S fou À. ERRSSE TO I RE L'ACADÉMIE ri ILE SUS COTE NC ER ANNEE, Me D CCLÉXXIE Avec les Mémoirès de Mathématique & de Phyfique, pour la même Année, Türés des Regiflres de cette Académie. . su RS F $ ER. à \ ul HT \# ei Lo is 0 AL tt hi de à ie 1 MU s! NS EE Là sl A Ab 1 +11 mi Pin Ph : 0 à An M. CHR ‘he rh LS à " à FO NBRE L (à : | | 2 4 1 POUR: “+ LATE ‘A T4 patot | 2.) AN Hi NU en A k. té da VE NES 2 | ne üd ! $ me PA M CR PUR Que. ai PCT fi Dal ns | L: 10 , RON. 2 CRE b MANQUE. 47° 1) "0 HIS PORN E BONE AC dk MALE D'ÉS : SCIE N C ES. AN -IN ÉCE "M0 D CC L XXE EX: RE ges DS ca eu VE À Fait à l’Académie des Sciences , sur le systéme général des Poids et Mesures, par les Citoyens Bonpa, LAGRANGE et MONGE. | PETER l'Académie présenta à l'Assemblée Nationale Constituante, en 1791, son projet sur les poids et mesures, elle se borna à proposer ce qui concernoit l'unité principale à laquelle toutes les mesures doivent se rapporter, et elle annonça qu'elle donneroit dans un second mémoire le plan du système général qui doit être établi d'après cette nouvelle unité. Pour remplir cet engagement , l'Académie vient de discuter, dans ses séances, les différentes parties de ce système ; elle a établi la liaison qu'il devoit y avoir entre les mesures linéaires et celles de capacité, entre les mesures de capacité et les poids , entre lés poids et les monnoies, et elle.a donné des noms à ces différentes mesures et à leurs divisions; enfin, elle s'est occupée d'étendre aux mesures de toute espèce l'échelle de division décimale qu'elle avoit proposée en 1790 , et qui constitue une partie principale Hist. 1789. À 2 H1isToïre DE L'ACADÉMIE pe du nouveau système métrique. Nous allons présenter ici le résultat de ce travail de l'Académie ; nous parlerons d'abord de la division décimale , et successivement des mesures linéaires, des mesures de capacité, des poids et des monnoies. De la Division Décimale. Nos mesures actuelles ont toutes des échelles de division différentes, qui même changent souvent d'une subdivision à l'autre dans la même mesure , et dont aucune n'est conforme à l'échelle arithmétique. Cette discordance qui a lieu égale- ment dans les divisions des poids et des monnoies, mettent de l'embarras dans tous les calculs relatifs aux poids et mesures, soit qu'il s'agisse, comme dans le toisé, de déterminer les surfaces ou les solidités des corps d’après leurs dimensions , soit qu on veuille trouver les volumes d'après les poids, soit qu'on applique les prix aux choses mesurées ou pesées. L'échelle de division décimale , que l'Académie a proposé de substituer à ces divisions irrégulières, fera disparoître toutes ces difficultés, et mettra une grande simplicité dans les calculs, en les réduisant aux opérations que l'on fait sur les nombres entiers. Mais ce n'est pas seulement dans les subdivisions des me- sures usuelles que l Académie emploie l'échelle décimale ; elle a pensé que les mesures linéaires devoient aussi être liées entr’elles par des rapports décimaux, et, en consé- quence, elle prend les mesures agraires , itinéraires et géo- graphiques , dans les termes d'une même progression décuple, qui renferme en même-temps les mesures linéaires usuelles et leurs subdivisions. L'Académie a cruaussi devoir étendrele système dedivision décimale jusqu'aux mesures dont l'astronomie fait usige : déja cette division a été employée dans les cercles astrono- miques dont les citoyens Méchain et Delambre se servent pour mesurer l'arc terrestre compris entre Duukerque et r pus 8 /Scimwcuxs. 3 Barcelonne: le quart de cercle de ces instrumens, est divisé en 100 degrés, le degré en 100 minutes, et la minute en 100 secondes, | Une horloge astronomique destinée anx observations sur la longueur du pendule, a été également divisée en parties décimales ; le jour entier d'un minuit à l'autre y est partagée en 10 heures, l'heure en 100 minutes, et la minute en 100 secondes ;, ce qui donne 100 mille secondes pour le jour entier, d'où l'on voit que la nouvelle seconde est environ les + de l'ancienne, et que le nouveau pendule à seconde, est à-peu-près les trois quarts du pendule à seconde ordinaire. L'art de la navigation étant intimément lié à l'astronomie, et les mêmes tables de calcul servant aux marins et aux astronomes, il s'ensuit que si les mesures astronomiques sont assujetties à la division décimale, les mesures nautiques doivent l'être aussi. L'Académie demande, en conséquence, que la boussole soit divisée en parties cosrespondantes aux divisions décimales du cercle; que la ligne de loch, qui sert à mesurer le sillage des vaisseaux, soit réglée sur la nouvelle seconde terrestre, et que les ampoulettes, dont on se sert dans l'observation du loch, le soient sur la division décimale du jour astronomique. Enfin , l'Académie pense qu'il sera utile d'employer cette division, même dans les instrumens de physique. Des mesures linéaires. L'Académie a proposé de rapporter à la grandeur de la terre les mesures linéaires de toute espèce, en prenant pour chacune de ces mesures une des divisions décimales dr quart du méridien terrestre , regardé comme base principale des mesures linéaires. L'étendue du quart du méridien terrestre est déjà connue, d'une manière très-approchée, d'après les opérations faites par les astronomes de l'Académie, pour mesurer l'arc du À 2 4 HisToïrE DE L'ACADÉMIE méridien qui traverse la France : il résulte de ces opérations; suivant l'abbé de la Caille, (Foyez les mémoires de l'Aca- démie, année 1758.) que le 45° degré de latitude contient 57027 toises (1); mais l'on sait qu'en supposant que la terre soit un sphéroïde elliptique, le 45° degré pent être regardé comme un'terme moyen entre tous les degrés de latitude ; d'où il suit que le quart du méridien terrestre est égal à 90 fois 57027 toises, où 5132430 toises : cest done en subdivisant successivement de 10 en 10 cette dernière longueur, qu'on aura toutes nos mesures linéaires. Examinons les usages que doivent avoir ces divisions on mesures, dans notre système métrique. Les deux premières divisions du quart du méridien , dont l'une contient 513245 toises, et l'autre 1324 toises, ne peuvent être regardées que comme de grandes mesures géo- graphiques. Nous remarquerons que dans la nouvelle division du cercle, adoptée par l'Académie, le quart de cercle est divisé en 100 degrés ; qu'ainsi, la mesure de 51324 toises, qui est la 100° partie du quart du méridien, sera le degré terrestre; et que la première division , de 13243 toises , vau- dra 10 degrés terrestres. Les deux divisions suivantes pourront ètre employées comme mesures itinéraires; la première , qui contient 5152 toises, ne diffère pas beaucoup de notre mesure itinéraire appelée poste, et nous remarquerons que , d'après les recher- ches des auteurs qui se sont occupés de la métrologie ancien- ne, une mesure semblable a été autrefois en usage dans la haute Egypte, sous le nom de shoene , et en Asie, sous le nom de stathme qui signiñe stat on, et qu'elle se retrouve (1) Les commissaires des poids et mesures, dans leur rapport du 19 janvier 1795, qui a été envoyé au comité des monnoies de la Convention , estiment qu'on peut répondre de l'exactitude de cette détermination à un 4500° près. D E/60 S © LE NC ES; 5 encore à présent dans la presqu'isle de l'Inde, sur la côte de Coromandel. La seconde mesure, dix fois plus petite que la première , et contenant seulement 13 toises, servira pour exprimer les petites distances itinéraires :-elle sera la minute décimale terrestre. L'Académie emploie la cinquième’et sixième division pour les mesures agraires ou d'arpentage. La plus grande des deux ou la cent millième partie du quart du méridien, contiendra 511,3243 ou 307 pieds 11 pouces 4 lignes, et sera le côté de notre nonvel arpent , lequel se tronvera à-peu-près double de notre grand arpent actuel (1); nous TCMATQUETONS UE , suivant Freret, une mesure à - peu - près la même a été en usage chez les Grecs, sous le nom de petit stade. La seconde mesure agraire, ou la millionième partie du quart du méridien , aura 30 pieds o pouces 6 lignes ; elle-rempla- cera la perche dans ses usages, et sera comme elle le côté d'un quarré élémentaire de l'arpent. Cette mesure étant la seconde décimale terrestre, pourra aussi être employée dans l'art de la navigation, comme division de la ligne de loch, ainsi que nous l'avons déjà dit. La septième division ou la dix millionième partie du quart du méridien, sera l'unité principale de nos mesures linéaires usuelles ; elle remplacera la oise et le pied pour comparer les distances, quarrer les surfaces et cuber les solidités ; l'aune pour mésurer les toiles et étoffes , et la brasse pour les usages nautiques. Cette mesure sera de 3 pieds 11 lignes 44 centièmes ; elle aura trois subdivisions, qui seront en même-temps les huitième, neuvième et dixième divisions décimales du quart du méridien ; là première vaudra #4 ee ee () Le nouvel arpent ayant pour côté 5o7 pieds 11 pouces 4 lig. ; contiendra 94,831 piedsiquarrés. Notre grand arpent, qui est de 100 perches quartées, chaque perche étant de 22 pieds , contient 48,400 pieds quarrés ; d'où on trouvera que ces deux arpens seront à très- peu-près entr'eux comme 49 et 25, 6 HisToins DE L'ACADÉMIE lignes : à-peu-près, la seconde 4 lignes #, et la troisième, : deligne, Telles sont les dix divisions décimales du quart du mé- ridien terrestre , qui comprennent, comme l'on voit, toutes les mesures linéaires, depuis les plus petites, qui serviront aux arts et au commerce, jusqu aux plus grandes, qui appar- tiennent à la géographie. Nous allons maintenant parler des noms que l'Académie propose de donner à ces différentes mesures. Les commissaires chargés du projet général des poids et mesures s'étoient déjà occupés de ces noms en 1792, à l'occasion des opérations du cadastre, sur lesquelles l'Aca- démie avoit été consultée par le ministre des contributions publiques. Leurs opinions se trouvèrent alors partagées entre deux espèces de nomenclatures ; l'une, dans laquelle ondonnoitaux subdivisions des mesures, des noms composés qui indiquoient le rapport décimal qu'elles avoient entr elles, et l'autre, dont les noms étoient simples, monosyllabiques et indépendans les uns des autres. Les commissaires se déter- minèrent pour la première de ces nomenclatures , et voici les noms qu'ils proposèrent. Ils donnèrent d'abord à l'unité principale des mesures linéaires usuelles, que nous avons dit être la dix millionième partie du quart du méridien, le nom générique de mètre ; ensuite, employant des mots composés pour exprimer les subdivisions, ils appellèrent deci-métre la dixième partie du mètre, centi-mètre sa centième partie , et rilli- mètre sa millième partie. Quant aux autres mesures multiples du mètre, qui forment les différentes divisions du quart du méridien, les commissaires pensèrent qu'il étoit inutile de leur donner des dénominations particulières, si ce n'est à la quatrième division , contenant mille mètres , qu'ils regar- dèrent comme une mesure itinéraire , et qu'ils appellèrent millaire. Telle est la nomenclature des mesures linéaires que les DES SCIENCES. commissaires présentèrent à 1 Académie, et qui fut adoptée par elle; mais l'Açadémie l'ayant examinée depuis avec plus d'attention, y a reconnu plusieurs défauts qu'elle ne trouve pas compensés par ses avantages. Il lui a paru d'abord que les noms proposés sont trop longs pour exprimer des choses d'un usage très-fréquent, telles que des mesures qui servent aux arts et au commerce: Qu'ensuite, si la composition de ces mots a l'avantage de rappeller le rapport des divisions entr'elles, elle a en même-temps l'inconvénient de présenter à l'esprit une com- binaison de plusieurs idées pour n'exprimer que des objets simples; ainsi, par exemple, le mot deci- mètre donne d'abord l'idée métaphysique d'une dixième partie, ensuite celle d'une mesure déterminée, et enfin, l'application de la première idée à la seconde , et ce n'est qu'après ces-trois opérations de l'esprit qu'on est ramené à l'idée de la mesure physique qu'on vouloit désigner. On peut dire, à la vérité, qu'après un long usage, le mot deci-mètre ne présenteroit plus que l'idée de cette mesure physique , sans aucune autre idée accessoire ; mais alors, il auroit perdu l'avantage de rappeller la division décimale, etilne lui resteroit plus que le défaut d'être composé de plusieurs syllabes; enfin, les mots deci-mètre, centi-mètre et milli-mètre, ayant la même désinence, il seroit à craindre qu'il n'en résultât des méprises, et qu'on ne prit souvent un de ces noms pour l’autre. Ces raisons ont ramené l'Académie à l'idée de la seconde nomenclature, qu'elle avoit d'abord rejettée, et dans le choix qu'elle a, fait de nouveaux noms, elle a observé que chacun ne présente qu'une idée simple, qu'ils soient très-courts , du moins ceux qui désignent des mesures d'un fréquent usage , et qu'ils aient des sons très-différens entr'eux, pour quon ne .confoude jamais une mesure avec une autre; elle a observé aussi que les noms qui expriment les subdivisions des mesures usuelles commencent par des lettres différentes, afin que dans les abréviations , chaque division puisse être désignée par une seule lettre. 8 I18ToIRE DE L'ACADÉMIE Commencant d'abord par les mesures usuelles , elle a conservé à l'unité principale le nom de métre , qu'elle lui avoit premièrement donné, et qui lui a paru convenir à une mesure à laquelle plusieurs autres doivent étre rap: portées. Elle a désigné la première division de cette mesure par le nom de palme, du latin palmus , qui signifie le travers de la main, et c'est-là en effet la grandeur de cette première division ; qui est de 44 lignes : environ. La seconde division, qui est de 4 lignes +, étant à-peu- prés ésale au travers du petit doigt ; l Académie lui a donné le nom de doigt. Enfin, elle a appellé trait la troisième division , qui est environ de { de ligne. Considérant ensuite les mesures supérieures au mètre, ellé a cru devoir dénommer toutes ces mesures, afin d'éviter la diversité des noms qui pourroient s'établir par l'usage. Elle a donné à la première , qui est de 50 pieds 9 pouces à-peu-près , le nom de perche, qui est déjà usité dans l'ar- pentage, et du aura le même usage dans lesnouv ellesmesures: La division suivante, de 51 toises 2 pieds, ‘que l'Académie propose de prendre pour le côté du nouvel arpent, se trouve, ainsi que nous l'avons dit, égale à une mesure connue dans l'antiquité sous le nom de petit stade, et d'après cela, l'Académie l'appelle stade. Le nouvel arpent sera donc la même chose qu'un stade quarré , et contiendra 100 perches quarrées. - Après le stade viennent les mesures itinéraires ; l'Académie propose le nom de mille pour la plus petite de ces mesures, qui est de 100 mètres ou 13 toises, et le nom de poste pour la grande, qui est de 5132 toises. La mesure suivante , de 51324 toises, sera, comme nous’ l'avons déjà dit, le degré terrestre , et d' dpiés céla , FAE9 démie lui! donrid'l nom de'dégré. D” Enfin , pour ne laisser aucune division du quart du méridien DES SCrENCES. 9 lieu, quelle que soit la figure de la terre, en la supposant même recouverte d'un fluide d'une profondeur et d'une densité quelconque , ainsi que je l'ai fait voir ailleurs. Considérons maintenant l'écliptique en mouvement par l'action des planètes, et rapportons la position de l'éclip- tique vraie et de l'équateur ; a un plan fixe, par exemple , à l'écliptique de 1700; © sera l'inclinaison de l'équateur sur ce plan, et \; sera la quantité dont les équinoxes ont rétro- gradé sur le même plan , depuis l'époque donnée. On sait que la tangente de l’inclinaison de l'orbite solaire sur ce plan, multipliée par le sinus de la distance de son nœud ascendant à l'équinoxe du printems, est exprimée par une suite de termes de la forme €. sin. (it + A); nous représenterons cette suite par È. c. sin. (24 + À), le caractéristique E des intégrales finies servant ici à désigner la somme des termes de la forme précédente, dont le nombre est égal à celui des planètes. Pareillement, la tangente de l'inclinaison de l'orbite solaire , multiplite par le cosinus de la distance de son nœud ascendant à l'équinoxe du printems, sera représentée par la fonction E. c. cos. (i£ + A), dans laquelle se change 2. c. sin. (it + A), en augmentant dans cette dernière fonction, tous les angles #, de 90°. L'expression précédente de 00, dûe à un terme semblable que produit la variation du plan de l'orbite lunaire , donnera donc pour la variation de 0, qui résulte de l'action du Soleil combinée avec le dépla- cement de l'écliptique , 00 — — ae ZE." cos.(it + A), La formule Z.c. sin.(it + A) représente encore la tangente de l'inclinaison moyenne de l'orbite lunaire sur le plan fixe, muliiplite par le sinus de la distance de son nœud ascendant à l'équinoxe, en y ajoutant le terme de la forme c. sin. (it + A), dû au mouvement propre des nœuds de l'orbite lunaire. (Voyez les Mémoires de l'Académie pour l'année 1786 , pag. 251). Nous ferons ici abstraction de ce Mém. 1789. | B 10 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoyALr dernier terme d'où résulte la nutation. On aura donc par l'action de la Lune, u C0 — — —— 2 =. cos.(it + A). ainsi par les actions réunies du Soleil et de la Lune, on aura, C0 = — E°—. cos.(it + À). Pour avoir la variation de l'inclinaison de l'équateur sur l'écliptique vraie, il faut ajouter à cette valeur de €0 , la variation qui résulte du déplacement seul de l'écliptique , et qui est égale à E.c. cos.(it + À), comme il est facile de s'en assurer; en désignant donc par €0! l'accroissement de l'obli - quité de l'écliptique vraie , on aura, 20! — 2. (1 —*). 0e. cos.(it + À). Considérons maintenant , lemmouvement des équinoxes. On aura , en vertu des actions du Soleil et de la Lune combinées avec le déplacement de l'écliptique, d; .P— sin. & : T=n+ TN), 5, no. cos.(it + A). sin. &. cos. 8 La quantité », est proportionelle au cosinus de l'obliquité du plan fixe sur l'équateur; elle est par conséquent de cette forme, K. cos. 0; ce qui donne n —= n.(1 — 00. tang.6) ñ et Ô étant constans dans le second membre de cette équa= tion. L'expression précédente de = deviendra ainsi, en substituant pour €0, sa valéur — &. =. cos.(i£ + À), et en négligant les termes de l'ordre c?, = n + E. ÿ (+ — i).tang.0 + cos.0? .nc.cos.(is + A); ce qui donne en intégrant Yæ=nt+ const. + E. f(E—:1).tang.0 + cos.0?.". sin.(it + A). Ainsi la variation de l'angle Ÿ, ou du mouvement des équ- noxes , Variation que nous désignerons par €, est ét —z. C— 1 ). tang. 0 + cos. 6 À "° sin. (it + À). Des, SCrENcCE.S ‘1 Pour avoir la variation de cet angle, relativement à l'écliptique vraie, il faut retrancher de OV, la varia- tion du mo:Yement des équinoxes en longitude, dùe au seul déplacement de lécliptique, et qui est égale à Z: c. cot. 0. sin. (it + A); en nommant donc &\' la va- riation du mouvement rétrograde des équinoxes par rapport à l'écliptique vraie, on aura =. $1+*7 tang.0° À. (£— 1 ).c.cot.0.sin.(it + À). Il est facile de conclure de cette formule, la variation de l'année tropique ; car on aura son accroissement , en multi- LaŸ . ; ==, par un jour, ou par 86400 secondes de temps, et en le divisant par 59' 8", 3, mouvement journalier du Soleil; ce qui revient à réduire en secondes les coëfficiens des pliant — . Q d.s4! \ . o sinus et des cosinus de — _. , et à les multiplier par 24, 5497. LV On peut observer sur les valeurs précédentes de €6", et de dW", qu'elles seroient nulles, à très-peu-près, si À étoit pe différent de n; ce cas auroit lieu, si le mouvement des équi- noxes toit très-rapide relativement à celui du plan de l'orbite de la terre; car alors , les angles (7 — i).t, dont ce dernier Mouvement dépend, seroient très-petits par rapport à 72£. Si l'on choisit pour plan fixe, celui de l'écliptique à une époque donnée, et que l'on fixe l'origine de £a cette époque ; la tangente de l'inclinaison de l'orbite terrestre sur le plan fixe, sera nulle avec 4. Or, le carré de cette tangente est ÿ Z. c.cos.(if + eus +S$E.c. sin. (it +A)E; on aura donc à l'époque donnée, 2. GC. SM. A — 0; 2x0; COS. À. — 0: Ainsi, en réduisant l'expression de 00" dans une suite ordonnée par rapport aux puissances de £, et en ne conser: vant que la première puissance, on aura 09 = — 2. 0.cos.À —E.c.it. sin. À. B 2 13 Mémoires DE L'ACADÉMIr ROYALE La variation de l'obliquité de l'écliptique , sera donc à cette époque, égale à — ZX. €. it. sin. À , et par conséquent elle sera la même que celle qui résulte du seul déplacement de l'écliptique. La fonction Z. €. sin.(it + A) dépend des masses des planètes , et comme plusieurs de ces masses sont encore inconnues, cette fonction n'a pu être jusqu'ici exactement déterminée. M. de la Grange l'a calculée dans deux hypo- thèses différentes sur ces masses. (Voyez les Mémoires de l'Académie pour l'année 1774, et les Mémoires de Berlin pour l'année 1782). Si l'on fait usage de la dernière de ces déterminations , on trouve que la variation de l'inclinaison de l'écliptique vraie sur l'écliptique fixe de 1700, variatioTl dont les limites sont + 5° 23!, produit dans l'obliquité de l'écliptique vraie surl'équateur, une variation dont les limites sont + 1°21!28/,5; ensorte que l'action du Soleil et de la Lune sur le sphéroïde terrestre, réduit au quart, l'étendue des variations de Jl'obliquité de l'écliptique, quiauroient lieu si la terre étoit une sphère. Pareillement, les limites + 2 17",7, que M. de la Grange assigne aux variations de la longueur de l'année , se trouvent réduites par nos formules, à celles-ci + 51", 9; d'où l'on voit la nécessité d'avoir égard aux considérations précé- dentes. V. L'incertitude où l'on est encore sur les masses de plusieurs planètes, ne permet pas d'avoir exactement les fonctions Z.c. sin.(it— A jet Z. c. cos.(it + À). Onen détermi- nera facilement, par la méthode suivante, des valeurs appro- chées qui pourront s'étendre à toutes les observations an- ciennes , et qu'il sera aisé de rectifier, à mesure que les phénomènes célestes feront mieux connoître les masses des planètes; car, jusqu'à ce que ces masses soient connues avec beaucoup de précision , il sera inutile de calculer par des formules rigoureuses , les fonctions dont il s'agit. DE 9 2 SONT EUN'IC: IE 18; 13 Soit © l'inclinaison de l'orbite terrestre sur un plan fixe que nous SUPPoserons être celui de l'écliptique à l'époque où 4— 0; supposons que # soit le nombre des années ju- liennes écoulées depuis cette époque ; soit À la distance du nœud ascendant de cette orbite, à un point fixe pris sur ce plan; si l'on fait pi — tang. ®.-sin.(; g — tang. ®. cos.T ; on déterminera par les formules connues, les valeurs de 1 1 > Set de 57, lorsque ? = 0; soient & et b ces valeurs. On . à dp d' déterminera de la même manière, les valeurs de ## et de +7, après le nombre T, d'années écoulées depuis la première époque ; soient a! et b' ces secondes valeurs. Cela posé, on fera ! . ! p = À.sin.gt + B.(1 — cos.g't); ar ! . ! ul £. g = B.sin.g't— À .(1 — cos. gt). on aura Dao; Bar; Algicos gli B'g!. sin. 8! T —:4! B'g'.cos. 8! T — A. sin. gT = b': SiT est tel que les angles gT et g''T', soient peu con- sidérables, ce qui aura toujours lieu lorsque ‘T nexcédera pas 1000 où 1200 ; on pourra supposer ces angles égaux à leurs sinus , et leurs cosinus égaux à l'unité , ce qui donne Al at Bo Te a DÉS NN RE RES les quantités négligées ne seront que de l'ordre gs T°, et par conséquent , insensibles; on aura donc VENT À a — a Ban NO 6 NT ! ZT ! DE A'— —— ; B'— b—uw? a'—a° Maintenant, n#Ctant le mouvement rétrograde des équi- noxes depuis l'origine de #, si l'on suppose € nul à cette origine; la tangente de l'inclinaison de l'orbite terrestre, mul- Lé 14 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RovyaAre tipliée par le sinus de la longitude de son nœud ascendant $cra, tang.@. sin.({ + m4), ou p. cos.nt + gq.sin. nf;ce sera par conséquent la valeur de la fonction 3. c. sin.(it + A); ce qui donne 2. ec. ‘an. (it 2" A) = = Al sin n£ Bobine + À". sin.(n + g).4— B'.cos.(n + gl). t. On aura pareillement E. e. cos. (it + À) = lang.d. cos. (T + nt) = q. cos.nt — p. sin.nt, d'où l'on tire Z.c. cos.(it-+ A) — — A! cos.nt — B' sin.ne + A'cos.(n + g).t+ B'sin.(n + g).t; ensorte que la fonction &. ©. sin.(it + A), sé change en E. c. cos. (it + À), en augmentant les angles ;£ de 90°, comme cela doit être. VE Pour appliquer des nombres à ces formules, nous com- mencerons par déterminer les masses des planètes. Le moyen le plus précis d'avoir celle de la terre , est de faire usase de la longueur observée du pendule à secondes: et il est facile de s'assurer que si l'on nomme #2, la masse de la terre , celle du soleil étant prise pour unité; w le rapport de la longueur du pendule à secondes , au rayon terrestre ; le parallaxe du soleil, et TT, le temps de-sa révolution syderale exprimé en secondes; on a, en supposant la terre sphérique, m —+. ww T'sin,x. Les valeurs de pet de + ne sont pas les mêmes sur toute la surface de la terre; et quoique leurs variations soient peu considérables , il est cependant utile d'y avoir égard. Or, il résulte des recherches que J'ai données dans nos Mémoires de 1732 et 1755, sur la figure des planètes et de la terre, que sous le parallèle dont lé sinus de latitude est V=, la quantité + uw T° sin. west égale à la masse de la terre, multipliée par l'unité moins le rapport de la force centrifuge à la pesanteur à l'équateur ; ensorte que pour avoir cette Des SCtENCcES. 35 masse , il suffit de diviser la quantité précédente, par ce multiplicateur. En supposant donc les deux axes de la terre dans le rapport de 1 à 1,005111, rapport qui ré- pond bien à tous les phénomènes ; en supposant ensuite, comme M. du Séjour l'a trouvé par l'ensemble des obser- vations des deux passages de Vénus sur le disque du Soleil, que la parallaxe horizontale polaire du Soleil dans les moyennés distances, est, 8",8128 ; je trouve le logarithme de la masse de la terre égal à 4, 4857748 , et par conséquent cette masse égale à —— Le logarithme de la masse de Vénus, qui m'a paru le mieux répondre à tous les phénomènes sur lesquels cette planète a de l'influence, est 4, 4166456. Suivant les observations de M. Herschel, la révolution synodique du secona Satellite de la nouvelle planète est de 29iours j1 heures 5! 11, 5; et sa plus grande élongation vue à ‘! Jamoyenne distance de la planète au Soleil, est de 44/, 25. En supposant donc cette moyenne distance égale a 1Q, 182558, je trouve le logarithme de la masse de la nouvelle, planète égal à 5, 7099085 , ét par conséquent cetie masse égale à — : | - FAIT Quant aux masses des autres planètes, j'ai adopté les déter ! - minations que M. de la Grange en a données dans les Mémoires de Berlin pour l'année 1782, et suivant lesquelles On à log. de la masse de Mercure — 5,6934015. log. de la masse de Mars :— 5, 7357488. log. de la masse ‘de Jupiter — 6,9717561. log. de la masse de Saturne — 6, 4758674. sur quoi l'on peut observer que ces deux derniers loga- rithmes sont les seuls auxquels on doive avoir confiance ; mais heureusement les masses des autres planètes ont très. peu d'influence. Cela posé ; J'ai trouvé pour le commencement de 1700 , eten prenant h6 Mémoïnes pe L'ACADÉMIE RoyALE pour plan fixe, celui de l'écliptique à cette époque où je fixerai l'origine de £, a — 0",080335; b — — 0", 5000. En faisant ensuite T — — 1000, j'ai trouvé a — a — — 0",042220. Bb — b = — 0!,01265 D'où j'ai conclu | ; g = — 32",4814; g'—= — 17", 4088; A" biol.a5; Bh—1:haat/ nr et par conséquent , la précession moyenne des équinoxes dans ce siècle étant de 50" : par année, ona, .c.sin.(it+ A)— 510", i5. sin.(650!",25.4) + 5924 ,17.cos. (5o", 25. t) — 510", 15. sin.(17",7686.r)— 5924! , 17. cos. (32", 8412.41). .e.cos. (it + A)—=— 5924", 17. sin.(50",25,4) + 510", 15.cos.(50", 25.4) + 5924", 17, sin.(32", 8412.4)— 510,15. cos.(17",7686. £)u ces valeurs donnent 90! — 932, 56.’ cos:(17", 7686. £) — 3140" ,34.sin.( 32", 8412. 4) SŸ'—= — 3292", 28. sin. (17", 7686. 4) — 9315", 66. cos. (32",5412.1); d'où l'on tire pour le mouvement rétrograde W" des équi- noxes depuis 1700, d' = bo", 53553. + — 5292",28. sin.( 17". 7686.1) + 9515",65.$ 1 — cos.(32!", 8412.t) . En en retranchant 50", 25. +, on aura l'équation séculaire du Soleil relativement aux équinoxes , et l'on trouvera l'accroissement de l'année, égal à — 56", 114. sin. (32",8412.t) — 6"”,9039. { 1 —cos.( 17", 7686. +) ?. ensorte qu'au temps d'Hypparque , l'année étoit plus longue d'environ 10" +, qu'aujourd'hui, VIL DES: SCIENCES. 17 VTT. Les astronomes rapportent les catalogues d'étoiles, à une époque diflérente de celle de leur formation, en tenant compte des mouvemens des étoiles en ascension droite et en déclinaison, dûs à la précession des équinoxes. La pré- cision des observations modernes exige une grande exacti- tude dans cette réduction ; c'est à quoi l'on peut parvenir au moyen des formules précédentes. Pour cela, soit &, l'ascen- sion droite d'une étoile, et y sa déclinaison boréale; soient de et dy les variations annuelles de ces angles; soient d\ et d0, les variations annuelles de 1 et de 0. On trouvera facilement par les formules différentielles de la trigonométrie sphérique , . dy = di. sin. 6. cos.e + 40. sin. €. de—d\ cos. 0 + d\. sin. 6. tang. Y. sin.€— d0 tang.y cos.e £. ic cos. (2.4 A) sin. 6 La valeur de dŸ, se déduit du mouvement annuel des équi- noxes par rapport à l'écliptique vraie, que nous désignerons par,d\Ÿ", au moyen de l'équation dŸ is dv! A E. ic. cos.(it + A) tang. Ô Mais on a par Farticle précédent, dans ce siècle où 4— 0, Srccos. (52 A)=—0/,0803555; on a ensuite 40 — Sc. sin À — 0: enfinles observations donnent d!— 50", 25. On aura donc dÿ = 50", 4549; dy — 50", 4649!Sin0> cose, de — di. cos.0 + d\. sin. 0. tang. y. sin.e — 0", 2016, équations dans lesquelles on pourra prendre pour 0 ,y,ete, leurs valeurs à l'époque de la formation des catalogues , ou, plus exactement, à l'époque moyenne entre celle de leur for- Mérm. 1789. C 18 MÉMOImESs DE L' ACADÉMIE Rovarr mation et celle de leur réduction. Ces équati ns sipposent que la valeur 50" +, de la précession annuelle, est exacte ; elles supposent encore la variation séculaire de l'obliquité de l'écliptique , égale à 5o". Ces deux suppositions ont peut: être besoin de quelques corrections ; mais dans l'état actuel de l'astronomie, les équations précédentes me paroissent les plus précises dont on puisse faire usage. Y. LATE Sur les degrés mesurés des méridiens , et sur les longueurs observées du pendule. Je me propose ici de discuter les mesures des degrés des ‘méridiens, et de la longueur dun pendule à secondes, et d'examiner si l'on peut, sans faire trop de violence aux observations, concilier ces mesures avec une figure ellip- tique. Je considère d'abord les degrés des méridiens. Si par l'axe de rotation de Ja terre , et par le zénith d'un lieu de sa surface , on imagine un plan prolongé jusqu'au ciel; ce plan y tracera la circonférence En grand cercle qui serg le méridien de ce lieu. Tous les points de la surface de la terre qui auront leur zénith sur cette circonférence , seront sous le même méridien céleste, et ils formeront sur cette surface, une courbe qui sera le méridien terrestre correspondant. Pour déterminer cette courbe, représentons par H = 0, l'équation de la surface de la terre; g étant une fonction des trois coordonnées orthogonales x, y, z. Soient La les trois coordonnées de la verticale qni passe par un lieu de la surface de la terre, déterminé par les coordonnées x, y ,2 ; on aura par la théorie des surfaces courbes, les deux équa- tons Suivantes , C2) 7 — (35) 02 = 05 (352) 2: —(5) 22 = 0 DES SCIENCES. 19 en ajoutant la première multipliée par une indéterminée 1 , à la seconde ; on en tirera Q2 — (CFE) + Ke Ÿ 2x — 1.97". PNR ETS à ŒE ) Cette équation est celle d'un plan quelconque parallele à la verticale dont nous venons de parler; cette verticale, prolongée à l'infini, se réunissant au méridien céleste, tandis que son pied n'est éloigné que d'une quantité finie , du plan de ce méridien, elle peut être censée parallele à ce plan ; DE :Mérontielle d l à Rec | équation différentielle de ce plan peut donc coincider avea la précédente. Soit 9z!— a 0x + b. 97! cette équation; en la comparant à la précédente, on en tirera | (Bd a. (55) — 8 (S5D = où (a) Pour avoir les constantes & et b, on supposera connues les coordonnées de l'extrémité de l'axe de rotation de la terre, et celles d'un lieu donné de sa surface. En substituant ces coordonnées dans l'équation précédente , on aura deux équa- tions au moyen desquelles on déterminera & et b. L'équation (&æ) combinée avec l'équation & = 0, de la surfice , donnera la courbe du méridien terrestre qui passe par le lieu donné. Cette courbe ne se confond avec l'inter- section de la surface par le plan du méridien céleste , que dans le cas où la terre est un solide de révolution. Si la terre est un ellipsoide quelconque; & sera une fonction rationelle et entière du second degré, en æ, y, 2; l'équation (a) sera donc alors celle d'un plan dont l'intersection avec la surface de la terre formera le méridien terrestre ; dans les autres cas, ce méridien est une ligne à double courbure. Mais si l'on C 2 20 Mémoires pe L'ACADÉMIÉ RoyaAre regarde comme une quantité très-petite du premier ordre ; la différence de la figure de la terre, à celle d'une sphère; il est aisé de voir que l'on pourra, aux quantités près du second ordre , supposer la longueur du méridien terrestre, égale à celle de la courbe formée par l'intersection de la surface terrestre avec le plan du méridien céleste. Les mesures géodesiques donnent la ligne la plus courte tracée entre deux points situés sous le même méridien, et cette ligne n'est point celle du méridien terrestre ; mais on peut encore s'assurer facilement que la longueur de l'arc du méridien , est aux quantités près du second ordre, la mème que celle de la ligne la plus courte mence entre les deux extrémités de cet arc. Si l'on nomme 95, l'élement de la courbe du méridien terrestre, et r son rayon osculateur , on aura as ————————— VCD zY + (07) +(07:7 — (ds) En prenant pour le plan des x et des y, le plan même du méridien céleste ; z sera une quantité très-petite du pre- mier ordre, puisqu'elle seroit nulle, si la terre étoit une sphère. On aura donc, en négligeant les quantités du second ordre, TT VIe + (0) td) le rayon osculateur du méridien terrestre peut donc étre supposé le même que celui de la courbe formée par l'in- tersection de la surface de la terre et du méridien céleste. Le plan mené par la verticale , parallelement au plan du méridien céleste, se confond avec lui, lorsque la terre est un solide de révolution; dans les autres cas, ces deux plans s écartent l'un de l'autre. Leur distance mutuelle est insen- DIE S 9 C'I/E:NAC: ES. 21 sible relativement aux étoîles; mais elle peat être sensible pour la Lune. Des observations multiplites d'éclipses de Soleil et d'occultations d'étoiles, faites sous des longitudes très-différentes, peuvent nous éclairer sur cet objet. I X. On a déja mesuré un assez grand nombre de degrés des méridiens; ces mesures ont été combinées de beaucoup de manières, pour en déduire la figure elliptique qui s'accorde le mieux avec elles ; car la terre n'étant pas Sp hhérique, cette figure est A simple qu'on puisse lui supposer ; d'aille US , cle résulte de la pesantenr universelle , si cette planète à été primitivement fluide , et si, en se détient , elle a conservé sa figure d'équilibre. Mais les combinaisons des m:surcs des degrés ont Fous pour la figure des méridieus, dus ellipse S qui s'éloignent trop des di brrations : Pour pouv oir ètre admises ; d’où l'en a conclu que la figure de Hi terre s'éloignoit sensiblement de celle d'un ellipsoide de révolution. Cependant avant que de renoncer enticrement à la figure CHAQUE il faut dé términer celle dans laquelle le plus grand écart des degrés mesurés est plus petit que dans toute antre figure elliptique , et voir si cet écart est dans les limites des erreurs des observations. J'ai donné dans nos Mémoires de 1783, une méthode pour résoudre ce problème, et je l'ai apyliquée aux quatre mesures des degrés du nord, de F rance, du cap de Bonne-Espérance et du Pérou ; mais cette méthode devient très-pénible, lorsque l'on considère à la fois un grand nombre de degrés. La méthode suivante est beaucoup plus simple. Soient a, a!” , a ES a° , etc. les degrés duméridien : soient PP), po, etc. les cafrés des sinus des latitudes correspon- dantes ; Supposons que dans lellipse cherchée, le degré du méridien soit représenté généralement par z + py. En nommantæ, ax ,a° , 2°, etc.ics erreurs des observations; on aura les équations suivantes, dans lesquelles nous su - ° 92 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE poserons que p, p!°, p®, etc. forment une progression croissante , —2—p} = () (ai) TE QG) re p®. 1 = 2° ((:) RECRES sen p Y = 20) . (A) - . . ‘nt . . . ait pme a, Gi) Cela posé : concevons que z°”? soit, abstraction faite du (1) signe , la plus grande des erreurs x, æ'"”, etc. J'observe d'a- bord qu'il doit exister une autre erreur +!” égale et de signe contraire à x); autrement , on pourroit, en faisant varier z convenablement dans l'équation a — z — pi). y = x), diminuer l'erreur xt), en lui conservant la propriété d'être l'erreur extrême; ce qui est contre l'hypothèse. J'observe ensuite que at) et xt), étant les deux erreurs extrêmes, l'une positive, l'autre négative, et qui doivent étre égales, parce que l'on vient de dd. ; il doit exister une troisième erreur x"), égale, abstraction faite du signe, à xt). En effet, sil'on nn l équation correspondante à x(), de l'équa- tion correspondante à xt"), on aura at) — at — 5 pt) — pt) by = at") — œ00 Le second membre de cette équation est , abstraction faite du signe, la somme des erreurs extrêmes, et il est clair qu'en faisant varier convenablement y, on peut la diminuer, en lui conservant la propriété d'être la plus grande de toutes les sommes que l'on peut obtenir par l'addition ou par la soustraction des erreurs æ, xl), x(*), etc. pourvu cepen- dant quil n'y ait point une troisième erreur x") égale, : DES HO CT EUNIC ES, 23 abstraction faite du signe, à ati) : or, la somme des erreurs extrêmes étant diminuée, et ces erreurs étant rendues Coales au moyen de la valeur z, chacune de ces erreurs est dimi- nuée, ce qui est contre l'hypothèse, Il existe donc trois erreurs æ(i), at", xt), égales entre elles, abstraction faite du signe, et dont l'une a un signe contraire à celui des deux autres. Supposons que ce soit xt); alors le nombre s! tombera entre les deux nombres à et /. Pour le faire voir, iinagi- nons que cela ne soit pas, et que #’ tombe en-decà où au-delà des nombres à et i; en retranchant l'équation COrrespon- dante à z’, successivement des deux équations correspon- dantes à z et à i, on aura Fit RE TEE $ pt) — pODE. y — ai) — pi) ; QD a) — pr) — pt) tr — ati) Ci), Les seconds membres de ces équations sont égaux et de même signe; ils sont encore, abstraction faite du signe, la : somme des erreurs extrêmes : or, il est clair que, faisant varier convenablement y, on peut diminuer chacune de ces sommes, puisque le coëfficient de y est du même signe dans les deux premiers membres; on peut donc alors diminuer chacune des erreurs extrêmes, ce qui est contre l'hypothèse; ainsi le nombre #! doit tomber entre les nombres i et #", Déterminons maintenant lesquelles des erreurs x, xt), æ6), etc. sont les erreurs extrèmes. Pour cela on retranchera la première des équations (À), successivement des suivantes, et l'on aura cette suite d'équations, a — a —(p9 —p).y = ax — x; a — a — (pa — p). y = 2x — zx; ; (B) as a — (po — p). J —= 2x5) — x; etc. Supposons + infini ; les premiers membres de ces équa- tions seront négatifs, et alors la valeur de x sera plus grande . 24 MÉMOIRES DE LÂAcADÉMmMir RoyALE que a°), a), etc. En diminuant continuellement y, on arri- vera enfin à une valeur qui rendra positif l'un de ces premiers membres; mais avant que d'arriver à cet état, il deviendra nul. Pour connoïtre celui de ces membres qui le premier devient égal à zéro, on formera les quantités + ea) — a, a a, a) = a, Q) — p? (2) 7 LE) —p? etc. P PIRE PAR P - Nommons 6 la plus grande de ces quantités, et supposons qu elle soit AU) =" a es mi NAT à s'il y a plusieurs valeurs égales à 8, nous considererons celle qui correspond au nombre r le plus grand. En substi- tuant $ pour y, dans la 7" des équations (B), x sera égal à +, et en diminuant y, il l'emportera sur x, le premier membre de la r*" équation devenant alors positif. Par ‘les diminutions successives de y, il croitra plus rapidement que les premiers membres des équations qui le précèdent, puisque son coëfficient de — y est plus considérable ; ainsi ce membre devenant nul, lorsque les précédens sont encore négatifs, il est visible que dans les diminutions successives de y, il sera toujours plus grand qu'eux, ce qui prouve que æ® &era constamment plus grand que x, DOTE) ne RER) lorsque y sera moindre que 6. Les premiers membres des équations qui suivent la ri‘, seront d'abord négatifs, et tant que cela aura lieu, xt +5, xt+2),etc. seront moindres que x, et par conséquent moindres que +. Ainsi at") sera Ja plus grande detoutesleserreurs, x, +0... xt"), lorsque y, en diminuant , sera moindre que 6 ; mais en continuant de diminuer y , on parviendra à une valeur de y, telle que quelques-unes des erreurs x{° +), xt +2), etc. commenceront à l'emporter sur xt). Pour déterminer cette valeur de Y, on retranchera la CR 1) DES SCLENCLS. 23 {r + 1)isme des équations (À), successivement des suivantes, et l'on aura, ai +2) 2 a) (pe + 2 p)), pe at +) at) Ste) ne (PE +2) pt), J=a T2) — 2) etc. a On formera les quantités DORA LE, Ur) ar +2) 0) HD 0 age) EC. pr + P P P Nommons (G(1) la plus grande de ces quantités, et suppo- sons qu’elle soit € ar) = atr) ‘ pr) Li Cr)? Si plusieurs de ces quantités sont égales à 4), nous suppo- serons que 7’ est le plus grand des nombres auxquels elles répondent ; cela, posé. at") sera la plus grande des erreurs æ, 47.41. &M), tant que y sera compris entre Bet G(; mais lorsqu'en diminuant y, on sera arrivé à (0), alors xt commencera à l'emporter sur xt), et à devenir la plus grande des erreurs. Pour déterminer dans quelles limites, on formera les quantités aps : aG'HÆa) _};(rt) pu'+a rs) is pOTH2) 2 Ur) a Soit (2? la plus grande de ces quantités, et supposons qu'elle Soit EU PAL DR” Si plusieurs de ces quantités sont égales à 6°), nous suppo- serons que r” est le plus grand des nombres auxquels elles répondent. xt") sera la plus grande de toutes les erreurs, depuis y — 641), jusqu'à y 6%. Lorsquey — (2), alors a") commence à être cette plus grande erreur. En conti- nuant ainsi, on formera les deux suites DRM AE LS APE 22: ga) ; (C) ©,, 6, BANDES nn) DEA), Mém. 1789. . D 26 .Mémotres DE L'ACADÉMIE Royarr La première indique les erréurs x, mr art") etc. qui deviennent les plus grandes ; la seconde suite formée de quantités décroissantes , indique les limites de y, entre lesquelles-ces errenrs sont les plus grandes; ainsi æ est la plus grande erreur, depuisy — ©, jusqu'à y = ÿ; at") est la plus grande erreur depuis y =f; jusqu'ày = (3 at) est la plus grande erreur dépuisy = 61), jusqu'à y = 60); ainsi de suite. Reprenons maintenant les équations (B), et supposons y négatif et inbni ; les premiers membres de ces équations seront positifs ; æ sera donc alors la plus petite des erreurs æ, at), etc. En augmentant continuellement y, quelques uns de ces membres deviendront nésatifs, et alors x.cessera d'être la plus petite des erreurs. Si l'on applique ici le raison- nement que nous venons de faire pour le cas des plus grandes erreurs, on verra que si l'on nomme À, la plus peute des quantités | ET al)+a &23) 4 &3)— à D, —— EL etc: pa)—a? pla) p? ri DEer ioi et si l'on suppose qu'elle soit as) — a ps) — p? s étant Je plus grand des nombres auxquels répond 1 , si plusieurs de ces quantités sont égales à À ; x sera la plus petite de toutes les erreurs depuis y=— 00, jusqu'à y = À - Pareillement, si l'on nomme À (*), la plus petite des quan- tités as+a)2 45) ats+2) As) et que l'on suppose qu'elle soit arts) l'A pts) —p(s) etc. s'étant le plus granddes nombres auxqnels répond À (), si plusieurs de ces quantités sont égales à À (*?; x(*) sera la D'EUS SCIE NC EE. 27 plus petite de toutes les erreurs, depuis y = 1, jusqu'à y =), et ainsi de suite. On formera de cette manière les deux suites, TL: me, HD ats"). ne ar) (D) e 7 , — ©, À, ane, MCE CS La première indique les erreurs æ, a{*), x(*), etc. qui sont successivement les plus petites, à mesure que l'on augmente y; la seconde suite formée des termes croissans, indique les limites des valeurs de y, entre lesquelles chacune de ceserreurs est la plus petite ; ainsi æ est la plus petite des erreurs depuis y —= — co, jusqu'à y —=1À; at*) est la plus petite erreur, depuis y = À, jusqu'ày = A), et ainsi du reste. Cela posé : La valeur de y qui appartient à l'ellipse cherchée, sera l'une des quantitésB, G(1), G(2), etc. À, A(1),:X (2), etc. Elle sera dans la première suite, si les deux erreurs extrêmes de même signe sont positives; en effet, ces deux erreurs étant alors les plus grandes, elles sont alors dans la suite æ, at), x"), etc. ; et puisqu'une même valeur de y les rend égales, elles doivent être consécutives, et la valeur de y qui leur convient, ne peut être qu'une des quantités 6, 801), etc. puisque deux de ces erreurs ne peuvent être à la fois rendues égales , et les plus grandes, que par l’une de ces quantités. Voici maintenant de quelle manière on déterminera celle des quantités 6, 601), ete. qui doit être prise pour y. Concevons, par exemple, que Gi? soit cette valeur; il doit alors se trouver, par ce qui précède, entre æ(%) et xt), une erreur qui seça le minimum de toutes les erreurs ; puisque at") et at) seront les m1axima de ces erreurs. Ainsi dans la suitex, ats), as), etc., quelqu'un des nombres s, s', etc. sera compris entre r et 7’. Supposons que ce soit s. Pour que at°) soit la plus petite des erreurs, la valeur de y doit être comprise depuis À jusqu à À (1). Donc si G{1) est com- pris entre ces limites, il sera la valeur cherchée de y , et il D 2 28, Mémoires DE L'AcADÉMI1E RoyaLe sera inutile d'en chercher d'autres. En effet , supposons que l'on retranche celle des équations (A) qui répond a xt°), successivement des deux équations qui répondent a a{° et a x{"); on aura ar) <= ats) —$ pr) — pts) VX r)— xs); a ts) per p) ?, y = ar) — 29), Tous les membres de ces éuations étant positifs, en supposant y == G01), ilest cl'ir que si l'on augmente y, la quantité x\") — æt°), augmentera; la différence des erreurs extrêmes en sera donc augmentée; si l'on diminue au con- traire y, la quantité xt") — x\°) en sera augmente, et par conséquent aussi, l1 différence des erreurs extrèmes. La valeur cherchiée de y ne péut donc pas être plus grande ou plus petite que Bt); ainsi elle est égale à @ "?. On essayera de cette manitre, les valeurs de 6,61), 6(2),ete, ce qui se fera très-aisément par leur inspection seule; et si l'on arrive à une valeur qui remplisse les conditions précé- dentes, on sera sûr d'avoir l1 valeur de y. Si aucune des valeurs de 6 ne remplit ces conditions; alors la valeur de y, sera quelqu'un des termes de la suite, À, A0), A (2), etc. Concevons, par exemple, que ce soit :à 6). Les deux erreurs extrêmes x{°? et at*) seront alors né gatives, et il y aura par ce qui précéde , une erreur intermé- diaire qui sera un maximun, et qui tombera par conséquent dans la suite x, xtr), xt"), etc. Supposons que ce soit at"), r étant alors nécessairement compris entre s ets". À (*) devra donc être compris entre G et G(). Si cela est, ce sera une preuve que y est égel à A (1), On essayera donc aïnsi tous les termes de la suite à, A (1), A (2), etc. jusqu'à ce que l'on arrive à un terme qui remplisse les conditions précé- dentes ; ce terme sera la valeur cherchée de y. Lorsque l'on aura ainsi déterminé la valeur de y, on aura facilement celle de z. Pour cela, supposons que (1? soit DEN Se SC: 14 EN C E.6; 29 la valeur de y, et que les trois erreurs extrêmes soient a), æ(");et a(*); on aura xtf) = — ar), et par conséquent a) 02 po op at) ; as) — z er. pis). Y=— ax"), d'où l'on tire FOR CS (ptrbqutey) GES RQ RS à fe 2 2 . = on aura ensuite la plus grande erreur x"), au moyen de l'équation xtr) dre) LL Ce) pt) 2 y: X. Appliquons la méthode précédente aux degrés déja mesu rés. Je réduis ces degrés aux neuf suivans : savoir , 1°, Le degré du Pérou à zéro de latitude , et que M. Pouguer a trouvé de 56753 roises. 2°. Le degré du Cap de Bonne-Espérance, par 33° 18' de latitude australe, et que M. l'abbé de la Caille a trouvé de 57057 toises. 5°. Le degré de Pensilvanie , par 59° 12! de latitude, mesuré par MM. Mason et Lixon, et que M. Maskeline a fixé d'après ces mesures, a 56888 toises. 4°. Le degré de Rome , par 45° 1! de latitude, que les PP. Boscovich et le Maire ont trouvé de 56a7a toises. 5°. Le degré de France, par 45° 45! de jatitude, que M. l'abbé de la Caille, dans nos Mémoires de 17958, a fixé à 57054 toises. à 6° Le degré de Vienne, par 48° 43! de latitude, et que le P. Liesganie a trouvé de 57086 vies. 7°. Le degré de Paris, par 49° 25! de latitude , et qu'après plusieurs vérifications , on a fixé enfin à 57074 "is, 5. 8°. Le degré de Hollande , par 52° 4a! de latitude, mesuré "pruidvement par Suellius, et ensuite rectifié par MM. de # 50 Mémoires Dr r'Acanémie Royarx Cassini, qui l'ont fixé à 57145 **, La grandeur de ce degré vient d'être confirmée par les nouvelles mesures que l'on a faites en Angleterre, et avec lesquelles elle est à fort peu: près d'accord. 9°. Le degré de Laponie, que je fixe à 57405 °**, M. de Maupertuis l'a trouvé de 57458 5; mais il faut en retran- cher 16 5%s, à cause de la réfraction qu'il avoit négligée. J'en retranche encore 17 “5, en prenant un milieu entre les résul- tats des douze suites de triangles d'où l'on peut conclure la grandeur de ce degré , ce qui la réduit à 57405 1e, On pourroit joindre à ces degrés, tous ceux que l'on a mesurés depuis Dunkerque jusqu'à Perpignan ; mais il suffit, dans la suite des degrés mesurés en France, d'en considérer , comme nous l'avons fait, deux placés vers les extrêmes. Je ne considère point ici le degré de Turin, ni celui de Hongrie, parceque l'un et l'autre laissent une grande incertitude dans leurs mesures. Voici maintenant une table des neuf degrés précédens disposés suivant l'ordre des lati- tudes, en observant que ces latitudes correspondent au milieu de chaque degré. Latitudes. Degrés. . 0 0. MON AOTONE 93° 189! À Æiso 0 67087 90.421. 11,4 41e 100888 ND EM boy 45° 45! d ": 57034 ARP 45 "Fi, Lis,0 690nb Ë 49° 20" 3: 21%), 6707485 ao 4" 1 bye 669"2g Tel, 12 SP /408: D'PS LUSICI-T E N C ES. 5x Les équations (A) de l'art. IX deviennent donc ici 56753 sir Je «O0, 00000 — + 570875 = z — y. 0, 30143 — xt) 56888 — z — y. 0, 39946 56979 —2z— 7. o,46541 = x° 57034 —2z—7y. 0,61951 — 2 :;(E) 57086 —z— 7. 0,56469 — x x? I 57074,5 — z — y. o0,57621 — x 57145 — z — y. 0,62209 — x 57405 —2z— y. 0,85887 — ax). Les deux suites (C) du même article, deviennent x, at) x®) © , + 942,17, + 684,73, — ©, Etles deux suites (D ) deviennent ” x, at), a®, at). — D, + 837,96, + 1055,2,-+ 128,4, © Il est aisé d'en conclure par l’article précédent I 6847, 73; ce qui donne par le même article, di —— 567227, 04: AU — x6) — — x) — 1087, 062. Ainsi, de quelque manière que l'on combine les neuf degrés précédens , quelque rapport que l'on choisisse pour celui des deux axes de la terre, ilest impossible d éviter daris l'ellipse, une erreur de 1087 ; et comme cette erreur étant la limite de celles qui peuvent être admises , elle est par cela même infiniment peu probable ; il fandroit . pour athmetire une figure elliptique , supposer des errenrs plus grani cuçore que 108, dans quelques uns de ces degrés, = 32 Mémoires DE L'ACADÉMIE Rovaze La valeur que nous venons de trouver pour #, donne une ellipse dont les axes sont dans le rapport de 249 à 2b0. Dans cette ellipse, les trois plus grandes erreurs tomberoïent sur les degrés de Pensilvanie, du cap de Bonne- -Espérance, et du Nord. En considérant avec attention les mesures de ces trois degrés , il me semble impossible qu'il se soit glissé dans chacun d'eux une erreur de 1087, sur-tout après les réductions que j'ai déja faites au degré du nord. Il me paroît donc prouvé par les mesures précédentes , que la variation des degrés des méridiens terrestres s'écarte sensiblement de la loi du carré du sinus de la latitude, qui résulte d'une figure elliptique. X I. Li L'ellipse déterminée dans l’article précédent, sert à recon- noître si la supposition d'une figure elliptique est dans les limites des erreurs des observations ; mais elle n'est pas celle que les degrés mesurés indiquent avec le plis de vrai- semblance. Cette dernière ellipse me paroîit devoir remplir les deux conditions suivantes, 1°. que la somme des erreurs soit nulle; 2°, que la somme des erreurs prises toutes avec le siyne + soit un r7inimum. M. Boscovich a donné pour cet objet, une méth.de ingénieuse qui est exposée à la fin de l'édition françoïise de son Voyage astronomique et géo- graphique; mais comme il l'a time compliquée de la considération des figures, je vais le présenter ici sous la forme analytique la plus simple. Reprenons les équations (A) de l’article IX. En les ajou- tant ensemble ; en nommant A, la somme des quantités a, a), a@) , etc. divisie par leur nombre ; en nommant P la somme des quantités p , 0), pC), etc. divisées par le même nombre; la condition que la somme des erreurs soit nulle, donnera A3 Pr = d'à ou DS TS ICTEN CES |: 33 d'où l'on tire me À — P.7. En faisant donc a— Ab; at) — À — 0); 40) — À — B0) etc. P—P—g;p—P—ç"; p° — P — 4° ,etc. les équations (A) deviendront s | S S I 8 : B a) g(2) ; Formons les quotiens =, 1? jai etc.; et disposons- les suivant leur ordre de grandeur, en commençant par le plus grand ; les premiers membres des équations précédentes donneront une suite de cette forme, en écrivant les premiers, ceux auxquels répondent les plus grands quotiens, et en changeant le signe de ceux dans lesquels y a un coëfficient négatif : hy—c;hti),y— 01); 02,7 —0t2); RS). y — cS);etc. (F) Cela posé : il est clair qu'en faisant y infini, chacun des termes de cette suite devient infini; mais ils diminuent en diminuant y, et finissent par devenir négatifs ; d'abord le premier, ensuite le second, et ainsi du reste. En diminuant toujours y, les termes une fois parvenus à être négatifs, continueront de l'être et diminueront sans cesse. Pour avoir la valeur de y , qui rend la somme de ces termes pris tous avec le signe +, un minimum , on ajoutera les quantités h, 1%, , etc. jusqu'à ce que leur somme commence à surpasser la moitié de la somme entière de toutes ces quanz Mém. 1789. E 34 Méemoïrgs DE L'ACADÉMIE RovaLr tités : ainsi en nommant F cette somme, on déterminerar, de sorte que hHAO) EE AG), .. HAMIDEIF; h+ RO) LE RU). HAT EF; je dis qu'alors on aura — d Re Te Ke) Pour le fire voir, supposons que l'on augmente y de la ë 2 (r) ; 3 quantité €y , de manière que CE + Êy, soit compris en- dr —:1}r er) Do) € us les r premiers termes de la série (F) seront encore négatifs, comme dans le cas où l'on avoit (r) = : Yÿ—= —; maisenles prenant avec le signe +, leur somme AUx) D diminuera de la quantité (li + AM. + htr—:1)), dy. Le (r + ri E terme de cette suite, qui est nul lorsque — ee deviendra positif et égal à At"). Cy ; la somme de ce terme, et des suivans qui sont tous positifs » augInentera de la quantité (ACID HR AT HI) LE etc.). Mais on a par lasupposition, | h + AO RD HAE LRO) RE ACT #1) L'etc.s La somme entière des termes de la suite (F) pris tous avec le signe +, sera donc augmentée, et comme elle est égale à la somme des erreurs +, xt‘), etc. prises toutes avec le signe + ; cette dernière somme sera augmentée par la sup= &r) position dy = 75 + 0y. Il est facile de s'assurer de la même manière, qu'en augmentant y, de sorte qu'il soit com- ar—:2) &r—2) (r— 32) «r—3) ou entre ———et ————,2tc. pris entre PTE LS I —3) AE — a) € atr—53}) p'ESUIS 0 EN CEE. 5 la somme des erfeurs prises avec le signe + sera toujours plus dr) FC [si] grande que lorsque y = Diminuons présentementt y de la quantité €y, ensorte «') < e - Ar) EF) que 5 —Ysoitcomprisentre jet Ts des termes négatifs, de la série (F), augmentera en chan- geant leur signe, de la quantité la somme Ch + RO HR D), + AC), y, et la somme des termes positifs de la même série diminuera de la quantité (RE HI DE ZE EH2) LE etc.). dy, - et puisque l'on a h+ RO)... HO AG HIDE DH) LE etc. il est clair que la somme entière des erreurs prises avec le signe + sera augmentée. On verra de la même manière +1) e«r+2) qu'en diminuant y de sorte qu'ilsoit entre = et 5 «tr +2) 4x +5) l J é ouentre rs; €t 755» etc. la somme des erreurs prises (1) : : . # avec le signe est toujours moindre que lorsque y = S Cette valeur de y est donc celle qui rend cette somme un minimum. La valeur de y, donne celle de z, au moyen de l'équation = AD Yi Art E Pour appliquer cette méthode aux équations (E) de l'ar- ticle X, on en tirera d'abord l'équation z — 57044,61 — y. 0,47563; La suite (F) de l'article précédent sera formée des premiers E 2 36 MÉMOIRES DE L'AcADÉM1E Royazrr membres des équations suivantes, écrits danse mème ordre que ces équations, #. 0,01022 — 65,61 — a Y 0,07617 — 156,61 — a Y: 0, 36324 — 560,59 = — x 7. 0, 14646 — 100,59 = — a Y. 0,47563 — 291,61 — æ 7: 0,08906 — 41,59 = — x Y+ 0,10058 — 29,89 = — x Ÿ. 0,17420t— 7,61 — xt) Y+ 0,035058 + 10,61 = — x. La demi-somme des coëfficiens de y, dans les premiers membres de ceséquations, est 0, 73622. Les quatre premiers coifliciens de y sont moindres que cette demi-somme, mais les cinq premiers la surpassent ; d'où il suit que la valeur cherchée de y est égale à * 291,61 = 2=-—,ou a 613,10. . 0,479563 Dans ce cas, l'erreur x est nulle, ét l'expression générale du degré du méridien est 567537 + 6137, 10. sin. 0? 0 étant la latitude correspondante. Le rapport des ax 5 de la terre est alors celui de 275 à 279; mais RS ssion pré- cédente donne une erreur en plus, de 1577, 7 dans le degré du Nord , et une erreur en moins, de 1097, Q dans celui de Pensilvanie, ce qui ne peut pas être admis. On voit ainsi qu'iln'est pas possible de concilier avec une figure elliptique, les degrés du méridien. Voyons s'il est possible de concilier avec cette figure, les longueurs du pendule à secondes. DES SCrENCE.S. 37 DIT D En examinant avec attention, les longueurs observées du pendule à secondes , il m'a paru que dans les treize suivantes, les erreurs ne surpassent pas d de ligne. Latitudes. (5 er AT 0 5 DR fai 126 Où quatorze centièmnes Longueurs observées du pendule à secondes. lignes. 439, 21 459, 30 459; 47 440, 14 440, 58 440, 56 440,67 440,79 441,07 EL 443, 10 441921 441, 27 441, 41. cr - Ces longueurs sont réduites au vide, au niveau de la mer, et à la température d'environ 14° du thermomètre de Réaumur. Les trois premières longueurs ont été mesurées par M. Bouguer, sous l'équateur, à Portobello, et au petit Goave. La quatrième a été mesurée au Cap de Bonne-Espérance, par M. l'abbé de la Caille. La cinquième a été mesurée à Rome par les PP. Jacquer et Sueur. 38 Mémoires p£ L'Acanémir Royare La sixième a été mesurée à Vienne , par le P. Liesganig. La séptième a éié mesurée à Paris par M. Bouguer. La huitième a été conclue de la précédente ; en supposant avec M. de Maupertuis, le pendule à secondes de Paris, transporté à-Londres, pe À 7 oscillations de plus dans un jour. La neuvième, la dixième et la onzième ont été observées par M. Griscow ,à Arensbourg, à Pernavia , et à Pétersbourg. (Nouveaux Mémoires de Pétersbourg , tome V1). Cet babile observateur a mesuré directement là longueur du pendule à secondes à Arensbourg , et j'en ai conclu celles de Pernavia et de Pétersbourg , d'après les différences qu'il a observées dans le nombre des oscillations du même pendule dans ces tris lieux. La douzième longueur est St da Pello. Je l'ai conclue de celle de Paris ,:et de l'observation de M. de Maupertuis, suivant laquelle E pendule à à secondes de Paris, transporté à Pello, fait 50 oscillations de plus ‘par jour. Enfin la treizième a été conclue de celle de Pétersbourg, et de l'observation de M. Mallet qui par l1 comparaison des oscillations d’un même pendule à Ponoi et à Pétersbourg, a trouvé 0}, 20 pour l'excès dir pendale à secondes de Ponoi sur celui de Pétersbourg. (Nouveaux Mémoires de Péters- bours, tome X1W, J1 ‘partie ). Re ‘pré isentons maintenant par z + pP.Y; la longueur du pendule à secondes , p étant , comme ‘dans l’article IX, le carré du sinus de la latitude; on formera les équations suivantes, lignes. 439, 21 — £ — y! 0,00000 = x 459,30 — z — y. 0,02762 — xt) 459,47 — z — y. 0,10016 — x) 440,14 — z — y. 0,30143 = x6) 440,358 — z — y. 0,44000 = xs) DE sf Scie NéciE s. 39 lignes. 440,56 — 2 — y. 0,55588 — a : (G) ,440,67 — z — 7. 0, 56670 =" 19 440,75 — 2 — y. 0,61276 — x AAA O7 ZT Ÿ.0,72810 —= x 443,10 — z — y. 0,72596 — ax 441,21 — z — y. 0,74899 — at 441,27 — z — y. 0,84481 = at 441,41. — Z — y. 0;84827 — xt). Ces équations répondent aux équations (A) del'article IX. Les deux suites (C) du même article deviennent, x, a e x® , at , xt? CO, +5,2585, +5,0678, + 2,5907, +2,0145, —co. Les deux suites (D) deviennent, x, ax , at) , at) — C0, + 2,4286, + 2, 4573, + 40,472, Co Il est facile d'en conclure par l'article IX, M —"2,14286 ce qui donne par le même article, z —, 439, 3090; * æ = ax = — 2x9 — — 0,09897. Ainsi, de quelque manière que l'on combine les treize mesures précédentes de la longueur du pendule à secondes, quelque rapport que l'on choïsisse pour celui des axes de la terre, il est impossible d'éviter, dans l'hypothèse ellip- tique, une erreur de —- de ligne, à fort peu près; cette erreur est dans les limites de celles dont les observations sont sus- ceptibles, La loi d'un accroissement daus la longueur du 4o Mémoires pr L'ACADEMIE ROYALE pendule, proportionel au carré du sinus de la latitude, est donc à fort peu près celle de la nature. Un dixième de ligne dans cette longueur répond à treize toises et un tiers dans la longueur du degré. Nous avons vu dans l’article X que la loi d'un accroissement proportionel au carré du sinus de la latitude, s'écartoit au moins de 108 toises, des mesures des degrés des fnéridiens ; cette loi se rapproche donc environ huit fois plus des observations, dans la longueur du pendule que dans la grandeur des dégrés. 3 4h SAR . Pour avoir la loi des longueurs du pendule, la plus vrai- semblable, nous appliquerons aux équations (G) de l'article précédent, la méthode de l'article XT; nous aurons d'abord z = 440,503 — y. 0, 50013. La suite (F) du même article sera formée des premiers membres des équations suivantes, écrits dans le même ordre que ces équations. Y: 0,24886 — 0,707 = — at 7: 0,22583 — 0,597 —= — x Y- 0, 34814 — 0,907 —= — xt) ÿ. 0, 50013 — 1,293 = x Y::0 50997 — 1,084 ==) 20) #2 0,47251 — 1,205 = a) Ÿ. 0,22297 — 0,567 = — x ÿ: 0, 06657 — 0,167 = — 209 Y. 0,05413 — 0,123 = 20 Y. 0,54468 — 0,767 = — xt) Ÿ: 0,112635 — 0, 247 = — 29 Y- 0,19870 — 0,363 — x) + 0,09975; = 0,057 = — at, bes Screncezs. fe Ta demi-somme des coëfliciens de y, dans les premiers membres de ces équations est, 1, 62545. Les quatre premiers coëfficiens sont moindres que cette demi-somime ; mais les cinq premiers la surpassent ; d'où il suit que la valeur de y est égaleà 1,033 3; 39997? OÙ à 2, 5827. Dans ve cas, 2° est nul, z est égal à 430, 211, et l'ex pression générale de la longueur du pendule à secondes est 439", 211 + 2h, 5827. sin.0?, 0 étant la latitude correspondante. Cette expression donne les erreurs suivantes, T=—=— 0, 001; 2% — 0, 017; x — 0, 000 ; x — 0, 150; x — 0,017 ; x® — — 0,087; x® — — 0,005; AD = — 0,044 ; x® — — 0,009 ; x® — 0,014; 29 — 0,064 ; at = — 0, 123 ; at — 0, 008. Ces erreurs sont dans les limites de celles dont les observa- tions sont susceptibles. Les deux seules qui surpassent -- de ligne, tombent sur les mesures du pendule au Cap, et en Laponie. Mais il est possible qu'elles ne tiennent pas uni- quement aux observations, et qu'elles dépendent de la dispo- sition intérieure des parties dela terre, qui peut écarter les va- riations des longueurs du pendule , de la loi du carré du sinus de la latitude. Il résulte des observations de M. Grischow, qu à Arensbourg, à Pernavia, et à Pétersbourg, les oscillations d'un même pendule ne suivent pas exactement cette loi ; mais nous sommes fondés à croire, d'après les observations précédentes, que sur la surface entière du globe, Is lon- gueurs du pendule à secondes ne s'éloignent de cette loi, que d'environ = de ligne. Il existe entre la différence des longueurs du pendule à secondes, au pôle et à l'équateur, et entre la diflérence des deux axes de la terre, un rapporL remarquable, qui déter+ Mém. 1789. L' 42 Mémoires pr L'Acanémire Rovare mine l'une de ces quantités au moyen de l'autre. Ce rapport consiste en ce que, si l'on ajoute la différence des deux axes de la terre, divisée par la demi-somme de ces axes, à la différence des longueurs du pendule au pôle et à l'équateur, diviste par la demi-somme de ces longueurs; le résultat doit être égal à cinq fois la moitié du rapport de la force centri- fuge à la pesanteur, rapport qui, comme on sait, est-!,.Ce résultat a généralement lieu , quelle que soit la figure de la terre, pourvu que les variations des longueurs du pendule suivent, à fort peu près, la loi du carré du sinus de la lati- tude; ce qui, comme on vient de le voir, est le cas de la nature. (Voyez nos Mémoires pour l'année 1755 ). De là et de l'expression précédente de la longueur du pendule à secondes, on conclut que les deux axes de la terre sont entre eux comme 558 est à 559, ou, ce qui revient au même, que l'applatissement de la terre est =. Cet applatissement est plus petit que celui qui résulte de la mesure des degrés des méridiens ; en l'adoptant avec une figure elliptique, on auroit une erreur de 305 toises à ré partir entre les deux degrés du Nord et de Pensilvanie, ce qui est contre toute vraisemblance : on peut donc encore moins concilier avec une figure elliptique, l'ensemble des mesures des degrés des méridiens et du pendule, que les mesures des degrés entre eux ; ainsi tout concourt à nous faire rejetter la figure ellip- tique, dans le calcul de la variation des degrés. L' applatissement ;; -; est moindre que celui de -— auquel je me suis arrêté dans nos Mémoires de 1783; mais il y a lieu de croire qu'il n'est pas trop petit, par les raisons suivantes. 1°. Il résulte d'un grand nombre de bonnes observa- tions dela longueur du pendule, avec lesquelles il s'accorde d'une manière fort précise. 2°, Il suit des recherches sur la figure de la terre, que j'ai données dans nos Mémoires pour 1783, que si l'on sup- pose l'action de la Lune triple de celle du Soleil, dans les phénomènes de la précession des équinoxes et des marées, DES ScrEences. 43 ainsi que jel'ai trouvé par la comparaison d'un grand nombre d'observations des marées : la nutation entière de l'axe de la terre est de 20", 1663 ; et dans ce cas, si l'on suppose, comme cela est fort probable, que la densité des couches de la terre diminue du centre à la surface, l'applatissement de cette planète doit, pour satisfaire aux phénomènes de la précession et de la nutation, être compris entre et". L'applatissement = tombe entre ces limites, et il s'éloigne assez de la limite -=, que donne le cas de l'homogènéité, pour pouvoir être admis avec vraisemblance. 5°. Les mouvemens observés des nœuds et des aphélies des satellites de Jupiter ont donné avec une grande pré- cision , les deux axes de cette planète dans le rapport de 40 à 45. En supposant que pour la Terre, comme pour Jupiter, Fapplatissement soit la même partie aliquote du rapport de la force centrifuge à la gravité sous l'équateur, on aura + pour l'applatissement dela Terre, cequiestencoreau-dessous de celui que nous venons de trouver. Il reste maintenant à expliquer pourquoi la figure ellip+ tique qui s'accorde si bien avec les variations de la pesanteur, et les mouveinens de la Terre autour de son centre de gra- vité, s'en éloigne sensiblement dans la variation des degrés; mais ayant discuté cet objet dans nos Mémoires de 1785, je me contente d'y renvoyer. J'observerai seulement ici, que dans le calcul des parallaxes , on doit faire usige del hypothèse elliptique et de l'applatissement déterminé par les observa- tions du pendule, ainsi que je l'ai fait voir dans les Mémoires cités; d'où il suit que l'applatissement ,;; donne certaine- ment des variations trop grandes dans les parallaxes de la Lune, et que les Astronomes qui font usage du rapport de 177 à 178, s'éloignent autant de la-vérité, en plus, que ceux qui calculeroient dans l'hypothèse sphérique , s'en écarteroient en moins. 44 Ménoines DE L'ACADÉMIE RoyALR X V. Sur la figure de la Terre. J'ai fait voir dans nos Mémoires pour l'année 1782, quesi l'on suppose la Terre Iluide et homogène , sa figure ne peut être que celle d'un ellipsoïde de ré olution. Je ine propose ici d'étendre ce résultat, au cas où la Terre ayant été primis tivement fluide, elle seroit formée de couches de densités variables. M. Clairaut a déja fait voir que la figure elliptique remplit dans ce cas, les conditions de équilibre ; mais il s'agit de prouver qu elle est la seule qui satislasse à ces condi- tions. Pour cela, je vais rappeller quel ues propositions que jai dé imontré es dons les Mémoires cités. Soit 0, l'angle formé par un rayon r mené du centre de grav jté de la terre, à un point quelconque d'une de ses couches, et par l'axe de rotation de cette planète; soit cos. 0 = uw. Nommons 5, l'angle que forme le plan qui passe par ce rayon et par l'axe de rotation , avec un méridien in- variable. Soit F!?, une fonction rationelle et entière de l'ore drei, des trois quantités w, V/1 — ge. sin. &,etV/1—u. cos. &, et qui soit assujettie à l'équation aux différences partielles, o—(9.(0—qu). (20) + (NO) (Gi). 0; l 9 # La surface de la couche du sphéroïde, dontle rayon est r, étant supposée très-peu difftrer d'une surface sphérique, on pourra toujoursexprimerr par une suite de cette forme, 1 us a+aa (1° + F9 + F9 4 79 +, etc.) @ Ctant un très-petit coëfficient dont nous négligerons le carre. Noïnmons 0 la densité de la couche dont le rayon estr, et I, la pression du fluide à sa surface. La densité @ étaut DES SctreNcers. 45 supposée la même dans toute l'étendue de sa surface, elle sera une fonction de a; de plus, la pression I est, comme on sait, la mêine sur toute cette surface, ensorte qu'elle est fonction de &. Cela posé , on aura l'équation suivante donnée par les conditions de l'équilibre. ( Mémoires de l'Académie pour l'année 1782, page 179). on ar vs ) =2n. fe. d.&+4an. fo). PC ee 000 dit r “Re =, M2) ——. FU) il + etc. À + 2. 1e. 2. +4, lose {a Ft) +E. Fu) He FO EF) etc. f (0) + «7°. Ja) etape 7. 25) Re te), 214) — etc. À On doit observer dans cette équation; 1°. que n est le rap- port de la demi-circonférence au rayon; 2°. que les sijnes intégral f, et différentiel 9 , se rapportent à la variable a; 3°. que dans le second membre ,les deux premières intégrales doivent être prises depuis a — a, jusqu'à & égal à sa valeur à la surface de la terre, valeur que nous prendrons pour l'unité; 4°. que les deux dernières intégrales de ce même membre doivent être prises depuis a = 0, jusquaa = a ; 8°. que la fonction lee (oz Er 7 0 2e es Dipiges 20 ete: exprime la somme des intégrales de toutes les forces étran- gères à l'attraction des molécules du sphéroïde terrestre, multipliées respectivement par les élémensde leurs directions; cette somme étant développée en série, de manière que z°° est une fonction rationelle et entière de l'ordre À, des quan- titésu, V/1— pu. sin.” 1—u'. cos. w, qui satisfait à l'équation aux différences partielles , du e RTE o— (2.(1 — ue). ( ) + CL ER AANRERE 1). 2°, D — papa D 46 Mémorres De r'AcADÉMIE Royare On peut toujours ainsi développer les forces étrangères, lorsqu'elles sont produites par les attractions et par la force centrifuge, et dans ce cas, 24 est nul. Relitivement à la figure de la terre, on ne doit considérer que cette dernière force , €b en la nommant &g, on aura ge ET Pr DUR) SE . œz(°) —°£; az) = 0; & 2) = —°# (Re —*<). (Voyez les Mémoires cités de l'Académie). 6°. Enfin, of doit observer après les différeutiations et les intégrations , de changer 7, dans & + à a.(Y® + + F® + etc.) Cela posé, Yet 2°), étant des fonctions semblables : si dans l'équa- ; | I tion (&) on compare les fonctions semblables, on. aura d'abord, E = 20. fo. 9 a? + 4an. fo. 9. (a? F(°)) HAT. fo 2. a5 — 49, Fo), fo. 9.45 +, fo.9 (a5 YO) + aa®.240; les deux premières diras du second membre de cette équation , étant prises depuis & = 4, jusquà a — 1,et les trois dernières étant prises depuis 4 = 0, jusqu'à a = a, Cette équation ne détermine ni &, ni Y‘ ; elle donne seule- ment un rapportentre ces deux quantités, ensorte que FS ) est arbitraire et peut être déterminé à volonté, On aura ensuite, Co Ai a — __ 4m. Y{ 2. 49 pi) 5 Je QUES —"-7—. F0) 70.92,a a — +5 . THERE Tr So. 9.(ai+5, FU) ai. zh); (b)4 la première intégrale étant prise depnis & — à, jusqu'ä a—1 ,etles deux autres étant prises depuis a — 0 jusqu'à a — a. Ceite équation donnera la valeur de F‘*? relative à DES Scirrvwers. 47 chaque couche fluide , lorsque la loi des densités Q sera connue, Pour réduire ces différentes intégrales dans les mèmes limites, soit ; F() 49 in + ; 2) — Zi « fo. 0{ +2 | Er ET l'intégrale étant prise depuis a = 0, jusqu'à a = 1: z'û sera une quantité indépendante de &, puisque la faue tion z() en est indépendante ; l'équation (2) deviendra ainsi, —= (i) i+ F\ i) sai F0 eat ( 9 1070 (a EE) Tarte) toutes les intégrales étant prises depuis a — 0, jusqu'à a = 4. On peut faire disparoître les signes d'intégration , par des différentiations, et l'on a L équation dlarénrielle se second ordre 22 ie se oæ frorti) (220 je — feet po se. (2 ); (e) 2. de cette équation donnera la valeur de F(”, avec deux constantes arbitraires qui seront des fonctions ratio- nelles et entières de l'ordre z, des quantités &, V1 —e. sin. &, et V1 — pu cos. , telles qu'en les représentant par U‘”, ellessatisferont à l'équation aux différences partielles, = fo. Ga — qu). (AN + CLR) +1) UP. À # 1—mH L'une de ces constantes se déterminera au moyen de la Fonction 20), qui a disparu par les différentiations ; elle sera un multiple de cette fonction. Quant à l'autre constante, si l'on suppose que le fluide reconvre un noyau solide, elle se déterminera au moyen de l'équation à la surface du noyau, en observant que la valeur de Y ‘relative à la couche 48 Mimorngs De L'AcaDémMiE Rovare fluide contigué à cette surface, est la même que celle de cette surface. On voit ainsi que dans ce cas, la figure du sphéroïde dépend de la figure du noyau intérieur, et des forces qui sollicitent le fluide. | Si, comme nous le supposons, le sphéroïde estentièrement fluide, rien ne paroissant alors déterminer une des cons- tantes arbitraires , il semble qu'il doit y avoir une infinité de figures d'équilibre; c'est ce qu'il s agit d'examiner. Pour cela, nous observerons d'abord que les couches du sphéroïde doivent diminuer de densité, en allant du centre à la sur- face: car il est clair que si une couche plus dense étoit placte au-dessus d'une couche moins dense, ses molécules péné- treroient dans celle-ci, de mème qu'un corps s'enfonce dans un fluide de moindre densité; le sphéroïde ne seroit done point en équilibre. Muis quelque soit sa densité au centre, elle ne peut être que finie; en réduisint donc l'expression de 6 dans une suite ascendante par rapport aux puissances de a, cette suite sera de la forme $ — y.a” +etc.;6,yetz étant positifs ; on aura ainsi a. o n Fe 2.8 — 1 RE a" etc. et l'équation différentielle en Y‘”? deviendra (220) = Jetta) 6 SL a— etc. } ds (n+3).6 OR) AU PE —. 4 De etc. Pourintégrer cette équation, supposons que Y soit expri- mé par une suite de cette forme AU U(". a" U"). a” + etc. l'équation différentielle précédente donnera s.(s 25} UM, a°72 + 50 (sb) 0,0 3 4 pit, = Ur. a” diG+1)—6+ 0 a — cie. }+etc. Ca+ 3,8" d'où Derst StcrErbOEr,s; 49 d'où l'on tire ,en comparant les puissances semblables de à, s.(s + 5)—=i.(i+1)—6 5H(2i+i1) z ,cequidonnes —i—, et par conséquent $ — — et s — — i — 3. Chacune de ces valeurs de s donne une série particulière qui étant multipliée par une arbitraire, sera une intégrale de l'équation différentielle en F!°?. La somme de ces deux intégrales en sera l'intégrale com- plette. Dans le cas présent, la suite qui répond a s = —i—5, doit être rejettée; car il en résulteroit pour a Y® ,une valeur infinie, lorsque & seroit infiniment petit, ce qui rendroit infinis , les rayons des couches infiniment voisines du centre. Ainsi des deux intégrales particulières de l'expression de F°”, celle qui répond à s = à — 2, doit être seule admise. Cette expression ne renferme plus alors qu'une arbitraire qui sera déterminée par la fonction 3°, dont elle ne peut être qu'un multiple, La fonction 2° étant nulle, Y® est pareillement nul, et le centre de gravité de e chaque couche est au centre de gravité du sphéroïde. Pour le faire voir, nous observerons quelé équa- tion différentielle en}, er 2 = (20e ee Ra 0 — FE ESS fo. d-eÿ da On satisfera à cette 10h , en faisant Y® — 5, u"? étant une fonction indépendante de a; cette valeur de Y{° est celle qui correspond à l'équation s — i — 2; elle est par conséquent la seule que l'on doive admettre. En la substituant dans l'équation (b), et supposant z° — o, la fonction U‘° disparoît, et par conséquent reste arbitraire ; mais la condi- tion que l'origine des rayons rest au centre de gravité du sphéroïde terrestre , la rend nulle. En effet, si l'on suppose = Fo) He A TES ACL + etc. Mém. 1789. G Fo Méuoires 2 L'AcApÉMir RoyALE ensorte que r— a + &. ay ; l'expression d'une molécule quelconque du sphéroïde sera o — ; d(a+aay}ÿ.2u9% la caractérisque d se rapportant uniquement à la variable a, Les distances de cette molécule aux trois plans, de l'équateur, du méridien que nous avons supposé invarialle et d'où nous comptons l'angle ü, et du méridien qui lui est per pendiculaire, sont (a + a& ay)u,(a+ œay). Vi ue sin.d,(a+aay) Vi — ge. cos. &. On aura donc par la pature du centre de gravité , les trois équations, = ff Qu du Av. d. (a+ aar} o — ff Qdu Ju. Vi—u.sin.s.d. (a+aay) o — fffedu. Do. V'i—q.cos. &.d.(c+aay} les triples intégrales étant prises depuis & — 0, jusqu'à d — 560°; depuis u = — 1, jusquà gw=—1, et depuis a—0, jusqu'à a —1. En négligeant les quantités de l'or- dreæ, ces trois équations se réduisent aux suivantes, o = fffou Au. 28. d. ay; Oo — /ffe du. 926. V1 — ww. sin. &. d. ay; o — fffodu. 9. us Le. cos. &. d. ai y. Pour%btenir ces intégrales, je vais rappeller un théortme que j'ai démonté dans les Mémoires cités de l'Académie. Yet U!” étant deux fonctions rationnelles et entières de ke, Vi — w.sin.&,etVi — w.cos &, la première de l'ordre i, la seconde de l'ordre À’, et telles que l'on ait Dr) FFheU ST . 0 = 42 (1 — no. (2) + < nr 1e (ê+1). FŸ; À # 1—H4k# si! noi ; 0 2.(1— que). (200) + (RIT) +1) US; Û À a 1 — ph Des ScirNCers. 51 on a généralement , lorsque £ et #' sont deux nombres difirens, IF MSNM: 20 +0; les intégrales étant prises depuis d —\0-jusqu'à — 560, et depuis u— — 1, jusqu'à uw — 1. Cela posé, si dans les trois dernières équations relatives au centre de gravité, on subtitue pour y sa valeur Y° + Y® + Y® — etc. les se réduiront, en vertu de ce théorême, aux suivantes, O—/fff e. & Ju. Où. d. ai pos o—/fffe. du. da. V1 — jé. sin ü. d. ai y); 0—/f[e. du. 9 &. WT == 4e. cos-c d. a! Fe : ) Ë Maintenant on a Y(?)— LE et U°? étant une fonction linéaire deu, V/1 — ww. sin. &, et V1 — pi cos.v,ilest corapris dans la forme Hu+ MH. Vite, sin. w+ MH". V1. cos. & H, H', H" étant des constantes arbitraires qui, dans ce cas, sont indépendantes de &, puisque U‘*? en est indépendant ; en substituant donc cette valeur de Y!* dans les équations ‘précédentes , on trouvera 0 d'éro = Hy/ord 20 Hi ford. à. oùH=o, H—=0,H"—0; partant F(° — o, etilest aisé d'en conclure que) lecentre de g gravité du sphéroïde ter- restre est le centre de grarité de chacune de ses couches, puisque, relativement à chacune d'elles, on, a = 0. Reprenons main.onant l'expression précédente de Y(? par une suite ascendante relativement aux puissances de & , MU a RU), &' +, etc, Dans cette suiré,"s est; comme on. V4 vu, égal à à — 2; (5 2 52 Mémoires pe L'AcAnrmie RoyaALe ainsi {étant supposé égal ou plus grand que 2, s est zéro ou positif. De plus, les fonctions U"”? , U'”? , etc. sout données en U'‘"” , ensorte que l'on a FO —' 7, UO h étant fonction de a, et U® en étant indépendant. Si l'on substitue cette valeur de Y‘'? dans l'équation (c), on aura PLIS VV Ces fh __ _Goe Dh De — te G+ 1) yes es #7 Je ds Ja Le produit à. (i + 1) est égal ou plus grand qu6, : ; . 60& lorsque ; est égal ou plus grand que 2, car la fonction Fe 9. à est moindre que l'unité; en effet, son dénominateur/fo. da, est égal à pa — faÿ90,et la quantité — /aÿ. 90 est positive, puisque 20, diminue du centre à la surface. Cela posé; siket Si ont le même signe en partant du centre, ils conserveront le mème signe jusqu'à la surface. Pour le faire voir, supposons que ces deux quantités soient positives au centre; d A doit devenir négatif avant = , etil est clair qu'il doit pour cela passer par zéro. Mais dès l'instant où il seroit nul, 99h deviendroit positif en vertu de l'équation précé- dente, et par conséquent 94 commenceroit à croître; il ne peut donc jamais devenir négatif; d'où il suit que A et 94, conservent constamment le même signe, du centre à la surface. Maintenant, ces deux quantités ont le même signe au centre; car on a par ce qui précède, s'=s+n=i+n—a ssl 5), UD = Lo partant U'G)— 6x. UN) te, 7 Fo (u+ 5) (itn—a)(i+u+5)s [ea] c+ PDIFIS (SICLE N 0 E 8. on aura donc, Gnyaitn—2 — + elC. HU 1—2 CN ON ee el cons = a F GE GHr—2) GERS Dh _,: i— 3 Gnyaitn—3 Den / QU FPoeirupeene ee y, Get » étant positifs, on voit qu'au centre, k, et 9X ont le même signe , lorsque z est égal ou plus grand que 2; ils sont donc constamment positifs du centre à la surface. Cela posé. Relativement à la terre , z°cst nul, lorsque à est égal ou plus grand que5; l'équation (b) devient donc alors, k o= {3at,pe0( —)—(2i+1).ai.k. fe 9.ai +53 /fe.9 Caï+54) $. Ut), la première intégrale étant prise depuis a — a, jusqu'à a— 1, et les deux autres étant prises depuis 4 = 0, jusqu'à a —= a. La fonction (al): 2 for Aie +S5fo.0(a + A) est une quantité négative. En effet, elle est égale à —(ai—o)a +.çph+(ai+i)ai.k. fa 29 —3. fair, 420. haugmentant du centre à la surface, et 90 diminuant , on a (i+i)ah. [#20 —(2i+ 1). fa +90 1 ; alors, la quantité +. fau. du.{( +) re + (1 — À). FO ete. {:(B) est négative; la valeur de M doit donc être une quantité DES SCIENCES, 61 positive constamment plus grande, abstraction faite dusigne, que cette quantité ; puisque Y étant nécessairement positif, le premier membre de léque’ion précédente est toujours positif. Cette valeur de M, dépend de l'état et de la vitesse initiale de la mer, et puisque nous la supposons très - peu dérangée à l'origine, de son état d'équilibre, M est nécessai- rement une très-petite quantité. L'intégrale (B) sera donc toujours fort petite, ce qui exige que F0), F®, etc. ne ren- ferment point le tems #, sous la forme d'arcs de cercle ou d'expouentiell: s. La valeur de y ne contient donc que des fonct'ons périodiques du tems, et par conséquent , la mer ne s'éloigne jamais que très-peu de sa figure d'équilibre, si sa densité est moindre que la moyenne densité de la terre. Quoique cette démonstration soit fort générale , elle sups pose cependant que le fluide est ébranlé de manière que, relativement à toutes les molécules de la mer situtes sur la même rayon mené du centre de gravité de la terre à sa surface, les valeurs de # et de v sont à très-peu-près les mêmes; car les trois équations fondamentalks du mouvement de la mer, sont fondées sur cette supposition , la seule que l'on doive admettre , lorsque l'on considère les ébranlemens produits par l'action des astres : mais si l'ébranlement est produit par les verts, ou par des tremblemens de terre, cette supposition cesse d'avoïr lieu, et cependant il importe encore d'avoir dans ce cas, les conditions de ja stabilité de la figure de la mer. Or peut y parvenir fort simplement, au moyeu du principe de la conservation des forces vives. Ce principe appliqué an mouvement d'un système de corps qui s'attirent mutuellement, consiste en ce que la somme des molécules du systôme , multiplites respecti- vement par les carrés de leur vitesse, est égale à une.cons- tante plus au double de la somme des produits des molécules considérées deux à deux, divisés par la distance respective des molécules. Cela posé, 62 Mémoiïnes pre L'ACADÉMIrE Rovazrz Nommons R le rayon mené du centre de gravité de la terre, à une de ses molécules quelconque, que nous dé- signerons par 9m. Soit ue, le cosinus de l'angle que le rayon R fait avec l'axe primitif de rotation de la terre qui passe par son centre de gravité que nous supposerons immobile au premier instant , et qui le sera par conséquent durant toute la durée du mouvement, puisque nous n'avons égard ici, qu'à l'action mutuelle des parties de la terre. Soitrt+ &, l'angle que fait avec un plan fixe passant par l'axe primitif de rotation, un plan qui passe par cet axe primitif, et par la molécule 9», plan que nous nommerons son méridien. Supposons que «. ( SE ) soit la vitesse de la molécule, per- pendiculairement à R, et dans le plan du meridien, « étant un coëfiicient très-petit. Soit encore 2 + «&( _e ), la vitesse angulaire de la molécule perpendiculairement à son méridien. La somme des molécules de la terre, multipliées respectivernent par le carré de leur vitesse, sera è + SE 07. œ. Y nr EDE (1 — we) +(S) 2 LÀ : 2m.(i—uu)+zan./R9m. (2). (i — tu) (= étant de l'ordre «. Supposons que le rayon mené du centre de gravité de la terre à sa surface, soit R' dans l'état d'équilibre, et que dans l'état troublé, il devienne R' + &Y; la somme des produits deux à deux des molécules de la terre, divisés par leur distance mutuelle, sera égale, 1°. à cette somme telle qu'elle étoit dans l'état d'équilibre ; »e. à la somme des produits deux à deux, des molecules d'une couche aqueuse dont le rayon intérieur est R', et le rayon extérieur est R! + &y, comparées aux molécules de la terre telle qu'elle étoit dans l'état d'équilibre, ces produits étant divisés par la distance mutuelle des deux molécules que l'on compare; 5°. à la somme des produits deux à deux, des Dir S SCIENCE:S G5 molécules de la couche aqueuse, divisés par eur distance mutuelle. La première somme est évidemment une constante indé- pendante du tems £. Pour avoir la seconde somme , nous observerons que si la terre étoit une sphère, on auroit cette somme, en mul- tipliant chaque molécule de la couche aqueuse, par la masse de la terre, que nous désisnerons par M, en divisant ce pro- duit, par la distance de la molécule au centre de la sphère, et en ajoutant ces divers produits. Représentons par l'unité, le rayon de la sphère, et par 1 + z, la distance d'une molécule aqueuse à son centre ; et prenons pour unité de densité, celle de la mer. La masse de la molécule sera (1 + z). 02. Ou. 95; en la divisant par la distance 1 + z, de la molécule au centre de la sphère, on aura M.(1 + 2). 9z. Ou. 96, pour la différentielle de la somme dont ils'agit ,et enl'intégrent depuisz=—0,jusqu'iz—«#, on aura &@ M. f(y + 1. La figure de la mer sera donc alors stable, quel que soit l'ébran'ement primitif de cette masse fluide et les résistances qu'elle éprouve. Pansle cas où toutes les molécules de la mer situées sur le même rayon, auroient la même vitesse à très-peu-près ; en nommant /y, sa profondeur, les valeurs de et deu, seroïent à très-peu-près les mêmes pour une colonne de ce ; 3 2R | fluide, égale à /y. 9 we. 9 &. On auroitde plus ( ST ) de l'ordre 27 : NESRE LAOTN pot ; a. ( <$ ), etilest visible que «( " }est par rapport à a. ( Le , du méme ordre que le rapport de la profondeur de la mer au rayon terrestre; comme il résulte de la première des trois équations différentielles du mouvement.de la mer. En faisant d'ne R = 1, l'intégrale /R? 9m. ia ( LE Y a [dr \Y “/dRV) ds 2 + ee.) -( — mu) le) { deviendra & f'2y. au. 2a. Qu Dr . “e ° ‘EPA d ÉD 2 (QT LE Cr fs ; l'équation précédenté donnée par le principe de la conservation des forces vives deviendra donc , Du 2 21 Q q JY. Qu. 98: IN) + CTÉ (rm) = + — 5 pd dt Ù 0 di IN per Sau- pa. {(i —<)r + (1) + etc. ? pre DE 8. SCTENCÇES, 67 équation identiquement la même que celle à laquelle nous sommes parvenus précédemment, par la considération des équations différentielles du mouvement de la mer. L'hypothèse de la densité de la mer, plus petite que la densité moyenne de la terre est très-vraisemblable ; car il est naturel de supposer que les couches les plus denses de la terre sont les plus près de son centre. D'ailleurs, les observations faites sur l'attraction des montagnes ne per- mettent pas de révoquer en doute cette hypothèse. Les observations que M. Maskeline a faites sur une montagne d'Écosse, semblent indiquer une densité moyenne de la terre, quatre ou cinq fois plus grande que la densité de la mer. L'équilibre de la mer est donc stable, et si elle a recou- vert autrefois des continens aujourd hui fortélevés au-dessus de son niveau, il faut en chercher la cause ailleurs que dans le défaut de stabilité de son équilibre. AVIiE Sur la manière de faire disparottre les arcs de cercle, des intégrales trouvées par les méthodes ordinaires d'approximation. J'ai donné pour cet objet, dans nos Mémoires pour l'année 1772, une méthode très-simple, fondée sur la variation des constantes arbitraires. J'ai présenté depuis , cette méthode , d'une manière plus générale , dans nos Mémoires pour l'année 1777. On peut la généraliser encore de la manière suivante, et lui donner ainsi toute l'étendue et toute la sim plicité dont elle est susceptible. Considérons l'équation différentielle de l'ordre à 2'r P : D TS + & Q ; a étant très-petit, et P et Q étant des fonctions algébriques | 0 em i—t 5 A <——7, desiaus et de cosinus d'angles 8 Cool I 2 27 dey, re... 68 Mimoires DE L'ACADÉMIE Rovitrr croissans proportionnellement à £ Supposons que l'on ait l'intégrale complette de cette équation différentielle dans le cas de & = 0, et que la valeur de y donnée par cette inté- grile, ne renferme point l'arce, ou du moins, ne renferme qu'un nombre fini de puissances de cet arc. Supposons ensuite qu'en intégrant cette équation, par les méthodes orcinaircs dapproximation , lorsque & nest pas nul, on ait FI=X+EATY + Z+E.S+etc. X,Y,2,8, ete. étant des fonctions périociques de #, qui renferment les £ arbitraires € , e', €", etc.; et les puissinces det, ans cette expression de y, s'étendant àlinlini, par les approxima'ions successives. Il est visible que les coëffi- cins de ces puiss nces décroitront avec d'autant plus de rapidité que & sera plus petit; dins la théorie des mouve- mens des corps célestes, & cxprime l'ordre des forces per- turbatiices , relativement aux forces principales qui les aient. Si l'on substitue la valeur précédente de y, dans la fonction Dr P+ « Q , elle prendra cetie forme K + K'.4 2: + K". #8 +etc.; K, K', K!, etc. étant des fonctions pério- diques de £ ; mais par la supposition, la valeur de y, satisfait à l'équation différentielle, Ni + er ia dios 8 Q— on doit donc avoir identiquement 0 —=K + K'.6 + KM 8 E etc. SiK, K', K', etc. n'étoient pas nuls, ertte éqnation donneroit par le retour des suites, l'arc 4, en fonction de sinus et de cosinus d'angles proporiionels à £; en supposant a infiniment petit, on auroit égal à une fonction finie de sinus et de cosinus d'angles semblables, ce qui est DB: ASC LIEN: CE 8: 69 €videmment impossible. Ainsi les fonctions K, K', etc. sont identiquement nulles. Maintenint , si l'arc t n'est élevé qu'à la première puis- sance, sous les signes des sinus et des cosinus, comme cela a lieu dans la théorie des mouvemens célestes, cet arc ne sera point produit par les difiérences successives de y; en substituant donc la valeur précédente de g dans la fonction 2% LP + «Q, la fonction K + K'£ + etc. dans Fe ce elle se transforme , ne contiendra l'arc #, hors des signes périodiques, qu'autant quil est déja renformé dans y ; ainsi, en changeant dans l'expression de, l'arc # hors des signes périodiques, dansé —0, 0 étant une constante quel- conque; la fonction K + K'. # + etc., se changera dans K + K'!.(4— 0) + etc.;et puisque cette dernière fonction est identiquement nulle en vertu des équations identiques, K—=0o,kK!—o, etc.,ilen résulte que l'expression Fy=X+(t—0). F+(t—0).Z + etc. satisfait encore à l'équation différenticlle o=+P+aQ. . Quoique cette seconde valeur de y semble renfermer à + 1 arbitraire, savoir les À arbitraires €, c', c!, etc. , et l'arbi- traire 0 ; cependant elle ne peut en contenir que le nombre à, qui soient distinctes entre elles. Il est donc nécessaire que par un changement convenable dans les constantes €, c! , eïc. l'arbitraire @ puisse disparoitre de cette seconde expression de y , et qu'ainsi , elle coinvide avec la première. Cette con- sidération va nous fournir les moyens d en faire dis; arcître les arcs de cercle. Donuons à la seconde expression de y, la forme sui- vale, J=X+(t—0).R; 70 Mémotïnes DE L'ACADÉMIE ROYALE pre nous supposons que Ô disparoit de y, on aura: —0,et par conséquent R=—($; + (4— 0) (3 En différentiant successivement cette re on aura - F)=(2 F) + (&— 0). (= D ; GT ) + (0). (55); etc. d'où il est aisé de conclure , en éliminant R de l'expression précédente de y, 2e s=X+(t— 06). CR) + en. (AR de X est fonction de £et des constantes c, c!', c", etc., et comme ces constantes sont fonctions de 0, X est une fonction de £ et de 0, que nous pouvons représenter par @ (#, 0). L'expression de y, est, par le théorême connu de Taylor, le développement de la fonction @(4, 0 + #— 0), suivant les puissances de £ — 0; on a donc y = ®(t,t); d'où il suit que l'on aura y , en changeant 0 en £ dans X. Le pro- blême se réduit ainsi à déterminer X en fonction de t et de 0 , par conséquent, à déterminer c, c', c', etc. en fonc- tions de 0. Pour cela , reprenons l'équation Y=X+ (0) F+(t—O0). Z+H(t— 0). S+Hetc. puisque la constante 0 est supposée disparoître de cette expression de y, on aura l'équation identique, ni ue Ro aut Ut à 1(57) — 3 SÙ+ete. ; .(@) , NES OUCUT PINTOTES S: 71 en appliquant à cette équation, le raisonnement que nous avons fait sur celle-ci, 0 —=K + K'.1+ K". #+etc. on voit que les coéfliciens des puissances successives de t— 0, doivent se réduire d'eux-mêmes à zéro. Les fonc- tions X,Y,Z, etc. ne renferment 0 qu'autant quil est contenu danse, c', c', etc; ensorte que pour former les différences partielles ( LE dE (35) ; (4 , etc. , il suffit de faire varier c, c', c”, etc. dans ces fonctions, ce qui donne (S)= GDS DSC) 2 etc; € ac © © dc Cr) (SNS PERRET etc. NT ET. Supposons d'abord que dans les fonctions X, Y,Z, etc. aucune des arbitraires ne mulüplie l'arc 4, sous les signes des sinus et des sonne; ar arc ue sera pas produit par les différences partielles ( $ Je (3 ,), etc. En égalant donc à zéro, dans l'équation ta ), les coefliciens des puissances sue- cessives de £ — 0, on aura pe (37) =2 22; (= 3S) etc. Si l'on différentie la première de ces équations , i— 1 fois ; : x .. OX ; relativement à 4, et que l'on substitue pour (5, ) sa valeur, on aura OX) Qc 7x 2X GE) + DS 2 + Ce > 5 + ete Re ?o X ar x dc! Dix Ë Ç= 4” 95 os ) 29 + Cor ri) > +ec=(s =); CR CNT er 55) 5 Le +(52 De) 9 pete. =(2? = )i oc. dr7 A Dé pa 72 Mimoings DE L'AcADÉMIE RoYaLrez On tirera de ces zéquations, autant d'équations différen- tielles, entre les quantités, e, c', c", etc., et leurs pre- mières différences; et en les intégrant, on aura ces constantes en fonctions de 0. Presque toujours, l'inspection seule de la première des équations précédentes suflira pour avoir les équations différentielles en ce, c', e", etc. en comparant séparément les coëfficiens des sinus et des cosinus qu'elle renferme; car il est visible que les valeurs de €, c', etc: étant indépendantes des, les équations différentielles qui les déterminent, doivent être pareillement indépendautes de cette variable. Le plus souvent, ces équations ne seront intégrables que par des approximations successives qui pourront introduire l'arc 0, dans les valeursde c, c',c", etc. lors mème que cet arc ne se rencontre point dans les valeurs rigoureuses ; mais on le fera disparoïître par la méthode que nous venons d'exposer pour faire disparoitre l'arc & de l'expression de y. 11 peut arriver que l'équation ( 35) = Ÿ, et sesi— 1 différentielles en 4, ne donnent pas un nombre i d'équations distinctes entre les quantités c, c', c', etc., et leurs diffé: rences. Dans ce cas, il faudra recourir aux équations )= 2.2: (57) = ,9 5; etc, XIX. Supposons maintenant que quelques - unes des arbi- traires €, c', c”, multiplient l'arc £, dans les fonctions périodiques X, Y , 2, etc.; la difftrentiation de ces fonc- tions relativement à 0, ou ce qui est la même chose, rela: tivement à ces arbitraires, développera cet arc, et le fera sortir horsdes signes des fonctions périodiques, sous squels il est renfermé. Les différences (SF): ( 7) ( 25) ; etc seront alors de cetté forrne , d DES: US. L EUNIE F'S. 75 X CR) = REC CADET + FM; (8 s) 25 = Z' +6 245 etc. RASOIR ya Zi; Zi, ete. étant, de sfonetions périodiques de #,et meet d plus les arbitraires c, c', c',etc.etleurs premières différences divisées par 90, diffé ‘rences qui n'en- trent dans ces fonctions, que sous une forme linéaire; on aura donc (55) —=X!'+ 6X"+(1— 0). X'; (S)=T+0.7" + (t—0).F'; CE) 21 0.2" + (0) 2 eic: En substituant ces valeurs dans l'équation (a) de l'article XVII, on aura. o0—=X +—60X"—7 +(t—0).$FY'+0. "+ X"— 228 +(t—0ÿ$Z'+0.2"+ Z"—35S} + etc. d'où l'entire , en égalant séparément à zéro, les coëfficiens des puissances de & — 0, o—= X! +0. X!"— y; o—=Y' +0. Y"+X"— 227; = Z'+0. Z"'+ y! —3S; etc. La première de ces équations donnera, soit par elle-même, Mém. 1789. K 74 Mémoires DE L'AcADÉMIiE RoyAxE et par ses i — 1, différentielles prises relativement à £, soit par la comparaison des coëfficiens des sinus et des cosinus qu'elle renferme, i équations différentielles du premier ordre entre c, c', €", etc. et 0. Si cette première équation ne suffisoit pas pour cet objet, on auroit recours aux sui- vantes. Lorsque l'on aura ainsi déterminé les valeurs de c, €", c',etc. en fonctions de ©, on les substituera dans X, et en y changeant 0 en £, on aura la valeur de y, sans arcs de cercle, lorsque cela est possible. Si cette valeur en conser- voitencoré , ce séroit une preuve qu'ils existent dans l'in- tégrale rigoureuse. X X. Considérons maintenant un nombre quelconque x, d'équations différentielles, P,Q, P', Q',etc. étant des fonctions dey, y', etc. de leurs différentielles jusqu'à l'ordre i — 1, et de sinus et de cosi- nus d'angles croissans proportionnellement à la variable z, dont la différence est supposée constante. Supposons que les intégrales approchées de ces équations soient y=X+LY+Ee.Z+ ES + etc. F'=X,+t V+ er, 2, + 6. 8,+etc. elc. X,F,Z, etc; X,,Y,, Z,, etc. étant des fonctions pério- diques de £, et renfermant les in arbitraires c, c', c", etc. ; on aura, comme dans l’article X VIII, 2x ) or (55) — +70 CT =.22,; .êtc. si les arbitrairese, c', c!, etc. ne multipliént point l'arc #, sous de sisoc des fonchons périotkiques, Mais si cet -arc est DES-SCLIENO.ES, 75 multiplié par quelques-unes des arbitraires, on aura comme dans l’article XIX o—X! +0, X!"— YF; o—}Ÿ}!'+0, YU LXI— 27; = ZULR6 Z PU =5$; etc. la valeur approchée de y' donnera pareillement 2x, Le) . ar, sn T +. pte (Sr) = X:; Sr) —=2Y;; etc. si les arbitraires ne multiplient point l'arc #, sous les signes des sinus et des cosinus. Mais si quelques-unes d’elles mul- tiplient cet arc, et que l'on suppose alors Ce =X +HEX"S ( 25 =Ÿ' +, Yetc. on aura les équations, o0=X +0. X'—Y; o0—=F'+ 0. Y"+X'— 22; etc. Les expressions des autres variables y", y'!,etc. fournissent des équations semblables. On déterminera par ces diverses équations , en choisissant les plus simples et les plus appro- chées, les valeurs de c, c', c!, etc. en fonctions de. En substituant ensuite ces valeurs, dans X, X,, etc., et en y changeant @ en #, on aura les valeurs de y, ÿ', etc. sans arcs de cercle, lorsque cela est possible. EXT Sur les variations des inclinaisons et des nœuds des orbites des planètes. Soient »m, m!,m", etc. les masses des différentes planètes, celle du Soleil étant prise pour l'unité; soient ©, @', @";, ete. K 2 76 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE les inclinaisons moyennes de leurs orbites sur un plan fixe qui passe par Je centre du Soleil; 0, 0", 0", etc. les distances moyennes de leurs nœuds ascendans à une ligne invariable prise sur ce plan ; soit de plus tang.&. sin. 0 — p; tang.®. cos.Ù = tang.@'. sin.0' — p'; tang.@'. cos.0"—g" tang.@".sin.0"— pl; tang.@".cos.0"=— 9" etc. etc. Nommons ensuite @ , a!, a", etc. les moyennes distances ] ? LA des planètes au Soleil; ete, e', e", etc. les rapports des ? excentricités de leurs orbites, à ces distances. Je suis parvenu dans nos Mémoires pour l'année 1784, aux trois équations suivantes , ist. — M. VETES + m'. VESES + mr. Ve (ZE) etc. 1+ 1408. @ 1+ tan. 1+-tang. à" a Ce) + a'.(1—et) NT VAT Ge) Ë nst. ape pans 1 + lung. à* mm P' » 1+-iang. mir Fe mt ? (a) st. = 72 Vans CD + mg. veus + mg" APE Ta (7) etc. = g: 1—+tans. à* 1+-tany FF g :- 1 ang. @ Ces équations résultent du principe de la conservation des aires; elles ont lieu généralement , quelles que soient les excentricités et les inclinaisons des orbites. Si l'on suppose les orbites très-peu excentriques et très- peu inclinées au plan fixe, telles que les orbites des planètes, les deux dernières de ces équations deviendront const. —m V’a.p + mm. V'a'. p'+ m!. V/a".p' + etc. const. — 71 V’a.q +m. Val. g'+m". Var. g'+etc. X XIE ; (b) Imaginons par le centre du Soleil, un nouveau plan dont Dinclinaison sur le plan fixe soit Ÿ, et dont la longitude du nœud ascendant soit y; cette longitude étant comptée de la DIS SIC, ILE. NCE.8. 77 ligne fixe d'où l'on compte les angles 0 , 0", etc. Concevons ensuite sur le plan fixe, un point quelconque O , dont la longitude soit V ; par ce point et par le centre du Soleil, merlons un grand cercle perpendiculaire au plan fixe; il est clair que la tangente de l'arc de ce cercle, compris entre le point O, et le nouveau plan, sera tang. W. sin.(V — 6). L'arc du mème cercle compris entre le plan fixe et celui de l'orbite de m, est tang. @ sin. (V — y). Ces arcs étant fort petits, la différence de leurs tangentes est à très -peu-près égale à la tangente de leur différence ; mais si l'on nomme 6, l'inclinaison de l'orbite de #2, sur le nouveau plan, et 0, la longitude de son nœud ascendant sur ce même plan ; les deux arcs précédens étant à fort peu -près perpendi- culaires à ces différens plans , la tangente de leur diffé- rence sera tang. 6,. sin. ( V — 0,); on aura donc; tang. @.. sin.(V — 0,) — tang.®. sin.(V — 6) — tang.Wÿ. sin. (V —y), soit tang. Ÿ.sin.y —p,; tang.W. cos.y— 7.,; on aura tang. 6. cos. 0, sin. V — tang.®, sin. O,. cos. V = (g — 9). sin. V—(p—p,). cos. V; ce qui donne en comparant les coëfficiens de sin. V et de cos. V, tang.®.. sin. 0, —p—p,; tang.®. cos. 0,—7— 9. Cela posé, si le nouveau plan est invariable , ainsi que le plan fixe, les équations (b)de l'article précédent donneront const. —=(p — p;). mV'a+(p — p,). m'Va! +(p" —p,). m' V'aT + etc. const. = (9 — q). mV'a + (g'— q,).m/ V’a! +(g" — q,).m" V'a" + etc. 78 Mémoires DE L'ACADÉMIE RoYaLeE Supposons qu'à un instant quelconque, on ait m. Ve pæ+m. Va p'+ mm". Va. pl + etc, P = LT CNE ro DONS En ARRET Re : 1 m.Va+ m Va + mi. V a + etc. 2.g + ml. Va. g'+ etc, 0 } om Va g+mV 7 Te | m.V'a,+ nù Va. + m! Va + crc, on aura à tous les instans o=mVa.(p—p)+m! V’a!. (p' — p,) + ml Va".(p"—p,)+etc.; o—=mVa(q—qg)+m Va. (qg!—q) L +m"vV/a".(g" — q,)+ etc. p — p, est la tangente de l'inclinaison ®, de l'orbite de "7, sur le nouveau plan, multiplie par le sinus de la longitude @: de son nœud ascendant eur ce plan, longitude que l'on peut compter encore sur ce plan. Pareillement 7 — 9, est la tan- ente de l'inclinaison ©, de l'orbite de m7 sur le nouveau, plan, multipliée par le cosinus de la longitude de 0, de son nœud ascendant sur ce plan ; d'où il suit que relativement à ce nouveau plan, la:somme des masses des planètes , mul- tipliées respectivement par les racines carrées de leurs moyennes distances; par les tangentes de leurs inclinaisons, et par lés sinus où par! les cosinus des longitudes de leurs nœuds, est constamment nulle ; en supposant donc que le plan fixe soit le nouveau plan lui-même, on aura so mV a. p+ m'. Vas pl'--m". Val. p'.+ etc. io PTT ES] LE = m.V'a. q + m'.V'aq'+m". V'af.g" + etc. les expressions de p,, g, p',q', etc. sont données én sinus et cosinus d’angles croissans avec une extrème lenteur ; elles renferment de plus, des termes constans et tels que si l'on n'a égard qu'à ces termes, on a 2e pt=pl, te. y Sÿg"= 9", etc. n'es) SCIENCES. 79 on aura donc, par rapport au plan que nous considérons, o=p. $mV'a+m.V'a + m".V'al 4etc. ?; o—9q.{m Va + mm. Val + mi. Val + etc. À; Ce qui donne p = 0, g —=0; ainsi les termes conslans disparoissent des expressions de p, g, p', q', etc. La position du nouveau plan que nous venons de consi- dérer, est facile à déterminer, au moyen des expressions * précédentes de p,, et de 3 etil en résulte que si, sur un plan quelconque, on conçoit des masses proportionnelles à mVa, mVa, m' Var , etc., et dont les coordonnées rectangles Et p et g pour la première, p' et g' pour la M p" et g" pour la troisième, etc.; les coordonnées du centre de gravité du système seront p, et g.. Le plan fixe sur lequel on rapporte le monvement des corpsm, m',m/, etc. Ctant arbitraire , les propriétés pré- cédentes doivent faire préférer le plan dont il s'agit, de même que dans la détermination du mouvement d'un systéme de corps , on fixe naturellement l'origine des coordonnées , à leur centre commun de gravité. La consi- dération de ce plan est d'autant plus importante, que vu les mouvemens particuliers des étoiles, et la mobilité des orbites des planètes, il deviendra dans la suite des siècles, très-utile d'avoir un plan invariable , auquel on puisse à toutes les époques ; rapporter les mouvemens des corps célestes. Celui que nous venons de considérer , a l'avantage d'être fixe, du moins lorsque l'on fait abstraction des corps étrangers au systême planétaire , action qui jusqu'à présent est insensible. Il est facile d'ailleurs, d'en déterminer la position , au moyen des valeurs précédentes de p, et de 4, ; on pourra même la déterminer avec plus de précision, en faisant nsage des deux dernières équations (&).du n°.pré- cédent, dans lesquelles on n'a point négligé les carrés des exceutricités et des inchnaisons des orbites; car ayant déja, $8o Mémorrers DE L'AcADÉMIr ROYALE à très-peu-près, la position de ce plan, on pourra faci- lement , par les méthodes différentielles, faire disparoitre les constantes de ces équations. La connoïissince des masses des planètes est, à la vérité, nécessaire pour retrouver à une époque quelconque, le plan dont il s'agit; mais heu- reusement les quatre planètes qui ont des satellites, sont celles qui ont le plus d'influence sur sa position, et les masses des autres planètes seront bientôt assez exactement connues , pour que l'erreur de cette position soit insen- sible, Supposons qu'il n'y ait que deux planètes »2 et’, dont les orbites soient circulaires, et inclinées l'une à l'autre d'une quantité quelconque ; en choisissant pour plan fixe celui relativement auquel les constantes des deux dernières des équations (a) de l'article XXI sont nulles, et en observant que FES cos. ®; ces deux équations deviendront = o— mV/a. sin. ®. sin. 0 +m!, V'a!.sin. @'. sin. 0. o—mV/a. sin. 6. cos. 0 + m'V/a'. sin. @'. cos. 0'; ces équations donnent les deux suivantes - mV'a. sin. = m'V/a'. sin. @'; sin.0 = — sin. 0’; cos.0 — — cos. 0’; d'où l'on tire 0! — 180° + 0 ; les nœuds des deux orbites sont par conséquent, sur la mème ligne ; maïs le nœud ascen- dant de l'une d'elles coincide avec le nœud descendant de l'autre orbite, ensorte que l'inclinaison mutuelle des deux orbites est égale à © + @”. La première des équations (a) de l'article XXI donne const. — m Va. cos. à + m'V/a'. cos. d'; en la combinant avec celle-ci mV/a. sin.® = m'V/a!. sin.', on DES SCIENCES. 81 on voit que 6 et @' sont invariables; les inclinaisors des plans des deux orbites sur le plan fixe et sur eux-mêmes sont donc constantes, et ces trois plans ont toujours une inter- seclion commune. Îl en résulte que la variation moyenne instantanée de cette intersection est toujours la même, puisqu'elle ne peut être qu'une fonction de ces inclinaisons. Cette ligne a donc un mouvement uniforme pendant lequel les orbites conservent la même inclinaison sur le plan fixe. La position de ce plan est facile à déterminer , prisqu'il ne s'agit que de diviser l'angle de l’inclinaison mutuelle des orbites, en deux angles @ et @!, tels que l'on ait m,V a. sin. = m/! V/a. sin. ®!, d'où l'on tire, en désignant par &, l'inclinaison mutuelle des orbites, f . m' Va sin.» / RS ALERTE VPM On a donc ainsi la solution la plus simple du probléme dans lequel on se propose de déterminer le mouvement des deux orbites. Ce problème a déja été résolu par M. de la Grange, dans les Mémoires de Berlin, pour l'année 1774; mais la solution de cet illustre géomètre est assez compli- quée ; elle suppose d'ailleurs que l'inclinaison mutuelle des deux orbites reste toujours la même, ce qu'il étoit jindis- pensible de démontrer, XXTET Sur le mouvement d'un systéme de corps qui s'attirent mutuellement suivant une loi quelconque. Le prollâme du mouvement d'un système de deux corps soumis à leur attriction mutuelle, peut être résolu exacte- ment ; mais lorsque le systûine est composé de trois où d'un plus grand nombre de corps , le problème, dans l'état Mém. 1780, 82 Mémoires DE L'ACADÉMIE ROYALE actuel de l'analyse, ne peut être résolu que par approxi- nation. Voici cependant quelques cas où il est susceptible d'une solution rigoureuse. Si l'on concoit les différens corps, disposés de manière que les résultantes des forces dont chacun d'eux est animé , passent par le centre de gravité du système, et que ces diverses résultantes soient proportionnelles aux distances respectives des corps à ce centre ; alors il est clair qu'en imprimant au système un mouvement angulaire de rotation autour de son centre de gravité, tel que la force centrifuge de l'un, quelconque de ces corps, soit égale à la force qui le sollicite vers ce centre, tous les corps continueront de se mouvoir circulairement autour de ce point, en conservant entre eux la même position respective , ensorte qu'ils décri- ront des cercles, les uns autour des autres. Les corps étant dans la position précédente, si l'on con: coit que le polygone aux angles duquel on peut toujours les imaginer, varie d'une manière quelconque, en conser- vant toujours une figure semblable; il est visiole que la loi de l'attraction étant supposée comme une puissance 2 de la distance, les résultantes des forces dont chaque corps est animé, seront dans les différentes variations du polygone, proportionnelles aux puissances zi*"* des distances des corps au centre de gravité du système. Cela posé, concevons que l'on imprime aux différens corps, des vitesses proportion nelles à leurs distances à ce centre, et dont les directions soient également inclinées aux rayons menés de ce point à chacun des corps; alors les polygones formés à chaque instant par les droites qui joignent ces corps, seront sem- blables ; les corps décriront des courbes semblables, soit autour du centre de gravité du système, soit autour de l'un d'eux, et les courbes seront de la même nature que celle que décrit un corps attiré vers un point fixe, par une force proportionnelle à la puissance nie de la distance. Pour appliquer ces théorèmes à un exemple, considérons DES SCIENCES. 85 iro's corps dont les masses soient m1, m!, et m!" ,et qui s'aitirent suivant la puissance x, de la distance. Soient x et y, les coordonnées de m2, rapportées au plan qui joint ces trois corps, et au centre de gravité du système; soient z'et y", les coordonnées de #7, et x" et y", celles de m", La force qui sollicite #7 , parallèlement à l'axe de x, sera [n—1 mp (ce 2) mr Ti (x — x" r étant la distance de m# à m!, et 7 étant La distance de m à mm". La force qui sollicite #2, parallèlement à l'axe des y , sera mr (y—y') m'en (y — y"). Pareillement la force dont 72! est animé parallèlement à l'axe des æ; est mr. (æ —x)+ m'en. (x — x" r' étant la distance de mm! à ml; la force qui Je sollicite parallèlement à l'axe des y, sera In — 1 TT PA 4 LEE D: « EE" Sn) ) ; enfin la force qui sollicite m#", parallèlement à l'axe des x, sera n— nm. r pan —a mnt". (g"—x)+ml.r .(ÉT x!) et celle qui le sollicite parallèlement à l'axe des 7°, sera mir (y —y)+ im re (y — y). Maintenant, pour que la résultante des deux forces qui sollicitent #2, parallèlement aux axes des x et des y , passe par le centre de gravité du systéine, il est nécessaire que ces forces soient dans le rapport de x à ÿ ; on aura donc ne 1 MM (EL) mr ,(t—2")—= Ki mr. (y) + mr, (y —Y")=K y, | L Eu 84 MÉMoIRESs Dr L'ACADÉMIÉ RoyAte K étant une quantité quelconque variable on constante. Dans ce cas, la force qui sollicite #, vers le centre de gra- . » PET ent . vité du système sera K V”a° + 3°. On aura pareillement , en considérant les forces dont #2! est animé [nm — 3 mr (x '—x)+m'.r .(x'— x") =K'> mr (y —y})+ m'mMATE (y'— 7")=K'y ce qui donne K!.V/x®+ y", pour la force qui sollicite mn! vers le centre de gravité du systôme. Pour que cette force soit à celle qui sollicite le corps m, dans le rapport des distances des deux corps à ce centre, il faut que l'on ait K = K'; et comme on doit appliquer le même résultat aux forces dont le corps #1" est animé, on aura les trois éqna- Uons suivantes, mr". (æ—2x) + ml. rt (xx) =Kx: pn—i m. Fo 2.(x—x)+ ] F4 d ë 1 l N THERMOMÈTRE. domiuans Plus grande hauteur, + 119,8 , le 27, à 2h. dusoir. Plus petite hauteur, o, le 4,-à 6h. + du matin, Quinze jours de gelée. Quatre jours de neige. Plus grandehauteur, ot: 5, le5,tà 2h... du soir. Plus petite hauteur, —0®,7,1019;,1a 5 h. du matin. Deux jours de gelte. Quatre jours de neige + 8,5 10 h. du matin. le 22, à Plus petite hauteur, — 6°,5,leg, à 6 h. du matin. CE Dix - sept jours de gelte. Quatorze jours de neige. Plus grande S. C-E-8, VENTS S.S. O. S. S. O. N. 107 QUE. CIRCONSTANCES et Remarques. Grands vents une grande partie du mois, particulièrement les 6, 12,15,18, 25 et 24. fréquens et assez forts, particulière- mentles5,4,5,6, 22 5 ct 28 24, 25 et 28. 11 a tombé de la grèle le 6. Grand vent les 2, 22 et 26. Brouillard asiez fort les 5,12,164 17 ale les 14 et 25. Aurore boré et 27. Grèle les 13 ei 21. 9 | 108 MÉMOIRES DE L'AcADÉMIe RoYALE TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE. BAROMETRE. 17809. THERMOMETRE ! Plus grande hauteur, Plus grande hauteur, 28 pouc. 51., 2, le | 21,h10h.du matin. Plus petite hauteur, 27pouc. 51.,2,le AVRIL. 26,à7h. du soir. ER 5 Quatorze jours de pluie. Eau tombée, 1 pouc. 311.6. Plusgrandehauteur, 28 pouc.31.,8,le 19; ä10h. + du matin. Plus petite hauteur, 27 pouc.71.,8,le 25,à 5 h. du matin. ——————— de MAI. Treize jours pluie. Eautombie, o pouc. 10 lignes, 4. Plus grande haoteur, 28 pouc.21.,9, le 8,i9h. du soir. Plus petite haateur, 27 pouc. 7 1., 3,le JUIN. 4, 10h. du ma- un. Vingt-quatre jours de pluid. Eau tombée , 2 pouc. 4 lignes, 5. | +5,06, le 16 à midi. Plus petite hauteur, —2°, Lt, le15, à 4h. + du matin, Uu jour de gelée. Plus grande hauteur, + 23° ,1,le 24, à 1h. du soir. Plus petite hauteur, +6°,0,le prem. à 4h. + du matin. Plus srandehaureur, 21°,7, lc16, à midi. Plus petite hauteur, + 5°,8,1le9,à 2 b. du matin. CIRCONSTANCES et Remarques. VENTS dominans. S510: Grands vents les 2, 5, 26 et 27. N.E Brouillard assez fort le 10. Grèle les 13 et 24. O. N. O. N.E. Grand veut le 15 et le 30. S. $8. E. Tonnerre le 14. Aurore bortale le 23. S. E. N. O Grands vents les 15, 22, 25 ct 28. N:N. E. Tonnerre les 16,19, au et 26. Aurores boréales le 2 et le 12. 0.5. 0. DES SCIENCES. 109 TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE. BAROMETRE. 1789. Plus grande hauteur »8 pouc.2l.,9,le 1 à midi. Plus petite hauteur, pouc.81.,3,l 15, à 5 h. du matin JUILLET Seize jours de pluic. Eau tombte,1 pouc 2 li 7 lg Œe 3 0e 28 pouc.4 1.,2,le 6, à minuit. Plus petite hautenr, | AOUST. 27 pouc.ol.,2,le 21,h 2 h.dusoir. Huit jours ce pluie. Eau tombée, o pouc. 10 lig. 7. 28 pouc.41.,6, 1e 12, à midi. Plus petite hauteur, 27 pouc.41l.,9,le 19,à2h.+ du soir. SEPTEMB. Quatorze jours de pluie. 7 lig., 2. Plus grande hauteur, | Plus grande hauteur, Plus grande hauteur, Plus grande hauteur,| $, $. ©. Eau tombée, 1 pouc. À Re A LL M ER RCE DE MORE MONEE DUR LE EE DU e VENTS | CIRCONSTANCES CTHERMOMETRE. dominans. > et Remarques. Vent assez fort les 15, 14 et 23. Plus grande hauteur, SO; + :a°, 3, le 10, à 1h. dusoir. ’lus petite hauteur, S. +8°,6,.les ,.4 5 h. du matin. Tonnerre le 4 et le 15. Aurore bortale le 24. N.E. Vent assez fort le 8 et F24°,2,le29,aù eus 4 l a h. dusci? Brouillard le 7 et le 27. Plus petire hauteur, N. Tonnerre les 17, 21, +8°,5,le3,à HE minuit, Aurores bortales les 5 Lio DR 0: | /ma26h2 —————————_—_— Vents fréquers et H21°,4,le10,à forts, particulièrement 2 h. à du soir. les 5, 11,17, 13, 20 et 29. Plus petite hauteur, | O. S. O. Brouillard les 22, 25, +7°,0,le17,àù 26 et 27. . + du maun. nm - 5h. + dumaun Tonnerre les 5 et 4. Aurore boréale le 26. S. O, 110 MimMoirnes pe L'Acapémig Royare TABLEAU MÉTÉOROLOGIQUE VENTS | CIRCONSTANCES BAROMETRE. | THERMOMETRE. ominans. et Remarques. randehauteur, | Plusgrandehauteur, Grands vents les 1 , a, ouc.31.,6,le27,] + 14°, 6, le 20, à | ©. 5, O0. | 5, 5,6 et 51. hi midi. routeur, | Plus petite hauteur, Brouillards les 15, 175 ic. 5l.,1,le2, | F'2°,7, le 51, à .E et 25. OCTOBRE. | ä7 h. du soir. 9 h. du soir. Aurore bortale le 20. Dix-sept jours de pluie. Eau tombée, 2pouc. 8 lig. 2. 5 Plus grande hauteur, | Plus grandehauteur, Grands vents les 1,5, + 10°, 5, le 14, à E. 6,7,13,a4et15 2h. du soir. Brouillards très - fré- Plus petite hauteur, | Plus petite hauteur, S. S..O. quens , et particulière NOVEMS. | 26 pouc.111.,4,le) — 5°,0, le 27, à mentles1,11,17, 19, 7,à 10 h.du matin. | 6h. du matin. 20, 27,28, 29 et 50. ——————— Quatorse jours de | Huit jours de gelée. CCE LE pluie. Eau tombée,1 pouc. | Un jour de neige e hauteur, | Plusgrandchsuteur, EX Vents fréquens et forts, 28 pouc.7l.,le5,4 | + 10°,5, le 23,4 particulièrement les 16 10 h. + du matin, midi. et 19. Plus potite hauteur, . Brouillards les 4, 5 Le à — 1°,6, ler, à et 6. 7 b. + du matin Neige assez forte lo 11 DECEM£L. et le 14. Treize jours de Neuf jours de ge- s.0 pluie. La cts Gréle le 14. Eau tombée ,0 pour Trois jours de Aurore boréale le 24. g lig., 5. pluie. TT DES SCIENCES. 111 HÉESNOTRE CCÉULE STE De l'année 1789. Ux passage de Mercure sur le Soleil, la disparition et la réapparition de l'anneau de Saturne, la découverte de deux nouveaux satellites de Saturne, voilà les évènemens astro- nomiques qui dans cette année méritent de fixer up instant potre attention. Le passage de Mercure a eu lieu le 5 novembre. Les vapeurs de l'horizon et le coucher du Soleil devoient déja nous dé-° } rober une partie de ce passage, et pour surcroit de contra- riété , les nuages n'ont permis d'appercevoir cette petite -planète que lorsqu'elle étoit à moitié entrée sur le disque du Soleil ; de sorte que l'on n'a pu bien observer que le déta- chement des bords au contact intérieur. Heureux encore dans notre climat, et dans une pareille saison, d’avoir pu saisir quelqu'une des circonstances les plus intéressantes : aussi lorsque l'on pense à la rareté de pareils phénomènes et à li fréquence des mauvais temps et des contrarictés quinous dérobent piès des trois quarts des observations importantes, ona peine à comprendre comment l'Astronomie à pu faire parmi nous de si grands et de si rapides progrès. On se rappelle qu'en 1786, lors du dernier passage de Mercure sur le Soleil, il se trouva une différence de 40 minutes entre la sortie annoncée par les tibles et celle qui fat observée. Cette erreur à donné lieu à M. de la lande d'examiner les anciens élémeus, et d’y faire quelques corrections. Les nouvelles tables qu'il a publiées, et qui se trouvent insérées duos le volume de la Connoïssance des Temps de 1789, ont donné cette fois l'entrée de Mercure avec la plus grande justesse. Reste à savoir s'ilen sera de même dansles pass:gcs futurs ; les plus prochaius n auront lieu qu'en 179y 6t 1002. Passage de Mer- ure. Phase ronde do Baturue. 112 MÉMOIRES DE LAcADÉMIre ROYALE Les phases de l'anneau de Saturne ont fait anciennement l'objet de l'étonnement des observateurs, et long-temps les astronomes se sont trouvés fort embarrassés pour expliquer la véritable cause des disparitions et des réapparitions de cet anneau : à la vérité, le peu de force et l'imperfection des lunettes dont on faisoit usage dans les premiers temps, éloignoient , par de fausses apparences, les idées justes que par la suite on a pu se former de l'anneau, aussitôt qu'on a mieux distingué sa forme et ses divers aspects. Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'en 1657 que M. Huygens montra et expli- qua, de la manière la plus nouvelle et la plus conforme aux phénomènes déja observés, comment cet anneau doit dis- paroitre , lorsque, par sa position et celle de Saturne, il ne présente, soit à nous, soit au Soleil, que son épais-eur, trop mince pour nous réfléchir la lumière qu'il reçoit, ou lorstque son plan, dirigé entre le Soleil et la Terre, ne présente à nos yeux (tue la surface opposée au Soleil, et par conséquent obecure. Dès-lors on a su mieux voir et calculer les époques où ces diverses phases devoient arriver : précédemment elles n'avoient été a pperçues que par hasard; depuis on n'en a luissé échapper aucune, et l'attention que l'on a apportée à les ob- server, a mis à même de mieux fixer les périodes de leur retour et d'en perfectionner la théorie. L'excellent ouvrage qu'a pu- blié à ce sujet notre illustre confrère, M. du Séjour (1), la savante analyse qu'il a employée dans la discussion de ce point intéressant de l'Astronomie , ne laisseroient rien à désirer, si les observations sur lesquelles il a fondé ses calculs eussent été aussi exactes que sont élégantes et rigoureusts les solutions qu'il a données de toutes les questions et de tous les problèm s que l'on peut proposer sur la disparition et Ja TÉA pp arition de l'anneau de Saturne. Mais, il faut en conve- nir, les observalions astronomiques, sur-tout celles de cer- tains phénomènes aussi difliciles à saisir que celui-ci, sont (1) Essii sur les phénomènes relaifs aux disperiions périodiques de l'anneau FA Saturne, Paris 177, Lien DES SCIENCHrE. 2 A bien éloignées de cette précision rigoureuse que le géomètre exigeroit, et quil est en effet accoutumé à obtenir lui-même dans ses résultats , parce qu'aucun obstacle ne l'arrète, aucune borne ne circonscrit son raisonnement et sa peusée, tandis que l'astronome a tout à vaincre : illusion des sens, foiblesse des organes, imperfection des arts, contraritté des circonstances, tout enchaine ses efforts et limite l'exac. titude de ses déterminations. L'on sent, par exemple, com- bien il est difficile de fixer l'instant précis d'une disparition de l'anneau de Saturne , principalement lorsqu'elle a lieu, comme élans cette année , par le défaut ou le peu de lumière que l'épaisseur de l'anneau peut renvoyer. Les circonstances locales, une atmosphère plus ou moins favorable, la seule différence même de la vue des observateurs et de la force des” lunettes, apportent dans la fixation de l'époque de cette phese par divers astronomes, des différences assez considé- rables. La théorie avoit indiqué à M. du Séjour une première disparition le 5 mai , et une première réapparition le 24 août» au passage de la terre par le plan de l'anneau; ensuite une nouvelle disparition, le 5 octobre, causée par le passage du plan de l'anneau par le Soleil. La disparition du 5 mai à été d'autant plus difficile pour nous à observer , que Sa- turne alors ne se levant qu'à 5": du matin, et le Soleil à "2, les vapeurs de l'horizon, ou le crépuscule, nuisoient successivement à l'observation ; de plus, les nuages n'ont permis d'appercevoir Saturne que le 6 maï au matin, alors il n'a laissé voir aucune apparence d'anse; mais éioient-elles disparues depuis un jour ou deux? c'est ce qu'on. n'a pu fixer : n'existoient-elles pas encore, quoiqu'on ne les ait pas apperçues, peut-être à cause du crépuscule ? c'est ce qu'on ne peut assurer, Nous avons cependant une observation de M. Flaugergues à Viviers, qui le 5 a encore vu les anscs de Saturne, comme denx petites lignes droites ; le 6, les nuages l'ont.empêché d'observer, mais le 7 il a vu Saturne parfaitement rond, La réapparition du mois d'août a eu lieu Mém. 1789. P 114 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE dans des circonstances plus favorables ; Saturne pouvoit s'observer à minuit et vers son passage au méridien ; on l'a suivi pendant plusieurs jours : nous avons apperçu les anses déja très-distinctes le 29 à 11 heures du soir, ce qui confirme l'observation de M. Méchüin , qui les avoit apperçues dés la veille ,et fait voir combien les circonstances locales peuvent influer sur une telle observation. En effet, si nous n'avons pas vu les anses dès le 28, comme M. Méchain qui obser- voit en même temps que nous, et à l'Observatoire même, cela ne peut tenir qu'à l'avantage que cet astronome avoit d'observer en plein air et avec une lunette achromatique d’un foyer un peu plus long que la nôtre, tundis que nous obser- vions dans l'intérieur du bâtiment, où il arrive souvent que l'état de l'air étant fort différent de celui de l'air extérieur, il s'établit à l'ouverture des croisées un remou très-défavo- rable aux observations (1). M. Messier fixe aussi cette réap- parition au 28. Cette phase , selon les astronomes de Paris, donneroit donc une différence de quatre jours entre l’obser- vation et la théorie. Mais d'un côté nous apprenons que M. le Chevalier d'Angos, observant près d'Oristagni, en Sar- daigne , a apperçu dès le 24, époque fixée par M. du Séjour, l’ause orientale de Saturne; et d'autre part, M. Herschel, dans le récit qu'il a publié de la découverte de deüx nou- ‘veaux satellites de Saturne, dont nous parlerons tout-à- Jheure, nous assure n'avoir jamais cessé de voir l'anneau de Saturne avec son télescope de 40 pieds, et même avec celui de 20 pieds. Ainsi la supériorité des télescopes de M. Fler schel l'a privé d'un phénomène qui n'a eu lieu que pour nous, grace à la foiblesse de nos instrumens. C'est assurément , pour M. Herschel, une bien petite privation , rach:tée d'ailleurs par tant de belles et exclusives jouissances, que (a C'est un grand défout dans la construction de l'Observatoire royal, de ne pouvoir , dans certaines circohstances , soctir de plein-p'ed les iastrimens en plein nir. Le parti que nous avons pris de faire construire su; la plate-forme supéricure un pet Olserva- luiic particulier, nous procurcra Cet avArMage. DÉE/SUIS'GCTENCES. 115 rien ne peut nous dédommager de ne pouvoir partager avec lui, vu la foiblesse et l'infériorité de nos instrumens auprès des siens(1). La seconde disparition du mois d'octobre nous a paru avoir lieu du 10 au 11 octobre, c'est-à-dire, précéda de quatre jours l'annonce de M. du Séjour ; mais une obser- vation faite à Toulouse, sous un ciel plus propice, par M. Darquier, recule cette disparition jusqu'au 16, époque précise fixée par la théorie. Quant à la seconde réapparition, dont nous rendrons un compte plus détaillé dans l'extrait de 1790 ,elle n’a eu lieu pour nous que le premier février, c'est-à-dire , deux jours plus tard'que la théorie ne l'annon- coit ; mais à la Muette, avec le té'escope de 22 pieds, les anses ont été vues par M. Carrochez le 30 janvier : peut-être avec ce télescope, comme avec ceux de M. ferschel, les anses eussent-elles été toujours visibles ; c’est ce qu'il sera désormais très-intéressant de vérilier dans les futures dispa- TITIONS. ca Les observations de cette année, que nous venons de rapporter, étoient d'autant plusumportantes, que l'on n'en avoit point encore eu de complettes dans le nœxl austral de l’anneau. En 1671 et 1730, il y avoit eu à la vérité deux disparitions et deux réapparitions absolument dansles mêmes circonstances que celles-ci ; mais en 1671 , la dernière rÉap- parition, celle de février 1672, ne fut point observée; la seconde disparition même du mois de décembre re put être saisie bien précisément (2). En 1730, il n'y eut d’observé @) M. du Séjour, dans l'ouvrage cité ci-dessus , avoit prévu ce qui est arrivé à M. Herschel. Voici ce qu'il dit, page 318 : Je termänerai ces remarques , ex observant qu'il pourroit arriver , par la suite des temps, que l'on ne perdit jamais de vue l'anneau de Saturne. En effet, quelque petite que l'on suppose son épaisseur , ‘elle n'est pas nulle, et il est possible, lorsque les lunettes seront perfectionnées , qu'elle réfléchisse assez de lumière pour étre toujours appercue. Remarquons cependant que le 25 mai 1715, Jacques Cassini ayant observé avec une lunette de 114 pieds de foyer, Sururne , dont l'aunexu n'avoit disp ‘ru , pour les lunettes ordinaires, que deux jours auparavant, n'ap- perçut aucune trace de cet anneau, malgré lu force de cette lunette. ( T’oyez Mém. Acad. année 1715, page 43. (2) l'oyez le Supplément. pra 116 Mémoires ne L'AcaApimire Royarr que la première disparition du mois de mai et la seconde réapparition du mois de février 1751 ; ce que M. du Séjour ignoroit sans doute, lorsqu'il a dit, dans ce même ouvrage cité ci-dessus (1), qu'en 1730, quoique les circonstances eussent été très-favorables aux observations de l'anneau de Saturne , il ne paroissoit pas que les astronomes s'en fussent occupés à cette époque. On verra dans le Supplément mis à la fin de cet extrait, que Jacques Cassini fut attentif à ce phénomène, et a consigné dans les registres de l'observa- toire, ce que le temps lui a permis d'observer, La dispari- tion qu'il a observée le 10 mai, a précédé de six jours l’an- nonce de la théorie ; et la réapparition qui, selon le calcul , devoit avoir lieu dès le 6 février , n’a été observée que le 15 avec certitude; le 10 il n’y avoit aucune apparence d’anse, même avec l'excellente lunette de 34 pieds, célèbre à l'Ob- servaloire par sa bonté. Au reste, tout ceci ne fait que con- firmer ce que nous avonsalit plus haut sur les difliculiés qui s'offrent dans l'observation de semblalles-phénomènes, et Îes bornes prescrites à l'exactitude de certaines détermina- tions. Il suffit, en pareil cas, à la théorie de satisfaire, non au plus grand nombre des observations , mais à celles dont les circonstances paroissent les plus propres à assurer leur précision : les différences avec les âutres, pourvu qu'elles ne soient pas au-de là des convenances , ne doivent compter pour rien. Or, dans la présente année 1782, les quai époques Éxées par la théorie, se trouvent s'accoruer singu- liérement, la preinière avec nos observations , la seconde avec celle de M. le chevalier d'Angos (2), la troisième avec (1) Pas e 15. {2j Eu citant ici M. le chevalier d'Angos, ponrrions-nous n''tre point affertés du ésuloureux soutenir d'un évéremant funoste à l'Asironcn je, et lait pour cauter des regreis À tous ceux qui s'intéressent aux progrès de celte Science. Le 13 Durs 1550, Le tonnetre est també sir l'Observatoire de Malte : npriès avoir renversé el abymé tous les HHTDERTE il a ris le feu en trois endroits, et coasumé , parmi les man tua ee M. le chevalier d'Angos, le recueil de ses observations nendant un es jace de var «x auv- es. Déses spèré d'un si cruel accident, hi. le chevulher d'Ans gos avoit quitté te , DVE1S: *S CALE. N:C E-s SL celle de M. Darquier, la quatrième avec celle de M. Carro- chez : la théorie de M. du Séjour ne peut avoir une confir- mation plus authentique. Il nous reste à parler de deux nouveaux satellites de Sa- turne, Annoncer une découverte de ce genre, c’est presque dire d’avauce que M. Herschel en est auteur : eh ! quel autre que lui peut pénétrer aussi loin dans ces régions du ciel si reculées, et y appercevoir des objets que leur petitesse ou leur éloignement eussent éternellement ravi à notre con- ‘ noissance , sans le secours de ces merveilleux télescopes, dont la puissance et la perfection surpassent celles de tous les instruimens exécutés jusqu'à ce jour. Huygens, en 1665, découvrit un satellite à Saturne (1) : une luneite passable et une médiocre attention suflisoient | pour remarquer ce nouveall petit astre, dout la révolution n'étant que de 1j 22h, devoit le faire facilement remarquer, par le prompt changement de ses positions à l'égard de Saturne. Seize années après Dominique Cassini, à | ne sans doute d’une meilleure lunette (2), et avec ce regard auquel nul phénomène céleste ne pouvoit se dérober, apperçut un autre satellite (3) plus petit que celui d'Huygens, et d'autant plus difficile à reconnoitre et à suivre, que, par une singu- larité qui lui est propre, il demeure invisible pendant une et vouloit, dit-on, renoncer à l'Astronomie ; mmcis nous voyons avec plaisir que si un premier mouvement de douleur, bien naturel’ sans doute, lui avair fait concevoir ce projet, il ne lui a pas cté possible de l'exécuter. On n'arrache pas si facilement de sonr cœur l'objet de ses premiers goûts, de ses plus douces occupations, de ses anciennes habitudes : puisse l'attrait de nouvelles jouissances, puisse la douce consolation que doit apporter à ses pe rles l'i ir itérêt gé néral de tous les Sax ans” qu i les ont I art ges, Yainener M. le chevalier d'Angos dans son observatoire de Malte, sous un ciel, dont la pureté partic ulièrenent ÉNoralle à l'Astronomie , le mettra dans le cas de rendre enioe de véritablés services à cette Science, en y faisant, avec surcès , un grand nombre d'obser- vations dont nous priveur ici les mauvais temps el les intempéries de notre climar. () Le quat rième, ou plutôt le sixièn ie, de puis les dernières découvertes de M. Herschel. (2 ) Certe première découverte fut fuite avec une excellente luneite de dix-sept pieds, de Car 1j uni. (2, Le cinquième, ou plutôt le septième depuis les deyvières déceuvestes de M. Herschel. Nouveaux sate » lites de Saiurne. .- 113 Mémoires pe L'ACADÉMIE RoyALe partie de chaque révolution. Cassini découvrit ce nouveau satellite dans les derniers jours d'octobre 1671 , le perdit de vue peu de jours après, le chercha en vain pendant plus d’un an, et ne le retrouva que vers la fin de 1672, où, pour prix d’une patience infatisable , d’une persévérance opiniâtre €t d’une sagacité peu commune, il parvint à se resaisir, pour ainsi dire, de ce nouveau Protée, à l'enchainer et à se le soumettre, en dévoilant le secret de sa marche et les loix de son mouvement. Cette conquête lui en valut une autre qu’il fit comme chemin faisant. En effet, en retrouvant son premier satellite, il en découvrit un nouveau (1) bien plus proche de Saturne que les deux autres, et dont la révolu- tion n’étoit que d'environ quatre jours et demi. Ainsi, dans l’espace de dix-huit années, Saturne avoit acquis trois satel- lites; il ne lui en manquoit plus qu'un pour en avoir autant que Jupiter, et peu d'années après il se trouva en avoir un de plus. En effet, le même Dominique Cassini, muni des grands et excellens verres à long foyer, de Campani et de Borelli, découvrit, en 1684, deux autres satellites (2) encore plus proches de Saturne que les précédens , et dont les révo- lutions s'achèvent, de la part de l’un, en moins de deux jours, et de la part de l’autre, en deux jours trois quarts. Tel ctoit l'état de nos connoïissances sur le système de Saturne vers la fin du siècle précédent; tel il étoit resté jusqu à ce jour, c'est-à-dire, pendant un espace de plus de cent années, et l’on ne se doutoit guère qu'il eût pu échapper dans cette région quelque chose aux regards de Cassini, et à ces objectifs de cent et deux cents pieds de foyer, dont il s’étoit servi : à la vérité , la fatigue extrême , l'incommodité et la grande difliculté qu’il y avoit à observer avec de si (1) Le troisième, ou plutôt le cinquième depuis les dernières découvertes de M. Herschel. (2) Le premier et le second , qui ne sont plus que le troisième et le quatrième , d'après la découverte que vient de faire M, Herschel, de deux satellites encore plus proches de Satufnc, DIEUS D CIE N.C Ê 8. 119 longues lunettes, en avoient rendu l'usage très-rare, on peut dire même l'avoient presque fait abandonner, Aussi depuis 1714, où Jacques Cassini, fils du précédent, pour vérifier et perfectionner la théorie des mêmes satellites de Saturne, les observa encore avec un verre de 114 pieds de foyer : nous ne voyons plus que ni lui, ni d'autres astronomes, ayent employé des lunettes au-delà de 18 à 30 pieds. L'invention des lunettes achromatiques a même fait renoncer presque en- tièrement à ces deruitres, et peut-être n'a-t-on pas gagné à cet échange autant qu'on s'en est flatté. Quoi qu'il en soit, depuis cet abandon des lunettes simples à long foyer, il est de fait que nulle découverte, nulle augmentation dans le système planètaire n'a eu lieu jusqu'au moment où M. Herschel a perfectionné et agrandi les télescopes. L'on peut se rappeler ce que nous avons rapporté à ce sujet dans notre extrait de 1787 , pag. 101 et suis. Nous y avons parlé d'un télescope de 20 pieds, et d'un autre de 40 pieds de longueur et 4 pieds d'ouverture, déja tout monté, et que M. Herschel étoit prèt à terminer lorsque nous fûmes en Angleterre. C'est avec celui de 20 pieds que ce célèbre astro- nomme crut d'abord appercevoir , le 19 août 1787, un sixième satellite auprès de Saturne ; mais principalement occupé, à cette époque, de travailler et perfectionner le miroir de son grand télescope, il remit à un autre temps ses recherches sur les satellites de cette planète , et ne les reprit qu'en juillet 1759. Le 29 août suivant, ayant dirigé le télescope de 40 : pieds vers Saturne, il appercçut sur l'anneau , près de l'extré- mité du bras occidental, le troisième satellite déja connu, dont le diamètre paroissoit alors quatre fois plus grand que l'épaisseur de l'anneau , et tout auprès il vit un satellite nou- veau beaucoup plus petit, maïs cependant le diamètre dé- bordoit encore des deux côtés l'épaisseur de l'anse qui, sous la forme d'un trait de lumière, paroissoit enfiler les deux satellites , pour ainsi dire, comme deux grains de chapelet. Ce nouveau satellite n'étoit point celui que M. Herschel 120 MéÉmorrnrs pr L'ACADÉMIE PRovazr avoit vu en 1787, il étoit beaucoup plus petit : dans le téles- cope de 40 pieds, il ne paroissoit que comme un point lumineux (1); sa distance à Saturne fut déterminée par M. Herschel , de 27,56 , sa révolution sidérale , de 22" 40! 46" (2). Quelques jours s'écoulèrent encore après cette pre- mière découverte : enfin au mois d'octobre M. Herschel revit ce même satellite dont il avoit soupçonné l'existence deux années auparavant , et cette ancienne observation lui fut sans doute très-précieuse pour déterminer la révolution de ce satellite bien plus précisément qu'il ne l'avoit pu füre pour le précédent, et il la trouva de 18" 55! 9", la distance au ‘centre de Saturne est de 35,06. Voilà donc deux nouveaux satellites plus proches encore de Saturne que ceux que nous connoissions précédemment, dont le rang, dans l'ordre des distances , va se trouver ainsi reculé de deux degrés (3). Sans doute leur trop se proximité de la planète principale les mettant dans le cas d'être presqne toujours cachés, soit par le globe de Saturne , soit par son anneau, ou d'être effacés par leur trop forte lumière, avoit empêché Dominique et Jacques Cassini de les appercevoir : M. Ferschel a heureu- sement saisi le moment où l'anneau étoit presque invisible, ou réduit à sa plus petite épaisseur. Cette circonstance, la QG) M. Herschel dit cependant l'avoir vu ensuite avec son télescope de 20 pieds, (2) M. Herschel se réserve de déterminer plus exactement cette révolution, lorsqu'il aura pu obtenir un plus grand intervalle entre ses observations. (3) Voici, d'aprés ces dernières découvertes, le nouvel ordre des satellites de Saturne. SATELLITES. | fevozuTioss. Disranxces. OnsrRvATEURS. Jours. 11. Min. 22,7 0. Herschel. 8,9 PS: Harschel. 21,3 435 Cassini, 17:17 A j Cassini. 12,4 s Cüssini. 22,6 Huygens. Cassini. plus Des ScreENCcESs. 121 plus favorable possible à sa découverte, en a facilitéles moyens et hâté le succès. Nous renvoyons nos lecteurs an Mémoire intéressant que M. Herschel a lu à la Socciété royale le 12 novembre 1789; on y trouvera les détails de sa découverte, des observations curieuses sur le globe de Saturne et sur son anneau, des re- marques et des réllexions très-justes sur ces points lumi- neux aperçus en plusieurs occasions sur les anses, et qui, selon lui , n'étoient autre chose que des satellites. Dans cet écrit, notre habile observateur s'engage à publier un jour nombre d'autres observations et déterminations curieuses qui se trouvent éparses dans ses Journaux. Nous attendrons avec une grande impatience que cette promesse soit effec- tuée. En effet, placé, pour ainsi dire, au-dessus des sphères connues , élevé et planant dans une région où lui seul a su pénétrer, M. Herschel ne peut que répandre dans l'exposé de ses travaux et de ses rechsrches ce même intérêt, cette même instruction que l'on trouve dans les récits d'un voya- geur qui n'a parcouru que des pays inconnus : tout y est nouveau , tout est découverte, et tout, en excitant notre curiosité et notre admiration, nous donne lieu de penser qu'en multipliant sans cesse nos efforts contre les obstacles qui s'opposent à l'agrandissement et à la perfection des connoissances humaines , il n'est point de bornes que le génie ne puisse franchir. LE, SOLE IL. Aucune éclipse de Soleil n'a eu lieu pour Paris cette année, Au mois de Mars on a observé La hauteur méridienne du bord supérieur du Soleil, le 20 mars. . . 41° 34! 41,5 D'où l'on conclut ‘La déclinaison du centre du Soleil. .,...:........:..: oh 7! 47,4 B. L'heure de l'équinoxe le 19 mars’ à: . .. ....,... 16h 6! 41" Au mois de juin, avec la lunette horizontale du quart-de: Mém. 1789. Q 129 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE cercle mobile de 6 pieds, on a observé les hauteurs méri- diennes du bord supérieur du Soleil vers le solstice , ainsi qu'il suit. Havrauss | RÉDUCT. Demi-diam. HAUTENES 1789. | du bord supér. Ô Rirracriox. ‘ solsticiale du g au solstice. du Soleil. céatre du G) du Soleil. 26,3 26,5 27,0 27,1 Parallaxe. . . . + 3,7 Par un milieu PR CCR 64. 37. 37,1 Hauteur de l'équateur. . . . . . . . .. 41. 9. 48 apparente. . . . . 23. 27. 49,1 Donc, obliquité de l'écliprique. . . . . . . Nutation. + 49 VTC. ee. + e « 23. 27: 54,0: Nous devons faire remarquer que ce résultat n'est fondé que sur un petit nombre d'observations , lesquelles n'ont pas tout l'accord que l'on pourroit desirer, et que nous avons coutume d'obtenir dans des circonstances plus favorables. Au mois de septembre on a observé La hauteur méridienne du bord supérieur du Soleil, le aa septembre. . ss... esse ee 419 3o' 20,4 D'où l'on conclut La déclinaison du centre du Soleil... . . ... . . . . « . o. 3 32,9 B. L'heure de l'équinoxe le 22 septembre à . . . .. 3h 42’ 5! Les passages au méridien du Soleil et de diverses étoiles qui se sont trouvées dans son parallèle ,observés à une lunette méridienne de 3 pieds : de foyer, et leurs hauteurs prises avec le quart-de-cercle mobile de six pieds, ont donné les résultats suivaps : DE Ss ©S cr E N'c4E 123 et | nr DIFFER. DIFFER. DIFFÉR. DIFFÉR. _- d'ascens. droite | de déclinaison l'ascens. dro de déclinaison roQaUuErs Il = . l bi ls périel SPOQUES ) : ‘ * . es du centre du bordsupérieur - : 1 nire ) lsurériet ÉTOILES. s lu S l r ÉTOILES. ‘ us entré bord supérieur 1789. du SozziL du SozeiL 1789. du SozeiL du Soxzrt et . Qt et et de l'Érorze. | de l'Érore. de l'Érorce léadree | QE Re ne me D. M. S. DOM. S: D M. S D. M. S$ ——— ———— ——— _ : a = anv. 28|gdug. Chien| 141. 48. 53|—o. 8. 59 !Juiller. 10 | Idem . . . . | 155. 19 —o. 28 59 Lvril. 15! oLion: . . . | 118. 28. 15 | Ho. 33. 33 11 | Idem . . . 134 14 2 ES 9 x Lion. . . .| 123. :6. O|— 1. 14. 1 Août. 13 | & Ophiucus . | ,1- 1 ”, 2 a 24 | Regulus. . .| 116. 53. 59|—o. 21. 56 26 | y Aigle. . . . 3 45. 20|+o. 21. 13 25 | /dem.. . .. 1 MNT | 0141. 26 29 | Zdein 135: S0. & jo. 42 24 Mai. 15} Arcturus. . . | 16o. 52. 43|+1. 28 4\Sept 718 Aigle . . .| 120. 52. , = PORTER E $ Pr R J à | ° : 20 | {dem .... 153, 56. 30[—0, 6. 8 8 | Idem ....| 28 8. 361 o. 10. 27 fuir. 14/8 Hercule. . | 362 g. 25|—1. 36. 54 134 Aigle. . . .| 316 57. 24 |—: 6. 19 20 | Ærcturus. . . | 122 8. 25|1—73. .26. ‘18 16 | Zdem . . . | 114. 15. 431+0o %- 1 a RiHerculs; 411266 54, (12/3 45. 48 Octob. 4|à Antinous . 03. 3. 581—o. 49. 59 fuillet. 2| 8 Hercule, . 148: 28: 10 = 1. tag: ‘a 16 | & Verseau. . 11 mon, 42 de ñ > . 3|1dem.....| 42 26. 21 1 148 11 21|/dem . ...| 139. 22. 18]4+73 g. 22 Nota. Le signe + dans la quatrième colonne , indique que l'étoile étoit plus haute dans le méridien que le bord supérieur du Soleil; le signe — indique qu’elle étoit plus 1 ; 3 F basse. Cette quatrième colonne renferme la différence de hauteur observée sans aucune correction. Ces comparaisons du Soleil aux différentes étoiles, donnent encore les résultats suivans : Passages du Soleil dans le parallèle des étoiles RP DN ÉTOILES. Drrrirence d'ascension dr. &gr. Chien. , | Janvier. . Arcturus. . . | Mai. 8 Hercule . .| Juillet. . . y Aigle. . . .| Aoùt . .. 8 Aigle. . . . | Septemb. . s Aigle. , . .| Septemb . 124 Mémoires pe L'Acanemie Rovare MERCURE. Cette planète a achevé, dans le courant de cette année , quatre révolutions, plus 1° 6 25' autour du Solcil, et sest trouvée EN CONJONCTION Æ PLUS G.de DIGRESSION DANS SON NOEUD Len. A M ne. 1 #57 | STATIONNAIRE. } am. / 2 Supérieure. Inférieure. Orientale. Occidentale. 1 Ascendant. Descendant. ne Ds 25 Janvier. 8 Mars. 20 Février. 4 Avril. 28 Février. 14 Février. 25 Mars. | 15 Mai. 14 Juillet. 17 Juin. 22 Novemb. 22 Mars. 13 Mui. 21 Juin. | 25 Aoùr. 5. Novemb. 4 13 Octobre. 4 Août. 30 Juin. 9 Août. 17 Septemb. 5 Novemb. 25 Octobre. 6 Novemb. | 14 Décemb. Pass, surleQ). Poy. p.135. On a déterminé par observation , deux lieux de cette pla- nète, qui,comparésauxtables, ont donné lesrésultatssuivans: DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR TEMPS |ÉTOILE _ 1789. DANS LE MÉRIDIEN. pe Mencure. TABLES. VRAR Omar | ne | TS des passages. des haut. | Longitude.| Latitude. | En long. | Eau laut. | 4. MS. | H. M.S. | D.M.S.| D. M.s.|D.M.S.| mM.s. | M. S. Australe. [ Mai. 7 | 23. 28. 12,7 | Regulus. | + 16. 31. 17,5 | + o. 53. 59 | 39. 53. 25 | o. 57. 16 | — 0. 46 | + 0. 12 8 | 23. 32. | Idem. + 16. 39. 21.7 | +1. 42. 2] 41. 57. 56 | o. 47. 21 | — 0.55 | —o. à Nota. Dans la quatrième colonne , le signe +- indique que la planète suivoit l'étoile eta passé plus tard au méridien ; le signe — indique que la planète a précédé l'étoile et passé plutôt qu'elle au méridien. Dans la cinquième colonne, le signe + indique que la planète étoit plus haute dans la méridien que l'étoile ; le signe — indique qu'elle étoit plus basse , lorsque 14 hauteur de l'étoile n'a pas été prise ; en place de la différence des hauteurs , on rapporte dans cette mème colonne la hauteur apparente de la planète , telle qu'elle a éré observén, sans autre correction que cle de l'erreur de l'instrument, d'après laquelle bauteur a étÿr lue la déclinaison de la planète. N Des SciezNces, 125 VE NU S. Cette planète a achevé, dans le courant de cette année, deux révolutions moins 4° 161, 7 autour du Soleil, et s'est trouvée EN CONJONCTION DANS SON NŒUD ER 2 Supérieure. Ascendant. Descendant. en 30 Mai 9 Février. 2 Juin. 22 Septembre. On a déterminé, par observation , vingt - six lieux de cette planète , qui, comparés aux tables , ont donné les résultats suivans: oo, DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR TEMPS |ÉTOILE , Ta we 7 a. r DANS LE MÉRIDIEN. DE VÉNUS. SN RES È VRAI. comparée. D Des passages. Des hantenra Longitude. Latitude. | En long. | En latit. names | —— = — | ————_— |__| — H. M. S. H. M. S.| D. M.S.| D.M.S.| D.M.S,1 y. $s.|1.s. Australe. Avr. 14 23. 16. 54,9 | 0 Lion, + 15. 20. 24,2 45.17. 41 13.44.58 | 1. 26. 9] + o. 13 +o. 1 Mai. 5123. 34. 59,7 | Regulus. | + 16. 30. 21,2 | + 0. 46.26. 39.38. o| 1. o. gÙ 0. 5| +o. 7 7| 23: Idem. || + 16.39 53,2! + 1.55. 46] 42. 5.30 | 0. 56. 254 __ 0. 21 | +o. o 8 | 23. Idem. | 16. 44. 41,0 | + 1. 59. 50 43-19.19| 0. 54. 341 — 0. 17 | +o. 1 10 | 23. Idem. | + 16. 54. 20,5 | + 2.47. 1 5.47. 2] 0. 50. 41 | —0.23| Lo. o 11123 Idem. + 16. 59, 12,0 + 3. 9.521 47. 0.53 | 0. 48. 51 À — 0. 27 | + 0. 10 12123. 41. 50,8 | dem. +17. 4. 4,1|+ 3.32. 31 48. 14.43 | 0. 46. 451 — 0.18 | + o. à | Boréale Juil. 2] 0. 38. 44,0 | Ærcturus. | — -6. 58. 50,5 | + 2. 45. 4o 109.44.45 | 1. 5. 9 | —o.26| +o. 5 3 39. 53,6| Idem. — 6.33. 35,4 | — 2. 36. 30 ] 110.58. 30 | 1 Û 58 | — 0.26| +o. 3 6| o. 43. 20,6 Idem — 6.317. 47 63. 51 l | 42. 20, n - 47.4 391.41 20.64 a N . e = 114.39.5$#] 1. g. 40 { — o. 20 o. 5 DT KIE &MHercule.| — 8. 32. 33,0 | + 0. 23. 40 \ A L 40) 0.47. 51,0] dem. |— 8.11.42,4 | — 0. 28.29 | 219-29.25 | 1. 15. 39 | — 0. 34 | + o. 11 126 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE TEMPS | ÉTOILE Se 1:89 DANS LE MÉRIDIFN DE Vénus. Disréer VAAI. COPA ÉE. Lana 0 | ne | me TS des passages. des hauteurs.| Longitude.| Latitude. | En long. En laur. DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR H. M. S. H. M:-S, D. M..S.,6D.. MS). D.M..S. M. S. M. S. o. 48. 56,5 | & Hercule | — 8. 6.33,0|[— o. 32. 54 | 120. 49.20 | 1. 16. 48 f— 0. 33|+o. 11 1. 12. 4,5 | 4 Dauph. | — 10.14. 18,5|— 1. 6.56 | 150.19. 1 | 1. 29. 14} — 0. 14] +0. 16 51 1.52: 55,7 le phiucus) — 7. 9-36,5|— o. 24.45 1. 28. 491 —0. 38 |+o. 11 151. 21. 5,4|a Aigle. Η 8,36.58,5 485.48. 9 1. 21. 41} —o. 9|+o. 1 19| 1. 24. 13,2 | Idem. — 8.18.36,7|— 2.41. 3 1. 16. 50—0. 5|—o. 4 LS 1 | 4 Aigle. — 7:21. 49,9 43. 15. 55 1. 6, 221—0. 14|[+0. 9 2 | Idem. — 7. 8.31,4 41. 42.53 1. 0. 391—0. 4|—o. 1 . 28,5 |8 Antinous] — 7. 40. 41,0 | + o.24.49 0. 54. 468+o. 1|+0. 8 + 24,0 | Idem, — 7 14: 010 37. 4.16 LEE RAA x Antinous\ — 6. 8 55,5 |+ 1 3 55 LR a LE 6|+o. 5 811. 40. 16,1 [a Antinous\— 6. 4. 29.0 | + 0. 33. 10 | 195.12.51 | 0. 38. 55)+o. 1|+0. 16 ol1- 41: 7,1 [6 Antinoush— 7. 5.13,5 | — 53.42.29 | 194.26. 8 | o. 56. 19|—o. 2|+o. 9 15 | 21. 44. 37,2 la Antinous |— 5. 42. 12,0 | — 1.59. 23 | 199. 19-16] 0. 25. 41) +0. 35[—o. 9 Australe. S Verseau. Η 8.26. 15,1 | + 3. 2. 4!216.22.47 | o. 14. 361—0. 12|—o. 3 LÉridan. |— 8.22 3 .. 28 6j—o. 55|+o. 8 lÉridan. |— 8. 2. 3 58. 6,8 g- 16,3 2. 13,7 #9 Kc] =] e » b ? y © à qi pm Q1 O1 ü1 D O À bb © b = pe On © ° 1 D nn te] Li 5 re a «© D kb b b 1 Les = ° 1 ° eu Nota. On a comparé les observations aux nouvelles Tables de M. de la Lande, publiées dans la Connoissance des Temps de la présente année. M ARS. Cette planète a parcouru, dans le courant de cette année ; un arc de 204% 42! autour du Soleil , et s est trouvée DANS SON NOEUD. { EN QUADRATURE. Le 30 Juillet. 10 Noyembre. 17809. H. M. S. mimi: Sidi EN cm8 127 On a déterminé, par observation, cinq lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résultats suivans : . DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS ERREUR : ee ; des TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. pr Mans. Dis XRAE re ins ns. CN OR OL des passages. | deshauteurs.| Longiude. Latitude. l'En long. | Enlatit. — ——— 19: D.,M-S.%| D} MSA M: :S. M. S. Boréale. 37. 18,1 | e Pégase 27. 11,1 Idem. . 14,0 | + Lion. Regulus. 23,3 JIdem 5. 37. 27,0 Idem. DU PAPIER Cette planète a parcouru , dans le courant de cette année, un arc de 29° 7' autour du Soleil, et s'est trouvée EN QUADRATURS. | EN OpProsiTion. | STATIONNAIRE. g Avril. Le 14 Janvier. Le 16 Mars 21 Novembre. On a déterminé, par observation , trente-un lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résultats suivans : 28 Mémoires pe L'AcADÉMIE RoyaLe DIFFÉRENCES ERREUR LIEUX OBSERVÉS TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRIDIEN. pre JuriTrn. Taszes. 17809. VRAI. comparée des passages. deshauteurs.[ Longitude. Latitude, H. «à D. M. S. | D. M. S. | D. M.Ss. Doréale. n wX 4 ra] ° re — o. 58. 29,7 2} 116. .2. 51 | 0. 26. 25 + 5.55. 7,5|— 3 42° ï + 6. 7.23,2/+ 140.1 F 115. 46. 53 | 0. 26. 42 — 0.44. 56,0| 62.51.23! 114. 34. 55!| o. 27. 5à — 0.46. 51,3 |— o. 25. 23! 114. 2. 50 | 0, 28. 25 SÉcreriss.| — o. 49. 1,8] 62.59. 4] 113. 54. 53| o. 28. 32 5 Idem. — 0. 49- 34,5 62. 0.31] 113. 47. 9g!| 0. 28. 4a |—5. 2 Idem. — 0.50. 8,5 |+ 2.566.411 113. 39. , 5 | 0. 28. 41 D — 5. 58 x Écreviss.] — 0.51. 44.0] 63.10 36 112 53. 261] 0. 29. 38 | — 5. 29 Idem. — 0.53. 17,2) 63.14.14] 112. 31. 35!| 0. 29. 4a | — 3:48 ! SÉcreviss À —- 0.56. 51,2 65:19. 8 -r12. 3. 57| 0 30; -2 Η 5. 22 : y Écreviss. — 1. 4.58,6 + o. 19. 17 109. 46. 30 | © 32. 10 3 SÉcreviss.| — 1. 6. 58,7 | + 3.36. 47 | 109. 45. 50 | ©. 51. 57 3 |» Écreviss.] — 1. 5. 1,8 + 0:19. 111 109. 45. 47 | © 32,10 Idem. — 1. 5.37,5 G3. 40. 24 ! 130. 0: a:l20 52. 13 Idem. —1. 3, 27,5 |. 0.16. 7. 10 7. 47] © 32. 9 Tlem. — 1: 3.15,2|+ o0.15.43, ,,0. 11. 20 | ©: 32: 15 7 Écreviss.] — 1. 0:47,4| 63.335.401. 45: 119520 Idem. — 1. 0. 28,0 [+ o. 9-48} ,, 49. 5o | © 32. 10 7 Écreviss. — o. 58. 37,41+ 0. 5. 55 etre us 44 o. 32. 18 é Lion. — 3.27. 1,3 | 0. 51. 31 RAS 52. 15 Idem: — 3.18. 21,9|+ 011.10 . £ Hercule.| — 8. 55. 48,0 CRE La dir, Lu 0. 24 | o. 32 29 + Lion: — "5:17: 4620 9 59 114: -8: 52 |-0; 32: 2 Idem. 3. 15, 51,7 |:+ 4: 551 114. 55. 41 1,0: 32. 27 ÆArcturus. 6. 13. 53,8 [+ 1.16. 23] 115. 41. 56 | 0. 32. 45 13. 7. 41,7 | — 0.26. 42] 142, 20. 13 | 0. 41. 56 12. 4,0 53. 30. G] 149. 54. 28 | 0. 52. 1: Regulus. 14 A + Lion, Vierge, 9 b © o o à L æ 2 Lea 24 15. 53. 16,3 Regulus. 26 ! 15. 4%. 10,3 |; Taureau. +4 HE HET + 200900 Woo = 0 9 a b qe [EN GT er 1 El 7 | 30 | 15, 29. 51,7 | Regulus. DES SCIENCES. 129 Les observations du mois de janvier donnent encore les résultats suivans : A x : 21h 48! o!/ temps moyen, Opposition vraie de Jupiter, le 13 janvier 1789, à j ; P è 21. 48. 14, temps vrü. Longitude en opposition, comptée de l'équinoxe TUOYER M en = ue + leles se ei ee 11444711 Latitude en opposition. . . . | 0. 27. 41, boréale. On a supposé l'erreur des tables , de 5! 35", soustractive en longitude, et de o' 56", additive en latitude. Les observations du mois d'avril donnent aussi les résul- tats suivans : Quadrature de Jupiter le 9 avril, à. 2h 19! 15", temps moyen, Longitude géocentrique vraie de Jupiter en quadra- ture, comptée de l'équinoxe moyen. . , . 1104 47! 18!" On a supposé l'erreur destables en longitude , de 4! 12", soustract. SRAL TLOPRINTE. Cette planète a parcouru, dans le courant de cette année, un arc de 114 58! autour du Soleil, et s'est trouvée EN EN STATIONNAIRE. QUADRATURE. OpPPOSITION. Le 13 juin. Le 11 septembre. Le 4 juillet. 8 décembre. On a déterminé, par observation, vingt-huit lieux de cette planète , qui, comparés aux tables, ont donné les résultats suivans : Mém. 1789. R 150 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Rovacr L DIFFÈRENCES LIEUX OBSERVÉS TEMPS ]|ÉTOILE DANS LE MÉRIDIZÆN. DE SATURNE. pers Tanre VAAL compare. ee D. M. S. Australe. . 30.27 . 33.26 35.58, 9 .42. 58 ? Serpent. Idem. à Antinous ; Serpenr. x Antinous Idem. e Verseau or Gi à Antinous Idem. Idem. Idem. Idem. + Verseau. 21 © O1 Qi À, Antinons Idem. + Verseau. À Antinous + Verseau. Idem. Idem. Idem, Idein. Idem. Idem. A Antinous Idem. Idem. 1 O1 er & 1 & pt 5 Verseau. Idem. Idem. Idem. ot 1 où OS QT = DHL EEE EEE EEE EE EEE EEE EE DES. SIGIENCES. 151 Les obesrvations du mois de septembre donnent encore les résultats suivans : 18h 13! 24!", temps moyen Opposition vraie de Saturne le 11 septembre 1789, à | F y 18. 17. 24, Lemps vrai. Longitude en opposition , comptée de l'équinoxe 5 PF ’ Ï 1 MOV EE pe EE M rte dit io cu 240450! ax!" Latitude en opposition. . . , , . , . . . 2. 21. 51. australe. On a supposé l'errenr moyennedes tables, de 4! 32! ,sous- tractive eu longitude, et de o' 40! , soustractive en latitude. EE LR SU CEE BTE Cette planète a parcouru , dans le courant de cette année, un arc de 457! autour du Soleil, et s'est trouvée PR A 2 A A I D LL A SE ENUQUADRATURE EN'10 P/P'O!S LT ILO N Le 20 avril, APE Le 11 janvier. 17 novembre, On a déterminé , par observation , douze lieux de cette planète, qui, comparés aux tables, ont donné les résul- tats Suivans : MéÉmMoines pe L ACADÉMIE ROYALE 132 | DIFFÈRENCES LIEUX OBSERVÉS À ERREUR mue | des [TEMPS] ÉTOILE} Dixs Le MéniptEn. pe HrnscueL, T'as LES. VRAI | comparée EE nes. SRE Caen. TE des passages, |des hauteurs Latitude En long. [En lai D mme + | x ms | RE nn ee + RS ee | se HAS H NL US: D, Ms. È UM S Janv. 15 sÉcreviss. |— 0. 10. 25,0 | + 1. 10 23 £ Liélier. +6. 38. 7,71 61.16. 28 |; Écreviss —0 11, 8,3 61, 23. 54 £v À dEcreviss { — 0, 13 5 Lo: 14 Mars. a xÉcreviss. Ηo 17. 5,5 |— 1, 40, 18 10 S'Écreviss. } — 0, 18. 48,0] 61.43. 8 12 x Écreviss, | — o. 1-. 21,01 — 26 14 Idem — 0. 17 — 1.39. 8 15 Idem — 0. 17 — 1. 38, 4 27 # Écreviss. } — o 19. 68,7 | +1. 40, 20 20 Ider, — 0. 20, 2,8|1<+1,41, o 30 y Écreviss. | — 0. 13 28 5 | — 1. 56, 54 Avril 5 Idem. — 0. 18. 34,1 61 46, 50 { ! [ZA " # Écreviss, | — 0. 20. 10,8 Les Observations du mois de janvier donnent encore les résultats suivans : =! U . 19b 5! 18 , temps vrai, Opposition vraie de Herschel , le 21 janvier 1789; à nl Lu 19. 45. 51, temps moyen, Longitude en opposition compiée, de l'équinoxe : MDN e. . = ele aie More SU NE IUT 40! 527 , 9 * Latitude en opposition, LATE On à supposé l'erreur mc yenne des tables, de o! 5", addi- tives en longitude, et de o' 15", additive en laütude. OY DM SÙ SC IE N.C-E£E:s; 1 EPA LUN: E. On a déterminé , par observation, quarante-six lieux de la Lune , qui, comparés aux tables d'Euler, ont donné les résultats suivans : hr 2 I EE A IR PE NES EEE CN MEET 2 IE UT DIFFÉRENCES LIEUX OBSERVÉS TEMPS | ÉTOILE DE LA Luxe. CR A DANS LE MÉRIDIEN. 780. VRAI. comparée. CT NE ON ERREUR DES TABLES. SE des passages. des hauteurs. Longitude. Latitude. En long. me [mme | sms | smnmeunenens lemeecemmuse |smemmemecemmmne À 2 252 + HMS H. M. S: D. M. S$. DIM DAS. M.S 1, 44: 45,6 8 Écreviss. | — 7. 14.17,5: € ; : 15. 28. 37 | 4. 4. 10: B] —o. 42 5% 39 » | « Orion. — h.10.10,9: € AE M - 19941923 É RE : 10. 55. 8 |4.. 5. 28:B À —o. 51 ER ET. y Orion. — 4.40.29;9: € LD 4.17, 54,5 s Taureau. | — 3.29. 5,9: C 43: 23. 30. 3,13: 21: 38: — 0. 57 4, 12,9 | < Taureau. | — 2.11.49,0: € 57: 4 36. 20. 36 | 2. 24. 58: > 7.52. 4,6 | ‘ Taureau. | + o.15.56,8: € su 77- 28. 43 1- 0. 25:48 21. d RES A Fe: L £. DL 865. 19,3 1U 5. 2 8.43. 47,9 | æ Taureau. | + ! #3. 49,9: © HD) 92 LAS 18. 3o Mars « 0,23. 44,6 & Hydre. + 1. 1.8535,5: € 3: 140. 20. 14 | ? 0.4 105% RL. 31 | 3.41. 10,2 | Écreviss. | — 4. 7. 33,5: € : 674596269110 44: 24 Tr Avril 7. 24. 19,0 — 1. 35.44,5: € : 124. 2 4 | 4 59: 95: —0O. 11 { 11. 1,2 — 0. ASC :S)1, 200. 43: 18 | 2: 12 CES 4 LR 10 | 12. 5 | > Corbeau. | + 2: 6 37 Dre 719 34:J4 219. yo) | 27 Title 14 6 : Corbeau. | + 6. 6.32 ©) :S | RS 21: 36 | 2. 48. 10:BÈ—0. 0 ULEAL EL mSagittaire.| + 0: 5. 40,5: D| 19-99 18:48 Ÿ Mai 8! 11.35. 44,7 | ? Corbeau. | + A] Re DD È 223. 90. 28 | 1. 22: 30: 4 +0. 3 SEA d'Corbeau. | + 7: | 23.24. 55:8 « £ g | 12. 33. 44,8 | > Corbeau. | + ; 5: | 20-18. 7:J É 237. 41. 20 | 0. 4. 20: 4 D 0.47 RALEM EE r Scorpion. | — 0-17. 3,0: € —2. 0. 7:J 10 3.29. 23,1 # Scorpion. | + o. 54. 18,3: D 18. 58. 26:J Las. 46. Ko: |Ntetai 59:BÜ—0. 8 2 3 . TIRANT Scorpion. | + 0.42. 27 8: D|—2: 19 ‘8:J £ > 7 » 2» E —|—5 28:S$ n sn 11 | 14. 23. 48,3 | y Corbeau. | + 5. 34. 57,0 : D 9. 14. 28:8 l 265. 16. 59 | 2+ 22. 46: BÜ—1.18 . 31 58.6 < DOQIR ff $ Corbeau. | + 5.21. 0,0: 5 4. 58: ÿ £ - £ ) z > 3:S 4 278. 31. 7 | Ÿ- 24- 18: BE 0:30 1 5.16. 5.0 | > Corbeau. | + 6.31. 8,5: 2 Le ae EAle B— 0.25 É 7. 3. 12 a | 4: 49. ? 1 ). 42. 48,2 | » Vierge. +-11. 17. 24,0 : D 3:81 °°° 19 Ar, 2 3 p, -0. 29 , 4 a . e ; Fa 3 2 Juin 0. 18. 30,8 | 6Scorpion. | — o. 37. 31,0: jo: ST 231- 47- 15 7 < [ | 7.1 12..:9: 54; Idem. + 1. U ? | 62. 55: 1 + ’ n : = 5 3, a 1. 52 95: BET0:4 {A # Scorpion. | + 1. 19.24. 39:85, 279: 2%: 27 à ir, OT LE r © orpion. SE TNT EL) \ En lat. ON -0. 5 uin 12 13 Aoùt 5 Sept. 4 154 MÉmorres DIFFÉRENCES TEMPS | ÉTOILE DANS LE MÉRID dora. Dans la quauième colonne, Ç IEN. désigne que Ja différence LIEUX OBSERVES DE LA LUN=. DE L'ACADÉMIrE RoyazeE > passage a été ERREUR DES Tl'anres. VAAL, PRE. | nn À A me NT des passages. des hauteurs. À Longitude Il Latitude. En long. | Enlaut. : | re ne mme 0 ne ne | nes eme ones me à eee Done one H. MS | H. M. S. MS 0 1 M. à FLE S. 16. 10. 56,0 |? Ophiucus. | + 11-31,0: . 59. 58 | 5. B1+ 0.48 | — o. 26 16. 52. 50,1 |? Serpent. +43 1,7 ea Sue p r à 5s ; : 09.5 . UN des 7 | —0.: On un À Autinous. | + 3. 25. 50,7 sa à. 17. 34. 6,7 | + : ST 348. 9-26 14.55.17: BÈ<+0. 4| + 0. 13 18. 15. 36,5 | + 1 1 HT) 0. 25. 34 | 4. 25. 50 : B 0. 0 0, 18 8. 7. 48,0 | 6 Scorpion. + 0.41. :S e “ 71490 pi £ 4 î ASE g. 5o | 0-57. 31:41 +0. 55 2 0.1; ROME Scorpions | = 1,3. 7,2 28, 41. 3: 80) ‘ 0: 1021) £Scornion. | +0. o — 1.350.10:$ aux e 9 5 P | 2 à tre 54. 24 | 0. 16.56:4/4-0. 5) ou 29corpion. | 0,9 20.29. 9:48 \ ù 11. 38. 57,4 | SScorpion. | +- 2. 51 — 0.54.53:8 À a RER : Pr M i De 18. r8 | 3: 3o. 52: BE — 0.14 | + 0.32 Scorpion. | + 2. 44 21. 4.26: SN 14. 1.15,2 PE + 4: 55. 19,2: D|— 0.48. 1:S À 318. 5o. 34 | > 2: 50: B}+o.21|—o. 9 11. 55. 326 | “Sagittaire. | + 2. 59. 2,5: C 28. 50. 40: 8 À 314. 25. 41 | 4: 54- 56: B—0.27|—0o. 1 12.41. 7,7 |A Antinous. | + 2. 54. 40,7 : D|— 3.12. 25: 8 À 526.49. 7 | 5 ©12: 2 to. 8 |+o: 14 13. 23. 18,4 |? Serpent. | + 4. 46. 12,7: D |— 0. 29. 30: S 1 339. 4.30 | 4-1: © B + 0.16! 0. 12 16 : Lee « un 1 | 4 Verseau, l pe 306. 23. 40 | 4. 59.37: BE — 1. 7|+0. 7 À Eu PRE TR 0 à vo C]+4- 2. 0.44:] 10. 16. 24,3 Trou. + 2. 48 CIE: 44542 JA 345. 13. 22 | 4 44. 1: B 1 — 0. 26 I 0. 5 12. 26. 16,3 |» Aigle. + 5. 53. SEE NES s| 20. 1.32 | 2. 34. 18: B D — 0, 56 | — 0. 59 6 2, x | 8 Verseau. eu : S'AEM 4 ; + 0. 54. C|+'0. 12.441 :7) 5 G 1 = un 1 |+ Verseau. SH 554. 1.4519. G. 1: BL—o. 5g|— 0.2 LT. —0 48 4,2:€ SH VAS 7- 24. 28,5 2 ru: —2. 0, 2,5: QG|+ 0.22. 4:79 3o. 79.23 | 1. 36.37: 4 — 1. 21 | — 0.55 f ] ; | 10.45. 9,5 | Édéler. +3. 44. 4,7: C|— 0. 7.54: 7 82. 42. 1 | 2. 53.48:A%— 31.56) —o. 9 | DES -USLGANEUN C E 9, 135 Occultations d'étoiles par la Lune. ÉTOILES TEMPS : JOURS: CIRCONSTANCES. ÉGLIPSÉES. «Balance. . . .. Juillet. 9 7e 7 Immersion dans le bord obscur. æ' du Cancer. . . | 15 Sept. . . 36. 36 Immersion dans le bord éclairé, Llerm Idem. . . . 1841 1754 Emersion du bord abseur. Cancer. 9 Nov. . 2. 54. 47,6 | Emersiôn du bord obscur. # Sagittaire . . . 19 Nov.. "10: Immersion dans le bord obscur. PASSAGE DE MERCURE SUR LE SOLEIL, du 5 novembre 1789. On n'a pu apercevoir le Soleil au travers des nuages que lorsque Mercure étoit déja presqu'à moitié entré sur son disque. On a estimé l'entrée du centre de Mercure sur le bord duidisque du Soleilià., 2: 0,1... 1, 11 0e 1h 17! 56,8, temps vrai. Contact intérieur, ou détachement des bords de Mercure et du Soleil, à. . . . . . . .. NN 19 1058 Le ciel étoit très-beau au moment de ce contact: il s'est ensuite fréquemment obscurci, et vers 4! : le Soleil s'est entièrement plongé dans les nuages. mm ei JE Un het prise entre l'étoile et le bord occidental de la Lune. D désigne que cetie différence a été prise entre l'étoile et le bord orieutal. Dans la cinquième colonne, J désigne que c'est le bord inférieur de la Lune dont on a pris la différence de hauteur avec l'étoile ; et S désigne que c'est le bord supérieur. Foycz pour le surplus la groie de l'extrait de 1787 » page 136. 156 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE RoYAL= Table du mouvement de lu pendule pour la réduct'on en degrés. A AnTiCIe. | AxTicir. | Axricir. | des fixes. | des lixes. | des hxes. | ES | en — 1 =S ; | Janvier. 1) cf | Mai 1 l 3! 56!L0 Octobre. 1 l st Ai .0. = + . | 7 N nié | 13 ; Novemb. 1) 3. 58, o. -| ee 5.541 28 É F | 18.4 9. 99,4 Décembre. 1 l | : —ste 54,5 Nouv. pendule. l sl Juin 1 s >. 20,0 2), + | À ù 3. 54,0. rs Juillet. Us D ET Janvier. 1 Février, 1 ) 3. 55, : ARE | | Août. PE LST À RTE Mars. 1 { 2! Ç | s { L'excellente pendule dont on . 3 Septemb. 1 3. voit ici la imarche suivie et véri Avril. 1 54 2 : ss Lee == 55 |fiée sans cesse, et par les obser- vations du Soleil et par elles des Etoiles, est de M. Ferdinand PS 1 : 9. 993 L- | Octob. 1 Mai. | Lerthoud. | PR EMTER:S ANT 'E SL INDE; AVE MAPS à 4 et CIRCONSTANCES VRAI. 1749 H. M, S Janvier. 6 8. 44. 28. Immersion: . . . . . douteux de 10 secondes. 22 9. g- 46. Émersion . . .... issez beau temps. 31 5:50. 27. Émersion . . . ... beau temps. Février. 12 14. 60. 6, Emersion . . .. .. très-beau. Mars. 9 SA MEME Émersion . . . ... très-beau. 25 7- #88. 20- Émersion:. , . . .. ce: beau. Mai, 10 8. 35. 4o. Émersion . . .... très-beau temps. Déc., 24 13. 37. 5. Immersion, . ro. tré -beau. .DEUXIÈME es, DE S :S CIE N:C.E- 8 137 SANTE TL TI TE; DEUXIÈME mois re |. TEMPS et S CIRCONSTANCES. VRAI. EL.:,.M. , 5 Janvier. 4 9. 16. 59 Immersion, 7... temps peu favorable. 22 6: 235: 42 Émersion ,) 2! ! .!! vapeurs. F Février. 5 11. 48. 29. Emersion.. ... . .. temps peu favorable. 12 14.229 55. Emersion .... . .. assez beau temps. 4 Mai. 5 8+ 55. 47. Emersion . . .... beau temps. 12 SFR DROLE Emersion . 4. : . : temps peu favorable. Octob. 15 17. 36. Immersion. . . . . . temps favorable. Nov. 9 14. 33. r8 Innnersion. . . .:. . nuages. MAROTSIÈME SAITELLITE i Mars. 29 BON T2 Emersion,. , . .... temps peu favorable, Mai. 11 8. 36. 12: Emersion . . . . ,. temps favorable. 18 O0, 3, 2; Immersion, . . . .. boau temps. Déc. 26 | 12. 19. 58. | Immersion. . . . .. 15: 4g. 44. Emersion:.. 1". l douteux. ER D ELEC RCI M RS QUATRIÈME SATELLITE. Emersion ... .... | assez beau temps. Immersion. , . . .. temps très-favorable. PHASES DE L'ANNEAU DE SATURNE. Disparition du mois de mai. Le 1.% mai, à 5"? du matin, le crépuscule empêche de distinguer si l'anneau est encore visible ; Saturne paroit ovale. Mém. 1789, S 133 MéÉmuorrn£gs DE L'ACADÉMIE ROYALE Le 2 et le 3, temps couvert. hs Le 4, à 5*+, on nepeut appercevoir Saturne qu'au travers des nuages. Le 5 couvert : le 6 à 5": du matin, Saturne est encore dans les vapeurs de l'horizon ; on le suit et on l'observe à mesure quil s'en dégage, mais alors le crépuscule augmente. On n'a pu, pendant trois quarts d'heure qu'on l'a observé attentive- ment , y découvrir la moindre trace de l'anneau , dont on peut par conséquent fixer la disparition au plus tard au 5 mai. Réapparition du mois d'août. Depuis le 22 août on observe tous les jours Saturne dans le méridien, et on n'apperçoit son anneau que le 29 versles 1 1 heures du soir : à la vérité il est déjà très-vif et très-net ; ce sont deux lignes de lumières non interrompues depuis le corps de la planète, mais plus vives vers les extrémi- tés; ce qui fait penser que si dès la veille on n'a pas aperçu déja cet anneau , cela a pu tenir à quelque cir- constance particulière, En effet, M. Méchain a observé la réapparition le 26. Disparition du mois d'octobre. Le 7 octobre, les anses de Saturne sont déjà très- foibles: le S et le g temps couvert: le 10, on soupçonne de temps en temps l'anneau. Le 11 octobre, sur les d'heures du soir, on observe Saturne avec deux différentes lunettes achromatiques de 42 lignes d'ouverture et de 3 pieds © de foyer, ainsi qu'avec le grand télescope de 6 pieds, dont on varie les grossissemens, et on n'apperçoit aucune apparence d'anse. Les quatre jours sui: vans, ternps couvert. Deer sS'orErin'é € 4. 159 Déclinaison moyenne des principales étoiles au premier janvier 1788 , d'après les observations faites à l'Obscr- 'atoire royal de Paris, depuis 1778 jusqu'en 1790 , avec un quart-de-cercle mobile de 6 pieds. J'ai donné, dans l'extrait de l'année 1787, la décli- naison d’un cértain nombre d'étoiles, déduite de nos observations en 1769, 1786 et 1787. Ces mêmes observa- tions, répétées en 1788 et 1789, étendues à un plus grand nombre d'étoiles , nous ont procuré le catalogue suivant, dont nous offrons les résultais avec d'autant plus de con- fiance , que nous avons fait encore concourir à leur vérifi- cation un grand nombre d'observations faites pendant sept autres années antérieures à 1785, c'est-à-dire, depuis 1778. J'ose me flatter que ce travail, l'un des plus considérables et des plus soignés que l'on ait fait sur la déclinaison des étoiles , sera agréable aux astronomes. DÉCLINAISON DÉCcLINArSON ÉTOILES. moyenne ÉTOILES. moyenne au 1°? Janv. 1788. au 1,0 Janv. 1788. D: «M: S; | D .M S: Alcione. . . ... . 25. 346 "1:27 = = + æ Aldebaran ... .:.,|!16. 4. 5:8B;, 7 Antarès. . : . . 2 |l25. 66 53: B | Cigme : . 55.13. 44. 51. "60: B s RS Ho à 2 Arclurus. 1. . : 20. 17. 54: «4 Corbeau... ... 29e 2. 49 : À ARS shot 2e 23. 23. 35: B | Coupe... . . .. 17. 10. 22: À Electra 23. 926. 2: B Couronne +14, , 27. 26. 18:2 Roliireie mu tante 88. 10. 40 : B Dauphin MERE 15.: ‘10. 21: 8 Procion. . .... GAS 219):,2 Écrevisse. . . . . . LE pue Le is LU Regulus. .. . .. 12. 59. So : L!| Fléole net, 170 52 1913 0B SLFEIS, 1e = He - la 16. 26. 15: 4 | Gemeaux . . ... 32. 20. 17,5 D ——.]—.———'IItu 4 ., 14. 38. a a yo CT eue 7. 44. 11: 1C CREER te] 19 106 VE ue + 0 17. 5a. Aïgl 8 6: 4 |I 6 ndromède, . . . 27. 55. 14: BR ien. Poiss. . . .. 1. 44 1118 And 1 5 ,: BÎ|I P 44 Salance. + . . , 15: .. 55: TO à 000. tons | 0e, 20:, dd : Bal 8 RUES 58 {: 28 Baleine*. . .., 314.055 SllOnon 54. 7, 21. 10,:.R Dülier. 2: RE Ta 6 £ Ophiucrs NE « 12. 43. 32 : B ne (13 Ce EE, HO da MAI 1 | ere il 44 :3:27358": 3 Capricorne . es À 7 e : Liï 11. at f { Serpouz . . . . .. 7 6 18:23 NU POP PIN MT TON PP CORRE TRIEN 140 Mémoires pe L'Acanémir*RoyaLre Suite de la able de déclinaison, ete. Décrinaison DicLrixaison ÉTOILES. ._ moyenne ÉTOILES. moyenne 4 au 1." Janv. 1788. an 1,64 Janv. 1788. RE … n st LI | D. M.-$. : D. M S: « e 7 : | LA Verseau . ... . : 1. 20. 32: A | Écrevisse *. . . . 1 Vierge : -. : +. 10.. +2 58 : Æ) Eridan.s:.. .. De. Gémaux . . ... E 8 - 6 Hercüle . . : +. CES 1 L ! Lièvre Fr ” À Aigle... .... 5. 53. 18:B Lion 2:22. :p Balance. : . . 8. 35: 28: 4 Ophiucus. . PET Baleine .!.., ,. 19: : 94117 4 Pégase ©. 42 [1 : B Bélier. 4. 1 + 19. 45. 54:83 Scorpion . . . . . 4 Bouvier +... .. 41. 14 5:85 Serpentz . .,. : 8 Capricorne * . .. | 15. 26. 18: 4 Taurcau*, . . .-. :B gnnd Chienf. | 47.160 41: 4 | Verseau 411.172 dE petit Chien . . . . 8. 42. 9:58 Viergo:r 4 544 CA À Cigue. -. .. -. 37 31, T6: 3 OHRERE E PART MB 4 Düuj bin * mé sil 29 52. 6:57 s Éridan . . . . .. Se 22 21: #4 | Hercule. . . . .. 21. 57... 43.5.8 Aigle: ...... e LE LE k Lione ct. HE. 15. 45. 29: B Baleinc* PIRE" o. 35. : : AN La, r = Gapricorne. :-.-, |! 17, —-4, 2---AÀ rar 6 RS LÉ. eh 4 1 F | grand Clieu*. . .|126. - 4. “8% 4 Aa re di M Ver | Corbeau .:: . .: 15 “20. "NEA Scorpion *2 . .. 19- 12. 40 À | >: a ræ Sacnent® te: 2 16:, 5 das il Écrevissc. ‘. . - 1118 55.: Sr" iieau*.. Lo la A/S | hp DEUST ALTE 10. 29. 29 : À D n G. 24 42: À Ferhe Let es 18. 1. 42: B Vierge . 2." | 2, 67 3528] Sémenux. ." .:. 22. 21. 20: 8 rer d Hercule. . :... 2 59 : E Hydre”, . 4." 6. 25. 46:28 Le ,* Lou, .6 «4 21 40 54 :Z Aigle. . ..... 10. 6. 28: g | Ophiucust . ... 3. 8 1174 Dalance. . . . . . 14. 4. 10: Orion* . . . . .. 0. 27. 87 : 4 Palcino* : _ . .. ie 8 : g | Scorpion. . ... 23. ©. 19 : 4 Bélier. .. . . 18. 14. 2: B | Persée”... ... 47 5. 46: 8 Capricorne . . . . | 17. 36. 32: A Serpent, SEA 11. "29. 27.: 8. j graud Chien *. . . | 15. 20. 10: 4 A T'aureau*. . .. | 17 F 4 48:28 Corbeau... 4] 16. 21. , 46 : À Versnau : . . .. | 16. ‘56. 45: À Dauphin". .:':.! 15. 22, 8:22 Vierge... ... | 4 93 g:3 0 Dre 1 SCIENCES. te DT 19x Suite de la Table de déclinaison , etc. DÉCLINAISON ÉTOILES. IDOY cnne au 1. ! Janv. 1788. RSR | 7" rpm ir as | D: M>s. l'e Bouvier 1)". 27. 065. 315 4 B eurand Chien*. . . | 28. 417 36 : À Ë À Ÿ «Corbeaui....s.,.2) 21, 20. 4144 slauphin: . . . . 10: 39,120 18 { ! 1Gémeaux ste 125% 10. 281: B Lu He Hydre*, .1.,... . Far vai 18: 2 DALIOIN a ds © 24. 44. Sor B L | + Ophiueus. rene 00 MR A g. 43-:14 LoOnonr : 25, 14 A1 O0 : À TAÉHASC | 5 0 8. 54 Zo A a Vicrue. + « dise, à 12.1+, 6 612 3 RU TEEU © 15. 35° 34 :.£ A ? jouvier . . . . . (34.738. 44: B ? grand, Chidn.::°, | 29. 958. 37 : 4 # Gémeaux. . .:. | 20. 51. .54 : B De lorcule .!. . . 31. 59. 48 : B sLion.-he 267, 24: 27. 58 : B ? Ophiuens .:. 4, . 10. 7: 25: À L'2Orion*.1. : - - 3 2. 4. 4: À h 7 Serpent*. etre 3. 39. 43: 4 7h ? Taureau. . . . : | 20. 53: 855 :'B D! Li Viérpe nsc [0:77 29-183 3: DONCSERE TN VIENT NN EREPRER DÉcLiINaiIson ÉTOILES: moyenne au 1.91 Janv. 1588. é Antinous*. . . . CPC | SEEN ME 8 Capricorne. . . . 18 3, 49 : À 6 Ophiucus ©... | 24.1 46. 24 : À & Serpent... : 2: SF 56 24:27 8 Vierge. . .… . . 4. 24. 11,5 "4 £Orion*:n L 40 6. 1:34 38\: À « grande Ourse. . . 48. 51. 48. B a Verseau. . . . . 8. 42. 16: 4 À Vierge. Eli +, 17/2297 à -h 2H aion..é. le 21,5 1126: 69-44 55,:"8 # Sagittaire .…. 21 5. -h1 : # Q'ÉION. 4 2-0 10. Bo. 51: À x Sagittaire +... : |l21. 205 44: A g Lion. p.ners . pv 105 128.31: 1B e Scorpion. : . . . | 25,1 4. 15: 4 r St orpiou F'avetile | 18. 5. 46 À e Verseau. : . .. 217.6 av ts A e Pépase, te que | 38. 54: 15: 2 Les étoiles marquées de ce signe (*) sont celles qui n'ont pas été observées un aussi grand nombre de fois que les autres , et dont la détermination peut ètre suscepuble encore de quelque petite correction, B\LuYS 1 "Ny 14a Mésotres pe L'AcADéMtEe Rovyare SUPPLÉMENT EX T'RATT Des principales observations faites depuis 1671 jusqu'en 1789 , sur les phases de l'anneau de Saturne. Liicion où je suis, et que j'ai annoncée, d'ajouter de temps en temps à nos extraits un précis des observations les plus importantes qui ont été faites dans les années anté- rieures à 1759, m'a paru étre agréable aux astronomes. En 1786 et 178$ j'ai déja publié, dans un supplément, les prin- cipales observations faites depuis 1767, ce qui, jusqu'à ce jour, forme une suite de vhigt-deux annces. La circonstance de la disparition de l'anneau de Saturne qui vient d'avoir lieu, me détermine à donner aujourd'hui la collection des observations des phases de cet anneau: ,! faites depuis 1671 jusqu'à la présente année : elle sera! d'autant plus intéressante, que l'on y trouvera plusieurs! observations qui n'ont point été publiées, et qui n'ont même été faites, à ce quil parait, qu à l'Observatoire royal ; d'au- tres qui ont été mal rapportées , et sur lesquelles je ferai quelques remarques importantes. | L'Académie des Sciences ayant proposé pour le sjet.du Prix de 1792, de déterminer, par les observations et par la théorie , les inégalités des satellites de J upiler, Sur-tout celles du troisième, etc. , j'ai cru faire aussi une chose utile et agréable pour les Savans qui voudront concourir à ce Prix ; en publiant ici une suite nombreuse d'observations du troi- sième satellite de Jupiter. Sans la crainte de passer les bornes qui me sont prescrites, j aurois donné la même suite pour lesautres satellites. On la trouvera dansies prochains extraits. IL PARA GRIAPHE P SCIENCES, 145 REMIER. Phases de l'anneau de Saturne , observées à l'Observatoire royal de Paris , depuis l'année 1671. Dominique Cassini ne s'établit à l'Observatoire et n° commença ses observations que le 14 septembre 1671. Nous ne rapporterons donc point la première l'anneau qu'il observa à la fin de mai, disparition de et la première TÉ ‘apparition qu ïl vit le 14 aot ùt de cette même ann ‘e:, mas qui ne doivent point se trotiver , €t le se trouv érit point en effet , dans les registres de l'Observatoire. Phases de 1671 dans le nœud austral. . Les anses de Saturne très- courtes. . Les ansestrès-étroites , obscu- res et Courtes. 26. Les anses étroites, courtes et 28. Les *Octob. 6. . Les anses extrémement foi- 22. 26. Nov. 1. 6. 7. Les anses très-foibles ; couleur de cuire. anses très - oibles et obscures. Les anses obscures. bles. . Les anses terminées et cour- tes, . Les anses extrémement min- ces et très-difficiles à dis- tioguer. Les anses assez longues , quoi- que minces. Les anses très-Foibles. Les anses uès-foibles. Les anses très-minces. riations de l'atmosphère les font paroïtre tantdt lon- les va- Nov. OR D GERLPTE CRUE ME ERCIEN A à N LE R A NASA 3: SE CO: N'D.E:1 D;I S'P'AR:I Ti ON: Fi gues, tantôt courtes. On a ec sur Je que de Saturne une ligne où bande obscure ; di ans le plan de l'anneau. 20. Les anses extré mement mi! » 1 ces er couleur de safran ; l'anse orientale, moins ap- pirente que lee ident al sembloit détachée du dis- que de Saturne , proba- blement par l'effet de l'om- bre portée par le corps de la planète. . Les anses très-minces et 2106- dettes. Mime bande sur le disque de Saturne que le ; Sécurià presque rond ; on ap- perçoit quelquefois un pe- tit vestige d'anse. . Saturne sa jes. . Saturne sans arises. _ . y LT na4, Mémoires pe L'ACADÉMIE ROYALE Nota. 1°, Il m'a paru intéressant de rapporter les observations Faires pendant Tes mois de septembre oc Ja et novembre ; elles montrent que depuis la réapparition qui avoit dù avoit feu! le 22 juillet, mais que M. Cassini n'avoit constatée que le 13 août, jusqu'à la seconde disparition du mois de décembre, les anses avoient toujours été aréssthiblers Doflà pourquoi M: Huygens { Mém. Acad. come X, pays, 537) dit que dès le 4 novembre les bras « de Saturne étoient si obscurs., qu Ù étoit en doute s'ils paroissoient encore. 2°. Je n'ai jamais pu ekhliquer La conirédicrion qui se trouvr iri entre Je relevé des registres dr l'Observatoire et deux passages d'auteurs célèbres, ML Huygens et Maraldi, qui disent positivement , l'un dans l'endroit déja cité ci-dessus, l'aurre dans Jes Mémoires de l'Acudémie, année 1715, pag. 16, que M. Cassini observa la phase ronde de Edturne Le 13 de Héehbre: D'après ces autorités, M. du Séjour ( Les sur les Pléromènes, pag. 350) dit que cette observation du 15 décembre est la seule à laquelle on jdoivé s'arréier ; qu'elle mérite que l'on y fasse la plus grande aitention. Malheureusinent ceue observation n'existe point ; Saturne n'a joint été observé dans l'intervalle du 8 au 16 décembre ; les registres artestent même que le 13 il y eur des nuages toute la journée , ainsi que le 12 et le 14. D'ailleurs, la plus grande auturité sur cet artiele , est sans doute celle de M. Cassini lui-mime , qui, dans son ouvrage , intitulé : Découverte de deux nouvelles planètes autour de Saturne , dit for- mellement que c'est le 16 décembre qu'il a vu la phase ronde de Saturne, et cela est conforine au relevé des registres que nous venons de rapporter. 3°. M. Cassini n'ayant pu appercevoir Saturne dans l'imervalle du 8 au 16 décembre , et le 8 l'ayant Le presque rond, à cela près d'un petit vestige d'anse, qui se manifestoit quelquefois, 1 résulie de tout cela que cette observation est incomplite et laisse une véritable incerii- tüde sur le vrai moment de la disparition de l'anneau , qu'on peut regarder cepen- dant comme très-prochain de l'époque du 8 décembre. 4°. La seconde ré:pparition da mois de février 1672 n'a pu être visible, Saturne alors se trouvant plongé dans les rayous du Soleil M, Cassini l'a suivi jusqu'au 25 janvier , où il le vit encore sans anses ; et le 4 juin première fois où il l'observa après sa sortie des rayous du Soleil, il remarqua ‘que ses anses étoient plus grandes qu'en 167}, 1 : Phases de 1685 dans le xt bon] La disparition qui a dû avoir lieu le 21 août, et la réappari- tion le, 4 septembre , n'ont pu être AE à , parce quê Saturne étoit plongé alors dans les rayons du Soleil. Les observations les plus proches de ces deux époqnes, que F on trouve dans Jes registres, sont, l'une du 10 juillet, à o": du soir, où M. Cassini observa Siturhe, etdans sa configuration avec un de ses satellites ; il Hg Eire son anneau comme très: foible ; l’autre , du 11 A NME | à 52 du maiin : Saturne y est figuré avec ses anses très-distinctes , et à côté est écrit : les anses étoient plus apparentes qu’à son inimersion dans les rayons du Soleil, Phases DES ScirENCESs: 345 Phases de 1701 dans le nœud austral. Selon la théorie, il a dà y avoir cette année une disparition le” 24 Mars, une réapparition le 22 mai,etenlin, dit M. du Séjour (Essui sur les phénomènes , pag. 149), une grande diminu- tion «le lumière des anses de Saturne , ou peut-être même ne disparition totale qui a dû avoir lieu vers le 20 novembre: 1701. Or, voici les renseignemens que je puis donner à ce sujet, et qui, jusqu'à ce jour, étoient restés ignorés. Saturne étoit plongé dans les rayons du Soleil au moïs de mars , el l’on ne trouve même dans les registres dé l'Obser+ vatoire aucune observation de cette planète en 1701, avant le 26 juillet, où l'on a seulement dessiné une configuration de Saturne avec ses anses : ainsi l'on ne peut rien statuer Sur la disparition et la réapparition de cette année; mais quant à la grande diminution de lumière dont il est fait men- tion ci-dessus , dans lé mois de novembre, voici ce que pré= sente de très-curieux l'examen de nos registres relativement à cet objet. . ‘ Saturne a été fort exactement suivi pendant ce mois: Dominique Cassini et son fils paroissoient s'occuper alors de la rectilication de la théorie des satellites , doit on trouve les configurations avec la planète principale et celle de l'anneau, le 1,2, 3,7, 10, 11,10 et 25 novembre. Or, il est à remarquer que chacun de ces jours l'anneau n'est figuré que par une simple ligne ou trait de plume fort léger; mais ce qui ne laisse aucun doute, c'est qu'au-dessons de’ la con- figuration du 7 novenibre, prise à 10" 45/ du soir, sont écrits, de la propre main de Dominique Cassini, ces mots : i/ ne réste qu'un foible rayon pour le$ anses de Satirrne. Le 10, la configuration marquée pour 7" :dusoir, présente , pour les anses, un foible trait de plume , et pour le 11 un plus foible encore ; enfin dans Ja configuration du 25 novembre, Sa turne y est marqué rond , traversé seulement par uné petite ligne ponctuée, et qui ne déborde le globe que d'un point, * Mém. 1989. sA 146 Mémoires De L'Acanémir RoyxaLre et seulement comme le plus foible vestige de la seule anse occidentale. Si l'on ajoute à cela que passé cette époque du 25 novèmbre, on ne trouve plus aucune observation de Saturne jusqu'au 20 décembre suivant, on est presque tenté de croire que la disparition totale , soupçonnée par M. du Séjour, a eu lieu ; et nous oserions même l’aflirmer sans cette considéra- tion, que si effectivement l'anneau eût totalement disparu, M. Cassini, qui avoit si bien suivi etexprimé par écrit la grande diminution des anses, n'auroit pas manqué sans doute de faire une mention positive de leur disparition totale ; ileñt marqué plusieurs fois Saturne rond. Nous ne pouvons donc conclure autre chose de son silence absolu sur Saturne pendant 25 jours, sinon que le mauvais temps, dans cet intervalle, l'aempèché de l'observer; mais, ce qui est à remarquer, c'est que dans la configuration qu'il en donne pour le 20 décembre suivant, à 5" 5o' du soir, l'anneau y est fortement exprimé. Je me suis étendu avec d'autant plus de détail sur cette observation , que M. du Séjour, dans son excellent ouvrage, P-149,adit ,.en parlant de cettediminution de l'anneau : cette circonstance singulière eût cté très-importante à constater, on ne peut trop regretter que cette observation n'ait pas été faite. n'y a donc plus lieu aux regrets, l'observation a été soi: gneusement faite; eten confirmant complètement la thtoriede NM. du Séjour, elle fait également honneur et au savant Gto- mètre et ou vigilant Astronome, à qui, dans le cours d'une longue carrière, il est difficile de pouvoir reprocher d'avoir laissé “chapper un seul phénomène astronomique. S'ilest un reproche que peut-être on pt lui faire, ce seroit de n'avoir publié qu'une très-petite partie de ces observations nombreu- ses et curieuses, répandues dans ses registres; mais C'est à sa modestie qu'il faut s'en prendre, M. Cassini attachoit peu d'importance à des remarques, à des observations qu'il croyoit ‘que tousles autres Astronomes faisoient où pouvoieut faire comme lui. Quoi qu'il en soit, j'ai depuis long-temps entrepris de réparer ses torts à cetégard, s'ilen eût, et je travaille sons 2 - PT. TR D,E-S SCI ENCE $. 147 relche à remplir l'engagement public que j'ai pris-sur cela, ei dont, ence moment, je m'acquitte déja partiellement. ” Phases de 1714 et 1715 dans le nœud boréal. Première disparition. Octob. 1. L'anneau de Saturne sensi- blement plus étroit que les jours précédens. Saturne avec ses deux anses a qui sont foibles. . On vovyoit Saturne avec ses “= anses fort petites. g- On voit les anses de Saturne encore assez distinctement , quoique très-minces : l'anse à droïte paroît un peu où- verte, 12. Saturne, avec la lunette de 34° pieds, iparoissoit avec anse à L'anse à druite , ou orien- une seule gauche. tale, que l'on avoit obser- vée les 3,:5, 3 et 9 plus ze que l'orientale, étoit aru ce matin. Un se- cond observateur croit ce- »endant appercevoir en- P PF core à droite un vestige d'anse fort foible. Depuis 5h jusqu'à 5h : du matin, on voit Saturne de Octob. 13. temps en temps parmi quelques ouvertures de nuages : les anses étoient presque insensibles. 14. Saturne ayant paru pendant une demi-heure dans une ouverture de nuages bien claire, on n'a pas pu dis- tinguer-d'anses, 16. À 5h avec la grande lunette de 34! du matin, Saturne, pieds , paro'ssoit parfaite- ment rond à droite ; à gauche, ilsembloit y avoir eaccr> un reste d'anse fvrt court. | 20. Saturne étoit bien clair et fort roud. Première réapparition. 1715, Fév. 1. Configuration de Satur- ne ,sans unscs ; IMAu- vais Lemps jusqu'au 10. À 10 heures 50! du soir, Saturne paroit de nou- avec les veau anses fort étroites .et som-, | bres, | HE 2e. 14 m 100026: Chan dé, Sauirne avec ses anses et plusieurs( satellites. , 20: Les anses paroissent plus-étroites, 142 Ta Es. Ge : | rene vante PAR rose 2 du à ( 248 Mémoires DE L'AcanémiE Royare Li Seconde disparition. Mars 18. Les anses sont fort minces | Mars 22. A 3 heures ! du soir , le ciel +. «ts avec lalunette de 54 pieds; s'étaut découvertpour quel- on les voir très - diffcile- que temps, on ne voyoit ment avec la lunette de 17 plus d'ause à Suiurne, pieds. excepté une trace foible du côté d'ocx ident. 21. Ona de la peine à voir les * anses ;.on n'est pas même 23. A 10 heures ! confignration sûr de les avoir vus, mais de Saturne parluitement il ne fait pas beau temps. rond. i Seconde réapparition. * | . . Juillet 10: Saturne sans anses. -Juillet; 14. A8 heures ? on voyoit Sa-{ à . lurne Avec ses anses ns 6 | 22 18 3 52] 21816 5 a 429 2 38 24 | A] leu 8 3 £o 3 7 2 47,6 G | 22 18 38 9 92 90 5! 2 5 4 5 ne 2 51 ll N < À 7 N È CAIL 4 5e, 5. 6 4 019 6.7| 2 896 0 sb 2 42 … 7 Re 5161021860 109 30:8 2 41 35 9°. 4.5 ÿ 1452 5| 213 10 ; 3 260 8 6.7 22 31 53 32 32,5 | 35 12 : 7 . 5 3 16 442 48 6.7 |22 5536 |3617 47 2. 3.4| 2 5 20.3 6. 7 122 57 4 2 E 47 4 2 2 29 19 RE al i| 297 Aa REA EC 1e RAS à | de Fréd. 5 | 22 FD tre 41 218 14] ; 3 44 10 : « D 2% Li pacs) OURS 6.7|22 24 29,2 | 5510,3| 3 29 10 f 23 août. En : ; RAA Drag. 6 : . 5122 57 24,858 5,5 24818 7.3 6G.7123 1 16,3| 1 57 DA De 1. 8 | 4|23 G40,9| 721,7 2 22 34 709 6.725 12 65,2 | 15 17,4 re 6 61231330 |1411,5 FRE" 7.8 « 5 1833 4 o # 3 Cassi 6 93,9 | 19 14,2 3 3m 5 6 i S10P. | 5. 6 1 22 53,1 | 58 6.7 | 6 6 25 55,8 | 2 s ne ? 037 | 7 3 e La a | RES 23 2529 |2 CE: 7 | 7.8 | 23 ;; 22124) 4Ge. c. £ ICéphéez. |" |25 AU a 447 LOL 9 > | | Cassi 23 52 | 42 49,3 | 27 54 24 £ Éd n 6| 2539 46,7] 40 27,7 | 41 1 7 2 5 6 23 ans Le 4 920 S 55353 712 4226 |43 8 2 13 28 6 7-8] 25 2:36 |45:8 N'tiwas 8/18 47 595 | 48 4 È 6} 25 55 TRE 81185 PA 512 9 G 2 {7 36 45952,7| 24112 19 92 10 62 52,3 | 53 34,7 RER Re 23 47 90,1 48 17,5 A 2 7 18 et Sul 4 32 35 20 1c ° 4,9 2 23 7 | 23 48 47:4 | 4 5 ) n |18 2 4 5 4243 z 1 28,51 3530 53 / ps vÈ 8| 23 52 56,2 La nr Cygne. 71:18 55 51 TE 5 40 53 , 6. 7 | 23 54 18,8| 54 59,9 31551 6.718 50 36 5 29 50 A 3 67 58 14,7 27 ) 56 01 2 21259727 |58142|59 1,7 û 654 5[191426,2/15 8,2 15 51,4 Fe e o 2% , ( > 5A A ÿ 0,2 5 51,4 = 7 350,5| 411,7] 2485 5-6 | 29 18 38 3 dE! = 2 = (Be 1921:3| 5 GA NC 15,5 ul ne 6 | 19 20 56 z « . o El 455 2,49, 90 6. 7 a ” PEN F* 6.71 011 2 11 4 791,2) 9 5 | 19 33 24 26,5 4 44:21 12926.51 4 9 923 25,7 34 53.5 5.6 0 , pa er ( 453,9 14 0,9 Fr 7 7119 F nt 5 7 TS 3 J h 44 50 5] 01946 44 |1725,6| 2 7 Ps LS 4 {4 46 26,2 - 6 o 23 31,3 ee 21 72 2 4 ent »7 31 20 52 9 5 35 42 5 24 12 3 S 99127 [95310 & : 24 42,! ; 6|19 55 54,2 | 56 56,3 SE 17e, PA | © 05 31! =: 6.711995754:1|5835 PU É = 28 5 27 4. 5120 ; - . 58 Polaire. 21 03727 |5o, - 2 a 2015 8 s u 54,2 | 340 42 |Cassi 7\ai ; ° 49 4 ER \ 4 55 is 65 1m: L 13 4 © € LA 20 421,5| 5 4,51 548,2| 21 | .7 < 6 LA ET 15,2 £ 6 1214 192 14 { a dr 8 8 53,7 S | 9 22 1 = 620 745,2| S$ | 51 126a- QUE Sie A Le EE gu,2| ; - É 29 2737 | 27 3 | 27 50 = 4. 5!201240,0 | 1% 14 $S | 6| 12953 |3%30o here 712013 11,7 13 | 45 | cat: | . 299% 30 3/ 31 14,/ J 7 | 20 19 11,7 5 14 5: : k Persée. 6| 13343,5| 342 75 SA État à AG 9 2 nl 1 5 7,7| 4 4 0 6l2 7 46,6 as 5.6| à S4 35 28 357 : 6 ae 7 2 5 7.38 7. 8 5825,8| 2 o32 5|201953,6|2016,5/ 2059 | 5 7435 D : 50 6,71 152 F n\2on22o |23 2,7 234 PRE >] 14230,5] 45 12 1% En to . 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G | 19 46 27,2 | 47 18,5 | 48 10,5 | 11 4749 F| 5 | 22 36 7-8 | 1947 57,5 | 45 48,5 | 49 30,6 | 11 55 40 ÎR 6 | 22 4 55,5 61155058 |51a6,2| 52 19,2 + | 6|22 6 9,7 G| 19 50 40,7 515 1111 9 7| 22 8 2 | 7 | 19 55 57,2 | 54 582 11 24 30 7 | 23226 5 |2648;6 7-8|19 58 o |1137 15 7 | 22 30 28,7 | 51 15 7119 59 32 11 59 43 7 | 22 13,2 | 34 30 66e, 4.5|20 2 24 3 16,5 | 12 30 51 7 | 22 54 10,8 | 3 7120 6 1,2] 652 744 |115052 G| 22 5|20 857 947 |1037 |ar ‘ES 6| 225831 se 1310,5|14 1,5| 11 2557 71224237 7.8/201418,5/15 o |15592l11 5 7 7- 8 | 2243 40 8 20 16 28,5 | 1718,5118 8,5 | 1058 35 6|22 8 | 20 16 49,7 | 17 38,5 | 10 52 58 5.6! 22 6|2020 6,5155 5 10 228 6.7] 22530 7 | 20 20 23,8 2240 |102712 6.7 | 22 53 20 7 | 20 21 50,5 10 31 56 6- 22 53 21 7-81 20 2516,1126 6,5! 1050 46 Cas.1".e 225711 7.8 | 20 26 51,5 | 27 40,5 | 28 50,5 | 10 28 30 | 22 57 45 6.7 |2027 8,5|2758 |2848,2| 10 50 24 ae, Cass. | 23 6. 7 | 20 32 48,7 | 55 58,7 | 54 29,5 | 11 8 44 7 23 548,5] 455,7 5.6 2035 11,2 | 36 1,5 | 56 51,5 | 10 52 28 5 23 13 26,5 a 5.61205732 |5822 39 12 10 58 21 252320,5|24 7,2 10 o41] -! 4 | 20 4112 |42 4 |12 9 1 6 | 23 27 54,3 | 28 41,2 8 56 46 7-8 |20 44 37,8 1128 : 7123 29 51,3 a 55 54 71204832 |4923,5| 50 14,7 | 12 5 44 7 | 23 8 030 7 | 20 51 35 5226 |53 217,2 | 11 5235 51233617 |37 4 836 8 6. 7 | 20 52 19,5 | 53 10,2 11 4022 7 | 25 855 © 7 | 20 5549 |5641 |1148 9 51 234524,7| 4410 727 4 7 | 20 58 52 60 30,5 | 10 32 50: g. Ts. 2. 5 | 25 57 28,5 58 16 9 633 7 loi 341 |io1012 a: Cass. 5| 028 8,8 | 28 53,5 6 30 10 7.821 517,51 6 6,9 10 28 21 a. | mms | meme Re, 5121 55$50,3| 639,3 728,5 |1015 5 26 août. étoi.rou.| G|,, 6G4gal 738,5 8 73 [10:21 55 Dragon.| 6.7 |182310,9| 24 1,2 ce 5 | 2112 54 13 47 1440 |124922 6/18 24 50,5 7.812118 G,a|18 56,2 | 19 46 11 113 7.81:8 29 10 6!2121 1,2 21 50,4 9 57 49 6183511 36 2,2 7.8] 5125 À 1035 4 51184 9,5142 : 5 | 21 24 36 25 1 | 26 15,2 10 59 41 7 | 18 7-413127 2758,5 = 48,5 | 10 31 42 718 8 111713 7:18 6 9 55 6 5118472 48 17,2 7 11 438 7 18 48 24,5 | 49 14 10°. 5 11 16 4 7118 92 23,3 7 sr Ps 112537 718 r 153 3 8 45 40,5 | 11 56 42 6.7 [1855 30,6] 56 1,2 7 114527 6/9 59 20 7 12 5 © 7119 238,2] 3 7,4 7 12 822 8. al: 6 5o 8,2] 114022 8 | 16 6.7 51 58 112913 7 Céphée. | 7: 8 5228 [ir 855 7 6 | 24 12 114013 7 6 27 27 1159 5 d | 7 lac 7.8 57 54,5 110 50 8 LI 7 lc 7 | 41 52,5 | 11 10 34 7.8 8 | 111952 7-8 5. 6} 44 17,5 6 26 2 El 6. 7 | 22 47 51,7 49 29,5 7-8 19 33 50,7 34 50, 112141 5.6 | 2250 : 10 49 51 56,8 6 | 1976 16 33 7 37 56,6 | 11 344 6.7 [22 318 54 7 el 7-81 1958:6,2 39 6,7 | 3957 | 13 12 26 | Cassiop.| 5. 6 | 22 5458 |5547,5 6 | 19 43 53,7 | 44 42,5 10 1 3 6|225710,5158 3,5 | 58 52 11 25 44 M. S. 26 aoùt. « Cassiop.| 7 | 22 57 49,5 À 58 39 6|25 6 51 7 42 6|231020,8} 1122 6 | 23 10 49,7 À 11 41,2 4°. d. 5 | 23 14 50 15 438 7 | 23 19 45,5 7.8 | 23 612323 2,5] 23 51,2 612352319524 8,5 6 | 25 28 24,5! 29 16,1 6 | 25 31 56,1 À 32 47,2 {25 55 25,3! 36 14,5 6 612358 3 |3959 612542 8,5, 4258 6|234252 |4542 6.7|254614 47 42 6/235650 8,51 50 57 5 25 50 22,2! 5115 6!23 51 51,5 5.6| 235343 | 54 54 Cass. 8. | 2. 3 | 25 57 29,4 | 58 16,4 5.6| o 7lo 7 16,4 6.7| o 9 37,5 6.7| o 10 20,5 122. 5.6| 01241 13 32,2 6.7| 01717 18 8,8 A o 22 2,7 6 o 24 1,7 24 50 De, 3| o 28 53,3 Cassiop. 5| o y 5| 04332 |4422 6| 0 4338,51 44 27,8 Polaire. 21 0 48 18,5 | Cassiop. 6| 1 : Ale a 5 | 1 11 36 1225 6.| 115%6 15 54 Ë 6| 11539 16 28 6 1 16 57 mens | | mms 27 août. evre. 17 040,5) 116,8 $. Drag. 17 25 11,4] 26 52,5 6.7 | 18 28 44,5 À 20 39 5.6 | 18 55 $a 6|18 39 16,9 6|18 42 0,6 6|18 47 54 7-8118535,5 À 5359 6 | 1854 28,5È 55 22 8|18572,5 À 57 54,5 6| 19 020,5 1 22,2 8|19 350 441,8 7 19 641 733,6 d. 4 [1912 32,7 À 12 37,5 7119 ee a | 19 19 44,3 Û 8.9 19 22 46,5 23 30,5 6.7}, 10 23 18,2 8 24 11,6 8.9! 1026 20,5 27 r4 711928 59 20 53 + 1 30 5928,7| 104919 8 34 11 5524 1215 11 1 33 12 34,5 | 1211 2 1640 |121:15 4 20 55 11 25 39 19 48,8 | 11 2615 24 41 10 22 15 24 57 10 25 51 30: 8;7 | 12 5 6 53 58,4 11 38 10 37 4,2 | 10 25 41 10 A7 1210 2 43 48 10 59 28 44 32,2 48 54,5 4 10 47 24 52 3,7 |111022 10 39 16 55 24,0 | 11 1548 59 3,2|*9 639 6 50,4 | 1139 8 8 8,5 | 11 41 34 11 49 42 11 20,9 | 11 5845 1423,5|1147 9 19 o 12 111 22 51 10 30 22 25 40 101714 29 38 6 30 17 4142,5|a11 515 45 11,5 | 10 41 39 45 17 10 20 25 61 32,5 | 3Q 17 43 51 52 11 334 5423,2| 1245 4 15 14,2 | 10 19 16 16 45 10 355 10 16 37 9 46 26 a | mme 152,5|[8512 6 26 33,5 3 35 50 30 32,5 | 13 30 23 36 45,3 | 13 2748 40 12 13 40 10 42 52, | 11 57 13 48 45,5 | 11 42 50 54 53 15 13 56 56 16 13 1429 12 14 45 236 12 54 27 533,6|12 546 8 26,5 | 1245 30 13 432 | 18 24 57 1556 11356210 20 44,5 | 162610 1321510 25 6 131519 28 & 131518 30 47,8 | 1348 o M. S. [D.M.S. 1789. 27 août. Dragon. 71 72€ ste Céphée. 2°. 6. étoi. dou, Î ) a Céph. \ oi SI co on GO O7 09 90 C0 O7 O7 CC UD CO Go 90 O6 En ID ei EI Où CO NI O0 GI MUI I CI 6. 6. 6. 6. 1 © I 13 m1 1 æ T7 DES US C TE N' CES. 19 19 31 48 19 31 67,2 19 57 15 19 42 41 19 46 7,2 19 19 51 19 1055 19 20 55 25 141 4 55,5 27,2 11 25 19 15 7 15 15 25 21 22 22 19 48,5 * Nota. Par des hauteurs cor resy ondantes , il faut êrer 87 6 de ce passage. CN OJ CN O1 OÆ b û Ÿ Oo a 0 3 DD D = 1 D Lea) DLILDO0b HD NAN Ÿ Lea] DUO E CE pb b + pb _ © 9 (NN © ce «4 GO Où C1 + mb D = © oo C1 Or [a œ © C1 b b D = = b D DO vie © IrHi0r on nb œ 1 © an 2 35 51,6 b où re] og _ ALAN O Oo UEk M Où @ on un 44, +- 1 30 13 16 37 14 558 1519 3 mb Moib. © &- 4 4 4 À pe Gb O1 HDi bb = D 1 D OO b CHAR 2 22 nu 8 NAUNLSO 9 ME 0 We Oimo Gi= eme is = Lu ES e = n2> em € 214 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 1789] [HMS |A MER DMS.f1789| HMS) MS |MS. |D.MS,| a7 août, | +130 2920ùr. + 1 30 ns le 5,2 | 15 1927 ; Dragon. F3 421 Céphée. | 7-8 | 2221 17,5 7119 16 05 7|22 24 25,1 | 25 20,5 | 15 51 44 71:19 651 749 151012 7-8 |222512,5|26 7 |27 à 135518 2.129 8 37 10 27,5 155913 7-8 |222635,2|2;28 |28 23,5 | 15 51 25 ê. 5 |191133,6 1239 ae [1825 2 8 | 22 28 56 29 51,5 | 134651 619 [14 à 5 56,4 | 13 57 10 s 6 | 22 29 35,2 | 30 3 5 6|191722,2 | 1820 Ph [15321 20€. 5 | 22 30 34 | 51 25, 4|19 20 45,5 | 1626 7 9 | 2255 25136565 71192814,6 2910 30 5,21 135925 6 | 22 40 13 41 5 7119 29 55,8 : 30 48,6 | 1348 6 6.71224252 |4345 6.7 | 19 31 48,2 | 52 45,5 | 35 38,9 | 14 5 43 71224652 |. 7-8 | 19 54 48 13641 14 39 51 6.712247 8 |475 71194257 |4552,5|4447,8 |14 7 8 7 |22 6.7|19 47 2,2 47 57,3 | 134746 6| 225224 6.71194945 |5041,5 51 38,5 | 14 45 22 6 | 22 55 57,6 | 5 G. 7 [1951 55,5 5252,5 55 49,5 | 15 17 24 8 | 2254 58,5 5.6|19557 56 2,2 | 56 58 14 525 6|225528 .| 51195827,3 | 5925,4 | 6Go23 | 15 21 54 7-8 | 22 6|195913,5| 010,5! 1 8,2|1510 4 6 | 2258 56,7 | 5950,6| 025,4|133 7120 5 13,1 | 14 24 45 7 123 12 3 39 } Ciphée. 6.7 | 20 2938 | 50 36,1 | 15 48 21 7-8 123 129,2|12 + 5 8 | 20 34 4,2155 o,7 | 1444 58 23 430 5 22 121141 81204049 |4143 13 48 51 6|23 741,5| 853,8 | 11 56 22 8 | 20 4322 |4417 |1420 2 Cassiop. 6|23 10 36 11 29 12 42 42 7 | 20 45 52 45 48 47 44 1423 7 7231447 1542, 11637 | 354935 {G- Our. 20 5047 | 5145,5 | 65 25 46 7181231728,2 1823 |1918,2| 354541 4. 5 | 20 50 57,5 | 51 54,7 | 52 1,8163 731 7 1232042 21 33,5 | 22 26 121510 , 6|21 551 G29,8| 7729 1567 8 712321 98/22 o,7 12 343 | Céphée. 6|21 839,2 10 32 14 39 57 6|252926 |3020,5 | 31 14 13 4 35 | 7 121 44 1140 |15 0 9 8 2335 21,7 3614,2137 0,511%316:15 6e. 5 |a1 14 15,6 15 630 6, |5.6|23 5855 |3946,5|1210 6 k.8.Our. 21 1556,5]67 725 7-812339 4 3a 56 40 48 1210 o É.8- Our. 21 19 28,2 | 78 25 40 7812354833 |4926 |5020 |125630:Céphée. | 7}: 23 9,9/24 6 |141315 6. 7 | 2° : 5113,5112 543 7212458 |2554,5 | 26 51 14 30 42 9°: 61235252 |5343,5| 12 14 18 Ga: 34 43,5 | 14 23 38 8. 235729 |5816 |$59 4 | 9 658 712137 5,51358 1 |2857,3| 142519 8| 0 365 448,5 11247 5 6214213 |4311 44 8 1519 5 8| o 355 | 448,5 | 12 47 25 71214541 |44 40 15 22 39 710 846,7 | 1314 23 6 | 21 | 47 30 151713 6 01717,2118 à 19 1 12 112 16%. 5 | 21 54 58,2 | 56 20 57 42 23 18 4 6| 01821 1913 20 $ 12 18 36 7.8|22 137 | 251,8 327 1415 0 7-8| 0 2425 |125650 6,22 247,5] 542,5] 438 |141250 a. Cass. 3| 028 a,512853,5|203;,7| 63013 8 | 22 4 25 14 2560 = pol. | 21 055 4,71 4812,5| 6132 | 391744 8/221218 |1315,5 14 51 37 8.9] 11634 |1728 155256 26°. 51221937,7 12035 |2:132,7| 1521 8 73 18 24 13 22 22 6| 22 22 32 14 819 6.7| 3 18 50 13 37 46 22 2522 |1353144 la 2225 13 654 71222952 |530650o !|3148 153719 7: 248 25 10,2 | 12 23 24 7|2254 11,5 35 8,5 35 5,6 | 14 53 46 5.6| 132 2,71 325,5 | 35 52,5 | 13 55 26 712255 o 35 47,7 | 15 21 28 s.Cass. | 51 13845,5| 3941 | 40 55,4 | 13 44 33 7 | 22 | 38 48,2 | 39 46,5 | 15 18 43 | — | ——— — |—— |—|, , 6 | 22 39 35,7 ! 40 32,5 41 30,6 115 458 29 août. 32°.7. 4. 4.5 | 22 | 42 27,6 45 27 5 16:13 5 Dragon, | 611828 7,3|29 6,5|3%0 6,2|16 426 8 | 2245 46,2 | 46 40,6 4736,5| 14 710 8 |:18 30 23,8 | 51 22,5 | 15 52 28 8 | 22 5522 |56:18 14 1216 1833 0,3|3356,213153 | 14 30 46 7|22 157 36,2 [14 453 7-8|18 35 8 |36 4 14 17 51 7122, 57 48.5 88 44,7 | 14 16 57 611836 9 57 5,5138 2 14 27 58 6 | 22 58 48 | 5943,8 14 12 350 18 3q 18 40 12,5 | 1540 11 x 5 ! 23 121 2 54,6 | 25 22 12 #P. Our. 18 ; 45 43,5 | 37 40 23 6.7 23 5 8,5 | 144653 | 6!:18 46 40 54 29,5 | 38 » 13 7 | 23 6 32 7 28,5 152421 Dragon. | 6|18 56 39,5 |16 6 7 7 | 23 ._| 644 740,31 145419 ! 7l:9 141 239 |1510 o 6.7|231026,3 122,8 | 14 49 20 |} Î p 2 DOC 3 MIDI NIII “3 | O3 JYNN 1 J © og co 00 + “1 | ON DA œ œ mA Oui DO Oui OT OO Bn WI MI I Où Un = RSS Des Scrences. 23 11 33 23 23 23 17 25,2 23 23 23 29 25 31 50 23 23 39 34,8 | 4 23 4o 8,2 | 41 23 52 23 5426 |5525,5 23 54 43,8 25 57 29,2 | 58 16,4] 59 4,1 o 3 49 4 43,3 o 21 25,3 | 2219 me | mme | nemmmnenns 19 5353 |5455,5 20 4 22 62 0 943,6 | 1055 11 26,8 20 15 40,2 | 14 41 202256 |2559 |25 2 202650 |27 49 | 28 51,5 2027 8 29 8 20 54 2,235 6 20 3 58 4a 20 41 43 20 51 18,5 | 17,911 593;:17 20 92 19 15 5415 30 G28,5| 727 21 57 9 58 10 59 ÿ 6 15 47 1 16 1 2 1 5 51 17 8 51 29, / 58 52 15 28 51 5 58 24 4 39 540 » 12 14 2 22 14 41 22 24 24 22 27 4,5 22 SR 22 22 54 56,5 22 10 48,5 | 41 22 4 22 22 23 152,5| 255 23 10 14,8 | 12 10,5 23 17 5,8 | 181 23 26 o |27 1,8 25 26 13 27 16,5 | 28 20 23 | 32 52 ere 1 50! 8 sept. 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Dragon. 30. 16 Céph. 24 Céph. ë A tes 14 So Wi0 Mesuer. 7 26 19 37 99 : 9 30 | Céphéc. 8 | 22 .8 | 22 2.6 G 2 6 5 1 15 5 D D D à 11 OO Cri pb D b 5 & bb bp & bb bb b 5 © 5 » b > HAE E b E = VI 0I 26 sept. 7. Drag. ot Cassiop. » 4° 22 2 40 Hév. 4 20 41 23 14, Let 3g 50 23 6 59,5 Sof. 7 ; 54. 50 6 1 4 6 2 1 n © GI O1 OÙ QI G OO à M 1 on 31 MO 0UIUm Cre 5 bb D & Fmilieu du {Messier. an nb RU © w » 6 > O1 O1 ON LISE TETET ve &- NBPDUUWIN GI 1 GI © Ori Lu] on on # O1 GI UT OI D un a 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 7 1 2 2 2 5 bb & D D b D & n C1 > bb & bb D bb 5: &» 1 D à Gi mor mœ 5 b DE Gi O Uk LUI A &-> 0 o0-à / ph. 21 : 5,512548 45 V7: Céph. a1 4 36.5 À] : IMessier. = = GE D OI CO } 1=- Bb 12 21 21 21 .8 | 21 «Céph. £ Céph. Lez] 1 — ou œ nv» 7 | 21 58 18,5 4 4, a 4 24,5 81 0 © 2 © Gi 1 ON GI € D'RIS US CITE NICE 8. 221 a 178) H. M.Ss. H. M. S. | M. S. | M. S. | D.M.S. | | pu À ———_— ' 25 sept. 16 octob. - —+- 1 350 18 49,5 Cépliée. G | 20 57 56 59 34 26 118 2230 |2 5.6 | 0 5825 |2614 © 2 2 712! 3 50,5 | 27 44 | | ñ 32 2; 2! 7121 252 | 428 6 4 25 48 45 | ARICassi.o1. 35 29,9 | 2 7 |21 259,5 Gir | 2554 11 1Nl23 Mess. 35 26,2 7 | 21 8 Ta 1019: | 263948 | 7] 03747, a 77Drag.| 5]: 9 4,510 58,7 | 282525 | 7| o4130,2 Céphée. ü 15 8,5 | 263327 | 8| 04729 ; 24101 7. 8 18 40 26 4638 6| 04845,5 Es 24 2112 591 17 30 19 14,8 | 27 14 45 6.7| 05655,5 59 36 23 54 47 6121922 4 É - HIS To | 6.7| 05941 234 |24 126 5.6| 2122 5 23 46,5 26 45 33 | 7la 226 |24 050 6 | 21 24 40,9 | 26 23,3 | 26 10 484 6| 1 4 2,5 6 0,5|243510 6 28 56,5 2536 a 7|.3 1049 |24 730 7 3025 630 o - 1 12 4,5 13 58,2 | 24 13 38 6 | 21 30 55,5 28 741 .6| 1:38 59,2 21 53,2 | 24 19 56 G. 7 | 21 34 58 36 50,8 25 25 35 | 71 12043,7 25 39,7 | 24 34 47 8 [214411 45 50 6 56 50 } 7 1 24 29,9 27 29,5 | 2447 6 48 54 20 43 56 | 6| 12446/ 27 47,2 | 24 58 51 56 G] 131:41,5 34 49,8 | 25 39 0 | | G| 13735 25 24 34 5. G| 14126 29 99. 2 | 49 Cass. 4. 5 1 261217 | 51 Cass = : 24 4 AHiMessier. ce) 24 5 | Gt 24e 7| 2 250, 25 ! 81 2 358,5 25 1 6. 7| 2 23! | al 25 4 | 8. 25 û [0 b D D 1e » an JAN OUIUUONUNUUNA D b b } Girafe. 7 G 3 £ 5 { 3 Af,5 : Tûte d ti: | 6 ÿ 3 14 ; 6. F 8 hr 43 2 25 11 Polai \ - n 9 | t 14 47 22 lalolaire. ? * Ë “4 2 97 10 >) 20 29 11 30 Céphée. 36 51,6 6 41 Ca i / ie ie AVE = L , 41.1998 9,9 5610 251314 8. 4 7 5 35. 2 A 8| 3 0659 24 52 54 8. 54 ñ4,6 VS . : | ce EE PE ES SO 2902 MinornEs DE L'ACADÉMIE Se tt L rene _—— HMS. | MS; 20 octob. 16 octab. +150 1 Renue. 7\ 1 20 02077 Drag. 21 6 81: 29 5430 21 15 8,2 »g. Our. 8! 1 27 243 2113 30,5 | 15 41,2 47 Cass. 1 8o 59 30: Céphée. 2117 4,6|19 2,8 5.6! 1 2- 2216 . 9 | 21 30 45,5 | 22 45,5 49 Cass\ 5! 1 212 25 d|21 25 55,5 [enne. ! 8.9 | 1 27 254 5 | 21 27 46,5! 50 6 71 15 28 22 35 fét. rous. 712135 14,2 | 37 14 y à 1 27 931 4 7 | 21 44 50 464 7| 2 2- 40 22 S | 21 50 44 6.7| 2 26 5510 6 | 21 51 43,5 | 53 50,5 o:l 3 20 12 15 G | 21 54 25,8 | 56 44,2 6.91 2 25 56 46 8 | 22 Sir a3 25 45 55 8/2210 1,5|1212,6 6-7 7) 27 1920 8/]2215 2,5| 2331 7| 24 26 437 8 | 22 15 49,5 21 24 26 22 45 8 | 22 17 59,5 56| 2 5 28 5 0 522 F 8 3 G51 84 20 58 40 29 fe 5 | 22 6 | 312 48,8 | 1425,2 | 16 26 +356 8 | 22 #7 S| 522. 5,5 25 26 11 40 8 | 22 50 40,5 | 32 34 8 3 27 27 3 1 812233 3,5 | 34 50,5 8| 33248 26 39 51 7 510,5 | 37 2 6| 335723 40 26 54 51 7 37 24,5 6| 3 3 2538 o 7 4o 8,2 6| 3 45 25 41 40 G 35 8| 5 45 27 13 47 6.7 781 3 4) 2650 6 6.7 | 22 8| 3 : 26 48 30 LA G. 7 | 22 6| 55220 0,5 | 55 4 2640 587 Céph. 16. 3] 22 71 4 01 2 12, 4 8 | 23 Girafe. 7| 4 5 22, 7 8 | 25 71 4 0 54,5 [an 6.7 | 25 Dear 4 1151,8 [13 6. 7 | 25 6| 4 18 6. 7 | 25 5.6| 4 20 41,5 25 G| 4 24 54 : G | 23 4 56 12,9 23 4 Fe 7 Cépheë. 25 4.3 30 59 - |2 + + [= O1 C1 Gi CI & @ O Co œ co 4 712 4 5.6 | 23 5.6 4 8 o 5.6 4 Gl o 6. 7 5 Lynx. o 516 5 “Li É Céphée. o 7] © 6|,° F. ré 2 . Polaire. o "4 48.2 361 3: Renne. 6| © 35 17 47 ee £ 38 Z17S 10 8 49 = | 54243 44 20,5 leo -8|] 54641 |483 5, G| 05223 7 : ” 6 0510 5 2 £ 5.6G| : J 7 1 8 | 1 12 54 81 1 1448,5 | 10: 50,5 7. B 120 1 22 :4 .f 1 7.8] 12692 28 12 5 1:221,8|54:% 8| + 5447 past SICAE N°CE 225 LH.M.S |M.s. [M S. [D.m.s. ji 20 octob. | + 1 30 200 tob. | . +: Reuue. | 4 5| i 28 © 3 Renné 8| 53533: | 35 44% | 53 56,2] 30 G 5| 2 1 28 59 42 7 | 3 5817 | 4021,5| 29 Ga 48 21,2 | 29 56 350 6| 335 53,6! 4059 13 4 29 6.7| 1 51 16,7 | 29 47 41 6.7| 348 7,8] 60 3,5| 52 o, | 23 GI 1 36,2 | 29 47 48 8 | 3 50 25 52 50 29 7 1 5,2 | 29 17 30 6 | 4 o21 2 14 4 6 28 5.6/7: 4,5 2823 o 6|-4 312,5] 518,6] 924,21 29 1 : 29 46 51 8] 411 3,2 | 151,2 | 1520 2) 1 378: | 29 42 52 8 | 421 24 518 | 2511,3 | 28 1 29 5413 7 427 51 2! 51 40,21 28 7 l'a 29 53 45 8 | 434112 37 8 28 46 7 2 52 30 19 10 Girafe 5 4 £ 27 16 50 CA 40,2 | 29 40 40 ane 4 5| 4 5010 |30 318 6| 2 10,5 | 28 28 44 EHéve 191 5! 45 55 6,2] 231612 ü 2 50 25 22 5 le 57 52 29 10 26 6| 2 > 291025 À 5! 4 2851 & 7.8| 2 0,5|12848 2 Ch | 7|,4 d 29 13 3 51 2 58,2|28 51 AE 5 042 117,9 56 535 19 78.| 2 21 28 An AO ES 7 61 0ES 47 17a1 (SE A 24 - | 28-22 -8| 5 5 28 19 | 8! 3 51,4 | 2 BU Dras 8! 51 1227 7. ) 5 24 2 £ Èes o 54 30 83 48,5 | 2: PB S 22 57 8 | 5 19 nl 8 Girafe 8| 5 50 39 16 6 3 11,912 saic. 6 | 5 PES ; 8| 3 51,5] 2 3| 5 21 50 8| 2 30 23,2 | 2 78! "6 8 zo 7: 8i| «4 5 5} 6 29 13 43 8| 3 55,2} 2 RE M,AR QUES, SUR CES OBSERVATIONS: Les deux points & liquent des observations douteuces. Ÿ Lorsque parmi les étoiles | voisines du zénit ( pag: 20Pet suiv.}, on trouve la distanre de 85°, 35° , ou 80°, c'est le complément de l'autre côté du zénir , excepté pour la Chevre qui à été observée au-dessous du pole. C'est à ce complément qu'il faut ajouter 1! 3o'!, avant que d'en conclure la distance au zémit. « Les changemens de jour n'ont été distingués que par des filets gras, pour une facilité typographique. À compter du 15 août ( page 208), toutes les distances au zénit sont du côté du nord. Les numéros de la première colonne , comme 32, 4° , etc. ( page 206 } sont ceux du catalogue britannique de Flamestced, consacrés par l'usage qu'on en fait depuis un siècle. Parmiles abréviations , voici celles qui peuvent avoir besoin d'explication : #»d. Andromède, Trop. de Fréd. Trophée de Frédéric ; ét. rou. étoile rouge : il y en a quelques-unes où cette couleur est très - sensible; Hév. indique le catalogue d'Hévélius, et les numéros que Flamsteed y a ajoutés. ! La hauteur du pole, que je suppose 48° 51! 10'°, dèpend de celle de l'Observatoire, 48° 50! 18", telle que M. Cassini l'a trouvée en 1790 , par le moyen du €. Mém. 1789. EL 250 MEÉMOInESs DE L'ACADÉMIE Nous avons donné l'expression de € à la fin de l'art. X. Si l'on y substitue pour 0 — +6, m,m', m",m"", v,w!, v", v'!!, leurs valeurs trouvées précédemment, on aura on JE R DR 0 » 409.7 DK La loi de la densité des couches du sphéroïde de Jupiter : : [| R. 2R étant inconnue, la valeur de la fraction LR est pa- reillement inconnue. Dans le cas où cette planète seroit homogène, cette valeur seroit égale à; mais l'applatisse- ment de Jupiter étant moindre que dans cette hypothèse, les densités] doivent diminuer du centre à la surface, ce qu il est d'ailleurs très-naturel d'admettre ; alors, on a SUIR-2R, 5 FER DR? + Les phénomènes de la précession des équinoxes combinés avec ceux des marées, donnent pour la terre, cette frac- tion à-peu-près égale à 2. Sa valeur doit peu s'éloigner du même nombre pour Jupiter. En l'adoptant, on a dI — 2". Nous aurons égard à cette variation; quant à la variation de, qui n'est que de 2! en 100 ans, nous la négligerons. | Les équations(M') de l'art. XXI, deviennent , en y substi- tuant au lieu de uw, m, m',m" etm'!', leurs valeurs pré- cédentes. o—1.(q—184494")+ 3330", 84.7 + 1458",05. L" + 1358",86. 7! O—/.(g — 43081") + 1881", 9. Z + 5483", 30. 2! + 326!, 73. 2" = HN) TZ 0 2". (g — 9583") + 1094", 74. 2 + 1296”, 30. Z' + 1066", 26, 7! O2, (g — 2626") + 21,64. £ MZ n + 99 » 13. d + 1244", 30. P', ; M") DUEIS SIC IE N CE 8. 251 Ces quatre équations donnent une équation en g, du quatrième degré. Pour en déterminer les racines, on fera usage de la mûôme méthode que nous avons employée dans l'article précédent, pour avoir les valeurs de /: On obser- vera ainsi que la plus grande des valeurs de g est d'environ 185000. On süpposera à 7, cette valeur, dans les trois dernières équations (M), et l'on en tirera les valeurs des é l d! PuL S. fractions —, —, —. On substituera ces valeurs dans la première des équations (M) divisée par , et l'on aura une nouvelle valeur de 7. On fera de cette valeur, le même usage que de la première, eten continuant ainsi, on trou- vera fort exactement la valeur de g. Ona de cette manière, g — 184539", 7 l — — 0,0132641. / 1 = — 0,00101416. 2""—= — 0,000105452. Z. Les valeurs de /', 2", !!! étant ici moindres que /, on peut considérer cette quantité, comme exprimant l’inclinaison propre de l'orbite du premier satellite sur un plan qui passant constamment par les nœuds de l'équateur de Jupiter, entre l'équateur et l'orbite de cette planète, est incliné de l'angle vŸ, à l'équateur. Si l'on substitue pour v et ÿ leurs valeurs précédentes, on trouvera cette inclinaison de 7",1.gexprime alors le mouvement annuel et rétrograde des nœuds de l'orbite sur ce plan, mouvement qui, par conséquent, est de 184539", 7. La seconde valeur de g est, suivant les observations , de 43250" , et nous avons trouvé ci-dessus que l'on a g —= 45250! Î — 0,023185. / 2 — — 0,058600. Z [= — 0,0010488. 7! 252 MÉMOIRFS DE L'ACADÉMIE Ici, les valeurs de /, L', /!! sont moindres que /!. Cette quantité peut donc être considérée comme exprimant l'in- clinaison propre de l'orbite du second satellite sur un plan qui passant constamment par les nœuds de l'équateur de Jupiter, entre l'équateur et l'orbite de cette planète ; est incliné de l'angle v' À, à l'équateur. En substituant pour v'et Ÿ leurs valeurs précédentes , on trouve cette incli- paison de 1! 11", 7. Le mouvement annuel et rétrograde des nœuds de l'orbite du second satellite sur ce plan, est de 45250". La troisième valeur de 4, est d'environ g85". On fera donc 4 — 9285" dans la première, la seconde et la qua- tnème des équations (M); et l'on en tirera les valeurs des ‘ L PE Pr 5 à , fractions T9 TS pr En substituant ensuite ces valeurs dans la troisième de ces équations (M) divisée par /", on aura une nouvelle valeur deg, avec laquelle on reconmencera l'opération ; on trouvera ainsi g = 9563/,7 Î — 0,01125406. [!! 2 = 0,1624575. l" = — 0,1814g42. 2". Les valeurs de Z, 7, l!! étant ici moindres que /”, cette quantité peut être considérée comme exprimant l'incli- naison propre de l'orbite du troisième satellite, sur un plan qui passant constamunent par les nœuds de l'équateur de Jupiter , entre l'équateur et l'orbite de cette planète, est incliné de l'angle v'\, à l'équateur. En substituant pour v'_et \', leurs valeurs précédentes, on trouve cette incli- naison de 5’ 54,6. Le mouvement annuel et rétrograde des nœuds de l'orbite du troisième satellite sur cz plan , st de 9563", 7: , Enfin, la quatrième valeur de g est d'environ 2380". Pour l'avoir exactement , on fera g — 2580", daus les trois Re né DES Sciencrs: 253 premières équations (M), et l'on en tirera les valeurs de Lo ARR Ë , 77: rs gr En substituant ces valeurs dans la quatrième des équations (M!'), divisée par /", on aura une valeur plus approchée deg, avec laquelle on recorimencera l'opéra- üon; on trouvera ainsi, qd — 245173 Î — 0,00252952. /!! l' = 0,02898502. /!! 7 0,1544097. 2!" Les valeurs de Z, 2’, 2", sont ici moindres que /'!'; cette quantité peut donc être considérée comme exprimant l'incli- naison propre de l'orbite du quatrième satellite, sur un plan qui passant constamment par les nœuds de l'équateur de Jupiter, entre l'équateur et l'orbite de cette planète, est incliné de l'angle v'!' Y à l'équateur. En substituant pour v'! et Ÿ leurs valeurs précédentes, on trouve cette incli- raison de 25! 2",5. Le mouvement annuel et rétrograde ces nœuls de Forbite du quatrième satellite sur ce plan, est de 2431",3. i On voit par-là que l'orbite de chaque satellite a une incli- naison qui lui est propre; circonstance qui est due à l'appla- tissement de Jupiter, dont l'influence sur le mouvement des næuds des orbites des satellites, est très considérable. Il reste maintenant à conncitre les inclinaisons propres à chique, orbite , et les. positions des nœuds. Nous verrons bientôt ce que les observations ont appris sur cet objet, XXVL De la libration des trois premiers satellites. Nous avons vu dans l'art. XIV, que les trois premiers satellites'sle Jupiter sont assujettis à une in‘galité particu- 254 MÉMOIRES DEL ACADÉMIE lières que nous avons désignée sous le nom de Lbration ,et dont nous avons donné l'expression analytique. Pour l'éva- luer en nombres, nous observerons que l'on a par l'art. XIX. F' — 1,466091 ; G — — 0,855700. L'expression de À de l'art. XIII. devient ainsi " k — 499,3501. ie. m'.m"+.mm"+ 2m. m' À la valeur de À est donc positive, comme nous l'avons annoncé dans l'art. XIV. Si l'on y substitue au lieu des masses m»,m',m".,leurs rapports à celle de Jupiter, trouvés dans l'art. XXII , on aura k — 0,000002857718. Nous avons observé dans l'art. XIV, que l'angle désigné par & dans cet article, employeroit à parvenir de zéro jusqu'à 00° , un temps moindre que mA Ven or,sil'onnommeT, Ja durée de la révolution du second satellite, on a x!'T — 360», ce qui donne - En substituant pour T et 4, leurs valeurs, on aura à 1 : Fs DV — Sgoitr 29; ainsi le temps que l'angle & employeroit à parvenir de zéro, à 90° , est au-dessous de 3qo iv Les expressions de vu, êv', dv" dépendantes de la libra- ton, et que nous avons trouvées dans l'article cité, deviennent DES ScIiEzNCESs. 255 ! en y substituant pour #7, m', mn", leurs valeurs précé- dentes. &w — P.sin{n't.y/% + A) dv! — — 0,850h9. P. sin.(n't.y/ "4 + A) dv" —= 0,06752. P. sin.(n'£&.y/ x + A), les arbitraires P et A doivent être déterminées par les obser= ou _—. T étant la durée de la révolution périodique du vations. La durée de la période de cette inégalité est second satellite. Cette durée est donc de 2208i%5, 4, c’est-à. dire d'un peu plus de six ans. Après avoir considéré l'ensemble du systéme des satellites, nous allons développer la théorie particulière de chacue d'eux, en commençant par le quatrième. EAN LE Théorie du quatrième satellite. M. de Lambre a trouvé par la comparaison de toutes les éclipses observées de ce satellite, que son mouvement séculaire est de 2188 circonférences, G‘#1*240 49! 20", 88, et que sa longitude moyenne , au commencement de 1700, étoit de 7°8%% 179 Bo! 20", 6. Soit 0!" la longitude moyenne du 4ï®e satellite calcule sur ces données. M. de Lambre a trouvé pareillement, comme nous l'avons dit, que le plus grand terme de l'équation ‘du centre de ce satellite est de 5063", 2; des recherches nouvelles lui ont fait ajouter 18,8 à cette équation. Il a trouvé encore que le mouvement annuel de son aphélie est de 2540", 35 par rapport aux fixes, ou de 2590!",6 par rapport aux équinoxes, et que la longitude de l'abside étoit en 1700, de 10° 23° 19! 17". Soit done , Dre e- E | ART “4 gd" —= 107.250 19! 19" + à 25g0”,6, 256 Mimoires DE L'ACADIÉMIr i étant le nombre des années juliennes écoulées de commencement de 1700. La partie elliptique de la longitude du quatrième s satellite sera 0!" — 3082!, 0. sin. (0!!! — gd") + 14/,2. sin, 2 (0! — w") Le quatrième satellite partie ipe un peu à l'équation du centre du troisième satellite. M. de Lambre a trouvé cette équation égale à 255",8, et l'abside correspondante , dans * 11° 24° 42! en al Soit donc Gi — A1 24° ‘42! 00005 !6h 9. 9865/,19étaut . monvement annuel de l'abside du troisième satellite, par rapport aux équinoxes ; l'équation propre du centre de ce satellite sera — 555",8. sin:(0" — w!!'}), 0" étant la longitude moyenne du troisième satellite. On a pàr l'article XXIV. RH —= = 0, 118663. A! = — oj 118665: 2 | 555, 8 ; d'où il suit que l'équation du centre du quatrième satellite, relative à l'absidedu troisième, est+65", 95.sin.(0""—x"). Si l’on désigne par IH, la longitude moyenne de Jupiter, rapportée à l'équinoxe mobile, on aura par l'article XX, + 4,2. sin.2. (0"""— IT). Ona encore, parle mêmearticle, l'inégalité — 0,017354. '!". sin, (0! + &'!"! — 211). J'observerai ici qu'ayant revu l'analyse de l'art. IX, dans lequel j'ai donné l'expression analytique de cette inégalité, j'ai reconnu qu'elle doit être diminuce dans le rapport de : an 5 à 6; ensorte que son coëfficient ,;aulieu d'être — MENT —15M A an JU faut ainsi diminuer dans le rap- est égal à port de 5 à 6, les coéfliciens numériques de cette inégalité, donnés dans l'article XX. On peut facilement s'en assurer en suivant cette analyse. Cela posé, en substituant pour 4!!! sa valeur + 5082, cette inégalité devient — 22",259. sin.(0"! + w'! — 271). En 1 ET CEE, D ssl Des /S crentes 257 En désignant par V l'anomalie moyenne de Jupiter , on a par l'article XX, l'inégalité + 114",6. sin. V. Enfin l’ex- pression de êv'" del'art. XVIIL, devient , en y substituant pour n!'"sa valeur trouvée précédemment du" = — 8",976. sin.(0" — 0!) — 4,473. sin.2. (0! — (LUS — 0",953.sin.3.(0" — 0"). En réunissant toutes ces inégalités, on aura pour la lon- itode v'!! du 4i®e satellite , comptée sur son orbite, 10/3082!" 0, sin. (0 1) 4l',2. sin. 2.(0""—&"!") + 66",0.sin.(0""— 5") FPE sin.2( 0"! TI) « — 22",5.sin.(0"""+&!!" — 211) + 114,6. sin. V me sin, (0"—6"!) “a . ; Sin. 2 . (0! — (LUS — 0",9. sin.3.(0/—011) Considérons maintenant le mouvement du satellite en latitude. Ce mouvement dépend de l'inclinaison de l'équa- teur de Jupiter sur son orbite et de la longitude de son nœud ascendant , à une époque donnée. M. de Lambre a trouvé, par la comparaison des éclipses du troisième et du quatrième satellites, qu'au commencement de 1700, l'inclinaison de l'équateur de Jupiter sur son orbite étoit de 3° 6!, et que la longitude I de son nœud ascendant étoit de 10° 13° 4!. On a vu dans l'article XXV , que la valeur de Ÿ peut être sup- posée constante durant deux ou trois siècles, et que la variation annuelle de T est d'environ 2". La partie (1 — v''). v:sin {ne el T) de l'expre sion de la latitude, qui résulte de l’art. XXI. devit nt ainsi, en substituant pour v'", sa valeur trouvée dans l'art. X LV. 29 40" 58". sin,(n!!"#+ €"! — 10139 4! — 2".i). Mém. 1789. Kk ; 258 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR. Il est plus exact de substituer dans ce terme, la longitude vraie v'! du satellite , au lieu de la longitude moyenne ; mais comme v'!! se rapporte à l'équinoxe mobile, tandis que 2'"r+e!" se rapporte à l'équinoxe fixe, il faut , an lieu de ar + elfl, substituer v'!" — ÿ. 50",925, à étant, comme ci-dessus, le nombre des années juliennes écoulées depuig 1700. Le terme précédent deviendra ainsi, en augmentant de 12°e%, l'angle sous le signe sin. 29 4o! 58". sin. (u"! + 469 56! — i. 52/25). Le terme 2!!! sin.(n!"r+e"" gi A), qui par l'art. X entre dans l'expression de la latitude du quatrième satellite, devient, en y substituant pour 4, la quatrième des valeurs de 4 que nous avons trouvée dans l'art. XXV, et pour n''e+e"! l'angle uv! — 5. bo! 25 Zl'sin. (uv!!! + ÿ, 2581",05 — À). M. de Lambre a trouvé parla comparaison des observations ;: I — 14! 56"; À = — 41° bo'; ge qui réduit le terme précédent à celui-ci, — 14! 38", siu. (0!!! + 419 bo! + à 2381" ,08 ). En faisant usage de la troisième des valeurs 4 de l'article XXV, le terme /!. sin. (na!!! # +4 el + qi— A) devient 2'',sin. (27 + à. 9b13",45 — A). On a de plus, par l'arti- cle XXV, = — 0,1814942. /l'; la comparaison des éclipses du troisième satellite a donné à: ] Il M. de Lambre Ut —— 12! ge ÂA=— 56° 44}; le terme précédent devient ainsi, 2! 3111",qb. sin. (v'! 4- 569 44! 4 à. gh13",45 ). En vertu de Ja seconde valeur de g , le terme \ -OL aura DES SCIENCES. 259 21, sin.(n!!"e4el"ai—A)devient/".sin.(v'!"+5.451009" .75—A); et l'on a {= — 0,0010488. /'; les éclipses du second satel- lite donnent / = — 28! 0" ; d'où l'on tire /" = 1",7. On peut donc négliger cette inégalité de la latitude du 4°" satel- lite, et l'on peut négliger à plus forte raison, l'inégalité relative à la premiè re valeur de g. Il nous reste à considérer l'inégalité —0,0014445.(L'—0").sin.(n"!"t+e—2Mi-2E—gi+ A) que nous avons déterminée dans l'article XXI. Si on sup- pose que la valeur de g, soit relative au déplacement de l'équateur et de l'orbite de Jupiter, on a par l'article X, L—/"—v",.(L—1/),cequidonnel!—2"= (1 —v"). (L'—L). La somme de tous les termes — 0,0014445. (L'— 1), sin.(n'"#+ el — 2Me— 2E — gi+ Ajrelatifs au déplacement de l'orbite et de l'équateur de Jupiter, deviendra par l’article X. —0,0014445.(1—v/"). sin. (24e oMs—oE+T). En y substituant v'l — ;, 5o",25 , au lieu de »!!# + &!!! NH — 5. 50",25 au lieu de Mt E, I — 1058" aulieudel, et au lieu de v'!!, Wet I, leurs valeurs précédentes, l'inégalité précédente deviendra — 135",09.sin. (uv! — 211 — 460 56! + 5. 52!!,25). Les autres termes renfermés dans l'expression - —0,0014445.(L'—7").sin.(n'!"#+e""— 2Mr—2E—gi+A). sont insensibles, car on a L'—0o, par rapport aux diffé- rentes valeurs de 4, que nous avons déterminées dans l'arti- cle XXV , et la plus grande valeur de /'!', est 14 58", ce qui rend le terme précédent insensible. En rassemblant toutes les inégalités sensibles de la lati- tude du quatrième satellite, au- -dessus de l'orbite de Jupiter, Kk2 260 MÉMotRES DE L'AÂCADÉMIÉ s'! = 29 4o! 58! sin. (uv!!! + 46956! — à, 52,26) — 14/58" sin.(v'"! + 41° 5o! + à. 2581" ,05) + 2!11",095.sin.(u""! + 560 44! Hi. 9515",45) — 15,99. sin.(v"!"!"— 211 — 46° 56! +5. 52!,25). Les deux premiers termes de la valeur de s'!! donnent lieu à une inégalité dont la période est d'environ 553 ans, et qui est assez sensible pour y avoir égard. J'ai parlé de ce genre d'inégalités dans l'article XVI, et je les croyois insensibles: dans la théorie des satellites de Jupiter; mais un examen plus approfondi m'a fuit reconnoilre l'inégalité suivante. La mé- thode que j'ai employée pour la déterminer, est celle dont j'ai fait usage dans les Mémoires de l'Académie pour l'année 1786, relativement à l'équation séculaire de la lune. Sil'om nomme, comme précédemment , S la masse du soleil, celle de Jupiter ctaut prise pour unité; D’, la distance moyenne de Jupiter au soleil ; a!!! la distance moyenne du quatrième satellite au centre de Jupiter; 2!!! #, son moyen mouvement ;. si l'on fait, comme dans l'article VH, — EU CE rs T étant la durée d'une année julienne ; on trouvera facile- ment, par la méthode dont il s'agit, l'inégalité suivante dans l'expression de v'!, — 7. EN, sin. 14! 58! sin. (i. 2433",5— 50 6") étant le nombre des années juliennes “coulées depuis 1700: Ou a par l'article XIX.[5 | —315", 64; l'inégalité précédente devient ainsi — 58",0.sin.(i. 2433",3— bo 6!). Cette inégalité a été jusqu'ici confondue avec le moyen mouvement du 4° satellite ; elle a diminué le mouvement séculure, de 33" ,9, etelle a augmenté la lougitudeen1700,. À nant Des Sci:gNecrs. 261 de 5/,4. Ainsi, pour y avoir égard, il faut, dans les tables de M. de Lambre , augmenter de 35",9, le mouvement séculaire du quatrième satellite , et diminuer de 5", 4 sa lon- gitude en 1700. Dans les eclipses du quatrième satellite, les expressions de v'! et de s'!" se simplifient ; car alorsles angles 0/7, v'!!, et TE se rapportent à l'instant de la conjonction : ainsi l'on peut supposer H=—#0"",dansleterme— 22",5.sin.(0""+&""!"— 211) de l'expression dev"! ; ce qui le change dans celui-ci, + 22/,5. sin.(0!" — x!!! ), Ce terme se confond avec le terme — 3082",0. sin.(0!!" — &''), qui devient par-là, —5059",7.sin. (0""+&""). Leterme 4,2. sin.2(0/!"— r'") devient nul dans les éclipses ; on a donc alors = 0" 3059" ,7.sin.(0""—&!")+14/,2.sin.2(0""— 51") +66", 0. sin.(0!"!— 15") — 58",2. siu.(i.2433",5— 5 6!) + 114,6. sin.V — 9",0.sin.(0" — 61) — 4,5. sin. 2(0" — 4") — 0", 9. sin. 3.(0" — 6"), On trouvera pareillement que l'expression de la latitude devient dans les éclipses, Ss'— 20 41'12".sin.(v'" + 460 56 — 5 52,25) — 14158". sin.(v'" + 410 50 +. 2581/,05) + 2! 12" sin. (0! + 56° 44! + i 9513", 45). Cette expression de s'!” donne l'explication d'un phénomène singulier que les observations ont présenté relativement à l'inclinaison de l'orbite du quatrième satellite, et au mouve- ment de ses nœuds. Cette inclinaison sur l'orbite de Jupiter a paru constante depuis la fin du dernier siècle jusques vers, 1700 ; les nœuds ont eu, duns cet intervalle, un mouvement direct d'environ 4! par année ; l'inclina son, dans ces trente: dernières années, a augmenté d'une manière très-sensible.. #Û Mémornres pr L'AcADÉMIre On aura l'inclinaison de l'orbite et la position de ses nœuds à une époque donnée, en donnant à ?, dans l'expression de s‘!, la valeur qui convient à cette époque, et en mettant cette expression sons la forme A. sin.’ — B. cos.v'''. Alors _ est la tangente de la longitude du nœud , et VA KE est l'inclinaison de l'orbite. En faisant successivement i=— 0, i= 20 ,i=60,i= 00, on trouvera que depuis 1680 jusqu'en 1760, l'inclinaison a fort peu varié ; et que le nœud a eu, dans cet intervalle, un mouvement d'environ 4!, conformément aux observations ; on verra pareillement que depuis 1760 jus- qu'en 1790, l’inclinaison a augmenté très-sensiblement. Pour avoir la durée des éclipses du quatrième satellite, nous reprendrons la formule FE Te à) ; EVGLEX + D) IX trouvée dans l'art. XIT; Test la demi-durée moyenne des éclipses du satellite dans ses nœuds, et M. de Lambre a trouvé cette durée de 8590". On a ensuite X = 1 — Er , ce qui donne, à fort peu-près , en n'ayant égard qu'au terme le plus considérable de l'expression de v'!' dans les éclipses, _ a DA" Q—e}c. av" X — 5059", 7. cos. (0 —w"!"); en réduisant cette valeur de X en parties du rayon, On aura X — 0,014835. cos. (0! —%!!!), L'angle € est le mouvement synodique du satellite durant le temps T, et l'on trouve € = 7690", 9. On a enfin par l'article XXII, 1 — 0 — 0,g2882206. Cela posé , on for- st s"! mera la quantité —— dansles éclipses , et en lanommant {, on aura | € —1,35507.sin.(v'!" + 460 56! — 5, bol! 25) — 0,12571.sin.(v'!" À 419 50! + 5. 2381! ,05) + 0,018471. sin. (uv! 560 44! + i. 9513",45). ES . DEs SCIENCyrSs. 265 Maintenant, on peut dans l'expression de #, négliger sans : TX. st Ds" erreur sensible, le EE ; On peut ensuite mettre le radical de cette expression sous cette forine Vi —X—6 on aura ainsi, t——520!,3. - 2 + 8590”. (HX). V1 XX. Soit T l'instant de : conjonction du satellite, en supposant = son orbite dans le plan de l'orbite de Jupiter; "T sera donné © par l'expression précédente de v/!!, et parles tables de Jupiter. Il est clair que l'instant de la conjonction réelle retarde sur T , de Ja diflérence du mouvement du satellite sur son orbite, à son mouvement projetté, réduite en temps. Cette diffé- 3 sie Ce EU] rence est à pour la réduire en dE il faut la multi- f 6 "É _ . s plier par:-, ce qui donne 138/,2. _ 7 ; l'instant de l'immer- sion du satellite sera donc 1 Cat Pa ett —_—_—_ | T — 182",1. Gr — 8590". (1H XV —K— 7; | C _ l'instant de l'émersion sera ! tar - - À ER TR | AE 182", 1. 55m + 8590".(1+X). V1 X —T; et la durée entière de l'éclipse sera 17180". (1H+X).V/1—X— 8. | Si les élémens dont nous avons fait usage étoient exacts, on pourroit, au moven des formules pré RE ntes, dé FN ner avec précision , les, éclipses du 4*"%* satellite, et former des tables de ses mouvemens: mais 1l reste encore sur ces clémens, une incertitude qui ne peut être Jevée que par les observations. Vu l'incertitude de ces observations, il faut en - considérer un très-grand nombre; la méthode la plus simple pour cet objet, est celle dont M. de Lambre a fait usage, et qui consiste à former aveç les Cléimens précedens, des: Ex] 264 Mésmornes DE L'ACADÉMIE tables provisoires, et à calculer par ces tables, les éclipses observées. Soit de!!!, la correction en temps, de la première conjonction moyenne de 1700 ; ©a"", la correction du mouve- ment annuel des conjonctions moyennes ; soit à l'!", la cor- rection de l'aphélie en 1700, cette correction étant réduite en temps, à raison du moyen mouvement synodique du sa- tellite ; soit encore, /!!! la correction du mouvement annuel de l'aphélie , réduite en temps, et 284", la correction de l'équation du centre, pareillement réduite en temps ; enfin, soit g ie retard de la phase observée , sur la phase calculée par les tables provisoires; on aura ES On!" + Ce"! — 20h"! sin.(0""— 5") + 0,014853. {i. Sf!"+ 8 I!) cos. (8! — w!!) i étant le nombre des années juliennes écoulées depuis 1700; et les angles 8!!! et &'!"" se rapportant à l'instant de la con- jonction. Cette équation suppose les élémens de la demi-durée des éclipses , bien connus. Pour avoir une équation indépendante de ces élémens , on considérera les éclipses voisines des nœuds, parce que vers ces points , les observations sont le moins incertaines, et le plus indépendantes des élémens de la demi-durée. Si l'éclipse entière a été observée; alors, en éupposant que g exprime le retard du milieu observé de l'éclipse , sur l'instant calculé de ce milieu , l'équation pré- cédente sera à très-peu-près indépendante des élémens de la demi-durée. Si l'éclipse entière n'a pas été observée, on considéra deux éclipses assez voisines pour que les erreurs des demi-durtes ayent été à-peu-près les mêmes, et dans l'une desquelles l'immersion a été observée, tandis que l'émersion a été obser- vée dans l'autre. En marquant d'un trait en bas, les quan- tités relatives à la seconde éclipse, on formera une nouvelle équation semblable à la précédente ; en les ajoutant, on aura De | + 7 - DES SCIENCES. 265 g+g={(i+i). nl!" ade!""— 20h", $ sin. (0 — ÿ!" ’ + sin. (0! —«5,") + 0,014853.d/"".5 2. cos. (0 — 5") +i.cos. (0,511)? + 0,014853. 0T"/". $cos.(0""! —&""") + cos. (0 —#"",)2. Cette équation est, à fort peu-près, indépendante des élémens de la demi-durée. On formera ainsi un grand nom- bre d'équations de condition , au moyen desquelles on déter- minera les cinq indéterminées 2", de", &A"!, ef", ëT"", Il est sur-tout essentiel d'avoir avec exactitude, la valeur de 0/"!", parce qu'elle est une des données qui servent à déter- miner les masses des satellites. Si l'on nomme 4! la durée entière d'une éclipse, on aura la durée moyenne des éclipses dans les nœuds , au moyen de la formule e T — ME x = . En considérant ainsi un grand nombre d'éclipses vers leg nœuds, dans lesquelles les deux phases ont été observées, on aura la valeur de T avec précision. On peut encore pour le méme objet, faire usage de deux éclipses consécutives où fort voisines, dans l'une desquelles l'immersion a été obser- vée, tandis que l'émersion a été observée dans l'autre ; car les erreurs des élémens du mouvement et de la demi-durée étant à-peu-près les mêmes dans les deux éclipses, l'erreur de la durée entière dans l'une ou l'autre de ces éclipses, sera à fort peu-près égale à l'erreur de l'émersion calculée, moins l'erreur de l'immersion calculée; on pourra donc ainsi cor- riger la demi -durée calculée par une de ces éclipses, et se servir ensuite de cette demie-durée pour avoir T. On rec- tifiera par son moyen la valeur de ‘ T étant connu, on aura la valeur de ©, au moyen de l'équation = VIFTENEE, Er aT.(1+ X) Mém. 1759. ea l 266 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE La valeur de € dans les éclipses peut ètre mise sous la forme A. sin. (v!!"—5.52",25) + B.cos.(v'"— 5, 52,95) —C.sin.(v""+5.2581",05)—D.cos. (v'! +5. 2381",05) + 0,018471. sin. (v'" + 56° 44 + i. 9513", 45). Cette expression renferme quatre indétermintes, AÀ,B, C, D. Le nombre 2581",05 peut avoir besoin de correction; mais suivant la théorie, cette correction est à-peu-près égale à ©/!"', réduit en secondes de degré; ainsi, elle est supposée connue par ce qui précède. Quantauterme+-0,018471.sin.(v""256044"+i.9513l,45), on peut l'employer sans correction, soit parce qu'il est fort petit, soit parce que les éclipses du troisième satellite le donnent avec beaucoup plus de précision. Pour avoir les quatre indéterminées précédentes, on con- sidérera les éclipses entières observées loin des nœuds ; les observations sont alors plus incertaines , mais elles ont l'avan- tage de donner avec exactitude ces indéterminées. Je dois observer qu'en cherchant à concilier les observations avec la théorie, on trouve des difficultés fondées sur ce que les lunettes acromatiques dont on se sert aujourd'hui pour obser- ver les éclipses, étant meilleures que les lunettes dont on se servoit autrefois, les durées observées des éclipses , toutes choses égales d'ailleurs, sont maintenant plus courtes que dans le dernier siècle et au commencement de celui-ci : cette différence devient très -sengble vers les limites des éclipses du quatrième satellite. XX V LLT Théorie du troisième satellite. M. de Lambre a trouvé, par la comparaison d'un grand nombre d'éclipses de ce satcilite, son moyen mouvement D un. TT NE LS DiFS, SCIENCES, 267 séculaire égal à Biobfirconférences jsigne 9,90 (421! 0: et sa longi- tude moyenne en 1700; à 5% 140 12! 12,4. Soit 0" Ja lon- gitude moyenne du troisième satellite , calculée sur ces données. Le mouvement de ce satellite est assujetti à deux équa- tions du centre très-distinctes, dont l’une, qui luiest propre, est écale dans son maximum à 555",80 ; la longitude de l'abside étoit en 1700, dans 11° 24° 42!, et le mouvement annuel de cette abside, est par l'article XXIV, de 9863", 19. Soit donc &" — 115240 42! + à. 9863",19; cette équation du centre sera — 555,8. sin.(0" — &"). La seconde équation du centre se rapporte à l'abside du quatrième satellite ; M. de Lambre l'a trouvée dans son maximum , égale à 309,1; cette équation est par consé- quent — 309",1. sin. (0" — x"). Si dans L'expression de Q" de l'article XIX, on substitue au lieu def, la quatrième des valeurs def, de l'art. XXIV, ou f/— 2540" ,35, et au lieu de L' et L!", leurs valeurs en 4", et qui par le même article sont 0; 021680. 4005 RAT 0, 1000078714 ll! et au lieu si l'on y substitue encore : 3082",0, au lieu de de m! sa valeur, on trouvera Q = 19",906. Dans l'équation Ou! —Q".sin.(nt— on't+e—0e + ft4+T) de l’art. XIX, l'angle ft + T relaüifàla valeur précédente de Q", est égal à à ©!!! — i. bo! ,25 ; en nonumant donc @ et 0’ les longitudes moyennes du premier et du second satellite, on aura nt—ont+e— ot +ft+T= 0 — 20" + w"!, On a par l'article V 0 — 20! — 180° + 6" — 20"; Ll2 Fe à L 268 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE la valeur précédente de v!! devient ainsi — 19",906 sin. (0!— 20" +w""). Si dans l'expression de Q", on substitue pour /, la troi- sième des valeurs de f'de l'art. XXIV, ou / = 9812/,94, et au lieu de 2! sa valeur en 4", et qui par le même article est 0,2154958. 4"; si l'on: bserve de plus que h" — :, 555"8 ; on trouvera Q" — 54",255, et l'inégalité de v' relative à cetie valeur de Q", sera — 34,235. sin. (0! — 20" + &"). Les équations du centre relatives aux deux autres valeurs de 'ayant paru insensibles , les valeurs de Q" qui y ont rapport, sont pareillement insensibles. L'expression de €v!" de l'art. XVI devient, en y substi- tuant pour m' et m" leurs valeurs dv" — — 292/,00. sin.(0' — 0") — 4,26. sin. 2(0! — 0") — 0,85. sin. 3(0'— 0") — 19/,24. sin. (0" — 01) + 65/,61.sin.2 (0! — 0!) + 4,61. sin.3 (0! — 0"). Il résulte de l'article V, que le coéflicient du premier terne de cette expression dépend de N', et qu'il doit être changé dans le rapport inverse de n!— n!" — N'äla valeur supposée pour cette quantité, N' dépend de p — 16, puis- (0 — = quil est tal à n". (1 —— nl ). Nous avonssupposédans l'article XV HT. O0 — : d — 0,0194222; mais on a vu dans l'article XXII. qu'il est égal ù 9,02177944. Le coëffcient -- 202 0 du premier terme de ou" devientainsi, —291",78. Parmi les inégalités dépendantes de l'action du soleil, et DES SCIENCES. 269 qui ont été déterminées dans l'article XX , la plus sensible est celle-ci 3a!!. m. bk.n" 7 49" ,126. 1 +; Te —— 5 À: sin. V; 52. am'.(M— kn! en substituant dans les expressions de & et de k, les valeurs dem, m',m!", on trouve que cette inésalité se réduit à 48",214. sin. V. L'inéoalité de l’article XX, dépendante de l'excentricité du satellite donne à raison de sa double excentricité, les deux inégilités suivantes, — 11,52. sin.(0"— 21 + w/) — 0",96.sin.(0"— 211 +"); dans les éclipses où l'on peut supposer I = 0", ces inéga- lités se réunissent aux deux équations du centre, qui de- viennent ainsi, - — 554",08.sin.(0" —&") et — 308",14. sin.(0" —&"!"). Quant à l'inégalité de l’article XX, qui dépend de l'élon- gation du satellite au soleil , elle est absolument insensible. Il nous reste à considérer l'équation de la libration du troisième satellite; mais on a vu dans l’article XX VI. que cette libration n'est pas un dixième de celles du second et du premier, et celles-ci n'ayant pu encore être remarques, il s'ensuit que celle du troisième est tout-à-fait insensible. En réunissant donc toutes les inégalités sensibles du mou- vement du troisième satellite en longitude , on aura pour l'expression de sa longitude dans les celipses vl — 0! — 554! ,1.sin.(0" —&") — 508",1.sin.(0" — &"!) + 48",2. sin. V — 34!,2. sin. (0! — 20" +") — 19",9. sin. (0! — 209" 11) 270 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ — 291,8. sin.(8" — 6") — 4",3.sin.2(0 — 9") — 0",9.sin. 3(6"-— 6") — 19",2.sin.(6" — 641) + 65",6.sin.2(8" — 07) + 4,6. sin.3(0" — 6"). Le troisième satellite présente dans ses mouvemens, des variations singulières, qui dépendent de la double équation du centre que renferme sa théorie. Pour les expliquer , M. Wargentin a eu recours à deux équations particulières, dont les périodes sont de douze ans et demi et de quatorze aus, et qui sont en elles-mêmes , deux équations du centre, rapportées à des absides mues avec différentes vitesses ; mais les observations l'ont ensuite forcé de les abandonner. Il leur a substitué une excentricité variable, et il a formé sur cette hypothèse , des tables qu'il n'a point publiées, mais dont il a donné la comparaison avec un grand nombre d'obser- vations , dans le quatrième volume des nouveaux Mémoires d'Upsal. La première hypothèse de ce savant Astronome étoit, comme on vient de le voir, conforme à la nature; mais il s'étoit trompé sur la grandeur et sur la période de ces équa- tions, parce qu'il ignoroit que l'une d'elles se rapporte à l'abside du quatrième satellite : c'est un résultat que la théorie pouvoit seule nous apprendre. Nous avons trouvé gd" — 11% 24° 42! + i. 9865",19 = 10" 23° 19 + i. 2590",6; partant : gd" — G" — 30 22! + à. 7272",59; en supposant donc &"—&'""=0, on aurai = — 15,5 ; ainsi en 1084,9, les absides coincidoient, et les deux équations du . VUS -lal}s e Dies! SCIE NC Es: 271 centre en formoient une seule égale à—861",7.sin. (0! —+5"), ou en temps, égale à — 6! 51",7.sin.(9" — x"). En supposant &" — w'" — 18°, on à i — 75,6; ainsi en 1775,6, les deux équations du centre étoient de signe contraire,eten formoient une égaleà—245",7.sin.(0"—&"), ou en temps, égale à — 1" 57,4. sin.(0" — x"). On voit dansles Mémoiresde l'Académie pour 1787, p.284, que l'équation du centre, variable, substituée par M. War- gentin, aux deux équations de ses tables imprimées, est en effet de 7' en temps de 1668 à 1720, et de 130", depuis 1754 jusqu'à 1781, ce qui diffère peu des résultats de la théorie. Considérons présentement, le mouvement du satellite en latitude. Si dans la partie (a — v').W.sin.(n"t+e" —T) de l'expression de sa latitude, qui résulte de l'article XXI, on substitue pour v', sa valeur trouvée dans l'article XXV, et pour Ÿ et [, leurs valeurs données dans l'article précé- dent; si de plus, on met v'!— 5, bo!,25, au lieu den"£+e", on aura 30 025". sin.(u" + 460 56! — 5, 52!,25). Le terme l'.sin. (n"t+ e! + gi— A), qui par l’article X. entre dans l'expression de la latitude du troisième satellite, devient en y substituant pour 4, la quatrième des valeurs de 4 del'artticle XX V , ete" — 5. 50! ,25 ,au lieu de 2"41+&", l'.sin.(v" + 5. 2581" ,05 — A). Or, on a par l'article XXV. l'—0,15441. l'", et par l'ar- ticle précédent, TU 14! 5", et À — — 41° bo'; le terme précédent devient ainsi, — 2! 18",9. sin. (v" + 41° bo! + i. 2581",05). Relativement à la troisième des valeurs de 4 de l'art. XXV, 172 Mémoires DE L'AcAD MIE les observations donnent , comme on l'a vu dans l'article précédent, UM — — 32! 73 et À —= — Ge 44; le terme /!'. sin.(n"t+ £ + qi— A) relatif à cette valeur, devient ainsi, — 12/7". sin. (0" + 560 44 + à. 9515",45). Les observations du second satellite ont donné, relative- ment à la seconde valeur de g, D — 27! 59,8, et À —=— 1853; et eu égard à cette valeur de 4, on a par l'art. XXV, 2 = — 0,0586. = 64",9 L le terme 7". sin.(n" ++ ig — A) deviendra donc 64" ,9.sin.(v" + 18° 55" + à. 45199",75). La valeur de /relative à la première valeur de g, ayant été jusqu'à présent, insensible, la valeur de /"” qui en dépend, l'est à plus forte raison. Quant aux inégalités périodiques de l'expression de la lati- tude, déterminées dans l'article XXIT, on voit d'abord que le terme de cette expression —0,00061925.(L'—2").sin.(n"#4€"—2Mt+2E—gi+A) donne le suivant — 0,00061929. (1 — v"). Ÿ. sin. (v"— 2171 — 46° 26! + à. 521,26). et par conséquent celui-ci —6",7.sin.(v" — 211 — 4656! + i bo! ,25). Ce terme, dans les éclipses où l'on peut sup- poser I — v" ,se réunit au premier. En rcunissint ces différens termes, on a pour l'expression de la latitude du satellite dans les éclipses, s! = 5° 0! 352/,0. sin. (v" + 46056! — à, 52",25) — 12! 7".sin.(v" +560 44 + à. 9515",45) — 2! 18",7. sin. (ul! + 41e bo! Hi. 2581",05) [PAL n 1 do AZ! à Z 1 + 1! 4/9. sin. (uv! + 189 03! +5. 43199";75) - Pour. ee — _—— Des ScrEzNcESs. 273 Pour avoir la durée des éclipses du troisième satdlite, nous repreudrons la formule de l'article XII. en Fr Vox. — er ce Test la demi-durée moyenne de l'éclipse du satellite dans sesnœuds, et cette demi-durée, suivant les observations, est de 6420!/. On trouve ensuite, au moyen de la valeur de v”, dans leséclipses, X = 0,0025848. cos. (0! — &') + 0,0014937. cos. (0! — 5!" Ê= en. + 0,0014147. cos. (0! — 0"). € est le moyen mouvement synodique du satellite durant le temps T',et l'on a = 13439874: cela posé, on formera la quantité ; dans les éclipses ; en la désignant par À, on aura G — 0,86770.sin. (u" + 460 56! — à. 52,25) — 0,00825.6in.(v" + 56044 +. 9515",45) — 0,01111. sin. (v" + 410 bo! + à. 2581",05) + 0,00519.sin.(u" + 18055! + 5.431099",75). Maintenant, on peut dans l'expression de #, négliger sans x " 4 erreur sensible , le terme Sn —,; ON aura ainsi, [Ya | Et t=— 418" ,25. 25 + 6420". (1 + X). Var ee. Soit T l'instant de la conjonction du satellite, en supposant son orbite dans le plan de l'orbite de Jupiter; 'T sera donné par les tables de cette planète, et par l'expression précé- dente de v"'. Il est visible que l'instant de la conjonction réelle retardera sur T, de h différence du mouvement du sageilite Mém. 1789. M m 274 Miémornes pe L'AcCADÉMIr sur son otbite, à son monvement projeté sur e SP Jupiter, réduite en temps. Cette différence est : 2; : POS la réduire en g=- , il faut la multiplier par S , ce qui f donne 180",42. — ; l'instant de l'immersion du satellite sera donc F / T — 237,85. —— 6430". (i+X). Vi=X—C); l'instant de l'émersion sera T — 237",65. EL 2 + 6420". QA+X). et la durée entière de l'éclipse sera , Pur ES) QU UNTES En , Pour rectifier ces “lémens du mouvement du troisième satellite, on formera d'abord à leur moyen, des tables pro- visoires de ce satellite; ensuite, on choisira nn grand nom- bre d'éclipses parmi celles dont les deux phases ont été. observées. Soit 0e! , la correction en temps, de la première conjonction moyenne de 1700; €n", la correction du mou- vement annuel des conjonctions moyennes; CF“ la correc- tion de la longitude de l'abside en 1700, cette correction étant réduite en temps, à raison du moyen mouvement syÿnodique du satellite. Soit encore €/", la correction du mouvement annuel de l'aphéle, réduite en temps, et 204" la correction de son équation propre du centre, pareillement réduite en tems. Soit enfin 2€h,", la correction en temps, de l'équation du centre de-ce estelle, qui se rapporte à l'abside du qua trième ; quant à la correction de cette abside, elle est sup- posée connue par l'article précédent, Le mouvement du troisitme satellite renferme encore une iugalité dépendante de son élangation an second satellite ; cette inégalité peut avoir Hésofn de correction ; mais comme son coëflicicnta un r.pport constant avec le coëflicient de la principale inégalité du Le DES SCTÉNCEÉS. 295 premier satellite, et que les observations donnent ce dernier. coëflicient avec beaucoup de précision, on peut supposer l'inégalité correspondante du troisième satellite assez exacte- ment connue , et la très-petite correction dont elle est encore susceptible sera mieux déterminée par les éclipses du pre- - mier satellite. Cela posé, nommons 9 le retard observé du milieu d'une éclipse du troisième satellite, sur le milieu cal- culé, on aura g—=ùe" +i. on" — 20h". sin.(0" — 5")-0,0026844. Gièf" + ÔT"). cos. (0! — 5!) — 20h". sin.(0" — &'")+0,0014932.(40/", + er"). cos. (0! — x!) d/", et OT, étant les corrections du mouvement annuel de l'abside du quatrième satellite , et de sa longitude en 1700, ces corrections tant réduites en temps à raison du niou- vement synodique du troisième satellite. On formera ainsi un grand nombre d'équations de condition, et l'on en tirera les valeurs des inconnues. On combinera d'abord ces équa- tions de manière à former quatre équations indépendantes de €/"etde ol", et disposées avantageusement pour déter- minerles valeurs desautres inconnues; on déterminera ensuite ces valeurs. ; En considérant les éclipses observées vers l'aphélie ou vers le périhélie propre du satellite, on réunira toutes les équations de condition relatives à ces éclipses, et l'on en formera une seule entre 8! et €”. Cette équation donnera or", lorsque ©/"” sera connu : or, on a vu dans l'art, XXIV. que le mouvement annuel de l'abside du troisième satellite, est déterminé par les masses des satellites et par l'applatis- sement de Jupiter; on remettra donc la détermination de ©/"", après la discuss'on de la théorie des satellites, discus- sion qui recliliera les données dont nous avons fait usage dans l'article XXII, pour obtenir lés valeurs de leurs masses et de l'applatissement de Jupiter. M m 2 276 Mémoires Dr L'ACADÉMIE … Si l'on nomme # la durée entière d'une éclipse, on aura la durée moyenne T de l'éclipse dans les nœuds, au moyen de la formule, "4 RU +). ViX=r? — en considérant donc un grand nombre d'éclipses vers les nœuds, on aura la valeur de T. Au moyen de cettéxaleur, on rectifiera celle de €, et l'on aura Q, au moyen de la formule =VITENEE # DR 7 ES SL è On a cinq corrections à faire dans l'expression précédente deT; savoir celle du nombre 0,56770, celle de l'angle cons- tant 46° 56, celle du nombre 0,05825 , celle de l'angle cons- tant, 56° 44; enfin, celle de l'angle 9515",45. Les deux derniers termes de cette expression peuvent, vu leur peti- tesse, être suppos!s sufiisaniment connus. it En considérant les durées des éclipses observées loin des nœuds , on déterminera les trois premières corrections ; quant aux deux dernières, on choisira les durées des éclipses les plus propres à les déterminer, et l'on formera à leur moyen, une équation de condition entre ces deux correc- tions ; ensuite, la discussion de la théorie des satellites, et une nouvelle détermination de leurs masses fixera , par l'ar- ticle XXV, la correction de l'angle 95135/,45 ; en substituant cette correction dans l'équation de condition précédente, on aura la correction de l'angle 56e 44. ; On a vu dans l’article précédent, que les éclipses du ficme satellite donnent la correction de l'angle 46° 56! ; ainsi, pour avoir la véritable correction de cet angle qui donne la posi- tion du nœud de l'équateur de Jupiter, on prendra un milieu entre les corrections données par les éclipses du troisième et du quatrième satellite. Pareillement , le coëflicient du premier terme de la valeur 9 DES JO C.1E NC E S. 77 de © relative au quatrième satellite, donne l'inclinaison de l'équateur sur l'orbite de Jupiter; car ce terme est égal à Q—v"!}) (—e) € satellite, pendant la durée moyenne de ses éclipses dans ses nœuds. Le coëfficient du premier terme de la valeur de € , relative au troisième satellite, donne une nouvelle valeur , € étant le moyen mouvement synodique de ce [71 Q—v"). à de Ÿ, en observant que ce coëfficient est égal à me € étant ici le moyen mouvement synodique du troisième satellite, pendant la durée moyenne de ses éclipses dans les nœuds. Ainsi, pour avoir la vraie valeur de Ÿ, on pren- draun milieu entre les deux valeurs données par les éclipses dûtroisième et duquatrième satellites; on déterminera ensuite à son moyen, les coëfficiens des premiers termes des valeurs de ©, relatives à chacun de ces satellites. NCA Ex Théorie du second satellite. M. de Lambre a trouvé par la comparaison d'un grand nombre d'éclipses de ce satellite, son moyen mouvement séculaire égal à 10285tirconférences sig 30 14! 13", et sa longitude moyenne en 1700 égale à 2° 15° 13" 321, Soit, 0" la longitude moyenne du satellite, calculée sur ces données. Les différentes équations du centre de ce satellite, sont renfermées dansl'expression — 2h'. sin.(n't+e —if—T), ou dans celle-ci — 24'. sin. (0! —if— à. 50",25—T). Les valeurs de Let de k! relatives à la première et à la seconde des valeurs de / de l'article XXIV. ont paru jusqu ici insen- sibles. On a , relativement à la troisieme des valeurs de / du ruème article : BfREQ “CSD h'—=0,2154558. 4" —0,2154558. ———— ; équation du centre du second satellite relative à cette va- leur de /, sera donc — 120",19. sin. (0! — w"). 278 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Relativement à la quatrième valeur de f'de l'article XXIV, on à (Zo32'',0) k' = 0,021550. 4!" = 0,021580. - - l'équation du centre, relative à cette valeur de /'sera donc — 66" ,04. sin. (0! — «5!"). Considérons maintenant les valeurs de Q' relatives aux diverses valeurs de /. Si l'an substitue successivement ces valeurs dans l'expression de Q' de l'art. XIX ; La 1r°. valeur EP Q—=u; 71301446 -La 2°. donne QE La 5°. donne Q'— — 0,71403. L! La 4°. donne . Q'——0,06647. L"". Ï1 suit de là que si z excentricité propre du premier satellite, étoit de 100" de deëré, il en résulteroit une inégalité de 172",4 dans le mouvement du second satellite. L'équation du centre du premier satellite seroit de 23",6, en.temps , et F'inégalité du second satellite qui en désire scrOit de 40",63 en temps, et par conséquent l'excentricité du premier sa- tellite seroit plus sensible dans le mouvement du second que dans celui du premier. L'excentricité 4! du second satellite, n'a point encore été remarquée ; il est curieux de remarçner que s'il y en avoit une, l'équation qui a pour coëfficient Q'et qui en déri- veroit, seroit plus forte que l'équation du centre même, puisque celle -ci a pour coëflicient 24', tandis que l'on d'O—='2,46545. À". L'excentricité 2" propre autroïisième satellite , est par l'art. précédent, :.(555",8 ), ce qui donne Q'= — 198,45, et par conséquent l'inégalité du second satellite, relative à cette valeur de Q' est — 198",43. sin. (0 — 20! + w"). DRS'SGIÈENCES. 279 L'excentricité 4!!! propre au quatrième satellite, est par ce qui précède, =. (3082! ,0), ce qui donne Q" — 102/,43, et par conséquent l'inégalité du secoud satellite relative à cette valeur de Q' est — 102",45. sin. (0 — » 0! + "40h Si dans l'expression de Cv! de l'art, XVII, on substitue pour »#et m', leurs valeurs ; si de plus , on met 0! — 9" ,au lieu de n'e— n't+ € — &" ; ct 1800 + 20! — 29" au - 22 Bieu de n£— n't + & —e', on aura, CU" "61,710 8m 07 G) F + 5862",96. sin. 2 (0! — 0") + ‘19",31. sin. 3 (0! — 6") — 5,14. sin. 4(0! — 6"). Le coëfficient du second terme de cette expression doit étre diminué et réduit à 3845",2 à raison de l'augmentation de 0 —;%, suivant la remarque de l'art. précédent. Parmi les inégalités du second satellite , qui dépendent de l'action du soleil, et qui sont déterminées dans l'art. XX, la seule sensible est l'inégalité, Ç ac'm. bE. nf ,284. 2 ben ue À. sin. V; Sam. \M'— n°) Val 24} en substituant pour »2, m', n!, leurs valeurs, cette iné- galité devient, 911,70: 8110 V. Enfin, l'équation de la libration relative au second satel- bte, est par l'art. XXVI. — 0,85059. P. sin. (n'e. VA -+ À ); 9 , mais jusqu'ici la valeur de P a cté insensible. 2$0 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE En rassemblant toutes les inégalités sensibles du mouve- ment de ce satellite, on aura , : y! —= 0! — 120",2, sin. (0 — 5" — 66",0. sin. (8—w") | — 198",4. sin (0 — 20! +") — 102,4. sin, (0— 20! + uw!) 3 — 11,7. sin. (0! — 0") + 5843",2. sin. 2 (0! — 0") L + 19",3. sin. 5. (0'— 0") — 3!,1. sin. 4. (0! — 0). La plus considérable de toutes les inégalités de cette ex- pression , est celle qui dépend de l'angle 2. (8° — 0") et qui, réduite en temps, à raison du moyen mouvement synodique du satellite, est de 15/11". Cette inégalité a été reconnue à posteriori par M. Wargentin, dans ses belles recherches sur le mouvement des satellites, imprimées dans le troisième volume des anciens mémoires d'Upsal. Depuis, MM. Bailli et de la Grange l'ont déterminée par la théorie. C'est la seule inégalité employée dans les tables de M. Wargentin ; mais on voit que le mouvement du second satellite a plusieurs autres inégalités assez sensibles pour y avoir égard , et c'est D ce que M. de Lambre a fait dans ses nouvelles tables des satellites. + Considérons maintenant le mouvement du second satel- lite en latitude, La partie (1 — v'). ÿ. sin. (nt + ee —T) de l'expression de sa latitude, devient , en y substituant pour v', Yet I leurs valeurs données dans l’art. XXV, ct en y mettant v'— i. 50! ,25, au lieu de n't+ €, 5° 4! 48", sin (v' + 460 56" — 5, 52!,25), On DES SCIÈNCES. 281! On à relativement à la première des valeurs de g, de l'art. XXV, 2 —— 0,0152641. /; mais les observations n'ayant point fait reconnoître de valeur sensible à /, on peut n'avoir aucun égard à cette valeur de /'. La valeur de l' relative à la seconde des valeurs de g est, comme on l'a vu dans l'art. précédent, égale à — 27" 58",9. La partie l'.sin.(n't+ €! + qi — A) del'expression dela lati- tude du second satellite devient. — 27! 58",9. sin. (v'+ 18° 53! + 5.43199", 75). La valeur de l' relative à la troisième des valeurs de g est, par l'art. XXV ,0,1624575. d' ,etl'on a "= — 12! 7"; on aura donc pour cette partie de la latitude, — 1! 58". sin. (2! + 56° 44 + 5. 9513",45). La valeur de / relative à la quatrième des valeurs deg , est 0,02898302. /", et {= — 14! 58" ; on a donc pour ce terme — 26,03. sin. (v' + 41° bo! + ë. 2381",05). Enfin la partie | —0,00050737.(L; ER sin.(n'£+ € Mi 2E gr À), de l'expression de s', trouvée dans l’article XXIT, devient, en y substituant 5° 4! 48", au lieu de L'— 7, | — 51,408. sin.(0'— 211— 460 56! + 5. 52,25), et dansles éclipses, + 5,408. sin. (v! + 460 56! — 5, 521, 25). L'autre partie de l'expression de s', du même article, peut être négligée. En rassemblant donc tous les termes sensibles de l'expres- sion de la latitude du second satellite dans les éclipses, on aura S'—= 34! 51" ,4. sin. (u! + 46056! — 5. 52! ,2b) — 2758" ,9. sin. (v' + 180 53! + à. 45199",75] — 1/58" ,1. sin. (u' + 56044! +5. 9515",45) — 26",0.sin. (v! + à 41° bo! + 2581",05). Mém. 1789. N n 282 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR Pour avoir la durée des éclipses du second satellite , nous reprendrons la formule de l'article XIT, = TO XV x À T est la demi-durée moyenne des éclipses du satellite dans ses nœuds; M. de Lambre a trouvé cette demi-durée de 5170". La valeur de v', donne à fort-peu-près X = — 0,015657. cos. 2(0! — 0"). | € est le moyen mouvement synodique du satellite pendant le tempsT , et l'on a * 6 — 21820". Cela posé ; on formera la quantité et en la nom- nes mant À, on aura = 0,547265. sin.(v! + 46° 56! — à. 52!,25) — 0,0851553. sin. (v'+ 189 55 + 5. 451099",75) - — 0,0058275.sin.(v'+ 56° 44! + à. 9515",44) — 0,0012842. sin. (v!+ 410 5o' + 5. 2581" ,05). Maintenant, on peut dans l'expression de, négliger sans EL SrD G—er 94 546",9. FE + 5170". V/ 1-X —{%%. Soit T l'instant de la conjonction du satellite, en supposant son orbite dans le plan de l'orbite de Jupiter; T sera donné par les tables de cette planète et par l'expression précédente de v'.Ilest chür que l'instant de la je rt réelle du sa- tellite rétarde sur T', de la quantité === erreur sensible , le terme — ; ON aura &ihsi, ns #"9$ réduite en temps. æ; PR ee : [de 14 Cette quantité, ainsi réduite, est égale à 235",0. _ << ; l'ins- tant de Mere se du satellite sera donc Tue D 5170". Cr) Mix ET nn DÉS SCIENCES. 183 l'instant de l'émersion sera 626 T—Sun"o. +bigo". (+ X) Vi KT, etla durée entière de l'éclipse sera 10840 (= XX) V1 —X 0 Pour corriger ces élémens, on formera à leur moyen, des tables provisoires du second satellite. Son mouvement en longitude offre trois corrections ; savoir, 1°. celle de l'époque de la longitude moyenne du satellite en 1700; soit de’ cette correction réduite en temps, à raison du moyen mouve- ment synodique du second satellite; 2°, celle du mouvement annuel des moyennes conjonctions, soit 0z' cette correc- tion; 5°. la correction du coëfhicient 3848" ,2de sin. 2(0!—0"), soil oy" cette correction réduite en temps. Pour déterminer ces trois inconnues , on formera des systèmes de deux éclipses fort voisines, dans T une desquelles l'immersion a été obser- vée, tandis que l'émersion a été ‘observée dans l'autre. On calculera par les tables provisoires, l'instant de l'immersion dans la première éclipse; soit g l'excès de l'instant calculé, sur l'instant observé. On calculera par les mêmes tables, l'ins- tant de l’émersion dans la seconde éclipse; soit 7, l'excès de l'instant observé sur l'instant calculé; on aura l'équation de condition suivante, g+qg = 2% +(i+i).on + dy'.$ sin. 2(0!— 0") + sin.2(0', — 0",)?. ieti, sont les nombres des années juliennes écoulées depuis 1700 jusqu'à la première et à la seconde éclipse ; 0! — 0" sont les valeurs de ces angles à l'instant de la conjonction dans la première éclipse; 0", — 0", sont les valeurs de ces mêmes angles, à l'instant de la conjonction dans la seconde éclipse. Plus les éclipses que l’on aura choisies, seront voisines, plus l'équation de condition sera exacte, et indépendante des Nuz 384 MaMoIRES DE L'AcaDÈMIr élémens de la durée des éelipses. Si les deux éelipses se réduisoient à une seule dont on eût observé à la fois l'immer- sion et l'émersion, on auroît alors = à, ; 0 = 0!,et0" —0",5 EL seroit l'excès de l'instant observé de Ja conjonction , sur l'instant calculé ; mais les éclipses de ce genre sont très-rares. On formera ainsi un grand nombre its de con- dition , au moyen desquelles on déterminera les corrections ex’, Ca! et €y". Si ces corrections ne représentent pas les ob- servalions , ce sera une preuve que les arbitraires auxquelles nous n'avons point eu égard, ont un effet sensible. Ces arbi- traires sont au nombre de six ; savoir, l'excentricité de l'orbite du premier satellite et la position de son aphélie; car on as vu ci-dessus, que cette excentricité est plus sensible dans le mouv net second satellite, que dans celui du premier ; ensuite l'excentricité propre au second satellite, et la posi- üon de son aphélie; enfin, les deux hbires P et A de l'équation de la libration. H sera fort difhicile de déterminer ces diverses arbitraires par les observations; et c'est ce qui rendra là théorie du second satellite très-compliquée, si ces arbitraires sont sensibles. On ne doit donc les introduire dans cette théorie, qu'après que les observations en auront fait sentir la nécessité. M. de Lambre a fait, pour lcsreconnoiïtre, quelques tentatives inutiles, d'où il résulie que ces arbitraires sont très-petites, et du même ordre que les erreurs des obser- vations, dans lesquelles elles sont confonducs. Pour corriger les élémens de la demi-durte, on rectifiera d'abord le premie r terme del'e xpression de €, au moyen des corrections dé ‘Ja faites au premie Tr terfne de Le rés expre ssion relative, soit au troisième, soit au quatrième satellite; car les éclipses de ces deux derniers satellites donnent l'incli- naison de l'équateur sur l'orbite de Jupite rs et la position de ses nœuds, avec beaucoup lus de précision que, les éclipses du premier et du second. On calculera ensuite les, phases des éclipses observées près des nœuds, au moyen de , EE 10 DAS SNCrENCE S. 195 la valeur de v' corrigée, et en nommant 4 l'excès de l'instant observé sur l'instant calculé, on aura à fort peu-près, g=+ÈT.(1+X) Vi —X—E€, © T'étant la correction de T', le signe + ayant lieu pour les émersions, et le signe — ayant lieu pour les immersions. On corrigera ainsi T au moyen d'un nombre suflisant d'obserz vations. : On considérera les éclipses éloignées des nœuds, et l'on calculera , au moyen de la valeur corrigée de v', l'instant T de leurs conjonctions , en supposant lorbite du satellite, dans le plan de l'orbite de Jupiter. L'instant de l'émersion ou de l'immersion du satellite sera, à fort peu-près, T—311/0. 27 +570" MT) Vi —X TC; soit 'T! l'instant observé de l'émersion ou de l'immersion on aura # re T'=T—311/,0. 2 TP Te ST Eh 1 70"HÔT).(1+X). Vi—X—C); on aura donc la valeur de Æ(5170" + d'T). (1 + X). | Vi—=X—{, en retranchant T de 1", et en ajoutant à a No: 3 L L cette différence , la quantité 311",0. “jo qui, vu sa petis tesse , peut être supposée suffisamment connue. Soit 4! cette valeur ; on aura M'A SET RTE Ici, l'on a trois corrections à faire ; elles sont relatives au coëflicient — 0,83153 du second terme de, à l'angle cons- tant 18° 55 de ce terme, et au coëfficient 43199",75, der, dans ce mme terme. Ce dernier coëfficient étant une des données dont nous faisons usage, pour avoir les masses des satellites, il doit être déterminé avec beaucoup de précision ; et pour cela, il est nécessaire d'employer un grand nombre: d'observations. ‘ 286 MiMoinEes DE L'ACADÉMIE XXX. Théorie du premier satellite. M. de Lambre a trouvé, par la comparaison d'un grand nombre d'observations de ce satellite, son inoyen HUE ment séculaire, égal à 20645 circonférences 7 25° 29! 11,4; et sa longitude moyenne en 1700, égale à 2% 17° 15! 47". Soit 0, la longitude moyenne du satellite, calculée par ces données. On n'a point, jusqu'ici, reconnu.d'équations du centre propres au premier et au second satellites; ainsi nous n'avons à examiner que les deux équations du centre qui se rap- portent aux absides du troisième et du quatrième satellite. Il est facile de s'assurer a évasion relative à l'abside du troisième est insensible ; mais la quatrième des valeurs de f de l'article XXIV donne = 0,0030527. 4! ; ainsi l'équa- tion du centre du premier satellite, relative à l'abside du quatrième ,est — 9,4. sin. (0 —#w'"). Cetteincgalité réduite entems, est d'environ une seconde ; ainsi l'on peut la négliger. Si dans l'expression de Q de l'article XIX , on met suc- cessivement les quatre valeurs de / de l'article XXLV, on aura, Q — — 2,96667. À SE 1,96630. ' Q— o,336:13.2" ou 0,020307. L!". k et k' sont insensibles; mais en substituant pour 4" sa va- leur :.555",8, on trouve l'inégalité 93",75.sin. (0 — 20'+w"), En substituant pour 4", sa valeur, :. 5082",0 on trouve l'inégalité, 31,3. sin. (9 — 20! + w!!). Parmi les inégalités dépendantes de l'action du soleil, et que nous avons déterminées dans l'article XX, la plus con- sidérable est celle-ci, 12,148. iii sin. Va pie -SCUENCES, 287 Cette inégalité réduite en temps, est d'environ nne seconde, ainsi | on peut se dispenser d'y avoir égard. Si l'on substitue dans l'expression de êv de l'article XVTIT, au lieu de m', sa valeur trouvée dans l'art. XXIÏF , ou aura du — — 15",68. sin. (0 — 0") + 1856" 10. sin. 2(0 — 6") + 5",93.sin.5(0 — 0). Le coëfficient du second terme de cette expression, doit être un peu diminué, suivant la remarque de l'art. XX VIII, à cause de l'augmentation de la valeur de pç—: ©. On trouve qu'il se réduit à 1825", 0. On a ainsi vu — 0 + 95,8. sin. (0 — 20° + &"} + 31,1, sin. (0 — 20! + w"!) — 19",7. sin. (0 — 0") + 1825!,0. sin. 2 (0 — 0) + 5",9. sin. 3.(0 — 0!) Pour avoir l'expression de la latitude du premier satellite, au-dessus de l'orbite de Jupiter, nous observerons que l'on a par l'art. XXV , v — 0,00065534 ; on a d'ailleurs ÿ = 36; d'où l'on tire. (av). 325 "58" on aura ainsi pour la partie de la latitude du satellite, rela- tive à l'inclinaison de l'équateur, sur l'orbite de Jupiter, 30 5! 531, sin. (u + 46° 56! — ; 52! ,25), La valeur de Z, relative à la première valeur de g de l'art. XX V. a été jusqu'à présent insensible. Sa valeur relative à la seconde valeur de g, est + 0,025185. l = — 39"; ainsi cette partie de la latitude sera — 39". sin. (u + 180 53! + 5. 45199",75). - 288 Mémoires pe L'AÂcanémir Mais comme elle ne peut affecter que de 1!,6, la demi-durée des éclipses, on peut la négliger. Les valeurs de l, relatives aux deux autres valeurs de g sont insensibles. Enfin, la valeur de s de l'art. XXII, donve, en n'ayant égard qu'à la partie —0,00015312,(L'—7), sin.(nt+e—2Mt—2E—gt+A) qui dépend de l’action du soleil, et en y substituaut 3° 5! 53". pour (L' — 7), — 11,7. sin. (uv — 211 — 46° 56! + à 5215); quantité qui dans les éclipses le réunit au premier terme de la latitude, qui devient par-la, ° a 3° 5! 54!,7, sin. (u + 46° 56! — i. 52",25); c'est à ce terme que se réduit sensiblement ; la valeur de s. Pour avoir la durée des éclipses du premier satellite, nous reprendrons la formule de l'art, XIT. I=T QO+X) {2 nn PNVQE X—— | (i— 0). Ca (1— 0}. 6 Test la demi-durée moyenne des éclipses du satellite dans ses nœuds, et cette demi - durée a été observée de 4075". € étant le moyen mouvement du satellite durant le temps #, on a, € — 34256" ,62 l'équation { = +=, donnera donc Q — 0,54794. sin.(u + 46° 56' — i. 52,25). La valeur de v, donne à-fort-peu-près X = — 0,0088/480. Maintenant, on peut dans l'expression de &, négliger sans erreur DES SCIENCES. 259 erreur sensible, le terme — T X. er ; On aura ainsi, | Co RE —— t—— 682,3. + mme) LIN de 20 ON 0 ESS ŒRSES Soit T l'instant de la conjonction du satellite, en suppo- sant son orbite, dans le plan de l'orbite de Jupiter; T sera donné par les tables de cette planè te, ctpar l'expression pré- cédente de v. Il est clair que l'instant de la conjonction réelle - ; >) AT du satellite, retarde sur T de la quantité :. En réduite en I! 3, temps. Cette quantité ainsi réduite , est LE de 294,3. l'instant de l'immersion sera donc, tt EN En — 4075" (GA HX) VX ETS l'instant de l'émersion sera, T — 588",0. TU Zo757. (ri ON A MOT et la durée entière de l'éclipse sera, 61507 (MENU INERS Le coëfficient 0,34794 du premier terme de l'expression de € doit être rectifié , en le faisant varier dans le rapport de l'inclinaison del'équateur de Jupiter, rectifiée par les éclipses du troisième et du quatrième satellite, à l'inclinaison sup- posée de 3°6'. Enfin, il faut employer l'angle constant 46° 56 de ce même terme, corrigé par les mêmes éclipses. Pour corriger les autres élémens du mouvement du pre- mier satellite, on formera des tables provisoires de ce satel- lite, avec les élémens précédens; on calculera par ces tables, une phase quelconque observée, d'une éclipse ; soit g l'excès de l'intant observé sur l'instant calculé; soit à € la correction de l'époque de la longitude en 1700, réduite en temps, à raison du mouvement moyen synodique du satellite ; soit Mém. 1789. 0 o 290 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE On la correction du mouvement annuel des conjonetions moyennes du satellite; soit encore €y, la correction du coëfficient de sin. 2(0 — 0") de l'expression de v, cette cor- rection étant réduite en temps ; enfin, soit © T la correction de Ja demi-durée moyenne des éclipses dans les nœuds ; la demi durée movenne des éclipses, dans les plis grandes latitudes du satellite, ne différant que d'environ 4', de cette demi- durée; on peut supposer sans erreur sensible, que ©T est la correction de la demi-durée d'une éclipse quelconque. Cela posé, on aura l'équation de condition, d g—=èi+i Ên + Ûy. sin. 2(0 — 0") HOT. Le signe supérieur ayant lieu pour les immersions, et le signe inférieur ayant lieu pour les émersions; /est coinme ci-dessus, le nombre des années juliennes, écoulées depuis 1700. Il seroit utile d'ajouter aux quatre indéterminées précé- dentes, une cinquième indéterminée pour la correction du mouvement de la lumière. Les éclipses du premier satellite ont fait reconnoître ce mouvement, et je suis persuadé qu'elles euvent le donner avec plus de précision, que l'aberration des fixes. I] faut pour cela, choisir un grand nombre d'éclipses observées fort près de la conjonction de Jupiter, et en pareil nombre avant comme après, ensorte qu'il y ait autant d'im- mersions que d'émersions. De cette manière, les erreurs sur la durée de ces éclipses, auront peu d influence sur leur résul- tat moyen, que l'on comparera à celui d'un grand nombre d'éclipses observées fort près de l'opposition de Jupiter, et en pareil nombre avant comme après, ensorte qu'il y ait autant d'inmersions que d'émersions. Si l'on a soin de choi- sir, autant quil est possible, des observations faites par les mêmes observateurs, ou avec des lunettes de pareille force et dans le même climat, on aura avec beaucoup d'exactitude, l'équation de la lumière, dont la déteruination précise inté- resse toute l'Astronomie. LL _ Does S'ICIT'ENNICLE"S: | 291 D,CD. Ce. TRE CO INICHEUS' LLO'N: J'ai donné dans la première partie de cette ouvrage, la théorie analytique des inégalités des satellites de Jupiter, et j'ai fuit ensorte de n'omettre aucune de celles qui peuvent influer d'une manière sensible, sur leurs mouvemens. Dans la seconde partie, j'ai présenté le résultat de leur compa- raison avec un trèsorand nombre d'observations, et les formules nécessaires pour déterminer les mouvemens des satellites. Je vais rappeller ici les principaux résultats de la théorie et des observations, pour mieux faire sentir l'exacti- tude de cette théorie, et son utilité dans cette branche dé- licate et importante de l'Astronomie. Les moyens mouvemens et les époques des trois premiers satellites de Jupiter, tirés des tables de M. Wargentin, offroient un résultat très-remarquable ; le moyen mouve- ment du premier satellite, plus deux fois celui du troisième, approchoit extrêmement d'égaler trois fois le moyen mou- vement du second. Parcillement, la longitude moyenne du premier satellite en 1700, moins trois fois celle du second, plus deux fois celle du troisième, approchoit extrémement de 180° ; d'où il suivoit que les trois premiers satellites ne pourroient être à la fois éclipsés , qu'après un très-grand nombre de siècles. Frappé de ces résultats, je soupçonnai que ces égalités très-approchées, dont cependant les tables différoient encore de plusieurs minutes, étoient rigoureuses , et que les diffé- rences des tables dépendoient des erreurs dont elles étoient encore susceptibles. Je cherchai donc dans la théorie, la cause de ces égalités , et je trouvai en l'approfondissant, que l'action mutuelle des trois premiers satellites, rendoit les rapports précédens rigoureusement exacts; d'où je conclus qu'en déterminant avec plus de précisiou qu'on ne l'avoit Cor 202 Mémornrs pfL'ACADÉMIE fait encore, les mouvemens de ces satellites , et enemployant des observations plusnombreuses et plus éloignées entre elles, ces mouvemens approcheroient encore plus de ces rapports, J'ai eu la satisfaction de voir cette conséquencé de la théorie, confirmée par les recherches de M. de Lambre. On a vu pré- cédemment que la comparaison d'un très-srand nombre d'observations lui a donné Moyen mouv. sécul. du 1e". satel, 20645575 25020! 111,4 Moyen mouv.sécul: du 2°. satel. 10285fir 35 250 14! 13",0 Mpyen mouv. sécul. du 5°. satel. B105%% 1% 290, 6! 42,0. Ces résultats donnent le moyen mouvement séculaire du prerhier satellite ,moins trois fois celui du second, plus deux celui du troisième, égal à — 5!,6. On ne peut desirer un accord plus satisfaisant entre la théorie etles observations. Pour les faire coincider exactement, M. de TLambre, dans ses tables, a ajouté 0”,6 au moyen mouvement séculaire du premier et du troisième satellite, et aretranché 0",6 du moyen mouvement séculaire du second. On a vu pareilleinent que les observations ont donné à M. de Laribre Long. moyenne du 1er. satel. en 1700. 2% 19° 15! 47" : Long. moyennedu 2°. satel... .. . 2150 1352" Long. moyenne du 3°. satel. . . . . 514019! 19/4; ces résultats donnent la longitude moyénne «lu premier sa tellite, en 1700, moins trois fois celle ‘du second plus deux fois celle du troisième, égale à 5* 29° 59 55,8. Suivani la théorie, cette quantité Er. être de6*:iln'ya dans ici qu'une différence de 24",2,entre lathéorieet les observations : ainsi elles s'accordent aussi-bien qu'on peut le desirer. Pour les faire coincider exactement , M. de Lamibre, dans ses tables, à ajouté 4" aux lonsitudes du prernier et du troisième satellite, DES SCIENCES, 293 en 1700, et il a retranché 4", de la longitude moyenne du second satellite. : Il n'est pas nécessaire, comme on l'a vu dans l'art, XIV, que les rapports précédens entre les moyens mouvemens et les longitudes des trois premiers satellites, ayent eu lieu exactement à l'origine de ces mouvemens ; il suffit que ces mouvemens s'en soient peu écartés, et alors l'action mu- tucile des satellites a suffi pour établir rigoureusement ces rapports. La, différence des rapports primitifs aux rapports actuels, a donné lieu à une inégalité d'une étendue arbi- traire, commune aux trois satellites, et que j gi dtsignée sous le nom de libration. Mais la discussion d'un grand nombre d'observations n'ayant point fait reconnoitre cette inégalité, elle doit ètre fort petite, et même insensible. Les trois premiers satellites de Jupiter sont assujettis à une inéoalité dont la période est d'environ 457 jours, et que les observations ont fait connoître. Cette inégalité est die à l'action mutuelle de ces trois satellites, et sert à déter- miner leurs masses. Nous en avons développé la cause dans l'article V. : Les orbites des deux premiers satellites n'ont point d'ex- centricité sensible ; mais les excentricités des orbites du troisième et du quatrième sont fort sensibles. La plus consi- dérable est celle du quatrième : elle se répand sur les orbites des trois autres; mais plus foiblement à mesure qu'ils sont plus près de Jupiter. En se combinant avec l'excentricité propre à l'orbite du troisième satellite, elle produit dans son mouvement une équation du centre, variable et rap portée à une abside dont le rnouvement est variable. Cette double excentricité de l'orbite du troisième satellite a fort embarrassé les Astronomes qui l'auroient difficilement reconnue par les seules observations. Les plans des orbites des satellites de Tupiter sont variables ; on peut représenter à-peu-près leurs mouvemens, en con- cevaut chacune d'elles, mue unilormemcnt sur un plan qui 294 Mémotrrs DE L' ACADÉMIE passe constamment par l'intersection de l'équateur et de l'orbite de Jupiter, entre ces deux plans, et qui est incliné à l'équateur, d'un angle plus grand, à mesure que les satellites sont plus éloignés de Jupiter. Cette différence d'inclinaison a été reconnue par les Astronomes,sansqu'ils en aient deviné la cause ; car, suivant la tible des élémens des satellites que M. de la Lande à insérée dans la troisième édition de son Astronomie, n°. 5025 , les inclinaisons moyennes des orbites, sur l' brbite de Jupiter dans l hypothè se circulaire, sont, 3° 18' 58" pour le premier satellite, 5° 16! o" pour le secondg et 5° 15’ 58" pour le troisième; ensorte que la différence des inclinaisons Lo des orbites du premier et du troisième satellite, est 4 "40" !, différence qui, suivant la théorie précédente, est d'environ 6". Depuis l'époque de la découverte des satellites de Jupiter, l'inclinaison de l'orbite du quatrième est parvenue à son minimum ; elle a donc été stationnaire pendant un assez grand nombre d'années, et ses nœuds ont eu un mouvement annuel direct d'environ 4/, sur l'orbite de Jupiter. Cette cir- conskhnce, que les observations ont fait connoître , a été saisie par les Astronomes, pour calculer les éclipses de ce satellite; mais depuis plusieurs années, les observations ont fait appercevoir dans l'inclinaison , un accroissement très- sensible, qui, sans le secours de la théorie , eût rendu très- difücile, la formation des tables de ce satellite. Ainsi la théorie a non-seulement expliqué la cause des inégalités que les observations ont fait connoitre, mais elle a dé ve loppé les loix de toutes les inégalités qui, en se com- binant entre elles, offroient aux Astronomes, des résultats trop compliqués pour qu'ils aient pu demèêler les inégalités simples dont ils étoient formés. Elle à banni tout empy- risme , des tables des satellitesde Jupiter ; et celles que M. de Lambre vient de publier dans la troisième édition del'Astro- nomie de M. la Lande, étant fondées sur la théorie de la pesanteur universelle, clles ont l'avantage de s'étendre à DH SC IE N°C E S,. 295 tous les temps, en rectiliant les données, que l'observation seule peut déterminer. La grande influence de l'applatissement de Jupiter sur les variations des orbites des satellites, détermine avec beau - coup de précision , cel applatissement. On a vu dans l'ar- ticle XXIIT, qu'il s'accorde parfaitement avec les mesures directes les plus exuctes. Cet accord prouve que la gravita- ton des satellites de Jupiter vers cette planète, se compose de leur gravitation vers chacune de ses molécules ; puisque cest dans cette hypothèse, que nous avons calculé les variations des orbites des satellites. La vérité de cette hy- poihèse résulte du principe de légalité entre l'action et la réaction ; car tous-les corps à la surface de la terre, pesant vers son centre, il est nécessaire que la terre pese vers chacun d'eux, et qu'ainsi, il y ait entre toutes les molécules de la matière, un action réciproque , d'où résulte la sphé- ricité des corps célestes, et leur force attractive; mais les phénomènes de l’applatissement de la terre, de la variation de la pesanteur à sa surface, et des variations des orbites des satellites de Jupiter , démontrent à posteriori, cette loi de la nature. J'ai observé dans l'article XXX, que les éclipses du pre- mier satellite pouvoient donner la quantité de l'aberration, avec plus de précision encore que les observations directes. M. de Lambre ayant bien voulu, à ma prière, discuter dans cette vue, un grand nombre d'éclipses de ce satellite, il a trouvé 20" : pour la valeur entière de l'aberration. Cette valeur est exactement celle que Bradlei a fixée par ses obser vations. Il est curieux de voir un aussi parfait accord entre deux résultats conclus par des méthodes aussi différentes. Il suit de cet accord , que la vitesse de. la lumière est uni- forme dans tout l'espace compris par l'orbe terrestre ; em effet, la vitesse de la lumière donnée par les observations de l'aberration , est celle qui a lieu sur l'orbite terrestre , et qui en se combinant avec le mouvement de la terre, produit 206 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE le phénomène de l'aberration. La vitesse de la lumière, conclue des éclipses , est déterminée par le temps quela lumière emploie à traverser l'orbe terrestre; ainsi, ces deux vitesses étant lésmêmes, la vitesse de la lumière est uniforme dans toute la longneur du diamètre de Forbe de la terre. Cette uniformité est une nouvelle raison de penser que la lumière du soleil est une émanation de cet astre; car si elle étoit produite par les vibrations d'un fluide élastique, il y a tout lieu de penser que ce fluide seroit plus élastique et plus dense en approchant du soleil, et qu'ainsi, la vitesse de ses vibrations ne seroit pas uniforme. MEMOIRE DES SCIENCES. °97 + ) NOUVELLES EXPÉRIENCES SUR LES MATIÈRES ANIMALES, EVA ICT ETS DANSLE LABORATOIRE DU LYCÉE. Ps M FOUR CR IOY. Sur le sang artériel et veineux du bœuf, mélé. A DO A LL TR ae % L: sang du bœuf, qui provient des artères et des veines de la base du cœur, ouvertes à la fois, se prend , en refroi- dissant, en une masse plus où moins solide, suivant la force de l'animal ; il s’en sépare peu-à-peu une liqueur blan- che, un peu jaune, que l'on nomme sérum. Si on mêle bien toutes les parties du sang, en l'agitant lorsqu'il sort des vaisseaux qui le contenoient dans l'animal, et quelque temps après qu'il est sorti, il ne se coagule point comme dans le premier cas, il s'en sépare seulement une matière floco- neuse , spongieuse, qui vient nager à la surface de la liqueur : c'est ce que font les bouchers avant de vendre le sang aux difiérens ouvriers. TI. LE sang, après avoir été tiré du corps de l'animal, se prend à une température de vingt degrés. Dans le moment Mém. 1759. Pp 298 MÉMoIRFeSs DE L'ACADÉMIE où il se fige, il s'en dégage une quantité de calorique, qui élève sa température de cinq degrés ; ce qui fait monter le thermomètre à vingt-cinq degrés. III. , Le sang qui n'a point été coagulé parle refroidissement , donne huit degrés à l'aréomètre de Beaumé , la température de l'air étant à douze degrés. La Le sang qui a été agité, et qui ne s'est pas pris en refroi< dissant, se coagule à cinquante -cinq degrés du thermo- mètre de Réaumur; il s'en s'pare, pendant la coagulation, une assez grande quantité de bulles d'air, qui restent adhé- rentes aux parois du vase qui le contient ; on remarque aussi à la partie intérieure de la misse coagulée, beancoup de cellules qui ne peuvent être dûes qu'au dégagement, ou au moins, au développement d'un Iluide élastique quel- conque. La masse coagulée a une consistance et une odeur assez semblables à celles du blanc d'œuf cuit; sa couleur est d'un gris de perle. Il se sépare, pendant la coagulation du sang , une liqueur assez fluide , un peu laiteuse, au n'oins opaline, et qui monsse beaucoup par l'agitation : elle verdit les couleurs de muuves et de violettes. Y. Le 21 mars 1790, on a mis une portion de sang de bœuf agité, et dont il ne s'étoit point séparé de principes par le refroidissement, dans un vase contenant soixante-dix pouces cubes de gaz oxigène, et on a laissé ces deux substances en contact pendant trente jours. Quelques heures après, on a observé qu'il prenoïit une couleur rouge beauçoup plus vive que celle qu'il avoit aupa- zavant, . : pes ScreznNcees. 09 Huit jours après, le sang ayant resté en repos dans le vase où il étoit contenu avec l'air vital, avoit acquis une couleur pourpre très - belle ; mais aussitôt qu'il étoit agité avec l'air, et que leur contact mutuel étoit multiplié, il reprenoit une belle couleur rouge-écarlate. Le 5 avril, le sang avoit une couleur de lie de vin très- foncée ; il ne devenoit que très-difficilement écarlate, comme dans les premiers jours, par l'agitation. Pour savoir quels changemens d'air et le sang avoient subis, on a débouché le vase dans l'eau distillée à la méme température que celle où étoit l'air lorsqu'il avoit été mêlé avec le sang : il y avoit environ + de diminution ; ce qui a été reconnu par l'ascension de l'eau. Un peu de l'air res- tant, mis en contact avec une bougie allumée, ne la faisoit pas brûler beaucoup plus vite que l'air atmosphérique ; le vase laissé en contact avec l'eau , s'est rempli presque à la moitié de ce fluide, et celui-ci avoit la propriété de préci- piter fort abondamment l'eau dechauxen carbonate calcaire; ce qui indique qu'il s'est formé de l'acide carbonique aux dépeus du charbon du sang et de l'oxigène de l'air vital. ML Le 21 mars 1790, on a mis une certaine quantité du mème sang que le précédent, avec 70 pouces cubes de gaz hydrogène , obtenu par la dissolution du fer doux dans l'acide sulfurique étendu d'eau. Au bout de quelques jours on s'est apperçu que la couleur naturelle du sang avoit perdu de son brillant, et étoit devenne brune ; quatre jours après il a paru se décomposer et se séparer en plusieurs parties : il avoit alors nn aspect huileux, et sa couleur étoit pourpre, comme à-peu-près celle du vin on de sa Le. Le 30, sa couleur pourpre étoit encore bien plus foncée, sa consistance paroissoit bien moins considérable qu'aupa- rävant, et le mouvement qu'il subissoit ne changeoït point cette couleur, comme dans l'air vital. ?Tp2 300 Mimoires DE L'ACADÉMIE VIL LE 27 mars 1700,on a mis une certaine quantité de sing du beuf dans une bouteille qui étoit presque entièrement remplie par ce fluide , ét qui portoit sur son épaule un tube qui plongenit dans une cloche pleine d'ean. Le baromètre éroit à vingt-huit pouces moins une ligne, et le thermomitre à 15 degrés, quand on a mis le sang ent expérience, et cette température s'est assez constamment soutenue pendant tout le témps qu'elle a durée, si lonen excepte les nuits : pendant le jour , l'appareil étoit exposé au soleil. VELTL Ox a mis une livre de sang desséché, dans un creuset, qu'on a chauffé par degrés ; la matière s'est d'abord ramollie, et s'est considérablement gonilée; elle exhaloit des fumées jaunes-verdätres , très-abondantes et très-fttides ; elle s est enilaumée, et a répandu une Humme olanche et maniles- tement huileuse. Peu-à-peu elle s'est affaissée, et lorsqu'elle n'a plus répandu de vapeurs bl inches fétides et ammonia- cales , il s'en est d'gagé une autre fumée plus légère, qui piquoit les yeux et les marines, qui avoit l'odeur de l'acide prussique, et qui rongissoit les papiers bleus mouillés que l'on exposoit à son contact. Au bout de six heures de com- bustion, et lorsque la matière a été consumée aux #, elle s'est ramoliie de nouveau ; elle a offert à sa surface une llamme pourpre et une fumée assez épaisse ( qui n étoit plus de l'huile en vapeurs); cette fumée piquoit fortement les narines et les yeux, et rougissoit les papiers bleus ; mais n'avoit point l'odeur cle l'acide prussique. On a exposé à cette vapeur une cloche mouillée; cetteeau a donné ensuite , en la traitant par les réactifs, des traces d'acide phosphorique. Le résidu de cette opération pesoit 2 gros 57 grains ; il avoit uge couleur uoirc assez foncée ; ses molécules étoient EE MesiS'eren ces Go brillantes comme celles d'une matière métallique (elles ressemblent parfiitement au fer noir del'isle d'Elbe) ; elles étoient atürables à l'iimant ; quelques-unes , qui avoient été moins chaufites, avoient une couleur plus rouge , et n'éloient ni aussi brillantes que les premières, ni attirables à 1 aimant comme elles. Ce résidu ne donnoit point de traces de soude, quoique le même sang chauffé mins fort et moins long-temps en donnät abondamment ; il contenoit encore du muriate de soude ou sel marin, qu'on a retiré par le lavage. L'acide mu- riatique a dissous une partie de ce résidu, qui Ini a donné une couleur jaune. Ce qui est resté après cette dissolution , étoit la silice provenant du creuset. : Cette exptrience, qu'on a certainement faite bien des fois dans les laboratoires et dans les ateliers, n'a cependant ja- mais été décrite avec précision. On voit, d'après l'énoncé ci- dessus, que le sang entier décomposé par la chaleur, et avec le contact de l'air, a d'abord donné une vapeur huileuse et ammoniacale : ce sont deux matières, l'huile et l'anmoiaque qui se forment et se dégagent les premières; ensuite il leur succéde du g:z acide prussique, très-reconnoissible à son odeur et par sa propriété de précipiter le fer en bleu. Te se- cond ramollissement n'a lieu qu'à cause des sels et des ma- tières fixes, qui sont alors dans ce résidu ; il s y forme du phosphore par l'action du carbone sur l'acide phosphorique is à nud ; ce phosphore brâle et produit la flamme pourpre dont nous avons parlé ; l'acide phosphorique réformé par cette conibustion, se dégage en vapeurs; li soude, contenue dans.le sang, est volatiliste par li grande chaleur que l'on emploie ; enfin, l'oxide de fer est en partie réduit , se fond et se crisalise en passant à l'état d'oxide noir, et en deve- gant attirable à l'aimant. 1e Ox a pris quatre onces de sang desstché, et on les a in- ‘troduits daus une cornue de verre, à laquelle on à adapté 502 Mimornrs pr L'ACADÉMIE un récipient et un tube qui plongeoïit sous une cloche pleine d'eau; au commencement , il a passé uneliqueur claire comme de l'eau pure, ensuite il s'est dégagé de l'acide carbonique et du carbonate animoniacal, qui a tapissé les parois du ballon de très-beaux cristaux : à ces premiers produits ont snecédé de lnuile fluide, du gaz hydrogène , et une liqueur huileuse et épaisse comme du beurre. La portion aqueuse obtenue dans cetteexpérience , précipitoit en vertle sulfate de fer : de l'acide muriatique versé sur Je précipité ne l'a point entièrement dissous ; ilest resté un peu de véritable bleu de Prusse. X. On a mûlé six livres de sang de bœuf avec trois livres d'eau distillée ; on a fait bouillir le mélange jusqu'à ce que le sang ait entièrement été coagulé ; ensuite on a filtré cette liqueur à travers un linge; elle a passé claire, et la matière coagulés restée sur le de. avoit une couleur rougeûtre. La liqueur bien filtrée avoit une couleur verdâtre et une odeur parfai. tement semblable à celle de la bile évaporée, jusqu'en con- sistance de miel ; son odeur de bile est devenue très-forte, et sa couleur verte plus foncée ; on y a trouvé, vingt-quatre heures après, beaucoup de eristaux cubiques. Une petite portion de cette espèce d'extrait , dissoute de nouveau dans l'eau, lui a donné une couleur verdâtre, et la propriété de mousser fortement par l'agitation. Cette dissolution a été précipitée par les acides, ainsi que par l'alcool : ce dernier préc ipité étoit dissoluble dans l'eau froide ; c'est de la géla- tine. La précipitation par les acides toit une véritable dé- composition semblable à celle de la bi:e même, traitée par ces substances. Enfin, ce produit extrait du sang, par un pro: cédé simple, avoit tous les caractères de la bile de bœuf; son odeur , sa couleur, sa saveur amèreetnauséabonde , et sa mas nière de se comporter avec Lors les réactifs. Voilà donc la présencede la bile dans le sang, démontrée par des expériences directes. Cette expéricuce coulirme une des idées des an- Beer SciEenxecres 303 tiens , sur la composition du sang ; mais elle doit avoir une influence remarquable sur la physique animale; elle ponrra conduire , lorsqu'elle aura été suffisamment répétée à la dé- couverte du mécanisme des sécrétions, et en particulier de celui de Ja bile dans le foie. XI. Le sérum séparé du sang de bœuf par le repos, a une couleur légèrement jaune, une fluidité assez grande ; sa pe- santeur spécifique au pèse-liqueur de Baumé , pour les acides, est de 8 degrés plus grande que celle de l'eau; il a une odeur fade , une saveur un peu salée; il mousse fortement par l'agi- tation ; il se dissout très-bien dans l'eau, depuis la tempé- rature de zéro, jusqu'à celle de 50 à 55 degrés, à laquelle il se coagule. Les acides et l'alcool le coagulent, et il se dé- gage en méême-temps du calorique. EXCUTUAT Le sérum contenu dans un vase de verre, de l'épaisseur d'une ligne, et plongé dans un bain-marie d'eau distillée, s'est coagulé à 6o degrés du thermomètre de Réaumur , le ba- romètre à 28 pouces : aussi-tôt que le sérum a commencé à se coaguler, le thermomètre est monté très-promptement , et il a été même au-dessus du degré de l'eau bouillante, quoique de l'eau contenue dans un vase pareil, et plongée dans ce bain, n'ait fait monter le thermomètre qu'a 75 degrés , et quoique l'air n'y ait pris que la température de6gà7o degrés, Le sérum coagulé par ce procédé, avoit une couleurllinches grisâtre, une consistance et une odeur à-peu-près semblable au blanc d'œuf cuit; il en a même , en quelque sorte , li sa- veur: la masse du sérum coagulé, est couime percée de beau- coup detrous,de cavernes ou de cellules qui renferment un gaz, dont on n'a pas pu connoitre la nature; il est cependant vrai semblible que c'est de l'air atmosphérique ; il se sépare pen dant la coagulation du sérum une liqueur légèremeut trouble; 30% MÉMOIRES pr L'ÂcADÉMIe séparation dont nous avons déjà indiqué 1 analogie dansle sang entier, mais qui en diflère dans celui-ci, en ce que la liqueur est toujours claire , tandis que celle du sérum est constamment louche; en évaporant cette liqueur séparée du sérum, om la voit ensuite se prendre en masse tremblante par le refrois dissement ; c'est de la véritable matière gélatineuse. Dehaen a entrevu la présence de cette matière dans le sang. ( Rac, medendi.) X TBE Le sérum du sang étendu de six parties d'eau distillée , ne’ s'est point coagulé par la chaleur de l'eau bouillante ; et rap- proché par l'évaporation au degré de densité qu'il avoit avant l'addition de l'eau, et même à une densité plus forte , il ne s'est point coagulé davantage, mais il s'est formé à ‘sa sur- face une pellicule transparente, assez ferme, et semblable à ceile que l'on observe sur le lait chauffé , et qui a été bien décrite par MM. Parmentier et Deyeux; MM. Darcet et Schéele, avoient déja reconnu que l'addition d'une certaine quantité d'eau empêche le sérum de se coaguler par la chaleur. Le sérum qui n'est étendu que de moitié de san poids d'eau, se coagule, en présentant à-peu-près les mêmes phé- nomènes que le lait traité par les acides. L'eau dans laquelle nage ce coagulum, est blanche, de couleur opale ; elle a une saveur douce et une odeur semblable à celle qui est répandue dans les étables. Evaporée à une douce chaleur, et jusqu'à siccité , elle forme des membranes ou des plaques sèches, transparentes , semblables à de la corne. . ‘ C'est en étendant le sérum de deux parties d'eau , en le faisant coaguler, et en évaporant ensuite la liqueur , que nous avons obtenu le carbonate de soude et le sel marin que ce. fluide contient ; ces sels ne sont que légèrement embarrassés par la portion de gélatine et d'albumen , qui restent en dis: solntion dans cetteeau; ils s'en séparent par le refroidissement de la liqueur assez fortement évaporée, ” NT Ve - pes Sctrences. 315 sébacique, et en général la décompos:tion des matières orga- niques. Cette assertion appliquée au beurre, exige quelques restrictions, d'après les considérations suivantes; 1°. avant que le beurre commence à s'altérer, les deux tiers de l'air ont été expulsés hors des vaisseaux par la chaleur; 2°. la quantité n'est jamais proportionnée à celle de l'air des vases; 5°. il ne se forme point d'acide carbonique ; 4°, il reste dans la cornue une certaine quantité de carbone , privée d'oxigène ; 5°. J'huile distillée contient beaucoup moins d'oxi- gène que le beurre qui lui a donné naissance. On voit par cesobservations que l'air atmosphérique, n'est point d'une nécessité absolue pour la formation de l'acide sé. bacique dans la première distillation du beurre ; l'oxisène qu il contient se partage inégalement à l'aide de la chaleur : il résulte de ce partage inégal des principes désoxisènés, et d'au- tres plus oxigénés qu'ils ne l'étoient. C'est sur-tout dans les distillations successives du beurre, que l'air atmosphérique est nécessaire pour la formation de l'acide sébaeique , parce que la quantité d’oxigène que contient le beurre n'est point assez considérable pour convertir totalement ses principes eu acide; aussi, s'en forme-t-il beaucoup dans un grand ap- pareil, tandis qu'au contraire ce beurre passe presque sans altération, lorsqu'on le chauffe dans une petite cornue, à . Jaquelle on adapte un récipient étroit, X. Le beurre forme avec la potasse pure, un savon légère ment solide, d'une couleur jaune, d'une odeur agréai le, qui se dissout très-bien dans l'eau, et qui dégraisse parfai- tement les étofles et les mains. Ce savon pourroit servir avec avantage dans la médecine. Sur le fromage. Li Nous n'avons presque rien vu de nouveau sur le fro- mage. Schéêle et MM. Parmentier et Deyeux ont vu et Mém. 1759. RE 514 Mémotïnes pr L'ACADÉMIF | dit ce que cêtte natière presente de plus intéressant ; elle est assez bien connue, et il ne nous manque Dre que les proportions de ses principes. Schéele nous à fait connoitre que les acides ‘en coagulant le ‘ie du lit, en dissolvoient une partie d'autant plus grand le, que la quantité de l'acide employé l'étoit elle- méine ; cetle matière nous à paru avoir une attraction plus forte ; our quelques-uns d'entre eux , etc'est en général pour les acides v'gctaux, tels que le vinaigre, l'acide lactique, etc. , etp rmiks acides minéraux pour l'acide sulfurique étendu. Elle a aussi une forte attraction pour le sérum doux du lait, prisque ce liquide, de quelque manière qu'il ait été clarifié, en dépose toujours en passant à l'état d'acide. TL s La manière dont les alcalis fixes agissent sur la matière caséense, récemment extraite du lait, mérite un examen particulier. Lorsqu'on met des Hocôns de SRE dans la potasse ou la soude liquides et bien caustiques, ils deviennent transparens, se fondent et se dissolvent ; il se dégage pen- dant cette opé ‘ration une très-grande quantité d'ammoniaque. (MM. Parmentier et Deyeux ont vu ce fait ). La même chose a eu lieu avec le gluten de la farine et la chair des animaux. Cette ammoniaque est certainement formée au moment de Faction de cet a!cali; car le fromage frais n'a aucun caractère qui indique la présence de ce sel ; il ne verdit pas les couleürs bleues; il ne donne point d'ammoniaque à une température douce ; il paroit que pendant que les al- calis fixes tendent à s'unir dvec une certaine portion de fro- mage, les prince ipes de celui-ci changent tout-à-coup dans leur attraction, une certaine quantité d' hydrogène et d'azote se combine à part pour former l'ammoniaque; l'eau con- tribue à ces attractions électives, car la production d'am- mouiaque n'a pas lieu dans le fromage desséché, * Dis: S'cr2 n'en se, 315 è ET'E LA portion de fromage que l'alcali tient en dissolution, donne à la liqueur une couleur fauve, qui devient brune lorsqu'on emploie une chaleur un peu forte ; dans le dernier cas, il se dépose une petite quantité de charbon. Cette ma- tire peut être séparée de la soude et de la potasse par un acide quelconque ; mais après cette séparation, elle ne jouit plus des propriétés ordinaires du fromage. Elle a une cou- leur noire; elle se fond au feu comme une huile épaisse, elle ne se dessèche plus, et reste grasse sur les papiers sur lesquels on l'étend pour lui faire prendre de la solidité. I paroïît que l'azote et l'hydrogène se dégagent d'abord pour former de l'ammoniaque, L'hydrogène et l'oxigène, devenus plus abondans dans la matière du fromage, lui donnent des caractères huileux ; de sorte que sa dissolution dans l'alcali est une sorte de savon : au reste, tette expérience mérite d'être répétée, - Sur la bile. ip La bile est une liqueur savoneuse, composée de résine et d'alcali, suivant plusieurs chymistes. J'ai fait connoître, il va dix ans, qu'elle contenoit encore une substance analogue à l'albumen de l'œuf, | AE L'acine muriatique oxigèné détruit la couleur de la bile, eten coagüle la partie albumineuse, qui se précipite en flocons blancs; le savon bilieux reste en dissolution , et semble n'être que de l’eau pure, car il a perdu sa couleur et son odeur; mais il conserve toute son amertume. Si l'on a mis plus d'acide muriatique oxigèné qu'il n'en fant pour coaguler l'albumen, cet excès agit peu à-peu sur l'huile du savon, et la sépare bieutôt sous forme concrète, et avec une couleur blanche. Fra 316 MiMoires DE L'ACADÉMIE Comme il paroit que ce n'est qu'en fournissant de l'oxigène à l'albumen que l'acide muriatique oxigèné coagule la bile, il est vraisemblable que la portion de cet acide, revenue à son état simple, décomposqune certaine quantité de savon biliaire, et que par conséquent l'albumen doit être toujours mêlé d'un peu de résine ou d'huile concrète de la bile. 114 Si dans la bile traitée par l'acide muriatique oxigèné, et qui a perdu sa couleur, on met un acide simple, comme l'acide sulfurique , etc. , il se fait sur-le-champ un précipité blanc concret , et de la consistance de la graisse. Ce précipité blanc, qui est la résine de la bile un peu altérée par l'oxigène de l'acide muriatique, se délaie parfaitement dans l'eau, et s'y dissout même lorsqu'elle est chaude : cette propriété est “très- singulière; car la soude, qui la rend ordinairement dis- soluble, n'ÿ est plus restée, puisqu'elle s'est unie à l'acide dont on s'est servi pour décomposer la bile. Cette huile concrète, ou cette sorte de résine blanche , se dissout à froid dans l'alcool , et, lorsqu'on emploie la chaleur pour accélérer cette dissolution, il se forme une certaine quantité d'éther, ce qui paroit tenir à Foxigène que cette huile contient, et qui, en passant dans l'alcool, change les proportions de ses principes. La dissolution alc oolique, expose à l'air, perd peu-à-peu son alcool et s'épaissit ; mais elle ne devient que très-diflicilement solide. Si, lorsqu'elle est épaissie cornme un sirop , on la mêle à de l'eau , elle s'y unit parfaitement ; ce qui sembleroit annoncer que le savon biliaire n'a pas été décomposé : mais quand on ajoute à cette dissolution un acide quelconque , ilse fait sur-le-champ un précipité. Une autre expérience qui n'est pas moins singulière, c'est que si l'on met une nouvelle quantité d'alcool dans la disso= lution de résine de bile épaissie à l'air, et qu'on y ajoute: ensuite de l'eau, il se forme un précipité abondant, DES SCIENCES, 31? TL Va Le même phénomène sur la dissolubilité de cette matière, nommée résine de la bile, dans l'eau, avoit été observée, il ya quelques années, dans mon laboratoire! Après avoir préparé la prétendue résine de bile par un acide, on voulut laver cette matière colorante, pour emporter l'excès d'acide et la substance saline qu'elle pouvoit contenir ; l'eau qu'on employoit emportoit à chaque fois une portion de la résine elle-même. Il paroît qu'on auroit tout dissous, si on avoit continué de la laver ainsi. L'eau qui avoit dissous cette matière, donnoit un précipité de résine de bile, par l'addi- tion d'un acide. Le second précipité est également dissoluble ‘dans l'eau , lorsqu'il est privé de tout excès d'acide. Il sem- bleroit donc que la matière coloraute de la bile, regardée jisqu'ici comme une espèce de résine , est en partie disso- Juble dans l'eau, et ne prend un caractère apparent d'indis- solubilité dans ce liquide, que par la présence d'un acide. V. O x avoit pensé que la matière blanche que l'on séparoit de la bile de bœuf par l'acide muriatique oxigèné , avoit quelque analogie avec la matière blanche et cristalline des calculs de la vésicule du fel de l'homme; mais on s'est bientôt apperçu qu'elle en différoit par plusieurs caractères. 1°. Elle se dissout dans l'eau, ce que ne fait pas la matière cristalline du calcul ; 3°. elle est beaucoup plus molle et plus fusible que cette Fe ; sa fusibilité égale à-peu-près celle de la graisse (elle a lieu à 52 on 53 denré s), tandis que la matière cristalline des calculs biliaires Pline ne se fond qu'à une chaleur au-dessus de go degrés, et reste solide au-dessus de de l’eau bouillante, VE: Lorsque la bile a perdu son huile par l’action d une forte chaleur, on éprouve les plus grandes dilliculiés pour rcauire 518 MÉMOIRES DE L'AÂACADÉMIE son charbon en cendre pendant qu'on le fait rougir; la soude se volatilise si facilement, que la cendre noirâtre qui en résulte ne contient plus d’alcali, et n’en fournit aucune trace dans l'eau; l'incinération est donc un procédé défec tueux pour connoître les principes fixes de la bile, et sur-tout pour déterminer leur preportion. Sur l'urine humaine, I. L'orixe la plas fraiche exlale, quand on la fait évaporer . à une chaleur un peu forte, une odeur d'ammoniaque; on soupconne qu'elle est die à la décemposition du phosphate d’ammoniaque, dont les principes ne tiennent qu'avec une attraction très-foible. Ce qui donne un degré de vraisem- blance à cette supposition, c'est qu'à mesure que l'urine s’évapore , elle devient plus acide, c'est-à-dire, qu'il faut plus d'ammoniaque pour la saturer, qu'avant d'avoir été exposée à la chaleur. Li; Nous nous sommes apperçus qu’outre l'ammoniaque qui se séparoit de l'urine par la chaleur, une petite portion d'acide phosphorique se dégageoit aussi, parce qu'on n'a pas obtenu une aussi grande quantité de précipité par l'eau de chaux, d’une livre d'urine aux trois quarts évaporée, que de celle qui ne l'avoit point encore été. Ce fait a été vérifié d'une autre manière, En distillant l'urine dans des vases fermés, on a constamment obtenu dans le récipient une petite quantité de phosphate d'ammoniaque avec excès d'alcali : la présence de cette dernière à été jugée et par l'odeur et par les papiers de violettes; l'acide phosphorique a été éprouvé par l’eau de chaux, qui a formé du phos- phate calcaire dans le produit. nénisS CERN CE s: 319 ILE : U xx certaine quantité d'urine évaporée environ jusqu'à la moitié de son volume, a été abamdonnée pendant plu- sieurs jours au contact de l'air, à la température de 15 degrés du thermomètre de Réaumur ; au bout de ce temps elle a offert à sa surface une pellicule verte-bleuâtre , qui n’étoit pas dissoluble dans l'eau , mais qui la rendoit laiteuse lorsqu'on l'y agitoit pendant quelque temps. Cette ürine, qui étoit fortement acide immédiatement après son évaporation, étoit devenue ammoniacale, répandoit une mauvaise odeur , et avoit déposé une assez gminde quantité de matière jaunâtre. Ces faits prouvent que pour connoître la quantité d’ammo- niaque, la meilleure méthode est de verser dans l'urine fraiche de l'eau dé chaux, pour l’un, et de l'acide muriatique ou sulfurique, pour l’autre; par la quantité de phosphate de chaux, on détermine celle de l'acide phosphorique ; ensuite, en faisant évaporer la liqueur, la proportion de muriate d'ammoniaque qu'on en obtient, et qu'il est aisé de séparer de celui de soude, par le moyen de l'alcool, indique exac- ment la quantité de l'ammoniaque. LV ON à reconnu la présence de l'acide sulfurique dans l'urine, par le moyen du muriate de baryte. Le précipité produit par ce sel étoit composé de sulfite et de phosphate de baryte; l'acide muriatique versé sur ce précipité, dissout le phosphate de baryte, et on peut déterminer la quantité d'acide sulfurique par la portion de précipité indissoluble, qui est du sulfate de baryte. (Spath pesant. ) Sur le sel fusible entier, extrait de l'urine humaine. 4 Depuis six ans on conservoit dans un bocal de verre, recouvert d'un carton, quelques livres de sel fusible, retiré $20 Mémoires pr L'AcanÉmir de l'urine hymaine par la première cristallisation; ce sel avoit une couleur brune et une odeur fétide particulière, à laquelle a succédé, depuis deux ans environ ; une odeur de musc ou d'ambre tfès-sensible. Les chimistes ont trouvé sque ce sel est composé de deux matières salines, de phosphata de soude, et de phosphate d'ammoniaque ; ils ont dit qu'on pouvoit les obtenir séparément par la cristallisation. Ayant plusieurs fois essayé d'obtenir à part ces deux substances salines du sel fusiile entier de l' urine, il nous a été i impos+ sible d'y réussir complettement ; TE paru combinés inti+ mement. Si une portion de Jun d'eux se présente presque pure, c'est lorsqu'elle est excédente à la combinaison saline triple qui a lieu entre ces deux matières : la portion qui se eépure ainsi pres ue seule, appartient au phôsphate de soude, et cela n'a lieu qu'à la fin de la cristallisation. On sest apperçu, en purifiant ce sel, que la quantité de phos- phate d'ammoniaque, diminuoit à mesure que la cristalli- sation avançoit ; c'est-à-dire que les levées de cristaux conte- noient d'autant moins de ce sel, qu'elles approchoiïent davan- tage de la fin de l'opération, de manière qu'il peut y avoir des sels triples de la même nature générale, mais dans un grand nombre de proportions différentes. IT Le sel fusible de l'urine , ou le phosphate triple de soude ét d'ammoniaque , s'eflleuroit à l'air ; il verdit les papiers teints avec les fleurs de violettes ; les cristaux qu'on et obtient , soit au commencement de l'opération , soit à la fin, c’est-à-dire, que ce soit du “phosphate d'ammo- niaque ou du phosphate de soude, produisent constamment cet effet. Cette propriété est trèg-singulière ; car il est bien démontré que l'urine, en s'évaporant, perd de l'am- moniaque, que par conséquent elle devient acide , et cepen- dant les sels qu'on en obtient verdissent les violettes au lieu de les rougir. , Une Dis 8 AS. C1-E-N ,C,2 sf 321 Une autre observation qui n'est pas moins remarquable, c'est que du sel fusible de l'urine , qui est composé de phos- phate d'ammoniaque et de phosphate de soude, exposé pendant long-temps à Fair, passe entièrement à l'état de ghosphate de soude, qui verdit toujours les papiers de violettes. Le phosphate d'ammoniaque paroit donc s'être entièrement volatilisé à la chaleur simple de l'atmosphère, comme l'avoient déja reconnu MM. Rouelle et Chaulnes. LL E eo Les différens sels triples, obtenus dans la purification du sel fusible entier de l'urine, donnent tous de l'ammoniaque par la chaux. Cinq cents grains d’un de ces sels régulièrement cristal- lisé, mis dans une cornue , ont donné, 1°. une grande quantité d'eau; 2°. une légère dose d'ammoniaque sensible à l'odorat ; 5°. un peu d'acide phosphorique combiné à l'ammoniaque ; 4°. il est resté dans la cornue 6o grains de soude pure , de manière qu'il n'y a peut-être pas 00,5 de phosphate d'ammoniaque dans ce sel triple. Le produit liquide verdissoit les papiers de violettes, et la matière sèche restée dans la cornue, les verdissoit aussi au lieu de les rougir , comme elle l'auroit dû, puisqu'elle avoit perdu une portion plus grande d'ammoniaque que d'acide phosphorique. ENV: Cerre manière d'opérer ne nous ayant pas paru sufli- sante pour connoitre exactement les proportions du sel triple de l'urine, nous avons en recours à un autre procédé, On a précipité une dissolution de ce sel dans l'eau froide, par l'eau de chaux ; on a ramasse le préc ipité , qu'on a fait sécher et qu'on a pesé; on a saturé ensuite la liqueur par l'acide muriatique; on l'a fait évaporer :les poids des muriates de soude et d'ammoniaque obtenus , out douné les proportions Mém. 1789. Ss s | 322 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE des phophates de soude et d'ammoniaque. S'il arrivoit de mettre trop d'eau de chaux pour précipiter l'acide phos- phorique, il faudroit , après avoir saturé la soude et l'ammo- niaque, précipiter la chaux à l'aide de l'acide oxalique, afin de ne point avoir de muriate calcaire , très-diflicile à séparer d'avec les deux autres, à la fin de l'opération. Cent grains de sel fusible de l'urine, ou du phosphate de soude et d'ammoniaque cristallisé, ont donné par ce procédé : 19 D'ammoniaque : +, :':50 Oro 2. Desoude. . . . . . . . 24 3°. D'acide phosphorique. . . . 32 . HOME Al, 2 à , ou simplement z—v, en supposant, comme nous le ferons dorénavant, l'axe du sphéroïide égal à l'unité. Observons encore qu à la place de sino, qui devient sin.*\, on peut mettre pour plus d'uniformité +(1—X") ; ainsi l'équation de la surface du sphéroide ou celle de son méridien sera s+ËX + EX" etc. + Fa (1 —X")= const. Pour déterminer les constantes ©, ©, etc. , on substituera 62 à la place de z dans les valeurs de À , À, À”, etc., d'où il sera facile de conclure qu'en faisant y __SAËdE n__fA6dE IT , Jarde 4 —Facac 4 —Faeage EC. Ces intégrales étant prises depuis 6 — 0, jusqu'à 6—1, on aura v' Le a! fat X' dx «' ne a! [' X" dz qu! —_ a"! fr X'" dz ; == Ca) 7 RTE T7 fv'dz Jv' dx » Etc. Intégrales qui seront faciles à évaluer lorsqu'on aura la valeur du rayon vecteur ». Soit donc » — 1 + 9, g étant une quantité de l'ordre de la force centrifuge, il est aisé de voir que V,T/ , etc. seront du même ordre, et qu'ainsi l'équation du méridien donnera . en négligeant les quantités du second ordre, g = const. +C X!' + (0 — NX QUXUU ETNXN etc. Si on substitue pareillement 1 + 4 à la place de » dans les valeurs de (, (”,etc., on aura, en négligeant de même les quautités du second ordre LÈ {© /X'dx, (= jyX!' dx, (= Ga!!! fx" da, ete. 384 MÉMOIRES Dr L'ACADÉMI:E (11) Pour effectuer ces intégrations, nous allons dé- montrer qu'en général w et v étant différens , l'intégrale SX: X' dx, prise depuis x = — 1, jusqu'àx = +1, est aulle , et que dans le cas de y =v,ona SXe. Xedx = —— 2 + 1 En effet, si on remonte à l'origine des fonctions X', X'',etc. (n°4), on pourra supposer ll Vii—arzz+r:) —=1+zrX' + 2PXI LE ZT XI LR etc, LL : # : +) Er X'+5X"+ + X" + etc. or, sion intègre la quantité “de V'Oi—orz+r2)y(i—-Æ=+2) depuis += — 1. jusqu à + = 1, on trouvera pour inté- . 1 1+z grale — log. ou CEA az! 2° CE or cs DEEE PAS etc. e) quantité indépendante der. Cette intégrale est donc celle de la quantité dzx(i+zrX + 2r X'+etc.) (1+=£X: ++ X"+ etc.) et puisque r disparoit entièrement dans le résultat, il faut qu'onait généralement, wet y étant différens, f'X# X' dx—0. On voit en mémne-temps que get v étant égaux, on aura r r 2 * ,’ , LE [ Xe Xe dx=-——. Ce re sultat s'accorde avec ce que j'ai 2u+ démontré dans mon Mémoire de 1784, pour le cas où les indices g et y serolent pairs. : Nous PE —— 7 DES ScrrnNcres. 585 Nous ajouterons qu'on a encore /X“dx — 0; c'est une autre conséquence de la même démonstration. (12). Maintenant si dans les expressions de T:, ©‘, etc. om substitue la valeur de 4, on aura , en vertu de la proposition qu'on vient de démontrer : (a —240iX x: dx — + a" ( + — | (ee Es z) SX" x: dx = a" (T'— +) (ee — 3a'" (0872 Xi4x — _. a"! (Gr (EM — 7 a" er, ] etc. Il suit de ces équations qu'excepté le coëfficient T*, tous les autres ©, (1, {",etc. sont zéro, à moins qu'on ne puisse avoir a'— FL ce qui laisseroit (! indéterminé , ou qu'on 7 D'aita"—T?, ae , ete. Mais il est facile de s'assurer que ces dernières valeurs sont impossibles dans toute hypo- thèse de densité; car on a fac dc S'atde 23%) IT => St job di EVE TTL 7 fade etc. Or, à cause de 6 1, chaque élément du numérateur est plus petit que l'élément correspondant du dénominateur , donc la fraction entière est plus petiie que l'unité. On peut mor à inéral a Si ; même démontrer qu'on a en général a® € - 3 lorsque la densité est croissante depuis la surface jusqu'au centre, ce que nous supposerons tonjours comme conforme aux loix de l'hydrostatique. Eneffet , si on intègre par parties, on aura nentade 5 AenPSr péntsy A > (8) PO EEE mt ur ETES Se »C 1Ç € 2 fameuse” AC ea ,lesparties hors du signe À 6°+3, À 6? se réduisent à l'unité, en supposant à la surface 6 = 1 et À — à ; mais puisque dA est négatif, il est clair que — f6°+354A est positif et plus peut que Mém. 1789. ce 386 Mémoires _ L'ACADÉMIE . CE Li — [6° dA; donc a) € —— —-;, il résulte de là que a! <—+ et par conséquent que vu —0 me le cas de l'homogénéité , on auroit exactement a' + , d'où il sembleroïit que le terme (' reste indéterminé; mais “4 faut considérer que dans ce cas on pourroit faire disparoître le terme (' cos.Ÿ, qui entreroit dans l'expression du rayon vecteur, en changeant la position du centre, de la quantité ©. Donc, dans tous les cas, le coëfficient T' est ZÉrO. Il ne reste que le coëflicient €*, qu'on déterminera par la formule ainsi la valeur de g se réduit aux seuls termes 9 =const. — = X°; la constante doit être telle que x = 0, donne v — RE ses (XV) ; sin.ÿ. Donc en se bornant aux termes dé DE HT y; FRS du sphéroïde ou celle de son méridien sera 3 où 9 —0; donc on aura g = ZT 0. Ÿ, équation qui appartient à une ellipse dont l'axe est 1, et le rayon de l'équateur 1 + ——;. Nous tombons donc encore : dans le cas de l'hétérogénéité sur la figure elliptique , et nous sonunes assurés, par notre analyse, que cette figure est la seule qui convienne à l'équilibre. Mais il y a cette différence entre le cas que nous traitons et celui de l'homogénéité, que dans ce deruier l'ellipse satisfait rigoureusement, au lieu qu'elle ne satisf.it, dans le cis présent, qu'aux quantités près du second ordre. Nous allons voir, en poussant plus lain approximation , quelle est la différence entre l'ellipse et la vraie figure d'équilibre. } DES SCiENCES. 387 . —1" (13). Faisons pour abréger == —e, et supposons le rayon vecteur v—Ii+e(X"—:1)+ 9" g' représentant la somme des termes du second ordre qui entrent dans la vileur de », si on substitue cette valeur dans l équation générale n° 10, et qu'on néglige les termes du troisième ordre , on aura . l ri (1 52 2en (1 g'=—(e+5)(X"—1)+4(e—<5 7) (X"—1) + const. GX Ur XN Sr Ge Xi) + QIX EUX ET XL etcu Négliseant de m°me les termesadu troisième ordre dans les valeurs de @, (1, etc; ces valeurs deviennent ee 4g'+—6e(Xu—1}YiX dx ve Ja +6 }} = a fT5e(X"—1)+5g +0 (X"—1ÿ]X!"d8 ae SL+3etX—:)] de = 74 Gg'+15@(X2— 1} ?Xm7x C2 qq rue (Xi— 1) FX dr sr q' + 28 e(Xu—: JE XY dx etc. Pour évaluer ces intégrales , il faut d'abord mettre la quantité ( X— 1 )* sous une forme linéaire, or nous avons re DU yae av > 27 94 35 2 MS Ar atre Xn—= x ai Ew ja 2e + 55 de là il est aisé de conclure (XU— a) 28XUT — 60 NM (2 35 Maintenant suivant la proposition du n° 1, la valeur de ( se réduit à G = _ SAg X' dx, et comme dans g' le Gcoz2 588 MiMoïnEes DE L'ACADEMIE seul terme affecté de X1 est U X', on aura U = 2 f Te XX dx = {2 &, on auroit de même =? an Un, Cr 8 | a Gin ——at{, etc. d'où l'on conclura comme dans les termes du premier ordre, G —=0, (“=0,€=0o, ("—0, etc. Il ne reste donc de ces coëfficiens que les quantités ("et {", et la valeur de g' se réduit à cette forme, g'—const. —(e+r)(Xt—r1)+(e— (Xi) + Xn- 35e ar ATUe 1) + Co Xw et comme on a Xn° — À 3 XV+ = Xu+ — , La valeur de g' peut se mettre sous une forme linéaire qui sera plus commode pour les intégrations, soit donc pour abréger gj =f+gX'+hXxXr", on trouve aisément par l'intégration Tm— as RER w=ar(th+te) substituant ces Re Fa celles de g et À qui sont g=m—e—i——(e e—- )— ets E— ( — 2e + —3etn. Es +, il ne restera plus d'inconnues que g et À, et on en tirera » g=— CR LL 7 Ee] 9— 7a* quant au coëfficient f'il est égal à — g — À, puisque Ia valeur de g' doit s'évanouir lorsque x — 0 ; soit pour £ 11 1 abréger === _T7£ —}%, on aura le rayon vecteur 9—7e" v=it+(e—-$e DCX1 — 1) ke (X"—)) et si on remet au feu de X® et Xw ir valeurs en x, €t DES SciENcESs. 589 qu'à la plece de e on remette = — , l'équation du çi—a!!) méridien deviendra Be V= 1 + sin: tv + 2(1—a1) 28(1—at1)2 sin.® ÿ(8—k—#7%cos° À) (4). Si on appelle 1 + + le rayon de l'équateur , l'équa- tion précédente donnera » 3n° £ — one 0 0) 2(1—a") On peut introduire l'ellipticité e dans l'équation du méridien, ce qui donne une expression plus simple du rayon vecteur, Savoir : v—1-+esin."ÿ — 3 ke sin." Ÿ cos.” ÿ. Dans le cas de l'homogénéité on a a" =+, a"—=;etpar conséquent À — : ; l'équation du méridien est alors» — + € sin Ÿ — fAd. Gi B, (=. /Ad. 6C, Cr=— Ad. 6D,etc. On trouvera d'une manière semblable les valeurs des coëf- ficiens &',&", etc. qui seront prets ScrmNnNces:! 597 4 — : (NY — /Ad.6B) Et = + (NO — JAdC) . 3 D t LEE — : (N° — fAd.—) = : (NO — Ad. +), etc. Les constantes qui accompagnent chaque intégrale sonic les valeurs de ces intégrales lorsque 6 = 1 , cas auquel toutes les quantités {',{"', ete. doivent disparoitre. (20). On à fait pour abréger » ?" ee B — ra —+ ve Es or fHal GE € 3œ | C D er Cu ER. nu E o a 21 €: [id Fe LC Ta ? etc. Substituant dans ces expressions les valeurs de t',T", etc. &',&",etc., on aura les équations suivantes pour déterminer des cocfliciens B, C, D, E, etc. 306B—/Ad.6B+G(N— /Ad.6B) 566C= JA d.6C+HG(N®— JA dC) —T6; 756 D= Ad. ÉD+E(N®— Ad. +) 966 E— f A d. 6 E+H6(N®—/Ad.+) etc. 398 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE Toutes ces équations sont de même forme , et la seconde mème ne fait pas exception, parce qu'on peut regarder - Avant de nous | occuper de leur résolution générale , considérons en parti- culier la première de ces équations. En la différentiant et mettant au lieu de do sa va- leur AG° 46, il en résultera Ad(6B) f'AËd6— A6 46 (N— fAd.6B)—0; a Snei comiue une seule constante NE — celle-ci est intégrale , et on a en ajoutant la constante H (N®— fAd.6B) fAG46—H. Soit 6 — 1 dans le premier membre, alors la quantité N{} — f A d.6B doit se réduire à zéro ; donc on aura SE De là résulte, quel que soit 6, N° — f Ad. 6B—0; donc en différentiant d. 6 B —o, et par conséquent B =" Il étant une nouvelle constante. Maïs si on se rappele que le coëflicient B doit être très-petit, on verra que H' est zéro , sans quoi la valeur de B seroit infinie au centre : donc enfin B—o. Ainsi le terme B X'est exclu de la valeur du rayon vecteur ; nous allons démontrer que tous les autres doivent l'être de même, à l'exception du seul terme C X". (21). Désignons par P le terme de la suite B, C, D, E etc., dont le rang est #, on aura en général - p (2k+1)56! P= /faAd. C2+3P + 624+: (NE — f Ads) : (a') différentiant et réduisant on aura d'abord d.€k . P o. Ar (N® RE , OÙ (64 DH A6 AP )— Nw— fad. TL PAM US CHEN "C Re. 399 différentiant de nouveau , on aura dd? P rap Pare : Te —kk+i.-)+ 246 K +rEr)=0 (&:) . . PS . Q Cette équation se simplifie un peu en faisant P = =, et alors on à dAD > DUR CdAE | es he RD. 5 Q — 0 (G°}: Mais malgré cette simplification, il est impossible d'en donner la solution générale, qui dépend, comme on sait, de l'équation de Riccati dz La k.k +1 da PNG ES DS ET Il paroit donc que nous sommes arrêtés ici, et que pour aller plus loin, il faudroit que la loi des densités fût connue, ei qu'en outre cette loi rendit l'équation précédente inté- grale. Mais en examinant la chose avec plus d'attention , on peut se convaincre que, quelle que soit la loi des densités, tous les coëficiens représentés par P sont nuls , excepté le coëfticient C, qui dépend de la force centrifuge. Cette pro- position est d'autant plus essentielle à démontrer, que si elle n'avoit pas lieu, il faudroit admettre une infinité de figures d'équilibre. En effet, il est évident, par la nature de l'équation (a'), que si P pouvoit avoir une valeur quelconque qui ne fût pas nulle, cette valeur, multipliée parune constante arbitraire , satisferoit encore à l'équation (a'); d'où il suit que, pourvu que le produit restât d'une certaine petitesse, on pourroit le prendre pour P, et il y auroit par conséquent une infinité de figures d'équilibre : or, on concot d'autant moins cette infinité de figures dans le cas d'une densité variable, qu'elles n'ont pas lieu dans celui d'une densité cous'aute, et qu'on ne voit pas pourquoi le passage d'un 400 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE cas à l'autre, qui peut se faire par les degrés les plus insen- sibles, Sutra tout d'un coup la multiplicité des solu- tons. M voici un raisonnement qui prouve, de la manière la plus satisfaisante, que le coëflicient P est zéro , et qu'il n'existe qu'une seule figure d'équilibre. (22). Considérons l'e xpression générale de la quantité Q, et voyons à quoi cette expression doit se réduire vers le centre du sphéroïde , lorsque 6 est infiniment petit. Quelle que soit la loi des densités, comme nous les supposons croissantes de la surface au centre, on doit avoir, lorsque 6 est infiniment petit, A =f6— m, m étant positif où Zéro. Si mn'est pas zéro, la densité sera infinie au centre; mais l'hypothèse n'en est pas moins admissible, pourvu que la masse, sous un volume fini, soit une quantité finie : or la masse est proportionnelle à la quantité o= /'A6°d6 , et en e3—m füsant A 0». one — =" , donc pourvu que »z soit plus petit que 3, il n'y a aucun inconvénient à sup- poser A = /6 —". CdA _—m(3—m) En vertu de cette formule, on aura = "ET. donc r équation (c') du n° précédent deviendra 44Q Q OR ms + m(3—m)S—0: or on satisfait généralement à cette équation, en prenant Q = a" 6 + b'Gi—e; a’ et b' étant deux constantes arbitraires , etle nombre positif e ayant pour valeur e— i+y $S(k+H I) —m(5—m)}. On voit donc que si l'intégrale complète de l'équation (c') est en général Q = 4 Q 1 + b'OQo, les quantités s QretQa doiveut se réduire à 6° et 6! ar lors: qu'on fait 6 infiniment petit. Mais il est clair que si b'n'étoit pas zéro, la valeur dcQ, à .— DES SCIENCES. | 401 . . A . de Q, et à plus forte raison celle de P, qui est, devien- droient infinies vers le centre, ce qui détruiroit la supposi- tion que P est une quantité toujours très-pelite. Donc db" doit être zéro, et la valeur de Q se réduit au seul terme a'Q 1, qui devient vers le centre a* 6°. Il existe de plus une condition pour déterminer a'. En effet la valeur de P, tirée de l'équation différentielle (4°) ou (c') doit satisfaire à l'équation (a'), quelle que soit la constante N (9, Or, N'est déterminé de manière que N'— fAd. = s'évanouisse lorsque 6 — 1 ; on aura donc une équation pour déterminer a’. Mais il est évident que dans cette équation tous les termes seront multipliés par a'; on en conclura par conséquent a'=— 0. Donc tous les coëfficiens représentés par P sont nuls, à l'exception du seulcoëfjicientC. Et on voit aisément la raison de cette excep- tion; c'est que l'équation qui détermine C (n° 20), contient, de plus que les autres, le terme — 72! 6, qui n'est pas multiplié par a'; on aura donc, dans ce cas, une valeur déterminée de à, et par conséquent une de C. (23). La seule difficulté qu'on puisse faire à ce raisonne- ment, c'est que si tous les termes qui multiplient a' se détruisent, a' restera indéterminé, et il pourra y avoir par conséquent une infinité de figures d'équilibre. Je réponds d'abord qu'un cas si particulier et si peu probable, n'em- pêcheroit pas de tirer la conclusion générale. Mais nous pouvons démontrer que ce cas n'aura jamais lieu , en suppo- sant, comme nous le faisons toujours, la densité conti- puellement croissante depuis la surface jusqu'au centre. Pour cela, reprenons l'équation (a'), et chassons la cons- tante N® par la différentiation, nous aurons + GOIHIT —(k+i)oP6— fAd. 6:+5P; n ; soit f'O /A — ©, cette intégrale Ctant prise de manière Mém. 1789. Eee 402 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE , | . Aë— qu'elle s'évanouisse lorsque 6 — 0, on aurao——", et l'équation précédente pourra être mise sous cette forme : 6 G4+ SG P— fod.6P; FCO: ù , Je conclus de là que est uñe quantité toujours po- sitive. En effet comme il n'est plus question du coefficient B, le premier dans la suite B,C, D, Ë, etc., on doit supposer À — 2 positif ou zéro; ainsi le premier terme = 0 64 est positif ou zéro. Venons au second terme — fo d.6% P. Dans cette expression, le facteur © est toujours négatif, puisque la densité diminue continuellement du centre à la * = 1. ckp surface. Reste à voir ce que devient ÿ—-Or, en commen- cant au centré où P est de la forme à’ 6#, « étant une quan- à ee ; d.ckp x Le ‘ tité positive, il est clair que —— , est égal à la quantité posi- tive (kHu) 6441 Ainsi pour m'exprimer en termes abregés, de ce que la dP Pace celle qui aura lieu à la distance 6 + 46, sera parcillement positive : on voit de même qu'en passant à la troisième : : dati ; : à valeur , l'expression ——5—— est composée de parties posi- première valeur de ;-- est positive, il s'ensuit que la seconde, tives,et qu'ainsi la troisième valeur de Les sera encore positive. Donc en général la valeur de ee sera toujours positive , et c'est ce qu'il seroit facile de rendre encore plus sensible par des constructions de lignes courbes. De là il suit que tandis que la densité diminue conti- nuellement du centre à la Surface, la valeur du coëffi- cient P (abstraction faite de son signe) augmente suC- cessisement, et devient la plus grande à la surface. | (24). Au moyen de cette proposition très-g'nérale, il sera Dies JSiC IE NC ES. 403 facile de résoudre la difficulté dont nous nous occupons. Si l'équation (a’) devient absolumentidentique, en ÿ substituant la valeur de P, qui est multipliée par' la constante arbi- traire a', on peut faire 6 —1, et l'identité aura toujours lieu. Appellons à l'ordinaire P 1, ce que devient P lorsque 6 — 1, nous aurons par conséquent , (2k+1)P1—= Lee ces deux intégrales étant prises depuis 6 —o, jusqu'à 6 —1. Mais si onintègre par parties, et qu'on appelle 1 la densité à la surface, on aura C2k+ 1) Ps Pi—fck+5Pda 2 1—/f6'dA donc 2k—2 PifedA—fe+3paaA RL D ner er 777 vom) À lasplace de f 6 +5 P 4 A on peut mettre P 6% f6* d'A — ff 6 d A). d. 6KP, et observant toujours que les intégrales sont étendues jusqu'à la surface, on aura 2k— 2 pi {cr , ? 3 [+ 1—» or, nous avons déja vu que © étoit toujours négatif , et d.c*P 2 Fa ; ÿ— toujours positif; donc le premier membre de cette équation ét le second, sont des signes contraires ; donc cette équation ne peut avoir lieu tant que P n'est pas nul; donc il n'y a point d'exception à la règle générale, et on a toujours a —0,ouP — 0, tant que À surpasse 2 (25). I ne reste donc que le coëflicient C qui est la valeur de P, lorsque k= 2 : pour déterminer C dans une hypothèse particulière de densité , il faudra résoudre l'équation ddQ _6Q _€dAQ — G Bin de is 0? Eeez \ 404 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE et on aura € =. On peut observer cependant qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la solution générale de cette équation, et que des deux fonctions qui doivent lui satisfaire, il suffit d'avoir celle qui s évanouit lorsque 6 — 0 : circonstance qui pourra faciliter l'intégration. La valeur de C étant trouvée avec une constante arbi- traire a*, pour déterminer cette constante, on pourra sa servir de l'équation suivante, dins le premier membre de laquelle il faut faire 6 — 1 après k différentiation die C) __—5n d& B <) , Cela posé, l'expression du rayon vecteur sera » = 1 + C (KF—1),ou v = 1 — +: Csin°y. D'où il suit que toutes les couches du sphéroïde sontgllip- tiques, au moins tant qu'on néglige les quantités du second ordre. Mais ces couches ne sont pas semblables entre elles; nous savons, au contraire, par le théorème du n° 23, que leurs ellipticités — ; ©, augmentent continuellement depuis le centre jusqu'à la surface. Ainsi, en s'approchant du centre, les couches tendent de plus en plus à la sphéricité. Il est inutile de dire que sion appelle C 1 ce que devient € lorsque 6— 1°, l'équation de la surface du sphéroïde sera 2—=1— ;C1 sin. : (26). Déterminons maintenant la loi de la pesanteur à lag surface, et pour cela reprenons la formule du n° 16, Li ® 1 ee AM 71 32" ru = 1 = (XL + X + etc. ). Faisons l'ellipticité — Cie, nous aurons v=+r+e sin", Ÿ — 90° — Let € sin. 2 L; d'ailleurs on a X' = cos, Ÿ, NM cos. Ÿ — ? cos. \, ainsi ep faisant les substitutions , DÉS CIENCES 405 et népligeant les quantités du second ordre, la pesanteur à la latitude L sera H.M (1—4ecosL + it (5 sin®L—53)). Prenons pour unité la pesanteur à l'équateur, et nous aurons à lalatitudeL - ; NI = 1 + (4e + =T')sin® L; Mais si dans l'équation du n° 20 > gl/ cg nai 3 Her nie on fait 6—1,.ce qui donne C— C:,Ë"—0o,ü&@—at, = n 5 . 2 " on aura C 1 —(" — +) d'où l'on tire TC" =+ (RARE LA SELS Ne he et4e+etQ = =n—e Donc enfin H—1+(in—e)sin"L. On voit donc que l'augmentation de la pesanteur, en allant de l'équateur au pole, est proportionnelle au quarré du sinus de la latitude. Et si on appelle 1 + © la pesanteur au pole, on aura D — 2 —€, OÙ B + € — = 2, Quantité constante et double de l'ellipticité du sphéroïde homogène. Ainsi nous retombons de nouveau sur le théorême n° 16 L et la conclusion cst la même, quoique les deux hypothèses soient très différentes; c'est donc une vérité bien constante et bien générale dans cette théorie, qne la différence des: pesanteurs au pole et à l'équateur, jointe à la différence des axes, fait la même sonume que dans le cas de l'homogénéité. Il ne.nous reste plus qu'à apporter quelques ext mples où lintégraiion de l'équation (e’) soit possible et serve à conlir- mer les propositions préccdentes. 406 MÉMOIRFS DE LACADÉMIE EXEMPLE PREMIER. (27). Le plus simple de tous les cas est celui de l'homo- ,. per . 6’ x . généité : soit A =1, on auras ——, et l'équation (c') de- viendra da Q de - son intégrale complette est Q = a!" 6 1+1-+ D! 6—%, re- jettant la puissance négative, on aura Q — a" 6X+:,et par conséquent P = 5 a" 64—2 ou simplement P — a! 64—32. Pour déterminer la constante a! , il faut substituer cette valeur dans l'équation (a'), ou dans sa différentielle qui est, d. =— "7, où il faut faire 6— 1, donnera a'=— C — — : n. Puisque C est constant , il s'ensuit que toutes les couches de niveau sont semblables à la surface. en faisant 6—1, pour déterminer a! l'équation EXEMPLE II. (28). Soit la densité À —f6-m+g6m—5, fets DE deux constantes à volonté, et #7 un nombre positif > : cette formule donnera FIRE A 65-n+ € 6m, p 24: —m(5—m) © —— , nl 5— m e dé Ç Ainsi on aura l'équation TR — SAC I)—m(5—m)}=0 — 0. Onauradonc(2k4—2)a!—o, SE MS 7 miRtSs JSCE PINCE, 407 dont l'intégrale est Devoir a' et b! étant les deux constantes arbitraires, et le nombre e ayant pour valeur e=i+y S(AHI) —m(5—m)} Rejettant la puissance négative de 6, on aura simplement Q 1er d — a! 6°, et P— ——. Maintenant la constante a! se déter- : ‘ . lckh+e : minera par l'équation d. — — 0 dans laquelle on doit faire 6 — 1 , ainsi on aura (k+e) ( 4e) a'—(f+g)a —o d'où l'on tire &' — 0, à moins qu'on ne puisse avoir +E)=/+£g: or, il n'est pas douteux qu'on peut prendre le rapport de f à g, de manière que cette équation ait lieu ; mais alors ‘la densité ne seroit plns*continuellement décroissante du centre à la surface. Pour que cette condition soit remplie, il faut que g et g + soient positifs , et alors on verra ai- sément que l'équation précédente est impossible : donc on aura toujours a! — 0. Lorsque À= 2, on aura e=i+4/$ 2m (5—m) è PC + a'es t . J et le coëflicient C — —— Pour déterminer a! , on fera ‘pa : 6 ‘7, . Î. ÿ usage de l'équation = = — . , laquelle donnera, en faisant 6 — 1, SOC EIRE — 1 41 408 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR a' étant connu , on aura l'ellipticité d'une couche quel- conqque », —:C— FF pe LLL2 I— mm et l'ellipticité de la surface In —$Gr= m(f +8) 2H Cm) pores La forme que nous donnons à cette dernière quantité, fait : voir qu'elle est toujours plus petite que ? »; car on a e > 3— m. Donc l'ellipticité de la surface est plus petite que dans le cas de l'homogénéité. Quant à l'ellipticité des couches, il est aisé de voir qu'elle décroit continuellement depuis la surface jusqu'au centre, où elle finit par être nulle; en effet, la différentielle de la quantité — ? C, pour ètre posiuve, exige que l'expression g (5—m)(e—m) + mf(e+m—3)65—2" le soit: or il est évident que celle-ci l'est, en la mettant sous la forme * g(5—2m)e+mg(e+m—3)(1—65-2m) : + I (J+g)(e+m—3)65—-2m dont tons les termes sont positifs. Ce résultat est donc entièranent conforme au théorême du n°, 25. se EXEMe TE DEL (29) Soit li densité A= 7 : cette formule conviendroit à une densité constante, en prenant 7 infiniment petit ; elle représentera une densité continuellement décroissante du centre à la surfacé, et toujours positive, en prenant ma plus petit qne la demi-circonférence dont le rayon est 1. Dans tous les cas, le rapport de la densité du centre à la densité de la surface, sera celui de m2 à sin. m: si on le suppose DES Screncxzrs. 404 suppose donné d'une grandeur quelconque , il sera facile d'en tirer la valeur de »2, ce qui donnera lieu à un grand nombre d'applications. , \ sin. m € cos. m€ C'dA D'après .cette formule on ao =" — =", Te ddQ Q 4 fe bn ee) A 1. mm? — Te KE k+ à. + m 0. Cette équation est toujours intégrable, tant que k est un nombre entier, comme il l'est dans la question présente ; et l'intégrale sera l'expression suivante, qui contient toujours un nombre fini de termes, et dans laquelle a! et L' sont les deux constantes arbitraires : KB — 1 k+a 2. 41m € Q—(a'sin.m6+b' cos m6)(1 — KR — 1. 4, — 0.4 PQ Pme ét eu mi A A ) 2. 4. 6. 8 rx* C! LR 7 . +(a'cos. m6—B'sin.m6) (+: ER=rFREES ) 2mé€ 2.4. Gm'€ On peut donner à cette expression une autre forme en suite infinie qui sera RAR me me! — a" 6k+: 1 — Le 2 ———— — Q [ 2GK+9 laiton et. ] RE: : RE PR Ne [2 (8% — 1) 2.4(2k—1)(24—53) etc. |; et il est clair qu'on doit avoir dans cette nouvelle forme D" — 0; ainsi une des constantes a! et b' sera toujours nulle dans l'autre expression. Je laisse au lecteur à s'assurer , au moins dans les valeurs particulières de #, que la constante : Mes 6 3 Dex qui restera, scra nulle aussi d après l'équation 4 ( Re, 0, ee . en . où lon fera 6 = 1. Je ne considérerai que le cas de = 2 Mém. 178). D XP 4o MÉMoOIïRESs DE L'ACADÉMIÉE qui donne la valeur du rh IRcient C. Alors la valeur de Q devient * QE PC ) dr mé+ cs m6] % pu (a #5 )hes 15 sin. m6 |» si on dév eluppe cette quantité suivant les puissances ascen- dantes de 6, on trouvera QE [— = m5 6 + ns m° 6° — etc. 1 spé hf estate. 5 ainsi des deux coëfficiens a' et b", b' est celui qui affecte la puissance négative et qui doit être zéro, ce qui donnera Q=a[ (175) sin. »m6+-T cos. m6 | Ta constante a’ sera déterminée à l'ordinaire par l'équation d()—— LL d6, dans laquelle il faut faire 6 = 1 après 1 différentiation , et de là on tirera s sin. m1 2 in( — cos. m ) m == — ——— ) M — 2 S\N.? 72 + M SID. A COS. 7 d'où résulte l'éllipticité d'une couche quelconque, — : C ou €, “ ( he m6+—= cos. m 6 RE EL ARE ECTS sin. m € Ccos. m€ m° mL donc l'ellipticité de la surface, ñ : ” d e Le (sin.m—mcos.m)$(5—m°}sin.m—5mcos.m} E1— M — 2 60." DE +- nt Sin. A COS, M b'Ets “S'C'L'EUN cas. 41 et l'ellipticité au centre in (sin. m1 — m cos. m } LEO sine mm sin cos. M (50). La formule de densité que nous avons supposée dans cet exemple est très-simple , et elle a l'avantage de ne pas devenir infinie vers le centre ; il en résulte pour les ellipti- cités des valeurs qui ne sont ,pas trop composées, et dont nous allons faire quelques applicatious à la figure de la terre. On aura dans ce cas —-#: prenons m — "7; c'est-à- dire supposons que la densité décroisse dans la raison de ià 1,57 depuis la surface jusqu'au centre. Alors on trouvera l'ellipticité de la surface € 1 — EE CR nt PP quantité 2 dit IT — 2 250 plus petite que —— ; mais peu différente, parce que la densité varie assez peu. L'ellipticité versle centre £0 — —— - ==; 3; ainsi on voit que les elliplicités croissent lentement du centre à la surface depuis = jusqu'à =, ce qui est d'accord avec le théorème général n° 23. Soit maintenant m — l'arc de 120° — _ , la densité décroitra du centre à la surface dans le rapport de 27 à !, ou à peu près dans le rapport de 4 à 1. Dans ce cas l'ellip- ticité de la surface sera e1 — +, et l'ellipticité vers le centre £O —= -—— Sua° Soit encore m —?x, ce qui donne environ 7 à 1 pour le rapport de la densité au centre à la densité à la surface ; on trouvera l'ellipticité de la surface = -— , et l'ellipticité vers le centre — ——. Cette hypothèse donneroit l'ipplatis- sement de la terre conforme à celui que nous adopterons d'après les mesures des pendules ; il faudroit alors que la densité moyenne du globe fût triple de la densité à la sur- face. Eufñn, si on supposoit m =, ce qui rendroit la den- Fffa 42 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE sité nulle à la surface, on auroit l'ellipticité à la sûürface 35 n 1 JTE RARE A: cout. TU et l'ellipticité au centre =: 7 — FF 2 LS Ces exemples éclaircissent suffisamment les propositions générales que nous avons établies. Occnpons-nous main- tenant de déterminer la figure des couches du sphéroïde en ayant égard aux termes du second ordre. (31). La valeur de s'tronvée par la première approxi- mation étant v= 1 + C(X"—:1); nous supposerons v=i+C(X"—1)+9", g' représentant la totalité des termes du second ordre qui entrent dans +. Cela posé il faudra substituer cette valeur daus l'équation générale (n° 18), et comme les quantités qui multiplient X', X'', X:", etc., n'ont donné aucun terme du premier ordre, il suffira de faire dans ces termes 2 — 1; dans ceux qui sont affectés de X'', il faudra faire — 1 + C(X"— 1), et enfin dans le premier terme +? il faudra MR ET +C(X—1}—9'; ainsi on aura g'=const. —C(X'—1)-+C(X—1ÿ+(É+ 3 (a 1.5 [a fAd EC (CH C—?: C) C'=—-C—=2C+(i+eC). Dre VAT “JRE se eo NO) = AAC LQLE EC) TO Er Ge minor ça") €: 24 £ C). s— / Ad. 6 C 5 © (1) E' —:" Gr SH: CRE RS URETT dt | + os SAGE CHE (NO —/A I. (EC es 6 n 3 mer. 35° _ (01 (OÉ Les termes du premier ordre qui se trouvent dans l'‘qua- tion (a!) doivent se détruire mutuellement ; mais avant de les effacer , il faut observer qu'à la rigueur la densité A n'est pas une fonction donnée de 6 : A dépend en pertie de la figure que nous cherchons. Car si toutes les couches deve- noient a riques, et que Q fût le rayon de Ja surface où la densité est À, le fluide seroit alors n ins un état qu'on peut regariler comine son état initial , ét À seroit une fonction connue de op. Mis la masse sphérique 4x fAo°do, doit toujours être égale à l1 masse du sphéroïde, terminée par la surface dont la densité cst parcillemeut A. Celle-ci a pour 416 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE expression 4xa@ ou 4TfA6 d6 — 4x fAd. GC, en se bornant aux quantités du premier ordre. Ainsi on aura JAodo= FAC d6— fAd.@C, d'où l'ontiree=6—6C; donc. si la densité est une fonction de ç désignée par A ©: @ ou À , cette même densité exprimée en 6 sera À : (6—6C), ouA—06C ,ouenfn A — 6CA',en faisant = à" jet on se souviendra que Airest pas la densité sur la couche du sphéroiïde dont l'axe est 6, mais celle de la surface sphérique dont le rayon est 6 dans l'état initial du fluide. Il faut donc à la place de A, dans nos formules, substituer A — 6CA'; mais il n'y a que les termes du premier ordre dans l'équation (a"') où cette substitution soit nécessaire, par-tout ailleurs on peut laisser A tel qu'il est. Remarquons ques ou f' A 6? 46 devient fAG46 — fÉCAA, et qu'ainsi la quantité c—/fAd. GC, quidivise plusieurs termes de l'équation(a"), se réduit à 5 — A6 C. Cela posé, voici le résultat de la substitution entière dans l'équation (a"). C'=—C—::C+ it { Ad. GC—JA'6Cd6C-RfAd. 6(C'—C)R . Le (20280) PET É (Ne fkdC) ° 56% + (NENDENEGD AL (C'+#C@)+/A'6CdC) + (LES cyÉ (NS — pa dC) € UN IS RE, Ho A Au lieu de la constante N° on a mis N6") ENG EN 65), la première élunt du premier ordre et les deux autres du second, afin de Fire disparoitre séparément , lorsque 6 = 1, les trois quantités NE — FAdC, NO — FAC, NE) + fA'6C4C — 2 FACdC. De même à la place de &1, il convient de mettre a! 1 + à” 1, le premier terme étant du mie s/1S:CIT EN. CE 8 417 du premier ordre et l’autre du second. Nous pouvons main- tenant séparer la partie du premier ordre qui se trouve dans l'équation précédente , et qui doit se détruire d'elle-même ; et en effet on a CSA d.6C+ É (NE — fAdC) "Tr. 6. Il reste, pour déterminer C', l'équation suivante, dont tous les termes sont du second ordre : C'= y fAd.6C'+E (Ne) — FAdC')+H...(c") IT étant une quantité connue, dont la valeur est H=—C— 7 (JA6CA.6C +24 fAd.6C) 1 15 CC +75 (FC + )/ad. EC C4 + (Ne9+ SA 6C dC—:: fACAC) ACC dr —1C)É(Ne— FA dC) CEE “a 24 AëCG nai € FPS ee e e 6 Si on fait pareillement 8 _HofAdeC , A € ire K—;;C DC + = (N f'A dC) 6 fAd.e C 3ç " AC) LE he Se COR SONT =" 9—fAd. 6) — 3% — 6°C, e on aura pour déterminer E! l'équation 1 ce ; E* E—= Ja SJ'Ad. GE! + = (Né > — fAd. E) + K...(d") (55). Ces équations, aux derniers termes près, sont abso- Jlument semblables à celles que nous avons trouvées (n° 20 ), pour déterminer C et E dans le premier ordre. On parvien- Mém. 1789. Geg [ 418 Mémoiïnes De L'ACADÉMIr | dra donc à des résultats semblables en chassant les sign n d'intégration. Soit C'— ct , E'— 84 et on aura , ddQ2_2.5Q2 da ge Ce ee ie | de <° e de d&* ddaQ. .-5Q ‘da Cd.e—8 d.tteK d 4, 7 4.5Q4 Q4— ra = 0 de [a sde Soient g2 et g 4desvaleurs particulières de Q 2 et Q 4 qui sa- tisfassent à ces équ tions sans contenir de constantes arbi- truires : on fera Q2=Z2 + g2,Q4 — Ly+aqi,etilest clair qu'on aura, pour déterminer Z 2 et Z 4 des équations renfermées dans la formule générale (c!) n° 21. Ornousavons démontré que l'une des constantes donnée par Fintégration générale de ces équations, doit être nulle; done les valeurs de Z2et Z4, et par conséquent celles de Q 2 et de Q4, ne renfermeront chacune qu'une constante arbitraire, On déter- miuera ensuite cette constente.par la substitution des valeurs de C' et E’ dans les équations (e") et (d"). Nous conclurons de là que la figure d'équilibre d’une planète supposée fluide , est absolument unique, et n'offre rien d'indéterminé, quelque loin qu'on pousse l'approximation. Quant à l'expression du rayon vecteur, elle est de même forme que celle du n° 17: il ne s ÿ trouve que des puissances paires de cos. Ÿ, et par conséquent les deux hémisphères séparés par l'équateur sont égaux et semblables. (34). Pour donner une application des formules précé- dentes, nous considérerons le cas de l'homogéntité, dans lequel on sait que toutes les couches d'égale pression doivent être elliptiques et semblables à la surface. : 3 Soit donc A— 1, on aura 6 => ,a—=+6—26T, 2 . œiz—2C,a 1%, @"1——2C; substituant ces valeurs dans celle de I, et observant que C = — 7, on LA] aura H = — 22 C%, Or sans recourir à l'équation difiéren- tielle du n° 35, les signes d'intégration disparoissent d'eux- DES / (ST Tr EN CEE 419 mêmes dans l'équation (c"), e cette équation donne, en appellant C'1 la valeur de C' à la surface, =; C+i(da—c)-2C; puisqu'ilne reste aucune variable dans cette équation, on en conclura que C'est constant , et qu'on a C=—2;, Venons à la valeur de E’. Les substitutions faites dans l'expression de K , donnent K=po—s(o—S) Ensuite l'équation (d!), débarrassée des signes d'intégra- üon, devient E'=+E + L(Ei—-É)+K; substituant la valeur de K on aura E'=->6(E 1 — 7 C)+rC. Soit 6— 1 ,on trouve E' 1 =, donc aussi E' — 1x, Donc les valeurs de C'et E' sont constantes. Il est facile de s'assurer en outre que la figure de chaque couche continue d'être elliptique dans les termes du second ordre ; car l'ex- pression du rayon vecteur sera, en vertu des valeurs précé- dentes, v—=1+C(X" — 1) -+- {5 D — 1)— CRUE | mettant au lieu de X!"et X'° leurs valeurs en cos. Ÿ, et 45 faisant e = — :C + 2 C, on aura 2 CSN " — + & sin. \Ÿ cos.’ Ÿ, ce qui est la forme du rayon vecteur elliptique, telle qu'on la déduiroit du développement de l'équation rigoureuse 1 _—— 2140 : a il. Cru Rrset ) sin. LE po n 3 £ s D < 420 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE La complication des valeurs de H et de K ne nous permet pas de faire l'application de nos formules aux deux hypo- thèses de densité variable que nous avons discutées dans la première approximation. Mais la forme générale des résul- tats est ce qui nous intéresse principalement, et à cet égard nous n'avons plus rien à désirer. Quant aux applications à la figure de la terre et des planètes, les termes du premier ordre donneront toujours nne approximation suflisante. IIlm HyroTHÈSE. Figure d'une planète dont l'intérieur est solide et composé de couches elliptiques , dontles ellipticités suivent une loi quelconque. (35). Nous avons trouvé à priori que si les couches sont semblables entre elles, elles doivent être elliptiques. Nous avons également trouvé que les couches sont elliptiques lorsque la figure de la planète est la même que dans le cas d'uneentière fluidité. I] suit de là quel'hypothèse des couches elliptiques est très-générale et qu'elle mérite une discussion particulière. Considérons une planète solide, recouverte d'une lame fluide très-mince, et supposons que les ellipticités de ses couches suivent une loi quelconque, indépendante de celle des densités. Soit & l'ellipticité d'une couche, e à l'ellipticité de la surface ; l'équilibre à la surface donnera une équation qui sera la même que la seconde du n° 20 , en faisant dans celle-ci 6 —1,et—°C—e. Ainsi on aura JSad.te a dent À 5 0 à ces deux intégrales étant prises depuis 6 —0, jusqu'à 6 —1. Telle est la condition pour qu'une loi prise à volonté pour les elliptiçités, et uge autre pour les densités , satis= Dxs SCIENCES, 425 fassent à l'équilibre de la surface. Les deux hypothèses déja traitées seront comprises dans celle ci ; savoir , la première, en supposant l’ellipticité constante , et la seconde, en sup- posant la loi des ellipticités , telle qu'elle doit être pour l'équilibre des couches intérieures, considérées dans l'état de fluidité. La loi de la pesanteur se trouvera exactement comme au n° 26; mais le résultat en sera plus général, puisqu'on ne suppose maintenant d'autre relation entre la loi des den- sités et celle des ellipticités que l'équation précédente, Nous aurons donc, comme à l’art. cité, la pesanteur à la latitude L A (£nzer)si L, d'où il suit que de l'équateur au pole l'augmentation de la pesanteur suit la raison du quarré du sinus de la latitude ; celle des degrés du méridien la suit également par la nature de l’ellipse. De plus on aura toujours comme aux n° 16 et 26 5 EE = 71. Examinons maintenant les conséquences que ces résultats présentent par rapport à la figure de la terre. (36). Les observations de la longueur du pendule, quoi- qu'elles n'ayent pas été faites par-tout avec la même exac- titude, s'accordent assez bien avec la loi de l'augmentation proportionnelle aux quarrés des sinus de latitude. M. de la Place qui a fait cette comparaison dans les mémoires de l'Académie, année 1785, page 23, ne trouve d'erreur que ce qu'on peut raisonnablement attribuer aux observations. Il résulte de ces mêmes observations que la quantité &, dont la pesanteur au pole surpasse la pesanteur à l'équateur, est à-très-peu-près —- ; elle excède la quantité —= qui au- roit lieu dans le cas de l'homogénéité, et il est bien certain que l'excès existe ; çar le dénominateur 180 ne peut être 422 MimMoirEs DE L'ACADÉMIE en erreur que d'un très-petit nombre d'unités. Nous con- clurons de là que l'applatissement est moindre que ——, et qu'il est environ = — - où =. Cette manière de mesurer l'applatissement paroit plus sûre que de la déduire de la mesure des degrés , car il semble que la précision n'a pas encore été poussée assez loin dans ces opérations ; cependant si on compare le degré de France avec celui du Pérou, ilen résulte un applatissement de — , ce qui s'accorde suflisamment bien avec le résultat précé- dent. Il n'en seroit pas de même si on faisoit entrer dans la comparaison le degré du cercle polaire, alors l'applatis- sement surpasseroit ——. Mais il y a bien des raisons qui rendent ce degré suspect, et qui font désirer que l'opération soit vérifiée de nouveau. On trouve, par expérience, la quantité & plus grande que +. Ce résultat s'accorde avec ce que donne la théorie dans le cas d'une entière fluidité ; il s'accorde aussi avec le résultat de notre première hypothèse; car les couches étant semblables, on a £= € 1, et la condition de l'équilibre donne g/atde : mais nous savons que la quantit Facdé vers le centre. Il est facile d'imaginer des hypothèses de densité et d'el- lipticité qui donneroient à la terre un applatissement de +. Supposons que toutes les couches sont semblables entre elles, et que les densités sur un rayon quelconque croissent en progression arithinétique de la surface au centre. Soit 1 la densité à la surface, m2 la densité au milieu du rayon, on DES SC1ENCES. 423 . JSAGdE __, m+a aura A—2m—1—26(m—1), HEfacac pe , . 2 3 ne donc l’applatissement € = ? n. 2" T2 Faisant 2——.., et a ;;.. La densité moyenne sur un rayon doit donc être environ huit fois celle de la sur- face ; la densité moyenne du globe ne seroit pas si considé- supposant » — 8, on trouvera € —:- ble, elle seroit seulement" où 4 :, ce qui paroïît fort admissible. Mais d'autres hypothèses pourroient donner le même applalissement avec une densité moyenne beaucoup moindre : c'est ce que nous avons vu n° 30. (57). Il importe maintenant de faire voir comment on peut accorder la figure de la terre avec les phénomènes de la précession des équinoxes et de la nutation. Soit E l'obli. quité de l'écliptique , à linclinaison moyenne de l'orbite lunaire, &et y les temps des révolutions du -oleil et du nœu:l comptés en Jours sydéraux , L le rapport dela force pertur- batrice de la lune à celle du soleil, et enlin soit, pour abréger, Ad. € ; À — Et ; les formules connues donneront cos. E Ja préc.moy. ann. —* A. (Gi+L). 1296000" Ca . 205. FE rang.i N et la nutation — 2 A. "TE, I, 206265" si on substitue dans ces formules les valeurs des élémens sur lesquelles il n'y a aucun doute, on aura la précession = A (1+L),4869", et la nutation= À L. 1500". Exami- nons d'abord ce qui arriveroit dans l'hypothèse des couches semblables, Alors A serait précisément égal à l'applatissement € : ainsi on peut faire À — —. Si on suppose ensuite, avec Daniel Bernoulli, L — 2 :, on trouvera la précession — 53 ,6, et la nutation = 10",22. Ces deux quantités sont deja bien près de la vérité ; mais elles sont trop grandes l'une et l'autre, d'où il suit qu'il faut diminuer À ou L, et peut-être toutes les deux à la fois. Maïs comine l'erreur est plus grande sur la nutation , il semble que la correction doit tomber principa- 424 Mémoires Dr L'ACADÉMIr lement sur la quantité L. Or on sait que cette quantité n'a pas été déterminée d'une manière assez précise pour qu'on n'y puisse pas faire quelque léger changement. Supposons L — 2,5, on aura la précession = 50",5, et la nutation = 9,4, quantités qui s'accordent suffisamment bien avec ‘observation. Voyons maintenant ce qui auroit lieu en ne faisant aucune hypothèse sur la loi des ellipticités et des densités. Comme il n'y apresque aucune incertitude sur la valeur de la précession, nous pouvons faire A (1+L). 4869 = 50,3. 0, 01053 De-là il résultera À == ; et par conséquent la nuta- tion = - _ L 15/,43. Soit L = 2; , la nutation deviendra 9”,6, ce quiest peut-être un peu trop grand; soit L=— 2,3, on aura la nutation = 9",56. On voit que nous sommes extrèmement près de la valeur de tous ces élémens ; et comme ce dernier résultat n'est fondé sur aucune hypothèse de densité, nous pouvons en conclure, 1°. que la valeur de L fixée à 2: par les observations des marées, est un peu trop grande, et qu'on peut la réduire à 2: ou 2,5; 2° quela quantité de la nutation, fixée à 9" par Bradley , est un peu trop petite, et qu'on pourroit l’augmenter d'un tiers ou d'une demi- seconde. C'est ce qu'il sera possible de vérifier dans la suite, avec le cercle entier de trois pieds de diamètre, qui sera établi incessamment à l'observatoire de Paris 0, 01033 M 33 — 17° Cest la va- leur de l'ellipticité, lorsque les couches sont semblables , et on voit que cette valeur , déduite des phénomènes de la précession et de la nutation, s'accorde parfaitement avec celle qui résulte des observations du pendule. Muis si on ne suppose pas les couches semblables, la Nous venons de trouver À — x ; "Ad. €: . Ac:de quantité À est en général ras , OuUu(ti— in) rt ainsi On aura 1 1 fat‘de., t1—=5% Tr Hg facde? or, DES SCIENCES. 425 or, Nous savons qu'en supposant la densité croissante de la At‘d6 surface au centre , on à FRA < +, donconaura € 1 € On ne peut pas déterminer de cette manière l'applatissement, mais au moins on trouve qu'il doit être bien au - dessous e -;.. Ainsi tout concourt à prouver que cet applatissement est tel que le donnent les observations du pendule , et on voit que les phénomènes de la précession des équinoxes et de la nutation, quil étoit impossible de concilier avec la figure de la terre, lorsqu'on supposoit l'applatissement trop grand , s'accordent maintenant. avec cette figure de la manière la plus satisfaisante. Voyez sur le même objet le mémoire de M. dela Place, volume de 1785 , et celui de M. de la Lande, volume de 1785. La solution des problèmes, dont nous nous sommes occupés jusqu'à présent, est fondée sur l'hypothèse que la figure de la planète est un solide de révolution. Cette hypo- thèse est sans doute très-vraisemblable, mais on pourroit desirer que la question fütenvisagée dans toute sa généra- lité, et que la figure de révolution , si elle doit avoir lieu À fût un résultat du calcul, et non une hypothèse. . 16° Pour obtenir une telle solution, il seroit indispensable de rendre les formules de l'attraction absolument générales et applicables à toutes sortes de figures : or, il ne paroît pas qu'on puisse établir de pareilles formules, à cause des trois variables qui se rencontrent dans le rayon vecteur, et qui ne permettent d'exécuter aucune intégration. Mais on peut donner au rayon vecteur une forme qui s'étende à un très- grand nombre de figures, et qui permette d'effectuer tout d'un coup deuxintégrations : on obtiendra ainsi des formules d'attractions à-peu-près aussi simples que dans le cas des solides de révolution. D'un côté ces formules seront plus générales que celles des solides de révolution , en ce qu'elles s'appliqueront à d'autres figures; d’un autre côté, elles le seront moins, en ce que les dernières formules ne sup- Mém. 1789. Hbh 426 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ posent absolument aucune forme au rayon vecteur, et que les autres en supposent une qui n'est pas toujours possible, Quoi qu'il en soit, l'exposition de cette nouvelle méthode seroit utile, ne fut-ce que pour confirmer les propositions déja démontrées ; nous allons y procéder après avoir détaillé diverses propriétés des fonctions Y', Y", etc. , et d'un autre genre de fonctions, qui ne diffère de celles-là que par les coëficiens. Plusieurs de ces théorémes sont dûs à M. de la Place, quien a conné la démonstration dans son Mémoire de 1782, fondée sur une équation aux différences partielles à laquelle les fonctions doivent satisfaire. J'adopterai ici le fondement de cés démonstrations, mais on verra que j'ai considéré cet objet sous un point de vue différent , et que je suis parvenu à des résultats entièrement nouveaux. Démonstration de plusieurs théorémes d'analyse. (58). Nous avons fait (n° 4)# — cos, © cos. Ÿ + sin. © sin. W cos. 0 ; à la place de 0 il convient maintenant de mettre 0 — 6, © désignant la longitude du méridien sur lequel se trouve le point attiré, et 0 la longitude d’un autre méridien quelconque ; ainsi on aura désormais y — COS. @ COS. Ÿ + sin. © sin. Ÿ cos. (0 — ©). Les quantités Y’, sretc. “sont toujours des fonctions de la variable y, telles que cp LE TN og EN M te ViIr—- ar: +r) r F F. r L'expression générale de Y" se trouvera donc en cherchant Je coéffcient de z dans le développement de(1—2zy+2)"", ou dans la suite 1+1(2zy — 2) + Li (2zy—7ÿ + etc. Or les termes qui renferment z" sont, à commencer de la plus haute puissance 1. 3. 9...sm— 1 1.3.,.1m —3 NE ra pere Ca Aprtde in sep Dr) LA fn (PM TENT || à 2, 2170 — 3 1 Se PE er Sc ir name = ST mRTTE de) re Rire: DES ScrrNCES È 427 De-là il est facile de conclure Vm 3:55: ame à ai iamies LC mu 13...8m— 57 4 LEA TA TERPRORNEE m 12... m—2° 2 12.s, M4 j2À Cela posé, si on appelle T la npentité (P—2r2yÿ + 2) —i et qu'on, fasse à Lordinaire cos. Ÿ = x, on trouvera que T satisfait à cette ro aux eme pre SRE RN n c'est ce qu'on peut vérifier par la différentiation. Si à pré- sent on met dans cette équation, à la place de 'T, sa valeur développée +2 Y! +2 Y"- etc. on verra aisément que chacun des coëfficiens Y'!, Y!, etc. est assujetti à une con- dition particulière , et qu'on a en général d.(1—zz)d.Y" 1 ddYm TRES ES RTE ET CR + m(mt+1) Yn —o..… (1) Substituons dans la quantité Y”* la valeur de y, et supposons pl Jo ORTERS qu'on réduise les puissances de cosinus en cosinus d’arcs simples, la quantité Y”* qui sera une fonction des deux va- riables \; et 6 aura la forme suivante : Ya Vo EE Vmcos. (0—0)-+ V2cos. (20 — 29). .+ Vi cos. (mô — md). Substituant cette valeur dans l'équation (1), on trouvera en q ; général cette équation aux différences ordinaires d.(—zxzx)d Vruk k ; k ,À en SNS + m(m+i) V? —mr.(2) (39). Pour prendre une idée exacte des quantités Ÿ” ainsi développées , il sera bon de jeter un coup - d'œil sur leurs premières valeurs ; en voici le tableau : Y'—cos. © cos. Ÿ + sin. w sin. \: (cos. ® cos. 0+-sin. sin. 0) Y"=(2 005.0 — +) (2 cos.°Ÿ — :)+3cos.o cos.\ sin.o sin. ÿ (cos. cos.0 + sin. ® sin. 0) +; sin.? © sin.” (cos. 2® cos. 20 +sin. 2 & sin. 20) Hhb2 428 MéMainms DE L'ACADÉMIE Y!! = ( cos. © — : cos. © )(: cos.’ —:+ cos.) 1 + (5 co$0o—12 )(5cos.® Ÿ — 1 ) sin.6 sin.WŸ (cos. & cos.P+sin. & sin.0} + “cos. w'cos. Ÿ sin.’ 6 sin.* ÿ (éos. 2 cos. 20 + sin. 26 sin. 20) + : sin” osin.°\ (cos. 36c0s.350 + sin. 5d sin. 50). Var 221 67 0084 3.5 go LEE ÿ 60 STUDIO 22000 Lis —[ Ÿ7 cost 9 — 2 20080 + (5 cos. k— 2 2008. Ÿ + 21 +{(7cos./0—3cos.0)(7cos.\}—3cos.\) sin.osin.Ÿ(cos.bcos.0-+sin.@sin.0) ++ (7c08.70 —1) (cos. ÿ—1}sinosin."(cos.20 cos.20 + sin.2@sin.20) +25 cos. © cos. Wsin.’o sin. \ (cos. 5% cos. 30 +-sin. 56 sin.30) + 2 sin.*o sin.‘Ÿ (cos. 4® cos. 40 + sin. 4@ sin. 40). Ce qu'il y a de plus frappant dans ce tableau, c'est que chaque terme contient deux facteurs semblables, l'un deo, l'autre de \ : propriété très-intéressante , et que nous allons démontrer d’une manière générale. Il est visible que le coëfhcient Vm*, en général, sera de Ja forme x e Vi (1 zx)a (am blank c'am—k—4+etc.) Or, si on substitue cette valeur dans l'équation (2), on trou- vera que tous les coëfficiens b!, c!, etc. se déterminent par le moyen du premier g' de la manière suivante : nn Cm—k)meks po nil cumnknalmk=p b'= 2(2m—i) DIT 4A(32nm— 3) b',etc. Désignons donc par #7 (x) où FA la fonction de + que voici : : Va ; VE PRARSL UE NT Cool PR EES AM Cu enbe.2 À ce eroldemt 9 FA(x)=(i—zxx) 2 (x ET TEST (m—4)(m—k—1)({m—A—2)(m—4—3) 2.4(2m—31)(2m—3) am + am—*—4—0ctc.) Et nous aurons VF Q!F (x), a! étant une constante; mäis comme © et \ entrent de la même manière dans Y”, et par conséquent dans V1, il est clair que si Vr,f est divisible par, E* (x), il doit l'être aussi par F*(p), en faisant A 0 de GA M mh < oe DES SCIENCES. 429 * cos. o —p; donc aura Vrk= a! Fk(p}). F£ (x), a! étant alors un coëflicient numérique qui ne dépendra plus que de m et de k. Ainsi il est démontré que chaque terme du déve- loppement de Y”" se partage réellement en deux facteurs, dont l’un est fonction de p, et l'autre une semblable fonc- tion de +. k (40). Soit Ff(x) = (1—xx) 16. (x) , la fonction G@) sera toujours rationnelle, et il est aisé de voir qu'on a géné- ; K+i, : 1 LG CZ) K:: Æ ralement G " (x) =." Mais lorsque k— 0, on a G(x) = FF (x) = 270 — TR pm XL EME TS xm— 4 etc. 2(2m—3) 2.4(2m— 1)(2m—53) D'où l'on voit qu'en appellant X” la quantité que nous avons coutume de désigner ainsi, c'est-à-dire la même fonc- tion de x que Y”* est de y, fonction dont l'expression générale a été donnée n° 58, on aura Xe —? . TE Fo (x). 1.29...m Cette fonction Fe (x), on F°, quia un rapport si simple avec X”, donnera successivement par la différentiation + A e nl F5 (x) = € Le) dise mm— 1 dx* Lez) , F° == Gen LE mm—i.m—23 \dx Et en général em qe qe}, Il ne reste plus qu'à déterminer la cônstante a! pour que la valeur de Vr,K soit entièrement connue. Nous pouvons 430 MÉMotïReS DE L'ACADÉMIE pour cela nous servir d'un cas particulier : si nous faisons cos. © — 0, et sin. @ — 1, l'inspection des valeurs de Y', Y!", etc. nous fait voir que les termes alternatifs dis- paroissent , et qu'il reste ceux dans lesquels m + 4 est pair; ou aura dans ce cas ÿ —=sin. Ÿcos.(0— & ): faisons de plus x ou cos. Ÿ infini, ce qui est possible analytiquement, sin. ÿ sera pareillement infini et se réduira à Venbpt ; donc la valeur de Y” deviendra +32" (— x) 3 cos."(0—®), et si dans la formule connue 2—1c0s."(0—@)—=cos.m(0—b)+ mcos. (m—2) (0—6%) m.Mm— 1 +—— cos. (m—4)(0—@)+etc. on prend le coëfficient du terme cos. 4 (0—), on trou- véra que ce coëfficient est m.M—1.711—2... quantité qui doit être réduite à moitié, par la nature de la formule, lorsque k— 0 ; cela posé on aura avec cette seule exception AS PR RE £ #4 2 Pi C-2) d'un autre côté Vr,# — a! F#(o) FÆ (x), et on trouve aisé- ment en faisant x = 0, i® m— A 3...m—k (—1) bières =X am am Sn HÉN" on trouve de même en faisant 00, FA(x)=(—:1)247, donc er DES SC1ENCES. 431 m -.m—k (— 1) 327 TM MEN Set" £ Y rie 2. 4. 6... m—k 2m—1.2m—5,...m+kt+a égalant ces deux valeurs de V:£#, il en résultera CEE 1.3.5... 27m— 1 mi m5. am—5..mtk tr, Me 2e 2.4 6..,m+k 2.25% m1—X et seulement la moitié lorsque 4 = 0, ce qui donne alors par le moyen d'une réduction GE RER ee 24. ie MAN Ces formules n'ont lieu, comme nous l'avons déja dit, que Jorsque m + k est pair. Pour avoir la valeur de a! lorsque m + k est impair, voici le moyen qu'on peut mettre en usage. L'inspection des valeurs de Y', Y”, etc. fait voir qu'en “Ccr . d. Ym . . prenant la différentielle —;— et faisant ensuite cos. o —0, tous les termes où m1 + À est pair disparoissent , et ceux où m + kest impair restent. Je me contente d'indiquer cette voie, on se conduira d'ailleurs comme dans le cas précédent ; on fra de même x infini, et de la comparaison des date Æ valeurs de - TE , il résultera ! Lg 2x AM — X 2 LT rss MER AA | D mi R 2 N ENCRES : Les deux valeurs de a! paroïssent donc de forme différente lorsque m3 + k est pair, ou lorsqu'il est impair ; mais en les examinant avec plus d'attention , on trouve qu'elles peuvent être représentées toutes les deux par cette formule générale où il n'y a ce de distinctions à faire AL NT CR Me MX D : ) mn + .m4-2,. mA In 452 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE lorsque 4 — 0, on aura seulement la moitié de cette valeur 2 qui sera CE) : 1: 2-5 m (41.) On voit maintenant que la valeur complette de Yw° peut se développer ainsi Yn= (LÉ ET E) (Fe (p) Fo (x) +2 F' (p) F' (x) cos. (O—@) mi + 1 mm, MA +2 EF (p) F° (x) cos. (20—29$)+ etc. ) Mais nous avons déja observé qu'on avoit Xm ==" CRE ER (1— xx): dF°(x) (1—zxx) ddF° (x o /- ï eo 3 EP Fox), F'xz=—— Fa = <<, etc. On peut donc mettre la valeur de Y” sous cette forme très- simple, où nous indiquons par P" la même fonction de p que X" est de x: dpm — Ya Pre XP ——— Er ra —— sin. 6 sin. ÿ cos. (0—@) dapm, Le Re ne ne ap SIP. 26 sin.° Ÿ cos. (20 — 20) 2 d5pm. di Xm 2 — ——————— — ——————— 3 —— mo: mer etas sl dp. de, sin.? °@ sin, Ÿ cos. (30 54) + etc. = Nous observerons que le développement de la même quan- tité, tel qu'il est indiqué dans l'ouvrage cité de M. de la Place article XI, n'est pas exact, et qu'il ne donneroït que les termes de la valeur de Y” dans lesquels m + À est pair. L'erreur vient de ce que M. de la Place n'a pas fait attention qu'en faisant ce qu'il appelle cos. 01 = 0, tous les termes où m1 + À est impair disparoissent. Au reste, la formule précédente donne immédiatement S'Ym d0—= 2x Pr X": c'est la proposition du n° 4 que | j'ai HE SVS CHEN CR S. 453 j'ai démontrée autrefois, mais d'une manière bien pluslabo- rieuse dans le tome X des savans étrangers. (42). La valeur que nous venons de trouver satisfait 4 l'équation (1); mais comme chaque terme de cette valeur satisfait séparément , il s'ensuit qu'avec des coëfliciens constans quelconques , on pourra former une valeur de Y beaucoup plus générale que la précédente , et qui satisfera toujours à l'équation (1). Cette valeur , que je représente par Y" pour la distinguer, sera Y À Ye — a X" + ST sin.Y(L'cos.0+ c'sin. 0) + sin."Ÿ(b"cos.20 + c'"sin.20) dax d'x* dxm . 7 + sin. ÿ(b'!'cos.30+c!!'sin.5 0 )+ etc. Considérons une autre fonction Z” formée suivant la même loi, de sorte qu'on ait E = dxr : . Zr = a X° +=" sin. Wÿ( 6'cos. 0 + y’ sin.0 ) _ ddxn : + sin.*W(6" cos.20+y"sin.20)+etc, nous allons démontrer qu'on a en général fY” Z" d0dx —o,metn étant différens, et l'intégrale étant prise depuis 0—0o, jusqu'à 0 — 560, et depuis æ = —1, jusqu'à Z — + 1. D'abord il est visible qu'en effectuant l'intégration par rapport à 0, l'intégrale est 27 da $ aa XX" +2. _— _… (i—x)(b'6+c!y) ,. ddxm ddx" +6 Here den Ce) (BR 6! of y')+ ete. À Et parce que les constantes sont toutes arbitraires, la pro- position énoncée ne sauroit avoir lieu , à moins qu'on n'ait … = 1 X77 d X7/E 2 , , EXT XTdr— 0, f + 7 (Q=—x)dx=0,etc, eten général # dr Xm drxn dar‘ dar Mém. 1789. 1 (1—2) dx = 0. ns « 454 MéMotïrEes De L'ACADÉMIE Ainsi la question est réduite aux proprittés des fonctions nous avons considérées fréquemment dans ce Mémoire : f première formule / X"X# dx — 0, nous est déja connue. Voici la démonstration des autres. FXM da XP £n 4 9 a ti > s _— dr) d En intégrant par parties, on a f FOUT (1 Y dx Dr Le d x” » == gd VS mn 1 PR FC 1 Nat Z ». dz dx! Or l'equation : 1 ) du n° 58 donne en faisanty = x, d.{ 1—rz)dX" = + m(m+i1) Xr— o. De-là il est facile de déduire = EE pp mn) dar Le Q—2) dx; substituant dans l'intégrale par par- EE”: — ; ent dans l'intégrale par par ües, et observant que la partie hors du si ne est nulle lorsque æ——1, et lorsque x =+ 1, on aura simplement rXm dxnr, F1 4 x r— — (1—zx den + nr +) = —— (1 — ‘dx. La formule qui est sous le signe du second membre n'est autre chose que celle qui est sous le signe du premier dans laquelle on diminueroit r d'une unité, ainsi de ce que la première intégrale / Xr X7 dx est nulle, on peut conclure que toutes les antres le sont. Il est visible aussi qu'à la place du coëéfBcient (n+r)(n—r+1) que nous avons dans le second membre, on peut mettre (m+r)(m—r+31); mais on ne peut avoir (a+r)(n—r+1) i1=(m+r) (m—r+ 31) }H, sans que H= 0; car on ne peut sipposer dans le cas présent nim—x#, nim=—— 12 — 3 ; ii s'ensuit donc directement que toutes les intégrales proposées sont nulles, DIE BOSS © TE N'CEs: 455 5). Lorsque 7 — m , nous savons qu'on a f XX" dx = — ; x > de-là résulte suivant la formule précédente : IX dXm +: (127) dr dz ours) m(m+i1) dd XI, ,dd'XIM SA Cu tome (id) d2— nr etc. Et en général d X77 d X7 à Fr ist ve (GET 7 La = (mr) (nm +r—3).… donc en faisant 7 — m, ce qui ne suppose pas les fonctions Yet Z" égales, puisque les coéfliciens sont à volonté, on aura i Etésele. T'Ym 71 = dise âs « 2 BTE 78. Zmdxd0 =" jaat+im(m+ai)(b'6+ cv) +i(m—i)m(m+i1)(m+2)(b"6"+c"x")+etc.} Cette intégrale dépend , Comme on voit, des termes sem- blables qui se trouvent dans Y” et 2”: elle seroit nulle si aucun des termes de ŸY” n'étoit contenu dans 2". (44) PRE SE Zm — Yw, ce qui donnera à — Pr, = _2sin. ” dPrm . A _xsino — 4 ARR 6— «cos Q: Er gt MT Ours 0 — Au pra F 2 sin. d p* CURE ®- m—immEimtkez) CÉCAR OIL ÆRER RTE 7e IP" J'Ar Xmdrd0 = 7 fjaPr+ re sin.© (b' cos. ® LS + c'sin.® ) + sin. (b'cos.2 @ + c'sin. 2 @)+etc.} Mais la quantité renfermée en parenthèses n'est autre chose que la fonction Y" dans laquelle on auroit mis P à la place LOUE (m—1)m(m+3)(m+2) .(m—r7+31) ares 2m. 2m—3.2m—2.2m—3 er ES rt En 456 MéÉmoinrs DE L'ACADÉMIR dex, et ® à la place de 0 ; cette fonction qui avant le chan- gement pouvoit FAT par Ym (, 0), sera après le changement Y" (o,@). Ainsi nous aurons cette formule très - remarquable J'Y" Yn d0dz= 1 Ym(0,6), (45). Soit Yn — Yi, il sera aisé de voir ce que devient Yn (o,) ; car Y" est une fonction de y: or si dans la valeur de y qui est cos. o cos. Ÿ + sin. © sin. cos. (8 — ©), on fait Ÿ—=o;et 0 —6; il est clair qu'on aura y =1, donc aussi Y#—1,et parconséquent 7 7 = mt m — PE Ci dOdr= il ne sera pas inutile de faire voir comment on pent par- venir à cette formule par une üutre route. Proposons noug d'abord d intégrer entre les limites données la quantité y?# d0 dx, nous aurons en intégrant par rapport à 0. fy2"4d0— /{ cos.o cos. Ÿ + sin.o sin. W cos. (9— 6) }?" J8 : — 27 { cos.2" 6 cos.2" + 7 cos. 22726 cos. 2" 2 sin.? © sin. * WY. + 1.2 d': è : .3 cos. 2m—4 6cos.2"—4\sin.40 sin.#. _ + etc. R 1. 2. 5:14 Pour intégrer ensuite par rapport à Ÿ, o)servons qu'on a entre les mêmes limites. am, (AR PS PAU NO TEE J cos.2" 4. d\ sin. = — J cos.im-2, d\ sin. ÿ= —"— —< 2m+1 2m—) he nn. si DE, SCIENCES, 437 _ 5 Cul. 22 AEs ete J COS RE Pen ds etc. / d 2m. 2M—1 , 2 . Donc fy2" 40 dx" [cos. Po aimes COS: 23 ) S111.* @ , 2m,2m—1.2m—2.2m—3 135 2. 4 AE Cr , AÉRTET on es SA TT Cu 14 aus 08e 40 sin. o etc. | 2 4e. . = À (cos. © + sin. toi rer ce résultat très-simple peut se mettre sous la forme SJ" dèdx= 2x fj"" dy l'intégrale par rapport à y devant être prise depuisy =—1, jusqu'à y = + 1. On auroit également pour tre puissance impäire f y*"+? d0 dx an fy2"+te y; caralors l'un et l'autre membre ‘est zéro. Soit done P un polÿñome quel- conque en y, et on dura généralement f P 40 dx —27x SP d y. 1 suit de-là que, LYr Nr dôdx=.san y XV dy — Le Donne Ce qui s accorde avec les formules précédentes. *(46). Sil'on a à iniégrer la formule Q Y 40 dx, Q étant une fonction entière et rationnelle de cos. Ÿ, sin. Ÿ cos. 0, sin. sin... 6, il faudra réduire Q à la forme Y*+4 Y! + Y/ + etc, et alors l'intégrale sera ramente-aux formules pré- cédentes: or voici comment on pourra opérer cette réduction. On commencera für changer dans la fonction Q les puis- sances des sinus et cosinus de @, en sinus et cosinus d'arcs multiples de 0 , et alois Q sera de cette forme Q=—=Fe+F"'sin.ÿéos.0 +" sin fcos.20+...+Fmsin.m"\ cos. mn 0 + G'sin. sin. 0-G" sin.” \'sin. 20 +... + Gsin.”\ sin. m0, TT Atan+a4 —i1) ‘a. 4{an+ak—i)(n+a4—5) 458 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Il ne s'agira plus que de donner à chacun des termes de-cette expression la forme demandée. Considérons en général le terme F* sin.* Ÿ cos. À 0 , la quantité F' sera une fonction rationnelle de x qu'on peut représenter ainsi: per" Bat Cr etc: Mais la forme générale de Y”* est comme on sait (n° 42) 'sin.®\ (b!"cos.20 z a X"+ 2 sin. (b'cos.0 +c'sin.6) ee = + c'sin.20)+etc. Etil est facile de voir qu'en faisant m = n +#, le coëfficient de sin.4\ cos. 4 0 dans cette formule renfermera x" pour la plus haute puissance de x. Ainsi FA sin.f \ cos. k0 pourra être supposé de la forme pére MTL SES etc, et pour l'y réduire en effet, il faudra déterminer les coëfficiens &, 6, y, etc, de sorte qu'on ait - RE AxrtA Ts dx 6 dzk ni d x ; Ax'+Bz" *+Cx" À Letc.—=« Ca mb ( ETUIS etc, C'est ce qui n'a aucune difficulté puisque la forme générale de X#est connue ; mais il sera encore plus sinuple de prendre xt dxk . nu . » est en supprimant le coëfficient constant (n”*39et 40) ,, 0 : Û e au lieu de chaque terme sa valeur développée qui [ [4 71. N— 1 x T3 + nn—i.n—23.n—3 x" T4 —_ etc. Connoissant tous les termes qui doivent composer la quantité cherchée, il ne restera plus qu'à les assembler do DES SCIENCES., 439 la manière convenable pour en fuire un tout de la forme VE = Vase OP ietce s (47). Pour donner un exemple des formules que nous venons de développer, proposons-nous de déterminer les solides homogènes ou hétérogènes dans lesquels tous les axes passant par É centre de gravité sont des axes de rotation uniforme. Soient x’, y', z', les trois coordonnées de la molécule ZM, dirigées suivant les trois axes priucipaux qui existent dans tout corps, de figuré quelconque, On pourra supposer x'—Z60os.Y, fige Ÿ cos. Ô ; z! — z sin. Y-sin. 6, et on aura toujours M — Az? PT d\ sin. Ÿ , ensuite dla propriété des axes principaux donnant fx'y dM =, Szx'z'dM=o, fy'z'dM=—o; il faudra satisfaire à ces trois conditions : SAzidzd0 dx. cos:\r' sin: Ÿ cos. 0 —0, f'Aztdzd0 dx. cos. Ÿ sin. Ÿ sin. 0=—0, fAztdzd0dx.sin.°Ÿ sin.20— 0. ? Supposons que pour une couche quelconque de la den- sité À on ait = Yo + Y' + YU EYE etc. les coëfliciens étant fonctions de 6 , axe de la couche, on aura, en diiférentiant par rapport à 6, 5ztdz=dY°+ dY! + dY! + etc: Mais pour évaluer les intégrales précédentes, il suffit de prendre z* ds — : d Y" ; soit donc Y" = C X'"'.+ LS sin. Y.{ C', cos. 0 +C/ sin. 6) — ES sin.® Ÿ (C/!/! cos. 2 0 + Ci" sin. 2 0). 440 MÉMoIRrSs DE L'ACADÉMIE (On se rappellera que X"=:2—;, ce qui donne — ES - EF dd Xe ); et en intégrant par rapport à 6, Sd 6—=0, jusqu'à 6 — 1, on aura NES PE SO Ÿ cos. 0 SA dC' +: Les sin. Ÿ sin. 0 SA d C" LE sin.®\'cos.20 'AdC"' +: = sin} sin.20 fAdC:: Cela posé, pour que les trois intégrales ci-dessus soient nulles, il faut qu'on ait, suivant la formule du n° 43, JAdC'=0, fA4C'"=0, fAdC"=0. Maintenant on sait que les momens d'inertie, par rap- port à tous les axes passant par l'origine des rayons, seront égaux, si on a fx'x' dM= fy y dM— JRPE A Considérons en général la formule f d M (azx'x'+ By'y" + y2'z2!), dans laquelle «, 6, y sont trois constantes; cette formule devient, en fabant les substitutions, JAz'dzd0dx(acos.®Ÿ +6sin.*ÿcos*0+ysin.*Ÿsin0). Or, il est aisé de voir qu'on a « cos.* ÿ + 6 sin.’ cos.*0 : : a+ EYE ti + y sin." sin? 0 = d.6Z'4 fadz.Y"dôüdx= À d.657"5 | etc La valeur de V pour une couche quelconque sera donc LB 6 d6+d.625+:;d.67!4+;d. 62" 5+ etc. } Soient prises les intégrales suivantes de manière qu'elles s'évanouissent lorsque 6 — 0, a = fAGdG+ fAd.6 23, [= fAd.GZ"5 elc. les fonctions T', T", etc. seront toujours de méme, nature que Y’, Y" etc, et on aura indéfiniment V=<=[: ARTE RER RUN Venons à la valeur de (V}, elle dépend, comme on sait L de l'intégrale de la formule | Ardzd0dx(Y'+ LYVHE YM etc.) DES S GEE NC E:6: 449 Or, en suivant toujours la même marche on fera '— _. (N° — [A d.6 Z' 1) H'—=-+(N°— Ad. Z'o) tt 1 306) FA ET Il =2+(N — fAad. 19 = L(N—jAd, 272 ) etc., chacune de ces formules renfermant une constante au moyen de laquelle elle doit s'évanouir lorsque 6 — 1: les quantités T', "> etc, seront toujours de même forme que X', NX! etc, et on aura Arr Enr 2 + eto. Ces résultats sont aussi simples qu'on peut le désirer , et il ne paroît pas qu'on puisse pousser plus loin la généralité dans les formules.de l'attraction, lorsque les figures ne sont pas de révolution. Application à la figure d'une planète supposée entièrement fluide. (49) L'équation de la surface d'une couche quelconqme, RO s M s est à l'ordinaire V + (V) + —— rsin.*© —const. Chan- geons les variablesr,©,@enz, Ÿ,0: et observons qu'alors les quantités désignées par Z“m dans les formules de l'at- traction , redeviennent Y* , HouS aurons, en laisant lee substitutions, 446 Mémoires DE L'AcADÉMir -s 2 r' r" r'" Hal ,: 1! Const. — RU nn TUE TT D To 3: < (K —1) sl a: Ph Li + + - + etc. C'est l'équation générale de l'équilibre; faisons maintenant z—06(1+g), g étant une quantité du premier ordre, et donnons à g la forme g =YHYHY! + Y! etc., on aura en se bornant aux termes du premier ordre z® = 0" (1+-mq); ainsi la quantité appellée Y" m dans les formules du n°. 48, se réduira à Y*, quelque soit m1. De plus, en faisant la substitution, mettanto = f'AG 46, à la place de «, et négligeant les termes du second ordre, l'équation de l'équilibre donnera E? pit | au q — const. — = + nn + D 2 —+ etc. en en" en" ne) 3 {1 Il faut maintenant comparer cette valeur de g avec la précédente. Or je dis que dans cette comparaison on doit galer les termes de la même espèce. En effet, les termes d'une espèce, par exemple, les termes de l'espèce Y", ne sont point semblables aux termes d'une autre espèce, comme Y'”, Y*,etc., et dans la même espèce, les termes qui composent Y", ne sont point semblables entr'eux. Mais si on veut un raisonnement plus positif, prouvons qu'on a, par exemple, Y" = Le ci db — 2 GX". Soit y" un des termes qui composent le premier membre, ct k y" le terme semblable dans le second membre; mul- tiplions les deux valeurs de g chacune par ÿ" 40 dx, ct bæis ScrENCEs. 447 intégrons entre les limites accoutumées. Suivant les for- mules démontrées, l'intégrale sera d'un côté / y"'y" 40 dx, et de l’autre kf y" y" 40 dx, il faut donc qu'on ait 4k=1, et qu'ainsi les deux membres de notre équation soient iden- uques. Il suit de-là qu'en substituant les valeurs de T', H',etc., dans lesquelles il faut , comme nous avons dit, changer Z en Ÿ, on aura les équations suivantes pour déterminer les quantités Y', Y!, etc. 366 Y' —/fAd. 6 Y +6 $NV— Ad. 6Y'}, 2 mit BRAIT 2 il ne p4 SEXY — JA. EX CENT — JA d. Y'}— EX" OX Ad. EYE ENT — ja dE) NT 906 Y"=— Ad. 67 Y" + 6° CAPE d. ) etc. Or, si à la place de Y',-Y", Y, Y", etc. on met B, CX", D,E, etc. ; ces équations reviendront précisément à celles du n° 20. On en eonclura également que tontes ces quan- tités sont nulles, à l'exception de C qui sera entièrement déter. minée. Donc on aura comme à l'article cité z=6 (14+Y°-Y") —=6$1+C(X"—:1)%, d'où il suit que la figure trouvée dans l'hypothèse qu'elle est un solide de révolution, est la seule qui convienne à l'équilibre, et il n'y a pas de doute que cette conclusion ne fût la même, si on poussoit l'ap- proximation jusqu'aux quantités du second ordre et au-delà. Application à l'équilibre d’une planète solide recouverte d'une lame fluide très-mince. (50). Sans faire un calcul particulier pour le cas présent on doit voir que les équations du problème seront les mêmes 448 MÉMoIïREes DE L'ACADÉMIE que celles qu'on a dans le cas de la planète fluide pour déterminer l'équilibre de la surface. Ainsi, il suflira de faire 6 = à dans les formules du n° précédent ; soit toujours z—6(i+Ye+Y + Y! etc.) le rayon vecteur d'une couche quelconque, etz=1+Y°1+Y'1+Y"i-etc. le rayon vecteur de la surface, tous les deux approchés jusqu'au premier ordre seulement, on aura les formules suivantes où les intégrales sont prises depuis 6 —0 jusqu à 6= 1; 3Y'1/A6 d6—/fAd.6'Y" it 3 p tt 5n + 2 5Y"1 SAC d6— fAd.6Y"— SX" SAC 46 7Y"%1 46 d6—/fAd. 6 Y", . 9Y"1/A64d6—/Ad.6Y" etc. Ces équations sont les seules que fournisse la condition de l'équilibre à la surface ; elles ne suffisent pas pour déter- miner les termes Y', Y!,etc ; et la solution du problème ne peut être complette qu'à la faveur de quelque hypothèse articulière sur la figure des couches. ‘ (51). Considérons, par exemple, l'hypothèse des couches semblables; alors les quantités Y', Y', etc., seront indé- pendantes de 6; on aura donc Y!'= Y'1, Y!"—Y"", etc., et on pourra écrire ainsi les équations précédentes ; Y' {5 /A6d6—4 [AC 46} —0 Y°$5/A64d6—5/fAGd6}—=— "7" X' [AC 46 Y"7 A6 d6—6 FAC d6?—0 Y'£9/ 40 d6—7fAC'd0}=0 elc. Muis Des S cnrs Re ms 1" 429 Mais il est clair que dans toute hypothèse de densité, les quantités qui multiplient Y*, Y®, etc. , à l'infini, sont posi- tives; donc toutes ces quantités Y“, Y®, etc., sont nulles: On a pareillement Y! — 0; car 3/'A 646 — 4FAË d6 ——/f0(1—6)dA, quantité qui ne peut être zéro, si la densité croît continuellement de la surface au centre , où du centre à la surface ; mais quand même il en seroit autrement , et que l'intégrale précédente ft nulle, on n'en auroit pas moins Y'—0, par une raison que nous donnerons bientôt. Il ne Ne doné que le terme Y!, et on voit qu’en faisant AGtde x Re je = 4", on aura Y" — HT = X!", C'est le résultat trouvé ci-dessus, n° 12: d'où l'on voit que la Bgure de la planète doit être un solide de révolution, et que la solu- tion déja donnée a toute la généralité nécessaire. (52). Revenons anx équations générales du n° 5o , et dé- montrons d'abord que le terme Y'1 est zéro. En effet, une condition dont nous n'avons pas parlé jusqu'à présent, mais qu'il devient nécessaire de rappeller, c'est que le centre de gravité doit être situé sur l'axe de rotation; et on peut même supposer quil est confondu avec le centre des rayons vec- teurs. De-là résultent trois conditions qui seront généra- lement remplies (n° 47) si on a f'Ad. 6*Y'=— 0; car dans le cas présent on a 2 = 6t(1+4Y°+4Y + 4Y"+etc.); ainsi, ce qui a été appelé Z! à l’article cité, est maintenant 46%Y". Puisqu'on a f'Ad. 6*Y'—0o, la première de nos équations donnera Y'1 = 0. Ikest nécessaire aussi pour læ stabilité de l'équilibre, que l'axe de rotation soit un des axes principaux du sphéroïde, de-là résultent deux condi- tions ; et si on fait passer le plan fixe d'où l'on compte les longitudes 0 par l'un des deux autres axes principaux, on aura une troisième condition. Or la forme de Y" est en général (n° 42). Y" =GATEE = sin. Ÿ $ C' cos. 0 + C" sin. 0 ? d'a S . + LT sin.° Y$C'"cos.20+C sin.20}, Mém. 1789. LIl 450 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIP Et comme la quantité appelée Y” au n° 47 est maintenant 6 Y", les trois conditions dont il s'agit donneront fAd.C'=0o,/Ad. 6 C"=0o, fAd. 6 C"—0o. Mais en vertu de la seconde de nos équations on doit avoir 5C'1/A646— SA d. 6 C' 5C"1/4A64d6= / A 4. 6 C" 5C'"1 SfAË 46 = SA d. 6 C". Donc les trois quantités C' 1, C1, C° 1 sont nulles, et la valeur de Y” pour la surface se réduit à cette forme Y'i=Ci1 X"+ Disin:\ cos. 2 06. Quant aux coëfliciens C 1 et D 1 qui dans l'expression de Y” sont C et D; ils doivent satisfaire à ces conditions, GC Un — JAd. SC LL JA 3 D ! [Ad ED TT 5fA6dc A l'égard des quantités Y'", Y®, etc. nous n'avons d'autres conditions à leur imposer que celles qui sont comprises dans les équations ci-dessus. En général un terme quelconque de m,k, dk xm dzxk . x ces quantités peut se représenter par À (i—xx)r cos po k0, et son coëfficient A”"’* fonction de 6 doit être zéro ou satisfaire à cette condition m,k. _ Jad.emt+3am,R (2m+1)AT"1= TAG Te —" DES SCIENCES. 453 D'où il est aisé de conclure que le coëfficient A”. ne pourra d. em Am, k Am, kde On peut varier à volonté les valeurs dem et de k; savoir m depuis 3 jusqu'à l'infini, et 4 depuis o jusqu'à #1; si donc m,k dk XX | COS. k (Tr Tr) d xk ( Y2 sin. jamais être constant, ni même tel que soit positif. Æ 0 la somme on désigne par X A de tous les termes qui satisfont à la condition précédente Sans être nuls, somme à laquelle on ajoutera une fonction de 6 telle que le tout s'évanouisse lorsque x — 0, le rayon vecteur de la surface aura pour expression dk xm u COS. 40 * 21 Cr(X 1) Di (1-m)cos20- SA EE LC dz" sil. Femarquez que les trois premiers termes appartiendroiïent à un sphéroïde , dont les méridiens et l'équateur seroient elliptiques ; le rayon moyen de l'équateur seroit 1 —:Ca, et son ellipticité 2 D 1. | (55). On voit qu'il s'en faut beaucoup que la figure de la planète ne soit déterminée & priori, comme elle l'est dans le cas d'une entière fluidité. Nous trouvons seulement des conditions pour que la figure des couches, prises à volonté, s'accorde avec l'équilibre de la surface ; mais ces conditions qui font disparoïtre quelques coëfliciens de l'équation d'une couche, lorsqu'elle devient l'équation de la surface , ne déter- minent d’ailleurs entièrement aucun des coëfficiens restans. Dans ce cas, par conséquent, il n'est pas question de pousser l'approximation au-delà du premier ordre, puisque rien n'est déterminé dans le premier. On pourroit seule- ment Supposer cOhnue une valeur de z, qui seroit on ri- £goureusement exacte, où approchée jusqu'à un certain ordre, et alors la substitution dans l'équation de l'équi- libre, donntroit pour les ordres successifs, toutes les équa- tions de condition nécessaires ; ce seroit donc toujours Lila 452 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR une vérification de la figure supposée, et non une déter- mination à priori. I est essentiel d'observer que tous les termes qui entrent dans l'expression du rayon vecteur , excepté le terme C1(K"—3), n'existent qu'a la faveur d'une égalité rigoureuse, qui n'auroit pas lieu, si la densité recevoit quelque part la plus légère altération. On est en droit, ce me semble, d'en conclure qu'il est bien peu probable que la figure de la terre et des autres planètes offre de pareils termes; et qu'avant de les admettre, il faut être bien sûr de l'exactitude des observations et de l'impossibilité de les concilier avec l'hy- pothèse elliptique. Si cependant il étoit démontré par des mesures très- exactes de la longuenr du pendule et des degrés du méri- dien, que la figure de la terre n'est point elliptique, alors il ET recourir à la forme du rayon vecteur que nous venons de rapporter, et on auroit abondamment dequoi satisfaire aux observations. Mais cette forme très-vague ne fournit aucune conséquence remarquable, si ce n'est que la quantité de la précession et de la nutation seroient les mêmes que dans l'hypothèse elliptique, le rayon vecteur étant simplement de la forme z=6f1 HC(K"— 31). En effet, quelle que s it la figure de la planète, la pré- cession et la nutation sont représentées par les formules dM , du n° 37 en prenant À — : — A#4Meos't , Fe il est clair 7 P 2 JS dMsin® + que ces deux intégrales ne dépendent pas de la valeur com. plette de z, mais seulement de la partie qu'on vient de rapporter. Ainsi on aura les mêmes formules qu'au n° cité, eton en conclura ésalement A= —et— :C1<—. De cette manière la quantité C1 n'est pas*encore tout-à-fait déterminée; mais on peut la prendre comme au n° 57, et et alors la partie 1 + C1 (X!—:) du rayon vecteur, en satisfaisant aux phénomènes de la précession et de Ja nutalion , satisfera aussi à-peu-près aux observations du DES SCIENCES. 453 pendule. Donc si le rayon vecteur contient d'autres termes, la totalité de ces termes ne peut être qu'assez petite, et on s'en servira pour expliquer , soit les petites différences qu'il y auroit entre les longueurs des pendules observées et calculées par le formule elliptique, soit les différences plus consi- dérables qu'on suppose qu'il y auroit entre les degrés me- surés et calculés par la même formule. L'équateur n'étant plus un cercle dans cette hypothèse, la quantité de l'applatissement ne seroit plus constante, mais à cause de la petitesse des termes qui suivroient 1+ C1(X"— 1), l'applatissement moyen seroit peu dif- férent de la quantité — C1 qui est environ ===. (54). Quant à la pesanteur ou à la longueur du pen: dule qui lui est proportionnelle, voici comment on en trouveroit l'expression. Reprenons l'équation de l'équilibre V+ZMz sin — const., et appellons Z le premier membre ; on sait que Z nest autre chose que l'intégrale de la quantité A df+Bdg+Cdhk; A,B,C étant les forces qui agissent sur une molécule de la surface dans le sens de ses trois coordonnées rectangles f, g, L. La pesanteur qui est la résultante de ces trois forces sera p/(A°+B°+C), et si on substitue à la place de /, g, h, les valeurs z cos. YŸ, Z sin. cos. 0, zsin. Ÿ sin. 0 ; on Fu era aisément que la même quantité = V ROSE CRT + +—( ER + C'est l'expression rigoureuse de la Deséateit: en négligeant les quantités du second ordre, elle se réduit à — 17 or on 4 Z=MI[++ + Het. — — z(X! — SE de-là résulte == M[-=+ Lan 7 Hi + etc. +23 (K'—5) | 454 Mémoires DE L'ACADÉMI= Substituant au lieu de z sa valeur 1 + Yo1 + Y'1+ Ya + Yi etc, et observant qu'en vertu des équations de l'équilibre ( n° 50), on a [= Y'1 = 0, F! = Y'a + X", Tu Yu, I = Ye, etc. , l'expression dé la pesanteur deviendra, en négligeant les quantités du second ordre M; 1—2Y 14 TV i1H2Y"1+3Y"1+etc. À LT OT LE | Soit donc 1 la pesanteur à l'équateur , et la pesanteur à la distance du pole pourra se mettre sous cette forme ana- logue à celle du rayon vecteur 1 + (£n+. QE Remarque. Le résultat qui précède, qui nous a appris que les mo- DES SCIENCES. 467 mens de Ja force directrice de deux aiguilles, dont les dimensions sont homologues, étaient comme le cube de ces dimensions, joint au premier résultat pour les aiguilles de même diamètre, mais de différentes longueurs, qui nous a fait connoître que, pourvu que les aiguilles eussent 40 à 50 fois leur diamètre de longueur , les momens de la force direcirice croissoient ensuite proportionnellement à l'aug- mentation des longueurs, peuvent donner tout de suite le momentum magnétique de tous les fils d'acier, d'une même nature et au mème degré de trempe, d'un diamètre et d'une longueur quelconque , pourvu que l'on connoiïsse le momen- tum de la force directrice d'une seule de ces aiguilles, ainsi que l'accroissement de son momentum , relativement aux accroissemens de sa longueur. Je suppose, par exemple, que l'on veuille déterminer le momentum de la force directrice d'une aiguille de 48 pouces de longueur et de 6 lignes de diamètre , mais de même acier et au méme degré de trempe que celle de la deuxième expé- rience, qui avoit 2 lignes de diamètre; la question consiste à chercher dans la deuxième expérience , la longueur d'une aiguille de 2 lignes de diamètre, qui auroit des dimensions homologues avee celle de 48 pouces de longueur et de 6 lignes de diamètre; l'on trouveroit que l'aiguille de 2 lignes de diamètre auroit 16 pouces de longueur; mais nous trou- vons dans la deuxième expérience, que le momentum ma- gnétique d'une aiguille de 2 lignes de diamètre et 16 pouces de longueur, auroit pour mesure 250 degrés, et puisque.les dimensions homologues des deux aiguilles que l’on veut com- parer, Sont comme 3 est à 1, leurs cubes sont : ! 27 à 1 ,en- sorte que le momentum de la force directrice de l'aiguille de 6 lignes de diamètre et de 48 pouces de longueur, seroit représentée par 250 X 27 — 6750 degrés. Non 2 468 Mémoires DE L'ACADÉMIE 2LE De l'action des différents points d'une aiguille aimantée, suivant que ces points sont plus ou moins éloignés de Textrémité de l'aiguille. Les expériences qui précèdent , et celles que nous avons données en 1785, dans les Mémoires de l'Académie, suf- fisent pour prouver que dans les fils d'acier, dont le diamètre est peu considérable, relativement à la longueur, les signes d'action du fluide magnétique sont concentrés vers les extré- mités : l'expérience première et deuxième prouve même, comme nous le verrons tout à l'heure, que quelque soit la longueur des fils d'acier, pourvu qu'ils aient au moins 40 à 50 fois la longueur de leur diamètre, la courbe qui repré- sente l'action magnétique de chaque point d'une aiguille, est la même, quelque soit la longueur du fil d'acier, et qu'elle s'étend à-peu-près depuis l'extrémité des aiguilles, jusqu'à une distance de ces extrémités, égale à 25 diamètres; que delà, jusqu'au milieu de l'aiguille, l'action est très-petite, ou que les ordonnées de la courbe qui exprimeroïent cette action, se confondent presque avec l'axe de l'aiguille. J'ai cherché à confirmer ce résultat par des expériences directes, en déterminant la loi que suit l'action magnétique des différens points d'une aïguille aimantée à saturation , depuis son extrémité jusqu'au milieu de l'aiguille : l'on peut appercevoir que pour le succès d'une pareille expérience , il a fallu disposer les essais de manière qu'en présentant un fl d'acier à une aiguille très-courte, il n'y ent qu'une très- petite partie du fil dont l'action sur l'aiguille fut considé- rable, alin de pouvoir en conclure la densité magnétique du point du fil présenté à l'aiguille. br ES À Dans une boite dont la coupe est représentée en ABCD, DES SCIENCES. 469 Sig. 5, n°. 1, j'ai suspendu à la traverse F une petite aiguille d'acier, de 2 lignes de longueur et d'un quart de ligne de diamètre : au-dessous de cette aiguille, j'ai attaché à l'angle droit, avec un peu de cire, un petit cilindre de cuivre ronge, de 2 lignes de diamètre et d'un pouce de longueur, le tout étoit suspendu horisontalement par un fil de soie d’un pouce de longueur, tel qu'il sort du cocon; j'ai prouvé ailleurs que la force de torsion d'un pareil Hil étoit presque nulle. L'aiguille et le cilindre de cuivre sont représentés en plan au n°. 2, Sig. 3; 1,2 représente le fil d'acier, et 3,4 le cilindre de cuivre ; l'on pose ensuite fixement dans la boëte, fig. 3, n°. 1, à 3 ou 4 lignes de l'aiguille 4 , une règle verticale Lz; le long de cette règle l'on fait couler verticalement dans le méridien magnétique de l'aiguille a, un fil d'acier aimanté, à satura tion , d’une ou deux lignes de diamètre, ensorte que le point & de l'axe de ce fil n'en soit qu'à deux ou trois lignes de distance. Lorsque l'on veut déterminer l’action magnétique du point b, l'on fait d abord osciller l'aiguille &, avant de lui présenter le Gl d'acier rs; l'on compte le nombre d'oscillation que fait cette aiguille, en vertu de l'action seule du globede la terre; l'on place ensuite l'extrémité s du fil d'acier aimanté en b, à la hauteur de l'aiguille & ; l'on compte dans cette position le nombre d'oscillations que l'aiguille & fait dans 60"; l'on baisse successivement l'extrémité s du fil d'acier, de six lignes en six lignes, et à chaque fois l'on compte le nombre d'os cillatious que l'aiguille & fait en Go”. REY. De cette opération, il résulte que si l'aiguille à restoit toujours dans un même état de magnétisme, le point à du Bl d'acier se trouvant seulement à trois lignes de distance de cette aiguille, il n'y auroit dans le fil que les points qui avoisinent Ÿ, dont l'action seroit considérable sur l'aiguille 470 MÉémoïres DE L'ACADÉMIE a, puisque l'action des autres pointsdécomposée suivant nne direction horisontale, diminue à densité égale, en raison du carré des distances et de l'obliquité de leur action : ainsi en faisant successivement glisser les difléréns points b de l'ai- guille le long de la règle Li, il en résulteroit que l'action des différens points à de l'aiguille , seroit à-peu-près propor- tionnelle au carré du nombre des oscillations faites par l'ai- guille a, dans un temps constant. XV La fig. 5, n°. 3, peut servir à démontrer l'assertion qui précède. xs représente le fil d'acier dont l'axe en b est placé à 5 ou 4 lignes du milieu de la petite aiguille a ; si l'on prend au-dessus et au-dessous du point 4, deux portions de fil bc et bc', très-petites, relativement à la longueur totale du fil, la densité magnétique de cette portion ec! peut être , sans erreur sensible, représentée par une ligne droite g4l; ensorte que ge sera la densité du point c; Ab, celle du pointb;et /c", celle du point c' : si l'on tire actuellement par le point 4, une ligne ok, parallèle à l'axe du fil d'acier ns, le triangle gko, étant égal au triangle 47, il en ré- sulte que l'action de la portion cc' du fil d'acier »s$ sur l'aiguille a, étant décomposée dans une direction horisontale, est la même que si la densité magnétique eût été uniforme depuis ce jusqu'en c', et égal à b4, qui représente la den- sité du milieu b. Nous verrons cependant par les expériences qui vont suivre, que les résultats trouvés par le procédé que nous venons d'indiquer , exigent une correction ; parce que l'état magnétique d'une aiguille &, dont les dimensions sont très-petites , et telles que celles denotre expérience change à mesure que les points qu'on lui présente, sont plus ou moins aïmantés. Des Scienceæs. 471 XV L Crnquréme Exp ÉRIENCE Fil d'acier de 2 lignes de diariètre et de 27 pouces de longueur. Le L'on a pris un fil d'excellent acier, de 2 lignes de dia- mètre et de 27 pouces de longueur, de la même grosseur et de la même nature que so de notre deuxième expérience ; il a été aimanté à saturation par la méthode que nous pres- crirons à la fin de ce Mémoire. L'ayant placé, ainsi qu'il est indiqué dans les deux articles qui pré ‘cédent et par la st5, à 3 lignes de distance de la petite aiguille &, qui à 2 ous de Me et un quart de ligne de FE e, on l'a fuit couler verticalement de 6 lignes en 6 es en observant à chaque fois le nombre d'oscillations de l'aiguille & 1. Essai. L'aiguille a avant qu on lui présente le fil d'a- cier, fait Le -peu-près une oscillation en 60". RAT En plaçant l'extrémité s du fil d'acier, au niveau de l'aiguille a, cette aiguille faiten 60!" . . 64 Oscillations. 8°. Essai. Dextontité $ baissée de 6 lignes, l'aiguille à fait en 60! . . . . .….. ... . . 58 4°. Essai. L'extrémité s baissée d'un ts l'aigrulle;a:fart en 60! 2400 Lin, 44 BE. Essai L'extrémité s baissée de 2 pouces, l'aiguille.& fait en 60! : : . . ,. :, 18 6°. Essai) L'extrénnté s baissée de 3 3 pouces, l'aigle à faitien 60! : . à Lune au ya qe Essai L'extrémité $ baissée de 4 pouces et demi, l'ai- guille a fait en 60" une ou deux oscillations. Il en est de même jusqu à ce qu'on ait baissé l'extrémité s du fil d'acier , jusqu'à un peu plus de 22 pouces, c'est-à-dire, Jusqu'à 4 pouces et demi de l'autre extrémité n ; pour 472 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE lors l'aiguille & tourne ses poles en changeant de posi- tion bout pour bout, et elle donne vers cette seconde extrémité et dans les points correspondans, à-peu-près le même nombre d oscillations qu'à l'autre extrémité, X VTE S1x1ÈèME EXPÉRIENCE. Fil d'acier de 2 lignes de diamétre et de 10 pouces de longueur. En présentant à l'aiguille &, à la même distance que dans l'expérience qui précède, un fil d'acier de la même nature et du même diamètre, mais ayant seulement 10 pouces de longueur, l'on trouve que les trois premiers pouces de chaque extrémité du fil de 10 pouces, donnent presque exactement Ja même action que les trois derniers pouces des extrémités du fil de 27 pouces, détaillés dans l'expérience qui précède. XVLTE SEP?PTIÈME EXPÉRIENCE. Fil de 5 pouces de longueur et de 2 lignes de diamètre. Enfin, en se servant d'un fil d'acier de 5 pouces de lon- gueur, mais du même diamètre que le précédent, l'on trouve encore aux extrémités de ces fils, et même jusqu'à cinq ou six lignes de ces extrémités, à très-peu-près, les méimes degrés d'action qu'à l'extrémité des aiguilles des deux expériences précédentes. XIX. mn pu DEStSCIENCES 47? X'L.X. Première Remarque. L'action qui fait osciller l'aiguille, se mesure ainsi que l'on le sait par le carré du nombre des oscillations faites dans le même temps; d'après cette considération, j'ai cons- truit , /i9. 4, en prenant le carré du nombre des oscilla- tions, la courbe a bcde , qui représente le lieu géométri- que des densités ou des actions magnétiques de tous les points de la moitié d'une aiguille de 27 pouces de longueur et de 2 lignes de diamètre ; dons cette figure 0,13 : repré- sente la moitié de la longueur de l'aiguille, et le ordonnées représentent les densités magnétiques : ces ordonnées dé- croissent, comme l'on voit, rapidement , et sont à-peu-près nulles vers le cinquième pouce; depuis ce point la courbe des densités se confond avec l'axe jusqu'au vingt-deuxième pouce , et sur les cinq pouces de l'autre extrémité , elles suivent à-péu-près la même loi, mais dans un sens con- traire; ensorte que si la première extrémité a une densité positive, ou dont l'action , sur un pole de la même nature, soit répulsive , celle de l’autre extrémité sur le même pole sera attractive : dans la figure 4, nous avons doublé , à l'extrémité de l'aiguille en o , le nombre qui représente le carré des oscillations ; il est facile de voir, d'après la mé- thode de l’article 15, que la véritable valeur de cette densité doit être encore plus grande , puisque dans ce point, par la position de l'aiguille , le point b étant fig. 3, n°.1, l'extrémité de l'aiguille, il n'y a d'action que d'un des côtés “de » , et non pas des deux côtés , comme dans tous les autres essais ; d'ailleurs, la densité va en diminuant depuis le point b, lorsque & est l'extrémité du fil ; au licu que, pour pouvoir comparer le résultat du carré des oscil- lations dans ce cas avec les autres essais , il faudroit , d'après les observations de l'art, 14, que la densité fit uniforme, Mém. 1789. O0 0 474 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIR parce qu'il n'y a pas ici de compensation d'un côté par l'autre. >... Deuxième Remarque. Dela sixième expérience, nous tirerons cette conséquence intéressante , c'est que la courbe , fig. 4, qui représente aux deux extrémités de notre fil d'acier la densité ou l'action magnétique de chaque point de ce fil, est exactement la même , quelque soit la longueur des fils, pourvu qu'ils aient plus de 8 ou q pouces de longueur : de là on ne peut encore conclure que lorsqu'on mesure , relativement au méridien magnétique , le momentum de la force directrice de différentes aiguilles d'acier , de différentes longueurs, mais de la même nature et de la même grosseur, ces momentum doivent différer entr'eux d'une quantité proportionnelle aux décroissemens des longueurs des aiguilles; car, puisque le momentum de la force directrice de chaque aiguille, sera égal à l'aire qui représente la somme des densités magné- tiques, multipliée par la distance du centre de gravité de cette aire au milieu du fil, quiest le point de suspension, que d'ailleurs l'aire des densités , ainsi que ses dimensions sont los raèmes, quelques soient les longueurs des aiguilles ; il est clair que le momentum de la force directrice dû globe de la terre, pour chaque aiguille, sera représenté par cette aire, multipliée par la distance de son centre de grävité au milieu de l'aiguille ; mais comme la distance de ce centre de gravité à l'extrémité de l'aiguille est constante, quelque soit la longueur des aiguilles , il en résulte que le momentum des aiguilles sera mesuré par une quantité constante, qui exprime l'aire des densités multiplite par la longueur de l'aiguille, moins la quantité constante qui représente la dis- tance du centre de gravité de l'aire des densités, à l'extré- mité de l'aiguille, Ce résultat se trouve exactement conforme DES: S'CTENCES. 475 à ce que nous avons trouvé première et deuxième expérience, en cherchant le momentim magnétique de plusieur: aiguilles de même diamètre et de différentes longueurs ; car, nous avons vu, d'après ces deux expériences , que les momens de la force directrice croissent proportionnellement à l'ac- croissement des longueurs des aïguilles ; ce qui doit néces- sairement avoir lieu , puisqu'en coupant une aiguille , et l'aimantant à saturation, la courbe qui représente l'aire des densités magnétiques , étant la même pour les aiguilles de différentes longueurs, le centre de gravité de cette aire se rapproche du milieu de l'aiguille de la moitié de la partie de la longueur que l'on a coupée , et par conséquent la di- minution du #10mentum est proportionnelle à cette partie coupée. MINCE, D'après la remarque qui précède, ilest facile, au moyen de la première et deuxième expérience, qui nous ont servis à connoitre la loi du momentum de la force directrice de différentes aiguilles d’une même nature et de même gros- seur, mais de longueurs différentes, de déterminer la place du centre d'action , ou , ce qui revient au même, le centre de gravité de la courbe desdensités magnétiques de ces aiguilles. Prenons d'abord pour exemple l'aiguille éprouvée dans la première expérience. Cette aiguille pèse 38 grains le pied de longueur ; nous avons trouvé, art. 4, que lorsque cette aiguille avoit 12 pouces de longueur , il falloit, pour la rete- nir à 30 degrés de son méridien magnétique, une force de torsion de 11,50 degrés, et lorsqu'elle avoit seulement 3 pouces de Free il falloit une force de 2,50 pour la retenir à la même distance. Mais, d'après les re marques qui précèdent , l'aire des densités /3. 4, est la même pour toutes les longueurs d'aiguille de la même grosseur, ainsi le centre de gravité de cette aire est dans les deux expé- ricuces à la mème distance des extrémités de l'aiguille, O0 00 2 476 MÉMoOïRES DE L'ACADÉMIE Soit À la surface de cette aire , soit x la distance du centre de gravité de cette aire à l'extrémité de l'aiguille , en nom- mant /la moitié de la longueur de l'aiguille, lon aura pour son momentum magnétique la quantité 24 sin. 30.4 (/-x) et en prenant les deux quantités trouvées par la première expérience, pour le momentum des forces directrices des deux aiguilles de 12 pouces et de 3 pouces de longueur ; nous aurons les deux équa- tions suivantes : 2A (G—x) sin. 30—11,50 HE... 5 su a: « 2AULO =) 50—:2,90 Divisons l'une par l'au- tre, il en résultera : . . . æ— 0,56 pouces. En fiisant la même opération pour l'aiguille d'acier de la deuxième expérience , qui pèse 865 grains le pied de lon- gueur , l'on tirera sa distance du centre de gravité de l'aire des densités à l'extrémité de l'aiguille ou x'= 1,51 pouces. Dans ces deux expériences , les diamètres des deux fils d'acier sont entr'eux comme les racines des poids, ainsi elles sont entre elles : : V/865 : V/38 : : 4,8 : 1,0; mais nous trouvons la distance du centre de gravité aux extré- mités des aiguilles :: 1,510: 36 :° 4,2 : 1,0 : ainsi il paraitroit , d'après ces résultats , que les distances du centre d'action magnétique de deux aiguilles , à l'extrémité de ces aiguilles, sont approchant entr'elles, comme les diamè- tres de ces aiguilles. | | ALT Quatrième Remarque. Il se présente ici une difficulté qui paroît mériter quelque attention ; nous venons de voir que la courbe figure 4, n°. 1 , qui représente la densité magnétique, et qui est placée au bout du fil d'acier, de 2 lignes de diamètre, a son centre de gravité, à-peu-près à 1,5 pouces de son ex- pates DEs Screznces. 477 trémité. Nous avons vu, cinquième expérience , que la den- sité magnétique de cette mème aiguille, ne s'étend ; d'une manière bien sensible , que jusqu'à cinq pouces, à-peu-près, de l'extrémité de ce fil d'acier: or , comme 1,5 pouces est le tiers de 4,5 pouces, il résulteroit de cette comparaison que la courbe des densités magnétiques , auroit son centre de gravité placé presqu'à la même distance de son extré- mité , que si la figure de cette courbe étoit à-peu-près une ligne droite: or, nous trouvons , d'après l'expérience cin- quième , fi9. 4, n°.1,que cette courbe est convexe dn côté de l'axe. Quoique ces résultats ne soient pas contradictoires, il faut observer que la cinquième expérience nous indique seulement le point où la densité magnétique du fil d'acier est peu considérable ; car, elle n'est égale à o qu'au milieu du fil d'acier. Cette expérience nous indique aussi les points de deux fils d'acier aimanté, de même grosseur où la densité magnétique est la même ; mais l'on ne peut pas ürer la loi exacte des densités magnétiques de tous les points du fil d'acier de eette cinquitme expérience , car elle donne , pour les fortes densités du point b, Jig. 3, des quantités trop grandes , relativement aux petites densités des autres points de l'aiguille, en voici la raison : Lorsque l'aiguille &, fig. 3 n'a qu'une ou deux lignes de longueur , et moins d'une demi-ligne de diamètre , comme dans l'expérience cinquième ; cette aiguille , suspendue après avoir été aimantée, oscillant librement , sans aucune action étrangère au globe de la terre, ne donne que des signes trés- faibles de magnétisme ; mais si l'on lui présente à trois lignes de distance, comme nous l'avons fait dans la cinquitme expérience, le fil d'acier ns ,son état magnétique aigrmente à mesure que le point & du fil d'acier est plus chargé de magnétisme : ensorte que, d'un essai à l'autre , l'aiguille & n'est pas dans un état de magnétisme constant ; mais cet état change à mesure que l'action du point 4 est plus ou moins grande : d'où il résulte, que dans les essais succes- 478 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE sifs de cette cinquième expérience, l'action du point b sur l'aiguille à , n'est pas proportionelle à la densité aimantaire du point b, muis en raison composée de cette densité et de l'état magnétique de l'aiguille & ; ensorte que , si l'état ma- gnétique de cette aiguille croïissoit proportionnellement à la densité magnétique du point à, pour lors l'action ou les ordonnées trouvées par notre courbe fig. 4 n°. 1, seroient comme le carré des densités du point à : c'est-à-dire , que si cette supposition pouvoit être admise , il faudroit que les ordonneés qui représenteroient les densités, fussent sen- lement proportionnelles au nombre d’oscillations trouvées par les essais de cette cinquième expérience. Une expérience qui prouve d'une manière convaincante la variation de l'état magnétique de la petite aiguille à&, pendant les différens essais ; c'est que si l'on présente un seul instant l'extrémité Sud, par exemple, de l'aiguille & à une ou deux lignes de distance de l'extrémité Sud du fil d'acier ns; pour lors, par l'action du fil »s , le pole Sud de l'aiguille & devient dans un instant le pole Nord ; que de plus, par cette opération , cette petite aiguille se trouve aimantée à saturation , ce qui sera facile à prouver par le nombre des oscillations quelle fera librement , soit après avoir été présentée à deux lignes de distance du pole du fil d'acier ns , soit après avoir touché le pole de ce fil d'acier où mème un aimant plus fort, puisque dans les deux cas, l'on trouvera quelle fait, dans un mémetemps, le même nombre d'oscillations. HuiTiÈèMez ExPÉRIENCE, Destinée à donner des Resultats plus rapprochés que la cinquième expérience. Instruit par les observations de la remarque précédente, j'ai cherché à déterminer , par une nouvelle expérience , DSC CLEN CES. 479 les densités du fil s, d'une manière plus rapprochée que par la cinquième expérience, dont nous venons de donner les détails et les inconvéniens. L'on sent que j'ai dû cher- cher à substituer à la petite aiguille a, dont l'état magné- tique varioit d'un essai à l'autre , une autre aiguille dont la résistance magnétique fut plus grande , et en même temps dont l'action magnétique sur les points & du fil d'acier, fig. 3, ne fut pas assez considérable pour altérer, d’une manicre sensible, l'état de ce fil ; car l’action “étant réci- proque entre l'aiguille & et le Gl x $, l'altération magné- tique est également à craindre des deux côtés. Voici comment je suis parvenu à un résultat rapproché, après plusieurs essais ,; pour déterminer les dimensions les plus convenables. A la place de la petite aiguille à , fi9. 3. qui, dans notre cinquième expérience, n'avoit que deux lignes de longueur, et moins d'une demi ligne de diamètre , jai suspendu une aiguille d'acier de 3 lignes de dixmètre et de 6 lignes de longueur ; j'ai placé le point à du fil d'acier ns, à 8 lignes de distance de l'extrémité de l'aiguille &, et j'ai suivi d'ailleurs tous les procédés de l'expérience cin- quième : en calculant ensuite l'actiondes différens points du fil d'acier ns sur l'aiguille a, d'après le carré des oscillations, j'ai trouvé les densités de ces différens ponts comme ils sont cotés à la /i9. 4, n°. 2; dans cette figure, la base 0,13: pouces représente la moitié de l'axe de l'aiguille ; leg ordonnées représentent les densités magnétiques des points correspondans. La dernière ordonnée o4 , a été determinée en faisant faire à b a, relativement à b ec, le même angle que be fait avec cd; cette dernière ordonnée devroit pro- bablement être un peu plus grande , mais les autres se rap- prochent de la vérité. Ïl résulte de cette expérience , que la courbe des densités, Sig. 4, n°.2, à partir de l'extrémité de l'aiguille, se rapproche rapidement de l'axe, puisque dans notre expérience, l'or- donnée qui représente la densité du point placé à quatre 480 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE . pouces et demi de l'extrémité du fil, est au moins dix= huit fois plus petite que celle de cette extrémité: l'on voit encore que, depuis ce point , la courbe continue à se rap- procher de l'axe, qu'elle coupe au milieu de l'aiguille, pour foriner, dans un sens opposé à l'autre extrémité de l'aiguille, une courbe absolument semblable à la première ; en cal- culant là distance du centre de gravité de la courbe des den- sités , d'après les ordonnées de la fig. 4, n°. 2 ,on le trouve placé à 1, 3 pouces de l'extrémité o : nous l'avons trouvé par le calcul de la deuxième expérience, art. 21, à 1,5 pouces de distance de cette extrémité, rapport aussi exact qu'on le peut espérer, dans des expériences de ce genre, qui sembleroit seulement indiquer que la densité des points placés proche le milieu de l'aiguille , est un peu plus grande que celle indiquée par notre figure ; ce qui doit venir , ainsi que nous l'avons prouvé , art. 22 , de l'influence magnétique des points fortement aimantés du fil d'acier ns,surlétat magnétique de l'aiguille a ; car , quoique cet état ne soit pas sujet à des variations aussi fortes que celles de la petite aiguille de l'expérience cinquième ; il y aura cependant , dans l'état de l'aiguille & , un accroissement de magnétisme d'autant plus sensible, que l'action du point b du fil d'acier ns, fig. 5, sera plus forte. ve NE RÉCAPITULATION. Réunissons en peu de mots les résultats principaux fournis par les expériences qui précedent. .. 3°. La courbe des intensités magnétiques peut, dans la pratique , se calculer comme un triangle qui ne s'étend que depuis l'extrémité des aiguilles jusqu'à une distance de cette extrémité, égale à 25 fois le diamètre de l'aiguille : ainsi, dans les aiguilles qui ont une longueur plus grande que 50 fois DES ScirNcCEs. 481 fois leur diamètre, les momentum croissent comme l'ac- croissement des longueurs des aiguilles. 2°. Lorsque les aiguilles ont moins de 5o fois leur dia- mètre de longueur , les nomens des forces directrices peu- vent, dans la pratique, être évalués en raison'du carré des longueurs des aiguilles. Ce résultat trouvé, première et deu. æième expérience , est confirmé par la cinquième, sixième et septième, où l'on trouve que, quelle que soit la longueur des aiguilles, l'intensité magnétique de leur extrémité est sensiblement la même ; ainsi, si la figure de la courbe des intensités est représentée par un triangle dont la pointe est au milieu de l'aiguille, et si l'on nomme, fig. 4,n°.5,ns l'intensité magnétique des extrémités des aiguilles 4, et x la moitié de l'aiguille, l'on aura, pour le momeritum de la force directrice de cette aïguille, ee, cest-à dire, que les momentum de la force directrice, sont comme les carrés des longueurs des aiguilles, lorsque ces aiguilles sont moindres que bo fois leur diamètre, et que le lieu géomé- trique des densités magnétiques està-peu-prèsuneligne droite. 5°. Lorsque l'on çompare deux aiguilles de mêine nature, dont les dimensions sont homologues, les z10mentum de leur force directrice sout conune le cube des diineusions homologues. X X V. \ Essai sur la théorie du magnétisme , avec quelquesreuvelles expériences tendantes à éclaircir cette théorie. Les physicien ont attribués pendant long-temps les effets du magnélisme à un tourbillon de matière Huède qui faisoit sa révolution autour des aimans, soitartinciels, soit naturels, en entrant par un pole, et en sortant par l'autre. Ce fluide agissoit, disoit-on, sur le fer et l'acier à cause de la conf- guration de leurs parties, mais il n'exercoit aucune actiou sur les autres corps. À mesure , dans ce système, qu'il se Mém. 1789. Ppp 482 Mrnmoirrs b£ L'ACADÉMIE présentoit quelques phénomènes inexplicables par un seul tourbillon, l'on en imaginoit plusieurs, ou l'on combinoit plusieurs aimans entre eux; on leur donnoit, suivant le besoin, des mouvemens particuliers. C’est sur de pareilles hypothèses que sont fondés les trois Mémoires sur la cause du magnétisme, qui furent couronnés par l'Académie en 1746. Je crois avoir prouvé, newième volume des Savans étrangers, page 157 et 157, combien il étoit difficile de rendre raison, au moyen des tourbillons, des différens phéno- ruènes magnétiques ; il faut donc voir si, par des supposi- tions simples de forces attractives et répuilsives, ces phé- nomènes s'expliqueront plus facilement. Pour éviter toute discussion , j'avertis, comme je l'ai déja fait dans les diffé- reus Mémoires qui précèdent , que toute hypothèse d'attrac- tion et de répulsion, suivant une loi quelconque, ne doit être regardée que comme une formule qui exprime un ré- sultat d'expérience : si cette formule se déduit de l'action des molécules élémentaires d'un corps doué de certaines propriétés ; si l'on peut tirer de cette première action élé- mentaire tous les autres phénomèness si enfin les résultats du calcul théorique se trouvent exactement d'accord avec les mesures que fourniront les expériences, l'on ne pourra peut-être espérer d'aller plus loin , que lorsqu'on aura tronvé une loi plus générale qui enveloppe dans le même calcul des corps doués de différentes proprictés, qui, jusqu'ici, ne nous paroissent avoir entre elles aucune liaison. M. OEpinus paroît être un des premiers qui ait cherché à expliquer, au moyen du calcul, par l'attraction et la répulsion, les phénomènes magnétiques. Il pense que Ja cause du magnétisme peut être attribuée à un seul fluide qui agit sur ses propres parties par une force répulsive, et sur les parties de l'acier ou de l'aimant par une force attrac- tive. Ce fluide une fois engagé dans les pores de l'aimant, ne se déplacequ'avec difliculté. Ce systéme a conduit M. OFpi- Där:s ,S'C:1LE NC,E.S, 45 nus à cette conclusion, c'est que pour expliquer différens phénomènes magnétiques , il faut supposer entre les parties solides de l'aimant une forcerépulsive. Depuis M. OEpinus, plusieurs physiciens ont admis deux Iluides magnétiques; ils ont supposé que lorsqu'une lame d'acier étoit dans son état naturel, ces deux fluides étoient réunis à saturation ; que par l'opération du magnétisme , ils se séparoient et étoient portés aux deux extrémités de la lame. D'après ces auteurs, les deux fluides exercent l'un sur l'autre une action attrac- tive; mais ils exercent sur leurs propres parties une action répulsive ; il est facile de sentir que ces deux systèmes doivent donner, par la théorie, les mêmes résultats. Il s'agit à présent de voir si les calculs fondés sur les hy- pothèses qui précèdent, seront exactement d'accord avec les expériences; recherches qu'iln'étoit pas possible de tenter avant de connoître la loi d'attraction et de répulsion des molécules aimantaires des corps magnétisés ; loi que nous avons trouvée, Mémoire de l'Académie, pour 1755 , page 606 et suivantes , en raison composée de la densité ou de l'intensité magnétique et inverse du carré des distances. Il étoit également impossible de vérifier aucune hypothèse, avant d'avoir employé des moyens qui donnassent des me- sures exactes dans les expériences; ainsi que nous avons tâché de le faire dans celles qui précèdent. XX VE Exemple pour déterminer, par le calcu!, la distribution du fluide magnétique dans une aiguille d'acier cilin- drique , d'après les systèmes qui viennent d'étre énoncés. Pour simplifier les résultats et mettre les calculs à portée d'un plus grand nombre de lecteurs, nous allons appliquer une méthode d'approximation à un exemple très-simple , mais qui sufhra pour nous indiquer en même-temps les ré- Ppp2 154 MÉMOIRES DE L'ACADÉEMIF sultats principaux, donnés par les expériences qui précèdent, et la marche que l'on pourra suivre dans des exemples plus compliqués. Supposons, figure 5, que l'aignille d'acier ci- lindrique a b, a de longueur six fois son diamètre , et est divisée en six parties égales ; supposons cette aiguille aiman- tée à saturation, et cherchons quelle doit être la densité mag- pétique de chaque partie pour qu'il y ait équilibre au point de l'axe de chaque division; supposons de plus la densité magnétique unilorme dans chaque partie et différente seu- lement d'une partie à l'autre : d'après cette supposition , le point 3 étant placé au milieu de l'aiguille, les densités magnétiques des points des deux côtés, à égales distances du point 3, seront égales; maïs les unes seront positives et les autres négatives. Que la limite de la force coërcitive qui empèche le flnide magnétique de couler d’une partie de l'aiguille dans l'autre, force que l'on peut comparer au frottement dans les machines, ou à la cohérence, soit repré- sentée par la quantité constante À ; pour avoir l'action de chaqne partie sur un point de l'axe , il faut déterminer, par le calcul, dans la fig. 6, l'action du petit cilindrecd/fg, dont la densité est uniforme, sur le point de l'axe C, en supposant l'action de tous les points en raison inverse du carré des distances. Soit le rayon du cilindre ag —r, la distance ch—a, la distance c a = b , la longueur du ciindre ba = a — b, c le rapport de la circonférence au rayon; l'action du cilindre c d f g, dont la densité est à, agissant sur le point de l'axeC, dans la direction de l'axea ec, sera exprimée par la formule c © ( (ab) + (bb+7rr) : — (aa-+rr)5). Voicile type du calcul qui donne cette for. mule. L'action d'une zônecirculaire, quiauroit, f9. 6, n°.2, mn—drdelargeur, et pm==7r pourrayon, éloignée du point sur lequel elle agit à la distance pm=— x, seroit représentée 1 ctrdrx =. se . par le quantité TT, , cette quantité intégrée de manière DiEus'| S'e LE N:C Es. 435 qu'elle s'évanouisse quand 7—0 donnera pour l'action du cercle dont r est le rayon, cd (1 — move) multi- pliant par dx et intégrant de manière que la valeur se com- plette quindx= à, et qu'elle s'évanouisse quandæx—p, l'on aura , f9.6, n°. 2, pour représenter l'action du petit cilindre efgd, sur le point e, évaluée dans la direction de l'axe la formule CO((a—b)-+(bb+rr)i—(aa+rr): ) en appliquant à présent cette formule à notre exemple, où chaque partie du cilindre est égale à 27, et où il faut , fig.5, qu'il y ait équilibre aux points de l'axe 1,2,3, entre les forces magnétiques et la résistance qu'éprouve ce fluide à passer d'un point à un autre du fil d'acier, l'on tirera les trois équations suivantes. Q) (2) (3) au point 1...0,770— 0,740 + o,o6 © + À _ (2) ._® : au point 2 .. . 0,13 0 —— 0,81 0 + 0,65 + ; (Qi Q QG au point 35 . . . 0,108—— 0,229 — 1,52 He, Pr en réduisant ces trois équations , l'on trouve, pour les den- sités magnétiques, les valeurs suivantes, » @) a © 0— 2,41 -—; 0— 0,72 Gr; 0—0,19 Si l'on suppose une autre aiguille dont la force coër- citive, qui dépend de la nature et du degré de trempe de l'aiguille, soit représentée par A!, dont le rayon soit 7’, et dont la longueur soit ésale à six fois son diamètre, l'on auroit une aiguille dont toutes les dimensions seroient ho- mogènes, ou proportionnelles aux dimensions de celle qui # + x () (2) (5) vient de servir de tipe à notre calcul, et nommant d, d, de, 686 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIF les densités correspondantes aux trois divisions de la moi- tié de cette aiguille, l'on aura les trois valeurs : ! A1 A FA == 2,41 Tr ? d —0,72 Cr) d= 0,19 Gr: Ainsi dans les deux aiguilles, en comparant les densités correspondantes, l'on aura 6) @ @ @ EG ®.. A ; ER ART CE EN OR c'est-à-dire, que les densités des portions correspondantes 2 CAN 5e des deux aiguilles, sont entr'elles :! — : —- en raison directe des forces coërcitives et inverse des rayons. Si les deux aiguilles que l'on veut comparer avoient, re- lativement à leur diamètre, une longueur plus grande que la précédente ; mais si elles étoient de dimensions homo- logues, il est facile de voir que l'on auroit, par la méthode qui précède, autant d'équations qu'il y auroit de division dans la moitié de l'aiguille, et comme dans chaque équa- tion correspondante les coëfficiens des parties semblable- ment placées sont les mêmes, il en résulte que les densités des parties semblablement placées, seront dans tous les cas entr'elles : ! 2 : LS DUR WT LT. Il est à présent facile de calculer d'après Ja théorie, le rapport des momens maguétiques des actions du globe de la terre, qui rarmènent deux aiguilles aimantées à sa- turation de dimensions homologues au méridien magné- tique; considérons dans ces deux aiguiles deux parties ho- mologues dont les rayons soient r et 7’, les masses des par- ties homologues seront :: 7°; r°, les masses du fluide Lori DIS OCT ENNICIR:Su. 487 magnétique de ces mêmes parties seront comme les den- sités multipliées par le cube des rayons : maïs le milieu de chaque aiguille étant dans nos expériences, le centre de rota- tion, autour duquel chaque partie sollicitée par la force ai- mantaire de la terre est rappellée à son méridien magné- tique, il en résulte que chaque partie a, pour momentum autour de ce point, le produit de sa densité du cube du rayon et de la distance de ce point au centre de rotation. Mais comme les densités dans deux parties correspondantes te Area de deux aiguilles homologues sont entr'elles : : = : “r; que Tue de plus , pour les parties semblablement placées dans les deux aiguilles homologues , les distances au milieu des : aiguilles sont comme les rayons ; il en résulte que le m0- mentim magnétique qui rappelle deux aiguilles homologues au méridien magnétique, sont entr'eux en raison directe ; composée de la force coërcitive, et du cube du rayon : mais nous avons vu, art. 10, quil résultoit de l'expérience , que dans deux aiguilles de même nature , et de dimensions ho- mologues , les momens de la force directrice étoient comme les cubes des rayons , ce qui se trouve parfaitement con- forme à la théorie. Nous avons également trouvé Art. XXI, d'après l'expé- rience, que dans deux aiguilles d'acier de même nature, mais de différens diamètres, le centre de gravité de la courbe qui représentoit les densités du fluide magnétique , étoit placé relativement aux extrémités de ces aiguilles, à des dis- tances proportionnelles à leur diamètre; ES onde qui précèdent donnent le même résultat, P.00 F1 00 La conformité que nous trouvons ici entre les expériences fondamentales et le calcul, semble donner un grand poids, soit à l'opinion de M. OEpinus, soit au systéine des deux * \ 453 MÉMOIRrS DE L'ACADÉMIE fluides, telle que nous l'avons présentée ; cependant il faut avouer qu'il y a quelques phénomènes qui semblent se re- fuser entièrement à ces hypothèses; en voici un des prin- cipaux. Nous avons vu Art. Ier, que lorsqu'une aiguille aimantée étoit suspendue librement , la somme des forces bortales qui sollicitoient cette aiguille dans le méridien magnétique, étoit exactement égale à la somme des forces australes ; ce résultat, fondé sur des expériences que l'on ne peut contre- dire , a lieu, non-seulement pour une aiguille que l'on vient d'aimanter; mais si après l'avoir aimantée l'on coupe cette aiguille en difiérentes parties; que l'on coupe, par exemple, l'extrémité de la partie boréale, cette partie suspendue sera sollicitée par des forces boréales et australes exactement égales; mais dans les hypothèses précédentes, cette partie seroit uniquement chargée de fluide boréal, et l'action des deux poles magnétiques du globe de la terre se réuniroit pour la transporter vers le pole boréal; ainsi la théorie se trouve ici en contradiction avec l'expérience, X X X. Je crois que l'on pourroit concilier le résultat des expé- riences avec le calcul, en faisant quelques changemens aux hypothèses; en voici un qui paroît pouvoir expliquer tous les phénomènes magnétiques dont les essais qui précèdent ont donnés des mesures précises. Il consiste à supposer dans le système de M. OFEpinus, que le fluide magnétique est renfermé dans chaque molécule où partie intégrante de l'aimant ou de l'acier; que le fluide peut être transporté d’une extrémité à l'autre de cette molécule, ce qui donne à chaqne molécule deux poles; mais que ce fluide ne peut pas passer d'une molécule à une autre. Ainsi, par exemple, si une aiguille aimantée étoit d'un très-petit diamètre, ou si, fig. 7, cha jue molécule pouvoit être regardée comme une DR. DÉS Se Des ScrENcCEs 459 une petite aiguille dont l'extrémité nord seroit unie à l'ex- trémité sud de l'aiguille qui la précède, il n'y auroit que les deux extrémités 7 et s de cette aiguille qui donneroiïent des signes de magnétisme; parce que ce ne seroit qu'aux deux Cxtréniités où un des poles s des molécules ne seroit pas en contact avec le pole contraire d'un autre molécule. Si une pareille aiguille étoit coupée en déux parties après avoir été aimantée en a, par exemple. Liextrémité a de la partie n &, auroit la même force qu'avoit l'extrémité s de de l'aiguille entière, et l'extrémité & de la partie s & , au- roit également la même force qu ‘avoit l'extrémité 7 de l'ai- guille entière avant d'être coupée. Ce fait ce trouve très+ exactement confirmé par l'expé- rience ; Car, si l'on coMse en deux parties une aiguille très- lonade et très-fire après l'avoir aimantée, chaque partie éprouvée à la balance, se trouve aimantée à saturation, et quoiqu'on l'aimante de nouveau, elle n'acquérera pas une plus grande force directrice. Chaque partie de notre aiguille, dans ce nouveau sys- tème, de quelque manière qu'elle soit aimantée ou coupée, sera dirigée dans le méridien magnétique par des forces smslru les et boréales parfaitement égales ; ce qui paroît être un des principaux phénomènes auquel il fant que les hypothèses satisfassent. L'hypothèse que nous venons de faire, paroît très-ana- logue à cette expérience électrique très-connue. Lorsque l'on charge un carreau de verre garni de deux plaris métalliques; quelque mince que soient les plans, si on les éloigne du carreau , ils donnent des signes d'électricité très -considé- rable : les surfaces du verre, après que l'on a fait la dé- charge de l'électricité des garnitures, restent elles-mêmes imprégnées des deux électricités contraires, et forment un très-bon électrophore ; ce phénomène a lien quelque peu d'épaisseur que l'on donne au plateau de verre : ainsi, le fluide électrique, quoique de nature différente des- deux côtés Mém. 1789. Q4qaq 490 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR du verre, ne pénètre qu'à une distance infiniment petite de sa surface ; et ce carreau ressemble exactement à une mo- léeule aimantée de notre aiguille. Et si, à présent l'on placoit l'un sur l'autre une suite de carreaux ainsi élec- trisés de manière que , dans la réunion des carreaux , le côté positif qui forme la surface du premier carreau se trouve à plusieurs pouces de distance de la surface négative du dernier carreau; chaque surface des extrémités, ainsi que l'expérience le prouve , produira , à des distances assez con- sidérables , des effets aussi sensibles que nos aiguilles aiman- tées; quoique le fluide de chaque surface des carreaux des extrémités ne pénètre ces carreaux qu'à une profondeur in- finiment petite, et que les fluides électriques de toutes les surfaces en contact s'équilibrent mutuellement , puisqu'une des surfaces étant positive , l'autre est négative. Enfin, dans ancun système d'attraction et de répulsion, l'on ne peut pas supposer qu'un des deux fluides magnétiques | puisse passer d'une barre d'acier dans une autre, puisque les aiguilles aimantées sont toujours sollicitées par des forces boréales et australes, absolument égales ; cependant , si l'on remplit un petit tuyau ou une paille, de limaille d'acier , et qu on l'aimante, l'on trouvera à ce tuyau une force direc- trice, tr's-sensible, et que l'on mesurera facilement à notre balance électrique. La limaille du tuyau se trouve dans lecas de notre hypothèse, puisque le fluide magnétique ne peut pas passer d'une molécule d'acier dans un autre. Voiciencore une expérience à l'appui de notre opinion ; le long d'une règle de bois, /g. 8, je place en contact parleur extrémité unefile decinq ousix parallélipipedes de fer très-doux, formant ensemble nne longueur de dix-huit a vingt pouces. J'applique le pole s d'une barre aimantée à l'extrémité A , et je fais glisser , comme je l'ai fait f£g. 3, la ligne 4 B de mes parallélipipedes à quatre ou cinq lignes de distance d'une petite aiguille & aimantée. Comme le fluide maguétique ne peut pas passer d'un parallélipipedeà l'autre, DES CTIEN CES 49! chaque paralléli pipede devroit présenter deux poles. L'expé- rience apprend au contraire, que toute la ligne 4 Z donne la même nature de magnétisme, que le pole s de l'aimant sr en contact par ce pole avec l'extrémité 4. Cette expé- rience s'explique facilement dans notre hypothèse. X X X [ Il est facile , d'après ce que nous venons de dire, de se rendre compte de l'état magnétique d'une lame aimantée ; que abcd, fig. 9, n°. à ‘représente cette lame , que nous spposons nee d'une infinité d'élémens longitudinanx. kgs est une fibre élémentaire que l'on voit plus en grand , Re 92°. 2, dans laquelle 1,2,3 représente des petite le ou desmolc cules élementaires. Dans chaque molé lee Bai de magnétique peut se transporter d'uneextrémitéal'autre,mais ne peut pas sortir de la molécule : ainsi, dans la pre- mière aiguille , si le fluide aimantaire est condensé à l'ex- trémité borcale de la quantité a, dans cette même aiguille il sera dilaté à l'extrémité australe au-dela de l'état de neu- tralisation de la quantité a ; dans l'aiguille 2 il pourra être condensé à l'extrémité borcale d'une quantité a+b; ainsi il sera dilaté à l'autre extrémité de l'aiguille de la même quantité a+-b; dans l'aiguille 3 il sera condensé à l'extrémité boréale de la quantité à+b--c; ainsi à l'autre extrémité de là même aiguille, il sera dilaté de la même quantité; il en sera de même pour tous les autres élémens de cette fibre. De-là il résulte qu'à l'extrémité de notre fibre, la force boréale sera a; qu'à l'extrémité boréale du deuxième élé- ment , la force boréale sera réduite à 4, la force a étant dé- truite par la force négative & de l'extrémité australe de l'élément 1; à l'extrémité boréale de l'élément 5, la force boréale sera réduite à e, la partie (ab) étant détruite par la force négative du poje austral de J'élémênt 2. Qqggqz2 A0 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ ! est facile, à présent, en remplaçant notre fibre dansla fig. 9, n°. 1, de voir qu'en prenant dans cette fibre, du côté boréal, par exemple , un point quelconque €, dont la force Dole , réduite, d'après l'observation qui précéde, soit représentée par ©. Si l'ontire par ce point à , une ligne o f perpendiculaire à la longueur de la lame ; dans l'état de stabilité, l'action de toute la partie a b fo sur le point ©, étant décomposée dans la direction 4 € , doit faire équilibre à l'action de toute la partie restante fo c d, plus à la force coercitive qui empêche le fluide de couler dans chaque élément. Ainsi, dans notre hypothèse, le calcul des actions ma- gnétiques ou de l'intensité de forces magnétiques de chaque point, doit nous donnér précisément le même résultat que celui du transport du fluide magnétique , d'une extrémité d'une lame à l'autre. Calcul qui donne , comme nous l'avons vu, la plus grande conformité entre les expériences et la théorie , lorsque les aiguilles sont aimantées à saturation. RER IX Nousavons jusqu'iciessayé de déterminer par l'expérience et par la théorie , les principales loix de la distribution du fluide magnétique dans des aiguilles de différentes longueurs et de différentes grosseurs; nous avons vu qu'au moyen de quelques corrections, il étoit facile de faire cadrer la théorie. avec les phénomènes magnétiques. Nous allons actuelle- ment donner quelques expériences destinées à déterminer , 1°. k forme la plus avantageuse des aiguilles aimantées, destinées à indiquer le méridien magnétique ; 2°. le degré de trempe et de recuit qui convient le mieux aux lames d'acier, pour prendre le magnétisme ; 3°, le degré de mag- nétisme que prend un faifeéau de’ (is aimantées, ainsi que chaque PAR dg ce faisceau ,, lorsqu'on la détache de ce faisceau, et que sans l'aimanter de nouveau, l'on en déter- M DES Sciences. 493 mine la force magnétique ; 4°. les moyens qui nous ont le mieux réussi pour aimanter les aiguilles d'acier à satura tion, et pour former des aimans artificiels. EX X X I LT: Forme et degré de trempe des aiguilles aimantées La plupart des auteurs ont cru que la forme la plus avan- tageuse des aiguilles aimantées , étoit une lame d'acier ayant la figure d'un parallélograme rectangle. L'expérience m'a prouvé qu'à même longueur, même poids etmême épaisseur , une lame taillée en flèche , Sig.9 ; n°. 8: avoit un momentum magnétique, plus grand qu'un paral- lélograme rectangle. HuiTiÈème ExPÉRIENC.E N Dans une lame d'acier, que l'on trouye dans lecommerce sous le nom de tole d'acier d'Angleterre , l'on a coupé trois aiguilles de la longueur de six pouces. La première étoit un parallélograme rectangle de 9: ligne de large , qui pesoit 582 grains. var La seconde , également parallélogramatique rectangle , avoit 4° ligne de large, et pesoit 191 grains. La troisième , taillée en flêche , avoit à son milieu 9: ligne de large, et pesoit comme la deuxième, 191 grains. L'on a suspendu successivement ces trois aiguilles dans la balance magnétique , après les avoir aimanté, et on a eu les résultats suivans : PREMTLIER ESSAI Les trois aiguilles trempées, rouge blanc. L'aiguille parall8logramatique’, pesant 382 grains a été retenue à 50 degrés de son méridien magnétique, par nue 494 MéMoïnrs DE L'ACADÉNIE force de torsion, mesurée par... ..... 1.1. ‘6h L'aiguille parallélogramatique , pesant 191 grains PAr.......: +... ..... à ++ ou | SD L'aiguille en flèche, pesant 191 grains par 953 Devos re tel Si SL L Les aiguilles recuites à consistance d'un ressort violet. L'aiguille prallélogramatique, pesant 382 grains, a été retenue à 30 degrés du méridien magnétique, par une force de'torsion-de.2 5 sd ee 1e Be L'aiguille parallélogramatique , pesant ‘agi grains par.............. bee M OR L'aiguille en flèche, pesant 191 grains, par 68 ‘ de : TROISIÈME ESSAI. + : . Les aiguilles recuites , couleur d'eau. L'aiguille parallélogramatique , pesant 382 grains, a été RS” Sara TEe RES retenue à 30 degrés du méridien magnétique, ar une force ‘de torsion de. . .... RER . 126 Degré L'aiguille parallélogramatique ; pesant 191 grains Par. -........sres“s..e es 68 L'aiguilleen flèche pesantigigrainspar . 5 QUATRIÈME Ets:s" A» Les aiguilles recuites à un degré de chaleur , rouge obscur. L'aiguille parallélogramatique, pesant 582 grain$, a été retenue à 30 degrés du méridien magnétique, par une force de torsion mesurée par «+ «+ + : : + :+ +. 154 Degré. L'aiguille parallélogramatique, pesant 191 grains, PAR sansn ee TL CICR CUS 70 L'aiguille en flèche, pesant 191 grains, par + 79 DES SCIENCES. 495 Cinquième Essar Les aiguilles rougies à blanc et non trempées. En faisant rougir les aiguilles à blanc, et les laissant re- froidir lentement sans les tremper, Fon a trouvé que le degré du magnétisme qu'elles pouvoient prendre étoit à- peu-près le même que lorsque les aiguilles étoient trempées rouge-blanc , comme dans le premier essai. XX TN, Remarque sur cette expérience. Cette expérience nous apprend, 1°. que dans les lames, l'état de trempe très-roide est celui où elle se charge le moius de magnétisme, que dans cet état, le magnétisme est à-peu-près le même que lorsque l'aiguille est recuite rouge-blanc : que depuis l'état de la plus “forte trempe, le magnétisme des lames va toujours en augmentant dans tous les degrés de recuit, jusqu à ce que le recuit soit d'un rouge très-sombre, et que le magnétisme diminue ensuite à me- sure que la lame est recuite à un plus grand degré de cha- leur, que parvenu au rouge-blanc et refroidie lentement, lalame étant ensuite aimantée, prendra à-peu-près le même degré de magnétisme qu'après la trempe la plus roide sans Dot. . Cette expérience montre encore que dans des lames de même épaisseur et de même poids, le momentiun mi 1gné- tique de celle taillée en fléche , est un peu plus grand que dans les aiguilles parallélogramatique. Enfin , il est encore facile de voir dans cette expérience que dans un parallélograme de la même épaisseur et lon- gueur, mais d'une largeur double d'un autre, le momen- tum magnétique n'est pas deux fois aussi grand. Ce résul- tat étoit indiqué par k théorie, 496 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE X XXI V. Etatmagnétique d'un faisceaucomposé de plusieurslames. -NEUVIÈME ExPÉR1IRNecEr. Dans la même tôle d'acier qui a servi aux expériences précédentes, l'on a taillé 16 aiguilles parallélogramatiques rectangles , de 6 pouces de longueur, et de 9 lignes et demi de large, pesant chacune 582 grains. Elles out toutes été recuites à blanc sans les tremper pour être sûr de les avoir dans le même état; parce qué, ainsi que nous venons de le voir, le magnétisme varie suivant le degré de trempe et de recuit , et qu'il auroit tté diflicile de s'assurer que l'état de ressort eût été le même dans toutes les lames s° l'on avoit employé un plus foible degré de recuit, chaque aiguille a été aimantée à saturation en particulier, et on les a réu- nies ensuite en joignant ensemble les poles du même nom, l'on formoit, parcemoyen, des faisceaux d'uncertain nombre d'aiguilles, que l’on lioit ensemble avec un fil de soie très- fin, mais assez fort pour les serrer l'une contre l'autre. L'on plaçoit le faisceau dans la balance magnétique , en l'éloignant à chaque essai de 30 degrés de son méridien magnétique, l'on observoit la force detorsion nécessaire pour la retenir à cette distance. 17. Essai. Une seule aiguille à 30 degré de son méridien magnétique, il, a fallu pour la retenir à cette distance, une force de torsion mesurée par . . .. Ba Degré 2°. Essai. Deux aiguilles réunies . . . 125 3°. Essai. Quatre aisuillesréunies . . . . 150 4". Essai. Sixaiguilles réunies . . . . . 172 5°. Essai. Huit aiguilles réunies . . . . 182 5 . 6. Essai. Douze aiguillesréunies . . . . 20h 7. Essai. Seize ‘aiguilles réunies . . . . 229 XXXIV. DRE OCTIENCES 407 ù X4X XIV. NEuviÈèmMEe EXPÉRIENCE. Décomposition de l'aiguille précédente. J'ai séparé les 16 aiguilles du septième essai de l'expé- rience précédente ; je les ai placées successivement dans la balance magnétique, en les éloignant à 50 degrés du méri- dien magnétique, et en nommant, première aiguille, eelle d'une des surfaces du faisceau, et de suite jusqu à la sei- zième qui forme l'autre surface, j'ai trouvé : 1°T, Essai. Première aiguille est retenue à 50 degrés de son méridien , par une force de torsion de . 46 Pers: 2°. . Essai. Deuxième aiguille . . . . . . 39 38°. ÆEssai. Troisième aiguille . . . . . . 14 = 4°. ÆEssai. Quatrième aiguille. . . . . . 44: 5°. Essai. Cinquièmeaiguille . . . . . . 31 6°. Essai. Sixièmeaïiguille . . . . . . . 32: 7. Essai. Septième aiguille . . . . . . 22: 8°. Æssai. Huitièmeaiguille . . . .'. 30 : 9°. Æssai. Neuvième aiguille. . . . . . 3o 10°. Essai. Dixième aïguille . . |. . . . 26 21% Essai. Onzième aiguille . . . . . . 29: 12°. Essai. Douzième aiguille. . . . . . 34 13°. Essai. Treizième aignille. . . . . . 26 14°. Essai. Quatorzième aiguille . . . . . 32 15°. Essai, Quinzième aiguille . . . +. . 3o 16. Æssai. Seizième aiguille . , . . . 48 L'on a de nouveau réuni toutes les aiguilles , sans rien changer à leurétat magnétique , ni à l'ordre où elles étoient dans É septième essai de la huitième expérience ; plac ant le faisceau dans la balance magnétique , et l'éloignant à 30 degrés de son méridien, il a fu, pour le retenir à cette Mém. 1789. Rrr 498 MÉMOIRES De L'Acapimte distance ; une force de torsion de 229 degrés, exactement la mème qu'avant la désunion des aiguilles. RER Résultat des deux dernières expériences. La huitième expérience prouve que la force magnétique de chaque faisceau croit dans un beaucoup moindre rap- port que le nombre des lames, ou que l'épaisseur du faisceau. Une lame seule a, pour momentum de sa force directrice, 82 degrés de torsion, tandis que pour 16 aiguilles réunies, le momentum magnétique moyen de chacune, a pour mesure = degrés ou 143 ‘degrés, c'est-à-dire, à pu. -près la sixième partie de 82 degrés, force directrice d' uue seule lame isolée et aimantée à saturation. J'ai déjà tiré de ce résultat une conclusion très-importante, dans le neuvième volume des savans étrangers, relativement aux aiguilles de boussole destinées à indiquer le méridien, et portée sur des chapes et des pivots : c'est que le momentum du frottement des pivots augmentant, comme je l'ai prouvé pour lors, dans nn rapport plus grand que les pressions, tandis que les momentum magnétiques croissent dans un rapport be ‘aucoup moins grand que les masses où que les pressions des pivots, les aiguilles peu épaisses et très-légères sont à même longueur préférables à toutes les autres. L'on voit en effet par notre expérience, qu'en supposant même les momentum des frot- temens proportionnels aux pressions, si le frottement pouvoit produire sur ure seule lime aimantée à saturation, une erreur de 4! dans sa position relativement au ut re magnitique, d'après notre expérience, elle en produiroit une six fois plus grande, ou à-peu-près de 24/, si l'ou s'étoit servi d'un faisceau de seize lames. Il est inutile d'examiner ici les lois que suivent le mo- mentum-magnétique des faisceaux de lames que nous avons DES SCIENC KE. 499 soumis aux expériences ; il faudroit, pour avoir cette loi, étendre le travail que nous avons fait, expérience huitième, pour un cas particulier, à des lames de différentes longueurs et de différentes largeurs : mais il nous paroît face de pré- voir ces résultats d'une manière suffisamment exacte dans Ja pratique, d'après#toutes les recherches que nous avons présentées au commencement de ce mémoire , dans des cas analogues, pour des cilindres d'acier de différentes gros- seur et longueur. En examinant à présent le tableau donné par la neuvième expérience, l'on voit que les deux lames des surfaces du fiis- ceau décomposé, ont une plus grande force magnétique que les autres. La première étant mesurée par 46 degrés, et la seizième par 48 degrés, l'on voit également que le momen- tum moyen de toutes les autres lames est à peu-près ésal et mesuré par 30 degrés. Car quoique le momentum magné- tique de la troisième lame n'ait été trouvé dans cette « xpé- rience que de 14 degrés et demi, cette diminution est com- pensée par le momentum des aiguilles qui avoisinent; la deuxième ayant pour mesure de sa force directrice 39 degrés, et la quatrième 44 degrés; ensorte que le momentum moyen ee +# 3 ::en répétant 6 de ces trois aiguilles est cette expérience, et remplaçant la troisième lame par une autre, je n'ai plus trouvé d'irrégularité, et cette troisième lame avoit une force directrice mesurée par 32 degrés comme les autres. Mais une observation bien curieuse que présente cette neuvième expérience, c'est que la somme des momentum particuliers de toutes les lames nous donne une quantité plus que double de celle du faisceau composé. Si en effet nous ajoutons ensemble les momentum de toutes lés lames de la neuvième expérience, nous trouvons cette somme égale à 516 degrés; tandis qu’en réunissant toutes les aiguilles, le faisceau ainsi composé ne nous douue que 229 degrés. Rrr3 5oo MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE Ce dernier résultat pourroit s'expliquer , dans notre théo- rie, par l'état contraint du fluide magnétique, repoussé des extré mité de chaque élément dans le faisceau composé, par l'action de toutes les lames réunies, et sur-tout par celle des surfaces ; action qui n'a lieu d'une manière sensible qu'aux extrémités du faisceau. Lorsqiie le faisceau est dé- composé, l'action des parties éloigntes des extrémités, qui reste à-peu-près la même que dans les lames composées, repousse le flnide magnétique vers les extrémités ; d'où résulte l'augmentation dn momentum que nous venons de trouver par l'expérience. MONT EX Vel D'ix r'è me Exp É RIE NICE Décomposition d'un faisceau de quatre lames. J'ai réuni seulement quatre des aiguilles précédentes, après les avoir aimantcées à saturation ; le faisceau , éloigné à 80 degrés de son méridien, y étoit rappellé par une.force mesurée, Par : 1. .:.… « ..)Bodgrée Ces aiguilles désunies étoient rappellées au méridien. La première , par une force de momentum, mesurée par: 4 GNU AR EN mg La deuxième, par. . … 41, + + ". . ‘4% La-troisième ÿ pars "2" 727 JM QUE VAN UE La quatrième. 2,1: 4 03 , ; wyttatio 260 AXXVIL ONZI1ÈME EXPÉRIENCE. Décomposition d'un faisceau de huit lames. Huit aiguilles réunies ont été rappellées au méridien pets SCciENCceEs. 5or magnétique, dont elles étoient éloignées de 30 degrés, par une force de. . . . . . . . 183deré- Les aiguilles avoient été séparées. La première étoit rappellée par une force me- NOR RAR aus 00 Que ne ane 140 AE eRe NE MNULO TENTE MAN EË La troisième. RE NP 2e SR O0 La quatrième, . 4 - . - . - . . . 33 LAecmaneme" 4, Ma PS Ve el de Le 34 TARDE Me NET RG HASpPRÈmE. 05006 nn LE Ne Un: 35 asbintionie. + RAM Ion ES Ne. 51 Il est inutile de s'arrêter à ces deux expériences. Elles donnent des résultats analogues à ceux que nous avons dé- veloppés dans les articles qui précédent : nous allons passer aux méthodes pour aimanter les lames à saturation , et pour former des aimans artificiels. NV ELLE. De la maniere d'aimanter. Je vais présenter les moyens qui m'ont le mieux réussi, pour construire, avec peu de dépenses, des aimans artih- ciels d'une très-srande force ; il sera facile de voir que j'ai été dirigé par les expériences et les observations qui pré; cédent. Lorsque l'on veut aimanter un fl ou une lame d'acier, l'on sent qu'il doit être avantageux, lorsqu'on se sert de deux barres pour aimanter, de faire concourir l’action des deux poles de ces barres. C'est ce qui a fait imaginer la méthode de la double touche. La fir. 10 indique la manière dont elle aété d'abord pratiquée ; sur l'aiguille z 5 que l'on vouloit ai- manter, l'on placoit verticalement les deux barreaux SN, S' N'à 7 à 8 lignes de distance l'un de l'autre, plus ou 502 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR moins, suivant la force des aimans: les points S et S' repré- sentent les poles sud , et Net N'les poles nord. L'on promène, dans cette situation , les deux burreaux d'une extrémité de l'aiguille »s à l'autre. M. OEpinus a remarqué que dans cette méthode le centre d'action des deux aimans NS, N'S', étant nécessairement placé à quelque distance de leurs extrémités, au point Ke, par exemple, l'action sur les points de l'aiguille, compris entre les deux barres , se fait très- obliquement, et ne donne pas par conséquent à cette aiguille tout le degré de magné- tisine qu'elle pourroit recevoir, Ainsi, au lieu de placer dans cette opération les deux barres verticalement, M. OEpinus conseille de les incliner sur l'aiguille, comme à la fig. 11, et de les promener dans cette situation d'une extrémité de l'aiguille à l'autre. J'ai trouvé effectivement, au moyen de la balance ma- gnétique , que j'ai décrite au commencement de ce mé- moire , que la méthode de M. OEpinus étoit préférable à la première ; mais j'ai en même-temps trouvé quelle ne donnoit pas tout à fait aux aiguilles le degré de saturation magnétique ; que le plus souvent même, lorsque l'aiguille avoit beaucoup de longueur, il se formoit dans les parties intermédiaires plusieurs poles, dont l’action, à la vérité, étoit peu considérable, mais étoit sensible. J'en attribue la cause à l'action particulière de chaque aimant, qui tend à produire sur les points dépassés par les deux aimans , un effet contraire à celui que l'on cherche. Dans notre /ig. 11, le pole S, par exemple, placé sur l'aiguille, tend à donner en même-temps au point 4 qui est placé sous le pole s AIR même nature de magnétisme, qu'au point g; c'est-à-dire, que dans l'hypothèse des deux fluides magnétiques, qui peu- vent se transporter vers les deux extrémités des aiguilles, si le point w est entrainé vers le point 7 ; le point g qui l'avoisine sera entrainé vers le point $, après que ce point g aura été dépassé par les deux aimaus : dans notre bypo- DES SCIENCES. 503 thèse, où le fluide magnétisme ne peut se mouvoir que dans les parties intégrantes, les molécules & et g, qui sont voi- sinent , tendent à s'aimanter en sens contraire ; ce qui doit produire une diminution de magnétisme vers les extrémité des aiguilles , où le fluide magnétique doit être le plus con- densé , et ce qui peut, dans les aiguilles très-longues, ainsi que l'expérience le prouve, donner naissance à plusieurs poles. Cette observation, qui ne pouvoit être que le fruit des mesures, exactes données par nos expériences, m'a obligé à changer la méthode d'aimanter de M. OEpinus; et voici, après plusieurs tentatives, le moyen qui, d'après la balance magnétique , a paru le plus avantageux. Je me sers, pour mon opération, de quatre aimans très- forts, construits d'après une méthode que je vais détailler tout-à-l'heure. Je pose, /9. 12, Sur un plan horisontal, mes deux plus forts annans N S, N 5, en les plaçant en ligne droite , de manière qu'ils soient éloignés l'un de l'autre, d'une quantité de quelques lignes moindre que la longueur de l'ai- guille 7 s, que je veux aimanter. Je prends ensuite les deux aimans N'$', et les inclinant comme dans la méthode de M. OEpinus, je les pose d'abord , en joignant presque leurs poles sur le milieu »1 de l'aiguille ; je tire ensuite chaque aimant , sans changer son inclinaison jusqu'à l'extrémité de l'aiguille, et je recommence cinq ou six fois cette opération sur les différentes faces de l'aiguille. Il est clair que dans cette opération, les poles de l'aiguille » s restent fixes et invariables aux extrémités de l'aiguille , au moyen des deux forts aimans N S, sur lesquels cette aiguille est posée l'effet produit, par ces deux aimans, ne peut qu'être 1ug- menté par l’action des deux aimans supérieurs qui concou- rent à aimanter toutes les molécules de l'aiguille dans la même direction. Comme par l'opération qui précéde , l'aiguille rs, placée entre les deux gros aimans , acquiert, par le concours des actions des quatre aimans, une force polaire plus forte que 504 MÉMOIRES DE L' ACADÉMIE celle qu'elle peut conserver, lorsqu'on la stpare de ces ai- mans, il en résulte qu'au moment de cette séparation , l'ai- guille perd une partie de magnétisme qu'elle devoit à ces forces, et que son magnétisme diminue jusqu'à ce que l'ac- tion magnétique de toute l'aiguille, sur chacun de ses points, soit en équilibre avec la force coërcitive. Ainsi, en séparant l'aiguille des aimans, elle se trouve aimantée à saturation. J'ai trouvé encore qu'en aimantant par notre méthode, l'on étoit plus sûr de donner aux surfaces des lames destinées à former des aiguilles , pour indiquer le méridien magnéti- que, un degré de magnétisme égal; ce qui paroît mériter une grande attention dans la construction des boussoles , si l'aiguille est suspendue de champ. XXXIX. Construction des aimans artificiels. J'ai pris, fig. 13, une trentaine de lames d'acier trem- péss et revenues à consistance de ressort, de 8 à 6 lignes de large, sur 2 ou 3 lignes d'épaisseur , et de 36 pouces de longueur ; les lames de fleuret, telles qu'on les trouve dans le commerce, forment d'assez bons aimans. La tole d'acier d'Angleterre, coupée par lames d'un pouce de large, trem- pée et recuile à consistance de ressort, dans les degrés in- diqués, art. 35, est préférable. Lorsque je n'emploie àchaque ajmant que 15 ou 20 livres pesant d'acier , il suffit de donner aux lames 50 à 36 pouces de longueur. J'aimante chaque lame en particulier, d'après la méthode prescrite à l'article qui précède : je prends ensuite deux pa- rallélipipedes rectangles de fer très-doux et très-bien poli, de six pouces de longueur, de 20 à 24 lignes de large, et de dix à 12 lignes d'épaisseur ; je forme, avec ces deux pa- rallélipipedes, représenté fig. 15,enNetsS, l'armure de mon aimant, enenveloppant une extrémité de chaque parallélipi- pede d'une couche de mes lames d'acier aimantées, de ma nière nes SCcrrNcCes. 505 nière que l'extrémité des parallélipipedes dépasse l'extrémité des lames, de 20 à 24 lignes, et que l'autre extrémité des parallélipipedes se trouve enveloppée.par l'extrémité des lames. Sur cette premiè re couche de lames d'acier , de 3 à 4 lignes d'épaisseur, j en place une seconde qui a 3 pouces de moins de longueur que la première, ensorte que la première dépasse cette deuxième.de 18 lignes, de chaque côté; l'on -fixe lé tout aux extrémités , au moyen de deux anneaux de cuivre qui serrent les lames l'une contre l’autre et qui em- pe l'armure de s'échapper. La fig. 153 représente deux aimans artificiels, composés d'après la méthode que nous venons de prescrire; N et S, sont les deux extrémités des deux parallélipipedes de fer ; les deux autres extrémités, engagées entre les lamesd'acier, sont ponctuées dans cette même figure. Chaque aimant ainsi composé, est fixé solidement par des anneaux de cuivre qui sont marqués sur les deux aimans en a,b, a',b', les contacts placés en À et B, réunissent les poles des armures. L'expérience m a appris qu'avecun appareil decette forme, chaque aimant pesant 15 ou 20 livres, il falloit une force de 80 à 100 livres pour séparer les contacts : qu'en plaçant les aiguilles ordinaires de boussole sur les deux extrémités de nos deux barres, composées comme dans la 3, 12, elles S'aimantoient à saturation, sans qu'il fût nécessaire de les frotter avec les aimans süpérieurs ; il est inutile d'avertir, que lorsque l'on voudra se procurer des aimans d'une plus grande force, il faudra, à mesure que l'on multipliera le nombre des bies d'acier, augmenter leur longueur, etles dimensions des s paralléhpip es de fer, qui servent d'ar- mure. Il seroit facile d'évaluer les différentes dimensions que doivent avoir les aimans d'une manière suffisamment exacte dans la pratique, d'après les lois du magnétisme etla po- sition du centre d'action des fils d'acier 1 différentes lon- gueurs et grosseurs, que nous avons exposés dans lecourant de ce Mémoire. Mém. 1789. Sss ME MO LR E SUR L'ANCIENNETÉ DE LA SPHÈRE EN GÉNÉRAL, ë Et de quelques Constellations en particulier. Par M LE GENTIL. ———— I L'ancienneté de la sphère est généralement cen2:0 des astronomes, ainsi que celle du zodiaque qui n'en est pas la partie la moins intéressante. Ce cercle qui traverse oblique- ment en forme de grande roue , et au milieu duquel est une ligne que l'on conçoit sans largeur , a été évidemment ima- giné pour tracer, dans le ciel, la route apparente du soleil, au travers des étoiles ou des constellations qu'il renferme. Il est cependant vraisemblable que le zodiaque, en tant qu'il représente laroutedu soleilet son cours annuel, ne remonte pas jusqu'aux premiers âges de l'astronomie. Il paroit que le zodiaque de la lune a précédé celui du soleil, et qu'il est le premier en date. Or, ce premier zodiaque me semble être celui que l’on retrouve encore aujourd’hui chez les indiens, composé de vingt-sept constellations : avec celui-ci, on aura sans doute formé celui du soleil. Les brames m'ont formelle. ment enseigné que chaque signe du zodiaque solaire est com- osé de deux constellations et un quart de constellation de celui de la lune. Les anciens paroissent donc avoir d'abord formé un zodiaque pour la route de la lune ; il étoit bien naturel et bien juste que le soleil eût le sien. Je ne pense pas qu'il puisse jamais y avoir de doute sur tous ces objets, parmi les astronomes ; je dis parmi les astronomes, car je sais qu un bEzs SCrenNcesé. 607 savant prétend que le zodiaque n'a point été fait pour repré- senter la route du soleil. Voyez les Mémoires de l'académie des belles -lettres. J'ai déja entretenu l'académie de l'ancienneté du zodiaque solaire, et j'ai fait voir que ce cercle, et les constellations qu'il renferme, remontent aux siecles les plus reculés. De l'Asie, il est passé enGrèce, de-là chez les Romains : les Grecs n'en sont donc point les inventeurs, comme ils semblent en avoir la vaine prétention : ils n'ont fait que l'habiller à la grèque; car ils n'ont véritablement point eu d'astronomes avant l'époque de la fondation de l'académie | ou école d'Alexandrie. On trouve , à la vérité, dans Homère et dans Hésiode, deux de leurs poétes qui ont fleuri vers les neuvième et dixième siécles avant J. C., qu'il est parlé de quelques constellations ; et nomément d'Arcturus et de la grande Ourse; mais on sait à n'en pouvoir douter que la première est une très- ancienne constellation égyptienne, et quant à l'Ourse, les Grecs prétendoient bien, selon Pausanius, qu'elle tiroit son origine de Licaon et de sa fille; mais cet auteur judicieux marque en même-temps que le grand Chariot, qui est l'Ourse des Grecs, étoit beaucoup plus ancien que Licaon. Avant Hipparque, même avant Thymocharis et Aristille, les astronomes employoient les levers et les couchers des étoiles pour en déduire leur place dans le ciel, et c'est ainsi , nous dit ce grand astronome, que tous les anciens mathématiciens en ont usé, pour partager et diviser le zodia- que. Quel travail immense ne suppose donc pas l’ancienne sphère? Il a fallu y employerdes millions, peut-être, d'obser- vations. Dans queltemps les Grecs lesavoient-ils donc faites, eux dont l'origine ne remonte pas au-de-là du quinzième ou seizième siécle avant J. C. ? Eudoxe, un de leurs philosophes, qui vivoit quatre cents ans environ avant J. C., est celui de tous les Grecs savans , parvenus à notre connoissance, qui nous a laissée plus de faits ou de détails sur l'ancienne sphère. Le poéte Aratus, qui est venuaprès, la suivi pr'squeentout, comme le fait voir HHipparque; mais malgré les éloges qu'on Sss 2 5o8 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ‘a prodigués à Fudoxe , il est certain qu'il n'étoit point astro- nome. M. Bailly l'a dit dans son histoire de l'astronomie ancienne, et nous sommes bien d'accord en ce point. L'ouvrage d'Eudoxe est perdu ; mais nous en avons des fragmens très-précieux dans les commentaires d'Hipparque sur Aratus : c’est ce que nous connoissons de plus ancien sur la sphère. D'après la lecture de ces fragmens, Newton avoit concu l'idée la plus belleet la plus hardie , idée véritablement digne de lui, celle d'en déterminer l'époque et de pénétrer, par ce moyen, dans lesténèbres des premiers temps de la Grèce, à l'aide du LT de l'astronomie. Se fondant sur un passage de saint Clément d'Aléxandrie, qui paroït donner à entendre que Chiron forma le premier les constellations , ce grand homme imag'na que c’étoit la sphère d'Eudoxe , et comme ce méme Chiron passe pour avoir cté lié avec pe argonaules , Newton supposa facilement que l'ouvrage de Chiron fut ima- giné pour conduire ces héros dans leur expédition; imais je montrerai, dans unouvrage fut exprès, combien Newton s'est trompé dns sa supposition et dans le choix des étoiles. Selon lui la sphère d'Eudoxe ne remonteroit qu à neuf cents trente-six ans avant J. C., époque que les défenseurs de l'expédition des argonuutes sont bien loin de vouloir admettre pour celle de cette célèbre exo. M. Frerct , ancien secrctaire de |’ ac adémie des bellés-lettres et inscriptions , un des plus zèlés partisans de cette célèbre expédition, que j ose- rai cependant traiter ici, en passant, Pbuanse et chimé- rique; M. Freret , dis-je, ayant voulu relever les erreurs qui résultent dans la chronologie du système de Newton, sur cette matière, avance de soir côté quil trouve au contraire que cette même sphère se rapporte avec la plus grande exacs titude à l'an 1353 avant J, C. , Et Comme ce même savant trouve , d’un autre côté, que l'expédition des argonautes est juste RE PE année, ils'est persuadé qu ilne filloit pas remonter plus haut pour d sphère ancienne; pour cela M. f'reret a été obligé de supposer qu'il y a une différence uniforme et constante ; ; C'est-à-dire, toujours la même, entre D'ES LS CIE NCE.S. Zog les positions des étoiles décrites par Eudoxe, relativement aux cercles de la sphère , et celles qu'Hipparque nous donne de ces mêmes étoiles, dans ses commentaires; cest, sans doute , ce qui a fait dire à l'illustre auteur de l'histoire de ! as- tronomie ancienne, en parlant d'Eudoxe, que cette difié- rence uniforme et constante, dont parle M. Freret, est bien loin d'exister entre la sphère d Eudoxe et celle d'Hipparque. 1°. Elle est formellement SHRNIROUÉE par Hipparque lui- mène. 2°, Si Hipparque eût en effet reconnu une diffirence cons- tante de 15° à 16°, parexemple , entre la sphère d'Eudoxe et la sienne, telleque M. Frénordppose quelle este entre cesdeux sphères, ce grand astronome n'auroit point balancé sur la précession que les observations d'Aristille et de Tymocaris ne lui avoient fait que sonpconner. Il faut donc ici partir d’un principe incontestable ; c'est qu'Hipparque trouve que la sphère d'Eudoxe est à très-peu de chose près, conforme anx apparences de son temps, dans plusieurs de ses points ; mais qu'une grande partieen diffre plus où moins; quelques-uns même en sont éloignés d'une quantité très - considérable. La différence , entre les deux sphères, n'est donc, de l’aveu d'Hypparque , pas même constante , et la même dans tous.ses points. J'aicru, en con- séquence, que ce seroit une chose aussi curieuse qu utile de travailler sur cette matière qui n'a été traitée par personne depuis Hipparque ; de calculer toutes les étoiles de la sphère d'Eudoxe ; c'est-à-dire leur position par rapport aux co- lure CHE al équateur et aux deux tropiques. Cet ouvr: 1ge ; qui m'a pris beaucoup de temps pour l'avoir refait et vérifié jus- qu'à trois fois, manquoit à l'histoire del astronomie ancieune; ilest achevé à bien peu de chose près. Hipparquea té mon guide, et je l'ai suivi très - exactement en tout. J'ai trouvé dans mes résultats des époques siéloignées lesunesdes autres, qu'il nv'a paru impossible de se refuser d'admettre des dates différentes dans la sphère d'Eudôxe. da. Le calcul rigoureux les donne. 51o MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 2°, Si l'on fait attention à l'ouvrage d'Eudoxe, et comment il l'a composé, on reconnoitra que ce n'est en effet qu'un com- posé de tout ce qu'il a pu trouver dans ses voyages en diffé- rentes parties de l'Asie, où l'on cultivoit alors l'astronomie avec succès , et sur-tout en Egypte, où il demeura quelque temps, et où il fut très-lié avec un prétre égyptien ; mais il faut, en même-temps, considérer qu'il ignoroit la préces- sion des équinoxes. Il n'est donc pas étonnant qu'on trouve différentes époques dans la sphère ancienne qu'ilnousalaissée. Les quatre points cardinaux du monde, que l'on déduit de son ouvrage, en y employant les constellations du z0o- diaque ; c'est-à-dire du Cancer, des serres du Scorpion et du Capricorne, différent, comme nous allons le prouver, de plus de 1000 ans de ceux qu'on déduit des Ourses, et du Dragon leur gardien ; constellations extra-zodiacales très-anciennement connues, Comme étant très-voisines du pole ; et.par conséquent plus propres à la ravigation, telle que l'exerçoient les peuples des contrées voisines de la Méditerranée , il y a trois à quatre mille ans. De toutes les constellations extra-zodiacales, je n'ai trouvé que le Poisson austral qui m'ait donné fort exactement la même époque que le Cancer, les serres du Scorpion , et le Capricorne. C'est que dans l'ancienne et primitive sphère le Poisson austral étoit uni au Capricorne, comme on voit encore dans plusieurs planisphères ; dans le zodiaque indien des transactions philosophiques, cela se voit ainsi ; et dans celui que j ai apporté de l'Inde que je tiens des brames, le Cpricorne n y est point, mais à la place les brames y placent un Poisson. Je supprime ici la trop longue énumération des résultats de mes calculs, et des différentes époques qu'ils m'ont offerts. 11 me suffit d'en citer quelques- uns des plus inté- ressans et des plus frappaus ; ; INais qui ne prouvent pas; à beaucoup près, que la sphère ancienne ni le zodiaque, soient l'ouvrage des Grecs. -Eudoxe dit que les points car- dinaux du monde étoient dans le milicu du Cancer, dus D'ESSTAS CID E NIC FE bia serres du Scorpion et da Capricorne. Or, le calcul astrono- mique le plus rigoureux que j'ai fait de ces trois points, m'a appris que depuis l'instant où ce phénomène à eu lieu jusqu’en 1720, les colures avoient rétrogradé de 1°15°4:!, qui, à raison de 72 ans pour un degré, donne 5289 ans, dont ôtant 1720, reste 1569 avant J. C. Eudoxe dit encore que le colure des solstices passoit par le milieu de la grande Ourse, que le tropique d'été passoit par la main droite d'Andromède, et par les tètes des Gémeaux. En procédant sur ces trois constellations comme j'ai fait sur les précédentes ; je trouve que la grande Ourse auroit été observée 2750 ans avant J. C. Le Dragon, gardien de TOurse, rentre à 15 ans près dans cette déter- mination, savoir 2737 ans avant J. C. La constelltion d'Andromède m'a donné 2448, et les. têtes des Gémeaux 2588. Ces quatre déterminations ne . s'éloignent guères les unes des autres, et ne cadrent, en aucune façon, avec la précédente. Or, j'oscrai interroger les Grecs, et leur demander ici qu'étoient-ils dans ces temps là 2500 à 2600 ans avant J. C. ? qu'étoient - ils même 1969 ans avant la même époque ? À peine existans alors, et plus pirates qu'astronomes, auroient-ils pu avoir fait les milliers, où plus exactement les millions d'obser- vations nécessaires des levers et couchers des étoiles, pour partager le ciel en différens quartiers, classer les étoiles, et leur assigner à chacune une position réciproque, former le zodiaque, le diviser, et fixer dans le ciel les 4 points car- dinaux , où nous les trouvons d'iprès Endoxe 1600 ans avant J. C.? Les Grecs n'ont donc pas pu former le zodiaque. Mais jai trouvé deux autres constellations, qui nous reculent encore bien davantage ; ce sont celles de Cephée et de la Cassiopée, qui sont à côié l'une d2 l'autre. Céphée et la Cassiopée sont deux très - anciennes constellations , dont l'origine se perd dans l'antiquité, et que les Grecs. ont revètues et décorées de leur costume. ‘ biz MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR Fn suivant le récit d'Hipparque, Céphée aurait été observé 6000 ans environ avant J, C., la Cassiopée ne s'éloigne pas beaucoup de cetre époque ; mais comme Eudoxe ne parle point de li Cassiopée, on nous demandera d'où nous avons tiré sa position ; qui saccorde, disons- nous, si exactement avec la position de Céphée. Cette détermination de Ja Cassiepée je l'ai trouvée dans Hygiu. Hygin, aftranchi d'Auguste et tiès-connu des astronomes, nous à laissé un ouvrage curieux et intéressant sur l'ancienne sphère. C'est une vraie compilation de tout ce qu'il a trouvé de fait avant lui sur cette matière ; car il nétoit point véritablement astronome ; et en effet on voit qu'il n’a pas la prétention de nous donner un ouvrage fait sur ses propres observations. Or cet auteur, en nous donnant la description de la Cassiopte, avance un fait digne de remarqie, et auqnel il ne paroïit pas qu'on ait faiLaiten- tion jus'juici, fait quon ne trouve, ni dans pop ni dans Fudoxe, ni dans Aratus, ni enfin dans aucun auteur ancien, du moins que je sache ; c'est que le visage de la Cessiopée arrive jusqu au cercle d'été qu'elle touche de sa tête ; il ajoute encore qu'elle a une étoile dans la tête. (£ffigies autem corporis gd æstivum circulum pervenit, quem capite et dextra manu tangit.….… hujus in capite stellu ostenditur una ). Li fut qu'Hygin ait vu ce qu ‘il avance dans quelqu'ancien livre qui aura péri, ou sur quelque planisplière, car il ne noiis rapporte point ce fait comme une relnarque qu'il auroit faite ; en effet, la tête da la Cassiopée étoit de son temps à 16° ou 20° au nord du tropique ; mais il y a eu un temps où cetie apparence a en lien ; et si nous trouvons quelle est arrivée dans le temps même que la miin de Céplhiée étoit dans le colure d'hiver, nous en conclurons trois choses. Premicrement qu'Uygin, sans s'en douter , ‘nous a transmis une très-ancienne observaiion astronomique ; seconderment , que la sphère d'Eudoxe , avec laquelle s'accorde DIMS SCIENCES. 513 S’accorde ce fait, tiré d'Hygin, est par conséquent de la plus haute antiquité. Troisièmement enfin, que cette même sphère a été faite avec soin. Or mes calculs confirment cette position de la Cassiopée dont je parle : lorsque la main gauche de Céphée, désignée par Hiprarque, étoit selon Eudoxe dans le colure d'hiver ou dans 9° justes, l'étoile de la tête de la Cassiopée avoit 9° 22° 17!, sa latitude étoit en méême- temps de 45° oo". J'en ai coneln sa déclinaison de 22° 19, c'est-à-dire, qu’elle étoit de 1° 5 au sud du tropique. La tète de cette constellation touchoïit donc le tropique dans le même-temps que la main gauche de Céphée étoit dans le colure d'hiver. Pour savoir à quelle époque précisément cette étoile s’est trouvée sous le tropique, nous ferons observer qu'elle changeoit dans cette position de 1° 56 en déclinaison pour 8° de mouvement en longitude, d'où jai conclu qu'elle étoit dans 10° 4° 40! précisé ment , lorsque le tropique la conpoit en deux. Or si on compare cette longitude à celle qu'elle avoit en 1720, on trouvera 2° 26° 53! de mouvement au colure ; ce qui répond à 6232 ans, dont ôtant 1720, restent 4512 ans avant J. C. Cette observation et celle de Céphée, donnentles deux plus anciennes époques que cache la sphère ancienne. Cette sphère n'est donc pas dueà C hiron ; elle ne peut donc pas s'accorder à l'époque où on le suppose avoir vécu 1353 ans avant J. C. Je finirai en faisant observer à cette occasion que ces deux époques approchent beaucoup de celle de 4242, . que j ai sup poses e être celle de la formation du zodiaque, Fe sque les premières étoiles de la vierge étoient au solstice d'été, et dont jai eu l'honneur d'entretenir l'Académie ; il y a deux à trois ans, daus une de ses rentrées publiques. Mém. 1789. T'tto 514 MÉMOIRE SUR QUELQUES GRANDS HIVERS DU DERNIER SIECLE. " Paz eN PIN GR. Le que nous éprouvons actuellement sera probable= ment le plus précoce, le plus rigoureux et le plus long de ce siècle. Dans le journal de Paris, du 6 janvier de cette année 1789, on donne un dépouillé de quelques hivers longs et rigoureux, ressentis en Provence durant les 14°, 15° et 16° siècles, le tout extrait de l'histoire de cette province, par l'abbé Papon. Peut-être ne sera-t-il pas inutile de comparer l'hiver actuel avec quelques hivers du 17° siècle, observés à Paris même par Ismaël Boulliaud, et consignés dans ses manuscrits autographes, que M. le Monniér a bien voulu me communiquer. La comparaison ne sera pas parfaite ; on ne faisoit pas alors usage du thermomètre ; mais quelques circonstances pourront aider à juger de l'intensité du froid. 1655 et 1656. Les observations météorologiques de Boulliaud com- prennent un intervalle de 43 ans, depuis 1635 jusqu'en 1677 ; mais l'hiver de 1655 à 1656 est le premier grand hiver que j'y trouve détaillé. Le premier novembre 1655, à Paris, ciel très-pur ; température de l'air telle qu'on peut la desirer en poins temps, où même en été. 515 Ci SR 8 J9.CI,E N CE 54 Le 3 et le 4 il tomba quelque pluie. Les jours suivans le ciel redevint sercin, et la tempé- rature fut telle qu'on pouvoit l'éprouver en été ou vers la fin du printemps. À ce beau temps succéda, le 23, un brouillard. Il gela le 25 et le 26. Les premiers jours de décembre , il neigea. Du 8 au 18, la gelée fut excessive ; la Seine fut prise. Du 18 au 28, l'air fut humide. Le 29 la gelée recommença et dura jusqu'au 28 janvier 1656. Une nouvelle gelée reprit peu de jours après et dura jusqu’ en mars : mais en ces deux reprises le froid fut moins rigoureux qu'en décembre. On peut conclure de ce détail que cet hiver ne fut guère ficheux que par sa longue durée. 1657 et 1658. Il gela depuis le 24 décembre 1657 jusqu'au 20 janvier 1658, de manière, cependant, que le froid ne fut pas alors evtrémement piquant. Le 20 janvier, par un vent impétueux de nord-est, le froid devint excessif, très-peu de personnes se ressouve- noient d'avoir jamais éprouvé un froid si pénétrant. Tout fut glacé. L'äpreté du froid continua jusqu'au 26. Le 27 l'air un peu radouci fit espérer un dégel : mais le 28, le froid redevint aussi perçant quil lavoit été, et dura jusqu'au 8 février. Le 9 et le 10 février, la glace et la neige, qui étoit tombée en abondance, commenctrent à $e fondre. Le lundi 11, à deux heures du matin, le vent étant remonté au nord et au nord-est, les eaux furent prises de nouveau, la gelée fut extrême , au lever du soleil il n'existoit plus le moindre vestige de la fonte précédente. La rigueur du froid se fit sentir jusqu'au 18. Litt 2 516 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Pine EnGn,.le 19 février, le vent soufflant du nord-ouest et. ensuite de l'ouest, la fonte de la glace et des) neiges recommenca, et ne discontinua plus. x Le 21, la glace qui couvroit la Seine s'entr'ouvrit. Le 22, la rivière eommenca à grossir. Le 27 et le 28 elle déborda ; l'inondation fut plus grande qu'aucune de celles dont oh avoit mémoire. Depuis six heures du soir du 27 jusqu'à midi du 28, l'eau baigna les murs de l'église de St-André-des-arcs, il falloit une planche pour traverser la rue. Le 28 à midi les eaux commencèrent à baisser. La rigueur du froid avoit fait périr plusieurs voyageurs ; d'autres en furent quittes pour la perte de quelques membres. -Durant la nuit du 28 février au premier mars, une grande partie du Pont-Marie fut emportée par le courant, et plusieurs personnes périrent. Le jur suivant les derrières de quelques maisons voisines de la rivière furent pareille- ment emportés. 1662 et 1663. é L'été et l'automne de 1662 furent très-secs : les culti- vateurs, dans plusieurs provinces du royaume, ne purent travailler la terre ni l'ensemencer avant les pluies, qui ne connnencèrent à tomber que le 20 novembre. La gelée dura depuis le 5 décembre 1662 jusqu'au 8 mars 1665. Cependant durant ce long int rvalle, le froid parut trois fois se radoucir. La Seine Lut entitrement prise au mois de décembre. 1666. + Je ne joins ici cette année, qu'à cause d'une singularité remarquée par Boulliaud. Le 29 janvier, froid très-äpre, de manière que la Séine - charioit des glaçons vastes et très-épais. ES 149:C: TE Nos 517 Vers le soir le vent passa du nord au sud, et le len- demain à huit heures du matin le dégel comimenca par une pluie douce, à laquelle succéda un vent violent de sud - est. . Le même jour, à 10 heures du soir on vit des éclairs, et le tonnerre se fit entendre avant minuit. 1670. Boulliaud ne dit autre chose de cet hiver , sinon que le froid fut excessif dans les mois de janvier et de février, et que sa violence fit périr un grand nombre d arbres. 1676, 1677. Te froid fut rigoureux depuis le 2 décembre 1676 jusqu'au 15 janvier 1677. La terre fut couverte de neige et la Seine fut prise pendant 35 jours consécutifs. L'air fut ensuite humiile. En février on épronva quelques: gelées, mais elles ne furent pas fortes : les pluies furent fréquentes. La température fut li même en mars, le ciel fut presque toujours couvert. Le commencement d'avril fut encore froid et humide : vers le milicu du inoïis la température fut plus douce mais bientôt après les fraicheurs recommencèrent , et durèrent jusqu'au 22 mai. Le 22 mi le vent souffla du nord-est, la pluie cessa, et L'on commenca le 25 à éprouver dela chaleur. Les quatre jours suivans furent très-chauds, et le 28, le vent étant descendu au sud-est, la chaleur fut extrême. De ces hivers, le plus rigoureux fut celui de 1658, si l'on en juye du moins par ses effèts. Il y eut 55 jours de gelée ; mais le froid fut modéré les 7 premiers jours. Quelle 9 fut l'intensité du froid les jours suivans ? c'est ce qu'il ne nous est pas possible de déterminer. En 1658 plusieurs 518 : Mémoires DE L'ACADÉMIE vovaseurs périrent, dit Boulliaud , et d'autres furent mutilés ; mais cela peut arriver dans des hivers moins rigoureux que l'hiver actuel. On ne parle pas de celni de 1729, ce dont je suis étonné. Ce silence prouve au moins que cet hiver fut moins rude que celui de 1709 ; mis à n'en est pas moins vrai que le froid fut alors très-pénétrant. Je demeurois dans une petite ville de Bas-Poitou, nommée alors Mauléon et maintenant Châtillon -sur-Sèvre. La grande gelée commenca la nuit du 24 au 25 décembre 1728, et dura sans interruption jusqu'au 22 janvier suivant. Tout ce temps fut pour nous un temps de vacance, l'encre gelant à la plume, même auprès du feu. {11 n'y avoit pas de poële dans la maison). Notre haleine geloit sur nos habits. Une pièce d'eau de cinq à six pieds de profondeur fut bientôt glacée jusqu'au fond. Nous eumes connoissance de quelques personnes que le froid avoit saisies et fait périr sur les chemins. Cette dernière circonstance ne prouve donc point que l'hiver de 1658 ait été plus rigoureux que l'hiver actuel. Puisque j'ai parlé du froid de 1720, qu'il me soit permis de dire un mot du dégel. Le ciel avoit presque toujours été serein pendant la gelée : il le fut également le 22 janvier, premier jour du dégel et les jours suivans : c'étoient de véritables jours d'un beau printemps, la poussière voloit comme en été. On nous écrivit de Sens que les promenades publiques y étoient fréqnentées comme dans la plus belle saison de l'année. La neige dont la terre est couverte, ne nous pertuet pas d'espérer un semblable dégel. 519 MÉMOIRE Sur la manière de ramener à la théorie du parallélipi- pede, celle de toutes les autres formes primitives des erystaux. Par M. l'abbé HAUVS Pa exposé dans le mémoire précédent (a) une méthode analytique pour résoudre les différens problêmes relatifs à la stucture des erystaux originaires du rhomboïde. Les diverses combinaisons dont cette structure est susceptible ont été représentées généralement par un petit nombre de formules, qui ne renferment que lesexpressions des deux drigonales, et une quantité 2, qui exprime la loi des décroissemens. En faisant varier cette dernière quantité, on déduit de la for- mule le rapport des principales dimensions des crystaux secondaires , les cas où une même forme peut exister en vertu de deux lois différentes de décroissement , ceux qui donnent des quantités infinies pour l'axe ou pour la dia- gonale oblique, ce qui annonce que les faces produites par le décroissement sont parallèles ou perpendiculaires à l'axe ; et la plûpart de ces résultats, quinesupposent qu'un petit nombre de rangées soustraites, se trouvent réalisés par la nature dans les diverses espèces de crystallisitions que nous offre le règne minéral. Le rhomboïde n'étant autre chose qu'un parallélipipede obliquangle, dont toutes les faces sont égales et semblables (a) Mém. de l'Acad. An. 1788 520 : MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE . entr'elles , il n'est pas difficile d'en appliquer la thébte:à celle d'un parallélipipede quelconque ; à l'aide de quel- ques modifications qui mettent la formulé €n état de repré- senter le rapport des PAPER dimensions de ce Eh à lipipede. Mais la varicté des el auxquels $ Nr. la théorie, conduit à admettre des fsb primitives et des formes secondaires différentes de celles du parallélipipede , «et il semble d'abord que ces formes , quoique toujours soumises à la loi des décroissemens , dans leurs passages aux formes secondaires, exigent que la théorie soit présentés sous plu- sieurs points de vue, distingués les uns des autres , dont chacun fournisseun développement particulier et pour ainsi direisolé. | Cependant, en y regardant de plus près, j'ai trouvé que les solutions des problèmes relatifs à ces diverses formes, pouvoient toujours être ramenées à la considération du pa- rallélipipede, et cela d’ après une condition commune à tous ces problèmes. Elle consiste en ce que les décroissemens se font toujours, ou réellement, ou du moins équivalemment, ar des sommes de parallélipi pedes. Car ou bien les molécules d’une forme différente de celle de ce solide sont réunies, de manière qu'en les prenant par petits grouppes , comme de six, elles composent de véritables parallélipipedes dans les- quels il n'y a aucun vuide , ousi les molécules s ‘appliquent les imes contre les autres par leurs bords, ou par certaines portions de leurs faces, de manière à laisser entr'elles des interstices , conne le prouvent diverses observations , l'ensemble de ces interstices et des portions solides représ sente toujours une somme de parallélipipedes complets, d’où il suit que les lames de superposition qui produisent le crystal secondaire, étant elles-mêmes des assemblages de molécules assorties, comme celles qui composent la forme prunitive , les décroissemnens équivalent à ceux qui opt ns nt Des SC UNEUNNCAT 5. bor ont lieu pour les erystaux dont les moltcules sont de véri- tables parallélipipedes. Telles sont les vues sur lesquelles est fondé le rappro- chement ,que j'entreprends d'exposer dans ce mémoire , et qui me paroit ajouter un nouveau degré de simplicité à la théorie , en réunissant dans un méme point commun cet ensemble de résultats qui présentent , à la fois au pre- mier coup d'œil, et des contrastes si frappans et des nuances si diversifiées. Trois formes de molécules suffisent alsolument pour l'exposition des résultats auxquels sétend l'observation, savoir celle du parallélipipede, qui est, comme l'on sait, le plus simple de tous les solides dont lèé faces sont paral- lèles deux à deux, celle du tétraëdre qui est la plus simple des pyramides, et celle du prisme triangulaire qui est le plus simple de tous les prismes. Quant à la forme primitive, ou à celle du noyau, auquel on parvient par des divisions faites sabillenent sur toutes les parties qui se correspondent sur les crystaux secondaires, elle peut être semblable à celle des molecules intégrantes, ou en différer, quoique toujours uniquement composée de ces mêmes molécules. Le premier cas aura lieu toutes les fois que les molécules intégrantes seront des parallélipipedes. Mais lorsqu'elles seront des tétraëdres ou des prismes triangulaires, il arrivera le plus souvent qne leurs centres seront situés de côté par rapport à celui de la fornie primitive, auquel cas, celle-ci ne pourra plusleur être semblable, sains quoi elle ne seroit pas régulièrement ins- crite dans les crystaux de forme secondaire. J'observerai à ce sujet que les formes des molécules intégrantes sant des résulta s fournis immédiatement par la nature, au lieu que la forme primitive n'est qu'une espèce de donnée prise dans la théorie , quoique toujours d'après l'indication de la na- ture, et très-commode pour la solution des problèmes, en ce quelle présente comme une base conmuune , sur Mém. 1789. Vvv b22 MÉMoiIRESs DE L'ACADIÉMIE liquelle s'élèvent les constructions des différentes formes secondaires, relatives à une même espèce de molécule intégrante. . Je n'ai tronvé jusqu'ici que six formes primitives indi- quées par l'observation ; savoir, le parallélipipede, l'octaë - dre, le tétraëdre , le doutcuëdre à plans rhombes égaux et semblables, le dodéc: édre à plans trianguluires isocèles , et le prisme droit hexagonal régulier. (1). Je commence par le rapprochement de l'octaëdre avec le paralklipipede , en supposant cet octaëdre régulier , pour plus grande simplicité. J'ai fait voir ailleurs qu'en sousdivisant un octaëdre de cette forme par des sections parallèles à ses différentes faces, on obtenoit des octaëdres partiels, avec des tétraëdres interposés entre ces octaëdres. Si cette division se fait graduellement, de manière que les plins coupans passent successivement par les moitiés, les quarts, les huitièmes , etc., des côtés de l'octaëdre total, appelant » le rang d'un terme quelconque de la série re- currente qui résulte des nombres d'octaëdres, auxquels on parvient à mesure que l'on avance dans la division , ou aura pour l'expression de ce terme :.8"* + 5.2"; et l'expression du terme correspondant de la suite donnée par les tétraëdres sera #(82— 27)- (2). Ce mélange d'octaëdres et de tétraë- dres est inévitable , de quelque manière que l'on s'y prenne pour diviser le crystal parallèlement à ses huit faces. Imaginons actuellement un octaëdre qui ait la position indiquée par la /£g. à , de manière que deux de ses faces opposées NLE, OPR, soient situées horizontalement. Concevons de plus que les six faces latérales N LP, OLP, E LO, etc. se prolongent les unes vers le Li . (1) Le tétreëdre , tel que je l'ai observé jusqu'ici, est toujours répulier. L'octaidre est variable dans la mesure de ses angles, ainsi que le dodécaëdre à plans triangu- Jaires, i (2) Voyez l'essai d'une théor. sur la structure des cristaux, p. 157» ps SCtrEezNcCEs, : b25 haut, les autres vers le bas, jusqu'à ce qu'elles se ren- contrent. Ilest clair que l'octaëdre se changera en un rhomboïde À B, (f£g.2.) dont les angles LA, LOB’'erc seront de Go°; et les angles A LO , A L P, etc., de 1209. Ce rhomboïde ne diffère de l'octaëdre, que par Faddition de deux tétraëdres placés, l'un sur la face NLE,(/ig. 1) l'autre sur la face PO R. Or, si l'on suppose que l'on fasse passer dans le mème rhomboïde des plans coupans parallèles à ses six faces , il est évident qu'il se trouvera sousdivisé en un certain nombre de petits rhomboïdes semblables entr'eux, et au rhomboïde total. Mais les directions des plans coupans sont les mêmes que celles qui sousdiviseroient l'octaëdre( /ig.1.) parallèlement aux six faces latérales P LO, LOE, OER , ect. Donc, cet octaëdre peut ètre conçu lui-même comme un assembläge de petits rhomboïdes sem- blables à celui de la figure 2. Chacun de ces rhomboïdes sera composé d'un octaëdre et de deux tétraëdres adjacens aux deux faces qui correspondent à NLE, POR, (f3: 1.) de sorte qu'en faisant passer de nonveaux plans parallèle- ment à ces derniers triangles, on stparera les tétraëdres des octaëdres avec lesquels ils concourent à, former des rhomboïdes. Cependant les petits rhomboïdes extrême s-siltués vers les faces LNE, POR, seront incomplets , c'est-à- dire , qu'il manquera aux uns le tétraëdre qui devoit les términer extérieurement , et que les autres seront réduits à leur tétraëdre intérieur. Par exemple, si LNE, (/g.5.) représente l'assortiment des sections, sur la face analogue du crystal , figure à , il sera aisé de voir que pour compléter les petits romboïdes situés vers cette même face, il fau- droit ajouter un tétraëdre sur chacun des triangles, 4, g, o,5,k,r, et un octaëdre , plus un tétraëdre sur chacun des triangles intermédiaires €, # , ë. Mais nous verrons bientôt que l'existence de ces espèces de fragmens de rhom- boïdes, ne fait ici aucune difliculté. Vvv a # 524 . Mémoires DE L'ACADÉMIE Reprenons maintenant le rhomboïde de la figure 2. (1), et concevons deslames desurnerpositionqui, en s'appliquant sur ses différentes fices, décroissent par une rangée vers les bords supérieurs AN, AL, AE, etc. En emplovant ici les formules du Mémoire précédent , relatives au méme cas, noys aurons pour l'expression de l'arête du rhom- boide secondaire . + AT) Cor 3e) Fe, et pour celle de la “ . . n+ 1 PL. s.'e 2 « diagonale oblique, n VP He Ori ai, ps, 1 à cause du triangle équilatéral A NL. Donc, substituant, la diagonale sera à l'arète comme 2: V2, c'est-à-dire, que le crystal secondaire sera un cube. Tinaginons d'un autre côté des décroissemens par une rangée de petits rhomboïdes complets, sur les six angles ltéraux OLE, LEO, ENR,, etc. de l'octaëdre (fig. 1). I est évident que les bords des lames de superposition, étant parallèles aux arêtes EO, OL, ER, etc. L'effet ce ces décroissemens sera le mème que celui des décroissemens vers les bords AL, AE, (/ig. 2) des rhomboïdes, puisque ces mêmes bords sont parallèles aux bords EO, OL. Donc le crystal secondaire, résultant de l'octaëdre, sera aussi un cube uniquement composé de molécules rhomboïdales. Toute la différence consistera, en ce que dans le cube originaire du rhomboïde , les deux angles solides, situés vers À et B (fig. 2), et contigus à l'axe, seront produits immédiatement par les décroissemens vers AN, AL, AE, etc., au lieu que dans le cube originaire de l'octaëdre, ils seront formés en vertu de la loi de continuité, qui prolonge l'effet des décroissemens d'une part en dessus du triangle ——————————…—"— (@) On peut extraire immédiatemeut ce rhomboïde d'un cube de spath fluor, en divisaut ce cube sur Je:six angles lutéraux, parallelement aux diagonales ebliques, um ES DMEVS ‘SC TE N C2 3: 525 ELN (fig. 1), et d'une-autre part en dessous du triangle POR. Si l'on suppose que tous les petits octaëdres, qui font partie des rhomboïdes, deviennent nuls, la structure du cube se trouvera ramenée à l'unité de molécule, et ce cube ne sera plus qu'un assemblage de tetraëdres, produit par des soustractions régulières de petits espaces rhomboïdaux, composés de molécules solides, qui seront des tétraëdres appliqués les. uns contre les autres par leurs bords, et de vacuoles intermédiaires, ayant des figures d'octaëdres. Cherchons maintenant quelle forme secondaire résul- teroit d'un décroissement par une ringée de rhomboïdes, sur les arètes PN, PL du rhomboi: (fig. 2), et en méme temps par deux rangées sur les anses À, B. Le premier décroissement produira six faces verticales, situces comme les pans d'un prisme régulier hexagonil. L'autre décroisse- ment produira, vers chaque extrémité , trois faces qui recouvriront celles du noyau, et auront la même figure que si ce décroissementexistoit seul, c'est-à-dire, quelles formeront la surface d'un rhomboïde plus obtus que le noyau, et dans lequel les faces des sommets, prises trois à trois, seroient séparées par des rhombes verticaux inter- médiaires. Cela posé, les formules du mémoire précédent donneront pour l'expression de la demi-diagonale oblique du nouveau rhomboide, 1 2n+n 2H— 1 \° Z 2 ” LEE EU er tp) VC) (gp —3$)*$##g =2V 2;en faisant nr — 1, g&—=1, p—=3. L'expression dela demi-dia- gonale horizontale sera , RTE = 4.@ Donc } demi- A —_—_—_— — — : (ae) La quantité p' représente ici la demi-diasonale oblique du nouveau rhomhe: ) L: É agoni ique d eau rhomboïde, que nous venons de trouver égale à 2V 2 où V 8 : a représente l'axe du mme rhom- boide, qui ne diflère pas de celui du noyau, et dont la valeur est, par conséqueur, Vas. b20 MEMOIRES DE L'AÂACADÉMIE diagonale oblique est à l'horizontale comme V2 : 2, ce qui est le même rapport que celui qui a lieu dans le dodecaëdre, dont toutes les faces sont des rhombes égaux c et semblables entr'eux, Or si l'on substitue aux décroissemens précédens ceux qui se feroient par une rangée de petits rhomboïdes vers toutes les arûtes de l'octaëdre (fig. 1). Il est aisé de voir que le résultat sera précisément le même. Car d'une part, les arètes LP, LO,OE, etc. sont situées comme les arêtes marquées de mêies léttres (Jig. 2). D'une autre part, les faces produites en vertu du décroissement par deux rangées vers les angles A, B, (Ag. 2), sont inclinées sur les faces latérales comme UE ci Je sont entr'elles , c'est-à-dire, sous un angle de 120 dégrés. Donc, puisque dans l'actaëdre (fig. 1), toutes les inclinaisons respectives des triangles sont égales, les faces produites en vertu du décroissement vers les bdrds LE, EN, etc. des bases LEN, POR, seront aussi inclinées sur les fe produites par les D PRE vers LO, OE, de la même quantité que celles-ci le sont entrelles, et cela par une suite de la structure de l'octaédre, qui permet de considérer indifféremment des rhomboïdes dans tous les sens (1). Donc la théorie de l'octaëdre rentrera encore à cet égard dans celle du rhomboïde. On trouve, quoique Re le dodccaëdre dont il s'agit ici, parmi les varittés du spath fluor. Si l'on sousdivisoit l'octaëdre de la figure 1, seulement à l'aide de quatre coupes parallèles, l'une à la bise POR, et les trois autres aux faces latérales LPN, NRE, LOE, on parviendroit à un tétraëdre qui auroit le ruéme centre Q) L'octaïdre (fig. 1) est également susceptible d'être changé en 1homboïde, par faddiion de deuxtetraëdres sur les faces LINE, POR , ou sur les faces PLN,EOR, ou enfin sur les faces LOE, PN Ms d'où il résulte que les petits on comoosans , peuvent eux-mêmes avoir lieu EP trois sens différens, puis- que deux quelconques des faces opposées sur les peuts octaëdres, sont toujours adja- cuntes à deux faces de tetraëdres. LR Diersi0 SC LE N CES: b27 que l'octaëdre, et dont la base seroit située en sens contraire du triangle POR. On pourroit aussi prendre ce tétraëdre pour le noyau des crystaux, que nous avons envisagés comme originaires de l'octaëdre , et en déduire par des lois régulières de décroissement, la structure des mêmes crys= taux, ainsi que de plusieurs autres dont je n'ai point parlé. Mais cette structure seroit en général plus compliquée que dans l'hypothèse du noyau octaëdre, et d'ailleurs on n'auroit pas l'avantage d'arriver à la forme primitive, par des sections faites semblablement sur toutes les parties des crystaux secondaires. Or, la considération de cette forme, ainsi que je l'ai déjà observé, n'est qu'un moyen adopté pour simplifier la théorie, puisque réellement le noyau d'un crystal peut être pris par-tout où l'on veut, ensorte que si on le regarde de préférence comme placé au milieu du crystal, ce nest que pour expliquer plus facilement la structure, dont les seuls élémens essentiels sont la figure et l'assortiment des molécules. D'après cette réflexion , il m'a paru plus naturel d'adopter l'octaëdre dans les cas dont j'ai parlé jusqu'ici. Mais il y a certains crystaux, à l'égard desquels il est plus commode d'employer le tétraëdre, comme forme primitive, et c'est alors une raison pour le substituer à d'octaëdre. Je ne m'étendrai pas sur les détails relatifs à ce dernier cas, parce quil est aisé de saisir l'analogie des modifi- cations auxquelles il s'étend, avec celles du rhomboïde, en faisant attention que le tétraëdre n'est antre chose que le sommet d'un rhomboïde semblable à celui de la 9. 2. Or, comme ce même solide a ses quatre sommets égaux entr'eux, il est clair que la considération du décroissement qui a lieu par rapport à l'un quelconque de ces sommets, s'applique également aux trois autres sommets, et qu'en assimilant chacun d'eux à ceux du rhomboïde, on parviendra facilement à déterminer la forme du crystal secondaire, d'après des soustractions de moltcules rhomboïdales, La 528 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE - structure des variétés de la mine de cuivre grise rentre dans le cas dont il s'agit ici. Je passe au dodécaëdre à plans rhombes, que nous avons déjà vu paroître au rang des formes secondaires, et que nous allons maintenant envisager comme forme primitive. Soit EP (/ig.4) un dodécaëdre de ce genre. J'ai prouvé dans l'ouvrage déjà cité (1), que ce dodécaëdre étoit un assemblage de quatre rhomboïdes égaux et semblables, composés chacun de six tétraëdres à faces triangulaires isocèles, que l'on obtenoit en divisant le dodécaëdre par des coupes parallèles à ses différentes faces, et dirigées suivant les arêtes et les petites diagonales des rhombes. Or, les décroissemens qui ont lieu dans le passage de ce dodécaëdre aux différentes formes secondaires, se font toujours par des soustractions de rhomboïdes complets, et comme d'ailleurs, chaque face du dodécaëdre peut être regardée comme une face de rhomboïde, puisque ses deux angles obtus concourent toujours à la formation de deux angles solides composés de trois plans, il sera aisé de ramener à la théorie de ce dernier polyédre celle de toutes les modifications du dodécaëdre. Une des plus intéressantes de ces modifications est celle dont la surface est formée de vingt-quatre trapézoïdes égaux et semblables. Elle résulte d'un décroissement par une simple rangée de rhomboïdes, sur tous les côtés des rhombes du dodécaëdre. Ce décroissement fait naître sur chacun de ces rhombes, par exemple sur le rhombe CLGO, une pyramide quadrangulaire uclgo ( Jig. 5), et les quarante-huit faces des pyramides étant deux à deux sur le même plan, donnent les vingt-quatre trapézoïdes qui terminent le polyëdre. Je ne m'étendrai point sur l'expli- cation de cette structure dont il sera facile de se foriner ————————————…—————————————— ——…———_—— — ——————_—— —— — (1) P. ago et suiv, une DE SNS € IE NICIE ‘ES: 5»9 une idée, d'après ce que j'ai dit en traitant du grenat (1). mais je ne dois point omettre ici une remarque qui m'a paru digne d'attention. Si l'on considère la situation des faces latérales des lames composanses, on concevra que dans chacune de ces lames , par exemple dans la première de celles qui s'élèvent sur le rhombe CLGO, l'une des faces latérales dont il s'agit, savoir celle qui ft partie du triangle ule (fig. 5), est parallèle à DLCE ( fig. 4), et l’antre, savoir, celle qui fait partie. du triangle oug (fig. 5), est paarallèle à GOHP ; au lieu que si les décroissemens se faisoient par rapport au seul rhomboiïde dont le sommet supérieur est en C, les deux faces latérales citées seroient parallèles à DLCE. Soit luzn (fig. 6), une coupe géométrique de la première lame, faire par un plan perpendiculaire sur CLGO (fig. 4), et qui passeroit par les milieux de CL et de GO. Les petits triangles dont cette coupe est composée, re- présenteront les coupes d'autant de moitiés de petits rhomboiïdes, formées chacune de trois tétraëdres. Parmi ces rhomboïides, celui auquel appartient le quadrilatère lued aura celle de ses faces, qui est analogue à lu, située parallèlement à DLCE (fig. 4), et celui auquel appartient le quadrilatère 7zpo aura celle de ses faces, sur laquelle tombe Ja ligne #z, située parallèlement à GOHP. Or, si l'on forme successivement la somme des petits rhomboïdes , désignés par les quadrilatères /ued, nzpo , et par leurs intermédiaires, on aura un reste qui sera une moitié de rhomboïde, indiquée par le triangle st ; d'où il suit, que si l'on considère la lame comme isolée, elle ne sera pas uniquement formée de rhomboïdes complets. Mais cela n'empêchera pas que l'ensemble du noyau et des différentes lames de superposition ne se résolve toujours ta) ibid, p. 175. Mém. 1789. X xx 530 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE en un nombre déterminé de rhomboïdes entiers. Pour le prouver, soit ULMQZX (fig. 7) une coupe hexagonale du dodécaëdre, faite par le prolongement du même plan, qui a donné la section /nzu (fig. 6). Il est clair que l'assor- timent de tous les triangles renfermés dans cet hexagone, et dont chacun est la coupe d'un demi-rhomboïde, étant uniquement composé de quadrilatères , représentera un assortiment de rhomboïdes complets. Or, il suffit main- tenant de faire voir que l'addition des six moitiés de rhomboïdes, désignées par le triangle As, et par les cinq autres semblablement situés, formera encore, avec l'assor- timent de l'hexagone, un ensemble complet. Mais c'est ce dont il est aisé de se convaincre, en considérant successi- vement les quadrilatères skyt, Uayk, aUët, eût0 , etc. extérieurs à l'hexagone abcd/g, lequel forme lui-même un assortiment de quadrilatères sans reste. L'intégrité de l'ensemble provient de ce que la structure permet de considérer indifféremment des rhomboïdes dans un sens ou dans l'autre ; ensorte que les triangles se servent alternativement de complément, pour conserver l'unité de structure. J'ai cru cette observation utile, pour füre voir combien étoit exacte l'analogie du dodécaëdre à plans rhombes avec le rhomboïde. Le polyédre à vingt-quatre trapézoïdes, que nous venons de considérer, pourroit être aussi originaire de l'octaëdre régulier, par un décroissement de deux rangées de petits rhomboïdes, sur tous les angles des faces de cet octaëdre. Je me borne ici à indiquer ce résultat, qu'il sera facile aux Géomètres de vérilier. De même que l'octaëdre peut passer à la forme du dodécaëdre à plans rhombes, par un décroissement d'une rangée sur toutes ses arêtes, le dodécaëdre, à son tour, peut devenir un octaëdre, en vertu d'un décroissement d'une rangée sur tous les angles LCO, ECL, etc. (/g. 4). réunis trois à trois pour former un même angle solide. DES SCIFRNCES. 531 Car de ces derniers angles pouvant être considéré comme le sommet d'un rhomboïde, les trois faces produites autour du mème angle, par le décroissement indiqué, seront sur un même plan “perendiculaire À à l'axe du rhomboïde, comme il suit des formules du mémoire précédent. Mais les huit angles solides composés de trois plans, étant situés symétriquement à égale distance les uns des autres, il est bien clair que les huit faces produites par les décroissemens, auront la même disposition symétrique, et par conséquent formeront la surface d'un octaëdre régulier. Donc, etc. cette structure est celle de l'octaëdre du sulfure de zinc ou de la blende. Si le décroissement n'a lieu que sur les angles situés aux sommets €, F, H, A, des quatre rhomboïdes qui ont leurs faces At Er RAS disposées autour de ces mêmes points, le crystal secondaire sera un tétraèdre régulier La blende fournit encore des exemples de ce résultat, qui est remarquable en ce quon y voit le tétraëdre à faces triangulaires équilatérales formé, d'après une loi très-simple de décroissemens , d'une multitude d’autres tétraëdres À faces triangulaires isocèles, et cela sans qu'il y ait aucun vude dans l'intérieur de la structure. Ce que j j'ai dit de la structure du crystal de roche, [ane le mémoire que j'ai lu à l'académie sur ce sujet , (1). me laisse rien à ajouter relativement à l'analogie di eh caëdre à plans triangulaires isocèles, considéré comme forme primitive , avec le rhomboïde ; car j'ai prouvé que ce dodé- caëdre pouvoit être conçu comme étant un assemblage de petits espaces rhomboïdaux semblables au rhomboïde : », (fig. 8.) dans lequel l'angle d n f du sommet, est de 95°, 22!, 20". (2). Ces espaces romboïdaux sont eux-mêmes composés chacun d'un petit dodécaëdre à plans triangu- (1) Année 1786, p. 78 et suiv. (2) La diagonale horizontale est à l'oblique comme 5 V8. Xxx 2 532 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ; laires isocèles, tel que celui qu'on obtiendroit en faisant passer des plans conpans par les sommets i, #, et par les milieux c,0,g,e,ect., des côtés inférieurs des rhombes, plus de six vacuoles de figure tétraëdre, représentés par les résidus du rhomboïde, et dont l'un est le tétraëdre Zn go. Cela posé, on pourra demême considérer les formes secondaires comme produites par des décroissemens d'une ou plusieurs rangées de rhomboïdes. Les dodécaëdres qui font partie de ces iémboideés, se résolvent chacun en six tétraëdres, à l'aide de sections qui passent par l'axe et par les arêtes longitudi- nales de ce dodécaëdre , et les véritables molécules du crystal paroissent être les tétraëdres dont il s'agit. Au reste, je n'ai encore reconnu le dodécaëdre à plans triangulaires, comme noyau, que dans les crystaux quartzeux et dans ceux du carbonate de plomb ou plomb spathique. Il ne reste plus qu'à indiquer le rapprochement des formes primitives, qu'offre le prisme droit hexaëdre régulier avec le parallélipipede qui, dans ce cas, est un prisme droit qua- drangulaire. Le prisme hexaëdre étant divisible parallèle- ment à ses deux bases et à ses six pans, il est bien clair que les différentes sections que l'on y peut faire, le parta- geront en une multitude de petits prismes droits triangu- aires à bases équilatérales, et qui, pris deux à deux, for- meront depetits parallélipipedes ou prismes quadranguliires, ayant pour bases des rhombes dont les angles seront de 120—600° , et pour pans des rectangles. Soit ABCDGF, (fig. 9.) l'assortiment des lignes produites par les sections sur une des bases de li forme primitive dont il s'agit. Dans quelque sens que l'on fasse décroitre les lames de super- position, soit vers les côtés AB , BC, etc. , soit vers les angles C, D,etc., on conçoit que les décroïissemens se feront toujours par des sommes de parallélipipedes composés cha- cun de deux molécules accolées, ensorte, par exemple, que si les lames décroissent par une rangée vers leurs bords, les grandes faces de la première répondront à l'hexagone gbcdsf, DES SCcixNCES. 533 dont la différence avec l'hexagone ABCDGF, est évidem- ment égale à une somme de rhombes, qui sont les bases d'autant de petits parallélipipedes. Si au contraire les dé- croissemens se font vers les angles, et toujours par une rangée, les soustractions qui auront lieu, par exemple , vers l'angle À, feront disparoïitre successivement d'abord le petit parallélipipede désigné par Æian, puis les deux qui sont indiqués par i/pa, nars, et ainsi des autres. Il en sera de même, proportion gardée, dans les ças où les décroissemens suivroient une loi plus rapide. On peut juger, par tout ce qui précède, que plus d'une fois, dans le cours de mon travail sur la structure des cryslaux, il s'étoit présenté des apperçus qui conduisoient naturellement au point-de-vue général que je viens d'exposer. Mais je n'avois point fait alors assez d'attention à ces ap- perçus, ni aux conséquences qui en découloient, et ce n'est que quand, après avoir recueilli un grand nombre de faits, jai cherché à les comparer entr'eux, et à les ramener aux considérations les plus simples, sous lesquelles ils pussent s'offrir, que j'ai reconnu toute l'extension dont étoit sus- ceptible un résultat, que je n’avois fait jusque-là qu'entrevoir dans certains cas particuliers, et le degré de généralité, auquel la théorie, appuyée sur cette base, devenoit sus- ceptible de s'élever. 534 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ANALYSE D'une mine de plomb cuivreuse, antimoniale , martiale, cobaltique argentifere, dans laquelle ces substances métalliques se trouvent combinées avec le soufre et l'ar- senic, d'Arnostigui, près Baïgorri en basse Navarre. Pxr M SAGE: Crrre mine , d'un gris noirâtre , est brillante en quelques endroits, comme la mine d'argent grise, elle est entremélée de quartz, quelquefois parsemée d'azur de cuivre, d'efllo- rescence cuivreuse verte, et de fleurs de cobalt d'un lilas tendre. Lorsqu'on calcine cette mine, il s'en dégage de l'acide sulphureux et de la chaux blanche d'arsenic, mélée de fleurs d'antimoine. Le résidu de la torréfaction ne se trouve pas avoir perdu sensiblement de son poids; sa couleur est d'un brun rougeätre, on peut en retirer du fer par le barreau aimanté. Ayant fondu une partie de cette mine calcinée avec cin- quante parties de borax, elle lui a donné une couleur d'un bleu tendre. Cette mine torréfiée ayant été fondue avec trois parties de flux noir et un seizième de poudre de charbon , a produit parquintal vingt-cinq livres d'un régule gris et fragile;l'ayant fondu avec huit parties de verre de borax, il ne lui a com- muniqué aucune couleur, il s'étoit précipité au fond un culot gris fragile, enchatonné de plomb ductile. Si je n'avois pas eu recours à ce moyen, je ne me serois DE SO CIEN CES. _ 635 pas apperçu que cette mine contint du plomb , quoiqu'il soit au moins dans la proportion de moitié dans le régule mixte qu'elle produit, qui est lui-même composé de de parties de cuivre et d'une de régule d'antimoine, en le dissolvant dans l'acide nitreux , l'antimoine se trouve au fond du matras sous la forme d'une chaux blanche. Le premier culot obtenu par la réduction de la mine d’ar- nostigui, étoit composé de plomb, d'argent, de cuivre et d'antimoine. On voit que par la fusion de ve culot avec le verre de borax , il s'est fait un départ par la voie sèche, puisque le plomb et l'argent se sont précipités et ont resté séparés , tandis que l'antimoine et le cuivre étoient à la sur- face. Cette expérience démontre encore que le cuivre à plus de rapport avec l'antimoine que le plomb, puisque l'an- timoine se sépare du plomb pour s'unir au cuivre. Ayant coupellé ce régule de cuivre antimonial , je n'y ai point trouvé d'argent, tandis que le plomb qui encha- tonnoit ce régule, a produit quatre gros d'argent , quantité qui est en rapport avec celle au'un quintal de cette mine d'arnostigui a produit par la scorification. Le régule de cuivre antimonial a laissé sur les bords de la coupelle un cercle de chaux d'antimoine brunâtre agglu- tinée par du verre de plomb, le plomb qui enchatonnoit le régule du cuivre antimonial n'a rien laissé sur les bords de la coupelle. Si cette mine de plomb cuivreuse antimoniale ne produit, par la réduction, que 25 livres de régule métallique mixte par quintal, c'est qu'une partie de l'antimoine et du plomb sexhalent pendant la réduction, de mème que les acides vitriolique et arsenical qui étoient résultés de la combus- tion du soufre et de l'arsenic, et qui s'étoient combinés avec les chaux métalliques pendant la calcination. Cette mine de plomb cuivreuse a produit par quintal : Plomb: she *.... 12 livres. 5356 Mémoiïnes DE L'ACADÉMIER Antimoine.......... 4 livres. Ferahtes scies font tB Argent... ét «de «+ 4. PTOB: Gobpln. cn omis . Brsenic.z 242 nes Soufrei tes d aaisfe as à» L'habitude que j'ai contracté de refondre avec du verre de borax, les culots métalliques que j'obtiens par la réduc- tion, afin de les avoir mieux rassemblés, m'a offert dans cette analyse le moyen de reconnoître le plomb dans la mine d'arnostigui. Je pense que ce moyen doit être mis au nombre des expériences docimastiques indispensables , puisqu'il procure le départ du plomb par la voie sèche. DES SO1ENCÇES. 557 RS LR VIALEÆ O N S Sur différentes espèces de galènes auriferes. Prat Me SAGE La mine de plomb sulfureuse , connue sous le nom de galène, est toujours composée d'environ soixante-sept livres de plomb, de vingt-quatre livres de terre calcaire et de neuf à dix livres de soufre. Mais en outre, le plomb recèle toujours plus où moins d'argent, et quelquefois de l'or dans diverses proportions. J'ai essayé dernièrement une galène des environs d'Aulus , dans les Pyrénées, qui a produit soixante livres de plomb par quintal de minéral, et trois onces d'argent par quintal de plomb. Ayant fait le départ de ce bouton, j'ai trouvé de l'or au fond du matras en assez grande quantité pour mériter le départ en grand. L'or et l'argent natif, se trouvent quelquefois avoir pour gan- gue du spath calcaire et dela galène, comme le prouve le mor- ceau que je mets sous les yeux de l'Académie; cette riche mine vient de Sibérie, elle contient près d'un tiers d'or natif, mêlé d'argent. Ayant voulu pulvériser cette galène aurifere de Sibérie, l'or s'est rassemblé, sous le pilon, en masses ductiles. J'ai coupellé cet or mêlé d'argent, le bouton de retour m'a fait connoitre-qu'il s'y trouve un sixième d'alliage. J'ai reconnu par la quartation et le départ, que cet or natifcontenoit trois dixièmes d'argent, puisque les dix grains d'or natif, résultans de douze grains qui avoient été cou- pellés, n'ont laissé, après le départ, qu'un cornet d'or de sept grains. Mém. 1789. TYY 538 MÉMOIRnBS DE L'ACADÉMIE À NA/L'Y 5 E€ DU "BON S F'OESFILEE Par M. SAGE. æ Le bois fossille est commun en Islande, oùil se tronved:ns la terre par couches horizontales. Les Danois le nomment suturbrand. On trouve des troncs de bois fossille, plus on moins considérables , exfoliés, presque toujours comprimés, La couleur de ce bois est d'un gris brunâtre; il est fragile et présente quelquefois dans sa cassure des veines noires et brillantes, semblables au jayet. Le suturbrand lui-même me paroit être un jayet ébauché. L'analyse comparéé de ces deux substances offrant des produits à-peu-près semblables, in- dique que ces deux substances sont congénères. On trouve dans diverses provinces de France du bois fossille semblable à celui d'Islande; celui de Peuptière, en Dauphiné, est d'un gris brunûtre , il recèle de la pyrite martiale entre ses couches ligneuses. Ce bois fossille se casse facilement et offre dans sa cassure un tissu plus où moins compacte et différentes nuances de brun, quelques couches ont la couleur et le brillant du ja yet. Le bois fossille trouvé près Valognes en basse Norman- die, ne diffère de celui dont je viens de parler, qu'en ce qu'il renferme du vitriol martial, produit par l'efflorescence de la pyrite. Le bois fossille n'a point d'odeur; mais lorsqu'on le brûle, il s'en dégage une beaucoup plus fétide et plus insupportable que celle des autres bitumes. pis -SC:r EN C:R Sir M 53q J'ai distillé du bois fossille de Peuptière, il a passé de l'eau accompagnée d'un gaz hèpathique d'une odeur insuppor- table, ils'est dégagé en même-temps de l'eau acide et lim- pide, et une huile noire, fétide, épaisse et pesante. Le charbon qui restoit, pesoit le cinquième de la quan- üté du bois fossille qui avoit été distillé; ilse dégage, pendant la combustion de ce charbon, de l'acide sulfureux ; lacendre blanchätre ( 1 ) et legère qui restoit, pesoit le douzième de la quantité de bois fossille qui avoit été soumis à la dis- tillation ; cette cendre fait une legère effervescence avec l'a- cide nitreux qui en dégage une odeur de foie de soufre. On trouve à Odival, près Nogent-le-Roi, en Champagne, un bois fossile, différent de celui de Dauphiné, en ce qu'il n offre plus sensiblement le tissu ligneux, etqu'il paroît pres- qu à l’état du jayet. Cette même espèce de bois fossille se trouve à Bourmont en Bassigni, à sept lieues de Langres , à différentes profondeurs en terre, dans des couches de pierre calcaire et de marbre gris coquillier, ou l'on remarque des poulettes et des cornes d'ammon striées. Ce bois fossille passé à l'état de jayet, se divise quelquefois en lames rhom- boïdales. , (1) Elle est colorée lorsque le bois contient de la pyrite. Yyyz2 540 MÉMOIRES DE L'ACADÉEMIE OBSER VATIONS Sur une espèce de beril feuilleté, oristalisé en prisme té- traëdre, nommé sappare , par M. de Saussure, le fils. Pia. : M, ‘SA GE. — Fa fait mention, en 1784, de cette espèce de beril, page 154, de la description méthodique du cabinet de l'école royale des mines. Je le désignois alors sous le nom de rale bleu; mais ayant reconnu depuis que cette pierre donne des étincelles , lorsqu'on la frappe avec le briquet, et qu'elle n'éprouve aucune altération au feu le plus violent, où elle ne perd pas mème sa couleur, se comportant en cela comme le beril ; je l'ai placé et décrit immédiatement après cette : pierre gemme dans mon analyse clrimique : voici comme: je m'exprime, pag. 11, du 11 volume. « On rencontre dans les granites d'Espagne et dans ceux » de Saint-Simphorien , à quelques lieues de Lyon, une espèce » d'aigue-marine bleue, en larges prismes tetraëdres, appla- »tis, feuilletés, suivant leur longueur , et quelquefois réunis » en faisceaux. Cette espèce de pierre est fort commune à » Baltimore en Amérique. J'ai reçu depuis des berils feuilletés semblables, du mont Saint-Gothard ; ils se trouvent dans du quartz blanc trans- parent, qui s'est moulé sur les cristaux de cette espèce de beril , on en rencontre aussi sur du feld spath blanc, opa- que, entrémélé de stéatite blanche nacrée. Ce feld spath s'est aussi moulé sur les cristaux de beril. Quelquefois de l'ochre martiale june, colore le quartz et le feld spath. Le beril lamelleux du mont Saint-Gothard ne diffère DES SCtrxNCES. b4r , point de ceux trouvés dans le Lyonnois, en Espagne et en Amérique; tous offrent des prismes tetraëdres applatis, formés par l'assemblage de lames longitudinales, carré long, souvent posées en retraite. On observe en outre des raies où sections transversales, comme dans le beril, ja chrisolite, la topaze de Saxe, ect. Le beril lamelleux se laisse facilement entamer, si l'on suit la direction longitudinale de ses lames, ce qui n'a pas leu transversalement : si on frappe dans ce sens, le beril lamelleux , avec un briquet , il donne des étincelles (1), lorsque ces cristaux ne sont point exfoliés et ne récèlent pas entre leurs lames transparentes de la stéatite. Cette scintillation n'est pas due à du quartz, puisque ces mêmes cristaux qui scintillent sous le briquet, peuvent s'exfolier. Le beril lamelleux, après avoir été exposé au feu le plus violent , n'y éprouve point d'altération , ne perd pas la pro- priété d’étinceler sous le briquet, mais souvent sa surface devient d'un blanc nacré, c'est ce qui arrive aussi au beril. On remarque souvent an milieu longitudinal de ces prismes de beril lamelleux, une ligne du plus beau bleu d'azur qui se dégrade insensiblement sur les bords , et prend la teinte de l'aigue - marine. On peut extraire une partie du fer qui colore cette espèce de beril lfhelleux , en le pulvérisant dans un mortier de: verre, et en le distillant ensuite avec huit parties de sel ammoniac, lequel se sublime sans se décomposer , et prend une légère teinte de jaune ; sil on dissout ce sel dans l'eau, on peut en précipiier du bleu de Prusse, en versant dedans de la lessive prussique. Ce qui reste dans la cornue, après la distillation du beril 1) M, de Saussure le fils ui a publié dans le journal de physique du mois de , T l physiq x mürs , une analyse de cette pierre , sous le nom de sappare , Île est très- tendre ,'que les corps les moins durs, tels que l'ongle, parviennent à l'entamer | ét qu'elle ne donne point d'étincelles avec le briquet. ‘out ce qu'annonce ,ce naturaliste est vrai; lorsqu'on touche cette espèce de beril, suivant la direction longitudiuale de ses lames 542 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE lamelleux et du sel ammoniac , n'a pas sensiblement di: minué de poids, si l'on verse de l'eau distillée dessus , elle devient laiteuse ; décantée, on trouve au fond du verre une poudre d'un bleu clair, ce qui annonce que tout le fer n'a pas été enlevé par le sel ammoniac. M. de Saussure le fils a fondu une partie de beril lamel- leux, qu'il nomme sappare, avec six parties d'aleali mi- néral, dans um creuset d'argent; il l'a dissous dans l'eau régale; la masse blanche grenue et légère qu'il a obtenu (1), ilen a ensuite séparé les différentes terres par des réactifs appropriés; d'où il résulte, suivant M. de Saussure le fils, que le sappare où beril lamelleux , contient par cent grains. Argile. . . . . . 66,92 Magnésie. :4 142 016 28,25 Terre siliceuse. . . . 12, 18 Terre calcaire. : . . 1,17 Poe te dre. -É ROES 99, 00 M. de Saussure le fils ne dit pas s'il a tenté l'alunation de cette argile. La magnésie qu'il a retirée n'a-t-elle pas été fournie par la stéatite qui se trouve presque toujours interposée entre Jes lames du beril lamelleux , qui me paroitfièvoir être regardé comme une variété du beril qu'on trouve dans les montagnes granitiques de la daourie ; ce dernier cristallise en prisme hexaëdre. () Ce naturaliste a trouvé la terre siliceuse de ce beril lamelleux , sous l'eau régale, il a précipité le fer par l'alcali phlogistiqué ; il a dissous la terre calcaire et Ja ma- gnésie par l'acide du vinaigre, et la terre argileuse est restée ; il a précipité la terre calcaire par l'acide du sucre J'ai fondu le beril lamelleux avec six parties d'alcali minéral ; il s'est d'abord bour- souflé, est ensuite devenu fluide; après avoir été coulé sur du marbre blanc, il & produit des masses brunätres, presqu'entièrement solubles dans l'eau. Ja ne prononce pas ici sur la nature des terres dont cet alcali facilite la dissolution dans l'eau. D'Es SCIENCES. 543 À N À L YSS E D'UNE MINE DE PLOMB TERREUSE, Combinée avec les acides arsénical et phosphorique de Rosier , près la mine de Roure , en Auvergne (1). PAS MuVSSA GE, ——— 2 Cine mine, d'un jaune verdâtre , se trouve déposée par couches mamelonées, sur du quartz coloré en brun, par de la chaux de fer ; cette mine de plomb terreuse offre quel- quefois de petits cristaux prismatiques hexaëdres. Sa pesanteur spécifique est plus considérable que celle de la mine de plomb verte. : La mine de plomb terreuse, combinée avec les acides arsénical et phosphorique , diffère de celle dont j'ai fait mention dans le supplément à la description méthodique du cabinet de l'école royale des mines, n°. 281, en ce que celle-ci est plus jaune , est presque pulvérulente , et se trouve à la surface de la galène; cette mine de plomb ter- reuse arsénicale de Bourgogne, diffère de celle de Rosier, en ce qu'elle ne contient que de l'a arsénical, combiné avec de la chaux de plomb, tandis que celle d'Auvergne contient en outre de l'acide phosphorique. (a) Cette mine m'a été donnée par M. de l'Arbre , qui a publié plusieurs Ma- moires intéressans sur les productions minérales de l'Auvergne, Ce naturaliste » pre- mier médecin de M. le prince Crehomoski , tenoit cette mine de plomb terreuse arsé- uicale de M. Angelvin, directeur de la mine de Pont-Gibaud. 544 MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE L'acide arsénical se trouve aussi quelquefois avec l'acide vitriolique, dans la même mine, comme je l'ai fait connoître il y a quelques années, dans un mémoire que j'ai lu à l'A- cadémie, dans lequel j'ai donné l'analyse d'une mine de plomb et d'antimoine terreuse de Bonvillars , en Savoie. Cette mine se trouve en masses irrégulières , d'un jaune brun, couleur qu'elle doit à du fer. La mine de plomb terreuse arsénicale et phosphorique de Rosier, étant exposée sur un charbon à l'action du feu d'un chalumeau, se fond, bouillonne, s'étend et fait un bruit semblable à la friture ; il s'en dégage de l'arsénic , sous forme de vapeurs blanches, on retrouve quelques globules de plomb sur le charbon, et une portion de la même mine, qui ne s'est pas réduite ; les expériences subséquentes feront connoitre que c'est la portion de chaux de plomb qui se trouve combinée avec l'acide phosphorique ; en effet, cette espèce de mine refuse de se réduire au chalumeau , sur le charbon ; pénétrée de feu, elle y brille d'un éclat phospho- rique , et laisse un bouton blanchâtre, opaque et poliédre. La mine de plomb blanche, exposée au feu du chalu- meau, fait efférvescence, et se réduit aussi-tôt comme les autres chaux de plomb. Les cristaux de plomb en prismes hexaëdres , verdâtres , qu'on trouve dans la mine de plomb terreuse, arsénicale de Rosier, contiennent autant d'acides arsénical et phos- phorique que la mine en masses irrégulières. Cet acide ar- sénical n'influe pas sensiblement sur la forme de ces cris- taux de plomb vert, puisqu'elle est la même que celle qui pe contient que de phosphorique, combinée avec la chaux de plomb. L'essui des mines au chalumeau sert à décider le docima- siste, sur la manière dont il doit procéder à l'analyse d'un- minéral ; mais ce moyen n'est qu'indicatif, et ne peut servir à faire connoître avec précision , les quantités des diverses substances qu'il contient. La prets: LS'C re 0 c'E's. 545 La mine de plomb terreuse, arsénicale et phosphorique de Rosier, étant exposée à un degré de feu propre à la faire rougir, ne décrépite point, ne perd ni de son poids ni de sa couleur. À un feu très-violent elle fond, et l'acide arséni- cal s'en dégage sous forme de vapeurs blanches qui n'ont point d'odeur. La chaux de plomb reste avec l'acide phos- phorique, sur les parois du creuset, où elle forme un en- duit nitreux jaunâtre. J'ai distilé, dans une cornue de verre , une partie de mine de plomb terreuse arsénicale, avec deux parties de poudre de charbon, il s'est sublimé du régule d'arsénic dans le col de la cornue ; il s'en est exhalé de l'arsénic, et quoique j aie encore ajouté de la poussière de charbon jusqu à ce qu'il ne s'exhala plus de vapeurs arsénicales ; cependant, si on fond ce résidu, avec trois parties de flux noir, et un peu de poudre de charbon, on-obtient un culot de plomb fragile , dans le rapport de 5o livres par quintal de mine. Celui-ci, fondu au chalumeau, laisse encore exhaler des vapeurs arsénicales. Ce plomb ayant été coupellé , a laissé une minicule d'argent ; le fond de la coupelle étoit d'un jaune pâle , et avoit un petit rebord blanc, produit par du plomb phosphoré. Pour déterminer ce qui donnoit une couleur brunâtre au résidu de la mine de plomb terreuse , arsénitale, qui avoit été calcinée avec la poudre de charbon; j'en ai distillé une partie avec trois de sel ammoniac, qui s'est sublimé en entier avec une petite portion d'arsénic ; la couleur du sel ammoniac n'a point été altérée. Le plomb qui restoit au fond de la cornue, pesoit moitié de la mine qui avoit été employée, et offroit de petits cristaux irréguliers, d’un blanc verdâtre. Exposés sur un charbon , au feu du chalumeau, ils se sont fondus en un grain blanchätre, opaque , poliedre, qui ne s'est point réduit, ce qui annonce que le plomb s'y trouve combiné avec l'acide phosphorique. Mém. 1759. Zi 22 546 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE L'alcali volatil mis en digestion sur la mine de plomb terreuse arsénicale , calcaire, ne s'est nullement coloré. Il résulte de ces expériences que la couleur, d'un jaune verdâtre, qui est propre à cette mine , n'est point due à aucune substance métallique, étrangère au plomb, que l'acide arsénical s'y trouve, environ dans la proportion de meitié , et l'acide phosphorique dans le rapport d'un dixième, nus SCIENCES 547 PONE Le RSRESN CLE.S Propres à faire connoître dans quelle proportion l'acide nitreux pur dissout l'or. Pan eN'uSANGUE. L'acior nitreux pur marquant quarante-neuf degrés (1) à l'aréomètre de M. Baumé, n'a presque point d'action sur l'or laminé , puisque trois onces de cet acide, après avoir été mis en décoction sur douze grains d'or laminé très-mince , jusqu'à ce que cet acide ait été réduit à environ trois gros, la lame d'or ne s'est trouvée avoir diminuée que d'un trente- deuxième de karat. Trois onces d'acide nitreux à quarante-deux degrés, n'ont dissous qu'un soixante et quatrième de karat d’or laminé. Un cornet d'or poreñx de douze grains , dont on avoit départi l'argent de quartation équivalant aux trois quarts de l'or, ayant été mis en décoction avec trois onces d'acide nitreux à quarante-neuf degrés, jusqu'à ce qu'il n’en resta plus qu'environ trois gros, ce cornet d'or s'est trouvé avoir Me : seize trente-deuxièmes de karat. Trois ônces d'acide nitreux à quarante-quatre degrés, n'ont dissous que deux trente-deuxièmes de karat d'un cornet d'or poreux du poids de douze grains. Trois onces d'acide nitreux à quarante-deux degrés, ayant pareillement été mis en décoction sur un cornet d'or poreux pesant douze grains, jusqu'à réduction d'environ trois gros, n'ont dissous qu'un trente-deuxième et demi de karat d'or. () Pour obtenir l'acide nitreux dans ce haut degré de concentration, je le dégage du nitre par l'intermède de l'acide vitriolique ; je le précipite par l'argent; je disuille plusieurs fois cet acide nitreux. Z12z 2 548 MÉMOIïRE=ESs DE L' ACADÉMIE E X AM E N Comparé de l'intensité du feu produit par la combustion de mesures égales de bois de chéne, de charbon de ce méme bois, de charbon de tourbe , et de charbon de terre. Par M. SAGE. A —— Lx bois ne brûle qu'après avoir passé à l'état de charbon. Le charbon n'existe pas en nature dans les corps orga- nisés; mais il est produit par leur altération, et il se forme lorsqu'on en a dégagé par l'action du feu les matières vola- tiles qu'ils contiennent. Alors les acides, principes des végé- taux et des animaux, se concentrent et se combinent avec la terre des corps organisés et une"portion d'huile brûlée; il en résulte un nouveau composé noir, friable, insipide, inodore, nommé charbon. Toute espèce de charbon a des principes essentiellement semblables. Lorsque le charbon fossile, connu sous les noms de houille et de charbon de terre, a-été séparé de l'huile et de l'alcali volatil qui s'y trouvent combinés avec du fre , il rentre dans la classe du charbon végétal ; mais il contient plus de combustible, a besoin d'une plus grande quantité d'air pour bràler, et produit un feu bien plus fort et beau- coup plus long-temps (1) soutenu. Il se forme du charbon dans le sein de la terre sans le concours du feu; lorsque de l'acide vitriolique porte son action sur le bois, il s'empare de leau qu'il contient, (1) La durée de ce combustible peut être évaluée au moins quatre fois plus longue que celle du bois. DIE 8 S'CLE N,CES. 549 noircit le tissu végétal, altère et modilie son huile. Suivant la quantité d'acide vitriolique qui a porté son action sur le bois, il en résulte le suturbrand ou bois fossile, le jayet et le un de terre. * Si l'on met un morceau de bois de chène dans de l'acide vitriolique concentré, il noircit aussi-tot, peu de temps après il devient friable ; lavé et desséché , il partage les propriétés du suturbrand ou bois fossile; si le même morceau de bois de chène a resté plus long-temps dans l'acide vitriolique, son tissu érganique se déforme, et l'on trouve au fond du vase une pdte noire, laquelle, après avoir été lavée et desséchée , partage la plñpart des propriétés du charbon de terre., La manière dont s'exprime Wallerius , page 163 de la nouvelle édition de son Systema mineralogicum, vient à l'appui de ce que j'avance. Existimant plurimi lythanthraces nihil aliud esse, quam ligna vegetabilia , quæ ab acido minerali vitriolico Juerunt transmutata. J'ai lu à l'Académie, dans le courant de cette année, une analyse du bois fossile, dans laquelle j'ai fait observer que dans plusieurs morceaux il y avoit des couches ligneuses à l'état de jayet, et d'autres à l'état de pyrites. J'ai dit que le suturbrand ou bois fossile étoit un jayet ébauché; ce dernier me paroit être le passage du bois à l'état de char- bon de terre : celui connu en Angleterre sous le nom de Kenelcoal, lithanthrax piceus wall, se trouve à Lancastre; ce charbon se laisse travailler comme le jayet, et contient beaucoup plus d'huile que les autres charbons de terre, aussi brûle-t-il en produisant une flamme vive et long-temps soutenue. Quoique l'origine des charbons de terre soit sem- blable, ils diffèrent cependant par la quantité de terre et de combustible qu'ils contiennent. On trouve dans quelques endroits de la France, des schistes noirs, brillans, semblables par l'extérieur au char- 550 MÉMOIRES DE L'ACADÉEMIF bon de terre; ces schistes ne contiennent souvent point de bitume; il y en a de cette espèce à St.-Aubin-de-Luinier en Anjou, à Lamotte en Dauphiné, et dans la paroisse de St.-Julien, près Moulins. g Pour parvenir à déterminer l'intensité du feu que peuvent produire par la combustion des mesures égales de bois de chène et de diverses espèces de charbon, J'ai brûlé ces combustibles dans un fourneau dont le foyer avoit dix pouces de diamètre sur huit de hauteur ;-j'ai placé dessus une chaudière de fonte de fer de neuf pouces de hauteur sur dix-huit pouces de diamètre; j'ai mis dans cette chaudière 34 pintes d'eau en deux temps. Le charbon de terre d'Anzin, près Valenciennes, et celui de Fintz, près Moulins, ont fait évaporer, . . 32 Pintes d'eau. Codenelooals 1-16 es OO MEL CUS 30 Le charbon deterre de Newcastle. . . . . .. 27 deFresne,dansle Hainault. 26 de Decise , en Nivernois. 25 © d'Écosse... .. ..... 25 Le charbon de tourbe. . .... .. ... .. 12 debois de chêne. . .. ....... 5 Lebois de chêne... : 7 Le 2 42 ass La table suivante fait connoître la quantité de terre con- tenue dans ces divers combustibles. Cendres. Le bois de chêne produit par quintal. . . . .. Be Le charbon de bois de chène. . . . . . . . .. 2} Le kenelcoal, ou charbon de terre de Lancastre. de Noa 3 d'Écosse. . . Le charbon de terre d'Anzin. , . . . . . .. de FUNA EN. 2 de Fresne..,. , . .. .. d'ATRS 00 0 8 de Decise.. ,; ..: .l: e . 2% Le charbon de totbe. ., : . 4: .. ,! 2 Sn) Lea. Dane: SC EN C:E 6. 5h Les charbons de terre qui ont été employés dans ces expé- riences, ont été huit ou dix heures en feu; quelques-uns se sont boursouflés en brûlant; plusieurs ont exhalé de l'acide sulfureux vers la fin de leur combustion. Le charbon de terre de Fintz et celui d'Anzin, ont, comme l'on voit, plus de combustible que les autres. Le kenelcoal est le charbon de terre le plus estimé en Angleterre; il diffère de tous les autres par son tissu com- pacte et en ce qu'il est moins luisant ; c'est à la quantité d'huile biturmineuse contenue dans le kenelcoal, que sont dues ses propriétés. Ce charbon de terre produit par la dis- tillation, plus d'un tiers de son poids d'huile figée , tandis que nos charbons de terre de France n'en produisent qu'un seizième, Ces charbons de terre qui fournissent beaucoup d'huile par la distillation ,.me paroissent produits par des arbres résineux ; C'est pourquoi le bitume quon en extrait, peut partager les propriétés du goudron ; tandis que les charbons de terre qui ne rendent que très-peu de bitume fluide, sont vraisemblablement produits par des arbres qui ne sont point résineux, le bitume qu'on en extrait doit donc dif- férer par ses propriétés. Quoique le charbon de terre de Newcastle contienne à-peu-près autant de bitume que le kenelcoal, il en diffère cependant par son extérieur et sa fragilité. Le charbon desterre d'Ecosse contient beaucoup moins de bitume que les deux précédens; celui qu'on en retire par la distillation est fluide, et nage sur de l'eau acidule et rougeätre Le charbon de terre de Decise, en Nivernois offre un caractère particulier ; il se divise en rhomboïdes lorsqu'on le casse ; cette propriété est peut-être due à l'argile blanche qu'il contient dans la proportion d'un quart. Lorsque les charbons de terre ne sont point pyriteux, leurs cendres ne contiennent presque point de fer. 552 MÉMOIRES DE L'ACADÉM:E On voit, par les expériences citées ci-dessus, que l’inten- sité du feu produit par le bois, est à celle du charbon du nème bois, dans le rapport de quatre à cinq. Que l'intensité du feu produit par le charbon de tourbe, est à celle du bois, dans le rapport de quatre à douze. Enfin, que l'intensité du feu produit par le charbon de terre, est à celle du bois, dans le rapport de quatre à trente-deux ; les arts ont donc sept fois plus d'avantage à employer le charbon de terre de préférence au bois. Quoiqu'il y ait un gain considérable à convertir la pierre calcaire en chaux, par le moyen du charbon de terre, ce- pendant on ne l'a pas mis en pratique dans la plus grande partie de la France. La pierre calcaire quelconque, après avoir été réduite à l'état de chaux, se trouve avoir perdue près de moitié de son poids, qui s'exhale en air fixe pendant la calcination ; il se dégage donc d'un four à chaux une quantité immense d'air fixe; cet açgide méphitique ne se trouve pas immédia- tement dans l'atmosphère du four, parce que la chaleur le raréfie; mais il se condense bientôt et tombe dans le voisi- nage, où il imprime son effet délétere (1). Durant la calcination de la pierre calcaire , il se forme encore de l'air fixe par la décomposition de l'air qui a servi d’aliment au feu. Outre ces émanations méphitiques, une grande partie de l'huile du bois se convertit en air in- flammable en se combinant avec la chaletr; ce gaz accom- pagne la famée noire et épaisse qui sort des fours à chaux; cette fumée est âcre, irritante et fétide; elle est produite par l'eau, l'huile et l'acide que le bois contient ; leur ex- pansion forme des tourbillons de fumée noire, très-fuli- () On trouve, page 17 d'un procès-verbal du comité de police de Paris , publié récem- ment par M. Quinquet , tout ce qui est contenu mot pour mot dans ce paragraphe ; mais je préviens que je ne suis point le plagiaire, et que j'ai annoncé ces vérités pour la première fois, 1 y a deux aus, dans une lettre que j'ai inserée alors dans le Journal do Paris, . | gineuse, DES SCrEnNcCEs. 553 gineuse, dont la force et l'intensité augmentent à chaque fois qu'on met du bois dans le foyer. On sait qu'il se con- sume dans un four à chaux ordinaire, quatre à cinq mille figots ou coterets (1), en quarante-huit heures, pour la calcination de cinquante poinçons de chaux. Si la fumée noire qui sort du four à chaux est abondante et continue, c’est que le bois le plus sec contient les trois quarts de son poids d'eau, d'huile et d'acide qui entrent en expansion et s'exhalent sans être détruits par la com- bustion. Cette fumée dépose sur la terre l'air fixe dégagé par la calcination de la pierre calcaire, et celui qui résulte de la décomposition de l'air ; aussi lorsqu'on se trouve dans cette atmosphère, on est affecté par le méphitisme, la respiration se trouve d'abord gênée , le mal de tête survient, et l'asphyxie suit de près; ce que j'ai été à portée de vérifier. Une femme sacloit dans un jardin, à quarante pas d'un four à chaux; le vent portoit la fumée méphitique du côté de cette femme, qui ressentit d'abord mal à la tête et tomba presqu'aussi-tôt sans connoissance. On l'emporta, et elle ne tarda pas à reprendre ses sens. Une heure après, cette femme retourna dans le même endroit pour achever de sacler; elle y tomba une seconde fois sans connoissance et dans une espèce d'asphixie. Informé de cet accident, je portai dans cette atmosphère une lumière qui s’éteignit à un pied et demi de terre. Le chien qui me suivoit, levoit le nez en l’air pour respirer. Ce fait démontre la nécessité qu’il y a d'éloigner les fours à chaux des habitations, d'environ trois à quatre cents pas. Si les lois ne se sont pas expliquées sur cet objet, c'est que l'on n'avoit pas encore fait connoître que 11 calcination de Ja pierre calcaire produisoit autant de méphitisme. Lorsqu'on réduit en chaux la pierre calcaire par le moyen G)Il ya des fours à chaux, près la ville de Louviers, qui ronsument près de soixante mille bourrées par an, ce qui enlève aux malheureux habitans de la cam- psgue leur combustible, Mém. 1789. Aaaa 554 MÉMoIREs DE L'ACADÉMIE du boïs, le fourneau qu'on emploie offre, dans l'intérieur, une tour en brique votée, à la partie saiptrieure de laquelle est une ouverture ou cheminée; l'extérieur dn fourneau est construit en pierre et offre un carré , sur une des faces duquel est une porte ceintrée, de cinq pieds de hauteur sur deux de lirgeur. On arrange la pierre calcaire dans l'intérieur du fourneau, de manière à en former une voñte sèche, de la hauteur de cinq pieds, sur trois pieds de largeur ; ensuite on charge cette voñte de quatre à cinq pieds de pierre calcaire. C'est dans le vide de cette petite galerie qu'on fait le feu de bois; dès qu'il est réduit en charbon, les chaufourniers le retirent , l'étouffent et conservent cette braise qu ils. vendent, Les chaufourniers consumeroïent beaucoup moins de bois, et réduiroient en chaux bien plus promptement la pierre cal- caire , s'ils laissoient consumer le charbon ; ce qui avoit été observé par Bernard Palyssi, qui dit expressément qu ik faut procéder de suite à la calcination de la pierre calcaire, si l'on veut que la chaux soit bonne. On a cet avantage lorsqu'on réduit en chaux la pierre calcaire par le moyen du charbon de terre. Le fourneau qu'on emploie alors, offre une espèce de cône, dont la pointe est en bas; on charge, lit par lit, la pierre à chaux et le charbon de terre; on allume le fourneau par Ja partie inférieure ; ici la calcination est continue, et l'inteusité du feu beaucoup plus forte; de sorte quil faut beaucoup moins de temps et beaucoup moins de combustible pour opérer mieux la calcination de la pierre calcaire; ce fourneau est, d'ailleurs, construit de manière qu'on peut le recharger dans la proportion du vide qui s'y forme, ou de celui qu'on y LE une en retirant la chaux à mesure quelle est faite. Le célèbre Philibert de Lorme (1) a écrit, il y a plus de @) Philibert de Lorme , abbé de Sr.-Floy de Nojon, conseiller et aumônier d'Henry U, archuecte du jchäcau des Tudenies , a, le premier, fait exécuter, en 310, -- > © EE DES SCIENCES: 555 deux cents ans, que la chaux faite avec le charbon de terre, étoit préférable à celle qui avoit été faite avec le bois. La première, dit-il, a besoin d'un tiers d'eau de plus pour être éteinte; les mortiers dans la composition desquels on emploie cette chaux, ont plus de tenacité et acquièrent plus de solidité que ceux préparés avec la chaux faite avec de bois. Philibert de Lorme indique une manière d'éteindre la chaux, dont il vante beaucoup les avantages ; comme elle nest plus pratiquée parmi nous, je vais terminer ce mé- moire par la description de son moyen. On met, dit ce célèbre architecte, de la chaux dans une fosse ; on la couvre d'un pied de sable; on jette de l'eau par-dessus, pour faire fuser la chaux qui est dessous. Si le sable se fend et donne passage à la vapeur, on recouvre les crevasses. Philibert de Lorme recommande de n'employer cette chaux qu'au bout de trois ans; il assure que plus elle est ancienne, plus elle fait un bon mortier et uni beau stuc. En citant le procédé de Philibert de Lorme, je n'admets pas que la vapeur qui s'exhale lors de l'extinction de la chaux, puisse concourir en rien à ses qualités, puisque ce nest que de l’eau réduite en vapeurs par la chaleur qui se développe, lors de l'extinction de la chaux vive. On sait que les Romains éteignoient leur chaux par immersion, et qu'ils la laissoient ensuite fuser à l'air, dans ce cas, toute la vapeur s'exhaloit; cependant les mortiers et les stucs qui ont été faits avec cette chaux, ont résisté aux injures du temps. Ja charpente des combles en planches , comme celle de la coupelle de la halle aux bleds, faite à Paris en 1782, d'après les principes de ce grand homme, exposés dans l'ou- vrage qu'il a publié sous le titre de Nouvelles Inventions pour bien bâtir à petits frais, trouvées n'aguère par Philibert de Lorme , lyonnais , architecte , conseiller es aumünier ordinaire du Roi, et abbé de St.-Eloy-lez-Noyon, * x # Aaaaz 556 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIR O'B S ER VATIONS Qui prouent que la pleurésie n'est pas une maladie essentiellement différente de la péripneumonie , ou de la Jluxion de poitrine. Par ANTOINE PORTAL I —_—— Ox ne peut traiter une maladie avec succès qu'antant qu'après en avoir bien connu la nature, on peut lui opposer l'espèce de remède qui lui convient. Les médecins, persuadés de cette importante vérité, ont, depuis long- temps, dirigé toutes leurs recherches pour D PRE les maladies Le avoient un rapport entr'elles. - Mais il s'en faut bien que ce travail utile soit porté au degré de perfection dont il est susceptible; il est encore des : maladies qu'on désigne sous le même nom, qu'on traite de même, et qu'ondevroit cependant soigneusement distinguer : il en est aussi qu'on distingue, et qu'on devroit confondre, tant pour simplifier leur nomenclature, que pour FRE TP leur traitement. | La pé RTE et la pleurésie nousen offrent unexemple bien, remarquable. Les médecins les SR dis- tinguées; silest, disent-ils, des symptômes communs à ces deux maladies, comme la Aificalé de respirer et la fièvre continue , il en est d'autres qui les différencient. Dans la pleurésie, ajoutent-ils, la douleur à la poitrine est piquante, aigue; et dans la peripneumonie, ou fluxion de poitrine , le malade éprouve plutôt une forte oppression, la sensation d'un poids sur la poitrine, qu'une vraie douleur, encore moins une douleur aigue : dans la pleurésie le pouls est dur, et dans la fluxion de poitrine, le pouls est mol. TES SCIENCES 557 C'est par ces signes que Galien a cru distinguer ces deux maladies, et son opinion a été celle des médecins anciens €£ modernes les plus célèbres; MM. Pringle, Valsalva, Mor: gagni, flaller et divers autres écrivains ( 1) cités par M. Tissot, dans une lettre qu'il a écrite à notre sujet à M. Pinel, notre confrère (2), ont rapporté quelques obser- vations qui détruisent cette opinion ; mais sans doute que les Médecins ne les ont pastrouvées assez concluantes, puisqu'ils ont continué, pour la plupart, d'admettre l'existence de ces deux maladies, et que M. de Haen a cru devoir opposer son opinion à celle de M.T'issot (5). Sauvages lui-même, d'ail- leurs si exact, l'a adoptée dans sa nosologie. } Non-seulement les médecins ont voulu différencier 1 pleurésie de la péripneumonie, d'après ses symptômes, mais encore d'après son siége. Ils ont pensé que la pleurésie avoit le sien dans la plèvre, comme le nom l'indique, et que la péripneumonie résidoit dans le poumon, ou au moins dans la membrane qui le revêt, distinction encore plus subtile. Considérons d'abordles symptômes qu'on aregardéscomme distinctifs de ces deux maladies ; nous verrons ensuite si réellement elles ont un siége différent. Rien n'est plus variable que l'état du pouls dans les ma- Jadies inflaminatoires de la poitrine, soit que le malade se plaigne d'une douleur aiguë, ou point de côté, soit qu'il éprouve de l'oppression, où une douleur gravative. Je l'ai trouvé dans le même malade, tantôt très-serré, très-dur, tantôt mol, souple, sans que ladouleur eût changé denature; bien plus, il étoit très-mol dans des personnes qui ressen- @) Il y a plus de cent ans qu'Heurnius observa que 1 plevre et les membranes du poumon étoient saines , sans inflammation , dans un jeune hoinme mort après avoir éprouvé tous les symptômes de la péripneumonie qui avoient succédé à la pleurésie, Plevram inviolatam deprehendimus . Membran& pulmonem ubique investiens integré Obs. Heurnii ad calcem operis Fernelii, édit. Colon. ; 1079, in-fol. (2) Lauzane , le 20 décembre 1789. (3) Méthod, Méd. t. 5, p- 96. 558 MäMOIRES DE L'AÂCADÉMIE toient la douleur de côté la plus aiguë, tandis que dans quel- ques malades qui avoient l'espèce de: douleur gravative la mieux caractérisée , le pouls étoit très-serré et très-dur. Les praticiens savent que très souvent après une saignée le pouls se relève , se développe, et devient même plus dur qu'il n'étoit auparavant. Sans doute qu'alors le cours du sang est ralenti par les obstacles qui troublent sa libre circulation dans le pou- mon; vient-on à les diminuer par la saignée, la circulation devient plus facile et le pouls acquiert une nouvelle vigueur. Haen, Lieutaud, Haller et quelques autres médecins, ont assuré avoir trouvé le pouls de quelques péripneumo- niques très-dur,et non mol. Bien plus, Morgagni et Valsalva, sonillustre maitre, avoient regardé cet état du pouls comme plus constant, ce qui est confirmé par nos observations. Madame la présidente le Rebours avoit le pouls très-dur , serré, avec un point de côté, dont elle mourut en peu de jours ; à l'ouverture du corps, à laquelle j'assistai, on vit que la substance du poumon éioit très-enflammée, et que la plèvre étoit dans l'état naturel. L'ouverture du corps de M. Courtemanche, mort à Paris, rue Jacob , en 1783, après avoir éprouvé la douleur grava- tive la plus forte , avec le pouls le plus dur, offrit les mêmes résultats. Le poumon étoit très-enflammé, et la plèvre ctoit saine. Le cœur et les gros vaisseaux étoient pleins de sang, quoique nous eussions, M. Maloet et moi, fait saigner le malade six fois. 5 J'ai ouvert en 1773 le corpsd'unsellier , rue S.-André des- Ares: ilavoit eu une douleur gravative des plus fortes , et le onls extrêmement dur, jusqu'au septième jour , veille de sa mort. On trouva l'ouverture de son corps, le poumon du côté droit, avec une legère inflammation à la partie de la plèvre qui lui étoit contigue. Nousne multiplierons pas, dans ce Mémoire, les exemples de ce genre, Ceux que nous venons de rapporter prouvent DES Sciences. 55 assez que c'est sans fondement qu'on a voulu déduire de la différence du pouls, la difference d'une maladie qui n'a pas leu. Mais si les médecins praticiens ne peuvent pas distinguer par le pouls, la péripneumonie de la pleurésié, ne pour- roni-ils pas en trouver le caractère distinctif dans l'espèce de douleur dont les malades se plaisnent. Les plus anciens médecins ont avancé que les poumons étant insensibles de leur nature, (1)le ialade n éprouvoit aucune douleur, dans les inflimmations meme de ce \iscére; seulement ressentoit-il alors une sorte d'oppression, de dif- ficulté de respirer, de douleur gravative. Il n'en est pus de même, suivant les anciens, et suivant la plupart des médecins modernes, lorsque la maladie a son siége dans la plèvre; comme selon eux, cette membrane est très-sensible, (2) il y a alors une douleur aiguë, pi- quante, lancinante. Cest ainsi que d'après une théorie fausse, ou du moins qui estcontraire au résultat des expériences des anitomistes modernes, sur les animaux vivans, les médecins prati- ciens ont admis que dans la pleurésie, où dans l'inflim- mation de la plèvre, il y avoit une douleur aignë, et que dans l'inflammation du poumon iln'y avoit qu'une dou- leur gravative. Une autre raison encore qui a bien pn déterminer les mé- decins à admettre de pareilles différences, ce sont les alté- rations que les anatonistes ont trouvées dans le poumon et () Quippe, dit Arétée, qui naturaliter dolore immunis sit , ob corporis raritalems lanis similis. ..,...... de causis et signis morborum , lib. 11, de pulmonar, cap. à. (2) Les anatomistes ont pensé généralement que les membranes étfient d'autant plus sensibles , qu'elles étoient d'un tissu ferme, et qu'elles étoient rendues ; (a) mais les observations que les praticiens ont Fiites sur les malides, et les expériences des anatomistes sur les animaux vivants ont plutôt prouvé le contraire, (e) Licutaud , anat. hist. et pratique , tom. 1 , pag. 19 56o MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE dans la plèvre ; mais il eût fallu bien se convaincre si le sujet dans lequel on a trouvé la plèvre enflammée , avoit ressenti le point de côté ; il eñt fallu également savoir si, dans celui dont les poumons ont été trouvés en putréfaction, la dou- leur avoit été seulement gravative, et si elle n'avoit pas été piquante : or, c'est ce qui avoit été bien mil examiné jus- qu'à Morgagni , qui, le premier, a soumis ces sortes d'obser- vations à une critique aussi sevère que judicieuse. Mais comme cet anatomiste n'a pas épuis cette matière, et qu'elle est assez importante pour être l'objet d'un nou- vel examen, je dirai qu'ayant ouvert le corps de plusieurs personnes qui sont mortes d'une maladie inflammatoire, après s'être plaintes d'une douleur aiguë au côté, je nai nullement trouvé la plèvre enflanmée, ce qui est contraire à l'opinion des plus grands médecins, et notamiment à celle de M. Cullen, dont MM. Bosquillon et Pinel ont traduit les ouvrages en notre langue. M. de Ÿ illeneuve, mourut en 1776, à l'hôtel de Russie, rue Richelieu , d'une maladie de poitrine inflammatoire. Il s’étoit plaint d une pointe au côté droit, qu'il comparoit, tantôt à la piqüure d'une aiguille, tantôt à celle d'un clou qui lui perçoit la poitrine, On s'attendoit à trouver en cet endroit Ja plèvre très-enflammée et même gangrénée; mais point du tout, elle étoit parfaitement saine dans toute son étendue. La maladie avoit son siége dans les poumons ; le Jobe supérieur droit étoit très-endurci et racorni comme du cuir brûlé, le lobe moyen étoitextérieurement d'un rouge très-foncé, con, tenant divers foyers pleins de suppuration. M. Dumenil, négociant, a perdu, 1l y a quelques anntes, une jeune demoiselle, d'environ sept ans, d'une maladie inflammatoire ,avec une douleur de côté très - vive. On en trouva le siége dans le poumon , et nullement dans la lèvre. Les observations ont offert des résultats d'un autre genre; Morgagni a trouvé la plèvre enflanumée dans des sujets qui u'avoient nes S crie mors 5G1 n'avoient éprouvé aucune douleur au côté, et dans d’autres qui avoient eu de la douleur , du côté droit, par exemple, on a trouvé la plèvre enflammée du côté gauche , où dans tout autre endroit que celui où le malade avoit souffert. Nous en pourrions citer des exemples , que nous avons eu soin de recueillir. On voit, par à, que les médecins ont eu tort de croire que la plèvre étoit enflammée, toutes les fois que les ma- lades éprouvoient de la douleur aux parties contenantes de la poitrine, avec de la fièvre , et vice versa , queles anato- mistes ont gratuitement supposé que ces symptômes avoient eu lieu, toutes les fois qu'ils ont trouvé des marques d'in- flammation dans la plèvre de quelque cadavre. Cette erreur vient de ce que les médecins n'ont pas ouvert les corps des personnes qu'ils avoient traitées , ou qu'ils n'ont tiré aucun parti de pareilles ouvertures , et de ce que les ana- tomistes ont souvent borné leurs occupations à disséquer des corps, sans avoir suivi le traitement de la maladie qui les avoit fait périr: Dans tous les sujets qui sont morts d'une péripneumonie, ou d'une prétendue pleurésie, on trouve toujours les pou- mons altérés ; quelquefois la plèvre l’est aussi; mais jamais l'altération ne se borne à la plèvre, ce qui pourroit faire croire qu'alors celle-ci n'est affectée que secondairement. Qu'on prenne garde que l'inflammation du poumon ne se manifeste pas aux anatomistes par les mêmes signes ; tantât on trouve les poumons gonilés, rouges et ramolis , par un sang plus où moins noir , extravasé dans le tissu cellulaire, avec des adhérences, plus où moins intimes, à la plèvre, c’est l'inflammation qu'on a le plus généralement observée. T'antôt on trouve dans cette masse enflammée du pou- mon, un où plusieurstoyers de suppuration qui commu- niquent ensemble , où qui sont isolés ; ce pus est ici rare- ment blanchâtre, comme dans les parties graisseuses, Sou- Mém. 1789. Bbbb 562 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE vent le poumon est endurci dans une étendue plus on moins grande; il est alors grisâtre, même blanchâtre en cet endroît enflammé, tandis qu'il est quelquefois plus noir ailleurs, sans doute par le réflux du sang dans les vaisseaux voisins, qu'il peut plus facilement pénétrer. N Il n'est pas rare, lorsqu'il y a de pareilles duretés dans les poumons, de trouver de l'eau épanchée dans les cuvités de la poitrine, ou dans celle du péric.rde. On voit par là que l'h\dropisie de poitrine et du péricarde , n'est pis tou- jours une maladie chronique , et qu'elle peut être même le résultat , d'une maladie très-aigué , inflammatoire (1); quelquefois ces trois effets de l'inflammation se trouvent réu- nis dansle même poumon. Ne sont-ils pas une suite ordinaire l'un de l'autre? Où bien la nature, suivant la disposition du sujet , et suivant l'espèce et l'intensité de la maladie, ne produit-elle pas telle altération , indépendamment de telle autre. Quoiqu'il en soit de ces effets de l'inflammation du pou- mon , ilsont eu lieu, d'une manière ou d'autre, dans tous les sujets que j'ai ouverts, et qui avoient la plèvre enflamniée ; et si jamais elle a été entlammée seule, comme quelques anatomistes peuvent l'avoir observé , c'est certainement après des fièvres de mauvais genre ; elles ont pu affecter la plèvre de la mème manière quelles agissent sur les autres mem- branes ; c'est ce que MM. Morcagni et de Haen ont pensé, et ce que nous avons bien remarqué deux ou trois fois, après un pareil genre de maladie, et dans des personnes qui avoient conservé leur raison et leur.sensibilité jusqu'au moment de la mort, entr'autres chez M. l'abbé d'Ure, cha- noine de Notre-Dame , mort en 1771, au collège de Na- Q) L'inflammation du cerveau donne quelquefois lieu à l'hydrocephale , et l'inflam- mation des visceres du bas ventre , à l'hydropisie acite; celle de la matrice, après la couche , a un épanchement laiteux dans le bas ventre, ou quien a l'aspect. Certe matière, bien discutée’, pourroit faire l'objet d'un mémoire trèsintéressant. 7 DES ScrrkNcEs. 563 varre, d’une fièvre paroissant maligne. Il périt le sixième jour de sa maladie, sans avoir éprouvé la plus légère dou- Jeur au côté, ni même de la difficulté de respirer, jusqu'au moment de l'agonie, qui fut très-courte , et cependant on trouva la plèvre très-enflammée du côté droit, sans qu'il y eût aucune altération apparente dans le poumon. La péripneumonie se termine souvent par une expecto- ration heureuse ; les médecins ont supposé que la pleurésie avoit une égale terminaison, et ils n'ont pas manqué de supposer encore que la matière morbifique pouvoit facile- lement passer par “4 voies aëriennes. Mais , par quels con- duits ? C'est ce qu'ils n'ont pas expliqué; magnum pro- Jectd , dit Arêtée, miraculum est, et quomodo id fiat, ut ab exili tenuigue membran& nihil crassitudinis ha- bente , membranä inquam costas interius obtegente, tanta copia puris effundatur (1). . Muis plusieurs médecins ont voulu rendre raison d'un fait, même, qui n'existoit pas ; tantôt c'est par les arteres, communiquant, disent-ils, sans le prouver, avec les arteres des parties contenantes de la poitrine, qu'ils ont voulu ex- pliquer cette espèce de métastase; tantôt ils ont recouru àla veine azygos, pour leur attribuer cette fonction, Vovez la thèse de” Gunzius (2) sur cettequestion, et vous conclurez facilement que tout ce qu'ils ont dit à ce sujet, est hypo- thétique et étranger à la bonne phisiologie. On auroit dû : douter du fait, d'aprèsl'explication même qu'on s'est cflorcé d'en donner. Nous ne connoissons aucune observation qui prouve que dans la maladie qu'on appelle la pleurésie , on ait trouvé la plèvre affectée, sans que le poumon ne le fut aussi. I est vrai que les médecins ont averti, que lorsque la pleur“sie devenoit mortelle , elle dégéneroit en péripneumonie , mais QG) Arûtée , capp. lib. à, de pulurentis, cap 9. (2) Derivatio puris in bronchia Leips. 1738. Haller , collect. pathol. t. 2. B bbb 2 564 Mivoirrs DE L'ACADÉMIE É comme alors même on a trouvé plusieurs fois la plèvre très-saine, n'étoit-il pas plus naturel d'attribuer la mala- die à l'affection du poumon, démontrée constamment par l'ouverture des corps, que de la supposer dans la plèvre qu'on ne trouve jamais alors affectée seule. On sit qu'il se forme souvent une fausse membrane entre le poumon et la plèvre ; je l'ai trouvée dans quelques cada- vres , bien plus épaisse que la plèvre elle-même , à laquelle elle adhéroit , et qui étoit, malgré cela, quelquefois saine. Ces concrétions membraneuses, comme l'a observé le grand Morgagni, ont pu quelquefois en ir poser , et faire croire que la plèvre étoit malade, quoiqu'elle ne fût nullement affectée. Au lieu d'une fansse membrane, ce n'est quelquefois qu'un tissu cellulaire, plus où moins compacte , et contenant une substance stéatomateuse , et quelquefois du vrai pus qui a transudé du poumon. Alors même la plèvre n'est pas tou- jours affectée , et si elle l'est quelquefois, on ne peut s'em- pècher de penser qu'elle ne l’est que par communication. Mais d'où peut provenir la douleur aiguë que les malades rapportent aux parties contenantes de la poitrine, ordinai- rement au côté sous le sein? si elle ne provient pas de la lésion de [a plèvre, ne dépend-elle pas de l'affection des muscles intercostaux, du diaphragme , ou autres muscles de la respiration : c'est une pure supposition, puisqu'on trouve toujours alors ces muscles dans l'état naturel! Pourroit-on attribuer cette douleur à la correspondance des nerfs du poumon avec les nerfs intercostaux , et dire que lorsque l'inflarmmation a son siége dans telle ou telle partie du poumon où il y a beaucoup de nerfs, le malade éprouve une douleur au côté, autour de la poitrine ; comme ceux qui ont une inflammation du foie ressentent une vive douleur au- dessus de l'épaule droite , ce que nous avons observé quelque- fois, et sur-tout dans un domestique de madame de Cam- Lis, avec M.Suillant, notre confrère, etce que d'autres méde- DES SCirENCESs. 565 decins, notamment Charles Pison , avoient remarqué avant CEE n'est pas hors de vraisemblance : comme il ya de grands espaces dans le poumon , où il y à peu de nerfs, il peut n y avoir que très-peu de douleur, ou point du tout, lorsque la maladie y existe; mais l'effet en est différent , lors: que son siége réside dans les plexus nerveux pulmonaires : ou que par quelque cause particulière, le sang yest déterminé avec trop de violence, et ce qui pourroit le faire croire, c'est que les douleurs se font toujours sentir d'une manière bien plus vive, pendant les redoublemens de fièvre, que lors- que le pouls est moins agité. Mais quand bien même on ne pourroit donner aucune explication de la douleur de côté, devroit-on supposer que le siége de la maladie est dans la Hlévré. sans en être assuré par de bonnes observations? Auroit-on dù admettre deux maladies au lieu d’une seule ? Voila commeen médecine on a été si souvent induit en erreur. On a pris les s apparences pour la vérité. On à admis des maladies qui n'existent pas, on en a confondu ensemble plusieurs qui eussent dû être distinguées ; ce qui a tourné au détriment de l'art; car on juge bien que pour que leg médecins puissent er les maladies avec succès, il faut au moins qu'ils comniencent par les bien connoître. 566 PREMIER MÉMOIRE SUR * LA RESPIRATION DES ANIMAUX, Pax MM. SEGUIN er LAVOISIER. Le respiration est une des fonctions les plus importantes . de l'économie animale, et en général elle ne peut être quelque temps suspendue sans que la mort n'en soit une suite inévitable. Cependant, jusqu'à ces derniers temps, on a complettement ignoré quel est son usage, quels à sont ses effets : et tout ce qui est relatif à la respiration . étoit au nombre de ces secrets que la nature sembloit s'être réservés. | Le retard de nos connoissances sur un objet aussi im- portant, tient à ce qu'il existe un enchaînement nécessaire dans la suite de nos idées, un ordre indispensable dans la marche de l'esprit humain ; & ce qu'il étoit impossible de rien savoir sur ce qui se passe dans la respiration avant qu'on eût reconnu: | 1°. Que le calorique (matière de chaleur) est un principe constitutif des fluides (1), et que c'est à ce principe qu'ils doivent leur état d'expansibilité, leur élasticité, et plusieurs autres des propriétés que nous leur connoissons. ————————————————————————.………—— ——————————————.—————————— (:) Sous ce nom générique, nous compreuons les Airs et les Gaz. DES SCIENCES. 667 2°. Que l'air de l'atmosphère est un composé de deux fluides aëriformes, savoir, d'un quart environ d'air vital, et de trois quarts de gaz azote. 3°. Que la base de l'air vital, l'oxigène, est un prineipe commun à tous les acides, et que c'est lui qui constitue leur acidité. 4°. Que le gaz acide carbonique (air fixe) est le résultat de la combinaison d'environ 72 parties, en poids, d'oxigène, et de 28 parties de carbone (charbon pur ). 5°. Qu'il entre moins de calorique dans la composition d'un volume donné de gaz acide carbonique, que dans un pareil volume d'air vital, et que c'est par cette raison qu'il se dégage du calorique pendant la combustion du carbone, c'est-à-dire pendant la conversion de l'air vital en gaz acide carbonique par l'addition du carbone, | 6°. Enfin, que l'eau n'est point un élément, n'est point une substance simple, comme le croyoient les anciens ; mais quelle est composée de 14,338 parties d'oxigène, et de 85,668 d'hydrogène (1 ). M. Lavoisier, l'un de nous, a établi toutes ces vérités dans une suite de mémoires qui font partie du recueil de l'Académie ; et maintenant que ces vérités ont reçu la sanction du temps, qu'elles se trouvent confirmées par l'assentiment de presque tous les physiciens et les chimistes de l’Europe, nous pouvons dire avec confiance qu'il n'en existe pas en chimie, qui soient fondées sur des preuves plus évidentes. Enfin il étoit impossible de soumettre à des expériences précises les effets de la respiration avant qu'on eût acquis des moyens simples, faciles et expéditifs de faire l'analyse , (1) Nous nous servons ici du résultat indiqué par MM. Fourcroy, Séguin et Vauquelin, parce qu'il dérive d'une des expériences les plus exactes qui aiens été faites en chimie. 568 Mémoires DE L'ACADÉMIR | de l'air; et c'est un service que M. Seguin vient de rendre à la chimie (1). L Boile, Hales, Black et Priesley, sont les premiers qui se soient apperçus que la respiration exerce une aëtion marquée sur l'air de l'atmosphère ; qu'elle en diminue le volume, qu'elle en change la nature, et qu'en un assez court intervalle de temps, le fluide qui sert à cette fonction, perd la propriété d'entretenir la vie des animaux. Sans trop se rendre compte de ce qui se passoit dans ce genre d'expérience, les chimistes sectateurs de la doctrine de Sthal, essayèrent d'en expliquer les résultats : ils y parvinrent avec cette facilité qu'on leur connoiît ; c'est- à-dire, à l'aide de leur principe ordinaire, le phlogistique qui, comme un Protée, peut se prêter àtout et prendre toutes les couleurs, comme toutes les formes. Supposant done que, pendant la respiration, il s'exhaloit des poumons des animaux une certaine quantité de phlogistique , les disciples de Sthal admirent la phlogistication de l'air par la respiration , comme ils avoient admis la phlogistication par la combustion, par l'oxidation des métaux . etc. et comme les produits de ces différentes opérations leur parurent identiques, ils y trouvèrent de nouveaux motifs de conclure que le phlogistique étoit un être identique dans Jes trois règnes de la nature. . Des expériences de comparaison que M. Lavoisier en- treprit bientôt après, lui firent connoitre les principaux effets et les différens produits de la respiration, de la combustion, de l'oxidation, etc. et le mirent en état d'apprécier le degré d'analogie qni existe entre ces diverses opérations. Il fit voir que dans toutes il y a décomposition de l'air vital contenu dans l'air atmosphérique, et dégage- * (1) Mémoire sur l'endioméuic. Annales de chimie, tom. g , page 293, ment D°8.5 ! Sonen'c mis." V/ &69 ment d'une portion de son calorique spécifique ; que dans toutes, il reste après le lavage dans l'alcali , (alcali causti que) un résidu identique, le gaz azote, qui n'est point un produit de l'opération, mais qui est une partie constituante de l'air atmosphérique. Il annonça ensuite, en 1777, que la respiration est uns combustion lente d’une portion de carbone que contient le sang, et que la chaleur animale est entretenue par là portion de calorique qui se dégage au moment de la conversion de l'air vital de l'atmosphère en gaz acide carbonique, comme il arrive dans toute combustion de carbone. Les expériences que publièrent , en 1780, MM. de la Place et Lavoisier (1), non-seulement confirmèrent ces énoncés, mais elles offrirent encore un résultat tout-à-fait inattendu, et dont il étoit impossible alors de sentir toute l'importance. Ces deux physiciens reconnurent qu'il se dégage des ani- maux, dans un temps donné, une quantité de calorique plus grande que celle qui devroit résulter de la quantité de gaz acide carbonique qui se forme dans un temps égal, par leur respiration. Enfin, en 1785, M. Lavoisier crut pouvoir annoncer, dans un mémoire publié dans le recueil de la société de Médecine, que très-probablement la respiration ne se borne pas à une combustion de carbone, mais qu'elle occasionne encore la combustion d'une partie de l'hydrogène contenu dans le sang ; et conséquemment que la respiration opère, non-seulement une formation de gaz acide carbonique , mais encore une formation d'eau ; ce qui explique parfai- tement bien le phénomène observé par MM. de la Place et Lavoisier. M. Seguin donna de nouveaux développemens à cette théorie, et la confirna par de nouvelles expériences dans @) Mémoires de l'académie dessciences, année 1780, page 555. Mém. 1789. Ccecc 670 MimMorres DE L'ACADÉMIE un mémoire qu'il lut à la société de Médecine. Il y présenta un extrait des recherches de MM. Priesley, Crawford, Hamilton, etc. sur cet objet, et y exposa les conséquences qu'on pouvoit en déduire. | T'el étoit l'état de nos connoïssances à l'instant où nous avons formé le plan d'un travail très-étendu, sur presque toutes les parties de l'économie animale. Nous allons pré- senter dans ce premier mémoire les principaux résultats des expériences que nous avons faites sur la respiration, En partant des connoissances acquises, et en nous ré- duisant à des idées simples, que chacun puisse facilement saisir, nous dirons d’abord, en général, que la respiration n'est qu'une combustion lente de carbene et d'hydrogène, qui est semblable en tout à celle qui s'opère dans une lampe où dans une bougie allumée ; et que sous ce point- de vue, les animaux qui respirent sont de véritables corps combustibles qui brûlent et se consument. Dans la respiration, comme dans la combustion, c'est l'air de l'atmosphère qui fournit l'oxigène et le calorique ; mais comme dans la respiration, c'est la substance même de l'animal, c'est le sang qui fournit le combustible, si les animaux ne réparoient pas habituellement par les ali- mens, ce qu'ils perdent par la respiration, l'huile manqueroit bientôt à la lampe ; et l'animal périroit comme une lampe s'éteint, lorsqu'elle manque de nourriture. Les preuves de cette identité d'effets entre la respiration et la combustion se déduisent immédiatement de l'expé: rience. En effet l'air qui a servi à la respiration, ne contient plus, à la sortie du poumon, la même quantité d'oxigène ; il renferme non-seulement du gaz acide carbonique, mais encore beaucoup plus d'eau qu'il n'en contenoït avant l'ins- piration. Or, comme Fair vital ne peut se convertir en gaz acide carbonique que par une addition ae carbone ; qu'il x bes Sci#ncezs:. “ 67r ne peut se convertir en eau que par une addition d'hy- drogène ; que cette double combinaison ne peut s'opérer sans que l'air vital ne perde une partie de son calorique spécifique ; il en résulte que l'effet de la respiration est d'extraire du sang une portion de carbone et d'hydrogène, et d'y déposer à la place une portion de son calorique spécilique, qui, pendant la circulation, se distribue avec le sang dans toutes les parties de l'économie animale, et entretient cette température à-peu-près constante, qu'on observe dans tous les animaux qui respirent. On diroit que cette analogie, qui existe entre la respira- ton et la combustion, n'avoit point échappé aux poétes, ou plutôt aux philosophes de l'antiquité dont ils étoient les interprètes et les organes. Ce feu dérobé du ciel, ce flambeau de Prométhée ne présente pas seulement une idée ingénieuse et poétique ; c'est la peinrure fidèle des opérations de la nature, du moins pour les animaux qui respirent : on peut donc dire avec les anciens, que le flambeau de la vie s'allume au moment où l'enfant respire pour la Diem fois, et qu'il ne s'éteint qu'à sa mort. En considérant des rapports si heureux, on seroit quel- quefois tenté de croire, qu'en effet les anciens avoient pénétré plus avant que nous ne le pensons, dans le sanc- tuaire des connoissances, et que la fable n'est véritablement qu'une allé#rie, sous laquelle ils cachoïent les grandes “vérités de la médecine et de la physique. Tout ce que nous avons à dire en ce moment sur la respiration, n'est que le développement de l'idée principale que nous venons d'énoncer. Nous avons cominencé ce mémoire par où, peut-être, nous aurions dû le finir, par la conséquence. Mais nous avons pensé, qu'au risque même de nous répéter, il pourroit être utile d'offrir, dès le com- mencement, au lecteur, le fil qui doit le conduire. Le Cccc 2 572 = Mrmornes DE L'ACADÉMIR voyageur est moins sujet à s'égarer, lorsqu'il voit ser: lui le terme auquel il se propose d'arriver. | | CASE … C'est sur des cochons d'inde que nous avons d'abord opéré. Ces animaux sont doux, la nature ne leur a donné aucun moyen de nuire. Ils sont d'une constitution robuste, faciles à nourrir ; ils supportent long-temps la faim et la soif ; enfin, ils sont assez gros pour produire en très-peu de temps des altérations sensibles dans l'air qu'ils respirent. » La ea d'air vital qu'ils consomment par heure, est de 40 à 5o pouces cubiques, suivant leur force et leur grosseur : mais comme le gaz acide carbonique est pour eux, ainsi que pour presque tous les animaux, un poison moriel, qu'ils ne peuvent respirer, même en médiocre quantité, sans éprouver des accidens funestes , il est né- cessaire, pour continuer long-temps les expériences sur le mème animal, sans qu'ilen souffre, d'alisorber le gaz acide carbonique à mesure qu'il se forme. Pour remplir cet objet, nous commencions par faire passer sous une cloche de verre, une quantité connue d'air vital ; nous y introduisions ensuite le cochon d'inde, en le faisant passer à travers l'euu : dès qu'il étoit sous la déËhet nous le er na et nous le soutenions dans l'air qu'elle contenoit, à | aide*d'une espèce de sibille de bois, montée sur trois pieds et recouverte d'une toile de crin : les pieds de ce support étoient assez longs pour que l'animal fut soutenu à six ou huit pouces aû-desshs de la surfice de lean. On conçoit que la sibille, en passant aïnsi à travers de l'eau, devoit s'en remplir : nous la vuidions avec un siphon; après quoi nous ÿ introduisions de l'alcali au moyen d'un entonnoir adapté à un tube recéurbé. Ces opérations se font avec facilité, quand on y est habitué. Pour plus de sûreté, tous placions encore’ entre lés trois DES Sciences. 573 pieds du support une capsule qui nageoït sur da surface de l'eau, et que nous remplissions également d'alcali. Avec ces précautions le gaz acide carbonique étoit aussi-tôt absorbé que formé , et l'animal n'ttoit pas plus incommodé, que s'il eût respiré dans l'air libre. Si l'expérience dure long-temps, plusieurs jours par exemple, il faut remplacer par des quantités connues d'air vital, celui qui est absorbé par la respiration de l'animal, ou plutôt qui est employé à former du gaz acide carbonique et de l'eau. On doit avoir également soin de renouveller l'alcali, lorsqu'il approche d'être saturé d'acide carbonique. On sait que la combustion, toutes choses égales d'ailleurs, est d'autant plus rapide que l'air dans lequel elle s'opère, est plus pur. Ainsi, par exemple, il se consomme dans un temps donné beaucoup plus de charbon au de tout autre combustible, dans l'air vital, que dans l’air de l'atmosphère. On avoit toujours pensé qu'il en étoit de même de la res- piration ; qu'elle devoit s'accélérer dans l'air vital, et qu'alors il devoit se dégager soit dans le poumon, soit dans le cours de la circulation une plus grande quantité de calorique. Mais l'expérience a détruit toutes cesopinionsqui n étoient fondées que sur l’analogie. Soit que les animaux respirent dans l'air vital pur, soit qu'ils respirent dans ce mème air, mélangé avec une proportion plus ou moins considérable de gaz azote, la quantité d'air vital qu'ils consomment est toujours la même, à de très-legères différences près. [1 nous est arrivé plusieurs fois, de tenir un cochon d'inde pendant plusieurs jours, soit dans l'air vital pur, soit dans un mélange de quinze parties de gaz azote et d'une d'air vital, en entre- tenant constamment les mêmes proportions ; l'animal dans les deux cas est demeuré dans son état naturel ; sa respi- tation et sa circulation né paroïissoient pas sensiblement, ni acctlérées, ni retardées ; sa cludeur étoit égale ; et il 674 MÉMOIRzS DE L'ACADÉMIE avoit seulement, lorsque la proportion de gaz azote devenoit trop forte, un peu plus de disposition à l'assoupissement. M. Lavoisier avoit déjà annoncé que le gaz azote, contenu dans l'atmosphère, n'éprouvoit aucun changement pendant la respiration , et qu'il ressortoit du poumon en même quantité qu'il y étoit entré. Nous avons cru devoir constater ce fait par des expériences très-rigoureuses , et nous nous sommes assurés que réellement il n’y a ni dégagement, ni absorption de gaz azote pendant la respiration. Il y avoit, d'après cela, lieu de présumer qu'on pouvoit substi- tuer au gaz azote qui entre dans la composition de l'air de l'atmosphère, un volume égal d'un gaz quelconque, pourvu qu'il ne fut ni acide, ni alçali, et qu il n'eut aucune qualité nuisible. L'expérience a encore confirmé pleinement cette conjecture. Nous avons essayé d'introduire des cochons d'inde sous des cloches de verre, remplies d'un mélange d'air vital et de gaz hydrogène pur, à peu près dans les proportions en volume, qui existent entre l'air vital et le gaz azote dans l'air de l'atmosphère. Ils y ont demeuré long-temps sans paroïtre souffrir ; et ce n'est qu'au bout de huit ou dix heures qu'ils ont donné des signes de mal aise. Le gaz hydrogène n'a paru avoir éprouvé aucune diminution, et il est ressorti de leur poumon à peu près tel qu'il y étoit entré. Nous répéterons une dernière fois, que dans toutes ces expériences, il est nécessaire d'absorber, au moyen de l'alcali, le gaz acide carbonique à mesure qu'il se forme ; qu'autrement l'animal périroit, en peu de temps, par une suite de l’action irritante que le gaz acide carbonique exerce sur le poumon. Ces premières expériences donnoient déjà des idées géné- rales sur la respiration : nous avions même entrevu qu'elle es. — | sé Durs SRE LE NrC 26. 575 S'aecéléroit pendant la digestion, et que les animaux con- sommoient alors une plus grande quantité d'air. Nous avions également apperçu que le mouvement et l'agitation augmen- toient encore ces effets : mais nous étions loin encore du but que nous nous étions proposé d'atteindre, et d'ailleurs après avoir opéré sur des animaux, nous desirions de faire des applications plus particulières à ce qui se passe dans la respiration humaine. Quelque pénibles, quelque désagréables, quelque dan- géreuses même, que fussent les expériences auxquelles il falloit se livrer, M. Seguin à desiré qu'elles se fissent toutes sur lui-même. Nous les avons répétées un grand nombre de fois, et la précision des résultats a presque toujours été au-delà de nos espérances. L'Académie a sous les yeux une partie des appareils dont -nous nous somines servis. Nous en donnerons la description détaillé dans un autre mémoire. Il résulte des expériences auxquelles M. Seguin s'est soumis, qu'un homme à jeun, dans un état de repos et dans une température de 26 degrés de thermomètre de mercure , divisé en 80 parties, consomme par heure 1210 pouces cubes d'air vital: que cette consommation augmente par le froid, et que le même homme également à jeun et en repos, mais dans une température de 12 degrés seu- lement, consomme par heure 1344 pouces d'air vital. Pendant la digestion, cette consommation s'élève à 18 Où 19 cent pouces. Le mouvement et l'exercice augmentent considérablement toutes ces proportions. M. Seguin, étant à jeun et ayant élevé, pendant un quart d'heure , un poids de 15 livres à une hauteur de 613 pieds ; sa consommation d'air, pendant ce temps, a été de 800 pouces, c'est-à-dire de 3200 pouces par heure. Enfin le même exercice fait pendant la digestion, a porté à 4600 pouces par heure la quantité d'air vital consommé. 576 MÉMorRrSs DE L'ACADÉMIE Les efforts que M. Seguin avoit faits dans cet intervalle, équivaloient à l'élévation d'un poids de 15 livres à une hauteur de 650 pieds pendant un quart-d'heure. Dans toutes ces expériences, la température du sang demeure assez constamment la même, du moins à quelques fractions de degrés près. Mais le nombre des pulsations des artères, et celui des inspirations varient d'une manière très-remarquable. Nous sommes parvenus à cet égard, à constater deux lois de la plus haute importance. Ta pre- mière, c'est que l'augmentation du nombre des pulsations est assez exactement, en raison directe de la somme des poids élevés à une hauteur déterminée ; pourvu toutefois que la personne soumise aux expériences ne porte pas ses efforts trop près de la limite de ses forces ; parce qu'alors elle est dans un état de souffrance et sort de l'état naturel. La seconde, c'est que la quantité d'air vital consommé est, toutes choses égales d’ailleurs, lorsque la personne ne respire qu'aussi souvent que le besoin l'exige, en raison composée des inspirations et des pulsations, c'est à-dire en raison directe du produit des inspirations par les pulsations. - Nous ne parlons en ce moment que de rapports. On concoit en effet que la consommation absolue doit varier considérablement dans- différens individus, suivant leur âge, leur état de vigueuret de santé, suivant qu'ils ont plus ou moins contracté l'habitude des travaux pénibles : mais il n'en est pas moins vrai qu'il existe pour chaque personne une loi qui ne se dément pas, lorsque les expé- riences sont faites dans les mêmes circonstances et à des intervalles de temps peu éloignés. Ces-lois sont même assez constantes pour qu'en appliquant un homme à un exercice pénible et en observant l'accélération qui en résulte dansle cours de la circulation, on puisse en conclure à quel poids élevé Dir,s: -SICHLEIN C ES: 67 élevé à une hauteur déterminée , répond 11 somme des efforts qu'il a faits pendant le temps de l'expérience. Ce genre d'observations conduit à comparer des emplois de force entre lesquels il sembleroit n'exister aucun rap- port. On peut connoître , par exemple, à combien de livres, en poids, répondent les efforts d'un homme qui récite un discours , d'un musicien qui joue d'un instrument. On pourroit même évaluer ce qu'il y a de mécanique dans le travail du philosophe qui réfléchit, de l'homme de lettres qui écrit, du musicien qui compose. Ces eflets considérés comme purement moraux, ont quelque chose de physique et de matériel qui permet, sous ce rapport, de les compa- rer avec ceux que fait l'homme de peine. Ce n'est donc pas sans quelque justesse que la langue françoise a confondu sous la dénomination commune de travail , les efforts de l'esprit comme ceux du corps; le travail du cabinet et le travail du mercenaire. -I] résulte de tout ce que nous venons de dire que la quan- tité d'air vital que consomment les différens individus est très- variable , et qu'elle n'est rigoureusement la même dans aucune circonstance de la vie, dans aucun des ins- tans de la journée. Cependant , si l'on veut avoir de cette consommation moyenne, où du moins la plus ordinaire, une idée facile à retenir, on peut l'évaluer à un pied cube ou 1728 pouces par heure ; ce qui revient , pour les 24 heures, à 24 pieds cubes, et en poids, à 2" 1% 18% Nous donnerons avec une grande exactitude, dans un prochain mémoire, la quantité d'acide carbonique et d'eau que cette quantité d'air forme dans le poulmon : en attendant ; nous supposerons que cette quantité est de 21% 5° 48% d'acide carbonique, et de à 81° 51 8 d'eau, Mém. 1789. Dddd 578 MÉMoIReSs DR L'ACADÉMIE Mais puisque l'acide carbonique est composé de 72 par- ties de gaz oxigène, et de 28 de charbon ; puisque l'eau est composée de 8 parties d'oxigène et de 15 d'hydrogène ou gaz inflammable ; enfin , puisqu'il se forme en 24" par la respiration 2""- Bosc. 4e d'acide carbonique, il en résulte que la respiration enlève au sang en vingt-quatre heures 10% 46" de carbone et 1% 58 5187 d'hydrogène. Tent que nous n'avons considéré dans la respiration que la seule consommation de l'air, le sort du riche et celui du pauvre étoit le même; car l'air appartient également à tous et ne coute rien à personne : l'homme de peine qui travaille davantage , jouit même plus complettement de ce bienfait de la nature: Mais maintenant que l'expérience nous apprend que la respiration est une véritable combustion qui con- sume , à chaque instant, une portion de la substance de l'individu ; que cette consommation est d'autant plus grande que la circulation et la respiration sont plus accélérées, qu'elle augmente à proportion que l'individu mène une vie plus laborieuse et plus active, une foule de considérations morales naissent comme d'elles - mêmes de ces résultats de la physique. Par quelle fatalité arrive-t-il que l'homme pauvre qui vit du travail de ses bras, qui est obligé de déployer pour sa subsistance , tout ce que la nature lui adonné de forces, con- somme plus que l'homme oisif, tandis que ce dernier a moins besoin de réparer ? Pourquoi, par un contraste cho- quant , l'homme riche jouit - il d'une abondance qui ne lui est pas physiquement nécessaire , et qui sembloit destinée pour l'homme laborieux? Gardons-nous cependant de calom- nier la nature, et de J'accuser des fautes quitiennent , sans doute, à nos institutions sociales , etqui, peut-être , en sont inséparables. Contentons-nous de bénir la philosophie et l'humanité qui se réunissent pour nous promettre des insti- | h] | DES ASCII EIN CE S: 579 tutions sages, qui tendront à rapprocher les fortunes de l'égalité, à augmenter le prix du travail, à lui assurer sa juste récompense; à présenter à toutes les classes de la so- ciété, et sur-tout aux classes indigentes, plus de jouissances et plus de bonheur. Faisons des vœux, sur-tout, pour que l'enthousiasme et l'exagération qui s'emparent si facilement des hommes réunis en assemblées nombreuses, pour que les passions humaines qui entrainent la multitude, sisou- vént cortre son propre intérêt, et qui comprennent dans leur tourbillon le sage et le philosophe comme les autres hommes, ne renversent pas un ouvrage entrepris dans de si bonnes vues, et ne détruisent pas l'espérance de la patrie. L'ordre physique, assujetti à des lois immuables, arrivé des long-temps à un état d'équilibre que rien ne pent dé- ranger , n'est point sujet à ces mouvemens tumultueux que présente quelquefois l'ordre moral. C'est une chose vraiment admirable que ce résultat de forces continuelle- ment variables et continuellement en équilibre , qui s'ob- servent, à chaque pas, dans l'économie animale, et qui permettent à l'individu de se prêter à toutes les circons- tances où le hasard le place. L'homme, à cet égard, a été plus favorisé, par la nature, qu'aucun des autres animaux : il vit également dans toutes les températures et dans tous les clinats : son tempérament se prête au mouvement et au repos, à l'abstinence comme aux excès de nourriture : presque tous les alimens lui sont bons, soit qu'ils soient succulens, soit qu'ils ne le soient pas; soit qu'ils appar- tiennent à un règne où à un autre. Se trouve-t-il dans un climat froid ? d'un côté, l'air étant plus dense, il s'en décompose une plus grande quantité dans le poumon ; plus de calorique se dégage et va réparer la perte qu'occasionne le refroidissement extérieur. D'un autre côté, la transpiration diminue, il se fait moins d'évapora- tion, donc moins de refroidiésement. Le mème individu Dddd 2 580 Mémoires DE L'ACADÉMIr passe-t-il dans une température beaucoup plus chaude ? l'air est plus rarefié, il ne s'en décompose plus une aussi grande quantité ; moins de calorique se dégage dans le poumon ; une transpiration abondante , qui s'établit, en- lève tout l'excédent du calorique que fournit la respiration : et c'est ainsi que s'établit cette température à peu près cons- tante de 52°, (Thermomètre de Réaumur.) que plusieurs qua- drupèdes , et que l’homme, particulièrement, conservent dans quelque circonstance qu'ils se trouvent. Il existe de semblables compensations qui permettent à l'homme de passer successivement, suivant ses besoins et sa volonté, d'une vie active à une vie tranquille : se tient-il dans un état d'inaction et de repos? la circulation estlente ainsi que la respiration : il consomme moins d'air : ilexhale par le poumon, moins de carbone et d'hydrogène, et , con- séquemment , il a besoin de moins de nourriture. Est-il obligé de se livrer à des travaux pénibles ? la res- iration s'accélère ; il consomme plus d'air ; il perd plus d'hydrogène et de carbone, et, conséquemment , il a besoin de réparer plus souventet davantage par la nutrition. En rapprochant ces réflexions des résultats qui les ont précédéss , on voit que la machine animale est principale- ment gouvernée par trois régulateurs principaux ; la respira- tion qui consomme de l'hydrogène et duearbone, et qui four- nit du calorique; la transpiration qui augmente ou diminue suivant qu'il est nécessaire d'emporter plus ou moins de calorique ; enfin la digestion | quirend au sang ce qu'il perd par la respiration et la transpiration. L'intensité de l'action de ces trois agens peut varier dans des limites assez étendues :mais ilest des bornes au-delà des- Ds Sc BNCES 58r quellesles compensations ne peuvent plus avoir lieu, et c'est alors que commence l'état de maladie. Quoique cet ob- jet semble étranger à l'Académie , et faire plus particulière- ment partie du domaine de quelques autres sociétés savantes ; cependant , comme les travaux dont elle s'occupe embrassent l'universalité des connoissances humaines, nous nous repro- cherions d’écarter quelques considérations importantes qui se trouvent essentiellement liées au sujet que nous traitons. Dans la course, dans la danse , dans tous les exercices violens , quelqu'accélération qu'éprouvent la respiration et la circulation , quelqu accroissement que prenne la consom- mation d'air , de carbone et d'hydrogène , l'équilibre de l'éco- nomie animale n'est pas troublé, tant que les alimens, plus ou moins digérés, qui sont presque toujours en réserve dans l'étendue du canal intestinal, fournissent aux pertes : mais si la dépense qui se fait par le poumon est supérieure à la recette qui se fait par la nutrition , le sang se dépouille de plus en plus d'hydrogène et de carboue ; et telle est la cause, sans doute, des maladies inflammatoires , propre- ment dites. - Dans ces cas, l'animal est averti du danger qu'il court, par la lassitude, par l'épuisement et par la perte de ses forces ; il sent le besoin de rétablir l'équilibre dans l'économie ani- male , par la nourriture et par le repos. Les individus, d’un tempérament foible , en sont avertis plutôt que les autres; et c'est par cette raison que les personnes d'un tem- pérament robuste, sont les plus exposées aux maladies violentes. L'effet contraire doit arriver, soit par le défaut absolu de tout mouvement , de tout exercice ; soit par l'usage de certains alimens ; soit enfin par un vice des organes de la nutrition ou de ceux de la respiration. La digestion, dans ces différens cas, introduisant dans le sang plus de subs- tance que la respiration n’en peut consommer , il doit s'éta- 582 MÉMOIRES DE L'ACADIMIE blir dansla masse du sang un excès de carbone ou un excès d'hydrogène ; ou de l'un et de l’autre à la fois. La nature lutte alors contre cette altération des humeurs : elle presse la circulation par la fièvre; elle s'efforce de réparer par une respiration accélérée , le désordre qui trouble sa marche : souvent elle y parvient, sans aucun secours étranger , et alors l'animal recouvre la santé. Dans le cas contraire, il succombe, à moins que la nature ne trouye d'autres moyens de rétablir l'équilibre. C'est très- probablement ce qui se passe dans les maladies putrides, les fièvres malignes, etc. classe de maladies bien connue quant aux simptômes, mais très-peu connue quant aux Causes qui les produisent ; et quant aux méthodes curatives. On conçoit, d'après ces simples apperçus, comment l'art du médecin consiste souvent à laisser la nature aux rises avec elle-même; comment, par la diète seule, il est possible de changer la qualité du sang, en diminuant la quantité de carbone et d'hydrogène qu'il contient : en effet alors la respiration consommant toujours, et la digestion ne fournissant plus, le sang doit alors se dépouiller de plus en plus de carboné et d'hydrogène. On conçoit encore comment une diète trop austère et trop long - temps continuée , pourroit Changer , à la lon- gue, la nature de la maladie ; comment les purgatifs, en suspendant les fonctions de la digestion, donnent à la respiration le temps de remplir son oflice et d'évacuer l'excès du carbone et de l'hydrogène qui s'est accumulé dans le sang ; comment les mêmes purgatifs imprudenunent administrés dans. les maladies où les humeurs tendent à l'inflammation, contrarient le vœu de Ja nature, empêchent les organes de la digestion de rendre au sang l'hydrogène et le carbone qui lui manquent, augmentent l'inflammation et conduisent le malade à la mort. Enfin, on conçoit comment les altérations survenues à = DES Sc Mar M 383 l'air qui nous environne ,, peuvent être la cause de mala- dies endémiques , des fièvres d'hôpitaux et de prisons, comment le, grand air, une respiration plus libre ; un changement de genre de vie sont souvent. peur ces derhières nette le Se le plus efficace. Nous ne nous dissimulons pas une objection qu'on peut faire, etque nous nous sommes faite à rious-mêmes, contré la théorie que nous venons de présénter. Aucune expérience ne prononcé d'une manière décisive que le gaz acide car- borique, qui se dégage pendant l'expiration, ‘se soit formé immédiatement dans le poumon, ou dans le cours de la circulation par la combinaison de l'oxigène de l'air avec le carbone du sang. Il seroit possible qu'une partie de cet acide carbonique se formât par la digestion, qu'il Mt introduit dans la circulation avec le chyle ; enfin, que parvenue dans le poumon, il fut dégagé du sang à mesure que l'oxigène se combine avec lui par une affinité supérieure. Les expcriences que nous avons déjà entreprises sur la digestion et sur la transpiration, éclairciront probablement ce doute : elles léveront, nous l’espérons du moins, les incertitudes qui nous restent encore sur cet objet. Peut-être alors serons-nous obligés d'apporter quelques changemens à la doctrine que nous avons présentée dans ce mémoire. Ces modifications des premières idées, ne content rien à ceux qui ne cherchent la vérité que pour elle-même, et sans autre desir que celui de la trouver. Nous ne nous croyons pas, au surplus, éloignés du terme, où, après avoir éliminé toutes les incertitudes, la théorie de la respi- ration ne laissera plus rien à desirer. Nous terminerons ce mémoire par une réllexion con- solante. Il n'est pas indispensable, pour bien mériter de . 584 MÉMOIïR=S DE L'ACADÉMIE l'humanité, et pour payer son tribut à la patrie, d'être appellé à ces fonctions publiques et éclatantes, qui con- courent à l'organisation et à la régénération des empires. Le physicien peut aussi dans le silence de son laboratoire et de son cabinet, exercer des fonctions patriotiques : il peut espérer par ses travaux de diminuer la masse des maux qui afiligent l'espèce humaine , d'augmenter ses jouissances et son bonheur ; et n'eut-il contribué, par les routes nouvelles qu'il s'est ouvertes, qu'à prolonger de quelques années, de quelques jours même, la vie moyenne des hommes, il pourroit aspirer aussi au titre glorieux de bienfaiteur de l'humanité. | D'E'SA SCI EN CES. 585 M É MOI RE SUR L'IMPORTATION ET LES PROGRÈS DES ARBRES A ÉPICERIE DANS LES COLONIES FRANÇOISES. Par Mu Aipnén T'ES S'L-E5R. LE girofle, la muscade, la canelle et le poivre , produits des principaux arbres à épicerie, sont d'un usage si étendu, qu'ils font la plus riche partie du commerce d’une nation européenne, C'est dans les pays chauds sur-tout, que les épiceries sont le plus employées : on peut même les regarder comme nécessaires dans ces climats, parce que les fibres de l'estomac y étant affoiblies, on ne les fortifie qu'avec des toniques, et il n'y en a pas de plus puissans que les épiceries. Si elles devenoient plus communes et parconsé- quent à un prix modéré, elles serviroient à d'autres usages économiques, au lieu des substances moins actives et moins aromatiques, qu'on est forcé de leur substituer. Lorsque les Hollandois se virent en possession des pays, où croisse nt natur lement les épiceries, ils ne négligtrent rien pour s'en assurer la propriélé excinsive : ; les Moluc ques et. Ceylan fixèrent toute: leur attention :-ils concentrèrent dans le moindre espace possible tout ce. quil leur falloit d'arbres à épicerie pour suflire à l'approvisionnement de l'univers : le reste fut arraché ou brûlé par leurs ordrese Mém. 1789. Ecce 566 Mémoires pe L'AcADÉmIr Des surveillans sévères écartèrent les étrangers des cantons couservés. Les malheureux habitans du pays, victimes de cette avidité, furent tourmentés et -VEXÉS : on ne leur permit ni de jouir, ni dé disposer de cé que la nature produisoit pour eux. M. Poivre, un de ces hommes rares, qui conçoivent fortement des idées de bien public, et qui ne les aban- donnent pas qu'elles ne soient réalisées, forma le projet d'établir d'abord aux isles de France et de Bourbon les arbres à épic erie, pour les trausporter ensuite par-tout où leur culture seroit avantageusé. Dans un voyage qu ‘i fit à Manille pour la compagnie des indes, il rapporta à l'Isle- de -France cinq plants enracinés de muscadier et un grand nombre de noix muscades en état de germer. Pour avoir des girolliers it étoit nécessaire qu'il allât aux Molucques. Car, bien différens des noix muscades, les cloux de girofles du commerce, n'étant point le fruit mûr du giroilier, mais les pédicules et les boutons, on ne peut le multiplier par leur moyen. En 1754, M. Poivre s'embarqua sur une frégate pour se rendre aux Molucques. On lui donna, à Timor, ; quelnes plants de muscadier et une assez grande quantité de noix muse ades,, et de baïes de girolle mûres, ais tr0p altérées pour germer. C' étoit au moins prouver la possibilité d'en avoir ile propres à être cultivées, Quand M. Poivre fat intendant des Isles-de-France et de Bourbon, il réprit son projet et rtsolat de profiter de sa position , pour y introduire d'une manière sûre les arbres à épicerie. Par une lettre qu'il écrivoit au ministre de la Marine, on voit qu'en 1768, il fit faire une nouvelle ten- tative, sans succès. Dés circonstances, dont il est inntilé de rédte compte, forcèrent M. de 'T rémison , liéutonant de vaisseau, et M. Provost ,'ancien écrivain de! Vaissehur } chargés de l'expédition, de bôrner leur mission à sbufders pour ainsi dire, lé terrein. en ; TA YA «e 1250, tivmieis Sc tœ nor rost à 587 - L'année suivante; toutes les mesures. ayant été mieux: prises, deüx bâtimens partirent de lIsle:de-France ; lun comtnandé par M. de Tremigon, et l'autre par M. d'Et- chevery, lieutenant de frégate. Obligés de se séparer, le premier, ft route pour Timor. et. le second. pour Ceram, située au centre des isles à épicerie. M. Provost montoit alors le, bâtiment de M. d'Etchevery. M. de Tremigon rapporta des plants de muscadier, de l'espèce longue. MM. Provost et d'Etchevery, étant arrivés à Ceram, furent avertis de s'adresser à Geby. Là, des habitans se détachèrent et passèrent à Patany, d'où ils reviarent , leurs pirogues chargées de plants de muscadiers et de girofliers, Il fallnt se conduire avec sagesse, tant par rapport aux souverains du pays, qu'à cause des gardes et des vaisseaux hollandois répandus dans ces parages. Cette riche cargaison entra à Fisle de France le 25 juin 1770, les vaisseaux en étant sortis Le 17 mai 1769: Elle consistoit en 40 jeunes plants de muscadiers, hauts depuis un demi-pied jusqu'à un pied et demi, 10,000 muscades germées, 70 plants de girofliers et un grand nombre de baïes de ce dernier arbre, la plupart germées, parce. qu'on avoit eu soin de les mettre dans du sable. Au mois de novembre suivant, M. Poivre mandoit au Ministre qu'il y avoit à l'Isle-de-France une quantité suffisante de plants de vrais muscadiers et de noix muscades germées ou prêtes à germer, pour en planter une forêt, et assez de plants et de baïes de girolliers, pour en former un beau verger. Malgré cette abondance}; qui sembloit devoir assurér le succès de l'entreprise, M. Poivre ne voulut pas s'en tenir-là, N'en trouvant pas éncore assez , il chargea M, Provost d'un troisième voyage. Celui-ci s'embarqua, en 1771, sur un vaisseau commandé par M. de Coëtivi, accompagné d'un autre bâtiment, commandé par M. de Cordé. Ils allèrent d'abord à Manille pour y chercher des vivres et des agrets ; leurs instructions portoient qu'ils revinssent par l Archipel Eeee 2 ‘ 588 Mémoïrrs DE L'ACADÉMIR des Molucques. Les facilités qu'ils avoient tronvées dans le précédent voyage, les décidèrent à s'arrêter à Geby. Ces: vaisseaux y rassemblèrent tout ce qu'ils purent avoir de. plants et de baïes de girol'iers, de plants et de noix de. muscidiers. On comptoit dans la cargaison, 1°. 28 plants de muscadiers et 5oo de girolliers |; dont 50 de deux à deux pieds et demi de hauteur, 100 d'un pied et! demi et le reste au-dessous, tous bien verds et bien portans. 2°, Environ 6,000 noix muscades germées et en état 'de végéter. Dans cette énumération je ne compte pas les plants ét les graines altérés dans les caisses, parce qu ‘on avoit négligé “de cleur donner de l'air. Cette seconde im- ‘poriation fut aussi riche en plants de girofliers que celle de 1769, l'avoit été en plants de muscadiers. M. Commerson, botaniste distingué, que la mort a enlevé trop tôt, éroit à l'Isle-de-France depuis quelques années, après-avoir fuit le tour du monde avec M. de Bougainville. Il constata l'état des deux cargaisons ét. décida qné les plants, noix et baïes appartenoient aux véritables muscadiers et girolliers, dont les productions passoient dans le com- merce. Ce rapport fut confirmé en France par MM Bernard de Jussieu ét Adanson, de cette Académie : on avoit besoin de ces autorités pour faire taire les bruits, que des esprits inquiets ou nal intentionnés répandoient et cherchoient à accréditer. Les lettres de M. Poiv re, au ministre de la Marine, rendent aux quatre ofliciers que j ai nonumés, la plus grande justice, non-seuleméntisur leurs talens et sur la manière dont'ils ont conduit lenrs vaisseaux dans.des. mers difliciles ét: peu pratiquées par des François , xuis encore sur le gèle et Ja sitisfaction qu'ils ont montré en concourant à l'introduction des épiceriés, dans la plus belle de nos Colonies: { 51150) 5 M. Poivre avoit: fuit 1 aoquisition d'un jardin ; ; il le .cédà au roi, pour le peix qu'il lui avoit couté. Ce fut la l'origine DE En SC LE CE 8 589 du jardin du roi de l'Isle-de-France. On commença par y cultiver ce qui avoit été apporté des Molucques : on se promit d'en faire une pépinière plus étendue dans la suite. Ce jardin étoit en très-bon état, quand M. Poivre fut rappellé et quitta la Colonie, le 20 octobre 1772. Il y laissoit 056 pieds de muscadiers, propres à être sous un an transplantés et distribués aux Colons ; 5,000 muscades gerinées, boo muscades douces de la vertu germinative, et un nombre considérable de girofliers. Par quelle fatalité, en 177, Cest-à-dire trois ans après, ne restoit-il que 38 giroiliers et 46 muscadiers, dont 10 ou 12 de la première expédition ? On en a accusé les efforts d'une nation blessée et jalouse ; on en a rejeté la cause sur des Colons méchans ou indifférens. On n'a souvent que trop à gémir des tristes eflets des passions des hommes. I seroit moins affligeant sans doute .de m'avoir à imputer la diminution des plants du jardin du roi de lsle -de - France , qu'aux circonstances suivantes, qui doivent au moins ÿ avoir contribué pour beaucoup. Les pays qu'on peut regarder comme la patrie du giroflier et du muscadier, se trouvent presque sous la ligne ; l’Isle-de-France est à 20 degrés de latitude ; on n'y eonnoissoit pas les arbres qu'on Y appor- toit, ni le genre de soins qu'ils exigcoïent ; cette isle est enfin sujette à de terribles ouragans, dont on ne savoit pas encore afloiblir les coups par des pallissades,. capables de leur résister. Que ces trois dernitres causes aient agi seules ou concurremment avec les premières, elles prouvent une vérité, c'est que M. Poivre avoit eu raison de chercher à accumuler tout le plant qu'il pourroit tirer des Moluc- ques, alin d'en sauver au moins quelques-uns. En 1779, le Jardin du roi de l'Isle-de-France fut confié à M. Ceré, commandant d'un des quartiers de la Colonie. Le plus grand girollier avoit alors sept pieds six pouces de baul. M. Ceré, ami de M. Poivre, citoyen plein de zèle et d'activité, soigna avec intelligence les foibles restes de 5co MÉoIREs DE L'ACADÉMIE deux grandes importations. Il ne trompa pas l'espérance qu ou avoit concue de Jui : suivant l'état qu'il m'a envoyé! du progrès des muscadiers et girofliers, année par année, on voit qu'à mesure qu'il murissoit des fruits , il les mettoit en terre ; qu'il les cultivoit avec intérêt, et cherchoït tous les moyens de les multiplier. Malgré'le dégât que lui causoicnt les ouragans, il y avoit dans les pépinières royales, en 1786, 4,000 plants de giroflier, dont 458 portoient des cloux, et promettoient 30,000 baïes pour planter, 76 mus- cadiers et 61 muscades en terre. La culture suivie et raisonnée des arbres à épicerie, à fourni à M. Ceré les occasions de faire des observations curieuses et intéressantes : j'en rapporterai quelques-unes. Les girofliers à l'Isle-de-France commencent à former leurs cloux les premiers jours de l'année civile : long-temps après, les fleurs s'épanouissent ; les baïes, qui leur succèdent, ne sont müres qu'en décembre, ensorte qu'il faut un an entier à ces arbres pour completter leur fructification. Le: moment le plus favorable à la’ récolte des cloux, c'est lorsqu'ils commencent à développer leurs fleurs : alors ils sont onctueux, rouges et parfaitement aromatiques. Les Hollandois n’ont certainement pas l'attention de les récolter à cette époque, puisque dans le girofle qu'ils vendent on trouve beaucoup de baïes ou de fruits mûrs, tandis qu’il ne devroit y avoir que des cloux. On assure que les Hollandais passent les cloux de girofle à l'eau bouillante, qu'ils les exposent ensuite à la fumée sur des claies re- couvertes de grandes feuilles, et qu'ils les font sécher au soleil. On croit que cette préparation leur donne la couleur brune ou noirätre. 1] me paroît d'autant plus vraisemblable qu'ils en agissent ainsi, que c’est le moyen de rendre incapables de germer les baïes, que par l'appas d’un plus grand gain ils mélent parmi les cloux. M. Ceré croit avec raison, et d'après des essais que l'ébullition ôte aux cloux de girofle une partie de leur aromat. Des GS GTE NC ES: 5gt On estime aux Molucques le produit des girofliers, l'un dans l'autre, à denx livres de cloux chacun. M. Ceré espère, qu'à JTsle-de-France, leur produit sera égal à celui des girolliers aux Moluçques. On en a vu un donner 4iivres; un autre, à Bourbon, a déjà donné jusqu'à 15 livres. Mais ce sont des arbres d'une beauté extraordinaire. 4.400 et quelques cloux de belle espèce, forment le poids d'une livre. Le muscadier n'est point un arbre hermaphrodite, comme on le pensoit. M. Ceré a découvert et prouvé, que les organes mâles étoient sur un individu, et les organes fémelles sur l'autre. Depuis le moment où la fleur femelle pointe sous l'aisselle des feuilles, jusqu'à son épanouisse- ment, il s'écoule trois mois et neuf mois ensuite jusqu'à la parfaite maturité des noix ; ce qui comprend l'espace d'un an. Mais la végétation du muscadier différe de celle du giroflier , en ce que celui-ci ne porte que des {leurs d'abord, et après elles que des fruits, au lieu qu'on voit sur le muscadier en même-temps fleurs et fruits, dès qu'il a commencé à rapporter. On häte la germination des noix muscades, en les dé- pouillant de leur enveloppe sou macis ; en 50 ou 40 jours elles lèvent : sans cette attention elles resteroient en terre, quelquefois douze à treize mois. Aux Molucques, le rrus- cadier ne rapporte qu'à huit ou dix ans. En 1785, il y en avoit un à l'Isle-de-France en rapport, quoiqu il n'eñt que six ans. Îl étoit provenu des premières noix récoltées dans l'Isle : il avoit 8 pieds de haut, 6 rangs de branches et 19 lignes de diamitre dans sa plus forte grosseur. Un seul muscadier, planté par M. Poivre, portoit 300 noix : il en faut 200 pour en faire une livre. Le produit ordinaire d'un arbre peut être évalué à une livre. Le muscadier se multiplie par provius : M. Ceré l'a essayé avec succès. Le but qu'on s'étoit proposé en important les arbres à épiceries, à l'Isle-de-France, étoit de les répandre dans toutes 592 MÉéMoïRes DE L'ACADÉMIE les Colonies francoises. Les premiers plants u'ont été trans: plantables qu'en 1779. Dès cette année, on a commencé à délivrer , aux habitans de l'Tsle-de-France, de j FES girofliers. Depuis cette époque, jusqu'en 1785, c'est-à-dire, pendant six ans, on en a donné seize mille provenans de trente-quatre mille baïes, récoltées dans l'Tsle : il en avoit réussi la moitié, En 1785, la distribution a été de dix mille quatre ‘cents seize plants, non compris ce qu'on a envoyé à Bourbon ; en 1786, aulieu de plants on a offert des baies, qui avoient été d'une grande abondance. Les habitans de l'Isle-de-France ont eu la ficilité d'en semer soixanie-un mille quatre cents quatre-vingt onze, et ceux de Bourbon, vingt-quatre mille cinq cents trente-quatre. Enfin, dans l'annonce de distri- bution, pour 1787, où proposoit trois mille plants, ayant depuis un pied jusqu'à quinze pouces de hauteur. On n'a pu répandre que très-peu de muscadiers, la marche et les progrès de cet arbre ayant été très-lents par plusieurs causes. 1°. Lesrats, très-multipliés dans l'Isle, sont friands dis noix qu'on met en terre, et les dévorent. 2°, La fécondation des muscadiers s'est fee diflicilement , parce qu on ne savoit pas qu'il fallut le concours de deux td 3°. Les ouragans ont beaucoup plus de prise sur le fruit du muscadier que sur celui du giroflier, ce qui a déterminé M. Ceré à essayer la voie des provins. 4° Cet arbre annonce plus de dlicatesse. Néanmoins, en 1779, le jardin du roi envoya à celui du gouvernement un provin de muscadier mâle et un provin de muscadier femelle : en 1782, l'Isle de Bourbon reçut aussi un provin : en 1753, six plants venus de graines , et deux provins furent portés à Cayenne : en 1755, on distribua, tant pour l'Isle-de-France que pour Bour- bon et Cayenne, vingt plants; vingt-quatre muscades mûres furent données à l Isle de Bourbon. On annônçoit , en 1787 vingt plants en état d'être sspans, Pa une lettre de Cayenne, du 15 septembre 1785, ilest constaté qu'il y avoit, à la Gabrielle, quatre mille quatre- cents DES S CIE NC rs. 593 cents-onze girolliers. Ceux de 1780 et de 1781, au nombre de cinquante-huit, apportés de l'Ile-de-France, étoient tout couverts de fleurs. On présumoit que, Fun dans l'autre, ils produiroïent chacun huit livres de clous. Cette lettre n'ap- prendrien sur le sort des muscadiers ; mais on ne peut douter que, si on y a envoyé les individus des deux sexes, iis ne prospèrent mieux encore qu'à l'Isle-de-France, Cayenne étant sous une latitude plus analogue à celle des Moluqnes, et moins exposée à des ouragans. L'impatience bien pardon: nable de faire jouir, le plutôt possible, la métropole, à déterminé M. Ceré à envoyer en France les premiers clous de girotle de ses élèves : ils étoient petits, secs et maigres, comme Ja publié un des grands écrivains du siécle : mais ce qu'il falloit ajouter, pour ne les pas discré- diter à tort, c'est que les premiers fruits de la plupart des arbres, sont dans le même cas. Les clous de giroile, en- voyés depuis de cette colonie et de celle de Cayenne, nele cèdent point, en grosseur à ceux des Moluques. Les chi- mistes de Paris les ont analysés comparativement; onena formé de la poudre dite, poudre d'œillet; on en a aromatisé des pormmades ; on en a fait usage pour assaisonner les mets ; il en est résulté que la qualité des produits s'est trou- vée lamême , ou que, s'il y a eu des diflérences, elles ont été à l'avantage des clous de giroille de l'Isle-de France et de Cayenne. L'examen chimique des muscades françcoises n'a pu être aussitôt fait que celui des clous de girofle. Toutes celles qu'on recolte, servent'à la multiplication des arbres , et l'on ne peut qu'approuver M. Ceré, de n'en point sacrifier encore à des recherches curieuses. Mais le macis, envoyé en l'rance, est très-aromatique, et ne se distingue pas du niacis des Moluques. Je nrétendrai peu sur le canelier et sur le poivrier , quoique ces arbres à épicerie ne soient pas moins intéressans que les premiers ; soit parce qu'il est plus facile de se pro- curer le canelier et le poivrier , soit parce qu'ils croissent Mém. 1789. FEfF 594 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE aisément à l'Esle-de-France;!soit parce qu'enfin, on s'est moins livré, encore, à leur multiplication. Il est parvenu très- peu de détails sur l'état actuel de ces arbres dans nos colo- nies : ce que je sais, seulement , à l'égard du poivrier, c'est que M. Renard de la Bretonnière, chargé en 1784, de la conduite des plants , qu'on envoyoit de l'Isle -de-France à Cayenne, y porta, entre autres objets , vingt-quatre bou- tures de poivriers. Suivant les dernitres lettres de M. Ceré, à M. le maréchal de Castries, il en étoit très-occupé. Des cultivateurs intelligens pensoient aussi, à Cayenne, à sa multiplication, en 1785. -_ On sait quede canelier , dont l'écorce est si précieuse , se multiplie à l'Isle-de-France , puisqu'on se. proposoit d'en distribuer trois mille plants, en 1785, et dix mille ,en 1787. Cet arbre y végète avec une si grande facilité, qu'ilest pres- que inutile de lui donner des soins : il suflit de le placer dans les endroits humides. En 1785, il y avoit à Cayenne, quatre caneliers. Un habitant de Saint-Domingue montra ;, l'année dernière, à M. la Luzerne, un arbre qu'il tenoit de M. Poivre: cet arbre, portant fleurs et fruits et en bel état , est le vrai canelier de Ceylan. J'ai rendu compte, dans ce mémoire , de ce qui concerne les arbres à épiceries, et j'en ai rendu compte d'après des pièces originales. Leur histoire suivie, na parue d'autant plus nécessaire que les papiers publics n'en ont parlé que superficiellement , et n'en ont rapporté que des morceaux, la plupart infidèles, parce que les auteurs n'ont pas puisé dans les véritables sources. Il me reste à faire en a , en peu de mots, l'utilité du jardin du roi del'Isle-de-France. Ce jardin peut servir d'entrepôt à un grand nombre de productions des Indes, de la Chine , de la côte orientale de l'Afrique et des Isles situées au-delà du cap de Bonne-Fspé- rance. Les vaisseaux francois qui vont dans ces parties du monde et en reviennent , relächent à l’Isle-de-france et offreut des facilités pour tirer des graines et des plants, des DE 5 SCIENCES. b95 lieux où le commerce et le service de guerre les appellent. Reposés, pour ainsi dire, et cultivés au jardin du roi de l'Isle-de-France, les végétaux sont plus en état de passer sans s'altérer , dans nos possessions d'Amérique, ou dans nos contrées méridionales d'Europe. L'usage qu'on a fait jusqu'ici, de ce jardin ; pour la multiplication des cpice- ries, sufliroit seul pour en justilier l'établissement. Mais tout ce qu'il est important de naturaliser, dans nos posscs- sions, n'est* pas encore acquis. Le berceau des épiceries pourroit être celui de beaucoup d'arbres et de plantes dont les fruits, la moëlle, la fécule ou les racines seroientutiles aux hommes et aux arts. Par les avantages que le jardin du roi , de l'Isle-de-France a procuré, on peut juger de ceux qu'il procurera dans la suite , s’il est toujours dirigé avec intel- lisence et attention; si on l'environne entièrement de palis- sades de bois noir de Madagascar, pour l'abriter desouragans. Déjà il a fait partager ses richesses à Pondichéry , à Coa, aux Isles-de-France et de Bourbon, aux Seychelles , à Mada- gascar, à Cayenne, à Saint-Domingue et à la Martinique. Il a fuit des envoisà l'empereur, au grand-maitre de Malthe, à beaucoup de personnes distinguées de France, et sur-tout au jardin des Plantes de Paris. La botanique et l'agriculture lui ont de grandes obligations. Rien n'est plus curieux ni plus intéressant que le catalogue des objets, qu'on Y cultive, et dont une partie est si abondante qu'on en fait des distribu- tions comme celles des arbres à épiceries. En 1785, il conte- noit cinq cents soixante-neuf, tant espèces que varictés, d'ar+ bres et de plantes, la plupart originaires d'Asie et d'Afrique. De si grands succès me firent naître le projet d'une com- munication étendue d'agriculture , entre l'Isle-de-France et Saint-Domingue, situées, l'une et l'autre, sous le 20e, de latitude , dans un héwisphère différent. I Y avoit à espérer que tout ce qui étoit acclimaté, daus la jrremit re, s'acclimateroit sans peine dans la seconde , et seroit plus aisé à transporter ensuite , dans les autres possessions Poil a 596 MéÉmotïnes DE L'ACADÉMIE françoises. Ce projet offroit trop d'avantage pour n'être pas accueilli de M. le maréchal de Castries (1). €e ministre, le 20 juillet 1786, fit expédier des ordres, à M. Ceré, pour lui dire d'entretenir une correspondance avec M. la Lu- #rne, alors gouverneur de Saint-Domingue, dont le zèle n'étoit point incertain, et de lui adresser les graines, plants et instructions qu'il croiroit convenables. Des circons- tancesne permirent pas d'adopter, dans l'instant, tous les articles du projet , et particulièrement celui dans lequel on proposoit de ne point s'en rapporter à des vaisseaux mar- chands , pour le transport des graines et des plants, parce qu'ils négligent tout ce qui n'est pas mercantile ; mais de frêter un bâtiment exprès, sur lequel un jardinier es soigneroit dans la traversée, Ce que M. le maréchal de Castries a si bien commencé en donnant, à l'Isle-de-France, et à St-Domingue les ordres nécessaires pour cette com- munication, sera quelque jour continué, et nos colonies d'Amérique se verront bientôt, indépendamment des épi- ceries, en possession des meilleurs fruits de l'Inde et de la Chine ; par exemple, des caramboliers, des litchis, des oranges mandarines, des badamiers, des jacquiers, puisque ees arbres, et beaucoup d'autres précieux, se trouvent en grand nombre et en bon état au jardin de l'Isle-de- J'rance. Ces motifs me paroissent propres à faire sentir combien ce jardin est utile, combien il est digne d'une grande nation , eombien on a d'obligation à M. Poivre de l'avoir établi, et combien acquérera de droits à la reconnoissance publique ladministration , qui en assurera l'existence. (1) Lorsque j'eus recu et examiné le catalogue du jirdin de l'Isle-de-France, que m'avoit envojé M. Ceië, cette idée me vint à l'esprit; je l'a communiquai à M. de Maleslerbes qui, par l'entremise de M, Bouttin, la ft passer au maréchal de Casiries, alors ministre de là inuine:, avec lequel j'eus ensuite quelques relations sur cet objet. D'autres personnes ont eu peut-être la méme pensée ; mais je Jus assez Leureux pour qu'on fit quelqu'atientioa À mon projet, DES SCIENCES. ] EPA GA AN VON: en DS BAur P O'ULR: N,. AE Envoyé de Macao, par M. de Guignes le fils, concernant Les observations météorologiques fuites en ce lieu-là et à Canton , pendant l'année 1787. Pia HAN LE: M ON Ni:E.E:R. Géré le ministre de la marine de France a bien voulu consentif, il y a deux ans, à l'impression de quelques suites des observations météorologiques faites en Chine, et qu'il est utile de rendre publiques; je vais en donner ici un extrait Port succinct, puisqu'il s'agit de les comparer à celles d'Eu- rope; comme aussi à d'autres, faites aux Indes orientales et à lIsle-de-France: Les Mémoires de l'Académie ont fait mention plusieurs fois de celles-ci, par les soins de feu M. de Réaunrur. Il paroit d'abord qu'en ces parties méridionales et em- bouchures des fleuves de la Chine, par 22 et 23 degrés de latitude boréale , les variations du baromètre ne soat plus aussi grandes qu'ici en France; mais qu'elles tiennent un milieu entre celles-ci et d'autres presqu'insensibles, que nos anciens Académiciens ont éprouvés dans leur baromètre, soit pendant leur séjour sous la ligne, soit pendant une année entière en l'ile Cayenne : à peine remarque-t-on, sous la ligne équinoxiule ,une ou deux lignes de variation pendant le cours de cha jue année. Or, à Macao, ainsi qu'à Canton, les plus grandes hau- teurs du baromètre n'ont pas excédé, en 1787, peudant la 558 MÉMorrEs DE L' ACADÉMIE mousson du nord, 28 pouces 8 lignes. Ce qu'il y a d'ailleurs à remarquer, c'est que le vent du nord n'a pas toujours été le vent qui soufiloit aw temps des plus grandes élévations du mercure dans le baromètre. D'un autre côté, les vents d'est et du sud-est se sont manifestés lors des plus grands abaisse- mens du mercure , et sur-tout les 25ïet 26 décembre 1787. Enfin les brouillards continus qui s'y sont soutenus plus d'un jour entier, ont indiqué, comme ici, les plus grandes hauteurs de la colonne de mercure, puisque le 26 décembre, elle indiquoit dans le baromètre, 28 pouces 7,8 lignes. Nous voyons aussi qu'à la fin de février, les calmes cessant et le vent du nord soufflant avec force, le mercure a monté à sa plus grande hauteur, ainsi que le 15 novenbre, où il a reparu à 25 pouces 6 lignes. ‘Au contrairé, il paroit que c'est en été, temps auquel l at- mosphère est censée moins dense dans l hémisphère borcal, que le baromètre a pary descendre au plus bas à Macao; savoir , les Q juin et g septembre y ayant paru à midi, abaissé jusqu'à 27 pouces 10,4 lignes, ou bien 11 lignes tout au plus; cependant les 28 et 51 mai, il avoit déjà baissé jusqu'à 27 pouces 11,8 lignes; enfin le 9 octobre, il est des- cendu encore à 27 pouces 10,4 lignes. Nous ne voyons pas qu il y ait eu cette année de grandes tempêtes ni des ouragans extraordinaires, ou du moins assez considérables. Il n'est fait mention dans le journal, que de quelques grains, et quelquelois avec tonnerre. De toutes ces observations faites en Chine en 1787, nous pouvons très-bien conclure que la variation du baromètre pendant cette année-là, n'a pas été de 9 lignés. C'est-là à-peu-près toute l'étendue des variations du ba- romètre qu'on à observé à l'Isle-de-l'rance, et même au Cap de Bonne- Fspérance , sous des latitudes de 20 degrés 10 minutes, et d'environ 33 : à 54 degrés; mais ce n'est guère que là moitié de celles que nous observons ici et à Londres. ! L DEEE :SCH-E M6 :E 8 599 A l'égard de la variation de la chaleur, nous la trouvons ici communément de l'été à l'hiver , d'environ 30 degrés, quoiqu'elle s'accroisse jusqu'au de-là de 40 degrés , depuis les plus grands froids jusqu'aux chaleurs excessives. Mais nous ne voyons pas qu'à Canton et à Macao, les variations du froid au chaud, soient , à beaucoup près , aussi grandes, puisqu'en l'année 1787, les 26 et 27 décembre, le thermomètre de Réaumur y à paru ne s'y abaisser tout an plus qu'à 4 degrés : au-dessus de la congellation. En janvier il n'avoit descendu qu'à 7 et 8 degrés; savoir, les 20 ct 22 du même mois, abaissemens pareils à celui qu'on y a appercu les 15 et 20 décembre. Enfin, au mois de mai, lorsque le soleil s'approchoit du zénith de Macao, le thermomètre a monté seulement à 43 degrés; il s'y est soutenu en juin plusieurs jours de suite, et par surabondance à 24 degrés, qu'il a indiqué les 15 et 25 juin; dans les plus grandes chaleurs de l'été, il a marqué le 51 juillet 25 degrés, et même 25 degrés 2 le 21 août. Au reste, ces degrés de chaleur, d'environ 23 degrés, se sont soutenus en septembre et mème jusqu'au 11 octobre; il y avoit peu de variation pendant la nuit, puisqu'à peine le thermomètre a-t-il descendu, au lever du soleil, à 20 et 21 degrés, et cela, quinze jours avant et après l'équinoxe d'automne, Sur ces objets de plus d'un genre de réflexion, nous ne pouvons recourir qu'à la somme totale des effets de la chaleur en ces régions australes de l'empire Chinois, là où d'ailleurs la variation du thermomètre n'a été, dans le cours de l’année, que de 21 degrés seulement. EX we v} Sos \3 Goo Mémotres DE L'Ac CADÉMIE ME Ms OF RME Sur quelques corrections essentielles aux nouvelles tables du soleil, et sur l'accélération du mouvement de la lune. Pia M. LE ALON-NTE R: men Cosnis nous ne connoissons pas encore assez exactement la situation précise du soleil dans l'écliptique aux temps des éclipses observées en différens siècles ; je me suis vu, par à, plus d'une fois dans le cas de supprimer le plus long- temps qu'il n'a été possible, le travail que) ‘avois ébauché autrefois sur deux éclipses observées en Égypte au grand Caire, par les astronomes orientaux ou Sarazins. Il s'agit donc de traiter aujourd'hui plus amplement cette matière , à l’aide d'un intervalle de temps, d'environ 800 ans. Mais ces éclipses du soleil sxpposent, comme je viens de le déclarer , le lieu où la longitude du soleil parfaitement connue. Au reste , elles paroissent d'autant plus décisives, qu'on étoit, selon le récit qu'en a fut l’auteur Égyptien, bien plus à portée d'en connoître l'heure vraie, que de toutes celles, qui, sous les regnes précédens des Califes, et dans la plus houte antiquité, les avoient successive- ment précédées. Cela ne doit s'entendre néanmoins que des anciennes éclipses, adopté ‘e$ par nos modernes , comme ayant été vues à Babylone, et eu dernier lieu à Aracta ou Racca, en Mt ‘sopotamie. Celles ci avoient été publites par Albategnius, astronome Arabe, qui n'a pas été traduit en latin avec tous les détails qu'on pourroit desirer, On y a voulu suppl'er en Allemagne, à Tubinge : Ajbategnius vivoit DES ScieNèESs. 601 vivoit sous les règnes de nos Califes, tant renommés parmi les Sarazins. Or, notre auteur , qui les a suivis dans les dé- membremens du Califat, et qui résidoit en Egypte, est connu sous le nom d'Ib Jounis : il paroît être le premier qui ait songé à nous détailler l'histoire des observations. On trouve dans ses écrits les hauteurs du soleil, observées lors du commencement et de la fin des éclipses du soleil; ce qui est le moyen le plus assuré d'en connoître l'heure, ou bien ce que nous nommons les temps apparens , et sur-tout Jorsqne le vertical du soleil paroit devoir être éloigné du plan du méridien. ; J'ai déjà dit que nous n'avions pas les mêmes avantages à espérer, soit aux temps des premiers Califes et d'Alba- tegnius, soit en remontant aux anciens astronomes d'A- lexandrie , qui ont vécu sous les rois Grecs, successeurs d'Alexandre, et encore après l'ere chrétienne, jusques sous l'empire d'Antonin. Ceux-ci s'étant exprimés d'une manière trop vague et trop incertaine , nous ont assigné avec bien moins de soins , d'abord les solstices et les momens des éclipses observées, comme aussi les vrais momens de l'en- trée du soleil aux signes du Belier et de la Balance, c'est-à- dire, de l'un et de l’autre équinoxe. Voyant d'abord qu'il n'y avoit pas de remède à ces incertitudes, je fis consulter à la bibliothéque de Leyde, les manuscrits Arabes dont parle Golius, y étant porté d'ail- leurs, parce que je sentois trop la nécessité d'une traduc- tion nouvelle de l'article contesté à Oxfort, qui concernoit les éclipses ; cela s'est passé pendant mon voyage en Ecosse. J'en ai fait la lecture à nos assemblées, én août 1749 , et en ayant pris date, cet écrit a été enregistré au secrétariat ; ce que j'ajoute ici, à cause des divers autres écrits répandus pour lors, soit en France , soit-en Angleterre. En effet, depuis cette époque , nous voyons que feu M. Euler en a parlé aux transactions philosophiques, et si le public en vit pour lors quelques détails imprimés , ils n'ont Mém. 1789. Gegeg 602 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIEF pas servi absolument à lever les doutes proposés contre la certitude de ces observations Egyptiennes , ni à éclaircir ce qui étoit déjà connu de ces éclipses, puisque j'avois déjà examiné ces éclipses , d'après une plus ancienne traduction du même manuscrit : elle avoit été publiée à Ausbourg, en 1672, et insérée dans l'histoire céleste de Curtius, d'après Schikard , célèbre professeur des langues orientales à Tu- binge : celui-ci avoit indiqué, de concert avec Golins, les mêmes éclipses vues au grand Caire en 977 et 978 de l'ere chrétienne. Il est à propos de considérer ici, que nous connoïissions déjà assez exactement pour ces temps-là, la grandeur de Fannée solaire , l'obliquité de l'écliptique , comme aussi les hauteurs du soleil, qui donnoient avec tant de facilité l'heure vraie des phases des éclipses. Mais nous ne voyons pas qu'on ait cherché suffisamment à nous produire, à la suite des articles traduits des divers manuscrits Arabes , ce qui doit nous annoncer, avec une exactitude suffisante, l'entrée du soleil aux deux équinoxes du printems et de l'automne. Nous ne pouvons gueres y suppléer quant à présent, qu'à l'aide de ceux qui ont été observés avec soin au siécle pré- cédent, C'est de là, à ce qu'il semble, que paroïit dépendre, quant à présent, la correction des époques des mouvemens du soleil, au dixième siécle. Enfin, nous n'avons garde, pour des raisons qu'on va bientôt exposer, de nous arrèter à ce qui a été fait aux quinzième et seizième siécles ; en un mot, à des temps moins reculés. Effectivement, au renouvellement des lettres en Europe, le fameux Tycho-brahé ;-et avant lui, quelques astronomes à Nuremberg , avoient observé avec assiduité les momens des équinoxes, et nous savons aussi que pour ces temps-là, déjà trop à proximité des nôtres, les in trumens se sont trouvés tellement inférieurs à ceux d'aujourd'hui, qu'on serait naturellement porté à abandonner les premiers essais fits en ce genre en Europe, faute d'une précision suffi- Des OCtTENCeN 605 sante à cet égard. Bientôt lés principes de dioptrique, pu- bliés par Kepler et par Descartes, nous ont fourni les plus grands avantages au siècle de Louis XIV; et pourroit-on actuellement se flatter que des observations faites par Tycho avec des pinnules, combinées avec le peu de durée du temps qui s'est écoulé depuis 200 ans, nous conduisissent plus sûrement aux lumières que nous cherchons à nous procurer pour les siècles antérieurs? Ce n'est pas là non plus le cas de pouvoir en déduire avec sûreté, outre les eux du soleil, la longitude de la lune, il y a environ 800 ans. Car je le ré- pète encore, on ne peut constater, aux temps des éclipses, la longitude de la lune, qu'autant qu'on est parfaitement éclairé sur celle que la terre doit avoir à chaque instant, c'est- à-dire, sur la longitude apparente du soleil, et cela sur- tout dans le cas d'éclipses aussi authentiques que celles des années 977 et 978. La nouvelle traduction du manuscrit de Leyde, nous a fourni en même-temps une preuve bien com- plette de leur authenticité, par l'énumération des princes astronomes et amateurs, rassemblés le jour de la première” des deux éclipses, comme autant de témoins éclairés qui se trouvèrent présens, lors de cette même observation. Pour parvenir, s'il est possible, à mieux connoître , au dixième siècle, les mouvemens apparens du soleil, auxquels Ja lune a été comparée, je ne vois rien de préférable, ni qui convienne mieux que de combiner nos équinoxes observés avec ceux de nos premiers astronomes françois, depuis l'ap- plication des lunettes d'approche à leurs octans et quarts de cercle. Ils étoient déjà munis, dès l'an 1667, d'instrumens à lunettes bien centrées, et d'autant plus complets en ce genre, qu'il n’est guères permis d ignorer qu'on vit alors tout- à-coup, non sans quelque surprise, un nouvel art éclore, presqu'en même-temps que la découverte des liorloges à pendule. Ces instrumens furent placés d'abord dans nos anciennes salles d'assemblées, aux jardins de la bibliothèque du roi, et cela dès l'origine de cette académie naissante, Gg£g 2 Go4 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Il n'est donc pas possible de se refuser ici, à adopter de préférence des observations faites avec de pareils instru- mens. J'y ai considéré sur-tout l'intervalle du temps qui s’est accru qu'à ce jour, après quarante années révolues de- puis mon premier écrit; ce qui nous offre bien au-delà d'un siècle entier d'observations des équinoxes, à compter des premières années de l'établissement de l'Académie des Sciences. C’est ainsi que nous pouvons mieux en déduire les mouvemens du soleil, aux temps des éclipses vues au- trefois au grand Caire, et qu’on sera plus à portée de mieux régler ces divers mouvemens de la lune, que quelques modernes nous ont présentés plus ou moins accélérés, avec des différences qui ne sont pas tolérables, et qui ne sau- roient manquer à l'avenir d'être bien mieux réglés. Je dois eneore ajouter à la suite de ce travail, d'autres comparaisons d'éclipses, vues pendant la minorité de Louis XIV , avec celles que nous avons observées en ces derniers termps, non pas seulement comme une conbrmation plus ample des mouvemens accélérés de la lune , mais comme une deuxième époque, servant aussi à régler ce genre d’ac- célération. On en trouve déjà plus d'un essai dans nos der- niers volumes. « Il y a déjà près de 80 ans que dans la seconde édition de la philosophie de Newton, l'accélération du mouvement de la lune a été annoncée. Hallei avoit comparé les tables newtonniennes aux observations des Arabes ; c’est-à-dire, à celles d’Albategnius ; et en 1746, dans les institutions astronomiques , on à fait voir que Kepler et Boulliaud, n'admettant pour lors que les éclipses anciennes, vues à Babylone, indiquoient pour 1000 ans le mouvement de la lune moins accéléré de 12 à 15!, que nous ne le faisons aujourd'hui. Aussi, dès ce temps-là, ayant réduit au mé- ridien d'Aracta, pour l'année go1, les époques des mouve- mens de la lune, tirées des tables des institutions, on a trouvé 106", dont Albategnius fait son époque plus avancée, DS pie 8: S CIE NC ES: 6o5 Maïs il s'agit maintenant d'entrer en matière, et de tendre, autant qu'il sera possible, à une plus grande précision; il s'agit, disje, avant toutes choses, de rétablir les mouve- mens du soleil, d'après les observations réitérées que nous allons présenter. Les tables du soleil, publiées depuis que nous avons pro- posé pour sujet du prix, en 1748 et aux années suivantes l'effet des perturbations, par l’action mutuelle des planètes les unes sur les autres ; ces tables, dis-je, ne représentent pas assez exactement les mouvemens apparens du soleil, Dee vés il y a plus de 100 ans, et à plus forte raison il y plus de 800 ans et au-delà. Ou va faire voir quelle a Te, l'erreur de ces tables, qu'on trouve en effet trop considé- rable en 1672 et 167%. Nos premiers Astronomes se contentoient, au siécle pré- cédent, de comparer les mouvemens du soleil, pour en dé- duire ceux de la lune, aux tables Rudolphines de Kepler; mais ils s'apperçurent bientôt après qu il leur falloit corriger ‘ces mêmes tables par leurs propres observations. Ils y procé- dèrent sans délai, à l’aide des hauteurs méridiennes, vu l'excellence de leurs quarts de cercles, et cela principale- ment vers les temps des équinoxes. L'histoire céleste nous a conservé ces mêmes observations, ainsi que la tradition des faits que je viens de rapporter. Cela nous a d'abord fourni les moyens d'éclaircir une ques- tion aussi intéressante qu'est celle des erreurs des tables modernes pour ces temps-là. On va donc comparer le résultat des calculs du lieu du soleil, selon ces dernières tables, avec les observations choisies et le plus sévèrement soumises à des examens com- plets et réfléchis. En 1670, on se servoit d’un grand quart de cercle, qui fut vérifié plusieurs fois sur le tour de l'horison et au ni- veau. Comme l'observatoire royal n'étoit pas achevé de bâtir, il fut placé dans un lieu stable, près la porte Mont- Go6 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE martre, et à portée de nos assemblées qui se tenoient pour lors rue Vivienne , à la Bibliothèque du Roi. Les 20, 25et 27 mars, l'erreur des tables modernes et usitées, publices à Londres par les soins du bureau des longitudes, se trouve en défaut de 1! 17" +; savoir, en rejettant celle des trois observations qui paroît en effet devoir être négligée, comme étant défectueuse : cette erreur seroit néanmoins 10! encore plus grande, si l'on veut avoir égard, comme il le faut né- cessairement et à juste titre, aux effets de l'aberration de la lumière et de la nutation. Le 22 septémbre de la même année, l'erreur des tables n'étoit plus que de 17 à 18" en défaut, si l'on a égard aux deux équations physiques dont on vient de parler. Or, il s'ensuit delà qu’en l'année 1670 , l'époque des tables du soleil a dû être défectueuse d'environ 52" +. On trouve aussi l'année suivante, les 19 et 20 mars, qu'à l'équinoxe du printemps, l'erreur des tables étoit de 1! 14"; ce qui cadre assez avec les observations de l'équinoxe du printemps qui l'avoit précédé. æ Cependant il fut résolu dans l'assemblée de l'Académie, d'envoyer un ou deux observatenrs fort exercés , en l'ile Cayenne, aux côtes de la Guyanne en Amérique, vers 5 de- grés de latitude septentrionale. On vouloit sur-tout qu'on y observät la longueur du pendule à secondes, qu'on pré- voyoit devoir y être accourcie. Mais il étoit recommandé sur-tout aux observateurs, de s'appliquer principalement à déterminer avec un fort bon octant de six pieds de rayon, l'obliquité de l'écliptique, et les momens des équinoxes. Ceux-ci deviennent donc actuellemeut l'objet principal de notre attention. Les hauteurs méridiennes du soleil étant le principal moyen qu'on a employé pour connoître les mouvemens et la position de cet astie ; il faut avouer que nous avons ignoré jusqu'à ce jour, les foibles erreurs des divisions de l'octant dont on s'est servi en l'ile Cayenne. Il semble néan- DE8 SCrEenNtTESs. 607 moins qu'elles n'auroient pas dû être négligées, puisque cet instrument a fait paroitre l'obliquité de l'écliptique, 10 à 12" trop petite : peut-être l'arc entier étoitil défectueux, et le limbe étant d'ailleurs divisé avec soin, les erreurs de larc entier n'influèrent qu'insensiblement sur les ob- servations des équinoxes, lorsque le soleil s'approchoit pour lors du zénith de l'ile Cayenne. Il paroit aussi que le plan du limbe n'est pas toujours resté le inme que celui du méridien, quoiqu'on y ait remédié plusieurs fois pen- dant les six ou huit premiers mois de cette célèbre expé- dition. | , Les déclinaisons du soleil, observées d'abord en l'ile Cayenne, à l'équinoxe d'automne de l'année 1672, savoir, les 20, 21, 22 et 24 septembre, ont donné à peine 52! à 5g", dont les tables représentoient le soleil moins avancé que selon les observations. Ilest fort aisé de les comparer, si l'on veut, avec l'unique observation faite à l'observatoire royal, le 20 septembre, et qui a été publiée. Mais celles du mois de septembre de l'année suivante, sont en plus grand nombre, En 1675, je trouve qu'en l'ile Cayenne, les 19 et 20 mars, l'erreur des tables, déduite de la déclinaison du soleil, ob- servée à midi, étoit en défaut de 52" * et de 42" :; au lieu qu'à Paris, ayant égard à l'erreur des divisions du nouveau quart de cercle, proportionnelle à celle de l'arc entier de Go degrés ou de 90 degrés, les nouvelles tables du soleil seroient en défaut de 1! 21" :. Je n'ai point insisté, pour l'ile Cayenne, sur la nécessité d'admettre une latitude différente de celle qui est 'générale- ment adoptée, ni toutes autres corrections que celle qui avoit été reçue pour la vérification faite au zénith, L'octant étoit placé, conime ilen a été averti, sur la ligne méridienne, et alternativement en sens contraires. Il eût té peut-être à desirer qu'en des saisons cloignées de six mois, cette dér- nicre opération eût été répétée. On n'ignore plus au- jourd'hui que la moindre négligence n'est guères excusable, Eos Méaoades DE L ACADÉMIE si l'instrument s'écarte du plan du méridien ; dans les cas, sur-tout, où il s'agit d'observer des hauteurs fort approchées du zénith. En général, il y a trop d'incertitude à ne pas observer les hauteurs du soleil au centre de la lunette, à l'instant du midi : nous en avons un exemple à l'observatoire royal, dans la hauteur du soleil du 0 septembre, qui a précédé de deux jours celle de l'équinoxe : on a redoublé sans donte d'attention les jours suivans, plaçant , comme il convenoit, beaucoup mieux le quart de cercle mobile dans le plan du méridien. L'erreur des tables s'est trouvée les 22 et 25 sep- tembre 1675, d’environ 50" en défaut; en un mot, peu diflérente de celles qu'on avoit reconnues une année aupa- ravant, d'après les observations faites dans la même saison, en l'île Cayenne On voit par tout ce que nous venons de dire, que l'erreur des tables modernes du mouvement du soleil, étoit d'en- viron une minute en défaut; savoir, un siécle entier avant la publication de ces tables ; et j'ajouterai à ceci, qu'un pre- mier coup d'œil jetté sur les époques d'Albategnius, pour l'année go1 de l'ère chrétienne, nous fait voir dans le même sens une erreur bien plus grande, puisqu'elle s'accroît à 9' 42" =. L Il y a lieu de croire que Flamsteed avoit adopté ces tables, publiées dans les institations astronomiques, aux époques données par Albategnius, puisque ces mêmes tables donnent une minute seulement en défaut, sur les g* 14° 55! 52", valeurs assignées par Albategnius; mais il supposoit alors la précession des équinoxes de bo! précisément. Hallei et ceux qui l'ont suivi, ont cru devoir accroitre la précession des équinoxes, d'environ 30" par siécle; ensorte que les tables des institutions corrigées, donneroient en effet 4! : moins que les époques d'Albategnius. On trouve ces époques restituées par Hallei, dans les Transactions philosophiques de l'année 1695. Il y corrige les DES. SCIENCES. Cog les fautes des deux traductions, et il admet sans autre exa- men, lesmomens des équinoxes assignés par l'auteur Arabe, comme Street et Flamsteed les avoient à très-peu de chose près adoptés. Il semble qu'avant eux, Boulliaud ait voulu corriger les hauteurs méridiennes du soleil, aux temps des équinoxes, par l'effet d'une parallaxe relative à celle que Pioloméeet Albategnius admettoient, de3! à l'horison. Or, selon les données d'Albategnius, on auroit la latitude du lieu, déduit des hauteurs solstitiales les plus grandes et les plus basses en hyver, de 36° oo! 22! :. Enfin la latitude d'Aracta seroit 1! + plus grande, si Albategnius n'a pas corrigé ses hauteurs solstitiales par l'effet des parallaxes, ce qu'il me semble ne devoir pas être admis, puisque dans la traduction latine ( au défaut du texte arabe ) nous trou- vons, post parlium reductionem, pag. 8, chap. IV. De tout ce que nous venons de dire, il doit s'ensuivre qu'en attendant la suite de la traduction des ouvrages de l'auteur Egyptien , sur ce qui regarde l'entrée du soleil au Bélier et dans la Balance , nous n'avions rien eu de plus pré- cieux à consulter, que ce que nous a laissé Schikard, dans des notes manuscrites qu'on a eu soin de publier, comme aussi des autres observations d'Albategnius. Mém. 1789. Hbhhh G1io MÉMOIRES DE L'AcADÉMIr CG A TA L OGUVE Des étoiles de la nébuleuse de l'Ecrevisse. Par M LE MONNIER. Co mms la nouvelle planète va traverser l'amas d'étoiles que nous connoissons sous le nom de nébuleuse de l'Ecrevisse , et dont on trouvera des cartes gravées dans nos Mémoires de 1692 et de 1707, je vais donner ici, d'après mes registres d'observations astronomiques, le catalogue de ces mêmes étoiles que jai observées depuis l'année 1747, soit dans les crépuscules du soir, en mars et avril, soit dans celle du matin, lors du passage des mêmes étoiles par le méridien. Cela s'est pratiqué constamment à mes deux quarts de cercle muraux, le plus grand qui a sa lunette de sept pieds et demi, mayant donné quelqu'avantage, sur-tout pour y mieux distinguer les étoiles de la septième et huitième grande ur. J'ai réduit , au commencement de l'année 1790, les ascen- sions droites qui suivent, ainsi que les déclinaisons bortales de ces toiles: j'y ajouterai, si on le juge nécessaire, les détails de chaque observation , Y compris les dates et jours des passages observés, tant en ascension droite que relati- vement à la déclinaison. J'ai inséré dans un même catalogue et dans une nouvelle carte les quatre grosses étoiles, si con- nues des anciens, et principalement les deux dernières, sous le nom d'Asinus australis et borealis. Faute de nous les avoir représentées, comme avoit fait Bayer, sous leur vrai n'es SorEN ces Gi foms,0, h,YŸ, et, on a tant soit peu plus de peine, à l'inspection des cartes particulières de MM. dela Hire et Ma- raldi, dont j'ai déjà parlé, à reconnoître tout l'ensemble et même les distances à l'écliptique des étoiles de la nébuleuse” du Cancer; ils auroient pu du moins y insérer les étoiles yet, la latitude boréale de cette dernière ayant été recon- nue plus exactement par Tycho(i),le Prince de Hesse, et par Flamsteed , au lieu que selon Ptolomée , et Ulug-Beigh, on auroit un sixième où un quart, ou enfin, un huitième de degré pour la latitude australe d'Asinus australis. | pa- roit aussi par l'étoile y, nommée par les anciens, Æsinus borealis, que sa latitude ayant augmentée pareillement , cest à la variation de l'obliquité de l'écliptique décroissante qu'on doit attribuer les changemens apparensenlatitude. En effet, le vieux catalogue d'Hipparque , publié par Ptolomée, nous donne pour y, lalatitude boréale de 2 degrés 4o minutes; Ulug-Beigh, 3 degrés 6 minutes; Tycho-Brahé, 3 degrés 8 minutes; le Prince de Hesse, 3 degrés 10 minutes deux cinquièmes ; Flamsteed, 3 degrés og minutes 41 secondes, et nous la trouvons aujourd'hui de 3 degrés 10 minutes 20 secondes ; Bayer représente cette constellation d'après deux médailles frappées sous l'empire d'Antonin le pieux , et il n'a pas obmis sur-tout la prairie où l’étoille &, ( præsepe caneri) qui est la plus vive de l'amas d'étoiles qui forment principalement la nébuleuse du Cancer. J'avois donné, au feu abbé Outhier, une copie de ma carte des pleiades, publiée dans nos volumes de 1748, et sur les triangles ainsi formés, et nous étions convenus qu'il acheveroit, par des alignemens, ouautres configurations, d'y insérer les plus petitesétoiles , ce qu'ila d'abord exécuté avec soin. Jl seroit donc possible de faire ici, à peu de choses près, les mêmes opérations, sur-tout à l'aide des lunettes acroma- (1) Voyez son premier caualogue pour l'an 1587, Progymnasm. ‘Tom. I. Hhhh2 612 MÉMOIRES DE LACADÉMIE tiques ou des meilleurstélescopes, savoirsurla carteque je pré+ sente aujourd'hui à l'Académie. Voici mon catalogue annoncé. 1° EE 007 UE LE bi: JR É 1220800124... es Te PE LE LRC 2 COPA PEAU RE EE 1. 129220: 00.2.- us ie Te 1 # de l'Écrevisse... [ep] O1 niet s SCIE N C'E 3: ME M © fi RE SUR QUELQUES EFFETS DU TONNERRE, Observés en 1787, à l'église de Saint-Paul. PArRCN OR AN ŒISE EUR. © Le: juin 1787, le tonnerre est tombé, un peu avant deux heures de l'après-midi, sur l'église Saint-Paul. Il a endommagé la couverture du côté du chevet de l'église ; il s'est introduit dans l'intérieur avec fracas. Un enfant qui y étoit alors, en a été atteint au poignet, sans cependant qu'il en soit résulté d'accident grave. Quelques personnes qui étoient également dans l’église, ont chacune rapporté , avec des circonstances diflérentes , ce qu elles ont vu ; mais toutes s'accordent à dire qu ‘elles ont été éblouies par une grande clarté. Le curé de Saint-Paul ayant paru desirer qu'on profität de cette circonstance pour armer l'église de Saint-Paul de paratonnerres, in adressa M. Del et dès le sur- lendemain, nous allàmes faire la visite de l'église, tant pour retrouver les traces du coup de tonnerre, que SR déterminer le nombre des paratonnerres dont il seroit né- cessaire d'armer l'église ; reconnoitre les emplacemens où il conviendroit de les établir; enfin, pour me mettre en état d'en rendre compte à la fabrique. M. Hassenfratz a bien voulu me seconder dans cette visite. Cet examen m'a fait voir que l'orage du 153 juin, étoit 514 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIF venu du côté du levant; qu'il s’étoit dirigé vers l'église, et que le courant électrique s'étoit divisé en deux portions. Une de ces deux portions s’est jettée sur une croix de fer, placée sur le chevet de l’église : cette croix qui paroît avoir servid'excitateur, estimplantée dansla charpente, etcommu. nique par sa tige avec des bavettes de plomb qui sont appli- quées sur le toit. Le courant électrique a suivi une de ces bavettes; ila fait sans doute étincelle en en sortant , car l'ex- trémité inférieure de cette bavette a été fondue. M. Has- senfratz a bien voulu monter jusqu'en cet endroit, et a coupé la portion qui a été fondue pour servir de preuve. L'explosion du fluide électrique, au sortir de la bavette de plomb, a été assez forte pour balayer les tuiles qui couvrent l'église, dans un espace de dix pieds en largeur environ, et dans toute la longueur du rempant du toit : ces dix pieds n'ont point été entièrement dégarnis de tuiles; il en est resté une portion de deux pieds environ dans le milieu, et quatre pieds de chaquecôté ont été complettement dégarnis du haut en bas du toit. Le coup de tonnerre paroit n'avoir attaqué qu'un seul chevron de la charpente : ce chevron a été détaché et lancé assez loin ; les fibres duboïs se sont trouvées séparées et dissés quées dans leur longueur ; ensorte qu il ne ressembloit plus qu'à un faisceau de longues allumettes qui ne tenoient pres- que plus ensemble. Le courant électrique arrivé au bas du toit, s'est pré- cipité dans le chassis de fer d’une des fenêtres de l'église. Nous en avons eu la preuve, 1°.parce que les scellemens de ces barres, dans le haut de la fenêtre, ont été ébranlés, et que les pierres dans lesquelles ils pénétroient ; ont été disjointes; 2°. parce que quelques portions du plomb des vitraux ont été fondues, et que nous en avons retrouvé plusieurs goutes dans la gallerie intérieure qui fait le tour de l'église. Des chassis de fer de la fenêtre de l'église, le courant D'ESVS CT E NC Tr 6 6195 électrique s'est porté sur une barre scellée à peu de chistance dans le mur. 11 y a en encore étincelle en cet endroit ; car dans les environs du scellement de cette barre , la couche de peinture en détrempe avoit été calcinée , et le blanc de craie avoit été converti en chaux vive ; nous nous en sommes assu- rés par des expériences : tous les environs de ce scellement, à la distance decinqà six pouces, paroissoient avoir éprouvé une grande in- tensité de chaleur. Comme cette dernière barre communique avec une suite d'autres barres qui règnent le long d'une gallerie inté- reure, qui fait tout le tour de l'église, le fluide électrique s'est sans donte perdu et dispersé dans cette grande éten- due de corps métalliques non isolés. Il paroit cependant qu'il a fait explosion dans différens endroits de l'intérieur de l'église, au grand effroi du petit nombre de personnes qui y étoient dans cet instant; mais sans en blesser aucune gravement. Telle est la marche qu'a évidemment suivi la première portion du Huide électrique. L'autre paroit s'être jettée sur la tour, et avoir suivi un tuyau de descente en plomb, qui règne depuis le haut jusqu'en bas, et qui a servi de décharge. Ce n'est pas que nous ayons trouvé dans la tour aucun in- dice de cet effet ; mais une circonstance remarquable ne nous a pas permis d'en douter. Dans le bas de la conduite de plomb, dont il est question, régnoit un fil de fer de sonnette; ce fil de fer, après avoir été renvoyé par un tourniquet , coupoit à angle droit la descente de plomb; il passoit ensuite le long d'une cuvette de plomb, placée au bas d’une fenêtre au premier étage d'un bâtiment voisin, et alloit gagner le voisinage d'un puits, dont la poulie étoit en cuivre , et à laquelle étoit adapté une chaîne de fer au lieu de corde. Une partie du fluide électrique s'est dirigé par le &l de fer, et nous en avons eu plusieurs preuves. Premitrement, dans l'endroit où le fil de fer étoit en con- tact avec la cnvette de plomb, ce dernier métal a été fondu, G16 Mémoires Dr L'ACADÉMIE et on voyoit encore des gouttes brillintes qui en avoient coulé; d'où il résulte évidemment que le ll de fer a fortement rougi. Secondement, ce méme fil de fer avoit été fondu lui- même en deux endroits; et en examinant les bouts qui avoient été séparés, nous avons reconnu les gouttes arron- dies qui portoient le caractère de la fusion. Enfin, à l'extré- mité du fil de fer du côté du puit, le passage du fluide électrique étoit encore marqué par une circonstance; c'est que le scellement d'une des barres de fer qui soutient la poulie, avoit été étonné et ébranlé. Il est aisé de juger par ces détails, que si la quantité de fluide électrique eût été plus considérable, elle auroit pu causer de grands ravages, sur-tout du côté du chevet de l'église : que la communication qui s'est établie de la croix de fer placée extérieurement, avec les barres de fer de la gallerie qui fait le tour de la nef, ayant déterminé l'explo- sion en dedans de l'église, elle auroit pu être funeste à ceux qui y auroient été rassemblés, si cet évènement fût arrivé pendant le temps des offices : enfin, qu'il est important de changer ces dispositions. Le moyen de prévenir, pour la suite, de pareils acci- dens , est indiqué par les effets même que nous avons ob- servés, et dont je viens de rendre compte. La route qu'a pris le fluide électrique étant bien connue, il ne s'agit plus que de lui préparer d'avance une suite de conducteurs non interrompus, qui le conduisent au réservoir commun. Je propose en conséquence de placer sur l’église Saint-Paul, deux aiguilles de fer, ou paratonnerres, de quarante pieds environ de longueur ; l'un à la place de la croix de fer, sur laquelle le tonnerre est tombé le 13 juin dernier; l'autre sur la tour; et d'adapter à chacun des décharges qui s'enfon- ceront en terre jusqu'au niveau de la nappe d'eau, c'est-à- dire, à la profondeur du niveau des puits, dans les plus basses eaux. La dépense de ces deux paratonnerres ne sera pas DE 8» SC 1R Nic ris; G17 pas fort considérable; et elle préservera , à l'avenir, de tout accident de ce genre , l'église et même les bâtimens circon- voisins, à une assez grande distance. Il seroit à souhaiter qu'on fi une semblable opération pour l'église des Jaco- bins, ci-devant des Grands-Jésuites , et pour celle de Saïnte- Marie. Ces grands édifices, une fois armés, procureroient une grande sûreté aux habitations particulières de tout le quartier. JDlém. 1580. liii 618 MÉéÉMoiïnEs DE L'ÂACADÉMIE OO RSE R:V A MT TONTS Faites pendant la gelée des mois de décembre 1788-ee janvier 1789, au château d’Andonville en Beauce ; Pan M TESSIER. mm «" Lss observations qui suivent, ont été faites dans un pays situé à 57,000 toises, au sud de Paris. Sa hauteur est esti- mée de 456 pieds au-dessus du niveau de là mer. Parmi ces observations , il y en a qui concernent seulement le plus ou le moins d'intensité du froid; d'autres ont pour objet quel- ques phénomènes occasionnés par le froid rigoureux. Observations du Thermomètre. Le thermomètre dont je me suis servi, ou plutôt celui dans lequel j'ai eu le plus de confiance, car j'en avois plu- sieurs, est à mercure , et divisé, suivant l'échelle de Réau- mur, en 80 parties, dont la dernière est le terme de l'eau bouillante, comme je m'en suis assuré. IL étoit placé à 50 pieds ou environ du sol, en plein nord, sans abri, n'étant exposé à aucune réverbération; il étoit appuyé seulement au côté extérieur d'une fenêtre, mais loin de tout appar- tement où l'on faisoit du feu. Je l'observois ordinairement trois fois par jour, à huit heures du matin, à onze heures du soir, et dans le milieu du jour, à midi, parce que ces heures m'étoient les plus commodes. Cet instrument est composé d'un tube de verre fin, qui, par son extrémité inf'rieure, entre dans une espèce de cilindre de 19 à 20 pouces de longueur, sur 4 à 5 lignes de diamètre: ce ci- DES SCIENCES. 619 lindre est arrondi par en bas et joint par en haut, moyen- nant un rebord, à un gros tube de 6 à 7 pouces de diamètre, dans lequel est l'échelle de graduation ; le gros tube est séparé du tube fin jusqu'à son extrémité supérieure , où étant rétréci, il forme la crosse pour s'y unir: cet instru- ment étoit destiné à être plongé dans des liqueurs. Le tableau des observations du thermomètre qui accom- pagne cemémoire , commence au 10 décembre, époque où da rigueur du froid m'y fit faire plus d'attention ; et finit au 11 janvier , temps où l'instrument a été constamment au-des- sus du terme de la congélation. Il résulte de ce tableau, 1°. que sur les vingt-deux derniers jours du mois de décembre, il yen a eu quinze où le thermomètre est descendu à 10 degrés ou au-dessous de 10 degrés ; 2°. que dans ces quinze jours il est descendu 4 fois à 11 degrés, 2 fois à 12, 3 fois à 13, à fois à 15 et demi, 1 fois à 14et demi; 3°, que le 30, il est des- cendu à 15, et le 31 à 17; 4°. que comme le 30, à huit heures du matin, il étoit à 15, à midi, à 11, et dans la soirée encore à 15, c'est le jour où la somme des degrés du froid a été la plus considérable, quoique le 31 il ait été plus extrême; car ce jour il n'a été qu'un moment à 17 degrés: de-là , il a monté successivement, et n'étoit, dans la soirée, qu'à 7 degrés au-dessous de zéro. Dans les 11 premiers jours du mois de janvier, le ther- momètre a encore baissé une fois à 10 degrés, deux fois à 11, une fois à 11 et demi, une fois à 12, et une fois à 14. Depuis le 10 décembre, jusqu au 11 janvier , le thermo- mètre n'a pas toujours été au-dessous de zéro. Le 22 décembre, à 8 heures du matin, il étoft à zéro; il étoit à ce degré le 24 à midi et à 11 heures du soir, et le 26 à midi. Le froid n'en a été queplus fort à la suite de cette courte rémission ; -puisque cinq jours après est venu le froid de 17 degrés. Le 2 janvier, encore, le thermomètre étoit à zéro à une heure après midi; le froid a repris ensuite assez fortement pour que le thermomètre marquät 14 degrés le 5 : ce n'a été liii a Go MÉMOIRES DE L'ACADÉMIÉ que vers le 8 que le temps s'est adouci d'une manière plus suivie. Le dégel a été décidé le 11. On voit que le froid a eu, dans sa continuité, pour ainsi dire, des hauts et des bas. Les jours qui m'ont paru les plus insupportables, ne sont pas ceux où le thermomètre étoit le plus bas : ce sont ceux où il régnoit un vent de nord-est, qui souvent enlevoit de la neige, et glacoit la figure. Quoique j'eusse peu de confiance dans deux antresther- momètres, dont un étoit à esprit de vin, j y regardois de temps-en-temps. J'ai vu que dans les jours où le froid étoit le plus fort, le thermomètre à esprit de vin ne baissoit pas à proportion de ce qu'il baissoit dans les froids modérés, et qu'il étoit alors à quelques degrés au-dessus du thermomètre à mercure. La même remarque a été fuite au chäteau d'Ar- bouville, placé sur la mème ligne qu'Andonville, à égale dis- tance de Paris, par M. Segretier, qui avoit un thermomètre à mercure et un à esprit de vin, ce qui est d'accord avec les observations de M. Messier. Ordinairement après de grandes gelées , l'eau qui est sur la terre gele encore pendant quelques nuits, lors mème que le thermomètre est au-dessus du terme de la congélation. Cet effet a été plus sensible encore après la dernière gelée; car les 14, 15,16, 17, 18, 19, 20, 21, 22et 23 janvier, il a gelé toutes les nuits, quoique le thermomètre fut au- dessus de zéro, et le vent le plus souvent au sud, quelque- fois au sud-ouest et au sud-est. Le 15 nième, la glace d'une marre avoit 4 lignes d'épaisseur, et le 17, la glace de la nuit en avoit . C'est vers les cinq heures du matin que la gelée prenoit ; depuis midi jusqu'à cette heure, on ne s'en apper- cevoit pas : il y a eu un seul jour où l'eau glacée daus la nuit ne sest pas dégelée. | Phénomènes observés pendant la gelée. Je regrette de n'avoir pas observé chaque jour quelle étoit ESS CrEN CES. 621 l épaisseur de la glace, selon les degrés du thermomètre. Ce que je puis dire, d'après mes notes, c'est que le 1ydécembre, par un froid de 10 degrés, deux To sept onces d'eau,, mises dans un vase de fer blanc de 5 pouces de hauteur , sur trois pouces neuf lignes de diamètre, posé sur ma fenêtre, recouvert d'une ardoise et d'un poids de seize livres, ont gelé entierement. Le 5 janvier où le froid étoit plus fort, de l’eau qui remplissoit un vase de verre de trois pouces rs haut, sur trois de diamètre, posé aussi sur une fenêtre, 4 gelé en entier, depuis huit heures du matin jusqu'à huit heures du soir. Le 3 janvier, j'ai pris 3 pouces cubes de neige, pour voir ce que j'en retirerais d'eau. Elle étoit gelée en partie, et plus compacte que la neige récemment tombée. Je l'ai mise dans un sceau de bois, auprès du feu, dans ma chambre, la seule du pays où il n'ait pas gelé, et par conséquent la “ide échauf- fée; il a fallu douze heures à cette quantité de neige pour se fondre. J'ai mesuré l'eau, il y en avoit deux pintes, un demi-septier et un poisson , mesure de Paris. C'est donc dix pintes et demi, ou vingt-une livres d'eau, que produit un pied cube de neige compacte. Au reste, tout cela doit varier suivant son plus ou moins de compacité. On a remarqué , le 51 décembre au matin, dans deux écuries de ferme, que les poils des chevaux-étoient couverts de petits glaçons; c'étoit leur transpiration qui avoit gelé: ces écuries sont cependant assez chaudes. Les fermiers, dont un est très-Agé, navoient jamais vu cet effet. 1] avoit gelé cette nuit dans des caves, jusques-là à l'abri de la gelée; au fond des maisons les plus closes; auprès de certaines chemintes où il y avoit un peu de feu couvert ; sur le lit même des paysans; car j'ai vu la partie du drap d'une femme malade, qui recevoit son haleine, sensiblement glicée. Un garde de la terre de Mereville a été rencontré venant de faire sa tournée. Les cils de ses veux étoient bor- dés de petits gliçons, qui en arrètoient le mouvement; il (EE Mimornes DE L'AcADËMIE avoit peine à y voir pour se conduire. Il avoit aussi de l'eau glacée au bout du nez. Le 8 janvier, depuis 4 jusqu'à 6 heures du soir, ilest tombé à Andonville de l'eau gelée, qui faisoit du bruit en tombant sur la surface de la neige et sur les habits. Les miens en étoient roides quand je rentrai. Le lendemain matin, il y avoit sur la neige une croute de glace , assez épaisse pour por- ter un homme, , seulement dans les premières heures du jour, c'est-à-dire, jusqu à huit heures. Lestigeset branchesd'arbres, la vigne, les murs, à l'exposition du nord et de l'est , étoient couverts de la même couche, quiétoit luisante. À cinq heures du matin, on avoit entendu un bruit considérable, par éclats; les uns l'ont comparé à des coups de fusil, les autres à de simples pétards. Cen étoit pas des coups secs, mais prolongés. Il en partait aussi des arbres. Réveillé par ce bruit, je crus que c'étoit celui que faisoient des hommes en cassant de la glace. fl a été tel, que les paysans, sur tout dans les fermes isolées, en ont été effrayés : ils sont sortis pour en cher- cher la cause. D'après les informations que jai faites, ce bruit a eu lieu dans une partie de la Beauce, et vraisem- blablement dans la totalité du pays et dans bien d'autres. Dans la journée du 9, on a encore entendu quelques éclats, mais plus foibles. Les fentes multiplites de la croute de glace qui ctoit sur la neige, m'ont donné facilement l'explication de ce phénomène. Le vent avoit tourné au sud le matin. Un fait qui m'a été raconté et attesté par des bucherons, est le suivant. Depuis que la gelée étoit forte, jusqu'au 8 jan- vier, ils ne pouvoient faire des hars pour les fagots, parce que le bois cassoït. Il avoit fallu même, à cause de la néces: sité de donner du bois, apporter auprès du feu les brins de chène , de coudre et de charme destinés à cet usage, afin de les faire dégeler. Le Q au matin, le bois étant encrouté de la glace tombée la veille, les hars se tordirent facilement, comme avant la gelte, au grand étonnement des bucherons. J'ai remarqué ce jour - là que la glace qui étoit sur les DE #1 S'CTEN CES, 623 branches, les tiges et les feuilles des arbres en avoient pris la formeet les impressions ; entr'autres, les feuilles d'un laurier cerise en étoit recouvertes entièrement. Cetteglace avoit une ligne d'épaisseur : on y voyoitempreintes toutes les nervures et les sinuosités, méme les plus legères des feuilles; les trous même qui se trouvoient dans les feuilles naturelles, étoient marqués sur les feuilles de glace qui tomboient à terre et ÿ conservoient leur forme quard on secouoit les branches. Il est tombé de la neige à plusieurs fois pendant la durée de la gelée: il soufiloit constamment quelques jours après un vent de nord-est violent, quil'enlevoit de certains endroits pour l'amonceler dans d'autres. Les terres ensemencées en froment , ont presque toujours été à découvert , parce qu'é- tant sèches et pour ainsi dire en poussière, la neige n'avoit pu s'y fixer. On avoit été obligé, lors des ensemencemens, d'écraser au rouleau les mottes que la sécheresse des la- bours avoit occasionnées. Cet état de terre ensemencées a attiré un nombre prodigieux de corueilles qui trouvoient du grain sain à manger: on n'a pu se débarrasser de ces oiseaux qu'en se réunissant pour les chasser à coups de fusil. Les champs où il y avoit des chaumes de froment ou d'avoine , ont retenu beaucoup de neige. Une pierre , quelqué petite qu'elle fût, suffisoit pour arrêter et défendre de l'action du vent, à une assez grande distance, toute la neige qui étoit à sa hauteur et du côté du sud-ouest. Les portions que le soleil fondoit un peu, geloient plus fortement et prenoient une couleur jaune, au lieu d'être blanches, parce qu'elles se méloient avec la terre du pays , qui est un peu martiale, On est accoutumé, sans doute, dans les pays de montagnes, à voir de beaux effets de la neige transportée par le vent. En voici un, qui a eu lieu à Andonville , après la deuxième neige: Le vent nord-est en à fait passer une quantité pro- digieuse à travers un massif de bois, qui présentoit le flanc au nord ; ce massif est séparé d'un autre par une allée. Dans un espace de 2 à 300 toises de longueur, sur 3 à 4 de lar= G24 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE geur qui formoit l'allée, il y avoit plus de six pieds de neige de hauteur. Les bords de cette b:nde élevée offroient la représentation de draperies agréables, de demi-voñtes, de grottes de stalactites ,ect. J'ai marchésur cette neige duns toute sa longueur ; car elle étoit très dense et est restée long- temps glicre. Le même vent avoit apporté , auprès des villages, des montagnes de neige, qu'il a falla couper avec des pioches , pour ouvrir des chemins. Effets de la gelée sur les animaux et les végétaux. Le plus grand malheur qu'ait causé la gelée, est la mort de plusieurs hommes. Onen a trouvé, sans vie, dins quelques villages, où ils n'avoient ni dequoi se couvrir la nuit, ni assez de force “pour résister à un froid excessif, ayant man- qué de vivres, où n'en ayant pas eu ce qu'il leur en falloit. On m'a assuré aussi que duns les chemins on avoit trouvé des hommes morts. Plusieurs ont eu les membres gelés, et paruneignorance , qu'on ne sauroit trop chercher à détruire, ils ont contracté la gangrene en se chauffant, J'en ai conuu même que cette ignorance a tués. Les fermiers ont perdu beaucoup de poules. La plupart de celles qui ont résisté, avoient la crête plus ou moins vio- lette. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu il est mort beaucoup de poules d'un poulailler chaud, bus, et au midi, tandis que dans la méme ferme, il n'est mort aucune de celles qüi juchoient sous un hangard au nord. Apparemment que ces dernitres étoient plus endurcies au froid. J'ai vu beaucoup de rats, morts du froid, dans une étable, dont on avoit ôté les vaches. Quelques uns étoient sous des piéces de bois et entre des solives du plancher. Plusieurs fermiers m ont dit qu'ils avoient Li même obligation au grand froid. Il n'y a que les rats qui se sout réfugiés dans Îes étables habittes , ou dans les mouceaux de gerbes des sranges, qui auront pu résister. | C'est DES ScrEences. 625 C'est peu de temps après le dégel que j'ai quitté la cam- pagne ; il étoit difficile alors de prononcer affirmativement quelles plantes et quels arbres étoient gelés. Parmi les végétaux qui paroissoient l'être, il y en aura peut être qui ne le seront pas, et on en perdra beaucoup de ceux qu on croit maintenant exempts des effets de la gelée. Il m'a semblé que les arbres fruitiers n'avoient pas souffert; j'en ai coupé Leaucoup de branches dont l'écorce Hotensore verte. On dit que la vigne est gelée dans sa bourre: jai ouvert cependant un grand “nombre de bourres et j ai trouvé l'œil vif; il en est peut-être autrement dans d'autres. Les tiges du thim, des sauges, du phlomis, de la lavande, - sont brunes et sèches. Les lauriers cerises , les lauriers francs, les grenadiers en pleine terre, mème couverts, sont dans le même état. Les racines de ces végétaux sont vivantes. Des figuiers situés dans des fossés secs, butés avec de la terre, ayant leurs tiges empaillées, n'ont qu'une partie de leurs ne mortes. Les carrotes, les navets restés en terre ,leslaitues d'hiver, romaines, ou d'ntres espèces, qui étoient grosses , les choux pommés de Milan et autres, verts ou rouges , la sommité des poireaux , si durs à la gelée, les gros pieds d'artichauds, même butés et couverts de fumier, les forts pieds de girofilée jaune ; toutes ces plantes ont gelé. Il nen est pas de méme de la tige des choux à jets et de celle des poireaux , ni des jeunes laitues, ni des jeunes gi- rofilées jaunes, ni des jeunes pieds d'artichauds qui ont cté conservés. Les taratoufs ou topinarmbours , sont restés in- tacts, quoique la terre ait gelée au-dessous de leurs racines. Les imâches et les épinards étoient gelés verts, et on en a pu manger aussi-tôt après le dégel. Je ne parle ici que des plautes d'un jardin, et je ne prétends rien dire de ceux où je n'ai pas fait de recherches, Les fromens enfin, les plus précieuses des plantes, n'ont pas paru avoir souffert. Après la journée du 31, j'en avois apporté -avec des mottes de terre, pour mettre sous des chassis et auprès de mon feu. Les Mém. 1789. Kkkk 626 Mémoires DE L'ACADÉMIE grains y ont germé et ont bien poussé. Dans les campagnes de la Beauce, les fromens levés sont très-beaux: ils ne lé sont pas moins à Rambouillet, suivant les nouvelles que je viens d'en recevoir. Profondeur de la gelée dans la terre. À compter du 19 novembre, jusques au 21 janvier , ce qui comprend un espace de deux moiset de deux jours , la terre a été tellement gelée, que les frmiers n'ont pu bou rer du tont. Ils sont en retard pour la préparation de leurs terres, deslinés à recevoir les grains de mars. Desirant connoitre jusqu'à quelle profondeur la terre a gelé, j'ai fait fiire des fouilles, dans différens terrains, à diverses expositions, dans des endroits plus ou moins gazonnés, et dans ceux où il y a eu plus on moins de neige. 1°. Ên plaine, à trois places différentes. Dans la première, 8 pouces de terre végé- tale, et 14 pouces d'une terre rouge, compacte, étoient gelés, en tout 22 pouces. Dans la deuxième, 8 poucesde terre végé- tale, 14 pouces de terre rouge, et 7 pouces de tuf calcaire, en tout 29 pouces. Dans la troisième, 8 pouces de terre végé- tale, 28 pouces de terre rouge , en tout 36 pouces. Ces trois fouilles ont été faites à 50 toises les unes desautres. J'ai com- mencé par l'endroit où il y avoit eu le plus de neïge, et j'ai continué dans ceux où il y en avoit eu le moins. Le dernier ctoit le plus élevé; le vent en avoit emporté la neige. Le champ avoit été ensemensé en avoine au mois de mars, et re pas été labouré depuis le mois de février 1788. . Dans une pente au midi; où je présumois qu'il n'y avoit pas eu de neige. J'ai trouvé 1 pouce de terre végétale ct 0 pouces de tuf calcaire gelés, en tout 21 pouces. 5°. Le long d'un mur du village au nord, à une place médiocrement gazonnée, la terre Pétoit gé ée à 26 pouces, toute terre végétale. Sous un gazon é1iCOre plus épais, 14p.; dans ces trois plac es il n° y avoit presqné pas eu de neige. 4$. J'ai fait découvrir la terre dans un endroit, où le 17 DES Sicrre NcEet. 627 janvier il y avoit encore 2 pieds de neige. Je savois qu'il y en avoit eu jusqu'à 5 pieds ; je n'ai trouvé que 8 pouces de terre gelée. Peut-être cettegelées'étoit elle formée avant que la neige couvrit la terre, qui étoit foiblement gazonnée. 5e. Dans un potager; d'abord le long d'un mur , au midi, 14 pouces de gelée. La terre avoit été labourée avant d'être gelée, et avoit été couverte d'un pied de neige : ensuite, à 12 pieds de ce mur, où il y avoit eu une égale quantité de neige, 17 pouces 3 lignes de gelée. Assez près d'un mur , au nord, où le vent avoit transporté plus de deux pieds de neige, 1 pied de gelée. Enfin, au pied d'un mur, aussi au nord, et où cependant il n'y avoit pas eu de neige, j'ai trouvé la terre gelée jusqu'à 36 pouces. Dans toutes ces places, c'étoit de la terre purement végétale. Celle de la dernière avoit été défoncée, même au-delà de 36 pouces. N'ayant point à Andonville toutes sortes de terrains, j'ai écrit à Rambouillet, en indiquant les endroits où je désirois qu'on fit des fouilles. On me mande que, sous un gazon, la terre a gelée à 21 pouces ; que la gelée a pénétré à 22 p. dans du sable non gazonné ; à 24 dans une terre blanche et legère, et à 40 dans un terrain mêlé de sable et d'argile. Il résulte de ces recherches que la terre a gelé plus ou moins profondément, selon qu'elle étoit plus où moins couverte de neige, plus ou moins soulevée par les labours, plus ou moins exposée au nord, et enfin selon sa nature, La terre auroit peut-être gelée plus profondément encore, &i le froid n'eut pas été précédé d'une grande sécheresse, Les signes de la terre gelée sont faciles à appercevoir. Elle estdure, difficile à fouiller, d'une couleur brune, quand c'est de la terre végétale. On y trouve des crystaux de glace plus ou moins arrondis, le plus souvént grouppés, rasseni- blés particulièrement dans les fentes et dans les trous faits par des insectes, ou par des racines de végétaux. Ces crys- tallisations sont d'autant plus rares, plus petites et moins grouppées, que la terre est plus éloignée de la surface. Kkkk 2 628 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE MÉMOIRE SUR L'ORAGE DU DIMANCHE 13 JUILLET 1788. Pa mi NM ES SLE R : EE une grande partie de la France. L'Académie a, sans doute, été déjà informée des funestes effets qu'il a produits dans différens pays. Il me semble qu'il seroit important que l'on pôt rassembler ce qui s'est passé dans chaque canton, afin de constater les momens où cet orage a exercé ses ravages et la manière dont il les a exercés. C'est dans cette vue que je viens rendre cempte à l'Académie des observations particulières , que jai faites relativement à ce triste événement, J'étois alors au village d'Andonville, situé au - delà d'Etampes, presque au sud de Paris, à 57,000 toises de cette capitale. Vers les huit heures du matin, une nuée parut dans le sud-ouest, au bas de l'horison. Elle étoit en général très-noire, ayant une partie d'un blanc jaune, comme toutes les nuées à grêle. Un éclair et un coup de tonnerre ouvrirent la scène. Aussi-tôt la nuée s'avança avec une très-grande rapidité, précédée d’un coup de vent et faisant un bruit considérable, pareil à celui de plusieurs carosses roulans sur le pavé. Les animaux en étoient effrayés et couroient de tous côtés. Une femme malade, que J'avois laissée assez bien la veille au soir, se trouva à l'approche de l'orage dans un état inquiétant, qui se dissipa quand Je calme fut rétabli daus l'air. On sait que L'onace du 13 juillet a répandu Ja consternation dans É — - DES SCIENCES. G29 des personnes délicates sont mal à l'aise, quelquefois long-temps avant qu il tonne , à plus forte raison, des personnes véritablement malades. Les gens qui soigne nt les animaux, ont remarqué qu'ils sont inquiets et agités, quand le temps menace de vent, de grandes pluies, et sur-tout d'orage. La nuée paroïssoit très bas. Elle occa- sionnoit une si grande obscurité, qu’un prêtre qui disoit la messe demanda de la lumière. La grêle suivit de près l'éclair et le coup de tonnerre; eile tomba avec une grande abondance , seulement pendant 7 à 8 minutes, temps bien court, mais trop long , puisqu ïiln'en a pas fallu davant: ie pour perdre toute la recolte, La grèle, en cassant les vitres, entroit jusqu'au fond «cs appartemens et répandoit le verre pulverisé , de manière qu'on ne pouvoit approcher des croisées. J'ai distingué trois sortes de grains de gréle. Les uns étoient parfaitement sphériques et d'un blanc opaque ; ils avoient de 12 à 14 lignes de diamètre; les autres irré- guliers et transparens, paroissoient des crystaux grouppés et anguleux, c'étoit les plus nombreux. Leur grosseur et leur épaisseur varioient beaucoup : on en à mesuré qui couvroient un écu de 6 liv. D'autres enfin, aussi trans- parens, étoient semblables à des stalactites plus où moins branchues : ces derniers se trouvoient en moindre nombre, J'en ai vu un, qui avoit 2 pouces et demi de longueur, sur un diamètre de 6 à 8 lignes, il étoit déja en partie fondu. Ces grélons étoient lancés avec une telle force, qu'ils bondissoient comme des balles de pauine. Il y a eu des momens et des pays où la grêle étoit séchie et sans. pluie. On distinguoit une marque blanche et opaque, qui paroissoit en être le noyau : elle avoit à peu près la grosseur d'un petit pois, et ressembloit aux grains de grêle qui tombent au printemps. Je présume que pendant la grêle, il tonnoit, à en juger par quelques éclairs, qui paroïssoient ; car le bruit de la grêle sur les toits et contre les vitres, qu'elle cassoit, et celui du vent, empèchoient d'entendre + « 630 MÉMOIRES DE L'AÂCADÉMIE le tonnerre. On sait qu'il est tombé à Berches près Chartres. Il n'y avoit presque point d'eau parmi la grêle : un second orage vint une heure après et fournit beaucoup de pluie. Alors on entendit de grands coups de tonnerre. Le baromètre, le 12 à sept heures du soir, étoit à 27 pouces 11 lignes et demie ; et le 13, jour de l'orage, une heure auparavant, il étoit à 27; pouces 11 lignes. Le 11, à 5 heures après midi, un Édmmoniètre à mercure, échelle de Réaumur, placé en plein nord sans réverbération, avoit marqué 26 dégrés et le 12, veille de l'orage, à la même heure, 27 degrés 3 quarts. Les malheurs qui suivirent la grêle me firent oublier d'examiner mwn thermomètre le jour où elle tomba ; mais le temps ne parut rafraichi que le soir ; ce qui est d'autant plus surprenant que le froid de la gréle se fait ordinairement sentir aussi-tôt après l'orage. On n’est point étonné qu'une grêle aussi grosse ait cassé tous les carreaux de vitre qui étoient au midi, tous les verres des chassis et les cloches de jardin, que les fruits soient tombés où meurtris, que les légumes aient été hachés ; que les lièvres, les perdrix et autres oiseaux, et des moutons mème aient été tués, et que des hommes aient recu de fortes contusions à la face et aux mains. Le desordre dans les troupeaux de bêtes à laine et de bêtes à cornes qui étoient dehors, se conçoit facilement : on s'attend bien aussi que des chevaux attelés à des voitures, battus par les coups redoublés de la grèle, ont exposé lu vie de leurs conducteurs et celle des voyageurs. La dévastation des campagnes est le plus grand malheur qui en ait résulté. L'année n'offroit pas en géntral l'espé- rance d'une riche ré ‘colte, sur-tout si on la comparoft à l'année précédente : néanmoins on avoit lieu de croire qu ‘on recueilleroit une certaine quantité de toute espèce de grains; mais, seigles , fromens , orges, avoines, pois, vesces, lentilles, tout a été brisé, couché. Celles des plantes qui ap- #prochoient de la maturité ont été égrainées. Dans la plupart DE $, S CI EN CE 8. 631 des champs, il sembloit que des troupeaux de moutons très- nombreux et très serrés eussent passé et les eussent foulés sous leurs pieds. Toutes les pailles des seigles et des fronrens subsistoient, cassées et pliées à 5 ou 6 parties de leur longueur : l'avoine étant moins avancée et pirconséquent moins cassante, plusieurs tuyaux restèrent droits, mais les grains en étoient séparés. Il y a des pièces de terre, dont les plantes sont rentrées dans terre ; il y en a, où on ne voit pas trace de plantes : elles ont été apparem- ment divisées par la grêle, et emportées par le vent. Les tiges couchces l'étoient à-peuw-près dans la direction du sud-ouest au nord-est, cest celle de la grêle et du vent. Ayant appris que Rambouillet étoit frappé du même fléau, je m'y suis rendu le 15. Rambouillet est à environ dix lieues d’Audonville, en allant du levant au couchant : dans cet espace, quatre lieues de pays, depuis Angerville jusqu'à Aulneau, avoient été préservés de la grêle ; les campagnes en étoient riantes et assez belles : mais à Aulneau la scène étoit bien changée ; indépendamment de la dévastation des plaines, aussi complette qu'a Audonville, la grêle et le vent avo ent causé d'autres dommages. Je vis une partie des tuiles des maisons tombées, ou restées sur place, et moules comme avec un pilon, le crépi des murailles du côté du sud-ouest étoit enlevé ou criblé comme si on y eût tiré des millions de balles. En suivant ma route, je passai dans quelques allées d'ormes et au mikeu d'un bois de chône : les arbres des allées avoient été élagnés l'hiver précédent; on n'y avoit laissé qu'une cime peu garnie, qui donnant peu de prise an vent, avoit empêché sans doute qu'ils ne fussent arrachés ; d'ailleurs l'orme résiste plus aisément aux grands vents : quelques branchiges seulement se trouvoient cassés. La terre sous le bois et dans tont le chemin qui le traversoit étoit jonché de feuilles, dont l'odeur se fuisoit sentir à une très-grande distance. Je passai auprès d'une maison, presque entièrement construite, dont les murs 632 Mrémotrrrs DE L'ACADÉMIE | et la charpente avoient été renversés : je vis aussi un moulin à vent, dont la calotte en bois, assise sur de bons murs de pierres, étoit à bas. Le parc de Rambouillet est le lieu qui offre le plus l'image de la destruction : on voit, à la vérité, dans la forêt, sur laquelle il est appuié quelques arbres abbatus ; mais ils sont en petit nombre, eu égard à ceux ‘lu pare; soit qu'une grande masse de bois, telle que celle de la forêt, se soutienne mieux, soit que tous les efforts de la tempête se soient réunis dans le parc, une grande quantité d'arbres a été abbattue ou rompue : il n'y a presque que le côté du sud-ouest qui ait souffert. Les arbres des allées, ou ceux qui étoient à l'entrée des massifs ont été les plus maltraités, des tilleuls, des maronniers d'inde, des aulnes, des chênes ont été compris dans la destruction ; ce sont sur-tout des peupliers blancs, en grand nombre dans le parc, que la tempête a ravagé : dans un espace d'environ 100 toises j'en ai compté 88, tant abbatus que rompus ; le moindre a 40 pieds de haut, les autres ont de 6o à 8o pieds ; ces derniers sont des arbres qui ont près des racines 2 pieds, 2 pieds et demi; presque jusqu'à 3 pieds de diamètre et qui ont plus de 50 pieds avant les branches . une autre allée, dans une plus grande étendue, en a perdu 133. D'aussi grands ravages forceront à abbatre le reste de ces allées pour les replanter entièrement. Il y a des bords de massifs, qui offrent par places 15, 20 et 50 arbres culbutés les uns sur les autres : on prendroit ces endroits pour un bois de futaie, qu'on vient d'abbatre, et où on à seulement laissé des baliveaux : le passage des allées est obstrué par les corps d'arbres étendus; Jes canaux sont remplis de ceux qui étoient sur leurs bords ; par-tout on ne rencontre que des branchages, on en a trouvé de jettés à plus de 5o pas des arbres auxquels ils appartenoient et que trois hommes ne pouveient déranger; de plus petits ont été portés plus loin. Parmi les arbres mal- traités, les uns sont entièrement déracinés ; les racines de plusieurs DES 0 CIL'EN CEE: 655 plusieurs avec la terre qui y est jôinte, ont un diamitre de 5o pieds; les autres sont rompus à diverses hauteurs . il y en a dont la rupture n'est pas complète ; la cime de ceux-ci, ou leurs plus grosses branches, sont pendantes et descendent presque à terre : on en voit encore qui ne sent que pliés ; il semble qu'ils aient été tortillés comme des hars de fagots. Un de ces derniers est ainsi contourné dans ane longueur de 12 pieds, en commençant à 12 pieds du sol ; quelques-uns ne sont que fendus, n'ayant eu qu'un commencement de tortillement : il s'en trouve aussi, dont ‘le vent a enlevé toute la partie supérieure, et la moitié de la partie inférieure jusqu'à la racine, laissant le reste en chicot. J'ai vu deux chênes jumeaux, dont l'un subsistoit en entier, l’autre en ayant été séparé. Les deux effets qui n'ont le plus intéressé sont les suivans : un peuplier, placé sur le bord d'un canal, étoit tellement panché du côté du couchant, qu'on s'attendoit depuis long - temps à le voir tomber ; l'orage dun 13 l'a fait tourner pour le jeter du côté du nord : c'étoit un arbre de 100 pieds de hauteur ; il avoit trois pieds et demi de diamètre près des racines, et un pied et demi à 64 pieds de hauteur. Dans un petit massif, quatre chènes étoient presque les uns vis-à-vis des autres, le plus gros, de 5 pieds de diamètre, a été brisé à 8 pieds du sol ; il y a lieu de croire qu'il a été renversé le premier, quoiqu'il fût le deuxième de la ligne : il est tombé sur le troisième d’une grosseur moitié moindre, qui en étoit à 30 pieds ; celui-ci sur un quatrième, éloigné de 20 pieds, et bien plus petit ; ces trois chênes avoient 60 pieds de hauteur : enfin un sicomore, qui se tronvoit au bout du quatrième chêne, a été écorché. Ce qu'il y a de singulier, c'est que le chène qui étoit le plus exposé au vent, et que j appelle le premier de la ligne, s'étant rompu à 4 pieds de hauteur, s'est placé en tombant entre deux chicots du deuxième arbre dont il étoit distant de 12 pieds, et s'est étendu sur son tronc en grande partie; car il y Mém. 1789. L111 654 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE avoit une partie qui n'est pas soutenue, ensorte que cet arbre avoit fait la bascule : comme il n'avoit que 5o pieds de haut, et une circonférence de 4 pieds, il n'est pas probable qu'il ait renversé un chêne du double de sa force, mais il s'est jeté où le vent l'a porté. J'ai cru avoir remarqué, qu'en général les arbres arrachts ou déchirés étoient sains, et les arbres rommpns creux et gätés ; ils étoient tomb{s tous vers le nord-est. Ce qui reste d'arbres entiers dans le parc est effeuillé, les feuilles en sont criblées, et ont pris la couleur terne qu'elles ont au commencement de l'automne. | L'orage a découvert quelques parties des toits du château de Rambouillet et de la ferme, placé sur une éminence ; environ 12,000 carreaux de fenêtres ont été cassés dans les bâtimens du roi, noi compris les fermes et tous les grains ravagés. » Je ne pourrois dire ce qui s'est passé au moment de l'o- rage, que d'après le récit de personnes dignes de foi. Il a été de la plus grande violence : c'est aussi à huit heures du matin qu'on l'a éprouvé. La grêle étoit si grosse, que six . heures après on en a ramassé des grains qui avoient plus d'un pouce de diamètre. On assure en avoir vu qui étoient presqu'aussi gros que le poing. J'ai vu un homme, qui, pout avoir reçu un coup de grêle, avoit encore, quatre jours après, le dessous de l'ongle violet et échimosé. On à fait saigner plusieurs de ceux qu'elle avoit le plus maltraités. On n'a assuré qu'au moment de l'approche de l'orage, des vaches effrayées et troubles, couroient avec la rapidité d'un che- val. Des pigeons qui, à cause du bruit épouvantable causé par la grèle et le vent, sur le colombier, en étoient sortis, ont été tués, ainsi que beaucoup de lièvres, de perdrix , et de faisans. Un taureau, vigoureux , qui s’étoit trouvé dans la prairie, tomba malade aussitôt, et mourut le lendemain, enflé comme un ballon , ayant du sang épanché dans le corps. I y alieu de croire qu'il avoit été frappé du tonnerre. D'H6 SCIENCES 535 Si l'on fait des informations sur la marche et les effets de l'orage du 13, on voit que celui qui a dévasté Andonville, n'est pas le même que celui qu'on a éprouvé à Rambouillet, qui en est à dix lieues. Le vent n'a pas été aussi violent qu'à Rambouillet, puisqu'aucun arbre n'a été sensiblement maltraité. Il paroît qu'on pourroit partager en deux bandes les pays de la Beauce, qui ont, ce jour là, éprouvé l'orage; au milieu desquelles une autre bande en a été préservée. Andonville étoit de celle où l'orage n'étoit pas accompagné d'un vent si fort, ainsi que Toury, Artenay, etc. Dans la bande où est compris Rambouillet ; sont au sud- ouest, Gallardon, dont l'église a été -renversée ; Sourd, encore plus maltraïté ; une partie du pays Chartrain ; Bon- neval , etc., où le vent a été impétueux ; et au nord-est, le Perrey, Souchamp, Cognières, Marly, etc. Enfin, dans la bande favorisée se trouvent Arpajon, Dourdan, Oisonville. Ouurville, etc. Les nouvelles qu'on recoit apprennent que la Tourraine et la Picardie ont été exposées aux mêmes ravages. | À l'époque où la grêle a tombée, les seigles étoient mars, les fromens approchoient de leur maturité. Les avoines et les orges étoient encore vertes. Les seigles et les fromens se sont égrainés, de manière que les champs sont couverts de ces grains, qui germent. Il y a des pièces de terre où il en reste encore une bonne partie aux épics; c'est un avan- tage de les recueillir avec les précautions ordinaires, lorsque les épics n'en contiennent presque pas; il suflit de ramas- ser la paille avec des rateaux, ce moven étant peu dispen- dieux ; ou de la couper avec une faux nue et sans crochets, comme celle qui sert pour le foin et la vesce. Les orges et les avoines ont plus souffert, parce que toute leur tête a été coupée : 20 gerbes de seigle, qui, année commune, auroient rendu Q boisseaux de Paris, ne n'ont donné que 3 boisseaux ; de 28 gerbes de froment je n'ai retiré que LIll a 656 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 5 boisseaux et un tiers de boisseau, ce qui auroit donné, année commune, 10 boisseaux et demi. Les avoines auxquelles il reste des grappes ou pandeules, ayant été en leurs tiges frappées de grêle, rouilleront et ne fourniront que du grain léger sans farine. J'ai cru devoir faire enterrer à la charrue un champ d'orge, dont les tiges avant l'orage avoient 3 pieds et demi de hauteur, et qui a “été tellement détruit, qu'on nen pouvoit rien retirer, dans - l'espérance que les débris serviroient d'engrais. Il faut observer que les champs des expériences que je fais à Rambouillet, ont été les moins maltraités du pays, parce qu'ils étoient. protégés par des bois. Il ne seroit pas impossible de calculer la perte que la France vient de faire par ce terrible orage ; il s'agiroit de connoitre toutes les paroisses grêlées et leur étendue ; les unes le sont au quart, d'autres à moitié, d'autres en totalité, D'après la connoïissance de leur produit ordinaire, et des espérances qu'elles donnoient pour cette année, on les supposeroit toutes l'une dans l'autre grèlées, où au tiers, ou à moitié ; la valeur des denrées est aisée à apprécier. On ajouteroit à ce manque de produit pour l'année, celui qui aura lieu l'année prochaine dans une partie des fermes, dont les fermiers n'étant pas secourus ne sémeront pas ; cette perte sera d'un douzième ou d'un huitième. Je ne parle pas des pays vignobles, qui ne récolteront rien pendant trois ans, parce qu'il faut couper au pied la vigne frappée de grêle. Le roi va donner les ordres les plus précis pour la destruction des lapins dans ses capitaineries, dans la crainte que ces anïimaux ne nuisent aux cultivateurs, et sur-tout ne mangent les bourgeons des vignes qu'on conpera au pied. Les cultivateurs de grains peuvent étre rangés en trois classes : la première est composée des fermiers aisés, de ceux qui, ayant eu le bonheur de tenir leurs terres de bEs SecrEences. 637 propriétaires raisonnalles, n'ont jamais payé des fermages trop forts. La seconde, des fermiers qui commencent, ou qui n'ayant jamais eu d'avances, n'ont récolté que pour vivre ; et des métayers, qui partagent par moitié avec les propriétaires ou les fermiers-généraux des teries. La troi- sième, des particuliers possesseurs de quelques champs, qu'ils libourent à la bêche ou font labourer par les fermiers. Ceux de la première classe sont en état de continuer leurs travaux, avec la remise des fermages et des im positions, et quelques emprunts s'ils en ont besoin. Il nen est pas de même de ceux de la deuxième classe, dont tout l'avoir étoit dans leur récolte. Il faut qu'ils se nourrissent, qu ils payent et nourrissent leurs domestiques, qu'ils entretiennent leurs bestiaux, et se procurent des semences. Ceux de la troisième classe sont encore plus à plaindre, s'ils ont des labours anciens et nouveaux à payer. Un mal qui résultera de l'état des cultivateurs, c'est qu'ils n'employeront plus de journaliers, d'autant plus à pluin- dre, que le froment, la principale denrée, augmentera nécessairement. Pour remédier’ à une partie de ces maux, le plus instant est de labourer les terres les plus maltraitées, et sur-tout celles qui ont porté de l'avoine, et de les ensemencer en raves ou rabioules, en moutarde jaune, en vesces, en spergule, en choux, en navets, ou en chicorée sauvage. Plusieurs fermiers, qui ont senti l'importance de ces cultures, ont déja semé de ces plantes, dont les unes fourniront des feuilles cet automne , les autres après l'hiver, et d'autres des racines en hiver, pour les vaches et les bêtes à laine. On a conseillé de herser la terre parsemée de bled, dans Fespérance qu'il leveroit et pourroit donner une seconde récolte avec peu de frais ; mais je crois qu'il ne faut pas s'en flatter, et qu'on ne doit l'attendre tout au plus que dans les meilleurs terres ; encore un hersage 633 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIF. ne suffit-il pas pour favoriser la végétation d'une plante, Ja mème que celle que la terre vient de produire. Le bled levera bien sans doute, car je viens d'en semer qui lève ; mais il faudroit l'enterrer à la charrue, et couvrir les champs de fumier en hiver, comme je me propose de le faire. ; L'intérét des propriétaires des terres, est d'encourager leurs fermiers, et de les aider en tout ce qu'ils pourront. Le premier soin est de leur procurer des semences. Les fromens de l'année dernière sont bons, s'ils ont été bien gouvernés ; j'en ai semé de plus de trois ans, qui ont bien réussi. Il en est de même des autres grains qu'il faudra semer au printemps. On doit donner, ou faire des avances aux cultivateurs de la deuxième classe ; les particuliers possesseurs de quelques champs, auquels on procurera des semences et d'autres secours, n'hésiteront pas à faire ensemencer leurs terres ; des travaux de charité multipliés offriront une ressource aux journaliers, qui n ‘auront pas d'ouvrage chez les fermiers. Quoique ces dernières idées puissent être regardées comme étrangères à l'Académie , j'ai cru devoir les consigner dans ce Mémoire, parce qu'elles ont été communiquées, dès les premiers instans, à toutes les personnes qui m'ont fait l'honneur de me consulter. L'Académie, après avoir entendu ce Mémoire, a nommé des commissaires pour prendre des renseignemens sur les effets de cette grêle, en suivre la marche dans tous ses détails et lui en rendre compte. à. “DES SC LE-N C, Es. 658 À OR S ERATACT I ON S DES CLIPSES DESATELLITESDEJUPITER. FAITES A PERINALDO, PA RIM. JUPE, M'A RAT D'I, ETCOMMUNIQUÉES A M. pe Cassini. EE hs grand âge de notre confrère, M. Maraldi, et sa santé chancelante ne lui permettant plus , quelque temps avant sa mort, decontinuer les observations de satellites de Jupiter, auxquels il s'étoit entièrement livré pendant une longue suite d'années ; M. Jacques-Philippe Maraldi, son neveu, s'est fait un devoir et un plaisir de le suppléer, tant pour complaire à un oncle respectable et se montrer digne de porter un nom cher à l'astronomie , que pour se rendre agréable et utile à l'Académie des Sciences, à qui il se pro- pose de présenter ce tribut annuel, si elle daigne toujours l'accueillir favorablement. J'ai déja présenté l'année dernière plusieurs observations de M. Maraldi. En voici une nouvelle suite qui comprend toutes les éclipses des satellites de Jupiter qui ont pu être observées à Perinaldo, depuis le 3 septembre 1788, jusqu'au 10 de mai 1789. L'Académie les recevra sans doute avec un intérêt qu'augmente la perte qu'elle a faite de son illustre Lg 640 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE membre , dont elle verra avec plaisir revivre le zèle et les talens dans la personne de son neveu. b26'56/ | Imm. du IVe. Beau , les bandes sont bien distinctes. + Oct. 7 | 13.57.31 Imm, du 114, On voit fort bien les bandes. Nov, 22 | 15.22.42 Hum. du Ilé. Zdem. 27 | 9.53.44 Imm. du IIIe. Ciel char terminées, 13.17.19 Emers. /dem. 29 | 18. 4.45 Imm. du Ile. Beau , on distinguetrès-bienles bandes. gé de vapeurs, bandes mal Imm. du Ild. Beau, les bandes très-distinctes. 5 11 | 17.43.26 Imm. du IIS. Ciel chargé de vapeurs , les bandes assez distinctes. 12 | 14.39.29 Imm. du Ir. dem. So 7-14.54,5 | Imm. du Ir. Beau, les bandes sont distinctes. 1789. Janv. 22 | 6.57. 1 Emers. du ITA. Beau , les bandes bien terminées. 9.31. 2 Emers. du 1r, /dem. Févr. 5 |12. 9.35,5 Emers. du IIS Zdem. Mais le vent agite la lunette. 13.16.51,5 | Emers. du Ir. Hem. 12 | 14.46.44,5 | Emers. du IN. Les bandes mal terminées, grand vent qui agite la lunette. 15.11.35 | Emers. du Ir. Zdem. 14 | 8.39.36,5 | Emers.dulII®. Très-beau ,les bandestrès distinctes. 9-39. 55,5 Emers. du Ir. Zdem. Mars 9|12. 2.14 Emers. du II, Beau, les bandes bien terminées. Avr. 9-21.25 Immers. du ILI°. Zdem. 8 | 8.31. 1 Immers. du IV®. Zdem. Mai 10 | 8.56.50 Emers. du Ir. Zdem. Toutes ces observations ontété faites avec une lunette acro- matique de 5 pieds , la même dont s'est toujours servi M. Ma- raldi l'oncle, depuis son établissement à Périnaldo. OBSER VATIONS DES Sci£NCES. G41 CPS ER VOA ET ON S DES É LOILES;: FAITES À L'ÉCOLE MILITAIRE EN 1784. Dan M:.ziRe PAU T'E n'A G ELLE T. LNERTISSEMENT D = M 2 x il A: lreA NuUDhE. Lorsoue j'ai publié, dans les Mémoires de 1785, quéfcnes observations de M. d'Agelet, sur les planètes, j'ai annoncé qu'il y avoit beaucoup d'observations d'étoiles ; j« spérois alors qu'il les publieroit lui mênie; mais puisque dans trois ans(1}) on n'a point de nouvelles des vaisseaux avec lesquels M.dela Perouse et M. d'Agelet fuisoient le tour du monde, l'Académie à eru devoir commencer à publier les observa- tions d'étoiles qui peuvent être utiles aux astronomes, et l'on trouvera ici environ 1000 observations de 1784. Le mural de sept pieds et demi avec lequel ces observations ont été faites, marquoit 1/ 45" de trop, quand le fil à plomb étoit exactement sur le point ; quand j'ai trouvé sur le re- (1) Les dernières lettres étoient d'u mois de mars 1788; elles sont arrivées le 16 juin 1789. M. d'Fntrecasteaux est parti le 28 septembre 1791, avec les gabirres la Recherche et l'Espérance, pour ticher d'avoir des nouvelles de ces malheureux voyageurs. Mém. 1789. M m m m 642 : MÉMOIRES DE L'ÂCADÉMIE gistre Ja quantité dont le il s'éloignoit du point, j'en ai fait mention, et alors, il y a quelques secondes à ajouter ou à ôter, indépendamment de la soustraction de 1! 45". Lors- qu'il n'y a rien de marqué, j'ignore si le fil avoit été remis sur le point; mais on le reconnoitra quand on fera le calcul par les étoiles dont les déclinaisons sont bien connues, comme celles que j'ai publiées dans la connoissance des temps de 1793, ou par les étoiles qui seront déterminées par les observations des jours où la correction est marquée. Ainsi, le 2 octobre, où il y a beaucoup d étoiles , Je trouve par les hauteurs de la chevre et de « Persée, dont j'ai les déclinaisons exactes, qu'il y avoit 8" à ôter, ensorte que l'erreur devoit être 1! 53! ce jour-là, au lieu de 1 45". Pour avoir les ascensions droites . de ces étoiles, il faut les comparer avec celles quisontconnueset qui en diffèrent peu en déclinaison; pour cela, il faut tenir compte du chan- gement qu il y a d'un degré à l'autre dans le plan de l'instrument : voici le résultat de quelques hauteurs correspondantes , prises en 1784 : onenavuune table pour 1783, dans les Mémoires de 1785 , pag. 268. Au reste, les étoiles dont les ascensions droites sont bien connues - foutifiéhé un moyen d'avoir encore mieux ces drérene es dans le plan du mural, On éi' trouve plusieurs de M. ile ambre, dans la connoissance des temps de 1793, où il a donné les Corrections d'une partie du catalogue de la Caille, d'après ses nouvelles observations; j'espère en publier aussi beaucoup d'autres. Il est encore nécess ire de tenir compte de la marche de la pendule, dans le cours des observations d'une même nuit, par exemple, le 22 Murs, elle retardoit de 2" 4 par jour, sur la révolution des étoiles ; le 11 juin, 3” 6; du 21 juin DES8 SCIENCES. 643 au 14 juillet, 5" 5; le 7 septembre, 3" 4; le 5 octobre, 2! 6. On trouvera facilement la valeur exacte de ce retar- dement diurne, en comparant les passages d'une même étoile , à des jours différens. La pendule marquoit aussi environ 2} 51! de trop, rela- tivement au premier mobile. J'aurois pu les retrancher de tous les passages ; mais j ai préféré de donner les temps tels qu'ils sont marqués dans le jourual-de M. d'Agelet; depuis le 11 juin jusqu'au 6 septembre, elle marquoit 6" ? de trop, et depuis le 7 septembre 45! seulement , parce que quand la pendule avoit été arrètée, ou par absence, on par maladie, ou par des occupations forces de M. d'Agelet, à l'Ecole militaire, il la remettoit en mouvement sans toucher aux aiguilles, pour éviter le petit dérangement que cela auroit pu causer; au reste, il importe peu queile heure elle marque , pourvu qu'on connoiïsse la différence. J'ai eu soin de mar- quer dans la troisième colonne, les ascensions droites des principales étoiles et quelquefois du centre du soleil, seu- lement en minutes, pour avertir ceux qui pourront en faire usage ; cest par un calcul rigoureux qu'il fiudra chercher les secondes; mais les calculs peuvent se fiire par-tout et en tout temps, il est rare de trouver des observateurs tels que M. d'Agelet, avec des instrumens comme les siens. Ce sont donc les observations qu'il importoit de publier. La plupart des étoiles où il n ya point de nor ni de gran- deur marquée, sont des étoiles du catalogue de Flamsteed, mais on les reconnoîtra facilement quand on voudra faire usage de ces observations. Depuisle mois de février 1785, jusqu'au mois d'avril 1785, je vois que M. d'Agelet avoit parcouru tout le tour du ciel, en ascension droite, entre le zenit et le tropique du Capri- corne, quelquefois même au-dessous. J'espère publier les autres observations successivement , à compter même du 23 août 1778; Dans le volume de 1790, je mettrai les obser- vations fuites depuis le 6 octobre 1754 jusqu au 29 avril 1785, M m mm 2 644 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE où M. d'Agelet termina ses observations pour se préparer à son voyage autour du monde. On le voyoit à regret aban- donner un travail aussi utile, mais le Roï, l'Académie, le ministre, M. de la Perouse parroïissoient lui en faire une loi : l'avantage que l'on promettoit à son père, en intéres- sant son cœur, acheva de le forcer à se détacher de tout ce qui l'intéressoit, c'est-à-dire, sa famille, l'Académie et son obcervatoire, comme je l'ai dit dansle Journal des Savans , novembre 1791. Le travail que jai entrepris sur les étoiles boréales, et dont on a vu le commencement dans ce volume, étoit destiné à servir de continuation à celui de M. d'Agelet , pour le côté du nord ; et je publierai ces observations en- semble successivement ; par ce moyen, l'on aura peu-à-peu les étoiles du nordet celles du midi, tout à la fois. Ce recueil important est ce qui manquoit le plus à l'astronomie. Nous éprouvions sur-tout, à l'apparition des comètes, l'incon- vénient de n'avoir pas un dénombrement des étoiles avec des positions exactes. La bonté de l'instrument que M. d'Agelet y employoit, et le zèle quil y mettoit, nous a procuré de quoi y suppléer pour l'avenir, en augmentant nos regrets sur la perte de cet utile astronome. Je finirai en annonçant que M. Millet de Mureau , adjudant- général des armées, est occupé à nous procurer la publication des mémoires envoyés successivement par M. de la Perouse; on y verra le résultat du grand nombre d'observations faites pour les longitudes par M. d'Agelet, avec une notice de ses travaux astronomiques, plus détaillée que celle que l'on trouve dans le Journal des Savans. en D F.- Ua DES SCIENCES. 3 DHSER VA TIORNS DES ÉTOILES, FAITES EN 1784, PAR M D'AGELET. e | PASSAGES DES ÉTOILES. EP En IDisTances) DIviI510n des 5 | droite pe Fe en 96. RÉDUCTION. : ili isiéme RE 5 à-peu-prés Premier fil. Milieu. roisié 22 mars 1784. | |. MH MS M SM S|DMS rnries see] D. MS. Th. + 2°. | Bar. 28 p. ol. Soleil, 1 bord. 0 g!| 25910 59 32, 59 55 47 3527 5012 3+ 5 | 47 35 25,8 2 bord. 1 19 1 42 2 5,5 | y Gémeaux. 6 25 | 9 16 38,5 | 17 4 | 32:18 6 Sirius. 11 6 35| 9g2633,5 | 26 57,5 | 27 22 m . 47 9510 1+6 | 65 16 43,6 35 13 20 9 32 42 33 14,5 | 33 47,3 | 3 3123 3 12 20 — : 7 9 36 26,5 | 36 52,3 | 37 18 | 22 31 32 24 o 7 o | 22 31 32,3 7 9 37 5,5 37 31 38 57,3 | 22 40 52 24 3 1 +7 | 22 40 53 | w Gémeaux. 7 9 40 39 41 4,5 | 24 a1 57 25 15 13 + 7 | 24 21 57,4 | i Gémeaux. 6: &ï 9 42 41,7 | 43 7 28 Oo 2 29 13 14 — 4 27 50 57,8 7 47 41,5 | 48 11 48 41 9 13 17 913 G+i:; 9 13 75 | 9 | $0 42 5; 8 24 23 57 26 o 6 + 6% | 24 23 55,1 6 9 53 24,3 53 50,5 417 | 20 379 o©o 2115 14 — G 20 36 57,6 9 56 41 | 57 5,3 | 57 29,3 | 31 57 18 34 1 6— 4 | 51 57 16,6 + Gémeaux. 7 7 9 59 2 26 025 28 4 6+ 1: | 26 50 22,9 | 6 10 4 0,5 4 23,5 1 48 | 36 47 24 39 3 14 o | 36 47 22,4 5. 6 10 7 19 7 45 8 11,5 | 20 51 38 21 14 7 + 6 20 32 6,4 Procyon. 7 27 l10 19 23,5 | 19 46,2 | 43 6 1 4515 g<+ 11143 5 57,7 8 G.meaux. 7 32|11023 2,5 | 25 28,5 25 54,5 | 20 20 28 21 11 2 + 5! | 20 20 26,7 10 31 29,5 31 52,3 | 52 15,3 | 46 33 30 4y 10 y + 6: | 46 35 29,0 6 10 34 27 34 52,5 | 28 25 48 30 5 3 + 5 28 25 40,2 10 56 32 | 32 30 58 34 10 15 — 5 32 30 52,1 10 38 31 38 54 | 46 4 34 49 2 5+7 46 4 29,8 7 10 42 4,5 42 29,5 26 12 34 | L 10 44 54 45 19,5 | 25 38 1 27 5 8 — 7 | 25 37 58,2 10 45 26 4o 32 | 10 48 2,3 | 46 26,3 34 36 46 36 14 11 +- 5 34 36 41,1 8 10 50 57 5u 21 51 4210 3313 o + 5 31 42 2,2 10 51 43 5a 7,3 | 52 31,5 | 51 43 15 7 à 10 55 14,5 | 55 43 | 12 29 45 13 5 4 + 4 12 29 46,4 6 10 59 9 59 33,5 | 27 27 18 29 4 9— 3 | 27 27 14,4 7 ui € 59 a 25,5 2 48,5 29 51 29 3113 9 +: 29 51 26,8 11 4 40,3 5 6 5 32,5 | 21 14 46 22 10 10 — 5 | 21 14 46,2 | TE NS Re RE a —— nent" | 6,6 MÉMotïres DE L'ACADÉMIE a — 23 mars 1784. H. M. | H. M. S. | D. M.S. | ranTies. sec. | DM 5 Th 4% Bar. 27. p-rol. 47 44 2 | Soleil, 1 bord. 3 47 11 50 o 5 8—:1 47 12 49,2 2. bord. 5 « du Taureau. honS |n7 32 48 31.| 34 15 14 o | 32 48 18,6 Chévre. 5 0 7 A | Rigel. 5 41 7 57 19 37 l'E 2 14 46 57 19 9,6 | 8 du Taureau. De 8 02795 12% 415 9 —18 20 27 58,1 > Orion. 5 13 8 42 43 33 55 9 3+3 42 43 34,0 | ?Orioa. 5 2 8 50 55 54 | 54 5 4 — 4 50 55 53,4 | x Orion 5 37 8 58 35 50 8 Cocher. 5 43 | 8 3 58 19 | 4 3:13 —5 3 58 19,2 y Gémeaux. 6 25| 9 3218 9 | 34 7 4—8 | 32 17 51,3 9 4 9 58 1: Gémeaux 6 30 9 ? 23 32 41 | 25 3 33 + 6: 9 35 45 24 | 38 2 4— 4 Sirius. 6 35] 9 65 17 48 | (9 10 2 — 5 9 3 3 51 21 512 241 9 22 31 31 | 24 o 7 Q 9 22 40 53 | 24 3 1 + 6 9 32 30 9 | 34 10 13 — 6 9 25 55 37 | 27 10 8 — 4 9 9 13 20 9:33 6 + 61 7 8 9 22 46 48 | 24 412 +8 7 8 9 23 57 46 | 25 35 44 a 7 9 21 48 58 | 23 4 4 — 2 9 ,3 112,43 35 | ia "82 6 10 4 5,3 | 20 59 46 | 22 o 10 + 4 » Grand chien, 7 15 |10 7 13,5 | 77 42 12 | 82 14 2 — 3 a Gémeaux. 7 20 | 10 12 35,7 | 16 31 44 | 17 10 1 + 6 Procyon. 7 27 [10 19 43,5 | 435 6 4 | 45 15 9 + 4 + TR ee ee mes a mn semé re Vendredi26 mars. y Gémeaux. 6 25 9 32 18 y | 34 7 4+5 s Gémeaux. 6 30! 9 25 32 41 | 25 1135 + 4 9 35 45 23 | 58 2.4 — $ Sirius, 6 35 9 65 16 50 | 69 10 2 — 1 6 9 32 50 30 | 54 10 83 — 4 * Grand chien. 6 5o 9 77 30 12 | 82 10 11 + 4: 9 32 36 35 | 34 12 8 + 7: 7 9 22 46 47 | 24 4 12 + 6 9 25 57,45 1-25 574 0 9 32 21 31 | 34 8 4 — 1 9 11 43 34 122812 — 1 6 10 25 31 58 | 27 5 10 + 6 10 28 11 55 30 1 4 — 0 | a Gémeaux. 7 20 [10 16 31 45 | 19 10 1 + 6 10 45 2 19 8 o 10 + 6 7 10 24 10 35 | 25 12 9 + 6: | Proryon. 7 27 43 6 à | 4515 g+2 | Th + 7°. | Bar. 27 p.71. | Mardi 25 mai. Soleil. 2 bord. 7 27 34 1y | 29 5 2+ 1 | & Vierge. 13 23 | 16 48 21 5 | 51 9 3 +2 | 7 | 16 130 7 1 910 + 2 DES SCIENCES. 647 [Mar 25 mai 1784 ju m|H ms. parues. éec. | D. M S. | 16 25 12 32 5 11+5 0 2» 4,7 » Grande ourse. 13 25 | 16 94 6 2+6 65 29 6,0 ; 16 31 13 13 — 5 | 29 52 13,6 8 Épaule cent. 13 39 | 16 8910 7 — 4: | 84 2 56,7 Arcturus. 14 5 | 16 54 0,5 30 7 7 —4 28 33 24,8 | Vendredi 4 juin. Th. 0°. Bar. 28 p. 31.2. - Soleil 1 bord. 7 38 28,5 2 bord. 7 Samedi 5 juin. Th, 19°. <. Bar. 28 p. 21. 27 1213 — 5 Soleil 1 bord. 7 42 31 43 20,5 | 26 28 40 | 28 3 14 + 2 | 26 28 39,4 2 bord, vi 25 56 56 | 27 10 14 — 3 25 56 55,9 Chèvre. 5 o | 7 48 3,3 30 719| 5 5 4+7 3 7 19,4 Rigel. 5 41 7 52 19,5 | 57 19 11 | 61 2 4 o 6 V7 | 16 52 24,5 27 57 55 | 2913 3 — 6 7 Arcturus. 14 Le 28 33 36 | 50 7 7 2 8 36,8 7 8 16 59 2,5 | 49 51 35 | 53 2 15 — 2 49 51 32,6 17 2 42 | 20 28 33 | 21 13 7 + 5 20 28 34,5 L 17 7 22,5 | 22 210 | 23 8 1 +4 ira | j 17 5a 16 5512 50 13 13 + 1 47 41 46 17 55 44 56 30,5 49 512 — 4 46 16 23,9 | 18 o 2 o 48,3 | 52 6 1+53 19 6 21,8 | 18 5 5 56,3 | 49 5 9 — 3 45 15 45,3 | 18 917 10 3 52 9 B+:!: 49 18 249 | 18 12 30 17 14 6 +3; 15 46 $0,a | 18 20 11,3 30 6 6 o 28 20 54,7 | 18 21 56,5 | 23 5 g9—4 | 21 55 14,5 | 1 18 26 50 27 36,5 49 1 1 — 4 45 59 55,1 | x Couronne. 18 30 28,5 31 25,3 13 6 1+2 12 52 2,8 18-34 45 35 48,5 5 7 2+7 5 6 24,9 « Serpent. 18 40 26 41 16,3 27 2 g—5 25 27 40,5 18 45 35 18 46 4,5 = 18 50 21 18 51 30 37 3 3 — 0 34 45 23,5 7 13 54 6 7 18 y Hercule. 36 12 | 19 o 40 3 a 6+5: ; 19 6 10,5 6 58 69 4:15 — 3 5 7 19 10 11 45 11 1 + 5! 7 7 19 À 46 7 8 +5: Mardi 8 juin. A Th. 16°. Bar 28 p. 41. Ajoutez 7!!. 1. Chèvre. 5 o 7 47 50,5 48 56 3 5 4+5 Soleil 1 bord. 7 54 40,5 27 6 o +5 7 52 12,5 Arcturus. 14 3 110 55 33 30 7 TT t Bouvier. 17 3 40 fs Bouvier. 37 943 648 MÉMoïrREes DE L'ACADÉMIE & [a Mor.16 juin. 3784 [HO MH M S M S. M S|D.MS. ranris ssc | D. M S, | | ! . } = ——— — — enr. ° | 3 5.5 ; | Rigel. 4 A2! près. Soleil 1 bord. | 3 44 7 3 25 43 59,1 2 bord. | 2 6 14 25 12 18,7 | | us- ù 43 27. 3 50 i 55 £ | nr [ 16 31 20 3 5 3 | 29 23 102 # Epaule centaure. ) : È c 84 _3 “0 Arcturus. f * 3 28 33 32, ) ù 22 2 53,2 5 ) ï 40 34 Ù 24 4o 33,1 j 7 33, 7 3 17 29 38,0 « Bouvier. , 20 5 4 6 51 | 20 52 58,9 5 4 5 23,5 | 25 56 13 13 3 36 12,3 £ 7 29 2 2 10 29 5,0 5 3 15 17 55 38,7 25 1 4 2 19 34,5 d Go. ; 28 6 o 20 56 23,8 | — ———— —————_—_—— ——_— —_————_—_—_—_—— On a touché à la pendule Th. 18° Bar. 28 p. 41 Chévre. æ | - S, 7 12,4 | Le] 65 16 44,6 55 51 12,4 88 29 6, Sirius Regulus : Grande Ourse O0 b D G> Cri & D xm ++ HHIHEHHHI I & © » Le Lei ©: 1+1 uunEz D » Le] ° À Bouvier. : + 2 19 31 10,6 j R + 32 14 58 17,5 pale EN 18 54 8,7 situation du fl —_ ; 17 14 27,4 25 7 4 5,6 ee —— Lundi 21 juin matin. Eh 8°. Bar. 28 p. ol: : £ Persée. 4 8 45 57,5 a Perse. 7 8a 48 19.1 1 1 6 3 Aldeburan. | 32 48 30,8 3 | 26 25 74 25 40 25 8 28.4 Vénus. Soleil 1 bord. +4414| 2 bord. ia iut 1jouter q!! aux dist.au zéa Étoile double. Le pend:r le re- nf tarde de 3 5 par jour. Dimanche matin 4 ju nillet, Th. 15°. Bar. 28 p. 3 Ajoutez 7 !! a Aldeburan. Chèsre Rigel Vénus. Mardi 22 juio. | Th 18°. Bar. 28 p. 51. Chèvre. Rige 1. Vénus. Soleil 1 bord. 2 bord. Ajoutez 10!!'aux dist. zen. Lyre » du Sagittaire. | o | ï a Aigle. Mardi 7 sept. » 44 le. Renard: * du Capricor. E LÉ | a Cygne. rt . w du Capricor. r Cygne. 8 du Verseau 866 Mayer. aVerseau (870). ædu Capri or. a du Verseau. | 6 Pegase. | Jupiter Jeudi 9 sept Th. 20 °. Dur, 28 f: 51. Merc.14 juil. mat. GE b» I On 00 = - OO ob a OH — On & o ex ot £ # DdOoE oO G 1 & 9° du petit cheval. D CIE D oum- VO — On ph LD +3 bb bb Où nou on ADI+-J 0b QI Di OID = — —_——_—_—_— | ————— 7 24 19 10 | Gi 43 18 7 1 26 | 28 = b 1 BD 2% 4 46 | 34 17 7 lo 45 29 | 76 52 51 | 75 33 13 | 43 20 18 45 56 | 41 33 11 | 43 59 41 | 28 39 37 27 27 44 19 29 52 27 28 o | 48 a GT 0] 58 37 o 13 «9 | 40 17 90 4 21 33 À 31 38 | 8 34 15 37 24 | 23 31 47 a 21 50 | 18 24 46 | 45 21 51 | 50 28 4 | 70 11 58 | G5 24 11 67 13 o 53 42 57 | 46 11 10 65 Soleil 1 bord, 55 52 | 46 2 bord. Vénus. 4 10 49 + Mercure. 45 20 ! #9 +. r Ophiucus. 35 12 : Gi —_ oOphiucus. 54 :5 P Ophiucus. 17 54 j + m'o À: + { 19 50 4 56 29 1$ af d A Hercule, ‘ 7 16 2 17 30 36 | 18 10 (7: 50 *8,2 DURS | / 2 36 53 %480 90° 106 Hercule. 53, 5 59h6 28 12 : 16 5 5,3 2 2e A 2 PRO 4 D MEME à LA à + OEM COTE EM M EE CE PCT ADO mean << + mn MU 0 DES œ UE Où © O1 © b ORCES CG LL OM ES +++ + +I+I4 0-2 ei rl +HHLIHHHEEHE & 650 MÉMoirEes DE NOUVRS r Jeudi gsepr. 1784. | H. ML S M S: |. MS | PARTIES. SEC, | | |19 6 16 | d Serp. d'Ophi 18 58 26,5 58 49,5 45 4 48 : 52 o B—:1: | 6o Serp. Oph | 50 58 12. 61. Serp. Oph 8 4°! 327,5 50 © 84] 532 5, 6 — 5! 7 18 7 20,7 7 46,5 | 28 53 24 | 30 7! 6 o 7 8 18 10 25. 10 8 44 | | « Lyre | las 54,5 12 25,5 ! 10 16 52 1015 8 — 5 ar ———— ————— ——— a ——— — Mardi 14 sept. Soleil 1 bord. 11 12 20 12 43 49 113 +3 | 2 bord. 14 28,6 | 14 52,2 | 45 30 39 | 48 8 11 +- 6 Mercure. 46 47 | 47 10.5 | 58 30 38 | Ga 6 9 +1 55 3,5 19 617 | 20 6 1 — 5 d Ophiucus. 58 7,7 | 58 51,2 | 45 46 46 | 52 o B—1 P Serp. Op. 60. 6 0 47,3 50 58 16 | 54 5114 + 5 , e Serp. Oph. 61. 6 2 46 5t.9 50 0141, 53 5 6—a } 7 18 2,7 727,7. 28 33:31 | 30 G6+4 | Lyre. | 18 11436,7 in 16 54 | 10 1% 71+7 | 39 12 46,5 | 58 5 55 | Gi 15 9 — 5 110 Hercule. 6 5 18 22,5 | 18 47 28 30 59 | 30 6 11 — à d 7 21 43 52 21 16 6 | 22 22 5: 24 50 | 5514 8+7 t y Lvyre. 18 16 335 32 | 17 10 9 + 4’ Serpentaire. 27 28 27 51 44 55 33 | 47 14 12 — 1 ? 8: Serpentaire. 27 29,5 | 27 53 | Id. | 2 Anunous 18 32 28 | 54 53 6 | 58 811 +: [5 6. 38 51 39 15,5 ! 70 11 16. | 74 13 14 — à sb | 44 :8 45 11 | 4655 13 ; 50 o 12 + 5 ‘are. étoile de l'oie. | 48 56 | 27 50 52 2911 4+ 7 8 19 | 2 46,5 5:23 31 55 40 3311 8— 5 6 7 19 6 33 6 55,5 46 24 40 | 49 8 1 + 5 7 19 9 59 10 23 | 45 57 25 : 49 © 5 + 3: ! 45 Avrinous. | 19 11 56 | 49 58 3 53 4 12 + 4: 47 Aigle. 14 49 37 32 5 46 o 9+:1 y Aigle. | 38 45 55 « Aigle. 49, LS | 22 15,5 | 22 38,5 40 33 11 | 43 4 à + 6: Flèche 7 19 37 20 21 44,5 | 25 9,5 Zo 44 18 32 12 10 — 4 £ Aigle. 4 5 20 | 26 | 42 58 58 | Flé: he 6 19 48 20 29 34 | 29 57,5 | 3o 22 52 38 49 | 34 13 3 — 3 6. Renard 20 Ce 32 0.2 26 20 39 | 28 1 0 +8 r 63% Antin | 20 35 12,5 35 35,2 | 35 58,5 42 10 52 | 44 15 14 + 5; 15°. Peuard 20 3g 12,5 40 37 40 2 25 51 58 | 27 9 7 +1 65 #A:tin. | 4 | | 20 42 7 42 30,5 | 5o 18 30 | 53 10 Q <+ 2 a; Capricorne. | 20 47 13,5 47 36 48 o | 62 040 | 66 2 5 — 1 20 5 | 20 47 56.5 le o | #. 6. [20 50 13,5 * 50 37 51 0,5 | 62 16 25 | 66 6 13 — 3 y Cygne. 20 56 28.2 56 58 9 17 6 9 14 11 + 6* | 21 1 $ 1 33.6 2 3 11 8 1 | 1114 0 + 4; : 44 Cygne. | 7 | 21 418,5 | 441,5 5 15 12 30 22:| 15 8 o —15 26 Reuard, | 6 7 | 21 8 28 8 53 9 18,5 | 23 43 ©a | 2 4 15 — 4 | | G | 1 9 23 8 54 Î 7 20,1 32, :21 23 33,5 14 Ga 5 57 52 4 Gui — 3 | æ Cygne. 20 x 34. ;a1 16 3a 16 4 16 36,5 4 21 30 410 6 — 2 Il 7 8 20 40 a 51,5 | 2317 2247. 9Q !| S1c de l'oie. 6 5,20 42 2 24 52,5 | 25 18,5 | 22 34 17 | 24 5 +7 6 | 20, 46 21 a6 55 27 21 27 46,6 | 21 37 25 | 23 1 0 + 7; 8 Verseeu. 22 a 75 a 50 55 21 53 | 59 Oo 14 + 3 [l 7 8 22 19 32 19 56,2 | 20 20,2 | 62 33 66 | (6 11, 52 + $ | u Capricorne. 22 29 27 2% 51 | 63 14 18 | Gr 10 1 +6 {« Verseau. 5 22 36 18.6 55 «a 3 G | 6345 17 | 6% o 1 —15 | Jupiter. | 32 53 9,2 | 53 52,2 | 53 56,5 | G1 28 50 | 65 9 4+1; DES SCIENCES. 651 DRE PQ 22 VEN PEN VO Roue 2 RER PORTE ET EI PNR TRUE OC LT UNS HNEEUURE EN DIEEUEUEENnNe- Eu Mer. 15 sep. 1784. | H M. | H M. S. | M. S: | M S. | D. M. S. | ranriss. sec. | ID. M. S. s | "Ph. 282. É| Bar. 28p.21. 2. | Soleil à bord. o 15 5a 36 15,2 | 45 53 51 | 48 35 54 a 45 53 52,0 2 bord. ° 18 0,7 | 18 24 | Vénus. o 56 12 56 3:,5 | 56 57,5 | 49 7 57 | 52 6 8+5 | 49 7 5%a | e Serp. oph. vx 19 2195 2425 | 3 $ 50 012 | 53 5 G+o |50 0 8,8 | 7 61:38, 24 | 19, 6 34,5 | 6 53.5 | 7 235 | 28 53 30 | 50 7 6 + 5: | 25 53 50,7 | 6 ! 18. 27 | 19 9 47 10 10.5 | 10 33.5 | 56 49 25 Co g12+ 7 55 49 23,6 | o Aigle. 5 18 29 | 19 13 56 12 19,5 | 12 43,2 | 58 5 54 | 61 25 9 — 4 | 58 5 53,7 | Aigle. | 19 35 28 15 50,5 | 36 14 17 026 | 50 2 44 45 0 25,6 | 1:10. Hercule. 5} | 19 17 54,5 18 18,5 | 18 45,5 | 29 31 2 | 30 Gir + 15 | 28 31 1,6 | gii 18 39 | 19 20 16,5 21 114 21 36,5 25:55. 73 27 410 o 25 355 o,6 | M2. Hercule. 6 | | 19 21 35,2 | 24 3,2 | 25 24,9 | 27 41 55 | 29 8 9 +8 27 41 29,2 7 | 18 46 | 19 28 4 .28 28 | 33 822153 3 7+2 |31 822 .| 6 19 23 8 28 31,5, | 28 55 91 1 19 | Antinous, 4 5 19 32 1. | 52 25 54 53 5 | 58 8 11 + 32 | 54 53 5,5 | x Sagittaire. 19 38 46,5 | 39 12 70 13 19 | 74 13 14 — 3 70 11 213,8 ,| 1 47 26 48 21 28 o 11 | 29 13 14 o 28 o 1,8. 19 48 28,5 | 48 52 27 50 53 | 29 11 4 + 41 | 27 50 52,0 6 19 54,53 55 18 55 43 Te 25 Saturne. 19 55 5 56 59 57 24 711247 | 7534 6— 2 71 12 46,2 55 Antin. 7 |:9 18 : 19 59 38 D 'ii o 23.2 72018 | 50 > 14 + 7 47 20 18,1 8 | 19 20 | 20 2 19,5 2 43 5 7 31 30,44 |.33 12, 8H à 31 36 41,8 | 7:! 19 .. 24 .| 20 1 5 29,2: | 6G 52,5 | 45 24 42 | 49 8 1 + 61 | 46 24 41,7 7 | 19 , 27 à 20; 9,32 9 55 10 18,5 | 45 57 19 | 49 o 5 + 22 | 45 57 22,9 7 | 20 15 15 15 38 | 16 o,5 | 39 50 58 | 42 8 1 +6 5q 50 55 | a Aigle 20 21 48 da 11,5] 22 35.5 40 33,42 | 43 4 :1+ 62 | 40.33; 7,9) | " 5 | 19 49 20 31 15,5 | 31 30,5 | 29 57 3 | 5115 2 + 7 39 57 2,4 | 6 | »9 52 : 20 34 32 34 57 | 5 | 20 34 23 34 48 35 13,5 24 31 30 | 25 2 9 — r1 | 24 53 29,5 7 20 37 17 15 13 6 :19 58 20 40 16 40 44,5 | 13 29 8 | 14 6 2+ 31|1329 go | 7 6 | 20 2 20 44 22 41 36 | 5,6 5 20 47 37,5 | 48 3 18 28,5 | :3 55 36 | 25 8 5 +9 | 23 55 35,4 La 24. Renard 6 : 20 7 20 49 292 |! 49 54,5 | 24 5% 9 | 26 8 2 + 5 | 2, 51 8,9 | 6 7 | 20 0 0 52 6 52 30,2 | 52 54,5 31 44 52 | 53 15 12 — 3 31 44 32,4 25. Renard. 6 | 20 12 20 54 42,5,| 55 8, 25 6 4 | 2612 645 25 6 5,4 y Cygne. | 20 56 24,5 | 55 54,5 9 17 56 9 14 11 + 4: 9 17 5,6 7 8! 20 18 20 55 56 o 20,3 | 25 46 48 | 27 8 o — 3 | 25 46 49.5 s Cygne. 5:| 20 ,j20 | 20:23 8a 2 29,5 2 56.5 | 19 12 42 | 20 7 14 + 1! | 19 12 42,6 44, Cygne 21 8 11,5 |! 12 39 16 | 13 8 o — 4 12 50 18,5 26. Renard, 6 | 018 24,5 8 49,2 9 14,5 | 23 43 29 | 25 414 + 61 | 23 43 20.3 | 6 7 | 20 30 | 21, 11 39,5 12 3,5 | 12 28 19 16 55 | 20 q 1 + 21 | 19 16 52,6 a Cygne. 20 54 | 21 19 28,3 15 59,5 | 16 32,5 4 21 31 410 6+5 4 n1 33,5 « Cygne. 20 37 | 21 19 24 | 19 51,5 | 15 423 à |. 26 11 15 + 4 15 42 2,7 8 | 20 41 1 23 13,5 | 2217 6 31, Oie. 6 | 20 43 | 21 24 24 24 49,5 | 25 15,5 | 22 34 14 | 24 x 3 +4 22 34 14,5 | 83. Pégase. 6 7 |23 41 o 23 20 23 26 28 23 37 | 50 4 a+ 3 | 28 23 35,4 84. Pégase. 4 6 o 28 18 28 43 29 8,7 | 24 55 27 | 26 9 6 — 1 2 65 26,53 7123 43 | o 31 44 | 23 849 | ai ui o + 7: | 2: 8 47,5 | 85. Pégase. 67 | o 33 17,5 | 22 5642 | 24 7 5<+o | 22 55 42,5 | 7. | 26 53 p. à 35 43,5 | 36 0,5 | 35 24 4 | 15 7 2H | 1525 5,9 | a Androm. 23 57 o 78 46 3 11,5 | 39 37,5 | <0 58 11 | 22 5 14 + 13 , 20 58 10,8 | 7 Diguse. o 2 o 43,7 44 5,6 34 52 16 7 3 4+: 34 5a 41,5 | x Pégase, o 45 24 | 45 18 29 51 27 | 5713 9 — ai | 20 51 24,8 7 o 48 47 49 18,5 | 49 50 61658 | Gair 4 — 3 bir 0,0 ge Androm. 6 5 o 10 o Sa 12 132 6 0 | 1214 8+:1 12 6 59,6 6 n 4439 o 55 a0 55 43 5a 16 0 | 5512 o o 52 15 56,5 10. Baleine. G 9 25 k o 57 26 57 50 5 6 o 5 7 1+6?/|50 610,7 | 7 0 17 1 o 35 1 21 45 au 50 |.44 35 4—+4 45 11 20,5 51 Poissons. 6 o 20 1 3 10,6 3 34,5 ! 45 5 47 | 4515 8 — à 43 5 45,5 | 53 Poissons. 7 o - 25 1 7 54 53 49 12 L # Audroinéde. oO 27 1 9 44 10 11,2 | 29 13 28 | 20 7 8 + 62 | 19 11 28,5 | % Nnnn2 652 MÉMoIïREzS DE L'ACADÉMIE = ] Mer. 15 sep 1784.' ' Er M (El M TSS ranguss end, (D M S. & Baleine. 1 14 12,5 14 36 73 B10 + 4 | 68-0335 | # Poissons. 119 2,5 | 19 27 45 4 8 —5 | 42 26 59,a 1 25 30 25 56 : Andromède. 1 28 2411 +63 26 24 32,9 Androméde. 1 32 51 3a 5-,5 19 7 1+o 18 13 34,7 | ç Poissons. 1 43 34 43 59,5 27 2 0— 2 | 25/25 45,9% à 46 57 47 25,5 7 +7 18 10 6,8 Jeudi 16 sept. | Eh,46°: n Bar. 28 p. 31. Soleil 1 bord. 1219 1: 19 23,7 49 514+7 | 4617 1,3 2 bord. | Vénus. 13 o 39,5 1 23 52 15 4 + 4! | 49 38 40,8 . Mercure. 15 33 11.5 53 34,2 03 L 1+3 59 28 37.7 { s Antinous. gs 19 51 34 31 57 58 12 — 73 | 57 538.7 r Sagittaire. 19 741311 — 4 70 11 12,8 Aigle. 6 19 44 17,5 44 40,2 50 o 12 + 7% | 46 55 15,2 1e. Flèche. 29 47 51 29 33 14+6 |28 o 78 6 19 11 14 53 42 535 5,5 52 1114 — 7 49 26 51,9 4 Aigle 19 14 | 19 56 5,2 56 27,5 49 3 14 — 55 | 46 9 474 19 16 | 19 31 à 2 — 15) 29 an 1,2 7". de l'oic. 6 20 1 24 1 48,2 30 15 5 — 3 29 1 17,0 19 22 | 20 2213 7 — 6 2121 8,5 20 7 22,5 53 15 123 — à 50 3; 35,3 6 20 11 3 11 26 53 412+ 1 | 49 57 58 6 7 |19 32 0 6 | 19 35 | 20 44 8 1 + 3 41 45 55,5 | 7 |19 38 | 20 20 8,2 41 4 6+a 38 41 39,9 æ Aigle. 19 40 | 20 21 44 22 {7,5 43 4 1 +3 4o 33. 4,9 | Î 12. Renard. 7 6 20 25 | 13. Renard. 6 | 19 44 | 20 | | 6 5 | 19 45 | 20 2612 7 +11] 25 6 14,51 y Flèche. 5 | 19 49 | 20 30 38 31 2,5 31 15 1 + 42 | 20 56 46,2 | 8 | 19 #1 | 20 35 7 2513 o0+1 23 15 45,2 |h 7 8 | 19 54 | 20 35 44 36 11 18 10 13 — 4 17 30 26,8 1! 7 l19 55 | 20 37 33 37 59,7 18 6 7 + 62 | 17 15 15,9 | l 6 | 19 58 | 20 39 44 40 11,5 14 6 2+ 45) 1329 6,5 | ; 7 8 20 o 20 42 18 30 7 15 o 28 5; 5-.9 4 Flèche. 7 | 20 1 | 20 43 26 30 4 1 + 3: | 28 21 49,9 | 7 | 20 2 | 20 7 | 20 2 | 20 6 520 6 | 20 47 34,5 | 47 59,5 5 8 5 + 32: | 23 55 31,4 6 5 | 20 7 | 2 18 41 23 2 8 —6 21 42 26,3 6 20 y Cygne. 20 55 ht 56 20,5 ga ur +6 9 17 59,1 |R 21 O0 7,5 1 25,5 1114 0 +1 11 7 59.5 4% Cygne. 21 4 10,7 4 58,5 13 8 o — 2 12 30 20,5 | { « Dauphin. ai 8 57 9 20 40 12 7 — 5% | 38 135 40,5 | | À 21 9 0 9 23 | 10 Dauphin. 7 6 21 12 59,5 13 3,2 37 6 o+o 55 2 20,6 | « Cygne. 21 15 56 410 6+ 31! 4 a1 31,5 « Cygne. 2118 53 19 19,5 16 14 25 + 42 | 15 42 an 31 Renard. 6 520 41 | 21 24 20,5 24 45,2 24 1 3 + ii] s2 348,5 32 de l'oie. 610 43 | 2: 27 13,5 25 1 Oo 7 21 37 22,9 4 Verseau 22 1 36,5 1 59 59 o 14 — 4 | 5521 45,6 s Capricorne 22 6 2,5 G 46,5 73 13 15 + Gi | 69 15 21,4 7 22 9 9 54,2 70 14 6 — 5 66 27 57,2 l d 6 7 22 12 41 6 5 68 8 o — 1 64 13 6,5 | « Pégnse. 22 Ï 22 50 4 14 — 4 47 9 34,3° 22 21 22 a1 45,5 34 11 14 + 7 52 54 21,9 *ÎR a1PB SR GLEN CES pe 655 15 Pégase. 6 | au 42 | 2 24 18,5 21 439 | 2 qu +6 21 4 37,6 | 8: 21 48 |:22: 20 331 21 6 514 3 | 20 3 29,5 7 33,54 57 À 36 ..2 13047 3 55 o,0 1: Verseau. 4 | 21 54 | 22 63 454 8 | 68 o o-+,2 63 45: 2,0 e Verseuu. 21 59 | 22 40 295 61 27 49 | 65 9 o.+ 5! | G1 27 50,4 6 Verseau. 22 22 46 51 57 4x 55 | , 5° Verseau. 6 22-50. 14,5 57-44-49 RES ER L'1 1UR | Jupiter. 22 a 11,2 61 33 14 65 10 8 o 6133 9,8 34 Pégaso. 6 | 22 415 | 22 5 6 45 33 26 | 48 9 8 1 45 33 21,9 37 Pégase. 6 23 o 31 45 30 57 | 48 8 13 — 2! |,45 30 56,9 8 C 23 45 57 24 | 8 ê , 9 ga g 2 5+ 6] 9 :9 38,2 7 ] 14 19 56 | 15 4 lg +- 3! 14 19.40,4 7 | 22 ©-29 |r28 1223541 13 3 9+6 12 23.40,5 » Pégase. 23 1946 16 | 21 à 7 — 1 19 46 17,2 à Pégase. 23 26 26 5% | 28 3 |1 + 6 26:25 52,2 : | | m Péouse. 22 21 4,2 25 24:1 27 1 (8 — 1 25 24 o, a Verseau. 22 0743 | 23 24 35 65 48 6 | 70 3 o + 5 65 48 7,8 Suiv. Fomalbaur.| 5 4 | 22 47 | 23 79 24 24 | 84 11 3 — a 79.24 18,9 8 Pépuse. 22 53 | 33 34 46,5 28:57 « 4 | 23 G, to o 21 57 2,4 4 d'Andiom. 22 7 |123 39 9 3 39 4 314 5 o! 3.39 4,0 7 8 | 25 o | 23 6 29 43 6 14 11 + 5! 6 29 15,1 9 d'Androm. 23 1 8 | 23 49 33,5 8 16 3 8 135 4 — 2] 8 16 32,5 10 Androm. 2 23 9 df'a3àh Ëe 7 58 :| 8 8 1 +6 7 58 26,7 78 | 23 3 |°25:55 12.5 8:26 5: 9 o A +6] 8 26 34,2 13 Androm. . 23 ,:17 | 23-58: 7.5 7 BS4| 710 © + 1l 7:18 55,4 14 Androm. 29 21 ot a: 5,5 10 49 8 | 11 8 10 + 6 10 49 10,3 16 Androm, 23 24 o 529 9#9 27 | 10 7 11 — 1 9 49 30,6 74 Pégise. 23 26 o 33 13 44 | 35 7 2 — 2 33 13 46,9 76 légase. 23 &:31 | o ï 33 43:24 | 55 15 8:-+ 6 |-33 43 21.5 Pégase. 23 ‘41 0 23 0,5 3054 a | 35 o 1 — 2 | 30 56 26,2 Pégase. 4 23 46}! o 24 55 2q | 25 9 6+o 24 55 27,5 85 Pégase. 23 590 oi LË 22 55 37 24 I 4146 22 55 35,3 æ Androm. o 58 41 20 58 413 Ki22 45 14 + 5 20 52 14,3 y» Pégase. o 43 38 34:52 46 | 57 (5 4 ° 54 5a 40,5 6 Androm. o 5 0 47 14,8 112% 274 | 12 ça 6:+:6 11 23 27,0 o 6 16 54 Gui 3+5 6 16 54,9 p Androm. G o 1% 6 1 7 8 o 413 o 18 4131 | 19 16 oo +- 2 18 41 31,1 6 o Fx16 o 58 1 240 34 6 ça 14 — 2 4 40 3a,6 7-8 0 20 1 31 56 47 | 54 ù 3 + 6 31 46 45 4 ! 7 o 24 1 6 23,6 n2 48 6 |224 (5 184 5 2 47 54,9 + Andromèëde. o 28 1 914 19 11 30 | 20 7 8 + 7 19 11,290 Bl:lene. 114 8,5 68: 049 | 72 :8 105 1 68 o 20,3 # Poissons. 0 1 18 34,5 a. 1 se 58 4227 0 45 4 8— 5 4: 26 50,2 | y 8 0 42 1 23 26 203%: 3 | 21 14 12 — à 20 53 5,3 # Androm, d » 26 12,2 11 32 49 ha 6 184 11 32 47,9 1 Ê 5 19 à 7 À ° si x 32 50,5 2 59 48 5 | an 18 | à 50:44 31 57.47 | 33 am 13 — 1 31 57 45,7 v Andromède - à 24 | 2 533 85325 lég 2 o—:1 | 8 35 16,9 7 2 848 9 17 26 5 2 9:16 9 29 4 | 10 © 6 — 4 9 23 45,0 8 1 Go s 9 55 51 3 Bélier. 7 à 0 34 2 16 23 323247 b 34 1 5 o 32 52 16,2 6 1 38 2 19 43 27 4@1 29 8 4 — 1 7 do 14,2 | x Bélier- , ! , 2 24-11,3 30 38,+ a ! 32 10 15 — 1 30 550,8 G!-7 2 :6 ana | « Bélier. 6 2 Ba) 624 k 34 S 15 +: 321 6 1,6 Er: double & Pois. | èr | dr 2 32:20,5 472 324 béo & 8 + 5! | 47. Sa46a | x Bélier. | {1 à 35 5 api bag a 1 [2715115 | 167. 6 | 1 259 | à 40 0.5 30 23:21 F5: 6ux-6 | 20-23 ,24,6 | CREER ere A Lhonm Le LRbolohinmrtr 654 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Jeudi 16+ep. 1784. le ml ms ]ms |ws MAATIES. SEC. | 25 Bélier, 8 7 8 Chang. bal. parolt.| 6 7 5 25 Délier. 6 Vendredi 17 sep. Th:a7°: ! Bar. 28 p. 51. ; Soleil 1 bord. Bordinfér. ! 2 bord. Bord supér. . Vénus. 53 .o + 61 | 50 9 28,5 Mercure. 63 14 12 + 3 5 58. 39,5 à Oplucus. 55 7 4 a | 51 59 14, « Ophiucus. Û 56 8 12 + 1 53 o 46,7 Antares. 79 14 15 + 4 74 45. 47,1 6 Hercule. 28 12 1 +56 26 535 55,5 28 55,2 r Ophincus. 60 13 2+ 6 | 57 x 14,6 ! ,6 Hercule. 17 59 40 36,7 19 813 + 64% | 18 49 49.9 | A Hercule. 45 35,5 18 10 13 + 7 17 50 37,8 4 Sagittaire: 48 50,7 85 15 4 +4 | 78 42 25,8 ! « Sagittaire. 51 29,5 88 12 G + 5 83 13 35,4 | à Sagittaire: | F 79 414 + 14 | 74 20 54,8 ? Lyre. s ' 2h 46,5 5514 8 + G | 52 24 49,6 2 Lyre. — ! 62° serp. Oph. 6l:18 44 45 5 7 — 5] 42 30 17,0 18 48 S7 ‘9 6 o | 35 14 212,5 37 14 3 — 5 | 55 51 2,7 6;:7|:18 57 54 7gio+i 32 19 19,4 G | 18 -:58 1 21 Aigle. 5) 1 2 50 o 12 + G | 46 55 14,2 1 Sagirt. 764 May.| 6 5 | 19 © 7 76 6 5+a | 7137 1,5 Jupiter. Ô 7515 79+u |7113 2,3 Antinous. 19 25 53 15 12 — % | 49.36 34,3 7") 19 26 52 4 1+3 48 59 19,9 45 Antinous. |: 19 53 04 124 1à | 49 57 58,0 47 Aigle. 19 32 4o o g+a | 37 31 58,7 49 Aigle. 6:| 19 35 44 8 18 + 5 41 45 37,5 y Aigle. ci 70 19 : 58 | 41 4 6—3 58 41 36,9 « Aigle. 19 40 53 4 1 + 45 | 40 36::5,9 6-7} à9 t 42 28 9 5<+a | 26 47 44,4 13 Renerd. | 27 00 B1— 3 25 -o 27,5 6! 15) 45 26 12 7 +2 25 6 14,5 » Cygne. 5 | 15 415 + 6 14 21 12,5 8 | 16 Renard. 6 hay 52 26 14 33:+ 1 | 24 39 26,1 61 m 052 26 12 9 — 5 24 5u 26,6 7 19 54 18 10 32 + 8 17 30 2,6 7-6 | "m ©5656 18 6 8&— 51] 17 15 10,1 Peenard. 6 | 7 | 20 a 30 :7 135 o 28 34.57,9 8 } Flèche. 7 | 20 1 bo | c,{r28& 21 50 | 350 411 +a 8 45 5615 8 | ro 4 Evo 45 48 46 13,5 | 46 38.5 | 25 16 24 | 26 15 15-+ 6 | »5 15 26,0 24 Renard. 620 7 0:48 51,5 :| 4 21,5 | 49 46,5 | 24 51 6 | 26 8 |2+ 432 51 7: 34 Cygne. 6 | 20 50 | 20 #r 41,5% 52 9 54 37 14 35 10 115 816 + 534 14 33 16, 7 0 14 o 56 46 57 9° 5? 32 16 35 15 lagu l4 — 06 | 46 5 18,0 1 Dauphin. 6 7 6 20 } 1 i | ‘2 10,5 | 38 40 48 | 41 4 1 + 0 8 o 31, 620. 2221 4 7 4 32,5 | _4 57,5 | 25 47 1 | 25 514+ 6 | 23 47 0,5 | | | D 1 ——— —— _— Samedi 18 sep. dE Bar. 28 p. 21. Soleil 1 bord. 2 bord. 1 Dauphin, « Dauphin. £ Dauphin. 6 Dauphin. 29 de l'Oie. # Dauplin. Etoile double. 31 de l'Oie. Den! iISCrENCES, 655 " ” EDR ONE AT D D ET 2 A EX SUPER TOME" DENT TERMES PTE AS à 3 « |4 ÎVen. 17 sep. 1784. H. M. H. M. S$S. | M S. | M. S. D. M.S.\ ranries. sæc » Dauphin. 6 ai 5 | 36 33 58 | 20 25 | a1 7 26 | 54 56 29.| 27 4 0 + 5 6 Dauphin. 21 9 14,5 | 9 58,5 355 0 55 | 37 6 8 — 3 | « Cygne. 20 84] 21 15 20 15 52,5 | 16 24,7;| 4 a 30] 4 10 6 +10 || e Cygne, 21 19 4 19 4e oo | 26 11 15 4 25 22 42 | »3 24 14:95 | 24 38,5 | 33,9 44 | 35 G 0 —161 FÉalhaut. 23 27 47,5 | 79 85 va | 84 33 11 — 2 | 6 23 29 13 »9 39: 79 24 27 | 84 11 3 +3 | 7 |i2ar Sail 23 85 45 64 7 58 47 19 | 36 o 10 + 2 | 7 22 55/25 37 23,7 | 37 47.5 61,30 42 | 33 g 13 — 2 56 Pégase. 6 7 | 22 : 57:| 25 38 24 55 51 7 8 | 23 o | 23 41 32 42 1,5 | 10.34 qg | 11, 4 6+ 6 71:23 425 45 15,7 | 45 41,1 | 46 8 20 146 B 7 23 10 | 23 20 55,5 51 20,5 | 61 45 a7 57, 5 | 2812 o — 6 7123 12 | 23 65 15 53 58 54 355! 24 q'44.| 25 11 13 —15 G7 Pégase. 6 5 | 23 15 | 23 56 5,6 | 65 32,51, :x7 do 6 | 18 13 8 +|7 7 12%: 18 | 25 6n 0,5 59 25,5 | 59 50.2 30 @ 50 | 32 2 12 +16: 6 723 21 o 3 24,9 2 Lo 3 16.5 21 359 8 23.2 :8 +16 7a Pégase. 6 | 23 23| o 4 53,5 | 27 35 18 | 29 6 4+ 7 7 '8 23 25 o 6 56,5 7 22,5 | 25 29 51 | 27 3 2 +8 4 Andromède, 6 | 23 o 9 22,5 9 °4 6 47 54 7 4 0 +8 x Andromède. 5 6 | 23 30 o 12 8,5 5 44! 1 6 113 +8 78 Pégase. 6 5| 23 52 | o 14 31,5 14 57 15 25,2 |2ome a | 22 à 5 — 2! 7 | 23 33 o 16 47 29 38 39 82 Pégase. T6 5 | 23 42 | 1.028 ! 2,5 23 26 23 48,7 | 39 6 45 | At11 8 + 2i 6 7123 44 o 25 30 25 53 26 17 42 59 12 | 45 13 10 + o Pégase 1}. 23 46 | o 28 35,5 | 29 1 24 55 24 | 26 g9 6 — 2; 6 7125 48 | o 3045,5 | 31 11 51 36,5 |-23 8 42 |-a4 11 0 + 6 85 Pégase. 6 |: o 32 43,5 | 33 9,5 | 22 55 38 | 24 7 5 — 5 8 7,123, 253 | 0 35 39,5 | 36 4.5 | 23 25 12 | 24 15 11 + o æ Androm. o 39 3,5 | 39 30,2 | 20 58 17 | 22 5 14 + 1 7.19 15°] 45 41 46 9,5 | 18 31 48 | 19 12 4 — 1 4 Androm. 6 5 o 48 8,5 | 11 23 22 | 3214 6 + =: | 7 o 8 o 49 42 50 11,5 | 50 41,2 Q 20 28 918$ 7 — 5; | 7 | 0 13 | 054 436 55 9 55 36 18 41 31 2 15 0 + 5 6| o :16| 057 587 | 58 295 | 59 1,5 | 5 40 31 o 14 — 5 6 | 0:19!) 1#1120,7 1 47,2 | 2 14,5 | 16 28 55 | 17 9 4+6; 67 | © 1:35 5h 5 34,5 36 40 48 | 6| o 24| : 6 39 6 58 36 $o % | 39 4 10 + 11 Poissons. * 6 |: o: 48-41! 9/59 10 24 10 48,5 | 28 36 48 | 30 8 5 + 4i 7 o 30 1 12 24 35 25 19- 27 114+o | 7.) o 134'|-206134 16 5,7 | 16 37,5 | 5 12,42 | 5 8 10 + 7: &è o 38 1 19 35,5 20 7 20 39 5 3 9 5 6 3 +61 7 o 42 1 22 58 25.47 23 55,5 | 12 37 35 | 13 7 8 — 2: # Androm r26 87 26 37 27 6 15 32 $0-| 32 5 à + 21 Etoile double 6 7] o 48 3 29110,5 | 29 42 30 14,5 | 5 19/41 | 51015 — 2 o 26 4,2 26 36,5 | 26 Jnn | 47 35 36 o 28 35,5 | 28 58,5 47 35,55 50 $ 2 + 7 7 21 2 7,5 | 38 40! 46 | 41 4 à — 5 4 21 40,5 5 3,5 | 38 171 o 4015 6 — 5 6 21 *58 7 24:5154-55 29+ 37- 4 0 + G 4 35 5 6 7 6 6 34 5 | 20: |3b,|,a1 1B,5 6 | 20: 42 ah 37,5 | 5 3,5 21,24 12,3 |: 656 MÉMOIRES DE L ACADÉMIE Sam. 18sep. 1784. 20 45 21 27 6 Ajoutez g''à cause 20 48 21 30 22 à la situation du ea 52 | 21 34 12,5 34 36,5 Gl à-plomb. 6 20 57 21 38 46,5 39 10,2 | 21 41 13 | + Cygne. a1 42 45 2 ,5 | v Cygne. 21 50 19,2 50 46,5 4,6 | + Capricorne. 21 55 34,5 55 58,5 | 56 24,5 | 72 9 50 | 8 Verseau. 22 2 20,5 a 52,2 | 3 15,5 | 55 21 45 | s Capricorne. 22 6 14,5 6 39 7 5 69 15 28 6 Pégase. 21 28 | 22 10 18 | 10 42,5 | 47 34 30 x Capricorne. 22 16 12 16 25,5 | 16 59 61 11 55 Jupiter 1 bord. 22 56 13 56 36 5: o Centre. 22 57 2 61 37 18 2 bord. 22 66 17 55 40 57 3,7 » Pégase. 23 14 11,5 14 58,5 | 15 5,5 | 19 46 14 à Pégase. 4 l 22 36 | 235 17 29.5 17 54:5 | 18 19,8 | 25 25 5a e Pégase. 23 22 50,5 22 13.5 | 23 36,5 | 40 10 0 | Pégase. 25 25 44 26 6,5 | 26 30 41 11 23 o Androméde. 23 35 15,5 | 53 46 34 16 742 9 « Andromède, 34 48 5% A Poissons. 59 43,5 | 47 55 59 y Poissons. 46 45 4 b Poissons. 51 28,2 | 44 39 8 | x Poissons. 58,2 | 48 46 44 | Er. Lundi 20 sept. “au malin. 53 48 42 Rigel. 45 9,5 | 57 19 51 52 45,5 | 49 27 58 55 32 49 58 9 # Orion. 3 49 19 48 ? Orion. 11 5o 55 35 æ Colombe. 13 82 57 13 y Lièvre. 17 71 21 50 Taureau. 21 21 19 44 8 Cocher. 5 58 36% Le 20, Sol. 1 b. 48, 2 25 2 bord. 47 50 18 ‘Fh. 27% Bar. 27 p. 8 1. —— Vendredi 24 sept. LE 29 Bar. 28 p.11. — 1133 Soleil 2 bord. o 49 53,5 49 56! 3 49 23155 7 Gémeaux, -7.:6 19,5 6 42,5 32 18, 2 s Gémeaux. Tell 4 12 6,5 23 2142 Sirius. 7 16 37,5 17 0,7 65 16 24 Ajoutez 6 mL ——_—.—._.—.————— rt por rérto mrrot Dimanche 26 sep. 7! o 8 | o 49 48 9 20 26 6 o 16 | o 57 34 $ 40 30 6 1 1 24 16 28 48 — 158 | Regulus. 10 37 50,5 45 5116 Soleil 2 bord 5o'34 12 PANTIES. SEC. 2351 o + 5 29 3 0+7 37 4 15 — 5 36 5 5 — 4 20013 4 — 1: 20 13 2 + o 15 13 15 + 2: 76 19 9 — 2 59 o 14 — 5 7514 0 — 4 5o 11 15 — 1 654 7 + bp: 65 41 135 — 15 21 1 7 —:1 28 3 1 +6 4233 9 — 3; 45 14 0 6 8 3 3 7 51 1 8—5;: 4710 1 — 5 52 0 7 — 61 2 2+6; 5212 4 — 5 55 4 La 52 g 14 +0: 54 2 + 5: 88 7 1 +<6; 6 113+ 4 22 12 Oo + 3 4 3 14 —14 5 9 94+9 51 o 7 +2 = D 53 À 3 +4 53 11 1 — o! 34 7 4+3: 25 113 + 45 6g 10 0 — 1 915 7 —5 6 o 15-12 17 9 4 +4; 38 3 34 + (: 53 15 0 + 8; # 15 de Mayer. Etoile double. 1°. # Androm. 6 d'Androm. # Androm. Mar. 28sep. 1984. Th.152. Bar.28p.0o1.. 8 Cygne. Ajoutez 7!!, à cause de la si- tuation du lil. G1 Cygne. v Cygne. 18 Pégase 79 Pégase. Pégase +. « Androm. y Pégase. e Androm. Lune. B. éclairé. 2 bord. 14 de Mayer. OSIOONM OUNINNIN NN J MMII DOI © I D NI I on 9 or LHOIII Go 2 on H. M. NO 1 mb © ns [er] Drkis SrCHEN CES, H. M. S. 51 30.5 | 53 6 21 59 54 23 7 6— 55 46,5 | 56114 15 45 20 | 16 12 14 + 7111 10 4 & 17 2 4 — 59 40,9 o 9,2 | 12 58 37 | 1313 8 — 5 19,9 3 45 26 A1 7: 22 2 — 9 18,2 g 41,5 45 57 19 49 o 5 — 15 39 14 2,5 | 40 58 45 | 43 11 6 + 22 oO 22 28,5 | 14 5 48 | 15 o 9 + 27 49 29: 11,23 27 6,5 21 37.24! 23) 3 o + 29 57,5 |.30 22,5.| 27.21 53 | 29 3 o + 33 56,2 | 34 24,5 | 15 40 58 | 14 9 8 + 36 1,95 | 36 50,5 | 11 3 31 11 12412 — 38 33 39 2 11,10 21 | 12 34 11 — 41 19 51 33 45 28 45 56,5 | 13 57 6 | 14 14 2 — 60 22,5 | 50: 49,5 | 14 52 16 | 15 13 213 53 55 54 25 9 25 23 | 10 o 13 + 56 54 18 51 6 | 20 à 12 — 59 28,5 |,59 55 22 11 25 | 23 10 12 — 3 25 G 50,5 | 25 57 55 | 27 11 2 + 7 16,5 7 45,5, 12 a7 49 | 12 0 135 — 10 48,5nli1r" 2,5 5 8 18 5 gai + 13 2,5 | 13 33,5 G 34 22 7 0 7— 16 16 8 41 48| 9 4 7 — 20 42,5 29 24 o | 31 512 11 19 41 30 4 48,5 | 25 5 30 12 22 | 32 53 8 + 40,2 | 31 3,5 | 43 10 8 | 46 o 12 — 35 13,5 | 35 36,5 | 39 39 30 | 42 4 13, + o 17 55,5 | 18 22 24 29 1 | 26 114 — o 20 30;5 | 21. 13 2 22 10 4 — o 22 » 22 48 23 13,5 | 28 23 31 | 30 4 9 — o 22 41 23 4 28 19 11 | 30.3 5 + o 26 39 27 3,5 | 27 25,9 | 27 26 3 | 29 3 15 — o 28 32 24 55 a1 | 26 9 6G + o 30 17 50 42,9 31 8,5 23 8 42 24 11 oO + o 52 19 32 41 22 55 32 | 24. 3 4 + o 34 51 55 16,5 | 35 42,5 | 22 23 55 | 23 14 4 — o 36 51 37117 21 30 48 | 22 15 3 — 0 33 0,5 | 20 58 8 | 22 5 14 — o 4: 38,5 | 26 55 38 | 28 5 14 o 43 55 34 52 59 | 37 3 4 — o 46 49 47 18 13 26 21 o 18 24,9 48 53,2 | 13 a6 53 | 14 2 11 — o 51 8,7 Ba 32,2 59 4 50 | 41 11 o — o 54 14 54 41 55 7,5 | 18 4: 25 19 19 0 — o 57 16 57 39,5 | 58 5 54 1 56 | 36 4 13 +- 0 59 95 | 45 23 23 | 46 13 2 — 1 1 4,5 123,2 | Lord. sup. 1 5 45 G 8,5 | 50 52 48 | 53 14 10 + 1 8 20 B 45 50 3a 33 14 10 — 1 15) 9 15 34 6 27 28 1 r6 ht 17 16,2 | 17 41,5 | 25 45 51 | 22, 7 14 +- 1 19 14 19 39,9 | 2» 5 34.30 |) 29/1930 5 — 1 25 40,5 26 8,7 | 25 58 11 52 45 | 12 5 » — : 1 31 59,5 32 10 52 4,2 8 41 50 | g 4 5 + 1 34 21 10 2 27 1 37 352,2 6 5 8 6 7 13 + 1 39 1,5 | 39 29,5 | 14 23 52 | 15 5 12 — | M. S. | M. S. | D. M. . | se 0 >= DiGb Oo — 0-0 o1 5 b O01£ Le @ — + [D où È 5 5 C1 oË à Wibit 2 2 2 2 1 Où EG OÙ GE b [OR -] ca » 58 MÉMotrnes DE L' ACADÉMIE Mar. 28 sep. 1784. H. AS l'Ari S | N's|DmSs|l PANTIES. SEC. | 45 38,5 1 56 16 2 : 1 re © o S 5 Les & 5 D pes » 122 S om +1++ I1HO” À Androm. lil D] DO GO On an % Androm. Gus 02 = [API Es 5 Gui O0 À WE Jeudi 30 sept. © 1.13 + 79 Pégase. o o 8 ° 4 9+0 Th. 8°: Q] Bar. 28. p. 21.1 o 3 14 + 7: o un 0+6; 0 14 3 o æ Androm. o 5 14 — 3 ° o 5 14 — 0 y Pégase. o © 3 4+: « Audrom. ° o 211+2 7 o o 11 5+ai 7 o o 413+5 Poissons, À 30 o 6 g9—3 7 8 o 1 411+6 0 7 ° 1 14 10 + 1 7 o 1 14 10 + 1 16 de Mayer. 6 ° 1 o! 4 —5 # Androm. 4 o 1 714+3 7 | o : 707 HP: # Androm. o 1 Hi 1—5 7 o 1 4 5+53 7 o 1 + Androm. o 1 5 9 +6} 6 1 1 o o+ 0 7 1 1 1 2 — 4 7 3 1 1 5 + 5 6 | 1 4 — 2 7 1 1 0 + 7 7 8 1 1 1—2 7 | +2 1 8+8 A Androm. 6 1 1 1 2 9 — 3 v Androm 2 D — #6 4 Andrein. 6 1 26 2 1 +02 GES 2 7 +0 7 61 | 2 4 +6 7 1 + 3% 2 18 —"% 7 8 1 3g9 2 3 —4 8 3 41 2 7 1 47 2 15 + o a Poissons. 1 51 2 . 3 ts » J'élier. 1 55 2:39 2 : 2 c 1+5 4 Triaugle. | 2 37 5 2 c 38 2! 4 54 46 5 8 + o 16 Bélier. 2 | 2 10 + 4 Etoile double 8 | 2 4 a - a Tringle. 7 2 6 | 2 4 Lune, | 2 ù : 52 15 12 — 3 ——— 30 55 19,3 DES SciENCES. 659 [eudi3osep.178 1784. S. PARTIES. SEC. |: D. M. 5. _ 8 | 214 3 5525 | 55 50,5 23 48 13.1 25 6 4 +1 23 48 6 7 2 17 2 26 22 8 28 2 o +06; | 26 22 r Baleine. 2 24.26 3 5 25,5 | 5 48,5 44 12 48 | 47 2 9 + | 44 a2 34 Bélier. 2 27 48 3 9 21,5 22 44 34 | 24 4 2 + 45 | 22 44 36 Bel. Mouche. 3 11 39 12 4,5 22 B19 | 23 g o —2 | 22 5 Boréale du lys. 4 3 15 54,5 | 16 20,5 20 51 40 | 21 14 5 + 7 20 31 / 7 2 41 2 o 22 5 22 28,5 33 16 14 | 55 7 13 — 3 33 16 46 Bélier. 5| 24558 | 3 25 32,5 31 42 4o | 33515 31 | 31 42 « Bélier. 3 28 10,5 28 23 53 | 30 4 10 + 65 | 28 25 æ Baleine. 3 31 52,5 | 32 15,5 45 37 19 | 48 10 10 — 15 | 45 37 54 Bélier. 2 55 51 3 37 24,2 4 30 54 30 | 32 15 8 — 25 | 30 54 à Bélier. 3 40 10,5 | 40 34,5 | 40 58 29 57 54 | 3115 G+6 29 57 a lridan. 3 45 35 4% 0,7 | 44 28 78 38 13 | 8514 1 — 3 | 78 38 a l’ersée. 3 49 40 5o 14,5 | 50 49,5 | 89 48 36 | 95 12 10 — 3 89 48 5 53 16 24 5o 11 | 26 9 4+ 7 | 24 55 £ Taureau. 3 57 08 39 53 24 | 42 8 13 — 4 | 39 53 Etoile double. 8 | 3 18 4 9 LL, |a23 2 48 o 2,9 7 3 2r 45 4 3 38,5 | 31 4 33 13 14 — 2 Taureau. 7 3 24 1: À 5 5g 26 2 2 4 — 4 13. 6 4 11 34 29 5 15 12 0 6 7 4 13 o,5 | 29 5 14 3 — x » Pléiades. 4 16 21,5 | 2 2‘ 2 3 +6 18 2,5 | 25 2 35 o— 7 u. 22 8 42 5 13 9+1 25 48,5 | 27 13 3+o 7 30 14,5 29 1: W12 6 A. 5 35 37,5 | 27 2° 3 7+o w Taureau. 3 56 22 38 17 29 5 13 4 + y Taureau. 49 12 33 46 0 5 +7 ê. À 52 10,5 | 51 5 15 7 — a Vendredi 1€f oct. Soleil 1 bord. 13 12 22,2 | 12 45 52 39 : 2 bord. 13 14 31 14 93,5 | 15 17 ? Ophiucus. 27/6 a,a1|).6"28,% | «6749 58 58 14 6 + 6: 7 8 l19 214 | 19 4312 | 45 34,5 | 43 58 io 36 415 — 5 6.| 19 6 2 19 47 23,5 | 47 47 48 11,2 | 54 41 o o + 6: 8 | 19 8 22 | 19 | 49 42 50 6,5 | 54 46 1 7 — ri 7 | 19101419 51 34 52 6;5"| 215 7 5+6: 7 6 | 19 14 19 | 19 55 12,5 | 55 39,5 | 56 7 15 49 12 14 + 2 6 7 l19 15 19 57 4 16 2 2 3 + 5: 6 7 | 1918 14 | 10 59 6 5a 34 o 2,5 | 12 58 : 13 7 + L 8 Cygne. 19 21 51 | 20 2 48 15,5 339,3. | 21:41 132 7 — 4 6 20 2 50 15 3 41,5 | 21 20 12 5 — 1 ‘Antin. 6 20 ; 36 6 7 | 19 29 26 | 20 10 23,5 y Aigle, 20 16 54,5 « Aigle, 0 1 5,5 | 1 | 7 | 19 48 52 | 20 29 49,9 | 0 10 12 + | 38 8 |/19 51. a |.20 37. À ot+ | 54 5 19 52 40 | 20 | 5 5 à 54 52 15 Flèche. 6 : 1 54 18 | 20 | 3, 8 6 # ñ= 5 2 Reuard. 5 6 | 19 57 20 58 25,5 | 358 50 %. 9 G+ 62255 7 | 20 1 28 | 20 42 22 42 47 30 h 1 — 5 282 7 | 20 4 18 | 20 45 37,5: 26 15 5 — 5 25 16 22 Renard. 6 | 20 6 | 20 47 24 l'an 1115 + 7 | 26 6 7 | 20 6 | 20 47 IL "ail 7 | 20 940 | 20 50 35,5 | 51 0,5 | 24 où1+ 2 | 2253 8 | 20 12 59 | 20 53 50,5 , 53 5G:5 lo 5 8 +6 18 A Cygne. G | 2a 15 6 | 20 55 50,5 56 26 ‘| 18 8 6 + 5! 17 21 7 8 | 20 18 34 | 20 |69"23;5;| | 16 4 2 + 2° |:15 14 | MénMoIRES DE L'ÂACADÉMIE SH MS M. PARTIES. SEC, 7 21 A 36 0 6— 1 8,1 « Dauphin. 20 23 21 À 4013 5+7 55,1 | : Dauphin. 21 Sa: 8 : j012 6+ 7 74 n Dauphin. 20 28 22 | 21 9 28,5 a 42 2 9 —5; 5,5 7 12033 o | 21 12 45,5 | 13 4 310 — 1 57 45,6 « Cygne. | 21 14 44,2 | 15 410 6— 2 4 21 26,5 ! 6 | 20 45 et 26 ‘1 1 Petit cheval. 6 | 21 29 : 56 6 8+5 7 | 0 51 45 | 21 35 49 7 o—5 16 ro 46,6 7 | | 21 37 2,5 | 37 313 3 — 3 | 5o 28 39,7 7 8 | 20 59 o | 21 59 52 jo 914 6+ 065] 46 46 53,2 8 | 21 1 44 | 2 45 0 311 — 6 i7 5 2,8 7 B|z2 524| 7 | 21 534 | ar 46 16 46 5412 G+53 51 21 3,4 |1@ 8 É 8 21 49 3 8 4 — 4 (9 47 41,2 7 an 21 52 42 1 oO —:1 39 25 59.9 ; : G 7 | 21 14 a1 54 42 59 42 315 — 5 59 36 15,6 PA 35 Renard, 6 | 21:38 G la: 59 23 10 11 +- 1 22 11 20,4 | S Pégase. G | 21 20 22 1 2714 8 +6 | 26 9 49.6 1 1 | 21 22 | 22 : 27 11 2 — 1 25 57 50,7 7 Capricorne. 21 27 52 | 23 8 51,5 9 70 14 5 + 65 | 66 27 55,0 | G | 21 30 57 | 22 12 12 8 — 4 18 32 37,7 «Pégase. 7 | 21 3611 | 2217 1 17 + 0 37 4 4,5 Th. 9°. 7 8 | a1 58 55 | 22 19 52 20 + 0 | 34 5 52,4 | Bar 28.p. 41. | 6 > | 21 45 19 | 22 24 18 2% + o | 30 12 18,3 7 [2 43 40 | 22 25 — 5 30 9 21,9 L | ss £ | nee | Dan orsm di. d Esoux 1 Bar. 28 p. 61.} 36 Pégase. 2 10 49 36,7 39 Pégace. 2 3 2) 44 23,0 x Verseau. 23 719 7 5141/2330 27 Vers. à Vers. Fomalhaut. É Poissous. 4 ro » + œ b 5 bb D » P+I+HIH4E I + = HI 5 bp C1 O1 C1 O1 OT CN CN D nus 1 © È 1 D D D D D © O7 CT CN ON © CN OÙ ON ON ON © GI GI OI C1 QI D à C1 19 D » » b» a = PA œ » +++ QU 2-4 » » Poissons. » [e2] 1 ao œ 107 mo vw [en = | 13 Poissons 14 Poissons. 15 Poissons. D D bp 9 D » re] ES œ NDONGEVLOII n » RS] iess NI 3 3) © » » » e Pégase. n 299000900000 es > © 3 6 Ltée + 32 18 o ee] » Où 4 Qt O1 2 Gr QI Di O1 CN OI 1 CI Q s nn œ > > Sam. 2 oct. 1784. H. M. H. M, M. S 71425 55 o 36 37 30 48 fi 13 æ Androm, 0 58 58 1 5 13 x Pégase. o 43 43 52 39 | ? 3 4 * Audromède. 4 1 26 27 36 55 | 28 6 4 2 8 o 51 1 32 52 43 57 | 25 5 o 7 è 7 o 92 1 33 21 46 78 Poissons. 7 o 50 1 37 37 0 44 [19 3 7 — 5 ê Pégase. 23 50 53 Poissons e. 6 5 Fr. {3 1 42 50 43 14,5 13 40 5 25 42 | 27 2 o — 5 25 . 7 8 1 4 39 1 5 50,2 | 46 22,5 | 26 25 à 28 214 + 2 26 v Poissons. 6 1 7 29 1 18 49 19 14,5'] 22 44 27 | 24 4 2 — 5 22 A Androm. 6 A 1 57 52 58 25 58 58,5 2 59 3 3 o — 2 2 7 à 20 20 2 (112 1 0,7 2 79 | 14 8 15, 451 7 14 7 1 22 2 3 12,5 | 14 22 15, 19/18 05 | T4 7 1 22 2 1 12 49 6 5 2 5 22,5 5 52,5 8 33 9 o— 7 8 33 9,9 6 1 29 2 10 21,5 | 10 48,7 | 11 16,5 | 14 43 15 11 4 — 6 14 43 12,0 2Y 6 1 2 12 29 39 2 6 1 32 54 2 13 58 14 22 14 46,2 | 29 51 52 | 31 23 1 — à 3 Y. 7 1 34 38 | 2 16 6 16 29,5 | 52 52 12 | 3413 4 + 6 4%, 6 2 17 41 18 G 32 59 45 | 55 3 o — 5 7 1 59 46 | 2 20 51 o1 14,7 | 21 39 51 38 22 | 33 12 o 5 1. 2 22 54,5 | 25 19 30 57 56 | 32 10 12 62 7 8 1 44 358 > 25 36 3 8 14 2 8 12 10 5 6 1 47 16 2 28 51 39 | 50 12 9 — 4: : Fe © G MTS 2 23 55 33 x Lélier 6 1 54 it 35 5 S élier. ù 24 10 2 35 18 7 19 12 | 29 1 2 — 1; 1 57 31 2 38 34 29 3: ne x si ; 16 Bélier. 6 2 30 32 6 10 + 4 30 23 21,5 7 2 o 1 2 1 6 7 2 À 44 2 45 47 26 27 13 8 + 3 8 2 9 40 2 50 45,5 33 55 15 o + 7 . 7 8 2 15 10 2 1 24 26 5 6 o an le 5 3 14 5 13 Triangle. 7 6 2 16 2 19 21 314 +6 , 14 Triangle, 6 21911 2 50 42 13 14 Qi — 1 ja 32,5 6 2 22 76 5 3 6 12 13 5 9+:1 12 50 49,3 5P 7 n'a 12 3 12 1304 # + 3 12 5 22,0 : nr 7 | 2282,| 3 a 23 9 10 3 14 + 5 9 56 12,4 7 Ecler. 7 23402 HS 32 547 21.8 o 2 1171 8 2 54 51 3 26 27 14 3 + 1; | 26 8 56,7 6 2 40 55 3 21 59 33 5 713 o 3 16 13,0 Eclie 6 13 ro 2 7 LEA z 2 A A phéier, ; 2 45 98 5 Ga 4 55 13 5 +1 1 43 37,7 Lt : _ À = « Bélier, 6 3 28 50 4 10 + 0 28 23 51,6 49 Bélier. 6 7 2 49 o 3 25 16 12 | 24135 2 +5 25 16 13,6 7 | 286223 | 3 33 29,5 35 51 14 | 36 112+ 6 | 33 5116 Es 8 9 | 257 5 Zo 5 | 3a 5 7 — 5 | %0 19 2,0 d jélier. 3 20 55 s jy 12 Eridan. ci à 12 | 8514 1 — 5 8 58 6,3 > arade £ : l « Persée. 3 05 12 10 — G S9 48 2,1 ! £ Taureau, 3 # 12 8 13 o 53 6 7 5 40 13 4 — 2 6 3 21 241| 4 213 o+ 7 7 9 Taureau. 3 24 1 4 28 2 4 ( 11 Taureau. 6 5 4 19 4 840 25 13 13 + 6 , 7 8 3 So 17 4 me es 7 6 3 3a 4 53 4 126 514 — 5 24 43 4,3 " ee es. { a6 35 27 23 3 +7 5 26 35,4 f Adas. 4 25 20 13 | 27 3 0 —6 5 24 11,8 sp 7 8 8 39: 3 4 0 29,5 | 20 45 24 21 26 5 15 11 + a 4 21 20,1 | i TL d h 25 43 26 10 26 38,2 [1343 5 li io 2 o 15 43 5,7 te urenu, 6 7 4m 29 45 30 9,5 | 29 17 7 | 51 315 — 51 | 29 17 4. on CLites 4 32 44 39518,5) 1133180 27 2314 | 29 5 7 —0 7 29 14,1 6 5 55 42 | 4 36 44 57 8,5 | 57 54,5 | 27 4 9 GC2 ; Sam. a oct. 1784. | Lune. 4 l'aureau. æ”. 2 v Taureau. Aldebaran. r Taureau. # Eridan. 3 Orion. J d'Orion. £ l'ridan. Chévre. Rügel. £ Taureau. Etoile doubie. # Orion. Le Orion. e Or ion. ? Orion. a Orion. H Gémeaux. Th. o°. Bar. 28 p.61. n Gémeaux. y Gémeaux. 1 Gémeaux. Sirius. a Gémeaux. Procyon. & Gémeaux. [=>] ER -/E- D 72°] 1% NN +0 CS] Is 5 5 5 5 5 5 5 5 5 2 5 5 5 5 5 6 6 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE e mn _ eo _ D MN Om LD O Ur DOI MO C0 LUE LI MUIO © © LIDO * Won h 9 + 0 + de 10 +- d— 5 + 8 + À + 11 + 5 + 14 + 0 + 7 — D Co D — 13 + Chem 4 — A D 14 — 19 + 8 5 —— 13 — 5 + 3 + 6 + 11 + 1 + D 4 8 — 14 + 3 + 4 15 + 15 +- 1 + 8 + 3 — DÉ «DO 0MO0nM- DO UM ‘ se CIE Hb DO QUE © b b 010 © LI DETENTE Mb C0 = 1 OI DES SCIENCES. 663 Où. SE CR Ve sie LOL UNS DE LA PREMIÈRE COMÈTE de 1788. Découverte et observée à Paris de l'Observatoire de la Marine , aux mois de novembre et de décembre (1). Avec un détail abrégé du grand hiver de 1788 à 1789. PisasM. Mrssrzn, nn La nuit du 25 au 26 novembre, le ciel ft parfaitement beau et pur; j observai cette nuit l'émersion du quatrième satellite de Jupiter qui eut lieu à 12" o' 15! du tems vrai. Après cette observation, je parcourus le ciel avec une lunette de nuit, et je découvris à minuit et demi une nouvelle comète, qui paroissoit dans la grande Ourse, près de l'étoile ÿ de 5me à 4me grandeur , qui est placée près une des pattes de derrière de cette constellation; la comète n'étoit pas visible à la vue simple ; à la lunette de nuit elle paroissoit avec assez d'éclat, le noyau brillant, environné d'une nébulosité sensible, avec une queue de 2 à 3 degrés d'étendue , mais d'une lumière très-foible. Pour l'observer et déterminer son lieu, j'ai employé une grande (1) C'est la vingt-huitième des comètes que j'observe à l'observatoire de la marine, et la LXXV dont on ait déterminé l'orbite, en suivant lu table des comètes qui ess rapportée dans l'Astronomie de M. de la Lande. GC MÉMoIREs DE L'ACADÉMIR lunette acromatique à trois verres pour l'objectif de 5 pieds : de foyer , portant 40 lignes d'ouverture , garnie d'un micromètre à fils, et-la lunette montée sur une ma- chine parallatique, placée à peu de chose près dans le plan du méridien. Je comparai la comète cette premiere nuit à une étoile télescopique de 8° à 4" grandeur, qui étoit double, ce fut la suivante des deux; pour connoître sa position, je la comparai à d'autres étoiles pour parvenir à l'étoile Ÿ de la grande Ourse (1); par ces observations, je déterminai le lieu de l'étoile double, que je trouvai de 166, 3! 11" pour son ascension droite, et 46°. 59! 48" pour sa déclinaison boréale, de cette position je déterminai celle de la comète. Le 25 novembre, à 15" 5q! 12", tems vrai , la comète sui- voit l'étoile double au fil horaire du micromètre de 45" 0", elle étoit supérieure à J'étoile de 29! 2g". De ces diffé- rences , il a résulté la position de la comète de 166°. 46’ 11! en ascension droite, et 47° 29! 17" en déclinaison bo- réale ; la comète , la même nuit, fut comparée encore deux fois à la méme étoile. Les détails de cette premiere observation font connoître la méthode qui a été employée pour déterminer les lieux de la comète, elle sera la même pour toute la durée de l'apparition ; on trouvera ses positions ; avec celle des - étoiles, qui auront servi à sa déterinination, dans deux tables que je rapporte à la suite de ce Mémoire. Comme cette comète parut pendant la durée du grand hiver de 1783 à 1789 , elle ne put être observée avec tout le soin quon auroit pu y apporter dans tout autre (2) Les positions de ces étoiles qui passent 45° de déclinaison , sc trouveront dans les observations de 8000 étoiles boréales que M, de la Lande va publier. L'étoile Ÿ, le premier janvier 1790, avoit 16°. 26! 50! d'ascenson droite ; et 44924 28" de décli- noison, suivant M, de là Laude, ce qui difftie du Crakogue de Flumsteed, dont je me suis servi. temps DES SC'IEMNO RS. 665 tems de l'année ; dans un observatoire sans feu, avec les fenêtres ouvertes, on perd jusqu'à la faculté de manœuvrer ; la pendule qui servoit aux observations se trouvoit conti- nuellement arrêtée; la gelée avoit coagulé et épaissi les huiles ; j'étois souvent obligé de la mettre en mouvement pendant la durée de chaque observation, et souvent obligé de me servir de ma montre à secondes pour avoir l'heure. Je place ici en abrégé, les effets qu'a produit à Paris ce grand hiver, et je reviendrai ensuite aux détails des ob- servations de la comiète. Grand Hiver de 1788 à 1789. Cette comète commença à paroître avec la première gelée de ce grand hiver : avant le 25 de novembre, la tem- pérature avoit été très-douce, le thermomètre n'étoit des- cendu à zéro, que très-rarement; mais le 25, à 7 heures du matin, par un ciel parfaitement beau et pur, le vent au nord-est , le thermomètre au mercure descendit à 2 degrés = au-dessous de la glace; depuis ce jour le froid aug- menta , il fut d'une intensité et d'une durée, dont l'his- toire ne fournit aucun exemple pour Paris : il geloit à toutes les heures du jour et de la nuit jusqu'au 25 décembre, qu'un faux dégel s'étôit annoncé; mais la gelée reprit deux jours après avec plus de force qu'auparavant : le froid de cet hiver mémorable ne cessa que le 13 janvier 1789. Ce jour le thermomètre, à huit heures du matin, étoit en- core à un degré au-dessous de la congélation, à midi il étoit remonté à un degréiau- dessus; il continua à remonter peu-à-peu, et se tint les jours suivans au-dessus de la glace, ce qui amena un dégel lent et sans beaucoup d'accidens. Voici le détail abrégé de ce grand hiver, avec les plus grands froids que j'ai observés de mon observatoire à deux Mém. 17589. Pppp 666 Mémoires D" L'ACADÉMIE thermomètres au mercure, les mêmes qui avoient déja servi à marquer le grand froid de liver de ie. (L'chelle de ces deux thermomiètres de la glace à l'eau bouillante, est de 85 degrés.) On trouvera ces deux thermomètres décrits et gravés dans nos Mémoires pour 1770 Le 24 novembre , Ja gelée commença. Dès le 26 no- vembre la rivière de Seine se trouva gelée en plusieurs endroits, peu de jours après elle fut entièrement prise , et continua de l'être pendant la durée de la gelée : la débacle des glaçons , qui étoient d'une grande épaisseur , n'arriva que le 20 janvier , vers midi et demi; au-dessus du pont de la Tournelle , le 21, vers deux heures de l'après-midi : le-22 et le 23 la rivière charioit encore des glaçons ; ils avoient jusqu'à 18 pouces d'épaisseur. Pendant que la rivière fut gelée , elle étoit fréquentée comme les rues; on y voyoit passer, sans aucune RARES les hommes et les femmes, même des animaux : on y avoit établi de petites boutiques de fruits et autres ; à côté des passages les plus fréquentés ; qui répondoient aux guichets du Louvre, pour passer au faubourg Suint- Germain , les ponis n'étoient pas préférés, moi-même je la passui plusieurs fois. Curieux de connoître l'épaisseur de la glace sur une eau tranquille, j'écrivis pour avoir celle de l'épaisseur du canal de Versailles : M. le comte d'Angivillers voulut bien donner des ordres ; cette opéra- tion fut faite avec soin le 22 décembre ; on la trouva épaisse, dans plusieurs endroits, depuis 10 pouces + jus- qu'à 12 pouces +. Du 5 au 6 décembre , il tomba à Paris environ 5 pouces de neige, qui se conserva dans sa totalité, la terre étant gelée. Le 16, il en tomba 2 pouces :. Le 27, un pouce et demi, ce qui fait environ q pouces de neige, existante pendant la durée du grand froid. Voici les froids les plus grands et les plus vifs que DES ScilNneczs. 66? j'observai de mon observatoire aux deux thermomètres de mercure que j'ai cités. Le 28 novembre, à 7 heures : du matin, le vent nord; le ciel serein, les thermomètres marquoient onze degrés au-dessous du terme de la congélation. Le 29, à la même heure, le vent étant le même, ainsi que le ciel, serein et très-beau , 10 degrés. Le 10 décembre , aussi à la même heure, le vent étoit N-N-E, le ciel clair, les thermomètres marquoient 10 degrés +. Le 15, à la même heure, même ciel, 11 degés:. Le 16, à 10 heures : du soir, le vent N-E, et le même ciel, 10 degrés :. Le 17 , à 7 heures : du matin, le vent N-N-E, même ciel serein, 12 degrès ; à 10 heures du soir, 10 degrés: Le 18, à 7 heures : du matin, le vent N-N-0O, le ciel clair, le baromètre à 28 pouces 2 lignes, les thermomètres marquoient 14 degrés ; à 9 heures : du soir, 10 degrés *. Le 19, à 7 heures : du matin, le ciel clair et le vent SE, 12 degrés :. ; Le 28 décembre, à 7 heures du matin, le vent N-N-E, 10 degrés. Le 29, à 7 heures? du matin, le ciel clair, le vent N- N-E, les thermomètres étoient à 12 degrés. Ce jour le froid étoit extrêmement piquant , bien plus sensible que lorsque les thermomètres étoient le 18 à 14 degrés , et cela à cause d'un vent sensible et àpre qui régna toute la journée. Le 30, à 7 heures du matin, le ciel clair, le vent N- N-E, le baromètre à 28 pouces 4 lignes, les thermomètres etoient descendus à 14 degrés :, moins de vent que le jour précédent, et le froid, quoique plus grand de deux degrés, étoit moins piquant : à 9 heures du soir, le ciel étant le même que le matin, les thermomètres éloient encore à 14 degrés. Le 51, à 7 heures ? du matin, le ciel étant lemèême, beau | Pppp 2 668 MÉMOIRES DEL ACADÉMIE et très-clair, le vent E-S-E, le baromètre à 28 pouces 5 lignes : , les thermomètres marquoient 18 degrés : et 18 desrés ?; un peu de vent qui regnoit étoit extrêmement vif et piquant : ce jour fut le plus grand froid de cet hiver, et il n'y a pas d'exemple d'enavoir vu un semblable à Paris. A midi, môme jour 51, les thermomètres remontèrent à 10 degrés, le baromètre descendit, le vent tourna au sud, et le il , vers les 8 heures du soir, se couvrit en partie de nuages légers ; le baromètre avoit descendu de 3 lignes depuis midi; après 8 heures le ciel se couvrit également , et il tomba une neige très-fine , très-luisante , le vent avoit augmenté l'après-midi ; et il incommodoit beaucoup par son apreté ; les thermomètres étoient toujours restés à 10 degrés au-dessous de la congélation; la neige finequi étoit tombée, fut estimée d'un demi-pouce. La nuit du 31 décembre au 1° janvier 1789 , le ciel fut -couvert. Le 1 T janvier, à 8 heures du matin, les thermomètres à 6 degrés au-dessous de zéro, le vent au sud, et le baromètre contnuoit à descendre, le ciel étoit couvert d'un brouillard très-épais et bas, qui tomboit en pluie fine la matinée , en- suite il tomba une neige très-large et abondante, environ deux pouces : àg heures du soir, les thermomètres etoient re- montés au terme de la congélation. Le 2, les thermomètres restèrent presqu'au même terme de zéro. Le5, un grand brouillard très épais et bas, dura toute la matinée et l'après-midi jusqu'à 7 heures du soir qu'il se dissipa : à 10 heures le- ciel devint extrêmement clair, le vent s'étoit reporté vers le nord, le baromètre étoit remonté à une très-grande hauteur, à 28 pouces 6 lignes, et les thermomètres étoient descendus à 9 degrés au-dessous de Ja TR Le 4, à 3 heures : du matin, ils étoient à 12 degrés : le soir à 7 heures, à 10 degrés :. DES ScrENCES. 669 Le 5, à 4 heures du matin, à 12 degrés ! ; à 8 heures du soir, à 12 degrés; le vent étoit N-E, le ciel étoit très-clair, et le baromètre étoit monté à une très-grande hauteur, 28 pouces 7 lignes +. Le 6, le baromètre étant descendu de 3 lignes :, le ciel se couvrit pendant la nuit du 5 au 6; un grand vent de N-E s'éleva, et à 7 heures du matin, il tomba quelques par- celles de neige; le ciel ensuite s'éclaircit, les thermomètres étoient descendus à 8 dégrés ; à huit heures du soir, 8 degrés: Le 7 janvier, à 4 heures du matin, le ciel étant clair et le vent N-N-E, très grand et très-piquant, les thermo- mètres étoient descendus à 12 degrés :; à 8 heures du matin ils étoient à 13 degrés ; à midi, à 8, et à 8 heures du soir , à 9 degrés. La nuit du 7 au8 le ciel se couvrit , et il tomba environ un demi-pouce de neige. Le 8, à 8 heures du matin, le ciel étant devenu clair, les thermomètres marquoient 8 degrés ?, à midi 6 degrés, et à 9 heures du soir 4 degrés +; le biromètre avoit descendu pendant le journée, il étoit à 27 pouces 8 lignes ; le vent à l'est; et le soir le ciel fut également couvert d'un brouillard élevé. La nuit du 8 au 9, il tomba un demi-pouce environ de grésil, le grain rond et très-lourd. Le Q, à 8 heures du matin, le vent qui étoit les jours précédens du côté du nord, avoit passé au sud par l'est; le ciel étoit éclairci; les thermomètres marquoient 4 degrés!, à midi 1 degré, à q heures du soir 1 degré ; le ciel fut assez bean pendant la matinée, il se couvrit également d'un brouil- lard élevé vers midi, et resta couvert le reste de la journée : couvert également pendant la journée du 10, le baromètre avoit continué de descendre , il étoit à 27 pouces 5 lignes , le vent au sud et les thermomètres à 2 degrés au-dessous du zéro. 670 MÉMOIRES DA L'ACADÉMIM Le ciel s'éclaireit la nuit du 10 au 11; le 11, à 7 heures? du matin, les thernomètres marquoient 6 degrés au-dessous de la congélation ; à 8 heures le ciel se couvrit également, et resta couvert toute la journée ; le soir il l'étoit tellement, qu on ne pouvoit pas voir la lune , quoique dans son plein ; $ l'après-midi il tomba une neige shondante et large , environ 1 pouce. Le 12, il gela encore toute la journée: à 8 heures du matin et à 9 heures du soir, les thermomètres marquoient encore 2 degrés et 2 degrés : au-dessous du terme de la glace ; le ciel fut couvert toute la journée , et l'après-midi, vers les six heures , il s'éleva un très-grand vent d'est. La nuit du 12 au 13, le ciel fut couvert, et il tomba une petite grêle. Le 13, à huit heures du matin, les thermomètres étoient encore à - de degré au-dessous de la glace, à midi ils étoient pour la première fois remontés à 1 degré: au-dessus, le vent étoit S-E, et depuis la veille le mercure dans le baro- mètre avoit baissé ; le 13, à 10 heures du soir, il étoit des- cendu à 27 pouces 3 lignes 5 douzièmes, le vent au sud. Ce jour 13 janvier , fut le dernier de la gelée, qui avoit duré cinquante jours consécutifs, de la manière la plus opi- niâtre et la plus constante. Avant le 24 novembre, on n'avoit pas eu de froid, les thermomètres étoient restés au-dessus du terme de la con- gélation, excepté le 8 du même mois de novembre, où ils étoient descendus à 1 degré : au-dessous de zéro, et ce fut méme la première gelée de ce grand hiver ; il en fut de mème le 15 janvier pour le dernier jour de la gelée ; les thermomètres se tinrent au-dessus du terme de la congéla- tion, le reste du mois de janvier; ce qui amena le dégel par degrés, la fonte de la glace , et de la grande quantité de neige qui étoit tombée qui s'étoit conservée ; cette neigequi avoit été foulée aux pieds étoit devenue très-serrce et très- compacte, il fallut du tems pour la fondre ; de manitre DÉS SCTENCES, 671 que les rues de Paris furent long-tems presque imprati- cables. Ce grand hiver se fit sentir avec le même degré de froid ; non seulement en France, mais aussi dans une grande partie de l'Europe. Observations de la Comte. Le 26 novembre 1788, le soir il tomboit de la neige; le ciel s'éclaircit la nuit du 26 au 27, je ne montai à mon observatoire qu'à 6 heures du matin, le ciel étoit clair, et la comète paroissoit ; elle étoit alors si près du zénith, que la lunette montée sur sa machine parallatique ne put y atteindre ; je fus obligé de n'en prendre que la configu- ration avec les étoiles voisines au moyen d'une lunerte de nuit , elle formoit un triangle très -obtus avec les deux étoiles y et 8 du carré de la grande Ourse , j'en ai rapporté la position estimée, dans la première table des lieux appa-- rens de la comète, qui est à la suite de ce Mémoire. Le 27 au soir, le ciel étoit beau, mais le thermomètre étoit descendu à 10 degrés au-dessous de la glace, je trouvai la pendule arrêtée ; elle fut mise en mouvement avant mes observations : je comparai la comète directement à l'étoile G de seconde grandeur du carré de la grande Ourse (1 ) ; j'ai rapporté dans la première table trois positions de la comète déterminée à différentes heures : la comète paroissoit avair un peu plus de lumière que la nuit du 25 au 26. Le 28, beau tempsle soir, je reconnus que la comète avoit augmenté en lumière, que le noyau ctoit plus sensible , (1) On trouvera dans la Connoissance des Temps de 1703 les corrections que M. de Lambre a calculées pour les ascensions droites de cette étoile et de toutes les étoiles principales ; mais pour celle-ci il n'y a qu'une seconde à ôter du catalogue de la Cuille, qui est dans la Connoissence des Temps de 1790. Pour 4 c'est 18”. LL: G72 MémoirFrs DE L' ACADÉMIE environné de nébulosité , avec une apparence de quene très-courte; elle étoit placée sur le paralléle de l'étoile & du carré de la grande Ourse, à laquelle elle fat comparée di- rectement : cinq positions à des heures différentes sont rapportées dans la première table. Le 29, il y eut du brouillard l'après - midi, il continua d'exister le soir, les étoiles paroissoient à travers, je vis la comète, que je comparai directement à l'étoile À de la queue du Dragon. Le 50, le ciel fut couvert le soir de brouillard élevé , à minuit il existoit encore , je quittai mon observatoire ; maïs à 4 heures du matin le 1°" décembre , le brouillard étoit dissipé et le ciel étoit devenu très-beau, la comète pa- roissoit près du pôle avec plus de lumière que les jours précédens, et je pouvois la voir à la vue simple ; s1 grande hauteur au-dessus de l'horison à 4 heures du matin, ôta tout moyen de pouvoir l'observer avec la grande lunette ; tout ce que je pus faire, ce fut d'en prendre la configu- ration avec les étoiles voisines ; elle formoit un triangle obtus avec l'étoile polaire et l'étoile x, 3° grandeur de la queue du Dragon : cette configuration fut prise vers 5 heures : du matin ; j'ai rapporté cette position estimée dans la première table. Le 1° décembre, le ciel fut couvert le soir jusqu'à onze heures que je quittai mon observatoire ; mais à 4 heures du matin le 2, le ciel s'étoit éclairci, la comète paroissoit près de l'étoile polaire, la comète et l'étoile étoient con- tenues dans le champ de la lunette, la lunette d'observation ne put y atteindre , et je fus obligé d'estimer Je lieu de la comète par une configuration qu'elle formoit avec les étoiles voisines; cette estime fut faite vers à heures : du matin. Le 2, le ciel fut assez beau depuis 6 jusqu'à 9; la co- mète et l'étoile polaire, avec deux autres étoiles de 6" et de 8" grandeur, étoienh contenues dans le champ de la lunette de nuit ; ce ne fut pas sans peine que je pus com- parer DES, 19 CE N CE 8. 675 parer la comète à l'étoile de 6"* grandeur, à cause de sa grande hauteur ; il fallut incliner de beaucoup le pied de la lunette d'observation , pour pouvoir y atteindre , de ma- nière que la détermination de la comète qui en a résulté, et que j'ai rapportée dans la première table, doit être re- gardée comme douteuse : l'étoile 6" grandeur, qui n étoit pas connue, sa position fut déterminée les jours suivans, par sa comparaison avec l'étoile polaire, au moyen d'étoiles intermédiaires ; c’est l'étoile n°. 1 de la seconde table, Le 3, bean tems le soir, la comète paroissoit au-dessus de l'étoile polaire et près de y de Céphée qui étoit près du méridien; la grande hauteur où se trouvoit lacomète rendit encore la lunette d'observation inutile, elle ne put y at- teindre ; il fllut me restreindre à dessiner une configuration de la comète avec les étoiles voisines, et c'est de cette con- figuration que j'ai estimé la position de la comète. Le 4, à 4 heures du matin, la comète devoig se trouver près du méridien au-dessous du pôle, où la lunette d'observation pouvoit atteindre; mais le ciel se trouva également cou- vert d'un brouillard élevé qui dura jusqu'au jour. Le 5, vers les 4 heures du matin, le ciel étant fort beau , la comète paroissoit au-dessous du pôle, avec la mème lumière queles jours précédens; elle étoit près d'une étoile de 5° à 6" grandeur, qui ne se trouve pas dans le catalogue de Flamsteed. À 4" 47' 20" de tems vrai, la comète avoit même déclinaison que l'étoile ; la comîte fat comparée 4 fois à cette étoile : à la dernière compa- raison , la comète avoit, à peu de chose près, même as- cension droite que l'étoile. Pour connoitre la position de cette éioile que je rapporte dans la seconde table sous le n°. 22, je la comparai à l'étoile t de Céphée 4° grandeur. . Le 7, je changeai la position de la lunette qui, jusqu'à ce jour, avoit été placée à une fenêtre du nord de mon observatoire, parce que je pouvois voir la comète les jours suivans d'une croisée placée au midi. Le soir vers les Qqqq G74 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE 8 heures, le ciel s'éclaircit; mais la lune qni étoit sur lhorison répandoit une très-grande lumière, j'eus beau- coup de peine à trouver la comète avec la lunette d'ob- servation , celle de nuit étoit insuflisante ; enfin je la trou- vai, et javois commencé à Ja comparer à une étoile de 6": grandeur, lors du passage de l'étoile au fil horaire du micromètre qui suivoit la comète ; le ciel se couvrit éga- lement d'un brouillard élevé ; avant l'observation j'avois eu soin de prendre la configuration que formoit la comète avec les étoiles x, & et 6 de Cassiopée, y de Céphée et la Polaire; c'est de cette configuration que j'ai estimé la co- mète que j'ai rapportée dans la première table. Le 9 décembre, le ciel fut très-beau pendant la journée, avec un peu de brouillard; le soir le brouillard étoit un peu augmenté , et la lune qui étoit sur l’horison, répan- doit une grande lumière ; la comète étoit difficile à dé- couvrir; Je la cherghai depuis 6 heures jusqu'à 8 aux en- virons de la main d'Andromède ; je continuai encore ces recherches depuis 10 heures jusqu'à 11 + sains pouvoir la trouver. M. Méchain, à l'observatoire, fut plus heureux que moi; il l'observa, et l'observation qu'il m'en a donnée, est rapportée dans la première table, et sur la carte céleste de sa route, que j'en ai tracée. Le ciel fut couvert les nuits suivantes jusqu'au 14 dé- cembre ; le 14, le ciel étant beau le soir, je cherchai la comète avec la grande lunette d'observation , je la trouvai entre deux belles étoiles & d'Andromède et & de Pégase ; comme je n'avois pu voir la comète depuis le cinq, je la trouvai ce soir dininuce de lumière, on ne pouvoit plus la voir avec une lunette de nuit; le noyau encore brillant, étoit environné d'une légère nébulosité, qui s'étendoit assez pour indiquer encore la direction de sa queue, qui étoit extrémement foible. Je comparai la comète directement à l'étoile 3 de Pégise, et à une étoile nouvelle estimée de 7" grandeur, qui étoit fort près de la comète ; la position DES SCIENCES. 675 de cette étoile fut connue en la comparant directement à 6, je l'ai rapportée dans la seconde table sous le n°. 14. Les positions de la comète qui ont résulté des observations, sont dans la première. Le 15, le ciel fut également couvert le soir. Le 16, dans l'après-midi, il tomba environ deux pouces de neige; vers les 8 heures du soir le ciel Comimenca à Séclaircir, et devint fort beau, point de lune, et je re. connus sensiblement que la comète avoit perdu beaucoup de sa lumiere, et qu'en éclairant les fils du micromètre , une trop grande lumière la faisoit disparoitre. Klle parois- soit près de trois étoiles estimées de 8" grandeur, et sur. le parallèle de deux étoiles + et u de Pégase, qu'on trouve dans le catalogue de Flamsteed ; la comète fut comparée à l’une. et à l'autre de ces deux étoiles : j'en ai rapporté les positions dans la première table, et celle des deux étoiles dans la seconde. Le 17, dans la matinée, il tomba plus de deux pouces de neige; le ciel se découvrit le soir; j observai la comète, que je comparai plusieurs fois à l'étoile u de Pegase; j'en ai rapporté deux positions dans la première table. Le 18, léger brouillard le soir, et ce ne fut pas sans peine que je pus voir la comète ; je la comparai à deux étoiles qui étoient sur son parallèle ; ces deux étoiles étoient r'etr* de Pégase : on ne trouve dans le grand catalogue de Flamsteed que la position de la seconde , et toutes les deux sont rapportées sur la carte de son atlas : je déterminai la position de 7 par r*. De la position de ces deux étoiles, j'ai déduit celle de la comète ; on la trouvera dans la première table , et celles des deux étoiles dans la seconde : les dé- terminations de la comète furent un peu douteuses ; à cause du brouillard qui affoibiissoit sa lumière. Les 19, 20, 21 et 22, le ciel fut couvert les soirs. Le 23 décembre, le ciel devenu parfaitement beau, je cherchai la comète avec la grande lunette d'observation ; Quad 2 vs 676 MÉMOIRES DE L'AÂACADÉMIE la trouvai près de l'étoile 74"° de Pégase, 7° grandeur, jvant le catalogue de FI msteed; je là comparai plusieurs à cette étoile et à l'étoile 76%, 6° grandeur de la même constellation. La comète étoit très-difhcile à voir, et la moindre lumière employée pour éclairer les fils du micro- mètre, la faisoit disparoitre : au milieu de la nébulosité on distinguoit encore une lumière plus forte; les observations de ce soir indiquoient que la comète ne seroit plus visible que pendant € D jours. Le 24 et le 25, le ciel fut couvert. Le 26, le ciel be par intervalle , je cherchai la comète qui devoit se trouver sur le parallèle de la belle étoile Mar- kab, je la trouvai placée entre deux étoiles, l'une de 7° à 8e grandeur, et la seconde de 8°, Je comparai la comète avec ces deux étoiles qui furent déterminées les jours sui- vans par Comparaison avec Markab ; j'ai rapporté les po- sitions de la comète dans la première table, et celles des deux étoiles dans la seconde , sous les n° 13 et 19. Comme la comète se trouvoit sur le parallèle de Markab, j'avois commencé à observerde passage de cette étoile au fil horaire du micromètre , mais à celui de la comète le ciel se trouva couvert. Le 27, le ciel fut couvert le soir. Le 25, le ciel fut fort beau le soir, la comète se voyoit avec beaucoup de peine avec la grande lunette d'observation; pour l'observer je fus obligé de supprimer toute lumière our éclairer les fils du micromètre ; j'estimai son passage au fil, de manière que les observations devinrent douteuses. Je la comparai trois fois de cette manière à une étoile nou- velle de 6% à 7% grandeur , queÿe connus en la comparant à l'étoile g de pégase; la position de la comète qui a ré- sulté de cette étoile déterminée , est rapportée dans la pre- mière table, et celle de l'étoile dans la seconde, sous le n°. 21. Le 29, beau temps le soir, muis le ciel n'étoit pas pur, je ne vis la comète qu'avec beaucoup de peive, il n'étoit DES SCIENCES. 67 plus possible d'éclairer les fils du micromètre, sans la fair disparoitre : le micromètre porte deux reticules, l'un est à fils très fins, pour les observations à faire de jour ; l'autre porte des lames et sert aux observations qui se font la nuit, sans avoir besoin d'éclairer, parce que l'astre se cache un instant pour reparoître , et fait juger par-là de son passage au fil horaire ; il en est de même du curseur. Les parties du micromètre sont les mêmes pour les deux reticules : ce micromètre est fait avec soin, il a été construit par M. Mégnié, l'un de nos meilleurs artistes en instrumens d'astronomie. Je comparai la comète directement à l'étoile 4 de Pégase; j'en ai rapporté trois observations dans la pre- mière table, et ce sont les dernières, n'ayant pu revoir la comète les j urs suivans. Suivant mes observations la comète a été observée de- puis le 25 novernbre jusqu'au 29 décembre 1788, ce qui fait un intervalle de 29 jours. Je rapporte dans une table qui suit , les déterminations de la comèe, en ascension droite et en déclinaison, avec les différences de passages qui ont eu lieu entre la comète et les étoiles au fil horaire du micromètre ; il en sera de même pour les différences en déclinaison qui ont été dé- terminées entre la comète et les étoiles ; ces différences sont marquées des signes et —, le premier indique qu'il faut ajouter ces différences aux positions des étoiles avec lesquelles la comète aura été comparée, pour avoir l'as- cension droite et la déclinaison de la comète le second signe indique quil faudra ôter. Les deux colonnes qui contiennent ces différences for- ment la base de toutes les observations ; et peuvent servir à rectifier les positions de la comète, lorsque dans la suite on déterminera avec plus de précision la position des étoiles, comme l'annonce M. de la Lande. La seconde table contient les ascensions droites et les déclinaïsons des étoiles, qui ont été employées à la déter- œ 678 MiMoiIREs DE L'ACADÉMIE mination du lieu de la comète, tant celles qui ont été prises des catalogues, que celles que j'ai déterminées en les comparant à ‘des étoiles connues. Leurs positions sont réduites au tems des observations; je n'y ai fait d'autre réduction que celle qu'on trouve dans les catalogues, sous le titre de variation annuelle. Je joindrai à la suite de mon Mémoire sur la troisième comète qui a paru en 1790, et que j'ai observée , ne carte céleste pour cette troisième comète, sur laquelle je rap- porterai la route apparente de celle dont je viens de parler, parmi les étoiles fixes , et il sera facile de juger de sa po- sition et de celles des étoiles qui auront été employées à sa détermination ; elles seront enfermées dans un cercle. L'on verra aussi par cette carte que cette comète à com- mencé à parole dans le carré de la grande Ourse, près de l'étoile Ÿ ; qu'elle a passé près de la queué du Drazon, et traversé le cou de Ja Giraffe ; qu'elle a passé à deux degrés du Pole, et à un peu plus d'un degré de l'étoile Polaire; puis entre le pied droit de Céphée et le Renne, ensuite entre Céphée et Cassiopée, près de la main droite d'Andromède, et qu'elle a cessé de paroître sur l'aile aus- trale de Pégase, après avoir traversé le carré de cette cons- tellation. t M. Méchain, qui a observé ertte comète, a déterminé, d'après ses observations , les élérnens de son orbite de la nanière suivante, dans la Connoissance des Temps de 1791, page 369. * Lieu du nœud ascendant. . . . . . 5. 17.10.38 Inclinaison de l'orbite. . . . . . . . . 12. 28. 20 Lieu du Périhélie dans l'orbite. . . . 3. 9. 8.27 Logarithine de la distance Périhélie. . 0, 0285381. Passage au Périhélie le 10 novembre, à 7" 35', temps moyen à Paris. Sens du mouvement. , . ..,... , retrograde, DÉS SCIENCES. 07) PeAVBL EE PREMIERE DESCLREUXR APPARENS DE PA COMPARÉE AUX ETOILES FIXES. Oo | Ascension | Déclinais. | Différence | Différence TEMPS droire de la Comètelen ascens. dr.leu déclinais. de la Conète | entre 1 Co. VRAI |deliCométe | observée. observée. Loréale, aveclesér. [etles étoiles. | D. M.s$, 13 39 12 | 166 46 11 0 43 5 14 16 14 166 45 26 3 14 57 38 | 116 44 41 o 41 4 Le) 4 1566 5 o ETOILES | avec lesquelles la Comète a Le L L arce RS D. M. S M., &S: | 53 ol+2129/|8)9 6 / A . lo 42 15 l'E 35 45 8 a 3 \ La m'me déterminée. 1308 A | . . Fe, a ï é By | Gr. Ourse. Comète estimée. 10“ 2 0 165 90 929 + 3 55 45 | — 1 40 2 6 | 10 33 o | 2:65 49 59 + 3 5515 | — 57 8 2 £ 10 50 0 | 165 49 + 3 54 30 | — 52 55 | 2 8 10 4 17 | 164 5 +aig15|+ 336 2 æ Grande Ourse. 10 27 20 | 164 5 + 21815 + 9 97 2 æ | 10 #9 36 164 ji +- 2 17 30 + 18 92 2 æ i 11 14 O | 164 53 37 F + 21515 | + 22 4 2 4 11 25 o | 164 ha 52 + 214 3 + 295 34 2 a 10 55 0 | 163 20 42 —.6 25 15 | — 22 52 | 5 4 À? Dragon. 1125 0 | 163 18 12 — G 27 45 — 13 57 | 3.4 A $ | | 17 o 0 152 “o o ET. 1 : À Position de la Comére 17 So 0 | 102 0 ot De Lo ss : + + ÿ estimée par coulisurations. 8 30 30 13 _0 14 { | + 7 1 50 16 2 6 | Nour. "rl 9 © o 558 50 o Us ns she oi + + [+ * + | estimée par couhiguratiou. 16 47 20 554 40 24 2 + oi! 45 OO 5 22 } 17 216 | 354 37 39 38 | + o12z o | — 445 5 = Nouv. la mme, déterminée. | 17 15 46 | 354 35 54 : 45 | + o 10 15 | — 12 356 5 22 \ | 18 46 43 | 354 30 46 | GG » 38 | + o 5 7 | — 54 43| 5 | »2 | 8 o o!| 352 50 o 48 55 o Ne +. 6 18 [ D'Ar le. Estimée | 10 8 3o | 341 48 16 4o 12 2 nr PR n. a! Position pr: M. Méchain. | KL 37 5 351 23 47 | 263722 | + o 4 45|— 4 45 7 14 À Nour. la même duterminée | 7 59 25 | 351 25 32 | 36 32 3 | + o 4 50 | — 10 4 7 1499 à | E 8 18 30 | 351 25 43 | 26 :8 27 | +18 2 30 | — 27 57 2 8 | Pégase. 8 22 1 351 26 -2 | 26 27 46 | + o 5 o | — 14 21 7 14 ) Nouv- ci-dessus. 916 4 151 25 32 | 26 25 54 | Ho 4 30 | — 18 13 7 14 5 9 42 27 | 541 25 3 22 54 54 | + 3 53 3o | + 20 2 6 s 10 à 4h | 351 25 354 | 22 33 | + 5 55 50 | + 19 0 6 " 10 1 4G | 351 24 59 | 22 44 | + 2 45 15 | + 39 58 6 v G 56 42 51 26 54 | 21 22 | + 2 44 30 | — 35 44 6 v 718 4.1 351 26 .9 | 21 27 37 | + 2 41 45 | — 56 29 6 v 18 6215 351 26 56 | 10 22 52 | — 4 à 30 | — 10 44 6 1° Pégase. G 21 57 | 351 26 56 | 20 22 52 | — 3 57 15 | — 628 | 6 . 23 | 6 49 40 | 5521 41 25 | 15 30 45 | — o 0 52 | — 8 14 F 74 7 3 28 351 #m o | 15 50 9 | — o 1 7 | — 8 20 7 T4 54 15 50,35 |.— 0 11 0 | — 8 24 7 74 15 29 59 | — à 16 57 | + 21 17 6 79 *# 26 15 31 49 | + 0 42.15 | + 5 49 | 7 8 | 15 ? Nouv. déterminée. 13 55 195 | — 0 24 3o | — 7 29 8 19 3 , 25 1227 2 | — 1 372 30 | + 28 4:67 D. Î " L . 13 26 6 | — 1 35 30 | + 27 46 | 67 a1 © Nouv. la m me , déterminée, 12 25 32 | — 1 39 o | + 2712 |67 | 21 \ 27 1158 3 | + 25245 |+2249|50C| 9 P 5 | 11 58 4 | + 233 ol+2250|56!| 9 di Pu 11 58 0 | + à 55 15 | + 22 46 | 5 6 7 | 680 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE TABLE SECONDE Des Ascensions droites et des Déclinaisons des Etoiles avec lesquelles | la première Comète de 1788 a èté comparée, Les positions sont réduites au temps des observations. La — a — Ascension | Déclinais. y NOMS DES ETOILES droite des Etoiles Er 2 j - n : S < QUI ONT SERVI À LA DÉTERMINATION | des Etoiles. | Boréale. cu DU LIEU DE LA Comèrez. s | D. M.s. D.-M.: | 5 58 44 | 39 8 20 6 1 Déterm, par la Polaire , la Comète comparée le à décembre. 162 14 40 | 57 50 35 2 8 Grande Ourse. Comète comparée 3 fois le 27 novembre. 162 38 22 | G2 53 27 2 « Grande Ourse. Comète comparée 5 fois le 28 novembre. | 165 3 51 | 45 58 56 | 4 3 | + | Grande Ourse, déduite de Flamsteed. : 165 54 41 | 46 12 41 8 2 Déterminée par + ci-dessus. 166 3 11 15 59 48 | Sy 3 Déterminée , double, la suiv. des 2, comp. à la Comète le 25 novembre. 167 37 41 | 46 28 55 8 4 Déterminée par l'étoile n°, 2 ci-dessus. 169 45 57 | 70 29 22 | 3 4 x | Dragon, déduite de Flamsteed. Comète comparée le 29 novembre. 340 28 54 | 65 5 31 4 n Céphée déduite de Flamsteed. 345 25 13 | 26 56 24 2 8 | Pégase, déduite de la Conn. des Temps. Comète comp. le 14 décembre, 343 50 9 | 66 4 23 G 5 Nouv. détermiuée par ; de Céphée. . 345 15 o | 74 23 36 7 6 Nouv. déterminée par ; de Céphée. | 345 21 9 | 66 5 8167 7 Nonv. déterminée par ; de Cép he. | 315 39 50 | 74 12 26 5 8 Nouv. dérerminée par ; de Céphée. 347 32 4 | 22 354 32 6 « Pégase , déduire de Flamsteed, Comète comparte 2 fois le 16 décembre. 347 49 45 | 74 64167 9 Nouv. déterminée par ; de Céphée. 348 41 24 | 22:14 6 | 6 v | Pégase, déduite de Flamstced. Comète comparée les 16 et 17 décembre. 349 24 9 | 66 41 37 7 10 Nouv. déterminée par « de Céphée. 319 39 59 | 11 55 14 | 5 6 | g | Pégase, déduite de Flamsteed. Comète comparée 3 fois le 29 décembre 349 37 39 | 21 53 38 7 11 | Nouv. déterminée pa v de Pégase. r 350 33 15 | 74 313 1 6 7 | 12 Nouv. déterminée par de Céphi e. 351 14 35 | 1326 0 | 78 13 | Nouv. déterminée par Markab. Comète comparée le 25 dérembre. 551 21 2 f 25 42 97 | 7 14 | Nouv. connue par à d'Andromède, Comèie comp. 4 fois le 14 décembre. 351 22 24 | 6619 2 7 15 | Nouv. déterminée par : de Céphée. . 351 42 7 | 15 28 59 7 74 | Pégase, déduite de Flamsteed Comète comparée 3 fois le 23 décembre. L 351 42 24 | 66 0 12 | 6 7 16 Nouv. connue par l'étoile ; de Céphée. 351 48 40 | 11 42 4 8 17 Nouv. déterminée par l'étoile 4 de F'égase. 352 15 24 | 27 5 57 7 18 | Nouv. connue par & d'Andromède. 552 21 1 { 135 40 44 8 19 | Nouv. connue par Markab. Coinète comparée le 25 décembre. 352 42 15 | 76 27 4 | 3 4 > | Cäphéc. s 352 55 o | 74 7 23 6 20 | Nouv. déterminée pary de Céphée. 352 57 44 | 15 8 42 6 76 | Pégase. Cométe comparée le 23 décembre. ; 243 42 10 | 11 58 20 | G 7 | 21 | Nouv. connue par l'étoile g de Pégase. Comète comp3 fois le 28 décemb. 354 25 %9 | 66 37 a1 5 22 Nouv déterminée par de Céphée. Comète comp. 4 fois le 4 décembre. 354 58 54 | 23 41 49 6 23 | Nouv. connue par la Comète. 355 24 v1 20 2) 20 6 | & 3585 28 26 20 33 36 6 | 4 355 44 30 | 54 21 17 | 6 7 24 | Nouv. déterminée par> de Céphée. « 3457 42 1 | 27 15 20 6 25 | Nouv. déterminée pur & d'Andromède. 357 54 46 27 51 45 6 26 Nouv. connuc par k méme &. 58 565 1 27 22 59 7 27 Nouv. connue par la même &. | 359 22 31 7 55 350 2 a D'Andromède , déduire de la Connoissance des Temps. RO RS PR ET DUR DST « Re À RE ARSNE SRE EEE 2 SC EEE AA PELLETIER ME A MER PEN SCAN EME MEN EEE EN RDS mn Pégase. connue par ?. Cométe comparée le 18 décembre . Pégase , déduite de Flamsteed. Comète comparée le 18 décembre. D'E's! S'co:r Ex c'u's! 631 orinalnditieantiidemmmtdsnénlint timebetauintihant] O:B:S ER VAT. I:0 N DE LA SECONDE COMÈTE DE 1788, Découverte en Angleterre par Miss HerscnEL, /e 21 décembre, observée à Paris à l'Observatoire de la Marine, le 5 et le 7 janvier 1789 (1). B:4 av! M) MES STER: JE ne fus instruit de la découverte de cette comète que le 3 janvier, par un mot décrit de M. de Sxx*, qu'il avoit extrait d'une lettre de M. Blagden , sdreséle à M. Bertholet : voici cette note. « Miss Herschel a » découvert une nouvelle comète le 21 décembre; elle » étoit un peu moins d'un degré au sud de 6 de la Lyre, » er la comète précédoit cette étoile : le 22, au matin, » ayant revu la comète, son mouvement parut très-lent, » dirigé vers à de la même constellation; le soir, à 5 heures » 31 minutes, elle précédoit 6 de la Lyre de 7 min. 5 sec. ». en temps et dans le parallèle de la petite étoile double ». Le 3 janvier, je cherchai la comète le soir, avec la grande lunette d'observation, mes recherches furent inu- tiles, il ne fut pas possible de la découvrir; j'en attribuai la cause à sa petitesse et à la lumière de la lune qui étoit sur l'horison. (1) C'est la XXIXe des Comètes que j'observe, et la LXX VI dont on at déters miné l'orbite. Mém. 1789 Rrrr 682 MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE Le 4 janvier, vers les 3 heures : du matin, par un beau ciel et sans lune, je parcourus avec soin la constellation de la Lyre, et sur-tout les environs de la belle étoile &, où la comète devoit se trouver, d'après l'observation de Miss Herschel; je trouvai au-dessus de cette étoile un petit amas de lumière , d'une foiblesse extrême; dans la lunette cet amas disparoissoit de temps à autre; on n'y remarquoit aucune apparence de noyau, ni de queue, une lumière seulement foible et égale : je dessinaison lieu à l'égard des étoiles voisines, etenviron une heure après cette opération , je reconnus que cette configuration n'étoit plus la même, ce qui me fit reconnoitre que c'étoit la comète ; le crépus- cule qui vint à la suite de ces recherches, ne permit pas de la suivre plus long-temps et d'en déterminer la situa- tion. Le 4, au soir, je cherchai la comète, mais la lumière de la lune empêcha dela trouver ; le 5, vers les 3 heures : du matin, je la cherchai de nouveau, et ce ne fut pas sans peine que jé pus la voir, quoique le ciel fut beau et pur; la moindre lumière employée pour éclairer les fils du mi- cromcire, la fusoit disparoître : il fallut m'en passer , et les observations que j'ai faites pour la détermination de son lieu, peuvent ètre regardées commé un peu douteuses ; mais comme sa position a été déterminée plusieurs fois, on pourra prendre un milieu : je rapporte ici la première observation qui a été faite, les autres se trouveront dans la table qui suit. À 3 heures 53! 5! de temps vrai, la comète précédoit, au fil horaire du micromètre, une asile nouvelle, estimée de-7"° grandeur , de 32! 0", elle étoit supérieure à l'étoile de 1" 10", En ôtant ces différences de la position de l'étoile que j'avois établie par x de la Lyre , de 277 degrés 20! 47", et sa déclinaison de 42 degrés 53! 30" boréale, il er est résulté celle de la comète, de 276 degrés 48!" 47" pour son ascension droite, et 42 degrés 52! 20!" pour sa décli- niison. D E,Su NC;L E/N-CLB 8, 683 Le 7 janvier, au matin, le ciel fut très-beau, et la comète très-difficile à observer , elle avoit la même lumière que le 5 au matin; je la comparai directement à l'étoile + de la Lyre, que Flamsteed, dans son Catalogue, marque de 6° grandeur , j'estimai qu'on devoit la regarder comme de la 4e à la me, parce qu'on la voyoit aisément à la simple vue, et qu'une étoile de G"* grandeur est très -diflcile à appercevoir. Je cherchai encore la comète les jours suivans , mais le ciel n'étoit pas pur , il régnoit un léger brouillard , j'abandonnai mes recherches vers le 12 janvier, et je n'ai d'observations que les deux jours cités ci-dessus : elle fut observée en Angleterre par Miss Herschelet par M. Maskelyne ; à Paris, par M. Méchain, le 15 et le 18 de janvier : je rapporte en table ces observations, qui m'ont été communiquées, et une carte céleste de sa route apparente, sur laquelle l'on verra qu'une des observations de M. Maskelyne , celle du 28 décembre s'écarte un peu de la route. TABLE PRÉMIÉRE Q:Uo! : °C ©: NTI EN T Lés Lieux apparens de la seconde Comète de 1788. f 1 à / Lu né out dé à à) >< Pt dé. | 1 ; TRAIT TES si Foot = | Ascension ‘Déclinaison| Différence { Différence | 8 1 5% BT'OTLES TEMPS | «lroite ! de la Com. ! en asc. droite | en déclin. m5 4 AVEG LRSQUELLES MOYEN, def Cométe * obsertée: lde la” Comètc entre la Co. 5 | Een LA Comère observée. | Boréile. avec les ét. et les étoil, | & EE | A ÉTÉ COMPARÉRS. H.M.S. | D°M:$. } D. M. 5, |. D. MS. | (Mis | LESC RE TS LE CREED SPA CIE TER ne | F7 42 44 278 18 MA em aol ete os € .. | De Miss Herschel. 6 45: 20 | 278 15 o local s M ...) 5 43 20 | 277 58 50 a .. { De M. Maskelyne. 6 21 20 | 277 12 30 us se CL à LOC \ | 15 59 7 | 276 49 47 — 0 31 D | —),1 10 7 | a | Déterminée par =. 16 12 28 | 276 4q 46 | — 0 45-47 | — 10 59 |'6'> ÿ | Décrminée par =. 16 12 28 | 276 49 47 | — 0 32 0 | — 2 10 7 a | La même que ci dessus. 16 26 43 | 276 49 31 | — 044 o | — 938 |6G> 4 | La même que ci-dessus. 16 25 43 | 276 49 47 [| — 032 0 | — 710 7 2 | La même que ci-dessus. 17 18 31 | 276 28 25 | — 5 43 59 | + 39 40 | 4 5 | De la Lyre, 7 25: 6 | 274 4a 35: 60 40 va | +... +. |. +, .. DR ET 18 | 8 4 50 275 56 13 CETTE SES F ot ee |- «+ $ De M. Méchain. 684 Mémoires DE L'AcADé%ie pré Screxcrs. TABLE USETONDE DES! POSITIO'NS: D'E'S ‘ÉTOILES AVEC LESQUELLES LA COMÈTE À ÉTÉ COMPARÉE. ei T4 In "las 28 Ascension |Déclinaison| & à | Ces N'OMS , D ES: E TIO0)TT1 ES droite | des Etoiles. | 72 H:2 QUI OXT SERVN A LA. NÉTERMINATION des Etoiles. | Boréile. | 2 Ê | LE DU Lieu DE LA Comère. D. M. S. | D.M.S | | 276 36 2 | 43 55 39 | 8 I Dé:erminée par x de la Lyre. 277 20 47 | 42 53 50 | 7 8 | 2 Dérerminée par +. Comète comparée le 4 janvier. 277 20 65 | 44 53128 | 8 3 Déterminée par la mème +. 277 33 31 | 43 3 0l67| 4 Déterminée par la même. Comète comparée le 4 janvier. 278 39 64 | 44 4 26 | 7 8 LA Déterminée par lu mème. 2-9 9 1 | 44 43 21 8 6 Déterminée par la méme. 282 12 84] 43 40 22 | 4 5 | + De la Lyre, déduite de Flamsteed. Comète comp: le G Janvier. ë. 5 D'après les observations des lieux apparens de la Comète, rapportées dans la première Table qui précède, M. Méchain en a déterminé les élémens de son orbite de la manière suivante; on les trouve imprimés dans la Connoiïissance des Temps de 1792, page 554. SCT T Longitude du nœud ascendant. . , . 11 22 24 26. Inclinaison de l'orbite. . . . ... 64 30 24. Lieu du Périhéliesur l'orbite. . . . . o 22 49 54. Logarithme de la distance Périhélie. . 9,8792757. Passage au Périhélie, 20 novembre, à 7" 28!, temps moyen à Paris. Sens du mouvement. %snx%em+. +7. direct. FLN: DH NDS | AY le | e . .. de mn : D L ù n, L L LA: D L : LU : : : 4 : Q Men De Ù - 7 (ho) . La : | L L D . L . Le ù ee. nn ni L a : a "7 L Ê LE Un | L . | L u : : C0 . : Hi port L He HAE Ar he: HAues Le