrêmes, celles où les diftances des cornes diffèrent le plus qu'il eft poffible, en plus & en moins, dans les deux hypothèfes dont il s'agit, on déterminera la quantité précife de l’inflexion ;. par la comparaifon de ces diftances, je parviens à une équation fort fimple, dans laquelle j'emploie toujours pour premier terme de comparaïfon la diftance nulle des cornes, Ces premières recherches m'ont conduit à examiner une autre queftion. Si l'on cherche à quelles diftances des centres. répond la plus grande diftance des cornes, on verra que ces diftances diffèrent entr'elles d’une manière très - fenfible dans les deux hypothèfes du rayon infléchi & du rayon non infléchi ; on pourroit donc , théoriquement parlant, faire fervir le temps écoulé entre les obfervations des plus grandes diftances des cornes, à la détermination de Ia. quantité de l'inflexion. H fe préfente cependant une objection contre cette méthode. Comme il n’eft pas facile de faifir exactement l'inftant précis du maximum de diftance des cornes, attendu que vers cet inftant, ces diflances font fta- tionnaires , on doit craindre que l'erreur de Fobfervation ne foit du même ordre que la quantité que lon veut déterminer. Après avoir déterminé ce qui eft relatif à la quantité de l'inflexion des rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune, je pafle aux formules d’après lefquelles on peut établir la variation de linflexion , eu égard à la diftance du rayon folaire au limbe de la Lune. Dans les Mémoires de Berlin, pour l'année 1748, M. Euler, à l'occafion de l'Éclipfe du 25 Juillet de la même année, a cherché à déterminer cette variation, par une hypo- thèfe fur la denfité de l'atmofphère lunaire: je ne fais fr fes Dir Us MISNCUNTEMNUC'ELS 271 recherches ont atteint le but qu'il s'eft propofé. Quoi qu'il en foit, je fais abftraction de toute hypothèfe fur la loi de da variation tirée de la denfité de l'atmofphère de la Lune, & je me contente de donner les formules pour conclure, après les oblervations qui m'ont paru les plus directes, la quantité de linflexion correfpondante aux différentes diftances des limbes. Je pañle enfuite à l'application de cette théorie, à des exemples particuliers. Parmi la multitude d’obfervations que nous a fournies l'Éclipfe du 1. Avril 1764, j'ai choifi celles faites à Londres, & celles faites à Pello en Lapponie. La première fuite d’obfervations a été faite par M. Short. Tout le monde favant connoît l'exactitude de cet habile Obfer- vateur, que la mort a depuis enlevé aux Sciences : il étoit pourvu des meilleurs inilrumens ; il s’eft particulièrement : attaché pendant la durée de l’Écliple à fuivre la marche des cornes, & celle des limbes vers l'inftant de la plus grande phafe : l'accord non prévu entre les phénomènes & le calcul, ne laiffe aucun doute fur l’exaétitude de fes obfervations; d’ail- leurs l'Éclipfe ayant été prefque annulaire à Londres, elle a paflé par tous les degrés qui ont fait l’objet de nos recherches. La fuite d’obfervations faites à Pello, par M. Hellant, n'eft pas moins intéreffante , quoique moins nombreufe : TÉcliple a été annulaire dans ce lieu déjà fameux par la mefure du Degré du Méridien; M. Hellant étoit muni d’une excellente lunette, de la même force à-peu-près que celle de M. Short, & il n'arien oublié de tout ce qui pouvoit rendre fes obfervations utiles à l Aftronomie. Je n'entrerai point dans le détail des équations que j'ai employées dans ce travail ; il me fuffit de dire qu’elles font analogues à celles dont j'ai déjà fait ufage précédem- ment. Je n'ai omis aucune des obfervations, afm d'éviter tout foupçon de les avoir choïfies; j'ai calculé l'inflexion qui en réfulte, en employant des élémens hypothétiques (ceux qui fatisfont à la totalité des obfervations faites en Europe) ; j'ai enfuite déterminé la variation des réfultats 272 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE relativement à la variation des élémens; en un mot, je crois pouvoir dire de ces calculs, ce que j'ai dit précédemment de ceux que jai préfentés à l'Académie , que ces rélultats font de tous les temps, puifqu’ils ne font liés à aucun fyftème particulier d'élémens ; & que quand même je me ferois trompé fur les conféquences que j'ai tirées de mes équations, mon travail au fond n’en feroit pas moins utile, puifque ce feroit dans mon ouvrage que l'on puiferoit les plus fortes objections pour me combattre. ! Dans les Éclipfes de Soleil, j'ai diftingué deux phénomènes très-féparés, & que la forme des équations ne permet pas de confondre; j'ai défigné le premier, fous le nom d'irradiation du difque folaire. Par cette défignation, je n’ai voulu expri- mer que la caufe, quelle qu'elle foit, qui fait que les diamètres du Soleil tirés des Tables aftronomiques, ne fatisfont pas aux obfervations des éclipfes. Ces diamètres font-ils mal: déterminés dans ces Tables, ainfi que je l'ai entendu fou- - tenir? Doit-on au contraire attribuer cette diminution à une lumière parafite dont le difque lumineux du Soleil paroît environné, & dont il eft dépouillé dans les éclipfes de Soleil? Ce font des queftions dans lefquelles je n’entrerai point. I me fuffit de dire que le 1.” Avril 1764, le demi-diamètre du Soleil de 16! 0/5, tiré des Tables, ne fatisfait aucunement aux obfervations; & qu'il doit être diminué de 4,5, fi lon admet pour cette Éclipfe , les mouvemens horaires tirés des Tables de M. Clairaut; & feulement de 3',3, fi l’on admet les mouvemens horaires de M. Mayer; j'ai appelé ce premier _ e. phénomène irradiation du difque folaire. +É | Le fecond phénomène dont les calculs m'ont rendu également certain , c'eft que les diamètres de la Lunetirés j des Tables, ne fatisfont pas davantage aux obfervations des Éclipfes. J'ai défigné par inflexion des rayons folaires , la caule, : quelle qu'elle puifle être, de cet effet. J'ai fuppofé que ! … des points du difque du Soleil font vifibles lorfque le calcul # à indique qu’ils font encore cachés fous le difque de la Lune; cette fuppofñiion fi plaufible & fi analogue à ce que l'on * obferve | « fl: Pi L Die) SMRSUC LEUN CES 27% obferve dans notre aimofphère, a été la bafe de toutes les recherches précédentes; mais quelque plaufible que foit cette hypothèfe, je n'ai point diffmulé que l'on expliqueroit éga- lement la plupart des Phénomènes, fi l'on admettoit une diminution réelle dans le demi - diamètre horizontal de la Lune. Lors de l'Éclipfe du 1° Avril 1764, mes calculs m'ont fait voir que cette inflexion ou diminution du demi- diamètre de la Lune, eft de $ fecondes en partant des mouvemens horaires de M. Clairaut ; & de 3'”,6 feulement fi l'on part des mouvemens horaires de M. Mayer. I ne faut cependant pas imaginer que la théorie conduife uniquement à l'alternative de l'une de ces deux conclufions, ou que l'inflexion eft d’une certaine quantité, ou que le demi-diamètre de la Lune doit être diminué de cette même quantité. La forme des équations m'a fait voir qu'il y a des oblervations vraiment décifives pour prendre un. parti entre les deux hypothèfes; voici le fondement de cette . affertion. Si l’on jette les yeux fur les relations différentielles entre Îa variation de l’inflexion & la variation du demi-dia- mètre de la Lune, il fera aifé de fe convaincre que pour une très-grande partie de l'Éclipfe, lorfque fur-tout il s’agit des contacts, les coëfficiens de la variation de l'inflexion & du demi-diamètre de la Lune, ont des fignes différens. On fatis- fait donc également à l'équation, foit que l’on faffe varier 8 qu q dans un fens, l'inflexion des rayons folaires, foit que l'on _ fafle varier le demi-diamètre de la Lune dans le fens oppofé; mais quoique cette propofition foit vraie en général, il y a cependant de certaines diftances des centres où ces coëfficiens ont le même figne. On doit fentir combien il feroit intéref- fant d’obferver la marche des cornes dans ces circonftances, & de la comparer avec celle qui a lieu vers le commence- ment ou vers la fin de l'Éclip{e. Je n’infifterai point fur l'efprit de cette méthode qu'il feroit difficile de développer fans avoir les équations fous les yeux; elle peut feule décider irrévoca- blement entre l’'inflexion des rayons folaires, & la diminution réelle du demi-diamètre de la Lune, Min, 1775. Min 274 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Je n'ai eu garde de pañler fous filence les limites des dif- tances des centres, entre lefquelles ces obfervations doivent être faites ; j'afligne généralement ces limites. Par exemple, dans l'Écliple du 1.” Avril 1764, les diftances des cornes auroient été intéreffantes à mefurer à Londres pendant tout le temps où les diflances des centres ont été compriles entre 21/50" & $' 52, & fur-tout vers 1146. Pendant cet intervalle, M. Short n'a fait qu'une feule obfervation, celle de 9° 48’ 42", & certainement il les auroit multipliées , s’il en.avoit fenti l'importance. On doit attendre du zèle des Aftronomes qu'ils ne négligeront point ce genre d'ob- fervations, qui peut feul décider une queftion délicate. J'ajou- terai ici que l'obfervation faite par M. Short, eft favorable au fyflème de F'inflexion; mais elle eft trop ifolée, fi je puis m'exprimer ainfi, pour ètre décifive. Au refte, on fent affez que les obfervations demandent à être faites avec foin. ; Quoique l'obfervation de 9° 48" 42" ne foit pas abfolu- ment décifive, plufieurs circonftances de l'Écliple du 1.” Avril 1764, conduifent à la même conclufion. Nous avons dit que les obfervations des contaéts ne laïifloient que l'alter- native d'admettre une inflexion dans les rayons folaires, où une diminution dans les demi-diamètres de la Lune. Vers le milieu de l'Éclip£e, M. Short a mefuré deux fois le demi- diamètre de la Lune projeté fur le difque du Soleil; il la trouvé deux fois, à une feconde près, égal à celui des Tables; la diminution réelle du diamètre de a Lune paroït donc exclue par cette obfervation. D'ailleurs les diftances des limbes , mefurées dans les mêmes circonftances , concourent toutes à faire rejeter la diminution du diamètre de la Lune; le phénomène obfervé doit donc être attribué à une véritable inflexion. J’ajouterai enfin que les diftances des limbes obfer- vées par M. Short, vers le milieu de l'Écliple, établiffent que fi l'on adopte les mouvemens horaires de M. Clairaut, les rayons folaires qui ont pafé à la diftance d'environ 2’ 40°" du fimbe de a Lune, éprouvoient encore une petite inflexion; DIES SGIEMNCE Ss: 275$ cette inflexion étoit abfolument nulle dans lhypothèfe des mouvemens horaires de M. Mayer. La mefure du demi-diamètre de la Lune, faite par M, Short , le 1.” Avril 1764, répond à une objection que l'on m'a propofée. Ne Jeroit-il pas poffible, at-on dit, que le dia- mètre de la Lune alors apogee, füt réellement plus petit que celui donné par les Tables ; © ne doit-on pas attribuer cette diminution à la libration de la Lune! Je réponds d’abord que la différence des axes de la Lune eft extrémement petite, & que l'étendue de la libration étant d'un petit nombre de degrés, la variation qui peut en rélulter fur les diamètres que la Lune nous préfente, eft abfolument infenfible. Je dis plus, fi cette variation étoit aflez grande pour produire 8 fecondes de diminution fur le diamètre de 1a Lune, eft-il croyable qu'on ne s'en foit point aperçu jufqu'ici; & que M.” Mayer & Clairaut n'aient point fait entrer cet élément en ligne de compte dans leurs T'ables? L'inflexion a bien pu échapper aux Aftronomes, il faut une Édlipfe pour la rendre fenfible; mais une variation auffi grande , aufli réelle & auilr permanente dans le diamètre de la Lune n’auroit point échappé à leurs recherches. 11 fuffit pour s'en convaincre, de fe rappeler les obfervations multipliées, d’après lefquelles on a déterminé le rapport de la parallaxe au demi-diamètre de la Lune, pour toutes les pofitions de cet Aftre. D'ailleurs que répondre à la mefure du demi-diamètre, faite le jour même de l'Éclipfe? Je dirai la même chofe de l'inégalité des. demi-diamètres du Soleil que l'on a mis en avant, & des petites afpérités que l'on aperçoit à la furface de la Lune. Toutes ces objettions peuvent jeter quelque inquiétude, fur la quantité précife de l'inflexion; mais elles n'expliqueront jamais une diminution de 4 fecondes fur le demi-diamètre du Soleil, & une pareille diminution fur le demi-diamètre de la Lune. Je dois encore répondre à une objection que l'on pourroit aire. J'ai fait voir dans le cours de ce Mémoire, que, fi dans F'Écliple du 1." Avril 1764, lon part des mouvemens m i] 276 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE horaires de M. Mayer; c’eft-à-dire, fi l’on augmente de 2°, les mouvemens horaires donnés par les Tables de M. Clairaut , on aura une inflexion plus petite de 1",2 que dans la première hypothèle; on peut donc en augmentant les mouvemens horaires, faire difparoïtre totalement l’inflexion, qui peut-être, dira-t-on, n’eft due qu’à l'erreur de cet élément. Géométrique- ment parlant, la conclufion eft exacte, mais je doute qu'elle {oit aflronomiquement admiffible; en effet, pour faire difpa- roître l’inflexion , il faudroit augmenter d'environ 7 fecondes les mouvemens horaires de M. Mayer, & de 9 fecondes les mouvemens horaires de M. Clairaut. Cette fimple réflexion fuffit pour faire rejeter cette hypothèfe. Au refte, je ne puis trop infifter fur la fcrupuleufe attention qu’on doit avoir dans le choix des mouvemens horaires ; autrement il feroit à craindre qu’on ne parvint à des conclufions précipitées Les recherches auxquelles je me fuis livré, relativement à Ja réfraction & à l’inflexion qu'éprouvent les rayons folaires dans l’atmofphère de la Lune, m'ont conduit à difcuter quelle peut être la caufe d’un phénomène aflez fingultier. On fait que lors des occultations de certaines Étoiles par la Lune, l'Étoile paroït quelquefois fur le difque de cet Aftre pendant 4 ou 5 fecondes de temps, de forte que la difparition n’a lieu que lorfque FÉtoile a parcouru environ une ou deux fecondes fur le difque lunaire. Plufieurs Aftronomes ont donné des explications de ce phénomène; on peut les réduire à trois principales. M. de la Hire, à l’occafion de l’occultation d’A/débaran arrivée le 19 Août 1699, attribue le phénomène à une illufion optique qui fait paroitre le diamètre lumineux de la Lune plus grand qu'il n’eft en effet, de forte que l’on voit l'Etoile au travers d’une efpèce de lumière parafite : il ajoute qu’on expliqueroit également le phénomène par une atmofphère qui envelopperoit la Lune. M. de Mairan imagine une autre caufe; il fuppole latmofphère de la Lune moins denfe que léther dans lequel nage cette Planète, & il penfe que l'on doit attribuer le phénomène à une diffraction ou infkexion négative, 7? DES SCIENCES. 277 Je difcute chacune de ces explications. Je fais voir d’abord qu'une atmofphère répandue autour de la Lune n'expliqueroit point le phénomène, & que dans cette hypothèle, l'Etoile difparoîtroit toujours lorfqu'elle feroit tangente au difque lunaire : quant à l'explication de M. de Mairan, indépen- damment de la précédente objeétion qui eft commune à fon fyftème, je crois que l'exiftence d’une atinofphère lunaire moins denfe que l'éther, fera difficilement admife par les Géomètres. Il n’en eft pas de même de l'explication tirée de l'irradiation du difque lunaire; elle me paroît extrèmement ingénieule, & je fuis fort éloigné de prétendre qu’elle doive être rejetée fans un examen fcrupuleux ; je fuis cependant obligé de remarquer qu’elle contredit l'opinion établie parmi fes Aftronomes, depuis l'obfervation de l’Éclipfe de Soleil, faite en Ecoffe en 1748, fur l'égalité du diamètre de la Lune, foit qu'on l’obferve lumi- neux fur lazur du Ciel, foit qu'on l'obferve obfcur fur le difque lumineux du Soleil. En effet, cet anneau de lumière parafite qui entoure la Lune , & qui eft d'environ 2 fecondes, fuivant M. de la Hire, doit évidemment faire paroître le diamètre lumineux de la Lune plus grand de 4 fecondes, que lorfqu’on le mefure fur le difque du Soleil. Cette diminution devroit même paroître plus confidérable ; car fi le diamètre lumineux de la Lune eft fujet à l'irradiation, à plus forte raifon le difque lumineux du Soleil, fur lequel fe projette le difque obfcur de la Lune, doit-il avoir la même propriété: le diamètre obfcur de la Lune devroit donc en ëtre d’autant diminué. Cette difficulté & Îa remarque que l’on a faite, que le phénomène n’a pas toujours lieu, circonftance que l’on a expliquée par l'état de l’atmofphère, m'ont fait fonger à une conjecture qui pourroit donner explication du phéno- mène. On fait que la lumière éprouve une réfraction en paffant dans l’atmofphère terreftre; le Soleil, les Étoiles, la Lune, les Planètes font également fujets à cette ïillufion optique, dont l'eflet eft d'élever J'Aftre dans le vertical. 278 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Mais eftil bien démontré que tous les Aftres font préci- fément fujets à a même réfraction! (il s’agit ici d'une légère différence de 2 fecondes) Qui pourra aflurer que Syrius, dont la lumière eit très-blanche, éprouve précifément 1a même réfraction qu'A/débaran où Antares dont la lumière eft plus rouge! Admettons pour un moment que {a fumière de la Lune foit plus réfrangible que le rayon émané d’Antares & d’Aldébaran , tout s'explique naturellement. Lors du contact de l'Étoile , le limbe de la Lune en paffant par l'atmofphère terreftre, fera plus réfraété que l’Aftre ; ce limbe paroitra plus élevé; l'Étoile fe projettera donc fur le difque lunaire, quoique réellement lon ne foit qu'au moment du contact, Telle eft la conjecture que je propole pour expliquer le phé- nomène dont il s’agit; elle peut être fujette à des objections, mais élle mérite au moins d’être rapprochée des faits. Je dois ajouter que cette conjecture a des {ymptômes diftinétifs qui la caractérifent ; elle doit être abandonnée f1 de nouvelles expériences & les faits aftronomiques font contraires à a théorie que j'ai mife fous les yeux du Lecteur. Quoique les Éclipfes de Lune ne foient pas aufli intéreffantes e celles de Soleil , j'ai cru cependant que l’on verroit avec plaifir l'application des principes détaillés dans mon Ouvrage, à ce genre de phénomène. J'ai confidéré le pro- blème dans toute la rigueur géométrique dont il eft fufceptible; {a fimilitude de fa théorie avec celle des écliples des Satellites de Jupiter, m'a fait prendre ce parti. J'ai regardé l'ombre de la Terre comme elliptique; jai donné l'expreflion générale du grand axe & du petit axe de cette elliple à l'endroit où pale la Lune; j'ai déterminé la pofition des axes relativement à une droite connue; j'ai calculé la valeur des différens demi- diamètres de l'ombre; j'ai même fait entrer la confidération que le point de contact de la Lune avec l'ombre, fe fait dans la normale, & non dans le prolongement des diamètres: en un mot, jai calculé lhypothèfe rigoureufe de l'ombre éHiptique. Les recherches auxquelles je m'étois livré précédemment, DES, $C LE N,C ES 279 fur l'inflexion que les rayons folaires éprouvent dans Fat- mofphère de la Lune, m'ont fait fonger à chercher fi l’on ne pourroit point expliquer naturellement, par les mêmes prin- cipes, la raifon pour laquelle, dans les Éclipfes de Lune, cet Aftre ne difparoît pas, quoiqu'il foit entièrement plongé dans l'ombre de la Terre. Ce que l’on trouve à ce fujet dans les différens Traités d’Aftronomie, eft exprimé f1 vaguement que l'on doit plutôt le regarder, fuivant moi, comme un fimple aperçu , que comme une véritable explication du phénomène : j'ai donc penfé que le calcul feul pouvoit décider la queftion. J'ai fuppolé la réfraction horizontale fur la Terre de 32 minutes, & j'ai appliqué au Problème, les équations relatives à l’inflexion. Voici mes réfultats. Dans les circonftances les plus défavorables, lorfque la Terre étant aphélie, la Lune eft apogée, fi lon reçoit l'ombre de la Terre fur un plan pañlant par {a Lune; au centre de l'ombre, les trois quarts du difque du Soleil paroitront environner la Terre comme un anneau lumineux. À une diftance de ce centre égale à 0,08, la totalité du difque du Soleil paroït environner notre globe, comme une zône lumineufe (j'ai pris pour échelle de ces calculs le demi-petit axe de la Terre, que j'ai fuppolé égal à 1 ) : à une diftance du centre de l'ombre égale à 0,22, on voit entre la Terre & l'anneau lumineux du Soleil, une quantité d’azur célefte égale au quart du difque de cet Aftre : à une diftance du centre égale à 0,37, l'azur célefte compris entre la“ Terre & l'anneau lumineux eft égal à {a moitié du difque folaire : à une diftance du centre égale à 0,67, l’azur célefte compris entre la Terre & l’anneau lumineux, paroît égal au difque entier du Soleil : enfin à une uiftance du centre égale à 0,72, le limbe du Soleil non réfraté commence à paroîre à la circonférence de latmofphère de la Terre, Ces réfultats donnent une explication complète des diffé rens phénomènes que l'on obferve dans les Éclipfes de Lune. Cet Aftre ne doit jamais difparoître, puifqu'au centre même de l'ombre de la Terre, on voit encore les trois quarts du 280 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoraALe difque du Soleil à la circonférence de notre globe. La Lune doit paroître rouge, par la même raifon qui fait paroître le Soleil rouge à l'horizon; elle doit être fort éteinte, parce que la lumière du Soleil qui lui parvient, a parcouru dans l’atmofphère de la Terre, le double de chemin que parcourent les rayons folaires à l'horizon, pour parvenir jufqu'à nous; la teinte de la Lune doit varier quelquefois, à caufe des différentes décompofitions qu'éprouvent les rayons du Soleil dans F'at- mofphère de la Terre qui fert alors de prifme. On ne doit donc plus chercher la raïfon pour laquelle, généralement parlant, la Lune ne difparoït pas dans les Écliples avec demeure dans l'ombre; il faut plutôt chercher les raifons particulières qui {a font difparoître quelquefois dans de cer- taines Écliples. Je paffe enfuite à l'application de mes formules à {a déter- mination de Îa route des taches du Soleil, La folution que je donne de ce Problème, eft fort diflérente, quant à la forme, des folutions que l’on trouve dans les Traités d’Aftronomie. Je commence d’abord par mettre le Problème en équation; je fuppofe enfuite que l’on connoît les élémens d’une manière affez approchée pour employer les méthodes diflérentielles; en un mot, j'applique à cette queftion un genre d’analyfe entièrement femblable à celle dont j'ai fait ufage pour les Eclipfes de Soleil : j’ajouterai que je ne fuppofe pas que les taches foient adhérentes à la furface du Soleil, & que j'ai affez d'équations pour déterminer la queftion, fans compli- quer le Problème. Je termine ce Mémoire par l'application des latitudes corrigées, à plufieurs Problèmes géodéfiques ; tels que le calcul de la perpendiculaire à la méridienne, & des loxodromiques dans fhypothèle de la Terre elliptique, ARTICLE D'AISMISUCI NUE (NC LEL &: 287 ARTICLE PRE M I ER, Des Erreurs occafionnées par la Réfraction. (2.) Les diflances obfervées des cornes & des limbes, que je confidérerai dans ce Mémoxe, doivent être évaluées en minutes & fecondes de degré ; au refte, cette première opération ne préfente aucune difficulté On commencera d'abord par mefurer le diamètre du Soleil, au moyen d'un micromètre ; & comme cet élément eft connu pour le jour de l'Etlipfe, on remarquera le nombre de tours du micro- mètre auquel il répond ; on évaluera enfuite en minutes & fecondes de degré , les quantités obfervées, par la fimple proportion fuivante. Le nombre de tours du micromètre qui répond an diamètre du Soleil, eff au nombre connu de Jecondes de degré que renferme cet élément, comme le nombre de tours du micromètre qui mofure la quantité obfervée , eff au nombre de fecondes de degré que contient cette dernière quantité. F (3-) Je ne parlerai point de l'évaluation de l'Éclipfe par le nombre de doigts écliplés du difque du Soleil; outre que cette évaluation n’eft pas fufceptible du même degré d’exac- titude que la diftance des limbes, il eft aifé de fentir que cette manière de repréfenter la grandeur de l'Édipfe , retombe dans les évaluations précédentes; puifqu’elle confifte à partager le difque du Soleil en douze doigts, & chaque doigt en foixante minutes, au lieu de le fuppofer partagé en minutes, & chaque minute en fecondes. DE LCUT, 10) NP RJE M EE RUE Méthode pour dépouiller les grandeurs obfervées , des erreurs de la réfra&tion. (4) Je me propofe de déterminer dans cette Section les diftances vraies des limbes & des cornes, d’après l’obfervation de ces mêmes diftances affectées de la réfraction. On fait que l'effet de cette illufion optique eft de déformer le difque Mem. 1775. Nu 232 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE du Soleil, qui, de circulaire, devient elliptique. La théorie des réfractions n’eft pas rigoureulement connue, elle dépend de plufieurs circonftances variables, qu'il n'eft pas poflible de faire entrer en ligne de compte: il faut donc, en général, pour des déterminations délicates , éviter d'employer des obfervations faites trop près de lhorizon. Il y a cependant des obfervations que la réfraétion ne peut point altérer: telles font, par exemple , celles du commencement & de la fin de l'Éclipfe. Comme il s’agit alors d’un contaét fans étendue, la proximité de l'horizon ne change rien aux réfultats. Dans tout autre cas , les diftances obfervées font d’autant plus altérées, que le Soleil eft plus près de l'horizon, & que ces diftances approchent plus de la ligne verticale. (5.) Quoique, géométriquement parlant , il n’y ait aucun cas où les diftances obfervées ne foient altérées par la réfrac- tion, il eft cependant vrai de dire, que fi la hauteur du Soleil, lors des obfervations, furpañloit 30 degrés, il feroit fuperflu de rectifier les diftances obfervées. En eflet, les altérations caufées par la réfraction, ne doivent entrer en ligne de compte qu'autant que chaque point du difque du Soleil éprouve une réfraction différente, autrement, la totalité du difque étant déplacée d'une même quantité, les apparences ne feroient point troublées. Le diamètre moyen du Soleil eft d'environ 32 minutes de degré. La différence des réfraétions qu'éprouvent les bords fupérieur & inférieur de cet aftre, n’eft que de 2 fecondes, en fuppofant le Soleil élevé de 30 degrés fur l'horizon; 1a réfraétion n’altère donc que de 2 fecondes une grandeur verticale de 32 minutes, tandis qu'elle n'opère aucune altération fenfible dans les grandeurs horizontales. Les quantités que lon mefure dans une Édclip{e, c'eft-à-dire, les diftances des cornes, des limbes, &c. ne peuvent pas furpafier le diamètre du Soleil: le maximum d'erreur que l’on puiffe commettre en négligeant l'effet de la réfra@tion , eft donc une erreur de 2 fecondes, en fup- pofant la quantité obfervée entièrement verticale. Mais l'erreur eft d'autant moindre que cette quantité eft plus petite, &- DE SUSICTE NT'ES 28; que fa pofition approche davantage d’être horizontale. On doit donc conclure que fr, lors des obfervations, la hauteur du Soleil, furpañle 30 degrés, l'on peut n'avoir aucun égard à la réfraction. Il n’en feroit pas de même fi la hauteur du Soleil, étoit moindre que 30 degrés; il pourroit alors devenir indifpenfable de dépouiller fes quantités obfervées, de l'effet de la réfraétion, fur-tout fi ces quantités étoient un peu confidérables & qu'elles fuffent verticales. (6.) Si tous les points du difque du Soleil éprouvoient une égale réfraétion, toutes des grandeurs prifes fur ce difque ne feroient point altérées; le difque paroitroit feulement déplacé; la déformation du difque vient de l'inégalité des réfraétions. La partie inférieure éprouvant une réfraction plus grande que Îa partie fupérieure, les points inférieurs font rapprochés des fupérieurs, & les diftances verticales font accourcies. Pour ne point compliquer ce fujet par des diff- cultés étrangères à la queflion, je fuppolerai que dans l’efpace qu'occupe le difque du Soleil, les angles formés par les rayons directs & réfraétés, émanés des différens poinis du diique, varient d'une manière uniforme dans le fens vertical. Je n’aurai pareillement point égard à l'altération que peuvent éprouver les grandeurs horizontales , par l'effet de la réfraction, attendu que cette altération eft très-petite. Pour s’en convaincre, on remarquera que l’altération d’une grandeur horizontale quelconque , par l'effet de la réfradlion, s'exprime par l'équation fuivante, diftance horizontale + réfra@ion (1) d(diflance horizontale) — eee tie ao La diftance horizontale ne peut dans aucun cas furpañler le diamètre du Soleil, c’eftà-dire, environ 32 minutes; la quantité d / diflance horizontale) eft donc toujours fenfiblement nulle; je ferai voir dans la fuite, lexaclitude de cette conclufion. (7:) La remarque précédente, donne tout de fuite fa manière d'avoir. l'équation au difque du Soleil déformé par la réfraction. Soit en effet /MA m1 le difque du Soleil, /le Fig: 1. Nn i Fig. 1. 284 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE bord inférieur, À le bord fupérieur , SA le rayon du difque circulaire, AR une ligne horizontale menée par le bord inférieur /; ZS A la verticale paffant par les points Z, S, À du difque. Si maintenant l’on nomme s le demi-diamètre du Soleil, x Y'abfcifle ZP, y l'ordonnée PM, & que l’on cherche l'équation au difque du Soleil, par rap- port aux coordonnées ZP, PM, & à l'origine Z, Pos aura pour équation (1) — 25 + Y = o. Cherchons maintenant l'équation au difque déformé du Soleif, par rapport aux mêmes lignes des coordonnées, & à la même origine I. Soit x Tabfciffle ZP, y la nouvelle ordonnée PM. D'après la conftruétion précédente, le point Î fera réfraété en /', & la quantité 77 fera celle qui convient à la réfraction du bord inférieur du Soleil. Quant au point 47, il fera réfrafté en M'; mais PM! ne fera point égal à/7 + PAT, ce qui auroit lieu, fitousles points du difque éprouvoient une égale réfraction; l’on aura au contraire PM! — 11 + PM —e, « étant d’ailleurs une quantité proportionnelle à PM; ou, ce qui revient au même, l'on aura PAT UP NPA — L PM, _ nt quantité conflante. Soit B = 11 = la réfraction du bord inférieur, na — un rapport que nous apprendrons à connoître. £ : f On aura évidemment x = x; yÿ — B + y — hs & fubftituant ces valeurs dans l'équation (1), elle deviendra Ga (Lg —8)s + —8)=0 DES, S CIE N CE, 285 Cette équation eft à une ellipfe, dont le centre eft Fig. r. fitué fur la ligne IT À, à la diftance B + 5/1 — À) du point 7; le grand axe de cette elliple — 25, & le petit axe — 25/1 — L_). DE (8) Pour déterminer maintenant 1a valeur de —, j “ remarque que 25 — le grand axe de l'ellipfe dont il s’agit, & que 25/1 — +) EE pet EE 2 x L exprime donc Ia différence du grand axe au petit axe; mais d'ailleurs il eft aifé de voir a priori, que cette différence eft égale à la quantité dont la réfraction du bord inférieur du Soleil furpañle la réfraétion du bord fupérieur ; fi donc l'on nomme d\ Ja différence des réfralions qu'éprouvent Jes bords inférieur & fupérieur du Soleil , on aura 25 x L — d\, ou © CA (1) L = —<., € 25 équation qui fervira à déterminer la valeur de +. Un exemple va nous éclaircir. (9.) Suppofons qu'à un certain jour & à une certaine heure, le limbe inférieur du Soleil paroifle élevé de 9 44’ fur l'horizon, que la hauteur apparente du limbe fupérieur foit de 10% 16/, que le difque de cet Aflre foit de 32’ 17”, & imaginons que l’on veuille déterminer dans cette hypo- thèfe toutes les quantités qui entrent dans les équations pré- cédentes. Je cherche dans les Tables de réfraétions, celle qui convient à une diflance du zénith de 801 16’ & de 79 44'; je trouve pour la diftance de 80% 16’ du zénith, $' 37" de réfraction ; & $/ 20” pour une diftance de 79° 44/. On 286 MÉMOIRES DE L'AÇADÉMIE ROYALE aura dOnCMBTEE MEET NE 17 NES MEN TE) # Lee. 17" 1 4: : s : 27; N'équation au difque du Soleil £ 32° 17 1927 déformé par la réfraction fera donc une ellipfe, dont le grand axe, c’eft-à-dire l'axe horizontal , fera au petit axe, c’eft-à-dire x . A L à l'axe vertical, comme x eftà 1 ——7—, comme 1 937, 1937 k eftà 1920. (r0.) Les confidérations précédentes fourniflent une mé- thode bien fimple pour dépouiller une grandeur quelconque mefurée fur le difque du Soleil déformé par la réfraction, de l'effet de cette illufion optique. Soit #’ M! la grandeur melurée fur le difque déformé du Soleil, Am la grandeur correfpondante fur le difque non déformé; il s'agit de conclure la grandeur A», de la quan- tité M'm'. Pour y parvenir, des points A',m"', j'abaifle fur l'horizontale AR, les droites M'P, m'p, qui d'après la conftruction paflent par les points #7, m. Des points MW, M, je mène à la ligne verticale #'mp, les perpendiculaires Mn, Mn; & j'appelle À, l'angle m'M'r'. D'après les conftruétions précédentes , puifque les points M, m' du difque déformé du Soleil, correfpondent aux points 47, m du difque non déformé, on a d’abord M' n° — Mn; d'ailleurs / $. 7), PM = + PM — PM, REZ ï: pm —=RB+ pm DAS LS Donc ma = pm — PM = pm — PM — + x(pm— PM) —= mn — À N' LrEATEN fa —<)xmne D'E SUS cYE N CES 287 M'm! cof. À M'm fin. À D ET MN, de 04 rayon rayon M! m/ cof. À fi M'nr fin. À donc Mn — “—"""—; [1 ——)mn — : rayon £ rayon M'm fin. À LA & par conféquent mn — 7 (1 — =) rayon 4 / 2 fin.® À donc Mm: M'm' :: V{cof.* À + TE en over M'n 1L( — 7 cofs À + finf À] donc Mm — (rt — LL ) rayon £ tang. À Soit enfin Z un angle tel que tang L — T' I — — E on aura | M! m! cof. À (AMP EE 1 1.) Il eft évident, d’après les conftructions précédentes, que l'angle L eft l'angle que fait avec une droite horizontale menée fe le difque non déformé du Soleil, Îa véritable diflance Mm; c'eft-à-dire, qui eût été obfervée fans Ia réfraction. Si l'on part des fuppoñitions du $. 9, que l'on fuppofe de plus que la grandeur obfervée M m foit de 10 minutes, & qu'elle fafle un angle de 45 degrés avec la ligne horizontale menée par le centre du Soleil, on aura $: 17 1920 a DES Let NES EE : angle À —= Ê 8 1937 1937 ” UE Lt Li tang, À — rayon; tang. L — “ rayon; angle £ = 454 LAS AT Où J o é 10’ x cof. 454 M'm = 2" — 10! 2",8. cof. {454 15° 10") Les Tables des réfraétions, telles qu'on les a, font conftruites en partant des hauteurs apparentes; c'eft-à-dire Fig. Ie Arte 17741 288 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE qu'étant donnée une hauteur apparente d’un Aftre, on trouve par les Tables, la réfraction que cet Aftre a éprouvée. Sup- polons donc que l’on ait obfervé {a hauteur apparente du limbe inférieur du Soleil, on aura bien Îa réfraction que ce limbe aura éprouvée; mais on n’aura pas immédiatement celle du limbe fupérieur. Au refte, il fera facile, au moyen des Tables en ufage parmi es Aftronomes, de conclure cette quantité, ainfi que les réfraétions pour les hauteurs vraies. (12.) Dans les recherches précédentes, nous avons fuppofé connu l'angle À, ceftà-dire l'angle que fait la quantité obfervée, avec la droite horizontale menée par le centre du Soleil. Comme ïl n'eft pas néceffaire que ce dernier élément foit déterminé avec la dernière exactitude , il fera facile , dans chaque ciconftance , d'imaginer des moyens fimples qui donnent cet élément avec une exactitude fuff- fante. Un des moyens les plus faciles, eft celui que j'ai vu pratiqué par M. le Préfident de Saron : il confifte à diriger un fil mobile dans Îe fens de la quantité obfervée , & de mefurer l'angle de ce fil avec un fil horizontal mené par le centre du Soleil; langle fe détermine auffr exactement qu'il eft néceflaire avec un fimple rapporteur. On peut aufli fuppléer à l’obfervation par le moyen du calcul, en remarquant que la diftance des limbes n'eft que le pro- longement de la droite, qui Joint les centres du Soleil & de la Lune; & que Ia ligne qui joint les cornes eft perpendiculaire à cette droite. Si donc, au moyen d’élémens tirés de bonnes Tables aftronomiques, lon calcule pour l'inftant de l’obfervation, l'angle que fait la ligne qui joint les centres du Soleil & de la Lune avec la ligne que j'ai définie dans mes précédens Mémoires, ligne de comparaifon ; & que de plus l'on détermine par les Méthodes de l'article V1] de mon onzième Mémoire, Yangle de cette ligne de com- paraifon avec Îa droite horizontale menée par le Soleil, on en conclura l'angle de la grandeur obfervée avec la ligne horizontale en queftion, c’eft-à-dire l'angle À; & ce calcul fuppléera à fobfervation. Nous pouvons donc fuppofer maintenant DE, SESC IE -N:C-E>s. 289 maintenant les quantités obfervées dépouillées des erreurs occafionnées par la réfraétion. SE 'Cc'TI CNE TC TON Dr Difcufion du Principe employé dans les Recherches précédentes. (13) Dans les recherches précédentes, nous avons fup- polé que dans lefpace qu'occupe le difque du Soleil, & qui eft d'environ 32 minutes, les angles formés par les rayons directs & réfractés, émanés des différens points du difque, varient d'une manière uniforme dans le fens vertical; c'eft-à- dire, par exemple, que fi le bord inférieur éprouve une réfraction de 2 minutes, & que le bord fupérieur éprouve une réfraction de 1” 50", nous avons fuppolé que le centre éprouvera une réfraction de 1” 5 5". Quoique le fimple énoncé de ce principe fufhfe pour le faire adopter, il ne fera cepen- dant pas inutile de le rapprocher de la règle adoptée par les Aflronomes, pour calculer les réfra@ions. (14) L'Aftronomie nous apprend que Îa réfraction, ou fi l'on veut, l'angle formé par le rayon direét & par le rayon réfraété, eft proportionnel à la tangente dela diftance au zénith, diminuée de trois fois la réfraction ; ainfi, par exemple, {1 l'on nomme « Îa réfraction qui convient à {a diftance de 45 degrés du zénith, augmentée de trois fois la réfraétion, pour que cette diftance diminuée de trois fois {a réfraction foit égale à 45 degrés, la quantité & fera d'environ CARE Ce Yon aura, en nommant z 1e diflance au zénith diminuée de trois fois la réfraction. (1) Réfadion = EE» à. Je fupprime les petites attentions de calcul qu'il faut avoir, eu égard à la température de 'air & à la hauteur du baro- mètre; elles font abfolument étrangères à 1a queftion que J'agite; j'emprunte uniquement de 'Aftronomie, la forme de l'équation. Mém. 177$. Oo Fig. 1. 290 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE (15-) H fuit de l'équation précédente, que fi l'on nomme 8 Ia réfraction du point Z, H la hauteur vraie de ce point; & par conféquent H + 48 la hauteur apparente augmentée de trois fois la réfraction, on aura (al = — x cotang. (H + 48). Si l'on nomme enfuite R Ja réfraction du point M, fa hauteur vraie étant H + y, on aura (2) À = — x cotang. (H + y + 4R) — —— » cotange (H+ 48 + y + 4R — 48); & en développant cette quantité par la méthode connue des fuites, & fuppofant 4/ H + 48) conftant, on aura G) R= = le rapport qui exprime l'inflexion ; onaura, en fuppofant = — 1 dans lesformules des £, $r# 52 4 (inflexion) = /4/ —) , ; — MES da +) dE DSP ro DRAM MER UE Ce Donc, en combinant ces deux équations, : _aly AS — DT" —1)] NE TAN T7 der | ds Fye 5) (x) 4 (inflexion) — - | Qi Gr CPR Co gen ‘On aura donc dans le cas particulier dont il s'agit, Bet TGNOITE A: CE: 339 d (inflexion) = — 1,0057 4 (diflance des’ centres) + 1,0060 d (demi-diamètre €) + 1,0057 d{demi-diamètre Q) — 0,0000 d (diftances des cornes). OB SE R VAUT 0 N'ùde 9 r2" 27". (94) Suivant M. Short, à 9h 12’ 27", la diflance des cornes étoit de 13” 12",0. Si l’on applique Îe calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 27' 49”,5 , le demi-diamètre de la Lune de 14’ 54',6; d'où l'on conclura 2 — 2 1,0046 ; inflexion —= 4, m d'(inflexion ) — — 1,4386 4 (diflance des centres) + r,6025 d (demi-diamètre € ) + 1,5793 d(demi-diamètre@) — 0,68r16 d (diftance des cornes). OÙ SEC R'VIA T'ITONNY de V9 VE 22", (95:) Suivant M. Short, à 9" 14! 22", [a diftance des cornes étoit de 14/32", Si lon applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 27 6", 3, le demi- diamètre de la Lune de 14’ s4";7 ; d'où l'on conclura fé s : 2» 1 D] 7 —= 1,0104; inflexion — 9 ,4, d( inflexion) = — 1,6607 4 (diftance des centres) + 1,8950 d (demi-diamètre € ) + 1,8797 d (demi-diamètre ©) — 0,8990 d (diflance des cornes). OBSERVATION de 9" 16 17". (96.) Suivant M. Short, à oh 16/ 17”, la diftance des cornes étoit de 1 5/ 50",6. Si lon applique le calcul à cette obfervation , on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 26’ 24", le demi- diamètre de la Lune de 14! 54”,8 : d’où l'on conclura U u ij 4 340 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE — — 1,0070 ; inflexion — 6,5, d (inflexion) = — 1,8440 d (diflance des centres) + 2,1778 d (demi-diam. €) + 2,1251 d ( demi-dian. © ) — 1,1068 d (diftance des cornes). "1 0:25. ER VLAIT 740 N « de \9" 10! (97) Suivant M. Short, à 9" 18’ 1”, la diftance des cornes étoit de 16’ $0",6. Si l'on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 26’ 45,7, le demi-diamètre de fa Lune de 14’ 54",8 ; d'où l'on conclura L à 11 eee 1,0102; inflexion — 9,3, d (inflexion ) = — 2,1700 d (diflance des centres) + 2,6300 d (demi-diam. €) + 2,5900 d (demi-diam. ©) — 1,4100 d (diflance des cornes ). OBSERVATION de gl 19" 37". (98.) Suivant M. Short, à 9" 19’ 37", la diflance des cornes étoit de 17’ 45",4 Si lon applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 25" 10",3, le demi- diamètre de a Lune de 14 54",9 ; d'où l'on conclura Tr — 1,0069; inflexion —= sn d (inflexion) = — 2,5100 4 { diflance des centres) + 3,1130 d (demi-diam. € ) + 3,0017 d ( demi-diam. ©) — 1,7629 d (diflance des cornes). OBSERVATION de 9" 48! 42". (99-) Suivant M. Short, à oh 48’ 42", la diflance des cornes étoit de 27' 7". Si fon applique le calcul à cette obfervation, on trouvera DES MS ICI TE IN C ES: 341 que la diflance des centres étoit alors de 14 38”,7, le demi- diamètre de la Lune de 14° 55”,3 ; d’où lon conclura *_— 0,0028 ; inflexion — DEEE 11 d(ioflexion } = + 0,945 5 (dif. centres) — 2,2 5 144d{demidiam. ç) — 1,8056 d(demi-diamètre du Soleil) + 1,7870 4( dif. cornes). OBSERVATION de 10% 19" Pare {100.) Suivant M. Short, à 10" 19° 1 5", la diftance des cornes étoit de 29" 33,2. Si l'on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 3’ $9”,7, le demi- diamètre de la Lune de 14° 55”,9; d’où l'on conclura — = 1,0047; inflexion — ani d{(inflexion)—+0,3962 d(dift. centres) + 2,8 398 d(demi-diam. € ) — 1,0365 d(demi-diam. du Soleil) — 0,92 39 d(dift. cornes ), OBSERVATION de 11h 35" 23°. (ror.) Comme les obfervations de 10" 26 10”, 10" 28/28", 10° 30/43", font des obfervations de diftances de limbes, jepale tout de fuite à l'obfervation de 5 1° SA: bien entendu que je reviendrai fur ces dernières obfervations. Suivant M. Short, à 11P 35/23", la diflance des cornes étoit de 21° 11",4 Si l'on applique Îe calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 22/ DoNaUale demi-diamètre de la Lune de 14 56",8 ; d’où l’on conclura R — imaginaire. m o Nous verrons ce que fignifie cette folution. OBSERVATION. de 11h37 33". (102.) Suivant M. Short, à 11" 37’ 33", la diftance des cornes étoit de 20’ 18,4 342 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyALE Si l’on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que Îa diflance des centres étoit alors de 23' 13",9, le demi-diamètre de la Lune de 14° 56”,8 ; d’où l’on conclura Lé . ‘ 1 — 1,0063 ; inflexion — $”,7, d{inflexion) = — 5,8175 d(dift. centres) + 7,9409 d(demi-diam. €) + 7,5442 d (demi-diam. du Soleil) — $,r 031 d(dift. cornes). OBSERVATION de 11440'49". (103.) Suivant M. Short, à 1140" 49", {a diftance des cornes étoit de 18’ $2",9. Si l'on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 24 19",7, le demi-diamètre de la Lune de 14° 56,8 ; d'où l’on conclura # == 1,0200; inflexion — TO. d(inflexion)= — 3,2843 d'(difl. centres) + 4,2711 d(demi-diam. € ) + 4,0768 d(demi-diam. du Soleil) — 2,5571 «(dift. cornes). Quoïque cette dernière obfervation foit très-favorable au fyftème de l'inflexion , il faut cependant prendre garde d'admettre des conclufions forcées. L'expreflion de 4 (inflexion} fait voir que fi l’on fuppoloit que les diftancés des cornes n'euflent pas été mefurées exaétement, & qu'elles fuffent réellement plus grandes d'environ $ fecondes, on concilieroit cette obfervation avec toutes les autres; voyons fi par hafard cette hypothèfe ne réfulteroit pas de linfpeétion feule des obfervations. À 1135" 23", la diftance des cornes étoit de 2111, 43 à 118 37/33", ceft-à-dire, 2' 10° de temps après la première obfervation , la diftance des cornes étoit de 20° 18,4: cette diftance avoit donc diminué de fecondes en 2’ 10" de temps, & par conféquent, de 26”,5 en 1” 5” de temps. La troifième obfervation, c’eft-ài-dire, celle de 1140" 49" eft éloignée de la feconde, de 3’ 15" de temps; donc, la diminution de Ja diftance des cornes ne devoit être que d'environ 3 x 26",5 — 79 5e Si lon MeMASCSE MC. Ed 343 retranche 79",5 de la diftance des cornes, qui avoit lieu à 11%37/33 ,0n aura 18' 58,0 pour la diftance des cornes, correfpondante à 11?40"49", diflance qui furpafle de 6 fecondes la diftance obfervée. (104.) Je dois maintenant expliquer ce que fignifie Texpreflion imaginaire de —— du $. 101; cela vient de la forme de l'équation du Problème. Cette équation, ainfi qu'on l'a dit plufieurs fois, renferme deux radicaux , qui, dans de certaines circonflances , deviennent nuls, fans pouvoir cependant pañler à imaginaire. L'obfervation de 11h 35/23" étoit dans la limite , où lun des radicaux étoit nul. Or il eft fenfible que, dans ces cas , la moindre petite erreur dans l'obfervation peut donner un imaginaire : & c'eft juftement ce qui eft arrivé. Il auroit été fort facile d’avoir une folution réelle, en faifant varier feulement d’une fraction de feconde, les diamètres du Soleil ou de {a Lune, ou la diftance des cornes ; mais je me fuis fait une loi de ne point altérer les obfervations. D'ailleurs, je n'ai pas été fâché de tomber dans ce cas, afin d’avoir occafion d’en avertir les Calculateurs. Paflons aux -obfervations des diftances des Jimbes. Calcul des obfervations des diflances des limbes. (ro5.) Pour calculer les obfervations des diftances des dimbes, on aura recours à l'équation { 3) du $. 40 ; d'où Fon tire )— = —_——————————— — |, ( ) m diftance des centres — demi-diamètre du Soleil On aura enfuite (équation (2) du $. 35), # demi-dizmètre de la Lune + diflance des limbes (2) inflexion — {1 — _ ) x (demi-diam. € + dift. des limbes } Quant à la variation de l'inflexion, nous remarquerons que fi dans les équations (1) & (2) des f. 53 à ça, 344 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaLe l'on fuppole _. — 1, à caufe de la petiteffe des quantités, & que l'on combine ces deux équations ; puifque d’ailleurs, demi-diam. € + dift. limbes — demi-diam. C + diftance centres, on aura (3) dinflexion) — d(dift. limbes) + 4(demi-diamètre de la Lune) — d{diftance des centres) — 4(demi-diamètre du Soleil ). OBSERVATION de ro 26" 10". 106.) Suivant M. Short, à 10" 26! 10”, la diftance des limbes étoit de 2’ 58,7. Si l'on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 1” $ $",1 ; le demi- diamètre de la Lune de 14 56",2: fi donc l'on fuppofe le demi-diamètre du Soleil de 15! 56", on aura 1.1 : = Pal # = = 10037; inflexion — 3,1, d(inflexion) = 1,0000 d{dift. limbes) + 1,0000 4 (demi-diam. € 4 — 1,0000 d(dift. centres) — 1,0000 4 (demi-diam. du Soleil). OBSERVATION de 1028! 28", (107.) Suivant M. Short, à ro 28/ 28", Ia diftance des limbes étoit de 2° 31",3. Si l'on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diflance des centres étoit alors de 1’ 28”,9 ; le demi- diamètre de la Lune de 14 56",3 : fi donc l'on fuppole le demi-diamètre du Soleil de 15’ 56", on aura ñ Pa — 1,0026 ; inflexion —= 2",3 3 d{inflexion) = 1,0000 d(dift.limbes) + 1,00004( demi-diam.C ) — 1,0000 d(dift.centres) — 1,0000 d( demi-diam. du Soleil ). + OBSERVATION de 10h 3043". (108.) À 10h30" 43", la diftance des limbes étoit, fuivant M. Short, de 2'26',2. Si DIENSMISTICORNE NUC2E 0 15 345 Si l'on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 1’ 24,9, le demi- diamètre de la Lune de 14’ 56,4. Si donc Ion fuppofe le demi-diamètre du Soleil de 15 56", on aura Lé . . LA ti 0S"; inflexion = 1,2, m d (inflexion) — 1,0000 d(difl.limbes) + r,0000 d(demi-diam. €} — 1,0000 d{dift, centres) — 1,0000 4(demi-diam. du Soleil). S,BNIOTIIL6 NA SLE.,CHOYNHDUE. Application des principes précédens , à l'obfervation de Pelle. (r09.) Avant de tirer aucune conféquence des réfultats précédens, je. ne puis m'empêcher d'appliquer les mêmes calculs, à l'obfervation de l'Éclipfe annulaire faite à Pello en Lapponie , le 1.” Avril 1764, par M. Hellant. Cette difcuffion fervira de réponfe à quelques objections que l’on feroit peut-être tenté de faire contre les conféquences que je tirerai, & elle néceflitera ces conféquences d'une manière invincible. Voici le détail de cette obfervation , d’après M. Hellant. (1 10.) « Les Éphémérides de M." de la Caille & Zanotti m'avoient laiflé dans l'incertitude fi l'Éclipfe du 1.7 Avril 1764, feroit annulaire à Torneä. Pour ne pas manquer un phénomène fi rare , je me fuis rendu à Pello, fitué à dix lieues au Nord de Torneëä. Cet endroit eft célèbre par les obfervations que Îes Aftronomes François y ont faites , lorfqu'ils mefurèrent, en 1738 ,un Degré du Méridien; fa pofition eft bien connue. Je m'établis dans la ferme de Kortiniémi, dont la latitude eft de 664 48’ 0". J'ai déterminé la marche de la Pendule & le temps vrai, aufli exactement qu'il m'a été poflible, par le moyen d’une méridienne que jai vérihée plufieurs fois. J'ai employé particulièrement à cette vérification, les culminations de Étoile polaire & d’une des Étoiles de Caffiopée, ”: Mém. 1775. X x »” » 22 » » a 346 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE L'Éclipfe étoit commencée à 11*28’ du matin, mais depuis peu de temps ; limmerfion totale de la Lune fur le difque du Soleil , ou en d’autres termes , Ja formation de l'anneau eft arrivée à o"45/ 18" temps vrai ; la rupture a eu lieu à oh $ 1” 8". J'ai oblervé ces deux momens avec une lunette de vingt pieds. Le ciel s'étant couvert, je n'ai pu voir la fin de l'Écliple. Lors de limmerfion de la Lune fur le difque folaire, ou plutôt quelques fecondes avant cet inftant, je vis paroître comme de petites pointes de feu, ou fi l'on veut, comme des étincelles qui fembloient parfemer la circonférence de {a Lune, vers les points où devoit fe faire le contact; en un clin d'œil, ces étincelles fe réunirent, & anneau fut complè- tement formé. J’aperçus de femblables étincelles lors de la rupture de l'anneau. Vers Yinftant de la formation de l'anneau , la partie la plus mince parut croitre dans un plus grand rapport que ne fembloit le comporter la durée du temps; il en fut de même, mais dans un ordre renverfé, lors de la rupture de l'anneau. Tant que la Lune fut entièrement projetée fur le difque du Soleil, le difque de ce dernier aflre parut plus grand qu'avant & après l'obfervation ». | OBSERVATION de 0“4s' 18". (trr.) Suivant M. Hellant, l'anneau lumineux s'eft formé à oh 45! 18". On doit regarder l’'inftant de la formation de l'anneau, comme f'inftant où la diftance des cornes eft nulle ; on peut donc appliquer à l'inftant de la formation de l'anneau, les formules qui conviennent aux diftances des cornes, en fuppofant cette diftance nulle. De plus, la latitude de Pello eft de 66148’ o" boréale, & lheure de la conjonétion eft arrivée lé 1.” Avril 1764, lorfque l'on comptoit à Pello 11% 58" 3". Si donc l'on applique le calcul à cette obfer- vation, on trouvera que la diflance des centres étoit alors DES SCIENCES 347 de 1"7",1; le demi-diamètre de la Lune de 14 53",6; d'où l'on conclura 7 00066; Inflexion — 5”,0, a (nflexion) — + 1,0056 d{dift. centres) + 1,01 52 d (demi-diam. € } — 1,0056 d(lemi-diam. ©) — 0,0000 d(dift. des cornes ). OBSERVATION de 0} si 8". ( 112.) Suivant M. Hellant, l'anneau lumineux s'eft rompu à oh 51° 8". Si l’on applique le calcul à cette obfervation, on trouvera que la diftance des centres étoit alors de 1” 7,2, le demi- diamètre de la Lune de 14/53",6; d'où l'on conclura 8 . #! 7 —= 10057; Inflexion — $ ,0, d/inflexion) 4 1,0057 d (ait, centres ) “+ I,0114 d (demi-diam. c}) — 1,0057 d/demi-diam. ©) — 0,0000 d{ dift. cornes ). Paflons aux conféquences. SECTION TROISIÈME. Remarques préliminaires fur les Equations des paragraphes précédens. (113.) Je ferai ufage, dans les difcuffions fuivantes, de toutes les obfervations des diftances des cornes, calculées dans les paragraphes précédens, à l'exception toutefois de lobfervation de Londres de 4 1h 35/23", qui a conduit à un réfultat imaginaire, & de celle de 11 40° 49" trop favorable au fyflème de 'inflexion, & dans laquelle a dif tance obfervée des cornes me paroît évidemment trop petite, Pour diftinguer chacune des équations, je défignerai obfervation 1 ; l’obfervation faite à Londres à LSELUTRRE LU par À rain 2 ; V'obfervation faite à Londres à 9 12, 27; oblervation 3, d'obfervation faite à Londres à 9. 14 223 Xx ij 348 MÉMOIRES De L'Acanémie RoyaLE obfervation 4, l'obfervation faite à Londres à 9" 16° 17°; obfervation 5 , l'obfervation faite à Londres à 9. 18. x; obfervation 6, l'obfervation faite à Londres à 9. 19. 37: obfervation 7, l’obfervation faite à Londres à 9. 48. 42; Par obfervation 8 , l'obfervation faite à Londres à 10. 19. 15; obfervation 9, l'obfervation faite à Londres à 11. 37. 33: obfervation 10 , l’obfervation faite à Pello 2.045.010; à obfervation 11, lobfervation faite à Pello CATURREE Je défignerai par d(ditt. centre 1), d' (dif. cornes 1) les erreurs des diftances des centres & des cornes relatives à l’obfervation 1; par d{dif. centres 2), d{dift. cornes 2) les erreurs des diflances des centres & des cornes relatives à l'obfervation 2, & ainfi de fuite. Quant à diam. 6), d (diam. € ), je ne les défignerai par aucune marque particulière relative à l'obfervation. La raifon en eft fimple, les demi-diamètres du Soleil font les mêmes pour toutes les obfervations. Quant aux demi-diamètres de {a Lune, quoique pour chaque obfervation ces demi-diamètres ne foient pas rigoureufement égaux, on peut cependant regarder fans erreur fenfible que 4/demi-diam. Ç ) exprime l'erreur du demi-diamètre horizontal de Ia Lune. (114) D'après les réflexions précédentes, je remarque que fi pour donner aux équations dont il s’agit, la forme Ja plus générale dont elles font fufceptibles, l'on fuppole que l'inflexion eft d’une certaine quantité, par exemple, égale à &, & que lon entende par inflexion - d finflexion) les réfultats des calculs précédens, on aura Inflexion + d/inflexion) = «. Et les équations précédentes deviendront, (1) + 50 — 1,006 4 (dift. centres 1) + 1,006 4 (demi-diam. €) + 1,006 d(demi-diam. ©) — 0,000 d (dif. cornes 1)— a = © (2) + 40 — 1,439 d (dif. centres 2) + 1,602 d (demi-diam. €) “+ 1,579 d (demi-diam. ©) — 0,682 d'(dift, cornes 2) —æ= 0. ( 3) + 94 — 1,66r d'{dift.centres 3) + 1,895 4 (demi-diam. €) + 1,880 /(demi-diam, O) — 0,899 d(dift. cornes 3) —a = 0. NES iSiennEiNié rs. 349 (4) + 65 — 1,844 d (difl. centres 4) + 2,178 4 (demi-diam. €) + 2,125 d(demi-diam.©) — 1,107 d (difl.cornes 4) — a ( 5) + 9°3 — 2,170 d'(dift. centres $) + 2,630 d(demi-diam. €) + 2,590 d{demi-diam. ©) — 1,410 d (dif. cornes $) — « ( 6) + 6”,5 — 2,510 d(dift. centres 6) + 3,113 d{demi-diam. €) + 3,002 d/demi-diam.©) — 1,763 d(dift. cornes 6) —a—=o. (7) + 2°3 + 0,946 d (difl.centres 7) — 2,251 d/demi-diam. €) — 1,806 d(demi-diam.©O) + 1,787 d (difl. cornes 7) — à — 0, ( 8) + 40 + 0,396 d(dif. centres 8) + 2,840 d/demi-diam. €) — 1,037 d(demi-diam.©) — 0,924 d (dit. cornes 8)— «= o, Co) + 57 5,818 d{dift.centres 9) + 7,941 d (demi-diam. €) 71544 d'(demi-diam.©) — 5,103 d{dift. cornes 9) — # — 0. 1,006 d{demi-diam. ©) — 0,000 d diff. corn. 10) — à = 0. (11) + 5° —— {r0) + 5"0 + 1,006 d{dift. cent. 10) + tort d (demi-diam. €) + 1,006 d'{dift. cent. 11) + 1,o1t d (demi-diam. €) 1,006 d{demi-diam. ©) — 0,000 d'(diff. corn. 11) — &æ = o. - (115:) Dans les équations du $. précéd. fi l'on donne à & toutes fortes de valeurs, on aura les équations qui ont lieu dans toutes les hypothèfes d’inflexion. Si l'on veut, par exemple, que l'inflexion foit nulle, on fuppofera 4 — o , & l'on aura les relations entre les élémens qui conviennent à cette inflexion. Si l'on veut que f'inflexion foit de 1”, 2”, 3", &c. on fuppofera « — 1", 2", 3", &c, & ainfi de fuite. À (116.) Dans les mêmes équations, le terme 4 /difance des cornes), renferme les erreurs des obfervations : le terme d (demi-diamètre €), exprime l'erreur fur l'évaluation particu- lière du demi-diamètre horizontal dé la Lune, dont on à fait ufage ; le terme 4 /demi-diamètre ©), exprime l'erreur fr Tévaluation du demi-diamètre du Soleil, dont on a fait pareillement ufage. Je remarquerai que le demi-diamètre du Soleil que j'ai employé, & que j'ai défini, demi-diamètre du Soleil dépouillé de Firradiation, n’eft pas de mon choix; ila été amené par les calculs, ainfi que je le ferai voir dans mon travail fur l'Éclipfe du 1. Avril r 764. Aurefte, fans entrer dans aucune difcuflion phyfique {ur l'irradiation, j'entends par 350 Mémoires DE L'ACADÉMIE Royarr le demi-diamètre du Soleil depouillé de l'irradiation, 1e demi- diamètre qui fatisfait aux oblervations, & qui m'a paru plus petit que celui que l'on conclut des Tables. (117) Quant au terme d' (dif. centre:), il eft fenfible qu'il renferme les erreurs relatives aux élémens hypothéiiques de l'Eclipfe. En effet, les diftances des centres employées dans ces équations, font le réfultat d’un calcul, dans lequel on a fait ufage de certains élémens. Ce rélultat auroit été un peu différent, fi l'on eût employé d’autres élemens. Quoique nous n'ayons fait ufage dans ce Mémoire, que d'un fyftème d'élémens qui fatisfait à la totalité des bonnes obfervations de l'Éclipfe du 1. Avril 1764, nous ne devons pas laïfier ignorer que les équations dont nous avons déduit ce fyftème, & que je mettrai fous les yeux du Lecteur, lorfque je publierai mon travail fur l'Éclipfe de 1764, conduifent également à d’au- tres fyflèmes aufli plaufibles. Ces différens {yftèmes réfultent de ce que n'ayant point eu aflez de conditions pour éliminer les mouvemens horaires, cette quantité eft reflée dans l'ex- preflion des élémens de l'Écliple. Ï a donc fallu emprunter cet élément, des Tables aftronomiques. Les mouvemens horaires qui donnent les élémens hypothétiques du $, 9 z , font ceux tirés des Tables de M. Clairaut. Les Tables de M. Mayer donnent un mouvement horaire plus grand de 2”,2; on aura alors un autre fyftème d’élémens un peu différent, mais également propre à repréfenter toutes les obfervations. Voici au furplus deux équations qui ferviront à faire les correc- tions néceffaires dans les équations du $. 114, pour pafler d'un fyftème à un autre, (x) d(demi-diamètre ©) = ©, 745$ d(mouvement horaire). b B (2) Z(dift. des centres) — re —_——— x —— Goo” Avr 206265" 7°UBn - ô MAN d (difance à la conjonction ). d (mouvement horaire) ë 772 3600 La quantité B de cette dernière équation, eft celle du Ancé 1765, Se 1 demon IL Mémoire, dont on a fait ufage pour calculer DE:S ScTENCESs. 357 la diftance des centres. Les quantités b, x, C, À, d,n,r, font celles définies dans mes précédens Mémoires. Quant à d(dif. à la conjonétion), c’eft le nombre de fecondes horaires dont le nouveau fyftème d'élémens a augmenté la diftance de l'inftant dont il s'agit, à l'inftant de la conjonction, dans le lieu pour 1equel on calcule. J'ai fupprimé la démontftration de ces équations, dont Îa première eft tirée de mon Ouvrage fur l'Éclipfe du 1.” Avril 1764, qui n'eft pas encore publié. Quant à a feconde, elle fe déduit de la formule demontrée dans l'article IV de mon VILLE Mémoire. (118.) Si lon applique le calcul aux équations du S. 117, & que lon fuppofe avec M. Mayer, d (mouvement horaire) — 2",2, on aura d (demi-diamètre du Soleil) — 1,639. (119) Si l'on veut apprécier maintenant dans la même hypothèfe de mouvement horaire que ci-deflus, la quantité d (dit. des centres), relativement aux obfervations de Londres & de Pello, il faut connoître la quantité d (dif. à Ia conj.). J'aitrouvé par les équations du $, 1 2 3 de mon VIII Mémoire, que relativement à Londres, le changement d’élémens, relatif au changement de mouvement horaire, n’a pas changé inf tant de la conjonéltion. Quant à Pello, j'ai trouvé par des calculs analogues, que le changement d’élémens, relatif au changement de mouvement horaire, a retardé l'inftant de la conjonction de 4 fecondes pour ce lieu; c'eft-à-dire, que cet inftant eft arrivé lorfque l'on comptoit 1 1} 58’ 7" à Pello, au lieu de 11P 58" 3”. On fera donc dans les calculs pour Londres, d {difiance à 1a conjonétion) — o, & dans les calculs pour Pello, d {diftance à la conjonélion) = — 4". On aura en conféquence, { 1) d (difance centres 1) ( 2) 4 {diftance centres 2 2739. 2,458: ( 3) 4 (diflance centres 3) =\2420. ( 4) d (diflance centres 4) 2,314. { 5) 4 (difance centres 5) 22 50: Pl Angée 1770x Avnée 17970 b + 352 MéÉmorRes DE L'ACADÉMIE ROYALE : ( 6) d (diflance centres 6) = 2”,193. ( 7) d (difance centres 7) = 1,146. ( 8) d (diftance centres 8) — 0,068. ( 9) d (diftance centres 9) = 2,739. (ro) d (diflancecentres 10) = — 1,730 + 1,699 = — 0,031: (11) -d {diftancecentres 1 1) = + 1,939 — 1,800 = + 0,139. Les équations du $. r 14, deviendront dans cette hypothèfe, 4,0 — 1,006 d{dift. centres 1) + 1,006 d/demi-diam. C) + 1,006 d{demi-diam. ©) — 0,000 d{dift. cornes 1) — & = 0. 3,0 — 1,439 d(dift. centres 2) + 1,602 d/demidiam. €) + 1,579 d(demi-diam. ©) — 0,682 d{dift. cornes 2) — &« = 0, 8,3 — 1,661 d{dift. centres 3) + 1,895 d(demi-diam. C) + 1,880 d({demi-diam. ©) — 0,899 d (dit. cornes 3) — « = 0 5”,6 — 1,844 d(dift. centres 4) + 2,178 d (demi-diam. C) + 2,125 d{demi-diam. ©) — 1,107 d(dift. cornes 4) — à = 0. 8,6 — 2,170 d{dift. centres 5) + 2,630 d(demi-diam. €) + 2,590 d{demi-diam. ©) — 1,410 d(dift. cornes $) — 4 = 0. 5,9 — 2,510 d{dift. centres 6) + 3,113 Z{demi-diam. €} + 3,002 d'(demi-diam. ©) — 1,763 d(dift. cornes 6) — a — 0, 0",5 + 0,946 d{dift. centres 7) — 2,251 d(demi-diam. C) — 1,806 d{demidiam. ©) + 1,787 d(difl. cornes 7) — & = o. 2”,5 + 0,396 «(dift. centres 8) + 2,840 d/demi-diam. €) — 1,037 d(demi-diam. ©) — 0,924 d(dift, cornes 8) — &« = 0. 2,1 — 5,818 d(dift. centres 9) + 7,941 d/demi-diam. €) + 7,544 d(demi-diam. ©) — 5,103 d(dift. cornes 9) — a = 0. 3",4 + 1,006 d{dift. cent, 10) + 1,011 d (demi-diam. €) — 1,006 d {demi-diam. ©) — 0,000 d{dift. corn. 10) — & = 0: 3,4 + 1,006 d{dift. cent. 11) + 1,o1r d{demi-diam. C) — 1,006 d/demi-diam. ©) — 0,000 d{dift. corn. 11) — & = o. On n'oubliera point que ces dernières équations ont été calculées dans lhypothèle des mouvemens horaires de M. Mayer, qui ont permis d'augmenter de 1”,639 le demi- diamètre du Soleil. Quant aux équations du $. 114, elles font calculées dans l'hypothèfe des mouvemens horaires de M. Clairaut, c'efl-à-dire, conformément aux élémens hypo- thétiques du $. 97, | SECTION DES SCIÉÈNCES. 353 SECTION QUATRIÈME. Application des calculs précédens à la folurion de plufieurs queflions relatives à l'inflexion des rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune. (120.) H faut d'abord avoir une idée nette de ce que j'entends par lénflexion des rayons folaires. J'entends par ce mot, l'explication d’un phénomène démontré par le calcul; favoir, que fi l'on part des élémens d’une Écliple, donnés par les Tables, il eft impoffible de concilier les obfervations, à moins que lon n'admette que des points du difque du Soleil font vifibles, lorfque le calcul indique qu'ils font encore cachés fous le difque de la Lune tiré des Tables. J'ai attribué ce phénomène à f'inflexion que les rayons du Soleil fubiffent dans l'atmofphère de la Lune; cette explication eft analogue à ce que l'on obferve dans notre atmofphère. Mais quelque plaufible qu'elle foit, je n’ai point diffimulé que l'on donne- roit également raïfon des phénomènes, fi l’on admettoit une diminution réelle dans le diamètre horizontal de la Lune. Je vais donc m'’attacher à démontrer que les équations pré- cédentes conduifent néceffairement à l'une de ces deux con- clufions; je ferai voir enfuite les raifons qui peuvent faire pencher pour Finflexion des rayons folaires. Je fuppoferai dans ces recherches, que les diflances des cornes ont été bien mefurées; ou que du moins, s'il y a quelqu'erreur dans cet élément, ce font des erreurs telles que fi ces diflances avoient été exactement mefurées, elles auroient toutes donné la même inflexion. Au refte, comme il y a trois équations (1), (ro) & (11), dans lefquelles les erreurs des diftances des cornes n’influent pas fenfiblement fur les réfultats; je difcuterai ces équations de préférence. (121.) Je dois d'abord répondre à une objection que l'on pourroit faire. On a vu qu’en augmentant le mouvement horaire de 2”,2, on avoit diminué d'environ 1 feconde les Mém. 1775. Yy 354 MÉMoires DE L'ACADÉMIE RoyaLe termes conftans des équations; on pourroit donc faire difpa- roitre ces premiers termes, & par conféquent l'inflexion, en augmentant les mouvemens horaires. Géométriquement arlant, la conclufion eft exaéte; mais aftronomiquement parlant, elle ne paroît pas admifible. Pour faire difparottre , par exemple, les termes conftans des équations (1), (10) & (1 1), ü faudroit augmenter le mouvement horaire, d'environ 7 {econdes; c'eft-à-dire, le fuppoler de 7 fecondes plus grand que celui donné par les Tables de M. Mayer, qui donnent elles-mêmes un mouvement horaire plus grand de 2 fecondes. que celles dè M. Clairaut. D'ailleurs, il faudroit augmenter de 6”,639 le demi-diamètre du Soleil; & il auroit été de 16’ 2,5, ce qui eft contraire à toutes les melures de ce demi-diamètre. Je crois donc que lon ne peut rien faire de plus, que d'adopter l'augmentation du mouvement horaire donné par les Tables de M. Mayer, & de s’en tenir aux équations du $. 1 19, dans lefquelies on fuppolera les erreurs des diftances des centres nulles. Jamais on ne me perfuadera que de bonnes Tables foient en erreur, l’une de 9 fécondes, & l'autre de 7 fecondes, fur des mouvemens horaires. On peut voir au furplus, ce que j'ai dit à ce fujet, dans les £, Année 17714 87 © fuivans de mon IX Mémoire. (122.) D’après ces réflexions, je reprends es équations (1), (1x0) & (11) du $. 719; (on n'oubliera point qu'elles font moins favorables au fyftème de l'inflexion que les équations analogues du $. 1174). Je fais nul dans ces équations, d ( difance des centres ), & jai ( 1) + 40 + 1,006 d(demi-diam. €) + 1,006 d(demi-diam. ©) — 4 = 0. (ro) + 3", 1,011 d{demi-diam, €) — 1,006 4 (demi-diam. ©) — « — (11) + 3,4 + 1,011 d(demidiam. €) — 1,006 d{demi-diam. ©) — « = 0. Pour effayer fi l'on ne pourroit point expliquer par quel- que fuppolition fur le demi-diamètre du Soleil, les phéno- mènes que j'ai attribués à l'inflexion , je fuppofe « — 0, & #(demi-diamètre Ç) = 0: Je tire alors de l'équation (1) D'E S) 9 :C 14É N € E s: LE d (demi-diamètre ©) — — 4"; & des équations (10) & (11), d{demi-diamètre ©) = + 3",4 Ces conclufions contradiéloires font voir qu'il n'eft pas poflible d'expliquer les phénomènes, par des fuppofitions fur le demi-diamètre du Soleil. (123-) Pour eflayer maintenant fi l'on ne pourroit point expliquer par quelque fuppoñition fur le demi-diamètre de la Lune, les phénomènes que j'ai attribués à l’inflexion ; je fuppofe «à — 0, & d{demi-diamètre ©) — 0; je tire alors de l'équation (1), d{demi-diamètre €) — — 4"; & des équations (10) & (11), d (demidigmètre C) = — 3,4. Ces conclufions cohérentes entr’elles font voir qu'il eft poffible d'expliquer les phénomènes, en diminuant le demi-diamètre de 1a Lune. Si Fon fuppoloit dans les mêmes équations 4 (demi-diam. C} oO, & d{demi-diam. ©) — 0 , on auroit par l'équation {1}, a — 4", & par les équations (10) & (11), & — 3! 4 conclufions aufli cohérentes entr'elles, & qui démontrent qu'on peut également expliquer les phénomènes, par l'in- flexion. Voilà donc la queftion réduite à admettre une inflexion dans les rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune, ou une diminution dans les demi-diamètres de la Lune. Examinons les raifons qui peuvent militer en faveur de l’une ou de l’autre de ces deux hypothèfes. (124) Une première raifon fort fimple milite en faveur de l'inflexion. Dans l'Éclipfe du 1° Avril 1764, la dimi- nution du demi-diamètre de la Lune qu’il faudroit admettre, feroit d'environ 5 fecondes dans lhypothèfe des mouvemens horaires de M. Clairaut, & d'environ 7 dans lhypothèfe des mouvemens horaires de M. Mayer. Le demi-diamètre a été mefuré deux fois par M. Short, lorfque la Lune étoit prefque entièrement projetée fur le difque du Soleil; il a été trouvé de 14’ 54",8, à des inftans, ou d’après les Tables, il auroit dû être de 14 56,1; la diminution réelle du demi-diamètre de la Lune ne feroit donc que de 1,3, tandis que pour fatisfaire aux phénomènes, elle devroit être Xy i 356 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE au moins de 3”,7. Cette obfervation paroît donc favorable à l'hypothèfe de l'inflexion des rayons folaires. La feconde raifon qui milite en faveur de Finflexion , eft tirée de la forme des équations (1), (2), (3), (4), (5), (6), (7), (8), (9), (no) & (11) des F 118 119. Dans ces équations , les coëfhiciens de d /demi- diamètre € ) varient d'une manière très-fenfible; ils font pofitifs & vont en croiffant depuis l'équation (1) jufqu'à l'équation (6). Dans l'intervalle de l'équation (6) à l'équation (7), ils ont pañlé du pofiif au négatif. par l'infini. Dans l'intervalle de l'équation (7) à l'équation (8) ils ont repafié du négatif au pofitif, pareïllement par l'infini. Dans l'équation (9), le coëfficient eff très-orand & pofitif; l'équation eft voiline de fa circonftance où le coëffcient avoit pafié du négatif au pofitif. Dans les équations (10) & (11), les coëfficiefs font pofitifs & très-voifins de l'unité. Si l'on tire de ces équations, les expreflions de d{demi-diamètre €), en fuppofant « — 0, d'(aift. centres/W==10 d (demi-diam. ©) — o, on aura des réfultats affez différens les uns des autres: on aura même un réfultat pofitif. Ceite raifon feroit extrêmement forte, fi les termes des équations qui expriment f'inflexion, étoient plus cohérens entr’eux. Malheureufement il règne entre ces termes une difcordance à peu-près femblable : ainfi il faut, jufqu'à un certain point, écarter cette première raïon, S'ElCAT:H ON LCMINL OM TAIGNENMUNE Obférvarions importantes pour fe décider entre les deux hyporhèfes de l'inflexion des raifons folaires | ou de la diminution du demi-diamètre de la Lune. (125.) Si les réflexions que nous venons de préfenter, 6. 124, ne font pas décifives dans l'efpèce de l'Écliple du 1 Avril 1764, pour fe décider entre les deux hypothèles de l’inflexion des rayons folaires , ou de la diminution réelle du demi- diamètre de la Lune, elles nous conduifent au DUENSMBLCUIE Nic Es 357 moins à indiquer des obfervations très-importantes fur ce fujet. Nous avons dit /$. 124) que fi l'on fuit une Eclip{e par tous les degrés où elle pañle, avant la plus grande phale; dans Îes équations analogues à celles des $, 114 © 119, les coëfficiens de d/lemi-diamètre €) font d'abord pofitifs, vont en croillant, paflent du pofitif au négatif par l'infini, font quelque: temps négatifs, repañfent du négatif au pofitif par l'infini; & ainfi de fuite, mais dans un ordre renverlé après fa plus grande phafe. On doit featir qu’il eft de la plus . grande importance de mefurer les diftances des cornes, dans l'intervalle où les coëfficiens de d/demi- diamètre € ) font négatifs, & de les comparer aux diftances des cornes mefurées dans l'intervalle où les coëfficiens font pofitifs. En eflet, on aura, dans les deux cas, des équations de la forme fuivante: (1) Ar + y 1 d(demi-diamètre de la Lune) — x = 0, (2) A2 + y2 d(demi-diamètre de la Lune) — & — o, 1 étant d'ailleurs pofitif par la fuppofition, & y2 négatif, Maintenant, fi A1 & A2 font pofiifs; c’eft-à-dire, fr l'équation du $. 46 donne un réfultat pofitif dans les deux cas ; il faudra fe décider pour linflexion des rayons folaires. En effet, fi dans les équations (1) & (2) l'on fuppofoit &æ — 0, on auroit, par l'équation (1), une valeur négative de d/demi-diamètre € ), & par l'équation (2), une valeur poñitive, ce qui feroit contradictoire. On auroit au contraire ar les mêmes équations, deux valeurs de « pofitives , {i Fon fuppofoit d /demi-diamètre €) —= 0. On tireroit des conclufions oppolées, fi 4 1 & A2 avoient un figne difié- rent dans les deux cas, & il faudroit fe décider pour une diminution réelle du demi-diamètre de la Lune, ( 126.) Pour déterminer maintenant les cas où dans les équations dont il s’agit , la quantité d /demi-diamètre Ç) a un coëfhicient négatif, je reprends l'équation (1) du $. 97, 1 ; À ly er I CAR ENT, EL à, [AT Vs" —5")] da + (s ar) ) er T4 LR ET OR UE AS rt PR SN à M SE AIRE PRUSN ER (1) d(inflex.) = 358 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Jeremarque que dans cette équation, le coëfficient de 4/7 pafle du pofitif au négatif, lorfque la quantité À AZ —r)1 — À $ El A . Sn CE ce UE ) pañle elle-même du pofitif au négatif; on a donc pour condition du problème, GARE — )]+s(s RAA d'où l’on tire (G) (5 — y) (NX — SF — Nÿf = o. Cette équation , combinée avec l'équation (4) du $, 43; dans laquelle, pour fimplifier le calcul , je fuppolem — #», c'eft-à-dire, avec l'équation, , (4) É—2F(N + 8) HN — ST +aNy —o, donne après avoir éliminé y, (5) Ha fs —F)— 3#—2F5$+l— oo, (6) 3Ë— 2 fé —F)— st + 2FS—F—= 0; d'où l’on tire GG) = + PF, (8) = À — 35, (9) = s — F, “ RARE EE À = D A Pr # (10) (127.) Si l'on vouloit avoir une folution plus rigoureufe , on mettroit l'équation (1) du $. 9 >, fous la forme fuivante, n ñn 1 Fier LI ré Aly = MST — e 2 2 ca Aie as) Vas 9) n° n Le 2) [ AT É Vas —s")àn +Fdi— FA = dÿ n° {r) d(infl.) = * Ÿ n° “ as° Li et ES POSTS nr PES #1 Mons 2 m 1m 7 # SE + ss) FA" On aura alors pour la condition qui fait pañler le coëffi- cient de 7 dupo fitifau négatif, DES SCIENCES. 359 (2) + SFA" 2 ON LL s SE NVÉE EX 1 eu Mes SD n nm Cette équation, combinée avec l'équation (4) du S. >, donne, après avoir éliminé y, 2 4 P)— 3#— a = mm (3) a+ 2 (5— a? (4) 3 4 — 2R(#——P) _— st + 2 __ PF — d'où l'on tire (ehATrE (128.) Lors des Éclipfes de Soleil, les valeurs de À que Jon tire de féquation (s) du paragraphe précédent, font toujours réelles; les valeurs que l’on tire de l'équation (6), font toujours imaginaires. Quant aux valeurs de x, que lon tire des équations (7) & (8), les unes font effentiellement réelles lorfque les autres font imaginaires. On voit par-là, que depuis le commencement de l'Éclipfe jufqu'à l'inftant à à m° si 2 AE I OU V(s D Te la quantité d (demi-diamètre C) a un coëflicient pofitif dans les équations dont il s’agit; cette quantité a au contraire un coëffcient négatif depuis l'inftant où À — Y{5° + — 1°), jufqu'à l'inftant où À parvient à une des valeurs données par une des équations (7) ou (8). La quantité 4 /demi-diam. Ç), recommence alors à avoir un coëfficient pofitif, jufqu'à inftant de la plus grande phale; & ainfi de fuite, mais dans un ordre renverfé depuis la plus 86e MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE grande phale jufqu'à la fin de l'Éclipfe. Je fais abftraction des circonftances aflronomiques qui empêchent que À ne pafle par tous ces degrés. On voit par-là que dans la plupart des Écitbfee, & pour les lieux où la plus courte diftance des centres eft petite, il y a un grand intervalle de temps pendant lequel la quantité d (demi- diamètre €) a un coëfhcient négatif. Je ne répéteraï point combien ïl feroit intéreflant d’obferver la marche des cornes dans ces circonflances , & de la comparer avec celle qui a lieu vers le commencement & vers la fin de l'Écliple, temps auquel 4 /demi-diamètre € ) a un coëfficient pofitif. Les Aflronomes fentiront fans doute l'avantage de la méthode que je leur préfente ; méthode qui peut feule décider entre l’inflexion des rayons folaires & 1a diminution réelle du demi- diamètre de la Lune. Dans l'ÉclipR, par exemple, du 1.7 Avril 1764 obfervée à Londres, les diftances des cornes auroient été intéreffantes à MIRE pendant tout Île temps où les diflances des centres ont été compriles entre 21 748" & s’ 41". Pendant cet LE M. Short n’a fait qu’une feule obfervation, celie de oh 48" 42"; & certainement il les auroit multipliées, s'il en avoit En l'importance. (r29.) Quoique nous n’ayons qu'une feule obfervation faite dans les circonflances que nous venons de remarquer , & que par conféquent les réfultats que nous allons mettre fous les yeux du Lecteur, n'ayent pas toute la certitude qu'ils pourroient avoir; nous avons cru cependant que lon verroit avec plaifir ce qui rélulte de la comparaifon de cette obfervation unique, avec le commencement de VÉ -cliple à Londres, la formation & la rupture de l'anneau à Pello. Comme les mouvemens heraires tirés des Tables de M. Mayer, nous paroiffent préférables à ceux donnés par les Tables de M. Clairaut, nous emploierons à cette compa= raifon, les équations du $. 719. Si dans les équations (1), (7), (10) & (11) duf.rr9, Ton DES" S crEN CE s 36r lon fuppofe d {dit centres) — 0 ; d (diamètre C) — 0; d (dif. cornes) — 0; elles deviendront (1) + 40 + 1,006 d(demi-diam. €) — a — °, (2) + 0",$ — 2,251 d{demidiam €) — & — 0, (3) + 3°4 + 1,011 d/demi-diam. € — «= oo, (4) + 34 + 1,011 d/demi-diam. €) — 2 = 0. Maintenant, fi lon ajoute les équations (1), (3), (4), pour en tirer un réfultat moyen, on aura (5) + 36 + 1,000 d (demi-diam. €) — 0,990 #4 — o. Si l'on fubftitue enfuite dans l'équation (2), la valeur de d {demi-diam. C) tirée de l'équation précédente, l’on aura (6)-& = 2°7; Et cette valeur de « fubflituée dans l'équation (5), donnera (7) 4 (demi-diam. Ç) — — 0",9. On voit par-là que l’on fatisfera aux obfervations , en fuppofant une inflexion de 2,7; & en diminuant en même temps Île demi-diamètre de la Lune, d'environ 0",900. Cette diminution du demi-diamètre de {a Lune, eft à 0",3 près, égale à celle que M. Short a déterminée immédia- tement par obfervation; & en cela les réfultats préfentent une fingularité remarquable. (130.) Si lon veut poufler plus loin ces recherches, & que dans les équations du f, 119, lon fubftitue à d ( demidiamètre € , fa valeur tirée de l'équation (7) du paragr. précéd. en fuppofant d’ailleurs d/{dif. centres) — 0; d (demi-diam. ©} ==) À d'(di. cornes/ = O; On aura l'équation ( 1), #« — 4304 l'équation ( 2) 6e} 6; l'équation ( 3) LANG", l'équation ( ER AEETE AA Par FPE (CASA CENTER l'équation ( 6), & — 2,9, l'équation ( 7), & — 2,7, l'équation ( 8}, 12100 l'équation (10), a — 3,5, l'équation (11), & = 3,5 ; Mém. 1775. Zz 362 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE d’où l'on conclura par un réfultat moyen CHENE Je n'ai point fait ufage de l'équation (9), qui donneroit une inflexion négative; au refle, cette dernière équation ne doit point faire abandonner les rélultats ci-deflus, puifqu'en fuppofant la moindre petite erreur fur les diftances obfervées des cornes, on retomberoit dans ces réfultats, Je pafle à l'examen des queflions relatives aux diflances des limbes. SECTION SIXIÈME. A {pplication des principes précédens à la folution des queflions relatives aux diflances des limbes. (131.) Après avoir appliqué les principes de ce Mémoire aux obfervations des diftances des cornes, & en avoir conclu l'inflexion particulière des rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune, il convient d’appliquer les mêmes principes aux obfervations des diftances des limbes, & de réfoudre Îes queftions analogues relatives à ces diftances. Pour fuivre l'analogie des Sections précédentes, je défignerai par obfer- vation 1, l'obfervation faiteà 1026’ 10"; paroblervation 2, lobfervation de 10h 28/ 28"; par obfervation 3, l'obfer- vation de 10h 30’ 43". Je défignerai par d/fdif. centres 1, d (äift. limbes 1), l'erreur fur {a diftance des centres & fur la diftance des limbes correfpondantes à lobfervation 1; par d (dif. centres 2), d (dift. limbes 2), l'erreur fur la diftance des centres & fur la diftance des limbes correfpondantes à l'ob- fervation 2 ; par d (dif. centres 3), d (dif. limbes 3), l'erreur fur la diflance des centres & fur la diftance des limbes corref- pondantes à l'obfervation 3. Je défignerai par «, la quantité de Finflexion correfpondante à chacune des obfervations; & comme cette quantité peut n'être pas la même pour toutes les obfervations, je défignerai par « 1, la quantité de l'inflexion correfpondante à J’obfervation 1; par &2, l'inflexion corref- pondante à l'obfervation 2 ; par «3, l'inflexion correfpon- / DENIS RS SCIE NU CAEUS: 363 dante à l’obfervation 3. De plus, puifque pour chacune des obfervations, on a une équation de la forme fuivante, Inflexion + d/{inflexion) = #, les réfultats des $. 106, 107, 108 deviendront (1) + 3° + 1,000 d'{dift. limbes 1) + 1,000 dydemi-diam. €) — 1,000 d{dift. centres 1) — 1,000 d /demi-diam. ©) — # 1 — 0. (2) + 2°,3 + 1,000 d'(dift. limbes 2) + r,oa0 4 /demi-diam. €) — 1,000 4 (dif. centres 2) — 1,060 4 {demi-diam. ©) — « 2 — 0. (3) + 1,2 + 1,000 d{dift. limbes 3) + 1,000 d/demi-diam. €) — 1,000 d{dift. centres 3) — 1,000 d{demi-diam. ©) — #3 —0. Telles font les équations qui ont lieu dans lhypothèfe des mouvemens horaires de M. Clairaut. (132.) Si lon étoit parti des mouvemens horaires de M. Mayer, comme alors on auroit 4 /demi-diam. ©) — 1 639, d { diftance centres le — CU d (diftance centres = ==FOr D), d (diflance centres 3) = 0",1, les équations du $. 137. deviendroient, (1) + 14 + 1,000 d (diff. limbes 1) + 1,000 d/demi-diam. €) — 1,000 d(dift. centres 1) — 1,000 d/demi-diam. ©) —« 1 — 0, (2) + 0,6 + 1,000 4 (dif. limbes 2) + 1,000 d/demi-diam. €) — 1,000 d'{dift. centres 2) — 1,000 d{demi-diam. ©) — 42 — 0. (3) — 0,6 + 1,000 d{dift. limbes 3) + 1,000 d(demi-diam. €) — 1,000 d (dif. centres 3) — 1,000 d (demi-diam. ©O)—e3=0; 133.) Les équations précédentes démontrent que dans J'hypothèfe des mouvemens horaires de M. Clairaut, & abftrac- tion faite des petites erreurs fur les diftances obfervées des limbes, les rayons folaires qui ont paffé à la diflance d'environ 2" 40" du limbe de la Lune, éprouvoient encore une petite inflexion. Cette inflexion feroit nulle dans lhypothèfe des mouvemens horaires de M. Mayer. (134) Je remarquerai enfin que les équations du $. 7 32, conduifent à admettre une véritable inflexion dans les rayons Zz ij 364 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE RoYALE folaires qui rafent le limbe de la Lune, préférablement à une diminution réelle dans le demi-diamètre de cette Planète. En effet, il n’eft pas propofable de fuppofer une inflexion néga- tive, cette hypothèle feroit abfolument contraire aux faits établis ci-deflus ; les diflances des centres me paroïffent hors de toute atteinte, puifqu'ils font le réfultat d’élémens vérifiés par une multitude d’obfervations; le demi-diamètre du Soleil ne peut pas être diminué, puilque nous l'avons déjà fuppofé plus petit que celui tiré des Fables, & moindre que celui mefuré par M. Short ; d’ailleurs ce demi-diamètre a été donné par un réfultat de calculs, dans lequel font entrées toutes les obfervations faites en Europe; de plus, les véritables diftances des limbes ne peuvent pas être fuppofées plus grandes que les diftances obfervées, puifque l'irradiation a dû naturellement augmenter ces diftances. If me paroït donc que dans les équations (r), (2), (3), du $. 132, il faut fuppofer d (difance centres 1) = HOPUCE que fi d’ailleurs , On fuppofe quelque valeur à à & à d/{demi-diamètre ©), ce ne peut être qu'une valeur pofitive; qu’on ne peut de même fuppofer qu'une valeur négative à d/dift. limbes/. Or dans tous ces cas, on conclura une valeur pofitive de 4 {lemi-diamètre (), & non pas une vaïeur négative. Les équations du $. 7 32, conduilent donc à admettre une véritable inflexion dans les rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune, puifqu’elles tendent à faire rejeter la diminution du demi-diamètre de cet Aftre. Réfulat des Recherches précédentes. (135-) H réfulte des Recherches précédentes, que les demi-diamètres du Soleil & de la Lune tirés des Tables, ne peuvent pas fatisfaire aux obfervations de l'Éclipfe du 1. Avril 1764; qu'il faut diminuer d'abord le demi- diamètre du Soleil, donné par les Tables du Soleil *; que * Je pars des Tables inférées dans la nouvelle édition de 1’ Affronom'e de M. de la Lande, & qui donnent au Soleil un demi-diamètre de 16 0,5; le 1° Avril 1764. DiESHISIC)L'E NSC Es, 365 cctte diminution dépend de f’hypothèfe que l'on voudra adopter fur les mouvemens horaires; qu'en admettant les mouvemens horaires de M. Clairaut, cette diminution eft de 4”,5 ; qu'elle n'eft que de 3”,3, en partant des mouve- mens horaires de M. Mayer; qu'il faut pareillement admettre une inflexion dans les rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune, ou une diminution réelle dans 1e demi-diamètre horizontal de cette Planète. Que cette inflexion ou dimi- nution eft de $ fecondes en partant des mouvemens horaires de M. Clairaut, & de 3”,6 feulement en partant des mou- vemens horaires de M. Mayer; qu'il eft très-probable que c'eft une véritable inflexion, & non une diminution dans le demi-diamètre de la Lune; qu'enfi il y a une méthode füre pour fe décider entre ces deux hypothèfes. Remarque fur une Méthode particulière pour déterminer l'inflexion des rayons qui rafent le bord de la Lune. (136-) Les méthodes que nous avons données précé- demment pour déterminer l'inflexion des rayons de lumière qui rafent le bord de la Lune , fuppolent la connoiflance d'un grand nombre d’élémens, dont l'incertitude peut influer fur la quantité de cette inflexion. On a pu remarquer, que par la comparaïfon d’un grand nombre d’obfervations que j'ai difcutées , il ne peut refter d'incertitude que fur le diamètre de la Lune, qu'il faut néceffairement diminuer f Ton veut fe refufer à reconnoitre une inflexion dans les rayons folaires qui paffent près de la Lune. J'ai fait voir com- ment on peut lever cette incertitude, au moyen des obfer- vations des diftances des cornes ; & que celles que M. Short a mefurées, lors de l'Écliple du 1. Avril 1764, font très-favorables au fyftème de l'inflexion. Voici pour déterminer cette inflexion , un nouveau moyen très- fimple & qui ne dépend de la connoiffance d'aucun élément. Lorfque de deux Étoiles voifines, l’une doit être éclipfée par la Lune, on les aflujettira entre deux fils d’un micromètre filaire, ou on les fuperpolera au moyen du micromètre 366 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE objeétif, en ayant foin de placer la lunette fur une machine parallaétique; on obfervera, fi à linflant, ou près de l'inftant de loccultation de l'Etoile , fa diftance à l’autre Étoile eft altérée, ou fi cette Etoile cefle d’être fuperpofée; cette altération, combinée avec les mouvemens relatifs de la Lune, par rapport aux deux Etoiles, donnera la quantité de l’inflexion des rayons qui rafent le difque lunaire. = Je donnerai dans la fuite de ce Mémoire, les formules qui ferviront à calculer l'inflexion, d’après ce genre d’obfervations. (137.) On pourroit craindre que durant l’obfervation du phénomène, la différence des réfraétions des deux Étoiles, ne fafle varier leur diftance refpeétive ; mais il eft aifé de s'aflurer que cette variation doit être infenfible dans un efpace de temps auffi peu confidérable, (138.) Je ne puis trop infifler, en finiflant cet article ; fur le foin que l’on doit mettre dans le choix des mouvemens horaires , lorfqu’il s’agit de déterminations délicates. Je ne répéterai point ici ce que j'ai dit précédemment fur la préfé- rence que l’on doit donner aux Tables de M. Mayer, relati- vement à cet élément. Les réfultats trouvés par les Éclipfes du 1. Avril 1764 & du 4 Juin 1769, m'ont de plus en plus confirmé dans cette idée, à laquelle il me paroit impoffible de fe refufer. Par l’'Éclipfe du 1. Avril 1764, & en partant des mouvemens horaires de M. Clairaut, j'avois trouvé une inflexion d'environ fecondes. Je n'ai trouvé qu'une inflexion d'environ 2 fecondes par l'Édipfe du 4 Juin 1769 , en partant toujours des mêmes Tables. Mais on ne perdra point de vue que ces Tables donnent un mouvement horaire plus petit de 2 fecondes que celles de M. Mayer pour l'Éclipfe du 1. Avril 1764, & plus grand de 3”,5 pour l'Éclipfe du 4 Juin 1769. On aura, au contraire, par les deux Écliples, une même infexion de 3”,7, fi l'on part des mouvemens horaires de M. Mayer. Cette remarque me paroît confirmer la pré- férence que l’on doit donner aux mouvemens horaires de M. Mayer; elle doit faire fentir de plus , la néceflité d'apporter la plus grande attention, dans le choix de cet élément. DÉS ASUC, LE) NC; E 2$ 367 APR URMRP ETERN L Comjetture fur la caufe qui, dans les occultations des Etoiles par la Lune , fair paroîrre l'Etoile fur le difque de la Lune. (139.) Les Recherches auxquelles je me fuis livré relativement à l'inflexion qu'éprouvent les rayons folaires qui rafent le limbe de la Lune, conduifent naturellement à difcuter quelle peut étre la caufe d'un phénomène. aflez fingulier. On fait que lors de l’'occultation de certaines Etoiles par la Lune, l'Étoile paroît quelquefois fur le difque de la Lune, pendant 3 ou 4 fecondes de temps ; de forte que la difparition n’a lieu que lorfque l'Etoile a parcouru environ 1 ou 2 fecondes de degré fur le difque lunaire. (140.) Plufieurs Aftronomes ont donné des explications de ce phénomène; on peut réduire ces explications à trois” principales. On a attribué à Newton, une explication de ce phéno- mène. Voici le paffage de fon Traité d'Optique, qui a donné lieu à cette opinion; je fais ufage de la traduction françoife ce M. Cofte. « Or que les Étoiles fixes paroïtroient, à caufe de lim- menfité de leur diftance, comme autant de points, fi ce n'eft que leur lumière ef dilatée par réfraction, c’eft ce qu'on peut vifiblement inférer de ce que la Lune venant à pafler vis-à-vis les Étoiles & à les éclipler, leur lumière ne s évanouit pas par degrés, comme celle des Planètes, mais tout d'un coup; & qu'à la fin de l'Éclipfe, elles reparoiflent tout d'un coup, ou certainement en moins d’une feconde; /a réfration de l'atmofphère de la Lune prolongeant un peu le temps, dans lequel la lumière de l'Etoile premierement s'évanouit © reparoît enfuite. » (141) M. de la Hire, à l'occafion de Foccultation d'A débaran, arrivée le 19 Août 1699, attribue le phénomène à une illufion optique qui fait paroitre le diamètre lumineux La 368 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE de la Lune plus grand qu’il n’eft en effet, quoiqu’on l'obferve avec une grande lunette; de forte que, fuivant cet Aftronome, l'on voit l'Étoile à travers d’une efpèce de lumière parafite. 11 ajoute aufli qu'une atmofphère qui envelopperoit la Lune, expliqueroit très-naturellement ce phénomène ; mais il ny a nulle apparence fuivant lui que la Lune ait une atmofphère. (142.) M. de Mairan imagine une autre caufe; il fuppole l'atmolphère de la Lune moins denfe que l'éther dans lequel nage cette Planète, & il penfe que l'on doit attribuer le phénomène à une diffraction , ou à une inflexion négative. Je ne connois pas d'autre explication de ce phénomène, & chacune de ces explications me paroît fujette à des difficultés que je vais expoler avant que de propoler une hypothèfe nouvelle qui eft elle-même fujette à des objections, mais qui mérite au moins d’être rapprochée des faits. (143.) Je crois d’abord qu'il faut rejeter l'explication de M. de Mairan; en eflet, l’exiftence d’une atmofphère autour de la Lune, moins denfe que l’éther dans lequel nage cette Planète, fera difficilement admife par les Aftronomes; d'ail leurs cette difiraction ou inflexion négative me paroît abfo: lument contraire aux faits établis ci-deflus, (144.) L'explication que l'on attribue à Newton, & qui, fuivant M. de la Hire, expliqueroit très-naturellement le phénomène, s'il étoit poffible de fuppofer une atmofphère à la Lune, n’eft nullement propre à expliquer cette apparence. Soit en effet LMP la Lune; Nrp l'atmofphère lunaire ; E une Étoile; JV, n les points où le rayon ENnO émané de J'Étoile, tangent à la Lune au point M, & réfracté aux points N, #, rencontre l'atmofphère lunaire; O l'obfervateur ; LAN, Ln les rayons menés du centre L de Ia Lune aux points N, n; O L la droite menée de l’obfervateur au centre de la Lune; ENnO Ja route du rayon réfraété; One le rolongement de fa route du rayon lumineux , après la double réfraflion aux points N, ». I eft fenfible que l'Étoile ne DAEUSUMSIENILE IN C'E:S 369 ne difparoït dans cette hypothèle, que lorfque Le rayon émané Fig. 7. de cette Etoile, devient après une première réfraétion au point NW, tangent au difque lunaire, & parvient à l'obfervateur en éprouvant une feconde réfraction au point #. L'Étoile fera alors rapportée dans [a diredion One. Mais le point 47 du difque lunaire, auquel le rayon réfracté eft tangent, fera vu dans la même diretion One; l'Étoile au moment de la difparition, paroïîtra donc tangente au difque lunaire, & ne pourra en aucune façon paroïtre projetée fur ce difque. (145.) Les réflexions précédentes, qui certainement n'auroient point échappé à Newton, me font croire que l'on donne à {es paroles, un fens auquel il n'a jamais pente. IH expliquoit par l'atmofphère de la Lune, la raifon pour laquelle dans les occultations, les Étoiles ne difparoiflent pas d'une manière rigoureufement inftantanée, Ii fuppofe que latmofphère lunaire, en décompofant la lumière de Étoile, amplifie fon diamètre, Ce phenomène me paroît abfolument différent de celui qui fait paroître pendant quelques fecondes l'Etoile fur le difque de la Lune. D'ailleurs les mots d’un peu moins d'une feconde qu'on lit dans le texte de Newton, font voir qu'il avoit en vue un phénomène qui dure moins d’une feconde: & par conféquent fon explication ne doit pas s'appliquer à un phénomène qui en dure trois ou quatre. Quoi qu'il en foit, l'atmofphère de la Lune ne peut pas expliquer les apparences dont il s’agit. (146.) Il n'en eft pas de même de l'explication que M. de la Hire a donnée du même phénomène, lorfqu'’il attribue à une illufion optique qui fait paroître fuivant lui, le dia- mètre lumineux de la Lune plus grand qu'il n’eft réellement; de forte que lon voit l'Étoile à travers d’une lumière parafite. Cette explication eît très-plaufible, & je fuis fort tenté de l'adopter: voici cependant les difficultés qu’elle fait naître. I faut d’abord dans cette explication, imaginer que la lumière de l'Étoile n’eft point éteinte par la lumière très-vive de la Lune qu’elle traverfe; il faut enfuite admettre, Mém. 1779: Aaa 370 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE que le difque lumineux de la Lune, vu fur un fond obfcur, eft plus grand que le difque obfcur de cet Aftre, vu fur un fond lumineux. En effet, cet anneau de fumière parafite qui entoure la Lune, & qui dans cette hypothèle feroit d'environ 2 fecondes, doit faire évidemment paroître le diamètre lumineux de la Lune plus grand de 4 fecondes, qu'il ne left véritablement. Lors donc que l'on vient à mefurer le diamètre obfcur de la Lune fur un fond lumineux, comme alors le diamètre eft dépouillé de cette lumière para- fite, il fera plus petit de 4 fecondes que dans la première circonftance. Je dis plus, la diminution doit paroître encore plus confidérable; car fi en général le diamètre lumineux de la Lune eft fujet à une irradiation, à plus forte raifon le difque lumineux du Soleil, fur lequel fe projette le difque obfcur de la Lune, doit-il avoir la même propriété; le dia- mètre obfcur de 1a Lune doit donc en être d’autant diminué. Que deviennent alors les affertions des Aftronomes, fur l'égalité des diamètres lumineux de Ia Lune, vus fur un fond obfcur, & des diamètres obfcurs, vus fur un fond lumineux? Au refte, je ne prétends point décider cette queftion ; j'ai feulement voulu prouver qu'il eft contradic- toire d'expliquer le phénomène dont il s’agit par l'irradiation de la Lune, & d'admettre en même temps légalité des diamètres obfcurs & lumineux de la Lune, Paflons aux con- jectures que je propofe pour expliquer le même phénomène. (147.) On fait que la lumière éprouve une réfraétion en paffant dans l'atmofphère terreftre. Les Etoiles, la Lune, les Planètes, le Soleil font également fujets à cette illufion optique, dont l'effet eft d'élever laftre dans le vertical. Mais eft-il bien démontré que toutes les Étoiles font fujettes pré- cifément à la même réfraction (il s’agit ici d'une légère différence de 2 fecondes)? Qui pourra aflurer que Syrius dont la lumière eft très-blanche, éprouve précifément la même réfraction qu'A/débaran où Antarès, dont la lumière eft plus rouge? Admettons pour un moment que la lumière de la Lune foit plus réfrangible que le rayon émané d’Antarés ow D'ESMISACNLE N° C Es. 371 d'Aldébaran, tout va s'expliquer naturellement. Lors du contact de l'Étoile, le limbe de la Lune fera plus réfraété que f'aftre; ce limbe paroitra plus élevé ; l'Etoile fe projettera donc fur le difque lunaire, quoique réellement l'on ne foit qu'au moment du contact. Telle eft la conjecture que je propole pour expliquer le phénomène dont il s'agit; elle peut être fujette à des objections, mais elle mérite au moins d’être rapprochée des faits. (148.) On peut d'abord remarquer que cette dernière hypothèfe conferve l'égalité entre les diamètres obfcurs & les diamètres lumineux de la Lune. C'eft un avantage qu'elle pourroit préfenter aux yeux des Aftronomes qui tiennent à cette égalité; quant à moi je n'ai garde de regarder cette remarque comme décifive, & je pañle aux véritables diffé- rences qui caractérifent ces deux hypothèles, & qui doivent mettre à portée de prononcer entr'elles. L’irradiation s'applique également à toutes les Etoiles & à toutes es hauteurs de la Lune fur horizon. En effet, puifque le phénomène ne dépend que de la pofition de l'Étoile , relativement à [a lumière parafite de la Lune; toutes les fois que l'Étoile fera engagée dans cette lumière, c’eft-à-dire toutes les fois que l'Étoile fera à une diftance du bord lumineux de la Lune moindre que 2 fecondes, la lumière parafite fera paroître l'Étoile fur le difque de la Lune. Dans mon hypothèfe au contraire, le phénomène pourra avoir lieu lorfque l'Étoile fera à une certaine diftance du bord lumineux de la Lune, tandis que dans une autre pofition, le phénomène n’aura pas lieu. Cela dépend de la hauteur refpective du limbe de la Lune & de l'Etoile, & de la réfraction qui dans un cas projette l'Étoile fur le difque de la Lune, tandis qu'elle l'en éloigne dans un autre cas. D'ailleurs il eft néceffaire que la lumière de l'Étoile éprouve une réfraction différente de celle de a Lune; “tout cela fera rendu fenfible par les calculs fuivans. _ (149.) Soit ZL le centre de la Lune; B Ab a le difque de cette Planète non-déformé par la réfraction; £ une Ftoile en contact avec le limbe de la Lune au point Æ; Aa le A aa i] Fig. 8. 372 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALE . diamètre vertical du difque de la Lune: 26 le diamètre horizontal. Du point Æ, abaïflons fur le diamètre 28 la droite EP; foit 1 le demi-diamètre de la Lune. x J'ablcifle Z P. y l’ordonnce PE. I eft évident que l'équation au difque de la Lune fera dans ce cas, (1) x° + J° — LAN: Suppofons maintenant que le difque de la Lune foitréfracté; & pour ne pas compliquer les calculs, imaginons que tous fes points éprouvent une égale réfraction. L'effet de cette réfraction confiftera uniquement à déplacer le difque apparent de la Lune, & à fubflituer à l'ancien difque À 46 un nouveau difque A a/, dont le centre aura pafié de L en L/, de forte que L L' fera égal à la réfration. Si donc l'on conferve les dénominations précédentes de x & de /, & que lon nomme de plus, y l'ordonnée au nouveau difque, B la réfraction de la Lune; on aura pour l'équation au nouveau difque de la Lune, (2) x + y — 20ÿ + E— F — o. Confidérons maintenant l'Étoile £, en contact avec le limbe de la Lune; il eft évident que fi cette Etoile éprouve une réfraction égale à celle de la Lune, elle pañlera de Æ en Æ’ ; le nouveau difque 4’ FE 4! fera le lieu géométrique de Ja difparition de l'Etoile, & l'Étoile continuera de difpa- roître au point de contact. Si au contraire l'Étoile éprouve une réfraction différente que la Lune, cette Étoile ne paffera plus de Æ en Æ”, mais elle fera vue en un point £" inter- médiaire ; de forte que le lieu géométrique de la difparition fera le cercle 4" E"a", projeté dans fa partie fupérieure A" E”, fur le difque de la Lune, & extérieur à ce difque dans Ja partie inférieure. Si donc l’on conferve les dénomi- D'EMAS TOUTE, Nu CES 373 nations précédentes de x & de /, que l'on nomme de plus Fig. 8. 3" l'ordonnée au cercle de difparition de l'Étoile , 8" Ja réfraction particulière de l'Étoile ; on aura pour équation au cercle de difparition, G) + y — 20y + 8 — F— o. (150.) Si par le point Z/, centre du difque réfracté de la Lune, & par un point £” quelconque de 1a circonférence du cercle de difparition de l'Étoile, on mène le rayon L’'EÆ" qui fe prolonge jufqu'au point e du difque réfratté, & que l'on cherche f'expreffion générale de [a diflance eZ” du limbe réfraété de la Lune, au point Æ£" de difparition de l'Étoile, il eft évident que fi l'on nomme z fangle À’ L'e que forme le rayon L/ £"e du limbe réfraété, avec le diamètre vertical ‘A'a! de ce limbe, 7 le fimus total, & que l'on conferve les définitions de /, b, b' du paragraphe précédent, Yon aura ! jt cof.x # > HMEZ (1)e£"=1+ (b—8) —— [VË—(b— 4!) x et, Eneflet,e£"— Le L'E—1— L'E'; deplus, fi du point £" fon abaïfle fur le diamètre A" a", la perpendiculaire E'Monaura EM LE"; L'M— LE"; d'ailleurs fr du centre L"J'on mène au point £"Ierayon L'E", on aura L'EF = EM + (LM + LL'}; enfnm L'E"— 1; L'L'— 8 —— B!; donc t D AE ju J cof.æ 2 PURES RE — l. Donc NT En AC EE ET PS DS EE AS LS GS AP QUE (B — b}fin* T (151) La valeur de e£" du paragraphe précédent, rend 374 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALE Fig. 8. fenfibles les remarques du $. 148; en eflet, il eft aïfé de voir que cette valeur peut étre pofitive , négative & nulle; cela dépend en partie de l'angle z, c'eft-à-dire, de l'angle du rayon dans lequel l'Étoile difparoït, avec le dia- mètre vertical du difque réfraété de la Lune ; & en partie de Ja valeur de b — D’, c'eft-à-dire , de Ia différence de réfraction qu'éprouvent la Lune & l'Etoile. Lorfque la valeur de e £" eft poñitive, l'Étoile difparoît fur le difque ; lorfqu'elle eft négative, elle difparoït avant que d'atteindre le difque; lorfqu'elle eft nulle, l'Etoile difparoît au point de contaét. En général les diftances du limbe dela Lune, aux points de difparition de l'Étoile, font inégales. Si au contraire, le phénomène dont il s’agit doit s'expliquer par l'irradiation , toutes les diftances e £" font égales dans toutes les pofitions & pour toutes les Etoiles. Au refte, je ne puis trop répéter, que je n'ai voulu pré- enter qu'une conjeéture fur la caufe qui, dans les occulta- tions des Etoiles par la Lune , peut faire paroître l'Étoile fur le difque de cet aftre; que cette conjecture a un fymptome diftinctif qui la caraétérife ; qu'elle doit être abandonnée fi les faits aftronomiques font contraires à la théorie que je viens de mettre fous les yeux du Lecteur. (152.) Je ne dois pas diflimuler que cette conjeéture eft aufli fujette à des difficultés optiques, qu'il eft à propos de développer. L'hypothèfe {a plus favorable, efl celle dans laquelle on fuppoleroit les rayons émanés de l'Étoile & de la Lune, parfaitement homogènes, mais différens entre eux en réfran- gibilité; ces rayons fubiroient alors une réfraction différente dans l'atmofphère, & pour fatisfaire aux phénomènes dont il s’agit, la différence des réfraétions devroit étre d'environ 2 fecondes. Mais dans ce cas, ne peut-on pas dire que la lumière des Étoiles & des Planètes devroit foufirir une décompofition fenfible en traverfant l'atmofphère, & que les bords de leurs difques feroient terminés par les différentes couleurs du prifme, ce qui eft conifaire à ce que l’on obfervet DES MSICUE N..C ES 375 On pourroit encore objeéter que la lumière de a Lune renferme toutes les couleurs prifmatiques ; que par conféquent ; le difque d'une Etoile, formé par des rayons homogènes quelconques , devroit toujours déborder le difque de la Lune, formé par les rayons de même nature; & que conféquemment, l'Étoile ne pourroit jamais paroître entièrement fur le difque de la Lune. (153-) Ces difhcultés devroient faire abandonner la con- jeéture précédente, s'il étoit bien conftant d'ailleurs que la lumière des Etoiles eft abfolument la même que celle du Soleil. Quoiqu'il n’y ait rien de rigoureufement démontré à ce fujet, il faut pourtant convenir que tout nous porte à reconnoître cette identité, puifque, d’après les phénomènes de l’aberration, ces lumières paroiïflent avoir la même viteffe; qu'elles font d’ailleurs femblablement décompolées par le prifme, & qu'elles donnent les mêmes couleurs. Au refte, s'il y avoit quelque différence entre ces lumières, le moyen que j'ai indiqué dans cet article me paroït très-propre à la faire découvrir, & fous ce point de vue, l’on ne peut trop inviter les Aftronomes à fe rendre attentifs aux phénomènes que j'ai développés. (154) Je terminerai cette partie de mon Mémoire par une remarque fur le f. z9. Dans ce paragraphe, nous avons vu que par l'effet de la réfration, les diamètres horizontaux du Soleil & de la Lune font diminués d’une demi-feconde, quelle que foit la hauteur de ces aftres. Cette affertion eft fondée fur la formule (1) du $. €, qui, attendu fa propor- tionnalité de la réfraétion à la tangente de Ia diftance au Zénith, fait voir que par l'effet de cette illufion optique, toutes les diftances horizontales , prifes fur les difques du Soleil & de la Lune, font diminuées d’une quantité conftante pour toutes Îles hauteurs , & proportionnelle à la diftance horizontale. Nous avons vu, que cette confidération corri- geoit la légère inexa@titude de la fuppofition du paragraphe 7, qui a fervi à déterminer l'équation au difque déformé du Soleil, fans troubler la figure elliptique de ce difque; Année 1766. 376 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE puifqu'elle confifte c' fubftituer, dans l'équation (2) du S. 7, de nouvelles abfcifles x", telles que x" — Lx; du étant o > £ pra Rs x . = d'ailleurs égal à He que par-là, on avoit pu, fans erreur, employer des ordonnées parallèles, quoiqu’en effet ces ordon- nées duffent converger au Zénith. Comme la parallaxe fe fait dans le même fens que la réfraction , on pourroit croire que les diamètres de [a Lune , déterminés par la formule du $. r22 de mon /W* Mémoire , doivent être corrigés d'après des confidérations analogues ; cette conclufion feroit cependant précipitée. En effet, comme par l'effet de la parallaxe , Îes rayons par efquels on voit les demi- diamètres de la Lune, n’éprouvent aucune déviation de Îeur route rectiligne , le calcul eft entièrement conforme aux fuppofitions & ne doit point être corrigé. Il n’en eft pas de même de la réfraction, qui, en brifant les rayons par lefquels nous voyons Îles demi-diamètres du Soleil & de la Lune, oblige à employer la correction du $. 79. (155-) Si lon vouloit au furplus avoir la démonftration de la formule du $. 6, on y parviendroit aifément , en fe figurant un triangle fphérique rectangle, formé par les cercles verticaux, pañlant par l'extrémité du demi-diamètre horizontal de l'aftre, & par le centre. Dans ce triangle, l'hypothénufe eft 1a diftance de l'extrémité du demi-diamètre au zénith; & le côté oppofé à l'angle au zénith, mefure le demi-diamètre de Jaftre. Si maintenant l’on cherche la relation entre la varia- tion de lhypothénufe, & la variation du côté oppolé à l'angle au zénith, en regardant ce dernier angle comme conflant, & que l'on fubititue à la variation de fhypothénufe, l’ex- preffion de Ia réfraétion, on aura la formule du $. €. La longueur de ce Memoire a obligé d'en renvoyer la [uite à une autre année. VH-GEIGIOEES 8 OBSERVATION DR: à D ee di RS RER EE ERNST e RE ENTR RES L AAUEE ni | t4 LA aUrR * As : rx : EC ? er TE ch. LE À Y Te ii j' We FE AE AN UE 1 « 14 . LE: D +: N (0 PASS D Pa Cf L'UURTS Mem.. de Uacad. R. des Je. Annee 1778. page 876.PLTIT, DES LS CL'ENCE EE 377 CE DD OP SERRES A FE O. N DE L'OCCULTATION DE SATURNE, DU 18,FÉVRIER 1775, Faite rue de l'Univerfité, 2 fècondes de temps à l'Oueft du méridien de Paris. Par M.* le Préfident DE SARON & pu Séjour. ous avons obfervé, M. de Saron & moi, l'occultation 22 Février N de Saturne, du 18 Février 1775 ; la Pendule étoit 1775: bien réglée. Nous nous fommes fervi, pour faire cette obfer- ‘vation, de la grande Lunette achromatique de M. de Saron, de trois pieds & demi; il a obfervé le commencement cu Phénomène, & j'ai obfervé la fin. Voici le réfultat de ces obfervations. Entrée de Saturne [ons la Lune, Temps vrai. LA 9" 10° 53".... premiére anfe touche le bord de {a Lune. 9. 11, 46..... milieu de Saturne touche le bord de la Lune, Sortie de Saturne, 10. 10. 32..... milieu de Saturne fe détache de la Lune, 10. II. 9..... dernière anfe fe détache de la Lune. La première & la dernière de ces obfervations font es plus exa@tes ; l'entrée & 1a fortie du centre de Saturne ne font qu'eftimées. Nous ne nous fommes aperçus d'aucune altération, foit dans la forme, foit dans la couleur de Saturne, lors de fes contacts avec la Lune, Meém. 1775. Bbb 25 Février 2775 378 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYALE ÉCLIPSE DÉS ATURNE., PAR IL AREUNRE Avec les conféquences qui en ré ulrent. Pa M. DE LA LANDE. N a rarement obfervé des occultations de Saturne par la Lune *, & quoique ces fortes d’obfervations ne foient pas fufceptibles d’une {1 grande précifion que les éclipfes d'Étoiles, tous les Aftronomes étoient empreflés d’obferver celle-ci, qui pouvoit fervir à vérifier les longitudes des différens pays où elle feroit vue. Nous étions curieux aufii de voir fi Saturne éprouveroit auprès de la Lune quelque changement de figure, comme on a cru le remarquer dans d’autres occultations de Planètes. Je me fuis fervi d’une lunette achromatique, à deux verres feulement , faite par M. l'Abbé Bouriot, de trois pieds de longueur, & vingt lignes & demie d'ouverture; & M. Dagelet qui obfervoit avec moi, avoit une lunette achromatique de même longueur, mais qui a 30 lignes d'ouverture, & grof- fifloit davantage; elle à été faite à Lucques, par M. Stelano Conti, fur les dimenfions & les formules calculées pa M. Yabbé Bofcovich. À ot 10° 26", j'ai vu le premier attouchement de l'anneau & du bord de la Lune. 9. 11. 5. attouchement du Globe. 9+ 11. 43. immerfion totale de l'anneau. 9. 11. 52. M. Dagelet le perd de vue. * Il y en a des Obfervations de 1630, 1661, 1671, 1678, 1687, 1722, 1728 & 1762; celle de 1722 fut obfervée à Ingolitadt le 11 Février à 3h 45’ 0" environ, & à Altorf. . JVova lite. Lipfi. 1723, p. 1554 DES SCIENCES. 379 À 10 ro" 14"1 M. Dagelet commence à revoir l'anneau, 10. 10. 17. -je le vois à mon tour. 10, 10. 43. Île centre paroit. 10. 11. 13 l'anneau eft entièrement dégagé. Pour tirer des conféquences de cette obfervation, if faut connoître la fituation de l'anneau, par rapport à l'écliptique & à la direétion apparente de la Lune ; & comme c'eit une des difficultés de ce calcul, je vais indiquer d’abord fa manière d'y parvenir. Soit NS orbite que le Soleil paroït décrire autour de Saturne; VC écliptique vue de Saturne; ODS le grand cercle de l'anneau qui coupe lécliptique en ©, à Fa 1746’ de longitude, fuivant les ob- fervations de la phafe ronde, que j'ai faites en 1774, & fous un angle de 3120". T'le lieu de la Terre vu de Saturne, oppolé au lieu géocentrique de Saturne 6/74 $9/ avec 2d 36’ de latitude boréale, fuivant mon obfervation du 18 Juillet. Dans le triangle OCT, lon cherchera TO, l'angle O & Fangle 7, 83% 13’; dans le triangle 7ZOD, l'on cherchera l'angle OTD, 67* 22'; la fomme 1 $od3 s' eft l'angle CT D; ainfi le cercle perpendiculaire à l’écliptique & le cercle per- pendiculaire à l’anneau, font entre eux un angle de 2942 5": c'eft auffi l'angle que forme la ligne des anfes avec un parallèle à l’écliptique paflant par Saturne, & cet angle eft tel qu'en allant vers Orient, l'anneau paroït s'élever vers le nord dans la partie qui eft vers sf 174; c’eft le nœud afcendant & celui vers lequel Saturne fe trouve actuellement. On ne fauroit calculer exatement une pareille obfervation, fans avoir égard à cet angle formé par l'axe de l'anneau & par l'écliptique, duquel nous allons déduire l'angle qu'il faïloit avec l'orbite apparente de la Lune. N Bbb i, 380 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Suppofons que Saturne eft entré en Æ£ fous le difque de la Lune, & qu'il eft forti en S, en forte que EABS foit l'orbite relative apparente de Saturne par rapport à Ç a la Lune; le centre de Saturne étant arrivé en À, le bord de on anneau ou l’anfe orientale a dû difparoïtre en ©. De même, Île centre de Saturne étant parvenu en 2, & l’anfe précédente ou occidentale fe trouvant en Q, l'on a dû commencer à revoir un point de lumière pour lémerfion; la ligne BQ dans la figure, devroit être parallèle à la ligne OA; mais cela eut été trop difficile à repréfenter exactement. J'ai calculé par les Tables le mouvement apparent de Îa Lune depuis oh 11’ 46" jufqu'à 10h 10" 15", ou depuis limmerfion totale jufqu'au commencement de l’émerfion ; jai trouvé que dans l'intervalle de $8' 29", ce mouvement AB étoit de 28’ s”,7 fur une orbite qui fe rapprochoit de lécliptique CL de 1’ 2", ou fous un angle de 246’ 21". Le demi- diamètre apparent de la Lune ZO étoit de 15/17", & de 1520" à la fortie; le demi-diamètre de l'anneau de Saturne, qui dans les moyennes diftances eft de 21 fecondes, fe trouve de 22",9, à la diftance aéluelle de Saturne 8,743. Ainfi l’on connoit les côtés L O & OA; maïs pour trouver LA diftance des centres de la Lune & de Saturne, ïl fau- droit avoir l'angle LAO, & cet angle dépend de l'angle LAB que nous ne pouvons calculer exactement que par le moyen de LA: j'ai donc cherché par une méthode in- directe ou de faufle pofition la différence entre LO & LA, en fuppofant L À à peu-près connu, & je l'ai retranché de LO pour avoir plus exaétement L A. Suppofant donc, dans un premier calcul, que LA & LB DIE SHUSUCIÉE, NC Es. 385 foient de 14 54", & de 15/4", & AB de 28'5",7, je trouve les angles BAL & ABL de 20432, & 20417; ajoutant au premier f'inclinaifon 24 6’ 21", & la retranchant du fecond, j'ai les angles ALC, BL]; le premier doit s'ôter de linclinaifon de lanneau par rapport à lécliptique CZ, 29425; mais le fecond doit s'ajouter, & il vient pour les fupplémens des angles OAL, LBQ, 6146" & 47136". On voit, par la difiérence de ces angles, pourquoi Saturne avant fon immerfion, paroifloit aller direétement vers la Lune, fuivant la ligne des anfes, tandis qu'à l'émerfion ïl fortoit comme de côté; car au commencement il ne s’en falloit que de 6 degrés que l'anneau ne fut aligné vers le centre même de la Lune, au lieu qu’à la fortie, il faifoit avec le rayon lunaire un angle de 47 degrés. Pour faire très- exactement une pareille obfervation, il eut été nécefaire d'être prévenu de cette diverfité de directions, afin de ne pas être furpris par l'émerfion du globe de Saturne qui fuivit de très-près celle de lanneau, tandis que leurs immerfions avoient été différentes d’un quart de minute; mais lorfque j'ai donné cette annonce dans la Connoiffance des Temps, je n'avois aucune efpérance que dans cette faifon le ciel nous fut fi favorable, & ces obfervations n'étant pas fufceptibles ar elles-mêmes d’une certaine précifion, ne m'excitoient pas a multiplier les calculs. Dans les triangles OAL, LBQ, dans chacun defquels on a deux côtés & l'angle compris, il refte à chercher LO & LQ, qui fe trouveront égaux aux demi-diamètres de Îa une 15/17" & 1520", fi l’on a bien fuppolé les valeurs de ZA & LB; mais quoiqu'on ne trouvät pas ces quantités juftes, il fuffiroit toujours d'avoir leurs excès fur LA & LB, qui retranchés des demi-diamètres de la Lune, donneroïent plus exatement les valeurs de LA & LB, dont il refte à faire ufage. Dans notre exemple, je trouve feulement un dixième de feconde de différence, en forte que les vraies diftances des centres LO & LQ font de 14 54,3 & 15'4",4. Avec ces diftances & les angles ALC, B LI déjà connus, 382 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaALeE je trouve les diftances à la conjonction apparente fur l’éclip- tique 13/46" & 14 19", & en y appliquant les parallaxes de longitude 49' 47" & 47" 4", les diftances à la conjonc- tion vraie 63" 33" & 32° 45"; réduites en temps à raifon de la fomme des mouvemens vrais fur l’écliptique (30'49"* pour $8' 29' de temps), ces diftances font 2h 0 36" & 1h27", & les ajoutant aux heures obfervées, elles donnent 11" 12" 22" pour la conjonction vraie de la Lune & de Saturne. J'ai voulu voir auffi quel feroit le réfultat de l'immerfion & de l’émerfion du centre de Saturne, eftimées par les difié- rens Aftronomes qui ont communiqué Îeurs obfervations à l'Académie ; je fuppole limmerfion du centre 9 LL DE, & l'émerfion rod 10" 34". Dans ce cas, au lieu des lignes LA & LB, je prends les rayons même de la Lune, ce qui rend le calcul plus fimple, & je trouve la conjonction 11} 12° 35", plus avancée de 13 fecondes, mais dont le réfultat me paroît préférable. D'ailleurs, je trouve exactement la même chofe en me fervant du premier contact extérieur de Saturne, vu par M. Meffier 911" 14", & du fecond contaét extérieur 10411" 1", qui paroiflent les phales les plus aifées à obferver ; le demi-dia- mètre de Saturne étoit de $ fecondes; ainfi les diftances appa- rentes étoient 15/22" & 1525"; le mouvement apparent 28" 43",2; les diftances à la conjonction apparente 14° 8,0 & 14° 35",8; les parallaxes 49’ 48",5 & 47’ 1",8 ; les diftances à la conjonétion vraie 2h 121" & 11" 34" qui donnent toutes deux pour le temps vrai de la conjonction au Méridien de l'Obfervatoire 1 1 12° 35". Pour avoir la latitude de la Lune, jemploie les mêmes diftances apparentes, égales à la fomme des demi-diamètres, avec les angles 2 34 14 & 184 57’, & je trouve les différences apparentes en latitude Aa, Bb, de 6" 3" & 5’ 0"; & comme les parallaxes en latitude pour les mêmes temps d’obfervations étoient 24° 17" & 25’ 41", il s'enfuit que la vraie diffé- DES SCIENCE Ss. 383 rence de latitude entre la Lune & Saturne à l'heure de 1a conjonction, où 11} 12/35" étoit de 23’ 23: La conjonétion de la Lune à Saturne, ne nous apprendroit rien pour la perfection des Tables, fi nous n'avions pas obfervé la même nuit là pofition de Saturne. À 14° 20 1 de temps vrai, il étoit plus avancé en afcenfion droite de 3° 6" de temps moyen que + de la Vierge, & fa diftance apparente au zénith étoit de 494 37’ 4". Suppofant l'afcen- ion droite de l'Étoile 187194 35’; &.la latitude de mon Obfervatoire, fur la Place du Palais-royal , 484 5 1” 46"; je trouve l'alcenfion droite de Saturne 1884 21’ 12 ;r00 J4 déclinaifon auftrale 46’ 36"; fa longitude 6f 74 58"27", & fa latitude 24 36’ 10" boréale. Réduilant la longitude obfervée à ce qu'elle auroit dû être à l’heure de la conjonction de Saturne avec la Lune, on a 6-1 ç0/0", longitude de la Lune & de Saturne à 11" 12/ 35" de temps vrai; mes Tables de Saturne donnent 36 fecondes de trop pour la latitude, & une longitude trop grande de 8’ 59": À l'égard des Tables de la Lune, elles donnent 46 fecondes de moins, La latitude de Saturne étoit plus petite de 4 fecondes à Theure de la conjonétion, qu’à fon paflage au Méridien : ajoutant à fa latitude la différence de 23" 23” trouvée ci- deflus , on a 24 59’ 29" pour la latitude vraie de la Lune à l'heure de la conjonction ; elle eft plus petite de 20 fecondes par les Tables, fuivant les calculs du Nautical Almanac. M. Mechain, Aftronome de la Marine, a fait la méme obfervation à Verfailles ; immerfion du centre de Saturne h 10° 34"; première apparition vs 1733; avec une aim achromatique de trois pieds, faite par Georges, II . étoit dans l'Obfervatoire de M. le Duc d’Ayen, au Grand- Montreuil, avenue de Saint-Cloud à Verfailies, 48 feconces à l'occident, & à-peu-près fous la même latitude que l’Oo- fervatoire royal de Paris ; il juge la première obfervation afiez exacte. La durée de l'Écliple qui en rélulte, furpatie de 3 fecondes feulement celle que j'ai oblervée à Paris. 384 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALE A DDITION faite en 1778. CEE Éclipfe a été obfervée à Utrecht. M. Hennert a vu le commencement de l’immerfion de Fanneau à 9" 28/ 56", & la fortie entière à 10" 22° 46", du moins à quelques fecondes près, avec une lunette médiocre de dix-fept pieds. M. Hennert eftime que l'immerfion eft très-exacte; M. le Bourguemeftre Loten qui aime les Sciences, & qui a divers inftrumens d’'Aftronomie, obferva le commencement à 9h 28 51"; le contact du globe de Saturne 9h29" 30"; l'im- merfion entière de l'anneau 9" 30" 4"; le commencement de l'émerfion 10} 22/ 26"; la fin totale de l'Éclipfe 10h 23 19", avec une bonne lunette achromatique de deux pieds & demi. M. Hennert préfère cette obfervation de lémerfion, à Îa fienne. M. Klinkenberg, à la Haye, dans la maifon de M. Hemfterhuys, amateur éclairé de l’Aftronomie, avec une bonne lunette achromatique de trois pieds & demi, a obfervé le commencement à 9" 25’ 45", & le contact du globe 9h 26' 24", en forte que la durée de l'immerfion de l’anfe a été de 39 fecondes, exactement comme par l’obfervation de M. le Bourguemeftre Loten, à Utrecht. A l'égard du temps vrai, M. Klinkenberg ne répond pas de quelques fecondes. Pour connoitre par ces obfervations la longitude d'Utrecht, je la fuppoferai d'abord de 11" o" à lorient de Paris, la latitude 524 5’, & l’immerfion du centre 0} 29"47", ce qui donne la diftance à la conjonétion 1" 53" 48", la différence de longitude 59" 58", la différence de latitude 18" 42,8, l'angle de conjonction 724 40’ 6”, la diftance vraie de Saturne au zénith 8od 41° 38", l'angle de pofition 234 13° 41", Vangle d'azimuth 124447", la parallaxe de hauteur 55" 5',5 ; la différence vraie d’azimuth 13° 50",9; la différence apparente 13! 39",5 ; & je trouve la diftance apparente 14* 59", plus petite de 18”,5, que le demi-diamètre apparent de la Lune 15 18": ces 18,5 font environ 41 fecondes de temps, dont j'ai calculé trop tard; donc Ia Mu = réluite DES S ACP EN CES 385 réfulte de cette obfervation, eft de 11’ 40" entre Paris & Utrecht. M. Hennert trouve 1 1” 1 $” feulement. Differtations Phyliques & Mathématiques, par J, F. Hennert, à Utrecht, 1778, in-8," page 118. J'ai voulu la vérifier par l'Édipfe de Soleil, du 26 Oétobre 1772, qui fut obfervée à Tyrnaw & à Utrecht de la manière fuivante, Commencement, . .. . gP 29 3°"x 23609" Hinitel-letelele ele vient | T On 2721 201 9. 17. 52e TE TECOMONENE SCHOMRÉEMOES Ed DAC RCE Diflance au Méridieh. Te 0. s7- O. II. 20. Je trouve par cette obfervation, 10/ 0" feulement pour la longitude d'Utrecht; mais comme la diftance des centres ne changeoit que de 10 fecondes par minute, cette obfervation eft peu concluante, & je préfère celle qui fe déduit de f’ob- fervation de Saturne ; au refte, le milieu feroit 10’ 50". L'Éciipfe de Saturne par la Lune a été obfervée à Schwe- zingen dans le Palatinat, par M. Chriftophe Mayer, Aftronome de l'Éleéteur , avec une lunette achromatique de dix pieds. Le commencement de limmerfion. ........ h 38° 29°. 3 Le commencement de l'émerfion.......... 10. 37. 56. Jimmerfion totale............ D ATERTIET 10. 38. 55- L2 L'auteur en a conclu l'heure de la conjonction à r1* 40! 5"; mais il fuppofe, pour éviter la difficulté du calcul, que la durée de Fimmerfion eft la même que la durée de l'émerfion, ce qui n'eft point exact, comme on l’a vu ci- deflus ; c'eft même l'erreur de cette fuppoñition qui forme le principal objet de ce Mémoire. Cette obfervation a été faite auffi à Cadiz, comme on le voit à la page 1 32 du premier volume des Obfervaciones Affronomicas hechas en Cadiz, px M. Tofiño & Varela, Officiers de la marine d'Efpagne, & Correfpondans de l'Académie, OO Mém, 1775. - Cte 17 Mars 1775: 386 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE OBSERVATIONS SUR VILA DÉCOMPOSITION DE L'OR FULMINANT. Par M. SAGE. N a dit que durant la fulmination de l'or, ce métal n'éprouvoit aucune altération, ce qui eft vrai, lorfqu’on expofe or fulminant au feu fur une lame d'argent /a), de cuivre ou de fer; dans tous ces cas, une partie de l'or fe trouve en effet incruftée fur ces métaux: mais fi l’on fait fulminer l'or fur une lame d’étain ou de plomb, d’une demi- ligne d'épaitleur , il n'en eft plus de mème : on trouve une cavité (b) à l'endroit du métal, fur lequel on avoit placé l'or fulminant; & je n'ai point remarqué qu'il reflät en cet endroit d’or incrufté, tant {ur l'une que fur l’autre de ces lames. J'imaginai donc de faire fulminer for dans des feuilles d’étain ou de plomb, roulées en petits cornets, que j'avois eu foin de fermer après y avoir introduit l'or; les ayant expolés au feu de quelques charbons, l'or fulmina, j'ouvris mes cornets, & je trouvai fur leurs parois une poudre noirâtre. Le même phénomène 2 lieu, lorfqu'on fait fulminer l'or dans du papier ou dans une carte à jouer. Ayant étendu (c) de l'or fulminant fur du papier, je l'ex- pofai à la chaleur des charbons ardens ; après l'explofion, je trouvai la furface du papier, fur laquelle j'avois mis l'or fulminant, enduite d’une couleur violette foncée; l’autre (a) Un demi-graïn d’or fulminant | fulminer fur une lame d’or ou de laïffe après l’explofion, une cavité | platine. propre à recevoir un pois. _ (© Si l'on n’avoit pas cette atten= (b) J'ai remarqué que c'étoit dans | tion, le papier feroit déchiré dans Vargent que l'or s'incruftoit le plus, | linftant de l’explofon. quoiqu'il s'incruflätlorfqu'on le faifoit D EUS ISERE IN" C'E’S + 387 furface étoit reftée blanche, & n’avoit point été altérée par le feu. Ayant remarqué qu'il fe perdoit une partie de l'or qu'on faifoit fulminer à V'air libre, fur une fimple feuille de papier, je mis cet or fulminant /d) entre deux feuilles, qui après l'explofion, fe trouvèrent enduites d’une poudre violette. J'ai fondu fur un teffon de porcelaine, uné partie de ce réfidu de la fulmination de l'or, avec feize parties de verre blanc /e), & j'ai obtenu un verre pourpre; le précipité de Cafius, fondu dans la même proportion avec du verre blanc, a produit fur le même inventaire, un verre pourpre femblable. Le réfidu de la fulmination de l'or dans des feuilles d’étain ou de plomb, eft également vitrifiable, & colore de même le verre blanc en pourpre. La couleur pourpre de la chaux d'or, & que prend auffr la diflolution de ce métal, mife fur la peau, fur de livoire, fur du marbre, fur du bois ou du papier, me paroït pro- duite par l'union de l'or avec l'acide phofphorique, qui eft une des parties intégrantes de ces mêmes fubftances, & qui dans tous ces cas réduit l'or à l'état de chaux. Le réfidu de or qui a fulminé dans un cornet de plomb, étant une poudre noirûtre, vitrifiable comme le précipité de Caflius, j'imaginai que le plomb pourroit, ainfi que l'étain, produire le pourpre minéral, ce qui m'a été confirmé par les expériences fuivantes. __ Ayant mis une lame de plomb dans une diflolution d'or étendue de beaucoup d'eau diftillée, la furface de cette lame a noirci, & au bout de vingt-quatre heures, la diffolution eft devenue claire & limpide ff) ; j'ai retiré la lame de plomb SEE (d Pour que le papier ne crève pas, je n’emploie, dans chaque expé- rence, qu’un fixième de grain d’or fulminant; & je n’ouvre les papiers qu'après qu’ils font refroidis. (& Si Von employoit moins de verre dans la fufion de ce réfidu de la fulmination de l’or, ou dans celle du précipité de Caflius, l'or repa- roitroit en partie fous la forme mé- tallique, par la raïfon que l'air & le feu ayant alors plus d’action fur la chaux de ce métal, donneroient lieu à fa réduction. Br (f) Après avoir précipité par lal- kali fixe, le plomb qui avoit paflé Ccc i 388 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE use d’un enduit brun: après l'avoir lavée dans de l’eau diftillée, & favoir fait fécher , je l'ai ratiflée, & j'en aï féparé très-aifément une poudre grile, qui pefoit deux tiers de plus que l'or que j'avois employé. Ayant fondu fur un teffon de porcelaine, une partie de ce précipité gris, avec feize parties de verre blanc, j'ai obtenu un verre pourpre, femblable à celui que produit le précipité d’or de Caflius, lorfqu'on en fond une partie avec quatre- vingt-quatre parties de verre blanc. Voulant aufli déterminer l'effet de Ja fulmination de l'or, fur les fubftances demi-métalliques, j'ai trouvé après f'ex- plofion, qu'une partie de l'or s'étoit incruftée fur les régules de cobalt & de zinc : l'or que j'ai fait fulminer fur les régules d’arfenic, d’antimoine & de bifmuth, a teint en violet la furface de ces demi-métaux. Les différentes fubftances métalliques font propres à féparer l'or de fa diffolution dans l’eau régale; maïs j'ai reconnu que toutes celles dans lefquelles l'or s’'incruftoit après la fulmina- tion, précipitoient ce métal fous forme métallique : & que celles au contraire fur lefquelles l'or, après avoir fulminé, fe convertifloit en une poudre violette, le féparoient de cette même diflolution, fous la forme d'une poudre également violette, & femblable au précipité de Caflius; l'étain & le plomb pofsèdent éminemment cette propriété, enfuite le bifmuth, puis le régule d'antimoine, & enfin celui d’arfenic; mais ces trois derniers n’altèrent qu'une partie de l'or, ainf qu'on le voit par Îles expériences fuivantes. Ayant mis dans une diflolution d'or, étendue de beaucoup d'eau diftillée /g), un lingot de bifmuth, fa furface devint noirûtre; vingt-quatre heures après, je favai ce lingot, je le dans cette diflolution, je l’ai mife à artie de ce menftrue , fe combine évaporer, j'en ai rétiré du nitre & | avec le plomb, & forme un plomb du fel fébrifuge ; pendant que le | corné, qui cft mêlé avec l’or dans : se E a Lys et plomb opère la feparation d'une par- | la diffolution. tie de l'or tenu cn difiolution dans (g)_J’avois étendu la diflolution Veau régale, l'acide marin qui fait * de deux cents parties d’eau. + DES ScrENCcEs, 389 fis fécher, & je ratiffai la poudre brune qui étoit à fa furface : fous cet enduit, je trouvai de l'or à l'état métallique, incruf- tant le bifmuth. Par la vitrification de la poudre brune » avec huit parties de verre blanc, j'obtins un verre pourpre. Le régule d'antimoine m'a produit des réfultats femblables. Quant au régule d’arfenic, mis dans la diflolution d’or étendue de beauconp d’eau diftillée, il a dégagé ce métal fous forme de feuillets jaunes & brillans, dont une partie adhéroit à la furface du régule d’arfenic: j'ai trouvé au fond du vafe, un peu de précipité brun, qui avoit, comme les précédens, la propriété de colorer le verre blanc en pourpre. On voit par ce qui précède , que quand on fait fulminer l'or fur de l'argent, du cuivre, du fer, de la platine, du régule de cobalt où du zinc, une partie de l'or s’incrufte dans ces fubftances métalliques ; au coniraire, lorfque f'ex- plofion fe fait fur de létain, du plomb, du bifmuth, du régule d’antimoine ou du régule d’arfenic, l'or fulminant fe convertit plus ou moins en une poudre violette, qui me paroït avoir les propriétés des chaux métalliques qui {e vitri- fient; on doit conclure enfin de ces expériences, que l’étain & le plomb peuvent également précipiter l'or de l'eau régale, dans un état propre à être vitrifié, 390 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE OYECEE R V ATEN, DE LOCCULTATION D'ALDEBARAN PAR, 1 À EL NNE: Faite le 4 Avril 1775, entre 1"+ à 2"+ de l'apres- midi; à l'Obfervatoire de la Marine. Par M ME S'S'I ER: 1. Éphémérides , Ja Connoiflance des Temps & le Nautical aimanac , n'annonçoient que {a conjonction pour 2h 9’. Le ciel étoit ferein; à 1 heure, je dirigeai à Ia Lune ma lunette achromatique de 40 pouces de foyer, & à peu de diftance du bord fupérieur (inférieur dans la lunette) je vis Aldebaran , & par le moyen du micromètre , qui étoit adapté à l'infrument, je reconnus qu'il feroit écliplé par le bord fupérieur ; ÆA/debaran paroïfloit diftinétement. A 1" 34 8"+, temps vrai, l'Étoile difparut au bord obfcur de {a Lune (qui n’étoit pas vifible) obfervation précife. A 2h8’21", un nuage couvre fa Lune; la Lune fort du nuage. À 2h 15/27", Aldebaran paroïfloit , il pouvoit y avoir une minute & demie que l'émerfion étoit arrivée; l'étoile étoit fortie du bord éclairé au-deflus de Mare crifum. J'obfervai enfuite avec le micromètre adapté à la lunette, les différences de paflages en afcenfion droite entre Æ/debaran & le 1.” bord de la Lune; j'obfervai la Lune au Méridien, pour A/debaran, qui devoit y précéder le 1.” bord de la Lune, il ne fut pas poflible de Fly apercevoir. | Temps vrai, ; Réfultat des Obfervations. 1h 34 8" 2|Immerf. d'A/debaran au bord obfcur de la € obferv. précile, 2. 8. 21 |un nuage couvre la Lune. 2, 15. 27 |la Lunereparoît; A/debaran ef forti, il y avoit peut-être 1° que l'Emerfion étoit arrivée, » M'EISMSLGITIEUN CES 3917 Temps vrai. Réfulat des Olfervations, 45"1|C & Aldebaran pañlent en même temps au fil vertical du micromètre. . 26. 5$ |Aldebaran au fil vertical. 26. 592 |r.°" bord de la Lune au méme fil. . 28. 242 | Aldebaran au fil vertical. 28. 30+|la Lune au même fil. . 30. 21 |Aldebaran au fil vertical. . 30. 30 |la Lune au même fil. Aldebaran au même fil. . 38 + [la Lune au même fil. 30. 40 + |Paffage du 1° bord de la Lune au Méridien. Aldebaran an fil vertical. 34. 582 |r.°" bord de la Lune au même fil. 39. 31 + | Aldebaran au fil vertical, 41. 46 ? |la Lune au même fil. . = a . LC] Co 1 US Us Lo SL Us Us D D D DR N bb A et ea: ce . . ww Ce] Un : NN L.] D ls À ces dernières obfervations, le centre de la Lune & Aldebaran prelque fur le même parallèle, . La Comète découverte le 8 Août, À ral du foir, 392 MÉMoiREs DE L'ACADÉMIE RoYALE < MÉMOIRE CONTENANT LES OBSERVATIONS DE TAN NICOENT NE Obfervée à Paris, de l'Obfervatoire de la Marine ? pendant les mois d'Août, Septembre, O@obre, Novembre, jufqu'au 1.7 Décembre 1 769 *. Pa M MESSIER. Le 8 Août 1769, le ciel fut ferein l'après-midi & le foir, je profitai de ce beau temps pour parcourir le ciel avec une lunette de deux pieds de foyer; elle différoit des lunettes ordinaires de même longueur en ce qu’elle avoit de fort larges oculaires , & fervoit à faire découvrir dans le ciel un efpace de cinq à fix degrés d’étendue; elle étoit d’ailleurs fort claire, ce qui la rendoit très-bonne, non-feu- lement pour reconnoître dans le ciel s’il paroifloit quelques lumières diflérentes de celle.des Etoiles fixes, comme le font ordinairement les Comètes, Îles Ktoiles nébuleufes, &c; mais encore pour marquer promptement la fituation du nouveau phénomène , que l'on apercevroit à l'égard des plus petites Étoiles voifines. qui fe trouveroient en même temps dans le grand champ de cette lunette. C'eft avec cet inftrument que je découvris le 8"Août, vers les 11 heures du foir, à quelques degrés au-deffus de l'horizon du côté du Levant,une nébulofité qui s'étendoit à quelques minutes prefque * C’eft la LVII. Comète dont l'orbite aït été calculée, parallèlement DRASS CUT ELN CiE'S. 39} parallèlement à l'écliptique; je reconnus que c'étoitune Comète qui commençoit à paroiître, fous le ventre du Bélier, à un degré au-deffous de l'écliptique, entre les Étoiles 24, 29 & 31 du Bélier, fuivant l'ordre qu'ont ces Etoiles dans le Catalogue de Flamfiéed, feconde édition. Je fis un deflin de la pofition de la Comète, à l'égard de ces Etoïles & de deux autres Étoiles qui n'avoient pas encore été déterminées, Fune & l'autre de la neuvième grandeur, & tenant à la nébu- lofité qui environnoit le noyau de la Comète; je déterminai la pofition de ces deux Étoiles télefcopiques, par de nouvelles oblervations, & je les ai rapportées fur la Carte de la route apparente de la Comète, qui eft jointe à ce Mémoire ; elles y font défignées fous les lettres À & S Le 9, à 2 heures & demie du matin, la Comète s’étoit rapprochée de l'étoile À, & fon mouvement paroifloit fe faire parallèlement à la ligne tirée de l'une à l’autre de ces deux Eioïles; avec un peu d'attention, & regardant fixement Fendroit du ciel où étoit la Comète, on lapercevoit à la fimple vue: voilà tout RE NINE HER la Comète 4 De a été comparée. Far Sn SR SOS TS SHOT DS à es TER ET EN . |eftimée. .. | eftimée à l'égard des + A.5. du Catalogue zodiac 84.° du même Catai. TN 83. & 84° du même Catalogue. DO = she ni. du %.….Flamftéed, Len 4 du &+.La Caille, du %.…..Flamftéed, la même, du Taureau ET EN {a même, 424 MÉMOIRES DE ACADÉMIE RoYALE a 4 De ASCENSION BEA Dirrtaenez Disrénence F9 25 É g e 1 L 7 S À l17609. HE Boréale en afcenf:dr. e déc one pe EE avec ds # vrai. bee obfervée. |entre la Comete entre la Comète & £ Fo la Comète Î & les Etoiles. | & les Étoiles, 5 £ a été obfervée, al nets) RCE GEMONCT ECC En mer Août28 15.136. 24 9: 36. 15|1. 15. 1 +|o. 49. 43 — $ e du Taureau, 15e $9+ 19 CO LC OR rl CO EE LE PI EME 72 3o|12, 26. 42 8. 48. s2/3. 9. 30 +|o. 30: 44 | + a d Pa a ln ae 0 [1e Ne DE CONS 8. 44. 25/3. 33. o +|lo. 26. NES | pm 16. 9. 37 8- 44 1213. 34. 30 + lo. 26. 4 +| 4 m Sept. 2112. 44 6 7e 0e 3814. 47. 15 —|o. 53. 18 +| 2 _ H 13. 14 So 6. 59. 44|4. 42. 30 —|o. 52. 24 +| 2 > Dee 6. 56. 1614. 21. o —|o. 48. 56 +| 2 > 15: 55: 55 G- 55: 30/4. 17. 45 —|o. 48. 10 +| 2 > | 16. 14.811 6. 54. 20 4 NC Vis | 0 47. Mo -n 2 > 3113. 36. 57 6. 13. 1810. 56. 30 —{o. $. 58 +| 2 7 + 15e 39e 4 6. 9. 21|0. 36. 15 —|o 2 1 + 2 > d'Orion. ARNO 7 6. 8. 44l0. 33. o —|lo, 1, 24 +| 2 7 16, 11, 15 6. 7e 52\0. 31. 15 —|0o. 0. 32 | 2 > 16. 22. 36 6. 7. 20/0. 29. 30 —|o. 0. 0. 2 > 4113. 38. 6 5- 22. 1613. 5. 45 +lo. 45. 4 —| 2 > 13- 56. 30 DUO) ET TOC à LEE TON TES 2 > 5114. 24 56 4. 23e 4216. 14 15 + |r. 22. 10 — $ A | d'Orior 14, 47. 22 4: 22. S1|0. 11. O —|1. 26. 6 — 8 7 : #4 814 ds: 45 Le duo A6 des toute 0 MES 8 déterminée. 16. 17. 48 0. 55 35/1. 42 30 +1. 43. 38 —| 4 | 18 [dela Licorne, Auftrale, 9116 7.45 0. 22. 27/1. 10. © lo. 18. o + 4 22 Licorne... Eflimée. 13116. 6. 57 einle lo ale 0* 4. 45 +|., EE 88 8 12 16. 8. 43 SCHL. SeU2 01 Ne tete à Le 8 2 déterminée. 16, 10. jo LEE NAME) 2e MORE | 12 16. 16. 49 CDOROOI IC MC NE E) A SRE 8 12 16. 19. 35 5- 6. 15/0. 7. 52 —|o, 46. 30 — 8 33 | déterminée. 15116. 46. 58 6: 58. 3811. 34. 30 + lo. 42. 7 —| 6 pe? à l'Hydre 16. 46. 58 6. 58. 38|1. 21. o +|lo ÿ4. 33 —| 6 20 O&, 24| 6, 20. 39 5.) 8 22/12 3210,—|lot 3e 51 + 6 A° 6. 30. 43 1e Be gite 1845 lo 3.362) 6 | 4° 6. 47. 7 1. 7. 46/0. 58. 30 CANTINE TS AE 25| 6. 10° 56 Te 4+ 3110. 44 1$ +|o. oo. o. 6 A° 10, 56 1. 4 34l0, 9. 15 —\r5. 37. 58 —| 4 Lu du Serpent, 6. 32. 54 1. 4. 31/0. 46. 30 +], oo. o 6 Al 6. 38 16 Te 43 47 Loi t.|d.. 0.0 6 A° 6, 384 6 Te 42,130 6. 15 —|r. 38, 19 —| 4 2 26] 6, 12. 3 1, 0. 4412 30. 35 lo 3.47 —| € A° Où, 16 ASCENSION | DéÉcuinaison DiFFÉRENCE DIFFÉRENCE r entre la Comète entre la Comète “SOIT sap ANpurir) x . CARS) nnnas . Lt++lltl+ttt a aN + w - . NN D in ON D Qu am nn © Q © © © © © © © = © BE OÙ ON Où oh 09 E Où 00 So EN EN À A NE EE EN nn D ON À DAN ANNNNN AN à » «| 1 En D- Æ res 2 SR 8e À GS & < 5 5 u > Bb 3 k La b Li 25 bb b SŸ à ENTPO"T LENS à été comparée. la même que ci-deff. déterminée ci-deffus. la mème que ci-deff. sd la même que ci-deff. m'a. 42 . 426 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE DiFFÉRENCE| DiFFERENCE ET OT IVESS ke Pense ASCENSION DÉCLINAISON D atenCUts de déclinaif. & £ : 5 Ace lefquelles 1769. ; droite Auftrale à 2 HE l £a k vrai. SC YA entre la Comète entre la Comète & Ê mg la Comète & les Etoiles. | & les Étoiles. | ‘ 5 $ a été comparée RD SP PP CS D. M. S. LE Nov.17| 6. 39. 10264. 9 11| o. 18. 31/2. 4. 30 +lo. 9.43 —| 8 24 TANT Oe AN 264 bre ns OI class ete | 21326 Miele eee teetce A1 l'es 26 } déterminées, VAUCENAL IECE PUCES | PARMOONS| SRE OR) SERRE cf 6 25 7: 19. 211264 8. 11] o, 19. 2913. 23. 45 —|1. 39. 13 * 4 4° | d'Ophiucus, 7e 19e 211264 18.026000... 01. 13.t 0 30 —|-..0.. 6 27 18] 6. 9. 54265. 2. re Mo | 25 ME 6 26 6 28. 34265. 2. 56 2-Ufo- 5 220-110-1260 1P 24 6. 28. 341265. 3. 11 Tel 17e NO] 0025. 12 7 6 26 19| 5-49 81265. 56. 0.123. 30 =—|0- 22. 54 * 6 26 $- 57: 541265. 56. 0. 23. 30 —|0. 22. 54 * 6 26 G. 1. 91265. 56. 0. 23. 15 —|o. 22. 54 * 6 26 déterminées, 6. 29. 17|265. 56. Lo. 23. 15 —|o. 22. 54 * 6 26 20! 5+ 57: 301264. 49. 4+ 47* O +-|0. 14. 40 — 8 24 Se 57 30|266. 49. 0: 29.130 + lo. 21. 34 * 6 26 6. 8. 7|266. 49. 0. 29. 30 —-|[o. 21. 34 * 6 26 6. 38. 6|266. 51. 4. 48. 30 +|o. 14. 40 —| 8 24 6. 38. G|26G6. 51 0 31. to |0, 21. 34 * 6 26 27| 5: 56. 39|272. 34. CORPS COCA PTES 6 26 5: 56. 39|272. 34 2 Te 17e 30 —|0. $. 24 * 6 d 6. 10. $3|272. 34. . 1. 45lr. 17 1$ —[o. 5. 24 * 6 d Lu Serpent, 6. 34. 22/272. 34. - 1 451. 17 15 —|o. 5. 24 7 6 d 6. 34. 22|272. 34. + 14 41lo. 3. Oo —|1. 15. 57 —| 7 29 |'déterminée, 6. 45e 151272. 35- 1. 45|1% 17% oo —|o. 5. 24 * 6 d fe Serpent. Boréale 28| $- 49. 14|2%3. 10. 03245 | 0 1z-201—1|RRIG à $- 54. 45/2973. 19. On 32e 4Sl—| shoes 6 d Se 57: 531273. ro O3 30 |efs ee cle 6 d 6 3 16 273% 19» O» 32 45 — …. ... 6 d 30) 5-40. 38274. 48 0. 56. 30 +lo. 1.48 +! 6 | 4 du Sarpemr 5: 59- 54274. 148. 0. 56. 30 +|.......... 6 d 6. 9- 30|274. 48 0. 56. 30 +lo. 1. 48 +| 6 d Déc. x] 5. 48. 341275. 30. 1. 38 o +l|o. 3.43 +| 6 d Se 57 301275. 30. 1, 38. o +{o. 3 42 +] 6 d EE Nota, Dans la fixième colonne de cette Table, là où il y a des aftérifques, il faudra ôter de la différence, la déclinaifon de l'Étoile, pour ayoir celle de la Comète qui deviendra auflrale, comme elle eft rapportée dans la quatrième colonne, DE SMSLCUIE INLC Es v:1 427 TABLE IL. Des Afcenfons droites à Déclinaifons des Étoiles qui ont été employées à la détermination des lieux de la Comète de 1769: Les pofitions réduites au temps des obfervations. RME a 2.2 h : 3 O0 M E TO ASCENSION | Décrinaison| À 9 | < à Noms DES É IOILES droite Boréale F2 & qui ont fervi des Etoiles. : DS OTLSNE à la détermination du lieu de la Comète. 5 4 D. M. S ur, 53. 54B. S déterminée par la 5 3.° de la Caiïlle, Comète eftimée A le 8 Août. 59 [de la Caille, Comète comparée le 1$ mat. 16 mat & foir & 21 Août mat. 1 |déterminée en la comparant à la 84° des Éphémér. 2 |déterminée par la 59.° des Éphémérides, Ile Sÿe 31 13e 27e 55 déterminée par le »,° 7, ci-deflus, 83 |des Éphémér. Com. compar. les 22, 23, 24 & 26 Août mat. f |84.° des Éphémér. Com. comp. les 22, 23 & 24 Août mat. 10, 25. 58 e du Taureau, Flamft. Com, compar, les 26, 27, 28 k & 29 Août mat. 11, 49. 33 À |du Taureau, Éphém. Com. comp. le 27 Août mat. 9+ 35- 10 4 |déterminée par 4 du Taureau, 112.° des Éphém. 8. 17. 36 s |déterminée par la même we. 8. 39. 17 47 |du Taureau, Flamft. Com. comp. le 29 Août mat. 9- 23. 39 6 |déterminée par w du Taureau. 8.18: 8 pm |du Taureau, Éphémérides, Comète comparée les 29 & 31 Août matin. 6 7. 20 7 |d'Orion, Connoiff, des Temps, Comète comparée les 3, 4 & $ Septembre matin 5e 45. 52 A |d'Orion, détermin. Com. compar. le 6 Sept. mat, $+ 48. 57 7 |\détermin. par a d'Orion, Com.comp. le 6 Sept. m- 2 39° 13 18 |de la Licorne, Flamft. Com. compar. le 9 Sept. m. 1e 15e 44 8 |détermin. par la 18 de la Licorne, Com, compar. le 9 Septembre matin. o. 4. 27A.| 4 22 |de la Licorne, Flamft. Com. comp. le 10 Sept, m. 3 3° 40 6 9 |déterminée par le ».° 1 2 rapporté ci-deffus. EL 5 10 |déterminée par la même ».° 72. 3-16. 15 6 | 11 déterminée parle ».” 9 ci-deffus. 10. 24 8 12 |déterminée par la 3 1° de la Licorne, Comète comp. le 14 Sept. mat. $e 52: 45 8 13 Idéterminée de même 3 1. Com. comp. le 14 Sept, m. j Hhh ji 428 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE + H > Ascens1on | PÉCLINAISON| F © 3 Noms DES ÉTOILES dote des LS à 5 & qui ont fervi = ÉTOILES, | & © SE à la détermination du lieu de la Comite. 2. M. 5. V2 NS PEUT © Ti LIT UTP TE LESC 7- 41- 35A 6 19 |de l'Hydre, comp. à &, Com. comp. le 16 Sept. m. $3- 11 6 20 |de l'Hydre, comp. à #, Com. comp. le 16 Sept. m ff® 32e 22 7 14 |dérerminée par d d'Ophincus, Com. comp. les 27,28, 31 O&obre & 1.7 Novembre foir. 49. 46 6 12 |d'Ophiucus, Flamft, Com. comp les 1, 3 & 4 Nov. foir. 33° 52 7 15 [déterminée par len° 14 ci-deffus. le 13. 52 8 16 [déterminée parla 12.° du Serpent, Com. compar. le 4 Novembre foir. 9. 49 B 7 17 [déterminée par le n.° 19 ci-deflous. o. 46 7 18 [déterminée par le »° 7 7 ci-deffus. 35* GA.| 6 19 [déterminée, Comète comp. les 4, 6 & 8 Nov. foir. 20. 2 7 20 |déterminée par le .° 19 ci-deffus. 46. 25 7 21 [déterminée par la même 7° 1 9. 11. 42 (2 41 [d'Ophiucus, détermin. Com. comp. les 6, 8 & 15 Nov. foir. 29. 53B 6 22 [déterminée par la 41. d'Ophiucus, 43. 41A.| 7 23 [déterminée par la même 41° 28. 14 8 24 |déterm. Com. comp. les 1 6, 17, 18 & 20 Nov. foir. 43.43B.| 6 2$ [déterminée par # d'Ophiucus, Com. comp. les 16 & 17 Nov. foir. 7e 59 6 26 |déterminée par la même 4, Com. comp. les 16, 17, 18, 19, 20 & 27 Nov. 40. 9 6 27 |déterm.parlamême4, Com.comp. les 1 6 & 17 Nov. 19. 44 4 |d'Ophiucus, vérifiée avec y, Comète comparée les 16 & 17 Nov. 3- 39 9 28 |déterminée, la Comète très près le 2 Novembre. 17. 38A 7 29 [déterminée , Comète comparée le 27 Novembre. 4e 22 6 30 [déterminée par # du Serpent. 3° 39B.| 6 d' |du Serpent, vérifiée à 1, Comète comparée les 17 28, 30 Novembre & 1. Décembre. * En comparant cette étoile 41° d'Ophiucus à d’autres étoiles bien connues, j'ai trouvé que fa pofition en afcenfion droite, rapportée dans le catalogue de Flamfteed & réduite au temps des obfervations, différoit de 30/40" qu'il faudra ôter du catalogue de Flamfteed pour avoir fa vraie pofition DE SIENNE Nc Es 429 en afcenfion - droite; ainfi il faut lire dans ce Catalogue 25518 5", au lieu de 25543845". M. de Ja Lande qui étoit alors à Bourg-en-Breffe, fa patrie, & à qui j'envoyai diverfes Obfervations de cette Comète, fut le premier qui en calcula les élémens, comme en le voit dans le Mémoire qu’il donna fur ce fujet, & qui eft imprimé dans le Volume de 1769, pages 49 © fuiv. on y trouve le détail des difhcultés que renfermoient ces premiers calculs, faits dans un temps où l'on ne connoïfloit pas même à peu-près la diflance de la Comète. Ayant aufli communiqué à M. Widder, Profefeur de Philo- fophie dans l’'Univerfité de Groningue en Frife, une partie de mes obfervations, de la première & de la feconde branche de la Comète, il en a déduit les élémens de l'orbite, & à ces élémens , que je rapporterai dans la Table, il y a com- paré les huit obfervations fuivantes. | TEMPSILONGIT.| LATIT.ILONGIT.| LATIT. |EgReur| ERREUR 6 sue de la de la de la de la . ar N N =. N en € : dE COMÈTE [COMÈTE| COMÈTE [COMÈTE FU à PARIS. obfervée. obfervée. calculée, calculée. [longitude | latitude. [= SN) Re te | 0 PE PS EE CR UMA SNA DIM SU DONS NE ED M. 15 | D. M © MS. Auftrale. Auftrale. Aoûti4l12. 30, 4l1. 9.58. 50! 3. 9.13|1. 9. 58.40| 3. 9.16|— 0. 10 20/15. 18. 341. 15. 58. 38] 5.28. 30/1. 16. 1, 10! 5.28. 55|+ 2.32 30112. 26. 42/2. 3.36. 112.17, 29[2. 3.40. 3412.13. 9|+ 4.33 Sept, 4113-38 62.10. 53. 28/17. 49. 14] 2. 20. 38. 45/17. 41. 42114. 4) Boréale, Boréale, G. 20. 19/7. 20.21. 45|17. 18. 17|7. 20. 17. 4417. 14. 30|— 4. 1|— 3.47 Nov. 3| 6.46. 2218. 6.39. 32/21. o. 248. G. 39. 34/21. 0. 32|+ 0, 2|— 0. 2 6. 34e 2218. 21. 28. 35|22. 49. 4618. 21. 30. 34,22. 50 S]+ 1.59] — 0.19 5 48- 3419. 5.59. 50[23.28.28|9. 5. 59. 58 23. 28. 25|+ 0. 8|— 0. 3 ASTRONOMES] N.* qui des ont calculé, Théor. 430 MÉMoIREs DE L’ACADÉMIE RoYALE TABLE contenant les différens Syflèmes d'Élémens de la Comète de 1769, qui ont'été déduits par divers Aflronomes © de différentes Obfervations. Nota. 1 y a peu de ces élémens où lon n’ait fait entrer une partie de mes Obfervations de [a première & de la feconde branche de l'orbite. P'A!SS A.G'E DE LA COMÈTE au Périhélie en 1769, LIEU f|Incunais.| LONGIT. pu NŒUD de du Drs- TANCE afcendant, l'orbite. |PÉRIHÉLIE.| périhélie. Temps moyen Æ. M. S SGD. CT MIS, . |S D. MH S Miffeurs De la Lande.| I. : 25. 0, 43 F. A. Widder.| II. |5.25. 13. 40 Caffini fils... | III. 5. 25. 3.18 + 25: - 25 », 2 $* . 3 3 - 25° 41 Audiffredr.…. . s|5e 25 3-27 Afclepi TITI. | 5. 25. 4.47 E. Zanotti. . 24 Se $4 à Paris 24. 22. 24 11e 24 14. 24. 11. 29, 10. 0,12376 |O&tob. 7 à 12. 30. 0,12280 7 à 17. 46. 0,12258 7i 1313. 26. 17|a Paris. 0,12272 715. 1.31 |à Stock. 0,12269 7à 15. 37. 37|à Paris. 24. 9. 0,12289 7 à 14.39. o|à Rome. 24e 7. 012307 ._ 7314. 40.45|à Rome. 132 05e 0,15880 16 à 10. 21. 23 |à Bolog. 24. 16. 0,12264 72 015-R 60 25. 46. 0,1164 PANTe 17 7 à 12. 44. 53 [à Pile. à Paris. à Paris, 0,12298 7 à 12. 4 4 4 4 4 4 4 4. 4 4 4 4 24. . 0,1210 De la Table des élémens que je viens de rapporter , les élémens ».° z font tirés des Mémoires de f Académie, année 1769, page $$ ; du #.°1V, même volume, page $6 ; du a 111, année 1770, page 24; du #.° V d'une Lettre de M. Wargentin , déjà imprimée dans les Ouvrages de M.° de la Lande & du Séjour , le premier dans fon Affronomie, & le fecond dans fes Effais fur les Cometes ; ils attribuent ces élémens à M. Wargentin, maisils font de M. Profpérin, Aftro- nome d'Upfal, qui les a déduits des obfervations de M. Wargentin : M. de la Lande rapporte le paffage de la Comète Éd ne ae . DES SCIENCES. 437 au Périhélie, le 7 Octobre, à 1} 58’ 40", on doit lire r $h 1” 31". Les élémens du r.” 7 ont été publiés dans l'Ouvrage qui a pour titre, Recherches © Calculs Jur la vraie orbite elliptique de la Comte de 1769, à fon temps périodique, par M. Lexell, à Peterfbourg, en 1 PA in-4. de 1$9 pages. Les», v11 à v1r1, publiés dansune brochure qui a pour titre, De Cometarum motu, &'c. Len.” 1x, publié dans une feuille de fept pages 1-8.” qui a pour titre, De Cometa anni 1769 ,&c. es #° x © XI, dans le Recueil pour les Affronomes, tome [, page 22 5. Le #.” x77, dans un ouvrage de M. Slop, intitulé Zheorie Cometarum anni 1769 © anni 1770, dc. publié en 1771, & dédié à M. de la Lande, qui, le premier, avoit eu la peine de calculer les élémens de cette Comète de 1769. On trouvera encore dans le Recueil pour les Affronomes , publié à Berlin par M. Bernoulli, tome L‘” page 225, une Table de plufieurs fyftèmes d’élémens qui diffèrent entr'eux, & font voir combien les élémens des Comètes, déterminés d'après des apparitions de peu de durée, font incertains: ces élémens avoient été déduits des premières obfervations faites dans la première branche de orbite. RECUEIL des Obférvations de la Comète de 1769. Au PARIS La Comète de 1769 fut obfervée à Paris, par M." Caffini de Thury, Maraldi, & Caflini fils; les obfervations ont été publiées par ce dernier, dans le volume de nos Mémoires, année 1770, page 24, avec les Élémens de l'orbite, Mémoire fur la Comète de 1769, par M. de la Lande, imprimé dans nos Mémoires, pour 1769, page 49 ; M. de la Lande a cité dans fon Mémoire, les Aftronomes qui ont obfervé la Comète; favoir, moi, à Paris; M. Matheucci, à Bologne; M. le Gentil, à Pondichéry ; M. de la Lande, 432 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE à Bourg-en-Brefle ; M. Darquier, à Touloufe /k) ; M. de Saint-Jacques & Poitevin, à Marfeille ; le P. Audifredi, à Rome; le P. la Grange, à Milan; M. Zanotti, à Bologne ; le P. Mayer, à Péterfbourg; M. Liuntberg, à Gottingen; & M.Tofiño , à Cadiz. M. de la Lande ajoute qu'il reçut des obfervations de plufieurs de ces Aftronomes, mais il ne rapporte dans fon Mémoire, que trois obfervations faites à Rome, les 3, 4 & 8 Septembre, une quatrième faite à Gottingen, & une partie des miennes; on voit dans ce Mémoire la figure de l'orbite réelle de la Comète, qui peut faire juger de fon éloignement dans les diflérens temps de fon apparition. ÀUMMIOIN TP E LIL I EUR M. de Ratte, Secrétaire perpétuel de l'Académie de Montpellier, me manda dans fa Lettre du 9 Novembre 1769, qu'il avoit obfervé la Comète les 8, 13, 14 & 16 Septembre, 6 & 7 Novembre; fa Lettre ne contient que les deux obfervations fuivantes, & il ajoutoit que la queue de la Comète avoit été fort longue dans le mois de Septembre, que le 13 elle avoit plus de quarante degrés de longueur dans fa partie la plus fumineufe, & prefque foixante dans fa totalité, ASEEN SION DÉCLINAISON |[LONGITUDE LATITUDE droite D 4 obfervée, : obfervée, obfervée. obfervée. auftrale. nee en | S& D. M. S, l'D. M. S 812. 12. 27 B.|3. 5.20.47|21.10. 9 4 20.48. 59|22. 38.22 (#) I n’y a pas d’apparence que M. Darquier ait obfervé la Comète de 1769; puifqu’il n’en fait pas mention dans le Recueil de fes obfervations,, publié à Avignon , en 1777. 3 À AVIGNO?. DES SCIENCES. 432 +" À AVIGNON. Le P. Morand l'obferva, mais je ne reçus du P. Pézenas qu'un deffin de la route apparente, où les pofitions étoient rapportées pour les jours fuivans, 26, 27 & 28 Octobre, 1, 6 & 7 Novembre. ANGARLE EN. TC El: Les obfervations de la Comète, faites à Gréenwich, font rapportées par M. Maskelyne, dans le Recueil des obfer- vations aftronomiques, publié à Londres en 1774, in-folio, page 65 du Livre des Diftances. M. Dunn, maître de Mathématiques à Londres, a publié dans Zloyd's Evening pofl, du 1° Septembre 1769, des réflexions fur la Comète, d’après fes propres obfervations : en voici un extrait: Que le corps ou noyau de la Comète étoit aufli grand que la Lune, qu’il a une atmofphère humide qui l’environne & qui s'élève a plus de 1666 lieues de hauteur : Que fa queue a une vapeur lumineufe de dix millions de lieues de longueur : , Que fa diitance au Soleil étoit à peu près égale à celle où eft notre globe : Qu'elle auroit approché fort près de la Terre, fr elle étoit venue un mois plus tard; mais qu'aétuellement elle pañle trop loin de notre globe pour produire aucun effet fur les marées de l'Océan: - Que quand elle reparoïtra après fon périhélie, la Terre ne fe trouvera pas dans la direétion de fa queue: Qu'à melure qu'elle s'avance vers le Soleil, fa matière qui en s’exhalant forme cette queue, demeuré en arrière dans l’efpace, & fe répand dans les cieux : Enfin qu'il eft très-poflible que cette Comète donne un choc à Vénus, ou la rencontre dans fon pañlage //}. (1) M. de la Lande a difcuté dans fon Mémoire fur Ia Comète de 1769, volume d2 l'Académie de cette année , page 57, cette rencontre de Ia Mém. 1775: lii 434 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoYALE Le même Obfervateur a encore avancé que lorfque Ia Comète approchoit du Soleil, il y avoit vu les mêmes phales qu’on obferve à Vénus; c'eft-à-dire, le noyau en croiffant, ehfuite en quartier /m”). AP ÉTE RS \'S 0\vIRbEt Par le P. Mayer. Extrait de [a Lettre, du 9 Mai 1771. ASCENSION droite DÉCLINAISON, obfervée. LONGITUDE|LATITUDE obfervée. obfervée. On trouvera ces obfervations déjà imprimées, avec plus de détails dans l'ouvrage ir-4.° que le P. Mayer a publié à Péterfbourg, en 1769, fur le paflage de Vénus au-devant du Soleil. Ces obfervations font également imprimées dans l'ouvrage qui a pour titre, Recherches à Calculs fur la vraie orbite elliptique de la Comète de 1769 , à fon temps pério- dique, exécutés fous la direction de M. Léonard Euler, par M. Lexell, brochure in-4.° de cent cinquante - neuf pages, Comète avec Vénus, & aflure que cela étoit impoflible ; d’où il fuivroit que M. Dunn n’avoit point calculé l'orbite de cette Comète. (mm) Pour moï, dans toutes les Comètes que j’ai obfervées, je n’ai rien vu de femblable, & j'ai cependant employé d’excellens inftrümens, fur-tout pour cette Comète de 1769. DES SCIENCES. 435 imprimé à Péterfbourg. Dans cet Ouvrage, M. Lexell recherche par des calculs le temps périodique de la Comète de 1769; jufqu'à prélent on avoit fuppofé qu'il falloit avoir vu deux apparitions différentes de la Comète, pour connoître cette révolution périodique. La Comète de 1769, ayant paru long-temps & à des diftances très-différentes, foit par rapport au Soleil, foit par rapport à la Terre. M.* Euler & Lexell jugèrent que la portion de l'orbite, dans laquelle on avoit oblervée, fufhloit pour affeoir des calculs fur fa révolution & prédire fon retour; ces calculs font faits d’après trois obferva- tions; & fuppofant que les erreurs de ces trois obfervations employées, foient d'une minute, la révolution de la Comète peut aller de quatre cents quarante-neuf ans à cinq cents dix- neuf ans dans les cas extrêmes; ce qui fait bien voir qu'on ne peut efpérer de donner quelque chofe de probable fur le retour de la Comète de 1769; il auroit fallu faire l'application de ces calculs à un plus grand nombre d’obfervations, pour obtenir une révolution plus approchante de Ja vérité; mais l'extrême longueur de ces calculs eft un grand obftacle à f'exactitude des réfultats. , « À ROME. | Le P. Audifredi, Bibliothécaire de la Minerve, a publié une brochure, à Rome, en 1770, 1-4", de trente-cinq pages, ayant pour titre, De Cometarum motu, €c. dans laquelle ïf rapporte les obfervations fuivantes qu'il a faites. | 6 Temps |LONGITUDE LATITUDE 7 Zn apparent, obfervée. chfervée. Septemb. 8 12 Odob. 25 2.6 28 1769. Août 27 28 30 31 TE mps|LONGITUDE, 436 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE À BoOrzoGNE*. é LATITUDE IR TARE LATITUDE | ERREUR | ERREUR L obfervée, : calculée, en en apparente obfervée. Auftrale. GRuEe Auflrale. |longitude | latitude. HN SISD MS D us mm SD ms | ms) me 13: 16. 4B|1. 26. 36. 56! 9.41. 37|1-26. 31. 0! 9.43. 54|— 5. 56|+ 2.17 12. 17. 9|1.28. 40. 4.10. 26. 45 1428. 35. 7|10.29.29|— 4. 57|+ 2.44 14 18. $112+ 3:44 25 12,20, 12/2 3.43: 40|12. 40.f o|— 1. 51 0,12 12. 44. 42/2 6. 19% 12 l13. 16. 1612. 6..22. 28 13e 14e 33|+ 3-16|— 1.43 13. 0.352. 6.22. 4l13. 17.172 625. 53|13. 15. 39|+ 3.49] 1.38 13.28. 59[2+ 9. 30+ 39/14 22. 33|2+ 9-35: 18] 1418. 9|+ 4.309 — 4.24 13.22. 31/2 12. 53. 2115.20. 4412. 12. 59. 39|15.24. o|+ G.18| 2.44 13,45. 82.12. 55. 32/15. 28. 16/2. 13+ 3. 33|15.25. 6|+ 8. 1] 3.10 13. 8. 49|2 16 36 48|16. 36. 3|2. 16. 44. 45116. 31. 17 + 7: 57|— 4. 46 13.22. 56|2. 16. 38. 3$ 116. 36. 29/2. 16. 46. 10/16. 31. 47|+ 7: 35|— 4.42 13. 33. 22/2. 16.40. 16116. 37. 012. 16.48. 44116. 32. 23|+ 8.28 — 4137 13. 49. 26|2. 20. 47. 20 | 19. 409. 25/2. 20. 56. 44| 17. 42. 24|+ 9.24|— 5, 1 14 17. 20/2. 20. SI. 44|17. So, 12/2 21. 1- 13117. 43e 37|—+-10.31|— 6,35 13.30. 72.25.14 1|18. 58. 39/2. 25. 21. 35|18. so. 314 7.34|— 8. 8 16. 3. 5413: 0-36. 50/20. 11. 1113: 0.46. 30|20. 3. o|+ 9.40| 8.11 14 3. 12/3. 5.22. 33/21. 9. 31|3+ $. 30. Sil21. 1, 1 | 8.18] 8,21 14. 48. 4213. 5e 36. 2521. 11. 17|3e 5e 41e 23/21 3. o|+ 4.58] 8.:1> 15.39 S|3- 11.13. 022. 8.143. 11. 24. 29|21. 59. 1|+-11. 29 — 9:13 15e + 30/3: 16: 53. 34/22. 50. 50|3« 17. 0, 10/22, 42. 13|+ 6.36| 8, 37 15e 11 35/3: 16. 54 52249. 4413- 17+ 148122, 42.234 743 21 14 56. 2613-22. 43. 19/23. 20. 5213, 22. 47. 2023. 14. S1|+ 4 1[— 6, à 15e 7e 5513-28. 40. 32|23. 39. 4813. 28. 41. 19/23. 34. 44|+ 0.47| ç. 4 15:29. 3/3: 28.45. 34/23. 39. 2113. 28.46. 36]23. 35. $s|+ 1 2] 4.16 15e 35e 1413: 28. 44 44/23. 39. 43|3. 28. 47. 13123. 35. 20|+ 2.29 — 4:23 15.27. 37|4 4» 31. 47|23. 44. 10/4. ‘4: 34. 12123. 42. 48|+ 2.25 | 1,22 16. 6 42/4 10. 10. 32/23. 34. 6|4. 10. 11. 37|23. 34 41|+ 1. 5 + 0.33 16.20. 17|4 15.31. 7[23. 13.224. 15. 26. 47|23. 18. 32|— 4.204 $.10 16. 47. 234 15: 36. 55/23: 13. o4 15- 32° 45/23. 17. $6|— 4. 10|+ 4. 56 * On trouve également ces obfervations imprimées dans l'Ouvrage de M. Lexell, déjà cité; dans les Éphémérides du P. Hell, r777, page 258; & dans une brochure de fept pages #n-8.° qui a pour titre, De Cometa, anni 1769, publiée à Bologne par M. Zanotti. Ÿ Lat. calc. pour le 20 Août, de 124 40’ 0”; on doit lire 124206’. Les élémens déduits de ces obferv. font rapportés dans la Table 7.” ZX, D ''E SIBNCUENN C ES 437 A AODINPN I UAUE Dans le même Ouvrage du P. Audifredi, De Cometarum motu, dc. on y trouve Îes obfervations de la Comète de 3769, faites à Upfal, par M. Profperin. Les voici: é TEMPS | Loncirune | LATITUDE 1709 apparent k obfervée, à UPSAL. re Auftrale. H M. S. £ D. M. Er D; M. S. Sept.. 3|15. 14. 44 |2. 16. 51. $4|16. 39. 4 415. 16. 52 |2. 20. 57. 16/17. 52. 9 15. 54 47 |2. 21. 6. 10|17. 54 18 SITANOMLTAMI2126-012.040| 18.157.122 o|14 328 58 |3. 16. 39. 16/22. 48. 28 15: 17e SI |3e 16. 50. 23/22. 49. 59 15e 35+ 20 |3e 16. 54 19/22. $0. 35 TONL2- 2 01|3 407-0830 US) 22 31:29 10|15. 20. 32 |3. 22. 41. 44123. 21. 31 11/16. 20. 38 |3. 28. 50. 22123. 39. 27 ce 2 ee tee ee CT CCS TS CS 1 A Gé CHR HOMME: Dans le même Ouvrage du P. Audiffredi, De Cometarum motu, dc. on trouve une Table des obfervations de Ia Comète de 1769, faites à Stockholm par M. Wargentin ; cet Aftronome célèbre me les envoya dans fa Lettre du 17 Juillet 1770, avec plus de détails, & les élémens de l'orbite qu'en avoit déduit M. Profperin, Aftronome d'Upfal. Voici un extrait de fa Lettre. « J'ai été plus heureux pour la Comète de 1769, que pour celle de cette année 1770, « qui ne fut point aperçue ici à caufe de la faïfon de fon appari- « tion , les crépufcules étant trop confidérables dans ce climat, puifqu’à peine à minuit peut-on voir, à la vue fimple, les Étoiles « de la première grandeur , & fur-tout du côté du Nord où cette « Comète devoit être. La Comète de 1769 fut aperçue ici « dès le 2$ du mois d’Août; mais depuis ce jour, le ciel fut « “ # 438 MÉmoiREs DE L'ACADÉMIE RoYyaLE » couvert toutes les nuits, jufqu'a celle du 2 de Septembre, » & il me réuflit d'obferver la Comète, aufli-bien que. le » permettoit la difficulté de la voir , par la foiblefle de fa » lumière qui fouffroit à peine la moindre lumière d’une » bougie, pour éclairer les fils du micromètre. Le 13 Sep- » tembre au matin, elle fut fi avant dans la lumière du cré- » pufcule, qu’il n'y eut pas moyen de l'apercevoir. » Après fon pallage au périhélie, je la revis le 28 OGtobre » au foir, & je continuai de f’obferver jufqu'au 3 Décembre; » mais la difficulté d'avoir une bonne obfervation, à caufe de » a foibleffe extrème de la Comète, me fit employer diffé- » rentes méthodes aflez groflières, pour déterminer, à peu- » près, fon lieu, qu’à peine j'ofe vous faire part des obferva- » tions; cependant, quelque mauvaifes qu'elles foient, M. » Profperin a déterminé, par ‘elles-feules , les élémens de » fon orbite, & j'ai été furpris de voir que mes obfervations, » particulièrement celles des mois de Novembre & de Décembre, » s'accordoient , aufli-bien qu'elles le font, au calcul fait fur » ces élémens. Le 10 Novembre, la Comète étoit près de » l'étoile quarante-unième d'Ophiucus, à laquelle je la comparai » trois fois , & avec foin, à ce qu'il me parut; mais il faut » que l'afcenfion droite de cette Etoile foit fautive dans le » Catalogue de Flamftéed, ou que j'aie commis quelques » fautes en tranfcrivant l’obfervation dans mon Journal, car fa » longitude de la Comète en réfulte de 8x 6445", au lieu de : SÉTSE 47! à peu-près qu'elle devoit avoir par le calcul: » apparemment la différence d’afcenfion droite, entre la Comète » & l'Étoile, n'étoit que de 0" 43" de temps, au lieu de 2/43" » que J'avois marqué dans mon Journal /#}. LE » Le 22 Novembre & le 3 Décembre, je n'ai pas vu fa » Comète à fon paffage par le fil vertical du micromètre, mais » aflez bien, avant & après ce moment pour déterminer, à peu, de chofe près, fa déclinaifon ». (a) J'ai reconnu par mes obfervations ( Voyez mon {Mémoire , au 6 Novembre, ) qu'il y avoit une erreur de 30° 40", je m'en fuis afluré par de nouvelles obfervations, D: ES SC AE NICE S: Voici les obfervations de M. Wargentin, comparées aux élémens déduits par M. Profperin, & que j'ai rapportés dans la Table, fous le »,° y. TEMPS VRAI 1769. à STOCKHOLM. Septemb.2|14. 47. 18 3114. 29. 6 4115. 54. 47 14-062 1TS 6|14. 19. 41 7|14. 40. 6 8|14. 43. 16 9[T5e 4 39 10|1$. 10. 32 1115. 42 0 Ot.. 28| 6. 33. sr Nov.. ro| 6. 32. 33 17| 6. 16 o 18 IN6 MIO. No 20] 6. 10. 49 212 | 5: ATHSO 28.164350 Décemb. 2| 6. 20. 28 3| 5: 48 o Nota. Les Obfervations des 4 & 10 Septembre, LONGITUDE obfervée. SD VW O9 y US D D ND R ÉCRAN ter oi AOC me SL ST dos - sole ape furent faites à Upfal par M. Profperin. LATITUDE obfervée, Auftrale. + 49. 2 21. 38: Boréale, 8. D À 59. 4 TO: 14: . 26. 232 ‘ 33° 2 439 ERREUR en longitude. ÿ n o D D Lu D R hR oO CS w N 9" e"9v600 0 ..... shasEatee ls de cette Table, De toutes les obfervations que le P. Audifiredi rapporte dans fon Ouvrage, De Cometarum motu, dc. faites à Rome, à Bologne, à Paris, à Stockholm & à Upfal, il en compofe une Table, & compare ces obfervations aux élémens de 1a théorie qu'il en a déduit. Voyez ces Élémens, dans la Table, {ous le N° vrr, Voici la Table des obfervations. ERREUR en latitude, F+ 9 “0 9900070 0 à (e] # # P Pw 0 NN Let l ÿ © — 0. 18 440 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Royarr TEMPS HEC) 40. 20 19» 49 19- 21 STE DE . $9» 21 ze 12 6. 8.45 6. 18 42 Nana an ee] + ù LONGITUDE obfervée. LATITUDE  LONGITUDE obfervée , Iculé calcuice. Auftrale. 1. $-32. oO 1.29. 0 Le ÿ+ 22. 25 1. 9. 58. 16| 3. 17. 13|1+ 9.48. 48 1. 17. 130] $- 53. 49|1- 17 1.50 1.26, 36. 56| 9.41. 37 1.28, s1. 27|10. 32. 21.28, $r. 30 ll 3 44e 25 12. 20, 12 2. 6.20. 38|13. 16. 46 2e 9e 30. 39 [14 22. 33 2. 12. 571715. 28. 32° 12, 57. 52 2. 16. 45. 15/16. 38, 57|2. 16.45.15 2.20. 5$. 37 |17: 51. 30[2. 20. 56. 42 2, 25e 13. 20/18. 58. 5|z2. 25. 14. 28. 3+ 0.22. 30/20. 8.543. o.22.41 3e $. 27. 32/21. 10. 2|3. 5$, 26. 56 3e Pie 16 622. 7. 14/3. 11. 16, 55 3- 16. 50. 46|22. 49. 49|3. 16. $o. 10 3+ 22. 42.32/23. 21. 12/3. 22. 42 13 3e 28. 44. 45|23. 39. 20|3. 28. 43. 34 4, 4040007123043. 564 437023 4 10. 10, 32/23. 34. 84. 10.11. 1 4e 15: 34e 1123. 13, 11|4 15-32. O 4» 20. 39° 17|22, 43. 34/4. 20. 36. 10 Boréale. 7 20» 21, 34] 17. 19. 0|7. 20. 24. 41 7e 22e 13e 37 | 17e 49 36 7e 24e 0. 33|18. 17. $3 7: 25:40: 37|18. 44 52 7-27. 20. ÿ|rg. 8 o|7 27. 20. 27 &. 7. $8, 4ol2u. 13. 57 8. 23. 28. 47/22. 59. s9 8 24.28. 25/23/47 8.26, 31. 4123, 11. 1518. 26. 25. 27 ge 2,48. 5523. 24 539. 2.42. 9 ge + 38. 34/23. 26, 28]9. 3, 29-33 ge Se 59: 5823. 28. 38/9. 5. 52. 48 23e 33e 29|9e 637 51 5: 49- 18/9 6. 41. 20 LATITUDE| ERREUR | ERREUR calculée, Auftrale. D. M. S. 15: 28. 42 16.38. 30 17-30-01 18. 56. 56 20. 8. + 21+ 8.30 22-95-49 22.48. 1: 23e 19: 25 23e 37° 22 23. 40. 52 23° 31e 18 23e 10. 9 22. 38. 46 Boréale. Wu 754 19 8.19 23. 9: 58 23e 244 54 29-1262 1x 23e 28. $1|— 7. 10 23: 29 33;|— 3-29 en en longitude | {atitude, M. S. 9-35 9-32 0,20 0. 34 $- 37 9-4 9 L DES SCIENCES. 44 AMP SE OBSERVATIONS de la Comète de 1769, faites à Pife, par M. Slop; extrait d'un Ouvrage intitulé, Theoriæ Cometarum , anni 1769 & anni 1770, &c. publié en 1771, brochure de vingt-trois pages in-folio, avec une Carte célefle de la route apparente de la Comète de 1769. TEMPS LATITUDE LATITUDE| ERREUR| ERREUR 1769. moyen Fr obfervée, Lonerrupe calculée, en SPisel PU | Auf, | eue, | ani Montudel Lrvude. 4H, M. S.|5 D. M S& RE TRE Août3o|14 47: 14. 31113- 17. 43 s. 2e 3e 48. 52/12.23. 1: 26 6. 26.23|13. 18. 48 Ze 15: 38. 15/23. 12. 10 “15. 39: 35/23. 12. 8 16. 43° 20 16. 50. 49 + + 13e 33e 30 6, 28. 19/13. 19, 28 tr 7 13e $1+ 24 2. 6, 30, 3113.20. 15 Er 48 14e 9e 17 2. 6.32. 42|13.21. o + 1.19 14. 27 30 2. 6.35. o|13.21. 47 + 1.58 Sept. 1/13. 58. 42 2e 9. 35e 514 23. 41 + 0.34 14 4 53 26 9e 35 41/14. 23. 55 + 0.39 14. 19. o 2e 9.37. 2|14 24 28 + 0.37 2113.29. o 24 12, 55. 21/15. 28. 55 + o. 3 13e 3$e 57 2. 12. $6. 23/15. 29. 14 — 1.14 13. 45. 42 2. 12. 57. 48/15. 29. 42 = 0. 4) 13+ $4+ 26 2. 12, 59. 6|1$.30. 6 — 1.24 14116. 24 27 4 15» 34» 46123. 12. 17 — 0.41 16. 33: 22 4e 1$+ 36. 26123. 12, 53 — 0.24 4 23 1. 9. 56. 6| 3. 8.41l— 2.41 — 0.55 1.22. 58. 26| 8.1$.45|+ 3.17|+ 2. 3 1.26. 40. $3| 9.42. 28| + 3. 57|+ o. s1 2° 20. 51. 22 17 49: $59|— 0.22 NES: 3e 11.12. 922. 7 9|— o.s1l— 1. $ Nota. Des cinq dernières Obfervations de cette Table, les deux premières font de moi, faites à Paris ; les trois autres faites À Bologne par M. Zanott, Matheucci & Canterzani. Les élémens déduits de ces Obférvations font rapportés dans Ia Table des élémens fous le W.° XIL Mém. 1775. Kkk 442 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE À CREMMUNSTER en Bavire. Le P. Fiximiliner y obferva la Comète de 1769; fes Obfervations font rapportées dans les Éphémér ides de Vienne, année 1773, page 298 : les voici en Tables. droite obfervée , du obfervée, Boréale. Noyau. M. £. 45: 34 36. 55 LA EX Ci] 9. 9 9 9. 40. 48 9 9 9 Lui a UN a è Le) US CO La HR OOia m \9 La WW O ë] Do mi M La Lo 11. 33 24 30 em co NN [e] SU LD LU US La LA La ka A A A EN Où EN C0 CO CO CO CO 00 C0 00 1 = CS LA A D le] D Us D D Ne) h US La \ D D Lo © DE SMONELTE CN. C ES 44% À VIENNE en Aurriche. Par le P. Pilgram: Extrait des Éphémérides de Vienne, année 1771, page 252, ASCENSION droite DÉCLINAISON ; obfervée. obfervée. 77 ACT 6-UT4-N22. 77° 13: 42 6. 13. 37: 77+ 14+ 12 6. 12. 44. Pr NS NZ 7 6. 13. 14 Pro 7e 6. 12. 44. 77 17e SL CS Re 81. 11. 19 Si dt ire 81. 12. 34 $- 20. 35e 81. 15. 4 S20 127 81. 19. 50 $+ 20. 34e 90. 33. 34 | 4. 26. 51. : O. 15. $ À. 444 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE > À À TYRNAW en Hongrie. Obfervations de la Comète de 1769, par le P. WeifT: Extrait du Recueil de fes obfervations, cahier pour les années 1768, 1769 © 1770, in-4°, ÉCLI É LATI MEim pe ASCENSION|DÉCLINAIS ONE ATITUDE 17 69. ) droite obfervée , php obfervée , vrai. obfervée Boréale, FRERE: Auftrale, M. 72 0. . 27 . 33° + 13e 9. 9. 9. 8. 8. 8. TA 7 6. 6. 6. 90 OO Dw a A PC À L'ÎISLE DE FRANCE. Obfervations de la Comète de 1769 , par M. de la Nux. Ces Obfervations font annoncées dans nos Mémoires , année 1 7 70» page 119 de l'Hiftoire, comme devant être imprimées dans Îe Recueil des Mémoires des Savans Etrangers. CAT QUEUE DE LA COMÉTE DE 1769. La nuit du 2. aa 8. de Jntembre. La nat du 3. au 4. de Septembre. ZLanut du 4. au 6. de Septembre. La nuit du 30. ax 31. Août. SECONDE Observ S NS] È A È NS © US Decliduson Grave par F. le Gouaz d'apr 7 ee - Ts Mem. de Ciart À . fe. 75 Page 444: Pl IX: SECONDE CARIE CELESTE, qu roprerente la route apparente de (x COMETE de 1769: dans la seconde branche de von Orbie D / Observee apres sa sorte des rayons du Soled, depuis le 24. Octobre jusqu'au 17 Detembre, qu'elle casa de paroëre à mes inatrumens . Ze modele des Etoiles de x 1% Planche servira pour celle-ci. lentrionale ptentrwongle pr Delson Détlrauson k ee T | S FA LS ur Ateür à jo” 28 27 are DE DL 16 5 Z4 * ITS FM Nb. de / e Ë F vu) Ke. E Sn. é P PE A Pl - b{ À 2 ù s Asrcersiol ne a 260 Grave par F le Gouaz d'aprés Le Deffin de A0 Meerer ZT , CARTE CELESTE qu represente Üx route +. Grandeur des Etoiles pour Ls deux Cartes Juqu au 15. 7% 9 0 Se © + >» - 3 4 6 Ca 7 8 9 280 225 120 15 Grave par FL Gouaz d'après L dexrin de 2 Mfièr | Mem. de. l'tcad, R. des Je: Annee 1775. pag. 444: PLFII. CARTE CELESTE que represente 1 route apparente de la grande COMETE de 1 69. déouvert Le 8 toit vers les onse heures du soir dans la Cnstellation du Beber: observe à PARIS de Lotrroaere ce Mae : ; 2 : ÿ / ; = 5 ER 5. ES ; Frandeur $ sg pour L deux Cars Jusqu'au 5. 7%" quelle cer de paroire entrant dans Les rayons du Sol. Cette premiere Carte content Li observations de la Comete faites dans la 1* branche de son Orbite * *+ * 4 & 8 9 LPresentes au ROI le 28: Jiptembre Z 769. | IA LICORNE E ë n — ronde _— Jépten Lo Pr 7 es qoucrgve dan |uorminés Eve par Fl Gouss d'aprés Le darin LA fr DES SCIENCES. 445 MY ECMPQUE R; E CONTENANT BOF ONDO EDS ER V A PRO. N S PDEULA XVI COMÈTE Obférvée à Paris de l'Obfervatoire de la Marine ; depuis le 18 Août jufqu'au 25 Octobre 1774*. Par M. MESSIER, GORE Comète fut découverte à Limoges, lé 11 Août, 20 Décemb. par M. Montaigne. L'Académie en eut connoïffance 1774- le 17 du même mois: voici l'extrait de la lettre de M. Montaigne. « Je vis hier, pour la première fois, à 10 heures du {oir, une Comète; je n’en fis pas d’abord grand cas, croyant que « c'étoit une nébuleufe que je n’avois pas encore rencontrée; « ce ne fut qu'environ deux heures après que je trouvai un « léger changement dans fa pofition. Son mouvement étoit « lent & peut-être d'environ vingt minutes fur un grand cercle, « en vingt-quatre heures, & contre l'ordre des fignes; j'ai « préfenté ici fa fituation relative à plufieurs Étoiles qui lavoi- « finoient , & qui font placées fur le dos du Reëne, & fur la « ligne qui va de l'étoile Polaire à la jambe de Caffopée +, & « au point où cette ligne feroit coupée par la perpendiculaire « abaiïffée fur elle de + de Céphée ; ces Étoiles font aflez remar- « quables par l'étoile À qui eft double, & toutes deux aflez « brillantes ». D'après ces données, je rapportai fur un globe & fur * C’eft la LXIIL. Comète dont l'orbite ait été calculée. Étoile télefcopique échipfée par la Comcte. 446 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 44 l'Atlas des Cartes célefles de Flamfltéed , la pofition de fa Comète vue à Limoges, le 11 Août. Le 17 Août, le ciel entièrement ferein, je cherchai Ia Comète, dans fendroit du ciel où elle devoit être, depuis neuf heures jufqu'à onze heures & demie du foir, avec une lunette de nuit, & avec une lunette ordinaire de trois pieds & demi, fans pouvoir la découvrir; la grande lumière de Ia Lune qui avoit paflé fon premier quartier depuis le 14, pouvoit nuire beaucoup à cette recherche; j'attendis enfuite que la Lune füt couchée ; depuis deux heures jufqu’à trois heures & demie du matin, je cherchai encore la Comète avec les mêmes lunettes, fans pouvoir la découvrir; ce qui me fit conjecturer qu'elle devoit être très-petite, & fa lumière très-foible. Je remis au lendemain, 18 Août, à la rechercher de nouveau. Beau temps a nuit du 18 au r9 Août; auffi-1ôt que les Étoiles parurent, je cherchai de nouveau la Comète avec beaucoup de foin & d'attention; vers les onze heures du foir, je la découvris au-deffous de l'étoile y de Perfée, & à peu de diftance du vertical de ceite Étoile; elle paroifloit fous la forme d’une petite nébuleufe, prefque in‘enfible dans la lunette ordinaire de trois pieds & demi, dont j'ai parlé. Pour mieux juger des apparences de la Comète, je montai fur fon pied ma lunette achromatique de trois pieds & demi de foyer à triple objectif, en ne la faifant groflir que médio- crement, & je reconnus aifément avec cet inflrument que c'étoit la Comète elle-même, le noyau étoit peu apparent, & point terminé, environné d’une légère nébulofité. A trois heures du matin, le 19, j'examinai de nouveau la Comète, & je reconnus qu’elle avoit changé un peu de pofition. Lorfque je vis pour la première fois la Comète, il ne paroif- foit auprès d'elle & très-près du noyau, qu'une petite Étoile télefcopique : à 1a feconde obfervation, à trois heures du matin, i en paroifloit une feconde à côté de la première, & de même fumière ; je préfumai que cette feconde Étoile qui ne paroïfloit pas à la première obfervation, étoit alors Di EMSRSAGULLIE NICLELS 447 éclipfée par la Comète; ce ne pouvoit pas étre la Lune qui avoit empêché de la voir, en en voyant une, j'aurois dû voir la feconde, lune & l’autre ayant le même degré de lumière. Le 18, vers les onze heures du foir, je comparai le noyau de la Comète à une Étoile de feptième grandeur, qui paroïfloit dans le champ de la lunette en même temps que la Comète, je ne pus ce même foir reconnoître cette Étoile, & je remis au lendemain à en déterminer la pofition, en la liant à d’autres Étoiles connues. Le 19 Août, ciel parfaitement beau, mais la Lune qui approchoit de fon plein répandoit une grande lumière, qui diminuoit les apparences de la Comète. Je comparai le noyau à la même Étoile que le 18, & je reconnus que cette Etoile n'avoit pas encore été obfervée: pour déterminer fa pofition, je la comparai en afcenfion droite & en déclinaifon à deux étoiles de Cafliopée; favoir la quarante-feptième, cinquième grandeur; & la quarante-neuvième , fixième grandeur , fui- vant l’ordre que tiennent ces Étoiles dans le Catalogue de Flamftéed. La Comète fut comparée deux fois à l'Étoile de feptième grandeur , les pofitions font rapportées dans 1a première Table qui eft à la fuite de ce Mémoire. Voici Ia détermination de l'Étoile qui étoit près de la Comète qui a fervi à en déterminer le lieu. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite, boréale. PME ET | | “AN9pUEIL) 15- 28. 25/76. 21.43| 7 |déterm. par Îa 47 & 49° de Caffiopée , Comète comp. les 18,19,20&21 Août. Je comparai le même foir , le noyau de la Comète à l'épaifleur d’un des fils du micromètre, & je trouvai que fon diamètre, quoique mal terminé, répondoit à quarante fecondes de grand cercle : le diamètre de la chevelure à s! 50". Le Diamètre du noyau & de Ia nébulofité, 448 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE noyau de la Comète étoit brillant & d’une fumière blanchâtre, Le 20 Août, ciel comme la veille, parfaitement beau : je comparai le noyau de {a Comète à la même Étoile, de feptième grandeur, que les jours précédens & à trois reprifes différentes : les pofitions de la Comète font rapportées dans la première Table ; la Lune, qui étoit dans fon plein & fur l'horizon , répandoit une fi grande lumière, qu'on avoit de la peine à diftinguer la Comète dans une lunette ordinaire de trois pieds & demi; l’examinant avec celle de Dollond, aufli de trois pieds & demi, à triple objectif, on la voyoit un peu mieux. Comme Île mouvement de la Comète eft très-lent , les obfervations font un peu douteufes , elles le font encore par rapport à la pofition du micromètre qui n’étoit pas parfaite- ment fur le parallèle des Étoiles: cela étoit difficile à obtenir, Ja machine parallaétique ne pouvant pas avoir fon mouvement libre, lorfqu'elle étoit dirigée au point du ciel où répondoit la Comète, qui avoit alors une très-grande déclinaifon boréale. Le 21 au foir, il y avoit des nuages rares : la Comète avoit les mèmes apparences que les jours précédens : la Lune, qui étoit fur Fhorizon, empêcha de juger de fa grandeur & de fa lumière ; je comparai le noyau de [a Comète à la même Étoile ques jours précédens, n." 4; la détermination de la Comète par cette Étoile, toujours douteufe à caufe de la lenteur de fon mouvement, & de la difficulté de diriger exactement fur le parallèle des Étoiles, les fils du micromètre ; je comparai le noyau de la Comète deux fois à cette Étoile, & du réfultat des deux obfervations, J'ai pris un milieu. Le 22, ciel couvert le foir & la nuit du 22 au 23, de manière qu'il ne fut pas poffible de déterminer le lieu de la Comete. Le 23, ciel couvert prefque toute la journée, avec pluie l'après-midi; vers les neuf heures du foir, le ciel commença à s'éclaircir vers le Nord, j'en profitai pour rechercher a Comète, & je la comparai à deux Étoiles déjà connues, qui font la vingt-unième & la vingt-troifième de Caffiopée, l'une D: HISMISUCAIIE Ni CE a 449 & l'autre de la fixième grandeur , fuivant le Catalogue de Flamitéed ; de quatre comparaifons faites entre l'Étoile vingt- unième, en afcenfion droite & en déclinaifon, & le noyau de la Comète, j'ai pris un milieu, les obfervations étant peu éloignées entr'elles ; la détermination du lieu de la Comite qui en a rélulté, eft rapportée dans la première Table. Le 24, beau temps; le foir, entre huit & neuf heures, je comparai le noyau de la Comète aux deux Étoiles de la veille , vingt-unième & vingt-troifième de Cafliopée ; je comparai enfuite un grand nombre d'Étoiles qui navoient pas encore été déterminées avec l'étoile y de Céphée, de troifième grandeur.; voici leurs pofitions: celle de la Comète eft rapportée dans la première Table. ASCENSIO N|DÉCLINAIS, droite, boréale, ‘Inopueis) ts FONP PRET s 15. 52. 40/75. 1. 57| 8 |dét.parlaz 1° de Cafiopée. 6 | 20. 12. 6/76. 48. 6| 7 |détermin. par y de Céphée. 74 UP, 2 0; s6 77. 4+ 3| 7 |déterminée par la même ;. 8 | 25. 15. 51176. 47. 46] 6 [déterminée par la même . Le 25 Août au foir, le ciel fut couvert ; cependant, vers les neuf heures, s'étant éclairci, je vis la Comète fans pouvoir en déterminer le lieu. Le 26, ciel couvert, de même que la veille, Le 27, beau temps le {oir jufqu'à dix heures un quart que le ciel fe couvrit totalement ; depuis la nuit clofe j'obfervai la Comète, elle paroïfloit avoir un peu plus de lumière que les jours précédens , fans cependant pouvoir dire fr elle augmentoit où diminuoit. Je comparai le noyau de la Comète à la vingt-troifrème étoile de Cafliopée, de fixième grandeur; la comparaifon avec cette Étoile fut répétée deux fois, & je pris un milieu; la détermination eft rapportée dans la Table : après les obfervations de la Comète, je déterminai, par fon Mém. 1775, 4so Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaLE moyen, la pofition de trois petites Etoiles, deux defquelles fe trouvoient très-près de la Comète , toutes deux de Ia huitième à la neuvième grandeur; la troifième, de la feptième à la huitième: je les marque de huitième & de neuvième grandeur. La chevelure de la Comète , vue à la lundte achromatique de trois pieds & demi, paroifloit s'étendre plus à l'Orient qu'à Occident. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite, boréale. N° °ANn2pUPIL) rene | ce sanseemanene Do re lip pris ji 1 1.0 61F0%|71. 44 /5)Mg près de fa Com. dét. par elle. . 23. 40 |71. 53. 26| 9 [près dela Com. dét.de même 9 2. 47: 40 |70. 33° 8 |déter. par la Comète; Com. comparée le 28 Août. D W Le :28 , beaucoup de pluie après-midi : le foir , ciel parfaitement beau. Je comparai le noyau de la Comète deux fois à l'Étoile déterminée la veille, r.” >, de huitième randeur ; ayant pris un milieu entre les obfervations, j'ai déduit l’afcenfion droite & la déclinaifon de la Comète, qui eft rapportée dans la Table. La Comète paroïfloit plus brillante que les jours précédens ; fa lumière avoit augmenté depuis la veille : après les obfervations de la Comète, je comparai à y de Céphée les Etoiles déjà obfervées le 24 Août: ayant pris un milieu entre les obfervations , j'ai rap- Étoiles porté leurs pofitions. Je comparai le même foir l'Etoile qua- eee rante-feptième de Caffiopée, cinquième grandeur fuivant les afcenfions Flamftéed, à + de Cephée; par ces obfervations, je trouvai Dr Tafcenfion droite de cette étoile quarante- feptième, de 254 dans 43” 34", & fa déclinaifon boréale de 761 10° 57": en Flamféed. comparant cette détermination avec celle qui eft rapportée dans le Catalogue de Flamftéed, j'ai trouvé l'afcenfion droite de 58/45" plus grande que ne la donne le Catalogue. Je vérifiai de même l'étoile quarante-neuvième de la D Es "SCIE IN CE 5. 451 même conftellation, je trouvai une différence dans l'afcenfion droite de cette Étoile, de $5' 15". J'ai rapporté dans la feconde Table, [a détermination de ces deux Étoiles, fuivant mes obfervations. Le 29, vers les dix heures du foir, le ciel devint pañfa- blement beau, je vis la Comète, & je cherchai à en déter- miner le lieu par l'Etoile de la veille; mais le temps ne permit pas de faire cette comparaifon ; vers les onze heures, le ciel fe couvrit entièrement, & il tomba beaucoup de pluie le refte de la nuit. Le 30, le ciel fut couvert, Le 31 Août, ciel parfaitement ferein, j'employai plus d'une demi-heure à chercher la Comète, fes apparences étoient à peu de chofe près fes mêmes que le 28 ; la cheve- lure un peu plus alongée vers l'Orient; je comparai le noyau de la Comète à l'étoile o de Céphée, cinquième grandeur fuivant Flamftéed , la pofition en eft rapportée dans la Table. Je déterminai aufii par le moyen de cette étoile o, Ia pofition de deux autres Étoiles, dont les lieux n’avoient pas encore été déterminés, l’une de {a fixième grandeur, & l'autre de la neuvième. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale. Fa | | *AN0PUEIC) D. M. fs. D. M. 79 1354: 14.12 |66. 32. 34| 6 [déterminée pars de Céphée; Com. comp. 2 & 3 Sept. 9 [déterminée par la même o. 1358.20. 36 |67. 36. s1 Le 1.” Septembre; ciel parfaitement ferein le foir; a Comète paroïfoit avoir la même lumière que la veille; je comparai le noyau à la même étoile o de Céphée; la pofition en eft rapportée dans la Table. Le 2, beau temps le foir, la Comète paroifloit avec Ia même fumière que les jours précédens; elle étoit près de LH ÿ 452 MÉnmoiRes DE L'ACADÉMIE RoYaALE l'Étoile déterminée le 31 Aoùt, de fixième grandeur, #.° 70; je comparai le noyau à cette Étoile & à l'étoile o de Céphée, javois commencé aufli à comparer l'étoile o à l'étoile :, quatrième grandeur de Céphée ; mais le ciel ne me permit pas de terminer cette comparailon; je comparai feulement une Étoile de feptième grandeur, qui n’avoit pas encore été déterminée, à l'étoile : de Céphée, voici fa pofi- tion; celles de la Comète font rapportées dans la Table. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale. *IN9PUEIC) 58165. 59: 42| 7 |détermin. par 4 de Céphée, ce 343 42° Le 3 Septembre, beau temps; je comparai direétement le noyau de la Comète aux étoiles ; de Céphée, quatrième grandeur, & à l'Étoile déterminée ci-deflus, le 31 Août, n. 70 ; les pofitions de la Comète font rapportées dans la Table. Je comparai le même foir plufieurs Étoiles qui n'étoient pas encore déterminées, à l'étoile : de Céphée; je vérifiai celle du 31 Août, r.” 70, & celle de la veille, 7° 44; voici la pofition des deux autres. k © N° ASCENSION DIR TENTE 5 droite. boréale. 2 — me D. M. £ D. M. S. 49 |345. 53. 32 65. 59. 59| 8 [dét. par : de Céphée ; Com. comp. le 4 Septembre. 69 353- 59. 32 |[65. 30. 54] 7 |déter. pars, milieu pris entre quatre déterminations, L'Étoile déterminée ci-deflus, #.° € 9, étoit près de Ia Comète, & la Comète fut comparée à cette Étoile, le 4 Septembre. DE éSMMSNGUILE Ni C-E 5: 453 Le 4, beau temps dans la matinée, beaucoup de nuages Vaprès midi; à fept heures du foir, éclairs, tonnerre & un peu de pluie, depuis fept heures trois quarts jufqu’à neuf heures, le ciel fut découvert en partie; entre les nuages, je vis la Comète, & je comparai le noyau trois fois à l'Etoile déterminée la veille, .° (9, feptième grandeur, la pofition de cette Etoile eft rapportée ci-deffus:jy comparai de même une Etoile de huitième grandeur, qui n’avoit pas encore été déterminée, & qui étoit ce foir fur le parallèle de la Comète; voici fa potion. ASCENSION|DÉCLINAIS. boréale. | | “INApUrIE) Go > CS 350. 24. 47 |[64. 29. 57| 8 |déterminée par le 7° 69, 67 Com. comp. le 5 Sept. Le $, beau temps; le foir, j'obfervai la Comète, & je comparai le noyau à l'Étoile déterminée la veille, n° 67. L'Etoile & la Comète avoient à peu de chofe près la même afcenfion droite ; je comparai aufli cette Étoile, ».° (A plufieurs fois à l'Étoile déterminée le 3, 1.” 69, feptième grandeur, qui étoit près de la Comète ce même jour; j'ob- fervai aufli plufieurs Étoiles qui n'avoient pas encore été déterminées, voici leurs pofitions. © os |[ASCENSION|DÉCLINAIS.| £ . , A cs droite. boréale. ë = FE —— Dibbegyans: se À Dr M8 57 |348. 25. 2164 7. o| 8 |dét.parle 7.” #9, rapportée au 3 Septembre. 63 |349. 14. 27 |[64. 23. 26| 8 |déter. par le 7.° 57 ci-deff. 68 |352.5 1. 2163. 9.41! 8 |détermin. par la même 57° Com. comp. le 6 Sept. 71 |354 21. 32 |[63. 36.47] 7 |déter. par la 57.° ci-deflus. RAT LUE SE SE ES EE ES EG LES PAL REP UENUE RES ER SCENE Amas de petites Étoiles avec de la xébulofité, Étoile, m.° 3, de Caffopée, mal déterm, dans Flamftéed, 454 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 6 Septembre, beau tèmps le foir, j'obfervai la Comète, & je comparai le noyau, deux fois à une des Étoiles déter- minées fa veille, .” 68, huitième grandeur, & deux fois à l'étoile 4 de Cafliopée, fixième grandeur ; les déterntina- tions de la Comète qui réfultent de ces obfervations, diffèrent entr'elles de plufieurs minutes en afcenfion droite & en décli- naifon; j'ignore fr cette différence ne proviendroit pas de Vétoile d qui feroit mal déterminée dans le Catalogue de Flamftéed, où je l'ai prife: voyez les déterminations de Ia Comète rapportées dans la première Table. Flamftéed marque l'étoile 4 de cinquième grandeur , je ne l'ai eftimée que de la fixième. Le 7, ciel en grande partie couvert ; entre huit & neuf heures du foir, il y avoit quelques éclaircis entre les nuages, j'en profitai pour chercher la Comète, & je comparai le noyau à l'étoile de la veille 4 de Caffiopée. Je comparai aufli à la même Etoile, un amas de très-petites Etoiles, qui contenoit un peu de nébulofité ; cet amas vu à la lunette ordinaire de trois pieds & demi, paroifloit fous la forme d'une nébuleufe, mais à la lunette achromatique de trois pieds & demi, c'étoit un amas de très-petites Etoiles : voici fa pofition. ASCENSION|DÉCLINAIS. ! droite boréale. Ne D. M. $. D. M. S LA 60 |348. 39. 27 |60. 22. 12|amas d'étoiles déterminées par d de Cafiopée. Le 8, ciel parfaitement beau, comme il eft rare de le voir à Paris; la Comète paroifloit avec la même lumière que les jours précédens; je comparai le noyau , trois fois à la même étoile que la veille, 4 de Caffiopée; & l'étoile d, je la comparai à d'autres Étoiles qui n'étoient pas ençore déterminées, pour parvenir à connoître l'étoile, ».° 35448 it EL SMISLGITIEN CF. 455 _Caffopée, fixième grandeur, qui devoit fervir les jours fuivans à la détermination du lieu de la Comète ; je reconnus d'après ces comparaifons que ce ne pouvoit pas ètre l'étoile n. 3 de Caffiopée, fuivant Flamftéed, qu'elle n'exifloit pas dans le ciel à l'endroit où Flamftéed Ia rapporte; celle que j'obfervai en différoit de 14 34 30" en alcenfion droite, 6-25 "re0 déclinaifon; cette vérification fut répétée les jours fuivans, & je trouvai la même diflérence. Voici les pofitions des Etoiles déterminés. *IN9PUEIC) ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale. N° D. M. s. D. M. S. 55 1348. 14. 42158. 54. 29| 7 |dét. parle».° 62 ci-deflous. 62 |349. 7. 57159. 51. 36| 8 |déterm. par 4 de Caffiopée. | 65 |349. 56 8157. 18. 58| 6 |déterm. par £ de Caffiopée; l comp. les 9 & 10 Sept. 66 |350. 5.27|57. 19.28] 6 |déter. parle 7. 55 ci-deflus.f Le 9 Septembre, quelques nuages le {oir; ils fe diffipèrent en grande partie vers les huit heures & demie ; je comparai le noyau de la Comète, à une des Étoiles de la veille, ».° 6, & directement à 8 de Cafliopée, rapportée dans les Ephé- mérides de M. de la Caïlle, de la troifième à la feconde gran- deur ; les poñitions de la Comète font rapportées dans la Table. J'obfervai le même foir une Etoile de fixième gran- deur, qui n’avoit pas encore été déterminée, voici fa pofition. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale, N.° ‘nopu Ex D, M. S. HE TM 5 72 |354 33: 38 57. 43. 24| “6 |déterm. par 8 de Cafiopée. Le 10, beau temps Faprès-midi, jufqu'a fx heures & 456 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE denie du foir que le ciel commença à fe couvrir, peu de temps après, il le fut prefque’ totalement; vers les huit heures & demie, les nuages fe féparèrent & laïffèrent quelques éclaircis, j’obfervai la Comète, & je comparai le noyau à l'Etoile rapportée au 8 de ce mois, n. 6 ÿ. Je comparaiaufir plufieurs Étoiles entr'elles, & fur-tout celles de la veille; après ces obfervations, le ciel redevint entièrement couvert, Le 11, ciel couvert le foir jufqu'à huit heures & demie qu'il commença à fe découvrir, il fut enfuite ferein jufqu'à dix heures un quart. Je n’avois pu profiter de l'intervalle de ce beau temps, étant allé à Verfailles pour préfenter au Roi, la Carte des obfervations de la difparition & de la réappa- rition des anfes de l'anneau de Saturne,*en 1773 & 1774. Je ne fus de retour à Paris, que vers les dix heures du foir; dans les intervalles des nuages, je recherchai la Comète, & je comparai le noyau à une Ftoile de feptième grandeur , qui étoit la veille près de la Comète; Îa pofition de cette Étoile qui n'avoit pas encore été déterminée , fera rapportée au 13 de ce mois, fous le .° Me La détermination du noyau de la Comète, par cette Etoile, fut douteufe à caufe des nuages, je n'ai pas laiflé que de la rapporter dans {a première ‘Table, qui eft à Ja fuite de ce Mémoire. Le 12 Septembre, ciel entièrement couvert le foir. Le 13, beau temps le foir: je comparai le noyau de 1a Comète deux fois à une Étoile de la fixième grandeur, qui m'avoit pas encore été déterminée ; j'obfervai fon lieu en la comparant à d'autres Etoiles connues ; Ceft la quarante- cinquième de la Table qui va fuivre & qui contient les pofitions de plufieurs Étoiles qui n'avoient pas encore été obfervées, J'examinai la Comète avec la lunette achromatique de trois pieds & demi, elle ne paroïfloit pas avoir augmenté de lumière ; fa chevelure s’étendoit plus à l'Orient qu'à l'Occident : le noyau, fans être terminé , étoit très-petit, mais d’une lumière vive & blanchitre. F N° DES SCrENCcEs. AS “1nopuez. +29 14] 7 |déterm. parla 6.° du Lézard, fuivant Flamftéed, +37: 51] 9 [dét.parlen.” 43, ci-deflous. 8 |dét. par plufieurs ét, connues. - 37: 49| 6 |déterm, parle 7.° 41 ci-deff. Comète comparée ce foir. 12] 7 |déterm. parle ».° 45 ci-deff, - 20. 26| 10 |double, Ia r.°"° déterm. pa le 7° 58 ci-deffous. 1.45] 6 |dét.parplufeurs ét. connues. +19. 8| 7 |dét. par le ».° 65, comparée le 11 Septembre. Les 14 & 15, ciel couvert les foirs. Le 16, beau temps le foir jufqu'à huit heures que le ciel fe couvrit totalement, il redevint ferein vers les dix heures, & je comparai le noyau de la Comète à l'Étoile de fixième grandeur , la quatrième d’Andromède , fuivant Flamftéed ; les poñitions font rapportées dans fa Table, La Comète étoit peu apparente, on ne pouvoit la voir que difficilement à {a lunette ordinaire de trois pieds & demi: cette difficulté de la bien voir, pouvoit provenir de la grande lumière de {a Lune : elle fut difficile à obferver, étant près du Zénith, de manière que je fus obligé de déranger plufieurs fois la machine parallactique , pendant les obferva- tions, pour obtenir les déterminations du noyau de la Comète, Je recherchai {e même foir 1a première étoile d’Andromède, … Étoile » que Flamftéed, dans fon Catalogue , féconde édition , rap- pes porte fous la lettre o de la troifième à la quatrième grandeur; TP cette Étoile {e trouve également placée fur {es Cartes , d’après a ide la détermination rapportée dans fon Catalogue : je reconnus au pôle, Z de 12 min; : A . 2 & que la diflance au pôle de cette Étoile , qu'il a rapportée de “dansl'ale. dr, Mém. 1775. Mmm 458 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE 401 19/30", devoit être de 494 9’ 9", l'erreur eft de près de 9 degrés. Le même loir, j'obfervai plufieurs Étoiles qui n'avoient pas encore été déterminées: voici leurs pofitions. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite, boréale. | “IN9puEt a | GE D. M. S. D. M. S. 344+ 15. 11 [44. 52. O 346. 51. 21 |44. 15. 34 348. 18. 30 |52. 49.15 348. 38. 45 |53. 51. 51 348. 40.45 |54 53. 5 | déterm. par la 4.° d'Androm. déterm. par à d'Andromède. dét. par le 7.° sg ci-deffous. dét. par le ».° 6 r ci-deffous, déterminée par le 2.” 58, rapportée au I 3. 349- 39. 36 |45. 13. 45] 7 |dét. parla 4.° d'Andromède cb N NN Le 17 Septembre, beau temps le foir jufqu’à neuf heures que le ciel fe couvrit; avant que le ciel füt couvert, j’obfervai la Comète, & je comparai le noyau à l'étoile À d’ Andromède, quatrième grandeur , & je déterminai les lieux des Étoiles fuivantes. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale, N.°s “napueirr) D. M. S. D. M. S. 40 |342. 59. 6143. 22. 53| 8 |dét. para 4." d’Andromède. 42 1343. 6. 5142. 51. 36| 8 |déterm. parle 7.° 40 ci-deff. 52 |346. 41. 643. 56. 40| 7 |dét. parla 4. d'Andromède. $4 1347. 7. 21 l43. 54 3| 7 [déterminée par la même. Les 18 & 19, ciel couvert Le 20, le ciel commença à fe découvrir dès que les Étoiles parurent: ce ne fut pas fans peine que je pus revoir la Comète; fa lumière étoit confidérablement diminuée, ce qui pouvoit y contribuer beaucoup, étoit la grande lumière DES SCIENCES. 459 de la Lune. Je comparaï le noyau de la Comète à plufieurs Étoiles ; les pofitions font rapportées dans la Table. Je déter- minai aufli plufieurs Étoiles, dont voici leurs pofitions. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale. N.° "Anopuri£) D. M. S. D. M. S. | 26 |339- 31.45 |[36. 14. 34] 7 |dét.parlez." 34, ci-deffous. 31 |340. 45. 45138. 58. 16| 8 |dét. par la 1 6.° du Lézard, fuivant Flamftéed. 32 |340. 59. 7139. 10. 38| 8 |déterm. par la même, & le n° 26., ci-deflus. 34 1341. 6. 4135. 52. 57| 7 |déterminée par le ».° 39 , Comète comparée ce foir. 35 |341. 22. 15|35. 9. 9| 7 |dét. parlez.” 26, ci-deflus. 36 |341+ 52. 0138. 6.56| 8 |dét. parler.” 31, ci-deffus. 39 |342. 33. 34137. 30. 7] 8 |déterm.parla mêmez.” 71, Comete comparée ce foir. EE EL 4 ent pe - (née ft " } Les 21 & 22, ciel entièrement couvert. Le 2; Septembre, beau temps le foir, & fans Lune, jufqu'à huit heures trois quarts; avant que la Lune füt levée, je recherchaï la Comète aux environs de l'étoile n de Pégale, où elle devoit fe trouver, fuivant les précédentes obfervations; l'ayant reconnue , je comparai direétement le noyau à cette étoile 1; a pofition de la Comète eft rapportée dans Ja Table; j'obfervai enfuite la pofition d’une Étoile de neuvième grandeur : voici fa détermination. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale. | | tnapuriT) D. M. Le 341. 2.21 |30. 16. 54| 9 |déterminéepar » de Pégale. 33 Les apparences de la Comète étoient ce foir plus fenfibles que les jours précédens ; elle paroifloit fous la forme de la Mmnm ij La Comite rencontre une Etoile sélefcopique, 460 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALE nébuleufe, placée entre la tête & l'arc du Sagittaire, & elle étoit aufli apparente, mais il ne füt pas pofñlible de l'aperce- voir à la fimple vue. Le noyau, vu à la lunette, paroïfloit très-petit , fans être terminé , environné également d'une lésère nébulofité. Le 24, ciel couvert le foir. Le 25, vers une heure trois quarts du matin, Îe ciel étoit en grande partie couvert: entre Îles nuages Je recherchai la Comète, & je comparai le noyau directement à & de Pégale, feconde grandeur : la Lune étoit alors fur l’horizon, & répandoit une très-grande lumière qui empêcha de juger des apparences de la Comète ; fa détermination ef rapportée dans la Table, Le même jour, 25 au foir, le ciel en grande partie ferein; je comparai de nouveau le noyau de la Comète à la même étoile B de Pégafe : l'obfervation n’a pu être répétée, le ciel étant devenu totalement couvert. 4 Le 26, ciel ferein le foir ; auflitôt que les Etoiles parurent, je revis la Comète, elle étoit très-près de l'étoile # de Pégale, quatrième grandeur : je comparai plufieurs fois le noyau de la Comète à cette Étoile. À 7} 3942", temps vrai, le noyau de la Comète avoit rencontré une Etoile télefcopique de dixième grandeur : l'Étoile & le noyau ne fembloient former qu'un point de lumière à la lunette ordinaire de trois pieds & demi , mais à la lunette achromatique, auffi de trois pieds & demi on voyoit le noyau de la Comète à côté de l'Étoile qui le touchoit, ainfi la détermination de la Comète, Dre dans la Table , fera prefque la pofition de cette toile. ASCENSI1ON|DÉCLINAIS. droite. boréale. la Comète rencontre cette} étoile. DES SCIENCES. 46 . Les 27, 28 & 29 Septembre, ciel couvert. Le 30, ciel en grande partie ferein le foir jufqu'à huit heures & demie qu'il commença à fe couvrir : avant que le ciel fût couvert, je comparai plufieurs fois fe noyau de la Comète à l'étoile « Markab de Pégafe. La Comète étoit fans queue, comme le 26 ; on la voyoit bien avec une lunette de nuit: le ciel étoit pur, & il me fembla, plufieurs fois, en regardant le long de la lunette , à l'endroit du ciel où étoit la Comète, que je l'apercevois à la vue fimple, comme une nébulofité qui échappoit de temps en temps à la vue. Je déterminai le même foir plufieurs Étoiles qui navoient pas encore été obfervées : voici leurs pofitions. 3 Q N° ASCENSION|DÉCLINAIS. 5 droite, boréale. ea nr — D. gr. 11% S. D. M. S, |. 1$ |337. 27. 4413. 21.49 delle he OA LE QE LEA SET FES EE CERNE EL 340. 18. 44 36.11 dét. par le».° 17, ci-deflous. dét, par Markab de Pégafe, dét. par la même, Markab. |dét. par la même, Markab. Le 1.” Octobre, orage, tonnerre, éclairs & pluie l'après- midi. Vers les fept heures du foir , le ciel devint paffablement beau ; j'obfervai la Comète, & je comparai le noyau direc- tement à l'étoile £ de Pégafe, de quatrième grandeur ; comme cette Étoile ne fe trouve que dans le Catalogue de Flamftéed, our être affuré de fa pofition , je la comparai aux étoiles Markab & € de Pégale. Vers les huit heures du foir , le ciel fe couvrit de nouveau ; à dix heures du foir il redevint ferein, je comparai encore le noyau de la Comète à la même étoile £: les pofitions font rapportées dans [a Table. | La Comète paroiffoit comme la veille, fans queue, le moyau environné d'une légère nébulofité : la Comèie fe voyoit bien avec la lunette de nuit, & on la foupçonnoit à La fimple vue. 462 Mémotres DE L'ACADÉMIE ROYALE J'obfervai le même foir une Étoile de huitième grandeur, dont le lieu n’avoit pas encore été déterminé: voici fa pofition. Pégafe. Le 2, beau temps le foir jufque vers les huit heures; avant que le ciel fe couvrit, je comparai le noyau de la Comète aux deux étoiles de la veille € & £ de Pégale, la Comète étoit placée entre ces deux Étoiles ; les pofitions de la Comète font rapportées dans la première Table, &c celles des Étoiles dans la feconde, La Comète paroiffoit de Ia méme lumière que la veille, la chevelure s'étendoit à vingt minutes du noyau. Le 3 Ofobre au foir, j’obiervai la Comète, il y avoit des nuages rares lors des premières obfervations; mais vers les dix heures, le ciel étoit parfaitement beau; je comparai le noyau de la Comète, en deux temps difiérens, à l'étoile & de Pégale, de fixième grandeur; je vérifiai enfuite la pofition de cette Etoile, en la comparant directement à € de la même conftellation; j'obfervai aufli plufieurs Étoiles, dont les lieux n'avoient pas encore été déterminés. Voici leurs pofitions, celles de la Comète font rapportées dans la première Table, Ne Lace NEED CLiNas; droite, boréale. ES DURE VS EAU 7 Es | | ‘Inopuei") 23 |338.46. 5| 6.24. 13 déterm. par ? de Cafiopée, Comète comp. le 4 Oct. 24 |339. 1. 35 | 6. 31. 38] 8 |dét. par la 23° ci-deflus. 339+ 19. 35 | 6. 39.44] 9 |dét. par la même, 7.° 23. 339: 33: 36 | 9. 18. r0| 7 |déterm. par © de Pégafe, pie sUSICME Nc x s: 463 Le 4, beau temps le foir, je comparai le noyau- de la Comète à l'Etoile rapportée la veille, 2.” 23 ; les pofitions de la Comète font dans la Table. Le ss ciel parfaitement beau le foir, je comparai Îe noyau de la Comète à trois Étoiles; favoir, les étoiles & 37 de Pégale, dans le Catalogue de Flamftéed, l'une & l'autre de la fixième grandeur ; Îa troifième , B des Poiflons, cette dernière eit rapportée dans le Catalogue des Étoiles zodiacales, de feu M. l'Abbé de la Caille, inféré dans le rome VI de [es Éphémérides. Les pofitions du noyau de la Comète, déduites de ces uois Étoiles, font rapportées dans la Table. Quoique le ciel fût ferein, la Comète ne paroifloit pas avec la même lumière que les jours précédens. J'obfervai le même foir plufieurs Étoiles : voici leurs pofitions. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. boréale. N La D. M. 336. 49. dét. par la 34.° de Pégafe, fuivant Flamftéed. 13 |337- 13. déterm. par la même, la 345% 20 |337. 50. = re ER NE déterminée par la même. a 8 8 8 8 déterminée par la même. Le 7 Octobre au matin, ciel ferein, j'obfervai la Comète, & je comparai le noyau à l'étoile À des Poiflon., de fixième grandeur, rapportée dans le Catalogue des Étoiles zodiacales déjà cité, & enluite à une étoile de huitième grandeur qui navoit pas encore été déterminée , & que je comparai à l'étoile 37."° de Pégaie, fuivant le Catalogue de Flamftéed : voici la pofition de cette Étoile; celles de la Comète font rapportées dans la T'able, 464 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 7 |dét. par la 37.° de Pégafe, Comète comp. ce matin. Le 8, beau temps le foir; on voyoit la Comète pafia- blement bien dans la lunette de nuit; elle étoit placée fur Ia ligne droite menée par les étoiles Ë & n du Verleau, n tenoit le milieu à égales diftances : je com parai le noyau de la Comète aux trois étoiles », & & y du Verfeau, les pofitions font rapportées dans fa première Table. J'obfervai auffi le même {oir quatre étoiles dont les lieux n'avoient pas encore été déterminés; ces étoiles étoient placées en ligne droite & parallèlement à la route apparente de la Comète : voici leurs déterminations. Q L ASCENSION|., £ N.°° k DÉCLINAIS.| à? droite. £ “ ——— D. M. S, | D. M. S. À ———————_—_—_—_—_————— | ———————_—_—| — 18 1337. 47. 21 |1. 6. 2A| 8 |déterm. par > du Verfea 19 |337. 49. 46 lo. 56. 34A| 8 |déterminée par la même . 21 |337. 51. 35 |[o. 2.36B| 9 |déterm. par » du Verfeau. 22 |337. 52. 360. 45.27A| 8 |déterm. par » du Verfeau. EE ST L'étoile ».° 27, étoit boréale, les trois autres auftrales. Le 9 au foir, le ciel étoit en grande partie couvert; ül s'éclaircit enfuite, & je vis la Comète; je reconnus que fon mouvement apparent diminuoit, ainfi que fa lumière; elle paroïfloit à la funetie de nuit un peu moins lumineufe que Ja nébuleufe placée entre l'arc & la tête du Sagittaire , l'étendue de Ja lumière étoit la même. Je comparai le noyau de la Comète deux fois à y du Verfeau; les déterminations font très-bonnes: je les ai rapportées dans la Table. Le DES SCIENCES, 465 Le ro, ciel couvert. Le 11, brouillard le foir qui fe diflipa en grande partie ; a Lune qui étoit alors fur l'horizon diminuoit confidérable- ment les apparences de la Comète, qui d’ailleurs perdoit chaque jour de fa lumière. A la lunette achromatique de trois pieds & demi, le noyau paroifloit encore brillant, mais très-petit: je comparai directement le noyau de la Comète à l'étoile x du Verfeau, cinquième grandeur ; & pour connoître fr cette Étoile étoit bien placée dans le Cata- logue des Étoiles zodiacales, je la comparai à l'étoile n de la méme conftellation, par le moyen d’autres Étoiles inter- médiaires. Les pofitions de la Comète qui réfultent de l'étoile x, font rapportées dans [a première Table qui eft à la fuite de ce Mémoire. J'obfervai le même foir deux Étoiles, dont les lieux n’avoient pas encore été déterminés; la feconde tenoit à l'atmofphère de la Comète: voici leurs pofitions. ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. auftrale, “AN9PUELT) 337+ 164 59 | 4. 43. 27 337 36. 7 | 6. 16. 45 déterm. par x du Verfeau. déterminée par la même x, Comete comparée le 1 2. Le 12 Odtobre, beau temps le foir, ce ne fût pas fans peine que je pus revoir la Comète, ce qui pouvoit provenir de la grande lumière de la Lune qui étoit fur l’horizon. La Comète paroifloit près d’une étoile de la fixième grandeur , la foïxante-feptième du Verfeau, fuivant l’ordre du Catalogue de Flamftéed ; je comparai le noyau de la Comète à cette étoile, ainfi qu'à l'étoile À de la même conftellation, & à celle qui eft rapportée au 1 1 de ce mois, #,° r6, de feptième grandeur ; l'étoile foïxante-feptième du Verfeau fut comparée plufieurs fois à À, & c’eft d'après ces comparaifons ‘que j'ai déduit fa pofition. Les déterminations de la Comète par ces étoiles {ont rapportées dans la Table, Mén, 1775 Nnn 466 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 13, ciel couvert le foir & la plus grande partie de la nuit du 13 au 14, & il ne fut pas pofhble de voir la Comète; l’obfervation auroit été remarquable en ce que vers les o heures du foir, on auroit pu la voir placée exactement fur l'Écliptique. Le 14, ciel parfaitement beau, mais a Lune qui fe trou- voit dans le voifinage de la Comète, y répandoit une fi grande lumière que celle de la Comète fe trouvoit effacée; il ne fut pas poflible de la trouver avec la lunette ordi- naire de 3 pieds +, quoique la Comète fût dans le champ 2? de cette lunette: je la recherchai enfuite avec la lunette achromatique de 3 pieds +, & ce ne fut pas encore fans beaucoup de peine que je pus la voir; il falloit bien con- noïtre le degré de fa lumière, fon mouvement & fa pofition, pour être für que cétoit elle. J'employai cette dernière lunette pour déterminer fon lieu ; je comparai le noyau à deux étoiles, la 6s.° & la 70° du Verfeau, fixième gran- deur, fuivant le Catalogue de Flamfiéed : les pofitions de Ja Comète qui ont rélulté de ces obfervations font rapportées dans la Table. Le 1 5 Octobre, ciel parfaitement beau le foir; la Comète, fuivant les obfervations de la veille, devoit fe trouver très- près de la Lune, environ un degré au-deflous, & il n'y eut pas moyen de l’apercevoir avec aucun inftrument, Je vérifrai, le même foir , la pofition de l'Etoile, rapportée au 20 de Septembre, #.° 39 ,; à laquelle la Comète avoit été comparée ; je me fervis des étoiles 8, « & $ du bras droit d'Andromède. Les 16 & 17, beau temps les foirs ; je recherchai la Comète, avec mes inftrumens, fans pouvoir Îa découvrir ; elle étoit effacée par la grande lumière de la Lune. Les 19 & le 21, par un beau ciel, j'obfervai au Méri- dien l'étoile o d’Andromède, de quatrième grandeur, avec Ja Lyre y &« du Cygne, & je reconnus de nouveau, comme je l'ai déjà rapporté au 16 de Septembre , une erreur de 84409" 39" dans la diflance au pôle de l'étoile « d'Andromède, DE S»iS C l'E N°C Es. 467 & 12!15" dans fon afcenfion droite ; j'ai établi cette pofition, telle qu'elle doit être pour le temps préfent dans a feconde Table qui eft à la fuite de ce Mémoire. Le 25 Octobre, ciel ferein le foir ; je recherchai Ja Comète avec la lunette achromatique de trois pieds & demi, dans l'endroit où elle devoit être, d’après les ‘obfervations des jours précédens ; ce ne fut pas fans beaucoup de peine que je pus la revoir; fa lumière étoit d’une foiblefle extrême : cependant, le centre de a nébulofité qui étoit comme un point, étoit encore d’une lumière vive : la Comète paroifloit entre les deux étoiles g', g° & v du Verfeau: je comparai Îe noyau à ces trois Étoiles: les pofitions font rapportées dans la lable qui eft à la fuite de ce Mémoire, J'oblervai le même foir, deux Étoiles, dont les lieux n’avoient pas encoré été déterminés ; Je les comparai à l'étoile v du Verfeau, voici leurs pofitions. : ASCENSION|DÉCLINAIS. droite. auftrale, ‘AN2PUEIL) D. M. S. D. M S 335- $4* 12 336. 7: 42 2. 5: 35] 8 |déterm, par u du Verfeau. 2, 15: 50| 7 |déterminée par la même». > 2 2 :C'eft au 25 d'Octobre que fe font terminées les obferva- tions de cette Comète, ne pouvant être, fuivie plus long- temps à mes inftrumens à caufe de la grande foibleffe de fa lumière ; l'apparition de cette Comète, fuivant mes obfer- vations, a été de foixante-neuf jours, | Le cours.de cette: Comète m'a donné occañon: d’obferver la pofition de foixante-treize Étoiles qui n'avoient pas encore.été déterminées, &un amas de petites Étoiles remplies de nébulofité ; j'ai rapporté dans ce Mémoire leurs détermi- nations en afcenfion droite & ‘en déclinaifon, à chaque jour qu'elles ont été oblervées ; je les ai numérotées fuivant l’ordre qu'on leur donne en afcenfon droitei; plufieurs de ces Nan ij Dernière obfervationi Soixante-treize Etoiles ajoutées aux Catalogues.. 468 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Étoiles ont été employées à la détermination du lieu de fa Comète, & je les ai défignées. Des deux Tables que je joins à ce Mémoire; Ia première contient tous les lieux de la Comète, obfervés en afcenfion droite & en déclinaifon , avec les différences des paflages de la Comète & des Étoiles au fil horaire du micromètre; il en eft de même dans la colonne qui fuit pour les différences en déclinaifon , entre la Comète & les Etoiles ; le figne + fignifie qu'il faut ajouter ces différences obfervées aux pofi- tions des Étoiles, avec lefquelles la Comète a été comparée pour avoir celles de la Comète. Il en eft de même du figne — pour Ôter. La feconde Table contient les afcenfions droites & Îes déclinaifons des Étoiles, tirées des Catalogues, qui ont été employées à la détermination du lieu de la Comète, réduites au temps des obfervations.. Je n’y ai fait d'autre réduétion que celle qu'on trouve dans les Catalogues, fous le titre de Variation annuelle. Je joins auffi à ce Mémoire, une Carte célefte qui repré- fente la route apparente que la Comète a tenue parmi les Etoiles fixes, fuivant mes obfervations; cette Carte eft divifée en degrés d’afcenfion droite & de déclinaïfon, de manière qu'il fera facile à l'infpection feule de la Carte de voir la pofition de Ia Comète & celles des Etoiles , près defquelles elle a paffé; j'y ai rapporté auffi la pofition de la fameufe Etoile de 1572, que 7ycho-Brahé obfervale 1 1 Novembre, & qui difparut au mois de Mars 1574; on reconnoîtra fur cette Carte la grandeur des Étoiles , ‘en confultant le modèle des grandeurs que j'y ai rapportées. La Comète a pailé, fuivant cette Carte, entre les conf- tellations de Céphée & de Caffiopée; entre le Lézard & Andromède; a traverfé Pégafe , l'eau du Verfeau & a ceflé de paroître entre le genou gauche & le pied droit du Verfeau, au-deflous des étoiles g' & g° de cette conftellation; elle a coupé l'Équateur entre Le 7 & le 8 Octobre, & l'écliptique le 13 du même mois. p ‘ co NN] @ co œ o . $ NN @œ co co oc N © © © © co 9 w w 2 AE + 44e + 43- . 17- EMA 43e ° 47. A SCENSIONS | Décuin AISON Boréale obftrvée. 32 58 53 51 27 s1 4 . 58 st DIE S'MMNICIRE NC Es. DiFFÉRENCE en afcenf, dr, entre la Comète & les Étoiles. D. M, 5. + 33- 56|1- 45. oo 31 3- 2. 30 #- 23: 30 4+ 26. 30 0, o MES SY 8 8 o a L 9 + LA) 25. 0 HO EN ESS FREE © ‘ © o UE HI EU EN EEE UE EEEIIEEHSHEIUIIINII Se Co . 12 DIFFÉRENCE de déclinaif. En PSS LS IEEE res) +1 UE | sap An2puvie) "SAJOIT S2P 5°N 2 124 2p ‘1n2T De "1 TS) æ Now M CON © CGR Où Où AN AN OO Où D A À © MN Bb M OO M M Go où À NN N N NN N co D es LG je Pépale, TasLe IL. Des pofitions apparentes de la Comte obfervée en 1 774, Cotrpare avec les Etoiles fixes, depuis le 18 Août jufqu'au 2 5 OGobre. ÉUTLOMLEELS avec lefquelles la Comite a été com parée, déterminée, la même. de Caffopée. par la même. de Caffiopée. déterminée. de Cephée, par la même. déterminée, de Céphée déterminées. par la même, de Caffiopée, par la même, déterminée, de Caffopée, déterminées, par la même. d'Androméde, par la même. d’Androméde, déterminée. par la même. déterminées. de Pépale. par la même, x NN CLSES ë : : S wN ” FY GNNNN 8 œNN 0 TR 9.99 9 g RU AN AIN > © Temps vrai, Ms, -Se LEZ 5° 5è 28. 4 23 11 46. 58 15 36 32. no 58 3 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaAL DÉCLINAISON Boréale obfervée, entre les Etoiles *sajLOYZ Sap An2puvie) Cr ( S2P o°N Ÿ UoÂeg 2p s21197 Us LU Ve 9 9 NO LS Lo V9) Lo | y La ss ss co #1] M YN DANS RSR NN Vue Vu EN Eu. La NN N NN NN MemRRRsw r 20 VU = VA Vue VU Sas Le SSI 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 + 41e 36 31. 6 . 46. 48 ” 43° 30 . 48. 26 . AT 2 AS NAN . 27. 24 / 1. 20. FI Auftrale, 37° ro + 37e 26 + 39° 40 . 39° 2 « 39- 2 Len Us ci ES ER TES lttt+ttthl 11H14] ÉRÉEZ # 4 2 2 2 4 4 ie 3 4 6 6 8 8 6 ÿ 6 6 7 +++ a nd Llthttttttttt D = X NON N ON Ÿ se Me a 2 Le NN NN 3 4 4 #3 3 3 3 5 5 5 7 4 6 és 6 4 6 6 6 6 ÿ > 6 du Verfeau. Ja Comète a été comparée. de Péyafe. par la même, Markab de Pépafe. par la même. | de Pépafe. par la même, | de Pépafe. Vée Pépafc. par la même, déterminée, par la même, de Pégafe, des Poiflons. de Pégafe. des Poiflons. déterminée. da Verfean. par la même. du Verfeau. par la même, déterminée, du Verfeau, par la même. ÉTOILES avec lefquelles DES S CAEN C-E «. 471 Tage IL. Des Afcenfions droites à Décluaïfons des Étoiles qui ont été employées à la détermination des lieux de la Comete de 17724. Les pofitions réduites au temps des obfervations. EEE LE AE EP PPT DC NET I ET LCI EEE TN SCRRSN Li | ASCENSION Fol 2à Noms DES ÉTOILES droite DÉCLINAISON| 5 EL F2 qui ont fervi des Étoiles. 3 5 EE à la détermination du lieu de [a Comite. ROME 70-133- 9B| 18 3 |déterminée; Comète comparée le 28 Août. 73- 44 su 6 21 [de Cafiopée, Flamft. Com. compar. le 28 Août. 73: 36 40 6 23 |de Cafiopée, Flamit. Com. compar. le 27 Août. 5176. 21. 43 7 4 |déterm, Com. comp. les 18, 19, 20 & 21 Août. 6. 10. 57 $ 47 |de Cafiopée, vérifiée par 7 de Céphée. 75e 0. 55 6 49 [de Cafliopée, vérifiée par la même ». 2. 30. S5A. | 3 7 |du &, Éphémérides, Com, com. le 8 & le 9 O&ob, 3 14. 29 B: 6 æ' |de Pégafe, Flamit. Com. comp. le $ Oétobre, 10 905.5 A 4 Ç |[dus, Éphémérides, Com. comp. le 8 O&obre. 3-17. 10B.1|. 6 æ? |de Pégafe, Flamft. Com. comp. le 5 O&obre. 1. 50. 48 7 9 |déterminée, Com. compar. le 7 Oétobre matin. 21. $1. 29À. $ vw |du #, Éphémérides, Com. comp. le 2 ; O&obre. 1. 16. 16 4 ” [du #, Éphémérides, Com. comp. le 8 Odobre. $- 23. 7A. $ x |[duzx, Éphémérides, Com. comp. le 11 Oëobre. 9. 39. 46B.| 3 Ü |de Pégafe, Aftr. Fond. Com. comp.le : O&tobre. 6. 16. 4$ 7 16 |déterminée, Comète comp. le 12 O&obre, 11. 16. 30À 6 6$ |du =, Flamfiéed, Com. comp. le 7 Odobre, 8: 018.25 6 67 |du # comparé à À , Com, comp. le 12 Oë&tobre, 20. 0. 14 6 g' |du =, Famfléed, Com. comp. !e 25 Oélobre, 29. 2. 55 B 3 n] de Pévafe, Aftron, Fond. Com. comp. le 23 Sept. G. 24- 13 8 23 |déterminée; Com. comp. le 4 O&tobre. 20. 46. 52À. 6 g" |du #, Flamftéed, Com. comp. le 25 Od&obre, 12 1 Péc: éduit de { & arkab, C ire 0t-1421B mi £ Îde PR RÉ € Q & de Markab, Com. compar. 1, 44 48A 6 70 |du =, Famftéed, Com. comp. le 14 Odtobre, 3-23- 4B.| 4 pm |de Pévafe, Famftéed , Com. comp. le 26 Septemb. 8. 46. 22A. 4 À |du#, Éphémérides, Com. comp. le 12 O@obre. 8. 37. 53 B. 6 c de Pégale, Flamftéed, Com. comp. le 3 Ofobre. 65: 0. 38 4 i de Céphée, Éph. du P. Hell, Com. comp. le 3 Sept, 35 52e 57 7 34 |déterminée; Com. comp. le 20 Septembre. 37e 30 7 8 39 |[déterminée; Com. comp. le 20 Sep'embre. We 7 7 4 o |d'Andromède, Aflron. fond. Eireur dans Flamfiéed de 9 degrés, 472 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE CELLIER TLITTLIR RARES LS RSS RE PPS D Re A CET DE LÉ 2 CRÉES Noms DES ÉTOILES, qui ont fervi à la détermination du lieu de la Comète. 3 ASCENSION droite. anopuuie) DÉCLINAIS. ‘Sarlorq s2p "S2JLOIY S2P 'N 9 {aoÂvg 2p saina des Poiffons, Éphémér. Com. comp:le $ O&ob. de Pégafe, Aftron. fond. Com. comp. le 24 & le 25 Septembre. Markab , Aflpn. fond. Com. comp. le 30 Sept. déterminée, Com. comp. le 1 3 Septembre. des Poiffons, Éph. Com. comp. le 7 O&. matin. d’Andromède, comp. à a. Com. comp. le 16 Sept. déterminée; Com. comp. le 4 Septembre, de Céphée. Flamfléed, Comète comp. le 31 Août 1 & 2 Septembre. ; déterminée; Com. comp. le : : Septembre. de Cafopée , Flamft. Com. comp. 6, 7 & 8 Sept déterminée; Com. comp. 9 & ro Septembre. déterminée; Com. comp. le $ Septembre. d'Andromède , Éphémérides du P. Hell, Comète comparée le 17 Septembre. déterminée ; Com. comp. le 6 Septembre. déterminée ; Com. comp. le 4 Septembre. déterminée ; Com. comp. le 3 Septembre. de Cafliopée, Aftr. fond. Com. comp. le a Septemb. WW AN © # oo œ Où ON 1 © où où À à Je rapporterai en finiflant ce Mémoire , les Élémens de l'orbite de cette Comète, de huit manières différentes, cal- culés d’après mes obfervations ; les premiers ».” 7, calculés ar M. le Préfident de S.** d’après les obfervations des 19 Août, 4 & 20 Septembre; le n.” 17, par le même, d'après les obfervations des 23 Août, 1 1 Septembre & 1.” Octobre; le n° II] repréfente les Élémens, en prenant un milieu entre les n° 7 à 11. Ces Élémens font déjà imprimés dans l'ou- vrage de M. du Séjour : Effai fur les Cométes , page 3 34. Les élémens du ».” 1Ÿ, ont été calculés par M. Méchain, attaché au Dépôt de la Marine, & publiés dans la Connoiffance des Temps de 1776, page 307. Les élémens du ».° V, calculés par DIE (SMASACIIUE, Nc. € € 473 par le même, d’après les obfervations des 1 9 Aoû, 14 & 25 Septembre; les élémens 2.” V7, du même, d'après les obfervations des 9, 25 Septembre & 9 O&tobre; le n. VII, calculé par le même, & M. Méchain m'a mandé dans fa Lettre du 1° Décembre, que c'étoit à ces derniers élémens qu'il falloit s’en tenir; le ».° VIT, calculé par M. Abbé Bofcowich, d’après les obfervations des 1 Do27 Août & 4 Septembre. LV ÉLÉMENS, D MT Lieu du uœud afcendant. .., +. 0. 49 Anclinaifon de l'orbite. ., ... - 83. o Lieu du Périhélie.. ...,,.., + K7-N22h Logarithme de Ja dif, périhélie, ‘Paffage au Périhéie,.. Août. . 0,1$3900! o,155032 tte 8 oft5. 10. s5 Son mouvement dire, VII. VIII. ‘Lieu du nœud afgendant.. .. 0. 49: 48] G 1..22 Inclinatfon de l'orbite... ... Bs Mo" 83. o. 51 EN IMC Lieu du Périhélie.. ,.,....fro. 17: 13. 16|10. 17. 19. 12] 10. 17. 22. 4|10. 17. 26 Logarithme de la dif. périhélie . 0,154363 0,154432 0,1$4906| o,rs4r21 Paffage au Périhélie.. Août.. | 155 7h 1° 40" ri 9h $9 20”|15i rot 5535" | 15i sh 17} RECUEIL des Obférvations de la Comte de 1 774 (0. À Lrimoces. M. Montaigne fit la découverte de cette Comète, fe rr du mois d'Août, comme je l'ai déjà rapporté au commen- cement de mon Mémoire ; je n’ai trouvé nulle part qu'il en ai fait des obfervations fuivies, il avoit feulement envoyé . à l'Académie quelques configurations de la Comète, à l'égard ————————_——— ——] a) Le peu de fumière qu’avoit la Comète & Ja grande difficulté de Vobferver, ont rendu les obfervations peu nombreufes, de manière que celles que contient ce Mémoire font prefque les feules qui aïent été faites; c’eit Pourquoi je les aï rapportées dans le plus grand détail, Mén 1775. Ooo 474 “MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE des Étoiles qui fenvironnoient, & quelques détails que j'ai rapportés ; jajouterai ici ce qu'il a écrit depuis & qui eft venu à ma connoiflance. Dans une de fes lettres du 16 Août, adreflée à M. le Monnier , il fui mandoit : «Il fufhit d'employer, pour voir la Comète, une lunette qui amplifie entre quarante & foixante fois ; celle dont je me fers eft un objetif achromatique , à deux verres, de trois pieds & demi de foyer , à laquelle j'ai adapté , moi-même, quelques oculaires que j'ai trouvé les plus convenables, & avec lefquels elle groffit cinquante fois , & en y employant d'autres oculaires , je puis la porter , jufqu'à quatre-vingts fois. « Le 3 Décembre, on lut à l Académie une feconde lettre de M. Montaigne, dans laquelle il annonçoit qu'il avoit vu la Comète, jufqu’au 8 de Novembre, près de Phomahant ; que le 23 Oétobre, à fix heures & demie du foir, la Comète avoit rencontré l'étoile g' du Verfeau , fixième grandeur ; que la lumière de Etoile avoit fait difparoître l'atmofphère de la Comète, & qu'on voyoit l'Etoile fous la Comète, quoique la Comète füt au-devant de l'Etoile /b). Voilà tout ce que j'ai pu recueillir de M. Montaigne, fur la Comète de 1774. ALLIE VO D: ETC UUSNE. M. Garipuy, manda à M. Darquier, alors à Paris, que fon fils auroit defiré de lui envoyer fon obfervation de la Comète, du 10 Septembre 1774, avec deux autres qu'il avoit faites le 7 & le 8 ; que n’ayant pas eu le temps de rédiger ces deux dernières, il lui envoyoit celle du 10. M. Garipuy fit d’abord paffer la Comète, & enfuite » de Caffiopée (Bb) Cette obfervation eft bien fingulière, maïs elle demande d’être vérifiée avec beaucoup de foin; car l’étoile pouvoit bien être placée à côté du noyau de la Comète, par ce moyen être vifible, & comme la Comète avoit peu de lumière : celle de l'étoile qui étoit bien plus confidérable leHaçoit, Voyez ci-deffus les Obfervations de La nuit du 18 au 19 Aoët, celles des 26 Septembre êr 11 Oéobre, D'Er SRSNCUNE NC v * 47S dans le champ de la lunette, qui étoit fixe dans l'intervalle des deux paflages; il en réfulta que la Comète pafa au centre de la lunette à 8* 48/ 46" + de temps vrai, & n au même fil horaire à 10" 13" 54"; c'eft-à-dire, 16 25° 7" + plus tard. La Comète employa 4’ 33" à parcourir le champ de {a lunette par le milieu, ce qui répond à 37'52",5 de degrés de grand cercle, vu la déclinaïfon de l'Étoile. L'Étoile ne mit que 1/42" à parcourir a corde, dont la longueur étoit de 11° 33"; ainfi la diftance de cette corde au centre, étoit de 17’ 52", qui expriment excès dela déclinaifon de l'Étoile fur celle de la Comète ; celle de l'Étoile, étoit de 564 37" 40"; donc celle de Ja Comète, étoit de 564 19’48". D'après l’obfervation de M. Garipuy, j'ai réduit la pof- tion de l'étoile n de Cafliopée, prife du Catalogue de Flamf£ téed, au ro Septembre 1774, jour de l’obfervation; fon afcenfion droite étoit de 84 50’ 24"; & fa déclinaifon $64 37' 42" boréale. La Comète précédoit l'Étoile au fil horaire de 214 16 52", qui étant Ôtés de l'afcenfion droite de l'Étoile, donnent 3471 33" 32" pour celle de la Comète; la Comte étoit inférieure à l'Étoile de 17’ 52", qui étant Ôtées de $64 37/ 42" déclinaifon de l'Étoile, donnent pour telle de la Comète 561 19! 50". En comparant cette déter- mination avec celle que j'ai faite le même jour, & prefque -à la même heure, on trouve une différence dans lafcenfion droite de 14 6”, & dans la déclinaifon 5’ 35° €n moins dans la détermination de M. Garipuy. Al BERLIN: M. Bode, Aftronome, vit le 9 Otobre la Comète de 1774 (c) ; elle paroïfloit dans le neuvième degré des Poif- fons, ayant une latitude boréale de fix degrés trois quarts, placée prefque à côté des étoiles æ, & & n du Verfeau, & à l'Eft de ces Étoiles: vue à travers un télefcope de fept pieds de longueur, elle paroïfloit avoir une figure irrégulière (c) Gazette de France, n° 90, 1774 Ooo ïj 476 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE Royaze & environnée d’une forte nébulofité. Le temps ne permit pas de la voir le 10, mais le 12 à neuf heures du foir, la Comète s’étoit avancée vers le Sud, & paroïfloit à PEf de l'étoile x du Verfeau, éloignée de cette Etoile d’un degré & demi; après avoir mefuré les diftances refpectives entre l'Étoile & la Comète, il trouva que la Comète avoit de longitude 74 9’ des Poiflons, & que fa latitude étoit de 24 55’ boréale; de manière que la Comète, dans l'efpace de deux jours, s’étoit avancée vers le Sud de quatre degrés, & que fon mouvement apparent fe faifoit contre l'ordre des fignes,. ANGLETERRE, À PLASTOW, dans le Comté de Kent: M. Henri Tefsher, Aftronome, me manda dans fa lettre du 10 Octobre 1774. «Le 3 Otobre, je découvris une petite Comète dans la conftellation de Pégafe, près de €, ayant plus de neuf degrés de déclinaifon. Mes inftrumens étoient dérangés, cependant je déterminai, le mieux qu'il me fut poffible, la différence d'afcenfion droite entre la Comète & n du Verfeau, ol 7’ 41",5, & la différence de déclinaifon 12/20", dont la Comëte étoit plus auftrale, Le9, oh 6/29" & 246'0", en forte qu'en un jour fidéral? elle avoit fait 14 $3/40" en déclinaifon, & 1’ 12" en afcen- fion droite ; retrograde. » M. Tefsher, avoit joint à fa lettre, une figure de la route de la Comète, depuis le 3 jufqu'au 9 Oétobre, Grandeur des Etoiles . Grave par FL Gouas d'apres Le def de A. Hesrier . Mèm de l'teadt. R: des Se. Année 1775 « Pag-476.FLXT. CARTE CÉLESTE REPRESENTANT LA ROUTE APPARENTE DE LA COHÉ TE DE 1774 — Observee à PARIS de l'Observatoire de la Marie depuus le 18. Août Juiqu'au 25. Octobre qu'elle cexra de Paroitre aux Instrumens prés du péd droit du Térieau. Prelentee au ROI le 2. Avrd 1776, Le] LS | Grave par Y le Gouss d'après Le dl de A Mearir DES SCIENCES. AT OCCULTATION DE L'ETOILE DOUBLE y DE LA VIERGE, PU RE A) L'U_N E Le‘r" Août 1775: Conjonétion de Saturne avec la Lune le même jour, ê7 la pojiion d’une Etoile de 7." grandeur, qui a. dû être éclipfée le même foir par la Lune. Par MMM ISSTE,N: 1 114 BSERVATION de y de la Vierge étoit annoncée, limmerfion au bord obfcur de la Lune pour 8 heures, & l’émerfion pour 8* 5 6”. Le ciel, pendant Ia j journée jufqu'à fept heures du foir, ne donnoit aucune efpérance à pouvoir faire cette obfervation, à caufe du ciel prefque continuellement couvert; après fept heures il: commença à devenir ferein du côté du couchant où étoit la Lune: la Lune parut après fept heures: Saturne, la Lune , + de là Vierge & une Étoile de la féptième grandeur , étoient, à peu de chofe près, fur le même parai-- Îèle, paflant dans ra même champ de la lunette, fans être obligé de la changer de pofition: J'employois à ces obfervations ma lunette achromatique de quarante pouces de foyer ; pour f’occultation de y je la. fit groffir environ cent cinquante fois ; ce grofliffement étoit néceflaire pour pouvoir apercevoir f féparation des deux Étoiles qui n’en forment qu'une fous une forme alongée, avec un grofliflement moindre, comme de trente à quarante. Ce groflflement de cent cinquante fois, me fis reconnoitre: que les deux Étoiles étoient féparées ,. & quelles avoient fnfiblement, fune & l'autre, la même lumière; l'intervalle 2 Août 1775: 478 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE des deux Étoiles étoit affez grand, pour pouvoir obferver Toccultation de l’une & de l’autre. Temps vrai, 8 3° 52"2 immerfon de ; la plus occidentale au bord obfcur de Ia Lune. 8. 4. 0% immerfon de la plus orientale. Pour lobfervation de l’émerfion du bord éclairé de 1a Lune , il ne fut pas poflible de la faire : la Lune étoit entrée, à 8P 40", dans un nuage très-épais, qui s’'élevoit à quelques degrés au-deflus de l'horizon ; elle y refta cachée juiqu'à fon coucher. Cette obfervation de y de Ia Vierge, par 11 Lune, eft aflez rare ; elle fut obfervée par M. Cafini , le 21 Avril 1720, avec une lunette de feize pieds, & il en a tiré des conféquences tant pour latmofphère de 1a Lune que pour la grandeur des Étoiles /a). Je fis la même oblervation, le 7 Avril 1762, avec un télefcope Grégorien de trente pouces de foyer, qui groflifloit cent quatre fois : les quatre momens furent obfervés avec beaucoup de foin (4). Pendant que y de la Vierge étoit derrière le difque de la Lune, je mis à ma lunette achromatique , montée fur fa machine parallactique, fon micromètre à fils, & j'obfervois les différences de paflages en afcenfion droite, entre le centre de Saturne & le premier bord de la Lune, ainfi que la différence en déclinaifon. Temps vrar, 8" 7° 48"2 paflage du centre de Saturne au fil horaire. 8. 15. 11 pañlage du premier bord de la Lune au même fil. La différence en déclinaifon , entre le centre de Saturne & le bord feptentrional de la Lune, étoit de 13'15"2. Temps vrai, 8" r9° 54” pañlage du centre de Saturne au fil horaire, 8. 27. 372 pañage du premier bord de la Lune au même fl. (a) Mémoires de l’Académie, année 1720, page 1417. (?) Mémoires des Savans étrangers, tome V, page 213, DE S'ASGUI/E) NC Es. 479 Différence de déclinaïfon 1 5’ 19"+. Temps vrai. 8" 31° 44" pañage du centre de Saturne. 8. 39. 472 pañfage du premier bord de la Lune. Peu de fecondes après ce dernier paflage, Ia Lune entra dans des nuages pour ne plus reparoitre. Une étoile de la feptième grandeur, qui n’avoit pas encore été déterminée, devoit être éclipfée par la Lune, vers le temps de l'émerfion de +; Fobfervation ne put avoir lieu à caufe du ciel couvert : je déterminai la pofition de cette Étoile par y; fon afcenfion droite moyenne fut trouvée, pour le 1. Août 1775, de 18842 11", & fa déclinaifon auftrale, de od20' 14". 480 MÉMoIREs bE L'ACADÉMIE RoyaL* SUITE DU MÉMOIRE IMPRIMÉ EN 1772, SUR LES PLUS GRANDES DIGRESSIONS OBSERVÉES DE MERCURE AUSOLEIL, Et principalement vers le Périhélie. Par M. LE MoNNIER. | N doit fe rappeler ici, qu'ayant infifté le plus fur les digreffions qui répondoient à l'aphélie de Mercure, javois deflein, en les comparant aux digreflions vues vers le périhélie, de vérifier les Tables de Halley , quant à Fexcentricité de l'orbite de Mercure. Je lavois ébauché déjà, autrefois, par d’autres obfervations de cette Planète vue au Méridien dans les moyennes diftances; j'ai donc ainfi trouvé l'erreur des Tables, négative aux temps des plus grandes digreffions aphélies du commencement d’Août & de Ia fn de Juillet des années 1747 & 1767; cette erreur n’a paru d’ailleurs à peine croiffante : favoir, de — o' 32", & — 1/12" dans l'efpace de vingt années, felon les mêmes Tables, que j'ai fuivies fans les altérer, &c. I s’agit donc d'examiner ici, s’il yen a, d’abord ie progrès des erreurs des mêmes Tables, vers le périhélie, & mème dans un plus grand intervalle de temps que celui de vingt années, & enfin, lexcentricité abfolue. J'ai déjà rapporté une feule des obfervations récentes ; favoir, celle de 1753 du 26 Septembre; mais j'en ai fait une autre encore plus exacte , cette année-ci, le 3 Mars 1775 : dans celle-là, Mercure n'étant pas fort éloigné de fa plus grande digreffion, .) HT j'ai trouvé fa longitude géocentrique , mp 15441" 017, lorfque D E SÉMONGLE. N.C:E,& 481 Jorfqueles Tables de Halley la repréfentoient en s 1 $440" 10"; elle étoït donc ainfr moins avancée, & l'erreur des Tables négative, comme aux digreflions aphélies, favoir, de o’ s1"+ J'étois enfin impatient de favoir , cette année, ainf que pour le mois de Septembre 1701 , fi l'erreur des Tables de Mercure étoit dans le même fens ; ou bien s’il y avoit, comme aux digreflions aphélies, quelqu’accroifiement fenfible ; c’eft ce que j'ai reconnu en effet devoir être admis, fur-tout par la comparaifon des paflages au Méridien , vus en 1701 & en 1775 aux digreflions périhélies. Quelques variations dans les élémens des Tables du Soleil, à caufe que Halley y a fait l'équation du centre un peu trop grande, fembleroient d’abord compliquer ici les comparaifons des digreflions périhélies , faites en Mars & en Septembre, & cela, nonobftant le foin qu'on apporte toujours à déduire la longitude obfervée de la Planète, de celle du Soleil, corri- gée fur les meilleures Tables ; auffi n'ai-je d’abord examiné que dans cette vue, celles des 20 & 21 Septembre 1701, pour les comparer à l’obfervation du 26 Septembre 1753, faites dans Ja même faifon ; on peut dire ici, que celles du commencement du fiècle , bien examinées, s'accordent entr'elles & donnent fenfiblement la même erreur négative, favoir , 0’35 à 36”. Il eft vrai, qu'une autre obferva- tion du 12 Septembre 1701, faite au paffage de Mercure par le Méridien, comme les deux autres, ne donne l'erreur des Tables négative que de 20 fecondes, & même que l'erreur deviendroit prefque nulle, ft on corrige la hauteur méridienne (ou la déclinaifon obfervée) marquée douteufe dans le regitre. Mais nous n'avons pas pour celle-là des hauteurs méridiennes obfervées du jour précédent ni du jour qui fuit, pour nous aider à la rectifier, & jufqu'a ce que nous ayons des Tables plus exactes des mouvemens combinés du Soleil & de Mercure, on doit craindre d'y employer en vain les latitudes géocentriques des mêmes Tables : l’anomalie - moyenne de Mercure, étoit ce jour-là, 12 Septembre 17 O1 SAT M O0 l'élongation, felon les Tables, étoit de Mn, 1775: Ppp 482 MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE 17%25$'+ ou d’une minute au moins plus petite que felon J'obfervation. Je trouve auffi que la plus grande élongation a dû fe faire le 15 Septembre, d'environ 174 55’, felon les Tables; & que le 16 Septembre , au paflage par le périhélie, vers s" 21/1 du foir, temps moyen, lélongation fe réduiloit déjà à 17440'+; mais c'eft moins la quantité abfolue de ces plus grandes élongations que nous cherchons ici, qu'à vérifier la diftance de Mercure au Soleil, en parties, dont la moyenne diftance de la Terre au Soleil eft 100000. Rap- pelons-nous d'abord , que le 20 Septembre , l'anomalie moyenne de Mercure étoit déjà 6f1$15, & l’élongation 1641740", c'eftà-dire, 1” 13" plus grande que felon les Tables : qu'enfin, le jour fuivant, j'ai pareillement trouvé excès de 1” 10"; d’où l'on pourroit conclure, comme au 12 Septembre, qu'aux temps de fa plus grande élongation (fi on l’eût obfervée) les Tables l'auroient repréfentée au moins une minute trop petite. Mais nous voyons, qu'en 1753, elles la repréfentent au 26 Septembre, une minute un quart plus petite, les Tables donnant l’élongation 17145! 33"2+, & la différence entre la longitude de Mercure obfervée m9 1 5440'0o1"+ & le lieu du Soleil corrigé æ 3426! $0", étant 17146" 48"+; ük feroit donc vrai de dire, qu'il y a eu en effet quelqu’ac- croiflement, pourvu que lobfervation, faite ce jour-là, foit exacte & exempte d'erreurs, n'ayant été vérifiée par aucune autre qui nous Îa confirmat. Dans lun & l'autre cas de 1701 & de 1753, Mercure n'a été comparé qu'au Soleil, à fon paffage par le Méridien, & il s’en falloit beaucoup que les déclinaifons ou hauteurs méridiennes de ces deux aftres fuflent égales ; ce qui intro- duit toujours une critique délicate des erreurs du plan de Vinftrument. C'eft ce qu'il eft fouvent plus utile, comme on va le voir dans l'inftant, de vérifier, lorfqu'il eft poflible, paï les paflages au Méridien de quelques Etoiles. J'ai pratiqué cette maxime foigneufement jufqu'ici, & en DES SCIENCES. 433 ernier lieu le 3 Mars de cette année 1775, ayant aperçu Mercure au Méridien, lorfqu'il étoit à peine o4+ au-delà de fon périhélie: ma pendule de Graham, nouvellement rétablie, éioit réglée depuis le o Février, & n’avançoit chaque jour que de 6"+ fur la révolution des Étoiles’ fixes. Voici les obfervations. Le 3 Mars 1775, à 1" 02’ 20"+ de temps vrai ou apparent, l'afcenfion droite de Mercure comparé avec Procyon, étoit 359 45° 30. À 22h 56° o5".... paffage du Soleil au Méridien à 5 s*+-du Zénith. D SD Deer emleietets INÉEFCUEE ere ele 47 DO Se 7e 27r OBE. see PIOCYON......... 43e O4 TO. J'ai eu égard dans ces paflages aux erreurs de plan de mon grand quart-de-cercle mural, ainfr qu'aux vérifications des diftances que j'avois faites par les étoiles voifines du zénith; d'où j'ai tiré ci-deflus les diflances au zénith apparentes de Mercure & de l'étoile. Ayant fuppofé la latitude du lieu 481 52"o07"+, la réfraétion moins la parallaxe 6 } fecondes, & la déclinaifon boréale 140’ 32", j'en ai déduit la longi- tude de Mercure Y od 10/48", avec une latitude boréale de 1401" 18"; les Tables de Halley non corrigées, donnent y od 10" 14"+, & par conféquent la longitude géocentrique 34 fecondes plus petite; enfin J'ai trouvé l'élongation ce jour-là 17421" 13"+: mais il eft inutile de comparer ici l'élongation aux Tables de Halley, qui en diflérent à peine en moins d'un tiers de minute, parce que le Soleil étoit alors dans fon deuxième demi-cercle d'anomalie où l'équation du cenire des Tables folaires fe fait en fens contraire de ce qui arrive au mois de Septembre, & que cette équation, comme je l'ai prouvé en 1742 & 1746, eft un peu trop grande dans les anciennes Tables. La comparaifog que j'ai faite de Mercure au Soleil & à une étoile, m'a dédommagé de n'avoir pu la réitérer les jours fuivans, à caufe des mauvais temps, & {ur-tout quatre jours après, lorfque j'aurois pu voir Mercure dans fa plus grande Ppp i 484 MÉMoiRes DE L' ACADÉMIE Rovaze digreflion orientale : il eft vrai qu'il étoit déjà pour lors fort loin de fon périhélie, & qu’on ne s'eft guère propofé que de rechercher uniquement les diftances ablolues de Mercure au Soleil dans le temps de ces digreflions aphélies & péri- hélies, comme ïl a été déjà dit ci-deffus. J'avertirai d’ailleurs que les Tables du Soleil, que j'ai fait imprimer, & qui m'ont fait connoître le lieu du Soleil ce jour-à X 12449" 52", ainfi que fon afcenfion droite 3444 10' 38" repréfenteroient ainfi la longitude obfervée de Mer- cure 22 à 23 fecondes plus grande que ci-deflus.: cependant elles indiquoient cette année-ci fur la fin de l'hiver, un excès d'un tiers ou d'un quart de minute, ce qui fait voir qu'il ne faut pas toujours s’en rapporter aux Tables du Soleil les plus correctes ou à celles qui font en vogue, puifqu'elles ne font pas abfolument exemptes de quelques erreurs. A l'égard des Tables de Mercure de Halley, comme il s'agit ici de vérifier l’excentricité de l'orbite de cette Planète, nous retien- drons d'abord Ia plus grande équation de l’orbite propofée dans ces Tables de 2 34 42" + dans les calculs qui vont fuivre, ainfr que les autres élémens de ces mêmes Tables, que nous fommes obligés d'adopter d’abord fans y rien altérer, jufqu'à ce qu'on foit dans le cas de revenir plufieurs fois fur ces données. Soient donc fuppofées les diftances Aphélies & Peahelee ele use 30740. La grande difette où nous étions d’obfervations de Mercure, faites aux environs de fon périhélie, m'avoit engagé d’abord à examiner une autre obfervation du 1 9 Septembre 1701 au matin, faite à l'Orient par M. de la Hire, dans une fituation plus approchée que les autres qu’il a données de fon périhélie; mais ce n'eft pas ici le lieu d’y infifter, & elle doit être difcutée à part & en détail, ce qu'il faut renvoyer à la fin de ce Mémoire. Mes obfervations des 27 Septembre & 3 Odobre 17535 des pañlages du Soleil & de Procyon à la lunette méri- D) E SM IEMNE N CE S 485 dienne mobile fur fon axe , m'ont donné , toutes correc- tions faites , le lieu du Soleil, d’un quart où d’un tiers de minute plus avancé que felon les nouvelles Tables que j'ai imprimées : il y auroit donc quelques corrections à faire {ur ce pied-à à la longitude géocentrique déjà établie le 26 Septembre par la comparaïlon des paflages du Soleil & de Mercure; ainfi l'élongation obfervée fera 17447'06"1, la diftance du Soleil à la Terre étant alors 100128 : or l'angle de commutation tiré des Tables étant 784 2 $' 21" +, il s’en- fuivroit que la diftance accourcie de Mercure au Soleil obfervée, feroit 307644, au lieu que les Tables ne la donnent que de 30718, la diflérence eft donc en excès, comme on le va voir encore par ce qui fuit. Semblablement, le 3 Mars 1775, la diftance de la Terre au Soleil, étant fuppolée 992339, & l'angle qui repréfente l'élongation obfervée, 17421" 13"+, celui de commutation tiré des Tables, étant aufli 884 02’ 45"; on auroit en ce cas, la diftance accourcie de Mercure au Soleil, 307070, plus grande auffr que felon les Tables, puifque celles-ci ladmettent de 306875. Réduifant enfin lune & l’autre diftance accourcie à fa diftance périhélie, puifqu'on connoît d’ailleurs le lieu du nœud & lanomalie moyenne, celle de 1753 donneroit 30786; & celle de 1775, 30753, au lieu de 30740 que repréfentent les Tables. Les diftances périhélies de 1701, au nombre de trois obfervations, donneroient par un milieu 30779, qu'il s’agit de comparer avec la diftance aphélie, pour en déduire l'ex- centricité de l'orbite, Or, les deux obfervations que j'ai rapportées, du 4 Août 3747, & du 30 Juillet 1767, nous produifent pour dif- 466496 LES 1e valeurs au contraire plus petites tance aphélie que celle des Tables qui la repréfentent de 46 6802. On auroit donc lexcentricité , fuivant mes obfervations Dernières coaciufions. 486 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALE de 1767 & de 1775, de 7959: ou bien de 7948, fi l'on compare Îa diftance aphélie oblervée en 1747 avec celle du périhélie du 3 Mars 1775. Les autres valeurs fe manifeftent en prenant un milieu, & même y employant celles de 1707, lefquelles donneroient l’'excentricité encore plus petite, favoir 794$ & 7941; d'où il eft vifible qu'aux Tables de Halley, on doit diminuer néceljairement la plus grande équation du centre, &t la limiter entre 23440" & 23437'+. Mais avant que l'on prononce fur cette excentricité, comme aulfi fur la plus grande équation du centre de l'orbite, il convient d’avoir égard à tous les élémens connus relatifs aux Tables de Halley, qu'il faut refondre pour ainfi dire; comme auffi aux aberrations, nuta- tions ou préceflions des Équinoxes : en un mot, à la cor- rection des Tables du Soleil en 1701, felon les obfervations faites en cette année-là Venons enfin aux détails pour 1701, que jai déjà annoncés. Mercure avoit à peine, le 12 Septembre 1701, une plus grande élongation qu'au 20 du même mois ; & je trouve par obfervaüon , qu'elle étoit 17* 26° 53", ou bien 1° 6" plus grande que felon les Tables de Halley. Mais cette même fource d'erreur qui ma paru conftam- ment établie dans quelques déclinaifons, a dû provenir fur- tout de la hauteur Méridienne, mal obfervée le 19 Septembre 1701. Le regitre de M. de la Hire, contient ce qui fuit... Sed aliitudo haberi non potuit, tamen ;érca $ 0° 12". Je trouve, en effet, qu’elle eft défeStueufe, étant de 4 minutes & demie plus grande que felon les Tables, qui donnent en cet inflant la latitude calculée 13 3” 0 $" boréale; y ayant donc égard, onne trouve plus une aufii grande erreur des Fables qu'auparavant, dans lobfervation du 20 Septembre 1701, & l'erreur n'eft plus que de 29 fecondes & demie en excès, ce qui eft plus conforme aux réfultats de l'obfervation du 21 Septembre, & même à celle du 12 Septembre, laquelle devroit être préférée s'il n'y avoit pas eu aufli quelques corrections à faire à la hauteur méridienne de ce jour-là, En général, Ferreur dans la D'EVSISNIGURE N'C'E 5 487 hauteur méridienne, influe beaucoup ici fur la longitude qu'on en veut déduire ; cela n'arrive pas aux environs du colure des folftices; mais elle eft à craindre, plus l’'Aftre s'approche du colure des équinoxes. Il faut donc prendre garde, en pareil cas, lorfque fa Planète s'approche du Bélier ou de la Balance, à l'erreur qu'on peut commettre dans Îes hauteurs méridiennes; & il n’eft pas furprenant que M. de la Hire n'y ait pas toujours réufir, étant trop occupé à voir, prefqu’en même temps, Mercure qui lui échappoit prefque dans la lunette de 32 pouces, & dans celle du quart-de-cercle mural, qui ne donnoit que fon paflage par le Méridien, & non pas les hauteurs. Enfin, l'élongation de Mercure au Soleil avoit déjà diminué le 19, & les Tables ne l'ont donnée que de 1 6“ 16! 36", ou bien l’obfervation 164 17’ 43", en adoptant la hauteur méri- dienne corrigée d'une minute fouftraétive; & quant à la diftance du périhélie, elle étoit dans celle-ci 1 s degrés un quart au-delà; au lieu que dans celle du 12 Septembre, on a trouvé l'anomalie moyenne 17 degrés & demi, comme if a été dit, moindre que fix fignes. Or, il fembleroit d’abord plus naturel de préférer celle du 12 Septembre, laquelle répondoit à une plus grande élongation, & de convenir en ce cas, que l'erreur des Tables de Halley étoit d'un tiers ou d’une demi-minute tout au plus en excès, dans fa plus grande digreflion périhélie , {1 on étoit bien affuré de {a déclinaifon obfervée. Divers autres détails des Obfervations , faites par M. de la Hire, fuivant l'Extrait de [es regitres manuferits. rioris limbi 11h $9° s8” S FEE P cu 57 5 centri folis 128 o1/ 24, poñflerioris, . 12. 02. 06. Die 11 Sept, 1701, tranfitus Die 12 manè Mercurius tranfit per verticalem: declinantem. 4b- ortu ad feptemirionem 5% 15° 15”, notante horologio 5" 06° 36";. altitudo in eodem verticali 10% 2° 00". Mercurii tranfitus centri per. quadrantem muralem 10° $ 5" 15" optima: akitudo circiter 52° 5°... açcurata non potuit haberï. 488 MÉMOIRES DE L'ACASÉMIE ROYALE er quadrantem Jem. .:.. 23 ben # Mercurii tranfit. veri temp.) Enr RIT to 54" 5274. per verum meridianum......... 10. 54 56. M. de la Hire auroit pu mieux donner le temps vrai, puifqu'en 1" os" fa Pendule a dû retarder de 1 feconde trois quarts, & qu'il donne Îe midi vrai à 12h 00’ 21" }; il y aura pareillement une correction à faire au paflage par le vrai méridien, que j'ai réduit à 10" 54" 54", ayant tant foit peu mieux difcuté les déviations du limbe de ce mural. prioris limbi.., 118 59’ 22” 12 Septembris 1701, tant! Écenui 12h 0’ 26"2, pofterioris.... 12. o1. 34 Altitudo meridiana fuperioris limbi folis......, 454 39° 50". Tranfitus per verum meridianum.,..,....... f2h oo 21", Maintenant paflons aux obfervations du 17 au 2 1 Septembre. 72 prioris limbi.. 11h 56’ 21 | een 1h 57254 ns 17 Septembris 1701, rai) TE ET Altitudo meridiana fuperioris Jimbi. . .. .. ... 43444 00”. 18 Septembris 1701, tranfitus pofterioris limbi r1h 57 $2"-—, centri 11h 58" 48/2. 19 manè, tanfitus ceniri Mercuri per verticalem notatum , &c. Mediæ Crucis Sancti Marcelli , & anguli exterioris poftis feneftræ mufæi mei ab ortu verfüs feptemtrionem , qui ex accuratis obfervationibus declinat ab ortu ad feptemitrionem 4% 56° 40", notante horologio $" 19"29". Altitudo centri Mercurii in eodem verticali,... 114 03" 30”. Angulus obfervatus eft per triangulum in pavimento mufæi deli- neatum cùm accuratà lineà meridianä; {ed ex obfervatione tranfriüs folis per eundem verticalem , ritè fubduélis calculis reperio declina- tionem verticalis 1%49° 5 5". Manè , folis centrum tranfivit per verticalem fuperiorem , &c. s" 52" 08", ex tranfitu utriufque limbi colleétum nempe $" 5045", s" 53° 31”; declinatio folis 1“ 36° 20° tempore hujus obfervationis, ex obfervatione altitudinis folis in meridiano. Promotum Horologium 10" 00", Mercurii altitudo meridiana 50% 33° 45", fed propter nimium lumen {olis, quod objeétivum vitrum illuminabat, non potuit obfer- vari in quadrante murali. prioris limbi.. 12h 05’ o7" 1 pr e.. 12e 07 16 ÆAlitudo meridiana fuperioris limbi.,.,,... 424 $7' 40”, Solis tranfitus, ....... sel. ê 12h 06 11/5. Vera DE ISISNEUL E NC (ES 489 Vera ahitudo 42* 56° 25"; femi-diameter 16° 3° ; vera ahiïtudo centri 42° 40 22", akitudo æquatoris 41% 10° 00”; declinato in meridiano 1% 30° 22”, 20 Septembris 1701, manè. ... Diftantia inter Leonis cor vel Regulum & Mercurium hora $" 16’, erat cum radio aflronomico à 14° 55°; altitudo 84. Mercurius in verticali turris Sanéti Marcelli, ut fupra 5" 29° 19"; altitudo in eodem verticali 10" 28° 40". Mércurii centri tranfitus per quadrantem muralem 11" 07 42", {ed altitudo haberi non potuit, tamen circa Se CE per quadrantem muralem veri temporis. ..,....,. 11h 02° 12/2; Tranfitus À per verum meridianum,.,,,.,,,...,........ ste 02.10, prioris limbi,. 12h o4’ 30” Solis tranfitus. ........,... i 12h os 349, Pains, SH Re je 12. 06. 38 Qcentr pes Ge AE Altitudo meridiana fuperioris limbi folis.. . .. . PET ANNE Tranftus centri folis per verum meridianum.. 12h os’ 28”. Le calcul de Ja déclinaifon boréale de Mercure, fait for les Tables de Halley , donne bientôt la variation diurne, fa longitude & fa latitude géocentriques étant ainfi connues, à l'heure des paffages au Méridien, les 19 & 20 Septembre 1701; ainfi on aura 9123/ 46"1, 84 56’ 13"1, avec une différence de 27/ 33 ; au lieu que les hauteurs méridiennes rapportées ci-deflus, dont la dernière, favoir sod 12’, eft marquée douteufe, ne donnent cette différence diurne en déclinaifon, que de 21’ 45". Des nuages firent manquer le jour fuivant, 21 Septembre, le pañlage de Mercure au Méridien, & cependant la hauteur méridienne fut obfervée fur le quart-de-cercle mobile de 494 37! 40”",:avec une variation diurne de 34 minutes un tiers, laquelle indique aufii très- vifiblement le défaut de la hauteur. méridienne , eftimée plutôt qu'obfervée, le 20 Septembre, de sod 12’ fur le quart-de-cercle. Toutes ces circonftances réunies prouvent donc vifiblement qu'il a fallu corriger, comme nous favons fait, la déclinaïfon de Mercure obfervée le 20 à fon pañlage par le Méridien, pour en déduire fa longitude géocentrique. On ne fauroit donc trop avertir ici qu'il n'y a rien de Mém. 1775: Qgq 490 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE plus dangereux que de fe négliger fur les déclinaifons de la planète de Mercure, lorfque cette Planète s'approche du colure des Équinoxes. Réflexions [ur la méthode de trouver le lieu de Mercure par fon paflage , vu les foirs ou les matins , par des agimuhis déterminés, Cette méthode doit réuffir quelquefois proche le premier vertical, à caufe que Mercure eft déjà fort élevé; qu’il monte fort vite dans ces azimuths ; & que lon a aujourd’hui d’ex- cellens initrumens des paflages, qu'on doit auffi deftiner préférablement à cette recherche. Que fi l'azimuth eft défigné par quelques objets terreftres, on a tout le loiïfir de comparer ce point fixe avec celui du Méridien, lorfqu'on a repairé celui-ci, dans un horizon libre; finon il Edrott recourir aux pañlages des Étoiles de la première grandeur, dont la pofition aura été nouvellement recherchée. Toute l'attention de FObfervateur doit fe diriger autant, aux inftans du paflage par l’azimuth, que par le fil horizontal du quart-de-cercle, & il en doit marquer la différence, s'il s'y en trouve, comme il arrivera toujours, fi lon prend deux hauteurs confécutives de Mercure, pour réduire cha- cune à l'inftant du paflage par AE 2 On ignore fi M de la Hire a pu faifir cet inftant. Si l’obfervation du 19 Septembre 1701,à $ heures 20 minutes du matin étoit exacte, quant à la hauteur dont on auroit dû fur toutes chofes marquer l'inftant précis, on ne feroit guère ici embarraffé pour Vazimuth, à caufe que Mer- cure a été vu dans fa plus grande hauteur méridienne. Cette hauteur méridienne donnera la déclinaifon de Mer- cure, qu'on doit réduire par le calcul des Tables, comme je l'ai pratiqué, à une déclinaifon de $' 4" plus grande au matin, pour réloudre enfuite un triangle fphérique à aide RS DES SCIENCES 491 de Fobfervation de Ia hauteur à l'Orient, & dont les trois côtés font connus, la latitude du dieu étant donnée. On auroit donc ainfi l’angle horaire indépendamment"de Jazimuth, & M. de la Hire n'ignoroit pas que dès 1667, M. Hughens avoit démontré qu'aux environs du premier vertical, les Aflres y montent le plus vite fur l'horizon, ce qui fournit ici le cas le plus avantageux. Les Tables de Halley, donnent ce jour là, 7 Septembre 1701 (vieux flyle) à 22P45' 54", la longitude géocentrique ny 9120" $2"+, {a latitude boréale 14 25 26", & l'anomalie moyenne 6f 1144, Cette anomalie moyenne n'étoit que 6f "1od+ à 17° o7' 44"+ temps moyen le même jour, & au temps de l'obfervation faite vers l'Orient; enfin la longitude & la latitude géocentriques np 94 411" & 1424/ 11" au Nord. Or il eft vifible que s’i y a moyen de tirer quelqu'utilité de cette obfervation, du 19 Septembre au matin, elle feroit beaucoup plus avantageufement fituée, que celle du 20, étant d'ailleurs plus approchée du paflage par le périhélie, comme aufli de fa plus grande élongation. D'ailleurs $ mi- nutes d'erreur dans lazimuth, ne doivent guère influer que du quart de cette valeur, ou plutôt n'influent que de 1/42", dans l'angle horaire qu'on cherche; en un mot, les repaires exiftent, & on fera toujours à portée de vérifier lazimuth, fi la hauteur n'eft pas fufpecte. Qqqi Lû à VA ffemblée publique du 12 Novemb. 177 4e 492 MÉMOIRES DE L’ÂACADÉMIE ROYALE R'A P PORT Sur la mort du Sieur LE MAIRE, & fur celle de for Époufe, Marchands de Modes, à 1 ‘enfeigne de la Corbeille galante, rue Saint Honoré, caufées par la vapeur du Charbon, le 3 Août 1774. Par :M Pro:r:r:X [ LÉ ADÉMIE a été frappée de la mort tragique dont. ont péri le marchand & la marchande de Modes de la Corbeille galante , rue Saint Honoré; &, comme elle eft toujours attentive à l'avancement des Sciences, & fur-tout de celles qui ont pour objet la confervation de l'efpèce humaine , elle m'a chargé de lui rendre compte de ce trifte évènement, & des caules qui peuvent l'avoir produit. En conféquence , je me tranfportai, vers les cinq heures du foir le même jour de cet accident , au lieu où s’étoit pañlée cette fcène tragique. J'entrai dans une chambre de médiocre grandeur , qui n’étoit éclairée que par une feule croïfée : les murailles en étoient couvertes d’une boiferie nouvellement peinte, mais qui n'exhaloit aucune mauvaile odeur : elle étoit habitée depuis quelques femaines. Au milieu de cette chambre étoient les deux corps morts, celui du marchand & celui de la marchande (a). Hs avoient tous deux la face colorée, les yeux luifans , les membres flexibles , même la mâchoire inférieure : leur peauéioit éncore fouple , & aflez chaude ; leur bas-ventre étoitrès- tuméfié. RU RE PS PAS PRE DU MD base la à à: ue Ro MN, 7 : j (2? e y avoit aufli un petit chien qui avoit été étouffé par la vapeur u charbon. … LR en de D} E; SMANCURNE. NC; E 8 493 Je fis diverfes queftions pour découvrir les caufes d'un accident fi funefte, & j'appris qu'il y avoit un Baigneur logé au- deffous ; que le tuyau de fa cheminée de ce Baïgneur s'ouvroit dans celle de la chambre où avoient péri ces deux perfonnes ; que le Baigneur avoit allumé du charbon dans fa cheminée’ vers les cinq heures du matin, & qua fept heures on avoit trouvé les deux Sujets morts dans leur chambre, qui étoit pleine de fumée ; qu'on leur avoit fait faire une faignée à la jugulaire, qu'on leur avoit donné de l'émétique, & qu'on avoit tâché de leur introduire de la fumée de tabac ar le fondement, &c. &c ; mais que tous ces fecours avoient été inutiles. Je connoiflois les altérations qu’on trouve dans Îles corps des perfonnes fufloquées par la vapeur du charbon, tant d’après la lecture de divers Auteurs qui fe {ont occupés de cet objet, que d’après plufieurs ouvertures que j'avois faites d'hommes & d'animaux morts de cette manière. J'aurois cependant voulu m'aflurer de nouveau, par l'ou- verture de ces deux perfonnes , des vraies caufes de leur mort ; car ce n'eft qu'à force d’obfervations que la Médecine s'éclaire. Je follicitai les parens , pour qu'ils me permiflent de faire l'ouverture des corps morts : mes demandes furent inutiles ; je m'aitirai des menaces, & je ne pus jamais les convaincre de l'utilité de cette opération. Alors je crus devoir m'adreffer à M. de Sartine , Lieutenant général de Police, pour obtenir de lui la permiflion de faire cette ouverture. Ce Magiflrat fr zélé pour le bien public écrivit en confé- quence au Commiflaire du quartier, pour me faciliter les moyens de faire ou de faire faire l'ouverture des corps morts; mais les inftances de celui-ci furent également inutiles auprès des parens, qui s’y opposèrent toujours fous des prétextes puérils & fuperftitieux ; de forte que je ne pus venir à bout de remplir les intentions de l Académie, ni fatisfaire l'envie que j'avois d'acquérir de nouvelles notions fur la caufe de la mort des perfonnes fuffoquées par la vapeur du charbon. Cependant fa mort tragique qui venoit d'enlever ces deux 494 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaALE époux, & qui moiflonne tous les ans un fi grand nombre de citoyens d'une manière aufli prompte qu'imprévue, cette trifle mort fixa mon attention: je me rappelai mille hifloires femblables ; &, comme je favois que plufieurs perfonnes, avec tous les fignes de la mort, avoient été rappelées à 14 vie par divers moyens, & que je craignois que d’autres n'euflent le malheur d’être enterrées vivantes, je crus qu'il n'y avoit rien de plus utile que de recueillir tous les moyens falutaires qui avoient été mis en ufage, de les préfenter à l'Académie & au Public, pour en faciliter l'exécution, & pour les faire connoître de plus en plus. J'ai vu plufieurs fois employer des moyens pour rappeler à fa vie des perfonnes fuffoquées par des vapeurs méphitiques, plus dangereux encore que la caufe contre laquelle on les employoit; & je ne doute pas que plufieurs de ces malheu- reules victimes n’euflent revu le jour, fr on leur avoit admi- niftré {es fecours convenables, où du moins fi on eût laïfié agir la Nature, qui tend d'elle-même à fa confervation lor{- qu'il lui refte encore quelques reffources. I eft donc eflentiel de tracer une méthode que lon puiffe fuivre pour fecourir promptement & avec fuccès les perfonnes frappées par des vapeurs méphitiques : il en périt un fi grand nombre de cette manière, qu'on ne fauroit trop s'occuper des moyens d'y remédier. En eflet, il n’eft point d'année que ces vapeurs n'enlèvent des citoyens à l'Etat, foit dans des chambres étroites , dans des lieux habités par trop de monde, & où l'air ne circule point affez librement, foit dans l'exploitation des mines & des carrières. L'on voit tous les jours des fofloyeurs & des vidangeurs étouflés de cette manière. Ces accidens font encore fréquens dans les lieux où l'on fait le vin, principalement dans la Guienne & le Languedoc. Pour traiter cette queftion avec ordre, j'examinerai 1.” les altérations qu'on trouve dans Îes corps des perlonnes qui font mortes fuffoquées : DES SCIENCES. 495 2° J'expoferai les recherches que j'ai faites pour découvrir là caufe qui les produit: 3- Je traiterai enfuite des moyens qu'il faut employer pour rappeler à la vie ceux qui ont été fufloqués par cette efpèce de vapeur. CHAPITRE PREMIER. Obfervations faies à l'ouverture du corps des perfonnes fiuffoquées par la vapeur du charbon, par celle des liqueurs en fermentation , à par celle d'autres vapeurs méphitiques. Nous avons peu d'obfervations en ce genre, mais celles qui ont été recueillies prouvent inconteftablement que lon trouve dans le corps des perfonnes fuffoquées par des vapeurs méphitiques : 1. Les vaïffeaux du cerveau gorgés de fang , les ventri- cules de ce vifcère quelquefois pleins d’une férofité écumeufe, & quelquefois fanguinolente : 2. Le tronc de l'artère pulmonaire eft très-diflendu par le fang qu'il contient, les poumons paroïflent dans l'état à peu près naturel : 3. Le ventricule droit & l'oreillette droïte du cœur, les veines-caves & les veines jugulaires font pleines d'un fang écumeux : 4 On trouve fouvent de la férofité fanguinolente dans les bronches : Se Le tronc des veines pulmonaires & loreillette gauche vides, ou prefque vides de fang; on trouve aufli pour lor- dinaire le ventricule gauche & le tronc de Faorte vides de fang : 6. Le fang que l’on trouve dans les endroits indiqués eft fluide pour l'ordinaire & comme moufieux , il s'extravafe auffr. facilement, dans le tiflu cellulaire de la tète principa- lement, parce que c’eft dans cette partie que le fang abonde:. 496 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE 7. L'épiglotte des perfonnes mortes de fuflocation efk relevée, & la glotte ouverte & libre: * 8. Mais leur langue eft extraordinairement épaifle, à peine peut-elle contenir dans leur bouche; c'eft ce que j'ai obfervé dans le cadavre d'un homme fuffoqué par la vapeur d’un vin qui fermentoit ; fa langue noircit & {e gonfla extraor- dinairement en très-peu de temps. Une blanchifleufe qui avoit été frappée par la vapeur du charbon & qu'on croyoit morte, étant revenue à la vie après avoir été expofée à l'air libre, fe plaignit pendant long-temps d’une grande difficulté d’avaler; elle difoit que fa langue étoit f1 groffe, qu’elle ne pouvoit la contenir dans la bouche. Je fa vis huit jours après l'accident, & je lui confeillai de fe faire faigner à la veine ranine, & de fe gargarifer avec du vinaigre afloibli avec de l’eau ; elle ne fe fit point faigner, mais elle retira un fi grand avantage de l'ufage du vinaigre, w’elle fut bientôt guérie du gonflement de la Jangue, & de la difhculté d’avaler qu'elle avoit éprouvée. .” Les yeux des fuffoqués par des vapeurs méphitiques font faillans, & bien loin d’être ternes, ils confervent leur éclat jufqu'au deuxième & même jufqu’au troifième jour après la mort; fouvent leurs yeux font plus luifans alors qu'ils ne létoient naturellement : obfervation très-importante & con- traire à l'opinion de M. Winflow, qui dit d'une manière trop générale, que les yeux des mourans fe couvroient d’une pellicule qui en trouble la tranfparence, car cela n'a lieu que dans ceux qui meurent après une longue agonie. On peut auffr avancer que les yeux de tous les füjets qui ont péri par un coup de fang dans la tête, font faillans & plus luifans que de coutume; c'eft ce que j'ai obfervé dans les apopleétiques que j'ai ouverts. 10. Les corps des perfonnes fufloquées par des vapeurs méphitiques, confervent long-temps leur chaleur, elle eft même quelquefois plus forte immédiatement après la mort que pendant la vie, © que dans la parfaite fanié. Le célèbre de Haën, ÉCRee DES SICTENCES. 407 de Haën /b) a fait cette obfervation fix des fujets morts de différentes maladies : mais nous nous en fommes convaincus principalement dans quatre perfonnes mortes fuffoquées, trois par Ja vapeur du charbon, & la quatrième par la vapeur du vin qui fermentoit. La chaleur fe conferve aufli très-long temps dans le corps des apoplectiques ; on a des exemples frappans de ce que j'avance. Je citeraï, entr'autres, celui du Père Gardien des Capucins, mort fubitement à Montpellier, il y a environ dix ans, & qu'on conferva très-long temps fans l’enfévelir, parce que fon corps étoit très-chaud. Les papiers publics ont fait mention, il n’y a pas long temps, d'un évènement à peu-près {emblable, arrivé à Vienne en Autriche. Enfin les Auteurs rapportent diverfes obfervations qui prouvent que les corps des perfonnes mortes d’apoplexie, où qui ont été tuées par des vapeurs méphitiques, confervent très-long temps la chaleur. 11. Les membres font flexibles long temps après la mort, & on peut leur faire faire tous leurs mouvemens avec la plus grande facilité; par conféquent un homme peut étre mort fans avoir de la rigidité dans les membres /c). 12. Le vifage des perfonnes fuffoquées par la vapeur du charbon, ou autres vapeurs méphitiques, eft plus gonflé & plus rouge qu'à l'ordinaire; les vaïfieaux fanguins qui s’y diftribuent font gorgés de fang. 13. Le cou & les extrémités fupérieures font quelquefois fi gonflées, que ces parties paroiflent enflées, fans cependant conferver l'impreflion du doigt, comme cela arrive dans, lœdème. Tel eft le réfultat des obfervations qui ont été faites par divers Avatomiftes, & que j'ai faites moi-même fur le corps des perfonnes qui ont été fufloquées par la vapeur du charbon, des liqueurs en fermentation, de certains fouterrains & de quelques mines. On pourra trouver plufieurs obfervations (b) Voyez principalement Rationis medendi, tome II, édit. de Paris. (€) Voyez auffi une Obfervation de M. Morgagni. Epiff. 30, art. 2, Mém. 1775. Rrr 498. MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE ROYALE qui juflifient ce que j'ai avancé, dans les Ouvrages de M." Lanfoni /d), Méad {e), Morgagni (f), & Lieutaud /2), Méferay (4), Sauvages (i), Haguenot /4), & dans divers autres qu'il feroit trop long de citer ici. Divers animaux ont été foumis à des expériences. J'ai fait enfermer dans une caiffe de boïs, tantôt un chien, tantôt un chat, & quelquefois des oifeaux. J’avois fait pratiquer à cette caifle une ouverture, à laquelle étoit adaptée l’extré- mité rétrécie d’un entonnoir; le pavillon de cet entonnoir étoit inférieur, & recouvroit un réchaud dans lequel on allumoit du charbon, ou dans lequel on brüloit du foufre & des matières arfénicales. Tous les animaux qui ont été foumis à ce genre d'expérience, ont péri en très-peu de temps : je les ai ouverts, & j'ai toujours trouvé les vaiffeaux du cerveau gorgés de fang, le ventricule & l'oreillette droite du cœur, ainfi que les vaifleaux qui s’y abouchent, également pleins de fang; tandis que le ventricule gauche, l'oreillette & les veines pulmonaires qui lui correfpondent, étoient vides ou ne contenoient prefque point de fang; mais ce fang étoit fi raréfié qu’il étoit moufleux : je ne l'ai jamais vu tel dans les hommes ni dans les animaux qui font morts noyés ; c'eft cependant ce que le célèbre Æfeckel a avancé, mais ce qui ne fe trouve point confirmé par nos obfervations ni par nos expériences. CA APT TRE EL Obfervations [ur la caufe de la mort des perfonnes fufoquées par des vapeurs méplhitiques. Parmi toutes les altérations qu'on trouve dans les corps des fufloqués, n’y en a-t-il pas une de laquelle toutes les (4 } De fédibus er caufis mor- (8) Hifloria anatomico-medica. Borum. h) Maladies des armées. ( (e} Opera omnia de venenis, (4) Nofibgia method. (f) Expofitio mechanica venene- (k) Sur le danger des inhuma- rUTe j vions dans les égliles, DES SCIENCES. 499 autres dépendent, & qu'on puifle regarder comme la caule immédiate de la mort; & n'eft-ce pas dans le poumon qu'il faut la chercher ? Il s’exhale des miafmes du charbon dans la première ignition des liqueurs en fermentation, des fou- terrains que l'on ouvre, ou des mines que l'on fouille; à pêine l'air eft-il chargé de ces miafmes, qu'il devient infuf- fifant pour la relpiration ; les hommes qui y font foumis éprouvent d'abord une extrême difhculté de refpirer ; ils ouvrent la bouche pour recevoir une plus grande quantité d'air //), maïs c'eft en vain qu'ils font des efforts pour éviter la mort; l'air ne peut plus diftendre leur poumon, & le fang eft forcé de s'arrêter & de s’accumuler dans les vaif feaux de fa tête, comme nous le prouverons plus bas; ce qui les fait périr d’apoplexie. IL feroit fans doute intéreflant de découvrir {a qualité des miafmes qui corrompent l'air, de favoir comment ils le rendent inlufhfant à la refpiration , & comment ils tuent fi promptement les hommes & les animaux /#1) ; mais c'eft aux Phyficiens à faire des recherches à ce fujet; il fufht de nous être convaincus, par l’obfervation & par l'expérience, que l'air infecté de pareils miafmes n’eft plus propre à a refpiration , & que les perfonnes qui y font foumiles périf. fent fubitement, avec tous les fymptômes de l'apoplexie. On eff aufli en droit de croire que les vapeurs méphitiques agiffent fur les nerfs, & les affectent dangereufement , mais d'une manière inconnue ; elles agiflent encore fur le fang, & le raréfient fi fort, qu'il force les vaiffeaux qui devroient le (!) A la faveur d’un verre adapté à une caïfle dans laquelle des animaux avoient été renfermés , & dans laquelle on introduifoit des vapeurs méphi- tiques, j'ai examiné ces animaux au moment qu'ils expiroient, & je les ai vus ouvrir leur gueule ou leur bec, &. faire des efforts impuiffans pour ref pirer. vapeurs du charbon, y réfiftent tant de temps, qu’on a de la peine de les fuffoquer; les quadrupèdes y périflent plus vite : les chats réfftent davan- tase que les chiens, nous en avons vu périr dans l’efpace de 2 fecondes; ils tombent dès que la vapeur méphi- tique les affecte, ne font plus aucun mouvement, & périflent dans l’affou- (mm) Les oifeaux expofés aux | piflement le plus profond. Rrr ij soo MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE contenir: le fang devient moufleux /); ce qui doit nécef- fairement troubler, arrêter même la circulation /0), Maintenant, pour concevoir comment périt un animal fuffoqué par des vapeurs méphitiques, il faut fe rappeler la diftribution des vaiffeaux fanguins du poumon, & les ufages non équivoques de ce vifcère, relativement à fa circulation. L'artère qui porte le fang au poumon, eft à peu-près auffr grofle que l'aorte; il eft donc à préfumer qu'elle recoit autant de fang que l'aorte, ou au moins une quantité très-confidé- rable : les rameaux des artères pulmonaires font extrêmement tortueux dans les poumons affaiflés : cela eft démontré. L'injection la plus fine, pouflée alors dans le tronc de l'artère pulmonaire, ne parvient point dans les dernières rami- fications artérielles, & jamais ne pénètre dans les veines pul- monaires; mais, {1 lon poufle linjeétion dans l'artère pul- monaire d’un poumon bien gonflé d'air, on la fera facilement paffer jufque dans les veines pulmonaires. C'eft une expérience qui nous a réuffi plufieurs fois, & qui a été faite par Ruyfch, & par Kaau Botrhaave : elle prouve que les vaifleaux du poumon font beaucoup plus perméables au fang lorfque ce vifcère eft diflendu par un air élaftique, que lorfqu'il eft aflaiflé, qu'il eft vide d'air, ou qu'il eft dans l'état d'expiration. L'air, en s’infinuant dans le poumon, en dilate le tiffu lobulaire, & rend les vaifleaux, qui étoient auparavant tortueux, plus droits qu'ils ne le font lorfque le poumon eft affaïffé. Le fang parcourt donc facilement le poumon pendant linfpiration ; & la circulation eft très-gênée, & même fufpen. due dans le poumon, pendant l'expiration. C'eft cependant dans cet état d'expiration que font les: poumons des perfonnes qui fe trouvent dans un lieu infecté (n) Noyez n° 6, page 495. notre {Mémoire für les Maladies de (o) Nous avons voulu imiter en | /'Épiploon, Acad. des Sciences, année quelque manière cette raréfaction du | r771/];& cette feulecaufe a fufñ pour fang, en faïfant foufller de l’air dans | exciter des palpitations de cœur, def les vaifleaux des animaux vivans /Voy. | affoupiflemens, & enfin là mort. D'E S'SICIE NC E sor par des vapeurs méphitiques; le fang donc ne eut pafer du ventricule droit au ventricule gauche, par h réfiftance qu'il éprouve dans le poumon : s'il traverfe ce vifcère, ce neft certainement qu'avec beaucoup de peine & en petite quantité; aufli s’accumule-t-il dans l'artère pulmonaire, 1a- quelle ne peut plus recevoir le fang du ventricule droit ; les veines-cavés & Îes veines jugulaires fe remplifient; les finus du cerveau & les veines de ce vifcère fe dilatent par le fang qui s’y ramafle; & fans doute que la fubftance du cerveau fouffre alors une telle compréflion, que l'apoplexie ne peut manquer de furvenir; cette compreffion du fang fur le cerveau eft d'autant plus grande que le fang eft très-raréfic & écumeux /p}). d M.° de Lamure & de Haller nous ont appris que, pendant l'expiration, le fang refluoit de 1a veine-cave dans lés veines jugufaires, & “de celles-ci dans.lé cérveau » En aflez grande quantité, pour He gonfler & le foulever. Pal Or, fuppofez que cet état de violence fubfifle , comme cela a lieu dans une perfonne fufloquée par des vapeurs méphitiques, & vous concevrez ‘que Ta caufe de la mort dépend néceflairement du fang qui fe ramaffe dans le cerveau, par la réfiffance invincible -qu'il éprouve dans le poumon ; &, ce qui prouve bien cette réfiftance , C'eft la vacuité des veines pulmonaires & du côté gauche du cœur; tandis que les vaïfleaux du côté droit du cœur font pleins de fang. Je n'ignore pas que quelques Médecins ont penfé que le poumon des perfonnes fuffloquées , étoit plutôt dans l’état d'une infpiration forcée, que dans celui où il fe trouve pen- dant Fexpiration; Fair, dit-on, qui s’y ef infinué, ef JE élaftique, que les forces motrices de La poitrine, © qui Opérent l'expiration, ne Jont plus capables de chaffer l'air renfermé dans les bronches ; mais, outre qu'il eft faux que l'élafticité de l'air foit augmentée, puifque le mercure d’un baromètre, expolé aux vapeurs méphitiques , ne monte pas d’un feui CT Rp EE RU GR ar ET EMEA (p) "Noyer page 495, n° 6 : 502 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaLE degré, comme Méad l'a oblervé, & fuppolé que l'élafticité de l'air füttaugmentée, il faudroit qu'elle le füt extraordinai- rement, pour contre-balancer l'action des puiflances qui opèrent expiration. Un animal à qui lon injecte de l'eau dans les bronches, par une ouverture pratiquée à la trachée- artère , [a rejette à deux pieds de haut, par une forte expi- ration. Perfonne n'ignore que par l'expiration, ou par le foufe, on peut diftendre une veflie chargée d'un. poids énorme; il faudroit donc que le reflort de l'air füt prodigieux, pour égaler & pour furpañier les puiflances qui produifent l'expiration. Mais les expériences du célèbre Defaguliers, prouvent évidemment qu'un animal peut vivre dans un lieu où fair eft huit fois plus condenfé qu'il ne l'étoit primitivement. Mais, quand bien même les fufloqués périroient par une infpiration forcée, il ne feroit pas moins vrai que la circulation du fang feroit arrêtée dans le poumon; car c’eft par l'expiration qui fuccède à l'infpiration, que le fang eft pouflé des artères dans les veines pulmonaires; & alors dans l'infpiration, même forcée & trop long-temps continuée, Île fang doit s’accumuler dans les parties fupérieures, gonfler les vaifleaux du cerveau : on n'a, pour s’en convaincre, qu'à examiner les perfonnes qui, pour faire de grands efforts, retiennent long-temps leur haleine. Des enfans font morts par l’eflet de la colère; & l'on a trouvé, à l’ouverture de leur çorps, les vaiffeaux du cerveau gorgés de fang. J'ai ouvert, dans fa rue Mazarine, le corps d'un homme dont la profeflion étoit de donner du cors-de- chafle ; il étoit extraordinairement maigre, & il périt en jouant de cet inftrument; je trouvai, à l'ouverture de fon corps, les vaifleaux du cerveau gorgés de fang , ainfr que ceux du poumon. Camerarius /g) parle-d'un homme qui, en fufpen- dant fa refpiration, diminuoit f1 fort les battemens du cœur & des artères, qu'on le croyoit mort. Ces exemples, dont nous pourrions facilement augmenter (4) Cité par M. Haller, Ælementa phyfil, tom, III, pag, 254, DUENSMASMONTE, NU CUENS. 503 le nombre, prouvent que la circulation ne fe foutient que par la relpiration, & qu'elle cefle dès que la refpiration eft arrêtée. Chez les perfonnes qui périflent fuffoquées par des vapeurs méphitiques, l4 refpiration eft la première fonétion léfée ; & par cette caufe le cœur & les artères perdent leurs mouvemens, fans qu'on puifle pour cela certifier la mort du fujet. Cependant ce n’eft fouvent que d’après cette abfence des battemens du cœur & des pulfations des artères, qu'on ofe aflurer & certifier la mort d’une perfonne (r). Mais ce figne eft fi illufoire, fi incertain, que, dans beau- coup de cas, on ne fent aucun battement dans le cœur , ni aucune pulfation dans les artères, chez des perfonnes qui vivent //), & qui recouvrent leur fanté d’elles-mêmes, ou ar des fecours diverfement adminiftrés. Mais il eft certain que la circulation du fang peut être ralentie & même fufpendue, du moins en apparence, pendant un temps plus ou moins long, fans pour cela que le principe de la vie foit éteint; & ïl fuffit alors de ranimer cette circu- lation, ou d'attendre que Ia Nature elle-même la ranime, pour voir, pour ainfi dire, revivre le fujet; ce qui eft arrivé plus d’une fois. N'a-ton pas vu des afphyxies /#) qui ont duré plus d’un jour? & combien de perfonnes n'a-t-on pas enterrées qui étoient encore en vie? Mais fi jamais on peut commettre des erreurs pareïlles, & dont lidée feule révolte la Nature, c'eft à l'égard des perfonnes fuffoquées par des vapeurs méphitiques; & c'eft pour (x) Des animaux qui ontété foumis (S) Voyez Bruyer, für l'incer- à nos expériences, plufieurs n’ont pas | ritude des fignes de la mort, Louis, été rappelés à la vie, quoiqu'ils paruf- | für a certitude des fignes de la mort, fent moins dangereufement affectés que ( C’eft une privation fubite du d’autres qui ont revu le jour; ce qui pouls, de la refpiration, du fentiment prouve combien les fignes de la mort | & du mouvement, ou une mort ap= font incertains, en cas de fuflocation | parente, par des capeurs méphitiques. so4 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE prévenir un tel malheur, que nous n’avons point craint de communiquer nos idées fur un fujet auffi important, CHA PT LIRE JUL Des fecours que l'on doit donner aux perfonnes qui ont été fuffoquées par des vapeurs méphitiques. LE premier objet qu'on doit fe propofer pour rappeler à la vie les perfonnes fufloquées par les vapeurs méphitiques ; c’eft 1.” de diminuer la preffion que le fang fait fur le cerveau ; &. l’on y réuflira par les faignées , principalement par celle de la jugulaire, qui dégorge plus directement les vaifleaux de fa tête, que les faignées du bras & du pied; mais il faut évacuer par cette faignée une grande quantité de fang : l'in- dication eft de défemplir les vaifleaux du cerveau , qui font gorgés d'un fang très-raréfié ; & l’on ne peut produire cet effet qu’en faifant une faignée très-copieufe ; il faudroit même y recourir dé nouveau, fi la première ne paroifloit pas fufffante. 2.° L'expérience a prouvé que l’ufage des acides étoit très-faluiaire, c’eft pourquoi lon doit faire avaler au fujet, fi on le peut, du vinaigre affoibli avec trois parties d’eau ; on doit aufir le lui donner en lavement avec autant d'eau froide : les friétions faites avec le vinaigre ont été utiles à plufieurs. J'ai vu des perfonnes incommodées de vives douleurs de tête, pour s'être expofées à la vapeur du charbon, Jefquelles fe font toujours bien trouvé de lufage du vinaigre, pris de la manière que nous venons de le confeiller ; & le célèbre M. Sauvages le recommande avec raïfon contre toutes les vapeurs méphitiques. 3-° Il faut expofer les corps des fuffoqués au grand air, leur ôter leurs vêtemens fans craindre le froid : l’obfervation prouve que la chaleur eft alors plus préjudiciable qu'utile ; elle n'eft déjà que trop grande dans ces fujets, fans qu'il faille l'augmenter ; ils ont befoin d’un air élaftique & pur; c'eft pourquoi il faut promptement les fortir de leur chambre, pour D EMBABLCYUE NC ES Soi pour Îles porter dans la cour ou dans {a rue, à moins qu’en ouvrant les fenêtres & les portes, on puifle établir dans cette chambre plufieurs courans d'air. 4 Bien loin de mettre les fuffoqués dans des lits de cendre, comme on- le fait à l'égard des noyés, il faut leur jeter de l’eau fraîche deflus; c’eft ce que Borel * à fait avec fuccès, ce que M. Sauvages recommande dans fa Nofologie?, & ce qui eft conforme à la bonne théorie & à l'obfervation. En effet, les vaiffeaux étant gorgés par le fang qui eft très-raréfié , il eft plus naturel de le condenfer par une Jiqueur froide, que de l'agiter davantage par l'application des corps chauds ; auffi n'y a-t-il rien de plus préjudiciable que l'ad- miniflration des liqueurs fpiritueules , qu'on s'opiniatre à faire prendre aux malheureux qui ont refpiré des vapeurs méphitiques. Un autre abus qu’on commet très-fouvent, c’eft de prefcrire l'émétique dans ce cas; rien n’eft plus propre à déterminer le fang vers le cerveau, que le vomiffement ; il faut donc l'éviter au lieu de l’exciter. Je n’ai vu aucun des fufloqués à qui l'on a prefcrit l'émétique, revenir à la vie. Le célèbre Morgagni, qui blîme l'ufage des vomitifs dans la plupart des apoplexies, & qui doute qu'on doive jamais y recourir dans cette maladie, fe feroit bien récrié s'il eût vu prefcrire l'émétique dans le cas d’une fuffocation occafionnée par des vapeurs méphitiques. Il n'y a point d'évacuation à opérer ; & Lirritation qu'on produit, & les mouvemens de l’eflomac qu'on fufcite, aggravent la caufe de la maladie, au lieu de concourir à la diffiper. Je ne comprends pas non plus fur quel principe on fonde l'ufage d'introduire de Ja famée de tabac par le fondement ; pour quelques atomes de tabac qui s'infinuent dans le canal inteftinal, il y pénètre une grande maffe d'air qui fe développe en fe raréfiant; alors les inteftins & V’eftomac fe diftendent, & refoulent le diaphragme vers la poitrine; ce qui produit néceffairement une compreflion fur le poumon, augmente l'engorgement de ce vifcère, & s'oppole à l'introduction de Mém. 1775, Sir MCent 2 b Tome I, be Sr ge $s06 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE l'air dans les bronches, & à lexpanfion du poumon, fans laqueile le fang ne peut reprendre fon cours, & fans laquelle le fujet ne peut être rappelé à la vie. On pourroît fuppléer à la fumée de tabac par les lavemens irritans. Mais enfin fi tous ces fecours font inutiles, il faudra introduire de l'air dans Ja trachée-artère, pour gonfler les poumons. En effet, le principal objet qu'on doive fe propofer pour rapeler à la vie les perfonnes fuffoquées par des vapeurs méphitiques, c’eft de lever l’obftacle qui s'oppofe à la circu- lation du fang dans le poumon. Si l'on eft aflez heureux que d’y parvenir avant que Île fang {oit figé dans les vaïfleaux , il s’infinuera dans les veines pulmonaires, parviendra dans fe cœur, & l'irritera; car H eft fon véritable ffmulus (u); le ventricule gauche recouvrera les mouvemens qu'il avoit perdus au moment qu’il avoit été vide, & de-là un commencement de circulation : c'eft de cette manière que lon a rappelé à la vie plufieurs per- fonnes qu’on croyoit étouffées par des vapeurs méphitiques, & que lon a reffufcité des noyés. En eflét, l'air qu'on introduit dans les bronches, diftend le tiffu lobulaire qui étoit aflaiflé; les vaifleaux, qui étoient tortueux, fe déplient, & le fang n'éprouve plus autant de réfiftance; ileft même déterminé, par la preflion qu'il éprouve, à s’infinuer dans les veines pulmonaires. C'eft'én foufHant dans la trachée-artère, que Véfale ragima les mouvemens du cœur d'un gentilhomme Efpagnol; expé- rience cependant qui lui fut bien fatale, puifqu'elle manqua à lui coûter la vie. Plufieurs Anatomiftes ont, depuis cette époque, éprouvé que le meilleur moyen de ranimer les mou- vemens du cœur, étoit celui de fouffler dans les poumons. C’eft par une telle méthode que Riolan les a reffufcités : bien plus, Wepfer ne craignoit pas d’affurer qu'il n'y avoit (4) M." de Sénac & Hallér ont prouvé que l'influx du fang dans le cœur'en reflufcitoit les'mouvemens ; ils ont auffi obfervé ge le côté gauche du cœur, qui meurt le premier, étoit aufli le premier vide de fang. DÉE SOSNENVE N CES 507 pas de meilleur moyen de ranimer un homme mort depuis peu, & par diverfes caufes, que de fouffler dans le poumon; c'eft de quoi nous nous fommes convaincus par l'expérience fur des animaux fuffoqués, & fur d'autres que nous avions noyés. M. Hopfenftock, Médecin de Prague, a auffi fait les mêmes expériences, & elles lui ont offert les mêmes rélultats, principalement fur des animaux noyés. Nous dirons ici en paflant, que nous avons foufflé dans la bouche d’un enfant qui n’avoit pas encore donné de fignes de vie, avec un tel fuccès, qu'à peine Îe fouffle parvint-il dans le poumon de cet enfant, qu’on le vit mouvoir les yeux, & qu'on l’entendit toufler avec effort ; il rendit par la toux & par le vomiffement, des glaires qui remplifloient fes bronches /x), & il refpira enfuite avec facilité. Cette obfervation mérite d’être difcutée aïlleurs plus au long, elle eft de ka plus grande importance. Mais la méthode d'introduire de l'air dans les voies aëriennes des perfonnes qui ont refpiré des vapeurs méphitiques, eft d'une telle utilité, que c’eft fur elle qu'on peut principale- ment compter pour les rappeler à [a vie. H eft deux moyens d'introduire Fair dans les bronches; le premier, & qui eft le plus für, c’eft de faire une ouverture à la trachée-artère, & d'y introduire un tuyau à vent; mais, comme le peuple craint beaucoup cette opération, & que celui qui la pratique fur une perfonne fufloquée, pourroit pafler pour fon affaflin , il ne faudra y recourir que lorfque le fecond moyen aura manqué; ce moyen confifte à intro- duire un tuyau recourbé dans une des narines, & de fouffler dans ce tuyau ; l'extrémité de ce tuyau tombe alors perpen- diculairement {ur la glotte, & l'air y pafle avec autant de facilité, que fi le canal dont on fe fert pour porter air dans les poumons, & celui de la trachée-artère, étoient continus. Par le moyen que nous propofons pour foufer les pou- (x) Noyez l'Extrait d'un Cours de Phyfiologie expérimentale, que j'ai fait au Collége Royal en 1771, publié par M. Collomb, alors Étudiant ea Médecine, à préfent Doéteur en Médecine de la Faculté de Montpellier. SfT ij 508 MÉMOIRES DE L'ACADÈMIE RoYALE mons, On ne rifque point de baiffer l'épiglotte, & de fermer Youverture qui conduit à la trachée-artère, ce qui arrive lorfqu'on introduit le tuyau à vent dans la bouche; parvenu vers la bafe de la langue, il abaïfle lépiglotte, laquelle bouche ia glotte; & le vent ne peut alers s'infinuer en aucune manière dans les poumons, mais il parvient dans les voies alimentaires, qu'il gonfle & qu'il diftend inutilement. Ce moyen d'introduire l'air dans les poumons, à la faveur d'un tuyau infmué dans une des narines, eft autant avantageux à tous égards, que l'ufage d'introduire le même tuyau par la bouche eft dangereux, puifqu'on rique d’étouffer le malade s'il refpiroit encore un peu. On doit oblerver de comprimer la narine ouverte, lorf qu'on poufle f'air dans le tuyau recourbé qu'on introduit dans l’autre narine ; fans cette précaution, une partie de l'air pourroit refluer & fortir par la narine ouverte. Pour fouffler dans la poitrine d’un homme fufloqué par la vapeur d’une mine de charbon, le Chirurgien ‘Toflach ne craignit pas d'appliquer immédiatement fa bouche fur celle du fujet qu'il vouloit ranimer. I avoit le foin en même temps de ferrer fes narines, pour empêcher l'air de refluer au dehors, & par ce moyen il rappela à la vie un homme qui auroit immanquablement péri fufloqué par la vapeur du charbon. On pourroit fuivre ce procédé, lorfqu'on n’auroit pas fous fa main un tuyau à vent, quoiqu'il foit aifé de s'en procurer un; on trouve par-tout une pipe, un morceau desrofeau, une gaine de couteau dont on couperoit la pointe, &c. Mais enfin fi ces divers moyens de conduire Fair dans le poumon ne réuflifloient pas promptement, il faudra faire une ouverture longitudinale à la partie antérieure de Ia trachée-artère, à la faveur de laquelle on introduira lex- trémité d’un tuyau, à l'autre extrémité duquel le Chirurgien, ou quelqu'un des affiftans, foufflera avec {a bouche, à diverles repriles, pour diftendre les poumons. H n'eft point inutile de dire qu'on doit mettre la plus grande célérité dans ladminiftration des fecours que nous Dar SA SN OMTUELN A CEISE 509 propofons : le temps prefle, & plus on retarde, plus on doit craindre qu'ils ne foient infructueux. Si tous ces fecours font infufffans, on peut, pour ne rien omettre, faire des fcarifications à la plante des pieds ou des mains: on peut auffi appliquer les ventoufes en divers endroits du corps; mais on doit peu compter fur ce moyen, quand ceux que nous avons déjà confeillés n’ont point réuffi. Nota. Que lun des aides qui ont été employés pour fuffoquer des animaux, a été atteint d’un violent mal de tête, qui a été guéri par de fréquens garzarifmes avec du vinaigre, adouci avec autant d’eau, & par la boiflon de l’oxycrat. Nous recommandons à tous ceux qui éprouveront des maux de tête, caufés par la vapeur du charbon, lufage du vinaigre, pris de cette manière, & même en lavement mêlé avec autant d’eau: on en aïderoit l’eflet par une faignée s’il étoit néceffaire. La plupart des expériences fur les animaux, dont il a été queftion ci-deflus, ont été faites par M. Andravi, Chirurgien très-inftruit. 25 Décemb. 1774: s1o MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoÿALE M ÉMOIRE SUR LA DISPARITION DE L'ANNEAU DIET SNA TU MRNNTVE: Par oMe LE, GENTIE. Cassini fils a donné à la fin de 1773, le Journal + des Obfervations que nous avons faites fur l'anneau de Saturne, à Obfervatoire royal, de concert avec M." Tabbé Rochon & du Vaucel. Cet Académicien conclud de nos obfervations, que l'an- neau de cette Planète a difparu le 7 OGtobre 1774, à la lunette achromatique de M. le Prince de Conti, qui eft celle dont nous nous fommes fervis, & dont les Aftronomes de l'Académie connoiflent la bonté. À lObfervatoire de Cadiz, M. Tofiño & Varela ont ob{ervé Saturne régulièrement tous les jours qu'il a fait beau. Ces Officiers, que je connois pour être très-bons Obfer- vateurs, étoient munis d'une excellente lunette achromatique pareille à celle de M. le Prince de Conti, & d’un très-bon télefcope de M; Short, de 4 pieds de longueur; je les ai vus, & autant que la mémoire peut me fervir, la lunette achromatique de l’Obfervatoire de Cadiz ne le cède guère à celle dont nous nous. fommes fervis à ’'Obfervatoire royal ; mais le télefcope fait beaucoup plus d'effet que la lunette : or M. Tofiño & Varela aflurent que l'anneau de Saturne a difparu pour eux le 6 Octobre; c'eft un jour plus tôt que M. Caflini n’a conclu de nos Obfervations à FObfervatoire royal, quoique le ciel, à Cadiz, foit infiniment plus beau qu'à Paris. Comme ces Obfervations m'ont paru faites avec beaucoup de foin, qu’elles s'accordent avec les nôtres, & qu'elles ont des circonftances curieules; je vais les rapporter pour fervir de comparaifon à celles que nous avons faites. DES SCIENCES. sit Elles font tirées du cahier d’obfervations que M. Tofiño & Varela ont envoyé dernièrement à l'Académie, & que nous avons été chargés, M. Pingré & moi, d'examiner, Je mettrai, pour faire oi, le texte à côté de la traduclion. Le 1.7 OGobre. A cinq heures du matin, on diftin- guoittrès-bien l'anneau de Saturne. L'’atmofphère étoit très - grafle ; malgré cela on diftinguoit les anfes. L'anfe occidentale paroifloit plus éclairée que l'autre. Le A cinq heures du matin, on diftinguoit foiblement l’arife -occi- dentale de l’anneau de Saturne. Quant à d’anfe orientale, je n’en pus voir qu’une petite partie, jointe au difque de la planète. L’atmo- fphère étoit très -épaifle : c’eft peut-être Ja raifon pour laquelle Vanfe orientale ne fe voyoit pas aufli bien que l’occidentale, Le À cinq heures du matin, l’atmo- fphère éoit très-nette, & fans Ja moindre vapeur; ce qui nous a procuré l'avantage de voir Saturne comme inous le defirions. Nous avons diftingué clairement fes deux anfes, qui, à notre avis, promettent de fe laiffer voir quelques jours de plusencore, fi le tempsle permet; nous nous fommes aflurés :que VPanfe occidentale eft plus vifible A las cinco de lamañana, fe percivia muy bien el anillo de Saturno. La atmosfera efflaba muy denfa, pero fin embargo fe diflinguian las afas, de las quales la occidental parecia mas bien illuminada. 2° À las cinco de la mañana, fe diflin- guia medianamente ‘el afa occidental del anillo de Saturno. De la oriental Jolo pude ver una pequeña parte junto al difco del Plancta. La atmosftra effaba muy denfa, y tal ves por efla razon no fe deftubria el afa oriental delmifmo modo que la occidental. Me Jervi para efla obfervacion del anteojo acromatico. 3 L Effe mifmo dia à 5" 0° dela ma ñana, eflaba la atmosfera muy limpia devapores ; por lo que confeguimos ver à Saturno a toda fatisfaccion. Diflin- guimos claramente fus dos afas que a mueflro -parecer prometen déjarfe ver algunos dias mas , fi.el tiempo lo per- mite; y nos afeguramos en que el afa occidental efla mas vifible que la orien- tal. Se hifo lavbfervacion con el anteojo, y con'el telefcopio de Naire. que l'orientale. Nous avons fait cetterobferyaion avec:la lunette achro+ matique, & avec le 1élefcope de Waire, Exx Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 4 Octobre. A 5" 0° dela mañana, vimos clara y diflinlamente el anillo de Saturno. El afa occidental nos parecio con mas lus que la oriental; y que en los extre- mos de una y otra fe defcubrian unos puntos luminofos que refletaban la lus con mas vive/a que los otros. Diflin- guimos tambien un filete en el difto del planeta algo mas al norte que el exe del anillo. Nos fervimos para efla obfervacion del anteojo acromatico, y del telefcopio de quatro pies de Naire. À cinq heures du matin, nous avons vu clairement & diftincte- ment l'anneau de Saturne. L’an(e occidentale nous a paru avoir plus de lumière que l’orientale ; à l’ex- trémité des deux anfes on décou- vroit des points lumineux qui réflé- chifloient la [lumière avec plus de vivacité que le refte. Nous avons diftingué aufli un filet ou trait noir fur le difque de la planète, un peu au nord de l’axe de l'anneau. Nous nous fommes: fervis de la lunette achromatique & du télefcope de quatre pieds de MVaire. Efla maïana, eflava el cielo algo nublado à la parte del" Efte. Sin embargo en alounas claras me parecia aver difinguido baffante bien el afa occidental del anillo de Saturno. La oriental no pude ver la 6 porque avia defaparecido , 6 por la denfidad de la atmosfèra, * Le Eflube obfervando a Saturno defde que falio de los vapores del horifonte, hafla que entro en la lus del crepuftulo. La atmofphera eflaba tun denfa que ao pude ver le bien terminado , ni con dos telefcopios, ni con el acroma- tico. Me parecio por dos veces aver percivido alouna viflumbre del afa occidental del anillo, pero eflo habra Jido tal ves una ilufion de mi vifla, por euyo motivo nù me atrevo à afegurar Ji ha defaparecido ; 6 nù el anillo. Le 5. Ce matin, le ciel s’eft trouvé un peu couvert dans la partie de PEft. Malgré cela il m'a paru, dans certains éclaircis, avoir aflez bien diftingué l’anfe occidentale de l'anneau de Saturne. Je n’ai pu voir l'orientale, foit parce qu’elle auroit difparu , foit à caufe de la denfité de l’aumofphère. 6. J'ai obfervé Saturne depuis le moment qu’il eft forti des vapeurs de l'horizon, jufqu’à ce que la lumière du crépufcule me lait fait perdre de vue. L’atmofphère étoit fi épaifle que je n’ai pu voir Saturne bien terminé, foit que je me fervifle des télefcopes , foit que j'em- ployaffe la lunette achromatique. If m'a paru par deux fois avoir aperçu quelque lumière, comme des étin- celles forties de l’anfe occidentale ; mais ce fera peut-être une illufion de ma vue; c’eft pourquoi je n’ofe aflurer fi l’anneau a difparu ou non. Le D'E SwSacz Le 7 OGobre. J'ai obfervé Saturne depuis le moment qu'il eft forti des yapeurs de l’horizon, jufqu’a ce que le jour me l’ait fait perdre de vue. Lelimbe de cette planète étoit parfaitement bien terminé ; & on diftinguoit avec aflez de clarté la ligne que jette fur le globe l’épaiffeur de l'anneau. Les anfes ont entièrement difparu, & Ta planète a pris fa phafe ronde. Ce célèbre phénomène eft arrivé hier, à mon avis; & cette détermination a toute l'exactitude dont ces fortes d’obfervations font fufceptibles. Les inftrumens dont nous nous fommes fervis étoient un télefcope de Short , de quatrepieds ; un autre de Naire auffi de quatre pieds , & notre lunette achromatique avec un oculaire des plus forts & des plus clairs. Les phénomènes les plus remarquables dans les obfer- vations ont été les fuivans: 1.” l’anfe occidentale s’eft toujours vue plus éclairée que l’orientale. 2.7 La ligne de l'ombre étoit plus au Nord que J’axe de l'anneau. 3.° A l’extrémité de l'anneau, il ÿ avoit quelques points qui réfléchifloient [1 [lumière avec plus de vivacité quelesautres. Le J'ai obfervé Saturne avec beau- coup de foin : je me fuis afluré que Panneau a difparu. I[ m'a paru quelquefois avoir vu ces points lumineux qu'on remarquoit aux extrémités des anfes; mais C’étoit aflurément une illufion de ma vue. L’atmofphère étoit très- nette, la Mém. 1775. ÆEflube obfervando a Saturno defde que falio de los vapores del horifonte hafla que los rayos del fol me le hifieron perder de viffa. El margen del pluneta eflaba perfeélamente terminado, y fe diflinguia con baflante claridad la linea de la fombra que proyeéta en el difco el efpefor del anillo. Las afas defle han defaparecido enteramente , y el planeta fe halla ya en fu phafe redonda. Efle celebre phenomeno fucedie ayer en mi concepto, y efla determina- cion tiene toda aguella exaétitud de que fon fufceptibles fémejantes obfer- vationes, Los inffrumentos de que nos Jervimos-, han fido un telefcopio de Short de 4 piés, otro de Naïre de 4; y aueflro anteojo acromatico, con ur ocular de los mas fuertes , y claros. Los fenomenos mas notables de la defapa- ricion , han fido los figuientes : 1. El afa occidental fe vid fiemprè mas ilu- minada que la oriental. 2° La linea de la fombra eflaba mas al norte que el exe del anillo. 3. En los extremos de eflé havia unos puntos que reflelta- ban la lus con mas vivefa que los otross #, Obfervé a Saturno con multo cuidado, y me afeguré en que havia defapare- cido el anillo , me parecio algunas veces haver viflo aguellos puntos lumi- nofos que fe percivian en los extremos de las afas ; pero eflo era fcguramente una ilufion de mi vifla. La atmosftra eflaba muy limpia, el planeta bien Ttt $14 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyaLeE terminado , y la linea de la fombra fe planète bien terminée, & l'ombre diflinguia con baflante claridad. Me de l'anneau fur le globe de Saturne parecio tambien haver viflo quatro fe diftinguoit avec aflez de clarté. Satelites en el campo del anteojo. Il ma paru aufli avoir vu quatre Satellites dans le champ de la lunette. H réfute des Obfervations de M.° Tofiño & Varela, comparées aux nôtres, que l'anneau de Saturne a ceflé d’être vilible du 6 au 7 OGtobre, avec des lunettes de même lon- gueur & à très-peu près de même force: c'eft-là tout ce que nous pouvons aflurer de notre côté. DLE SUBNEUILE N CLE S s'ug ÉCART TUE A CAROLO LINNÉ. P' ARUM familia, Indis frequentiflima, a reliquis Plantis æquè facilè dignofcitur , ac umquam Gramina ; cum Palmis fit. æ Caudex fimplicifimus abfque ramis, perennans, qui tamen pro charactere non fufñcit, cum Carica, Cecropia, Polypodium arboreum, fpinofum, &c. ejufmodi caudice inftruuntur, B Frondes duriores ut ferè lignofæ, perennantes, femper virentes, inflar ramorum in fummitate tantùm caudicis hærentes. + Gemma ( cor diéla ): terminalis, unica, maxima , e quà fruélificatio excrefcit. À Fruâificatio in diverfis diverfa. Spatha univalvis aut bivalvis, emittens Spadicem ramofum, rariüs fimplicem. Corolla hexapetala, nifi tria mferiora petala pro Perianthio aflumantur. Stamina tria : Elate. Sex: Phænix, Cocos, Borafus , Corypha, Elais. Novem: Areca. Plura : Caryota. Pifilla germina 3: Chamaærops. Styli 3: Cocos, Borafus, Elais. Stylus 1 : Phœnix, Corypha, Caryota, Elate. Fruétus monofpermus : Cocos, Phænix. Difpermus : Caryota. Trifpermus : Boraffus. Tres : Chamaærops. Sexus monoïcus: Areca, Elate, Caryota. Dioïcus : Phœnix, Cocos, Boraffus, Elais. Polygamus : Chamærops. Obfcuræ quoad partes fruétificationis etiamnum perfiftunt Palmæ plurimæ, nec Botanicis fais notæ ; præcipua enim, Ttt i 516 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE quæ de his nobis innotuere, debemus Rheedio & Rumphio, partimque Kæmphero , Brownio, Jaquinio ; nec hoc mirum videbitur , cm paucis contingat adire patrias Palmarum Indias; cùm in hortis Botanicis fint rariores, nec intra claufa facilè floreant, nec nifi admodum grandævæ; cùm altiffimas Palmas afcendere duriffimis ipfis fervis fit difficillimum ; cùm ob molem fpadicis florentis non commodè herbariis vivis inferantur. GENERE fub uno eodemque omnes Palmas anteceflores Botanici comprehendebant, at vifa diverfiflima fruéificatione in corollà, ftaminibus*, piftillis & fruétu, non potui non eas in plura genera feparare, unde etiam fequentia genera conftituta fuere : Chamaærops. Phœnix. Areca Caryota. Borafus. Cocos. Elate. Caryota. Cycas, Elais. Zamia. Nihilominus hæc genera ad claffes amandare ob fru@ifica- tionem diverfiflimam, nullus facilè audebat, quamdiu in plerifque fpeciebus propria autopfia deficiebat & plurimæ notæ mutuarentur a Botanicis minüs fyftematicis; fed in his, ut in aliis, longa dies tandem viam aperiat, Cxcas in hortis Europæis, licet fat frequens, nullibi mihi florens vifa fuit & ejus fructificationes , a Rheedeo & Rumphio datæ, non potuere a me cum reliquis Palmis conciliari, adeo- que coactus fui charaéterem Cycades inter genera omittere ; at felici cafu nuper contigit mihi utriufque fexüs ores hujus Palmæ intueri, quos operæ pretium duco hic defcribere. # MAS, CAL, Spalha nulla. Spadix (propriè dicendus) nullus. Amentum ovatum, imbricatum, fquarrofum , magnitudine capitis, facie flrobili Pini Pineæ: Syuamis cuneato-lanceolatis, approximatis , carnofis, purpureis , ævibus; fupra planis; fubtus carinatis ; apice producto, acuminato, reflexo, a proximis diftante, fupra infraque carinato , pagina fuperior polline adfperfas D'E SMOICULE N°C F5. S17 Con. nuila, pagina inferior carinata longitudine trium pollicuum, STAM. Filamenta nulla. Antheræ nullæ. Pollen denfiffime adfperfum fquamis amenti paginæ fuperioris, feflile, fubgiobofum , uniloculare, dehifcens longitudinaliter altero latere favillam- que exflans. * FEMINA in diflin@o indiyiduo. CAL. Spatha nulla. Spadix (minùs propriè) fimplicifimus, piftillis inftructus vix pedalis, carnofus, tomentofus , teretiufculus : fubcom- preflus, acuminatus, apice magis compreflus & ferè mem- branaceus. Perianthium nullum. Cor. nulla. PisT. Germina folitaria, fubglobofa, remotiffima, feffilia & immerfa fpadicis angulis. Sylus filiformis , breviffimus, Sigma fimplex, PER. Drupa ovalis, monofperma. SEM. Mux lignea, unilocularis. FoLrATIo circinalis audit, dum ftipes a paginà anteriore frondis, ante ejus explicationem, exifit fpiraliter & longi- tudinaliter involutus, at foliola S. Pinnæ fpiraliter & tranf£ verfaliter involutæ. Circinalis hæc foliatio eft propria & communis omnibus #licibus, à maximis polypodiüis arborefcentibus ufque in minimam pilulariam; quà notà filices primo intuitu dignof cuntur, & quidem ante earum fruétificationem, uti acrofti- chum pectinatum, dichotomum, digitatum, filiquofum, quæ ob faciem a filicibus alienam, nullus ignarus citra frudifica- tionem inter filices quæreret. FLORESCENTIA Dorfifera diéta, propria filicibus eft, quod ferant frudtificationem fuam a paginà pofticà frondi Annatam & nudam & feflilem, quod herbis non competit, ne quidem propriè Rufcis, Phyllanthis, &c. Spicatæ quidem non- nullæ flices occurrunt, uti onoclea, ophioglofium, ofmunda: at in his omnibus fpica formatur ex revolutis frondis margi- nibus, ut fructificationes planè tegantur & occultentur; unde 518 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE etiam differentia inter ofmundas & acroflicha fæpe diffcil- lima evadit. OrDiINt NATURALI palmarum omnes Botanici unanüni confenfu Cycadem intulere, idque ob fpeciofam ftaturam ; ob caudicem fimpliciflimum apice foliofum; ob comam fron- dofam femper virentem, longiffimam , diffufam, tenacem; nec olfecit ullus affinitatem Cycadis cum filicibus. Quod verd Cycas a palmis exulare, & ad filices migrare debeat, jubet & foliatio & frondefcentia ejus. - Foliatione circinali filicibus propria, à reliquis plantis aliena, nulli palmæ communi, convenit Cycas cum filicibus, quod alibi notari (4) tamquam quid fingulare, uti quotidie in hortis videre eft, ubi non tantum tipes, {ed etiam ipfx pinnæ frondis fpira= liter involvuntur. Frudificatione Dorfiferä, itidem filicibus proprià, & ab aliis plantis, etiam palmis diverfa, convenit Cycas filicibus. Notum enim eft, quod Amenta S. Strobili ( quæ pari paffu ambulant) formentur a Naturà ex foliorum rudimentis (futuri anni), quodque optimé illucefcet e flrobilo Pini /4). Hifce datis, quod Amenta fint foa parva , & his pulvis floridus infperfus, abfque calyce & corollà, ut in filicibus, præfertim in acroftichis, manifeté patebit, quod Dycas fit e gente filicum. Purvis FLorIDus in Cycade minimè pro Antheris agnofcendus eff, fed pro nudo Polline, quod unufquifque, qui umquam Pollen Antherarum in plantis examinavit, fatebitur; in herbis omnibus includitur pollen intrà fuas antheras, quemadmodum femina angiofpermarum intra fuum pericarpium; nec in hunc ufque diem novimus Pollen nu- * dum abfque Antherino tegumento, more feminum gymno- fpermarum extitifle. i (a) Spec plant. 2,p.1652inCycade: | cjus purpureæ revirefcunt & in folia foliatio circinalis ‘more filicum pera- | acerofa elongantur , verüm etiam giur, ftrobilus ipfe ulterits apice excrefcit in (b) An Pini Abietis Strobilis | ramum foliatum continuatà vegeta- florentibus, dum piftilla quocumque | tione , quæ alioquin fructificatione cafu deflruuntur, non modo fquamæ ! terminaretur, DES SCIENCES, s19 Filicum pulverem floridum ob affinitatem, ob ftruéturam, ob faciem, ob fitum , Cycadis pollini fimillimum , efe Pollen nudum abjque antheris docet Cycas. Iluftrat hæc confideratio Pollinis Cycadis perplurimüm rem herbariam & declarat characterem effentialem, quo Filices ( & fortè aliæ cryptogamæ ) ab herbis fic dictis perfeétis dignofcantur; qui conffabit in Polline nudo abfque Anthgra; & fic ulterits viam pandit naturalem ad cryptogamiæ obfcuriffimam claffem. Dorfiferarum S. Filicum pulverem, in averfà frondis paginä natum, plurimi cum Morifono (c) pro feffionibus affumfere, qui afferic ex terræ mandato hoc pulvere fuccreviffe novas ejufmodi plantas; at vereor, imO certus fum, quod fallat; adeoque mereretur plurimum iterare experimentum; nec me moveat , quod Maratti, in opufculo fpeciali, duas Antheras, fupra fquamam fingulam, Polypodii pulverem tegentem, fe armato oculo vidiffe afferat. Pilularia, obfervante illuftrifimo Botanico B. Jufixo , gerit Pollen floridum a fructu remotiffimum , fi itaque maxima Filix Cycas & minima Filix Pilularia gerant ejufmodi pulverem floriduma S. Pollen nudum , quod omnibus attributis convenit pulveri Dorfiferarum , ejufdem ordinis, quodque fimiliter dehifcit, debet pulvis floridus Filicum effe mafculus, cum natura faltus numquam fecit. Forté dies detegat pilos Pifüillares in Filicibus tenuiffimos, vel ad radicem, vel in flipite, vel in fronde fterili vel inter mole- , culas pollinis, occultatas. REmoT CycADE e Palmarum profapie, reftat ZA M1A cujus quidem fructificatio a me vifa non fuit, fed, quatenus valeat figura Trewii {eu Ehreti, a Palmis longè aliena evadat, & fortè Equifetis proxima; hauc tam ad foliationem ,u àm fruétificationem ulteriùs examinent autoptæ. nn eee (c) Morif. hiff, 7, p. 565. Afferit fe experimenti caufà folia Anguæ Cervinæ veterafcentia collegifle, & pulverem averfis folüs adhærentem folo Bumido & umbrofo adfperfife, a quo, anno fubfequente, plantæ ejufmodi fuccreverunt. Lü à la rentrée publique de Päques 1775: Relû le 8 Août 1778. 520 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE UT É M OT'R'E Sur la nature du Principe qui fe combine avec les Métaux pendant leur calcination, € qui en augmente le poids (a). Par M. LAVOISIER. ESS différentes efpèces d'air? Suffit-il qu'un corps foit dans un état d'expanfibilité /&), durable pour conflituer une efpèce d'air? Enfin les différens airs que la Nature nous offre, ou que nous parvenons à former, font- ils des fubftances à part, ou des modifications de l'air de l’atmofphère! Telles font les principales queftions qu'embraffe . le plan que je me fuis formé, & dont je me propole de mettre fucceflivement le développement fous les yeux de lAcadé- mie; mais le temps confacré à nos Séances publiques, ne me. permettant pas de traiter aucune de ces queftions dans toute fon étendue, je me renfermerai aujourd’hui dans un feul cas particulier, & je me bornerai à faire voir que le principe qui s’'unit aux métaux pendant leur calcination, qui en augmente le poids & qui les conftitue dans l'état de chaux, n’eft autre chofe que la portion de l'air la plus falubre (a) Les premières expériences rela- tives à ce Mémoire, ont été faites il y a plus d’un an; celles fur le Mercure précipité per fe, ont d’abord été tentées au verre ardent, dans le mois de No- vembre 1774, & faites enfuite avec toutes les précautions & les foïins néceffaires dans le Laboratoire de Montigny, conjointement avec M. Trudaine, les 28 Février, 1.7 & 2 Mars de cette année; enfin elles ont été répétées de nouveau le 31 Mars dernier , en préfence de M. le Duc de la Rochefoucault, de M.'S Trudaine, de Montigny, Macquer & Cadet. (t) Le mot d'expanfibilité que j'emploîrai dans ce Mémoire , eft aujourd’hui confacré pour les Phyfi= ciens & pour les Chimiltes, depuis qu’un Auteur moderne en a fixé le fens dans un article très- étendu » rempli des vues les plus vaftes & les plus neuves. Voyez Encyclopédie, tome V1, page 274, au mot Expane Jibilité, & la D £:S SCREN CES S21 & la plus pure; de forte que fi l'air, après avoir été engagé dans une combinaifon métallique, redevient libre, il en reffort dans un état éminemment refpirable, & plus propre que l'air de l’atmofphère à entretenir l'inflammation & la combuftion des corps. La plupart des chaux métalliques ne fe réduifent, c’eft-i- dire, né reviennent à l'état de métal, que par le contact immédiat d'une matière charbonneufe, ou d’une fubftince quelconque qui contienne ce qu'on nomme le p#/ogiffique. Le charbon qu'on emploie, fe détruit en entier dans cette opération, lorfque la dofe en eft bien proportionnée ; d'où il fuit que l'air qui fe dégage des réduétions métalliques pat le charbon, n'eft pas un être fimple, qu'il eft.en quelque façon le réfultat de la combinaïfon du fluide élaftique dégagé du métal, & de celui dégagé du charbon; donc de ce qu'on obtient ce fluide dans l'état d'air fixe, on n’eft point en.droit d'éñ conclure qu'il exiftoit dans cet état dans la chaux métal- lique avant fi combinaïfon avec le charbon. Ces réflexions m'ont fait fentir combien il étoit eflentiel pour débrouiller le myftère de la réduétion des chaux métal- Fiques, de diriger toutes mes expériences fur celles qui font réduibles fans addition; les chaux de fer m'offroient cette propriété : en effet, de toutes celles, foit naturelles, foit arti- ficielles, que nous avons expolées au foyer des grands verres ardens , foit de M. le Régent, foit de M. Frudaine , il n'en ‘eff aucune qui n'ait été réduite en totalité fans addition. J'ai effayé en conféquence de réduire, à aide du verre ardent, plufieurs efpèces de chaux de fer fous de grandes cloches de verre renverfées dans du mercure, & je fuis parvenu à en dégager par ce moyen une grande quantité de fluide élaftique; mais, comme en même temps, ce fluide élaftique fe trouvoit mélangé avec l'ait commun, contenu dans la capacité de la cloche, cette circonftance jetoit une grande incertitude fur més réfultats; aucune des épreuves auxquelles je foumettois cet air n'étoit parfaitement con- cluante, & if m'étoit impoñlible d’aflurer fi les phénomènes Mém. 1775. Uuu 522 Mémoires DE L’ACADÉMIE ROYALE que j'obtenois, dépendoient de l'air commun, de celui dégagé de la chaux de fer, ou de la combinaïfon des deux enfemble, Ces expériences n'ayant pointrempli mon objet, j'en fupprime ici le détail; elles trouveront d’ailleurs leur place naturelle dans d'autres Mémoires. Comme ces difficultés tenoient à la nature même du fer, à la qualité réfraétaire de fes chaux, & à la difficulté de les réduire fans addition, je les ai regardées comme infurmontables, & j'ai cru dès-lors devoir m'adrefler à une autre efpèce de chaux d’un traitement plus facile, & qui eût, comme les chaux de fer, la propriété de fe réduire fans addition : le mercure précipité per fe, qui n'eft autre chofe qu’une chaux de mercure, comme font déjà avancé quelques Auteurs, & comme on en fera mieux convaincu encore par la lecture de ce Mémoire, le mercure précipité per fe, dis-je, m'a paru propre à remplir complètement l’objet que j'avois en vue: perfonne en effet n’ignore plus aujourd'hui que cette fubf- tance eft réduélible fans addition à un degré de chaleur très-médiocre. Quoique j'aie répété un grand nombre de fois les expériences que je vais rapporter, je n'ai pas cru devoir donner ici le détail de chacune d’elles en particulier, dans la crainte de trop groflir ce Mémoire, & j'ai confondu en conféquence en un feul récit des circonftances qui appar- tiennent à plufieurs répétitions de la même expérience. Pour m'aflurer d’abord fi le mercure précipité per fe étoit une véritable chaux métallique, sil donnoit les mêmes réfultats, la même efpèce d'air par la réduction, fuivant la méthode ordinaire, c’eft-à-dire, pour me fervir de l'expreflion reçue, avec addition de phlogiftique; j'ai mêlé une once de cette chaux avec quarante-huit grains de charbon en poudre, & j'ai introduit le tout dans une petite cornue de verre de deux pouces cubiques au plus de capacité, que j'ai placée dans un fourneau de réverbère proportionné à fa grandeur. Le col de cette cornue avoit environ un pied de longueur, & trois à quatre lignes de diamètre; il avoit été coudé en différens endroits à la lampe d'émailleur, & fon extrémité DES SCIENCES. 52% toit difpofée de manière à pouvoir s'engager fous une cloche de verre fuffifamment grande, remplie d'eau & renverfée dans un baquet également rempli d’eau: l'appareil qui eft maintenant fous les yeux de l’Académie, fufhra pour lui donner une idée de l'opération. Cet appareil, tout fimple qu'il eft, eft d'autant plus exact, qu'il ny a ni foudure, ni lut, ni enfin aucun pañlage à travers lequel l'air puifle s'in- troduire ou s'échapper. Sitôt que le feu a été mis fous la cornue, & qu'elle a reffenti les premières impreffions de la chaleur, l'air commun qu'elle contenoit s’eft dilaté, & il en a pañié quelque peu dans la cloche; mais vu la petiteffe de la partie vide de la cornue, cet air ne pouvoit pas faire d'erreur fenfible, & fa quantité, en évaluant tout au plus haut, pouvoit à peine monter à un pouce cubique. À mefure que la cornue a commencé à s'échauffer davantage, l'air s'eft dégagé avec beaucoup de rapidité, & a monté à travers de l’eau dans la cloche; l'opération n’a pas duré plus de trois quarts d’heure, encore le feu a-t-il été ménagé pendant cet intervalle. Lorfque la totalité de Ia chaux de mercure a été réduite, & que l'air a cefé de pañler, jai marqué la hauteur où l’eau s’étoit arrêtée dans la cloche, & j'ai trouvé que la quantité d’air dégagé avoit été de 64 pouces cubiques, fans compter la portion qui avoit dû nécef- fairement être abforbée par l’eau en la traverfant. J'ai foumis cet air à un grand nombre d'épreuves dont je fupprime le détail, & il en a réfuité, 1.” qu’il étoit fuf- ceptible de fe combiner avec l’eau par l'agitation, & de.lui communiquer toutes les propriétés des eaux acidules , gafeufes ou aëriennes, telles que font celles de Seltz, de Pougues, de Buffang, de Pirmont, &c. 2.° qu’il faifoit périr en quelques fecondes les animaux qu'on y plongeoit; 3. que les bougies, & généralement tous les corps combuftibles, s'y éteignoient à linftant; 4° qu'il précipitoit l'eau de chaux; 5. qu'il fe combinoit avec une grande facilité avec les alkalis foit fixes, foit volatils, qu'il leur ôtoit leur caufticité, & leur donnoit la propriété de criftallifer. Toutes ces qualités font précifément ÿ Uuu ij s24 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE celles de l'efpèce d’air connue fous le nom d’air fixe, tel que: je l'ai obtenu de fa réduction du wénium pax la poudre de charbon, tel qu’il fe dégage des terres calcaires & des alkalis efflervefcens par leur combinaifon avec les acides, des matières végétales en fermentation, &c. I étoit donc conftant que le mercure précipité per fe donnoit les mêmes produits que es: autres chaux métalliques, par la réduétion avec addition de phlogiftique, & qu'il rentroit par conféquent dans la claffe énérale des chaux métalliques. H'n’étoit plus queftion que d'examiner cette chaux feule, de Ia réduire fans addition, de voir s'i s'en dégageoit de même quelque fluide élaftique, & en fuppofant qu'il en dégageñt, d'en déterminer la nature. Pour remplir cet objet, j'ai mis dans une cornue, également de deux pouces cubi- ques de capacité, une once de mercure précipité per fe feul; j'ai difpolé l'appareil de la même manière que dans l'expérience précédente, & j'ai fait en forte que toutes les circonftances fuflent exaétement les mêmes; la réduction s’eft faite cette fois un peu plus difficilement que par l'addition du charbon; elle a exigé plus de chaleur, & il n’y a eu d’eflet fenfible, que lorfque la cornue a commencé légèrement à rougir; alors, l'air s'eft dégagé peu-à-peu, a paflé dans la cloche, & en foutenant le même degré de feu pendant deux heures 8c demie, la totalité du mercure a été réduite. © L'opération achevée , il s'eft trouvé d’une part, tant dans le col de la cornue que dans un vaifleau. de verre, que j’avois difpofé au-deflous de l'eau fous fon bec, 7 gros 18 grains de mercure coulant ; de l'autre, la quantité d'air paflée dans la cloche s’eft trouvée de 78 pouces cubiques ; d’où il fuit qu'en fuppofant que toute la perte de poids dût être attri- buée à l'air, chaqué pouce cubique devoit pefer un peu moins de deux tiers de grains, ce qui ne s'écarte pas beaucoup de la pefanteur de l'air commun. . Après avoir ainfi fixé ces premiers réfultats, je n'ai rien eu de plus preffé que’ de foumettre les 78 pouces cubiques d'air, que j'avois obtenus, à toutes les épreuves propres à en DIE SU CRE N-C-B.5S 525 . déterminer lanature, & j'ai reconnu avec beaucoup de furprife: 1. Qu'il n’étoit pas fufceptible de fe combiner avec l’eau par l'agitation : _ 2.° Qu'il ne précipitoit pas l’eau de chaux, mais qu’il la troubloit feulement d’une manière prefque infenfible : 3. Qu'il ne contraéloit aucune union avec les alkalis fixes ou volatils : 4 Qu'il ne diminuoit en rien leur qualité cauftique: 5. Qu'il pouvoit fervir de nouveau à a calcination des métaux : 6. Enfin, qu'il navoit aucune des propriétés de l'air fixe; loin de faire périr, comme lui, les animaux, fembloit au contraire plus propre à entretenir leur refpiration ; non- feulement les bougies & les corps embrafés ne s’y éteignoient s, mais la flamme s’y élargifloit d’une manière très-remar- quable; elle jetoit beaucoup plus de lumière & de clarté ue dans l'air commun ; le charbon y brüloit avec un éclat prefque femblable à celui. du phofphore, & tous les corps combultiblesen général s'y, confommoient avec une étonnante rapidité. Toutes ces circonftances m'ont pleinement convaincu que cet air, loin d’être de l'air fixe, étoit dans un état plus refpirable , plus combuftible, & par conféquent qu'il étoit plus pur que l'air même dans lequel nous vivons, “H paroît prouvé d’après cela que le principe qui fe.combine avec les métaux pendant leur cafcination & qui en augmente le poids, n’eft autre chofe que la portion la plus pure de Yair méme qui nous environne, que nous refpirons & qui affe dans cette opération de l'état d’expanfibilité à celui de {olidité; f: donc on l’obtient dans l’état d’air fixe, dans toutes les réduétions métalliques où l’on emploie le charbon, c'eft à la combinaïfon de ce dernier, avec la portion pure de Fair qu'eft dû cet effet, & il eft très-vraifemblable que toutes les chaux métalliques ne donneroient , comme celles de mercure, que de l'air éminemment refpirable, f1 lon pouvoit toutes les réduire fans addition, comme on réduit le mercure précipité per [e. 526 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Tout ce qu'on vient de dire de l'air des chaux métalli- ques, peut s'appliquer naturellement à celui qu'on obtient du nitre par la détonation; on fait, par nombre d'expériences déjà publiées, & dont j'ai répété le plus grand nombre, que la plus grande partie de cet air eft dans l'état d'air fixe, qu'il eft mortel pour les animaux qui le refpirent, qu'il a la pro- priété de s'unir facilement avec la chaux & les alkalis, de les adoucir & de les faire criftallifer; mais comme en même temps la détonation du nitre n'a lieu que par l'addition du charbon ou d’un corps quelconque qui contient du phlo- giflique, on ne peut guère douter qu'il ne s'opère encore dans cette circonftance une converfion d’air éminemment refpirable en air fixe; d'où il fuivroit que l'air combiné dans le nitre, & qui produit les explofions terribles de la poudre à canon, eft la portion refpirable de l'air de l'atmofphère privé de fon expanfbilité, & qui eft un des principes conf tituans de l'acide nitreux. Puifque le charbon difparo't en entier dans la revivifica- tion de la chaux de mercure, & qu'on ne retire dans cette opération que du mercure & de l'air fixe, on eft forcé d’en conclure que le principe auquel on a donné jufqu'ici le” nom d'air fixe, eft le réfultat de la combinaifon de la portion éminemment refpirable de l'air avec le charbon; & c’eft ce que je me propole de développer d’une manière plus fatisfai- fante, dans la fuite de Mémoires que je donnerai fur cet objet, b : PHSSASÉGURIE (NICUE NS: s27 O0'B°SE RAUIReT.-O NS BOT ANICO - MÉTÉOROLOGIQUES, Faites au château de Denainvillers, proche Pithiviers en Gâtinois, pendant l’année 1774. Par M. pu HAMEL. AVERTIS S EM E N T. Es Obfervations météorologiques font divifées en fept colonnes, de même que les années précédentes. On s'eft toujours fervi . du thermomètre de M. de Reaumur, & on part du point zéro, ou du terme de la glace: la barre à côté du chiffre indique que le degré du thermomètre étoit au-deflous de zéro; quand les degrés font au-deflus, il n'y a point de barre; o défigne que la température de l'air étoit précilément au terme de la congélation. I eft bon d’être prévenu que dans Automne, quand il a fait chaud plufieurs jours de fuite, il gèle, quoique le thermomètre, placé en dehors & à l'air libre, marque 3 & quelquefois 4 degrés au-deflus de zéro; ce qui vient de ce que le mur & la boite du thermomètre ont confervé une certaine chaleur; c’eft pourquoi on a mis dans la feptième colonne, Ge/ée. Les Oblfervations ont été faites à huit heures du matin, à deux heures après midi, & à onze heures du foir. Nota. Les Obfervations du baromètre , à commencer du premier du mois de Janvier, ont été faites fur un baromètre callé fur celui de l’'Obfervatoire, qui eft 3 lignes plus haut que celui dont nous nous fervions les années précédentes. L 528 MémotïrEes DE L'AcCADÉMIE RoyaLe TOARNIVAIE R. THERMOMÈTRE. VENTS. | un PTS | BAR OM. ÉTAT) D 'UNCIE D Us NO ND D ND D D D D D " O © I O1 HB LL ND = RE ER mn | Degrés. Degrés. Degrés. |ipouces lignes M 2: 13-[— 2/27. 5 [beau avec nuages. — 1. [— 3]— 25/27. 41|beau avec vent & neige. — 3: |— 2. |— "5. |27. 9 |beau temps. — $Fl— 2. 2. 127. 11 idem, o. 1. |— 35128. +|variable avec brouillard. Em © a— 1/27. 9 |brouillard & givre. 2: 3e 2. |27. 8 |couvert & pluvieux. — + 4. 32.127. 7{|couvert. 2e Pia 33-127. 6 |idem. 2. 3. 2.127. 6 |idem, 1. 1E Ll27. 41lidem, ©. 3. S- 127. 42l|couvert & beau. 2e 7. 4. 27. 2 brouillard, bruirie & vent. 7e 82. 4. |27. 3 |variable avec pluie & vent. 32 7. 93-127. 52] variable fans pluie. 9. 10. 9- |27. 5$s [pluvieux & venteux. SL. 8. 1. [27 3 pluvieux & grand vent de tempête. 8. 2. |— 1:27. 4 [grand vent, pluie & grêle. — 1. » 2127. O9 |beau temps. — 2° 2. |— 13/27. 4 |beau avec nuages & vent. ©. De 52-|27. 8 {beau temps. — 3. 8. 152-127. 4 |couvert, brouillard & pluie. : 6+. S <- 2012 1 [pluvieux & venteux. SO! 2e 5 =- 13.12 3 [lematin, 27/7, venteux & couvert. SAC oO. 4 2. |[27. 61/beau avec nuages. S. 0; 2}. 8. 3° |[27. 721|variable aveë vent. S: CO: S- 7e 3- [27. 6 |couvert, venteux & bruine. S. O. 4. 10. 8. |27. 8 |variable avec pluie, vent & grêle. S: .O; se 101. 35127. 6 MMhriable avec vent. 32. 6. 32-|27. 10 [beau avec nuages. o. 22. 0. 128. 9 [gelée & couvert. Les … DES SCIENCES. 529 Les derniers mois de l'année 1773 ayant été doux, on 2 Vu au commencement de celui-ci, dans un jardin de Pithiviers, un amandier de Provence qui avoit des fleurs ; ce mois a continué à être très-doux, il n’a prefque pas gelé, mais il a plu confidérablement, & il a régné beaucoup de vents. Lorfque la terre n'a pas été trop molle, on en a profité Pour avancer les ouvrages de la faifon, les Fermiers ont fait des. entre-hivers, & les Vignerons ont travaillé à donner à leurs vignes la façon d'hiver. Pendant le mois dernier & celui-ci, plufieurs Fermiers ayant perdu fubitement quelques-unes de leurs vaches, on a jugé que ces accidens venoient de l'abondance du fang, on a pris le parti de les faire faigner, & depuis il n'en eft point péri. La levée des blés s’eft bien faite, & ils étoient très- beaux, mais il y avoit beaucoup d'herbe; le blé fe vendoit au Marché, de vingt-deux à vingt-quatre livres; l’avoine, de huit à neuf livres; l'un & l'autre le fetier ou fac mefure de Paris, pefant environ deux cents quarante livres. IL eft tombé pendant ce mois, 1 pouce 8 lignes 2 d'eau de pluie, Mém. 1775. Xxx 530 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE FEVRIER. bem bin bin * Om Y NN 0 MB a B © Nu DR = Myter * CRC] * ulm nfe pin vis * mm L.. a nm © Oo NN æ Oo © O N = D US Us = en à Lol WORD NH ND D NN © om NO Om mm ONU nm © = D SIH DA Vin * vin © THERMOMÈTRE. ÉTAT DU CIEL. variable fans pluie. grand vent & neïgeux. beau avec vent. idem. De le * beau temps, o. + | idem, 2%. couvert. L. le matin, 27°° 2}, vent & pluie. 2 beau temps. + beau avec nuages, venteux & pluvieux. gelée blanche, variable & bruine. variable , couvert & bruine. beau temps. variable & couvert avec vent, grand vent & pluvieux. variable avec vent & petite pluie. gelée blanche, beau temps. à 21 mat. 28’ 1”, gel. bI. beau temps. 1| variable avec pluie. gelée blanche, couvert, pluie & vent. MERTCRS pet bi gelée blanche , venteux. bin couvert, venteux & pluvieux. grand vent avec ondées de pluie. grand vent & pluvieux. couvert. gelée à glace, beau avec nuages. gelée blanche, venteux & pluvieux. | sin * DES SCIENCES. s3t Ce mois a été prodigieufement venteux & humide, ce qui a fait écrouler une quantité de murs & de vieilles maifons. On a vu pendant Ja gelée, plufieurs Cygnes qui paifloient l'herbe avec les Oies fauvages ; on foupçonnoit qu'ils venoient de d'étang de Loches en Touraine, qui étoit gelé, & où nl y en a beaucoup. Les blés étoient bien verts, mais il y avoit beaucoup d'herbe: on a commencé à labourer pour es Mars, quoique la terre fût très-molle, ce qui faifoit que les labours n'étoient pas bons. | Les Vignerons qui tailloïent Ja vigne, trouvoient dans le farment la moëlle noircie, ce qu'on attribuoit à ce que le bois de la vigne n'étoit pas parvenu à une parfaite maturité avant l'hiver ; on fe rappellera encore que le raifin n'avoit pas parfaitement müri en 1773; aufli y a-t-il eu beaucoup : de ce qu’on appelle la Champlüre : on nomme ainfi un rac- * courcifiement du farment qui fe fépare à l'endroit des nœuds: : Vers la fin du mois, les boutons des jeunes épines blanches étoient verts: ceux de la charmille étoient alongés ; ceux à fleurs des pêchers commençoient à rougir ; la fleur deïl'ellé- bore jaune , El/eborus niger, ranunculi folio, tuberofä radice, étoit pañfée; la perce-neige & les primeveres blanc & rouge étoient en fleurs. Ii eft tombé pendant ce mois, qu’on peut regarder comme pe q P 8 humide, 2 pouces 4 lignes #$ d'eau de pluie, Xxx ï} 532 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE RoyaLe MARS. CRRPE REIN LL LES PRIT LIT DT LEE PERRET OA TONNES TEC TES EN 7-B MEET EN SAND VEN BE CNE SN EEE IC PTE IEEE ME PE Jours THERMOMÈTRE. du [VENT | ne on TS Mois. Matin. Degrés. 1) SO: 32 214|S "0; L 3. Q. L 2 SO: x. So PM O $ 6 ISO: CES 7e Se 8. 8.1]S-MO 8. 9. |5. O.| 8. 10. [N. E. 9: TM RES 4 2e N. 23- 13. E° o. 14. IN SE: 15- MIS:SUE . 16. |S: ME: PL 17. S. : 18-7|S: RE: 3 19. : b b 2zz2mou DB Où M Ww om O NI GB m 23. DISONS DA L. 26. 11S. ÆE; 27./INuE: 28414|S:.2E- 29. N. 30. N. L, que S: Midi. Degrés. 6. 72 6. Soir. “Degrés. CREUSE 9 © NN œ © am 2 © NI +R un nie © Din ie © Nm BAROM. me M ON OM NN Ÿ CON ui M © © © oh D NN mm \o Co Vin him Wim bi= Dim nie ÉTAT. DU CIEL. AS à variable avec nuages. gelée à glace, pluie & neige. beau avec nuages. variable avec pluie & vent. grand vent & pluvieux. beau avec nuages, vent & pluie. beau avec nuages. beau & couvert. idem. couvert, bruine, neige fondue. idem, beau & vent froid. beau temps. gelée blanche , beau temps. beau & couvert. variable fans pluie, tonnerre le foir. variable avec pluie & tonnerre. variable avec petite pluie. nébuleux & pluvieux. beau avec nuages. gelée blanche, beau avec nuages. beau temps & brumeux. variable avec brouillard, beau temps. gelée. variable avec pluie & tonnerre. beau avec nuages; tonnerre au loin. beau avec nuages & ondées. beau avec nuages, il éclaire au Nord. gelée blanche , beau temps. beau temps. D'EMSMSUEUT EN CE $: 35 Le 2, il eft tombé pendant Ia nuit un pouce de neige ; vers les 10 heures du matin, les abeïlles alloient à la p'o- vifion fur les fleurs des gazons, Le 15, la sève de tous les arbres étoit en mouvement; le 20, on vit fur une treille un bourgeon de trois pouces de long avec des feuilles; le 23, les boutons de la vigne étoient en bourre, & dans plufieurs, on pouvoit compter les grapes. Depuis quelques jours les abricotiers étoient défleuris, & il y avoit quelques abricots de noués; il y avoit aufli des pêchers défleuris, & quelques fruits noués, pendant que d’autres étoient en pleine fleur. Tous les péchers en plein vent avoient fait de belles pouffes en 1773; Mais en 1774, il n'y avoit point d'yeux; fes branches étoient chargées de gomme, & on prévoyoit qu'il faudroit les ravaler;il y en avoit même plufieurs dont tout le bois étoit mort au point qu'il y avoit apparence qu’on feroit obligé de les rabattre par le pied. Vers le 20, on voyoit fur les blés les petits hannetons jaunes qui précèdent les autres; le 28 , les tilleuls avoient de pétites feuilles ; les poiriers ainfi que les pommiers étoient prêts à fleurir. Les blés en vert étoient très-beaux, fans être trop forts; il reftoit peu d'avoine à femer; les premières faites étoient bien levées : comme la fuperficie de la terre étoit sèche, on defiroit un peu de pluie pour achever de femer les mars. A la fin du mois, les pruniers étoient en pleine fleur; & en général les productions de Îa terre étoient auffi avancées qu'elles lavoient été année précédente au 20 d'Avril. II eft tombé pendant ce mois 10 lignes 1£ d’eau de pluie, e du Mots. 0 GNU ou rB ww D = 10. VENTS. N°YE: L SO: 7e S: 20: S =- Se SZ: S.nO! GE S. SE S. ©. 7e S: 6. N. 4%. Sr0! S- SUUME? 5 S'UUE 6. N. E. 8. E. 84 S. 8. ©. 7. SO: 6. N. ©. 4. S: S: N. Er ©. 4. O. 7. Se 0) 9- SHC 7£. S: 10: CES N. S- Si De SRE 8x. Es 12 534 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLe AVRIL. Matin. THERMOMÈTRE. Pr PT Midi. IBaroM Soir. Bi bin Ni= bis = Degrés, | Degré. pouces lignes 12. 8I. l27. 12. 2127. 6 II. CE DAMES 11È. 72.127. 8 114 6. PiG) 12. 81.127. 6 112. 7e AUS 11. Sz 127. 5 7 HS ONE? 5 523|27. 9 12. 7=- |27. 10 T2: 81.127. 10 18. 12. |27. 9 18. 10. |27. 8 T2 Diet 47/0 18. SAME 102. 6. {27. 9 CES 81.27. 6 8. sr 127. 8 8. 32707 CES 47. 128. 9. 9. |28. 114 92-128. 7 16. 10. |28. LS +: 93-,127- ,9 10. 83.127. 6 7e 62704 13. 9. 27. 7 18. 12. 27. 10 19. 144 ÉTAT DU CIEL. 3 [beau , vent froid, grêle. variable avec giboulées. vent forcé. beau & nébuleux. variable avec bruine. venteux & pluvieux. variable avec vent & pluie. variable fans pluie. pluvieux & grand vent. beau avec nuages. variable & couvert fans pluie. beau avec nuages. idem, beau & venteux. couvert, pluie, tonnerre au loin. variable avec pluie & gros nuages. variable fans pluie. couvert, venteux & bruine. venteux & nébuleux. pluie toute la journée. venteux & pluvieux. gelée blanche, couvert & bruine. couvert & venteux. beau avec nuages. gelée blanche, beau temps. variable avec pluie. pluie froide & continue. pluvieux. variable, avec pluie & tonnerre. 27. 82|beau temps; le foir, éclairs. DES SCIENCES. 535 Ce mois a été froid & variable; la végétation, qui les premiers jours du mois étoit fort avancée, a été quinze jours fans faire aucun progrès : cependant les pluies qui font venues depuis la mi-Avril ont fait grand bien aux,blés qui, dans le commencement du mois, devenoient jaunes, & dont Ia feuille avoit été rouillée par des brouillards fecs qui, fur la fin de Mars, avoient régné les matins; & en général ils n'étoient pas beaux dans les terres légères. Les abricots étoient gros comme des féves de haricot. Les pêches étoient de même, & il y en avoit en quantité, Les pruniers étoient défleuris, ainfi que les poiriers. Les tilleuls étoient tout verts. Les charmiiles avoient une teinte de vert naïflant. Les boutons de la vigne étoient en bourre. Le 9, on vit voler des hirondelles. Le 13, on entendit chanter le coucou. Le 1 5, il arriva encore beaucoup d’hiron- delles qui voloient autour des bâtimens; on travailloit à femer les orges, pois, vefces, &c. Le 16, les pruniers étoient en pleine fleur; ils promettoient plus de fruit que les poiriers. Le 17, on entendit chanter le roffignol le Tong de Ia allée ; mais depuis quelques jours qu’il faifoit un grand vent froid, on ne voyoit plus d’hirondelles : apparemment elles étoient allé chercher des abris le long des côtes. Le 22 au matin, ül gela blanc; le Soleil parut en fe levant, mais comme il étoit couvert de nuages, & que la rofée étoit fort grande, la gelée tourna en eau avant que le Soleil parüt, & il n’y a pas eu grand dommage. Le même jour, à 10 heures du foir, on entendit le roffignol dans le parc. Le 29, on vit un hanneton. Les pivoines, qui ordinairement ne fleuriflent qu'à la mi-Mai ou au commencement de Juin, entroient en fleur. Depuis le 25, il a tonné tous les jours au loin. Les pêches, les abricots, les prunes étoient nouées abon- damment, ainfi que les cerifes, à l'exception cependant de quelques efpèces de ces dernières, qui étant en fleur pendant les vents froids, avoient été endommagées. * I eft tombé pendant ce mois 2 pouces 8 lignes # d'eau, 536 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoxaLs M A I. Jours THERMOMÈTRE. du VENTS. a TT BAROM. É TAT DU CIEL, PONS, Matin. | Midi. Degrés. Degrés. pouces lignes I. E. per 20. 27. 7 |orage, pluie & tonnerre. 2UISS: 140! 10. 15. -127. 4+|venteux & pluvieux 2: S. + 14. 27. $+|variable fans pluie. 4. E. 8. 14: 27. 4 |variable avec pluie & tonnerre. Sn|S. CE 8. 13: 27. $ |venteux & pluvieux. 6. 115: 10; 9. 12+. 27. 7 |vent froid. 7. O. 9. 14. + {27. 10:|beau avec nuages & vent, 8. E. 8. 19. 2. 127. 10+| variable avec tonnerre. 9- E. IOL. 19X. 3.127. 9 [couvert & bruine. 10. E. ro. ne +27. 8 idem. Las E. 9. 11IE 11. 27. 82|variable avec bruine. 12. N. 11. 12 12. 27. O2|idem, 13. N. II 18. 14. 27. 9ï|beau temps. 14. N. II 19X 13. |27. 92] variable avec pluie & tonnerre. 15. N. 127 144 12. 27.11 [pluie & tonnerre. 16. N. CE 14. 72.27. 11 |beau avec nuages. 17: INSEE 5 14. 8. {27. 1 1 2| beau avec nuages & vent froid. 18-2|IN-N EF 6 ES 61.27. 11 |beau, venttrès-fr. gel. dans les bas. LOS INNES S: 125 7- 27. 8 |beau & vent froid. 20. E. 7e IS+ 4. 27. 41|couvert, venteux & pluvieux. ZM SS MERS 1O. 13. 27. $s |couvert, pluie & tonnerre. 22, 1|5-1O1MIE: WE 95.127. $s:|couvert, pluie, vent & tonnerre. 23. S 107. | 10. 101. 27. 71|idem. 24. O. L 14 9. {27. 8 |variable avec pluie & vent. 25. |[N. O.| 7:o. TRE 9. 127. 9 |variable fans pluie. 26. |N. ©. 9: 13. 8. 127. 8 |idem. 27. |N. ©. 8. 9. 7. \27. 11 |couvert & vent froid. 28. 111N- 10; 6. 12. 8. |27. 9 |beau & vent froid. 29. |S. O. 8<. 12E 9. 27. 9 |idem, 30. |S. O: 8L. ES. 10. 27. 9+|beau avec nuages. 31.01S- MOTTE: 14. 11. |27. 9 [variable & couvert fans pluie. En DIFUSMSMENTIE NC Es s En général, ce mois a été très-froïd, il a fouvent gelé dans les bas. La végétation a été engourdie, les raifins ont beaucoup fouffert, mais les blés fe font un peu rétablis dans les bonnes terres; car dans les terres légères, il n'y avoit que peu à efpérer. Les avoines & Îles menus grains failoient très-bien ; on faifoit encore tous les jours du feu dans les appartemens, & il y avoit des jours qu'on avoit peine à le quitter. Le vent & le froid empêchoient les abeilles d'aller faire leur récolte fur les fainfoins, & elles ont été plufieurs jours fans fortir de leurs ruches, ainfi elles fouffroient beaucoup, Vers la fin du mois, il a paru quantité de papillons de différentes couleurs, mais fur-tout de grands papillons blancs. Il n'y a prefque pas eu de hannetons; mais on trouvoit en terre une prodigieufe quantité de ces vers blancs qui man- gent les racines des arbres, & qui doivent produire des hannetons l'année fuivante. Quoiqu'il n'y ait eu ni hanne- tons ni chenilles, en plufieurs endroits les arbres étoient fans feuilles, fans qu'on ait fu quels infeétes les avoient dévorés. On a commencé les derniers jours du mois à faucher, pour les vaches, des fainfoins en fleur, IH a tonné très-fréquemment, fouvent fans qu'il y eût de luie; néanmoins en quelques endroits il eft tombé des averfes fi confidérables, que les digues de plufieurs étangs fe font rompues, & que les rivières ont débordé, I eft tombé pendant cemois 2 pouces 3 lignes # d'eau. Les belles efpérances qu'on avoit conçues au commence- ment du mois, d’une année abondanie en fruits, ont bien diminué dans le courant du mois. Les poires tomboient ; if y avoit beaucoup de bouchons caufés par les vers fur les pommiers ; les cerifiers étoient brouis. Il y avoit, à la vérité, aflez de pêches, d’abricots & de prunes ; mais la vigne ne montroit pas la moitié tant de fruit que l'année dernière, Le 1.” il a fait un orage de tonnerre & de pluie, avec quelques grains de grêle. Le 8, on entendit chanter le loriot, Mém. 1775. Yyyr 538 MÉMOIRES DE L'ACADÈMIE ROYALE Le 14, les péones ou pivoines doubles, qui fouvent ne font en fleur qu'à la fin du mois ou au commencement de Juin, étoient en partie défleuries. Le 15, on a fervi une petite jatte de fraifes écarlate. Le 20, les fainfoins étoient en pleine fleur, maïs très-bas. Le 28, & les jours précédens, il faifoit fr froid que les : hirondelles qui ne trouvoient point de mouches pour fe nourrir, avoient beaucoup de peine à fubfifter; elles étoient fi foibles qu'elles fe repofoient par terre dans la campagne. Jours du Mois. DONJ un ww D m p'eñstSaC-TE NC Es. 539 TN THERMOMÈTRE. Ps NS À BAR OM. ÉTAT DU GLEL Matin. Midi. Soir. VENTS,. Degrés. Degrés. Degrés, pouces lignes SAHOMELOE: ER 125.127. 107%|beau avec nuages. Fa F2. 122 123.27. 10+|beau avec nuages, pluie & vent. SO: 22} 1S.5- 12. 27 81 beau avec nuages. O. 92: 14. 9: 27: 8 |variable avec grand vent. S.20: 10. 152: 10. 27. 8 |couvert. ©. LT 9- 2. |27- 7 [couvert & grande pluie. N. 10L. 16. 10+. 128. +|variable avec vent. N. L 18. 12. |28. 1 |beau & venteux. N. II 182. 15. 128. beau temps. E: 14 20% 13. !27. 10 |idem, E. x> 18. 15: 27. 7 |beau temps, il éclaire au Nord. Sa: 4 19X 13. 2 62 pluie & tonnerre. SO: rAIZz 13. le 9+|beau , nébuleux & orageux. S: 13.02. 0: 16. |2 9+| beau avec nuages. CF 15 21 18. 27. 9 |beau temps. 18e 111023: 18. |2 9 |idem, S. 15 534 1824. |2 9+|beau temps, tonnerre au loin, N. 14 22. 164. 27. 11 |variable avec pluie & tonnerre. ©. 122. 18. 191012 8 |grand orage de pluie & tonnerre. SEVO: Eure 157 104.27. 7 |variable avec pluie & vent. NO: 154 11. |27. 82+\variable avec vent & pluie froide. S: 102. MALTE 13. 27. 9+|variable avec pluie & vent. SO: IPP10.1MRIS 11. 27. 11 |beau & couvert. SPO-PArT 13% 143- |27. 11 |couvert S. O.! 14. 214 | 15. Î27. 92|beau temps. S. 14. 254.| 19. 27. 9 idem. SMO RTE 244. 17L 27. 9 |beau temps, le foir éclairs au Nord. S. O.Ù 142. 182. | 134.127. 10 |variable-avec pluie & vent. S. O.Ù 12L.| 181.1 14. 27. r1 |beau avec nuages. O. 134] 182! 144.127. 112] variable fans pluie. Yyyi s40 MÉñoiREs DE L'ACADÉMIE ROYALE Ce mois a été fort variable; il eft venu fréquemment de petites pluies ,qui ont été favorables aux menus grains ; il y a eu quelques Jours de beau temps, qui ont fait fleurir a vigne; il y a eu pendant cé mois beaucoup de papillons : on commençoit à voir fur les arbres des fourreaux, ce qui annonçoit des chenilles pour l'année prochaine. On trouvoit encore en terre de ces vers blancs du hanneton qui man- gent les racines des arbres, & les font périr. Les blés ayant été rouillés dans le Gâtinois, ils épioïent fort, bas; dans la Beauce, on n’elpéroit pas une récolte avantageufe. Le froment après avoir diminué pendant deux marchés de trois livres & quatre livres par fetier, a tout d’un coup augmenté de deux livres dix fous, & de trois livres par fetier. Le 6, on a commencé à faucher les fainfoins pour les chevaux; l'herbe étoit baffle, mais bien fournie : on defroit du beau temps pour les faner. Le 18, on a achevé de les Dora A dede : , ferrer ; ils avoient été fauchés par la pluie, mais comme ils ont été mouillés étant encore verts, la pluie leur a fait peu de tort, & la récolte a été affez bonne, puifque le foin a . . W LL 3 ,. P. . L FE q x diminué de moitié de ce qu'il étoit l’année dernière, & Een PE : que de trente livres le cent, il étoit venu à ne valoir plus que quinze livres. Le 20, la vigne étoit en fleur; les pluies n’étoient pas favorables pour faire réuflir le peu de fruit qu'il y avoit {ur le bas-plant, quoique ce fût celui qui promit le plus. ix T à Lo: P Le 24, on a fervi des abricots précoces & des guignes, ainfi que des ceriles ; on voyoit encore des frailes. Il eft tombé pendant ce mois, 2 pouces 11 lignes 2$ d'eau de pluie. DIE SIMSAGIAAEI NI € ETS s4t OO RUE, ET: Jours THERMOMÈTREÉ. à du [VENTS| me TS BAROM. EFATED'U CIEL. ire: Matin. | Midi. | Sir. Degrés. Degrés. Degré. pouces lignes I: 133: 20. 15. |27. 11+|beau temps. a" 1331) 24. 17L. 127. 8 |idem, 3. 16. 20+. 153-127. 9 |variable avec pluie & tonnerre. 4 132. 19. 122.127. 101|:dem, + 114. 18. 152. /27. 10 [beau avec nuages. 4 142. 18. 11. 27. 82] variable avec pluie & vent. 7. 11H 18. 14. 127. 12+|boau temps, 8. 1e 222.|. 16. 27. 10 |beau & couvert. 9. 14. 18. 13. 27. r12|beau avec nuages. 10. x 15. 10. 27. 112] variable & couvert fans pluie. 11. 1o£L. 18. 11. 27. 11+|beau avec nuages. 12. 10. 20. 13- 27.10 |variable & pluvieux. 1 11. 19: 124127, 1021|nébuleux. 14 ES 18. 12. 27. 102|nébuleux & venteux. ne 16) 18. 11. 28. :|variable avec pluie froide. 16. 10, 19. 12. 28. 1 |beau avec nuages. 17. |N- 11 2e 15. |28. —|beau temps. dite 5 134. 18. 11. |28. Z\couvert. 19. 11 19. 132-127. 11 {grand brouillard, beau & nébuleux. 20. 12 161. 112.27. 10+|variable avec pluie & vent. 21. 111,| 18: 142. 27. 112/orand brouillard & nébuleux. 22. 13- 19. 13. Î28. 121|beau & nébuleux. 23. 13. 20. 13. 28. x: idem. 24. IN. E 12 2 15. 27.11 |idem, 25: 14. 25 +. 17. |27. 9+/idem. 26. 17e 25 3: 17. ]27. 9—+|beau avec vent. 27..1S E 1e 20. 13. 127. 102/nébuleux. 28. |S. 14. 18. 14. |27. 11 |variable avec bruine. 29. 11. 19. 16. 27.11 |beau & nébuleux. 30. 15« 20. 15. 27. 10 |variable avec bruine. 31. 15. 174 | 17. [27. 9£\variable avec tonnerre & éclairs. s42z Mémoires DE L'ACADÉMIE RoyaLe Quoiqu'il ait plu fouvent pendant ce mois, comme il n'eft point furvenu d'orage, il n'eft tombé que 10 lignes 16 d’eau de pluie; ainfi ce mois a été fort fec, & la terre fe fendoit. Au commencement de ce mois on a ceflé de manger des frailes, il y en a eu beaucoup & elles ont toujours été bonnes, parce qu'il eft fouvent venu de la pluie. Les cerifes ont duré tout le mois, mais dès le 20, on n'en voyoit plus dans les marchés. Le 13 Avril, onavoit entendu chanter, pour la première fois, dans le Parc, un coucou ; il a chanté plufieurs fois dans le mois de Maï; on 2 ceflé de l’entendre vers le milieu de Juin, & on n'en a point vu depuis : mais le 22 de ce mois, on ena apporté un jeune fortant du nid, & qui s'étoit élevé dans le Parc. Le 18, on fervit la prune jaune hâtive. Le 23, on voyoit encore de Favant-pêche blanche, & {a double de Troies. On fervoit auffi ’abricot dit du Pape ; ce fruit, par fa figure ainfi que par fa couleur , refflemble à une prune de Monfieur bien müre ; fa chair approche de celle de [a pêche fanguinolle , elle eft d’un goût peu agréable, elle ne quitte pas le noyau. A la fin du mois, on ne mangeoïit plus de cerifes, d'abri- cots précoces, d’avant-pêche blanche , ni de prune jaune hîtive, mais l'on voyoit encore la double de Troies & l'abricot ordinaire. Dans ce même temps, les feigles étoient feyés & ferrés: la paille étoit belle, mais il n’y avoit prefque point de grains dans les épis, , On a commencé la moiflon des fromens , les derniers jours du mois. Les brouillards avoient rouillé Ia paille, mais elle étoit à fa hauteur, & on elpéroit que le grain n'en auroit pas fouflert. D'E SAS CIE N CrE s. 543 THERMOMÈTRE. Fm HP 3:20. ÉTAT, DyUMCIEL. Matin. Midi. Soir. Degrés. Degrés, Degrés. (pouces lignes re E: L$: 18. 122. |28. beau avec nuages. 2. DA HE 18. 1323. |28. beau & venteux. SÈ E, 12. 23: 17. |27. 10 |beau avec nuages & vent. 4 5e L6E. |: 25<- 15. |27. 9 orage de pluie, tonnerre & grêle. Si: ©. TE 214 15. 27. 11+|beau temps avec bruine le matin. 6-18. 20.1: xx 18 17. |28. beau teñps. 7ou|S: QE: 252 17. 127. 11L\idem, 8. Fa 15 26. 20. 27. 9 |venteux, il éclaire le foir. o.1154-0:111x6 19. 14. |27. 10 |couvert & venteux. No: 1S, (OP: 47 20 13. |28. 1 |variable avec pluie. ou MO MC 18. 12. |28. 1 |beau avec nuages. nan IN OO À ess 19. 13. |27. 11+|beau & vent frais. 13. F7 10 20. 14. 127. 9 |beau avec nuages. PAUSE TETE 232 16. |27. 8 |beau temps. ns 1S. (O.DPTSE 182. | 154.127. 10 |variable avec vent & bruine. 16: |S. O.1 14. 20 17. |27. 11+|beau avec nuages. | EGAMIÉNOS TT 201.| 14L. 27. 11 |idem, 18. IN. O.| 12 19. Fe Spa 2) 8 |beau temps. 19. IN. E.| 11 20+ 13. |2 9+| idem. DONISANET CTI Dr. 152.127. 10+|zem. . 12 23: 15. |27. 11 |idem, 22. ©. 12 ENT 17. |27. 8 |beau avec brouillard. BB IN LE ns 182 144, 127. 8 |variable avec pluie & tonnerre. 24. |[N. O.| 14 19 122 |27. 7.|beau temps. 2siSS Elo 13 22 15: |27. 8:£|brouillard Je matin ; beau le foir. 26. |S. O.f 14 18 14. |27. 7 |grande pluie. 27. |S+ /ORUVEZ x 12. |27. 10 |nébuleux & venteux. DAS VO 16 112. [27 102.|à midi, 27° 4!, grand vent & pluie. 29. ©. 11 16+ 12. |27. 7 |variable avec ondées. 30. [S. Of 17 192.| 15427. 11 |grand vent avec ondées. sis. MO: su2t 20. 152. |28. beau temps. 544 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE Comme il n'eft tombé, pendant ce mois, que 2 pouces 6 lignes 7 d'eau de pluie, il peut pañler pour fec. Le 1°, après midi & pendant la nuit, il a tonné au À ? P » loin, & fait une petite pluie, Le 7, quoiqu'il foit tombé fréquemment de petites pluies, la terre étoit fendue , & la féchereffe paroïfloit extrême, parce que ces pluies ne faifant qu'humeéler la fuperficie de la terre, elle étoit déffechée tout de fuite par le vent; car il n'y a point eu de chaleur, c’eft cette fécherefle, dans l'intérieur de la terre, qui a fait tomber beaucoup de fruits. Le 20 , la moiflon des blés étoit finie ; ils ont été ferrés extrêmement fecs : la qualité étoit excellente dans les bonnes terres, mais dans les terres légères, il y avoit beaucoup de grains retraits & échaudés; il y avoit aufit beaucoup moins de blé que l'année précédente , & moins de tas, parce que Îa paille étoit courte ; le nombre des gerbes étoit augmenté par une prodigieufe quantité de chardons qui grofifloient [a gerbe, mais comme elles contenoient peu de grain, elles étoient légères. Les Fermiers attendoient de la pluie pour lever les avoines, . Nous croyons cette méthode, quoique généralement établie, mauvailé, & nous ordonnons au contraire qu'on ferre nos avoines prefque auffi-tôt qu'elles font fauchées, & nous remarquons que le fourrage en‘eft meilleur pour les vaches, ainfi que le grain pour femer; d'ailleurs fi la pluie fait renfler le grain , il perd cette humidité étrangère lorfqu’il eft defléché, & on éprouve un déchet confidérable par beau- coup de grains qui reftent fur les ondains. Tout l'avantage donc qu’on peut obtenir de cette mauvaife pratique, eft que le grain fe détache plus aïfément {ous Îe fléau. Les pêches ont généralement parlant été petites, le noyau étoit fort gros , fuite néceffaire de la fécherefle de la terre, mais elles n'étoient pas pâteufes, & leur bon goût dédom- mageoit amplement de ce qui manquoit à leur groffeur : depuis DES A9 -CUT EN C E 6 54$ depuis les pluies qui font furvenues à la fin du mois, les pêches tardives ont groffi à vue d'œil. Les melons n'étoient pas aufli bons qu’on l'auroit efpéré, vu le hâle qu'il faifoit, ce qu'on attribuoit à ce que Jes nuits étoient trop fraiches. Les pluies de Ia fin du mois ayant été confidérables & accompagnées de beaucoup de vent, ont fait tomber une grande partie des fruits qu'il y avoit fur les arbres en plein vent; cela a fait aufli fortir quantité de lièvres de la forêt, on en a vu tout d'un coup beaucoup dans les chaumes ; auffi-tôt après la pluie, on a commencé à lever les avoines. IL a règné pendant ce mois beaucoup de fièvres bilieufes , mais qui ont cédé aux vomitifs. Min, 1775: Zz7 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE OU NONTS EF MIT CORRE: 546 THERMOMÈTRE. ÉTAT DU CIEL SL CR ER 2 EE Dégrés pouces lignes 1e 124 . [27. 10] beau temps. 2, 134 27. 821|/dem, 20 13+ 27. 10 |idem, 4. 14. 27. 9 |variableavectonn. && éclairsau loin. GE 142 27. 114] variable avec pluie. 6. 10. 27. 11%|beau temps. 7: = 27. 11 |variable avec brouillard. 8. 10. 27. 1141]beau & venteux. 9. 82. 27. 10 |gelée le matin, beau temps. 10. 10. 27. 11 |beau temps. II 11 27. 11 |idem, 12: 101. 27. 6 |pluie continue. 13. 9=- 27. $£1|variable & nébuleux. 14. 8. 27. $ |couvert, pluie continue, He 12 * 127. 8 1|couvert & variable. 16. CNE 9+ |27. 821/variable fans pluie. 17° 8. 114 93%: |27. Silselée, variable fans pluie. 18. CE 12 8. |27. 10 |beau & couvert. 19. 6£ 142. 112 27, 112] variable & pluvieux. 20. II. 144 93: |27. 9 |variable fans pluie. 21. 9- 15. 113-|27. 7 |variable avec pluie. 22e 10: 122. 12227. 8 |idem. ane 154| T1: |27. 41|beau avec nuages. 92. HSE 82. 27. 4 |couvert. 9z- 14 92: |27. 6 | variable fans pluie. 8L. 14: 19+ |27. 7 |beau avec nuages. 9. Se LIe) 27. n92 idem IAE 112-|27. 8 [couvert & pluvieux. 114. | 113] 14 |27. 6 pluvieux. 12 m2 11. |27. 7 |beau temps. Eau de pluie, 3° 6'<. DES DSC: L EN. C)ELSs, $47 OCT O0 BR E. ; Cm ITS BAR OM. ÉTAT D'UNCIEL Matin. Midi. Soir. RE | Degrés, Desrés. Degrés, x. DURS 13£. UE variable avec pluie. DR 10. 144 10. variable & venteux. 3. 82. LE EN 9: f20. 1 |variable fans pluie. 4 . 12. 7. U28. 22l|beau temps. S: 4. 13. 7 +. 28. 2 |;dem, 6! Se 17. 12. 28. 1.1|idem, 7. 8. AE 11. 28. 3 |beau & couvert. 8. 8. 14 10. Î28. 3 brouillard, beau temps. 9- 6. 14%. 5128. 1 |beau temps. Lo: 8 15 9+ #28. 2|brouillard, beau temps. xx 8. 12. 7. 28: 1 |variable & bruine. 12. S: Te 1.128. 2 |beau avec nuages. 13. Fe 14. 11. |28. 2 |beau & nébuleux. 14. 8. 12. 5- 28. 11 idem. + 5: 11. 53-128: 1 |beau temps. 3 Be 6. 128. idem, 32 144. 7228: +|beau avec nuages. 61 14. 7. Ü28. 1 brouillard & couvert. 3+. Dee 6: 28. 1 |beau temps. 3+ 13 7- |28. 1 |brouillard, beau temps. Et 14. 72 128. idem, 22 14. 81.127. 8-|beau & couvert. 3 |" 14: 11. 27. 9 |variable fans pluie, 4. 1224. 8. 127. 11 |couvert & venteux. 4 10+. 43: |27- 11+|beau avec nuages. 4. 9+- 8+. 127. 10 |nébuleux. L CE 4. |27- 4 |gelée blanche , beau avec nuages. : 9: 12.27. 4+|ogrand brouillard, couvert. o. 7: 42.27. 6 |gelée blanche, beau avec nuages. 6£. 14: 112. Î2 8 |beau temps. 4 9- 14 127.12 7 |couvert, = o 35 Eau de pluie, $ lignes À. Liz; ? A +48 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE VEMBR E, RE. "7" |Barom. É TAN DU CTEL i Soir À gré. Degrés. pouces lignes 1 l$ n UC 10. |27. 8;|heau temps. Se S CE 122. 81. |27. 10 |beau avec nuages. SPAISAURE. 6. 13. CA] Le 17/0 grand brouillard. 4. |S. E..| 6. 13. 6. À27. 81|beau temps. Sc 1E De 10+. 8. 27. 4 couvert. Gel SMIC Gi 10. 73-27. 1 |variable & pluvieux. PUS AO; 6. 7 =. 6<. 127. 4£|variable & couvert fans pluie. SAINO: 6. Fa. 6:-127. 4 |pluvieux. | 9. |5: "0: TA 9=- 8. 27. 4 |variable & pluvieux. 10. IN. E. 5: S.: +. |28. beau avec vent & nuages. Pr S USE 1L 22 10. 27. 6licouvert & bruine. D N. 1. Be 4 127. 8 |couvert. 13. N. 1. 2. |— +128. beau temps. 14. N. Oo. S- 3. 128. nébuleux. ren || SE O. 4%. 62. s- 128. couvert. AS MRC! SE 73: 6. 128. ZLbbeau & couvert. e 17. jS. O. S 2: 83. 64.27. 11 |couvert. 18. S. 6: 82. 3. 127. 8 |variable & pluvieux. 10e 192220 5 Fe o. 27. 8 |beau avec nuages; le foir, neïge. 20. N. Oo. S. |— +127. 9 |beau avec nuages & vent. 21 N. le: 4. 26. 10 |beau avec nuages. 22 N. 43. 2. 34/27. 8 |idem. L' 25. INR: 32 1e 4. 27. 8 [beau & couvert. 24 IS UO 24 |— 25 /|— 1. 28. 1 |neige la nuit. 2e BEN 3£. 127. 5 Hgrand vent avec petites venvoles a neige. 26. N. ©. 12 4. 27. 8 |erand vent, neigeux. D N. S =: $ 3: 44. 27. 101[beauavecnuag. & venvolesdeneige. 280900: S£- 44. 2. 27. 521|grand vent avec neige. 29. S. Arr 21 3. 127. 24£|couvert. 30. [S. O:l— x. 25. ©. 27. $ |beau avec nuages. Eau de pluie, 2°2'77 H BIS SMOB'E NC ES 549 DÉCEMBRE. THERMOMÈTRE. VENTS | TS ÏBA ROM ÉUDANTÉDIUIGIIET Midi. Soir. Degrés. Degrés. pouces lignes = 22 o. 2 7 |neige la nuit, beau le jour. 5e 2 32-127. 22|variable avec pluie & vent. c: 62. 61.12 3 |variable avec pluie. 4 7E. 6L.}2 61|pluvieux. S CES F2 8 + |beau avec nuages. 6. 5 2. |— 3. |27. 10 [couvert & venteux, 7e N. S- 25. 4. |27. 11 |nébuleux. Le SEA 0 S x 3: 24.127. 71|couvert & nébuleux. a SE: 6£. 12. 14/27. 4 |beau avec nuages & neige. r0,-|S..E- 4L. 6. S: 127. 5 |beau avec nuages, nr S! 6. De 8. 127. 8:\idem, 1241 [SE 6£. 11£, 92-127. 101|idem, 13. S san: 61.128 beau temps, 14. S. 4e 9. 7. 27. 11 idem. ITA 5: 6. 8. 22:.128. variable avec bruine. MO ISLE: TE S £: 22-127. 10 |beau avec nuages. 17. S, ae 72. 45.127. 111|bruine, couvert & brouillard. 18. S. RES 7e 6. 128. 1 [couvert & bruine. 19. N. GE s+ 221.128 couvert & brouillard. 20. N. 32 S- 3: |27. 11 |couvert. 21. IN. E.f— 2. |— 1. |— 2. 27. 11<4/beau avec nuages. 22. N. 21.|— 1. 0. |28. 2 [brouillard & givre. 25% N. o. 2. |— 1: |28. 4 |couvert. 24. N. |— 1.|— 2. 1. |28. $s [couvert & bruine. Re N. pee 22. 2. |28. 37:|couvert. 26. IN. E 2 3- 3- [28. 3 |idem. SrULN. LE 22. 4 12.128. 3 |beau avec nuages. 28. IN. E 1, 1e 0. 28. 2 [couvert & brouillard, 29. N: |— 2. 3% 1. |28. 21:|couvert. 30. N. — 311— = 4 |28. 2 |idem. SIN OLE 6. 1 23.127. 11 |beau temps. 25 Eau de pluie, 10 lignes. s5o MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaALr ÎDÉE GÉNÉRALE des productions de la terre pendant | l'année 1774. FROMENS. On a vu par le détail que nous avons donné pour l'année 1773, que la récolte des fromens a été médiocre pour la quantité & pour la qualité. A l'égard de 1774, on voit par ce que nous avons dit plus haut, que lalevée a été belle, mais le printemps ayant été froid & humide, cela a produit une prodigicufe quantité d'herbe qui a fait que la récolte a été encore moindre que celle de 1773 ; il falloit vingt-deux gerbes pour faire une mine : néanmoins le prix du grain a diminué ; car au lieu qu'en 1773, il a été plufieurs fois à trente livres le fetier ou le fac; en 1774, il n'a pas paflé vingt-huit livres. I, Comme les brouillards avoient rouillé les fromens, la paille ne s’eft pas fort élevée, il n'en a pas été de même des feigles, la paille étoit fort haute, mais les’ épis étoient peu fournis de grains, ATA R,S. Les orges & les avoines ont aflez bien réuff, aufli-bien que l'herbe des prés, tant naturels qu'artificiels; car quoique l'herbe ne fe foit pas fort élevée, elle étoit très-garnie dans le pied, ce qui a fourni honnêtement de foin, & de bonne qualité. ÉÉRSONANTIS) Il ya eu affez abondamment de fraifes, de ceriles, ainfr que d’abricots & de pêches; mais peu de poires, & encore moins de pommes : car quelques ondées qui font furvenues à la fin de Juillet accompagnées de grands vents, ont fait tomber beaucoup de fruits des arbres en plein vent. GIBIER. Il y a eu affez abondamment de toute efpèce de gibier, DT x SMISUCAEE NC :E 15 S51 MALADIES. H a règné vers la fm de Juillet, beaucoup de fièvres bilieufes qui cédoient aux remèdes ordinaires. BEuS- TU. A HE. H ny a point eu de maladie contagieufe fur les beftiaux.. Vrn sg On a vu qu'au printemps Ja végétation a été prodigieu- fement hâtive, ce qui a duré jufqu'au commencement d'Avril; mais pendant ce mois & une partie du mois de Mai, toutes les produétions de la terre n'ont fait aucuns progrès, ce qui donnoiït beaucoup d'inquiétude, fur-tout pour les vignes ; cependant elles font entrées en fleur vers le 20 Mai, mais les pluies froides qui régnoient alors, n’étoient point favo- rables pour faire nouer le peu de raifin qui étoit aux vignes; je dis peu, car le bas-plant qui donne ordinairement du vin médiocre, mais en.abondance, étoit confidérablement moins fourni de grappes que le haut, qui, à la vérité, donne de bon vin, mais en petite quantité; pendant le mois de Juillet, il y a eu de petites pluies & point de chaleur, mais le vent qui régnoit, quoique frais, enlevoit promptement l'eau que fourniffoient les petites pluies, de forte que 1a terre étoit très - fendue & paroifloit fort sèche; comme ïl y a eu peu de chaleur pendant les mois d'Août & de Septembre, & que les nuits étoient toujours fraiches, les raïfins ne müriffoient pas , & on comptoit que le peu de vin qu'on récolteroit, ne feroit pas de bonne qualité; effectivement les raifins ont peu; bouilli dans les cuves, fa mouffe qu'ils ont jetée étoit pale, -& les vins ont pris peu de couleur, néanmoins il a été meilleur que celui de la récolte de 1773, ce qu'on ne peut attribuer qu’à la grande féchereffe de l'été & de l’au- tomne; le’ vin s’eft donc trouvé meïlleur qu’on ne l'efpéroit, quoique fa qualité füt médiocre: à l'égard de la quantité, on peut leftimer le tiers d’une bonne année, 552 MÉmotres DE L'ACADÉMIE ROYALE Obfrvations des Bouffoles d'inclinaifon à de déclinaifon. Nous avons dit dans les Mémoires de l’Académie, année 1772, feconde partie, qu'il y a à Denainvilliers , dans différens bofquets du Parc, fix boufloles défignées par les numéros /, /1, I, VW, V & VI Les numéros 7, 17, II € ÎV font les boufloles de déclinaifon, ceux 7 & font les boufloles d’inclinaifons. Nous ferons obferver ici, qu’on entend par le mot déclünaifon, 1a pofition des boufloles au moment de l’obfervation. Ces obfervations ont commencé Je 1.” Janvier 1774, jufqu’au 3 1 Mai qu'elles ontété interrompues; elles ont repris leur cours le 13 Novembre jufqu'au 31 Décembre de la même année. Les moyennes déclinaifons ont été prifes après avoir additionné les obfervations de chaque numéro, qui ont été faites tous les jours, & avoir divifé le total par les jours de chaque mois faifant le nombre des obfervations. Bouffoles de déclinaifon. Janvier 1774. IV." I. Le 1." de ce mois, Ia plus grande déclinaifon détédden ossi LS CONTENT 201211 02 Etle 29, la plus petite déclinaifon étoit de.. 20. 1. La déclinaifon moyenne étoit de........ 20. $. o. N." II. Ladédliinaifonaété, les deux tiers du mois, de 20. 35° Et vers la fin du mois, faifant l’autre tiers , EHC, ÉLOIE el aies: éleiore ssssmessese 20e 30e La déclinaifon moyenne étoit de........ 20. 31. 304 N.° III. La plus petite déclinaifon, depuisle 1." du mois jufqu'environ la moitié, a été de...... 20. 10. Et les 28 & 29 , faifant la plus grande déclinaifon, elle étoit de............ 20. 45. La déclinaifon moyenne étoit de........ 20. 23e. Oe IN.” IV. La plus grande déclinaifon , depuis le r.°" __ jufque vers le milieu du mois, a été de,. 19. 10. N." VI. \ÉMGUÉ IN TITe DPEPSP OMC E N° C' PS: Le 15 Janvier & jours fuivans , la plus petite déclinaifon afété de. - . ... 194 Etlel2or elle a iremontéta eu. - 19. La déclinaifon moyenne étoit de..,...... 19. Boufloles d inclinaifon. . Laplus petite déclinaïfon, depuis le 7 jufqu’au rmbaiéteide tt. sie stats let et 70: Et la plus grande déclinaifon , depuis le Re quant Nétoitidentr, 2411. se Er 28 La déclinaifon moyenne étoit de. :..:.... 7Te La déclinaifon n’a point du tout varié , & a été durant toutle mois, de............. LS FÉVRIER. . La plus petite déclinaifon , depuis le 1.°* jufquautp iaétéde.1 425% or ce 20. Et la plus grande déclinaifon , depuis le 23 IMqueMAOErétaItides. EE: er 20, La déclinaifon moyenne étoit de....,.... 20. Le 12, la plus grande déclinaifon a été de.. 20. Et la plus petite déclinaifon , depuis le 24 jufqu'au 28 , étoit de.......,. PS PE 19. La déclinaifon moyenne étoit de......... 20. Le 1°, la plus petite déclinaifon a été de. 20. Le 11, la plus grande déclinaifon étoit de.. 20. La déclinaifon moyenne étoit de....... 20. 393 o’ 0: 10. 6. 0. 31. 40 Fa Ds 2 5. ©: N° IV. Les1r,17&18 , la plus grande déclinaifon. NÉE à 07 100 di die die 5 APRES 00 ALT Et le refle du mois, la plus petite déclinaifon ÉTOILE desert. He uen COLE ee. 19. ©. La déclinaifon moyenne étoit de....... + 19. OO. 32e N° V. Le r.”, la plus petite déclinaifon a été de... 70. 20. Depuis Le 4 jufqu'au r1, la pre grande déc S mafontetoitides 2140 fra sn ess à 2. 45: La déclinaifon moyenne étoit de....,.... F2UVPN 9 N.° VI. Elle a été, durant tout ce mois, de....... 7e Excepté les 24 & 25, qu'elle étoit de. .... 71. 45. Min. 177 5e Aaaa s54 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE Mans. N° I. Au commencement & à la fin du mois, a plus petite déclinaifon a été de.........., 2041 Et la plus grande déclinaifon n’a pas paflé. .. 20. La déclinaifon moyenne étoit de......,,. 20. 2 IN II. Depuis le 1.° jufqu'au 4, la os petite décli- AO AMÉLIORE TT Li 19. Et les 25 & 26, la plus ah déclinaifon AÉÉME Ve a ail at Jas abdos 2620 La déclinaifon moyenne étoitde........,. 20. NII. Depuis le 1. jufqu'au 4, Ia plus petite déclinaifon 2 ététde. 6.000097. homer. Le 5 , la plus grande déclinaifon étoit de... 2e, SES NSIR EC OO ONE RES ENECE La déclinaifon moyenne étoit de........ 20. 30. 45? 30: 37° 4e O« Il a paru une Aurore boréale, le 3, à 8 heures du foir ; le ».° 1 a varié du Nord à l'Oueft de : degré , & le ».° IT à varié de 1 degré & demi du Nord à l'Ouett ; le 7.° Va été du Sud au Nord de 30 minutes, N° IV. Depuis le 1.” jufqu'au 27 , la déclinaifon a touJOurs Clé der 00 0e Sert cirt eee 19 Et depuis le 27 jufqu'au 31, elle étoit de... 19. La déclinaifon moyenne a été de....,.... 19. 1l'a paru une autre Aurore boréale , le 14, à 8 heures du foir: i a pas eu de variations dans les bouffoles. Ne V. Le 3, la plus grande déclinaifon étoit de... 721 Le 22, la plus petite déclinaifon ,. qui a beau- coup varie durant ce mois, aétéde..... 70. La déclinaifon moyenne étoit de........ 71. N.° VI. Depuis le 1." jufqu'au 2 1 , la déclinaifon a été EC MAR LE PUR serie rie So RO ATE Et le refte du mois elle étoit de... .. sis MO Excepté le 24: qu'ellela étéide.. stp 7o. La déclinaifon moyenne étoit de. +... 70. 10. 1. 40. IN TI. N° III. IN." IV. ANA D'EMSNS ŒAILEIN CET. AYRIL. Le 1.‘", la plus grande déclinaïifon a été de. Lexév elle étoit de,.1it., A. 1200 SEE LU Le 7, la plus petite déclinaifon a été de... . Læ déclinaifon moyenne étoit de....,... La plus grande déclinaifon , si a toujours été en diminuant, étoit de. RES Depuis le 21 ju au none la Gus petite décli- na HICHTE arrete ue tits Le 1.°", Ia déclinaifon moyenne a été de. Le 4 elle étoitude . 4.14... 0.1 Le 7, la plus grande déclinaifon a été de. Depuis le 18 jufqu'au 24, Îa LE ete décunalantétoitede ne Ne NE La déclinaifon moyenne a été de..,..... Le 1. & le 15 , la déclinaifon a été de. : .…. Le 2 , la plus grande déclinaifon étoit de... Les 6 & 30, fa plus petite déclinaifon a été de La déclinaifon moyenne étoit de........ Le 1, la plus grande déclinaifon a été de. . Jé ns, elléfétoitide..". "5... 7 Le 30, la plus petite déclinaifon a été de... La déclinaifon moyenne étoit de........ . Elle a été tous les jours du mois à....... Mat. Le 1.°", la plus grande déclinaifon a été de Le 16, elle étoit de...... D chier dé Le 31, la plus petite déclinaifon a été de La déclinaifon moyenne étoit de........ Le 1°’, fa déclinaifon, étoit de.....:.. PcorrélueNc aéré dates. sis fe 555 39: 56. AN." IIL. N° IV. N° VI. MÉMoIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 25 Mai, la plus grande déclinaifon étoit de Le 28, la plus petite déclinaifon a été de La déclinaifon moyenne étoit de.....,... Le ‘r.‘', Ja déclinaifon étoit de......... Le 6, la plus petite déclinaifon à été de.. Lez16 .-ellcrétoide st. ae TANT Le 25 jufqu'au 29, la plus grande dédli- NALONITIÉTE NE LL ORNE RUES Le 1." jufqu'au 9, la plus petite déclinaifon ACTES Es ne 5 2 OR PTEUEMONE ENT : Teto telle crée REC ere à Le 27, la plus grande déclinaifon a été de Lefsnitelicrtoicdie tte Et s. La déclinaifon moyenne a été de..... ee Le 1. jufqu'au 4, la déclinaifon a été Le 4, la plus grande déclinaifon étoit de Le;iz1, ele mété ant meer Le 31, la plus petite déclinaifon étoit de La déclinaifon moyenne a été de........ Le 1." jufqu'au 16, la plus grande décli- nallon à Été del: sPabite le lala talaleie ae le biais Let21, elle Étoil ide. 2et2 este aie tete Les 22 & 23, la plus petite déclinaifon NÉE Nes ME Te RE ner NA eNAPNTS DURE La déclinaifon moyenne étoit de....... NOVEMBRE. . Depuis le 13 jufqu'au 18, la déclinaifon a été Ta même: des MON am Le 13, la déclinaifon étoit de......... Le 20, la plus petite déclinaifon a été de 204 20. 20, 20. 20. 20. 20. 20. 20. 20, 20. 20. 20. 55" 0" O. 39- 45° 30e AD: 55: 45+ 3e 10. D''EPSMSECAENN CG EE Les 21 & 22 Novembre, elle étoit de.. 194 45’ Le 30, la plus grande déclinaifon a été de 20. 20. La déclinaifon moyenne étoit de... ..... 20. 6, AN." IL. Depuis le 19 jufqu'au 28, la déclinaifon a été déplacée. Le 13 jufqu'au 17, elle ÉTAIT ec eotalrisle ere UN 20, 15: Lesvraune,, elle) étoitide.s: 1: :# sa 20:00; Et les 28, 29 & 30, elle a été de.... 19. o. La déclinaifon moyenne des neuf jours qu’elle ATEILCICRpIace ÉLOIL de. : 15... .. 212 19. 49: NN." IV. Le 13, la déclinaifon étoit de,......., MEUTe Depuis le 14 jufqu'au 20, la plus grande CÉCHOAHONMANÉLERAE 1... : . .', 19. 10. Et depuis le 21 jufqu'au 30, la petite décli- naifondalétéide- 71.1... STE NOTION 19. © La déclinaifon moyenne étoit de.....,... 19. 4 AN.” V. Depuis le 13 jufqu'au 20, la déclinaifon à été la plus petite, elle étoit de...... 68. 45. Depuis le 27 jufqu'au 30, la plus grande ÉCHANGE dE MER ER EN NTE 69. 15. La déclinaifon moyenne étoit de........ 68. 59. N VI. Depuis le 13 jufqu'au 21, la déclinaifon à SEE 0 CRIE ENEERNTE 70. 30. Depuis le 22 jufqu'au 30, elle étoit de... 70. 35. Excepté le 26, qu'elle a été de......... 7 10e La déclinaifon moyenne étoit de........ 70: 32e DÉCEMBRE. AN. I. La déclinaifon Ia plus grande a été de. .... 20. 10. Les ÿ & 6, la plus petite étoit de....... ro 56e PAIN LE A UT CRIER PEMERE 20. 9. EU DE cle oder. IN 2,0. 09: La déclinaifon moyenne a été de........ 2.021118 N°’ IL Le 1”, la déclinaifon la plus grande étoit EU HS CON DE LAON EC CACORE 20. 20, Le 17, la plus petite a été de... ....... 19. 45e ©e 40» 558 IN.° III. NOV. N° VI MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYALE LersriDécembre; elle été tite os 9 La déclinaifon moyenne étoit de........ 19, 53. LA À été ôtée & emportée à Paris, pour l'accommoder. Le r.‘', la déclinaifon étoit de.....,... 19. o. Les 14 & 15, la plus petite déclinaifon a ÉLONTE EN PRE El et RENE AOL ET E Et depuis le2r jufqu'au 25, la plus grande dÉCUHALONEC LOIS LT MERE 19. 00, La déclinaifon moyenne étoit de........ 1 ge 3 Depuis le 1.°" jufqu'au 31, la déclinaifon a été la même, de: ...... rhiisbie nes « l'O DS TISe Fxcepté, létas ,quellediété/ de... 160100; La déclinaïfon moyenne étoit de....,... 60. 14. Les 1°", 5 & 6, la plus grande déclinaifon AALÉMdE an ee ce Ce le cte CR O0 7O+ 35e Depuis le 13 jufqu'au 28, la plus petite OC PEER RP IE PET DC CO Te Eté Sreieletaitté ane ue O 20e La déclinaifon moyenne étoit de....,.... 7o. 19. 0". 39: 20; 304 DES CSSCAINIEN NL CES 559 MÉMOIRE SUR UNE PRODUCTION MONSTRUEUSE ERIC M MIE RK. Pare pou ANA m EL. NTRE un nombre d'écuflons, qu'un de nos Jardiniers fit dans une pépinière en 1773, il yen eut un fait fur un pommier qui poufla avec une vigueur extrême : il s’ouvrit auprès de l'infertion de Fécuflon, un bouton pareil à ceux d'où quelquefois il fort un nombre de feuilles; mais toutes les queues de ces feuilles s’étoient gonflées & étoient devenues charnues, ayant la confiftance , l'odeur & le goût des pommes qui ne font point encore parvenues à leur maturité, l'écorce de Îa branche étoit auffr devenue charnue. Toutes ces efpèces de pommes groupées, comme on le voit figure 71, étoient foudées les unes aux autres, comme le font les pommes qu'on nomme jumelles, fe tenant par un côté, comme on le voit figure 3 en À, étant chacune ter- minée par une feuille 2, & on apercevoit dans l'intérieur de la fubftance charnue À, quelques fibres ligneufes qui répondoient à l'épanouiflement de la feuille Z. Ces efpèces de pommes étoient aufli adhérentes à la partie charnue de l'écorce, comme on le voit à la figure 2, aux endroits mar- qués 4, 4, 4, a, 8 Février 1775° 560 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE Au refte, la partie ligneufe de la branche fe prolongeoït de » en c fans interruption, & dans la diffeétion de cette monftruofité, je n'ai aperçu aucuns veftiges d’infeétes; ainft je ne crois pas qu’on puifle la regarder comme une galle, pæ q P eg MESSIEURS I PT Hem. de Cead.À. des Se. Annee 2775 pag. 668. PL.XIT. eh Lu CN Ps. À ES " MESSIEURS DE LA SOCIÉTÉ Royale ds Sciences établie à Montpellier, ont envoyé à l’Académie le Mémoire fuivant, pour entretenir L'union intime qui doit être entre elles, comme ne faïfant qu'un feul Corps, aux termes des Statuts accordés par le Roi au mois de Février 170 6. MEMOIRE HOMO BTE SATTÉRISSEMENS DES CÔTES DAME ANG, U E D 0 C Par M P'o v GET. "di connoit depuis long-temps les attériflemens des côtes du Languedoc: on a fouvent répété que la mer fe retiroit des environs d'Aiguemortes; mais les Phyficiens qui ont cité ces faits, pour établir ou pour combattre quelque théorie générale, n'ont pas été à portée d'examiner en quoi confiftoient véritablement ces attériffemens, & quelles font les caufes de leur formation: ces recherches, très- curieufes en elles-mêmes, deviennent maintenant pour nous très- intéreffantes, puifqu’elles peuvent nous conduire à trouver les moyens de conferver la fanté & la vie de nos concitoyens. Depuis un grand nombre de fiècles, la Nature prépare fur Mém. 1775. Bbbb 562 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ces côtes un changement qui va s’'opérer fous nos yeux : les: vaftes lagunes que des bancs de fable féparent de Ia mer depuis plus de deux mille ans, deviendront bientôt des terres. que nos travaux rendront fertiles; mais les bienfaits que la Nature accorde à cette province, feroient payés trop cher, fi on ne trouvoit les moyens de diminuer les maux que pro- duifent les exhalaïfons meurtrières de ces lagunes, devenues déjà des marais, & d'en hâter le defléchement. Avant que de s'occuper de la réfolution de ce problème: important, il faut examiner l'état de ces lagunes ou étangs ,. chercher les caufes de leur formation, connoître quels font les moyens que la Nature emploie pour les deffécher, afm de la feconder, fi nous pouvons y réuflir, & de hâter ainfr l'époque de cette fermentation qui précède & prépare ces. grandes opérations. Prefque tout le terrein. du bas Languedoc, paroït être: l'ouvrage de la mer. Dans toutes les plaines qui s'étendent des bords du Rhône au pied des Pyrénées, on trouve des. bancs & des amas d’huîtres & de coquilles pétrifiées, de débris de corps marins de toute efpèce, de fables, de pierres coquillères , qui démontrent que les dépôts de la mer ont: formé ces plaines, recouvertes enfuite de la terre végétale: qui les rend utiles /a): bientôt une vafte étendue de terrein,, formée aufli par la mer, va y être ajoutée. La caufe de tous ces dépôts n’eft pas difficile à reconnoitre; c’eft au Rhône que nous les devons. Ce fleuve charie dans la mer une immenfe quantité de fable, de cailloux, de gravier, de limon ;: il a, comme le Nil, formé, d’abord à fon embouchure ,. de grands dépôts: on ne peut méconnoitre l'origine des: _(a) Ï faut en excepter quelques | Languedoc, & qu'ils. nous donnent pârties des diocèfes d'Agde & de | une connoïiflance exaéte & détaillée Béfiers, couvertes de lave & autres | des pétrifications qu’elles contiennent, . produétions volcaniques. On doit.de- | comme M. de Joubert l’a fait poux: firer que les Naturaliftes s'occupent | le territoire de Montpellier. de l’examen intéreffant des plaines du & D'ERSIASAGÉIIEEN GE IS 563 plaines de Ja Crau & de la Camargue; mais tous les corps qu'il entraîne, ne fe font pas arrêtés à fon embouchure; une partie a été portée dans la mer, & rejetée fur les côtes par les courans. Dans toute l'étendue de la Méditerranée, on reconnoît un courant conftant & très-rapide, qui entre par le détroit de Gibraltar, fait le tour de cette mer, & reflort par lé même détroit; il court de Foueft à l'eft fur les côtes d'Afrique, & de left à l’oueft fur celles d'Europe : fa direction varie dans quelques endroits, & il fe tient en général prefque parallèle aux côtes : fa rapidité eft très-grande dans le golfe de Lyon, à left duquel le Rhône eft fitué. Ce courant, après avoir parcouru les côtes de Provence, pañle devant les embouchures de ce fleuve, fe charge de tous les fables, graviers, cailloux, qu'il charie dans la mer, & les dépofe fucceflivement fur les côtes du golfe : elles font en effet formées en entier du fable gris du Rhône, mélé dans quelques endroits de cailloux & de galets. Ces dépôts font plus confidérables près des embouchures; maïs en général, toute la côte en eft cou- verte, à l'exception d’un petit nombre de falaifes, comme, le cap Saint-Pierre, celui d'Agde, celui de Cette, où l'agitation de la mer eft affez violente pour en empêcher l'amas: on trouve même du fable gris au-delà des Pyrénées, & jufque dans le golfe de Rofes en Efpagne. C'’eft donc aux dépôts du Rhône, qu'on doit les attérif- femens des côtes du Languedoc; & c'eft vraifemblablement à une pareille caufe, qu'il faut attribuer la formation de toutes les nouvelles terres qui ont reculé les bornes de la mer. Ces changemens font une fuite néceflaire du principe de la circulation des eaux fur la furface de notre globe : la chaleur du Soleil élève en vapeurs les eaux de la mer; elles retombent fous la forme de pluie & de neige, & des lieux les plus élevés, reviennent par un grand nombre de canaux fe réunir dans les mers, ces grands réfervoirs communs, d’où elles : font repompées par le Soleil, & où elles retombent encore, Bbbb ij 564 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYaLE Cette circulation düûe à la figure irrégulière de la furface de la Terre, y entretient, comme dans les corps animés, le mouvement & la vie; mais aufli, elle contient en elle-même, ainfi que la circulation du fang dans les animaux, un principe de deftruétion: l’une & l’autre ufent les vaifleaux deftinés au paflage des fluides; l’eau entraine avec elle des portions des corps folides fur lefquels elle pafle, détache à chaque inftant quelque petite partie des montagnes où font les fources. des rivières ,ronge les bords & le fond du lit de ces rivières, des ruiffeaux,.des ravins, & entraine tous ces débris-dans la. mer. Un des effets du mouvement des eaux dû à l'inégalité de la furface, eft donc de détruire cette inégalité, & de réduire tout au niveau ; après quoi, toute la circulation s’ar- réteroit d'elle-même: mais il ne nous eft pas permis de craindre pour les races futures, un effet que des millions de fiècles fufhroient à peine pour amener. Sans doute quelqué reflort fecret, que nous ne connoiffons pas, eft deftiné à remonter cette grande machine lorfqu'elle s’affaifle fur elle- mème; & peut-être le feu des volcans qui de nos jours a. élevé des montagnes, eft ce reflort inconnu. Mais il ne fufht pas de favoir que c'eft. des débris des Alpes, & des fables produits par le frottement des eaux, dans tous les lieux où paient le Rhône & les rivières qui: s'y jettent, que font formées nos côtes; de connoître la caufe générale de ces dépôts : il eft bien. plus intéreflant & bien: plus utile d'examiner de quelle manière ils fe font établis, & quelle eft la marche que fuit la Nature, pour parvenir à la formation de ces terres nouvelles. Confidérons, ce qui doit arriver, lorfque. dans une maffe d’eau, fouvent tranquille, telle que la Méditerranée, qui n'eft pas agitée conflamment d’une manière fenfible par les marées, & qui. ne l'eft qu'accidentellement par les vents, un courant. chargé de corps étrangers vient frapper fur une côte unie : les cailloux , le gravier & le fable entraînés par ce courant, étant d’une pelanieur fpécifique beaucoup plus grande que DES, HS)CUME N, CLE, Se s6$ Teau, ne peuvent y être foutenus que par le mouvement violent d’impulfion qui leur eft imprimé, & que la force de la pefanteur ne peut vaincre : il fe formera donc un dépôt dès que l’eau fera en repos, ou dès que fon mouvement ne fera plus fuffifant pour empêcher l'effet de ja pefanteur des corps entrainés; & même au moindre retardement, fi le courant contient autant de fable ou de gravier qu'il peut en entraîner par la force de fa viteffe actuelle, s'il en eft pour aïnfi dire chargé jufqu’à faturation /). Lorfque le courant tombe fur la côte, la direction de fon mouvement eft changée, & ïl eft réfléchi vers le large dans une nouvelle direéion, déter- minée par Jangle d'incidence. Ce changement ne détruit pas le mouvement, & même ne diminue pas affez pour produire un dépôt très-confidérable fur la côte même; mais les filets du courant réfléchi dirigés vers Îe large, font croifés par ceux du courant direct, qui tombent fur la côte. Ces deux mou- vemens oppolés doivent fe combattre, s'entre-détruire; & leflet de ce remous fera un dépôt qui s'établira fur la ligne, où le courant réfléchi eft en équilibre avec le courant direct, comme on voit dans les ports ou dans fes grands bafins lorfqu'il y a du mouvement, les petits corps floitans fe dif pofer fur une ligne paralièle aux quais, à une petite diftance. Il fe formera donc un banc de fable ou de gravier paralièle à la côte, qui fera d'autant plus raflemblé où d'autant plus étendu en largeur, que la deftruction du mouvement du courant fera plus ou moins rapide, & que la forme, f'incli- naïfon & la nature du terrein qui forme la côte, caufera plus ou moins de frottement, ce qui déterminera aufii la diftance du banc. Dans le golfe de Lyon, le courant eft très-rapide, très-chargé de fable : en frappant avec violence fur une côte unie, ik a dû former des bancs qui lui foient (b) On peut préfumer que Ie courant | moindre obftacle, ni entreprendre de du golfe de Lyon eft dans cé cas, | chanver la direction de quelqu'un de au moins, jufqu'’à fept ou huïr lieues | fes filets, fans produire un dépôt de à l’oueft des embouchures dù Rhône, | fable, qui s'établit prefque toujours parce qu'on ne peut lui: oppofer le | à quelque diftance de la digue. 566 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE parallèles: ces bancs, d'abord cachés fous l’eau, ont dû, après plufieurs fiècles, s'élever , former une plage découverte, ui a féparé de la mer les étendues d’eau comprifes entre les bancs & l’ancienne côte. C’eft ce qui eft arrivé en eflet : une plage de fable, étroite & aflez exactement parallèle à la côte, à une lieue de diflance à peu-près, s'eft étendue depuis les embouchures du Rhône, jufqu'au pied des Py- rénées, fur une longueur de vingt-cinq à trente lieues, en réuniflant les pointes des caps & les îles qui fe font trouvées fur fa direction, & qui ont d’ailleurs préfenté des points d'attache. C’eft ainfi qu'ont été formées les lagunes connues fous les noms d’étangs d’Aiguemortes, de l'Or, de Palavas, de Maguelone, de Grin, de Tau, de Vendres, de Sijean & de Leucate, toutes réunies entr'elles, ou féparées feulement par quelques plaines baffes & marécageufes, de nouvelle formation. La théorie eft ici d’accord avéc l’obfervation, de la manière la plus fatisfaifante; & fi les bornes de ce Mémoire pouvoient le permettre, il feroit aifé d'expliquer toutes les irrégularités apparentes qui, loin de détruire cette théorie, la confirment & la prouvent /c). I n'eft pas poflible d'afligner l’époque de Ia formation (c) La côte du Languedoc préfente | encore , qu’au-devant des falaifes à chaque pas des objets d’obfervation; Ja formation de chaque lagune ou étang, mériteroit peut-être un Mé- moire particulier. On ne peut point traiter ici en détail de Ja forme des plages , toujours dépendante de Ja figure de l’ancienne côte, des accidens que les îles , les caps & les rivières y ont produits ; en général, on obfer- vera, que par-tout où la côte eftunie, Ja plage left auffi, & lui eft parallèle ; qu’au-devant des caps peu avancés , elle forme aufli des pointes: que les caps très-faillans fontréunis aux plages. La montagne de Cette formoit une île qui couvroitune baie : les deux entrées à left & à l’oueft de la montagne ont été fermées par des plages ; .obfervons . efcarpées , il n’y a point d'enfablement, mais il eft d'autant plus confidérable, à quelque diftance à l'oueft , auprès des digues; les dépôts s’établiffent tou- jours à l’oueft; enfin, par-tout où il y a durepos, il y aauflienfablement. La pente de la côte extérieure, vers le laroe, eft douce & uniforme , elle eft d’au- tant moins rapide qu’on fe rapproche des embouchures du Rhône : à fix ou fept lieues de diftance de ce fleuve , la profondeur augmente affezrégulière- ment d’une brafle par foixante-quinze ou quatre-vingts, jufqu’à une demi- lieue ; cette’pente uniforme eft cepen- dant interrompue par les faraillons , dont nous parlerons ci-après. DES SctENCESs. 567, des plages du Languedoc ; les defcriptions que Strabon & les autres Géographes grecs & latins ont données de ces côtes, prouvent qu'elles exiftoient de leur temps, à peu-près de la même manière qu'aujourd'hui; & puifque ces plages étoient aufli-bien formées alors vers le premier fiècle de notre Ere, à quel temps devons nous faire remonter le moment de leur première apparition au-deflus du niveau de la mer? L'opinion vulgaire , fur les attériffemens d'Aiguemortes, ne: peut détruire ce fait conftaté : il feroit ailé de prouver que la mer étoit aufli éloignée de cette ville, lors de fa conftruc- tion, qu'aujourd'hui, mais que les marais qui l'en féparent , étoient alors des étangs profonds & navigables ; enfin, que Saint Louis seft embarqué à Aïiguemortes , comme on >ourroit le faire maintenant, c’'eft-à-dire, en allant fur un canal de la ville à la mer /d). Les plages qui féparent les étangs de fa mer, exiftent depuis un grand nombre de fiècles; mais l’état des étangs a beaucoup changé; ils ont été pendant long-temps très-profonds : les plages ne formoïent pas une barrière continue ; elles étoient coupées en beaucoup d’endroits, par des graux qui établifloient une communication libre entre la mer & les lagunes i les maffes d’eau qui entroient par ces graux, dans- (d) On ne peut pas raflembler dans une note les preuves de ce fait; Fhiftoire des enfablemens d’Aïgue- mortes, & de tous les changemens FRE éprouvés , depuis le x11,° siècle , le terrein compris entre cette ville & la mer, pourroit être l’objet d’une differtation intéreflante ; on y indiqueroit la route par laquelle les galères de Saint Louis alloïent du pied des remparts à la mer, le canal nommé la grande robine, & qui va direétement d’Aiguemortes à la mer, n’exiftoit pas alors en entier; Saint Louis en fit conitruire feulement la. partie qui eft la plus voifine de Ia: ville : les navires pafloient de-la dans lPérang du Repaufet, qui étoit alors navigable, & qui communiquoit à la. mer par le grau de la Croifade ou de la Crousète, fitué à une aflez grande diftance à l’oueft du grau aétuel, nommé Je grau de Roi : celui de: Ja Crousète a fubfifté long-temps, parce qu’un banc de roche , caché: fous l’eau , qui formoit une efpèce de rade affez füre pour de petits navires , le couvroit en partie ; & y à retardé: l’enfablement. s68 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE ;) les tempêtes, ou lorfque les vents du fud élevoient le niveau de la mer, charioient de grandes quantités de fable qui Sy dépoloient. Les fables, amoncelés fur les plages , étoient aufli emportés dans les étangs par Les vents & par les eaux de la mer, qui, dans les tempêtes, en couvroient de grandes parties , lorfqu'elles étoient moins relevées qu'aujourd'hui. Enfin , les rivières, ruifleaux & rawins qui tombent de la côte intérieure dans ces mêmes étangs , y entrainoient fans cefle du limon & de la terre: plufieurs bras du Rhône entroient dans ces lagunes , par l'extrémité orientale, en traverfant ce qui forme aujourd’hui les étangs d’Aiguemortes , & portoient immédiatement le imon , le fable & le gravier de ce fleuve. Toutes ces caufes réunies ne pouvoient manquer dans cette longue fuite de fiècles, de les combler prefque en entier, & de les réduire à l'état où nous les voyons. Tous les étangs font enfablés, fur-tout du côté de la mer; de grandes parties font devenues marécageufes , & demeurent prelqu'entièrement à fec en été: dans toutes les autres il ya fort peu d'eau, & on ne peut y naviguer même avec les petits bateaux à varangues plates, & fans quille , qu'on nomme Dettes, fans rifquer d'échouer à chaque inftant. L'étang de Tau, dont l'étendue eft confidérable, & qui étoit beaucoup plus profond que tous les autres, eft le feul qui ait cônfervé encore un grand fond d'eau, quoiqu'il s'y foit formé plufieurs bancs vers les bords du côté de la plage ; mais les autres font tous confidérablement attéris ; ceux d’Aiguemortes, & ceux qui bordent les côtes du diocèfe de Montpellier, pa- roiflent difpofés à s’affécher bientôt, prefque entièrement. Depuis plufieurs années les progrès journaliers de l'attérif- fement y font très-fenfibles ; dans cet état, l'agitation caufée par les vents ne peut pas être confidérable; limpreflion faite à une mafle d’eau qui n'a que quelques pouces de profondeur, eff prefque auffitôt détruite par le frottement du fond; les bancs de vale & de fable interceptent la commu- nication du mouvement, & les eaux font prefque ftagnantes ; il D'EPSNISNGND 2 NICE s69 il eft aïfé de concevoir que les graux qui formoient {a communication de la mer aux étangs, n'ont pu fubfifter plus Tong-temps. Dans ces canaux, autrefois larges & profonds, capables même de recevoir des Navires, tels que le grau de Maguelone, connu dans nos hiftoires fous le nom de Port- Jarazin, pafloient des mafles d’eau confidérables, qui for- moient des courans rapides, dès que le niveau de {a mer s’élevoit ou s’abaïfloit, ou que les vents de Nord & de Sud, chafloient alternativement les eaux à la côte & au large. Les courans entrant dans les étangs, ne trouvoient pas d'obf tacle qui les arrétt & qui détruifit leur mouvement dans ces baflins vaftes & profonds, dont les eaux étoient agitées elles-mêmes par Fimpreflion directe du vent, & par la communication de l'agitation de la mer. is alloient porter très-loin du grau, les fables dont ïäls étoient chargés, & bien loin d’enfabler les graux eux-mêmes, ils les recreu- foient. Les bancs formés par les dépôts de ces courans fe font fucceflrvement rapprochés des graux; le mouvement des eaux qui entroient dans les étangs a été plutôt détruit ou retardé; les dépôts fe font établis autour de l'embouchure intérieure des graux, & enfin dans ces canaux même qu'ils ont comblés. I n’exifte plus dans ces lagunes que les graux par lefquels des eaux d’une rivière paflent pour fe jeter à la mer, que ce courant recreufe, ou au moins conferve en repouffant les fables & empêchant les dépôts : tels font ceux de étang de Sijan & de Vendres, le grau de Palavar & celui d’Aiguemortes. Le port de Cette eft un grau à beau- coup d'égards, mais les courans du lac affez profond, qu'on nomme étang de Tau, y produifent du mouvement, & il y 2 lieu d’elpérer qu'au moins pendant plufieurs fiècles , on n'y verra pas accumuler les dépôts, & qu’on Île confervera, en continuant à en enlever tous les ans, comme on le fait maintenant, une aflez médiocre quantité de fable. Tous les autres graux font comblés, & fi la violence des tempôtes & l'élévation extraordinaire de la mer les recreufe quelquefois, ce Mém. 177 5 CCce s70 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE. ROYALE n'eft que pour quelques inftans, celui de Peroles ouvert dans les circonitances les plus favorables, entretenu avec foin, avantageufement fitué, exifte, à la vérité, depuis dix ou douze ans; mais un canal étroit & tortueux, fi peu profond qu'aucun bateau n'y peut naviguer, embarraflé de barres & de bancs de fable, ne reflemble guère à nos anciens graux qui fervoient d’afyle aux navires, qui même par-là deve- noient dangereux, dans ce temps où la foiblefle, la non- exiftence de notre Marine, afluroit l'empire des mers aux petites galiotes mal armées des pirates Sarazins. On tra- vailloit alors à barrec ces graux, devenus les retraites des efcadres de ces ennemis; on n'y parvenoit que par des‘iravaux & des dépenles confidérables ; aujourd’hui les mêmes travaux, & toutes les rellources que peut donner une fcience, alors preique inconnue, portée maintenant à un haut depré de periection, fufhient à peine pour conferver quelques traces de ces graux. La bariière qui fépare à jamais ces étangs de la mer eft donc enhn établie : la Nature avoit déjà iracé & circonfcrit depuis long-temps l'efpace qu'elle devoit changer en terre; mais nous touchons à la dernière époque de cette révolution. Nous pouvons prévoir que bientôt des plaines fertiles, remplaceront ces marais; qu’une nouvelle côte rele- vée, raffermie par Îles temps, repouilera dans la mer les courans & les. fables dont ils font chargés; produira une nouvelle plage, de nouvelles lagunes, qui deviendront des. terres à leur tour : déjà du feraillon, des bancs cachés fous les eaux, mais peu confidérables encore, inuïquent la fitua- tion des nouvelles plages, & en affurent l'exiflence. C'eft ainfi qu'ont été formées apparemment les plaines du bas Languedoc ; c'eft ainfi qu'elles vont être augmentées , & qu'après une longue période de fiècles, il y en fera encore ajouté de nouvelles. Cette théorie de lattériflement de ces côtes, qui paroït fimple, & à laquelle l'accord avec lobfervation, femblent denner le plus grand degré de probabilité, auquel on puiïlle: DES SCNR'E NICE S S71 atteindre en Phyfique, peut être très-utile dans la recherche importante des moyens d’accélerer le defiéchement, & de le rendre en même temps moins nuifible aux habitans des côtes. Dans l'état auel, ces vaftes marais, ces eaux fta- gnantes reçoivent une grande quantité de corps étrangers qui y fermentent, la chaleur du foleil pendant les étés longs & brülans de ces provinces, élève des vapeurs mal-faifantes; des miafmes putrides & meurtriers, qui fe répandent fur les campagnes voifines & les lieux habités, infectent l'air, & portent le germe des maladies; des accès de fièvre fur-tout, qui deviennent tous les jours plus dangereux, & qui dépeu- plent cette côte : tout fe réunit pour accabler fes malheureux habitans. Un des plus grands bienfaits que la Nature ait accordés aux pays chauds, leur devient funefte, ces vents légers & périodiques, qui tempèrent la chaleur, éloignent de nous & renouvellent l'air brülant, épaïfli par des vapeurs grofhères : ces vents d’EfE* & de Sud, connus dans cette province fous le nom de garbin, dont la direction fuit le cours du Soleil, & qui foufhlent affez régulièrement tous les jours pendant les grandes chaleurs, n'arrivent fur la côte habitée, qu'après avoir paffé fur les marais. Ils entraînent & portent {ur la terre les miafmes putrides qui s’en élèvent; & ce fouffle rafraïchiffant & fain fur la plage, devient em- poilonné & mal-faifant en traverfant les étangs: l'élévation .de la côte intérieure ; bordée de montagnes en plufieurs endroits, arrète au contraire les vents de Nord , & les em pêche * de chafler dans la mer ces vapeurs meurtrières. Déjà un grand nombre de villes & de bourgs, autrefois confidérables, ne contiennent plus qu'un petit nombre d'habitans, prefque tous attaqués de ces cruelles maladies qui abrègent leur vie, & en empoiflonnent le cours. La dépopulation rend les tra- vaux de la campagne plus difficiles ; les terres font négligées ou abandonnées; les richeffes du pays diminuent, & le défaut de moyens de fubfifler, de reliources, lorfqu’eiles de- viennent plus néceffaires, rend la fituation de nos concite ÿens plus affreufe. Les États de la province font difpolés à leur Cccc i] 572 Mémoires DE L'ACADÉMrE RoYALE accorder tous Îes fecours que l'humanité réclame, & dont la politique prouve la néceflité. Mais il eft impoñlible de rendre aux étangs leur ancienne profondeur, ou d'arrêter le defléchement ; il faut donc tâcher de le hâter, & en même temps de le rendre moins dangereux, de diminuer la pro- duétion ou de corriger les funeftes effets des exhalaifons de ces marais. On ne peut fe flatter d'y réuflir par une feule méthode, également applicable à toutes les parties de ces, vaftes lagunes. I faut donc examiner avec foin l’état des lieux, & adopter les remèdes locaux les plus convenables. Nous avons établi que les fables de la mer & les dépôts formés par des rivières & des pluies, contribuoient au def féchement des étangs : on peut donc y diftinguer l’enfable- ment de lattériffiement. Les eaux de la mer ne portent fur cette côte que des fables purs, & qui ne contieñnent aucun principe de fermentation; à la di ils ne produiront pas des terres aifées à fertilifer : au contraire, prefque tous les corps que les rivières & les eaux des pluies entrainent des. terres, font difpofés à fermenter ou à favorifer la fermenta- tion, C’eft donc aux attérifflemens qu'on doit attribuer tous les maux que produit le defléchement des étangs; ils for- meront un jour des terres très-fertiles, mais cet avantage éloigné ne peut balancer leurs inconvéniens, & lorfque les Gouvernemens ne font pas aveuglés par la funefte paffion des conquêtes, ils ne- peuvent facrifier la vie d’un grand nombre d'hommes, à lefpérance d’une augmentation de territoire. H ne faut donc pas héfiter à favorifer, à augmenter lenfablement des étangs, & à diminuer, sil eft poffible, lattériflement. L'ouverture des graux eft prefque le feuf moyen qu'on puifle employer pour remplir le premier objet, on parviendra à donner ainfi aux eaux tout le mouvement dont elles font fufceptibles dans l’état aétuel ; elles cefferont d’être dans cet état de flagnation dangereux ;, on hâtera le defléchement des marais, en y faifant porter par les eaux de la mer de grandes quantités de fable, & on rendra ce defléchement bien moins fâcheux, puifqu'il fera produit par ‘ DES SCHrENCES. 577 des fables purs /e). On ne peut fe diffimuler [a difficulté de la conflruétion de ces graux ( dont j'ai tâché de donner la théorie dans le Mémoire, que la Société royale, dont je n'avois pas l'honneur d’être Membre alors, jugea digne du Prix en 1768). Le peu de profondeur des étangs ne permet pas d'en donner beaucoup à ces canaux, qui s’enfabieront très-aifément; mais en renonçant à l’efpoir de former des graux durables, on peut en conflruire de très-utiles à peu de frais, des canaux peu larges, peu profonds, prefque de fimples foffés, creufés au commencement de l'hiver, dans: les endroits de la plage qui paroîtront les plus convenables, deviendront des graux lorfque les eaux de la mer, chañées: par les vents du large, y auront paflé & les auront creufés. Ces graux périront bientôt à la vérité, mais pendant leur courte durée ils auront mis les eaux des étangs en mouve- ment, &,y auront fait entrer des fables qui les defféchent fans danger pour les habitans de Ia côte. On pourra, lorf- qu'ils feront comblés, les remplir par d’autres, & la forma- tion d'un grand nombre de ces graux paflagers, coûtera bien moins que la conftruction d’un feul dont on tächeroit eut-être inutilement d’aflurer la durée. Il feroit utile auf de faire bêcher quelquefois les fommets des dunes les plus. élevées fur la plage, & de faire arracher les joncs qui y croiflent ; les vents d’'Eft & de Sud, pour- roient alors emporter dans Îes étangs de grandes quantités du fable fin qui compole ces dunes, dès qu’on lempèchera de fe réunir & de former des mafles folides. . {e) Cette vérité eft prouvée par Pexpérience. Lorfque la violence des tempêtes a formé, pendant l’hiver, un grand nombre de petits graux , & qu'’ileft entré dans les étangs des quan- tités confidérables de fable, dont le fond eft recouvert, l’air eft: Beaucoup moins mal-faifantpendant l’été fuivant, & les maladies font moins de ravages ; mais l’année d’après , ce fond eft rempli de varèch & d’autres plantes , qui, en pourriflant, en changent la nature , & l’air redevient aufli mal- fain qu'auparavant ; cela. pourroit n’être pas également vrai fur toutes les côtes , f1 le fable, dont les courans de Ja mer font chargés, n’étoit pas pur, comme dans le golfe de Lyon, & s'il étoit mêlé de vale, ou des débris de végétaux, s74 Mémoires DE L'ACADÉMIE Rorare IL faudroit en même-temps examiner les miafmes qui s'élèvent de ces étangs, tâcher de connoître leur nature, & de découvrir fi c'eft à un air fixe ou à un air inflammable qu'on doit attribuer a qualité mal-faifante de ces exhalaïfons: on trouveroit peut-être le moyen d’abforber ou de neutra- Jifer le fluide qui caufe tous ces maux. Si on découvroit que c'eft un air fixe qui peut être corrigé & réduit par la végé- tation à l'état d'air pur refpirable & fain; il feroit aifé d'y parvenir, en pla’ ant fur les bords des étangs un grand nombre d'arbres, qui non feulement corrigeroient les miafmes par la végétation, mais encore oppoferoient une barrière au garbin qui les tranfporte, & Îes répand fur les terres. Enfin on aflureroit ainfi l'exiflence de ces terreins nouveaux, & on les difpoferoit à devenir utiles, puifqu'on a reconnu que la culture des plantes qui peuvent y exifter, eft le moyen le plus für qu'on puifle employer pour les rendre fertiles, fans doute, parce qu'on parvient ainfi à les recouvrir d'une terre végétale. On a réuffi de cette manière, & par la cul- ture du kali, à changer fur nos côtes des fables fecs & arides, en champs & en vignes fertiles ; mais il ne faudroit eflayer la plantation d'arbres qu'après avoir bien reconnu la nature de l'air, & s'être afluré qu'il peut être corrigé de cette manière, Tous ces moyens phyfiques ne fuffiroient peut-être pas encore; on fait que les préfervatifs les plus fürs des maladies du genre de celles que caufent ces marais, font une nourri- ture faine, de bonnes eaux, des logemens fecs & aërés: la fagefle & l'humanité de ceux qui font chargés du gouverne- ment de cette province, leur infpirera fans doute les moyens de procurer aux habitans des côtes, les fecours que leur fituation exige, foit en diminuant les impôts , foit en favorilant linduftrie & le commerce, par les encouragemens, & fur- tout par Ja liberté entière; en permettant, en ordonnant même la deftruction des murs d'enceinte, & des maïlons devenues inutiles par la diminution de la population, qui ne fervent aujourd’hui qu’à arrêter la circulation de Fair dans ces anciennes villes, y enfermer & y concentrer les vapeurs DES SCHENCES 75 utrides ; en faifant réparer les fontaines & en conftruire de nouvelles ; foit enfin en donnant aux babitans, lorique la maladie commencera {es ravage , les remèdes les plus propres à la calmer : tout ce qui peut être utile doit être éilayé lorfqu'un auffi grand intérêt l'exige. I s’agit de conferver la vie & la fanté d'un grand nombre de nos concitoyens , {ur-tout de ces hommes précieux, qui, livrés aux pénibles travaux de la pèche, contribuent à notre fubfiftance, & augmentent Îa mafle des produélions utiles ; Qui n'abandonnent leur demeure que pour aller défendre l'État, lorfqu'il a beloin de leurs bras, & dont les familles peuvent feules fournir les Matelots néceffaires à la Marine commerçante de cette province, qui x commence a peine a fe former. Menae te, 67, Ÿ im EE Slesseveriressuree : 4 | 225121 D Fosilérri TE in {te a WS18 31 * LS x PP À